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Historical England aerial pictures show Derby's past and present

By Jennifer HarbyBBC News

Newly-released aerial photographs from Historic England illustrate how a city centre has changed over the course of a century.

While some landmark sites in Derby city centre - such as its cathedral and the 300-year-old Grade II listed Silk Mill (now the Museum of Making) remain largely unchanged, others - most notably the city's Assembly Rooms and surroundings have altered beyond recognition.

Since the picture above was taken, in 1921, the 18th-Century Assembly Rooms have been hit by fire in both 1963 and - following a rebuild - in 2014. The venue is currently closed.

The century-old photograph shows a view of the city looking up the Corn Market and Iron Gate.

It was taken at a very low level and Historic England said flying at that height is not allowed today.

The organisation's Aerial Photography Explorer allows users to search and explore an online map showing aerial photographs of England over the past 100 years, allowing people to compare and contrast different views of local towns and cities.

A picture taken of the same area in 2021, shows work ongoing on the market hall which is currently undergoing a £35m renovation and is expected to reopen in 2024.

In the background, the A601 bridge can be seen coming over the River Derwent.

Another much-changed view of the River Derwent can be seen in this image, from 1952, from the City Road angle, showing factory sites that have long since disappeared.

Another view from 1952, shows the site of Derby's Greyhound Stadium. The stadium closed in the 1980s and the site has now been redeveloped.

A photograph from 1931 shows the old Derby City General Hospital shortly after it was built, amid rural surroundings. The Royal Derby Hospital, which was officially opened in 2010, now occupies the site.

Away from the city, there are also plenty of interesting views of landmarks both urban and rural.

A more modern view of Mam Tor, in the Peak District, picks out evidence of circular hut platforms which, Historic England's excavations suggest, were part of a Bronze Age settlement.

More than 400,000 images from 1919 to the present day have been added to Historic England's online tool, covering nearly 30% - about 15,000 sq miles - of England, allowing people access to the archive.

There is a view of Shirebrook Colliery in 1926.

The colliery was one of the last to close in that area when it ceased production in 1993 and is now the home of Sports Direct's head office.

Matthew Oakey, interim national aerial investigation and mapping manager, said: "Around 300,000 of the photographs were taken by Historic England's own flying programme. We have aerial archaeologists flying throughout the year, photographing landscapes both urban and rural and recording and discovering new archaeological sites.

"A large number of photographs were taken by the RAF during and after World War Two for surveying and planning purposes. We also have a number of photographs taken by a company called Aerofilms Ltd, which mostly span the period from the 1920s to the 1960s and provide a fascinating snapshot of the interwar years.

"They record big cities that were heavily bombed and you can see huge amounts of landscape change."

He added the archive had proved hugely popular since its launch.

"On day one, we had over 100,000 visits," he said. "I think everybody has a very natural curiosity about their heritage, particularly their local heritage. Being able to view where you live in this way - maybe even your own house - is fascinating."

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Historic England Aerial Photo Explorer

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Otan : Le Commandement allié de forces interarmées veut davantage de troupes prêtes au combat

par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

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Dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Otan a immédiatement réagi en renforçant son flanc oriental, avec le déploiement d’une partie de sa force de réaction [NRF – Nato Response Force], dont le commandement opérationnel est assuré en alternance par les commandement alliés de forces interarmées [JFC] de Brunssum [Pays-Bas] et de Naples [Italie].

« Dans l’ensemble, l’état de préparation opérationnelle de l’Otan est incroyablement élevé. Après l’attaque russe contre l’Ukraine, nous avons prouvé que la cohésion interne de l’Alliance est intacte », s’est récemment félicité le général allemand Joerg Vollmer, le commandant du JFC de Brunssum, dans un entretien publié par la presse d’outre-Rhin le 19 mars dernier.

Cela étant, ayant mobilisé la « quasi-totalité de ses troupes pour ne pas échouer en Ukraine », la Russie n’a « actuellement aucune possibilité d’aller plus loin vers l’ouest », a estimé le général allemand. Pour autant, a-t-il confié à l’agence Reuters, ce 23 mars, l’invasion de l’Ukraine se traduit par un « changement de paradigme » pour l’Otan.

En effet, ces dernières années, l’organisation a surtout conduit des opérations « expéditionnaires », comme en Afghanistan ou en Libye. Et la génération des forces se faisait en fonction des capacités de chacun des Alliés [sous réserve qu’ils aient la volonté politique de s’engager militairement dans ces missions].

Maintenant, a expliqué le général Vollmer, « nous avons besoin que les forces soient signalées à l’avance à l’Otan afin que nous puissions compter sur elles en cas de guerre. […] Nous avons besoin de forces prêtes au combat, mobilisable à court préavis ».

En clair, il s’agit pour de renouer avec la procédure selon laquelle chacun les alliées étaient tenus d’informer l’Otan qu’ils disposaient de troupes prêtes à être engagées.

« La question cruciale est de reconstruire nos capacités […] et de rétablir des unités prêtes au combat, puis – et c’est la prochaine étape clé – de les signaler à nouveau de manière contraignante à l’Otan », a détaillé le général Vollmer. Et par « unités prêtes au combat », il parle de « brigades » et de « divisions », censées disposer de « tout l’équipement dont elles ont besoin ». Ce qui n’est pas toujours le cas actuellement, a-t-il déploré.

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Dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Otan a immédiatement réagi en renforçant son flanc oriental, avec le déploiement d’une partie de sa force de réaction [NRF – Nato Response Force], dont le commandement opérationnel est assuré en alternance par les commandement alliés de forces interarmées [JFC] de Brunssum [Pays-Bas] et de Naples [Italie].

« Dans l’ensemble, l’état de préparation opérationnelle de l’Otan est incroyablement élevé. Après l’attaque russe contre l’Ukraine, nous avons prouvé que la cohésion interne de l’Alliance est intacte », s’est récemment félicité le général allemand Joerg Vollmer, le commandant du JFC de Brunssum, dans un entretien publié par la presse d’outre-Rhin le 19 mars dernier.

Cela étant, ayant mobilisé la « quasi-totalité de ses troupes pour ne pas échouer en Ukraine », la Russie n’a « actuellement aucune possibilité d’aller plus loin vers l’ouest », a estimé le général allemand. Pour autant, a-t-il confié à l’agence Reuters, ce 23 mars, l’invasion de l’Ukraine se traduit par un « changement de paradigme » pour l’Otan.

En effet, ces dernières années, l’organisation a surtout conduit des opérations « expéditionnaires », comme en Afghanistan ou en Libye. Et la génération des forces se faisait en fonction des capacités de chacun des Alliés [sous réserve qu’ils aient la volonté politique de s’engager militairement dans ces missions].

Maintenant, a expliqué le général Vollmer, « nous avons besoin que les forces soient signalées à l’avance à l’Otan afin que nous puissions compter sur elles en cas de guerre. […] Nous avons besoin de forces prêtes au combat, mobilisable à court préavis ».

En clair, il s’agit pour de renouer avec la procédure selon laquelle chacun les alliées étaient tenus d’informer l’Otan qu’ils disposaient de troupes prêtes à être engagées.

« La question cruciale est de reconstruire nos capacités […] et de rétablir des unités prêtes au combat, puis – et c’est la prochaine étape clé – de les signaler à nouveau de manière contraignante à l’Otan », a détaillé le général Vollmer. Et par « unités prêtes au combat », il parle de « brigades » et de « divisions », censées disposer de « tout l’équipement dont elles ont besoin ». Ce qui n’est pas toujours le cas actuellement, a-t-il déploré.

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Dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Otan a immédiatement réagi en renforçant son flanc oriental, avec le déploiement d’une partie de sa force de réaction [NRF – Nato Response Force], dont le commandement opérationnel est assuré en alternance par les commandement alliés de forces interarmées [JFC] de Brunssum [Pays-Bas] et de Naples [Italie].

« Dans l’ensemble, l’état de préparation opérationnelle de l’Otan est incroyablement élevé. Après l’attaque russe contre l’Ukraine, nous avons prouvé que la cohésion interne de l’Alliance est intacte », s’est récemment félicité le général allemand Joerg Vollmer, le commandant du JFC de Brunssum, dans un entretien publié par la presse d’outre-Rhin le 19 mars dernier.

Cela étant, ayant mobilisé la « quasi-totalité de ses troupes pour ne pas échouer en Ukraine », la Russie n’a « actuellement aucune possibilité d’aller plus loin vers l’ouest », a estimé le général allemand. Pour autant, a-t-il confié à l’agence Reuters, ce 23 mars, l’invasion de l’Ukraine se traduit par un « changement de paradigme » pour l’Otan.

En effet, ces dernières années, l’organisation a surtout conduit des opérations « expéditionnaires », comme en Afghanistan ou en Libye. Et la génération des forces se faisait en fonction des capacités de chacun des Alliés [sous réserve qu’ils aient la volonté politique de s’engager militairement dans ces missions].

Maintenant, a expliqué le général Vollmer, « nous avons besoin que les forces soient signalées à l’avance à l’Otan afin que nous puissions compter sur elles en cas de guerre. […] Nous avons besoin de forces prêtes au combat, mobilisable à court préavis ».

En clair, il s’agit pour de renouer avec la procédure selon laquelle chacun les alliées étaient tenus d’informer l’Otan qu’ils disposaient de troupes prêtes à être engagées.

« La question cruciale est de reconstruire nos capacités […] et de rétablir des unités prêtes au combat, puis – et c’est la prochaine étape clé – de les signaler à nouveau de manière contraignante à l’Otan », a détaillé le général Vollmer. Et par « unités prêtes au combat », il parle de « brigades » et de « divisions », censées disposer de « tout l’équipement dont elles ont besoin ». Ce qui n’est pas toujours le cas actuellement, a-t-il déploré.

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Dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Otan a immédiatement réagi en renforçant son flanc oriental, avec le déploiement d’une partie de sa force de réaction [NRF – Nato Response Force], dont le commandement opérationnel est assuré en alternance par les commandement alliés de forces interarmées [JFC] de Brunssum [Pays-Bas] et de Naples [Italie].

« Dans l’ensemble, l’état de préparation opérationnelle de l’Otan est incroyablement élevé. Après l’attaque russe contre l’Ukraine, nous avons prouvé que la cohésion interne de l’Alliance est intacte », s’est récemment félicité le général allemand Joerg Vollmer, le commandant du JFC de Brunssum, dans un entretien publié par la presse d’outre-Rhin le 19 mars dernier.

Cela étant, ayant mobilisé la « quasi-totalité de ses troupes pour ne pas échouer en Ukraine », la Russie n’a « actuellement aucune possibilité d’aller plus loin vers l’ouest », a estimé le général allemand. Pour autant, a-t-il confié à l’agence Reuters, ce 23 mars, l’invasion de l’Ukraine se traduit par un « changement de paradigme » pour l’Otan.

En effet, ces dernières années, l’organisation a surtout conduit des opérations « expéditionnaires », comme en Afghanistan ou en Libye. Et la génération des forces se faisait en fonction des capacités de chacun des Alliés [sous réserve qu’ils aient la volonté politique de s’engager militairement dans ces missions].

Maintenant, a expliqué le général Vollmer, « nous avons besoin que les forces soient signalées à l’avance à l’Otan afin que nous puissions compter sur elles en cas de guerre. […] Nous avons besoin de forces prêtes au combat, mobilisable à court préavis ».

En clair, il s’agit pour de renouer avec la procédure selon laquelle chacun les alliées étaient tenus d’informer l’Otan qu’ils disposaient de troupes prêtes à être engagées.

« La question cruciale est de reconstruire nos capacités […] et de rétablir des unités prêtes au combat, puis – et c’est la prochaine étape clé – de les signaler à nouveau de manière contraignante à l’Otan », a détaillé le général Vollmer. Et par « unités prêtes au combat », il parle de « brigades » et de « divisions », censées disposer de « tout l’équipement dont elles ont besoin ». Ce qui n’est pas toujours le cas actuellement, a-t-il déploré.

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Avec le missile intercontinental Hwasong-17, la Corée du Nord se dit « prête » à une « confrontation » avec les États-Unis

par Laurent Lagneau · 25 mars 2022

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Visée par des sanctions internationales censées affaiblir son économie, la Corée du Nord a encore suffisamment de ressources pour se permettre de poursuivre ses activités nucléaires et balistiques… Ainsi, en l’espace de seulement quelques jours, elle a procédé à deux essais du missile balistique intercontinental Hwasong-17, qu’elle avait dévoilé en octobre 2020 à l’occasion d’un défilé militaire organisé pour le 75e anniversaire du Parti des Travailleurs.

Pour rappel, et selon les déductions que l’on pouvait faire des images alors diffusées par Pyongyang, le Hwasong-17 est un missile qui, monté sur un véhicule lanceur à onze essieux, afficherait une longueur de 24 mètres. Il aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de carburant, ainsi qu’une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Une des questions en suspens est de savoir si cet engin peut emporter une ogive « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires [ou conventionnelles] ayant chacune leur propre trajectoire, ce qui compliquerait leur interception.

Au début de ce mois, les analystes s’attendaient à un essai imminent de ce Hwasong-17, étant donné que, sous le couvert du développement d’un « satellite de reconnaissance », Pyongyang aurait testé, les 27 février et 5 mars, des parties, si ce n’est la totalité, du moteur devant propulser cet engin. D’où le déploiement du porte-avions américain USS Abraham Lincoln en mer Jaune et de l’envoi, en Corée du Sud, d’avions espions RC-135S Cobra Ball et RC-135V Rivet Joint.

Le 16 mars, depuis l’aéroport de Pyongyang, la Corée du Nord a procédé au lancement d’un missile, présumé être un Hwasong-17. Seulement, ce qui devait être le premier essai de cet engin s’est soldé par un échec. En effet, d’après les observations rapportées par le Comité des chefs d’état-major interarmées sud-coréen [JCS], le « projectile » aurait eu un problème « au début de la phase de propulsion », avant d’exploser alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km.

On aurait pu penser qu’un tel échec aurait freiné le développement du Hwasong-17… Il n’en a rien été. Une semaine plus tard, plus précisément le 24 mars, la Corée du Nord a de nouveau lancé un missile depuis Pyongyang. Et il est apparu très vite que les performances de cet engin étaient nettement plus élevés que les autres missiles de l’arsenal nord-coréen, celui-ci ayant volé pendant 71 minutes et atteint l’altitude de 6000 km, avant de tomber dans la zone économique exclusive [ZEE] du Japon, à environ 150 km à l’ouest de la péninsule d’Oshima.

Ce 25 mars, l’agence officielle nord-coréenne KCNA a confirmé ces onnées. « Le missile, lancé depuis l’aéroport international de Pyongyang, a atteint une altitude maximale de 6248,5 km et a parcouru une distance de 1090 km pendant 4,052 secondes avant de frapper avec précision la zone prédéfinie », a-t-elle effet affirmé.

More. Nice new payload fairing livery. pic.twitter.com/9r1TDRRVxv

— Ankit Panda (@nktpnd) March 24, 2022

D’après les photographies qu’elle a diffusées, le Hwasong-17 a été lancé depuis le tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux qui avait été vu lors de la parade militaire d’octobre 2020. En théorie, cela est permet de dissimuler plus facilement des missiles et d’éviter de les exposer à des frappes adverses. Mais, en pratique, cela ne semble guère pertinent pour le Hwasong-17, ses dimensions le rendant peu mobile.

Le précédent essai d’un missile intercontinental nord-coréen avait été effectué en novembre 2017. À l’époque, l’engin testé, un Hwasong-15, avait atteint l’altitude de 4475 km et parcouru 950 km. Cette trajectoire en cloche suggérait alors qu’il avait une portée théorique d’environ 13’000 km.

Avec le Hwasong-17, la Corée du Nord aurait donc la capacité de viser une cible à plus de 15’000 km de distance, ce qui met les États-Unis et l’Europe à portée de frappe. Ce que n’a pas manqué de souligner Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.

Ce nouveau missile « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de forces stratégiques » et la République populaire démocratique de Corée est « désormais prête pour une confrontation de longue durée avec les impérialistes américains », a-t-il commenté, selon des propos rapportés par KCNA.

En attendant, le Conseil de sécurité des Nations unies va de nouveau se réunir, ce 25 mars, pour évoquer ce tir de missile nord-coréen. Ce qui, compte tenu de la guerre en Ukraine et des tensions entre les Occidentaux et la Russie [ainsi que la Chine], risque de ne rien donner. Ce qui est d’ailleurs déjà le cas… car outre le Hwasong-17, la Corée du Nord prétend avoir aussi mis au point de nouvelles armes [missile semi-balistique, missile de croisière à longue portée, planeur hypersonique – présenté comme tel – , missiles de portée intermédiaire, etc].

Avec le missile intercontinental Hwasong-17, la Corée du Nord se dit « prête » à une « confrontation » avec les États-Unis

par Laurent Lagneau · 25 mars 2022

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Visée par des sanctions internationales censées affaiblir son économie, la Corée du Nord a encore suffisamment de ressources pour se permettre de poursuivre ses activités nucléaires et balistiques… Ainsi, en l’espace de seulement quelques jours, elle a procédé à deux essais du missile balistique intercontinental Hwasong-17, qu’elle avait dévoilé en octobre 2020 à l’occasion d’un défilé militaire organisé pour le 75e anniversaire du Parti des Travailleurs.

Pour rappel, et selon les déductions que l’on pouvait faire des images alors diffusées par Pyongyang, le Hwasong-17 est un missile qui, monté sur un véhicule lanceur à onze essieux, afficherait une longueur de 24 mètres. Il aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de carburant, ainsi qu’une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Une des questions en suspens est de savoir si cet engin peut emporter une ogive « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires [ou conventionnelles] ayant chacune leur propre trajectoire, ce qui compliquerait leur interception.

Au début de ce mois, les analystes s’attendaient à un essai imminent de ce Hwasong-17, étant donné que, sous le couvert du développement d’un « satellite de reconnaissance », Pyongyang aurait testé, les 27 février et 5 mars, des parties, si ce n’est la totalité, du moteur devant propulser cet engin. D’où le déploiement du porte-avions américain USS Abraham Lincoln en mer Jaune et de l’envoi, en Corée du Sud, d’avions espions RC-135S Cobra Ball et RC-135V Rivet Joint.

Le 16 mars, depuis l’aéroport de Pyongyang, la Corée du Nord a procédé au lancement d’un missile, présumé être un Hwasong-17. Seulement, ce qui devait être le premier essai de cet engin s’est soldé par un échec. En effet, d’après les observations rapportées par le Comité des chefs d’état-major interarmées sud-coréen [JCS], le « projectile » aurait eu un problème « au début de la phase de propulsion », avant d’exploser alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km.

On aurait pu penser qu’un tel échec aurait freiné le développement du Hwasong-17… Il n’en a rien été. Une semaine plus tard, plus précisément le 24 mars, la Corée du Nord a de nouveau lancé un missile depuis Pyongyang. Et il est apparu très vite que les performances de cet engin étaient nettement plus élevés que les autres missiles de l’arsenal nord-coréen, celui-ci ayant volé pendant 71 minutes et atteint l’altitude de 6000 km, avant de tomber dans la zone économique exclusive [ZEE] du Japon, à environ 150 km à l’ouest de la péninsule d’Oshima.

Ce 25 mars, l’agence officielle nord-coréenne KCNA a confirmé ces onnées. « Le missile, lancé depuis l’aéroport international de Pyongyang, a atteint une altitude maximale de 6248,5 km et a parcouru une distance de 1090 km pendant 4,052 secondes avant de frapper avec précision la zone prédéfinie », a-t-elle effet affirmé.

More. Nice new payload fairing livery. pic.twitter.com/9r1TDRRVxv

— Ankit Panda (@nktpnd) March 24, 2022

D’après les photographies qu’elle a diffusées, le Hwasong-17 a été lancé depuis le tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux qui avait été vu lors de la parade militaire d’octobre 2020. En théorie, cela est permet de dissimuler plus facilement des missiles et d’éviter de les exposer à des frappes adverses. Mais, en pratique, cela ne semble guère pertinent pour le Hwasong-17, ses dimensions le rendant peu mobile.

Le précédent essai d’un missile intercontinental nord-coréen avait été effectué en novembre 2017. À l’époque, l’engin testé, un Hwasong-15, avait atteint l’altitude de 4475 km et parcouru 950 km. Cette trajectoire en cloche suggérait alors qu’il avait une portée théorique d’environ 13’000 km.

Avec le Hwasong-17, la Corée du Nord aurait donc la capacité de viser une cible à plus de 15’000 km de distance, ce qui met les États-Unis et l’Europe à portée de frappe. Ce que n’a pas manqué de souligner Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.

Ce nouveau missile « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de forces stratégiques » et la République populaire démocratique de Corée est « désormais prête pour une confrontation de longue durée avec les impérialistes américains », a-t-il commenté, selon des propos rapportés par KCNA.

En attendant, le Conseil de sécurité des Nations unies va de nouveau se réunir, ce 25 mars, pour évoquer ce tir de missile nord-coréen. Ce qui, compte tenu de la guerre en Ukraine et des tensions entre les Occidentaux et la Russie [ainsi que la Chine], risque de ne rien donner. Ce qui est d’ailleurs déjà le cas… car outre le Hwasong-17, la Corée du Nord prétend avoir aussi mis au point de nouvelles armes [missile semi-balistique, missile de croisière à longue portée, planeur hypersonique – présenté comme tel – , missiles de portée intermédiaire, etc].

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Visée par des sanctions internationales censées affaiblir son économie, la Corée du Nord a encore suffisamment de ressources pour se permettre de poursuivre ses activités nucléaires et balistiques… Ainsi, en l’espace de seulement quelques jours, elle a procédé à deux essais du missile balistique intercontinental Hwasong-17, qu’elle avait dévoilé en octobre 2020 à l’occasion d’un défilé militaire organisé pour le 75e anniversaire du Parti des Travailleurs.

Pour rappel, et selon les déductions que l’on pouvait faire des images alors diffusées par Pyongyang, le Hwasong-17 est un missile qui, monté sur un véhicule lanceur à onze essieux, afficherait une longueur de 24 mètres. Il aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de carburant, ainsi qu’une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Une des questions en suspens est de savoir si cet engin peut emporter une ogive « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires [ou conventionnelles] ayant chacune leur propre trajectoire, ce qui compliquerait leur interception.

Au début de ce mois, les analystes s’attendaient à un essai imminent de ce Hwasong-17, étant donné que, sous le couvert du développement d’un « satellite de reconnaissance », Pyongyang aurait testé, les 27 février et 5 mars, des parties, si ce n’est la totalité, du moteur devant propulser cet engin. D’où le déploiement du porte-avions américain USS Abraham Lincoln en mer Jaune et de l’envoi, en Corée du Sud, d’avions espions RC-135S Cobra Ball et RC-135V Rivet Joint.

Le 16 mars, depuis l’aéroport de Pyongyang, la Corée du Nord a procédé au lancement d’un missile, présumé être un Hwasong-17. Seulement, ce qui devait être le premier essai de cet engin s’est soldé par un échec. En effet, d’après les observations rapportées par le Comité des chefs d’état-major interarmées sud-coréen [JCS], le « projectile » aurait eu un problème « au début de la phase de propulsion », avant d’exploser alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km.

On aurait pu penser qu’un tel échec aurait freiné le développement du Hwasong-17… Il n’en a rien été. Une semaine plus tard, plus précisément le 24 mars, la Corée du Nord a de nouveau lancé un missile depuis Pyongyang. Et il est apparu très vite que les performances de cet engin étaient nettement plus élevés que les autres missiles de l’arsenal nord-coréen, celui-ci ayant volé pendant 71 minutes et atteint l’altitude de 6000 km, avant de tomber dans la zone économique exclusive [ZEE] du Japon, à environ 150 km à l’ouest de la péninsule d’Oshima.

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D’après les photographies qu’elle a diffusées, le Hwasong-17 a été lancé depuis le tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux qui avait été vu lors de la parade militaire d’octobre 2020. En théorie, cela est permet de dissimuler plus facilement des missiles et d’éviter de les exposer à des frappes adverses. Mais, en pratique, cela ne semble guère pertinent pour le Hwasong-17, ses dimensions le rendant peu mobile.

Le précédent essai d’un missile intercontinental nord-coréen avait été effectué en novembre 2017. À l’époque, l’engin testé, un Hwasong-15, avait atteint l’altitude de 4475 km et parcouru 950 km. Cette trajectoire en cloche suggérait alors qu’il avait une portée théorique d’environ 13’000 km.

Avec le Hwasong-17, la Corée du Nord aurait donc la capacité de viser une cible à plus de 15’000 km de distance, ce qui met les États-Unis et l’Europe à portée de frappe. Ce que n’a pas manqué de souligner Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.

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Pour rappel, et selon les déductions que l’on pouvait faire des images alors diffusées par Pyongyang, le Hwasong-17 est un missile qui, monté sur un véhicule lanceur à onze essieux, afficherait une longueur de 24 mètres. Il aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de carburant, ainsi qu’une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Une des questions en suspens est de savoir si cet engin peut emporter une ogive « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires [ou conventionnelles] ayant chacune leur propre trajectoire, ce qui compliquerait leur interception.

Au début de ce mois, les analystes s’attendaient à un essai imminent de ce Hwasong-17, étant donné que, sous le couvert du développement d’un « satellite de reconnaissance », Pyongyang aurait testé, les 27 février et 5 mars, des parties, si ce n’est la totalité, du moteur devant propulser cet engin. D’où le déploiement du porte-avions américain USS Abraham Lincoln en mer Jaune et de l’envoi, en Corée du Sud, d’avions espions RC-135S Cobra Ball et RC-135V Rivet Joint.

Le 16 mars, depuis l’aéroport de Pyongyang, la Corée du Nord a procédé au lancement d’un missile, présumé être un Hwasong-17. Seulement, ce qui devait être le premier essai de cet engin s’est soldé par un échec. En effet, d’après les observations rapportées par le Comité des chefs d’état-major interarmées sud-coréen [JCS], le « projectile » aurait eu un problème « au début de la phase de propulsion », avant d’exploser alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km.

On aurait pu penser qu’un tel échec aurait freiné le développement du Hwasong-17… Il n’en a rien été. Une semaine plus tard, plus précisément le 24 mars, la Corée du Nord a de nouveau lancé un missile depuis Pyongyang. Et il est apparu très vite que les performances de cet engin étaient nettement plus élevés que les autres missiles de l’arsenal nord-coréen, celui-ci ayant volé pendant 71 minutes et atteint l’altitude de 6000 km, avant de tomber dans la zone économique exclusive [ZEE] du Japon, à environ 150 km à l’ouest de la péninsule d’Oshima.

Ce 25 mars, l’agence officielle nord-coréenne KCNA a confirmé ces onnées. « Le missile, lancé depuis l’aéroport international de Pyongyang, a atteint une altitude maximale de 6248,5 km et a parcouru une distance de 1090 km pendant 4,052 secondes avant de frapper avec précision la zone prédéfinie », a-t-elle effet affirmé.

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March 24, 2022

D’après les photographies qu’elle a diffusées, le Hwasong-17 a été lancé depuis le tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux qui avait été vu lors de la parade militaire d’octobre 2020. En théorie, cela est permet de dissimuler plus facilement des missiles et d’éviter de les exposer à des frappes adverses. Mais, en pratique, cela ne semble guère pertinent pour le Hwasong-17, ses dimensions le rendant peu mobile.

Le précédent essai d’un missile intercontinental nord-coréen avait été effectué en novembre 2017. À l’époque, l’engin testé, un Hwasong-15, avait atteint l’altitude de 4475 km et parcouru 950 km. Cette trajectoire en cloche suggérait alors qu’il avait une portée théorique d’environ 13’000 km.

Avec le Hwasong-17, la Corée du Nord aurait donc la capacité de viser une cible à plus de 15’000 km de distance, ce qui met les États-Unis et l’Europe à portée de frappe. Ce que n’a pas manqué de souligner Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.

Ce nouveau missile « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de forces stratégiques » et la République populaire démocratique de Corée est « désormais prête pour une confrontation de longue durée avec les impérialistes américains », a-t-il commenté, selon des propos rapportés par KCNA.

En attendant, le Conseil de sécurité des Nations unies va de nouveau se réunir, ce 25 mars, pour évoquer ce tir de missile nord-coréen. Ce qui, compte tenu de la guerre en Ukraine et des tensions entre les Occidentaux et la Russie [ainsi que la Chine], risque de ne rien donner. Ce qui est d’ailleurs déjà le cas… car outre le Hwasong-17, la Corée du Nord prétend avoir aussi mis au point de nouvelles armes [missile semi-balistique, missile de croisière à longue portée, planeur hypersonique – présenté comme tel – , missiles de portée intermédiaire, etc].

L'Humanité

Carburants : faut-il plafonner le prix à la pompe ?

Le débat

La flambée des prix du pétrole a porté ceux du gasoil et de l’essence au-dessus de 2 euros le litre, grevant le revenu des familles déjà entamé par l’inflation.

Pierre-Henri LabPierre-Henri Lab

Le blocage des prix profiterait aussi aux plus aisés. La CGT revendique une augmentation des salaires, une baisse des taxes et la restauration de l’ISF.

 Nathalie Verdeil Secrétaire confédérale de la CGT

Aux discours déjà bien engagés sur l’inévitable montée des prix des carburants et des énergies carbonées pour respecter les engagements vis-à-vis de la transition écologique, vient s’ajouter celui sur l’augmentation du coût de la vie due à la reprise de l’économie et à la guerre en Ukraine.

Prendre en compte les enjeux environnementaux ne se fera pas sans prendre en compte leur acceptabilité sociale, tout comme ce ne sont pas aux travailleurs de supporter ces augmentations pendant que les grands groupes pétroliers s’enrichissent et parient sur la guerre !

La vie chère est souvent un détonateur de luttes parce que le premier problème, c’est que, pour des millions de travailleurs, les salaires sont trop bas dans notre pays pour se nourrir, se loger, se déplacer, se chauffer, se soigner, se cultiver, se distraire… vivre tout simplement ! C’est pour ça que la plupart des automobilistes interrogés à la pompe sur une baisse de 15 centimes au litre, de 30 ou même de 40 centimes, répondent que ce n’est pas suffisant.

Plutôt que le blocage des prix, la CGT revendique un ensemble de mesures fiscales et sociales qui répondent aux besoins, tout en luttant contre la hausse des inégalités. Des mesures qui portent sur le long terme et qui peuvent être rapidement mises en place parce qu’elles dépendent de la seule volonté du gouvernement.

Le 1 % le plus riche a vu son niveau de vie augmenter de 2,8 % en moyenne, quand les 5 % des ménages les plus modestes ont perdu jusqu’à 0,5 % de pouvoir d’achat.

Un blocage des prix ne peut être seul envisagé car il bénéficierait de la même façon à tous, des plus précaires aux plus riches, donc surtout aux plus gros consommateurs et aux plus pollueurs. Le gouvernement, par la voix de son ministre de l’Économie, invite les Français à faire des efforts sur la consommation d’énergie et nous dit qu’il va ruiner la Russie avec les sanctions.

En attendant, la politique du gouvernement a enrichi les plus riches et plongé dans la précarité les plus pauvres, surtout celles et ceux obligés de prendre leur voiture pour aller travailler. En même temps, l’État engrange 60 % de taxes pour chaque litre d’essence ou de gasoil acheté. Au-delà du carburant, c’est l’énergie qui est considérée comme une marchandise. Elle est devenue un objet de spéculation comme les autres.

Le 1 % le plus riche a vu son niveau de vie augmenter de 2,8 % en moyenne, quand les 5 % des ménages les plus modestes ont perdu jusqu’à 0,5 % de pouvoir d’achat. On peut assez facilement constater que l’allègement de la fiscalité des plus riches dès le début du quinquennat n’a certainement bénéficié ni aux intérêts du pays ni à ses citoyens, et a renforcé le creusement des inégalités.

Au-delà des promesses électorales, la CGT propose une pétition, disponible sur son site Internet, pour un Smic à 2 000 euros brut avec la revalorisation de tous les salaires dans le public et le privé ; la TVA à 5,5 % sur les carburants ; le retour de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF).

Pour soulager immédiatement les familles, il faut bloquer les prix. Sur le long terme, il faut investir en faveur du transport public.

 Jacques Baudrier Adjoint PCF à la maire de Paris et administrateur d’Île-de-France Mobilités

Des dizaines de millions de Français ont besoin de leur automobile au quotidien. La hausse des prix des carburants attaque de plein fouet leur pouvoir d’achat et c’est insupportable pour nombre d’entre eux. Fabien Roussel propose à juste titre de bloquer les prix des carburants à 1,70 euro le litre. C’est une mesure d’urgence indispensable. Elle peut être financée grâce à un prélèvement sur les dividendes des multinationales, en particulier celles qui font des profits sur le pétrole comme Total, qui s’apprête à distribuer un montant record de 7 milliards de dividendes à ses actionnaires en 2022.

Mais il faut aussi prendre au plus vite des mesures pour consommer moins de carburant, moins de produits pétroliers. Aujourd’hui, 12 % du pétrole et 17 % du gaz importés en France viennent de Russie. La consommation au quotidien de ces produits pétroliers est mauvaise pour le climat et en plus donne des moyens à la Russie pour continuer son agression inqualifiable contre l’Ukraine.

Fabien Roussel propose de respecter les recommandations du GIEC et que la France investisse pour le climat 6 % de son PIB chaque année. Il propose le plan le plus ambitieux pour le climat de tous les candidats à la présidentielle avec 65 milliards d’investissements publics supplémentaires par an.

Fabien Roussel propose à juste titre de bloquer les prix des carburants à 1,70 euro le litre. Elle peut être financée grâce à un prélèvement sur les dividendes des multinationales.

Beaucoup des mesures qu’il comprend auront un effet immédiat pour consommer moins de carburant. La prime à la conversion de 10 000 euros pour permettre aux 14 millions de propriétaires de voitures Crit’Air 3, 4 ou 5 d’acheter une nouvelle voiture permettra de faire évoluer le parc automobile vers des voitures qui consomment beaucoup moins. Le « grand remplacement » des 3,5 millions de chaudières au fioul, grâce à des aides à hauteur de 3 milliards par an, permettra de supprimer directement 12 % de la consommation française de produits pétroliers, soit autant que les importations de pétrole russe. Les 20 milliards par an investis dans la rénovation énergétique des logements permettront de réduire fortement la consommation de gaz.

La gratuité des transports publics, la baisse de 30 % du prix du train, la gratuité des trajets domicile-travail en TER, la création d’un réseau cyclable de 100 000 kilomètres, les investissements supplémentaires massifs pour le rail (5 milliards par an), les transports publics (3 milliards par an) et le vélo (1 milliard par an) permettront aussi d’offrir des alternatives moins polluantes, et de réduire la consommation de carburant.

La droite, Macron ou Pécresse, et l’extrême droite version Le Pen ou Zemmour préfèrent maintenir les cadeaux aux plus riches et la suppression de l’ISF, et ne veulent pas investir pour le climat. Ils sont irresponsables.

Fabien Roussel propose, lui, d’investir massivement pour sauver le climat, tout en donnant à chacun la possibilité de se déplacer et de se chauffer. Il faut pour cela bloquer les prix des carburants et investir pour en consommer moins. On ne sauvera pas le climat contre le peuple, mais avec le peuple. C’est ce que propose le candidat des Jours heureux.

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L'Humanité

En Ukraine, la voie du cessez-le-feu reste impraticable

Actu

Négociations De nouveaux pourparlers s’ouvrent en Turquie entre les délégations ukrainienne et russe. Alors que l’on s’approche des 4 millions de réfugiés, un accord de paix s’avère toujours incertain.

Vadim Kamenka

Plus d’un mois après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les combats se concentrent autour de Marioupol et Kharkiv. Parmi ses nouveaux objectifs, Moscou annonçait vendredi une « concentration de ses efforts sur la libération du Donbass ». Le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) a recensé lundi plus de 10 millions de personnes, soit plus d’un quart de la population, qui ont dû quitter leur foyer pour trouver refuge dans les pays limitrophes (3,9 millions) ou à l’intérieur du pays (6,5 millions).

Devant cette catastrophe humanitaire qui ne cesse de s’aggraver, de nouvelles négociations entre les administrations ukrainienne et russe ont débuté lundi en Turquie et devront s’achever mercredi. En amont de cette rencontre, l’une des annonces fortes émane du président ukrainien. Volodymyr Zelensky a affirmé être prêt à discuter des « garanties de sécurité » de l’Ukraine, de la question de la « neutralité », du « statut dénucléarisé de notre État » et de « compromis sur le statut de la région orientale du Donbass ». Dans ce message vidéo diffusé dimanche soir, le dirigeant rappelle : « Notre objectif est évident : la paix et le rétablissement de la vie normale dans notre État natal dès que possible. » Il établit également des lignes rouges dans la négociation : « La souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine ne font aucun doute. Des garanties de sécurité efficaces pour notre État sont obligatoires. »

L’unité politique et nationale sans précédent autour de Volodymyr Zelensky, devenu, en Ukraine, l’un des symboles de la résistance, peut-elle lui assurer de véritables marges de manœuvre diplomatiques ? « Tout dépend de l’issue de ces négociations. Si l’hypothétique ­cessez-le-feu est trop favorable à la Russie – l’agresseur –, un risque existe de voir cette unité se fissurer. Et la réaction d’un certain nombre d’Ukrainiens qui défendent actuellement leur pays est aussi à surveiller », analyse un ancien journaliste du Kyiv Post.

pas de rencontre entre les présidents ukrainien et russe pour l’instant

Zelensky l’a d’ailleurs compris. À chaque proposition pour un accord de paix, il inclut un référendum, comme c’est le cas pour l’adoption d’un statut de neutralité pour son pays. Le président ukrainien précise : « À condition que la protection de l’Ukraine contre une autre invasion soit absolue. » Si le poids des destructions et des morts pèse sur la société, « le futur rôle de l’armée et ses bataillons pèseront aussi dans l’accord et la recomposition politique », s’inquiète un ancien élu ukrainien.

Côté russe, plusieurs sources affirmaient s’abstenir de rendre publics les détails des discussions. Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères, a levé quelques interrogations lundi en conférence de presse. Une rencontre entre Vladimir Poutine et son homologue ukrainien serait pour l’heure « contre-productive » car elle doit, selon lui, être « bien préparée » pour aborder l’ensemble des problèmes accumulés toutes ces années. « Nous aurons besoin d’une rencontre seulement une fois que nous aurons une visibilité sur le règlement de ces questions clés », constate Sergueï Lavrov. Premier obstacle : « la dénazification » et « la démilitarisation de l’Ukraine ». Le chef de la diplomatie maintient qu’elles « sont un élément obligatoire de l’accord que nous essayons d’obtenir ». Seulement, la veille, Volodymyr Zelensky a clairement rejeté ces deux demandes. Le président ukrainien explique qu’une démilitarisation laisserait son pays sans moyens de se défendre.

La troisième exigence concernant « la protection des populations du Donbass » paraît pouvoir faire l’objet de discussions, comme celles du rejet des armes nucléaires et de la non-adhésion à l’Otan. Pour l’heure, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a estimé que la Russie et l’Ukraine n’ont pas accompli « d’avancées significatives ». Une question semble toutefois avancer par la politique du fait accompli : des élus des républiques autoproclamées de Lougansk et Donetsk évoquent la possibilité de tenir un référendum pour réclamer leur intégration à la Fédération de Russie.

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Ukraine/Russie : L’Otan se prépare à une possible attaque nucléaire, chimique ou biologique

par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

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Durant la guerre en Syrie, Moscou prit systèmatiquement la défense du régime de Bachar el-Assad quand celui était accusé d’avoir mené des attaques chimiques, que ce soit en contestant les preuves produites par les experts des Nations unies et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques [OIAC] ou en diffusant de fausses informations [infox].

En outre, la Russie fut aussi accusée d’avoir fait usage de substances chimiques, notamment pour « éliminer » des personnalités jugées dérangeantes, comme Alexandre Litvinenko [empoisonné au Polonium 210], le colonel Sergueï Skripal [victime du Novitchok alors qu’il s’était réfugié au Royaume-Uni] ou, plus récemment, l’opposant Sergueï Navalny.

Par ailleurs, les Nations unies ont fait part de leur préoccupation au sujet des combats autour des centrales nucléaires urkrainiennes, notamment après ceux ayant eu lieu pour le contrôle de celle de Zaporijjia.

Quoi qu’il en soit, certains estiment que les forces russes engagées en Ukraine pourraient utiliser des armes chimiques, voire des armes nucléaires tactiques. C’est notamment le cas du président américain Joe Biden, qui a lancé plusieurs mises en garde ces derniers jours.

La Russie « paiera le prix fort si elle utilise des armes chimiques », a en effet prévenu, dès le 11 mars, le locataire de la Maison Blanche. Et d’avenir à nouveau, le 23 mars. Une attaque russe à l’arme chimique en Ukraine est « une menace crédible », a-t-il dit, avant de s’envoler vers l’Europe, afin de prendre part à un sommet extraordinaire de l’Otan. Seulement, après le numéro de Colin Powell, alors chef de la diplomatie américaine, à la tribune des Nations unies, pour justifier l’intervention militaire en Irak, en 2003, la crédibilité des États-Unis en la matière a depuis été quelque peu écornée…

Toujours est-il que, ce 24 mars, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg [dont le mandat a été prolongé d’un an de plus], s’est fait l’écho des inquiétudes exprimées par les alliés à ce sujet, lors d’une conférence de presse donnée après le sommet qu’il avait convoqué.

« Nous sommes inquiets, en partie parce que nous voyons […] les Russes essayer d’accuser l’Ukraine, les États-Unis et les alliés de l’Otan [de] se préparer à utiliser des armes chimiques et biologiques. Nous avons vu auparavant que cette manière d’accuser d’autres permet de créer un prétexte pour faire cela eux-mêmes », a fait valoir M. Stoltenberg.

« Toute utilisation d’armes chimiques modifiera totalement la nature du conflit. Ce sera une violation flagrante du droit international et cela aura des conséquences très vastes tout en étant, bien sûr, extrêmement dangereux. Cela affectera les Ukrainiens. Mais il y a aussi un risque que cela ait un effet direct sur les personnes vivant dans les pays de l’Otan », a poursuivi l’ex-Premier ministre norvégien.

D’où les décisions prises par les alliés. En premier lieu, ils se sont mis d’accord pour fournir à l’Ukraine des moyens contre les menaces NRBC [nucléaire, radiologique, biologique et chimique]. Cela inclut des « équipements de détection, de protection et de soutien médical, ainsi que des formations à la décontamination et à la gestion de crise », a précisé M. Stoltenberg. Cette aide viendra donc s’ajouter aux livraisons d’armes anti-char, de missiles anti-aérien et de drones supplémentaires ainsi qu’à une assistance en matière de cyberdéfense.

Cependant, les forces de l’Otan déployées sur le flanc oriental auront également à se protéger contre la menace NRBC.

« Nous améliorons également l’état de préparation des forces alliées. Le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], le général [Todd] Wolters, a activé les éléments de défense chimique, biologique, radiologique et nucléaire de l’Otan et nos alliés déploient des moyens de défense pour renforcer les unités des groupements tactiques », a détaillé Jens Stoltenberg. « Nous prenons donc des mesures à la fois pour soutenir l’Ukraine et pour nous défendre », a-t-il insisté.

Justement, s’agissant des groupements tactiques, leur nombre sera doublé. Jusqu’à présent, quatre étaient déployés dans les pays baltes et en Pologne, au titre de la présence avancée réhaussée de l’Otan [eFP]. Désormais quatre autres le seront également en Roumanie [avec certainement la France comme nation-cadre], en Slovaquie, en Hongrie et en Bulgarie. Cette annonce n’est pas vraiment une surprise : elle avait été évoquée en décembre dernier… et reprise par le président Macron, lors de ses voeux aux Armées, en janvier.

Enfin, dans une déclaration publiée à l’issue du sommet de ce 24 mars, les chefs d’État et de gouvernement des pays membres ont souligné la nécessité d' »accélérer la transformation de l’Otan face à une réalité stratégique qui recèle plus de dangers, notamment en adoptant le prochain concept stratégique à Madrid [où se tiendra la prochain somment de l’Alliance, ndlr] ».

Et d’ajouter : « Devant ce qui constitue la plus grave menace pour la sécurité euro-atlantique depuis des décennies, nous renforcerons également de manière significative notre posture de dissuasion et de défense à plus long terme et nous développerons plus avant toute la gamme des forces et capacités nécessaires, au niveau de disponibilité opérationnelle requis, pour maintenir une dissuasion et une défense crédibles ».

Ukraine/Russie : L’Otan se prépare à une possible attaque nucléaire, chimique ou biologique

par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

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Durant la guerre en Syrie, Moscou prit systèmatiquement la défense du régime de Bachar el-Assad quand celui était accusé d’avoir mené des attaques chimiques, que ce soit en contestant les preuves produites par les experts des Nations unies et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques [OIAC] ou en diffusant de fausses informations [infox].

En outre, la Russie fut aussi accusée d’avoir fait usage de substances chimiques, notamment pour « éliminer » des personnalités jugées dérangeantes, comme Alexandre Litvinenko [empoisonné au Polonium 210], le colonel Sergueï Skripal [victime du Novitchok alors qu’il s’était réfugié au Royaume-Uni] ou, plus récemment, l’opposant Sergueï Navalny.

Par ailleurs, les Nations unies ont fait part de leur préoccupation au sujet des combats autour des centrales nucléaires urkrainiennes, notamment après ceux ayant eu lieu pour le contrôle de celle de Zaporijjia.

Quoi qu’il en soit, certains estiment que les forces russes engagées en Ukraine pourraient utiliser des armes chimiques, voire des armes nucléaires tactiques. C’est notamment le cas du président américain Joe Biden, qui a lancé plusieurs mises en garde ces derniers jours.

La Russie « paiera le prix fort si elle utilise des armes chimiques », a en effet prévenu, dès le 11 mars, le locataire de la Maison Blanche. Et d’avenir à nouveau, le 23 mars. Une attaque russe à l’arme chimique en Ukraine est « une menace crédible », a-t-il dit, avant de s’envoler vers l’Europe, afin de prendre part à un sommet extraordinaire de l’Otan. Seulement, après le numéro de Colin Powell, alors chef de la diplomatie américaine, à la tribune des Nations unies, pour justifier l’intervention militaire en Irak, en 2003, la crédibilité des États-Unis en la matière a depuis été quelque peu écornée…

Toujours est-il que, ce 24 mars, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg [dont le mandat a été prolongé d’un an de plus], s’est fait l’écho des inquiétudes exprimées par les alliés à ce sujet, lors d’une conférence de presse donnée après le sommet qu’il avait convoqué.

« Nous sommes inquiets, en partie parce que nous voyons […] les Russes essayer d’accuser l’Ukraine, les États-Unis et les alliés de l’Otan [de] se préparer à utiliser des armes chimiques et biologiques. Nous avons vu auparavant que cette manière d’accuser d’autres permet de créer un prétexte pour faire cela eux-mêmes », a fait valoir M. Stoltenberg.

« Toute utilisation d’armes chimiques modifiera totalement la nature du conflit. Ce sera une violation flagrante du droit international et cela aura des conséquences très vastes tout en étant, bien sûr, extrêmement dangereux. Cela affectera les Ukrainiens. Mais il y a aussi un risque que cela ait un effet direct sur les personnes vivant dans les pays de l’Otan », a poursuivi l’ex-Premier ministre norvégien.

D’où les décisions prises par les alliés. En premier lieu, ils se sont mis d’accord pour fournir à l’Ukraine des moyens contre les menaces NRBC [nucléaire, radiologique, biologique et chimique]. Cela inclut des « équipements de détection, de protection et de soutien médical, ainsi que des formations à la décontamination et à la gestion de crise », a précisé M. Stoltenberg. Cette aide viendra donc s’ajouter aux livraisons d’armes anti-char, de missiles anti-aérien et de drones supplémentaires ainsi qu’à une assistance en matière de cyberdéfense.

Cependant, les forces de l’Otan déployées sur le flanc oriental auront également à se protéger contre la menace NRBC.

« Nous améliorons également l’état de préparation des forces alliées. Le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], le général [Todd] Wolters, a activé les éléments de défense chimique, biologique, radiologique et nucléaire de l’Otan et nos alliés déploient des moyens de défense pour renforcer les unités des groupements tactiques », a détaillé Jens Stoltenberg. « Nous prenons donc des mesures à la fois pour soutenir l’Ukraine et pour nous défendre », a-t-il insisté.

Justement, s’agissant des groupements tactiques, leur nombre sera doublé. Jusqu’à présent, quatre étaient déployés dans les pays baltes et en Pologne, au titre de la présence avancée réhaussée de l’Otan [eFP]. Désormais quatre autres le seront également en Roumanie [avec certainement la France comme nation-cadre], en Slovaquie, en Hongrie et en Bulgarie. Cette annonce n’est pas vraiment une surprise : elle avait été évoquée en décembre dernier… et reprise par le président Macron, lors de ses voeux aux Armées, en janvier.

Enfin, dans une déclaration publiée à l’issue du sommet de ce 24 mars, les chefs d’État et de gouvernement des pays membres ont souligné la nécessité d' »accélérer la transformation de l’Otan face à une réalité stratégique qui recèle plus de dangers, notamment en adoptant le prochain concept stratégique à Madrid [où se tiendra la prochain somment de l’Alliance, ndlr] ».

Et d’ajouter : « Devant ce qui constitue la plus grave menace pour la sécurité euro-atlantique depuis des décennies, nous renforcerons également de manière significative notre posture de dissuasion et de défense à plus long terme et nous développerons plus avant toute la gamme des forces et capacités nécessaires, au niveau de disponibilité opérationnelle requis, pour maintenir une dissuasion et une défense crédibles ».

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Durant la guerre en Syrie, Moscou prit systèmatiquement la défense du régime de Bachar el-Assad quand celui était accusé d’avoir mené des attaques chimiques, que ce soit en contestant les preuves produites par les experts des Nations unies et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques [OIAC] ou en diffusant de fausses informations [infox].

En outre, la Russie fut aussi accusée d’avoir fait usage de substances chimiques, notamment pour « éliminer » des personnalités jugées dérangeantes, comme Alexandre Litvinenko [empoisonné au Polonium 210], le colonel Sergueï Skripal [victime du Novitchok alors qu’il s’était réfugié au Royaume-Uni] ou, plus récemment, l’opposant Sergueï Navalny.

Par ailleurs, les Nations unies ont fait part de leur préoccupation au sujet des combats autour des centrales nucléaires urkrainiennes, notamment après ceux ayant eu lieu pour le contrôle de celle de Zaporijjia.

Quoi qu’il en soit, certains estiment que les forces russes engagées en Ukraine pourraient utiliser des armes chimiques, voire des armes nucléaires tactiques. C’est notamment le cas du président américain Joe Biden, qui a lancé plusieurs mises en garde ces derniers jours.

La Russie « paiera le prix fort si elle utilise des armes chimiques », a en effet prévenu, dès le 11 mars, le locataire de la Maison Blanche. Et d’avenir à nouveau, le 23 mars. Une attaque russe à l’arme chimique en Ukraine est « une menace crédible », a-t-il dit, avant de s’envoler vers l’Europe, afin de prendre part à un sommet extraordinaire de l’Otan. Seulement, après le numéro de Colin Powell, alors chef de la diplomatie américaine, à la tribune des Nations unies, pour justifier l’intervention militaire en Irak, en 2003, la crédibilité des États-Unis en la matière a depuis été quelque peu écornée…

Toujours est-il que, ce 24 mars, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg [dont le mandat a été prolongé d’un an de plus], s’est fait l’écho des inquiétudes exprimées par les alliés à ce sujet, lors d’une conférence de presse donnée après le sommet qu’il avait convoqué.

« Nous sommes inquiets, en partie parce que nous voyons […] les Russes essayer d’accuser l’Ukraine, les États-Unis et les alliés de l’Otan [de] se préparer à utiliser des armes chimiques et biologiques. Nous avons vu auparavant que cette manière d’accuser d’autres permet de créer un prétexte pour faire cela eux-mêmes », a fait valoir M. Stoltenberg.

« Toute utilisation d’armes chimiques modifiera totalement la nature du conflit. Ce sera une violation flagrante du droit international et cela aura des conséquences très vastes tout en étant, bien sûr, extrêmement dangereux. Cela affectera les Ukrainiens. Mais il y a aussi un risque que cela ait un effet direct sur les personnes vivant dans les pays de l’Otan », a poursuivi l’ex-Premier ministre norvégien.

D’où les décisions prises par les alliés. En premier lieu, ils se sont mis d’accord pour fournir à l’Ukraine des moyens contre les menaces NRBC [nucléaire, radiologique, biologique et chimique]. Cela inclut des « équipements de détection, de protection et de soutien médical, ainsi que des formations à la décontamination et à la gestion de crise », a précisé M. Stoltenberg. Cette aide viendra donc s’ajouter aux livraisons d’armes anti-char, de missiles anti-aérien et de drones supplémentaires ainsi qu’à une assistance en matière de cyberdéfense.

Cependant, les forces de l’Otan déployées sur le flanc oriental auront également à se protéger contre la menace NRBC.

« Nous améliorons également l’état de préparation des forces alliées. Le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], le général [Todd] Wolters, a activé les éléments de défense chimique, biologique, radiologique et nucléaire de l’Otan et nos alliés déploient des moyens de défense pour renforcer les unités des groupements tactiques », a détaillé Jens Stoltenberg. « Nous prenons donc des mesures à la fois pour soutenir l’Ukraine et pour nous défendre », a-t-il insisté.

Justement, s’agissant des groupements tactiques, leur nombre sera doublé. Jusqu’à présent, quatre étaient déployés dans les pays baltes et en Pologne, au titre de la présence avancée réhaussée de l’Otan [eFP]. Désormais quatre autres le seront également en Roumanie [avec certainement la France comme nation-cadre], en Slovaquie, en Hongrie et en Bulgarie. Cette annonce n’est pas vraiment une surprise : elle avait été évoquée en décembre dernier… et reprise par le président Macron, lors de ses voeux aux Armées, en janvier.

Enfin, dans une déclaration publiée à l’issue du sommet de ce 24 mars, les chefs d’État et de gouvernement des pays membres ont souligné la nécessité d' »accélérer la transformation de l’Otan face à une réalité stratégique qui recèle plus de dangers, notamment en adoptant le prochain concept stratégique à Madrid [où se tiendra la prochain somment de l’Alliance, ndlr] ».

Et d’ajouter : « Devant ce qui constitue la plus grave menace pour la sécurité euro-atlantique depuis des décennies, nous renforcerons également de manière significative notre posture de dissuasion et de défense à plus long terme et nous développerons plus avant toute la gamme des forces et capacités nécessaires, au niveau de disponibilité opérationnelle requis, pour maintenir une dissuasion et une défense crédibles ».

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Durant la guerre en Syrie, Moscou prit systèmatiquement la défense du régime de Bachar el-Assad quand celui était accusé d’avoir mené des attaques chimiques, que ce soit en contestant les preuves produites par les experts des Nations unies et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques [OIAC] ou en diffusant de fausses informations [infox].

En outre, la Russie fut aussi accusée d’avoir fait usage de substances chimiques, notamment pour « éliminer » des personnalités jugées dérangeantes, comme Alexandre Litvinenko [empoisonné au Polonium 210], le colonel Sergueï Skripal [victime du Novitchok alors qu’il s’était réfugié au Royaume-Uni] ou, plus récemment, l’opposant Sergueï Navalny.

Par ailleurs, les Nations unies ont fait part de leur préoccupation au sujet des combats autour des centrales nucléaires urkrainiennes, notamment après ceux ayant eu lieu pour le contrôle de celle de Zaporijjia.

Quoi qu’il en soit, certains estiment que les forces russes engagées en Ukraine pourraient utiliser des armes chimiques, voire des armes nucléaires tactiques. C’est notamment le cas du président américain Joe Biden, qui a lancé plusieurs mises en garde ces derniers jours.

La Russie « paiera le prix fort si elle utilise des armes chimiques », a en effet prévenu, dès le 11 mars, le locataire de la Maison Blanche. Et d’avenir à nouveau, le 23 mars. Une attaque russe à l’arme chimique en Ukraine est « une menace crédible », a-t-il dit, avant de s’envoler vers l’Europe, afin de prendre part à un sommet extraordinaire de l’Otan. Seulement, après le numéro de Colin Powell, alors chef de la diplomatie américaine, à la tribune des Nations unies, pour justifier l’intervention militaire en Irak, en 2003, la crédibilité des États-Unis en la matière a depuis été quelque peu écornée…

Toujours est-il que, ce 24 mars, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg [dont le mandat a été prolongé d’un an de plus], s’est fait l’écho des inquiétudes exprimées par les alliés à ce sujet, lors d’une conférence de presse donnée après le sommet qu’il avait convoqué.

« Nous sommes inquiets, en partie parce que nous voyons […] les Russes essayer d’accuser l’Ukraine, les États-Unis et les alliés de l’Otan [de] se préparer à utiliser des armes chimiques et biologiques. Nous avons vu auparavant que cette manière d’accuser d’autres permet de créer un prétexte pour faire cela eux-mêmes », a fait valoir M. Stoltenberg.

« Toute utilisation d’armes chimiques modifiera totalement la nature du conflit. Ce sera une violation flagrante du droit international et cela aura des conséquences très vastes tout en étant, bien sûr, extrêmement dangereux. Cela affectera les Ukrainiens. Mais il y a aussi un risque que cela ait un effet direct sur les personnes vivant dans les pays de l’Otan », a poursuivi l’ex-Premier ministre norvégien.

D’où les décisions prises par les alliés. En premier lieu, ils se sont mis d’accord pour fournir à l’Ukraine des moyens contre les menaces NRBC [nucléaire, radiologique, biologique et chimique]. Cela inclut des « équipements de détection, de protection et de soutien médical, ainsi que des formations à la décontamination et à la gestion de crise », a précisé M. Stoltenberg. Cette aide viendra donc s’ajouter aux livraisons d’armes anti-char, de missiles anti-aérien et de drones supplémentaires ainsi qu’à une assistance en matière de cyberdéfense.

Cependant, les forces de l’Otan déployées sur le flanc oriental auront également à se protéger contre la menace NRBC.

« Nous améliorons également l’état de préparation des forces alliées. Le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], le général [Todd] Wolters, a activé les éléments de défense chimique, biologique, radiologique et nucléaire de l’Otan et nos alliés déploient des moyens de défense pour renforcer les unités des groupements tactiques », a détaillé Jens Stoltenberg. « Nous prenons donc des mesures à la fois pour soutenir l’Ukraine et pour nous défendre », a-t-il insisté.

Justement, s’agissant des groupements tactiques, leur nombre sera doublé. Jusqu’à présent, quatre étaient déployés dans les pays baltes et en Pologne, au titre de la présence avancée réhaussée de l’Otan [eFP]. Désormais quatre autres le seront également en Roumanie [avec certainement la France comme nation-cadre], en Slovaquie, en Hongrie et en Bulgarie. Cette annonce n’est pas vraiment une surprise : elle avait été évoquée en décembre dernier… et reprise par le président Macron, lors de ses voeux aux Armées, en janvier.

Enfin, dans une déclaration publiée à l’issue du sommet de ce 24 mars, les chefs d’État et de gouvernement des pays membres ont souligné la nécessité d' »accélérer la transformation de l’Otan face à une réalité stratégique qui recèle plus de dangers, notamment en adoptant le prochain concept stratégique à Madrid [où se tiendra la prochain somment de l’Alliance, ndlr] ».

Et d’ajouter : « Devant ce qui constitue la plus grave menace pour la sécurité euro-atlantique depuis des décennies, nous renforcerons également de manière significative notre posture de dissuasion et de défense à plus long terme et nous développerons plus avant toute la gamme des forces et capacités nécessaires, au niveau de disponibilité opérationnelle requis, pour maintenir une dissuasion et une défense crédibles ».

L'Humanité

Que vaut la science ?

Chronique

Sylvestre Huet

Quelle est la valeur de la science ? En quoi se distingue-t-elle des autres approches du réel, littéraire, poétique, sensible, émotionnelle, religieuse, mythologique… La réponse à la question, explicite ou implicite, tend souvent à les hiérarchiser plutôt qu’à les décrire. À les poser en alternatives exclusives plutôt qu’à rechercher les complémentarités. Et le résultat est souvent un dialogue de sourds. Une situation inconfortable. Lorsque vous êtes au sommet du mont Lozère, au pic de Finiels, en connaître l’origine géologique est-il supérieur à l’émotion suscitée par le paysage et le plaisir de la marche ?

Le dernier rapport du groupe 1 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, publié en août 2021, répond à cette question et suggère la bonne attitude. On y lit ceci : « La connaissance scientifique interagit avec des conceptions préexistantes de la météorologie et du climat incluant des valeurs et des croyances provenant d’identités nationales et ethniques, de traditions, de religions ou de relations avec les terres et les océans. La science possède toutefois des valeurs propres incluant l’objectivité, l’ouverture d’esprit et une analyse fondée sur les preuves de faits établis selon la méthode scientifique. »

Nulle hiérarchie dans cette présentation respectueuse des croyances et des valeurs de tous. Mais une affirmation forte. Celle des valeurs propres à la science. Elle permet d’exiger des artisans et porteurs des autres approches le même respect et la même reconnaissance. Il est respectable de lire la Bible ou le Coran. Mais on ne peut y trouver « une analyse fondée sur les preuves de faits établis selon la méthode scientifique ». Vénérer Pachamama est respectable, mais si l’on veut agir efficacement contre la menace du changement climatique, il faut pouvoir compter sur des informations fiables sur les causes, mécanismes et conséquences de nos émissions de gaz à effet de serre. De même que sur les aspects scientifiques et techniques des solutions possibles à la crise climatique.

L’approche scientifique du réel ne prétend pas disputer à d’autres le terrain du sens de la vie. Lorsque des scientifiques s’y aventurent, ils sortent de leur métier (ce qu’ils ont le droit de faire). Le socle de l’éducation à la science est en revanche la (re)connaissance de ses valeurs propres et de sa capacité unique nécessaire à l’appropriation du réel permettant une action efficace. La crise sanitaire a montré que, pour nombre de citoyens, ce socle reste à construire.

la chronique scientifique de sylvestre huet
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Au moins deux tiers des avions F-35A que veut commander la Suisse seront assemblés en Italie

par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

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Selon une enquête d’opinion réalisée entre les 16 et 18 mars par l’Institut LeeWas, 45% des Suisses seraient favorables à une hausse du budget militaire de leur pays. Et certains vont même jusqu’à estimer que son niveau devrait être porté à 2% du PIB [soit à 14 milliards de francs suisses – 13,67 milliards d’euros]. Cependant, ils sont 41% à considérer qu’une augmentation de ces dépenses ne s’impose pas… Et 8% voudraient que celles-ci soient même réduites.

Ce clivage est aussi politique : ceux qui souhaitent une hausse des dépenses militaires disent avoir une sensibilité de droite tandis que ceux qui s’y opposent sont plutôt proches des partis de gauche… lesquels, par ailleurs, mènent la fronde contre l’achat annoncé de 36 chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin.

Avec le « Groupe pour une Suisse sans armée » [GSSA], les Verts et le Parti socialiste suisse espèrent qu’une votation sera organisée au sujet de cette commande. Pour cela, ils doivent réunir 100’000 signatures, un objectif qu’ils ne sont pas loin d’atteindre [ils en ont collecté près de 90’000 au 24 mars, nldr]. En outre, l’appel que leur a lancé Viola Amherd, la cheffe du département fédéral de la Défense, pour retirer leur initiative a fait chou blanc.

Cela étant, le choix du F-35A pour moderniser les forces aériennes suisses ne suscite pas des réticences uniquement au sein de la gauche. La semaine passée, un comité « bourgeois », appelé « Groupe pour une Suisse sûre » et composé notamment de militaires, d’entrepreneurs et d’élus alémaniques, a fait connaître son opposition à ce projet d’achat d’avions américains, via une lettre ouverte et un site Internet.

Ce comité, dont on ne sait que très peu de chose, a ainsi fait valoir au moins trois arguments : le développement du F-35A n’étant pas terminé [le block 4, la version définitive, n’est pas encore opérationnel, nldr], la facture risque d’augmenter sensiblement, le coût de possession des appareils aurait été sous évalué et la réduction des heures de vol [grâce la simulation] serait un facteur de risque pour les pilotes.

Quoi qu’il en soit, selon le sondage réalisé par l’Institut LeeWas, trois personnes interrogées sur cinq seraient prêtes à rejeter l’initiative contre l’achat des F-35A. L’un des explications que l’on peut avancer est qu’opinion publique suisse redoute de voir ses forces aériennes disparaître, faute de « plan B », comme l’avait affirmé Mme Amherd. Cependant, l’achat de nouveaux avions de combat avait été approuvé in-extremis, lors d’une votation organisée en septembre 2020…;

En attendant, et pendant que le débat sur l’opportunité de cet achat a lieu, Armasuisse, l’office fédéral de l’armement, a indiqué qu’au moins 24 F-35A sur les 36 devant être commandés par Berne seront produits à l’usine d’assemblage [FACO – Final Assembly and Check Out] que Leonardo et Lockheed-Martin avait inaugurée à Cameri, en 2013. Et les huit premiers seront assemblés aux États-Unis.

« Sur les 36 avions de combat F-35A destinés à la Suisse, 24 au moins seront produits dans la ville italienne de Cameri. Des clarifications sont en cours afin de déterminer si le montage final de 4 autres appareils pourrait avoir lieu en Suisse dans le cadre d’un projet d’affaire compensatoire. Les 8 premiers seront fabriqués aux États-Unis, l’instruction initiale des pilotes suisses se déroulant là-bas », a en effet expliqué Armasuisse, via un communiqué publié ce 24 mars.

Si Lockheed-Martin estime que le groupe Ruag en a les capacités, quatre F-35A seront effectivement assemblés en Suisse. Si ce n’est pas le cas, alors ils le seront en Italie.

« L’Italie a participé au programme F-35 dès le début et possède à Cameri une des deux lignes de production du F-35 hors des États-Unis – et la seule en Europe. L’armée de l’air et la marine italiennes exploitent des avions de type F-35A et F-35B. À Cameri, Leonardo produit en outre des F-35A pour l’armée de l’air néerlandaise », a rappelé Armasuisse, précisant que le ‘ »prix et le calendrier » prévus restent inchangés, les premiers avions devant être livrés en 2027.

Au moins deux tiers des avions F-35A que veut commander la Suisse seront assemblés en Italie

par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

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Selon une enquête d’opinion réalisée entre les 16 et 18 mars par l’Institut LeeWas, 45% des Suisses seraient favorables à une hausse du budget militaire de leur pays. Et certains vont même jusqu’à estimer que son niveau devrait être porté à 2% du PIB [soit à 14 milliards de francs suisses – 13,67 milliards d’euros]. Cependant, ils sont 41% à considérer qu’une augmentation de ces dépenses ne s’impose pas… Et 8% voudraient que celles-ci soient même réduites.

Ce clivage est aussi politique : ceux qui souhaitent une hausse des dépenses militaires disent avoir une sensibilité de droite tandis que ceux qui s’y opposent sont plutôt proches des partis de gauche… lesquels, par ailleurs, mènent la fronde contre l’achat annoncé de 36 chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin.

Avec le « Groupe pour une Suisse sans armée » [GSSA], les Verts et le Parti socialiste suisse espèrent qu’une votation sera organisée au sujet de cette commande. Pour cela, ils doivent réunir 100’000 signatures, un objectif qu’ils ne sont pas loin d’atteindre [ils en ont collecté près de 90’000 au 24 mars, nldr]. En outre, l’appel que leur a lancé Viola Amherd, la cheffe du département fédéral de la Défense, pour retirer leur initiative a fait chou blanc.

Cela étant, le choix du F-35A pour moderniser les forces aériennes suisses ne suscite pas des réticences uniquement au sein de la gauche. La semaine passée, un comité « bourgeois », appelé « Groupe pour une Suisse sûre » et composé notamment de militaires, d’entrepreneurs et d’élus alémaniques, a fait connaître son opposition à ce projet d’achat d’avions américains, via une lettre ouverte et un site Internet.

Ce comité, dont on ne sait que très peu de chose, a ainsi fait valoir au moins trois arguments : le développement du F-35A n’étant pas terminé [le block 4, la version définitive, n’est pas encore opérationnel, nldr], la facture risque d’augmenter sensiblement, le coût de possession des appareils aurait été sous évalué et la réduction des heures de vol [grâce la simulation] serait un facteur de risque pour les pilotes.

Quoi qu’il en soit, selon le sondage réalisé par l’Institut LeeWas, trois personnes interrogées sur cinq seraient prêtes à rejeter l’initiative contre l’achat des F-35A. L’un des explications que l’on peut avancer est qu’opinion publique suisse redoute de voir ses forces aériennes disparaître, faute de « plan B », comme l’avait affirmé Mme Amherd. Cependant, l’achat de nouveaux avions de combat avait été approuvé in-extremis, lors d’une votation organisée en septembre 2020…;

En attendant, et pendant que le débat sur l’opportunité de cet achat a lieu, Armasuisse, l’office fédéral de l’armement, a indiqué qu’au moins 24 F-35A sur les 36 devant être commandés par Berne seront produits à l’usine d’assemblage [FACO – Final Assembly and Check Out] que Leonardo et Lockheed-Martin avait inaugurée à Cameri, en 2013. Et les huit premiers seront assemblés aux États-Unis.

« Sur les 36 avions de combat F-35A destinés à la Suisse, 24 au moins seront produits dans la ville italienne de Cameri. Des clarifications sont en cours afin de déterminer si le montage final de 4 autres appareils pourrait avoir lieu en Suisse dans le cadre d’un projet d’affaire compensatoire. Les 8 premiers seront fabriqués aux États-Unis, l’instruction initiale des pilotes suisses se déroulant là-bas », a en effet expliqué Armasuisse, via un communiqué publié ce 24 mars.

Si Lockheed-Martin estime que le groupe Ruag en a les capacités, quatre F-35A seront effectivement assemblés en Suisse. Si ce n’est pas le cas, alors ils le seront en Italie.

« L’Italie a participé au programme F-35 dès le début et possède à Cameri une des deux lignes de production du F-35 hors des États-Unis – et la seule en Europe. L’armée de l’air et la marine italiennes exploitent des avions de type F-35A et F-35B. À Cameri, Leonardo produit en outre des F-35A pour l’armée de l’air néerlandaise », a rappelé Armasuisse, précisant que le ‘ »prix et le calendrier » prévus restent inchangés, les premiers avions devant être livrés en 2027.

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Selon une enquête d’opinion réalisée entre les 16 et 18 mars par l’Institut LeeWas, 45% des Suisses seraient favorables à une hausse du budget militaire de leur pays. Et certains vont même jusqu’à estimer que son niveau devrait être porté à 2% du PIB [soit à 14 milliards de francs suisses – 13,67 milliards d’euros]. Cependant, ils sont 41% à considérer qu’une augmentation de ces dépenses ne s’impose pas… Et 8% voudraient que celles-ci soient même réduites.

Ce clivage est aussi politique : ceux qui souhaitent une hausse des dépenses militaires disent avoir une sensibilité de droite tandis que ceux qui s’y opposent sont plutôt proches des partis de gauche… lesquels, par ailleurs, mènent la fronde contre l’achat annoncé de 36 chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin.

Avec le « Groupe pour une Suisse sans armée » [GSSA], les Verts et le Parti socialiste suisse espèrent qu’une votation sera organisée au sujet de cette commande. Pour cela, ils doivent réunir 100’000 signatures, un objectif qu’ils ne sont pas loin d’atteindre [ils en ont collecté près de 90’000 au 24 mars, nldr]. En outre, l’appel que leur a lancé Viola Amherd, la cheffe du département fédéral de la Défense, pour retirer leur initiative a fait chou blanc.

Cela étant, le choix du F-35A pour moderniser les forces aériennes suisses ne suscite pas des réticences uniquement au sein de la gauche. La semaine passée, un comité « bourgeois », appelé « Groupe pour une Suisse sûre » et composé notamment de militaires, d’entrepreneurs et d’élus alémaniques, a fait connaître son opposition à ce projet d’achat d’avions américains, via une lettre ouverte et un site Internet.

Ce comité, dont on ne sait que très peu de chose, a ainsi fait valoir au moins trois arguments : le développement du F-35A n’étant pas terminé [le block 4, la version définitive, n’est pas encore opérationnel, nldr], la facture risque d’augmenter sensiblement, le coût de possession des appareils aurait été sous évalué et la réduction des heures de vol [grâce la simulation] serait un facteur de risque pour les pilotes.

Quoi qu’il en soit, selon le sondage réalisé par l’Institut LeeWas, trois personnes interrogées sur cinq seraient prêtes à rejeter l’initiative contre l’achat des F-35A. L’un des explications que l’on peut avancer est qu’opinion publique suisse redoute de voir ses forces aériennes disparaître, faute de « plan B », comme l’avait affirmé Mme Amherd. Cependant, l’achat de nouveaux avions de combat avait été approuvé in-extremis, lors d’une votation organisée en septembre 2020…;

En attendant, et pendant que le débat sur l’opportunité de cet achat a lieu, Armasuisse, l’office fédéral de l’armement, a indiqué qu’au moins 24 F-35A sur les 36 devant être commandés par Berne seront produits à l’usine d’assemblage [FACO – Final Assembly and Check Out] que Leonardo et Lockheed-Martin avait inaugurée à Cameri, en 2013. Et les huit premiers seront assemblés aux États-Unis.

« Sur les 36 avions de combat F-35A destinés à la Suisse, 24 au moins seront produits dans la ville italienne de Cameri. Des clarifications sont en cours afin de déterminer si le montage final de 4 autres appareils pourrait avoir lieu en Suisse dans le cadre d’un projet d’affaire compensatoire. Les 8 premiers seront fabriqués aux États-Unis, l’instruction initiale des pilotes suisses se déroulant là-bas », a en effet expliqué Armasuisse, via un communiqué publié ce 24 mars.

Si Lockheed-Martin estime que le groupe Ruag en a les capacités, quatre F-35A seront effectivement assemblés en Suisse. Si ce n’est pas le cas, alors ils le seront en Italie.

« L’Italie a participé au programme F-35 dès le début et possède à Cameri une des deux lignes de production du F-35 hors des États-Unis – et la seule en Europe. L’armée de l’air et la marine italiennes exploitent des avions de type F-35A et F-35B. À Cameri, Leonardo produit en outre des F-35A pour l’armée de l’air néerlandaise », a rappelé Armasuisse, précisant que le ‘ »prix et le calendrier » prévus restent inchangés, les premiers avions devant être livrés en 2027.

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Selon une enquête d’opinion réalisée entre les 16 et 18 mars par l’Institut LeeWas, 45% des Suisses seraient favorables à une hausse du budget militaire de leur pays. Et certains vont même jusqu’à estimer que son niveau devrait être porté à 2% du PIB [soit à 14 milliards de francs suisses – 13,67 milliards d’euros]. Cependant, ils sont 41% à considérer qu’une augmentation de ces dépenses ne s’impose pas… Et 8% voudraient que celles-ci soient même réduites.

enquête d’opinion

Ce clivage est aussi politique : ceux qui souhaitent une hausse des dépenses militaires disent avoir une sensibilité de droite tandis que ceux qui s’y opposent sont plutôt proches des partis de gauche… lesquels, par ailleurs, mènent la fronde contre l’achat annoncé de 36 chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin.

Avec le « Groupe pour une Suisse sans armée » [GSSA], les Verts et le Parti socialiste suisse espèrent qu’une votation sera organisée au sujet de cette commande. Pour cela, ils doivent réunir 100’000 signatures, un objectif qu’ils ne sont pas loin d’atteindre [ils en ont collecté près de 90’000 au 24 mars, nldr]. En outre, l’appel que leur a lancé Viola Amherd, la cheffe du département fédéral de la Défense, pour retirer leur initiative a fait chou blanc.

Cela étant, le choix du F-35A pour moderniser les forces aériennes suisses ne suscite pas des réticences uniquement au sein de la gauche. La semaine passée, un comité « bourgeois », appelé « Groupe pour une Suisse sûre » et composé notamment de militaires, d’entrepreneurs et d’élus alémaniques, a fait connaître son opposition à ce projet d’achat d’avions américains, via une lettre ouverte et un site Internet.

a fait connaîtresite Internet

Ce comité, dont on ne sait que très peu de chose, a ainsi fait valoir au moins trois arguments : le développement du F-35A n’étant pas terminé [le block 4, la version définitive, n’est pas encore opérationnel, nldr], la facture risque d’augmenter sensiblement, le coût de possession des appareils aurait été sous évalué et la réduction des heures de vol [grâce la simulation] serait un facteur de risque pour les pilotes.

Quoi qu’il en soit, selon le sondage réalisé par l’Institut LeeWas, trois personnes interrogées sur cinq seraient prêtes à rejeter l’initiative contre l’achat des F-35A. L’un des explications que l’on peut avancer est qu’opinion publique suisse redoute de voir ses forces aériennes disparaître, faute de « plan B », comme l’avait affirmé Mme Amherd. Cependant, l’achat de nouveaux avions de combat avait été approuvé in-extremis, lors d’une votation organisée en septembre 2020…;

En attendant, et pendant que le débat sur l’opportunité de cet achat a lieu, Armasuisse, l’office fédéral de l’armement, a indiqué qu’au moins 24 F-35A sur les 36 devant être commandés par Berne seront produits à l’usine d’assemblage [FACO – Final Assembly and Check Out] que Leonardo et Lockheed-Martin avait inaugurée à Cameri, en 2013. Et les huit premiers seront assemblés aux États-Unis.

« Sur les 36 avions de combat F-35A destinés à la Suisse, 24 au moins seront produits dans la ville italienne de Cameri. Des clarifications sont en cours afin de déterminer si le montage final de 4 autres appareils pourrait avoir lieu en Suisse dans le cadre d’un projet d’affaire compensatoire. Les 8 premiers seront fabriqués aux États-Unis, l’instruction initiale des pilotes suisses se déroulant là-bas », a en effet expliqué Armasuisse, via un communiqué publié ce 24 mars.

Si Lockheed-Martin estime que le groupe Ruag en a les capacités, quatre F-35A seront effectivement assemblés en Suisse. Si ce n’est pas le cas, alors ils le seront en Italie.

« L’Italie a participé au programme F-35 dès le début et possède à Cameri une des deux lignes de production du F-35 hors des États-Unis – et la seule en Europe. L’armée de l’air et la marine italiennes exploitent des avions de type F-35A et F-35B. À Cameri, Leonardo produit en outre des F-35A pour l’armée de l’air néerlandaise », a rappelé Armasuisse, précisant que le ‘ »prix et le calendrier » prévus restent inchangés, les premiers avions devant être livrés en 2027.

L'Humanité

Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?

Actu

Pourra-t-on bientôt détecter précocement une tumeur grâce aux insectes ? C’est l’espoir d’une équipe de chercheurs français, qui entraînent les petits arthropodes à humer les cellules cancéreuses grâce à leur puissant odorat.

Anna MussoAnna Musso

Travailleuse à l’organisation légendaire, la fourmi a également des talents médicaux que l’on aurait peine à imaginer. Pour la première fois, des chercheurs français ont appris à ces insectes à détecter les cancers humains. Grâce à leur odorat très développé, les fourmis parviennent à différencier les cellules saines des cellules affectées et même à distinguer différents types de cancer.

La fourmi plus efficace et moins chère qu’un chien

Certaines tumeurs cancéreuses émettent, en effet, des composés organiques volatils (COV), indétectables pour nos naseaux mais qui servent de biomarqueurs pour le diagnostic du cancer. Une équipe regroupant des scientifiques de l’université Sorbonne-Paris-Nord, du CNRS, de l’Institut Curie et de l’Inserm a mis en évidence les performances dans ce domaine d’une catégorie précise de ces bestioles nommée Formica fusca, une espèce européenne très commune et répandue dans l’hémisphère Nord. L’étude, parue le 21 février 2022 dans la revue (1) a pour principal auteur Baptiste Piqueret, un jeune chercheur du laboratoire d’éthologie expérimentale et comparée à l’université Sorbonne-Paris-Nord, qui a soutenu sa thèse de doctorat l’année dernière sur « la détection olfactive du cancer humain par les fourmis ».

L’utilisation des compétences animales en médecine n’est pas nouvelle. L’odorat des chiens, notamment, est expérimenté par l’Institut Curie pour le dépistage précoce du cancer du sein. Mais cette méthode est longue – entre six mois et un an d’entraînement – et coûteuse. Les fourmis, elles, sont plus rapides, moins chères et très efficaces. Quelques dizaines de minutes suffisent pour leur apprendre à reconnaître l’odeur des cellules cancéreuses en leur présentant une fois seulement les stimuli. Et leur mémoire à long terme résiste à l’extinction au sein de la colonie et s’adapte à des environnements instables.

Pour réaliser leur expérience, les scientifiques ont mis en place des protocoles dits d’apprentissage associatif, où une odeur est liée à un système de récompense. « On place notre fourmi au centre d’une arène avec l’odeur des cellules dans un tube et de l’eau sucrée à proximité, explique Baptiste Piqueret. La fourmi va explorer son environnement et tomber rapidement sur la récompense, qu’elle va boire. Pendant ce temps, elle va renifler (avec ses antennes) et s’apercevoir que la récompense est à côté d’une odeur particulière. » La connexion se fait : si elle veut manger, elle doit se diriger vers cet arôme. « C’est un peu le même principe que lorsque vous êtes dans la rue et que vous sentez l’odeur du pain au chocolat qui vient d’une boulangerie, poursuit le chercheur. Si vous avez faim, vous allez entrer dans la boutique. »

Un nombre élevé de récepteurs olfactifs

Les chercheurs ont commencé par effectuer des tests sur 36 fourmis, toutes dressées selon ce procédé. Ils leur ont ensuite présenté deux odeurs différentes : une nouvelle et celle des cellules cancéreuses. Résultat : les fourmis ont su, quasiment à coup sûr, retrouver celles associées à la récompense. Une centaine de fourmis Formica fusca ont aussi appris à détecter trois lignées de cellules cancéreuses : le cancer des ovaires et deux types de cancer du sein. Dans 95 % des cas, les insectes ont su repérer les cellules malades.

Comment expliquer la performance de ces petits arthropodes (ce qui signifie pieds ou pattes articulés) ? Leur succès est lié à un odorat particulièrement fin dû à un nombre élevé de récepteurs olfactifs et aussi à une communication chimique développée qui leur permet de se reconnaître après avoir établi un contact avec leurs antennes. Le matériel génétique des fourmis les dote du meilleur des odorats chez les insectes. Elles posséderaient quatre à cinq fois plus de récepteurs olfactifs sensibles aux odeurs que la plupart des autres insectes. Deux familles de fourmis dont le génome a été séquencé disposeraient de 377 et 407 gènes codants pour les protéines ayant une affinité pour des odeurs, contre 174 pour les abeilles, 74 à 158 pour les moustiques et 61 pour les drosophiles !

Les fourmis posséderaient quatre à cinq fois plus de récepteurs olfactifs sensibles aux odeurs que la plupart des autres insectes.

Cette première étude montre le potentiel des fourmis. Mais, avant d’en retrouver dans les hôpitaux, il faut encore évaluer l’efficacité de cette méthode avec des tests cliniques sur un organisme humain. Évidemment, les fourmis ne se promèneraient pas sur le corps des patients. «On peut utiliser, par exemple, de l’urine, de la salive ou de la sueur d’une personne qui a potentiellement un cancer, précise Baptiste Piqueret . Il n’y aura pas de contact direct entre nos fourmis et les patients.»

Un enjeu de santé publique

Pour l’instant, les expériences se poursuivent en laboratoire avec de l’urine de souris cancéreuses. Si elles sont concluantes, cela constituerait une alternative peu invasive et peu onéreuse aux méthodes de détection comme les IRM ou les mammographies. Le diagnostic précoce des cancers reste un enjeu de santé publique. Il permet d’améliorer les chances de guérison, de diminuer la lourdeur des traitements et de limiter les séquelles. En France, en 2018, le nombre total de nouveaux cas était estimé à 382 000 .

Et dans le monde, le cancer est la deuxième cause de mortalité – après les maladies cardiovasculaires – avec près de 10 millions de décès chaque année. Plus tôt la maladie est diagnostiquée, meilleures sont les chances de survie. Morale de cette étude : si « la fourmi n’est pas prêteuse », comme l’écrivait Jean de La Fontaine, en revanche elle peut s’avérer fort utile.

sciencescancerFourmis
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La marine ukrainienne prétend avoir détruit le navire de débarquement russe « Orsk »

par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

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Depuis que le patrouilleur hauturier lance-missiles russe « Vassili Bykov » [projet 22160] a été vu aux abords de la base navale de Sébastopol [Crimée] alors que la marine ukrainienne avait prétendu l’avoir coulé en utilisant un lance-roquette multiple, il convient de prendre les annonces de celle-ci avec prudence. Et cela vaut aussi d’ailleurs pour les affirmations russes, les deux camps ayant recours à des actions de propagande.

Cela étant, des images provenant de Berdiansk, localité située à environ quatre-vingts kilomètres à l’ouest de Marioupol, montrent un incendie à bord de ce qui est supposé être un navire de débarquement russe appartenant à la classe Alligator. On voit également deux autres bâtiments, de type « Ropucha II », s’en éloigner.

« Le navire de transport de troupes Orsk a été détruit dans le port occupé de Berdiansk. Gloire à l’Ukraine! », a annoncé la marine ukrainienne, via les réseaux sociaux. Pour appuyer son affirmation, elle a produit une photographie du bâtiment russe – alors intact – qu’elle dit avoir visé, ainsi qu’une courte vidéo et un autre cliché censés le montrer en flammes.

Mais la qualité de ces documents ne permet pas d’être aussi affirmatif. En tout cas, rien ne permet de dire que le navire en feu est bien l’Orsk. Cependant, l’analyste H.I Sutton a confirmé qu’un navire de type Alligator se trouvait bien à Berdiansk au moment de l’attaque revendiquée par la marine ukrainienne.

Une autre vidéo prise après l’explosion montre les deux navires de débarquement de type Ropucha II en train de quitter le port de Berdiansk. Il s’agirait du « Tsesar Kunikov » [n°158] et du « Novotecherkassk » [n°142]. Seulement, le numéro de coque de l’un d’entre eux que l’on arrive à distinguer sur les images ne correspond à aucun des deux.

Selon les affirmations ukrainiennes, le navire de débarquement Orsk aurait été touché par un missile balistique tactique de courte portée OTR-21 « Tochka » [code Otan : SS-21 Scarab].

***UPDATE***#Russian ammunition explosions this morning in #Berdyansk, geolocated to 46.749590°, 36.773788°

Ropucha Class landing ship seen sailing away from fireAlligator class also observed near fire.

Awaiting info pic.twitter.com/0xlt4rfFL0

— H I Sutton (@CovertShores) March 24, 2022

Pour rappel, les navires de débarquement de la classe Alligator ont été construit à la fin des 1960. Affichant un déplacement à pleine charge de 4700 tonnes, pour une longueur de 112,8 mètres, ils peuvent transporter 20 chars [ou 40 blindés de transport de troupe] et 300 à 425 soldats.

Selon Zvezda, la chaîne de télévision du ministère russe de la Défense, l’Orsk était arrivé à Berdiansk le 21 mars dernier. C’est un « évènement important », avait-elle affirmé, dans la mesure où cela allait ouvrir « des possibilités pour la mer Noire en termes de logistique ». Aussi, s’il a effectivement été touché – voire détruit – par un missile Tochka, il devait être pratiquement vide puisqu’il avait commencé à décharcher sa cargaison dès son arrivée dans le port ukrainien.

Par ailleurs, un responsable américain a confié à l’agence Reuters, ce 24 mars, les alliés de l’Otan allaient examiner la question de la livraison de missiles anti-navires aux forces ukrainiennes. Ce qui permettraient à celles-ci de mettre en échec un possible débarquement russe dans la région d’Odessa.

Enfin, dans son dernier point de situation relatif à l’Ukraine [daté du 23 mars, ndlr], le ministère des Armées fait état de « quelques contre-attaques localisées » menées par les forces ukrainiennes dans le secteur de Makariv [nord] ainsi que dans celui de Mykolaïv [sud].

La marine ukrainienne prétend avoir détruit le navire de débarquement russe « Orsk »

par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Depuis que le patrouilleur hauturier lance-missiles russe « Vassili Bykov » [projet 22160] a été vu aux abords de la base navale de Sébastopol [Crimée] alors que la marine ukrainienne avait prétendu l’avoir coulé en utilisant un lance-roquette multiple, il convient de prendre les annonces de celle-ci avec prudence. Et cela vaut aussi d’ailleurs pour les affirmations russes, les deux camps ayant recours à des actions de propagande.

Cela étant, des images provenant de Berdiansk, localité située à environ quatre-vingts kilomètres à l’ouest de Marioupol, montrent un incendie à bord de ce qui est supposé être un navire de débarquement russe appartenant à la classe Alligator. On voit également deux autres bâtiments, de type « Ropucha II », s’en éloigner.

« Le navire de transport de troupes Orsk a été détruit dans le port occupé de Berdiansk. Gloire à l’Ukraine! », a annoncé la marine ukrainienne, via les réseaux sociaux. Pour appuyer son affirmation, elle a produit une photographie du bâtiment russe – alors intact – qu’elle dit avoir visé, ainsi qu’une courte vidéo et un autre cliché censés le montrer en flammes.

Mais la qualité de ces documents ne permet pas d’être aussi affirmatif. En tout cas, rien ne permet de dire que le navire en feu est bien l’Orsk. Cependant, l’analyste H.I Sutton a confirmé qu’un navire de type Alligator se trouvait bien à Berdiansk au moment de l’attaque revendiquée par la marine ukrainienne.

Une autre vidéo prise après l’explosion montre les deux navires de débarquement de type Ropucha II en train de quitter le port de Berdiansk. Il s’agirait du « Tsesar Kunikov » [n°158] et du « Novotecherkassk » [n°142]. Seulement, le numéro de coque de l’un d’entre eux que l’on arrive à distinguer sur les images ne correspond à aucun des deux.

Selon les affirmations ukrainiennes, le navire de débarquement Orsk aurait été touché par un missile balistique tactique de courte portée OTR-21 « Tochka » [code Otan : SS-21 Scarab].

***UPDATE***#Russian ammunition explosions this morning in #Berdyansk, geolocated to 46.749590°, 36.773788°

Ropucha Class landing ship seen sailing away from fireAlligator class also observed near fire.

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— H I Sutton (@CovertShores) March 24, 2022

Pour rappel, les navires de débarquement de la classe Alligator ont été construit à la fin des 1960. Affichant un déplacement à pleine charge de 4700 tonnes, pour une longueur de 112,8 mètres, ils peuvent transporter 20 chars [ou 40 blindés de transport de troupe] et 300 à 425 soldats.

Selon Zvezda, la chaîne de télévision du ministère russe de la Défense, l’Orsk était arrivé à Berdiansk le 21 mars dernier. C’est un « évènement important », avait-elle affirmé, dans la mesure où cela allait ouvrir « des possibilités pour la mer Noire en termes de logistique ». Aussi, s’il a effectivement été touché – voire détruit – par un missile Tochka, il devait être pratiquement vide puisqu’il avait commencé à décharcher sa cargaison dès son arrivée dans le port ukrainien.

Par ailleurs, un responsable américain a confié à l’agence Reuters, ce 24 mars, les alliés de l’Otan allaient examiner la question de la livraison de missiles anti-navires aux forces ukrainiennes. Ce qui permettraient à celles-ci de mettre en échec un possible débarquement russe dans la région d’Odessa.

Enfin, dans son dernier point de situation relatif à l’Ukraine [daté du 23 mars, ndlr], le ministère des Armées fait état de « quelques contre-attaques localisées » menées par les forces ukrainiennes dans le secteur de Makariv [nord] ainsi que dans celui de Mykolaïv [sud].

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Depuis que le patrouilleur hauturier lance-missiles russe « Vassili Bykov » [projet 22160] a été vu aux abords de la base navale de Sébastopol [Crimée] alors que la marine ukrainienne avait prétendu l’avoir coulé en utilisant un lance-roquette multiple, il convient de prendre les annonces de celle-ci avec prudence. Et cela vaut aussi d’ailleurs pour les affirmations russes, les deux camps ayant recours à des actions de propagande.

Cela étant, des images provenant de Berdiansk, localité située à environ quatre-vingts kilomètres à l’ouest de Marioupol, montrent un incendie à bord de ce qui est supposé être un navire de débarquement russe appartenant à la classe Alligator. On voit également deux autres bâtiments, de type « Ropucha II », s’en éloigner.

« Le navire de transport de troupes Orsk a été détruit dans le port occupé de Berdiansk. Gloire à l’Ukraine! », a annoncé la marine ukrainienne, via les réseaux sociaux. Pour appuyer son affirmation, elle a produit une photographie du bâtiment russe – alors intact – qu’elle dit avoir visé, ainsi qu’une courte vidéo et un autre cliché censés le montrer en flammes.

Mais la qualité de ces documents ne permet pas d’être aussi affirmatif. En tout cas, rien ne permet de dire que le navire en feu est bien l’Orsk. Cependant, l’analyste H.I Sutton a confirmé qu’un navire de type Alligator se trouvait bien à Berdiansk au moment de l’attaque revendiquée par la marine ukrainienne.

Une autre vidéo prise après l’explosion montre les deux navires de débarquement de type Ropucha II en train de quitter le port de Berdiansk. Il s’agirait du « Tsesar Kunikov » [n°158] et du « Novotecherkassk » [n°142]. Seulement, le numéro de coque de l’un d’entre eux que l’on arrive à distinguer sur les images ne correspond à aucun des deux.

Selon les affirmations ukrainiennes, le navire de débarquement Orsk aurait été touché par un missile balistique tactique de courte portée OTR-21 « Tochka » [code Otan : SS-21 Scarab].

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— H I Sutton (@CovertShores) March 24, 2022

Pour rappel, les navires de débarquement de la classe Alligator ont été construit à la fin des 1960. Affichant un déplacement à pleine charge de 4700 tonnes, pour une longueur de 112,8 mètres, ils peuvent transporter 20 chars [ou 40 blindés de transport de troupe] et 300 à 425 soldats.

Selon Zvezda, la chaîne de télévision du ministère russe de la Défense, l’Orsk était arrivé à Berdiansk le 21 mars dernier. C’est un « évènement important », avait-elle affirmé, dans la mesure où cela allait ouvrir « des possibilités pour la mer Noire en termes de logistique ». Aussi, s’il a effectivement été touché – voire détruit – par un missile Tochka, il devait être pratiquement vide puisqu’il avait commencé à décharcher sa cargaison dès son arrivée dans le port ukrainien.

Par ailleurs, un responsable américain a confié à l’agence Reuters, ce 24 mars, les alliés de l’Otan allaient examiner la question de la livraison de missiles anti-navires aux forces ukrainiennes. Ce qui permettraient à celles-ci de mettre en échec un possible débarquement russe dans la région d’Odessa.

Enfin, dans son dernier point de situation relatif à l’Ukraine [daté du 23 mars, ndlr], le ministère des Armées fait état de « quelques contre-attaques localisées » menées par les forces ukrainiennes dans le secteur de Makariv [nord] ainsi que dans celui de Mykolaïv [sud].

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Depuis que le patrouilleur hauturier lance-missiles russe « Vassili Bykov » [projet 22160] a été vu aux abords de la base navale de Sébastopol [Crimée] alors que la marine ukrainienne avait prétendu l’avoir coulé en utilisant un lance-roquette multiple, il convient de prendre les annonces de celle-ci avec prudence. Et cela vaut aussi d’ailleurs pour les affirmations russes, les deux camps ayant recours à des actions de propagande.

Cela étant, des images provenant de Berdiansk, localité située à environ quatre-vingts kilomètres à l’ouest de Marioupol, montrent un incendie à bord de ce qui est supposé être un navire de débarquement russe appartenant à la classe Alligator. On voit également deux autres bâtiments, de type « Ropucha II », s’en éloigner.

« Le navire de transport de troupes Orsk a été détruit dans le port occupé de Berdiansk. Gloire à l’Ukraine! », a annoncé la marine ukrainienne, via les réseaux sociaux. Pour appuyer son affirmation, elle a produit une photographie du bâtiment russe – alors intact – qu’elle dit avoir visé, ainsi qu’une courte vidéo et un autre cliché censés le montrer en flammes.

Mais la qualité de ces documents ne permet pas d’être aussi affirmatif. En tout cas, rien ne permet de dire que le navire en feu est bien l’Orsk. Cependant, l’analyste H.I Sutton a confirmé qu’un navire de type Alligator se trouvait bien à Berdiansk au moment de l’attaque revendiquée par la marine ukrainienne.

Une autre vidéo prise après l’explosion montre les deux navires de débarquement de type Ropucha II en train de quitter le port de Berdiansk. Il s’agirait du « Tsesar Kunikov » [n°158] et du « Novotecherkassk » [n°142]. Seulement, le numéro de coque de l’un d’entre eux que l’on arrive à distinguer sur les images ne correspond à aucun des deux.

Selon les affirmations ukrainiennes, le navire de débarquement Orsk aurait été touché par un missile balistique tactique de courte portée OTR-21 « Tochka » [code Otan : SS-21 Scarab].

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#Russian#Berdyansk

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March 24, 2022

Pour rappel, les navires de débarquement de la classe Alligator ont été construit à la fin des 1960. Affichant un déplacement à pleine charge de 4700 tonnes, pour une longueur de 112,8 mètres, ils peuvent transporter 20 chars [ou 40 blindés de transport de troupe] et 300 à 425 soldats.

Selon Zvezda, la chaîne de télévision du ministère russe de la Défense, l’Orsk était arrivé à Berdiansk le 21 mars dernier. C’est un « évènement important », avait-elle affirmé, dans la mesure où cela allait ouvrir « des possibilités pour la mer Noire en termes de logistique ». Aussi, s’il a effectivement été touché – voire détruit – par un missile Tochka, il devait être pratiquement vide puisqu’il avait commencé à décharcher sa cargaison dès son arrivée dans le port ukrainien.

Par ailleurs, un responsable américain a confié à l’agence Reuters, ce 24 mars, les alliés de l’Otan allaient examiner la question de la livraison de missiles anti-navires aux forces ukrainiennes. Ce qui permettraient à celles-ci de mettre en échec un possible débarquement russe dans la région d’Odessa.

Enfin, dans son dernier point de situation relatif à l’Ukraine [daté du 23 mars, ndlr], le ministère des Armées fait état de « quelques contre-attaques localisées » menées par les forces ukrainiennes dans le secteur de Makariv [nord] ainsi que dans celui de Mykolaïv [sud].

BBC

SANS TITRE

More now from the peace talks between Ukraine and Russia that have been taking place in Istanbul today.

Ukraine has said it would adopt neutral status - one of Russia's key demands - in return for security guarantees, its negotiators have said.

Neutral status would mean Ukraine would not join any military alliances, such as Nato, or host military bases.

Poland, Israel, Turkey and Canada could be among the potential security guarantors for Ukraine.

The proposals would also include a 15-year consultation period on the status of annexed Crimea and would come into force only in the event of a complete ceasefire, Ukraine said.

Its negotiators said there was enough material in the current Ukrainian proposals to warrant a meeting between Zelensky and Russian President Vladimir Putin, adding they were awaiting Russia's response.

Ukraine was previously offered a path to join Nato, which Russia fiercely opposes.

Here's a translation of the comments made by Russia's Alexander Fomin, who's part of the negotiating team in Istanbul.

Due to the fact that negotiations over an agreement on Ukraine’s neutrality and non-nuclear status and security guarantees (for Ukraine) are moving into a practical stage, and taking into consideration the principles discussed during today’s meeting, the Ministry of Defence of the Russian Federation has taken the decision to drastically reduce combat operations in the Kyiv and Chernihiv areas in order to boost mutual trust and create the necessary conditions for further negotiations and for the signing of the aforementioned agreement.

More from Russia's deputy defence minister - who is speaking after negotiators from Russia and Ukraine met in Istanbul for three hours.

Alexander Fomin said the decision to "radically reduce" Russia's military activity in the two cities was taken in order to "increase mutual trust" and help lead to further negotiations and achieving the "ultimate goal" of a signed agreement between the two sides, in comments reported by Russian news agency Ria Novosti.

We've just heard that Russia plans to reduce military activity around the capital Kyiv.

Russian forces seem to have stalled in this area - earlier the UK's defence ministry said that Ukrainian forces had succeeded in pushing back the Russians from a number of positions.

It said Russia remained a serious threat to Kyiv due to its strike capability.

The besieged northern city of Chernihiv has remained under Russian fire today, according to Ukrainian officials.

The city's mayor estimates that 400 residents have been killed there since the war began.

Russia's deputy defence minister Alexander Fomin says Russia will "radically reduce" military activity outside Kyiv and Chernihiv - that's according to the news agency Tass.

More on this to come.

Hugo Bachega

BBC News, Lviv

Ukrainian President Volodymyr Zelensky has said that the Russian siege of the port city of Mariupol constitutes a "crime against humanity".

Addressing the Danish parliament, he said it was "happening in front of the eyes of the whole planet in real time".

Some military experts are suggesting that the fall of Mariupol could be imminent, but it’s impossible to say when or even if this definitely will happen.

What we can say is that the city has seen the worst of Russia’s aggression in Ukraine, with tens of thousands of civilians trapped under unrelenting bombardments and shelling with no electricity, running water or gas.

With the city surrounded by the invading forces, people have no safe way out. Even evacuation routes have been targeted.

Agnes Callamard, the secretary-general of human rights group Amnesty International, has accused Russia of war crimes in the city.

"The siege of Mariupol, the denial of humanitarian evacuation and humanitarian escape for the population, and the targeting of civilians, according to Amnesty International’s investigation, amounts to war crimes," she said at a news conference. "That's the reality of Ukraine right now."

Russia denies targeting civilians, although its attacks on non-military facilities and residential buildings across the country, including in Mariupol, have been well documented.

More now from the Kremlin, which has dismissed reports that tycoon Roman Abramovich was poisoned during peace talks earlier this month.

"This is part of the information campaign, part of the information sabotage, this is part of the information war," Kremlin spokesman Dmitry Peskov told a media briefing, as reported by state media agency Ria Novosti.

"These reports are certainly not true," he added.

Peskov also said that Abramovich was not an official member of the Russian delegation, but was involved in ensuring "certain contacts" between Moscow and Kyiv, the agency reported.

Abramovich's efforts have been approved by both sides, Peskov reportedly said.

Earlier we reported on a missile strike hitting an administrative building in the southern city of Mykolaiv.

Authorities have confirmed that three people were killed and 22 injured in the attack, which demolished the central section of the building.

Rescuers continue to work at the scene.

Steve Rosenberg

BBC Russia editor

It was President Putin who ordered what he calls his "special military operation" in Ukraine. Is he ready to negotiate an end to it?

You can't help but be sceptical. There's been no let-up in the fighting. Or in the anti-Ukrainian rhetoric in the Russian state media.

Ahead of the Istanbul talks, Volodymyr Zelensky said he is prepared to consider neutral status for his country.

But he insisted a referendum would need to be held on this and only after Russian troops had withdrawn. That could take months. It's hard to imagine the Kremlin agreeing to wait.

And would the promise of Ukrainian neutrality be enough for Putin?

On the eve of the talks, I watched Russian state TV’s flagship weekly news show - it's a useful barometer of what the Kremlin is thinking. The presenter quoted at length a Russian philosopher and theologian from 90 years ago.

"Russia cannot and must not lose Ukraine… it must be part of Russia, even against Ukraine's will… if Ukraine wants to fight with Russia, let it. But whatever price Russia pays for such a war, it will fight to the victorious end."

Is that view shared by Putin? If so, it's hard to see hostilities ending at this point.

As well as calling the suspected poisoning of Russian billionaire Roman Abramovich part of the "information war", there have been some more lines coming out of the Kremlin this morning, via Reuters. Kremlin spokesman Dmitry Peskov says:

The director of the International Atomic Energy Agency (IAEA) is in Ukraine for talks with senior government officials about ensuring the safety and security of the country’s nuclear sites.

Rafael Mariano Grossi is to offer urgent technical assistance - including sending experts to key places - in a bid to avert the risk of any accident.

"The military conflict is putting Ukraine’s nuclear power plants and other facilities with radioactive material in unprecedented danger," Grossi says.

"We must take urgent action to make sure that they can continue to operate safely and securely and reduce the risk of a nuclear accident."

There have been fears over the safety of Ukrainian nuclear facilities during the conflict. In early March a fire started at Zaporizhzhia nuclear plant after Russian shelling near the facility.

And the Chernobyl power station has had power lines cut off, with Ukrainian forces blaming Russian troops who have seized the plant.

The suspected poisoning of Russian billionaire Roman Abramovich at peace talks earlier this month has nothing to do with reality, the Kremlin says, according to Reuters news agency.

They say the story is part of an "information war".

The Kremlin also says Abramovich is not an official member of the Russian delegation in Turkey - although he has been pictured at the talks with Ukraine.

Earlier we told you about an attack on the regional administration office in the southern Ukrainian city of Mykolaiv.

The city's governor, Vitaliy Kim, has now posted a photo showing a gaping hole in a tower block.

The authorities say 17 people have been freed from the rubble, but others are still missing - most of them civilians.

Governor Kim said they were searching the wreckage.

"The regional administration building was hit, half the building was destroyed," he said.

"Concerning people and casualties, we are all in God's hands and the majority escaped miraculously, I don't know how. Now there are eight civilians whom we are hoping to pull out from the rubble."

Earlier today, US think tank Institute for the Study of War published its latest assessment of the fighting in Ukraine.

It found that Russian forces have not abandoned their objective to capture Kyiv, despite Kremlin claims that they will concentrate on eastern Ukraine.

Their latest report also says:

Russian news agency RIA has shared a picture of Roman Abramovich looking well at talks in Istanbul on its Telegram channel.

The Chelsea FC owner's spokesman says he suspected he had been poisoned during a previous round of talks.

He is said to have suffered sore eyes and peeling skin. A source close to Abramovich told the BBC he had now recovered and was focused on negotiations to try and end the war.

The exact nature of his position in the talks is unclear, but a spokesperson for the oligarch previously said his influence was "limited".

Before today's talks in Istanbul started, Ukraine's foreign minister Dmytro Kuleba advised anyone going to the negotiations with the Russian Federation "not to eat or drink anything, and preferably avoid touching any surface".

He was speaking during an interview with Ukrainian news channel Ukrayina 24.

The warning came after the suspected poisoning of Russian billionaire Roman Abramovich and Ukrainian negotiators earlier this month at peace talks on the Ukraine-Belarus border.

There is some scepticism about the alleged poisoning and an unnamed US official was quoted by Reuters as saying that intelligence suggested the men's symptoms were due to "environmental" factors, not poisoning.

As we've been reporting, Abramovich has been spotted at the negotiations, in pictures broadcast by Turkish media.

A missile strike has hit an administrative building in the southern city of Mykolaiv, its governor says.

According to AFP, Vitaly Kim said most people inside the building "escaped miraculously" but several civilians and soldiers were unaccounted for.

Mykolaiv, a port city, has been under assault for weeks.

There's been much speculation about Russia wants from the peace talks, just beginning in Istanbul.

According to the Financial Times, Russia has dropped demands that Ukraine is "denazified" and is prepared to let it join the European Union as long as it is not militarily aligned.

The paper quotes four people close to the talks saying a possible deal would involve Ukraine abandoning its drive for Nato membership in exchange for security guarantees.

But it does not contain discussion of three initial core Russian demands over denazification, demilitarisation or legal protection fort the Russian language, the FT says.

Ukraine's Foreign Minister Dmytro Kuleba has said his county was not "trading people, land or sovereignty", while Kremlin spokesman Dmitry Peskov has said talks have so far not yielded substantial progress.

Tom Bateman

BBC Middle East correspondent in Istanbul

Russian billionaire Roman Abramovich - the owner of Chelsea football club - has been spotted inside the Istanbul talks.

In pictures broadcast by Turkish media, he is seen sitting at a table alongside Ibrahim Kalin - a spokesman for President Erdogan, and is wearing translation headphones.

He’s not at the main table of the Russian and Ukrainian delegations.

Kalin has reportedly helped coordinate meetings between the Russian oligarch and a member of the Ukrainian delegation in Istanbul hotels.

The presence of Abramovich suggests he’s still involved at some level in the mediation attempts.

Yesterday reports emerged that he suffered symptoms of suspected poisoning at peace talks on the Ukraine-Belarus border earlier this month.

Ukraine hopes to be able to evacuate civilians from some towns and cities besieged by fighting today, deputy prime minister Iryna Vereshchuk says.

This would include trying to establish a route out of the encircled port city of Mariupol - where 160,000 people remain trapped - for private vehicles, according to Reuters.

Yesterday, Ukraine warned some of the routes were unsafe because of potential attacks by Russian forces.

L'Humanité

Mathématiques. Le prix Abel décerné à l’américain Dennis Parnell Sullivan  

Actu

Cette année, le prestigieux Prix Abel récompense Dennis Parnell Sullivan, Professeur à l’université Stony Brook de New York pour ses contributions à la recherche sur la topologie et pour ses travaux sur la théorie du chaos.  

Anna Musso

Le 23 mars, le prix Abel de mathématiques a été décerné à l’Américain Dennis Parnell Sullivan, pour ses contributions à la recherche sur la topologie, et notamment pour ses travaux sur la théorie du chaos, a annoncé l’Académie norvégienne des sciences et des lettres. Le prix Abel a été créée pour compenser l’absence d’un Nobel de maths. C’est l’une des plus prestigieuses récompenses du domaine avec la médaille Fields. M. Sullivan, professeur à l’université Stony Brook de New York, a été récompensé  « pour ses contributions révolutionnaires à la topologie au sens large, et en particulier ses aspects algébriques, géométriques et dynamiques ». C’est le second topologue à recevoir ce «Nobel des maths», décerné tous les ans par l’Académie norvégienne des sciences, après John Milnor en 2011.  

La topologie  « étudie les propriétés des objets qui ne changent pas lorsqu’ils sont déformés », et a  « des applications importantes dans des domaines allant de la physique à l’économie en passant par la science des données », explique l’académie. 

Décrit comme un  « membre actif et charismatique de la communauté mathématique », le professeur Sullivan, 81 ans, a été récompensé pour avoir trouvé  « des connexions profondes entre une variété éblouissante de domaines des mathématiques ».  « M. Sullivan est passé d’un domaine à un autre, apparemment sans efforts, utilisant des idées algébriques, analytiques et géométriques comme un véritable virtuose », a salué Hans Munthe-Kaas, président du comité du Prix Abel. Il recevra son prix, qui comprend 7,5 millions de couronnes norvégiennes (780 000 euros), le 24 mai à Oslo. 

sciencesmathématiques
Opex 360

Airbus se joint à Boeing pour proposer l’hélicoptère de transport lourd H-47 Chinook aux forces allemandes

par Laurent Lagneau · 26 mars 2022

En 2017, le ministère allemand de la Défense lança une procédure pour se procurer 45 à 60 nouveaux hélicoptères de transport lourds [HTL] afin de remplacer la soixantaine de CH-53G « Stallion » en service au sein de la Bundeswehr depuis le début des années 1970. Deux industriels furent sollicités : Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin] pour le CH-53K King Stallion et Boeing pour le CH-47 Chinook. Un choix devait être annoncé en 2020.

Seulement, cette année-là, la décision prise fut celle d’annuler cette procédure. « Il a été estimé que que le projet aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées », fit valoir le ministère allemand de la Défense. Selon la presse d’outre-Rhin, les coûts d’acquisition et de possession avaient alors été estimés à 5,6 milliards d’euros.

Cependant, le programme « Schwerer Transporthubschrauber » [STH] fut finalement relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. Et pour augmenter ses chances de succès, après la décision de Berlin de renoncer à l’achat de 30 F/A-18 Super Hornet et de 15 E/A-18 Growler, Boeing a noué un partenariat avec Airbus Helicopters pour affiner son offre reposant sur le H-47 Chinook. Un protocole d’accord entre les deux industriels a été signé le 25 mars.

« S’appuyant sur des décennies d’expérience en tant que partenaire de la Bundeswehr, Airbus Helicopters est ravi de rejoindre l’équipe ‘Chinook Allemagne’ et de s’associer à Boeing pour offirer une disponibilité opérationnelle maximale » aux forces allemandes, a commenté Wolfgang Schoder, directeur général d’Airbus Helicopters en Allemagne. « Le H-47 Chinook est un appareil éprouvé et mature, utilisé par de nombreux alliés. Il est la solution optimale pour l’Allemagne, avec un excellent rapport qualité-prix », a-t-il insisté.

« Nous sommes ravis qu’Airbus Helicopters ait rejoint notre équipe de partenaires stratégiques sur le programme H-47 Chinook pour l’Allemagne, et ensemble, nous fournirons l’offre la plus solide à la Bundeswehr », s’est félicité Mark Cherry, vice-président et directeur général de Boeing chargé de la division « hélicoptères ».

Pour cette offre, le groupe américain s’appuie sur plusieurs autres partenaires allemands, dont AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Honeywell Aerospace et Rolls-Royce Deutschland. Et cela afin de respecter son engagement de travailler avec l’industrie d’outre-Rhin pour le maintien en condition opérationnel [MCO] des H-47 Chinook.

« Grâce à notre offre et en collaboration avec nos partenaires industriels allemands, nous créerons plus de 500 emplois hautement qualifiés dans le pays, le tout en soutien direct aux exigences des missions de transport lourd de la Bundeswehr », a d’ailleurs fait valoir le Dr Michael Haidinger, président de Boeing Allemagne.

BBC

Ukraine war: Odesa defies Russia and embraces signs of life

By Andrew HardingBBC News, Odesa, Ukraine

Amid the whining air raid sirens, the checkpoints, neighbourhood patrols, and enduring fears of Russian attacks - from the sea, air, or land - the historic and cosmopolitan Ukrainian resort city of Odesa is gently trying to reconnect with its famously relaxed holiday spirit, as if embracing it were a form of defiance against the Kremlin.

"Music is life. When music is silenced, anything can happen. Music is a way of protecting our minds," said Olexandr Proletarskyi, a music critic, sitting on a bar stool in a dark cellar venue near the city centre.

But the recent reopening of clubs, beach restaurants, and nail salons across Odesa is not simply an expression of defiance, or an economic necessity. It also reflects growing local confidence in the course of the war against Russia, at least here on the Black Sea coast.

"The city is coming alive, I feel. I think the fear is going away a bit. People believe in our army, which is protecting us, and feel comfortable, feel safe. I don't think the Russian army is winning," said Alexander Hodosevich, a drummer for an instrumental psychedelic band, sitting with a group of friends after finishing an hour-long set at the More Music club.

The venue has just reopened, staging live (and live-streamed) concerts in the late afternoons, to give audiences enough time to get home before curfew.

North of the city, on windswept beach popular with summer tourists, razor wire, land mines and sandbags now block all access to the sea.

"I've seen Russian ships. But they pulled back. They know we're a threat to them. We've had a lot of incoming fire. From rockets, over there. There have also been drones, dropping bombs. But they won't succeed here. Let them try to land - we'll make them pay a heavy price," said Anatolii, 27, a Ukrainian soldier manning an anti-aircraft gun.

There is a logic to Odesa's growing confidence.

Russia's advance along the Black Sea coast has stalled. Ukrainian troops in the city of Mykolaiv have not only protected their strategic bridge but are now reported to be pushing Russian forces back to the east.

In Kherson, the first city to be seized by Russian troops a month ago, occupying security forces are now being accused of using excessive force against civilian protesters, and of abducting or arresting local leaders to try to contain popular unrest.

"When they started using this gas, smoke pellets and stun grenades, I started running. That was really scary," said Lada Danik, a university lecturer in Kherson, speaking on a Skype call.

"[The Russians] started kidnapping people, going to their apartments and the places people live - protesters and activists. It seems they're using more threatening techniques and tactics. I think they're in panic," she said.

In Odesa, there is enormous gratitude for the way Ukrainian soldiers in places like Mykolaiv and Voznesensk have stood their ground and blocked Russian land forces from moving further west. But what about an amphibious landing?

The security analyst Hanna Shelest believes that Odesa could have fallen to Russia if pro-Moscow leaders had engineered a surrender in the opening days of the war. But that option is now closed and, she believes, Russian troops would struggle to attack from the sea without first establishing a base on land.

"It seems to me that it's just impossible. If you look at the technical conditions, the strategic terrain, Odesa has never been a city for easy taking (from the sea). History has proved it several times," she said.

In the meantime, the city's vast catacombs - perhaps 2,500km (1,553 miles) of underground tunnels dug over the course of the past two centuries - are being prepared once again as possible air raid shelters.

Mattresses and food supplies now sit in dark corners in the musty labyrinth-like network which was used by fleeing families, and by partisans, in both world wars as well as Russia's Civil War.

"There's graffiti here from the 1940s. This one says, 'Death to Fascists,'" said caver and local historian Maxim Baranestski, 46, waving his flashlight at lettering on a sand-coloured stone wall deep underground.

But the firm hope in Odesa is that history will not repeat itself, and that Russia's push west along the coast will remain thwarted.

Are you in Ukraine? Do you have relatives or friends who are there? Tell us about it by emailing: haveyoursay@bbc.co.uk.

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Femmes & Sciences. La parentalité freine la carrière scientifique des femmes

Entretien

À l’occasion du 8 mars, Isabelle Pianet, la présidente de l’association Femmes & Sciences, souligne la persistance des inégalités de genre dans la recherche et propose des pistes concrètes pour les surmonter.

Anna Musso

Isabelle Pianet Présidente de Femmes & Sciences

En France, la carrière des femmes en sciences se heurte toujours aux préjugés de genre et à l’inégale répartition des tâches domestiques dans les couples. Créée en 2000, l’association Femmes & Sciences (1) se bat pour favoriser la promotion des femmes ­engagées dans des professions scientifiques, améliorer leur visibilité et inciter les jeunes filles à s’engager dans les formations scientifiques et techniques. Entretien avec sa nouvelle présidente, Isabelle Pianet, ingénieure de recherche au CNRS, laboratoire archéosciences à Bordeaux.

Quel état des lieux dressez-vous de la place des femmes aujourd’hui dans les sciences ?

La place des femmes dans les sciences, en particulier dans la recherche, qu’elle soit publique ou privée, progresse très lentement. Entre 2010 et 2020, le nombre de chercheuses est passé de 20 % à 21 % dans le privé et de 33 % à presque 40 % dans la recherche publique. Mais les proportions sont très variables d’une discipline à une autre.

Leur sous-représentation est-elle encore plus importante dans les sciences dites « dures » ?

En effet, c’est le cas. Au CNRS, plus grand organisme de recherche pluridisciplinaire de France, les chercheuses sont autour de 20 % en mathématiques, informatique ou physique, 34 % en chimie, 43 % en biologie. Dans le privé, on retrouve les mêmes proportions, avec beaucoup de femmes dans l’industrie pharmaceutique (60 %), mais moins de 20 % dans l’industrie automobile ou dans la fabrication de machines…

Est-ce spécifique à la France ?

Je ne le pense pas, même si certains pays ont de nombreuses femmes dans les sciences « dures ». Au Maghreb, aux Émirats arabes unis, ou encore en Inde, on en trouve beaucoup en mathématiques ou en informatique. Mais surtout parce que ce sont des activités qu’elles peuvent faire à domicile et qui intéressent moins les hommes de ces pays… Quant à la part des femmes dans les domaines de la recherche publique et privée, toutes disciplines confondues, elle atteint les 50 % en Estonie, au Portugal, en Norvège et en Finlande, autant de pays européens mieux placés que la France.

La production scientifique des mères est plus faible, elles se déplacent moins que les hommes, pères ou non, pour assister à des conférences.

Pourquoi les femmes n’accèdent-elles pas aux mêmes postes à responsabilité que les hommes ?

On invoque généralement deux raisons. L’une est liée aux femmes elles-mêmes, qui seraient atteintes du syndrome de l’imposteur, c’est-à-dire qu’elles n’oseraient pas se présenter à des postes de responsabilité. L’autre est, a priori, liée aux modes de sélection, notamment dans la recherche publique, qui se limitent souvent à une analyse comptable des productions et des fonctions de prestige. En revanche, nombre de tâches collectives essentielles au bon fonctionnement d’un laboratoire de recherche, et souvent exécutées par les femmes, ne sont pas ou peu prises en compte dans le mode de sélection.

À quels obstacles sont-elles confrontées durant leur carrière ?

Le premier obstacle est la parentalité, réel frein à leur carrière. D’après une enquête faite par l’association Mothers in Science, en partenariat avec Femmes & Sciences, 40 % des femmes interrogées prévoient de retarder leur maternité, voire de renoncer à avoir des enfants ! La production scientifique des mères est plus faible, elles se déplacent moins que les hommes, pères ou non, pour assister à des conférences, lieux de rencontre favorables à l’indispensable création de réseaux. La mesure choc qui, à mon avis, réglerait une partie du problème serait d’imposer un congé paternité équivalent au congé maternité. En Norvège, ces droits sont identiques pour les deux parents : ils doivent se partager 49 semaines, avec 15 semaines minimales pour le père, qui, s’il ne les prend pas, sont perdues. On pourrait s’en inspirer. Et puis, il y a aussi du sexisme, n’ayons pas peur des mots, dans le milieu de la recherche. Certains de nos collègues disaient encore récemment que les différences de carrières s’expliqueraient parce que les femmes seraient moins capables…

Avez-vous rencontré des difficultés en tant que femme ?

Oui, de nombreuses fois, et, la plus emblématique, ce fut lorsque j’ai présenté un dossier pour être « qualifiée aux fonctions de professeur d’université ». Le jury ne m’a pas qualifiée sous prétexte que le travail que je présentais n’était pas le mien mais celui d’un de mes collègues masculins… Mon collègue était dans les coauteurs des articles publiés, mais n’avait ni la première place, ni ce que l’on appelle dans notre jargon l’« étoile », c’est-à-dire qu’il n’était pas l’auteur correspondant, la personne qui est à l’origine et coordonne le projet. Je lui ai donc demandé d’écrire une lettre aux membres du jury afin d’expliquer que c’était bien ma recherche et non la sienne… Il a refusé ! Ce phénomène est nommé l’« effet Matilda ». C’est un concept proposé par l’historienne des sciences Margaret W. Rossiter. Elle l’a nommé ainsi en l’honneur de Matilda Joslyn Gage, féministe américaine du XIXe siècle qui avait remarqué que les hommes s’attribuaient les pensées des femmes.

En réduisant chaque personne à une caractéristique biologique, on fabrique des prophéties autoréalisatrices qui prennent racine dès l’école élémentaire.

Les femmes se heurtent-elles toujours autant à des stéréotypes de genre ?

Oui, les stéréotypes ont la vie dure. Par exemple, nombre de personnes sont convaincues que les hommes sont compétitifs, rationnels et bons en mathématiques alors que les femmes seraient sensibles, émotives, sociables et bonnes en lettres… En réduisant chaque personne à une caractéristique biologique, on fabrique des prophéties autoréalisatrices qui prennent racine dès l’école élémentaire. Les enseignant·es imaginent que les garçons peuvent faire mieux alors que les filles sont supposées être studieuses, et donc au maximum de leur capacité ! Ce discours qui tend à imputer la réussite scolaire des filles au travail et celle des garçons à leur génie a des répercussions : les femmes ont une moindre estime d’elles-mêmes.

Quelles mesures concrètes sur le court, le moyen et le long terme pourraient être mises en œuvre pour parvenir à une égalité effective ?

La première étape doit avoir lieu dès l’école en formant le corps enseignant à l’égalité filles-garçons et aux biais de genre. Femmes & Sciences organise depuis 2020 une formation sur ces thèmes auprès des enseignant·es. La prochaine édition aura lieu en novembre, à distance, pour qu’un maximum de personnes puissent se connecter, sur le thème des filles et du numérique : un enjeu sociétal majeur au moment où se déroule une révolution qui laissera les algorithmes – imaginés par des hommes – décider d’un bon nombre de choses. Il faut que les filles s’intéressent au numérique ! Il faut aussi que les entreprises ou organismes publics de recherche s’emparent de cette problématique. Il ne suffit pas de décréter l’égalité, il faut s’en donner les moyens, en changeant les modes de sélection, par exemple, en formant les « recruteurs » aux biais de genre, voire, même si beaucoup de personnes n’aiment pas l’idée, instaurer des quotas ! Il paraît que certaines femmes y seraient hostiles ; or, bien souvent, on dit aux femmes qui ont obtenu une promotion que c’est justement parce qu’elles sont des femmes… Alors, si des quotas existent déjà de manière cachée, sortons-les de l’ombre !

https://www.femmesetsciences.frsciencesFéminismeégalité professionnelleJournée du 8 mars
Opex 360

L’US Space Force veut développer un engin spatial pour patrouiller autour de la Lune

par Laurent Lagneau · 27 mars 2022

Cette année, on célèbrera le cinquantième anniversaire de la mission Apollo 17, la dernière qui permit à deux astronautes américains [Eugene Cernan et Harrison Schmidt] de fouler le sol lunaire. Celle-ci marqua la fin d’une époque, la « conquête spatiale » se limitant désormais aux activités en orbite terrestre et à l’envoi de sondes et autres robots sur d’autres planètes [Mars en particulier] ou sur des comètes.

Cependant, depuis quelques années, la Lune est redevenue un sujet de rivalité entre puissances. Ainsi, en 2021, la Russie et la Chine ont signé un accord pour construire conjointement une « station scientifique lunaire internationale ». Pour cela, l’agence spatiale russe, Roskosmos développe le lanceur « Yenisei », dont le premier vol était jusqu’à présent prévu en 2028. Et, côté chinois, on n’entend pas se contenter du succès de la sonde Chang’e-4 , qui, en 2019, s’était posée sur la face cachée du satellite de la Terre. D’autres missions de ce type sont dans les cartons, afin d’y prospecter des ressources potentiellement exploitables, comme les métaux rares

Confirmé par l’administration Trump [qui l’a même accéléré], le programme Artemis doit permettre aux États-Unis de revenir sur la Lune. Celui-ci reposera sur le lanceur SLS [Space Launch System], la capsule Orion et une mini-station appelée « Lunar Orbital Platform-Gateway ». L’objectif est de pérenniser l’accès à la Lune avant d’envisager d’aller sur Mars.

Quant à l’Agence spatiale européenne [ESA], elle nourrit quelques ambitions. À commencer par celle consistant à explorer le sous-sol lunaire avec les robots RoboCrane et Daedalus, l’un des enjeux étant d’exploiter, par la suite, le régolithe, un minerai à partir duquel il est possible d’extraire eau et oxygène. En outre, elle a également le projet – très ambitieux – d’établir un « village lunaire ».

Par ailleurs, le Japon et l’Inde ont mis leurs ressources en commun pour explorer la Lune. Ainsi, la mission LUPEX [Lunar Polar Exploration] devrait être lancée en 2024, avant d’envisager une expédition humaine. En tout cas, c’est un objectif partagé par ces deux pays.

Cela étant, au-delà des projets portés par les États, il faut aussi compter sur les projets commerciaux portés par des acteurs privés [qui forment le « New Space »], comme ceux de SpaceX, qui a l’ambition de développer le tourisme lunaire.

Cette multitude de projets concernant la Lune pourrait avoir des implications militaires… En effet, le 21 mars, le laboratoire de recherche de l’US Air Force [AFRL – Air Force Research Laboratory] a publié une demande de propositions adressée aux entreprises membres du Space Enterprise Consortium [SpEC] afin de trouver des solutions pour le programme « Cislunar Highway Patrol System » [CHPS], qui consiste à développer un engin spatial devant permettre à l’US Space Force [USSF] de détecter, suivre et identifier tout objet artificiel évoluant entre l’orbite géostationnaire et la Lune [soit au delà d’une portée de 385’000 km].

« Le programme CHPS améliorera notre connaissance du milieu spatial, dans une région qui est mille fois plus grande que notre zone de responsabilité actuelle », a commenté Michael Lopez, le responsable de ce projet. « L’AFRL est intéressé à entendre des entreprises qui pourraient avoir des idées différentes des nôtres et qui seraient susceptibles de contribuer au développement des capacités e ce satellite. », a-t-il ajouté.

L’enjeu du CHPS est de repérer des « objets cislunaires » qui ne sont actuellement pas répertoriés [corps de fusée, débris] puis de les suivre afin de pouvoir mettre à jour leurs positions, l’idée étant d’éviter qu’ils entrent en collision avec les engins spatiaux des futures missions lunaires. Et cela peut effectivement un sujet de préoccupation : début mars, l’étage d’une fusée [présumée chinoise] en déshérence depuis des années s’est ainsi écrasé sur la face cachée de la Lune.

« Nous sommes impatients de voir ce que l’industrie proposera, pour nous aider à concevoir et à construire le système », a déclaré M. Lopez. « Notre objectif est de créer un satellite qui deviendra d’une importance cruciale alors que les États-Unis soutiennent les efforts civils et commerciaux dans le domaine cislunaire », a-t-il ajouté.

Cela étant, le Traité de l’Espace, signé en 1967, stipule que la Lune ne peut être utilisée qu’à des fins pacifiques [ce qui vaut aussi pour tout autre corps céleste] et interdit de tester des armes, d’y conduire des activités militaires [manoeuvres, bases, etc…]. C’est donc dans ce cadre-là que s’inscrit le programme CHPS. « LUS Space Force assurera le développement pacifique de l’espace, en gardant nos missions sûres et sécurisées dans ces frontières lointaines », fait d’ailleurs valoir le Pentagone.

Photo : AFRL

L'Humanité

Sciences. Comment faire de l’hydrogène un carburant abordable. Explications

Actu

L’hydrogène, carburant du futur ? Une équipe de chercheurs vient de mettre au point un matériau qui divise par 100 le coût de sa production traditionnelle. Une découverte qui pourrait donner un coup d’accélérateur aux recherches actuelles pour développer le combustible vert de demain.

Jérémie Bazart

«Je crois que l’eau sera un jour employée comme combustible, que l’hydrogène et l’oxygène, qui la constituent, utilisés isolément ou simultanément, fourniront une source de chaleur et de lumière inépuisable (…) Un jour, les soutes des steamers et les tenders des locomotives, au lieu de charbon, seront chargés de ces deux gaz comprimés, qui brûleront dans les foyers avec une énorme puissance calorifique. (…) Je crois donc que, lorsque les gisements de houille ­seront épuisés, on chauffera et on se chauffera avec de l’eau. L’eau est le charbon de l’avenir. » Ce texte est tiré de l’édition de 1875 du roman de Jules Verne « l’Île mystérieuse ». Cent cinquante ans plus tard, il fait encore rêver, mais peut-être plus pour longtemps.

Les objectifs de la France pour 2030

♦ 7 milliards d’euros d’investissement.♦ 6 millions de tonnes de CO2 évitées chaque année dès 2030, soit l’équivalent des émissions annuelles de la ville de Paris.♦ 6,5 GW d’électrolyseurs installés (un réacteur nucléaire en fait 900).♦ 150 000 emplois créés ; une industrie en neutralité carbone pour 2050.Source : ministère de la Transition écologique.

Les prix des carburants à la pompe ­atteignent 2 euros le litre aujourd’hui, les réserves de combustibles fossiles (­pétrole, charbon et gaz) se réduisent et il y a urgence à utiliser des énergies décarbonées, comme l’a rappelé le rapport du Giec publié le 28 février. Alors remplacer ces énergies polluantes par de l’eau du ­robinet serait de bon augure, et pas si ­insensé que ça. Car l’électrolyse de l’eau, c’est-à-dire la séparation des molécules constituantes de l’eau par l’électricité, produit de l’oxygène et de l’hydrogène. Ce dernier peut être stocké pour être ensuite réutilisé comme carburant (en étant brûlé) ou intégré dans une pile à combustible pour produire de l’électricité. Mais sans « aide », « cette ­réaction est lente et, pour l’accélérer, il faut dépenser beaucoup d’énergie.

Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du Giec

L’efficacité globale est faible et c’est pourquoi les ­ingénieurs utilisent des catalyseurs », ­expliquent des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dans une étude qui vient de paraître dans la revue « Nature Materials ». Effectivement, l’électrolyse doit être réalisée avec un matériau facilitateur, mais, jusqu’à maintenant, les versions de ces auxiliaires de réaction nécessitaient l’utilisation d’éléments rares et coûteux comme l’iridium (26 euros/gramme), et cela limitait le ­potentiel de production de l’hydrogène.

Des composants peu coûteux et abondants

Les chercheurs du MIT ont trouvé un moyen d’adapter les propriétés des catalyseurs. Pour cela, ils sont parvenus à structurer des cadres organométalliques, des matériaux poreux déjà connus qui, grâce à leur grande surface et à leur architecture tridimensionnelle, sont susceptibles de jouer un rôle important dans le stockage et la conversion de l’énergie. L’équipe a été en mesure d’ajouter en fait un groupement chimique supplémentaire qui parvient à booster la réaction. « Le nouveau matériau présente l’avantage d’être constitué à partir de composants peu coûteux et abondants, comme le ­nickel et le fer.

L’électrolyse sépare les molécules constituantes de l’eau au moyen de l’électricité.La réaction produit de l’oxygène et de l’hydrogène.

De plus, il offre un paramétrage précis du catalyseur en fonction des besoins de la réaction chimique. L’électrolyse réalisée peut alors égaler, voire dépasser les performances des ­catalyseurs conventionnels, et peut même durer plus longtemps, augmentant encore le rendement de la production d’hydro­gène, déclarent les ingénieurs. Cette famille de matériaux permet en effet de régler les sites actifs de catalyse de la séparation de l’eau afin de produire de l’hydrogène avec un apport d’énergie ­réduit. » Jusqu’à présent, les matériaux ont été testés dans des dispositifs expérimentaux à petite échelle, et l’équipe s’attaque maintenant à l’extension du procédé à une échelle industrielle, ce qui pourrait encore prendre quelques années.

Mais, pour les chercheurs, cette idée a un grand potentiel pour aider à catalyser la production d’hydrogène propre (à partir d’électricité ­décarbonée renouvelable, par exemple) et sans émissions, de sorte que « nous puissions réduire le coût de l’hydrogène de ce processus sans être limité par la disponibilité des métaux précieux ». En baissant le coût de production de l’hydrogène, d’autres laboratoires devraient expérimenter ces nouveaux matériaux et accélérer la recherche pour l’utilisation de cette énergie potentielle.

 

Le dihydrogène : des atouts et des limites

Incolore, inodore, non corrosif, le dihydrogène a l’avantage d’être particulièrement énergétique. La combustion de 1 kg de ce gaz libère environ trois fois plus d’énergie que le même volume de pétrole. En revanche, comme ce gaz est très peu dense, il occupe, pour la même masse, un volume bien plus grand qu’un autre gaz. Ainsi, pour produire autant d’énergie qu’avec 1 L d’essence, il faut 4,5 fois plus de dihydrogène comprimé à 700 bars. Ce sont donc des volumes importants qui constituent une contrainte pour leurs transport et stockage sous forme gazeuse.

scienceshydrogènecarburantsrapport du giec
Opex 360

La Marine nationale crée la spécialité « OPSAé » au sein de l’Aéronautique navale

par Laurent Lagneau · 26 mars 2022

Pilote, personnel navigant tactique ou technique, contrôleur aérien, opérateur de maintenance aéronautique, opérateur de manutention des aéronefs, etc… À ces spécialités de l’aéronavale, une nouvelle viendra s’y ajouter à partir du 1er janvier prochain.

En effet, la Marine nationale a décidé de regrouper l’ensemble des activités liées aux opérations aéromaritimes [OPSAé] en une seule spécialité, elle-même subdivisée en trois branches disctinctes : préparation de mission [PMISS], moniteur de simulateur de vol [SIMU] et télépilote de drone tactique.

Selon Cols Bleus, un OPSAé « pourra évoluer dans une ou plusieurs branches de la spécialité, selon ses aspirations et les besoins de la Marine ». En clair, il pourra former et entraîner les pilotes de Rafale M ou de NH-90 Caïman et, au cours de sa carrière, devenir télépilote de drone aérien embarqué, comme le Schiebel 100, ou participer à la planification ainsi qu’à la préparation des missions des aéronefs.

Cette nouvelle filière sera ouverte au recrutement externe dès qu’elle sera créée. Mais elle sera aussi accessible par recrutement interne, les officiers mariniers intéressés devant alors effectuer un changement de spécialité et rejoindre le Centre d’entraînement et de formation de l’aéronautique [CEFAé] de Lann-bihoué. Même chose pour les quatiers-maîtres et matelots, via une sélection au brevet d’aptitude technique [BAT].

« Les marins devront, tout au long de leur parcours, passer plusieurs niveaux de qualification et valider les différents certificats dans la branche choisie. L’attribution du brevet supérieur est conditionnée par ce parcours qualifiant », souligne Cols Bleus, qui précise que ce cursus offre aussi l’opportunité d’accéder au « statut d’officier de spécialités contrôleur d’opérations aériennes [COA], tacticien de l’aéronautique [TACAE] et renseignement [RENRI] ».

Opex 360

L’US Air Force veut réduire sa flotte d’avions de supériorité aérienne F-22A Raptor de 18% en 2023

par Laurent Lagneau · 29 mars 2022

Quand elle décida de mettre un terme à la production d’avions de combat F-22A Raptor, l’administration Obama avait expliqué que cet appareil de supériorité aérienne appartenait à une « autre époque » [celle de la Guerre Froide] et que continuer à en acheter pour le compte de l’US Air Force serait un « gaspillage d’argent inexcusable », d’autant plus que ses coûts d’acquisiton et de possession étaient élevés.

Seulement, c’était aller un peu vite en besogne. Avec le retour de la menace dite de « la force » et de la compétition entre puissances, certains estimèrent que les 187 F-22A Raptor alors en service au sein de l’US Air Force [sur une cible initiale de 750 exemplaires, ramenée à 381 après la fin de la Guerre Froide, ndlr] étaient désormais insuffisants pour rivaliser avec les J-20 et FC-31 chinois ou les Su-57 Felon russes. Et de plaider pour une relance de la production… Une idée vite écartée, car trop coûteuse.

Pourtant, de par ses capacités [gardées confidentielles pour l’essentiel], sa furtivité, ses capteurs et ses performances en vol, le F-22A Raptor est en mesure d’abattre plusiers adversaires au-delà de la portée visuelle [Beyond Visual Range – BVR] sans être détecté. Ce qui en fait un atout de premier ordre pour les forces américaines.

Cela étant, l’US Air Force n’a que très peu de marge de manoeuvre avec ses F-22A Raptor. La flotte étant trop petite, la disponibilité des pièces de rechange s’en trouve limitée, d’autant plus que les moteurs Pratt & Whitney F119 ne sont plus en production. Ce qui fait que le coût de maintien en condition opérationnelle [MCO] s’envole… Qui plus est, il faut aussi compter sur l’attrition probable.

En 2021, le chef d’état-major de l’US Air Force, le général Charles Q. Brown, laissa entendre que le F-22A Raptor n’allait plus faire partie des plans à long terme de l’aviation de combat américaine… alors que l’on pouvait penser qu’il resterait en service au moins jusqu’en 2040. L’idée était alors de donner la priorité au programme « Next Generation Air Dominance » [NGAD, visant à développer un avion de combat de 6e génération mis au coeur d’un « système de systèmes »] et de compter sur le F-15EX Eagle II, le F-35A ainsi que sur un chasseur-bombardier de génération 4,5 [soit, visiblement, le F-16 porté au standard « Viper »].

Cela étant, le retrait du « Raptor » pourrait commencer bien plus tôt qu’on ne pouvait le penser. En effet, dans la demande de budget qu’elle a remis au Congrès pour l’année fiscale 2023, d’un montant de 163,9 milliards de dollars [soit 3,4% de plus que celui qui lui a été octroyé en 2022], l’US Air Force a fait part de son intention de retirer 33 F-22A de son inventaire, en particulier les plus anciens [ceux de la version Block 20]. Cela permettrait une économie de 1,8 milliard de dollars, soit la somme qu’il faudrait pour les mettre à niveau.

Selon les explications donnée par Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force, ces 33 F-22A Block 20 sont principalement utilisés pour l’entraînement et la formation. Aussi, ils ne sont pas aptes au combat. L’économie générée par leur retrait servira à financer la modernisation des 153 « Raptor » restants, le programme NGAD [pour lequel une enveloppe de 1,7 milliard de dollars a été demandée pour 2023, ndlr] et le passage au block 4 du F-35.

Justement, s’agissant de ce dernier, l’US Air Force veut en acheter 33 exemplaires en 2023, soit quinze de moins par rapport à ce qui avait été prévu [l’US Navy et l’US Marine Corps ont exprimé les mêmes intentions]. Et cela afin de libérer des fonds pour le NGAD, financer un nouveau moteur pour le F-35 et accélérer le déploiement du F-15EX [avec l’achat de 24 exemplaires supplémentaires, soit deux fois plus qu’en 2022, pour 2,7 milliards de dollars].

Reste maintenant à savoir ce qui décidera le Congrès… Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2022, l’US Air Force avait sollicité l’autorisation de retirer 42 avions d’attaque A-10 Warthog, surnommé le « tueur de chars ». Ce qui ne lui fut pas accordé. Pour l’an prochain, elle voudrait se séparer de 21 exemplaires… alors que des élus américains ont défendu l’idée d’en céder à l’Ukraine.

Mais cela aurait été une « fausse bonne idée », à en croire le secrétaire à l’Air Force. Car, selon lui, la guerre en Ukraine a indirectement démontré que le Warthog est désormais « dépassé » en raison de l’efficacité « dévastatrice » des défenses aériennes tactiques ukrainiennes. Bien que très robuste, le A-10 serait maintenant trop vulnérable, a-t-il soutenu.

Au total, le Pentagone a demandé un budget de 773 milliards de dollars au titre de l’année fiscale 2023. Soit une hausse de +4% par rapport à celui voté par le Congrès pour 2022. « Il s’agit de l’un des plus gros investissements dans notre sécurité nationale de l’histoire, avec des fonds nécessaires pour garantir que notre armée reste la mieux préparée, la mieux formée et la mieux équipée au monde », a fait valoir le président Biden.

Photo : US Air Force

L'Humanité

Les perdants de la future réforme des retraites donnent de la voix

Premier plan

Entre le recul de l’âge légal de départ à 65 ans et la fin programmée des régimes spéciaux, la réforme imaginée par le candidat Emmanuel Macron va toucher de nombreux travailleurs déjà soumis à des conditions de travail difficiles.

Cécile RousseauCyprien Boganda

Qu’il semble loin, le temps où un certain Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle de 2017, s’engageait à ne pas toucher à l’âge légal de départ à la retraite ! « Il restera à 62 ans ! » martelait-il alors, soulignant dans son programme l’ineptie économique d’un éventuel recul. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et le Macron 2022 semble décidé à enterrer la promesse faite par celui de 2017. Le président­-candidat a prévenu : s’il est réélu, l’âge légal de départ passera de 62 à 65 ans en 2034. Et de façon abrupte. Si le projet de réforme Delevoye-Philippe, mis en échec par les mobilisations en 2019 et 2020, se donnait dix ans pour se mettre en place, ne touchant que les générations 1975 et suivantes, celui présenté il y a huit jours commencera à s’abattre sur les personnes nées dès 1961. Tant pis si celles-ci pensaient déclencher leurs droits à pension l’an prochain, dès 62 ans : elles devront travailler quatre mois de plus. Chacune des ­générations suivantes, jusqu’à celle de 1969, se verra accablée d’un trimestre supplémentaire à cotiser, afin de parvenir à l’officialisation du nouvel âge légal de départ à 65 ans, en 2034.

Aucune urgence économique

Cette réforme est d’autant plus brutale qu’elle n’est justifiée par aucune urgence économique (lire notre entretien). Le Conseil d’orientation des retraites (COR) le rappelait en juin 2021 : « Malgré le contexte de la crise sanitaire et le vieillissement progressif de la population française, les évolutions de la part des dépenses de retraite dans le PIB resteraient sur une trajectoire maîtrisée à l’horizon de la projection, c’est-à-dire 2070. »

Valérie Pistone craint de se retrouver prise au piège de ces nouvelles bornes d’âge. Née en 1965, l’infirmière à l’hôpital gériatrique René- Muret à Sevran (Seine-Saint-Denis) n’imagine pas une seconde pousser son activité jusqu’à 65 ans : « Cette mesure s’inscrit dans un quinquennat injuste pour les soignants et ne prend absolument pas en compte le quotidien professionnel des gens », tacle celle qui est aussi syndicaliste SUD santé. La quinquagénaire avait initialement envisagé son départ pour 2025. En 2012, elle avait choisi de passer en catégorie A de la fonction publique avec une retraite portée à 60 ans. Un effort consenti pour percevoir un meilleur salaire. D’autres infirmières sont restées en catégorie B (catégorie active) et ont conservé la possibilité de départ à 57 ans. « Je me suis assise sur la pénibilité à ce moment-là, je n’aurais peut-être pas dû », glisse-t-elle, en précisant bien que les primes des infirmières ou de week-end ne rentrent pas dans le calcul de la pension.

 

Miser sur la formation et l’embauche des jeunes

Alors que les tâches administratives se sont multipliées pour coller à l’impératif de rentabilité et que le quotidien s’est alourdi avec le Covid, Valérie est épuisée : « On y laisse notre santé, donc on aimerait bien profiter de notre retraite. Quand on s’occupe des autres, il faut être en forme ! D’ailleurs, je ne fais pas des actes, mais des soins. L’interaction avec le patient est essentielle, surtout pour les personnes âgées. » À rebours de la future réforme, la soignante souhaiterait plutôt que les personnes proches de la retraite puissent diminuer leurs heures et qu’en retour, un jeune soit formé puis embauché.

Chez d’autres spécialistes du soin, le corps a déjà lâché. Fabienne Montet, aide à domicile de 53 ans, souffre de multiples pathologies apparues dans l’exercice de son travail-passion : tendinite du bassin, arthrose aux deux genoux, hernie discale… « On est seul pour effectuer les transferts du lit au fauteuil avec des personnes qui n’ont souvent plus aucune autonomie. On est auxiliaire de vie, femme de ménage… Le métier est très physique, comme celui d’assistante maternelle que j’occupais avant. » En arrêt maladie depuis un an et en parcours de reconnaissance de maladie professionnelle, elle envisage une reconversion dans un métier administratif. Pourtant, selon ses calculs, Fabienne ne pourrait prétendre à une retraite complète qu’à 67 ans, avec un montant de misère. « J’ai travaillé à temps plein puis à temps partiel pour m’occuper de mes trois enfants, le tout payée un peu plus de 8 euros de l’heure, soit le Smic ! s’indigne-t-elle. Je devrais toucher 1 000 euros de pension. Je vis comment avec cette somme, compte tenu de l’augmentation des prix ? Sans mon mari artisan, je ne m’en sortirais pas. Plutôt que de subir la réforme d’un président installé bien au chaud dans son bureau, j’attendais une augmentation de salaire et la reconnaissance de la difficulté de notre travail. »

 

L’usine à gaz du compte professionnel de prévention

Dans le secteur du bâtiment, cet éloignement de l’âge légal de départ paraît aussi inconcevable. Si la pénibilité­ des tâches n’est plus à démontrer, leur reconnaissance concrète reste compliquée. Le compte professionnel de prévention (ex-compte pénibilité) a tout d’une usine à gaz. « Quatre critères de pénibilité ont été supprimés par Emmanuel Macron, comme l’exposition à des vibrations et le port de charges lourdes. Pour les critères restants, on nous répond qu’on ne peut pas toujours mesurer l’impact réel sur le salarié », déplore Ali Tolu, représentant CGT au comité de groupe de Vinci.

Tenir jusqu’à 62 ans relève déjà de l’exploit. « Comme les patrons proposent rarement des postes aménagés, à 55 ans, de très nombreux collègues finissent licenciés pour inaptitude avec juste les indemnités légales. Beaucoup d’anciens, partis en retraite, sont tombés malades quelques mois après et sont décédés, dénonce Seyfettin Kurnaz, représentant de FO dans l’entreprise Dodin Campenon Bernard.

Une impression de bis repetita de 2019

Décidé à ignorer les particularités inhérentes aux métiers, l’actuel locataire de l’Élysée a réaffirmé sa volonté de supprimer les régimes spéciaux. Ciblés explicitement, les agents de la RATP ont une impression de bis repetita de l’année 2019. « Notre régime nous donne théoriquement le droit de partir à 52 ans avec vingt-sept années d’ancienneté­ pour les conducteurs et à 57 ans pour les agents de maintenance, rappelle Pierre Yaghlekdjian, délégué syndical CGT. Dans les faits, c’est très compliqué car l’impact des réformes précédentes s’amplifie avec le temps. Tout cela vise à réduire le montant des pensions car aucun conducteur ne restera jusqu’à 65 ans au volant, en horaires de nuit, en repos ­décalé… »

En grève ce vendredi contre la dénonciation des accords sur les conditions de travail par leur direction en vue de la privatisation du réseau bus, les conducteurs refusent de travailler, entre autres, une heure de plus par jour. Une mobilisation qui devrait en appeler bien d’autres en cas de réélection du président de la République.

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Mélenchon espère un duel avec Macron au second tour de la présidentielle

Actu

Le 20 mars, à Paris, la Marche pour la VIe République a rassemblé « plus de 100 000 personnes ». Le candidat FI appelle à faire du scrutin élyséen un référendum pour la retraite à 60 ans.

Diego Chauvet

«Si on est au deuxième tour, ce sera déjà une très belle victoire. Ça obligera Macron à affronter de vraies problématiques. » Pierre, la vingtaine, est monté de Lyon rejoindre la Marche pour la VIe République, organisée par la France insoumise, dimanche à Paris. Au même moment, sur le boulevard Beaumarchais, le candidat de l’Union populaire à la présidentielle fait son entrée dans le cortège sous les ovations de la foule. Malgré la virulence des attaques dont il est l’objet depuis l’invasion russe de l’Ukraine, Jean-Luc Mélenchon garde un soutien intact dans les rangs des insoumis et des sympathisants. Alors que les manifestants rejoignent la place de la République, la situation internationale qui bouleverse la campagne est évidemment dans toutes les têtes.

Un grand coup de pression dans la campagne

Manon, venue de Haute-Savoie, reconnaît que « ça a changé les choses, oui. Mais pour l’essentiel, ce sont des gens qui ne voulaient pas voter pour Mélenchon, et qui se sentent renforcés dans leurs positions. » Jean-Luc et Félix, eux, ont fait « dix heures de bus depuis Brest » pour être présents. Le premier est optimiste, persuadé que son candidat va l’emporter. Le second, lui, est conscient que, si le second tour peut être à portée, la marche vers la victoire est beaucoup plus haute… « Si on avait un mois de campagne de plus, peut-être que ce serait possible. Mais Macron, c’est un mur. C’est incroyable, il est à 33 % dans certains sondages. » La marche du 20 mars fait ainsi figure de grand coup de pression dans la campagne pour faire grimper le candidat d’ici au 10 avril. Car certains dans le cortège ont vraiment du mal à envisager un nouveau second tour entre Macron et Le Pen. C’est le cas de Christine, « militante depuis trente ans », qui dit qu’elle pourrait ne pas glisser un bulletin au nom du président sortant dans une telle configuration… Drapeau à la main, venue d’Île-de-France, elle se dit persuadée que « 90 % des gilets jaunes vont voter Mélenchon ».

Smic à 1 400 euros net et blocage des prix

Dans son intervention, le candidat FI leur a d’ailleurs adressé quelques signaux, promettant l’amnistie de tous ceux qui ont été condamnés, et l’indemnisation des victimes des violences policières en manifestation. Il s’est aussi déclaré en faveur du référendum d’initiative citoyenne, et de la fin de la monarchie présidentielle à travers la mise en place d’une Constituante pour une VIe République. Mais c’est surtout face au programme du président sortant que le député s’est positionné. Jean-Luc Mélenchon commence son discours en dédiant ce rassemblement « à la résistance du peuple ukrainien face à l’invasion russe », et aux « Russes courageux qui résistent dans leur propre pays ». Sortant du seul débat international qui domine la campagne depuis plusieurs semaines, il ouvre alors le feu sur la mesure la plus emblématique du programme d’Emmanuel Macron : la retraite à 65 ans. Il y oppose la retraite à 60 ans, qu’il promet de rétablir s’il est élu le 24 avril. Juste avant le discours, le coordinateur de la FI, Adrien Quatennens, le clamait : « Avec Jean-Luc Mélenchon au second tour, cette élection présidentielle vaudra un référendum pour la retraite. » « Une nouvelle fois, nous allons lui faire remballer sa réforme », promettait-il. « Ne vous cachez pas derrière les divergences entre les chefs et les étiquettes, c’est vous qui faites la différence », appuie ensuite le candidat à la présidentielle à l’intention des électeurs, notamment ceux qui, à gauche, hésiteraient encore sur le nom à glisser dans les urnes le 10 avril. Et d’en appeler à leur « responsabilité » : « Oui, ce vote est un référendum social, vous êtes prévenus », un vote pour faire barrage à « la retraite à 65 ans », lance-t-il à la foule.

 Une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps » jean-Luc Mélenchon

Pour mobiliser encore au-delà de ses troupes rassemblées place de la République (plus de 100 000 personnes selon les insoumis), le candidat met aussi l’accent sur la rapidité avec laquelle de nouvelles « conquêtes sociales » pourraient être mises en place en cas de victoire. C’est « une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps ». Aussi, dès son arrivée au pouvoir, Jean-Luc Mélenchon promet un décret faisant passer le Smic à 1 400 euros net et le blocage des prix. Avec la retraite à 60 ans, « tout de suite, 830 000 personnes pourront partir jouir de leur temps libre », tandis qu’autant d’emplois seront libérés pour les jeunes. « Pas besoin de grèves coûteuses pour votre budget, ou de manif rendue dangereuse par le préfet Lallement », assure encore le candidat. Pour y parvenir, il reste trois semaines à la « tortue électorale », donnée entre 12 % et 14 % des intentions de vote selon les sondages, pour convaincre… une majorité de Français.

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L’enquête qui jette le soupçon sur le patrimoine d’Emmanuel Macron

Entretien

Le président de la République détiendrait-il de l’argent placé dans un paradis fiscal ? Les journalistes Jean-Baptiste Rivoire et Gauthier Mesnier soupçonnent qu’une part de la rémunération versée en 2012 par la banque Rothschild à l'actuel locataire de l’Élysée l'ait été dans un trust à l’étranger. Entretien

Florent LE DU

Sur ses déclarations à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), Emmanuel Macron ne déclarait que 156 000 euros de patrimoine en 2014, 500 000 en 2022. Des sommes qui ont étonné, alors que l’intéressé avouait lui-même avoir perçu près de 3 millions d’euros entre 2009 et 2013.

En enquêtant sur cette étrange disparition, Jean-Baptiste Rivoire, ancien responsable de l’investigation à Canal Plus, et Gauthier Mesnier n’ont pas trouvé la trace de cet argent, mais ont soulevé un autre lièvre : Emmanuel Macron pourrait avoir perçu bien plus que 3 millions d’euros chez Rothschild.

Fortune de Valérie Pécresse : un patrimoine très classe... supérieure

Un documentaire-enquête devant être diffusé ce mardi sur le site d’Off Investigation émet de sérieux doutes sur les honoraires reçus par le chef de l’État en 2012 à l’occasion du rachat par Nestlé d’une filiale de Pfizer. Une source anonyme affirme que la banque Rothschild avait coutume de verser une part importante de ce type de rémunération sur des structures opaques dans des paradis fiscaux.

Si des éléments matériels manquent, le documentaire d’Off Investigation Patrimoine de Macron : où sont passés les millions ? met en lumière de sérieux soupçons sur le patrimoine d’Emmanuel Macron. Les explications de Jean-Baptiste Rivoire.

Pourquoi doutez-vous que, dans le cadre de l’acquisition par Nestlé d’une filiale de Pfizer en 2012, Emmanuel Macron ait perçu plus que ce qu’il n’a déclaré ?

En avril 2012, Emmanuel Macron a un rôle absolument clé dans ce deal énorme qui est le rachat de la branche nutrition infantile de Pfizer par Nestlé pour plus de 9 milliards d’euros. D’après les chiffres qui circulent dans les banques d’affaires, pour une acquisition comme celle-ci, la banque qui l’a menée touche entre 0,5 et 1,5 % du montant du deal. Rothschild aurait donc touché entre 45 et 135 millions d’euros.

Ensuite, la question c’est combien gagnent les différents associés de la banque. Or, Emmanuel Macron était en première ligne. C’est lui qui a fait de Nestlé un client de Rothschild puis qui, en un week-end, les a convaincus de faire la proposition déterminante, alors que les négociations entre Pfizer et Danone capotaient. Dès lors, nos sources estiment qu’il aurait très probablement touché entre 5 et 10 millions de « bénéfices industriels et commerciaux ».

Patrimoine. Consultez les déclarations des candidats à la présidentielle

Or, il n’a déclaré à la HATVP, en 2014, que 720 000 euros pour l’ensemble de ses bénéfices industriels et commerciaux touchés en 2012. Où serait parti cet argent ?

Jean-Baptiste Rivoire Une personnalité proche de la banque Rothschild qui n’apparaît pas à visage découvert dans notre enquête, mais est une personnalité bien connue, nous en a dit un peu plus. Elle nous explique que cette banque franco-britannique a conclu des arrangements avec Bercy dans les années 2000 pour que les honoraires de ses associés gérants ne soient pas forcément fiscalisés en France. Cette source nous dit que chez Rothschild, une partie minoritaire de ces rémunérations est versée sous forme de salaire, en France. Et une partie importante serait versée à l’étranger, dans des trusts qui ne sont même pas au nom des associés gérants ou de la banque.

Quand on contacte l’Élysée et Rothschild, avec des éléments précis, on n’a pas le début d’une réponse.

L’hypothèse de notre source, qui ne sait pas où serait le trust de Macron, soyons clair, c’est que Rothschild étant franco-britannique, ces structures opaques seraient installés à Jersey, Guernesey ou sur l’île de Man. Nous n’avons pas de preuve absolue mais, ce qui nous trouble, c’est que quand on contacte l’Élysée et Rothschild, avec des éléments précis, on n’a pas le début d’une réponse.

Eric Bocquet : « Tout ce que l’État perd avec l’évasion fiscale se transforme en dette »

Cette évasion ou optimisation fiscale serait-elle illégale ?

Jean-Baptiste Rivoire Il y a plusieurs zones d’ombre. D’une part, ce compromis accepté par Bercy n’autorise pas la banque Rothschild à verser les rémunérations de ses collaborateurs dans des paradis fiscaux, mais cela aurait été le cas dans les faits.

Par ailleurs, ces fameux trusts ne sont pas au nom de la personne concernée, ainsi ce n’est pas à proprement parler illégal. De ce point de vue, Emmanuel Macron ne serait pas un fraudeur fiscal. Mais les vrais bénéficiaires de ces trusts peuvent demander ensuite qu’on libère les fonds mis à l’abri, et un avocat missionné par Rothschild les verse alors sur un compte souhaité par la personne.

En revanche, dans sa déclaration à la HATVP, Emmanuel Macron a l’obligation de déclarer la totalité de ce qu’il possède. Il ne peut pas omettre le fait que des sommes importantes lui aient été remises à l’étranger. Ce ne serait donc pas fiscalement répréhensible, mais il pourrait tomber dans le délit d’omission d’une partie de son patrimoine.

Dossier Lutter contre l'évasion fiscale

  Débat vidéo. Pandora Papers: quelles solutions pour que cesse le scandale ?

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Eric Bocquet : « Tout ce que l’État perd avec l’évasion fiscale se transforme en dette »

Entretien

Malgré les scandales à répétition depuis une dizaine d’années, les fraudeurs fiscaux jouissent d’une quasi-impunité, dénonce Eric Bocquet. Autant de milliards qui pourraient servir à la transition énergétique ou encore à l’éradication des inégalités sociales, estime le sénateur communiste qui plaide en faveur de l’instauration d’un « organisme mondial de la finance ».

Naïm Sakhi

Grande absente de la campagne pendant de longs mois, la lutte contre l’évasion fiscale s’est invitée dans le débat présidentiel, dans le sillage de la commission d’enquête sénatorial sur les cabinets privés. L’un d’eux, Mckinsey ne payant pas ses impôts en France. Avec son frère et ancien député Alain, le sénateur du PCF Éric Bocquet en a fait un cheval de bataille. L’auteur de Sans domicile fisc et de Milliards en fuite !, que le candidat communiste à la présidentielle Fabien Roussel nommerait à la tête d’un ministère dédié, donne à voir l’ampleur du phénomène et livre ses propositions pour y mettre un terme.

L’enquête qui jette le soupçon sur le patrimoine d’Emmanuel Macron

Où en est le combat contre l’évasion fiscale qui s’invite régulièrement à la une de l’actualité ?

Depuis l’affaire Cahuzac et les 15 scandales qui ont suivi, les choses n’ont pas fondamentalement changé. Ils suscitent de l’émotion pendant quelques jours puis le soufflé retombe. D’ailleurs, la dernière affaire, les Pandora papers qui éclabousse notamment des politiques comme Dominique Strauss-Kahn, n’a rien modifié. Quant aux Openlux qui ont révélé en février 2021, comment quelque 55 000 sociétés offshore détenaient 6 050 milliards d’euros au Luxembourg, cela a été pareil. Avec les Gafam qui négocient leurs impositions avec les États, on tombe dans l’indécence. Amazon, par exemple, a explosé son chiffre d’affaires durant la pandémie - 44 milliards d’euros en 2020 – et, grâce à sa filiale au Luxembourg, n’a rien payé comme impôt. Force est de constater que le système d’évasion fiscale n’est pas remis en cause, il est même en plein boom. Au sein de l’Union européenne, la fraude dépasse les 1 000 milliards d’euros. Rendez-vous compte, c’est six fois son budget annuel ! Avec cet argent on pourrait régler bien des problèmes : assurer les investissements nécessaires à la transition énergétique, éradiquer les inégalités sociales et la question de l’accueil des migrants ne se poserait même plus.

Eric Bocquet : « Tout ce que l’État perd avec l’évasion fiscale se transforme en dette »

L’affaire McKinsey, ce cabinet de conseil qui a bénéficié de multiples commandes l’État sans payer ses impôts en France, est-elle révélatrice ?

Absolument. C’est une tendance libérale à l’œuvre depuis 40 ans : affaiblir les capacités de l’État pour laisser place à des cabinets privés qui, en retour, ne payent même pas leurs impôts en France. Les responsables font d’ailleurs montre d’hypocrisie. Après les Pandora papers, Bruno Le Maire s’était dit choqué, indigné, mais aucune action concrète n’a été engagée, notamment concernant sur le listing des paradis fiscaux. Sans compter que les moyens de contrôles n’ont cessé d’être affaiblis, la direction générale des Finances publiques (DGFIP) a perdu 38 000 emplois en 20 ans. Et ce alors que ces affaires affaiblissent le consentement à l’impôt et donc notre République. Je suis un militant de l’impôt juste, progressiste et auquel personne n’échappe. Notre pays poursuit une personne qui vole un paquet de pâtes pour se nourrir et devrait négocier l’impôt avec des GAFAM et leurs armées d’avocats fiscalistes ?

Quel lien peut-on établir entre l’évasion fiscale et la question de la dette ?

C’est un peu la face B. Tout ce que l’État perd avec l’évasion fiscale se transforme en dette. D’ailleurs, pour les marchés financiers, la dette n’est qu’un levier pour discipliner les États, les contraindre dans leurs dépenses sociales et s’assurer une mainmise sur la marche du monde. Je vois deux pistes pour sortir de leurs griffes. D’abord que la Banque centrale européenne prête elle-même aux États. Ensuite, solliciter l’épargne des Français, 5 600 milliards d’euros, pour lancer des bons du trésor. Être financé par les marchés privés, des grandes banques, des fonds de pension n’est pas une fatalité.

Quel rôle jouent les nouvelles technologies dans ces circuits où se mêlent recettes de l’évasion et argent sale ?

C’est le paradis pour les fraudeurs ! Alors que la monnaie est un attribut de souveraineté au même titre que les institutions, les cryptos monnaies ne sont pas adossées à un État. Or laisser se développer des systèmes financiers parallèles, sans régulation, ouvre la porte à tous les trafics et contournements possibles. Déjà que dans le système bancaire régulé, les flux illicites prospèrent, alors le bitcoin… S’y retrouve l’argent des trafics d’arme, de la drogue, de la prostitution. Cela se fait en toute opacité via des transactions à la picoseconde.

La guerre en Ukraine amplifie l’instabilité économique, fragilisant d’autant plus la santé financière des États. Cette situation rend-elle impérieuse l’instauration d’un « organisme mondial de la finance », que vous proposez dans « Milliards en fuite ! » ?

Nous devons repenser nos rapports économiques et financiers à l’échelle planétaire. Avec la guerre en Ukraine, nous voyons au grand jour les interconnexions entre les États autoritaires et le monde de la finance. Il devient urgent de ne plus laisser les affaires financières aux seules mains des financiers. C’est un enjeu mondial et nous devons nous doter d’un tel organisme, sous l’égide de l’ONU, car la finance n’est qu’un outil qui doit être mis au service de l’humain. Le problème c’est qu’avec cette économie libérale et dérégulée, elle est devenue un but en soi. Même l’arrêt de l’économie durant la pandémie n’a eu d’impact sur ce fléau.

Dossier Lutter contre l'évasion fiscale

  Débat vidéo. Pandora Papers: quelles solutions pour que cesse le scandale ?

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Carte interactive. Ces pays où les civils ukrainiens trouvent refuge

Regard de cartographe #13. Pour ce nouveau "regard de cartographe", Nicolas Lambert, ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique, nous montre quels sont les pays qui assurent prioritairement l'accueil des réfugiés ukrainiens depuis le début de la guerre.

Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), près de 4 millions de personnes ont fuit l'Ukraine depuis le début de la guerre. Des mécanismes de protection temporaire ont été mis en place par les pays européens et les populations se mobilisent pour aider et accueillir les réfugiés à travers toute l'Europe.

Quels effets la guerre va-t-elle avoir sur la politique d’accueil ?

Mais, même si tous les pays du continent sont mobilisés, d'un point de vue géographique, ce sont bien les pays limitrophes, en première ligne, qui assurent prioritairement l'accueil. Sur 4 millions de réfugiés, 2,1 million se trouvent aujourd'hui en Pologne,  500 000 en Roumanie, 380 000 en Moldavie et 320 000 en Hongrie. En géographie, la distance compte ! 

Cette prime à la proximité dans les phénomènes migratoires est d'ailleurs observable dans d'autres contextes. Lors de la dite crise "des réfugiés syriens" de 2015, les pays qui ont accueilli le plus étaient la Turquie, le Liban, la Jordanie et l'Arabie Saoudite et non pas les pays européens comme on se l'imagine souvent. Voilà de quoi, donc, nous interroger sur nos perceptions souvent biaisées, et disons-le, profondément nombrilistes. 

Quoi qu'il en soit, la prise de conscience et l'élan de solidarité en faveur des réfugiés ukrainiens fait plaisir à voir. Certains revirements sont mêmes spectaculaires. On peut penser par exemple au mea culpa improbable de Robert Ménard. Sans préjuger de la sincérité ou non de ce type de posture, une brèche est désormais ouverte.

Et c'est ce qu'ont bien compris nombre d'associations, comme le réseau Migreurop qui réclame que cet élan de solidarité et d’accueil soit étendu à toutes les personnes quelles que soient l’origine, la nationalité, la couleur de la peau, la classe, etc.

Bref, un appel faire enfin vivre l'article 13 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 qui proclame un droit réel à la liberté de circulation pour toutes et tous. Quel beau combat fraternel, universaliste et internationaliste à mener.

(Carte réalisée avec Françoise Bahoken)

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Nicolas Lambert est ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique au RIATE : https://riate.cnrs.fr. Il est militant communiste et membre du réseau Migreurop. Il anime également un blog , "carnet neocartographique", et est très actif sur les réseaux sociaux sous le pseudo de "cartographe encarté" @nico_lambert .  Chaque mois, il nous présente une ou plusieurs cartes accompagnées d'un commentaire pour nous aider à comprendre et à appréhender autrement une information, une question de société ou un débat.  Nicolas Lambert a participé à la réalisation de plusieurs ouvrages comme l’Atlas de l’Europe dans le monde (2008), l’Atlas des migrants en Europe (2009 , 2012, 2017), le Manuel de Cartographie (2016, publié en anglais en 2020) et Mad Maps (2019). Il enseigne la cartographie à l’université de Paris.

Retrouvez ici l'ensemble des cartes interactives qu'il a réalisées pour l'Humanité.

Guerre en UkraineSolidarité UkraineRéfugiés ukrainiens
L'Humanité

Avec le Secours populaire, solidarité avec le peuple ukrainien

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. Cette guerre totale voulue par l’autocrate du Kremlin, qui a déjà fait parler la force et la terreur à Grozny et à Alep, arrive après des années de tensions, de montée des nationalismes et d’une course effrénée au surarmement. Tout doit être fait, par la diplomatie et une action politique résolue, pour éviter une escalade guerrière qui serait dramatique pour les peuples. Il faut aussi dénoncer ceux qui aujourd’hui sont ce qu’il convient d’appeler des « profiteurs de guerre », en faisant jouer la spéculation sur le prix des matières premières, de l’énergie et des produits alimentaires. Il faut imposer d’urgence le blocage des prix qui avaient, faut-il le rappeler, déjà augmenté avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

« L’Humanité », fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des troupes russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et la violence, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, ils seraient aujourd’hui plus de deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines.

Alors que Kiev est encerclé, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et continuer d’œuvrer pour que de réels couloirs humanitaires restent ouverts afin de permettre aux populations civiles de quitter les zones d’affrontement. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité. Il ne peut y avoir de « tri » dans la fraternité !

C’est pour cela que nous avons lancé une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français, à l’instar d’autres initiatives prises ces dernières années pour les peuples afghan, palestinien, syrien, ou encore l’assistance envers Haïti.

Nous avons déjà commencé à récolter un certain nombre de dons. Avec le Secours populaire français, nous vous en remercions et nous continuons à appeler nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à amplifier ce mouvement de solidarité en envoyant des dons et des mots pour la paix. Chaque message participera à faire grandir le mouvement pour la paix et chaque euro collecté permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Notre envoyé spécial en Pologne, qui suit un des partenaires du Secours populaire français sur place, relate ces actions dans les colonnes de « l’Humanité » quotidienne. Les dons seront reversés intégralement à notre partenaire à l’occasion d’une grande soirée de solidarité.

Une nouvelle fois, avec vous, « l’Humanité » répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

EditorialUkraineGuerre en UkraineRussie
L'Humanité

Gagner la paix et changer la société

Chronique

Patrick Le Hyaric

Dans toutes les conversations revient une question angoissante : jusqu’où ira la folie guerrière du maître du Kremlin ? En Ukraine, des tapis de bombes russes rasent les villes et les habitations, frappent les populations civiles jetées à la rue, dans des caves ou sur les routes cabossées de l’exil.

Les bâtiments des services publics, des écoles, des hôpitaux et des maternités, sont détruits sans ménagement. L’eau et l’électricité sont coupées. La nourriture manque au point que la famine menace en plusieurs points d’Ukraine.

 Répétons-le sans cesse : tout doit être entrepris pour obtenir que les armes se taisent, le retrait des troupes russes, l’ouverture de discussions et l’accueil des réfugiés.

Le président ukrainien a affirmé qu’il abandonne sa demande d’intégration de son pays dans L’OTAN et s’est dit ouvert à une négociation sur le statut des républiques autonomes. Le secrétaire général de L’ONU, fort de la résolution votée par l’Assemblée générale et l’abstention de certains pays notamment la Chine, mais aussi l’Inde ou la Turquie, qui se sont  déclaré prêts à organiser des médiations.

Toutes ces voix doivent être soutenues et encouragées. C’est indispensable ! C’est urgent ! Pour faire cesser les horribles souffrances des populations ukrainiennes d’abord. Pour éviter un embrasement général aussi. Pour ouvrir la voie à une grande conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité sur le continent européen. La situation est trop dangereuse pour négliger la force de la politique.Quelques anicroches existent déjà entre les forces russes et celles de l’Otan. Le plus significatif a été ce bombardement d’un site militaire proche de la frontière polonaise dans la ville de Yavoriv.

Ce n’est pas n’importe quel site. Il s’agit d’une base de l’OTAN en territoire ukrainien dont la mission était de former des bataillons de la légion internationale et servait de zone de transit aux armes occidentales. En le bombardant, le président russe adresse un message clair et lourd de sens aux pays membres de l’Alliance atlantique. Dans sa tentative de fédérer les populations russes derrière lui, rien n’exclut qu’il multiplie ce genre d’opérations militaires. Ne lui en fournissons pas l’occasion. À ceci s'ajoute l'utilisation de parts et d'autres de milices privées. De surcroît, de plusieurs chancelleries, parviennent des informations selon lesquelles des armes nucléaires tactiques russes sont déployées sur le territoire ukrainien. Répétons-le encore et toujours : le mouvement international, populaire, politique, diplomatique doit se renforcer considérablement pour tout à la fois isoler politiquement le maître du Kremlin, contester en actes les rouages du système capitaliste et soutenir les populations, les travailleurs, les intellectuels, les journalistes et les créateurs russes. Honneur à Marina Ovsiannikova qui n’a pas hésitée a utiliser le journal télévisé de la chaine la plus regardée pour brandir une pancarte contre la guerre et les mensonges.

L’Ukraine ne doit pas être la victime de la guerre de proies qui oppose les capitalistes russes aux capitalistes européens pour l'accaparement  de ses richesses agricoles et de son sous-sol.

C’est ce système qui est en cause. Un système qui profite d'ailleurs déjà de cette guerre. Les majors pétroliers nord-américains comme Chevron continuent de bénéficier des achats et ventes du pétrole russe et de la spéculation qu’ils organisent en freinant leurs cargos en mer pour faire monter les prix. Total, qui n’a pas suspendu ses participations croisées avec des grandes entreprises russes du pétrole, continue de manière spéculative d’augmenter les prix à la pompe pour gaver ses actionnaires-propriétaires. Les ventes d’armes engraissent les marchands.

Quelle hypocrisie , quel enfumage  quand pendant les discussions sur la  « défense européenne » ou « la souveraineté européenne », l’Allemagne vote l’augmentation des crédits militaires pour acheter l’avion de combat américain F-35 plutôt que l’avion français ? Cet avion sera armé des engins atomiques fournis par … Les Etats –Unis. La militarisation se fait au profit des Etats Unis qui veulent faire de l’Union Européenne le gendarme envers La Russie pendant qu’eux s’occuperont de La Chine.

D’ores et déjà, cette guerre à de multiples conséquences pour tous les peuples du monde. Les flambées spéculatives sur les prix de l’énergie et ceux du blé annoncent plus de difficultés et de violentes famines dans les pays du sud.

Pour la sécurité humaine et la stabilité du monde, les pays européens doivent mutualiser leurs moyens et leurs stocks de matières premières énergétiques et alimentaires pour venir en aide au pays du sud. C’est aussi une façon de les engager à nos côtés pour gagner la paix.

Autant de grands enjeux qui, s’ils étaient débattus dans le cadre de la campagne électorale, sont susceptibles de mobiliser nos concitoyens. Au lieu de ce chemin démocratique, le déploiement de la pensée unique médiatique continue ses litanies, et le président de la République qui attend son auto-reconduction, choisit l’évitement de tout débat.

Or, cette guerre révèle l’impérieuse nécessité d’une controverse publique sur le devenir de la société, du monde et de la planète. L’heure est à construire des mises en commun, des solidarités qui tarissent les revenus spéculatifs, vident les paradis fiscaux, pulvérisent les inégalités, transformant la mondialisation capitaliste en mondialité coopérative. Il est urgent que naissent les souverainetés énergétiques ou alimentaires indispensables pour sortir des millions de familles françaises de la précarité et des privations.

L’opération électoraliste consistant à abaisser de 0,15 € le prix des carburants est significative de cette volonté de protéger toujours le capitalisme pétrolier. En vérité, cette réduction est payée par le consommateur lui-même puisque plus les prix à la pompe montent, plus les impôts indirects, avec les multiples taxes, augmentent. En fait, ce tour de passe-passe garantit aux géants du pétrole leurs profits.

En abaissant de cette manière, si peu, le prix des carburants, l’État autorise l’industrie pétrolière à augmenter ses prix, augmentant les impôts indirects et pour faire passer l'amère pilule, restitue une petite partie à la pompe. Mais ni Total, ni l’État ne perdent d’argent. C’est le contribuable-consommateur qui paie. Le même hold-up a lieu pour le blé puisque l’Union européenne dispose sur son territoire de stocks largement suffisants pour aller jusqu’aux prochaines récoltes. Ainsi, les hausses des prix du pain et des pâtes sont donc purement spéculatives, inhérentes au système capitaliste.

De même, le conseil européen vient de décider de créer un nouveau fond pour faire face à la guerre. Or, celui-ci n’est destiné qu’à l’achat de nouvelles armes et non à l'amélioration et à l’élargissement de l’action et des services publics nécessaires pour combattre les inégalités qui risquent de croître en cette période.

Le débat public en vue du choix du président de la République et des députés n’est donc pas un luxe ou un supplément d’âme. Il est indispensable, afin que nos concitoyens aient voix au chapitre sur leur quotidien et leur avenir.

Refusant cette voie, le chef de l’Etat veut profiter de la situation et faire campagne sans aucune confrontation démocratique.

Il entend ainsi faire accepter, sans discussions, de nouvelles mesures de régression sociale comme le recul de l’âge de la retraite ou l’obligation de fournir du travail gratuit contre un maigre  RSA.

Au nom de la pandémie et de la guerre, il camoufle son véritable plan caché : une violente purge d’austérité pour rembourser des dettes et pour augmenter le budget militaire.

Ces discussions pour d’autres choix, pour un autre avenir, peuvent et doivent avoir lieu. Librement, vraiment. Dans la rue, devant les écoles, dans les entreprises et les services publics que. C’est la seule façon de créer les conditions pour que chacune et chacun puisse décider en toute connaissance de cause.

Guerre en UkraineTribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine
L'Humanité

« La gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours »

Entretien

Avec la guerre qui frappe l’Ukraine depuis trois semaines, la situation ne cesse de se dégrader pour les populations. Une aide d’urgence s’organise pour les réfugiés et les personnes qui ont dû rester. La présidente de l’association « Four leaf clover », Mila Havryliuk nous décrit le contexte à Odessa.

Patrick Kamenka

Présidente de l’Association ukrainienne pour la solidarité, « Four leaf clover », partenaire du Secours populaire français

Face au désastre humanitaire et les plus de deux millions de réfugiés qui ont quitté leur pays, les associations sur place tentent d’organiser des lieux d’accueil, de soins et de refuge. La solidarité se met en marche.

Quelle est la situation dans la ville portuaire d’Odessa sur les bords de la mer Noire ?

La ville s’est transformée en zone de refuge permettant d’apporter une aide humanitaire aux populations des localités environnantes qui fuient les bombardements. Car Odessa reste encore plus ou moins sûre par rapport à d’autres agglomérations en Ukraine. Les gens fuient les zones de combat situées le long de la mer Noire : Kherson, Mykolaïv, etc. Selon nos informations quelque 1 600 réfugiés gagnent quotidiennement Odessa où l’eau fonctionne toujours. Le ravitaillement alimentaire demeure encore accessible dans les magasins, ainsi que les produits d’hygiène. Nous aidons aussi les réfugiés à se connecter à Internet qui fonctionne toujours, même si le débit est lent. Nous essayons également de mettre le maximum de gens dans les abris contre les risques de bombardements. Pour la population locale, des bénévoles avec l’aide de la municipalité distribuent dans les foyers une aide alimentaire aux personnes qui ne peuvent pas déplacer : les personnes âgées, les handicapés, les mères de famille nombreuse sans ressource car les maris sont partis au front.

Quelle forme d’aide votre organisation humanitaire apporte aux réfugiés ?

Nous organisons des points d’aide avec une distribution notamment alimentaire. Ainsi la gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours et la solidarité. Les écoles, jardins d’enfants et autres établissements ont été réquisitionnés pour héberger les réfugiés à qui l’on distribue des couvertures, des vêtements chauds recueillis par la population de la ville. En effet, il pouvait encore neiger sur place et il fait encore relativement froid. Les réfugiés sont pris en charge pour leur permettre de reprendre des forces après avoir dû fuir leurs lieux d’habitation à cause des combats. De plus nous leur apportons – notamment aux enfants — un soutien psychologique face aux traumatismes, aux chocs et à la panique endurés dans leur fuite et qui pour beaucoup se trouvent sans issue.

Après Odessa où se dirigent les personnes déplacées ?

Nombre de ces réfugiés tentent ensuite rejoindre en voiture la frontière avec la Moldavie pour quitter l’Ukraine. Nos bénévoles leur distribuent des boissons chaudes et des rations alimentaires car l’attente est longue aux postes frontières. Ceux qui ne disposent pas de moyen de locomotion peuvent encore prendre le train formé de quatre wagons qui part d’Odessa en direction de la frontière roumaine.

Nous avons également réquisitionné des centres de vacances où nous pouvons héberger et nourrir les réfugiés qui ensuite prennent la direction de la Moldavie avec notre aide.

Face à l’avancée des combats, est-ce que les habitants quittent Odessa ?

La ville, qui comptait à l’origine un million d’habitants, au moins 30 % de la population a quitté la ville depuis le début de l’entrée des troupes russes en Ukraine. C’est pourquoi aujourd’hui il apparaît difficile d’estimer le nombre précis de personnes qui sont restées. Car la population fluctue du fait des mouvements permanents entre les réfugiés qui arrivent et qui repartent et les habitants qui quittent la ville devant les menaces de plus en plus grandes de combats.

Nous espérons surtout que cette ville historique sera épargnée d’autant qu’elle constitue désormais un centre névralgique pour l’accueil des populations réfugiées.

Quels sont vos besoins en aide humanitaire ?

Les produits de première nécessité sont avant tout l’aide alimentaire, les produits d’hygiène, mais aussi les vêtements chauds, couvertures, sacs de couchage, que nous achetons sur place grâce aux dons reçus en particulier auprès du Secours populaire français.

UkraineGuerre en UkraineSolidarité Ukraineodessa
L'Humanité

Mots pour la paix

Événement

Fabien Gay

La guerre fait rage depuis maintenant trois semaines, semant la mort, le chaos et la destruction. La guerre totale que mène l’autocrate du Kremlin frappe des millions d’Ukrainiennes et d’Ukrainiens, obligés de fuir les bombes et les armes. Selon les ONG et l’Organisation internationale pour les migrations, il y a maintenant plus de trois millions de réfugiés dans les pays voisins, dont près de 1,4 million d’enfants et 1,85 million de déplacés à l’intérieur du pays en guerre.

Ces chiffres démontrent, s’il le fallait encore, que la guerre frappe de plein fouet toujours et d’abord les peuples. Obligés de fuir, ils abandonnent tout derrière eux et se retrouvent très rapidement en difficulté pour avoir accès à l’eau, l’alimentation, un toit, un travail… Tous les peuples qui fuient les guerres, la misère ou l’oppression sont dans cette situation. Notre devoir est donc d’accueillir dignement tous les réfugiés, sans distinction, car il ne peut y avoir de tri dans la fraternité. À l’inverse de ceux qui nous proposaient il y a encore quelques semaines, en pleine primaire des droites, d’ériger des murs pour ne pas accueillir de réfugiés, nous répondons qu’il est au contraire important de construire des ponts de solidarité et des couloirs humanitaires sécurisés pour les accueillir.

Chaque jour, l’Humanité décrypte les enjeux autour de la guerre et réalise des reportages avec ses envoyés spéciaux, qu’il faut saluer pour leur travail et leur courage. Engagés pour la paix et le cessez-le-feu immédiat, nous avons voulu également, fidèle à notre longue tradition, nous engager pour la solidarité concrète. Avec notre partenaire le Secours Populaire Français et ses partenaires locaux en Moldavie et en Pologne, nous avons lancé une grande opération de solidarité et de collecte de dons et de mots pour la paix.

Comme vous avez pu le voir à travers les reportages de notre envoyé spécial à la frontière polono-ukrainienne, les besoins sont immenses. Les rangs de réfugiés, désœuvrés et manquant de tout, grossissent chaque jour.Nous devons assistance à ces millions de personnes. Après une semaine de mobilisation, l'action des abonné·e·s, des ami·e·s et lecteurs·trices est à la hauteur de notre histoire faite de solidarité internationale.

Je veux saluer votre participation, qui nous honore : nous avons aujourd’hui collecté près de 60 000 euros.Je vous invite à amplifier cette démarche jusqu'à notre soirée de solidarité, que nous organiserons début avril et au cours de laquelle nous remettrons intégralement la somme récoltée au Secours Populaire Français.

Nous comptons sur vous.

Vous pouvez télécharger ici le formulaire en PDF.

Envoyez-nous vos messages pour la paix.

Vos mots pour la paix

17 mars 2022

Pour la paix en Ukraine et par la solidarité avec le peuple ukrainien et le peuple russe. Contre la surenchère guerrière.

Jacques Olichon, Plérin

***

Rien ne justifie la guerre contre un peuple souverain, quel qu’il soit.

Honte aux agresseurs.

Respect pour le peuple ukrainien.

Solidarité avec tous ceux qui souffrent, chez eux ou en exil.

Hervé Le Berre, Rennes

***

Vive la paix !

Solidarité.

Élisabeth Caumont Dartiguelongue

***

Je suis née en 1944 au mois d’Août au moment de la Libération. Mon père y participait, quelque part dans le maquis. Il m’a appris que la paix était quelque chose de précieux. C’est insupportable de voir toutes ces vies brisées, ces destructions, ces larmes, ces enfants terrorisés.

Que la paix revienne vite que vous puissiez rentrer chez vous.

Marie Le Fournis, Saint-Etienne-du-Rouvray

***

Mot pour la paix

Cessez-le-feu immédiat, retrait des chars russe.

L’OTAN n’a rien à faire en Europe.

Solidarité avec les populations.

France Di Giusto, Assas

***

On parle de folie d’un homme… Mais, si la solidarité avec le peuple ukrainien et l’exigence d’un cessez-le-feu et de la construction de la paix venaient à faiblir, il faudrait malheureusement parler de folie du monde lui-même…

André et Jeanne Albertini, Eureux

***

Dans l’espoir d’une PAIX durable.

Claudette Hubert, Meaux

***

STOP À LA BARBARIE – STOP À LA GUERRE

Simone Guerin-Klajnmic, Sartrouville

***

Solidaire du peuple UKRAINIEN pour l’arrêt immédiat de la guerre, halte aux destructions, halte aux souffrances infligées au peuple UKRAINIEN.

VIVE LA PAIX…

Michel Hoguin, Coudrecieux

***

En soutien et en solidarité avec le peuple ukrainien injustement agressé et mutilé.

Pour un retour à la paix au plus vite.

Gilbert Sinquin, Chateaulin

***

Halte à la guerre.

La paix doit devenir un droit de l’Homme.

16 mars 2022 

« Je peux bien dire qu’il fait beau 

Même s’il pleut sur mon visage 

Croire au soleil quand tombe l’eau » 

Louis Aragon, Le Fou d’Elsa 

*** 

L’agression de la Russie sur l’Ukraine, pour restructurer l’empire des Tsars, est contraire à tous pays respectueux de l’humanité. 

C’est un désastre qui interpelle le monde. Mais je n’oublie pas pour autant, les nombreuses guerres qui, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, sont déclenchées à travers le monde. Et cela dans l’indifférence générale. 

Depuis 77 ans, la France et des pays membres de l’OTAN sont à l’origine de la tuerie des hommes dans le monde et ils oublient facilement leurs méfaits. De là à penser que l’OTAN est une organisation dangereuse, je le crois fortement et pense qu’il y a urgence à ce que la France en sorte, à nouveau, rapidement. 

De plus, arrêtons de recevoir, en grande pompe, les nombreux dictateurs qui sévissent de par le monde. 

*** 

Chers amis,  

J’ai 82 ans et j’ai vécu les abris et tout ce que je vois à la télé me rappelle ces mauvais souvenirs [et] me fend le cœur.  

Bon courage à tous. 

Françoise. 

*** 

Vive la paix et vive la vie 

« Quelle connerie la guerre » Jacques Prévert 

Foutez-nous la PAIX. 

M. et Mme Rouanet 

*** 

Nous sommes de la génération qui avons subi la guerre ; les bombardements. 

Une pensée pour ce peuple qui souffre. 

Bien cordialement 

M. et Mme Marzaiolli 

*** 

C’est d’abord à tous les réfugiés que je pense. 

Moi-même réfugié en 1940, dans la Nièvre, l’image de ce flot ininterrompu de réfugiés, venant parfois de très loin, à pied, en vélo, dans des chariots, femmes, enfants, est gravée dans ma mémoire… 

Et, évidemment, la paix, à imposer… Je suis adhérent du Mouvement de la Paix, car je pense que « la lutte pour une paix juste, durable » devrait être la priorité. 

Oui, « paix et solidarité » pour sortir de notre monde de l’inhumain… 

René Bailly 

*** 

À vous tous. Les enfants, femmes qui prennent les armes qui fuyez les bombes, [qui] me rappellent les Français sur les routes que nous étions lorsque j’étais une gosse. Les maisons bombardées. Jamais je n’aurais cru revoir cela. Un dingue – copie d’Hitler – est là. 

J’ai bientôt 85 ans. Mon vieux cœur vous accompagne dans votre courage, votre lutte. 

Il faut l’arrêter !!! 

*** 

« La paix, rien que la paix, toute la paix » 

Pour une Ukraine indépendante et neutre ! Garanties du retour de sa démocratie et d’une paix durable en Europe.  

Solidarité avec le peuple ukrainien ! Retrait des forces russes ! 

Mobilisation internationale ! 

Mouvement vers la paix ! 

Jacqueline Guillien  

***  

Que le peuple ukrainien retrouve la paix et sérénité le plus rapidement possible. 

Edmond et Joséphine Le Boubennec 

*** 

Guerre à la guerre. 

Paix non seulement en Ukraine mais au Moyen-Orient, en Afrique. 

Faisons taire tous ceux qui poussent au crime. 

(J’étais enfant pendant la Seconde Guerre Mondiale et jeune homme pendant les « événements » d’Algérie) 

Alain Zamponi 

*** 

Pour un cessez-le-feu immédiat. 

J’ai 82 ans, j’ai lutté pour la justice, le progrès humain, la Paix. 

Mon cœur pleure devant le désastre humain que représente l’invasion de l’Ukraine, un de plus après l’Irak, la Syrie, la Lybie, l’Afghanistan.  

Je suis en colère contre Poutine et tous ceux qui n’ont rien fait pour sauvegarder la paix du monde. 

Solidaire du peuple ukrainien, je demande aux nations du monde de tout faire pour créer un avenir de paix, de coopération, de fraternité. 

Jacqueline Dietrich 

*** 

Résister à l’ignoble tragédie d’une guerre injuste ; se battre contre l’oppression, soutenir un/les peuples qui souffrent. 

Je suis donc en total soutien avec le peuple ukrainien contre cette guerre et la tyrannie, pour le dialogue entre les peuples et la paix. 

Fraternellement, 

Daniel Mauve 

*** 

Paix en Ukraine et autodétermination pour le peuple ukrainien. 

Michel Coste 

*** 

Ces deux peuples ont longtemps vécu ensemble, ils ont une culture commune. Rien ne justifie l’agression menée par le Président Poutine. 

En même temps que les négociations dont l’ONU (qu’il convient de renforcer) doit être partie prenante et garantir la sécurité des deux parties, les troupes russes doivent se retirer. Plutôt que de s’engager dans une course folle aux armements l’Europe doit se consacrer à l’amélioration des conditions de vie de la population très dégradées par cette guerre (coût de l’énergie entraînant des fermetures d’entreprises, de grosses difficultés pour les agriculteurs, les pécheurs). 

Eugène Crepeau 

*** 

Message pour la paix en Ukraine. 

Poutine et son clan commettent un crime de guerre en Ukraine ; ils ont, de ce fait, sali la Russie aux yeux du monde. 

Aujourd’hui : soutien sans faille aux Ukrainiens ! et adresse au peuple russe : débarrassez-vous du clan Poutine pour retrouver PAIX et LIBERTÉ ! et pour que l’Europe se fasse elle-même « de l’Atlantique à l’Oural » ! 

VICTOIRE à L’UKRAINE ! 

André Canqueteau 

*** 

La paix se construit tous les jours et sans arrêt tant que les humains seront sur terre. 

Solidarité avec le peuple ukrainien. 

Christian Coutarde 

*** 

Vive la solidarité conjointe Huma – SPF que j’ai toujours soutenu selon mes moyens financiers. Pour moi, depuis toujours, le SPF est l’association humanitaire la mieux. 

Evelyne 

*** 

À 83 ans, arrière-petit-fils de Juif Ukrainien d’Odessa, je suis solidaire du peuple courageux d’Ukraine. Poutine et ses oligarques seront condamnés, par le peuple russe qui a tant donné pour les libertés. 

Continuons les soutiens actifs et les sanctions, multiplions les batailles diplomatiques dans l’unité des pays européens. 

Sortons de l’OTAN et de la domination américaine militaire sur l’Europe.  

STOP ! à la guerre. Paix liberté et démocratie pour l’Ukraine. Restons le pays des Droits de l’Homme et des Lumières. 

Gérard Lucas 

*** 

Mon message pour la PAIX en Ukraine. 

Né en 1940 à Lyon, Capitale de la Résistance, dans une famille entièrement acquise à la lutte pour la Liberté et la Paix, j’ai été confronté à la folie des hommes, à leur responsabilité meurtrière pour ce qui concerne des hommes de pouvoir qui n’hésitent pas à sacrifier la vie d’enfants pour leurs intérêts. 

Honte à eux et mobilisation des gens pour imposer un monde de PAIX et de Fraternité. 

À bas la guerre et vive l’amitié entre tous les peuples ! 

Gaby et Georges Grivolo, Malay 

*** 

Solidarité avec le peuple ukrainien victime de la guerre 

Retour de la voie diplomatique à la place des solutions guerrières 

Arrêt des combats et des bombardements en Ukraine 

Solidarité avec les pacifistes russes 

Pour que vivent la paix et la fraternité entre les peuples russes et ukrainiens 

Colette et Georges Jorda, Nanterre 

*** 

Non à toutes les guerres, pour l’amitié entre les peuples dans le respect de notre planète, et de sa biodiversité à préserver absolument. 

Alain Dautherives, Nîmes 

*** 

La paix doit intervenir le plus rapidement possible, tout doit être fait pour sauver les femmes, les enfants, les personnes âgées… 

Non à la guerre. 

Oui au droit de vivre en paix. 

Nous savons trop bien que les guerres sont inutiles. 

Très vite il faut arrêter les combats. 

Jean-Paul Brezillon, Sète. 

*** 

Il n’y a rien de plus horrible que la guerre. 

Je ne pensais pas vivre cela au XXIème siècle. 

Liberté, Fraternité, Solidarité sont les valeurs les plus importantes à défendre. 

Vivent les pacifistes du monde entier. 

Catherine Carmel, Bagneux 

*** 

Du fond du cœur, je souhaite que la paix revienne vite en Ukraine ! Que de chagrin et de désespoir de devoir tout quitter sous les bombes et la mitraille ! Que ces femmes, ces enfants, ces familles trouvent la force de tenir et gardent l’espoir de se trouver réunis le plus tôt possible ! 

Il est de notre devoir d’y contribuer ! 

Sylviane Luquet, Paris 

*** 

Notre priorité, tout faire pour favoriser le dialogue et construire une logique diplomatique de paix, afin d’arrêter les armes de la force poutinière antidémocratique… 

Francis Peyron et Yvette Zappaterra 

*** 

Pour que cesse la folie meurtrière de POUTINE et que le peuple russe retrouve la démocratie. 

Michel Velez, Saint-Verand 

*** 

La situation du peuple ukrainien est terrible. C’est la première fois que mon don est important (élevé pour moi) car je souhaite que le Secours Populaire puisse apporter « un peu de réconfort » à toutes ces familles complètement perdues et démunies. Je pense très fort à eux et qu’enfin cette destruction s’arrête. 

Michelle Tual, Montreuil 

*** 

Un humain tue un humain. 

Sommes-nous civilisés ? 

NON à la guerre assassine en Ukraine 

OUI à la Paix 

OUI à la solidarité entre les peuples 

OUI au désarmement nucléaire dans le monde. 

Merci à l’Huma et au Secours Populaire. 

Josette et Jacky Tello, Bédarieux 

*** 

J’apporte mon soutien au peuple ukrainien, contraint de fuir son pays ravagé par la guerre. 

Ceux, qui aujourd’hui se considèrent comme les « maîtres du monde », font fi de l’intérêt des peuples dans tous ces pays dominés par certains intérêts impérialistes et mercantiles. Il est inacceptable qu’une seule vie puisse être sacrifiée au nom de ces intérêts. 

Partout dans le monde des peuples subissent les assauts meurtriers de ces dirigeants, considérés comme « autoritaires » ou « dictateurs », selon les différentes « analyses ». 

Peu importe les mots, la réalité doit nous inciter à combattre, pacifiquement, pour que cessent toutes les oppressions et que l’humain redevienne une valeur universelle. 

Claude Allies, Breil-sur-Roya 

*** 

Question : Comment en est-on arrivé là ? 

Soit Poutine est devenu fou, soit la montée de sa considération face à la sécurité de la Russie lui fait perdre la tête. 

Son cœur est devenu plus dur que sa table de marbre. Il ne respecte même plus, les lieux sacrés comme les hôpitaux ou autres. La guerre ne doit pas se prolonger, une solution diplomatique doit être trouvée. Car les risques dont grands pour nous tous. Nous, communistes ne seront pas épargnés, on nous accusera d’être semblables. Les États-Unis sont des va-t’en guerre et n’arrangent pas les choses. 

Pensons très fort aux correspondants sur place. 

Claire Prononce, Moëlan-sur-Mer 

*** 

De tout cœur avec vous, je vous souhaite bon courage, pense très fort à vous et vos souffrances, courage et amitié à votre peuple. 

Robert Courrier, Gentilly 

*** 

Que les larmes se taisent et qu’un vol de colombes envahisse l’Ukraine. 

Jean-Louis Naudet, Mehun-sur-Yèvre 

*** 

Que l’Ukraine ne soit pas la base de lancement de l’OTAN et de l’Union européenne et que la Russie soit inculpée de crimes contre l’humanité. 

Clara et Guy 

*** 

Toute ma fraternelle solidarité au peuple ukrainien et à toutes les forces qui s’unissent pour la paix, en Ukraine, en Russie et partout dans le monde.  

La folie ne peut pas l’emporter sur le courage et la volonté, la fraternité et la solidarité. 

Marie-Claude 

*** 

J’en appelle à tous les peuples pour exiger le retrait immédiat des troupes russes d’Ukraine, seul garant d’une paix durable en Europe et dans le reste du monde. 

Marie-Claire Daubigné, Aigrefeuille d’Aunis 

*** 

HALTE À LA GUERRE 

Pour le cessez-le-feu immédiat en Ukraine 

Pour la protection des civils 

Pour l’accueil des réfugiés ukrainiens, comme de tous ceux qui fuient les guerres dans leurs pays 

Si tu veux la paix, prépare la paix. 

Alain FERRAROTTI, Arbonne-la-Forêt 

*** 

Je suis fière de mon parti qui a toujours lutté contre les différents conflits. 

Bouleversée par cette guerre je soutiens le peuple ukrainien et souhaite que cette tragédie se termine au plus tôt diplomatiquement. 

Nadine, communiste de toujours 

Nadine Sicard, Millau 

*** 

Ce que les peuples veulent ce ne sont pas des bombes, la peur, la misère. Ils veulent aimer, rire, chanter des berceuses à leurs enfants. Qu’ont-ils fait ces bambins pour mériter ça ?! 

À bas les « grands » de ce monde !! 

[«] Quelle connerie la guerre [»] !!! 

Jacques Gastaud, Belvédère 

*** 

Solidarité entre les peuples du monde entier. 

À bas la guerre… 

Vive la paix 

En finir avec Poutine. 

Janine Buferne 

*** 

PAIX 

1. Je voudrais faire un poème 

Immense, sur tout ce que j’aime 

Être le chantre des oiseaux et des fleurs 

Des femmes, et des élans du cœur 

2. Chanter les mères berçant tendrement 

Leurs tout-petits. Rien de plus émouvant 

Que les frimousses roses et fraîches 

Mais hélas, on écrase des crèches 

3. J’aimerais être un artisan 

Qui sur son métier se penchant 

Créerait des objets merveilleux 

Pour le confort, et le goût des yeux ! 

5. Pour des nobles causes prêter mes bras 

Des combats pacifiques être le soldat 

Mais hélas, chaque jour des fous meurtriers 

Détruisent des usines et des chantiers 

6. Être un laborieux paysan 

Qui jour et nuit creuserait son champ 

Ensemençant la terre entière 

Pour voir se lever des récoltes fières 

7. Savoir la faim à jamais disparue 

Par le vertueux sillon de la charrue 

À chacun sa croute et sa pierre 

Mais hélas, on brûle des rizières 

8. Je voudrais être un grand professeur 

Pour mettre dans les âmes et dans les cœurs 

La bonne et saine éducation 

À tous les êtres de toutes les nations 

9. De la culture être le prophète 

L’instruction serait alors une fête 

Où tous et chacun auraient son rôle 

Mais hélas, on bombarde des écoles 

10. Je voudrais être un grand prêtre 

Donner le bonheur à tous les êtres 

Réunir sur une grande place 

En famille, toutes les races 

11. Distribuer le pain et le vin 

Rendre à tous ce qui leur appartient 

Le blanc et le noir seraient frères 

L’amour laverait la misère 

12. Serait-ce donc un rêve insensé 

Que règne enfin sur la terre la PAIX 

Où on entendrait un grand écho 

La joie des enfants, le chant des oiseaux 

Robert Pagnossin 

*** 

Chers amis 

Que dire de cette situation faite à tout un peuple qui subit le fracas des bombes, laissant la mort régner en maître. Si le peuple ukrainien est en « première ligne », l’Europe prend en pleine face cette agression meurtrière, y compris le peuple russe qui va aussi payer le prix fort de l’irresponsabilité d’un autocrate au service de son complexe militaro-industriel. Si vous pouvez transmettre à tous ceux et toutes celles qui luttent pour la paix mon soutien. 

Fraternelles salutations 

Georges Bernard, Echirolles 

*** 

Bonjour, 

À l’attention du peuple ukrainien avec toute mon amitié. Pour la paix, dans l’immédiat, il faut faire taire les armes, toutes les armes et les soldats russe doivent quitter l’Ukraine. 

En 1964, j’ai eu l’occasion de faire un séjour à Kiev avec un groupe en voyage organisé et j’en garde un très bon souvenir, on a tout fait pour nous rendre ce séjour agréable, pour nous servir à table, de charmantes jeunes filles toujours avec le sourire.  

En 1992 par hasard et par l’intermédiaire de l’Huma, j’ai fait la connaissance d’une jeune étudiante qui parle et écrit très bien notre langue, et je l’ai invitée un mois chez moi en Savoie. C’est Aliokina Orsana et qui habitait Kiev. Je n’ai pas de nouvelles depuis plus de 20 ans. Si vraiment par hasard on retrouve cette jeune femme qui a un peu plus de 50 ans, je serais très heureux de l’accueillir à nouveau. 

Avec mes amicales salutations 

Julien Buisson, Briançon 

*** 

Message pour la paix. 

La guerre à la guerre pacifiquement. Suivre l’idée de « Mandela » pour un monde Arc-en-ciel, quelle que soit la couleur de notre peau, nos origines, nos pensées. 

Un monde humain, solidaire, fraternel.  

Être citoyen du Monde. 

Un moyen : le désarmement. 

Comme Martin Luther King, « Je fais un rêve ». 

*** 

La guerre, quelle connerie ! 

Qui peut décider de la vie d’autrui, des peuples ? 

Quelle honte pour ces individus lâches, dénués de toute valeur humaine. Est-ce que le « courage » se trouve dans les bombes ? 

Soutien au peuple ukrainien 

Jack-André 

*** 

À tous mes amis qui souffrent, je leur dis ; prenez soin de vos enfants. 

Courage et espoir en une paix retrouvée. 

*** 

Seule la lutte contre l’inhumain, si nous acceptons de le combattre ensemble, peut réconcilier celui qui croyait au ciel comme celui qui n’y croyait pas. 

Louis Aragon, cité par Martine et Yannick Griveau, Romorantin 

*** 

Camarades 

Aucun raisonnement ! Aucune cause ne peut conduire à la destruction d’un pays ! D’un peuple ! Je le redis… AUCUN ! 

Car si je devais écrire un ultime message il serait pour le MOT : PAIX : la PAIX sans condition, la paix pour tous ceux qui fuient par la mer, sur les routes ! Dans le froid, la faim, la neige etc. 

- Aujourd’hui c’est le peuple ukrainien qui subit cette horreur ! 

- Alors ! de toutes ces monstruosités : la GUERRE !? est l’inutile terreur d’inaccessibles va-t’en guerre ! 

Pour la PAIX je participe au soutien des UKRAINIENS avec l’amitié de tous les Français, de notre journal « l’HUMANITÉ et le Secours Populaire » 

- Une grand-mère française qui avait 2 ans sur les routes en 1940, fuyant les hordes : « NAZIS » 

Yvette Graffeuil, Fontenay-le-Fleury 

*** 

Le modeste chèque pour aider le peuple ukrainien. 

Avec notre souhait que les armes se taisent et que des négociations nécessaires ramènent les peuples à la paix. 

Bernard Comte, Arlay 

***  

D’où qu’ils viennent, les réfugiés sont avant tout des être humains. Ceux qui comme Le Pen, Zemmour, Pécresse et la Bouchart, Maire de Calais, perdent à mes yeux tous droits à l’Humanité, au respect et à la dignité. 

Norbert Lecomte, Chissay-en-Touraine 

*** 

Je vous souhaite la PAIX au plus vite. 

Jacqueline Poustilnik, les Sables-d-Olonne 

*** 

Mon profond respect pour la résistance héroïque du peuple ukrainien face à son belliqueux agresseur. 

Mon espoir le plus cher : que la solidarité dont il fait preuve permette que la raison l’emporte et qu’il retrouve la paix, une vie digne et apaisée. 

Nicole Chaumont, Chatellerault 

*** 

NON à LA GUERRE 

Et si NOS GOUVERNANCES 

1. CESSAIENT LEURS LEÇONS 

2. DÉCIDAIENT [LA] LIBRE CIRCULATION 

3. LIBERTÉ, avec pour seul papier « habitant de la Terre », avec « Liberté» de parole, partage et Respect des Biens Communs. 

Enfin un seul costume pour tous 

Tendresse – Humanité. 

GARANT D’UN AVENIR ici-bas 

Martine Gramond, Argenteuil 

*** 

Aux enfants d’Ukraine 

Qu’en cette fin d’hiver, les armes se taisent, que l’eau revienne pour vous nourrir, que la chaleur de vos logements et le regard tendre de vos familles réunies à nouveau préparent vos jeunes vies à connaître la tendresse la solidarité le bonheur l’intelligence. 

Monique Longuenesse, Taillade 

*** 

Nous vous aimons tous… 

Nicole et Marc Perrin, Saou 

*** 

« À la manière dont un esprit se satisfait, on reconnait l’étendue de sa perte. » Hegel 

La barbarie plus forte que la culture ! 

Ce rouge-gorge , qui vient chaque jour, fidèle au poste, picorer les miettes de pain, éparpillées devant ma porte… semble être sensible à la musique de Bach. 

Plus de musique et moins de fusils ! La fraternité n’est pas un vain mot ; envolons-nous par-delà les frontières ! 

Marie-Noël Bourrel-Dubois, Tabanac 

*** 

Avec ces quelques mots je me joins à toutes les femmes et tous les hommes bouleversés, percutés par cette guerre. Je pense aux pères, mères, grands-parents, enfants : victimes : morts, blessés ou exilés. 

Rien ne peut justifier cette agression barbare. 

Il est urgent que cela cesse. 

Le peuple ukrainien doit retrouver sa souveraineté, sa liberté, la paix. 

Tous les peuples de la région et du monde n’ont-ils pas vocation à vivre ensemble afin de bâtir une humanité réelle et pacifique ? 

Des défis immenses sont à relever afin que chaque être humain vive dignement (inégalités, pauvreté, environnement). Fraternité. 

Désarmement. 

Philippe Lamotte, Le Mans 

*** 

Chers Camarades, 

Voici un soutien moral et financier aux Ukrainien(ne)s victimes de cette guerre absolument insensée et sidérante qui illustre le : « Quelle connerie, la guerre ! » [de] Jacques Prévert. 

Comment la diplomatie et la concertation n’ont pu parvenir à rapprocher les points de vue sur la territorialité du Donbass, de la Crimée, de Lougansk ? 

Il semblerait que les deux parties Putin-Zylynsky [Poutine-Zelensky] aient été chauffées à blanc (depuis 1999, 2008, 2014) par l’OTAN (qu’il faudrait dissoudre !), l’Union européenne, et la finance internationale qui rejoignent Jean Jaurès sur : « Le capitalisme porte [en lui] la guerre comme la nuée porte l’orage ». 

La finance et les marchands d’armes illustrent l’analyse désabusée d’Anatole France, après la Première Guerre Mondiale : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels. » 

Victor Kowalyk, Cusset 

*** 

Quelle connerie, quelle saloperie la guerre ! 

Dès que je l’ai pu, j’ai manifesté, milité à l’Appel des Cent pour la paix et l’amitié entre les peuples pour crier mon horreur contre la guerre. 

Mon père envoyé dans les tranchées en 1916 à 19 ans est revenu gazé, cassé par les horreurs qu’il a vécues et dont il n’a jamais parlé, [qui] m’ont marqué pour toujours. 

Aujourd’hui j’ai 84 ans et j’ai toujours connu la guerre. 

Enfant c’était l’occupation, les bombardements, la peur, la faim, le froid. 

Adolescent, adulte : les guerres coloniales et surtout celle dont on ne devait pas dire le nom ; la guerre d’Algérie pour laquelle j’ai été incorporé pendant 22 mois. 

Et puis le Vietnam, l’Afghanistan.  

Aujourd’hui toutes ces guerres cachées mais toutes aussi meurtrières pour les populations civiles. Et tous ces exilés abandonnés à leur sort, refoulés de partout. 

Sommes-nous encore humains ? 

Heureusement que je suis communiste depuis plus de 50 ans car je sais que toutes ces guerres ont la même origine : le capitalisme. Un monde fondé sur la recherche du profit comme moteur de l’activité humaine ne peut conduire qu’au même résultat : l’injustice, la violence, la guerre. 

Peut-être un jour entendrons-nous retentir partout dans le monde le refrain du chant des réfractaires de la guerre 14-18 : 

Non, non plus de combats 

La guerre est une boucherie 

Ici comme là-bas 

Les hommes n’ont qu’une patrie. 

Non, non plus de combats 

La guerre fait trop de misères 

Aimons-nous peuples d’ici-bas 

Ne nous tuons plus entre frères. 

René Borriglione, Nice 

Solidarité UkraineMots pour la paix
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"Le 24 février, la guerre a éclaté", par Kira Kovalenko, cinéaste russe

Le débat

Par Kira Kovalenko, cinéaste russe

On compte les jours, chaque jour on se réveille avec l’espoir que ce soit fini, mais non… Nous traînerons maintenant ces jours-ci toute notre vie et chaque jour le fardeau devient de plus en plus insupportable. Des gens perdent la vie, la chose la plus précieuse qui soit donnée. Tout ce que nous voyons, nous ne l’oublierons jamais. Jamais.

« Jamais » est le mot le plus effrayant. Le monde s’effondre… Tous les efforts se résument maintenant à rester humain et faire quelque chose d’utile. Mon film les Poings desserrés est sorti en salles, en France, la veille de la guerre. La guerre que mon pays a déclenchée. J’en porte la responsabilité, comme chaque citoyen russe. Si nous n’en prenons pas conscience, mon peuple n’en tirera aucune leçon, et l’histoire se répétera. Je voulais stopper la sortie de mon film, mais pour des raisons techniques, cela s’est avéré impossible, ce n’était pas en mon pouvoir. Il me semble, en tant qu’être humain, en toute conscience, qu’il serait juste de mettre la diffusion du film en pause tant que l’armée russe sera sur le territoire ukrainien, tant que des gens meurent, tant qu’il n’y a pas de paix.

De nombreux réalisateurs russes ne soutiennent pas la guerre, aussi leur État n’a plus besoin d’eux… ils sont même devenus gênants. Mais il est à présent temps d’aider d’autres voix à résonner plus fort. Il faut soutenir les réalisateurs ukrainiens qui sont maintenant obligés de défendre leur pays au lieu de tourner des films… C’est un simple geste de soutien envers nos confrères ukrainiens et une occasion d’exprimer notre solidarité avec l’Ukraine. Il ne doit pas y avoir de guerre.

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Tribune pour la paix. La plus grande des batailles pour l’humanité

Le débat

Pierre Laurent

Est-ce le moment de parler paix, n’est-ce pas naïf, voire complice, face à Poutine ? Je vois pour ma part trois raisons impérieuses d’élever comme jamais la voix de la paix.

La première est la protection du peuple ukrainien. Depuis vingt jours, il vit l’horreur. L’avancée des blindés et des troupes russes se fait au prix d’un déluge de bombardements de toute nature sur les villes convoitées. L’utilisation massive de tous types d’armes explosives déversées sur des zones très peuplées provoque des victimes en grand nombre, la destruction d’habitations, de services publics et d’infrastructures vitales, une catastrophe humanitaire et un exode des populations déjà considérable. Compte tenu des énormes arsenaux mis en action, toute amplification de la guerre débouchera sur une généralisation du désastre. En Ukraine, comme dans toutes les guerres modernes, l’immense majorité des victimes seront civiles. Le prix à payer de la guerre sera le chaos pour longtemps. Nous devons être des millions à clamer : « Stoppez la guerre, arrêt immédiat des hostilités ! »

Et sans attendre, tout doit être entrepris pour protéger la population ukrainienne. Le travail humanitaire sur place doit être soutenu et protégé, les couloirs humanitaires et alimentaires négociés et garantis, la solidarité internationale amplifiée, et les réfugiés accueillis, sans tri racial ou religieux, par tous les pays d’Europe, dans le respect du droit commun. L’organisation et l’envoi de troupes paramilitaires doivent cesser de toutes parts. La Cour pénale internationale doit pouvoir enquêter en toute transparence et indépendance sur le déroulement du conflit et les actions des belligérants.

Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés dans le camp de Poutine.

La deuxième raison est la nécessité d’élever un barrage contre l’escalade, car le risque d’un engrenage qui embraserait toute ou partie de l’Europe, ou, pire, déclencherait l’utilisation d’armes nucléaires, est à prendre très au sérieux. Le danger de dérapages irréparables et incontrôlables menace à tout moment. C’est dans les voiles de la paix qu’il faut souffler et pas sur les braises de l’embrasement toujours possible. Toutes les pressions diplomatiques et économiques internationales exercées sur la Russie doivent viser le retour à la négociation des belligérants, et pas l’escalade guerrière.

L’enjeu est le respect de la souveraineté de l’Ukraine, pas son entrée dans l’Otan. Le président Zelensky a lui-même déclaré que la neutralité de son pays pouvait être mise sur la table de la discussion. Les courageuses voix russes pour la paix doivent être activement soutenues. Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique notamment, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés par des discours binaires dans le camp de Poutine.

Quant à l’Europe, qui a déjà failli à faire appliquer les accords de Minsk, plutôt que d’accélérer son surarmement, elle devrait utiliser tout le poids de sa puissance pour peser en faveur de la paix et de la construction d’une nouvelle architecture de sécurité européenne, en demandant la convocation d’une conférence paneuropéenne qui mettrait toutes les questions sur la table.

Miné par les crises, les inégalités, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, le monde est une poudrière.

C’est la troisième raison. L’Ukraine nous appelle à reprendre sans délai la construction d’un grand mouvement mondial pour la paix et la sécurité du monde.

Miné par les crises, les inégalités, la guerre des ressources, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, et gavé de surarmement, le monde est une poudrière. La militarisation des relations internationales, la multiplication des guerres et les cicatrices purulentes qu’elles laissent à la surface du globe, en Afghanistan, au Proche-Orient, en Libye, au Sahel, au Congo… doivent nous appeler à la raison. La construction de la paix doit redevenir une grande cause mondiale, car dans la mondialisation, la paix est affaire de sécurité globale. Le surarmement, les alliances militaires bloc contre bloc ne sont pas la solution mais le problème. Ils sont contraires à l’intérêt mondial, qui est de construire des solidarités multilatérales nouvelles pour le climat, la fin des inégalités, la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation… Pour l’avenir commun de l’humanité, construire la paix est à nouveau la plus grande des batailles.

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Tribunes pour la paix en Ukraine

Le débat

Les armes doivent se taire et l’invasion russe de l’Ukraine cesser. Il faut tout faire pour éviter une escalade et pour venir en en aide aux civils et aux réfugiés. Benoît Teste, secrétaire général de la FSU. Miho Shimma Autrice, poétesse et ambassadrice de la paix pour les villes de Hiroshima et de Nagasaki (Japon). Philippe Rio, maire de Grigny, président de l’AFCDRP-Maires pour la paix France.

Une solidarité internationaliste concrète

Benoît Teste, secrétaire général de la FSU

L’invasion de l’Ukraine ouvre une ère instable et inquiétante dans les relations internationales qui peut amener à une confrontation, y compris nucléaire, des grandes puissances. La responsabilité de la guerre incombe au régime de Vladimir Poutine. De la capacité du peuple ukrainien à résister à l’impérialisme russe va dépendre l’issue d’un conflit dont nombre d’enjeux sont décisifs pour le XXI e siècle : la place du droit des peuples à l’autodétermination, le respect du droit international, les enjeux énergétiques, la place du nucléaire, dont les dangers sont décuplés en temps de guerre, mais aussi les enjeux de souveraineté alimentaire, avec la déstabilisation de la production et des échanges agricoles. Les impacts environnementaux, économiques et sociaux de la guerre auront des conséquences pour chacun-e d’entre nous. Le réarmement en Europe et en France, qui plus est dans le cadre de l’Otan, n’est pas une solution pour la paix, d’autant que les besoins de la population se nomment services publics, justice sociale et climatique.

Le réarmement en Europe et en France, qui plus est dans le cadre de l’Otan, n’est pas une solution pour la paix.

Dans l’immédiat, tout doit être fait pour éviter l’escalade, que les armes se taisent et les droits du peuple ukrainien soient préservés. Cela passe par la construction d’un mouvement populaire pour la paix et la solidarité avec la population ukrainienne et celles et ceux qui, en Russie et en Biélorussie, s’opposent à la guerre. Avec d’autres organisations, la FSU va mettre en œuvre concrètement une solidarité internationaliste avec les Ukrainiens-ne-s et leurs organisations syndicales. L’accueil inconditionnel de l’ensemble des réfugié-e-s doit être garanti et les politiques migratoires abjectes de ces dernières années doivent cesser. La FSU a alerté le gouvernement sur les dispositifs spécifiques d’accueil des élèves allophones (UPE2A), dramatiquement sous-financés. Il convient de les renforcer urgemment pour que les mots de M. Macron sur la solidarité soient suivis d’actes concrets.

Regard depuis l’autre rive de la Russie

Miho Shimma Autrice, poétesse et ambassadrice de la paix pour les villes de Hiroshima et de Nagasaki (Japon)

La guerre assombrit l’horizon européen… Elle traduit l’échec des diplomaties, dont nous espérons le regain. La guerre est toujours un échec, a fortiori depuis que la radioactivité est devenue une arme de guerre. La menace est là et, s’agissant de nucléaire, le déni est insupportable.

Aurions-nous oublié Hiroshima et Nagasaki, et le message des survivants : « Plus jamais ! »

Avec des survivants des bombardements atomiques (hibakushas), avec de nombreuses organisations et institutions agissant pour la paix, j’ai consacré beaucoup de temps à dire que l’usage guerrier de la radioactivité a introduit une donnée nouvelle fondamentale dans les relations internationales en rendant possible une catastrophe irréversible. Aurions-nous oublié Hiroshima et Nagasaki, et le message des survivants : « Plus jamais ! »

Vu d’Europe, outre l’urgence humanitaire, les souffrances inacceptables, le conflit en cours alimente les rumeurs, réveille les rancœurs, attise les haines, laisse le champ libre aux pires cruautés et risque de déclencher une escalade qui échappera à ses auteurs.

Vu du Japon, sans prétendre tout expliquer, nous devons imaginer que la question des centrales rappelle un passé récent, une inquiétude profonde. Les plaies restent à vif et les effets psychologiques de la menace s’ajoutent à ceux du Covid. Ne négligeons pas d’autres facteurs de complexité : le Japon consomme pétrole et gaz, mais aussi beaucoup de bois de construction venant de Russie ; des recherches pétrolières sont en cours, avec des capitaux japonais et internationaux conséquents, sur l’île de Sakhaline, à cinquante kilomètres du Japon. Le passage d’avions, bateaux, hélicoptères russes au-dessus et dans les eaux territoriales du Japon n’est pas rare, mettant le monde à la merci d’une erreur ou d’une provocation !

La guerre en Ukraine assombrit aussi l’horizon mondial… L’issue ne peut qu’être diplomatique, adossée à la mobilisation durable des citoyens pour l’avènement d’une culture de la paix dotée de moyens conséquents, avec les Nations unies.

Faire de la paix une priorité politique

Philippe Rio, maire de Grigny, président de l’AFCDRP-Maires pour la paix France

Soixante-seize ans après les premiers bombardements atomiques, « tournant » décisif de l’histoire humaine en raison de la durée de l’empreinte laissée par la contamination radioactive sur les écosystèmes… la Russie a envahi l’Ukraine et agite la menace nucléaire en occupant une centrale électrique atomique… L’urgence immédiate est à la solidarité.

La réalité de notre Terre traduit la dégradation des valeurs humaines.

Les Nations unies ont montré, avec les objectifs du développement durable (ODD), qu’une autre voie est possible pour « libérer les générations futures du fléau de la guerre ». Le seizième des dix-sept ODD est clair à cet égard, mais il inspire trop peu les politiques des États qui pourtant l’ont adopté. Comment avancer vers un monde sécurisé par la paix ? La réalité de notre Terre traduit la dégradation des valeurs humaines. De quelles valeurs parlent-ils quand ils fabriquent ou laissent fabriquer sans protester assez de bombes atomiques pour écraser l’espèce humaine dans son entier ?

Les communes et collectivités territoriales, premières victimes des guerres, comme nous le voyons en Ukraine envahie, ne restent pas en dehors de ces réalités. Les maires des deux villes japonaises réduites en cendres en quelques minutes, les 6 et 9 août 1945, ont créé un réseau original, pluriel, appelé Maires pour la paix. Il compte aujourd’hui plus de 8 000 villes et collectivités dans 166 pays. L’Association française des communes, départements et régions pour la paix (AFCDRP) le représente en France.

Nous sommes tous concernés, chaque citoyen peut solliciter maires et présidents de ces structures de proximité pour la mise en place de programmes locaux d’action pour une culture de la paix (Placp), en coopération avec des partenaires locaux. De telles démarches contribueront à une vie meilleure pour tous, avec moins de défiance, moins de violence et plus d’espoir vers ce « vivre bien » que nous attendons tous.

Mobilisés avec leurs élus, leurs associations, leurs institutions, les citoyens sont les seuls à pouvoir imposer la paix… Le temps est venu de faire de la paix une priorité politique universelle ! Le traité pour la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) nous y invite et la France l’a signé.

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La raison du plus fort n’est pas toujours la meilleure

Tribune

Nedim GÜRSEL

Nedim Gürsel Écrivain

Vous n’avez qu’à regarder les images de Vladimir Poutine qui défilent nuit et jour sur les écrans de télévision. Il est petit, pour ne pas dire trapu, mais solide. Il a des regards rusés pour ne pas dire ceux d’un renard. Il montre non seulement ses muscles mais aussi ses dents pointues. La nuit, se transforme-t-il en Dracula, je n’en sais rien, mais le jour, il ne se contente pas seulement de traverser les couloirs du Kremlin hantés par les fantômes du passé sanglant de la Russie, il monte aussi à cheval, il pilote un avion de combat, met à terre son adversaire au judo. Bref, il est fort, et comme dans la fable de La Fontaine, «  La raison du plus fort est toujours la meilleure ». Ce n’est même pas la peine de le montrer tout à l’heure.

Alors le loup finira par déchiqueter l’agneau, ses arguments sont impeccables, même s’ils paraissent quelque peu exagérés. Et personne n’interviendra pour empêcher le crime, car il s’agit d’un crime pur et simple. Vous allez voir, l’assassin reviendra sur le lieu du crime pour déclarer son innocence. Devant nos yeux, un État démocratique et souverain sera anéanti, un peuple créatif sera massacré. Car le peuple ukrainien est créatif, imaginatif, je dirais même génial. Vous n’avez qu’à lire ou à relire Gogol. Faute de ne pouvoir écrire dans sa langue maternelle, il s’exprima en russe, mais décrit à merveille la beauté de son pays et Kiev, sa ville bien-aimée. Le Dniepr aussi, qui la traverse.

« L’air fraîchit soudain ; ils sentirent la proximité du Dniepr. Et voici qu’il scintille au loin, raie sombre qui se détache de l’horizon. On sentait le souffle de ses vagues glacées, on le voyait s’étendre, toujours plus proche, et occuper enfin toute la moitié de l’horizon. C’était l’endroit où le fleuve, resserré jusque-là par des rapides, finissait par rentrer dans ses droits et grondait comm e une mer qui s’étale en liberté. »

Je me souviens d’une promenade en bateau en compagnie de ma traductrice russe, bien avant que le président russe mène en bateau les Européens, qui, contrairement aux Américains, n’étaient pas capables de prévoir ce qui se passe aujourd’hui, c’est-à-dire le désastre. Car il s’agit bel et bien d’un désastre, d’une guerre totale menée par un pays puissant contre un pays pacifique qui a besoin d’aide.

Quant le bateau avait quitté l’embarcadère, nous avions cherché une place sur le pont supérieur, en vain. Les tables étaient toutes prises depuis longtemps. Les gens de Kiev, après avoir commandé un verre de vodka, étaient déjà occupés à manger leurs victuailles. Malgré le tintamarre des enfants courant sur le pont, le grincement de vieilles tables héritées de l’époque soviétique s’accordant au bruit des hélices, le grondement des machines couvrant le vacarme des passagers enivrés par la vodka dans la chaleur d’août, on eût dit que le bateau s’était immobilisé au milieu du Dniepr. La ville de Kiev avait sur ses hauteurs à sa droite des coupoles dorées et en contrebas le long de ses quais des entrepôts de charbon, ainsi que des usines désaffectées aux cheminées inertes. À gauche, sur l’île Trukhaniv, qu’on n’avait jamais aménagée en zone habitable, des arbres se dressaient, tout verdoyants. Sur le rivage, j’avais aperçu des baigneurs. Ceux-ci ne savaient pas que, des années plus tard, ils allaient recevoir de leur frère aîné des bombes sur la tête et non des baisers.

« C’est un grand fleuve que le Dniepr, écrit Gogol, riche en bras morts, en épaisses jonchaies, en gouffres et en bancs de sable ; le miroir de ses eaux scintille, assourdi par le cri perçant des cygnes, sillonné par le vol rapide de la grèbe orgueilleuse, tandis que les courlis, les maubèches au bec rouge et d’innombrables oiseaux de toutes espèces se cachent dans ses roseaux et sur ses berges. »

Eh bien, que reste-t-il à présent de tout cela ? Rien que des ruines, et le grand fleuve charrie les corps des enfants morts. Je ne dirai pas, comme Prévert , « Quelle connerie la guerre ! », mais « Il faut arrêter Poutine avant qu’il ne soit trop tard ! » Kiev n’est pas encore tombée, alors que les civils meurent et que la résistance s’organise. Quant à Gogol, originaire de ce pays malheureux qu’il a tant aimé et chanté, il ne cesse de se retourner dans sa tombe.

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Ukraine. Volodymyr Zelensky piégé par les Pandora Papers

Actu

Les révélations se multiplient autour du président ukrainien sur de nombreuses affaires commerciales via des sociétés offshore. Elles débouchent sur une crise politique pour le dirigeant, qui avait promis de combattre ces maux lors de son élection en 2019.

Vadim Kamenka

Une semaine de tous les dangers. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky essuie une véritable tempête médiatique et politique. Les révélations sorties dans le cadre des Pandora Papers depuis lundi le visent directement. Cette enquête, menée par plus de 600 journalistes de 117 pays qui ont étudié 11,9 millions de dossiers confidentiels, pointe comment s’organise l’évasion fiscale.

Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainien

En Ukraine, c’est le site d’investigation de Slidstvo.info qui, en participant au Consortium international des journalistes d’investigation (Icij), a sorti plusieurs documents impliquant le président Zelensky dans des tractations commerciales secrètes. L’un d’eux pointe ainsi l’achat par des compagnies offshore (une entreprise enregistrée à l’étranger), appartenant à sa société de production Kvartal 95, « de trois appartements dans le centre de la capitale britannique (…) pour une somme d’environ 7,5 millions de dollars », atteste Slidstvo.info. Les journalistes ont réussi à retrouver leur localisation exacte. Les deux premiers appartiennent à l’entreprise de Serhiy Shefir, premier assistant du chef de l’État. L’un, acquis pour 3 millions de dollars en 2018, est situé dans une maison appelée Chalfont Court, en face du bâtiment 221B Baker Street. Le second se trouve dans l’immeuble Clarence Gate Gardens juste à côté. Le dernier, détenu par le copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev, se situe à quelques mètres du palais de Westminster.

Guerre en Ukraine Suivez l'évolution de la situation, retrouvez les reportages de nos envoyés spéciaux, nos analyses et décryptages.

Des entreprises détenues par son groupe d’amis

Cette affaire est éclairante sur le cercle proche de Volodymyr Zelensky, issue de sa société de production Kvartal 95 qui se trouve au cœur du scandale. Elle est derrière un vaste réseau tentaculaire d’entreprises enregistrées à l’étranger pour cacher leur activité et détenues en copropriété par son groupe d’amis. Tous sont issus soit de la ville natale de Zelensky, Kryvyï Rih, dans le sud, ou de sa société de production. « Il s’agit de Serhiy Shefir, qui a produit les émissions à succès de Zelensky, et le frère aîné de Shefir, Borys, qui a écrit les scripts. Un autre membre du consortium est Ivan Bakanov, un ami d’enfance. Bakanov était directeur général du studio de production et le réalisateur, producteur et copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev », raconte Slidstvo.info.

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Ce partenariat autour de la société de production apparaît quand Volodymyr Zelensky est acteur, humoriste et comédien et pas encore dirigeant. Il s’est servi d’une de ses séries les plus populaires, Serviteur du peuple, où il tenait le rôle d’un enseignant indigné par la corruption de son pays qui devient président. En 2019, Zelensky reprend le nom de la série pour en faire une formation politique et se faire élire avec 73 % des voix sur un programme sans concession : la lutte contre les inégalités, mettre fin au système oligarchique et à la corruption. « Même si ces révélations ne nous surprennent plus. Nous sommes extrêmement déçus. Durant la campagne, Zelensky avait incarné un espoir de changement. Il s’en est pris à l’ancienne génération dirigeante impliquée dans de nombreux scandales, critiquant son prédécesseur Petro Porochenko, sur le fait de cacher des actifs à l’étranger, ou de ne pas assez combattre la corruption », rappelle Xenia, la quarantaine qui avait participé aux mobilisations massives de 2013 et 2014 sur la place Maïdan.

Deux autres crises : le Donbass et Nord Stream 2

À Kiev, un mécontentement général prend forme. Et cette colère populaire à l’égard du président pourrait bien grandir dans les jours qui viennent. Car Slidstvo.info promet encore de nombreuses révélations sur Zelensky et d’autres responsables ukrainiens. Pour Lena, une retraitée de 65 ans, habitant dans les environs de Kiev, ce scandale « n’apporte rien de nouveau. Tous les dirigeants ont été impliqués dans une affaire depuis l’indépendance. Mais il choque de nombreuses personnes qui voient leur retraite, leur salaire ne jamais augmenter, à la différence des prix, de la TVA, de l’énergie. Et à chaque fois les mêmes dirigeants nous promettent de sortir le pays de la crise économique et sociale et que chacun devra faire des efforts . Après deux révolutions (2004 et 2013-2014 – NDLR), on n’y croit plus. Et c’est le plus dangereux et regrettable ».

Tous nos articles sur le gazoduc Nord Stream 2

Deux autres crises émergent actuellement pour le chef de l’État : le Donbass et Nord Stream 2. Depuis plusieurs jours, la situation dans la région de l’est de l’Ukraine apparaît préoccupante. Les violations répétées du cessez-le-feu ont fait plusieurs morts. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a d’ailleurs quitté la zone frontalière de la Russie, la mission n’ayant pas été renouvelée par Moscou. La paix dans la région, pour un conflit qui a causé la mort de 13 000 personnes, devait être l’autre priorité fixée par le président ukrainien pour son mandat. Elle est au point mort alors qu’un autre échec diplomatique semble se dessiner : la mise en marche du gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne. Elle apparaît inéluctable dans les prochains mois, le processus de remplissage ayant débuté.

Vidéo Pandora Papers : quelles solutions pour que cesse le scandale ?

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Qui propose quoi ? Comparateur des programmes des candidats à l'élection présidentielle 2022

Avant l'élection présidentielle des 10 et 24 avril prochains, nous avons synthétisé plusieurs centaines de propositions des candidats, classées autour de 17 grandes thématiques proches des préoccupations des Français. Faites-vous votre avis sur les projets grâce à ce comparateur de programmes interactif, qui sera régulièrement mis à jour et complété par la rédaction.

la rédaction

ouvrir le Comparateur

La campagne pour l'élection présidentielle entre dans sa dernière ligne droite. Le dimanche 10 avril aura lieu le premier tour de cette élection structurante et déterminante de la Ve République. 12 candidats sont en lice.

Le contexte particulier marqué par la guerre en Ukraine dans lequel se déroule ce scrutin risque de réduire à la portion congrue les débats et confrontations nécessaires entre les candidats et les projets qu'ils portent.

Pour que les électeurs puissent choisir en connaissance de cause, l'Humanité met à disposition des internautes ce comparateur des programmes des candidats soutenus par les principales formations politiques ou ayant le plus d’intentions de votes selon les sondages.

Cas particulier, le président sortant, Emmanuel Macron, n’a dévoilé sa candidature que tardivement, le 3 mars, et n’a pas encore détaillé son programme. Nous ajouterons ces informations dès que possible. Nous vous proposons d’ores et déjà un rapide bilan de son action dans différents domaines et avons sélectionné des déclarations qui donnent à voir ce qu’il envisage pour un éventuel second mandat. 

Notre comparateur de programmes synthétise plusieurs centaines de propositions, et ce qui différencie les candidats autour de 17 thèmes. D’autres seront ajoutés au fur et à mesure.

Que se soit pour connaître les principaux engagements d'un candidat ou pour comparer les différentes propositions sur un sujet, ce comparateur vous permettra d'en savoir plus sur « qui propose quoi ».

ÉLECTIONS 2022. Un seul endroit pour suivre toute l'actualité de la campagne de la présidentielle et des législatives.

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A VOTÉ #4. Vous avez aimé Macron 1, vous allez adorer Macron 2 !

A VOTÉ #3. Comment la guerre en Ukraine percute la campagne présidentielle

A VOTÉ #2. Il est encore temps de s’inscrire sur les listes électorales !

A VOTÉ #1. Retraite à 60 ans : Le Pen et le RN tombent le masque

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Présidentielle 2022Élections 2022démocratieLogement
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VIDÉO. Carburants et précarité : la colère gronde chez les chauffeurs VTC

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Environ 150 chauffeurs VTC (voiture de transport avec chauffeur), ont manifesté lundi, à Paris, afin d'exiger plus de protection alors que la hausse du prix de l'essence grève leurs revenus. Une première mobilisation qui s'est tenue à l'appel de l'intersyndicale nationale VTC (INV).

"On veut un tarif minimum, horaire et kilométrique, négocié entre le gouvernement et les indépendants", a souligné Brahim Ben Ali, secrétaire général de l'INV, le syndicat national des chauffeurs VTC, qui revendique un peu plus de 2200 adhérents. 

"On a vu énormément de chauffeurs s'enfuir de cette profession qui nous promettait d'être nos propres patrons"."Même si l'Etat nous aide sur le prix du carburant, les plateformes vont baisser les prix pour attirer les clients", a dénoncé le responsable syndicale.

Des pleins de diesel à 120 euros trois fois par semaine

Autour de la Nation, où se sont rassemblés les chauffeurs, certains décrivaient des revenus divisés par deux depuis le début de la pandémie, avec des pleins de diesel à 120 euros trois fois par semaine. Uber, leader du marché, est au centre des attaques pour les fortes commissions qu'il prélève alors que les tarifs des course évoluent régulièrement à la baisse. Une situation devenue intenable avec la hausse des prix des carburants.

Les gens veulent du low cost

"Est-ce que l'on veut demain, pour nos enfants et petits enfants, des professions précaires, sans droit et sans aucune visibilité", s'alarme Denis Oudinet, président d'une petite société de VTC. Très inquiet pour l'avenir de sa société, l'entrepreneur rajoute : "Tout le monde regarde le prix donc les gens veulent du low cost et malheureusement, à ce prix là, on ne peut pas avoir un service de qualité."

A Nantes, selon la police, une quinzaine de VTC ont organisé une opération escargot sur la rocade. L'opération a duré moins d'une heure et provoqué 3 km de ralentissements selon Bison Futé.Des actions de VTC étaient également prévues à Bordeaux, Toulouse et Marseille entre lundi et mardi, et l'INV promet d'accélérer le mouvement début avril avec des opérations escargot, notamment à Rungis. 

M. Ben Ali a aussi interpellé les candidats à l'élection présidentielle à se positionner sur cette question des plateformes. "Qu'allez-vous faire si demain, vous êtes dans un monde où il n'y a pas une police du numérique pour réguler tout ça ? Dans un monde où on utilise les citoyens que l'on jette à la poubelle sans raison...Voilà la question aujourd'hui ?"

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Décryptage vidéo. Prix de l'essence : les candidats à la présidentielle ont-ils la solution ?

Vidéo

La guerre en Ukraine a aggravé la hausse du prix des carburants en Europe. En France, le litre d'essence dépasse les 2 €. Journaliste au service planète, Emilio Meslet décrypte les propositions des candidats à la présidentielle pour lutter contre ces hausses.

Emilio Meslet

 

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

Réalisation et montage : Marius Caillol.

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VIDÉO.« Est-ce que Monsieur Macron nous écoute ? »: manifestation des retraités à Paris

Vidéo

Neuf organisations syndicales de retraités se sont mobilisées ce jeudi 24 mars dans toute la France, réclamant une augmentation des pensions de retraite pour faire face à la hausse du coût de la vie et de la santé.

Ils en ont « ras-le-bol d’être maltraités ». Des retraités manifestaient jeudi 24 mars dans une vingtaine de grandes villes, à l'appel de neuf organisations, dont la CCGT, FO ou le SNES-FSU, pour réclamer une hausse des pensions en pleine flambée de l'inflation et à deux semaines de l'élection présidentielle.

Dans le cortège parisien, le message porté par les quelques 3 000 manifestants est clair: « Macron, rends les sous ! ». Parmi les pistes évoquées par les manifestants pour rétablir l’équilibre dans le pouvoir d’achat des retraités, un plafonnement des pensions et retraites à 1 500 euros minimum, avec indexation sur l’inflation, ou encore l’instauration d’un 13ème mois pour les retraités.

« On se prive »

Huguette, retraitée du personnel d’EDF-GDF se demande bien si « Monsieur Macron » les écoute, eux, les retraités. Aujourd’hui, cette militante du parti communiste français perçoit 1 300 euros par mois. « Ce n’est quand même pas l’Amérique ! », ironise-t-elle. « Entre la CSG et les taxes sur les pensions, les mutuelles et tout ce que l’on doit payer au quotidien, c’est difficile de s’en sortir », assure Huguette, qui, de plus, accuse le coup de l’augmentation de l’inflation dans sa vie de tous les jours.

Alors, elle se prive: « on ne part pas en vacances, on regarde attentivement le prix des biens et l’on achète ce qu’il y a de pas trop cher », regrette-t-elle, mettant en avant, par ailleurs, le programme du candidat communiste Fabien Roussel pour défendre le pouvoir d’achat des Français.

Si elle est descendue dans la rue, c’est également pour défendre l’avenir des générations futures: « J’ai eu 4 enfants, 13 petits enfants et 9 arrières petits-enfants, et tout ce qui se passe les concerne aussi.  », s’inquiète-t-elle, alors qu’ils sont « tous partis de l’idée qu’ils n’auront, eux, de toute façon, pas de retraite… ».

Interrogations autour de la réforme des retraites 

La question du report de l’âge du départ à la retraite est une inquiétude partagée par de nombreux manifestants, concernés par le sort de ces actifs qui devront travailler encore plus tard, comme le propose Emmanuel Macron, qui souhaite fixer à 65 ans l’âge de départ légal.

Jean-Jacques Brilland s’estime chanceux d’avoir mis fin à son activité à 62 ans. « Je mesure ma chance, car chaque année qui passe à nos âges se ressent physiquement et intellectuellement ». Retarder l’âge de départ à la retraite à 65 ans serait une aberration, estime-t-il :« À cet âge, beaucoup de travailleurs n’auront plus l’intégrité physique ou intellectuelle de continuer à travailler ». Sur ce sujet, la CGT affirme qu’actuellement, « la moitié des salariés ne sont plus en poste lorsqu'ils prennent officiellement leur retraite ». Entre invalidité et chômage, de quoi « douter des économies que l’État pourrait réaliser, car il faudra bien indemniser ces gens-là et ne pas les laisser crever de faim », alerte Jean-Jacques.

L'Humanité

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous aussi, participez :

  1. Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
  2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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Ukraine: « La seule voie possible, c’est la paix » assure le député Sébastien Jumel

Vidéo

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est adressé mercredi au parlement français, déclarant attendre de la France qu'elle aide l'Ukraine à mettre fin à cette «  guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité ». Le député de la Seine-Maritime Sébastien Jumel (PCF), a réagi au discours pour l’Humanité.

Le président Volodymyr Zelensky s’est adressé ce mercredi aux parlementaires français, lors d’une visioconférence retransmise au Sénat et à l’Assemblée nationale, survenant après plusieurs interventions similaires dans des capitales occidentales.

Ovationné par les parlementaires, le président ukrainien a fait appel à l’aide de la France lors de cette séance exceptionnelle. Le chef de l’État ukrainien a notamment appelé le pays à mettre fin « guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité », reprenant la devise tricolore. Il a ensuite exhorté les entreprises françaises implantées en Russie à cesser de soutenir « la machine de guerre » russe et à quitter ce pays, citant Renault, Auchan et Leroy Merlin.

Sébastien Jumel, député de la Seine-Maritime (PCF), rejoint le président ukrainien et commente: « Je partage cette idée, qui consiste à dire aux entreprises françaises: "quittez sans tarder le territoire de ceux qui commettent l’acte de guerre" ».

Pour l’élu de la Seine-Maritime, le « seul chemin » envisageable consiste à « isoler et condamner » le président russe, Vladimir Poutine, sans pour autant « humilier les Russes, le peuple russe », afin de ne jamais perdre de vue l’essentiel: « la paix ».

« L’urgence est d’arrêter les frappes, les bombes, et de contraindre Poutine à rejoindre le chemin des négociations », a-t-il ajouté, soulignant le rôle à jouer du format Normandie, qui pourrait constituer « le socle pour retrouver les bases d’une négociation et le chemin de la paix ».

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Ce qu'il faut retenir de l'intervention de Volodymyr Zelensky devant le parlement français

Vidéo

Lors d’une allocution devant le Sénat et l’Assemblée nationale, mercredi 23 mars 2022, le président ukrainien a exhorté la France à la livraison d’armes -celles-ci passent actuellement par une enveloppe de l'Union européenne- et exhorte les entreprises françaises à cesser de commercer avec la Russie. Volodymyr Zelensky a réclamé une fois de plus l’adhésion de son pays à l’Union européenne.

Lina Sankari

Interpeller la représentation nationale et, par là-même, la société. Les parlementaires français arboraient, hier après-midi, un macaron jaune et bleu, les couleurs de l’Ukraine, pour l’occasion. Pour la première fois, le chef d’un État étranger en guerre s’exprimait en direct devant les deux chambres par visioconférence.

Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainien

Comme il l’a fait devant les Assemblées britannique, canadienne, états-uniennes, allemande, israélienne, italienne et japonaise, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est adressé au Sénat et à l’Assemblée nationale, dont les travaux sont clos depuis un mois du fait des échéances électorales, afin de pousser à un engagement accru face à la Russie.

La France a déjà promis une aide de 300 millions d’euros, en plus d’équipements de défense et d’un soutien en carburant aux forces ukrainiennes. Loin d’être suffisant aux yeux de Kiev, qui réclame depuis plusieurs semaines l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne.

Comme ce fut le cas devant les autres parlements, Volodymyr Zelensky a cherché, dans son allocution d’une quinzaine de minutes, à toucher les élus au cœur en dressant un parallèle entre les heures les plus sombres de l’histoire française et la guerre qui sévit sur le sol ukrainien. En l’occurence, c’est aux « ruines de Verdun » que le chef d’État a fait référence, et non à la Résistance comme beaucoup s’y attendaient. « L’armée russe ne distingue pas les établissement visés », a-t-il dit en référence au bombardement de l’hôpital pédiatrique de Marioupol et aux crimes de guerre. Volodymyr Zelensky a habilement fait de la guerre actuelle un combat pour la défense des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. « Pour que la liberté ne perde pas, elle doit être bien armée », a-t-il insisté dans un appel clair à la livraison de chars et d’avions de combat.

Renault, Auchan, Leroy Merlin et d’autres sont des « sponsors de la machine de guerre de la Russie »

Le président ukrainien a également demandé un renforcement des sanctions, dans des mots peu amènes pour les entreprises françaises qui continuent de commercer avec la Russie. Renault, Auchan, Leroy Merlin et d’autres sont des « sponsors de la machine de guerre de la Russie, qui doivent cesser de financer le meurtre d’enfants et de femmes. Tout le monde doit se rappeler que les valeurs valent plus que les bénéfices ». Volodymyr Zelensky a enfin poussé à ce que Paris assume son « leadership » afin que la présidence française de l’Union européenne soit l’occasion de valider la demande d’adhésion de l’Ukraine.

L'Humanité

Guerre en Ukraine. Biden sur le ton de l’escalade contre le « boucher » Poutine

Actu

Lors d’un discours tenu à Varsovie, le président américain a ciblé son homologue russe en souhaitant sa destitution. La Maison-Blanche s’est empressée de tempérer ses propos.

Nadjib Touaibia

Vladimir Poutine « ne peut pas rester au pouvoir », a martelé, samedi 26 mars, le président Joe Biden lors d’un discours au château royal de Varsovie, en Pologne. La guerre en Ukraine est un « échec stratégique pour la Russie », qui ne devrait « même pas penser à avancer d’un centimètre en territoire de l’Otan », a mis en garde le président américain après avoir qualifié son homologue russe de « boucher ». Un haut responsable de la Maison-Blanche a toutefois jugé utile de tempérer cette charge. «  Ce que le président voulait dire, c’est que Poutine ne peut pas être autorisé à exercer un pouvoir sur ses voisins ou sur la région. Il ne parlait pas du pouvoir de Poutine en Russie, ni d’un changement de régime », a précisé une voix anonyme. De son côté, le Kremlin a rompu le silence en invitant Biden à rester « réfléchi » dans ses propos. « À chaque fois, les insultes personnelles de ce genre réduisent le champ des possibles pour nos relations bilatérales avec le gouvernement américain actuel », a réagi auprès de l’agence de presse russe Tass le porte-parole Dmitri Peskov.

« Cette guerre n’est pas digne de vous »

Joe Biden a aussi interpellé le « peuple russe », qu’il ne considère pas comme « ennemi ». « Cette guerre n’est pas digne de vous, Poutine peut et doit mettre fin à cette guerre ! » a-t-il lancé avant de parler armes dans la logique de son discours de soutien à la Pologne, pays membre de l’Otan et frontalier de l’Ukraine. « Les États-Unis nous ont assurés qu’ils n’avaient pas d’objection au transfert des avions », a déclaré le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba, après sa rencontre avec l’hôte de la Maison-Blanche. Le 8 mars, Varsovie avait en effet annoncé être « prête à déplacer sans délai et gratuitement tous ses avions MiG-29 sur la base de Ramstein (en Allemagne) et à les mettre à la disposition du gouvernement des États-Unis », pour qu’ils soient ensuite remis à l’Ukraine. La décision est désormais entérinée.

Elle fait écho à l’appel du président ukrainien Volodymyr Zelensky. « Nous avons besoin de plus d’armement. Nous devons non seulement protéger l’Ukraine mais aussi les autres pays d’Europe de l’Est, sous la menace d’une invasion russe. Nous l’avons dit clairement lors de nos entretiens avec nos homologues américains en Pologne », a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée samedi soir. Et de s’interroger : « Que fait l’Otan ? Est-elle dirigée par la Russie ? Qu’attendent-ils ? » Le commandement russe, quant à lui, a annoncé vendredi son intention de « concentrer le gros des efforts sur l’objectif principal : la libération » du bassin minier du Donbass. Il était jusque-là question de « démilitariser et dénazifier l’Ukraine » dans son ensemble. Le président américain dit ne pas croire à ce changement d’objectif. Son discours sur le ton de la surenchère accompagne les livraisons d’armes à l’Ukraine via la Pologne. Joe Biden parle comme s’il envisageait d’entretenir cette guerre particulièrement meurtrière pour les populations civiles. S’exprimant au sujet des mots employés par son homologue, Emmanuel Macron a déclaré, dimanche, qu’il « n’utiliserait pas » les mêmes propos concernant Vladimir Poutine.

joe bidenRussievladimir poutineGuerre en Ukraine
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Guerre en Ukraine: Kryvyï Rih, la ville refuge qui résiste aux assauts russes

Premier plan

Dans le centre industriel et sidérurgique, les hauts-fourneaux sont à l’arrêt. Tout le monde participe à la défense de la cité alors qu’y affluent les habitants des localités voisines déjà attaquées par l’armée de Vladimir Poutine. Reportage

Pierre Barbancey

Kryvyï Rih (Ukraine), envoyé spécial.

À l’aise dans son uniforme vert olive, la barbe soigneusement taillée et le sourire rassurant, Oleksandr Vilkoul commence par allumer une cigarette et boit un café. Un nouveau look pour cet homme politique né en 1947, ancien vice-premier ministre de décembre 2012 à février 2014, lorsque Viktor Ianoukovitch était président, stoppé net dans son ascension par la révolution de Maïdan. Candidat malheureux à la présidentielle de 2019 – arrivé en huitième position –, il demeure néanmoins une personnalité respectée au charisme certain. Il est maintenant en charge de l’administration militaire à Kryvyï Rih.

Devant nous, il étale sur son bureau une grande carte de la région et c’est comme si nous assistions au briefing d’un état-major. Au centre, il montre Kryvyï Rih. Au nord-est, la grande localité de Dnipro. Au sud, Mykolaïv et Kherson ; à l’est, Zaporijia. Plus loin encore, Donetsk puis, au bord de la mer d’Azov, Marioupol. C’est dire l’importance de Kryvyi Rih et l’intérêt que représenterait pour les Russes la prise de cette cité. Pas seulement parce qu’y est né le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, d’ailleurs. C’est une ville industrielle où la sidérurgie est ­solidement implantée.

« On les frappe et ils n’arrivent pas à avancer »

« Au début de la guerre, l’armée russe a essayé de prendre la ville, rappelle Vilkoul. Q uatre avions ont tenté d’atterrir pour déposer des troupes mais nous avons bloqué les pistes avec des camions et des bulldozers. Le troisième jour, une colonne de 300 véhicules venus de Kherson a tenté de s’approcher, mais elle a été stoppée par nos hélicoptères du côté de Bachtanka et près de 200 ont été détruits. » La ligne de front se situe à 17 kilomètres à certains endroits, 40 kilomètre ailleurs.

Il le certifie : « Ces dix derniers jours, les combats étaient quotidiens mais nous ne sommes pas assiégés. On les frappe et ils n’arrivent pas à avancer. » En revanche, les villages alentour se révèlent de parfaites cibles pour l’artillerie russe. Celui de Zelenodolsk est régulièrement frappé par des roquettes Grad, particulièrement meurtrières et destructrices. « On gagne sur le terrain et on pourrait les mettre dehors, assure-t-il. Mais on ne peut rien contre leurs missiles et leurs avions. C’est pour cela que je soutiens l’appel du président Zelensky à instaurer une zone d’exclusion aérienne. »

La page Ianoukovitch semble définitivement tournée pour Oleksandr Vilkoul, qui réfute avoir jamais été prorusses. « Nous sommes nés dans une région russophone, ça ne veut pas dire que nous n’aimons pas l’Ukraine. Tout ça parce que nous célébrons le 9 mai (1945, victoire de l’URSS contre les nazis – NDLR) », estime-t-il.

« Quand Poutine bombarde une maternité à Marioupol, il pourchasse les nazis ? »

Quant à la « dénazification » de l’Ukraine prônée par Vladimir Poutine, il l’assimile à de la propagande. « Quand il bombarde une maternité à Marioupol, il pourchasse les nazis ? » Il se dit prêt à soutenir « toutes les décisions » du président ukrainien. Une attitude qui donne quelques indications sur ce qui pourrait se passer après la guerre, dans le cadre d’une recomposition du pouvoir, même si Oleksandr Vilkoul se refuse à l’évoquer.

Malgré les sirènes qui retentissent à espaces réguliers, les affrontements paraissent bien lointains lorsqu’on parcourt les artères « décommunisées » de Kryvyï Rih. L’avenue Karl-Marx est désormais l’avenue de la Poste, le cinéma Lénine avec ses deux salles a été transformé en église. Et la statue de Vladimir Ilitch remplacée par celle de saint Nicolas. Seuls quelques détails subsistent comme la faucille et le marteau moulés en haut d’un bâtiment. En réalité, les habitants ne sont pas sereins, leurs pas pressés trahissant les craintes d’un bombardement, même si, jusque-là, la ville n’a pas été touchée. Les effets de la guerre sont, de toute manière, bien réels pour cette gigantesque métropole qui s’étend sur près de 100 kilomètres alors que n’y vivent que 600 000 personnes.

Un fonds de solidarité baptisé « Revenez à la maison vivants »

Ici, tout n’est que mine de fer et sidérurgie. Depuis le 24 février, date de l’entrée des troupes russes en Ukraine, les hauts-fourneaux ont cessé leur activité. Le charbon, qui provenait essentiellement de Donetsk et de Russie, manque. Conséquence, sur les six fours des cokeries, un seul fonctionne. Chez ArcelorMittal, qui possède une usine à Kryvyï Rih, Natalia Marynyuk est responsable du syndicat des mineurs et des métallurgistes (PJSC). 16 500 adhérents pour environ 23 000 salariés.

Carte interactive. Ces pays où les civils ukrainiens trouvent refuge

« Nous sommes parvenus non seulement à sécuriser les salaires, mais aussi à obtenir une prime de 30 %. Ceux qui sont au chômage technique ont touché leur paye en mars et en recevront deux tiers en avril. Et ceux qui participent aux brigades territoriales perçoivent un salaire moyen », se félicite-t-elle tout en relevant un paradoxe : « En temps de paix, il nous faut batailler dur, manifester pour obtenir quelque chose. »

Le 23 février, le syndicat avait annoncé que, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, célébrée le 8 mars, il distribuerait des coupons d’achat aux salariées pour un montant de 1 million de hryvnias (environ 33 333 euros). Le lendemain, au moment du déclenchement de la guerre, elles ont toutes refusé, demandant que l’argent soit utilisé pour acheter le matériel nécessaire aux fortifications, à l’achat de vêtements.

Pratiquement tous les travailleurs ont versé au fonds de solidarité baptisé « Revenez à la maison vivants », créé pour soutenir l’armée. « Certains ont fabriqué des poêles à bois, d’autres ont soudé des pièces métalliques, d’autres encore ont acheté des cochons pour distribuer de la nourriture », précise Natalia Marynyuk dont l’organisation a lancé un appel aux syndicats européens afin d’appuyer l’idée d’une zone d’exclusion aérienne et l’envoi d’équipements militaires.

« 95 % des réfugiés restent à Kryvyï Rih »

L’ancienne maison de la culture de Kryvyï Rih a également été réquisitionnée pour accueillir tous ceux qui ont fui les combats et les bombardements, qu’il s’agisse de Kherson, Mykolaïv ou Marioupol. Larissa, la cinquantaine, qui dirige les opérations, a elle-même fui l’oblast de Donetsk en 2015. « Cette ville est connue pour l’aide sociale qu’elle apporte aux gens en général, donc beaucoup préfèrent venir ici », explique-t-elle. Elle comptabilise l’arrivée des réfugiés : environ 400 par jour. « Les deux premières semaines, les gens étaient vraiment en transit. Mais maintenant, 95 % d’entre eux restent ici car il y a déjà beaucoup de déplacés dans l’ouest de l’Ukraine », assure-t-elle.

Ici, ceux qui arrivent trouvent de la nourriture, des jouets, des vêtements, des chaussures, mais aussi une aide médicale et un soutien psychologique. Des dortoirs ont été aménagés dans les gymnases et sur le campus universitaire. Des familles sont accueillies par les habitants. « Quand notre pays est secoué comme il l’est, nous devons tous nous aider », confie Larissa.

« Je ne dors que trois heures par nuit »

Les autorités municipales de Kryvyï Rih se démènent comme elles peuvent pour tout à la fois aider à la défense de la ville et fournir les moyens nécessaires à l’accueil des réfugiés. À l’image de Sergiy Miliutin, maire adjoint, qui ne ménage pas sa peine. « Je ne dors que trois heures par nuit, avoue-t-il. Nous avons prévu des stocks de nourriture et nous organisons des convois humanitaires pour ravitailler les villages alentour. » Fier de sa ville, surnommée « la Petite France » à cause de l’investissement d’industriels français dans les mines à la fin du XIX e siècle (une partie de l’acier ayant servi à la construction de la tour Eiffel vient de là), Sergiy Miliutin organise un rassemblement culturel, ce mardi, « pour fermer le ciel et arrêter la guerre ».

À cette occasion, des musiciens devraient – au-delà du répertoire ukrainien – interpréter des chansons françaises de Montmartre. « S’il n’y avait pas eu la guerre, j’aurais ouvert une antenne de l’Alliance française et jumelé des écoles avec des établissements de villes industrielles françaises », regrette l’élu.

À Kryvyï Rih, Iekaterina a pu enfin souffler. Il y a quelques jours, cette professeure d’anglais est parvenue, avec son mari, à s’extraire de l’enfer de Marioupol, cité portuaire meurtrie et en grande partie détruite. Iekaterina n’en revient toujours pas. « Les deux premières semaines, les bombardements étaient sporadiques. On descendait dans l’abri souterrain de temps en temps, se souvient-elle. Mais ensuite, nous avons dû y rester en permanence. Cela a duré une semaine. Nous n’avions pratiquement plus rien à manger, il n’y avait pas d’électricité, pas de gaz, pas de chauffage. »

« Il y avait des cadavres dans la rue, mais personne ne pouvait les enterrer »

Finalement, risquant le tout pour le tout, Iekaterina et son époux décident de quitter les lieux en voiture. « Ça explosait de partout. Je pense que 80 % de Marioupol étaient alors détruits. Il y avait des cadavres dans la rue, certains étaient recouverts mais personne ne pouvait les enterrer. Dans la banlieue de la ville, des adultes et des enfants cherchaient désespérément de quoi manger, pillaient les magasins. Il n’y avait plus rien. » Ils parviennent ainsi à Zaporijia puis, par convoi, à Kryvyï Rih. « Nous avons eu de la chance, souffle-t-elle. Mais ils ont pris ma vie. Je ne sais plus où vivre, ni pourquoi je vis. »

Via les réseaux sociaux, des groupes se sont formés. Soit entre salariés d’une même entreprise ou d’une même administration, soit par quartier. Le but : arriver à se retrouver, savoir qui a pu fuir, qui est encore vivant… et qui ne répond plus.

Lena, travailleuse sociale, qui avait déjà quitté Marievka, près de Donetsk en 2014, est partie très vite de Marioupol et s’enquiert de ses amis. « J’en ai retrouvé une quinzaine, se réjouit-elle. Beaucoup se sont réfugiés sur la côte de la mer d’Azov. Ils sont traumatisés. » Et Lena de raconter l’histoire de sa collègue Svetlana dont le mari a été pulvérisé par une roquette alors qu’il voulait convaincre ses parents de quitter la ville. « Svetlana est restée à Marioupol. Elle n’a qu’une idée, retrouver au moins la tête de son époux et surtout la main où il portait son alliance. Elle pourra ainsi l’enterrer dignement. »

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L'Humanité

L’universitaire Philip Golub redoute le début d’une ère de dangers stratégiques durables

Entretien

Pour le professeur de relations internationales à l’Université américaine de Paris, la guerre en Ukraine signe le retour du monde du XIXe siècle, sans centres d’autorité capables d’imprimer un ordre stable.

Christophe Deroubaix

Quelle analyse faites-vous de la situation du point de vue de la stratégie des États-Unis ?

Vladimir Poutine a réussi cet exploit tout à fait extraordinaire de refonder l’unité de l’Occident et de l’Alliance atlantique. L’invasion de l’Ukraine a cristallisé et reconsolidé l’Alliance atlantique et l’Otan, les deux, donc, aux niveaux politique et militaire. Alors que les deux rives de l’Atlantique étaient en voie de se séparer de plus en plus profondément, à la fois politiquement et idéologiquement, au cours des dernières décennies, cette guerre crée une dynamique d’affrontement, entre Est et Ouest, non pas idéologique comme au temps de la guerre froide entre communisme et capitalisme, mais en des termes de compétition politique et stratégique interétatique entre l’Alliance atlantique et la Russie.

On remarque une forme de prise conscience de la part des pays européens, qui ont très peu contribué à leur propre défense ces dernières décennies, de la nécessité d’augmenter significativement leur budget de défense, ainsi qu’une demande de présence accrue, à la fois politique et militaire, des États-Unis sur le continent européen. Les résultats sont à contre-courant des tendances des dernières décennies.

En ce qui concerne Joe Biden, il a géré de façon prudente, agissant à la fois sur des leviers diplomatiques et de sanctions économiques, sans jamais dépasser les limites qui pourraient entraîner une confrontation directe. C’est une gestion diplomatique qui a été comprise en Europe comme un retour à une certaine fiabilité américaine.

Existe-t-il un débat au sein des élites américaines sur le niveau de réponse à apporter à l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine ?

Au niveau des institutions de sécurité, il y a une forme de consensus pour appliquer la pression de façon systématique mais toujours en deçà d’un palier qui entraînerait des dynamiques plus larges. Quelques voix minoritaires existent, surtout des élus républicains, qui réclament des mesures d’action militaire plus directes. Personne au sein des institutions de sécurité n’est favorable à ce genre de scénario. Ils estiment que choisir une voie de confrontation directe ferait potentiellement basculer dans une troisième guerre mondiale. Les principes de la dissuasion nucléaire sont en marche et, de ce point de vue, les évolutions dépendent plus des décisions prises à Moscou qu’à Washington. Le consensus aux États-Unis est de ne pas franchir de seuil décisif.

Les principes de la dissuasion nucléaire sont en marche et, de ce point de vue, les évolutions dépendent plus des décisions prises à Moscou qu’à Washington.

Le refus de s’engager militairement tient-il à l’héritage des guerres de Bush et de l’opposition de l’opinion à de telles aventures, ou à la capacité nucléaire de la Russie ?

Ce n’est pas en raison d’une défiance des Américains vis-à-vis des guerres que les États-Unis ont adopté cette position stratégique mais tout à fait exclusivement du fait de leur raisonnement en termes de potentiel d’escalade en cas d’affrontement plus large et direct. L’état-major américain estime que le danger serait que la Russie utilise les avantages comparatifs dont elle dispose, à savoir les armes nucléaires. C’est l’équilibre nucléaire qui préside aux décisions américaines de rester sous un certain seuil dans la manière dont ils gèrent ce conflit.

Dans quelle mesure ce qui est en train de se dérouler en Europe va-t-il impacter le fameux « pivot asiatique » des États-Unis ?

Ce qui se passe implique une certaine forme de recentrage vers la partie occidentale de l’Eurasie, donc le continent européen. Ce qui n’était pas désiré par les États-Unis du fait évidemment du défi plus grand constitué, à leurs yeux, par la montée en puissance de la Chine. La consolidation de l’Alliance atlantique et de l’Otan crée potentiellement les conditions de mise à l’épreuve de la Chine à l’avenir par le système atlantique tout entier. La crise actuelle démontre pour l’instant aux Européens que l’alliance américaine est indispensable dans un monde devenu de plus en plus anarchique, là où les Européens, sur les questions russe comme chinoise, étaient beaucoup plus orientés vers l’économie et le commerce.

D’un côté, la situation pose problème aux États-Unis dans leur ambition d’orienter leur énergie et leurs moyens vers l’Asie-Pacifique. Mais, dans le même temps, cela crée pour eux des conditions politiques meilleures du point de vue de la construction politique occidentale vis-à-vis de la Chine. Par exemple, la situation montre que les sanctions économiques concentrées et d’une très grande ampleur peuvent faire énormément de mal à de grandes économies. En ce sens, je ne pense pas que cela remette en cause les grandes orientations états-uniennes en Asie-Pacifique et vis-à-vis de la Chine.

L’abstention, lors du vote à l’ONU, indique que les gouvernements d’une part importante de la population mondiale ne souscrivent pas une lecture binaire à la fois du conflit et des relations internationales.

Pour le dire d’une manière un peu triviale, c’est d’une certaine façon « tout bénéfice » pour la stratégie des États-Unis ?

D’abord, la situation est très périlleuse et nous n’en connaissons pas l’issue. Disons que, s’il n’y a pas une escalade au-delà d’un certain seuil, il est clair que, pour les États-Unis, ce que Poutine a initié représente une erreur stratégique de très grande envergure. Il est en train de construire ce qu’il voulait affaiblir. C’est son action mal pensée qui refonde l’unité atlantique. Pour les États-Unis, cela représente un gain au regard des divergences euro-américaines sur un certain nombre de sujets ces dernières années.

Quelle analyse faites-vous du vote aux Nations unies, où un certain nombre de pays se sont démarqués ?

En effet, 37 pays se sont abstenus, parmi lesquels l’Inde, l’Afrique du Sud, ainsi qu’une quinzaine d’autres pays africains. Ce vote ne veut pas nécessairement signifier un soutien à l’invasion de l’Ukraine. Il dit que les gouvernements d’une part importante de la population mondiale ne souscrivent pas une lecture binaire à la fois du conflit et des relations internationales.

Une partie importante du monde, qu’on appelait autrefois le monde en voie de développement, ne veut pas rentrer dans des logiques d’affrontement binaire ou dans un schéma de compréhension de ce qui vient de se passer comme étant réduisible à une lutte entre démocraties et autocraties. Cela pourra certes changer au gré de ce qui se passera sur le champ de bataille dans ce moment de tragédie historique.

Cela dit aussi que les États-Unis ne dominent pas la politique internationale aujourd’hui. Ils ne se trouvent pas dans une position unipolaire comme ils l’ont été très brièvement et pas tout à fait entièrement à la fin de la guerre froide. Le monde a toujours été polycentrique et pluriel. L’apparente difficulté des États-Unis aujourd’hui à créer un ordre mondial reflète en fait une évolution historique évidente : que la puissance américaine n’est plus ce qu’elle était en 1991, ni en 1945. Ça, nous le savions déjà.

Quel est le « nouveau » qui émerge de cette crise majeure, donc ?

L’environnement international est caractérisé aujourd’hui par un retour au XIXe siècle, à une anarchie au sens littéral et étymologique, c’est-à-dire sans centres d’autorité capables d’imprimer un ordre stable. Cette situation d’anarchie implique nécessairement une remise en cause des conceptions libérales de la mondialisation qui ont eu cours depuis la fin de la guerre froide et qui se trouvaient déjà très fissurées ces dernières années.

Le monde d’après, en supposant qu’il y ait un monde d’après, va être caractérisé par cette anarchie grandissante. On le voit dans la multiplication possible de conflits territoriaux et de possibles confrontations militaires – la Corée du Nord a profité de ce moment particulier pour lancer un missile balistique de portée plus longue que les missiles lancés précédemment. On le voit dans les fractures des flux internationaux et les déchirements des chaînes de production transnationalisées.

Nous sommes sortis du cadre d’une certaine forme de régulation du monde par à la fois la mondialisation économique et financière et la prédominance des logiques économiques sur les logiques politiques. Nous sommes de nouveau entrés dans une ère à la fois de rivalités, de compétitions et de dangers stratégiques durables.

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L'Humanité

Non, le monde n’appartient pas à l’Occident

Chronique

Francis Wurtz

Joe Biden et ses alliés, anglo-saxons comme européens, semblent se voir (presque) revenus aux lendemains de la chute de l’Union soviétique, quand le président Bush (senior) pouvait encore dire, dans son « discours sur l’état de l’Union » de janvier 1992 : « Grâce à Dieu, l’Amérique a gagné la guerre froide. Un monde jadis divisé en deux camps reconnaît aujourd’hui la supériorité d’une seule puissance : les États-Unis. »

Certes, il y a aujourd’hui un gros caillou dans la chaussure des États-Unis. Il est économique plus que militaire : c’est cette insupportable épée de Damoclès de la puissance chinoise qui menace le « leadership » américain, l’enjeu stratégique numéro un pour Washington. Mais, par sa guerre d’agression contre l’Ukraine, Vladimir Poutine lui offre une occasion historique d’affaiblir lourdement l’autre éternel rival, la Russie, et permet à la coalition occidentale de revêtir la panoplie de défenseure du « monde libre », rassemblant, apparemment, derrière son étendard tous les pays en désaccord avec l’aventure sulfureuse du chef du Kremlin. Autrement dit, la quasi-totalité des nations du globe. Une aubaine stratégique inespérée pour « l’Amérique » et ses alliés. Et pourtant…

L’analyse des votes de l’Assemblée générale des Nations unies, le 3 mars dernier, donne une image du monde beaucoup plus contrastée que celle d’une hégémonie sans partage de « la famille occidentale ». Rappelons que, si Moscou fut, légitimement, isolé dans ce vote, puisque seules la Biélorussie, l’Érythrée, la Syrie et la Corée du Nord approuvèrent sa stratégie en Ukraine, les Occidentaux ne furent pas plébiscités pour autant. Bien des pays, et non des moindres, n’entendent plus être soumis à un camp. Pas moins de 35 pays se sont, en effet, abstenus et 12 autres ne prirent pas part à ce fameux vote. Parmi ces récalcitrants, il y a la Chine, qui, bien qu’alliée de la Russie, souligne que « la crise ukrainienne n’est pas quelque chose que nous souhaitions voir venir », car « la guerre n’est dans l’intérêt de personne » et doit cesser au plus tôt. Il y a également l’Inde, qui, bien qu’alliée des États-Unis, n’a pas cédé à leurs (fortes) pressions et a refusé de s’aligner sur les positions occidentales. Il y a, enfin, 22 pays africains, dont le Sénégal qui, bien que réputé proche de la France sinon de l’Europe, a tenu à marquer sa différence.

C’est que nombre de pays du Sud constatent chaque jour un peu plus que leurs intérêts bien compris sont les parents pauvres des stratégies des « grandes puissances » : l’ONU n’annonce-t-elle pas que la guerre russe contre l’Ukraine et la « guerre économique et financière totale contre la Russie » (Bruno Le Maire) risquent d’entraîner « une crise alimentaire mondiale », en particulier dans les pays les plus démunis ? Quant aux grands États « émergents », des voix fortes s’y élèvent en faveur de la mise en place d’un système financier et commercial international moins dépendant des instruments de la domination occidentale, comme le dollar ou le système de messagerie interbancaire Swift. Leur message est clair : notre opposition à la guerre russe ne fait pas de nous les obligés de l’Occident.

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L'Humanité

Le monde est fou, mais nous sommes le monde

Chronique

Barbara Cassin

Constantin Sigov écrit sous les bombes que le printemps est irréfutable. Les boules d’épineux roulent aussi dans la pampa de manière irréfutable. Le monde est inarrêtable et il s’avère étranger. Le monde est maintenant devenu, escalade après escalade, un étranger inarrêtable. C’est une définition de la guerre.

Le monde est fou, mais nous sommes le monde.

Pourtant, voir la lumière et parler à quelqu’un aura toujours été ma définition du bonheur. Comment un bonheur si simple peut-il causer cela, d’une manière ou d’une autre le causer, être compatible ?

Je comprends de temps en temps aujourd’hui de bien petites choses, vraies ou fausses : par exemple que Macron tient Poutine au bout du fil tout comme le spécialiste de la brigade antiterroriste n’arrête pas de parler à Coulibaly dans l’Hyper Cacher, non tant pour savoir où il en est, épier la faille, que pour le garder humain. Garder humain. Rester humain. Est-il possible qu’il soit trop tard ?

Ma génération, née après la guerre et active activiste en 68, n’a pas connu « la guerre ». Il y a bien eu des guerres, mais c’était de la barbarie venue d’ailleurs, même Alep, Grozny, Sarajevo, etc. – si bien qu’on peut oser dire : etc. Ce furent des injustices, des horreurs, physiques et morales, à partager pour s’indigner ensemble, un peu comme les excisions, les mariées de 8 ans, atrocités impensables mais lointaines, que l’on peut tenir à distance, des noms et des choses qui ne nous arrivent pas directement. On pouvait le croire, on l’a cru.

L’accueil que nous faisons aux Ukrainiens est réjouissant, Dieu soit loué si j’ose dire. Réjouissant et, bien sûr, honteux par rapport à celui que nous réservons aux « migrants » ordinaires. C’est que, Zelensky le dit et nous le sentons, même sans penser stratégie et menace pour l’Europe, eux sont nous, ici et maintenant nous, non pas des humains comme moi, mais immédiatement des moi.

Ceux qui ne l’ont pas connue et croyaient ne jamais la connaître se demandent ce qu’est la guerre. Une réponse m’est venue : c’est la mort indistincte.

Avec des identités seulement fortuites. Une femme enceinte qu’on voit évacuée sur un brancard avec son gros ventre prête à accoucher. Elle n’a pas de nom, on ne sait qui la pleure. Ça frappe ça meurt comme dans un tsunami, une fente de la terre, une catastrophe naturelle, on peut seulement compter – et même pas tout de suite, on le saura un jour si on revoit le jour.

Mais cette catastrophe naturelle, c’est nous, les hommes, qui la causons. La guerre et le changement climatique, je mélange tout et les philosophes comme les historiens comme les politiques auront raison de hurler. Nous humains, nous voilà coupables et victimes, avec des coupables et des victimes à distinguer certes, mais humains tous : nous sommes aussi inarrêtables que les boules d’épineux que le vent fait tournoyer. Nous-qui-nous-? savons et n’arrêtons pas. Nous produisons un monde que nous ne savons pas arrêter.

La guerre, c’est la honte plus l’impuissance. C’est la mort indistincte.

Le courage, ce serait d’être quelqu’un face à la mort indistincte ?

la chronique de barbara cassinGuerre en Ukraine la chronique de barbara cassinGuerre en Ukraine
L'Humanité

Bertrand Badie : « L’Ukraine, première guerre de la mondialisation »

Le débat

Un mois après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Bertrand Badie rappelle les responsabilités de l’Occident après l’effondrement de l’URSS, analyse les stratégies déployées par les acteurs en présence et esquisse les solutions pour une sortie du conflit.

Lina Sankari

L’économie russe « va retourner vingt ou trente ans en arrière », assurait récemment l’ancien conseiller économique du gouvernement russe Sergeï Gouriev. Selon le professeur des universités à Sciences-Po Paris Bertrand Badie, les menaces d’exclusion de la Russie du système global et les perspectives d’anéantissement économique constituent une nouvelle forme de dissuasion. Auteur des « Puissances mondialisées : repenser la sécurité internationale », Bertrand Badie analyse les grandes lignes de force internationales qui émergent avec la guerre en Ukraine.

Assiste-t-on, à l’aune de la crise ukrainienne, à la naissance d’une nouvelle ère sur le plan international ?

Il faut se méfier des formules qui frappent l’imagination dans des périodes de troubles. On verra, lorsque la fièvre sera retombée, quelles seront les conséquences d’un événement dont on ne peut qualifier la nature aujourd’hui.

Il y a des tendances qui se dégagent. Lors du vote à l’Assemblée générale des Nations unies, est apparue une coupure entre le Nord et le Sud, une sorte de second Bandung, la grande conférence afro-asiatique de 1955 qui cherchait à s’émanciper de la bipolarité imposée. Aujourd’hui, il ne s’agit plus d’une bipolarité imposée mais de conflits dénoncés comme étant des querelles internes au monde ancien et dont ils ont peur de devoir payer le plus gros de la facture parce que les conséquences économiques et humanitaires de cette crise seront beaucoup plus fortes là où les souffrances sociales sont les mieux installées. C’est une tendance négligée parce que l’idée que le Sud est une périphérie reste dominante.

L’Europe occidentale a misé sur l’absurde en excluant politiquement la Russie de l’espace européen, tout en renforçant ses liens de dépendance économique et énergétique.

La seconde conséquence de ce conflit réside dans la physionomie de l’Europe. Je n’irai pas jusqu’à dire que l’Europe a réussi en quelques semaines une intégration et une convergence qu’elle n’avait pu atteindre pendant des décennies. Personne ne peut prédire ce que sera l’Europe des 27 à la fin de cette crise. On ne sait si les divisions d’antan ne reprendront pas le dessus. En revanche, pour la première fois depuis 1945, on assiste à une certaine distanciation des États-Unis. L’Otan s’est construite sur l’européanisation des États-Unis, leur installation, pas seulement militaire, sur le continent. Aujourd’hui, si la superpuissance américaine suit les événements, on la sent moins impliquée, et l’Europe a vraiment le sentiment de se retrouver de l’autre côté de l’Atlantique.

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De même, la crise avec la Russie, qui n’a jamais été intégrée dans l’espace européen post-1989, a atteint son paroxysme. Il faudra bien penser un régime de sécurité commun. L’Europe occidentale a misé sur l’absurde en excluant politiquement la Russie de l’espace européen, tout en renforçant ses liens de dépendance économique et énergétique. On a aujourd’hui atteint un point de non-retour, où l’alternative réside soit dans l’exclusion complète – peu probable –, soit dans la définition d’un nouveau dénominateur commun que l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe aurait pu porter.

Cette guerre est enfin la première de la mondialisation. À l’aventure militaire totale lancée par le maître du Kremlin, répond un nouveau langage qui ne passe pas par la destruction militaire mais par l’exclusion du système global et les perspectives d’anéantissement économique. C’est une forme de dissuasion presque aussi angoissante que la dissuasion nucléaire. À l’issue de cette guerre, on saura si c’est réellement une voie de résolution des conflits.

Poutine a-t-il misé sur l’émergence d’un nouvel ordre international, favorable à la Russie et à la Chine ?

Je crois qu’il misait d’abord sur la restauration de l’ancien monde. Ce qui est frappant dans sa rhétorique, c’est son aspect passéiste. Les références de Poutine se construisent autour de l’Empire russe jusqu’à son berceau ukrainien qui nous ramène à la fin du XIXe siècle, de l’URSS non pas comme régime mais comme puissance, de la rhétorique d’après 1945 dont est extraite la notion absurde de dénazification et de la guerre froide où le bras de fer réglait le jeu international.

Les Occidentaux ont-ils minimisé l’impact de leurs interventions en Irak et en Libye sur le positionnement de la Russie ?

À la chute du mur de Berlin en 1989, Mikhaïl Gorbatchev déclarait, à Malte devant George Bush, que l’Union soviétique n’avait plus aucun intérêt à concurrencer le monde occidental. Les Occidentaux pensaient entrer dans une ère unipolaire où ils auraient vocation à être les gendarmes du monde, c’est le messianisme des néoconservateurs. Or, toutes leurs interventions ont échoué, sauf peut-être l’opération « Tempête du désert » menée sous mandat des Nations unies.

Ces interventions illimitées dans leur nombre, leur mode opératoire, leur façon de se légitimer ont réveillé les oppositions. Or, la Russie d’Eltsine ne s’était pas constituée dans l’opposition à l’Occident. La marginalisation, l’humiliation récurrente ont fabriqué un revanchard nationaliste inquiet de reconstituer sa puissance. Le danger s’est périodiquement manifesté : prise de l’aéroport de Pristina (en 1999, au lendemain de la guerre du Kosovo – NDLR), Géorgie, Syrie et Crimée. Ce qui nous ramène à cette décision extrêmement brutale de maintien de l’Otan, alors que le pacte de Varsovie a de fait été dissous avec l’effondrement de l’URSS. Ce maintien de l’Otan appelait à la reconstitution d’ennemis soit désignés, soit qui se considéraient comme tels.

Autres acteurs inattendus : les sociétés russe et ukrainienne. Que peut-on en attendre ?

Jamais Poutine ne pouvait imaginer que le paramètre social jouerait dans sa conquête de l’Ukraine. On voit à quel point l’entrée des chars russes en Ukraine ne ressemble en rien à celle des chars soviétiques en Tchécoslovaquie en 1968. Admettons que la puissance de feu finisse par l’emporter, nul ne dit que cette armée pourra se transformer en armée d’occupation sans essuyer des sabotages, des insurrections. Il en va de même avec cette jeune femme qui a brandi une pancarte pacifiste en direct au journal télévisé russe. Les dictateurs ne savent pas compter sur la pression sociale, cela a joué de mauvais tours à Moubarak, Ben Ali, Kadhafi, Blaise Compaoré…

Est-il réaliste d’envisager un statut neutre pour l’Ukraine ?

La solution à esquisser passe par cela, comme par la définition d’un statut pour le Donbass et d’un nouvel ordre de sécurité en Europe. Durant la guerre froide, les États passaient des traités pour garantir la neutralité d’autres pays. Aujourd’hui, les relations internationales ne peuvent plus fonctionner ainsi. On ne peut pas ôter sa souveraineté à un État et ses désirs ou attractions à un peuple. En revanche, on peut trouver une formule qui passe par la redéfinition de la fonction des alliances militaires et singulièrement de l’Otan. Ce n’est pas tant du peuple ukrainien qu’il faut obtenir des engagements mais de l’Otan comme organisation anachronique.

Cette question des garanties de sécurité se pose en Indo-Pacifique, où la stratégie états-unienne de pivot afin de contrer l’influence chinoise est perçue comme une menace par Pékin. Peut-on, au regard de l’expérience avec la Russie, persister dans cette voie ?

Cela montre la fragilité de cette construction à la serpe que constitue l’alliance indo-pacifique, qui recèle le même danger. À l’instar de la Russie, la Chine pourrait se sentir menacée lorsqu’elle verra se concrétiser ce cordon qui va de l’Inde au Japon en passant par l’Australie et le cœur du Pacifique. Le jeu très complexe de la Chine aujourd’hui tient probablement compte du message qu’elle entend adresser aux puissances occidentales. La manière dont les différents États indo-pacifiques ont réagi à la crise ukrainienne montre la fragilité de ce type d’alliances. L’Inde n’a pas voté la résolution condamnant la Russie. Ce qui en fait un allié étrange. Enfin, on comprend tout le danger et la naïveté à concevoir une coopération internationale s’adossant sur le jeu des alliances militaires. La Chine agit principalement par recours à des instruments économiques, les Nouvelles Routes de la soie. Est-il pertinent de répondre à un projet mondialisé par un projet militaire régionalisé ? Est-il raisonnable de se projeter dans un espace géographique qui n’est pas le sien ? C’est valable pour les États-Unis, mais également pour la France, même si Paris a encore des possessions dans le Pacifique. La version moderne de notre sécurité passe-t-elle par un engagement militaire dans un espace difficile à contrôler ? La France est incapable de s’imposer en Méditerranée. Ce n’est pas parce que, sur le papier, le droit de la mer donne un espace maritime dans le Pacifique à la France que l’avenir et le bonheur du peuple français se jouent là-bas.

L’ONU est-elle condamnée à l’impuissance ?

Le vote du Conseil de sécurité a clairement montré – mais est-ce nouveau ? – à quel point les institutions traditionnelles du système onusien sont paralysées par le droit de veto des cinq membres permanents du Conseil de sécurité et par une définition de la sécurité datée de la guerre froide. Ils ont toujours refusé de se saisir des enjeux nouveaux de sécurité globale comme le climat, l’alimentation et la santé. À l’Assemblée générale, qui n’a pas de pouvoir contraignant, le système onusien joue son rôle de forum. Autre élément qui n’est pas rassurant : l’effacement du secrétaire général. On n’a pratiquement pas entendu Antonio Guterres. Il aurait résolument été mis à l’écart, notamment par la Russie. Pendant la guerre froide, même le Birman U Thant, qui n’avait pas beaucoup d’épaisseur, avait joué un rôle très actif dans la crise des missiles de Cuba. On ne sait pas regarder des institutions telles que le Programme alimentaire mondial, le Haut-Commissariat aux réfugiés ou l’OMS, qui font le succès ou du moins contiennent l’échec du système onusien. Il faut s’appuyer sur elles. Une fois qu’on aura surmonté la crise ukrainienne, il faudra bien s’occuper de la sécurité alimentaire, de la sécurité sanitaire qui n’a pas avancé malgré les millions de morts depuis 2020, du changement climatique. C’est l’Otan qui s’en occupera ? Vladimir Poutine ? La conquête éventuelle de l’Ukraine fera-t-elle avancer d’un iota ces questions ? On oublie le Yémen, la Syrie, le désastre absolu au Sahel. Qui les prendra en compte ? Les rodomontades de tel ou tel va-t-en guerre occidental ? Ces questions resteront les mêmes, elles seront aggravées par la crise ukrainienne et il faudra bien prendre des initiatives qui répondent à une tout autre grammaire.

Profil

Bertrand Badie est professeur des universités à l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences-Po). Depuis sa thèse « Stratégie de la grève. Pour une approche fonctionnaliste du Parti communiste français », il est l’auteur de nombreux ouvrages clés et enrichit l’analyse des relations internationales de la sociologie durkheimienne. Avec Dominique Vidal, il codirige la collection « L’état du monde ».

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Guerre en Ukraine : les principales annonces du sommet de l’OTAN

Actu

Renforcement de la présence militaire états-unienne en Europe, déploiement de groupements tactiques à l’Est du continent et livraison d’équipements de protection contre les menaces chimiques, biologiques et nucléaires à l’Ukraine... L’alliance atlantique sort revigorée de sa rencontre jeudi. Ce vendredi, Joe Biden poursuit le marathon diplomatique en Pologne.

Lina Sankari

Les États-Unis signent leur grand retour en Europe. Plus préoccupé, depuis Barack Obama, par la rivalité stratégique avec la Chine, Washington a considérablement renforcé sa présence à la faveur de la guerre en Ukraine. Jeudi, le sommet de l’OTAN a confirmé que 100 000 soldats états-uniens étaient prépositionnés sur le Vieux Continent dont plus de 40 000 sous commandement direct de l’Otan. Entre janvier et mars, 20 000 hommes ont été dépéchés en renfort par Washington, soit une augmentation de 25 %. Un niveau inédit depuis quinze ans. Pour compléter sa stratégie, le président Joe Biden s’appuie sur une Otan revigorée. «L’Otan n’a jamais, jamais été plus unie qu’elle ne l’est aujourd’hui. Poutine obtient exactement le contraire de ce qu’il voulait en envahissant l’Ukraine», s’est ainsi félicité le locataire de la Maison Blanche. Alors qu’il observait jusqu’ici une certaine prudence, veillant à ne pas allumer deux feux en même temps, Joe Biden a également mis en garde la Chine contre tout soutien à Moscou qui pourrait remettre en cause « son avenir économique».

L’alliance atlantique, qui s’est toutefois bien gardée de définir des lignes rouges susceptibles de déclencher une intervention, a annoncé le déploiement de groupements tactiques en Roumanie, Bulgarie, Hongrie et Slovaquie et la livraison d’équipements de protection contre les menaces chimiques, biologiques et nucléaires à l’Ukraine. «Nous répondrons s’il y a recours. La nature de la réponse dépendra de la nature de cette utilisation», a expliqué Joe Biden, à l’issue des sommets de l’Otan et du G7 à Bruxelles. Il confirme ainsi les propos d’Emmanuel Macron concernant l’efficacité de «l’ambiguïté stratégique et (de) la discrétion» tactique. Le secrétaire général de l’alliance atlantique, Jens Stoltenberg, dont le mandat a été reconduit jusqu’au 30 septembre 2023, a quant à lui rejeté l’idée d’une zone d’exclusion aérienne:  «Il n’y aura pas de troupes de l’Otan sur le terrain en Ukraine, ni d’avions dans le cielUne zone d’exclusion aérienne, il faut la faire respecter et cela nécessiterait d’attaquer les défenses antiaériennes et d’abattre des appareils russes. Cela provoquerait une guerre entre l’Otan et la Russie.»

Après le triple sommet extraordinaire de l’OTAN, de l’Union européenne et du G7, le marathon diplomatique se poursuit aujourd’hui pour Joe Biden. Ce dernier se rend ce 25 mars dans la ville polonaise de Rzeszow, à environ 80 kilomètres de la frontière avec l’Ukraine, en compagnie du président Andrzej Duda. Après une rencontre avec les soldats américains positionnés dans la région, devrait arriver ce soir à Varsovie pour un entretien plus poussé avec son homologue. Après le «sommet pour la démocratie» de l’automne dernier, qui entendait redéfinir la ligne de partage des relations internationales entre démocraties et régimes autoritaires pour contrer la Chine, Joe Biden devrait lancer le deuxième acte symbolique depuis la Pologne en prononçant un discours  «sur les efforts unis du monde libre pour soutenir le peuple ukrainien, tenir la Russie responsable de sa guerre brutale et défendre un futur fondé sur des principes démocratiques», a indiqué la Maison Blanche.

Cette stratégie de blocs est confirmé par la volonté du président américain d’exclure la Russie du G20. Joe Biden a demandé au Groupe des Vingt que l’Ukraine puisse assister aux rencontres bien que classée au 59e rang mondial en 2018, selon le Fonds monétaire international (FMI). Le Brésil s’est clairement opposé à l’exclusion de la Russie. «Le plus important pour le moment serait que tous ces forums, le G20, l’OMC, la FAO, soient pleinement opérationnels. Et pour qu’ils fonctionnent pleinement, il faudrait que tous les pays, y compris la Russie, soient présents», a soutenu le ministre des Affaires étrangères Carlos França devant le Sénat, lors d’un débat sur les conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Une faille dans le bloc de Joe Biden.

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L'Humanité

Thales : à salaires bloqués, sites bloqués

Reportage

Industrie Les employés de la multinationale ont lancé depuis bientôt deux mois un mouvement social inédit. À Élancourt, ils sont passés à la vitesse supérieure.

Luis Reygada

Élancourt (Yvelines), envoyé spécial.

«Les salariés grévistes portent directement et gravement atteinte aux intérêts stratégiques de la France et de son armée. » Nous ne sommes pas en mesure de savoir ce qui entre et sort du site d’Élancourt (Yvelines) de Thales, mais ce qui est certain, c’est que le géant de l’électronique civil et militaire n’y va pas de main morte pour tenter d’obtenir de la justice le « déblocage » de ses quais de livraison. Alors que la colère se fait entendre depuis fin janvier sur une cinquantaine de sites français du groupe pour exiger une plus juste revalorisation salariale, avec des débrayages chaque jeudi, ici, les travailleurs ont en effet décidé de passer à la vitesse supérieure : huit jours maintenant que les travailleurs en intersyndicale filtrent les accès. Réponse de la direction : mercredi, dix-huit salariés, dont certains représentants syndicaux, se sont vu notifier par huissier une assignation en référé à comparaître au tribunal judiciaire de Versailles mardi. Le document – que nous avons consulté – justifie la procédure d’urgence au motif du « contexte de guerre » que traverse actuellement l’Europe : les salariés grévistes empêcheraient « le départ du site de matériaux stratégiques à destination de bases militaires » ainsi que des « équipements montés sur (…) des Rafale ».

« C’est relativement tendu, on ne va pas se le cacher », avoue Cyril Dardenne, dont le nom est listé dans la convocation. « Les assignations ont vraiment choqué les salariés, c’était vraiment une réaction démesurée. Tout serait plus simple si la direction accédait à nos revendications, qui sont plus que raisonnables. » Alors que midi approche ce jeudi, le délégué syndical central CGT Thales LAS s’active à la préparation du « grand barbecue festif et revendicatif » organisé avec le soutien des collègues de la CFDT, CFE-CGC, CFTC et SUPPer. L’ambiance est bon enfant, les groupes d’employés sortis des bâtiments commencent à se former autour d’un barnum orné de drapeaux – où le café est distribué à volonté en échange d’une participation à la caisse de grève – et la queue pour les sandwichs grossit à vue d’œil à l’entrée du parking. L’espace, décoré de grandes banderoles et rebaptisé « place de la Résistance » pour l’occasion, se remplit rapidement de 150 personnes, ouvriers, ingénieurs, cadres ou encore personnels administratifs.

Mépris de la direction

Les communiqués intersyndicaux diffusés depuis le début de l’année font état du mécontentement qui couvait depuis deux ans au sein de la multinationale française ainsi que du mépris ressenti par les employés face à l’attitude de leur employeur lorsque celui-ci s’est présenté aux dernières négociations annuelles obligatoires – en janvier – avec une position figée : une augmentation salariale de seulement 3,5 %, et de surcroît effective seulement à partir du mois de juillet. Les syndicats estiment qu’une hausse de 4 % rétroactive à partir de janvier serait bien plus juste et méritée. Résultat : bientôt deux mois que l’entreprise connaît une mobilisation nationale inédite de ses salariés, avec un point d’orgue le jeudi 10 mars quand près de 1 000 manifestants se sont réunis devant le siège du groupe, dans le quartier d’affaires de la Défense (Hauts-de-Seine). C’est là que, face à une direction « totalement fermée » et qui a choisi « le camp de la finance », les grévistes ont décidé d’envisager des actions plus fortes en plus des « jeudis de la colère ».

« 3,5 %, ce n’est pas une vraie augmentation, ça couvre à peine la hausse de l’inflation, commente Cyril Dardenne. Dans les faits, ils maintiennent juste le pouvoir d’achat. Ce que nous demandons, c’est une reconnaissance pour notre travail, notamment durant la période Covid, ainsi qu’une plus juste redistribution de la richesse que nous avons contribué à créer », ajoute le syndicaliste. La direction tiendrait selon lui un « double discours » en présentant un panorama incertain pour les représentants du personnel et un horizon radieux pour les investisseurs et les actionnaires.

Pourtant, les excellents résultats de l’année 2021 sont indéniables : chiffre d’affaires de 16 milliards d’euros (en hausse de 5,3 %), bénéfice net de plus de 1 milliard, en hausse de 125 %, hausse des dividendes de 45 %… Et avec 19 milliards d’euros de prises de commandes, pas de souci à se faire pour l’avenir. D’autant plus que le contexte géopolitique actuel avec la guerre en Ukraine est extrêmement juteux pour le secteur de la défense et de l’armement. Depuis le début du conflit, le cours de l’action Thales s’est en effet envolé de 38 % !

« Ces chiffres, c’est du jamais-vu, remarquent Nadine Bellayer et Stéphane Husson, délégués centraux CFE-CGC respectivement chez Thales DMS et LAS. On a vraiment du mal à croire qu’il n’y ait pas 40 millions de disponibles pour mener une politique salariale qui n’a rien d’extraordinaire, surtout si l’on compare avec les pratiques qui se font dans le secteur », expliquent-ils.

Et de critiquer une stratégie qui se focaliserait « sur la finance et l’actionnariat » depuis l’entrée de Thales en Bourse, en 2019, délaissant l’aspect industriel au second plan. « C’est la direction qui bloque le bon développement de l’entreprise : si on veut rester performants et garantir la pérennité de l’activité au regard des carnets de commandes, il faut que les employés soient dans de bonnes conditions, sinon ils partiront chez la concurrence. Aujourd’hui, la confiance est brisée et le ras-le-bol est général. » Selon eux, des salariés auraient reçu des messages de menace de leurs managers pour les dissuader de rejoindre le mouvement de protestation, ce qui constituerait « un délit d’entrave au droit de grève caractérisé, pour ne pas dire des méthodes de voyou ».

Alors que le mouvement continue de se durcir, avec notamment des blocages sur les sites de Cannes et de Sophia Antipolis prévus entre hier et aujourd’hui, Cyril Dardenne rappelle le grand rassemblement national prévu à Élancourt le 5 avril, en espérant quand même que la situation se soit arrangée d’ici là. « Et sinon on s’organisera pour que ça dure, ajoute Claire, avec le soutien des salariés. » 

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L'Humanité

Mon espace santé est-il protégé ?

Chronique

Christophe Prudhomme

Après l’échec du dossier médical partagé, dont le développement a coûté près d’un milliard d’euros, l’assurance-maladie propose aujourd’hui un nouvel outil informatique appelé Mon espace santé. Si l’objectif d’un accès rapide aux données de santé individuelles importantes de chaque patient par les professionnels de santé a un intérêt certain, ce qui est proposé aujourd’hui pose différents problèmes.

Sur la forme, l’inscription est automatique et l’espace est créé sans le recueil du consentement préalable et explicite de l’assuré. Les tests effectués dans trois départements montrent que moins de 0,7 % des usagers se sont opposés à sa création mais que seuls 4,8 % des personnes ayant un espace santé l’avaient utilisé. Comment savoir si les 95 % restants ont réellement souhaité en avoir un ?

"Mon espace santé" : tout ce qu'il faut savoir sur le carnet de santé numérique

Au-delà de la question de l’utilité de ce dossier, les modalités de sa création sont peu respectueuses de la liberté des personnes auxquelles il est censé simplifier la vie. Cela s’apparente à un contrôle social qui ne peut qu’engendrer une suspicion légitime des intéressés. Il est certes possible de supprimer son compte, mais il faut être informé et capable de naviguer dans un système informatique complexe.

Une fois créé, l’espace santé a pour but de donner l’accès aux informations aux personnels de santé. Mais là aussi, la question du consentement est traitée avec une grande légèreté : il suffit au soignant de cocher une case qui servira de preuve de l’accord du patient. Pour preuve du caractère quasi automatique, l’attestation de vaccination Covid est automatiquement inscrite dans le dossier. Si l’accès aux données en urgence semble le plus utile, nous ne savons pas quels contrôles techniques permettent de définir ce qui est une situation d’urgence. Il en va de même pour le médecin traitant, qui a accès à l’ensemble des données. Mais que se passe-t-il quand on souhaite changer de médecin ? Qu’en est-il à l’hôpital, où il est impossible de savoir qui y a vraiment accès.

En fait, ce système n’a pas été pensé pour que l’assuré maîtrise ses données, comme avec les systèmes de « coffre-fort numérique » où la personne décide elle-même ce qu’elle stocke et en maîtrise l’accès. Les données nécessaires en urgence, comme des allergies ou des traitements particuliers, pourraient être disponibles sur la carte Vitale. Un dossier médical rapidement accessible est surtout utile pour les personnes atteintes d’affections chroniques, donc plutôt des personnes âgées, population où la « fracture numérique » est la plus importante. Cela montre qu’une fois de plus, le gouvernement ne privilégie pas l’intérêt des citoyens, mais se préoccupe de la collecte de données dont le contrôle ne semble pas satisfaisant.

SantéinformatiqueLe billet du Dr Christophe Prudhomme Santé
L'Humanité

Les talibans, mais pas que…

Chronique

Charlotte Recoquillon

Dès le premier jour de classe, les talibans ont de nouveau interdit l’école aux petites filles afghanes. La nouvelle a suscité une vive et légitime indignation, confirmant que les droits des filles et des femmes étaient piétinés par le régime. Et c’est inadmissible bien sûr. Mais les souffrances de la population afghane ne sont pas seulement le fait des talibans.

Sous le joug des talibans d’un côté et sous la pression des Américains de l’autre, la société civile subit une double peine scandaleuse.

Depuis le retrait un peu désastreux des troupes américaines et la reprise du pouvoir par les talibans en août 2021, Washington a imposé une série de sanctions économiques sur le régime de Kaboul. Les réserves de la banque centrale d’Afghanistan détenues aux États-Unis, soit 9,4 milliards de dollars (8,56 milliards d’euros), ont ainsi été gelées. Mais ceux qui en souffrent le plus ne sont pas les talibans.

Depuis le mois de janvier, 13 000 bébés sont morts de malnutrition en Afghanistan. Cela représente un nourrisson afghan sur dix, selon les informations recueillies par Human Rights Watch. Et malheureusement, l’aggravation de la pénurie alimentaire, la propagation des maladies liées à la malnutrition, l’effondrement du système de santé et la crise économique leur font craindre que la situation empire encore. Et si l’aide internationale promise ne peut pas être redistribuée efficacement actuellement, c’est parce que le système bancaire afghan est bloqué. Le mois dernier, Joe Biden a signé un décret permettant la saisie de 7 milliards de dollars de fonds afghans détenus par des institutions financières américaines. La moitié de cette somme devrait aller à l’aide humanitaire – qui ne peut pas être distribuée donc –, l’autre serait distribuée aux victimes du terrorisme aux États-Unis – l’argent des Afghans saisi pour être redistribué aux Américains, non mais allô ? ! Car oui, une grande partie de ces devises n’appartient pas au gouvernement ni aux talibans mais bien à la population afghane.

La guerre en Afghanistan était justifiée par la libération des femmes mais les sanctions appliquées actuellement les pénalisent au premier chef

Et donc, par manque de liquidités, les Afghans ne peuvent pas retirer d’argent et acheter de la nourriture. Les salaires ne peuvent pas être versés. 95 % de la population est en situation d’insécurité alimentaire. Les bébés meurent. La guerre en Afghanistan était justifiée par la libération des femmes mais les sanctions appliquées actuellement les pénalisent au premier chef. N’ayant pas le droit de travailler, elles ont encore moins que les hommes accès à des ressources financières. Sous le joug des talibans d’un côté et sous la pression des Américains de l’autre, la société civile subit une double peine scandaleuse.

Depuis trois mois, 13 000 de leurs bébés sont morts. Qu’attendons-nous pour accueillir les Afghans ? Le régime taliban n’est pas seul responsable de leur misère et de leur détresse.

Afghanistantalibans Afghanistantalibans
L'Humanité

Les occasions de rire sont rares

Chronique

Jean-Pierre Léonardini

Patrick Dray anime la troupe des Absurdistes, qui porte bien son nom. Il met en scène Je veux voir Mioussov (1), pièce de Valentin Kataïev (1897-1986), écrivain soviétique né à Odessa, mort à Moscou. Une comédie burlesque de haut vol, créée en France par Jacques Fabbri en 1965. Voilà une intrigue échevelée à fond satirique, destinée à de joyeux brûleurs de planches qui n’ont pas froid aux yeux. C’est le cas ici. Patrick Dray en tête, dans le rôle de Mioussov, l’introuvable omniprésent, la distribution (Nina Batlaj, Antoine Cafano, Christophe Leduc, Nathan Lefèvre, Mathilde Lejeune, Florence Paris, Camille Remy) témoigne du jus et de la verve indispensables à ce théâtre de boulevard au temps des kolkhozes. Jeu clownesque, bondissant, excessif à juste titre, pour jongler vite de quiproquos en bévues. Par-dessus tout, une naïveté de bon aloi, matinée de malice, pour signifier des personnages hauts en couleur ; une héroïne de l’agriculture, une amoureuse à tout-va, un toubib adepte des électrochocs, un marin de retour de l’Arctique, un type qui veut acheter de la peinture, des histoires de cocus qui ne le sont pas…

On saute du coq à l’âne avec Foi d’animal ! , récital de fables choisies de Jean de La Fontaine. C’était présenté, dimanche et lundi dernier à Bagnolet, dans l’atelier du rez-de-chaussée de la maison des comédiens-amis que sont François Chattot et Martine Schambacher. Nous étions une trentaine à ne pas cacher notre joie devant ce cabaret animalier, conçu et interprété par Camille Granville et Michel Froehly. Elle, debout au micro, devant un pupitre, récite, chante et mime les situations, en mettant un grain de sel d’aujourd’hui entre chaque fable, qu’elle distille avec art, en toute liberté débridée sous contrôle. Il y en a vingt et une, des plus connues, la Cigale et la Fourmi, jusqu’aux plus secrètes telle la Génisse, la Chèvre et la Brebis en société avec le Lion. Lui, il pince sans rire les cordes de sa guitare électrique, en tire des miaulements, des bêlements, des braiements, des rugissements, des chants d’oiseaux… L’alexandrin du vieux maître rusé s’entend swingué, criblé de riffs. Au fond du bestiaire, l’homme est en jeu. On n’est pas des bêtes, mais faut voir malgré tout. C’était en avant-première, même si le spectacle a déjà été vu, en septembre 2021, dans le cadre du festival Le Rond-Point dans le jardin. On souhaite que des programmateurs, mammifères lents et timorés, sortent enfin du bois. Foi d’animal !

La chronique théâtrale de Jean-Pierre Léonardini
L'Humanité

« Votre mari a des tendances suicidaires »

Chronique

Pauline Le Bourgeois

Avocate au barreau de Toulouse

Un couple de salariés travaille pour le même employeur depuis plus de quinze ans. Monsieur rencontre des difficultés avec sa hiérarchie, reconnues par la suite comme harcèlement moral. À l’occasion d’un pot festif, le supérieur hiérarchique du mari vient trouver la salariée pour un « entretien informel », l’entraînant en aparté dans un bureau en présence de son chef d’agence. Le mari est alors en mission pour plusieurs jours. Il est annoncé à la salariée les « tendances suicidaires » de ce dernier et le caractère « ingérable » de la situation, suscitant des incertitudes quant à son avenir professionnel. Très choquée, la salariée est arrêtée dès le lendemain, et le restera pendant plus d’un an. L’accident du travail est reconnu. Saisie par cette dernière, la cour d’appel de Rouen a dû se prononcer le 16 mars sur la réalité de l’accident du travail contestée par l’employeur et sur la faute inexcusable de celui-ci.

Rappelons qu’un accident du travail est défini par un événement soudain à date certaine, survenu par le fait ou à l’occasion du travail, dont il est résulté une lésion corporelle ou psychologique, quelle que soit la date d’apparition de celle-ci. La faute inexcusable suppose en outre que soit démontrée l’existence d’un danger dont l’employeur aurait dû avoir conscience, auquel il a exposé un salarié, l’absence de mesures prises pour l’en préserver.

La salariée soutenait que l’entretien, pour lequel elle n’était pas assistée et ayant pour seul but de la déstabiliser, avait provoqué chez elle un choc psychologique constaté médicalement. Elle contestait par ailleurs la réalité des tendances suicidaires de son mari et les prétendues mesures invoquées par l’employeur pour les prévenir. De son côté, l’employeur prétendait que la discussion était « informelle » et procédait d’une démarche « bienveillante » pour prévenir la salariée en tant qu’épouse, sans lien avec le travail. Il soutenait, en outre, que l’entretien procédait du respect de son obligation de sécurité et de prévention.

Mais la cour a, fort logiquement, confirmé l’accident du travail et jugé que la révélation faite à la salariée, sur le temps et le lieu de travail, dans les conditions décrites, même faite sans brutalité, est en soi de nature à provoquer un choc. Le fait pour la salariée de ne pas laisser transparaître d’émotion immédiatement après l’entretien n’écarte pas le trouble post-traumatique constaté médicalement le lendemain. Elle a ensuite jugé que l’employeur ne pouvait ignorer le risque du choc psychologique causé par une révélation de cet ordre en y procédant dans les conditions rapportées et a conclu à l’existence d’une faute inexcusable. Sur le lieu de travail et pendant le temps de travail, « bienveillance » et caractère « informel » ne suffisent pas à écarter la responsabilité de l’employeur en cas de choc avéré.

L'Humanité

Samba-Mayela : une médaille et un cri

Chronique

Mejdaline Mhiri

Sept secondes et 78 centièmes. C’est le temps qu’il a fallu à Cyréna Samba-Mayela pour enjamber cinq haies sur soixante mètres et se couvrir d’or. Samedi 19 mars à Belgrade, aux mondiaux d’athlétisme en salle, la sportive de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) a remporté le premier titre international de sa carrière en réalisant une magnifique performance. Si la Campinoise de 21 ans ne s’est pas démarquée de ses concurrentes au début de l’épreuve, Cyréna Samba-Mayela a jailli en fin d’exercice pour débouler sur la plus haute marche du podium avec fracas. La Bahaméenne Devynne Charlton (7’’81) et l’Américaine Gabriele Cunningham (7’’87) ont subi l’explosivité et la détermination de la Française.

Si vous n’avez pas encore (re)vu les images de cet exploit, accordez-vous ce petit plaisir. Réécoutez la voix du commentateur exultant en symbiose avec Cyréna Samba-Mayela, qui n’en croit pas ses baskets. Alors que ses adversaires achèvent leurs efforts dans un immense matelas disposé en fin de piste pour éviter une arrivée trop brutale, l’athlète aux manchons rouge et bleu stoppe ses enjambées avant de toucher la mousse, porte ses mains au visage et éclate en sanglots. S’ensuit un très (très) long cri de bonheur, de rage et de plaisir. Puis un sprint avec le drapeau tricolore en guise de cape de super-héroïne. L’émotion sportive à l’état pur. « C’est le relâchement de toute cette pression depuis des années. Toute la frustration, tous les moments où j’ai pleuré à l’entraînement parce que c’était dur, tout ça est ressorti d’un coup, en même temps que la joie. Le travail paie, et je vais travailler encore plus dur », expliquait-elle à Annabelle Rolnin, pour l’Équipe. Jusque-là, aucun Français, femme ou homme, n’avait triomphé dans cette épreuve. Avec ce chrono, Cyréna Samba-Mayela bat le record de France de 7’’82, codétenu par Monique Ewanjé-Épée (en 1991) et Linda Ferga (en 2004).

Passée par le patinage artistique et la gymnastique avant de découvrir son talent sur la terre ocre, la licenciée du Lille Métropole Athlétisme s’était déjà fait un nom en junior. Chez les seniors, la protégée de l’ancien triple sauteur Teddy Tamgho devenait championne de France du 60 mètres haies en salle (8’’06) et du 100 m haies en plein air (12’’73) en 2020. Aux Jeux de Tokyo, elle avait été contrainte de déclarer forfait en raison d’une douleur à l’ischio-gauche et n’avait pas eu la chance de confirmer les attentes placées en elle.

Alors que l’athlétisme français ne parvient plus à exister lors des rendez-vous internationaux (une seule médaille argentée au Japon remportée par le décathlonien Kevin Meyer), la prouesse de Cyréna Samba-Mayela est sans conteste un réel motif d’espoir, à deux ans des Jeux de Paris.

La chronique sportive de Mejdaline Mhiri
L'Humanité

Un pactole à récupérer

Éditorial

Stéphane Sahuc

80 milliards d’euros, c’est le chiffre vertigineux de la fraude fiscale en France. Entendons-nous bien : il ne s’agit pas de la somme des avoirs non déclarés à l’impôt, mais bien du montant soustrait annuellement aux caisses de l’État. Pour avoir une idée de ce que cela représente : le budget de l’éducation nationale est de 52 milliards d’euros. Et encore, ces 80 milliards n’incluent pas l’optimisation fiscale qui n’est rien d’autre que de la fraude légale.

Et ce sont les mêmes paradis fiscaux, dont certains sont à nos portes, qui accueillent et blanchissent l’argent de la fraude fiscale, celui de la drogue, de la traite des humains et des trafics d’armes . Pandora Papers, Panama Papers, LuxLeaks, l’accumulation d’enquêtes et de scandales n’a jamais débouché sur un véritable tournant dans la lutte contre les fraudeurs. Prendre de véritables mesures pour éradiquer la fraude fiscale implique une volonté politique sans faille. Rien qu’en France, on imagine sans peine le travail que pourrait fournir une administration fiscale si elle disposait, comme le propose Fabien Roussel, de quelques centaines d’inspecteurs et contrôleurs supplémentaires. Un investissement somme toute minime au regard du trésor à récupérer, explique le candidat communiste à la présidentielle, qui a fait de la lutte contre la fraude fiscale l’un de ses principaux chevaux de bataille. D’autant que la guerre en Ukraine n’aura eu qu’une vertu : démontrer qu’il est possible de bloquer, voire de confisquer les avoirs et les comptes d’individus, d’entreprises, et même d’États.

Dans ce contexte, les interrogations soulevées par certains de nos confrères à propos de l’étonnante faiblesse du patrimoine du président de la République, et mettant en cause la véracité de ses déclarations de revenus, notamment lorsqu’il était banquier chez Rothschild, ne peuvent être traitées par le silence du côté de l’Élysée. Emmanuel Macron ne doit pas laisser planer un doute qui profitera malheureusement à l’extrême droite plutôt qu’à ceux qui s’engagent contre la fraude fiscale. Il faut que le président s’explique, et il serait bien inspiré d’en profiter pour se positionner sur certaines des propositions portées sur ce sujet par le candidat communiste.

Prendre de véritables mesures pour éradiquer la fraude fiscale implique une volonté politique sans faille.

Editorialfraude fiscalePrésidentielle 2022Emmanuel Macron
L'Humanité

La campagne vue de Roubaix « On ne demande pas du luxe, juste un toit »

Reportage

La campagne vue de… Dans le quartier populaire de l’Épeule, à Roubaix, l’élection présidentielle semble parfois lointaine, mais, du logement à la demande d’un revenu décent, les préoccupations politiques sont très présentes.

Ludovic Finez

Roubaix (Nord), correspondance.

L e Lac des cygnes par le ballet Preljocaj fin mars, le spectacle Ad vitam, d’Alex Vizorek fin avril, un concert de Yann Tiersen en septembre… Surnommé « l’Olympia du Nord », le Colisée, au cœur du quartier populaire de l’Épeule, à Roubaix, affiche ses prochains spectacles. À quelques mètres, sous le beau soleil de mi-journée, la devanture du café Alpha attire l’œil avec son immense blason du Futebol Clube do Porto. Mais aussi en raison des trophées exposés aux fenêtres, des coupes remportées par le club de billard domicilié ici. « Il y en a 97 », annonce fièrement le patron, Joaquim, Portugais arrivé à Roubaix il y a quarante ans. Un écran branché sur BFMTV égraine les dernières intentions de vote à la présidentielle et les bandeaux titres : « Guerre en Ukraine Jour 27. Zelensky prêt à négocier, Moscou en attend plus » ; « Pouvoir d’achat. Macron défend son bilan »

Comme beaucoup de ses clients, Joaquim est étranger et ne vote donc pas. Il assène cependant que « la droite ne passera pas » et ne voit « personne faire mieux qu’Emmanuel Macron », qu’il ne classe visiblement pas dans ce camp. La guerre en Ukraine le conforte dans son analyse et il pronostique même la réélection du président sortant « dès le premier tour »… Mais que dire de la focalisation de certains sur l’immigration ? « Les immigrés sont là depuis des années, ils font partie de la France ! » insiste-t-il. Derrière le comptoir, Jordan Courouble, salarié de Joaquim, sert un thé à la menthe. « En 2017, je me suis dit que ma voix ne changerait rien. Mais si tout le monde pense comme ça, personne ne vote… » pointe-t-il. À 24 ans, il s’apprête à voter pour la première fois. Pour Macron, dès le premier tour, « car personne ne lui arrive à la cheville », estime-t-il à propos du candidat porté par son costume de chef des armées. Cela ne l’empêche d’avoir des sentiments contradictoires et de s’intéresser à certaines propositions portées par Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel : la hausse du Smic, la retraite à 60 ans…

Dans la rue de l’Épeule attenante, les affiches squattent la façade d’un immeuble muré. Celles du Comité des sans-papiers du Nord qualifient la présidentielle de « bataille des barbares », sous les caricatures de Macron, Zemmour et Le Pen. Celle du candidat PCF, Fabien Roussel, appelle à relever le « défi des jours heureux ». Juste en face, l’association l’Univers, la cantine du cœur, sert une soixantaine de repas à prix libre, du lundi au vendredi midi. De la solidarité concrète en actes dans une ville où 44 % de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté. En cuisine, Fatima Boukennat, salariée de l’association, et Ludovic préparent les coquilles de poisson, gratin de chou-fleur, ragoût de saucisse de Morteau et autre pannacotta au menu du jour.

« Je choisirai le moins pire »

Pour Fatima, les candidats à la présidentielle « ne parlent pas beaucoup de pauvreté alors qu’il faut augmenter le Smic, les pensions et le RSA. Macron a dit qu’il n’y aurait plus de SDF et la pauvreté n’arrête pas d’augmenter ». « Je choisirai au dernier moment le moins pire des candidats, mais pas le bulletin blanc. Voter, c’est important. J’ai incité (les bénéficiaires de l’association) à s’inscrire sur les listes électorales en leur offrant une boîte de chocolats », sourit-elle. Ludovic non plus n’est pas fixé, mais exclut Macron. Zemmour aussi : « Son programme, c’est faire du nettoyage, alors que la France est le pays du droit d’asile. » Depuis le déclenchement de la guerre par Poutine, « on entend souvent dire, ici, qu’on aide beaucoup les Ukrainiens alors qu’il y a de nombreux SDF en France, confie Fatima . Je leur réponds que cela pourrait aussi nous arriver ». « Tout le monde doit avoir le droit de venir vivre ici. D’avoir un logement, un travail et un revenu suffisant pour vivre et non survivre », ajoute Ludovic.

En salle, Monique Spysschaert dresse le couvert. « Je touche 497 euros de RSA. Je me prive beaucoup : un pantalon me dure trois ou quatre ans. Quand j’achète des baskets, c’est à 5 euros. Ça, on ne le dit pas assez. » Brigitte assure l’accueil à l’entrée. Elle est suivie par la médiatrice de l’Univers : « Avec mon compagnon, on dort dans un garage. On ne demande pas du luxe, juste un toit pour manger et dormir. » Reconnue travailleuse handicapée, elle cherche également un travail adapté. En 2017, elle a voté Marine Le Pen. « Je sais très bien qu’il faut aider tout le monde mais je suis française et, dans mon propre pays, je ne suis pas aidée. Macron ne fait pas assez pour les plus démunis », lâche-t-elle, pas sûre de retourner dans l’isoloir. « Le président ne voit pas la situation du peuple, qui s’effondre. » Brigitte garde pourtant espoir, mais ne compte que sur elle-même. Et sur l’Univers.

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L'Humanité

Les milliards de l’évasion fiscale à portée de vote

Actu

Quasi absente du débat présidentiel jusqu’ici, la lutte contre la fraude fiscale se réinvite dans le débat public, après les révélations sur le cabinet de conseil McKinsey. Au point mort depuis cinq ans, elle pourrait permettre à l’État d’encaisser plusieurs milliards d’euros.

Florent LE DU

Près de 80 milliards d’euros par an. L’équivalent du PIB de l’Uruguay. Plus que les dépenses publiques cumulées pour le versement des allocations-chômage et de tous les minima sociaux. Ce « pognon de dingue », c’est le coût annuel estimé de la fraude fiscale en France. En cinq ans, Emmanuel Macron n’aura rien fait pour réduire l’ampleur de ce scandale perpétuel qui mine le consentement à l’impôt.

Désormais, le président de la République est même soupçonné d’avoir été rémunéré par son ancien employeur, la banque Rothschild, sur un compte opaque dans un paradis fiscal, comme l’envisage le journaliste Jean-Baptiste Rivoire. Son nom est aussi associé au scandale des cabinets de conseil privés dont ses gouvernements ont été friands. Parmi eux McKinsey, qui n’a payé aucun impôt sur les sociétés en France depuis au moins dix ans grâce au transfert d’une partie de ses bénéfices à son siège, situé dans le paradis fiscal du Delaware (États-Unis). Une révélation de la commission d’enquête dédiée du Sénat, qui a saisi la justice, vendredi, pour faux témoignage du responsable français du cabinet, Karim Tadjeddine.

Eric Bocquet : « Tout ce que l’État perd avec l’évasion fiscale se transforme en dette »

Au programme de la quasi totalité des candidats

Malgré des scandales à répétition, rares sont les candidats qui se sont saisis du sujet dans la campagne. « Je souhaite un véritable débat sur l’évasion fiscale, ce cancer pour notre économie », appelait de ses vœux le candidat communiste à la présidentielle Fabien Roussel, début octobre 2021, alors qu’un énième scandale venait d’éclater, celui des Pandora Papers avec leurs 11 300 milliards d’euros cachés dans les paradis fiscaux. Ce débat n’a pas vraiment eu lieu jusqu’à présent, malgré des interventions médiatiques, notamment du député PCF qui, depuis son élection en 2017, en a fait l’un de ses chevaux de bataille.

Qui propose quoi ? Consultez notre comparateur des programmes des candidats à la présidentielle.

Pourtant, la quasi-totalité des candidats l’ont inscrit à leur programme (à l’exception de Jean Lassalle et… d’Emmanuel Macron). À gauche, les propositions sont détaillées, en particulier les plus ambitieuses au PCF et à la France insoumise, et, dans une moindre mesure à Europe Écologie-les Verts. Tandis qu’à droite et à son extrême, les intentions se résument à quelques mots. « Je lutterai contre les fraudes fiscales et sociales », se contente ainsi d’affirmer Valérie Pécresse (LR), rapprochant deux domaines incomparables, sur le plan moral comme financier. Un même parallèle qui se retrouve chez Éric Zemmour et Marine Le Pen, sans mesures concrètes contre l’évasion fiscale.

Fortune de Valérie Pécresse : un patrimoine très classe... supérieure

Baisse des effectifs des contrôleurs fiscaux

« Ce qui peut expliquer que le sujet ne soit pas au centre du débat, ce sont aussi les déclarations d’Emmanuel Macron et de Bruno Le Maire, qui se sont félicités de quelques accords pourtant insuffisants et ont pu laisser entendre que le travail était fini, alors que tout reste à faire », déplore Quentin Parrinello, responsable de plaidoyer pour Oxfam France.

Le bilan d’Emmanuel Macron en chiffres parle de lui-même : en 2021, 13,4 milliards d’euros ont été recouvrés, contre 18 milliards en 2017. La conséquence notamment d’une baisse des effectifs des contrôleurs fiscaux à la Direction générale des finances publiques. « On estime qu’on a perdu entre 3 500 et 4 000 agents depuis la fin des années 2000, sur un effectif à peine supérieur à 10 000 », a calculé Vincent Drezet, économiste à Attac. Pour y pallier, les candidats de gauche proposent tous de réarmer l’administration fiscale, avec notamment l’embauche de 3 900 contrôleurs pour Jean-Luc Mélenchon (auxquels s’ajoutent 10 000 postes dans la police et la justice fiscales), et même 15 000 pour Fabien Roussel.

« La philosophie du contrôle fiscal a aussi changé, en 2018, avec la loi Essoc, raconte Vincent Drezet.  Désormais, le contrôle ne doit pas être trop intrusif, l’idée est qu’il faut que les redressements soient acceptés par le contribuable. » Une complaisance avec les fraudeurs qui, la même année, se reflétait par la possibilité, pour ceux-ci, de contracter une convention judiciaire d’intérêt public (Cjip), donc de négocier leur peine, sans reconnaissance de culpabilité. « Ce qui crée une justice à deux vitesses, inacceptable », déplore Lison Rehbinder, chargée de plaidoyer au CCFD-Terre Solidaire.

Dans cette loi anti-fraude de 2018, le ministre des Comptes publics de l’époque, Gérald Darmanin, promettait de créer un Observatoire national de la fraude fiscale, qui n’a jamais vu le jour. Fabien Roussel propose de l’installer « en y incluant des magistrats, des responsables associatifs, des lanceurs d’alerte, des journalistes, des parlementaires ». Dans ce même texte de loi, figurait en revanche l’une des rares avancées du quinquennat : l’assouplissement, pour les gros dossiers uniquement, du verrou de Bercy qui prévoyait que le ministère était le seul à décider de poursuivre ou non les fraudeurs. Les candidats de gauche à la présidentielle proposent désormais de le supprimer totalement.

En revanche, rappellent les ONG, rien n’a été fait pour agir concrètement sur les trois principaux piliers de la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales. À savoir : la transparence, l’établissement d’une véritable liste des paradis fiscaux et des sanctions massives contre les fraudeurs. La France a même bloqué des négociations, à Bruxelles, pour davantage de transparence des multinationales, en calquant sa position sur celle du Medef.

Un registre centralisé des actifs des plus riches

L’enjeu, autour de cette opacité, est pourtant de taille. Il s’agit d’obtenir que les multinationales payent leurs impôts là où elles réalisent leur activité et non en fonction de leur domiciliation ou du lieu où elles déclarent leurs bénéfices. Soit les montages qui ont permis à McKinsey d’échapper à l’impôt sur les sociétés. Pour atteindre cet objectif, les candidats de gauche proposent des solutions différentes. Pour Fabien Roussel, c’est grâce au prélèvement à la source des bénéfices des multinationales. L’idée est de calculer les bénéfices avant qu’ils ne puissent être transférés ailleurs. Grâce à la TVA, il est possible de calculer le chiffre d’affaires d’une entreprise en France, donc son pourcentage vis-à-vis de son chiffre d’affaires global. Ce même pourcentage serait ensuite appliqué sur les bénéfices totaux pour calculer la vraie assiette fiscale. « Prenons l’exemple d’une multinationale active dans la vente en ligne et qui réalise 50 milliards de bénéfices au niveau mondial, détaillait Fabien Roussel dès 2019. Si 15 % de ce dernier se fait en France, alors 15 % de ses bénéfices mondiaux seront imposés en France, soit 7,5 milliards d’euros. »

D’autres modes de calcul sont possibles. « Il faudrait mettre en place un reporting public, pays par pays, des activités réelles de chaque entreprise multinationale, avec le chiffre d’affaires, le nombre d’employés… » détaille Quentin Parrinello, d’Oxfam. Une proposition reprise à son compte par Jean-Luc Mélenchon. En 2013, une telle publication d’informations avait été imposée aux banques, ce qui a permis de révéler notamment que la BNP Paribas faisait 175 millions d’euros de bénéfices aux îles Caïmans sans y avoir le moindre employé. En se basant sur ce reporting, les insoumis proposent d’appliquer ensuite ce qu’ils nomment « l’impôt universel » : « Pour toutes les entreprises actives sur le sol français, on regarde leurs activités à l’échelle mondiale et on applique un taux d’imposition à 25 %. On calcule la différence entre ce qu’elles ont payé effectivement à l’échelon international, et ce qu’elles auraient payé avec ce taux à 25 %. Sur ce montant, on récupère ensuite notre part française, en fonction de la part d’activité réelle », explique l’eurodéputée insoumise Manon Aubry, estimant à 28 milliards d’euros les montants ainsi récupérés.

En ce qui concerne les particuliers, la transparence est tout aussi nécessaire, notamment pour connaître les bénéficiaires effectifs de sociétés écrans et de trusts (véhicules d’investissements opaques) créés pour brouiller les pistes et échapper à l’impôt. La guerre en Ukraine et la difficulté de saisir les biens des oligarques russes ont d’ailleurs révélé cette opacité. L’ambition des ONG et de la gauche est donc de créer un registre centralisé des actifs des plus riches, parfois appelé « cadastre financier », afin d’exiger dans un second temps l’impôt dû. Ce qui nécessite d’obtenir les informations nécessaires auprès des paradis fiscaux ou en enquêtant pour retracer les flux financiers. Le système bancaire Swift, aussi mis en lumière par la guerre en Ukraine, peut être un outil utile dans ce sens. En plus d’être un moyen de bloquer les flux financiers vers les paradis fiscaux, comme cela a été fait vers la Russie, même si d’autres intermédiaires financiers sont possibles.

Réduire le montant de la fraude fiscale

Ces paradis fiscaux ne sont, officiellement pour la France, qu’au nombre de 7 – 13 à l’échelle européenne. Ces listes ne comprennent pas les plus importants d’entre eux, en particulier ceux de l’Union européenne : le Luxembourg, Malte, l’Irlande ou les Pays-Bas. Tous les candidats de gauche à la présidentielle promettent ainsi d’établir une véritable liste. Ce qui pourrait permettre de les sanctionner, notamment en cas de non-transmission d’informations. Mais aussi de repérer et condamner beaucoup plus facilement les fraudeurs. « Dans le droit français, il existe, pour les pays sur la liste des paradis fiscaux, le renversement de la charge de la preuve : on considère qu’il y a fraude jusqu’à preuve du contraire. Si on fait une vraie liste, on va faire rentrer dans ce champ énormément de flux », précise ainsi Vincent Drezet, d’Attac. À cette liste, les communistes ajoutent la création d’un « organisme mondial de la finance, sous l’égide de l’ONU », précise le sénateur Éric Bocquet.

L’ensemble de cet attirail législatif pourrait permettre de réduire considérablement le montant de la fraude fiscale, donc d’augmenter les recettes. Jusqu’à 80 milliards ? L’ambition paraît grande, mais le PCF comme la France insoumise prennent le pari. Ils veulent pour cela condamner aussi les intermédiaires, comme les avocats fiscalistes. Fabien Roussel ajoute une nouvelle arme de dissuasion : la peine de prison ferme pour les fraudeurs. Anne Hidalgo et Yannick Jadot se sont faits plus prudents, en tablant respectivement sur 6 et 10 milliards d’euros, « un objectif réaliste à court terme, même si le but est de tout récupérer », précise l’écologiste François Thomazeau. « L’important, c’est d’avoir enfin une volonté politique pour agir concrètement, espère Lison Rehbinder, de CCFD-Terre Solidaire. Les recettes suivront. »

évasion fiscalePrésidentielle 2022
L'Humanité

À gauche, quinze jours pour un vote de conviction

Analyse

Présidentielle Fabien Roussel à Toulouse, Jean-Luc Mélenchon à Marseille, Yannick Jadot à Paris : face à un président qui refuse le débat, trois meetings lancent la dernière ligne droite de cette campagne. Reportages.

Diego Chauvet

« I l est temps de redonner le pouvoir à ceux qui travaillent  ! » Depuis Toulouse, le candidat communiste Fabien Roussel s’adresse à la France populaire. Car c’est ici l’enjeu, pour la gauche, de cette présidentielle. Donnée à 25 % des intentions de vote dans sa globalité, elle n’a jamais été aussi faible. Il serait ainsi inutile d’espérer la moindre victoire sans aller d’abord à la rencontre des abstentionnistes et des classes populaires qui boudent les urnes et la gauche. Il reste en effet quinze jours avant le scrutin du premier tour de l’élection présidentielle. La crise sanitaire, la guerre en Ukraine et le refus du président de la République sortant de débattre face à ses concurrents ont créé une « drôle de campagne ». La confrontation, à distance, des projets et des débats a pourtant lieu, comme en témoigne à gauche la série de meetings de ce dimanche. Le communiste Fabien Roussel s’est rendu à Toulouse, l’insoumis Jean-Luc Mélenchon à Marseille, l’écologiste Yannick Jadot au Zénith de Paris.

Chacun y avance donc l’originalité de son programme. Le communiste Fabien Roussel défend ses mesures en matière de politique énergétique, donnant toute sa place au nucléaire face au changement climatique, mais aussi le Smic à 1 500 euros et la retraite à 60 ans à taux plein. Jean-Luc Mélenchon tente également d’imposer la question sociale. « Renversez la table, votez par conviction ! » clame Yannick Jadot à Paris. Le président sortant prend, lui, un risque avec sa non-campagne, alors que la candidate d’extrême droite est en hausse dans les sondages, y compris au second tour. La bataille pour un vote de conviction – le seul susceptible dans le contexte si particulier de cette présidentielle d’augmenter le socle de la gauche dans son ensemble – entre donc dans la dernière ligne droite.

Pour Roussel, « c’est vous la France des Jours heureux » !

Mélenchon appelle à « faire barrage à Le Pen dès le premier tour »

Yannick Jadot se pose en rempart contre les lobbiesPrésidentielle 2022Jean-Luc MélenchonFabien RousselYannick Jadot
L'Humanité

Mélenchon appelle à « faire barrage à Le Pen dès le premier tour »

Actu

De retour sur les plages du Prado, le candidat de l’Union populaire, fort de sa dynamique dans les sondages, a principalement visé le duopole Macron-Le Pen.

Christophe Deroubaix

Marseille (Bouches-du-Rhône), envoyé spécial.

Ange et Samy se croisent pour la première fois. « Vous avez le programme ? » demande le premier au second, figure historique de la LCR à Marseille, membre d’Ensemble!, ancien universitaire de 75 ans déjà présent en 2012 sur ces plages du Prado, qui accueillirent alors 120 000 personnes pour la première candidature de Jean-Luc Mélenchon, dans le cadre du Front de gauche. Le novice n’avait que 8 ans. Désormais majeur, cet étudiant en école de cinéma votera pour la première fois. A priori, il glissera un bulletin Jean-Luc Mélenchon dans l’urne : «  De base, je suis plutôt attiré par le NPA, mais c’est le candidat le plus proche de mes valeurs et il apparaît le mieux placé à gauche dans les sondages. » Politisé via YouTube, le jeune homme, est venu accompagné de son copain depuis la maternelle, Romain, et de Théo, tous deux observateurs plus distanciés. Les deux n’ont pas encore fait leur choix et le meeting du jour les y aidera peut-être. « Je vais lire les programmes », dit l’un. «  Moi aussi, poursuit l’autre . Mais s’il y a possibilité qu’un candidat de gauche soit au second tour, je ne vais pas hésiter longtemps.  »

Les milliers de personne qui rejoignent les plages passent devant ce qu’à Marseille tout le monde appelle « le David », une réplique de la célèbre œuvre de Michel-Ange. Un symbole qui va bien à certains d’entre eux. Prenez Patrick Candela, qui brandit le drapeau de la République espagnole. Responsable syndical à l’usine Nestlé de Saint-Menet, un quartier de Marseille, il s’est attaqué, à partir de 2004, au Goliath de la multinationale agroalimentaire qui entendait fermer le site. «  Je suis toujours communiste, toujours militant CGT, je continue le combat entamé en 2012 avec le programme de l’Avenir en commun et avec le candidat Jean-Luc Mélenchon  », explique-t-il. Autre syndicaliste, autre combat phare de ces dernières années, Xavier Mathieu, des Continental, s’apprête à monter sur scène. Pour l’Humanité, il se chauffe la voix et aiguise ses arguments : «  Il y a beaucoup d’espoir. Espoir d’une étincelle qui pourrait s’étendre à d’autres pays. Je sens que ça bouge, afin de ne pas se reprendre cinq ans de Macron ou cinq ans de Zemmour à la télé.  »

déjouer le scénario écrit à l’avance

Dix ans après un discours marquant sur la Méditerranée, Jean-Luc Mélenchon a donc retrouvé les plages du Prado de Marseille, ville dont il est député, avec moins de monde (35 000 personnes, selon les insoumis) face à lui («  Nous n’en attendions pas autant, le Covid est passé par là et la situation de la guerre n’aide pas  », souffle un responsable insoumis), mais dans un contexte de dynamique de sa campagne. Les sondages lui accordent, presque tous, la troisième position, avec un score qui s’affiche en hausse régulière. Du débat sur un supposé « vote utile », le candidat n’y réservera aucune place dans son discours de plus d’une heure, dont l’ouverture reprend l’antienne de celui de 2012. «  Une fois de plus, nous voici sur les lèvres fraîches de ce rivage », entame-t-il, soulignant que «  notre civilisation, la Méditerranée » va « de Tanger à Sotchi ». Le candidat appelle à «  un cessez-le-feu en Ukraine et la fin de l’invasion russe  », et lance, reprenant une formule de son discours de 2017 à Marseille : «  Si tu veux la paix, prépare la paix. Si nous sommes élus, nous serons une nation non alignée, indépendante. » Concernant la situation intérieure à deux semaines du premier tour, il faudra retenir deux formules visant à déjouer le scénario écrit à l’avance : «  M. Macron, c’est le programme économique de Mme Le Pen, plus le mépris de classe. Mme Le Pen, c’est le programme de M. Macron, plus le mépris de race.  » Et de renverser l’argument du barrage de second tour à l’extrême droite : « Faites barrage dès le premier tour ! »  Au final, il l’a assuré : « La victoire, cette fois-ci, est à portée de main. »

Jean-Luc Mélenchonmeeting melenchonPrésidentielle 2022
Le Figaro

Biden va s'entretenir de l'Ukraine avec des dirigeants européens ce mardi

EN COURS : Mis à jour le 29 mars 2022 à 14:53

Le président américain Joe Biden s'entretiendra avec des dirigeants européens mardi de la guerre en Ukraine, a annoncé la Maison Blanche.

L'appel téléphonique, prévu à 9h15 (13h15 GMT) avec les dirigeants français, britannique, allemand et italien, vise à «discuter des derniers développements concernant l'invasion russe de l'Ukraine», a précisé un porte-parole.

Conditions «suffisantes» pour une rencontre Zelensky-Poutine, dit le négociateur ukrainien

Les conditions pour une première rencontre entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et son homologue russe Vladimir Poutine depuis le début de l'invasion russe le 24 février, sont désormais «suffisantes» après une nouvelle session de pourparlers russo-ukrainiens mardi en Turquie, a affirmé le négociateur en chef ukrainien.

«Les résultats de la réunion d'aujourd'hui (à Istanbul) sont suffisants pour une rencontre au niveau des chefs d'Etat», a déclaré David Arakhamia. Depuis le début du conflit, Moscou a toujours refusé une telle proposition de Kiev.

Les Bourses européennes accélèrent et prennent autour de 3%

Les Bourses européennes amplifiaient leur hausse mardi après des progrès dans les négociations entre l'Ukraine et la Russie qui font espérer aux investisseurs un potentiel cessez-le-feu.

Vers 14h25 (12h25 GMT), la Bourse de Paris grimpait de 3,41%, celle de Francfort de 3,18%, Milan de 2,99% et Londres de 1,35%. L'Euro Stoxx 50, indice européen de référence prenait 3,43%

Le nombre de réfugiés s'approche inexorablement de la barre des 4 millions

Le nombre de réfugiés ayant fui l'Ukraine depuis l'invasion ordonnée par Vladimir Poutine se rapproche de la barre symbolique des 4 millions qui, au rythme actuel, pourrait être franchie dans les tout prochains jours, selon le décompte de l'ONU publié mardi.

Depuis le 22 mars, le flux de réfugiés s'est nettement ralenti, aux alentours de 40.000 passages quotidiens.

Au total, plus de dix millions de personnes, soit plus d'un quart de la population, ont dû quitter leur foyer soit en traversant la frontière pour trouver refuge dans les pays limitrophes (personnes réfugiées), soit en trouvant refuge ailleurs en Ukraine (personnes déplacées).

L'ONU estime ainsi à presque 6,5 millions le nombre de persones déplacées à l'intérieur du pays. Et recensait exactement 3.901.713 réfugiés ukrainiens sur son site internet dédié, mardi vers 10h GMT. Ce sont 38.916 de plus que lors du précédent pointage lundi.

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>> LIRE AUSSI - Les entreprises françaises se mobilisent pour proposer des postes aux réfugiés ukrainiens

Kiev veut un «accord international» garantissant sa sécurité, dit le négociateur ukrainien

L'Ukraine réclame un «accord international» pour garantir sa sécurité, dont seraient signataires plusieurs pays garants, a indiqué mardi le négociateur en chef ukrainien après plusieurs heures de pourparlers russo-ukrainiens à Istanbul.

«Nous insistons pour qu'il s'agisse d'un accord international qui sera signé par tous les garants de la sécurité», a déclaré David Arakhamia. «Nous voulons un mécanisme international de garanties de sécurité où les pays garants agiront de façon analogue au chapitre 5 de l'Otan et même de façon plus ferme», a-t-il ajouté.

>> LIRE AUSSI - Russie-Ukraine : sur quoi négocient les deux camps

La Russie annonce réduire «radicalement» son activité militaire vers Kiev et Tcherniguiv en Ukraine, après des pourparlers «substantiels»

Alors que l’armée ukrainienne a repoussé les forces russes dans le sud et l’ouest, la Russie annonce réduire «radicalement» son activité militaire dans les régions de Kiev et Tcherniguiv en Ukraine. Après une énième session de pourpalers russo-ukrainiens à Istanbul, la Russie a déclaré que ceux qui s’étaient tenus ce matin à Istanbul étaient «substantiels».

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: le ministre russe de la Défense réitère que Moscou va se concentrer sur le Donbass

«Les négociations sur un accord sur la neutralité et le statut non-nucléaire de l'Ukraine entrant dans une dimension pratique (...), il a été décidé, pour accroître la confiance, de réduire radicalement l'activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv», a déclaré à Istanbul le vice-ministre russe de la Défense, Alexandre Fomine. Le chef de la délégation russe, Vladimir Medinski, a fait état de «discussions substantielles» et dit que les propositions «claires» de l'Ukraine en vue d'un accord allaient être «étudiées très prochainement et soumises au président» Vladimir Poutine.

>> LIRE AUSSI - Russie -Ukraine : sur quoi négocient les deux camps

Selon lui, une rencontre des dirigeants ukrainien Volodymyr Zelensky et russe Vladimir Poutine, et de représentants d'Etats garants, serait possible en cas d'accord pour mettre fin aux hostilités.

«En ce qui concerne une rencontre des deux présidents, nous avons dit depuis le début qu'elle sera possible lorsqu'il y aura un accord (...) La rencontre pourrait être multilatérale, avec la participation d'Etats garants», a-t-il dit. «Après la discussion substantielle d'aujourd'hui, nous nous sommes entendus et proposons que la rencontre se fasse pour parapher l'accord», a-t-il dit.

> LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE : Pourquoi l'armée russe veut se concentrer sur le Donbass

La Russie expulse 10 diplomates des pays baltes

La Russie a annoncé l'expulsion de dix diplomates des pays baltes, en représailles à une mesure similaire contre des représentants de Moscou dans le contexte des tensions autour de l'Ukraine.

Les accréditations de quatre diplomates de l'ambassade de Lituanie, trois de celle de Lettonie et trois des missions estoniennes ont été retirées, a annoncé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

Cette mesure a été prise «selon le principe de réciprocité» après l'expulsion «injustifiée» de 10 diplomates russes annoncée le 18 mars par ces trois pays membres de l'Union européenne et de l'Otan, a ajouté le ministère.

Les attaques russes contre Marioupol sont un «crime contre l'humanité», clame Volodymyr Zelensky.

Alors que la ville, bombardée et encerclée par l’armée russe, s’est transformée en effroyable théâtre de guerre, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a accusé la Russie de «crime contre l'humanité».

«Ce que les troupes russes font à Marioupol est un crime contre l'humanité, qui se déroule en direct sous les yeux de la planète», a-t-il dit lors d'une intervention en visioconférence devant le parlement danois, les accusant de bombarder volontairement les abris des civils dans cette ville assiégée.

> LIRE NOTRE VÉRIF' : TotalÉnergies pourrait-il être condamné pour «complicité de crimes de guerre» ?

Décathlon annonce la «suspension» de ses activités en Russie

Après Total, Heineken, c’est au tour de Décathlon de suspendre ses activités en Russie suite aux sanctions imposées par l’Occident, en raison de problèmes d'approvisionnement.

«Respectant scrupuleusement les sanctions internationales, Décathlon constate que les conditions d'approvisionnement ne sont plus réunies pour poursuivre son activité en Russie. Décathlon est amené à suspendre l'exploitation de ses magasins», écrit dans son communiqué l'enseigne de la galaxie Mulliez, qui a jusque-là maintenu en Russie les activités de ses marques Auchan et Leroy-Merlin.

> LIRE AUSSI : «Nous sommes dans l'incertitude complète» : en Russie, l'inquiétude des entreprises françaises

Le Kremlin insiste sur le paiement du gaz russe en roubles, après des critiques du G7

Le Kremlin a insisté sur le paiement en roubles du gaz russe livré à l'Europe, rejetant les critiques du G7, alors que les Occidentaux et les Russes multiplient les sanctions et contre-sanctions depuis l'offensive russe en Ukraine. «Personne ne va livrer de gaz gratuitement. C'est tout simplement impossible. Et on ne peut le payer qu'en roubles», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

«La situation a changé dans le contexte d'une guerre économique menée contre la Russie», a-t-il souligné, «les entreprises, commandant du gaz russe, doivent le comprendre».

⇒ LIRE AUSSI : Pourquoi Vladimir Poutine demande-t-il à être payé en roubles ?

Après des soupçons d'empoisonnement, l'oligarque russe Abramovitch présent aux pourparlers de paix à Istanbul

Sur cette vidéo, on peut apercevoir l'oligarque russe Roman Abramovich écoutant le discours d'ouverture prononcé par le président turc Recep Tayyip Erdogan avant les pourparlers en face à face entre la Russie et l'Ukraine au palais de Dolmabahce à Istanbul.

Le milliardaire russe, propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev pour faire cesser la guerre en Ukraine, a souffert de symptômes qui font penser à un possible empoisonnement.

Le Kremlin nie avoir empoisonné l’oligarque Roman Abramovich

Après avoir proposé son aide pour alimenter les actuels pourparlers entre les gouvernements russe et ukrainien, l’oligarque Roman Abramovich a souffert de plusieurs symptômes (yeux qui piquent, peau qui pèle, perte de vue pendant quelques heures) faisant penser à un empoisonnement.

Le Kremlin a répondu à ses suppositions, rapportées dans le Wall street journal, niant en bloc. «Ce n’est pas vrai et cela fait partie des informations de guerre», a commenté le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov.

Par ailleurs, Dmitri Peskov a confirmé l’implication de l’homme d’affaires dans les négociations russo-ukrainiennes. «Abramovitch joue un rôle pour établir des contacts entre les parties russe et ukrainienne. Il est présent à Istanbul», bien qu'il ne soit pas un membre officiel de la délégation russe, a-t-il ajouté.

Emmanuel Macron va s’entretenir avec Vladimir Poutine cet après-midi

Le président français, Emmanuel Macron va s’entretenir cet après-midi à 16h30 avec son homologue russe, Vladimir Poutine.

Sera notamment abordée une opération humanitaire d'évacuation dans la ville ukrainienne assiégée de Marioupol organisée avec la France, la Grèce et la Turquie.

Le président français a déclaré qu'il voulait discuter avec son homologue russe «pour sécuriser l'opération humanitaire à Marioupol», précisant que l'objectif était de la lancer «dans les tout prochains jours», en reprochant à la Russie un «non-respect du droit humanitaire international».

⇒ LIRE AUSSI : Macron-Poutine: dans le secret de leurs conversations téléphoniques

Un ferry prêt à loger 1600 réfugiés ukrainiens à Marseille

Un ferry Corsica Linea, habituellement affrété pour assurer la liaison avec l’Algérie, est arrivé ce mardi au port de Marseille avec 118 réfugiés ukrainiens. Il est prévu qu’à terme, 1600 personnes puissent y vivre au quotidien. Pour cela, ont été installés des écrans de cinéma, une crèche et un bureau Pôle emploi où seront proposés des cours de français. La signalétique du bateau a par ailleurs été réécrite en ukrainien.

«Ici les maths, c’est beaucoup plus facile qu’en Ukraine»

Le constat d’une jeune réfugiée ukrainienne pointe une fois de plus le faible niveau de l’enseignement secondaire français en mathématiques. Alors que le conflit entre la Russie et l’Ukraine continue, près de 7000 enfants et adolescents sont déjà scolarisés ou en cours de scolarisation dans les établissements français.

Interrogée en cours de mathématiques, après son arrivée au collège Joliot Curie de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), Karina n’a pas manqué d’évaluer le niveau de sa nouvelle classe. «Ici les maths, c’est beaucoup plus facile qu’en Ukraine», a déclaré la jeune réfugiée aux micros de BFMTV.

⇒ LIRE NOTRE ANALYSE : «Ici les maths, c’est beaucoup plus facile qu’en Ukraine»

Le chef de l'Agence internationale de l’énergie atomique en Ukraine pour discuter de la sécurité des sites nucléaires

Le chef de l'AIEA se trouve en Ukraine «pour des discussions avec des responsables du gouvernement» afin de fournir «une assistance technique» garantissant la sécurité des installations nucléaires, selon un communiqué de l'instance onusienne.

«Le conflit militaire pose un danger sans précédent pour les centrales et autres sites du pays. Nous devons prendre des mesures urgentes pour nous assurer qu'elles continuent à fonctionner en toute sûreté et réduire le risque d'un accident», a déclaré Rafael Grossi, directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, cité par le communiqué.

⇒ LIRE NOTRE ANALYSE : L’hypothèse d’une frappe nucléaire tactique russe prise au sérieux par les alliés

La Croix-Rouge lance un site internet en français et en ukrainien pour «aider au maximum» les réfugiés

«Croix-Rouge bonjour». Ainsi est nommé le site d’entraide entre Français et Ukrainiens, lancé par la Croix-Rouge. «Depuis plusieurs semaines, des millions de personnes fuient l’Ukraine pour se mettre à l’abri et prennent la route pour rejoindre les pays de l’Union européenne. Des milliers d’entre eux arrivent, traversent ou s’installent chaque jour en France. La Croix-Rouge française est mobilisée pour les accueillir, les informer et les soutenir de façon inconditionnelle», indique l’association humanitaire internationale.

En entrant sur le site, il est possible de proposer son aide ou d’en demander. Dans ce dernier cas, les réfugiés ukrainiens peuvent demander des vêtements, une aide administrative, juridique, ou pour se déplacer. Pour les Français qui veulent participer à l’aide internationale, ils peuvent envoyer des dons ou s’engager en étant volontaire de la Croix-Rouge ou devenir interprète.

Au moins sept morts et 22 blessés après une frappe russe à Mykolaïv

Une frappe russe a touché le siège de l'administration régionale de Mykolaïv, ville proche d'Odessa qui connaissait un répit dans les bombardements ces derniers jours, a indiqué le gouverneur de cette région du sud de l'Ukraine sur Facebook.

«Le bâtiment de l'administration régionale touché», a écrit le gouverneur Vitaly Kim, assurant que la plupart des personnes se trouvant à l'intérieur étaient indemnes. Sept personnes ont perdu la vie, 22 ont été blessés.

Pas de ministres polonais et tchèque à Budapest pour une réunion sur l'Ukraine

Les ministres polonais et tchèque de la Défense ne participeront pas à une réunion à Budapest du groupe de Visegrad, dit V4, en raison des liens de la Hongrie avec le Kremlin, ont annoncé des responsables.

Le ministre polonais Mariusz Blaszczak «n'ira pas» à Budapest, a indiqué mardi à l'AFP son service de presse sans autre précision. Son homologue tchèque, Jana Cernochova, a déclaré la semaine dernière qu'elle ne s'y rendrait pas non plus. «Ils ont des élections la semaine prochaine et il n'est pas juste que je participe à la campagne», a-t-elle expliqué. Des élections législatives se déroulent le 3 avril en Hongrie.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes

Depuis qu’il a coupé tous les ponts avec le patriarcat de Moscou, le père Iov se sent «en paix» avec lui-même, et son monastère Novo-Afonsky, à Lviv, vibre de sa vie nouvelle.

Les colis humanitaires s’entassent dans la salle à manger, sur lesquels veillent les icônes. À midi, deux tables sont dressées pour les paroissiens, ainsi que pour les 40 réfugiés accueillis par l’ecclésiastique de 33 ans depuis le début de la guerre.

⇒ LIRE NOTRE REPORTAGE : À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes

«Marine Le Pen, Eric Zemmour, Jean-Luc Mélenchon sont pour l'abandon des Ukrainiens à la tyrannie de Poutine», tacle Yannick Jadot

«Ce moment de guerre est très révélateur des principes, des valeurs» de chacun: il y a «ceux qui défendent la démocratie partout», et «certains qui considèrent que la démocratie c'est important chez soi mais quand c'est les autres ça peut être relativisé», a estimé Yannick Jadot sur LCI.

Alors que ses concurrents lui reprochent de défendre la livraison d'armes à la résistance ukrainienne, il a estimé au contraire que «les va-t-en-guerre, c'est ceux qui à chaque fois valident les conquêtes des tyrans, qui ont validé Grozny, la Tchétchénie, les bombardements à Alep» en Syrie.

Il a ciblé «tous ceux qui aujourd'hui disent: ''surtout on ne fait rien''», citant nommément «Marine Le Pen, Eric Zemmour, Jean-Luc Mélenchon, toute une série de candidats qui, sous couvert de neutralité et de paix, sont pour l'abandon des Ukrainiens à la tyrannie de Poutine».

Il s'en est tout particulièrement pris au candidat LFI qui le devance nettement dans les intentions de vote à gauche. «J'ai entendu Jean-Luc Mélenchon dire ''Poutine est en train de régler le problème en Syrie'' parce qu'il bombardait. Mélenchon a toujours mis la communication de Bachar al-Assad en regard de la communication de la presse internationale en disant ''on ne sait pas la vérité''», et «il a validé l'annexion de la Crimée par Poutine en disant que l'Ukraine était dirigée par des néonazis», a accusé Yannick Jadot.

Reprise des évacuations par les couloirs humanitaires après une suspension

L'Ukraine a annoncé une reprise des évacuations de civils via trois couloirs humanitaires, notamment depuis la ville assiégée de Marioupol, après une journée de suspension par crainte de «provocations» russes.

«Trois couloirs humanitaires ont été validés pour aujourd'hui», a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk dans une vidéo diffusée

Le premier couloir sera mis en place entre Marioupol et Zaporojie plus au nord par voiture, et de Berdiansk, où avaient déjà été évacués des civils au cours des jours précédents, vers Zaporojie.

Le deuxième couloir va de la ville de Melitopol, sous le contrôle des forces russes dans le sud du pays, à Zaporojie, et le troisième rejoint Zaporojie depuis Energodar, localité également entre les mains de Moscou, où est située une centrale nucléaire.

Le moral des Français plombé en mars par l'angoisse de l'inflation

Le moral des ménages a plongé en mars en France, pénalisé par les craintes liées à l'inflation qui ont atteint un niveau record, selon des données publiées par l'Insee.

L'indicateur s'est établi à 91 en mars, en baisse de six points sur un mois et près de dix points en dessous de sa moyenne de long terme, fixée à 100. La part des ménages qui anticipent une hausse des prix au cours des douze prochains mois s'est envolée de 50 points pour atteindre son plus haut niveau depuis le début de la série en 1972.

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Washington veut viser encore plus la capacité de Moscou à faire la guerre

Les Etats-Unis, après avoir déjà sanctionné l'industrie de défense de la Russie, envisagent de viser d'autres secteurs participant à l'effort de guerre mené par le Kremlin en Ukraine. «Nous prévoyons de cibler des secteurs qui sont essentiels à la capacité du Kremlin à faire fonctionner sa machine de guerre», a affirmé le secrétaire adjoint au Trésor, Wally Adeyemo.

L'idée est de «saper la capacité de la Russie à construire et à entretenir (ses) outils de guerre». «En plus de sanctionner les entreprises dans les secteurs qui permettent les activités malveillantes du Kremlin, nous prévoyons également de prendre des mesures pour perturber leurs chaînes d'approvisionnement»

La Russie et l'Ukraine «ont des préoccupations légitimes», affirme Recep Erdogan

La Russie et l'Ukraine ont toutes deux «des préoccupations légitimes», a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan en accueillant les délégations de négociateurs des deux pays à Istanbul, les appelant à «mettre un terme à cette tragédie».

Les pourparlers entre les deux délégations doivent commencer après cette réception, dans le palais de Dolmabahçe à Istanbul où la présidence turque dispose de bureaux.

En Allemagne, la guerre en Ukraine plombe le moral des consommateurs

Le moral des consommateurs allemands devrait fortement reculer en avril, pour le deuxième mois consécutif, plombé par la guerre en Ukraine qui aggrave l'inflation, selon le baromètre GfK.

En cause, «l'incertitude croissante et les sanctions contre la Russie», qui ont fait «exploser les prix de l'énergie», analyse Rolf Bürkl, expert au GfK.

L’oligarque Roman Abramovitch a-t-il été empoisonné ?

Le milliardaire russe qui s’était proposé comme médiateur dans le conflit ukrainien, a souffert de brûlures aux yeux, peau qui pèle et perte de la vue durant quelques heures, symptômes pouvant être créés par un empoisonnement, a rapporté le quotidien américain, The Wall Street Journal. Deux autres oligarques, eux aussi prompts à œuvrer pour des négociations avec le pouvoir russe, ont ressenti les mêmes symptômes.

Aujourd’hui rétablis, il s’agirait davantage d’une menace que d’une réelle envie de tuer.

⇒ LIRE NOTRE ENQUÊTE : Fortunes et mystères de Roman Abramovitch

Pourquoi le ministre de la Défense russe Sergueï Choïgou a-t-il disparu des écrans pendant deux semaines?

Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a fait une nouvelle apparition publique dans une vidéo, selon des images diffusées ce samedi, après une longue absence de deux semaines. Cette «disparition» inattendue dans un contexte de guerre n'avait pas manqué de nourrir toutes sortes de spéculations, que le Kremlin s'était efforcé de balayer.

Dans la vidéo diffusée dernièrement par le ministère de la Défense, on voit donc Sergueï Choïgou présider une réunion consacrée au budget d'armement de la Russie.

⇒ LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE : Pourquoi le ministre de la Défense russe Sergueï Choïgou a-t-il disparu des écrans pendant deux semaines?

La guerre en Ukraine, une «répétition» de la guerre en Syrie, alerte Amnesty International

L'invasion russe en Ukraine est une «répétition» de la Syrie avec une «multiplication des crimes de guerre» depuis plus d'un mois de conflit, a alerté Amnesty international lors de la présentation à Johannesburg de son rapport 2021-2022.

«Nous sommes dans des attaques intentionnelles d'infrastructures civiles, d'habitations», des bombardements d'écoles, a déclaré à l'AFP la secrétaire générale de l'ONG, Agnès Callamard, accusant la Russie de permettre des couloirs humanitaires pour les transformer en un «piège mortel».

⇒ LIRE NOTRE INTERVIEW : «Prolonger le conflit permet à Poutine de vider le pays de ses forces vives»

Le quotidien russe indépendant Novaïa Gazeta suspend sa publication

«Pas d'autre solution» face à la «censure militaire»: le journal indépendant russe Novaïa Gazeta a annoncé suspendre ses publications jusqu'à la fin de l'intervention en Ukraine, en plein durcissement du Kremlin contre les voix dissonantes.

Pilier du journalisme d'investigation, Novaïa Gazeta publie depuis près de 30 ans des enquêtes sur la corruption et les violations des droits humains en Russie. En 2021, ce travail, qui a coûté la vie à plusieurs de ses reporters, a valu à son rédacteur en chef, Dmitri Mouratov, le Prix Nobel de la Paix.

«Il n'y a pas d'autre solution. Pour nous, et, je le sais, pour vous, c'est une décision terrible et douloureuse. Mais il faut que nous nous protégions les uns les autres», a écrit Dmitri Mouratov, dans une lettre adressée aux lecteurs du journal. Selon lui, sa rédaction a poursuivi son travail pendant 34 jours «dans les conditions d'une censure militaire», depuis le lancement de l'offensive russe.

Des «armes interdites» utilisées dans le sud de l’Ukraine

La Russie utiliserait-elle des armes interdites par le droit humanitaire international sur le front au sud de l’Ukraine ? C’est ce qu’affirme, entre autres, la procureure générale ukrainienne, Iryna Venediktova. Le gouvernement a déclaré avoir des «preuves» de l'utilisation de bombes à sous-munitions dans les régions d'Odessa et de Kherson, ville sous contrôle russe depuis quelques semaines.

Les bombes à sous-munitions peuvent contenir plusieurs dizaines de mini bombes, qui se dispersent sur un vaste périmètre mais n’explosent pas toutes. «En raison de leurs effets sur de vastes zones, l’utilisation d’armes à sous-munitions dans des zones peuplées est incompatible avec les principes du droit humanitaire international régissant la conduite des hostilités», a précisé Liz Throssell, porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme.

Selon l’ONU, d’autres attaques aux armes à sous-munitions ont eu lieu dans plusieurs districts de Kharkiv, au cours desquelles neuf civils ont été tués et 37 blessés. «Nous voyons que d'autres armes interdites sont utilisées», a ajouté la procureure générale ukrainienne, Iryna Venediktova.

⇒ LIRE NOTRE DECRYPTAGE : Soukhoï Su-34, Katioucha, Javelin... Dix armes emblématiques de la guerre en Ukraine

Le groupe Wagner déployé dans l'Est, selon la Défense britannique

Des mercenaires russes du groupe Wagner se sont déployés dans l'est de l'Ukraine, selon le ministère britannique de la Défense, qui estime à plus de 1000 le nombre de combattants prêt à défendre coûte-que-coûte les ambitions de la Russie. Réputés proches de Vladimir Poutine, le groupe Wagner et ses paramilitaires sont soupçonnés d'exactions au Mali, en Libye ou encore en Syrie.

«En raison de lourdes pertes et d'une invasion en Ukraine largement bloquée, la Russie a très probablement été forcée de redéployer son personnel Wagner pour l'Ukraine au dépend des opérations en Afrique et en Syrie», a indiqué le ministère britannique dans un point de situation publié sur son compte Twitter.

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Marioupol, privée de vivres et de médicaments

La ville de Marioupol, au Sud-Est du pays, est devenue un symbole tragique de cette guerre. Après plusieurs semaines de bombardements acharnés, la cité portuaire stratégique sur la mer d'Azov, environ 160.000 personnes y sont toujours coincées, selon son maire Vadim Boïtchenko.

«Toutes les entrées et sorties de la ville sont bloquées [...], il est impossible de faire entrer à Marioupol des vivres et des médicaments», a affirmé le président ukrainien, accusant les forces russes de bombarder les convois d'aide humanitaire. Un sentiment partagé par l'ONG Amnesty International: «Nous sommes dans des attaques intentionnelles d'infrastructures civiles, d'habitations», des bombardements d'écoles, a déclaré mardi à l'AFP la secrétaire générale de l'ONG Agnès Callamard, accusant la Russie de permettre des couloirs humanitaires pour les transformer en un «piège mortel».

⇒ LIRE NOTRE GRAND REPORTAGE : Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

Selon Tetyana Lomakina, conseillère de la présidence ukrainienne, «environ 5000 personnes ont été enterrées à Marioupol, mais les gens ne sont plus enterrés depuis dix jours à cause des bombardements continus». Elle a estimé qu'il pourrait y avoir en réalité «autour de 10.000 morts», dont «300 enfants».

Côté russe, des médias ont affirmé que l'autoritaire dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov, proche de Vladimir Poutine, s'était rendu à Marioupol pour galvaniser ses troupes qui participent à l'assaut contre la ville portuaire.

«Nous ne marchandons pas les personnes, ni territoire ou la souveraineté»

Alors que s'ouvre une nouvelle journée de négociations entre les gouvernements russe et ukrainien, Dmytro Kouleba, ministre ukrainien des Affaires étrangères, a indiqué que ni «les personnes, territoire ou la souveraineté» ne feraient l'objet de «marchandisation».

Un des points importants des pourparlers porte sur «les garanties de sécurité et la neutralité, le statut dénucléarisé de notre Etat», a déclaré dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky à des médias russes. Ce point «est étudié en profondeur» mais il rendra nécessaires un référendum et des garanties de sécurité, a-t-il prévenu, accusant son homologue russe Vladimir Poutine et son entourage de faire «traîner les choses».

L'objectif a minima des discussions en Turquie, selon lui, est de résoudre les problèmes humanitaires et le but ultime est de décrocher un cessez-le-feu stable.

⇒ LIRE NOTRE ANALYSE : Russie-Ukraine: sur quoi négocient les deux camps

Bilan militaire au 34e jour de l'offensive russe

Il y a 34 jours, la Russie lançait son offensive sur l'Ukraine. Après plusieurs semaines de bombardements russes acharnés, comme en témoignent les images des villes détruites comme Kharkiv et Marioupol, l'armée ukrainienne semble desserrer l’étau russe sur certaines de ses villes.

La ville d'Irprin, théâtre de féroces combats dans la banlieue de Kiev, a été «libérée» hier soir. «Cependant, il est trop tôt pour parler de sécurité dans cette partie de notre région. Les combats continuent. Les troupes russes contrôlent le nord de la région de Kiev, disposent de ressources et de main-d'œuvre», a déclaré le président russe dans une vidéo lundi soir.

Dans les régions de Tchernigiv, Soumy, Kharkiv, du Donbass, et dans le sud de l'Ukraine, «la situation reste partout tendue, très difficile», a-t-il souligné. «L'ennemi tente d'effectuer une percée autour de Kiev et de bloquer les routes», a affirmé Ganna Malyar, vice-ministre de la Défense, soulignant que «la défense de Kiev» se poursuivait.

Des combats acharnés se poursuivent dans l’Est, notamment autour de Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine, proche de la frontière russe.

Dans ce contexte, de nouveaux pourparlers ont lieu aujourd'hui en Turquie. Les négociateurs russes sont arrivés hier à Istanbul, où une précédente séance de négociations avait déjà eu lieu le 10 mars, mais n'avait débouché sur aucune «avancée significative».

Bonjour à tous et bienvenue dans ce live !

Bonjour à tous et bienvenue dans ce live !

En cette 34e journée de conflit entre la Russie et l'Ukraine, nous allons vous accompagner minute par minute  pour vous aider à comprendre, décrypter, analyser les enjeux de ce conflit qui s’installe dans la durée.

Biden va s'entretenir de l'Ukraine avec des dirigeants européens ce mardi

Le président américain Joe Biden s'entretiendra avec des dirigeants européens mardi de la guerre en Ukraine, a annoncé la Maison Blanche.

L'appel téléphonique, prévu à 9h15 (13h15 GMT) avec les dirigeants français, britannique, allemand et italien, vise à «discuter des derniers développements concernant l'invasion russe de l'Ukraine», a précisé un porte-parole.

Conditions «suffisantes» pour une rencontre Zelensky-Poutine, dit le négociateur ukrainien

Les conditions pour une première rencontre entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et son homologue russe Vladimir Poutine depuis le début de l'invasion russe le 24 février, sont désormais «suffisantes» après une nouvelle session de pourparlers russo-ukrainiens mardi en Turquie, a affirmé le négociateur en chef ukrainien.

«Les résultats de la réunion d'aujourd'hui (à Istanbul) sont suffisants pour une rencontre au niveau des chefs d'Etat», a déclaré David Arakhamia. Depuis le début du conflit, Moscou a toujours refusé une telle proposition de Kiev.

Les Bourses européennes accélèrent et prennent autour de 3%

Les Bourses européennes amplifiaient leur hausse mardi après des progrès dans les négociations entre l'Ukraine et la Russie qui font espérer aux investisseurs un potentiel cessez-le-feu.

Vers 14h25 (12h25 GMT), la Bourse de Paris grimpait de 3,41%, celle de Francfort de 3,18%, Milan de 2,99% et Londres de 1,35%. L'Euro Stoxx 50, indice européen de référence prenait 3,43%

Le nombre de réfugiés s'approche inexorablement de la barre des 4 millions

Le nombre de réfugiés ayant fui l'Ukraine depuis l'invasion ordonnée par Vladimir Poutine se rapproche de la barre symbolique des 4 millions qui, au rythme actuel, pourrait être franchie dans les tout prochains jours, selon le décompte de l'ONU publié mardi.

Depuis le 22 mars, le flux de réfugiés s'est nettement ralenti, aux alentours de 40.000 passages quotidiens.

Au total, plus de dix millions de personnes, soit plus d'un quart de la population, ont dû quitter leur foyer soit en traversant la frontière pour trouver refuge dans les pays limitrophes (personnes réfugiées), soit en trouvant refuge ailleurs en Ukraine (personnes déplacées).

L'ONU estime ainsi à presque 6,5 millions le nombre de persones déplacées à l'intérieur du pays. Et recensait exactement 3.901.713 réfugiés ukrainiens sur son site internet dédié, mardi vers 10h GMT. Ce sont 38.916 de plus que lors du précédent pointage lundi.

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Kiev veut un «accord international» garantissant sa sécurité, dit le négociateur ukrainien

L'Ukraine réclame un «accord international» pour garantir sa sécurité, dont seraient signataires plusieurs pays garants, a indiqué mardi le négociateur en chef ukrainien après plusieurs heures de pourparlers russo-ukrainiens à Istanbul.

«Nous insistons pour qu'il s'agisse d'un accord international qui sera signé par tous les garants de la sécurité», a déclaré David Arakhamia. «Nous voulons un mécanisme international de garanties de sécurité où les pays garants agiront de façon analogue au chapitre 5 de l'Otan et même de façon plus ferme», a-t-il ajouté.

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La Russie annonce réduire «radicalement» son activité militaire vers Kiev et Tcherniguiv en Ukraine, après des pourparlers «substantiels»

Alors que l’armée ukrainienne a repoussé les forces russes dans le sud et l’ouest, la Russie annonce réduire «radicalement» son activité militaire dans les régions de Kiev et Tcherniguiv en Ukraine. Après une énième session de pourpalers russo-ukrainiens à Istanbul, la Russie a déclaré que ceux qui s’étaient tenus ce matin à Istanbul étaient «substantiels».

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«Les négociations sur un accord sur la neutralité et le statut non-nucléaire de l'Ukraine entrant dans une dimension pratique (...), il a été décidé, pour accroître la confiance, de réduire radicalement l'activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv», a déclaré à Istanbul le vice-ministre russe de la Défense, Alexandre Fomine. Le chef de la délégation russe, Vladimir Medinski, a fait état de «discussions substantielles» et dit que les propositions «claires» de l'Ukraine en vue d'un accord allaient être «étudiées très prochainement et soumises au président» Vladimir Poutine.

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Selon lui, une rencontre des dirigeants ukrainien Volodymyr Zelensky et russe Vladimir Poutine, et de représentants d'Etats garants, serait possible en cas d'accord pour mettre fin aux hostilités.

«En ce qui concerne une rencontre des deux présidents, nous avons dit depuis le début qu'elle sera possible lorsqu'il y aura un accord (...) La rencontre pourrait être multilatérale, avec la participation d'Etats garants», a-t-il dit. «Après la discussion substantielle d'aujourd'hui, nous nous sommes entendus et proposons que la rencontre se fasse pour parapher l'accord», a-t-il dit.

> LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE : Pourquoi l'armée russe veut se concentrer sur le Donbass

La Russie expulse 10 diplomates des pays baltes

La Russie a annoncé l'expulsion de dix diplomates des pays baltes, en représailles à une mesure similaire contre des représentants de Moscou dans le contexte des tensions autour de l'Ukraine.

Les accréditations de quatre diplomates de l'ambassade de Lituanie, trois de celle de Lettonie et trois des missions estoniennes ont été retirées, a annoncé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

Cette mesure a été prise «selon le principe de réciprocité» après l'expulsion «injustifiée» de 10 diplomates russes annoncée le 18 mars par ces trois pays membres de l'Union européenne et de l'Otan, a ajouté le ministère.

Les attaques russes contre Marioupol sont un «crime contre l'humanité», clame Volodymyr Zelensky.

Alors que la ville, bombardée et encerclée par l’armée russe, s’est transformée en effroyable théâtre de guerre, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a accusé la Russie de «crime contre l'humanité».

«Ce que les troupes russes font à Marioupol est un crime contre l'humanité, qui se déroule en direct sous les yeux de la planète», a-t-il dit lors d'une intervention en visioconférence devant le parlement danois, les accusant de bombarder volontairement les abris des civils dans cette ville assiégée.

> LIRE NOTRE VÉRIF' : TotalÉnergies pourrait-il être condamné pour «complicité de crimes de guerre» ?

Décathlon annonce la «suspension» de ses activités en Russie

Après Total, Heineken, c’est au tour de Décathlon de suspendre ses activités en Russie suite aux sanctions imposées par l’Occident, en raison de problèmes d'approvisionnement.

«Respectant scrupuleusement les sanctions internationales, Décathlon constate que les conditions d'approvisionnement ne sont plus réunies pour poursuivre son activité en Russie. Décathlon est amené à suspendre l'exploitation de ses magasins», écrit dans son communiqué l'enseigne de la galaxie Mulliez, qui a jusque-là maintenu en Russie les activités de ses marques Auchan et Leroy-Merlin.

> LIRE AUSSI : «Nous sommes dans l'incertitude complète» : en Russie, l'inquiétude des entreprises françaises

Le Kremlin insiste sur le paiement du gaz russe en roubles, après des critiques du G7

Le Kremlin a insisté sur le paiement en roubles du gaz russe livré à l'Europe, rejetant les critiques du G7, alors que les Occidentaux et les Russes multiplient les sanctions et contre-sanctions depuis l'offensive russe en Ukraine. «Personne ne va livrer de gaz gratuitement. C'est tout simplement impossible. Et on ne peut le payer qu'en roubles», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

«La situation a changé dans le contexte d'une guerre économique menée contre la Russie», a-t-il souligné, «les entreprises, commandant du gaz russe, doivent le comprendre».

⇒ LIRE AUSSI : Pourquoi Vladimir Poutine demande-t-il à être payé en roubles ?

Après des soupçons d'empoisonnement, l'oligarque russe Abramovitch présent aux pourparlers de paix à Istanbul

Sur cette vidéo, on peut apercevoir l'oligarque russe Roman Abramovich écoutant le discours d'ouverture prononcé par le président turc Recep Tayyip Erdogan avant les pourparlers en face à face entre la Russie et l'Ukraine au palais de Dolmabahce à Istanbul.

Le milliardaire russe, propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev pour faire cesser la guerre en Ukraine, a souffert de symptômes qui font penser à un possible empoisonnement.

Le Kremlin nie avoir empoisonné l’oligarque Roman Abramovich

Après avoir proposé son aide pour alimenter les actuels pourparlers entre les gouvernements russe et ukrainien, l’oligarque Roman Abramovich a souffert de plusieurs symptômes (yeux qui piquent, peau qui pèle, perte de vue pendant quelques heures) faisant penser à un empoisonnement.

Le Kremlin a répondu à ses suppositions, rapportées dans le Wall street journal, niant en bloc. «Ce n’est pas vrai et cela fait partie des informations de guerre», a commenté le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov.

Par ailleurs, Dmitri Peskov a confirmé l’implication de l’homme d’affaires dans les négociations russo-ukrainiennes. «Abramovitch joue un rôle pour établir des contacts entre les parties russe et ukrainienne. Il est présent à Istanbul», bien qu'il ne soit pas un membre officiel de la délégation russe, a-t-il ajouté.

Emmanuel Macron va s’entretenir avec Vladimir Poutine cet après-midi

Le président français, Emmanuel Macron va s’entretenir cet après-midi à 16h30 avec son homologue russe, Vladimir Poutine.

Sera notamment abordée une opération humanitaire d'évacuation dans la ville ukrainienne assiégée de Marioupol organisée avec la France, la Grèce et la Turquie.

Le président français a déclaré qu'il voulait discuter avec son homologue russe «pour sécuriser l'opération humanitaire à Marioupol», précisant que l'objectif était de la lancer «dans les tout prochains jours», en reprochant à la Russie un «non-respect du droit humanitaire international».

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Un ferry prêt à loger 1600 réfugiés ukrainiens à Marseille

Un ferry Corsica Linea, habituellement affrété pour assurer la liaison avec l’Algérie, est arrivé ce mardi au port de Marseille avec 118 réfugiés ukrainiens. Il est prévu qu’à terme, 1600 personnes puissent y vivre au quotidien. Pour cela, ont été installés des écrans de cinéma, une crèche et un bureau Pôle emploi où seront proposés des cours de français. La signalétique du bateau a par ailleurs été réécrite en ukrainien.

«Ici les maths, c’est beaucoup plus facile qu’en Ukraine»

Le constat d’une jeune réfugiée ukrainienne pointe une fois de plus le faible niveau de l’enseignement secondaire français en mathématiques. Alors que le conflit entre la Russie et l’Ukraine continue, près de 7000 enfants et adolescents sont déjà scolarisés ou en cours de scolarisation dans les établissements français.

Interrogée en cours de mathématiques, après son arrivée au collège Joliot Curie de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), Karina n’a pas manqué d’évaluer le niveau de sa nouvelle classe. «Ici les maths, c’est beaucoup plus facile qu’en Ukraine», a déclaré la jeune réfugiée aux micros de BFMTV.

⇒ LIRE NOTRE ANALYSE : «Ici les maths, c’est beaucoup plus facile qu’en Ukraine»

Le chef de l'Agence internationale de l’énergie atomique en Ukraine pour discuter de la sécurité des sites nucléaires

Le chef de l'AIEA se trouve en Ukraine «pour des discussions avec des responsables du gouvernement» afin de fournir «une assistance technique» garantissant la sécurité des installations nucléaires, selon un communiqué de l'instance onusienne.

«Le conflit militaire pose un danger sans précédent pour les centrales et autres sites du pays. Nous devons prendre des mesures urgentes pour nous assurer qu'elles continuent à fonctionner en toute sûreté et réduire le risque d'un accident», a déclaré Rafael Grossi, directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, cité par le communiqué.

⇒ LIRE NOTRE ANALYSE : L’hypothèse d’une frappe nucléaire tactique russe prise au sérieux par les alliés

La Croix-Rouge lance un site internet en français et en ukrainien pour «aider au maximum» les réfugiés

«Croix-Rouge bonjour». Ainsi est nommé le site d’entraide entre Français et Ukrainiens, lancé par la Croix-Rouge. «Depuis plusieurs semaines, des millions de personnes fuient l’Ukraine pour se mettre à l’abri et prennent la route pour rejoindre les pays de l’Union européenne. Des milliers d’entre eux arrivent, traversent ou s’installent chaque jour en France. La Croix-Rouge française est mobilisée pour les accueillir, les informer et les soutenir de façon inconditionnelle», indique l’association humanitaire internationale.

En entrant sur le site, il est possible de proposer son aide ou d’en demander. Dans ce dernier cas, les réfugiés ukrainiens peuvent demander des vêtements, une aide administrative, juridique, ou pour se déplacer. Pour les Français qui veulent participer à l’aide internationale, ils peuvent envoyer des dons ou s’engager en étant volontaire de la Croix-Rouge ou devenir interprète.

Au moins sept morts et 22 blessés après une frappe russe à Mykolaïv

Une frappe russe a touché le siège de l'administration régionale de Mykolaïv, ville proche d'Odessa qui connaissait un répit dans les bombardements ces derniers jours, a indiqué le gouverneur de cette région du sud de l'Ukraine sur Facebook.

«Le bâtiment de l'administration régionale touché», a écrit le gouverneur Vitaly Kim, assurant que la plupart des personnes se trouvant à l'intérieur étaient indemnes. Sept personnes ont perdu la vie, 22 ont été blessés.

Pas de ministres polonais et tchèque à Budapest pour une réunion sur l'Ukraine

Les ministres polonais et tchèque de la Défense ne participeront pas à une réunion à Budapest du groupe de Visegrad, dit V4, en raison des liens de la Hongrie avec le Kremlin, ont annoncé des responsables.

Le ministre polonais Mariusz Blaszczak «n'ira pas» à Budapest, a indiqué mardi à l'AFP son service de presse sans autre précision. Son homologue tchèque, Jana Cernochova, a déclaré la semaine dernière qu'elle ne s'y rendrait pas non plus. «Ils ont des élections la semaine prochaine et il n'est pas juste que je participe à la campagne», a-t-elle expliqué. Des élections législatives se déroulent le 3 avril en Hongrie.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes

Depuis qu’il a coupé tous les ponts avec le patriarcat de Moscou, le père Iov se sent «en paix» avec lui-même, et son monastère Novo-Afonsky, à Lviv, vibre de sa vie nouvelle.

Les colis humanitaires s’entassent dans la salle à manger, sur lesquels veillent les icônes. À midi, deux tables sont dressées pour les paroissiens, ainsi que pour les 40 réfugiés accueillis par l’ecclésiastique de 33 ans depuis le début de la guerre.

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«Marine Le Pen, Eric Zemmour, Jean-Luc Mélenchon sont pour l'abandon des Ukrainiens à la tyrannie de Poutine», tacle Yannick Jadot

«Ce moment de guerre est très révélateur des principes, des valeurs» de chacun: il y a «ceux qui défendent la démocratie partout», et «certains qui considèrent que la démocratie c'est important chez soi mais quand c'est les autres ça peut être relativisé», a estimé Yannick Jadot sur LCI.

Alors que ses concurrents lui reprochent de défendre la livraison d'armes à la résistance ukrainienne, il a estimé au contraire que «les va-t-en-guerre, c'est ceux qui à chaque fois valident les conquêtes des tyrans, qui ont validé Grozny, la Tchétchénie, les bombardements à Alep» en Syrie.

Il a ciblé «tous ceux qui aujourd'hui disent: ''surtout on ne fait rien''», citant nommément «Marine Le Pen, Eric Zemmour, Jean-Luc Mélenchon, toute une série de candidats qui, sous couvert de neutralité et de paix, sont pour l'abandon des Ukrainiens à la tyrannie de Poutine».

Il s'en est tout particulièrement pris au candidat LFI qui le devance nettement dans les intentions de vote à gauche. «J'ai entendu Jean-Luc Mélenchon dire ''Poutine est en train de régler le problème en Syrie'' parce qu'il bombardait. Mélenchon a toujours mis la communication de Bachar al-Assad en regard de la communication de la presse internationale en disant ''on ne sait pas la vérité''», et «il a validé l'annexion de la Crimée par Poutine en disant que l'Ukraine était dirigée par des néonazis», a accusé Yannick Jadot.

Reprise des évacuations par les couloirs humanitaires après une suspension

L'Ukraine a annoncé une reprise des évacuations de civils via trois couloirs humanitaires, notamment depuis la ville assiégée de Marioupol, après une journée de suspension par crainte de «provocations» russes.

«Trois couloirs humanitaires ont été validés pour aujourd'hui», a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk dans une vidéo diffusée

Le premier couloir sera mis en place entre Marioupol et Zaporojie plus au nord par voiture, et de Berdiansk, où avaient déjà été évacués des civils au cours des jours précédents, vers Zaporojie.

Le deuxième couloir va de la ville de Melitopol, sous le contrôle des forces russes dans le sud du pays, à Zaporojie, et le troisième rejoint Zaporojie depuis Energodar, localité également entre les mains de Moscou, où est située une centrale nucléaire.

Le moral des Français plombé en mars par l'angoisse de l'inflation

Le moral des ménages a plongé en mars en France, pénalisé par les craintes liées à l'inflation qui ont atteint un niveau record, selon des données publiées par l'Insee.

L'indicateur s'est établi à 91 en mars, en baisse de six points sur un mois et près de dix points en dessous de sa moyenne de long terme, fixée à 100. La part des ménages qui anticipent une hausse des prix au cours des douze prochains mois s'est envolée de 50 points pour atteindre son plus haut niveau depuis le début de la série en 1972.

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Washington veut viser encore plus la capacité de Moscou à faire la guerre

Les Etats-Unis, après avoir déjà sanctionné l'industrie de défense de la Russie, envisagent de viser d'autres secteurs participant à l'effort de guerre mené par le Kremlin en Ukraine. «Nous prévoyons de cibler des secteurs qui sont essentiels à la capacité du Kremlin à faire fonctionner sa machine de guerre», a affirmé le secrétaire adjoint au Trésor, Wally Adeyemo.

L'idée est de «saper la capacité de la Russie à construire et à entretenir (ses) outils de guerre». «En plus de sanctionner les entreprises dans les secteurs qui permettent les activités malveillantes du Kremlin, nous prévoyons également de prendre des mesures pour perturber leurs chaînes d'approvisionnement»

La Russie et l'Ukraine «ont des préoccupations légitimes», affirme Recep Erdogan

La Russie et l'Ukraine ont toutes deux «des préoccupations légitimes», a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan en accueillant les délégations de négociateurs des deux pays à Istanbul, les appelant à «mettre un terme à cette tragédie».

Les pourparlers entre les deux délégations doivent commencer après cette réception, dans le palais de Dolmabahçe à Istanbul où la présidence turque dispose de bureaux.

En Allemagne, la guerre en Ukraine plombe le moral des consommateurs

Le moral des consommateurs allemands devrait fortement reculer en avril, pour le deuxième mois consécutif, plombé par la guerre en Ukraine qui aggrave l'inflation, selon le baromètre GfK.

En cause, «l'incertitude croissante et les sanctions contre la Russie», qui ont fait «exploser les prix de l'énergie», analyse Rolf Bürkl, expert au GfK.

L’oligarque Roman Abramovitch a-t-il été empoisonné ?

Le milliardaire russe qui s’était proposé comme médiateur dans le conflit ukrainien, a souffert de brûlures aux yeux, peau qui pèle et perte de la vue durant quelques heures, symptômes pouvant être créés par un empoisonnement, a rapporté le quotidien américain, The Wall Street Journal. Deux autres oligarques, eux aussi prompts à œuvrer pour des négociations avec le pouvoir russe, ont ressenti les mêmes symptômes.

Aujourd’hui rétablis, il s’agirait davantage d’une menace que d’une réelle envie de tuer.

⇒ LIRE NOTRE ENQUÊTE : Fortunes et mystères de Roman Abramovitch

Pourquoi le ministre de la Défense russe Sergueï Choïgou a-t-il disparu des écrans pendant deux semaines?

Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a fait une nouvelle apparition publique dans une vidéo, selon des images diffusées ce samedi, après une longue absence de deux semaines. Cette «disparition» inattendue dans un contexte de guerre n'avait pas manqué de nourrir toutes sortes de spéculations, que le Kremlin s'était efforcé de balayer.

Dans la vidéo diffusée dernièrement par le ministère de la Défense, on voit donc Sergueï Choïgou présider une réunion consacrée au budget d'armement de la Russie.

⇒ LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE : Pourquoi le ministre de la Défense russe Sergueï Choïgou a-t-il disparu des écrans pendant deux semaines?

La guerre en Ukraine, une «répétition» de la guerre en Syrie, alerte Amnesty International

L'invasion russe en Ukraine est une «répétition» de la Syrie avec une «multiplication des crimes de guerre» depuis plus d'un mois de conflit, a alerté Amnesty international lors de la présentation à Johannesburg de son rapport 2021-2022.

«Nous sommes dans des attaques intentionnelles d'infrastructures civiles, d'habitations», des bombardements d'écoles, a déclaré à l'AFP la secrétaire générale de l'ONG, Agnès Callamard, accusant la Russie de permettre des couloirs humanitaires pour les transformer en un «piège mortel».

⇒ LIRE NOTRE INTERVIEW : «Prolonger le conflit permet à Poutine de vider le pays de ses forces vives»

Le quotidien russe indépendant Novaïa Gazeta suspend sa publication

«Pas d'autre solution» face à la «censure militaire»: le journal indépendant russe Novaïa Gazeta a annoncé suspendre ses publications jusqu'à la fin de l'intervention en Ukraine, en plein durcissement du Kremlin contre les voix dissonantes.

Pilier du journalisme d'investigation, Novaïa Gazeta publie depuis près de 30 ans des enquêtes sur la corruption et les violations des droits humains en Russie. En 2021, ce travail, qui a coûté la vie à plusieurs de ses reporters, a valu à son rédacteur en chef, Dmitri Mouratov, le Prix Nobel de la Paix.

«Il n'y a pas d'autre solution. Pour nous, et, je le sais, pour vous, c'est une décision terrible et douloureuse. Mais il faut que nous nous protégions les uns les autres», a écrit Dmitri Mouratov, dans une lettre adressée aux lecteurs du journal. Selon lui, sa rédaction a poursuivi son travail pendant 34 jours «dans les conditions d'une censure militaire», depuis le lancement de l'offensive russe.

Des «armes interdites» utilisées dans le sud de l’Ukraine

La Russie utiliserait-elle des armes interdites par le droit humanitaire international sur le front au sud de l’Ukraine ? C’est ce qu’affirme, entre autres, la procureure générale ukrainienne, Iryna Venediktova. Le gouvernement a déclaré avoir des «preuves» de l'utilisation de bombes à sous-munitions dans les régions d'Odessa et de Kherson, ville sous contrôle russe depuis quelques semaines.

Les bombes à sous-munitions peuvent contenir plusieurs dizaines de mini bombes, qui se dispersent sur un vaste périmètre mais n’explosent pas toutes. «En raison de leurs effets sur de vastes zones, l’utilisation d’armes à sous-munitions dans des zones peuplées est incompatible avec les principes du droit humanitaire international régissant la conduite des hostilités», a précisé Liz Throssell, porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme.

Selon l’ONU, d’autres attaques aux armes à sous-munitions ont eu lieu dans plusieurs districts de Kharkiv, au cours desquelles neuf civils ont été tués et 37 blessés. «Nous voyons que d'autres armes interdites sont utilisées», a ajouté la procureure générale ukrainienne, Iryna Venediktova.

⇒ LIRE NOTRE DECRYPTAGE : Soukhoï Su-34, Katioucha, Javelin... Dix armes emblématiques de la guerre en Ukraine

Le groupe Wagner déployé dans l'Est, selon la Défense britannique

Des mercenaires russes du groupe Wagner se sont déployés dans l'est de l'Ukraine, selon le ministère britannique de la Défense, qui estime à plus de 1000 le nombre de combattants prêt à défendre coûte-que-coûte les ambitions de la Russie. Réputés proches de Vladimir Poutine, le groupe Wagner et ses paramilitaires sont soupçonnés d'exactions au Mali, en Libye ou encore en Syrie.

«En raison de lourdes pertes et d'une invasion en Ukraine largement bloquée, la Russie a très probablement été forcée de redéployer son personnel Wagner pour l'Ukraine au dépend des opérations en Afrique et en Syrie», a indiqué le ministère britannique dans un point de situation publié sur son compte Twitter.

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Marioupol, privée de vivres et de médicaments

La ville de Marioupol, au Sud-Est du pays, est devenue un symbole tragique de cette guerre. Après plusieurs semaines de bombardements acharnés, la cité portuaire stratégique sur la mer d'Azov, environ 160.000 personnes y sont toujours coincées, selon son maire Vadim Boïtchenko.

«Toutes les entrées et sorties de la ville sont bloquées [...], il est impossible de faire entrer à Marioupol des vivres et des médicaments», a affirmé le président ukrainien, accusant les forces russes de bombarder les convois d'aide humanitaire. Un sentiment partagé par l'ONG Amnesty International: «Nous sommes dans des attaques intentionnelles d'infrastructures civiles, d'habitations», des bombardements d'écoles, a déclaré mardi à l'AFP la secrétaire générale de l'ONG Agnès Callamard, accusant la Russie de permettre des couloirs humanitaires pour les transformer en un «piège mortel».

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Selon Tetyana Lomakina, conseillère de la présidence ukrainienne, «environ 5000 personnes ont été enterrées à Marioupol, mais les gens ne sont plus enterrés depuis dix jours à cause des bombardements continus». Elle a estimé qu'il pourrait y avoir en réalité «autour de 10.000 morts», dont «300 enfants».

Côté russe, des médias ont affirmé que l'autoritaire dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov, proche de Vladimir Poutine, s'était rendu à Marioupol pour galvaniser ses troupes qui participent à l'assaut contre la ville portuaire.

«Nous ne marchandons pas les personnes, ni territoire ou la souveraineté»

Alors que s'ouvre une nouvelle journée de négociations entre les gouvernements russe et ukrainien, Dmytro Kouleba, ministre ukrainien des Affaires étrangères, a indiqué que ni «les personnes, territoire ou la souveraineté» ne feraient l'objet de «marchandisation».

Un des points importants des pourparlers porte sur «les garanties de sécurité et la neutralité, le statut dénucléarisé de notre Etat», a déclaré dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky à des médias russes. Ce point «est étudié en profondeur» mais il rendra nécessaires un référendum et des garanties de sécurité, a-t-il prévenu, accusant son homologue russe Vladimir Poutine et son entourage de faire «traîner les choses».

L'objectif a minima des discussions en Turquie, selon lui, est de résoudre les problèmes humanitaires et le but ultime est de décrocher un cessez-le-feu stable.

⇒ LIRE NOTRE ANALYSE : Russie-Ukraine: sur quoi négocient les deux camps

Bilan militaire au 34e jour de l'offensive russe

Il y a 34 jours, la Russie lançait son offensive sur l'Ukraine. Après plusieurs semaines de bombardements russes acharnés, comme en témoignent les images des villes détruites comme Kharkiv et Marioupol, l'armée ukrainienne semble desserrer l’étau russe sur certaines de ses villes.

La ville d'Irprin, théâtre de féroces combats dans la banlieue de Kiev, a été «libérée» hier soir. «Cependant, il est trop tôt pour parler de sécurité dans cette partie de notre région. Les combats continuent. Les troupes russes contrôlent le nord de la région de Kiev, disposent de ressources et de main-d'œuvre», a déclaré le président russe dans une vidéo lundi soir.

Dans les régions de Tchernigiv, Soumy, Kharkiv, du Donbass, et dans le sud de l'Ukraine, «la situation reste partout tendue, très difficile», a-t-il souligné. «L'ennemi tente d'effectuer une percée autour de Kiev et de bloquer les routes», a affirmé Ganna Malyar, vice-ministre de la Défense, soulignant que «la défense de Kiev» se poursuivait.

Des combats acharnés se poursuivent dans l’Est, notamment autour de Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine, proche de la frontière russe.

Dans ce contexte, de nouveaux pourparlers ont lieu aujourd'hui en Turquie. Les négociateurs russes sont arrivés hier à Istanbul, où une précédente séance de négociations avait déjà eu lieu le 10 mars, mais n'avait débouché sur aucune «avancée significative».

Bonjour à tous et bienvenue dans ce live !

Bonjour à tous et bienvenue dans ce live !

En cette 34e journée de conflit entre la Russie et l'Ukraine, nous allons vous accompagner minute par minute  pour vous aider à comprendre, décrypter, analyser les enjeux de ce conflit qui s’installe dans la durée.

Guerre en Ukraine: l’hypothèse d’une frappe nucléaire tactique russe prise au sérieux par les alliés

DÉCRYPTAGE - Un mois après le déclenchement des hostilités, Vladimir Poutine n’a pas atteint ses objectifs sur le terrain. Pour conjurer l’échec, il pourrait être tenté par une escalade, intensifier le conflit pour faire plier son adversaire.

Un navire russe de transport de troupes détruit en mer d'Azov

Le navire en question pourrait avoir été touché par une frappe ukrainienne de missile balistique Tochka.

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L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal

Le propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, a «développé des symptômes» après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars.

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L'Humanité

Pour Roussel, « c’est vous la France des Jours heureux » !

Actu

En meeting, Fabien Roussel a surtout évoqué le monde du travail, « les femmes et les hommes qui créent la vraie valeur ». Pour le candidat communiste, « voter utile, c’est voter pour (ses) convictions ».

Bruno Vincens

Toulouse (Haute-Garonne), envoyé spécial.

C’est d’abord aux Toulousains et aux habitants de la région que Fabien Roussel, en meeting hier dans la Ville rose, s’est adressé : « Vous les infirmières des hôpitaux de Rangueil et Purpan, vous les cheminots de Matabiau, défenseurs du rail, vous les métallos de la SAM qui luttez pour vos emplois et pour l’industrie… vous êtes le meilleur de la France ! » Parmi ces professions citées par le candidat communiste, figurent en bonne place « les aides à domicile, les auxiliaires de vie, métiers généralement exercés par des femmes et qui subissent horaires décalés et salaires de misère ». Fabien Roussel rappelle son engagement : « Ce n’est que justice de garantir l’égalité des salaires entre hommes et femmes. »

« Le meilleur de la France », c’est aussi les industries de pointe, l’aéronautique, le spatial, les laboratoires de recherche… autant de secteurs très implantés à Toulouse. Et Fabien Roussel égratigne au passage son concurrent Yannick Jadot, sans le nommer : « Nous aimons la science et le progrès. »

La Halle aux grains de Toulouse était, hier après-midi, une enceinte joyeuse et enfiévrée. Des cars venus des départements voisins ont convergé vers la capitale régionale. Dans les travées, Gérard, 73 ans, qui fut chef de magasin pour une célèbre enseigne de bricolage, n’a pas attendu le début du meeting pour décider de son vote du 10 avril : « Rien ne peut me faire changer. Pour une fois qu’on a un candidat communiste… Fabien Roussel parle franchement, il met les points sur les i. »

À toutes les femmes et les hommes qui créent des richesses, le candidat à l’élection présidentielle s’est adressé : « C’est vous, la France des Jours heureux ! » À plusieurs reprises dans son discours, Fabien Roussel le répète, comme un leitmotiv : « Le temps de la dignité est venu. » La dignité, ce n’est certainement pas de travailler 15 à 20 heures par semaine pour les bénéficiaires du RSA, en percevant à peine 6 euros de l’heure. Fabien Roussel ironise : « C’est intéressant, ça veut donc dire qu’il y a du travail. » Pour lui, pas question d’accepter le « MTO » : mi-temps obligatoire.

le contrepied des politiques néolibérales

La majeure partie de l’allocution a été consacrée au monde du travail, à son refus de repousser l’âge de départ à la retraite à 65 ans, comme le veut Emmanuel Macron, « alors que l’espérance de vie en bonne santé pour un ouvrier s’établit à 59 ans ».

À ceux qui s’interrogent sur la possibilité de financer le programme des Jours heureux, Fabien Roussel donne la réponse : « Nous irons chercher l’argent là où il est. » Il évoque notamment le prélèvement à la source sur les bénéfices des multinationales et la lutte contre la fraude fiscale « qui coûte plus de 100 milliards d’euros par an ». Et c’est sans complexe qu’il prend le contrepied des politiques néolibérales : « Macron, Pécresse et l’extrême droite veulent réduire le budget de l’État, nous voulons l’augmenter. (…) La vraie valeur n’est pas créée par les actionnaires mais par le monde du travail. »

Au cours de son allocution enflammée d’une heure, Fabien Roussel n’a fait qu’une seule fois allusion à Jean-Luc Mélenchon : « Certains nous chantent le refrain du vote utile. Il y aurait donc des votes inutiles… Toutes les voix sont utiles. Votez pour vous, vos idées, vos convictions ! » Cela suffira-t-il à convaincre Laurence, venue écouter le candidat communiste mais pas encore sûre de son choix : « J’hésite entre le cœur et la raison, entre Roussel et Mélenchon. » Elle n’a pas lu le programme des Jours heureux, mais apprécie l’idée d’indexer les retraites sur l’inflation, elle qui perçoit une pension d’à peine 1 250 euros, après avoir exercé la profession de médecin généraliste.

Vers la fin de son allocution, Fabien Roussel est interrompu par le public de la Halle aux grains, qui scande « Fabien, président ! » Avec un brin de malice le candidat communiste reprend la parole, entretient le suspense, un peu mystérieux : « Je vais vous faire une confidence… Nous allons gagner. La question est de savoir quand et pour quoi faire. » En attendant, il exhorte pour la date du 10 avril à « utiliser le bulletin de vote des Jours heureux avec fierté ».

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L'Humanité

Zemmour, une grand-messe fascisante en plein Paris

Actu

Extrême droite Plus de 50 000 sympathisants exaltés ont écouté Éric Zemmour célébrer « la grandeur de la France » et en appeler au « vote vital ».

Benjamin König

Place du Trocadéro, 15 heures, ce dimanche. Dans une heure, Éric Zemmour doit prendre la parole, devant une foule d’environ 50 000 personnes, compacte et chauffée à blanc. « C’est incroyable, par rapport à Fillon, tu peux pas imaginer », s’enthousiasme un homme au téléphone. On s’approche. Il s’appelle Gérard, avait voté Fillon en 2017, se revendique gaulliste et déteste la famille Le Pen, « même Marion Maréchal ». Il est venu écouter Zemmour et se dit « pas encore sûr de (son) vote ». Des curieux, il n’y en a pas beaucoup à ce grand meeting imaginé comme « une démonstration de force », selon la formule employée par le porte-parole de Reconquête !, Stanislas Rigault. Une expression glaçante quand on sait la violence des militants, encadrés par plus de 1 600 policiers et agents de sécurité. On y croise un public soit âgé, soit très jeune. Pas de crâne rasé : ici, on vient en (bonne) famille. Une dame d’apparence très bourgeoise, lunettes de soleil et doudoune de marque de luxe, au teint hâlé, croit bon d’expliquer à son amie : « J’ai vendu un bien à un juif il n’y a pas longtemps, je vais te dire pourquoi ils ont réussi… »

« laver l’honneur de la droite »

La nuée innombrable de drapeaux bleu-blanc-rouge s’agite sans discontinuer et la foule est galvanisée. Une sorte de RN à l’ancienne, façon FN de Jean-Marie Le Pen : une France rance, catholique intégriste, ultranationaliste en loden, souvent issue de la grande bourgeoisie et occasionnellement de familles de l’aristocratie traditionaliste. On y croise des drapeaux bretons, celui de la Normandie version croix de Saint-Olaf, quelques bannières royalistes ou celle du sacré-cœur de Jésus sur fond tricolore, un étendard emblématique du catholicisme ultranationaliste où figure l’expression : « Espoir et salut de la France ».

Voici le lieu hautement symbolique pour la droite choisi par Éric Zemmour pour son plus grand meeting de campagne. Celui des défaites de 2012 et 2017 et du déclin de LR version Nicolas Sarkozy et François Fillon. Mais pour Zemmour, à la tribune, il s’agit justement de « laver l’honneur de la droite » au Trocadéro. Il cite Foch, dont la statue trône sur la place, de Gaulle, et lit la lettre de Lucien Legros, un des « cinq de Buffon », ces jeunes résistants fusillés. En baisse dans les sondages (entre 9 % et 10,5 %), l’ex-chroniqueur du Figaro joue son va-tout avec ce rassemblement, qu’il annonçait comme « le plus grand, l’événement de la campagne ». Une fuite en avant marquée par sa proposition d’un « ministère de la Remigration » chargé d’expulser un million d’étrangers. L’ex-élue RN de Guadeloupe Maxette Pirbakas ne rencontre que peu de succès lorsqu’elle parle de la situation des outre-mer. La foule préfère scander au rythme des harangues des orateurs : « Pour que la France reste la France », « Vive le Z », « On va gagner », « Remigration, oui ! », ou des « Macron assassin ».

Souvent, les discussions tablent sur un vote caché, voire une élection « qui va être volée ». Dans son discours, Éric Zemmour tente le tout pour le tout, en appelle au « soutien de toutes les droites et tous les patriotes », faisant applaudir Ciotti, Morano et même Jordan Bardella, le président du RN. « Le peuple, le travail, l’ordre et l’identité » : telles sont les « valeurs de la droite » qu’il martèle. « Ici, ici, c’est la France ! », rugit la foule. Qui reste circonspecte lorsque le candidat en appelle aux « musulmans qui peuvent pratiquer leur religion dans le respect de la France ». Personne n’est dupe : ce dimanche, au Trocadéro, l’ambiance était bien à nettoyer la France.

Éric ZemmourÉlections 2022Présidentielle 2022Extrême droite
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Présidentielle. Face à la vie chère, que propose la gauche ?

Décryptage

Déjà en tête des préoccupations des Français, le pouvoir d’achat revient dans les débats avec la guerre en Ukraine, à quelques semaines de la présidentielle. Mesures d’urgence face à l’envolée des prix, hausse des salaires… les candidats de gauche avancent leurs idées.

Julia Hamlaoui

Quand le prix à la pompe dépasse les 2 euros à quelques semaines de la présidentielle, impossible de faire l’impasse sur le pouvoir d’achat. Surtout lorsque, pour 54 % des Français, c’est le sujet qui comptera le plus au moment du vote (+ 21 points par rapport à 2017), selon un sondage Odoxa publié juste avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le contexte de guerre rend l’urgence d’agir encore plus palpable, alors qu’une enquête Ifop révèle que seuls 22 % des Français jugent le bilan d’Emmanuel Macron positif en la matière. Un terrain que les candidats de gauche sont déterminés à lui disputer, de nombreuses propositions à l’appui.

 

1 - Des mesures d’urgence contre la flambée des prix

Face à l’inflation liée au conflit en Ukraine, les prétendants progressistes à l’Élysée ont concocté des mesures d’urgence. Pour le communiste Fabien Roussel, il s’agit d’éviter que la guerre ne s’invite « dans le porte-monnaie des Français ». Il propose ainsi, outre une baisse des taxes sur les carburants et un chèque énergie de 700 euros, la création d’un « dividende citoyen » financé par la taxation « à 100 % dès le mois de juin de la totalité des dividendes du CAC 40 », et appelle à sortir les céréales et l’énergie des cotations boursières. Jean-Luc Mélenchon plaide, lui, pour le blocage des prix de l’énergie et des produits de première nécessité (dont un panier de 5 fruits et légumes) : « On veut revenir à 1,40 euro, au niveau d’avant cette grande inflation », précise le député Alexis Corbière, concernant le tarif des carburants, jugeant que la baisse de 15 centimes annoncée par le gouvernement « va compenser des augmentations dont profitent des groupes privés ». Il s’agit également pour la candidate PS, Anne Hidalgo, de bloquer les prix à la pompe « au moins pendant cette période exceptionnelle » à hauteur de 1,76 euro en ramenant la TVA à 5,5 %. Quant à Yannick Jadot, qui souhaite un embargo total sur le gaz russe, il défend une mesure plus ciblée avec 400 euros supplémentaires pour les personnes qui bénéficient déjà du chèque énergie, et 100 euros pour 15 millions de familles supplémentaires.

 

2 - Le Smic et les salaires revus à la hausse

Au-delà des mesures pour parer à la crise, c’est bien la hausse des revenus que visent les candidats de gauche. À commencer par la revalorisation du salaire minimum. Anne Hidalgo veut un Smic augmenté de 15 %. Yannick Jadot souhaite, lui, le porter à 1 500 euros net d’ici à 2027. Jean-Luc Mélenchon propose 1 400 euros net tout de suite et Fabien Roussel, qui tient à mettre l’accent sur le montant brut, met sur la table 1 923 euros (soit 1 500 net). Une façon pour le communiste d’insister sur l’importance des cotisations sociales, alors qu’à droite Valérie Pécresse s’applique à vendre une augmentation des salaires en rognant celles-ci (ce qui revient à prendre dans une poche pour en remplir une autre). Mais, d’EELV au PCF, tous plaident aussi pour une hausse dépassant le seuil fixé par l’État. Si, pour le candidat écologiste, elle doit en priorité concerner les « métiers qui ont tenu la société et qui sont aujourd’hui renvoyés à l’ingratitude sociale », pour les autres, des négociations de branche doivent être mises en route sans tarder dans le privé. Quant au public, si le gouvernement a opportunément décidé de dégeler le point d’indice d’ici à l’été, Jean-Luc Mélenchon veut le revaloriser de 15 %. La maire de Paris avait fait du doublement du traitement des professeurs une proposition phare, qu’elle a depuis ramenée à une augmentation, pour un début de carrière à 2 300 euros. « Les salaires de la fonction publique seront augmentés de 30 % », assure de son côté Fabien Roussel.

 

3 - Soutenir les jeunes et les personnes âgées

Du grand âge à la jeunesse, la crise sanitaire a particulièrement mis en lumière la pauvreté et la précarité des retraités comme des moins de 25 ans. Concernant les aînés, Anne Hidalgo justifie le statu quo qu’elle propose sur l’âge de départ à la retraite (62 ans) par la priorité qu’elle souhaite accorder à la revalorisation des « montants nets du minimum vieillesse à 1 000 euros et du minimum contributif à 1 200 euros ». Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon proposent pourtant de revenir à la retraite à 60 ans, sans pour autant y sacrifier le montant des pensions. Avec, pour le premier, un minimum de 1 200 euros, la fin de la CSG, le rétablissement de la demi-part fiscale pour les veufs. Avec aucune pension sous le Smic revalorisé à 1 400 euros net pour une carrière complète, pour le second. Les candidats de gauche se rejoignent en revanche pour, face à l’urgence, ouvrir le droit au RSA aux moins de 25 ans. La candidate PS leur promet également un « capital de départ sous condition de ressources » de 5 000 euros. Le prétendant FI y préfère « une garantie d’autonomie » atteignant le seuil de pauvreté (1 063 euros), quand celui du PCF propose, outre de conditionner les aides publiques à l’embauche de jeunes en CDI, un revenu étudiant d’au moins 850 euros par mois. L’écologiste Yannick Jadot, lui, entend créer « un revenu citoyen » de 880 euros, « automatique » dès 18 ans.

 

4 - Une pierre angulaire : la justice fiscale

Avec les « primes », la baisse des impôts est devenue la réponse automatique d’Emmanuel Macron face au pouvoir d’achat en berne, comme récemment avec sa proposition de supprimer la redevance. Une illusion qui profite aux plus riches, de la disparition de l’ISF à l’instauration de la flat tax. À l’inverse, c’est vers davantage de justice fiscale que veut tendre la gauche : « Que les gros paient gros et les petits paient petit », résume Fabien Roussel. À côté du triplement de l’ISF ou de la « taxation à la source des bénéfices des multinationales », le candidat PCF veut rendre l’impôt sur le revenu (IR) plus progressif avec 15 tranches, souhaite la disparition de la CSG et la réduction de la TVA. Pour les insoumis, le barème de l’IR devrait avoir 14 tranches, afin de le rendre, comme la CSG et la taxe foncière, plus progressif. Les réductions de TVA sur les produits de première nécessité seraient, elles, compensées par une « TVA grand luxe », tandis que l’ISF ferait son retour avec un volet climatique. Tout comme Yannick Jadot, qui veut baisser le taux d’IR pour les premières tranches et le déconjugaliser, Anne Hidalgo entend également remettre en selle un ISF « climat et biodiversité » destiné à accompagner les classes moyenne et populaire dans la transition écologique.

Présidentielle 2022gaucheSalaires et pouvoir d'achatYannick Jadot
Le Figaro

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Pierre Avril

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Envoyé spécial à Lviv

Depuis qu’il a coupé tous les ponts avec le patriarcat de Moscou, le père Iov se sent «en paix» avec lui-même, et son monastère Novo-Afonsky, à Lviv, vibre de sa vie nouvelle. Les colis humanitaires s’entassent dans la salle à manger, sur lesquels veillent les icônes. À midi, deux tables sont dressées pour les paroissiens, ainsi que pour les 40 réfugiés accueillis par l’ecclésiastique de 33 ans depuis le début de la guerre. Une place est également réservée à un volontaire canadien qui s’apprête à partir au combat. Depuis sa création, en 2019, et son implantation sur les ruines d’un ancien hôpital militaire soviétique, cette communauté orthodoxe flottait dans un entre-deux juridique et canonique, entre affiliation ukrainienne et russe. Son sort a été précipité par la guerre.

Le dimanche après le début des hostilités, le 27 février, le père Iov a réuni ses 38 paroissiens, la majorité ayant déjà quitté le pays. Trente-six d’entre eux ont choisi de se placer sous la tutelle du patriarcat autocéphale de Kiev, aux côtés des quelque 8000 paroisses qui le constituent. Deux personnes ont voté contre. La décision a valeur de symbole politique: bien que partiellement reconnue, et minoritaire dans le pays face aux quelque 12.000 communautés affiliées à Moscou, l’Église orthodoxe d’Ukraine - à laquelle s’est rattaché le monastère Novo-Afonsky - est la fille de l’Église nationale créée en 1992. C’était au lendemain de la chute de l’URSS et de la proclamation d’indépendance du pays.

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«Mon affiliation au patriarcat de Moscou était devenue impossible. Je crois que la guerre est un péché qui ne doit pas et ne peut pas être commis par l’Église», résume Iov Olshansky, en se référant aux déclarations du patriarche russe Kirill. Dans un sermon du 27 février, le prélat moscovite, qui a toujours affiché sa loyauté à Vladimir Poutine, avait salué l’opération militaire russe. Il y voyait un combat contre les «forces du mal» hostiles à «l’unité» russo-ukrainienne. Trois semaines plus tard, il offrait une icône au chef de la garde nationale russe. Le présent avait pour but «d’inspirer» les jeunes soldats présents sur le sol ukrainien.

Dans les premiers jours de l’invasion, l’Église ukrainienne «moscovite» a réagi a minima. Le métropolite Pavel, le supérieur de la Laure, à Kiev, siège de l’institution, a appelé ses fidèles à prier pour «donner de la force à l’armée ukrainienne», sans mentionner une seule fois le nom de Kirill. En soi cette omission équivaut, dans la tradition orthodoxe, à se retirer, dans l’esprit, de la juridiction du primat. Depuis un mois déjà, selon des sources concordantes, près de 20 diocèses sur les 52 du patriarcat de Moscou s’abstiennent d’une telle mention au personnage de Kirill - qui s’en inquiète.

«Notre Église», a reconnu ce dernier, «traverse la période la plus difficile de son histoire récente». Au passage, le prélat moscovite a eu une pensée «pour les difficultés et les souffrances des personnes présentes sur le sol ukrainien». Mais pour le père Iov, ces vagues signes de contrition et ces arguties canoniques ne valent rien. Seul un acte juridique pouvait compter. «Trois autres prêtres sont déjà venus me rejoindre dans cette démarche», se réjouit le prêtre pour qui le sort traversé par l’Ukraine s’apparente au chemin de croix du Christ, crucifié après avoir été trahi par les siens.

L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays. Dans la foulée de la révolution pro-occidentale de Maïdan, en 2014, plusieurs militants nationalistes, encouragés par le pouvoir à Kiev, avaient exproprié par la force des paroisses du patriarcat de Moscou, avant de planter à leur sommet un drapeau ukrainien. En 2018, dans le fief nationaliste de Lviv, l’église «prorusse» de Saint-Georges vivait dans la peur de ces gros bras d’extrême droite. «Ici c’est Dieu qui nous gouverne. À Kiev, ce sont les forces de Satan», lançait au Figaro, Nina, une fidèle pro-Kremlin.

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Quatre ans plus tard, Saint-Georges est toujours formellement rattachée à Moscou, mais sa messe de 16 heures est désertée par les fidèles et Satan a disparu. Sur la grille d’entrée de la basilique, ses deux prêtres ont affiché un message d’Onufre, le métropolite ukrainien du patriarcat moscovite. Le prélat y dénonce le «silence» de Kirill devant la «guerre déclenchée traîtreusement contre le peuple ukrainien par la Russie».

Revanche de l’histoire

Ces mots de condamnation ont encouragé Dmitri et son épouse Elina, réfugiés de la région de Dnipro, dans l’est du pays, à pousser la porte de l’église. «Désormais, nous prions davantage, moins pour nos proches mais plus pour ceux qui défendent le pays ou sont coincés à Marioupol», la cité portuaire assiégée par les forces russes, explique la jeune femme, enseignante. À l’intérieur, un intendant de la paroisse décrit, sous couvert d’anonymat, les insultes et les «dehors les Russes» qui fusent parfois autour du bâtiment. Mais pour cet homme, qui avoue «prier pour le président Zelensky», l’issue religieuse à la crise réside également dans une scission définitive avec Moscou. «Nous sommes prêts pour l’autonomie, notre foi restera la même», assure-t-il, confiant.

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Plusieurs voient dans ce mouvement une revanche de l’histoire, rappelant que c’est le prince Vladimir, fondateur de la Russie antique, qui a fait baptiser sa famille et son peuple à la fin du premier millénaire. Pour sa part, Vladimir Poutine préfère faire remonter la légende au baptême de Vladimir lui-même, qui eut lieu précédemment à Kherson, ville frontalière de la Crimée annexée, et tombée début mars sous contrôle russe. «À l’origine, l’Église orthodoxe était ukrainienne avant que Moscou s’en empare», rectifie Dmitri, le jeune entrepreneur de la région de Dnipro. Appelé à se poursuivre, le processus d’épuration politico-religieux sera long et compliqué, dans un monde orthodoxe régulièrement menacé de dislocation. Mais parmi les prélats ukrainiens, une plaisanterie a l’habitude de circuler qui, selon eux, pourrait cette fois prendre valeur prédictive: «Kiev a baptisé Moscou. Elle chantera à son enterrement.»

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Le Figaro

Mikhaïl Khodorkovski: «Vladimir Poutine est déjà en guerre contre l’Otan»

Arnaud De La Grange

RÉCIT - Dans un entretien au Figaro, l’ex-oligarque et opposant russe analyse les intentions du maître du Kremlin.

Correspondant à Londres

Alors que la déraison des armes règne depuis un mois dans les plaines d’Ukraine, le monde entier s’interroge sur les intentions de Vladimir Poutine, voire sur sa santé mentale. Un homme connaît bien le maître du Kremlin. Ils ont vécu tous les deux la chute de l’URSS, se sont côtoyés, combattus. Mikhaïl Khodorkovski en est persuadé, Poutine n’est pas fou. «Pas dans le sens de quelqu’un qui ne sait plus ce qu’il fait, en tout cas, dit-il, certes, il est devenu plus émotionnel ces derniers temps et ne se sent plus obligé de se contenir. Mais il reste rationnel, même si cela peut le servir de paraître ne plus l’être, pour faire peur.» Il n’est pas suicidaire non plus. «Sinon, il ne recevrait pas ses hôtes à distance, au bout d’une longue table…»

Pour celui qui fut un temps l’homme le plus riche de Russie avant de s’opposer et de passer dix ans en prison, Vladimir Poutine vit tout simplement ce que connaissent tous les dictateurs. Il s’est peu à peu isolé du monde réel, coupé des réalités par un entourage tétanisé par la crainte et lui disant ce qu’il a envie d’entendre. «Il a été très mal informé sur l’esprit qui anime les Ukrainiens, comme sur l’état de son armée, avance-t-il, c’est typique des régimes dictatoriaux. Je pense qu’il est réellement tombé des nues

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Quelle était son intention réelle en déclenchant cette guerre absurde et finalement bien incertaine? Khodorkovski fait une autre analogie, avec la mafia cette fois. «Poutine a toujours été un gangster à la tête d’une bande de gangsters, dit-il, et là, il s’est trouvé une mission, ce qui est typique des mafiosi aussi. À la fin de leur existence, ils ont des idées bizarres pour justifier la vie qu’ils ont vécue.»

Cette idée bizarre, c’est la réunification de l’empire. «Ce n’est pas une idée venue de nulle part, estime Mikhaïl Khodorkovski, c’est un long cheminement.» Il faut revenir en 1999, quand l’ex-officier du KGB émerge de l’obscurité en utilisant des attaques terroristes et la guerre en Tchétchénie. «Cela lui a réussi. Il a su déceler et exploiter un besoin chez les Russes d’être protégés par l’empire.» À plusieurs reprises, Poutine rejoue le même coup. En 2008, pour solidifier les manœuvres de succession croisée avec Medvedev, il déclenche l’affaire géorgienne. Cela fonctionne, encore. En 2014, quand son retour à la présidence fait grincer des dents, il lance l’opération dans le Donbass afin de mobiliser de nouveau le soutien populaire. En 2022, alors que la pandémie a ébranlé le pays et que Poutine a besoin de se relancer avant les élections de 2024. «Et sa popularité, au moins pour l’instant, a encore fait un bond. Il a réussi à infecter une grande partie de la population avec cette idée impériale», constate Khodorkovski.

Poutine a toujours été un gangster à la tête d’une bande de gangsters. Et là, il s’est trouvé une mission, ce qui est typique des mafiosi aussi. À la fin de leur existence, ils ont des idées bizarres pour justifier la vie qu’ils ont vécue

Mikhaïl Khodorkovski n’a donc pas été surpris par l’attaque sur l’Ukraine. Pas sur le plan du raisonnement intellectuel, même si, en for intérieur, il ne voulait y croire. Pour lui, le choc a été d’autant plus grand que toute sa famille, du côté de son père comme de sa mère, est originaire d’Ukraine et a gagné la Russie au moment de la révolution. Il se souvient de ses étés de garçonnet, à Kharkiv, chez son arrière-grand-mère. «Pour moi, confie-t-il, c’est une de mes patries qui envahit l’autre.»

Né en 1963 dans une famille de la classe moyenne moscovite - son père et sa mère sont ingénieurs chimistes - le jeune garçon a grandi au milieu des soubresauts de la fin du communisme. Il fait des études solides tout en militant dans les rangs du Komsomol (les jeunesses communistes). Comme d’autres futurs oligarques, il sait manœuvrer au milieu du chaos pour devenir l’un de ces nouveaux barons du capitalisme financier et pétrolier, aux trajectoires aussi audacieuses que semées de mystères. À la tête de la banque Menatep puis du groupe pétrolier Ioukos, il gravite dans les premiers cercles du pouvoir eltsinien, puis poutinien. Tout se gâte en 2003, quand il se mêle de politique, finance la société civile et l’opposition, et appelle à lutter contre la corruption qui ronge le pays.

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Le choc avec Vladimir Poutine est violent et la chute aussi fulgurante que l’ascension. Le milliardaire est arrêté en 2003, condamné pour «escroquerie et fraude fiscale» et jeté dans une geôle sibérienne pour dix ans.

Libéré en 2013, Mikhaïl Khodorkovski est contraint à l’exil et vit désormais à Londres. Il s’y occupe de son ONG, Open Russia, qui s’efforce de promouvoir les valeurs démocratiques en Russie. Avec des manières aussi simples que sa tenue - jean et chemisette -, il reçoit dans ses bureaux élégants situés dans le quartier chic de Marylebone. Le pouvoir de Poutine ne le perd pas de vue. Jeudi dernier, le Foreign Office a accusé le FSB (l’agence de renseignement ayant succédé au KGB) de mener une «campagne mondiale historique de cyberattaques». Parmi les cibles, le secteur de l’énergie britannique et Khodorkovski lui-même, avec des tentatives d’hameçonnage du mail de son attaché de presse ainsi que de pénétration du site de l’ONG.

Manifestation de faiblesse

L’opposant pointe le décalage entre la vision des Occidentaux et celle de Poutine. «Quand Macron ou Scholz s’évertuent à souligner qu’ils ne sont pas en guerre avec la Russie, cela fait hausser les épaules à Poutine, dit-il, lui, il pense l’inverse depuis longtemps: il est en guerre, non contre les Ukrainiens, mais contre les Américains et leurs alliés de l’Otan. Ce n’est pas seulement un discours vis-à-vis de son opinion. Il en est réellement persuadé. Lui, il est déjà en guerre contre l’Otan.»

Pour Khodorkovski, ce mode de pensée de Poutine s’applique de la même façon sur la scène intérieure russe. «Il n’a jamais pu accepter que Navalny (qui vient d’être condamné de nouveau à neuf ans de prison, NDLR) et moi-même puissions nous opposer avec sincérité à lui. Navalny était forcément mû par une ambition présidentielle dévorante et moi animé d’une farouche volonté de revanche. Et les Américains, forcément, étaient derrière tout cela. Dans son schéma, il ne peut accepter que des gens portent tout simplement des idées de liberté…»

Pour Poutine, l’Ukraine n’est pas un pays démocratique et les États-Unis y dictent tout. «Pour lui, la France n’est pas non plus un pays démocratique, Emmanuel Macron ne représentant que des minorités. Lui, à l’inverse, représente une majorité, et la Russie est une vraie démocratie. Il habite un monde complètement différent… C’est une version russe du fascisme.» L’ancien prisonnier déplore l’attitude trop timorée des Occidentaux face à Poutine. Là encore, un problème de logiciels différents. Les initiatives du président français lui semblent «dangereuses».

Quand Emmanuel Macron veut trouver une porte de sortie et un accord, Poutine ne voit qu’une manifestation de faiblesse. «Il faut imaginer ce que se dit un dictateur ou un voyou: il se dit que l’autre a peur. Poutine aime raconter ces échanges à la télévision russe, il a l’impression d’humilier le chef d’un grand pays. Tout cela n’apaise en rien Poutine, cela gonfle juste son ego et l’encourage pour les étapes suivantes.»

La popularité de Poutine pourrait-elle dangereusement chuter, avec le flot de cercueils de soldats tués en Ukraine et la dégradation des conditions de vie due aux sanctions? Pour Mikhaïl Khodorkovski, il faut là encore se garder de raisonner comme si la Russie était une démocratie. Il ne croit guère à la menace de la rue. «Dans une dictature, peu de gens soutiennent de manière consciente et intentionnelle le pouvoir, dit-il, mais ce qui compte, c’est la perception. Personne ne sait vraiment ce qu’il en est, et si les gens ont le sentiment qu’une large majorité soutient le régime, ils font de même. Si la situation s’inverse toutefois, s’ils voient que le régime est lâché, cela peut aller très vite dans l’autre sens.»

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Il cite en exemple le Roumain Ceausescu, passé en trois mois d’un taux de 90% d’adhésion à l’exécution… «Poutine a eu le sentiment que son soutien populaire était quelque peu malmené. Il lui fallait donc faire quelque chose…»

Pour le maître du Kremlin, la menace peut-elle plutôt venir des hommes des cercles du pouvoir? Le sujet est compliqué, car son entourage est constitué de différents groupes qu’il n’hésite pas à jouer les uns contre les autres. «Il y a des gens intelligents parmi eux, comme Kovaltchouk ou Patrouchev, qui apportent à Poutine le socle idéologique. Il y a aussi des voyous et des médiocres, qui ne sont que les chiens de leur maître.»

Et les oligarques, dont la fortune pâtit de l’aventure ukrainienne? Là encore, Khodorkovski invite à se défaire de la vision de l’Ouest, où les grands patrons du capitalisme ne sont pas à la merci du pouvoir. «En Russie, le pouvoir peut quand il le veut confisquer leurs biens, les jeter en prison où les faire assassiner. Malheureusement, les sanctions à leur égard n’ont pas d’impact sur Poutine, car ces hommes n’ont pas les moyens d’influer sur lui

Les problèmes pourraient en revanche venir, comme dans tous les régimes autoritaires, de l’armée et des services secrets. Si l’offensive ukrainienne se solde par un fiasco, le président russe entrera en zone de danger. «S’il n’arrive pas à convaincre d’une victoire en Ukraine, dit l’opposant, Poutine risque de tomber dans les deux ans.» Khodorkovski en appelle à l’Histoire. Après chaque guerre perdue, les dirigeants russes ont dû faire face à de graves difficultés. Après la guerre de Crimée, Alexandre II a dû faire de fortes concessions. Après la guerre russo-japonaise, il y a eu la révolution de 1905 qui a conduit à la chute du tsar en 1917.

Et s’il arrivait à sortir la tête haute de l’affaire ukrainienne? «Sa fin sera scellée un peu plus tard, par la guerre suivante, qui impliquera cette fois un pays de l’Otan, que ce soit des bombardements sur la Pologne ou des troupes pénétrant dans un pays Balte. La propagande prépare déjà l’opinion russe à cela, en expliquant qu’il faut un corridor terrestre pour Kaliningrad ou que la Pologne doit être punie…»

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L'Humanité

Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service

Décryptage

Alors que les tarifs de l'essence et du gaz oil atteignent des niveaux record, les mesures du gouvernement ne suffisent pas à réduire durablement la facture des automobilistes et des professionnels.

Marie ToulgoatMarion d'Allard

Les prix à la pompe atteignent des records et la tendance n’est pas à la baisse. Face à une réalité qui dégrade sévèrement le pouvoir d’achat des automobilistes, le gouvernement a pris le parti d’accorder une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant pour une durée de quatre mois. Ce lundi, Jean Castex a également évoqué réfléchir à un dispositif « plus ciblé » en direction de « ceux qui gagnent peu » et de « ceux qui roulent beaucoup », sans donner plus de détails. Des mesures saupoudrées au gré de la volatilité des prix, alors que d’autres leviers existent que le gouvernement rechigne à actionner.

Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompe

1. Remettre à plat l’imposition

Les taxes représentent environ 60 % du prix d’un plein. À la TVA de 20 % sur le pétrole brut s’ajoute, en effet, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), qui représente approximativement 40 % de la note réglée par les automobilistes. Une seconde TVA prélevée sur la TICPE complète l’addition. Les impôts représentent ainsi un pactole non négligeable que le gouvernement pourrait moduler pour faire baisser les prix à la pompe. « Si le prix des carburants explose, il faut baisser les taxes », estimait il y a quelques semaines l’économiste Christophe Ramaux, sur France Info.

Les propositions en ce sens ne manquent pas. Tandis que certains recommandent de réduire la TVA à 5,5 %, comme pour les produits de première nécessité, d’autres suggèrent de rogner la TICPE. Certaines de ces options ont d’ailleurs été passées au banc d’essai ces dernières années. En 2000, le gouvernement de Lionel Jospin avait opté pour la Tipp (ex-TICPE) flottante, permettant de moduler l’impôt selon les cours du pétrole. En 2012, le nouvellement élu François Hollande avait aussi baissé le niveau de cette taxe. Depuis 2018 et la crise des gilets jaunes, la TICPE est tout bonnement gelée.

Pour autant, selon l’économiste atterré Thomas Porcher, ces baisses ponctuelles des taxes ne diffèrent pas beaucoup de la récente ristourne du gouvernement. « Si on ne fait pas de refonte totale de la taxation du carburant, on sera toujours confrontés à ces situations où on sera contraints de baisser les prix de quelques centimes, mais ils continueront d’augmenter quoi qu’il arrive ! » tranche-t-il. En ce sens, l’économiste préconise de se passer de la TICPE et de la TVA – injustes puisque le même montant est facturé à tous les consommateurs – au profit d’un impôt plus progressif. « Il faudrait conduire une réflexion par département. À Paris, seulement 14 % des actifs se rendent au travail en voiture, contre 85 %, voire 90 % dans le reste de la France. La taxation sur les carburants devrait être plus forte dans la capitale pour inciter les gens à prendre les transports en commun et plus faible là où la voiture est indispensable », illustre le spécialiste.

2. Taxer les profits des pétroliers

Les profits des multinationales du pétrole s’envolent à mesure que les prix à la pompe flambent. Selon les chiffres de l’OCDE, les surprofits engrangés par les géants du secteur depuis le début de la guerre en Ukraine atteignent, au global, 200 milliards de dollars (181 milliards d’euros). Taxer la rente pétrolière serait donc un des leviers pour réduire la facture des automobilistes. D’ailleurs, le gouvernement n’exclurait pas de l’actionner, d’après les informations du Figaro. Mais, si l’option est bien sur la table des fonctionnaires de Bercy, Bruno Le Maire, lui, continue de se montrer sceptique. « Si, à chaque changement de conjoncture, votre réponse est une nouvelle taxe, vous affaiblissez toutes les entreprises parce que vous affaiblissez l’attractivité de votre pays », a fait valoir récemment le ministre de l’Économie.

En dehors de l’antienne sur l’attractivité, mettre en place une telle taxation exceptionnelle ne semble pas si facile, prévient pour sa part Xavier Timbeau, économiste à l’OFCE, qui dénonce une « certaine forme de démagogie » sur la question. « La majeure partie des profits dégagés par les grands pétroliers, TotalEnergies entre autres (qui affiche 16 milliards d’euros de profits sur la seule année 2021 – NDLR), est réalisée sur leurs opérations d’extraction, donc à l’étranger. La partie distribution, en France, sur laquelle une taxe pourrait s’appliquer est très minoritaire », explique l’économiste. En d’autres termes, poursuit Xavier Timbeau, « les pétroliers sont des entreprises privées qui font leurs profits à l’étranger ». Pour autant, « tout cela ne signifie pas que ces profits sont légitimes, mais la seule question qu’il convient de se poser, c’est : “Pourquoi existe-t-il une rente pétrolière ?” » conclut l’économiste.

3. Bloquer les prix par décret

Serait-il possible de tout simplement empêcher que les prix dépassent un certain plafond ? Le Code du commerce, en tout cas, le permet. Le gouvernement est habilité à décider par décret du blocage des prix, dans le cas d’une « situation de crise, de circonstances exceptionnelles, d’une calamité publique ou d’une situation manifestement anormale du marché dans un secteur déterminé », pour une durée de six mois au maximum. L’idée, reprise par de nombreux candidats à l’élection présidentielle, est adoubée par l’économiste Thomas Porcher. « On pourrait recourir au blocage des prix puisque la guerre en Ukraine est une circonstance exceptionnelle », confirme-t-il.

Ce mécanisme temporaire d’urgence a d’ailleurs été utilisé dans le passé. En 1990, lorsque la première guerre du Golfe éclatait et que les prix à la pompe subissaient une poussée inflationniste, le ministre de l’Économie, Pierre Bérégovoy, avait décidé de prix plafonds pour les carburants, pour préserver le pouvoir d’achat des automobilistes et des professionnels. Plus récemment, en juillet 2020, le gouvernement a plafonné les prix du gel hydroalcoolique.

Si le gouvernement choisissait de bloquer les prix du carburant, qui paierait la note ? Les autorités pourraient décider de mettre les groupes pétroliers à contribution en réduisant leurs marges. Pour compléter, l’État serait toutefois contraint de faire l’impasse sur une partie des taxes sur le carburant, qui représentent une part substantielle de l’addition.

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Le Figaro

La littérature, la souffrance, la vie... la rencontre Philippe Lançon - Michel Houellebecq

RÉCIT - Les deux écrivains avaient rendez-vous au début du mois de janvier 2015. L’attentat de Charlie Hebdo en a décidé autrement. Houellebecq apparaît dans Le Lambeau, et on retrouve le livre de Lançon dans Anéantir. Pour un soir, Le Figaro a réuni les deux auteurs, figures de proue de la littérature française.

Le rendez-vous remonte à loin. C’était au début du mois de janvier 2015. Michel Houellebecq publiait Soumission et Philippe Lançon avait chroniqué le roman dans Libération. La rencontre devait se faire dans le bureau de leur éditrice, Teresa Cremisi. Avant, il y avait la conférence de rédaction hebdomadaire de Charlie Hebdo. Sur la une du dernier numéro, on voyait Houellebecq en mage décati, cigarette au bec: «En 2015, je perds mes dents, en 2022 je fais ramadan.»

Lançon avant de partir montre une photo dans un livre de jazz à Cabu. Et puis, soudain, les cagoules, les balles, les cris, la mort. «L’irruption de la violence nue isole du monde et des autres celui qui la subit.» Blessé au visage, Lançon gît aux côtés de Cabu, Charb, Honoré, Tignous, Wolinski… Les morts s’ajoutent aux morts. Houellebecq chez lui ne sait rien. C’est le jour de la sortie de son roman. Le téléphone sonne. Il décroche. Son éditrice l’informe du drame et bientôt le rejoint. Le romancier pleure en songeant au massacre. Bientôt il apprend la mort de son ami Bernard Maris. Lançon est transporté en urgence. Les sirènes sonnent dans Paris, la France tremble, les larmes coulent.

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La hache de l’histoire fend violemment le bois tendre de la rentrée littéraire. L’attentat, le roman, la plume et le sang se mêlent en ce jour maudit. Lançon doit traverser un fleuve de souffrance, Houellebecq abandonne immédiatement la présentation de son livre. Un roman? C’est une prophétie. Le rendez-vous prévu chez Teresa Cremisi appartient à un monde révolu, celui d’avant l’attentat.

Tout cela remonte à l’esprit quand arrivent, un soir de mars, sept ans plus tard, Philippe Lançon et Michel Houellebecq. L’idée de cette rencontre est née de l’écoute d’un numéro de Répliques, l’émission d’Alain Finkielkraut sur France Culture, durant laquelle l’auteur du Lambeau expliquait le rôle joué par Proust durant sa convalescence. La littérature soigne l’âme du corps qui souffre. Houellebecq est présent dans le livre de Lançon: «Il avait l’air d’un vieux chien pas si gentil, abandonné sur une aire d’autoroute près d’un Flunch, ce qui me le rendait sympathique (…). Je l’imaginais volontiers avachi dans un fauteuil comme Gai Luron (le chien imaginé par Gotlib, NDLR) et disant, les bras croisés sur le ventre: “Je sens comme une douce torpeur s’abattre sur moi.”» Le Lambeau apparaît dans le dernier roman de Houellebecq. Le héros, Paul, atteint d’un cancer de la mâchoire, hésite à lire le livre de Lançon mais il lui préfère Conan Doyle et les enquêtes de Sherlock Holmes.

La littérature est un secours providentiel, parce qu’elle nous permet de nous échapper. Une enquête de Sherlock Holmes vous sort de l’hôpital

Ils se retrouvent dans l’un des salons privés d’une institution fréquentée en son temps par Musset, Balzac ou Hugo. Le salon des amours où des putti s’embrassent dans un jeu de reflets très Offenbach. On s’attend à voir surgir le Baron de Gondremarck mais c’est Philippe Lançon qui arrive. Il est le premier. Visage émacié, cheveux ras, silhouette mince, il mêle à la fragilité qui l’accompagne depuis l’attentat de Charlie Hebdo la grâce d’un danseur ou celle d’un bonze. Élégance du geste, jeu de mains, propos précis et soigné, en pull et tee-shirt, l’écrivain dégage une distinction certaine, presque celle d’un dandy. Michel Houellebecq, bientôt, pousse la porte. Parka, sac à dos, il reconnaît les lieux, ceux où il a fêté son mariage. Dans le sourire discret de l’écrivain se mêlent la curiosité, l’acuité et la malice.

Houellebecq salue, un peu intimidé, son frère de lettres. Il s’étonne de ces cheveux coupés à ras. S’ensuit une conversation étonnante sur les mérites des coiffeurs, les limites de la coupe en brosse et la différence des sabots d’une tondeuse. Pour un romancier, un simple détail suffit à faire jaillir un monde.

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Que lire avant la mort? En chroniquant dans Charlie Hebdo, Anéantir, le dernier roman de Michel Houellebecq, Philippe Lançon avait posé la question fondamentale. Que peut la littérature pour consoler celui qui souffre? C’est aussi cette question qui a inspiré cette rencontre. Elle se déroule sur fond de guerre d’Ukraine et d’élection présidentielle. Elle préférera aux fracas du monde le mystère des personnes quand la souffrance les possède, que la maladie les menace. Ce que Houellebecq dépeint magistralement dans son dernier roman. Les deux hommes se parlent avec précaution et délicatesse. Depuis l’attentat, ils ne se sont croisés qu’une fois. C’était lors d’un cocktail sur l’une des terrasses du Musée de la Marine. Nous étions quelques mois après la tragédie, et Lançon sortait pour la première fois de l’hôpital. «Nous sommes venus chacun avec notre policier», se souvient Lançon. Que se sont-ils dit? Houellebecq avait murmuré, citant saint Matthieu: «Et ce sont les violents qui l’emportent.»

L’univers clos de l’hôpital

Ces retrouvailles ressemblent donc à des présentations. Deux écrivains qui se sont lus, se comprennent et s’estiment établissent entre eux une forme de lien invisible. Comme les membres d’une même confrérie, ils ne se connaissent pas et, pourtant, ils se reconnaissent. La conversation s’enclenche naturellement. Le débit est lent, le silence et les mots jouent en rythme. Comme pour donner un tour comique à ce moment qui ne l’est pas, le serveur au physique de dessin animé entre et sort, avec une fascinante régularité, pour proposer, tout sourire, un peu de vin, un peu de pain, un peu de vin encore.

Déjà, la fumée du tabac ajoute un nuage au clair-obscur. Rien de flottant pourtant dans les mots que s’échangent les deux hommes. Chaque chapitre du livre de leur conversation a un début, un milieu, une fin. Ce peut être l’évocation des écrivains maudits, morts ou vivants - Drieu, Morand, Céline, Renaud Camus - ou l’attachement qu’ils portent aux 33-tours vinyles, attachement supérieur même à celui qu’ils ont pour les livres. Houellebecq s’interroge sur le pouvoir presque diabolique de l’accord géométrique qu’est un rond rangé dans un carré, Philippe Lançon évoque avec nostalgie Sticky Fingers, l’album des Rolling Stones sur lequel il pouvait zipper sur la pochette une braguette en relief - «Une vraie braguette», répète-t-il, songeur.

La science-fiction leur donne l’occasion d’un duo intimidant pour celui qui, en cette matière, s’est arrêté au Seigneur des anneaux. Thomas Dish, Planète à gogo, titres et auteurs défilent pour nous mener au confinement, véritable événement, selon les deux écrivains, de science-fiction. Lançon était dans la Nièvre, refuge de libertés réduites. «Ma chirurgienne m’avait donné comme conseil l’adage: “Partir vite, loin, longtemps”», se souvient Lançon. «Vous avez de la chance, dit Houellebecq, je m’y suis pris trop tard, j’ai dû rester à Paris.» Revient l’angoisse des surfaces à nettoyer et des attestations à remplir. «Je les ai toutes remplies bien soigneusement», poursuit l’auteur des Particules élémentaires, avec un mélange de satisfaction et d’accablement. Puis vient, naturellement, l’objet de leur rencontre. Philippe Lançon conserve dans son sourire empêché et sa lippe cicatrisée par le temps les stigmates d’une souffrance indélébile. Houellebecq commence. Le héros de son dernier roman est atteint d’un cancer de la mâchoire. «Le plus terrifiant, dit-il, c’est le cancer de la langue.»

Il poursuit: «Huysmans est mort d’un cancer de la mâchoire et Freud aussi, le pauvre, qui fumait beaucoup. Il n’avait pas que des défauts, finalement, cet homme.» L’auteur du Lambeau répond par un éloge des chirurgiens, de leur précision, de leur puissance de concentration. Il cite Chloé, sa chirurgienne, celle dont le portrait par Lançon agrémente désormais, entre Jean Cau et Rimbaud, l’un des spectacles de Fabrice Luchini: «Dans votre malchance, vous avez eu de la chance, lui a-t-elle dit, parce que la langue, on ne peut pas toucher. On ne sait pas faire, on ne sait pas réparer une langue.»

La bibliothèque d’un homme et tout ce qu’elle recèle reflète ses passions, son tempérament, ses défauts, ses tentations: son âme

Les deux écrivains entrent alors dans l’univers clos de l’hôpital. «Les salles d’attente longues et laides» (Philippe Lançon), les bruits que l’on entend, les médecins que l’on consulte. Les auteurs que l’on lit, aussi. «On pourrait croire, explique Houellebecq, que les auteurs existentiels nous aident dans l’attente d’une IRM ou des résultats d’un traitement. Pour moi, pas du tout. La littérature dans cette situation est un secours providentiel parce qu’elle nous permet de nous échapper. Une enquête de Sherlock Holmes vous sort de l’hôpital.» Lançon ne dit pas le contraire. Saint Augustin, Pascal, experts en fins dernières, sont déjà un peu groggy. Les poètes ne s’en sortent pas mieux. Houellebecq, pourtant éminent poète, ne puise pas à cette source quand vient l’heure du rendez-vous médical. Si l’auteur du Lambeau reconnaît avoir récité mécaniquement quelques vers de Baudelaire en entrant au bloc, il trouvait secours dans les pages de Proust, celles notamment sur la mort de la grand-mère.

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Mais c’est dans la peinture qu’il est parvenu à s’échapper. Les tableaux sont des refuges. Il évoque alors une exposition Poussin, la première qu’il avait pu visiter durant sa réparation. Il décrit avec précision la composition du maître: des funérailles sont placées discrètement dans un coin de l’œuvre pendant que les vaches continuent de paître, la vie de se dérouler sans que la disparition d’un seul ne perturbe le mouvement du monde. Rappelons ici que Lançon une fois hospitalisé avait décidé de supprimer tout bruit médiatique: pas de télévision, peu de radio. Une ascèse qui continue aujourd’hui de sauver son existence de la dispersion et du temps bêtement gaspillé. Pas de réseaux sociaux non plus. «Une fois, il y a quelques mois, commence Lançon comme s’il allait raconter une expérience hallucinogène ou la découverte d’un passage secret, j’ai regardé CNews pendant vingt minutes. Il y avait des messieurs qui parlaient fort en disant des choses qui n’étaient pas passionnantes. J’ai éteint.» Houellebecq rit tout seul en se remémorant le sketch des Guignols montrant Serge July et Philippe Alexandre échangeant des banalités devant un verre de poire Williams. «Tous ces duels, ces débats, c’est tout de même un peu ridicule», poursuit-il, un peu gêné d’un tel jugement.

Deux silhouettes graciles

La politique s’invite entre deux verres de meursault. Lançon tente d’expliquer le mécanisme du quoi qu’il en coûte. Houellebecq se lance dans une profession de foi populiste: «Je suis favorable à ce que l’on écoute la majorité, c’est-à-dire le peuple. Je pense l’exact contraire de la phrase de Céline: “Les cons sont toujours la majorité”. Au fond je suis le contraire de Céline sur beaucoup de choses.» Le serveur entre, sort et dans un geste triomphal vide le cendrier avant d’en poser un autre. Les mérites comparés de Chesterton et Bernanos donnent selon Houellebecq une victoire écrasante de l’Anglais sur le Français. Lançon reste sidéré de l’esprit puritain qui plane sur la littérature: «La bibliothèque d’un homme et tout ce qu’elle recèle reflète ses passions, son tempérament, ses défauts, ses tentations: son âme. La seule purge de bibliothèque qui devrait être autorisée, c’est celle que l’on fait quand on a décidé de la ranger ou de déménager.» Les deux écrivains en quittant la table réalisent qu’ils sont presque voisins. Il est tard. Paris s’étire avant de s’endormir. Les réverbères jettent leur lumière tremblante sur le quai des Grands-Augustins. Un taxi pour Houellebecq, une vieille bicyclette pour Lançon. Deux silhouettes graciles se séparent dans la nuit.

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Essence, gazole : « On se serre la ceinture et d’autres se sucrent sur notre dos »

Reportage

À la campagne comme à la ville, dans les stations-service, pistolet de carburant en main, les automobilistes de la périphérie de Nice témoignent de leurs difficultés face à la hausse des prix. Reportage

Émilien Urbach

Cantaron/Nice (Alpes-Maritimes), envoyé spécial.

Dans l’arrière-pays niçois, tous les habitants de la vallée du Paillon viennent remplir leur réservoir au supermarché de Cantaron, sur les rives du fleuve qui, autrefois, en aval, enserrait Babazouk, la vieille ville de Nice. Sur le grand panneau rouge, noir et blanc, ce lundi 21 mars au matin, les prix affichés des carburants dépassent pour la plupart les 2 euros le litre.

Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service

« En tant qu’infirmier libéral, je fais 40 000 kilomètres par an, explique Philippe. Si c’était pour le plaisir, je choisirais de moins rouler, mais je n’ai pas le choix. Je paye. » Même son de cloche pour Syndie, coiffeuse à domicile. « C’est mon outil de travail, explique-t-elle en pointant sa voiture avec le pistolet de la pompe à essence. Bientôt, ça va me coûter plus cher d’aller travailler que de rester chez moi. Le problème, c’est que ce sont toujours les mêmes qui payent. Je ne suis pas sûre que dans les familles riches, on calcule les prix des courses… »

Carburants. Avec les prix record, la campagne rebondit sur le pouvoir d’achat

Ici, la voiture est indispensable

Ici, on n’est pas loin de Nice mais tout de même en milieu rural. La voiture y est indispensable, au-delà même du trajet pour aller au travail. Les routes ne sont pas vraiment plates dans ce Piémont alpin et l’idée de prendre le vélo pour des petits déplacements requiert une bonne forme physique. Retraité, Jean-Jacques s’occupe justement d’un club cycliste dans la vallée et en veut aux responsables politiques locaux. « Ils découvrent qu’on pourrait imaginer des pistes cyclables pour se rendre en ville, mais rien n’a été prévu quand ils ont transformé les axes routiers, dénonce-t-il. Maintenant, c’est presque dangereux d’utiliser celles qui ont été tracées au sol. » Salvatore, également retraité, est venu remplir le réservoir rouge de sa débroussailleuse et n’imagine pas, lui, utiliser son vélo pour se déplacer. « J’évite de rouler pour rien, résume-t-il en haussant les épaules. Quand je pars faire les courses, je remplis le coffre pour deux semaines au lieu d’une seule. »

Une précarité grandissante

Tout le monde essaie de trouver des solutions. Certaines témoignent surtout d’une précarité grandissante. « Je mange plus de pâtes pour pouvoir payer mon plein, annonce Christelle, travailleuse en Ehpad. Cette hausse est une catastrophe. Comment voulez-vous que je m’en sorte avec 1 200 euros par mois ? Et ce n’est pas leurs 15 centimes qui vont changer quoi que ce soit. Il faut augmenter les salaires ! »

Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompe

Le sentiment que cette crise vient surtout aggraver les injustices est largement partagé. « Un coup, c’est les gilets jaunes, ensuite le Covid, et maintenant la guerre en Ukraine, reprend Jean-Jacques, accoudé au toit de sa voiture. Chaque fois, on demande aux plus modestes de faire des efforts pendant que d’autres en profitent et se sucrent sur notre dos. »

La colère gronde contre les compagnies pétrolières

Les bénéfices engrangés ces derniers mois par les compagnies pétrolières ont du mal à passer. « Que des entreprises fassent de l’argent, ce n’est pas le problème, convient Philippe. Mais on pourrait quand même imaginer que les richesses soient un peu mieux réparties. Et sur des secteurs aussi importants que l’énergie, l’État devrait avoir le monopole. »

Bientôt ça va me coûter plus cher d'aller travailler que de rester chez moi.

Pierre arrive pour faire le plein de son camion-grue et voit les choses différemment. « Je n’y crois pas, à leurs histoires de solidarité avec les Ukrainiens, rouspète cet entrepreneur du bâtiment. On paye déjà assez, on n’a pas à sortir de l’argent pour les autres. Il faudrait surtout que le gouvernement baisse les charges. Moi, si ça continue, je répercuterai la hausse sur les prix facturés à mes clients. »

Dans une station du centre-ville de Nice, Richard, artisan serrurier, tient à peu près le même discours. Lui conduit une petite moto. Ici, les prix sont en moyenne 10 centimes plus élevés qu’à Cantaron. Du coup, les personnes conduisant des deux-roues y sont aussi plus nombreuses que les automobilistes. « Un plein peut me durer un mois, sourit Benjamin. D’autant que, la plupart du temps, je me déplace en bus. Mais je suis plus inquiet de la hausse des prix de l’électricité et du gaz… »

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L'Humanité

«  80 kilomètres à faire pour aller travailler »

Actu

À Bourgueil, comme dans toutes les zones périurbaines et rurales, beaucoup d’habitants subissent de plein fouet la hausse du prix des carburants.

Marie-Noëlle Bertrand

Bourgueil (Indre-et-Loire), envoyée spéciale.

« M oins rouler ? Ils sont marrants, eux… » Penché devant la pompe, Stivonn finit de remplir son jerrican, après avoir laissé 50 euros dans le réservoir de sa camionnette. « J’ai renoncé au plein, il m’aurait coûté 150 euros. » S’il avait pu se passer d’essence tout court, il l’aurait fait. Mais pas le choix. « Je suis chauffeur de bus. Selon d’où je démarre, j’ai entre 48 et 80 kilomètres à faire chaque jour pour aller travailler. » L’idée d’avaler ces distances à vélo le fait sourire ; l’option covoiturage est inenvisageable au vu de ses horaires fluctuants. Idem pour ce qui est du train. Bref, même si la hausse des prix du carburant le prend au porte-monnaie, il n’a pas d’alternative. Peu de ceux qui remplissent leur réservoir, ce mardi midi à la station-service du Super U de Bourgueil, en ont. Les prix qui s’affichent ont de quoi refroidir – ici, le sans-plomb 95 a grimpé à 1,985 euro, plus cher que le SP98 (1,918 euro) et moins que le gasoil (1,999 euro). Mais dans cette zone rurale, à cheval entre Maine-et-Loire et Indre-et-Loire, les trajets quotidiens, souvent, sont contraints.

« Nous faisons près de 35 kilomètres par jour », expliquent Claude et Nadine, à l’avant de leur camion frigo. Ils sont poissonniers, vendent chaque jour sur un marché différent et se déplacent à deux véhicules. « On dépense déjà entre 200 et 250 euros par semaine », reprend Claude. Alors que la tendance ne va pas s’arranger, « cela va mordre sur le chiffre d’affaires ». Pareil pour le mari d’Aline. « Il a une entreprise de terrassement. À un moment, il faudra bien qu’il répercute le coût de la hausse des carburants sur ses clients », note la jeune femme. Elle se dit plus chanceuse que d’autres : elle roule à l’éthanol. Encore n’est-ce que relatif : « L’E85 était à 0,70 euro, hier, à Saumur. » Il s’affiche aujourd’hui à 0,91 euro à Bourgueil.

Certains tentent de modérer l’usage des moteurs. « Je prends le vélo quand il ne fait pas trop froid », explique Anne-Sophie, qui ne travaille qu’à 10 kilomètres de chez elle. Encore n’est-ce pas toujours possible. « Aujourd’hui, je dois me rendre à Tours (à 55 km – NDLR) pour des rendez-vous médicaux », relève-t-elle. Et il ne suffit pas de travailler près de chez soi pour être sorti d’affaire. «  Le vélo ? Impossible : il y a une grande route à passer, la petite à aller déposer à la crèche et les deux grands à l’école », explique Manon. Depuis peu, elle a décidé de regrouper ses plus gros déplacements : « Aller chez mes beaux-parents me coûte désormais 15 euros, alors je couple le trajet avec les matchs du fils. » Olivier, retraité, n’a plus tous ces soucis – au reste, il aime pédaler. N’empêche, il prend les devants : « Je viens de faire le plein de nos deux autos, de la motobineuse et de la tondeuse, après ça, je sortirai le moins possible les voitures. » Pas de chance, la station Total où il s’est arrêté affiche parmi les prix les plus élevés du coin, avec un gasoil à 2,199 euros.

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Allemagne. Dans la première économie de la zone euro, les pauvres grelottent

Actu

La flambée des prix, qui atteint 5,3 % outre-Rhin, soit un record absolu sur les trente dernières années, touche surtout les plus démunis, accablés par les hausses vertigineuses de leurs factures de gaz et d’électricité.

Bruno Odent

Des centaines de milliers de citoyens allemands affirment avoir des difficultés à faire face à leurs dépenses ordinaires. L’inflation, qui a atteint 5,3 % en décembre sur le niveau des prix mesuré le mois précédent, frappe de plein fouet les plus pauvres, les plus âgés et les femmes. Selon un sondage réalisé en ligne du 7 au 9 janvier par l’institut YouGov pour le compte de la Postbank (Banque postale), plus de 10 % des personnes interrogées affirment avoir désormais des difficultés à boucler leurs fins de mois. C’est même 17 % chez ceux qui perçoivent un revenu net mensuel inférieur à 2 500 euros. L’inflation, qui dépasse des niveaux jamais atteints sur trente ans outre-Rhin, dopée par l’explosion des prix de l’énergie et des loyers, touche de plein fouet les milieux populaires.

L’inquiétude s’étend dans de très larges couches de la population puisque 44 % des personnes interrogées par YouGov se disent préoccupées par l’évolution de leur pouvoir d’achat, leurs salaires restant en panne alors que les prix s’envolent. À côté de l’augmentation du coût du carburant, la flambée des factures de gaz et d’électricité frappe très douloureusement les plus modestes. Pour se chauffer, ceux qui sont équipés de chaudières au gaz ont ainsi dû dépenser près de 50 % de plus en 2021. Quant aux tarifs d’électricité, ils ont crû de 18,4 %, à 34 centimes le kilowattheure (14 centimes pour le tarif réglementé d’EDF), selon une moyenne réalisée entre les prix pratiqués par les différents opérateurs privés d’un marché électrique totalement libéralisé.

La précarité énergétique a fait irruption dans le débat public

Plusieurs associations tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences de ces hausses. Une allocation spécifique versée aux plus pauvres pour les aider à faire face à leurs dépenses énergétiques n’a pas été indexée sur cette soudaine flambée des prix. Ainsi n’en couvre-t-elle aujourd’hui que moins des deux tiers. Le Deutscher Paritätischer Verband (DPV), qui regroupe plusieurs dizaines d’ONG humanitaires et caritatives du pays, est sorti de ses gonds pour demander au chancelier Scholz ­et à son gouvernement de coalition – SPD­-Verts-libéraux – d’introduire d’urgence des dispositions exceptionnelles pour que les plus démunis ne soient « pas condamnés à grelotter cet hiver ». Pour les personnes réduites à survivre avec les minima sociaux comme l’allocation Hartz de base, « c’est une vraie descente aux enfers », souligne Dieter Kleinecke, responsable local de DPV à Düsseldorf, qui revendique « un relèvement d’au moins 50 % » de ces versements.

La Stromarmut (littéralement « indigence en courant électrique ») a fait irruption dans le débat public tant cela est devenu un sujet de préoccupation. Quelque 600 000 foyers ont déjà été victimes de coupures d’électricité durant l’hiver 2020-2021. Et ce nombre de citoyens de la première économie de la zone euro privés d’accès à la lumière, au chauffage et à l’usage du réfrigérateur va être dépassé cette année « tant la situation s’aggrave de jour en jour », prévient Dieter Kleinecke.

Les défauts systémiques de la transition énergétique organisée par les autorités allemandes ont largement contribué à l’envolée des prix de l’électricité. La confirmation de sortie du nucléaire comme la fuite en avant sur les renouvelables – éolien et solaire – dans l’aménagement du « territoire énergétique » par le nouveau superministre de l’Économie et de l’Écologie, le Vert Robert Habeck, ne peuvent qu’enclencher de nouveaux engrenages funestes. Tant sur l’envolée du prix du kilowatt­heure que sur le front climatique.

Un allégement de 50 % de la taxe destinée à subventionner les renouvelables, prélevée jusqu’ici directement sur chaque facture d’électricité, a bien été adopté, l’État fédéral se substituant désormais aux clients des fournisseurs d’électricité pour cofinancer l’installation de structures éoliennes ou photovoltaïques. Mais les indispensables centrales « pilotables » qui, faute de l’énergie nucléaire, devront assurer seules ­l’alimentation du réseau et le préserver d’intempestives coupures d’électricité quoi qu’il arrive dans le champ météorologique fonctionneront au gaz naturel et sinon avec ce charbon primaire qu’est le lignite. Ce qui ne va pas contribuer à réduire les factures des clients ni les émissions de CO2 d’une Allemagne qui est déjà l’un des principaux émetteurs européens de gaz à effet de serre.

Allemagnehausse des prixTarification de l'énergiepauvreté en europe
Le Figaro

Agression ultra-violente d'un vigile à La Défense : un suspect interpellé

Guillaume Poingt

Le mis en cause a été arrêté à Sarcelles (Val-d'Oise), lundi 28 mars, par la brigade des réseaux franciliens (BRF).

Un homme de 38 ans a été interpellé lundi 28 mars à Sarcelles (Val-d'Oise) après l'agression ultra-violente d'un vigile de 62 ans au centre commercial «Les Quatre-Temps» de La Défense (Hauts-de-Seine), a appris Le Figaro de sources policières concordantes. Le mis en cause déclare être né à Brazzaville (République du Congo). Il est déjà connu des services de police pour une précédente affaire de 2016. «Des vérifications sont en cours pour nous assurer que cette personne interpellée est bien celle qui a agressé le vigile», nous indique le parquet de Nanterre.

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Ce sont les policiers de la brigade des réseaux franciliens (BRF) qui ont interpellé cet individu réputé violent non loin de la gare de Sarcelles-St-Brice. Les policiers de l'unité d'appui des réseaux y étaient déployés depuis plusieurs jours car le suspect avait validé son titre de transport dans cette gare à plusieurs reprises au cours des derniers mois. L'individu, qui portait la même casquette et le même cache-cou que le jour de l'agression, a été pris en filature depuis la gare puis interpellé à Sarcelles à 17h20. Il a été placé en garde à vue au commissariat local pour «violences volontaires aggravées» avec ITT supérieure à 8 jours, puis transféré au commissariat de Puteaux-La Défense, saisi de l'enquête par le parquet de Nanterre.

Une agression d'une violence inouïe

L'agression du vigile, dont les circonstances restent pour l'instant inconnues, a eu lieu mercredi 23 mars vers 20h45. Dans une vidéo d'une violence inouïe, que nous avons choisi de ne pas diffuser à la demande de la famille de la victime, on voit l'agresseur donner plusieurs coups de poing au vigile. Ce dernier tombe en arrière sur le dos. L'assaillant s'acharne alors sur sa victime et lui donne de nombreux coups au visage, la laissant inerte.

Le vigile agressé s'appelle Youssop Nopadol. Né à Bangkok, en Thaïlande, cet homme de 62 ans travaillait comme agent de sécurité à La Défense depuis 1991. «Il est dans le coma et est actuellement dans une période dangereuse où son état peut s'aggraver. Nous devons attendre», nous indique son fils unique Anthony.

Youssop Nopadol a été une grande star de la boxe en Thaïlande dans les années 1980. «Il est venu en Europe à la fin des années 80 pour combattre plusieurs champions. Au Danemark puis en France. Il est resté en France car pour lui c'était le plus beau pays du monde, il l'a encore dit récemment au restaurant. C'est d'ailleurs un fier supporter des Bleus (l'équipe de France de football, NDLR)», poursuit Anthony. «On reste fort pour mon père», conclut le jeune homme. Une cagnotte en solidarité avec l'agent de sécurité a été ouverte sur Leetchi.

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Mort de l'ex-rugbyman Martin Aramburu : à Paris, une nuit festive qui vire au cauchemar

RÉCIT - Ce père de famille de 42 ans a été exécuté de plusieurs balles dans un quartier chic de la capitale après une altercation nocturne qui a dégénéré.

Un migrant meurt électrocuté en montant sur un wagon de fret à Valenciennes

Quatre Érythréens ont été victimes d'un «arc électrique», alors qu'ils tentaient de monter sur un wagon. Deux sapeurs-pompiers ont aussi été légèrement blessés.

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Mort d'un rugbyman argentin à Paris : qui est Loïk Le Priol, le principal suspect interpellé en Hongrie ?

Ancien militaire et ex-membre du GUD, il est soupçonné d'avoir tiré sur Federico Martin Aramburu le week-end dernier.

L'Humanité

Éditorial. Ça gronde

Éditorial

Cédric Clérin

Mobilisations et inquiétudes s’accumulent sur le front social. La hausse des prix des carburants est dans toutes les têtes et pèse sur beaucoup de bourses. Plus 400 euros en 2021 selon certaines associations ! C’est particulièrement vrai pour les familles modestes et ceux qui ne peuvent se passer de leur voiture et se voient contraints de débourser un argent qu’ils n’ont pas. Si les poches sont vides, c’est aussi que les employeurs rechignent à les remplir. Les augmentations de salaires l’an dernier, autour de 0,6 %, n’ont même pas pu couvrir l’inflation. À ce tarif, pas étonnant de voir tant d’entreprises où les revendications salariales se font entendre. Cela devient parfois une question de survie.

Le décalage entre l’autosatisfaction du gouvernement sur ses résultats économiques et la réalité du vécu devient insupportable pour un grand nombre de nos concitoyens. La situation du service public, ceux de la santé comme de l’éducation, n’est pas de nature à rassurer. La mobilisation puissante dans l’éducation, la semaine dernière, a envoyé un signal fort. Il n’est pas besoin de dire que les blouses blanches sont aussi en état d’alerte. Ça gronde. La situation réelle du pays est en train de dissiper les chimères d’un débat présidentiel souvent bien éloigné de ces préoccupations.

La question sociale frappe à la porte et la droite et son extrême, qui ont tout misé sur les questions migratoires et sécuritaires, se voient dans l’incapacité d’y répondre. C’est à gauche que devrait donc se mener le débat sur les vrais enjeux de notre temps : comment permettre à chacun de vivre dignement et de ne pas subir les grands changements à l’œuvre ? L’heure n’est plus à la demi-mesure mais aux changements structurels quant à notre manière de produire, de répartir les richesses, de nous déplacer… Voilà quelques-unes des questions qui devraient agiter le débat. Certains à gauche, comme Fabien Roussel hier encore sur les péages, s’évertuent déjà à les mettre sur le tapis. L’urgence sociale peut-elle changer le cours de l’actuelle élection ?

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L'Humanité

Énergie. Pour les automobilistes, le coût du racket à la pompe

Actu

Les tarifs de l’essence et du diesel atteignent des records. Une nouvelle hausse qui creuse encore les inégalités sociales et impose l’option d’un blocage des prix.

Diego ChauvetMarion d'Allard

Poussés par des tensions sur les marchés mondiaux, les prix à la pompe enregistrent des records historiques. Pour la première fois, le litre de diesel a dépassé 1,60 euro. Dans la foulée des hausses considérables des prix de l’électricité et du gaz, cette flambée menace une nouvelle fois le porte-monnaie des ménages les plus modestes. Alors que le gouvernement rechigne à agir sur les taxes, les candidats de gauche se prononcent en faveur d’un blocage des prix.

1. Les plus modestes paient le prix fort

Électricité, gaz, carburant, les hausses tarifaires s’enchaînent, minant un peu plus le pouvoir d’achat des ménages alors que la crise sanitaire a considérablement creusé les inégalités sociales. L’électricité a augmenté de 12 % en octobre et, depuis 2020, le gaz a subi une hausse de 41 %, quand les prix à la pompe, eux, ont bondi de plus de 20 %. À l’origine du mouvement historique des gilets jaunes, la flambée des carburants atteint désormais des records, le litre de sans-plomb flirtant avec les 2 euros. S’il s’agit là de moyennes nationales, « le renchérissement de l’énergie affecte les ménages dans des proportions diverses (…) selon leur niveau de vie ou selon qu’ils résident en zone urbaine ou rurale », estime l’Insee. L’institut précise que le budget carburant s’établit en moyenne sur un an entre 650 euros pour les habitants des agglomérations et 1 550 euros pour ceux d’une commune rurale. « Le principal problème du budget auto, c’est qu’il n’est pas stable. Pour les familles populaires qui vivent en zone rurale ou périphérique, il est très dépendant des frais d’entretien et d’usage, auxquels se rajoute l’augmentation des prix du carburant », expose Yoann Demoli. « Ces ménages vont alors se priver de trajet, ils vont mettre 30 ou 50 euros d’essence et tenir  jusqu’à ce qu’ils puissent en remettre », poursuit le sociologue, maître de conférences à l’université de Saint-Quentin-en-Yvelines. « C’est un paradoxe terrible », note-t-il. Car, d’un côté, il y a l’injonction à se passer de son véhicule, à en acquérir un moins polluant, à faire du covoiturage ou à emprunter les transports en commun et, de l’autre, « on estime que 40 % des ménages ont au moins deux voitures, essentielles pour aller travailler, singulièrement lorsque les horaires de travail sont atypiques, ce qui est fréquent chez les familles populaires ». Quant à ceux qui parviennent à se démotoriser, « ce sont principalement les ménages du haut de la hiérarchie sociale », rappelle le sociologue.

2. Une augmentation sur fond de tensions internationales

L’augmentation des prix des carburants tient en premier lieu à celle de la matière première sur le marché : le baril de brut. Le lundi 17 janvier, le baril de brent (pétrole de la mer du Nord) dépassait ainsi les 84 dollars, en hausse de 4,60 dollars sur une semaine seulement. En décembre, le même baril s’écoulait à 70 dollars. Ce cours du pétrole brut varie en fonction de l’offre et de la demande, rappelle le ministère de la Transition écologique. Or en la matière, si la demande mondiale repart à la hausse, l’offre demeure de son côté stable. Les pays producteurs de pétrole, réunis au sein de l’Opep+, ont en effet décidé de ne pas extraire davantage de brut pour répondre à la reprise de l’économie mondiale, qui se poursuit malgré la diffusion du variant Omicron. En parallèle, la situation politique de certains pays producteurs et les tensions géopolitiques au Moyen-Orient compliquent sérieusement l’apaisement du marché mondial. La révolte sociale qui ébranle le Kazakhstan, plus gros producteur de pétrole d’Asie centrale et membre de l’Opep, a par exemple largement contribué à déstabiliser le marché, de même que les tensions persistantes entre la Russie et l’Ukraine. Dans un tel contexte, les analystes s’accordent sur un point : la hausse risque de se poursuivre dans les prochains mois.

3. Selon le gouvernement, ça aurait pu être pire

« Il y a une reprise économique très forte, il y a des besoins partout dans le monde et des manques, donc les prix augmentent, a justifié le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, le 19 janvier. Aucun autre gouvernement européen n’a fait autant que nous pour protéger les Français. » Alors qu’il fait face à cette flambée depuis des mois, l’exécutif se refuse toujours à agir sur les taxes. En octobre 2021, Jean Castex avait annoncé le versement d’une prime inflation de 100 euros, somme destinée selon lui à compenser les hausses qui pèsent sur les Français. Sauf que celle-ci a largement été absorbée depuis, alors que les factures d’énergie tombent dans les boîtes aux lettres ce mois de janvier et que le carburant bat de nouveaux records à la pompe. Bruno Le Maire n’en démord pourtant pas : pas question de baisser la TVA à 5,5 %. « 5 euros en moins sur un plein de cinquante litres, c’est 5 milliards de manque à gagner pour l’État », dit-il. Le 20 janvier, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, s’est à nouveau félicité du « blocage » des prix du gaz et de l’électricité, bien que la hausse de 2021 reste effective, jusqu’à dire qu’il a fait économiser « 300 euros en moyenne » aux Français… En somme, la réponse du pouvoir consiste à dire « sans nous ça aurait pu être pire ». Bruno Le Maire a tout de même précisé le 19 janvier que de nouvelles mesures seraient prises si « nécessaire ».

4. Ce que proposent les candidats à l’élection présidentielle

Les candidats à l’élection présidentielle avancent leurs propositions face à cette flambée historique des prix des carburants. Jean-Luc Mélenchon plaide ainsi pour un blocage des prix non seulement des carburants, mais aussi du gaz, de l’électricité et des produits alimentaires de base dans le cadre d’un projet de loi « d’urgence sociale » défendu le 13 janvier lors de la niche parlementaire des députés insoumis. À gauche toujours, le candidat communiste Fabien Roussel (lire ci-contre) se prononce en faveur d’un blocage des prix et de l’instauration d’une « taxe flottante » : lorsque les tarifs du pétrole grimpent, les taxes baissent de façon à épargner le budget des ménages. Il est en outre partisan d’une TVA à 5,5 % sur les carburants et défend la « gratuité des transports en commun où c’est possible ». Dans son programme présenté le 13 janvier, la socialiste Anne Hidalgo souligne que l’énergie est « un bien de première nécessité » et propose de baisser la TVA pour les carburants « en cas de flambée du prix à la pompe ». L’écologiste Yannick Jadot, qui ne dévoilera son programme que le 29 janvier, ne propose pas jusqu’ici de baisse des taxes, mais des chèques énergie : 400 euros pour les foyers les plus modestes, 100 euros pour les classes moyennes. À droite, Valérie Pécresse ne s’est pour l’instant prononcée qu’en faveur d’un relèvement du plafond kilométrique pris en charge par les employeurs de 50 %.

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Le Figaro

Treize personnes interpellées pendant une troisième nuit de violences à Sevran et Aulnay

Plusieurs faits de violence ont éclaté à Sevran à la suite de la mort d'un habitant, tué par un tir policier samedi.

Treize personnes ont été interpellées dans la nuit de lundi 28 à mardi 29 mars à Sevran, Aulnay-sous-Bois et Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) pour des incendies, dégradations et violences, expression d'une colère née après la mort d'un habitant, tué par un tir policier samedi.

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Plus calme que les deux nuits précédentes, la soirée a été marquée par plusieurs incendies sur les trois communes. Au total, 11 containers poubelle et 4 véhicules ont été incendiés, et des barricades de fortune érigées, a appris l'AFP de source policière. À 1H30 à Sevran, une ancienne salle de sport désaffectée de 100m2 a été détruite par les flammes. Aucune personne n'a été blessée, selon la même source.

«Dégradations volontaires par incendie»

Durant la nuit, 13 personnes, dont certaines en possession de jerricans ou de cocktail molotov, ont été arrêtées pour «dégradations volontaires par incendie», «participation à un groupement en vue de violences et dégradations» et «violences volontaires sur personne dépositaire de l'autorité publique», des fonctionnaires ayant été ciblés, dès 19H30, par des tirs de projectiles. «Un gros dispositif a été mis en place. Malgré tout, nous restons vigilants», a confié une source policière.

Les événements font suite à la mort samedi de Jean-Paul dit «JP», un habitant du quartier des Beaudottes à Sevran et père de quatre enfants. Vers 12H30, un équipage de la brigade anticriminalité (BAC) d'Aulnay-sous-Bois avait été requis pour pister une fourgonnette signalée volée et tente de procéder au contrôle du chauffeur, arrêté à un feu rouge sur une rue de cette ville. «Un policier s'est porté à la hauteur de la vitre du conducteur et, dans des circonstances qui restent à déterminer précisément, a fait usage de son arme - un seul coup de feu - au moment où la camionnette redémarrait brusquement», a retracé Éric Mathais, le procureur de la République de Bobigny, dans un communiqué publié dimanche.

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Grièvement blessé à l'omoplate gauche, selon une source policière, il est décédé en fin d'après-midi à l'hôpital des suites de ses blessures. Pour les habitants rencontrés par l'AFP lundi, «c'est un meurtre, c'est une injustice». D'après leurs récits, «JP» avait subtilisé le véhicule de son employeur, prestataire pour une plateforme logistique de livraison de colis, mécontent d'un salaire non versé. L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie de l'enquête. Le policier, âgé de 32 ans et hospitalisé «en état de choc», n'a pas encore pu être entendu, indiquait lundi le parquet. Selon le maire de la ville Stéphane Blanchet, une marche blanche sera organisée dans les prochains jours par la famille.

Mort de l'ex-rugbyman Martin Aramburu : à Paris, une nuit festive qui vire au cauchemar

RÉCIT - Ce père de famille de 42 ans a été exécuté de plusieurs balles dans un quartier chic de la capitale après une altercation nocturne qui a dégénéré.

Un migrant meurt électrocuté en montant sur un wagon de fret à Valenciennes

Quatre Érythréens ont été victimes d'un «arc électrique», alors qu'ils tentaient de monter sur un wagon. Deux sapeurs-pompiers ont aussi été légèrement blessés.

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Ancien militaire et ex-membre du GUD, il est soupçonné d'avoir tiré sur Federico Martin Aramburu le week-end dernier.

L'Humanité

Carburants. Laura Foglia : « Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : c’est un système »

Actu

Coûteuse, l’auto s’est imposée à nous au fil de politiques urbaines qui en ont décidé ainsi. Mais tout peut de nouveau changer, affirme Laura Foglia, ­experte en mobilités bas carbone. Entretien.

Marie-Noëlle Bertrand

Laura Foglia Experte en mobilités, responsable de projet au Shift Project

L’impact de la hausse des prix de l’essence sur le budget des ménages met en relief notre dépendance à l’automobile individuelle. Est-elle une fatalité ? Entretien avec Laura Foglia, autrice principale du Guide pour une mobilité quotidienne bas carbone, publié par le think tank The Shift Project.

Notre dépendance à la voiture nous coûte cher. Est-elle inéluctable ?

Laura Foglia Non. La voiture s’est installée dans nos usages après guerre, suivant une dynamique impulsée par les industries pétrolières et automobiles. Elle s’est imposée dans nos imaginaires comme l’accomplissement d’un idéal de liberté enfin accessible. Dans le même temps, la forte croissance démographique des années 1950 à 1970 a impliqué la réalisation de nouveaux espaces. Ce nouvel urbanisme s’est entièrement construit autour de la voiture, avec l’arrière-pensée d’un monde aux ressources infinies. Les espaces urbains tels que nous les connaissons sont le produit de tout cela, et c’est ce qui fait le « système voiture ».

Vous parlez des espaces urbains. C’est là que se trouvent les solutions ?

Laura Foglia Une partie des solutions : aujourd’hui, un déplacement sur quatre en voiture fait moins de 3 kilomètres. À condition que les aménagements existent, il pourrait se faire à pied ou à vélo. Cela posé, il faut bien distinguer deux choses : d’une part, les centres des grandes villes, où les destinations – emploi, école, espace culturel… – sont proches des habitations. Et les villes moyennes, aux tissus urbains plus distendus. Or ces espaces de moyenne densité, qui couvrent 11 % du territoire, concernent 40 % de la population. Depuis les années 1960, la longueur des distances parcourues a été multipliée par 4,7. Il faut revenir vers des modèles d’aménagement où faire de la distance sera moins nécessaire. Avec ce corollaire : plus les trajets sont courts, plus les alternatives à l’automobile individuelle deviennent accessibles.

Où porter les efforts en priorité ?

Laura Foglia Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : elle est un système. Les alternatives doivent, elles aussi, se réfléchir comme un système, c’est-à-dire globalement. Il ne s’agit pas d’être dogmatique et d’imposer la même solution partout, et il faudra sans doute investir davantage dans les zones rurales et de moyenne densité.

La disparition des commerces dans les villages ne va pas dans le sens d’un raccourcissement des distances en zone rurale…

Laura Foglia Effectivement. Il faut recréer des lieux de vie là où les gens habitent. Mais il faut aussi des équipements ad hoc. 45 % dès déplacements quotidiens font moins de 5 kilomètres. Encore une fois, ils pourraient se faire à vélo ou à pied. Or cela est souvent rendu impossible par le franchissement d’une voie rapide, par exemple. Aller prendre le train, par ailleurs, oblige à prendre sa voiture. Si les gares disposaient de parkings à vélos, de services d’autopartage ou de covoiturage, de navettes de bus, il en serait autrement. Il faut repenser cette palette des offres au porte-à-porte, y compris à la campagne.

Peut-on aller vite ?

Laura Foglia Certaines mesures peuvent avoir des effets rapides. Prenez les dispositifs d’urbanisme tactique installés à la sortie du premier confinement : avant cela, on pensait que construire une piste cyclable prenait des années. La preuve que non. Il est envisageable de faire vite, quitte à être imparfait dans un premier temps. L’important est de montrer les possibles.

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L'Humanité

Carburants. Roussel veut taxer les dividendes de Total et consorts

Actu

Depuis le péage de Saint-Arnoult, sur l’A10, le candidat du PCF a proposé de « s’attaquer » au profit des compagnies pétrolières pour financer la baisse à 5,5 % de la TVA sur le carburant.

Julia HamlaouiNaïm Sakhi

Gilet jaune sur le dos – sécurité oblige – et écharpe de député en bandoulière, le candidat communiste à la présidentielle s’est rendu, jeudi, au péage de Saint-Arnoult, sur l’autoroute A10, avec un message : « Stop à la vie chère !  »  « Les automobilistes sont de véritables vaches à lait et sont saignés tous les jours, à chaque fois qu’ils paient leur plein d’essence. Nous voulons défendre le pouvoir d’achat et, pour cela, nous attaquer aux dividendes des compagnies pétrolières », explique Fabien Roussel entre deux tracts tendus aux conducteurs.

Une action symbolique, destinée à braquer les projecteurs sur des propositions que le gouvernement s’obstine, pour l’heure, à écarter. Face à la flambée des prix, le député du Nord plaide ainsi pour une baisse des taxes. Outre une « taxe flottante sur l’essence pour baisser de 50 centimes le prix au litre », la TVA pourrait être ramenée à « 5,5 % sur les carburants », juge-t-il. « 5 euros de moins pour un plein de 50 litres, c’est 5 milliards d’euros » de perte pour l’État, a objecté, mercredi, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. « Mais, quand les prix de l’essence grimpent, ce sont les frigos des Français qui se vident. Baisser le prix de l’essence, c’est sauver l’alimentation de toutes les classes populaires », réplique le candidat du PCF. Surtout, ce n’est pas sur le budget de l’État mais via un prélèvement lié aux dividendes distribués par les compagnies pétrolières à leurs actionnaires qu’il propose de financer la mesure : « 16 milliards d’euros de dividendes ont été versés en deux ans rien que par Total  ! » martèle-t-il.

« Mais nous savons que cela ne suffira pas : l’enjeu est aussi de consommer moins », estimait à l’automne Fabien Roussel, alors que les prix de l’énergie s’envolaient déjà. En la matière, le communiste défend « un plan de développement des transports en commun ». « Dans les 45 métropoles de notre pays, l’État doit prendre à sa charge leur gratuité, en priorité pour les moins de 25 ans et les salariés. Dans les autres territoires, je propose que les 50 % du ticket de TER des salariés non remboursés par l’employeur le soient par l’État », indique le candidat. Quelques heures avant de se rendre sur le péage yvelinois, il a d’ailleurs visité la gare routière de Briis-sous-Forges (Essonne), en compagnie du maire Emmanuel Dassa, où un « dispositif unique favorise l’usage du bus sur l’autoroute jusqu’à la gare RER de Massy ». Une alternative au tout-voiture en zone périurbaine déjà en actes.

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Le Figaro

Présidentielle 2022 : le tractage est-il encore utile ?

Marie-Liévine Michalik

DÉCRYPTAGE - Les militants qui distribuent les tracts sont, cette année encore, présents à chaque coin de rue, devant les étals de marché et les magasins. Une méthode de communication politique traditionnelle qui fait encore ses preuves.

Il fait beau ce dimanche, le soleil brille et les températures sont printanières. À Paris, dans le quartier de la Motte Piquet (15e arrondissement), à deux semaines du premier tour de l'élection présidentielle, l'heure est à l'opération séduction. Il suffit de déambuler quelques heures dans les étals du marché pour croiser des militants avec un tract, petit, moyen ou grand format, à la main. «Emmanuel Macron avec vous», «Pour que la France reste la France» d'Eric Zemmour, «Le courage de faire» de Valérie Pécresse, «Un autre monde est possible» avec Jean-Luc Mélenchon... Tous les candidats, ou presque, sont représentés.

Les affiches de campagne des 12 candidats à l'élection présidentielle 2022

Au moment où la campagne s'intensifie, chaque prétendant à l'Élysée multiplie les supports de communication, notamment les formats sur les réseaux sociaux - Facebook, Twitter, TikTok, Instagram... À l'heure de la dématérialisation de la vie publique, le traditionnel tractage papier a-t-il encore une utilité ?

Transmettre une idée par l'image

Qu'est-ce qu'un tract ? «Une petite feuille de papier imprimée qu'on distribue gratuitement ou qu'on colle aux murs, à des fins de propagande», définit Le Larousse, «propagande», étant entendu au sens large comme action politique pour convaincre. Un tract est plus concrètement une image, un nom, très souvent un visage et un slogan. Il a pour mission d'interpeller le futur électeur par une image et quelques idées fortes, le conduisant ensuite à se renseigner plus précisément sur son programme. «On retrouve donc les lois du marketing», analyse Anaïs Théviot, maître de conférences en sciences politiques à l'Institut catholique de l'Ouest.

S'il existe une seule affiche officielle de campagne, «il existe plusieurs types de tracts en fonction du moment de la campagne électorale, poursuit l'auteure de Faire campagne sur Internet (éd. Presses de Septentrion, 2018). Et chacun d'entre eux a un but particulier.» Ainsi, les prospectus de début de campagne sont plus fournis que ceux de l'entre-deux-tours. Il s'agit de commencer par présenter les grandes lignes du programme, quitte à réaliser des tracts par thème.

Malgré sa difficulté à percer dans les sondages, la candidate PS, Anne Hidalgo, est celle qui a la plus grande variété de tracts. Un sur l'écologie, un autre sur le travail ou encore sur les jeunes ou la République. À chaque tract, son message, sa photo dans une situation particulière et un message adapté. Ainsi, sur l'écologie, la candidate PS est de profil, au milieu d'un champ de blé. Une image censée démontrer son attachement «aux territoires» et «à la ruralité». Tous ont en commun une photo d'Anne Hidalgo, «car la présidentielle est l'apogée de la personnalisation de la vie politique», analyse Anaïs Théviot.

Les différents tracts d'Anne Hidalgo

Dans un autre genre, Marine Le Pen prépare, elle, le second tour. Alors que tous les sondages d'opinion annoncent un duel entre Emmanuel Macron et elle, la présidente du RN joue déjà sur cette opposition. En insistant sur leurs différences, elle en couleur, lui en noir et blanc, l'opposition entre les deux prépositions «sans» et «avec», marquant ainsi l'absence et la plénitude.

Un affrontement caractéristique d'une finale d'élection présidentielle. «Dans l'entre-deux-tours, on retrouve des tracts qui jouent sur l'opposition, les alliances [...] et montrer parfois qu'une fausse information est véhiculée, note Anaïs Théviot. Il faut alors être très clair et efficace.»

«Tracter, c'est créer du lien»

Si l'objectif premier d'un tract est de transmettre une idée forte par une image, il n'est pas le seul. «Tracter est une manière de faire campagne, cela fait partie des habitudes militantes, complète Anaïs Théviot. Cela permet de réunir l'équipe de campagne, de créer du lien». Ensemble, les militants vont arpenter les rues, les marchés et «créer du collectif». De plus, tracter permet d'être présent localement. «L'objectif est d'être là, poursuit le professeur de sciences politiques. Si un de vos adversaires est en train de tracter sur les marchés, il y a toujours un effet de mimétisme, vous allez y aller aussi.» Montrer sa présence c'est aussi préparer les élections législatives, qui se jouent peu de temps après la présidentielle. Une échéance rapide, durant laquelle l'expérience de terrain est particulièrement importante. «Et à ce moment-là, les tracts vont changer, note Anaïs Théviot. Ils vont montrer les liens entre le candidat ou la personnalité forte et le député à élire.»

Le tractage apparaît donc nécessaire et «presque immortel» mais insuffisant. «Il faut utiliser tous les outils possibles pour assurer une meilleure visibilité», argue la spécialiste. Chaque moyen de faire campagne a ses propres cibles, une différence qui se retrouve même au sein des réseaux sociaux, TikTok étant pour les plus jeunes, Facebook pour un public plus large. «Sur les réseaux sociaux, on va capter les non-convaincus. Le tractage est davantage un moyen pour aller chercher les personnes qui ont un intérêt.» La campagne 2022 marque aussi le retour du porte-à-porte personnalisé, qui permet d'aller chercher les abstentionnistes. Ces derniers étant évalués entre 30 et 40%, selon les derniers sondages, les militants multiplient les moyens de faire campagne, du moderne au plus traditionnel.

Valérie Pécresse veut aller à Roubaix pour parler de l'immigration

INFO LE FIGARO - La candidate de la droite envisage de se rendre mardi dans un quartier communautarisé de la ville mis en lumière récemment dans un documentaire diffusé sur M6.

Jean-Vincent Placé en garde à vue pour harcèlement et agression sexuelle

L'ancien secrétaire d'État écologiste est soupçonné d'avoir harcelé et agressé sexuellement une ancienne collaboratrice. Il a déjà été condamné pour des faits similaires.

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Présidentielle 2017 : poursuites aggravées à l'encontre de l'association prestataire de Mélenchon

L'association l'Ère du peuple, prestataire de la campagne présidentielle du candidat LFI en 2017, a été mise en examen notamment pour «escroquerie aggravée» le 3 février dans l'enquête sur ses comptes de campagne.

Le Figaro

Gaz : la France prépare d'éventuelles coupures ciblées

Laetitia Lienhard

Laurence Poirier-Dietz, directrice générale de GRDF, se tourne vers ses clients industriels pour anticiper une réduction organisée de leur consommation de gaz, en cas de scénario d'urgence.

Alors que le gaz représente plus de 20 % du mix énergétique de l'Europe avec la Russie comme premier fournisseur, à hauteur de plus de 40 % de ses importations, l'impact d'une potentielle rupture d'approvisionnement est évidemment à l'étude.

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Dans un entretien accordé aux « Échos », Laurence Poirier-Dietz, directrice générale de GRDF, se veut rassurante : « Il n'y a pas d'inquiétude à avoir pour la fin de cet hiver. Les flux gaziers en provenance de Russie continuent à arriver en France normalement à ce stade et la fin de la saison froide approche. »

En cas d'interruption partielle ou totale des importations de gaz russe, la question se pose tout de même pour l'hiver prochain et le remplissage des stockages qui se passe pendant l'été. « Nous nous préparons pour ce scénario qui serait sans précédent. Nous sommes prêts à appliquer des mesures exceptionnelles de réduction de la consommation, y compris dans l'urgence », reconnait-elle.

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En ce sens, le gouvernement devrait publier dans les prochains jours un décret prévoyant le délestage. Il s'agit d'une réduction organisée de la consommation de gaz. «Le projet de décret vise à préciser l'organisation du délestage de la consommation de gaz naturel, c'est-à-dire la suppression momentanée et planifiée de la fourniture de gaz naturel à certains consommateurs», a confirmé à l'AFP le ministère de la Transition écologique.

C'est «un dispositif de dernier ressort», souligne le ministère. «Le projet de décret prévoit un délestage en priorité des consommateurs les plus importants, consommant plus de 5 GWh/an, au nombre d'environ 5000», selon le gouvernement. Les préfets devront identifier parmi ces sites ceux assurant des missions d'intérêt général (écoles, hôpitaux, maisons de retraites...), qui seront épargnés, ainsi que ceux «susceptibles de subir des conséquences économiques majeures en cas de délestage».

« Les opérateurs des réseaux de distribution comme GRDF et des réseaux de transport comme GRTgaz et Teréga sont en train de mener une enquête auprès de leurs clients pour déterminer ceux qui pourraient réduire partiellement ou totalement leur demande, avec un préavis de deux heures», explique la directrice générale de GRDF. Une démarche à appliquer en cas de scénario d'urgence telle qu'une semaine particulièrement froide en hiver suscitant une pointe de la demande.

Une réduction de leur consommation en moins de 24 heures

Les clients concernés par ces délestages sont majoritairement des industriels et des gros bâtiments tertiaires, comme des centres commerciaux. « Nous ciblons les 3700 sites qui consomment le plus, au minimum 5 gigawattheures par an, pour que le délestage ait un impact significatif tout en restant relativement simple à mettre en œuvre», affirme Laurence Poirier-Dietz. Les sites d'intérêt général tels que les hôpitaux, les Ehpad, les établissements scolaires ou les sites militaires ne seraient quant à eux pas impactés.

D'après une enquête réalisée l'année dernière par GRDF, 1650 clients pourraient réduire une partie ou la totalité de leur besoin en gaz en moins de deux heures, sans que cela ait un impact significatif sur leur activité. 130 d'entre eux ont des contrats interruptibles c'est-à-dire qu'ils bénéficient d'incitations financières pour stopper ou réduire leur consommation en moins de 24 heures.

« Si on ajoute les clients industriels de GRTgaz délestables aux 1.650 de GRDF, cela peut représenter une baisse de 7 % environ des volumes consommés un jour de pointe », revendique la directrice générale de GRDF. Pour compenser cette consommation en gaz, la plupart de ces industriels ont des moyens de productions énergétiques de substitution tels que le fioul ou l'électricité ou seraient peu impactés par une baisse de leur consommation sur une courte durée.

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En ce qui concerne les particuliers, Laurence Poirier-Dietz le précise : « Les 11 millions de clients résidentiels ne sont pas concernés par le délestage. Pour autant, il est important que l'ensemble des Français agissent dès maintenant. » En ce sens, les consommateurs sont invités à baisser légèrement leur chauffage ou à privilégier les douches aux bains.

« Si tous les ménages réduisaient la température d'un degré et baissaient le chauffage la nuit ou lorsqu'ils sont absents de chez eux, on pourrait économiser de 10 à 15 térawattheures de gaz au cours de la période hivernale. Cela correspond à une baisse de l'ordre de 10 % de leur consommation », martèle la directrice générale de GRDF. D'autres options s'offrent également aux consommateurs pour réduire leur consommation : l'utilisation de thermostats programmables ou encore changer son ancienne chaudière gaz par une chaudière neuve.

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La moitié des seniors arrivent-ils à la retraite au chômage ?

LA VÉRIFICATION - C'est ce qu'affirme Yannick Jadot. Eric Zemmour, quant à lui, regrette que seuls «30% des Français de plus de 60 ans travaillent».

Le gaz de schiste peut-il constituer une alternative au gaz russe?

DÉCRYPTAGE - La France renfermerait la deuxième plus grande réserve de gaz de schiste en Europe, derrière la Pologne, mais toute exploration et, a fortiori, toute exploitation sont interdites dans notre pays.

Pourquoi Emmanuel Macron a une telle aversion pour l’immobilier et les propriétaires

ANALYSE - Pas la moindre trace de pierre, d’ailleurs, dans la déclaration de patrimoine du président-candidat...

Le Figaro

Français de Londres: quelles aides gouvernementales pour acheter son premier bien immobilier

NOS CONSEILS - Le gouvernement britannique a mis en place plusieurs aides pour faciliter l'acquisition à Londres, où les prix au mètre carré demeurent très élevés. Le Figaro vous guide.

Acheter son premier bien dans la capitale anglaise est un pas important. Mais le marché immobilier londonien reste l'un des plus chers d'Europe. Pour aider à la primo-accession, le gouvernement britannique a mis en place de nombreux programmes de financement. Mais comment faire le bon choix ? Car selon le profil de l'acheteur et/ou son budget, certaines aides présentent plus d'avantages que d'autres. Le Figaro vous éclaire.

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Le «shared ownership»

C'est le programme d'aide le plus avantageux pour les personnes n'ayant pas de gros revenus pour emprunter. L'acheteur peut mettre un apport entre 5% et 10% de la valeur de la part de propriété achetée, en fonction du prix du bien. Cependant, il n'est pas totalement propriétaire, mais seulement à hauteur de 10 à 75% de la valeur totale du logement, selon le pourcentage du logement qu'il peut payer avec son crédit. «Puis, il peut accroître graduellement d'1% ou plus chaque année sa part de propriété. L'accession à la propriété se fait donc en douceur», explique Muriel Zsiga, directrice de Wise Rock Property à Londres. À noter que pendant dix ans, le copropriétaire - en général une «housing association», une municipalité ou d'autres organisations privées -, qui détient l'autre part du bien, aide aux coûts de travaux de réparation en cas de problème.

Pour prétendre accéder à ce programme, l'acheteur ne doit pas détenir d'autres biens (que ce soit au Royaume-Uni ou ailleurs dans le monde), prouver qu'il n'est pas déjà endetté et percevoir un revenu annuel de moins de £90.000 ou 80.000 (pour le foyer global). «Le credit score (outil permettant de vérifier la solvabilité de l'emprunteur) sera étudié ainsi que la capacité à rembourser votre prêt», confie Muriel Zsiga. Impossible cependant pour l'acheteur de mettre le logement en location avant d'en être l'entier propriétaire.

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Aussi, en plus de rembourser son emprunt, l'acheteur devra payer un loyer mensuel, fixé à environ 3% de la valeur nette invendue. Par exemple : s'il achète une part de 50 % d'une propriété d'une valeur de £200,000, la valeur nette sur laquelle il paiera un loyer est de £100,000. Il faut ensuite diviser ce montant par 100 puis multiplier le résultat par 3, ce qui donnera le loyer annuel. Soit £3,000 ce qui revient à un paiement mensuel de £250. Attention, le montant du loyer variera selon la part achetée et la valeur de la propriété au moment de l'achat.

Le «Help to buy» (ou «equity loan»)

Ce prêt n'est disponible qu'en Angleterre et permet à un acheteur, ne disposant que de 5% d'apport de la valeur du bien, de devenir propriétaire. L'État lui prête alors entre 20 et 40% de montant de l'emprunt. «Le maximum que vous pouvez emprunter par le biais de ce «prêt participatif» est de £240,000, soit 40% de £600,000. Dans ce cas précis, vous aurez ainsi besoin d'un acompte de £30,000», souligne Muriel Zsiga.

L'avantage de ce programme «help to buy», qui ne concerne que les biens dans le neuf, est que les cinq premières années d'emprunt sont sans intérêt. La directrice de Wise Rock Property conseille ainsi de profiter de cette période pour rembourser le prêt du gouvernement. «À partir de la sixième année, il y a £1 de frais de dossier à payer chaque mois, plus les intérêts. Ces derniers ne sont facturés que sur le montant initial que vous empruntez, mais peuvent ajouter £100 ou même £1000 à vos coûts annuels.» Aussi, le taux d'intérêt est variable au bout de la sixième année. Il faut ajouter, au taux d'emprunt initial, l'évolution annuelle de l'indice des prix à la consommation (mesurant l'inflation). Et ce, jusqu'à ce que le prêt soit totalement remboursé.

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Ce programme d'aide impose cependant une condition d'importance : l'acheteur ne peut pas être marié à quelqu'un qui possède déjà un bien, que ce soit au Royaume-Uni ou ailleurs dans le monde. «Les deux partenaires doivent être des premiers acheteurs», précise la Française.

Le «Buy to Let»

Ce programme ne permet pas à l'acheteur d'habiter dans le logement, «buy to let» signifiant acheter pour louer. «Cela reste avant tout de l'investissement locatif, l'acheteur ne devient pas vraiment propriétaire tant qu'il n'a pas remboursé l'hypothèque», prévient Muriel Zsiga. L'experte explique qu'il faut attendre en moyenne 25 à 30 ans pour pouvoir revendre le bien et ainsi «libérer du cash», qui cette fois-ci va directement dans la poche de l'acheteur. Cette somme pourra ensuite être réinvestie dans l'achat comptant d'un autre bien.

Le «Buy to Let» présente un autre inconvénient : avoir au moins 25% d'apport. «Les taux d'emprunt sont aussi plus élevés (entre 1,7 à 2%, voire plus selon la banque) et vous ne pouvez donc emprunter qu'à hauteur de 75 %», précise Muriel Zsiga. «Les meilleurs taux ne sont accessibles que si vous empruntez jusqu'à 60% seulement.» Cela signifie qu'il faut donc apporter de sa poche 40% d'apport. Une grosse somme au vu des prix des logements sur le marché de l'immobilier londonien. Le «Buy to Let» impose aussi une «stamp duty» (équivalent des frais de notaire mais versés à l'État) plus élevée, à savoir 3% de plus sur chaque tranche de valeur de la propriété. Ce programme d'emprunt présente des intérêts hypothécaires non déductibles fiscalement des revenus locatifs. Ce qui peut être un frein.

Il existe deux solutions pour le remboursement de l'hypothèque : payer chaque mois les intérêts jusqu'à la fin du prêt, ce qui permet d'économiser un peu d'argent mensuellement car le loyer est supérieur aux intérêts hypothécaires. «Mais vous devez payer le montant emprunté à la fin du crédit», précise la directrice de l'agence immobilière. «L'argent économisé avec le loyer ne sera cependant pas suffisant pour rembourser cette somme, donc il faudra revendre le bien.» Avec le risque de voir baisser sa valeur. Autre option, payer tous les mois les intérêts ainsi que l'hypothèque mais l'acheteur ne pourra pas faire de bénéfices sur le loyer versé par le locataire.

Le «Mortgage Guarantee»

Lancé en avril 2021 par le gouvernement britannique, ce «mortgage guarantee» avait pour objectif de redonner confiance aux banques et autres prêteurs immobiliers, devenus frileux depuis la crise sanitaire, et ainsi aider les personnes qui n'ont qu'un petit apport, en règle générale 5%, à franchir le pas de la primo-accession.

Le prix du bien ne doit pas excéder £600,000. L'État se porte garant pour les acheteurs auprès de leur prêteur immobilier. Ce dernier, en cas de pertes liées à une restitution du bien, est couvert ce qui limite son risque de pertes nettes à 5%. Mais attention, cela ne veut pas non plus dire que l'État prend en charge le remboursement du prêt pour l'acheteur s'il a des difficultés à payer son crédit immobilier. L'acquéreur reste toujours responsable de ses échéances.

Des conditions s'imposent aussi pour accéder à ce programme d'aide : impossible d'acquérir un bien dans le neuf, d'acheter une résidence secondaire ou un bien locatif ou encore d'acheter par l'intermédiaire d'une société ou d'une fiducie.

Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 33e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.

Guerre en Ukraine: l’hypothèse d’une frappe nucléaire tactique russe prise au sérieux par les alliés

DÉCRYPTAGE - Un mois après le déclenchement des hostilités, Vladimir Poutine n’a pas atteint ses objectifs sur le terrain. Pour conjurer l’échec, il pourrait être tenté par une escalade, intensifier le conflit pour faire plier son adversaire.

L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal

Le propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, a «développé des symptômes» après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars.

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Le Figaro

Jean-Vincent Placé en garde à vue pour harcèlement et agression sexuelle

L'ancien secrétaire d'État écologiste est soupçonné d'avoir harcelé et agressé sexuellement une ancienne collaboratrice. Il a déjà été condamné pour des faits similaires.

L'ancien secrétaire d'État écologiste Jean-Vincent Placé était en garde en vue lundi, soupçonné de harcèlement sexuel et agression sexuelle, a précisé une source judiciaire et proche de l'enquête, confirmant une information du Parisien .

À lire aussiUne ex-collaboratrice EELV accuse Jean-Vincent Placé de «harcèlement sexuel», enquête ouverte

L'ex-élu écologiste a été placé en garde à vue dans les locaux de Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), dans le cadre d'une enquête ouverte par le parquet de Paris, après la plainte d'une ex-collaboratrice. Cette dernière avait déposé plainte en novembre 2021, accusant Jean-Vincent Placé de faits de harcèlement sexuel commis entre 2012 et 2016.

Accusé par une ancienne collaboratrice

La plaignante, ainsi que d'anciens collaborateurs d'élus écologistes, ont depuis été entendus par les enquêteurs, selon des sources proches du dossier. La collaboratrice l'accusait notamment de lui avoir «touché les fesses», en août 2015 à Lille, en marge du rassemblement estival d'Europe Écologie les Verts (EELV).

La seconde agression se serait produite mi-mai 2016 à Séoul, lors d'un déplacement officiel de Jean-Vincent Placé : dans une voiture, l'ex-secrétaire d'État de François Hollande aurait «touché délibérément la poitrine d'Audrey».

Cette collaboratrice, en poste au cabinet de l'ancien secrétaire d'État, avait relaté dans la presse d'autres faits, notamment à Rome ou d'après son témoignage elle aurait été contrainte de danser un slow avec celui qui était alors membre du gouvernement. Elle avait raconté cette agression présumée auprès de l'émission Complément d'enquête, en 2019 :«Je sens ma poitrine contre la sienne durant toute la durée de la chanson et c'est extrêmement long, c'est humiliant, répugnant et c'est complètement indigne du comportement d'un élu de la République».

À l'époque de l'ouverture de l'enquête, Jean-Vincent Placé avait dit ne pas souhaiter «à ce stade faire un quelconque commentaire». «Je répondrai, bien entendu, à toutes les questions qui viendraient à m'être posées par les enquêteurs», avait-il ajouté.

En mars 2021, Jean-Vincent Placé a été condamné à une amende pour harcèlement sexuel sur une gendarme chargée de sa sécurité. En septembre 2018, il avait été condamné à trois mois de prison avec sursis et 1000 euros d'amende pour violences et outrages lors d'une soirée où il avait reconnu avoir été «extrêmement insistant» et «déplacé» avec une cliente.

Retiré de la vie politique, Jean-Vincent Placé a quitté son dernier mandat d'élu en 2021, et exerce désormais dans le privé, comme consultant. Il a également ouvert l'an dernier un restaurant à Casablanca, au Maroc.

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François de Rugy, ancien ministre et ex-président de l'Assemblée nationale, annonce quitter la vie politique

«Il est sain dans une démocratie que les fonctions soient limitées dans le temps», justifie dans une lettre l'ex-Vert, rallié à Emmanuel Macron en 2017.

Valérie Pécresse veut aller à Roubaix pour parler de l'immigration

INFO LE FIGARO - La candidate de la droite envisage de se rendre mardi dans un quartier communautarisé de la ville mis en lumière récemment dans un documentaire diffusé sur M6.

Présidentielle 2017 : poursuites aggravées à l'encontre de l'association prestataire de Mélenchon

L'association l'Ère du peuple, prestataire de la campagne présidentielle du candidat LFI en 2017, a été mise en examen notamment pour «escroquerie aggravée» le 3 février dans l'enquête sur ses comptes de campagne.

El País (ESP)

SANS TITRE

Si eres glotón de espíritu, en Asturias dices “Tineo” y de inmediato piensas en mantequilla y en chosco. Porque si eres glotón, tu estómago es más libre que tu cerebro y siempre tienes hambre de placer. Tineo es un concejo lechero donde los montes complican la agricultura pero regalan pastos y vientos, montañas de abundante lluvia donde la vista imagina libertad en los días de sol, mientras los nubosos se regodea en cierta melancolía tibia. En el gen de sus gentes pervive la cultura vaqueira, centenaria pero todavía bastante desconocida, y, por tanto, mitológica.

Los vaqueiros de alzada se llamaban así porque vivían para sus vacas y porque trashumaban: en primavera llevaban el ganado a las cumbres, donde alzaban su morada, y en invierno descendían a las brañas de la costa. Eran tribus más que un pueblo, con sus hábitos, vestimentas y folclores, tan llamativos como extraños a ojos de los astures sedentarios. “Representan a cada paso la imagen de aquellas primitivas sociedades que no eran más que una gran familia, unidos por vínculos tan estrechos, que hacían comunes los intereses y los riesgos, los bienes y los males”, escribió sobre ellos Gaspar Melchor de Jovellanos.

Cuando hacían matanza, los vaqueiros celebraban su vida libre y nómada con un embutido que, a diferencia de otros, no aprovechaba restos, sino que festejaba dos partes del cerdo de sabor especial, antaño aplaudidas por su nobleza: el cabecero y la lengua. Un yin yang que hoy en día nos suena audaz, y que aderezaban solo con pimentón, ajo y sal. Lo embutían en el ciego, una parte del intestino grueso, y luego lo ahumaban y secaban para comerlo después cocido en un potaje compartido.

“Los vaqueiros solo sacaban un chosco por cerdo, porque solo usaban un cabecero y una lengua enteros”, apunta Agustín Menéndez, presidente de la Indicación Geográfica Protegida, que desde 2008 regula este manjar con unos mínimos que garantizan el método tradicional. Hay que incluir un 15% de lengua, secar ocho días y ahumar otros ocho con maderas autóctonas (principalmente, roble). Se cuece despacio, unos 90 minutos a 90 grados. Esta artesanía solo la elaboran siete productores de la zona, cada uno con sus particulares secretos de familia. Agustín, propietario además de Cárnicas Arango, nos cuenta con el cuaderno abierto lo justo: el toque final se guarda con celo, como hacían sus ancestros.

Una publicación compartida de IGP Chosco de Tineo (@igpchoscodetineo)

No cuesta imaginar a los vaqueiros, de cuyas brañas o emplazamientos invernales aparecen registros en el siglo VIII, disfrutando del chosco en círculo mientras se quejaban del desprecio que, por brutos e ignorantes, o simplemente por diferentes, les dedicaban los xaldos (los campesinos del interior) y los maninuetos (los marineros). Como también los curas y por supuesto los adinerados. “Los vaqueiros no conocen más autoridad que la suya. En su vida no hay nobles, ni iglesia ni calendarios. Siempre deciden dónde, cómo y cuándo trabajan, cosa imposible en el aldeano sedentario”, señala el estudioso Edmundo Fayanás.

Solo desde esa mentalidad autónoma, con otro concepto del valor y del precio, y de la vida en general, se puede embutir algo tan suculento como un cabecero junto a una lengua sin picar, tal cual, liberadas las carnes simplemente de tendones y otras zancadillas musculares, de tal forma que al tajar la bolsa resultante se aprecia el amalgamiento con claridad. Aunque se parece al botillo, su interior no es un batiburrillo con otros cortes porcinos. Aunque se parece al morcón, no es un chorizo. “El chosco es único en el mundo, no existe nada igual”, sentencia Agustín, viniéndose arriba, hasta la cima, como sus antepasados al intuir el verano.

A la Indicación Geográfica Protegida (IGP) le costó arrancar, a pesar de que sus siete empresas integrantes se mueven “a bloque”, consensuando y apoyándose, como una piña, como una tribu contemporánea. ¿Por qué han tardado entonces en funcionar? Principalmente, por la burocracia y el desconocimiento. Hasta principios de este siglo el chosco apenas se consumía fuera del occidente asturiano. “Hemos sido el patito feo de la Consejería de Agricultura, Ganadería y Pesca”, lamenta el presidente. Vaqueiros incomprendidos por xaldos y marineros. En 2017 acabaron los malditos trámites para contraetiquetar el producto con todos los sellos de calidad, y el efecto fue inmediato. Aquel año, los siete samuráis despacharon 17.000 piezas de chosco; el año pasado, se sintieron siete magníficos al contabilizar 63.000.

También la forma de consumo ha cambiado. Si a finales de los noventa casi todo el chosco se vendía sin cocer, para uso local, para que paisanas y restaurantes de la zona lo arrojaran a la olla tras pinchar la tripa y que no se rompiera, hoy el 95% se comercializa cocido, listo para cortar, según apunta Agustín, subrayando las muchas posibilidades culinarias que ofrece. Javier Farpón, cocinero del restaurante Casa Farpón, coincide: “Me gusta mucho porque no está del todo curado ni crudo, no es lomo ni chorizo, y tiene su grasa por en medio, lo cual le da mucha versatilidad. Lo he preparado en ensalada, en carpaccio, cortándolo muy fino y atemperándolo un poquito para que esa grasa se funda y quede meloso. Si le añades matices amargos y ácidos los acepta muy bien. Y si lo echas a un guiso o a un cocido, te cambia el sabor totalmente”. Farpón es de Pola de Lena, cuenca minera, por lo cual sus elogios no nacen de casa. “A toda la gente que lo prueba le sorprende, por su textura y por sus posibilidades”. Si lo combinas en una pizza, en sandwich, con pasta, con arroz o hasta hermoseando una sopa, compruebas que, en efecto, es único.

Quizá esa raigambre vaqueira, autárquica y aislada, fundida con la tierra y tozuda en su tradición, que muchos reivindican hoy como guardiana del “paraíso natural” (el eslogan turístico regional), haya impregnado a los personajes ilustres que, junto al chosco, ha regalado Tineo. Probablemente, comieron chosco el Conde de Campomanes, el general Riego y José Maldonado González. Campomanes fue uno de nuestros escasos intelectuales ilustrados. Se empeñó, bajo las coronas de Carlos III y Carlos IV, en entregar tierras a los agricultores, educar a los artesanos, fomentar la industria y ampliar las ciencias en las universidades. Un insensato.

Riego se sublevó contra el infame Fernando VII, para que firmase la constitución que le había devuelto al trono gracias a la sangre libertaria que sus súbditos habían derramado frente a los franceses (y el rey lo mató por tamaño libertinaje). José Maldonado González, igualmente nacido en el concejo, fue el último presidente en el exilio de aquella Segunda República española, o nuestra primera democracia, que precisamente tuvo el Himno de Riego por himno nacional oficioso (cuya letra, por cierto, es de Evaristo Fernández de San Miguel, otro asturiano).

¿Comieron chosco de niños estos tres abanderados del progreso, y de sus carnes y grasas obtuvieron el ahínco vaqueiro para defender al prójimo frente al poderoso? Yo he decidido creer que sí, porque cuando como chosco, me relamo de tal forma que el mundo me parece un lugar más bonito, la gente, más familiar, y la injusticia, más intolerable. “Normal que te guste, es el marisco de cuadra”, resume Agustín, riendo. Estas semanas negocian con el Gobierno autonómico modificar algunas condiciones del pliego de la IGP, que obliga, por ejemplo, a vender las piezas enteras, sin permitir la comercialización en loncheado. O para ver cómo capean el conflicto que ha levantado la Unión Europea al señalar la presencia de sustancias tóxicas en el ahumado de alimentos. El chosco, orgulloso, sigue peleando contra las incomprensiones de su tiempo.

En la sección Producto del mes contamos la historia de comestibles que nos emocionan por su calidad, por su sabor y por el talento de las personas que los hacen. Ningún productor nos ha dado dinero, joyas o cheques-regalo del Mercadona para la elaboración de estos artículos.

Le Figaro

À Dijon, Macron entre de plain-pied dans la campagne présidentielle

Arthur Berdah

REPORTAGE - Le président sortant a profité d’un déplacement en Côte-d’Or, lundi, pour renouer avec la panoplie du parfait candidat.

Envoyé spécial à Dijon (Côte-d’Or)

Fini le surplomb. Cette fois, Emmanuel Macron est bien en campagne. À peine arrivé à Dijon (Côte-d’Or) lundi midi, le président-candidat descend précipitamment de sa voiture. Presque au pas de course, il se rue vers les badauds venus l’accueillir devant le lycée polyvalent des Marcs d’Or. Une femme âgée, en larmes, l’interpelle d’entrée sur le suicide d’une jeune fille de 21 ans pendant le confinement, dont elle n’a pas pu récupérer la dépouille aussi vite qu’elle l’aurait souhaité. «Regardez l’état de Madame… On va éloigner un peu les caméras et les micros», demande aussitôt le chef de l’État à ses équipes de sécurité. Il réconforte son interlocutrice de longues minutes durant. Puis le voilà qui reprend sa déambulation.

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L’occasion de retrouver les caméras et les micros. Et de répondre à une première question à la volée. Elle porte sur Éric Zemmour, dont les dizaines de milliers de militants et de sympathisants présents au Trocadéro dimanche ont scandé «Macron assassin!», durant une douzaine de secondes. Le tout sous le silence de leur champion, qui a affirmé a posteriori qu’il n’avait «pas entendu» leurs propos, et a fait savoir par la voix de son entourage qu’il «condamnait» ce slogan. Défense qui ne convainc manifestement pas Emmanuel Macron. «Il y a deux hypothèses. La première, c’est l’indignité. C’est plutôt celle qui me semble la plus crédible, mais ça n’est pas une surprise», attaque-t-il d’emblée. Il enchaîne, plus ironique: «La deuxième, c’est la méconnaissance d’une réforme très importante du quinquennat, c’est le “100 % santé”. Et maintenant, les prothèses auditives, les lunettes, et les prothèses dentaires sont remboursées par la Sécurité sociale. Dix millions de Françaises et de Français ont eu accès à cela. Ça fait partie de mon bilan. C’est un bilan social dont je suis fier. Et j’invite alors, à ce moment-là, le candidat malentendant à s’équiper à moindres frais

«Je sais, on est à la bourre»

En moins d’un quart d’heure, Emmanuel Macron coche toutes les cases du parfait candidat. Bain de foule, attaques contre ses adversaires… Et même un point presse, exercice oublié de ses récents déplacements. Après avoir partagé un modeste plateau-repas composé de betteraves, de poisson, de riz, et de crème brûlée avec des étudiants à la cantine, il vient répondre aux questions des journalistes sur un trottoir. Le maître des horloges a décidé de tomber le chrono. Il veut prendre le temps de répondre à toutes les interrogations. Celles, d’abord, sur le recours controversé aux cabinets privés, dont McKinsey. Celles, aussi, sur la situation en Corse et la guerre en Ukraine. Celles, enfin, sur la campagne.

Il y a l’extrême droite, aujourd’hui, qui est toujours là, et qui, face à nous, est toujours portée par un clan et veut la division. L’extrême droite a ses alliés utiles, qui l’aident à rassembler

Elle est tendue. Il le déplore, et prône la «bienveillance». «Il y a des dirigeants politiques qui ne sont que dans la violence et l’invective. Je pense que ça n’est pas bon pour le pays. (…) Ceux qui perdent leurs nerfs en étant violents, dans l’invective, dans la menace, dans l’insulte, sont mauvais pour la démocratie et la République, quel que soit le projet qu’ils portent», assène-t-il. Il ne cite personne, mais sa cible est évidente. Il ne tarde d’ailleurs pas à la nommer. «Il y a l’extrême droite, aujourd’hui, qui est toujours là, et qui, face à nous, est toujours portée par un clan et veut la division. L’extrême droite a ses alliés utiles, qui l’aident à rassembler», tance-t-il. Il pense bien sûr à Marine Le Pen et Éric Zemmour. Persuadé que les deux nationalistes finiront par nouer une alliance dans l’entre-deux-tours. «J’ai bien compris qu’ils allaient, après, nous expliquer la cohérence de leur tandem. Parce que ça finira en tandem cette affaire, on sait bien comment ça se passe», prophétise-t-il.

Manière aussi, espère-t-il, de mieux se poser en rempart face à eux. Car c’est ainsi qu’il se conçoit désormais. «Une force politique qui regroupe, qui est celle du rassemblement, pour l’unité du pays, derrière les valeurs de la République, avec des femmes et des hommes qui viennent de la gauche, du centre, de la droite, de mouvements écologistes, de la société civile…» Le message s’adresse autant à son aile gauche qu’à l’électorat social-démocrate, qui s’inquiète d’un programme jugé trop à droite. «Quand on marche, il faut deux jambes. Il en faut une à gauche, une à droite. Et il faut en mettre une après l’autre pour pouvoir avancer», rassure-t-il, flanqué de sa toute dernière recrue, l’ancien ministre et maire futur-ex-PS de Dijon, François Rebsamen - habilement placé au-dessus de son épaule gauche. Et, de l’autre côté, de sa toute première recrue, le patron des sénateurs LREM et élu du département, François Patriat, lui aussi venu des rangs socialistes il y a six ans.

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Les deux hommes soutiennent le candidat, mais lui donnent du «M. le président» pour un oui ou pour un non. Ils l’accompagnent partout et s’épuisent à le suivre. Quand Emmanuel Macron tente d’installer un dialogue à trois avec un homme qui l’interpelle sur son pouvoir d’achat et une retraitée sur sa pension, ils en profitent donc pour «s’exfiltrer discrètement». Les échanges se poursuivent sans eux. Une femme dénonce la réforme du RSA qui est «une honte». Plus loin, une bande de jeunes, «tous chômeurs», veulent un selfie. Les minutes passent. Alors François Rebsamen et François Patriat reviennent voir ce qu’il se passe. Lorsqu’un jeune homme anti-passe sanitaire s’insurge de la «pente glissante» de l’exécutif en matière de libertés, c’en est trop pour eux. Ils tirent le président sortant par la manche. Une centaine de responsables associatifs attendent dans un bâtiment voisin pour un échange, avant une rencontre prévue en fin de journée avec des étudiants en formation pâtissière auprès du chef Thierry Marx. «Je sais, on est à la bourre, mais j’arrive», supplie Emmanuel Macron, qui confisque le micro et éternise chaque discussion. Il est déjà 18 heures. Il sait qu’il a deux heures de retard sur le programme initial. Cela tombe bien: ça fait aussi partie de sa panoplie de candidat.

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«Zemmour, ce n'est pas notre Trocadéro !» : la riposte de sept membres des Républicains

INFO LE FIGARO - Sept personnalités de la droite LR cosignent une tribune expliquant pourquoi le candidat de «Reconquête» ne peut pas incarner la «droite patriote».

Pris pour cible Porte de la Villette, Éric Zemmour exfiltré de la «colline du crack» sous haute sécurité

Invité de «Face à la rue», sur CNews, le candidat nationaliste a été sérieusement menacé, obligeant ses agents de sécurité à le protéger à l'aide d'une valise dépliante blindée en kevlar.

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«Macron assassin» : à Dijon, le président-candidat étrille «l'indignité» du «candidat malentendant» Zemmour

VIDÉO - Le sortant dénonce le silence de son adversaire nationaliste, qui affirme n'avoir «pas entendu» le slogan de ses militants dimanche. Il «l'invite à s'équiper» de prothèses auditives, «à moindres frais».

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Le Figaro

Brésil : Jair Bolsonaro hospitalisé après un malaise

Le président brésilien souffre de problèmes intestinaux récurrents depuis qu'il a reçu un coup de couteau dans l'abdomen pendant un bain de foule lors de la campagne présidentielle de 2018.

Le président du Brésil, Jair Bolsonaro, a été admis lundi soir dans un hôpital militaire à Brasília pour réaliser des examens après s'être senti indisposé, selon la presse locale.

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Jair Bolsonaro, 67 ans, avait reçu un coup de couteau dans l'abdomen pendant un bain de foule lors de sa campagne présidentielle de 2018. Il souffre depuis de problèmes intestinaux récurrents. Il était absent lundi soir d'une cérémonie organisée par le Parti républicain, une des formations qui le soutient, pour laquelle sa présence avait été annoncée. «Je suis sûr que le président va bien, on lui fait juste subir quelques examens, c'est pourquoi il n'est pas ici», a expliqué le président du parti, le député Marcos Pereira.

Selon le site d'information G1, la première dame Michelle Bolsonaro, était quant à elle présente à la cérémonie et a affirmé que son mari «va bien», et le ministre de la Communication Fabio Faria a évoqué un «malaise». D'après G1, Jair Bolsonaro devait passer la nuit à l'hôpital. La présidence n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP. «Nous prions pour Monsieur le président», a tweeté le secrétaire à la Culture, Mario Frias.

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Le président d'extrême droite avait été hospitalisé à deux reprises pendant quelques jours, en juillet et janvier derniers, pour des occlusions intestinales dont il s'était remis sans chirurgie. Il avait subi au moins quatre interventions chirurgicales après son agression en 2018 par un déséquilibré, dont les coups de couteau lui avaient perforé l'intestin, et a également été opéré pour un calcul rénal. Jair Bolsonaro avait par ailleurs contracté le Covid-19 en juillet 2020, avec de légers symptômes.

Au pouvoir depuis 2019, il compte briguer un deuxième mandat lors de l'élection présidentielle d'octobre prochain. Les derniers sondages le donnent largement perdant face à l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.

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La Russie accuse l'Azerbaïdjan de violer l'accord de cessez-le-feu au Nagorny-Karabakh

La Russie a accusé samedi l'Azerbaïdjan d'avoir violé l'accord de cessez-le-feu avec l'Arménie signé…

Le Figaro

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Pierre Avril

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

De notre envoyé spécial à Lviv

Une femme erre sur le boulevard plongé dans le noir: «où y a-t-il un abri?», demande-t-elle à la volée aux rares passants du quartier. Chargés de sacs et de valises, des riverains s’enfuient. Deux femmes en état de choc, qui travaillaient dans le quartier se pressent vers l’hypothétique arrêt de bus censé les ramener à la maison. Celui-ci se trouve 300 mètres plus loin mais le quartier est bouclé. Un gigantesque incendie ravage un dépôt de carburant situé dans une cuvette, dans une zone mi-résidentielle, mi-commerciale de Lviv. C’est la première fois que la grande ville de l’Ouest, frontalière de la Pologne, relativement épargnée par le conflit, est frappée d’aussi près, à quinze minutes du centre historique.

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Il était 16 heures samedi lorsque trois salves ont retenti, laissant s’échapper un immense nuage de fumée noire. «Des missiles de croisière de haute précision», s’est félicité le ministre russe de la Défense. Cinq blessés ont été répertoriés. Deux heures et demie plus tard, une attaque similaire s’est reproduite, cette fois dans une usine de réparation de tanks. Moscou affirme avoir ciblé une «installation de modernisation de systèmes de station-radar et d’équipements électroniques». L’après-midi même, le président américain, Joe Biden, délivrait un discours féroce à Varsovie contre son homologue russe. «L’agresseur a voulu dire bonjour au président Biden», a ironisé le maire de Lviv, Andriy Sadovy. Selon les autorités locales, les missiles ont été tirés depuis Sébastopol, le port de la Crimée, annexé par la Russie en 2014.

À 18 h 30, Lena dormait, aussitôt réveillé par les tremblements des murs de son appartement adjacent. Deux blindés destinés à l’unité de maintenance sont stationnés dans sa rue. Fuyant les bombardements de Kharkiv dans l’est du pays, cette quadragénaire était arrivée le 4 mars à Lviv en quête de sécurité, hébergée par des amis. «Ici, on est proches de la frontière polonaise, les diplomates se sont installés dans la ville, de quoi se sentir en sécurité. Maintenant, on va peut-être devoir à nouveau bouger… pourquoi pas en France», dit-elle dans un sourire fataliste. À côté d’elle, son mari la presse de rejoindre un abri antiaérien alors que les sirènes retentissent. L’épouse préfère rester sur le palier à bavarder.

Poutine ne fait que mentir depuis des décennies, le but de ces frappes est tout simplement de terroriser la population

Deux jours auparavant, l’état-major russe avait annoncé une réorientation de ses opérations militaires, envisageant d’élargir les territoires du Donbass sous son contrôle depuis 2014. Le jet de missiles sur Lviv, située 1200 kilomètres plus à l’ouest, semble contredire cet objectif. «Poutine ne fait que mentir depuis des décennies, le but de ces frappes est tout simplement de terroriser la population», affirme Ivan, un officier attaché à la protection des frontières. «Ce type est malade», renchérit un gardien d’usine, ébranlé par le bruit des explosions, indiquant d’un geste qu’il faudrait étrangler le président russe.

Après la déflagration qui les a jetés à terre, la famille de Slava, son épouse, Ioura, et sa fille Tania, sont sortis dans la rue pour se calmer les nerfs. À la nuit tombée, ils rebroussent chemin pour rejoindre leur habitation proche du dépôt de carburant. «Ça va aller», assure Ioura, les yeux rougis. Le message est moins destiné à son interlocuteur qu’à sa fille de 11 ans, vêtue d’un anorak jaune, qui affiche un sourire timide et désemparé. «Le quartier ici ressemble à n’importe quel autre quartier de Lviv. On sait que ça peut frapper à n’importe quel moment et on est préparé à ça», tente de relativiser le père.

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Depuis le début de la guerre, la région a déjà été visée à deux reprises, la première fois le 13 mars, lorsque deux douzaines de missiles à long rayon d’action, tirés depuis la Russie, selon le Pentagone, ont atteint la base militaire de Yavoriv, tout près de la frontière polonaise, tuant plus de 35 hommes. Quatre jours plus tard, une usine de réparation d’avions, contiguë à l’aéroport de la ville, était endommagée.

D’un point de vue russe, le fait de cibler ces infrastructures est logique. La région de Lviv est devenue un hub humanitaire et militaire par lequel transitent, de Pologne, des équipements en quantité croissante. La Hongrie et la Roumanie refusent de prêter leur territoire à de telles opérations. «Les Américains ont été longs au démarrage mais une fois que c’est parti, les volumes sont impressionnants, l’équivalent d’un véritable pont aérien», s’enthousiasme une source sécuritaire européenne.

L’ampleur des rotations expliquerait en partie les succès de la résistance ukrainienne. Mais jusqu’à présent, les forces russes ne s’y sont pas frontalement attaquées. Et donnent ainsi l’impression, dans la région, de tourner autour du pot.

Le 16 mars, la Maison-Blanche a débloqué 1 milliard de dollars d’assistance militaire auxquels s’ajoutent 450 millions d’euros de l’UE. Il s’agit principalement de systèmes légers de défense anti-aérienne (Stinger) et antichar, avoisinant côté américain les dix mille unités, ainsi que des drones. Jour et nuit, avions-cargos et convois déchargent leurs cargaisons dans l’aéroport polonais de Rzeszow, situé à 80 kilomètres de la frontière ukrainienne, traditionnellement exploité par des compagnies charters. Le Pentagone a déployé deux batteries de missiles Patriot en bordure de l’aérodrome. Ces équipements transiteraient ensuite par quatre à cinq postes-frontières disséminés sur une largeur de 535 kilomètres, changeant régulièrement de circuits, poursuit cette même source.

La base militaire ukrainienne de Yavoriv, frappée le 13 mars, n’était «pas utilisée pour l’assistance militaire des Occidentaux», a dénoncé le Pentagone. Dans le passé, elle a néanmoins servi de terrain d’entraînement aux forces ukrainiennes, encadrées par des militaires américains et canadiens. Autant de «mercenaires étrangers pour lesquels, nous n’aurons aucune pitié, où qu’ils se trouvent en Ukraine», a justifié le porte-parole du ministre russe de la Défense, Igor Konachenkov.

Dissimulée au creux d’une forêt, l’entrée de cette gigantesque base laisse transparaître un mélange de dilettantisme et de rudesse. Les check-points y ouvrant l’accès sont occupés par des civils non armés, laissant passer sur la foi d’une accréditation militaire. Une colonne de jeunes recrues, certains à l’allure négligée et non vêtus d’uniformes, pénètre dans l’enceinte. Deux détonations se font entendre dont on ignore l’origine. Après un court interrogatoire, le véhicule du Figaro est fouillé de fond en comble, avant d’être escorté jusqu’à la route principale, avec ordre de rebrousser chemin. «Nous allons gagner cette guerre», lance un sous-officier avant de nous saluer.

Vous, les Occidentaux, avez tous peur de Poutine, à la différence de nous les Ukrainiens

Pour Anatolei, témoin du tir de missiles contre l’aérodrome de Lviv, la succession de ces frappes justifie pleinement l’instauration d’un blocus aérien occidental. Exigé par Zelensky, ce déploiement se heurte au refus de l’Otan, qui craint d’être entraînée dans une confrontation directe avec la Russie. «Vous, les Occidentaux, avez tous peur de Poutine, à la différence de nous les Ukrainiens», critique le vigile de cette usine de béton, dont la guérite, endommagée, était située à 500 mètres du lieu de l’explosion.

À défaut, Kiev pousse en faveur de la livraison de chasseurs polonais MiG-29 aujourd’hui stationnés sur la base américaine de Ramstein (Allemagne). La délivrance de batteries antimissiles S-300, de fabrication russe mais aujourd’hui en possession de pays membres de l’Otan, est également à l’étude. Le transfert de tels équipements pourrait difficilement échapper aux yeux des Russes. La livraison d’armes occidentales constitue une «erreur» susceptible de prolonger le conflit, dénonce simplement l’état-major russe.

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Le Figaro

Placements: comment protéger son épargne face à l’inflation

Jorge Carasso

DÉCRYPTAGE - La flambée des prix inquiète à juste titre les épargnants. Les solutions varient selon l’horizon de placement choisi.

Les Français qui ont mis de l’argent de côté ont de quoi s’inquiéter. Le retour de l’inflation - 3,6 % sur an en février - menace leur bas de laine. La hausse des prix est un poison pour l’épargne: elle vient rogner les rendements. Pour autant, les solutions ne manquent pas pour protéger ses économies. Elles sont différentes selon qu’on souhaite pouvoir disposer de son épargne immédiatement, qu’on accepte que son argent soit immobilisé 3 à 8 ans pour un placement de moyen terme, ou enfin qu’on mette de côté dans une optique de long terme.

Épargne tout de suite disponible

Lorsque les prix flambent, les épargnants garnissent leurs bas de laine, par crainte du futur. «Ils ont alors tendance à aller vers les produits les plus facilement mobilisables en cas de coup dur», rappelle Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Épargne. Ils préfèrent donc sacrifier le rendement. En effet, l’épargne liquide (dont on peut sortir rapidement) rapporte peu.

Dans cette catégorie, le livret A, qui est liquide, offre un taux garanti et est défiscalisé, est incontournable. Son taux a été rehaussé à 1 % en février. Malgré un rendement bien inférieur à l’inflation, les Français se sont rués sur ce placement dès l’annonce de ce coup de pouce (+9,1 milliards d’euros de collecte nette en janvier et février).

Certains livrets réglementés font mieux que le livret A. Le livret d’épargne populaire (LEP), dont le taux est indexé à l’inflation, offre désormais 2,2 % par an net de fiscalité. Un bémol: ce produit est accessible sous conditions de revenus (20 296 euros par an pour une personne seule, 25 716 euros par an pour un couple sans enfants). Les vieux plans d’épargne logement (PEL), ouverts avant 2015, rapportent, quant à eux, 2,5 % bruts en moyenne. Revers de la médaille,il n’est plus possible de les alimenter s’ils ont été ouverts il y a plus de 10 ans.

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Les particuliers qui ont ouvert leur contrat d’assurance-vie depuis 8 ans et plus (et donc bénéficient d’une fiscalité plus douce) peuvent utiliser le fonds en euros(non risqué) comme un outil d’épargne flexible. Certes, le rendement - 1,20 % en moyenne en 2021 -, fait pâle figure. Mais le capital est garanti, et le produit, liquide. «Le fonds en euros, c’est la colonne vertébrale d’une allocation équilibrée. On est content de l’avoir si on veut sortir de l’argent rapidement», indique Antoine Delon, à la tête du courtier Linxea. Les meilleurs contrats tournent d’ailleurs autour de 2 %. Le taux peut aussi être bonifié par l’assureur, quand un client souscrit une proportion plus importante de sicav dans son contrat multisupport. «Garder des liquidités au chaud dans un fonds euros peut aussi permettre de se positionner rapidement, à l’intérieur de son contrat d’assurance-vie, en cas d’opportunité de marché en Bourse», souligne Bertrand Tourmente, à la tête du cabinet Althos Patrimoine.

Les épargnants aux nerfs solides peuvent aussi acheter des cryptomonnaies. Ces placements sont très liquides. Mais attention, leur valeur peut grimper comme s’écrouler en quelques jours.

Épargne disponible entre 3 et 8 ans

Générer du rendement implique une part de risque ; pour ne pas se mettre en danger, il faut ne pas avoir à sortir son argent au mauvais moment, et donc être investi à moyen et long terme. À ce jeu, les actionssont traditionnellement un bon rempart contre l’inflation. «Lorsque les prix grimpent, la réponse idoine ce sont les actifs réels, ceux qui ont une valeur économique tangible. Les actions en font partie», rappelle Cyrille Chartier-Kastler, fondateur du site spécialisé Good Value for Money. C’est d’autant plus vrai pour les actions d’entreprises capables de répercuter aux clients les hausses de prix qu’elles subissent, sans les faire fuir. C’est notamment le cas des acteurs du luxe (LVMH, Hermès, Kering…). La volatilité actuelle du marché boursier et son niveau de valorisation toujours élevé peuvent effrayer. «La solution est d’investir de façon régulière et programmée. Que le marché monte ou baisse, sur le long terme, l’épargnant créera de la performance», indique Antoine Delon, de Linxéa. Outre l’investissement en direct qu’il est plus avantageux fiscalement de détenir dans un PEA, il est aussi possible de profiter des actions via des fonds, notamment à l’intérieur d’un contrat d’assurance-vie.

À l’intérieur de cette enveloppe, les fonds immobiliers,qui détiennent des portefeuilles d’immeubles, ont aussi le vent en poupe. Les sociétés civiles immobilières (SCI) offrent un rendement autour de 4 %, et des frais légers à l’entrée. «Placer ses économies dans ces fonds, c’est s’arrimer à des véhicules qui ont des armes pour lutter contre l’inflation.Les loyers que ces SCI perçoiventsont indexés à la hausse des prix», indique Vincent Cudkowicz, directeur général de bienprevoir.fr.

Les rendements du crowdfunding immobilier - autour de 10 % par an - ont aussi de quoi séduire les épargnants. Ce placement consiste à investir dans un projet immobilier, aux côtés d’un promoteur. Une fois les logements vendus, entre 18 et 24 mois, le capital augmenté des intérêts est reversé à l’épargnant. Mais ces placements comportent aussi une part de risque: le chantier peut avoir du retard, voire, même si le taux de défaut est extrêmement faible, ne jamais voir le jour.

Autre placement capable de battre la hausse des prix à moyen terme: les sicav «inflation», qui sont composées d’obligations à taux variables indexées sur l’inflation. Ces produits performent lorsque l’inflation est plus forte qu’attendue. En 2021, certains ont eu un rendement supérieur à 8 %. Pour autant, ces placements accessibles via l’assurance-vie ne sont pas à mettre entre toutes les mains. Ce sont des produits de niches, complexes à appréhender.

Épargne disponible à plus de 8 ans

L’immobilier fait figure de valeur refuge absolue. C’est encore plus vrai en période d’inflation. La hausse du coût de la vie peut être répercutée sur les loyers. En ce moment, les taux de crédit à l’habitat ont beau reprendre de la vigueur - autour de 1,30 % par an en moyenne sur 20 ans - ils sont encore largement inférieurs à l’inflation. Dans ces conditions, emprunter reste avantageux. «Ceux qui le peuvent doivent s’endetter. Du fait de taux réels négatifs, le crédit est aujourd’hui un levier de création de richesse», souligne Philippe Parguey, chez Nortia. Néanmoins, lorsque l’on achète un logement, il faut accepter une durée de détention assez longue, afin de pouvoir absorber le coût des taxes et autres cautionnements, qui pèsent pour presque 10 % du prix d’achat.

Les épargnants peuvent aussi se tourner vers la pierre-papier, en achetant des parts de sociétés civiles de placement immobilier (SCPI). Ces SCPI gèrent un patrimoine immobilier diversifié - bureaux, commerces, entrepôts…- et reversent une part des loyers aux épargnants. Elles ont rapporté 4,45 % en 2021, selon l’association des sociétés de placement immobilier (ASPIM). Mais les frais d’entrée, autour de 10 %, contraignent les épargnants à garder ces produits suffisamment longtemps pour les amortir.

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Lorsque l’on est en capacité de bloquer son épargne pour un temps long, investir dans des produits de capital-investissementa aussi du sens. Il s’agit de miser sur de prometteuses entreprises non cotées, via des fonds. Ces placements ont rapporté autour de 10 % par an ces dix dernières années. Il existe désormais des offres calibrées pour les particuliers, accessibles à partir du 1er euro via l’assurance-vie notamment. Les contreparties? L’argent est bloqué bien souvent 8 à 10 ans. Ce sont aussi des produits risqués. Il faut que les parts des entreprises détenues par le fonds soient revendues plus cher qu’elles n’ont été achetées. Et les valorisations de ces fonds sont aujourd’hui au plus haut. Comme toujours un rendement élevé implique un risque élevé.

Enfin, les PER (plans d’épargne-retraite) comportent souvent une poche de capital-investissement, ainsi que toute gamme de placements (fonds d’actions, immobilier, obligations…). Ils offrent en théorie de bons rendements mais ne peuvent être débloqués qu’à la retraite.

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L’or fait toujours figure de valeur refuge

L’or physique combine plusieurs atouts en temps de crise. C’est un actif tangible, sans risque lié à l’émetteur, et il est liquide.

Le gendarme de la Bourse met en garde contre les fausses actions

L’imagination des escrocs est sans limite. Après les arnaques aux investissements dans les diamants, le vin, les cheptels de vaches ou les cryptoactifs, place aux fausses actions.

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L'Humanité

BD à Bastia, des rencontres pour cultiver l’insoumission et l’ouverture

Prescription culture

Bande dessinée L’événement organisé par le centre Una-Volta propose une programmation alléchante autour d’expositions, de rencontres et d’ateliers. Un festival qui rayonne jusqu’au continent.

Lucie Servin

L’expression corse « Mai Sottumessi » signifie « jamais soumis ». On pourrait croire à un slogan militant. C’est le titre de la rétrospective présentée au musée de Bastia jusqu’au 7 mai, autour d’Hugues Micol, l’invité d’honneur de la 29e édition des rencontres de la BD et de l’illustration BD à Bastia, qui se déroulent en fin de semaine dans cette ville. Le dessinateur signe la superbe affiche, comme un blason de Bastia, composée d’un assemblage de symboles dans une ambiance de cabaret. Tout y est : l’église Saint-Jean-Baptiste, le balbuzard, les chèvres, les danseuses en Colomba, la femme bandit, le ténor César Vezzani, sans oublier les touristes et les pêcheurs.

Tous les artistes invités sont exposés

L’artiste parisien aime la Corse. Son dernier album, Agughia, dans un style SF rétro, traite de la vampirisation de l’île de Beauté par le tourisme de masse. « C’est une critique très juste qui rejoint celles d’écrivains corses comme Jérôme Ferrari ou Marcu Biancarelli. Hugues Micol, touriste lui-même, garde toujours une distance, une ironie. “Jamais soumis”, était un clin d’œil à son indépendance. En réalité nous avions décidé de l’inviter à la parution de Black-out, son album précédent, scénarisé par Loo Hui Phang, sur le destin d’un acteur métis pendant l’âge d’or d’Hollywood. L’invitation avait dû être reportée avec la crise sanitaire. La parution d’Agughia tombe bien », précise Juana Macari, directrice du centre culturel Una-Volta de Bastia et programmatrice de l’événement. L’institution, une ancienne MJC, est un des poumons culturels de la ville. Très active auprès des scolaires, elle propose à l’année ateliers et expositions dans toutes sortes de disciplines artistiques. L’esprit d’ouverture et le soin apporté à la programmation ont peu à peu imposé le festival de BD à Bastia comme une référence.

Les rencontres sont au cœur de l’événement. Tous les artistes invités sont exposés. En tout, une vingtaine, venus d’Europe et même des États-Unis, répartis à travers onze expositions à retrouver au centre Una-Volta ainsi que dans différents lieux de la ville. On part en road trip à travers l’exposition collective « Cammini » qui réunit Nicolas de Crécy, Alfred, Didier Tronchet, Nylso, Ulli Lust et Alix Garin.

Pour la directrice : « Partir en voyage est une belle idée après deux années d’immobilité. Chaque année, l’exposition thématique donne une direction. C’est une manière aussi d’associer à l’actualité des albums plus anciens. Mettre en avant des regards singuliers qui témoignent des débats contemporains, c’est notre engagement depuis toujours. » Elle insiste, dans le contexte des dernières manifestations qui ont secoué l’île : « Notre mission est plus que jamais de créer des appels d’air pour parvenir à proposer des contrepoints, pour canaliser la colère et la violence. » Changer d’atmosphère, prendre du plaisir en questionnant des problèmes sérieux et en ouvrant des horizons, « BD à Bastia » nous rappelle l’importance de la culture, en Corse comme ailleurs, pour s’armer contre le climat dramatique ambiant.

https://una-volta.combande dessinéefestivalbastia
Le Figaro

Decathlon annonce la «suspension» de ses activités en Russie en raison de problèmes d'approvisionnement

Le groupe français constate que «les conditions d'approvisionnement ne sont plus réunies» pour que l'enseigne continue ses activités en Russie.

Decathlon a annoncé mardi la suspension de son activité en Russie, évoquant des problèmes d'approvisionnement, mais les deux autres enseignes de la galaxie Mulliez, Leroy Merlin et Auchan, poursuivent leur activité en Russie malgré les critiques. «Les conditions d'approvisionnement ne sont plus réunies» pour que l'enseigne continue ses activités en Russie, en conséquence de quoi elle se dit dans un communiqué «amenée à suspendre l'exploitation de ses magasins» dans le pays.

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La décision avait filtré alors que quatre militants écologistes protestaient mardi devant le siège de Decathlon à Villeneuve-d'Ascq (Nord) contre le maintien des enseignes Mulliez en Russie. Une employée à qui ils tendaient un tract leur avait indiqué qu'un courriel interne annonçant la suspension venait d'être envoyé au personnel. Dans ce message, Decathlon précisait être «dans l'incapacité de maintenir 92% de (son) approvisionnement» en Russie du fait des «sanctions internationales».

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«Sponsors de la machine de guerre»

L'annonce survient alors que l'association familiale Mulliez (AFM) et les enseignes qu'elle contrôle et qui sont présentes en Russie, notamment Leroy Merlin et Auchan, sont sous le feu des critiques en raison du maintien de leur activité dans ce pays. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky les a accusés devant le Parlement français d'être «les sponsors de la machine de guerre de la Russie», en tant qu'important contribuable en Russie et son ministre des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a appelé au boycottage d'Auchan.

«Chaque rouble payé au budget de l'État russe sous forme de taxes aide l'agresseur à s'approvisionner en armement et à tuer davantage d'Ukrainiens», estimaient récemment des salariés de Leroy Merlin Ukraine dans une pétition en ligne, publiée après le bombardement d'un magasin Leroy Merlin en banlieue de Kiev, qui a fait huit morts.

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À la suite de ces prises de position ukrainiennes, Leroy Merlin et Auchan étaient tour à tour sortis de leur réserve pour justifier le maintien de leur activité dans le pays de Vladimir Poutine, un marché très important pour eux, avec respectivement 18% et 10% des ventes globales. Les deux ont assuré que cela n'était pas la raison de leur décision, mais qu'il leur fallait faire preuve de «responsabilité» vis-à-vis de leurs salariés russes (45.000 collaborateurs et 113 magasins pour Leroy Merlin, 30.000 collaborateurs et 232 magasins pour Auchan).

Philippe Zimmermann, directeur général de Leroy Merlin, a en outre estimé auprès du quotidien La Voix du Nord que fermer boutique serait «considéré comme une faillite préméditée, donnant lieu à des expropriations», ce qui «serait faire un cadeau de l'entreprise et de ses actifs au régime russe, et renforcer la guerre». Yves Claude, PDG d'Auchan Retail International, a, lui, plaidé dans le Journal du Dimanche que son enseigne pensait «contribuer en période de forte inflation à protéger le pouvoir d'achat des habitants» russes. Il rappelait en outre que l'enseigne continuait d'exercer en Ukraine, dans des conditions «extrêmes».

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2500 salariés et 60 magasins

Pour sa part, Decathlon est bien moins implanté en Russie que l'enseigne de bricolage ou que le distributeur alimentaire. Présent depuis 2006, il y compte 60 magasins et un site e-commerce, pour 2.500 salariés. L'enseigne ne donne pas d'indication sur les ventes réalisées dans le pays, mais le nombre de magasins reste limité par rapport aux 1700 points de vente qu'elle compte dans 70 pays.

Decathlon avait déjà «gelé» son activité en Ukraine, où l'enseigne est présente depuis 2019 avec 4 magasins et 150 collaborateurs, pour «ne pas exposer» ces derniers «à une situation qui ne garantit pas totalement leur sécurité». Dans son communiqué mardi, l'enseigne souligne avoir mis en place une «cellule de solidarité» basée en Pologne pour centraliser des dons aux ONG locales, pour un montant total de 2,6 millions d'euros et a en outre «constitué un fonds de solidarité» doté d'un million d'euros.

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Le Figaro

La France est-elle «championne du monde» des prélèvements obligatoires ?

Wladimir Garcin-Berson

LA VÉRIFICATION - «Nous sommes le peuple le plus imposé au monde», s'est indigné Eric Zemmour. Une idée reprise également par Valérie Pécresse.

LA QUESTION. L'antienne est connue, au point de prendre des allures de dicton : en France, particuliers comme entreprises sont écrasés par les prélèvements obligatoires. Le sujet, ancien, revient lors de chaque élection présidentielle et celle d'avril 2022 ne fait pas exception. Invité des Grandes Gueules sur RMC, la semaine dernière, Eric Zemmour s'est prononcé pour une baisse massive des impôts et des taxes. «Nous sommes le peuple le plus imposé au monde. Nous avons une protection sociale obèse», s'est insurgé le candidat à l'élection présidentielle, ajoutant que «nous sommes les recordmen des prélèvements obligatoires du monde, à 47%».

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Invitée d'Élysée 2022, quelques jours plus tard, Valérie Pécresse a repris ce refrain : «nous sommes champions du monde des impôts», a assuré la candidate LR. De son côté, pourtant, le gouvernement l'assure : le poids des prélèvements obligatoires a baissé durant le quinquennat. Alors, qu'en est-il ? La France reste-t-elle écrasée sous les impôts ? Ou l'étau fiscal s'est-il légèrement desserré ?

VÉRIFIONS. Qu'il s'agisse d'Eurostat, de l'OCDE ou de l'Insee – chacune de ces institutions ayant sa propre définition -, le constat est clair : en matière de prélèvements obligatoires, la France est ancrée fermement sur le podium mondial. On trouve notamment, dans ces prélèvements, l'impôt sur les sociétés, les taxes comme la TVA, l'impôt sur le revenu, les impôts sur la production, sur le capital. On les mesure de deux manières : en valeur, et en pourcentage du PIB, pour constater leur poids dans l'économie d'une nation.

Selon l'Insee, en 2020, les prélèvements obligatoires avaient atteint 1024,5 milliards d'euros, contre 1068,6 milliards en 2019, dernière année pré-crise sanitaire. Soit, respectivement, 44,5% et 43,8% du PIB. Le taux stagne entre 43,8% et 44,9% depuis 2013 : il n'est jamais repassé sous la barre des 40% depuis l'élection de François Mitterrand, en 1981.

En 2021 et 2022, le gouvernement table sur une baisse du taux, à 43,7%, d'abord, et 43,5%, ensuite. Son niveau le plus bas depuis 2011, atteint grâce aux allègements des impôts de production, la suppression progressive de la taxe d'habitation ou encore la baisse par palier de l'impôt sur les sociétés et la reprise de l'activité post-crise sanitaire. Pour l'exécutif, la baisse des prélèvements de «50 milliards d'euros» – la moitié pour les ménages, l'autre pour les entreprises – depuis 2017 a «enclenché une baisse durable du ratio de prélèvements obligatoires».

La France, vice-championne d'Europe des prélèvements obligatoires

Ceci posé, qu'en est-il par rapport à nos voisins ? Rappelons que chaque institution a sa propre définition des prélèvements obligatoires : Eurostat ne déduit pas les crédits d'impôts des prélèvements obligatoires, contrairement à l'Insee, par exemple. Les taux peuvent donc varier, mais le constat global reste le même : l'Hexagone présente l'un des taux les plus élevés de tous les États membres de l'UE. En 2020, à 47,5%, la France était même vice-championne d'Europe, juste derrière le Danemark, alors qu'elle était première en 2017 et 2018, avec plus de 48%. On retrouve ici le chiffre de «47%» cité par Eric Zemmour. Précisons également que le taux tricolore était, en 2020, 5,7 points de pourcentage supérieur à celui de la moyenne de la zone euro, et… 26,7 points au-dessus de l'Irlande. Autre enseignement, en valeur absolue, la France était classée deuxième, derrière l'Allemagne, mais loin devant l'Italie, qui ferme le podium.

L'OCDE, qui a une définition différente, arrive à un résultat similaire : la France est seconde, juste derrière le Danemark, mais loin devant la Belgique, troisième pays sur la liste, la Suède et l'Italie. Le taux tricolore est près de douze points de pourcentage au-dessus de la moyenne de l'OCDE, et près de 20 points au-dessus de celui des États-Unis, à titre de comparaison.

«Si la Belgique a un taux proche de celui de la France, les autres grands pays européens ont des taux nettement plus bas, notamment l'Allemagne (41,5 %)», pointe l'ancien magistrat à la Cour des comptes, François Ecalle, sur son site Fipeco. «Mis à part le Danemark, nous sommes le pays de l'OCDE et de l'Union européenne où les prélèvements obligatoires sont les plus élevés, c'est un fait», confirme Emmanuel Jessua, directeur des études de Rexecode. Et ce, quelle que soit la définition des prélèvements.

Entre 2011 et 2013, un bond correspondant à la crise des dettes souveraines de la zone euro peut être relevé. À l’époque, les prélèvements ont été alourdis pour remettre le budget d'équerre et réduire le déficit. À l’inverse, récemment, des baisses d'impôt – comme la taxe d'habitation ou le taux d'impôt sur les sociétés – ont permis de mettre en branle une « tendance » à la baisse, décrit l'expert.

L'épineuse question de l'acceptation des prélèvements

Deux aspects doivent aussi être soulignés. D'abord, la France a fait un «choix collectif», culturel et social : les impôts sont certes élevés, mais ils financent des dépenses publiques élevées. «Il y a une contrepartie collective», souligne Emmanuel Jessua. Les comparaisons entre pays sont donc complexes, puisque chacun a un système différent, par exemple en termes de système des retraites ou de santé. «Quand on se compare à des pays qui ont un modèle proche de nous, la France présente quand même des dépenses publiques et donc des prélèvements obligatoires plus élevés», précise le directeur des études.

Enfin, se pose la question «de la limite de l'acceptation des prélèvements obligatoires». La crise des «gilets jaunes», sur ce point, a fait figure d'alarme, soulignant le besoin d'efficacité de la dépense. Publié en février, le baromètre des prélèvements obligatoires montrait que les trois quarts des Français jugent le niveau d'imposition «trop élevé». Également, les deux tiers se disaient «insatisfaits de l'utilisation qui est faite de ces prélèvements». «Il y a un problème de cohérence globale», note Emmanuel Jessua.

En résumé, en matière de prélèvements obligatoires, la France n'est plus «championne du monde», ni même championne d'Europe. Elle reste en revanche fermement ancrée sur le podium à la deuxième place. Le résultat d'un choix culturel, historique et social, mais qui pose la question de l'efficacité de la dépense et de l'acceptabilité de l'impôt.

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Pourquoi les prix de l’électricité s’envolent-ils en France?

DÉCRYPTAGE - La France bénéficie d’une électricité nucléaire historiquement peu chère. Mais cela ne suffit pas à la protéger contre l’emballement des prix de l’énergie.

La région Normandie réduit la fréquence des trains sur ses lignes

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Le gaz de schiste peut-il constituer une alternative au gaz russe?

DÉCRYPTAGE - La France renfermerait la deuxième plus grande réserve de gaz de schiste en Europe, derrière la Pologne, mais toute exploration et, a fortiori, toute exploitation sont interdites dans notre pays.

Le Figaro

Guerre en Ukraine : pourquoi l'armée russe veut se concentrer sur le Donbass

Amaury Coutansais Pervinquière

DÉCRYPTAGE - Alors que ses troupes marquent le pas autour de plusieurs grandes villes d'Ukraine, l'état-major russe a annoncé vendredi son intention de se concentrer sur «la libération du Donbass».

La Russie cherche-t-elle une porte de sortie «honorable» ? Dans un communiqué diffusé vendredi, l'armée russe se félicite d'avoir achevé la «première phase de l'opération» en Ukraine et annonce vouloir «concentrer le gros des efforts sur l'objectif principal : la libération du Donbass». Une déclaration méliorative qui contraste avec les difficultés rencontrées sur le terrain. Vladimir Poutine avait pourtant fixé la barre plus haut au moment de lancer l'invasion : «démilitariser» et «dénazifier» tout le pays, et faire tomber le gouvernement de Zelensky. Or ce dernier est toujours en place et l'Ukraine, aidée par l'Occident, conserve des capacités militaires. De quoi ce revirement est-il le signe ?

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«Les Russes ont d'abord voulu mettre l'accent sur la 'dénazification' et sur un changement de régime. Puis ils ont insisté sur l'encerclement des villes. Mais l'armée n'a pas été accueillie en libératrice et la résistance ukrainienne ne s'est pas effondrée», résume Joseph Henrotin, rédacteur en chef de la revue Défense et sécurité internationale (DSI). En effet, aucune grande ville n'est tombée, en dehors de Kherson dans le Sud. Et même là, une contre-offensive ukrainienne venue de Mykolaïv anciennement assiégée est en cours depuis quelques jours. L'armée russe, confrontée à des difficultés logistiques, s'efforce de stabiliser ses lignes de front, notamment à l'aide de mines, autour d'agglomérations comme celles de Kiev ou de Kharkiv.

La durée, clef de la résistance ukrainienne

Mais «attention à ce type d'annonces vagues et ambiguës», met en garde l'historien militaire Cédric Mas. «Comme les différentes annonces d'un 'retrait russe' de Syrie, il s'agit plus de propagande à destination de la Russie et des pays neutres que d'une véritable directive militaire. Cette annonce peut aussi être un moyen de neutraliser auprès des opinions publiques les effets des reculs et d'éventuelles défaites dans l'Ouest», ajoute-t-il.

Poutine pourra au moins se vanter d'aller au bout de ce qu'il avait promis aux Russes. «Le président russe avait annoncé l'appui aux républiques séparatistes comme but de guerre, précisant que l'armée s'établirait sur la totalité des provinces administratives (oblasts). Cela signifie donc repousser les Ukrainiens pour en prendre le contrôle. Dans le cas de la république de Louhansk, les Russes contrôleraient 90% du territoire et entre 50 et 60% de celui de la république de Donetsk», rappelle le général Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).

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Il est pour l'heure difficile de déterminer si cette réorientation tactique à l'Est traduit un affaiblissement profond de l'armée russe. Joe Biden a lui-même déclaré samedi à Varsovie qu'il «n'était pas sûr» que l'annonce russe signifiait un changement de stratégie. Le renseignement américain fait état de 7000 soldats tués, et l'Otan évalue le nombre de militaires hors de combat (blessés ou prisonniers) entre 30.000 et 40.000. L'état-major russe a pour sa part officiellement reconnu 1351 morts dans ses rangs.

La sous-estimation par les Russes de la résistance ukrainienne est désormais une certitude. «L'armée russe partait un peu la fleur au fusil, puisque ses renseignements l'assuraient d'une victoire rapide», note Joseph Henrotin. Finalement, après plus de trente jours de combats, les deux camps ont-ils la capacité de s'inscrire dans un conflit de longue durée ? «Il est difficile de prévoir une telle chose. Les deux armées font face à la problématique du renouvellement de matériel, à la nécessité de recompléter et à l'usure des forces et des stocks», décrypte le général Kempf.

D'autant que la combativité ukrainienne n'a eu de cesse de surprendre. Ses récents gains territoriaux galvanisent la résistance et les livraisons d'armes se poursuivent. «Début mars, on parlait de 20.000 armes livrées. Il est fort probable que d'autres aient été livrées depuis, la Grande-Bretagne et la Suède l'ont annoncé. Ces livraisons ont un effet positif sur le moral des troupes», souligne Joseph Henrotin. Une donnée essentielle dans le cadre d'une guerre longue.

Faible moral de l'armée russe

Côté russe, le moral faiblit : les sanctions économiques touchent les familles, les approvisionnements sont mauvais et les lignes logistiques sont harcelées par les Ukrainiens. De plus, «le repli est souvent vécu comme déshonorant», poursuit Joseph Henrotin, selon qui des troupes fraîches seront nécessaires pour poursuivre l'offensive dans le Donbass. Il s'agit aussi de finaliser la prise de Marioupol, ville martyre prise en tenaille entre les troupes venues de Crimée et celles des républiques séparatistes.

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Si les troupes russes appliquent à la lettre la réorientation stratégique affichée, ce sera effectivement une nouvelle phase de la guerre qui commencera. Car depuis 2014 et la première invasion russe, 30% des effectifs ukrainiens se trouveraient dans le Donbass. «Les Ukrainiens ne sont pas restés inactifs et sont particulièrement organisés. Ils ont une position défensive de plusieurs lignes, ils ont aménagé le terrain», explique le général Kempf qui loue un dispositif «remarquable».

Peser sur les négociations

Outre l'aspect tactique, une prise du Donbass dans son intégralité permettrait à la Russie de peser plus lourdement dans les négociations en cours. Car si l'abandon de nouveaux territoires paraît inenvisageable aux yeux de Kiev, il s'agit là d'une exigence a minima de Moscou.

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Vladimir Poutine «peut chercher à sauver ce qui peut l'être en partant du principe que ses troupes vont prendre le Donbass et établir une ligne de défense empêchant l'Ukraine de le reprendre», suggère Joseph Henrotin. Une victoire tactique comme réponse à la démobilisation des soldats russes et comme argument de poids dans les négociations, donc.

Le spectre des armes chimiques

Abandonner l'Ouest préfigure-t-il aussi une attaque chimique, sans risque dès lors pour les troupes russes ? Le scénario, malgré les dénégations de Moscou, est anticipé depuis plusieurs semaines par les états-majors ukrainien et occidentaux. Face à la Russie qui joue l'ambiguïté sur cette question, Joe Biden a promis une «réponse» de l'Otan. «La nature de la réponse dépendra de la nature de cette utilisation», a-t-il ajouté.

Joseph Henrotin souligne l'ambiguïté de Vladimir Poutine quant à une potentielle escalade nucléaire ou biologique. «La question est : la Russie ne joue-t-elle pas aussi sur les Occidentaux en leur faisant comprendre qu'il y a une possible négociation, mais que l'Ukraine doit accepter de lâcher quelque chose ? Sinon, la Russie se réserve le droit à une escalade et poursuivra son offensive». Amener ainsi les Occidentaux à faire pression sur les Ukrainiens pour que ceux-ci renoncent sur certains points des négociations serait déjà une victoire pour Vladimir Poutine.

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À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

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REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

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REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

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En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

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À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

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Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

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Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

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Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

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À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

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Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

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À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

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«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

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Le Figaro

Pierre Brochand (ex-DGSE): «Nous subissons une immigration sans précédent»

Eugénie Bastié

ENTRETIEN EXCLUSIF - L’immigration de masse que vit la France depuis des décennies a créé des groupes culturels distincts dans notre pays, estime Pierre Brochand. Il juge que l’Europe est la seule partie du monde à nier l’importance de l’homogénéité culturelle, et plaide pour un changement de cap complet de nos politiques publiques.

Pierre Brochand a été directeur général de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) de 2002 à 2008, ainsi qu’ambassadeur de France, notamment, en Hongrie et en Israël. Il est intervenu lors d’un colloque de la Fondation Res Publica sur le thème: «Pour une véritable politique de l’immigration».

LE FIGARO.- A l’automne dernier, l’immigration semblait prendre une place centrale dans la campagne présidentielle. Le sujet est aujourd’hui éclipsé par la guerre en Ukraine et le pouvoir d’achat. Pourquoi selon vous ce thème de l’immigration avait-il réussi à se frayer un passage dans le débat?

Pierre BROCHAND.- Il est vrai que, pendant quelques mois, à la fin de l’année dernière, on a davantage «parlé» d’immigration. A mon sens, pour deux raisons. D’une part, le temps passant et le phénomène s’amplifiant, il s’est avéré de plus en plus difficile - selon la formule de Péguy, désormais consacrée - d’empêcher les Français de «voir ce qu’ils voient». D’autre part, une personnalité de rupture a brusquement surgi dans le champ convenu de la politique pour les inciter à ouvrir leurs yeux.

Pour autant, les choses n’ont pas tardé à «rentrer dans l’ordre» et tout indique qu’une fois encore, l’immigration ne tiendra pas, dans la campagne actuelle, une place à la hauteur des enjeux qu’elle porte. Dans un premier temps, les pratiques coutumières de diversion ont fait florès. La principale a consisté en la mise en avant systématique d’inquiétudes présentées comme concurrentes: le «pouvoir d’achat», la crise sanitaire, le changement climatique. Aujourd’hui, la guerre à l’Est a pris le relais. Non que ces préoccupations soient infondées, loin s’en faut, mais le fait de les opposer les unes aux autres, à coup de sondages, au sein d’une seule et même échelle de valeurs, de priorités et de temporalités, comme si elles étaient commensurables entre elles, s’apparente, je le redoute, à une énième façon de «noyer le poisson».

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D’ailleurs, même lorsque, presque par hasard, le sujet est mis sur la table, tous les moyens sont bons pour l’escamoter à nouveau, soit en le détournant vers des impasses sémantiques (le «Grand Remplacement»), soit en accolant à ses promoteurs les étiquettes disqualifiantes habituelles, soit en reprenant les mêmes artifices éculés (accent mis sur les courants [d’immigration] «illégaux»).

Or, pour ma part, vous le savez, je tiens le type d’immigration, que nous subissons depuis un demi-siècle, pour un événement hors catégorie, sans précédent dans notre Histoire. Et, très honnêtement, j’avoue ne pas comprendre comment des esprits libres et éclairés peuvent encore sous-estimer sa gravité.

Pourquoi cet enjeu est-il, à vos yeux, particulièrement grave?

Il suffit pourtant d’en énumérer froidement les caractéristiques, pour mesurer l’impact de ce qui nous arrive: volume massif des flux, vocation de peuplement, absence de régulation politique et économique, majorité de civilisation extra-européenne et musulmane, esprit de revanche post-colonial, réticence à la mixité, préférence pour l’endogamie, cristallisation en diasporas, taux de fécondité supérieur à celui du peuple d’accueil, et surtout - novation inouïe - évolution non-convergente au fil des générations.

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A mes yeux, ce bouleversement progressif de la population française, s’il n’est pas l’unique défi auxquels nous sommes confrontés, est le seul qui menace directement la paix civile sur notre territoire.

Vous avez été ambassadeur, puis directeur général de la DGSE. Comment avez-vous été amené à formuler un jugement aussi sévère sur la question de l’immigration?

J’ai entièrement consacré ma vie à l’étranger. Ce qui me vaudra, je l’espère, l’indulgence du jury et, notamment, d’échapper à l’accusation - classique mais rédhibitoire - de «repli frileux sur un hexagone rabougri». D’abord, je rappelle que, dans l’exercice des deux métiers que vous avez cités, le déni du réel et son corollaire, le «wishful thinking», constituent des fautes lourdes, de nature à se voir montrer la sortie. Si, donc, je mets les «pieds dans le plat», c’est au nom de ces décennies d’expérience, qui m’ont appris à lire le monde tel qu’il est, et maintenant qu’il est entré chez nous, à regarder mon pays tel qu’il devient. Et, à ce titre, je crains de devoir tempérer quelque peu les nouvelles rassurantes, que l’on nous sert, à longueur de journée, sur la généralité humaine.

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En effet, au contact des milliers d’étrangers que j’ai côtoyés, j’ai pu vérifier la validité lancinante de constats, autrefois banals, aujourd’hui tabous. A savoir que, si la nature nous réunit, la culture impose entre les groupes que nous formons, une distance qui peut aller jusqu’à exclure leur cohabitation. De même, passée une masse critique, les interactions individuelles - jamais irréparables - cèdent la place à des forces collectives, qui n’obéissent en rien aux mêmes lois. Soit un effet de seuil, qui commande, entre autres, l’acculturation: possible en deçà, irréalisable au-delà. Si bien que ce que l’on dénonce avec horreur sous le nom d’amalgame n’est, au fond, que l’observation d’un fait, déterminé par le nombre.

De sorte que le monde que dessinent ces «collectivités en action» n’est ni plaisant, ni souriant. D’un côté, ne nous le cachons pas, nul sentiment n’y est plus répandu que la xénophobie, en particulier au sein des pays dont nous recevons les immigrants. D’un autre côté, toutes - je dis bien toutes - les sociétés «multi» sont vouées à des déchirements plus ou moins profonds. Et dans ce cadre, il arrive que les minorités soient violentes et gagnantes, les majorités placides et perdantes, voire que les victimes n’en soient pas, car responsables de leurs malheurs.

Enfin, il faut admettre que l’Occident, dont la France ne saurait s’exclure, est une exception, dont la domination écrasante sur les affaires de la planète - couronnée par la Globalisation - a partout semé envie et ressentiment.

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Dans ce contexte, l’islam, entré en ébullition en réaction à cet ultime avatar de notre suprématie, est devenu le porte-drapeau des «humiliés et offensés», l’emblème du refus, voire du rejet, de ce que nous sommes, alors que la Chine et l’Asie, pareillement outragées, choisissaient de nous défier sur notre créneau de la compétition économique: le fait que l’arc musulman ne compte aucune démocratie mais concentre au moins 80 % des crises «chaudes» de la planète, le fait aussi que ses formes de contestation (jihadisme, salafisme, islamisme) se retrouvent à l’identique sur notre sol, en disent long sur l’insatisfaction d’un acteur historique de première grandeur, à la fois dynamique et rétrograde, dont il est clair qu’après des siècles d’absence, il a repris - via l’immigration - sa marche en avant sur la rive nord de la Méditerranée.

Dernier enseignement, franco-français celui-ci: en conversant avec nombre de personnalités politiques dans la quiétude des salons d’ambassade, j’ai pu mesurer le fossé qui séparait leurs propos publics des jugements, moins amènes, qu’ils émettaient en privé, sur les effets de l’immigration dans leurs fiefs électoraux.

Quelles conclusions en tirez-vous?

La première est que, si la coopération entre les civilisations est désirable, elle reste moins probable que leur rivalité, proportionnelle à leurs disparités culturelles, imbrications territoriales et conflits antérieurs. La deuxième est qu’il n’y a aucune raison que les désastres observés ailleurs ne se reproduisent pas chez nous, pour peu que les mêmes ingrédients y soient réunis: ne nous prétendons pas plus intelligents que les Libanais ou les Yougoslaves. La troisième est qu’il vaut mieux prévoir le pire pour avoir une chance de le prévenir et qu’au fond telle est la fonction du régalien, auquel j’ai consacré ma vie.

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J’en ai conclu que, derrière la générosité des discours, personne ici-bas ne faisait de cadeau à personne, qu’en conséquence l’émotion et la compassion n’étaient pas les plus fiables des outils d’analyse, que les conseilleurs - fussent-ils le New York Times ou d’honorables ONG - n’étaient pas les payeurs et que, si nos dirigeants renonçaient à défendre nos intérêts vitaux, sur notre propre territoire, personne ne le ferait à leur place.

C’est ce corpus ultra-réaliste et, je le reconnais, désenchanté - mais, vous en conviendrez, pas vraiment réfuté par les événements du moment -, qui a servi de trame à mes réflexions, non sur l’immigration en général, inévitable et parfois souhaitable, mais sur le ressac des vagues «anormales» qui s’abattent sur nous depuis les années 70 et dont seuls des rêveurs ou des hypocrites peuvent tirer un bilan «globalement positif».

Plusieurs candidats à la présidentielle ont avancé des solutions pour maîtriser les flux migratoires. Celles-ci sont-elles satisfaisantes?

Nous n’avons d’autre choix, si nous voulons vraiment reprendre le contrôle de notre démographie, que d’opérer un renversement de cap à 180 degrés, c’est à dire envoyer le message, urbi et orbi, «loud and clear», que la France ne sera plus, pour l’avenir prévisible, une terre d’accueil. Ce qui suppose une approche globale du problème et une intransigeance de tous les instants pour la mettre en oeuvre.

Si la coopération entre les civilisations est désirable, elle reste moins probable que leur rivalité, proportionnelle à leurs disparités culturelles, imbrications territoriales et conflits antérieurs

Toute émigration est, en effet, activée, à la fois, par un facteur «push» (qui incite à quitter le pays d’origine) et un facteur «pull» (qui attire vers le pays de destination). N’ayant guère le moyen d’agir sur le premier - l’invocation rituelle du «co-développement» ne dupant plus personne -, nous n’avons d’autre solution que de réduire notre attractivité à zéro.

Je ne perçois pas, chez nos néophytes - et, soit dit en passant, encore moins chez le Président-candidat, pour qui l’immigration reste un angle mort - la féroce inflexibilité qu’appelle l’urgence absolue. Sans compter le colossal travail de «rétropédalage» historique, qu’exige la restauration du «pouvoir de faire et d’empêcher» de l’Etat National, aux lieux et place du «laissez aller, laissez passer», que nous proposent la Société des Individus et son extension européenne.

Il serait donc, selon vous, trop tard?

En tous cas, il est bien tard. Car voyons les choses en face. Nous avons désormais affaire non plus à des individus dispersés, soit autant de «cas particuliers», en quête chacun d’avenir meilleur, mais à des «diasporas», c’est à dire des réalités collectives, solidement ancrées dans notre sol, fermement décidées à y persévérer dans leur être et dont la dynamique holiste dépasse et emporte la destinée particulière de leurs membres. Pour moi, c’est une circonstance a priori banale - la rencontre de football France-Algérie en 2001, déjà bien oubliée - qui a marqué symboliquement ce basculement.

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Pour être plus explicite, une «diaspora» est une entité, formée d’immigrés et de leurs descendants - y compris, fait capital, de nationalité française -, dont les effectifs, regroupés dans l’espace, atteignent une masse critique suffisante pour que la pression sociale y favorise la pérennisation des croyances et modes de vie des pays d’origine, avec lesquels les relations demeurent intenses: ainsi se forment spontanément des enclaves étrangères, plus ou moins fermées, tournant le dos au pays d’accueil et à ses mœurs.

Maintenant que ces noyaux durs sont fermement incrustés, il est bien naïf de croire que les clivages qu’ils portent comme la nuée l’orage, soient exclusivement de nature économique et, donc, solubles dans la quantité. En fait, ces différences sont, d’abord et surtout, de type qualitatif, donc a priori non négociables. Elles recoupent même très exactement les conflits indécidables qui ont causé nos pires malheurs dans le passé: le dissentiment religieux (en l’occurrence, celui, millénaire, entre l’islam et le christianisme, de part et d’autre de la Méditerranée), l’antagonisme colonial (autrement dit, la guerre des mémoires, pas davantage monnayable que celle des croyances), le prisme racial (qui tend insidieusement à rapprocher le statut de nos immigrés de celui des descendants d’esclaves noirs américains, avec les mêmes effets calamiteux qu’outre-Atlantique).

Ne nous cachons pas la vérité. Un tel triptyque est voué à provoquer des enchaînements quasi-mécaniques, dont nous voyons poindre les prémices, ainsi que je l’ai déjà indiqué: progression accélérée de la défiance sociale, séparation des ethnies (preuve par neuf de la faillite du «multi»), rivalité pour le contrôle des enclaves (en parodie des guerres coloniales), propension multiforme à la violence.

Oui, il est très tard. Si l’on veut éviter qu’il ne soit trop tard, écoutons Monsieur de La Palice, quand il nous rappelle qu’il n’est pas d’effets sans causes et que, pour contrecarrer les premiers, il faut au minimum commencer par s’attaquer aux secondes.

Cet hiver à la frontière polonaise se pressaient des migrants d’origine syrienne envoyés par la Biélorusse pour faire pression sur l’Union européenne. Ce printemps, ce sont des réfugiés ukrainiens fuyant les bombes russes qui se sont rués vers les frontières européennes. Que vous inspirent ces deux évènements?

Ce qui s’est passé à la frontière polonaise, au cours des derniers six mois, illustre la complexité et la variété des problèmes que posent les flux de population aujourd’hui. Nous avons à faire, en effet, à deux cas de figure diamétralement opposés, qui ne nous concerneraient qu’indirectement, s’ils ne mettaient, une nouvelle fois, en cause l’Union Européenne.

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Au cours du premier épisode, les migrants ont été l’objet d’une lutte entre États, donc sans rapport avec les flux auto-générés d’outre-Méditerranée, auxquels nous sommes abonnés. En l’occurrence, ils ont été le jouet des relations entre la Russie, la Biélorussie et la Pologne, pimentés d’un zeste d’activisme ottoman, l’Union européenne ne faisant que réagir à ces interactions. Ce qui est clair, néanmoins, à la lumière de cet exemple, c’est que l’émigration vers notre continent est aussi devenue une arme de guerre contre lui, aux mains d’Etats qui la manipulent au gré de leurs intérêts. La Turquie est passée maître dans cet art du chantage, mais d’autres (les milices libyennes, le Maroc) s’y emploient à l’occasion, tout comme, donc, en dernier lieu, la Biélorussie.

Ce à quoi nous assistons depuis l’invasion de l’Ukraine, est un phénomène radicalement différent. Il s’agit là d’un afflux massif, non pas d’immigrés, ni de migrants, mais d’authentiques réfugiés de guerre, principalement de femmes, d’enfants et de vieillards, dont l’intention, semble-t-il très majoritaire, est de ne pas s’installer définitivement dans les pays qui les accueillent.

Néanmoins, ces deux séries d’évènements ont en commun de se dérouler aux pseudo-frontières de l’Union Européenne, laquelle est devenue la cible privilégiée des mouvements de population, pour deux raisons: d’abord, à l’évidence, du fait de son haut niveau de revenus, mais aussi parce que les sociétés qui la composent vivent toutes, désormais, sous le régime de la «Société des Individus».

Qu’est-ce que cette société des individus, et en quoi est-elle selon vous une particularité européenne?

La Société des Individus présente, entre autres, deux caractéristiques. D’une part, elle fait de chaque être humain vivant, quelle que soit son origine et sa nationalité, européen ou non, l’ultime décideur de son sort, à commencer par le choix de ses déplacements et lieux d’existence, au sein d’un espace mondial indifférencié. D’autre part, en se prétendant la pointe avancée d’une émancipation humaine, gouvernée par les lois de la dialectique, elle est amenée à condamner le modèle immédiatement antérieur de l’Etat National, symbole et gardien de son antithèse, à savoir un espace cloisonné par le politique.

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Aussi cette configuration est-elle spontanément «immigrationiste». En premier lieu, parce que, se voulant universaliste, elle répugne à faire la différence entre l’autochtone et l’étranger, et, par extension, à admettre l’existence de limites entre un dedans et un dehors. En deuxième lieu, parce que, logiquement, elle n’interprète la matière sociale que comme une somme de relations interpersonnelles, de «cas particuliers» et de «faits divers» sans liens entre eux, ce qui réduit, de fait, la sphère du collectif aux registres folkloriques du divertissement et de l’art culinaire, et plus généralement du «tourisme», comme Nietzsche l’avait si génialement entrevu. Enfin, parce que, je l’ai dit, tout en érigeant le rempart de l’Etat National en contre-modèle, la Société des Individus porte un regard paradoxalement indulgent sur l’antépénultième strate des Communautés Naturelles, dans la mesure où, prééminente chez les immigrés, celle-ci est considérée comme la victime historique dudit État dans sa version «coloniale», lequel se retrouve pris en sandwich par cet improbable duo.

Or, la superstructure bruxelloise, loin de contredire ce schéma, en est devenu l’accomplissement le plus pur, transformant notre «petit cap» de l’Asie en zone -unique au monde- d’aplatissement étatique, d’auto-désarmement politique et d’effacement frontalier. Soit ce que l’on appelle l’espace Schengen, perméable à tous les courants, alors même que la géographie l’encercle d’étendues turbulentes et vengeresses, ainsi que d’entités rapaces, prêtes à tout pour exploiter ses faiblesses.

Comme si la maîtrise de l’immigration contemporaine n’était pas, en elle-même, une tâche herculéenne, nous l’avons entravée, compliquée et envenimée à plaisir, en plaquant, sur la couche des Etats, rendus à l’impuissance, un dispositif «accélérationniste». Pire, nos dirigeants semblent attendre de ce dispositif qu’il joue le rôle d’un filtre, alors qu’il a été précisément conçu, calibré et programmé pour l’inverse. Cet entêtement à creuser davantage, afin de sortir d’un trou où l’on s’est soi-même enfoui, serait comique, si les conséquences n’en étaient dramatiques.

Vous dites que la société des individus, qui se veut ouverte, est paradoxalement celle qui a le plus besoin de fermeture. Pouvez-vous expliquer ce paradoxe?

Ce n’est là qu’une des très nombreuses contradictions de notre société, qui en font, à bien des égards, un voyage en Absurdistan.

En effet, nous ne nous interrogerons jamais assez, non seulement sur la radicale nouveauté de la Société des Individus, mais aussi sur l’arrogance de son ambition, qui prétend transférer la souveraineté - le pouvoir du «dernier mot» - aux milliards d’individus vivant sur la planète à un instant donné, chacun d’eux étant sommé de «choisir» sa vie, que cela lui plaise ou non. Le tout en jetant un voile pudique sur l’appartenance à des groupes circonscrits, en rivalité (ou en coopération) pour leur survie, leur indépendance et leur puissance. En d’autres termes, un modèle qui refuse de faire la différence entre les aspirations du comptable suédois et du guerrier pachtoun, du geek californien et du berger sahélien, du paysan béarnais et du jeune «harrag» algérien, comme si tous étaient interchangeables et disposés à jouer le même jeu.

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Il va de soi que ce paradigme est frappé, d’emblée, d’une vulnérabilité à la mesure de son irréalité.

En effet, même pour les tenants du système, la marge de viabilité est étroite: leur comportement ne doit à aucun prix sortir du couloir exigu défini par «l’Etat de droit», autrement dit le «politiquement correct», mais sans y être contraint par la coercition. En pratique, il s’agit pour eux, d’une part, de souscrire inconditionnellement à des valeurs «enveloppes» (tolérance, transparence, «respect») et, d’autre part, de participer à des mécanismes de conciliation de leurs «contenus» (marché, contrat, communication). A cette «ceinture» officielle, s’ajoutent les «bretelles» officieuses, plus sûres, d’un verrouillage par l’affect: d’un côté, la culpabilité (seconde guerre mondiale, colonisation, climat), de l’autre, la peur (là encore le climat, la sécurité sanitaire, la «guerre à nos portes»). Enfin, dernier rebouclage, on place le système sous le magistère moral et la surveillance active des juges et des media, devenus les chiens de garde d’un ordre social et «moral», prétendument horizontal. En bref, au nom même de leur liberté, et pour ne pas basculer dans l’anarchie qui les guette, les convaincus de la Société des Individus se doivent d’observer une discipline de tous les instants, à base de travail sur soi, d’auto-censure et d’intériorisation des interdits. Pour délivrer leurs corps, il leur faut accepter d’enfermer leurs esprit, sauf à «déraper» hors du corridor, véritable catastrophe qui met en péril tout l’édifice.

On aura compris que ce modèle est réservé à une catégorie restreinte, celle du «Gentil Bobo», petit bourgeois des métropoles et de la «nouvelle ruralité», qui réussit à cumuler tout à la fois un conformisme cool, un haut degré d’ignorance ou de lassitude historique, le refus unilatéral de la culture de l’honneur, la disposition à tendre l’autre joue, la pratique généralisée de l’euphémisme, en un mot la bienveillance et la non-violence de principe envers l’Autre (aussi longtemps que les enfants de celui-ci ne fréquentent pas la même école que les siens).

Or, nous sommes là en présence d’une «espèce à protéger», tellement antinomique de tout ce que l’espèce humaine a produit jusqu’ici, qu’elle ne peut survivre et prospérer que dans l’enceinte d’une sorte de zoo, coupé de tout ce qui ne lui ressemble pas. Pour faire court, une société «ouverte» qui a besoin d’être «fermée» pour rester «ouverte»: la quadrature du cercle.

Nous sommes les seuls à avoir ce modèle?

En effet, cette approche angélique ne se rencontre nulle part ailleurs qu’en Occident, lequel n’y est parvenu qu’à la suite d’un long cheminement solitaire. De notre point de vue, ce périple modernisateur a vu se succéder, je l’ai dit, les Communautés Naturelles (présentes partout), l’Etat National Moderne (première de nos inventions, répandue par la colonisation), enfin la Société des Individus (zénith de l’occidentalisation, diffusé par la Globalisation).

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De fait, cette utopie est encore largement minoritaire, non seulement au loin de nos frontières, mais aussi - ce qui est plus grave - à l’intérieur. Toujours en résumant beaucoup, on peut avancer que les immigrants ont massivement réimplanté sur notre sol les Communautés Naturelles, tandis que l’imaginaire des Français, autochtones et assimilés, reste profondément attaché à l’Etat National. D’où un espace au minimum tripartite, mais en pratique infiniment plus fragmenté, où l’oligarchie qui se donne le monde pour horizon et l’Humanité pour boussole, entend formater les mentalités sans y parvenir vraiment: celles-ci, même fortement perfusées par les séductions de l’individualisme, lui résistent encore au nom de la «persistance des agrégats» et de «l’inertie des affections».

Donc, c’est vrai, nous vivons dans une sorte de magasin de porcelaine, où se meuvent, avec des docilités inégales, ces vieux éléphants remuants que sont les nostalgies nationales et communautaires. Ou, si vous préférez, la Société des individus est tellement «en avance» par rapport au ressenti de la majorité de la population, qu’elle flirte en permanence avec le chaos et, à la limite, la «guerre de tous contre tous». Sans autre filet de sécurité que l’espoir de voir le virus du narcissisme finir par pénétrer suffisamment les cerveaux, pour qu’ils perdent à jamais l’idée saugrenue de fomenter des projets alternatifs.

La crise du Covid a été l’occasion d’un retour du «politique» sur l’ ««économique» dans les démocraties libérales. Celui-ci peut-il selon vous s’avérer pérenne, et permettre de reprendre à bras-le corps les sujets régaliens comme la maitrise de nos frontières?

Il est exact que la crise du Covid aurait pu être l’occasion théorique d’un «retour» du politique, sous un régime qui a renié sa légitimité, au point d’en oublier l’existence. On aurait, d’ailleurs, pu en attendre autant du terrorisme de masse et, maintenant, de l’invasion de l’Ukraine (quoique à un degré moindre, n’y étant pas en première ligne). De même, l’immigration aurait pu et dû offrir un champ privilégié à un telle remise en question.

Le retour du politique nous a été imposé par les évènements, sans qu’il y ait eu, au départ, la moindre volonté de nos dirigeants de remonter le cours du temps

Au fond, qu’est-ce que le Politique? Beaucoup d’autres avant moi, infiniment plus qualifiés, se sont risqués à répondre à la question. Pour ma part, je le définirai comme l’activité qui vise à assurer la pérennité des groupes humains. Il est donc inséparable d’une aventure collective, située dans l’espace et dans le temps, dont il assume la responsabilité de la continuité. Dans notre sphère de civilisation, ce projet collectif a fini par se confondre avec l’Etat National. Par temps calme, le Politique ne fait qu’affleurer en surface. Il n’émerge en pleine lumière, dans toute sa singularité, que lorsque la tempête se lève et que la mort redevient l’enjeu déterminant. Ou encore, selon Carl Schmitt, quand l’on est obligé de distinguer entre l’ami et l’ennemi. Dans ces circonstances, foin de tergiversations, il devient impératif de prendre des décisions tranchées, c’est à dire non-juridiques, discrétionnaires et souvent négatives, la plus haute manifestation du politique étant, à mes yeux, de dire non à la facilité. La Raison et le Secret d’Etat deviennent alors des armes justifiables, dussent la morale et le sentiment en souffrir.

On voit par là en quoi notre Société des Individus, en prenant le contrepied de l’Etat National, se révèle anti-politique par essence, puisqu’elle contredit tout ce que je viens d’énoncer: les appartenances, la verticalité, le discrétionnaire, et même l’éventualité de la mort, considérée comme un scandale, dès lors que, pour l’individu isolé, «né orphelin, mort célibataire», la vie est une occasion unique à prolonger le plus longtemps possible.

C’est dans ce contexte que nous est «tombée dessus» l’épidémie. En fait, ce que vous appelez le retour du politique nous a été imposé par les évènements, sans qu’il y ait eu, au départ, la moindre volonté de nos dirigeants de remonter le cours du temps.

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Plongés dans cette situation, ces mêmes dirigeants, mais aussi, avec eux, beaucoup de nos compatriotes, se sont retrouvés comme une poule devant un couteau: les premiers avaient perdu jusqu’au souvenir du commandement, les seconds de l’obéissance. Il s’en est suivi une grande désorientation de la société, prise au dépourvu par ce «flash-back» inattendu. D’où une invraisemblable série de pataquès: d’un côté, un pouvoir, qui, loin de retrouver une authentique inspiration politique, s’est abrité derrière son contraire, id est la tyrannie des experts, et, de l’autre, une opinion tourneboulée, où les habituels défenseurs de la loi et l’ordre se sont révélés les plus insoumis des individus.

En bref, une expérience peu concluante, pleine d’impréparation et d’improvisation, qui a confirmé la fameuse expression de Marx, selon laquelle les évènements, d’abord vécus en tragédie, se répètent en farce, ou le non moins célèbre aphorisme d’Héraclite, qui veut que l’on ne se baigne jamais deux fois dans la même eau d’un fleuve.

Êtes-vous optimiste?

Si je refuse de perdre espoir, je ne nourris pas non plus d’illusions excessives quant à la possibilité d’une reprise en mains «politique» des courants d’immigration. Quand on constate que le programme de l’actuel chef de l’Etat, candidat à sa réélection, continue d’ignorer superbement le sujet, on se prend à réfléchir sur ce que l’Histoire peut comporter d’inéluctable et d’irréversible, même si, ce faisant, elle nous conduit droit vers les plus grands des malheurs. Pour conclure, tout en essayant d’éviter la paranoïa, j’avoue sans ambages être obsédé par la menace que l’immigration, telle que nous la connaissons, fait peser sur l’avenir de notre pays. Si rien n’est décidé pour la réduire à sa plus simple expression, toute mes expériences accumulées me font prévoir un futur sombre, et même très sombre, pour nos enfants et petits-enfants. Au mieux, s’achemineront-ils vers un effondrement insoupçonné de leur qualité de vie (l’implosion) ; au pire, c’est vers de terribles affrontements que nous les dirigeons (l’explosion). Le plus probable étant une combinaison des deux, dans une confusion croissante.

Tous nos gouvernants sans exception, mais aussi beaucoup de nos compatriotes, ont préféré regarder ailleurs. Les premiers par lâcheté, puisqu’ils n’en pensaient pas moins. Les seconds par naïveté, insouciance ou idéologie. Ce comportement d’autruche m’angoisse encore davantage qu’il ne m’exaspère. Pour nos jeunes, intellectuellement désarmés par la scolarité compatissante qui leur a été servie, les réveils risquent d’être terriblement difficiles. Mais, alors, quelle responsabilité pour tous ceux qui, bien qu’ayant eu la possibilité de l’empêcher, auront laissé s’installer cette bombe à mèche lente et ne seront plus là pour en subir la déflagration.

Jean-Marc Leclerc: «Sevran, la délinquance se rappelle aux candidats à l’Élysée»

ANALYSE - Ce week-end, alors que les projecteurs restent encore largement braqués sur l’Ukraine, à Sevran, une ville de Seine-Saint-Denis emblématique des violences urbaines, et dans plusieurs communes environnantes, des scènes d’émeute ont eu lieu après la mort d’un délinquant présumé lors d’une action de police.

Jean-Louis Thiériot: «L’armée française est de grande valeur, mais elle a besoin d’objectifs réalistes et de moyens»

TRIBUNE - Spécialiste des questions de défense, le député (LR, Seine-et-Marne) livre une réflexion sur la situation de l’armée française aujourd’hui à la lumière du remarquable livre Le Temps des Guépards. La guerre mondiale de la France. De 1961 à nos jours (Tallandier), du colonel Michel Goya.

Le Figaro

Parcoursup: dernier jour pour faire ses vœux ce mardi 29 mars

Par Sophie de Tarlé • Publié le 02/04/2020 à 06:00 • Mis à jour le 29/03/2022 à 11:41

Lycéens et étudiants ont jusqu’à ce soir pour faire leurs vœux sur Parcoursup. Voici nos conseils.

Le calendrier de Parcoursup n’a pas changé. Tous les candidats inscrits sur la plateforme d’orientation doivent faire leurs vœux avant ce soir 23h59. Ils auront ensuite jusqu’au 7 avril pour compléter leur dossier, notamment rédiger le projet de formation motivé et confirmer leurs vœux. Commencera ensuite une phase durant laquelle les établissements d’enseignement supérieur vont trier les candidatures et classer les candidats. Puis, à partir du 2 juin 2022 et jusqu’au 15 juillet 2022, lycéens et étudiants recevront les réponses des établissements. Voici nos conseils pour aujourd’hui.

1. Faire un maximum de vœux

Faites le maximum de vœux possible, afin de multiplier vos chances d’être accepté. Certains établissements sont très sélectifs et reçoivent un nombre énorme de candidatures. Il est donc très important de sélectionner plusieurs formations afin de mettre toutes les chances de votre côté. «Ne vous limitez jamais à un seul voeu. Cela n’est pas vous sécuriser que de choisir un voeu. Il y a une rubrique sur les formations similaires qui peut vous aider à sélectionner d’autres cursus. Il y a 20.000 formations sur Parcoursup, j’ai du mal à croire qu’il n’y en ait qu’une seule qui corresponde aux attentes des candidats», indique Jérôme Teillard, chef de projet Parcoursup auprès du ministère de l’Enseignement supérieur. En tout, il est possible de faire 10 vœux et 20 sous-vœux lorsque les formations sont regroupées (comme cela peut par exemple être le cas pour le BTS management commercial, qui regroupe tous les BTS de cette spécialité à l’échelle nationale). Servez-vous donc de cette possibilité afin de ne vous priver d’aucune opportunité. Ainsi, si vous n’êtes pas accepté des deux ou trois formations que vous préférez, vous aurez tout de même des chances d’être pris dans les suivantes.

2. Calculez vos chances d’être admis

Si vous avez tout juste la moyenne générale, inutile de viser par exemple les classes préparatoires les plus prestigieuses du pays: vous n’avez que très peu de chances d’être pris. Celles-ci sont très sélectives et ne prennent que des étudiants ayant d’excellentes moyennes. Il est important donc de vérifier que le niveau des formations que vous visez correspond à celui qui est à peu près le vôtre. Parcoursup communique, pour chaque formation, le taux d’accès, c’est-à-dire le ratio de candidats admis parmi les prétendants. Cela vous donnera une estimation de vos chances d’intégrer la formation que vous convoitez. Si ce taux est bas, cela signifie que la formation visée est très sélective, s’il est élevé, c’est l’inverse. Il est même possible de les classer en fonction de ce critère. Ainsi, en prépa BPCST à Paris, le lycée Henri IV est le plus sélectif (12 %), le lycée Chaptal le plus facile d’accès (43%). Regardez les classements des prépas, pour connaître le niveau de ces établissements.

3. Panachez vos vœux

Mettez un peu de tout. Romane veut faire un BTS ou un BUT, mais elle a aussi mis des vœux de classes préparatoire et une licence. Il est également primordial de varier vos vœux. Par exemple, si vous souhaitez entrer en prépa commerciale, ne sélectionnez pas que les établissements les plus prestigieux, sous peine de vous retrouver accepté dans aucune formation à l’issue de la phase principale. L’idéal, si et seulement si votre bulletin scolaire est de très bonne qualité, serait plutôt de sélectionner deux ou trois prestigieuses prépas qui vous font vraiment envie, puis deux ou trois autres un peu moins réputées, et deux ou trois autres qui pourraient servir de solution de secours. Il en est de même pour toutes les formations sélectives, et même celles qui le sont moins. Si vous souhaitez faire médecine par exemple, un cursus très convoité, sélectionnez plusieurs universités, plus ou moins prestigieuses, afin de vous donner toutes les chances d’être pris. «Vous n’avez pas à hiérarchiser vos voeux. Ne vous auto-censurez pas», explique Jérôme Teillard. Avant d’ajouter: «Si vous êtes attiré par l’informatique, vous pouvez postuler auprès d’une licence en informatique, d’un BTS en informatique, d’un bachelor en informatique.»

4. Jusqu’au 7 avril: le projet de formation motivé

Sur Parcoursup, la lettre de motivation s’appelle le projet de formation motivé: tous les candidats doivent obligatoirement en remplir un par vœu. C’est le moment de vous présenter (de quelle région vous venez), en montrant vos qualités, vos engagements associations et sportifs, les prix gagnés, et les aspects de votre caractère (volontaire, ponctuel, enthousiaste). Soyez précis et montrez tout ce qui peut vous distinguer de vos camarades. Exemple: «J’ai été classé 24ème au big Challenge» ou bien: «J’ai gagné le prix du Concours national de la Résistance». Ou encore: «La lecture est mon activité favorite, et Maupassant mon écrivain préféré».

Montrez ensuite les raisons qui font que vous souhaitez vous orienter dans cette filière: une rencontre qui a servi de déclic par exemple, un documentaire vu, une journée porte ouvertes, une discussion avec un professionnel, un professeur. Dites aussi pourquoi vous avez choisi cet établissement: l’encadrement, les associations étudiantes, les clubs, les enseignants réputés, etc.Enfin, c’est le moment de préciser aussi votre projet professionnel. Quel métier envisagez-vous de faire?

Chaque projet de formation motivé doit faire au maximum 1500 caractères. C’est très court: il faut donc être concis afin d’essayer de faire la différence en peu de mots. Vous n’êtes pas obligé de mettre de formule de politesse.

5. Ajoutez vos activités et centres d’intérêt

Vous pouvez également ajouter certaines informations à votre dossier. C’est notamment le cas de la rubrique «Activités et centres d’intérêt» sur Parcoursup. Un engagement dans une association? Un job d’été? Un stage de fin d’année? Si vous pratiquez un sport en club par exemple, vous pouvez également le préciser. «C’est une rubrique qui permet de parler de vous. Elle permet de dire quelles sont vos expériences, si vous avez fait des stages à l’international, si vous parlez des langues étrangères que vous pratiquez en dehors du champ scolaire, etc.», le chef de projet Parcoursup. Tous ces éléments serviront aux jurys des formations s’ils veulent avoir plus de détails sur votre profil et votre personnalité.

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Le Figaro

Vaccination Covid-19 : rendez-vous, différences Pfizer, Moderna, AstraZeneca, effets secondaires…

Camille Lestienne

TOUT SAVOIR SUR LES VACCINS - Une quatrième dose de vaccin est recommandée aux personnes de plus de 80 ans.

  • Face au rebond de l'épidémie, Jean Castex a annoncé le 12 mars l'ouverture de la quatrième dose de vaccin aux Français plus de 80 ans ayant eu leur dose de rappel il y a plus de trois mois. Au total, cela fait 2,5 millions de personnes éligibles environ a précisé le ministère de la Santé. De son côté, la Haute autorité de santé (HAS) s'est prononcée le 18 mars en faveur de l'ouverture de la quatrième dose aux personnes de plus de 65 ans à risque, sur la base du volontariat. Depuis le 14 mars, le passe vaccinal est supprimé mais le passe sanitaire reste toujours exigé dans les établissement de santé et les maisons de retraite.

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  • Depuis le début du mois de mars, le vaccin de Novavax est disponible en France en primo-vaccination pour les personnes de plus de 18 ans. Le sérum de Novavax baptisé Nuvaxovid est un vaccin dit «sous-unitaire», à base de protéines qui déclenchent une réponse immunitaire, sans virus. Un technologie proche de celle de vaccins courants et qui pourrait séduire les personnes hostiles au vaccin à ARN messager. Dans les huit premiers jours de mars, seulement 1200 personnes environ se sont laissées convaincre. Le sérum serait efficace à 90% mais les données restent cependant limitées sur son efficacité contre le variant Omicron.

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  • Le vaccin de Sanofiest enfin prêt. Le laboratoire français et son allié britannique GSK s'apprêtent à soumettre leur dossier auprès des autorités réglementaires européenne et américaine. En cas de feu vert, les premières doses de ce sixième vaccin pourraient être disponibles au printemps. Ce vaccin est, comme celui de Novavax, à base de protéine recombinante et serait commercialisé comme booster (ou rappel).

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  • Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva pourrait, lui, être disponible en mai. «On espère pouvoir avoir fin avril l'enregistrement final de la part de l'Agence européenne du médicament», a indiqué son directeur général Franck Grimaud le 18 mars, pour de «premières livraisons aux États membres quelques semaines plus tard». Le produit de Valneva n'utilise pas la technologie de l'ARN messager mais celle, plus classique, du virus inactivé.
  • Depuis le 15 février, le délai pour recevoir sa dose de rappel est raccourci, passant de sept à quatre mois après la fin de son schéma vaccinal initial (deuxième dose ou infection au Covid). Les mineurs ne sont pas concernés par ces nouvelles règles tout comme les personnes qui ont eu le Covid après leur deuxième dose.

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Dans cet article régulièrement mis à jour, Le Figaro vous propose un point complet sur les vaccins et sur la campagne de vaccination en France.

1. Où en est la campagne de vaccination?

En France. Au 20 mars 2022, 54,3 millions de personnes ont reçu au moins une injection (soit 80,5% de la population totale) et 53,3 millions de personnes ont désormais un schéma vaccinal complet (soit 79,1% de la population totale), selon les données de la Direction générale de la Santé. 39,4 millions de personnes ont reçu une dose de rappel. Si 92% des Français de plus de 18 ans sont complètement vaccinés, 12% encore des personnes de plus de 80 ans n'ont reçu aucune dose de vaccin.

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2. Qui peut se faire vacciner et quand ?

Comment ça se passe ? La vaccination contre le Covid-19 se fait en deux temps : une première injection intramusculaire dans le bras, suivi d’une seconde après un délai de trois à sept semaines pour les vaccins Pfizer et Moderna et de neuf à douze semaines pour le vaccin d'AstraZeneca qui n'est presque plus utilisé en France. Le vaccin de Johnson & Johnson ne nécessite en théorie qu'une seule dose. Le vaccin de Novavax est administré en deux doses espacées de trois semaines.

• Une dose de rappel de vaccin à ARNm est fortement recommandée trois mois après la vaccination initiale pour toutes les personnes majeures et à toutes les personnes ayant reçu le vaccin Janssen quatre semaines après la première injection. Une quatrième dose de vaccin est dorénavant recommandée aux personnes de plus de 80 ans. Pour connaître la date limite à laquelle la dose de rappel doit être faite, l'Assurance maladie propose un téléservice Mon rappel Vaccin Covid.

L’inscription se fait via le numéro national 0800 009 110 ou en appelant directement un centre de vaccination référencé sur sante.fr. Ou en utilisant les plateformes de prise de rendez-vous médical en ligne - Doctolib, Maiia et Keldoc. Les injections se font également en ville chez le médecin et le pharmacien sans prescription médicale.

• Les adolescents de plus de 12 ans sans comorbidités, sont éligibles à la vaccination avec le vaccin de Pfizer/BioNTech. Les mineurs de plus de 16 ans n'ont pas besoin de l'autorisation de leurs parents. Pour les autres, âgés de 12 à 15 ans, l'autorisation d'un seul parent est requise.

Les enfants de 5 à 11 ans en surpoids et à risque de faire une forme grave de la maladie sont éligibles à la vaccination depuis le 15 décembre. Les autres depuis le 22 décembre. Ils bénéficient du vaccin Pfizer/BioNTech avec un dosage pédiatrique adapté.

• Le vaccin Moderna n'est plus recommandé pour les personnes de moins de 30 ans. Le vaccin Janssen est réservé aux plus 55 ans tout comme AstraZeneca qui n'est quasiment plus administré en France.

• Le vaccin de Novavax est réservé aux aux personnes de plus de 18 ans.

Faut-il se vacciner si on a déjà eu le Covid ? Les personnes ayant déjà développé une forme symptomatique ou asymptomatique du Covid-19 n'avaient besoin que d'une seule dose de vaccin pour être totalement vaccinées. Mais une dose de rappel est maintenant recommandée, elle doit être faite trois mois après la dernière injection ou après l'infection au Covid-19 si la contamination a eu lieu après la primo-vaccination.

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3. Pfizer, Moderna, AstraZeneca… Quels sont les vaccins disponibles contre le Covid-19?

L’OMS recense plusieurs dizaines de candidats vaccins contre le SARS-CoV-2 en phase d’essais cliniques chez l’homme à travers le monde.

En Europe, cinq vaccins ont pour le moment été autorisés par la Commission européenne après avis favorable de l’Agence européenne du médicament (EMA). Celui du germano-américain Pfizer/BioNTech le 21 décembre 2020, celui de l’américain Moderna le 6 janvier 2021. Un troisième vaccin, celui de l'anglo-suédois AstraZeneca/Oxford a été approuvé le 29 janvier 2021 par l’EMA. Enfin le vaccin de l'américain Johnson & Johnson mis au point par sa filiale Janssen a été approuvé le 11 mars 2021 en Europe. Ils ont, dans la foulée, obtenu de la Haute Autorité de Santé l’autorisation de mise sur le marché français. Depuis fin juillet toutefois, les nouvelles doses livrées d'AstraZeneca sont en France destinées aux pays en développement via Covax, le système de solidarité internationale.

L'Europe a donné son accord à une mise sur le marché du vaccin du laboratoire américain Novavax le 20 décembre 2021. En France, le sérum a obtenu le feu vert de la Haute autorité de santé le 14 janvier dernier.

Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva est en cours d'évaluation et pourrait être disponible en mai 2022.

4. ARN messager, vecteur viral, virus atténué... Quels types de vaccin?

Les vaccins développés contre le coronavirus SARS-CoV-2 utilisent différentes techniques.

Les vaccins à ARN messager (ARNm) : Ce sont ceux de Pfizer/BioNTech, Moderna et CureVac. Pour les deux premiers déjà commercialisés, le taux d’efficacité annoncé est de plus de 90%. Cette technologie très récente utilise des fragments d’ARN du virus qui, une fois dans les cellules de l’organisme, vont leur faire fabriquer des protéines virales qui vont déclencher la réaction immunitaire. Cet ARN est ensuite rapidement éliminé par l’organisme et ne pénètre jamais dans le noyau de la cellule et n’a aucune action sur le génome, précise le ministère de la Santé. L’inconvénient ? Ils ne peuvent être stockés à long terme qu’à très basse température (-70° Celsius pour le premier, -20°C pour le second).

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Les «vaccins à virus inactivé» et les «vaccins à virus vivant atténué» : C’est la méthode la plus courante déjà utilisée pour la grippe, la rubéole ou la rougeole et développée contre le Covid-19 par les chinois Sinovac et Sinopharm et le franco-autrichien Valneva. Ces vaccins reposent sur une injection du virus entier préalablement rendu inoffensif afin de déclencher une réponse immunitaire en cas d’infection.

Les vaccins à «vecteur viral non réplicatif» : Ce sont ceux d’AstraZeneca et Johnson & Johnson. Un virus inoffensif est utilisé pour transporter le matériel génétique du coronavirus, fabriquant la protéine qui enclenchera une réponse immunitaire. Ils présentent l’avantage d’être conservé à la température d’un réfrigérateur, soit entre deux et huit degrés Celsius.

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Le vaccin développé par Sanofi Pasteur avec l’anglais GSK et celui de Novavax sont basés sur la méthode de protéine recombinante. On ne présente pas le virus en entier, mais des fragments de son enveloppe ou son enveloppe vidée du virus. Les vaccins contre l’hépatite B ou le papillomavirus sont fabriqués selon cette méthode.

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5. Pourquoi se faire vacciner?

La vaccination contre le Covid-19, qui est gratuite en France, n’est pas obligatoire sauf pour les soignants, les professionnels travaillant avec des personnes fragiles et les gendarmes. L’objectif de la campagne déterminé par le ministère de la Santé est de faire baisser le nombre des formes graves de COVID-19 et empêcher ainsi la saturation des services hospitaliers. Le second objectif plus incertain est de réduire le risque de transmission du virus d’une personne à l’autre. Or, si le vaccin protège d’une infection «profonde», le virus peut éventuellement être transmis, sans provoquer de symptôme autre qu’un léger rhume. La contagiosité sera donc plus faible mais pas éliminée. Le respect des gestes barrières reste donc de mise en attendant une immunité collective qui ne serait pas atteignable en 2021 selon l’OMS.

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Se faire vacciner facilite les déplacements et la vie quotidienne. Il permet d'éviter les tests. Initialement prévu pour les rassemblements de plus de 1000 personnes et les discothèques, le passe sanitaire a été élargi aux lieux culturels et de loisirs, aux restaurants, bars et trains. Il est constitué de la preuve d'un test négatif RT-PCR ou antigénique, d'un certificat de rétablissement du Covid-19 ou d'un certificat de vaccination (attestant d'un vaccin reconnu par l'UE, Pfizer-BioNtech, Moderna, AstraZeneca ou Janssen). Le passe sanitaire permet aux voyageurs de se déplacer dans l'espace européen.

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6. Doit-on craindre des effets secondaires?

Les effets secondaires associés aux vaccins anti-Covid autorisés en France sont principalement légers à modérés : des douleurs au point d’entrée de l’injection, frissons, fièvres ou maux de tête. Le vaccin est bien sûr contre-indiqué en cas d’hypersensibilité à la substance active ou à l’un de ses excipients. Les autres contre-indications listées par le ministère de la santé sont le syndrome de fuite capillaire, des réactions graves à une première dose (réaction anaphylactique de grade 2, PiMS, myocardite ou péricardite...)

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L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a mis en place un dispositif spécifique de surveillance renforcée des effets indésirables des vaccins anti-Covid-19 sur le territoire français. Sur signalement-sante.gouv.fr, les professionnels de santé et les usagers peuvent signaler tout effet indésirable à la suite d’une vaccination. L'ANSM publie chaque semaine sur son site internet un point de situation sur la surveillance des vaccins et les potentielles alertes. Suite à ces dernières, les vaccins d'AstraZeneca et Janssen ont été réservés aux plus de 55 ans (rares cas de thrombose) et le Moderna aux plus de 30 ans (rares cas de myocardite et péricardite évoluant favorablement).

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Le Figaro

Covid-19 : dans quels lieux le passe sanitaire est-il encore obligatoire ?

Le Figaro

FOCUS - Le passe vaccinal est suspendu en France depuis le 14 mars mais le passe sanitaire est encore exigé dans les établissements de santé.

Moins de deux mois après son entrée en vigueur le 24 janvier dernier, le passe vaccinal a été suspendu le 14 mars, tout comme le port du masque dans la plupart des lieux publics. La raison ? Malgré un rebond récent des contaminations au Covid-19, les indicateurs hospitaliers se sont stabilisés. Le sésame vaccinal n'est ainsi plus exigé, ni dans les lieux de loisirs et de culture, activités de restauration commerciales, foires et salons professionnels, ni dans les transports publics longue distance interrégionaux (vols intérieurs, trajets en TGV, Intercités et trains de nuit, cars interrégionaux).

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Mais si le passe vaccinal n'est plus, le passe sanitaire est toujours obligatoire dans certains lieux. Le Figaro fait le point.

Comment activer le passe sanitaire ?

Le passe sanitaire se présente sous la forme d'un QR code stocké dans l'application TousAntiCovid ou en format papier. Il peut être activé par plusieurs documents :

  • Un certificat de vaccination attestant d'un schéma vaccinal complet de plus de sept jours (avec une dose de rappel pour les majeurs sauf en cas d'infection plus de trois mois après la deuxième dose).
  • Un test PCR ou antigénique négatif de moins de 24 heures.
  • Un certificat de rétablissement (test positif d'au moins 11 jours et de moins de 4 mois pour les personnes non vaccinées ou d'une durée illimitée pour les personnes vaccinées).
  • Un certificat attestant une contre-indication médicale à la vaccination.

Dans quels établissements faut-il présenter un passe sanitaire?

Le passe sanitaire est exigé pour les personnes de plus de 12 ans, accompagnants ou visiteurs, se rendant dans les établissements de santé suivants:

  • Les hôpitaux, cliniques, établissements médico-sociaux.
  • Les maisons de retraites, Ehpad.
  • Les établissements accueillant des personnes en situation de handicap.

Les patients qui ont un soin programmé à l'hôpital doivent se munir d'un passe sanitaire, sauf décision contraire du chef de service. L'obligation est évidemment levée dans toutes les situations d'urgence.

En revanche, l'obligation vaccinale pour les soignants (avec une dose de rappel) est maintenue, a précisé le premier ministre sur TF1 le 3 mars dernier.

Puis-je voyager sans passe sanitaire ?

Oui en France, en trains, cars ou avions, mais le passe sanitaire peut être exigé lors du passage des frontières dans le cadre de voyages de/vers la France et dans certains territoires d'Outre-mer où des restrictions sont maintenues. Les voyageurs doivent toujours se conformer aux règles du pays de destination en Europe ou ailleurs. Certains pays comme l'Irlande ou l'Islande n'exigent plus aucun document de santé, preuve de vaccination ou test alors que d'autres imposent une vaccination complète.

En France, les autorités ont établi une classification par couleur des pays du monde en fonction du niveau de circulation du virus et de la présence de variants du Covid-19. Le service voyage du Figaro tient à jour la liste des pays classés aujourd'hui en vert ou en orange. Depuis le 1er juillet 2021, le QR code présent sur le passe sanitaire français peut être lu partout en Europe, directement dans l'application TousAntiCovid ou au format papier, en français et en anglais.

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Jusqu'à quand?

Le recours au passe sanitaire est possible jusqu'à l'été. Après des débats houleux à l'Assemblée nationale et au Sénat, la loi de vigilance sanitaire publiée au Journal officiel du 11 novembre 2021 a prolongé jusqu'au 31 juillet 2022 le régime de sortie de l'état d'urgence sanitaire. Elle prévoit notamment la possibilité de recourir au passe sanitaire jusqu'à cette date si la situation sanitaire le justifie.

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En Europe, les règles relatives à la présentation par les voyageurs de leur certificat COVID numérique de l'UE pour leurs déplacements dans l'Union sont prévues au plan juridique jusqu'au 30 juin 2023, selon.

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L'Humanité

Le maréchal des logis veut s’adresser au monde

Prescription culture

THÉÂTRE Dans les Chaises, d’Eugène Ionesco, les comédiens Jean-Paul Farré et Catherine Salviat sont, avec humour, deux vieux magnifiquement égarés.

Gérald Rossi

Sur leur île isolée, cernée d’une mer que l’on imagine sauvage, le Vieux et la Vieille, patients depuis soixante-quinze ans, à bout de solitude, vont, doivent, peut-être, sans doute, vivre là, tout à l’heure, la plus grande soirée de leur longue vie. Avec les Chaises, pièce créée en 1952, Eugène Ionesco, à qui l’on devait déjà la Cantatrice chauve (1950) et la Leçon (1951), a confirmé sa verve dans ce qui fut alors qualifié de « théâtre de l’absurde ». Mais pas seulement, car, comme le disait l’auteur lui-même, « nous sommes là avec nos tableaux, nos musiques, nos poèmes, nos livres, en quête d’un semblant d’immortalité ».

Le vieux, très vieux « maréchal des logis », concierge si l’on veut, et sa très vieille amoureuse recherchent-ils autre chose qu’un peu d’humanité et beaucoup de reconnaissance des peuples ? Pour ce soir, ils ont convié une petite foule, et même l’empereur. C’est dire. Au cours de la soirée, un « orateur » spécialement convié devra livrer la pensée du maréchal, pour sauver le monde. Forcément, tout ne se passera pas exactement comme prévu ou espéré.

« On peut en faire une lecture apocalyptique, désillusionnée, qui dépeint la fin d’un monde ; j’ai opté pour une lecture plus légère, ludique », explique Stéphanie Tesson, la metteuse en scène avec Émilie Chevrillon. Un point de vue qui s’accorde au tempérament des deux comédiens, que l’on dirait taillés pour le rôle dans leurs étonnants costumes aux allures de folklore roumain. Catherine Salviat, sociétaire honoraire de la Comédie-Française, est parfaite, tout comme Jean-Paul Farré. Il est un habitué du Poche Montparnasse depuis la réouverture du théâtre en 2013, et on a pu l’y voir à de nombreuses reprises, notamment en 2019, dans deux courtes pièces d’Anton Tchekhov mises en scène par Jean-Louis Benoît, avec Manuel Le Lièvre et l’impayable Émeline Bayart.

Une dynamique qui fait recette

Dans les Chaises, dont la version a été un peu élaguée sur la fin, conservant une dynamique qui fait recette jusqu’au final, Alejandro Guerrero en alternance avec Jade Breidi donnent la réplique, enfin, si l’on peut dire, aux deux Vieux. Ils endossent en effet le rôle de l’Orateur, dont on ne sait et l’on ne saura rien. Est-il d’ailleurs bien cet orateur annoncé et promis ?

Quant au titre, il ne s’est jamais aussi bien porté, puisqu’il s’agit de trouver des chaises pour chacun des invités, et certains resteront debout, contre le mur. Dans la petite salle du Poche, cela ajoute au comique, car les vrais spectateurs, déjà assis normalement sur des chaises, se retrouvent au bord d’une marée de sièges qui envahit tout l’espace, transformant chacun en spectateur non plus de la pièce mais du discours de l’Orateur. La salle s’y prête, spectateurs et comédiens se trouvant par définition en permanence au même niveau. Marie-France Ionesco a estimé qu’à ses yeux il s’agit de « la pièce la plus importante » de son père. En tout cas, elle ne prend pas la poussière.

Théâtre
Le Figaro

«Prix de l’énergie: les marchands d’illusions»

Gaëtan De Capèle

Par Gaëtan de Capèle, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

Depuis le spectaculaire retour de l’inflation dans le champ économique, les plus grands experts se perdent en conjectures. Faisons-nous face à un soubresaut, certes brutal, mais temporaire, lié au redémarrage en trombe de l’activité après la pandémie, auquel s’ajoute désormais la guerre en Ukraine? Ou bien, entre crises à répétition et transition énergétique, sommes-nous entrés dans un nouveau cycle, durable, qui nous impose d’apprendre à vivre avec des prix élevés? Convenons-en humblement: personne, aujourd’hui, n’en sait rien. Et, pour tout dire, les Français n’ont cure de ces querelles de spécialistes. En revanche, ils constatent, en réglant leur facture d’électricité ou en faisant leur plein de carburant, que les fins de mois deviennent plus difficiles. Comme les petites entreprises et les artisans, qui encaissent tout aussi durement le choc.

La politique du chèque peut-elle résoudre un problème - la flambée des prix du pétrole et du gaz - qui trouve ses racines à des milliers de kilomètres de Paris et sur lequel la France n’a aucune prise? Non, mais cela n’impressionne pas les marchands d’illusions. À commencer par le gouvernement, qui, après avoir pris en charge tous les effets de la crise sanitaire, et même davantage, a déjà consacré près de 30 milliards d’euros (!) à la lutte contre l’énergie chère. Ce n’est plus ici un coup de pouce pour passer un mauvais cap comme il en a existé dans le passé, c’est un changement d’univers. L’État-providence se mue en État-nounou. Aucun aléa ne saurait désormais assombrir la vie quotidienne. La puissance publique, cette nouvelle assurance tout risque, règle tout, pourvoit à tout. Les candidats à l’élection n’ont pas de mots assez durs pour critiquer cet électoralisme, mais promettent d’amplifier le mouvement au nom du pouvoir d’achat. Les «chèques inflation» ont de beaux jours devant eux. Pour quel résultat? Résumons: l’État creuse ses déficits, les prix continuent de grimper, l’État creuse ses déficits, les prix continuent de grimper…

«Les entrepreneurs sont prêts à servir leur pays, faisons-leur confiance !»

FIGAROVOX/TRIBUNE - À quelques semaines de l'élection présidentielle, Thibaut Bechetoille, Président de Croissance Plus, ainsi que 120 entrepreneurs, plaident pour une politique économique stratégique et souveraine pour que le marché français regagne en compétitivité.

Nicolas Baverez: «Sous la guerre, la famine»

CHRONIQUE - Conséquence de la guerre Ukraine, les pays du Sud qui dépendent des importations pour leur consommation alimentaire risquent d’être confrontées à des pénuries dramatiques.

Le Figaro

La météo du mardi 29 mars : retour des nuages et températures en baisse

Après une hausse des températures ces derniers jours, le climat printanier laisse place à une météo plus mitigée ce mardi avec quelques précipitations et des températures plus fraîches.

Les températures vont fortement chuter ce mardi 29 mars, après un épisode printanier jusqu'à lundi. Si elles resteront relativement douces le matin, nous allons perdre entre 1 et 5°C l'après-midi. Cela s'accompagnera d'une dégradation générale, avec l'apparition de la pluie, entre le Nord-Ouest et le Centre, selon La Chaîne Météo* .

À lire aussiParlez-vous météo?

La météo dans votre région

Entre la Bretagne, la Normandie et les Pays de la Loire, de légères précipitations apparaîtront durant la matinée, et ne resteront qu'en Normandie l'après-midi, avec un risque d'orages. Dans les Pays de la Loire et en Bretagne, le soleil reviendra avec un air plus sec. Le matin, les températures oscilleront entre 9 et 12°C, pour 13 à 17°C l'après-midi.

Entre les Hauts-de-France, l'Ile-de-France et le Centre-Val de Loire, le temps sera nuageux dès le matin, accompagné d'un peu de pluie, de plus en plus forte l'après-midi. On observe encore des températures douces le matin, entre 9 et 13°C, et en légère augmentation l'après-midi, entre 14 et 18°C.

Entre le Grand Est, la Bourgogne-Franche-Comté et la région Rhône-Alpes, la météo sera là encore nuageuse, avec toutefois quelques apparitions du soleil le long des frontières de l'est. La pluie sera à noter en fin de journée, en provenance de l'Ouest de ces régions. Les températures varieront entre 6 et 11°C le matin, et 17 à 21°C l'après-midi, avec une augmentation plus forte que dans le reste de la France.

Entre la Nouvelle-Aquitaine et l'Occitanie, c'est également le retour des nuages qui se manifeste sur toute la journée. Des entrées maritimes seront rapportées par le vent marin vers le golfe du Lion. Des précipitations dans le Nord de la Nouvelle-Aquitaine se feront fréquentes dans l'après-midi. Les températures oscilleront entre 7 et 13°C le matin, pour 16 à 20°C l'après-midi.

Entre la PACA et la Corse, le soleil restera présent, avec quelques nuages en altitude. Les températures sont relativement fraîches le matin, avec entre 5 à 12°C, et beaucoup plus douces l'après-midi, de 16 à 22°C.

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

De nouvelles poussières du Sahara attendues cette semaine

Une nouvelle vague de poussières désertiques est attendue cette semaine, une quinzaine de jours seulement après l'épisode du «Sirocco», ce vent saharien qui avait recouvert le ciel d'une poussière orangée.

La météo du lundi 28 mars : une dernière journée de beau temps avant les perturbations

Ce lundi 28 mars est la dernière journée de soleil après plusieurs semaines de beau temps. Dès mardi, les conditions météo vont être davantage perturbées.

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L'Humanité

Dix bougies déjà pour Séquence Danse Paris

Prescription culture

SCÈNE Au Centquatre, ce festival qui se prolongera jusqu’au 21 avril a notamment programmé, avec éclat, la pièce intitulée Fix Me, d’Alban Richard et Arnaud Rebotini.

Muriel Steinmetz

Le festival Séquence Danse Paris fête ses dix ans au Centquatre (1). À l’affiche, Fix Me, d’Alban Richard et Arnaud Rebotini. Le premier, figure emblématique de la musique électro, césar de la meilleure musique originale pour le long-métrage  120 Battements par minute, est présent sur scène. Il mixe à vue, sur des synthétiseurs analogiques. Le second dirige depuis 2015 le Centre chorégraphique national de Caen. La pièce, créée en 2019, se joue sur un plateau nu. Au sol, il y a beaucoup de cartons en guise de tapis. L’effectif de danseurs est réduit : deux femmes, deux hommes. Les costumes, c’est sportwear, avec un rien de paillettes. L’un est en short et veste grise scintillante, une autre en tennis, sur chaussettes à résilles et haut vert futuriste.

la salle se transforme, cinq minutes durant, en rave techno

Ils ne tiennent pas en place. Avec des airs de déménageurs conspirateurs, ils improvisent une tribune à l’aide des cartons qu’ils empilent ici puis là. Depuis l’estrade éphémère, l’un d’eux harangue la foule. Sur le rythme amplifié de la musique techno, on les voit doigt tendu, langue sortie, les joues gonflées par la haine et la paume ouverte prêtant serment… Ils se glissent dans la peau de prêcheurs américains qui s’agitent avec frénésie. Le corps oratoire passe la « parole » à l’adversaire, qui s’affiche sur une estrade préfabriquée à la va-vite par un corps électoral en ébullition. Les autres, en retrait, bougent en rythme sur les sons du set électro survitaminé. En costard sombre, cheveux gominés et fine moustache, Arnaud Rebotini, dans l’ombre derrière ses consoles, manipule ce petit monde. Nul dépouillement des urnes, mais un décor de plus en plus encombré dans un grand désordre de cartons. Des drapeaux noirs flottent bientôt sur la scène, à peine dissimulés sous de la fumée blanche. À la renverse, comme démâtés, les danseurs s’éparpillent au sol, tandis que la salle se transforme, cinq minutes durant, en rave techno. Le public se lève comme un seul homme !

Autre pièce, de Sandrine Lescourant, qui propose entre autres Acoustique, pour quatre femmes (dont la chorégraphe) et deux hommes, plus un groupe de danseurs amateurs. Arrivés du fond de la salle, les six, en bouquet resserré, viennent observer sous le nez un puis deux spectateurs. Curieuse façon de se mouvoir, on les croirait retenus par un fil élastique. Les bras ballants, la nuque molle, ils dodelinent par brèves secousses. Le ressort en eux parfois se détend. Ils fonctionnent alors au ralenti, puis la machinerie semble s’arrêter avant de repartir de plus belle. Ce sont des corps agis, très informés par un hip-hop qui leur rafraîchit les idées. Ce n’est pas pour autant un spectacle de danse urbaine. On les dirait plutôt sortis d’une pièce de Beckett, vagabonds soudain traversés d’électricité, bardés d’électronique, hagards et sans voix. L’effet est un peu répétitif dans la forme, mais il y a, là, une façon neuve de se mouvoir, de rendre l’étrange familier. À venir, entre autres, Olivier Dubois, Alessandro Sciarroni, François Chaigneau, Christian Rizzo…

dansefestival
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Revivez le onzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro

John Timsit

La percée de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages, la question corse qui intervient dans la campagne et la négociation dans la crise ukrainienne étaient au centre de ce nouveau numéro, présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission : «Le Club Le Figaro présidentielle». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

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Pour le onzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», le directeur adjoint de la rédaction recevait Frédéric Dabi, directeur général de l'Ifop. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Marie Visot, rédactrice en chef adjointe au service Économie du Figaro, de Patrick Saint-Paul, rédacteur en chef du service International du Figaro, et de Wally Bordas, journaliste au service Politique du Figaro.

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Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Jean-Luc Mélenchon a-t-il raison d'y croire ?», «Emmanuel Macron n'est-il pas en train de brader la Corse ?», et «Y a-t-il encore une place pour la négociation en Ukraine ?»

En hausse dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon a-t-il raison d'y croire ?

Va-t-il retrouver la dynamique de 2017 ? C'est en tout cas ce que le leader insoumis espère dans ces derniers jours de campagne. Jaugé à 14-15% dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon compte sur sa capacité à mobiliser ses troupes et à jouer la carte du vote utile à gauche pour confirmer sa troisième place, voire se faufiler pour affronter Emmanuel Macron. Alors qu'il a su effectuer une nouvelle démonstration de force dimanche dernier place de la République, à Paris, Jean-Luc Mélenchon sait que la marche reste haute. D'autant que Marine Le Pen, à la deuxième place, conforte sa position depuis quelques jours et rehausse le seuil du second tour.

Emmanuel Macron n'est-il pas en train de brader la Corse ?

Après l'agression d'Yvan Colonna dans sa prison il y a trois semaines, la Corse avait connu plusieurs jours de violences. Des tensions qui avaient poussé Gérald Darmanin à se rendre sur l'île de Beauté et à laisser entendre que le gouvernement pourrait aller «jusqu'à l'autonomie» et donc céder du terrain aux indépendantistes. Une déclaration qui a provoqué l'ire des oppositions qui accusent Emmanuel Macron de laisser la rue dicter sa politique en pleine campagne électorale.

Y a-t-il encore une place pour la négociation en Ukraine ?

Alors qu'Emmanuel Macron multiplie les appels diplomatiques avec ses homologues ukrainien et russe pour tenter de résoudre le conflit qui fait rage à l'est de l'Europe, les combats sur le terrain ne se calment pas. D'autant que si l'armée de Vladimir Poutine n'avance pas aussi vite que le dirigeant russe le souhaiterait, les villes de Marioupol, d'Odessa et la capitale Kiev restent sous une forte pression militaire. Dans ce contexte, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a décidé de faire quelques pas vers l'apaisement, en demandant notamment une rencontre avec le maître du Kremlin.

» Voir l'émission du mardi 22 mars :

Rendez-vous pour un nouveau «Le Club Le Figaro présidentielle» mardi prochain, à 20 heures, sur le figaro.fr

«Zemmour, ce n'est pas notre Trocadéro !» : la riposte de sept membres des Républicains

INFO LE FIGARO - Sept personnalités de la droite LR cosignent une tribune expliquant pourquoi le candidat de «Reconquête» ne peut pas incarner la «droite patriote».

Pris pour cible Porte de la Villette, Éric Zemmour exfiltré de la «colline du crack» sous haute sécurité

Invité de «Face à la rue», sur CNews, le candidat nationaliste a été sérieusement menacé, obligeant ses agents de sécurité à le protéger à l'aide d'une valise dépliante blindée en kevlar.

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Emmanuel Macron «condamne avec la plus grande fermeté» l'agression de Marine Le Pen en plein duplex

Invité sur France 3, le président de la République a déploré une scène «inacceptable».

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Ces «anges gardiens» qui protègent les candidats à la présidentielle

Christophe CornevinJean-Marc Leclerc

ENQUÊTE - Marine Le Pen chahutée en Guadeloupe, Éric Zemmour agressé en province et exfiltré de la «colline du crack» à Paris, Pécresse enfarinée lors d’un grand oral… Dans la dernière ligne droite d’une campagne sous haute tension, le service de la protection est en mobilisation maximale. Mission? Éviter qu’une tragédie ne fasse dérailler les élections.

En ce mercredi 16 mars au matin, la guigne s’acharne sur Valérie Pécresse. À la peine dans les sondages, la candidate finit son grand oral devant la Confédération des petites et moyennes entreprises. Satisfaite, elle se dirige vers le premier rang pour saluer l’assistance quand deux membres du collectif révolutionnaire Akira surgissent de nulle part et l’aspergent de poudre rose.

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Quatre jours auparavant, c’est Éric Zemmour qui a été visé par un œuf frais qu’un inconnu lui a claqué sur la tête à son arrivée de Moissac, dans le Tarn-et-Garonne. L’ex-polémiste venait de sortir de sa voiture. L’agresseur, retraité et père d’un enfant autiste, prétend avoir agi pour protester contre les déclarations de l’ancien journaliste sur les jeunes handicapés, en janvier dernier. Les deux incidents, vite relégués au rang d’aléas, ont électrisé les équipes de campagne. «Si cela avait été un couteau à la place d’un œuf ou une enveloppe d’anthrax plutôt que de la farine…», frissonne un policier sans terminer sa phrase, bien conscient que le processus électoral peut à tout moment virer à la tragédie, à quinze jours du premier tour.

Le «risque zéro n’existe pas»

Pour éviter le scénario du pire, le service de la protection (SDLP) est en tension maximale. Forte de quelque 1 440 policiers, dont 700 experts chevronnés de la protection rapprochée, cette unité spécialisée propose un dispositif taillé sur mesure que les candidats peuvent solliciter, en plus des «gros bras» recrutés par les partis. «Chaque demande est évaluée par l’unité de coordination de lutte antiterroriste (Uclat), dépendant de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), qui va estimer le degré de la menace pesant sur la tête de chaque candidat, souffle un responsable policier. Le baromètre va de T1 à T4, sachant que le niveau 1 correspond au seuil le plus élevé. Ce dernier, qui obligerait à bunkériser le candidat en urgence, ne serait déclenché qu’en cas d’attentat imminent.»

Le baromètre va de T1 à T4, sachant que le niveau 1 correspond au seuil le plus élevé. Ce dernier, qui obligerait à bunkériser le candidat en urgence, ne serait déclenché qu’en cas d’attentat imminent

Quand une personnalité passe en T2, elle peut bénéficier d’une voiture blindée. «C’est naturellement le cas d’Emmanuel Macron, qui, en sa qualité de chef de l’État, aimante toutes les menaces terroristes, d’activistes et de fous», souffle une source informée. Incarnation «jupitérienne» de la République au début de sa mandature et maintenant «chef de guerre» depuis la crise en Ukraine, le président-candidat reste l’homme le plus menacé de France. Le mieux protégé, aussi. Bénéficiant d’un bouclier aux contours élargis par rapport à son prédécesseur, François Hollande, il peut compter sur les 78 policiers et gendarmes d’élite du groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR). Celui qui a hérité du nom de code «Vega», attribué aux présidents depuis Jacques Chirac, bénéficie d’un dispositif pouvant aller au minimum d’une dizaine de gardes du corps pour les déplacements de «faible intensité», à plus de 40 «mousquetaires» lors d’une tournée à hauts risques, comme celle effectuée au Liban à la veille de Noël.

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L’emploi des gros moyens n’a pas empêché la gifle reçue par Emmanuel Macron, en juin dernier, lors d’un déplacement à Tain-l’Hermitage. Si les policiers ont coutume de dire que le «risque zéro n’existe pas», tout est mis œuvre en amont pour fermer les «angles morts» et sanctuariser la «bulle de sécurité» autour du candidat. Avant chaque déplacement, des «précurseurs» du SDLP déminent. Avec méthode, ils inspectent le parcours et les bâtiments, balaient le spectre de la menace avec les services de renseignement et verrouillent la sécurité avec les responsables locaux de la police, de la gendarmerie et des sociétés privées. «Discrète, cette étape préparatoire représente 90 % du travail du SDLP, souffle un responsable opérationnel. L’image traditionnelle du garde du corps, avec oreillette et costume sombre, n’est que la partie émergée de l’iceberg.»

«Triangle de sécurité»

En fonction de l’actualité du candidat, de ses gros meetings et du degré de rejet qu’il inspire dans l’opinion, les dispositifs peuvent évoluer à la hausse. Nul doute qu’Éric Zemmour, qui a tenu ce dimanche un rassemblement géant au Trocadéro, en a fait l’expérience. Cible de toutes les menaces, l’ex-polémiste serait classé en niveau T3, c’est-à-dire «consigne de vigilance», depuis le meeting de Villepinte, où il a été blessé par un militant. Six à huit policiers du SDLP l’entourent désormais, dont trois qui se relaient en permanence pour former autour de lui le «triangle de sécurité». Vendredi dernier, sur la colline du crack, à Paris, ils ont déployé leur valise et leur parapluie en Kevlar pour le protéger d’une pluie de projectiles.

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Dès cet automne, la sécurité de Zemmour était montée d’un cran, après qu’un inconnu lui eut lancé, boulevard de la Chapelle, à Paris: «Sur Le Coran de La Mecque, je vais te fumer!». Plus récemment, son entourage a demandé à renforcer la cuirasse depuis que des militants ont été agressés, voire aspergés d’essence alors qu’ils déployaient une banderole de soutien à leur champion sur la Francilienne. «Si le format des équipes de protection n’est pas extensible à l’infini, la copie est toujours revue au second tour pour mobiliser au moins une quinzaine de policiers pour chacun des deux candidats, souffle un connaisseur. Il s’agit de protéger aussi bien les prétendants à l’Élysée que les institutions.» Et d’interroger, presque par défi: «Quid si on tuait un des deux finalistes? On referait des élections? Le rescapé serait élu automatiquement?»

La copie est toujours revue au second tour pour mobiliser au moins une quinzaine de policiers pour chacun des deux candidats

Jamais les «anges gardiens» de la République n’ont si bien porté leur nom, même s’ils ne trouvent pas grâce aux yeux de tous. Ainsi, Yannick Jadot n’a a priori pas jugé utile de solliciter de policiers pour l’accompagner présenter son programme à Lyon, où, le 29 janvier dernier, il s’est rendu seul en train. Du côté de Jean-Luc Mélenchon, qui a longtemps été protégé de près par un «camarade» ceinture noire de judo et agrégé de philosophie, les gardes du corps du SDLP ne sont pas les bienvenus. Motif? Le candidat ne souhaiterait pas, comme l’a relaté Paris Match le 24 février dernier, «donner son emploi du temps à des gens qui sont noyautés par l’extrême droite». «À partir du moment où le Conseil constitutionnel valide les candidatures, la police offre ses services, mais il n’y a aucune obligation et le choix appartient à chacun», résume un cadre.

«La menace islamiste est également prise très au sérieux»

«Avec l’extrême gauche, on n’arrive pas à travailler tant le culte du secret y frise la paranoïa et le complotisme, grince un ancien grand flic. Pour des candidats comme Philippe Poutou et Nathalie Arthaud, une protection policière est synonyme d’espionnage. Ils préfèrent donc recourir aux gros bras de la Ligue communiste révolutionnaire ou de Lutte ouvrière.» En général, les candidats se prêtent au jeu de bonne grâce. Après son «enfarinage», Valérie Pécresse a réclamé un renfort en officiers de protection à Beauvau et deux agents supplémentaires lui ont été affectés. Mais son programme de déplacement a été quelque peu bouleversé par le Covid, qu’elle a contracté. Marine Le Pen dispose, pour sa part, depuis longtemps, d’un expert en sécurité rapprochée à ses côtés: Thierry Légier, ancien militaire au physique imposant. Il coordonne sa propre équipe privée et assure le lien avec le dispositif d’État d’une dizaine d’agents mis en place. Il tient le rôle du «siège» lors des déplacements.

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C’est-à-dire celui qui est assis à côté du chauffeur et qui est le plus proche de la personnalité. «C’est ma sixième campagne présidentielle», s’enorgueillit ce solide Normand, qui commença sous Jean-Marie Le Pen en 1992. Selon lui, la campagne actuelle est «plus calme» qu’au temps du père. «À l’époque, se souvient-il, la moitié des meetings étaient attaqués.» Et pourtant. Jusqu’ici relativement épargnée, la candidate du Rassemblement national a été bousculée ce samedi dans son hôtel de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, par une quarantaine d’indépendantistes qui s’en sont pris physiquement à son attachée de presse et à son conseiller outre-mer, l’eurodéputé André Rougé. Cette attaque réveille de mauvais souvenirs dans le camp de Marine Le Pen.

Chacun conserve en mémoire la façon dont son convoi automobile fut pris à partie le 16 juin 2020, par des militants d’extrême gauche, quand, comme présidente de son mouvement, elle se rendit à Dijon, au lendemain des violences entre Tchétchènes et habitants du quartier des Grésilles. «La menace islamiste est également prise très au sérieux», affirme-t-on dans son entourage. Car, au-delà des bousculades, du folklore de jets d’œufs, de farine ou de tarte à la crème, la sécurité lors de la séquence présidentielle demeure une affaire de professionnels. En avril 2017, le candidat François Fillon fut informé de «risques avérés» pesant sur sa personne. Un duo de djihadistes avait été détecté par les services de renseignement. Six jours durant, l’ex-premier ministre de Nicolas Sarkozy a vécu sous protection renforcée. Il se conforma à ces nouvelles exigences, mais déclina la proposition que lui firent les policiers de porter un gilet pare-balles.

Il faut, en tout cas, une confiance absolue entre le protecteur et le protégé . Ce n’est jamais la personnalité menacée qui définit la dimension de son dispositif de protection

C’est Charles Pasqua qui eut l’idée, dès 1994, d’affecter une protection spécifique aux candidats à l’élection suprême. Une liste de noms de fonctionnaires leur était présentée, dans laquelle ils pouvaient choisir. Un temps béni où les «anges gardiens» de la République étaient moins sollicités qu’aujourd’hui. «Il faut, en tout cas, une confiance absolue entre le protecteur et le protégé», assure Jo Querry, le père de la réforme du service des voyages officiels, ancêtre de l’actuel SDLP. «Ce n’est jamais la personnalité menacée qui définit la dimension de son dispositif de protection», confie ce «grand flic». Le coût d’un «bodyguard» d’État s’élève à plus de 70.000 euros par an, selon la Cour des comptes. Un montant à la hauteur d’une menace omniprésente. Sur fond de colère sociale et de complotisme lié à la pandémie, les représentants de la République sont au cœur d’un jeu de massacre. Selon un bilan révélé par Le Figaro, 1 186 élus ont été pris pour cible dans les onze premiers mois de l’année 2021. Depuis la tentative d’attentat de Jacques Chirac sur les Champs-Élysées, en 2002, les «mousquetaires» de Beauvau veillent au grain. Gare aux gorilles.

Emmanuel Macron «condamne avec la plus grande fermeté» l'agression de Marine Le Pen en plein duplex

Invité sur France 3, le président de la République a déploré une scène «inacceptable».

«Macron assassin» : à Dijon, le président-candidat étrille «l'indignité» du «candidat malentendant» Zemmour

VIDÉO - Le sortant dénonce le silence de son adversaire nationaliste, qui affirme n'avoir «pas entendu» le slogan de ses militants dimanche. Il «l'invite à s'équiper» de prothèses auditives, «à moindres frais».

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«Zemmour, ce n'est pas notre Trocadéro !» : la riposte de sept membres des Républicains

INFO LE FIGARO - Sept personnalités de la droite LR cosignent une tribune expliquant pourquoi le candidat de «Reconquête» ne peut pas incarner la «droite patriote».

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Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Alexis FeertchakService Infographie

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 33e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.

Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.

La ligne de front s'étire sur plusieurs centaines de kilomètres au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022, qui s'impose comme une invasion de toute la moitié Est du pays et ne se limite pas à la région séparatiste du Donbass, même si la Russie a annoncé le 25 mars qu'elle y ait concentré ses efforts. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²).

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Comme le rappelle l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, les Russes sont engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945». La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.

Au 33e jour de l'invasion, les forces en présence se sont largement immobilisées par rapport au début du conflit, mais l'on observe néanmoins deux dynamiques : les contre-attaques ukrainiennes, notamment près de Kiev, continuent ; les Russes poursuivent le Donbass, à Marioupol, ville portuaire en partie conquise, et plus au nord avec une prise en tenaille progressive des troupes ukrainiennes. Au Sud, les percées russes lancées assez loin ont dû marquer l'arrêt, voire reculer localement.

Une certitude à ce stade : Moscou n'aura pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à prendre le contrôle du pays rapidement. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure, se déroulent désormais aux abords de grandes villes, ce qui risque d'entraîner des affrontements urbains meurtriers, y compris pour les civils.

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Si le rapport de force général reste en faveur de Moscou, les Ukrainiens montrent depuis le 24 février une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson - mais sont dans les faubourgs de plusieurs centres urbains importants, à commencer par Tchernihiv, Kharkiv, Marioupol, Mykolaïv et surtout Kiev. La relative stabilisation de la situation militaire ne présage pas nécessairement de la suite : le chef d'état-major de l'Armée de terre française, le général Burkhard, a récemment dit craindre un «effondrement brutal» des forces ukrainiennes. Ce scénario ne peut se produire par une poussée russe sur toute la ligne de front, mais une avancée même localisée - par exemple dans le Donbass - pourrait entraîner un effet domino. Si les contre-attaques ukrainiennes fixent durablement les Russes sur leurs positions, un enlisement est une autre hypothèse, plus crédible qu'une victoire ukrainienne qui impliquerait de transformer ces contre-attaques en véritable contre-offensive. L'idée que l'on s'approche du «point culminant» de la guerre est en tout cas avancée par plusieurs analystes, notamment dans une récente note de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).

Passons en revue les fronts.

À l'Est, avancée russe dans le Donbass

À l'est du pays, les forces russes sont aux portes de Kharkiv, mais sont loin d'avoir encerclé la deuxième plus grande ville d'Ukraine et n'ont guère avancé cette semaine dans leur manœuvre d'enveloppement. Depuis le premier jour de l'invasion, des combats ont lieu aux abords, voire à certains moments à l'intérieur de la cité d'1,4 millions d'habitants où les tirs d'artillerie sont nombreux, occasionnant des destructions importantes. Située à 25 km de la frontière russe et traditionnellement russophone, Kharkiv est un verrou clé, néanmoins hors de portée pour les Russes à ce stade.

Plus au Nord, au début du conflit, le front de l'Est a avancé rapidement plein ouest en ligne droite vers Kiev, en passant par la ville de Konotop, toujours encerclée. Les troupes les plus avancées sont désormais aux portes de la capitale ukrainienne [dont il sera question plus bas dans l'article], mais la ligne de front s'est fixée, Kiev n'étant plus à ce stade la priorité des Russes, qui se retranchent en position défensive.

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Toujours sur le front de l'Est, c'est l'opération dans le Donbass qui est désormais la plus stratégique, les séparatistes ne contrôlant depuis 2014 qu'une partie des oblasts de Donetsk et de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud. Au Nord, cette tenaille s'est particulièrement resserrée ces derniers jours avec la prise de la ville d'Izyoum.

En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et sont désormais à l'intérieur de la ville. Le 24 mars, ils auraient même pris la mairie, selon les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans plusieurs quartiers. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

Au Sud, percée interrompue autour du Dniepr

La bataille de Marioupol ne se joue pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement n'aurait pas été possible si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes du Donbass. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.

Le front au Sud a donc comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, voire une remontée vers le Nord.

Depuis la Crimée, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest dans les premiers jours de l'invasion, mais leur avancée est pour l'instant stoppée, la priorité semblant être le Donbass. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et est aux portes d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, qui n'est pas encore encerclée, à ce stade. Des troupes avancées, mais qui ont été repoussées ces deux dernières semaines, se sont même approchées d'Odessa, troisième ville du pays - 100 km à vol d'oiseau de Mykolaïv - et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» est craint, mais improbable à ce stade sans avancée terrestre en parallèle. Si les Ukrainiens perdaient cette ville fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer.

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Depuis la Crimée, les troupes russes ont également percé vers le Nord avec la prise de contrôle le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être un prochain objectif russe. Sur l'autre rive, l'on notera une autre percée - aujourd'hui immobilisée - vers le Nord, depuis Mykolaïv, qui coïncide en termes de direction avec une autre centrale nucléaire, celle de Konstantinovka, située à Youjnooukraïnsk. Si les Russes s'en emparaient, ils contrôleraient 2 des 4 centrales nucléaires ukrainiennes en activité (et 9 des 15 réacteurs).

Néanmoins, dans cette vaste région, ces derniers jours ont été marqués par des contre-attaques ukrainiennes qui ont fait reculer les forces russes situées les plus à l'Ouest (notamment vers Mykolaïv) et les plus au Nord. Néanmoins, même si les Russes sont sur la défensive dans cette direction, ils ne sont plus loin de Kryvyï Rih. Les Russes manquent en réalité de combattants pour avancer massivement à l'ouest et au nord du Dniepr car leurs troupes sont largement fixées dans le Donbass, priorité du moment. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine leur permettrait de redéployer des forces vers l'Ouest ou vers le Nord - illustration du risque de «domino» mentionné par le CEMAT français.

Au Nord, la bataille de Kiev

Marqué par des contre-attaques ukrainiennes, le front du Nord est aujourd'hui immobilisé et n'est plus un axe stratégique pour les Russes, qui fortifient leurs positions actuelles.

Il semblait être pourtant, au départ, la priorité de Moscou. Les opérations terrestres ont été lancées depuis le territoire russe, mais aussi depuis la Biélorussie, alliée de Moscou. Les forces ont avancé des deux côtés des rives du Dniepr, la capitale, Kiev, étant située à seulement 150 km au sud de la frontière biélorusse. À l'ouest du fleuve, la première étape pour les Russes a été de prendre le contrôle, dès le 24 février, de l'ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl. À l'est du fleuve, la percée russe s'est heurtée à la ville largement russophone de Tchernihiy, où les forces ukrainiennes font toujours preuve d'une résistance acharnée, malgré d'intenses bombardements. Les Russes ont choisi d'encercler la ville plutôt que de la prendre frontalement : les Ukrainiens sont désormais quasiment enclavés dans un large chaudron qui les isole du reste des forces.

Une triple offensive a donc visé donc Kiev depuis le Nord (rive droite du Dniepr), depuis le Nord-Est (rive gauche) et depuis l'Est (la percée déjà mentionnée passant par Konotop). Celle du Nord est la plus avancée puisqu'elle a atteint au bout de quelques jours seulement les faubourgs nord-ouest de la capitale et s'est même installée dans le quart sud-ouest. Néanmoins, non seulement les Russes sont aujourd'hui immobilisés, mais des contre-attaques ukrainiennes ont lieu, avec la reprise de Makariv et une autre poussée depuis Irpin. Selon les Ukrainiens, les Russes pourraient même être encerclés dans une poche autour de Bucha et Gostomel, ce qui est très loin d'être confirmé. «Un projet ambitieux et improbable», note l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, dans son dernier bilan publié sur Twitter.

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De l'autre côté, et depuis une semaine, les Russes sont aussi aux portes de la capitale depuis les percées venant du Nord-Est et de l'Est. Néanmoins, pour l'instant, le verrou clé de Brovary résiste, les attaques russes ayant été repoussées par les Ukrainiens.

Dans ces conditions, l'objectif de Moscou d'un encerclement de la capitale paraît hors de portée à court terme, ce qu'a confirmé l'annonce officielle d'une concentration des combats dans l'est de l'Ukraine. Dans tous les cas, la bataille de Kiev - 2,8 millions d'habitants - s'annonçait longue. Pour faire le siège du berceau de la Rus de Kiev du 9ème siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique -, les Russes devraient contrôler une zone circulaire d'environ 150 km de périmètre, par ailleurs densément peuplée (les combats urbains avantagent structurellement le défenseur) et avec de nombreuses rivières à traverser.

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Le plan initial russe - une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement - a échoué. Le premier jour de l'opération, le 24 février, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les prestigieuses VDV reconnaissables à leurs marinières et à leurs bérets bleus - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

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La stratégie russe en question

Si d'aucuns évoquent l'atteinte d'un possible «point culminant» du conflit, c'est que la stratégie russe en Ukraine est à un tournant, officialisé par les déclarations de Moscou du 25 mars. Cette stratégie s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Si les Russes sont toujours à la manœuvre dans cette région, ils ne disposent pas de forces suffisantes pour appliquer cette stratégie sur les autres fronts. À Kiev, à Kharkiv, la marche est pour l'instant trop haute. Même à Tchernihiv ou à Mykolaïv, elle n'a pour l'instant pas abouti. Cette stratégie, qui nécessite d'aller vite dans la profondeur et de prendre le contrôle des axes de communication principaux sans s'attarder sur les villes, est risquée car elle implique des contraintes fortes en termes de logistique avec des lignes de front étirées.

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Pour les Russes, il est donc urgent que cette stratégie ne conduise pas à un enlisement, alors que la construction de fortifications dans la région de Kiev ces derniers jours montre qu'un tel risque existe. Si c'était le cas, l'invasion de l'Ukraine deviendrait une longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, il faudrait aux Russes obtenir des succès locaux, comme à Marioupol, pour redéployer ailleurs les forces qui y étaient fixées et pouvoir reprendre des manœuvres en profondeur, par exemple dans le Sud-Ouest vers la mer Noire ou en remontant dans le Nord le long du Dniepr pour créer au moins localement ce «choc» contre les forces ukrainiennes en les prenant en tenaille dans de nouveaux «chaudrons». Mais, dans le Donbass, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», comment Michel Goya. Autre scénario : si les contre-attaques ukrainiennes se transformaient en une véritable contre-offensive, les troupes russes disséminées sur trois fronts, parfois très en avant de leurs bases arrière, seraient vulnérables.

Un recours croissant à l'artillerie

Les experts militaires ont d'ailleurs noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue, ce qui a des effets d'autant plus graves pour les populations civiles que les combats se déroulent désormais aux abords et dans les villes. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front, notamment autour des principales villes assiégées ou en passe de l'être.

De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs-bombardiers Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance.

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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington. «Les deux tiers du stock ont déjà été consommés», estime Michel Goya. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal, tiré depuis un bombardier MiG-31 contre un dépôt de munitions sous-terrain. Le lendemain, Moscou a affirmé de nouveau avoir utilisé une «arme hypersonique», sans préciser laquelle, cette fois contre un dépôt de carburant. Ces missiles, qui entrent dans la catégorie des armes dites «stratégiques», représentent surtout un message adressé aux Occidentaux et font partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

Une forte résistance ukrainienne

Cette montée en puissance des frappes russes est directement liée à la forte résistance des Ukrainiens. Si leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plusieurs centaines d'entre eux auraient été détruits ou capturés.

Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.

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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.

Vers une victoire russe ?

Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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Quid de la suite ? Au vu de l'état du conflit, «la guerre d'usure pourrait durer non plus des semaines mais des mois», prédit sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), qui observe que «les Russes ont engagé de 150.000 à 200.000 de leurs troupes», mais que «leurs forces armées s'élèvent à près de 850.000 hommes». «Ils semblent avoir plus de réserves que ce que certains estiment. On observe d'ailleurs des relèves s'organiser côté russe, signe du changement d'approche. Il n'est pas sûr que les Ukrainiens aient autant de disponibilités pour cette guerre longue», avance prudemment l'ancien officier.

Plusieurs inconnues demeurent : un quatrième front va-t-il s'ouvrir dans l'ouest de l'Ukraine ? Vu la décision russe de se concentrer dans le Donbass, c'est improbable. Et l'armée biélorusse pourrait-elle intervenir directement dans le conflit ? Les troupes de Minsk seraient peu motivées, élément significatif étant donné que le régime du président Loukachenko est extrêmement affaibli depuis sa réélection contestée de 2021. Quid également des «volontaires» prorusses qui pourraient venir de Syrie ou d'autres pays alliés de Moscou ? De même, qu'en sera-t-il des milliers de volontaires, côté ukrainien ? Peuvent-ils compenser l'attrition des forces ?

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Au-delà, même si les Russes parvenaient à vaincre militairement l'armée ukrainienne, qu'en serait-il ensuite ? Une «inconnue réside dans la capacité de structuration des 'bataillons de volontaires' à se structurer en force de guérilla de longue durée et à faire de l'Ukraine un piège pour Vladimir Poutine», estimait Michel Goya au début de l'invasion. Au fond, pour le président russe, une victoire militaire est de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations. Vladimir Poutine a-t-il intérêt à une guerre longue ?

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Guerre en Ukraine: l’hypothèse d’une frappe nucléaire tactique russe prise au sérieux par les alliés

DÉCRYPTAGE - Un mois après le déclenchement des hostilités, Vladimir Poutine n’a pas atteint ses objectifs sur le terrain. Pour conjurer l’échec, il pourrait être tenté par une escalade, intensifier le conflit pour faire plier son adversaire.

L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal

Le propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, a «développé des symptômes» après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars.

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L'Humanité

Et si l’on pouvait corriger sa propre histoire ?

Prescription culture

THÉÂTRE Frédéric Bélier-Garcia met en scène « Biographie : un jeu » de Max Fridch. Un étonnant voyage dans le jeu du temps intime.

Gérald Rossi

Peut-être Frédéric Bélier-Garcia fait-il partie de ces individus, tous sexes confondus, qui aimeraient pouvoir réécrire leur propre et intime histoire individuelle. Quoi qu’il en soit, « Biographie : un jeu », écrit par Max Frisch en 1967 a été en 1999 sa première mise en scène, et il en propose actuellement, une nouvelle création… François Berléand, Emmanuelle Devos et Éric Elmosnino tenaient alors les principaux rôles. Cette fois, sont convoqués sur scène, tout autant épatants, José Garcia, Isabelle Carré, Jérome Kircher, avec Ana Blagogević et Ferdinand Régent-Chappey.

Le principe est en fait assez simple. Il s’agit, pour les protagonistes de rejouer certains épisodes de leur existence et d’en modifier quelques instants, afin que la vie de chacun prenne (ou pas) une autre direction. L’idée est formidable et banalement humaine. Qui en effet ne se l’est pas posée un jour au moins ? Sauf que personne ne sait vraiment comment remonter le temps pour, à un moment donné, changer d’aiguillage.

Ce que Frédéric Bélier-Garcia résume ainsi : « Revivre sa vie, rejouer sa partie, imaginer d’autres passés (…) tout aurait aussi bien pu se passer autrement, avec un peu de chance, un autre hasard, moins de peurs (…) il aurait peut-être suffi de tendre une cigarette, de poster la lettre ou de ne pas se retourner… ». Pour autant, Max Frisch, qui rappelons-le exerça conjointement et assez curieusement les métiers de dramaturge et d’architecte, n’avait pas lui non plus la réponse à ces questions, et d’ailleurs, il publia deux versions de sa pièce, la seconde en 1984.

Dans l’ambiance feutrée d’un appartement bourgeois, il est très tard. Restent, après une soirée de fête, Kürmann, le maître des lieux et Antoinette, jeune femme dont on ne sait encore rien, sauf qu’elle joue un peu les incrustes. Très vite, les premiers échanges annoncent la couleur. Comme celui-ci quand deux heures sonnent à la pendule. Antoinette : « vous attendez encore quelqu’un ? » Kürmann : « au contraire ». Drôle et déroutant. Mais pas question de s’arrêter en chemin.

Le décor manipulé à vue (conçu par Alban Ho Van) correspond aux divers âges des protagonistes, qui ne changent pour autant pas d’apparence ni d’allure. Ils entrent et sortent, reviennent sur leurs propos, sur leurs ides, mais le fil ne se rompt jamais. « J’ai toujours été fasciné, attiré, par la réversibilité des choses, et notamment du tragique et du comique » insiste Frédéric Bélier-Garcia. « Il suffit que je me comporte différemment… ne serait-ce qu’une seule fois » tente Kürmann, mais rien n’est en fait aussi simple.

Sait-on en effet ce que l’on désire, et peut être surtout, ce que l’on aurait désiré, vraiment, des années en arrière. Et puis se choisir un autre passé ne serait-il pas plus effrayant que de se souvenir de son vécu ? D’autant plus que sa propre histoire ne peut s’inscrire, pour exister, que dans celle des autres. S’agirait-il d’une partie d’échecs que l’on pourrait recommencer indéfiniment ? Et si, comme Antoinette, on ne connaît pas les règles de ce jeu ?

Jusqu’au 3 avril, théâtre du Rond-Point, 2 avenue Franklin-Roosevelt, Paris 8e. Téléphone : 01 44 95 98 21. À Marseille de 3 au 7 mai ; à Nice du 11 au 14 mai.

Le Figaro

Présidentielle J-13: Macron endosse le costume de candidat, Zemmour en pleine polémique, la lente cristallisation du vote

John Timsit

Retrouvez tous les jours votre rendez-vous politique quotidien: «20h22 - La Lettre présidentielle».

Chers abonnés,

Peut-être avez-vous la même impression que nous. Depuis quelques heures, la musique de la campagne électorale s'est brusquement accélérée. Comme si nous y étions enfin rentrés. Si elle ne démarre «officiellement» qu'aujourd'hui, il était plus que temps qu'elle prenne vie...à une petite dizaine de jours du choix des Français. L'enchaînement de meetings dimanche (Éric Zemmour, Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot) puis l'arrivée d'Emmanuel Macron lundi sur le ring à Dijon, rendant coup pour coup à ses adversaires, viennent conforter notre pressentiment. L'affaire des «Macron assassins» scandés au Trocadéro et la passe d'armes qui a suivi lundi entre le président-candidat et le prétendant de Reconquête! en sont également de parfaites illustrations. Nous reviendrons sur le déplacement d'Emmanuel Macron en Côte-d'Or, qui a complètement endossé le costume de candidat. Au programme aussi ce soir, Éric Zemmour qui tente de déminer la polémique de son meeting parisien. Nous évoquerons enfin la lente cristallisation de vote.Très bonne soirée,John Timsit

À Dijon, Macron rentre de plain-pied dans la campagne

Presque un mois après son annonce de candidature, Emmanuel Macron accélère enfin et descend de sa position de surplomb. Raillé par les oppositions pour ne pas assez aller au combat et utiliser la crise ukrainienne comme prétexte, le président de la République a donc décidé d'endosser la panoplie du parfait candidat lors de son déplacement lundi à Dijon. Bain de foules, attaques contre ses adversaires, point presse avec les journalistes...Celui qui brigue sa propre succession veut reprendre sa campagne en main. Et assène ses coups les plus durs à l'encontre de ses principaux concurrents pour mieux se poser en rempart. Il y aurait «l'extrême-droite aujourd'hui, qui est toujours là, et qui, face à nous, est toujours portée par un clan et veut la division» face à «une force politique qui regroupe, qui est celle du rassemblement, pour l'unité du pays, derrière les valeurs de la République.» Lisez l'article d'Arthur Berdah.

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L'équipe Zemmour veut dégonfler la polémique

La campagne tourne au vinaigre entre Emmanuel Macron et le leader de Reconquête!. Alors que le président-candidat a raillé lundi un concurrent «malentendant» face aux cris «Macron assassin» prononcés dimanche par les partisans d'Éric Zemmour au Trocadéro, celui-ci a qualifié sur BFMTV cette sortie de «plaisanterie de garçon de bain». Dans son équipe, beaucoup ne digèrent pas de voir réduit ce qu'ils estiment être «le plus grand évènement de la campagne» à des propos que le candidat nationaliste n'a lui-même pas tenu. «Il y a un sentiment d'injustice. On fait un meeting magnifique. Et on retient que ça. Tout cela n'est pas au niveau. Encore moins d'un chef de l'État», tance le porte-parole de Reconquête Stanislas Rigault. Lisez l'article de Charles Sapin.

Une polémique aux effets multiples mais pas contraires : le contre-point de Guillaume Tabard

Emmanuel Macron «montre d'abord qu'il entre enfin de plain-pied dans cette campagne. Ses adversaires lui reprochaient non seulement de s'être déclaré tard, mais de fuir le débat et de s'abriter derrière son statut de chef de l'État. Rien de tel qu'un accrochage entre candidats, fut-ce à distance, pour descendre de son piédestal, pour prouver son aptitude à la confrontation. Emmanuel Macron tardait à exprimer “l'envie” d'entrer dans l'arène électorale», analyse notre éditorialiste Guillaume Tabard. Lisez le contre-point en intégralité.

Les soutiens de Pécresse la poussent à marquer les esprits

À moins de deux semaines du premier tour, l'équipe de Valérie Pécresse est divisée en deux. Si certains ténors des Républicains espèrent un sursaut de dernière minute chez les électeurs, d'autres déplorent une organisation qui empêche la candidate de se lâcher complètement. Des critiques portées contre la stratégie de campagne, tant sur la présence sur les réseaux sociaux que sur l'agenda de la candidate. Et plus l'échéance électorale approche, plus les langues se délient. Lisez l'article d'Emmanuel Galiero.

La lente cristallisation de l'électorat

Tout peut encore se jouer dans cette ultime ligne droite. C'est ce que répètent les candidats qui espèrent mobiliser leur électorat. À moins de deux semaines du premier tour - période à laquelle les tendances commencent habituellement à se dessiner - les prétendants tentent de convaincre les Français en un temps restreint. Et ce, alors que ces derniers sont encore incertains quant à leurs intentions de vote et au fait même d'aller glisser un bulletin dans l'urne. De quoi anticiper de possibles bouleversements dans les tout prochains jours. Lisez l'article de Dinah Cohen et de l'auteur de ces lignes.

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Les candidats rivalisent de propositions pour le portefeuille

Les prétendants élyséens le savent : un sujet a émergé depuis quelques semaines, celui du pouvoir d'achat. À l'aune des derniers jours de campagne, les candidats tentent donc de se faire entendre sur cette question pour attirer à eux un électorat préoccupé par des «fins de mois» difficiles. «Cette thématique structure cette fin de campagne et pourrait être un levier de mobilisation», indique notamment Frédéric Dabi, directeur général de l'Ifop. Lisez l'article de Jean Cittone.

La phrase du jour : Poutou défend son «plan B» si Macron, la droite ou l'extrême-droite gagne

Le rapport de force électoral n'est pas du côté de la gauche, donc autant discuter du plan B: si c'est Macron qui gagne, ce qui est le plus probable, si c'est la droite ou l'extrême droite qui gagnent, les ultra-libéraux, les racistes et fascistes qui gagnent, ce qui est malheureusement aujourd'hui le plus probable, comment on fait pour se défendre juste après l'élection? (...). La solution est dans la rue, dans les grèves.

Ce qu'il ne fallait pas manquer aujourd'hui

«Macron assassin» : à Dijon, le président-candidat étrille le «candidat malentendant» Zemmour

Quelques heures après le meeting du Trocadéro où les partisans du leader de Reconquête! ont scandé des «Macron assassins», le principal concerné n'a pas hésité à railler la défense d'Éric Zemmour. Si l'équipe de ce dernier a affirmé dimanche qu'il n'avait pas «entendu» l'expression et qu'il la «condamne», le président sortant n'en croit pas un mot. «Il y a deux hypothèses. La première c'est l'indignité, c'est plutôt celle qui me semble la plus crédible», a-t-il d'abord indiqué depuis Dijon (Côte-d'Or). Et d'ironiser sur la défense de son concurrent : «La deuxième, c'est la méconnaissance d'une réforme très importante du quinquennat, c'est le “100% santé”. Et maintenant, les prothèses auditives, les lunettes, et les prothèses dentaires sont remboursées par la Sécurité sociale. (...). J'invite alors le candidat malentendant à s'équiper à moindres frais.» Lisez l'article d'Arthur Berdah.

Valérie Pécresse veut aller à Roubaix pour parler de l'immigration

Selon le résultat de son test Covid lundi, la prétendante de la droite pourrait aller mardi à Roubaix (Nord) pour y parler immigration et politique de la ville. En janvier, un documentaire de M6 avait notamment pointé les défaillances de l'État et l'avancée de l'islamisme dans la ville. Amine Elbahi, qui avait été interrogé dans ce documentaire, a rejoint les rives de Valérie Pécresse. Lisez l'article d'Emmanuel Galiero.

Après la présidentielle, Christian Jacob mènera la bataille des législatives pour LR

Avant de quitter la présidence du parti, le député de Seine-et-Marne sera bien à la manœuvre pour la campagne des législatives, selon les informations du Figaro. «C'est tout à fait légitime. Il a toujours dit que sa mission s'arrêterait au lendemain des législatives, il est normal qu'il mène ce combat avec l'ensemble des candidats», explique son entourage. Si les thèmes ne sont pas encore fixés, Christian Jacob, qui croit encore en une victoire de Valérie Pécresse, anticipe : «On sait déjà que nous devrons porter deux ou trois sujets forts, mais tout cela se décidera au lendemain de l'élection présidentielle». Lisez l'article de Wally Bordas.

Les candidats à suivre ce mardi...

Philippe Poutou

Le leader du NPA sera l'invité de RFI à 7h20.

Nicolas Dupont-Aignan

Le prétendant de DLF sera l'invité de RTL à 7h40. Et tiendra un meeting avec Florian Philippot à Forbach (Moselle) à 18h.

Eric Zemmour

Le leader de Reconquête sera l'invité d'Europe1 entre 8h10 et 9h.

Anne Hidalgo

La socialiste sera l'invitée de France Inter à 8h20. Puis sera à Nancy (Meurthe-et-Moselle).

Nathalie Arthaud

La candidate de Lutte Ouvrière sera l'invitée de BFMTV à 8h30.

Fabien Roussel

Le communiste sera l'invité de France Info à 8h30.

Yannick Jadot

L'écologiste sera en déplacement à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) sur le thème des algues vertes dès 13h.

«Zemmour, ce n'est pas notre Trocadéro !» : la riposte de sept membres des Républicains

INFO LE FIGARO - Sept personnalités de la droite LR cosignent une tribune expliquant pourquoi le candidat de «Reconquête» ne peut pas incarner la «droite patriote».

Pris pour cible Porte de la Villette, Éric Zemmour exfiltré de la «colline du crack» sous haute sécurité

Invité de «Face à la rue», sur CNews, le candidat nationaliste a été sérieusement menacé, obligeant ses agents de sécurité à le protéger à l'aide d'une valise dépliante blindée en kevlar.

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«Macron assassin» : à Dijon, le président-candidat étrille «l'indignité» du «candidat malentendant» Zemmour

VIDÉO - Le sortant dénonce le silence de son adversaire nationaliste, qui affirme n'avoir «pas entendu» le slogan de ses militants dimanche. Il «l'invite à s'équiper» de prothèses auditives, «à moindres frais».

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L'Humanité

Pour Michaël Zemmour « la retraite à 65 ans, un choix politique, non économique »

Entretien

L’économiste Michaël Zemmour décortique la réforme macroniste et met en garde contre ses effets pervers à court et moyen terme.

Cyprien Boganda

Contrairement à ce que beaucoup de libéraux nous assurent depuis des années, notre régime de retraite n’est pas menacé. L’acharnement de l’actuel président à vouloir repousser l’âge de départ, en cas de deuxième mandat, est donc en bonne partie motivé par des raisons idéologiques.

Comment analysez-vous la rapidité du recul de l’âge de départ à la retraite voulu par Emmanuel Macron ?

L’objectif affiché est de repousser de trois ans l’âge légal de départ, au rythme de quatre mois par an. Cela va concerner des personnes qui se trouvent déjà aux portes de la retraite : imaginez la situation de ceux qui comptaient partir à 62 ans en 2023 et qui vont devoir attendre quatre mois supplémentaires. Quant à la génération née en 1969, elle devra patienter trois ans de plus. C’est une très grosse augmentation.

Pour avoir une idée des conséquences immédiates d’un tel recul, on peut analyser ce qui s’est produit lors du passage de 60 à 62 ans (après la réforme des retraites de 2010 de Nicolas Sarkozy – NDLR). Pour résumer, les gens qui étaient encore en emploi à 60 ans sont restés deux ans supplémentaires.

En revanche, tous ceux qui n’avaient plus de travail à ce moment-là (je rappelle que c’est le cas d’une personne sur deux au moment où elle prend sa retraite) ont vu se prolonger cette période de précarité où le taux de pauvreté est très marqué.

Le deuxième effet produit par le recul de l’âge de départ se situe au niveau des conditions de travail. Avec l’âge, les risques d’incapacité faible ou sérieuse augmentent fortement. Dans le secteur du nettoyage, par exemple, le taux d’emploi chute après 45 ans à la suite de tous les facteurs de pénibilité (troubles musculo-squelettiques, notamment).

Y a-t-il une logique économique derrière la décision d’allonger la durée de cotisation au régime des retraites ?

Selon moi, cette mesure n’est pas une réponse à une nécessité financière : le Conseil d’orientation des retraites (COR) nous explique que le déficit va se résorber de lui-même à l’horizon 2030 et que le régime des retraites n’est pas menacé. Les économies représentées par un passage à 65 ans excéderaient largement ce qui serait nécessaire pour revenir à l’équilibre. En réalité, cette mesure ne répond pas à une logique économique, mais relève d’un choix politique.

Emmanuel Macron cherche soit à réduire les dépenses publiques en tant que telles au nom d’une idée non démontrée selon laquelle une baisse des dépenses serait nécessairement une bonne chose pour l’économie, soit à augmenter la population présente sur le marché du travail (ce qu’on appelle « l’offre du travail »).

Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire affirme en substance que « nous rembourserons notre dette publique par la croissance créée par la réforme des retraites ». Selon ce raisonnement, la réduction de la part des retraites dans le PIB, et plus largement de nos dépenses publiques, dynamiserait mécaniquement l’économie. Pour un économiste, c’est une logique curieuse qui ne repose sur aucune démonstration.

Quelles pourraient être les conséquences sociales, à long terme, d’un nouveau recul de l’âge de la retraite ?

Le temps que l’on passe à la retraite a déjà commencé à diminuer, car les précédentes réformes ont reculé l’âge de départ plus vite que nous ne réalisions des gains d’espérance de vie : autrement dit, cette nouvelle mesure conduirait surtout à raccourcir encore la durée de la retraite.

Les salariés atteindront l’âge légal plus tard, et en plus mauvaise santé. Par ailleurs, on sait déjà que nous allons vers un appauvrissement relatif des retraités : le niveau de vie de ces derniers par rapport à celui des actifs sera 20 % plus faible en 2070. En réalité, le vrai sujet, c’est que si l’on ne fait rien, les retraités pourraient connaître l’expérience d’un déclassement demain.

Emmanuel Macron n’essaie-t-il pas de s’attaquer à ce risque d’apauvrissement des retraités en relevant le minimum vieillesse à 1 100 euros ?

Cette proposition est cosmétique. Le gouvernement précise bien que ces 1 100 euros ne seraient accordés qu’aux personnes avec des carrières complètes… c’est-à-dire à des gens qui, très largement, perçoivent déjà ce niveau de pension ! Ce sont les retraités aux carrières incomplètes qui sont les plus pauvres.

Il faudrait prendre de vraies mesures pour s’attaquer au problème en envisageant une véritable retraite minimale, certes plus coûteuse pour les finances publiques. Cela supposerait de redéfinir les conditions nécessaires pour percevoir les minima de retraite : aujourd’hui, ils ne se déclenchent que lorsque l’on part à temps plein. Demain, certaines personnes devront donc attendre 67 ans pour pouvoir les toucher.

michael zemmourréforme des retraitesRetraite à 60 ansdépart à la retraite
Le Figaro

Tulipes, jonquilles et coquelicots : où admirer les plus belles floraisons du printemps en France

Elles annoncent le retour des beaux jours. À l'heure où nos campagnes se couvrent de bourgeons, balade bucolique dans les plus beaux paysages fleuris de l'Hexagone.

Pour voir les tulipes : cap au Sud

Un petit air de Pays-Bas flotte en Haute-Provence . De Manosque à Forcalquier, des centaines de milliers de tulipes couvrent les champs de leurs robes multicolores. Roses, rouges, jaunes, mauves, violettes… Un feu d’artifice qui fait le bonheur des photographes. Ces tulipes sont cultivées pour leurs bulbes (ceux-ci sont exportés vers les Pays-Bas dès qu'ils ont atteint leur taille « adulte »). Même spectacle du côté de Jonquières, près d'Orange (Vaucluse) mais aussi à la pointe de la Torche, en pays Bigouden (Finistère) ! Il n'est pas interdit de s'arrêter à proximité des champs pour immortaliser le spectacle…

Dans un registre plus cossu, les châteaux du Val de Loire rivalisent d'imagination pour mettre en valeur leurs jardins. Au château de Cheverny, 350.000 bulbes de tulipes Triumph composent un ruban qui dans le parc sur 250 m de long. Une œuvre d'art naturelle, qui se termine dans la pièce d'eau du parc du château (ouvert dès le 3 avril). La tulipe est aussi la reine du domaine de Chaumont-sur-Loire. À chaque printemps, une rivière de tulipes fait une superbe vague au pied des tours Renaissance.

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Pour voir les jacinthes : promenons-nous dans les bois

On l'appelle muguet bleu, bleuet des bois, coucou, martinet… Début avril, la jacinthe des bois fleurit dans les sous-bois, où elle se déploie en beaux tapis bleu lavande. La fleur se reconnaît à ses petites clochettes pendantes. Impossible de la manquer dans les hêtraies chênaies, principalement dans le nord, l'ouest et le centre de la France. À Saint-Jans-Cappel, dans les monts de Flandre (Nord), un Sentier des Jacinthes rend hommage à Marguerite Yourcenar, grande amoureuse de cette fleur. Les Franciliens trouveront leur bonheur en forêt de Fontainebleau , Rambouillet ou Compiègne .

La jacinthe des Pyrénées, elle, comblera les promeneurs du piémont pyrénéen. Du Pays basque au col de Jau (Aude), on retrouve ces mêmes tapis bleutés en lisière de forêt… À la différence que la jacinthe des Pyrénées se présente sous forme de grappes dressées, au feuillage plus large. Sa floraison est précoce en fond de vallon forestier, plus tardive en montagne (jusqu'à 1700 m d'altitude). Les hêtraies des vallées d'Ossau ou de Campan sont de bons spots pour les observer.

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Pour voir jonquilles et narcisses : visez le haut

Des prés d'or dès la mi-avril ! En Auvergne, dans les terres basses autour du puy de Sancy, sur le grand plateau volcanique du Cézallier et jusque sur les pentes du mont Mézenc s'épanouissent les jonquilles tout juste sorties de terre. Dans les pâturages d'altitude, ces étoiles d'or au cœur pâle poussent un peu avant les narcisses, cousins de la famille des amaryllidacées dont les fleurs blanches embaument l'air d'effluves délicieux. Ces deux fleurs sont d'ailleurs cueillies pour être utilisées en parfumerie.

Véritable jardin botanique suspendu en plein ciel à 1100-1400 mètres d'altitude, le plateau de l'Aubrac va bientôt prendre des airs de paradis terrestre. Les floraisons, quoique tardives, y sont spectaculaires. Les jonquilles ouvrent le bal au mois d'avril, suivies de près par des millions de narcisses qui recouvrent les prairies de fauche d'un manteau blanc (fin mai lors de la montée des vaches en estive). Viennent ensuite les cohortes d'orchidées (une vingtaine d'espèces), les anémones pulsatiles, les scilles à deux feuilles, les linaigrettes et les grandes gentianes jaunes qui dressent leur grande hampe.

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Pour voir les (gentils) coquelicots : l'embarras du choix

Ils essaiment un peu partout en France, avec leurs jolies feuilles rouge vif si fragiles. À la mi-avril, le sud du Luberon se couvre de champs de coquelicots écarlates. Il faut se promener entre la Tour d'Aigues, Cucuron, Mirabeau et Ansouis pour tomber sur l'une de ces terres en jachères où le petit pavot sauvage pousse en liberté. On le rencontre aussi dans les champs de blé et d'épeautre où la chimie est peu intervenue.

Pour voir les mirabelliers : à l'Est, du nouveau

Le Japon fête ses cerisiers en fleurs, la Lorraine ses mirabelliers ! Courant avril, l'arbre fruitier emblématique est en fleurs. Sur les Côtes de Meuse, les vergers se couvrent de milliers de délicates fleurs blanches. De Buxières-sous-les-Côtes à Hattonchâtel, c'est une immense vague blanche qui se dessine sur les coteaux. Un spectacle sublime qui ne dure que quelques jours, entre la fin d'avril et le début de mai. Au départ de Saint-Maurice-sous-les-Côtes, une balade de 20 km entre vignes et vergers permet d'assister à cette floraison digne du hanami japonais. Autre option : se poster au sommet de la colline de Sion, au sud de Nancy, pour profiter du panorama.

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Pour voir les roses : près de Paris, allons voir si...

Dès le mois de mai, la rose Centifolia, la fleur emblématique de Grasse, embaume les collines du pays grassois. Hélas, les parcelles sont privées et difficiles d'accès. Heureusement, les jardins du Musée International de la Parfumerie de Grasse (ouverts dès le 27 mars) permettent d'admirer et de humer leur parfum. S'y mêlent les iris (autres fleurs à parfum) et d'adorables fleurs des champs (pavot de Californie, moutarde sauvage, bourrache), sans oublier les prunus et cerisiers en fleurs.

En Île-de-France, la roseraie du Val-de-Marne, à L'Haÿ-les-Roses, rouvre ses portes le 1er mai. La première roseraie du monde (1899) permet de respirer les parfums de plus de 11 000 rosiers, provenant de 2900 espèces et variétés différentes : églantiers, aubépines, roses galliques, capucine bicolore, roses thés de Chine, roses d'Orient, etc. Autour du miroir d'eau, les rosiers forment de véritables colonnades colorées et embaumantes. Les Parisiens se rendront au parc de Bagatelle, parsemé de jacinthes, scilles de Sibérie, narcisses, tulipes, en attendant la floraison des rosiers qui en font la plus belle roseraie de Paris.

Initialement publié le 29 mars 2021, cet article a fait l'objet d'une mise à jour.

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Le Figaro

Philippe Rousselet, un Français à Hollywood

Anne Fulda

PORTRAIT - Il a produit La famille Bélier, puis Coda, son adaptation américaine, qui vient de rafler trois Oscars dont celui très convoité du meilleur film. Portrait d’un producteur élégant.

«On a un peu peur. On aimerait avoir au moins un Oscar, ce serait déjà exceptionnel, et ma plus grande fierté serait que l’on ait celui du second rôle masculin (joué par Troy Kotsur, acteur sourd de naissance, NDLR). De toute façon, quel que soit le résultat, cela aura été une aventure unique dans une carrière de producteur.»

Quelques jours avant la 94e cérémonie des Oscars, qui s’est déroulée à Los Angeles dans la nuit de dimanche à lundi, Philippe Rousselet, déjà sur place depuis un mois afin d’assurer la campagne de promotion de son film, n’osait envisager qu’il pourrait monter sur scène afin de recevoir la récompense suprême du cinéma américain: celle de l'Oscar du meilleur film.

«Continue, fonce!»

Il faut dire que la concurrence était rude. En lice, à côté de Coda (en anglais, les initiales de «Child of deaf adult», enfant de parents sourds), ce petit film indépendant, adaptation américaine de La Famille Bélier, qu’il avait également produit, il y avait notamment les films de Jane Campion, Steven Spielberg, Denis Villeneuve, Paul Thomas Anderson, Kenneth Branagh ou Guillermo del Toro… «Que des légendes! Nous, on est le Petit Poucet, le challenger», analysait d’une voix calme et posée Philippe Rousselet avant le verdict.

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Pourtant, comme dans une production hollywoodienne de la meilleure facture, c’est le Petit Poucet qui a gagné. Dimanche, Coda a ainsi raflé les trois Oscars pour lesquels il était en compétition (meilleur film, meilleur second rôle et meilleur scénario adapté). L’occasion pour ce producteur discret de 53 ans, qui a à son actif quelque 45 films des deux côtés de l’Atlantique totalisant plusieurs dizaines de millions de spectateurs, de sortir de l’ombre.

Pour une fois. Afin de remercier sur scène «l’incroyable équipe du film», cette «famille merveilleuse et aimante à l’écran mais aussi en dehors». L’occasion aussi de songer probablement, lors de ce jour à marquer d’une pierre blanche, à sa propre famille. Et notamment à son père, André Rousselet, le fondateur de Canal+ (chaîne sur laquelle la cérémonie était diffusée), qui lui disait toujours, notamment lors de ses débuts difficiles qui menaçaient de ruiner sa santé et ses finances: «Il faut y aller, continue, fonce!»

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Il a foncé, donc. Sans à-coups ni démonstration égotique. Jusqu’à cette récompense pour un film qui, en France comme aux États-Unis, a eu une histoire incroyable. Au point que la semaine dernière, avant la soirée des Oscars, l’équipe du film - qui depuis sa présentation au festival de Sundance, en janvier 2021, a accumulé presque tous les prix de la saison américaine cinématographique - a été reçue à la Maison-Blanche. Et qu’hier, en France, le président-candidat Emmanuel Macron s’est fendu d’un tweet de félicitations («Un grand bravo à ses producteurs, français, et aux équipes qui en font un succès à l’étranger. Avec ce film, ils ouvrent le regard sur le handicap et le vécu des proches aidants.»)

Il est à la fois libre et à l’écoute des autres, ce qui est assez rare dans le métier

Cette percée d’un Frenchie aux États-Unis mérite d’être saluée. Tout d’abord parce qu’elle s’explique avant tout par la détermination d’un homme. Depuis La Famille Bélier, cette comédie d’Éric Lartigau qui avait totalisé 7,5 millions d’entrées, Rousselet, convaincu que cette histoire d’une jeune fille tiraillée entre son attachement à sa famille sourde et sa passion pour la chanson avait une portée universelle, rêvait d’une adaptation à l’étranger. Cela n’a cependant pas été une mince affaire. Le film, tourné en 2019, à Gloucester, dans le Massachusetts, a été freiné par la pandémie de Covid, et, alors qu’il devait être initialement diffusé en salle aux États-Unis, il a été finalement racheté par Apple TV+ qui de fait est devenue la première plateforme à obtenir un Oscar pour un film qui n’a pas été diffusé au cinéma.

Un indéniable succès

Dans la version américaine, le rôle des parents est interprété par des acteurs sourds. Un choix politiquement correct, dicté par le souci de ne pas être accusé d’une forme d’appropriation culturelle? Rousselet le réfute fermement: «C’est un choix délibéré, un choix d’authenticité de la réalisatrice Sian Seder» qui n’avait pas été fait en France pour des raisons de financement. Qu’importe, à l’arrivée, le succès est là. Indéniable. Et selon Jérôme Seydoux, qui le connaît «depuis toujours», il s’explique parce que «Philippe a fait des choses très intelligentes: il a notamment fait ses classes aux États-Unis et c’est un énorme plus. C’est là que beaucoup de choses se passent, c’est là que sont tous les requins, et il a appris à nager parmi eux».

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Un prisme américain également relevé par Nicolas de Tavernost, président de M6. «Philippe Rousselet connaît extrêmement bien les États-Unis et la sensibilité américaine, il est presque binational. Sa ravissante compagne (l’actrice et mannequin Liya Kebede) vit à New York, certains de ses enfants aussi.» Une orientation choisie très tôt, lorsqu’à 20 ans, après avoir fait la connaissance de Terry Semel, alors président de la Warner, il part à Los Angeles pour faire un stage chez le géant du cinéma. «Je suis resté à l’époque quatre ans sur place et si je suis ici et que je fais des films en langue anglaise, c’est grâce à Semel, qui a été un peu mon mentor.»

Cette sensibilité américaine n’explique évidemment pas tout. Rousselet Junior (dont le frère, Nicolas, dirige le groupe G7) s’est surtout fait une place au soleil grâce à son travail. Tavernost, qui ne tarit pas d’éloges à son égard, relève: «Philippe est quelqu’un de loyal, très franc, d’une extrême courtoisie. Il sait faire confiance à des gens qualifiés et, je l’ai constaté quand on fait ce film remarquable qu’est Lord of War, il a un sens artistique. Bref, il délivre, il est à la fois libre et à l’écoute des autres, ce qui est assez rare dans le métier.»

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«Enfin, j’ajouterais que dans la vie professionnelle, il y a des gens avec qui on déjeune, d’autres avec qui on dîne, et que lui appartient à la deuxième catégorie.» Le réalisateur Fred Cavayé, qui a notamment travaillé avec Philippe Rousselet pour son dernier film, Adieu Monsieur Haffmann, mais aussi pour Radin, souligne pour sa part «la curiosité» de ce producteur qui aime avant tout «parler de projets précis» plutôt que de recettes. «Philippe fait des films qui lui plaisent, qu’il a envie de voir. Il a un vrai œil, participe aux étapes de fabrication. Il ne dit pas “Il faut faire comme çail demande “Pourquoi as-tu fait comme ça?”»

«Le métier de producteur n’est pas un métier pour caniches, c’est un métier très dur, commente encore Jérôme Seydoux. Ce n’est pas facile de monter un film, de trouver les financements.» N’est-ce pas plus facile tout de même lorsque l’on a un père qui a créé la chaîne du cinéma? «Philippe Rousselet est l’un des meilleurs producteurs français, tranche le patron de Pathé. Si on veut être bon quelque part, il faut d’abord travailler, puis il faut être difficile, exigeant. On ne réussit pas parce qu’on est le fils de son père.» Sur ce sujet, le principal intéressé, qui a longtemps semblé un peu gêné aux entournures, a également évolué. Quand on lui demande s’il n’a pas été pesant tout de même d’être souvent rattaché à cette qualité de «fils de», il répond: «Ce n’était pas pesant parce que mon père était merveilleux. Il m’a beaucoup transmis ; mais là, c’est moi.»

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CRITIQUE - En adaptant le troisième tome des souvenirs de jeunesse du romancier, le réalisateur des Choristes parachève le diptyque signé il y a trente-deux ans par Yves Robert. Et se met dans ses pas avec humilité et fidélité.

L'Académie des Oscars «condamne» la gifle de Will Smith et ouvre une enquête

L'Académie a condamné lundi l'incident survenu la veille lors de la soirée de gala, durant laquelle l'acteur Will Smith a giflé l'humoriste Chris Rock après une blague sur les cheveux ras de son épouse.

Jared Leto rejoint la grande famille des acteurs «marvelisés» avec Morbius, le vampire super-héros

Avec son personnage de scientifique torturé, l'acteur jouera pour la première fois le rôle-titre d'un blockbuster.

Le Figaro

La lettre du Figaro du 29 mars 2022

Louise Darbon

Le menu du jour: les Français s'adaptent à la flambée des prix de l'énergie, Emmanuel Macron ironise sur Zemmour, Philippe Lançon et Michel Houellebecq dînent ensemble.

Chers lecteurs,

Tout coûte cher et de plus en plus cher. L'essence, l'électricité, le gaz, tout. On doit donc s'adapter, baisser le chauffage, laisser sa voiture au garage et même parfois enfourcher son destrier pour aller au travail (une solution un peu radicale mais après tout, pourquoi pas). On vous racontera comment les Français s'adaptent à ces hausses de prix, notamment du carburant, qui bouleversent leur vie.

La transition est donc parfaitement trouvée pour vous parler de la campagne présidentielle qui sera marquée par la question du pouvoir d'achat et que vient de rejoindre Emmanuel Macron qui, inspiré, est descendu dans l'arène pour ironiser sur Eric Zemmour.

Et puis on vous conte la rencontre entre Michel Houellebecq et Philippe Lançon. Vous verrez, c'est très beau.

Passez une bonne journée!

Louise Darbon

• À la une

Essence : la flambée des prix bouleverse la vie des Français

Les écolos se frottent les mains. Pas seulement parce qu'après avoir baissé le chauffage, ils ont un peu froid. Mais aussi parce que pas mal de Français sont contraints de faire de même. Les prix de l'énergie explosent et partout on doit plus ou moins revoir à la baisse sa consommation d'énergie. Prendre sa voiture relève presque d'un luxe, à 2,11 euros le litre de gazole.

Alors Louis a décidé de revenir aux bonnes vieilles méthodes: il a troqué sa voiture pour sa jument. D'autres vendent leur voiture et optent pour le vélo. Un choix très bien pour les citadins. Beaucoup moins pour les ruraux qui se voient mal pédaler au milieu des champs et concentrent leurs efforts sur le chauffage. Des concessions insuffisantes à voir l'énergie que dévore une exploitation agricole.

La Russie a envahi l'Ukraine et les Occidentaux n'appréciant pas particulièrement qu'on viole ainsi la souveraineté d'un pays, boudent le gazole exporté par Moscou. Les prix n'en flambent que plus. Le gaz n'est pas épargné, l'électricité non plus. Guillaume Guichard vous explique d'ailleurs très bien pourquoi l'électron coûte si cher. Les professions les plus exposées se fâchent, le gouvernement fait ce qu'il peut et débloque des tas de milliards pour aider entreprises, agriculteurs, transporteurs et tous les Français touchés par la hausse des prix. Mais pas assez pour préserver complètement leur pouvoir d'achat adoré.

Ça tombe à pic: le pouvoir d'achat est justement LE sujet qui trottine le plus dans la tête des électeurs. La présidentielle est dans moins de quinze jours: les candidats ne peuvent éluder la question. Marine Le Pen est contente, elle a pris de l'avance et parle de «grand déclassement» depuis des mois. Ceux qui se sont concentrés sur autre chose tentent de rattraper le coche. Et tous rivalisent d'imagination pour dire aux Français: «élisez-moi, votre portefeuille me remerciera».

• L'éditorial

«Prix de l'énergie: Les marchands d'illusion »

Depuis le spectaculaire retour de l'inflation dans le champ économique, les plus grands experts se perdent en conjectures. Faisons-nous face à un soubresaut, certes brutal, mais temporaire, lié au redémarrage en trombe de l'activité après la pandémie, auquel s'ajoute désormais la guerre en Ukraine ? Ou bien, entre crises à répétition et transition énergétique, sommes-nous entrés dans un nouveau cycle, durable, qui nous impose d'apprendre à ­vivre avec des prix élevés ? Convenons-en humblement : personne, aujourd'hui, n'en sait rien. Et, pour tout dire, les Français n'ont cure de ces querelles de spécialistes. En revanche, ils constatent, en réglant leur facture d'électricité ou en faisant leur plein de carburant, que les fins de mois deviennent plus difficiles. Comme les petites entreprises et les artisans, qui encaissent tout aussi durement le choc.

La politique du chèque peut-elle résoudre un problème - la flambée des prix du pétrole et du gaz - qui trouve ses racines à des milliers de kilomètres de Paris et sur lequel la France n'a aucune prise ? Non, mais cela n'impressionne pas les marchands d'illusions. À commencer par le gouvernement, qui, après avoir pris en charge tous les effets de la crise sanitaire, et même davantage, a déjà consacré près de 30 milliards d'euros (!) à la lutte contre l'énergie chère. Ce n'est plus ici un coup de pouce pour passer un mauvais cap comme il en a existé dans le passé, c'est un changement d'univers. L'État-providence se mue en État-nounou. Aucun aléa ne saurait désormais assombrir la vie quotidienne. La puissance publique, cette nouvelle assurance tout risque, règle tout, pourvoit à tout. Les candidats à l'élection n'ont pas de mots assez durs pour critiquer cet électoralisme, mais promettent d'amplifier le mouvement au nom du pouvoir d'achat. Les « chèques inflation » ont de beaux jours devant eux. Pour quel résultat ? Résumons : l'État creuse ses déficits, les prix continuent de grimper, l'État creuse ses déficits, les prix continuent de grimper…

• Le point sur la présidentielle

Macron descend dans l'arène et fustige Zemmour

Ça y est, la campagne est lancée: hier, Emmanuel Macron a fait une blague. Juste grinçante comme il faut, histoire de répondre à la polémique du moment. Zemmour n'a pas entendu les «Macron assassin» scandés lors de son meeting? Le président lui suggère de profiter du «100% santé» mis en place par son auguste personne qui lui permet de s'équiper en matériel auditif à moindres frais. «Une plaisanterie de garçon de bain» répond le candidat de Reconquête! - qui aimerait quand même qu'on parle d'autre chose, voyons.

La pique joue bien son rôle: elle montre que Macron est un peu marrant certes, mais elle prouve aussi qu'il est dans l'arène, prêt à débattre, et rappelle le bilan social du quinquennat. Parlez de faire d'une pierre deux coups.

Quand on marche, il faut deux jambes. Il en faut une à gauche, une à droite. Et il faut en mettre une après l'autre pour pouvoir avancer

Hier donc, le président avait tout d'un candidat: il a mangé sur un plateau en plastique un menu betteraves en carré-poisson-riz au lycée Les Marcs d'Or, il s'est baigné dans la foule et il a parlé de tout ce dont on parle: de la Corse, de McKinsey, de l'Ukraine et de la présidentielle. Sans jamais se départir de son «en même temps» chéri.

• Les informations à connaître en vous levant

Procès du 13-Novembre: Mohamed Abrini, premier accusé interrogé sur une nuit de terreur - L'accusé a affirmé la semaine dernière qu'il était lui aussi «prévu pour le 13-Novembre». L'accusation estime plutôt qu'il avait déjà renoncé quatre mois plus tôt. [En savoir plus]

L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal - Le propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, a «développé des symptômes» après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars. [En savoir plus]

Nucléaire, sécurité, Ukraine : nous avons vérifié onze déclarations de Marine Le Pen - La candidate du Rassemblement national est donnée au second tour dans les sondages. Le Figaro a décrypté certaines de ses propositions et déclarations. [En savoir plus]

• Le rendez-vous de la semaine à ne rater sous aucun prétexte

Qui pour vous parler de la présidentielle cette semaine? L'inénarrable Yves Thréard bien sûr. Et puis Laure Salvaing, la directrice générale de Kantar Public, Aziliz Le Corre, journaliste à FigaroVox, Fabrice Nodé-Langlois du service économie internationale et ancien correspondant à Moscou et Jean-Christophe Buisson, directeur adjoint du Figaro Magazine. L'affiche fait rêver. Ne ratez pas la soirée. Et pour les têtes en l'air qui auraient oublié de regarder l'épisode précédent de notre Club Le Figaro Présidentielle, ils peuvent se rattraper en cliquant juste ici.

• À propos de la guerre en Ukraine

Russie-Ukraine: sur quoi négocient les deux camps

Doucement mais sûrement. Après un mois de sur-place, les négociations entre Ukrainiens et Russes donneront peut-être quelque chose. D'un côté, les forces russes, qui ont plus de mal que prévu à s'emparer de l'Ukraine, ont annoncé se concentrer sur le Donbass. De l'autre, Zelensky a abandonné l'idée de rejoindre l'Otan et veut bien discuter de la neutralité de son pays (mais pas n'importe laquelle non plus). Tout est affaire de concessions dans ces histoires. Pour se sortir du bourbier, il semble bien que la seule solution soit la négociation d'un cessez-le-feu et un accord politique et territorial. Et que chacun soit prêt à y mettre du sien.

Mikhaïl Khodorkovski : « Vladimir Poutine est déjà en guerre contre l'Otan  »

Fut un temps, Mikhaïl Khodorkovski était l'homme le plus riche de Russie. Mais il a eu la mauvaise idée de vouloir combattre la corruption et le maître du Kremlin lui a fait payer comme on sait le faire en Russie: dix ans en Sibérie. Pour lui, Poutine n'est pas fou mais, comme tout gangster, a des idées bizarres. Celle qui justifie l'invasion de l'Ukraine c'est la réunification de l'empire. Il explique au Figaro  d'abord que nous, Occidentaux, ne sommes pas assez courageux et surtout que Poutine est «réellement persuadé» d'être «déjà en guerre contre l'Otan». L'ancien oligarque prévient: si le président russe sort la tête haute du conflit en Ukraine, une autre guerre suivra. En Pologne par exemple. Il faut s'y préparer.

• Ce que vous lirez aussi dans Le Figaro du jour

La littérature, la souffrance, la vie... la rencontre Philippe Lançon - Michel Houellebecq

Philippe Lançon et Michel Houellebecq auraient dû se connaître depuis longtemps. Mais le rendez-vous qui devait les présenter prévu un matin de janvier 2015 n'a jamais eu lieu. La terreur islamiste en a décidé autrement, s'abattant sur la conférence de presse de Charlie Hebdo à laquelle Lançon assistait. Sept ans plus tard, il a guéri, a écrit Le Lambeau et Houellebecq deux romans de plus. Chacun évoque l'autre dans son œuvre. Alors Le Figaro a réuni ces frères de lettres dans un restaurant de la capitale. Entre volutes de fumée et verres de meursault, ils ont discuté des limites de la coupe en brosse, des sabots de tondeuse, de la capacité de la littérature à consoler ceux qui souffrent, du pouvoir quasi diabolique du 33-tours, ce rond rangé dans un carré, de science-fiction, des hôpitaux, de la vie et de la mort. Vincent Trémolet de Villers était là et vous offre le récit merveilleux de cette rencontre.

Comment protéger son épargne face à l'inflation

Le Covid nous aura au moins permis de mettre nos sous de côté. Une épargne que l'inflation vient doucement grignoter (vous n'alliez tout de même pas croire qu'on allait vous laisser tranquillement en profiter). Alors, si vous voulez éviter de ne vous retrouver plus qu'avec des miettes, suivez nos précieux conseils. On a pensé à tout et l'on vous propose des solutions variées selon que vous aimez votre épargne près de vous ou que vous êtes d'humeur plus téméraire.

• Ce qu'on lisait dans Le Figaro en mars 1913

Ce mardi, révisez vos chiffres romains avec une famille qui avait de quoi donner des sueurs froides aux généalogistes les plus aguerris. Amusez-vous bien.

On rappelle à toutes fins utiles que I = 1, V = 5, X = 10, L = 50, C = 100, D = 500 et M = 1000.

Article paru dans le Figaro du 30 mars.

Le prince Henri XIV de Reuss est mort le 29 mars 1913 dans son château de Ichleiss. Il appartenait à la branche cadette d'une maison princière qui présente cette particularité que tous les enfants du sexe masculin doivent obligatoirement porter le prénom de Henri. De là, pour les distinguer entre eux, la nécessité de les marquer tous d'un chiffre, comme il est d'usage, pour les souverains.

Mais, dans la famille de Reuss, ce chiffre est lui-même soumis à des règles faites pour dérouter les plus experts des généalogistes.

Ainsi, le fils aîné du prince qui vient de mourir porte actuellement le numéro XXVII, et ses deux petits-fils sont Henri XLIII et Henri XLV.

Dans le deuxième rameau de la même branche cadette, nous trouvons un Henri XXXIX qui a pour frère un Henri XII, et un Henri XXVIII, fils d'un autre Henri XII défunt; un Henri XXVI fils d'un Henri LXXIV et trois Henri XLIV, XLVI et XLVII, fils d'un Henri XXV.

Enfin, il y a deux principautés dans la famille, celle de Reuss-Scleiss, à laquelle appartenait Henri XIV qui vient de mourir, et celle de Reuss-Kostritz; or, le chef actuel de cette dernière maison est Henri XVIII, lequel est fils de Henri II et a lui-même pour fils Henri XXXVII, Henri XXVIII et Henri XLII.

Et dans une des branches de la maison de Reuss-Scleiss, nous trouvons un Henri Ier, enfant de trois ans, fils d'un Henri XXXIV!

Guerre en Ukraine: l’hypothèse d’une frappe nucléaire tactique russe prise au sérieux par les alliés

DÉCRYPTAGE - Un mois après le déclenchement des hostilités, Vladimir Poutine n’a pas atteint ses objectifs sur le terrain. Pour conjurer l’échec, il pourrait être tenté par une escalade, intensifier le conflit pour faire plier son adversaire.

La théorie de «l’humiliation de la Russie» par l’Occident battue en brèche

ANALYSE - L’Ouest aurait cherché à rabaisser la Russie par l’abandon économique et l’asphyxie stratégique. Mais c’est bel et bien la Russie qui n’a jamais réussi a trouver sa place dans le monde post-guerre froide.

L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal

Le propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, a «développé des symptômes» après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars.

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Le Figaro

Après la présidentielle, Christian Jacob mènera la bataille des législatives pour LR

Wally Bordas

INFO LE FIGARO – Le président des Républicains et député de Seine-et-Marne sera le chef de file de son parti pour l'élection des députés.

Une dernière bataille avant de quitter la présidence du parti. Quel que soit le résultat de l'élection présidentielle, c'est Christian Jacob, le patron des Républicains et député de Seine-et-Marne, qui conduira la bataille des élections législatives pour LR. «C'est tout à fait légitime. Il a toujours dit que sa mission s'arrêterait au lendemain des législatives, il est normal qu'il mène ce combat avec l'ensemble des candidats», confirme-t-on dans son entourage. «Il n'y a pas de discussion», confirme également le principal intéressé, qui précise que le travail sera mené comme pour les municipales, les départementales ou les régionales de manière collective et que les décisions seront prises lors du conseil stratégique des Républicains.

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Pour l'heure, le parti n'a pas encore déterminé les axes stratégiques autour desquels tournera cette campagne. «On sait déjà que nous devrons porter deux ou trois sujets forts, mais tout cela se décidera au lendemain de l'élection présidentielle», renseigne Christian Jacob, qui veut encore croire qu'une victoire de Valérie Pécresse est envisageable. Dans tous les cas, le président du parti souhaite jouer la gagne. «Notre campagne législative sera très offensive que Valérie Pécresse soit élue ou non», précise-t-il.

« Il n'y aura aucun accord avec LREM »

L'issue de ces élections législatives paraît pour l'heure compliquée pour le mouvement fondé par Nicolas Sarkozy. L'échéance arrivant dans la foulée de l'élection présidentielle, nombre d'élus craignent d'être balayés dès le premier tour. Selon Le Point, Nicolas Sarkozy aurait d'ailleurs déjeuné avec Bruno Le Maire il y a quelques jours afin d'évoquer l'éventualité d'arrimer à l'éventuelle future majorité d'Emmanuel Macron s'il est réélu un bataillon d'une soixantaine de députés LR. «Ce sont les échos de l'homme qui a vu l'ours qui a vu l'ours qui a vu l'ours», balaye Christian Jacob, qui assure que du côté des Républicains «il n'y aura aucun accord avec LREM». «Ça n'aurait aucun sens, on ne peut pas un jour condamner le laxisme du président de la République sur l'immigration ou la sécurité et le lendemain s'allier avec lui. Que les députés s'occupent de faire campagne pour la présidentielle s'ils sont attachés à leur siège et les législatives se passeront bien», ajoute-t-il.

En 2017, Les Républicains – menés par François Baroin - avaient réussi à sauver les meubles après la troisième place de François Fillon en faisant élire un peu plus d'une centaine de députés. Une telle performance est-elle envisageable en cas de quatrième ou de cinquième place de Valérie Pécresse à l'élection présidentielle ? «Pour l'instant, nous en sommes loin. Valérie Pécresse peut encore être élue», veut croire le président des Républicains.

Le Figaro

Étranglée par sa robe, les yeux injectés de sang, Julia Fox fait une apparition horrifique aux Oscars

Mitia Bernetel

Après la cérémonie, l'actrice est apparue dans une tenue très «chair de poule» à la soirée du magazine Vanity Fair.

Julia Fox n'y est pas allée de main morte à l'after party des Oscars 2022 organisée le 27 mars à Los Angeles par le magazine Vanity Fair. L'actrice qui jouait il y a peu les «Pretty Woman» dans les rues de Los Angeles s'est illustrée par sa tenue lors de cette réception prestigieuse qui succède à la cérémonie. Et qui donne aux célébrités une autre chance de se faire remarquer. Une opportunité qu'a empoignée Julia Fox, en arborant une robe à col montant en forme de main, mimant une strangulation. Signée du créateur danois Han Kjøbenhavn, cette robe en cuir noire, aux frontières de l'horreur, a été réalisée en collaboration avec Naomi Gilon, artiste belge qui a fait de ces mains monstrueuses sa spécialité. Pour en accroître la théâtralité, Julia Fox a accompagné cette pièce d'un maquillage soulignant ses yeux rougis, comme injectés de sang. Et elle ne s'est pas arrêtée là.

Oscars 2022 : les plus beaux looks de stars

En vidéo, le tuto de Julia Fox pour reproduire son célèbre maquillage

Mauvais esprit, es-tu là ?

Flirtant fréquemment avec le registre gothique et tirant souvent les ficelles de la provoc, l'ex-compagne du rappeur Kanye West sait user du vêtement pour faire parler d'elle, comme avec la «revenge dress» portée lors du récent défilé LaQuan Smith à New York. Interrogée sur ce nouveau look, Julia Fox a affirmé à Vanity Fair que l'étrange pochette poilue avec laquelle elle avait accessoirisé sa tenue était constituée de véritables cheveux humains. Reste juste à espérer que cette dernière ne fera pas l'objet de l'un des prochains tutos DIY vidéo dont elle a le secret.

L'apparition étourdissante de Kate Middleton en robe de bal lors d'une réception en Jamaïque

La duchesse de Cambridge étincelait dans une robe de princesse en tulle parsemée de cristaux, ornée de bijoux royaux, au dîner du gouverneur général de Jamaïque.

«Deux fentes, c'est mieux qu'une» : Eva Longoria fait sensation à New York dans une robe fendue des deux côtés

Ce mercredi 23 mars, l'actrice de Desperate Housewives a revisité la petite robe noire d’une manière inattendue.

Le Figaro

France: le déficit public ramené à 6,5% du PIB en 2021 et la dette à 112,9% selon l'Insee

La dette s'est toutefois encore alourdie en valeur absolue de près de 165 milliards d'euros, à 2.813,1 milliards d'euros.

Après son envol en 2020 du fait de la crise sanitaire, le ratio de dette publique a amorcé un léger recul l'an dernier, atteignant 112,9% du PIB, tandis que le déficit public s'est un peu résorbé à 6,5%, a indiqué mardi l'Insee. L'an dernier, la dette s'était envolée à 114,6% et le déficit s'était creusé à 8,9%, des niveaux records, selon des chiffres révisés publiés par l'Institut national de la statistique.

Si le rebond de l'économie en 2021 a permis ce début d'amélioration des finances publiques, la dette s'est toutefois encore alourdie en valeur absolue de près de 165 milliards d'euros, à 2.813,1 milliards d'euros, tandis que le déficit public a atteint 160,9 milliards d'euros, contre 205,5 milliards fin 2020.

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Si les comptes publics ont un peu meilleure mine en 2021, cela s'explique essentiellement par le fort rebond de 7% l'économie française après la récession historique de 8% subie par la France en 2020 à cause de la crise sanitaire. Cette reprise a notamment permis aux recettes de l'État et des administrations de rebondir «vigoureusement» de 8,4%, souligne l'Insee, soit 101,8 milliards d'euros.

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Une croissance plus rapide que prévu

La reprise de l'emploi, a notamment entraîné de meilleures rentrées de cotisations, qui ont allégé les comptes de la Sécurité sociale. Sur l'année, les dépenses des administrations publiques (État, collectivités et Sécurité sociale) ont elles augmenté de 4%, soit +57,1 milliards d'euros. Elles représentent ainsi 59,2% du PIB, se maintenant ainsi «au-delà de leur niveau d'avant crise», note l'Insee.

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La croissance ayant été plus vive que prévu, ces résultats sont un peu meilleurs que ce qu'attendait le gouvernement à l'automne dernier, puisqu'il tablait sur un déficit public de 8,4% et une dette de 114%. Pour cette année, il prévoit à ce stade de ramener le déficit public à 5% du PIB, notamment grâce à une croissance toujours dynamique de 4%. Mais c'était avant le déclenchement de la guerre en Ukraine et les nouvelles dépenses annoncées pour contrer l'inflation. En 2019, avant la crise sanitaire, la dette s'affichait à 97,6% du PIB et le déficit à 3,1%.

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Pourquoi les prix de l’électricité s’envolent-ils en France?

DÉCRYPTAGE - La France bénéficie d’une électricité nucléaire historiquement peu chère. Mais cela ne suffit pas à la protéger contre l’emballement des prix de l’énergie.

La région Normandie réduit la fréquence des trains sur ses lignes

En réponse à une baisse de la fréquentation en 2021, le nombre de trains en circulation sur les lignes normandes va diminuer. Une décision qui ne passe pas pour les associations d'usagers.

Le gaz de schiste peut-il constituer une alternative au gaz russe?

DÉCRYPTAGE - La France renfermerait la deuxième plus grande réserve de gaz de schiste en Europe, derrière la Pologne, mais toute exploration et, a fortiori, toute exploitation sont interdites dans notre pays.

Le Figaro

Présidentielle: le vrai coût des programmes des candidats

Ghislain de Montalembert

EXCLUSIF - La Fondation Ifrap a chiffré, en exclusivité pour Le Figaro Magazine, les programmes des principaux candidats, pointant du doigt les dépenses les plus coûteuses et les recettes, parfois hasardeuses, prévues pour les financer.

Hausse du smic, prime au mérite pour les enseignants, embauche de milliers d’infirmiers et aides-soignants dans les Ehpad, augmentation de l’allocation de soutien pour les mères célibataires, suppression de la redevance audiovisuelle… Plus les jours passent, plus les promesses des candidats à l’élection présidentielle s’accumulent, chacun brandissant de nouveaux projets, de nouvelles dépenses, au nom de la préservation du pouvoir d’achat des Français, de la justice sociale, de la transition énergétique, de la sécurité, de la souveraineté… L’heure est à la surenchère: à partir de 2022, on rase gratis, ou presque! Qui va payer? Tout le monde semble s’en moquer… sauf la Fondation Ifrap qui a chiffré, en exclusivité pour Le Figaro Magazine, le vrai coût des programmes des principaux candidats en lice dans la course à l’Élysée, pointant du doigt les dépenses les plus coûteuses et les recettes, parfois hasardeuses, prévues pour les financer.

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«La pratique consistant à séduire les électeurs avec la promesse de nouvelles dépenses est courante à l’approche d’une élection présidentielle, notamment à gauche de l’échiquier politique. Mais le phénomène, cette fois-ci, prend des proportions inédites, estime l’économiste Olivier Babeau, président de l’Institut Sapiens, qui voit dans la politique du quoi-qu’il-en-coûte menée par le gouvernement durant la crise sanitaire une explication à cette surenchère. «Nos repères en matière de dépenses publiques et de financement ont volé en éclats, analyse-t-il. Pendant des années, on a expliqué aux Français que débloquer 50 millions d’euros pour tel ou tel projet était une mission délicate, voire impossible. Et voilà que tout d’un coup, avec la crise de la Covid, l’État a montré qu’il était capable de mettre 100 milliards d’euros sur la table, apparemment sans aucune difficulté! Après, il devient compliqué d’expliquer que l’on ne peut pas faire cela en permanence.»

Pas de grande réforme

Quel responsable politique se risquerait, aujourd’hui, à un discours sur la nécessaire rigueur budgétaire, l’urgente nécessité de réduire la dette, de réformer l’État, d’instaurer des outils de mesure et d’évaluation de l’action publique en vue de réaliser des économies bénéfiques pour les finances de l’État? Seule Valérie Précresse, qui ambitionne de freiner l’endettement, de réaliser 45 milliards d’euros d’économies par an sur les dépenses publiques (économies chiffrées à 30 milliards d’euros net par l’Ifrap) et de supprimer 150.000 postes de fonctionnaires en cinq ans, ose dire que «la mère des réformes est la réforme de l’État» si l’on veut récupérer des marges de manœuvre financière et permettre aux entreprises d’être plus compétitives. Mais les autres? Silence radio.

«Les candidats savent qu’il y a un consensus, au sein de l’opinion publique, pour augmenter les dépenses publiques dans un grand nombre de secteurs comme la sécurité, l’éducation ou encore la transition énergétique, note l’économiste Nicolas Bouzou, directeur du cabinet de conseil Asterès, qui juge problématique que «certains se contentent trop souvent de proposer des dépenses supplémentaires sans envisager des réformes de fond». «Anne Hidalgo, au début de la campagne, avait par exemple annoncé une revalorisation des salaires des enseignants, rappelle-t-il. Pourquoi la candidate socialiste n’a-t-elle rien proposé, en parallèle, en matière d’augmentation du travail des enseignants, de réaménagement de leurs horaires, d’appel à des contractuels…? Sa proposition était légitime, elle l’a gâchée en en faisant un sujet électoraliste.»

La guerre en Ukraine est venue troubler un peu plus la campagne, rappelant la nécessité d’investir massivement dans l’armée (Éric Zemmour promet par exemple de porter le budget de la Défense à 70 milliards d’euros d’ici à 2030) ou la cybersécurité, mais aussi d’atténuer, autant que possible, les répercussions concrètes que ce conflit aura immanquablement sur la vie quotidienne des Français, et leur pouvoir d’achat.

Une économie de guerre

Pas vraiment le moment, pour les candidats à l’élection présidentielle, d’aller expliquer qu’il faudrait se serrer la ceinture alors que tous nos concitoyens redoutent de voir s’envoler les tarifs à la pompe (c’est déjà le cas…), leur facture de gaz ou d’électricité et le prix de la baguette de pain! «Mis à part le recul de l’âge de la retraite ou la réforme de l’assurance chômage, il n’est pas envisageable de se lancer dans une grande remise à plat de notre système social alors que nous sortons de deux ans d’une crise sanitaire grave et que nous entrons dans une période extrêmement anxiogène, concède Nicolas Bouzou. En revanche, rendre l’État plus efficace est plus que jamais une priorité, ne serait-ce que pour lui permettre de faire face aux défis du moment.»

Dernièrement, Patrick Artus, chef économiste chez Natixis, n’a pas mâché ses mots: avec la crise ukrainienne, nous sommes entrés dans une économie de guerre, conjuguant une forte montée des prix et une nécessaire croissance de la dépense publique, a-t-il expliqué. «L’heure est moins que jamais à la rationalisation budgétaire et les candidats à l’élection présidentielle le savent», confirme Olivier Babeau.

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Le spectre de la dette

Il est symptomatique de voir que l’une des premières annonces du président Macron, lors de son entrée en campagne, a porté sur la suppression de la contribution à l’audiovisuel public (également proposée par Éric Zemmour, Marine Le Pen et partiellement, par Valérie Pécresse), payable par toute personne imposée à la taxe d’habitation et détenant un téléviseur. Un cadeau à 138 euros qui n’en est pas tout à fait un cependant: via leurs impôts, les Français - même ceux qui n’ont pas de téléviseur chez eux - continueront bien à verser leur tribut au fonctionnement de l’audiovisuel public!

Faut-il s’inquiéter de cette montée prévisible des dépenses publiques (la France en est déjà la championne du monde) qui viendra à des degrés divers, selon l’issue du scrutin, alourdir un peu plus le déficit public français et la dette nationale? «Il y a bien un jour où va sonner l’heure du réveil, prévient Olivier Babeau, et celui-ci sera d’autant plus sévère que le retour de l’inflation pourrait contribuer à une remontée des taux d’intérêt, ce qui aura pour effet d’alourdir le coût de la dette. À 115 % du PIB, celle-ci peut potentiellement devenir explosive, chaque point supplémentaire étant extrêmement lourd à supporter pour les finances publiques.»À moins que l’inflation ne vienne mécaniquement ramener notre endettement à des niveaux plus raisonnables. «En période de hausse des prix, la dette baisse toute seule», rappelle Nicolas Bouzou. Bercy soufflerait alors un peu, mais pas les épargnants qui pourraient voir leurs économies fondre comme neige au soleil. Mais quel candidat s’en préoccupe?

Le choc fiscal des Insoumis

Certains proposent même de les taxer davantage, que ce soit à travers le retour de l’ISF (Fabien Roussel propose de le tripler!), éventuellement assorti d’une dimension climatique (Anne Hidalgo, Yannick Jadot…), ou la suppression du prélèvement forfaitaire unique (PFU), la fameuse flat tax à 30 % sur les revenus du patrimoine financier instaurée par Emmanuel Macron. Jean-Luc Mélenchon en fait partie. Le candidat de la France insoumise ne s’en cache pas: il n’aime ni les rentiers ni les riches, qu’il voudrait taxer à 90 % pour les plus hauts revenus (au-delà de 400.000 euros par an). Car il faudra bien trouver des ressources pour financer son incroyable programme de dépenses, qu’il a lui-même chiffré à 250 milliards d’euros.

«Les dépenses augmenteront, mais elles généreront des recettes, a expliqué Jean-Luc Mélenchon. On parle de 250 milliards d’euros de dépenses supplémentaires par an, et à la sortie du circuit de 267 milliards de recettes. Résultat: un budget positif de 17 milliards par an.» À voir… car avec le choc fiscal qu’il prévoit, il y a fort à parier que de nombreux contribuables fortunés préféreront investir leurs économies aussi loin que possible de l’Hexagone, ce qui finira par réduire les recettes fiscales de l’État, mais aussi l’investissement, la croissance, l’emploi… Le vrai coût des programmes se ressent parfois des années plus tard.

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Le Figaro

Procès du 13-Novembre: Mohamed Abrini, premier accusé interrogé sur une nuit de terreur

L'accusé a affirmé la semaine dernière qu'il était lui aussi «prévu pour le 13-Novembre». L'accusation estime plutôt qu'il avait déjà renoncé quatre mois plus tôt.

Après 100 jours d'audience, des explications ? Au procès du 13-Novembre, Mohamed Abrini ouvre mardi 29 mars la phase des interrogatoires des accusés sur le déroulé d'une nuit de terreur, celle des pires attentats djihadistes commis sur le sol français.

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Mohamed Abrini lui-même l'a qualifié de «convoi de la mort»: le 12 novembre 2015, les commandos djihadistes quittent la capitale belge pour la région parisienne. Le 13 novembre, trois «kamikazes» se font exploser au Stade de France, trois autres hommes mitraillent des terrasses de cafés à Paris et trois Français - également de retour de Syrie - commettent un massacre au Bataclan. Leurs attaques font 130 morts et des centaines de blessés. Ces neuf djihadistes sont décédés.

Avec quelques jours d'avance sur le calendrier d'audience de la cour d'assises spéciale de Paris, Mohamed Abrini a affirmé la semaine dernière qu'il était lui aussi «prévu pour le 13-Novembre». La veille des attentats, il avait accompagné les commandos vers Paris mais était reparti le soir même, en taxi. Aux enquêteurs, il a toujours soutenu qu'il était uniquement venu accompagner ses amis «dans leur dernier souffle», une prise de risque étonnante jugée peu crédible. L'accusation estime plutôt que Mohamed Abrini, «l'homme au chapeau» qui a abandonné son chariot d'explosifs et pris la fuite lors des attentats de Bruxelles le 22 mars 2016, avait déjà renoncé quatre mois plus tôt.

«No comment»

Mardi dernier, il a promis «d'éclairer la lanterne» de la cour sur le rôle qui devait lui être dévolu cette soirée funeste du 13-Novembre. Mais le Belge de 37 ans, bavard pendant l'instruction et depuis le début du procès, sera-t-il lui aussi frappé par la contagion qui semble avoir gagné le box, celle du silence gardé par plusieurs accusés? Outre le logisticien présumé Mohamed Bakkali, le Suédois Osama Krayem et le Tunisien Sofien Ayari ont refusé de s'expliquer sur leur périple en Europe à leur retour de Syrie, évoquant l'«acharnement» vain à se défendre dans un procès «illusoire». Soupçonnés d'avoir voulu commettre un attentat à l'aéroport d'Amsterdam le 13-Novembre, Osama Krayem et Sofien Ayari ont d'ores et déjà prévenu qu'ils continueraient à exercer leur droit de se taire lors de leur interrogatoire prévu vendredi.

Après Mohamed Abrini, la cour d'assises entendra mercredi et jeudi Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos. Les attentes, notamment des parties civiles, sont là aussi immenses. Mais quand il a été question mi-mars d'évoquer les différents allers-retours qu'il a effectués pour aller récupérer des membres de la cellule djihadiste en Europe, Salah Abdeslam s'est montré avare de détails, opposant des «no comment» aux questions précises. Lors de son premier interrogatoire sur le fond du dossier, en février, le «dixième homme» des commandos a laissé entendre qu'il avait renoncé à tuer le 13-Novembre.

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«Quand on est en prison», à l'isolement et surveillé en permanence, «on se dit : «J'aurais dû l'enclencher ce truc, est-ce que j'ai bien fait de faire marche arrière ou j'aurais dû aller jusqu'au bout?», avait lâché le Français de 32 ans. Il avait ensuite dit réserver ses explications pour «plus tard». En mars 2016, après quatre mois de cavale et son arrestation en Belgique, il avait déjà affirmé avoir «renoncé» à actionner sa ceinture explosive. Avant de garder le silence pendant les cinq années suivantes, jusqu'au procès.

Salah Abdeslam avait à l'époque expliqué qu'il aurait dû se faire exploser au Stade de France, mais qu'il avait changé d'avis en arrivant sur place. Il aurait alors déposé les trois autres kamikazes et repris la route, avant d'abandonner sa voiture dans le 18e arrondissement, puis sa ceinture explosive au sud de Paris. Une thèse dont il «est permis de douter» selon l'accusation. D'abord parce que le communiqué de revendication de l'organisation État islamique (EI) mentionne une attaque «dans le 18e arrondissement», là où la voiture a été retrouvée, et qui n'a pas eu lieu. Ensuite parce que les experts ont établi que la ceinture était défectueuse. Enfin parce que Salah Abdeslam aurait dit à plusieurs proches qu'elle n'avait pas fonctionné.

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Le Figaro

Le nouveau DPE va-t-il faire baisser la valeur de votre logement?

Guillaume ErrardJean-Bernard Litzler

NOS CONSEILS - La méthode de calcul du diagnostic de performance énergétique a changé. Et ce sont plusieurs centaines de milliers de propriétaires qui pourraient voir la valeur de leur bien se dégrader.

En immobilier, tout est souvent affaire de confiance. Force est de constater que malgré les «gilets jaunes» et la crise de Covid-19, les Français ont toujours cru à la pierre. Reste à voir l’impact que la guerre en Ukraine aura sur le marché. Mais une réforme, sur toutes les lèvres des professionnels de l’immobilier, pourrait bien le crisper. Il s’agit du diagnostic de performance énergétique (DPE).

Vous savez, la fameuse lettre - de A pour les biens très bien isolés à G pour les passoires thermiques - qui renseigne la performance énergétique du logement que vous vendez ou louez. Depuis le 1er janvier 2022, elle doit figurer sur toutes les annonces immobilières publiées par les professionnels comme les particuliers. Sinon, l’amende peut grimper jusqu’à 15 000 € pour les premiers et 3 000 € pour les seconds.

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Entré en vigueur le 1er juillet 2021, le nouveau DPE fait des vagues. Sa méthode de calcul plus précisément. Désormais, elle ne se base plus seulement sur la performance énergétique du logement mais aussi sur les émissions de gaz à effet de serre. Les paramètres du nouveau dispositif ont ainsi conduit à des écarts très importants de performance énergétique par rapport à son ancienne version, notamment pour les logements des immeubles construits avant 1975. Avec parfois de mauvaises surprises: la note énergétique est moins bonne qu’avant.

Certains propriétaires ont même appris que leur appartement était devenu une passoire thermique avec le nouveau DPE. De quoi crisper les propriétaires désireux de louer leur logement. Car les biens classés F et G ne pourront plus être loués à partir respectivement de 2028 et 2025. Sans compter que l’acheteur ou le locataire peut se retourner contre le vendeur ou le propriétaire s’il a constaté une erreur sur le DPE. De quoi également jeter le trouble sur la fiabilité du nouveau dispositif. «La fiabilité est un vrai enjeu pour les diagnostiqueurs et doit être absolue, sans quoi nous aurons un problème de confiance», met en garde Jean-Marc Torrollion, président de la Fédération nationale de l’immobilier.

Les acheteurs en position de force

Se pose ainsi la question de l’impact de la réforme sur le marché immobilier. Dans les grandes villes où la demande est forte, les vendeurs apparaissaient en position de force et la performance énergétique, même mauvaise, ne les faisaient pas flancher. C’était sans compter sur la crise sanitaire qui a fait chuter les prix et redonner le pouvoir aux acheteurs. «La performance énergétique devient petit à petit un critère pris en compte par les acquéreurs. La “valeur verte” va impacter les prix», confirme Me Frédéric Violeau, membre du Conseil supérieur du notariat.

Même à Paris, il arrive qu’un bien, qui plus est de luxe, soit négocié à la baisse à cause, entre autres, de la performance énergétique. Une acheteuse américaine a demandé à négocier le prix de vente d’un 70 m² à Saint-Germain-des-Prés (Paris 6) parce qu’il ne disposait pas d’ascenseur et que l’appartement était une passoire thermique raconte Manuela Baron, directrice d’Émile Garcin Paris rive gauche. Elle a obtenu une baisse du prix de 20 000 € pour un bien vendu 1,4 million d’euros. «Dans notre secteur du luxe, les acheteurs ne se préoccupaient pas du tout de ces paramètres énergétiques, admet Nicolas Pettex-Muffat, directeur général de Daniel Féau. Mais désormais pour les montages compliqués où le bien sera loué pendant un temps, les clients intègrent ces paramètres.»

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Les premiers effets de la réforme du DPE, sur une grande ville comme Paris, se font jour: 33 % des 4 262 immobilières à la vente, passées au crible par PriceHubble pour Le Figaro, sont des passoires thermiques contre 23 % avant la réforme (lire graphique). C’est l’un des tout premiers signaux qui met en évidence d’importants problèmes de calibrage de la réforme. À Paris, 33 % du parc de logement risque de sortir du marché locatif», décrypte Loeiz Bourdic, directeur de PriceHubble France. Pour éviter la raréfaction de l’offre locative, l’exécutif compte sur le fait que des propriétaires cèdent leur passoire thermique avant l’entrée en vigueur de la nouvelle interdiction de louer. Et il semble que les premières mises en vente se fassent jour. C’est plutôt une bonne nouvelle puisque cela précède souvent des travaux de rénovation», se réjouit Emmanuelle Wargon.

7 à 8 millions de passoires thermiques?

La ministre du Logement espère que MaPrimeRénov’, l’aide à la rénovation énergétique qui a bénéficié à ce jour à plus d’un million de propriétaires, en incite encore plus à rénover leur logement. Problème, et la ministre en convient, cette prime doit être améliorée pour faciliter les rénovations globales qui sont plus à même de renforcer la performance énergétique. Mais ce vaste chantier risque d’être difficile à mener à bien, notamment pour les appartements. «Comment isoler par l’extérieur des bâtiments dont la façade est protégée?», interroge Stanislas Coûteaux, fondateur de Book-A-Flat, spécialiste de la gestion locative haut de gamme à Paris, qui estime entre 500.000 et 700.000 le nombre de logements impactés par l’interdiction de louer. L’isolation intérieure des petites surfaces risque de réduire de manière importante la surface habitable. Et ce d’autant plus qu’il va falloir rénover non pas 5 millions de passoires thermiques comme le pense le gouvernement, mais plutôt 7 à 8 millions, selon la Fédération nationale de l’immobilier.

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«Les grandes opérations de rénovation thermique sont encore difficiles à équilibrer dans le logement, surtout pour des particuliers, estime Gabriel Franc, directeur général de l’agence Franc Architectes. Aujourd’hui, les chantiers sont surtout menés par des bailleurs sociaux ou avec le soutien de certaines municipalités impliquées sur ce sujet, comme Nemours. Les particuliers manquent encore vraiment d’accompagnement.» Tout le défi consistera notamment à faire de MaPrimeRénov’, une réelle aide à la rénovation globale comme le martèle le gouvernement, alors qu’à raison de moins de 3500 € par dossier en moyenne, ce dispositif est actuellement avant tout une subvention à l’installation d’une nouvelle chaudière.

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Et le neuf dans tout cela, comment vit-il cette montée en puissance de la question des performances énergétiques du logement? «Pour l’usager du logement, c’est extrêmement positif sans aucun débat possible, explique Nicolas Lacour, directeur régional du promoteur Ogic pour l’Île-de-France. Il y gagne en confort d’hiver mais aussi d’été et réalise de substantielles économies. Pour les investisseurs institutionnels, le principe est acquis également car ils misent sur le moyen long terme et veulent des logements capables de relever les défis climatiques. La question est plus délicate pour les investisseurs en Pinel, car ces logements ont un surcoût alors que les loyers sont plafonnés. Forcément, ils y perdent en rendement et il faudra voir comment le Pinel + intègre ces paramètres énergétiques avec des incitations fiscales.»

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Le surcoût de construction de ces logements vertueux restera au centre de toutes les attentions d’autant qu’il va se cumuler aux inéluctables hausses de matières premières dont les effets se font déjà sentir. «Il faut compter, hors hausse des matières premières, 75 à 150 € supplémentaires du mètre carré, estime Patrice Pichet, fondateur du groupe Pichet. Ce n’est pas si énorme que cela. Il y a vraiment un mouvement qui s’est enclenché, le passage à la réglementation environnementale 2020 a été long et compliqué mais les choses se passeront pour les deux prochains rendez-vous, attendus en 2025 et 2028.» Un optimisme que tempère quelque peu l’architecte Gabriel Franc: «Actuellement, le neuf subit la triple peine, déplore-t-il. Les normes environnementales associées aux surcoûts de transports et de matières premières laissent présager une hausse de 8 à 10 % des coûts de construction et par ailleurs la RE2020 avec ses modes d’isolation fait perdre 3 à 4 % de surface habitable.»

Quand Bercy fait crédit aux héritiers

DÉCRYPTAGE - Prêt, fractionnement, il existe plusieurs facilités de paiement consenties par l'administration fiscale, pour aider les héritiers lors des successions difficiles.

Débloquer une succession avec la médiation notariale

NOS CONSEILS - Parvenir à un accord permet de partager plus vite les biens sans courir le risque de les brader.

Le Figaro

Série clichés de campagne : 1965, dans le poste de télévision

Clémentine Maligorne

Pour la première élection au suffrage universel direct, certains candidats crèvent l'écran, d'autres moins. Retour sur des images marquantes et inédites de cette campagne électorale.

EPISODE 1/10. Quelles images resteront de la campagne électorale de 2022 pour la présidentielle ? Meetings, déplacement, débat télévisé...en politique, convaincre c'est séduire. Tout particulièrement en période électorale. Qu'on le veuille ou non, la bataille de l'image reste primordiale. Et ce depuis la première élection du président de la République au suffrage universel direct. Retour sur cette campagne électorale de 1965, à travers des images emblématiques ou insolites, moments d'histoire politique.

1965, c'est la première élection au suffrage universel direct. C'est aussi la première fois qu'une élection se joue à la télévision. Au milieu des années soixante, un peu moins de 50% des ménages sont équipés d'un téléviseur et les Français ont accès à deux chaînes de l'ORTF, en noir et blanc.

Pour faire campagne, chaque candidat – ils sont six sur la ligne de départ - bénéficie de deux heures d'antenne. Tous en profitent, sauf un : le général de Gaulle. Le président sortant, qui sait pourtant bien utiliser ce média, refuse dans un premier temps d'utiliser son temps de parole à la télévision. Il n'utilise que 8 minutes. De Gaulle pense que sa stature et son bilan ne lui imposent pas ce passage à la télévision, qu'il n'a pas besoin de construire son image comme un candidat ordinaire. D'ailleurs, il part très tard en campagne, le 4 novembre 1965, un mois tout juste avant le premier tour, programmé le 5 décembre. Ce départ tardif lui vaut d'être sous-représenté dans l'espace public. Pour les affiches électorales, «tous les emplacements sont déjà loués», souligne Frédéric Fogacci, directeur des études à la Fondation Charles de Gaulle. Il annonce sa candidature lors d'une intervention télévisée au cours de laquelle il se montre plutôt dur et hautain.

Pour les autres candidats, le petit écran est au contraire l'occasion de se faire connaître. Parfois à leurs dépens. C'est ce qui est arrivé à Marcel Barbu, parfait inconnu, qui s'est lancé dans la course à la présidence à la toute dernière minute. À l'époque, il n'y a pas de système de parrainage. Si son nom et son visage ont vite été oubliés, une scène cocasse est toutefois restée dans les mémoires : celle de ses sanglots à la télévision lorsqu'il annonce qu'il est candidat face à de Gaulle.

Le «Kennedy français»

Un autre candidat s'impose dans la campagne : Jean Lecanuet, candidat centriste (MPR) et maire de Rouen. Inconnu alors du grand public, il est assisté par le communicant Michel Bongrand, considéré comme l'un des pionniers du marketing politique en France. «Ce dernier, qui avait d'abord proposé, sans succès, ses services à Jacques Foccart, fidèle conseiller de De Gaulle, lui impose une image qui lui vaudra le surnom de ' dents blanches '», raconte le journaliste politique Philippe Goulliaud. Les médias le surnomment le «Kennedy français». Comme Kennedy, Lecanuet laisse les journalistes entrer chez lui. En témoigne cette photo où on le voit poser, l'air décontracté, au milieu de sa famille.

Cette stratégie fonctionne. Les Français sont sensibles au charme, à l'allure moderne, au style «américain» de ce sénateur centriste de quarante-cinq ans. «Je suis Jean Lecanuet, j'ai 45 ans, c'est l'âge des responsables des grandes nations modernes», déclare-t-il lors de sa première intervention télévisée.

À l'inverse de De Gaulle, Lecanuet a préparé sa campagne depuis 1964. Il fait éditer des tracts dans lesquels il donne son programme. «Il est une espèce de produit marketing politique, ce qui était transgressif à l'époque», rappelle Frédéric Fogacci. Sa stratégie fonctionne. Crédité de 3% des intentions de vote à son entrée en campagne, Jean Lecanuet arrive au premier tour en troisième position, avec un peu plus de 15%. Un score inespéré qui met De Gaulle (44%) en ballottage face à François Mitterrand (32%).

De Gaulle en ballotage

Le général de Gaulle en ballottage. L'évènement fait la Une des journaux le lendemain du premier tour. Sur cette photo extraite du livre « Les Photos insolites de Charles De Gaulle », de Philippe Goulliaud et Caroline Pigozzi (Plon), François Mitterrand passe devant un kiosque à journaux à Paris qui affiche des Unes de l'hebdomadaire d'extrême droite Minute qui titre «La débâcle gaulliste».

À l’issue du premier tour, de Gaulle accepte donc de descendre dans l'arène. Pour se refaire une image, il se prête alors au jeu de la télévision. Entre les deux tours, il se livre à trois entretiens télévisés, plus intimistes, en direct du palais de l'Élysée, animés par Michel Droit, journaliste de télévision et interlocuteur de prédilection du général de Gaulle. Ces entretiens, dont certaines répliques resteront dans les mémoires (cabris, la ménagère) portent leurs fruits. Car si de Gaulle a snobé le début de la campagne, il a une maîtrise aiguisée de la télévision, contrairement à ses adversaires qui ont tendance à dérouler leur discours de manière un peu figée.

Avec un style plus classique, son adversaire, François Mitterrand, qui s'est adressé durant cette campagne plus à la gauche qu'aux Français, - en atteste ses affiches de campagne qui véhiculent un imaginaire ouvrier - ne fait pas le poids face à de Gaulle.

Finalement, le général de Gaulle qui entretenait une relation particulière avec les Français et qui avait pour lui d'avoir la stature d'un homme de l'histoire, gagnera l'élection : 55% face à Mitterrand (45%).

24 heures photo du 28 mars 2022

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24 heures photo du 21 mars 2022

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Le Figaro

Sexe, adultère et thérapie : Will Smith et Jada Pinkett, chronique d'une folle passion

Leonie Dutrievoz

Mariés depuis 25 ans, les deux acteurs restent unis malgré les épreuves qu'ils ont traversées. Dimanche 27 mars, sur la scène des Oscars, l'acteur a même fait usage de la force pour défendre son épouse.

Amour toujours, rumeurs de divorce, infidélités, thérapie de couple… En 25 ans de mariage, Will Smith et Jada Pinkett-Smith ont traversé de nombreuses épreuves. Un couple à part à Hollywood, qui semble s'afficher toujours aussi heureux en public, tout en n'ayant pas cherché à cacher ses problèmes.

À lire aussi«Ne parle plus jamais de ma femme !» : Will Smith gifle Chris Rock en pleine cérémonie des Oscars 2022

Dimanche 27 mars, sur la scène de la 94e cérémonie des Oscars à Los Angeles, l'acteur a prouvé encore une fois que son amour envers son épouse était plus fort que tout. Alors que Chris Rock, l'un des animateurs de la soirée, a lancé une plaisanterie sur l'alopécie de Jada Pinkett-Smith, Will Smith est monté sur scène pour gifler l'humoriste. Un geste qui a surpris, voire choqué le public qui s'est demandé si toute cette scène avait été préparée. Mais Smith, en larmes, a fini par s'excuser lorsqu'il a reçu l'Oscar du meilleur acteur pour son rôle dans La Méthode Williams : «L'amour fait faire des choses folles. J'espère que l'Académie m'invitera encore».

En vidéo, les larmes de Will Smith qui remporte l'Oscar du meilleur acteur

Une audition presque loupée

Cet amour inconditionnel débute en 1994 lorsque Jada Pinkett passe une audition pour jouer dans la série Le Prince de Bel Air . L'actrice a alors 23 ans et souhaite interpréter la petite amie de Will Smith dans la série. Malgré ses efforts, elle est recalée à cause de sa petite taille et n'obtient pas le rôle. Mais au sein du casting, le jeune acteur la remarque. À l'époque, il a 26 ans et est marié depuis 1992 à Sheree Zampino, avec qui il a eu son premier enfant, Willard Christopher «Trey» Smith. La vedette de Men in Black tombe sous le charme de la jeune actrice. Il divorce de Sheree et épouse Jada Pinkett en 1997, le soir du Nouvel An.

Les époux semblent alors vivre sur un petit nuage et se montrent complices sur les tapis rouges. Des moments que l'acteur relate en détail dans ses mémoires intitulés Will, sortis en novembre 2021. «Nous buvions tous les jours, faisions l'amour plusieurs fois par jour, tous les jours, et ce durant 4 mois», écrit l'acteur dans un passage lu par Oprah Winfrey lors d'une interview. «J'ai commencé à me demander si c'était une compétition. Dans tous les cas, pour ma part, il n'y avait que deux possibilités : satisfaire cette femme sexuellement ou mourir en essayant.» Des débuts «spectaculaires», ainsi que l'explique l'acteur à la célèbre présentatrice.

Les moments forts des Oscars 2022

Entre divorce et infidélités

Très vite, Jada et Will Smith accueillent leur premier enfant, Jaden en 1998 puis en 2000, une petite fille du nom de Willow. Des enfants qui deviendront rapidement aussi célèbres que leurs parents. Mais les choses commencent à se corser concernant leur couple. Des rumeurs de divorce enflent dans les tabloïds. L'acteur se confie sur mariage lors d'une interview au site Entertainment Online en 2015 : «Vous ne pouvez pas vous attendre à ce que ce soit facile. C'est comme si notre mariage était la chose la plus difficile, atroce et épuisante de notre vie ». Mais le père de famille décide néanmoins de tout faire pour sauver son couple.

À l'époque, Jada Pinkett-Smith se rapproche d'un rappeur de 27 ans, August Alsina, l'un des amis de son fils. «Tout a commencé parce qu'il avait simplement besoin d'aide, et que je voulais l'aider à préserver sa santé physique et mentale», expliquera-t-elle en juillet 2020, face à Will Smith, dans l'émission «Red Table Talk», le talk-show qu'elle anime avec sa mère, Adrienne Banfield-Norris, et sa fille, Willow. Lors de la rencontre de l'actrice avec le jeune rappeur, le couple Smith bat de l'aile et se sépare quelque temps. Jada Pinkett-Smith débute alors une relation avec August Alsina qui durera plusieurs années, sans que son mari ne s'y oppose.

À écouter : le podcast de la rédaction

Mais après un certain temps, Jada souhaite renouer avec son époux. Elle rompt tout contact avec August Alsina et décide de se lancer, avec Will Smith, dans une thérapie de couple. «Ce qui se passe dans un mariage une fois que vous avez recours à un conseiller conjugal, c'est que la vérité sort» confie Will Smith à The Sun en 2016. «Vous êtes assis en face de votre femme et vous dites toutes vos vérités pendant qu'elle livre les siennes. Vous vous regardez l'un et l'autre et vous ne pouvez pas imaginer qu'il est possible de vous aimer à nouveau une fois que cette vérité est dite.» Depuis, Jada et Will Smith semblent vivre leur amour comme au premier jour. Une passion telle qu'elle a poussé l'acteur à sortir de ses gonds et, quitte à dévoiler sa part d'ombre, à faire preuve de violence devant les caméras du monde entier. Mais chez les Smith, rien ne reste très longtemps dissimulé.

Pourquoi personne ne veut aller à la soirée de Jay-Z et Beyoncé après les Oscars ?

La célèbre Gold Party organisée traditionnellement après la cérémonie par le couple star fait l'objet d'un boycott cette année par certaines célébrités et un syndicat d'employés.

Gifle, larmes et gros câlins : les photos «émotions fortes» des Oscars 2022

De la joie, de l'amour et un geste choc : telle a été la recette des Oscars 2022. Retour en images sur les moments forts cette 94e cérémonie.

Oscars 2022 : en images, la stupéfaction des stars au moment de la gifle de Will Smith

Serena Williams, Nicole Kidman, Lupita Nyong'o... Le geste a provoqué une onde de choc. Dans le public, les personnalités ayant assisté à la scène n'ont pu masquer leur stupéfaction. Florilège.

Le Figaro

Pourquoi Emmanuel Macron a une telle aversion pour l’immobilier et les propriétaires

Jean-Pierre Robin

ANALYSE - Pas la moindre trace de pierre, d’ailleurs, dans la déclaration de patrimoine du président-candidat...

Que ce soit le président ou le candidat à sa propre succession, l’homme politique ou la personne privée, Emmanuel Macron est cohérent: il n’aime pas la pierre. On n’en trouve pas la moindre trace dans la déclaration de patrimoine exigée des douze compétiteurs de la présidentielle 2022. La sienne est d’ailleurs relativement modeste, 550.000 euros, bien peu comparé à ses émoluments actuels ou passés. Ni appartement familial ni résidence secondaire, l’hôte de l’Élysée épargne peu et surtout pas pour se loger. Homme aux semelles de vent, quand il se pose, les palais nationaux l’hébergent, de la rue du Faubourg-Saint-Honoré au fort de Brégançon, en passant par le pavillon de chasse La Lanterne à Versailles.

Le quinquennat s’est ouvert en fanfare avec deux gestes fondateurs jugés agressifs par les publics concernés, qui se sont sentis stigmatisés. En juillet 2017 le projet de réduire de 5 euros par mois les APL, les aides personnalisées au logement, a sidéré les gens qui ont peu pour trouver un toit. Et, trois mois plus tard, en octobre à l’Assemblée nationale, la transformation de l’ISF, l’impôt sur la fortune, en IFI, l’impôt sur la fortune immobilière, a mis en émoi ceux qui ont beaucoup. Le dénominateur commun entre ces mesures visant les moins nantis et les plus aisés est l’immobilier.

La «rente foncière»

L’aversion macronienne pour ce bien essentiel à l’existence de tous, source de travail pour les uns, placement pour d’autres, s’articule autour de deux idées-forces: l’immobilier est porteur d’immobilisme - une tautologie à la vérité - et, injure suprême, il s’assimile à une rente, selon Macron. Ces deux griefs n’ont cessé d’être déclinés tout au long du quinquennat. Et même avant.

À lire aussiEmmanuel Macron et l’immobilier: quel bilan?

Dès novembre 2016, à peine candidat déclaré au remplacement de François Hollande, il lance tout à trac devant les professionnels du réseau Orpi: «Si, la propriété, c’est un accès à l’immobilisme géographique et social, on peut questionner la fascination pour une société de propriétaires.» Les aides publiques au logement sont dans le collimateur: «On ne va pas continuer indéfiniment à financer 20 millions de ménages par les APL en nourrissant l’inflation immobilière.» Et, à l’autre bout du spectre, les plus riches doivent se le tenir pour dit: «Je transformerai l’ISF en impôt sur la rente immobilière (sic)» (février 2017). Deux ans plus tard, en janvier 2019, lors du grand débat organisé à la suite du mouvement des «gilets jaunes», le chef de l’État se justifie ainsi: notant l’envolée des prix de la pierre à Bordeaux après l’ouverture de la ligne de TGV, il juge «injustes» les plus-values des propriétaires qui «n’ont pas travaillé pour ça», dit-il. Au même moment, devant un parterre de maires, il est plus péremptoire encore, prétendant que «l’immobilier ne crée pas d’emploi». Affirmation pour le moins paradoxale alors que le secteur de la construction emploie 1,417 million de personnes (selon l’Insee) sans compter les 700.000 postes de services de la filière.

Le chef de l’État ramène obstinément l’immobilier à la «rente foncière», laquelle est effectivement une réalité qui repose sur la rareté du sol, à l’origine de la cherté des prix de la terre. La notion de rente est en revanche impropre, sinon absurde, appliquée à l’immobilier dont la valorisation n’a rien de naturel ni d’automatique. Celle-ci correspond à des investissements aussi «productifs» que ceux de l’industrie. N’oublions pas ce vieil adage français, «on rachète sa maison tous les quarante ans» (du fait des frais de réparation et de l’entretien du bien). À quoi il faudrait ajouter les taxations de toutes sortes.

À cet égard l’aversion d’Emmanuel Macron pour la pierre s’est exprimée pleinement aux dépens des contribuables. Il y a eu tout d’abord l’IFI, sanctionnant la seule «fortune immobilière». De même les revenus immobiliers n’ont pas bénéficié de l’imposition forfaitaire de 30% sur les revenus financiers, ils continuent d’être soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu (jusqu’à 45%, plus les prélèvements sociaux). Troisième facette de la fiscalité, les droits de mutation à titre onéreux (DMTO), appelés improprement «frais de notaire», car ils reviennent à l’État (entre 6% et 8% du prix d’achat des transactions immobilières) n’ont pas changé. Soucieux de favoriser la mobilité géographique et professionnelle, le candidat Macron de 2017 avait pourtant considéré que «cette mobilité implique de revoir nos droits de mutation à titre onéreux». Promesse restée lettre morte. Autre promesse, qui sera tenue, quant à elle, l’exécutif a d’ores et déjà relevé les bases d’imposition de la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) de 3,4% en 2022 pour tenir comptes de la dérive des prix à la consommation constatée en 2021…

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L’immobilier vache à lait de l’État? Selon la très officielle Commission des comptes du logement, les dépenses publiques dédiées à ce secteur (toutes aides comprises) se sont élevées à 28 milliards d’euros en 2020 quand les recettes fiscales nettes ont atteint 78,8 milliards (TVA, taxe foncière, droits de mutation principalement) Attention quand même à ne pas tuer la poule aux œufs d’or!

«Arrivé dans ce secteur compliqué avec des idées simples», pour paraphraser le général de Gaulle, Emmanuel Macron espérait provoquer «un choc d’offre» (sa formule) et relancer le logement. Rien n’est moins sûr. «Le nombre de constructions a fortement baissé se rapprochant de ses niveaux les plus bas» rappelle une note de l’Institut Montaigne (437.000 mises en chantier en 2017 et 385.100 en 2021). Quant aux prix de vente des logements anciens, ils ont grimpé de 22,1% en quatre ans selon les données de l’Insee et des notaires. Ce qui est rare est cher. Aimons-le.

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La moitié des seniors arrivent-ils à la retraite au chômage ?

LA VÉRIFICATION - C'est ce qu'affirme Yannick Jadot. Eric Zemmour, quant à lui, regrette que seuls «30% des Français de plus de 60 ans travaillent».

Pourquoi les prix de l’électricité s’envolent-ils en France?

DÉCRYPTAGE - La France bénéficie d’une électricité nucléaire historiquement peu chère. Mais cela ne suffit pas à la protéger contre l’emballement des prix de l’énergie.

Le gaz de schiste peut-il constituer une alternative au gaz russe?

DÉCRYPTAGE - La France renfermerait la deuxième plus grande réserve de gaz de schiste en Europe, derrière la Pologne, mais toute exploration et, a fortiori, toute exploitation sont interdites dans notre pays.

Le Figaro

Ukraine : le chef Tugan Sokhiev soutenu par l'orchestre du Capitole de Toulouse face à la mairie

Simon Cherner

Les musiciens veulent continuer à travailler avec le maestro russe que la mairie avait contraint à se positionner depuis l'invasion en Ukraine, conduisant à sa démission.

L'orchestre se range en bloc derrière le maestro. Trois semaines après la démission de son chef de nationalité russe, Tugan Sokhiev, l'Orchestre national du Capitole de Toulouse a publiquement exprimé son soutien à celui qui, depuis 2008, était le directeur musical de la formation, à l'occasion du concert donné vendredi soir à la Halle aux Grains.

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«Les musiciennes et les musiciens de l'Orchestre national du Capitole de Toulouse sont profondément attristés par la démission de leur directeur musical, mais plus encore par cette injonction qui est faite aux artistes russes de devoir se justifier, eux qui sont, comme tous leurs compatriotes, les otages d'un régime totalitaire et d'une politique dont ils ne peuvent être comptables», a déclaré vendredi la formation musicale toulousaine, citée par le quotidien régional La Dépêche du Midi . «C'est aujourd'hui à nous de nous élever solennellement contre une telle défaite de la pensée», ont ajouté les artistes, en rendant hommage à Maurice Ravel, qui s'était opposé en 1916 au boycott de la musique allemande.

Le retour du chef

Non contents d'apporter un soutien clair et net à leur directeur musical, les membres de l'Orchestre national du Capitole ont par ailleurs souligné leur volonté de retrouver, à terme, Tugan Sokhiev derrière son pupitre toulousain. Le maestro pourrait ainsi intervenir avec son orchestre historique, «dès que les circonstances le permettront», peut-être même dans les prochains mois, en qualité de chef invité. «Nous ne pouvons pas nous résoudre à voir se terminer de manière aussi brutale notre parcours musical avec Tugan Sokhiev», ont résumé les musiciens. La déclaration a été faite au début d'un concert pour lequel le chef d'orchestre azerbaïdjanais Fuad Ibrahimov a été appelé à remplacer son collègue russe.

Sommé au début du mois par Jean-Luc Moudenc, le maire LR macroniste de Toulouse, de clarifier sa position concernant la guerre en Ukraine, le chef d'orchestre Tugan Sokhiev avait démissionné en même temps, le 6 mars, de son poste à l'Orchestre national du Capitole et de celui du Théâtre Bolchoï, à Moscou, dont il était également le directeur musical. «Je n'ai jamais soutenu et je serai toujours contre tout conflit sous quelque forme que ce soit», avait-il alors déclaré. Le chef d'orchestre s'était à cette même occasion catastrophé des pressions visant la culture et les artistes russes depuis le début de l'invasion en Ukraine. Début mars, Jean-Luc Moudenc avait choisi de minimiser la portée de cette démission en rappelant que le mandat de Tugan Sokhiev s'achevait de toute façon en juin après «quinze années fructueuses» de collaboration.

Pour ses 75 ans, Elton John s'offre une nouvelle compilation

Le chanteur aux 300 millions de disques s'estime «incroyablement chanceux» de pouvoir poursuivre sa longue tournée d'adieux à la scène.

Mort du batteur des Foo Fighters Taylor Hawkins à 50 ans

Le groupe de rock américain a annoncé sur son compte Twitter le décès de son batteur dans un hôtel de Bogota, dans la nuit de vendredi à samedi.

Rufus Wainwright de retour à Paris au Grand Rex

VIDÉO — Pour sa halte parisienne le 30 mars, le chanteur invitera sur scène Calogero et Catherine Deneuve. Une manière de montrer son ancrage francophone.

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L'Humanité

Présidentielle. Les mauvais coups que mijote Emmanuel Macron pour son deuxième mandat

Enquête

Le président de la République a annoncé sa volonté de briguer un nouveau mandat. Que prépare-t-il ? Réforme des retraites et des institutions, fin des 35 heures et attaques contre la Sécurité sociale au nom de la dette... S’il est réélu, Macron, aux manettes d’un deuxième quinquennat, va se lâcher. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée. décryptage et Entretien

Aurélien Soucheyre

Emmanuel Macron aura attendu le dernier moment pour se déclarer candidat à la présidentielle, à travers une lettre publiée jeudi soir dans la presse quotidienne régionale. Mais le président, très investi sur le sujet de la guerre en Ukraine, va-t-il seulement faire campagne ? Quel programme proposera-t-il aux Français ? Quels coups durs et coups de bluff leur réserve-t-il ? Macron n’a jamais renoncé à son projet de sape des fondamentaux démocratiques et sociaux. Décryptage.

Qui propose quoi ? Comparez les programmes des candidats à l'élection présidentielle !

La retraite pour les riches

Dans sa missive, le chef de l’État se veut clair : « Il n’y a pas d’indépendance sans force économique. Il nous faudra donc travailler plus et poursuivre la baisse des impôts pesant sur le travail et la production. »

« Bien sûr, il va falloir remettre les retraites sur la table », confirme d’emblée Roland Lescure, qui fait partie des députés LaREM qui travaillent au nouveau programme d’Emmanuel Macron. Soit l’une des réformes les plus impopulaires du quinquennat, abandonnée en pleine crise sanitaire au plus grand regret de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, qui appelle sans cesse à la reprendre. « Il faut bien la relancer pour des raisons de dette et de financement », confirme Sacha Houlié, qui soumet lui aussi des idées en interne.

La bataille des retraites est (à nouveau) déclarée

Les arguments types déjà utilisés en 2018 et 2019 sont toujours là : « Aucune pension ne doit être sous les 1 000 euros. » Mais à partir de combien d’années de travail ? Les macronistes n’ont pas de réponse. Reste à savoir s’ils entendent reprendre le texte déjà adopté en première lecture, à coups de 49-3, ou non. « Il faut tout remettre à zéro et ne rien s’interdire, affirme Bruno Questel, député LaREM. Il faut faire davantage de coconstructions, même si la concertation avait duré dix-huit mois quand même avec Jean-Paul Delevoye. »

L’ex-haut commissaire à la réforme des retraites, qui défendait un texte sans aucune garantie de montant de pension et d’âge de départ, avait dû démissionner après la révélation de ses liens étroits avec les assurances, très intéressées par une privatisation des retraites. Si le programme n’est pas encore ficelé, Macron lui-même s’est prononcé en novembre pour la suppression des régimes spéciaux et la possibilité de travailler plus longtemps. Concernant le temps hebdomadaire de travail, ses équipes parlent déjà d’en finir avec les 35 heures.

Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse sociale

Des institutions verrouillées

« Une autre réforme qu’il faut relancer, c’est celle des institutions », mesure Roland Lescure. Celle-ci avait été stoppée par l’affaire Benalla. Mais que contenait-elle ? Un renforcement accru de la verticalité de l’exécutif à travers l’affaiblissement d’un Parlement de plus en plus transformé en chambre d’enregistrement.

« Je pense toujours qu’il faut réduire le nombre de députés et de sénateurs », affirme Sacha Houlié, qui souhaite également instaurer une dose de proportionnelle de 25 % pour les législatives. « Je suis pour la proportionnelle intégrale », prévient cependant Erwan Balanant, député Modem, qui défend ici une proposition chère à François Bayrou.

Comment les deux partis les plus importants de la majorité dialoguent-ils pour préparer le programme de Macron ? « On travaille, mais c’est difficile de faire vivre une campagne qui n’existe pas vraiment », observe l’élu.

Les marcheurs promettent néanmoins « d’innover pour faire vivre la démocratie, comme lors du grand débat national et lors de la Convention citoyenne pour le climat ». Deux innovations, en effet. Mais les cahiers de doléances des gilets jaunes et les recommandations des citoyens tirés au sort lors de la Convention sur le climat ont été jetés aux orties.

Enfumage sur l’énergie

Le président sortant a annoncé depuis Belfort vouloir renforcer le nucléaire : « Je souhaite que six EPR2 soient construits et que nous lancions les études sur la construction de huit EPR2 additionnels ».

Dans son courrier de candidature, il plaide également pour « continuer d’investir dans notre innovation et notre recherche afin de placer la France en tête dans les secteurs comme les énergies renouvelables, le nucléaire, les batteries, l’agriculture, le numérique, ou le spatial ». Le tout afin de « devenir une grande nation écologique, celle qui la première sera sortie de la dépendance au gaz, au pétrole et au charbon ».

« Décarboner l’énergie est un enjeu majeur et non négociable, mais celui du contrôle public de la production et de la distribution de l’énergie l’est tout autant », fait valoir Sébastien Jumel. Le député PCF fustige un président « qui essaie de rattraper ses erreurs juste avant le scrutin présidentiel ». Après avoir laissé General Electric acheter l’essentiel d’Alstom, le chef de l’État s’est réjoui du rachat des turbines Arabelle par EDF. Et Bruno Le Maire a même déclaré qu’une nationalisation d’EDF « ne doit pas être écartée ».

« En réalité, ce gouvernement a volontairement affaibli EDF et le risque de voir démantelée cette structure primordiale est réel. Elle pourrait être découpée comme l’a été la SNCF. De plus, il laisse totalement les énergies vertes et renouvelables au privé », ajoute le parlementaire communiste. Derrière les coups de com de l’exécutif se cache un véritable risque de privatisation accrue de la filière, quand bien même les macronistes reprennent de plus en plus l’expression de « souveraineté énergétique », notamment depuis l’invasion russe en Ukraine.

Une grande attaque contre la Sécu

L’Humanité avait révélé que la Macronie voulait supprimer toutes les références au budget de la Sécurité sociale dans la Constitution, avant de faire marche arrière.

Elle parle désormais de mettre en place une « grande Sécu ». L’idée, sur le papier, est alléchante : la prise en charge par l’assurance-maladie de toutes les dépenses de santé, y compris celles jusque-là dévolues aux complémentaires. Sauf qu’en réalité, le projet entend instaurer un « panier de soins » limité, ainsi qu’un « périmètre remboursable » au-delà duquel les dépenses seront… à la charge individuelle des patients ! Il s’agira donc avant tout d’un beau cadeau aux assurances privées, bien loin de tout esprit mutualiste.

Grande sécu, grosse manip’

D’ailleurs, le rapport remis sur la « grande Sécu » invite à la « régulation » des dépenses, soit une réduction des dépenses publiques et sociales de santé. Et au lieu de lever les exonérations de cotisations sociales (75 milliards d’euros par an sont ici à récupérer !) et de taxer le capital, le rapport n’évoque comme source de financement que la TVA et la CSG, soit essentiellement les poches des Français.

Du reste, concernant les aides sociales telles que le RSA, les APL ou l’ancienne prime d’activité, elles pourraient se voir fusionnées au sein d’un « filet de protection » unique. Mais la Macronie ne précise ni les montants ni les personnes concernées.

En débat Financement, mutualisme, accès aux soins. Comment répondre au projet de « Grande Sécurité sociale » ?

Les services publics dans le viseur

Les marcheurs parlent désormais de « refonder l’école et l’hôpital » après leur avoir fait tant de mal. Le président promet ainsi que la « priorité sera donnée à l’école et à nos enseignants, qui seront plus libres, plus respectés et mieux rémunérés », et qu’en « matière de santé, nous opérerons la révolution de la prévention et ferons reculer les déserts médicaux ». « Il faut mettre des moyens massifs. Dans les années 1980, un professeur en début de carrière touchait 2,3 Smic. Aujourd’hui, c’est 1,2 Smic, ce n’est pas normal », assure l’élu LaREM Sacha Houlié. « L’Élysée parle surtout de supprimer le Capes et le recrutement à vie dans l’éducation nationale. L’idée, c’est encore une fois de casser la fonction publique, de remplir les établissements de vacataires et d’affaiblir l’école de la République », s’inquiète Pierre Dharréville, député PCF.

Même son de cloche pour l’hôpital et les Ehpad : « Nous investirons pour permettre à chacun de vivre le grand âge à domicile tant qu’il le peut, pour rendre les maisons de retraite plus humaines », écrit Emmanuel Macron. « L’attitude de surprise de l’exécutif devant le scandale Orpea est révoltante, s’insurge le parlementaire marseillais. Cela fait des années que nous dénonçons cette situation.

Quelles préconisations du rapport Fiat-Iborra ont été retenues par LaREM sur le sujet ? Quasiment aucune. » Quant à la cinquième branche de la Sécu dédiée à la dépendance, elle a bien été créée pour 2022, mais sans pour autant être financée. Les services publics pourraient également trinquer au motif que Bruno Le Maire exclut « toute idée de nouvelle recette fiscale pour financer l’amortissement de la dette », et préconise surtout une baisse de la dépense publique.

Vers un durcissement sécuritaire

Le nombre de personnes mutilées en manifestations n’avait jamais été aussi fort depuis le départ de De Gaulle. L’hôte de l’Élysée, qui a fait réprimer par la violence les revendications sociales des gilets jaunes, a également commencé à privatiser les missions de police avec la loi de sécurité globale. « Parce que le respect des lois n’est pas négociable, nous poursuivrons l’investissement dans nos forces de sécurité et notre justice », assure le président-candidat dans un paragraphe de sa lettre à la rhétorique toute sarkozyste, où il évoque « une histoire, une langue, une culture que, lorsque l’on est français, on se doit de connaître, d’aimer, de partager ».

Il a annoncé pour 2022 son intention d’augmenter de 1,5 milliard d’euros le budget du ministère de l’Intérieur, de lutter contre « l’intolérable combat que certains mènent contre les forces de l’ordre » et de simplifier les mesures pénales. Si l’exécutif n’a pas pu mettre en place l’interdiction qui devait être faite à tous de filmer la police, il entend mieux « encadrer » la présence des journalistes en manifestation, et n’a pas renoncé à la surveillance par drones, malgré les avis du Conseil d’État. La multiplication des états d’urgence, des interdictions de manifester et le renforcement permanent des pouvoirs des préfets interrogent de plus en plus quant à la nature du régime. Réélu, Macron se sentirait autorisé à aggraver cette dérive.

Frédéric Dabi : « Une campagne figée sous l’effet drapeau qui bénéficie au sortant »

La déclaration de candidature du chef de l’État intervient dans un contexte de guerre inédit pour une élection présidentielle. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée et le place en position de force.

C’est en pleine guerre qu’Emmanuel Macron vient de se déclarer officiellement pour la présidentielle. Quelles conséquences peut avoir ce contexte sur sa candidature ?

C’est une situation inédite, jamais nous n’avions connu de crise si aiguë si près de la présidentielle. Et elle bénéficie clairement à Emmanuel Macron. Il est passé en moins d’une semaine de 26 à 29 % d’intentions de vote et relègue à plus de 12 points ses premiers poursuivants. Cette progression est due à ce que j’appelle « l’effet drapeau » : dans un contexte de crise, beaucoup de Français resserrent les rangs autour du président de la République. Cela a été un peu le cas lors du Covid, mais cette fois c’est particulièrement spectaculaire. Cette guerre exacerbe une logique de distinction en faveur du locataire de l’Élysée. Cela signifie que nombre d’électeurs n’imaginent pas un autre candidat faire mieux que lui à sa place. Les enjeux internationaux font partie de la panoplie présidentielle. Quand, en 2012, nous interrogions les futurs électeurs pour savoir s’ils pensaient que François Hollande ferait mieux que Nicolas Sarkozy, le prétendant socialiste devançait le chef de l’État sortant en tout domaine sauf sur la dimension internationale. De surcroît, Emmanuel Macron est préservé d’un sentiment de fin de règne qui peut nuire au sortant, parce que, par la force des choses, il peut tous les jours montrer qu’il est en action. En outre, cet effet drapeau fige la campagne et empêche pour l’instant l’émergence d’autres thématiques qui pourraient le gêner.

En 2017, le candidat Macron faisait campagne sur le thème « et de droite et de gauche ». Cinq ans plus tard comment se compose son électorat ?

Contrairement à ce qui a pu être dit, on observe une certaine continuité. En 2017, Emmanuel Macron a capté presque 50 % de l’électorat 2012 de François Hollande, un électeur de Nicolas Sarkozy sur cinq et tous ceux de François Bayrou. En 2022, il conserve trois quarts de son électorat de 2017 et prend 10 % de celui de Jean-Luc Mélenchon, 24 % de celui de Benoît Hamon, et 27 % de celui de François Fillon. Même si les Français ont le sentiment que sa politique est de droite, son équation « électorat », qui consiste à capter des votants de chaque bord, mise à mal pendant le mouvement des gilets jaunes ou avant le Covid, fonctionne désormais peu ou prou. Et cette crise si singulière va sans doute la favoriser.

En revanche, l’implantation locale, concernant les élus comme le parti LaREM, a assez peu fonctionné. Cela peut-il être un handicap pour la constitution d’une majorité ?

À l’issue de cette longue séquence électorale 2017-2022, on voit que le dégagisme qui a marqué le quinquennat de François Hollande ne s’est pas poursuivi. Mais aussi que coexistent un champ politique national dominé par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, et un espace local où les partis traditionnels PCF, PS, LR, UDI ont plutôt bien tenu. Néanmoins, cette dernière donnée ne posera aucun souci au chef de l’État dans la course à l’Élysée. Aux législatives, cela peut avoir des conséquences si des députés En marche élus en 2017 se représentent. Mais n’oublions pas l’effet de souffle lié à une victoire à la présidentielle. Il est, pour l’heure, difficilement mesurable mais il devrait quand même lui assurer, s’il était réélu, un avantage sans doute décisif.

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La bataille des retraites est (à nouveau) déclarée

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ENJEU DE CAMPAGNE Comme le président qui veut reporter la retraite à 65 ans, les tenants du « travailler plus » disent qu’il n’existe pas d’alternative. Pourtant, des candidats de gauche proposent de la ramener à 60 ans, financements à l’appui.

Julia Hamlaoui

Travailler toujours plus. Tel est le credo d’Emmanuel Macron, dont le futur programme prévoit, a confirmé jeudi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, de reporter la retraite à 65 ans (lire page 10). C’est aussi ce que proposent Valérie Pécresse ou encore Éric Zemmour. Pourtant, près de quarante ans après son premier aboutissement, le combat pour la retraite à 60 ans est toujours d’actualité : 71 % des Français se déclarent favorables à son retour, selon un sondage Ifop paru dans le JDD en février. La mobilisation historique en 2019 contre la réforme du chef de l’État en témoigne également. Mais que mettent au juste sur la table ceux des candidats qui proposent de réduire le temps de travail ?

« L’allongement de la durée de vie doit améliorer l’existence au lieu d’allonger le temps de travail. En dégageant une offre importante d’emplois dans des délais rapides, (le départ à la retraite à 60 ans) associera efficacité économique et progrès social », plaide le programme du candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel. « Rien ne justifie que l’espérance de vie gagnée ou les gains de productivité soient rendus au capital », ajoute le député PCF Pierre Dharréville, précisant que la mesure est assortie d’une « pension à taux plein garantie pour une carrière complète, allant de 18 à 60 ans, avec prise en charge des cotisations pour les périodes de non-travail ». À défaut, « les jeunes qui entrent tard dans l’emploi n’auraient pas le bon nombre d’annuités ».

La question de ce fameux nombre de trimestres de ­cotisation est également posée dans le monde syndical : « Il s’agit de ne plus nécessairement se référer à des annuités car cela permet de prendre en compte les différents parcours professionnels, les durées de formation, de recherche d’un premier emploi, de transition… » défend Régis Mezzasalma, en charge du dossier pour la CGT, qui porte l’ambition d’une « retraite à 60 ans pour toutes et tous ». En attendant l’avènement d’un tel système, le PCF plaide pour un retour à 37,5 annuités. « Le sens de l’Histoire, ce n’est pas d’allonger la durée du travail et notre proposition de sécurité d’emploi et de formation s’inscrit dans ce mouvement », explique l’économiste communiste Denis Durand.

Anne Hidalgo et Yannick Jadot pour le statu quo à 62 ans

Cet âge de départ à 60 ans est également défendu dans son programme présidentiel par Jean-Luc Mélenchon. Nuance   chez les insoumis, le compteur affiche 40 annuités de cotisation pour ouvrir le droit au départ à taux plein. « En dix ans, les dividendes aux actionnaires ont augmenté de 70 % alors que les salaires n’ont progressé que de 10 % et que l’investissement productif recule de 5 %. Le capital s’est bien servi, maintenant c’est l’heure du travail », estime le député FI Adrien Quatennens. La mesure, pointe-t-il, s’inscrit « au volet diminution et répartition du temps de travail de notre programme, avec un réel retour aux 35 heures et une 6e  semaine de congés payés ».

La candidate PS, Anne Hidalgo, en revanche, souhaite, peu ou prou, le statu quo avec un « âge légal de départ (qui) ne sera pas augmenté, et plafonné aux 62 ans actuels ». Même position pour l’écologiste Yannick Jadot, dont le programme promet de ne reporter « en aucun cas l’âge légal de départ à la retraite », s’engageant à permettre « à toutes celles et tous ceux qui ont exercé des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite ».

Élément tout aussi essentiel que l’âge de départ, le niveau des pensions est également au cœur de toutes les attentions. D’ailleurs, la maire de Paris justifie sa position sur la borne d’âge en plaidant la priorité aux « retraités qui ont des petites pensions et une vie professionnelle difficile pour les augmenter et pour leur permettre de vivre mieux ». Elle propose ainsi de porter « les montants nets du minimum vieillesse à 1 000 euros et du minimum contributif à 1 200 euros » et de rétablir « les 4 critères de pénibilité supprimés par le président sortant ». Des ­revalorisations que ceux des candidats qui plaident pour le retour à 60 ans ne comptent pas sacrifier. « Aucune pension sous le Smic, revalorisé à 1 400 euros net, pour une carrière complète », promet Adrien Quatennens. «  Nous voulons que tout le monde parte à la retraite avec un ­minimum de 1 200 euros », répond aussi Fabien Roussel, qui, au-delà du Smic, veut atteindre 75 % du revenu net d’activité et indexer les pensions à l’évolution des salaires. Quant au calcul, le député du Nord défend un retour aux 10 meilleures années dans le privé, avec dans le public la création d’un droit d’option entre les six derniers mois et l’alignement sur le privé en incluant les primes.

Des progrès sociaux qui nécessitent des financements ? Impossible, jurent en chœur les droites et le Medef. À l’inverse, Jean-Luc Mélenchon assume que ce soit « la mesure la plus chère de tout (son) programme ». « Cela suppose 2 points de plus aux quasi 14 % du PIB consacrés aux retraites », complète Adrien Quatennens. La FI compte sur les cotisations supplémentaires qu’apporteraient l’égalité salariale femmes-hommes, la création d’emplois – dont 1,5 million par la planification écologique – et la hausse des salaires. « Augmenter de 1 % les salaires fait rentrer 2,5 milliards d’euros dans la caisse », y rappelle-t-on. Des leviers qu’entend aussi actionner le PCF : « Concrètement, cela signifie d’aller vers une société zéro chômage » via « l’embauche de 500 000 fonctionnaires, des conférences permanentes pour l’emploi et la formation, mais aussi par l’attribution de droits nouveaux aux salariés dans les entreprises. Au bout de cinq ans, nous visons 650 milliards d’euros de PIB supplémentaires », détaille Denis Durand.

Exit, bien sûr, la retraite par capitalisation. Pour renforcer le système par répartition, une « surcotisation de 2 points sur tous les salaires au-delà de 3 400 euros » est aussi à l’ordre du jour chez la FI, quand le PCF mise aussi sur une nouvelle contribution, celle des revenus financiers, à hauteur de 30 milliards d’euros. Sans compter la suppression des exonérations de cotisations. À commencer par le Cice, qui grève les comptes d’environ 20 milliards d’euros. « La cotisation sociale – la part différée du salaire – ne doit pas être une variable d’ajustement qui sert à financer des politiques économiques. C’est pour ça que la Sécurité sociale n’a pas été pensée à sa création comme une structure d’État », insiste le parlementaire communiste des Bouches-du-Rhône, dont le parti propose « de faire progressivement disparaître la CSG », contrairement à la FI, qui veut la « rendre progressive avec 14 tranches ». Selon le sondage Ifop, les catégories populaires sont les plus favorables (85 %) à la retraite à 60 ans, que le RN vient d’enterrer. Reste à savoir si elles se mobiliseront quand l’électorat de droite, lui, ne s’y trompera pas.

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Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse sociale

Actu

La majorité a présenté, jeudi 10 mars, sa future réforme en cas de second mandat. Avec un report de l’âge légal de départ à la retraite – comme le proposent Valérie Pécresse et Éric Zemmour – affiché comme indispensable pour faire face à des « difficultés de financement » et à l’allongement de l’espérance de vie. Des arguments fallacieux.

Florent LE DU

Cinq ans de plus pour finaliser la destruction de notre modèle social. Deux ans après avoir renoncé à sa réforme des ­retraites pour cause de crise sanitaire, le président-candidat promet aux travailleurs un scénario encore plus sombre en cas de second mandat : attendre 65 ans pour partir à la retraite à taux plein. Exit la proposition de fin 2019 d’introduire un « âge pivot » qui n’avait pas valeur de couperet à 64 ans, le chef de l’État veut bien repousser au-delà de 62 ans l’âge légal de départ, comme Valérie Pécresse (65 ans) et Éric Zemmour (64 ans).

« C’est une réforme de responsabilité et de justice », a osé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, jeudi. Les arguments fallacieux ne manqueront pas pour défendre cette « réforme prioritaire » qui doit se faire progressivement, jusqu’à 2032. Le 9 novembre, Emmanuel Macron avait ainsi prévenu qu’il faudrait « travailler plus » afin de « préserver les pensions de nos retraités ». Comme ses concurrents de droite et d’extrême droite, la majorité présente le report de l’âge de départ comme le seul moyen « d’équilibrer l’ensemble du système », comme l’a soutenu Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale. Mais réformer le financement des retraites est d’abord une question de choix politique. « Les difficultés dont parle la majorité sont dues aux critères capitalistes qui dictent notre gestion de l’économie en voulant toujours faire baisser le coût du travail et des cotisations pour laisser plus de place aux profits », explique l’économiste communiste Denis Durand. Pour Jean-Marie Harribey, ancien coprésident d’Attac, « la droite veut faire oublier que d’autres solutions existent, comme augmenter les volumes des cotisations en augmentant leur part dans le salaire brut, en embauchant davantage, en augmentant les salaires, en stoppant les exonérations accordées aux plus riches . »

le chef de l’État entend toujours supprimer les régimes spéciaux

Selon la majorité, ce « sauvetage » du système des retraites permettrait à terme 14 milliards d’euros d’économies annuels. Mais d’après l’économiste François Ecalle, pourtant favorable au recul de l’âge de départ, la réforme ne rapporterait que 3,75 milliards d’euros par an en 2032, en prenant en compte les prestations sociales qu’induit le report (chômage, invalidité, RSA). Des économies qui ne pourraient suffire qu’à financer la hausse des montants minimaux des pensions à taux plein : 1 100 euros pour Emmanuel Macron et Éric Zemmour, 1 230 euros pour Valérie Pécresse. Et donc ne pas résoudre les fameuses difficultés de financement du système. De quoi justifier d’ici là une accélération de la mesure ou un nouveau report de l’âge ?

D’autres différences existent entre la réforme avortée en 2020 et le projet présenté par les soutiens d’Emmanuel Macron. Fini la retraite par points, système plébiscité par Valérie Pécresse pendant la primaire LR. Tandis que, si le chef de l’État veut toujours supprimer les régimes spéciaux, il prévoirait désormais « trois grands régimes » pour les fonctionnaires, les salariés du privé et pour les indépendants. Reste une conséquence pouvant bouleverser durablement notre modèle social : faciliter la retraite par capitalisation. La majorité prévoit qu’au-delà de 120 000 euros de revenus bruts par an, les plus riches ne cotiseraient qu’à hauteur de 2,81 % (au lieu de 6,90 %), sans ouvrir de droits à la retraite. « Un manque à gagner qui en plus ouvre un boulevard aux fonds de pension privés pour récupérer leurs cotisations », anticipe Jean-Marie Harribey.

un quart des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans

Quant à l’âge légal, la Macronie adopte désormais le même argument que « Les Républicains  », qui réclamaient déjà son report en 2019 : « Parce que nous vivons plus longtemps, il nous faudra partir à la retraite plus tard », déclarait Emmanuel Macron en juillet 2021. Une drôle de vision du progrès social. « Pourquoi est-ce qu’on vit plus longtemps ? Aussi parce qu’on a baissé l’âge de départ à la retraite, commente Ian Brossat, directeur de campagne de Fabien Roussel (PCF). Dans le même temps, les richesses produites ont augmenté de manière considérable. Est-ce que ces gains de productivité ne doivent pas aussi profiter au monde du travail ? » L’argument selon lequel « nous vivons plus longtemps » est factuellement discutable : selon l’Insee, depuis 2016, l’espérance de vie en France stagne, tandis que l’espérance de vie en bonne santé commence à baisser. Elle se situait en 2020 à 63,7 ans mais fluctue en fonction des catégories sociales : pour les ouvriers, elle se situe entre 55 et 59 ans.

Repousser l’âge de départ à la retraite ­continuerait d’accroître ces inégalités sociales. Économiquement, avec des difficultés d’embauche des plus de 60 ans et la tentation de prendre une ­retraite anticipée avec une pension revue à la baisse. Du point de vue de la santé également alors que, toujours selon l’Insee, 25 % des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans, contre 5 % des plus riches. Mais la majorité sortante a tout prévu. Selon Richard Ferrand, la ­réforme « doit permettre, dès l’âge de 40 ans, d’investir dans les formations et de faire en sorte qu’on soit en capacité physique, intellectuelle de se réorienter et d’embrasser d’autres tâches dans sa deuxième partie de carrière ». Plutôt que de prendre en compte la pénibilité de certains métiers et des carrières, la Macronie exhorte les Français à s’adapter, anticiper. Défense de vous plaindre si à 60 ans le travail ronge votre santé : vous n’aviez qu’à y penser avant.

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Le Figaro

Immigration : l'accord franco-algérien de 1968, un cadre contesté mais «ultrasensible»

Luc Lenoir

DÉCRYPTAGE - Ce texte, signé pendant les Trente Glorieuses, accorde des facilités aux Algériens pour s'installer en France. Alger s'oppose à toute renégociation.

C'était le 2 mars 2003. Jacques Chirac déambulait dans Alger, lors d'une visite protocolaire, sans doute la plus importante depuis l'indépendance du pays. De jeunes femmes en habits traditionnels lançaient des youyous... Bientôt couverts par une rumeur plus forte, celles des jeunes hommes, qui devant le président Bouteflika, n'hésitaient pas à supplier en hurlant : «Chirac, des visas, des visas!».

L'année précédente, le gouvernement français avait en effet fixé à 180.000 le nombre d'autorisations d'entrée d'Algériens sur le sol national. Un chiffre insuffisant pour ces jeunes qui savaient bien que ces visas équivalent, en Algérie, à une possibilité d'installation en France. Et ce en vertu de l'«accord franco-algérien», signé le 27 décembre 1968, en pleines trente glorieuses et dans le cadre d'une pénurie de main-d’œuvre.

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Un texte toujours en vigueur aujourd'hui, sur lequel ont promis de revenir Eric Zemmour ou encore Éric Ciotti, qui dénonçait en octobre dernier les «avantages migratoires» algériens et l'inaction d'Emmanuel Macron sur le sujet. En 2018, le nombre de visas culminait d'ailleurs à 413.000, avant de redescendre les années suivantes. Selon l'Institut National d'Études Démographiques (INED), 1,15 million de descendants d'immigrés algériens résident en France, un chiffre largement inférieur à d'autres estimations, comme celle du président algérien Abdelmadjid Tebboune lui-même, comptant «six millions d'Algériens» en France.

Des facilités d'installation sur le sol français

Concrètement, le ministère de l'Intérieur mentionne que l'accord bilatéral implique trois points principaux. D'abord, l'entrée des Algériens en France est «facilitée», une entrée régulière (la même que pour tourisme) suffisant pour se voir délivrer certains titres de séjour. Un visa long séjour n'est pas nécessaire. Ensuite, selon l'article 5, «les Algériens bénéficient de la liberté d'établissement pour exercer une activité de commerçant ou une profession indépendante» en France. Ceux qui souhaitent lancer une activité reçoivent un certificat de résidence. Les Algériens peuvent enfin «accéder plus rapidement que les ressortissants d'autres États à la délivrance d'un titre de séjour valable 10 ans».

Ce dernier aspect recouvre plusieurs possibilités. Par exemple, le conjoint de nationalité algérienne marié ou pacsé à un ressortissant français obtient un certificat de résidence de dix ans après une année de séjour, contre trois pour les autres pays. De la même manière, le père ou la mère algérien d'un enfant français obtient dix ans de résidence dès la fin de sa première année en France. Le regroupement familial est également plus rapide, et ne peut être refusé que pour certains motifs précis. Et même en l'absence de parent ou de conjoint, une dernière voie privilégiée s'applique aux Algériens pour s'installer en France : «s'ils ne l'ont pas obtenu avant, les ressortissants algériens peuvent solliciter un certificat de résidence de 10 ans après 3 ans de séjour, contre 5 ans dans le cadre du droit commun».

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L'accord va loin dans le détail et la prise en compte de certaines spécificités, toujours dans le sens d'une facilitation d'installation sur le sol français. Il transcrit ainsi en droit français la «kafala», coutume musulmane de transfert d'autorité parentale ou d'adoption. Tout en se plaçant, dans la hiérarchie des normes, au-dessus du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (CESEDA), qu'il surpasse en tant qu'accord international.

Ce dernier point donne lieu à des controverses, les préfectures favorisant parfois certaines circulaires plus précises pour traiter les cas particuliers. Toutefois, en octobre dernier, un ressortissant algérien en appelait avec succès au Défenseur des droits, qui lui-même évoquait l'accord franco-algérien pour obliger une préfecture à lui donner le titre de séjour demandé.

Enfin, l'obtention d'un «visa» pour entrer une première fois sur le sol français semble de moins en moins constituer une condition sine qua none. En effet, les Algériens qui n'ont pas ce document peuvent toujours passer par l'Espagne ou l'Italie, et ensuite transiter vers la France en vertu de l'accord de Schengen, où ils bénéficieront de l'accord. Un mécanisme qui faisait dire à un consul, cité par l'ambassadeur Xavier Driencourt, auteur de L'énigme algérienne: Chroniques d'une ambassade à Alger, que le texte sert à «blanchir la fraude» de l'immigration illégale algérienne vers la France.

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Revenir sur l'accord constituerait «l'arme atomique»

En plus de constituer une soupape sociale pour le pays, l'accord se traduit en divers avantages stratégiques et financiers pour l'Algérie, qui envoie par exemple nombre de ses ressortissants bénéficier de soins en France. De ce côté de la mer en revanche, le contexte a bien changé, entre déclassement économique et difficultés associées à l'immigration... Mais aucun gouvernement ni aucun président de la République ne sont pourtant revenus sur le texte. Xavier Driencourt rappelle au Figaro que «la France a essayé plusieurs fois de le renégocier, mais l'Algérie a toujours fait échouer les discussions. C'est l'arme atomique, mais c'est très dangereux et délicat à manipuler». Et décrit un État français divisé sur la question : «L'Intérieur peut avoir ses propres objectifs, mais c'est un sujet tellement multiforme que d'autres administrations peuvent avoir leur propre agenda» sur la question. Par exemple, les autorisations de survol pour l'armée, ou bien sûr les livraisons stratégiques de gaz algérien pour des entreprises d'État.

Le diplomate décrit le sujet comme «ultrasensible» : «j'ai été très critiqué quand, en revenant à Alger en 2018, j'ai réduit les visas [qui avaient atteint 413.000 par an, ndlr], pour les ramener à 250.000. Alors, revenir sur l'accord, ce serait un coup de tonnerre». Lorsqu'en septembre dernier, Beauvau avait annoncé encore réduire de 50% le nombre de visas, Alger avait convoqué l'ambassadeur français pour «protester»... Alors que le chemin dans l'autre sens semble beaucoup plus difficile: Le Figaro révélait au même moment que seules 0,2% des expulsions de clandestins vers l'Algérie sont habituellement réalisées, en raison de l'obstruction du pays.

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Pourquoi la date de Pâques change-t-elle chaque année?

Le calcul de cette date, qui dépend du cycle lunaire, permet de déterminer non seulement le jour de Pâques mais aussi celui des nombreuses célébrations chrétiennes qui s'y réfèrent.

Pollution : circulation différenciée samedi à Paris et dans le périmètre de l'A86

Seuls les véhicules munis d'une vignette Crit'Air 0, 1 et 2 auront le droit de circuler samedi de 05H30 à minuit dans Paris, la petite et la moyenne banlieue.

Le Figaro

Philippe Lacheau et Alexandra Lamy animent la saison 2 de «LOL: Qui rit, sort!»: «Notre rôle est de mettre un peu de piquant dans le jeu!»

  • Par  Cécile Brelot
  • Mis à jour le 29/03/2022 à 08:24
  • Publié le 29/03/2022 à 07:30

ENTRETIEN - La plateforme de streaming propose une nouvelle édition du jeu où le rire est interdit. Les trois premiers épisodes sortiront le vendredi 1er avril, jour de farce, les trois suivants, le 8 avril. L’occasion pour Philippe Lacheau et Alexandra Lamy, les présentateurs, d’échanger sur cette nouvelle saison, tout en humour.

Deux animateurs pour la saison 2 de «LOL: Qui rit, sort!». L’acteur et réalisateur Philippe Lacheau reprend son rôle. À ses côtés, l’actrice Alexandra Lamy et grande gagnante de la première édition sortie en avril 2021. Cette émission de divertissement, en six épisodes, rassemble dix comédiens et humoristes. Le but? Ne pas rire sous peine d’élimination. Tous les coups d’humour sont permis pour faire craquer ses adversaires. Le dernier à ne pas avoir ri remporte la somme de 50 000€ pour l’association qu’il est venu défendre. Pour être à l’affût de deux fois plus de blagues, sketchs et rires refoulés, le duo d’animateurs surveillera tout depuis le «centre de contrôle», une salle de cinquante écrans. Eric et Ramzy, Melha Bedia, Gérard Darmon, Alice David, Audrey Fleurot, Camille Lellouche, Panayotis Pascot, Just Riadh et Ahmed Sylla seront scrutés en permanence. Pour la sortie des trois premiers épisodes, le vendredi 1er avril, le binôme nous partage leur expérience de tournage, quelques souvenirs et nouveautés lors d’une interview croisée.

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LE FIGARO. - Comment s’est passé le tournage de cette deuxième saison de «LOL: Qui rit, sort!»?Philippe LACHEAU. - Nous étions aux meilleures places avec Alexandra. Nous nous sommes vraiment bien marrés. Mais le mieux, c’est que les épisodes sont encore plus drôle que ce qu’on a vécu! Je suis très fier de cette saison.

Alexandra LAMY. - C’était génial. On peut dire qu’il y avait un gros niveau chez les participants.

Comment le casting a-t-il été choisi? P.L.- Nous ne choisissons pas. En revanche, il y a un dialogue. Nous pouvons proposer des artistes et sommes régulièrement sollicités. À la découverte du casting , on s’est dit : «Waouh! Ça déchire!». On avait déjà hâte d’être sur le tournage.

Est-ce que vous êtes prêts ? Parce que nous oui.#LOLQuiRitSort2 arrive le 1er avril ! pic.twitter.com/JlGqGtiZqy

March 25, 2022

À quelles nouveautés peut-on s’attendre au sein de l’émission? P.L.- Nous avons effectivement préparé quelques surprises à nos participants, il y en aura jusqu’au dernier épisode. Cela permet de relancer un peu le rythme, qu’il se passe plus de choses car le tournage est long! C’est très fatigant pour les comédiens et humoristes de tenir six heures avec la fatigue et les bides.. Notre rôle est de mettre un peu de piquant avec d’autres sketchs, un invité mystère... Hélas, on ne peut rien dire de plus.

A.L. - Pour avoir été à l’intérieur du jeu, c’est très compliqué de tenir sur la durée. Lorsque on commence à être un groupe réduit, on a tendance à fuir pour gagner. Pour ne pas ennuyer ceux qui nous regardent, on a effectivement trouvé quelques astuces.

« Je ne suis pas sûre que j’aurais gagné cette saison »

Alexandra Lamy

Justement, comment se décident ces nouveautés?

P.L. - Comme pour le casting, nous sommes dans l’échange. Elles peuvent venir de nous ou des auteurs de Prime Video. On retient ensuite les meilleures idées.

A.L.- Grâce aux auteurs qui travaillent sur l’émission, nous avons pu développer plein d’idées. Nos participants vont avoir de vraies surprises qui ne vont pas leur faciliter la tâche!

Alexandra Lamy, vous aviez remporté la première saison, vous êtes à présent à l’animation aux côtés de Philippe Lacheau... A.L.- Je pense que Philippe était très content d’avoir quelqu’un dans le centre de contrôle..

P.L. - La première fois, j’étais un peu comme Tom Hanks dans Seul au monde (rires) alors quelle joie d’avoir Alexandra à mes côtés cette année!

A.L. - Après, à certains moments, j’avais très envie de rentrer dans la salle et de participer. En même temps quand je vois le niveau des dix joueurs, j’étais bien dans mon rôle de spectatrice. Je ne suis pas sûre que j’aurais gagné cette saison.

Quel a été votre souvenir le plus drôle de cette saison?A.L.- La carte joker de Gérard Darmon. Mais en même temps, j’ai tellement de souvenirs qui sont hyperdrôles. Je pense à des relations amicales comme le duo Eric et Ramzy ou Camille Lellouche et Melha Bedia. Pleins de petits détails se sont avérés hilarants.

« Si je participais à ‘‘ LOL : Qui rit, sort!’’, je ne serais pas un très bon candidat »

Philippe Lacheau

Avez-vous été surpris par certains candidats? P.L.- Je pense que personne n’a vu venir Audrey Fleurot. Elle a des vannes folles tout en restant très sérieuse. Même avant le début du jeu, elle a lancé une blague à Just Riadh qui a surpris tout le monde! Le ton était donné. À l’inverse, nous avons été très surpris par certains participants, plus rieurs que prévu..

A.L. - Pour ceux qui m’ont demandé conseil, je ne pouvais que leur répondre: «Méfiez-vous de tout le monde!». Tu peux facilement rester bloquer sur quelqu’un que tu crains et baisser ta garde face à ceux qui te feront rire par surprise.

P.L.- Le pire, et c’est arrivé lors de la première saison, certains se faisaient rire tout seul. Il faut se méfier de soi-même!

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Comment se passe le contrôle derrière cinquante écrans? A.L. - Il faut savoir que ça balance entre les candidats! Parfois, on entendait certains hurler «qu’un tel ou un tel avait ri». Même si l’ambiance est très bienveillante, tout le monde veut gagner pour son association et donc éliminer l’autre! En général, si l’un rigole, il est très rapidement dénoncé!

P.L. - Effectivement, avec dix artistes et cinquante caméras, cela peut nous arriver de louper un rire. Si c’est le cas, la production nous repasse les images et on appuie sur le buzzer!

Philippe Lacheau, pourrait-on vous voir comme participant du jeu dans une éventuelle saison 3? P.L. - On ne m’a jamais encore posé la question, mais objectivement, non. Je ne serai pas un très bon candidat, déjà parce que je pense pas réussir à tenir jusqu’au bout mais surtout pourrais-je avoir le niveau de faire des vannes et d’accumuler les bides? Je préfère cent fois ma place, au chaud, où j’ai le droit de rire. Après, tout peut arriver mais à choisir, je préfère rester là où je suis.

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L'Humanité

Retraites : le grand revirement de Marine Le Pen

Actu

La candidate du Rassemblement national a entériné, jeudi 17 février, l’abandon de la retraite à 60 ans, qu’elle défendait bec et ongles depuis dix ans.

Benjamin König

C’est la « question centrale du programme que je défends », qui touche à la « juste répartition des richesses et à la conception de notre modèle social (…) après tant de décennies de trahison et de fausses promesses ». C’est par ces mots que Marine Le Pen a entamé la présentation de son projet de réforme des retraites, jeudi, pour mieux noyer le poisson. Car, après plusieurs semaines de tergiversations, il paraissait de plus en plus clair que la cheffe du RN était sur le point d’abandonner un des marqueurs sociaux forts de son projet politique, qu’elle défendait depuis dix ans : le retour à 60 ans de l’âge légal de départ à la retraite. Lors de son premier grand meeting, à Reims, le 5 février, elle n’en a pipé mot.

Exclusif : la retraite à 60 ans ? Les cadres votent pour !

Cette fois, si elle a dit croire « au système de protection sociale français », c’était pour mieux le dénoncer au prétexte qu’il aurait été « dévoyé et ouvert au monde entier ». Dans le détail, son projet ne fait nulle mention de l’âge légal, aujourd’hui fixé à 62 ans. Il ne sera possible de partir à 60 ans à taux plein qu’à deux conditions : avoir commencé à travailler entre 17 et 20,5 ans, et avoir cotisé et validé 40 annuités. Pour la tranche suivante, ceux qui ont commencé à travailler entre 21 et 24,5 ans, la cheffe du RN propose « un système progressif de 160 à 168 trimestres de cotisations » pour un départ entre « 60,75 et 62 ans ». Pour les autres, les 42 années de cotisations seront maintenues et l’âge effectif de départ à la retraite monterait donc à 67 ans. Et si elle a bien évoqué la question de la pénibilité, elle n’a en rien détaillé les modalités de sa prise en compte.

Des gages aux patrons

Pourtant, voici à peine plus de trois mois, le 15 novembre 2021, Marine Le Pen, déjà candidate à l’élection présidentielle, exposait sa vision du sujet : « La manière dont vivent nos aînés, pour moi, c’est un marqueur de civilisation. » Elle critique alors « la vision ultralibérale (qui) consiste à dire qu’il faut un allongement indéfini de la durée de travail ». Et met en avant « un choix budgétaire » pour financer ce départ à 60 ans. Début février, Marine Le Pen et son entourage réfutent encore tout virage. « Rien ne change ! avance Philippe Ballard, l’ex-journaliste devenu directeur de la communication : Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, et tous les autres auront aussi 40 annuités pour partir à la retraite. » Raté. En réalité, ce changement de pied avait déjà été esquissé dès janvier dernier. Tout à sa volonté de se « présidentialiser », la candidate avait montré patte blanche lors de son déjeuner avec le mouvement Ethic (Entreprises de taille humaine, indépendantes et de croissance), un organisme patronal inféodé au Medef. « C’est un vrai problème », lui ont alors lancé les patrons présents, à propos du financement de l’âge légal à 60 ans. Marine Le Pen leur répond déjà que son seul objectif est d’éviter que des salariés ayant commencé à travailler avant 20 ans ne doivent attendre l’âge légal de 62 ans. Et donne des gages pour le reste…

Course à l’échalote

Ce recul est d’autant plus criant que les programmes des deux élections présidentielles précédentes sont des plus clairs. Celui de 2017 indique : « Engagement n° 52 : fixer l’âge légal de la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisations pour percevoir une retraite pleine. » En 2012, il était plus net encore, puisque à l’âge légal de 60 ans et aux 40 annuités s’ajoutait un « élargissement de l’assiette aux revenus du capital pour financer l’ensemble des prestations ». Mais là encore, il y avait un loup libéral : cet élargissement de l’assiette était justifié par une « perte de compétitivité » due aux cotisations.

Présidentielle 2022 : tous nos articles sur la campagne

Si, à l’instar d’autres propositions comme la sotie de l’euro, Marine Le Pen fait machine arrière sur celle centrale des retraites, c’est également en raison de la bataille qui se joue à droite et à l’extrême droite entre la cheffe du RN, Éric Zemmour et Valérie Pécresse. Cette dernière annonce un âge légal de 65 ans, quand l’ex-chroniqueur du Figaro parle de 64 ans. Dans cette course à l’échalote, Marine Le Pen a été critiquée jusque dans son camp pour des positions jugées bien trop « sociales », notamment de la part de l’aile ultralibérale et conservatrice qui refuse ce que ses partisans nomment le « national-populisme ». C’est cette fraction du RN, politiquement plus encline à l’union des droites, qui a pour partie rejoint Éric Zemmour. Jeudi, Marine Le Pen a ponctué son laïus d’une formule traditionnelle du RN : « Je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai pas. » Difficile à croire.

Marine Le PenPrésidentielle 2022réforme des retraitesÉlections 2022
Le Figaro

Le journal du mercato : Nkunku dans le viseur du Bayern, le Barça écarte l'option Mbappé

Le Bayern sur Nkunku, Mbappé et Haaland loin du Barça ou Pochettino reçu à Manchester : toutes les infos du mercato foot de ce mardi 29 mars 2022.

Le Bayern s'intéresse à Nkunku

Passé du PSG à Leipzig à l'été 2019, Christopher Nkunku crève l'écran outre-Rhin. Le Français totalise 26 buts et 12 passes décisives en 39 matches cette saison. Un rendement qui lui a ouvert les portes de l'équipe de France… et qui n'a pas échappé au Bayern Munich. Selon la chaîne Sport1 et confirmé par le quotidien Bild , le nonuple champion d'Allemagne en titre «s'intéresse» à Nkunku. Il serait l'alternative principale à l'ailier allemand Serge Gnabry, en fin de contrat en 2023 et dont les négociations pour prolonger patinent. S'il n'y a pas d'issue cet été, Gnabry (26 ans) sera vendu et le Bayern se jettera sur Nkunku (24 ans), dont le prix avoisinerait les 60 M€.

À VOIR AUSSI – Le top 5 des buts de Nkunku en Bundesliga la saison dernière

Barcelone : Laporta tempère pour Mbappé et Haaland

Invité sur les ondes de la radio RAC1 lundi soir, le président du FC Barcelone, Joan Laporta, a passé en revue l'actualité de son club. Le mercato a été longuement évoqué, et une question lui a été posée sur Kylian Mbappé et Erling Haaland, dont les noms ont été associés au Barça dans de récentes rumeurs. Mais Laporta prévient : les recrues «devront s'adapter aux niveaux des salaires de Barcelone et à une structure économique définie qui maintient la durabilité et l'équilibre du club». En proie à des soucis financiers, le Barça veut éviter les folies et les «joueurs qui sont plus que l'équipe». En d'autres termes, le club catalan ne se voit pas lutter avec son rival, le Real Madrid, pour récupérer Mbappé, toujours en fin de contrat au PSG.

Griezmann quasi définitivement à l'Atlético

Après deux saisons galères au FC Barcelone, Antoine Griezmann est revenu à l'Atlético de Madrid sur le gong du dernier mercato estival, sous la forme d'un prêt. Et comme le rapporte le site El Desmarque , l'option d'achat devrait bien être levée. La condition était que Griezmann joue au moins 50% des matches de l'Atlético où il était disponible (c'est-à-dire ni blessé, ni suspendu). À moins qu'il ne soit cantonné au banc pour le reste de la saison, le champion du monde tricolore (31 ans) sera automatiquement transféré chez les Colchoneros cet été, pour 40 M€. Une bonne nouvelle pour son entraîneur Diego Simeone, qui compterait déjà sur lui en vue de la saison prochaine.

À VOIR AUSSI – Le joli but de Griezmann contre Majadahonda en 16e de finale de Coupe du Roi en janvier dernier (0-5)

MU : Pochettino aurait passé un entretien

La semaine dernière, le Daily Mail nous apprenait qu'Erik ten Hag, entraîneur de l'Ajax Amsterdam, avait passé un entretien dans les bureaux de Manchester United. Ce mardi, le site Foot Mercato assure que Mauricio Pochettino a rencontré à son tour les dirigeants mancuniens. Une information validée par le Daily Express . Les Red Devils s'activent pour trouver le successeur à Ralf Rangnick, nommé en intérim en novembre dernier. Pochettino (50 ans), qui a encore un an de contrat au Paris Saint-Germain, disait vouloir «parler» avec le club il y a dix jours, avant de s'engager pour une nouvelle saison en France.

Brentford veut prolonger Eriksen

Moins de neuf mois après son malaise cardiaque à l'Euro, Christian Eriksen a rejoué au football avec le club de Brentford, en Premier League. Le milieu danois en est déjà à trois matches, dont deux en intégralité et un but contre Burnley, le 12 mars dernier (2-0). Le Times révèle que Brentford compte déjà lui proposer de prolonger son contrat au-delà du 30 juin prochain. Eriksen, 30 ans, a été rappelé en sélection danoise et a marqué deux minutes après son entrée en jeu, samedi dernier, contre les Pays-Bas (4-2).

Mercato : le Barça se lance dans la course à la signature de Mbappé

Promis au Real Madrid par de multiples sources, l'attaquant du PSG, libre à la fin de la saison en cours, est aussi sollicité par le Barça selon L'Équipe.

Le journal du mercato : le PSG pense à Pedro Neto, prolongation en vue pour Bruno Fernandes

Pedro Neto ciblé par le PSG, la prolongation de Bruno Fernandes ou encore l'avenir de Burak Yilmaz : retrouvez toutes les infos mercato de ce vendredi 25 mars 2022.

Le journal du mercato : Erling Haaland inaccessible pour le Barça ?

Haaland trop cher pour le Barça, la prolongation de Dembélé ou encore l'avenir de Gündogan : retrouvez toutes les infos mercato de ce samedi 26 mars 2022.

Le Figaro

Jean-Louis Thiériot: «L’armée française est de grande valeur, mais elle a besoin d’objectifs réalistes et de moyens»

TRIBUNE - Spécialiste des questions de défense, le député (LR, Seine-et-Marne) livre une réflexion sur la situation de l’armée française aujourd’hui à la lumière du remarquable livre Le Temps des Guépards. La guerre mondiale de la France. De 1961 à nos jours (Tallandier), du colonel Michel Goya.

Les Européens avaient oublié que la paix n’avait été qu’une parenthèse heureuse. Il en est qui le savaient, les soldats de France. Si le fracas des armes ne résonnait plus sur le sol européen, ils avaient été engagés, dans de multiples opérations extérieures - 32 ayant compté plus de 1000 hommes - depuis l’aube de la Ve République. C’est une singularité française. À l’exception de la Grande-Bretagne, l’aventure coloniale terminée, la plupart des pays européens se sont repliés dans la protection de leur territoire national, à l’ombre du parapluie américain. La France a choisi, pour le meilleur et parfois pour le pire, de demeurer une puissance mondiale.

Le Temps des Guépards. La guerre mondiale de la France. De 1961 à nos jours du colonel Michel Goya permet de réfléchir au paradoxe de notre situation et rend hommage à ces hommes-là, qui au prix du sang, ont partout fait flotter le drapeau. Distinguons, à la suite de l’auteur, trois grandes périodes depuis 1961: les opérations en guerre froide (1961-1987), les campagnes du nouvel ordre mondial (1990-2007), la guerre permanente (2008 à aujourd’hui).

L’idée de fulgurance

La première fait suite au désengagement français de la guerre d’Algérie et à la mise en œuvre de la force de frappe. De Gaulle pose le cadre qui demeurera celui de la France jusqu’à la chute du rideau de fer. La dissuasion nucléaire pour garantir la protection de nos intérêts vitaux ; un important corps de bataille mécanisé à l’Est, fondé sur la conscription, non pour gagner la guerre face aux troupes du pacte de Varsovie ce que l’on ne croit pas possible mais pour l’empêcher ou pour retarder le franchissement du seuil nucléaire ; des forces professionnelles, prépositionnées dans nos anciennes colonies par le biais des accords de défense ou destinées à être projetées quand les circonstances l’exigent pour mettre en œuvre «la grande politique» mondiale voulue par le Général. Pour être efficace l’outil militaire est assujetti à une architecture de décision en boucle courte, relevant de la compétence quasi exclusive du chef de l’État.

Le désir légitime de disposer des moyens les plus performants, dans un contexte budgétaire toujours plus contraint, a conduit à une armée échantillonnaire qui ne dispose plus de la masse critique, ni en hommes ni en matériels

Les trois premiers présidents de la Ve ont en tête Machiavel: «On fait la guerre quand on veut, on la termine quand on peut.» La plupart des opérations seront marquées par l’idée de fulgurance: objectif précis et limité, frappe, négociation, retrait. En 1961, la Tunisie exige la rétrocession immédiate de Bizerte que la France occupait encore légalement et s’empare de vive force de la base. La France monte une opération combinée aérienne, navale et terrestre et reprend en quelques jours le contrôle de la zone. Commence alors une négociation qui conduit à la rétrocession anticipée de la base, mais en position de force. En dehors du Tchad, la France n’intervient plus guère en Afrique sous de Gaulle ou Pompidou. Giscard d’Estaing est plus actif mais pour des opérations limitées: opération en Mauritanie (1976-1977) par des frappes aériennes contre le Front Polisario, libération des otages européens de Kolwezi en 1978 menée par les paras du 2e REP, Tchad, renversement de Bokassa en Centrafrique (1979).

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Mitterrand, lui, succombe au discours des «soldats de la paix», Casques bleus censés faire du «peace keeping» avec des boucles de décisions longues et des règles d’engagement extrêmement floues définies par la bureaucratie onusienne: au Liban, avec la Finul, où nous perdons plus de 150 hommes, dont les victimes du Drakkar ; au Rwanda, où nous ne parvenons pas à empêcher un génocide qui se déroule sous nos yeux ; en ex-Yougoslavie, où plus de cinquante des nôtres tombent condamnés à l’impuissance. Il n’est que l’invasion du Koweït par l’Irak en 1990 pour sortir de cette posture floue. La division Daguet, les forces aériennes et l’aéronavale sont clairement engagées dans une opération de guerre.

Elles la mènent brillamment même si se révèlent fortement les limites du modèle fondé sur la conscription. La professionnalisation des armées sous Jacques Chirac en sera la conséquence directe.

Un goût amer

Le 11 septembre 2001 conduit les présidents qui se succèdent à un engagement militaire permanent, mais avec des objectifs souvent incertains. En Afghanistan, il s’agit «d’en être» par solidarité avec les Américains. Puis, après le refus particulièrement bienvenu de Chirac de participer à la guerre en Irak en 2003, sans doute pour donner des signes positifs outre-Atlantique, Sarkozy renforce la présence française à 4000 hommes sans que ne soient remportés des succès autres que tactiques. L’intervention en Libye en 2011, assez vite menée sous commandement américain faute de moyens, est une réussite militaire, mais l’on sait que ses résultats géostratégiques sont très discutés. Au Mali en 2013, la France réussit à la perfection sa projection de force. Elle bloque et détruit les colonnes djihadistes qui marchent sur Bamako.

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En revanche, malgré de nombreux succès locaux, la suite de l’opération laisse un goût amer. La France a réussi à empêcher la constitution d’un califat en zone sahélo-saharienne. Mais elle a échoué à reconstituer des États faillis. Trop ambitieux sans doute avec des moyens trop limités. Trois leçons peuvent être tirées de cette magnifique chronique de la France sous les armes depuis soixante ans.

La première c’est l’excellence de nos armées et de ceux qui y servent. La plupart des engagements ont été des succès. Que ce soit à Mogadiscio, en 1993, où un détachement français de 200 hommes met en fuite plusieurs centaines de miliciens du général Aïdid après plusieurs heures de combat, à Sarajevo, en 1995, où une compagnie d’infanterie reprend de vive force le pont de Verbanja ou à Tombouctou, en 2013, où les paras sécurisent la ville en quelques heures d’une opération aéroportée de grand style, l’esprit guerrier français l’emporte.

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La seconde, c’est l’inadéquation des moyens et des ambitions. Il manque toujours des capacités. Depuis cinquante ans, notre transport aérien stratégique est toujours insuffisant. À chaque opération, c’est un casse-tête pour affréter des avions. Le désir légitime de disposer des moyens les plus performants, dans un contexte budgétaire toujours plus contraint, a conduit à une armée échantillonnaire qui ne dispose plus de la masse critique, ni en hommes ni en matériels. Même si les performances ne sont pas directement comparables, de 1991 à 2021, notre pays est passé 1349 chars lourds à 222, de 686 avions de combat à 254, de 37 bâtiments de surface à 19. La légère remontée en puissance actuelle est loin d’avoir comblé ce manque de masse.

Enfin ce qui le plus souvent a manqué à nos armées, c’est le manque de clarté des objectifs définis par le pouvoir politique. Lorsque la triade un chef, une mission limitée, des moyens ad hoc est clairement posée, lorsqu’il s’agit de libérer Bizerte, de sauver les captifs européens de Kolwezi ou d’arrêter les colonnes djihadistes, les résultats sont là. Lorsque l’objectif est diplomatique - mettre 4000 hommes à disposition de la coalition en Afghanistan -, politique - rassurer les Français avec l’opération Sentinelle - ou civilo-militaire teinté de «nation building» comme au Mali, lorsque chaînes de commandement et règles d’engagement du feu sont lourdes et obscures, les succès tactiques ne suffisent pas à masquer les échecs stratégiques.

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Il est une certitude. Si la France pèse encore dans le monde, bien au-delà de ce que sa taille ou son économie lui permettraient, c’est grâce à sa force de frappe et à ses armées, uniques en Europe par leur culture du combat. Elles lui confèrent un poids incomparable.

Quand l’orage gronde à nos portes, à Odessa ou à Kiev, nul ne peut plus ignorer que c’est souvent dans le sang que se tranche le nœud gordien. Lire Le Temps des Guépards, c’est comprendre pourquoi et comment l’heure est venue d’aiguiser à nouveau le fil de l’épée.

Jean-Marc Leclerc: «Sevran, la délinquance se rappelle aux candidats à l’Élysée»

ANALYSE - Ce week-end, alors que les projecteurs restent encore largement braqués sur l’Ukraine, à Sevran, une ville de Seine-Saint-Denis emblématique des violences urbaines, et dans plusieurs communes environnantes, des scènes d’émeute ont eu lieu après la mort d’un délinquant présumé lors d’une action de police.

Pierre Brochand (ex-DGSE): «Nous subissons une immigration sans précédent»

ENTRETIEN EXCLUSIF - L’immigration de masse que vit la France depuis des décennies a créé des groupes culturels distincts dans notre pays, estime Pierre Brochand. Il juge que l’Europe est la seule partie du monde à nier l’importance de l’homogénéité culturelle, et plaide pour un changement de cap complet de nos politiques publiques.

Le Figaro

Will Smith présente ses excuses publiquement après avoir giflé Chris Rock aux Oscars

L'acteur a reconnu son comportement «inacceptable et inexcusable». «Ce que j'ai fait était déplacé et j'ai eu tort», a écrit lundi Will Smith sur son compte Instagram.

L'acteur américain Will Smith a présenté lundi des excuses publiques à l'humoriste Chris Rock, qu'il avait giflé la veille sur la scène de la soirée des Oscars après une blague sur son épouse. C'est une plaisanterie de Chris Rock sur le crâne rasé de Jada Pinkett Smith, atteinte d'alopécie, une maladie provoquant une importante chute de cheveux, dont elle a révélé souffrir voici quelques années, qui avait déclenché l'esclandre. Will Smith était soudainement monté sur scène et avait giflé Chris Rock sous l'œil médusé des célébrités et des téléspectateurs. L'acteur de 53 ans lui avait hurlé «Laisse le nom de ma femme hors de ta putain de bouche!» une fois de retour dans son fauteuil.

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«Je voudrais publiquement te demander pardon, Chris. Ce que j'ai fait était déplacé et j'ai eu tort», a écrit lundi Will Smith sur son compte Instagram. «Mon comportement la nuit dernière aux Oscars était inacceptable et inexcusable. Les blagues à mes dépens font partie du boulot, mais une blague sur le problème de santé de Jada était trop pour moi et j'ai réagi de manière émotionnelle», a-t-il expliqué, rejetant explicitement «toute violence». Il a également demandé pardon aux organisateurs et à tous ceux qui ont assisté à la scène.

Sanctions disciplinaires

Ces excuses de Will Smith interviennent peu après que l'Académie des Oscars a annoncé l'ouverture d'une enquête interne sur cet incident. «L'Académie condamne les actions de Will Smith lors du show de la nuit dernière», a écrit l'organisation dans un communiqué transmis à l'AFP. «Nous avons officiellement entamé une enquête», précise l'Académie des arts et sciences du cinéma, qui va examiner les suites à donner à l'affaire au regard de ses «règlements et de la loi californienne».

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Que risque l'acteur, sacré peu après l'incident «meilleur acteur» pour son rôle dans La Méthode Williams, qui retrace les débuts sportifs des sœurs Serena et Venus Williams? Certains ont appelé l'Académie des Oscars à lui retirer sa récompense mais l'actrice Whoopi Goldberg, l'une des administratrices de l'Académie, a estimé que cela ne serait pas le cas. «Il y aura des conséquences, j'en suis sûre, mais je ne pense pas que c'est ce qu'ils vont faire, surtout parce que Chris Rock a dit qu'il ne porterait pas plainte», a-t-elle dit à la télévision. Sur le plan pénal non plus, aucune poursuite ne paraît possible à ce stade faute de plainte de Chris Rock, avait indiqué la police de Los Angeles dimanche soir. Will Smith s'exposerait donc seulement à des sanctions disciplinaires, qui peuvent aller selon le code de conduite de l'Académie de la simple réprimande à l'expulsion.

Les condamnations et le soutien apporté à Will Smith

La première punition infligée à l'acteur est venue des réseaux sociaux, où beaucoup dénonçaient la violence dont il a fait preuve. La condamnation la plus virulente est venue de l'acteur et réalisateur américain Judd Apatow dans un tweet qu'il a ensuite effacé mais que la comédienne Mia Farrow a repris: Will Smith «aurait pu le tuer. Il a tout simplement perdu le contrôle de sa colère et sa violence (...). Il a perdu la tête.»

Le joueur star des Golden State Warriors de San Francisco, le basketteur Stephen Curry, s'est dit lui «toujours sous le choc, comme tout le monde». Pour l'écrivaine britannique Bernardine Evaristo, dont le père est nigérian, Will Smith a manqué une occasion de donner l'exemple, notamment pour les Afro-Américains: alors qu'il n'est «que le cinquième Noir en près de 100 ans à gagner un Oscar pour un rôle-titre et le premier en 16 ans, (il) recourt à la violence au lieu d'utiliser le pouvoir des mots pour terrasser Chris Rock», a-t-elle dénoncé sur Twitter. «Et ensuite il invoque Dieu et l'amour qui lui auraient fait faire ça», a-t-elle encore fustigé.

Richard Williams, père des championnes de tennis Serena et Venus Williams que Will Smith incarne dans son film, a fait savoir par la voix de son fils qu'il «ne cautionnait aucune violence à l'égard de quiconque», selon la télévision NBC. Sur Instagram, Will Smith s'est aussi excusé auprès de la «famille Williams» et de l'équipe du film.

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Certaines célébrités ont toutefois apporté leur soutien à Will Smith. L'ancien chanteur des One Direction, Liam Payne, a ainsi réagi auprès de journalistes: «Je crois que quoi qu'il ait fait, il avait le droit de le faire.» L'élue démocrate du Massachusetts Ayanna Pressley, elle aussi atteinte d'alopécie, l'a remercié dans un tweet depuis effacé. «Bravo à tous les maris qui défendent leurs femmes atteintes d'alopécie face à l'ignorance et aux insultes du quotidien», avait-elle écrit. Will Smith a également été défendu par l'actrice Tiffany Haddish: «C'est ce que votre mari est supposé faire, non? Vous protégez», a-t-elle dit au magazine People.

Entre le triomphe de Coda et la gifle de Will Smith, la cérémonie des Oscars frappe fort

DÉCRYPTAGE - La victoire du remake de La Famille Bélier offre à une plateforme de streaming - Apple TV+ - sa première statuette de meilleur film et une visibilité inédite pour les talents en situation de handicap. Will Smith est sacré meilleur acteur, juste après un accès de violence en direct.

Le suspense est le premier grand gagnant de la cérémonie des Oscars 2022

DÉCRYPTAGE - Ultra-favori jusqu’à il y a peu, The Power Of The Dog pourrait se faire damer le pion par CODA, le remake de La Famille Bélier.

Moment de sidération aux Oscars 2022: Will Smith frappe Chris Rock sur scène

VIDÉO - Le comédien de La Méthode Williams a réagi à une blague de l'humoriste sur la calvitie de sa femme Jada Pinkett Smith. Il est remonté sur scène en pleurs et a tenté de s'excuser pour son geste, condamné par l'Académie des Oscars.

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Retraites. Le Pen retour aux fondamentaux...ultra-libéraux

Actu

Promesse phare de son programme de 2017, la retraite à 60 ans a été rayée d’un trait de plume par la candidate d’extrême droite. Après l’abandon de la sortie de l’euro, ses mesures fiscales ou les exonérations de cotisations promises aux patrons, c’est une étape de plus vers un retour à la ligne libérale pure et dure de son père.

Julia Hamlaoui

L’embarras a été de mise toute la semaine dans les rangs du RN. Sans prévenir personne, Marine Le Pen a opéré un virage stratégie sur une question essentielle : la retraite. Sous la pression de l’ultralibéralisme assumé d’Eric Zemmour, le vernis « social » de celle qui se targue de parler aux classes populaires se craquelle chaque jour un peu plus. Promesse phare de son programme de 2017, le retour à la retraite à 60 ans a été rayé d’un trait de plume par la candidate d’extrême droite, qui renoue avec les fondamentaux économiques de son père.

Le scénario s’est joué en plusieurs actes. À l’occasion du premier meeting de Marine Le Pen à Reims le 5 février, qui valait « convention présidentielle », son site de campagne est dévoilé. Il contient 22 mesures dont celle portant sur les retraites. En la matière, il s’agit de « refuser tout allongement de l’âge de départ à la retraite » et de « permettre à ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans, pendant quarante annuités, de prendre leur retraite à 60 ans », est-il indiqué . Dans la foulée, l’équipe de campagne plaide l’erreur de ponctuation : « Il manque une virgule, plaide dans le Monde Philippe Ballard, directeur de la communication.  Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, virgule, et tous les autres auront aussi quarante annuités pour partir à la retraite. Rien ne change ! » Mais en fait non. Sur le plateau de France 2, Marine Le Pen persiste et signe : « Ce sera progressif. Tous ceux qui seront entrés avant 24 ans dans le monde du travail auront un avantage » pour partir à la retraite qui sera « très important entre 17 et 20 ans » puis « important jusqu’à 24 ans ». Exit donc la retraite à 60 ans pour tous qu’elle avait piquée à la gauche, histoire de séduire un électorat déçu, mais qu’elle ne pouvait financer faute de s’attaquer à la répartition de la valeur ajoutée. D’ailleurs, son entourage tente de minimiser, plaidant une simple « inflexion » liée au contexte budgétaire post-crise sanitaire.

Ce virage à 180 degrés a déjà été opéré sur d’autres sujets (lire notre décryptage Marine Le Pen, ou la grande arnaque sociale). La sortie de l’euro a disparu des radars tandis que l’idée que la «  dette doit être remboursée » est désormais assumée. Outre convaincre les libéraux tentés par un autre candidat d’extrême droite, « ce ­retour à une orthodoxie économique vise à se présidentialiser », avance Bruno Cautrès, politologue au Cevipof. Ses mesures fiscales sont du même tonneau, entre maintien de la flat tax et suppression de l’impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans. Elle propose aussi comme perspective aux jeunes chômeurs « une dotation en fonds propre égale à leur apport » pour créer leur entreprise – presque du Macron dans le texte. Quant à l’augmentation des salaires, comme les autres candidats à droite et à l’extrême droite, face à l’impératif d’agir pour le pouvoir d’achat, Marine Le Pen procède à un tour de passe-passe. Elle propose d’exonérer de cotisations patronales les hausses de 10 % accordées à l’ensemble des salariés gagnant jusqu’à trois fois le Smic. Des cotisations qui sont censées participer au financement de la protection sociale… des salariés.

Gageons que ce retour à la doxa libérale aura au moins le mérite de mettre en lumière l’arnaque sociale qu’a toujours été le programme de l’extrême droite.

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Le Figaro

«Big Business» N°86 : le retour des emprunts russes

Bertille Bayart

LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Moscou a un rendez-vous important avec ses créanciers le 2 avril.

Chers abonnés,

Parmi les multiples conséquences économiques de la guerre d'Ukraine, arrêtons-nous cette semaine sur ce qui se passe du côté des marchés de crédit. Entre les créanciers internationaux et la Russie, l'histoire est longue et douloureuse. Les investisseurs français gardent la mémoire des fameux emprunts russes, la dette tsariste répudiée par le nouveau pouvoir bolchevique en 1918. Les marchés internationaux et les Russes gardent le souvenir de la crise de 1998, quand Moscou avait fait défaut sur sa dette en rouble. Un épisode dans la grande crise de la dette qui avait aussi touché les pays émergents d'Asie du Sud-est et provoqué un événement systémique : la quasi-faillite du fonds LTCM, renfloué par le système financier pour éviter l'explosion incontrôlée. La crise de 1998, vue du Kremlin, c'est aussi le début de la chute de Boris Eltsine, et donc une étape clef de l'accession au pouvoir de Vladimir Poutine (effective en 2000). Je profite de cette introduction pour vous signaler ce documentaire d'Arte qui raconte de l'intérieur le crépuscule de Boris Eltsine, la campagne électorale de Vladimir Poutine et ses premiers pas de président. Le réalisateur travaillait en 2000 pour Vladimir Poutine, et revisite aujourd'hui, en exil, son travail de l'époque. Fascinant.

Mais revenons à la dette. La question qui hante les marchés est de savoir si la Russie fera défaut sur ses obligations souveraines, et si les entreprises russes pourront honorer les leurs. Mi-mars, une première échéance de 117 millions de dollars a tenu les investisseurs en haleine. Un suspense de 96 heures, entre le moment où Moscou a envoyé l'ordre de paiement des intérêts dus sur ses bons souverains, et celui où les créanciers ont effectivement vu leurs comptes crédités. Au milieu, deux banques américaines qui, en tant qu'intermédiaires, ont dû s'assurer que les virements ne contrevenaient pas aux sanctions décrétées par les États-Unis, l'Union européenne et les autres pays du G7 contre Moscou.

Leçon de cette première échéance : en droit, la Russie peut honorer ses dettes. Mais dans les faits, le pourra-t-elle encore longtemps alors que ses réserves de devises sont partiellement inaccessibles du fait du gel des avoirs de la Banque centrale ? La réponse pourrait être donnée à la fin de la semaine : le 2 avril, la Russie doit payer plus de 2 milliards de dollars cette fois, en intérêt et principal. Le doute agite les investisseurs, également troublés par les déclarations du régime russe qui a publiquement envisagé de rembourser ses créanciers en roubles, et symétriquement, réclamé d'être payé en roubles pour ses livraisons de pétrole et de gaz ce que l'Union européenne refuse. Déjà, les juristes planchent sur les contrats. Certaines souches d'obligations souveraines comportent en effet des clauses qui autorisent la bascule de la devise vers le rouble, d'autre pas. Une autre incertitude pèse également sur les marchés de crédit : la position semble-t-il fragile de la présidente de la Banque centrale de Russie, Elvira Nabioullina, très respectée des investisseurs internationaux et dont je vous avais parlé dans ma dernière lettre. Or, selon Bloomberg, Elvira Nabioullina aurait souhaité démissionner au moment du déclenchement de l'offensive russe en Ukraine, mais Vladimir Poutine se serait opposé à son départ.

L'inquiétude est plus grande encore du côté des entreprises russes, qui devraient avoir les plus grandes difficultés à rembourser leurs dettes libellées en devises, alors que le Kremlin les contraints à convertir en roubles 80% de leurs recettes perçues en monnaie étrangère. Un premier géant vacille déjà : Severstal, le sidérurgiste détenu par l'oligarque Alexeï Mordachov, soumis aux sanctions internationales. Le paiement d'intérêts par le groupe est bloqué au niveau de sa banque correspondante, Citigroup. D'ici à la fin de l'année, ce sont 18,5 milliards de dollars d'intérêts qui sont dus aux investisseurs internationaux par des entreprises russes.

Combien de temps la Russie peut-elle tenir face aux sanctions décidées contre elle ? Dans cette page, j'ai dressé l'inventaire des mesures décidées par l'Occident et quelques alliés contre le Kremlin. Si vous avez besoin d'être en permanence à jour, je vous suggère notamment également le recensement particulièrement bien fait du Peterson Institute.

Partir ou rester ?

Le nombre d'entreprises internationales qui font le choix de quitter la Russie ou d'y cesser leurs opérations augmente chaque jour. Le président de l'Ukraine, Volodymyr Zelensky, met une pression maximale, comme il l'a fait devant le Parlement français, où, par parenthèse, des grands écrans avaient été installés dans les hémicycles de l'Assemblée et du Sénat… pour la première fois ! Cette pression est particulièrement difficile à contrer pour les entreprises concernées quelle que soit la qualité de leurs arguments : on ne débat pas avec un héros ! Je reconnais pour ma part avoir du mal à me faire une opinion sur le sujet. Comme le note Eric Le Boucher dans sa chronique pour «L'Opinion», «dans les 500 firmes qui ont quitté la Russie, on ne compte qu'une seule asiatique… Le bon capitalisme occidental pourra-t-il résister au rude capitalisme asiatique? ». Autrement dit, et cela vaut tout particulièrement dans le domaine de l'énergie, les places que nos entreprises laisseront seront-elles récupérées par des concurrents chinois ou indiens ? Cette interrogation pèse lourd dans la mesure dont fait preuve l'Élysée vis-à-vis des groupes français présents en Russie.

Beaucoup d'entreprises françaises replient pourtant en tout ou partie la voilure. Parmi celles qui se sont expliquées ces derniers jours, la position de TotalEnergies, par la voix de son PDG Patrick Pouyanné sur RTL, a marqué les esprits. Le patron a dit son indignation devant les accusations de complicité de crime lancées à l'encontre de son groupe par Yannick Jadot, le candidat EELV à la présidentielle, et contre lequel TotalEnergies a décidé de porter plainte en diffamation. Au-delà de cette passe d'armes, Patrick Pouyanné s'est projeté dans le moyen terme en Russie lors de cet échange :

«Patrick Pouyanné - Il est clair que la conséquence, mais elle est très claire pour moi, depuis que Monsieur Poutine a décidé d'envahir l'Ukraine, c'est qu'il n'y a pas de futur de croissance en Russie pour TotalEnergies. Et la première décision que les gens ont sous-estimée, quand nous l'avons annoncée : nous n'investirons plus de nouveau capital en Russie. (...) J'ai mis ce jour-là avec le conseil d'administration une croix sur tout le futur qu'on était en train de construire en Russie.Alba Ventura - Il n'y a pas de futur de croissance avec la Russie…?Patrick Pouyanné - Mais bien sûr que non. Alba Ventura - Terminé la Russie pour vous ? Patrick Pouyanné - Comment voulez-vous que je puisse croître ? Vous croyez que demain matin, même après la guerre, je ne vais pas garder en tête ce qui s'est passé et que je vais aller mettre plus…»

Plus d'avenir en Russie ? C'est finalement la question essentielle qui se pose à ces entreprises et dont la réponse suppose de faire des hypothèses sur la durée et la sévérité du conflit et sur l'avenir du régime russe. Chaque jour qui passe renforce la probabilité d'une rupture durable et la justification, non seulement éthique, mais aussi économique, d'un départ. Directement cité par Volodymyr Zelensky, Renault en a tiré les conséquences et a annoncé le 23 mars l'arrêt de la production sous sa marque dans l'usine de Moscou et, surtout, son retrait à venir d'Avtovaz, le fabricant des Lada dont il déteint 68% du capital. C'est un coup très dur pour le constructeur français. Il tire un trait sur un marché qui représentait un volume de 500.000 véhicules environ pour lui, et la moitié du résultat opérationnel de sa division automobile. Financièrement, il faut passer par pertes et profits 2,19 milliards d'euros de valeur inscrite au bilan. Mais le défi stratégique est encore plus grand : pour Renault, qui dans le cadre de l'Alliance avec Nissan et Mitsubishi n'a pas de positions fortes ni en Chine, ni aux États-Unis, c'est un relais de croissance qui est détruit. Pour le moment, m'assure-t-on de sources concordantes, Nissan ne semble pas disposé à saisir cette «occasion» pour remettre le sujet de l'Alliance sur la table. Mais les déboires russes de Renault risquent de faire apparaître plus vite que prévu un nouvel écart de performance entre les deux piliers de l'Alliance encore très convalescente. Malgré les efforts déployés par le président du Losange Jean-Dominique Senard, malgré les avancées réelles de coopération annoncées au mois de janvier dans le domaine de l'électrique, la question de la structure de l'Alliance ne pourra être éternellement remise à plus tard…

Cette semaine, il fallait lire aussi

Limpide. J'ai interviewé Christophe Barraud, chef économiste chez Market Securities, sur les premières conséquences de la guerre d'Ukraine sur l'économie mondiale. Comme toujours, il réalise cet exercice de prévision avec une grande précision, et une grande clarté.

Complexe. Mon confrère Guillaume Guichard s'est attaqué à un défi : vous expliquer la formation des prix de l'électricité et les raisons pour lesquelles ceux-ci s'envolent sous le bouclier du gouvernement. D'une actualité brûlante.

À la semaine prochaine,

Et d'ici là, retrouvons-nous à l'adresse bigbusiness@lefigaro.fr

«Je présente mes excuses aux résidents et à leurs familles» : le PDG d'Orpea répond à la mise en cause du géant des Ehpad

ENTRETIEN EXCLUSIF - Philippe Charrier, le PDG du groupe d'Ehpad, réagit à la plainte déposée par l'État à la suite du rapport de l'IGF et de l'Igas.

Gaz russe : pourquoi Vladimir Poutine demande-t-il à être payé en roubles ?

DÉCRYPTAGE - Si elle est mise en œuvre, cette mesure remettra en cause les contrats gaziers conclus avec l'Europe.

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Pourquoi Emmanuel Macron a une telle aversion pour l’immobilier et les propriétaires

ANALYSE - Pas la moindre trace de pierre, d’ailleurs, dans la déclaration de patrimoine du président-candidat...

L'Humanité

Les retraités bientôt dans la rue : « Le rapport de force est bouillonnant »

Actu

Lors d’une conférence de presse, l’UCR-CGT a rappelé ses revendications pour améliorer le quotidien des pensionnés touchés de plein fouet par la précarité. De nombreuses actions sont prévues dans les semaines à venir.

Les aînés font entendre leur voix. L’Union Confédérale des Retraités-CGT tenait jeudi une conférence de presse pour rappeler l’urgence de la situation. « Nos revendications prennent la forme d’un triptyque », explique Marc Bastide, secrétaire général de l’UCR-CGT.

La première d’entre elles : l’augmentation des pensions. Alors que l’inflation s’élève à 3%, la revalorisation de base n’atteint, elle, que 0,4%. Après des années de gel et de baisse, ce minuscule coup de pouce ne change rien à la précarisation endémique des retraités hexagonaux.

Alors que l’inflation s’élève à 3%, la revalorisation de base n’atteint, elle, que 0,4%.

Au quotidien, les conséquences sont palpables. Faute de moyens, nombre d’entre eux font l’impasse sur certains soins. Quant au déclin des services publics de proximité, il ajoute à l’isolement des aînés. « Il ne s’agit pas d’être contre les nouvelles technologies. Mais aujourd’hui, 30% des retraités n’ont pas accès au numérique. Et quand on arrive à la Poste, on se retrouve livré à nous-même face à des automates. Il y a un manque criant de personnel », expose le cégétiste. Les retraités demandent également la mise à disposition d’un bulletin de retraite, afin de pouvoir évaluer le poids des cotisations et de l’imposition et de pouvoir mieux gérer leur budget.

Combien me faut-il pour vivre ?

En ce début d’année, et afin de coller au plus près des préoccupations, l’UCR-CGT a lancé une grande consultation auprès de ses adhérents. Celle-ci porte sur deux grandes questions : de quoi-ai-je besoin ? Combien me faut-il pour vivre ? Ce sondage fait suite à celui commandé par l’organisation auprès de Harris interactive. « Il s’agissait pour nous d’avoir une photographie en temps réel de la situation des retraités », explique Catherine de la CGT.

Mobilisation des retraités. « Il est temps que le gouvernement cesse de nous prendre pour des nantis »

Cette étude révèle notamment que l’énergie, l’alimentation et la santé représentent respectivement 89%, 87% et 64% des postes de dépense des sondés. Cette consultation, « inscrite dans un processus revendicatif », vient s’ajouter à un ensemble d’actions prévues dans les semaines à venir. « Le rapport de force est bouillonnant (…) Il s’agit de le porter vers le haut et d’imposer les questions sociales dans cette présidentielle qui commence », précise Marc Bastide.

Tous se donnent rendez-vous lors de la journée de mobilisation interprofessionnelle pour la hausse des salaires et des pensions le 27 janvier prochain.

Emile Leauthier

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L'Humanité

Éditorial. Projet de société

Éditorial

Jean-Emmanuel Ducoin

Par Jean-Emmanuel Ducoin

Les hasards du calendrier s’avèrent parfois facétieux, sinon taquins. Ainsi donc, ce lundi 24 janvier, à la même heure, deux hommes donnaient une conférence de presse. D’un côté, le candidat communiste Fabien Roussel exposait les grandes lignes de son programme. D’un autre côté, Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, détaillait les propositions du patronat pour la présidentielle. Vous l’avez compris : le choc des idées. Et, bien au-delà, deux projets de société absolument frontaux. Deux visions du monde, en quelque sorte.

PCF / Medef : une élection, deux projets que tout oppose

Salaires, emploi, retraites, fiscalité, temps de travail, aides aux entreprises, rôle de l’État, etc. Les sujets de débat et de discorde ne manquent pas, au moment où se profile une séquence électorale décisive pour l’avenir du pays. Nous connaissons le dilemme. Est-il possible, oui ou non, de rompre avec le libéralisme politique et économique par lequel toute visée de développement authentiquement humaniste se confronte à la sauvagerie de l’argent, des profits et de la haute finance du capitalisme globalisé. Avec la droite et son extrême, sans oublier Emmanuel Macron bien sûr, le système n’a rien à craindre. Ce qu’ils nomment tous « réformes » ne sont rien d’autre que la continuation de la contre-révolution néolibérale qui atomise le monde du travail et continue de creuser les inégalités.

Le choc des idées et, bien au-delà, deux visions du monde.

Soyons clairs : l’ambition programmatique des « jours heureux » n’est pas un rêve désincarné. Les propositions, concrètes, disent « quelque chose » de l’ampleur de la tâche en tant qu’exigence de gauche. Le Smic à 1 500 euros net ; 500 000 emplois en plus dans les services publics ; un revenu étudiant à partir de 850 euros ; la nationalisation d’EDF ; le triplement de l’ISF. Les exemples foisonnent et participent désormais du débat public – avec d’autres –, sachant que les Français placent largement en tête de leurs préoccupations la crise sociale et le pouvoir d’achat, comme en témoigne un sondage Ipsos pour France Inter.

Un petit rappel, comme pour s’en inspirer. Le geste que posèrent les révolutionnaires de 1946 en créant le régime général consistait à socialiser une part importante de la valeur dans un régime unique qu’ils gérèrent eux-mêmes pour produire une autre valeur que la valeur capitalistique. Au XXIe siècle, l’enjeu se situe au moins au même niveau !

Présidentielle 2022geoffroy roux de bézieuxpcfMedef
Le Figaro

Pourquoi Thomas Sotto sera absent de «Télématin» cette semaine...

  • Par  Cécile Brelot
  • Mis à jour le 29/03/2022 à 12:12
  • Publié le 29/03/2022 à 12:11

Le journaliste ne présentera pas la matinale de France 2 jusqu’à lundi prochain et en a donné la raison dans un message sur Twitter.

«J’ai enfin réussi un examen. Hélas, c’est celui du Covid… C’est donc devant la télé que je regarderai Julia Vignali et Maya Lauqué présenter ‘‘ Télématin’’ cette semaine. Je les (et vous) embrasse (de loin...)», a posté Thomas Sotto sur le réseau social.

» LIRE AUSSI - «Ca va lui faire du bien de travailler un peu de chez lui»: Cyril Hanouna règle ses comptes avec Thomas Sotto

Après avoir présenté l’émission matinale de France 2, aux côtés de son binôme Julia Vignali, le journaliste s’est finalement emparé de son compte Twitter dans la soirée du lundi 28 mars, pour annoncer qu’il ne reviendrait pas avant la semaine prochaine. Thomas Sotto est remplacé temporairement par Maya Lauqué, qui anime habituellement «Télématin» entre vendredi et dimanche en duo avec Damien Thévenot.

J'ai enfin réussi un examen. Hélas, c'est celui du #Covid… C'est donc devant la télé que je regarderai @juliavignali & @mlauque présenter @telematin cette semaine. Je les (et vous) embrasse (de loin…) pic.twitter.com/JGsAAZsp8Q

March 28, 2022

Ce n’est pas la première fois que Thomas Sotto ne peut assurer la présentation du magazine matinal. En octobre dernier, le binôme du week-end s’était relayé à tour de rôle pour co-animer avec Julia Vignali «Télématin». En effet, le journaliste, écarté de l’émission politique «Élysée 2022», devait assurer son rôle de Joker de Laurent Delahousse et présenter le «20 Heures» de France 2, le temps d’un week-end.

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Le Figaro

Alina Kabaeva, l'ancienne gymnaste qui aurait conquis le cœur de Vladimir Poutine

Ses amies lui auraient récemment demandé de raisonner le chef d'État, afin qu'il mette un terme à la guerre en Ukraine, a révélé le site américain Page Six. Portrait de la présumée compagne du président russe.

«On dirait qu'il n'écoute personne, mais peut-être qu'il l'écoutera, elle», a déclaré une source anonyme dans les colonnes de Page Six, le lundi 21 mars. Selon cette source, les amies d'Alina Kabaeva, présumée compagne de Vladimir Poutine, l'auraient enjointe à raisonner le président russe, afin que celui-ci mette un terme à la guerre en Ukraine. Une demande à laquelle l'ancienne gymnaste ne pourrait accéder.

«Poutine a mis en place une multitude de périmètres de sécurité, a poursuivi le témoin. Alina dit qu'elle ne sait pas si elle peut l'approcher. Et même si elle y parvenait, elle ne sait pas si elle pourrait repartir et rejoindre leurs enfants.» Selon cette source anonyme, la sportive disposerait de plusieurs passeports enregistrés sous différents noms, qui lui permettraient voyager de manière plus sécurisée.

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Une pétition en faveur de son départ

Début mars, Page Six affirmait que le chef d'État avait secrètement envoyé sa compagne présumée et leurs quatre enfants - des jumeaux de 3 ans et des jumelles de 7 ans - en Suisse, le pays de naissance de ces dernières. Depuis, une pétition circule sur Change.org pour qu'Alina Kabaeva quitte le pays. Le document a déjà récolté plus de 63.500 signatures. Les médias russes demeurent, pour leur part, silencieux sur le sujet.

Par le passé, ceux qui se sont aventurés à parler du divorce de Vladimir Poutine et de son idylle présumée avec Alina Kabaeva s'y sont en effet cassé les dents, quand ils n'ont pas, tout simplement, mis la clé sous la porte. «J'ai toujours eu un sentiment négatif à l'égard de ceux qui, avec leur nez rempli de morve et leurs fantasmes érotiques, font ingérence dans la vie des autres», lançait le président russe, lapidaire, en 2008. Pourtant, à l'époque, le nom d'une femme de l'ombre ne cesse de revenir dans son entourage. C'est celui d'Alina Kabaeva, 38 ans - soit trente de moins que l'ancien agent du KGB -, ex-gymnaste devenue députée du parti Russie unie à la Douma durant huit ans, avant d'être propulsée magnat des médias.

«Tombée du ciel»

Alina Kabaeva est née le 12 mai 1983 à Tachkent en Ouzbékistan, autrefois inclus dans l'URSS. Élevée dans une famille de sportifs – son père est joueur de football professionnel et sa mère basketteuse de haut niveau – elle est gymnaste depuis l'âge de 3 ans. Mais sa carrière peine à décoller. Les entraîneurs ne la trouvent pas «taillée» pour l'exercice et la renvoient à ses kilos superflus. Les parents, déterminés, déménagent en 1995 à Moscou où, espèrent-ils, les talents de leur fille seront reconnus. Alina Kabaeva est alors âgée de 12 ans, soit déjà quasiment trop âgée pour espérer devenir une sportive de haut niveau un jour.

Sans sa rencontre avec Irina Viner, l'entraîneuse de l'équipe de Russie de gymnastique, la jeune fille serait probablement retournée à des études plus classiques. Mais la coach accepte de prendre Alina sous son aile. À une condition, toujours la même : perdre du poids. Le pacte scellé, il porte ses fruits. Trois ans plus tard, l'apprentie gymnaste remporte les championnats d'Europe de gymnastique rythmique à 15 ans. Les médias locaux se délectent des performances de cette athlète «tombée du ciel». S'en suivent, dans la même discipline, 16 trophées de championne d'Europe, 9 titres de championne du monde, 3 de vice-championne, et une médaille d'or aux Jeux olympiques d'Athènes de 2004.

Raccrocher le justaucorps

Le tableau d'honneur de «la femme la plus souple de Russie» est cependant terni par des accusations de dopage. En 2001, elle est suspendue et sa réputation entachée. N'ayant plus la faveur du public, Alina Kabaeva raccroche définitivement son justaucorps sept ans plus tard, et se tourne vers la politique, puis les affaires. Encartée dans le parti de Vladimir Poutine depuis 2001, elle devient d'abord membre du Conseil suprême de Russie unie.

En 2007, et à seulement 24 ans, elle est élue députée à la Douma avant de briguer le poste de vice-présidente de la commission pour la jeunesse. Le 15 février 2008, elle préside le conseil de surveillance d'un important groupe médiatique pro-Kremlin avant de prendre la tête de l'entreprise, qui réunit le studio de cinéma Art Pictures et les plus grandes chaînes de télévision du pays. Après avoir dominé les tapis gymnastiques, Alina Kabaeva s'impose donc dans le paysage médiatique russe.

Rumeur de mariage

En raison de ses responsabilités politiques et de la stature d'entrepreneure de la première, il est de plus en plus fréquent d'apercevoir ensemble Alina Kabaeva et Vladimir Poutine. Le duo s'affiche notamment lors de dîners de gala. En 2009, une rumeur de mariage, alimentée par la présence d'une bague à l'annulaire gauche de l'ancienne gymnaste et l'absence de conjoint connu dans sa vie, va même jusqu'à éclore. Fidèle à sa ligne de conduite, le président russe déclare publiquement «qu'il n'y a pas là un mot de vérité».

Les bourdonnements s'intensifient au moment de la naissance des enfants d'Alina Kabaeva, notamment celle de sa fille en mars 2013 - l'année du divorce de Vladimir Poutine et de Lyudmila Shkrebneva, la mère de ses filles Maria et Katerina. C'est surtout la date à laquelle, et pour la première fois, le président russe disparaît sans explication durant onze jours. S'est-il rendu en Suisse pour veiller la mère et accueillir le nouveau-né ? En est-il le père ? Sur le compte Instagram de l'ex-députée, depuis supprimé, n'apparaît alors aucun indice. Tout juste des archives de ses prestations passées de gymnaste, ainsi que des clichés de cérémonies officielles. Vladimir Poutine y figurait quelques fois. De quoi entretenir les suspicions de liaison entre le chef d'État et l'ex-athlète de haut niveau. À l'époque, cette dernière niait, pour sa part, avoir donné naissance à des filles dans le plus grand secret.

Kate Middleton, le prince William et des Jamaïcains derrière un grillage : la photo de la controverse

Pris lors d'une visite à Kingston, capitale jamaïcaine, le cliché a convoqué des souvenirs douloureux pour le pays et ravivé de vieux conflits.

MacKenzie Scott, l'ex-femme de Jeff Bezos qui partage ses milliards sans compter

En 2019, son divorce d’avec Jeff Bezos, fondateur et ex-PDG d’Amazon, avait fait d’elle la troisième femme la plus riche du monde. Sa fortune, estimée à 53 milliards de dollars, elle la partage sans compter, en toute discrétion. Pleins feux sur une révolutionnaire du don, qui est aussi romancière.

Glamour et controverse : en photos, la sensationnelle tournée de Kate et William dans les Caraïbes

Les Cambridge se sont envolés pour les Bahamas, le jeudi 24 mars. Cette visite marquera la fin de leur tournée officielle dans les Caraïbes.

Le Figaro

Fanny Herrero, la créatrice de Dix pour cent et Drôle, présidera le jury du prochain festival CanneSeries

  • Par  Le TVMag.com
  • Mis à jour le 29/03/2022 à 11:56
  • Publié le 29/03/2022 à 11:48

Entourée de quatre comédiens et d’un compositeur, la showrunneuse sera chargée, du 1er au 6 avril, de récompenser les meilleures séries de l’année.

La créatrice du programme à succès Dix pour cent est acclamée actuellement pour la série Drôle, considérée par beaucoup comme l’une des meilleures productions françaises de Netflix. Forte de ces succès, Fanny Herrero présidera la cinquième édition du festival CanneSeries, qui se tient du 1er au 6 avril sur la Côte d’Azur et a vocation de valoriser les productions sérielles du monde entier.

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La scénariste succédera, à cette place, à Nikolaj Coster-Waldau, l’interprète de Jaime Lannister dans Game of Thrones. Avant de créer en 2015 la série Dix pour cent, Fanny Herrero a travaillé sur plusieurs épisodes de Fais pas ci, fais pas ça, Un village français ou encore Kaboul Kitchen. Avec Dix pour cent, elle obtient un succès populaire en France mais aussi à l’étranger. Dans Drôle, elle quitte le monde des agents pour celui du stand-up, et tisse un portrait élogieux et sincère de notre jeunesse.

Dans le jury, se trouveront Anne Marivin, récemment vue dans la mini-série Rebecca et, justement, dans la saison 4 de Dix pour cent ; Sami Outalbali, acteur dans les séries Mortel et Sex Education ; l’Américain Denis O’Hare, visage récurrent du programme American Horror Story ; l’Américano-islandais Olafur Darri Olafsson, vu dans le film Murder Mystery et la série de Netflix Dark Crystal: Le Temps de la résistance ; le Britannique Daniel Pemberton, compositeur des musiques des longs-métrages Brooklyn Affairs ou Birds of Prey.

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Le Figaro

Le moral des ménages français plombé en mars par l'angoisse de l'inflation, selon l'Insee

La part des ménages qui anticipent une hausse des prix au cours des douze prochains mois s'est envolée de 50 points pour atteindre son plus haut niveau depuis le début de la série en 1972.

Le moral des ménages a plongé en mars en France, pénalisé par les craintes liées à l'inflation qui ont atteint un niveau record, selon les données publiées mardi par l'Insee.

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L'indicateur s'est établi à 91 en mars, en baisse de six points sur un mois et près de dix points en dessous de sa moyenne de long terme, fixée à 100. Le moral des ménages a renoué en mars avec des creux inconnus depuis novembre 2020, lors du deuxième confinement. Un pessimisme largement alimenté par les craintes liées à l'inflation, en nette hausse en février et qui devrait pâtir en mars de la guerre entre la Russie et l'Ukraine (l'Insee, qui doit dévoiler jeudi une estimation provisoire, s'attend à une inflation supérieure à 4%).

Des craintes autour de leur situation financière

La part des ménages qui anticipent une hausse des prix au cours des douze prochains mois s'est ainsi envolée de 50 points en mars pour atteindre son plus haut niveau depuis le début de la série en 1972. En conséquence, détaille l'Insee, «le solde d'opinion des ménages relatif à leur situation financière future perd 16 points» en mars et «s'éloigne nettement» de sa moyenne de longue période.

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Les Français se montrent aussi très anxieux en ce qui concerne leur futur niveau de vie: la part des ménages qui anticipent une amélioration du niveau de vie sur les douze prochains mois a reculé de 21 points en mars, et s'établit désormais 34 points en dessous de sa moyenne de long terme. Les craintes liées au chômage progressent également, mais restent nettement inférieures à la moyenne de long terme.

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Gaz, électricité : les bons gestes pour réduire votre consommation d'énergie

Alors que la Commission de régulation de l'énergie a appelé, ce lundi, les Français à faire des économies d'énergie, Le Figaro vous dresse une liste de conseils pour limiter votre consommation.

Carburants : les prix remontent à un niveau historiquement élevé

La semaine dernière, en moyenne, le prix du litre de gazole a augmenté de quatorze centimes, se rapprochant de son record historique.

Prix du carburant: les places proposées explosent sur BlaBlaCar

La hausse atteint 227% entre mars 2021 et mars 2022 «en France, en Allemagne, en Espagne ou encore en Italie», assure l'entreprise de covoiturage.

Le Figaro

Classement HappyAtSchool: Quelles sont les meilleures écoles et universités selon les étudiants?

Par Paul-Henri Wallet • Publié le 29/03/2022 à 06:00

L’entreprise ChooseMyCompagny, a publié le 21 mars son classement HappyAtSchool. Pour l’établir, 43 700 étudiants ont évalué leur établissement.

Quelles écoles et universités ont su le mieux s’occuper de leurs étudiants? C’est la question à laquelle le classement HappyAtSchool 2022 de ChooseMyCompany a voulu répondre. La société propose des classements répartis par types d’établissements. Pour les établir, elle a posé 20 questions à 43 700 étudiants, issus de 860 écoles et universités. Les 126 établissements qui ont le mieux accompagné leurs étudiants ont été récompensés par le label HappyAtSchool 2022. Les questions posées aux étudiants étaient regroupées en cinq grands thèmes: leurs impressions sur les conditions dans lesquelles ils étudient, l’enseignement et la pédagogie dispensés, la qualité de la vie étudiante, la préparation de leur avenir professionnel et l’efficacité du réseau d’entreprises partenaires de leur établissement.

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Les meilleures écoles et universités sont...

Les meilleures écoles de commerce selon le classement HappyAtSchool sont Burgundi Business School, Audencia Business School, l’EM Lyon, et TBS Education. Du côté, des écoles d’ingénieurs, l’Ensait, Mines ParisTech et Paoli Tech Corse occupent le podium. ChooseMyCompany propose également un top des universités où se distinguent l’université d’Orléans | Master MBFA, l’ICP Campus de Reims et l’IAE France. Aux trois premières places du top 10 des CFA on retrouve REAL Campus by L’Oréal, Asfored CFA de l’édition et l’école de droit HEAD. En tête du classement des écoles spécialisée enfin, figure l’Ema Sup, l’ESNA Bretagne et la Luxury Hotelschool Paris.

ChooseMyCompany a sondé 43 700 étudiants pour réaliser ses classements.

Les écoles d’ingénieurs mieux notées que les écoles de commerce

En 2022, 71% des étudiants se disent satisfaits par leur école ou leur université. Un taux de réussite en berne de quatre points par rapport à l’année dernière. «Cette année les étudiants critiquent une mauvaise gestion du mix présentiel/distanciel, et demandent à leurs écoles davantage d’engagement en faveur de la cause environnementale» affirme CelicaThellier, cofondatrice de ChooseMyCompagny.

Les étudiants en écoles d’ingénieur sont plus satisfaits que les autres. Parmi eux, 78% ont un point de vue positif sur leur école soit six points de plus que dans les autres établissements. Ce surcroît d’intérêt s’explique notamment par la qualité des réseaux d’anciens diplomés. Près de 80% des élèves en écoles d’ingénieurs sont également satisfaits par leurs stages et alternances et 88% affirment que leur diplôme est reconnu sur le marché du travail. Du côté des écoles de commerce, le taux d‘avis positifs s’élève à 76% et les élèves soulignent particulièrement la qualité des équipements mis à leur disposition. Les étudiants en université, quant à eux sont 69% à saluer la qualité de leurs établissements. Un taux de satisfaction inférieur de deux points à la moyenne, justifié notamment par une mauvaise prise en charge de l’enseignement à distance.

Une forte hausse du nombre de participants

À l’origine, l’entreprise ChooseMyCompany est spécialisée dans le classement d’entreprises. Ses palmarès se distinguent en prenant l’avis des employés comme seul critère de hiérarchisation. En ce qui concerne l’enseignement supérieur, le nombre d’étudiants participants à connu une forte hausse depuis sa création. «Le classement existe depuis trois ans et le nombre de participants a triplé depuis la première année» affirme en effet Celica Thelier de ChooseMyCompany. Pour la cofondatrice, cette augmentation s’explique notamment par la pandémie de Covid-19. «Après la crise sanitaire, beaucoup d’écoles ont fait participer leurs étudiants pour s’enquérir de leur bien être» affirme-t-elle.

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Le Figaro

Une autorisation est nécessaire pour une chaudière si on doit percer un mur

Actualité

Considérant qu’une chaudière est un appareil indispensable, un habitant a procédé à son installation sans avoir eu l’autorisation du syndicat des copropriétaires.

Par Le Figaro Immobilier , AFP agence

Mis à jour le 29/03/22, 04:00

Publié le 29/03/22, 04:00

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Il n’est parfois pas possible, notamment dans une copropriété, d’installer sans autorisation une chaudière à ventouse qui nécessite de percer un mur extérieur, d’après un arrêt de la Cour de cassation du 9 mars 2022 (Cass. Civ 3, 9.3.2022, E 21-15.797). Elle peut en effet causer des dommages esthétiques au niveau des parties communes.

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Même s’il s’agit d’installer un appareil indispensable pour l’habitant, ces travaux seraient qualifiés de «trouble manifestement illicite» et entraîneraient l’obligation de remettre en état, d’après la Cour de cassation.

Si l’évacuation d’une chaudière à condensation ne se fait pas par une cheminée, elle se fait par une «ventouse», c’est-à-dire à travers le mur extérieur, ce qui nécessite un percement d’un diamètre de huit à douze centimètres. Par ce trou, réalisé dans le dos de la chaudière, l’appareil aspire l’air nécessaire à son fonctionnement et rejette ses fumées.

Des travaux réalisés sans autorisation

Considérant que la chaudière était nécessaire et que le trou n’était qu’un dommage très minime, un habitant d’appartement avait réalisé cette installation sans y avoir été autorisé par l’assemblée des copropriétaires.

Le mur extérieur étant une partie commune, propriété du syndicat des copropriétaires, ce dernier s’est plaint, en justice, d’une détérioration. Le juge des référés, juge de l’urgence et des affaires évidentes, a cependant rejeté la demande de suppression de la ventouse et de remise en état. Il n’y a pas de risque pour la sécurité ou la santé d’autrui, a-t-il observé, il n’y a de désagréments pour personne, y compris visuels car la ventouse est discrète, et le travail a été fait dans les règles de l’art.

Mais le juge s’est trompé, a dit la Cour de cassation. Ces considérations sont inutiles dès lors qu’il s’agissait de travaux réalisés sans autorisation sur le bien d’autrui et la remise en état aurait dû être ordonnée.

Le Figaro

Juliette Roudet: «J’ai écrit à Laura Rapp pour lui dire que j’admirais son courage»

ENTRETIEN - La comédienne vue dans Profilage incarne une femme victime de violences conjugales dans Elle m’a sauvée, ce mardi 29 mars à 21h10 sur M6.

La fiction Elle m’a sauvée , diffusée ce mardi 29 mars sur M6, raconte les histoires vraies de deux femmes victimes de violences conjugales: Julie Douib, tuée par son mari le 3 mars 2019 en Corse, et Laura Rapp, qui vient de sortir le livre Tweeter ou mourir (Michalon). La comédienne Juliette Roudet incarne cette dernière et s’est énormément impliquée dans ce projet qui, elle l’espère, fera bouger les lignes.

TV MAGAZINE. - Qu’est-ce qui vous a donné envie de participer à cette fiction?Juliette ROUDET. - C’est une histoire de rencontres: avec un réalisateur, un sujet et un désir de ma part de raconter cette histoire qui se déroule souvent dans le secret, la peur et la honte et dont la fiction s’était pour l’instant assez peu emparée. Pour moi, c’est d’ailleurs la marque d’un changement de société. Il me semblait que cela avait du sens de faire rentrer ce sujet dans l’intimité des gens via la télévision.

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Vous incarnez Laura Rapp. Comment avez-vous abordé ce rôle particulier?C’était la première fois que je jouais une personne qui existe donc j’ai énormément discuté et posé des questions au réalisateur Ionut Teianu avant de démarrer le tournage. Ce dernier connaît intimement Laura Rapp car il a réalisé un documentaire sur elle, je n’avais donc pas d’interrogation sur la véracité des faits. J’ai même lu les procès-verbaux de police. On a été assez loin dans la fidélité à l’histoire de Laura. C’était la première chose qu’on lui devait et qu’on se devait de faire en voulant parler d’elle. Ionut a une grande forme d’intégrité morale que toute l’équipe a adoptée. Concernant le jeu, il m’a dit: «Je ne veux pas que tu joues Laura mais Juliette qui s’inspire de l’histoire de Laura». Ça m’a libérée.

«L’expérience, le temps d’une journée, de l’atteinte à l’intégrité physique et de la violence des coups, m’a donné envie d’écrire à Laura»

Juliette Roudet

Comment vous êtes-vous préparée à ce rôle et avez-vous rencontré Laura en amont du tournage?J’ai regardé le documentaire qui lui est consacré et j’ai lu un tas d’articles de presse. Ionut a fait de très longues interviews filmées de Laura avant le tournage. Je n’ai pas eu envie de voir les images mais j’ai lu toutes les retranscriptions écrites. J’ai même eu accès au témoignage de son ex-compagnon. J’ai donc effectué un travail de documentation avec le désir, dans un premier temps, de me tenir un peu à distance. Puis, nous avons répété les scènes de violences du film. Au bout d’une heure, le cascadeur m’a attrapé par le cou et a expliqué à mon partenaire de jeu comment me hisser juste avec la force de la main et simuler un étranglement sans me faire mal. On a été très professionnels toute la journée mais, le soir, en rentrant, j’ai eu une sensation physique. Ce n’était rien par rapport à tout ce que ces femmes vivent car on a la chance de faire tout ça pour de faux. Mais l’expérience, le temps d’une journée, de l’atteinte à l’intégrité physique et de la violence des coups, m’a donné envie d’écrire à Laura.

Que lui avez-vous dit?Je lui ai écrit notamment que j’admirais son courage. Une correspondance très pudique et très belle s’est engagée. J’avais besoin de lui rendre hommage et qu’elle sache qu’on ne lui volait pas son histoire pour faire un film mais que l’on pensait à elle et à Julie Douib tous les jours. Pendant le tournage, nous avons tous eu une prise de conscience au moment des scènes de violence. C’était une expérience de l’ordre du sensible.

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En quoi ce tournage a-t-il changé votre regard ou votre engagement?Mon engagement était de participer à ce film en espérant que cela puisse faire bouger les consciences. Le tournage m’a profondément remuée. Mon premier choc a été de lire les PV avec le témoignage de Laura. C’est quelqu’un qui était dans la vie, qui avait un métier, une maison, un enfant donc il y a une forme d’identification. Cela peut arriver à n’importe qui... D’avoir tourné ce film rend encore plus insupportables les décomptes qui continuent d’avoir lieu et la violence entre les gens. Je ne me sens pas l’étendard politique d’une cause parce qu’il y a des personnes qui le font bien mieux que moi. Nous sommes juste des passeurs. Les associations de victimes réalisent un travail remarquable, elles prennent la parole et donnent des idées de solutions. Maintenant, c’est au pouvoir politique de s’emparer de ces discours. Ne pas le faire est criminel.

Vous sentiez-vous une responsabilité en faisant ce film?Il y a une responsabilité d’absolue fidélité, ce n’est pas rien. Personnellement, je me demandais si Laura Rapp allait aimer le film, si elle allait se reconnaître et si elle allait se rendre compte à quel point nous avons voulu être fidèles à son histoire. Et ça a été le cas. Elle était heureuse car elle avait le sentiment que ce film était une arme de changement et de prise de conscience. C’est la plus belle chose qu’elle pouvait nous dire.

" Personne n'a le droit de faire ça "Laura, jouée par Juliette Roudet, reçoit la première gifle… celle de trop.#ElleMaSauvée, fiction tirée de l'histoire vraie de Julie Douib et Laura Rapp, mardi 29 mars à 21.10 pic.twitter.com/QiZiFCu024

March 23, 2022

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L'Humanité

CBD, ou les bienfaits du chanvre

Actu

Depuis quelques années, les boutiques fleurissent à tous les coins de rue et l’offre marketing bat son plein. Après un feuilleton législatif à rebondissements, comment s’initier au CBD sans se planter ?

Marie Mersier

Le CBD, ou cannabidiol, est un cannabinoïde présent dans la fleur de chanvre, tout comme le THC. Ce qui va faire la différence et donc induire des usages et des effets singuliers, c’est la concentration plus ou moins élevée en THC et en CBD, car dans le cannabis il existe plein de variétés : certaines très riches en THC, d’autres en CBD. Les premières, considérées comme stupéfiants, correspondent à un usage « récréatif », le THC ayant des effets psychoactifs modifiant l’état de conscience du consommateur et pouvant provoquer une accoutumance. Les deuxièmes, s’apparentant au « cannabis bien-être », sont dépourvues de THC ou en tout cas à un taux inférieur à 0,2 %.

Le CBD a la capacité de réguler et dynamiser un système clé de notre organisme : le système endocannabinoïde, sorte de chef d’orchestre jouant un rôle central dans l’équilibre de notre corps. Il a ainsi de nombreux atouts « bien-être », confirmés par l’expérience positive des personnes en consommant et par des études menées dans le domaine. Anti-inflammatoire, le CBD peut réduire les douleurs dans le corps, qu’elles soient musculaires, articulaires… Par ailleurs, en régulant la production de sérotonine, il agit sur les états anxieux. Son spectre d’action est dès lors très vaste : il peut contribuer à améliorer la qualité du sommeil, aider à la récupération sportive ou offrir une alternative lorsque l’on souhaite se détacher de la consommation du THC.

En huiles sublinguales, en capsules à ingérer, par vaporisation ou par combustion de la fleur, le CBD se prête à de multiples usages et besoins. En quelques années, il a connu un véritable essor, mais difficile de s’y retrouver face à une offre qui abonde et qui ne garantit pas toujours la qualité des produits. La France est autorisée à cultiver des variétés de chanvre avec un maximum de 0,2 % de THC, mais n’a pas le droit d’isoler la fleur pour la vendre, ni de l’extraire en France pour fabriquer les huiles ou baumes à base CBD. Le CBD que l’on consomme en France a poussé ou a été transformé à l’étranger, parfois de façon très éthique, parfois non.

 

Apaisant ou stimulant

Pour s’orienter avec justesse, nous avons glané quelques conseils auprès de Frédéric Gié, fondateur d’Arpa (ar-pa.fr/), l’une des marques précurseurs dans le domaine du CBD. Arpa propose des huiles 100 % naturelles issues de de chanvre biologique cultivé en France, Suisse et Autriche et se rend disponible 7 jours sur 7 afin de répondre à toutes les questions de néophytes ou de consommateurs aguerris. « Le CBD est un produit qui aide à tendre vers un certain équilibre, mais les bienfaits ressentis seront propres à chacun. Il ne faut pas s’attendre à des effets miraculeux du jour au lendemain, mais plutôt être patient et régulier dans ses prises, jusqu’à trouver le dosage adéquat. Sur certains, le CBD aura un effet apaisant, sur d’autres il sera stimulant », explique-t-il. « Quant à la fleur, qui aura un effet assez immédiat sur l’état de détente mais moins durable que les huiles sur les inflammations ou douleurs, je conseille de ne pas la fumer pour éviter la combustion, mais de la consommer grâce à un vaporisateur. Il faut, enfin, sensibiliser les consommateurs sur la provenance du CBD qu’ils vont acheter, ajoute Frédéric Gié, et les inciter à aller vers des produits au plus proche de la plante qui auront vraiment conservé un maximum de principes actifs. »

Bien-être
Le Figaro

Johnny par Johnny: format long et idées courtes sur Netflix

Léna Lutaud

CRITIQUE - La série documentaire de Netflix s’appuie sur des témoignages intéressants de proches de l’idole des jeunes et sur des images d’archives, mais ne traite pas, hélas, les quinze dernières années de la vie du rocker.

De Britney Spears à Moby, une foule de documentaires musicaux ont fait sensation ces derniers mois. Sur le papier, ce film de Netflix où Johnny devait parler de Johnny était prometteur. Un angle original monté en cinq épisodes de trente minutes chacun, ce qui correspond au mode de consommation sur les plateformes. Les producteurs de Black Dynamite(Mediawan) font d’abord appel au documentaliste Yann Grasland, celui qui connaît le mieux Hallyday filmé. Mais, en coulisses, rien ne se passe comme prévu. La première équipe, réalisateurs compris, quitte l’aventure. Confrontée à ce qui existe réellement en termes d’images, la production change d’orientation. Pendant ce temps, Netflix fait grimper le buzz autour de ce film annoncé comme «le plus ambitieux réalisé sur Johnny Hallyday». Après le succès de Johnny Hallyday, son rêve américain, qui a séduit 500 000 spectateurs sur Canal+, les Français devaient avoir l’envie d’avoir envie.

Un agréable moment

À l’arrivée, surprise: les réalisateurs sortent du cadre fixé et multiplient les recours à des voix off. Le biographe Gilles Lhote, Jean-Marie Périer, Philippe Labro ou encore le producteur Jean-Claude Camus interviennent pour faire avancer le récit, car trop de sujets n’ont pas été abordés par le rocker lui-même. La promesse originale de n’entendre que Johnny a disparu. Pour cette raison de fond, mais il y en a d’autres, Johnny par Johnny n’est pas un documentaire événement. Les fans seront contents de revoir l’idole, le spectateur passe un agréable moment, mais ce film ne se distingue pas de ceux diffusés depuis sa mort, le 5 décembre 2017.

Droit moral

Les producteurs sont passés à côté d’un détail crucial: le rocker était un taiseux. Dans les années 1960 et 1970, il se prêtait au jeu des interviews fleuves, puis elles sont devenues rares. S’il s’exprimait face caméra, c’était surtout dans les JT. Johnny n’a jamais été filmé comme Orelsan, de façon intime au long cours. À l’époque, cela ne se faisait pas. Ses dernières interviews fleuves sont réalisées par Patrice Gaulupeau (1) pour Canal+ en 2000. Des images abondamment utilisées ici. Tout comme celles d’Adeline Blondieau. L’épisode 4 est bâti en grande partie autour des vidéos privées fournies par la troisième femme du chanteur. Arrivé à la moitié du dernier épisode, le spectateur est toujours dans les coulisses du Stade de France en 1998. Les images de Michel Drucker le nez rivé sur les bulletins météo des aéroports de Paris sont assez drôles.

Peu d’images inédites

S’il y a peu d’images inédites, la production a eu accès aux passages «avant et après» de séquences bien connues. Selon la personne filmée, le point de vue change et c’est intéressant. Mais voilà, il ne reste plus que huit minutes avant la fin. Les quinze dernières années de la vie du rocker sont gommées. Il y avait pourtant de quoi faire avec le coma au Cedar Sinaï, à Los Angeles, le si réussi «Born Rocker Tour», avec Yodelice, Yarol Poupaud et Greg Zlap, leurs concerts dans les clubs aux États-Unis ou encore Les Vieilles Canailles avec Eddy Mitchell et Jacques Dutronc. Des images certes bien connues, mais celles choisies pour remplir les dernières minutes avec l’adoption de Jade et Joy et les obsèques à la Madeleine le sont tout autant. Laeticia Hallyday n’a pas participé au film. En vingt-deux ans de vie commune avec Johnny, elle a accumulé des trésors d’archives filmées. Mais elle a sans doute prévu de les utiliser pour d’autres projets, comme un biopic au cinéma. Et c’est à elle seule que le rocker a légué son droit moral. Dans ce contexte, était-ce une bonne idée de faire cette série? La réponse est dans la question…

(1) Petites histoires secrètes de quinze ans de tournage , de Patrice Gaulupeau, Display Productions, 326 p., 19,50 €. En vente uniquement sur Amazon. Lire notre critique sur lefigaro.fr (lien ci-dessous).

Entre le triomphe de Coda et la gifle de Will Smith, la cérémonie des Oscars frappe fort

DÉCRYPTAGE - La victoire du remake de La Famille Bélier offre à une plateforme de streaming - Apple TV+ - sa première statuette de meilleur film et une visibilité inédite pour les talents en situation de handicap. Will Smith est sacré meilleur acteur, juste après un accès de violence en direct.

Will Smith reçoit l'Oscar du meilleur acteur et présente ses excuses en pleurant pour sa gifle

Très secoué par son altercation avec Chris Rock, le comédien a présenté ses excuses à l'équipe de son film et aux organisateurs des Oscars.

Regarder la vidéo

Stéphane Guillon étrille le seul en scène de Gaspard Proust à la soirée des «nostalgiques du maréchal»

L'humoriste n'a pas apprécié la participation de son confrère en première partie d'une soirée débat organisée par Valeurs actuelles.

L'Humanité

Chien, chat, lapin,.. Ce qu’il faut savoir avant d’adopter un ami à pattes

Actu

Chien, chat, lapin, furet ou perruche… un animal domestique peut jouer un rôle significatif dans le développement de l’enfant. Compagnon de jeu et ami, il permet aussi de renforcer chez les petits le sens des responsabilités.

Théo Gobbi

Un foyer français sur deux accueille un animal de compagnie. C’est ce que révèle une étude réalisée par la Fédération des producteurs d’aliments pour chiens, chats, oiseaux, poissons et petits mammifères (Facco) en 2020. Pour les parents qui veulent adopter l’un de nos amis à poil, plumes ou écailles, se posent une série de questions, comme le choix de l’animal, l’aspect financier ou encore l’intérêt pour l’enfant d’avoir un compagnon. « Avoir un animal est quelque chose de très positif pour le développement cognitif d’un enfant », explique la psychanalyste Élisabeth Dahan-Soussy.

 

Faciliter l‘apprentissage

Il y a une attirance naturelle entre l’animal et les petits, car la communication est non verbale : tout passe par le comportement et les émotions. L’un comme l’autre cherchent à se comprendre et y parviennent en scrutant leurs réactions réciproques. De plus, la présence de l’animal, ses déplacements, sa façon de vivre, en particulier s’il s’agit d’un chat ou d’un chien, conduisent l’enfant à explorer l’espace, stimulent sa curiosité. Une interaction qui facilite des apprentissages par l’observation, le toucher, la marche… L’animal joue d’ailleurs un rôle de stabilisateur sur le développement psychologique et affectif de l’enfant de nature agitée ou apathique. « Les animaux brisent aussi parfois l’isolement des enfants uniques. On recommande d’ailleurs d’en adopter un dans ce cas. Cela les conduit à jouer et à travailler leur imagination », souligne la spécialiste.

Hamster, canari ou matou… si un enfant plus âgé peut désirer un animal en particulier, le choix est essentiellement l’affaire des parents. « Chien qu’il faut sortir ou chat dont il faut changer la litière, l’enfant qui demande un animal va jurer de s’en occuper, puis finira par manquer à ses engagements. Mais il ne faut pas oublier que la prise de responsabilité ne tient pas seulement au fait de nourrir ou sortir l’animal. La dimension de protection et de respect envers ce compagnon est essentielle », poursuit Élisabeth Dahan-Soussy.

Pour que la relation entre les deux se passe au mieux, il est impératif d’éduquer l’animal à la présence de l’enfant. Pour le chien, il faut être particulièrement vigilant afin d’éviter tout risque. « Un chien mal éduqué ne canalise pas son agressivité. Dans tous les cas, on ne laisse pas d’emblée un chien avec un enfant par terre. Il y a tout un travail de connaissance, le chien sent le bébé qu’on garde dans les bras. Il ne faut pas mettre la tête et le visage à hauteur de l’animal… », conseille la psychanaliste. Du reste, il n’est pas rare que l’enfant ait envie de tirer sur la queue du chat, du chien ou d’un rongeur et de le toucher de manière indélicate. Il faut alors lui apprendre à traiter l’animal en douceur, car même s’il a tendance à le prendre comme un jeu, l’animal pourra à l’inverse se sentir attaqué et riposter en conséquence.

Enfin, le rôle réconfortant d’un animal de compagnie ne se limite pas à la petite enfance. « Lorsque les ados passent par une période de mal-être avec des changements physiques et psychiques impliquant une perte de repères, l’animal constitue un élément de stabilité et de constance. Un compagnon sécurisant qui devient même parfois un confident », conclut Élisabeth Dahan-Soussy. Ou comment mêler l’utile à l’agréable.

3 questions à… Élisabeth Dahan-Soussy, psychanalyste « Les enfants ne sont jamais indifférents aux animaux »

Quelles solutions les parents qui ne voudraient pas d’animaux à la maison ont-ils pour que l’enfant ait tout de même un contact avec ces derniers ?

On parle beaucoup des animaux domestiques à domicile, mais il y a aussi ceux de l’extérieur. Je pense particulièrement aux chevaux et à la relation de certains enfants, notamment autistes, avec eux. Le lien avec l’animal leur apporte quelque chose dans la perception de leur corps. Ils forment un tout avec lui, mais seulement après un gros travail. Il y a des thérapeutes spécialisés qui travaillent en lien étroit avec des éducateurs de chevaux pour amener des enfants avec des troubles psychologiques graves à apprivoiser et se laisser apprivoiser. Cela existe aussi avec les dauphins. Des chercheurs se sont rendu compte que l’eau ainsi que

le mouvement fluide et atténué des poissons calmaient certains enfants dits hyperactifs. Ils se poseraient et observeraient les mouvements, même d’un seul spécimen, sans aquarium géant. Un laps de temps très court mais suffisant, selon les retours de parents, pour entrevoir une sensation d’apaisement chez l’enfant.

Adopter un animal de compagnie implique aussi qu’il meure un jour. N’est-ce pas un risque pour le développement de l’enfant ?

Si les choses se passent bien, l’animal fait partie de la famille, il en devient un membre à part entière. Quand l’enfant rentre de l’école, il vient le voir pour jouer, le câliner, peu importe le type. Sa mort est perçue aussi fortement émotionnellement que celle d’un parent. Intervient alors le même travail d’échange de parole avec l’enfant que lorsqu’on perd un grand-parent, par exemple. Cela reste imprégné très longtemps dans l’esprit de l’enfant. La relation avec l’animal met en scène beaucoup d’éléments émotionnels et de sécurité. Selon une récente étude menée sur des jeunes d’une dizaine d’années, ils sont la moitié à préférer jouer avec leur animal en rentrant de l’école. L’autre moitié opte plus naturellement pour les jeux vidéo.

Peut-on qualifier l’animal de compagnie d’« ami » pour l’enfant ?

Si certains adultes ont la réflexion de dire qu’« il ne s’agit que d’un animal », les enfants réfléchissent différemment. Ils ne font pas du tout la différence et, pour eux, il s’agit effectivement d’un ami et d’un soutien. Les enfants ne sont jamais indifférents aux animaux. Ils peuvent être amusés, excités, mais aussi en avoir peur, car l’animal bouge, est agité. Mais au final, ils s’apprivoisent l’un, l’autre. Cela permet de renforcer une certaine confiance réciproque et un sentiment de sécurité affective.

Famille
Le Figaro

France-Afrique du Sud : 5 questions sur un match à ne pas galvauder

Baptiste Desprez

DÉCRYPTAGE - Horaires, enjeux, état de forme ... Tout savoir sur la dernière rencontre des Bleus avant juin prochain et prévue ce mardi soir à Villeneuve-d’Ascq.

Où suivre France-Afrique du Sud ?

Pour le deuxième et dernier match des champions du monde prévu en mars, le stade Pierre Mauroy et ses 58.000 spectateurs accueillera la rencontre France-Afrique du Sud. Coup d'envoi donné à 21h15 devant les caméras de TF1 (horaire qui ne plaît à personne, que ce soit médias de la presse écrite ou même téléspectateurs), mais un rendez-vous à suivre aussi sur notre site du Figaro avec un direct commenté et les informations de notre envoyé spécial et suiveur des Bleus à Villeneuve-d’Ascq, Baptiste Desprez.

À lire aussiMondial 2022 : choisissez vos 23 Bleus pour le Qatar

Quels sont les enjeux de cette rencontre «amicale» ?

N'évoquez surtout pas le terme «amical» à Didier Deschamps au moment d'aborder le match entre la France et l'Afrique du Sud mardi soir. Le sélectionneur vous reprendra de volée en arguant qu'il s'agit surtout d'un match de «préparation» à la prochaine Coupe du monde qui a lieu dans huit mois au Qatar. Une fois évacué cet écueil sémantique, les enjeux sont nombreux pour «DD» et ses troupes. Faire perdurer la dynamique positive après le rebond entrevu en Ligue des nations en octobre dernier, mettre en place des automatismes dans le 3-4-3, entrevoir des petits nouveaux comme Jonathan Clauss à un poste de piston droit où il pourrait avoir un boulevard en cas de belle prestation … Sans oublier le plaisir d'observer la présence de Kylian Mbappé, qui retrouvera les terrains avec Olivier Giroud pour la première fois depuis l'Euro. Moment idéal pour les deux hommes de prouver qu'ils ont mis de côté leur petit différent de l'été dernier.

Quelle équipe Didier Deschamps devrait-il aligner ?

Depuis le début du rassemblement, le sélectionneur a tenu le même discours, à savoir donner du temps de jeu à le plus de joueurs possibles. Par rapport à vendredi dernier et le succès face à la Côte d'Ivoire à Marseille (2-1), les Bleus devraient se présenter avec une équipe largement remaniée. Une certitude, Kylian Mbappé, absent en raison d'une infection ORL au Vélodrome, sera aligné d'entrée sur la pelouse lilloise. Au milieu, N'Golo Kanté, touché par un problème familial, sera de la partie. Incertains et absents lors de la séance lundi soir, Paul Pogba et Aurélien Tchouaméni devraient souffler. On devrait aussi entrevoir Jonathan Clauss dans le rôle de piston droit des Bleus, avec une vraie carte à jouer pour l'avenir en cas de belle prestation. Dans le but, Mike Maignan, excellent avec Milan et très apprécié dans le groupe, va remplacer Hugo Lloris.

Le onze probable des Bleus: Maignan - Clauss, Saliba, Varane (cap), Kimpembe, Digne - Kanté, Rabiot - Griezmann - Mbappé, Giroud (ou Ben Yedder)

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Quand reverra-t-on les Bleus après cette rencontre ?

Dès vendredi, vous aurez l'occasion de retrouver Didier Deschamps à Doha pour le tirage au sort de la Coupe du monde 2022 (21 novembre-18 décembre). Par la suite, les champions du monde seront attendus à nouveau à Clairefontaine le 30 mai pour disputer quatre rencontres de Ligue des Nations, dont ils sont tenants du titre. Au programme, réception du Danemark au Stade de France le 3 juin, déplacement à Split pour retrouver la Croatie trois jours plus tard, puis un autre voyage en Autriche le 10 juin et enfin l'accueil des Croates le 13 du même mois au Stade de France. Après, il sera question de grandes vacances.

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Pourquoi Kylian Mbappé sera-t-il, encore une fois, au centre de toutes les attentions ?

Forfait vendredi soir à Marseille (victoire 2-1 contre la Côte d'Ivoire) en raison d'une infection ORL, l'attaquant des Bleus devrait être titulaire ce mardi face à l'Afrique du Sud à Villeneuve d'Ascq. Mais le buteur du PSG, exceptionnel depuis cette saison en club ou en sélection, a surtout fait parler de lui en dehors des terrains ces derniers jours après avoir zappé mardi une opération marketing avec les sponsors de l'équipe de France. Une attitude qui a beaucoup fait parler. La raison ? Kylian Mbappé et son entourage ne se sentiraient pas en phase, en termes d'image, avec certains partenaires de la sélection (marque de paris en ligne et fast-food), et souhaitent renégocier au plus vite la convention collective de 2010, mise en place après le fiasco de Knysna lors du Mondial 2010, qu'ils jugent obsolète. Le sujet est plus que jamais sur la table de la Fédération française de football.

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L'attaquant du PSG souffre d'une «infection ORL» tandis que le milieu de Chelsea manquera à l'appel pour raisons personnelles vendredi, à Marseille.

France-Côte d'Ivoire : cinq questions sur le 1er match des Bleus en 2022

DÉCRYPTAGE - Tout ce qu'il faut savoir avant le début des champions du monde cette année sur la pelouse du Vélodrome ce vendredi soir.

France-Afrique du Sud: Pourquoi le match des Bleus ne débutera … qu'à 21h15

LE SCAN SPORT – La rencontre amicale entre l'équipe de France et l'Afrique du Sud ce mardi soir à Villeneuve-d’Ascq débutera, encore une fois, à une heure tardive. Explications.

Le Figaro

Alain Finkielkraut: «Cette guerre nous rappelle que les nations doivent être défendues»

Eugénie Bastié

GRAND ENTRETIEN - Le philosophe, dont la mère est née à Lviv, livre son regard sur l’invasion russe à partir de son expérience familiale, mais aussi des lectures de Milan Kundera et Vassili Grossman.

LE FIGARO. - Cela fait plusieurs mois qu’on ne vous a pas entendu dans le débat public, pour des raisons de santé. Vous voilà de retour?

Alain FINKIELKRAUT. - À la suite d’une bénigne opération, j’ai contracté ce qu’on appelle une maladie nosocomiale: trois vertèbres infectées, un long séjour à l’hôpital, deux interventions chirurgicales très périlleuses qui auraient pu me laisser paraplégique. Après bientôt trois mois de douleur et d’effroi, je sors de l’enfer et je fais le trajet inverse à celui de la grande vieillesse: je me réapproprie peu à peu les gestes élémentaires de la vie quotidienne, je marche avec un déambulateur, j’utilise aussi des cannes. Une kinésithérapeute, ferme et douce, remuscle mes jambes et fait patiemment de moi un homme comme les autres. Mais je ne veux pas verser dans le mélodrame: mes progrès sont rapides et, n’était un mal au cœur irréductible, j’aurais retrouvé la joie de vivre. Je suis très sensible à la fidélité de la directrice de France Culture, Sandrine Treiner, qui diffuse d’anciennes émissions de Répliques, et, si la nausée me laisse tranquille, j’espère revenir bientôt dialoguer sur l’antenne. C’est aujourd’hui le but de mon existence.

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La guerre en Ukraine est une surprise que la plupart des commentateurs n’avaient pas anticipée. Entre «retour de l’histoire» et «réveil de l’Europe», quelle lecture faites-vous personnellement de cet événement?

Les souffrances que j’ai connues ne m’ont pas recroquevillé sur moi-même au point de me rendre sourd et aveugle à ce qui se passe autour de nous. «Siphonné, dérangé, cinglé, malade mental, psychopathe, paranoïaque»: toutes les épithètes cliniques qui pleuvent aujourd’hui sur Vladimir Poutine traduisent notre désarroi. Il est vrai que nul ne s’attendait à voir l’autocrate du Kremlin lancer son armée à l’assaut de l’Ukraine et menacer de riposte nucléaire tous ceux qui voudraient lui mettre des bâtons dans les roues. Mais Poutine ne procède pas que de lui-même. Sa voracité vient de loin. On a cru qu’avec la chute du mur de Berlin le Vieux Continent renonçait une fois pour toutes à la forme de l’empire. Ce qui est le plus frappant dans cette guerre, ce n’est pas la folie d’un homme seul, devenu étranger à la réalité, ce n’est pas non plus le retour de l’histoire, c’est la persistance de la fatalité russe. Tsarisme, communisme, poutinisme: la continuité impériale l’emporte sur toutes les ruptures.

Certains esprits fiers de leur impartialité et de leur réalisme soutiennent que l’Occident a sa part de responsabilité dans la situation actuelle. L’Otan aurait provoqué la Russie amoindrie en venant la narguer jusqu’à ses nouvelles frontières. Cet argument ne tient pas: les pays Baltes, la Pologne, et tous les pays de l’Europe centrale, ont choisi la protection de l’Otan contre ce qu’ils savaient être l’expansionnisme russe. Dans un magnifique entretien avec Philip Roth publié au milieu des années 1980, Milan Kundera affirme qu’«après l’invasion russe en 1968 tout tchèque a dû faire face à l’idée que sa nation pouvait être effacée de l’Europe sans faire plus de vagues que les 40 millions d’Ukrainiens qui ont disparu dans les cinq dernières décennies dans l’indifférence générale». C’est le refus d’un nouvel effacement que les réalistes considèrent comme une offense faite à l’effaceur. Ils appellent cela «humiliation de la Russie».

Votre mère est née à Lwow, Lviv aujourd’hui, ville anciennement polonaise devenue ukrainienne. Quel regard jetez-vous depuis cette histoire familiale sur le devenir national de l’Ukraine?

Lviv est une ville qui a beaucoup voyagé dans l’histoire. Située à la périphérie de l’empire austro-hongrois, cette capitale de la Galicie portait au XIXe siècle le nom de Lemberg. Après la Première Guerre mondiale, elle fut incorporée dans la Pologne indépendante et devint Lwow. Occupée par les Soviétiques en 1945, elle est aujourd’hui ukrainienne et s’appelle donc Lviv.

J’avoue que j’ai du mal à m’habituer à ce nom. Ma mère est née et a grandi à Lwow, et elle a gardé de sa jeunesse dans ce joyau architectural un souvenir… disons, mitigé. Comme beaucoup de Juifs ashkénazes, j’ai été élevé dans la méfiance, pour ne pas dire pire, des Polonais et des Ukrainiens. «Pires que les Allemands!», disaient mes parents, comme tous les rescapés, qui, pour la plupart, ont toujours refusé de remettre les pieds en Ukraine et en Pologne. J’ai toujours voulu leur être fidèle, mais l’héritier d’une victime manque à la fidélité lorsqu’il se prend lui-même pour une victime. Qu’il s’agisse de la Pologne de Solidarnosc ou de la Croatie assiégée, j’ai même mis un point d’honneur à transgresser l’interdit parental. J’ai protesté contre l’invasion et la destruction de Vukovar (ville défendue par les Croates et assiégée par les Serbes pendant 87 jours en 1991 pendant la guerre de Croatie, NDLR) quand la Serbie de Milosevic présentait cette ville - avec un certain succès, hélas - comme un bastion oustachi, c’est-à-dire hitlérien. Poutine a voulu rééditer la même opération avec Kiev et Marioupol. Mais il a échoué. La ficelle était trop grosse. À l’idée d’un procès de Nuremberg contre les dirigeants ukrainiens dans Kiev dévastée par l’armée russe, la décence commune a réagi par le dégoût.

Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, l’antinazisme ment, et c’est toujours au nom du «plus jamais ça» que quelque chose comme «ça» se prépare.

Justement, Poutine affirme vouloir «dénazifier» l’Ukraine. L’Ukraine n’a-t-elle pas effectivement un passé nazi qu’elle n’a pas voulu traiter, et qu’on retrouve aujourd’hui dans une partie, certes minoritaire, mais existante, du nationalisme ukrainien?

Du passé et du présent de l’Ukraine, rien ne doit être laissé de côté: ni l’Holodomor, l’effroyable famine fomentée par Staline qui fit des millions de morts et conduisit certains parents devenus fous à dévorer leurs propres enfants, ni le rôle des supplétifs ukrainiens dans la solution finale, ni la complaisance actuelle pour certaines figures du nationalisme antisémite. L’émotion ne saurait nous fermer les yeux ni justifier l’ignorance. Mais je pense que, confronté à l’anti-modèle russe, le président Zelensky conduit son pays sur le chemin de la complexité mémorielle et de la sincérité démocratique.

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Vous affectionnez beaucoup l’auteur soviétique Vassili Grossman, né en Ukraine. En quoi son œuvre peut-elle éclairer le présent?

Vassili Grossman est l’un des plus grands écrivains du XXe siècle. Et Tout passe, son testament littéraire, nous en apprend plus sur l’actualité que nos commentaires érudits ou indignés. À la différence de l’Occident, écrit-il, la Russie a choisi pour réaliser le progrès d’emprunter le chemin de la servitude. «L’obsession révolutionnaire de Lénine, sa foi fanatique en la vérité du marxisme, sa totale intolérance envers ceux qui pensaient autrement que lui l’amenèrent à favoriser cette Russie-là, qu’il haïssait de toutes les forces de cette âme fanatique.» Poutine et ses oligarques n’ont que faire du marxisme, mais eux non plus n’ont pas rompu avec ce que Grossman appelle la malédiction de la Russie, la connexité du progrès et du servage.

Une partie de la droite conservatrice a été accusée de complaisance et d’aveuglement envers le tyran du Kremlin. Diriez-vous, vous aussi, qu’il y a eu une indulgence coupable en raison d’une convergence idéologique?

Ce sont les souverainistes de droite et de gauche qui ont longtemps fait les yeux doux à Vladimir Poutine. Comme si, face à l’hégémonisme de Washington et à la bureaucratie bruxelloise, la Russie défendait le droit des nations à disposer d’elles-mêmes… C’était grotesque. J’espère que la guerre à nos portes leur a ouvert les yeux.

Le rêve d’une Europe supranationale semble ressurgir à la faveur du réarmement de l’Europe face à Poutine. Mais la résistance de Kiev ne nous montre-t-elle pas, justement, que les nations sont indispensables?

Dans son article «La tragédie de l’Europe centrale. Un Occident kidnappé», qui vient d’être réédité chez Gallimard, Milan Kundera rappelle qu’en 1956, «au mois de septembre, le directeur de l’agence de presse de Hongrie, quelques minutes avant que son bureau fût écrasé par l’artillerie, envoya par télex dans le monde entier un message désespéré contre l’offensive russe, déclenché le matin contre Budapest. La dépêche finit par ces mots: “Nous mourrons pour la Hongrie et pour l’Europe.”» Ce «et», en Europe centrale, va de soi. L’Europe n’y est pas conçue comme la maison de redressement des nations meurtrières, les nations y sont défendues comme un produit de la civilisation européenne. La nation, c’est l’architecture, la poésie de certains lieux, ce qui manque quand on est ailleurs, les soubresauts d’une histoire particulière, une langue commune - toutes ces choses qui ne sont pas la démocratie, mais qui la rendent possible. Il y a les concepts et il y a les noms propres. «Ukraine» est un nom propre que la Russie impériale veut rayer du monde.

La crise humanitaire en Ukraine met en lumière la question des réfugiés. Jusqu’où doit, selon vous, aller l’accueil? L’Europe peut-elle s’ouvrir sans limites et sans conséquences pour l’avenir? Certains parlent déjà d’un deux poids, deux mesures avec les pays du Moyen-Orient ou d’Afrique subsaharienne…

Jean-Luc Mélenchon, à la fin de son impressionnant rassemblement place de la République, a expliqué que, dans le monde qui vient, l’afflux de réfugiés était inéluctable et qu’il fallait y répondre par une hospitalité inconditionnelle. Les guerres et le dérèglement climatique vont conduire par milliers, par millions, voire par milliards, de pauvres gens à l’exode. Il faut être raciste, a ajouté Mélenchon, pour répondre à cette urgence par la discrimination entre le proche et le lointain, ou le réfugié politique et le réfugié économique. Il n’y a pas d’autre alternative, autrement dit, qu’entre le racisme et la submersion migratoire.

Les néoprogressistes plaident ardemment pour le grand remplacement qu’ils dénoncent pourtant à longueur de colonnes comme une théorie conspirationniste. Plus de France, plus d’Allemagne, plus d’Espagne, plus d’Ukraine, plus d’individus, plus de noms propres, mais une immense infirmerie, car, comme l’écrit Michel Serres, «à l’infirmerie, aucun ne souffre ni ne gémit bien différemment des autres. Universelle comme la violence et la mort, la douleur nous égalise. La même amertume sale la sueur, les larmes et le sang.» L’Ukraine et l’humanité tout entière méritent mieux que d’être noyées dans l’anonymat d’une espèce. D’autres leçons doivent être tirées de cette guerre que ce cauchemar de l’interchangeabilité des êtres, et notamment que tout doit être fait pour préserver le trésor de la pluralité humaine.

Renaud Girard: «Les tristes restes du néoconservatisme»

CHRONIQUE - Dans son discours de Varsovie, Joe Biden a déclaré que Poutine ne pouvait pas «rester au pouvoir». Or ce n’est pas aux Américains mais aux Russes de décider qui doit gouverner en Russie.

Maurice Gourdault-Montagne: «Face à la Russie, sortons de la dynamique qui peut conduire à la guerre»

TRIBUNE - L’ancien secrétaire général du Quai d’Orsay juge la situation née de l’invasion de l’Ukraine d’une exceptionnelle gravité. Il invite à dépasser l’émotion légitime éprouvée au vu des souffrances des Ukrainiens pour prendre en compte l’imaginaire et la mentalité russes.

L'Humanité

Échapper aux décibels des collègues

Actu

Après de longues périodes de télétravail, il n’est pas toujours simple de se réadapter aux contraintes du lieu de travail. Parmi elles, une des plus envahissantes est le bruit !

Mélanie Mermoz

Après deux années de pandémie, l’éditeur de logiciels de paie ADP vient d’annoncer la fin du télétravail intégral et la mise en place d’une organisation de travail hybride. Un peu partout, les salariés ont déjà depuis des mois repris le chemin de leurs bureaux. Pour ceux qui travaillent en open space, se réadapter au bruit n’est pas simple. De nombreux travaux attestent, en effet, de la gêne et de la fatigue provoquées par le bruit. S’il n’atteint pas un volume réellement dangereux pour la santé (80 dB), il est tout de même estimé à 50 dB. Les travaux de l’Institut national de recherche et de sécurité mettent en évidence combien le fait d’être exposé non seulement à un bruit de fond mais aussi à de multiples conversations provoque une importante fatigue cognitive. L’esprit doit sans cesse faire le tri et rejeter les propos intelligibles qu’il perçoit. « Les visioconférences se sont développées pendant la pandémie et certains salariés sont parfois amenés à y participer depuis leur bureau ; or, en visioconférence, on a tendance à parler plus fort. Pour les collègues, c’est très compliqué à gérer », observe Nathalie Arnould, médecin du travail.

Avec l’expérience du télétravail, cette gêne devient encore plus insupportable pour beaucoup de salariés. Celles et ceux qui conservent des jours de télétravail et bénéficient chez eux d’un espace dédié tentent de s’organiser pour caler les « visio » et autres appels sur cette journée. D’autres réservent au domicile les activités qui nécessitent une grande concentration. Si ce n’est toutefois pas toujours possible, il faut alors trouver des solutions pour « faire avec ». « Pour arriver à me concentrer sur mes articles dans le bruit ambiant, j’ai acheté un casque antibruit. C’est mieux que rien ! » soupire Maria Teresa (1), journaliste. Cet équipement de protection individuelle doit être pris en charge par l’employeur, qui doit surtout aménager les locaux de façon à réduire au minimum l’exposition au bruit. Pour cela, il peut se faire accompagner par le service de santé au travail.

 

Des espaces dédiés à des tâches précises

Avec la signature d’accords de télétravail en région parisienne et dans les grandes métropoles, afin de réduire la surface utilisée, de grandes sociétés optent pour le flex office : plus de bureau, ni de place de travail attitrée. Dédier des espaces adaptés aux différentes tâches à réaliser était déjà, avant le Covid, une des grandes tendances de l’aménagement de bureaux : petites salles de réunion, espaces dédiés aux coups de téléphone… « Pour se concentrer, nous pouvons nous isoler dans une quiet room, voire dans un connecto, sorte de wagon dans lequel on peut s’enfermer, explique-t-elle. Il faut se réhabituer à avoir du monde autour de soi. » Pour certains, la fin du télétravail à grande échelle est une bonne nouvelle. Soraya est maîtresse de conférences. C’est chez elle qu’elle lit, corrige ses copies. « Dans cet immeuble parisien, les murs sont “en papier” : pendant les confinements, je pouvais suivre les visio de mes collègues. Là, tout est redevenu calme ! » s’amuse-t-elle.

droit du travail
Le Figaro

Accusé d'avoir vendu au Louvre Abu Dhabi des œuvres volées, le marchand Roben Dib écroué à Paris

L'antenne émirati de l'institution française et le Metropolitan de New York comptent parmi les clients du galeriste, impliqué dans le trafic de biens culturels volés en Égypte.

Le galeriste et marchand d'art libano-allemand Roben Dib, soupçonné de blanchiment d'un sarcophage égyptien volé en Égypte à l'époque de la révolution de 2011, a été mis en examen et écroué à Paris le 14 mars dernier. Le quadragénaire aurait été extradé en France après avoir indiqué vouloir collaborer avec la justice, ont précisé ses avocats au Journal du Dimanche , en confirmant une information du Canard Enchaîné.

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Directeur d'une galerie à Hambourg, Roben Dib aurait participé au recel du rutilant sarcophage doré du prêtre égyptien Nedjemankh, en charge du culte du dieu à tête de bélier Harsaphes. L'antiquité datée du IIe-Ier siècle avant notre ère, soit vers la fin de l'époque lagide, autrefois conservée au musée égyptien du Caire où il a été dérobé, avait transité par Dubaï avant d'atterrir dans la galerie allemande. Le marchand d’art aurait alors restauré l'objet et lui aurait fourni de faux certificats professant une vente légale du sarcophage en 1971. Arrivé quelque temps plus tard entre les mains du galeriste et antiquaire parisien Christophe Kunicki, il a été vendu en 2017 au Metropolitan Museum de New York (Met), pour 3,5 millions de dollars.

Vaste réseau de trafic d'antiquités

D'après les enquêteurs français cités par The Art Newspaper , Roben Dib serait également suspecté d'avoir été en lien avec Christophe Kunicki dans le recel et la vente, pour plus de 50 millions d'euros, de cinq importantes antiquités égyptiennes au Louvre d'Abou Dhabi. Des accusations rejetées par Roben Dib, qui affirme avoir légitimement acquis les différents objets en question. L'ensemble, qui comporte un autre sarcophage doré, aurait été vendu dans les années 1970 auprès du marchand d'art cairote Simon Simonian, décédé depuis.

Une enquête internationale lancée par les autorités patrimoniales américaines, françaises, allemandes et égyptiennes avait fini par établir l'origine frauduleuse du sarcophage de Nedjemankh acquis par le Met. Informé de la situation, le musée américain avait aussitôt interrompu l'exposition créée autour du sarcophage et a restitué l'objet à l'Égypte en 2019. L'enquête avait mis au jour un vaste réseau de trafic d'antiquités, dont les opérations de blanchiment avaient berné les experts de plusieurs grands musées, dont ceux du Louvre Abou Dhabi. Une information judiciaire ouverte en février 2020 a mené à une vague de gardes à vue dans le monde de l'art et à la mise en examen de Christophe Kunicki et du marchand d'art Richard Semper.

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CRITIQUE - L’hommage acidulé aux romances austeniennes se poursuit dans huit épisodes inédits moins déshabillés, mais toujours en prise avec cet éternel dilemme: raison ou sentiments?

Will Smith reçoit l'Oscar du meilleur acteur et présente ses excuses en pleurant pour sa gifle

Très secoué par son altercation avec Chris Rock, le comédien a présenté ses excuses à l'équipe de son film et aux organisateurs des Oscars.

Regarder la vidéo

La vengeance de Poutine: dans la tête du maître du Kremlin sur France 5

CRITIQUE - Le documentaire édifiant d’Antoine Vitkine revient sur le parcours de l’autocrate russe depuis dix ans, de l’annexion de la crimée à l’invasion de l’Ukraine. Un film à ne pas manquer, ce dimanche 27 mars à 20 heures 55 sur France 5.

El País (ESP)

En ruta por el Ferrol modernista de Rodolfo Ucha Piñeiro

GALICIA

Hablar de modernismo en la ciudad gallega es hacerlo del arquitecto vigués, que se convirtió en un personaje clave de su arquitectura y urbanismo a principios del siglo XX. Contemplar hoy su legado bien vale un viaje

En Ferrol se pasea como en Manhattan, mirando hacia arriba. Sus edificios son mucho más bajos, pero también hay que tomar cierta distancia angulosa para verlos en su totalidad. Un consejo que da Pilar Freire, licenciada en Historia del Arte, profesora y autora del estudio El Modernismo a través de la obra de Rodolfo Ucha Piñeiro. Desde una inclinada posición las construcciones modernistas que vemos nos cuentan una parte de la historia de la ciudad gallega. Un capítulo que transcurre entre 1908 y 1936, aunque su protagonista, el arquitecto vigués, continuó trabajando e incorporando los nuevos estilos que iban surgiendo, como el neoeclecticismo, el art déco y el racionalismo, hasta 1976.

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De la mano de la construcción naval nació en el siglo XVIII la ciudad ilustrada de Ferrol. Vínculo que hizo aguas por culpa de dos batallas. La victoria de Brión en 1800, frente a unos ingleses que infravaloraron la ría de Ferrol, no evitó que Fernando VII trasladara parte de la actividad naval a Cádiz. En 1805, en el gaditano cabo de Trafalgar, la derrota de la armada española frente a la inglesa supuso el desmantelamiento de la flota borbónica. Ferrol se reactivaría en la segunda mitad del siglo XIX gracias a la actividad que desarrollaron en su puerto el arsenal militar y los astilleros. De manera paralela a ese crecimiento económico sus habitantes pasaron de 25.000 a 50.000, lo que hizo necesario un replanteamiento urbanístico y el diseño de nuevas infraestructuras. Cuenta Pilar Freire que entonces el centro urbano de Ferrol se reordena siguiendo gustos y necesidades de una nueva burguesía urbana que quiere transformar y modernizar su ciudad. Es en ese momento cuando cobra relevancia y sentido el trabajo de Rodolfo Ucha Piñeiro, de quien este año se cumple el 140º aniversario de su nacimiento.

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Realizó proyectos públicos para mejorar los servicios de la ciudad e integrar espacios incomunicados, y construyó infraestructuras básicas como el Mercado Central de Pescado, la capilla de la Merced, la Cocina Económica y la remodelación del teatro Jofre. También proyectos privados, como lo fueron las innovadoras casas que sus propietarios convirtieron en algo más que sus residencias. Algunas de ellas de doble fachada. Una era íntima, la que daba a una calle poco transitada, y la otra escenográfica, la que daba a una vía principal. Esta dicotomía se aprecia en la casa Rodríguez Trigo (datada entre 1914 y 1915), que tiene acceso por la calle Real y la de Dolores.

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Los clientes de Ucha encontraron en el modernismo el vehículo perfecto para mostrar su estatus. Riqueza que exhiben unas efectistas fachadas a través de la combinación de los materiales de construcción empleados y a la vista de todos: balcones y barandillas de hierro forjado incrustadas en galerías de madera, vidrieras de colores, exótica decoración vegetal, vistosos alicatados, cerámicas y baldosas hidráulicas. Construcciones tan funcionales como estéticas. Como lo es el edificio de El Correo Gallego (calle Magdalena, 186), que fue imprenta y redacción del periódico gallego, muy cerca de la residencia y estudio de Ucha. Los interiores también están cuidados y mimados, basta fijarse en los pasamanos de las escaleras de la casa Romero (Magdalena, 119), y en las pinturas que decoran la sala del Casino Ferrolano que se conoce como La pecera. Fino trabajo de Felipe Bello Piñeiro, quien firma una enigmática dedicatoria: “Y un nombre de mujer que no diré nunca y por el cual toda Galicia está presente aquí”.

Europea y marinera

Ferrol se embelleció como antes lo hicieron Bruselas, Viena, París o Barcelona. Aunque el modernismo llegó con un par de décadas de retraso. Ese desfase temporal enriqueció a ese movimiento rupturista que aquí tuvo que adaptarse al racional y marinero barrio de la Magdalena. Las galerías de madera de las fachadas de un buen puñado de sus edificios están inspiradas en los camarotes de popa de los barcos que se construyeron en los astilleros de la ría. Galerías desde las que se ve sin ser visto, espacios intermedios entre las calles y las casas, filtros de luz y reguladores de la temperatura de las estancias interiores. Ucha introduce en sus construcciones un balcón central de hierro forjado en una galería que ya no ocupa la fachada entera. Quiere dejar una huella rompedora sin ofender a la tradición. Este modernismo de carpintería (el otro es de piedra, ladrillo y hormigón) se puede apreciar en las casas Munduate (Magdalena, 61), Brañas (Real, 125) y Bruquetas (Igrexa, 4).

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Con ese mismo espíritu encuentra soluciones para levantar casas entre medianeras, en esquina y en parcelas estrechas. La casa Pereira 2 (Dolores, 64) es tan vertical como elegantes son sus puertas, ventanas y miradores. Aunque para miradores los cilíndricos de la casa Romero (Magdalena, 119), en los que se despliega un repertorio decorativo que incluye rostros femeninos, flores varias y nenúfares. El guía local Jorge Severo cuenta, en el café que alberga el edifico a pie de calle, que de niño vivió en aquella casa, pero confiesa que no era consciente de donde dormía. Hoy transmite a quienes guía su amor por esos edificios modernistas. 

Menos decorada y más exótica es la torre mirador del chalet de Antón (Pintor Imeldo Corral, 18), fuera del barrio de la Magdalena y junto al jardín de la Reina Sofía. Hoy el sitio es un colegio, como tampoco ahora son lo que fueron el hotel Suizo y el Ideal Room. Solo la Fonda Suiza sigue siendo hotel o, lo que es lo mismo, una oportunidad de dormir en un edificio modernista de 1910 obra de Rodolfo Ucha Piñeiro.

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L'Humanité

Empruntez la Route des abolitions de l’esclavage

Dans l’est de la France, un chemin du souvenir traverse cinq départements pour rappeler et célébrer les voix qui, très tôt parfois, se sont élevées contre l’asservissement des êtres humains et la traite atlantique. Un parcours poignant.

Sabine Jeannin

C’est un chemin mémoriel que nous empruntons cette semaine. Il nous mène à l’est, berceau de la pensée abolitionniste. Dans des villages reculés, loin des côtes atlantiques et de leurs ports négriers, sont nés, ont vécu ou sont morts des hommes et des femmes qui ont combattu la traite occidentale à l’origine de la déportation de plusieurs millions d’Africains. À la fin du XXe siècle, un réseau de lieux de mémoire, le premier au monde, s’est structuré pour rendre hommage à ces figures humanistes en avance sur leurs contemporains. Certaines sont des « grands personnages » – trois sont enterrés au Panthéon –, d’autres des anonymes. La Route des abolitions de l’esclavage est désormais une association reconnue d’intérêt général soutenue par l’Unesco. Ses cinq « petits sites » – ils accueillent entre 60 000 et 80 000 visiteurs par an, selon Philippe Pichot, son coordinateur – ont une grande portée symbolique et émotionnelle. Ils commémorent autant qu’ils racontent l’évolution du mouvement abolitionniste dans l’Hexagone, ses avancées et ses reculs jusqu’à l’abolition définitive de l’esclavage en 1848. Nous partons à la découverte de trois d’entre eux, un bout de chemin qui couvre la période de la Révolution française.

 

À Champagney, la fraternité

Première étape : la Maison de la négritude et des droits de l’homme, à Champagney, en Haute-Saône. Ici, en 1789, les habitants, paysans, bûcherons, mineurs, demandent dans leur cahier de doléances l’abolition de l’esclavage des Noirs, qu’ils considèrent comme « leurs semblables », à une époque où le Code noir les réduit à des « biens meubles », et sans avoir eu besoin d’en croiser aucun. Sauf un peut-être : le mage Balthazar sur un tableau dans l’église, à une centaine de mètres du mémorial. Allez admirer sa façade rose en grès des Vosges et son clocher comtois recouvert de tuiles vernissées aux motifs jaune, orange et rouge. La rédaction de cet article leur fut probablement suggérée par Jacques-Antoine Priqueler. Cet officier de la garde du roi, alors en congé dans son village natal, est membre de la Société des amis des Noirs, créée en France en 1788. Première association française abolitionniste, elle milite pour l’interdiction immédiate de la traite et pour une suppression progressive de l’esclavage dans les Antilles. Ce qui n’empêchera pas certains de ses adhérents de défendre ardemment le décret voté par la Convention nationale le 4 février 1794, qui abolit la traite et l’esclavage dans les colonies françaises.

« Vivre n’est rien, vivre libre est tout. »

À  Emberménil, vivre pour l’égalité

Henri Grégoire, figure majeure de la Révolution, a été le curé d’Emberménil, modeste bourg aux portes de Lunéville, à 150 km au nord de Champagney. Un musée qui porte son nom raconte la vie et l’œuvre de l’abbé lorrain sur douze vitraux, à la manière d’une bande dessinée. Sous le buste en bronze devant le bâtiment, on peut lire cette citation : « Vivre n’est rien, vivre libre est tout. » Le prêtre républicain s’est battu toute sa vie pour que soit appliqué un autre principe, celui d’égalité.

 

À Pontarlier, la liberté

Si la Révolution française s’est emparée de la question de l’esclavage, c’est notamment parce que, en 1791, sur l’île de Saint-Domingue, les esclaves se sont libérés eux-mêmes. C’est le début de la révolution haïtienne, la première révolte d’esclaves réussie du monde moderne. Parmi ses instigateurs, un esclave affranchi nommé Toussaint Louverture. Devenu général de l’armée française puis gouverneur autoproclamé de l’île, il ne connaîtra pas l’indépendance d’Haïti en 1804. Bonaparte le fait arrêter et déporter en France en 1802, année où il rétablit l’esclavage. Louverture est enfermé le plus loin possible de la mer, au fort de Joux, au cœur du massif du Jura. Il y meurt sept mois plus tard. Sa dernière demeure sera notre dernière halte. L’endroit est spectaculaire. Tout près de la frontière suisse, perchée sur un éperon rocheux, la forteresse sert de prison d’État depuis la fin du règne de Louis XV. Encore trop méconnu en France, le château est un lieu de pèlerinage pour de nombreux chefs d’État et personnalités étrangères. Il est aussi un site pionnier en matière mémorielle : le premier hommage au héros émancipateur s’y est tenu en 1901. Plusieurs manifestations sont prévues en 2023 pour célébrer le 220e anniversaire de sa mort. La mémoire, elle, doit rester vivante.

 

Vingt-cinq lieux de mémoire

Au fil des ans, la Route des abolitions s’est prolongée. Elle relie désormais vingt-cinq sites et lieux de mémoire pour former le Pôle mémoriel national de l’est de la France et de la Suisse. Ils représentent tous les courants et acteurs historiques qui, en Europe, ont mené les combats contre l’esclavage, des premières dénonciations au milieu au XVIIe siècle à son abolition définitive en 1848. Rendez-vous sur www.abolitions.org pour connaître la liste exhaustive. Le site propose aussi des circuits thématiques.

Découverteesclavageabolition de l'esclavage
Le Figaro

Train du futur: TransPod prend de l’avance

Véronique Guillermard

INFO LE FIGARO - Le canadien lève 550 millions de dollars pour financer le premier tronçon d’une ligne à ultra-grande vitesse.

Le projet de train à ultra-grande vitesse de TransPod franchit une étape majeure. La start-up canadienne, fondée en 2015, annonce ce mardi 29 mars avoir trouvé un accord avec le fonds britannique Broughton Capital, associé à la société publique chinoise Cerieco. Ces derniers apportent un financement combiné de 550 millions de dollars afin de lancer la première phase de la construction d’une ligne de 300 km à ultra-grande vitesse, entre Edmonton et Calgary (Alberta) au Canada.

À lire aussiComment fonctionne le train subsonique pour atteindre les 1000 km/heure

«Ce financement servira à construire le premier segment de la ligne, entre l’aéroport et la ville d’Edmonton, et à certifier la technologie. TransPod est la première entreprise à avoir sécurisé un financement de cette ampleur», souligne Sébastien Gendron, PDG fondateur et ex-ingénieur d’Airbus, dans un entretien au Figaro. TransPod espère que cet accord aura un effet d’entraînement auprès d’autres fonds privés pour financer les autres phases de la ligne, dont le budget total est estimé à près de 19 milliards d’euros. Les travaux doivent commencer en 2027, en vue d’une mise en service à partir de 2031.

Ce train du futur, inspiré des plans de l’Hyperloop mis en ligne par Elon Musk, le patron de SpaceX, en 2012, se présente comme «plus propre que l’avion et plus rapide que le TGV». Sa promesse est de transporter marchandises et passagers dans des capsules, propulsées à 1000 km/h, par sustentation magnétique au sein d’un tube. Le voyage entre Calgary et Edmonton prendra ainsi 45 minutes, contre plus de trois heures par la route. Cela, en réduisant les émissions de CO2 de 636.000 tonnes par an. La ligne aura une capacité de transport de 8 millions de passagers et 3 millions de tonnes de marchandises par an. L’Alberta parie sur le train TransPod et en attend des retombées locales importantes. Selon l’étude de faisabilité menée avec ses services, la construction de la ligne devrait entraîner la création de 140.000 emplois.

Discussions avec Airbus

Parallèlement, TransPod travaille avec les ministères des Transports canadien et américain, ainsi qu’avec la direction transport de la Commission européenne pour certifier sa technologie et établir les normes de sécurité et d’exploitation. En mai, la jeune pousse doit dévoiler, à Toronto, un prototype de capsule passager, en partenariat avec Mars Discovery District, l’équivalent de Station F en France. TransPod bâtit aussi un écosystème de sous-traitants majoritairement européens. «Nous discutons avec Airbus Atlantic, qui a une filiale à Montréal, et à qui nous souhaitons confier la fabrication des capsules, ainsi qu’avec Liebherr pour leur pressurisation», précise Sébastien Gendron.

À côté du Canada et des États-Unis (projet au Texas), TransPod parie sur la France pour y lancer les premières lignes européennes. La société construit à Droux (Haute-Vienne) un centre de R&D et une piste d’essais où les premiers tests doivent débuter fin 2022. La société cherche des capitaux privés après avoir identifié deux lignes à fort potentiel. La première, entre Paris et Le Havre ; la seconde, entre Paris et Toulouse. «Le port du Havre et la ville de Rouen ont confirmé leur intérêt, ce qui nous donne une base pour présenter le projet à des investisseurs privés», souligne Sébastien Gendron. Il appelle à la mobilisation en faveur de l’innovation de rupture en Europe. «Certes il y a toujours un risque, mais il faut le prendre afin de devenir un leader industriel technologique. L’Europe a déjà raté trop de virages, dont celui d’internet et des fusées réutilisables», plaide-t-il.

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TransPod prend une longueur d’avance dans la course mondiale à l’hyperloop, face à ses sept autres concurrents. Quatre sont européens: Zeleros en Espagne, Hardt Hyperloop aux Pays-Bas, Nevomo en Pologne et Swisspod, un projet développé dans le cadre de l’École polytechnique de Lausanne. Un seul est encore américain. C’est celui du californien Hyperloop TT (dont le projet d’implantation à Francazal, à côté de Toulouse, a pris du retard) depuis que les Émirats arabes unis ont pris le contrôle de Virgin Hyperloop, via le port de Dubaï, en 2018. Ce dernier a recentré le projet sur le transport ultra-véloce de fret via sa filiale DP World Cargospeed. L’Asie est aussi dans la course avec un projet en Chine et un autre en Corée du Sud, impliquant KRRI, l’agence de recherche ferroviaire nationale.

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DÉCRYPTAGE - Ce projet de loi, en passe d'être voté, vise à nommer des administrateurs «externes» à la tête des entreprises occidentales, dont françaises, tentées de quitter la Russie. Avec un risque, à terme, de les nationaliser.

Guerre en Ukraine: Kiev appelle à boycotter les supermarchés Auchan

DÉCRYPTAGE - Malgré la pression internationale, l'enseigne refuse de quitter la Russie, un marché clé.

L'Humanité

Green washing ?

Actu

Nettoyer sans polluer sa maison ni la planète peut être à la fois ludique, économique et efficace. Voici quelques pistes.

Marie Mersier

Préserver l’environnement ainsi que sa santé, ça se passe aussi à la maison, en adoptant de nouveaux gestes qui allient écologie et durabilité. L’entretien de nos lieux de vie est un domaine dans lequel il est désormais facile d’agir. Cela peut tout simplement commencer par l’achat d’incontournables tels que le vinaigre blanc, le bicarbonate de soude ou le savon de Marseille. Trois ingrédients basiques qui attaquent la saleté mais pas votre porte-monnaie, et avec lesquels il est facile de fabriquer ses propres produits ménagers. Une tendance qui semble avoir le vent en poupe. Les marques redoublent désormais d’ingéniosité et d’engagement afin de proposer des produits aux formulations saines et respectueuses (c’est-à-dire sans molécules toxiques, composés organiques volatils…) et dont les emballages sont recyclables ou rechargeables. L’étape nettoyage n’est plus totalement une corvée.

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L'Humanité

Les acouphènes savent se faire entendre

Actu

En France, environ un adulte sur dix souffre de ce petit « bruit fantôme », extrêmement insidieux. Malgré les avancées scientifiques, la recherche peine toujours à trouver un traitement universel à ce dysfonctionnement auditif. Passage en revue des solutions existantes.

André Goulven

Avoir des acouphènes, c’est un peu comme dire adieu au silence. Ce trouble peut s’apparenter à un sifflement, un bourdonnement, un grésillement ou à des pulsations continues dans une ou dans les deux oreilles. Le phénomène est permanent, périodique ou passager. Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, la gêne serait due dans la plupart des cas à une perte d’audition entraînant une mauvaise interprétation des informations du cortex auditif au niveau du système nerveux central. Plus grossièrement, le cerveau crée ces sons, alors qu’il se base habituellement sur des stimuli acoustiques externes. D’autres cas d’acouphènes ont aussi été décelés à la suite d’inflammations après des otites moyennes, des complications après une opération ou encore la prise de médicaments toxiques. Enfin, des maladies vasculaires ou une hypertension artérielle peuvent générer ce trouble. Ces acouphènes pulsatiles sont appelés « acouphènes objectifs » et représentent une infime partie des personnes touchées (environ 5 % des cas).

Outre le facteur de l’âge, ce sont les traumatismes acoustiques qui sont à l’origine de la majorité des problèmes d’acouphène « subjectif ». Une exposition trop longue et/ou répétée à un volume sonore trop élevé peut durablement affecter le système auditif. Lors des concerts ou d’événements en discothèque, le niveau sonore est par exemple autorisé légalement à 102 décibels, alors que les premiers seuils de risque direct pour les oreilles se situent aux alentours de 85 dB. Les spécialistes conseillent donc de se protéger. Si les boules Quies ont tendance à atténuer le son en le rendant presque inaudible, des bouchons spécialement conçus pour l’écoute musicale existent à des prix très abordables. Fonctionnant avec un système de filtres, ceux-ci bloquent les fréquences trop hautes et trop basses, tout en laissant à l’auditeur le plaisir de comprendre ce qui l’écoute.

 

L’importance de faire un bilan auditif

En cas d’acouphène, il est inutile de s’inquiéter immédiatement. Ce bruit peut être simplement passager, et tant qu’il n’affecte pas le quotidien, il ne nécessite pas de consultation médicale. Dans les cas où celui-ci persiste, un rendez-vous chez le médecin généraliste devient cependant indispensable. Un autre chez l’ORL permet, via un bilan auditif, de mesurer l’ampleur des dégâts en cas de traumatisme acoustique. Souvent, un processus d’accommodation se met en place et, si l’acouphène ne disparaît pas, il donne ainsi l’impression de s’atténuer au bout de quelques semaines ou de quelques mois. Si cela ne fonctionne pas, il existe aussi des méthodes telles que les thérapies cognitives et comportementales, la sophrologie… qui permettent de délocaliser l’attention des patients du sifflement insidieux. Des appareils permettent aussi de mieux vivre avec un acouphène à haute intensité. Placés dans le canal auditif, ils diffusent un son venant masquer le bruit dérangeant, tout en laissant passer les sons extérieurs.

Santé
New York Times - World

Live Updates: Russia Vows to Reduce Attacks in Northern Ukraine

Kyiv March 29, 3:56 p.m.

Moscow March 29, 3:56 p.m.

Washington March 29, 8:56 a.m.

In a sign of progress at cease-fire talks in Turkey, Russia also said a meeting between President Vladimir Putin and President Volodymyr Zelensky of Ukraine could be held once a draft peace agreement was ready. The announcements came as a Ukrainian counteroffensive appeared to push back Russian forces around a Kyiv suburb.

Anton TroianovskiMegan Specia and Ivan Nechepurenko

Here are the latest developments from Ukraine.

A deputy Russian defense minister said on Tuesday that Russia would sharply “reduce military activity” near Kyiv and the northern Ukrainian city of Chernihiv, in the first sign of progress as diplomats from Ukraine and Russia discussed a possible cease-fire.

Russia also said it was prepared to accelerate the timeline of a possible meeting between President Vladimir V. Putin and President Volodymyr Zelensky of Ukraine. Speaking after talks with Ukrainian officials in Istanbul, Russia’s chief negotiator, Vladimir Medinsky, said the Kremlin was ready to hold such a meeting once a draft peace agreement between Ukraine and Russia was ready.

As a Ukrainian counteroffensive pushed back Russian forces in a hard-fought area near Kyiv, the capital, the talks yielded the first glimmers of hope for a reduction in the violence that has leveled Ukrainian cities, killed untold numbers of civilians and driven more than three million people from the country in the five weeks since Russia’s invasion.

For the first time, Ukrainian officials outlined potential concessions over territory that is occupied by Russia, proposing a 15-year process of negotiations about the status of Crimea, the Ukrainian peninsula annexed by Russia in 2014. The issue of the eastern Ukrainian region known as the Donbas, which Russia no longer recognizes as part of Ukraine, could be discussed in talks between the two leaders, said Mykhailo Podolyak, an aide to Mr. Zelensky.

The two delegations discussed international security guarantees for Ukraine, Mr. Podolyak said.

“We have discussed all contentious issues, more or less,” he said. “Our proposals have been made.”

The talks are now expected to move to a higher level, with the foreign ministers of Russia and Ukraine to meet to “give the latest shape to the common understanding” reached on Tuesday, Turkey’s foreign minister, Mevlut Cavusoglu, said in televised remarks. “This war that caused thousands of people to die and millions of others to be displaced should stop,” he said.

Here are some other major developments:

In an overnight speech, Mr. Zelensky said that while the suburb of Irpin had been “liberated” and Russian forces had been “pushed away from Kyiv,” the battle for the city was far from over. “It is too early to talk about security in this part of our region,” he said.

A Russian missile struck an oil depot in the northwestern Rivne region on Monday night, and on Tuesday morning a Russian attack destroyed much of a regional government building in the southern port city of Mykolaiv, leaving at least 11 people trapped in the ruins, according to the governor, Vitaly Kim.

The head of the International Atomic Energy Agency arrived in Ukraine on Tuesday for talks with government officials over the safety of the country’s nuclear facilities, which have been targets for Russian forces.

President Biden on Monday stood by his comment that Vladimir V. Putin should be removed as president of Russia, but said it was a personal expression of his outrage and not a change in U.S. policy aimed at seeking to oust Mr. Putin from office.

Safak Timur

From this point onward, the foreign ministers of Russia and Ukraine are expected to meet to “give the latest shape to the common understanding” reached in Tuesday’s talks, Turkey’s foreign minister, Mevlut Cavusoglu, said in televised remarks. “This war that caused thousands of people to die and millions of others to be displaced should stop,” he said.

Ivan Nechepurenko

Ukrainian officials for the first time outlined potential concessions on territory occupied by Russia, proposing to negotiate about the status of Crimea over 15 years. The future of the eastern areas that Russia no longer recognizes as part of Ukraine could be discussed between President Vladimir V. Putin of Russia and President Volodymyr Zelensky, an aide to Mr. Zelensky said on Tuesday.

Anton Troianovski

Russia said it was prepared to accelerate the timeline of a possible meeting between President Vladimir V. Putin and President Volodymyr Zelensky. Speaking after talks with Ukrainian officials, Russia’s chief negotiator, Vladimir Medinsky, said the Kremlin was ready to hold such a meeting once a draft peace agreement between Ukraine and Russia was ready.

Anton Troianovski

In the first apparent sign of progress at talks in Istanbul, a deputy Russian defense minister said that Russia would “by multiples, reduce military activity” in two areas, near Kyiv and the northern city of Chernihiv.

Shashank Bengali

The U.S. Embassy in Moscow tweeted a clip of Ambassador John Sullivan saying that it was “most important” that the United States retain its diplomatic presence in Russia. “President Biden and Secretary Blinken want an embassy here and want an ambassador here,” he said. Moscow has criticized Mr. Biden’s remark over the weekend that President Vladimir Putin “cannot remain in power.”

Посол Салливан:“Дипломатическое присутствие США в России сейчас крайне важно. Президент Байден и госсекретарь Блинкен считают необходимым, чтобы здесь находились и посольство, и посол.” pic.twitter.com/UOET6cQRiU

Anton Troianovski

Talks in Turkey focus on a possible cease-fire.

ISTANBUL — Ukrainian and Russian officials discussed a potential cease-fire on Tuesday in negotiations hosted by President Recep Tayyip Erdogan of Turkey.

Gathering on the grounds of the 19th-century Dolmabahce Palace, one of Mr. Erdogan’s offices in Istanbul, the two delegations also discussed international security guarantees for Ukraine, according to Mykhailo Podolyak, an aide to President Volodymyr Zelensky of Ukraine.

Mr. Erdogan told the delegations that “having a cease-fire and peace as soon as possible will be to the benefit of everyone.” With the negotiators seated at a long table in front of him, he said, “We believe we are in a phase now to have concrete results from the talks.”

Mr. Peskov told reporters that the talks, which he said could continue on Wednesday, could be of great consequence, without offering details on the shape of any possible deal.

“Today and tomorrow we will find out whether there is anything promising,” Mr. Peskov told reporters on Tuesday. He added that Vladimir Medinsky, the head of the Russian delegation, would let the public know “whether there is hope or not.”

Mr. Medinsky told reporters in Istanbul around noon local time that an announcement would be made “in a few hours” on the results of the negotiations.

At about the same time, Russia released video of Defense Minister Sergei K. Shoigu telling senior military officials that Russia had largely accomplished its initial mission in Ukraine and would now focus on taking territory in the eastern Ukrainian region known as the Donbas.

It was an echo of a Russian general’s comments last week signaling that Moscow was recalibrating its war aims.

“In general, the main goals of the first stage of the special operation have been completed,” Mr. Shoigu said. “The combat potential of the Ukrainian Armed Forces has been significantly reduced, which makes it possible to focus the main attention and main efforts on achieving the main goal — the liberation of Donbas.”

Roman Abramovich, the Russian business tycoon who is reported to have shuttled between Kyiv and Moscow in recent weeks, was also in Istanbul. He was photographed speaking with Mr. Erdogan and Turkey’s foreign minister, Mevlut Cavusoglu, before Tuesday’s talks began.

Reports emerged on Monday that Mr. Abramovich and several of the Ukrainian negotiators may have been poisoned early this month, although the circumstances were murky and those affected all recovered. Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, described the reports of such a poisoning as part of Western countries’ “information war” and “certainly untrue.”

Mr. Peskov said that Mr. Abramovich was not an official member of the Russian delegation, but was in Istanbul “from our side” and had been “involved in ensuring certain contacts between the Russian and Ukrainian sides.”

Safak Timur and Ivan Nechepurenko contributed reporting.

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Kaly Soto

The head of the U.N. nuclear agency arrives in Ukraine to address security at nuclear sites.

The head of the International Atomic Energy Agency arrived in Ukraine on Tuesday for talks with government officials over the safety of the country’s nuclear facilities, which have been targets for Russian forces.

The I.A.E.A., a United Nations agency, said the visit by its director general, Rafael Mariano Grossi, would lay the groundwork for sending its experts into the country to help protect Ukraine’s nuclear sites amid the Russian invasion.

“The military conflict is putting Ukraine’s nuclear power plants and other facilities with radioactive material in unprecedented danger,” Mr. Grossi said in a statement. “We must take urgent action to make sure that they can continue to operate safely and securely and reduce the risk of a nuclear accident that could have a severe health and environmental impact both in Ukraine and beyond.”

In the early days of the war, Russian forces captured the defunct Chernobyl nuclear facility, where nuclear waste is stored. Ukrainian government officials said this month that damage by Russian forces had left the plant “disconnected” from outside electricity and that the site of the worst nuclear accident in history was dependent on power from generators and backup supplies.

Russian troops also took control of a nuclear power plant in Zaporizhzhia in southeastern Ukraine in early March. The plant is Europe’s largest.

Mr. Grossi posted a picture of himself on Twitter from Ukraine on Tuesday:

Just crossed the border into #Ukraine to start @IAEAorg's mission to ensure the safety and security of the country’s nuclear facilities. We must act now to help prevent the danger of a nuclear accident. https://t.co/kKHJHIeGYV pic.twitter.com/mB5w7pL7ji

The agency said it had “drawn up concrete and detailed plans for safety and security assistance to Ukraine’s nuclear sites,” which it said included 15 nuclear power reactors at four plants as well as Chernobyl.

Anton Troianovski

Vladimir Medinsky, the head of the Russian delegation at the Ukraine talks in Istanbul, told reporters that an announcement would be made “in a few hours” about the results of the negotiations. Mykhailo Podolyak, an aide to Ukraine’s president, said the talks concerned possible international security guarantees for Ukraine and a possible cease-fire.

Megan SpeciaHaley Willis and Ainara Tiefenthäler

A Russian attack leaves a gaping hole in a government building in Mykolaiv.

A Russian strike on a regional government building in the southern Ukrainian port city of Mykolaiv on Tuesday destroyed a large portion of the building and left at least 11 people trapped in the rubble, according to the region’s governor.

The government building is the latest to be hit as Russian forces have destroyed locations seen as symbols of Ukrainian statehood.

Mykolaiv is nestled along the Black Sea coast, at a strategic junction between the city of Odessa — the headquarters of the Ukrainian Navy and the country’s largest civilian port — and the Crimean Peninsula, which Russia annexed in 2014. The city has been under heavy siege by Russian forces since the start of the invasion, but Russian forces have not been able to take control there.

Vitaly Kim, the governor of Mykolaiv, said in a series of video posts on Tuesday morning at the site of the attack that dozens of people had managed to flee from the building before it was hit. There were reports of air raid sirens in Mykolaiv on Tuesday morning.

Mr. Kim said that Russian forces had struck after people arrived for work, but that he had overslept — and was lucky not to have been in his office.

“They destroyed half of the building, hit my office,” he said. “Most of the people were miraculously saved. Under the rubble are eight civilians and three military.”

Video and photos of the aftermath of the attack showed a gaping hole in the center of the building, where it had collapsed in on itself.Mr. Kim posted security camera footage to the social media app Telegram showing a Russian cruise missile flying east near the Inhul River and making impact. Although the impact point is off camera, The New York Times has verified that the moment captured is directly over the government building.

When Russia began its invasion in late February, it targeted Ukrainian government buildings with aggressive airstrikes and shelling. In recent weeks, Russian forces have shifted attacks to residential areas and civilians infrastructure in many cities.

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Yu Young Jin

In a joint effort by Australia and Britain, the first of two chartered flights carrying relief items for Ukrainian refugees was scheduled to fly to Poland on Tuesday, Australia’s foreign minister said. The U.N. refugee agency will help distribute the items in Ukraine and Moldova.

Carlotta Gall

News Analysis

To those who were in Chechnya, Russia’s war in Ukraine looks ominously familiar.

KYIV, Ukraine — In Ukraine’s capital, Kyiv, amid the deadly rumble of heavy Russian artillery, there is much that feels familiar. Not least a terrible feeling of dread.

Nearly 30 years ago I was in Grozny, the capital of Chechnya, a territory in southern Russia that dared declare independence from Moscow as the Soviet Union was breaking apart. The Chechens paid heavily for their presumption. The Russian army twice invaded and twice flattened the city in what has become a familiar Russian playbook for imposing control over outlying regions of the former Russian empire and bludgeoning people into submission.

Ukraine is very different from Chechnya, which was a small territory of just one million people in the North Caucasus. Ukraine is a sovereign nation with a population of more than 40 million, an armed force of over 200,000 troops, and a capital city of three million or more inhabitants.

But Chechnya’s experience is worth recalling, because it was the first time we saw Vladimir V. Putin develop his game plan to reassert Russian dominion wherever he wanted. The methods were brute force and terror: the bombing and besieging of cities, deliberate targeting of civilians, and the abduction and jailing of local leaders and journalists and their replacement by loyal quislings.

The war in Chechnya began with a shocking display of Russian incompetence. On New Year’s Eve in 1994, Russian troops were sent blundering into Grozny in what was intended to be a swift overthrow of the Chechen leadership.

They were met by highly motivated units of Chechen fighters, armed with antitank rockets, who ambushed their columns, trapping and burning hundreds of Russian soldiers and armor in one night.

But the Chechen victory did not last. The Russian army moved to flank Grozny on three sides and unleashed a terrifying onslaught of air and artillery strikes. A modern, European city became a ravaged moonscape.

There was much in the experience that echoes in Ukraine today. Even though nearly 30 years have intervened, it is staggering to see Russia employ many of the same tactics — and mistakes — in Ukraine.

Ivan Nechepurenko

Roman Abramovich, a behind-the-scenes power broker in Russia, appeared at peace talks in Istanbul, according to video footage from the event. The appearance came a day after reports emerged that Abramovich and several other negotiators had been victims of a potential poisoning after suffering symptoms including impaired vision at previous talks.

Megan Specia

A Russian attack destroyed much of a regional government building in the port city of Mykolaiv on Tuesday and left at least 11 people trapped in the ruins, according to the governor, Vitaly Kim. In a video, Mr. Kim said the attack had hit his office, adding: “Most of the people were miraculously saved.”

Megan Specia

A Russian missile struck an oil depot in Ukraine’s northwestern Rivne region on Monday night, according to Vitalii Koval, the regional governor, who posted a video update from the scene. He said that emergency workers were assessing the damage.

Safak Timur

Negotiations between Ukraine and Russia have started in Istanbul. President Recep Tayyip Erdogan addressed the delegations beforehand, emphasizing that Turkey believed it was time for concrete results. “It is in the hands of the parties to stop this tragedy,” he said.

Megan Specia

Despite Ukrainian success in counterattacks northwest of Kyiv, Russian forces still “pose a significant threat,” according to the latest British defense intelligence assessment. Russian forces bombarded the southern city of Mariupol, but the center of the city remains under Ukrainian control, according to the assessment.

Yu Young Jin

South Korea said that two of the nine South Koreans that traveled to Ukraine to volunteer as soldiers were missing. South Korea barred citizens from traveling to Ukraine after the government there called for volunteers to join the fight against Russia.

Ada Petriczko

A major Ukrainian internet provider reports a cyberattack.

Ukrtelecom, Ukraine’s telephone and internet company, suffered a large cyberattack, the State Special Communications Service of Ukraine reported on Monday. The agency said Russian forces were responsible.

Ukrtelecom is the biggest internet provider in the country in terms of geographical coverage, and second after Kyivstar in terms of the number of clients.

The provider reduced service to most private users and business clients during the attack in order to be able to continue providing it to Ukraine’s military, the technical security and intelligence service of Ukraine, said on social media.

NetBlocks, an independent global internet monitor, reported it was the most serious attack on the provider since Russia invaded Ukraine last month, reducing Ukrtelecom connectivity to only 13 percent of prewar levels.

It took several hours before the company could stop the attack and restore normal services to all customers, the communications agency reported.

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John Yoon

Japan will ban the export of luxury goods to Russia from April 5, its Ministry of Economy, Trade and Industry said. The ban includes cars, motorcycles, liquor, cosmetics, clothing, jewelry, grand pianos and art.

Vivek Shankar

Heineken and Carlsberg say they are leaving Russia.

The Dutch brewer Heineken and its Danish rival Carlsberg said on Monday that they were getting out of Russia, moves that highlighted the pressure on multinational firms to go beyond pausing operations in the country.

Their strategy in Russia has evolved as the war has stretched into a second month. Heineken, a Dutch company, first said it would stop new investments and exports to Russia, and then, about three weeks ago, it said it would stop making, advertising and selling Heineken products there.

The move by the global brewers comes as more than 400 companies, including big international brands like McDonald’s, Starbucks and PepsiCo have withdrawn, at least temporarily, from Russia since it invaded Ukraine. Some have been there since the fall of communism — symbols of the enduring power of Western culture and commerce. Their retrenchment comes as Russia has become increasingly isolated internationally in the areas of finance, sports and culture.

While Russia is known as a vodka-drinking nation, beer has become one of the most popular alcoholic beverages in the country.

On Monday, Heineken signaled a more definitive break from Russia. “We have concluded that Heineken’s ownership of the business in Russia is no longer sustainable nor viable in the current environment,” the company said. Heineken will continue reduced operations in Russia — for the safety of its employees and to “minimize the risk of nationalization,” or being brought under state ownership, the beer maker said — until it can find a buyer for the business.

Facing sanctions and a corporate exodus, President Vladimir V. Putin of Russia has threatened to take control of Western businesses’ assets in the country.

Heineken’s departure also illustrates how companies are trying to balance fealty to shareholders, employees and society.

Jesus Jimenez

The war in Ukraine has cost the country $564.9 billion, including more than 4,900 miles of damaged or destroyed roadways and loss of economic growth, Yulia Svyrydenko, Ukraine’s economy minister, said in a Facebook post on Monday.

Jesus Jiménez

Zelensky says Ukraine will create a group to analyze the effectiveness of sanctions.

In his nightly address on Monday, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said that his office would create a group of experts this week to analyze the effectiveness of sanctions against Russia, which he has said do not go far enough.

“Our goal is for the sanctions to work as intended, and so that there is no possibility to circumvent them,” Mr. Zelensky said in a translation of his remarks shared by his office. “This must be a goal for the whole democratic world, without exception. No exception.”

Countries and businesses supporting Ukraine have used sanctions to punish Russia for its invasion of Ukraine. While those sanctions have been successful in isolating Russia economically and socially, they have not cut off one of its main sources of revenue: oil and gas.

“Ukraine cannot and will not agree with the passive sanctions position of some entities towards Russia,” Mr. Zelensky said.

Mr. Zelensky said that he had spoken with Prime Minister Boris Johnson of Britain on Monday, and that “we agreed with Britain to further support our defense and strengthen sanctions against the Russian Federation.”

Mr. Zelensky also said he had spoken with Prime Minister Justin Trudeau of Canada on Monday about supporting “a tougher response from the world to the catastrophe created by Russian troops in Ukrainian cities.”

In his address, Mr. Zelensky said there were many “hints and warnings” that sanctions against Russia will be tightened, especially if Russia uses chemical weapons in its attacks against Ukraine.

“Just think about what it all came down to: waiting for chemical weapons,” Mr. Zelensky said. “We, living people, have to wait. Doesn’t everything that the Russian military is doing and has already done deserve an oil embargo?”

In a post on Twitter on Monday, Lesia Vasylenko, a member of Ukraine’s Parliament, noted that members of the Group of 7 had rejected a demand by President Vladimir V. Putin to pay for Russian gas and oil in rubles, but added that Ukraine would have preferred that the G7 had rejected the purchase of Russian oil and gas completely.

Last week, the United States announced a deal with European leaders to assist them in procuring liquefied natural gas to help them become less reliant on Russian energy. Some U.S. lawmakers would like the European Union to stop buying oil and gas from Russia, but such a move has been dismissed by several E.U. leaders who see it as a financially disastrous step that would hurt Europe more than Russia.

“It is important for us that the sanctions packages are effective and substantial enough, given what is already being done against Ukraine by the Russian Federation,” Mr. Zelensky said.

“If the sanctions packages are weak or do not work enough, if they can be circumvented,” he said, “it creates a dangerous illusion for the Russian leadership that they can continue to afford what they are doing now. And Ukrainians pay for it with their lives — thousands of lives.”

Clifford Krauss contributed reporting.

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Tariq Panja and Valerie Hopkins

Allegations of possible poisoning emerge from peace talks held in early March.

The sporadic and so-far unproductive talks to end the fighting between Russia and Ukraine produced a bizarre new development on Monday involving a Russian oligarch, a group of officials from both countries and suspicions of a potential poisoning at a negotiating session early this month.

The details were murky and difficult to sort out amid claims and counterclaims. But by day’s end, the flurry of allegations and suspicions were drawing notice in world capitals and online, and adding another level of intrigue to peace talks that have produced plenty of mixed messages and only limited progress.

The oligarch, Roman Abramovich, an ally of President Vladimir V. Putin of Russia and an intermediary in peace talks, suffered symptoms including impaired vision and peeling skin after the session in early March, a person close to the Russian billionaire said Monday. He recovered quickly, but Mr. Abramovich and his aides suspected the cause of the symptoms might be intentional, said the person, who insisted on anonymity to disclose private information.

Several officials participating in the same session contracted similar symptoms, another person close to President Volodymyr Zelensky of Ukraine told The New York Times. All the people affected took medication and felt fine within a day or two, said the person, who also insisted on anonymity because of the sensitive nature of the episode.

The Kremlin did not immediately respond to requests for comment. Ukrainian officials warned against sensationalism. No one produced any evidence of foul play.

American officials, for their part, seemed mystified. Some U.S. officials said the situation around the negotiating team was unclear, and were not in a position to confirm what might have happened.

But another U.S. official, briefed on intelligence reports, said the incident appeared to be environmental, something like run-of-the mill food poisoning, rather than some kind of chemical agent.

The suspicions of poisoning first emerged Monday when The Wall Street Journal reported that Mr. Abramovich; a Ukrainian official, Rustem Umerov; and another negotiator had suffered vision problems, including swollen eyes and some peeling skin, after talks in Kyiv on March 3. The Journal article cited an investigation into the episode by Bellingcat, an open-source investigative outlet, that released some details in a series of tweets.

Russia has been accused of poisoning its opponents in the past, most notably when the opposition leader Aleksei A. Navalny became severely ill in August 2020. The Kremlin denied involvement, but Mr. Navalny, with the assistance of the same Bellingcat journalist working on the investigation into the episode with Mr. Abramovich, implicated high-level Russian intelligence operatives in his poisoning.

Mr. Abramovich and another Russian entrepreneur met with Mr. Umerov in Kyiv for negotiations that lasted until about 10 p.m., Bellingcat said.

In a Facebook post, Mr. Umerov urged people not to trust “unverified information.”

“I’m fine,” Mr. Umerov wrote. “This is my response to all the yellow news spreading around,” he added, a reference to sensationalistic or “yellow journalism.” He said that there is an “informational war ongoing as well.”

Mr. Abramovich, who owns the Chelsea soccer team, has longstanding ties to Mr. Putin — a relationship that has earned him rebuke from the European Union and the British government, which froze his assets.

The accusation of poisoning came on the eve of a fresh round of talks set to take place Tuesday in Istanbul. Mr. Abramovich, who became involved in talks aimed at ending the war soon after Russia invaded Ukraine, has spent the past weeks shuttling between Belarus, Ukraine and Moscow in the hopes of reaching an agreement.

Turkey has been mediating a parallel round of talks, and Mr. Umerov, a Crimean Tatar who speaks both Russian and Turkish, has been representing Kyiv in the Turkey-mediated discussions, according to the Times of London.

Julian Barnes contributed reporting.

Jesus Jimenez

President Volodymyr Zelensky of Ukraine also said in his nightly address that Russian troops controlled the region north of Kyiv, the Ukrainian capital, and that they still had resources and manpower. “The situation everywhere remains tense,” Mr. Zelensky said. “This is a ruthless war.”

Jesus Jimenez

In an address late Monday, President Volodymyr Zelensky of Ukraine clarified reports that Irpin had been liberated. “The occupiers are pushed away from Irpin,” Mr. Zelensky said in a translation of his remarks shared by his office. “However, it is too early to talk about security in this part of our region.”

Andrew E. Kramer and Steven Erlanger

Ukraine claims some battle successes as Russia focuses on another front.

KYIV, Ukraine — Ukrainians on Monday reported that they had pushed back invading Russian forces in fierce fighting around Kyiv and in northeastern Ukraine, while the Russians moved to encircle and cut off Ukrainian forces in the east, making a diplomatic resolution to the war seem as far away as ever.

Ukrainian counterattacks around Kyiv reportedly retook more ground, with the mayor of Irpin, a fiercely contested suburb on the northwestern edge of the capital, saying that most Russian troops had retreated, though fighting continued in some districts. If Ukrainian soldiers can maintain control of Irpin, it would be strategically important to keeping their hold on Kyiv.

“Our Irpin is liberated from Moscow’s evil,” Mayor Oleksandr Markushin of Irpin posted on Telegram on Monday. But the deputy police chief, Oleksandr Bogai, offered a more skeptical account in a telephone interview, noting that fighting continued even as most Russian troops appeared to have pulled back, and that the Russians continued to shell the town.

Diplomacy between the warring countries continued, with Russian and Ukrainian delegations arriving in Istanbul for another round of talks set to begin on Tuesday.

While Volodymyr Zelensky, the Ukrainian president, has said that he is open to discussing the future neutrality of Ukraine, if he can get security guarantees for his country and only after a national referendum, he has refused to concede territory to Russia or to the self-declared republics in the southeastern region known as the Donbas, as President Vladimir V. Putin of Russia has demanded.

In Washington, President Biden on Monday stood by comments he made Saturday about Mr. Putin, “for God’s sake, this man cannot remain in power.” Speaking to reporters, Mr. Biden said the remark, apparently ad-libbed in a speech he delivered in Warsaw, was an expression of his personal outrage, not a statement of a U.S. policy that the Russian leader should be toppled.

On the battlefield, in addition to gains around Kyiv, the Ukrainians also reported important progress in the Sumy region, northwest of Kharkiv, near the border with Russia. Dmytro Zhyvytsky, head of regional military administration, said that the Ukrainians had recaptured the towns of Trostyanets and Boromlya. A Pentagon official confirmed the recapture of Trostyanets.

The Russian army is trying to cut off the major Ukrainian forces to the east of the River Dnipro, where the bulk of the army has been fighting Russian troops and Russian-backed separatists in the Donbas, which Moscow has recognized as the independent Donetsk and Luhansk republics. The Russian aim is to keep the Ukrainian troops from coming to the aid of Kyiv, and Russian military officials said over the weekend that their war effort was now concentrated in the east of the country.

Despite those comments, Russian forces continued to battle for control of key towns east and northwest of Kyiv.

Russian forces have seized a southern corridor between Crimea, which they captured from Ukraine in 2014, and the Donbas, interrupted only by the besieged port city of Mariupol, which they have devastated with artillery, rockets and airstrikes, and appear determined to capture.

“Russian forces appear to be concentrating their effort to attempt the encirclement of Ukrainian forces directly facing the separatist regions in the east of the country, advancing from the direction of Kharkiv in the north and Mariupol in the south,” the British Ministry of Defense said in a statement.

A spokesman for Mariupol’s mayor, Vadym Boichenko, said on Monday that almost 5,000 people, including about 210 children, have been killed there. Those figures could not be confirmed. The mayor’s office also said that 90 percent of the buildings had been damaged and 40 percent destroyed, and that some 170,000 people still remain in the city — again, figures that cannot be confirmed.

“The situation in the city remains difficult,” Mr. Boichenko, who is no longer in the city, said on national television on Monday. “People are beyond the line of humanitarian catastrophe. We need to completely evacuate Mariupol.”

In weeks of talks between Ukrainian and Russian representatives, there have been no clear diplomatic steps toward bringing the war to an end. Mr. Putin’s spokesman, Dmitry Peskov, said on Monday that while the decision to keep talking in person was important, “We cannot yet talk about progress and we will not.”

In an interview on Sunday with independent Russian media — an interview censored in Russia itself — Mr. Zelensky restated his willingness to accede to at least some Russian demands.

“Security guarantees and neutrality, non-nuclear status of our state — we are ready to go for it,” he said.

But it is not clear what neutrality would mean. Mr. Putin insists that Ukraine must never join NATO, a demand Mr. Zelensky appears to have accepted, but also that it demilitarize, a term that has not been defined. And it remains unclear if Mr. Putin would accept Ukraine joining the European Union, too.

After all, Mr. Putin has responded with force in the past to Ukraine’s drawing closer to Europe. He pressured the last Kremlin-aligned Ukrainian president, Viktor Yanukovych, to renege on a promised trade deal with the European Union. After that sparked protests that forced out Mr. Yanukovych in 2014, Mr. Putin invaded Crimea and spurred the separatist war in Donbas.

On Sunday, Mr. Zelensky again called for direct negotiations with Mr. Putin, but the Russian foreign minister, Sergey V. Lavrov, repeated on Monday that such talks would have to wait for more progress in the peace talks — and presumably more progress in Russia’s war.

Reports emerged Monday that Ukrainian peace negotiators and a Russian billionaire attempting to act as a mediator might have been poisoned early this month, though the circumstances were very murky and those affected all recovered.

The first reports, by The Wall Street Journal and the investigative group Bellingcat, indicated that at least two Ukrainian peace negotiators and the Russian oligarch Roman Abramovich, who has attempted to act as a go-between, developed unusual symptoms at the same time in early March after meeting in Kyiv — red eyes, constant and painful tearing, and peeling skin on their faces and hands.

The description of the symptoms was confirmed to The Times by someone close to Mr. Abramovich.

Asked about the reports, members of the Ukrainian negotiating team did not address them directly. “There is a lot of speculation, various conspiracy theories,” said one, Mykhailo Podolyak. Another, Rustem Umerov, referred to “unverified information.”

Reuters reported that an unnamed U.S. official “with knowledge” of the matter said that the sickness may have been caused by “an environmental factor.”

Within Russia, censorship of the Zelensky interview was just another indication of the repression of information — the government has essentially made it a criminal offense to criticize the war — or even call it a war. On Monday, Novaya Gazeta, the Russian newspaper that helped define fearless journalism in the post-Soviet era and whose editor, Dmitri A. Muratov, shared the Nobel Peace Prize last year, suspended publication in print and online at least until the end of war, leaving Russia without a major media outlet critical of the Kremlin.

President Biden has not withheld his own contempt for Mr. Putin and this war. Mr. Peskov on Monday said that Mr. Biden’s comments in Warsaw about Mr. Putin not remaining in power “are concerning, of course.” He added that “we will continue following the U.S. president’s statements very carefully, we are scrupulously documenting them and we will keep doing this.”

Emmanuel Macron, the president of France, who is seeking re-election next month, warned on Sunday against escalation of words or actions, in an implicit critique of Mr. Biden. Mr. Macron, who has had several conversations with Mr. Putin, said he hoped to achieve “first a cease-fire and then the total withdrawal of troops by diplomatic means.” He added, “If we want to do that, we can’t escalate either in words or actions.”

Mr. Zelensky has consistently demanded more action from NATO and Western countries — to establish a no-fly zone over Ukraine, to supply combat aircraft, to accelerate the flow of advanced weaponry, including armed drones, ground-to-air missiles and anti-tank weaponry, not to mention many thousands of rounds of ammunition. Washington and its allies have ruled out a no-fly zone; they have not refused to provide aircraft, but so far they have not delivered any.

In an interview with the Economist in Kyiv, Mr. Zelensky said he was committed to victory and asked for more aid.

“We believe in victory,” he said. “It’s impossible to believe in anything else.” But to achieve it, he said, Ukraine needs tanks, armored personnel vehicles and military aircraft, and it needs them now.

The West can just promise to help in coming weeks, he said. “It doesn’t allow us to unblock Russia-occupied cities, to bring food to residents there, to take the military initiative into our own hands.” And Russia keeps pushing ahead, he said. “The Russians have thousands of military vehicles, and they are coming and coming and coming.”

Andrew E. Kramer reported from Kyiv and Steven Erlanger from Brussels. Reporting was contributed by Carlotta Gall and Maria Varenikova from Kyiv, Valerie Hopkins from Lviv, Ukraine, Anton Troianovski and Ivan Nechepurenko from Istanbul, Michael D. Shear from Washington, and Tariq Panja, Kaly Soto and Cora Engelbrecht from London.

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Jesus Jimenez

The European Bank for Reconstruction and Development was closing its offices in the Russian capital of Moscow and the Belarusian capital of Minsk because of the “actions taken by the Russian Federation, with the help of Belarus.” It set aside $2.2 billion for Ukraine and others affected by the war.

Roger Cohen

President Macron’s diplomatic efforts with Russia have been unending.

PARIS — Nobody can accuse President Emmanuel Macron of stinting on efforts to avert, defuse or stop Russia’s war in Ukraine. He has clocked 17 phone conversations with President Vladimir V. Putin in the past four months, one personal meeting in Moscow and so many hours of discussion with his own aides that he has had scant time for the small matter of a presidential election in less than two weeks.

In the same period, he has spoken 25 times to President Volodymyr Zelensky of Ukraine, and met with him in Kyiv and Brussels. On Feb. 25, he spoke twice in a single day to the Ukrainian leader, something he also did with Mr. Putin on Feb 11. All with a view, Mr. Macron says, “to securing a cease-fire and then the total withdrawal of troops.”

If diplomacy is measured by perseverance, Mr. Macron is a supreme diplomat. If it is measured by effective realism, the verdict appears less favorable. Up to now, on the face of it, he has achieved very little through his 42 calls and three meetings. The war is into its second month with an untold number of dead. More than 3.7 million Ukrainian refugees have fled westward.

Mr. Zelensky, to judge by a recent interview in The Economist, has been underwhelmed. Asked about Mr. Macron’s statement at a NATO meeting last week that delivering tanks to Ukraine represented a red line not be crossed, Mr. Zelensky said France took this position because “they are afraid of Russia. And that’s it.”

In relations with Russia, it is less fear that seems to inhabit Mr. Macron than a kind of romantic fascination with the country and its culture, as well as an intellectual conviction that Europe will not be stable until Russia is integrated into some new security architecture that reflects the Cold War’s end.

Mr. Macron returned to the theme of reimagining European security in an interview with France 3 TV on Sunday: “The United States and Russia structured the world during the Cold War. We are no longer in the Cold War,” he said. It is Europeans, not Americans, who “live beside Russia,” and so “we need a defense policy and we need to define a security architecture for ourselves and not delegate that task.”

In some ways, the war in Ukraine has validated Mr. Macron’s long-held convictions. Germany in the past several weeks has effectively shifted from a pacifist postwar power to one prepared to spend heavily on defense to revamp its armed forces. That in turn means that a pet phrase of Mr. Macron’s — “Europe puissance,” or “European power” — is no longer a pipe dream. Europe will look different if Germany truly stiffens its military backbone.

The French people appear to have few misgivings about Mr. Macron’s diplomatic striving, despite the fact that he has devoted little time to the campaign and has refused to debate other candidates.

They see, rather, a leader assuming his responsibilities on the world stage. France currently holds the rotating presidency of the 27-member European Union, giving Mr. Macron a double reason to lead Europe’s diplomatic efforts — a role the president has said falls naturally to him given Britain’s exit from the European Union and Germany’s leadership transition.

Although he has fallen to about 28.5 percent of the vote in the most recent polls, down from 30 percent, Mr. Macron is still four percentage points up on his prewar average. His main rival, Marine Le Pen of the hard-right National Rally, has surged of late to 20 percent, up 2.5 percent in a week, mainly at the expense of the upstart hard-right candidate, Eric Zemmour, who is now at 11.5 percent.

The election campaign has been curiously low-key, absent Mr. Macron’s participation in debates, with no major policy theme and a widespread perception that the incumbent has victory secured. On the other hand, the process has been so opaque that Philippe Labro, an author and a longtime observer of French politics, said in a brief conversation that “a surprise may still be lurking.”

In all his diplomatic efforts, Mr. Macron has consulted closely with President Biden. There has been little daylight between them, with the French president appearing to play good cop to Mr. Biden’s bad cop in dealing with Mr. Putin.

But Mr. Biden’s improvised comment about Mr. Putin at the end of a speech this weekend in Poland — “For God’s sake, this man cannot remain in power” — appeared to open up some discord.

“I wouldn’t use this sort of words,” Mr. Macron said in the Sunday interview, insisting that he still hoped to secure a cease-fire and the withdrawal of Russian troops. “If we want to do this, we must not escalate, either in words or actions.”

Mr. Macron has been tough at times with Mr. Putin. After a March 3 call when Mr. Putin described Mr. Zelensky’s government as “Nazis,” Mr. Macron replied that this was “lies.” He continued: “Either you are telling yourself stories, or you’re looking for a pretext. What you’re saying does not conform with reality.”

At other times, Mr. Macron has appeared to have difficulty confronting reality himself. As a former K.G.B. officer, Mr. Putin was trained in the art of seduction, in persuading his interlocutors that he liked them, so that they would reveal themselves more completely. Mr. Macron is also a man who likes to think his charm will win people over. He tried, for example, to get close to President Trump to secure concessions that were never forthcoming.

On the plane back from Moscow last month, the French president said he had secured promises from Mr. Putin that Russian troops would be withdrawn from Belarus after a planned military exercise, that nuclear weapons would never be positioned there, and that Russia would engage seriously with the Minsk peace process aimed at resolving the conflict over two breakaway regions in eastern Ukraine.

Two weeks later, Mr. Putin recognized the independence of the breakaway regions, using an “invitation” from them as a pretext for an invasion of Ukraine that he called “a special military operation.” Russian troops were not withdrawn from Belarus.

“Yes, there was duplicity,” Mr. Macron said on Feb. 24, the day of the invasion.

Yet he and Mr. Putin have spoken seven times since then.

Michael D. Shear

President Biden on Monday stood by his comment that Vladimir V. Putin should be removed as president of Russia, but said it was — and remains — a personal expression of his outrage and not a change in American policy aimed at seeking to topple Mr. Putin from office.

Andrew E. Kramer

Irpin’s mayor says the town has been ‘liberated,’ but others say fighting continues.

KYIV, Ukraine — Ukraine’s army has pushed Russian forces from Irpin, one of the largest and most fiercely contested towns in the battle for the suburbs surrounding Kyiv, the town’s mayor said Monday, in what would be a significant victory for Ukraine if its soldiers retain control.

Street fighting has seesawed over Irpin, a bedroom community about three miles northwest of Kyiv, for most of Ukraine’s monthlong war. Streams of evacuees have flowed over a destroyed bridge as the battle has become pivotal in Russia’s attempts to surround and capture the capital.

Ukrainian officials had last week declared the town mostly liberated, only to see fighting flare up in subsequent days.

“Our Irpin is liberated from Moscow’s evil,” the town’s mayor, Oleksandr Markushin, posted on Telegram on Monday. “Glory to Ukraine! Glory to its protectors!”

However, the deputy police chief of Irpin, Oleksandr Bogai, offered a more skeptical account of the town’s status. He said in a telephone interview that fighting continued even as most Russian troops appeared to have pulled back.

Russian “infantry is still hiding in the town, but not in force,” Mr. Bogai said. “I just have to be honest.” Russian forces also were still targeting the town with artillery, he added.

Ukrainian soldiers who had been in Irpin on Monday also said pockets of Russian combatants were still holed up in the town. Some Russian soldiers had burned their armored vehicles, according to one soldier with a Ukrainian military unit, apparently in preparation to leave on foot. The soldier, who gave only his nickname — Ram — showed an electronic map that indicated some possible pockets of Russian forces in Irpin and said that the town could not be liberated until Ukrainian forces had conducted a house-to-house sweep.

Since announcing a broader counteroffensive on March 16, Ukraine’s military has succeeded in blowing up Russian helicopters in the south. The military also claimed to have sunk a Russian ship with a missile strike and recaptured several villages and towns in southern and eastern Ukraine.

But the asserted gains in territory are hard to quantify, or verify.

Last week, the mayor of Kyiv, Vitaly Klitschko, told a news conference that “almost the whole of Irpin is in Ukrainian hands.” After that announcement, fighting raged in the town for days.

Valerie Hosachi, 60, a retiree who staggered over Irpin’s destroyed bridge on Saturday, said he saw no Russian soldiers on his walk out, but had been briefly detained by one several days earlier when he’d left his basement shelter to look for firewood. He said he’d used the occasion to chastise the soldier for attacking Ukraine.

“I told him, ‘there is a commandment, thou shalt not kill,’” Mr. Hosachi said he had told the Russian soldier.

Mr. Hosachi said that when the Russian soldier replied by saying “I am ready to give my life for another” — suggesting he was risking his life to protect Ukrainians — he responded by telling the soldier he was misinterpreting the phrase from the Bible.

Still, even the muddied picture of Ukrainian progress in its counteroffensive is helpful for its citizens’ morale — and for messaging, showing the world how the army is taking the fight to the Russians, a military with superior numbers and weaponry. Supply shortages and logistical glitches have bedeviled Russian forces since the early days of the invasion.

Maria Varenikova contributed reporting from Kyiv.

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Haley Willis

A video shows Russian prisoners of war in Ukraine being beaten and shot in their legs.

A video shared online Sunday shows soldiers who are likely Ukrainian beating and shooting prisoners from the Russian military. The footage shows five of the prisoners tied up and lying on the ground — some held at gunpoint and some with bags over their heads.

In the footage, which runs for over five minutes, the five tied-up prisoners appear to have serious injuries, but it’s not clear how they were wounded. Later in the video, three other captives are shot in their legs without provocation and fall to the ground. One of them is then struck in his face with the end of a rifle. The Times is not publishing the video because of the graphic imagery it contains.

A number of the captors, who kick and hit the prisoners throughout the video, are wearing blue armbands characteristic of the Ukrainian military. Both parties are mostly speaking Russian, with the captors speaking Russian in a Ukrainian accent. At one point in the video one captor is heard speaking Ukrainian.

The Times has not identified the source who originally posted the video. But based on the video’s perspective and dialogue, it appears to have been filmed by one of the captors.

The location of the video, first suggested by a Twitter user, has been independently verified by The Times. It was filmed on the eastern outskirts of Kharkiv, near the frontline of the conflict, in an area held by Ukrainian forces. Kharkiv, Ukraine’s second-largest city, is closer to Russia than any other large Ukrainian city and has been targeted by Russia with overwhelming and indiscriminate firepower that has reduced parts of the city to ruins.

Following the circulation of the footage, Oleksiy Arestovych, an adviser to the head of Ukraine’s President’s Office, released a video where he said that “all prisoners are to be treated in accordance with the Geneva Convention, whatever your personal emotional motives” — though he did not refer to the specific incident near Kharkiv.

The abuse of the prisoners could be a possible violation of the Geneva Conventions, a series of treaties, signed in the aftermath of World War II, which are considered the essence of the rules for modern armed conflict, including the humane treatment of prisoners of war. Ukraine’s government has previously faced criticism for distributing videos of Russian prisoners of war in its custody.

In the video, the captors spend most of their time interrogating the five prisoners about the locations of various military units in the area, and ask the prisoners personal details such as their ranks and hometowns. At one point, one of the captives appears to lose consciousness. In the background, a man is heard yelling that they are doing this because “you were [expletive] destroying Kharkiv” — in what appeared to be a reference to Russian forces’ actions demolishing the city.

As the questioning is underway as to whether any of the prisoners are officers in the Russian military, three other captives emerge from a van before a soldier wearing a blue arm band shoots them at close range in the leg with an assault rifle. Two have their hands already tied behind their backs, while the other does not appear to have threatened the soldiers in any way.

Farnaz Fassihi

António Guterres, the United Nations secretary general, announced an initiative to arrange a humanitarian cease-fire in Ukraine. Martin Griffiths, the coordinator of U.N.’s humanitarian work worldwide, will lead this initiative and begin a dialogue with Russia and Ukraine. “The solution to this humanitarian tragedy is not humanitarian. It is political,” Mr. Guterres said.

Andrew E. Kramer

Ukraine has pushed Russian forces from Irpin, one of the largest and most fiercely contested towns in the fighting in the suburbs around Kyiv, the town’s mayor said Monday, though Ukrainian soldiers and police said pockets of Russian combatants were still holed up in some locations. Oleksandr Bogai, the deputy police chief of Irpin, said in a telephone interview that fighting continued but most Russian troops had retreated to the north.

Anton Troianovski and Ivan Nechepurenko

Novaya Gazeta, the hard-hitting Russian newspaper, suspends publication.

Novaya Gazeta, the Russian newspaper that helped define fearless journalism in the post-Soviet era and whose editor shared the Nobel Peace Prize last year, suspended publication on Monday, leaving Russia without any major media outlets critical of the Kremlin as it wages war in Ukraine.

The newspaper, led by Dmitri A. Muratov, said it would cease publishing in print and online until the end of the fighting — or what it called, in keeping with Russia’s new wartime censorship law, “the special operation on the territory of Ukraine.” Earlier in the day, the paper received a second warning from Russia’s telecommunications regulator that threatened to shut it down or revoke its license, Mr. Muratov said.

“We kept working until the last possible second,” Mr. Muratov, the Nobel-winning editor, said in a phone interview. “The newsroom will remain, we’re not going anywhere, and we will think about what new products we can make and will think about ways to return to our audience.”

But Mr. Muratov acknowledged that he could not say what exactly those products would be or when the paper could resume publication.

His newspaper, which has suffered the murders of six of its journalists in its three-decade existence, held out longer than any other independent media outlet based in Russia under President Vladimir V. Putin’s brutal crackdown on what remained of the country’s free press.

Russia’s only independent television news channel, TV Rain, suspended operations shortly after the war began in late February, and the country’s most popular liberal radio station, Echo of Moscow, was shut down by its board around the same time.

Hundreds of Russian journalists have fled the country, fearing enforcement of a law signed by Mr. Putin this month that threatens prison terms of up to 15 years for anyone whose reporting about the war in Ukraine deviates from the Kremlin narrative.

Rather than shut down immediately, Novaya tried to keep reporting, publishing several searing, eyewitness articles from the front lines in Ukraine.

To try to avoid prosecution, Mr. Muratov made some compromises, such as avoiding use of the word “war” to describe the invasion, which the Kremlin insists should be called a “special military operation.” On Sunday, he decided not to publish an interview with President Volodymyr Zelensky of Ukraine after Russia’s telecommunications regulator ordered Russian news outlets to refrain from doing so.

For a time, Mr. Muratov’s connections in the Russian elite, along with his Nobel, seemed to offer some protection. But the Kremlin appeared determined to silence Novaya as well, leaving Russians without any major independent media outlets based in their country.

“We are forced to suspend the publication of the newspaper and not update the website and our social networks until the end of hostilities on the territory of Ukraine,” Mr. Muratov said in an email to subscribers on Monday. “For us, and, I know, for you, this is a terrible and difficult decision. But we must preserve each other, for each other.”

Mr. Muratov promised that he would stay in Russia.

“This is absolutely certain,” he said.

Novaya helped blaze the trail for Russian investigative journalism after the fall of the Soviet Union. Mikhail S. Gorbachev, the last Soviet leader, donated a part of his Nobel Peace Prize winnings to help the paper buy computers when it was founded in 1993.

The paper revealed abuse by Russian mercenaries in Syria, torture in Russian prisons and under-documented environmental catastrophes across Russia. It showed that Russian soldiers, contrary to Mr. Putin’s assertions, fought in the separatist war that the Kremlin fomented in 2014. And in 2013, it documented the inner workings of the St. Petersburg “troll factory” that the United States would later accuse of interfering in the 2016 American election.

Perhaps its most courageous exposés have come out of Chechnya, the republic in the Russian Caucasus ruled by the strongman Ramzan Kadyrov. Its 2017 reporting on the torture and killings of gay men there prompted a global wave of outrage.

Several reporters paid with their lives.

In 2006, Anna Politkovskaya, the celebrated Novaya journalist who had covered Chechnya extensively, was gunned down in her Moscow apartment building. In 2009, Natalia Estemirova, who also wrote about Chechnya, was kidnapped in Grozny, the Chechen capital, and her body was later found in a neighboring republic. Neither murder was ever fully solved.

The newspaper also embraced a humanitarian mission. Its newsroom off central Moscow’s Boulevard Ring was a hub for people seeking justice and help in the face of corruption and the whims of the Russian authorities. Mr. Muratov used the paper to raise money for causes like children with rare diseases, and last week, he announced he would auction off his Nobel medal with the proceeds donated to people fleeing the war.

“There are many offers,” for the medal, Mr. Muratov said in Monday’s message to subscribers, “and we will help Ukrainian refugees and sick Ukrainian children.”

Last year, when awarding the Nobel Prize, Berit Reiss-Andersen, chair of the Norwegian Nobel Committee, called Novaya Gazeta “the most independent newspaper in Russia today.” In accepting the award in December, Mr. Muratov warned of the drumbeats of war, castigating the “crazy geopoliticians” for whom “a war between Russia and Ukraine is not something impossible any longer.”

“The authorities are actively selling the idea of war,” he said in his acceptance speech in Oslo. “People are getting used to the thought of its permissibility.”

Following the announcement on Monday, Elena Milashina, the Novaya journalist who uncovered the torture and killings of gay men in Chechnya, said she would continue her work, and publish it on social media.

“Thank you for supporting and loving us, and even for hating us, because you were reading us,” Ms. Milashina said in a post on Facebook — the social network that, along with Instagram, the Russian government blocked this month.

Le Figaro

Renaud Girard: «Les tristes restes du néoconservatisme»

Renaud Girard

CHRONIQUE - Dans son discours de Varsovie, Joe Biden a déclaré que Poutine ne pouvait pas «rester au pouvoir». Or ce n’est pas aux Américains mais aux Russes de décider qui doit gouverner en Russie.

Le samedi 26 mars 2022, dans la cour du château royal de Varsovie, Joe Biden a fait un discours destiné à rester dans les annales. Requinqué par une résistance ukrainienne à l’exact opposé de l’effondrement militaire afghan d’août 2021, le président américain affichait une forme olympienne. Comme si l’agression russe contre l’Ukraine du 24 février 2022 avait offert une seconde vie au chef de l’Alliance atlantique.

Non seulement l’Otan avait connu une résurrection par rapport à son «état de mort cérébrale», diagnostiqué en novembre 2019 par Emmanuel Macron, mais elle avait un chef à sa tête, bien décidé à appliquer son article 5 (la défense commune de tout État membre agressé militairement). Comme Donald Trump avait fait planer un doute sur l’application automatique par les États-Unis de cet article 5, Joe Biden sut saisir l’occasion de se démarquer de son prédécesseur. De manière subliminale, le président démocrate put engranger les fruits de la très sérieuse préparation militaire des armées ukrainiennes par le Pentagone depuis 2015.

À lire aussiRenaud Girard: «Guerre en Ukraine, le dilemme stratégique de l’Occident»

En Afghanistan, les Américains ont beaucoup investi dans une armée sans motivation: elle s’est rendue sans se battre. En Ukraine, ils ont formé et équipé des soldats motivés: le résultat est magnifique.

Pour encadrer la tribune présidentielle, les Polonais avaient déployé, sur la façade du Château royal, deux immenses drapeaux américain et polonais. Le drapeau européen était absent. À Varsovie, l’Union européenne est perçue comme une marâtre, qui donne des leçons de morale et de démocratie (dont on ne veut pas), mais beaucoup d’argent de poche (qu’on ne refuse jamais). En revanche, l’Amérique y est vue comme la seule marraine solide capable, par sa puissance militaire, de garantir à la Pologne qu’elle ne sera pas partagée une cinquième fois.

«Impérialisme américain»

Une histoire contemporaine tragique a appris le réalisme aux Polonais. Ils ont compris depuis longtemps qu’il était inutile de prendre au sérieux le concept de défense européenne. Ils se souviennent qu’en septembre 1939, lors de l’invasion germanique de leur pays, leurs alliées, la France et l’Angleterre avaient déclaré la guerre à Hitler, sans pour autant leur apporter d’aide militaire concrète.

Après la victoire sur le nazisme de 1945, les Polonais ont subi quarante-cinq ans d’assujettissement à Moscou. Ils n’ont pas envie de renouveler l’expérience ; ils se méfient des Russes et n’accordent qu’une confiance limitée à leurs alliés européens. Mais quand Biden leur dit que l’Otan ne laissera pas la Russie prendre un seul mètre carré de leur territoire, ils se sentent rassurés. Et quand le président américain cite le «N’ayez pas peur!», l’apostrophe culte de leur plus grand homme, le pape Jean-Paul II, fossoyeur du communisme, ils jubilent.

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Biden est allé visiter les camps de réfugiés ukrainiens en Pologne et a rendu hommage à la générosité des Polonais, lesquels avaient été dénigrés par l’UE lors de la crise migratoire moyenne-orientale de 2015, pour avoir privilégié l’accueil chez eux des réfugiés chrétiens.

Bref, Biden a fait un sans-faute en Pologne… jusqu’à la chute de son discours de Varsovie, où il a déclaré que Poutine - qu’il avait déjà traité de «boucher» - ne pouvait pas «rester au pouvoir».

Voilà que revient soudain la doctrine néoconservatrice du «regime change». Celle qui a présidé au remplacement si «réussi» de trois autocrates dans le monde arabo-musulman, le mollah Omar en Afghanistan, Saddam Hussein en Irak, Mouammar Kadhafi en Libye. Trois pays dans lesquels les bombes américaines ont laissé davantage de chaos que de progrès. Si Biden avait voulu aider les contempteurs actuels de l’«impérialisme américain», il ne s’y serait pas pris autrement. Car ce n’est pas aux Américains, mais aux Russes, de décider qui doit gouverner en Russie.

Refoulé néoconservateur

On a assisté à un retour du refoulé néoconservateur chez Biden. Pourtant, dans l’élite démocrate, comme républicaine, plus grand monde ne croit encore aux bienfaits du «regime change».

De nombreuses nations blâment Poutine d’avoir agressé l’Ukraine, pour la dépouiller de la province sécessionniste du Donbass. Mais elles se souviennent aussi que l’Otan a attaqué la Serbie en 1999, sans autorisation de l’ONU, afin de la dépouiller de sa province sécessionniste du Kosovo.

Ce retour du néoconservatisme à la Maison-Blanche a deux conséquences funestes: priver l’Amérique de rôle diplomatique dans la crise russo-ukrainienne et renforcer la paranoïa des dirigeants chinois comme russes.

Tout repose donc désormais sur les frêles épaules des Ukrainiens: la résistance armée mais aussi la fabrication d’un cessez-le-feu. Aux yeux des derniers néoconservateurs, en Europe comme en Amérique, la guerre du «bien» contre le «mal» est supérieure à tout, même à la paix. Une guerre qu’ils veulent faire jusqu’au dernier Ukrainien.

Maurice Gourdault-Montagne: «Face à la Russie, sortons de la dynamique qui peut conduire à la guerre»

TRIBUNE - L’ancien secrétaire général du Quai d’Orsay juge la situation née de l’invasion de l’Ukraine d’une exceptionnelle gravité. Il invite à dépasser l’émotion légitime éprouvée au vu des souffrances des Ukrainiens pour prendre en compte l’imaginaire et la mentalité russes.

Le coup d’éclat balistique de Kim Jong-un

ANALYSE - Le maître de Pyongyang profite de la nouvelle guerre froide qui s’abat sur l’Eurasie pour avancer ses pions.

New York Times - World

Desperate for Cash, Afghans Toil in Mines That Are Deadlier Than Ever

Faced with life-threatening hunger, thousands labor in the coal mines of Baghlan. But safety measures that the former government once provided are gone.

A young miner inside one of the shafts at the Chinarak coal mine in northern Afghanistan.Credit...

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By Christina Goldbaum and Yaqoob Akbary

Photographs by Jim Huylebroek

CHINARAK COAL MINE, Afghanistan — Choking on dust, Mir Abdul Hadi emerged from the narrow mine shaft with a sack of coal hanging heavy on his back and his skin stained black. For hours he had hacked away at the coal in the dark tunnel, terrified it might collapse on him, and now he was relieved to step back into sunlight.

Mr. Hadi, a 29-year-old former government soldier, was among thousands who flocked to northern Afghanistan’s notoriously dangerous mines after the Taliban seized power last year — desperate to scrape out a living amid an economy in ruins.

The backbreaking work offers a few dollars a day, just enough to buy bread and tea for his family to survive. But it comes at a steep price: Since he arrived in October, three mines on this mountain have caved in. The latest collapse last month killed 10 miners, all of whom suffocated after being trapped inside a mine shaft for days.

“That night I wanted to leave this job, to never come back to the mines,” Mr. Hadi said. “But then I went home and saw there was nothing to eat.”

For more than six months, Afghanistan has been gripped by a devastating economic crisis that has wiped out incomes, sent food prices soaring and left millions hungry. Now, desperate to make ends meet, many Afghans are going to increasingly drastic lengths to survive.

Families in rural areas have repaid debts with children they cannot afford to feed, selling them to better-off families or local bosses. In the northwestern city of Herat, men have sold their kidneys on the black market. And along the Iranian border, thousands looking for work abroad have endured brutal beatings by security forces.

In the Chinarak mines of Baghlan Province, a mountainous slice of northern Afghanistan, three times as many men have come to work in recent months than before the Taliban takeover, according to mine operators. They are former soldiers and policemen, NGO workers and shopkeepers, among the millions who have lost their incomes in recent months.

For decades, the informal mining operation has been a risky option for impoverished villagers desperate to earn a few dollars a day. Around 200 people have died in the mines since coal was discovered here 50 years ago, according to village elders.

Reporting From Afghanistan

But the mines have become even more deadly since the Taliban seized power, miners say. Unlike the previous government, the Taliban have not supplied engineers to monitor toxic gas, or timber to support tunnels that stretch for hundreds of yards. The result is a deadly combination of less structurally sound mines and inexperienced miners who cannot spot signs of danger.

“The economic situation is forcing everyone here, but they know they could die. It’s more dangerous than ever,” said one miner, Baz Mohammad, 35, who has worked in the mines since he was 15. “If I had some money, I wouldn’t stay here for another second.”

The work at Chinarak begins at dawn, when the taste of smoke from wood-burning stoves hangs heavy in the air and the morning fog paints the foothills in a cloudlike haze. Carrying shovels and pickaxes, miners make their way down the winding path of reddish clay to the coal-filled mountain.

From the base of the mountain, a trail of blackened earth — a sign of coal — zigzags across its face like a treasure map. Strapping on headlamps, the men duck into mine openings scattered across the hillside and crawl through subterranean tunnels that stretch as far as 300 yards.

Sitting on a boulder outside one mine, Zahir Kazimi, 33, said he could barely move his body after his first day at the mines in January. A tailor by trade, Mr. Kazimi went to work in sewing shops at the age of 13 — determined to save up the money to marry a girl he liked. A decade later, he married and opened his own tailor shop. He was happy then, he said.

But after the Taliban seized power, his once steady stream of clients dried up, and soon his savings did, too. So he took his brother’s donkey to the mines and joined the throng of sweaty men with black dust caked into their skin. Twelve hours later, he returned home with his back aching and cursing himself for getting married at all — if he were single, he would not have to earn so much to feed four mouths at home.

If you come here and work, you can get some money to buy food for your family. If not, they will go hungry,” Mr. Kazimi said. “There is no other way to go. We must work.”

Standing outside a mine’s entrance, Mr. Hadi, the former soldier, wiped his hand on his shirt and looked at his calloused palm. His father, a farmer, always chided him to go to school as a child, dreaming that one day his son could become a district governor or a commander. For a while, Mr. Hadi hoped he could, too. At 18, he joined the Afghan National Army and earned a decent salary.

But jobless and broke after the former government collapsed, he sold the large carpet in his living room and used the money to buy a donkey he could take to the mines. Inside the dark tunnels, he works through the pain that shoots through his back and arms as he slams a pickax into the wall of coal over and over and over again.

The labor is grueling, he says, but even worse is the fear: the fear of choking on toxic gas, the fear that the rock hitting your back is the start of a collapse, the fear of being buried alive with no hope of rescue.

“Every time I go in the tunnel, I’m afraid,” Mr. Hadi said. “When I’m picking coal, I’m always telling myself this is the last one for today.”

By midday at Chinarak, the mines are buzzing with hundreds of miners — some old men in their 60s, some children barely 10. As they work, the sounds echo down the mountain: the thuds of men dropping satchels of coal on the ground. The hiss of coal pouring out of the bags. The clucks from children coaxing donkeys carrying loads of coal down the mountain.

The coal is unloaded onto trucks that head down the rough road to a Taliban checkpoint, a single-story building that overlooks a large riverbed and the mountain range’s snow-covered peaks. The building once belonged to businessmen who operated these mines in mafia-like arrangements with the previous government. At that time, trucks of coal leaving the mines would be taxed first by those companies, and then again by the Taliban, who levied informal taxes to fund their insurgency.

Since seizing power, Taliban officials say they have driven out those strongmen and “nationalized” the mining industry. Abid Atullah, the Taliban’s manager of mines in the Nahrain district, said they collected $16,000 to $30,000 in tax revenue from the Chinarak mines each day — a modest but welcome revenue stream for the cash-strapped government.

Still, miners complain about the lack of government support. For months, their petitions to the local government to provide engineers, oxygen tanks, toxic-gas meters and wooden support beams have gone unanswered, they say. Some who informally run the mines have purchased the timber themselves — cutting miners’ daily wages by around 40 percent to afford it. Others have forgone it, forcing miners to dig narrower tunnels that are harder to work in and not structurally sound.

The collapse of a mine last month epitomized the heightened risks: Miners said inexperienced workers had extended the tunnel too far, and that there weren’t any beams to support it. For two days, nearly everyone on the mountain helped try to break through the wall of earth that trapped nearly two dozen miners inside, driven by the men’s muffled cries for help. Seventeen hours in, their voices faded as the oxygen ran out. No one made it.

Their fate haunts the men who have to keep returning.

Emerging from a mine entrance, Taza, 30, slammed the bag of coal on the ground and let out a loud cough. A policeman under the former government, and a father of six, he began working in the mines in September, despite all the horrific stories he grew up with about how many ways there were to die there.

Weeks later, he learned the dangers for himself: Inside a tunnel, he began to feel hot and his head oddly heavy. Within minutes his lungs seized up — a symptom of inhaling the toxic gas that was slowly filling the tunnel. Dropping his sack of coal, he dashed to the mine’s entrance and collapsed on the ground.

A few days later, he went back to the mountain.

“I don’t have any other option,” he said. “My kids are hungry.”

Christina Goldbaum and Yaqoob Akbary reported from Chinarak, Afghanistan. Najim Rahim contributed reporting from Houston, and Sami Sahak from Los Angeles.

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The Coronavirus Pandemic

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Shanghai’s Lockdown Tests Covid-Zero Policy, and People’s Limits

A staggered lockdown on China’s commercial capital of 26 million people has sent beleaguered residents scrambling and raised fears of broader damage to the economy.

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By John Liu and Paul Mozur

Even before Shanghai imposed a lockdown to curb a rapidly spreading Covid outbreak, life for many in China’s wealthiest city had been upended by the virus — and the government’s response.

Residents raced to hoard groceries in case they were ordered to stay home. Some protested at the gates of housing complexes that were locked with little notice. Others, sent to government isolation facilities, were forced to sleep on the floor because of a shortage of beds.

For still others, the city’s Covid-19 restrictions have had life-threatening implications. Some residents have been confined at home, unable to get kidney dialysis or other urgent treatment. A nurse who suffered an asthma attack died after she was denied care by a hospital that cited Covid prevention protocols.

Officials had tried to limit disruptions by confining buildings or neighborhoods, arguing that a full-scale lockdown in the city of 26 million was untenable. Officials said their more surgical approach would curb the outbreak while preserving economic life in Shanghai, a hub for international business.

Then, on Sunday evening, the city’s officials signaled that doing both at once might no longer be feasible. The city declared a staggered lockdown that closed nonessential businesses, halted public transportation and confined the majority of the population to their homes.

The measures split the city in half, first closing the eastern section for a five-day quarantine starting Monday, before turning to a similar shutdown in the western portion. Shanghai’s case load of 3,500 on Monday was tiny compared to much of the world, but it has been driven by the highly transmissible Omicron variant. Officials said the lockdown would enable the authorities to conduct mass testing.

China has been grappling with the country’s largest outbreak since the pandemic began in Wuhan more than two years ago. The government’s fear is that an uncontrolled spread could overwhelm hospitals and cause a catastrophic loss of life. Large numbers of Chinese adults 80 and older are unvaccinated, and there is little immunity from earlier infections. Hong Kong’s struggle to contain a Covid outbreak has offered a glimpse of what that might look like: deaths there spiked in recent weeks, particularly among unvaccinated older adults.

“The challenge is that lockdowns and nucleic testing demand manpower and medical resources in addition to their impact on the economy and life in general,” said Dali Yang, a professor of political science at the University of Chicago.

“The leadership is trying hard to continue the current practices but are also assessing. But Omicron may very well force the hand of the leadership” to abandon its unsustainable reliance on lockdowns, he said. The government has been working on administering vaccine boosters for the elderly and buying anti-viral drugs to prepare for such a scenario, he said.

The central government is still pushing officials across the country to stamp out the virus, deploying measures that are among the world’s strictest, including isolating anyone who tests positive and enforcing quarantines on people deemed at risk of infection. White-collar employees, shoppers and diners have been forced to isolate inside offices, stores and restaurants if they were deemed to be close contacts. People who test positive are either sent to hospitals or to government isolation facilities set up in schools, exhibition centers and other spaces.

In Shanghai, though, signs abound that the policy, and the populace, are stretched thin.

Ivy Sun, a 32-year-old counselor, had been looking forward to freedom after being held in her home under a five-day lockdown on her neighborhood. On Sunday, following the announcement of the citywide closure, she was suddenly allowed a breath of fresh air, but just for seven hours. She and her neighbors rushed out to get groceries and other supplies for yet another confinement.

“It felt like an apocalyptic scene. Everyone ran out. A lot of people were on the streets near the neighborhood, and all the stores were filled with people,” Ms. Sun said.

Ms. Sun said that during her first lockdown, she couldn’t get groceries online because they sold out quickly. She and her neighbors got together and began buying necessities in bulk. She also wondered whether the panic-buying on Sunday, in which people crammed together inside enclosed stores, could have worsened the spread of the virus.

The Coronavirus Pandemic: Latest Updates

In other cases, the unpredictability of the restrictions and seemingly indefinite confinement triggered protests. In central Shanghai, around two dozen residents of Jinghua Xinyuan, an apartment complex, crowded in front of a marble and metal security gate that was locked to prevent them from leaving.

“We want to get out,” several residents shouted at police officers posted outside on Sunday afternoon, according to a video posted to Weibo that day and verified by The New York Times.

The authorities had locked residents in the compound for three days, yet did not administer Covid tests even though some people had the virus, according to residents’ accounts posted online. They had given conflicting messages about how long this would go on, the residents complained.

“The day before yesterday, they told us the 14-day lockdown had started. Yesterday, they said that the 14 days started yesterday, and today they said it started today,” shouted one man who wore a black cap and a sweatshirt. “Am I on a cruise at sea or what?”

Calls to the neighborhood committee and the management office of the complex rang unanswered on Tuesday. A duty officer who answered the phone at the Xuhui district police station denied that there had been a protest.

While the authorities have been quick to enforce isolation and home quarantine on residents, they have lagged in ensuring that all those in confinement can get help for serious medical conditions. Many residents have resorted to going online to beg for access to treatment such as dialysis.

Luker Dong, a resident in Pudong, said that his 73-year-old father suffered from uremia — a buildup of toxins in the blood — that required him to get hemodialysis at a hospital three times a week. But he has been forced to go without treatment for four days since his building went under lockdown, Mr. Dong said.

Hospitals also would not accept his father, citing concerns about the outbreak, and the health authorities have not helped, he said. His father’s feet had swollen without the dialysis, which helps to filter waste and water from his blood.

“If his organs fail, it will be too late,” Mr. Dong said in a telephone interview. Mr. Dong has posted calls for help on his Weibo page, saying on Monday: “I cannot just watch my father wait for his death at home.”

Shanghai’s top health authorities have said that hospitals should ensure people who require treatments like dialysis and chemotherapy can get help while in lockdown. But cases like that of Mr. Dong’s father exposed gaps in the system.

Such scenes and complaints were common in Wuhan and the province of Hubei when the outbreak first emerged because the health care system there was quickly overwhelmed. In Shanghai, where hospitals are among the country’s best, accounts of residents being denied treatment because of Covid measures have similarly stirred widespread anger and grief.

Last week, a nurse suffered an asthma attack but couldn’t get help from the emergency department at the hospital where she worked because it was closed for Covid disinfection. Her family rushed her to another hospital but she died, according to a statement from Shanghai East Hospital, her employer.

On Friday, officials from Shanghai’s health commission expressed condolences to the nurse’s family. They urged hospitals to speed up infection screening, contact tracing and disinfection protocols to minimize disruptions to normal medical services.

Still, Feng Wenliang, a reporter at the state-run China Food Security Newspaper, described the nurse’s death as shameful. “This slap was extremely loud,” he wrote on his social media account.

“It has been three years since the pandemic, for such a thing to happen in Shanghai, which is at the forefront of national prevention and control” he added. “Their own nurse was sick, and the hospital where she worked refused to accept her.”

“She was a nurse, but even more, a patient.”

Li You contributed research.

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Le Figaro

France : Google condamné à une amende de 2 millions d'euros pour son magasin d'applications

Chloé Woitier

Google est sanctionné par le tribunal de commerce pour pratiques commerciales abusives envers les développeurs.

Après plus de trois ans de procédure, Google a été condamné lundi par le tribunal de commerce de Paris à une «amende civile» de 2 millions d'euros pour des pratiques commerciales abusives envers les développeurs d'applications mobiles. Le groupe américain dispose de trois mois pour modifier sept clauses de son contrat de distribution, selon le jugement consulté mardi par l'AFP et Le Figaro.

«Nous regrettons la décision du Tribunal de Commerce de Paris et en prenons connaissance. Android et Google Play offrent aux développeurs plus de choix que n'importe quelle autre plateforme, et la possibilité de toucher un public toujours plus large», a commenté Google dans une déclaration transmise au Figaro. Le groupe se réserve le droit de faire appel.

À lire aussiBruno Le Maire veut attaquer Google et Apple en justice pour pratiques commerciales abusives

Google avait été assignée en justice en 2018 par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) sur décision de Bruno Le Maire. En pleines tensions avec les États-Unis qui voulaient taxer les importations d'acier et d'aluminium, le ministre de l'économie avait annoncé que l'État français allait assigner en justice Google et Apple pour «pratiques commerciales abusives».

Sept clauses à retirer des contrats

Les contrats dénoncés par la justice française datent de mai 2015 et juillet 2016. Dans sa décision, le tribunal reproche que ces contrats «imposent aux développeurs de fixer les tarifs [des applications ou des achats in-app, ndlr] au sein d'une fourchette de prix définie par Google et leur impose de laisser Google percevoir une commission de 30% sur chaque vente».

Autres problèmes, ils «offrent à Google la faculté de suspendre unilatéralement la distribution d'une application ou l'accès à ses services», «permettent à Google d'utiliser librement l'ensemble des informations, notamment confidentielles, communiquées par les développeurs sans aucune réciprocité», et «exonèrent Google de toute garantie et responsabilité vis-à-vis des développeurs.»

Le tribunal liste un total de sept clauses abusives et demande à Google de les supprimer de ses contrats sous trois mois, assorti d'une astreinte de 10.000 euros par jour de retard.

Google argue que ses contrats ont amplement évolué depuis 2016 et que certaines clauses litigieuses ont déjà disparu. Par exemple, les documents stipulent désormais que Google comme les développeurs peuvent casser leurs contrats, ce qui met fin à l'asymétrie des relations. Il plaide également avoir fait évoluer son taux de commission. Ce dernier est passé de 30 à 15% pour les développeurs gagnant moins d'un million de dollars par an sur Google Play, ce qui représente 99% de l'offre. La commission prélevée sur les abonnements est, elle, passée à 15%.

La DGCCRF avait également assigné Apple en justice. Le dossier est toujours en cours d'instruction.

Thierry Breton : «Le Digital Markets Act va contraindre les géants de la tech à respecter les règles européennes»

Le Commissaire européen chargé du Marché intérieur revient sur ce règlement dont le texte vient d'être finalisé. Il vise à mettre fin aux abus de position dominante des géants du numérique.

L'Europe adopte une régulation historique des Gafam

Le Digital Markets Act vise à endiguer les pratiques anticoncurrentielles des plus importants acteurs mondiauxdu numérique.

Devialet étend son offre aux barres de son avec Dione

DÉCRYPTAGE - Le spécialiste français des équipements audio haut de gamme s’attaque à un nouveau secteur.

L'Humanité

Le cerveau augmenté, mythe ou réalité ?

Agoras

La 24e édition de la Semaine du cerveau, qui s’est déroulée en France jusqu’au 20 mars, donne l’occasion de questionner l’intelligence artificielle, de repenser les rapports de cet organe central au corps, à la société et à l’environnement. Regards croisés entre un philosophe, un psychiatre et un neuropsychologue.

Anna Musso

L’imaginaire des technosciences dans la Silicon Valley peut-il aider et même suffire à comprendre le vivant ? L’humain pense-t-il uniquement avec son cerveau ou avec tout son corps ?

Tristan Desiles Cette approche peut aider et aide déjà d’ailleurs à explorer notre fonctionnement cérébral, mais je doute qu’elle soit suffisante étant donné la complexité du cerveau. Pour savoir si l’homme pense avec son cerveau ou avec son corps, il serait bon de définir ce que l’on entend par la pensée. En sachant que tout notre corps est déjà présent dans notre cerveau, par la sensorialité ou encore la motricité. Le concept de pensée me semble personnellement intimement lié au cerveau.

Serge Tisseron Le rôle de ce qu’on appelle l’embodiment, c’est-à-dire la pensée incarnée dans un corps, est de plus en plus pris en compte aujourd’hui. La pensée de l’homme n’est pas une sorte de réalité qui flotte au-dessus de son corps, sans connexion avec lui, mais elle est au contraire étroitement dépendante de ses informations sensorielles, venant de l’extérieur et de l’intérieur de lui. Mais la question de l’intelligence artificielle (IA) ne concerne pas seulement le fait de lui donner une expérience sensible du monde. C’est de façon plus générale la question des données qui l’alimentent. L’IA est toujours inséparable de sa place dans une chaîne qui commence par les données qui lui sont fournies (les big data), qui continue avec son programme – les fameux algorithmes –, puis passe par son action sur le monde, et se termine par l’utilisateur qui peut accepter ou refuser cette action. Il ne suffit pas qu’une machine soit capable d’accomplir un travail ou de prendre des décisions à notre place pour que cela nous enchante. Il existe deux représentations extrêmes de la relation entre un humain et un robot qui font obstacle à leur cohabitation. La première voit l’homme comme asservi au programme de la machine : l’intelligence artificielle concevrait, l’homme exécuterait. La seconde se situe exactement à l’opposé : l’être humain concevrait et la machine réaliserait. Ces deux imaginaires sont des obstacles importants à leur introduction. Le plus dramatique serait qu’aucun des neuroscientifiques ne pose comme préalable un grand débat citoyen sur ces questions qui engagent pourtant notre avenir à tous. Quels robots voulons-nous et, plus encore, quels robots ne voulons-nous pas ?

Jean-Michel Besnier La préoccupation des technosciences est moins de comprendre que de maîtriser. Décrypter le génome pour le manipuler et augmenter les performances cognitives et sensorimotrices, agir sur les télomères (les extrémités de nos chromosomes – NDLR) pour limiter les effets du vieillissement, modéliser le fonctionnement du cerveau pour le dupliquer et le transférer : c’est bien plus important pour elles que de comprendre comment nous faisons société grâce au langage et aux symboles constitutifs des cultures. On sait bien que l’humain pense avec l’ensemble de son corps – ce qui peut vouloir dire que la sensibilité lui est essentielle pour être intelligent. Mais on peut aussi réduire cela à l’idée que les organismes sont des machines à capter et émettre des informations – ce qui nous apparente aux machines pensantes fonctionnant au deep learning. Il est bien difficile de sauver la cause d’une représentation humaniste de l’humain quand on se situe depuis le pragmatisme des technosciences.

Peut-on isoler le cerveau et le traiter comme une machine ou un ordinateur qui échange et traite des informations et impulse des comportements ? N’est-ce pas la vision de la cybernétique ?

Serge Tisseron Le développement de l’IA est porté par deux projets ou, si on préfère, deux désirs. Le premier est de créer un « résolveur de problèmes universel » capable de rivaliser avec la polyvalence de l’intelligence humaine. C’est le projet avancé en 1956 par John McCarthy à la conférence de Dartmouth (atelier scientifique considéré comme l’acte de naissance de l’intelligence artificielle en tant que domaine de recherche autonome – NDLR). Le second est de créer une machine capable de se faire passer pour un humain. C’est le projet d’Alan Turing : une intelligence artificielle se reconnaîtrait par le fait qu’un interlocuteur interagissant avec elle, sans la voir, pense avoir affaire à un humain. Le second de ces projets est accessible dans un avenir proche, mais le premier est hors de portée.

Tristan Desiles Si on veut faire la comparaison entre l’humain et l’ordinateur, notre cerveau serait plutôt comme le processeur de la machine. Seul il n’est pas vraiment utile ; il est nécessaire de le relier à d’autres éléments pour avoir un ensemble fonctionnel. Notre cerveau en effet reçoit, traite et émet des informations qui se manifestent sous la forme de pensées, de comportements, de langage ou d’autres modalités. Cependant, la ressemblance s’arrête selon moi ici. Notre fonctionnement à nous, humains, est éminemment plus complexe. Par exemple, notre façon de traiter les informations va être dépendante de nombreux facteurs, là où les machines traitent généralement une même donnée de la même façon. On peut illustrer cela avec les impacts de la culture, de l’âge, de la vie personnelle, des stimulations passées… La plasticité de notre cerveau implique des connexions différentes chez chaque individu, alors que les ordinateurs sont tous les mêmes à la sortie de l’usine. La cybernétique utilise la comparaison avec la robotique comme postulat de base d’une étude des systèmes complexes comme le nôtre. C’est une science qui cherche à nous comprendre par le biais des machines avec lesquelles nous partageons certaines caractéristiques mais pas toutes…

Jean-Michel Besnier La vision cybernétique a cru pouvoir penser le cerveau comme un ordinateur capable d’émettre des messages et de rétroagir en fonction des réponses qu’il reçoit. Elle a cédé à un dualisme digne de Descartes et a même imaginé qu’on puisse séparer le corps et l’esprit. Mais les neurosciences lui ont rappelé qu’un cerveau coupé d’un environnement qui lui impose de se modifier sans cesse était indispensable à sa survie. Un cerveau plongé dans un bocal de formol est condamné à mourir… Tant pis pour l’approche technicienne du problème. C’est la phénoménologie qui dit le plus vrai du cerveau. Le biologiste Francisco Varela avait raison…

Le rêve des neuroscientifiques, est-ce l’homme-machine et le projet de dupliquer le cerveau-ordinateur, ou un cerveau-machine comme l’imaginent Elon Musk ou Google. Est-ce possible, et est-ce même souhaitable ?

Tristan Desiles Elon Musk ou Google sont avant tout des entrepreneurs. Les neuroscientifiques n’ont, à mon sens, pas les mêmes rêves. Les scientifiques ont principalement comme but la compréhension, le savoir, ce qui est loin d’être terminé en ce qui concerne les neurosciences. Dans les concepts d’homme-machine, de cerveau-ordinateur… on semble laisser de côté une des caractéristiques humaines principales, à savoir les émotions. Cependant, c’est un champ d’études très important dans les neurosciences. Je doute donc que ce soit le souhait de ces personnes. La création d’un homme-machine n’est actuellement pas possible car nous n’avons tout simplement pas toutes les connaissances sur l’humain. Nous sommes pour l’instant en mesure d’imiter certaines actions comme le mouvement, la parole, certains aspects de la perception, mais on est loin d’un être humain. Est-ce souhaitable ? Sur un plan personnel, je vous répondrai que non. Nous sommes déjà bien assez sur Terre et puis… nous connaissons déjà la recette pour fabriquer des vrais humains. Si le but est de fabriquer des robots pour des tâches spécifiques, pas besoin de recréer des humains a priori.

Serge Tisseron Lorsque ces machines diront « je » en simulant des émotions, trois risques nous guetteront : oublier qu’elles sont connectées en permanence à leurs programmeurs ; les croire capables d’émotions alors qu’elles ne feront que les simuler ; et même préférer leur compagnie à celle des humains. Déjà, les voix données aux chatbots (programmes informatiques qui simulent et traitent une conversation humaine – NDLR) suivent les stéréotypes sociaux, avec le risque de les renforcer. Et une fois que nous serons en confiance avec ces machines, nous deviendrons extrêmement vulnérables à leurs suggestions. Il est urgent de créer un cadre éthique clair et précis.

Jean-Michel Besnier Je ne sais si les neuroscientifiques rêvent. Ils peuvent imaginer résoudre des pathologies (comme la maladie de Parkinson) avec de la stimulation neuronale profonde, être capables de lire dans la pensée, vouloir augmenter la mémoire ou modifier l’humeur en agissant sur les neurotransmetteurs… mais ils sont souvent réalistes. Le projet du Human Brain, à Lausanne, de dupliquer un cerveau ne les mobilise plus beaucoup et le Mind uploaping (téléchargement d’un cerveau) ne les mobilise guère plus. Reste que Stanislas Dehaene (neuroscientifique, professeur au Collège de France – NDLR) travaille encore à réaliser une conscience artificielle…

Quel peut être l’apport de la psychanalyse, des sciences humaines et sociales et de l’art pour compléter ou corriger ces approches des neurosciences ?

Jean-Michel Besnier Les sciences humaines et sociales (SHS) ont leur rôle à jouer : elles savent l’importance de la dimension symbolique de l’humain. Elles savent que l’humain est compliqué et elles ne cèdent pas à la tentation de le réduire à des dispositifs techniques. Elles n’ont pas une conception rudimentaire de la conscience et savent relativiser les prétentions à l’artificialiser. Elles cherchent au mieux à rendre compatibles les données objectives (par exemple, celles de la neuro-imagerie) avec les ressentis phénoménologiques (par exemple, la conscience réflexive ou l’expérience de la douleur). Mais, pour être capable d’interagir et de réguler les ambitions des neurosciences, il faut aller un peu à la paillasse, et les théoriciens des SHS sont trop rares à s’y engager…

Serge Tisseron Là où les concepteurs d’intelligence artificielle pensent les choses en termes de performances des machines, les sciences humaines les pensent en termes de relations entre les humains et les machines. Elles se préoccupent des conditions pour que les hommes et les machines puissent collaborer. C’est notamment l’objectif de la cyberpsychologie, ou psychologie de l’homme en interrelation avec ses technologies. Elle étudie la façon dont les outils utilisés par l’Homme le transforment et peuvent être mises au service de son asservissement ou au contraire de son épanouissement. C’est l’angle mort des recherches des ingénieurs.

Tristan Desiles Les sciences humaines travaillent de concert avec les neurosciences, encore une fois dans le but de mieux nous comprendre. Chacun apporte sa pierre à l’édifice à travers le prisme de sa spécialité. C’est évidemment nécessaire, compte tenu de la complexité de notre fonctionnement. L’art est souvent là pour nous rappeler notre potentiel créatif et émotionnel, ce qui est également une différence majeure par rapport aux machines. Il est également là pour observer les avancées de la science, parfois en les critiquant, parfois en les soulignant, mais l’art permet toujours de proposer une vision alternative aux changements de notre monde.

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Le Figaro

Protection sociale: financer par l’impôt ou les cotisations, il faut choisir

Marie-Cécile Renault

DÉCRYPTAGE - Le système de protection sociale accuse un déficit de 51 milliards d’euros en 2020, d’une ampleur inédite.

La France est le pays le plus généreux en termes de protection sociale. En 2020, l’Hexagone a dépensé 872 milliards d’euros pour financer son système de protection sociale, soit 12.080 euros par habitant, selon la Drees, le service statistique du ministère des Solidarités. Les deux principaux postes de dépenses concernent la retraite et la santé, qui représentent 78% du total, suivi par le chômage (10%) et les prestations familiales (7%), puis les risques pauvreté-exclusion sociale (4%) et logement (2%).

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Face à ce montant de dépenses, le système a engrangé 821 milliards d’euros de ressources, et accuse donc un déficit de 51 milliards d’euros en 2020, d’une ampleur inédite. Or, malgré les masses financières en jeu, les candidats à la présidentielle abordent peu le sujet du financement de la protection sociale. «Alors que des campagnes précédentes étaient agitées par la création ou l’augmentation de la CSG, de la TVA sociale ou encore par l’instauration de réductions ciblées sur certaines catégories de rémunérations, avec la présidentielle 2022, c’est comme si les contraintes financières avaient largement disparu», note l’Institut de la protection sociale dans un rapport publié ce mardi.

Une logique assurantielle

En théorie, le système tricolore repose sur une logique assurantielle. C’est ce que les experts appellent un système «bismarckien» (les premières assurances sociales ayant été mises en œuvre par le chancelier allemand Bismarck): le droit aux prestations s’acquiert principalement par le versement de cotisations par les employeurs et les salariés. Plus les salariés cotisent, plus ils ont de droits. Mais cette part tend à diminuer au profit de l’impôt, qui prévaut dans le système anglo-saxon dit «beveridgien» (reposant sur les idées de l’économiste britannique William Beveridge).

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Alors que les cotisations représentaient encore 90% du financement de la protection sociale dans les années 1990, elles ne pèsent plus aujourd’hui que 50%, sous l’effet de la création puis de la montée en puissance de la contribution sociale généralisée (CSG). Bref, les cotisations sociales tendent à devenir un impôt progressif. Ce glissement s’est d’ailleurs accéléré avec Emmanuel Macron, qui a supprimé les cotisations chômage et maladie, remplacées par de la CSG.

Une situation «dangereuse»

Or, selon l’IPS, cette situation est «dangereuse» et «porte en germe le développement de conflits intergénérationnels», car elle pose la question de l’acceptabilité des jeunes, des classes moyennes et des plus aisés, qui cotisent au système sans avoir l’impression de récupérer les fruits de leur effort. Cette mutation a aussi des conséquences sur la gouvernance du système: si tout est financé par l’impôt, le paritarisme sur lequel se fondait la gestion de la protection sociale ne tient plus.

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L’IPS recommande donc sur les revenus de remplacement (retraite et prévoyance) de respecter une cohérence entre l’assiette de calcul des prestations et celle des cotisations, et de réserver les prélèvements fiscaux et parafiscaux aux droits généraux (famille, santé) et aux revenus de solidarité. Une manière de rendre cohérent - et donc acceptable - l’effort contributif au regard des prestations reçues.

Grève RATP du 25 mars : trafic quasi normal dans le métro et le RER, fortement perturbé pour les bus et tramways

Les syndicats des agents de la RATP réclament une revalorisation salariale, le mouvement s'annonce toutefois moins important que celui de février.

Mobilisation nationale des retraités ce jeudi pour l'augmentation des pensions

Face à la hausse du coût de la vie, l'intersyndicale a réclamé la «réindexation des pensions sur l'évolution des salaires».

Le Figaro

À Genève, le plus grand salon horloger du monde

Judikael Hirel

DÉCRYPTAGE - Alors qu’on croyait ce type d’événements dépassé par les évolutions numériques, la Suisse accueille mardi Watches & Wonders, la plus importante concentration d’exposants de montres jamais vue.

On avait enterré, sans doute un peu vite, le concept même de grand salon horloger. En 2018-2019, le plus connu et le plus ancien d’entre eux, Baselworld, incapable de prendre le virage d’une époque connectée, avait été délaissé par bon nombre des plus grands acteurs du secteur comme par la plupart des griffes de luxe. Certains des partants avaient alors rallié la manifestation concurrente, Watches & Wonders, nouveau nom du SIHH, Salon international de la haute horlogerie, à Genève. Las, la pandémie et le confinement avaient fini par entraîner une annulation générale de tout salon physique.

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Nous voici en avril 2022: le rendez-vous de Bâle, vieux de plus d’un siècle, a (définitivement?) fermé ses portes. Mais, contre toute attente, le salon traditionnel, avec ses stands et ses exposants, renaît de ses cendres. La nouvelle édition de Watches & Wonders se tient cette semaine au sein du complexe d’exposition Palexpo de Genève, du 30 mars au 5 avril. Plus qu’une renaissance, c’est un coup de maître que ce salon. Sans doute le plus grand de l’histoire horlogère avec pas moins de 38 marques. En effet, il accueille cette année non seulement les pépites du groupe Richemont (Cartier, Van Cleef & Arpels, IWC, Montblanc, Panerai, Baume & Mercier…), mais aussi 18 maisons indépendantes, et surtout le cœur des exposants historiques de Baselworld: Chanel, Chopard, Patek Philippe, Rolex, Tudor, ainsi que Hublot, Tag Heuer et Zenith du groupe LVMH. Et, last but not least, la manufacture japonaise Grand Seiko.

Finalement, à quoi sert encore un salon horloger de nos jours? D’abord à se retrouver, après des mois de relations virtuelles. «Une fois par an, peut-être même tous les deux ans, le salon Watches & Wonders va devenir un rendez-vous physique indispensable, pour que tous les acteurs de la branche puissent se rencontrer, d’autant qu’il s’agit de la plus grande concentration de marques horlogères haut de gamme que l’on ait jamais vue, confirme Karl-Friedrich Scheufele, coprésident de Chopard. Même si une partie du monde sera encore absente lors de cette édition, en particulier la Chine, nous sommes d’abord très heureux de retrouver un salon horloger. J’ai fait le calcul: au total, j’ai dû passer presque une année de ma vie à Baselworld! Et puis, les visioconférences sont certes pratiques, mais vous ne pouvez pas prendre une montre en main. Il manque le côté charnel de la chose.»

Les visioconférences sont certes pratiques, mais ne vous permettent pas de prendre une montre en main

Il y manque également la part de hasards et de découvertes inhérente à tout salon. «C’est comme en patinage artistique, il y a les figures imposées - les conférences et les présentations - et les figures libres, c’est-à-dire les rencontres que l’on fait au gré des allées, explique Stephan Ciejka, directeur de la rédaction de La Revue des montres. Je n’oublierai jamais que c’est au poignet de son créateur, dans une allée de salon, que j’ai remarqué par hasard une montre Richard Mille pour la première fois, bien avant l’annonce officielle du lancement de la marque.»

Au fond, les occasions de placer l’horlogerie sous les feux des projecteurs à l’échelle mondiale ne sont pas si nombreuses pour que quiconque veuille s’en priver. «Un salon ne se réduit pas à vendre des montres, rappelle Jean-Marc Pontroué, président de Panerai. D’ailleurs, toutes les nôtres sont déjà vendues. Nous n’avons pas besoin de cet événement pour prendre des commandes. Mais c’est le cadre idéal pour présenter toute notre histoire à nos partenaires et à nos distributeurs. Ils peuvent y voir les produits, les campagnes, les visuels, les discours… C’est un peu comme une Fashion Week réunissant tous les acteurs établis ou émergents dans un espace-temps. Une sorte de miracle où tout est prêt et en place cinq minutes avant que le show ne commence! Dans ce lieu unique de Genève, où sont également présentes des marques de mode telles que Chanel et Hermès, qui apportent une touche glamour, on pose un regard différent sur l’horlogerie.» Même son de cloche chez la marque indépendante Ulysse Nardin, membre de la Fondation de la haute horlogerie et exposant historique du SIHH. «L’utilité d’un tel événement est assez évidente pour nous qui travaillons essentiellement avec des détaillants. Ce moment nous donne l’opportunité de rencontrer les principaux et d’établir un contact direct avec les clients finaux, résume Patrick Pruniaux, son président. La mise en scène d’un salon est importante pour expliquer ce que nous voulons dire, revenir sur qui nous sommes.»

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Certes, certaines maisons manquent à l’appel, à commencer par celles du Swatch Group. De son côté, Breitling a fait le choix de prendre de la hauteur… en organisant sa présentation dans les airs, à bord d’un avion entre Zurich et Genève! D’autres encore préfèrent présenter leurs nouveautés au sein des suites feutrées des grands palaces genevois, à l’instar de Bulgari. «Nous sommes les premiers convaincus que les salons sont nécessaires, explique Jean-Christophe Babin, son président. Comme bon nombre de marques, nous avons beaucoup réduit notre réseau pour tisser de vrais partenariats avec des détaillants, tels que Chronopassion, qui croient véritablement aux montres Bulgari.» Cette année, le plus romain des horlogers présente ses nouveautés - dont son nouveau record du monde de finesse (lire ci-dessous) - au sein d’un hôtel en bordure de lac. «Rien ne dit qu’un jour, nous ne rejoindrons pas Watches & Wonders, poursuit le CEO. Pour nous, c’est en quelque sorte une année d’évaluation.»

4 nouveautés en avant-première

• Le fin du fin

La prestigieuse marque Bulgari a enchaîné les records du monde au gré de dix ans d’existence de sa collection Octo. La maison romaine profite de la Wonder Week genevoise pour présenter la huitième merveille des montres, la plus fine jamais créée. Épaisse de seulement 1,8 mm, l’Octo Finissimo Ultra est produite à 10 exemplaires et vendue à 440.000 euros. Au sein de cette création au boîtier octogonal de 40 mm, dont le fond est fait de platine, se trouve un mouvement maison constitué de 170 composants, entièrement réinventé pour l’occasion.

«Octo est la première et la seule icône horlogère du XXIe siècle, souligne Jean-Christophe Babin, président de la maison. Pour fêter ses dix ans, nous avons pratiquement fait un saut quantique en termes d’élégance et d’épaisseur. Nous avons remis en cause tous les principes de la chaîne mécanique horlogère afin de franchir ce pas.» Son imposant barillet à même de lui accorder 60 heures de réserve de marche est orné d’un QR Code lisible. «C’est aussi la première montre de la génération NFT et métavers, la porte d’entrée vers une œuvre d’art unique inspirée par cette pièce, dont on n’est propriétaire que si l’on en possède une.»

• Brillant!

Innovation toujours chez LVMH, La Fabrique du Temps-Louis Vuitton vient de lever le voile sur une nouvelle incarnation de la Spin Time. C’est en 2009 que deux horlogers de génie, Michel Navas et Enrico Barbasini, imaginent une montre à heures sautantes dont le principe s’inspire des tableaux d’affichage des vols des aéroports avec l’heure 3D et des cubes pivotants en lieu et place des index.

Cette fois, avec sa Tambour Spin Time Air Quantum (83.000 €), la manufacture ajoute une dimension ludique à sa complication, à travers une douzaine de minuscules LED électroluminescentes éclairant l’affichage de l’heure dans le noir. Tout cela est au service d’un calibre manufacture automatique maison en quasi-lévitation au cœur d’un imposant boîtier de 42,5 mm.

• Mystérieuse

Fondée en 2010 à Anvers, la marque Ressence dévoile, pour sa part, à Genève, sa nouvelle Type 8 (12.500 €), elle aussi en titane, ne pesant que 42 grammes. Son cadran convexe bleu tourne de façon à afficher en toute fluidité les heures et les minutes grâce à un système breveté. Ici, sans aucun texte ou chiffres, de simples marqueurs blancs en forme de bâtons affichent l’heure.

• Figaro-ci, Figaro-là

Une jeune marque française indépendante bouscule, elle aussi, les règles de l’affichage du temps qui passe. Chez Trilobe, exposant au Carré des horlogers, trois anneaux rotatifs remplacent les aiguilles: le plus grand pour les heures, le médian pour les minutes et le plus petit pour les secondes. Avec sa Folle Journée (21.500 €), la maison créée en 2018 par Volcy Bloch et Gautier Massonneau prend de la hauteur, «Cette troisième collection inspirée de la première, est spectaculaire. C’est un hommage aux Noces de Figaro, car Beaumarchais était aussi horloger!, précise Gautier Massonneau. Sur cette montre de 40,5 mm surmontée d’une bulle saphir bombée de 10,5 mm, la lecture de l’heure est très facile.»

Le défi technique aura été d’avoir recours au titane afin d’alléger ses anneaux excentrés et flottants.

Horlogerie: cinq labels pour l’éternité

Quels sont les poinçons et tests garantissant la plus haute qualité horlogère des meilleures montres?

Breguet, d’une simple pression

Ce double GMT à mémoire programmable dissimule sa technicité sous un cadran cartographique.

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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A Brutal Russian Playbook Reapplied in Ukraine

The besieging of cities, the deliberate targeting of civilians — they are the tactics Russia used before, in Grozny. I saw it firsthand.

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By Carlotta Gall

KYIV, Ukraine — In Ukraine’s capital, Kyiv, amid the deadly rumble of heavy Russian artillery, there is much that feels familiar. Not least a terrible feeling of dread.

Nearly 30 years ago I was in Grozny, the capital of Chechnya, a territory in southern Russia that dared declare independence from Moscow as the Soviet Union was breaking apart. The Chechens paid heavily for their presumption. The Russian army twice invaded and twice flattened the city in what has become a familiar Russian playbook for imposing control over outlying regions of the former Russian empire and bludgeoning people into submission.

Ukraine is very different from Chechnya, which was a small territory of just one million people in the North Caucasus. Ukraine is a sovereign nation with a population of more than 40 million, an armed force of over 200,000 troops, and a capital city of three million or more inhabitants.

But Chechnya’s experience is worth recalling since it was the first time we saw Vladimir V. Putin develop his game plan to reassert Russian dominion wherever he wanted. His methods are brute force and terror: the bombing and besieging of cities, deliberate targeting of civilians, and the abduction and jailing of local leaders and journalists and their replacement by loyal quislings. The tactics are straight out of Stalin’s playbook, as former Secretary of State Madeleine K. Albright wrote shortly before her death.

The war in Chechnya began with a shocking display of Russian incompetence. On New Year’s Eve in 1994, Russian troops were sent blundering into Grozny. Largely composed of conscript soldiers who were ignorant of what to expect, the force drove long columns of tanks and armor into the city in what was intended to be a swift overthrow of the Chechen leadership.

They were met by highly motivated units of Chechen fighters, armed with anti-tank rockets, who ambushed their columns, trapping and burning hundreds of Russian soldiers and armor in one night. An entire brigade, the Maikop brigade, was wiped out almost to a man.

There was a stunned silence in Russia in the days that followed as the leadership took stock of what had happened and the army sent in reinforcements. The Chechens celebrated their victory and let their prisoners telephone their mothers back home, calling on Moscow to withdraw its troops. But the lull did not last.

The Russian army moved to flank Grozny on three sides and unleashed a terrifying onslaught of air and artillery strikes on the city. Their forces smashed the leafy suburbs, the industrial parks and then residential districts, block by block, moving in on the ground bit by bit as they forced the Chechen fighters to retreat under overwhelming bombardment.

I saw it close up from both sides, reporting from behind Russian lines as their big guns pounded the city, and running the gamut of bombs and shells to reach the bunkers where the civilian population lived under siege. A modern, European city became a ravaged moonscape. I remember how buildings were shorn in half, and the contents of people’s lives spilled out of their apartments into the open air.

The Chechen fighters were ubiquitous, racing in civilian cars to the frontline, running through back streets and destroyed buildings. They became master urban guerrillas and held out for weeks against overwhelming odds. They had widespread support from the civilian population, which was angered by Moscow’s use of brute force. A Muslim people, the Chechens had suffered oppression and deportation under Stalin and had a long history of resistance to Russian rule.

When the Russians found a particularly obstinate defense, they would drop lethal cluster bombs that cut through anyone or any vehicles on the streets, whether combatants or pensioners trying to collect water or fleeing civilians.

After three months Russian forces took the city center and soldiers sat on plastic chairs guarding a wasteland of destroyed buildings, gouged earth and stricken tree stumps. The fight moved to the southern suburbs, where Russian forces destroyed the last resistance with bunker-busting bombs, which crashed through eight-story buildings right into basements full of civilians, and fuel-air bombs, which exploded above the rooftops and spread a powerful shock wave.

There was much in the experience that echoes in Ukraine today. Even though nearly 30 years have intervened, it is staggering to see Russia employ many of the same tactics — and mistakes — in Ukraine. Despite the hard lessons learned in Chechnya, and in Afghanistan before that, Russian troops drove down the main highways with their tanks and fuel trucks in an attempt to seize control of the Ukrainian capital in the first weeks of March.

Ukrainian troops were waiting and mounted repeated ambushes. They destroyed tanks and armored vehicles, creating such a pileup that they blocked the Russian advance. Scores of Russian soldiers were killed and taken prisoner. Survivors were forced to escape into the surrounding woods. Other tank columns were destroyed on the eastern approaches to Kyiv.

Live Updates: Russia-Ukraine War

There followed something of a lull. The city breathed again. A few cafes even reopened.

Now, in the second month of the war, Ukrainian officials say the Russians have turned their focus away from an assault on the capital for now. But Western analysts warn that Kyiv remains very much a target, and we are already witnessing horrific bombardment of other cities around the country.

Even as many Russian forces have pulled back from Kyiv to regroup, others have already spread out and begun flanking the city. Among the miles-long Russian armored column that had advanced on the capital, military analysts identified multiple rockets launchers, heavy artillery and even fuel-air weapons. Heavy fighting is unrelenting in several northern suburbs and the city has come under almost nightly, and more recently daily, cruise missile and artillery strikes.

Twice in the last two weeks the mayor of Kyiv, Vitali Klitschko, has ordered a 36-hour-long curfew, ordering all civilians to stay indoors for two nights and a day as military commanders warned of mounting danger.

“Please stay at home, it will be much more safe,” Mr. Klitschko pleaded last week at an open air news conference as air raid sirens sounded across the city. A former world heavyweight boxing champion, he tried to prepare his shocked people for an extended fight.

“We cannot give an answer of how long will be this war,” he said. “We hope it is weeks. I hope not years.”

Even as Kyiv braces for the worst, Russian forces have been pounding Ukraine’s second largest city, Kharkiv; the port city of Mariupol; the southern city of Mykolaiv; and the northern town of Chernihiv. Thwarted from seizing them in the first days of the war, the Russian military has pounded them from afar, steadily demolishing infrastructure and buildings, including hospitals, bomb shelters and schools, even while thousands of civilians are trapped inside.

“They are an artillery army really,” Samuel Cranny-Evans, an analyst at the Royal United Services Institute, a British research body, said of the Russian military. “Artillery is the first response to most problems whether they are fighting in a field, mountains or a city. The result of this, in the latter case, is a flattened city and civilian casualties.”

Russia-Ukraine War: Key Developments

The status of peace talks. President Volodymyr Zelensky said in an interview with Russian journalists that Ukraine was “ready” to discuss a neutral geopolitical status but insisted that he would not cede sovereignty. Ukrainian and Russian diplomats are planning to meet in Turkey.

On the ground. As the war entered its fifth week, Ukrainian forces appeared to make gains in the northeast. Despite talk of Russia focusing on the east, fighting across multiple battlefronts, including in the southern city of Mariupol, suggested a more dynamic and volatile situation.

Biden’s comments. During a speech in Warsaw on Saturday, President Biden said that President Vladimir V. Putin “cannot remain in power,” sending U.S. officials scrambling to walk back the ad-lib. On Monday, Mr. Biden stood by his remark, but said it was a personal expression of his outrage.

A Chechen commander, Muslim Cheberloevsky, who fought against the Russian army in his homeland for more than a decade, knows the Russian methods only too well. He came with some of his fighters to support Ukraine when Mr. Putin moved to annex Crimea in 2014. He is now commanding a battalion of Chechen volunteers near Kyiv.

He described the fighting on the outskirts of Kyiv as a game of cat-and-mouse: Russian forces inch half a dozen armored vehicles into a village, and his fighters, alongside the Ukrainians, try to hit them before they dig in. The Russians were trying to advance, “but their wheels are spinning,” he said.

He was derisive about the Russian armed forces. “They have stupid tactics from the time of the Russian empire, they have not changed,” he said. “Their most important tactic is throwing bodies into the battle. They do not care about their own soldiers.”

There is a whole next stage to the Putin playbook, which is well known to the Chechens. As Russian troops gained control on the ground in Chechnya, they crushed any further dissent with arrests and filtration camps and by turning and empowering local protégés and collaborators.

After unleashing horrendous firepower, the decisive blow exerted against Chechnya was the use of loyalist Chechens to impose control. Six years into the war, Mr. Putin turned the chief mufti of Chechnya to betray the rebel cause. The mufti’s son, Ramzan Kadyrov, became Mr. Putin’s chief henchman and has supplied Chechen fighters to support Russian forces in the wars in Syria and now Ukraine.

There are already signs of such methods in Ukraine: the arrest and disappearance of local officials, detentions and threats against local journalists and the reported mass evacuation of civilians to Russia.

The methods applied by Russian proxies over the last eight years in the separatist districts of eastern Ukraine — their rigid suppression and notorious prison — are as good an indication as any of the way the country could be run under Russian occupation.

A Canadian diplomat and politician, Chris Alexander, who served in Canada’s embassy in Moscow at the height of the Chechen war, warned too of worse to come.

“The only danger to Ukrainians at this point are Aleppo/Grozniy-style massed indirect fires,” he wrote to me. “This is not over — far from it.”

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Le Figaro

Un crime sans corps à Besançon : le Chilien Nicolas Zepeda jugé pour l'assassinat de la Japonaise Narumi Kurosaki

Narumi Kurosaki, 21 ans à l'époque, a disparu le 4 décembre 2016. Son ex-petit ami, Nicolas Zepeda, est le dernier à l'avoir vue vivante. Son corps n'a jamais été retrouvé.

Le Chilien Nicolas Zepeda, accusé d'avoir assassiné son ex-petite amie japonaise, Narumi Kurosaki, disparue sans laisser de trace en décembre 2016, est arrivé ce mardi 29 mars au matin au tribunal judiciaire de Besançon, peu avant l'ouverture de son procès devant la cour d'assises du Doubs.

À lire aussiMeurtre énigmatique d'une postière dans l'Ain : le procès de «l'inconnu de la Poste» s'est ouvert ce lundi

Un fourgon de l'administration pénitentiaire aux vitres opaques transportant le jeune homme de 31 ans est arrivé, précédé de motards, au tribunal vers 8h, ont constaté des journalistes de l'AFP, son arrivée étant confirmée par une source proche du dossier. Détenu depuis l'été 2020 après avoir été extradé du Chili, l'accusé, qui clame son innocence, encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Arrivée au bras de son avocate tête baissée et masquée, la mère de Narumi Kurosaki, visiblement très émue, a pris place sur le banc des parties civiles, accompagnée de la plus jeune soeur de la victime. Les deux femmes, silencieuses, se tenaient par les mains. Aucun des avocats de la défense ou des parties civiles, n'a fait de déclaration à la presse avant l'ouverture de ce procès, prévue à 10h, et qui se prolongera jusqu'au 12 avril. Venus de Santiago du Chili, les parents de Nicolas Zepeda sont également arrivés ensemble au tribunal, marchant d'un pas décidé devant les nombreux journalistes présents, le visage fermé.

Dans la salle d'audience, les décalages horaires avec Tokyo et Santiago du Chili ont été affichés sous un grand écran prévu pour les témoignages retransmis en visioconférence depuis l'étranger. Ce procès hors normes fera aussi l'objet d'une traduction simultanée en japonais et espagnol. Sur une table, ont été rassemblés huit cartons, huit gros dossiers et différents éléments des scellés de l'enquête.

Après la journée de mardi qui visera principalement à cerner la personnalité de l'accusé, les témoins seront entendus à compter de mercredi avant que l'accusé ne soit interrogé le lendemain sur les faits proprement dits, selon le planning prévu. «Il n'y a pas de preuve de décès, ni de lieu, ni de modalités précises, pas de scénario clair de ce qui est arrivé. (...) Ce dossier est un peu un château de cartes», a soutenu, en amont du procès, la défense de Nicolas Zepeda.

«D'autres scénarios»

Nicolas Zepeda affirme avoir passé la nuit du 4 au 5 décembre et la journée suivante avec son ex-petite amie. Il l'aurait quittée vivante le 6 décembre vers 4h30 du matin et poursuivi ensuite son périple européen comme prévu. «Ni leur relation, ni son parcours, ni sa personnalité ne donnent aucun élément qui viendrait expliquer ou annoncer un tel passage à l'acte», insiste la défense.

L'accusation propose une tout autre version : ne supportant pas d'avoir été éconduit, celui qui avait rencontré un an plus tôt Narumi Kurosaki dans une université au Japon, se serait rendu sciemment à Besançon, où elle étudiait le français, pour l'y retrouver par surprise.

Il l'aurait étouffée dans sa chambre du campus universitaire avant de se débarrasser du corps dans une forêt du Jura, non loin de Dole. Nicolas Zepeda aurait ensuite envoyé des messages aux proches de Narumi Kurosaki sur les réseaux sociaux, se faisant passer pour sa victime, le temps de regagner le Chili sans être inquiété.

Du côté des parties civiles, la famille de Narumi Kurosaki et son nouveau petit ami français, Arthur Del Piccolo, s'attendent à ce que Nicolas Zepeda propose «d'autres scénarios que celui qui l'accuse». «Nous n'avons strictement aucun doute concernant l'implication de Zepeda parce que de nombreux éléments au dossier établissent cette implication», affirme Me Randall Schwerdorffer, avocat de M. Del Piccolo.

Parmi ces éléments figurent des données de téléphonie, la géolocalisation de la voiture louée par Nicolas Zepeda lors de son séjour en France, des achats par carte bancaire dont celui d'un bidon de produit inflammable et d'allumettes ou le témoignage troublant d'un cousin auquel il avait rendu visite en Espagne avant de retourner au Chili.

Aveux

Dans la nuit du 4 au 5 décembre, des «hurlements de terreur», des «cris stridents de femme», comme «dans un film d'horreur» ou comme si «quelqu'un était en train de se faire assassiner», avaient été entendus par des étudiants de la résidence universitaire de Narumi Kurosaki. Mais aucun d'entre eux n'avait alerté la police. Puis les messages envoyés par Nicolas Zepeda aux proches de l'étudiante auraient brouillé les pistes, selon l'accusation, retardant encore le signalement de sa disparition intervenu que le 13 décembre.

Fiers de leur fille et de ses brillantes études, les parents séparés de Narumi, issue d'un milieu très modeste, attendent avant tout de ce procès que Nicolas Zepeda passe aux aveux. «Ils voudraient revenir avec le corps de leur fille» pour lui offrir des funérailles et pouvoir enfin faire leur deuil, souligne Me Sylvie Galley, leur avocate.

Mort de l'ex-rugbyman Martin Aramburu : à Paris, une nuit festive qui vire au cauchemar

RÉCIT - Ce père de famille de 42 ans a été exécuté de plusieurs balles dans un quartier chic de la capitale après une altercation nocturne qui a dégénéré.

Un migrant meurt électrocuté en montant sur un wagon de fret à Valenciennes

Quatre Érythréens ont été victimes d'un «arc électrique», alors qu'ils tentaient de monter sur un wagon. Deux sapeurs-pompiers ont aussi été légèrement blessés.

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Mort d'un rugbyman argentin à Paris : qui est Loïk Le Priol, le principal suspect interpellé en Hongrie ?

Ancien militaire et ex-membre du GUD, il est soupçonné d'avoir tiré sur Federico Martin Aramburu le week-end dernier.

L'Humanité

Sciences. Quand les palynologues prêtent main forte aux historiens

Actu

La Grande Peste qui a sévi en Europe au XIVe siècle aurait tué uniformément 50 % des populations. Une hypothèse réfutée par une étude récente sur les grains de pollen des céréales…

Jérémie Bazart

La peste est une maladie écologiquement et épidémiologiquement complexe qui se transmet par de multiples voies. Son réservoir principal se trouve parmi les rongeurs et le bacille Yersinia pestis, responsable de la maladie, se transmet à l’homme via le contact direct avec des animaux infectés, la piqûre de leurs puces ou par voie aérienne.

La Grande Peste a dévasté le Vieux Continent

Au milieu du XIVe siècle, entre 1347 et 1352, la Grande Peste a décimé, d’après les historiens, entre 30 et 50 % des Européens. En seulement cinq ans, 50 millions de personnes seraient mortes de cette pandémie. Les conséquences sur la civilisation européenne sont sévères et durables, car cette maladie a entraîné des bouleversements socio-économiques majeurs, parmi lesquels la transformation des structures religieuses, politiques, culturelles et économiques.

Nous avons utilisé les données polliniques de 261 sites répartisà travers toute l’Europe. Ainsi, c’est dans un corpus de 1 634 échantillons que nous avons recherché des pollens. 

Florence Mazier, palynologue et chargée de recherche au CNRS

Jusqu’à présent, les historiens affirmaient, textes à l’appui, que l’impact de la peste aurait eu un effet dévastateur sur la démographie partout sur le Vieux Continent. Une étude récente (1), basée sur les grains de pollen, vient invalider cette idée. « Les données polliniques peuvent être utilisées pour évaluer la dynamique démographique passée, car la pression humaine sur le paysage dans la période préindustrielle dépendait directement de la disponibilité de la main-d’œuvre rurale », explique Florence Mazier, palynologue et chargée de recherche au CNRS. Elle a participé à l’étude qui vient d’être publiée par le groupe Paléoscience et histoire de l’Institut Max-Planck dirigé par Adam Izdebski.

La palynologie est l’étude des grains de pollen et des spores de végétaux archivés dans les sédiments de lacs et des tourbières. Mais quel peut bien être son lien avec la peste ? « Identifier les grains de pollen permet de retracer l’histoire du couvert végétal et d’appréhender, à travers les changements des paysages, les conséquences démographiques de la peste noire », poursuit la chercheuse.

Identifier les grains de pollen permet de retracer l’histoire du couvert végétal et d’appréhender, à travers les changements des paysages, les conséquences démographiques de la peste noire.Florence Mazier, palynologue

Dans la publication, les auteurs ont identifié des régions caractérisées par une réduction, une stabilité ou une extension des paysages agraires en Europe. Pour cela, les scientifiques ont creusé non pas dans les couches sédimentaires mais dans des bases de données. L’étude publiée est en effet une des premières du genre à utiliser le big data en palynologie. « Nous avons utilisé les données polliniques de 261 sites répartis à travers toute l’Europe. Ainsi, c’est dans un corpus de 1 634 échantillons que nous avons recherché des pollens », déclare Florence Mazier.

Des disparités régionales

Les chercheurs ont en effet ciblé leurs analyses sur quatre groupes de plantes : celles des milieux cultivés (qui témoignent d’une main-d’œuvre agricole disponible), celles qui traduisent des milieux pâturés (territoires qui nécessitent moins de main-d’œuvre), celles caractérisant des « successions secondaires forestières rapides », c’est-à-dire les arbustes et arbres qui poussent cinq à dix ans après l’abandon d’une terre, et celles des « successions secondaires forestières lentes », qui témoignent d’un abandon plus ancien encore.

Les résultats sont sans appel ! Sur la période de la peste noire, les pollens ont révélé une disparité régionale de l’intensité agraire en Europe. Ainsi, les chercheurs ont identifié des régions caractérisées par une forte diminution des pratiques agricoles, en Scandinavie, en France ou dans le centre de l’Italie, par exemple. À l’inverse, certaines régions d’Europe centrale, d’Irlande ou d’Espagne montrent des signes de continuité et parfois même de croissance agraire.

Ce qui est donc nouveau, c’est que les études polliniques montrent que la mortalité de la peste noire était beaucoup plus hétérogène dans l’espace que les historiens ne le pensent. « Le fait que la pandémie ait été extrêmement destructrice dans certaines régions, mais pas dans toutes, falsifie la pratique, courante dans les études sur la peste noire, consistant à prédire l’expérience d’une région sur la base d’une autre », concluent les chercheurs dans leur publication. Les résultats de mortalité à l’échelle d’un pays doivent être reconstruits à l’aide de sources plus locales que le pollen, preuve en est faite, peut aider à connaître…

(1) « Palaeoecological data indicates land-use changes across Europe linked to spatial heterogeneity in mortality during the Black Death pandemic », « Nature Ecology and Evolution », 2022

Point de vue 

« La peste n’a pas affecté l’Europe de façon uniforme »

Florence Mazier, palynologue chargée de recherche au CNRS

Comment le choix des 261 sites a-t-il été réalisé ?

Nous étions contraints par la disponibilité des sites polliniques déjà datés, analysés, publiés et accessibles dans les bases de données polliniques ou directement auprès des chercheurs. Ces sites devaient en plus disposer d’une bonne résolution temporelle pour renseigner la période de la peste au milieu du XIVe siècle. Là-dessus, il fallait également prendre en compte des régions pour lesquelles plusieurs sites étaient disponibles, afin que nos résultats soient bien représentatifs. Pour de futures expériences, des carottages/prélèvements seront réalisés dans des lieux bien déterminés pour croiser données historiques et polliniques à haute résolution temporelle sur les mêmes espaces.

Pour quelles raisons les études actuelles sur la peste ne sont-elles pas exactes ?

Un des buts de cette recherche était de montrer que les études actuelles sur la peste, qui se fondent sur des analyses de documents, de textes ou des récits qui parlent de la pandémie dans les grandes villes, sont incomplètes. En milieu urbain, la mortalité atteint 25 à 50 % à cause de la concentration de la population ou des conditions sanitaires insalubres qui existent à cette époque. Le bacille se transmet très facilement. Le problème, c’est que cette image est forcément biaisée, car la population en Europe est essentiellement rurale à plus de 70 % au XIVe siècle. Nous devions donc trouver de nouvelles sources de données. Il fallait boucher les trous de l’histoire, car il y a peu de textes sur le milieu rural. Notre étude apporte la preuve que la peste n’a pas affecté l’Europe de façon uniforme.

Que pensent les historiens de votre travail ?

Ils sont très étonnés, et cela les oblige à revoir certaines informations. Mais notre recherche montre surtout que, lorsqu’on croise les disciplines, on en apprend beaucoup plus. C’est un bel appel à collaborations entre les sciences humaines et les sciences naturelles. En palynologie, nous pouvons également voir les conséquences des guerres, des révolutions qui entraînent des changements d’utilisation des sols, donc un changement du couvert végétal. On regarde les effets des abandons des terres depuis les deux cents dernières années dans les montagnes, on observe ce qui se passe au niveau de la végétation, au niveau de la diversité végétale. La palynologie est une science transversale qui nous offre la possibilité de travailler avec des historiens, des botanistes, des écologues et même des climatologues…

Propos recueillis par J. B.

sciencespestepollenHistoire
L'Humanité

La coopération scientifique, l’autre victime de la guerre

Actu

Recherche Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, la plupart des instances scientifiques occidentales ont annoncé la suspension de toute nouvelle collaboration avec la Russie. Un véritable désastre pour la recherche, où les échanges internationaux jouent un rôle crucial.

Anna Musso

Les répercussions de la guerre en Ukraine se font sentir jusque dans l’espace… Depuis trois semaines, les coopérations scientifiques avec la Russie sont mises à mal dans nombre de domaines de recherche. Mais le premier concerné reste le secteur spatial civil, où les grandes puissances collaborent activement depuis la fin de la guerre froide. Plusieurs projets majeurs y sont désormais suspendus, voire menacés. L’agence spatiale russe Roscosmos a, tout d’abord, annulé les lancements des fusées Soyouz prévus dans les prochains mois depuis la base française de Kourou, en Guyane, et elle y a retiré sa centaine d’ingénieurs et techniciens. Depuis plus de dix ans, la collaboration entre Arianespace et Roscosmos permettait d’exploiter ce lanceur très fiable. Mais, après l’annexion de la Crimée en 2014, les tensions se sont multipliées jusqu’à interrompre les relations.

l’iss va-t-elle quitter son orbite ?

Le coup est sévère pour Arianespace. « Le retrait de la fusée russe Soyouz de Kourou affecte le lancement des satellites de navigation Galileo », regrette Bernard Foing, astrophysicien, directeur du Groupe international d’exploration lunaire de l’Agence spatiale européenne (ESA). Sur 17  lancements prévus en 2022, huit seront supprimés, dont celui de la mission russo-européenne ExoMars. Le rover européen Rosalind-Franklin, élément clé de cette mission, devait décoller vers Mars, en septembre prochain, à bord d’une fusée russe pour aller fouiller le sol de la planète rouge, en quête de traces d’une vie passée. Cette mission a été officiellement suspendue jeudi dernier par l’ESA.

« C’est très regrettable », a réagi le directeur général de l’agence spatiale russe Roscosmos, Dmitri Rogozine, assurant toutefois que son pays pourrait effectuer cette mission en toute autonomie, « dans quelques années, depuis le nouveau site de lancement du cosmodrome de Vostotchny », en Sibérie orientale. En tout cas, rien ne pourra se faire dans l’immédiat. Sachant que les fenêtres de tir vers Mars ne s’ouvrent que tous les deux ans, le décollage d’ExoMars serait reporté au mieux à la fin 2024, voire après 2026 avec de nouveaux partenaires.

Autre conséquence du conflit, la Station spatiale internationale (ISS), fruit d’une exceptionnelle coopération entre Américains, Russes, Européens, Japonais et Canadiens, serait menacée. Depuis son lancement, plus de 250 astronautes, dont le Français Thomas Pesquet, y ont séjourné et conduit des milliers d’expériences. Dmitri Rogozine a averti que l’ISS ne pourrait plus être maintenue sur orbite : « Si vous bloquez la coopération avec nous, qui sauvera l’ISS d’une désorbitation incontrôlée et d’une chute sur le territoire américain ou européen ? » En effet, le module russe Zvezda, qui permet à la station de conserver son altitude, ne parviendrait plus à propulser les vaisseaux de ravitaillement en carburant de la station. Les 420 tonnes de l’ISS pourraient alors s’écraser sur Terre. Toutefois, la Nasa a de nouveau affirmé que la collaboration entre États-Unis et Russie sur l’ISS se poursuivait. « Rien n’a changé ces trois dernières semaines », a rassuré Joel Montalbano, le directeur du programme de la station pour la Nasa. Pour l’instant, du moins.

Au-delà de la science spatiale, d’autres disciplines et institutions pâtissent de ce conflit. À commencer par les mathématiques. Les sociétés de mathématiques française, américaine, canadienne et polonaise ont annoncé qu’elles ne participeraient pas au 29e Congrès international qui devait se tenir à Saint-Pétersbourg en juillet. C’est au cours de cet événement majeur, organisé tous les quatre ans, que sont remises les prestigieuses médailles Fields. L’Union mathématique internationale (IMU) l’a remplacé par une rencontre en ligne : « Une perte de liens, surtout après deux années de confinement liées au Covid », déplore Mélanie Guenais, enseignante-chercheuse à l’université Paris-Saclay et vice-présidente de la Société mathématique de France. Mais les médailles seront, elles, bien remises « en présentiel » dans un nouveau lieu à fixer.

« Nous sommes soulagés que le congrès n’ait pas lieu en Russie, en raison de la proximité du comité avec le pouvoir », poursuit la mathématicienne, qui déplore les effets néfastes pour les échanges « entre les écoles de mathématiques russe et française ». La Russie est, avec les États-Unis et la France, un leader mondial de cette discipline et suscite de multiples collaborations : 150 à 200 publications mathématiques sont corédigées chaque année par des scientifiques russes et français. Et, contrairement à une idée reçue, il est impossible de travailler seul dans le domaine de la recherche : « La communauté mathématique est plutôt bien soudée, les collaborations sont très nombreuses, y compris avec les disciplines voisines », ajoute Mélanie Guenais. Désormais, tout est suspendu.

Quant aux institutions scientifiques, les ruptures entre la Russie et les pays occidentaux se multiplient. Aux États-Unis, le célèbre MIT (Massachusetts Institute of Technology) a mis fin, dès l’attaque des troupes russes, à son partenariat avec l’Institut Skolkovo de science et de technologie, situé près de Moscou. Le même jour, le gouvernement allemand a gelé toutes ses collaborations scientifiques avec le pays dirigé par Vladimir Poutine. En France, le CNRS, un des principaux partenaires scientifiques de la Russie, avec plus de 2 000 publications annuelles signées par des équipes des deux pays, a arrêté « toute nouvelle forme de collaboration ». « La science n’a pas de frontières, mais les valeurs que toutes les communautés scientifiques portent et partagent ne peuvent tolérer cette guerre », a publié le CNRS.

« La science au service de la paix »

De son côté, le prestigieux Cern, plus grand centre de physique des particules au monde, dont la devise est « la science au service de la paix », a décidé de suspendre le statut d’observateur de la Russie, mais n’a pas expulsé le millier de chercheurs russes qui travaillent dans ses laboratoires. La Russie ne devrait pas, non plus, être exclue du projet international de réacteur à fusion expérimental Iter, basé en France. « Iter est un enfant de la guerre froide et est délibérément non aligné », a déclaré son porte-parole.

En Russie même, les scientifiques ont rapidement protesté contre l’invasion militaire de l’Ukraine. Dès le 24 février, ils ont adressé une lettre ouverte à Vladimir Poutine : « Nous, scientifiques, ne pourrons plus travailler normalement. Conduire des recherches scientifiques sans coopération avec les collègues d’autres pays est inimaginable. » Les 6 900 signataires de ce texte rappellent que « les valeurs humanistes sont le fondement sur lequel se construit la science ». C’était déjà la conviction du grand physicien pacifiste Paul Langevin qui, en 1945, espérait avoir vu la dernière guerre mondiale. Dans son article « La science et la paix» (1), il écrivait : « Une des raisons qui me font espérer la fin prochaine des guerres est que celle-ci vient de s’étendre au monde entier et ne peut aller plus loin, puisque la Terre est ronde. (…) j’ai confiance, pour conjurer la guerre, dans le sens général du développement de la vie. »

sciencescoopérationGuerre en Ukraine
L'Humanité

Sciences. Pourquoi les oiseaux ne migrent (presque) plus

Décryptage

Le réchauffement climatique modifie les trajets des migrateurs. À tel point que certaines espèces ne ressentent plus le besoin de quitter les zones de reproduction du nord de l’Europe et ne passent plus en France.

Marine Cygler

Réduction de la distance parcourue, retour anticipé ou encore arrêt pur et simple de la migration, les oiseaux migrateurs sont affectés à plusieurs niveaux par le changement climatique. Et ce phénomène s’observe de nos fenêtres. « En Charente-Maritime, il y a une population de quelques centaines de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Finalement, elles restent toute l’année près de leur zone de reproduction », indique Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).

En Charente-Maritime, il y a une population de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux

Outre cette tendance à la sédentarisation, les oiseaux qui migrent encore reviennent plus tôt dans la saison : « Les espèces qui migrent au sud du Sahara ont du mal à hiverner au Nord. En revanche, elles avancent leur date de retour pour “coller” au retour du printemps, qui correspond au débourrage des feuilles et à l’explosion des insectes », détaille l’expert de l’association ornithologique et naturaliste.

Quant à ceux dont la limite de la zone d’hivernage est en France, ils ne sont parfois même plus observés dans l’Hexagone. « En France, certains oiseaux d’eau comme les canards, les limicoles ou encore les hérons ne passent plus l’hiver chez nous. Ils ont raccourci leur distance de migration et n’ont plus besoin de rejoindre l’Europe de l’Ouest à la saison froide », explique-t-il.

Conséquences darwiniennes

Ces modifications des trajets migratoires sont-elles préoccupantes ? D’après l’expert de la LPO, ce n’est pas le cas. Bien au contraire, elles démontrent la capacité des oiseaux à s’adapter au changement climatique. Reste que l’aléa climatique, avec l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, peut être fatal. Les espèces qui continuent à hiverner au sud du Sahara, comme les hirondelles et les coucous, peuvent mourir des épisodes de sécheresse. Pour les individus qui reviennent précocement en Europe, gare aux variations annuelles, si l’hiver est rigoureux, ils peuvent mourir de froid ou de faim.

Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

Mais la tendance au retour précoce n’est pas seulement un effet du changement climatique. Ce comportement existe déjà en dehors de la hausse des températures. Pourquoi ? Pour être le premier arrivé sur les zones de reproduction et profiter de la nourriture. « Avec le changement climatique, cette capacité à revenir de plus en plus tôt va être sélectionnée », avance Jérémy Dupuy. Autrement dit, le réchauffement climatique joue sur la sélection naturelle en favorisant les oiseaux qui ont déjà tendance à revenir tôt.

Climat. La couche d’ozone est-elle définitivement sauvée ?

Au-delà de la hausse des températures, la pression sur les migrateurs a lieu au cours des trois phases de leur cycle – reproduction et nidification, migration et hivernage. « Dans les zones de reproduction et les zones d’hivernage, il y a la destruction des zones d’habitat des oiseaux. Quant aux haltes nécessaires pour reconstituer le stock de graisse au cours de la migration, elles se font souvent dans des zones humides, elles aussi menacées », précise Jérémy Dupuy, soulignant que cela explique la difficulté des programmes de conservation pour les migrateurs.

Quand les oiseaux ne sont plus là où on les attend

Attention, le comptage peut induire en erreur. Explications de Jérémy Dupuy, de la LPO : « Dans les années 1990, il y avait entre 3 000 à 4 000 garrots à œil d’or en France. Aujourd’hui, on en compte moins de 1 00. » De quoi s’alarmer, non ? « Eh non, car il faut regarder les indicateurs européens, qui sont plutôt stables. Ces oiseaux ne viennent simplement plus passer l’hiver en France, qui correspond à la limite sud de leur zone d’hivernage. »

La perdrix des neiges repoussée en altitude

Le changement climatique a des effets sur la migration, mais aussi sur l’habitat et les ressources alimentaires. Aussi la hausse des températures a-t-elle des conséquences sur les oiseaux qui ne migrent pas, en particulier en France pour les espèces spécialisées des estives, les prairies situées à plus de 2 000 mètres d’altitude.

De fait, la forêt a tendance à remonter en altitude. Or la perdrix des neiges, ou lagopède alpin, qui ne peut s’adapter au milieu forestier, est maintenant obligée de grimper à des altitudes plus élevées pour retrouver son milieu ouvert de prairies et d’éboulements de roches. Heureusement pour les gallinacées, la présence des troupeaux, liée à un pastoralisme encore bien présent, permet de limiter l’expansion de la forêt.

Climat, le nouveau cri d’alarme du Giec

Montée des eaux océaniques, épisodes caniculaires, pénuries d’eau, diminution des rendements agricoles ou même recrudescence de maladies… les effets désastreux de la hausse des températures d’origine humaine sont généralisés et pour certains irréversibles. Ils sont déjà plus intenses, plus fréquents et arrivent plus rapidement qu’estimé en 2014, à l’occasion du précédent rapport du Giec. Et ils pourraient s’aggraver encore sans réaction urgente.

Tel est le terrible constat détaillé dans la deuxième partie du sixième rapport du Giec sur le climat publiée fin février. Cette deuxième partie est consacrée aux conséquences du réchauffement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Pour les quelque 200 experts qui ont participé à sa rédaction, l’humanité n’a plus le temps d’attendre pour réagir.

Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecsciencesRéchauffement climatiqueoiseaux
Le Figaro

Rugby : Serge Simon prend du recul à la FFR

David Reyrat

Le vice-président de la Fédération renonce à certaines de ses prérogatives et à ses indemnités. Il va consacrer plus de temps au cabinet médical qu'il vient de reprendre en région bordelaise.

Comme Le Figaro le révélait en exclusivité dès jeudi, le vice-président de la FFR (depuis 2016) a annoncé lundi soir, lors du Comité directeur de la Fédération Français de Rugby, qu'il renonçait à une partie de ses prérogatives et, par conséquent, à son indemnité de 12.000 euros mensuels. Serge Simon demeure en charge de la haute performance (les équipes de France), des relations avec la Ligue nationale de rugby et de celles avec France 2023, mais abandonne ses casquettes de responsable du marketing, de la communication ou des relations internationales.

Il a justifié ces décisions par un choix professionnel et son désir de s'occuper à nouveau d'un cabinet médical dans la région bordelaise. «Je ne peux plus être à plein temps à la Fédération», a-t-il fait valoir.

Top 14 : Toulouse retrouve ses internationaux, et sa redoutable force de frappe ?

Le champion de France et d'Europe en titre, qui reçoit Lyon ce dimanche, peut à nouveau compter sur ses meilleurs éléments à l'approche du sprint finale en Top 14 et en Champions Cup.

Tops/Flops Toulouse-Lyon : Dupont réussit son retour, Tolofua passe à côté

Antoine Dupont qui soigne son retour, Tolofua absent, le Stade Toulousain mauvais à la main mais qui retrouve le podium : retrouvez nos Tops/Flops de la victoire toulousaine face au LOU (27-19).

Rugby : Serge Simon va renoncer à ses indemnités de vice-président de la FFR

INFO FIGARO. L'ancien pilier l'annoncera lundi, lors du prochain Comité directeur de la Fédération.

New York Times - World

Summit in Israel

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Israeli Summit Mixes Historic Symbolism With Sharp Disputes

The meeting of diplomats from Israel, the U.S. and four Arab countries was momentous just for taking place. But in private, they tried to hash out differences over Iran and the war in Ukraine.

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By Patrick Kingsley and Lara Jakes

SDE BOKER, Israel — For all its powerful geopolitical symbolism, the first-ever multilateral Arab-Israeli summit on Israeli soil was a largely transactional affair.

The meeting of the top diplomats of Israel, the United States and four Arab countries at a resort hotel in the Negev Desert on Monday was a marquee event that showcased Israel’s growing legitimacy among Middle Eastern leaders who for decades had shunned the Jewish state. The jovial candid photos of the leaders and their high-flown speeches amply testified to the event’s momentousness.

But the real business of the hastily arranged summit was urgent diplomacy, spurred by the war in Ukraine and the pending nuclear agreement with Iran: The United States wanted to press the other five countries to take a harder line against Russia over its invasion of Ukraine, while they in turn wanted American assurances that Iran would be constrained.

The 18-hour summit produced no concrete public results, but there were hints of a behind-the-scenes thaw between the United Arab Emirates and the United States after weeks of growing tensions. Washington has been frustrated by the Emirates’ neutral response to the Russian invasion, while Emirati officials were angry at what they see as American indifference to Iranian threats to Emirati security.

The summit notably brought Secretary of State Antony J. Blinken and his counterpart from the United Arab Emirates, Abdullah bin Zayed al-Nahyan, face to face, and their evident camaraderie raised hopes of a more substantial breakthrough when Mr. Blinken meets the de facto Emirati leader, Mohammed bin Zayed, on Tuesday in Morocco.

Mr. Blinken and Sheikh Abdullah displayed visible warmth to each other, two officials who attended the conference said. One photograph of a behind-the-scenes meeting appeared to show the two men sharing a joke, prompting smiles from other participants.

“Everybody got a little bit of what they wanted,” said Abdulkhaleq Abdulla, an Emirati political scientist. “The photo that we saw the most is Sheikh Abdullah having a nice conversation and a laugh with Blinken.”

Beyond the apparent entente between the Americans and the Emiratis, the summit also allowed Israel and the four Arab countries to deepen their coordination on shared security threats, intelligence gathering, energy concerns and food supplies, according to officials who attended the summit.

It allowed the five Middle Eastern states — Bahrain, Egypt, Morocco, the United Arab Emirates and Israel — to collectively encourage the United States to remain engaged in the region, despite its focus on Russia and China. And it gave them the chance to lobby Mr. Blinken not to lift sanctions on Iran’s Islamic Revolutionary Guards Corps, a key Iranian military force, in exchange for Iran’s curbing its nuclear ambitions.

“What we are doing here is making history — building a new regional architecture based on progress, technology, religious tolerance, security and intelligence cooperation,” said the Israeli foreign minister, Yair Lapid, who organized the conference.

“This new architecture, the shared capabilities we are building,” he added, “intimidates and deters our common enemies, first and foremost Iran and its proxies.”

Perhaps the most significant aspect of the summit was the fact that it took place at all.

When Israel signed normalization agreements with the U.A.E., Bahrain and Morocco in 2020, with the help of the Trump administration, it was unclear how sustainable or meaningful the relationships would be. The fact that all three gathered for the first time on Israeli soil, nearly two years later, shows how cemented those ties have become.

The presence of Egypt, the first Arab country to make peace with Israel in 1979, also highlighted how the 2020 agreements have encouraged Cairo to breathe new life into a relationship it had long neglected.

“This is our first time” in Israel, Sheikh Abdullah said in his closing statement. “If we are curious sometimes, and we want to know things and learn, it’s because although Israel has been part of this region for a very long time, we’ve not known each other. So it’s time to catch up.”

In that spirit, the participants confirmed that they would try to meet in a different country each year, and said they wanted to welcome more countries to the future gatherings.

But in private, the participants discussed their differences as well as their points of unity, including on Iran and the fallout from the Ukraine war.

The Emirates was frustrated by a perceived lack of American engagement after recent attacks by Iranian-backed Yemeni militants, the Houthis, on the Emirates and its ally, Saudi Arabia. The Emiratis, like the Israelis, also fear that American-backed efforts to persuade Iran to curb its nuclear program — negotiations are taking place in Vienna — won’t do enough to limit other kinds of Iranian aggression across the Middle East.

American officials felt betrayed by the Emirati decision to abstain from a United Nations Security Council vote to condemn the Russian invasion, and frustrated that the Emirates’ ignored American requests to increase its oil production to make the world less reliant on Russian fuel supplies.

The Emirates also raised eyebrows in Washington by maintaining warm ties with Russia — Sheikh Abdullah himself met with the Russian foreign minister, Sergey Lavrov, in Moscow this month — and by reviving ties with Syria: Bashar al-Assad, the Syrian president, visited Abu Dhabi this month, undermining American efforts to keep him estranged internationally.

For its part, Iran called the gathering an “evil conference” and a “betrayal of Palestinian aspirations for freedom.”

“Any measures to normalize and establish relations with Zionist terrorists and occupiers of Jerusalem is a stab in the back of Palestinian people,” Saeed Khatibzadeh, the Iranian foreign ministry spokesman, said, according to official Iranian media.

The summit did confirm that to a growing number of Arab states the lack of a resolution to the Israeli-Palestinian conflict was no longer an obstacle to a partnership with Israel, even if such a partnership is still opposed by a majority of Arab civilians.

Mr. Blinken and three of the four Arab ministers used their closing remarks to restate their countries’ backing for a two-state solution to the Palestinian question. But the absence of the Palestinian leadership from the discussion highlighted how Israel’s ties with the wider Arab world have become divorced from Israeli-Palestinian relations.

On a hill opposite the hotel where the summit was held, protesters tried to draw attention to the Palestinians. One group held a banner that said: “Haven’t you forgotten someone?”

The decision to hold the summit in the tiny, remote desert town of Sde Boker, rather than in Jerusalem, was nevertheless a reminder that the status of Jerusalem remains a highly sensitive issue for the Arab countries that participated.

While they may be prepared to work with Israel, analysts say, they still want to avoid any gesture that symbolically undermines Palestinian hopes of statehood, including a future capital in East Jerusalem, which Israel captured from Jordan in 1967.

But Sde Boker, the final home of Israel’s first prime minister, David Ben-Gurion, who is buried nearby, has its own meaning. Ben-Gurion saw the establishment of desert towns like Sde Boker as an important emblem of the Zionist dream of resettling the land of Israel.

Those themes have particular resonance today, given recent tensions between nearby Bedouin communities and their Jewish neighbors in the Negev. Arab Bedouins demonstrated in large numbers in January to protest Israeli government-backed attempts to plant trees on desert land that the Bedouin claim as their own.

To guests staying this weekend at the Kedma Hotel, where the summit was taking place, the meeting was simply a charming surprise. Oren and Meital Dror, an Israeli couple celebrating their 15th wedding anniversary, were swimming in the pool just hours before the ministers arrived.

“An exciting experience,” said Oren Dror, a 42-year-old entrepreneur. “We will remember it for years.”

But, if he were alive today, “no one would be more stunned than Ben-Gurion himself” to see the summit, said Tom Segev, an Israeli historian and biographer of the Israeli leader.

“He never believed in real peace with the Arabs,” Mr. Segev said of Ben-Gurion. “On the other hand, he always attributed greater significance to the Negev than to the West Bank and Gaza. So he may have said, as was his way, ‘I always told you so.’”

Reporting was contributed by Rawan Sheikh Ahmad in Haifa, Israel; Myra Noveck in Jerusalem; Gabby Sobelman in Rehovot, Israel; Mona el-Naggar in Cairo; Aida Alami in Paris and Farnaz Fassihi in New York.

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New York Times - World

Solomon Islands’ Leader Calls Concern Over China Security Deal ‘Insulting’

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Prime Minister Manasseh Sogavare criticized Australia and New Zealand as assuming that the island nation could not act in its own best interests.

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By Yan Zhuang

MELBOURNE, Australia — In a fiery speech confirming that the Solomon Islands has drafted a security agreement with China, the island nation’s leader said on Tuesday that the deal was “ready for signing” and criticized as “insulting” concerns from Australia and New Zealand that the pact could destabilize the region’s security.

Prime Minister Manasseh Sogavare’s remarks to Parliament marked the first time he had addressed the leak last week of a draft of the security agreement. The draft — which was shared by opponents of the deal and verified as legitimate by the Australian government — spurred alarm in a region where concerns about China’s influence has been growing for years.

The draft suggests that Chinese warships could flow into the nation or Chinese troops could intervene domestically on the island in times of crisis — putting them on Australia’s and New Zealand’s doorstep.

The leaked document stated that “Solomon Islands may, according to its own needs, request China to send police, armed police, military personnel and other law enforcement and armed forces to Solomon Islands to assist in maintaining social order, protecting people’s lives and property.” It required secrecy, noting, “Neither party shall disclose the cooperation information to a third party.”

In his speech, Mr. Sogavare blasted those who had leaked the draft deal as “lunatics” and “agents of foreign interference.” He said that the pursuit of “liberal hegemony” had failed and criticized foreign powers for assuming that the Solomon Islands could not act in its own best interests.

Mr. Sogavare declined to provide more details about the contents of the deal, which he said had been finalized, but added that he had not been pressured by Beijing and had “no intention to ask China to build a military base in Solomon Islands.”

He insisted that it was “utter nonsense” to say that China posed a security threat in the Pacific. “We find it very insulting,” he said, “to be branded as unfit to manage our sovereign affairs or have other motives in pursing our national interests.”

He said that the needs of the Solomon Islands were beyond what could be provided by one partner nation. The Solomon Island’s foreign policy strategy was to be a friend to all and enemy to none, he said, and it would not be drawn into any geopolitical conflict.

But Matthew Wale, the leader of the opposition party in the Solomon Islands’ Parliament, said he feared that the agreement could be used for anything. He added, “It has nothing to do with the national security of Solomon Islands.”

Prime Minister Jacinda Ardern of New Zealand said, “We see such acts as the potential militarization of the region.”

The Australian authorities expressed concerns about its potential to lead to the creation of a Chinese military base, and Prime Minister Scott Morrison lobbied Papua New Guinea and Fiji in phone calls on Monday to apply pressure to have the deal scrapped.

In a daily briefing on Monday, Wang Wenbin, a Chinese foreign ministry spokesman, dismissed concerns about the agreement, saying, “Relevant countries should earnestly respect Solomon Islands’ sovereignty and its independent decisions instead of deciding what others should and should not do self-importantly and condescendingly from a privileged position.”

Australia has been losing influence in the Solomons and wider region for years. The smaller Pacific nations have long complained about “Australia demonstrating condescension, paternalism and generally a lack of respect,” said Tess Newton Cain, project lead of the Pacific Hub at Griffith University in Australia.

The Latest on China: Key Things to Know

Marriages and divorces. Faced with a soaring divorce rate, China introduced a rule forcing married couples to undergo a 30-day “cooling off” period before formally parting ways. The move seems to have been effective at reducing divorces, but is unlikely to help with a demographic crisis fueled by a decline in marriages.

China Eastern Airlines crash. Emergency workers found no survivors after a Boeing 737 plane carrying 132 people crashed in the southern region of Guangxi. The crash of China Eastern Airlines Flight 5735 is the country's worst air disaster in more than a decade.

The war in Ukraine. Despite calls from other world leaders for China to play a more proactive role in pressing Russia to negotiate an end to the war, Beijing has instead tried to keep its distance. The result has left China, diplomatically, on the sidelines of the conflict.

Omicron surge. As China grapples with its worst Covid-19 outbreak since the beginning of the pandemic, Beijing is trying to fine-tune its “zero Covid” playbook, ordering officials to quash outbreaks but also find ways to limit the economic pain involved.

Australian leaders have previously joked about rising sea levels in Pacific nations and said that nations would survive climate change because their workers “pick our fruit.”

Mr. Sogavare has long telegraphed his country’s shift to China. In 2019, he said the island would end its 36-year diplomatic relationship with Taiwan, the self-governing island that China claims as its own, in order to establish official ties with Beijing.

The alarm set off by the security agreement shows that countries like the United States needs to engage more deeply with the region, said Mihai Sora, a research fellow at the Lowy Institute and a former Australian diplomat stationed in the Solomon Islands.

“What Pacific Islands have been saying for many years as the reason they’re looking beyond these traditional partnerships like Australia is they’re not looking for more aid; they’re looking for economic relationships, and that’s a narrative China has been able to deliver much more convincingly,” he said.

Last month, during a visit to Fiji, Secretary of State Antony J. Blinken announced that the United States would open an embassy in the Solomon Islands after closing one in the 1990s.

Dr. Cain, the Griffith University professor, said of Mr. Sogavare: “He is the latest in a number of Pacific Island leaders who have made it quite clear that whilst they recognize there may be great power contestation going on and those great powers may or may not have waxing and waning interest in the region, they see the region as a region of peace.”

“They do not see themselves as prizes to be fought over, and they don’t wish to pick or take sides.”

Damien Cave contributed reporting from Sydney, Australia.

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Le Figaro

Le semi-flop de la première «Metaverse Fashion Week»

Matthieu Morge Zucconi

DÉCRYPTAGE - Ce n'est pas la première fois qu'a lieu un défilé de mode numérique, mais jamais encore de plateforme n'avait accueilli une Fashion Week. C'est chose faite sur Decentraland qui présentait, du 24 au 27 mars, les shows de Philipp Plein ou Dolce & Gabbana et de marques 100% virtuelles... pour un bilan mitigé entre bugs et manque de créativité.

Jeudi 24 mars. Pour l'ouverture de cette première Metaverse Fashion Week, une foule de personnages virtuels (à la forme très humaine) se retrouve dans l'UNXD Luxury District, fraîchement inauguré sur la plateforme de métavers Decentraland. Il s'agit d'une réplique de l'Avenue Montaigne, en version digitalisée et donc légèrement pixélisée (la faute à une connexion internet instable). Faut-il retranscrire l'expérience de la mode réelle, du défilé ou du magasin, dans le métavers? La question nous a traversé l'esprit, la semaine dernière, lors de la première édition de l'évènement, qui s'est tenue du 24 au 27 mars.

À lire aussiComment s’habiller dans le métavers?

En défilé d'ouverture, la tête d'affiche italienne Dolce & Gabbana. Les codes de ce show virtuel sont peu ou prou les mêmes que ceux d'un défilé classique : un podium en forme de 8, quelques spots et gradins accueillant quelques dizaines de spectateurs qui sont les utilisateurs connectés au moment T... On est loin des centaines d'invités des événements du duo à Milan! Sur le chat, certains internautes se plaignent de ne rien voir, d'autres d'avoir manqué le début. « À vrai dire, c'est assez ennuyeux », glisse Laura6454 après quelques minutes d'attente. Puis une vingtaine de silhouettes à tête de chat passent (premier signe que, dans le métavers, tout est possible). Le vestiaire emprunte au vêtement classique et n'est finalement que peu exagéré : costumes aux immenses épaules «imprimés » de logos, combinaison zébrée à détails fluorescents, robes multicolores, sneakers, immenses doudounes... Ces 20 looks, qui seront rendus disponibles aux avatars des clients D&G dans Decentraland, sont finalement des versions digitalisées des plus extrêmes créations du duo.

Car il y a deux manières d'approcher la mode dans le métavers - soit se contenter de reproduire ce que l'on fait dans le « vrai » monde pour le digital, soit exploiter les immenses possibilités du virtuel. Si une dizaine de marques traditionnelles a joué le jeu de l'évènement (et pour ainsi dire essuyé les plâtres), aucun d’entre eux n'est sorti de son périmètre, se contentant d'appliquer «en ligne» les recettes qui marchent IRL (in real life). Seul Philipp Plein, habitué des shows spectaculaires « en vrai», a su se démarquer, mettant en scène une sorte de monstre de la bouche duquel sortaient les modèles... Le fait que Decentraland, oblige ses utilisateurs à adopter des avatars à forme humaine et propose très peu d'options dans son vestiaire, limite drastiquement la créativité. Même si de nombreux spectateurs avaient opté pour des looks flashy ou des accessoires spectaculaires, comme des ailes géantes.

Même chose chez Etro. Le spectacle était dans la salle, ce vendredi. Avec ses sarouels, brassières, ensembles jupes et crop top, chemises amples, le tout orné de son motif cachemire emblématique (renommé pour l'occasion liquid paisley), cette collection copie-colle le vestiaire gypset de la maison. Les clientes historiques d'Etro sont-elles des adeptes du métavers? Les gamers, au contraire, seront-ils excités par la possibilité de s'habiller de façon aussi conventionnelle dans le monde virtuel?

Les marques de mode virtuelle DressX, The Fabricant et Tribute Brand ont, elles, l'avantage de se libérer de ces contraintes. Ces marques nées pour le digital sont spécialisées dans le virtuel et les wearables, des vêtements destinés à être portés dans le métavers ou sur des photos Instagram. Ces pionniers du genre détiennent depuis longtemps leurs boutiques dans Metajuku, le quartier de la mode à Decentraland. Ainsi, que ce soit dans le format (tel le défilé perpétuel et sans bug de DressX ou la très longue «fête» de Tribute) ou les collections, leur expertise leur permet de se différencier. «Pour nous, il est normal de participer à cette Fashion Week du métavers, car nous avons déjà un magasin sur la plateforme, glisse la jeune croate Gala Marija Vrbanic, fondatrice de Tribute Brand. L'organisation de l'évènement nous a proposé d'organiser un défilé et nous avons eu l'idée de faire une after-party, car c'est toujours plus amusant!»

La fête jusqu'au petit matin

Le vendredi soir, une centaine de personnes se sont ainsi précipitées dans le magasin de Tribute pour découvrir sa collection de wearables et danser sur la techno de DJ ICYKOF. Si quelques invités, dans le chat, cherchaient le bar, ils étaient nombreux à prendre place sur la piste de danse pour une soirée qui s'est poursuivie jusqu'au petit matin (comme quoi, on peut s'amuser dans le monde virtuel). Parmi la foule, plusieurs invités portaient des pièces de la nouvelle collection.

Pour son nouveau concept, intitulé Role Play, le pureplayer détourne les tenues de héros de grands titres du gaming - en l'occurrence, Devil Jin, de Tekken, et les strip-teaseuses qui peuplent les clubs de Grand Theft Auto. Travailler des archétypes, de personnages comme de vêtements, est un grand classique dans la mode - de Martin Margiela à Off-White. La marque virtuelle se fonde simplement sur d'autres références. « Les designers s'inspirent souvent de l'art ou de films pour leurs collections, explique Vrbanic. Mais ils négligent souvent les jeux vidéo. Avec ce concept, je voulais travailler autour des jeux que j'aime et qui ne sont que très rarement référencés par la mode traditionnelle. Il y a tellement de possibilités visuelles dans cet univers, c'est très excitant.»

Les vêtements étaient également exposés dans la boutique de la marque, de la même manière que dans les nouveaux magasins virtuels d'IKKS et Selfridges (qui montrait quelques versions digitalisées de pièces d'archive Paco Rabanne). Mais chez Tribute comme chez les autres, le manque de précision des visuels et les bugs répétés ne rendaient pas justice aux pièces exposées. Hélas, Decentraland est encore trop balbutiant pour permettre à ses utilisateurs de voir les vêtements de près - ce qui est l'un des grands avantage d'une boutique physique par rapport à un e-shop. Dans le métavers, l'expérience en « magasin» est sensiblement la même que celle de la marketplace interne de la plateforme.

Ce qui pousse forcément à s'interroger sur l'intérêt de recréer virtuellement des échoppes qui reprennent, en version exacerbée, la forme d'une boutique traditionnelle. Comme un symbole des questions soulevées par cette première Metaverse Fashion Week qui, si elle était pleine de bonnes idées (les tables rondes, certains évènements, l'ouverture à tous...), s'est révélée plombée par une technologie rarement à la hauteur de l'évènement. Et des attentes placées en elle.

Joaillerie: les saphirs engagés de Gaia Repossi

La directrice artistique de Repossi a sélectionné des gemmes aux teintes singulières, extraites par des femmes en Tanzanie, pour sertir quinze bijoux uniques célébrant autant d’années de création à la tête de l’entreprise fondée par son grand-père.

Qui sera le prochain Jacquemus?

EXCLUSIF - Le Prix LVMH qui a lancé tant de designers contemporains, vient de révéler les noms de ses huit finalistes. Décryptage avec Delphine Arnault, la créatrice du concours de mode le plus connu du monde.

L'Humanité

Russie et coopération

Chronique

Sylvestre Huet

L’invasion de l’Ukraine par l’armée russe sur ordre de Vladimir Poutine provoque des réactions fortes dans le monde de la science. En Russie, où des scientifiques s’opposent courageusement et publiquement à cette agression. Dans de très nombreux pays, ces ­réactions visent à punir la Russie en restreignant ou en interrompant certaines coopérations en cours. Les échanges de chercheurs et de technologies sont ainsi suspendus en France, annonce le CNRS, même si les scientifiques russes travaillant aujourd’hui au sein d’un laboratoire français peuvent y rester.

En riposte aux sanctions prises par les pays qui s’opposent à cette invasion, la Russie tente, elle aussi, d’utiliser des mesures de rétorsion. Elle bloque la livraison des fusées Soyouz qui décollent du port spatial européen en Guyane française et font revenir ses ressortissants qui y travaillent. Quant au rover martien Rosalind Franklin de l’Agence spatiale européenne, dont le lancement par une fusée russe Proton est prévu en septembre prochain, il est fortement mis en péril.

Si ces mesures réciproques devaient se prolonger, qui en paiera le prix le plus élevé ? Certainement la Russie, sa capacité scientifique et technologique et donc sa population. Se couper des échanges scientifiques internationaux, des coopérations en recherches fondamentales, comme dans les technologies de pointe, est un excellent moyen de se retrouver à la traîne.

L’apport russe à la science mondiale n’est pas ­négligeable. Et ces dix dernières années, la Russie était remontée du seizième au dixième rang dans un classement mondial du nombre des publications de ­recherche. Il demeure cependant modeste et amputé par la fuite des cerveaux, entretenue par la politique autoritaire du pouvoir politique. De sorte que les scientifiques et les entreprises technologiques russes ont beaucoup plus besoin du reste du monde que l’inverse.

La coopération scientifique peut contribuer à pacifier les relations internationales et le retour de la Russie dans un concert apaisé des nations se traduirait par la reprise des échanges. Pour le bénéfice de tous. Mais, en attendant le retour de la paix et de la coopération, Vladimir Poutine prend le risque d’affaiblir encore plus son pays en le mettant à l’écart des échanges d’idées et de scientifiques qui caractérisent la recherche contemporaine. La Russie et surtout sa population ­paieront le prix de cet isolement volontaire et délétère, un prix d’autant plus élevé qu’il sera durable.

la chronique scientifique de sylvestre huetRussieGuerre en Ukrainevladimir poutine
New York Times - World

London Police Issue Fines for Downing Street Lockdown Parties

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Prime Minister Boris Johnson was not among those penalized, his office said, but the police decision puts a perilous political scandal back in the spotlight.

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By Mark Landler

LONDON — Reviving a politically dangerous scandal for Prime Minister Boris Johnson, the London police on Tuesday levied 20 fines on people accused of breaching Covid lockdown restrictions by attending social gatherings at 10 Downing Street.

The Metropolitan Police Service did not identify who had been fined, prompting an immediate guessing game in British political circles. But the notification that it had issued a first set of fines, known as fixed penalty notices, was confirmation that it had found that the social gatherings at the prime minister’s office had violated the law.

The police had issued a questionnaire to Mr. Johnson, who was present at several of the gatherings under scrutiny. But the prime minister, who has steadfastly denied he violated any rules, was not among those told that they had been fined in the initial round of notices, according to Downing Street.

“We will today initially begin to refer 20 fixed penalty notices to be issued for breaches of Covid-19 regulations,” the police force said in a statement, noting that it may impose additional fines. “We are making every effort to progress this investigation at speed and have completed a number of assessments,” it added.

It was not clear how many people had been cited — it is possible that some people will have received more than one notice — and the police did not say how much the accused would have to pay.

After facing the looming threat of a no-confidence vote, Mr. Johnson’s political fortunes have rebounded markedly in the past six weeks, largely because the war in Ukraine has eclipsed the outcry over the parties. Even some of his harshest critics acknowledge that the time is not right to force out the government’s leader.

While Mr. Johnson has insisted he will not resign, he is not out of the woods. Downing Street has said it will confirm if the prime minister is fined, and once the investigation is complete, he has promised to release a full internal report on the scandal by a senior civil servant, Sue Gray.

Even a highly redacted version of the report, released at the end of January, painted a damning picture of the drinking culture in Downing Street, and it condemned Mr. Johnson for failing to exercise better leadership.

The police initially appeared reluctant to investigate allegations that illicit parties had been held in Downing Street. They announced their investigation only under intense pressure, after weeks of unflattering reports in the news media

If the police fine Mr. Johnson — an almost unheard-of rebuke to a sitting prime minister — it could have a corrosive effect on members of his Conservative Party. Many were deeply angry about the scandal, which consumed the government in the weeks before Russia’s invasion of Ukraine.

Reports of alcohol-fueled gatherings during lockdowns drew criticism that the government was guilty of a double standard. Mr. Johnson apologized to Buckingham Palace for two parties held the night before the funeral for Queen Elizabeth’s husband, Prince Philip, at which she was forced to grieve alone in a stall at Windsor Castle’s chapel, isolated from other members of the royal family because of the restrictions.

In the weeks since then, Mr. Johnson has tried to recast his image, emerging as an ally of President Volodymyr Zelensky, whom he telephones virtually every day. Britain was among the first countries to supply lethal defensive weapons to Ukraine, and Mr. Zelensky has credited Mr. Johnson for his support.

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L'Humanité

Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

Actu

Une étude portant sur 258 rivières du globe révèle une pollution généralisée issue des résidus de nos armoires à pharmacie. Les cours d’eau des pays où la population a accès aux traitements, mais où il n’y a pas d’assainissement des eaux usées, sont les plus pollués. Avec quelles conséquences ? Explications

Marine Cygler

La pollution est partout. Dans les sols, dans l’air et aussi dans l’eau. De nouveaux travaux de recherche viennent de le montrer : sur 258 rivières analysées dans une centaine de pays des cinq continents, toutes présentaient une pollution aux médicaments.

Ce sont les résultats, publiés le 14 février dans la revue « Proceedings of the National Academy of Sciences », d’une vaste étude internationale, dirigée par l’université d’York (Royaume-Uni), qui révèlent, entre autres, que les cours d’eau de zones géographiques jusque-là non étudiées – Amérique du Sud, Asie du Sud et Afrique subsaharienne – sont les plus pollués.

L’empreinte pharmaceutique de 471,4 millions d’individus

Quand on prend un médicament pour se soigner, ses résidus finissent dans les eaux usées et tout ou partie dans les rivières avec un impact potentiellement négatif sur les poissons, les crustacés, la flore… L’ensemble des rivières analysées représente l’empreinte pharmaceutique de 471,4 millions d’individus.

Cancer. Les explications de Jean-Philippe Girard sur sa découverte porteuse d'espoir

Pour faire un état des lieux mondial, 61 médicaments parmi les plus couramment utilisés (antibiotiques, antidouleurs, anti-inflammatoires, antidépresseurs…) ont été recherchés dans 258 rivières, depuis des grands fleuves comme l’Amazone ou encore le Mékong, jusqu’à de modestes cours d’eau. En France, des prélèvements ont été réalisés dans la Seine, dans le canal Saint-Martin, dans l’Ardières, dans le ruisseau de Saint-Didier ou celui de Vernay (département du Rhône). Le prélèvement et l’analyse suivaient un protocole identique pour tous les échantillons. L’étude a commencé en 2018.

Le facteur socio-économique

Quatre ans après, quels sont ses résultats ? Si toutes les rivières sont contaminées par des résidus de médicaments, les chercheurs se sont rendu compte que le degré de pollution des cours d’eau est corrélé aux conditions socio-économiques du pays. Les sites les plus contaminés se trouvent dans les pays à faibles revenus : les populations ont maintenant accès aux médicaments, mais il n’y a pas de système de traitement des eaux usées domestiques. Certains de ces pays concentrent aussi les usines de fabrication de médicaments. C’est le cas du Pakistan, où les concentrations en sub-stances médicamenteuses sont très élevées, en moyenne de 70,8 µg/L avec un maximum mesuré de 189 µg/L.

Apprendre à lutter au quotidien contre l’anxiété

Un enjeu du développement durable est l’accès à une eau propre pour tous. Un acquis dans les pays riches, un objectif à atteindre dans les pays à plus faibles revenus qui ne l’ont pas (encore) mis en place.

«Des molécules peuvent se combiner et créer une toxicité»

3 questions à... Jeanne Garric, directrice de recherche émérite à l'Inrae (l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement)

Comment quantifier cette pollution sur la faune et la flore ?

En laboratoire, on a pu mettre en évidence les effets d’un médicament ou de quelques médicaments ensemble sur différentes espèces. Ils peuvent par exemple modifier la croissance et perturber la reproduction des poissons. Sur le terrain, on est rarement face à la seule pollution médicamenteuse, sauf à la sortie des usines de médicaments. Dans certains pays d’Asie, comme l’Inde, l’étude des rivières aux abords de ce type d’usine, où les concentrations de médicaments sont très importantes, a confirmé les effets biologiques. Les antibiotiques ciblent les bactéries de l’environnement, les antidépresseurs ont un impact sur certains mollusques et des communautés d’algues sont perturbées par d’autres médicaments. Cela dit, on oublie souvent les substances issues de la médecine vétérinaire. Certains animaux reçoivent beaucoup de médicaments, qui sont rejetés dans la nature sans passer par la station d’épuration.

Les médicaments sont-ils la principale cause de pollution des eaux ?

Non, loin de là car les concentrations et les effets des substances pharmaceutiques sur l’environnement ne sont pas les plus préoccupants. Il y a des pollutions beaucoup plus toxiques. Notre principale préoccupation, ce sont les pesticides qui sont plus actifs et plus dangereux, mais aussi les biocides, les désinfectants, présents dans certains rejets ménagers et industriels. Les engrais conduisent, eux, à l’eutrophisation (multiplication des algues). On s’inquiète aussi des rejets de métaux dans les rivières. La difficulté est d’identifier les mécanismes par lesquels tous ces polluants agissent sur la biodiversité. Seule, une molécule peut sembler inoffensive, mais la réalité est plus subtile. Les effets peuvent s’additionner, provoquant alors une toxicité. Par exemple, les bêtabloquants utilisés en cardiologie agissent tous sur le même type de récepteur, si bien que, lorsqu’il y a plusieurs bêtabloquants dans l’eau, leurs effets s’ajoutent. Un animal qui possède un récepteur similaire sur ses cellules subira un effet dû à l’addition de ces polluants. Dans d’autres cas, il y a une synergie : une molécule anodine peut rendre la membrane d’une cellule plus perméable, autorisant l’entrée dans la cellule d’un autre polluant présent dans l’eau…

Qu’en est-il des réglementations de l’eau ?

En Europe, il existe une directive-cadre qui fixe les concentrations à ne pas dépasser pour certaines substances. Certains médicaments sont surveillés, mais pas tous car, étant donné leurs effets et leurs concentrations dans les milieux, ce ne sont pas des substances dangereuses individuellement. Il faut cependant s’inquiéter du phénomène d’antibiorésistance : les antibiotiques rejetés dans la nature vont sélectionner des bactéries résistantes. Imaginons que des gènes de résistance apparaissent en Afrique à cause d’antibiotiques dans l’eau et d’une absence de traitement des eaux usées, il n’y a aucune raison pour qu’ils n’arrivent pas jusqu’en Europe. C’est pourquoi la question de la pollution de l’eau ne peut se limiter à un phénomène local. Cette étude permet de rappeler la notion de « limite planétaire » : combien de temps pourra-t-on continuer à vivre ainsi et à jeter tous ces polluants dans l’eau ? Je plaide d’ailleurs pour la mise en place d’un Giec sur la pollution, à l’instar de celui sur le climat.

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New York Times - World

Hundreds Arrested in El Salvador, Raising Fears of a Civil Liberties Crackdown

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The Salvadoran government’s response to the weekend’s gang violence that left dozens dead is stoking fears that the emergency measures will allow President Nayib Bukele to further consolidate power.

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By Maria Abi-Habib and Bryan Avelar

María spent Monday looking for her 16-year-old son, checking various jails and juvenile detention centers with no luck — he was one of hundreds of people detained in the hours after a state of emergency took effect throughout El Salvador the day before.

“The police told me that they were only going to book him and I have not seen him since,” she said nervously, asking her last name be withheld, fearing reprisal from the police.

The arrests of María’s son and others came after 62 people were killed by gangs on Saturday, the single bloodiest day on record in the country since the end of its civil war three decades ago. But rights groups and analysts have raised concerns that the mass arrests have little to do with the weekend’s killings and fear that the new measures will allow El Salvador’s president, Nayib Bukele, to further consolidate power.

The violence prompted a swift response from the Salvadoran government: Military and police forces surrounded neighborhoods, searching vehicles and frisking anyone seeking to enter or leave. El Salvador’s Parliament approved the emergency decree for 30 days, suspending some civil liberties guaranteed in the Constitution and giving the government the ability to make arbitrary arrests, tap phones without a court order and break up public assemblies.

By Sunday evening, Salvadoran security forces said they had detained 576 people in several districts around the capital. Some people said they were not given even basic information why their loved ones were detained or where.

“There is no great evidence that there is a connection between many of the detained people and the murders on Saturday,” said Tiziano Breda, a Central America analyst at the International Crisis Group, a think tank that analyzes global conflict and unrest.

“Some of those jailed are aged gang members and have been inactive for a while. Others are not necessarily gang members,” he said. “It’s a stigmatized sweep up, where anyone who looks like a thug can be arrested.”

María’s son, José Luis, was one of those detained at random, while he and his mother were at their home in Santa Tecla, near San Salvador, the capital. On Sunday afternoon, the police knocked on their door and forcefully took José Luis away, without explanation, María said.

He was hardly the exception; security forces also arrested a well-known evangelical pastor who used to be a gang member but dropped out more than a decade ago. The pastor, William Arias, had dedicated his life’s work to convincing gang members to reintegrate into society. He was arrested in the vicinity of his church, according to a neighbor.

On Monday afternoon, at the naval force barracks in the capital, a detention center, several women were looking for their sons and husbands.

Eugenia, a street vendor, arrived searching for her 18-year-old son, Kevin, who was arrested Sunday afternoon, along with several of his friends, as they watched a soccer game in their neighborhood. Local police officials told Eugenia that he had been charged with the crime of being part of an “illegal group” but did not provide details or evidence.

“Now the police and the military are not asking anything,” said Eugenia, who, like everyone interviewed asked that her last name be withheld for fear of retaliation.

“They are grabbing all the people,” she added.

El Salvador’s government went into overdrive to showcase its efforts, tweeting videos of security forces raiding homes in poor neighborhoods and arresting scores of people on the streets. Mr. Bukele implied on Twitter that there had been about 1,000 arrests since Sunday morning, adding to the 16,000 gang members who, he said, were already in prison and would also be punished for the weekend’s violence.

The president said on Sunday that the government could extend the state of emergency beyond the 30 days approved by Parliament, stoking fears that the ruling could be used to expand the crackdown and arrest government critics.

“The suspension of certain constitutional rights in El Salvador opens the door to all kinds of abuses,” Juan Pappier, a senior analyst at Human Rights Watch, said on Twitter on Monday.

Mr. Bukele has faced criticism for using the military to interfere with the Legislature and for his decision last year to dismiss Supreme Court judges and the attorney general in what the opposition called an unconstitutional power grab. On Monday, the president — who has accused the United States of supporting the opposition in the past — seemed eager to fold the international community into his ongoing battle against the gangs.

After saying on Twitter that he had ordered prisons to ration food to incarcerated gang members, Mr. Bukele issued a thinly veiled challenge to the United States: “And if the ‘international community’ is worried about their little angels, come and bring them food, because I will not take funding away from schools to feed these terrorists.”

Such statements alarm the president’s critics, particularly after Mr. Bukele’s government pushed Parliament to propose a bill that human rights groups said could restrict the work of independent journalists and civil society groups if they receive funding or support from abroad. The proposed law is currently being debated and would force entities to register as foreign agents, with their funding subjected to a 40 percent tax.

Last year, the United States accused Mr. Bukele of striking a secret deal with the country’s most fearsome gangs, such as MS-13. The Treasury Department in December sanctioned several top officials in Mr. Bukele’s government, accusing them of providing financial incentives, prostitutes and access to mobile phones to gang leaders imprisoned in Salvadoran jails in exchange for the gangs tamping down violence.

Mr. Bukele is one of several Salvadoran presidents accused of striking such deals to bring crime down ahead of elections. The president campaigned on the promise of bringing law and order to El Salvador’s streets, some of the world’s most violent. Since taking office nearly three years ago he had seemed to be making good on that pledge.

But on Saturday the gangs killed at random: street vendors, people buying bread and taxi drivers. Analysts and an American official said Sunday that the government agreement with the gangs may be falling apart — the killing spree seemed to be pressure to renegotiate the terms of the purported arrangement.

Mr. Bukele has denied that his government has struck a deal and instead said the lower levels of violence are the result of a secret security strategy, called the territorial control plan, which has never been publicly released.

“The territorial control plan remains one of the best-kept secrets of the government of President Bukele,” said Astrid Valencia, a Central America researcher at Amnesty International. “This shows the authorities’ rejection of transparency.”

Ms. Valencia added that the tool authorities seemed to be relying on — mass detentions — had been employed by previous governments with little results.

“We need a comprehensive strategy,” she said.

The gang violence the country suffers in many ways originated on the streets of Los Angeles. During the country’s civil war, thousands of Salvadorans migrated to the city, settling in poor and marginalized communities already riddled with gang violence. Many of those migrants joined existing gangs or started their own for protection.

After the war ended in 1992, thousands of Salvadoran immigrants arrested for gang violence in the United States were deported, and they returned to their home country to find it in shambles. The scars of El Salvador’s war had cut through the fabric of society, leaving a decrepit state with few services — perfect conditions for the recent deportees to establish branches of their Los Angeles gangs in Central America.

Now, MS-13 has evolved into a transnational criminal organization with a hand in everything from garbage collection to illegal drugs in various countries.

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Le Figaro

Laetitia Casta: «Je venais de la mode et on me croyait incapable d'interpréter du fait que j'étais belle»

VU D'AILLEURS - Icône de style depuis les années 1990 présente sur les passerelles dès 14 ans, sa force et, selon elle, sa naïveté lui ont permis d'éviter la disgrâce qui frappe tant de victimes du succès. Elle s'est lancée dans le cinéma et le théâtre. À 43 ans, elle continue à se battre.

Par Marc Bassets (El País)

Laetitia Casta est devant nous, assise dans un bureau de style des années 1970, pendant une pause lors d'un long shooting photo par une journée ensoleillée et froide de mars, à l'extérieur de Paris. Elle fait signe que l'interview peut démarrer. « Rapprochons-nous, sinon ça ressemblera à la table de Vladimir Poutine », signale-t-elle au préalable, en se souvenant de celle de cinq mètres autour de laquelle, en février, Poutine a reçu Emmanuel Macron, le président français, avant d'envahir l'Ukraine.

À lire aussiThéâtre: Laetitia Casta ne perce pas le mystère Clara Haskil

Chacun a ses petites idées sur Laetitia Casta (Pont-Audemer, 43 ans). Elle fut ce mannequin précoce qui, durant les années 1990, a fait irruption dans un monde dominé par les top-modèles. La femme qui a incarné Marianne, symbole de la République française, et les idéaux de liberté, égalité, fraternité. L'actrice qui s'est battue pour être prise au sérieux, mais qui, au fil des ans, a bâti un parcours accueilli avec respect dans le cinéma après sa première dans le populaire Astérix et Obélix contre César, ainsi qu'au théâtre.

«J'aime que rien ne me définisse»

Elle déteste se définir au travers de ces étiquettes. « À aucun moment, je n'ai eu le sentiment d'être un mannequin, ni une actrice, et je n'ai jamais su où je me situais », tranche-t-elle avec un léger accent non parisien, une inflexion éventuellement corse, où, bien que née en Normandie, elle a passé une partie de son enfance. « J'aime que rien ne me définisse. Effectivement, toute définition qui m'associe à une personne, un lieu où une identité me donne l'impression de mourir. »

La séance photo ressemble au tournage d'un film ou à une performance théâtrale alors qu'une douzaine de personnes entourent la star pendant qu'elle pose. Le caniche, lui, court et fait des bonds. Entre chaque prise, elle se couvre avec une gigantesque plume dorée qui lui arrive aux pieds. Ici, elle est la patronne. Tout gravite autour d'elle, même si, dans le même temps, elle reçoit constamment des ordres, qu'elle exécute à la lettre.

À lire aussi"Quand il vous traite de mollusque, vous devez trouver des ressources" : Lætitia Casta raconte son tournage avec son mari Louis Garrel

Selon elle, poser pour un magazine, tourner un film (le dernier en date, La Croisade , ayant été réalisé et interprété par Louis Garrel, son mari) ou grimper sur des tables, comme dans Clara Haskil, prélude et fugue, c'est pratiquement du pareil au même. Dans cette œuvre de Serge Kribus, l'actrice et mannequin joue le rôle de l'éminente pianiste suisse d'origine roumaine, dont Charlie Chaplin a dit : « J'ai connu trois génies dans ma vie : Einstein, Churchill et Clara Haskil ».

«L'interprétation mène à une quête d'une part de soi»

En fait, ses métiers, de mannequin et d'actrice, ne présentent pas de différence. « Pour moi, cela a toujours été pareil, avec cette impression, à chaque fois, de pénétrer dans une histoire, dans un univers, de me transporter ailleurs que dans la réalité », pointe-t-elle. De plus, il y a toujours une part d'elle-même dans tous les personnages, dont cette figure, qui « pourrait être une meurtrière ou une superhéroïne », et dans cette séance photo. « Cette femme », affirme-t-elle, « est une partie de moi. L'interprétation mène à une quête d'une part de soi, que l'on va toutefois amplifier, démultiplier, comme quand on ouvre un parachute pour qu'il se déploie ».

J'ai gravité dans un monde d'adultes où l'on vous regarde comme une mutante

Loin des flashs des objectifs et des tenues somptueuses, cet autre monde correspond au recueillement de la scène, au monologue du théâtre et à une existence propre au XXe siècle. Elle signale toutefois que Clara Haskil, née en Roumanie en 1895 et décédée à Bruxelles en 1960 à la suite d'une chute dans les escaliers en 1960, et Laetitia Casta partagent des points communs. « Comme elle, j'ai commencé très jeune, à l'âge de 14 ans. Très tôt, elle a quitté sa famille. Moi aussi. J'ai gravité dans un monde d'adultes où l'on vous regarde comme une mutante. Elle aussi, lors des concours, quand elle montait sur scène et qu'elle interprétait. Puis le travail, encore et encore. Ma vie durant. En plus, la mienne est particulière. Celle de mes enfants, quand je les observe, est différente. »

Sa vie fut celle d'une adolescente qui débuta comme mannequin à l'âge de 14 ans, devint vite célèbre, interrompit sa scolarité et se retrouva plongée au cœur d'une vie trépidante d'hôtels, d'avions, de défilés, de flashs « Il fallait être parfaite à 200% », se souvient-elle, « comprendre ce qu'on attendait de moi et présenter un résultat presque sublime. Comme quand on entre dans une église. C'est un peu mystique. Il fallait pouvoir atteindre un état de grâce ». Tout cela aurait pu mal, très mal, se terminer : les bibliothèques regorgent d'ouvrages sur les jouets cassés par la célébrité.

Être mannequin, «c'est plus qu'être belle»

Cette situation ne s'est pas produite, et l'explication qu'elle avance est un brin provocatrice. Un paradoxe. « J'ai eu la chance d'être fort innocente », prétend-elle. « J'étais une fille qui ignorait ce qu'est le feu. Le danger est passé à côté de moi ; or je n'ai rien vu. J'ai été protégée par ce qui, je crois, relève de l'innocence. »

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Sans doute a-t-elle été aidée par son éducation familiale, un facteur d'équilibre face à un monde fou. Elle a également trouvé des mentors. « Yves Saint Laurent s'est comporté comme un père pour moi. Il m'a protégée, appréciée, respectée », observe-t-elle. « Il m'a appris que rien n'est extérieur, ni superficiel. Tout vient d'une question qui est très, très, très profonde, et qui sort de là. Il me disait en riant : “Je n'aime pas les mannequins”. En fait, il voulait dire qu'il n'appréciait pas ce qui était fabriqué, les mannequins étaient vues comme ces filles qui réalisaient cette activité uniquement en guise de représentation, en fonction de la beauté extérieure, alors que lui, il aimait les femmes de caractère. »

Dans ce métier, on doit trouver les projets qui donnent de la visibilité, qui rendent honnête, sincère, fragile

Pour Laetitia Casta, être mannequin, un vrai, incarne tout autre chose. « Cela va au-delà de l'apparence », opine-t-elle. « C'est être habitée par quelque chose, avoir une réflexion sur la réalité, une vision de la mode. En d'autres mots, transmettre quelque chose par le truchement de la photo au point de produire une sensation. C'est plus qu'être belle. C'est effectivement beaucoup plus fort que cela. » Et d'ajouter : « Je n'aime pas que l'on me regarde juste pour me regarder. Je ne suis pas une exhibitionniste. Alors, pourquoi me regarder ? Je veux être vue pour ce que je suis véritablement. Mais pour ce faire, il faut se laisser voir, ce qui est difficile. Dans ce métier, on doit trouver les projets qui donnent de la visibilité, qui rendent honnête, sincère, fragile. Habituellement, tout dépend du lieu et de la personne présente à son côté. Au fil du temps, j'ai appris à choisir les projets qui me ressemblent ».

Passer de la mode au cinéma

Le passage de la mode au cinéma n'a pas été un long fleuve tranquille. « Dans la mode, les femmes sont à l'avant-plan, plus que les hommes. À ses débuts, on débute tout au bas de l'échelle. Réussir est un parcours du combattant, comme celui des athlètes. Il requiert énormément de résistance, d'adaptation aux situations, une disponibilité permanente… Et, quand on atteint ce point de reconnaissance dans son domaine et de respect pour ce que l'on accomplit, on est vénéré. Habituellement, la mode rétribue mieux les femmes que les hommes. J'ai ainsi fait mes premiers pas, là où les femmes sont “la femme”. »

Dans la mode, j'ai toujours eu mon mot à dire. Du coup, ce serait pareil au cinéma

En revanche, le cinéma était une tout autre histoire - pour les femmes, en général, et pour une, en particulier, devenue célèbre en tant que mannequin. Elle n'a pas tardé à s'en rendre compte. « Lorsque j'ai commencé, la différence m'a surprise. Les salaires ne sont pas identiques. Il me fallait gagner le respect en tant qu'actrice. En effet, je venais de la mode et on me croyait incapable d'interpréter du fait que j'étais belle. Les gens pensaient que je n'avais rien à dire. Eh bien non ! Dans la mode, j'ai toujours eu mon mot à dire. Du coup, ce serait pareil au cinéma. » En tant qu'actrice, elle a travaillé avec des réalisateurs de la pointure de Raúl Ruiz, Patrice Leconte, les frères Taviani ou Tsai Ming-liang. De plus, en 2016, à la Semaine de la critique du Festival de Cannes, elle a présenté le court-métrage En moi, sa seule incursion en tant que réalisatrice.

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À Yves Saint Laurent s'ajoute une autre figure mythique de la France contemporaine dont le destin a croisé celui de Laetitia Casta : Brigitte Bardot, qu'elle a incarnée dans le film Gainsbourg (vie héroïque), de Joann Sfar. En préparation du rôle, Laetitia Casta a interviewé B. B. pendant des heures. Toutes deux, L.C. et B. B., ont incarné, chacune à leur époque, une certaine idée de la femme française. « Nous ne partageons pas les mêmes convictions politiques », précise-t-elle d'entrée de jeu, en faisant allusion aux sympathies d'extrême droite de la star des années 1960. « Mais chez Brigitte Bardot », ajoute-t-elle, « j'ai trouvé une femme qui, pour son époque, était extrêmement libre, d'une incroyable modernité. Je pense qu'elle a beaucoup souffert au nom de cette liberté du fait de ce désir très singulier, comme l'enfant qui dit : “Je veux ça, ça, ça”. Son appétit ne connaissait pas de limites ». En outre, l'actrice et modèle affirme qu'elles ont un dénominateur commun, « quelque chose d'intuitif, d'animal, de spontané… ».

Échapper aux normes de son époque

Spontané, fragile, imparfait, des adjectifs que Laetitia Casta répétera à de multiples reprises au cours de la conversation, comme pour revendiquer cette identité particulière du mannequin qui échappait aux normes de son époque, car plus petite (1,70 mètre) et peut-être en dehors des canons. Aujourd'hui, remarque-t-elle, chaque profil rentre dans des groupes précis : les rappeuses qui jouent le rôle de gangsters, les idiotes qui se mettent en scène dans les programmes de téléréalité… « Aujourd'hui, le style permet d'identifier la catégorie à laquelle on appartient. Cette idée de singularité, avec ses défauts, sa fragilité, les doutes, la peur, l'imperfection, a disparu ».

En tant qu'être humain et qu'artiste, le pire est de ne rien pouvoir faire

Plus d'une demi-heure s'est écoulée. Il ne lui reste que quelques minutes pour prendre son déjeuner avant de remonter sur le toit du parking coincé entre les usines, les bâtiments en construction et le Sénat. L'entretien touche à sa fin. Avant de nous quitter, nous évoquons Vladimir Poutine, la guerre qui resurgit en Europe. « Tout ça parce qu'un homme nourrit le fantasme que l'Ukraine est la Russie, qu'il tue des gens dans son pays et aussi des Ukrainiens. C'est criminel », s'indigne-t-elle. « En tant qu'être humain et qu'artiste, le pire est de ne rien pouvoir faire. Voulez-vous que je vous dise quelque chose ? Cela rend fou. »

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New York Times - World

Pope Meets With Groups Requesting Apology for Indigenous Schools

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For the first time, Francis received Indigenous survivors of abusive boarding schools in Canada who were seeking the pontiff’s apology over the church’s role in running the schools.

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By Elisabetta Povoledo and Ian Austen

VATICAN CITY — Pope Francis on Monday held his first Vatican meeting with Indigenous groups from Canada who were seeking his apology over the Roman Catholic Church’s involvement in a system of boarding schools that abused Indigenous children for over 100 years.

The meeting, with two of Canada’s three largest Indigenous groups, suggests that the pope, who had declined to apologize over the matter, is now prepared to discuss the church’s role as a way of making amends for the harm it caused.

The church has appeared more open to apologizing since several Indigenous communities announced last year that they had discovered signs of human remains, most likely those of children, in unmarked graves on the grounds of former schools.

Monday’s meeting took place at the Apostolic Palace where Francis received Métis and Inuit delegates, with more meetings to follow this week. Members of the delegations said they hoped not only to persuade Francis to become the first pope to apologize for the schools’ abuse, but also to travel to Canada to offer his apology to survivors and Indigenous communities in general.

“Truth, justice and healing. We hope that the church can finally begin a meaningful and lasting reconciliation,” said Cassidy Caron, president of the Métis National Council. The hourlong meeting had been “comfortable,” she told reporters in St. Peter’s Square, adding that the pope had listened and “nodded along” when three survivors of the schools “told their truths.”

“I felt some sorrow in his reaction,” she said.

Martha Greig, a survivor and member of the Inuit delegation, said she hoped the pope would visit Canada. “I think it would mean more to the former residential school students and the families.”

Over the years, Francis and other popes have expressed sorrow and sadness for the survivors of Canada’s residential schools, but all have stopped short of apologizing or seeking forgiveness.

“It’s been a very, very long wait,” Wilton Littlechild, the former grand chief of the Confederacy of Treaty Six First Nations in Alberta and Saskatchewan, said last week, before leaving for Rome. “I keep hope and pray that he does come here and say ‘I’m sorry’ to survivors. I think that will change our whole country.”

The legacy of the residential school system has become Canada’s national shame. From the 1880s through the 1990s, at least 150,000 ​Indigenous children, including Mr. Littlechild and others in the delegations, were forcibly separated from their families by the Canadian government and sent to residential boarding schools, often far from their communities.

At the schools, which were mostly run for the government by the Catholic Church, sexual, physical and emotional abuse were commonplace, as was violence. The former head of the National Truth and Reconciliation Commission of Canada, Murray Sinclair, estimates that more than 6,000 children died or vanished over the decades that the schools were in operation.

The schools were ​intended to sever the children from their culture, language and religion. Following extensive hearings, the commission called the school system a “conscious policy of cultural genocide.”

The horror surrounding the schools intensified last year after announcements by three Indigenous communities that ground-penetrating radar had revealed signs of many hundreds of unmarked graves containing human remains, most likely those of children, at the sites of former schools in British Columbia and Saskatchewan. Multiple survivors had testified at commission hearings that children died in the schools and were buried on the grounds.

Malnutrition, disease, accidents, fire and violence were common in the schools. Searches for more remains are now underway at former school sites throughout most of the vast country.

Francis responded to the discovery of remains in June, within days after a First Nation announced finding 215 possible human remains in the grounds around the former Kamloops Residential School in British Columbia. He said he joined “the Canadian Bishops and the whole Catholic Church in Canada in expressing my closeness to the Canadian people, who have been traumatized by this shocking news.” He also announced in June that he would hold these meetings with Indigenous delegates. And in October, the Vatican announced that Francis had “indicated his willingness” to visit Canada.

A papal apology in Canada “would be one more of those steps forward along our path for true reconciliation,” Ms. Caron said. “While the time for acknowledgment, apology and atonement is long overdue, it is never too late to do the right thing,” she added.

The brutal discoveries have hardened the resolve of many Indigenous people to hold the country, and the churches that operated the schools, accountable. They have also increased pressure on Prime Minister Justin Trudeau to fulfill his promise to put in place the 94 recommendations of the commission, including demanding a papal apology in Canada.

In 2017, Mr. Trudeau personally appealed to Pope Francis for an apology during a meeting at the Vatican. But that was followed the next year by a letter from the pope rejecting the idea, without explaining why.

There is speculation that Mr. Trudeau may have increased the pope’s hesitation to give an apology by demanding one. “I think that in the Vatican, they haven’t been delighted with this political pressure from a national government to apologize for something that is a very complex history,” said Massimo Faggioli, a professor of theology and religious studies at Villanova University.

The Protestant churches that ran just under a third of the schools, along with the government, long ago apologized and fulfilled their obligation to pay reparations under a class-action settlement in 2006. About 4.7 billion Canadian dollars, most of it from the government, has been paid to survivors and spent on projects, including the commission.

But the Catholic Church, through the Canadian Bishops’ Conference, has fulfilled fewer of its legal obligations to survivors, failing to pay most of its share of the reparations, which amounts to 25 million Canadian dollars. In September, the Canadian bishop’s conference apologized for the church’s role in the residential school system and pledged a new effort to raise 30 million dollars for reparations.

Delegates said Monday that the encounter with the pope had been intimate. The Reverend Richard Gagnon, the Catholic Archbishop of Winnipeg, who was present, described the encounter as a “listening session.”

Natan Obed, the president of Inuit Tapiriit Kanatami, the national Inuit organization, said that the visiting delegates and the pope had spoken about faith, and the positive role the church could “play in reconciliation and helping communities move forward.”

The last three popes have not been shy about asking for forgiveness from other groups. In 2015, while in Bolivia, Francis apologized for the “grave sins” that were “committed against the native people of America in the name of God.” Two years later, he apologized for the silence of church leaders in the Rwandan genocide of 1994.

Twelve years ago, Pope Benedict XVI wrote a letter to Irish Catholics saying he was “truly sorry” about the abuses suffered by Irish children, including those who were abused in residential institutions.

And in 2000, Pope John Paul II delivered a sweeping apology for the church’s errors over 2,000 years, including religious intolerance toward Jews, women, Indigenous peoples and the poor.

Canada’s Indigenous people have received expressions of sympathy from Francis and Benedict that stopped short of apologizing. In 2009, Benedict expressed “sorrow at the anguish caused by the deplorable conduct of some members of the Church” in Canada and offered “his sympathy and prayerful solidarity,” adding that “acts of abuse cannot be tolerated in society.”

Originally scheduled for December, the Pope’s meetings with the Indigenous groups were delayed because of the pandemic. After meeting with the delegations representing the Métis and the Inuit on Monday, Francis will meet with the delegations representing the First Nations on Thursday, before holding a culminating session with all three groups on Friday.

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Le Figaro

Alimentation durable, Djokovic, charcuterie… Renaud Lavillenie dévoile ses secrets de nutrition

Cédric Callier

Le perchiste, qui a depuis longtemps intégré l'aspect nutritionnel à sa préparation sportive, évoque ses petites recettes pour être performant. Sans renier la notion de plaisir.

Partenaires de longue date, la MAIF et la Fédération Française d'Athlétisme ont initié le week-end dernier, à Lyon, de jeunes athlètes au concept d'alimentation durable et performante. Dans ce cadre, Renaud Lavillenie a participé, aux côtés de la cheffe Chloé Charles, à un atelier culinaire, avant d'évoquer le sujet auprès du Figaro. Un thème qui tient à cœur du champion olympique de la perche en 2012.

Renaud, comment définiriez-vous ce qu'est l'alimentation durable ?Renaud Lavillenie : C'est un vaste sujet. Sans rentrer dans les extrêmes, l'alimentation durable consiste déjà à manger plus de produits locaux, favoriser les circuits courts, les produits de proximité et de saison. Après, ce qui est très complexe par rapport au sport de haut niveau, c'est que nous avons certaines contraintes alimentaires qui ne nous permettent pas de respecter toutes les cases d'une alimentation écoresponsable car il nous manquerait un peu de carburant dans le moteur pour performer. Mais il faut essayer d'adopter, autant que possible, les petits gestes citoyens qui permettent de réduire notre impact sur la planète.

L'alimentation a-t-elle toujours été une préoccupation pour vous, ou l'est-elle devenue au fil de votre carrière ?Je dirais que cela a évolué avec le temps, mais cela a toujours été un élément qui m'incitait à me poser des questions. En fait, dans une carrière de sportif, quand tout va bien, on ne se pose pas de questions car les résultats sont là. En revanche, quand on commence à avoir quelques petits pépins d'ordre physique, on a tendance à remettre tout son système en place, et l'alimentation est très importante dans celui-ci. Quand j'étais plus jeune, j'avais la chance de pouvoir avoir une alimentation très variée, sans avoir à m'interroger sur la pertinence de tel ou tel choix. Mais avec le temps, mon corps et mes besoins ont évolué. Quand les blessures ont commencé à survenir de manière plus régulière, je me suis dit que je devais modifier quelque chose et comme l'alimentation fait partie à part entière de l'entraînement, j'ai dû revoir cela. Quelqu'un qui se nourrit mal a peu de chances de performer sur le long terme.

L'intérêt de surveiller son alimentation réside-t-il uniquement dans le fait de contrôler son poids ?Le contrôle du poids n'a jamais été mon leitmotiv. J'ai toujours essayé de respecter les bases, d'éviter d'être trop lourd. Deux kilos de plus et on va sentir immédiatement la différence, la même perche ne va pas nous renvoyer aussi fort. Mais je pense plus à la récupération. Il faut arriver à se faire plaisir en mangeant. Le quotidien des entraînements n'est pas toujours réjouissant et je me suis toujours mis comme impératif d'essayer d'avoir des repas appétissants, qui me font envie. Je ne voulais pas m'imposer une contrainte de plus. Un repas doit aussi être un moment où l'on peut souffler un peu, se libérer. Ce qui ne veut pas dire faire n'importe quoi bien sûr (sourire). J'ai toujours évité de manger trop gras, ou de prendre certains aliments que je savais mal digérer. Mon objectif était d'essayer de bien manger pour être le plus performant sur le sautoir. C'est très facile, malheureusement, de rater une compétition parce qu'on n'a pas fait ce qu'il fallait en termes d'alimentation le jour d'avant.

Vous parlez de contraintes. Quel regard portez-vous sur le mode de vie d'un Novak Djokovic, notamment sur le plan alimentaire, qui semble très strict ? Peut-être trop strict…Je lui tire mon chapeau car clairement, je serais incapable de faire ce qu'il fait. Il est dans une démarche très personnelle. Déjà, il faut rappeler que la nature est très inégale. Certaines personnes vont avoir un métabolisme qui va gérer très facilement l'alimentation, et d'autres qui vont payer cash le moindre écart. Au cours de ma carrière, j'ai croisé des athlètes qui devaient toujours faire très attention sous peine de prendre les 100 grammes de trop, tandis que d'autres avaient une marge de manœuvre plus importante. Maintenant, pour revenir à Novak, s'il ressent le besoin d'aller vers une démarche de plus en plus stricte et qu'il y trouve une forme d'épanouissement personnelle, il n'a aucune raison de l'éviter. Il faut simplement que cela vienne de soi, il faut être en harmonie avec ce choix. Qui n'est clairement pas facile pour tout le monde.

D'où l'importance de bien être entouré et encadré car certains sportifs ou certaines sportives, notamment dans les disciplines à catégories de poids, peuvent vivre les différents régimes comme des souffrances pouvant entraîner des dépressions graves…Oui, c'est une évidence, et encore plus maintenant où les informations viennent un peu de partout. Tout le monde se veut donneur de bons conseils, qui souvent partent de bons sentiments. Mais il y a des professionnels de la nutrition pour le faire. Il y a un vrai accompagnement à faire à côté. Cela doit être mis au cœur du protocole d'entraînement, au même titre qu'une séance de préparation physique. Si chaque sportif fait cela dans son coin en lisant deux-trois trucs, c'est un vrai risque. Il faut savoir s'entourer pour bien connaître ce dont son corps a besoin et pas besoin. Il faut intégrer pleinement la nutrition dans la démarche, du début à la fin.

Vous évoquez ces «informations qui viennent de partout». Effectivement, aujourd'hui, il est difficile de s'y retrouver, avec certains aliments présentés comme très sains un jour, puis plus du tout le lendemain…Oui, je pense que vous résumez bien la complexité du sujet. Plus de monde est en mesure de donner son avis et plus le risque d'avoir des avis divergents grandit. C'est là où la conscience naturelle, si je peux dire cela comme ça, doit prendre le dessus. Je sais, dans le cadre de mon alimentation, qu'il y a certaines choses qui ne sont pas recommandées, mais il y a aussi une question d'équilibre. Pris individuellement, un aliment peut ne pas être bon mais, intégré dans une alimentation réfléchie, il peut y avoir une homogénéité, une cohérence. Les limites se trouvent là. Il faut être capable de savoir quels sont nos besoins, précis, et d'être ensuite capables de s'adapter. Ce qui est le quotidien finalement du sportif de haut niveau. Ou dit autrement, parfois, il vaut mieux éviter d'écouter ce que dit tout le monde pour s'écouter soi-même. Tant que cela est intégré dans un protocole global. Ce n'est pas une démarche facile à faire et il vaut mieux être bien entouré pour le rendre efficace.

Du coup, quel est votre petit péché mignon, cet aliment que vous ne devriez pas manger ?(Rires) La charcuterie. Je suis très jambon cru et saucisson. Mais je l'avais dit immédiatement à mon nutritionniste, du style : «je sais que ce n'est pas terrible mais je vais avoir beaucoup de mal à m'en passer». Et j'avais été agréablement surpris de sa réaction. Il m'avait dit que si on gardait la charcuterie, cela sous-entendait qu'il fallait manger moins de matières grasses ou de viandes à d'autres moments pour obtenir un équilibre. Il faut toujours faire des ajustements pour entretenir un aspect plaisir. Car j'y tiens à ma petite tranche de jambon ou de saucisson avant certains repas, c'est mon petit truc (sourire). Dans sa globalité, cela a un rôle à jouer et le plus compliqué, c'est toujours l'excès. Une petite tranche, ça passe, un saucisson en entier par repas en revanche…

Dopage : vers deux ans de suspension en plus pour Ophélie Claude-Boxberger

Deux ans de suspension supplémentaires ont été requis lundi au Conseil d'État pour l'athlète Ophélie…

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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President Macron’s Unending Russia Diplomacy

Roger Cohen

PARIS — Nobody can accuse President Emmanuel Macron of stinting on efforts to avert, defuse or stop Russia’s war in Ukraine. He has clocked 17 phone conversations with President Vladimir V. Putin in the past four months, one personal meeting in Moscow and so many hours of discussion with his own aides that he has had scant time for the small matter of a presidential election in less than two weeks.

In the same period, he has spoken 25 times to President Volodymyr Zelensky of Ukraine, and met with him in Kyiv and Brussels. On Feb. 25, he spoke twice in a single day to the Ukrainian leader, something he also did with Mr. Putin on Feb 11. All with a view, Mr. Macron says, “to securing a cease-fire and then the total withdrawal of troops.”

If diplomacy is measured by perseverance, Mr. Macron is a supreme diplomat. If it is measured by effective realism, the verdict appears less favorable. Up to now, on the face of it, he has achieved very little through his 42 calls and three meetings. The war is into its second month with an untold number of dead. More than 3.7 million Ukrainian refugees have fled westward.

Mr. Zelensky, to judge by a recent interview in The Economist, has been underwhelmed. Asked about Mr. Macron’s statement at a NATO meeting last week that delivering tanks to Ukraine represented a red line not be crossed, Mr. Zelensky said France took this position because “they are afraid of Russia. And that’s it.”

In relations with Russia, it is less fear that seems to inhabit Mr. Macron than a kind of romantic fascination with the country and its culture, as well as an intellectual conviction that Europe will not be stable until Russia is integrated into some new security architecture that reflects the Cold War’s end.

Mr. Macron returned to the theme of reimagining European security in an interview with France 3 TV on Sunday: “The United States and Russia structured the world during the Cold War. We are no longer in the Cold War,” he said. It is Europeans, not Americans, who “live beside Russia,” and so “we need a defense policy and we need to define a security architecture for ourselves and not delegate that task.”

In some ways, the war in Ukraine has validated Mr. Macron’s long-held convictions. Germany in the past several weeks has effectively shifted from a pacifist postwar power to one prepared to spend heavily on defense to revamp its armed forces. That in turn means that a pet phrase of Mr. Macron’s — “Europe puissance,” or “European power” — is no longer a pipe dream. Europe will look different if Germany truly stiffens its military backbone.

The French people appear to have few misgivings about Mr. Macron’s diplomatic striving, despite the fact that he has devoted little time to the campaign and has refused to debate other candidates.

They see, rather, a leader assuming his responsibilities on the world stage. France currently holds the rotating presidency of the 27-member European Union, giving Mr. Macron a double reason to lead Europe’s diplomatic efforts — a role the president has said falls naturally to him given Britain’s exit from the European Union and Germany’s leadership transition.

Although he has fallen to about 28.5 percent of the vote in the most recent polls, down from 30 percent, Mr. Macron is still four percentage points up on his prewar average. His main rival, Marine Le Pen of the hard-right National Rally, has surged of late to 20 percent, up 2.5 percent in a week, mainly at the expense of the upstart hard-right candidate, Eric Zemmour, who is now at 11.5 percent.

The election campaign has been curiously low-key, absent Mr. Macron’s participation in debates, with no major policy theme and a widespread perception that the incumbent has victory secured. On the other hand, the process has been so opaque that Philippe Labro, an author and a longtime observer of French politics, said in a brief conversation that “a surprise may still be lurking.”

In all his diplomatic efforts, Mr. Macron has consulted closely with President Biden. There has been little daylight between them, with the French president appearing to play good cop to Mr. Biden’s bad cop in dealing with Mr. Putin.

But Mr. Biden’s improvised comment about Mr. Putin at the end of a speech this weekend in Poland — “For God’s sake, this man cannot remain in power” — appeared to open up some discord.

Russia-Ukraine War: Key Developments

The status of peace talks. President Volodymyr Zelensky said in an interview with Russian journalists that Ukraine was “ready” to discuss a neutral geopolitical status but insisted that he would not cede sovereignty. Ukrainian and Russian diplomats are planning to meet in Turkey.

On the ground. As the war entered its fifth week, Ukrainian forces appeared to make gains in the northeast. Despite talk of Russia focusing on the east, fighting across multiple battlefronts, including in the southern city of Mariupol, suggested a more dynamic and volatile situation.

Biden’s comments. During a speech in Warsaw on Saturday, President Biden said that President Vladimir V. Putin “cannot remain in power,” sending U.S. officials scrambling to walk back the ad-lib. On Monday, Mr. Biden stood by his remark, but said it was a personal expression of his outrage.

“I wouldn’t use this sort of words,” Mr. Macron said in the Sunday interview, insisting that he still hoped to secure a cease-fire and the withdrawal of Russian troops. “If we want to do this, we must not escalate, either in words or actions.”

Mr. Macron has been tough at times with Mr. Putin. After a March 3 call when Mr. Putin described Mr. Zelensky’s government as “Nazis,” Mr. Macron replied that this was “lies.” He continued: “Either you are telling yourself stories, or you’re looking for a pretext. What you’re saying does not conform with reality.”

At other times, Mr. Macron has appeared to have difficulty confronting reality himself. As a former K.G.B. officer, Mr. Putin was trained in the art of seduction, in persuading his interlocutors that he liked them, so that they would reveal themselves more completely. Mr. Macron is also a man who likes to think his charm will win people over. He tried, for example, to get close to President Trump to secure concessions that were never forthcoming.

On the plane back from Moscow last month, the French president said he had secured promises from Mr. Putin that Russian troops would be withdrawn from Belarus after a planned military exercise, that nuclear weapons would never be positioned there, and that Russia would engage seriously with the Minsk peace process aimed at resolving the conflict over two breakaway regions in eastern Ukraine.

Two weeks later, Mr. Putin recognized the independence of the breakaway regions, using an “invitation” from them as a pretext for an invasion of Ukraine that he called “a special military operation.” Russian troops were not withdrawn from Belarus.

“Yes, there was duplicity,” Mr. Macron said on Feb. 24, the day of the invasion.

Yet he and Mr. Putin have spoken seven times since then.

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Le Figaro

À Marseille, une calanque bientôt réservée aux naturistes ?

La rédaction du Figaro Voyage

Un collectif demande à la municipalité que la calanque des Pierres-tombées soit officiellement reconnue comme zone naturiste, une première pour la Cité phocéenne. L'un des motifs invoqués : préserver ce parc national en danger.

L'une des calanques de Marseille va-t-elle devenir... naturiste ? C'est le souhait d'un collectif qui vient de demander un arrêté municipal afin que la calanque des Pierres-tombées soit officiellement reconnue comme une zone naturiste. Dans cette zone longue de 100 mètres et mitoyenne de la calanque de Sugiton, le naturisme est toléré depuis très longtemps.

«Je vais aux Pierres-tombées depuis 1978 et ça a toujours été un lieu fréquenté par les naturistes», affirme au journal La Provence Anne-Marie Catella, à l'origine du projet. La demande, signée par une centaine de personnes, a été remise le 23 mars à l'adjoint au maire en charge de la Mer, Hervé Menchon (Europe Écologie Les Verts), favorable au projet. «C'est une demande que je soutiens. Elle s'inscrit dans la reconnaissance d'un site historiquement marqué par cette pratique», déclare-t-il à La Provence. C'est d'ailleurs à Marseille qu'est née en 1930 la première association de naturistes de France.

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L'ombre de la surfréquentation

Pour les habitués, officialiser une zone naturiste permettrait de contrer la hausse de fréquentation observée ces dernières années dans le Parc national des Calanques. Le naturisme est d'ailleurs inscrit dans la charte du Parc, laquelle rappelle que la pratique remonte à 1925. Pour mieux contrôler le flux de visiteurs, un permis sera mis en place cet été pour accéder à la calanque voisine de Sugiton. Objectif : limiter le nombre de visiteurs à 200 ou 300 par jour, contre 1500 lors des pics de fréquentation.

«Quand les badauds voient qu'il n'y plus de place dans la calanque, ils s'installent aux Pierres-tombées. On se retrouve à faire la police, à devoir nous justifier, à gérer les voyeurs et les bateaux qui s'installent n'importe comment... Reconnaître le site serait un moyen d'éclaircir les choses et de pouvoir sauvegarder une pratique», détaille Anne-Marie Catella.

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New York Times - World

Honduran Supreme Court Ratifies U.S. Extradition Request of Ex-President

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The former leader of Honduras is accused of colluding with drug cartels to ship tons of cocaine to the United States in return for financial support for his political party.

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By Joan Suazo and Anatoly Kurmanaev

TEGUCIGALPA, Honduras — The Honduran Supreme Court ratified on Monday the United States’ extradition request for the former president, Juan Orlando Hernández, setting the stage for what could become the highest profile drug trafficking case in New York since the trial of the Mexican cartel chief Joaquín Guzmán, known as El Chapo.

In a unanimous ruling, the court rejected a motion from Mr. Hernández’s lawyers to block the extradition request filed in February by the United States. Following the ruling, Mr. Hernández’s legal team said that it is looking at the possibility of applying for a court injunction, though it was unclear what legal recourse the lawyers have left to avoid their client’s trial abroad.

“What was declared today is the extradition. He was not declared guilty or innocent,” Tomás Zambrano, head of Mr. Hernandez’s National Party in congress, told the local television station HCH after the ruling. “As nationalists and Hondurans, we express our solidarity with the family of president Hernández.”

Sporadic fireworks went off in different parts of the Honduran capital of Tegucigalpa as some residents celebrated the decision against a deeply unpopular former president, under whose rule the country became more authoritarian and corrupt.

U.S. officials have accused Mr. Hernández, who stepped down in January after his party suffered an overwhelming defeat in the November general election, of colluding with drug cartels to ship tons of cocaine to the United States in return for financial support for his political party, according to the extradition request.

U.S. officials said that Honduras emerged, under Mr. Hernández, as one of the largest drugs transit hubs in Latin America and that the former president allowed cartels to penetrate the highest echelons of his country’s government.

Collusion with cartels has worsened Honduras’ already chronic corruption and undermined its democracy, contributing to mass migration out of the country and leading to Mr. Hernández’s party’s loss at the polls last year.

His successor, Xiomara Castro, has promised to overhaul what she called a “narco state” built by Mr. Hernández.

Honduran police officers surrounded the house of the former president on Feb. 15, just minutes after Ms. Castro’s officials said they had received the extradition request.

The former president was led from his home in shackles later that day, shocking a Central American nation accustomed to officials operating with impunity. As spontaneous celebrations broke out that evening in Tegucigalpa, Ms. Castro’s supporters chanted “Juancho is going to New York,” calling Mr. Hernández by his nickname.

While Ms. Castro has moved swiftly against officials in the former administration who were implicated in crimes, she has so far shown little desire to punish allies, darkening the perception of her anti-corruption promises, said Honduran analysts.

In a handwritten letter released by Mr. Hernández’s wife on social media on Monday, Mr. Hernández wrote that he is an innocent victim of revenge by the drug cartels, whose extradited members made false statements to U.S. prosecutors to punish him for his fight against organized crime.

The letter also conveyed his resignation to a long term in prison. “I conclude that by facing three life sentences, I could become a walking dead,” he wrote.

The extradition request, presented to Honduras’s Supreme Court and seen by The New York Times, claims that Mr. Hernández participated in a “violent drug-trafficking conspiracy” that since 2004 has transported 500 tons of cocaine from Venezuela and Colombia to the United States via Honduras. The document claims that Mr. Hernández received millions of dollars in bribes for facilitating the shipments and shielding traffickers from prosecution.

The former president’s brother, Juan Antonio Hernández, is serving a life sentence in the United States for cocaine trafficking. Another convicted cocaine trafficker who implicated the former president, Geovanny Fuentes, received a life sentence earlier this year.

The looming extradition of Mr. Hernández could have regional consequences if the former president decides to negotiate with the federal prosecutors, said Joaquín Mejía, a Honduran human rights law expert.

“He was the kingpin in Honduras, but the drugs came from Colombia and Venezuela and passed on to Guatemala and Mexico,” he said, “creating a criminal structure involving high-level people from the economic and political sectors of all those countries.”

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Le Figaro

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L'Humanité

Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation

Il était une fois

Le 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.

Pascal Cauchy

L’hiver prend fin dans le New ­Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.

Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.

Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.

Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.

1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images

Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.

Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.

Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le ­Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.

Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des ­Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.

L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.

La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy ­Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.

Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.

Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.

La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images

Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.

Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.

Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.

La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.

Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection

Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.

L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.

Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.

En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.

De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.

L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha ­Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».

enlèvementFBIÉtats-Unispresse écrite
New York Times - World

Russia-Ukraine War

When Nokia Pulled Out of Russia, a Vast Surveillance System Remained

The Finnish company played a key role in enabling Russia’s cyberspying, documents show, raising questions of corporate responsibility.

The Moscow headquarters of the F.S.B. intelligence service, which uses a surveillance network that Nokia helped run smoothly.Credit...Agence France-Presse — Getty Images

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By Adam SatarianoPaul Mozur and Aaron Krolik

Adam Satariano, Paul Mozur and Aaron Krolik, who report on technology, vetted more than 75,000 documents for this article.

Nokia said this month that it would stop its sales in Russia and denounced the invasion of Ukraine. But the Finnish company didn’t mention what it was leaving behind: equipment and software connecting the government’s most powerful tool for digital surveillance to the nation’s largest telecommunications network.

The tool was used to track supporters of the Russian opposition leader Aleksei A. Navalny. Investigators said it had intercepted the phone calls of a Kremlin foe who was later assassinated. Called the System for Operative Investigative Activities, or SORM, it is also most likely being employed at this moment as President Vladimir V. Putin culls and silences antiwar voices inside Russia.

For more than five years, Nokia provided equipment and services to link SORM to Russia’s largest telecom service provider, MTS, according to company documents obtained by The New York Times. While Nokia does not make the tech that intercepts communications, the documents lay out how it worked with state-linked Russian companies to plan, streamline and troubleshoot the SORM system’s connection to the MTS network. Russia’s main intelligence service, the F.S.B., uses SORM to listen in on phone conversations, intercept emails and text messages, and track other internet communications.

The documents, spanning 2008 to 2017, show in previously unreported detail that Nokia knew it was enabling a Russian surveillance system. The work was essential for Nokia to do business in Russia, where it had become a top supplier of equipment and services to various telecommunications customers to help their networks function. The business yielded hundreds of millions of dollars in annual revenue, even as Mr. Putin became more belligerent abroad and more controlling at home.

For years, multinational companies capitalized on surging Russian demand for new technologies. Now global outrage over the largest war on European soil since World War II is forcing them to re-examine their roles.

The conflict in Ukraine has upended the idea that products and services are agnostic. In the past, tech companies argued it was better to remain in authoritarian markets, even if that meant complying with laws written by autocrats. Facebook, Google and Twitter have struggled to find a balance when pressured to censor, be it in Vietnam or in Russia, while Apple works with a state-owned partner to store customer data in China that the authorities can access. Intel and Nvidia sell chips through resellers in China, allowing the authorities to buy them for computers powering surveillance.

The lessons that companies draw from what’s happening in Russia could have consequences in other authoritarian countries where advanced technologies are sold. A rule giving the U.S. Commerce Department the power to block companies, including telecom equipment suppliers, from selling technology in such places was part of a bill, called the America Competes Act, passed by the House of Representatives in February.

“We should treat sophisticated surveillance technology in the same way we treat sophisticated missile or drone technology,” said Representative Tom Malinowski, a New Jersey Democrat who was an assistant secretary of state for human rights in the Obama administration. “We need appropriate controls on the proliferation of this stuff just as we do on other sensitive national security items.”

Andrei Soldatov, an expert on Russian intelligence and digital surveillance who reviewed some of the Nokia documents at the request of The Times, said that without the company’s involvement in SORM, “it would have been impossible to make such a system.”

“They had to have known how their devices would be used,” said Mr. Soldatov, who is now a fellow at the Center for European Policy Analysis.

Nokia, which did not dispute the authenticity of the documents, said that under Russian law, it was required to make products that would allow a Russian telecom operator to connect to the SORM system. Other countries make similar demands, the company said, and it must decide between helping make the internet work or leaving altogether. Nokia also said that it did not manufacture, install or service SORM equipment.

The company said it follows international standards, used by many suppliers of core network equipment, that cover government surveillance. It called on governments to set clearer export rules about where technology could be sold and said it “unequivocally condemns” Russia’s invasion of Ukraine.

“Nokia does not have an ability to control, access or interfere with any lawful intercept capability in the networks which our customers own and operate,” it said in a statement.

MTS did not respond to requests for comment.

The documents that The Times reviewed were part of almost two terabytes of internal Nokia emails, network schematics, contracts, license agreements and photos. The cybersecurity firm UpGuard and TechCrunch, a news website, previously reported on some of the documents linking Nokia to the state surveillance system. Following those reports, Nokia played down the extent of its involvement.

But The Times obtained a larger cache showing Nokia’s depth of knowledge about the program. The documents include correspondence on Nokia’s sending engineers to examine SORM, details of the company’s work at more than a dozen Russian sites, photos of the MTS network linked to SORM, floor plans of network centers and installation instructions from a Russian firm that made the surveillance equipment.

After 2017, which is when the documents end, Nokia continued to work with MTS and other Russian telecoms, according to public announcements.

SORM, which dates to at least the 1990s, is akin to the systems used by law enforcement around the world to wiretap and surveil criminal targets. Telecom equipment makers like Nokia are often required to ensure that such systems, known as lawful intercept, function smoothly within communications networks.

In democracies, the police are generally required to obtain a court order before seeking data from telecom service providers. In Russia, the SORM system sidesteps that process, working like a surveillance black box that can take whatever data the F.S.B. wants without any oversight.

In 2018, Russia strengthened a law to require internet and telecom companies to disclose communications data to the authorities even without a court order. The authorities also mandated that companies store phone conversations, text messages and electronic correspondence for up to six months, and internet traffic history for 30 days. SORM works in parallel with a separate censorship system that Russia has developed to block access to websites.

Civil society groups, lawyers and activists have criticized the Russian government for using SORM to spy on Mr. Putin’s rivals and critics. The system, they said, is almost certainly being used now to crack down on dissent against the war. This month, Mr. Putin vowed to remove pro-Western Russians, whom he called “scum and traitors,” from society, and his government has cut off foreign internet services like Facebook and Instagram.

Nokia is best known as a pioneer of mobile phones, a business it sold in 2013 after Apple and Samsung began dominating the market. It now makes the bulk of its $24 billion in annual sales providing telecom equipment and services so phone networks can function. Roughly $480 million of Nokia’s annual sales come from Russia and Ukraine, or less than 2 percent of its overall revenue, according to the market research firm Dell’Oro.

Last decade, the Kremlin had grown serious about cyberspying, and telecom equipment providers were legally required to provide a gateway for spying. If Nokia did not comply, competitors such as the Chinese telecom giant Huawei were assumed to be willing to do so.

By 2012, Nokia was providing hardware and services to the MTS network, according to the documents. Project documentation signed by Nokia personnel included a schematic of the network that depicted how data and phone traffic should flow to SORM. Annotated photos showed a cable labeled SORM plugging into networking equipment, apparently documenting work by Nokia engineers.

Flow charts showed how data would be transmitted to Moscow and F.S.B. field offices across Russia, where agents could use a computer system to search people’s communications without their knowledge.

Specifics of how the program is used have largely been kept secret. “You will never know that surveillance was carried out at all,” said Sarkis Darbinyan, a Russian lawyer who co-founded Roskomsvoboda, a digital rights group.

Russia-Ukraine War: Key Developments

The status of peace talks. President Volodymyr Zelensky said in an interview with Russian journalists that Ukraine was “ready” to discuss a neutral geopolitical status but insisted that he would not cede sovereignty. Ukrainian and Russian diplomats are planning to meet in Turkey.

On the ground. As the war entered its fifth week, Ukrainian forces appeared to make gains in the northeast. Despite talk of Russia focusing on the east, fighting across multiple battlefronts, including in the southern city of Mariupol, suggested a more dynamic and volatile situation.

Biden’s comments. During a speech in Warsaw on Saturday, President Biden said that President Vladimir V. Putin “cannot remain in power,” sending U.S. officials scrambling to walk back the ad-lib. On Monday, Mr. Biden stood by his remark, but said it was a personal expression of his outrage.

But some information about SORM has leaked out from court cases, civil society groups and journalists.

In 2011, embarrassing phone calls made by the Russian opposition leader Boris Y. Nemtsov were leaked to the media. Mr. Soldatov, who covered the incident as an investigative reporter, said the phone recordings had come from SORM surveillance. Mr. Nemtsov was murdered near the Kremlin in 2015.

In 2013, a court case involving Mr. Navalny included details about his communications that were believed to have been intercepted by SORM. In 2018, some communications by Mr. Navalny’s supporters were tracked by SORM, said Damir Gainutdinov, a Russian lawyer who represented the activists. He said phone numbers, email addresses and internet protocol addresses had been merged with information that the authorities collected from VK, Russia’s largest social network, which is also required to provide access to user data through SORM.

“These tools are used not just to prosecute somebody but to fill out a dossier and collect data about somebody’s activities, about their friends, partners and so on,” said Mr. Gainutdinov, who now lives in Bulgaria. “Officers of the federal security service, due to the design of this system, have unlimited access to all communication.”

By 2015, SORM was attracting international attention. That year, the European Court of Human Rights called the program a “system of secret surveillance” that was deployed arbitrarily without sufficient protection against abuse. The court ultimately ruled, in a case brought by a Russian journalist, that the tools violated European human rights laws.

In 2016, MTS tapped Nokia to help upgrade its network across large swaths of Russia. MTS set out an ambitious plan to install new hardware and software between June 2016 and March 2017, according to one document.

Nokia performed SORM-related work at facilities in at least 12 cities in Russia, according to the documents, which show how the network linked the surveillance system. In February 2017, a Nokia employee was sent to three cities south of Moscow to examine SORM, according to letters from a Nokia executive informing MTS employees of the trip.

Nokia worked with Malvin, a Russian firm that manufactured the SORM hardware the F.S.B. used. One Malvin document instructed Malvin’s partners to ensure that they had entered the correct parameters for operating SORM on switching hardware. It also reminded them to notify Malvin technicians of passwords, user names and IP addresses.

Malvin is one of several Russian companies that won lucrative contracts to make equipment to analyze and sort through telecommunications data. Some of those companies, including Malvin, were owned by a Russian holding company, Citadel, which was controlled by Alisher Usmanov. Mr. Usmanov, an oligarch with ties to Mr. Putin, is now the subject of sanctions in the United States, the European Union, Britain and Switzerland.

Malvin and Citadel did not respond to requests for comment.

Other Nokia documents specified which cables, routers and ports to use to connect to the surveillance system. Network maps showed how gear from other companies, including Cisco, plugged into the SORM boxes. Cisco declined to comment.

For Nokia engineers in Russia, the work related to SORM was often mundane. In 2017, a Nokia technician received an assignment to Orel, a city about 225 miles south of Moscow.

“Carry out work on the examination of SORM,” he was told.

Michael Schwirtz contributed reporting.

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L'Humanité

Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire

Il était une fois

Confronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.

Hassane Zerrouky

La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges. 

En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.

Les islamistes sous-estimés par  le pouvoir politique et l’armée

Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.

Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.

« Premier pas vers la restauration du califat »

Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »

En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! »  Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).

La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle

En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).

Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».

Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !

Le « djihad » contre le « taghut »

À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.

Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).

« La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »

Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf  6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».

Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.

Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts

C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.

À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.

New York Times - World

General Strike Throws India Into Confusion

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The two-day strike, involving both public and private sector workers, was called to protest the Modi government’s economic policies, including a privatization plan.

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By Sameer Yasir

A two-day nationwide strike called by hundreds of thousands of workers to protest government economic policies has spread to large parts of India, with supporters of the walkout blocking roads and train tracks, and public transportation absent from the streets of many towns.

As Indian authorities raced to roll out contingency plans to deal with the strike, the country’s federal power ministry directed all publicly run electricity companies to be on high alert to ensure that hospitals, defense installations and railways continue to be supplied with power.

The shutdown, which began early Monday, was called by dozens of labor unions representing workers from both public and private sectors. Union leaders said the protests were aimed at a variety of government policies that they said harmed workers, farmers and Indians in general. They also said they were demanding an immediate scrapping of a new labor law that allows contract work, gives employers greater leeway in setting wages and increases working hours.

“The present government is anti-workers and against poor people,” said Arthanari Soundararajan, an opposition politician from Communist Party of India (Marxist) in the state of Tamil Nadu.

Across the southern state of Tamil Nadu, hundreds of protesters in red shirts appeared on the streets blocking roads and chanting anti-government slogans, saying they are against the privatization of electricity boards and rising fuel prices.

The government of Prime Minister Narendra Modi has made a strong pitch for the privatization of some state-owned assets that it characterizes as underperforming. Government-backed financial institutions are protesting a federal move to privatize them and also protesting a bill that is expected to reduce the minimum government holding in public sector banks from 51 percent down to 26 percent.

With bank unions joining the strike, the State Bank of India, a government institution, warned its customers that banking services were likely to be affected Monday and Tuesday.

Protesting employees blocked railway lines and stopped trains at several locations in the state of West Bengal. In Kerala, in the south, streets were empty and shops shuttered.

In the western state of Maharashtra, home to the financial capital Mumbai, the local government invoked a law barring employees of public electricity companies from joining the protest.

In New Delhi, India’s capital, some lawmakers were backing the protest, holding placards inside the country’s federal Parliament protesting hikes in the price of fuel.

The strikers’ list of 12 demands includes freezing all privatization plans and providing universal social security for workers in the so-called informal sector of the nation’s labor force, like rag pickers, street sweepers and rickshaw drivers. The informal sector makes up an estimated 80 percent of India’s 470 million workers.

Anurag Saxena, a top official with the Centre of Indian Trade Unions, which has over six million members nationwide who work in the coal, steel, oil, telecom, banks and insurance sectors, said that Mr. Modi’s government is changing labor laws to the detriment of workers, effectively lowering wages even amid rising inflation. Privatization plans are another sore point.

“They are selling railways, airports, ports, oil industry and gas refineries and our power transmission sector, there is nothing left,” Mr. Saxena said. “Whatever our forefathers have built in this country is being now sold to big corporate and private entrepreneurs.”

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L'Humanité

Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée

Il était une fois

Reporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.

Patrick Apel-Muller

Elle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.

Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.

Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes

À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.

Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.

« Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »

C’est le temps des choix, des apprentissages

La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).

Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.

Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »

Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste

Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.

En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.

Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée

Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.

Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.

Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale

« Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.

Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.

Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.

Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.

Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images

Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth

« Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.

À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».

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New York Times - World

Oscars 2022

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‘Drive My Car’ Oscar Is a Slow-Burn Return for Japan’s Cinema

But some of the same qualities that made the film popular overseas have led to a cooler reception domestically.

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By Motoko Rich

TOKYO — The last time a Japanese entry won the Oscar for best international film 13 years ago, it was something of an upset, surprising the forecasters who had barely heard of “Departures,” Yojiro Takita’s story about an accidental undertaker, before the ceremony.

Japanese cinema, after all, had long since faded from its mid-20th century glory, when critics and other filmmakers from around the globe celebrated directors like Akira Kurosawa, Kenji Mizoguchi and Yasujiro Ozu as giants of world cinema.

This year’s winner, “Drive My Car,” Ryusuke Hamaguchi’s quiet, devastating meditation on grief and art and human connection, was the overwhelming favorite in the international category, and was also nominated for best adapted screenplay, best director and best picture.

Mr. Hamaguchi’s Oscar win is something of a capstone to a slow-burn return of Japanese filmmakers to international acclaim. Three years ago, Hirokazu Kore-eda’s “Shoplifters” was also nominated in the international category at the Academy Awards after winning the Palme d’Or at the Cannes Film Festival, and Kiyoshi Kurosawa won best director at the Venice Film Festival in 2020 for “Wife of a Spy.”

Yet in some ways the international success of “Drive My Car” derives from its transcendence of the constraints of an insular domestic film industry where most movies never make it off Japan’s shores.

Mr. Hamaguchi’s movie, based on short stories by Haruki Murakami, portrays “a Japan that is easy to accept and understand for foreigners,” said Tamaki Tsuda, a television producer and former film critic in Tokyo. The content of the film is by definition international: The main character directs a theater production of Chekhov’s “Uncle Vanya” featuring actors from multiple countries speaking different languages, including Korean sign language.

It “touches upon feelings that everyone holds but rarely says,” Ms. Tsuda said. “It’s not a movie where you have to understand Japan to really like it and understand it.”

Mr. Hamaguchi, in a backstage interview after his Oscar win, said he thought that the movie’s themes translated well across borders. “I think this story about loss, and how to live on after loss, resonated with a lot of people,” he said through an interpreter.

The movie, which presented a cosmopolitan Japan and portrayed characters living in social isolation, may also have echoed current Western impressions of Japanese society.

“We are looking at what vision of Japanese-ness that the broader international culture has of Japan at the moment,” said Jennifer Coates, a senior lecturer in Japanese studies at Sheffield University in Britain. With news media portrayals of a loneliness epidemic or the phenomenon of extreme recluses known as “hikikomori,” the kinds of films that have touched critics and audiences outside Japan feature “a detached style” in “films about quiet trauma,” Ms. Coates said.

Still, unlike “Parasite,” the South Korean thriller about class struggle directed by Bong Joon Ho that made Oscar history as the first film not in the English language to win the Academy Award for best picture in 2020, “Drive My Car” does not deal with problems in Japanese society head on. Its social message is perhaps quieter, nudging Japan away from an inward focus in a country where borders are still closed to international tourists and immigration is still something of a touchy subject.

The movie has not been a particular box office success in Japan, where it has taken in only 889 million yen (just over $7 million) in ticket sales since its release in August, with most of its viewers in Japan coming only after its Oscar nomination. “The foreign award nominations are what got Japanese off their sofas to go to the theaters,” Ms. Tsuda said.

Its lackluster domestic performance is notable in a country where homegrown movies have been outselling American blockbusters for the last 14 years.

Mr. Hamaguchi did not make his movie within Japan’s mainstream studio system, where financing comes from a nexus of film producers, advertising agencies, television networks and even cosmetics companies, a system that often deprives directors of artistic independence. Instead, he sought independent funding from small production companies with little marketing muscle for the domestic market.

“It’s possible to argue that ‘Drive My Car’ is actually an argument against the Japanese film industry,” said Aaron Gerow, a professor of East Asian literature and film at Yale who specializes in Japanese cinema. “There might be some people who say, Wow, it won the Oscar and the Japanese film industry is going to benefit from this. But there is an argument for saying, No it won’t, because this is a film that is in some ways opposed to the Japanese film industry.”

Japanese moviegoers spent about 162 billion yen ($1.3 billion) in theaters last year, with nearly 80 percent of those tickets sold for movies made in Japan. Yet many of the domestically produced films have little chance of finding an international audience, film scholars say, in part because they are not of very high quality.

“A lot of film and television production in Japan is hampered by very mediocre acting,” said Kerim Yasar, an assistant professor of East Asian languages and cultures at the University of Southern California. Many movies cast so-called idols who appear on television variety shows, have little theatrical training, and are more akin to social media “influencers” than serious actors.

In Japan, reception to Mr. Hamaguchi’s win was tepid. Hirokazu Matsuno, chief cabinet secretary to Prime Minister Fumio Kishida, offered congratulations in a daily briefing for reporters. But Kenji Komine, a film and television correspondent for the Asahi Shimbun, one of Japan’s largest newspapers, described the award for “Drive My Car” as a “very embarrassing situation” because the film had not been backed by mainstream studios and received so little funding.

In a brief email exchange, Shigehiko Hasumi, a former president of the University of Tokyo and a mentor of Mr. Hamaguchi’s, said he had “no interest in the Academy Awards,” and wrote that “Drive My Car” is “hardly an excellent work” without further explanation.

Still, Ms. Tsuda, the television producer, said the Oscar success of “Drive My Car” might yet prompt more Japanese filmmakers to consider an international audience.

“Especially now, with the existence of streaming, Netflix, Amazon and such, Japanese movies and TV shows are streamed all around the world and accessible,” Ms. Tsuda said. “So I think people need to be aware of a foreign audience and what perceptions they may have.”

For his part, Mr. Hamaguchi said he was not thinking much about a broader audience when he made the film. “I myself am a film viewer, so therefore I have my own standards,” he said in the backstage interview after the Oscars. “So I am thinking about my own personal standards and whether the filmmaking that I am doing is meeting those standards.”

Hikari Hida, Hisako Ueno and Makiko Inoue contributed reporting from Tokyo.

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L'Humanité

L’opération « Mains propres », cataclysme à l’italienne

Il était une fois

Le 17 février 1992, une affaire de pots-de-vin révèle au grand jour l’étendue de la corruption dans le système politique de la péninsule. Suivront deux années d’enquêtes et de procès à l’issue desquelles aucun des partis qui ont gouverné le pays depuis l’après-guerre ne survivra. Une crise du régime qui mettra en selle un « cavaliere » nommé Berlusconi.

Gaël De Santis

Les intuitions des communistes sont parfois les bonnes. Le 27 novembre 1980, quatre jours après un tremblement de terre en Irpinia où l’État a démontré son incapacité à venir en aide aux rescapés, le Parti communiste italien (PCI) réunit sa direction. Son secrétaire général décide d’en finir avec la politique du « compromis historique », l’appui extérieur au gouvernement de la Démocratie chrétienne, et de passer dans l’opposition. Enrico Berlinguer déclare alors : « La vérité est que tout cela met en cause non seulement la responsabilité d’un ou plusieurs ministres, ou de l’actuel gouvernement, mais un système de pouvoir, une conception et une méthode de gouvernement qui ont généré une inefficacité et une confusion dans le fonctionnement des organes de l’État, de la corruption et des scandales dans la vie des partis gouvernementaux, l’omerta et l’impunité pour les responsables. La question morale est devenue aujourd’hui la question nationale la plus importante. » L’appel aux partis gouvernementaux, démocrate-chrétien, socialiste, républicain, social-démocrate, libéral, à se réformer n’est pas entendu.

Le système de corruption survit jusqu’à ce que les communistes ne fassent plus peur. Il faut attendre que tombe le mur de Berlin en 1989 et que le plus puissant parti communiste d’Occident se transforme en force sociale-démocrate en 1991. Car avant cette date, face à la peur du rouge, les pressions sont fortes – des États-Unis au Vatican en passant par le patronat, la Confindustria – pour que rien ne change.

La « partitocratie » est à son comble

Pourtant, il y a besoin d’un coup de balai. Les scandales bancaires se succèdent. Les formations politiques gouvernementales vivent sous perfusion d’argent sale. « La particularité italienne était que là, on ne finançait pas subrepticement les partis, comme partout ailleurs ; en Italie, les pots-de-vin servaient pour financer les courants des partis », rappelle le journaliste Alberto Toscano (1). À l’époque, les électeurs votent à la proportionnelle, mais doivent exprimer, au sein de la liste présentée par un parti, quatre préférences. Les courants avaient donc besoin d’argent liquide pour entretenir un système clientéliste et promouvoir leurs poulains. De plus, il existe un phénomène dit de « lottizzazione » : les partis gouvernementaux et leurs courants se répartissent les emplois publics. Entre 1965 et 1990, 65 % des nouveaux fonctionnaires ont été embauchés hors concours. La « partitocratie » est à son comble.

Mais, en 1992, le système craque. Luca Magni, un entrepreneur, est fatigué de payer des pots-de-vin. Il prévient la justice. Le 17 février, il se rend avec 7 millions de lires au bureau de Mario Chiesa, directeur de l’hôpital milanais Pio Albergo Trivulzio.

À peine le deal est-il conclu que les carabiniers débarquent et arrêtent ce dernier. Il est membre du Parti socialiste. La machine s’emballe ; d’autres arrestations viendront. L’opération « Mains propres », ou encore l’enquête « Tangentopoli » (« pots-de-vin city »), désignera désormais l’enquête du pool des magistrats de Milan autour d’Antonio Di Pietro. D’autres affaires de dessous-de-table sont mises au jour qui touchent tous les partis de la coalition gouvernementale : le Parti socialiste italien, la Démocratie chrétienne, le Parti républicain, etc.

Une telle opération n’aurait jamais pu être organisée deux ans plus tôt. Avec un Parti communiste italien à près de 30 % des voix, la peur du rouge était trop grande. « Dans les années 1970, une enquête de ce genre n’aurait certainement pas provoqué les mêmes effets, et la preuve en est qu’à chaque fois que l’on prenait quelqu’un les mains dans le pot de confiture (…), c’était le juge qui était dessaisi, d’habitude par le biais de mutations ou de promotions », rappelle Alberto Toscano. Cette fois-ci, les juges peuvent faire leur travail.

Des billets de banque volettent au-dessus de la foule

C’est tout un système politique qui s’effondre. La confiance entre citoyens et hommes politiques est rompue. En témoigne la sortie de l’hôtel Raphael du leader socialiste et ex-premier ministre Bettino Craxi, le 30 avril 1993. Le Parlement avait refusé aux juges l’autorisation de le poursuivre pour quatre des six chefs d’inculpation auxquels il était confronté. Des centaines de mécontents l’accueillent en reprenant une chanson populaire : « Il n’est qu’un chef de bande/Il est un pharaon/Qui se fait passer pour Mitterrand/Mais est pire que Néron », l’empereur qui incendia Rome. Des billets de banque volettent au-dessus de la foule, les gens lui jettent des pièces de cinq cents lires en criant : « Vole aussi celles-ci ! » Un an plus tard, mis en examen, Bettino Craxi s’exile en Tunisie, à Hammamet, où il mourra en l’an 2000.

Plus de vingt mille personnes seront visées par une enquête Tangentopoli. 4 600 personnes feront l’objet d’un mandat d’arrêt. Le Parlement est particulièrement visé puisqu’on y comptera 338 députés et cent sénateurs poursuivis ! Des élus échappent au lynchage en pleine rue. On déplorera également une vingtaine de suicides. Parmi eux, Sergio Moroni. Dans une lettre adressée au président du Parlement, il écrit : « J’ai commis une erreur en acceptant le “système”, considérant que recevoir des contributions et soutiens pour le parti se justifiait dans un contexte où c’était la pratique commune. (…) Et pourtant je suis (…) reconnu dans la définition de “voleur” aujourd’hui si diffuse. Je ne l’accepte pas. J’ai la conscience sereine de n’avoir jamais profité personnellement d’une seule lire. » Cet épisode, et d’autres, conduiront à noircir l’image du pool de Milan. Craxi parlera de « climat infâme ».

Une mort civile des suspects

Leurs procédés ont pu apparaître discutables, notamment la généralisation de l’incarcération préventive pour faire parler les suspects. Arnaldo Forlani, secrétaire d’une Démocratie chrétienne vouée à disparaître, parle de « méthode de Gestapo ». Plus tard, face aux juges qui l’interrogent sur le financement illégal des partis, il dira : « Je ne me souviens pas. » Parallèlement, quatre journaux, « l’Unità », « Corriere della Sera », « la Repubblica » et « la Stampa », se coordonnent en ce que le journaliste de « l’Unità » Marco Brando appelle une « rédaction judiciaire unifiée ». Le secret de l’instruction n’est plus respecté, conduisant à une mort civile des suspects.

Cet épisode aura une conséquence politique profonde. Les partis qui ont dominé la vie politique depuis 1945 en faisant corps contre les communistes sont balayés. Le Parti socialiste italien (PSI) plonge dans une crise abyssale. Plus jamais ses héritiers ne dépasseront la barre des 2 %. La Démocratie chrétienne (DC) se saborde en 1993, une aile gauche fondant un éphémère Parti populaire et une aile droite formant un plus éphémère encore CCD. Le Parti républicain et le Parti libéral retournent à l’anonymat. Ce séisme, accompagné suite à un référendum d’une réforme du système électoral qui abandonne la proportionnelle intégrale, entraîne la naissance de ce qui sera appelé la « Seconde République », où le Parlement perd son poids prépondérant au profit du gouvernement. Les « toges rouges », pourfendues par la droite, participent de la recomposition politique.

Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique

Pas pour le meilleur. D’autant plus qu’en changeant de nom en 1991 pour devenir le Parti démocrate de gauche, les héritiers du Parti communiste italien s’enferrent dans une fuite en avant sociale-libérale. Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique avec, à sa tête, l’ancien banquier central Carlo Azeglio Ciampi. Il a pour mission de faire appliquer les critères du traité de Maastricht, signés dix jours avant l’arrestation de Mario Chiesa en février 1992. C’est le début d’un nouveau cycle politique où la priorité est donnée à la lutte contre les déficits publics et aux premières réformes rétrogrades du système de retraite. La disparition de la Démocratie chrétienne et du Parti socialiste italien – qui, au moins, étaient liés aux syndicats CISL et UIL – laisse un vide pour l’électorat modéré, effrayé par la perspective de voir les anciens communistes arriver au pouvoir. Ce vide sera comblé au Nord par la Ligue séparatiste d’Umberto Bossi, qui doit son succès au fait d’épouser la cause des juges en criant « Rome voleuse ! », au Sud par les anciens fascistes d’Alliance nationale de Gianfranco Fini et, pour unifier le tout, par Forza Italia du millionnaire Silvio Berlusconi.

Dans un pays où l’attribution des marchés publics est bloquée depuis deux ans du fait des enquêtes, l’homme d’affaires et de télévision, qui connaîtra lui aussi une vie judiciaire agitée, se fait élire en mai 1994 en laissant entendre que le monde de l’entreprise est plus vertueux et surtout plus efficace que celui de la politique. À partir de ce jour, le centre droit sera plus libéral et plus populiste qu’il ne l’a jamais été sous l’ère démocrate-chrétienne.

Un cycle se ferme. Les vieilles pratiques reprennent sous d’autres formes. Un retour à la normale est enclenché. Le ministre de la Justice Alfredo Biondi adopte un décret, le 13 juillet 1994, qui réduit les possibilités d’incarcération préventive dans les affaires de corruption. Cette date est celle où l’Italie bat la Bulgarie et se qualifie pour la finale de la Coupe du monde de football. Une bonne façon de faire oublier le scandale des « flammes sales » (en référence au logo de la garde des finances), un vaste réseau de pots-de-vin à Milan pour éviter les contrôles fiscaux dans lequel est mêlé un certain Berlusconi… Le 6 décembre 1994, Antonio Di Pietro, l’un des principaux juges du pool de Milan, démissionne après une campagne de déstabilisation contre lui orchestrée par les médias proches de Berlusconi. Les enquêtes s’achèvent. Pour en savoir plus

Le tribunal populaire et médiatique

Les excès du traitement judiciaire de la crise politique entraînent un nouveau clivage durable qui divise et la gauche et la droite depuis trente ans. D’un côté, on trouve les « garantistes », qui en appellent aux droits de la défense, que l’on retrouve sur les bancs du centre gauche et des berlusconiens, mais aussi dans le patronat et les syndicats, pour qui la stabilité économique est importante. De l’autre, naît un courant « justicialiste » et antipolitique incarné dans les années 1990 par le juge Di Pietro, qui a créé un parti, Italie des valeurs, qui pèsera jusqu’en 2004 plus de 5 % des suffrages.

À partir de 2009, cette sensibilité sera incarnée par le Mouvement 5 étoiles du comique Beppe Grillo, qui se hisse au rang de premier parti du pays avec 30 % des voix. Cette conception justicialiste invite à faire le ménage et appelle à démissionner dès qu’une enquête est ouverte contre un individu qui se retrouve jugé par le tribunal populaire et médiatique avant que justice ne passe. Dans un pays où les affaires judiciaires ne se concluent qu’au bout de trop longues années, ce courant restera minoritaire, mais influent. La question de la corruption politique, irrésolue, alimentera le populisme qui mine la péninsule depuis trois décennies. La rage populaire se tourne depuis cette date contre une classe politique loin d’être à la hauteur plutôt que contre un système économique improductif, népotiste et inégalitaire.

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L'Humanité

En 1942, le régime de Vichy organise le procès de Riom

Il était une fois

Vingt mois après le coup d’état vichyste, le 19 février 1942, s’ouvre le procès des responsables de la « défaite». La mascarade ordonnée par Pétain pour diaboliser la République et le Front populaire, qui aurait «perverti les Français en les rendant inaptes au combat » via les congés payés, va se retourner contre lui. Les accusés démontent un à un les arguments et font du procès une tribune des valeurs républicaines et de la Résistance. Un véritable camouflet.

Bernard Frédérick

Le maréchal Pétain, qui a reçu le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs d’une large majorité du Parlement réuni à Vichy, institue le 30 juillet, par l’acte constitutionnel no 5, une cour suprême de justice dont le siège est à Riom, dans le Puy-de-Dôme. Celle-ci est chargée de juger « les anciens ministres et leurs subordonnés immédiats », accusés d’avoir « trahi les devoirs de leur charge ».

Une information judiciaire est ouverte le 8 août, le jour où la cour est installée sous la présidence de Pierre Caous, un ami personnel de Pétain, et en présence du garde des Sceaux, Raphaël Alibert, par ailleurs ami d’enfance du procureur général Gaston Cassagnau, qui avait eu l’occasion de requérir au parquet général de Paris contre les responsables du Parti communiste et de « l’Humanité ».

La revanche de Vichy

Le 19 février 1942, après dix-huit mois d’instruction, le procès des « fauteurs de guerre et responsables de la défaite » s’ouvre. Dans le box des accusés, cinq hommes.

 Léon Blum (à gauche), ancien président du Conseil du Front populaire, et Édouard Daladier (à droite), ancien ministre de la Guerre et président du Conseil de 1938 à 1940 – qui, avec son homologue anglais, avait abandonné la Tchécoslovaquie à Hitler et fait arrêter et juger, en 1939, les parlementaires communistes.

 Ainsi que le général Maurice Gamelin (photo ci-contre), ancien chef d’état-major ; Guy La Chambre, ancien ministre de l’Air – qui a voté les pleins pouvoirs ; Robert Jacomet, ancien secrétaire général du ministère de la Guerre.

Vichy croit tenir sa revanche et enterrer la IIIe République en accusant ses gouvernements d’avoir mal préparé la France au combat. Mais Pétain a pris ses précautions : l’instruction couvre la période de 1936 – le Front populaire, bien sûr – à 1940. C’est que, en 1934, il était ministre de la Guerre : mieux valait ne pas remonter plus loin.

Condamner le gouvernement du Front populaire

Vichy veut donner au procès « le plus important de l’histoire » le plus de publicité possible. Laval, avant d’être écarté en décembre 1940, s’est mis d’accord avec l’ambassadeur allemand, Otto Abetz. Radios et journaux sont mobilisés. La mise en scène, la présence de hauts magistrats connus, tout concourt à donner un caractère solennel à l’événement.

Les pleins pouvoirs ne suffisent pas à consacrer le « Sauveur de la France ». Il lui faut consolider sa légitimité par la condamnation des gouvernements qui ont précédé la guerre. Celui du Front populaire, évidemment, mais aussi la République dans son ensemble.

Pétain, cependant, veut assurer ses arrières. Bien que la cour de Riom lui soit totalement dévouée, il s’arroge le droit de condamner lui-même. Le 12 août 1941, il déclare : « J’ai décidé d’user des pouvoirs que me donne l’acte unique constitutionnel pour juger les responsables de notre désastre. » Le 16 octobre, le jour où les accusés prennent connaissance des réquisitions du procureur général et à la surprise de tous, magistrats de Riom compris, Pétain annonce la condamnation de Léon Blum, d’Édouard Daladier et du général Gamelin à la détention au fort du Portalet, dans les Pyrénées-Atlantiques ; Guy La Chambre et Robert Jacomet, « dont les responsabilités apparaissent moins graves », restent internés au château de Bourrassol, dans le Puy-de-Dôme.

« Un grand procès de notre histoire dans une période troublée »

Certains des magistrats de la cour suprême sont prêts à démissionner, comprenant qu’ils ne sont plus que des figurants d’un spectacle mis en scène par Vichy. Mais Pétain précise : « Le conseil de justice politique m’a demandé de préserver le pouvoir judiciaire des empiétements du pouvoir politique (sic). Ce respect de la séparation des pouvoirs fait partie de notre droit coutumier, c’est donc très volontiers que j’ai répondu à cet appel qui correspond à mes sentiments intimes. (…) Sans doute, le simple déroulement de la procédure judiciaire m’eût-il dispensé de faire intervenir l’acte constitutionnel no 7 (sur les pouvoirs judiciaires du chef de l’État – NDLR), puisque aussi bien les principaux responsables sont atteints aujourd’hui d’une première sanction qui peut être transformée en peine plus grave. Mais, à l’époque où nous vivons, chacun doit prendre ses responsabilités. Je donne l’exemple, je prends les miennes. (1) »

Un communiqué de Vichy explique que la condamnation prononcée par le maréchal Pétain est perpétuelle et que la sanction d’ordre politique n’a pas d’incidence sur la procédure engagée devant la cour suprême. À Riom, on allait donc juger des personnes déjà condamnées. « Historique », en effet ! Mais Pétain tient à « sa » condamnation et au procès. Avec un peu d’inquiétude : « Portant sur un grand procès de notre histoire et se déroulant au cours d’une période troublée, ils (les débats) ne seront pas sans danger (…), mais (…) un jugement différé eût été pour le pays un jugement manqué. (2) »

Les audiences ne répondent pas aux attentes de Pétain

 De leur côté, les magistrats de la cour suprême se couchent : « La décision rendue par le chef de l’État ne fait pas obstacle à la poursuite engagée devant la cour suprême, pas plus que la sanction prononcée par une juridiction disciplinaire n’interdit l’exercice de poursuites devant la juridiction répressive, indique l’acte de renvoi. (…). (Cette) décision a laissé intacts les pouvoirs de la cour ; elle ne constitue, à l’encontre des inculpés, aucun préjugé de culpabilité ; (…) la cour est donc compétente pour statuer sur les réquisitions dont elle est saisie. » Surréaliste !

Pourtant, il a raison de se faire du souci, le maréchal. À Riom, les audiences ne vont pas répondre à ses attentes, ni à celles des Allemands, du reste. Les accusés, surtout Blum, contre-attaquent dès le premier jour. Déjà, prenant connaissance du réquisitoire le visant, le 20 octobre 1941, Blum répondait par écrit à ces juges : « Quand on impute une responsabilité pénale à un homme, à un chef de gouvernement ; (…) quand on lui fait crime exclusivement d’avoir pratiqué la politique commandée par le suffrage universel souverain, contrôlée et approuvée par le Parlement délégataire de la souveraineté, alors on dresse le procès non plus de cet homme, non plus de ce chef du gouvernement, mais du régime républicain et du principe républicain lui-même. Ce procès, je suis fier de le soutenir au nom des convictions de toute ma vie. »

Léon Blum et Édouard Daladier accusent

Le 19 février 1942, lors de l’audience d’ouverture, Blum présente des observations liminaires. « Messieurs, quoi qu’on fasse, dit-il, il y a une iniquité fondamentale, il y a une tare originelle qui pèse sur ce procès. Des hommes que votre devoir de juges, ainsi que Monsieur le président le disait tout à l’heure, est de considérer comme innocents jusqu’à l’heure même de votre verdict, se présentent devant vous, condamnés par la plus haute autorité de l’État, par une autorité à laquelle vous avez prêté un serment personnel (…). Vous croyez-vous vraiment libres de renvoyer d’ici, par un verdict d’acquittement, les hommes déjà déclarés coupables, sous la même inculpation pénale, en raison des mêmes faits, par la plus haute autorité de l’État ? Vous savez très bien qu’il ne vous a pas laissé d’autre choix que d’appliquer une peine plus forte que celle déjà prononcée. Non, Messieurs, à cet égard, vous êtes bien réellement dessaisis. Il y a chose jugée contre vous comme contre nous. »

 Brillants orateurs, Blum et Daladier se défendent et accusent. Notamment Pétain lui-même, ministre de la Guerre en 1934 alors qu’Hitler est au pouvoir depuis un an et qu’on connaît ses intentions à l’égard de la France (dans « Mein Kampf »). Plus de 400 témoins sont cités et bon nombre sont mis en difficulté, surtout les militaires. Les juges eux-mêmes sont pris à partie : « Si vous persévériez dans le système de l’instruction du réquisitoire et de l’arrêt de renvoi, leur dit Blum, vous proclameriez par là même que ce procès est une entreprise politique, que vous êtes des juges politiques : et nous n’aurions plus qu’à enregistrer l’aveu. (3) »

Malgré la pugnacité des accusés, le procès se traîne. Le président et le procureur général semblent mal maîtriser le dossier. Ainsi, Caous « se montre attentif à délimiter le débat dans de médiocres frontières, tout au plus dignes d’un capitaine d’habillement ou d’armement », écrit le journaliste James de Coquet (4).

Les préfets s’étonnent de ne pas voir de communistes au banc des accusés

Les débats se déroulent sous le regard de la presse française, soumise à la censure, et de la presse étrangère, bien plus libre. Radio Londres diffusera, le 4 mars, ces propos de De Gaulle : « Chez nous, l’ennemi et ses amis écoutent chaque jour grandir contre eux la haine et la menace. Et l’on voit même des accusés, que les traîtres ont traînés à l’infâme procès de Riom, bousculer la mascarade et accuser la trahison. »

En dépit de la censure, les propos des accusés rencontrent un large écho dans l’opinion. Les préfets s’en inquiètent et s’étonnent de ne pas voir des communistes au banc des accusés. Celui de la Haute-Marne, par exemple, affirme que « les débats annihilent les heureux effets du discours du maréchal du 1er janvier » et que, « si l’on veut ramener la confiance, il faut à tout prix mettre fin aux débats ; il y a là une question de régime ».

Hitler finit par s’en mêler. Le 15 mars 1942, alors que s’ouvre la 13e audience, prenant la parole au palais des sports de Berlin, il dénonce « ce spectacle où on voit l’accusation, formulée au nom des peuples trompés et si sévèrement battus, portée non contre la folle décision qui a causé la guerre, mais contre la négligence dans la préparation des armements et (…) de la guerre. Les juges ont en effet refusé de juger les accusés comme responsables de la guerre (…) or c’était la seule exigence du Reich ».

Le 11 avril 1942, un décret suspend les débats

Dans un rapport au maréchal Pétain, le 10 avril, l’amiral Darlan, président du Conseil, et Joseph Barthélemy, ministre de la Justice, regrettent « l’évocation (par les accusés) de votre bref passage au ministère de la Guerre, pendant les neuf mois de 1934 (…). Malheureusement, la presse du monde entier, comme si elle obéissait à un chef d’orchestre invisible, reproduit, en les amplifiant, les diffamations injustes (…). Nous n’avons pas le droit de laisser ternir votre prestige ».

Le lendemain, 11 avril 1942, un décret suspend les débats sine die. Le 14 avril, l’arrêt du procès est officiel. « Une fois de plus, Pétain a ordonné l’armistice », ironise Robert Jacomet.

Laval revient au gouvernement et les accusés restent emprisonnés. Ils seront plus tard livrés aux Allemands. Blum, Daladier, Gamelin seront placés en résidence surveillée, le premier près du camp de Buchenwald, les seconds au château d’Itter, et ne seront libérés qu’en 1945.

www.cairn.inforégime de vichyprocès de Riomléon blumedouard daladier
New York Times - World

‘Están agarrando a todo el mundo’: las detenciones masivas generan temores por la represión en El Salvador

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La respuesta del gobierno salvadoreño al reciente brote de violencia de las pandillas que dejó decenas de muertos aviva la preocupación de que las medidas de emergencia permitan que el presidente Nayib Bukele se consolide aún más el poder.

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Por Maria Abi-Habib y Bryan Avelar

María pasó el lunes buscando a su hijo de 16 años, indagó en varias cárceles y centros de detención juvenil pero no tuvo suerte: el joven fue una de las cientos de personas detenidas en las horas posteriores a la implementación del estado de excepción en todo El Salvador.

“La policía me dijo que solo lo iban a fichar y no lo he visto desde entonces”, dijo con nerviosismo, mientras pedía que no se revelara su apellido por temor a la represalias de la policía.

La detención del hijo de María, y otros arrestos masivos, se produjeron después de que 62 personas fueran asesinadas el sábado por las pandillas, lo que hace que sea el día más sangriento que se ha registrado en el país desde hace tres décadas cuando se acabó la guerra civil. Pero los grupos de derechos humanos y analistas han expresado su preocupación porque sospechan que las detenciones masivas tienen poco que ver con los asesinatos del fin de semana y temen que las nuevas medidas permitan que el presidente de El Salvador, Nayib Bukele, se consolide aún más en el poder.

La violencia desencadenó una respuesta rápida del gobierno salvadoreño: las fuerzas militares y policiales rodearon los barrios, registrando vehículos y cacheando a cualquiera que intentara entrar o salir. La Asamblea Legislativa salvadoreña aprobó el decreto del estado de excepción por 30 días, suspendiendo algunas libertades civiles garantizadas en la Constitución y otorgándole al gobierno la capacidad de realizar arrestos arbitrarios, intervenir teléfonos sin orden judicial y disolver reuniones públicas.

El domingo por la noche, las fuerzas de seguridad salvadoreñas dijeron que habían detenido a 576 personas en varios distritos de la capital. Algunas personas afirmaron que ni siquiera recibieron información básica sobre las razones por las que sus seres queridos fueron detenidos o adónde los llevaron.

“No hay mucha evidencia de que exista una conexión entre muchas de las personas detenidas y los asesinatos del sábado”, dijo Tiziano Breda, analista de Centroamérica en International Crisis Group, un grupo de expertos que analiza conflictos y disturbios globales.

“Algunos de los encarcelados son pandilleros mayores que han estado inactivos por un tiempo. Otros no son necesariamente pandilleros”, dijo. “Es una redada estigmatizada, donde cualquiera que parezca un matón puede ser arrestado”.

El hijo de María, José Luis, fue uno de los detenidos sin justificación, mientras él y su madre se encontraban en su casa de Santa Tecla, cerca de San Salvador, la capital. El domingo por la tarde, la policía tocó la puerta de su hogar y se llevó a José Luis por la fuerza, sin dar explicaciones, dijo María.

Pero su caso no fue la excepción, las fuerzas de seguridad también arrestaron a un conocido pastor evangélico que solía ser miembro de una pandilla pero se retiró hace más de una década. El pastor, William Arias, se había dedicado a convencer a los pandilleros para que se reintegraran a la sociedad. Según un vecino, fue detenido en las inmediaciones de su iglesia.

El lunes por la tarde, en un centro de detención ubicado en el cuartel de la fuerza naval en la capital, varias mujeres buscaban a sus hijos y esposos.

Eugenia, una vendedora ambulante, llegó buscando a su hijo Kevin, de 18 años, quien fue detenido el domingo por la tarde, junto con varios de sus amigos, mientras veían un partido de fútbol en su barrio. Agentes de la policía local le dijeron a Eugenia que había sido imputado por el delito de formar parte de un “grupo ilegal”, pero no proporcionó detalles ni pruebas.

“Ahora la policía y los militares no están preguntando nada”, dijo Eugenia quien, como todos los entrevistados, pidió que no se divulgara su apellido por temor a represalias.

“Están agarrando a todo el mundo”, afirmó.

El gobierno de El Salvador se apresuró a mostrar sus esfuerzos, tuiteando videos de las fuerzas de seguridad mientras allanaban casas en los barrios pobres y arrestando a decenas de personas en las calles. Bukele dijo en Twitter que se habían producido alrededor de 1000 arrestos desde el domingo por la mañana, sumándose a los 16.000 pandilleros que, según él, ya estaban en prisión y que serían castigados por la violencia del fin de semana.

El mandatario dijo el domingo que el gobierno podría extender el estado de excepción más allá de los 30 días aprobados por los legisladores, avivando los temores de que esa medida pueda usarse para expandir la represión y arrestar a los críticos del gobierno.

“La suspensión de ciertos derechos constitucionales en El Salvador abre la puerta a todo tipo de atropellos”, dijo Juan Pappier, analista sénior de Human Rights Watch, en su cuenta de Twitter.

Bukele ha sido criticado por usar a los militares para interferir con la Asamblea Legislativa y por su decisión del año pasado de destituir a los jueces de la Corte Suprema y al fiscal general en lo que la oposición calificó como una toma de poder inconstitucional. El lunes, el presidente, que ha acusado a Estados Unidos de apoyar a la oposición en el pasado, parecía ansioso por involucrar a la comunidad internacional en su batalla contra las pandillas.

Después de decir en Twitter que le ordenó a las prisiones que racionaran la comida a los pandilleros encarcelados, Bukele lanzó un desafío que parecía estar dirigido a Estados Unidos: “Y si la ‘comunidad internacional’ está preocupada por sus angelitos, vengan y tráiganles comida, porque yo no le quitaré presupuesto a las escuelas para darle de comer a estos terroristas”.

Esas declaraciones alarman a los críticos del mandatario, particularmente después de que el gobierno de Bukele presionó a los legisladores para que propusieran un proyecto de ley que, según los grupos de derechos humanos, podría restringir el trabajo de los periodistas independientes y los grupos de la sociedad civil si reciben financiamiento o apoyo del extranjero. El proyecto de ley se está debatiendo y obligaría a las entidades a registrarse como agentes extranjeros, y su financiación estaría sujeta a un impuesto del 40 por ciento.

El año pasado, Estados Unidos acusó a Bukele de llegar a un acuerdo secreto con las pandillas más temibles del país, como la MS-13. En diciembre, el Departamento del Tesoro sancionó a varios altos funcionarios del gobierno salvadoreño, acusándolos de proporcionar incentivos financieros, prostitutas y acceso a teléfonos móviles a los líderes de pandillas encarcelados a cambio de que las organizaciones criminales reprimieran la violencia.

Bukele, y otros presidentes salvadoreños, han sido acusados ​​de entablar esos acuerdos para reducir el crimen antes de las elecciones. El actual mandatario hizo campaña con la promesa de imponer la ley y el orden en las calles de El Salvador, país que en el pasado ha llegado a ser considerado como uno de los más violentos del mundo. Desde que asumió el cargo, hace casi tres años, parecía estar cumpliendo esa promesa.

Pero el sábado las bandas cometieron asesinatos al azar: vendedores ambulantes, gente que compraba pan y taxistas. Analistas y un funcionario estadounidense dijeron el domingo que es posible que el supuesto acuerdo entre el gobierno y las pandillas esté en crisis y la ola de asesinatos podría ser una medida de presión para renegociar los términos.

Bukele ha negado que su gobierno haya negociado y, en cambio, dijo que los bajos niveles de violencia son el resultado de una estrategia de seguridad secreta —llamada Plan Control Territorial— creada por las fuerzas de seguridad de El Salvador, pero cuyos detalles nunca se han divulgado.

“El plan de control territorial sigue siendo uno de los secretos mejor guardados del gobierno del presidente Bukele”, dijo Astrid Valencia, investigadora sobre Centroamérica en Amnistía Internacional. “Esto demuestra el rechazo de las autoridades a la transparencia”.

Valencia afirma que la medida implementada por las autoridades, las detenciones masivas, había sido empleada por gobiernos anteriores con pocos resultados.

“Necesitamos una estrategia integral”, dijo.

En muchos sentidos, la violencia pandillera que sufre el país se originó en las calles de Los Ángeles. Durante la guerra civil del país, miles de salvadoreños emigraron a esa ciudad y se establecieron en comunidades pobres y marginadas que ya estaban plagadas de la violencia de las pandillas. Muchos de esos inmigrantes se unieron a las organizaciones existentes o comenzaron sus propias bandas para protegerse.

Después de que terminó la guerra en 1992, miles de inmigrantes salvadoreños arrestados en Estados Unidos por la violencia de las pandillas fueron deportados y regresaron a su país de origen que estaba en ruinas. Las cicatrices de la guerra de El Salvador habían atravesado el tejido de la sociedad, dejando un Estado decrépito con pocos servicios, condiciones perfectas para que los deportados establecieran ramas de sus pandillas de Los Ángeles en América Central.

Ahora, la MS-13 se ha convertido en una organización criminal transnacional que participa en todos los negocios, desde la recolección de basura hasta el tráfico de drogas ilegales en varios países.

Maria Abi-Habib es la jefa de la corresponsalía para México, Centroamérica y el Caribe. Ha reportado para The New York Times desde el sur de Asia y el Medio Oriente. Encuéntrala en Twitter: @abihabib

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L'Humanité

En 1942 : les camps de la honte du président Roosevelt

Il était une fois

C’est un chapitre méconnu de l’histoire états-unienne : le 19 février 1942, en réponse à l’attaque de Pearl Harbor, un décret instaure le déplacement et la détention de 120 000 personnes d’origine japonaise dans des camps à travers le pays. Ils devront attendre 45 ans pour que le Congrès américain présente ses excuses... Récit

Dominique Bari

Le 7 décembre 1941, le Japon attaque par surprise, et sans déclaration de guerre, la base américaine de Pearl Harbor, sur l’île d’Oahu, dans l’archipel d’Hawaï. L’événement précipite les États-Unis dans la guerre et attise la xénophobie à l’encontre des personnes d’origine japonaise vivant sur le territoire américain.

Celle-ci n’est pas nouvelle. Elle a pris corps dès la fin du XIXe siècle, ciblant plus généralement les populations asiatiques accusées de voler les emplois agricoles des Américains blancs. « Les Chinois et les Japonais ne sont pas des citoyens authentiques. Ils n’ont pas l’étoffe de citoyens américains », éructait déjà, le 7 mai 1900, James Duval Phelan, le maire de San Francisco.

Dans les premières décennies du XXe siècle, le racisme anti-Nippons se nourrit de l’évolution politique dans la région Asie-Pacifique. La montée en puissance du régime militariste impérial japonais après sa victoire sur la Chine en 1895 et ses ambitions en Asie et dans le Pacifique suscitent les inquiétudes de Washington.

En 1924, le Congrès prohibe l’immigration des Asiatiques. Ceux qui sont déjà installés ne sont plus autorisés à devenir citoyens américains. Seuls leurs enfants nés aux États-Unis ont accès à la nationalité. La Californie interdit aux Japonais de posséder des terres et à toute personne de cette ascendance d’épouser un Blanc.

Après Pearl Harbor, l’agression nipponne s’accélère : la Thaïlande est envahie le 8 décembre 1941, Guam le 13, l’île de Wake et Hong Kong le 25, et Manille le 27. La suspicion à l’encontre des citoyens japonais ou américains d’origine japonaise atteint son paroxysme alors que Washington redoute une invasion ennemie sur la côte Ouest.

Une rumeur enfle selon laquelle la population de Hawaï d’origine nipponne a participé à des actions de sabotage au bénéfice de l’empire. Ces accusations d’une « cinquième colonne » sont soutenues par le secrétaire à la Marine, Frank Knox. Le 16 décembre, le « San Francisco Chronicle » titre : « Le secrétaire à la Marine accuse la cinquième colonne de l’attaque. » La une du « Los Angeles Examiner » renchérit : « Preuve de la trahison de la cinquième colonne. »

Preuve que le puissant chef du FBI lui-même, J. Edgar Hoover, met en doute. Dans une note du 17 décembre au ministre de la Justice, Francis Biddle, il reconnaît n’avoir « aucune information sur les sources de renseignement du secrétaire à la Marine ». Il n’en reste pas moins qu’entre le 7 et le 11 décembre, le FBI procède à 1 370 arrestations dans la communauté visée. Il sera avéré plus tard qu’aucun de ces détenus n’avait de lien avec Tokyo ou n’était impliqué dans l’attaque de Pearl Harbor.

Le 14 février 1942, le général John L. DeWitt, chargé de la sécurité militaire pour l’ouest du pays, réclame l’exclusion de ce territoire de toute la population d’ascendance japonaise. Elle se chiffre à 126 947 personnes.

Le 19 février 1942, le président Roosevelt accède à sa demande et promulgue le décret 9066 autorisant l’incarcération de « certains groupes ethniques comme mesure de prévention d’actes d’espionnage ou de sabotage ». Ralph Carr, gouverneur républicain du Colorado, est l’un des rares à s’opposer à cette décision.

Dans les jours qui suivent, l’État américain met en place des mesures radicales de ségrégation : couvre-feu, blocage des comptes bancaires, patrimoine confisqué ou gelé, interdiction de s’éloigner au-delà de 8 km de son domicile. Les agents du FBI épaulés par les militaires enchaînent les raids sur les foyers des immigrants.

Dès mars, sont affichés des ordres d’évacuation dans les quartiers ciblés de la Californie, de l’Oregon, de l’État de Washington et de l’Arizona. Ce sont des familles entières qui sont victimes de ces rafles. Elles n’ont le droit d’emporter avec elles que le strict nécessaire et abandonnent tous leurs biens.

À la date du 5 juin 1942, tous les Nippo-Américains de la côte Ouest sont internés (soit 1,2 % de la population de Californie) ; 62 % sont des « Nisei », des Japonais américains de seconde génération, donc de citoyenneté américaine, et 38 % des « Issei », des Japonais de première génération résidant aux États-Unis. Chaque famille se voit attribuer un matricule, porté sur les étiquettes accrochées aux bagages et sur les vêtements.

Les déportations se font en deux temps. Ces « étrangers ennemis » sont d’abord enfermés, sous la direction de l’armée, dans des centres de regroupement, installés dans des champs de foire et des hippodromes. Santa Anita, à Los Angeles, fut le plus vaste des centres provisoires, avec plus de 18 000 internés, forcés de vivre dans les écuries.

Entre mars et août 1942, ils furent déportés dans des camps dits de « relogement », les « relocation centers » créés à cet effet et contrôlés par le ministère de l’Intérieur. Sous surveillance étroite, des trains fermés les amènent dans des régions désertiques, inhospitalières, battues par des vents arides, avec « des hivers rigoureux » et des étés « insupportablement chauds et humides », selon la commission d’enquête du Congrès constituée dans les années 1980.

Celle-ci décrit dans son rapport des baraquements « lugubres, bâtis à la hâte, avec du papier goudronné pour toute isolation », et des camps clôturés par du « fil de fer barbelé », gardés par la police militaire depuis des miradors munis de mitraillettes et de projecteurs.

Quiconque fait mine de franchir les limites du camp est abattu. Isolement, ségrégation, voire séparation des familles et manque de nourriture sont le lot commun de plus de 110 000 Japonais déportés et répartis dans dix camps implantés en Californie, Arizona, Utah, Wyoming, Colorado, Arkansas. Plus de 5 000 enfants vont naître en détention et près de 2 000 personnes y mourir.

La contre-offensive américaine de l’été 1942 dans le Pacifique avec la victoire de Midway, en juin, et celle des îles est des Salomon, les 23-25 août, précédée par le débarquement de l’armée américaine à Guadalcanal, le 7 août, réduisent les craintes d’une attaque japonaise sur le continent américain. Les camps ne ferment pas pour autant. Ils ont fonctionné jusqu’en décembre 1945 pour celui de Manzanar en Californie, qui a compté jusqu’à 10 046 internés, et jusqu’en mars 1946 pour celui de Tule Lake, où l’on en a dénombré jusqu’à 18 789.

La résignation parmi les réprimés ne fut pas toujours de mise. En juillet 1942, une grève éclate au Santa Anita Assembly Center, puis au Poston War Relocation Center (Arizona) et à Manzanar. En septembre, le Tule Lake Relocation Center (Californie) est utilisé comme centre d’isolement pour les « fauteurs de troubles ». L’ouverture d’autres camps de cette nature à Moab dans l’Utah et à Leupp en Arizona témoigne d’une résistance à cette ségrégation raciale essentiellement parmi les « Nisei ». Yoshiki Hirabayashi et Fred Korematsu en sont devenus les symboles en contestant la valeur constitutionnelle de l’ordre d’évacuation en masse et de détention. Condamnés pour délit, ils portèrent leur cas devant la Cour suprême, qui confirma en 1944 la constitutionnalité des ordonnances justifiée par « la nécessité militaire », avalisant ainsi la procédure d’internement préventif des Japonais, fussent-ils citoyens américains.

L’effort de guerre exigeant de la main-d’œuvre et des soldats, les autorités ont appelé les internés à travailler pour pallier l’insuffisance de bras dans l’agriculture et dans l’industrie contre une rémunération misérable. Elles reviennent aussi sur leur décision prise au début du conflit d’exclure de la conscription les Nippo-Américains. Dans les camps, des centaines de jeunes gens refusent de s’engager tant que leurs familles ne sont pas libérées.

D’autres, quelque 30 000 Nisei, répondent à l’appel et intègrent les 100e et 442e bataillons d’infanterie qui combattent en Italie et en France. L’engagement est l’occasion de prouver leur loyauté. Après la guerre, le président Truman saluera officiellement ces unités exclusivement composées de Nisei et abondamment décorées, mais les préjugés à leur encontre seront longs à vaincre.

Le 21 novembre 1945, les derniers détenus quittent Manzanar puis, à leur tour, le 30 mars 1946, ceux de Tuke Lake Relocation Center, avec pour seul viatique 25 dollars et un ticket de bus – la même somme que celle allouée aux criminels à leur libération. Spoliés de leurs biens, leur réinsertion est délicate, et les rescapés se murent dans le silence.

En 1948, le Congrès adopte la Loi de réparation pour les évacués (Evacuation Claims Act) qui concède quelques indemnités, sans pour autant reconnaître explicitement le caractère injustifié de leur détention. La troisième génération de l’immigration japonaise, les Sansei, ne veut pas en rester là. Sous leur pression, une commission spéciale d’enquête est constituée en 1980 ; elle conclut que les incarcérations résultaient d’« un préjudice racial, une hystérie de guerre et de ratés politiques ». La Cour suprême reconnaît alors que l’exclusion sociale, la privation des droits constitutionnels, ainsi que la détention dans des camps ont constitué une violation flagrante des droits des citoyens d’origine japonaise.

En 1988, le Congrès américain présente officiellement ses excuses pour les injustices passées et octroie en réparation 20 000 dollars aux 60 000 survivants des camps. Dans une dizaine d’États, le 19 février, date de la promulgation du décret inique, devient un « Jour du souvenir ». En 1989, les législateurs californiens inscrivent dans les programmes scolaires cette sombre période de l’histoire américaine en qualifiant les internements de « mesures racistes et hystériques dues à la guerre ». Mais il faudra attendre février 2020 pour que l’État de Californie vote la formulation d’excuses officielles sur son rôle dans les incarcérations.

Une décision qui s’inscrit dans des débats nationaux de la politique anti-immigration de Trump, contre laquelle se sont dressés nombre d’anciens détenus nippo-américains et leurs enfants, dont ceux de Fred Korematsu. L’enfermement des familles, la séparation des enfants de leurs parents ravivent de douloureux souvenirs qui font dire à cette ancienne victime âgée de 82 ans, Kiyoshi Katsumoto : « Cela peut se reproduire. Nous, en tant que citoyens, devons vraiment comprendre ce qu’est ce pays. »

Il était une fois ...une autre histoire

Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60ans, on visitait le dimanche Orly comme on allait à une attraction touristique ?

Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine propose de vous raconter l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.Tous les articles sont écrits par un historien ou une historienne spécialiste du sujet, offrant ainsi des pages où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique. Vous ne verrez plus jamais l’histoire comme avant !

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Guerra Rusia-Ucrania

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‘Jamás pensé que volvería a ser una refugiada’: sobrevivientes ucranianos de la Segunda Guerra Mundial vuelven a vivir un conflicto bélico

Casi 80 años después de que Ucrania saliera de una devastadora guerra mundial en la que murieron más de cinco millones de personas, la invasión rusa reaviva los recuerdos que al país le ha costado superar.

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Por Emma Bubola

Borys Zabarko tenía 6 años cuando los nazis invadieron lo que hoy se conoce como Ucrania en 1941 y su ciudad natal, Sharhorod, se convirtió en un gueto judío. Las mujeres, los niños y los ancianos dormían en habitaciones abarrotadas, sin baños ni agua, dijo. Mientras la epidemia de fiebre tifoidea causaba estragos, el suelo estaba demasiado frío como para cavar tumbas y los cuerpos se apilaban sobre la tierra. El padre y el tío de Zabarko, que lucharon con el ejército soviético, murieron en combate.

Después de la liberación, Zabarko dijo que se convenció de que nunca volvería a ocurrir algo así.

A sus 86 años, hace poco pasó toda una noche de pie en la gélida estación de tren de Leópolis, en el oeste de Ucrania, en un andén abarrotado mientras intentaba subir a un vagón para escapar de otra guerra.

“Es una repetición aterradora”, dijo por teléfono desde Núremberg, Alemania, donde huyó con su nieta de 17 años, Ilona, antes de establecerse en Stuttgart. “De nuevo, tenemos esta guerra asesina”.

En las últimas semanas, la mayoría de los ucranianos vieron conmocionados cómo su país era golpeado por la violencia y la destrucción a una escala que nunca habían visto antes, con niños muertos, fosas comunes y bombardeos de casas y hospitales.

Para algunos ucranianos de edad avanzada, la invasión rusa ha revivido los dolorosos recuerdos de la Segunda Guerra Mundial, en la que murieron más de cinco millones de personas en Ucrania, aunque el número de víctimas y la escala del conflicto actual sean incomparables.

Los ecos de la guerra mundial se han hecho omnipresentes desde que Rusia invadió Ucrania.

Dumskaya.net, un portal informativo de Odesa, Ucrania, terminaba los artículos con una frase adaptada de una que utilizaban los periódicos locales durante la Segunda Guerra Mundial. En vez de “muerte a los ocupantes alemanes”, ahora dice “muerte a los ocupantes rusos”. Un erizo antitanque que se utilizó en 1941 fue sacado de un museo y desplegado en una calle de Kiev.

El presidente de Ucrania, Volodímir Zelenski, nieto de un veterano del ejército rojo, ha retomado el lenguaje de aquel conflicto y dice que se está desarrollando una “guerra patriótica”, una referencia a la Gran Guerra Patriótica de la Unión Soviética contra la Alemania nazi.

Para los ucranianos, “la Segunda Guerra Mundial es la referencia emocional más importante”, dijo Markian Dobczansky, historiador del Instituto de Investigación Ucraniana de la Universidad de Harvard. Aunque el Estado ucraniano evoca esos recuerdos, el pueblo ucraniano también “establece esa conexión por su cuenta”, dijo.

Alexandra Deineka, de 83 años, tenía 3 años cuando perdió varios dedos tras el impacto de una bomba en su casa de Járkov. Este mes, esa casa, en la que todavía vive, volvió a ser bombardeada y parte del tejado quedó destruido. “La misma historia, como hace muchos años”, dijo su nieto, Dmytro Deineka: “Lo mismo, lo mismo”.

Cuando Zabarko oyó las sirenas de ataque aéreo en una mañana reciente, corrió hacia un garaje subterráneo. Allí encontró a gente que había pasado la noche ahí, escondiéndose de los misiles y las bombas que caían sobre la ciudad, incluyendo madres con niños en carriolas que tenían miedo de salir. Su mente viajó de inmediato a 1941.

“Los sentimientos son los mismos”, dijo. “Es la muerte la que vuela sobre ti”, agregó.

Después de pasar días refugiados en su apartamento, su nieta sufría una ansiedad insoportable, dijo, y su hija le rogó que la sacara de Ucrania. Ambos enfermaron de COVID-19 después de viajar en tren en vagones atestados.

“Creíamos que nosotros, nuestros hijos y nuestros nietos vivirían una vida en paz”, dijo, “y ahora hay otra guerra con gente que muere, otro derramamiento de sangre”.

Después de que Alemania invadiera lo que hoy es Ucrania, cedió la región de Transnistria a su aliado de Rumanía, que deportó a miles de judíos a Sharhorod, confinándolos allí.

Después de la guerra, Zabarko se hizo historiador, escribió libros sobre el Holocausto y dirigió una asociación de sobrevivientes. Ahora siente como si el trabajo de su vida no hubiera valido la pena.

“Esta es mi tragedia personal”, dijo. “Si hubiéramos aprendido esas lecciones, no tendríamos guerra en Ucrania; no tendríamos ninguna guerra”.

Y añadió: “Para muchos es la primera vez, pero nosotros sabemos hacia dónde nos lleva la guerra; la hemos vivido”.

Cerca de 1,5 millones de judíos fueron asesinados en el Holocausto de Ucrania. En Babyn Yar, en Kiev, murieron casi 34.000 personas en solo dos días, en uno de los peores asesinatos masivos de judíos durante el Holocausto.

Entre esas víctimas estaban la tía y la abuela de Svetlana Petrovskaya, quien había huido de Kiev con su madre tras la invasión nazi.

El 1 de marzo, el Centro Conmemorativo del Holocausto de Babyn Yar, en Kiev, dijo que las fuerzas rusas habían atacado el lugar.

“Ahora las bombas de Putin están bombardeando Babyn Yar”, dijo Petrovskaya, de 87 años y profesora de Historia. “Una no puede entender esto”.

Después de que Petrovskaya y su madre huyeron en un tren de ganado, su padre se convirtió en prisionero de guerra. Cuando la familia regresó a Kiev en 1944, Petrovskaya y otros niños recogieron ladrillos después de ir a la escuela y ayudaron a reconstruir la ciudad.

Ahora, 82 años después, Petrovskaya abandonaba Kiev en un autobús con personas mayores y niños, para acabar en Budapest, tras recoger sus joyas, algunos libros de poemas, las pipas de su difunto marido y las cartas que había recibido de sus antiguos alumnos.

“Soy una persona fuerte y no lloré cuando murió mi marido, pero rompí a llorar cuando salí de Kiev”, dijo. “Fue muy parecido a 1941”.

Tras pasar horas en los refugios antibombas mientras los proyectiles caían cerca de su casa, Petrovskaya superó su reticencia inicial y aceptó abandonar Kiev a principios de marzo.

“Nunca jamás pensé que volvería a ser una refugiada”, dijo, “quiero ser enterrada junto a mi marido”.

En los años cuarenta, los colaboradores locales ayudaron a los nazis a perpetrar el Holocausto, pero la mayoría de los ucranianos, más de tres millones, lucharon en el ejército Rojo contra los nazis.

Uno de los combatientes fue Ihor Yukhnovskyi, físico y ex viceprimer ministro de Ucrania. Yukhnovskyi creció bajo el dominio polaco en lo que hoy es Ucrania occidental y vivió bajo la ocupación alemana y soviética.

“El pueblo ucraniano hizo mucho durante la Segunda Guerra Mundial; Rusia tiene una gran deuda con Ucrania”, dijo Yukhnovskyi, de 96 años, en una conversación telefónica desde su casa en Leópolis. “Es muy triste que el presidente de Rusia no tenga una forma básica de respeto”.

En 1991, como miembro del Parlamento, defendió la independencia de Ucrania. Ahora su nieto ha sido reclutado para la guerra.

“Pensar que vamos a renunciar a eso es completamente absurdo”, dijo.

Ida Lesich y su madre formaron parte de los más de dos millones de personas que los nazis enviaron a campos de trabajo en Alemania. En 1943, su madre murió en el campo tras varios meses de romper piedras, y Lesich creció en un orfanato de Kiev.

En una llamada telefónica desde Kiev, ciudad que se niega a abandonar, Lesich, de 85 años, dijo que durante toda su vida había logrado evitar los recuerdos que tenía de la guerra. Pero cuando las bombas empezaron a caer sobre Ucrania, volvieron a aparecer.

“Putin no trata a la gente como personas”, dijo. “Está matando a los inocentes”.

Cuando tenía 22 años, el esposo de Maria Stasenko fue reclutado por el ejército soviético. Ella y su hijo de 4 años se quedaron en Dnipro, incluso cuando su casa fue ocupada por soldados alemanes. Ahora es su nieto el que se prepara para luchar.

“Estoy viviendo mi tercera guerra”, dijo Stasenko, de 102 años, quien nació justo después del final de la Primera Guerra Mundial, en una llamada telefónica desde su casa en las afueras de Dnipro. “Nunca pensé que habría otra”.

Durante la Segunda Guerra Mundial, Stasenko trabajó como voluntaria en su ciudad, ayudando a reparar las vías del tren destruidas. Ahora, como muchos de los que sobrevivieron a la guerra, es demasiado vieja para escapar y no puede buscar refugio, por lo que está atrapada con sus recuerdos y temores. “No estoy segura de que vaya a sobrevivir esta vez”.

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Le Monde

Pour les enfants d’Ukraine, les dangers de l’exil

Julia Pascual (Przemysl, Kazimierz Dolny et Cracovie (Pologne), envoyée spéciale)

Publié aujourd’hui à 05h34, mis à jour à 14h49

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ReportageFace à l’afflux de mineurs parfois non accompagnés, notamment en Pologne, plusieurs institutions internationales se montrent préoccupées, évoquant des risques de trafic, de séparation des familles et de disparition.

Il faut rouler une heure en direction du sud depuis Cracovie. Prendre les routes sinueuses qui grimpent jusqu’aux montagnes. C’est là, dans une station polonaise de sports d’hiver gagnée par le printemps, qu’une trentaine d’enfants d’un orphelinat privé de la région de Lviv, dans l’Ouest ukrainien, ont été déplacés début mars.

Un centre de vacances leur a été gracieusement mis à disposition par ses propriétaires, un couple de Polonais. Dans l’une des chambres de l’établissement, Anastasia, Ivanka et Ania, âgées de 6, 7 et 9 ans, s’amusent sur les lits. Le matin, elles sont allées à l’école. Ces trois sœurs ont été placées en orphelinat il y a un an avec leur frère Volodymyr, 3 ans, à la suite de faits d’abus sexuel. Ania sait que c’est la guerre qui l’a amenée dans ce coin de Pologne. « Elle n’est pas inquiète, croit savoir Natalia, l’éducatrice de 26 ans qui partage la chambre de la fratrie. Les grands en parlent beaucoup entre eux et nous prions trois fois par jour. »

Guerre en Ukraine : « Pour tout dire, j’aimerais juste partir loin, loin d’ici » : à Lviv, un orphelinat dans la guerre

Agés de 2 à 17 ans, les enfants de l’orphelinat « ont été retirés à leurs parents de façon définitive ou temporaire à cause de problèmes d’addictions, de négligence ou d’abus », explique Wendy Lynn Farrell. Cette Américaine de 39 ans est membre active d’une communauté baptiste de Springfield, dans l’Etat du Missouri, dont l’Eglise est le principal soutien financier de l’orphelinat, à travers la fondation Children’s Paths (« les sentiers des enfants »). Elle-même a adopté une adolescente de Crimée en 2013. Elle fait partie des artisans de l’évacuation des enfants en Pologne.

Aujourd’hui, l’objectif de Wendy est d’amener le groupe aux Etats-Unis, avec l’aval des autorités ukrainiennes et « le temps que ça se calme ». « A Springfield, notre communauté connaît ces enfants et pourra les soutenir. Ils n’auront besoin de rien », justifie-t-elle. Les enfants n’ont d’ailleurs pas été enregistrés comme réfugiés auprès de l’administration polonaise, « pour ne pas limiter nos chances », explique-t-elle.

« Risques de trafic »

Leah a bien envie d’aller aux Etats-Unis. Dans le même temps, cette adolescente de 15 ans, placée depuis 2014, ne cache pas son anxiété. « Mon père et mon frère sont à Lviv mais ma mère vit à Marioupol [dans le sud de l’Ukraine] et je n’ai plus eu de nouvelles d’elle depuis le 5 mars, confie-t-elle. Elle ne reçoit plus les messages ni les appels. »

« La plupart des enfants n’ont pas de relation avec leurs parents et ceux-ci ne se sont pas du tout inquiets de leur sort », assure toutefois Mykola Shagarov, le directeur de l’orphelinat, lui-même réfugié en Pologne. Cet Ukrainien de 46 ans déclare que tout est fait « dans le respect de la loi » et que « les processus d’adoption sont suspendus pendant la guerre ». Il sait qu’il existe dans cette période de crise des « risques de trafic ».

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L'Humanité

Macron répond à Zemmour

Naïm Sakhi

Trocadéro « Macron assassin ! » Ce slogan scandé par la foule, dimanche, lors du meeting parisien d’Éric Zemmour, n’en finit pas de faire réagir. Pour rappel, ce cri a été martelé une dizaine de fois, alors que le candidat d’extrême droite égrenait les noms de ceux à qui « on ne rendra jamais justice », parmi lesquels Sarah Halimi ou Mireille Knoll, estimant « que l’État n’a pas su protéger ». Ses proches ont indiqué que le candidat n’a  « pas entendu ». Rien n’est plus faux : notre reporter, présent sur place, a vu sourire avec délectation Éric Zemmour à ce moment précis. « Il y a deux hypothèses, la première c’est l’indignité. La deuxième, c’est la méconnaissance d’une réforme très importante du quinquennat, le 100 % santé. Maintenant, les prothèses auditives sont remboursées par la Sécurité sociale », a réagi Emmanuel Macron, lundi, en marge d’un déplacement de campagne à Dijon. N. S.

Présidentielle 2022Emmanuel MacronÉric Zemmour
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Des patients d’une clinique lyonnaise au cœur d’une fronde syndicale

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En Corse, retour des tensions après les obsèques d’Yvan Colonna

Actu

Nationalisme Après la polémique sur les drapeaux mis en berne par la collectivité territoriale, c’est une vidéo incriminant des CRS chantant la Marseillaise, le 25 mars, qui ravive les affrontements entre jeunes et policiers. Le gouvernement reste sous pression à deux semaines de la présidentielle.

Diego Chauvet

L’accalmie n’aura duré que le temps du deuil. Après les obsèques d’Yvan Colonna vendredi, de nouvelles violences ont éclaté à Furiani dès dimanche soir. Des jeunes, à nouveau en première ligne, se sont rassemblés devant une caserne de CRS de la ville. Un autre cantonnement au nord d’Ajaccio a simultanément été le théâtre d’un rassemblement. Des affrontements ont fini par éclater avec des jets de cocktails Molotov et des tirs de grenades assourdissantes en retour de la part des policiers. Une vidéo publiée sur Internet dès vendredi soir est venue alimenter la colère : on y entend les CRS entonner la Marseillaise au moment où les obsèques du nationaliste, condamné pour l’assassinat du préfet Claude Érignac, avaient lieu à Cargèse. Pour l’instant, une enquête est en cours pour vérifier l’authenticité de la vidéo. Mais si elle était avérée, cela constituerait « plus qu’une maladresse, une provocation », selon l’historien corse Hubert Lenziani. Femu a Corsica, le parti du président de la collectivité territoriale Gilles Simeoni, l’a qualifiée de « haine coloniale à l’état pur ».

La jeunesse mène l’agitation

Après les discussions entamées entre gouvernement et responsables politiques de la collectivité territoriale, dirigée par les nationalistes, la Corse reste donc en pleine agitation politique et sociale. L’agression en prison d’Yvan Colonna au début du mois de mars avait déclenché cette nouvelle poussée nationaliste menée essentiellement par la jeunesse de l’île. Le refus du gouvernement de lever son statut de détenu particulièrement signalé, et donc de son rapprochement en détention en Corse, est considéré par les manifestants et les responsables politiques comme une faute qui a rendu possible son agression.

Condamné par trois fois pour l’assassinat du préfet de Corse en 1998 tout en clamant son innocence, Yvan Colonna est ainsi devenu aux yeux des nationalistes une sorte de « martyr » de la cause. Autonomistes et indépendantistes se saisissent ainsi de ce « dysfonctionnement » (qui a entraîné des auditions parlementaires) pour mettre la pression sur le gouvernement et obtenir un nouveau statut de l’île. Dans Corse Matin du 26 mars, un autre historien, Arnaud Benedetti, le laisse entendre : « Le pouvoir politique, pour la première fois confronté à une majorité nationaliste, est celui qui, depuis 1981, a le moins donné en termes de revendications aux nationalistes. »

La situation sociale de la Corse, qui affiche « le plus haut taux de pauvreté du pays (hors outre-mer – NDLR) », comme le rappelle Hubert Lenziani, contribue elle aussi fortement au mécontentement en cours. Sauf que le contenu d’une nouvelle autonomie par rapport au continent reste très flou, si celle-ci devait avoir lieu. « Rappelons-le, les réformes institutionnelles précédentes ont accompagné l’aggravation des inégalités, rappelaient ainsi il y a deux semaines les communistes corses. Elles n’ont pas empêché la captation de la solidarité nationale et la cherté de la vie, encore moins la domination économique du consortium des patrons corses, qui en est le principal responsable. »

« conjoncture délicate »

Hubert Lenziani souligne également que la seule vraie question, c’est « l’amélioration de la vie quotidienne de la population », quelles que soient les négociations statutaires. « L’autonomie la permettra-t-elle ? » interroge-t-il. Il souligne par ailleurs la « conjoncture délicate », qui dépasse largement la Corse, dans laquelle survient cette crise dans l’île : la pandémie de Covid, la guerre en Ukraine et l’élection présidentielle. « Ce sont des événements qui se télescopent ici en Corse. »

L’historien estime également que tout changement de statut de l’île doit être au préalable soumis à un référendum, avec une participation importante, alors que l’élection des nationalistes à la tête de la collectivité s’est faite dans un contexte de forte abstention, même si elle est moindre en Corse que sur le continent. En attendant, la suite des événements sur le terrain dépend aussi de l’enquête sur la vidéo publiée vendredi, et des éventuelles sanctions qui pourraient en découler.

Corseyvan colonnanationalistes corsesPrésidentielle 2022
France24 - Monde

En direct : pourparlers "significatifs" à Istanbul, la Russie va réduire son activité militaire

Publié le : 29/03/2022 - 06:51Modifié le : 29/03/2022 - 14:48

FRANCE 24 Suivre

De nouvelles tractations se sont tenues mardi entre la Russie et l'Ukraine à Istanbul, pour tenter de mettre fin à la guerre qui sévit en Ukraine depuis l'invasion russe le 24 février. À leur issue, Moscou a déclaré que l'activité militaire "en direction de Kiev et Tcherniguiv" va être réduite "radicalement". Le président français Emmanuel Macron et son homologue russe Vladimir Poutine s'entretiendront de nouveau par téléphone à 16 h 30. Suivez notre direct.

  • 14 h 36 : les conditions sont désormais "suffisantes" pour une rencontre Zelensky-Poutine

Les conditions pour une première rencontre entre le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et son homologue russe, Vladimir Poutine, depuis le début de l'invasion russe, sont désormais "suffisantes" après une nouvelle session de pourparlers russo-ukrainiens mardi en Turquie, a affirmé le négociateur ukrainien en chef .

"Les résultats de la réunion d'aujourd'hui sont suffisants pour une rencontre au niveau des chefs d'État", a déclaré David Arakhamia. Depuis le début du conflit, Moscou a toujours refusé une telle proposition de Kiev.

  • 14 h 20 : l'Ukraine veut un "accord international" garantissant sa sécurité

L'Ukraine réclame un "accord international" pour garantir sa sécurité, dont seraient signataires plusieurs pays garants, indique David Arakhamia, le négociateur en chef ukrainien, après plusieurs heures de pourparlers russo-ukrainiens à Istanbul. 

"Nous insistons pour qu'il s'agisse d'un accord international qui sera signé par tous les garants de la sécurité. Nous voulons un mécanisme international de garanties de sécurité […]", explique David Arakhamia.

  • 14 h 12 : la Russie va réduire "radicalement" son activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv

La Russie va radicalement réduire son activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv en Ukraine, après des pourparlers russo-ukrainiens "substantiels" à Istanbul, indiquent des négociateurs russes.

"Les négociations sur un accord sur la neutralité et le statut non-nucléaire de l'Ukraine entrant dans une dimension pratique […], il a été décidé, pour accroître la confiance, de réduire radicalement l'activité militaire en direction de Kiev et de Tcherniguiv", a déclaré à Istanbul le vice-ministre russe de la Défense, Alexandre Fomine.

Selon un négociateur russe, les pourparlers ont été "significatifs". Le chef de la délégation russe et représentant du Kremlin, Vladimir Medinski, a fait état de "discussions substantielles" et dit que les propositions "claires" de l'Ukraine en vue d'un accord allaient être "étudiées très prochainement et soumises au président" Vladimir Poutine.

  • 13 h 43 : fin de la réunion entre Russes et Ukrainiens à Istanbul 

La réunion entre négociateurs russes et ukrainiens organisée à Istanbul est terminée, annonce l'ambassade d'Ukraine à Ankara.

Les discussions ont duré quatre heures, entrecoupées de plusieurs pauses. On ignore encore si elles reprendront mercredi.

  • 13 h 21 : la Russie expulse 10 diplomates des pays baltes

La Russie a annoncé l'expulsion de dix diplomates des pays baltes, en représailles à une mesure similaire contre des représentants de Moscou dans le contexte des tensions autour de l'Ukraine.

Les accréditations de quatre diplomates de l'ambassade de Lituanie, trois de celle de Lettonie et trois des missions estoniennes ont été retirées, a annoncé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

  • 13 h 20 : au moins sept morts et 22 blessés dans la frappe russe à Mykolaïv

Au moins sept personnes ont été tuées et 22 autres blessées dans la frappe russe ayant partiellement détruit le bâtiment de l'administration régionale de Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine, selon un nouveau bilan donné par le président ukranien, Volodymyr Zelensky.

"Il n'y avait pas de visées militaires à Mykolaïv, les habitants de Mykolaïv ne présentaient aucune menace contre la Russie. Et malgré cela, comme tous les Ukrainiens, ils sont devenus les cibles des troupes russes", a-t-il affirmé lors d'une adresse au Parlement danois.

  • 12 h 59 : les attaques russes contre Marioupol sont un "crime contre l'humanité"

Les attaques russes contre Marioupol sont un "crime contre l'humanité", a dénoncé le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans un discours devant le Parlement danois.

"Ce que les troupes russes font à Marioupol est un crime contre l'humanité, qui se déroule en direct sous les yeux de la planète", a-t-il dit lors d'une intervention en visioconférence, les accusant de bombarder volontairement les abris des civils dans cette ville assiégée.

  • 12 h 48 : Decathlon annonce la "suspension" de ses activités en Russie

Le groupe français spécialisé dans les articles de sport Decathlon, sous pression depuis le début de la guerre en Ukraine, a annoncé dans un communiqué la suspension de ses activités en Russie, en raison de problèmes d'approvisionnement.

"Respectant scrupuleusement les sanctions internationales, Decathlon constate que les conditions d'approvisionnement ne sont plus réunies pour poursuivre son activité en Russie. Decathlon est amené à suspendre l'exploitation de ses magasins", écrit dans son communiqué l'enseigne de la galaxie Mulliez, qui a jusque-là maintenu en Russie les activités de ses marques Auchan et Leroy-Merlin.

  • 12 h 35 : le Japon va interdire les exportations de produits de luxe vers la Russie

Le Japon interdira, à partir du 5 avril, l'exportation vers la Russie de voitures de luxe et autres produits haut de gamme dans le cadre d'un nouveau paquet de sanctions en réponse à l'invasion de l'Ukraine, a déclaré le ministère japonais de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie.

La nouvelle liste de produits interdits à l'exportation comprend 19 catégories, des voitures d'une valeur supérieure à 6 millions de yens (environ 44 000 euros) aux bijoux, montres, cosmétiques, alcools et objets d'art d'un prix supérieur à 40 000 yens (290 euros), a précisé le ministère dans un communiqué.

  • 12 h 03 : la Croix-Rouge demande à Moscou et Kiev de s'entendre sur les évacuations

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a appelé la Russie et l'Ukraine à tout faire pour parvenir à un accord sur une évacuation sécurisée des civils de Marioupol et d'autres villes assiégées par l'armée russe, lors des négociations qui ont débuté entre les deux parties en Turquie.

Le directeur général du CICR, Robert Mardini, a déclaré à Reuters que son organisation ne participait pas à des évacuations forcées de civils – une méthode utilisée par l'armée russe en Syrie –, disant n'avoir aucune "information de première main" sur le fait que de tels déplacements de population auraient lieu en Ukraine.

Il a déploré que la Croix-Rouge soit la cible d'une "campagne de désinformation" sur les réseaux sociaux.

  • 11 h 40 : entretien Poutine-Macron à 16 h 30 (heure de Paris)

Emmanuel Macron et Vladimir Poutine vont de nouveau se parler au téléphone à 16 h 30, heure de Paris (14 h 30 GMT), a annoncé l'Élysée, notamment au sujet d'une opération humanitaire d'évacuation dans la ville ukrainienne assiégée de Marioupol organisée avec la France, la Grèce et la Turquie.

Le président français a déclaré qu'il voulait discuter avec son homologue russe "pour sécuriser l'opération humanitaire à Marioupol", précisant que l'objectif était de la lancer "dans les tout prochains jours", en reprochant à la Russie un "non-respect du droit humanitaire international".

  • 11 h 31 : la France se prépare pour d'éventuelles coupures ciblées

La France se prépare à de possibles coupures ciblées de gaz chez d'importants consommateurs pour faire face à une éventuelle interruption de l'approvisionnement russe l'hiver prochain, ont indiqué le gouvernement et le gestionnaire du réseau de distribution.

"On attend la sortie d'un décret délestage, que le gouvernement doit sortir ces prochains jours", a indiqué lors d'une conférence de presse Laurence Poirier-Dietz, directrice générale de GRDF, le réseau de distribution de gaz.

  • 11 h 15 : au moins deux morts dans la frappe russe sur l'administration de Mykolaïv

Deux corps sans vie ont été sortis des gravats après une frappe russe sur le bâtiment de l'administration régionale de Mykolaïv, touchée par une frappe russe, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les autorités de cette ville proche d'Odessa, dans le sud-ouest de l'Ukraine, avaient annoncé précédemment que les secours cherchaient huit civils et trois militaires sous les décombres.

  • 11 h 04 : pas de ministres polonais et tchèque à Budapest pour une réunion sur l'Ukraine

Les ministres polonais et tchèque de la Défense ne participeront pas à une réunion prévue mercredi à Budapest du groupe de Visegrad, dit V4, en raison des liens de la Hongrie avec le Kremlin, ont annoncé des responsables.

Le ministre polonais Mariusz Blaszczak "n'ira pas" à Budapest, a indiqué à l'AFP son service de presse sans autre précision.

  • 11 h 02 : le directeur général de l'AIEA en Ukraine pour discuter de la sécurité des sites nucléaires

Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, se trouve en Ukraine "pour des discussions avec des responsables du gouvernement [afin de fournir] une assistance technique" garantissant la sécurité des installations nucléaires, selon un communiqué de l'instance onusienne.

"Le conflit militaire pose un danger sans précédent pour les centrales et autres sites du pays. Nous devons prendre des mesures urgentes pour nous assurer qu'elles continuent à fonctionner en toute sûreté et réduire le risque d'un accident", a déclaré Rafael Grossi, cité par le communiqué.

  • 09 h 43 : l'administration régionale de Mykolaïv touchée par une frappe russe 

Une frappe russe a touché le siège de l'administration régionale de Mykolaïv, ville proche d'Odessa qui connaissait un répit dans les bombardements ces derniers jours, a indiqué sur Facebook le gouverneur de cette région du sud de l'Ukraine.

"Le bâtiment de l'administration régionale touché", a écrit le gouverneur Vitaly Kim, assurant que la plupart des personnes se trouvant à l'intérieur étaient indemnes. "On cherche huit civils et trois militaires", a précisé le responsable.

  • 09 h 32 : l'oligarque russe Abramovitch participe aux négociations à Istanbul

Le milliardaire russe Roman Abramovitch l'un des oligarques russes visés par des sanctions occidentales en raison de l'invasion de l'Ukraine par Moscou, participe aux pourparlers de paix entre les délégations ukrainienne et russe à Istanbul.

  • 09 h 30 : ouverture des pourparlers entre la Russie et l'Ukraine à Istanbul

Les pourparlers entre les délégations russe et ukrainienne à Istanbul ont commencé peu après 10 h 30 (07 h 30 GMT), a rapporté l'agence officielle turque Anadolu.

C'est la première fois que les délégations des deux pays, arrivées la veille en Turquie, se retrouvent en présence après plusieurs rounds de pourparlers en visioconférence.

  • 09 h 24 : reprise des évacuations par les couloirs humanitaires après une suspension

L'Ukraine a annoncé mardi une reprise des évacuations de civils via trois couloirs humanitaires, notamment depuis la ville assiégée de Marioupol, après une journée de suspension par crainte de "provocations" russes.

"Trois couloirs humanitaires ont été validés pour aujourd'hui", a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk dans une vidéo diffusée sur Telegram.

  • 9 h 00 : le groupe russe Wagner déployé dans l'est de l'Ukraine (Défense britannique)

Des mercenaires russes du groupe Wagner se sont déployés dans l'est de l'Ukraine, a indiqué le ministère britannique de la Défense, qui estime que plus de 1 000 combattants de la sulfureuse société paramilitaire pourraient être amenés à combattre dans le pays.

"La compagnie privée militaire russe du groupe Wagner s'est déployée dans l'est de l'Ukraine", a indiqué le ministère dans un point de situation publié sur son compte Twitter.

Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 28 March 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/LGcaASzEkJ🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/qWJcREPqRN

March 28, 2022
  • 08 h 48 : la Russie et l'Ukraine "ont des préoccupations légitimes", affirme Erdogan

La Russie et l'Ukraine ont toutes deux "des préoccupations légitimes", a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan en accueillant les délégations de négociateurs des deux pays à Istanbul, les appelant à "mettre un terme à cette tragédie".

Les pourparlers entre les deux délégations doivent commencer après cette réception, dans le palais de Dolmabahçe à Istanbul où la présidence turque dispose de bureaux.

  • 8 h 30 : Irpin reprise aux forces russes, selon l'Ukraine

L'Ukraine a annoncé lundi soir que la ville d'Irpin, théâtre de féroces combats dans la banlieue de Kiev, avait été reprise aux forces russes. Mais la situation reste instable. Le point avec notre correspondant à Kiev, Gulliver Cragg. 

 

 

  • 8 h 00 : Marioupol, ville en ruines

Après des bombardements et un siège qui dure depuis un mois, au moins 5 000 personnes ont été tuées dans cette cité portuaire du sud-est de l'Ukraine, selon les autorités locales. Ceux qui ont fui racontent cet enfer dans ce reportage. 

 

 

  • 7 h 00 : l'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible "empoisonnement"

L'oligarque russe Roman Abramovitch, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev pour faire cesser la guerre en Ukraine, a souffert de symptômes qui font penser à un possible empoisonnement, a indiqué lundi à l'AFP une source proche du dossier, confirmant des informations du Wall Street Journal.

Après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars, le milliardaire propriétaire du club de football anglais Chelsea ainsi qu'au moins deux hauts responsables de l'équipe de négociateurs ukrainiens "ont développé des symptômes", a écrit le journal américain en citant des "personnes au courant de cette situation". Yeux rougis et larmoyants, visage et mains qui pèlent : ces symptômes se sont ensuite améliorés "et leurs vies ne sont pas en danger", a-t-il ajouté.

  • 6 h 30 : des pourparlers russo-ukrainiens s'ouvrent à Istanbul

En amont des discussions prévues mardi à Istanbul, le ministre ukrainien des Affaires étrangères a prévenu que Kiev ne concéderait aucune vie humaine, ni territoire, ni sa souveraineté. "Le programme minimum, ce seront les questions humanitaires, et le programme maximal est de parvenir à un accord de cessez-le-feu", a déclaré Dmytro Kouleba à la télévision publique.

À Washington, un haut représentant du département d'État américain a signifié que le président russe, Vladimir Poutine, ne semblait pas disposé à effectuer de compromis pour mettre fin à la guerre.

Un conseiller du ministère ukrainien de l'Intérieur s'est dit sceptique sur l'hypothèse que les pourparlers permettent des avancées.

Le porte-parole du Kremlin, Dimitry Peskov, a estimé qu'il était important que les discussions en face-à-face se poursuivent, même si elles n'ont jusqu'à présent pas abouti à des résultats.

 

 

  • 5 h 30 : sirènes d'alerte en Ukraine en amont de pourparlers avec la Russie

Des sirènes d'alerte ont retenti mardi avant l'aube à travers l'Ukraine, à quelques heures de pourparlers en Turquie entre négociateurs ukrainiens et russes, lors desquels Kiev espère obtenir un cessez-le-feu, mais n'entend effectuer aucune concession territoriale ou sur sa souveraineté.

 

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Reportage : les déplacés ukrainiens à Paris, entre solidarité et imbroglios administratifs

L'oligarque russe Roman Abramovitch et des négociateurs ukrainiens possiblement "empoisonnés"

Le monde dans tous ses États

Ukraine - Otan, la double peine ?

France24 - Monde

Amnesty : "Certains pays ont profité du Covid-19 pour restreindre les libertés"

Publié le : 29/03/2022 - 00:05

Marc DAOU Suivre

Le dernier rapport annuel d'Amnesty International, rendu public mardi 29 mars, révèle que la poursuite de la pandémie et l'aggravation des conflits dans le monde ont amplifié les atteintes aux droits de l'Homme et les inégalités. Notamment au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. 

Amnesty International a publié, mardi 29 mars, son rapport annuel portant sur la situation des droits humains dans le monde en 2021. Et sans surprise, son bilan est sombre. Selon l'ONG, les réponses des États et des multinationales au défi de la lutte contre la pandémie et l'aggravation des conflits dans le monde ont provoqué l'amplification des inégalités et une violation accrue des droits fondamentaux.

Selon le rapport, "la pauvreté croissante, l'insécurité alimentaire et l'instrumentalisation de la pandémie par des gouvernements pour mieux réprimer la dissidence et la contestation ont été largement cultivées en 2021", tandis que la menace de nouveaux conflits "est allée grandissante, alors que d'autres, plus anciens, s'aggravaient".

Notamment au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, qui marquaient, cette année-là, le 10e anniversaire des soulèvements de grande ampleur de 2011, dits du "Printemps arabe". Dans ces régions, précisément en Libye, en Israël et dans les territoires palestiniens occupés, ou encore au Yémen, "les affrontements se sont traduits par des atteintes massives au droit international humanitaire et relatif aux droits humains", indique l'ONG.

>>> Entretien : pour Agnès Callamard, secrétaire générale d'AI, "le monde d’après, c’est le monde de la trahison"

Certains gouvernements sont accusés dans le rapport "de ne pas faire une priorité de l'accès satisfaisant de la population à la santé, y compris aux vaccins anti-Covid-19".

Interrogée par France 24, Heba Morayef, directrice régionale pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à Amnesty International, explique que la pandémie en tant que telle a joué un rôle dans la détérioration des droits humains.

"Ces deux dernières années, la pandémie a détourné un peu plus l'attention internationale des conflits de ces régions, comme les guerres oubliées de Syrie et du Yémen, indique-t-elle. Certains gouvernements, notamment en Afrique du Nord, ont profité du Covid-19 pour agir ou légiférer pour porter atteinte à la liberté d'expression, le tout au nom de l'urgence sanitaire".

Ce type de mesures a notamment permis de limiter la liberté d'association et le droit de manifester, par exemple au Liban, en Irak et en Algérie, où des mouvements continus de protestations ont été brisés dans leur élan, souligne Heba Morayef.

Une liberté d'expression "fortement restreinte"

Pandémie ou pas, le rapport d'Amnesty International dénombre de nombreuses atteintes à la liberté d'expression au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, où elle est toujours "fortement restreinte alors que des gouvernements ont adopté de nouvelles lois draconiennes érigeant en infraction le simple exercice de ce droit".

Et ce dans l'espace public comme en ligne, puisque "les États ont continué de censurer Internet et d'investir dans des dispositifs de surveillance numérique", insiste l'ONG.

"Dans toute la région, les autorités ont cette année encore arrêté, placé en détention et poursuivi devant la justice des personnes qui n'avaient fait qu'exercer pacifiquement leur droit à la liberté d'expression, poursuit le rapport. Elles utilisaient bien souvent des dispositions subjectives de la législation pénale sanctionnant l''outrage' pour engager des poursuites contre celles et ceux qui critiquaient les pouvoirs publics, notamment les mesures prises dans le cadre de la pandémie, et les emprisonner".

Amnesty International cite le cas "emblématique" du Saoudien Abdulrahman al-Sadhan, qui a été condamné à 20 ans d'emprisonnement, suivis d'une interdiction de quitter le pays de la même durée, "pour avoir publié des tweets dans lesquels il critiquait la politique économique du gouvernement".

After secret hearings & “confessions” extracted under torture, #Saudi Specialized Criminal Court sentenced Abdulrahman al-Sadhan to TWENTY yrs in prison & 20 yrs travel ban. For running a twitter account. Tell @KingSalman to release him now! https://t.co/TPhAxbCjMb #FreeSadhan pic.twitter.com/eRjgXWdbsU

June 26, 2021

En Libye, rappelle le rapport, le Parlement a adopté une loi sur la cybercriminalité limitant "fortement la liberté d'expression en ligne", en permettant au gouvernement de mener des activités de surveillance et d'exercer la censure.

Du côté de l'Égypte voisine, le président Abdel Fattah al-Sissi "a promulgué une loi rendant passible de poursuites, pour des motifs formulés en termes peu précis, la publication d'informations sur les pandémies", dénonce le rapport.

"La liberté d'expression couvre tous les aspects de la vie quotidienne des citoyens et leur permet de vivre leur vie comme ils l'entendent, or nous sommes dans un moment où dans la plupart des pays de ces régions il y a très peu d'espace d'expression, que ce soit pour la dissidence politique ou pour la mobilisation", souligne Heba Morayef.

Une longue liste de griefs

Outre ce durcissement visant la liberté d'expression et la liberté d'opinion, ce sont l'ensemble des droits humains qui sont malmenés au Moyen-Orient en Afrique du Nord, poursuit le rapport.

Surpopulation carcérale, insalubrité des prisons, crimes de guerre, violations graves du droit international humanitaire, ingérences militaires étrangères, transferts d'armes illégaux, atteinte aux droits de réfugiés ou migrants, situation précaire des travailleurs étrangers, dépossession de terres, violences à l'égard des femmes, discrimination contre les personnes LGBTI et membres des minorités religieuses et ethniques... la liste des griefs répertoriés par Amnesty International est très très longue.

Dans au moins 18 pays de ces régions, "des actes de torture et d'autres mauvais traitements ont cette année encore été commis dans des lieux de détention officiels et non officiels, notamment lors d'interrogatoires (pour arracher des 'aveux') et dans le cadre d'un maintien à l'isolement dans des conditions très dures”, dénonce encore l'ONG.

"Depuis 2011, il y a eu beaucoup de changements, mais la plupart du temps c'était pour le pire, comme le montre le bilan des différents pays de ces régions, et la proportion de la population souffrant des violations des droits humains, explique Heba Morayef. Et notamment dans les pays qui ont été concernés par le printemps arabe, et dont les régimes, secoués par ces mouvements sans précédent par leur ampleur, ont ensuite cherché par tous moyens à empêcher la réémergence de tels soulèvements, comme au Bahreïn et en Égypte".

En ce qui concerne les Palestiniens, la Libye, la Syrie et le Yémen, "la réalité de ces conflits, au sens des violations du droit international humanitaire et la généralisation et l'impunité des crimes de guerre, la population vit clairement, en termes de droits humains, dans des conditions encore plus dégradées", ajoute-t-elle.

Malgré ce contexte difficile, les droits humains restent un sujet majeur aux yeux de la population de ces régions. Selon Amnesty International, plus de 630 000 d'entre personnes se sont inscrits, au cours des trois dernières années, pour devenir membres internationaux ou sympathisants de l'ONG.  

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Agnès Callamard, Amnesty international : "Le monde d’après, c’est le monde de la trahison"

L’invité du jour

Cécile Coudriou : "Le combat pour les droits humains reste d’une actualité brûlante"

Des centaines de viols et exactions contre des femmes au Tigré, selon Amnesty International

L'Humanité

Pose

Billet

Maurice Ulrich

Comme toujours, il est en costume noir et chemise blanche, mais avec une grosse écharpe. On comprend le message. Il fait froid en Ukraine. Le bras tendu, il a la main sur l’une des poutrelles d’acier d’un enchevêtrement de fer et de béton. BHL, bien sûr, à Odessa, en photo sur deux pleines pages dans Paris-Match. On sait comment ça se passe. Le lieu a été choisi, la prise de vue a été répétée. C’est professionnel. Normal, c’est Paris-Match. « Jamais il n’avait eu comme ici, nous dit la légende, l e sentiment d’être là où la planète peut s’embraser. » Pour dire vrai, le sentiment de BHL, on s’en fout un peu. La guerre tourne autour de lui, ou c’est lui qui tourne autour. Ce n’est plus la mouche du coche, c’est la mouche des ruines, pour ne pas dire plus, qui se met en scène. On peut en éprouver de la colère. Ce n’est pas la première de ses poses. On l’a souvent trouvé outrecuidant, généralement ridicule, parfois pathétique, toujours déplacé. Là, il est obscène.

le billet de Maurice Ulrich
L'Humanité

Seules face à la violence domestique

Prescription culture

Télévision Dans une mise en scène audacieuse et efficace, Ionut Teianu met en parallèle, par la fiction, les histoires emblématiques de deux femmes victimes de violences conjugales.

Caroline Constant

Deux femmes, deux victimes de violences conjugales. Pour l’une, Julie Douib, 34 ans, mère de deux enfants, l’histoire a fini tragiquement : le 3 mars 2019, son compagnon l’a assassinée, de sang-froid, en lui tirant plusieurs balles dans le corps. Et c’est parce que Laura Rapp a vu à la télévision les marches blanches en son honneur qu’elle a eu l’énergie de lancer un appel à l’aide sur les réseaux sociaux pour échapper à son bourreau. De façon très habile, ce téléfilm, qui vaut mieux que son titre, démonte, au travers de ces deux cas, les mécanismes à l’œuvre dans ces relations de couple mortifères. L’histoire, fictionnée, part du livre témoignage de Laura Rapp, Tweeter ou mourir (éditions Michalon). Le réalisateur et coscénariste, Ionut Teianu, a d’ailleurs suivi, en décembre 2019, le procès du mari de Laura Rapp, et en a reproduit des extraits dans la fiction.

La grande force du film est donc de raconter, en filigrane, les histoires de ces deux femmes, jeunes et indépendantes : Julie (Laura Sépul) est serveuse à l’Île-Rousse (Haute-Corse), tandis que Laura (Juliette Roudet) apprend le métier d’agente immobilière. La première rencontre son mari (Gaël Maleux) dans le café où elle travaille, celui de Laura est d’abord son formateur (Clément Manuel). Les couples se forment vite, très vite, trop vite. Et, tout aussi rapidement, arrivent les premiers dysfonctionnements, les mêmes dans chaque couple, qui semblent anodins, comme sur la gestion du linge, dont les deux hommes se montrent très jaloux. Pour Laura, arrivent au bout de quelques mois les premiers coups, la première séparation, les premières excuses, la première réconciliation.

une empreinte patriarcale

Pour Julie, c’est un peu plus long. Une soirée d’anniversaire où elle a osé mettre une jolie robe décolletée déclenche une avalanche de coups. Et le mécanisme s’accélère : les vexations, devant les enfants, sur le repas mal préparé, le plat trop fade. Les dénigrements physiques. Les hurlements. Les coups. Au fur et à mesure, forts de leur masculinité toxique, ces messieurs ne s’excusent même plus de leurs débordements verbaux et physiques.

Les plaintes aussi se succèdent, sans effet : six pour Julie, dont la dernière la veille de sa mort. Idem pour Laura, qui a échappé de peu, grâce à ses voisins, à une tentative d’étranglement. Comme elles sont encore en vie, malgré les hématomes, malgré le nez en sang, malgré les marques autour du cou, elles ne sont pas prises au sérieux. Autant le dire : c’est à la fois glaçant et édifiant, sur le mécanisme à l’œuvre. Et la façon dont une simple insulte, dans le cadre domestique, est aussi une empreinte patriarcale qui peut dégénérer, avec la volonté de mépriser, d’écraser sa conjointe, en considérant de facto qu’elle n’est pas à la hauteur.

La fiction est passionnante, dans son scénario très habile, et sa réalisation très audacieuse et créative en télévision. Lio, elle-même victime de violences conjugales, joue l’avocate de Laura, dans une mise en abyme qui est porteuse d’espoir : on peut s’en sortir, à condition que la société se mobilise.

violences conjugalestéléfilm
L'Humanité

Fabien Roussel dans les coulisses de la campagne

Prescription culture

Deux étudiants en journalisme ont réalisé un film sur Fabien Roussel et la préparation de son premier meeting à Marseille. Un travail rigoureux et malicieux.

Caroline ConstantÇa sent bon la France

« Ça sent bon la France, ça sent bon le peuple ! » À la fin de son meeting à Marseille, le 6 février, Fabien Roussel est immergé dans la foule. Et il ne cache ni son émotion ni son enthousiasme. Derrière la caméra à capter ce moment d’ivresse, deux étudiants, Yann Mougeot et Antoine Poncet. Étudiants en master de journalisme et médias numériques à Metz, ils ont choisi, pour leur devoir de fin de formation, de réaliser un documentaire sur les coulisses de la campagne de Fabien Roussel. Pendant les quinze jours qui ont précédé ce premier gros rassemblement de campagne, les deux jeunes reporters ont pu suivre sans restriction le candidat communiste. Il en ressort un film malicieux, qui montre à la fois l’élan de cette campagne, sans en minorer, dans les textes de présentation de début et de fin du film, ses difficultés, les débats qu’elle a provoqués, et la polémique née avec la mise en examen de Fabien Roussel après les accusations de Mediapart sur son activité d’assistant parlementaire.

« Il présente une France qu’on voit peu »

À Paris, au siège du PCF, place du Colonel-Fabien, les deux auteurs interrogent, en face à face, Ian Brossat, le directeur de campagne, Julia Castaner, la directrice de communication qui anime avec ferveur les meetings, Olivier Marchais et Christophe Grassullo, ses collaborateurs. On y apprend comment cette équipe tente au maximum d’optimiser les 3 millions d’euros que coûte cette campagne. On y mesure aussi, grâce aux paroles de Ian Brossat, ce qui séduit dans la candidature de Fabien Roussel : « Il présente une France qu’on voit peu dans le monde politique : la France périphérique, qui ne vit pas dans les grandes métropoles. La France des régions, des terroirs. »

Une énorme capacité de travail

Le film a aussi une dimension de reportage, en suivant Fabien Roussel dans ses déplacements dans l’Ehpad de Vitry-sur-Seine, dans une émission télévisée où il s’enquiert des conditions de transport de la maquilleuse, à Villeneuve-le-Roi sur le site d’Air France Industries, ou dans la section du PCF d’Orly. Puis à Marseille, sur la préparation du meeting. Partout, le candidat écoute, et note.

Et lorsqu’il intervient en meeting, c’est à ces notes, à ces rencontres, ces vraies personnes que pense le candidat. Car la parole de Fabien Roussel, face caméra, sur ce qui l’anime est sans doute l’élément fort de ce film. Entre deux pas de danse, une moquerie, il donne la mesure de son énorme capacité de travail et de son sens politique. Mais, surtout, dit-il, « j’ai envie de parler sincèrement de bonheur et de fraternité humaine. RIen que cela, c’est un programme. Et cela, on doit le ressentir, on ne peut pas mentir là-dessus ». Un vrai film politique.

Caroline Constant

Fabien Rousseldocumentaireyoutube Fabien Rousselyoutube
New York Times - World

Juan Orlando Hernández, expresidente de Honduras, perdió la apelación de extradición

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La corte hondureña falló en contra de un pedido para bloquear la solicitud presentada por EE. UU., y así agotó el último recurso legal del expresidente para evitar ser procesado en el extranjero.

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Por Joan Suazo y Anatoly Kurmanaev

TEGUCIGALPA, Honduras — La Corte Suprema de Justicia de Honduras ratificó este lunes la solicitud de extradición de Estados Unidos para el expresidente Juan Orlando Hernández, sentando las bases de lo que podría convertirse en el caso de narcotráfico de más alto perfil en Nueva York desde el juicio al capo mexicano Joaquín Guzmán Loera, conocido como el Chapo.

En un fallo unánime, la corte rechazó una moción de los abogados de Hernández para bloquear la solicitud de extradición presentada en febrero por Estados Unidos. Tras el fallo, el equipo legal de Hernández dijo que está analizando la posibilidad de solicitar una orden judicial, aunque no quedó claro qué recurso legal les queda a los abogados para evitar que su cliente sea juzgado en el extranjero.

“Lo que hoy se admitió es la extradición. Todavía no se le ha declarado ni culpable ni inocente”, dijo Tomás Zambrano, jefe de la bancada en el Congreso del Partido Nacional, del que forma parte Hernández, al canal de televisión HCH después del fallo. “Como nacionalistas, como hondureños, nos solidarizarnos con la familia del presidente Hernández”.

Ocasionalmente se dispararon fuegos artificiales en diferentes partes de la capital de Honduras, Tegucigalpa, mientras algunos residentes celebraban la decisión contra un expresidente profundamente impopular, bajo cuyo gobierno el país se volvió más autoritario y corrupto.

Las autoridades estadounidenses han acusado a Hernández, quien dejó el poder en enero después de que su partido sufriera una aplastante derrota en las elecciones generales de noviembre, de confabularse con los cárteles de la droga para enviar toneladas de cocaína a Estados Unidos a cambio de apoyo financiero para su partido político, según el pedido de extradición.

Las autoridades estadounidenses afirmaron que Honduras, durante el mandato de Hernández, se convirtió en uno de los mayores centros de tránsito de drogas de América Latina y que el expresidente permitió que los cárteles penetraran en las más altas esferas del gobierno de su país.

La connivencia con los cárteles ha empeorado la corrupción crónica de Honduras y ha socavado su democracia, lo que contribuyó a la emigración masiva del país y a la derrota del partido de Hernández en las elecciones del año pasado.

Su sucesora, Xiomara Castro, ha prometido reformar lo que llamó un “narco-Estado” construido por Hernández.

La policía hondureña rodeó la casa del expresidente apenas unos minutos después de que funcionarios del gobierno de Castro dijeran que habían recibido la solicitud de extradición, el 15 de febrero.

El expresidente fue sacado de su casa con grilletes ese mismo día, conmocionando a una nación centroamericana acostumbrada a que los funcionarios actúen con impunidad. Mientras se producían celebraciones espontáneas esa noche en Tegucigalpa, los partidarios de Castro coreaban “Juancho va para Nueva York”, refiriéndose a Hernández por su apodo.

Mientras que Castro ha actuado con celeridad en contra de los funcionarios del anterior gobierno implicados en delitos, hasta ahora ha mostrado poca inclinación para castigar a sus aliados, lo que ensombrece la percepción que hay sobre sus promesas anticorrupción, dijeron los analistas hondureños.

En una carta manuscrita, publicada en las redes sociales el lunes por la esposa de Hernández, el exmandatario escribió que es una víctima inocente de una venganza de los cárteles de narcotráfico, cuyos integrantes extraditados habrían hecho declaraciones falsas a los fiscales estadounidenses para castigarlo por luchar contra el crimen organizado.

La carta también transmitía que se hallaba resignado a una pena larga en prisión. “Concluyo en la posibilidad de que al enfrentar cargos por tres cadenas perpetuas podría llegar a convertirme en un muerto en vida”.

Sin embargo, aunque Castro ha actuado con rapidez contra los funcionarios del anterior gobierno implicados en delitos, hasta ahora ha mostrado poco deseo de castigar a sus aliados, lo que ensombrece la percepción de sus promesas anticorrupción, según los analistas hondureños.

La solicitud de extradición, presentada ante la Corte Suprema de Honduras y vista por The New York Times, afirma que Hernández participó en una “violenta conspiración de tráfico de drogas” que desde 2004 ha transportado 500 toneladas de cocaína desde Venezuela y Colombia a Estados Unidos a través de Honduras. El documento afirma que Hernández recibió millones de dólares en sobornos por facilitar los envíos y proteger a los traficantes de la persecución.

El hermano del expresidente, Juan Antonio Hernández, cumple cadena perpetua en Estados Unidos por tráfico de cocaína. Otro traficante de cocaína condenado que implicó al expresidente, Geovanny Fuentes, fue condenado a cadena perpetua a principios de este año.

La inminente extradición de Hernández podría tener consecuencias regionales si el expresidente decide negociar con los fiscales federales de Estados Unidos, dijo Joaquín Mejía, un experto en derechos humanos de Honduras.

“Él era el cabecilla en Honduras, pero la droga venía de Colombia y Venezuela y pasaba por Guatemala y México”, dijo, “por tanto es una estructura criminal transnacional donde están involucrados altos personajes de la vida política y económica de todos estos países”.

Anatoly Kurmanaev es un corresponsal radicado en Ciudad de México desde donde cubre México, Centroamérica y el Caribe. Antes de integrarse a la corresponsalía de México en 2021, pasó ocho años reportando desde Caracas sobre Venezuela y la región vecina. @akurmanaev

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New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

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Estas son las armas usadas en la guerra de Ucrania

¿Cómo es que Ucrania ha arrasado tantos tanques rusos y de qué forma ha logrado Rusia destruir tantos pueblos ucranianos?

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Por John Ismay

Se han publicado en línea videos de tanques rusos en Ucrania que explotan en medio de columnas de fuego debido a los misiles proporcionados por Estados Unidos y el Reino Unido. Sin embargo, esas armas no han evitado que las fuerzas armadas rusas destruyan pueblos y ciudades, como Mariúpol, que en gran parte quedó en ruinas tras semanas de ataques con artillería, misiles y bombas.

Ha habido críticas por las armas que los rusos están utilizando, como bombas de racimo y cohetes termobáricos. A continuación, más sobre las armas usadas por Rusia y las fuerzas ucranianas.

Ve directo a:

¿Y qué pasa con la zona de exclusión aérea?

¿La OTAN ayudará a las fuerzas terrestres ucranianas con armas para derribar aviones de combate y helicópteros rusos? Sí.

¿La OTAN establecerá una zona de exclusión aérea sobre Ucrania, como el presidente del país lo ha solicitado? No.

Estados Unidos ha enviado a Ucrania más de 600 Stingers, que son misiles antiaéreos pequeños y portátiles que son disparados desde el hombro de quien lo porta. La Casa Blanca anunció que mandaría otros 800.

No obstante, los países de la OTAN se han rehusado a desplegar aviones de combate en el espacio aéreo ucraniano, donde sus pilotos tendrían que derribar aeronaves rusas. Eso podría conducir a una guerra a gran escala entre la OTAN y Rusia.

¿Cómo ha logrado Ucrania destruir tantos tanques rusos?

El Reino Unido ha dado a los ucranianos más de 4200 armas que se disparan desde el hombro, llamadas armas ligeras antitanque de nueva generación (NLAW, por su sigla en inglés), que han destruido tanques rusos y vehículos blindados. En tan solo 15 segundos, los soldados ucranianos pueden desenganchar el arma relativamente barata, desplegar su mira, retirar el seguro y estar listos para disparar.

El lanzador, que es fácil de operar y puede ser desechado después de usarse, ha demostrado ser muy útil, en especial en emboscadas a corta distancia.

Estados Unidos ha enviado a Ucrania alrededor de 2600 sistemas de misiles Javelin, armas de hombro de mayor alcance que también son capaces de penetrar el blindaje ruso. Otros 2000 están en camino.

En total, los países de la OTAN han enviado más de 17.000 misiles y cohetes antitanques a Ucrania, según informes de este mes.

El gobierno británico anunció el miércoles que enviaría 6000 “misiles defensivos” adicionales a Ucrania. Esos misiles incluirán “armas antitanques y explosivas”, de acuerdo con una declaración emitida por la Embajada del Reino Unido.

Estados Unidos tiene bombas inteligentes; ¿Rusia no?

Estados Unidos ha intentado emplear, casi en exclusiva, lo que llama municiones guiadas con precisión entre las bombas que ha arrojado desde la campaña aérea de los Balcanes en la década de los noventa. Pero Rusia no lo ha hecho.

Aunque Rusia sí tiene algunas bombas guiadas, los pilotos rusos que vuelan aviones de combate avanzados a menudo lanzan bombas no guiadas y austeras en comparación, que son casi idénticas a las que usaron los pilotos alemanes en la Segunda Guerra Mundial.

Un funcionario de Defensa estadounidense de alto rango dijo que Rusia también ha disparado más de 1200 misiles balísticos y de crucero (todos guiados) contra objetivos en Ucrania desde la invasión, pero cuestionó las afirmaciones de Rusia sobre el uso de misiles hipersónicos.

¿Rusia sería capaz de usar un arma nuclear táctica?

Rusia y Estados Unidos afirman que han construido una nueva generación de ojivas nucleares tácticas y funcionarios estadounidenses indican que temen que el presidente ruso, Vladimir Putin, pueda decidir detonar una si siente que está perdiendo la guerra.

Las armas nucleares tácticas tienen menos poder que las bombas que Estados Unidos lanzó en Hiroshima y Nagasaki en la Segunda Guerra Mundial. Sin embargo, incluso si solo es un tercio de ese total, explotarían con el poder de alrededor de 5000 toneladas de TNT.

¿Rusia ha violado las leyes internacionales?

Las fuerzas rusas han usado bombas de racimo (una clase de arma que consta de cohetes, bombas, misiles, morteros y municiones de artillería que se abren en pleno vuelo y dispersan armas más pequeñas o bombas menores en un área extensa). La mayoría de las bombas de racimo son ilegales ante las leyes internacionales, pero Estados Unidos, Rusia y Ucrania no han firmado el tratado que prohíbe su uso.

Rusia también ha disparado cohetes con ojivas termobáricas, las cuales producen una onda expansiva más poderosa y de más larga duración que una ojiva explosiva típica, pero no están sujetas a ninguna prohibición internacional.

No obstante, realizar ataques directos contra civiles con cualquier tipo de arma viola los Convenios de Ginebra.

Un funcionario estadounidense de alto rango dijo la semana pasada que había “evidencia clara” de que los rusos habían “elegido atacar de manera deliberada e intencional” infraestructura civil, incluyendo hospitales y refugios.

El funcionario, quien no estaba autorizado para hablar en público y lo hizo con la condición de que se respetara su anonimato, mencionó que el gobierno de Joe Biden ayudaría a proporcionar evidencia a las múltiples investigaciones por crímenes de guerra que están en proceso.

¿Qué son los misiles hipersónicos?

Los misiles hipersónicos son básicamente armas guiadas que pueden volar y hacer maniobras a velocidades superiores a Mach 5 (cinco veces la velocidad del sonido). Estados Unidos, Rusia y China están desarrollando armas hipersónicas, pero Rusia afirma ya contar con una versión en funcionamiento.

Rusia declaró hace poco que había lanzado un misil capaz de alcanzar la velocidad hipersónica en un ataque contra un almacén de municiones en el oeste de Ucrania. Según informes, el misil usado, llamado Kinzhal, parece ser una variante del misil balístico ruso de corto alcance Iskander, pero modificado para ser lanzado por un avión de combate. Es veloz, pero a Estados Unidos le preocupa más un tipo diferente de amenaza: las armas hipersónicas construidas con el propósito de entregar ojivas nucleares o convencionales a través de planeadores furtivos que podrían evadir cualquier defensa antimisiles.

¿Cómo logra Rusia destruir poblados completos?

Las fuerzas rusas han empleado una gran cantidad de fuego indirecto —que impacta objetivos que no pueden ver de manera directa— en sus ataques contra ciudades y poblados ucranianos.

Esto significa que están lanzando proyectiles de artillería desde vehículos blindados a 40 kilómetros de distancia y enviando salvas de cohetes no dirigidos desde lanzadores montados en camiones, en ocasiones a más de 60 kilómetros de distancia, o por medio de misiles balísticos de corto alcance que pueden viajar más de 320 kilómetros hasta sus objetivos y misiles crucero lanzados desde el aire (ALCM, por su sigla en inglés) que pueden viajar 1400 kilómetros.

Si disparas suficientes municiones explosivas contra una ciudad, a la larga podrías reducirla a escombros. Además, las rondas que explotan dentro y alrededor de las estructuras pueden producir ondas expansivas que rebotan y se multiplican en magnitud a medida que se reflejan, lo cual puede derriba las fachadas de los edificios.

Esto expone a Rusia a acusaciones de que su Ejército dispara de manera indiscriminada e imprudente con lo que pone en peligro y mata a civiles (acciones prohibidas de forma expresa por los Convenios de Ginebra, una serie de acuerdos internacionales que regulan los actos de guerra).

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L'Humanité

Vivre enfin son homosexualité à visage découvert

Prescription culture

Télévision Dans ce documentaire, des artistes témoignent et commentent les lentes évolutions des mentalités.

Gérald Rossi

Voilà quarante ans seulement qu’en France l’homosexualité n’est plus un délit. Et seulement trente ans que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) l’a rayée de sa liste des maladies mentales. Ces données et quelques autres sont rappelées dans le documentaire bien ficelé que cosignent Julie Delettre et Caroline Halazy. « Ces hommes qui se touchent, ces femmes qui s’enlacent ont longtemps été invisibles », pointe leur film qui rend justice à tous les garçons et filles contraints de vivre dans l’incertitude douloureuse de l’anonymat. Sans remonter à l’Antiquité et à des périodes où les mœurs de chacun ne soulevaient guère de tempête, l’Homo invisible commence son récit à l’aube du siècle dernier. Et cette histoire contemporaine, nourrie de multiples archives et d’interviews, passe par le miroir d’artistes d’alors et d’aujourd’hui, comme les photographes Pierre et Gilles, les chanteurs Eddy de Pretto, Suzanne, etc. Longtemps non affirmée, l’homosexualité figure aussi dans de nombreuses créations, qu’il s’agisse de la littérature, avec Colette, Marcel Proust, Dominique Fernandez, Hervé Guibert… ou au cinéma, qui installe dans les années 1950 des gays, comme on ne disait pas encore. Ainsi avec Adrien, petit rôle interprété par François Périer dans Hôtel du Nord, de Marcel Carné.

Pour autant, c’est en 1963 que Charles Trenet a été contraint de purger un mois d’enfermement à la prison d’Aix-en-Provence. La majorité sexuelle était alors à 15 ans, mais à 21 ans pour les homosexuels. En 1977 s’est déroulée à Paris la première Gay Pride, « sous les applaudissements mais aussi sous les cailloux et les sifflets », se souvient un des participants. L’épisode du mariage pour tous a aussi été l’occasion d’un déferlement de haine homophobe. « Mon rêve ultime, dit encore Eddy de Pretto, c’est que bientôt les préférences sexuelles de chacun ne soient même plus un sujet. »

Télévisionhomosexualitéfrance 5Luttes
Le Monde

A l’Ehpad Orpea de Neuilly, des dysfonctionnements persistent et « font courir un risque » aux résidents

L’enquête de l’ARS et du conseil départemental des Hauts-de-Seine menée fin janvier dans l’établissement Les Bords de Seine dresse un constat sévère.

Rien n’a changé. Ou si peu. La moquette est toujours aussi moelleuse, les chambres aussi spacieuses et même si la piscine intérieure est en réfection et la salle de cinéma fermée pour travaux, les tarifs aussi onéreux – entre 6 500 et 12 000 euros par mois. A la résidence Les Bords de Seine, à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), fleuron du groupe Orpea, le décor est clinquant, mais la prise en charge des résidents demeure toujours aussi peu reluisante. C’est ce que met au jour un rapport de l’agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France et du conseil départemental des Hauts-de-Seine, révélé par Le Journal du dimanche et auquel Le Monde a eu accès. Le constat sévère des deux tutelles découle d’une inspection inopinée des lieux, les 27 et 28 janvier, diligentée à la suite de la sortie du livre de Victor Castanet, Les Fossoyeurs (Fayard, 400 pages, 22,90 euros), enquête sur les pratiques d’optimisation financière du géant mondial des Ehpad.

« Déjà, il y avait cette odeur de pisse terrible, dès l’entrée »

Les Bords de Seine, Ehpad du gotha, des bonnes familles et des personnalités en vue, est au cœur de l’ouvrage. L’auteur y rapporte, à partir de nombreux témoignages, des faits de maltraitance, commis entre 2016 et 2018.

L’ARS et le conseil départemental établissent la persistance, aujourd’hui, de dysfonctionnements qui « font courir des risques » aux résidents. Le rapport relève quatorze infractions au code de l’action sociale et des familles et formule dix-sept « remarques » pour sécuriser le quotidien des cent un pensionnaires.

Salariés absents ou manquants

« Le mode d’organisation du travail des équipes soignantes est de nature à affecter la qualité et la sécurité de la prise en charge des résidents », pointe le rapport. L’Ehpad de Neuilly se distingue – comme tous ceux du groupe Orpea – par un recours très important aux vacataires. Ils remplacent au pied levé des salariés absents ou manquants sans que les équipes en place aient le temps de les initier au fonctionnement des services ni aux habitudes des résidents.

A l’Ehpad Les Bords de Seine, fleuron du groupe Orpea, « les gens payent cher, le service n’est pas là »

Au second jour de leur inspection, le vendredi 28 janvier, l’ARS et le département ont constaté que huit salariés sur quatorze étaient en contrat à durée déterminée. Le même jour, sur six aides-soignantes diplômées au planning prévisionnel, trois étaient absentes, remplacées par des stagiaires. Sur deux étages de la résidence manquaient les deux aides-soignantes censées s’occuper de quarante-six résidents. Pour les suppléer, la direction a envoyé deux auxiliaires de vie, personnel non diplômé. Au moment de la toilette, ces auxiliaires aident souvent seules les résidents à se laver ou à s’habiller, alors que la réglementation veut qu’elles soient en binôme avec un soignant. A Neuilly, l’inspection a constaté qu’elles distribuent les médicaments bien que cette tâche incombe aux aides-soignantes.

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New York Times - World

A New International Airport Is Not Quite Ready for Takeoff

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Mexico’s president inaugurated the first of a series of long-promised infrastructure projects — possibly a little too soon.

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By Maria Abi-Habib and Elda Cantú

MEXICO CITY — It is almost impossible to find water to drink throughout the entire, spanking new airport. The unfinished access roads still need signs, compelling confused drivers to reverse down the freeway. The only transnational flight scheduled for the foreseeable future is from Venezuela.

With much fanfare and few logistical considerations, the Felipe Ángeles International Airport, north of Mexico City, was unveiled on Monday, the first of many large-scale infrastructure projects that President Andrés Manuel López Obrador promised to deliver before his six-year term ends in 2024.

The airport’s opening might seem premature, but it comes just weeks before a referendum on whether the president should step down well in advance of the end of his mandatory single term. Mr. López Obrador appeared eager to deliver on at least one of those promised projects before the vote. “It’s a work of the people,” Mr. López Obrador said at the inaugural ceremony, as supporters chanted “yes he could!”

The airport’s long-term success could significantly influence the prospects of the party he started roughly a decade ago, Morena. But for now, the airport, like many of the president’s big-ticket projects, may not offer as many economic or political benefits as he hopes.

The projects include a giant new oil refinery, which would be coming at a time when production is falling for the state-owned petroleum company, and the Tren Maya, a train that will take tourists from the beaches of Cancún deep into the Yucatán Peninsula.

“These infrastructure projects are not viable and will be subsidized by the government for years to come,” said Denise Dresser, a prominent political scientist and columnist based in Mexico City.

Some analysts are more optimistic. Rogelio Rodríguez Garduño, a professor of aeronautical law at the Universidad Nacional Autónoma de México who wrote Mexico’s current civil aviation law, says the new airport could eventually become profitable if it focuses on becoming a hub for low-cost carriers.

Mr. López Obrador came to power in 2018, in a fire-and-brimstone campaign focused on the deep-seated corruption of past governments. He claimed that his predecessor, Enrique Peña Nieto, had stolen his victory during the 2012 presidential election. Although the vote was close, international observers said that Mr. Peña Nieto had won fairly.

Known for holding grudges, Mr. López Obrador stopped the construction of an airport that Mr. Peña Nieto conceived — located closer to Mexico City — although the government had already spent some $3 billion and completed about 30 percent of that project. It was meant to be a hub for the region, the Heathrow Airport of Latin America, with a total price tag of $13 billion. But Mr. López Obrador said that Mr. Peña Nieto's airport was “a big heist” that was being built in “the worst location.” His alternative airport would be in the right place and cost a lot less, a symbol of the austerity he championed.

Although Mr. Lopez Obrador initially said Felipe Ángeles would cost about $3.7 billion, the government has recently earmarked $2 billion for the project. Much remains to be done and spending could rise further.

While many analysts agree with Mr. López Obrador that corruption has been endemic in past administrations — and have applauded his government for its lack of serious scandals — they believe that canceling the previous airport project was a mistake.

Felipe Ángeles was built on a military air base by the Mexican army and will operate two runways for commercial use, compared to the five planned for in Mr. Peña Nieto’s government. The new airport will accommodate 20 million passengers annually, compared to the 125 million that the scrapped airport had been designed to handle, which would have made it the second largest in the world.

Instead of building one airport for Mexico City to accommodate domestic and international flights — as the original project had envisioned — Felipe Ángeles will work in tandem with the capital’s existing airport, which is overburdened and aging.

But beyond the plaque hanging above the terminal, there is little evidence that Felipe Ángeles will soon be a global hub.

Currently, Mexican carriers are not able to fly from Felipe Ángeles to the United States after the Federal Aviation Administration downgraded its air safety rating for Mexico last year. Air industry experts have also warned that the mountains surrounding Felipe Ángeles could make takeoff and landing dangerous.

So far, a handful of Mexican carriers announced that they will operate a few domestic flights from Felipe Ángeles, while the only international airline to commit is the Venezuelan carrier Conviasa.

Felipe Ángeles is about 30 miles from Mexico City, the roads leading to it are incomplete and the unfinished rail line linking the airport to the capital will not open until 2023. That will make it difficult for passengers flying from elsewhere in Mexico to land at Felipe Ángeles and then take the long journey to the current international airport for a connecting flight abroad. It could take up to three hours to reach Felipe Ángeles from the capital, known for its chockablock traffic.

The first major infrastructure project to be delivered, Felipe Ángeles was supposed to showcase the capability and thriftiness of the government just weeks before a national referendum on whether the president should complete his six-year term. The referendum, proposed by Mr. López Obrador, is anticipated to have a light turnout, with his supporters expected to show up and his detractors to stay home.

Critics say some of the projects may turn out to be white elephants — unviable pet projects. If they fail, it will likely be after Mr. López Obrador inaugurates them, cuts the red ribbon and steps down, his term ending in 2024.

A candidate from Morena, the party the president founded, is expected to clinch the next national election. If the projects prove unsuccessful it will likely be on the next government’s watch, analysts say, possibly leaving Mr. López Obrador free of blame.

At Monday’s inauguration, thousands of Mr. López Obrador’s supporters arrived to cheer the president on. Traditional bands played Mexican tunes, while several people searched vainly for a connection to make calls or send text messages from the remote airport.

The president lambasted his critics and hailed the airport’s success. Mr. López Obrador still remains one of the world’s most popular leaders, with an approval rating that has hovered above 60 percent since he took office in 2018, though it has slipped recently as Mexico has battled an economic slowdown.

Mr. López Obrador’s supporters hail him for being a down-to-earth leader, a rare president who listens to the average Mexican and is concerned with the well-being of the underclass.

“You see it, you feel it, AMLO is present!” supporters chanted at Monday’s airport inauguration, using a nickname for Mr. López Obrador.

Ana Sosa and Anatoly Kurmanaev contributed reporting from Mexico City.

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Le Monde

Célérité de l’UE

Editorial. L’Union européenne (UE) a été souvent brocardée pour sa lenteur bureaucratique et ses divisions. L’accord trouvé le 24 mars sur l’encadrement des géants de l’Internet montre que les Vingt-Sept savent aussi faire preuve d’efficacité. En un an, les Etats membres, le Parlement et la Commission européenne ont réussi à aboutir à une nouvelle législation sur les marchés numériques, le Digital Markets Act (DMA).

Ce texte vise à réguler les pratiques anticoncurrentielles des principales entreprises qui contrôlent l’accès au Web. Celles qui sont incontournables en matière de commerce électronique, de recherche sur Internet, d’informatique dématérialisée (cloud), de publicité numérique ou encore les principaux réseaux sociaux devront désormais rendre des comptes sur leur façon d’opérer.

Concurrence : un règlement européen « historique » pour encadrer les géants du numérique

La Commission a édicté une vingtaine de commandements auxquels ces entreprises devront se soumettre. Il s’agit de permettre la communication entre deux messageries n’appartenant pas à la même plate-forme, d’interdire pour les moteurs de recherche, les magasins d’applications ou les plates-formes d’e-commerce de favoriser leurs propres produits et services, d’empêcher de se servir de données d’entreprises utilisant un service dans le but de les concurrencer, de pouvoir retirer des applications préinstallées sur un smartphone et d’en ajouter en provenance de magasins tiers, dencadrer la publicité ciblée, ou encore d’obliger les grands groupes à notifier leurs acquisitions afin de prévenir la prédation de l’innovation chez des concurrents plus petits…

L’UE tire ainsi les leçons de l’inadaptation de l’actuelle politique de la concurrence aux enjeux du numérique. Jusqu’à présent, les enquêtes étaient menées a posteriori, une fois que les infractions étaient constatées. Les entreprises fautives n’étaient sanctionnées qu’au bout de longues années d’investigation par des amendes aux montants peu dissuasifs.

Le DMA renverse la logique avec une réglementation ex ante. Ce ne sont plus les géants du Web qui dictent leurs règles, mais la Commission qui fixe le cadre à respecter. Le numérique sera désormais soumis à une régulation inspirée de celles des secteurs de l’énergie, de la banque ou des télécommunications. Le barème des amendes a été également adapté à la puissance de ces groupes : en cas d’infraction, leur montant pourra aller de 6 % à 20 % du chiffre d’affaires mondial, ce qui, pour Google ou Amazon, représente plusieurs dizaines de milliards de dollars. En cas de récidive, des cessions d’activités pourront être imposées.

Cette réglementation marque un tournant. Il faut saluer la vitesse d’exécution européenne, malgré le lobbying intense des géants du Net. Cette célérité doit être comparée à la lenteur du processus aux Etats-Unis. Malgré les commissions d’enquête, les auditions parlementaires, les propositions de loi et le volontarisme politique de Joe Biden, aucune régulation significative n’a encore vu le jour.

Réguler Google, Apple, Facebook, Amazon et les autres géants du numérique : les Etats-Unis vont-ils suivre la voie de l’Europe ?

Face à ce retard, l’UE, grâce au DMA, a l’occasion de donner naissance à des normes qui pourraient inspirer d’autres pays et fournir un point d’appui à ceux qui cherchent aussi à mieux y encadrer leur marché numérique.

Pour autant, la partie est loin d’être gagnée. Le règlement général de protection des données (RGPD), pourtant prometteur, a montré que les Gafam savaient trouver des échappatoires au cadre qui leur est imposé. L’enjeu pour le DMA consiste maintenant à se doter de moyens d’application et de contrôle suffisamment efficaces pour surmonter le manque de transparence et de volonté de coopérer dont ces entreprises ont toujours fait preuve.

Infographie : des GAFA plus puissants que jamais

Le Monde

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Hip-hop, jeunesse et amour(s), Lille assure la relève des séries

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Festival. SériesMania s’est achevé vendredi soir sur un palmarès qui fait la part belle à la création française, à l’amour et à la jeunesse.

Grégory Marin

Le Grand prix de la compétition internationale été décerné à une série française -c’est une première!- qui passera en automne sur Arte, «Le monde de demain». Elle relate l’arrivée en France du mouvement hip-hop, autour de trois grandes figures émergentes à la fin des années 80: Kool Shen et Joey Starr, qui monteront le groupe NTM, et le DJ Dee Nasty.

Le prix de la meilleure actrice a été  décerné à Michelle de Swarte pour son interprétation d’une mère malgré elle dans la jouissive comédie horrifique «The Baby». Celui du meilleur acteur masculin est attribué à Yehuda Levi pour son rôle de chef d’une communauté ultra-orthodoxe dans «Fire Dance».

Le jury du panorama international a distingué la Suédoise «Dark heart», un polar agricole et social, comme meilleure série. Le prix spécial du jury va à «Sunshine eyes», une chronique chorale du confinement en Allemagne. Le jury étudiant a décerné une mention à «Funeral for a dog», une histoire de triangle amoureux.

La compétition française a fait la part belle à «Chair tendre», excellente série sur un sujet peu filmé, l’intersexuation, au travers du passage à l’âge adulte de Sasha. La série passera très bientôt sur France TV Slash, comme «Reuss», l’été post-bac de trois copines empêtrées dans un règlement de comptes sur fond de trafic de drogue, qui a valu à ses trois interprètes, Charlie Loiselier et Assa Sylla, vues dans «Skam France», et Inès Ouchaaou, le prix des meilleures actrices. Le prix d’interprétation masculine est allé à l’acteur Axel Granberger pour son rôle d’un serial killer dans «Les papillons noirs», qui sera diffusé sur Arte à l’automne.

Le prix du public est décerné à l’anglaise «The birth of Daniel F. Harris», dramédie sur l’éveil au monde d’un personnage resté enfermé jusqu’à sa majorité. Le prix de la meilleure comédie est allé à la série romantique «Bloody Murray». En ce qui concerne les formats courts, Arte décroche un troisième prix, une mention spéciale pour la deuxième saison de «18h30». Le jury a également récompensé «Float», une histoire d’amour entre deux femmes.

Le prix de la meilleure musique originale est allé à la série «Toutouyoutou» (OCS) série d’espionnage industriel... et de découverte de l’aérobic dans les années 80, portée par les mélodies de Clément Doumic, Antoine Wilson et Sébastien Wolf, qui composent Feu! Chatterton.

Télévision Séries téléviséesfestival
Le Monde

Copier-coller

Droit social. Le préambule de la Constitution française affirme que « tout travailleur participe, par l’intermédiaire de ses délégués, à la détermination collective des conditions de travail », et l’article L. 2221-1 du code du travail reconnaît « le droit des salariés à la négociation collective de l’ensemble de leurs conditions d’emploi et de travail et de leurs garanties sociales ».

L’exercice de ces droits se traduit, notamment, par la conclusion de conventions collectives, actes juridiques qui ont, selon la formule célèbre du juriste italien Francesco Carnelutti (1879-1965), « le corps d’un contrat et l’âme d’une loi ». « L’autonomie tarifaire » ou « la liberté contractuelle » des syndicats et de l’employeur ou des représentants des syndicats patronaux de fixer les conditions des contrats de travail est toutefois, en droit français du moins, strictement encadrée par la loi, le décret ou l’arrêté.

L’Etat organise d’abord à travers la notion de représentativité les modalités de reconnaissance des acteurs collectifs considérés comme légitimes à agir au nom des salariés et des employeurs. Les pouvoirs publics ont, par ailleurs, par arrêté, réformé le cadre des négociations originellement fixé par les partenaires sociaux : des 700 branches de 2014, il n’en reste qu’environ 200 fusionnées.

Droits des travailleurs des plates-formes : comment ubériser sans précariser

Plus encore, le code du travail réglemente le processus de la négociation, sous l’oriflamme de la « promotion du dialogue social ». Deux titres entiers du code du travail encadrent, de façon minutieuse, ce qui doit être négocié, à quel moment et à quelle fréquence. Depuis les pionnières lois Auroux de 1982, les règles se sont multipliées, vidant la négociation entre partenaires sociaux de sa substance.

Cette mise en œuvre dirigiste du précepte de détermination collective des conditions de travail vient de connaître un nouveau développement.

L’ordonnance 2021-484 du 21 avril 2021 a introduit dans le code du travail, toujours comme outil de la défense du travailleur, un article L. 7342-6 : il affirme d’abord que les travailleurs indépendants recourant pour l’exercice de leur activité professionnelle à une ou plusieurs plates-formes numériques « bénéficient du droit de constituer une organisation syndicale, d’y adhérer et de faire valoir par son intermédiaire leurs intérêts collectifs ».

« C’est au droit du travail et au droit social d’évoluer pour s’étendre aux nouvelles activités de l’économie numérique »

Aussi des élections sont-elles programmées du 9 au 16 mai 2022 afin de distiller parmi ces « organisations syndicales » celles qui seront « représentatives », donc parties à une négociation collective.

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L'Humanité

Girmay, premier coureur africain à remporter Gand-Wevelgem

Cyclisme C’est historique ! Gand-Wevelgem a vu, pour la première fois de la longue épopée du cyclisme, un coureur érythréen, Biniam Girmay Hailu, s’imposer au sprint. Il devance le Français Christophe Laporte (Jumbo-Visma) et le Belge Dries Van Gestel (Total Direct Energies). À quelques jours de ses 22 printemps, le coureur d’Intermarché-Wanty-Gobert, passé par le Centre mondial du cyclisme, était, fin septembre 2021, devenu, encore sur un sprint, vice-champion du monde sur route espoirs à Louvain, en Belgique. Il s’agissait de la première médaille pour un coureur africain à un championnat du monde de cyclisme. Cette fois, il fait encore mieux en remportant une épreuve World Tour. E. S.

Valeurs Actuelles

Audience, mobilisation, polémique : le bilan du meeting du Trocadéro

Révélations sur les livraisons d’armes à l’Ukraine : la commission de défense agacée par le comportement d’Alexis Corbière

Présidentielle : à Poissy, un premier déplacement de campagne d’Emmanuel Macron en terrain connu

Pour sa première au salon de l’Agriculture, Éric Zemmour façonne son image de candidat populaire

Florian Philippot, l’entêté de la dissidence

Dans le camp Pécresse, l’exaspération emporte les adhérents

Hugo Décrypte, Magali Berdah, Tatiana Ventôse : comment Youtube couvre la politique à l’heure de la présidentielle

Fumigènes, insultes et drapeaux antifas : la conférence mouvementée de Jean Messiha à Sciences Po

« Face à Baba », débat à plusieurs… Comment s’organise la campagne médiatique d’Emmanuel Macron

Excellence Ruralités, une école pour les enfants de la France périphérique

France24 - Monde

Environ 120 millions d'euros d'avoirs libanais gelés lors d'une opération contre le blanchiment

Publié le : 29/03/2022 - 10:29

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Eurojust, organe européen de coordination de la lutte contre la criminalité organisée, a annoncé lundi la saisie d'environ 120 millions d'euros d'actifs d'origine libanaise dans différents pays européens, dont la France. Le parquet en Allemagne a précisé que Riad Salamé, gouverneur de la Banque centrale du Liban, faisait partie des suspects dans cette enquête.

La France, l'Allemagne et le Luxembourg ont gelé 120 millions d'euros d'avoirs libanais à la suite d'une enquête pour blanchiment d'argent qui vise cinq personnes, dont le gouverneur de la Banque centrale du Liban Riad Salamé.

Ces cinq suspects sont soupçonnés d'avoir "détourné des fonds publics au Liban pour des montants de plus de 330 millions de dollars et 5 millions d'euros, respectivement, entre 2002 et 2021", a souligné, lundi 28 mars, l'agence européenne pour la coopération judiciaire (Eurojust) dans un communiqué.

Des sources proches du dossier ont précisé à l'AFP que ces cinq personnes étaient Riad Salamé et quatre membres de sa famille ou de son entourage.

>> À lire : Riad Salamé, le grand argentier du Liban visé par la justice française

Le parquet financier français (PNF) avait ouvert le 2 juillet 2021 une information judiciaire visant le riche patrimoine en Europe du responsable libanais, sur lequel pèsent les chefs d'accusation de blanchiment en bande organisée et association de malfaiteurs.

Cible d'une série d'enquêtes judiciaires aussi bien au Liban qu'à l'étranger, Riad Salamé fait également l'objet de nouvelles accusations liées à un "enrichissement illicite" émises par une juge à Beyrouth, avait indiqué une source judiciaire le 21 mars.

Des "saisies d'ampleur"

Le PNF a salué sur Twitter des "saisies d'ampleur" dans le cadre d'une information judiciaire qu'il avait ouverte pour des chefs de "blanchiment en bande organisée, d'association de malfaiteurs et de recel de délit commis notamment en France et au Liban".

Eurojust, qui a coordonné l'opération, n'a pour sa part pas donné d'informations sur l'identité des suspects et insisté sur le fait que ces derniers sont "présumés innocents jusqu'à ce qu'ils aient été reconnus coupables".

💶 Lebanese assets worth EUR 120 million have been frozen by 🇫🇷, 🇩🇪 & 🇱🇺 authorities with #Eurojust assistance.Several properties and bank accounts in 5 countries were seized in the action against #MoneyLaundering.Discover how we supported the case:👉 https://t.co/59Hh90Dahg pic.twitter.com/y8dtFuycoc

March 28, 2022

En France, les autorités ont saisi, vendredi dernier, deux ensembles immobiliers à Paris d'une valeur totale de 16 millions d'euros, a détaillé Eurojust. Il s'agit de deux appartements situés dans le XVIe arrondissement de Paris, selon une source proche du dossier.

Plusieurs comptes bancaires ont également été saisis en France (2,2 millions d'euros) et à Monaco (46 millions d'euros), ainsi qu'un immeuble à Bruxelles d'une valeur de 7 millions d'euros, a précisé Eurojust.

Les autorités judiciaires allemandes ont pour leur part saisi trois propriétés (une à Hambourg, deux à Munich). Des parts dans une société immobilière basée à Düsseldorf ont également été sécurisées. Outre les propriétés, valant actuellement environ 28 millions d'euros, d'autres actifs d'environ 7 millions d'euros ont été saisis dans toute l'Allemagne, a précisé Eurojust. 

Riad Salamé estime être un "bouc-émissaire" de la crise

Au Luxembourg, environ 11 millions d'euros ont été saisis sur plusieurs comptes bancaires, selon l'agence.

La procédure judiciaire contre Riad Salamé a pour point de départ les plaintes déposées en avril à Paris par la fondation suisse Accountability Now d'un côté et, de l'autre, l'ONG Sherpa et le "Collectif des victimes des pratiques frauduleuses et criminelles au Liban", constitué d'épargnants spoliés dans la crise qui frappe le pays depuis 2019.

>> À lire : Le retrait de Saad Hariri, un séisme politique qui rebat toutes les cartes au Liban

Alors que le Liban est confronté à une crise économique sans précédent, ce proche du clan de la famille Hariri est conspué par la rue, qui le soupçonne d'avoir, comme d'autres responsables du pays, transféré d'importantes sommes à l'étranger lors du soulèvement d'octobre 2019.

Il s'en est défendu dans les médias, estimant être le "bouc-émissaire" de la crise et affirmant avoir fait fructifier le patrimoine de 23 millions de dollars (19,5 millions d'euros) qu'il détenait en 1993 lors de sa prise de fonction à la tête de la Banque centrale.

"Nous exercerons tous les recours utiles", a réagi lundi Me Pierre-Olivier Sur, l'avocat de Riad Salamé en France.

Avec AFP

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Explosions au port de Beyrouth : menacés de démolition, les silos "doivent servir la mémoire"

Assassinat de Rafic Hariri : deux hommes jugés coupables en appel

Liban : un an après l'assassinat du militant Lokman Slim, sa famille réclame justice

Le Monde

La Hongrie et l’UE face au risque d’une nouvelle victoire électorale de Viktor Orban

Le premier ministre hongrois semble en mesure de briguer un quatrième mandat à la tête de son pays malgré une opposition unie contre lui. Mais cette possible nouvelle victoire nationale ne signifie pas pour autant un renforcement de ses positions « illibérales » en Europe.

Analyse. L’Union européenne et la Hongrie vont-elles devoir composer quatre ans de plus avec Viktor Orban ? Tel est l’enjeu central des élections législatives organisées, dimanche 3 avril, dans ce pays d’Europe centrale, après douze ans de pouvoir du leader nationaliste marqués par les pires reculs démocratiques depuis 1989. Au pouvoir depuis 2010, le fondateur et président du Fidesz, une formation qui a basculé à l’extrême droite, s’apprête, certes, à 58 ans, à vivre des élections très serrées. Pour la première fois en douze ans, la quasi-totalité de l’opposition s’est alignée derrière un candidat unique pour essayer de le renverser.

A l’issue de primaires ayant réuni six partis, plus de 800 000 électeurs ont désigné Peter Marki-Zay, 49 ans, maire profondément catholique d’une petite ville de province. Son conservatisme doit permettre de débaucher des électeurs traditionnels du Fidesz écœurés par la corruption, et de « mettre fin à l’illibéralisme », le concept flou derrière lequel M. Orban a justifié tous ses reculs démocratiques.

En Europe centrale, une nouvelle droite contre l’illibéralisme

M. Marki-Zay promet ainsi de réconcilier la Hongrie avec l’UE, d’adopter l’euro, d’adhérer au parquet européen pour qu’il puisse enquêter sur l’enrichissement suspect des proches de M. Orban, et de s’aligner sur les positions de l’OTAN dans le conflit ukrainien. « L’Ouest plutôt que l’Est », martèle-t-il, alors que le premier ministre sortant, admirateur de Poutine, entretient l’ambiguïté sur la guerre en Ukraine, défendant une forme de neutralité qui ne dit pas son nom. « Viktor, sais-tu ce qui est en train de se passer à Marioupol ?  », l’a interpellé le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, en plein Conseil européen jeudi 24 mars, en demandant à la Hongrie de « décider une fois pour toutes avec qui vous êtes ».

Débat refusé

« Viktor » sait sûrement ce qu’il se passe dans cette ville assiégée du bord de la mer d’Azov, mais il s’arrange pour que ses électeurs, eux, ne le sachent pas trop, vu la couverture très distanciée du conflit par ses médias d’Etat. Profitant d’un réflexe légitimiste propre aux situations de guerre, le premier ministre a même grappillé quelques points dans l’opinion à la faveur du conflit en Ukraine. Laissant suggérer que le cocktail de l’opposition semble de moins en moins gagnant à mesure que le scrutin approche.

Pas un sondage ne donne la coalition de six partis vainqueure, alors que, en vertu du complexe mode de scrutin hongrois, les experts estiment qu’il faudrait au moins deux ou trois points d’avance à M. Marki-Zay pour être sûr d’emporter la majorité. Volontiers provocateur, l’opposant multiplie les gaffes, reprises en boucle par la puissante machine médiatique aux ordres du pouvoir. Très disparate, sa coalition a perdu des mois à se disputer sur son programme et sur la répartition des sièges plutôt qu’à combattre Viktor Orban.

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L'Humanité

Un 5e titre mondial pour Papadakis et Cizeron, champions or catégorie

Actu

Après le titre olympique obtenu il y a un mois à Pékin, la première marche du Mondial à Montpellier parachève une saison extraordinaire pour le couple français de danseurs sur glace. Ce cinquième titre fait entrer les deux champions dans l’histoire du patinage artistique.

Éric Serres

Un mois après avoir décroché l’or olympique à Pékin, le couple de danse artistique Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, présent aux Mondiaux qui se tenaient à Montpellier, a voulu finir sa saison de la plus belle des manières. C’est chose faite avec une 5e médaille d’or dans des championnats du monde. Une première pour le patinage français !

« Le public a été absolument incroyable »

« Toute la semaine a été fabuleuse. On a essayé de profiter de chaque instant. Le public a été absolument incroyable. C’était un très bel événement, on a pu le partager avec nos amis, nos familles, nos coachs. C’était vraiment magique. C’était difficile de s’entraîner pour venir ici, parce qu’on n’avait pas d’objectif particulier : on veut toujours gagner, évidemment, mais ce n’était pas une médaille qui manquait à notre palmarès, on n’avait rien vraiment à prouver », a résumé Guillaume Cizeron, heureux de retrouver du public après le silence presque glacial de Pékin.

Une compétition de haute volée

Avant même leur entrée sur la glace de l’Arena montpelliéraine, les 9 000 spectateurs ne rêvaient déjà que d’une chose : voir les extraterrestres de la glace se parer d’or. Ovation à leur arrivée et Marseillaise chantée à tue-tête après leur nouveau titre mondial, le public a mis tous les ingrédients pour porter le couple vers les sommets. Cette journée devait être la leur, et elle le fut. « C’est un sentiment indescriptible d’entendre autant de gens crier pour vous. On avait tous les deux la chair de poule. C’était très émouvant d’être ici, avec le public français. C’est encore mieux que ce qu’on aurait pu imaginer », avouera le patineur, touché par cette grâce partagée.

Dans une compétition de haute volée, malgré l’absence du couple russe Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov – champions du monde sortants et médaillés d’argent olympiques à Pékin –, exclu par la Fédération internationale en réponse à l’invasion de l’Ukraine, les Français ont devancé les duos américains, Madison Hubbell et Zachary Donohue, et Madison Chock et Evan Bates.

Un nouveau record du monde

Elle avec sa robe dorée, pailletée déjà portée à Pékin et lui dans un haut de couleur marron, Papadakis et Cizeron ont une nouvelle fois survolé la compétition et relégué la concurrence loin, mais alors loin derrière.

Une offrande au public qui n’en demandait pas tant, tout comme cette Elégie, de Gabriel Fauré, exécutée pour la dernière fois et saluée par une standing ovation. « La chair de poule et les émotions qui viennent avec le bruit que vous avez fait, c’est indescriptible ! » a déclaré Cizeron après l’annonce de leurs notes.

Avec un total de 229,82 points, les patineurs tricolores ont établi un nouveau record du monde. En remportant ce 5e titre mondial, ils sont désormais le deuxième duo le plus prolifique de la danse sur glace. Restent en effet devant eux Lyudmilla Pakhomova et Alexander Gorshkov, ce couple soviétique qui, dans les années 1970, a fait mieux avec six titres aux Mondiaux mais aussi cinq titres européens, et de l’or et de l’argent olympiques.

Un tandem soudé et atypique

Gabriella et Guillaume totalisent dorénavant cinq des seize titres mondiaux français de l’histoire. À cela s’ajoutent, excusez du peu, une médaille d’argent aux jeux Olympiques de Sotchi en 2018 et cinq titres de champions d’Europe (de 2015 à 2019). Ils devancent ainsi dans la hiérarchie « made in France » les patineurs Joly-Brunet (4 titres mondiaux), Giletti, Calmat, Joubert, Du Bief, les Duchesnay, Anissina-Peizerat et Delobel-Schoenfelder (1 titre).

« On souhaite que ce ne soit pas la dernière fois. Si ça l’est, eh bien, ça aura été beau jusqu’au bout », s’est émerveillé Romain Haguenauer, leur entraîneur, qui est pour beaucoup dans cette réussite. Depuis maintenant dix-sept ans, les deux danseurs forment en effet un couple soudé et atypique, porté par le seul plaisir d’innover, bien loin des standards imposés en Amérique du Nord.

Une saison parfaite

Et tout cela, ils le doivent à un staff qui les suit depuis des années, à Lyon puis à Montréal. « Ils ont des notes hallucinantes, on est dans du quasi parfait, c’est du jamais-vu. Ils ont fait une saison parfaite, un retour parfait. Ce sont d’immenses champions. S’ils arrêtaient aujourd’hui, la danse sur glace aurait certainement besoin d’un certain temps avant de retrouver des champions comme eux. »

C’est en effet la question qui se pose non seulement à l’entraîneur mais aussi à tout le patinage français : combien de temps encore ? « Pour nous, cette médaille, c’est la fin d’un cycle, c’est une page qui se tourne. Il y a beaucoup de plaisir, il y a aussi beaucoup de nostalgie. C’est passé très vite et, en même temps, on a vécu tellement d’aventures ensemble et avec tous nos coéquipiers », ont déclaré les deux champions qui ne veulent pas encore parler d’avenir lointain. « On a la tournée de l’équipe de France en avril, des vacances, d’autres tournées probablement. Et ensuite, on verra. » À 26 ans pour elle, 27 ans pour lui, et avec un tel palmarès, il leur faudra sans doute aller chercher très loin de nouvelles sources de motivation pour rester au sommet.

Patinage artistique
Le Monde

L’oligarque russe Roman Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d’un possible « empoisonnement », d’après le « Wall Street Journal »

Après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars, le milliardaire russe et au moins deux hauts responsables de l’équipe de négociateurs ukrainiens « ont développé des symptômes », écrit le journal américain.

L’oligarque russe Roman Abramovitch, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev pour faire cesser la guerre en Ukraine, ainsi que deux négociateurs ukrainiens ont souffert de symptômes qui font penser à un possible « empoisonnement », a rapporté, lundi 28 mars, le Wall Street Journal.

Après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars, le milliardaire propriétaire du club de football anglais Chelsea ainsi qu’au moins deux hauts responsables de l’équipe de négociateurs ukrainiens « ont développé des symptômes » – yeux rouges et larmoyants, visage et mains qui pèlent –, écrit le journal américain en citant des « personnes au courant de cette situation ». Leurs symptômes se sont ensuite améliorés « et leurs vies ne sont pas en danger », ajoute-t-il.

Les sources du quotidien ont évoqué un possible empoisonnement et soupçonnent les partisans d’une ligne dure à Moscou qui veulent, selon elles, saboter les pourparlers visant à mettre fin à la guerre en Ukraine.

L’onde de choc du gel des avoirs de Roman Abramovitch, le propriétaire de Chelsea

« Des symptômes compatibles avec un empoisonnement aux armes chimiques »

Un proche de Roman Abramovitch a toutefois dit, pour sa part, qu’il n’était pas certain de l’identité de ceux qui auraient pris le groupe pour cible, précise le Wall Street Journal, soulignant aussi que des experts occidentaux n’ont pas pu déterminer la cause des symptômes.

Le journal confirme, en tout cas, que l’oligarque russe, considéré comme proche du président russe, Vladimir Poutine, et déjà visé par des sanctions de l’Union européenne et du Royaume-Uni dans la foulée de l’invasion russe de l’Ukraine, a commencé à faire la navette entre Moscou et l’Ukraine dans le cadre d’une médiation pour mettre fin au conflit.

« Malheureusement, ce qu’a rapporté le Wall Street Journal a eu lieu, et [M. Abramovitch] va bien. Il continue d’être actif dans les négociations », a confirmé à l’AFP une source proche du dossier à Londres.

« Beaucoup de spéculations »

De son côté, le site d’investigation Bellingcat confirme que « trois membres de la délégation participant aux pourparlers de paix entre l’Ukraine et la Russie dans la nuit du 3 au 4 mars 2022 ont présenté des symptômes compatibles avec un empoisonnement aux armes chimiques. L’une des victimes était l’entrepreneur russe Roman Abramovitch. »

Bellingcat can confirm that three members of the delegation attending the peace talks between Ukraine and Russia on… https://t.co/St7F2yZthC

Selon le site d’investigation, « les trois hommes n’avaient consommé que du chocolat et de l’eau dans les heures qui ont précédé l’apparition des symptômes ». Bellingcat a également fait savoir sur Twitter que « les experts ont rapporté que le dosage et le type de poison utilisé étaient probablement insuffisants pour mettre en danger des vies et a été utilisé probablement pour faire peur aux victimes ».

« Il y a beaucoup de spéculations sur les informations dans les médias aujourd’hui. Nous recommandons de ne suivre que les informations officielles », a affirmé, pour sa part, le conseiller présidentiel ukrainien Mykhailo Podolyak, affirmant que les négociations avaient lieu « comme d’habitude ».

Pas de sanctions contre Roman Abramovitch

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a affirmé dimanche que plusieurs hommes d’affaires russes, dont Roman Abramovitch, avaient proposé leur aide à l’Ukraine.

Le Wall Street Journal avait révélé dès la semaine dernière que le président ukrainien avait demandé à son homologue américain, Joe Biden, de ne pas sanctionner Roman Abramovitch, arguant qu’il pourrait jouer un rôle dans les négociations de paix entre l’Ukraine et la Russie.

Et de fait, le milliardaire ne figure pas, à ce stade, sur la liste des oligarques sanctionnés par Washington, qui s’est pourtant allongée à plusieurs reprises et encore ce jeudi dernier.

Guerre en Ukraine : Chelsea veut bouter les oligarques hors de leurs demeures

Le Monde avec AFP

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France24 - Monde

Brésil : le président Jair Bolsonaro hospitalisé après un malaise

Publié le : 29/03/2022 - 09:56

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Victime d'un malaise, le président brésilien a été hospitalisé lundi soir pour réaliser des examens. Depuis l'attentat à l'arme blanche dont il a été victime en septembre 2018, en pleine campagne électorale pour la présidentielle, Jair Bolsonaro a subi une succession d'alertes abdominales.

Le président du Brésil, Jair Bolsonaro, a été admis, lundi 28 mars, dans un hôpital militaire à Brasilia pour réaliser des examens après un malaise, conséquence de l'agression au couteau qu'il avait subie en 2018 pendant sa campagne électorale, selon un de ses fils, le sénateur Flavio Bolsonaro.

"Les conséquences de la tentative d'homicide […] continuent à causer des problèmes de santé à mon père", a tweeté Flavio Bolsonaro. "Mais le mal n'a jamais gagné et ne vaincra jamais le bien", a-t-il ajouté en demandant des prières pour son père.

Une référence au bien et au mal déjà utilisée la veille par Jair Bolsonaro lors d'un meeting à Brasilia. "Notre ennemi n'est pas extérieur, il est intérieur. Ce n'est pas une lutte entre la droite et la gauche, c'est une lutte entre le bien et le mal, et nous allons gagner", a lancé le président brésilien à ses supporters qui portaient souvent un T-shirt "Bolsonaro 2022" même si la campagne ne doit commencer que le 16 août.

>> À voir sur France 24 : Brésil : Bolsonaro veut rester "neutre" sur la guerre en Ukraine

Âgé de 67 ans, Jair Bolsonaro était absent lundi soir d'une cérémonie organisée par le Parti républicain, l'une des formations qui le soutient, pour laquelle sa présence avait été annoncée.

"Je suis sûr que le président va bien, on lui fait juste subir quelques examens, c'est pourquoi il n'est pas ici", a expliqué le président du parti, le député Marcos Pereira.

Selon le site d'information G1, la première dame Michelle Bolsonaro était quant à elle présente à la cérémonie et a affirmé que son mari allait "bien". Le ministre de la Communication, Fabio Faria, a pour sa part évoqué un "malaise".

Le patron de Petrobras limogé

Depuis l'attentat à l'arme blanche dont il a été victime en septembre 2018, en pleine campagne électorale pour la présidentielle, Jair Bolsonaro a subi une succession d'alertes abdominales.

Poignardé à l'intestin par un individu apparemment déséquilibré lors d'un bain de foule, il avait échappé de peu à la mort. Les séquelles de cette agression, qui lui a valu d'être opéré quatre fois de l'abdomen, ont émaillé son mandat.

Jair Bolsonaro a été hospitalisé quatre jours en juillet 2021, puis deux en janvier 2022 pour des occlusions intestinales dont il s'est remis sans avoir besoin d'être opéré.

Le chirurgien Antonio Luiz Macedo, qui l'a opéré à plusieurs reprises depuis l'attentat, avait rappelé en janvier dans un entretien au journal O Globo que "le risque d'une nouvelle obstruction" était "considérable" s'il ne suivait pas ses recommandations.

Au cours de son mandat entamé en 2019, le président d'extrême droite a par ailleurs subi une intervention chirurgicale pour un calcul rénal, et a contracté le Covid-19, avec de légers symptômes en juillet 2020.

Outre ses problèmes de santé, Jair Bolsonaro aborde ses six derniers mois de mandat dans une position délicate, avec une cote de popularité au plus bas et des sondages le donnant largement battu au scrutin d'octobre par l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.

Le contexte économique au Brésil est également préoccupant, avec une inflation galopante et des prévisions de croissance guère optimistes pour 2022. Jair Bolsonaro a d'ailleurs limogé lundi le président du groupe pétrolier public Petrobras, Joaquim Silva e Luna, dans le collimateur du gouvernement pour avoir fortement augmenté les prix des carburants à sept mois des élections.

Avec AFP

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Brésil : des "Trumpistes" pour sauver le soldat Bolsonaro

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Mma. Kevin Oumar, vainqueur à Abu Dhabi

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Le sportif de 28 ans, beau-fils du candidat communiste Fabien Roussel, y a remporté vendredi « l’un des plus durs combats de sa carrière ».

Camille Bauer

C’est un sacré coup de projecteur pour le jeune champion. Le 25 mars, Fabien Roussel a affiché son soutien à Kevin Oumar, sur le point de combattre dans un tournoi de MMA, ce sport très prisé des jeunes, à la frontière entre la lutte, la boxe et les arts martiaux. « Aujourd’hui, mon grand garçon va combattre en MMA à l’UAE Warriors Africa à Abu Dhabi. Vas-y mon grand, t’es le meilleur ! », a tweeté le candidat communiste. Fils de son ancienne compagne, le jeune homme de 28 ans, à l’allure imposante, a toujours été soutenu par son beau-père.  « Je l’ai en partie élevé ; on est une grande famille recomposée », a expliqué Fabien Roussel sur RMC. Après la victoire, le candidat n’a pas caché sa fierté. Mais être père, c’est aussi s’inquiéter quand son enfant fait un sport « flippant ». «  Ça fait peur, a-t-il avoué.  Mais bon, c’est comme tous les sports. C’est aussi flippant quand on a un gamin qui fait des descentes de ski. Ça me fait plaisir de le soutenir et de mettre un coup de projecteur sur lui. »

C.B.

sportFabien Roussel
France24 - Monde

MotoGP: Marc Marquez va manquer le GP d'Argentine à cause de troubles de la vision

Publié le : 29/03/2022 - 14:42

Paris (AFP) – L'Espagnol Marc Marquez va manquer le Grand Prix moto d'Argentine en raison de troubles de la vision, conséquence de sa chute en Indonésie il y a huit jours, a annoncé mardi son équipe Honda dans un communiqué.

"Le pilote du Repsol Honda Team ne participera pas à la prochaine manche du championnat du monde MotoGP qui aura lieu ce week-end en Argentine afin de poursuivre son rétablissement", a écrit son écurie dans le communiqué.

Le septuple champion du monde de MotoGP souffre de diplopie (troubles de la vision) suite à sa commotion cérébrale, provoquée par une violente chute à 180 km/h à l'échauffement il y a huit jours au Grand Prix d'Indonésie MotoGP.

Marquez avait déjà souffert de diplopie, après une chute à l'automne 2021, lors d'un test préparatoire au GP d'Algarve au Portugal, le privant des deux dernières courses de la dernière saison.

Le pilote Honda a passé un deuxième examen médical lundi à Barcelone où l'évolution de sa diplopie est "très favorable", a jugé le Dr Sanchez Dalmau, ophtamolagiste, dans le communiqué.

"La récupération n'est pas encore complète et Marc Marquez doit suivre le régime thérapeutique établi avec un traitement conservateur", a ajouté Sanchez.

Marc Marquez poursuit donc une nouvelle convalescence: avant sa chute fin 2021, le pilote s'était cassé le bras droit lors du premier GP 2020, le privant de l'ensemble de la saison et des premiers GP de 2021.

© 2022 AFP

L'Humanité

Les agents de GRDF au cœur des quartiers

Un jour avec

Depuis la grève sur les salaires à l’appel de la CGT énergie, fin janvier, les gaziers ne se sont pas démobilisés. Dans le Nord, ceux qui interviennent en zone sensible, parfois au péril de leur intégrité physique, réclament une prime.

Ludovic Finez

Roubaix (Nord), correspondance.

« E n moyenne, dans cette pièce, on est à 50 heures de grève depuis fin janvier, certains à 80. » Le décompte est proclamé sans forfanterie, juste pour souligner la détermination des 25 agents de GRDF réunis ce lundi, depuis la prise de poste à 7 h 30, en assemblée générale. Ils font partie de la soixantaine de techniciens de l’agence de Lille Métropole, basée à Roubaix, qui dispose d’une seconde antenne à Wambrechies. Ce matin, les grévistes des deux sites sont rassemblés au siège roubaisien. Ils sont sur le pont depuis la grève nationale du 25 janvier, lancée par la CGT mines-énergie pour l’augmentation de leur salaire national de base (SNB). La CGT a calculé qu’en moyenne annuelle entre 2010 et 2020, le SNB a augmenté de 0,5 %, les prix de 0,9 % et les rémunérations des dix plus haut dirigeants de GRDF… de 7,1 %. Depuis, à Roubaix et Wambrechies, le mouvement est régulièrement reconduit, sur des revendications locales, avec manifestations, rassemblements, blocages de sites et menaces de coupures sur le réseau.

« Nous sommes le service public »

Anthony, Charles, Majidh, Mathias, Nicolas, Sofiane et les autres interviennent chez les usagers pour mettre en service ou couper des compteurs de gaz et réaliser des réparations ou des travaux sur le réseau de distribution. Leur secteur, la métropole lilloise, comprend des quartiers difficiles, où leur arrivée perturbe certains trafics. « On se fait parfois fouiller par des gamins de 13 ans qui pourraient être nos fils, confisquer notre carte professionnelle, interdire l’utilisation de tel ascenseur ou escalier… », énumèrent-ils. Plusieurs ont subi des agressions verbales ou physiques. Exemple : « Lors d’une intervention à Lille-Sud, j’ai reçu un gros caillou dans le pare-brise. Je me suis également fait tirer dessus avec des billes de paintball. » Un autre confie avoir été poursuivi en voiture jusqu’au commissariat par un usager mécontent qu’il n’ait pas attendu son retour suffisamment longtemps devant sa porte. « Il m’a menacé de mort devant les policiers. » Son voisin, lui, s’est retrouvé nez à nez avec une arme, alors qu’il devait couper les robinets de gaz dans tout le quartier, à cause d’un incident technique. « J’ai signalé l’adresse aux collègues, pour qu’ils fassent attention, mais la direction n’a rien fait. » Tous l’assurent : GRDF ne se joint jamais aux plaintes en justice. « Nous sommes le service public. Nous ne demandons pas de ne plus intervenir dans ces secteurs, mais une reconnaissance », insiste Mouadh Aboudi, secrétaire général de la CGT énergie Lille Métropole, lui-même technicien gaz. Ils réclament pour cela une prime mensuelle de 160 euros brus.

Jusqu’à 25 interventions par jour

La direction a d’abord refusé toute négociation, avant de proposer, le 14 février, 120 euros. Situation bloquée depuis. « On ne reviendra pas en arrière », assure Mouadh Aboudi. À 10 heures, le groupe se dirige vers les bureaux de l’agence, décidé à transmettre directement son message. L’adjoint régional, présent sur place, accepte de recevoir le secrétaire du syndicat. Pendant ce temps, les discussions se poursuivent autour d’un café. On évoque les journées infaisables : jusqu’à 25 interventions, programmées par logiciel, sans tenir compte des encombrements routiers ni des difficultés de stationnement. La fin de la trêve hivernale les tracasse : « Les coupures pour raison de sécurité, j’ai moins de scrupules, mais pour impayés, je n’y arrive pas. Quand une femme t’ouvre en pleurs et te dit qu’elle n’aura plus de chauffage ni d’eau chaude pour ses enfants… » On raconte aussi les petites pressions des managers sur les grévistes, à l’heure où se décident les augmentations individuelles : « C’est dommage, tu étais sur la liste… » À l’inverse, la caisse de grève organisée par leurs anciens collègues retraités les réconforte.

Après quelques minutes, les agents ouvrent la porte du bureau et avertissent : « La semaine prochaine (cette semaine - NDLR), il pourrait y avoir des surprises ! » Ils nous rapportent que le délégué régional s’est contenté de répondre : « C’est limpide, je transmets. » L’Humanité n’a pas pu recueillir plus d’informations auprès du directeur d’agence, « pas habilité à parler », qui nous signale que nous ne sommes « pas autorisés à pénétrer sur un site GRDF ». Un échange avec le service communication nous apprendra juste que GRDF « ne souhaite pas apporter de commentaire ». En fin de matinée, la grève est levée pour la journée. Chacun retourne à son programme de travail : tournée de clientèle à Lille centre, entretien avec un manager, intervention pour suspicion de fuite de gaz dans une commune frontalière avec la Belgique… Tout sourire, Mouadh Aboudi lève le poing et lance : « Force et honneur, les gars ! » Ils le savent, la lutte n’est pas finie.

GRDFSalaires et pouvoir d'achatfnme-cgtroubaix
New York Times - World

A Bomb Crater as Business Partner for a Pit Stop on an Afghan Highway

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Along a lonely stretch of what was once the most dangerous road in Afghanistan, everyone slows down when they reach Hafiz Qadim’s mud brick shop. It’s not the food. Or the gas. It’s the big hole.

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By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary

Thomas is the Kabul bureau chief. In December, he and Yaqoob, a reporter, traveled the highway from Kabul to Kandahar and made a pit stop at a small shop that’s part of a much bigger story.

ALONG HIGHWAY 1, Afghanistan — The Bomb Crater Stop ’N’ Go is not the actual name of this shop along a desolate stretch of highway in rural Afghanistan. But that’s what it is: a small shed that sells fuel and snacks to passing travelers, right beside a scar in the earth where road and sand meet after an explosion there sometime in the last 20 years of the country’s violent history.

Hafiz Qadim, the 32-year-old shopkeeper, occasional gas attendant and snack dispenser, has no formal name for his business venture. It sits like a lone beacon of essential provisions among the sand dunes, rock outcroppings and occasional grape fields on the border of Kandahar and Zabul provinces in Afghanistan’s south, where the surrounding mountains cut through the sky like the backs of sleeping dinosaurs.

It is the only store for miles.

“I opened this shop after Kabul fell,” Mr. Qadim explained, gesturing toward his new steel roller door and the mud bricks that looked like they were still drying in the sun.

That was in August, when the capital was seized by the Taliban, consolidating their control of the country.

While Mr. Qadim is the sole owner, the crater is his de facto silent partner: Its very size forces cars, trucks and buses to slow down enough for their drivers and passengers to notice through their smudged windows what’s for sale. Some keep going, but plenty seize the chance to break for a fuel top up or a selection of rainbow colored energy drinks, bottles of shampoo, pairs of black loafers, assorted biscuits, canned foods, chips or a soda.

The odd pairing — Mr. Qadim’s shop and this propitious, outsized pothole — are physical manifestations of both Afghanistan’s very long war and its end.

There is peace now, or at least some version of it that includes the threat of the Islamic State and the fledgling resistance forces arrayed against the Taliban. The highway is quiet enough for new shops like Mr. Qadim’s and for farmers’ fields that can be hoed all the way up to the highway’s edge without fear of being shelled or shot.

But at what cost, this chance for commerce where there had been none for decades?

Mr. Qadim knows the answer because he is surrounded by the price he and so many others have paid. He’s reminded of it every day when he comes to work early in the morning and walks across the highway to his home every night. A half mile to the south — where, in the afternoon, rays of sun cut through its looted fortifications — is the abandoned hilltop police outpost where a firefight killed three members of his family.

Thirteen years ago, when Mr. Qadim was still a teenager, the Western-backed forces of Afghanistan’s government and the Taliban fought bitterly for the road his shop sits beside. In one of those gun battles near the police outpost, his mother, father and one of his sisters were killed.

Reporting From Afghanistan

“About 200 people living along on this road were martyred during the war,” Mr. Qadim said bitterly.

He left his family home soon after, one of the millions of the long war’s internally displaced people who were uprooted by the violence in rural areas and forced into the more secure cities. Zabul Province, where Mr. Qadim lives, was once one of the most violent of the entire conflict.

From there he built a life in Kabul, with stays also in the cities of Kandahar and Herat, bastions of safety as the war ebbed and flowed across the country.

TURKMENISTAN

AFGHANISTAN

Kabul

Herat

WARDAK

KABUL-KANDAHAR HWY.

(HWy.1)

1

ZABUL

Kandahar   

KANDAHAR

PAKISTAN

100 miles

By The New York Times

He eventually became a truck driver for seven years, shuttling livestock, fruit and wood countless times down the same highway that he now works beside: the 300-mile stretch of road, once deemed the most dangerous in the country, that connects its two largest cities, Kandahar and Kabul.

Others are also finding new work by the road, now that traffic accidents pose a greater risk than being caught in a crossfire.

A few miles north of the store, Nur Ahmad, 18, and other grape farmers are planting their crops at the edge of the highway, once too dangerous for any agriculture.

Planting right up against a busy road is not ideal, but in Afghanistan there is only so much arable land. Every square foot counts, especially with the country hampered by one of the worst droughts in decades, leaving many fields parched and their wells dry.

“I was jobless so I came here,” Mr. Ahmad said, his shovel striking the dirt between sentences.

A half-day’s drive from the young grape farmer, among snow-capped mountains and the potato fields of Wardak Province, Wahdat, 12, and his younger brother sifted through the ruins of another old military outpost along the same highway. Their family of five is reeling from the year’s poor harvest. More than half of Afghanistan’s population is currently not eating enough, according to the World Food Program.

“We are hungry,” Wahdat said.

With his hands dirty and the shovel almost bigger than him, he had set out on that day’s quest to peel the metal netting from a few remaining barricades at the outpost to use to build a chicken coop for his family’s eight chickens.

Wahdat doesn’t remember when the outpost he was disassembling was built, who occupied it or when it was abandoned. He just knew that at one point in his short life he was told not to go near it. And now he could.

The reminders of violence and the war are everywhere along the highway: shell-raked buildings, destroyed bridges, the twisted hulks of vehicles and the abandoned remains of those outposts that had provoked hourslong firefights and retaliatory airstrikes. But by far, the most common cues that war had raged here for years are the bomb craters.

Some are deep. Some are shallow. Some you can drive through and some you have to veer into oncoming traffic or even pull into a ditch to avoid. They snap axles and pop tires. Sometimes children will try to fill them with dirt, earning donations from passing drivers, only to take the dirt out and repeat the cash grab scheme the next day.

The Bomb Crater Stop ’N’ Go depends on its adjacent crater as much as a store elsewhere in the world might need convenient parking or inflatable advertising.

“I can build a shop anywhere on this land,” Mr. Qadim said, gesturing at the expanse of highway in either direction. “But if it is close to this plot,” he said, pointing to the hole, “it is good.”

A moped pulled up, blasting music (heavily discouraged by the Taliban), and the driver paid him back for a few liters of fuel that he had taken the other day.

Mr. Qadim doesn’t remember when the bomb went off that made his hole in the road. Or, rather, bombs: Several blasts occurred at this spot, next to a culvert.

Road culverts and roadside bombs went hand in hand during the war because the shallow ditches and drainage pipes made hiding the explosives there easier for the Taliban. And the nearby outpost only increased the attractiveness of this target.

But now the culvert was just a culvert, the bomb crater just a pothole, and unlike so many of his fellow countrymen who are grappling with an economic crisis, Mr. Qadim was making more money than he had in his entire life: roughly $100 a month.

Thanks to that mile marker of violence, the Bomb Crater Stop N’ Go has found a niche market in the middle of nowhere: some gas, some victuals and maybe a few bars of soaps for those who traveled along a road that was slowly coming back to life.

“I don’t know what the future will be,” Mr. Qadim said. “But I am happy.”

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France24 - Monde

Guerre en Ukraine : "la Russie est en train de changer de stratégie"

Publié le : 29/03/2022 - 14:32

Au 34è jour de la guerre, des pourparlers sont en cours entre les Russes et les Ukrainiens en Turquie, mais l'armée russe continue à frapper les positions ukrainiennes sur le terrain. Pour Marc Pierini, chercheur et ancien ambassadeur de l'UE, les négociations sont importantes mais ont peu de chances d'aboutir, alors la Russie est en train de changer de stratégie et frappe davantage les civils puisqu'elle est en difficulté.

New York Times - World

Ice Skating at a Rink Is Fun. Gliding Through a Forest? Glorious.

Ottawa Dispatch

Ottawa’s winter-lovers can now pick among a half-dozen skating trails that wind for miles through the wilderness in and around the city. But climate change threatens the good times.

Skating through the woods at Arrowhead Provincial Park near Huntsville, Ontario.Credit...

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By Ian Austen

Photographs by Aaron Vincent Elkaim

OTTAWA — No matter how enjoyable at first, whooshing round and round the constrained oval of an ice rink can get monotonous for even the most die-hard skater.

But gliding on the ice through miles of pristine forest, with birds in the trees, paw prints of wildlife imprinted in the snow and a new discovery beckoning around every bend? That never gets old to skaters in Ottawa, and ice trails winding through woodlots are multiplying in and around the city, Canada’s capital, helping fill what seems to be an insatiable demand there for new recreational skating options.

“This is an actual childhood dream come true: to be able to skate anywhere you want,” said Michelle Reid, who drove with her husband, Lee Larson, for about two hours from Kingston, Ontario, to celebrate their 23rd wedding anniversary at Icelynd, which became Ottawa’s sixth ice-trail network when it opened this January. “It’s travel by skate through a forest, instead of circles on a rink.”

Chris Neil, who played in the National Hockey League for 17 years, began cutting down trees last autumn to transform a patch of forest into Icelynd.

Chain saws in hand, he and one of his business partners, Jarrett Gibbons, plunged into the 25 acres of land that Mr. Neil owns. They had to chart new paths through the forest because the sorts of trails used for hiking, mountain biking, snow shoeing or cross-country skiing aren’t suited for skating. Slopes that would go unnoticed in any of those activities could mean water running downhill before it can freeze.

More worryingly, steep downhills can cause even experienced skaters to lose control — potentially creating a variation of ice cross downhill, the gladiatorial extreme sport in which contestants wearing full hockey gear plunge down ice tracks at speeds of up to 45 miles an hour.

When Mr. Neil and Mr. Gibbons encountered unexpected gradients as they felled trees, they were forced to abandon trail routes they’d sometimes spent days on — although there remained enough of a slope at the start of the trail to give even novice skaters a small taste of Olympic speedskating.

Mr. Neil, 42, spent his entire N.H.L. career with the Ottawa Senators, mostly as the team’s enforcer, a player more prized for his ability with his fists than his goal-scoring skill. But he didn’t want Icelynd to be about hockey. He followed the lead of all but one of the local ice trail centers and banned sticks and pucks from the trails.

Ottawa’s residents take a perhaps perverse pleasure in living in one of the world’s coldest capitals. On a bitterly cold afternoon at Icelynd, there were several young boys sporting their team’s red and white hockey jerseys as they zipped around less confident adult skaters. Also making swift progress was Makalya Green, a student who was skating with her father, Neil. As they moved along one long straightaway, Makalya compared the experience to snowmobiling.

“Except it’s quieter,” her father added. “You can hear everything. The ice cracking, the wind in the trees.” Referring to the temperature in Celsius, he added: “On a minus 20-something day, what else you going to do?”

Several other skaters, including a family gathered around one of the fire pits dotted around the circuit, also praised this newcomer to the area’s skating scene, but noted that its trails were narrower than the original trail center in the capital region: the 3-kilometer trail of Patinage en Forêt in Lac des Loups, Quebec, north of Ottawa.

CANADA

ONTARIO

QUEBEC

Detail

area

Arrowhead

Provincial Park

Toronto

N.Y.

QUEBEC

Patinage en Forêt

Rideau Canal

Skateway

ONTARIO

Icelynd

Ottawa

10 mileS

By The New York Times

When it opened a little over five years ago, that trail’s owner, Dave Mayer, said he anticipated that the trail, built across what had been his family’s farmland, might draw 3,000 people in its first season. But more people than that showed up the first weekend.

The nature trails charge between $11 and $15 a day for adults, but the capital also offers an almost five-mile ice path for free: the Rideau Canal Skateway, a 19th-century canal that has been flooded for skating, with ice groomed by the federal government for the last 52 years.

To compete against the free canal, the for-profit skate trail operators have harnessed two approaches for persuading people to pay. Unlike the canal skateway, which cuts through the heart of Ottawa’s downtown, the private initiatives promote themselves as a trip to the woods.

Mr. Mayer and Mr. Neil also aim to make their trail ice smoother than that of the canal. Cracks on the canal — formed when temperature fluctuations heave the ice — can grab skates, requiring paramedic patrols, sometimes in miniature on-ice ambulances.

Mr. Neil had a head start on keeping the surface of his ice smooth. Atypical even in Canada, both he and his business partner already owned their own ice-surfacing machines — similar to the Zambonis that appear between periods at N.H.L. games — to care for their families’ at-home rinks.

But skaters have singled out for praise the smoothness of the ice at Patinage en Forêt. Mr. Mayer said it took him much trial and error to discover the secret to making kilometers of smooth, durable ice in the woods. He declined to reveal his formula, but it involves a water tanker outfitted at the rear with modified nozzles similar to those used by firefighters, in addition to an ice surfacing machine.

Because the canal and all the outdoor trails rely on natural ice, climate change is a big threat to their viability.

The canal and all the trails rely on natural ice. For the Rideau Canal Skateway, which welcomes up to 1.5 million skaters a year, that’s meant seasons in recent years as short as 18 skating days in 2016, well below the historical average of about 50 days.

This winter, several unseasonal thaws and rain storms shut down all the for-profit trails for a few days. Seasonal opening and closing dates are difficult to predict, complicating business plans.

The National Capital Commission, the federal agency responsible for overseeing the canal skating, began working this year with engineers and scientists at Carleton University to find ways to extend, or at least preserve, the season. This season, the canal was open for 41 days, before closing on March 5.

One cold morning, before setting out to survey the canal’s ice using ground penetrating radar, Shawn Kenny, an associate professor in civil and environmental engineering, said there’s little possibility of extending the season as March gets warmer, earlier.

But, he said, the research team is considering ways to allow for an earlier opening, including by spraying slush on the canal to build up the ice up more quickly.

While other Canadian communities have ice trails, no place boasts as many as Ottawa. So when Icelynd opened in January, Mr. Mayer was not pleased to have another competitor.

Icelynd not only has the advantage of its affiliation with a local hockey legend, but it’s also just a quick drive away for many Ottawa residents.

Lac des Loups, by contrast, is about an hour from the city center, so Mr. Mayer relies on both the reputation of his smooth ice to draw customers, as well as novel events, like torchlight skating nights, also offered at Arrowhead Provincial Park in Huntsville, Ontario.

In addition to the new competition, Mr. Mayer also faced another challenge this winter: Beginning in late January, a convoy of trucks and cars blockaded downtown Ottawa’s streets in a raucous protest against pandemic restrictions. Police soon closed most of the bridges to Quebec. On the few that were left open, gridlock led to hourslong delays.

But just before he headed out for the winter’s final night of sweeping and flooding, Mr. Mayer said he was still happy with his season and optimistic about the next.

“It was actually a very, very good year,” Mr. Mayer said. “So, yeah, I would say that we’re in business next year.”

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Le Monde

SANS TITRE

Live animé par Pierre Bouvier et Anne Guillard

  • Au 34e jour de guerre en Ukraine, de nouvelles tractations doivent débuter aujourd’hui à Istanbul, en Turquie. Le ministre des affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kuleba, a déclaré, lundi, que le plus grand objectif de son pays dans les négociations avec la Russie était la fin des combats. « Le programme minimal, ce seront les questions humanitaires, et le programme maximal est de parvenir à un accord de cessez-le-feu », a-t-il dit à la télévision ukrainienne.
  • Des mercenaires russes du Groupe Wagner se sont déployés dans l’est de l’Ukraine, a fait savoir, lundi soir, le ministère de la défense britannique, qui estime que plus de 1 000 combattants de la sulfureuse société paramilitaire pourraient être amenés à combattre dans le pays.
  • L’Ukraine a annoncé, lundi, qu’Irpin, théâtre de féroces combats dans la banlieue de Kiev, a été « libérée » des forces russes. « La ville est maintenant libérée, mais il est toujours dangereux d’y être », a déclaré le ministre de l’intérieur, Denys Monastyrsky.
  • Les autorités ukrainiennes s’inquiètent de la situation toujours dramatique dans le port assiégé de Marioupol. Selon une conseillère de la présidence ukrainienne, Tetyana Lomakina, « environ 5 000 personnes ont été enterrées, mais les gens ne sont plus enterrés depuis dix jours à cause des bombardements continus ». Elle a estimé qu’« au vu du nombre des personnes encore sous les décombres (…), il pourrait y avoir autour de 10 000 morts ».
  • Volodymyr Zelensky a appelé, lundi soir, à l’embargo sur le pétrole russe. Le président ukrainien a demandé une nouvelle fois à ses alliés de fournir des armes supplémentaires à l’Ukraine. « La peur fait toujours de vous un complice », a-t-il déclaré.
  • « Ce qui se passe en Ukraine est la répétition de ce qu’on a pu voir en Syrie », a déclaré la secrétaire générale d’Amnesty international, Agnès Callamard, lors de la présentation mardi à Johannesburg de son rapport 2021-2022. « Nous sommes dans des attaques intentionnelles d’infrastructures civiles, d’habitations », des bombardements d’écoles, a-t-elle fustigé, accusant la Russie de permettre des couloirs humanitaires pour les transformer en un « piège mortel ».
  • Joe Biden a affirmé qu’il ne retirerait pas ses propos controversés suggérant qu’il souhaitait le départ de son homologue russe, Vladimir Poutine, du pouvoir, car ils exprimaient son « indignation » personnelle et pas une « politique » en faveur d’un changement de régime.
  • Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a fait savoir, lundi, qu’un décret était en préparation pour limiter l’accès au territoire russe aux ressortissants de pays auteurs d’actes « inamicaux ».
  • L’oligarque russe Roman Abramovitch, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev pour faire cesser la guerre, ainsi que deux négociateurs ukrainiens ont souffert de symptômes qui font penser à un possible « empoisonnement », a rapporté le Wall Street Journal, lundi.
  • Un peu plus de quarante mille personnes ont fui l’Ukraine ces dernières vingt-quatre heures, portant le total de personnes qui essaient d’échapper aux combats déclenchés par l’armée russe, le 24 février, à près de 3,9 millions, selon le décompte de l’ONU publié lundi.

Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine :

Reportage. Pour les enfants d’Ukraine, l’exil et les périls

Décryptages. Avec la guerre en Ukraine, des enseignants-chercheurs sur le devant de la scène médiatique

Factuel. L’Union européenne mobilise des fonds pour l’accueil des réfugiés

Vidéo. Face à Poutine, les attitudes opposées de Macron et de Biden

Tribune. « La défense collective est dorénavant au premier plan de l’OTAN »

Décryptages. La position d’« AMLO » sur la guerre en Ukraine crispe les relations entre Mexico et Washington

Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.

« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct

New York Times - World

At Angkor Wat, ‘You Have One of the World’s Wonders to Yourself’

Angkor Wat Dispatch

Cambodia has been open to foreign tourists for months, but in this time of Covid, few have made the trip, making it possible to imagine that you alone have rediscovered the glorious temple complex.

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By Richard C. Paddock

Photographs and Video by Thomas Cristofoletti

ANGKOR WAT, Cambodia — Standing shoulder to shoulder, jostling for the perfect angle, hordes of tourists used to gather before dawn each morning to watch the sun rise over the magnificent ancient temple of Angkor Wat.

Motivating this multinational scrum was the chance to capture an iconic photograph of the monument’s spires mirrored on the surface of a nearby pond.

“It was like a sea of people in front of the reflecting pool,” said Rares Ispas, a dentist from New Zealand, recalling his visit to the celebrated Cambodian monument four years ago.

But that was before Covid-19 brought global tourism to a screeching halt.

This time, on a visit in late January, Dr. Rares and his wife were treated to a sublime experience that may never come again: They were almost alone at Angkor Wat, a bucket-list destination for untold millions whose enormous crowds could make the experience feel more like a theme park than a sanctum.

“This was the perfect opportunity,” said Dr. Rares, who now lives in Singapore. “You can’t help but feel a bit special when you have one of the world’s wonders to yourself.”

Cambodia, a nation of 17 million people wedged between Thailand and Vietnam, reopened to fully vaccinated tourists in mid-November with entry requirements among the least restrictive in Asia.

The country, headed by Asia’s longest-serving authoritarian leader, Prime Minister Hun Sen, was recently ranked second only to Taiwan in the Nikkei Covid-19 Recovery Index for its successful handling of the pandemic. With 84 percent of the population fully vaccinated, daily cases fell to nearly zero in December but have been rising with the Omicron variant, and are now averaging about 350.

Even so, the sprawling Angkor Wat complex, considered the world’s largest religious structure, has sat largely empty during this peak tourist season, which runs from November to March.

Local residents say the last time there were so few tourists here was in the early 1990s, when the country was recovering from decades of civil war and the Khmer Rouge genocide known as the “killing fields,” which wiped out a generation of leaders, teachers and intellectuals.

In the years before the pandemic, the Angkor complex — a stunning collection of Hindu and Buddhist temple complexes in various stages of ruin and restoration — was one of the most popular destinations in Southeast Asia and a major source of foreign revenue for the country. More than 6.6 million international tourists visited Cambodia in 2019, more than a third of them from China. But last year, fewer than 200,000 foreign visitors came.

A few miles from the Angkor Archaeological Park, the city of Siem Reap was once overflowing with tourists who packed its hotels, restaurants, bars and souvenir shops. But during what should be the high season, it felt like a ghost town.

Most businesses were closed, and many workers had left for the countryside. Until recently, a “Happy New Year 2020” sign still hung prominently over one of Siem Reap’s main streets, as if the town had been frozen in time. The once-thriving night market had become a dark, desolate street.

Among those in Siem Reap forced by the pandemic to shut their doors were Chin Meankung and his wife, Botum Nay, owners of the Khmer Grill, a restaurant so popular that foreign tourists lined up on the sidewalk waiting for a table.

Before they reopened in December in anticipation of the tourists’ return, Mr. Chin and Ms. Botum often took their children to visit the deserted archaeological park. “We love for the temples to be peaceful,” Mr. Chin said. “But it is also a very sad thing to see because, economically, Siem Reap is a town that relies solely on tourism.”

Since Cambodia’s reopening, the number of overseas tourists has been gradually increasing. On one morning in early March, several dozen tourists attended the Angkor Wat sunrise, up from just a handful.

But at lesser-known temples like Preah Palilay, where moss-covered faces carved into stone peer out from the ruins, it is still possible to spend hours in contemplation without seeing another visitor. In the stillness and solitude, it is easy to imagine that you alone had just rediscovered these monuments from a different age, so long swallowed up and kept secret by the jungle.

At the popular Bayon temple, famous for its giant stone heads, one of the few visitors was a monkey that felt free to wander around, climbing to the top of one of the massive stone towers, surveying the scenery from its high perch.

Cambodia’s reeling tourism industry got a significant lift in mid-December when Singapore Airlines resumed service between Singapore and Siem Reap, the first international flights to arrive since March 2020. Earlier this month, Thai Smile began flying again between Bangkok and Siem Reap.

Over the past 15 months, Siem Reap received a major face-lift, with nearly 70 miles of newly paved roads, renovated sidewalks and re-landscaped parks along the small Siem Reap River, which flows through town. Newly built bike paths connect Siem Reap and the temples.

“I’ve settled on cycling as the best way to discover the nooks & crannies of the spectacular Angkor Archaeological Park,” the United States ambassador to Cambodia, W. Patrick Murphy, posted on Twitter in January. “The new bike paths help!”

Angkor was once the seat of the Khmer Empire, which ruled much of Southeast Asia between the ninth and the 15th centuries. At its height, Angkor is believed to have had a population of nearly one million, making it one of the world’s largest cities at the time.

In the mid-19th century, French explorers were stunned to come across the temples, many of them completely overgrown by vegetation. International efforts to stabilize and restore the temples began soon after, only to be disrupted by the bloody conflicts that engulfed the country in the 1970s and 1980s before resuming in the early 1990s.

Tourism to Angkor got a major, global boost in 2001, when the ancient city was highlighted in the film “Lara Croft: Tomb Raider.” The movie was partly shot at Angkor Wat and at Ta Prohm, a temple beloved for the huge 200-year-old trees that grow from the ruins.

In the years leading up to the pandemic, hundreds of tourists at a time would line up at Ta Prohm to take photos of themselves standing by tree roots that wrap around the temple walls like giant snakes. Now, the temple sees fewer visitors than that in a day, said Long Sineout, a caretaker who has been working there for more than a decade.

“You see the photo spot by that tree?” he asked, pointing to a deserted wooden platform in front of huge roots that help hold a temple wall in place. “It was so crowded that people had to wait their turn.”

Tourism revenue aside, some younger Cambodians say they miss the large crowds at the temples, where mingling with fellow Cambodians and people from all over the world is part of the attraction for locals.

“There are two ways of thinking,” said Deourn Samnang, 25, a tech worker from a neighboring province. “We like to go to a place with a lot of people and see the other people. Western people like to go to a place and see the nature.”

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Le Monde

Jean-Vincent Placé en garde à vue pour harcèlement et agression sexuelle

L’ancien secrétaire d’Etat de François Hollande est soupçonné de harcèlement sexuel contre une femme qui fut sa collaboratrice entre 2012 et 2016.

Soupçonné de harcèlement sexuel et agression sexuelle, l’ancien secrétaire d’Etat écologiste Jean-Vincent Placé était en garde en vue, lundi 28 mars, ont appris Le Monde et l’Agence France-Presse, confirmant une information du Parisien.

L’ex-élu écologiste a été placé en garde à vue dans les locaux de la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet de Paris, après la plainte d’une ex-collaboratrice.

Celle-ci avait déposé plainte en novembre 2021, accusant Jean-Vincent Placé de faits de harcèlement sexuel entre 2012 et 2016. Comme elle, d’anciens collaborateurs d’élus écologistes ont, depuis, été entendus par les enquêteurs, selon des sources proches du dossier.

Déjà condamné pour harcèlement sexuel

La collaboratrice l’accusait notamment de lui avoir « touché les fesses », en août 2015 à Lille, en marge du rassemblement estival d’Europe Ecologie les Verts (EELV). La seconde agression se serait produite mi-mai 2016 à Séoul, lors d’un déplacement officiel de Jean-Vincent Placé : dans une voiture, l’ex-secrétaire d’Etat de François Hollande aurait « touché délibérément [sa] poitrine ».

Contacté à l’époque de l’ouverture de l’enquête, Jean-Vincent Placé avait dit ne pas souhaiter, « à ce stade, faire un quelconque commentaire ». « Je répondrai, bien entendu, à toutes les questions qui viendraient à m’être posées par les enquêteurs », avait-il ajouté.

En mars 2021, Jean-Vincent Placé a été condamné à une amende pour harcèlement sexuel sur une gendarme chargée de sa sécurité. En septembre 2018, il avait été condamné à trois mois de prison avec sursis et 1 000 euros d’amende pour violences et outrages lors d’une soirée où son comportement avait été reconnu « extrêmement insistant » et « déplacé » envers une cliente.

« Venez avec moi et vous verrez, ça va être sympa » : Jean-Vincent Placé condamné à 5 000 euros d’amende pour « harcèlement sexuel »

Le Monde avec AFP

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Le Monde

Will Smith présente ses excuses à Chris Rock pour l’avoir giflé en direct lors de la cérémonie des Oscars

L’Académie des Oscars a condamné, lundi, l’incident et annoncé avoir ouvert une « enquête », après que l’acteur a frappé l’humoriste qui avait fait une blague sur sa femme.

Elles étaient attendues, elles sont arrivées moins de vingt-quatre heures après l’incident dont tout le monde parle à Hollywood. L’acteur Will Smith a présenté, lundi 28 mars, ses excuses, sur Instagram, à l’humoriste Chris Rock, qu’il a giflé la veille sur la scène des Oscars après que celui-ci a fait une plaisanterie sur son épouse, Jada Pinkett Smith.

« Mon comportement la nuit dernière aux Oscars était inacceptable et inexcusable. Les blagues à mes dépens font partie du boulot, mais une blague sur le problème de santé de Jada était trop pour moi et j’ai réagi de manière émotionnelle. »

« Je voudrais publiquement te demander pardon, Chris. Ce que j’ai fait était déplacé et j’ai eu tort. Je suis gêné et mon acte ne représente pas l’homme que je veux être. La violence n’a pas sa place dans un monde d’amour et de bonté. »

C’est une plaisanterie de Chris Rock sur le crâne rasé de Jada Pinkett Smith, atteinte d’alopécie – une maladie provoquant une importante chute de cheveux, dont elle a révélé souffrir voilà quelques années – qui a déclenché l’esclandre. Will Smith est alors monté sur scène et lui a décoché une gifle. « Laisse le nom de ma femme hors de ta putain de bouche ! », lance l’acteur de 53 ans à deux reprises, une fois de retour dans son fauteuil.

Oscars 2022 : Will Smith sacré meilleur acteur, juste après un accès de violence en direct, Jane Campion meilleure réalisatrice, « CODA » meilleur film

Will Smith a présenté ses excuses peu après que l’Académie des Oscars a annoncé l’ouverture d’une enquête interne sur cet incident. Elle va examiner les suites à donner à l’affaire au regard de ses « règlements et de la loi californienne ». « L’Académie condamne les actions de M. Smith lors du show de la nuit dernière », écrit l’organisation dans un communiqué.

Chris Rock n’a pas porté plainte

Que risque Will Smith, sacré un peu plus tard « meilleur acteur » pour son rôle dans La Méthode Williams ? Certains ont appelé l’Académie des Oscars à lui retirer sa récompense.

L’actrice Whoopi Goldberg, l’une des administratrices de l’Académie, a estimé que cela ne serait pas le cas. « Il y aura des conséquences, j’en suis sûre, mais je ne pense pas que c’est ce qu’ils vont faire, surtout parce que Chris Rock a dit qu’il ne porterait pas plainte », a-t-elle dit à la télévision. Sur le plan pénal non plus, aucune poursuite ne paraît possible à ce stade, faute de plainte de Chris Rock, avait précisé la police de Los Angeles dimanche soir.

Will Smith s’exposerait donc seulement à des sanctions disciplinaires, qui peuvent aller, selon le code de conduite de l’Académie, de la simple réprimande à l’expulsion.

A Hollywood, les Oscars consacrent la diversité

La première punition infligée à l’acteur est venue des réseaux sociaux, où beaucoup dénonçaient la violence dont il a fait preuve. La condamnation la plus virulente est venue de l’acteur et réalisateur américain Judd Apatow, dans un tweet qu’il a ensuite effacé mais que la comédienne Mia Farrow a repris : « [Will Smith] aurait pu le tuer. Il a tout simplement perdu le contrôle de sa colère et sa violence (…). Il a perdu la tête. »

Le joueur star des Golden State Warriors de San Francisco, le basketteur Stephen Curry, s’est dit, quant à lui, « toujours sous le choc, comme tout le monde ».

Pour l’écrivaine britannique Bernardine Evaristo, dont le père est nigérian, Will Smith a manqué une occasion de donner l’exemple, notamment pour les Afro-Américains : alors qu’il n’est « que le cinquième Noir en près de cent ans à gagner un Oscar pour un rôle-titre et le premier en seize ans, [il] recourt à la violence au lieu d’utiliser le pouvoir des mots pour terrasser Chris Rock », a-t-elle dénoncé sur Twitter. « Et ensuite il invoque Dieu et l’amour qui lui auraient fait faire ça », a-t-elle encore fustigé.

Quelques soutiens

Richard Williams, père des championnes de tennis Serena et Venus Williams que Will Smith incarne dans son film, a fait savoir par la voix de son fils qu’il « ne cautionnait aucune violence à l’égard de quiconque », selon la télévision NBC.

Will Smith a d’abord présenté ses excuses dimanche à l’Académie des Oscars en affirmant, en larmes, que « l’amour vous fait faire des choses folles », tout en condamnant les « gens qui vous manquent de respect ».

Le rappeur Sean « Diddy » Combs a assuré dimanche après la cérémonie que les deux hommes étaient passés outre à ce coup de sang. « Ce n’est pas un problème. C’est fini. Je peux le confirmer », a déclaré Diddy au site people Page Six.

« Tout va bien », avait confirmé peu après, à Variety, Will Smith lui-même. L’acteur avait boudé la salle de presse des Oscars après la remise de son trophée.

Certaines célébrités ont toutefois apporté leur soutien à Will Smith. L’ancien chanteur du groupe One Direction Liam Payne a ainsi réagi auprès de journalistes : « Je crois que, quoi qu’il ait fait, il avait le droit de le faire. »

L’élue démocrate du Massachusetts Ayanna Pressley, elle aussi atteinte d’alopécie, l’a remercié dans un tweet depuis effacé. « Bravo à tous les maris qui défendent leurs femmes atteintes d’alopécie face à l’ignorance et aux insultes du quotidien », avait-elle écrit. Will Smith a également été défendu par l’actrice Tiffany Haddish : « C’est ce que votre mari est supposé faire, non ? Vous protéger », a-t-elle dit au magazine People.

Le Monde avec AFP

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[Roose] Macron-Le Pen : faux duel, vrai duo ?

Combien de personnes étaient-elles rassemblées ce dimanche face à la tour Eiffel pour écouter le candidat à la présidentielle Éric Zemmour ? 50 000, le double ? Peu importe le nombre, la foule était dense et exaltée face à un candidat pourtant crédité de moins de 10 % dans les derniers sondages. Alors que Marine le Pen peine à remplir une petite salle à Marseille, que Valérie Pécresse se contente d’un “meeting virtuel” sur Internet et que Macron en est réduit à organiser un jeu-concours pour attirer des militants à son meeting, Zemmour attire les foules. Mais cela suffit-il pour présager d’un bon résultat au premier tour ? Rien n’est moins sûr.

Malgré la réussite objective de sa campagne, Zemmour rencontre trois grandes difficultés pour accéder au second tour. La première, la plus dangereuse, c’est la clarté de son discours, à double tranchant, qui s’adresse à un peuple habitué à sa léthargie et qui semble renoncer à prendre parti contre le mandat maussade et arrogant d’Emmanuel Macron. Cinq longues années marquées par la crise des Gilets jaunes, les mensonges pendant la crise sanitaire, l’affaire Benalla, la polémique des homards de François de Rugy, les affaires Hulot, Ferrand, Darmanin et Kohler, la mise en examen de ses ministres de la Justice et de la Santé, l’affaire des assistants parlementaires du Modem…

Combien de candidats sont qualifiés ou disqualifiés avant même que les électeurs n’en décident ?

C’est en tout cas ce que nous indiquent les sondages en faveur du président sortant, toujours donné en tête du premier tour et vainqueur du second malgré les nombreux mécontentements suscités tout au long de son mandat. Au regard de ce qui devrait être un baromètre de l’opinion, deux observations s’imposent. Soit les Français sont bons pour l’abattoir, soit les sondages manipulent l’opinion. Ce qui nous amène au troisième point, celui du duel imposé depuis des semaines par les instituts de sondages et les médias entre Macron et Le Pen.

Dans cette course à l’Élysée, ces acteurs essentiels de l’élection semblent manipuler l’opinion publique et fausser la sincérité du scrutin en conditionnant ou décourageant l’électeur. Initialement destinés à prendre le pouls de l’opinion publique, les sondages sont désormais les armes des coups d’État médiatiques, décidant si un candidat mérite qu’on lui attribue quelque audience, quelque article à charge ou valorisant. Combien de candidats sont déclarés “petits”, à gauche comme à droite, avant même que les électeurs n’en décident ? Combien de candidats sont qualifiés ou disqualifiés avant même que les électeurs n’en décident ?

Les médias imposent depuis des semaines le duel Macron-Le Pen au second tour. Peut-être devrait-on parler de duo. Dans cette équation, les deux candidats sortiraient gagnants. Le premier rempilerait pour cinq années de gestion hors sol d’un pays qu’il n’aime pas. La seconde jouerait à l’opposante politique, quelques semaines avant les scrutins importants, restant discrète le reste du temps, trop occupée à gérer les affaires de la PME familiale. Macron a besoin de Le Pen, et inversement. Sans sa présence au second tour, il risque d’y retrouver un autre candidat, au risque de faire dérailler le confortable plan mis en place : sondages et médias cléments avec Le Pen jusqu’au soir du premier tour, puis artillerie lourde Le Pen au second tour pour faire élire Macron. La recette de 2017 avait fonctionné. Pourquoi la modifier ?

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

« Nous pouvons être les porteurs de la nouvelle économie »

Entretien

Plaidoyer ESS France, porte-parole des associations, coopératives, mutuelles, fondations et entreprises sociales, appelle les candidats à se saisir de leur mode de gestion non lucratif et démocratique comme base de transformation pour le prochain quinquennat.

Stéphane Guérard

Jérôme Saddier Président d’ESS France

Difficile de faire entendre sa voix dans cette campagne atypique. L’économie sociale et solidaire (ESS) s’y essaie. ESS France, son porte-parole auprès du grand public comme des institutions, vient de publier un plaidoyer à l’adresse des candidats à l’élection présidentielle pour appeler à « favoriser la conversion de l’économie vers l’ESS ». Si les aspirations de la société se portent sur plus de démocratie dans une économie qui conjugue transition écologique et sociale, alors les 165 000 associations, coopératives, mutuelles, fondations et entreprises sociales, avec leurs 2,4 millions des salariés et leurs 22 millions de bénévoles, revendiquent un rôle majeur dans le prochain quinquennat. Jérôme Saddier (1) nous explique lequel.

Quel bilan dressez-vous de ces cinq années ?

Le bilan n’est pas positif à 100 %, loin de là. Je pense par exemple au plan de relance. Ce quinquennat s’achève toutefois sans grand problème avec la majorité, ni avec le gouvernement sortant. Car, sur la fin, nous avons eu affaire à des interlocuteurs dignes de confiance.

Vous appelez à « favoriser la conversion de l’économie vers l’ESS ». Que voulez-vous dire ?

Lors de la préparation du plan de relance, nous avons appelé à un vrai effort de planification pour permettre un changement de modèle. La pandémie et la guerre en Ukraine font peser des tendances économiques et sociales lourdes qui appellent à faire évoluer en profondeur l’économie et les entreprises. Ces dernières ne peuvent plus en rester à leur mode de fonctionnement actuel, fondé uniquement sur la propriété et la concurrence. Elles doivent reposer sur les personnes qui les composent. Nos organisations sont démocratiques. Nous proposons donc la mise en place d’un fonds de conversion des entreprises privées lucratives vers l’économie sociale et solidaire. Le plan de relance est ce qu’il est : il ne porte aucun effort de transformation. Le gouvernement aurait pu compter sur l’ESS pour être l’opérateur de cette nouvelle économie. On en reste au discours dominant, pour lequel n’existe qu’une seule forme d’entreprise, celle de capitaux, portée par les plus idéologues qui nous expliquent que la non-lucrativité est peu performante. Il est temps de changer de discours.

Transformer l’économie était justement l’un des objectifs de la loi Pacte de 2019, portée par Bruno Le Maire, avec notamment la création des sociétés à mission ? Faut-il une super-loi Pacte ?

Il faut aller bien plus loin, en plongeant au cœur du fonctionnement des entreprises. Ces dernières sont confrontées à des injonctions de plus en plus contradictoires. Elles doivent être rentables, faire preuve d’un dialogue social exigeant, aller au-delà du droit du travail pour mieux traiter leurs salariés, offrir du sens afin d’attirer notamment les jeunes, être transparentes pour les clients et consommateurs, se conduire comme un acteur responsable vis-à-vis de leur territoire d’implantation, et être soucieuses de son impact environnemental. Les organisations non lucratives comme les nôtres sont les mieux à même de répondre à ces défis.

Parvenez-vous à porter cette revendication dans la campagne des présidentielles ?

Mis à part les questions salariales, au sujet desquelles nous avons des choses à faire valoir, notamment pour ceux que l’on a appelés les premières et secondes lignes lors de la pandémie, ce que nous avons à défendre ne percute pas. Nous restons confiants, car l’air du temps souffle dans notre sens. Nos concitoyens savent qu’il va falloir investir pour une transition écologique et sociale. Mais pas n’importe comment. D’autre part, les nouveaux rapports au travail, l’articulation entre vie personnelle et professionnelle, nous sont aussi favorables, de même que les réflexions sur l’évolution des entreprises. La société civile est en avance sur ces sujets. Nous représentons les initiatives qui fourmillent sur les territoires. Ces sujets devraient plus fortement émerger lors de la campagne des législatives.

L’ESS soutient-elle un candidat ?

Nous ne donnons aucune consigne de vote. L’ESS est très diverse et couvre un spectre politique très large. Cela ne veut pas dire que l’ESS est apolitique. Ce mouvement est politique. Je plaide pour que ses organisations se réapproprient ce rôle. En revanche, nous sommes très clairs vis-à-vis des candidatures d’extrême droite représentées par Marine Le Pen et Éric Zemmour, que nous n’avons pas conviées à nos travaux. L’application de leur programme nécessiterait de nous éloigner des principes constitutionnels qui fondent la liberté.

économie sociale et solidairejérôme saddierplan de relance
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France24 - Monde

JO-2024: une dizaine de travailleurs sans-papiers sur le chantier du village des athlètes

Publié le : 29/03/2022 - 14:22Modifié le : 29/03/2022 - 14:20

Paris (AFP) – Une dizaine de travailleurs sans-papiers ont été recensés sur le chantier du village des athlètes prévu pour les JO de Paris 2024 suite à un contrôle opéré en fin de semaine dernière, a-t-on appris de sources ayant connaissance du dossier.

Sur ce gigantesque chantier, situé dans la ville de Saint-Denis, travaillent plusieurs entreprises sous l'égide de la Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques, 4 milliards d'euros de budget dont 1,5 d'argent public), pour pouvoir livrer le village des athlètes censé abriter plus de 10.000 sportifs dans deux ans.

Ce contrôle a été opéré dans la cadre d'une enquête de l'inspection du travail déclenchée suite à un signalement de la CGT, qui a prévenu également Bernard Thibault, ex-secrétaire général de ce syndicat, qui siège au conseil d'administration de la Solideo.

"Dès que nous avons appris qu'une entreprise sous-traitante employait possiblement des sans-papiers, nous avons saisi la Dijop (délégation interministérielle des JO de Paris), et les services de l'Etat ont pris le dossier en main", a assuré Bernard Thibault à l'AFP.

Ces travailleurs sans-papiers, "près d'une douzaine", étaient employés par une société sous-traitante, "dont les ramifications et l'implication vont au-delà des chantiers des JO", a précisé une des sources à l'AFP.

"Nous n'avons pas un retour formel de l'inspection du travail, mais si les faits étaient avérés, la Solideo les condamnera fermement, de telles pratiques étant contraires au droit du travail", a réagi mercredi auprès de l'AFP la Solideo au lendemain d'un conseil d'administration où la situation a été évoquée.

"C'est également aussi contraire à l'esprit des JO. Nous allons saisir l'ensemble des maitres d'ouvrage pour leur rappeler leurs obligations", a ajouté la société olympique.

"Il n'y avait aucune raison que les chantiers des JO échappent à la pression classique qui existe dans la construction et les travaux", a expliqué Bernard Thibault. "On sait que l'ensemble de la filière est en sous-effectif, et qu'inévitablement certains vont tenter d'employer de la main d'oeuvre immigrée dans l'illégalité", a-t-il ajouté.

"Mais sur les chantiers des JO, le niveau de contrôle est assez exemplaire, et j'oserais dire sans équivalent", a assuré l'ex-secrétaire général de la CGT, à l'origine d'une charte sociale promue par le comité d'organisation des JO (Cojo) et la Solideo en vue de JO exemplaires socialement.

Près d'une centaine de contrôles ont été opérés depuis le lancement des chantiers des JO, selon une des sources.

La Solideo est chargée de construire ou de rénover des ouvrages pour les JO, qui vont du village des athlètes, en passant par la rénovation de gymnases ou des échangeurs ou ponts routiers, ce qui représente une soixantaine d'ouvrages.

© 2022 AFP

Le Monde

Emmanuel Macron riposte après le meeting d’Eric Zemmour et évoque son « indignité »

En déplacement à Dijon, le candidat à sa réélection a dénoncé l’« indignité » de son concurrent qui a laissé la foule à son meeting le traiter d’assassin.

La réponse de l’intéressé, teintée d’agacement et d’un trait d’humour, traduit le niveau d’irritation d’Emmanuel Macron, après le meeting d’Eric Zemmour au Trocadéro. En déplacement à Dijon (Côte-d’Or), le président candidat a dénoncé, lundi 28 mars, l’« indignité » d’Eric Zemmour, pour son absence de réaction aux « Macron assassin ! », scandés, dimanche, durant le meeting du candidat d’extrême droite.

Au Trocadéro, Eric Zemmour laisse crier « Macron, assassin ! » et rêve de mettre la main sur la droite

« Il y a deux hypothèses : l’indignité, la plus crédible ; l’autre, la méconnaissance d’une réforme, le 100 % santé. Les prothèses auditives sont remboursées par la Sécurité sociale, j’invite le candidat malentendant à s’équiper », a riposté M. Macron.

M. Zemmour est accusé par une partie du personnel politique d’avoir laissé la foule scander « Macron assassin ! » pendant son meeting, dimanche, sur l’esplanade du Trocadéro. L’entourage du candidat de Reconquête ! a expliqué dans la foulée du meeting que ce dernier n’avait « pas entendu » le slogan et qu’« il ne reprenait pas l’expression à son compte ».

« A la tribune, on n’entend pas tout ce qui se dit », assure Eric Zemmour

Appelé à réagir, lundi, aux propos tenus par Emmanuel Macron à son égard au micro de BFM-TV, Eric Zemmour s’est de nouveau défendu de ne pas avoir entendu les cris de la foule, alors qu’il se trouvait au pupitre et que ces cris ont été enregistrés par les caméras et micros tendus. « Je n’ai pas entendu ces propos, tout simplement, a-t-il affirmé. Donc, évidemment, je ne les cautionne pas. (…) C’est une mauvaise polémique, une polémique minable, parce que les journalistes et les politiques ne veulent pas voir la réalité. (…) Il [Emmanuel Macron] sait très bien, lui qui a déjà fait des meetings, (…) qu’à la tribune on n’entend pas tout ce qui se dit. » Quant à l’ironie du chef de l’Etat, qui a qualifié le candidat de Reconquête ! de « candidat malentendant » et lui a suggéré de « s’équiper », M. Zemmour a dénoncé une « plaisanterie de garçon de bains ».

Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), a lui aussi critiqué la petite phrase du chef de l’Etat, en le mettant dos à dos avec le candidat d’extrême droite. « Macron traite Zemmour de “candidat malentendant”. Décidément ! Pas un pour rattraper l’autre ! Insulter à partir d’un handicap, on en est encore là en 2022 ? », s’est-il interrogé sur Twitter.

Questionné justement sur le clivage politique, avec l’extrême droite, M. Macron a estimé qu’il n’y avait que deux forces principales dans le pays : les « progressistes » et les « populistes ». « Il y a très clairement une force politique qui regroupe, qui est celle du rassemblement, pour l’unité du pays derrière les valeurs de la République, avec des femmes et des hommes qui viennent de la gauche, du centre, de la droite (…) et il y a l’extrême droite, qui est toujours là. Et qui, face à nous, est toujours portée par un clan et veut la division », a-t-il déclaré à la presse, lors d’un micro tendu, devant le lycée polyvalent Les Marcs d’or de Dijon, opposant son « projet d’avenir » à ses concurrents d’extrême droite, qui sont, selon lui, « dans la nostalgie ».

Il a ensuite présenté Mme Le Pen et Eric Zemmour comme un « tandem » : « L’extrême droite a ses alliés utiles, qui les aident à rassembler. J’ai bien compris qu’ils allaient nous expliquer après la cohérence de leur tandem. Parce que ça finira en tandem cette affaire, c’est comme ça que ça se passe. »

Le Monde

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France24 - Monde

Dubaï, première ville du Moyen-Orient à rejoindre le guide Michelin

Publié le : 29/03/2022 - 14:20Modifié le : 29/03/2022 - 14:18

Dubaï (AFP) – Dubaï va être la première ville du Moyen-Orient à avoir sa sélection de restaurants dans le guide Michelin, a annoncé mardi le célèbre guide gastronomique français.

"Nous sommes heureux d'annoncer que Dubaï a rejoint la famille du guide Michelin. Notre équipe d’inspecteurs est déjà sur le terrain pour faire la première sélection de restaurants, qui sera dévoilée en juin", a déclaré Gwendal Poullennec, directeur international des guides Michelin, dans un communiqué.

Dubaï, l’un des sept émirats des Emirats Arabes Unis, est la 36e destination mondiale et la première au Moyen-Orient pour les inspecteurs du fameux guide rouge qui ont pour mission d'y dénicher "le meilleur de la gastronomie".

Avec plus de 7,2 millions de touristes accueillis l’année dernière et une population composée de quelque 90% d’expatriés, le riche état du Golfe compte "des milliers de restaurants servant des cuisines variées, allant de la cuisine gastronomique au street food", a souligné pour sa part Issam Kazim, de l'organisme public Dubai Corporation for Tourism and Commerce Marketing.

Les établissements de Dubaï, dont certains ont été ouverts par des chefs mondialement reconnus, seront testés et évalués selon les critères appliqués par le guide dans les autres pays d'Europe, d'Asie et d'Amérique du Nord.

Ils pourraient décrocher les prestigieuses une, deux ou trois étoiles qui récompensent la cuisine d’excellence, ou le Bib Gourmand décerné aux bonnes petites tables.

Créé en 1900 par les frères André et Edouard Michelin à destination des automobilistes, le guide Michelin est une référence pour les amateurs de cuisine dans le monde.

© 2022 AFP

Le Monde

Un budget à tenir

Tribune. Voilà des années que nous esquivons un véritable débat sur notre défense, qui devient de plus en plus nécessaire. Certes, depuis l’attaque menée en Ukraine par Vladimir Poutine, la défense est désormais au cœur de l’actualité. Quelques médias ont pointé les carences de nos armées. De leur côté, les principaux candidats à l’élection présidentielle se sont tous engagés à augmenter le budget des armées. Tout cela peut donner l’illusion d’une prise de conscience, tardive mais salutaire, des défis qui sont devant nous. L’idée rassurante s’impose qu’avec un peu de temps et quelques moyens supplémentaires, nous allons parvenir à remettre à niveau notre outil militaire.

La vérité est malheureusement beaucoup plus cruelle. Notre défense est aujourd’hui dans une triple impasse. Et l’effort que nous avons à fournir dans les années qui viennent n’est pas seulement budgétaire ; il est d’abord d’ordre intellectuel. Nous devons impérativement sortir de notre routine et de notre torpeur pour ouvrir sur notre défense les trois débats majeurs que nous n’avons que trop repoussés.

Le premier est d’ordre budgétaire. Avec 41 milliards d’euros, le budget de la « mission défense » est le second derrière celui de l’éducation nationale (55 milliards). Après des années de rigueur, François Hollande et Emmanuel Macron se félicitent d’avoir entrepris un redressement significatif. Ils disent vrai. Cependant leur discours réconfortant masque l’essentiel, car les difficultés sont devant nous et sont loin d’être négligeables.

Révision du budget des armées : le Sénat refuse de renouveler sa confiance au gouvernement

Pour atteindre un budget de 50 milliards d’euros en 2025, la loi de programmation militaire a en effet prévu le franchissement de marches budgétaires de 3 milliards d’euros sur les trois prochains budgets. Même en période normale, le respect d’un tel engagement serait tout à fait inédit. Or, dans la situation budgétaire post-Covid, la crédibilité de cette trajectoire financière apparaît désormais extrêmement faible. En outre, la défense va se trouver en concurrence directe avec les besoins sociaux urgents exprimés depuis la crise des « gilets jaunes » et durant la campagne présidentielle (notamment sur l’hôpital). Enfin, pour bien comprendre le mur devant lequel nous nous trouvons, il faut ajouter que cet effort déjà difficilement atteignable est très en dessous de ce qu’il conviendrait de faire pour dissuader (ou combattre) un éventuel agresseur.

Cependant, en matière budgétaire, ce ne sont pas les annonces qui comptent, mais la continuité de l’effort quels que soient les aléas. Or, de ce point de vue, c’est très mal parti : ce sont en effet 300 millions d’euros de crédits militaires qui viennent d’être discrètement annulés pour financer les mesures de soutien à l’économie. Ainsi, au-delà des déclarations ambitieuses, il n’est pas certain que nous soyons réellement déterminés à faire de notre défense une priorité. Telle est la première question désagréable qu’il nous faut regarder en face : concrètement, jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour assurer notre sécurité ?

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L'Humanité

Gilbert Houngbo

Homme du jour

Cécile Rousseau

« Vous avez écrit l’histoire », a lancé Gilbert Houngbo lors de son élection à la tête de l’Organisation internationale du travail (OIT), vendredi. Soutenu par l’Union africaine et les représentants des travailleurs (dont la CGT), l’ancien premier ministre du Togo a été désigné au second tour par le conseil d’administration avec 30 voix sur 56. Lors de sa campagne, le premier Africain à diriger la plus ancienne agence spécialisée des Nations unies avait déclaré :  « Les solutions mondiales aux nouveaux défis et opportunités doivent être centrées sur les valeurs humaines, environnementales, économiques et sociétales. En bref, un nouveau contrat social mondial s’impose. » Son élection a permis de balayer la candidature contestée de Muriel Pénicaud, ancienne ministre macroniste et ordonnatrice de l’affaiblissement du Code du travail.

droit du travail
L'Humanité

L’aventure féconde des utopistes de la « S »

Prescription culture

ARTS PLASTIQUES Le Miam de Sète expose la riche production de cet atelier qui permet de fécondes collaborations entre artistes déficients mentaux et d’art contemporain.

Magali Jauffret

Sète (Herault), envoyée spéciale.

Pour ceux qui ne l’ont pas encore visité, il faut aller au si attachant Musée international des arts modestes de Sète (Miam), fondé voilà vingt ans par le plasticien Hervé Di Rosa et dirigé par Françoise Adamsbaum. Il présente, en effet, ces temps-ci, l’excellente exposition « Fictions modestes et réalités augmentées » sur la « S » Grand Atelier, situé à Vielsalm, dans les Ardennes belges.

sortir de l’invisibilité

De quoi s’agit-il ? D’une passionnante aventure artistique et humaine que l’on peut vraiment envier à la Belgique, territoire de tous les possibles. Pensez donc : le modeste atelier de création, créé dans les années 1990 par Anne-Françoise Rouche pour occuper artistiquement des créateurs en herbe fragilisés par une déficience mentale, est devenu, avec le temps, grâce à son énergie, son état d’esprit et sa bataille, un centre d’art. Et pas n’importe lequel ! Un lieu de production de projets expérimentaux, de diffusion et d’exposition, qui travaille notamment avec l’École de recherche graphique de Bruxelles et a le pouvoir de candidater à la biennale de Venise.

Et ce n’est pas tout. Ce lieu utopique, défricheur s’il en est, installé dans une caserne désaffectée située non loin de l’Allemagne et du Luxembourg, reçoit en résidence, loin des préjugés et des clichés, des artistes contemporains réputés qui viennent partager leur créativité, avec une quarantaine d’artistes porteurs d’un handicap mental, les sortant ainsi de leur invisibilité.

Le résultat, sur les cimaises de ce musée qui prend tous les risques, est bluffant. On est immergé dans des mondes, des utopies, on est projeté dans des univers singuliers, dans des disciplines aussi différentes que la bande dessinée, la gravure sur bois, le textile, le dessin, le cinéma et sa lanterne magique, la photographie, la mode, la sculpture, la performance, l’architecture, la vidéo, l’art numérique…

L’exposition, très bien scénographiée, nous entraîne d’entrée dans les génies du lieu et leur belgitude. On passe ensuite dans un espace consacré aux réalisateurs d’un cinéma décalé, avant de découvrir les libertés indomptées de la plupart des auteurs, de s’immerger dans quelques univers virtuels, de découvrir des récits personnels dans le salon de lecture et enfin de basculer dans la tradition catholique encore très forte en Ardennes.

On est loin de l’art-thérapie, du pathos, de l’institutionnel, du déterminisme social qui reproduit les marges. Parfois c’est léger, même drôle. Au sein des imaginations si fécondes de ces artistes connectés, souvent musiciens et hyper-punk, on sent l’inspiration d’Hergé, de Méliès, de Dreyer. On est séduit par la poésie qui traverse ces créations habitées par des catcheurs, Johnny Hallyday, des vierges enrubannées, le Prince Charmant ou un Jésus triste. À la « S » et au Miam, art brut et art contemporain se rejoignent.

arts plastiques
France24 - Monde

Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron et Vladimir Poutine vont s'entretenir par téléphone

Publié le : 29/03/2022 - 14:20

Emmanuel Macron et Vladimir Poutine vont de nouveau se parler au téléphone mardi 29 mars, a annoncé l'Élysée, notamment au sujet d'une opération humanitaire d'évacuation dans la ville ukrainienne assiégée de Marioupol organisée avec la France, la Grèce et la Turquie. Dans le même temps, des pourparlers sont en cours à Istanbul entre Kiev et Moscou.

Le Monde

SANS TITRE

  • Des délégations russe et ukrainienne vont se retrouver en début de semaine en Turquie pour une nouvelle session de pourparlers, ont annoncé dimanche l’un des négociateurs ukrainiens, David Arakhamia, et le négociateur en chef russe, Vladimir Medinski, sans que la date précise soit connue.
  • La question de la « neutralité » de l’Ukraine, l’un des points centraux des discussions avec la Russie pour mettre fin au conflit, est « étudiée en profondeur », a assuré Volodymyr Zelensky, dans une interview à des médias russes, dimanche. Le président ukrainien a aussi rappelé plus tard que son gouvernement donnerait la priorité à la « souveraineté » et à l’« intégrité territoriale » de l’Ukraine lors des discussions prévues en Turquie.
  • Le chef du renseignement militaire ukrainien, Kyrylo Boudanov, a accusé le président russe, Vladimir Poutine, de vouloir scinder l’Ukraine en deux en prenant le contrôle de l’est du pays. « Il s’agit de fait d’une tentative pour créer une Corée du Nord et du Sud en Ukraine », a-t-il dit en référence à la division de la Corée après la seconde guerre mondiale.
  • Sur le front, après plus de quatre semaines d’offensive, l’armée russe n’est pas parvenue à prendre le contrôle de villes ukrainiennes majeures. Vendredi, Moscou a laissé entendre que ses objectifs étaient revus pour se concentrer sur le contrôle de la région du Donbass, où des séparatistes prorusses combattent les forces ukrainiennes depuis 2014.
  • A Marioupol, ville assiégée et bombardée depuis des semaines, « la population se bat pour survivre. La situation humanitaire est catastrophique », a affirmé dans la nuit de dimanche à lundi le ministère des affaires étrangères ukrainien. « Les forces armées russes sont en train de transformer la ville en poussière », a ajouté M. Zelensky. Emmanuel Macron a dit, dimanche, qu’il parlerait au président russe lundi ou mardi pour organiser une opération d’évacuation de la ville.
  • Depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, le 24 février, plus de 3,8 millions de personnes ont fui le pays, selon le décompte de l’Organisation des Nations unies (ONU) publié dimanche. C’est 48 450 de plus que lors du précédent pointage, samedi. Au total, plus de dix millions de personnes, soit environ un quart de la population, ont dû quitter leur foyer soit en traversant la frontière pour trouver refuge dans les pays limitrophes, soit en trouvant refuge ailleurs en Ukraine.

Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine :

Décryptages. Comment une simple phrase sur Poutine a parasité la fin de la tournée européenne de Biden

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Chronique. « Une guerre des contrats d’armement dans la vraie guerre se prépare entre industriels européens et américains »

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Factuel. Le continent africain dans le viseur de RT

Décryptages. Inflation, dette, pénuries… La guerre en Ukraine augmente la vulnérabilité des économies émergentes

Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.

« Pourquoi ma question n’est pas publiée ?  » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct

New York Times - World

The Smugglers’ Paradise of Afghanistan

The Great Read

For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated Nimruz Province. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee, business has further boomed for those who hold the keys to the gate.

Migrants being smuggled near Zaranj, Afghanistan, in November.Credit...

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By Christina Goldbaum and Yaqoob Akbary

Photographs by Kiana Hayeri

Christina Goldbaum is a correspondent in Afghanistan. In November, she traveled with Kiana Hayeri, a photographer, and Yaqoob Akbary, a reporter, to the southwestern part of the country to report on the migrant crisis unfolding at the border.

ZARANJ, Afghanistan — The smuggler barreled down the narrow dirt road, bouncing into craters and over rocks that jutted out from the scrubland. His headlights were off and as the car picked up speed, he tightened his grip on the steering wheel trying to wrestle it under his control.

It was just after 1 a.m. in this corner of southwest Afghanistan and a full moon drenched the desert dunes a dim, white glow. Hours earlier, the smuggler struck a deal with an Iranian security guard to send 40 Afghans across the nearby border that night.

Now a few miles down the road, the migrants hid in a ravine waiting for his signal to run.

“I’m coming, I’m near the border, wait a minute!” he screamed into his phone and slammed on the accelerator, kicking up plumes of dust that disappeared into the darkness.

It was a typical night’s work for the smuggler, H., who asked to go by only his first initial because of the illegal nature of his business. A broad-shouldered man with a booming voice, H. is one of a handful of kingpins that effectively run Nimruz Province, which abuts the borders with Iran and Pakistan and is the country’s epicenter for all things illegal.

For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated the economy here, flushing cash into an otherwise desolate stretch of Afghanistan where endless desert blends into a washed-out sky. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee the country, fearing persecution from the Taliban or starvation from the country’s economic collapse, business has boomed for people smugglers like H. who hold the keys to the gate.

But as migrants flood into the province, the obstacles that smugglers face have multiplied: Since the former government collapsed, Iran has bolstered its border security while the Taliban have tried to sever the migrant route H. has mastered, one of two migrants use to sneak into Iran.

Journalists with The New York Times spent 24 hours with H. to see how the illicit trade that has long run this corner of Afghanistan endures even now.

12:45 A.M.

“Did the refugees arrive? How many are they?” H. called out to an auto-rickshaw driver who drove past him earlier that night. He nodded at the driver’s response — three migrants — and sped off to collect two young boys he had agreed to send across the border with his cousin before dawn.

It was a more frantic night than usual, he explained, owing to a last-minute deal with an Iranian border guard who he promised $35 for each Afghan who crossed the border. That set off a scramble to gather 40 migrants from smuggler-owned hotels in the nearby city, Zaranj, and to bring them to one of H.’s desert safe houses, little more than abandoned-looking mud brick buildings with dirt floors and rusted tin roofs. Now they were converging at a rendezvous point near the border, waiting for the code word — “grapes” — to slip to Iranian security forces on the other side.

Reporting From Afghanistan

Every step of the operation is at once nerve-racking and familiar, frenzied and meticulously planned, H. explained. Every few minutes, he fielded calls to one of his three phones and shouted instructions to the many accomplices needed to pull off the night’s deal.

After the two boys jumped in his car, H. raced back to give the smugglers escorting his group of migrants the all clear and then met his cousin on the side of a winding path nearby, flashing the headlights as he pulled up.

“I brought some special refugees,” H. yelled, referring to the young boys whose parents, both addicts, had recently overdosed. H.’s cousin, a suave 26-year-old with one headphone perpetually dangling from his ear, stepped out of his car and into H.’s headlights, grinning.

A former soldier in the Afghan National Army, the cousin used to smuggle drugs into Iran — raking in much more than his meager government salary. Once, he bragged, he sneaked 420 kilograms — nearly 1,000 pounds — of opium into Iran without getting caught. When the former government collapsed, he went into people smuggling full-time.

Turning around to the young boys in the car, H. told them that the man was their uncle and he would take them across the border to be reunited with other relatives living in Iran. The younger boy, Mustafa, 5, wiped the car’s fogged up window with his sleeve to get a better look at the man. His older brother, Mohsin, 9, was less skeptical.

“When I grow up I want to be a smuggler,” he pronounced before hopping out of the car.

10:15 A.M.

We had agreed to meet H. for lunch the following day and woke up to the sounds of a bustling city. H. had told us about this changing of the guard each dawn, when smugglers slipping across the lunar flatlands return home and the center of life shifts to Zaranj, where buses unload thousands of Afghans each day.

Along the main drag, newcomers buy kebabs from street vendors and sit around plastic tables, eager to learn more about the grueling journey ahead. Others peruse shops selling scarves, hats and winter coats — all necessary, the shopkeepers say, to survive the cold desert nights along the migrant trail.

Even in the daylight, an aura of paranoia and mistrust permeates Zaranj — a city of liars and thieves, residents say. Nearly everyone who lives here is somehow connected to the smuggling trade from bigwigs like drug runners and arms dealers to informants paid a few dollars a day by men like H. It is the kind of place where people constantly check their rearview mirrors for tails and speak in hushed tones lest the man next to them is listening.

As we waited for H. to wake up, we drove down the dusty road to Pakistan alongside pickups packed with migrants headed for the border, their faces swaddled in scarves and goggles to protect from clouds of dust. Within an hour, H. called and chastised us for driving there. Someone — A driver? The kids playing by the stream? The old man collecting kindling? — must have informed him we were there.

Twenty minutes later, he met us on the road and told us to follow him to his home on the outskirts of town. We arrived at an opulent three-story house and were led down a winding stairwell to the basement: a spacious room adorned with red carpets, gold trimmed pillars and a large television tuned to an Iranian news channel.

“Four of my relatives were kidnapped around the area where you were today,” he warned us as we sat down to eat. Then he lowered his voice: “When we found their bodies, we could only recognize them by their rings.”

H. felt safest in the stretch of desert where we drove the night before, land his father owned. He had spent much of his childhood there, taking small boats out along the Helmand River. At 14, he started smuggling small goods — petrol, cash, cigarettes — and accompanying Afghans across the border into Iran.

Back then, it was easy, H. explained. Smugglers could pay a small bribe at a border checkpoint and take vans of migrants to Tehran. But around a decade ago, Iran erected a 15-foot-high wall and then, fearing an influx of Afghans after the Taliban seized power, bolstered its security forces at the border.

The Taliban too have tried to shut down this route, raiding safe houses and patrolling the desert. Still, smugglers are undeterred.

“The Taliban cannot shut down our business. If they tighten security, we will just charge more and get more money,” H. said over lunch. “We’re always one step ahead.”

Still, H. admitted, more of his migrants than usual have been deported back to Afghanistan from Iran. Even the two boys he tried to send the night before were ambushed by Iranian soldiers just minutes after they climbed over the border wall.

By 3 p.m., the boys had arrived back in Zaranj and H.’s cousin drove them to the house to eat. On the way, he bought them new winter gloves — an apology of sorts for dashing back onto Afghan soil without them the previous night.

Sitting among the smugglers, the older brother, Mohsin, recounted the crossing, how he was afraid when he heard gunfire and watched an Iranian soldier beat a migrant. The boys had spent the night in a detention facility on the cold, concrete floor. Without a blanket, Mustafa slept curled up in Mohsin’s arms.

“I thought it would be easy to cross the border, but it was too difficult,” Mohsin said matter-of-factly. The smugglers erupted in laughter.

H. said he planned to send the boys across the border again that night and told them to rest. Then as dusk settled over the desert, H. began his usual rounds: He drove through the borderlands scoping out Taliban checkpoints. He stopped by one of his safe houses where 135 men sat hugging their knees on a dirt floor. Torn plastic from medicine tablets lay strewn around them and the smell of urine hung in the air.

Stepping outside, he nodded at an old man smoking a cigarette who kept guard. Then H. turned to us. “This is enough, I think,” he said, suggesting it was time for us to go.

Four days later, H. sent a photo of the boys, standing in front of a dust-covered orange tractor. They had made it into Iran that day.

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France24 - Monde

Présidentielle : qui vote pour Éric Zemmour ? Portraits d'électeurs

Publié le : 28/03/2022 - 15:10

Aude MAZOUE Suivre

Rassemblés dimanche sur la place du Trocadéro de Paris pour tenter de relancer une candidature qui s'essouffle, à deux semaines du premier tour, plusieurs dizaines de milliers de sympathisants ont répondu à l'appel d'Éric Zemmour. Qui sont-ils ? Portraits d'électeurs.  

Anciens fillonistes, déserteurs du Rassemblement national, soutiens de la Manif pour tous, plusieurs milliers de personnes – 100 000 selon Éric Zemmour – étaient rassemblés, dimanche 27 mars, place du Trocadéro à Paris. Ils sont venus soutenir le candidat d'extrême droite, à la peine dans les sondages avec 10 % des intentions de vote. Qui sont les électeurs de Reconquête!, le tout nouveau parti fondé par le désormais ex-journaliste ? France 24 est allé à la rencontre de certains de ses indéfectibles soutiens.  

  • Eugénie, 18 ans, de la Manif pour tous à Reconquête! 

Casquette "Zemmour 2022" vissée sur la tête et médaille de baptême en exergue, Eugénie, 18 ans, étudiante en philosophie à Paris, avait déjà battu le pavé à l'âge de neuf ans avec ses parents dans la capitale lors de la Manif pour tous en janvier 2013 pour s'opposer à la loi en faveur du mariage homosexuel en France. Dimanche, la jeune femme est de nouveau descendue dans la rue à l'appel du candidat de Reconquête!, car "c'est important de montrer qu'il n'est pas seul, comme les médias peuvent le laisser entendre. Il est au contraire soutenu par de nombreux Français. Les gens y croient", s'enthousiasme celle qui votera pour la première fois. "Jamais je n'aurais pensé que je soutiendrai un jour un candidat avec autant de ferveur", se réjouit la future électrice, enchantée à l'idée de se rendre pour la première fois dans un isoloir. "C'est une chance de pouvoir voter pour la première fois pour un candidat qu'on aime vraiment". Sincère, juste, honnête, patriote, les épithètes dithyrambiques n'en finissent plus dès qu'il s'agit d'évoquer l'ex-pamphlétaire. Mais ce qu'Eugénie aime par-dessus tout chez Éric Zemmour, c'est son amour de la France. "Et le fait qu'il soit le seul à défendre les valeurs chrétiennes". Catholique pratiquante, l'étudiante en sciences humaines estime qu'il est "le seul à clairement remettre en cause le mouvement transhumaniste. Or aujourd'hui, les questions bioéthiques participent en large partie de la déconstruction de la société." Même si Eugénie le reconnaît, ces questions ne sont pas le cœur de son programme. Il y a aussi et surtout l'immigration. Mais là aussi, la jeune fille souscrit à toutes les mesures. "C'est bien d'accueillir les étrangers, on doit avoir une part d'humanité. Mais quand il n'y a pas d'assimilation, on ne peut pas non plus abandonner notre culture". L'ardente supportrice sait tout de même que son candidat n'est pas le favori pour le second tour. S'il échoue, elle votera pour Marine Le Pen.  

  • Marc, 57 ans, dans la crainte du "grand remplacement" 

Cigarette aux lèvres, veste en cuir, Marc scrute la foule. "J'habite pas loin, il fait beau, je suis venu prendre la température", commence par dire celui qui a déjà participé à plusieurs manifestations de Florian Philippot (ex-Front national, fondateur du parti Les Patriotes). Anti-passe sanitaire et anti-vaccin [contre le Covid-19], le quinquagénaire se présente comme le "canard boiteux de la famille". "Je ne me suis pas fait vacciner, contrairement à ma mère et mon frère qui sont vendus à Macron". Né d'un père yougoslave et d'une mère française, il se reconnaît dans le parcours familial d'Éric Zemmour, dont les parents qui sont des immigrés d'Algérie. "D'ailleurs, il y a beaucoup de personnes issues de l'immigration et d'étrangers qui se retrouvent en lui", assure-t-il. Étrange paradoxe : ce fils d'immigré redoute pourtant par-dessus tout le "grand remplacement", dont Éric Zemmour s'est fait le chantre. L'ancien étudiant en classe préparatoire de mathématiques, aujourd'hui auto-entrepreneur à mi-temps dans le BTP affirme le constater chaque jour à travers ses déplacements dans certains quartiers de la capitale et en banlieue. "En cinquante ans, j'ai vu le nombre de femmes voilées augmenter, ça n'est pas qu'une théorie, on le voit partout, ça crève les yeux". Outre ses positions sur l'immigration et le renvoi des étrangers dans leur pays, ce Parisien est aussi sensible au discours d'Éric Zemmour sur la sortie de l'Otan, la ruralité, l'éducation ou encore le "wokisme". "Enfin un candidat qui s'en prend au discours anti-raciste, féministe, LGBT, qu'on rabâche partout dans les médias".  

  • Ana, 53 ans, filloniste reconvertie  

Ana, 53, est portugaise, "mais très bien assimilée, comme veut Zemmour", confie dans un grand sourire cette mère de quatre enfants. "D'ailleurs, tous mes enfants portent des prénoms français, c'est important pour bien s'intégrer", poursuit la quinquagénaire qui n'aurait raté ce grand raout politique pour rien au monde. Venue spécialement de Bellême (dans l'Orne en Normandie), elle n'a dormi que quelques heures pour écouter une nouvelle fois son candidat. Car Ana n'en est pas à son premier meeting. Admiratrice de la première heure, elle a d'abord été séduite par ses prestations télévisées comme chroniqueur dans les années 1990, et elle a lu tous ses livres. C'est donc naturellement qu'elle se rend à ses meetings quand elle n'est pas devant les fourneaux du restaurant où elle officie comme cheffe. Catholique pratiquante, cette ancienne supportrice de François Fillon en 2017 ne voit aujourd'hui qu'Éric Zemmour pour défendre les valeurs chrétiennes. "Il est le seul à proposer un projet pour sauver notre civilisation du grand remplacement. Nous sommes un peuple de fin de race qui court à sa perte. Heureusement qu'il mobilise les forces vives du pays. Il est une chance." Ana est convaincue qu'avec Éric Zemmour à la tête de la France, la guerre en Ukraine n'aurait pas eu lieu. "Il aurait su négocier avec Poutine, car c'est un homme qui veut la paix".  

  • Florent, 40 ans, adhérent de la première heure 

"Je le soutiens depuis le premier jour, j'ai pris ma carte d'adhésion au parti Reconquête! dès que j'ai pu", raconte Florent, 40 ans, polo violet et pull sur les épaules. "J'aime à la fois ses idées, sa personnalité, mais aussi son parcours familial et personnel. Il est le seul à porter un regard lucide sur la situation, notamment sur l'immigration." Marié, sans enfant, Florent s'inquiète aussi du "grand remplacement […] qui est déjà en action", selon lui. "J'ai grandi dans les Hauts-de-Seine, et j'ai pu voir le phénomène grandir au fil des années. Si je peux constater qu'il y a une augmentation du nombre de femmes voilées dans une ville chic comme Saint-Cloud où j'habite, c'est que l'immigration est partout. Que deviendra le pays dans vingt ans ?  Il y a urgence à agir". Conseiller principal d'éducation, il est aussi sensible au discours du candidat sur l'Éducation nationale. "Je fais chaque jour l'expérience du grand décrochage scolaire. Il faut aussi remettre de l'ordre dans un système devenu défaillant". Persuadé il y a encore quelques semaines que son candidat allait remporter la présidentielle, il est de plus en plus pessimiste devant les derniers sondages. Si Éric Zemmour n'était pas qualifié au premier tour ? "Sans aucune hésitation, je voterai pour Marine Le Pen", assène celui qui votait déjà auparavant pour la candidate du Rassemblement national. "Tout doit être fait pour dégager Emmanuel Macron".   

  • Séverine, 42 ans, lepéniste déçue  

Adjointe administrative à la préfecture du Val-de-Marne, Séverine, 42 ans, est venue d'Orly, en région parisienne, pour soutenir son candidat. "Mais s'il avait fallu venir de plus loin, j'aurais aussi fait le déplacement", précise la quadragénaire venue au meeting avec son compagnon. Adhérente au parti Reconquête! depuis décembre, elle a définitivement délaissé Marine Le Pen, qu'elle soutenait auparavant. "Je n'ai pas apprécié qu'elle qualifie Zemmour 'd'extrême droite'. Et puis sa sortie sur les nazis de son parti alors qu'elle est confrontée au même problème, c'est quand même absurde, estime celle qui ne se sent "ni de droite ni de gauche". Sous le charme des idées portées par l'ancien journaliste, elle ne tarit pas d'éloges : "Il incarne la simplicité, la droiture, la franchise. Ce n'est pas un homme politique, c'est un homme du peuple, il est comme un ami de la famille." Elle va plus loin : "Moi qui n'ai pas eu de père, c'est simple, j'aurais aimé qu'il soit le mien quand je vois l'attention qu'il porte à ses enfants." Séverine assure qu'elle n'a aucun intérêt personnel à le soutenir. "Je ne vis pas à la campagne, mais je trouve juste l'aide de 10 000 euros qu'il propose aux familles rurales. Je ne suis pas mariée, mais je trouve aussi bien qu'il aide les femmes veuves." Mère de deux filles, elle aimerait tout de même que son leader vienne à bout "du déclin de l'Éducation nationale". "Ma fille de 12 ans a constaté qu'elle avait le même programme d'Histoire que sa petite sœur qui est en CE1. Il y a quand même un problème", soulève la mère inquiète pour l'avenir de ses enfants. Quant aux accusations de misogynie faites contre son candidat, elle les balaye d'un revers de main. "Ces accusations sont portées par la propagande adverse. Elles sont totalement infondées. J'ai même l'impression qu'il y a plus de femmes que d'hommes dans ses meetings", estime la militante qui, à chaque salve d'applaudissements, brandit sa pancarte "Les femmes avec Zemmour" et son drapeau français.  

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Présidentielle : quelles manipulations sur les réseaux sociaux ?

MA PREMIÈRE PRÉSIDENTIELLE (4/4)

Noélie, 18 ans : "Je suis sûre qu'une fois dans l’isoloir, je serai très émue"

New York Times - World

Build a New City or New Humans? A Utopia in India Fights Over Future.

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Backed by Prime Minister Narendra Modi, the new leadership of Auroville, an experimental commune, wants to create a model city. In the way stand trees, tree houses and a take-it-slow tradition.

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By Emily Schmall

AUROVILLE, India — The bulldozer arrived one night in December, shaking Ganga Park awake in her tree house and sending her scurrying down the trunk.

When its operator paused the menacing machine, which was there to clear a path through the surrounding forest, Ms. Park clung to it. Their standoff continued until the driver gave up and turned back.

When the bulldozer returned a few days later, Ms. Park confronted it again, but this time she was joined by dozens of her neighbors in the south Indian arcadia of Auroville.

They linked arms around the bulldozer, chanting “Om Namo Bhagavate,” a popular Hindu mantra that roughly translates to “Obeisance to the Almighty.” They remained until they won at least a temporary victory: a stay order from an environmental tribunal, forcing the demolition work to stop.

“It was super instinctive,” Ms. Park, 20, said of her leap into action. “If there’s an intruder, you immediately protect and defend.”

The intruder, in this case, was the government of Auroville, an idealistic community founded in 1968 with the goal of realizing human unity by putting the divine at the center of all things.

That unity, however, has recently frayed.

A bitter dispute has arisen between Auroville’s government, which has revived a long-delayed plan to vastly expand the community, and those residents who want to protect the thriving forest they have cultivated from the barren stretch of land where their social experiment began more than 50 years ago.

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By The New York Times

The community was founded by a French writer, Mirra Alfassa, better known to her followers simply as the Mother, who believed that a change of consciousness and aspiration to the divine in Auroville would ripple out to the rest of the world.

Before her death in 1973, the Mother had commissioned the French architect Roger Anger to develop a design for a city of 50,000, about 15 times the current population. Mr. Anger conceived of a galactic form: spiraling concentric circles around the Matrimandir — a circular golden meditation chamber — with 12 radial roads.

But without the money or manpower over the decades to carry out the plan, the community’s residents, or Aurovilians, built something different.

They dug wells and built thatched-roof huts. And they planted trees. A lot of them. Under the cool forest canopy, civets, jackals, peacocks and other creatures roam, and muriel bushes release a sweet, heady fragrance.

The divide between those Aurovilians who want to follow the Mother’s urban development plans — known as constructivists — and those who want to let the community continue developing on its own — organicists — has long existed.

But the struggle took on a heightened pitch last July, when the office of Prime Minister Narendra Modi appointed a new secretary, Jayanti Ravi, to head the township’s governing board.

Ms. Ravi had been the health secretary in Gujarat, Mr. Modi’s home state. Earlier, she was a district magistrate under Mr. Modi, then the state’s top official, when he faced near-universal condemnation for failing to control two months of religious riots in Gujarat in 2002 that left more than 1,000 people, mostly Muslim, dead.

The government’s new interest in enacting Mr. Anger’s design reflects Mr. Modi’s penchant for ambitious construction projects to foster tourism around Hindu or nationalist sites. His Bharatiya Janata Party, or B.J.P., is the political arm of the Rashtriya Swayamsevak Sangh, a social organization devoted to making India an explicitly Hindu state.

Though Auroville was founded by a Frenchwoman, she was the disciple of Sri Aurobindo, a spiritual teacher and a freedom fighter for India’s independence. The planned redesign of Auroville is being done ahead of Sri Aurobindo’s 150th birth anniversary in August — for which Mr. Modi is planning a big celebration.

“Part of Narendra Modi’s agenda is to appropriate all religious and spiritual figures into the fold of the B.J.P.,” said Navroz Mody, the resident who filed the petition to pause the development project.

Ms. Ravi promised to infuse the project with millions of dollars in federal funding. The development would start by paving a perfectly circular road, part of a broader, pedestrianized beltway that would connect Auroville’s four distinct zones. But in the way stand Auroville’s youth center, a water catchment area and hundreds of trees.

Sindhuja Jagadeesh, a spokeswoman for the local government, said it was a kind of “decadence” for Auroville’s approximately 3,300 people — about half Indian, and half foreigners — to live on 3,000 acres of land in a country as densely populated as India.

“Many people have become attached to their comfort in the greenery, but we are supposed to experiment and evolve,” said Ms. Jagadeesh, who is also an architect and an Aurovilian.

The stance of those opposed to the development, Ms. Jagadeesh added, clashes sharply with the Mother’s vision for a model city of the future that would be replicated around the world.

“We are here for human unity, but also to build a city,” she said.

The proponents of the development plan, which ultimately envisions a high-density, self-sustained city with a bustling economy and experimental architecture, deride the Auroville of today as an eco-village where a visitor can get a good cappuccino but not the change in consciousness its founder hoped for.

“It’s not just a city plan, it’s meant to hold an experiment,” said Shrimoyi Rosegger, a resident who approves of the development and has a deep faith in the transformative power of the Mother’s plan. “We believe it is an intelligence which is beyond us,” she added, “that if we follow her guidelines, something will be revealed to us.”

Leaning against a motorcycle outside the community’s free clothing store and food co-op, Auroson Bystrom, 51, among the first children born in Auroville, said he opposes Ms. Ravi’s plans, but thinks the intense debate has energized the community.

“Aurobindo is all about evolution,” Mr. Bystrom said, referring to Sri Aurobindo. “And for the last 35 years, Auroville hasn’t felt all that evolutionary.”

Some opponents of the plan say that the philosophy of Sri Aurobindo and the Mother was not as much about building a new city as it was building a new human. And that takes time.

“How we urbanize is more important than how fast we urbanize,” said Suhasini Ayer, an architect whose mixed-use development in Auroville recently won a design award at the U.N. climate conference in Glasgow.

The community’s small population, opponents of the development say, owes more to the unusual conditions for residency than to the lack of the ring road that the government wants to plow through trees.

Those wishing to live here must undergo a year of vetting — and must invest their own money into homes that will remain town property.

Auroville receives some funding from the government, but drums up most of its budget internally, from private enterprise and donations.

Residents purify their own water, grow their own grains and make their own paper. Those who work for Auroville’s public services receive a meager salary known as “maintenance.”

“These people want to be pragmatic,” Renu Neogy, a lifelong Aurovilian, said of Ms. Ravi and her supporters. “But this is not a pragmatic place, this is utopia.”

Some foreign residents said they feared that Ms. Ravi could deprive them of the sponsorship they need to continue living in India if they fail to get on board with her plans.

While the two sides seem far apart, some residents believe a solution may lie in the approach to community decision-making that was a founding principle of Auroville: consensus building.

Allan Bennett, an Auroville town planner, said a group of the community’s architects were mulling how to meld together the place that the Mother envisioned with the place that exists today through a process known as dream weaving.

“The architects are trying to capture the poetry of the galaxy vision and also the ground reality,” he said. “These are the concepts they have to weave together.”

Back in her treehouse, filled with bird song and sunlight, Ms. Park contemplated what she had confronted a bulldozer to save.

Growing up in Auroville, Ms. Park picked lemons and swung on the limbs of banyan trees. When she went briefly to live in Seoul, she wore a school uniform and followed a strict routine.

“Outside it’s unavoidable to buy trash, to get swept away by consumerism. It really gets you down,” she said. “It’s easy to be a good human being here.”

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L'Humanité

L’Orient tragique de Mathieu Pernot

Prescription culture

PHOTOGRAPHIE À la Fondation Cartier-Bresson, l’exposition passe en revue, à partir d’un vieil album de photo familial, les strates de destructions produites par plusieurs conflits au Proche-Orient.

Magali Jauffret

Le projet de Mathieu Pernot, lorsqu’il candidate au prix de la Fondation Cartier-Bresson, dont il sera le lauréat en 2019, est innocent : il s’agit, pour lui, de remonter aux sources de son histoire familiale.

Le point de départ, c’est l’album photo du voyage de son grand-père, parti de Beyrouth, au Liban, en 1926, pour découvrir l’Irak et la Syrie. Le père de ce grand-père, Léon Pernot, opérateur chez le grand Nadar, ne tenait-il pas déjà un studio photo à Vesoul, région dont la famille est originaire ?

À l’époque, on cultive un goût pour l’Orient, notamment pour les ruines de Palmyre, déjà encensées dans leurs vers par des poètes romantiques comme Alfred de Vigny et Charles Baudelaire.

Mathieu Pernot ne se doute pas, alors, que la pandémie et les difficultés d’accès à certaines zones de tensions tenues par le régime syrien vont compliquer ce périple, un temps l’interrompre.

l’instantané fait à la volée, sans préparation

Se lançant sur les traces de son aïeul, il se demande ce que l’histoire a fait de ces territoires. Il imagine la possibilité de recoller des morceaux épars, de construire de grands collages, de reconstituer par les images ce qui a été détruit. Très vite, il se rend compte que cela n’est pas envisageable. Et, pour la première fois, il privilégie les prises de vues avec mises au point et réglages automatiques, en revenant à l’instantané fait à la volée, sans préparation, sans pose.

À Beyrouth, où son père a grandi et qui a fortement marqué son identité, il a la chance, lors d’un premier voyage, de pouvoir louer l’appartement du centre-ville où logeait la famille jusqu’au départ en France, en 1958. Lorsqu’il y retourne, après l’explosion du port, l’immeuble est devenu inaccessible et menace de s’effondrer.

Il photographie frontalement, mais à distance

La splendeur des sites archéologiques, de Tripoli à Baalbek, au Liban, la plaine de Ninive, en Irak, font, un temps, illusion. On pourrait croire que les clichés de l’ancien temps et les nouvelles images sont superposables. Mais de Damas à Alep, Raqqa, Homs et Mossoul, ce ne sont plus que villes mortes, anéanties par la guerre. Les portraits de propagande de Bachar El Assad plastronnent partout sur des bâtiments saccagés, au-dessus d’un croc de boucher, non loin d’une veste militaire. Un frigo est rempli de corps écorchés. Des fillettes sortent de nulle part. Des gens revivent dans des lieux fracassés.

Un frisson, un vertige nous glacent à regarder ces anéantissements, alors que le tapis roulant des bombes de Vladimir Poutine, qui ont semé la terreur et assassiné en masse, ici, sont en train d’accomplir le même travail en Ukraine.

Ce qui fait la puissance de cette œuvre, c’est la diversité des différentes strates historiques de ruines et leur contraste : celles, millénaires, qui ont été, par exemple, le théâtre de la bataille d’Alexandre.

Elles font partie de la mythologie, de la beauté d’un paysage qu’elles parachèvent lorsque les rais de lumière jouent avec leur esthétique ; celle des conflits passés qui présentent des façades encore hagardes, trouées de balles, des restes de figures, de descentes de croix. À Mossoul, le conflit est si récent que les ruines sentent encore le cadavre. N’écoutant que son inconscience, Mathieu Pernot pousse des portes, pénètre dans des maisons qui n’ont pas été déminées. Il tombe sur des corps en décomposition, sur des documents d’état civil jonchant le sol, sur des photos, là, abandonnées. Un butin pour l’exposition qui commence sur un album de photo familial et se termine sur les portraits des jours heureux d’une famille syrienne surprise par la guerre dans son intimité.

On savait que Mathieu Pernot, ni photojournaliste ni reporter de guerre, s’intéressait à la grande histoire. On en a ici la démonstration. Bouleversé, il parvient à trouver, face à ces paysages traumatisés par l’homme, une façon de les montrer. Il photographie frontalement, mais à distance, avec détachement, un réel tellement puissant qu’il se met en scène lui-même, sans qu’il soit besoin d’en rajouter.

Le moment qu’il saisit est celui de l’après-événement et de l’avant-reconstruction. Un entre-deux entre fracas de la guerre et silence des ruines où tout est figé, où rien n’a bougé. Grâce à lui et à sa photographie documentaire, ce ne sera pas un trou noir de l’histoire.

photographiemathieu pernotProche-Orient
New York Times - World

‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks

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The Saturday Profile

A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.

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By Raphael Minder

MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.

So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.

“I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”

Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.

In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.

In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.

During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.

Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.

But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.

Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.

In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”

Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.

While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.

Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.

“For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”

Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.

He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.

“Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.

As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.

“The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.

Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.

“The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”

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France24 - Monde

Présidentielle : les clips de campagne des 12 candidats

Publié le : 28/03/2022 - 21:40

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Temps de parole, affiches, clips de campagne : avec le début de la campagne officielle, lundi 28 mars, les candidats et les médias audiovisuels sont tenus de respecter des règles strictes.

Fini les interviews tous azimuts des principaux candidats, pendant que les autres se battent pour grappiller quelques minutes d'antenne. Le temps de parole des douze candidats à la présidentielle, du président Macron à la candidate de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud, est désormais décompté selon le principe d'égalité stricte, chacun disposant du même temps d'antenne dans les médias audiovisuels.

Il en va ainsi des clips de campagne sur les radios et télévisions, que France 24 diffusera sur son antenne et mettra en ligne tous les jours jusqu’au vendredi 8 avril minuit, date de fin de la campagne officielle.

Le premier tour de l’élection présidentielle a lieu le dimanche 10 avril. Un second tour est prévu le dimanche 24 avril.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Emmanuel Macron, le bilan (4/4) : des priorités marquées par la discordance entre paroles et actes

Valeurs Actuelles

[Goldnadel] Les douze mensonges du GIEC sur le climat

Je supplie mon lecteur, à qui on ne la fait pas, de lire l’ouvrage capital intitulé Les douze mensonges du GIEC de Christian Gerondeau (publié aux excellentes éditions de L’Artilleur). Il s’agit de la suite de son édifiante Religion écologiste dont j’avais fait la recension dans ces mêmes colonnes.

Que cette religion existe, je n’en doute plus depuis que j’ai rencontré l’une de ces prêtresses les plus fanatiques en la personne de Brune Poirson, à l’époque préposée ministérielle à l’environnement. Celle-ci a depuis abandonné la politique, ce qui n’est un drame ni pour elle ni pour nous. La scène se déroule sur LCI lors de l’émission animée avec subtilité par Audrey Crespo. Le temps est caniculaire. Nous sommes en juillet et non en janvier, mais la ministre, au rebours de nombreux scientifiques, veut y voir absolument un lien avec le réchauffement climatique. Voyant la dame déjà échauffée, je pèse chaque mot, qui pour être pondéré, est l’expression très exacte de ma pensée. « Madame, lui dis-je avec urbanité, je ne doute pas du réchauffement climatique. Je ne doute pas de la part humaine dans ce phénomène qui a commencé depuis longtemps et qui n’est pas le premier. Mais je ne sais la quantifier, et je doute que vous le sachiez. »

À cette tirade pourtant précautionneuse, la dame avait vu le diable, pour un peu, elle se serait signer. Comment osez-vous ? À la manière d’une Gretha Thunberg en plus vociférant encore. Comme je lui répliquais avec la causticité qu’on me sait, la dame tourna les talons. À peine arrivée à son ministère, la ministre publia un communiqué enragé dans lequel elle indiquait que les propos de Me Goldnadel étaient « criminels »… Pas moins. J’en profitais donc pour répliquer que preuve était faite que l’écologie politique, à la défaveur du réchauffement climatique, était devenu une religion révélée indiscutable dans ses dogmes et que toute personne qui oserait en questionner un seul, verrait ses propos criminalisés et lui-même traité en hérétique promis au bûcher des flammes du réchauffement climatique. Je ne suis pas sûr que la polémique qui a suivi ait grandement rajouté au prestige de la fulminante prêtresse.

Celle-ci n’a pas hésité à participer à une émission organisée par un membre de l’extrême gauche médiatique avec Assa Traoré, réputée pour son goût de la vérité et sa modération.

C’est donc dans ce cadre d’intolérance religieuse que je souhaite vous présenter le dernier opus de Christian Gerondeau. Premier délégué ministériel à la sécurité routière. Ingénieur polytechnicien qui travaille sur les questions environnementales depuis plus d’une décennie. Ainsi donc : Les douze mensonges du GIEC. Mais commençons par le treizième qui n’est pas répertorié : les “scientifiques du GIEC” n’en sont pas, mais seulement des représentants très politiques de chaque État auprès de l’ONU. Aréopage international dont on connaît la pertinence, l’objectivité, la compétence et l’efficacité. Qu’il s’agisse de l’OMS, du Conseil des droits de l’homme ou, tout simplement pour nous apporter la paix.

Lorsque Christian Gerondeau, à l’occasion d’une récente émission sur CNews invité par Ivan Rioufol, dénonça une série de contre-vérités sur le climat émises par le GIEC, la réaction des grands prêtres ne se fit pas attendre. La française Valérie Masson-Delmotte, vice-présidente du premier groupe de travail de l’organisme, dénonça immédiatement au CSA ce qu’elle considérait être « un ensemble spectaculaire de fausses informations à une heure de grande écoute » et c’est cette réaction outragée qui conduisit notre polytechnicien bien connu à préciser sa pensée documentée autant qu’argumentée dans son nouveau livre. Avant que de l’évoquer, un mot sur sa délatrice Masson-Delmotte. Celle-ci n’a pas hésité à participer à une émission organisée par un membre de l’extrême gauche médiatique avec Assa Traoré, réputée pour son goût de la vérité et sa modération. Les deux femmes se sont accordées à dire que « les questions de justice et le changement climatique étaient liés ». Ah bon ? Tout cela pour situer les tropismes idéologiques et la rigueur scientifique de la dame du GIEC.

On est bien loin de 16 °C ! Ou est alors l’Apocalypse ? Mais que ne dirait-on pour faire peur aux gens ?

Quant aux 12 mensonges dénoncés avec rigueur par l’auteur, je n’en retiendrai que deux : le GIEC affirme tout d’abord « que beaucoup de changements climatiques récemment observés sont sans précédents au cours des milliers sinon des centaines de milliers d’années écoulées ». Ce qui est contraire à toute réalité. Pour ne citer qu’un exemple, le grand glaciologue, Jean Jouzel, a relevé que les glaces du Groenland « ont été à l’origine de la découverte de 25 variations climatiques extrêmement rapides et importantes durant la dernière période glaciaire et lors de la déglaciation qui l’a suivie il y a 12 000 ans, avec des réchauffements pouvant atteindre 16 °C au centre du Groenland, survenus en quelques décennies et suivis de refroidissements plus lents ».

Or le GIEC lui-même reconnaît que le réchauffement de la planète « n’a pas excédé 1,1 °C depuis 1850-1900 », c’est à dire en plus d’un siècle. On est bien loin de 16 °C ! Ou est alors l’Apocalypse ? Mais que ne dirait-on pour faire peur aux gens ?

Le second des douze mensonges mis en morceaux par Gerondeau est tout aussi grossier. Depuis un rapport de 2011, le GIEC ne cesse de répéter que l’humanité pourra se passer des énergies fossiles dès 2050, les énergies renouvelables étant aptes à répondre alors à près de « 80 % des besoins de l’humanité ». Or il suffit d’additionner les prévisions pour 2040 des quelque 200 pays que compte le globe pour s’apercevoir que, loin de diminuer, le recours aux énergies fossiles va inexorablement s’accroître pour répondre aux besoins incompressibles des pays pauvres. Affirmer, comme ne cesse de le répéter le GIEC que les éoliennes ou le solaire, intermittents de surcroît, pourraient les remplacer en 2050 tient du canular. Il est difficile de ne pas suivre notre auteur sur ce point comme sur les autres, tels que l’imaginaire montée des eaux ou la tout aussi fantasmatique multiplication des tornades, tempêtes ou inondations qui ont en réalité toujours existé.

La question est maintenant de savoir qu’elle va être la réaction du GIEC face à de telles accusations circonstanciées. Valérie Masson-Delmotte traînera-t-elle l’hérétique devant les tribunaux de la République, faute de justice ecclésiastique ? Nous l’attendons de pied ferme. Valérie, chiche ?

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Jean Garrigues, historien : "La France républicaine est toujours tentée par la figure du sauveur"

Publié le : 28/03/2022 - 13:47

Sandrine GOMES

À deux semaines du premier tour de l'élection présidentielle, l’historien Jean Guarrigues est l'invité de Paris Direct. Le spécialiste de la IIIe République, qui préside aussi le comité d’histoire parlementaire et politique, publie l'essai "La tentation du sauveur : Histoire d'une passion française" (Éd. Payot & Rivages). Une passion favorisée par les institutions de la Ve République mais qui a pu montrer aussi ses limites lors de la mobilisation des Gilets jaunes. La guerre en Ukraine redonne aujourd’hui toute sa pertinence à cette "tentation du sauveur" qu’Emmanuel Macron pourrait incarner aux yeux de nombreux électeurs.

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L'Humanité

Tuer ou être tuée ? Telle est parfois la question…

Prescription culture

Dans une pièce délicate et puissante Delphine Hecquet retisse la parole entre une femme condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari violent et sa fille.

Marina Da Silva

Elle est assise à une table et tout son dos dit l’attente. L’attente de sa fille pour un parloir qui va durer une heure mais aussi celle d’un avenir après cette parenthèse-tombe de l’incarcération. Pour Delphine Hecquet, dans Parloir, qu’elle a écrite et mise en scène, la détention est un cadre, presque un décor qu’elle représente d’ailleurs par un immense mur gris qui évoque davantage un tableau abstrait que l’enfermement. Dans un dispositif où, pour contrer la représentation figée d’une cellule, une sorte de tournette rectangulaire et mobile va offrir une infinie variété d’angles et de points de vue. Un parti-pris non illustratif qui nous emmène ailleurs. Au plus près de la vie intime et intérieure de ses protagonistes. La mère, Elisabeth, qui a aimé et a été aimée, avant que la relation affective ne se transforme en violence conjugale. Infernale et répétée. Dans l’indifférence générale. Déniée jusque par son médecin qui se contente de conclure devant son appel à l’aide « les disputes dans un couple c’est comme le lait sur le feu, çà monte et çà redescend ». La fille, Constance, qui traverse cette histoire d’adultes depuis l’enfance jusqu’à l’adolescence comme on marche sur un fil, en cherchant des points d’appui et d’évitement pour ne pas chuter. Elle apprend à jongler entre présence et absence, au père, à la mère, et à elle-même.

Les voici réunies, quatre ans après le drame auquel elle n’a pas assisté dans son déroulé mais qu’elle a constaté, à la fois témoin et victime de la scène du crime, à la fois soulagée et percutée. Doublement et durablement blessée. Seule. Tandis que sa mère a été condamnée à dix ans de prison. Alors dans ses rêves elle s’invente une grande sœur. Dans la vraie vie, elle a une amante – mais dont elle n’est pas amoureuse, comme si ce sentiment ne pouvait advenir –, des relations sociales où elle dissimule son histoire de vie, et mène un combat féministe qui lui sert de boussole. Elle va avoir vingt ans. Qui a dit que c’était le plus bel âge de la vie ?

Delphine Hecquet, artiste associée à la Comédie de Reims, avait déjà exploré ce thème d’une femme emprisonnée pour le meurtre de son mari violent dans son premier spectacle, Balakat, présenté au festival Impatience en 2015. Mais il s’agissait alors de la rencontre entre une détenue et une journaliste qui enquêtait sur ce sujet. Abondamment traité dans la littérature, les documentaires et reportages, on réalise qu’il occupe finalement assez peu de place sur les plateaux de théâtre et qu’on est loin d’en épuiser la complexité. Dans Parloir, l’enfant, ici une jeune femme, est tout autant que sa mère au centre des enjeux de dépliement de la violence et de la souffrance, d’un espace de réparation à reconstruire. Grâce à une écriture qui investit à la fois des registres très concrets et d’autres totalement métaphoriques, Delphine Hecquet parvient à une composition puissante et délicate. Elle est portée avec sensibilité par un duo d’actrices formidable, Marie Bunel, la mère, Mathilde Viseux, la fille, l’une et l’autre en osmose. L’image la plus saisissante de leur complicité, secrète et affichée, est sans doute ce moment où elles se mettent à évoquer leur passion pour le piano, mimant les gestes des gammes qu’elles jouaient alors l’une et l’autre, faisant naître la musique et son souffle de liberté. Dans cette orchestration servie par la complicité de toute une équipe, - Tim Northam pour une scénographie qui respire, Jérémie Papin avec des lumières douces, Matthieu Bloch et Martin Hennart dans une composition musicale qui vient faire écho à l’écriture chorégraphique de Thierry Thieû Niang -, on entend vibrer la voix singulière et plurielle de toutes les femmes qui ne parviennent pas à rompre leurs chaînes et en paient le prix fort.

Théâtre
New York Times - World

Russia-Ukraine War

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For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar

Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.

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By Carlotta Gall

LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.

Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.

For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.

Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.

War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.

“I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.

More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.

“I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”

Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.

Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.

As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.

“I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.

The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.

As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.

“We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”

Live Updates: Russia-Ukraine War

He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.

Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.

A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”

His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.

Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.

In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.

“That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”

Russia-Ukraine War: Key Developments

The status of peace talks. President Volodymyr Zelensky said in an interview with Russian journalists that Ukraine was “ready” to discuss a neutral geopolitical status but insisted that he would not cede sovereignty. Ukrainian and Russian diplomats are planning to meet in Turkey.

On the ground. As the war entered its fifth week, Ukrainian forces appeared to make gains in the northeast. Despite talk of Russia focusing on the east, fighting across multiple battlefronts, including in the southern city of Mariupol, suggested a more dynamic and volatile situation.

Biden’s comments. During a speech in Warsaw on Saturday, President Biden said that President Vladimir V. Putin “cannot remain in power,” sending U.S. officials scrambling to walk back the ad-lib. On Monday, Mr. Biden stood by his remark, but said it was a personal expression of his outrage.

In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.

In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.

“He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”

Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.

In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.

After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.

Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.

But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”

“So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”

Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”

He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”

“It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”

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France24 - Monde

Présidentielle : le dessinateur Mathieu Sapin dans les pattes des candidats

Publié le : 28/03/2022 - 15:37

Axelle SIMON

Jusqu'à l'élection présidentielle, "Premières" s'intéresse aux liens entre culture et politique. Cette semaine, lumière sur le travail de l'auteur de bandes dessinées Mathieu Sapin. Il y a dix ans, il publiait "Campagne présidentielle" (éd. Dargaud) et cette année, avec "Douze voyages présidentiels" (éd. Zadig), il nous plonge au cœur de l'exercice du pouvoir, sous la présidence Macron. Et à paraître le 13 mai, son projet collectif à 12 mains, qui plonge dans les coulisses de la campagne présidentielle. 

France24 - Monde

Pourquoi des pompiers ukrainiens portaient des uniformes canadiens dans un reportage de CNN

Publié le : 29/03/2022 - 12:38

Thaïs Chaigne Suivre

Un pompier portant l’uniforme de la ville d’Edmonton, au Canada, a été repéré à l’arrière-plan d’un duplex d’un journaliste américain de CNN à Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine. Sur les réseaux sociaux, certains y voient une "preuve" que la chaîne CNN filmait en réalité depuis le Canada. Il y a pourtant une explication simple et logique à la présence de ces uniformes.

La vérification en bref :

  • La présence de pompiers portant un uniforme de la ville d’Edmonton (Canada) dans un reportage en Ukraine de CNN prouverait, selon certaines publications sur Twitter et Facebook, que la vidéo aurait été tournée lors d’un incendie au Canada.
  • Cette vidéo a bien été filmé par CNN à Lviv en Ukraine et montre des pompiers ukrainiens utilisant les équipements envoyés par une association canadienne pour les soutenir.

À en croire certains "enquêteurs" improvisés du web, CNN filmerait ses reportages sur la guerre en Ukraine… depuis le Canada. Cette étrange affirmation circule depuis le 26 mars sur les réseaux sociaux et s’appuie sur une vidéo de CNN, filmée depuis Lviv le même jour. 

On y voit Don Lemon, envoyé spécial de la chaîne américaine en Ukraine, couvrir une frappe de missiles près de Lviv. À plusieurs reprises, on peut distinguer sur le dos d'un des pompiers derrière le journaliste le nom "Edmonton" écrit en lettres capitales jaunes. Edmonton est la capitale de l’État de l’Alberta, au Canada. L’étrange détail suffit à convaincre certains sceptiques que la scène ne se déroulerait pas en Ukraine, mais plutôt en Amérique du Nord.

"La chaîne américaine CNN publie une vidéo d'un incendie à Edmonton (Canada) comme un bombardement de la ville de Lviv en Ukraine", avance par exemple une publication du 27 mars, en français, partagée près de 1 500 fois sur Facebook. On retrouve la même théorie sur des publications sur TikTok, Facebook et Reddit

CNN Ladies and Gentlemen.Zoom in on firefighter in "Ukraine" pic.twitter.com/onmbyvbLRc

March 27, 2022

Les publications s’appuient pour la plupart sur ce tweet, publié le 26 mars, qui sous-entend que la vidéo est truquée. Il a depuis récolté près de 6 000 retweets et 13 000 mentions "j’aime".

Dons d’uniformes 

Les pompiers sur cette vidéo sont pourtant bien ukrainiens, même s’ils portent effectivement des uniformes canadiens de la ville d’Edmonton (visibles par exemple ici).

Le journaliste Daniel Dale de CNN, spécialiste de la vérification, en a expliqué la raison sur Twitter : il s’agit d’uniformes donnés par des pompiers canadiens aux Ukrainiens. "Une simple recherche Google montre que les pompiers d'Edmonton font don de combinaisons à leurs collègues ukrainiens depuis des années", explique-t-il dans ce tweet, tout en renvoyant à un article du média national canadien CBC datant de 2017 qui évoque déjà ces dons. 

Cet autre article du 27 mars 2022, de Global News, évoque lui 14 tonnes d’équipement livrées à l’Ukraine par les pompiers d’Edmonton lors d’un voyage de cinq jours en Ukraine ce mois-ci. 

À l’origine de ces dons, le groupe "Firefighter Aid Ukraine" basé à Edmonton, qui récolte les équipements pas ou plus utilisés pour les envoyer en Ukraine. Sur sa page Facebook, "Firefighter Aid Ukraine" a d’ailleurs publié une capture d’écran de la vidéo de CNN du 26 mars en se réjouissant de voir "les pompiers ukrainiens près de Lviv portant des équipements donnés par des pompiers d'Edmonton". On peut d’ailleurs voir les pompiers ukrainiens en uniforme canadien dans d’autres photos de presse prises 26 mars

De plus, le site de stockage de carburant près de Lviv visible dans la vidéo de CNN a été ciblé par des missiles de longue portée russes, selon une déclaration du maire de Lviv le 27 mars dernier. L’événement a été largement couvert par la presse, ici par Reuters ou encore Euronews. Le site depuis lequel est filmé le reportage de CNN est visible sur Google Street View, au nord-est de Lviv. 

Vous souhaitez soumettre une photo ou une vidéo pour vérification ? Contactez-nous sur le compte Twitter @InfoIntoxF24 !

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L'Humanité

Coup de force colonialiste en Tunisie

Il était une fois

Moins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.

Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).

C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.

Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises

Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».

Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.

Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».

Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.

Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées 

Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.

« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».

À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.

Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.

Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».

« Le soutien de la classe ouvrière de France »

Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »

Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».

Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.

Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached

Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.

Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.

Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.

Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.

Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.

tunisiedécolonisation
Le Monde

Toulon et les 12 terres, tous les joyaux de la Provence

Une destination de rêve en toutes saisons

Contenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.

Des îles d’Hyères à l’archipel des Embiez en passant par Carqueiranne, Toulon, Ollioules… Partez à la découverte des 12 Terres de Provence en Méditerranée ! Un territoire multifacettes avec ses parcours d’art, sa végétation luxuriante et ses villes et villages garants de la culture provençale.

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Les 12 terres, le cœur battant de la Provence

Ici, le cœur de la Provence bat de ses espaces naturels préservés, de ses traditions, ses marchés, ses criques sauvages et ses plages de sable fin, de ses îles et de ses massifs forestiers. Un patrimoine hors normes que se répartissent les douze terres de Provence, d’Hyères à Six-Fours Les Plages en passant par les îles, l’arrière-pays et l’étonnante cité toulonnaise !

Dans le centre historique de Toulon, autour de la rue Pierre Semard, se déploie tout un quartier créatif jalonné de concept stores, galeries et ateliers. Une balade à combiner avec une halte au très coloré marché du Cours Lafayette. A la roulotte du marchand, on y savoure la cade, cette galette de pois chiches cuite au feu de bois. Côté mer, on fait volontiers une halte au quartier du Mourillon aux airs de petit village provençal avec ses plages et ses espaces verts.

Changement de décor à Hyères, ville jardin, qui accueille le premier marché aux fleurs coupées de France ! Sa réputation, la ville la doit à ses 4 jardins remarquables semés d’essences rares rapportées au XIXe siècle par des botanistes passionnés. Parmi eux ; le parc du Castel Saint-Claire qui surplombe la cité médiévale ou le parc Saint-bernard de la Villa Noailles, centre d’art et écrin du Festival International de Mode et de photographie.

Dans les terres, ne manquez pas la visite du Revest-les-Eaux, village perché au pied du Mont Caume, connu des randonneurs et des grimpeurs. Le charmant village d’Ollioules abrite, quant à lui, la Maison du Patrimoine de la Métropole, un superbe hôtel particulier qui propose une immersion dans l’histoire locale.

D’îles en îles, l’échappée belle en Méditerranée

Premier parc terrestre et marin d’Europe, le Parc national de Port-Cros est accessible à quelques minutes de bateau de la Presqu’île de Giens. Une presqu’île autrement célèbre pour son Salin des Pesquiers, un ancien marais salant de 550 hectares colonisé par 70 espèces d’oiseaux dont des flamants roses et des hérons. Perle de la Méditerranée, l’île de Port-Cros s’arpente à pied sur 30 km de sentiers balisés qui longent une mer cristalline. Et Porquerolles n’est pas en reste avec ses plages de rêve comme la plage d’Argent ou la plage Notre Dame que l’on rejoint en VTT au gré des 4 itinéraires balisés. Ici, la Fondation Carmignac expose des œuvres d’art contemporaines.

Au départ de Six-Fours-les-Plages, l’archipel des Embiez, classé Zone Natura 2000, est un appel à la déconnexion. L’éden sauvage, tapissé de pinède, concentre 90 % des espèces naturelles de Méditerranée. Juste en face, l’île du Gaou, qui vaut le détour, dans le prolongement du port du Brusc, est accessible par une passerelle piétonne. Enfin, c’est pendant la saison estivale que vous pourrez assister à un spectacle traditionnel sur la presqu’île de Saint-Mandrier, avec les fameuses joutes provençales !

Les 12 Terres, une destination nature, un monde d’expériences

Véritable curiosité, le téléphérique du Mont Faron relie le centre-ville de Toulon au sommet de la montagne ! La vue sur la rade de Toulon est phénoménale depuis cet îlot de nature. La Forêt de Janas, au sud-est du massif du Cap Sicié regorge de balades, dont celle qui mène au sanctuaire de Notre-Dame-du-Mai, bâti en 1625. Pour la baignade, on ne manquera pas la plage de l’Almanarre, longue de 5 km, un spot de kite surfeurs et de véliplanchistes situé à deux pas du site archéologique d’Olbia, ville fortifiée fondée par les Grecs au IVe siècle avant notre ère.

www.tourismeprovencemediterranee.com

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France24 - Monde

Gifle lors de la cérémonie des Oscars : Will Smith demande pardon à Chris Rock

Publié le : 29/03/2022 - 03:29

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L'acteur américain Will Smith a finalement présenté ses excuses à l'humoriste Chris Rock, lundi soir sur son compte Instagram, au lendemain de la gifle qu'il lui a infligée en public en raison d'une blague sur la coupe de cheveux de son épouse lors de la soirée des Oscars.

L'acteur américain Will Smith a présenté lundi 28 mars des excuses publiques à l'humoriste Chris Rock, qu'il avait giflé la veille sur la scène de la soirée des Oscars après une blague sur la coupe de cheveux de son épouse.

C'est une plaisanterie de Chris Rock sur le crâne rasé de Jada Pinkett Smith, atteinte d'alopécie – une maladie provoquant d'importantes chutes de cheveux, dont elle a révélé souffrir voici quelques années – qui avait déclenché l'esclandre.

Will Smith était soudainement monté sur scène et avait giflé Chris Rock sous l'œil médusé du parterre de célébrités. L'acteur de 53 ans lui avait hurlé "Laisse le nom de ma femme hors de ta p*** de bouche !", une fois de retour dans son fauteuil.

"Inacceptable et inexcusable"

"Je voudrais publiquement te demander pardon, Chris. Ce que j'ai fait était déplacé et j'ai eu tort", a écrit lundi Will Smith sur son compte Instagram. "Mon comportement la nuit dernière aux Oscars était inacceptable et inexcusable. Les blagues à mes dépens font partie du boulot, mais une blague sur le problème de santé de Jada était trop pour moi et j'ai réagi de manière émotionnelle", a-t-il expliqué, rejetant explicitement "toute violence".

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par Will Smith (@willsmith)

Ces excuses de Will Smith interviennent peu après que l'Académie des Oscars a annoncé l'ouverture d'une enquête interne sur cet incident. "L'Académie condamne les actions de M. Smith lors du show de la nuit dernière", a écrit l'organisation dans un communiqué transmis à l'AFP. "Nous avons officiellement entamé une enquête", précise l'Académie des arts et sciences du cinéma, qui va examiner les suites à donner à l'affaire, au regard de ses "règlements et de la loi californienne".

Sanctions disciplinaires ?

Que risque l'acteur, sacré, peu après l'incident, "meilleur acteur" pour son rôle dans "La Méthode Williams", qui retrace les débuts sportifs des sœurs Serena et Venus Williams ?

Certains ont appelé l'Académie des Oscars à lui retirer sa récompense, mais l'actrice Whoopi Goldberg, l'une des administratrices de l'Académie, a estimé que cela ne serait pas le cas. "Il y aura des conséquences, j'en suis sûre, mais je ne pense pas que c'est ce qu'ils vont faire, surtout parce que Chris Rock a dit qu'il ne porterait pas plainte", a-t-elle réagi à la télévision.

Sur le plan pénal non plus, aucune poursuite ne paraît possible à ce stade, faute de plainte de Chris Rock, avait indiqué la police de Los Angeles dimanche soir. Will Smith s'exposerait donc seulement à des sanctions disciplinaires, qui peuvent aller selon le code de conduite de l'Académie de la simple réprimande à l'expulsion.

Exemplarité

La première punition infligée à l'acteur est venue des réseaux sociaux, où beaucoup dénonçaient la violence dont il a fait preuve.

La condamnation la plus virulente est venue de l'acteur et réalisateur américain Judd Apatow dans un tweet qu'il a ensuite effacé mais que la comédienne Mia Farrow a repris : Will Smith "aurait pu le tuer. Il a tout simplement perdu le contrôle de sa colère et sa violence […]. Il a perdu la tête."

Le joueur star des Golden State Warriors de San Francisco, le basketteur Stephen Curry, s'est dit lui "toujours sous le choc, comme tout le monde".

Pour l'écrivaine britannique Bernardine Evaristo, dont le père est nigérian, Will Smith a manqué une occasion de donner l'exemple, notamment pour les Afro-Américains : alors qu'il n'est "que le cinquième Noir en près de cent ans à gagner un Oscar pour un rôle titre et le premier en seize ans, [il] recourt à la violence au lieu d'utiliser le pouvoir des mots pour terrasser Chris Rock", a-t-elle dénoncé sur Twitter. "Et ensuite, il invoque Dieu et l'amour qui lui auraient fait faire ça", a-t-elle encore fustigé.

Richard Williams, père des championnes de tennis Venus et Serena Williams que Will Smith incarne dans son film, a fait savoir par la voix de son fils qu'il "ne cautionnait aucune violence à l'égard de quiconque", selon la télévision NBC. Sur Instagram, Will Smith s'est aussi excusé auprès de la "famille Williams" et de l'équipe du film. 

Soutien

Certaines célébrités ont toutefois apporté leur soutien à Will Smith. L'ancien chanteur des One Direction, Liam Payne, a ainsi réagi auprès de journalistes : "Je crois que quoi qu'il ait fait, il avait le droit de le faire."

L'élue démocrate du Massachusetts Ayanna Pressley, elle aussi atteinte d'alopécie, l'a remercié dans un tweet depuis effacé. "Bravo à tous les maris qui défendent leurs femmes atteintes d'alopécie face à l'ignorance et aux insultes du quotidien", avait-elle écrit.

Will Smith a également été défendu par l'actrice Tiffany Haddish : "C'est ce que votre mari est supposé faire, non ? Vous protéger", a-t-elle dit au magazine People.

Avec AFP

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Oscars 2022 : Will Smith gifle Chris Rock, "Coda" meilleur film, Jane Campion meilleure réalisatrice

À L’AFFICHE !

Une 94ème cérémonie des Oscars rocambolesque

France24 - Monde

Joe Biden qui cherche sa mère, pourtant décédée en 2010 ? Attention, intox

Publié le : 28/03/2022 - 18:25

Aude Dejaifve Suivre

Le président américain, Joe Biden, est la cible de tweets affirmant qu’il aurait perdu la tête : dans une vidéo publiée le 26 mars sur Twitter, on le voit s'arrêter en pleine interview et demander “Où est maman ?”. Des utilisateurs du réseau y voient un accès de folie, puisque la mère de Joe Biden est morte en 2010. Mais la séquence est décontextualisée, car Joe Biden s’adressait à la mère d’une artiste handicapée, lors de la célébration en juillet 2021 d’une loi pour les personnes handicapées.

Dans une vidéo publiée le 26 mars sur Twitter et partagée plus de 2 000 fois, un compte s’affichant comme favorable au parti d’extrême gauche de la France insoumise a partagé une vidéo d’un discours de Joe Biden, lors duquel il s’interrompt et demande “Maman… Où est Maman ?”. 

Quelqu’un dans l’assemblée lui répond “Elle est en train de regarder à la maison”. L’auteur, qui note que la mère de Joe Biden est décédée en 2010, en conclut que Joe Biden est atteint de sénilité. Un jour plus tard, l’auteur du tweet ajoute : “Certes les faits ne sont pas clairs, on ne sait pas qui il appelle réellement “Mom”, mais l'article ci-dessous vous en dira plus sur l'avancée de sa maladie… Cet homme est dangereux”, partageant un article de Vanity Fair concernant une précédente confusion de Joe Biden à propos de Kamala Harris.

La vidéo a également été partagée le même jour par un autre compte Twitter recueillant un peu plus de 6 000 vues. 

Joe Biden s’adressait à une participante et à sa mère, lors d’une célébration datant de 2021

En tapant les mots “Joe Biden” et “where’s mom” [“où est maman” en anglais] sur Internet, on peut lire un article de Newsweek de juillet 2021. L’article indique que la vidéo a été prise lors d’une célébration qui a eu lieu le 26 juillet 2021 à la Maison Blanche, à l'occasion de l'anniversaire de la loi sur les Américains avec handicap de 1990.

La retranscription du discours de Joe Biden, publiée par la Maison Blanche indique que le Président s’était adressé à la mère de Tyree Brown, une artiste handicapée, originaire du Maryland.

Selon la retranscription de la conversation, voici l’échange entre le président américain et Tyree Brown :

Joe Biden : “Deuxièmement… D’ailleurs, où est maman ? Maman ? Est-ce qu’elle est ici ? 

Tyree Brown : “Elle est en train de regarder à la maison”. 

Joe Biden : “Oh, elle est en train de regarder”. 

Tyree Brown : “Oui, elle est en train de regarder”.

Joe Biden : “OK. Je pensais qu'elle regardait… J'ai dit, ‘Maman est là’. Je voulais lui demander de se lever. Mais maman, tu ne peux pas te lever, puisque tu es à la maison".

Une vidéo plus longue publiée par la chaîne de télévision américaine C-Span montre Tyree Brown s’exprimer devant l’assemblée avant le discours de Joe Biden. 

Des photos de l’événement, où l’on voit Joe Biden et Tyree Brown, sont disponibles ici.

Joe Biden est régulièrement au centre de critiques affirmant qu’il souffre de sénilité ou de problèmes de santé, ou suggérant qu’il ne peut pas assurer ses responsabilités de président. Parmi ces critiques, de nombreuses intox ont été analysées par la rédaction des Observateurs de France 24.

>> À (re)voir sur Les Observateurs : Info ou intox - Joe Biden, à peine investi, déjà la cible des fausses informations

Télécharger l'application

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France24 - Monde

Rappelé à l'ordre, le journal indépendant russe Novaïa Gazeta suspend sa publication

Publié le : 28/03/2022 - 15:54

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Sous pression en raison de plusieurs lois russes restreignant la liberté d'expression des médias, Novaïa Gazeta suspend ses publications en ligne et son édition papier jusqu'à la fin de la guerre en Ukraine. Le journal, dont le rédacteur en chef a reçu le prix Nobel de la Paix, était l'un des derniers bastions de la presse libre en Russie. 

Le célèbre journal indépendant russe Novaïa Gazeta, dont le rédacteur en chef Dmitri Mouratov a reçu en 2021 le prix Nobel de la Paix, a fini par craquer. Le média a annoncé, lundi 28 mars, suspendre ses publications en ligne et au format papier jusqu'à la fin de l'"opération militaire" en Ukraine, à l'heure où le pouvoir russe accentue ses pressions contre les voix critiques.

Dans un communiqué, le journal a indiqué avoir pris cette mesure après avoir reçu un second avertissement en moins d'une semaine du gendarme russe des télécoms, pour manquement à une loi controversée sur les "agents de l'étranger".

"Il n'y a pas d'autre solution. Pour nous, et, je le sais, pour vous, c'est une décision terrible et douloureuse. Mais il faut que nous nous protégions les uns des autres", a écrit Dmitri Mouratov, dans une lettre adressée aux lecteurs du journal.

Concrètement, il est reproché à Novaïa Gazeta de n'avoir pas précisé qu'une ONG mentionnée dans l'un de ses articles était qualifiée d'"agent de l'étranger" par les autorités russes, comme l'exige la loi. Le journal a reçu un premier avertissement le 22 mars, puis un deuxième lundi.

❗ Мы получили еще одно предупреждение Роскомнадзора.После этого мы приостанавливаем выпуск газеты в сетях и на бумаге — «до окончания «специальной операции на территории Украины». С уважением, редакция «Новой газеты»https://t.co/ppsun7SMGy

March 28, 2022

Loi contre les "fausses informations" et contre les "agents de l'étranger"

Depuis le déclenchement de l'opération militaire le 24 février, les sites de nombreux médias russes ou étrangers ont été bloqués. Novaïa Gazeta faisait figure de dernier bastion de la presse libre encore en activité en Russie.

Le journal avait déjà retiré de son site internet toutes les informations sur la guerre en Ukraine pour se mettre en conformité avec une nouvelle loi sur les médias punissant de 15 ans de prison toute information non officielle.

>>> À lireLes médias russes interdits de parler de "guerre" en Ukraine

Les autorités ont voté plusieurs lois réprimant de lourdes peines de prison ce qu'elles considèrent comme de "fausses informations" sur le conflit en Ukraine. La loi sur les "agents de l'étranger" est une autre arme utilisée par les autorités contre les organisations ou individus critiques du Kremlin.

Réputé pour ses enquêtes dénonçant les atteintes aux droits humains

Ceux qui sont qualifiés d'"agent de l'étranger" sont tenus de se présenter comme tel dans chacune de leurs publications, y compris sur les réseaux sociaux. Et les médias qui les mentionnent doivent également le préciser à chaque fois.

Les poursuites pour manquement à cette loi peuvent avoir de lourdes conséquences. En décembre, l'ONG la plus respectée de Russie, Mémorial, qui était qualifiée d'"agent de l'étranger", a été interdite pour avoir oublié de préciser ce statut dans certaines publications. 

Fondée en 1993, Novaïa Gazeta jouit d'une grande réputation pour ses enquêtes sur la corruption et les atteintes aux droits humains en Tchétchénie. Cet engagement a coûté la vie à six de ses collaborateurs, dont la célèbre journaliste Anna Politkovskaïa, assassinée en 2006.

Avec AFP

 

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Le prix Nobel de la paix attribué aux journalistes Maria Ressa et Dimitri Muratov

RUSSIE

Dix ans après l’assassinat d’Anna Politkovskaïa, la presse russe est muselée

Décryptage

Vu de Russie : comment la télévision russe traite la guerre en Ukraine ?

L'Humanité

Cessez-le-feu. Accords d’Évian, bilan d’une sortie de guerre

Actu

Le 19 mars 1962 acte la fin du conflit. Les vestiges de la colonisation ont peu à peu été démantelés par le gouvernement algérien. Reste l’héritage des essais nucléaires français.

Dans les mémoires de la guerre d’Algérie, les accords d’Évian sont un événement qui a donné lieu à des controverses dont nous ne sommes pas sortis. Pour les anciens combattants français, ils représentent la perspective de la sortie de guerre, de la paix, du retour chez soi, surtout pour les appelés et rappelés qui ont fait de 24 à 33 mois, avec des prolongations, en Algérie. Pour les Européens d’Algérie et les harkis, supplétifs ­algériens ayant combattu du côté français, c’est pour eux l’entrée dans la phase la plus meurtrière du conflit.

Vidéo. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité

En Algérie, les accords d’Évian ont longtemps été oubliés. Ils sont célébrés en tant que fête de la victoire depuis 1993. Le 5 juillet, qui est la Fête de la jeunesse, lui est préféré. En effet, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui a négocié les accords d’Évian, a très rapidement été supplanté par l’armée des frontières, qui a pris le pouvoir en Algérie en 1962 à la suite de l’alliance temporaire entre son chef Boumediene et Ben Bella. Un document retrouvé par l’armée française à la fin août 1962, le programme de Tripoli, qualifie les accords d’Évian de « plateforme néocolonialiste ».

Pourquoi de tels antagonismes mémoriels ? Pour y répondre, il faut revenir à ce que sont les accords d’Évian et analyser les raisons de l’échec partiel de leur application à court et à long terme. Ces accords ne sont pas un traité entre la France et l’Algérie, mais un accord de cessez-le-feu et des déclarations gouvernementales de la France et du GPRA organisant la transition de l’Algérie française à l’Algérie indépendante en mettant en œuvre une série de consultations populaires : le 8 avril, en France métropolitaine, le 1er juillet, en Algérie, l’indépendance étant effective le 3 juillet 1962 pour le gouvernement français, le 5 juillet pour les Algériens.

L’OAS a pratiqué une politique de la terre brûlée

Le Front de libération nationale (FLN) est reconnu par le gouvernement gaulliste comme le seul représentant du peuple algérien. Cette transition devait être gérée par un exécutif provisoire doté d’une force locale, avec des représentants du FLN et des Européens d’Algérie progressistes, sans oublier des commissions locales de cessez-le-feu. Cet exécutif provisoire a été incapable d’assurer l’ordre public, laissant cette responsabilité à l’ancienne puissance coloniale.

Les deux parties en présence n’ont pas accepté une force d’interposition internationale pour faire appliquer le cessez-le-feu à partir du 19 mars avec l’intervention de pays tiers ou de casques bleus des Nations unies. La transition s’est faite dans une situation chaotique de guerre civile.En contrepartie d’une clause de libre circulation entre la France et l’Algérie accordée aux Algériens, vite démantelée par le pouvoir gaulliste, les accords d’Évian devaient garantir les droits de la minorité européenne qui obtenait la double nationalité et des garanties pour ses biens.

Au bout de trois ans, les Européens d’Algérie devaient choisir entre la nationalité française et la nationalité algérienne. Voulant à tout prix le maintien de l’Algérie française, l’Organisation de l’armée secrète (OAS) a immédiatement voulu saboter les accords d’Évian en ayant recours à une violence de plus en plus extrême contre les civils algériens (assassinats des femmes de ménage algériennes et des facteurs travaillant dans les quartiers européens, politique de la terre brûlée), contre les Européens progressistes, mais aussi contre l’armée française.

Vidéo. Expo « Son œil dans ma main » : entretien avec Raymond Depardon et Kamel Daoud

La dialectique des violences, qui existait avant les accords d’Évian entre l’armée française, le FLN et l’OAS, s’est donc poursuivie. Pour répliquer aux violences de l’organisation terroriste, le FLN, dans la région d’Alger, a procédé à des enlèvements d’Européens, ce qu’a reconnu le chef de la zone autonome d’Alger, le commandant Azzedine. Ces enlèvements sont une des causes, pas la seule, de la première vague de l’exode des Européens d’Algérie.

Les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens

Il n’existe pas de preuve de l’existence d’une conférence de Wannsee où les dirigeants du FLN auraient planifié de chasser les Européens d’Algérie. Il s’agit de vengeances s’enracinant à chaque fois dans un contexte local. Cela vaut pour les violences contre les harkis, les messalistes et les élus algériens qui avaient soutenu la souveraineté de la France. Si on fait le bilan de la guerre d’Algérie, les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens.

Si les violences de la fin de la guerre d’Algérie en ont été un facteur important, la cause principale de l’exil massif de cette première vague des Européens d’Algérie est surtout leur refus de vivre dans l’Algérie algérienne. Ils voulaient continuer de vivre dans l’Algérie française, ce qui explique l’échec prévisible des accords d’Évian, qui n’ont pas permis de maintenir une minorité européenne en Algérie. En septembre 1962, une minorité d’Européens a tenté le pari de l’Algérie algérienne. Ne reste plus aujourd’hui que quelques familles, la dernière vague de retour ayant eu lieu au moment de la guerre civile algérienne, dans les années 1990.

Sur le plan militaire, la France a conservé la base navale de Mers el-Kébir jusqu’en 1968. L’autre grand point litigieux des accords d’Évian expliquant la prolongation de la guerre a été la question du Sahara algérien. Si la France reconnaît la souveraineté algérienne sur le Sahara, elle se voit obtenir le droit d’exploiter les ressources en hydrocarbures. Le gouvernement Boumediene met un terme à ces relations inégales par la loi de nationalisation de 1971.

La France a obtenu également le droit de poursuivre, jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires souterrains à In Ecker et même des expérimentations d’armes chimiques dans la base de B2 Namous. C’est le point le plus litigieux. Encore aujourd’hui, des zones dans le Sahara algérien sont contaminées. Des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de graves malformations et d’un nombre anormal de cancers. La loi Morin de 2010 n’a permis qu’à une femme algérienne d’obtenir des indemnisations pour son mari décédé en ayant pris un avocat en France alors qu’elle en prévoyait pour les populations sahariennes. L’injustice coloniale s’est poursuivie jusqu’à maintenant pour les victimes des essais nucléaires français en Algérie.

Emmanuel Alcaraz, historien

Guerre d'Algérieaccords d'evian Guerre d'Algérieaccords d'evian
Le Monde

Avignon, 1 001 expériences à partager

Une destination de rêve en toutes saisons

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Véritable « place forte » culturelle, la Cité des Papes est toujours en ébullition ! Ses monuments, ses événements, ses expériences insolites la classent parmi les villes où il fait bon faire un break en Région Sud ! De ses salles de musées à ses halles, en passant par les berges de l’île de la Barthelasse, il y a tout un monde à explorer à Avignon.

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Un bouillon de culture à Avignon

Cité à l’histoire flamboyante, ville-monument, épicentre des spectacles vivants, Avignon rayonne ! Elle est d’ailleurs inscrite depuis 1995 sur la liste du patrimoine de l’humanité par l’UNESCO pour son centre historique. Il regroupe le Palais des Papes, l’ensemble épiscopal avec la métropole Notre-Dame-des-Doms et le musée du Petit Palais, le Pont d’Avignon et ses remparts. Dans le cadre des Nuits d’exception, il est même possible de dormir sur le rooftop de la terrasse des Grands Dignitaires du Palais des Papes, la plus grande résidence gothique des souverains pontifes au XIVe siècle ! Un monument que l’on peut aussi découvrir avec l’Histopad, un support de visite 3D.

Ville de culture, lovée dans ses remparts, Avignon fourmille de musées ! Avec : la préhistoire au Musée Lapidaire, la peinture du Moyen-Âge au Petit Palais ou les beaux-arts au Musée Calvet. Ses cinq musées municipaux sont accessibles gratuitement ! À ne pas manquer, l’expo photo « Amazônia », du 29 juin au 30 novembre 2022 à la Grande Chapelle du Palais des Papes. Ville de théâtre, Avignon est bien connue pour ses festivals : le Festival d’Avignon, le Festival OFF, INDEPENDANCE(s), A-Out et ses manifestations : les portes ouvertes des ateliers d’artistes, le parcours de l’art, la nuit des musées ou les médiévales de Carmes. Et aussi : la programmation de l’Opéra du Grand Avignon, l’un des seuls à posséder un orchestre et un ballet.

Avignon, capitale sudiste de l’art de vivre ?

Rien de mieux qu’une visite à Avignon pour apprivoiser les vins de la Vallée du Rhône. La découverte commence à l’école du vin du Carré du Palais ! Les deuxièmes mardis de chaque mois, Inter Rhône organise des afterworks avec des dégustations commentées. De passage fin août ? Ne manquez pas le Ban des vendanges, une fête bachique haute en couleurs. Les jeudis de juin, les Estivales des Côtes-du-Rhône investissent un jardin, en musique. Pour se régaler et garnir son panier, on fait un tour aux Halles, le grand marché couvert des produits du terroir. À 11 heures, chaque samedi, les chefs avignonnais cuisinent sous vos yeux. Et, toute l’année, le chef californien John Chiri, aux manettes de Cuisine Centr’Halles, orchestre ateliers et démonstrations.

Pour parfaire la technique, cap sur la Maison de la Tour, un ancien atelier de mécanique transformé en laboratoire gourmand. En quête de souvenirs gourmands ? On vise les spiritueux à base d’olive distillée de Maison Manguin et les douceurs de la chocolaterie Aline Géhant. Sans oublier des emplettes à Vox Populi, pour ses créations féeriques, au Nid pour ses objets déco ou chez Les Fabricateurs, haut-lieu de l’artisanat.

La robinsonnade aux portes de la cité !

L’île de la Barthelasse, la plus grande île fluviale d’Europe, est aussi l’un des quartiers préférés des Avignonnais. Sur ses 700 hectares alternent : fermes, sentiers de promenades et piste cyclable. Au fil du circuit Barthelasse, une balade de 13 km, on peut faire une halte à la Ferme Reboule, une exploitation de 14 hectares déployée autour d’un mas provençal. À la Ferme aux Gus, micro-ferme bio, on peut même loger dans une yourte. La Cité des Papes est aussi un spot de cyclisme avec son itinéraire « Le Tour des Remparts » et sa voie verte qui relie l’intra-muros à Montfavet. Et un excellent point de départ vers des perles de villages comme Châteauneuf-de-Gadagne mais aussi l’Isle-sur-la-Sorgue, le territoire des Alpilles ou les vignobles de Châteauneuf-du-Pape.

www.avignon-tourisme.com

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New York Times - World

At 101, and After 36 Years as Mayor, ‘Hurricane Hazel’ Is Still a Force in Canada

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After playing pro hockey in the 1940s, Hazel McCallion entered politics at a time when few women held high office, leading a major Canadian city through epic growth. Her endorsements still matter.

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By Vjosa Isai

MISSISSAUGA, Ontario — On Valentine’s Day, she first took a call from Justin Trudeau. Next, she joined Ontario’s premier at the unveiling of a new commuter train line to be named in her honor.

By 4:30 p.m. that day — her 101st birthday — Hazel McCallion had arrived at a shopping mall, where she took a seat in a rocking chair behind a velvet rope at an exhibition about her life and began accepting bouquets and tributes from dozens of fans.

Slightly taller than five feet, Ms. McCallion commanded attention from towering well wishers, just as she has commanded respect in Canadian politics for decades.

She has been a force in Canadian politics for longer than just about anyone alive, even though she began her career in middle age.

She mounted her first campaign for elected office in 1966, five years before Mr. Trudeau, the prime minister, was born.

When in 1978 she was first elected mayor of Mississauga, a Toronto suburb, her City Hall office looked out on cows.

By the time she left office, 36 years later at the age of 93, the fields had been replaced with condo towers, a college campus, a transit hub and shopping centers in what is now Canada’s seventh largest city, granting her a moniker she isn’t so fond of, “the queen of sprawl.”

She prefers the nickname “Hurricane Hazel,” an ode to her brash style — though a devastating storm with the same name, which killed about 80 people around Toronto in 1954, was still fresh in local memory when she earned it.

Just months into her first term, she gained a national profile for managing a mass evacuation of close to 220,000 residents after a train derailment in 1979.

The dramatic event was ordained the “Mississauga Miracle” because of the success of the emergency response after two-dozen rail cars transporting hazardous chemicals erupted in flames at an intersection in the city.

No one died, and one of the few people injured was Ms. McCallion, who sprained her ankle rushing around to work on the evacuation. She had to be carried into some meetings by emergency responders.

“A job was to be done,” Ms. McCallion said, “and I did it.”

As mayor, she was known for an uncompromising leadership style, a take-no-prisoners bluntness and a political independence that meant she never ran under the banner of any party.

“It’s not like she’s had consistent positions all these years,” said Tom Urbaniak, a professor of political science at Cape Breton University in Nova Scotia and the author of a book about Mississauga’s sprawl during Ms. McCallion’s time in office. “She was very, very pragmatic and that was part of her political recipe.”

Her hockey skills were also renowned — she played professionally — and in the political arena, they translated into a willingness to deliver bruising checks on opponents.

“Everybody sort of genuflected to Hazel because she was this little dynamo,” said David Peterson, a former Liberal premier of Ontario between 1985 and 1990. “She’s a team player, if she’s running the team. But I can’t imagine having Hazel in a cabinet,” he added. “She’s not a comfortable follower.”

She was 57 when she became Mississauga’s mayor, at a time when there were few women holding significant political office in Canada.

But sitting for an interview in the living room of her home in Mississauga a few days after her 101st birthday celebrations, Ms. McCallion was characteristically curt in dismissing discussion of any of the sexism she may have encountered.

“I’ve had very strong male support because I’m independent,” she said. “And they know that I am not a wallflower.”

In her successful first campaign for Mississauga mayor, her opponent, the incumbent, regularly repeated patronizing references to her gender, which helped rally support for her. She defeated him and never lost an election after that, coasting to victory in most subsequent elections by outsize margins.

Her home in Mississauga is decorated with the mementos and celebrity photos one might expect from such a long political career. Less typically, hockey jerseys with numbers commemorating her 99th, 100th and 101st birthdays are hung over the spiral banister across from her dining room.

Among all the objects, she said the one she holds most dear is a clock from her hometown, Port Daniel, on the Gaspé Peninsula in Quebec. The youngest of five children, Ms. McCallion was born in a farmhouse and grew up during the Great Depression.

“When you have to leave home at 14 and you’re a Depression kid, you have to become completely independent,” she said. “You don’t call home for money.”

She spent her high school years studying in Montreal and Quebec City, and credits her mother, a nurse, for instilling in her the confidence to take on the world. She later finished secretarial school, got a job managing an engineering firm’s office in Montreal — and started playing professional hockey for five dollars a game.

She played from 1940 to 1942 in a women’s league with three teams and was known for her speed on the ice. She had to get two bottom teeth replaced following a stick to the mouth in a particularly rough game. In her 2014 memoir, “Hurricane Hazel: A Life With Purpose,” she wrote, “Considering the dental cost, I guess I broke even on my professional hockey career.”

The engineering firm relocated her to Toronto, which had no women’s league, so she stopped playing hockey for pay, but continued to skate, fast, until about three years ago. She left the firm after more than two decades to help her husband manage his printing business, and she became more involved in the business community of Streetsville, Ontario, at the time an independent suburb of Toronto.

She said she was frustrated by the boys’ club running the town and was appointed to its planning board, eventually chairing it. She served as mayor of Streetsville from 1970 to 1973, before it was amalgamated with Mississauga.

Her husband, Sam McCallion, died in 1997. The couple had three children. “I had a wonderful husband,” Ms. McCallion said. “He stood back. He looked after his business, and he let me look after the politics, so we worked extremely well together.”

As Mississauga grew rapidly during her time as mayor, her tenure was not without its detractors. She became known for stamping out expressions of dissent at City Hall, with the political horse trading occurring in private, which made for blandly accordant council meetings, said Mr. Urbaniak, the political scientist.

“Some of the serious conversation and debate unfortunately happened behind closed doors in order to try to present this unified front,” Mr. Urbaniak said. “It seemed a little eerie.”

Perhaps a product of so many decades spent in politics, Ms. McCallion tends to talk in aphorisms and mantras: No decision is worse than a bad one, make every day count, negativity is bad for your health, have a purpose. And her favorite: “Do your homework.”

One of the rare times she seemed to have not done her homework led to conflict-of-interest allegations and a subsequent court case that was dismissed by a judge in 2013.

Ms. McCallion claimed to not have known the extent of her son’s ownership stake in a real estate company that proposed to develop land near City Hall into an upscale hotel, convention center and condominiums. The project was scrapped, with the land used instead for the Hazel McCallion campus at Sheridan College.

“Unfortunately, my son, he had heard me talk so often that we needed a convention center in the city core,” she said. “He attempted to do it and tried to convince others to support him.”

In her memoir, Ms. McCallion insists that she always put the interests of residents first and denounces the multimillion dollar cost to taxpayers for a judicial inquiry “so that my political opponents could try to extract their pound of flesh from me.”

Since retiring as mayor in 2014, she has kept an exhausting schedule — rising at 5:30 a.m., supporting campaigns for local causes and making frequent stops at the exhibition, or as she calls it, “my museum,” to meet with community groups.

People continue to seek out her presence and her political blessing, including Bonnie Crombie, whom she endorsed — some say anointed — to take her place as mayor.

Ms. McCallion spends a good amount of time at the exhibit, one leg crossed over the other in her rocking chair, receiving visitors who thank her, she said, “for creating a great city.”

“If you build a sound foundation,” she said, “then nobody can ruin it.”

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L'Humanité

Mémoires incandescentes

Actu

Guerre d’Algérie À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian et de l’indépendance du pays, l’Humanité édite un hors-série riche de contributions d’historiens, d’écrivains et de poètes.

Latifa Madani

Soixante années ont passé depuis la fin de la guerre d’Algérie. Six décennies déjà, et les mémoires sont toujours à vif des deux côtés de la Méditerranée. Une colonisation de cent trente-deux ans, une guerre de presque huit ans, une indépendance confisquée, le passif est aussi lourd que la volonté est forte chez les jeunes générations de savoir, de comprendre et d’aller de l’avant.

Le journal l’Humanité est au rendez-vous de la commémoration, lui qui fut, malgré une censure acharnée, un témoin de premier plan de cette histoire, relayant les voix qui dénonçaient le système colonial et ses exactions ainsi que celles qui défendaient la cause de la paix et de l’indépendance. Le hors-série de 100 pages que nous avons réalisé mixe, avec une riche iconographie, de précieuses contributions d’historiennes et d’historiens des deux rives, des textes inédits d’écrivains et de poètes, des témoignages, des reportages et des archives. Les quatre chapitres qui rythment la publication tirent le fil d’une histoire toujours en cours d’écriture et qui continue d’infuser dans nos sociétés.

« trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle »

Il fallait rappeler les racines de la « guerre sans nom » (partie 1), une guerre venue de loin que relate l’historien Alain Ruscio, depuis la conquête coloniale et les répressions sanglantes qui l’ont accompagnée. Voulant greffer la terre d’Algérie à la métropole tout en maintenant ses habitants dans le statut de l’indigénat, l’empire colonial n’a, au final, fait qu’imposer l’inéluctable lutte armée pour l’indépendance. Une lutte pour la dignité, emblématique du mouvement de décolonisation des années 1960, qui trouva auprès d’elle des partisans de la liberté (partie 2) parmi les Français de métropole et d’Algérie : Maurice Audin, Henri Alleg, Fernand Iveton, Jean Clavel, Henri Curiel et tant d’autres. Leur engagement et leur courage furent exemplaires, à l’image du sergent Noël Favrelière, auquel rend hommage l’écrivain Joseph Andras.

Arrachée au prix de centaines de milliers de morts, l’indépendance de l’Algérie ne sera effective qu’à l’issue, selon l’expression de la directrice de l’Institut d’histoire du temps présent, Malika Rahal, de « violences paroxystiques » déclenchées et orchestrées par les ultras de l’Algérie française. Les plaies alors ouvertes peinent à se refermer, surtout lorsqu’elles sont attisées ici par les nostalgériques, là-bas par une caste dirigeante qui essaie encore d’en tirer une légitimité faute d’avoir parachevé une libération chèrement acquise. Pourtant, l’élan du pays indépendant (partie 3) portait avec lui tant de promesses et de possibles. Le hirak, le soulèvement populaire de 2019, a tenté d’en reprendre le souffle, ainsi que l’analysent le politologue Nedjib Sidi Moussa et le défenseur des droits humains Saïd Salhi. Mais à l’espoir ont succédé l’amertume d’un peuple et l’indignité de ses gouvernants, regrette le romancier Anouar Benmalek.

Le passé a décidément du mal à passer (partie 4). Il est temps de « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle », exhortent Wassyla Tamzali et Michelle Perrot, faisant écho à l’aspiration des nouvelles générations. D’une rive à l’autre, les jeunes portent cette histoire en héritage. Ils ont soif de savoir, faute d’avoir appris à l’école. Ils veulent regarder cette histoire en face, poursuivre la quête de vérité amorcée par leurs aînés, loin des instrumentalisations et des champs de bataille. Ils peuvent s’appuyer sur le travail des historiens autant que sur les œuvres d’écrivains et d’artistes, formidables passeurs d’une mémoire apaisée. Le hors-série de l’Humanité entend y apporter sa pierre.

Guerre d'Algérie
France24 - Monde

Poutine "ne peut rester au pouvoir" : la "gaffe" de Joe Biden qui "révèle sa conviction profonde"

Publié le : 28/03/2022 - 16:21

David RICH Suivre

En visite en Pologne, où il a rencontré des Ukrainiens ayant fui les combats, Joe Biden a qualifié samedi Vladimir Poutine de "boucher", jugeant qu'il ne pouvait "pas rester au pouvoir". Si la Maison Blanche a rapidement précisé que le président américain n’appelait pas à un "changement de régime", cette sortie traduit bien une divergence d’approche entre les États-Unis et certains de leurs alliés européens face à la Russie, selon le géopolitologue Pascal Boniface. Entretien.   

Alors qu'il prononçait, samedi 26 mars depuis la capitale polonaise Varsovie, un discours adressé au "monde libre" en soutien au peuple ukrainien, le président américain Joe Biden s'est livré à une attaque en règle contre le "dictateur" Vladimir Poutine, estimant que ce dernier ne pouvait "rester au pouvoir". Des propos rapidement recadrés par la Maison Blanche, qui a précisé que les États-Unis n'ont pas de stratégie de changement de régime en Russie, mais également par le chancelier allemand Olaf Scholz, qui a affirmé dimanche qu'un changement de régime en Russie n'est pas "l'objectif de l'Otan". 

Plus tôt samedi, après une rencontre avec des réfugiés ukrainiens, Joe Biden avait qualifié le dirigeant russe de "boucher", suscitant cette fois une réaction du président français, Emmanuel Macron, qui a mis en garde contre "l'escalade des mots et des actions en Ukraine" rappelant que l'Europe n'était "pas en guerre contre le peuple russe". 

Pour décrypter les propos de Joe Biden et les réactions qu'ils ont suscitées en Europe, France 24 s'est entretenu avec Pascal Boniface, fondateur et directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). 

La sortie de Joe Biden sur Vladimir Poutine qui ne peut rester au pouvoir a été suivie d'un rétropédalage de la Maison Blanche. S'agit-il d'une gaffe ou était-ce calculé 

Pascal Boniface : Ces propos correspondent à la conviction profonde de Joe Biden qui, depuis son arrivée au pouvoir, veut placer les droits de l'Homme au cœur de sa présidence, avec un changement de ton notable vis-à-vis de la Russie par rapport à l'ère Trump, mais aussi face à d'autre autocraties, comme par exemple l'Arabie saoudite. 

Pour autant, cette sortie n'en est pas moins une gaffe vis-à-vis de ses alliés et plus généralement du monde, car affirmer comme il l'a fait que Vladimir Poutine ne peut rester au pouvoir renvoie au fiasco de la politique de changement de régime en Irak et en Afghanistan. Les États-Unis, qui souhaitent unir les démocraties face à la Russie, ne peuvent fédérer autour de cette idée. C'est pourquoi la Maison Blanche a été contrainte de faire amende honorable. 

Avant même les réactions européennes, il était évident que de tels propos étaient contreproductifs. Ce n'est pas la première fois que Joe Biden commet ce genre d'impairs lors de déclarations publiques, cela lui arrive régulièrement lorsqu'il s'éloigne de ses discours et c'était même un sujet majeur d'inquiétude pour ses équipes lors de la campagne présidentielle. Donc oui, cette phrase est une gaffe qui révèle sa conviction profonde. 

I went to Europe with a clear message: We must commit now to be in the fight for democracy for the long haul. We stand with the people of Ukraine and we will continue to ensure Russia pays a severe price for its war of choice. pic.twitter.com/1gRvYnvNdr

March 27, 2022

En quoi les réactions de l'Allemagne et de la France traduisent-elles une différence d'approche avec les États-Unis face à la Russie 

Paris et Berlin sont certes favorable à un rapport de force avec la Russie, mais sont bien conscients qu'il est essentiel de maintenir le dialogue avec Vladimir Poutine dans l'optique d'une résolution du conflit. On peut considérer que ces pays ont une posture moins morale et plus pragmatique, alors que Joe Biden considère de son côté que la démocratie est le seul régime qui conduit un pays à la stabilité. 

Bien sûr, l'Europe est bien plus proche des États-Unis que de régimes autoritaires comme la Russie ou la Chine, et il ne s'agit pas pour elle d'opter pour une posture d'équilibre, mais de maintenir une forme d'indépendance vis-à-vis de l'allié américain. En ce qui concerne le conflit en Ukraine, la position d'Emmanuel Macron est que traiter Vladimir Poutine de "boucher" ou bien appeler à son départ ne peut conduire qu'à durcir sa position et donc nuire aux efforts de résolution du conflit. 

Emmanuel Macron "n'utiliserait pas" les mots de Joe Biden, qui a traité Vladimir Poutine de "boucher" #DimPol @infofrance3 pic.twitter.com/60PGxOnAVw

March 27, 2022

Dans cette guerre, la position américaine face à Moscou est-elle perçue par l'Europe comme un danger ou un atout 

Avant même le début du conflit, les États-Unis avaient adopté une stratégie offensive vis-à-vis de la Russie, dévoilant les positions militaires russes et alertant sur l'imminence de l'invasion de l'Ukraine. Certes le constat était juste, mais force est de constater que cette stratégie de pression sur Moscou n'a pas empêché la guerre. Pour autant, les États-Unis n'en sont pas responsables ; ils n'ont pas tendu de piège à la Russie et Vladimir Poutine s'est lancé tout seul dans cette offensive. 

Cette guerre influe donc positivement sur l'image des États-Unis. Elle lui confère le statut de héros, seul capable de protéger l'Europe et ressouder l'Otan (Organisation du traité de l'Atlantique Nord) autour des Américains. Si le contexte contribue à un rapprochement entre les États-Unis et l'Europe, certains pays européens comme la France et l'Allemagne redoutent néanmoins que Joe Biden profite de ce contexte pour pousser son avantage et accentuer le clivage entre les démocraties et les régimes autoritaires.

Car si Washington cherche à créer une coalition anti-Pékin pour asseoir son leadership, la France et l'Allemagne préfèrent empêcher la formation de deux blocs antagonistes menant à un contexte d'hostilité permanente dangereuse. 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Guerre en Ukraine : pour Joe Biden, Vladimir Poutine "ne peut pas rester au pouvoir"

LE FIL DU 18 MARS

Guerre en Ukraine : les bombardements se poursuivent, entretien entre Xi Jinping et Joe Biden

LE FIL DU 24 MARS

Guerre en Ukraine : Joe Biden favorable à l'exclusion de la Russie du G20

Le Monde

Nice, la capitale « spectaculaire » de la Côte d’Azur

Une destination de rêve en toutes saisons

Contenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.

Plurielle, internationale, la ville de Nice est la capitale de la Côte d’Azur. Outre son centre urbain inscrit au patrimoine de l’UNESCO et son littoral riche, Nice se situe aux portes d’un terrain de jeu 100 % nature ! Stations d’altitude et villages perchés ouvrent une parenthèse au grand air, à deux pas de la cité.

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Nissa la Bella, capitale de la Côte d’Azur

Son centre urbain, qui file le long de la grande bleue, ses monuments éclatants et son histoire, intimement liée à celle du développement du tourisme, font de Nice la capitale incontestée de la Côte d’Azur. Ce n’est pas un hasard si une partie de la métropole, soit 522 hectares, est inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco sous l’intitulé « Nice, ville de villégiature d’hiver de Riviera ». Sa promenade des Anglais, qui s’étire sur 7 km, est bordée de palaces prestigieux comme le légendaire Negresco ou le Palais de la Méditerranée, au style Art Déco. Sa monumentale place Garibaldi, symbole de l’héritage turinois, ou encore les ruelles étroites de son Vieux-Nice, offrent un aperçu vibrant de l’art de vivre niçois. Depuis le parc de la colline du Château, qui domine la Baie des Anges, le panorama est à couper le souffle ! On redescendra à pied, côté Vieux-Nice, pour admirer la jolie dizaine d’édifices religieux au style baroque qui sont disséminés dans son labyrinthe, en grignotant une part de socca, cette galette de farine de pois chiches. Sans oublier : un détour par le cours Saleya, son marché aux fleurs et sa chapelle de la Miséricorde, bijou de l’art baroque ! Musée à ciel ouvert, Nice a été l’écrin artistique de Matisse, amoureux de sa « limpidité » ou encore de Chagall, épris des bords de la Méditerranée.

Nice Côte d’Azur, un littoral éclatant, un arrière-pays pittoresque

Le territoire de Nice Côte d’Azur s’étale sur 30 km de littoral, du Cap-d’Ail à Cagnes-sur-Mer, et des reliefs escarpés, derniers soubresauts des Alpes sur lesquels s’accrochent des villages pittoresques comme Èze, Tourrette-Levens, Vence, Castagniers ou Saint-Jeannet. Au bord de la mer, on ne manquera pas la visite de curiosités architecturales comme la Villa Ephrussi de Rothschild, l’un des plus beaux palais de style Renaissance de la Côte d’Azur, avec son intérieur richement décoré et ses neuf jardins à thème, ni la Villa Kerylos à Beaulieu-sur-mer dont l’atmosphère rappelle celle d’un luxueux palais de la Grèce Antique. L’étonnante Villa Santo Sospir (réouverture en juin 2022), à Saint-Jean-Cap-Ferrat, est décorée de fresques de Jean Cocteau ! Pour les amateurs de randonnée, suivez le balisage du nouveau GR « Lou Camin Nissart », un itinéraire de 42 km entre vignes, forêts et oliviers. Aux marcheurs urbains, le bureau d’information touristique Nice Côte d’Azur, délivre un livret « Nice en 9 boucles découvertes » avec 150 km de sentiers, d’escaliers et de passages secrets pour partir à la rencontre des trésors de la cité.

Une nature au sommet

À seulement une heure de route des premières stations de ski, Nice Côte d’Azur est aussi une destination montagne ! La Colmiane, qui a fêté ses 90 ans d’existence, est un paradis pour les randonneurs en été. Sans oublier sa tyrolienne géante qui crée l’événement sur les sommets. La Vallée de la Tinée est également connue pour abriter des spots de glisse « phare » comme Auron, Isola 2000 ou Saint-Dalmas-le-Selvage. On pense aussi à la Vésubie, dominée par la cime du Gélas qui culmine à 3 000 mètres d’altitude. Le Parc National du Mercantour ouvre aussi des horizons infinis ! Avec, notamment sa Vallée des Merveilles, aux 40 000 gravures rupestres que l’on peut admirer en quelques heures de marche enchanteresse.

www.explorenicecotedazur.com

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L'Humanité

Henri Curiel, un ardent internationaliste

Actu

La journaliste Sylvie Braibant, membre du collectif Secret-Défense, un enjeu démocratique, est la nièce d’Henri Curiel. Elle revient pour l’Humanité sur le parcours de ce communiste égyptien sans frontières qui prit pendant la guerre d’indépendance algérienne une part décisive aux réseaux d’aide directe aux FLN. Le secret-défense fait toujours obstacle à la manifestation de la vérité sur son assassinat, qui présente tous les attributs du crime d’État. Ce texte est publié, dans une version courte, dans le hors-série de l’Humanité « France Algérie, mémoires à vif ».

La date a été soigneusement choisie : le jeudi 4 mai 1978, jour de l’Ascension, sous un beau soleil printanier, Paris vit au ralenti. Un commando de trois tueurs attend en planque, rue Monge, à la hauteur de l’escalier qui mène vers la rue Rollin, dans le 5 e arrondissement de Paris. À midi, deux d’entre eux quittent le véhicule. Ils viennent d’entendre via leur système d’écoute qu’Henri Curiel dit au revoir à sa femme et s’apprête à quitter leur duplex, immeuble au fond de la cour, cinquième étage, vue imprenable sur cette ville qu’il aime tant.

Les deux hommes grimpent les 34 marches de l’escalier en pierre, entrent, juste à droite, sous la porte cochère du n° 4 rue Rollin et arrivent avant que le vieil ascenseur en fer forgé n’achève sa descente. Ils tirent à travers les portes vitrées, Henri Curiel s’écroule. Quelques heures plus tard, la revendication arrive. Elle renvoie à la guerre d’Algérie par sa signature, un commando Delta, et les mots de la revendication : « Aujourd’hui, à 14 heures, l’agent du KGB Henri Curiel, militant de la cause arabe, traître à la France qui l’a adopté, a cessé définitivement ses activités. Il a été exécuté en souvenir de tous nos morts. » L’arme qui a tué Henri Curiel a déjà servi, le 1 er décembre 1977, contre Laïd Sebaï, gardien de l’Amicale des Algériens en Europe.

 La France est alors présidée par un homme « moderne », Valéry Giscard-d’Estaing, ancien partisan de l’Algérie française, cause partagée par de proches collaborateurs - Alain Madelin, Gérard Longuet, anciens militants du groupe « Occident », mélange d’anticommunisme et de nostalgie coloniale, ou Michel Poniatowsky -, tandis qu’au « service action » du SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, prédécesseur de la DGSE), chargé des basses œuvres de la République, sévissent des reconvertis de l'OAS. 

L’assassinat d’Henri Curiel a été précédé d’une campagne de dénigrement de deux ans, lancée par le Point en 1976, sous la plume du journaliste Georges Suffert, relayée un an plus tard par d’autres médias, dont le Spiegel allemand. En septembre 1977, Henri Curiel est assigné à résidence à Dignes, d’où il revient trois mois plus tard après décision du Conseil d’État. Si le facteur déclenchant du meurtre est à chercher du côté du dévoilement des contrats mirifiques signés par la France (et l’Allemagne) avec l’Afrique du Sud de l’apartheid, pourtant mise au ban des nations, les assassins reliés à l’OAS ont sans doute appuyé avec un plaisir non dissimulé sur la détente, tant la vie d’Henri Curiel, après son exil d’Égypte, fut liée à l’Algérie, avant et après son indépendance.

Lorsqu’il est expulsé d’Égypte en 1951 par le roi Farouk, Henri Curiel ne l’est pas seulement parce qu’il est l’un des fondateurs du mouvement communiste égyptien, mais parce qu’il est aussi convaincu que le combat contre les colonialismes occupera la décennie à venir.

Henri Curiel est né le 13 septembre 1914 au Caire, deuxième fils de Zephira et Daniel Curiel. Son père, Daniel Curiel, dirige la banque familiale fondée au XIX e siècle par le premier des Curiel arrivé en Égypte. Il possède des terres agricoles sur le Nil, reçoit à sa table artistes et écrivains ou encore les membres de l’administration coloniale, et il espère bien que l’un de ses fils reprendra le flambeau de ses affaires. Mais le XX e siècle en décidera autrement. L’aîné des frères Curiel partira arpenter les terrains archéologiques d’Asie centrale, tandis qu’Henri mène la vie quelque peu dissolue d’un jeune homme fortuné… jusqu’à sa rencontre avec Rosette Aladjem. La jeune femme, née en Bulgarie, est infirmière et sillonne les zones les plus pauvres de la capitale égyptienne pour secourir celles et ceux qui n’ont pas accès aux soins. En accompagnant Rosette, Henri découvre les « damnés » de la terre. C’est une déflagration, amplifiée par l’écho des événements en cours en Europe. En 1939, alors que la Seconde Guerre mondiale est inéluctable, Henri Curiel est convaincu, comme son frère Raoul, que seul le communisme pourra remédier aux maux du monde, de son pays en particulier… Mais, à l’inverse de ses compagnons, il perçoit aussi l’importance du nationalisme, l’autre mouvement de fond qui secoue l’Égypte, malgré une indépendance de façade accordée en 1922.

Durant la guerre qui s’invite en Égypte, il organise l’aide aux alliés. Il est incarcéré une première fois, en 1942, par des autorités enclines à se rapprocher des nazis par opposition au Royaume-Uni, l’ancienne puissance coloniale toujours présente. Ce qui le conforte dans sa vision, qu’il résume ainsi : « Qu’est-ce qu’être communiste aujourd’hui en Égypte ? C’est être anti-impérialiste. » Et qui se retrouvera dans le nom de la première organisation qu’il fonde en 1943 : le Mouvement égyptien de libération nationale (MELN).

À nouveau emprisonné, après 1948 et la création de l’État d’Israël, comme communiste ou/et comme juif, Henri est expulsé de son pays natal par le roi Farouk, le 26 août 1950.

En France, où il arrive un an plus tard, malgré un statut d’apatride qui devrait l’inviter à se tenir en retrait, il reprend aussitôt le combat, sur plusieurs fronts : il veut maintenir un lien avec les camarades égyptiens – mais en Égypte les communistes ne veulent plus de lui et en France il est ostracisé par le PCF – ; il se lance dans l’organisation du dialogue entre Israéliens, Palestiniens et Égyptiens ; il salue l’émergence d’une troisième voie hors des États-Unis ou de l’URSS qui se concrétise à Bandung en 1955 sous l’impulsion de l’indien Nehru, de l’Indonésien Soekarno et surtout, pour lui, de l’Égyptien Nasser – le groupe d’Henri a accompagné le coup d’État des officiers libres contre la monarchie en 1952 et quatre ans plus tard manifeste à nouveau son soutien à Nasser en lui faisant passer les plans de l’attaque franco-britannique lors de la nationalisation de la Compagnie du canal de Suez en 1956. Mais le raïs n’y croit pas, met les communistes en prison et Henri voit s’éloigner un peu plus son Égypte natale.

En 1957, lorsqu’il rencontre des membres du réseau Jeanson, « porteurs de valises » du FLN, il est mûr pour passer à autre chose. La lutte pour l’indépendance algérienne sera le grand tournant de son action.

Après le retrait de Francis Jeanson, grillé, les Algériens demandent à Henri de reprendre la main sur les réseaux d’aide au FLN. Trois ans durant, entouré des compagnons d’Égypte, obligés de partir eux aussi au long des années 1950, de sa femme Rosette, mais aussi des exceptionnelles Joyce Blau et Didar Fawzy-Rossano, il organise les filières de transfert d’argent ou d’armes, d’exfiltration des déserteurs et des militants du FLN. Jusqu’à son arrestation le 20 octobre 1960.

Mais la prison n’a jamais entravé Henri Curiel : en Égypte, déjà, il convertissait ses gardiens successifs au communisme, il fallait en changer régulièrement, et il organisait des groupes de discussion avec les Frères musulmans. Il s’installe au centre pénitentiaire de Fresnes, comme s’il était chez lui, sa cellule se transforme en séminaire permanent entre Algériens et Français. Lors du ramadan, par solidarité, il invite ses codétenus non musulmans à le suivre, comme lui. Il tient une bibliothèque et organise des cours de yoga, il est particulièrement habile au sirsasana, position tête en bas…

Cette année et demie de réclusion lui permet surtout d’envisager l’étape suivante de son combat, dans laquelle l’Algérie indépendante jouera un rôle déterminant : ce sera Solidarité, organisation semi-clandestine destinée à apporter une aide très concrète aux indépendantistes et aux antifascistes partout dans le monde, aux Espagnols et Portugais antifranquistes, aux Sud-Africains à l’assaut de l’apartheid, aux Brésiliens, Argentins ou Chiliens contre leurs dictatures, etc. S’y côtoient des anciens de la Résistance, des mouvements communistes égyptiens et des réseaux d’aide au FLN, experts en services multiples : repérage et rupture d’une filature ; impression de tracts et de brochures grâce à un matériel léger ; fabrication de faux papiers ; chiffrement et écriture invisible ; soins médicaux et premiers secours ; maniement d’armes et utilisation des explosifs ; cartographie et topographie. Le financement vient d’Alger, les « instructeurs » d’un peu partout.

Sous la présidence d’Ahmed Ben Bella, premier président de l’Algérie indépendante, Alger s’est transformé en chaudron révolutionnaire international. Henri Curiel s’y rend plusieurs fois. Comme il n’a toujours pas de passeport, il voyage sous la couverture d’une maison d’édition. Joyce Blau l’accompagne et, sur place, ils retrouvent Didar Fawzy-Rossano, installée en Algérie après l’indépendance – elle fait merveille dans les « chantiers de jeunesse ». Joyce se souvient encore de la demande d’Henri à Ahmed Ben Bella, qu’il rencontre à chacun de ses séjours, d’intercéder auprès de Nasser afin que sa mère, Zephira Curiel, puisse sortir d’Égypte pour rendre visite à ses deux fils en France. Ce qui fut fait. Une belle époque, pleine d’espérance. Jusqu’au renversement de Ben Bella.

Après 1965, les relations entre Solidarité et l’Algérie sont plus épisodiques. Ainsi, lors du « sauvetage » des pirates de l’air des Black Panthers en 1972. Le 31 juillet de cette année-là, Melvin et Jean McNair, George Brown, George Wright et Joyce Tillerson détournent un avion qui devait relier Detroit à Miami. Ils veulent rallier Alger, où siège la section internationale des Black Panthers. Mais celle-ci entretient de très mauvaises relations avec Houari Boumediene. Henri Curiel et Solidarité organisent alors l’exfiltration des membres du commando vers la France.

Quatre ans plus tard, le 11 mai 1978, à 14 heures, une foule dense suit le fourgon funéraire qui remonte l’allée centrale du cimetière du Père-Lachaise depuis le boulevard de Ménilmontant. Une immense couronne de lys et de roses recouvre le véhicule dans lequel repose le cercueil d’Henri. Elle porte l’inscription : « À la mémoire d’Henri Curiel. L’Algérie ».

FranceAlgérieGuerre d'Algérie
France24 - Monde

Il y a 80 ans, le départ du premier convoi de déportation de juifs de France

Publié le : 27/03/2022 - 09:38

Stéphanie TROUILLARD Suivre

Le 27 mars 1942, le premier convoi de juifs partait de France avec 1 112 hommes, pour moitié des détenus du camp de Drancy et pour l'autre, des détenus du camp de Compiègne. Cette date peu connue marque pourtant le départ d'une nouvelle étape dans la mise en œuvre des persécutions. Après ce premier départ, 73 autres convois vont mener à la mort près de 72 000 personnes.

"On nous avait donné une miche de pain et un bout de saucisson, mais rien à boire. Et on a voyagé trois nuits et trois jours. Et quand on s'arrêtait, on réclamait à boire. On n'a jamais pu avoir de quoi boire." Dans un entretien réalisé en 2005 par l'INA, Jacques Smaer, rescapé du camp d'Auschwitz-Birkenau décédé en 2019, avait livré son témoignage sur sa déportation. "On ne savait pas où on partait. On savait qu'on partait vers l'Est parce qu'on prenait l'Est", avait-il alors raconté.

En ce 27 mars 1942, Jacques Smaer ne connaît pas encore la destination de ce sinistre voyage : le camp d'Auschwitz-Birkenau, en Pologne. Le jeune homme alors âgé de 20 ans vient de monter dans le convoi n°1. Pour la première fois, un transport de juifs est organisé depuis la France.

Ce premier départ se situe au croisement de deux politiques menées par l'occupant allemand : celle de répression et celle de persécution. Quelques mois plus tôt, après des attentats contre des soldats allemands, la politique des otages avait été enclenchée. "À partir de la fin de l'été 1941, des otages sont arrêtés dans la population française et exécutés en cas d'attaque contre des soldats allemands. Conscientes de l'impopularité d'une telle politique, les autorités d'occupation privilégient les communistes et les juifs dans leurs opérations de prise d'otages et d'exécution, de façon à pouvoir les présenter comme des ennemis 'extérieurs' au peuple français", décrit l'historien Nicolas Morzelle, auteur d'une étude sur le convoi n°1.

Une "externalisation de la répression"

Mais cette mesure se révèle contreproductive et impopulaire. Le commandement militaire allemand opte finalement pour une "externalisation" de la répression et décide d'envoyer vers l'Est un convoi de répression constitués "d'éléments criminels judéo-bolcheviks [qui] seront déportés aux travaux forcés à l'Est". Dans le même temps, "l'Obersturmführer SSTheodor Dannecker, chef du 'service juif' de la Gestapo et représentant d'Adolf Eichmann à Paris, souhaite accélérer la persécution des juifs en France", précise Nicolas Morzelle. En décembre 1941, la décision d'exterminer les juifs d'Europe a été prise par Adolf Hitler et formalisée en janvier 1942 lors de la conférence de Wannsee. Sa mise en œuvre est reculée en raison d'un manque de trains, et c'est finalement le 27 mars 1942 que ce premier convoi est établi.

À son bord, 1 112 hommes. "Le premier groupe est constitué d'hommes arrêtés lors d'une rafle menée à Paris par la police française encadrée par la Feldgendarmerie entre le 20 et le 25 août 1941. Ils sont internés à Drancy", détaille Nicolas Morzelle. "Le deuxième groupe est constitué d'hommes arrêtés lors de la rafle du 12 décembre 1941, toujours à Paris, surnommée la 'rafle des notables'. Elle doit son surnom au fait que, sur ordre du MBF [le Militärbefehlshaber in Frankreich, le commandement militaire allemand en France, NDLR] et au grand dam des autorités de Vichy, elle vise volontairement des juifs de nationalité française, appartenant majoritairement à des milieux privilégiés qui sont conduits au camp de Royallieu, à Compiègne", poursuit-il.

Le train est ainsi formé au départ de la gare du Bourget-Drancy avec 565 hommes du camp de Drancy, puis il prend la direction de Compiègne, où il est complété avec 547 hommes pris au camp de Royallieu. Il s'agit du seul convoi parti de France constitué de wagons de voyageurs de 3e classe et pas encore de wagons à bestiaux. Il arrive au camp d'Auschwitz-Birkenau, trois jours plus tard, le 30 mars, à 5 h 33 du matin.

29 survivants sur 1 112 hommes

Contrairement à beaucoup d'autres convois qui suivront, tous les déportés sont alors sélectionnés pour les travaux forcés. "Auschwitz n'est pas encore le grand centre d'extermination qu'il deviendra par la suite. Des expérimentations de gazage ont certes été effectuées sur des prisonniers de guerre soviétiques à l'automne 1941 dans le Krema I [la morgue du camp principal d'Auschwitz I, NDLR]. Et au cours du mois de mars 1942, une cabane a été aménagée en chambre à gaz (le Bunker I) dans le bois de Birkenau, dans laquelle on commence à gazer des juifs venus de Haute-Silésie. Cependant, ces opérations sont encore 'limitées' par rapport à celles qui seront mises en œuvre à partir de l'été 1942", explique Nicolas Morzelle.

Les déportés venus de France reçoivent ainsi des numéros de matricule allant de 27 533 à 28 664. Même s'ils échappent à l'extermination à leur arrivée, leur survie reste limitée. 90 % des hommes de ce convoi meurent dans les cinq premiers mois, victimes d'épuisement, de mauvais traitements infligés par les gardiens et les kapos, de maladies, de la faim ou de sélections aléatoires selon leur état de faiblesse pour la chambre à gaz. En janvier 1945, après la libération du camp et les terribles marches de la mort, ils ne sont plus que 29 survivants, selon l'étude menée par Alexandre Doulut, Serge Klarsfeld et Sandrine Labeau.

Certains de ces hommes, comme Jacques Smaer, ont témoigné de leur déportation, mais ce convoi n'occupe pas une place si importante dans la mémoire collective. "Il s'agit pourtant du premier convoi de personnes qui sont déportées pour aucun autre motif que celui d'être désigné pour juif", insiste Karen Taieb, la responsable des archives du Mémorial de la Shoah. "Cette date est importante car elle marque une nouvelle étape dans la mise en place des persécutions, sans doute le paroxysme. Après ce premier départ, ce sont près de 73 convois qui vont suivre, menant à la mort près de 72 000 personnes", ajoute-t-elle.

"Je pars à destination inconnue"

Pour commémorer ce convoi et les 80 ans de l'année 1942 durant laquelle 45 736 juifs sont déportés de France, soit plus de 60 % du total des juifs déportés de France au cours de la guerre, le Mémorial de la Shoah à Drancy consacre une exposition aux lettres d'internés intitulée "C'est demain que nous partons".

Pour le convoi n°1, Karen Taieb a choisi une lettre rédigée par Motel Reznik, la veille du départ, depuis Drancy et adressée à sa femme. "Chérie mon amour. Avec un cœur plein de décision je vais t'annoncer une nouvelle qu'est peut-être très frappante sur le moment mais espérons que ça donnerait meilleur résultat que jusqu'à présent : je pars à destination inconnue, on dit que c'est pour travailler", écrit, le 26 mars 1942, ce juif polonais. "Ne t'en fais pas si tu n'auras pas de correspondance, cela va certainement prendre quelque temps jusqu'on puisse donner de nos nouvelles et pour tout ce temps-là vous toi, Cécile et Jacquie chérie, serez toujours auprès de moi. Toi, ma chère femme, tu t'arrangeras à la maison comme tu pourras et tu m'attendras, et je reviendrai à toi." Motel Reznik ne retrouvera pas sa femme. Immatriculé par le numéro 27 827 à son arrivée à Auschwitz-Birkenau, il trouvera la mort dans le camp le 13 juin 1942.

Quatre-vingt ans plus tard, le Mémorial de la Shoah continue de collecter ces documents. "Il y a encore des trésors à mettre en lumière. J'espère que cette exposition donnera envie à de nombreuses personnes de nous confier les lettres et autres archives, car ils vont réaliser que ce n'est pas juste pour les ranger dans des boîtes mais qu'elles ont un intérêt bien au-delà du strict cercle familial", souligne Karen Taieb. Comme le résume la responsable des archives, "ces lettres sont tout ce qu'il reste des déportés".

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France24 - Monde

Comment expliquer le coup de chaleur sans précédent des régions polaires ?

Publié le : 23/03/2022 - 17:38

Sébastian SEIBT Suivre

En fin de semaine dernière, les températures ont battu tous les records de chaleur aussi bien en Antarctique qu'en Arctique. Non loin du pôle Sud, elles étaient jusqu’à 40 °C supérieures aux moyennes saisonnières.  Des hausses liées aux caprices des “rivières atmosphériques”.

Des températures allant jusqu' 40 °C au-delà des normales saisonnières en Antarctique et entre 20 et 30 °C de plus que d'habitude à certains endroits en Arctique. Les deux régions polaires ont connu simultanément une vague de chaleur inédite aux alentours du vendredi 18 mars. "Une telle coïncidence est très inhabituelle", reconnaît Julienne Stroeve, spécialiste du climat polaire à l'University College de Londres, contactée par France 24. 

C'est la montée en flèche du thermomètre en Antarctique qui a attiré l'attention des scientifiques en premier. "Les températures enregistrées, même sur le plateau Antarctique [situé à plus de 2 000 mètres d'altitude en moyenne], étaient absolument absurdes", souligne Jonathan Wille, postdoctorant et spécialiste de la météo et du climat en Antarctique à l'Institut des géosciences de l'environnement à l'Université Grenoble Alpes, contacté par France 24. 

Antarctic heatwave summary1/3 For six days at Concordia (3 233 m) the values were above the monthly high (-27.9 °C on 12 March 2007) and for a day above the annual high (-13.7 °C on 17 December 2016)Day 16 -27.0 °C17 -16.9 °C18 -11.5 °C19 -14.5 °C20 -20.4 °C21 -23.1 °C pic.twitter.com/bCTmbKckj8

March 23, 2022

À plus de 3 000 m d'altitude, -11,5 °C au lieu de -40 °C

Il faisait ainsi plus qu'anormalement doux à la station Concordia qui se trouve à plus de 3 000 mètres d'altitude dans l'est de l'Antarctique. La température est, en effet, montée à -11,5 °C alors qu'il fait généralement plutôt entre - 40 °C et - 50 ° C dans cette région à cette période de l'année.

"La barrière topographique formée par le dénivelé dans l'est de l'Antarctique fait que le climat y est très stable et les températures ne devraient jamais dépasser les -30 °C", explique à France 24 Martin Siegert, un glaciologue à l'Imperial College de Londres qui n'en revient pas des relevés de températures réalisés dans cette partie du globe la semaine dernière.

Non...voici les scientifiques sur place pic.twitter.com/LEfKPaiWqD

March 19, 2022

En 65 ans d'observations météorologiques dans cette partie proche du pôle Sud - qui se trouve à plus de 4 000 km de l'Australie -, un tel pic de chaleur ne s'était jamais produit. Mais le thermomètre est resté sous les 0° C, ce qui a permis d'éviter une fonte des glaces "qui aurait été complètement inédite", note Martin Siegert.

>> À lire aussi sur France  24 : En Antarctique, les jours du "glacier de l'Apocalypse" sont comptés

De l'autre côté du globe, dans la région Arctique, le thermomètre a dangereusement flirté avec les températures de dégel alors même "qu'on est encore à la fin de la période froide", souligne Martin Siegert. À certains endroits, comme sur l'île de Hopen (au nord de la Norvège et au sud de l'archipel de Svalbard), "une température de 3,9 °C a été enregistrée, ce qui ne s'est jamais produit depuis le début des relevés en 1944", indique sur Twitter Ketil Isaksen, un climatologue norvégien.

Mais la vague de chaleur en Arctique est "moins inhabituelle que celle en Antarctique", souligne Julienne Stroeve. Cette région du monde est la plus durement affectée par le réchauffement climatique - les températures y augmentent trois fois plus vite qu'ailleurs en moyenne -  et les événements météo extrêmes commencent à s'y multiplier. 

Il n'en demeure pas moins que "la magnitude de ce pic de chaleur est surprenante", estime Martin Siegert. Pour lui, il pourrait avoir pour corollaire une saison des fontes de glaces qui commencerait un peu plus tôt que d'habitude. En général, le dégel débute à la fin du mois de mars et dure jusqu'en septembre dans la région arctique.

De l'air chaud d'Espagne et de Nouvelle-Zélande

Si ces records historiques se sont produits en même temps dans les deux régions polaires, "c'est une coïncidence", assure Julienne Stroeve. "Il n'y a presque aucun lien entre les mouvements d'air qui façonnent la météo en Arctique et en Antarctique", précise Martin Siegert.

Mais dans les deux cas, ce sont des rivières atmosphériques qui sont à l'origine de ce réchauffement soudain des pôles. Il s'agit de couloirs d'air qui, comme des tapis roulants volant, transportent des grandes quantités de vapeur d'eau sur de longues distances.

Pour expliquer le phénomène dans la région Arctique, il faut descendre "vers le sud-ouest de l'Espagne et le nord de l'Afrique, d'où est partie la rivière atmosphérique qui a transporté toute l'humidité vers le nord et surtout dans la région de la Sibérie", explique Jonathan Wille. 

En Antarctique, le phénomène a été plus complexe. Il y a bien eu une rivière atmosphérique qui a pris son origine "à l'extrémité sud-est de l'Australie et en Nouvelle-Zélande", remarque le spécialiste de l'université de Grenoble.

Mais ce n'est pas tout. En atteignant les côtes de l'Antarctique, cet air plus chaud a engendré des pluies et, un peu plus en altitude, de la neige. Ensuite, au lieu de se disperser et repartir vers le nord, ce courant atmosphérique est resté sur place et s'est même engouffré toujours plus vers le pôle Sud. "C'est une rivière atmosphérique qui est allée plus vite, est restée plus longtemps au-dessus de l'Antarctique et a poussé plus au sud que d'autres" qui ont atteint ce continent, résume Jonathan Wille. 

Une "bizarrerie météo ou un événement précurseur" ?

"Il serait tentant de mettre ces anomalies sur le compte du réchauffement climatique", reconnaît Martin Siegert. Après tout, l'une des conséquences de ces changements dus à l'activité humaine est que les événements météo extrêmes - comme des pics de chaleur dans les régions polaires ou les ouragans - deviennent plus courants. 

Mais pour l'instant, il est encore trop tôt pour attribuer ces pics de température au réchauffement climatique. "La situation est revenue à la normale dans les régions polaires cette semaine, et il se peut que la météo de la semaine dernière reste un phénomène isolé", estime Julienne Stroeve.

"C'est la grande question à laquelle il va falloir répondre : est-ce qu'on a eu affaire à une bizarrerie météo ou à un événement précurseur [du climat à venir dans ces régions] ?", ajoute Jonathan Wille. La question est d'autant plus importante qu'"on a eu de la chance cette fois-ci en Antarctique", estime Martin Siegert. Si la rivière atmosphérique s'était dirigée plus à l'ouest du continent austral - où les températures sont déjà naturellement plus douces en cette saison -, la vague d'air chaud aurait pu entraîner une fonte des glaces inédite. Ce qui serait une mauvaise nouvelle pour la montée des eaux.

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Au sommet de l'Antarctique, une coopération pour préserver "un continent sanctuarisé"

CHANGEMENT CLIMATIQUE

En Antarctique, les jours du "glacier de l’Apocalypse" sont comptés

EXPOSITION

De l’Arctique à l’Antarctique, une exposition alerte sur les effets du changement climatique

L'Humanité

« Ici, même avec un handicap, vous pouvez réussir »

Reportage

Inclusion Établissement unique en France, le collège-lycée Toulouse-Lautrec de Vaucresson, dans les Hauts-de-Seine, permet à des élèves porteurs de handicap lourd de suivre une scolarité normale. Mais la décision du rectorat de Versailles de supprimer un poste d’infirmière menace cette réussite fragile.

Camille Bauer

Avec sa dégaine de premier de la classe, lunettes sages et cheveux bruns coupés court, le jeune élève de quatrième, installé dans son fauteuil roulant, n’a pas la langue dans sa poche. Plein d’assurance, il explique vouloir faire de la politique et rêve de passer par Saint-Cyr. En attendant, il est venu manifester avec des dizaines d’autres élèves, en majorité en fauteuil, des parents et des enseignants contre la décision abrupte du rectorat de Versailles de supprimer un poste d’infirmière à l’établissement régional d’enseignement adapté (Erea) Toulouse-Lautrec de Vaucresson (Hauts-de-Seine), où il est scolarisé. « Les infirmières, on en a besoin. C’est vital pour la survie de l’établissement. C’est une pure honte que ce gouvernement nous en prive ! » s’enflamme Martin, pleinement conscient de ce qui est en jeu : cette suppression pourrait rendre impossible le maintien d’un niveau de soins dont les 260 élèves handicapés, sur 400, ont besoin pour pouvoir continuer d’étudier dans le seul établissement de France à leur donner accès à des filières générales.

Le 24 mars, en début de matinée, un convoi de fauteuils roulants et d’adultes est descendu dans la rue. « Si tu prends nos infirmières, prends aussi notre handicap », proclame une banderole. « Les sorties, les compétitions, on doit déjà parfois y renoncer faute de personnel soignant. Sans ces soins, ces élèves ne pourront pas être scolarisés, alors qu’ils ont toute leur place dans le système général », explique Lisa Brouard, professeur d’EPS.

La plupart des élèves scolarisés à Toulouse-Lautrec sont en effet porteurs de handicap lourd. « À l’infirmerie, on accueille au moins 100 élèves par jour. Nous faisons tous les gestes : aspiration, trachéotomie, prises de sang, pansements, prise de médicaments… » détaille Anne de Thieulloy, quatorze ans d’ancienneté à l’Erea, dont le poste va être supprimé pour être redéployé dans un collège classique à la rentrée prochaine. Avec les trois autres infirmières de l’éducation nationale qui se relaient jour et nuit, elles sont aussi chargées des missions de dépistage, de prévention mais aussi de tâches administratives. Il s’agit notamment de la mise en place des projets d’accueil individualisé, qui doivent consigner les soins et traitements dont ont besoin les élèves ou les demandes d’aménagement pour les examens. « Si on nous enlève un poste, nous n’aurons plus la capacité d’accueillir le même nombre d’élèves », résume l’infirmière dans son uniforme blanc, mégaphone à la main. « Nous sommes les seuls internants en France à accueillir des enfants ventilo-trachés. C’est un établissement fabuleux, ça serait dommage de le casser », regrette-t-elle.

Suppression du poste de médecin scolaire en 2020

Car c’est bien cela qui est en marche. Au fil des ans, au nom d’une logique comptable, le rectorat n’a cessé de rogner les budgets. Parti en 2020, le médecin scolaire n’a pas été remplacé. Exit aussi les enseignants spécialisés, chargés de superviser les devoirs des enfants en internat. Ils étaient encore cinq il y a quelques années. « Depuis la rentrée, nous avons déjà été contraints de fermer l’internat médicalisé plusieurs nuits. Dès qu’il y a un arrêt maladie, les enfants sont renvoyés chez leurs parents », illustre Claire Blettery, professeure de l’option théâtre. Faute d’accompagnement, un de ces élèves a même dû renoncer aux sorties théâtrales, pourtant au programme. Malgré son diplôme d’éducateur, Benjamin, 30 ans, travaille dans l’établissement comme AESH (accompagnant d’élèves en situation de handicap). L’établissement, il le connaît bien pour y avoir fait aussi sa scolarité. « Depuis deux ans, on nous retire des postes alors qu’il y a de plus en plus de prise en charge et que les élèves ont de plus en plus de besoins », déplore le jeune homme.

« Ce personnel, ce n’est pas un luxe. Nos enfants ne peuvent pas se lever, se laver, manger seuls. Mon fils ne peut même pas se moucher. Si on les aide, ils peuvent se concentrer sur leurs études. L’objectif de cette école, c’est de les amener jusqu’à l’enseignement supérieur », insiste Michelle Fleck, une mère d’élève. C’est ce qui fait de Toulouse-Lautrec un établissement unique, notamment parce qu’il comporte en son sein un Sessad (service d’éducation spécialisée et de soins à domicile) financé par l’agence régionale de santé (ARS). L’ensemble des soins de rééducation nécessaires (kinésithérapeutes, psychomotriciens, psychologues, éducateurs…) est assuré sur place. « Cela évite aux enfants d’avoir à se déplacer et de rater des cours. Cela leur laisse aussi un peu de temps pour être des adolescents comme les autres », précise Stéphanie Frileux, psychologue.

« C’est assez paradoxal que l’on nous parle d’inclusion, alors qu’en supprimant des postes, on va enlever des places pour des élèves qui ne peuvent pas étudier ailleurs. Dans beaucoup de structures pour handicapés, on privilégie le soin au détriment du scolaire. Je n’aurais jamais pu réussir comme ça ailleurs », témoigne Constance, une élève hémiplégique qui envisage de faire du droit. « Avoir un handicap ne veut pas dire être incapable intellectuellement ! » s’insurge Sabrina, une brunette en pull jaune canard qui regrette que trop de structures pour handicapés se contentent de dispenser un enseignement professionnel minimal. « Ici, on passe le bac, on est des élèves lambda. » Tous sont fiers de leur lycée, classé numéro un des établissements des Hauts-de-Seine presque tous les ans depuis 2017. Science-Po, l’université… Les élèves ne cachent pas leurs ambitions et semblent envisager un avenir professionnel sans limites. « Cette école m’a permis de développer mon esprit critique, mon intellect et d’arriver à un peu plus d’autonomie. Ici, même quand vous avez un handicap, vous avez les mêmes chances de réussir que les autres », résume Martin.

La présence d’une minorité d’élèves valides

Autre particularité, la présence d’une minorité d’élèves valides. « C’est de l’inclusion inversée », expose Sabrina, slalomant avec son fauteuil entre les manifestants. Sa copine Clémence approuve. « Si je n’avais pas fait ma scolarité ici, j’aurais été mal à l’aise, comme beaucoup de gens, ou dans une gentillesse un peu bébête avec les personnes handicapées. Ici, on se charrie, on n’hésite pas à faire des blagues sur le handicap mais en même temps, il y a beaucoup d’entraide. La solidarité est naturelle. » Cette fluidité des rapports est soutenue par les enseignants, avec par exemple des cours de sport en fauteuil pour que valides et non-valides partagent une même expérience.

« Avant, j’étais dans un collège classique avec une aide, mais ça se passait très mal. Il y a trop de tabous et de méconnaissance sur le handicap », raconte Jacques, qui vise une licence en aménagement du territoire. « Dans l’enseignement en milieu ordinaire, les professeurs ne sont pas formés, il n’y a pas assez d’accompagnants, pas de support informatique. Ma fille a beaucoup souffert en primaire, avant d’arriver ici », confirme Séverine Armand. Mais en milieu ordinaire, la difficulté est aussi relationnelle. « Ce n’est pas simple quand vous êtes le seul h andicapé dans une classe ordinaire, abonde Stéphanie Frileux. Ici, non seulement les aménagements réduisent le handicap, mais le fait de se retrouver avec des pairs, en même temps porteurs de handicaps différents, facilite une certaine identité. »

Mais avec cette nouvelle décision du rectorat, tout le projet de l’Erea pourrait être remis en cause. « Avec moins d’infirmières, moins d’enfants pourront être accueillis et on s’en servira comme prétexte pour supprimer encore des postes, avec le risque, à terme, de voir fermer la structure », s’inquiète Virginie Tela, représentante des parents d’élèves. De son côté, le rectorat estime que c’est au personnel du Sessad de remplir les trous, cédant à une vieille tradition qui fait relever le handicap du seul registre du soin. « Le problème, c’est qu’au niveau du Sessad, on a de plus en plus de mal à recruter et beaucoup de postes sont vacants », réagit un éducateur. Travailler à l’Erea est intéressant, mais physiquement éprouvant pour des salaires à peine supérieurs au Smic. Et malgré les nombreuses demandes, l’ARS refuse les créations de postes et les revalorisations des salaires, qui permettraient de combler les manques. « Je gagne 1 300 euros par mois, et les permanences nocturnes ne sont même pas comptées en heures de nuit. Franchement, je serais mieux payée ailleurs, confie une aide-soignante. Si je reste ici, c’est parce que la question du handicap me tient à cœur et que l’ambiance est incroyable. » Comme le résume Michelle Fleck, « Toulouse-Lautrec devrait au contraire servir de modèle ».

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New York Times - World

In a Run-Down Roman Villa, a Princess From Texas Awaits Her Next Act

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Princess Rita Boncompagni Ludovisi, formerly Rita Jenrette, is locked in a battle over the estate of her late husband, a Roman prince.

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By Jason Horowitz

ROME — Princess Rita Boncompagni Ludovisi wasted no time in pointing out the selling points of her home, the Villa Aurora, a 16th-century estate, smack in the center of Rome, loaded with masterpiece paintings, historical archives and noble family lore.

In the entryway, the princess — a 72-year-old Texan with blond hair, unwrinkled porcelain skin and pearls dripping onto her black overcoat — noted that the crimson cloth baldachin hanging over pictures of her late husband was found “only in homes that descend from popes.” In the dining room, she admired the mythical deities painted by Guercino “ushering in a new dawn,” and a bust of Julius Caesar, on whose ancient gardens she said the villa is built.

Upstairs, she leafed through a 1975 book about Republican congressional districts that she helped write; accused a rival family member of physically threatening her; and peered at a Caravaggio painting on the ceiling of a onetime alchemy lab where she sometimes does yoga and sets up romantic dinners for V.I.P.s.

“Full-frontal nudity,” said the princess, a former Playboy centerfold, looking up at the full-frontal nudity of Caravaggio’s Roman gods. She recalled the time she spotted the ghost of Caravaggio “in a loincloth like Tarzan” haunting the grounds and wondered if the drab and peeling paint buried other masterpieces on the villa’s walls. “I kind of like the lived-in nature of a 500-year-old house,” she said.

“Princess” is only the latest title for a woman who has lived multiple lives.

She started as a Texas rancher’s daughter who became a political opposition researcher, and went on to be a congressional wife; a boa-clad pinup; a horror film starlet; an infotainment TV correspondent; a real estate agent; and, until recently, a tour guide of the villa where she lived with her third husband, Prince Nicolò Francesco Boncompagni Ludovisi, who died in 2018. She had hoped that would be her last act. Instead, she may soon be forced to make another move.

An Italian judge, sick of tit-for-tat lawsuits over her husband’s inheritance, has ordered the former hunting lodge to be publicly auctioned. January’s asking price: $531 million. Bidders: zero.

The princess’s toxic inheritance battle, her American pedigree and the villa’s unique features (see: Caravaggio on the ceiling) have drawn incessant attention from global media charmed by the trappings of a Roman fairy tale, with the Texan landing a dream role as a Roman princess. But in reality, this paragon of American hustle and reinvention joined a decadent and dysfunctional aristocracy clinging to its titles and property, both eroded relics. Even her dilapidated villa stands as a monument to faded glory and Roman decline.

For now, Princess Rita can stay in her third-floor apartment with her four bichon frise dogs — George Washington, Henry James, Gioia and Milord. But she can no longer charge for tours to support herself. She spends a good deal of time keeping warm next to a little space heater next to the cold radiator (“I haven’t turned it on in a while”) and fuming about what she sees as betrayal in an epic noble family feud. She is contesting hundreds of thousands of dollars that the prince’s family is seeking in unpaid rent.

“I’ve never seen anything like this,” the princess, who has seen quite a bit, said of the inheritance battle as she paused on a winding Baroque staircase. She insisted that her husband’s will gave her half of the entire estate and asserted that as a widow, she had absolute right to stay put.

“It’s sacrosanct,” she said, adding that she believed her stepsons and their mother were hoping to drag out court proceedings “until I kick the bucket or something.”

The Great Read

More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

She argued that the restoration of the villa was her priority, and that a potential buyer — she hopes Elon Musk or Jeff Bezos might surface for the next auction in April — would have no problem with her as long as “they treat me with politeness” and don’t “flip it.” She suspected funny business in the auction process, having heard through friends that one of the “wealthiest people in America” whose “wife loves art” was blocked from participating.

But if the rare Caravaggio ceiling painting has cursed the villa with a significant overvaluation, the princess feels terribly undervalued. “I sold Donald Trump the General Motors building,” she said, recalling her commercial real estate iteration. “So why not use me?”

Born Rita Carpenter, she described herself as a bookish young girl who dreamed of becoming a Mouseketeer, but who ended up as an opposition researcher in Washington instead. There, she met Representative John Jenrette, Democrat of South Carolina, who immediately proposed that they sunbathe naked together. They married in 1976. But he philandered incessantly, drank even more and got busted in the infamous Abscam scandal.

She in turn posed in Playboy and published “My Capitol Secrets,” in which she detailed Washington’s “drop-your-clothes-at-the-door orgies.” It was around then, she said, that Roger Ailes offered her a job in television, as a Washington correspondent. She chose acting instead, and appeared in Off Broadway plays, on the television show “Fantasy Island” and in films like “Zombie Island Massacre.”

In 1986, she appeared in an episode of “Lifestyles of the Rich and Famous,” which led to a job offer from “A Current Affair,” the salacious television news weekly. At that point, she decided the big money was in real estate, and that led her, in 2003, to a meeting with Prince Nicolò, who was interested in developing a hotel on one of his properties.

Despite being married to his second wife, he was also interested in her. She moved to Rome to be with him and pitched in by giving tours of the villa. (“What am I now, a kept prince?” she recalled him saying with a laugh.) She overcame a brain tumor in 2006 that cost her hearing in her left ear but that also, she said, brought her much closer to the prince.

“We’re amazingly fragile as human beings,” said the princess, who walked gingerly on the tattered steps to the villa’s terrace. “But we’re also amazingly resourceful.”

The couple married in 2009. She dedicated herself to charities and the digitizing of a family archive including correspondence by popes and letters by Marie Antoinette (“hot to trot,” she said as she donned white gloves and unfolded one of the French queen’s brittle letters).

What the onetime romance novelist (“Conglomerate,” 1985) depicts as a great love story had a plot twist in 2015, when the prince’s second wife, Princess Ludmilla Boncompagni Ludovisi of St. Petersburg, Russia, began foreclosure proceedings on the villa, because her former husband had stopped paying her alimony.

That was no surprise, according to Prince Bante, one of the three sons from Prince Nicolò’s first marriage. He described his father as a drunk wastrel who chased women, squandered a fortune and sold off family treasures to pay for the minimum of essential renovations. He refers to his father’s widow as Ms. Carpenter, a “gold digger” who lives in the “peasant” quarters of the villa — and much, much worse.

Prince Bante said he and his brothers, who are also disputing the inheritance among themselves, became convinced that Princess Rita did not have their father’s best interests, or longevity, at heart, and that she let him drink himself to death in 2018. Princess Rita pointed to run-ins with the law by one brother and a fraud conviction against another. She called Prince Bante a “borderline personality” who once laid hands on her, an accusation he denies.

For the princess, the past few years have been a constant battle.

In December 2020, as she recovered at home from a fall that broke her kneecap and arm, the stepsons, joined by Italian Cultural Ministry officials, entered for a random inspection of the villa, which is an Italian cultural treasure. They found a leak and required that it be immediately repaired, prompting the princess, she said, to call the restaurateur Nello Balan, namesake of the Manhattan hot spot Nello’s, to whom she has been romantically linked. (“We’re very, very good friends,” she said coyly.)

She considers the inspection tantamount to a home invasion.

As she walked under a Murano chandelier with a single working bulb, past livery uniforms under plastic, she said her husband had tried to warn her about his children, who had shown “not one scintilla of appreciation” for all she had done for the house. To save money, she said, she and her husband had given up vacations and gifts for each other. She added that she hadn’t been able to do some of the things she had wanted back in America for “years and years and years because I’ve been stuck here — I mean,” she corrected herself, “not stuck here.”

But amid all of the nastiness, the thing that seems to bother her the most is Prince Bante’s charge that she is not a real princess, that she is not one of them. Back in the sitting room, where a lone Ukrainian maid, Olga, responded to her call by draping an old black mink coat over “the principessa,” the American reached for the Almanach de Gotha, a thick yellow directory of Europe’s royalty and higher nobility.

“This is the Bible of nobility,” she said, opening to a picture of her and her late husband. “And there we are.”

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France24 - Monde

Reportage : les déplacés ukrainiens à Paris, entre solidarité et imbroglios administratifs

Publié le : 28/03/2022 - 22:30

Un centre d’accueil pour les déplacés ukrainiens a ouvert Paris. France 24 s'est rendu à la rencontre de ceux qui ont fui la guerre. Des Parisiens les accompagnent dans des démarches administratives parfois compliquées, malgré l'ouverture de ce guichet unique.

"La préfecture de Paris est fermée le week-end", explique un groupe d'agents de sécurité à des réfugiés ukrainiens désorientés, tout juste arrivés samedi 26 mars devant les portes du centre Accueil Ukraine situé dans l'un des halls du Parc des expositions de la porte de Versailles, dans le sud-ouest de Paris. Un lieu ouvert spécifiquement par la ville de Paris et géré par l'association France Terre d'Asile, pour accueillir et orienter les déplacés ukrainiens.

Le site internet de la mairie de Paris indique que ce centre est ouvert sept jours sur sept, de 9 h à 18 h, mais aujourd'hui, ses services administratifs sont fermés. Seuls les Ukrainiens ayant besoin d'un logement sont reçus. Les migrants qui arrivent au centre pour d'autres raisons accueillent stoïquement la nouvelle et quittent docilement l'enceinte du bâtiment, serrant contre eux leurs affaires personnelles et leurs papiers d'identité.

Martine et son mari Pierre, un couple de Parisiens, sont venus accompagner Svetlana, 53 ans, et sa fille Alyssa, 19 ans. Tous les quatre semblent ne pas savoir quoi faire après avoir appris que les services administratifs du centre étaient fermés. Ils s'attardent sous le soleil printanier de ce début de matinée et échangent des numéros de téléphone avec une femme russophone qui s'est présentée avec un autre groupe de déplacés ukrainiens. Plus aguerrie, elle ne tarit pas de conseils pour s'orienter dans le labyrinthe de la bureaucratie française.

Lorsqu'on lui demande comment ils ont rencontré leurs protégés, Martine répond : "Par le Mozambique !", esquissant un sourire derrière son masque. "Mon fils vit au Mozambique, où il a une amie qui lui a demandé si nous pouvions l'aider en accueillant des amis ukrainiens en France". Le couple français a accepté de venir en aide aux deux femmes sans hésitation, bien qu'il ne connaisse rien de leur passé.

Un voyage éreintant à travers l'Europe

Au quotidien, Martine et Pierre ont réussi, grâce à Google Translate, à casser la barrière linguistique avec leurs invitées. À l'aide de l'outil de traduction et de Google Maps, ils ont appris d'où venaient Svetlana et Alyssa : une ville appelée Dnipro, située sur la rive du fleuve Dniepr. Les deux femmes ont pu raconter leur épuisant périple de cinq jours pour rejoindre la France. Après avoir quitté l'Ukraine, mère et fille ont voyagé en bus de la Pologne à Berlin, puis elles ont pris un avion de Berlin à Paris, avant d'arriver à mercredi à Meudon, en banlieue parisienne, à quelques kilomètres du centre Accueil Ukraine. Martine et son mari sont venus les chercher ce samedi matin, au domicile d'une autre personne qui ne pouvait pas les accueillir plus longtemps.

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) recensait lundi un total de plus de 3,8 millions de migrants ukrainiens depuis le début du conflit. Avec la Pologne, la Roumanie et la Moldavie ont reçu la plupart des réfugiés et la pression migratoire sur ces trois États européens se fait de plus en plus forte pour l'accueil, mais aussi la réinstallation des personnes en fuite. Alors de nombreux déplacés tentent leur chance et partent vers l'Ouest, qu'ils aient ou non de la famille ou des amis sur place.

Svetlana et Alyssa ne sont pas encore sûre d'obtenir le statut de protection temporaire, qui offre l'asile en France, mais d'ores-et-déjà "elles veulent être autonomes et trouver du travail, ce qui est le plus dur", dit Martine. Au 23 mars, la France a accueilli 26 000 migrants d'Ukraine, dont 10 500 seulement ont reçu un titre de séjour temporaire.

"Il y a un siècle, mon grand-père a quitté Odessa en bateau"

"Les associations sont capables de fournir un hébergement, mais les particuliers sont plus à même d'apporter des réponses immédiates comme trouver des écoles pour les enfants, nourrir les gens, les aider à obtenir des documents", explique Martine. "C'est naturel pour moi d'aider car il y a un siècle, mon grand-père a quitté Odessa en bateau. Il fuyait la guerre civile en Russie. L'histoire se répète", raconte-elle visiblement touchée.

À midi, un bus arrive et décharge une foule de personnes. Beaucoup portent des valises et des sacs à dos, les hurlements d'un bébé se font entendre au loin. Les migrants amenés au centre Accueil Ukraine par la Croix-Rouge n'y resteront qu'un ou deux jours avant de partir pour d'autres régions françaises.

Au même moment, Olena et son père, originaire de Tcherkassy, une ville située au sud-est de Kiev, arrivent aux portes du centre d'accueil. "J'ai invité mon père en France pour son anniversaire et aussi parce que c'était les vacances des enfants, puis la guerre a éclaté et il est resté avec nous", raconte Olena, résidant en France. "Nous sommes ici parce que mon père a eu un cancer et si quelque chose arrive à sa santé, je veux qu'il soit couvert par la Sécurité sociale française."

Comme Svetlana et Alyssa, Olena et son père se voient demander de revenir lundi pour lancer les démarches visant à obtenir une carte Vitale. L'Ukrainienne jure que son père restera avec sa famille à Paris aussi longtemps que durera la guerre. "Tout le monde veut rentrer à la maison", dit-elle, les larmes aux yeux.

Cet article a été adapté de l'anglais. Retrouvez l'original ici.

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L'accueil des réfugiés ukrainiens en Pologne, ou comment panser les plaies de l'Histoire

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France24 - Monde

VIH : des injections au lieu du comprimé quotidien, "une révolution" pour certains patients

Publié le : 25/03/2022 - 18:55Modifié le : 25/03/2022 - 18:59

Cyrielle CABOT

Depuis fin décembre 2021, les patients atteints du VIH qui le souhaitent peuvent, s'ils remplissent certaines conditions, remplacer leur comprimé quotidien par des injections intramusculaires à effectuer tous les deux mois. "Une révolution", "une vraie charge en moins", témoignent auprès de France 24 certains qui ont déjà abandonné leur boîte de cachets.

Chaque jour, pendant un an, à 12h30 tapantes, le téléphone de Mathieu* sonnait, marquant l'heure de prendre son comprimé quotidien. Mais depuis le 11 février, son alarme ne retentit plus au moment du déjeuner. Ce franco-algérien de 45 ans, testé positif au VIH en juin 2020, fait partie des premiers patients à avoir remplacé son médicament quotidien par un nouveau traitement disponible en France : des injections intramusculaires à effectuer tous les deux mois. "C'est génial ! Aujourd'hui, c'est un vrai soulagement… ça n'a pas de prix", témoigne-t-il auprès de France 24. 

Ce traitement est remboursé en France depuis décembre 2021, après deux ans d'essais cliniques. Concrètement, il s'agit de la combinaison de deux antirétroviraux, le cabotégravir et la rilpivirine. Comme tous les virus, le VIH mute et peut ainsi développer des résistances à certains médicaments. Pour contrer cela, les médecins le traitent avec des trithérapies ou des bithérapies, c'est-à-dire qu'ils mélangent des antirétroviraux de façon à mieux contrôler les réplications du virus. 

Avec ce traitement injectable, la méthode ne change pas. Sauf qu'au lieu de prendre quotidiennement des comprimés, les patients peuvent se rendre tous les deux mois à l'hôpital et recevoir une double injection. "Les essais cliniques ont montré que les deux traitements sont tout aussi efficaces, c'est uniquement la forme qui change", insiste auprès de France 24, Bruno Spire, directeur de recherche à l'Inserm [institut national de la santé et de la recherche médicale] et président d'honneur de l'association Aides. 

"Plus il y a de traitements, mieux c'est", salue-t-il. "Il  ne conviendra pas à tous les patients, mais cela peut simplifier la vie pour d'autres. Et c'est tout l'intérêt : permettre à chacun de trouver quelque chose qui lui convient."

Cacher sa séropositivité 

Mathieu, lui, a sauté sur l'occasion dès que cela a été possible. "J'ai entendu parler du traitement par injection dès juin 2021. J'ai tout de suite été partant", témoigne-t-il. "Malheureusement, la mise en place a été ralentie par la pandémie de Covid-19 et je n'ai pu commencer que le 11 février." 

Sa principale motivation pour en finir avec les comprimés : pouvoir rester plus facilement discret sur sa séropositivité. Dans son entourage, seule sa sœur et ses plus proches amis sont au courant de sa situation. "Les premiers mois, j'avais beaucoup de mal à en parler, j'avais honte. Et j'ai toujours peur de faire face à la sérophobie et au manque de connaissances sur le sida", explique-t-il. 

Il se souvient ainsi, par exemple, de la gêne qu'il ressentait quand il devait prendre son médicament au milieu d'un déjeuner avec des collègues ou des amis. "Il fallait toujours que j'invente une histoire. Je racontais que je prenais des vitamines, parce que j'étais fatigué…", raconte-t-il. "Tout ça c'est terminé !" 

"Le sida reste quelque chose de stigmatisant. Pour certaines populations, notamment en situation de grande précarité ou migrante, le VIH est même quelque chose de très tabou", abonde par ailleurs à France 24 Victor Galarraga, militant de l'association Aides, qui travaille à l'accès aux soins pour tous. "Pour elles, le traitement par injection pourrait être une vraie révolution. Je connais certaines personnes qui doivent encore cacher leurs boîtes de médicaments…"

Une vingtaine de comprimés il y a vingt ans

Lionel, lui aussi, a décidé d'abandonner les cachets en faveur des injections. Âgé de 53 ans, il n'avait que 23 ans quand il a appris qu'il était séropositif. En trente ans, il a assisté à de nombreuses avancées thérapeutiques dans la lutte contre le sida. "Les dix premières années, je ne me suis pas soigné. Il n'existait quasiment pas de traitements et les rares protocoles étaient très lourds", se souvient-il, contacté par France 24. "Mais mon état a fini par se dégrader et je n'ai plus eu le choix." Les premières trithérapies ont vu le jour en 1996.

"Au début, je devais prendre une vingtaine de comprimés tous les jours à heures fixes. Ils me donnaient des effets secondaires, comme des diarrhées, des maux de tête, de la fatigue. C'était très contraignant", raconte-t-il. "Maintenant on me propose de faire de simples injections tous les deux mois, évidemment que je suis partant !"

"C'est vraiment révolutionnaire", insiste-t-il. "Sans compter qu'avec ça, on est tranquilles aussi pour voyager. Plus besoin de se balader avec ses médicaments, à risquer qu'on nous pose des questions désagréables…"

Tous les patients atteints du VIH ne sont cependant pas éligibles à ce nouveau traitement par injection. Il ne peut en effet n'être administré qu'à des personnes qui ont une charge virale stabilisée depuis au moins six mois. Il est aussi contre-indiqué chez des personnes qui ont déjà connu des résistances aux traitements ou des échecs thérapeutiques. 

"Et certains préféreront s'en tenir aux comprimés", relève Bruno Spire de l'Inserm. Dans une étude effectuée par son association auprès de 581 personnes, majoritairement des hommes (80 %) nés en France, 48 % des répondants se disent très intéressés et 30 % assez intéressés. "Les comprimés ont un côté rassurant. En le prenant tous les jours, on a l'impression de contrôler notre maladie", explique Mathieu. "J'ai d'ailleurs mis plusieurs semaines avant d'enlever l'alarme sur mon téléphone", avoue-t-il en riant.

Difficulté d'accès aux populations précaires

"Le traitement injectable présente un autre obstacle majeur : pour le moment, il faut nécessairement se rendre à l'hôpital pour en bénéficier", déplore de son côté Victor Galarraga. "Pour les personnes éloignées du système de santé, c'est déjà compliqué d'aller à la pharmacie et d'être suivies par un médecin, alors se rendre à l'hôpital…", poursuit-il. "C'est très dommage, parce que c'est finalement les publics qui en auraient certainement le plus besoin. Pour nous c'est un gain en confort, pour eux, cela pourrait être bien plus." 

Lui-même recevra ses premières injections d'ici une dizaine de jours. "Chaque jour, en prenant mon médicament, cela me ramène à ma maladie. Avec les injections, ce ne sera plus le cas", témoigne-t-il. 

Face à cette avancée thérapeutique, Victor, Mathieu et Lionel caressent tous le même espoir : que cela ne soit qu'une étape supplémentaire avant la mise en place de traitements très longue durée, voire de l'arrivée d'un vaccin. "Peut-être que bientôt on ne pourra prendre un comprimé que tous les six mois, ou avoir une injection tous les ans", espère Mathieu.

"Aujourd'hui, on vit très bien avec le VIH, notre espérance de vie est longue et avec les injections, notre quotidien est encore allégé", insiste Mathieu. "Le véritable obstacle qui persiste, et ce sur quoi il faut vraiment que les choses évoluent : c'est l'image que la population a de la séropositivité. C'est la chose la plus difficile à vivre, le regard des autres."

Bruno Spire à l'Inserm, quant à lui, rappelle que si les traitements progressent, il ne faut pas oublier l'importance du dépistage et de la protection, notamment via la Prep (prophylaxie pré-exposition), le traitement de prévention contre le VIH. En France, on estime à 180 000 le nombre de personnes actuellement infectées, dont près de 25 000 ne le savent pas. 

*Le prénom a été modifié

>> À (re)voir sur France24 : L'espoir d'un vaccin ARN contre le Sida

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France24 - Monde

L'Ukraine annonce la reprise d'Irpin, situation "catastrophique" à Marioupol

Publié le : 28/03/2022 - 06:35Modifié le : 29/03/2022 - 07:47

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Des négociations entre Kiev et Moscou s'ouvrent en début de semaine à Istanbul, l'Ukraine se disant prête à discuter "en profondeur" de sa neutralité, au moment où la situation humanitaire à Marioupol, dans l'est du pays, est décrite comme "catastrophique". Dmytro Kuleba, le ministre des Affaires étrangères ukrainien, espère que les pourparlers accoucheront d'un cessez-le-feu. Voici le fil du 28 mars.

Ce fil (du 28 mars) n'est plus actualisé. Pour suivre les événements en Ukraine de la journée du 29 mars, cliquez sur le lien suivant

  • 5 h 30 : sirènes d'alerte en Ukraine en amont de pourparlers avec la Russie

Des sirènes d'alerte ont retenti mardi avant l'aube à travers l'Ukraine, à quelques heures de pourparlers en Turquie entre négociateurs ukrainiens et russes lors desquels Kiev espère obtenir un cessez-le-feu mais n'entend effectuer aucune concession territoriale ou sur sa souveraineté.

  • 1 h 05 : Amnesty: l'invasion russe en Ukraine, une "répétition" de la guerre en Syrie

"Ce qui se passe en Ukraine est la répétition de ce qu'on a pu voir en Syrie", a déclaré à l'AFP la secrétaire générale d'Amnesty International, Agnès Callamard. "Nous sommes dans des attaques intentionnelles d'infrastructures civiles, d'habitations", des bombardements d'écoles, a-t-elle fustigé, accusant la Russie de permettre des couloirs humanitaires pour les transformer en un "piège mortel".

  • 1 h 02 : V. Zelensky estime nécessaires des sanctions plus fortes contre la Russie

Dans un message vidéo quotidien, le président ukrainien a déclaré que l'Occident avait fait une erreur de calcul l'an dernier en retardant l'imposition de sanctions contre la Russie, avec pour conséquence le début de l'invasion russe.

"Une guerre à grande échelle a commencé. Il y a maintenant de nombreuses indications et avertissements sur de présumées sanctions plus fortes, comme un embargo sur les livraisons russes de pétrole vers l'Europe, qui seront mises en place si la Russie utilise des armes chimiques", a dit le dirigeant ukrainien, tapant plusieurs fois du poing sur la table. "Il n'y a tout simplement pas de mot (...) Nous devons patienter. Tout ce que l'armée russe a fait à date ne justifie-t-il pas un embargo sur le pétrole ?", a-t-il poursuivi.

Volodymyr Zelensky a noté qu'il fallait que les sanctions occidentales soient "efficaces" afin d'empêcher qu'elles soient contournées par Moscou et créent une "dangereuse illusion" en laissant croire au pouvoir russe qu'il est "autorisé à continuer de faire ce qu'il fait". "Les Ukrainiens paient cela de leur vie. Des milliers de vies", a-t-il ajouté.

  • 0 h 37 : des avions de guerre électronique américains déployés en Allemagne

L'armée américaine a déployé six avions spécialisés dans la guerre électroniques sur la base aérienne de Spangdahlem, dans le sud-ouest de l'Allemagne, a annoncé lundi le ministère de la Défense.

Les avions, des Growler EA-18G de la Marine, "ne sont pas déployés pour être utilisés contre les forces russes en Ukraine" et ce déploiement "ne répond pas à une menace ou à un incident", a souligné dans un communiqué le porte-parole du Pentagone, John Kirby. L'objectif de ce déploiement intervient dans le cadre des "efforts (américains) visant à renforcer les capacités de dissuasion et de défense sur le flanc est" de l'Alliance atlantique, a-t-il ajouté. 

  • 22 h 56 : la Grande-Bretagne pense que le groupe Wagner est déployé en Ukraine

Les services de renseignement militaire britanniques ont déclaré lundi que le groupe Wagner, société paramilitaire privée russe, s'était déployé dans l'est de l'Ukraine. "Il est anticipé qu'ils déploient plus d'un millier de mercenaires, notamment de hauts dirigeants de l'organisation, pour prendre part à des opérations de combat", déclarent les services du ministère britannique de la Défense.

  • 22 h 21 : la reprise d'Irpin confirmée par le ministre de l'Intérieur

Après le maire Oleksandr Markushyn, c'est au tour du ministre de l'Intérieur ukrainien de déclarer que la ville d'Irpin a été reprise aux forces russes. "La ville est maintenant libérée, mais il est toujours dangereux d'y être", a déclaré à la télévision nationale Denys Monastyrsky.

"Voilà ce qui se passe maintenant de manière parallèle : les forces armées avancent, la police avance et immédiatement, un nettoyage complet se fait dans les rues", a détaillé le ministre. Le principal poste de contrôle sur la route menant à Irpin en sortant de Kiev est à nouveau ouvert lundi, deux semaines après sa fermeture aux médias à la suite de la mort d'un journaliste américain. 

Toutefois, les combats se poursuivent. Il y a eu une vingtaine de fortes explosions d'obus dans la journée de lundi dans la forêt de pins d'Irpin.

  • 21 h 42 : Joe Biden ne retire pas ses propos controversés sur Vladimir Poutine

Joe Biden ne retire pas ses propos controversés suggérant qu'il souhaitait le départ de son homologue russe Vladimir Poutine du pouvoir. "Je ne les retire pas" et "je ne m'excuse pas", a déclaré le président américain devant la presse à la Maison Blanche. "J'exprimais simplement mon indignation : il ne devrait pas rester au pouvoir, de la même manière que les méchants ne devraient pas continuer à faire de mauvaises choses", "mais cela ne signifie pas que nous ayons un changement de politique fondamental", a-t-il ajouté. Par ailleurs, Joe Biden a indiqué qu'un éventuel futur sommet avec Vladimir Poutine "dépend de ce dont il veut parler".

  • 21 h 13 : l'Ukraine espère obtenir un cessez-le-feu en Turquie mardi

Dmytro Kuleba, ministre des Affaires étrangères ukrainien, a déclaré à la télévision nationale que le plus grand objectif des pourparlers prévus à partir de mardi à Istanbul est un cessez-le-feu : "Le programme minimum, ce seront les questions humanitaires, et le programme maximal est de parvenir à un accord de cessez-le-feu."

  • 19 h 42 : l'Ukraine a des "preuves" de l'utilisation d'armes interdites dans le sud de son territoire

Iryna Venediktova, procureure générale ukrainienne, affirme que l'armée russe a utilisé des bombes à sous-munitions, interdites par les conventions internationales, dans deux régions du sud de son territoire. Elle ne dispose "pas de preuves concrètes" de leur usage à Kiev, où des "investigations" sont en cours.

Toutefois, "nous avons des preuves de l'utilisation de bombes à sous-munitions dans la région d'Odessa et dans la région de Kherson", une ville dont s'est emparée l'armée russe, précise-t-elle. Des ONG internationales comme Amnesty International et Human Rights Watch ont affirmé avoir réuni les preuves de l'utilisation de bombes à sous-munitions dans des zones abritant des civils en Ukraine.

Ces armes peuvent contenir plusieurs dizaines de mini-bombes qui se dispersent sur une vaste surface. Mais elles n'explosent pas toutes, se muant en mines antipersonnel qui, au moindre contact, peuvent tuer et mutiler même longtemps après les conflits.

  • 19 h 07 : le maire d'Irpin affirme que l'armée ukrainienne a repris la ville

L'armée ukrainienne a totalement repris le contrôle d'Irpin, dans la banlieue ouest de Kiev, déclare le maire de la ville, après des semaines de violents combats contre les forces russes. "Nous avons de bonnes nouvelles aujourd'hui : Irpin a été libérée", dit Oleksandr Markouchyne dans un message vidéo diffusé sur Telegram. "Nous savons qu'il y aura d'autres attaques contre notre ville et nous la défendrons avec courage", ajoute-t-il. Gulliver Cragg, correspondant de France 24 en Ukraine, fait le point sur la situation. Selon lui, l'information sur la libération annoncée d'Irpin est à prendre avec prudence encore pour l'heure.

  • 18 h 11 : l'ONU va chercher à mettre en place un "cessez-le-feu humanitaire" entre la Russie et l'Ukraine

Lors d'une déclaration à la presse au siège des Nations unies à New York, Antonio Guterres, secrétaire général de l'organisation, a déclaré avoir "demandé à Martin Griffiths (secrétaire général adjoint pour les Affaires humanitaires) d'étudier immédiatement avec les parties impliquées la possibilité d'accords et d'arrangements pour un cessez-le-feu humanitaire en Ukraine".

Antonio Guterres a précisé que son adjoint Martin Griffiths allait revenir de Kaboul, où il se trouve présentement, et a dit "espérer qu'il puisse se rendre à la fois à Moscou et à Kiev aussi vite que possible".

Selon l'ONU, l'invasion de l'armée russe en Ukraine a provoqué le déplacement de 10 millions d'Ukrainiens. Près de 4 millions d'entre eux ont fui à l'étranger. "Cela doit cesser", a martelé Antonio Guterres.

  • 17 h 29 : au moins 5 000 morts à Marioupol depuis le début de l'invasion russe

Au moins 5 000 personnes ont été tuées à Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, depuis le début de l'invasion russe, indique à l'AFP une conseillère de la présidence ukrainienne, en charge des couloirs humanitaires. "Environ 5 000 personnes ont été enterrées, mais les gens ne sont plus enterrés depuis dix jours à cause des bombardements continus", a déclaré Tetiana Lomakina, estimant qu'"au vu du nombre de personnes encore sous les décombres (...) il pourrait y avoir autour de 10 000 morts".

  • 16 h 52 : l'Ukraine estime ses pertes économiques liées à la guerre à plus de 500 milliards d'euros

Ioulia Sviridenko, ministre de l'Économie ukrainienne, estime à plus de 500 milliards d'euros les pertes économiques engendrées par la guerre avec la Russie. Elle chiffre à "564,9 milliards de dollars (515,8 milliards d'euros) l'impact direct des destructions" depuis le début de l'invasion russe, le 24 février.

À ces destructions s'ajoutent "les effets indirects des combats" sur l'économie, notamment liés à l'explosion du chômage, à la forte diminution de la consommation des ménages ou encore à la baisse des recettes de l'État. Ioulia Sviridenko liste "près de 8 000 kilomètres de routes endommagées ou détruites" ainsi que "des dizaines de gares, des aéroports", pour un montant de 108,5 milliards d'euros. Quelque 10 millions de m² de logements et 200 000 voitures ont été détruits en plus d'un mois.

Enfin, la ministre évalue à 102 milliards d'euros la baisse du PIB en 2022, soit une contraction estimée de plus de 55 % de l'économie par rapport à 2021.

  • 15 h 40 : la Russie pourrait restreindre l'accès à son territoire aux pays "inamicaux"

Le chef de la diplomatie russe a annoncé qu'un décret était en préparation pour limiter l'accès au territoire russe aux ressortissants de pays auteurs d'actions "inamicales", en pleine vague de sanctions contre Moscou depuis son offensive en Ukraine.

"Un projet de décret présidentiel est en préparation pour introduire des mesures de représailles, concernant les visas, en lien avec les actions inamicales de plusieurs gouvernements étrangers", a déclaré Sergueï Lavrov, ajoutant que ce projet prévoyait "toute une série de restrictions" pour entrer en Russie.

Face aux sanctions économiques occidentales, Moscou a publié début mars une liste de pays "inamicaux" qui comprend notamment les États-Unis, les membres de l'Union européenne, le Royaume-Uni, le Canada, le Japon, la Suisse, Taïwan, la Corée du Sud, la Norvège et l'Australie. Sergueï Lavrov n'a pas précisé si le décret en préparation s'appliquerait contre ces pays.

  • 14 h 50 : le G7 estime qu'il n'est "pas acceptable" que la Russie exige le paiement de son gaz en roubles

Les pays du G7 estiment qu'exiger un paiement en roubles du gaz russe n'est "pas acceptable" et montre que le président russe Vladimir Poutine est "dos au mur", selon Robert Habeck, le ministre allemand de l'Économie.

"Tous les ministres du G7 sont tombés d'accord sur le fait qu'il s'agissait d'une violation unilatérale et claire des contrats existants (...) ce qui signifie qu'un paiement en roubles n'est pas acceptable", a déclaré Robert Habeck, à l'issue d'une réunion virtuelle avec ses homologues du G7. "Je pense qu'il faut interpréter cette demande comme le fait que Poutine est dos au mur", a-t-il ajouté.

Le 23 mars, le président Vladimir Poutine avait annoncé que la Russie allait exiger que les "pays hostiles" paient le gaz russe en roubles, pour contrer les sanctions prises depuis le début de l'invasion en Ukraine.

  • 14 h 15 : Novaïa Gazeta, journal russe indépendant, suspend sa publication

Le journal indépendant russe Novaïa Gazeta a annoncé suspendre ses publications en ligne et au format papier "jusqu'à la fin de l'opération militaire en Ukraine", au moment où le pouvoir russe accentue ses pressions contre les voix critiques.

Dans un communiqué publié sur son site, le journal, dont le rédacteur en chef est Dimitri Muratov (prix Nobel de la Paix en 2021), a indiqué avoir pris cette mesure après avoir reçu un second avertissement du gendarme russe des télécoms pour manquement à une loi controversée sur les "agents de l'étranger".

❗ Мы получили еще одно предупреждение Роскомнадзора.После этого мы приостанавливаем выпуск газеты в сетях и на бумаге — «до окончания «специальной операции на территории Украины». С уважением, редакция «Новой газеты»https://t.co/ppsun7SMGy

March 28, 2022
  • 12 h 53 : 40 000 réfugiés de plus en 24 h

Un peu plus de 40 000 réfugiés ont fui l'Ukraine ces dernières 24 h, portant le total de personnes qui essayent d'échapper aux combats déclenchés par l'armée russe à près de 3,9 millions, selon le décompte de l'ONU publié lundi.

Depuis le 22 mars, le flux de réfugiés s'est nettement ralenti même si on se rapproche du nombre de quatre millions qu'avait projeté le HCR au début du conflit.

Au total, plus de dix millions de personnes, soit plus d'un quart de la population, ont dû quitter leur foyer soit en traversant la frontière pour trouver refuge dans les pays limitrophes soit en trouvant refuge ailleurs en Ukraine

L'ONU estime à presque 6,5 millions le nombre de déplacés à l'intérieur du pays.

  • 11 h 39 : pas de rencontre Poutine-Zelensky avant qu'un accord soit prêt

Le président russe, Vladimir Poutine, n'a aucun intérêt à rencontrer son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky avant que les négociations entre les deux pays aient suffisamment avancé pour qu'un accord soit à portée de main, a estimé le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

Un entretien prématuré entre les deux dirigeants serait "contre-productif", a déclaré le ministre russe à des médias serbes.

  • 11 h 26 : le Kremlin qualifie "d'alarmants" les commentaires de Joe Biden sur Vladimir Poutine

Le Kremlin a dénoncé les commentaires "alarmants" du président américain, Joe Biden, qui a qualifié son homologue russe Vladimir Poutine de "boucher", en pleine offensive russe en Ukraine.

"Cette déclaration est sans doute alarmante", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin en soulignant que Moscou continuerait de suivre de manière "très attentive les propos du président américain".

  • 11 h 22 : pas "d'avancées significatives" pour l'instant

La Russie et l'Ukraine n'ont pas accompli d'"avancées significatives" pour l'instant dans leurs négociations visant à mettre fin au conflit en Ukraine, a déclaré le porte-parole du Kremlin.

"Pour l'instant, nous ne pouvons pas constater de progrès ou d'avancées significatives quelconques", a-t-il affirmé à la presse.

  • 11 h 06 : Kiev renonce à tout couloir d'évacuation de civils par crainte de "provocations" russe

Kiev a annoncé renoncer à tout couloir d'évacuation de civils par crainte de "provocations" russes, avant une nouvelle session de pourparlers en face-à-face entre négociateurs russes et ukrainiens en Turquie.

"Nos renseignements ont fait état de possibles provocations de la part des occupants sur les itinéraires des couloirs humanitaires. Par conséquent, pour des raisons de sécurité pour les civils, aucun couloir humanitaire ne sera ouvert aujourd'hui", a déclaré la vice-Première ministre, Iryna Verechtchouk.

  • 10 h 01 : le maire de Marioupol craint une catastrophe humanitaire majeure

Vadym Boichenko, maire de Marioupol, ville du sud-est de l'Ukraine, a déclaré que la ville assiégée depuis plusieurs semaines par les forces russes était au bord d'une catastrophe humanitaire et qu'elle devait être entièrement évacuée.

Selon Vadym Boichenko, environ 160 000 civils sont pris au piège à Marioupol, sans électricité.

Alors que 26 autobus attendaient de pouvoir évacuer des civils, les forces russes ont une nouvelle fois refusé de garantir la sécurité des évacuations, a ajouté le maire de Marioupol. "La Fédération de Russie se joue de nous", a-t-il déclaré.

  • 9 h 03 : l'Ukraine n'attend pas d'avancée majeure dans les pourparlers avec la Russie

Un haut responsable ukrainien a déclaré ne pas s'attendre à des avancées majeures lors des pourparlers de paix qui doivent s'ouvrir ce lundi en Turquie entre l'Ukraine et la Russie.

"Je ne pense pas qu'il y aura une quelconque avancée sur les principaux sujets", a déclaré Vadim Denisenko, conseiller du ministre de l'Intérieur ukrainien.

  • 7 h 45 : à Marioupol, 50 à 100 bombes quotidiennes, plus de 100 000 habitants bloqués

Immeubles déracinés, magasins ravagés... À Marioupol, 90 % des bâtiments sont détruits. "La ville est constamment sous les bombes", dit Serguei Orlov, maire adjoint de la ville.

Selon le maire de la ville, 50 à 100 bombes tombent quotidiennement sur cette ville portuaire stratégique de la mer d'Azov (sud-est de l'Ukraine). Ceux qui peuvent fuir se réfugient à Zaporijie, à 250 kilomètres, affichant le mot '"enfant" sur le pare-brise afin de se protéger. En vain.

Les corps jonchent les rues. "On creusait des fosses dans les parcs de la ville et on y mettait des cadavres par centaines", raconte un habitant. "Un camion poubelle rempli de corps les déversaient dans la fosse".

Ils sont encore 100 000 habitants bloqués dans la ville assiégée. "Ce n'est pas une guerre, c'est un génocide", affirme Iryna Venediktova, procureure générale en Ukraine. "Les théâtres de guerre ont des règles, des principes. De ce que nous voyons à Marioupol, il n'y a absolument aucune règle."

Emmanuel Macron avait indiqué qu'il parlerait à son homologue russe, Vladimir Poutine, lundi ou mardi pour organiser une opération d'évacuation de Marioupol.

 

  • 6 h 30 : Situation "catastrophique" à Marioupol

Dans la ville assiégée et bombardée depuis des semaines, "la population se bat pour survivre. La situation humanitaire est catastrophique", a affirmé dans la nuit de dimanche à lundi le ministère ukrainien des Affaires étrangères sur son compte Twitter. "Les forces armées russes sont en train de transformer la ville en poussière", a-t-il ajouté, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dénonçant de son côté un blocus total de cette ville que l'armée russe tente de prendre depuis des semaines.

"Toutes les entrées et sorties de la ville sont bloquées […], il est impossible de faire entrer à Marioupol des vivres et des médicaments", a-t-il affirmé dimanche soir. "Les forces russes bombardent les convois d'aide humanitaire et tuent les chauffeurs", a-t-il ajouté.

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La Russie resserre son étau autour de la mer d'Azov, "porte d'entrée" vers la mer Noire

Guerre en Ukraine : pour Joe Biden, Vladimir Poutine "ne peut pas rester au pouvoir"

LE FIL DU 26 MARS

Lviv touchée par des frappes russes sur un dépôt de carburants, au moins cinq blessés

L'Humanité

60 % des salariés ont été exposés à des actes sexistes

Actu

Mauvaises blagues, attouchements… une étude OpinionWay pour Ekilibre Conseil publiée ce lundi  montre que les violences sexuelles et sexistes au travail n’ont pas diminué. Près d’un salarié sur dix (des femmes en grande majorité) a subi des contacts physiques sur la bouche, la poitrine, le sexe, les fesses ou les cuisses sans consentement.

Nadège Dubessay

C’était en juin 2019. En pleine vague #MeToo et #Balance­TonPorc, l’Organisation internationale du travail (OIT) adoptait la première norme internationale contraignante pour éliminer la violence et le harcèlement dans le monde du travail. Deux ans plus tard, le Parlement approuvait un projet de loi autorisant la France à adopter cette convention.

Aujourd’hui, malgré l’obligation pour les entreprises de sensibiliser et de lutter contre ces violences sexistes et sexuelles au travail, 45 % des salariés jugent que leur entreprise ne s’implique pas suffisamment sur ce problème. C’est ce qui ressort d’un sondage OpinionWay pour Ekilibre Conseil, publié lundi 28 mars.

DÉBAT. Harcèlement sexuel au travail : peut-on compter sur le droit ?

Sur un échantillon de 1 009 salariés du public et du privé, 60 % des personnes interrogées (soit environ 16,5 millions d’actifs concernés) affirment avoir été exposées à au moins un agissement à connotation sexiste et/ou sexuelle dans le cadre de leur travail au cours des douze derniers mois. Parmi les réponses citées, figurent les mauvaises blagues (47 %, dont 10 % au moins une fois par semaine).

Manque de sensibilisation

Surtout, pour 74 % des salariés interrogés, ces manifestations liées aux violences sexistes et/ou sexuelles n’ont pas tendance à diminuer puisque, pour 14 % d’entre eux, elles seraient en augmentation. Plus alarmant encore, près d’un salarié sur dix (des femmes en grande majorité) a subi des contacts physiques sur la bouche, la poitrine, le sexe, les fesses ou les cuisses sans consentement.

Débat vidéo Féminisme : quand l’intime est politique

Les 18-29 ans, les personnes travaillant dans le public et celles ayant des responsabilités dans l’entreprise sont les plus concernés par ces agissements. Et même si certains progrès ont été constatés ces cinq dernières années, avec notamment la mise en place de formations pour le personnel, de cellules d’écoute, d’ateliers de sensibilisation, ils sont 60 % à souhaiter que leurs collègues soient plus sensibi­lisés sur ces questions.

Les conséquences négatives sont multiples. Ainsi, 37 % des personnes interrogées déclarent que ces comportements ont impacté leur bien-être au travail, soit environ 6 millions de personnes. Ils sont 33 % à assurer que cela a eu un effet négatif sur leur motivation au travail, soit 5,5 millions de personnes. Et 30 % précisent que leur confiance en elles en a été malmenée (5 millions de personnes).

Violences sexuelles. « Le prof passe derrière moi et se frotte... » Les étudiantes en pharmacie témoignent

En tout, 31 % des victimes vivent des conséquences négatives du fait des agissements auxquels elles ont été exposées au quotidien depuis l’incident (5 millions de personnes). 32 % des personnes concernées ne se sont pas exprimées sur le moment, parce qu’elles pensaient que cela n’aurait servi à rien. Elles sont 18 % à avouer avoir eu peur des conséquences si elles avaient parlé.

Lutter contre les violences sexistes et sexuelles était l’une des priorités du quinquennat d’Emmanuel Macron. Les résultats de cette enquête montrent qu’une fois de plus, le bilan de ces cinq dernières années en la matière est bien maigre.

harcèlement sexuelconditions de travailviolences faites aux femmes
L'Humanité

Les militants de la Base, QG des luttes

Un jour avec

À la veille de nouvelles mobilisations, le mouvement de lutte contre le réchauffement climatique s’organise à la Base. Histoire de ce lieu où tout peut partir d’une bière.

Pia de Quatrebarbes

Pendant longtemps, ils ont bricolé dans leurs studios d’étudiants. « Les banderoles de 25 mètres dans de tout petits espaces, les réunions chez les uns et les autres, on perdait un temps fou à chercher des endroits pour se réunir », se souvient Élodie Nace, porte-parole nationale d’Alternatiba et d’ANV-COP21 (pour Action non violente). Depuis février 2019, le mouvement climat a son QG, la Base, acronyme de base d’action sociale et écologique. Un lieu pour conquérir les rues et les esprits.

Au 31, rue Bichat, dans le 10e arrondissement de Paris, sous la verrière d’un ancien atelier de confection, 700 m² s’étalent sur trois étages. En bas, un bar associatif fait de bric et broc à l’adhésion libre, ou comment une bière amène parfois à l’engagement. « Ça fait rentrer plein de gens. Pour certains, cela sera seulement quelques heures de bénévolat. Pour d’autres, c’est le début d’un engagement plus profond. Il y a toujours du monde, il se passe toujours quelque chose ici », s’enthousiasme Élodie Nace.

Ne pas se faire confisquer son avenir

Autour du comptoir, la conversation s’engage sur le rapport de forces pour faire bouger les lignes climatiques, la dernière action de désobéissance civile ou seulement la vie du quartier. En l’espace de trois ans, près de 18 000 personnes sont passées au bar. Le soir, à la Base, cela bouge encore : des conférences sur le rapport du Giec, mais aussi sur l’agroécologie ou une maraude pour l’association la Cloche. « Et puis on fait la fête aussi, la lutte est joyeuse », reprend celle qui s’est engagée en 2015 pendant la COP21 à Paris.

Dans le canapé, Élodie Nace raconte « sa » Base. Celle qui a vu grandir le climat comme préoccupation d’une génération tout entière qui n’entend pas se faire confisquer son avenir. « Un lieu comme celui-là change tout, on peut mener la bataille, on est au cœur de la ville, des lieux de pouvoir. » Elle en est persuadée : en 2019, « sans la Base, jamais la marche du siècle n’aurait eu cette puissance. On était 100 000 à Paris ! » lâche-t-elle.

« Le climat est complètement absent des débats »

Avant une mobilisation, c’est ici que tout se joue. Les chevilles ouvrières battent le rappel, font le lien avec toutes les organisations. « On fait des briefings, des formations, des ateliers de pancartes », explique la porte-parole. Le 12 mars, la marche Look Up, référence au film Netflix , réalisé par l’Américain Adam McKay, visait à interpeller les candidats à la présidentielle. Celle prévue le 9 avril, comme les mobilisations de la jeunesse du 26 mars, organisées par Youth for Climate, poursuivent le même objectif : augmenter la visibilité de la question climatique, sachant qu’en février, l’espace consacré à ce thème ne représentait que 2,6 % du temps médiatique, selon les calculs de l’institut Onclusive (ex-Kantar) pour le collectif l’Affaire du siècle. La guerre en Ukraine n’a depuis rien arrangé. De quoi révolter les défenseurs de l’environnement. « À quelques semaines du premier tour, le climat est complètement absent des débats. On espère que cela va créer un électrochoc », explique la jeune femme.

Neuf alternatibases en france

Mais ce QG a un prix : 17 000 euros mensuels rien que pour le loyer. « Très vite, la question du modèle économique se pose », explique Eva Carron, chargée de mission à la Base. Ici, le bar ramène un tiers du loyer. Le reste provient des espaces supérieurs loués comme bureaux à d’autres organisations. Et enfin, les dons qui affluent. « En plein confinement, alors qu’on a dû fermer le bar, beaucoup de gens nous ont filé un coup de main, le propriétaire a aussi accepté des délais de loyer », continue Eva Carron.

À Paris, la Base, dans cette forme-là, prendra bientôt fin. Le bail aurait dû s’achever le 15 février. « On a obtenu un délai jusqu’au 30 avril. On va pouvoir être présent jusqu’à la fin de la présidentielle, organiser des actions. » Les militants se sont mis en quête d’un nouveau lieu. « Mais c’est très compliqué dans une ville si chère, et on veut être indépendant », poursuit Élodie Nace.

Mais la Base parisienne a essaimé et laisse des héritiers. À Nantes, Marseille, mais aussi à Lyon, Grenoble, Bagnolet, Rouen ou dans la vallée de l’Arve (Haute-Savoie). En tout, neuf Alternatibases ont éclos en France. « Chacune à un modèle économique, une taille, une programmation différents. Mais toutes incarnent concrètement des alternatives et ont un bar associatif », explique Juliette Caroulle, coordinatrice du réseau des Alternatibases. Pour que partout, du houblon germe l’engagement.

Climatengagementalternatiba Climatalternatiba
France24 - Monde

Honduras : la Cour suprême confirme l'extradition aux États-Unis de l'ex-président Hernandez

Publié le : 29/03/2022 - 04:39

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La Cour suprême de justice  du Honduras a confirmé, lundi, l'extradition de l'ex-président Juan Orlando Hernandez vers les États-Unis, qui l'accusent d'avoir participé à une conspiration ayant transporté plus de 500 tonnes de cocaïne dans le pays. Son transfert peut intervenir à tout moment.

La Cour suprême de justice (CSJ) du Honduras a ordonné lundi 28 mars l'extradition de l'ex-président Juan Orlando Hernandez vers les États-Unis où il est poursuivi pour trafic de drogue. Il n'a désormais plus aucun recours.

La chute a été brutale. À peine venait-il de céder le pouvoir, le 27 janvier 2022, à la nouvelle présidente de gauche Xiomara Castro, que le tout frais ex-chef de l'État (2014-2022) se retrouvait enchaîné aux poignets et aux chevilles lors de son arrestation le 15 février devant les caméras.

Le 17 mars, un juge d'extradition de première instance avait accédé à la demande présentée par le tribunal du district Sud de New York d'extrader l'ex-président de droite de 53 ans pour avoir participé à une "conspiration [qui] a transporté plus de 500 tonnes de cocaïne aux États-Unis".

Appel rejeté

Lundi, les membres de la CSJ du Honduras réunis en assemblée plénière ont rejeté l'appel formulé par sa défense. "La décision du juge de première instance d'accorder l'extradition de Juan Orlando Hernandez est confirmée", a déclaré le porte-parole de la CSJ, Melvin Duarte.

L'épouse de l'ex-chef de l'État, Ana Garcia, s'est rendue lundi avec quelques soutiens devant le palais de justice de Tegucigalpa pour clamer son innocence et prier pour lui. "Si un citoyen est jugé, il doit l'être dans [son] pays", a-t-elle estimé. 

"Nous sommes prêts et confiants que nous serons en mesure de démontrer devant la justice américaine que ces accusations sont un complot de vengeance des narcotrafiquants honduriens [contre Hernández]", a déclaré la famille de l'ancien président dans un communiqué. 

Selon les procureurs américains chargés du dossier à New York, Juan Orlando Hernandez est un "co-instigateur" du trafic et a fait du Honduras un "narco-État" en impliquant l'armée et la police dans le trafic de drogue à destination des États-Unis.

L'ancien chef de l'État hondurien aurait en outre reçu des millions de dollars de diverses organisations de trafiquants de drogue du Honduras, du Mexique, et d'autres pays. En échange de ces pots-de-vin, Juan Orlando Hernandez, connu dans son pays sous les initiales JOH, a "protégé les narcotrafiquants des enquêtes, [évitant leur] arrestation et leur extradition", assurent les autorités américaines.

En 2013, "Hernandez a accepté environ 1million de dollars du narcotrafiquant Joaquin Guzman Loera, alias El Chapo", ajoutent-elles.

"Complot"

"Je suis innocent, je suis victime d'une vengeance et d'un complot", a écrit JOH dans une lettre manuscrite rédigée en prison, destinée aux membres de la CSJ avant leur décision définitive. Ces accusations sont selon lui une "vengeance des cartels", "un complot orchestré pour qu'aucun gouvernement ne leur résiste plus jamais".

À présent, les autorités américaines peuvent à tout moment organiser le transfert de l'ex-président.

Avec AFP

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Investie présidente du Honduras, Xiomara Castro promet "un État socialiste et démocratique"

Réclamé par les États-Unis, l'ex-président du Honduras se rend à la police

Honduras : feu vert à l'extradition aux États-Unis de l'ex-président pour trafic de drogue

Valeurs Actuelles

Audience, mobilisation, polémique : le bilan du meeting du Trocadéro

La légende raconte que cette esplanade est maudite. Beaucoup s’entêtent à le rappeler : les derniers candidats de droite qui, par le passé, y ont regroupé leurs militants n’ont pas remporté le scrutin final. Nicolas Sarkozy le premier, un 1er mai 2012, quelques jours avant d’être battu en finale par François Hollande. Cinq ans plus tard, c’est l’ancien Premier ministre François Fillon qui se rend face à la tour Eiffel. Malgré la pluie et les affaires, le meeting est un succès, mais n’ouvrira pas la porte pour le second tour. Une première pour l’histoire du parti. La droite “Trocadéro”, selon l’expression désignant l’électorat filloniste, se dissout avec son candidat au soir de la défaite.

Ce dimanche, le candidat Reconquête! Éric Zemmour se présente à son tour sur la place du XVIe arrondissement de Paris pour une grande démonstration de force. Un dernier meeting avant la course officielle à l’Élysée. Des dizaines de milliers de militants, plus de 3 heures d’allocutions sans débordements, mais la sphère médiatique en décide autrement. Suite à une vidéo témoignage d’Évelyne, mère d’un fils assassiné lors d’un attentat islamique, diffusée sur les grands écrans géants, certains membres du public scandent « Macron, Assassin !». Tollé immédiat, l’ensemble de la classe politique s’insurge. La malédiction Trocadéro ?

C’était le plus grand meeting de la campagne et nous étions les seuls à pouvoir le réaliser

Pourtant l’équipe de campagne du candidat Reconquête! n’a pas gambergé longtemps. Plus pratique que symbolique, le choix de l’esplanade est presque anodin. « Peu de places permettent de regrouper autant de militants. La place du Trocadéro était l’endroit idéal pour une grande démonstration de force. On savait que l’on pouvait la remplir », confie Samuel Lafont, chargé de la stratégie numérique de Reconquête!, qui balaie toutes théories superstitieuses ou une possible envie de couper l’herbe sous le pied de Valérie Pécresse, héritière officielle de la droite “Trocadéro”.

Pour Lafont comme pour l’ensemble de ses équipes, le meeting est un succès. « C’était le plus grand meeting de la campagne et nous étions les seuls à pouvoir le réaliser, se réjouit-il avant de préciser que tous les milieux et classes sociales étaient représentés, certains sont même venus de l’étranger. » Devant son pupitre, Éric Zemmour salue les 100 000 militants qui lui font face. Un chiffre discutable pour certains, mais qu’importe, l’électorat répond massivement présent.

Dans un domaine qu’il affectionne tout particulièrement, Lafont ne cache pas de rappeler la performance médiatique et numérique de son champion. Sur Twitter, 350 000 publications concernent l’événement du Trocadéro, un record pour la campagne présidentielle. À titre comparatif, le candidat insoumis Jean-Luc Mélenchon n’en comptabilisait alors que 60 000 lors de son meeting à Marseille. Autre source de satisfaction pour le clan Zemmour, vingt-quatre heures après le rassemblement, la vidéo YouTube du discours atteint quasiment le million de vues. Enfin, au lendemain de cette démonstration, Reconquête! dépasse les 120 000 adhérents.

Suffisant pour atteindre le second tour ?

Une réussite médiatique jugée bien vaine par le Rassemblement national qui ne croit pas en une remontée spectaculaire d’Éric Zemmour. Devant la démonstration de force de dimanche, Julien Odoul, l’un des porte-parole de la campagne de Marine le Pen reste stoïque : « Il y a une forte mobilisation, beaucoup de sympathisants, mais à quoi sert ce meeting ? », s’interroge-t-il. « Éric Zemmour a un message sur la France et l’identité avec lesquelles nous sommes en phase, mais l’objectif est de se débarrasser d’Emmanuel Macron. » D’après le dernier sondage de l’Institut Ifop, Marine le Pen s’envole à 21 % quand Éric Zemmour patine à 11 %. Suffisant pour convaincre Julien Odoul que sa candidate est la mieux placée pour faire tomber le président sortant et que le meeting du Trocadéro restera anecdotique.

« L’enjeu est trop important pour s’émerveiller devant un grand meeting », alerte le porte-parole RN. Et pour cause, ce type de démonstration n’est plus au goût du parti de Marine le Pen. Récemment, la candidate a déclaré plébisciter la “proximité” plutôt que le “gigantisme”. Une stratégie toute trouvée pour se présenter comme la candidate du terrain et justifier le peu de meeting proposé par le RN. Un choix stratégique plus qu’une nécessité selon l’équipe de campagne qui assure pouvoir en faire autant que le concurrent de Reconquête!.

Marine le Pen pourrait-elle remplir la place du Trocadéro ? Pour Julien Odoul, la question ne se pose pas : sa candidate avait rempli le Zénith de Reims en février dernier. Marine le Pen avait rassemblé 4 000 personnes ; au même moment, Éric Zemmour en réunissait… le double au Zénith de Lille.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Oscars 2022

The saturday profile

An Iranian Director’s Rule: ‘Always Focus on Ordinary People’

Asghar Farhadi, who has won two Oscars, says stories about the rich and famous “are not part of my emotional bank.”

Asghar Farhadi, the Iranian filmmaker, in West Hollywood, Calif., in January.Credit...Rozette Rago for The New York Times

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By Farnaz Fassihi

Asghar Farhadi made his first film at age 13, shot with an 8-millimeter camera, about two boys who agree to share an abandoned radio on alternate days, but who then discard it because neither can listen to their favorite nightly program.

The film — which won him a new bicycle as a prize — is a story of children grappling with trivial challenges. But like all stories Mr. Farhadi has scripted and directed to wide acclaim as one of Iran’s pre-eminent filmmakers, it deployed the mundane to convey the profound.

“It is very valuable for me to always focus on ordinary people,” Mr. Farhadi, who at 49 is a two-time Oscar winner, said in an interview from Los Angeles where he was visiting from his home base in Tehran. “I don’t think my work will ever be about people who are special or famous because they are not part of my emotional bank.”

For the characters in that emotional bank, drawn largely from his own childhood, circumstance can turn a prized object into a useless annoyance. People struggle with painstaking decisions and intricate compromises, anticipating one outcome but facing an entirely different result. Individuals are nuanced, not easily categorized as saviors or villains.

His most recent film, “A Hero,” which won the second-most prestigious prize at Cannes, integrates all these subthemes. Its ordinary characters are engulfed in chaos, suspense and thrill.

After all, Mr. Farhadi is a child of a revolution that toppled the monarchy, instituted an Islamic theocracy and turned America into a political enemy. By the time he was 10, Iran was at war with Iraq and children were practicing bunker drills in elementary school.

“Our childhood was at a time when we experienced a bomb exploding in our neighborhood,” he said. “This is something that won’t vanish from our memory, and it’ll influence us forever.”

If Mr. Farhadi were to name his personal hero, it would be his grandfather with whom he spent most of his childhood. He was not highly educated but a gifted storyteller who gathered the family around to tell feel-good tales.

Mr. Farhadi, the captive audience of his grandfather, wanted be like him. So, he made storytelling his profession.

The protagonist in “A Hero” is a man jailed for financial debt and struggling with a moral dilemma that could secure his release. News coverage and social media buzz elevate him into an overnight hero for a good deed. But the same forces quickly tear him down when twists and half-truths emerge, casting doubt on his motive.

Mr. Farhadi said the film examines why a society needs to make someone a hero. He wanted to show the flaws of idolizing a person and expecting others to follow. Time and insight will eventually bare the not-so perfect sides of a hero and the image will shatter, he said.

If his films are meant as social and political commentary, “A Hero” delivers a daring takedown of the tendency among Iranians to revere religious and political figures as Godlike. Mr. Farhadi said this outcome was inevitable “when you are trying to tell a story that is as close as possible to real life.”

Iranians still name their children after ancient literary heroes. Shia Islam, Iran’s dominant religion, is anchored on emulating religious clergy. The political structure of the country, from the Shahs to the current Supreme Leader, has centered on a cult of personality.

“In a society saturated with slogans, this could happen,” said Mr. Farhadi. “We want to constantly create idols and, say, be like them. The core of it is wrong.” He added, “When we have heroes in society, we are basically escaping from our responsibilities.”

Mr. Farhadi, who lives in Tehran with his wife and younger daughter, says he is at his creative best when working in his home country. But he is not indifferent to the suffering he witnesses. He said the anger brewing among Iranians is palpable and nobody is trying to address it.

But at the same time, the younger generation of Iranians gives him hope, he said, because they ask questions and demand accountability.

As a public figure with an international platform, Mr. Farhadi is pressured to take sides. He is mindful that navigating Iran’s political landscape requires a balancing act. If he keeps silent, he is criticized as a tool of the government. If he speaks too loudly, he could be banished to exile as other film directors have been.

Government supporters accuse him of making films that show a negative side of Iran. Others criticize what they regard as his excessively bright portrayals.

“For everything, not just for artists, for every aspect of Iranian life there is this polarization. It’s not very transparent, you say something, and they interpret it another way,” said Mr. Farhadi. “The question is raised, where does one stand?”

Mr. Farhadi prefers to make statements through films, he said, because art is more enduring and impactful than passing comments. Occasionally, however, he just cannot hold his tongue.

In November, Mr. Farhadi railed at the government in a long Instagram post that declared: “Let me say it clearly, I despise you.”

He condemned factions that try to define him as a government-affiliated artist and said if that’s the perception, Iran should withdraw “A Hero” as its official entry for the Oscars. Iran did not. (The film made the initial Oscar list but was not nominated.)

In 2017, Mr. Farhadi took a stand against former President Donald Trump’s travel ban policy, which affected Iranians, by boycotting the Academy Awards ceremony, where he won his second Oscar.

Hamid Naficy, an emeritus professor at Northwestern University and a scholar of Iranian cinema and culture, said that while Mr. Farhadi is one of Iran’s most renowned filmmakers, he should not be expected to serve as a political ambassador.

Mr. Farhadi’s contribution, Mr. Naficy said, was “to create a complex and thrilling and painful and joyful picture of a society that has had thousands of years of existence.”

If Iranian filmmakers were to see their work as ambassadorial, he said, “it would be a kind of propaganda film for either side — pro-regime or anti-regime.”

Mr. Farhadi was born in 1972 in Homayoun Shahr, a small town outside of Isfahan, to a middle-class family that owned a grocery store. He spent summers working at a local print shop framing and cutting photographs from customers’ camera rolls. When he was a teenager, he found a book about making films and wrote his first screenplay, about the radio. He made the short film with the support of a local government-sponsored cultural center.

He moved to Tehran to attend university, majoring in theater and obtaining a master’s degree in stage design. Mr. Farhadi wrote screenplays for state television and radio before writing and directing his own films.

In 2009, his film “About Elly” won best director at the Berlin film festival and best picture at the Tribeca film festival. In the world of global cinema, he attracted attention.

He went on to win two Oscars in the category of best international feature for “A Separation” in 2012 and “The Salesman” in 2018. Mr. Farhadi now belongs to an elite club of just a handful of iconic directors — Federico Fellini, Ingmar Bergman — who have won multiple Oscars in the foreign film category.

Despite all the accolades, Mr. Farhadi reminisces about the joy of seeing his first award, a beautiful bicycle placed onstage. He had attended the awards ceremony alone in Isfahan and worried how he would ride the bike home. Night had fallen and rain was pouring. Mr. Farhadi said he pedaled for two hours.

When his father opened the door and saw him drenched and exhausted but proudly showing off his prize, he didn’t have the heart to scold him. He asked gently, “Was it worth it?”

That question has preoccupied Mr. Farhadi as he reflects on his career.

“I don’t want to say that I’m not happy about my path, but people who get successful in life make other sacrifices,” Mr. Farhadi said. “And sometimes you ask yourself, ‘Was it worth it?’”

If he could ask his 13-year-old self now, with the hindsight of a celebrated director, Mr. Farhadi said, he would answer that “you didn’t have to work so hard, you didn’t have to start so early.”

Cinema, he said, “isn’t all there is to life. I realized this a bit late.”

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France24 - Monde

L'unité affichée d'Israël et de plusieurs pays arabes pour "intimider" l'Iran

Publié le : 28/03/2022 - 15:36Modifié le : 28/03/2022 - 19:37

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Qualifiant l'Iran d'"ennemi commun", le chef de la diplomatie israélienne a voulu envoyer un message fort à Téhéran à l'issue du sommet du Néguev en présence de plusieurs pays arabes. Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, invité de ce sommet, a plutôt insisté sur le conflit israélo-palestinien, rappelant que la normalisation des relations entre Israël et plusieurs pays arabes ne devait pas être "un substitut" à des "progrès" avec les Palestiniens.

Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, et ses homologues d'Israël et de quatre pays arabes ont conclu, lundi 28 mars, une rencontre inédite sur le sol israélien visant à renforcer leur coopération. L'État hébreu a voulu envoyer un message d'"intimidation" à l'Iran, qualifié d'"ennemi commun".

Réunis à Sde Boker, un kibboutz du désert du Néguev (sud), où repose la dépouille du fondateur d'Israël David Ben Gourion, les chefs de la diplomatie des États-Unis, d'Israël, d'Égypte, du Maroc, des Émirats arabes unis et de Bahreïn ont tous condamné l'attaque du groupe jihadiste État islamique dimanche à Hadera (nord) dans laquelle deux policiers dont une Franco-israélienne ont été tués.

Lors d'une conférence de presse commune, Israël a exprimé principalement ses craintes d'un possible retour à un accord de 2015 encadrant le programme nucléaire de l'Iran auquel il s'oppose. Les représentants des pays arabes et des États-Unis ont, eux, plutôt insisté sur l'importance de renforcer la coopération multilatérale et de résoudre le conflit israélo-palestinien.

"Un coup de poignard dans le dos" des Palestiniens répond Téhéran

"Nous écrivons ici l'histoire, bâtissons une nouvelle architecture basée sur le progrès, la technologie, la tolérance religieuse, la sécurité et le renseignement (...) Cela intimide, dissuade nos ennemis communs, en premier lieu l'Iran", a déclaré le chef de la diplomatie israélienne, Yaïr Lapid.

Réagissant à la rencontre, Téhéran a affirmé que "toute tentative" de normalisation avec l'État hébreu constituait "un coup de poignard dans le dos" des Palestiniens.

"La terre de Palestine ne sera pas libérée sans la résistance du peuple palestinien et le soutien des nations et gouvernements islamiques", a estimé dans un communiqué le porte-parole des Affaires étrangères iraniennes, Saïd Khatibzadeh.

Alors qu'un accord sur le nucléaire iranien semble de plus en plus proche, la rencontre en Israël, considéré par les experts comme la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient, affirme craindre de voir l'Iran, son ennemi juré, profiter de ce pacte pour se doter en douce de l'arme nucléaire. L'Iran, pour sa part, a toujours démenti chercher à se doter d'une telle bombe.

>> À lire : Antony Blinken en visite "historique" en Israël pour atténuer le différend sur l'Iran

"Tous les pays ici, exceptés les États-Unis, ont des réserves sur un accord nucléaire avec l'Iran et nous les avons rapprochés de notre position", a affirmé à l'AFP sous couvert d'anonymat un responsable israélien, en marge des entretiens à Sde Boker.

Blinken demande la normalisation entre Israël et Palestiniens

Au côté de Yaïr Lapid, Antony Blinken a plutôt insisté sur les "gains" liés à la normalisation en 2020 entre Israël, les Émirats, Bahreïn et le Maroc, qui selon lui ne doivent pas faire oublier le conflit israélo-palestinien.

La normalisation n'est "pas un substitut" à des "progrès" entre Israéliens et Palestiniens, a-t-il dit, avant de quitter Israël pour le Maroc, prochaine étape de sa tournée régionale qui le mènera également en Algérie.

En effet, les négociations de paix israélo-palestiniennes sont au point mort depuis des années.

Une poignée de personnes ont manifesté face à l'hôtel où s'est déroulée la rencontre du Néguev, avec des pancartes en hébreu, arabe et anglais avec l'inscription "N'avez-vous pas oublié quelqu'un ?", en allusion aux Palestiniens. Ces derniers dans leur ensemble ont fustigé le processus de normalisation, estimant qu'il ne devrait intervenir qu'après un règlement du conflit israélo-palestinien.

Avec AFP

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Antony Blinken en visite "historique" en Israël pour atténuer le différend sur l'Iran

Normalisation des relations : le Premier ministre israélien en visite historique à Bahreïn

À Jérusalem-Est, une famille palestinienne risquant l'expulsion menace de s'immoler

L'Humanité

30 °C au-dessus des normales de saison en Antarctique : « On sort du cadre naturel »

Entretien

Depuis quelques jours, le pôle Sud connaît une vague de chaleur exceptionnelle. Plusieurs records de température sont tombés. Une illustration concrète des effets du réchauffement climatique que nous explique le climatologue Gerhard Krinner, directeur de recherche au CNRS et auteur du Giec.

Emilio Meslet

L’humanité se serait volontiers passée de ces piteux records. En Antarctique, c’est l’automne. Le froid devrait revenir mais les températures atteignent des sommets, dépassant parfois de plus de 30 °C les normales de saison. Le 18 mars, plusieurs stations météorologiques ont enregistré des chaleurs extrêmes : il faisait - 17,7 °C sur la base russe de Vostok (contre - 32,7 °C pour le précédent record mensuel) ou 4,9 °C à celle de Dumont d’Urville, la base française (contre 3,4 °C pour le précédent record mensuel). À Concordia et ses 3 000 mètres d’altitude, un record absolu est même tombé : - 12,2 °C. Pour Gerhard Krinner, climatologue spécialiste des régions polaires, directeur de recherches au CNRS et auteur du rapport du Giec, le réchauffement climatique en est à l’origine.

Quelles conséquences immédiates peuvent avoir ces températures record ?

Au centre de l’Antarctique, ça n’a pas d’impact direct. Il devrait faire - 50 °C, il fait - 10 °C, mais il gèle toujours. En revanche, sur la côte, le mois de mars a été extrêmement chaud au moment où la glace de mer se reforme. Et avec des températures positives, ça n’arrivera pas. Ce qui risque d’avoir des conséquences pour toute la saison. À 10 kilomètres vers l’intérieur du continent, un glacier peut vite atteindre plusieurs centaines de mètres d’altitude. Avec ce genre d’événement, il perd de 10 à 20 centimètres d’épaisseur. À long terme, cela contribue à la réduction de la masse de la calotte glaciaire, mais ce n’est pas une catastrophe immédiate.

Est-ce un phénomène naturel ?

En Antarctique, la variabilité météorologique est très forte. D’une année sur l’autre, le climat peut fortement varier ; d’une semaine sur l’autre, les températures aussi. Par contre, des températures de -13 °C au mois de mars, à cet endroit, c’est absolument exceptionnel. Cela sort du cadre naturel qu’on connaissait.

Climat. La couche d’ozone est-elle définitivement sauvée ?

Dans quelle mesure peut-on alors incriminer le changement climatique ?

Si on m’avait posé cette question il y a dix ou vingt ans, j’aurais répondu que, pour ce type d’événement individuel, on ne peut pas être sûr. Aujourd’hui, il est possible de relier ces phénomènes directement au réchauffement climatique, avec des indices statistiques très poussés. Ce qui arrive n’est pas une surprise : il a été prédit depuis longtemps que le climat allait se réchauffer. Il y a trente ans, au moment du premier rapport du Giec, c’était une prédiction ; aujourd’hui, c’est la réalité. Le problème avec le changement climatique, c’est qu’il ne s’agit pas d’une catastrophe qui arrive du jour au lendemain. À l’heure actuelle, nous ne sommes pas sur la bonne trajectoire pour le limiter et ces événements vont se multiplier.

Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

Que risque de provoquer l’accélération de ce type de phénomène ?

La perte de masse de la calotte de glace entraîne l’augmentation du niveau de la mer. Cet événement individuel de quelques jours ne causera pas de hausse mesurable du niveau de la mer, mais leur fréquence l’accélère.

Sciences. Pourquoi les oiseaux ne migrent (presque) plus

Climat, le nouveau cri d’alarme du Giec

Montée des eaux océaniques, épisodes caniculaires, pénuries d’eau, diminution des rendements agricoles ou même recrudescence de maladies… les effets désastreux de la hausse des températures d’origine humaine sont généralisés et pour certains irréversibles. Ils sont déjà plus intenses, plus fréquents et arrivent plus rapidement qu’estimé en 2014, à l’occasion du précédent rapport du Giec. Et ils pourraient s’aggraver encore sans réaction urgente.

Tel est le terrible constat détaillé dans la deuxième partie du sixième rapport du Giec sur le climat publiée fin février. Cette deuxième partie est consacrée aux conséquences du réchauffement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Pour les quelque 200 experts qui ont participé à sa rédaction, l’humanité n’a plus le temps d’attendre pour réagir.

Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecRéchauffement climatiqueantarctiquemétéogiec
Valeurs Actuelles

Face aux critiques, Eric Zemmour condamne les “Macron assassin” scandés au Trocadéro

Plusieurs concurrents d’Eric Zemmour ont sévèrement condamné l’attitude du candidat lors de son meeting du Trocadéro, dimanche 27 mars, lors duquel la foule a scandé « Macron assassin ». Repérée par BFM TV, la scène dure une dizaine de secondes. Evoquant la question de l’insécurité, Eric Zemmour était en train de lister les victimes de plusieurs faits divers qui ont marqué le quinquennat, notamment Mireille Knoll. C’est alors que les « Macron assassin » ont commencé à être scandés en rythme. Sur son compte Twitter, lundi 28 mars, l’ex-journaliste s’est finalement exprimé à ce sujet : « Hier, je n’ai pas entendu ce mot dont la presse parle et que je ne cautionne pas. »

Zemmour « ne reprend pas à son compte » l’expression

Parfaitement audible à la télévision, ce slogan ne l’était pas nécessairement du candidat, ont fait remarquer ce dimanche les journalistes de BFM TV présents sur place. C’est aussi ce qu’a expliqué dans la même soirée l’équipe du candidat. Elle a condamné l’usage de cette expression qu’Eric Zemmour « ne reprend pas à son compte ».

Macron réagit à son tour 

Parfaitement audible à la télévision, ce slogan ne l’était pas nécessairement du candidat, ont fait remarquer ce dimanche les journalistes de BFM TV présents sur place. C’est aussi ce qu’a expliqué dans la même soirée l’équipe du candidat. Elle a condamné l’usage de cette expression qu’Eric Zemmour « ne reprend pas à son compte ».

Hier, je n’ai pas entendu ce mot dont la presse parle et que je ne cautionne pas. Mais j’ai vu ce dont la presse ne parle pas : j’ai vu 100 000 Français enthousiastes, patriotes et fiers. J’ai vu des Français qui n’en peuvent plus des politiciens et de l’idéologie de gauche ! pic.twitter.com/pXMmP3Dmer

— Eric Zemmour (@ZemmourEric) March 28, 2022

Très vite, ces propos avaient été dénoncés par la Macronie, mais aussi par les rivaux de droite d’Eric Zemmour. « Quelqu’un qui n’a pas la capacité de demander à la foule de cesser de scander “Macron assassin” est indigne d’une fonction politique », avait déclaré Christophe Castaner sur BFMTV. « Je combats avec force le président sortant, mais laisser traiter un adversaire de meurtrier, c’est dangereux pour la République », avait tweeté Valérie Pécresse. Marine Le Pen avait de son côté considéré qu’il s’agissait d’un « propos tout à fait outrancier qui répond à une forme d’outrance ».

Le président de la République s’est lui aussi exprimé, non sans ironie, au sujet des cris « Macron Assassin » et de l’absence de réaction immédiate d’Eric Zemmour. « Il y a deux hypothèses. L’indignité, [qui est] la plus crédible il me semble. L’autre hypothèse, c’est la méconnaissance d’une réforme… le remboursement des prothèses auditives à 100% », a jugé Emmanuel Macron devant la presse, lors d’un déplacement à Dijon, comme le relaye une journaliste de TF1 sur Twitter. Avant de conclure : « J’invite le candidat malentendant à s’équiper à moindre frais… »

E. Macron sur les cris « Macron assassin » hier au meeting de Zemmour hier et son absence de réaction « y a 2 hypothèses… l’indignité. la plus crédible il me semble. L’autre hypothèse, c’est la méconnaissance d’une réforme… le remboursement des prothèses auditives à 100% » pic.twitter.com/rT6IBTqVVF

— Marie Chantrait (@mchantrait) March 28, 2022

Eric Zemmour a réagi aux propos du président de la République en évoquant « une plaisanterie de garçon de bains ». « Il a déjà fait des meetings, il sait très bien qu’on n’entend pas tout ce qui se passe. Il sait bien qu’à la tribune, on n’entend pas tout ce qui se dit. Ce sont des mauvais procès. On parle d’une chose mineure », a-t-il ajouté, dénonçant « une polémique minable, parce que les journalistes et les politiques ne veulent pas voir la réalité ». Jean-Luc Mélenchon, qui souffre lui-même d’un problème d’audition, a de son côté rebondi sur la polémique en accusant Emmanuel Macron d’ « insulter à partir d’un handicap ». « Pas un pour rattraper l’autre ! », s’est indigné le candidat insoumis.

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L'Humanité

Sortir du gaz russe : pistes et impasses

Décryptage

À Versailles, l’Union européenne s’est donné 5 ans pour ne plus dépendre de la Russie. Dix jours plus tard, les fausses bonnes idées et l’impératif climatique compliquent la donne. Explications

Marie-Noëlle BertrandMarion d'Allard

C’est l’épine dans le pied de l’Union européenne. Alors que Moscou intensifie son offensive en Ukraine, les Vingt-Sept se sont engagés, au sommet de Versailles, à se désengager des énergies fossiles russes d’ici à 2027. Une échéance lointaine qui s’explique, entre autres, par les difficultés réelles à rendre effective une telle décision.

Pour ce qui est du gaz, « l’UE importe 90 % de sa consommation, dont 45 % environ depuis la Russie », précise la Commission européenne. Un taux qui varie selon les pays : 100 % pour la Finlande, l’Estonie ou la Lettonie, quand l’Allemagne importe de Russie un tiers de sa consommation et l’Italie 43 %. L’Hexagone, pour sa part, dépend du gaz russe à hauteur de 16 % de ses besoins.

Sortir de cette dépendance est devenu un impératif européen. Mais, de la recherche de fournisseurs alternatifs au développement des énergies décarbonées en passant par l’impérieuse nécessité d’atteindre une forme de sobriété, Bruxelles tâtonne toujours.

1. Substituer un gaz à un autre, un plan climaticide

Le gaz naturel circule de deux façons : par gazoduc, sous pression et à 40 km/h en moyenne, ou à bord de navires méthaniers, sous forme liquide (GNL). Aujourd’hui, l’Europe se fournit principalement par gazoduc, depuis la Norvège et la Russie. Chercher d’autres fournisseurs revient donc pour partie à privilégier les importations de gaz naturel liquéfié, en provenance des États-Unis notamment, qui exportent du gaz de schiste, issu de la fracturation hydraulique de la roche. Désastreuse sur le plan environnemental, l’importation de gaz de schiste est également une option « plus chère », relève l’économiste Pierre-Noël Giraud, avec « un coût de transport équivalant au coût de production », précise le professeur à Mines ParisTech.

Côté infrastructures, importer du GNL demande des capacités de stockage suffisantes et de terminaux méthaniers capables de regazéifier cette matière première. À l’heure actuelle, la France dispose de quatre terminaux de ce type, dont trois sont opérés par Elengy, filiale d’Engie. Mais « ces installations ne sont pas en sous-régime et nos stockages sont pleins pour un petit moment. Les clients achètent des capacités de stockage pour plusieurs années », relève-t-on en interne. Quant à la possibilité de renforcer rapidement nos capacités de stockage de gaz, « ça n’est même pas évoqué », poursuit ce spécialiste du dossier. En somme, substituer le GNL au gaz russe risque fort de s’avérer compliqué à court terme. D’autant plus, conclut-il, que « tout le monde est à la recherche d’une alternative au gaz russe. Il faut raisonner dans le cadre d’un réseau interconnecté ».

Peut-on se passer du gaz russe ?

2. Accélérer le développement des énergies décarbonées

Seul pays de l’UE à ne pas avoir atteint ses objectifs 2020, la France est la mauvaise élève en matière d’énergies renouvelables, avec à peine 19 % de la consommation brute finale (essentiellement hydraulique), pour un objectif fixé de 23 %. Un tel retard renforce mécaniquement la dépendance aux énergies fossiles. Pourtant, développées massivement, « les énergies renouvelables pourraient nous permettre de sortir de dilemmes comme celui qui se pose actuellement » au sujet du gaz russe, assure Pierre Laboué (1), chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). À condition d’investissements publics conséquents, directs ou sous forme d’aide aux particuliers.

« Les prix de l’énergie augmentent et vont continuer d’augmenter ces prochains mois. Depuis cet automne, nous recevons de plus en plus de demandes individuelles concernant la pose de panneaux solaires ou la rénovation thermique des logements », explique Sylvain Le Falher, cofondateur et président d’Hello Watt. Alors que « les aides dédiées ont baissé, poursuit-il, il est urgent de relancer un programme de rénovation énergétique important quand on sait qu’en France, il y a encore 4 millions de chaudières au fioul ». Développer les énergies renouvelables, oui, mais pas seulement, poursuit Sylvain Le Falher : « Cette situation implique aussi que des décisions politiques soient prises en matière de nucléaire. » Particularité française, l’électricité produite sur le territoire émane à 75 % du parc nucléaire, une énergie « de transition », décarbonée et pilotable.

3. Consommer moins : l’arlésienne française

En finir avec notre dépendance aux hydrocarbures russes passera aussi par mettre fin à notre dépendance aux hydrocarbures tout court. L’objectif d’en limiter la part est d’ailleurs dicté depuis 2015 et la signature de l’accord de Paris sur le climat. Pour plafonner le réchauffement à +2 °C, la communauté internationale s’est alors engagée à atteindre la neutralité carbone dès la deuxième moitié du siècle. Cela implique de réduire à quasi-néant la production d’énergies fossiles. La France s’est dotée d’une stratégie nationale bas-carbone (SNBC) qui prévoit d’avoir baissé la consommation de gaz et de pétrole de respectivement 10 % et 19 % en 2023, et de 22 % et 34 % en 2028. Le bilan est, pour l’heure, on ne peut plus mitigé. La faible décrue de la consommation de pétrole depuis 2020 est jugée conjoncturelle, due à la crise sanitaire. La consommation de gaz naturel a quant à elle augmenté de 0,5 %.

Pourtant, la question climatique est sur la table depuis vingt-cinq ans, souligne Matthieu Auzanneau, directeur du think tank The Shift Project : « Si nous avions pris des mesures dès le protocole de Kyoto en 1997, la question de notre dépendance au gaz et au pétrole de Vladimir Poutine ne se poserait pas. » Reste maintenant à nous sevrer dans l’urgence. Mais « s’engager dans une sobriété planifiée n’est pas la même chose que s’engager dans une sobriété de guerre », reprend Matthieu Auzanneau. Les leviers d’action sont en revanche bien identifiés. Côté pétrole, les transports se placent en tête et comptent pour près de 60 % de notre consommation ; l’autre gros morceau concerne l’usage non énergétique du pétrole (plastique, chimie, pesticides…). Côté gaz, le logement résidentiel est le principal poste affecté, suivi par l’industrie (un gros quart de notre consommation) et par la production d’électricité et de chaleur (2). « Réduire de 1 °C le chauffage dans les maisons et ralentir sur la route peut nous permettre de limiter notre dépendance au gaz et au pétrole russes l’an prochain », conclut le directeur de The Shift Project.

ÉnergiegazRussieénergies renouvelables
France24 - Monde

Oscars 2022 : Will Smith gifle Chris Rock, "Coda" meilleur film, Jane Campion meilleure réalisatrice

Publié le : 28/03/2022 - 05:47Modifié le : 28/03/2022 - 07:49

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"Coda", film adapté du film français "La Famille Bélier", a remporté dimanche soir l'Oscar du meilleur long-métrage, à l'issue d'une soirée marquée par la diversité de son palmarès et par un coup donné par l'acteur Will Smith, par ailleurs oscarisé, à l'humoriste Chris Rock. La cinéaste néo-zélandaise Jane Campion a quant à elle reçu l'Oscar de la meilleure réalisation pour son film "The Power of the Dog".

Le long-métrage "Coda", adaptation réalisée par Siân Heder du film français "La Famille Bélier", a remporté dimanche 27 mars à Los Angeles l'Oscar du meilleur film. Il raconte l'histoire d'une adolescente du Massachusetts étant la seule membre de sa famille non atteinte de surdité et qui se passionne pour le chant.

Parmi les autres grosses récompenses de la soirée, le toujours très populaire Will Smith a reçu l'Oscar du meilleur acteur, pour son rôle dans "La Méthode Williams", où il incarne le père entraîneur des championnes de tennis Serena et Venus Williams."Je veux m'excuser auprès de l'Académie" des Oscars, a lancé en pleurs l'acteur, qui a provoqué un peu plus tôt un moment de stupeur dans la salle après être monté sur scène, apparemment furieux, pour gifler l'humoriste Chris Rock qui venait de faire une blague sur le crâne rasé de son épouse, Jada Pinkett Smith, atteinte d'alopécie, une chute importante des cheveux. "L'amour vous fait faire des choses folles", a déclaré Will Smith après avoir reçu son trophée.

Qu'est ce qu'il s'est passé Entre Will Smith et Chris Rock là ? 🤔 #Oscars pic.twitter.com/lYznPBZyd0

March 28, 2022

 

La police de Los Angeles a publié un communiqué selon lequel Chris Rock ne portait pas plainte.

L'Américaine Jessica Chastain a pour sa part remporté l'Oscar de la meilleure actrice pour "Dans les yeux de Tammy Faye" et son rôle de télévangéliste au grand cœur et au maquillage outrancier.

Jane Campion meilleure réalisatrice

L'actrice, tout juste âgée de 45 ans, avait déjà été à deux reprises candidate malheureuse à un Oscar, d'abord pour "La Couleur des sentiments", puis pour "Zero Dark Thirty". Elle l'a finalement emporté dimanche dans une compétition serrée face à quatre autres stars très en vogue : Penelope Cruz ("Madres Paralelas"), Kristen Stewart ("Spencer"), Nicole Kidman ("Being the Ricardos") et Olivia Colman ("The Lost Daughter").

La cinéaste néo-zélandaise Jane Campion a quant à elle reçu l'Oscar de la meilleure réalisation pour son film "The Power of the Dog", devenant la troisième femme à être distinguée par cette récompense prestigieuse, un an seulement après Chloé Zhao. La pionnière dans cette catégorie était Kathryn Bigelow, pour "Démineurs", en 2010. Jane Campion avait déjà été récompensée en 1994 par l’Oscar du meilleur scénario adapté pour "La Leçon de piano".

Parmi les autres récompenses notables, "Summer of Soul", film du musicien hip-hop Ahmir Khalib "Questlove" Thompson, sur un concert mémorable et pourtant oublié à Harlem en 1969, surnommé le "black Woodstock", a reçu l'Oscar du meilleur documentaire.

Souvent critiqués pour leur manque de représentativité de la société, les Oscars ont primé cette année Ariana DeBose, une actrice qui se définit comme "afro-latina" et queer, pour son rôle d'Anita dans le remake de "West Side Story" de Steven Spielberg.

Troy Kotsur, acteur sourd de naissance, a quant à lui reçu l'Oscar du meilleur second rôle masculin pour "Coda", où il interprète un père de famille grognon mais aimant. L'acteur a dédié sa victoire à la "communauté des sourds et des handicapés" et a été applaudi en langue des signes par les invités présents dans la salle.

Côté meilleur film en langue étrangère, c'est "Drive My Car", long-métrage fleuve de trois heures, du Japonais Ryusuke Hamaguchi, qui a été reçu l'Oscar. Inspiré de trois nouvelles du recueil "Des hommes sans femmes" du célèbre romancier Haruki Murakami, le film raconte l'histoire d'un acteur et metteur en scène de théâtre hanté par la mort de son épouse. 

Minute de silence pour l'Ukraine

La soirée de gala avait été ouverte par les sœurs Serena et Venus Williams, dont les débuts sont retracés dans le film "La Méthode Williams", et une spectaculaire performance de Beyoncé, en direct depuis un court de tennis de Los Angeles.

Parmi les vedettes de retour sur le tapis rouge de Hollywood après deux ans de pandémie, certaines avaient ajouté aux smokings ou robes de soirée de rigueur un ruban bleu portant l'inscription #WithRefugees ("Avec les réfugiés") pour exprimer leur solidarité avec les civils chassés par les conflits. Jason Momoa arborait sur scène une pochette bleue et jaune aux couleurs de l'Ukraine.

Durant la cérémonie, les organisateurs ont profité d'une pause publicitaire pour afficher un message appelant à "une minute de silence pour montrer notre soutien au peuple ukrainien, actuellement en butte à une invasion".

Avec AFP

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"The Power of the Dog" de Jane Campion en tête des nominations aux Oscars

France24 - Monde

Russie : la lettre "Z" utilisée pour intimider les activistes antiguerre

Publié le : 28/03/2022 - 16:06

Poline Tchoubar Suivre

Depuis le début de l'offensive russe en Ukraine, la lettre "Z" est devenue un signe de ralliement des partisans de la guerre. Ce marquage visible sur les véhicules militaires russes en Ukraine figure désormais sur des affiches et des t-shirts en Russie, et sur des dessins d'enfants à l'école. Des lettres "Z" ont aussi été taguées sur les logements d'activistes antiguerre à Moscou. Les locaux de l'ONG Memorial, pilier de la défense des libertés en Russie, ont notamment été visés. Deux activistes racontent ces tentatives d'intimidation à la rédaction des Observateurs.

"Voici la missive que l'on m'a laissée sur ma porte", écrit l'activiste russe Dmitry Ivanov sur sa chaîne Telegram le 16 mars. En dessous, une photo où l'on peut voir sa porte d'entrée recouverte de graffitis en peinture blanche, représentant plusieurs lettres "Z" :

Photo publiée par l’activiste russe Dmitry Ivanov sur sa chaîne Telegram le 16 mars 2022. Sur la porte, on peut lire : "Ne trahis pas ton pays, Dima" ("Dima" est un diminutif pour "Dmitry").

 

"Comment ont-ils trouvé nos adresses ?"

Dmitry Ivanov est étudiant en informatique à l'Université d'État de Moscou. Depuis plusieurs années, il participe à des manifestations et des actions citoyennes contre le gouvernement. Contacté par la rédaction des Observateurs, il raconte comment sa porte s'est retrouvée taguée :

Il était 22 h, j'étais encore au travail quand ma mère m'a téléphoné pour dire qu'on avait dessiné sur la porte. La peinture était encore fraîche, on pouvait sentir l'odeur.

J'ai posté la photo sur Telegram. Puis une amie m'a dit que sa porte aussi avait été taguée, et le lendemain nous avons découvert que deux autres portes avaient été marquées avec le même message anonyme.

Je ne sais pas qui a fait ça. Cela ressemble à des activistes progouvernement. Mais comment ont-ils trouvé nos adresses ? Mon adresse est trouvable en sources ouvertes, elle avait déjà fuité auparavant. Mais une des autres adresses n'était disponible nulle part : il s'agissait d'un appartement de location occupé depuis peu de temps. Peut-être que la police leur a fourni nos adresses.

Il faut savoir que c'était le jour où Poutine a prononcé son discours sur la nécessité de purifier la société des traitres. Peut-être que des gens ont écouté son message et ont décidé d'afficher ainsi leur loyauté à leur leader. Ou peut-être qu'ils ont été payés pour le faire.

Russian military column in Volchansk, Kharkiv with Msta-B howitzers, MT-LB, BMP-2, TOS-1A thermobaric MLRS, T-72B3, Tigr-M vehicles, etc. https://t.co/DFCJRQuy4F pic.twitter.com/pI4w2PDqsQ

February 24, 2022

À l'origine, la lettre "Z" était visible sur les véhicules militaires russes depuis le début de l'offensive, comme le montre cette vidéo filmée le 24 février à Voltchansk en Ukraine.

 

Quelques jours après le début de l'offensive militaire russe en Ukraine, la lettre "Z" a commencé à être de plus en plus visible dans la société russe. Des images amateur montrent des pizzas en forme de "Z", des patients formant un "Z" dans la cour d'un hôpital et des écoliers affichant des dessins de la lettre "Z" :

Worth flicking through the timeline of @skazal_on who is collecting the grimmest examples of the way Russia’s new “Z” invasion symbol is being used. Pretty dystopian. pic.twitter.com/6JfxAQPBBC

March 16, 2022

Un musée de la ville de Mourmansk dans le nord de la Russie a publié une vidéo sur le réseau social Vkontakte où des personnes de l’ethnie indigène Sami en costumes traditionnels affirment leur soutien au président, à l'armée et à la paix. Elles sont dans un traîneau conduit par des rennes avec une lettre "Z" accrochée sur le dos :

Vidéo repérée par le journal russe indépendant Novaya Gazeta. La vidéo a été publiée le 17 mars 2022 par le Musée régional d’histoire locale à Mourmansk, avec une légende précisant que la vidéo a été tournée par une organisation de l’ethnie Sami pour fêter le "printemps en Crimée," une référence à l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014.

 

Les autorités russes ont activement repris ce symbole à leur compte pour promouvoir l'effort de guerre. La région du Kouzbass a par exemple changé l'orthographe de son nom sur les réseaux sociaux, remplaçant le "Z" cyrillique par son équivalent latin.

"Ils veulent de cette façon justifier leurs actes oppressifs"

L'ONG russe Memorial HRC a aussi été confrontée au symbole "Z". Les locaux de l'organisation de défense des libertés ont été tagués avec des "Z" pendant une perquisition policière le 4 mars 2022. Des photos postées par l'ONG sur son compte Instagram montrent des lettres "Z" tracées sur les murs :

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par ПЦ «Мемориал» (@memorial.hrc)

Pour Taissia Krugovykh, réalisatrice vidéo à Memorial, la lettre "Z" est utilisée comme un moyen de pression par le gouvernement :

Ils veulent de cette façon justifier leurs actes oppressifs, se réhabiliter en montrant qu'ils font cela au nom de la "paix russe". Je crois que cette lettre "Z" est délibérément ambiguë : personne ne l'a expliquée officiellement, mais les gens comprennent eux-mêmes comment l'utiliser. Cela fait sa force. Et cela sème la peur chez ceux qui y voient une ressemblance avec des symboles fascistes.

L'ONG Memorial HRC lutte contre les répressions en Russie. Memorial International, la branche de l'organisation qui se focalise sur la préservation de la mémoire des victimes du Goulag, a été dissoute par une décision de la Cour suprême le 28 décembre 2021. 

 >>> LIRE AUSSI SUR LES OBSERVATEURS :  Que sait-on de cette vidéo où l’on voit deux femmes russes arrêtées près de la Place Rouge ?

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L'Humanité

États-Unis. Les conflits d’intérêts de Joe Manchin

Pas honte

Le sénateur démocrate qui s’oppose à toutes les réformes sociales et climatiques de l’administration Biden, se gargarisait d’être « l’ami du charbon » mais on ne savait pas encore à quel point l’industrie du charbon était l’amie de son portefeuille. Une enquête du New York Times révèle l’étendue de ce conflit d’intérêts.

Christophe Deroubaix

Cela commence dès le début de sa carrière politique, en 1987, où, élu local en Virginie-Occidentale, il favorise l’obtention de l’autorisation à des entrepreneurs souhaitant ouvrir une usine à Grant Town… avant de s’associer avec eux. Au fil des années, il usera de sa position d’élu pour que cette dernière obtienne des réductions d’impôts comme un permis de pollution d’air. À la fin 2021, les dividendes tombent, faisant désormais de Joe Manchin un homme riche.

États-Unis. Manchin, le double Joe

D’après le Sénat, son patrimoine serait évalué entre 4,5 et 12,8 millions de dollars. Une fourchette étonnamment large, mais moins étonnante que la source principale de ses revenus : une société nommée Enersystems fondée par Manchin un an avant le projet de Grant Town. Désormais dirigée par son fils, elle a versé au sénateur 490 000 dollars de dividendes en 2020, soit trois fois l’équivalent de son émolument d’élu. Il a donc un intérêt personnel à bloquer un projet de loi visant à faciliter la transition climatique et réduire la part des énergies fossiles.

Lobbying à Washington

Enersystems n’a qu’un seul client : l’usine de Grant Town, dont Joe Manchin s’est arrangé pour faire augmenter la production, au détriment du pouvoir d’achat des habitants de l’État. Le « gob » (des déchets de charbon mélangés à de la pierre et de l’argile) qui y est produit s’avère plus onéreux que le charbon traditionnel. Enfin, lorsque des grands groupes de l’énergie fossile également actionnaires de Grant Town font du lobbying à Washington, ils s’adressent notamment au président de la commission du Sénat sur l’énergie : un certain Joe Manchin.

Joe ManchinÉtats-Unischarbonlobbyng
L'Humanité

Amnesty International qualifie 2021 d’« annus horribilis »

Actu

Droits humains Dans son rapport annuel, l’ONG dresse un sévère constat de la dégradation de la situation et fustige une logique « qui nous rapproche du précipice ».

Marc de Miramon

Les alertes prospectives effectuées par les think tanks du monde entier, et même par la CIA, ont beau prévenir depuis une vingtaine d’années quant au sombre avenir – guerres, pénuries, catastrophes climatiques… – qui guette l’humanité, nous y voilà déjà.

une longue liste de fausses promesses

Dans le dernier rapport annuel 2021-2022 que vient de publier Amnesty International et dont l’essentiel a été rédigé avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, l’ONG établit la liste des fausses promesses vendues par les décideurs mondiaux. « “Nous reconstruirons en mieux”, nous a-t-on répété à l’envi. La formule est devenue le mantra de 2021. On nous a fait miroiter de belles promesses : l’économie allait connaître une “réinitialisation mondiale”, nous allons adopter un “programme mondial commun” destiné à mettre fin aux abus des grandes entreprises », pour une « reprise durable et verte », et une « solidarité internationale » nouvelle pour « changer la donne ».

Au lieu de  « nous proposer une gouvernance mondiale authentique et riche de sens, les dirigeants de la planète se sont retranchés chacun et chacune dans leur caverne, au nom de l’intérêt national. Au lieu d’apporter plus de sécurité à davantage de gens, ils nous ont rapproché du précipice de l’insécurité et même de la guerre, dans certains cas », écrit Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty, dans la préface du rapport. Des propos qui prennent toute leur signification à l’heure où les crises se succèdent, la guerre en Ukraine se déclenchant sans interruption dans le sillage de la pandémie.

« Au lieu de défendre le principe universel d’égalité, qui est au cœur des droits humains, ils ont inscrit le racisme dans le fonctionnement même du système international », accuse encore Amnesty, tout en saluant les mobilisations populaires en Inde, où les agriculteurs ont fait plier le gouvernement fédéral, sans oublier celles survenues en Colombie, au Myanmar, au Soudan, en Thaïlande ou au Venezuela. Le rapport, disponible sur le site de l’ONG, propose une « analyse mondiale en trois axes » à l’issue de son tour du monde de près de 154 pays : la santé et les inégalités, l’espace civique et le rejet des personnes réfugiées ou migrantes par les pays du Nord.

offrir aux migrants des conditions de vie décentes

Dans ses recommandations, Amnesty préconise, entre autres, que « tous les États (mettent) en place des mesures, notamment législatives, pour empêcher les laboratoires d’entraver l’accès aux vaccins anti-Covid ». Ils doivent « cesser de se servir de la pandémie comme excuse pour étouffer l’information indépendante et le débat, et lever de toute urgence les restrictions injustifiées qui pèsent sur les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique ».

Enfin, concernant le traitement des migrants, ces mêmes États sont sommés de « remplir leur obligation de protéger les personnes sollicitant une protection internationale, respecter et préserver les droits de celles-ci, et leur permettre de rester sur le territoire dans des conditions décentes, jusqu’à ce qu’une solution durable soit trouvée ».

amnesty international
France24 - Monde

Présidentielle 2022 : la campagne officielle débute

Publié le : 28/03/2022 - 20:48

Clovis CASALI Suivre Raphaël KAHANE Suivre Achren VERDIAN

Meeting contre meeting. Les candidats ont profité du beau temps pour rassembler leurs partisans durant le week-end. L'heure est à la mobilisation, alors que l'abstention risque de battre des records cette année. La campagne ne réussi pas à passionner les électeurs. Or, le lundi 28 mars marque le coup d'envoi officiel de cette campagne. Les 12 candidats au scrutin des 10 et 24 avril bénéficient désormais d'une stricte égalité de temps de parole dans les médias radio et télévisés.

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L'Humanité

Redonner sa place au rail dans les transports du XXIème siècle

Actu

La spéculation en cours sur les prix des carburants va faire grimper durablement le coût des transports par la route en France comme en Europe et au-delà. Raison de plus pour redonner toute sa place au rail dans notre pays. Un colloque organisé samedi à Paris par l’association « Rail Convergence Nationale » en a débattu samedi dernier à Paris.

Gérard Le Puill

Depuis l’intervention de l’armée russe en Ukraine, des nombreux dirigeants politiques français — parmi lesquels certains candidats à l’élection présidentielle rivalisent dans la fuite en avant concernant les sanctions économiques qu’ils estiment devoir prendre contre la Russie. Mais en même temps, ils sont contraints d’admettre que beaucoup de pays membres de l’Union européenne sont très dépendants du pétrole et surtout du gaz en provenance de Russie. Du coup, ils sont obligés d’admettre qu’il faudra du temps pour sortir de cette dépendance. C’est pour partie la situation de la France et plus encore de l’Allemagne, comme de la plupart des pays d’Europe centrale. Alors que la Commission européenne et les pays membres de l’Union ont beaucoup communiqué ces dernières années sur leur volonté d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, la forte dépendance de l’Europe aux énergies fossiles importées montre que ses dirigeants n’ont cessé de mentir aux peuples ces dernières années.

Dans ce contexte nous avons suivi avec intérêt le colloque organisé le 26 mars à Paris par l’association « Rail Convergence Nationale ». Il visait à mettre en exergue le rôle du rail dans une politique de transports susceptible de réduire les émissions de gaz à effet de serre, à commencer par celles des transports routiers. De nombreux intervenants ont montré comment l’ouverture à la concurrence sur les réseaux ferrés des pays membres de l’Union européenne tourne le dos à la réduction du bilan carbone des transports de voyageurs et de marchandises en Europe. L’association est présidée par Didier Le Reste, ancien secrétaire général de la Fédération CGT des cheminots. La première des tables rondes portait le titre suivant : « Ouverture à la concurrence ou développement du service public ferroviaire ? ».

Explosion des prix et détérioration du service rendu !

Laurent Brun, secrétaire général de la Fédération des cheminots CGT, y est intervenu pour expliquer que « tous les exemples disponibles en Europe montrent que dogme libéral ne fonctionne pas car il débouche à la fois sur une explosion des prix payés et par une détérioration du service rendu aux voyageurs ». Ce fut notamment le cas au Royaume Uni ces dernières années. Laurent Brun a aussi noté que des pays comme la Belgique et le Luxembourg sont des de plus en plus réticents devant les conséquences négatives des attributions de lignes aux exploitants privés. Parallèlement, l’Allemagne, qui est allée plus loin que la France dans les concessions au privé, connaît aujourd’hui un taux de régularité des trains de 75 % contre 85 % pour la France.

D’autres intervenants, cheminots de différentes régions de France ou militants associatifs, ont fait état des multiples effets pervers de la segmentation dans l’exploitation des voies ferrées par les firmes privées tandis que les « cars Macron » sont en augmentation dans certaines régions avec un bilan carbone bien plus élevé que celui des trains. Jean-Luc Gibelin, conseiller régional communiste chargé des transports en Occitanie, a indiqué que la région comptait 70.000 utilisateurs du train chaque jour et qu’il convenait de « ne pas se limiter aux TGV et aux TER. Notre objectif est de développer beaucoup plus que jusqu’à présent le transport ferroviaire si nous voulons réussir la transition écologique. Cela suppose aussi d’acquérir plus de matériel roulant. Mais une commande faite actuellement ne pourra être livrée qu’en 2026 », a-t-il ajouté pour montrer à quel point le tout libéral n’est vraiment pas solution.

Les externalités négatives du transport routier

Anne-Laure Demory, « directrice de la communication de Fret SNCF/Rail Logistic Europe », participait à la seconde table ronde centrée sur la place du rail dans la transition écologique. Soucieuse de donner aux participants un éclairage objectif sur la situation actuelle, elle a notamment déclaré : « La France affiche 9 % de part modale du fret ferroviaire quand la moyenne européenne est de 18 % et nettement plus élevée chez certains de nos voisins européens. Comment peut-on expliquer cela ? En France, depuis le milieu des années 1980, les principaux investissements d’infrastructure ont été mis au service du transport de voyageurs. Le fret a longtemps été considéré comme non rentable, au vu des maigres recettes perçues par les gestionnaires du réseau et de l’absence de considération pour les externalités positives du secteur (…) Les externalités négatives du routier sont 3,5 fois plus élevées que le fer, du fait de la cogestion routière, de la pollution atmosphérique, des accidents de la route et des émissions de CO2 qu’il génère. Or ce différentiel de coûts externes n’est pas pris en compte d’un point de vue économique car le transport routier ne contribue pas à couvrir l’ensemble de ces coûts », a-t-elle déclaré.

Grâce aux luttes, on assiste par endroits au retour du rail pour les départs de marchandises de certaines entreprises, sans oublier la remise en place du train de nuit entre Perpignan et Rungis pour le transport de fruits et légumes. Mais, alors que les objectifs du « Grenelle de l’environnement » de décembre 2007 étaient de doubler la part du ferroviaire, du maritime et du fluvial entre cette date et 2022 afin que ces trois secteurs représentent 25 % du transport de marchandises contre 14 % à l’époque, la part du fluvial a stagné depuis et celle du fret ferroviaire, tous opérateurs confondus, a encore diminué pour se situer à moins de 10 %.

Promouvoir le service rendu plutôt que le servie vendu

Tirant les conclusions cette journée riche en échange d’expériences, Didier Le Reste a déclaré que « jamais aucun bilan n’a été fait en France sur les réformes de la SNCF. Il a plaidé pour le retour la gestion publique « promouvant le service rendu plutôt que le service vendu », ce dernier étant défendu par « une philosophie européenne de caste ». Il a demandé une revitalisation du rail et mis en garde sur les conséquences négatives des conversions de lignes aujourd’hui privées de trafic SNCF en « voie vertes » pour les loisirs avec des projets de démontage des rails mis en avant par certains conseils régionaux. Didier Le Reste a également montré que les projets de fermetures de guichets que prévoit la SNCF dans les toutes prochaines années dans 130 gares sont de nature à réduire encore l’usage du train alors qu’il conviendrait de le faire progresser.

Alors que la flambée spéculative sur toutes les énergies fossiles résulte avant tout de la dépendance très élevée des pays développés comme le nôtre à ces énergies, le colloque organisé samedi dernier par « Rail Convergence Nationale » a montré une des voies à suivre pour contribuer à réduire nos émissions de gaz à effet de serre sur une planète en phase de réchauffement accéléré.

railcarburants
France24 - Monde

Ukraine - Otan, la double peine ?

Publié le : 28/03/2022 - 10:22

Raphaël KAHANE Suivre Raphaël KAHANE Suivre

Emmanuel Macron la jugeait en état de "mort cérébrale", en 2019. Comme les temps ont changé depuis pour l’Otan, remise en selle par l’invasion russe de l’Ukraine. Jamais l’Alliance atlantique n’avait paru aussi nécessaire à ses membres depuis la fin de la Guerre Froide. Jusqu’où peut-elle / doit-elle aller pour aider l’Ukraine et freiner la Russie sans déclencher un conflit mondial ? Les réponses de nos reporters et de notre grand témoin.

Le Débat de France 24

L'Otan étend son aide militaire et financière à l'Ukraine

L'Entretien de France 24

Jens Stoltenberg : "L'Otan doit montrer à Moscou que nous sommes prêts à défendre nos alliés"

ÉLYSÉE 2022

Pour ou contre l'Otan : le débat surprise de la présidentielle

France24 - Monde

Guerre d'usure : "La Russie s'enlise en Ukraine"

Publié le : 29/03/2022 - 07:57

Hélène FRADE

À la Une de la presse, mardi : la poursuite de la guerre en Ukraine, où l’armée russe semble s’enliser, tandis que les belligérants semblent s’orienter vers des concessions mutuelles ; l’intense activité diplomatique de la Turquie et du président Macron ; un sommet présenté comme "historique" entre Israël et quatre pays arabes ; et l’incident de la gifle administrée par l’acteur Will Smith aux Oscars, vue par les dessinateurs de presse.

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À la Une de la presse, la poursuite de la guerre en Ukraine, où l’armée russe ne semble plus progresser.

La Russie est-elle en train s’enliser ? Une "guerre d’usure" est-elle en train de s’installer ? D’après La Croix, il apparaît désormais que "Moscou a sous-estimé les capacités de combat ukrainiennes et la résistance de la population", et que "sans solution diplomatique, le conflit pourrait durer encore des mois". Sur le front diplomatique, précisément, The Financial Times affirme que la Russie, dont les émissaires rencontrent leurs homologues ukrainiens aujourd’hui en Turquie, ne demande plus la "dénazification" de l’Ukraine et qu’elle serait prête à laisser Kiev rejoindre l’UE, à condition que l’Ukraine reste "non-alignée militairement".

Le Figaro note que Moscou semble désormais "se focaliser sur les provinces séparatistes du Donbass" et que Kiev semble "renoncer à intégrer l’Otan". Le journal affirme, néanmoins, que "les armes vont continuer à primer" et se demande même si "les négociations interviennent trop tôt pour avoir une chance d’aboutir". En Suisse, Le Temps fait état de la méfiance de Kiev, confrontée à la menace d’un possible "non-respect futur de ses promesses par la Russie". Le journal évoque un précédent toujours vif dans la mémoire des Ukrainiens : l’accord signé avec Moscou en 1994, qui n’a pas empêché Vladimir Poutine d’envahir l’Ukraine. Selon cet accord, appelé mémorandum de Budapest, l’Ukraine renonçait aux armes nucléaires présentes sur son territoire et héritées de l’Union soviétique, en échange du respect de ses frontières par Moscou. C’est dans ce contexte que The Wall Street Journal affirme que l’oligarque russe Roman Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d’un possible "empoisonnement" après une réunion à Kiev, au début du mois de mars. Selon les sources du quotidien américain, cette tentative pourrait être le fait de partisans d’une ligne dure à Moscou qui chercheraient, selon elles, à saboter les négociations pour mettre fin à la guerre en Ukraine.

Les pourparlers russo-ukrainiens qui débutent, mardi, ont lieu à Istanbul – une façon pour la Turquie de se placer au centre du jeu diplomatique. D’après le journal émirati The National, Ankara serait même devenu "le point d’appui privilégié de l’Occident", en raison de ses "liens étroits avec les belligérants". Le quotidien relève aussi que la Turquie, membre de l’Otan, n’a toutefois pas adhéré aux sanctions occidentales contre la Russie et qu’elle a même déroulé "le tapis rouge" aux oligarques russes – "une tentative de rester dans les bonnes grâces de Vladimir Poutine", selon The National. Le patron du Kremlin, avec lequel Emmanuel Macron a discuté à 17 reprises par téléphone au cours de quatre derniers mois, a calculé The New York Times, qui évoque "l’interminable diplomatie russe" du président français. "Personne ne peut accuser le président Macron d'avoir ménagé ses efforts pour éviter, désamorcer ou arrêter la guerre en Ukraine", écrit le journal, qui dresse un bilan mitigé de cette intense activité diplomatique : "Si la diplomatie se mesure à la persévérance, M. Macron est un diplomate suprême. Si elle se mesure à ses concrétisations, le verdict est moins favorable". Le quotidien américain ironise, enfin, sur le fait que le président français consacre "tant d'heures (au conflit en Ukraine) qu'il a peu de temps pour la petite affaire de l’élection présidentielle qui a lieu dans moins de deux semaines".

Un mot, également, du sommet qui a réuni lundi le secrétaire d'État américain et ses homologues d'Israël et de quatre pays arabes, dans le désert du Néguev, au sud de l’État hébreu. Les poignées de mains entre les chefs de la diplomatie des États-Unis, d'Israël, d'Égypte, du Maroc, des Émirats arabes unis et de Bahreïn font la Une du Jerusalem Post, qui salue leur unité affichée face à l’Iran et rapporte qu’un participant à ce sommet s’est réjoui de voir se former un "mini-Otan moyen-oriental", rassemblant des pays confrontés aux mêmes défis sécuritaires. Haaretz, autre quotidien israélien, est nettement plus sceptique. "Ce fantasme enfantin, qu'une normalisation ouverte avec le monde arabe ferait s'évaporer les Palestiniens, a été abordé par le secrétaire d’État américain, qui a rappelé ce que la plupart des Israéliens préféreraient oublier : les accords d'Abraham ne sont pas 'un substitut au progrès entre les Palestiniens et Israéliens'", prévient le journal.

Enfin, on a évoqué lundi le scandale de la gifle administrée par l’acteur Will Smith à son camarade Chris Rock, lors de la cérémonie des Oscars. La photo de l’incident fait la Une, mardi matin, de nombreux quotidiens dans le monde, mais on a préféré retenir pour vous les dessins de presse qui s’en inspirent. Dans celui de Blower pour The Daily Telegraph, le panneau Hollywood, après le passage du gifleur Will Smith, se retrouve totalement saccagé. Will Smith a par ailleurs été récompensé, dimanche soir, de l’Oscar du meilleur acteur – ou plutôt de l’Oscar de "la normalisation de la violence", selon Matt Golding, dont le dessin est publié par The Age. Brian Adcock, pour The Independent, recommande plutôt à l’acteur américain de suivre une thérapie de gestion de la colère – thérapie également conseillée à Vladimir Poutine et Kim Jong-un. Ben Jennings, pour The Guardian, montre quant à lui une présentatrice télé lançant son correspondant de guerre "en direct depuis les Oscars". L’occasion pour moi de saluer le travail remarquable de nos collègues, correspondants et envoyés spéciaux de France 24 sur les vrais conflits, notamment en Ukraine.

Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse (du lundi au vendredi, à 7 h 20 et 9 h 20 heure de Paris). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.

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L'Humanité

Élection présidentielle : qu’est-ce qu’un vote utile ?

Le débat

Choisir son bulletin par défaut ? De scrutin en scrutin, et singulièrement depuis une quarantaine d’années et la montée de l’extrême droite, l’appel au « vote utile » est un ressort de l’argumentation à l’approche des élections.

Pierre ChaillanPierre Chaillan

L’élection est un moment démocratique qui engage pour une période. Il ne faut pas réduire le vote à des choix stratégiques face aux enjeux du pays.

Pierre Lacaze, responsable aux élections du PCF

La dénaturation du vote menée par des candidats sur le thème du vote utile participe des stratégies de non-débat à l’œuvre dans cette présidentielle. Tout vote est utile, et c’est même une force pour faire vivre la démocratie. Il faut que s’expriment les idées, les propositions, l’expression des choix politiques, des conceptions de la société française et du rôle de l’État, la reconnaissance des valeurs républicaines.

L’élection est un moment démocratique, qui va engager les années qui suivent, ce n’est pas le bonneteau tous les cinq ans et après on s’arrête. Non, après le vote, nos choix, nos idées vont être utiles et vont compter au jour le jour. Chercher à nier la diversité du débat, et à restreindre le vote à des choix stratégiques face aux enjeux du pays, serait une impasse.

Depuis des mois, Emmanuel Macron est sur ce registre pour mettre de côté son bilan et son programme. Il refuse la confrontation, il serait le vote utile face à l’extrême droite ou à une droite tout aussi libérale que lui.

Avec la situation de guerre et la crise sanitaire, il souhaite même qu’il n’y ait aucun débat de premier tour. Je plaide, moi, pour l’inverse. Ayons ce débat, y compris face à la situation internationale avec ses répercussions nationales sur les questions industrielles, de souveraineté, du rapport capital-travail.

« Une offre de rassemblement sans hégémonie, qui s’adresse aux classes populaires. »

Notre pays a besoin le 10 avril de choix clairs, de positionnements, de chemins tracés, de perspectives. Aucune voix ne sera inutile. Pour battre l’extrême droite, nous serons toutes et tous mobilisés. Au premier tour, les électeurs qui auraient cette crainte peuvent compter sur Fabien Roussel pour prendre ses responsabilités. C’est une autre question qui est entretenue par le candidat de la FI. D’après les sondages, aucun candidat de gauche n’est en capacité de gagner la présidentielle. Si la gauche veut gagner, il faut rassembler une majorité, respecter toutes les composantes. Notre objectif, pour faire gagner le monde du travail et de la création, est de faire le meilleur résultat pour aider au meilleur résultat de la gauche. La réalité, c’est que si nous renonçons à cet objectif, nous ne gagnerons pas.

Si nous ne donnons pas de la force à Fabien Roussel, au candidat qui porte une offre de rassemblement sans hégémonie, sans mépris, qui s’adresse aux classes populaires, qui parle à toute la gauche, qui se prononce sans ambiguïté pour une République sociale, laïque, écologique, respectant les classes populaires, alors les conditions d’une victoire possible ne seront pas réunies et pour la suite nous n’aurons pas été utiles à la gauche et au monde du travail.

Les résultats de 2017 servent de leçon, il faut que cette fois-ci en 2022 nos choix servent au pays et que nous aidions au rassemblement immédiat ou dans les mois qui suivront. Cette démarche, ce candidat nouveau, ce vote de conviction, c’est cela qui est utile.

Le rassemblement n’est pas le ralliement. À force de choix tactiques et de votes d’opportunité plus que d’adhésion, la gauche perd de sa lisibilité.

Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice Gauche républicaine et socialiste de Paris

Le vote utile est d’abord le vote pour ses convictions et pour ce que l’on croit juste pour la France et les Français.

À force de choix tactiques et de votes d’opportunité plus que d’adhésion, la gauche perd de sa lisibilité et du coup, aux yeux de nos concitoyens, ses repères. Elle s’est affaiblie, asséchée et éloignée des catégories populaires.

Il n’y aura aucune victoire de la gauche si elle ne retrouve pas sa proximité avec le monde du travail, les ouvriers, les employés, les salariés les plus modestes. Il n’y aura aucune victoire si la gauche n’est pas diverse et capable ensuite de se rassembler.

« La campagne de Fabien Roussel permet à de très nombreux Françaises et Français de retrouver une gauche populaire, sociale, républicaine et laïque. »

Le rassemblement n’est pas le ralliement. C’est pourquoi il ne peut se décréter au dernier moment et ne peut s’opérer pleinement qu’avec une dynamique unitaire préparée de loin fédérant les forces autour d’objectifs, de propositions communes, de respect mutuel – et au-delà des seuls partis politiques.

Je regrette que cette logique n’ait pas pu prévaloir dès 2017 et je constate que du coup, depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron, en dépit de sa politique antisociale, la gauche n’a pas progressé, contrairement à l’extrême droite !

La campagne que mène Fabien Roussel avec le programme « les Jours heureux » permet ainsi à de très nombreux Françaises et Français de retrouver une gauche populaire, sociale, républicaine et laïque qu’ils appellent de leurs vœux, qu’ils jugent utile pour leur pays et leurs compatriotes et, surtout, une gauche capable de redonner confiance à celles et ceux qui trop souvent s’abstiennent. Sa candidature porte un message, elle porte la parole et les aspirations que de nombreux citoyens ne retrouvaient pas, ou plus, dans les discours et les propositions d’autres candidats de gauche ou écologistes.

Je fais partie de celles et ceux qui pensent que voter pour la candidature de Fabien Roussel est aujourd’hui redonner force à une gauche de transformation qui défend sans complexe la République sociale, laïque, universaliste – sans concession aux logiques identitaires – et l’égalité en refusant les discriminations et l’injustice sociale.

Une gauche qui plaide pour la hausse des salaires et du pouvoir d’achat, pour une réindustrialisation réelle de la France, la souveraineté alimentaire, économique et énergétique, les services publics et une écologie populaire. Une gauche trop longtemps effacée et pourtant si nécessaire tant ses idées et ses propositions apparaissent de plus en plus d’actualité.

Plus d’info.  Retrouvez le dossier « Le PCF et les élections présidentielles » sur le site de la Fondation Gabriel-Péri.

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France24 - Monde

Roumanie : le pogrom de Iași, l'un des pires massacres de juifs de la Seconde Guerre mondiale

Publié le : 25/03/2022 - 13:24

Durant la Seconde Guerre mondiale, c'est en Europe de l'Est, en Roumanie, dans la ville de Iași, qu'eut lieu l'un des plus terribles massacres du conflit. Arrêtés, martyrisés, abattus, au seul motif qu'ils étaient juifs, ils sont un dixième de la population de la ville à avoir péri dans ce pogrom. Retour à Iași où l'extrême droite et le négationnisme progressent de façon spectaculaire. Un reportage de Nadia Blétry et Thierry Trelluyer.

Six millions de juifs exterminés à travers l'Europe. C'est le terrible bilan de la Shoah. De nombreux massacres se sont produits en Europe de l'Est : en Pologne, en Ukraine, en Hongrie... et Roumanie. On estime que jusqu'à 380 000 juifs y ont été tués, la plupart par la police, sous les ordres du dictateur Ion Antonescu, mais aussi parfois avec le concours de la population locale, comme lors du pogrom de Iași, l'un des épisodes les plus violents de ces massacres.

Été 1941. La Roumanie, alliée du IIIe Reich, vient d'envoyer son armée en Moldavie voisine, occupée par des troupes soviétiques. En représailles, la ville de Iași, tout près de la frontière, est bombardée. Les mouvements fascistes et antisémites y sont puissants et la population juive de la ville est immédiatement prise pour cible, accusée d'espionnage par les Soviétiques.

La police et l'armée lancent l'attaque, rejointes par des habitants. De nombreux juifs sont abattus dans les rues ou au commissariat de la ville. D'autres sont entassés dans des trains de la mort, dans des conditions effroyables. Beaucoup y mourront de faim, de soif ou d'asphyxie. Plus de 13 000 personnes sont ainsi massacrées en quelques jours, soit un dixième de la population de Iași.

>> À lire aussi : 80 ans après le terrifiant pogrom de Iași, la Roumanie se confronte à son passé antisémite

Mais en-dehors des historiens, ces faits sont largement ignorés aujourd'hui de la population roumaine. Une loi sur l'enseignement de la Shoah à l'école vient justement d'être votée, mais elle n'est pas encore appliquée. Dans le même temps, l'extrême droite gagne du terrain dans le pays et certains ne cachent pas leur nostalgie d'une "Grande Roumanie", celle de l'entre-deux-guerres...

Cadreur drone : Octavian Coman.

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80 ans après le terrifiant pogrom de Iași, la Roumanie se confronte à son passé antisémite

SECONDE GUERRE MONDIALE

La tragédie du Struma, "un tombeau vivant" pour près de 800 réfugiés juifs

Roumanie : les sociaux démocrates créent la surprise aux législatives

France24 - Monde

La bataille d'Irpin, carnet de route en Ukraine

Publié le : 24/03/2022 - 18:55

Cyril PAYEN Cyril PAYEN

Direction Irpin, dans la région de Kiev, où la résistance aux multiples visages s'organise pour faire face à l'offensive russe toute proche. Bohdan, Maxime, Sergiy... Tous jouent un rôle dans la défense de la ville ukrainienne. Un reportage de nos envoyés spéciaux Cyril Payen et Georges Yazbeck.

Mars 2022. Les Ukrainiens fuient en masse l’invasion russe. L’artiste Bohdan Mucha retourne à Kiev. Les forces ukrainiennes se préparent au siège de la capitale.

Otel, la résidence d'artistes de Bohdan, est elle aussi entrée en résistance. Les artistes fabriquent désormais des cocktails Molotov. Parmi eux, Maxime, un artiste russe, a décidé de rester. Il est écartelé entre ce qu'il voit en Ukraine et les réprimandes de ses congénères russes, qui ne voient dans les actions ukrainiennes que propagande anti-Poutine et antirusses. Son frère fait partie des contingents russes. Maxime n'a aucune nouvelle de lui mais se doute de sa présence non loin de là.

>> À voir aussi : "Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin"

"Nous allons gagner et vous pourrez bientôt tous rentrer chez vous !"

Il y a aussi Sergiy, un Ukrainien membre de la Légion étrangère, qui a traversé la France pour défendre son pays natal. "Nous allons gagner et vous pourrez bientôt tous rentrer chez vous !", a-t-il assuré aux réfugiés.

Face aux forces russes qui occupent la moitié de la ville et aux combats qui se rapprochent, Sergiy tient la ligne de front en plein cœur d'Irpin avec ses compagnons. Le danger est tout proche, à 200 mètres.

Les problèmes d'eau et d'électricité se multiplient. La consommation d'alcool est interdite. Dans leur bunker, les résistants ukrainiens assistent au pilonnage de leur ville. Ce jour-là, à Irpin, onze personnes ont été tuées, dont un journaliste américain.

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Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin

Reportage

Les habitants d'Irpin évacués vers Kiev quelques heures avant le couvre-feu

GUERRE EN UKRAINE

Guerre en Ukraine : à Irpin, à côté de Kiev, les résistants s'organisent face aux tanks russes

France24 - Monde

Reportage : en Russie, une population résignée face à l'inflation galopante

Publié le : 28/03/2022 - 09:54

Elena VOLOCHINE Elena VOLOCHINE

Depuis le début de la guerre en Ukraine et la mise en place des sanctions économiques, le cours du rouble n'en finit pas de chuter. Résultat : les Russes subissent de plein fouet une inflation galopante. Pour autant, le soutien à Vladimir Poutine reste fort. Reportage.

Comme tous les Russes, Alexandre est de plus en plus vigilant lorsqu'il fait ses courses. Les prix ne cessent d'augmenter depuis le début de la guerre en Ukraine, la Banque centrale russe évoquant début mars une inflation de 20 % en 2022.

"Le jus de fruits, par exemple. Je ne peux pas prendre celui qui me fait envie, je dois chercher les articles en réduction", explique-t-il au micro de France 24, à la sortie d'un supermarché de Moscou.

>> À lire : le fil du 28 mars - Reprise des négociations sur l'Ukraine, situation "catastrophique" à Marioupol

Pour l'aider à s'adapter, la télévision russe affirme que le monde entier subit la même inflation. Alexandre y croit, mais il a aussi parfois des doutes, comme pour la guerre en Ukraine et les soi-disant projets belliqueux de Kiev.

"Je dois soutenir mon pays"

"Une attaque de l'Ukraine contre la Crimée ? J'en doute. Ils savent que cela aurait été une guerre ouverte avec la Russie", réagit Alexandre lorsque le présentateur TV affirme que l'armée russe a mis la main sur des documents "prouvant" que l'Ukraine préparait une invasion.

Pour autant, Alexandre soutient son pays et son président. "Accuser Poutine de tous les maux, c'est comme accuser Staline. C'est le cours politique et historique qui les a forcés à prendre de telles décisions, ils n'avaient pas le choix, pense-t-il. Je suis Russe. Je vois mal comment je pourrais ne pas soutenir mon pays. Je peux être critique, ou ne pas l'aimer, mais dans une telle situation, je dois le soutenir."

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L'Ukraine annonce la reprise d'Irpin, situation "catastrophique" à Marioupol

LE FIL DU 27 MARS

L'Ukraine défend son intégrité territoriale en amont de pourparlers avec la Russie

LE FIL DU 26 MARS

Lviv touchée par des frappes russes sur un dépôt de carburants, au moins cinq blessés

France24 - Monde

Vu de Russie : comment la propagande russe forge la conscience de "forteresse assiégée"

Publié le : 28/03/2022 - 15:39Modifié le : 28/03/2022 - 21:56

Elena VOLOCHINE

La chronique "Vu de Russie" analyse la façon dont les Russes perçoivent au quotidien la guerre en Ukraine. Elena Volochine, correspondante depuis dix ans en Russie, décrypte aujourd'hui la propagande d'État entretenue par des stars de la télévision russe, dont Dmitri Kisselev, le directeur de l'agence RT.

France24 - Monde

L'Ukraine défend son intégrité territoriale en amont de pourparlers avec la Russie

Publié le : 27/03/2022 - 08:22Modifié le : 27/03/2022 - 22:47

FRANCE 24 Suivre

Le bureau des droits de l'homme des Nations unies a fait savoir dimanche que 1 119 civils avaient été tués et 1 790 blessés depuis le début de l'invasion russe en Ukraine. Un bilan qui pourrait considérablement s'alourdir, selon l'organisme. Côté diplomatie, les délégations ukrainienne et russe reprennent les négociations en Turquie à partir de lundi. Voici le fil du 27 mars.

Ce fil (du 27 mars) n'est plus actualisé. Pour suivre les événements en Ukraine de la journée du 28 mars, cliquez sur le lien suivant

• 4 h 49 : situation "catastrophique" à Marioupol

Dans la ville assiégée et bombardée depuis des semaines, "la population se bat pour survivre. La situation humanitaire est catastrophique", a affirmé dans la nuit de dimanche à lundi le ministère ukrainien des Affaires étrangères sur son compte Twitter. "Les forces armées russes sont en train de transformer la ville en poussière", a-t-il ajouté, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dénonçant de son côté un blocus total de cette ville que l'armée russe tente de prendre depuis des semaines.

"Toutes les entrées et sorties de la ville sont bloquées […], il est impossible de faire entrer à Marioupol des vivres et des médicaments", a-t-il affirmé dimanche soir. "Les forces russes bombardent les convois d'aide humanitaire et tuent les chauffeurs", a-t-il ajouté.

• 4 h 09 : les Oscars demandent une minute de silence pour l'Ukraine

Une minute de silence a été demandée en hommage à l'Ukraine, envahie par la Russie, lors de la 94e cérémonie des Oscars à Hollywood dimanche soir. Pendant ce bref instant de recueillement, des écrans diffusaient des messages appelant à envoyer de l'aide en énumérant des besoins essentiels des Ukrainiens tels que de la "nourriture", des "soins médicaux" ou des "couvertures". "Nous vous demandons d'aider l'Ukraine par tous les moyens possibles", a ajouté l'un des messages.

• 1 h 17 : nouveaux incendies dans la zone de Tchernobyl, selon l'Ukraine

De nouveaux incendies se sont déclarés dans la zone de la centrale nucléaire de Tchernobyl, occupée par les forces russes, selon les autorités ukrainiennes.

"Des feux importants ont commencé dans la zone d'exclusion, qui peuvent avoir de très sérieuses conséquences", a déclaré la Première ministre adjointe ukrainienne, Iryna Vereshuk, dimanche soir. "Cependant, il est aujourd'hui impossible de contrôler et d'éteindre les feux en totalité en raison de la prise de la zone d'exclusion par les forces russes d'occupation", a-t-elle ajouté. "Par conséquent, nous demandons que le Conseil de sécurité de l’ONU prenne des mesures immédiates pour démiliratariser la zone d’exclusion de Tchernobyl", a poursuivi la responsable.

• 0 h 15 : l'Allemagne envisage de se doter d'un système anti-missile

L'Allemagne envisage de se doter d'un système de défense anti-missile afin de se protéger contre une éventuelle attaque de Russie, a déclaré dimanche soir le chancelier allemand Olaf Scholz, sans préciser le type de système que Berlin pourrait se procurer. Interrogé sur l'hypothèse que Berlin se tourne vers un système de défense à la portée plus longue que ses missiles Patriot actuels, le chancelier allemand a répondu : "Nous devons être conscients que nous avons un voisin qui est disposé à recourir à la violence pour faire valoir ses intérêts".

• 23 h 58 : l'Ukraine va insister sur son intégrité territoriale lors des pourparlers

L'Ukraine va insister sur sa souveraineté et son intégrité territoriale lors du prochain cycle de négociations de paix avec la Russie prévu en Turquie, a déclaré dimanche soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

"Nos priorités dans les négociations sont connues : la souveraineté, l'intégrité territoriale de l'Ukraine, sans doute aucun", a-t-il dit lors de son allocution quotidienne par vidéo. "Des garanties sécuritaires sont incontournables. Notre but est évidemment la paix et le retour à la vie normale dans notre pays dès que possible", a-t-il ajouté.

• 23 h 32 : la télévision polonaise organise un téléthon mondial pour soutenir l'Ukraine

Vedettes de la musique et du sport se sont succédé sur scène dimanche lors d'un téléthon en faveur de l'Ukraine, diffusé par la chaîne publique polonaise TVP dans plus de 20 pays. "Nous reconstruirons l'Ukraine quand la guerre sera gagnée", a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une vidéo.

• 23 h : un changement de régime en Russie n'est pas "l'objectif de l'Otan"

Un changement de régime en Russie "n'est pas l'objectif de l'Otan, ni celui du président américain", a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz sur la chaîne publique allemande ARD. "J'ai eu l'occasion de m'entretenir longuement avec lui à la Maison-Blanche et nous avons également discuté de ces questions", a-t-il ajouté.

• 21 h 49 : plusieurs hommes d'affaires russes ont proposé leur aide à l'Ukraine, selon Zelensky

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que plusieurs hommes d'affaires russes avaient proposé de donner de l'argent pour aider l'Ukraine, notamment pour soutenir son armée.

Lors d'un entretien en visioconférence avec plusieurs médias russes, Volodymyr Zelensky a déclaré avoir reçu "des signaux" de plusieurs hommes d'affaires russes, dont le milliardaire Roman Abramovitch, un proche de Vladimir Poutine visé par des sanctions de l'Union européenne et du Royaume-Uni.

• 21 h 06 : le président palestinien critique le "deux poids deux mesures" des Occidentaux

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a pointé du doigt le "deux poids deux mesures" des Occidentaux, prompts à invoquer le droit international pour imposer des sanctions à la Russie qui a envahi l'Ukraine, mais pas à Israël pour ses "crimes" dans les Territoires palestiniens.

L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas n'a pas condamné l'invasion récente de l'Ukraine par la Russie, puissance membre du Quartette pour le Proche-Orient et pays qui reconnaît officiellement la Palestine comme un État, contrairement aux États-Unis et la majorité des pays européens.  

• 20 h 03 : la question de la "neutralité" de l'Ukraine est "étudiée en profondeur"

La question de la "neutralité" de l'Ukraine, l'un des points centraux des négociations avec la Russie pour mettre fin au conflit, est "étudiée en profondeur", a assuré dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une interview à des médias russes.

"Ce point des négociations(...) est en discussion, il est étudié en profondeur", a-t-il déclaré dans cet entretien en ligne, diffusé sur la chaîne Telegram de l'administration présidentielle ukrainienne.

• 17 h 48 : la France met en garde contre une "culpabilité collective" à Marioupol

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a appelé à poursuivre le dialogue avec le président russe, Vladimir Poutine, jusqu'à ce qu'il se rende compte du "prix à payer" pour son invasion de l'Ukraine et qu'il veuille négocier.

Ce serait une "culpabilité collective" si rien n'est fait pour aider les civils à Marioupol, ville ukrainienne assiégée par les forces russes, a également déclaré Jean-Yves Le Drian.

"Aujourd'hui nous sommes dans la guerre de siège et Marioupol en est l'exemple le plus frappant, a dit le ministre français des Affaires étrangères à l'occasion de la conférence internationale du Forum de Doha.

• 17 h 23 : nouvelle session de négociations russo-ukrainiennes en Turquie 

Des délégations russe et ukrainienne vont se retrouver à partir de lundi en Turquie pour un nouveau round de négociations en présentiel, a annoncé dimanche David Arakhamia, un des négociateurs ukrainiens.

"Lors de discussions aujourd'hui en visioconférence, il a été décidé de tenir le prochain round en présentiel en Turquie du 28 au 30 mars", a-t-il indiqué sur sa page Facebook. Une séance de négociations russo-ukrainiennes en présentiel avait déjà eu lieu le 10 mars en Turquie, à Antalya, entre les ministres des Affaires étrangères, sans déboucher sur des avancées concrètes.

• 16 h 36 : l'ONU fait état de 1 119 civils tués en Ukraine

Le bureau des droits de l'homme des Nations unies a fait savoir dimanche que 1 119 civils avaient été tués et 1 790 blessés depuis le début de l'invasion russe en Ukraine.

Une quinzaine de filles et 32 ​​garçons, ainsi que 52 enfants dont le sexe est encore inconnu, figurent au nombre des personnes décédées entre le début de la guerre, le 24 février, et le 26 mars à minuit.

Le bilan pourrait considérablement s'alourdir, prévient l'organisme mondial, car des rapports sont retardés dans certaines régions où les combats sont intenses.

• 15 h 48 : un référendum à Louhansk n'aurait aucune base légale, selon Kiev

L'Ukraine a déclaré que l'organisation par la Russie d'un référendum dans le territoire ukrainien occupé de Louansk n'aurait aucune base légale et appellerait une réponse forte de la communauté internationale.

• 14 h 41 : le chef de la diplomatie ukrainienne appelle à boycotter les supermarchés Auchan

Le ministre des Affaires étrangères ukrainien a appelé à boycotter les magasins Auchan, après que le groupe français a annoncé vouloir maintenir ses activités en Russie, arguant notamment de la nécessité de soutenir le pouvoir d'achat des Russes.

"Apparemment, les pertes d'emploi en Russie sont plus importantes que les morts en Ukraine", a écrit Dmytro Kouleba sur Twitter. "Si Auchan ignore les 139 enfants ukrainiens assassinés pendant ce mois d'invasion russe, ignorons Auchan et tous ses produits", a-t-il ajouté, appelant à "boycotter" les magasins Auchan, Leroy-Merlin et Decathlon, tous détenus par l'Association familiale Mulliez.

• 13 h 25 : le pape François dénonce "le martyre" de l'Ukraine 

"Plus d'un mois est passé depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, depuis le début de cette guerre cruelle et insensée, qui comme chaque guerre représente un échec pour tous, pour nous tous", a déclaré le souverain pontife à l'issue de la prière de l'Angélus.

"La guerre ne dévaste pas seulement le présent, mais aussi l'avenir d'une société. J'ai lu que depuis le début de l'agression de l'Ukraine, un enfant sur deux avait quitté le pays. Cela détruit le futur, provoque des traumatismes dramatiques pour les plus jeunes et les plus innocents d'entre nous. Voilà la bestialité de la guerre. Un acte barbare et sacrilège", a-t-il dit.

• 12 h 45 : Emmanuel Macron contre "l'escalade des mots" vis-à-vis de la Russie

Emmanuel Macron a affirmé dimanche qu'il "n'utiliserait pas" les termes du président américain Joe Biden, qui a traité Vladimir Poutine de "boucher", en estimant qu'il ne fallait pas être "dans l'escalade ni des mots ni des actions" dans la guerre en Ukraine.

Le candidat président a par ailleurs indiqué qu'il parlerait au président russe "demain ou après-demain" pour organiser une opération d'évacuation de la ville de Marioupol, dans l'est de l'Ukraine, qu'il faut "faire dans un délai rapide".

• 12 h 09 : le retour à un semblant de vie normale est essentiel pour les enfants réfugiés, explique l'Unicef

Selon l'Unicef, quelque 1,8 million d'enfants se trouvent parmi les personnes ayant fui la guerre en Ukraine. Sur France 24, la directrice d'Unicef France, Ann Avril, explique que le retour à un semblant de vie normal le plus rapide possible est essentiel pour aider les enfants à combattre les traumatismes de la guerre.

• 11 h 35 : un référendum d'adhésion à la Russie à Louhansk ?

Le territoire séparatiste de Louhansk, dont Moscou a reconnu l'indépendance, pourrait bientôt organiser un référendum pour rejoindre la Russie, a déclaré dimanche le leader de ce territoire, Léonid Passetchnik.

"Je pense que dans un avenir proche, un référendum aura lieu sur le territoire de la république (autoproclamée de Louhansk, ndlr), au cours duquel le peuple exercera son droit constitutionnel absolu et exprimera son opinion sur l'adhésion à la Fédération de Russie", a-t-il déclaré, cité par les agences russes.

Les républiques séparatistes prorusses de Donetsk et Louhansk, dont Moscou a reconnu l'indépendance, sont situées dans le bassin minier russophone du Donbass (est de l'Ukraine) et échappent depuis 2014 au contrôle de Kiev.

• 10 h 41 : les États-Unis n'ont "pas de stratégie de changement de régime en Russie"

Les États-Unis n'ont pas de stratégie de changement de régime pour la Russie, a déclaré le secrétaire d'État Antony Blinken aux journalistes, alors que Joe Biden avait affirmé samedi que le président russe Vladimir Poutine "ne peut pas rester au pouvoir".  

"Je pense que le président, la Maison Blanche, a tout simplement souligné hier soir que le président Poutine n'a pas de légitimité à faire la guerre ou à s'engager dans une agression contre l'Ukraine ou qui que ce soit", a déclaré Blinken lors d'une visite à Jérusalem. 

• 10 h 02 : dans les camps d’accueil en Pologne, les médecins mobilisés pour prévenir les risques d'épidémies

L'exode de milliers d'ukrainiens fuyant la guerre représente un défi logistique important pour la Pologne voisine mais également sanitaire. Dans les centres d’accueil, des médecins sont mobilisés pour prévenir les risques d'épidémies, explique l'envoyée spéciale de France 24, Pauline Godart.

• 9 h 52 : la Russie a visé des cibles militaire à Lviv,  selon Moscou

Des missiles de croisière de haute précision russe ont visé des cibles militaires à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, a annoncé le ministère russe de la Défense.

La Russie a frappé un dépôt de carburant utilisé par les forces ukrainiennes près de Lviv et une usine de la ville utilisée pour réparer des systèmes anti-aériens, des stations radar et des viseurs pour chars, a détaillé le ministère.

"Les forces armées de la Fédération de Russie poursuivent leurs actions offensives dans le cadre de l'opération militaire spéciale", écrit le ministère dans un communiqué.

La Russie a utilisé des missiles à longue portée basés en mer pour détruire un arsenal de missiles S-300 et de systèmes de missiles anti-aériens BUK près de Kyiv, a indiqué le ministère. Les forces russes ont également détruit des drones, a-t-il ajouté.

• 9 h 35 : 30 000 réfugiés ukrainiens arrivés en France

Environ 30 000 réfugiés ukrainiens sont arrivés en France, dont la moitié de passage vers des pays comme l'Espagne, a déclaré la ministre du Logement, Emmanuelle Wargon.

Sur franceinfo, Emmanuelle Wargon a ajouté que le gouvernement voulait être en mesure de recevoir 100 000 personnes fuyant la guerre en Ukraine.

• 8 h 39 : Kiev annonce un nouvel accord pour deux "couloirs humanitaires"

L'Ukraine et la Russie ont convenu de deux "couloirs humanitaires" pour évacuer les civils des zones de la ligne de front dimanche, y compris l'autorisation de quitter la ville de Marioupol, dans le sud du pays, a déclaré le vice-Premier ministre ministre Iryna Vereshchuk.

• 8 h 18 : la Russie accusée de cibler les dépôts ukrainiens de carburant et de nourriture

La Russie a commencé à détruire les dépôts ukrainiens de carburant et de nourriture, a déclaré Vadym Denysenko, conseiller au ministère de l'Intérieur ukrainien, ce qui signifie que le gouvernement devra disperser rapidement les stocks de ces deux produits.

S'exprimant à la télévision locale, Vadym Denysenko a également déclaré que la Russie faisait venir des forces à la frontière ukrainienne par rotation, laissant craindre de nouvelles incursions militaires.

•  8 h 02 : la Russie continue à viser des cibles "militaires et stratégiques" à travers l'Ukraine

La ville de Lviv, à l'ouest, a été frappé samedi par des bombardements russes. Alors que Moscou a affirmé concentrer désormais ses opérations militaire sur l'est de l'Ukraine, la Russie compte néanmoins continuer à frapper des cibles stratégiques à travers le pays, explique le correspondent de France 24 à Kiev, Gulliver Cragg.

 

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La Russie resserre son étau autour de la mer d'Azov, "porte d'entrée" vers la mer Noire

LE FIL DU 26 MARS

Lviv touchée par des frappes russes sur un dépôt de carburants, au moins cinq blessés

Guerre en Ukraine : pour Joe Biden, Vladimir Poutine "ne peut pas rester au pouvoir"

France24 - World

Live: Ukraine offers to adopt neutral status in exchange for Russian ceasefire

Issued on: 29/03/2022 - 07:38

FRANCE 24 Follow

Ukraine proposed adopting neutral status and a 15-year consultation period on the future of Russian-occupied Crimea as long as a complete ceasefire with Russian forces is agreed, negotiators said at the conclusion of peace talks in Istanbul on Tuesday. French President Emmanuel Macron will speak with Russia's Vladimir Putin later in the day. Follow our live blog for the latest developments. All times indicated are Paris time [GMT+1].

2:24 pm: Russia calls on Ukraine to respect Geneva Conventions

A Russian defence ministry official called on Ukraine to respect the Geneva Conventions on prisoners of war on Tuesday.

1:57 pm: Ukraine proposes adopting neutral status in exchange for security guarantees

Ukraine proposed adopting neutral status in exchange for security guarantees at the latest round of talks with Russia, meaning it would not join military alliances or host military bases, Ukrainian negotiators said on Tuesday.

The proposals would also include a 15-year consultation period on the status of annexed Crimea and could come into force only in the event of a complete ceasefire, the negotiators told reporters in Istanbul.

1:47 pm: Russian negotiator says Putin-Zelensky meeting possible

A Russian spokesman in Istanbul said that a future meeting between President Vladimir Putin and Ukrainian President Volodymyr Zelensky is possible.

1:43 pm: Ukraine negotiator says Kyiv will not compromise on 'international borders'

Kyiv will not recognise any compromise over 'the international borders of Ukraine', a Ukrainian negotiator said after peace talks with a Russia in Istanbul on Tuesday.

12:24 pm: Macron to speak with Putin later today

French President Emmanuel Macron is due to talk to Russian President Vladimir Putin later this Tuesday, according to the French presidential palace.

11:58 am: Ukraine looking to secure humanitarian relief at Istanbul peace talks 

FRANCE 24's Jasper Mortimer reports.

11:35 am: Ukraine-Russia peace talks begin in Istanbul

Russian and Ukrainian negotiators began the first direct peace talks in more than two weeks on Tuesday in Istanbul, amid Moscow's ongoing invasion of Ukraine.

In a speech ahead of the talks, Turkish President Recep Tayyip Erdogan told the delegations the time had come for concrete results and that progress would pave the way for a meeting of the countries' two leaders.

"It is up to the sides to stop this tragedy. Achieving a ceasefire and peace as soon as possible is to the benefit of everyone. We think we have now entered a period where concrete results are needed from talks," he said.

"The negotiating process, which you have been carrying out under the orders of your leaders, has raised hopes for peace."

Ukrainian television said the meeting began with "a cold welcome" and no handshake between the delegations.

11:22 am: IAEA chief in Ukraine for talks on ensuring safety of nuclear facilities

International Atomic Energy Agency (IAEA) chief Rafael Grossi is in Ukraine for talks with senior government officials about ensuring the safety and security of its nuclear facilities, the UN nuclear watchdog said on Tuesday.

"This conflict is already causing unimaginable human suffering and destruction," Grossi said in a statement. "The IAEA's expertise and capabilities are needed to prevent it from also leading to a nuclear accident."

Grossi will also visit one of Ukraine's nuclear power plants this week.

10:58 am: Russian strike hits government building in Ukraine’s Mykolaiv

A Russian strike battered the regional government building in the southern Ukrainian city of Mykolaiv, a key port under heavy assault for weeks, the regional governor said Tuesday. 

"The regional administration building was hit," governor Vitaly Kim wrote on Facebook. He said that most people inside the building had not been injured but several civilians and soldiers were unaccounted for.

"We're clearing the rubble. Half the building was destroyed. My office was hit," Kim said in a video statement.

"Eight civilians are still under the rubble. We hope to be able to get them out," he said.

9:15 am: Kyiv having a ‘breather’ after counterattack by Ukrainian forces in suburb Irpin

The capital is 'having a bit of a breather' after Ukraine's forces successfully counterattacked Russian forces in the northwest suburb of Irpin. FRANCE 24's Gulliver Cragg explains that the advances don't mean fighting will end in Irpin: Makariv, a city about 65 kilometres west of Kyiv, was shelled Monday night after being retaken by Ukraine.

 

 

9:07 am: Russia’s Wagner Group has deployed mercenaries to eastern Ukraine, UK says 

Russia's Wagner Group has deployed its mercenaries to eastern Ukraine, the UK's ministry of defence said Monday, adding that over 1,000 would likely take part in fighting following Russian military setbacks. 

"They are expected to deploy more than 1,000 mercenaries, including senior leaders of the organisation, to undertake combat operations," the ministry said.

 

Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 28 March 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/LGcaASzEkJ🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/qWJcREPqRN

March 28, 2022

 

8:56 am: Ukraine wants to open three evacuation corridors, including from Mariupol 

Ukraine hopes to open three humanitarian corridors to evacuate civilians from besieged towns and cities on Tuesday, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said. She said this would include trying to establish a safe corridor for people to leave the encircled southern port city of Mariupol in private vehicles. 

A total of 1,099 people were evacuated from Ukrainian cities through humanitarian corridors on Monday, a senior official said.

8:29 am: Turkey has played role of mediator in Ukraine war – and also supplied Kyiv with military drones

Turkey "is by no means neutral" amid Russia's invasion of Ukraine, having supplied Kyiv with military drones and having said that the invasion contravenes international law. But Ankara has also played the role of mediator. FRANCE 24's Jasper Mortimer reports.

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8:08 am: Russian forces still pose threat to Kyiv despite Ukraine’s counterattacks, UK says

Russia poses a significant threat to Kyiv through its forces’ strike capability even though Ukrainian forces continue localised counterattacks to the northwest of the city, British military intelligence said on Tuesday.

Russian forces have maintained their offensive on Mariupol with continuous heavy shelling of the city, the UK’s ministry of defence said in a statement. "However the centre of the city remains under Ukrainian control."

Elsewhere, Russian forces are maintaining blocking positions while attempting to reorganise and reset their forces, it added.

7:21 am: Ukrainian and Russian delegations prepare for talks in Istanbul

Ukraine’s Foreign Minister Dmytro Kuleba said peace talks in Istanbul would focus on easing the humanitarian situation in Ukraine, with securing a ceasefire the top objective.

"The minimum programme will be humanitarian questions, and the maximum programme is reaching an agreement on a ceasefire," Kuleba said Tuesday.

Ahead of the talks, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said his country is prepared to declare its neutrality, as Moscow has demanded, and is open to compromise on the fate of the Donbas, the contested region in the country’s east.

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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France24 - Monde

Mondial-2022 : le Canada décroche son deuxième billet, 36 ans après sa première Coupe du Monde

Publié le : 28/03/2022 - 11:13

Stéphanie TROUILLARD Suivre

Le Canada va retrouver la Coupe du monde de football, trente-six ans après sa dernière participation. Grâce à sa victoire (4-0) face à la Jamaïque, dimanche à Toronto, l'équipe nord-américaine a obtenu sa qualification pour le Mondial organisé au Qatar lors de l'avant-dernière journée des qualification de la zone Concacaf. 

Le Canada va participer au deuxième Mondial de football de son histoire. Trente-six ans après leur première apparition en Coupe du Monde, les "Canucks" ont obtenu, dimanche 27 mars, leur ticket pour la compétition organisée au Qatar en battant la Jamaïque sur le score de 4 à 0, lors de l'avant-dernière journée des qualification de la zone Concacaf.

À une journée de la fin des éliminatoires, les Canadiens sont assurés de finir à l'une des trois premières places du classement, qui ouvrent la voie à une accession directe. Ils ne peuvent plus être rattrapés par le quatrième, le Costa Rica qui s'est imposé (2 à 1) au Salvador. 

Qualification pour la coupe du monde : ✅Jouer à la coupe du monde : 🔜Le compte à rebours a commencé ⏳#CANMNT #PourCanada #WCQ #OuiCan pic.twitter.com/wbLNVUwecn

March 27, 2022

"Nous avons traversé des moments difficiles. Mais j'ai un groupe de joueurs incroyables. Et nous avons du talent. Je suis simplement heureux pour ces gars. Quand j'ai pris les rênes de l'équipe et que j'ai dit 'On va se qualifier pour la Coupe du Monde'. Je ne pense pas que beaucoup m'aient cru", a réagi le sélectionneur John Herdman.

"Le Canada est une nation de football et nous ferions mieux d'y croire. Nous allons continuer à avancer. Nous ne faisons que commencer", a-t-il ajouté.

Une seconde participation

Frustrés d'avoir manqué le coche jeudi au Costa Rica, où ils ont concédé leur premier revers de cette phase (1-0), ils ont mis un point d'honneur à finir le travail par un feu d'artifice, devant leur public chauffé à blanc dans le froid encore glacial de l'Ontario.

L'attaquant Cyle Larin, trouvé dans la surface par le milieu de terrain Stephen Eustaquio, a ouvert le score dès la 13e minute, faisant exploser de joie près de 30 000 doudounes et bonnets rouges.

Nous sommes qualifiés aujourd'hui. Mais il est temps de croire en demain. 🇨🇦#CANMNT #WCQ #OuiCan pic.twitter.com/qKMC75aVzu

March 27, 2022

Les occasions de but se sont alors multipliées, Larin, Jonathan David et Tajon Buchanon, manquant de précision dans le dernier geste. Ce dernier a tout de même doublé la marque avant la pause, à la réception d'un centre mal renvoyé par la défense adverse.

Au retour des vestiaires, David, l'attaquant de Lille (L1) a encore manqué de précision après un service idéal de Larin (49e), puis le Canada a légèrement levé le pied, afin d'inutilement se faire contrer en voulant marquer plus.

John Herdman a alors fait entrer du sang neuf pour que les remplaçants participent à la fête, et Junior Hoilett a ajouté le troisième but d'un pointu après une passe de Buchanon (82e). Puis, le Jamaïcain a donné encore plus d'allure au score, en marquant contre son camp (88e).

Un nul suffisait aux Canadiens pour se qualifier pour leur seconde Coupe du monde, après celle disputée au Mexique en 1986. Lors de cette compétition, ils avaient hérité du groupe C composé de la France, de l'URSS et de la Hongrie. Après avoir perdu contre les Bleus lors de leur premier match (0-1), ils avaient aussi été battus par la Hongrie (2-0) et l'URSS (2-0). L'équipe du Canada avait quitté la compétition après la phase de poules sans avoir marqué le moindre but, et en ayant encaissé cinq.

Les larmes d'Alphonso Davies

Au coup de sifflet final du match contre la Jamaïque, le défenseur canadien Alphonso Davies a fondu en larmesdimanche devant son écran d'ordinateur et a répété à plusieurs reprises "Oh mon dieu". Le joueur du Bayern Munich, éloigné des terrains depuis mi-décembre, a suivi la qualification de son équipe nationale à distance. 

Plus de trois mois après son dernier match, le footballeur, qui a contracté le Covid-19 et qui s'est fait diagnostiquer une myocardite (inflammation cardiaque), va bientôt reprendre le chemin de l'entraînement et espère être du voyage au Qatar. "Je suis heureux d'être de retour et de pouvoir m'entraîner de nouveau. La rééducation se passe bien jusqu'à maintenant", a-t-il expliqué dimanche sur le site Internet du club allemand. "Je n'ai pas de problème de muscle ou de cœur, mais je ne suis pas encore à 100 %".

#CanMNT icon @AlphonsoDavies REACTS to WORLD CUP QUALIFICATION ✅🍁Like all of us right now, Alphonso Davies is in tears 😭😭😭Join our post-game celebrations, LIVE 🔴https://t.co/NHgvgkyhxj pic.twitter.com/1fIikH2Z17

March 27, 2022

De leur côté, les États-Unis, faciles vainqueurs du Panama (5-1), grâce notamment à un triplé de Christian Pulisic qui a inscrit deux penalties, sont deuxièmes du groupe. Et le Mexique qui l'a emporté (0-1) au Honduras, reste troisième.

Ils possèdent chacun 25 points, soit 3 de mieux que le Costa-Rica, qui de surcroît compte une différence de buts générale (le critère premier en cas d'égalité de points, la meilleure attaque venant en deuxième) très défavorable par rapport à celle des Américains (+13/+3) et un peu moins défavorable, mais difficile à combler, par rapport à celle des Mexicains (+7/+3). Il faudrait donc une assez large victoire des Costaricains face aux États-Unis mercredi, conjuguée à une défaite elle aussi assez large du Mexique contre le Salvador, pour les voir grimper à la troisième place grâce au "goal-average".

Les vingt pays pour l'instant qualifiés

Après la qualification du Canada, 20 des 32 tickets pour le Mondial au Qatar ont pour l'instant trouvé preneurs. Outre le pays hôte qualifié d'office, dix sélections européennes, quatre sud-américaines, quatre de la zone Asie et une nord-américaine sont assurés de participer à la compétition.

  • Zone Amérique du Sud (4) : Brésil, Argentine, Equateur, Uruguay
  • Zone Amérique du Nord et centrale (1) : Canada  
  • Zone Asie (5) : Qatar (pays-hôte), Iran, Corée du Sud, Japon, Arabie saoudite
  • Zone Europe (10) : Danemark, Allemagne, France, Belgique, Croatie, Espagne, Serbie, Angleterre, Suisse, Pays-Bas 

Avec AFP

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El País (ESP)

24 horas en Chiaia, el refugio tranquilo de Nápoles

24 HORAS

Un paseo por el barrio italiano entre el parque afrancesado de la Villa Comunale, cafés donde tomar el mejor ‘espresso’ de la ciudad, calles con anticuarios y ‘osterias’ con siglos a sus espaldas y el acuario más antiguo del mundo

Esa visión caótica de Nápoles que directores de cine como Vittorio de Sica o Paolo Sorrentino han perpetuado, asentada en calles estrechas con infinitas hileras de ropa tendida y ruidosas motos, parece disiparse al surcar el tranquilo barrio de Chiaia, que se expande por el puerto hasta la zona de Posillipo. Construido en altura bajo las colinas de Vomero que corona el castillo de San Telmo, esta zona dulcifica el rostro napolitano con sus mansiones de estilo liberty, el parque afrancesado de la Villa Comunale y calles con anticuarios y osterias con siglos a sus espaldas. Un respiro del bullicio constante del centro de Nápoles en el que descubrir al caer el sol las mil versiones del aperitivo all’Italiana, tanto en su paseo marítimo como en la animada vía de Vico Belledonne.

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9.00 Tomar café al estilo de la Vieja Europa

Los vecinos de Chiaia se jactan de tener el mejor espresso de la ciudad, algo muy codiciado en Italia por la tradición del tueste que practican desde hace siglos. Su aroma perfuma las piazzas desde primera hora de la mañana y ameniza la vida social de los napolitanos. A la entrada de Chiaia, en un lateral de la plaza del Plebiscito, aguarda el Gran Caffè Gambrinus (Via Chiaia, 1) (1). Cuesta poco imaginar las charlas de humo y versos que se gestaron hace décadas en su salón literario desde que abrió en 1860. Intelectuales como Oscar Wilde o Jean Paul Sartre formaron parte de su fiel clientela, y fue parada recurrente en la ruta lúdica de Ernest Hemingway a su paso por Nápoles. Ese rostro burgués tan de la Vieja Europa se mantiene latente en sus techos art nouveau y suelos de mármol junto a cuadros de impresionistas locales. Pero volvamos al café. Aquí se puede disfrutar del clásico napolitano servido con mucha espuma de azúcar y acompañado de dulces caseros como el babá, el borracho de ron de origen polaco que los lugareños han adoptado como propio. 

Otros cafés históricos son el Gran Caffè La Caffettiera (Piazza dei Martiri, 26) (2) y el Gran Caffè Cimmino (Via Gaetano Filangieri, 13) (3). Este último es el favorito de las familias ‘bien’ de la zona, que acuden los domingos para compartir un desayuno napolitano —a base de café y cruasán— antes de dar un paseo por el puerto. 

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10.00 El acuario más antiguo del mundo

Riviera di Chiaia es ese paseo que atrae el sol y parece descongestionar las calles angostas y concurridas que dominan el centro de la ciudad. El entramado que forma junto a la Via Francesco Caracciolose conoce como Villa Comunale (4), un jardín afrancesado creado por Carlo Vanvitelli a finales del siglo XVIII. Las esculturas neoclásicas y fuentes decimonónicas que aún permanecen en pie dan cuenta del brillo que gozó en el pasado, trastocado por los estilos de posteriores épocas. Junto a ella se encuentra la Mappatella, una diminuta playa protegida por las rocas donde darse un chapuzón cuando el calor napolitano aprieta. 

Si eso de mojarse no le convence, a pocos metros se pueden atisbar las tortugas marinas que habitan el acuario en activo más antiguo del mundo: el Acquario di Napoli. Fue inaugurado en 1874 como parte de la estación zoológica Anton Dohrn, el centro mundial sobre biodiversidad que el naturalista alemán fundó aquí atraído por su abundante vida bajo el mar, y que completa el recién estrenado Museo Darwin Dohrn (DaDoM). Como colofón, el primer gelato del día en la terraza de uno de los pintorescos quioscos que serpentean el parque. 

11.30 Adentrarse en las estancias de un noble

Esta riviera también esconde los entresijos de una antigua residencia de la nobleza napolitana. En el número 200 de Riviera di Chiaia se alza la Villa Pignatelli (5), monumental y regia tanto por sus jardines ingleses como por el pórtico de la fachada que parece emular al del panteón de Agripa, y simboliza el fulgor neoclasicista que experimentó Nápoles en el siglo XIX. Concebida como una domus pompeyana, tras la muerte de su primer propietario, el baronet Ferdinand Acton, pasó a manos de la familia de banqueros Rothschild y posteriormente a los Pignatelli, que embellecieron la villa con sus gustos rococós convirtiéndola en lugar de encuentro para la intelectualidad y la aristocracia europea. Ahora, bajo la tutela del Estado italiano, alberga el museo Príncipe Diego Aragona Cortés con la colección privada de muebles y objetos de la familia junto a una muestra de carruajes de la época. 

12.30 De iglesia en iglesia

Nápoles es conocida por la pizza, Maradona, el arte urbano de sus calles y también por sus iglesias. Este barrio no iba a ser menos y congrega en su anatomía interesantes muestras de arquitectura eclesiástica. Santa Teresa a Chiaia (6), con su fachada de esculturas barrocas que circunda una escalinata y que ilumina con sus tonos salmón y ocre la Via Vittoria Colonna, o los frescos del siglo XIV que decoran la bóveda de Santa Maria di Piedigrotta (Piazza Piedigrotta, 24) (7) son solo algunas paradas. Un buen consejo es recorrer ese mapa que trazan sus nobles plazas como San Pasquale, dei Martiri o Sannazaro —esta última famosa por una fuente con forma de sirena— y adentrarse por los templos que se encuentran a nuestro paso, en su mayoría abiertos al público y de entrada gratuita. 

13.30 Una calle que viaja en el tiempo

Una ciudad con tanta historia y cuna de coleccionistas como la Casa de Farnesio es sinónimo de tesoros antiguos, y no solo entre las paredes de un museo. La última hora de la mañana es un buen momento para recorrer la Via Carlo Poerio, que aglutina entre ilustres residencias y boutiques de moda un listado infinito de anticuarios. El taller familiar Antichità e Restauro Lepre (8), que regenta Raffaele desde hace seis décadas en el número 80 de esta calle, es un referente para el sector y la industria del cine; muchos de los muebles que él mismo restaura han servido de decorado para producciones europeas como Martin Eden (2019). Junto a la galería de arte Nuova Bianchi D’Espinosa (9), especializada en pintura napolitana del siglo XIX, se alza la Libri & Stampa Grimaldi (10), una librería antigua con escalera de caracol y lámpara de araña incluida que atrapa a ávidos lectores entre ediciones originales, grabados y las elegantes publicaciones que ellos editan. Vintage (Via Carlo Poerio, 92) (11), con ropa y accesorios de segunda mano, o Zompetti (12), de cerámicas y lámparas artesanales, redondean este viaje a los antiguos oficios que culmina con una birra en el cóctel-bar Flanagan’s (13), decorado con guiños al pasado. 

14.00 Al calor de una 'osteria'

Los napolitanos se toman lo de comer bien muy a pecho en cualquier momento del día. La hora del almuerzo es sagrada y se dilata en el tiempo con un antipasti, dos platos principales y postres caseros. Una tradición que cultivan acogedoras osterias como Da Tonino (Via Santa Teresa a Chiaia, 47) (14). Esta taberna cuelga desde 1880 en su puerta un menú diario escrito a mano, con platos de pasta y guisos locales que han sentado a la misma mesa a trabajadores con celebridades como el tenor Caruso, el Nobel Dario Fo o el duque Amadeo de Saboya. En el número 33 de la misma calle, Manfredi (15) sube la apuesta con su horno de pizza y platos de marisco. Si escatima el tiempo, vaya al grano y pida junto a una frasca de vino de la casa la pizza manfredi, al estilo napolitano con el borde relleno de ricota. 

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16.00 Arte moderno dentro de un 'palazzo'

A pesar del patrimonio histórico de incalculable valor que contiene Nápoles, la vanguardia también ha sabido encontrar su lugar. La aparición en escena del museo de arte contemporáneo MADRE o la intervención de las estaciones de metro que realizaron artistas como Oscar Tusquets dan prueba de cómo la ciudad se antoja vigente con los tiempos. Desde 2005, el palacio Roccella, del siglo XVIII, es la sede de PAN, como popularmente se conoce al centro de cultura Palazzo delle Arti Napoli (Via dei Mille, 60) (16), que aglutina muestras y charlas en torno a disciplinas modernas. La impronta que el artista estadounidense Keith Haring dejó en su paso por la ciudad y que integra su arte urbano, ese ADN tan napolitano como sus palacios decadentes o las ruinas bajo tierra, ha sido la última en sumarse. 

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17.30 Un recuerdo artesanal

Chiaia es el lugar donde aprovisionarse de recuerdos y antojos gourmet más allá del típico souvenir. Desde los años veinte, la fábrica de Gay-Odin (17) exporta a toda Italia sus chocolates de autor cuidadosamente servidos en cajas con bucólicos paisajes. Se pueden adquirir en su tienda (Via Vittoria Collona, 15) junto a otros golosos tesoros como helados o el liquore al cioccolato. Si aún quedan ganas de azúcar, una visita al cercano horno casi centenario de Panificio Moccia (Via S. Pasquale, 21) (18) servirá para ponerse al día con la repostería local, con imprescindibles como el delicado hojaldre del sfogliatelle ricce e frolle o la zeppola di San Giuseppe con mucha crema y confitura. No muy lejos, y al margen de las calles principales, se desliza la Passeggiata Colonna, que desemboca en la Piazza Amedeo, donde arranca el viejo funicular. Este pasadizo comercial contiene boutiques de artesanos y marcas independientes como (Ri)Mani y SibùShop & Gaia (joyas y accesorios), 12inch (discos de vinilo) o Winè, una pequeña bodega con vinos y quesos para llevar o disfrutar en su terraza. 

18.30 La puesta de sol más deseada

Aquí, la búsqueda del atardecer perfecto invita a tomar la ciudad con cierta distancia, bien en lo alto desde el castillo de San Telmo o al nivel del mar, para dibujar con la mirada la línea del golfo que define Sorrento con las islas de Procida, Ischia y Capri. El ascenso al Castel dell’Ovo (19), la fortificación más antigua de Nápoles, permite acaparar el skyline histórico de la ciudad frente al volcán Vesubio y hasta el distinguido barrio de Posillipo. Este castillo que funcionó como cárcel y residencia real se erigió en el siglo XII sobre el islote de Megaride, unido posteriormente a la península junto al pintoresco puerto de Santa Lucía, con su lonja aún en activo y el trasiego de marineros con tatuajes. Si continuamos por Via Partenope encontraremos en las terrazas que animan el paseo marítimo la excusa para tomar el primer spritz de la tarde frente al mar. 

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20.00 La hora sagrada del aperitivo

Esa sana costumbre del aperitivo all’Italiana, formulado con una bebida casi siempre alcohólica para estimular el apetito nocturno, es sagrada en Chiaia. Siempre acompañada de generosas raciones de embutidos, quesos y ensaladas. Las rondas de negroni y vinos se suceden por las calles estrechas conocidas como baretti que derivan en la bahía. Frecuentadas coctelerías como L'Antiquario (Via Vannella Gaetani, 2) son casi como una segunda casa para los napolitanos acomodados. La cara más terrenal se concentra en la calle Vico Belledonne. Tabernas como Enoteca Belledonne (20) abarrotan la calle con los grupos de gente que se forman entorno a sus barras exteriores para catar sus vinos locales. Al final de la vía está Barril (Giuseppe Fiorelli, 11) (21), uno de los lugares favoritos para los que prefieran maridar este tentempié con un cóctel. 

21.00 Hay vida más allá de la pizza

Por muy apetecible que resulte la dieta napolitana a base de pizza y pasta, menos exportado, pero no por ello menos apetitoso, el pescado es un plato histórico en la cocina local, capturado directamente en aguas napolitanas. Sin salir de Vico Belledonne, en el número 27, Pescheria Mattiucci (22) es el ejemplo de un tipo de negocio muy recurrente los últimos años. En esta legendaria pescadería, regentada en los años cuarenta por Salvatore Mattiucci y ahora reconvertida en fish boutique por su hijo Luigi, se cena el género fresco que pescan cada mañana entre crudos y modernas recetas, notas de jazz y botellas de bianco que animan a compartir la charla. 

23.00 La última panorámica de la ciudad

La noche cerrada trae sobre el golfo de Nápoles un manto de luces que dibujan su autonomía. Bien merece divisarlo desde alguna de las terrazas que coronan sus distinguidos hoteles. Tras una intensa reforma a manos del estudio Gnosis Progetti, el lujoso The Britannique Naples (23) se modernizó y recuperó ese esplendor que vivió el edificio neorrenacentista de finales del siglo XIX, rodeado de residencias de estilo liberty y bajo el refinado barrio de Vomero. El arte contemporáneo es el hilo conductor de este alojamiento concebido casi a modo de galería, con una colección nutrida de pinturas, fotografías e instalaciones de artistas locales. En lo alto, junto a una pequeña piscina y la terraza, se ubica el Niq Bar, ese lugar en el que despedirse de Chiaia o bien tomar la sabia decisión de dilatar la estancia y despertarse a la mañana siguiente con la panorámica que ofrecen sus habitaciones de muros acristalados.

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Valeurs Actuelles

[Vidéo] “Macron assassin” : Nicolas Dupont-Aignan critique une “polémique débile qui victimise le Président”

Au cours des dernières heures, un certain nombre de concurrents d’Eric Zemmour ont fustigé l’attitude du candidat de Reconquête ! à l’occasion de son meeting du Trocadéro, dimanche 27 mars. Meeting lors duquel la foule a scandé les propos « Macron assassin ». Des propos que l’ex-essayiste et journaliste n’a pas condamné immédiatement, avant d’assurer plus tard ne pas les avoir entendus. Interrogé à ce sujet, mardi 29 mars, sur le plateau de RTL, Nicolas Dupont-Aignan a fustigé une « polémique débile qui victimise le président de la République ».

« Je ne suis pas là pour défendre Monsieur Macron »

« J’en ai assez de ces polémiques débiles dont vous nous abreuvez », s’est d’abord agacé le député de l’Essonne, lorsque nos confrères lui ont demandé pour quelles raisons il n’avait pas condamné lesdits propos. Après quoi, il a étayé en ces termes son point de vue sur la question : « Je n’ai pas à condamner ou [ne] pas condamner. Je [ne] suis pas là pour défendre Monsieur Macron. Je suis là pour parler de la France et des Français. » Ensuite, après s’être dit « en désaccord » avec l’esprit qui règne dans les meetings d’Eric Zemmour, le candidat de Debout la France a fustigé des « polémiques débiles [qui] victimisent le président ».

💬 #MacronAssassin : « Des polémiques débiles, vous victimisez le Président de la République », @dupontaignan dans #RTLPresidentielle pic.twitter.com/mEeB9lKVGF

— RTL France (@RTLFrance) March 29, 2022

Multiples reproches

Rapidement, dimanche, les propos « Macron assassin » avaient été vivement dénoncés par la macronie, mais également par les rivaux de droite d’Eric Zemmour. « Quelqu’un qui n’a pas la capacité de demander à la foule de cesser de scander ‘Macron assassin’ est indigne d’une fonction politique », avait par exemple déclaré Christophe Castaner sur BFMTV. « Je combats avec force le président sortant, mais laisser traiter un adversaire de meurtrier, c’est dangereux pour la République », avait de son côté tweeté Valérie Pécresse. Quant à Marine Le Pen, elle avait jugé qu’il s’agissait d’un « propos tout à fait outrancier qui répond à une forme d’outrance ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Israël : deux policiers tués dans une attaque revendiquée par l'organisation État islamique

Publié le : 28/03/2022 - 03:00Modifié le : 28/03/2022 - 13:57

FRANCE 24 Suivre Wassim NASR

Deux Arabes israéliens identifiés par le renseignement de l'État hébreu comme des agents locaux de l'organisation État islamique ont été éliminés après une attaque à Hadera, dans le nord d'Israël. Deux policiers, dont l'un avait également la nationalité française, sont morts dans cette attaque dimanche soir.

Au moins deux policiers sont morts et plusieurs personnes ont été blessées dans une attaque revendiquée par l'organisation État islamique (OEI) dans la ville israélienne de Hadera (nord) dimanche 27 mars.

Dudu Boani, haut responsable de la police dans cette région, a indiqué que les deux morts étaient deux policiers et que des forces spéciales avaient tué les assaillants, deux Arabes israéliens identifiés par le renseignement israélien comme des agents locaux de l'OEI.

Les funérailles de ces policiers, qui étaient âgés de 19 ans et appartenaient à la police aux frontières israélienne, doivent avoir lieu lundi 28 mars. L'une des deux victimes, Shirel Aboukrat, avait les nationalités française et israélienne, d'après l'ambassade de France à Tel-Aviv.

La police israélienne a annoncé avoir mené des perquisitions dans la ville arabe d'Umm el-Fahm, à une vingtaine de kilomètres de Hadera où a eu lieu l'attaque dimanche soir, en collaboration avec le service de sécurité israélien Shin Beth. "À l'issue des perquisitions, les forces de l'ordre ont arrêté trois habitants soupçonnés d'appartenir à une organisation terroriste. Deux autres suspects ont été arrêtés ailleurs", a indiqué lundi la police dans un communiqué.

Une attaque à l'arme automatique

"Deux membres des forces de police juives ont été tués et plusieurs ont été blessés dans une attaque d'un commando infiltré", a revendiqué l'OEI dans un communiqué diffusé lundi sur un site de propagande, indiquant que deux de ses militants étaient les auteurs de cette fusillade.

Les images des caméras de surveillance de Hadera, ville située entre Tel-Aviv et Haïfa, montrent deux hommes ouvrant le feu à l'arme automatique dans une rue où circulent des voitures, avant de se diriger vers le trottoir.

Or "deux membres des unités de contreterrorisme de la police des frontières qui étaient dans un restaurant tout près du lieu de l'attaque sont sortis et ont neutralisé les assaillants", a indiqué à l'AFP une source sécuritaire israélienne.

Ayman Odeh, chef de file de la "Liste unie", un regroupement de partis politiques arabes israéliens concentrant ses appuis dans le nord du pays, a condamné l'attaque, estimant qu'elle "n'avait rien à voir avec la lutte politique que le public arabe mène pour ses droits".

Dans des communiqués différents, les mouvements islamistes armés palestiniens du Hamas et du Jihad islamique ont salué "l'opération héroïque de Hadera", le Hamas disant quelle avait été "menée en réponse au sommet de normalisation sur notre terre". Car elle intervient alors qu'Israël accueillait dimanche et lundi un sommet réunissant les chefs de la diplomatie des États-Unis, de l'Égypte, des Émirats, du Bahreïn et du Maroc dans une localité du désert du Néguev (sud).

Sommet du Néguev

Cette attaque à Hadera survient quelques jours après une autre survenue dans le sud d'Israël, à Beersheva, qui avait fait quatre morts. L'assaillant de cette attaque au couteau et à la voiture bélier a été identifié par les autorités israéliennes comme étant un enseignant condamné en 2016 à quatre ans de prison pour avoir planifié de se rendre en Syrie afin de combattre au sein de l'OEI.

"Une deuxième attaque par des partisans de l'OEI à l'intérieur d'Israël oblige les forces de sécurité à s'adapter rapidement à la nouvelle menace", a commenté lundi le Premier ministre israélien. "J'invite les citoyens à continuer d'être vigilants. Ensemble, nous pourrons également vaincre cet ennemi".

Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a tenu dimanche en soirée des consultations avec le chef de la police et de l'armée, tandis que le Premier ministre, Naftali Bennett, qui s'était entretenu plus tôt en journée à Jérusalem avec le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, s'est rendu à Hadera. Il s'y est entretenu avec des responsables locaux, a indiqué son bureau.

Le chef de la diplomatie israélienne, Yaïr Lapid, a indiqué avoir "informé" les participants au sommet du Néguev. "Tous les ministres des Affaires étrangères ont condamné l'attaque et transmis leurs condoléances aux familles des victimes", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Avec AFP

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Israël : quatre morts dans une attaque au couteau et à la voiture bélier

Normalisation des relations : le Premier ministre israélien en visite historique à Bahreïn

Antony Blinken en visite "historique" en Israël pour atténuer le différend sur l'Iran

Valeurs Actuelles

Le sondage secret du PS qui étrille le bilan parisien d’Anne Hidalgo

Le bilan est sévère, la forme interroge. Un sondage Ifop dont le contenu est révélé lundi 28 mars par L’Opinion dresse un constat sévère pour Anne Hidalgo. Déjà promise à un échec cuisant au premier tour, elle serait, selon cette étude, très peu populaire auprès de ses administrés parisiens. Sur un échantillon de 808 Parisiens inscrits sur les listes électorales, 69 % ont une mauvaise opinion de la maire de Paris et de son action, et 44 % en ont même une « très mauvaise ». Seuls 27 % d’entre eux ont une opinion positive. Presque autant (62 %) jugent que des « changements importants » doivent être apportés dans l’action municipale. C’est notamment sur la propreté de la Ville que le bilan est sévère avec 65 % des sondés qui la place dans les priorités. Vient ensuite la sécurité (60 %). Par ailleurs près de deux Parisiens sur trois jugent défavorablement sa gestion des lieux de consommation de crack.

Un retour à Paris compromis ?

Ce sondage n’a pas été commenté par l’entourage d’Anne Hidalgo, qui dit ne pas en avoir eu connaissance. Et pour cause, commandé par le PS, il n’a jamais été publié, précise L’Opinion. Le journal note un autre fait troublant : l’enquête avait été réalisée au lendemain de la primaire populaire qui avait abouti à la victoire de Christiane Taubira, Anne Hidalgo arrivant cinquième, derrière le méconnu Pierre Larrouturou. Difficile de comprendre l’intérêt qu’a trouvé le parti à évaluer le niveau de sa candidate à Paris à ce moment précis.

Les résultats du sondage mettent en tout cas en avant un autre défi pour Anne Hidalgo : revenir à la mairie de Paris après un désaveu national. Depuis quelques jours, des voix s’élèvent au sein même de sa majorité pour la mettre en garde contre un retour difficile. Certains prédisent même qu’elle pourrait abandonner le fauteuil. Toujours selon le sondage Ifop, sa principale opposante, la maire du VIIe arrondissement Rachida Dati, obtient 40 % d’opinion favorable.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Victime de la guerre, l'agriculture ukrainienne craint la panne sèche

Publié le : 28/03/2022 - 17:24Modifié le : 28/03/2022 - 17:37

Laura MOUSSET Suivre

Sur des champs à perte de vue du sud-ouest de l'Ukraine, les moissonneuses viennent de débuter le semis du tournesol. Quelque 50 % du commerce mondial repose sur la production ukrainienne. Mais à cause de la guerre, le manque de carburant menace la saison agricole, et les dernières récoltes n’ont pas pu être exportées. Un coup dur pour les agriculteurs, mais également pour la sécurité alimentaire mondiale.  

BBC

Queen attends Prince Philip memorial service at Westminster Abbey

By Lauren TurnerBBC News

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The Queen has joined family members to celebrate the life of the Duke of Edinburgh in a memorial service that noted his devotion to duty.

Her son the Duke of York, in his first appearance since the settlement of a civil sex assault case, accompanied her to Westminster Abbey.

Prince Philip, who died last year aged 99, was described as a "remarkable man" committed to "down-to-earth" causes.

The service was held as Covid rules meant his funeral had only 30 present.

Representatives of many of his charities - including the Duke of Edinburgh Award - attended the service, which had 1,800 people in attendance.

It was the first major event this year attended by the 95-year-old monarch, who travelled by car from Windsor Castle with Prince Andrew.

There had been doubts she would be able to attend, and she only made the final decision in the hours before the service.

The Queen has had problems with her mobility and had to pull out of the Commonwealth Service earlier this month. She also tested positive for Covid in February.

Special measures were put in place for her comfort, including keeping the length of the service to 45 minutes.

Unlike the funeral in Windsor last April, where the Queen was poignantly pictured sitting alone, she had close family members in all the seats around her.

Her and Prince Philip's two elder children, Prince Charles and Princess Anne, were sitting in the same row as her - and her grandson Prince William were in the row directly behind along with two of her great-grandchildren Prince George and Princess Charlotte.

The Queen's other two sons, Prince Andrew and Prince Edward, also had front row seats, across the aisle from the Queen.

But Prince Harry, who has been in a legal dispute over the provision of security, did not travel from California, where he lives.

Political leaders including Prime Minister Boris Johnson and Labour leader Sir Keir Starmer were among the guests, as were representatives from European royal families, including from the duke's native Greece.

The service was stamped with the personality of Prince Philip, with many of the elements originally intended for his funeral at St George's Chapel included.

Those elements included the entry to Westminster Abbey being lined by Duke of Edinburgh gold award winners as mourners arrived.

The hymn Guide Me, O Thou Great Redeemer, also intended for the funeral, was sung, and there was music by Beethoven, JS Bach, Wagner, Vaughan Williams and William Byrd heard during the service.

The Queen is also said to have been closely involved in the planning of the service.

'Loyalty and deep devotion'

Dean of Windsor David Conner, a long-time friend of Prince Philip who also conducted his funeral, told the congregation at this service that the duke's life "bore the marks of sacrifice and service".

"Certainly, he could show great sympathy and kindness. There is no doubt that he had a delightfully engaging, and often self-deprecating, sense of humour.

"It is quite clear that his mind held together both speculation and common sense. Moreover, nobody would ever doubt his loyalty and deep devotion to our Queen and to their family."

He told the congregation the duke was "practical" and "devoted his astonishing intellectual and physical energy, his enormous capacity for sheer hard work, to a host of down-to-earth enterprises".

"These included the equipping of young people to face tomorrow's challenges, the encouragement of respect and care for the natural order, and his pioneering work in facilitating conversation between representatives of the different world faiths," he said.

He also pointed out that the duke could be "abrupt" and sometimes "forget just how intimidating he could be".

"A kind of natural reserve sometimes made him seem a little distant. He could be somewhat sharp in pricking what he thought to be bubbles of pomposity or sycophancy.

"On the other hand, we should not forget that he himself was sometimes wounded by being unfairly criticised or misunderstood."

A long life lived fully

This thanksgiving service brought together the strands of Prince Philip's life. His wife of 73 years, his family, his charities, his military connections, his sense of public duty.

But in his sermon, the Dean of Windsor, David Conner, said Prince Philip would have hated to have been remembered as a "plaster saint".

He described a real-life man, full of energy and ideas, but who had no patience for pomposity or flattery.

There was also attention on the real-life frailties of the Queen, who walked to her seat as the first hymn had started.

She sat in the same church where she was married to Prince Philip, stick at her side, with four generations of her family present and decades of memories.

Prince Andrew, making his own reappearance at a public event, had helped her to walk into the Abbey.

It was an historic setting for an historic occasion, with prayers for a "long life lived fully".

With the Abbey bells ringing, a choir singing and crowds in the streets outside, this was something of the bigger funeral that Covid prevented last year.

The Queen and Prince Philip had been married for 73 years and in her Christmas message the Queen spoke in unusually personal terms about the loss of her "beloved" Philip.

The flowers on display at the memorial service included orchids, a reference to the orchids in the Queen's wedding bouquet. She and Prince Philip were married in 1947 at Westminster Abbey.

Representatives of some of the 700 charitable organisations that he supported were present for the service, ranging from the Outward Bound Trust and Voluntary Services Overseas to the Caravan and Motorhome Club.

Many of his charities had a focus on inspiring young people and giving them wider opportunities. There was also an emphasis on conservation and protecting the environment.

Prince Philip's love of the sea and his links with the Armed Forces were heard during the service in the music of the Royal Marines band, which concluded with a piece called The Seafarers.

The Queen, Duchess of Cornwall and Princess Royal all wore dark green for the service - a similar shade to Edinburgh Green, the duke's livery colour.

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Prince Philip's 'extraordinary life'

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Présidentielle 2022 : “probablement la dernière” campagne de Nicolas Dupont-Aignan

Le paysage politique devrait beaucoup évoluer d’ici l’élection présidentielle prévue en 2027, notamment à droite. Après Marine Le Pen, c’est Nicolas Dupont-Aignan qui a déclaré, lundi 28 mars sur France Inter, que cette campagne présidentielle serait « probablement sa dernière ». « Je défends des convictions qui je crois ne sont pas assez représentées dans mon pays », a-t-il ajouté. Crédité de quelque 2 % d’intentions de vote, le candidat de Debout la France a pointé le rôle de l’abstention dans les études d’opinion qui ne portent que « sur les 50 % de votants qui disent être sûrs d’aller voter ». « Les instituts de sondage sont dans le brouillard », affirme-t-il.

La droite en recomposition

A 61 ans, Nicolas Dupont-Aignan a déjà participé à trois présidentielles, mais n’a jamais passé la barre des 5 %. Après sa rupture avec l’UMP, il s’était présenté une première fois en 2012, obtenant 1,79 % des suffrages. En 2017, il avait obtenu 4,7 % des voix au premier tour. Une élection qui avait été marquée par son appel à voter pour Marine Le Pen au second tour. Cette année, il n’a pas encore dit ce qu’il ferait en cas de nouveau duel entre la candidate du Rassemblement national et Emmanuel Macron.

Marine Le Pen avait elle-même confirmé au JDD  dimanche 27 mars que si elle n’était pas élue, ce serait « a priori » sa dernière campagne. A droite, Valérie Pécresse ne s’est pas exprimée, mais il paraît peu probable qu’elle brigue une deuxième fois le mandat suprême si elle n’arrive pas au moins au second tour. Eric Zemmour n’a pas évoqué le sujet non plus. Il aura cependant 68 ans lors de la prochaine élection.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

En fuyant Poutine, des Russes s'exilent dans une Serbie pro-Kremlin

Publié le : 25/03/2022 - 18:21Modifié le : 25/03/2022 - 18:40

AFP Juliette Halliez Suivre

Dans les jours qui ont suivi l'invasion de l'Ukraine par Vladimir Poutine, de nombreux Russes se sont enfuient de leur pays. Mais à près de 2 000 kilomètres de là, à Belgrade, ils n'échappent pas à la propagande tentaculaire de la Russie. En Serbie, nombreux sont ceux à approuver le conflit.

France24 - Monde

Ukraine : le ministre de la Défense britannique prêt à envoyer des armes nucléaires ? Pourquoi c’est faux

Publié le : 25/03/2022 - 16:54

Aude Dejaifve Suivre

Des Youtubeurs russes se sont fait passer pour le premier ministre ukrainien Denys Shmygal auprès du ministre de la Défense du Royaume-Uni. Ils ont publié le 17 mars une vidéo avec des extraits de l’appel, suggérant que le ministre était prêt à envoyer des armes nucléaires à l’Ukraine. Reprise par des médias russes et sur les réseaux sociaux, cette vidéo s’avère trompeuse. La séquence a été coupée et le ministre britannique n’approuve en aucun cas l’envoi d'armes nucléaires à l’Ukraine.

La vérification en bref

  • Des médias russes et des publications sur les réseaux sociaux affirment que le ministre britannique de la Défense Ben Wallace est prêt à aider l’Ukraine en lui envoyant des armes nucléaires.
  • Ils se fondent sur une vidéo publiée par des YouTubeurs russes qui se sont fait passer pour le premier ministre ukranien auprès de Ben Wallace.
  • Cette vidéo est éditée. Dans la version complète de l’appel, Ben Wallace n’approuve pas l’envoi d’armes nucléaires.

 

Le détail de la vérification

Les auteurs de la chaîne YouTube russe Vovan222prank (depuis supprimée), connus pour piéger des personnalités, en particulier celles qui critiquent le gouvernement russe, se sont fait passer pour le premier ministre ukrainien Denys Shmygal lors d’un appel vidéo avec le ministre britannique de la défense Ben Wallace. Le 17 mars, ils ont publié des extraits de leur appel avec le ministre dans une vidéo d’une minute trente, qui a atteint plus de 290 000 vues.

Sur la vidéo “teaser”, on peut écouter les YouTubeurs demander à Ben Wallace :

“Nous voulons continuer le programme nucléaire pour nous protéger de la Russie. C’est une question difficile mais nous pensons débuter le programme”.

Le ministre britannique hésite d’abord : “mais pensez-vous… Je veux dire, je pense que la Russie, loin d’être neutre, va vraiment détester cela”. Les YouTubeurs insistent, et le ministre britannique répond : “Sur toutes ces questions, je dois en parler au Premier ministre. Puis il ajoute : “le principe est que nous soutiendrons l'Ukraine dans n'importe quel choix que vous ferez”.  

“Le ministère britannique de la Défense prêt à aider l'Ukraine à acquérir des armes nucléaires” titre Komsomolskaya Pravda, un journal russe qui partage les vues du gouvernement, dans un article du 21 mars. NTV, une chaîne de télévision russe contrôlée par l’Etat, affirme également que le ministre “n'a pas exclu d'aider Kiev dans le dossier des armes nucléaires.

Le ministère russe des Affaires Étrangères a également commenté le 24 mars sur Twitter, en republiant la vidéo : “la facilité avec laquelle les responsables de Londres sont d'accord avec la possibilité que l'Ukraine ait des armes nucléaires est étonnante”.

La vidéo a également été partagée sur les réseaux sociaux. T-house, un média chinois contrôlé par l’Etat, a publié la vidéo dans une publication en anglais sur Facebook le 22 mars.

La vidéo circule aussi sur des comptes anglophones de Twitter et en russe.

Une vidéo “teaser” éditée par les YouTubeurs russes

Le 21 mars, les YouTubeurs russes ont publié la version complète de l’appel, d’une durée de 16’28, depuis supprimée et republiée le 24 mars sur leur chaîne YouTube. 

Lorsque les YouTubeurs russes demandent à Ben Wallace : “Nous voulons continuer le programme nucléaire pour nous protéger de la Russie. C’est une question difficile mais nous pensons débuter le programme”, la réponse du ministre est effectivement hésitante : “mais pensez-vous… Je veux dire, je pense que la Russie, loin d’être neutre, va vraiment détester cela”. Il répond à 12’33, après que les YouTubeurs insistent : “Sur toutes ces questions, je dois en parler au Premier ministre. Le principe est que nous soutiendrons l'Ukraine dans n'importe quel choix que vous ferez”. 

Cependant, les YouTubeurs ont coupé une partie de l’appel, dans laquelle la position de Ben Wallace est plus claire. A 15’39, soit trois minutes après sa réponse hésitante, il explique : “Concernant votre acquisition d'armes nucléaires ou une recherche similaire, je serais très prudent à ce sujet. Nous avons signé le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. C'est une tout autre affaire. Il faut être très prudent avec ça”. 

Le ministère britannique de la Défense a réagi en demandant à YouTube dans une déclaration publiée sur Twitter le 23 mars de supprimer les vidéos "truquées par la Russie”.

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Valeurs Actuelles

Présidentielle 2022 : Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron, candidats préférés des électeurs d’origine africaine

Pour qui votent les Français d’origine africaine ? C’est la question à laquelle a tenté de répondre l’Ifop dans un sondage réalisé pour le compte de Jeune Afrique, et publié lundi 28 mars. Il conclut à une très large prédominance de Jean-Luc Mélenchon dans les intentions de vote de cet électorat, suivi par Emmanuel Macron. Le leader de La France insoumise est crédité de 36 % des intentions de vote au sein des électeurs d’origine africaine, ce chiffre montant à 38 % parmi ceux originaires du Maghreb, contre 25 % pour le reste du continent. Des chiffres qui sont plus de deux fois supérieurs à ses intentions de vote globales dans les sondages (entre 12 % et 15 % selon les études).

Marine Le Pen troisième

Emmanuel Macron obtient quant à lui 27 % d’intentions de vote dans cette étude, soit un chiffre analogue au score que lui promettent les sondages au premier tour. Le président sortant arrive cependant loin devant tous les autres candidats. C’est Marine Le Pen qui arrive en troisième position, avec toutefois un chiffre de 9%, soit moitié moins que son niveau actuel dans les sondages. De la même manière, Eric Zemmour obtient 6 % d’intention de vote.

Jeune Afrique précise que, contraint par l’interdiction des statistiques ethniques en France, l’Ifop a dû se baser sur des éléments déclaratifs pour définir si un électeur est « d’origine africaine ». Le sondage a donc porté sur 1 108 personnes « déclarant avoir au moins un parent ou un grand-parent africain ». Selon les calculs du journal, on peut estimer le poids des personnes originaires d’Afrique à entre 5 % et 6 % du corps électoral.

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France24 - Monde

En RD Congo, l'impossible retraite des fonctionnaires

Publié le : 24/03/2022 - 15:53

Samia METHENI Suivre

Ils ont 70, 80, 90 et même 100 ans. Enseignants ou agents administratifs, ils sont fonctionnaires en République démocratique du Congo et travaillent encore, attendant désespérément un pécule, une pension et une reconnaissance qui ne viennent pas.

Valeurs Actuelles

[Jamet] Présidentielle 2022 : vers une recomposition française

Si, comme tous les sondages le donnent à croire à moins d’un mois de la finale, le président sortant devait être reconduit pour un nouveau mandat de cinq ans, l’histoire retiendra qu’Emmanuel Macron aura été le vecteur, l’accélérateur et le bénéficiaire d’une indispensable clarification. La défaite d’ores et déjà annoncée, prélude à l’effondrement, pour l’un, à l’éclatement, pour l’autre, et, pour l’un et l’autre, à la disparition sous leur forme actuelle des deux grands partis de gouvernement, qui alternaient au pouvoir depuis plus de soixante ans, sera le fait marquant de l’élection présidentielle de 2022.

Ainsi devrait-il être mis fin à ce qu’il serait tentant de qualifier sinon d’imposture au moins d’illusion, et de façades à la Potemkine derrière lesquelles il n’y avait plus que des gravats. On ne manquera pas d’imputer la responsabilité de sa déroute à l’éclatante insuffisance d’Anne Hidalgo, et celle de son échec à la campagne ratée de Valérie Pécresse. Le phénomène dépasse de loin la personnalité des deux candidates. Le pouvoir était devenu le seul ciment de deux syndicats d’intérêts mutuels qui n’auront pas survécu à leur courte traversée du désert.

Quelle raison d’être gardait un Parti socialiste qui avait renoncé à changer la vie et même la société et qui, loin d’être resté “l’ennemi de la finance”, gérait le capitalisme en parfaite entente avec celui-ci ? Quelle authenticité et quel sens conservait un parti héritier du gaullisme qui avait bazardé l’héritage du fondateur de la Ve République et qui, économiquement libéral, politiquement europhile, avait acté l’effacement de la France et sa soumission à l’Empire américain ?

Macron réélu, son incontestable légitimité n’en sera pas moins affaiblie d’entrée par le record attendu d’abstentions, de bulletins nuls de bulletins blancs, et viciée dans son principe par le fait qu’il n’était le premier choix que de 30 % des votants soit de 20 % des électeurs.

Le 24 juin devrait acter le triomphe d’un homme soutenu par un grand groupe hétéroclite où coexistent et cohabitent des mouvements et des personnalités venus de la gauche, de la droite et du centre qui n’ont finalement en commun que leur commune attirance pour la lumière, la chaleur et le rayonnement émanant d’un président-soleil. Jacobins ou décentralisateurs, farouches laïques ou tenants des accommodements dits raisonnables, libéraux orthodoxes ou keynésiens de fraîche date, partisans du libre-échange, de la souveraineté européenne ou de la réindustrialisation et de la nécessaire protection de nos intérêts, plutôt attachés au parlementarisme ou adeptes de la monarchie républicaine, les habitants de la galaxie macronienne, de Jean-Pierre Chevènement à Jean-Pierre Raffarin, de Christian Estrosi à Christophe Castaner, d’Édouard Philippe à François Bayrou, de Bruno Le Maire à Hubert Védrine et de Dominique de Villepin à Nicolas Sarkozy s’accordent sur la nécessité de remettre le commandement du navire et la fixation du cap à un pilote, hier synonyme de jeunesse, de disruption et de révolution, aujourd’hui dépeint et d’abord par lui-même comme un vieux loup de mer aux traits creusés par les épreuves et burinés par l’expérience, mais dont la manière d’être et de faire a surtout démontré qu’il était fondamentalement, souvent pour le pire, parfois pour le meilleur, un politicien roué, sans convictions, sans boussole, enivré de lui-même, et de ses propres discours, grisé par le pouvoir, un pur pragmatique.

Ce ne sont pas seulement les circonstances – l’étouffoir abrutissant du Covid, puis, surgi au dernier moment, l’assommoir de la guerre en Ukraine, et l’accaparement consécutif du président par ses fonctions – qui expliquent la faible teneur en idéologie (comme on parlerait d’un faible degré d’alcool) d’une campagne dominée par la crainte et la crise, mais le refus par le président sortant du débat et du choc des projets, des personnes et d’abord des idées.

Macron réélu, son incontestable légitimité n’en sera pas moins affaiblie d’entrée par le record attendu d’abstentions, de bulletins nuls de bulletins blancs, et viciée dans son principe par le fait qu’il n’était le premier choix que de 30 % des votants soit de 20 % des électeurs. Les législatives confirmeront-elles ou corrigeront-elles le résultat de la présidentielle ? Le maintien, en dépit des promesses, du système majoritaire, semble garantir le succès du bloc gouvernemental, donc la pérennité de la distorsion entre le paysage parlementaire et le pays réel, donc la reconduction du régime hyper-présidentiel.

Deux nouveautés sont pourtant apparues au cours des derniers mois : la vitalité potentielle d’une gauche écolo-socialiste qui aurait pu figurer au second tour si elle avait surmonté ses querelles de personnes et de boutiques. L’irrésistible montée d’un mouvement nationaliste et populiste qui, uni derrière un seul candidat, serait arrivé en tête le 10 avril. Au lendemain du 24, le pays, dégrisé, aura la gueule de bois. Le désintérêt, le dégoût, le rejet, non de la politique, mais de la classe politique, le dégagisme ont de beaux jours devant eux. La victoire du président Macron est une victoire aux pieds d’argile.

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France24 - World

France, Germany and Luxembourg seize assets of Lebanon’s central bank chief

Issued on: 29/03/2022 - 10:50

NEWS WIRES

France, Germany and Luxembourg have seized properties and frozen assets worth 120 million euros ($130 million) in a major operation linked to money laundering in Lebanon, the EU's justice agency said Monday.

The seizures are linked to a probe launched by French investigators last year into the personal wealth of Riad Salameh, the central bank chief in crisis-hit Lebanon.

"Five properties in Germany and France were seized as well as several bank accounts" were frozen, Eurojust said in a statement.

The Hague-based Eurojust said the operation on Friday was directed against five individuals who were suspected of embezzling public funds in Lebanon of more than $330 million and five million euros, respectively, between 2002 and 2021.

The five suspects include Salameh, a former Merrill Lynch banker and members of his family, a source close to the probe told AFP.

Prosecutors are probing Salameh's alleged links to criminal association and money laundering, judicial sources said, following a similar move by Switzerland.

A Lebanese judge last week charged Salameh with "illicit enrichment" and money laundering after he failed to attend a court hearing for the fifth time.

Legal proceedings opened against Salameh after complaints filed by anti-graft groups in April last year, supported by a group of Lebanese citizens who lost money since the crisis hit the country in 2019. 

'We contest entirely'

Friday's seizures also include three properties in Germany, valued at 28 million euros as well as other assets worth seven million euros.

In France, two Paris properties valued at 16 million euros as well as a bank account with 2.2 million euros were seized.

In Luxembourg, around 11 million euros were frozen in another bank account, Eurojust said.

The agency did not give any details on the suspects, saying "they are assumed to be innocent until proven guilty."

In post since 1993 and once hailed by political and business leaders, Salameh has been repeatedly accused by the government of former caretaker Prime Minister Hassan Diab of being responsible for the collapse of the Lebanese pound.

The Lebanese public suspect him and other high officials of transferring money abroad during a 2019 uprising, when ordinary people were prevented from doing so.

The 71-year-old financial official has defended himself, saying he believed he was being made the scapegoat for the Middle Eastern country's financial woes.

His lawyers too have called for the opening of a judicial probe, saying "it will give us access to the file" the contents of which "we contest entirely."

"We will exercise our full remedies" in the case, Salameh's French lawyer Pierre-Olivier Sur said.

(AFP)

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France opens probe into personal wealth of Lebanon’s central bank chief

Lebanon central bank chief faces corruption allegations in France

The France 24 Interview

Lebanese central bank governor on country's financial crisis: 'My conscience is clear'

France24 - Monde

Présidentielle 2022 : quelles manipulations sur les réseaux sociaux ?

Publié le : 22/03/2022 - 17:44Modifié le : 22/03/2022 - 17:52

Les réseaux sociaux sont souvent utilisés pour manipuler l'opinion en période électorale. La présidentielle française n'y échappera pas, d'autant plus avec la guerre en #Ukraine et les tensions entraînées.Quelles sont les techniques les plus utilisées ? Quelles opérations peuvent être menées par des puissances comme la Russie par exemple ? Décryptage dans le premier épisode de notre mini-série.

France24 - World

Florida governor signs bill limiting LGBTQ instruction in schools

Issued on: 29/03/2022 - 02:06

NEWS WIRES

Florida governor Ron DeSantis on Monday signed a law banning lessons on sexual orientation and gender identity in elementary schools, a step that critics say will hurt the LGBTQ community.

"We will make sure that parents can send their kids to school to get an education, not an indoctrination," the Republican governor said before signing the bill into law.

Opposition Democrats and LGBTQ rights activists have lobbied against what they call the "Don't Say Gay" law, which will affect kids in kindergarten through third grade, when they are eight or nine years old.

Critics say this wording means the bill could be applied to older children as well.

Republicans have countered that teachers and students can in fact speak spontaneously about sexual orientation and gender identity and that the bill simply bans lessons on these issues from being part of official school curricula.

The legislation caused a stir throughout the country after it was approved by Florida's Republican-majority state senate on March 8.

The controversy also sparked protests in mid-March among workers at entertainment giant Disney for not opposing the law outright.

The company, which employs about 75,000 people at its theme park in Orlando, Florida, finally condemned the bill Monday in a statement.

On Sunday, the hosts of the Oscars ceremony – comedians Amy Schumer, Regina Hall and Wanda Sykes -– alluded to the Florida law in their opening speech when they repeated the word "gay" numerous times.

For months, Republicans in Florida have been waging what they call a battle for parents to have a greater say over what their children learn in school.

The advocacy group Equality Florida, which advocates for LGBTQ rights, criticized DeSantis for signing the bill. 

"DeSantis has damaged our state's reputation as a welcoming and inclusive place for all families, he has made us a laughing stock and target of national derision," the NGO said in a statement.

"Worse, he has made schools less safe for children."

The education war in Florida also centers on teaching of critical race theory, the doctrine holding that racism is an inherent part of law and legal institutions in America in that they serve to maintain social, economic and political inequality.

Last month, the lower house of the Florida legislature passed a bill banning the teaching of race-oriented subjects as part of official school curricula.

(AFP)

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Collins makes debut as first openly gay NBA player

USA

Fifty years on, Stonewall veteran recalls milestone for LGBT rights

USA

US Supreme Court allows Trump to restrict military service by transgender troops

France24 - World

‘I was wrong’: Will Smith apologises to Chris Rock for slap at Oscars

Issued on: 29/03/2022 - 10:04

NEWS WIRES

Actor Will Smith offered apologies Monday to Chris Rock for smacking the comedian during the Oscars ceremony, as the body that oversees the awards said it was launching a formal review of the incident.

Smith – who was named best actor on the night– marched onto stage during the glitzy Hollywood ceremony and hit Rock over a joke about wife Jada Pinkett Smith's hair.

"I would like to publicly apologize to you, Chris. I was out of line and I was wrong. I am embarrassed and my actions were not indicative of the man I want to be," the "King Richard" star wrote on Instagram.

"Violence in all of its forms is poisonous and destructive. My behavior at last night's Academy Awards was unacceptable and inexcusable," Smith said.

"Jokes at my expense are a part of the job, but a joke about Jada's medical condition was too much for me to bear and I reacted emotionally."

Pinkett Smith suffers from alopecia, a condition that causes hair loss, and had a closely cropped head at Sunday's ceremony.

The 94th Academy Awards was in its final hour when actor and comedian Rock quipped that Pinkett Smith appeared ready to star in "G.I. Jane 2" – a putative sequel to a film about a female soldier who has a shaved head.

After at first appearing to laugh at the joke, Smith walked onto the stage and smacked Rock with an open hand.

He then returned to his seat and shouted: "Keep my wife's name out of your fucking mouth."

Smith tearfully apologized to his fellow nominees and the Academy – but not Rock – a few minutes later as he accepted his historic Oscar.

"Love will make you do crazy things," he said.

On Monday, he repeated that apology.

"I would also like to apologize to the Academy, the producers of the show, all the attendees and everyone watching around the world.

"I would like to apologize to the Williams Family and my King Richard Family. I deeply regret that my behavior has stained what has been an otherwise gorgeous journey for all of us.

"I am a work in progress."

Smith's mea culpa came hours after the Academy condemned his behavior and said it was looking at possible sanctions.

"We have officially started a formal review around the incident and will explore further action and consequences in accordance with our Bylaws, Standards of Conduct and California law," a statement said.

'Narcissistic madman'

Celebrities from Tinseltown and beyond reacted with shock and stunned amazement to Smith's outburst, with some defending him and others condemning a display of "toxic masculinity."

"He could have killed him. That's pure out of control rage and violence," filmmaker Judd Apatow said in a tweet he later deleted.

"Stand-up comics are very adept at handling hecklers. Violent physical assault... not so much," "Star Wars" icon Mark Hamill chipped in.

The comedy world was quick to rally to Rock's side, complaining that Smith's outburst could spark copycat behavior, endangering other stand-ups.

Emmy Award-winning Rosie O'Donnell called out a "sad display of toxic masculinity from a narcissistic madman," while Kathy Griffin added: "Now we all have to worry about who wants to be the next Will Smith in comedy clubs and theaters."

Booker prize-winning author Bernadine Evaristo suggested that Smith had not just wrecked what should have been his greatest triumph, but had also sullied his legacy.

"Only the fifth black man in nearly 100 years to win an Oscar for male lead, and the first in 16 years, resorts to violence instead of utilizing the power of words to slay Chris Rock. Then he claims God and Love made him do it," she said.

Smith went from the Oscars to the Vanity Fair after party, where he and his family posed for photos.

Inside, he was filmed dancing and singing along to his 1991 smash "Summertime."

Some celebrities came to Smith's defense, with singer Nicki Minaj saying that as her husband, Smith was privy to the pain Pinkett Smith endures.

"You just got to witness in real time what happens in a man's soul when he looks over to the woman he loves & sees her holding back tears from a 'little joke' at her expense," she tweeted.

"This is what any & every real man feels in that instant. While y'all seeing the joke he's seeing her pain."

Some social media users called for Smith to be stripped of his Oscar, but Academy governor and Oscar winner Whoopi Goldberg said that would not happen.

"We're not going to take that Oscar from him," she said on daytime TV show "The View."

"There will be consequences I'm sure, but I don't think that's what they're going to do."

One Academy voter, who wished to remain anonymous, said it was frustrating how the incident had dominated coverage.

"I would have preferred the story being about the great diversity of the Awards show, which now seems secondary," the person told AFP.

"A female director won, an actor from the disabled community won, as did an actress of the LGBTQ community."

(AFP)

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Will Smith's slap overshadows Oscars ceremony

In the papers

'Best Smacktor': Will Smith shocks the Oscars

‘CODA’ takes best picture, Will Smith slaps Chris Rock as Oscars return to Hollywood

Valeurs Actuelles

[Tribune] Réhabilitons nos soignants non-vaccinés

Souvenez-vous. Il y a tout juste deux ans, l’épidémie de Covid-19 submergeait brutalement nos hôpitaux. Comme toujours, les personnels soignants ont fait preuve d’une abnégation et d’une oblativité sans faille, enchaînant sans sourciller les journées harassantes. Ceux-ci renonçaient à leurs congés et allèrent jusqu’à accepter de travailler dans des conditions dignes du tiers monde : sans masques, sans gants, sans gels hydroalcooliques. Pour faire face, ils étaient réduits à se fabriquer des blouses avec des sacs poubelles et réutiliser, encore et encore, des masques usagés, faute de stocks suffisants. Épuisés par la fatigue, certains venaient travailler alors qu’ils étaient eux-mêmes atteints du Covid, et donc très affaiblis.  

Ce dévouement reconnu de tous avait ému la France entière et, pendant de nombreuses semaines, rendez-vous était donné chaque soir à 20 heures pour applaudir ces héros à nos fenêtres…

Puis brutalement, le sort réservé aux soignants a changé : les héros d’hier sont devenus les parias d’aujourd’hui. Alors que l’obligation vaccinale a été rejetée par le Parlement français, laissant à chacun la « liberté » – toute relative face à un passe sanitaire puis vaccinal très discriminant – de recourir à la vaccination, les soignants et assimilés (pompiers par exemple) n’ont pas eu ce choix. 

La loi du 5 août 2021 les a enjoints à se faire vacciner, faute de quoi ils devaient être suspendus de leurs fonctions, sans revenus, sans statut, sans aucune considération, plongés dans la plus totale précarité.

Alors que de multiples études montrent que la vaccination n’a pas d’incidence sur le portage et la transmission du virus, ce sont plus de 15 000 soignants et près de 6 000 pompiers qui ont été suspendus parce qu’ils ont choisi d’exercer, comme tous les autres français, leur libre choix à l’égard de ce vaccin. 21000 héros du quotidien qui font cruellement défaut à notre hôpital déjà exsangue, ainsi qu’à notre chaîne de secours déjà éprouvée par deux années de crise sanitaire. 

Ainsi, le gouvernement s’est lui-même contraint à rappeler des soignants vaccinés mais malades du Covid (positifs, donc) ; au lieu de faire appel à des personnels non-vaccinés mais négatifs et prêts à se faire tester chaque jour si nécessaire. Kafka en rêvait, le gouvernement l’a fait !

Résultats sur le terrain : une véritable catastrophe sanitaire. Chaque jour, faute de personnel disponible, des établissements de santé déprogramment des interventions chirurgicales, des Ehpad gèlent des lits, des centres médico-psychologiques renvoient des patients lourdement handicapés dans leurs familles, des maires déplorent la multiplication des déserts médicaux, des urgences pédiatriques sont à saturation… Les situations de ce type se comptent par milliers, et plongent des malades et des familles entières dans la détresse. 

Alors que le lundi 14 mars a marqué la levée de toutes les restrictions sanitaires, les soignants et assimilés français resteront toujours soumis à l’obligation vaccinale, supprimée pourtant dans de nombreux pays (Royaume-Uni, Canada, Etats-Unis…) : c’est inacceptable !

Cette crise a mis en lumière le malaise de nos soignants, les dysfonctionnements d’un hôpital sur-administré et sous-doté, les défaillances dans les chaînes de décisions. Alors que les autres pays ont pour la plupart décidé de vivre désormais avec ce virus, il est grand temps de tirer toutes les leçons de cette période moribonde et de remuscler sans tarder notre système de santé. Certains facteurs nécessiteront malheureusement du temps pour être corrigés : le déficit de personnel en fait partie. Il est donc absolument indispensable de supprimer cette obligation vaccinale pour les soignants, de réhabiliter sans perdre une minute ces milliers d’hommes et de femmes indignement traités par l’Etat français et de leur accorder, enfin, respect et reconnaissance !

« Errare humanum est, perseverare diabolicum » (L’erreur est humaine, persévérer dans son erreur est diabolique).

 

 

Cosignataires : 

Sylviane Noël, sénatrice de la Haute-Savoie

Emmanuelle Anthoine, députée de la Drôme

Julien Aubert, député du Vaucluse 

Etienne Blanc, sénateur du Rhône

Christine Bonfanti-Dossat, sénatrice du Lot-et-Garonne

Sabine Drexler, sénatrice du Haut-Rhin

Laurent Duplomb, sénateur de Haute-Loire 

Sylvie Goy-Chavent, sénatrice de l’Ain

Loïc Hervé, sénateur de la Haute-Savoie

Alain Houpert, sénateur de la Côte d’Or

Alain Joyandet, sénateur de Haute-Saône

Mansour Kamardine, député de Mayotte

Daniel Laurent, sénateur de la Charente Maritime

Jean-François Longeot, sénateur du Doubs

Sébastien Meurant, sénateur du Val d’Oise

Laurence Muller-Bronn, sénatrice du Bas-Rhin

Cyril Pellevat, sénateur de la Haute-Savoie

Damien Regnard, sénateur des Français de l’étranger

Michel Savin, sénateur de l’Isère

Laurence Trastour-Isnart, députée des Alpes-Maritimes

Martine Wonner, députée du Bas-Rhin

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Brazil's Bolsonaro admitted to hospital after feeling 'unwell'

Issued on: 29/03/2022 - 05:29

FRANCE 24 Follow

Brazilian President Jair Bolsonaro was admitted to a military hospital in Brasilia Monday to undergo tests after feeling unwell, local press reported. Also on Monday, the president decided to replace the president of state-owned oil giant Petrobras, Joaquim Silva e Luna, amid strong pressure due to recurrent increases in fuel prices.  

Bolsonaro, 67, who was stabbed in the abdomen during the 2018 presidential campaign leaving him with lasting health problems, was absent from an evening event organised by Brazil's Republican Party that he had been slated to attend.

"I'm sure the president is fine, it's just some extra exams he's doing, that's why he's not here," party chairman Marcos Pereira said.

According to the G1 news site, first lady Michelle Bolsonaro, who attended the event, said that her husband "is fine," and Minister of Communications Fabio Faria reported that the president simply felt "discomfort."

AFP contacted the presidential press service but did not immediately receive a response. 

In January, Bolsonaro was hospitalised for two days in Sao Paulo with a partially blocked intestine. 

The president, in power since 2019, was also admitted to the hospital in mid-July with the same problem, staying for four days although he did not undergo surgery.

Due to the stab wound, the far-right leader has undergone at least four surgeries, including the placement and subsequent removal of a colostomy bag, which made him more prone to intestinal disorders.

Decision to replace Petrobras chief 

Bolsonaro decided on Monday to replace the president of state-owned oil giant Petrobras, Joaquim Silva e Luna, amid strong pressure due to recurrent increases in fuel prices.  

The information, leaked by the Brazilian press, was confirmed in the evening by the ministry of mines and energy, which proposed economist Adriano Pires, a specialist in the oil and gas field, as the new candidate for the job. 

The appointment must be approved by Petrobras’ board of directors next April 13, the ministry said.  

Bolsonaro had appointed Silva e Luna, an army reserve general, in February last year, also dissatisfied at that time with the constant price increases applied by the company.  

The president has long criticised the pricing policy of Petrobras, which has set severe increases in line with the international price of crude oil. 

In early March, Petrobras upped the price of gas by 18.8 percent and diesel by 24.9 percent, citing the "worldwide increase in the price of oil and its derivatives as a result of the war between Russia and Ukraine". 

The increases have fuelled inflation, hitting Bolsonaro's popularity ahead of his re-election bid in October.  

According to the latest survey by the Datafolha consulting firm, conducted in March, 75 percent of Brazilians believe that the government has "a lot" or "some" responsibility for the surging inflation. 

The same survey indicates Bolsonaro would lose in an eventual second round against leftist ex-president Luiz Inacio Lula da Silva. 

(FRANCE 24 WITH AFP)

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Brazil Supreme Court judge suspends Telegram messaging app, a key Bolsonaro platform

Death toll mounts from flash floods, landslides in Brazil’s Petropolis

Brazil’s Bolsonaro launches reelection bid, facing stiff challenge from leftist Lula

El País (ESP)

SANS TITRE

Las patatas a lo pobre son una receta popular de la cocina del sur de España, y como muchísimos de los platos tradicionales más humildes del país, consigue transformar lo sencillo en glorioso. Originalmente requiere de pocos y baratos ingredientes, y aclaro, digo “originalmente” porque ya sabemos todos cómo están las cosas con el aceite. Pero vamos a lo que vamos: basta con tener patatas, cebolla, pimiento/s, sal y aceite para cocinarlas.

Se trata, ni más ni menos, de unas patatas entre pochadas y fritas a las que se suele añadir cebolla y pimiento verde y/o rojo cortado en juliana. Muchas versiones también incluyen ajo, aunque si uno opta por añadirlo, hay que estar atento, ya que se quema con mucha facilidad. Se pueden comer como primer plato o como principal; tal cual o con huevos fritos, con unos garbanzos salteados o como acompañante de cualquier carne o pescado.

Lo más importante para llevar a cabo esta receta de manera exitosa es cuidar la temperatura del aceite. Primero hay que cocinar a fuego medio la cebolla y los pimientos para que se ablanden, posteriormente agregar las patatas, y cuando estas se hayan ablandado un poco, subir el fuego para que se doren. Si cocinas desde el principio con el aceite muy caliente es bastante probable que la cebolla y el pimiento se quemen.

Dificultad

Ninguna. O quizás sí… la de conseguir aceite.

Ingredientes

Para 4 personas

  • 1 kg de patatas
  • 1 pimiento verde italiano
  • ½ pimiento rojo
  • 1 cebolla
  • Unos 250 ml de aceite de oliva
  • Sal fina
  • Perejil (opcional)

Preparación

  1. Cortar el pimiento verde italiano, el pimiento rojo y la cebolla en juliana de entre tres y cinco milímetros de grosor.

  2. Calentar el aceite en una sartén a fuego medio. Añadir los pimientos y la cebolla cortados y pochar durante 10 minutos.

  3. Mientras, pelar y cortar las patatas en rodajas de cinco milímetros de grosor aproximadamente.

  4. Añadirlas a la sartén y salar. Pochar durante 10 minutos y mover de vez en cuando con suavidad para que se cocinen uniformemente.

  5. Subir el fuego para que se doren durante 10 minutos más, dándoles la vuelta una o dos veces con suavidad.

  6. Retirar y escurrir bien con la ayuda de una araña, espumadera o colador. Servir caliente con un poco de perejil picado por encima.

Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.

France24 - World

Russian investigative newspaper 'Novaya Gazeta' suspends publication after Kremlin warnings

Issued on: 28/03/2022 - 16:11

NEWS WIRES

Russia's Novaya Gazeta newspaper, whose editor Dmitry Muratov was a co-winner of last year's Nobel Peace Prize, said on Monday it was suspending its online and print activities until the end of Russia's "special operation" in Ukraine.

The investigative paper, which has already removed material from its website on Russia's military action in Ukraine to comply with a new media law, said it had received another warning from state communications regulator Roskomnadzor on Monday about its reporting, prompting it to pause operations. 

"We are suspending the publication of the newspaper on our website, social media networks and in print until the end of the 'special operation on Ukraine's territory'," the paper wrote on its website.

In a separate message to readers, Muratov and his reporters said the decision to halt their activities had been difficult but necessary.

"There is no other choice," the note said. "For us, and I know, for you, it's an awful and difficult decision."

Roskomnadzor did not immediately respond to a request for comment. In comments published by Russian news agencies, the regulator said it had issued Novaya Gazeta a second warning for failing to properly identify an organisation deemed a "foreign agent" by the authorities in its publications.

Pressure against liberal Russia media outlets has mounted since Moscow sent troops into Ukraine last month, with most mainstream media and state-controlled organisations sticking closely to the language used by the Kremlin to describe the conflict.

Novaya Gazeta's announcement follows the closure this month of radio station Ekho Moskvy, which was one of the few remaining liberal voices in the Russian media. Authorities have also blocked the websites of several outlets, including the BBC, Voice of America and Radio Free Europe/Radio Liberty.

>> The Interview: Sergey Buntman, Deputy Editor, Echo of Moscow radio 

On Monday the justice ministry added Germany's Deutsche Welle to a list of media organisations it has labelled as foreign agents.

Readers of Novaya Gazeta and anti-Kremlin activists voiced their regret that the paper could no longer operate in the current Russian media environment.

"I would really like Roskomnadzor to be the one to halt its work," the team of jailed political activist Andrei Pivovarov wrote on Twitter.

Established after the breakup of the Soviet Union, Novaya Gazeta and its reporters have for years been subjected to intimidation and attacks over investigations into rights violations and corruption.

Muratov said on being named co-winner of the Nobel Prize last October that he dedicated it to the memory of six of his paper's journalists who had been murdered for their work.

(REUTERS) 

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Russian journalists quit over Putin 'propaganda'

ON THE GROUND

Russian pensioner explains support for Putin amid inflation, dubious reporting on Ukraine war

As it happened

Ukraine retakes control of Irpin amid ongoing ‘catastrophic’ situation in Mariupol

Valeurs Actuelles

Moins de bureaux, moins de voitures, plus de logements sociaux : les écologistes parisiens mettent la pression sur la mairie

Faut-il s’attendre à une crise au sein de la majorité parisienne ? Dans la capitale, les écologistes estiment que les engagements de la mairie, en matière d’environnement et d’urbanisme, sont insuffisants. Raison pour laquelle, lundi 28 mars, ils ont tiré la sonnette d’alarme sur dix points qu’ils considèrent comme étant cruciaux, pour que les futures règles d’urbanisme applicables rendent la vie à Paris plus respirable, relaye Le Parisien. Et cela, alors même que la consultation du public sur le Plan d’aménagement et de développement durable de Paris s’achèvera ce vendredi 1er avril. Dans le détail, le groupe écologiste souhaite davantage de logements sociaux, mais moins de véhicules et de bureaux.

« Paris a ses limites et elles ont été atteintes » 

« Avec le changement climatique qui se profile et les conclusions du rapport du Giec, on voit que la ville n’est pas prête et on démarre de très loin », estime, dans les colonnes du quotidien régional, Emile Meunier, président de la commission de la ville en charge de l’urbanisme et du logement. Par conséquent, les écologistes parisiens ont tenu à mettre en lumière ce qu’ils jugent comme les « erreurs » commises au cours des dernières années ; parmi lesquelles 3 millions de mètres carrés construits supplémentaires depuis 2006, ainsi qu’une emprise du bâti au sol augmentée de 30 hectares, relaye le journal. 

Désormais, les écologistes ont l’intention de prendre les choses en main : ils désirent limiter la densité en proposant des choix radicaux : « Il ne faut plus de bureaux, il faut des espaces verts et des logements sociaux, [il faut] désartificialiser les sols… », détaille ensuite Emile Meunier auprès du site d’informations. Et l’élu du XVIIIe d’ajouter, peu après, que « Paris a ses limites et [qu’] elles ont été atteintes », avant de regretter que la ville « n’affiche aucun objectif chiffré ». Un point de vue qu’il a conclu ainsi : « Cette dernière décennie, on aurait pu s’adapter, [mais] on n’a fait qu’empirer la situation. Aujourd’hui, nous n’avons pas l’impression que l’ambition municipale affichée est suffisante. » 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

SANS TITRE

In the middle of the Iraqi desert, just north of the city of Mosul, is a pile of limestone blocks. Even at first glance, they're unusual – each half a metre (1.6 feet) across, with a square shape and one side decorated with enigmatic symbols. Collectively they look like the remains of a giant pyramid.

But this was not their purpose.

An inscription, meticulously engraved into one side, explains. It's a message from a man called Sennacherib, an ancient Assyrian ruler who lived more than 2,700 years ago.

"[I am] Sennacherib, king of the world, king of Assyria. For a long distance from the river Hazur to the meadows of Nineveh I caused a canal to be dug. Over deep-cut ravines I constructed an aqueduct of white limestone. These waters I caused to flow over it."

The ruins at Jerwan are among the only physical remains of this immense project. The artificial channel was hand-carved into the desert landscape with iron pickaxes – and sent water burbling 150km (93 miles) across its parched surface, diverting it from the mountains to the ancient city of Nineveh. Sennacherib had redirected the course of an entire river towards the kingdom's capital city and his home.

In particular, the antique rubble is what is left of the aqueduct's piece de resistance, a 280m-long (922ft-long) water-bridge erected to guide the river across a steep-sided valley. It was made from an estimated 443,520 blocks, each weighing around 250kg (551lbs), with soaring corbelled arches running along its length – bringing the grandeur of a Victorian viaduct to an otherwise empty desert, in 690BC.

Back at Nineveh, Sennacherib was careful not to squander the watery possibilities that this unprecedented feat of hydraulic engineering provided. Initially, the goal was to use the new bounty to quench a belt of freshly planted orchards and grain fields above the city, along with vines, "every type of fruit", "products of every mountain", spices, and olive trees. But two generations later, his grandson had another idea.

Ashurbanipal was a brutal warrior, enthusiastic lion-hunter, and the ruler of the Assyrian empire when it was at its most extensive – stretching from the snow-capped peaks of modern-day Iran's Zagros mountains to the sparkling waters of the eastern Mediterranean. But when he wasn't spearing large carnivores or conquering new lands, he enjoyed a spot of gardening.

During Ashurbanipal's 38-year-reign, he transformed the space around the city's many royal palaces into a series of enchanting and elaborate gardens, the most impressive the world had ever seen.

Sennacherib's aqueduct transformed the land around Nineveh from a barren desert into a lush oasis, packed with edible and ornamental plants (Credit: Getty Images).

In one relief sculpture from the era, Ashurbanipal and his wife are reclining on a kind of high wooden sofa, sipping some refreshments amid a lush garden oasis. A large grape vine provides shade above them, and they're nestled among date palms and pine trees – surrounded on all sides by vegetation.

As they lie there, the couple are being serenaded by musicians and fanned by servants, with Ashurbanipal 's fabulous long, braided beard fluttering gently in the breeze – or at least, one imagines it might be. It's an archetypal garden paradise – that is, except for the disembodied head of an enemy, which is hanging from a nearby tree. A hint that this was a very different time, despite the mutual appreciation for greenery.

Elsewhere in the gardens, which are enclosed within heavily fortified walls, there are cedar, juniper, cypress, ebony, myrrh, pear, pomegranate and fig trees. Tame lions lounge in the shade. Birds flit from palm to palm. Parrots survey the scene from the canopy above. In another relief, there's a mountain looming in the background, with rows of plants arranged in terraces on its surface and a lake below. Others show large trees growing on tiered structures held up by Corinthian columns.   

But as abruptly as the gardens at Nineveh appeared, they vanished – outliving Ashurbanipal by just 19 years. The oasis was utterly forgotten, only rediscovered millennia later when the ancient palace was excavated in 1854. The archaeologist who unearthed them also found the remains of the aqueduct at Jerwan – though he initially mistook it for a giant causeway. 

How can a garden that was so ambitious, have been forgotten so comprehensively? And what would it take for a garden to survive hundreds, or even thousands of years?

Whimsy and ancient yews

In a small corner of Cumbria, behind a modest grey limestone wall, lies a pocket of another world. Hundreds of strange shapes scatter the landscape – a vast velvet-green umbrella, a towering top-hat, a sprawling judge's wig, whole herds of giant pyramids. There are balls, cylinders, cones, pedestals, and precarious tiered spires, each as tall as a house. The space is broken up by endless rows of looming emerald walls, each with its own cut-out arches – together these form broken tunnels that stretch into the distance.

This storybook backdrop – which is entirely constructed from trees and hedges – is just about as alien as it gets. But there is one person it would be entirely familiar to: a Frenchman named Guillaume Beaumont, who designed it. The thing is, he died hundreds of years ago, in 1727.

The topiary gardens at Levens Hall were almost destroyed as soon as they had been built, when a great storm swept the country in 1701 (Credit: Getty Images).

Beaumont first planned out the Levens Hall gardens in the 1690s, and they were painstakingly planted and sculpted over the following two decades. Today, more than 332 years later, they're still there – not just a faint echo of them, but the real deal, containing many of the exact same yew, box and beech topiaries that were planted in this long-vanished era. When the plants first sank their roots into Westmoreland soil, the dodo had only been extinct for a decade, there were only around 603 million people on the planet, and piracy was considered to be in its "golden age". 

"How many successive generations have strolled pleasantly along those same long straight walks of gravel and sweeps of lawn," pondered George Frederick Weston in a history of the gardens in 1869,  "…and have looked with pleasure on those fantastically-shaped yews and box trees and hollies, – those same high walls of smoothcut beech, and those same stiff, box-bordered beds."

Weston, the vicar of a village church about 25 miles (40km) to the north, was fascinated by the gardens' permanence – particularly the idea that he could see exactly what others had hundreds of years before, and feel what they felt.

This article is part of The Immortality Project. To celebrate BBC Future's 10th birthday this year – and the wider BBC's 100th – we are exploring what it takes to have a legacy that lasts not just decades but millennia. From long-lived sandwiches to venerable knowledge, art and even religions, we'd like to know how some things survive for thousands or even millions of years, and use this insight to look at whether it is possible to leave a mark on the world that extends into the deep future. There will be articles, videos and experiments. One of us may or may not be fossilising their toenail clippings...

Of course, surviving this long has not been easy. There have been wars. There have been changes of fashion. There have been financial hardships. And yet, through all this, the gardens have clung on.

Fashion and finances

One major factor in the gardens' survival is money.

The gardens at Levens Hall were commissioned by the English courtier and politician James Grahme, who was the keeper of the Privy purse – the treasurer – for King James II. "He was quite a wealthy man, and it was laid out in the fashion of the time," says Chris Crowder, the head gardener at Levens Hall – one of only 10 in its long history.

In the 17th Century, this meant topiary. Fanciful hedges and trees like cartoon clouds were popping up in gardens across Europe, including a number of royal residences, from Hampton Court to the Palace of Versailles, and many of the most extravagant houses.

"And then by the early 1700s, everybody with wealth was ripping them out and chasing the next thing," says Crowder.

This next thing was the brainchild of the landscape architect Capability Brown, who remains a legendary figure in the gardening world to this day. His speciality was faking bucolic country scenes, with rolling pastures and scatterings of artfully-placed trees, lakes and staged ruins.

At the Chatsworth estate in Derbyshire, Brown created 1,000 acres (1.6sq miles or 4sq km) of parkland, contained within a 15km (9 mile) drystone wall. To achieve the effect, entire oak trees were dug up and dragged into more aesthetic positions.

Peonies may look fragile, but they can live for over a hundred years – particularly if they're forgotten or neglected (Credit: Getty Images).

"It was such a huge fashion that hundreds and thousands of earlier gardens were swept away – people just wanted to keep up with the Joneses," says Linden Groves, head of operations and strategy at The Gardens Trust. "So in this country, it's quite hard to find surviving gardens from before the 18th Century," she says.

But while everyone else was tearing out their topiary, at Levens Hall it remained. One reason for this is that the Grahme family was so moneyed, they owned many houses – so there was little incentive to keep their obscure little Cumbrian mansion up to date with the current trends. "It was a family backwater – they were doing fashionable things elsewhere," says Crowder, explaining that it was a convenient place to stash poorer and relatively powerless female relations, such as aged aunts.

Then a stroke of male misfortune meant the female dominion over Levens continued on to the next generation. Though Grahme originally had three sons who could inherit the estate, each met an untimely end – and it was eventually passed to his eldest daughter, Catherine, instead. By then, the women in the family had a deep affection for the quirky topiary gardens, says Crowder, and wouldn't allow them to be changed.

"There's definitely that feeling at Levens that it was because it was always lived in by the females for a long period [that it survived]," says Crowder. The final stroke of luck was a renewed appreciation of the old in the early 19th Century – even antiques weren't valuable until then – which meant that suddenly historic gardens were in-demand.

For Pam Smith, senior national consultant for gardens and parklands at the National Trust, these sudden fads are a bit jarring. "When I think about all the work we put into making decisions on how we assess, conserve and celebrate significant layers it can feel like quite a contrast with some of the more personal and ambitious decisions made by the historic families," she says.

Smith gives the example of Kedleston Hall in Derbyshire, where a new landscape garden was created in the 1720s. "It was a large, terraced garden ascending up the hill from the south of the hall," she says. "It must have been a dramatic and impressive sight." But when it was inherited by the next generation, the garden was considered off-trend and removed. "This amazing garden lasted only 40 years," says Smith.

At Levens, the gardens' survival – and with most of their original features intact – is almost miraculous. "The gardens weren't particularly great or different at the time," says Crowder. "But where all these others have changed completely, or some cases they are restorations, Levens has ridden through the years actually being gardened," he says.

Just like The Hanging Gardens of Babylon, the gardens at Nineveh may have involved tall, tower-like structures covered with plants (Credit: Getty Images).

Crowder points out that several-hundred-year-old trees are not exactly unusual – though they are becoming rarer every day. It's the fact that the ones at Levens have been watered, pruned, preened, and carefully tended for centuries, that makes them special. "This garden has been crafted yearly, they [the topiary trees] have had people's hands across them, intervening every year," he says.

Derelict sheds and happy shrubs  

So what happens when these carefully contrived creations are abandoned – how long can they survive?

When Tim Smit and John Willis first came across The Lost Gardens of Heligan in 1990, the land belonged to brambles – a great, twisting mass of spiky tendrils, each groping out to claim any buildings or open space within their vicinity. Trees had sprouted up from the glasshouse. Ferns had emerged in great Jurassic clumps. The local wildlife was tangibly thrilled – nature had claimed the garden back for itself.

But hidden beneath this wild veneer, there was a nearly three-century-old garden. "Initially, it would have been all about the bare essentials, which are providing food for your household," says Alasdair Moore, the head of gardens and estate. "So there's a productive garden, which is now two acres and again, that developed over years and grew as horticultural skills and technology developed," he says.

The formal gardens were initiated by a local mining baron in the late 18th Century, who planted conifers and planned the landscaping. Over the coming decades, his family added a walled garden, glasshouse, "melon yard" (a flattened greenhouse for melons), and pineapple pit – an ingenious method of growing the fruit in the chilly UK temperatures, involving trenches filled with manure that warms them up as it decomposes.

For generations, the Tremaynes kept the gardens well-manicured, occasionally adding new features as they came into fashion. Then after World War One, this became tricky.  

"The main big, big shift – but this is this is very, very common throughout the British Isles – is the massive social changes," says Moore. Among other things, the transition from agricultural wealth to that generated by industry meant that many aristocratic families could no longer afford their country pads.

Today parts of The Lost Garden of Heligan may look wild, but this is an illusion (Credit: Getty Images)

But for Heligan in particular, there was also tragedy. "Thirteen of the gardeners and estate workers went off to fight in the war and only four returned," says Moore, who explains that it had a profound effect on the skills of the garden workforce after World War One, and on the atmosphere on the estate in general. "Jack Tremayne [the last squire] talked a lot about ghosts – the place being full of ghosts and not really wanting to be here anymore," says Moore.

From there, things continued to decline. The house was rented out, and the gardens were soon forgotten. They became progressively more wild, until Willis – a descendent of the Tremayne family – stumbled across some hints of their former grandeur on the estate one day in 1990.

"There were great billowing clouds of brambles. The laurel, which had been used as a hedging plant, had completely taken over. There were hundreds of self-set trees that had grown up. It really was 'take a machete and try and find a way in'," says Moore. All of the garden structures had rotted, he says, except for the walls – some of which had fallen apart regardless.

The garden was in total post-apocalyptic chaos, though in some ways remarkably intact. When the team forced their way into the head gardener's office, Moore says there was still a kettle above the fireplace and a bucket full of coal that had coalesced – possibly the only reason it hadn't completely disintegrated. "[There were also] pruning scissors, hanging on a hook in a glass house that had completely fallen apart," he says. It was almost as though the estate team had just walked off one day and never come back.

And in the midst of this wilderness, there were other buried signs of what had once been. Many of the original features were still there – the pathways, though overgrown, were still discernible, and previously-contained patches of camellias and rhododendrons that were first planted in the early 19th Century were enjoying their newfound freedom.

"So the bones of the garden in terms of the planting – woody plants, and large trees and shrubs were fine," says Moore. He wonders if some of the more shallow-rooted vegetation only survived the 1976 heatwave and drought – during which some parts of the UK had no rain for months – because the larger plants had grown up so much, locking in moisture and providing shade.

After discerning the garden's previous layout, an army of volunteers set to work clearing the plants that had self-seeded or spread too far beyond their usual remit. The buildings that could be salvaged were repaired, and today The Lost Gardens of Heligan is among the region's most popular attractions.

The ancient city of Nineveh was the largest and most populous in the Assyrian empire, enclosed within 12km (7 miles) of walls (Credit: Getty Images).

In Moore's view, while beauty and structure are important in any garden, the most important factor in their survival is the availability of people to look after them. "It's all about people – not just to do the work, but people to care, and to be engaged. Gardens are driven by individuals who feel the need to express themselves through the medium of a garden," he says, laughing.

Venerable flowers and ancient trees

And while the jury's out on whether resurrected gardens count as authentically old, having ancient plants certainly helps.

One example is the Amazon rainforest. The latest evidence suggests that when Christopher Columbus set foot on the Americas in 1492, the Amazon wasn't quite as pristine or as natural as it was once believed. Instead it was shaped by a thriving indigenous community, whose cities were rapidly wiped out by European colonisers and their diseases. These abandoned settlements were then promptly swallowed up by the forest.

But tantalisingly, though it's been half a millennium since this transformation, there are still hints of what once was. Back in 2017, by comparing surveys of plant diversity with maps of archaeological sites at ancient settlements, scientists discovered that there are still higher densities of domesticated trees – such as Brazil nut trees – near where people lived all those centuries ago.

This suggests that gardens can still have a legacy, long after they cease to be recognisable. And though they may benefit from our attentions, garden plants are often perfectly happy when they're left alone. 

In 2020, the head gardener at Wentworth Woodhouse in Yorkshire became intrigued by the mysterious purpose of a long-derelict corner of the estate – a sandstone building with grand Palladian features and large windows, built in the 19th Century. At the time, the building was too dangerous to enter, because its glass roof was hanging off in lethal shards.  

After consulting experts and the public, Scott Jamieson made an astonishing discovery: it had originally been used to house camellias, and it still contained 19 healthy plants. The oldest had lived there since 1792. Among them, he found several which are extremely rare – collectively, the discovery was compared to stumbling across a library of first-edition books.

In fact, though we tend to think of trees as the most long-lived plants, they're not even close to holding the record. That honour is currently thought to be held by King's Holly, a shrub with shiny, spiky foliage and deep pink flowers that's native to a small patch of land in Tanzania. It reproduces asexually, and one critically endangered colony is an estimated 43,000 years old.

Some wild cycad plants are up to 1,000 years old – and the world's oldest potted individual is 247 (Credit: Getty Images).

And if all else fails, some gardens live on in legends, if not in reality.

The Hanging Gardens of Babylon are possibly the most famous in world history – revered for millennia as one of the Seven Wonders of the Ancient World. The problem is, though the city of Babylon was first excavated as early as 1811, and has been intensively studied ever since, no one has ever found any trace of them – not one stump or brick. In fact, they're the only ancient wonder that has been disputed by historians. The mystery has been described as "baffling".

But as it happens, there is another way. In 1994, the historian Stephanie Dalley suggested that the gardens at Nineveh, and those that supposedly existed at Babylon, are the same. The two cities, 300 miles (482km) apart, were routinely mixed up in ancient sources because both were known by the same nickname, "the Gate of the Gods," as were several others. Later on, further blunders arose from nonsensical translations of Assyrian scripts in the 1920s.

Other evidence comes from jarring facts, such as the ancient Greek historian Herodotus's supposed visit to Babylon in the 5th Century BC, after which he didn't mention the hanging gardens even once. As Dalley points out, it would be surprising if he – or whoever's information he relied upon to write about the city – forgot to mention its main attraction.

By 2013, Dalley had amassed a portfolio of further evidence and wrote up her theory in a book, The Mystery of the Hanging Garden at Babylon. It's now widely considered to be a plausible explanation for the total absence of any archaeological evidence.  

So, though the gardens at Nineveh survived just a handful of decades, they may have achieved a kind of immortality after all – just under a different name.  

 

Zaria Gorvett is a senior journalist for BBC Future and tweets @ZariaGorvett

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Opex 360

Le Canada va acquérir 88 chasseurs-bombardiers F-35A

par Laurent Lagneau · 29 mars 2022

Que de temps perdu! En 2010, et pour 8,6 milliards de dollars, le gouvernement canadien, alors dirigé par le conservateur Stephen Harper, annonça la décision d’acquérir 65 chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin, sans passer par un appel d’offres. Au-delà des considérations techniques, ce choix n’était pas vraiment une surprise, compte tenu de l’implication de l’industrie aéronautique canadienne dans ce programme américain et de l’investissement alors déjà consenti par Ottawa [de l’ordre de 168 millions de dollars canadiens, ndlr].

Cela, à peine annoncée, cette décision fut l’objet de vives critiques. Et, à la suite d’un audit réalisé par le cabinet KPMG et d’un rapport du Vérificateur général du Canada, il apparut que les coûts d’acquisition et de possession de ces F-35A avaient été sous-évalués. Cette affaire devint ensuite un enjeu politique.

Avant de remporter les élections législatives de 2015, l’actuel Premier ministre canadien Justin Trudeau, tira à boulets rouges sur cet achat annoncé de 65 F-35A. Ainsi, il avait promis qu’il lancerait un « appel d’offres ouvert et transparent » pour remplacer les CF-18 Hornet de l’Aviation royale canadienne [ARC], car « nous n’achèterons pas de chasseurs-bombardiers furtifs F-35 ». Les « dizaines de milliards de dollars pour les prochaines décennies » économisés devaient alors servir à moderniser les capacités navales du pays.

Après son élection, M. Trudeau continua dans la même veine. « Les conservateurs […] se sont accrochés à un avions [le F-35A] qui ne fonctionne pas et qui est loin de pouvoir fonctionner », lança-t-il en juin 2016. « C’est un problème dont nous avons hérité et que nous allons régler », avait-il ajouté.

Le potentiel des CF-18 Hornet étant largement entamé, le ministère canadien de la Défense eut recours à des rustines, notamment en se procurant dix-huit F-18 retirés du service par la Royal Australian Air Force [RAAF]. Quant à l’appel d’offres promis par M. Trudeau, le F-35A fut convié à y participer, au même titre que le Rafale de Dassault Aviation, l’Eurofighter Typhoon, le F/A-18 Super Hornet de Boeing et le JAS-39 Gripen E/F de Saab.

Très vite, considérant qu’ils ne pouvaient pas défendre équitablement leurs chances au regard des exigences canadiennes [liées à la participation au NORAD – Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, ndlr], Dassault Aviation et le consortium Eurofighter jetèrent l’éponge. Puis, en novembre 2021, les autorités canadiennes annoncèrent l’élimation du F/A-18 Super Hornet, pourtant donné favori par beaucoup.

Selon les termes de l’appel d’offres, les concurrents devaient démontrer que leur avion était « capable de répondre aux exigences militaires pour les missions au pays et à l’étranger » tout en apportant des compensations économiques et industrielles substantielles pour le Canada.

Après l’élimination du dernier bimoteur en lice [et donc plus adapté pour survoler les immensités canadiennes], il ne restait donc plus que le JAS-39 Gripen E/F et le F-35A. Le constructeur suédois Saab a-t-il vraiment cru qu’il avait ses chances alors que ses homologues européens n’en voyaient aucune?

Toujours est-il que la décision d’Ottawa vient d’être annoncée. Et, sans surprise, le gouvernement canadien a fait savoir, le 28 mars, il entamera des négociations avec Lockheed-Martin pour acquérir 88 F-35A pour un montant maximal de 19 milliards de dollars. Et il a l’intention d’aller vite puisqu’il s’attend à signer le contrat d’ici la fin de cette année afin que les premiers chasseurs-bombardiers soient livrés à l’Aviation royale canadienne à partir de 2025.

« Une nouvelle flotte d’avions de chasse est essentielle pour la sécurité, la souveraineté et la capacité du Canada à se défendre », a fait valoir Anita Anand, la ministre canadienne de la Défense. « Le F-35 est utilisé par nos partenaires de l’Otan, dans le monde entier. . Il s’est avéré être un avion mature, adapté et interopérable, c’est pourquoi nous passons à la phase de finalisation », a-t-elle expliqué, en évoqué la « nouvelle réalité mondiale » et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Cependant, dans le cas – improbable – où les discussions avec Lockheed-Martin ne seraient pas satisfaisantes, Ottawa se réserve le droit de se tourner vers Saab.

Finalement, il aura fallu douze ans pour qu »Ottawa revienne à son idée initiale… « C’est une saga malheureuse qui démontre que tout le processus d’acquisition est politisé. […] Lorsque la politique se met le nez dedans, on arrive à ce qu’on a actuellement, c’est-à-dire des retards épouvantables et des Forces armées qui, malgré leur professionnalisme, n’ont pas l’équipement pour faire ce qu’on leur demande », a commenté Rémi Landry, ancien militaire et professeur associé à l’Université de Sherbrooke, dans les colonnes du Journal de Montréal.

El País (ESP)

SANS TITRE

Si hace unos años me hubieran dicho que iba a escribir sobre pasta y pesto, no me lo habría creído. Primero, por un rechazo creado a partir de un diagnóstico erróneo de celiaquía; segundo, porque la relacionaba con comida rápida de primer año de carrera que te saciaba facilidad y te hastiaba por repetición. Y, tercero y último -y aquí reside parte de mi personalidad repelente- por la viralidad que tiene cualquier plato de pasta en las redes. Sin embargo, con el paso del tiempo y la independencia personal, he acabado revisitando momentos de mi vida a través de platos de comida. A veces uno necesita sentirse cerca de casa y un plato de pasta con nata y bacon -que no es carbonara, pero así la preparaba mi madre y la de muchas otras personas- puede acercarte a cosas y personas que están a distancia física y temporal.

Centrándonos en la receta que aquí nos ocupa, sé que alguno que otro se llevara las manos a la cabeza por no respetar la integridad del pesto, pero partimos de la base de que pesto es cualquier salsa que se maja en un mortero y se emulsiona con aceite. Este concretamente está inspirado en ingredientes básicos de la gastronomía tailandesa: en lugar de piñones, usaremos cacahuetes y mantequilla de cacahuete; el umami lo obtendremos de combinar ajos confitados con parmesano y salsa de pescado.

Entiendo que haya personas reacias al toque de salsa de pescado, pero es algo personal: si tengo que salar algo, la uso porque me resulta espectacular; si se quiere mantener su integridad vegetariana se puede sustituir por salsa de soja o directamente por más sal. El toque fresco lo aporta el zumo de lima junto a las hojas de albahaca, cilantro y la cebolleta china. Si queréis tirar aún más para Tailandia, sería interesante añadir algún chile ojo de pájaro, pero esto os lo dejo a vuestra elección.

Sobre la elección de la pasta, recomiendo lumaconi porque me parecen fantásticos con este tipo de salsas debido a su relieve y tamaño, pero se puede sustituir por cualquier pasta que tengáis en la despensa y os agrade. Sobre cocinarla, no sé más que nadie en este terreno, pero recomiendo salar de una forma preocupante el agua de cocción para extraer el sabor de la propia pasta y no quedarnos sólo con el del pesto.

Dificultad

Sobrevivir a la ira de los puristas gastronómicos.

Ingredientes

Para 2 platos generosos

  • 300 g de lumaconi (o cualquier tipo de pasta que agarre bien salsas)
  • 6 dientes de ajo
  • 3 cebolletas china (la parte verde)
  • 20 g de hojas de albahaca (un puñado generoso)
  • 20 g de cilantro (con tallo) (unas 8/10 ramas)
  • 50 g de cacahuetes fritos
  • 1,5 cucharadas de mantequilla de cacahuete
  • El zumo de una lima
  • 1,5 cucharadas de salsa de pescado o de soja
  • 60 g de parmesano rallado
  • Media cucharadita de pimienta blanca molida
  • Media cucharadita de sal en escamas
  • 5 cucharadas de aceite de oliva virgen extra (o hasta que os guste la textura del pesto)

Preparación

  1. Confitar los dientes de ajo en una ollita con aceite a fuego mínimo -que no burbujee- unos 30 minutos o hasta que estén dorados -color caramelo- y blandos (es recomendable preparar más y usarlos en otras preparaciones).

  2. Llevar una olla grande con agua y una cucharada de sal a ebullición. Añadir la pasta y cocinar según las instrucciones del paquete.

  3. En un mortero o una procesadora de alimentos, añadir todos los ingredientes listados arriba (excepto la pasta) hasta conseguir una textura cremosa en la que se diferencien los ingredientes.

  4. Cuando la pasta esté lista, retirar del agua y mezclar en un cuenco con el pesto y un poco del agua de la cocción para ayudar a que se integre bien. Servir, con más parmesano rallado si se desea.

Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com

Valeurs Actuelles

Notre-Dame de Paris : le diocèse a besoin de 6 millions d’euros pour finir les travaux

Depuis le terrible incendie survenu le 15 avril 2019, Notre-Dame de Paris est encerclée par de nombreux échafaudages qui la défigurent quelque peu. Tandis que les travaux de rénovation se poursuivent, un programme d’appel aux dons, baptisé « Revivre Notre-Dame », a été lancé afin de financer les aménagements intérieurs de la cathédrale, rapporte Le Parisien, lundi 28 mars. « Les aménagements liturgiques, culturels et patrimoniaux seront à la charge du diocèse, confie auprès du quotidien régional le grand argentier de l’archevêché de Paris, Christophe Rousselot, à la tête du Fonds Cathédrale de Paris. Et il ne faudra pas moins de 6 à 7 millions d’euros pour cette phase finale du chantier. »

823 millions d’euros encaissés ou promis

Depuis 2019, les donateurs affluent en nombre pour participer à la restauration de cette cathédrale historique, et les dons atteignent la somme de 823 millions d’euros encaissés ou promis. Une somme qui sera peu à peu débloquée, au fur et à mesure que le chantier avancera. Celui-ci est géré par l’Etablissement public mis en place par l’Elysée, avec à sa tête le général Georgelin. Emmanuel Macron a dit souhaiter une restauration de l’extérieur de Notre-Dame à l’identique de l’état « avant l’incendie ». « Avec cette somme, il y aura suffisamment d’argent pour restaurer la charpente, la toiture, refaire une flèche. Ce sera suffisant pour réparer les conséquences de l’incendie. Mais il en manquera pour réparer l’ensemble de la cathédrale, poursuit Christophe Rousselot dans les colonnes du journal. Il faudrait sans doute 1 milliard au total, pour faire notamment le ravalement des façades nord et sud de l’édifice qui ne sont pas prévues dans l’opération en cours…

Aussi, depuis l’automne dernier, en dépit de la somme conséquente avancée pour la remise en état du monument, le diocèse est forcé de se pencher sur le financement de son programme liturgique et patrimonial, qui n’est pas pris en charge par le budget de la rénovation. Au 1er janvier dernier, 2 millions d’euros avaient déjà été recueillis auprès de 4 000 particuliers, entreprises et mécènes, observe Le Parisien. Une commission nationale du patrimoine et de l’architecture (CNPA) a été mise en place. Cette dernière doit formuler un avis sur les propositions faites par un atelier d’artistes dirigé par le père Gilles Drouin. Un atelier qui avait été instauré par Monseigneur Michel Aupetit, archevêque de Paris, avant sa démission. Au sein du diocèse, la prudence est de mise : « Tout ce qui concerne Notre-Dame est sous le feu des projecteurs. Chaque mot doit être pesé. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

World Cup-bound Japan end on flat note with Vietnam draw

Issued on: 29/03/2022 - 14:50Modified: 29/03/2022 - 14:48

Saitama (Japan) (AFP) – Japan drew 1-1 with Vietnam on Tuesday to end their World Cup qualifying campaign on a flat note days after booking their place in Qatar.

The four-time Asian champions fell behind to a 19th-minute goal by Vietnam's Nguyen Thanh Binh, leaving them trailing at half-time to a team that had taken just three points from nine games in Group B.

Japan captain Maya Yoshida equalised in the 54th minute in Saitama but the home side could not find a winner and had a goal disallowed by the video assistant referee.

Yoshida was guilty of a shocking miss with time ticking down, as Japan came back down to earth after qualifying for their seventh straight World Cup with a dramatic win over Australia in Sydney last week.

Japan and Saudi Arabia had already clinched the two automatic qualification spots in Group B going into the final round of matches, with Australia assured of the playoff place.

© 2022 AFP

BBC

João Carvalhaes: Football's psychology pioneer and his role in 1958 World Cup win

Last updated on 28 March 202228 March 2022.From the section Football

In the summer of 1958 a 17-year-old Brazilian took international football by storm.

Six goals in four games. A hat-trick in the semi-final. Two more in the final as Brazil claimed the trophy they so desperately craved.

Arriving in Sweden for the World Cup as an unknown, Pelé left as a star who would go on to achieve sporting immortality. But one man within the Brazil camp had argued against him playing.

Professor João Carvalhaes was the team's psychologist. In stark contrast to his modern-day counterparts, whose remit tends to be strictly focused on supporting players' performance and mental health, he had real influence over selection.

Pelé's results in the psychometric tests Carvalhaes applied was the reason for his somewhat dubious advice, which was ignored in this instance. The legendary footballer himself later said of Carvalhaes' methods: "They were either ahead of their time for football or just odd, or maybe both."

But beyond doubt is his place in history as a sporting pioneer. Carvalhaes introduced psychology laboratories to South American football almost 30 years before the concept was adopted in Europe.

Back in 1950s Brazil, they wanted all the help they could get.

Brazil's 1950 and 1954 World Cup campaigns had been torturous. In 1950 defeat in the final by Uruguay at the Maracanã, the spiritual home of Brazilian football, prompted mourning across the country.

The 1954 tournament, held in Switzerland, ended in ignominy as Brazil were reduced to nine men during an ugly 4-2 quarter-final loss to Hungary in a match nicknamed 'The Battle of Berne'.

While the national team attempted to move on from the emotional trauma, a little-known psychologist was making his entrance into Brazilian domestic football.

Carvalhaes joined São Paulo in 1957, leaving a job training referees for the city's football federation. The club's interest was piqued by the psychology laboratory he had founded, the likes of which would not be seen in Europe until AC Milan's 'Mind Room' of the late 1980s.

The lab was built at the federation's headquarters and housed 10 tests examining cognitive functions such as stereoscopic vision (depth perception). Carvalhaes used the tests to help highlight the skills trainee referees needed to hone before qualifying to officiate professional matches.

Carvalhaes set thresholds for each variable he monitored, with candidates scoring below a particular benchmark considered unable to referee. For example, participants who recorded a result slower than 50 hundredths of a second during the 'reaction time test' fell into this category.

He combined his day job with regular evening stints as a boxing commentator and journalist, during which he adopted the pseudonym João do Ringue (Joao of the Ring). In contrast to his ringside persona, though, Carvalhaes' touchline demeanour was reflective, according to former colleague Dr José Glauco Bardella.

"Arriving at the training ground, you could see everyone excited, but João would be in the corner, quiet, hands in his pockets, just observing," he told a 2000 documentary on Carvalhaes' work, made by the São Paulo Regional Council of Psychology.external-link

Carvalhaes may have been watchful, but he was far from a mere spectator.

After São Paulo won the Campeonato Paulista in 1957, the team's first state championship since 1953, Carvalhaes was heralded for his role in a selection decision that proved key to victory.

Club director Manoel Raimundo Paes de Almeida said the replacement of regular midfielder Ademar with fellow playmaker Sarara, who then shone in a crunch match with Corinthians, was based on Carvalhaes' concerns about Ademar's state of mind.

A year later the Brazilian Football Confederation (CBF) came calling. Vice-president Paulo Machado de Carvalho, the man charged with planning for the forthcoming World Cup, asked Carvalhaes to join the team's technical committee. It was an offer too good to turn down.

Brazil's preparations were already under way and Carvalhaes wasted little time in implementing the methods he had employed at São Paulo. During the squad's pre-tournament camp he conducted an 'Army Alpha' test - an adaptation of an American programme designed to assess the intellectual capability of World War One recruits.

The 50-minute exam examined players' arithmetic ability and vocabulary, with the intention of assigning an 'intelligence rating'. Those deemed less capable were asked to take an 'Army Beta' test involving exercises such as completing half-drawn pictures and tracing paths through two-dimensional mazes.

While the concepts behind the tests might seem dated in comparison to contemporary psychology theory, they pushed the boundaries of thinking at the time, particularly in a sport that had seen very little, if anything, in the way of psychology-focused interventions.

Carvalhaes was asked to present his findings to the CBF technical committee. The results, much to his consternation, were leaked to the Brazilian media. In a letter to de Carvalho, Carvalhaes alleged that documents were stolen from his briefcase.

The leak led to suggestions that star player Garrincha, whose test results were poor, would fail to make the cut for the World Cup. Carvalhaes was exasperated. The public fallout ran counter to his behind-the-scenes way of working.

But the storm was short-lived. After Garrincha was named in Brazil's squad, media speculation died down and Carvalhaes travelled to Sweden with the rest of the backroom staff. He continued working with the players, using Myokinetic Psychodiagnosis (MKP) tests to analyse individual characteristics and tailor his support accordingly.

The MKP tests, in which players were given a blank sheet of paper and asked to draw whatever came to mind, were based on the theory that expressive muscle movements can help to indicate an individual's temperament.

Once again, Carvalhaes was applying techniques that had never been used at this level of the game. Once again, he ran into trouble.

"As part of our preparations the team psychologist, Professor João Carvalhaes, had conducted tests on all the players," writes Pelé in his autobiography, 'Pelé'.

"We had to draw sketches of people and answer questions to help João make assessments about whether we should be picked or not.

"About me he concluded that I should not be selected: 'Pelé is obviously infantile. He lacks the necessary fighting spirit.' He also advised against Garrincha, who was not seen as responsible enough.

"Fortunately for me and for Garrincha, Vicente Feola (Brazil's manager) was always guided by his instincts, and he just nodded gravely at the psychologist, saying: 'You may be right. The thing is you don't know anything about football. If Pelé's knee is ready, he plays.'"

Others were more positive in their assessment.

Goalkeeper Gilmar, also interviewed for the 2000 documentary on Carvalhaes' work, said he "gave us the chance to take on ideas that could improve our performance", adding: "After the tournament, we realised that it worked."

Defender Nilson Santos said the team learned to "enter the pitch smiling" and Brazilian radio reports filed after the World Cup victory spoke of a "consensus about the importance" of Carvalhaes' role.

Unfortunately, the CBF was less forthcoming in commending him, a stance that took an emotional toll on a reflective individual.

"He was very upset because de Carvalho made inappropriate comments about his work and it saddened him a lot," said Barella.

But he was beginning to attract wider attention. According to Barella, Carvalhaes received interview invitations from magazines in Spain, France and Germany, while Sports Illustrated also highlighted his contribution to the Brazil team.

The international recognition helped to quell Carvalhaes' frustration. It perhaps also paved the way for future leading practitioners, such as Dr Bruno Demichelis, AC Milan's venerated former sport scientist, to advance the use of psychology in elite football.

Carvalhaes died in 1976 at the age of 58, just two years after retiring. He had returned to São Paulo after the 1958 World Cup, stepping down from his national team position to reprise his role at the club that helped make his name.

Back in the relative sanctuary of domestic football, Carvalhaes was able to introduce new ideas such as individual counselling sessions for players, to supplement the cognitive testing for which he was renowned.

He continued to work for São Paulo until 1974, aside from a brief return to boxing in 1963, when he provided psychological support for Brazilian fighters competing in the Pan American Games.

While Coleman Griffith (1893-1966) is widely recognised as the first sports psychologist, his work was largely confined to American football. Carvalhaes was implementing methods never before seen in top-level football, and doing so with some success.

If he played a role in laying the groundwork for contemporary sports psychology, the CBF - perhaps by dint of a willingness to consider all options in its bid to win the World Cup - also lent a helping hand.

Without the risk they took in appointing a psychologist, who had only been employed by São Paulo for a single season before joining the national team, it is probable that Carvalhaes' work would not have been as widely acknowledged as it was.

But even today, embedding psychologists within training ground environments - beyond academy level, where many English clubs are mandated to provide psychological support for players - remains far from commonplace.

"Psychology is accepted to various degrees within football clubs," says Simon Clifford, who led Southampton's sports science department in the early 2000s.

"Some will have psychologists working closely with first-team players, others will have managers who see themselves as the main psychologist and don't want players seeing professional psychologists on a day-to-day basis unless there's a problem.

"It's like when clubs started to embrace strength and conditioning. It took a while for those practitioners to gain the trust of first team staff. We're still in the early days with psychology."

Clifford is confident that "there will be a time" when psychologists and coaching teams work together more seamlessly, in part because of the influence a player's state of mind has on performance.

He believes that even if some of Carvalhaes' work could be viewed as "crude by current standards", there was also a "far-sightedness to it that you can see in the roots of today's sports science".

He adds: "The role psychology plays in elite football is massive.

"As Bill Beswick (ex-England national team psychologist) once said: 'The mind is the athlete. The body is simply the means.'"

Valeurs Actuelles

La tombe d’un général de Napoléon laissée à l’abandon va être restaurée en Normandie

Dans un cimetière communal de l’Eure se trouve une vieille tombe en mauvais état. Laissée à l’abandon, elle a failli être enlevée pour laisser la place à une nouvelle concession. Sauf que les inscriptions de la pierre tombale ont suscité l’intérêt d’un jeune conseiller municipal d’Incarville. Passionné d’histoire, Byron Ferry a entrepris des recherches pour savoir qui était le comte François-Marie Clément de la Roncière, enterré dans le cimetière de la commune, rapporte Le Parisien.

Un général de Napoléon durant la campagne d’Italie

Le travail effectué par le féru d’histoire a permis de retracer le parcours de François-Marie Clément de la Roncière. « Le comte fut un général de Napoléon Bonaparte qui participa aux campagnes d’Italie et allemandes. Il fut blessé en Bavière en 1809 où il perdit un bras. Il est ensuite venu s’installer à Incarville, en 1837 et vécu 17 ans ici, dans les deux châteaux du village », a-t-il indiqué. 

Le général est devenu le maire de la commune pendant huit ans et a fait « don de biens fonciers et finançant, sur ses deniers personnels, la première mairie-école et une école maternelle, en payant le salaire de l’institutrice », a-t-il ajouté sur celui qui repose dans le caveau familial, aux côtés de sa troisième épouse, de l’une de ses sœurs et de son beau-père.

Une rénovation de 14 000 euros 

Après avoir fait cette découverte, le conseiller municipal a décidé de mettre en place un projet de restauration, autorisé par un descendant indirect retrouvé. Les travaux se concentrent sur la stèle qui doit être refaite à l’identique avec un coût estimé des travaux d’environ 14 000 euros. 

La commune aux 1 500 habitants n’a même pas été sollicitée pour participer aux rénovations. « Les habitants n’auraient pas compris, il y a d’autres priorités », a affirmé le jeune homme. C’est via la fondation du patrimoine et le département de l’Eure qu’il a pu lever plus de 10 000 euros au total.

Réhabiliter la mémoire du maire, pas du général de Napoléon

Alors que la France a fêté le bicentenaire de la mort de Napoléon Bonaparte cette année, Byron Fery souhaite seulement corriger l’erreur de sa ville qui a oublié son ancien maire. « Sur nos réseaux sociaux, j’ai vu des commentaires émanant de groupes vantant les faits d’armes de l’Empereur. À ce sujet, je suis transparent : nous réhabilitons la tombe pour honorer l’ancien maire de la commune, pas le général ». Malgré ces dires, la rénovation a également été possible grâce au rattachement du comte à la figure napoléonienne.

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

REPLAY: Kyiv negotiators call for 'international' accord to guarantee Ukrainian security

Issued on: 29/03/2022 - 14:50Modified: 29/03/2022 - 14:53

FRANCE 24 Follow

Ukrainian negotiators at conflict talks with Russia in Turkey on Tuesday said they were calling for an international agreement under which other countries would serve as guarantors of Ukraine's security. "We want an international mechanism of security guarantees where guarantor countries will act in a similar way to NATO's article number five -- and even more firmly," David Arakhamia, a Ukrainian negotiator, told reporters after talks with a Russian delegation.

BBC

Russia-Ukraine war: Abramovich spotted in Istanbul peace talks

Russian billionaire Roman Abramovich has appeared at peace negotiations between Russia and Ukraine in Turkey.

He was seen talking to Turkish President Recep Tayyip Erdogan, who is mediating in the talks in Istanbul.

Reports surfaced hours earlier that Mr Abramovich and two Ukrainian negotiators had shown poisoning symptoms after talks in early March.

Mr Abramovich is known to have spent weeks in a mediation role, flying between Moscow and Kyiv.

The Chelsea football club owner was said to have suffered sore eyes and peeling skin, but had now recovered, reports say.

A Wall Street Journal report suggested he and the Ukrainian negotiators had been targeted by Russian hardliners in Kyiv on 3 March, but a Ukrainian presidential official later said the two Ukrainians were fine and one had said the story was false.

Russian presidential spokesman Dmitry Peskov poured scorn on the report on Tuesday as untrue and part of an "information war".

Ukraine's Foreign Minister, Dmytro Kuleba, however, told national TV hours before the talks that he had advised his colleagues attending negotiations with Russia not to eat or drink anything.

The talks in Istanbul got under way early on Tuesday, with President Erdogan opening the session calling for a ceasefire and peace: "Prolonging the conflict is not in anyone's interest," he told the two delegations at Dolmabahce Palace, urging them to come up with concrete results.

Before the talks began, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said his country was prepared to declare neutrality, one of Russia's key demands. However, one of his main negotiators, Foreign Minister Dmytro Kuleba, made clear he had instructions that "we do not trade people, land or sovereignty".

Russian state news agency Ria Novosti released a picture showing Mr Abramovich talking to the Turkish president and Foreign Minister Mevlut Cavusoglu at the meeting.

Абрамович встретился с Эрдоганом перед переговорами России и Украиныhttps://t.co/ppLsELEJlV pic.twitter.com/AOayvuPdmF

He was also spotted in Turkish TV coverage listening to a translation wearing headphones, sitting alongside Mr Erdogan's spokesman Ibrahim Kalin. They were not at the main table of the Russian and Ukrainian delegations.

The exact nature of Mr Abramovich's role in the talks is unclear, although Ukrainian media said he was there as a neutral party.

The Kremlin spokesman stressed he was not an official member of the Russian delegation in Istanbul but had been involved in enabling contacts between the two delegations.

Ukraine's UK ambassador Vadym Prystaiko was scathing about his presence in Istanbul: "I have no idea what Mr Abramovich is claiming or doing. He is not a part of the negotiation team," he told the BBC.

"I don't know if he's buying his way out somehow or if he's really useful, that's very difficult to tell."

The businessman's yacht Eclipse has been seen moored at the Turkish port of Marmaris in recent days.

He put Chelsea up for sale earlier this month after the UK government sanctioned him and several other so-called oligarchs from Russia, who made their fortunes in the 1990s.

Mr Abramovich, who has Israeli citizenship, reportedly flew from Tel Aviv to Moscow by private jet on 14 March, 11 days after the alleged incident in Kyiv.

A number of enemies of the Kremlin have suffered mysterious poisonings in recent years, including Russian opposition leader Alexei Navalny, who was attacked with a nerve agent in Siberia and activist activist Vladimir Kara-Murza, who survived two incidents. The Kremlin denied any involvement.

In Ukraine in 2004, pro-European presidential candidate Viktor Yushchenko survived an attack with dioxins that disfigured his face. Russia denied any involvement.

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BBC

Will Smith apologises to Chris Rock after Oscars slap

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Will Smith has apologised to Chris Rock after he slapped him at the Oscars, saying his behaviour was "unacceptable and inexcusable".

"I would like to publicly apologise to you, Chris," he said in a statement. "I was out of line and I was wrong."

It comes after the Oscars film academy condemned Smith over the incident and announced a formal review.

The star slapped Rock in the face on stage after the comic made a joke about the actor's wife, Jada Pinkett Smith.

Rock had taken aim at Pinkett Smith's shaved head, a result of the hair-loss condition alopecia.

Shortly after, Smith picked up the first Oscar of his career for playing the father of tennis legends Venus and Serena Williams in King Richard.

"Violence in all of its forms is poisonous and destructive," Smith said in the statement, which was posted to Instagram.

"My behaviour at last night's Academy Awards was unacceptable and inexcusable. Jokes at my expense are a part of the job, but a joke about Jada's medical condition was too much for me to bear and I reacted emotionally."

Smith apologised directly to Rock, stating he was "out of line". He also apologised to the Academy and the Williams family.

"I deeply regret that my behaviour has stained what has been an otherwise gorgeous journey for all of us," he wrote.

A post shared by Will Smith (@willsmith)

Prior to Smith's apology, the organisation behind the Oscars said in a statement that it "condemns the actions" of Smith.

"We have officially started a formal review around the incident and will explore further action and consequences in accordance with our Bylaws, Standards of Conduct and California law," it said.

Crisis management

By Steven McIntosh, entertainment reporter in Los Angeles

Will Smith and his PR team will be hoping his apology will be enough to salvage his career and his relationship with the Academy, and douse the blaze of publicity surrounding Sunday night's altercation.

His statement has been written with extreme care. Smith is careful with his language, explaining why he reacted the way he did, without trying to excuse it.

But his apology does not mean this story is over. Apart from anything else, Rock will eventually have to comment publicly too. The signs so far suggest he intends to shrug the episode off with good humour.

The comedian declined to file a police report, and it was reported that he joked backstage after the punch: "That's the only time you get hit by Muhammad Ali and it doesn't leave a scratch," referring to Smith's role in the boxer's biopic.

But even when the headlines about the punch eventually start to fade, Sunday's events will follow those involved for years to come. It would be impossible for any journalist or chat show host to interview either of them while they're plugging a new film without bringing it up.

Meanwhile, the Academy's Board of Governors is reportedly set to meet on Wednesday to discuss whether or not any further action should be taken against Smith.

Some had suggested that his Oscar could be revoked, but that is unlikely. He could still receive a gentler sanction such as having his Academy membership suspended, but that may now be less likely following his apology.

Only one thing is certain - worldwide appetite for this story remains high, and fans will be interested to see where it goes next.

Rock's joke referred to the 1997 film GI Jane, in which Demi Moore played the title role with a severe buzzcut.

Pinkett Smith rolled her eyes at the comment, while Smith appeared to initially laugh and clap his hands before he was seen on stage, walking up to Rock.

The comedian looked stunned in the immediate aftermath of the incident, but told the audience: "That was the greatest night in the history of television."

The Los Angeles Police Department later told Variety that Rock had "declined to file a police report" following the event.

After the incident, Rock handed over the best documentary prize, which was the reason he was on stage.

He is yet to publicly comment further on what happened.

Accepting the Oscar for best actor for King Richard soon after, Smith said Richard Williams was a "fierce defender of his family" and that he himself was "being called on" in his life "to love people and to protect people".

"Art imitates life," he said. "I look like the crazy father, just like they said about Richard Williams. But love will make you do crazy things."

He ended it saying he hoped the Academy would invite him back.

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France24 - Monde

France-Luxembourg : à Esch-sur-Alzette, une amitié en acier

Publié le : 24/02/2022 - 21:31

Alix LE BOURDON

Cité au lourd passé industriel, Esch-sur-Alzette s’étend le long de la frontière française. La deuxième ville du Luxembourg est l'un des symboles du succès sidérurgique de ce petit pays au XXème siècle. Ses nombreuses friches industrielles en sont les témoins. Le multiculturalisme est l’autre marque de ce passé, avec 120 nationalités représentées, dont une en particulier, les Français. Et pas seulement à cause de leur proximité géographique : de nombreux travailleurs de l’Hexagone sont venus dans le Grand-Duché pour prêter main forte au secteur de la sidérurgie en pleine expansion.

La ville reste empreinte de cette histoire. Elle a même été choisie comme capitale européenne de la culture en 2022, avec une série d’événements qui commencera le 26 février.

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Le Luxembourg devient le premier pays à rendre gratuits les transports publics

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Oscars: What Will Smith's slap says about him - and us

By Chelsea BaileyBBC News, Washington

Almost four decades ago it was "one little fight" that landed the Fresh Prince in trouble and saw the fictional Will moving to live with his auntie and uncle in Bel Air.

That scripted altercation on a basketball court launched the teenager's career as a comedian and actor - but now it's a real-life bust-up that could derail the life of an undisputed Hollywood superstar.

After Oscars presenter Chris Rock made a joke about Jada Pinkett Smith's hair loss, Smith, her husband, leapt to the stage and gave the comedian a slap that was heard around the world.

But the tactless joke, Smith's violent reaction, and the fact that the award show continued without consequence, also sparked furious debate about what it means to "protect women", and American culture's apparent comfort with violence.

'The vibe had changed'

In a vain attempt to lighten the mood after a commercial break, comedian Amy Schumer joked that "the vibe had changed" and seemed to acknowledge that Rock wasn't the only one reeling.

Some joked Smith took method acting seriously and was channelling his hothead Bad Boys character Mike Lowrey. But others found the altercation alarming.

In a since-deleted tweet, director Judd Apatow said Smith "could have killed" Chris Rock and that Smith had "lost his mind". There were even calls for the actor to be arrested and charged with assault.

The fact that Will Smith wasn’t kicked out of the Oscars and arrested for assaulting Chris Rock shows how Hollywood allows, enables, and celebrates the very worst behaviors. Workplace violence isn’t tolerated in normal industries.

But actress Tiffany Haddish spoke for many when she praised Smith for defending his wife.

"Maybe the world might not like how it went down, but for me, it was the most beautiful thing I ever seen," she told People Magazine. Haddish, who co-starred with Pinkett Smith in the film Girls Trip, said black women are often the subject of jokes and ridicule, so seeing a black man stand up for his wife "meant so much to me".

Many black Americans noted the irony in the fact that Chris Rock produced the documentary Good Hair about how important hair is in black culture, only to joke about Pinkett Smith's chosen hairstyle. Pinkett Smith is one of many women who have recently gone public about their fight with alopecia, a condition that causes hair loss and affects many black women.

'Art imitates life'

While accepting his first-ever Oscar, for the role of Richard Williams in the film King Richard, later in the night, Smith tearfully apologised to the Academy for the altercation. Although he initially declined to extend that apology to Rock.

"I'm being called on in my life to love people and to protect people," Smith said. "Art imitates life."

He went on to dedicate the award to his mother and acknowledged that "a lot of this moment is really complicated for me".

That line stood out to radio host Lenard McKelvey, professionally known as Charlamagne tha God. On his popular radio show, The Breakfast Club, McKelvey said he thought Chris Rock's joke was only a small part of why Smith lashed out.

"I don't know what the 'why' is but for Will to react like that, there's something deeper going on inside him that we don't know about," he said.

Smith has been candid about growing up in a home plagued by domestic violence. The first chapter of his autobiography, Will, opens with a harrowing description of his father attacking his mother and the actor writes that the incident defined his childhood, and ultimately led to his career.

"Within everything that I have done since then... there's been a subtle string of apologies to my mother for my inaction that day," Smith writes. "No matter how successful I've become … there is that subtle and silent feeling always pulsating in the back of my mind: that I am a coward."

'We live in a time of violence'

Psychologist and minister, Rev Dr Jacqui Lewis, who has read Smith's book but has not treated the actor personally, said she wishes Smith was able to turn to another way to protect his family.

"Something happened where he did not live the 'Will' he wants to live; that can happen to any of us," she said. "He doesn't want to be the person who slaps somebody around like his dad slapped somebody around, but yet that's what happened last night."

The altercation between Smith and Rock broke through the veneer of perfection that often exists around celebrities, but Lewis said we should use it as a moment to interrogate how normalised violence has become in our culture.

Subjecting women to cruel jokes at their expense in front of God and everyone and physical assault are two sides of the same coin, and that coin is toxic masculinity, here ends the sermon beloveds.

"We live in a time of violence: verbal, physical, emotional, territorial, political discourse and humour that's violent. Chris Rock was violent, too," she said. "This is all connected, and could we be stunned enough by this to be stunned by all the ways it happens everywhere?

"Do we want violence to be the response to violence? I don't."

'Poisonous and destructive'

In a lengthy statement posted to Instagram on Monday evening, Smith apologised for behaviour he described as "unacceptable and inexcusable", stating: "I am a work in progress."

"Violence in all of its forms is poisonous and destructive," the actor wrote. "I am embarrassed and my actions were not indicative of the man I want to be. There is no place for violence in a world of love and kindness."

The actor also apologised directly to Chris Rock writing: "I was out of line and I was wrong."

Many online, including McKelvey, praised Rock for quite literally taking it on the chin and staying composed enough to continue the ceremony.

"I care about Chris Rock and Will Smith, two legends. Two Gods. I don't like seeing that between two black men, personally," he said. "We all laugh but that's still another human on the other end of that slap."

Smith and Rock are both comedians, and as the saying goes, the best jokes punch up not down. The Academy says it has now opened an investigation into the altercation and Smith.

If Smith is to learn anything from Fresh Prince, and this incident, it's that sometimes, "one little fight" can change the course of your life.

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France24 - Monde

À Shanghai, un confinement en deux temps face à la flambée du Covid-19

Publié le : 27/03/2022 - 18:46

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Pour éviter un confinement total face à un rebond de l'épidémie de Covid-19, Shanghai va être divisée en deux parties qui seront soumises tour à tour à cinq jours de confinement, ont rapporté dimanche les autorités locales.

Shanghai sera soumise à partir de lundi à un confinement par secteur, face à un rebond de l'épidémie de Covid-19 lié au variant Omicron, a annoncé dimanche 27 mars le gouvernement de la plus grande ville de Chine.

La partie est de la ville sera confinée pour cinq jours afin de permettre le dépistage de sa population, suivie par la partie ouest pour la même durée à partir du 1er avril. Shanghai compte au total 25 millions d'habitants.

La métropole est devenue ces derniers jours l'épicentre d'une nouvelle vague de contaminations dans l'ensemble de la Chine, qui a commencé à s'accélérer début mars.

Nouveau record de cas depuis deux ans 

La Commission nationale de la santé a fait état dimanche de plus de 4 500 nouvelles contaminations, un chiffre inférieur de plus de 1 000 à ceux enregistrés au cours des jours précédents, mais bien supérieur à ceux des deux dernières années.

Des millions d'habitants de régions touchées dans l'ensemble du pays ont été soumis à des confinements décrétés dans des villes comme la cité industrielle de Shenyang (nord-est), capitale de la province du Liaoning, frontalière de celle du Jilin, la plus touchée par la récente vague épidémique.

Shanghai a toutefois évité un confinement total, les responsables jugeant impératif de maintenir ouverts le port et le pôle financier de la ville, afin de préserver l'économie nationale et aussi mondiale.

Bien que les chiffres concernant les nouveaux cas quotidiens de diffusion du virus soient très bas en comparaison avec d'autres pays dans le monde, ce sont les plus hauts en Chine depuis les premières semaines de la pandémie qui avait émergé à Wuhan à la fin de l'année 2019.

Avec AFP

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Covid-19 : des millions de personnes confinées en Chine face à une flambée des cas

Chine : en plein rebond épidémique, Xi Jinping s'accroche à la stratégie "zéro Covid"

Covid-19 : nouveau record de cas depuis deux ans en Chine

France24 - Monde

Toulouse l'espagnole

Publié le : 10/02/2022 - 12:01

Xavier CHEMISSEUR Xavier CHEMISSEUR

Direction Toulouse ! Toulouse l'espagnole devrait-on dire... Car cette cité du sud, connue surtout pour son club de rugby, ses immeubles roses, son climat ensoleillé et sa vie nocturne animée possède une forte histoire commune avec l'Espagne. Au XXe siècle, la ville a été le refuge des quelque cinq cent mille Espagnols fuyant la guerre civile et les forces victorieuses de Franco. Et c'est donc depuis Toulouse que ces exilés politiques ont préparé les fondements d'un retour à la démocratie dans l'Espagne post-franquiste. C'est dire si Toulouse à une place spéciale dans l'histoire de l'Espagne !

Reportage de Xavier Chemisseur et Luke Brown

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Présidence française de l'UE : quel avenir pour nos démocraties ?

À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie

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Présidence française de l'UE : un débat au sommet sur la place de l'Europe dans le monde

Valeurs Actuelles

Val-d’Oise : le Département se prononce contre l’implantation d’éoliennes

Dans le Val-d’Oise, un poumon vert s’épanouit entre la vallée de Montmorency et Cergy-Pontoise. Aussi, depuis 2019, pousse une nouvelle forêt de 1 350 hectares. Celle-ci s’étend entre Méry, Bessancourt, Herblay, Pierrelaye, Taverny, Frépillon et Saint-Ouen-l’Aumône. Pourtant, c’est là que la préfecture de Région d’Île-de-France ambitionne d’implanter un parc d’éoliennes, rapporte Actu.fr, dimanche 27 mars. Toutefois, toutes les zones pré-identifiées par la préfecture comme étant favorables à l’implantation de ces dispositifs ont été rejetées par le Conseil départemental du Val-d’Oise.

Un million d’arbres en cours de plantation 

Les élus départementaux fustigent cette volonté de la préfecture de Région. « Le Département s’investit fortement pour protéger son environnement et développer la biodiversité face à l’urbanisation croissante, a réagi la présidente LR du Conseil départemental auprès de nos confrères. Je ne peux tolérer que des éoliennes puissent être implantées dans la nouvelle forêt du Val-d’Oise, à proximité de notre sanctuaire de biodiversité ou en lisière d’un parc naturel régional ! » A savoir qu’un million d’arbres sont en cours de plantation dans le Val-d’Oise ; pour le développement de la biodiversité, la lutte contre la pollution atmosphérique, mais également contre le réchauffement climatique.

Même son de cloche du côté d’Alexandre Pueyo, conseiller départemental (LR) en charge du développement durable. « Le débat n’est pas pour ou contre les éoliennes, mais sur leur implantation, affirme-t-il auprès d’Actu.frNotre département a des contraintes importantes, qui limitent l’implantation. Nous avons deux parcs naturels régionaux qui ne nous permettent pas de les accueillir. »  

Un frein au développement économique 

Outre l’aspect écologique, l’implantation d’éoliennes serait également un frein au développement économique du département. « Nous avons des zones autour de Bruyères-sur-Oise que nous tenons à garder pour du développement économique », a confirmé Alexandre Pueyo auprès de nos confrères, faisant également allusion au développement d’un pôle ferroviaire sur le port. Enfin, bien que le Département ait émis un non catégorique, c’est désormais au tour des communes et des intercommunalités de délibérer.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - World

Queen Elizabeth attends late husband's memorial service

Issued on: 29/03/2022 - 14:42Modified: 29/03/2022 - 14:50

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Britain's Queen Elizabeth made her first public appearance in five months on Tuesday when she joined the royal family and other dignitaries at a memorial service in honour of her husband Prince Philip, who died last year.

France24 - Monde

Pour Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, "l'UE reste unie" dans la crise ukrainienne

Publié le : 18/02/2022 - 13:28

Caroline DE CAMARET

Élue présidente du Parlement européen le mois dernier, Roberta Metsola est la troisième femme à ce poste, après les Françaises Simone Veil et Nicole Fontaine. Cette conservatrice maltaise du Parti Populaire Européen a entamé son mandat sur fond de pandémie et de menaces de conflit aux portes de l’Europe. Au cours de cette interview menée par Caroline De Camaret, elle aborde la crise ukrainienne, la question des migrants, la présidence du conseil de l'UE par la France ainsi que ses votes polémiques contre les résolutions parlementaires défendant le droit à l'avortement.

DECRYPTAGE

La conservatrice maltaise Roberta Metsola élue présidente du Parlement européen

À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie

DECRYPTAGE

Roberta Metsola, élue anti-IVG pressentie à la présidence du Parlement européen

Opex 360

Le 1er Régiment Étranger de Génie a noué un partenariat inédit avec une grande école de commerce

par Laurent Lagneau · 28 mars 2022

Depuis la fin de la conscription, tout ce qui peut rapprocher les armées et le monde civil est bon à prendre, notamment pour ce qui concerne les étudiants des grandes écoles, appelés à devenir les « décideurs » de demain. Et même si de nombreux initiatives ont été prises, il n’en reste pas moins que le fossé reste difficile à combler.

Ainsi, un rapport parlementaire, publié en août 2020, avait déploré le « manque de culture militaire » parmi les administrations civiles. « Dans un contexte où une part croissante des décideurs civils n’aura pas fait de service militaire, le développement d’une meilleure connaissance des armées est un enjeu majeur, ce dont les militaires ont conscience », avait en effet estimé ses auteurs.

Un constat peu ou prou partagé par le général François Lecointre, alors chef d’état-major des armées [CEMA], qui l’avait élargi à l’ensemble de la société civile. La « méconnaissance profonde de nos concitoyens de la réalité du métier militaire et de la guerre ne peut qu’affecter la compréhension des enjeux majeurs concernant la défense.

Quoi qu’il en soit, les accords entre les armées et le monde de l’éduction se sont multipliés, selon différentes formes. Par exemple, l’École spéciale militaire [ESM] de Saint-Cyr Coëtiquidan a mis en place le « Partenariat Grandes Écoles » [PGE], qui permet à des étudiants de niveau master 1 de recevoir une formation militaire pendant sept semaine, avant de rejoindre un régiment durant trois mois.

Et, la semaine passée, le 1er Régiment Étranger de Génie [REG] a été la première unité de la Légion étrangère a signé une convention de partenariat avec une grande école, en l’occurrence l’ESSEC « Business School » [École supérieure des sciences économiques et commerciales].

« La signature de ce partenariat inédit entre une grande école parisienne et une unité de la Légion étrangère porte un objectif ambitieux : consolider le lien armée-nation et promouvoir l’esprit de défense grâce à des échanges réguliers entre jeunes chefs militaires et futurs leaders économiques du pays », a fait valoir le ministère des Armées, lors de son dernier point presse hebdomadaire. Il sera surtout question de promouvoir les « vertus du commandement » ainsi que les valeurs d’altruisme, de fraternité, d’exigence et de dépassement » que porte par l’armée de Terre.

Plus précisément, ce partenariat concerne la filière « Géopolitique, Défense et Leadership », créée au sein de l’ESSEC en septembre 2021. Actuellement, elle compte une trentaine d’étudiants.

« L’ESSEC entend former des managers responsables, conscients des conséquences de leurs actes et de la complexité de leur environnement. Cette filière porte cette exigence et le partenariat avec le 1er REG la nourrira de façon très concrète », a expliqué Michel Baroni, le Doyen des professeurs.

Pour le responsable de cette filière, le professeur Aurélien Colson, ce partenariat permettra d’insuffler aux étudiants des « qualités importantes » [comme l’exemplarité, l’esprit d’équipe et la prise de décision dans un environnement complexe} que les officiers du 1er REG « ont poussé au plus haut niveau d’exigence ».

En tout cas, le chef de corps du régiment, le colonel Perrier voit beaucoup de potentiel dans ce partenariat. « Mes officiers ont engrangé une expérience unique au contact de leurs légionnaires. Ils ont à cœur d’échanger avec les étudiants de l’ESSEC sur l’importance de bien commander les hommes qui leur sont confiés », a-t-il souligné.

Photo : 1er REG / ESSEC – N. Launay

Valeurs Actuelles

Des gilets jaunes ont bloqué l’autoroute vers Bordeaux

La circulation sur l’autoroute A63 en direction de Bordeaux (Gironde) a été brièvement bloquée par des individus, ce lundi 28 mars. Le groupe se réclamait des gilets jaunes, selon les informations de la gendarmerie de la Gironde, relayées par Sud-Ouest.

Deux kilomètres de bouchon

Vers 6 heures du matin, une trentaine de manifestants se sont rendus sur une portion au niveau de Mios, forçant les automobilistes qui souhaitaient se rendre vers Bordeaux à ralentir et à emprunter la voie d’une aire de repos pour poursuivre leur trajet. Cette action a provoqué deux kilomètres de bouchons et un ralentissement sur cinq à six kilomètres. 

Ces individus, qui se réclament du mouvement des gilets jaunes, ont installé des barricades et de pneus sur la route, notamment pour protester contre le coût du carburant, en très forte hausse ces derniers mois, notamment à cause de la guerre en Ukraine et des sanctions économiques contre la Russie. Après l’intervention des forces de l’ordre, le blocage a été démonté et la circulation a repris normalement.

Hanté par le spectre d’un retour des gilets jaunes en pleine campagne électorale, le gouvernement tente de compenser l’inflation. Alors que les prix continuent d’augmenter dépassant les deux euros le litre d’essence, Jean Castex a notamment rehaussé la remise du gouvernement à 18 centimes par litre de carburanr toutes taxes comprises en métropole, à partir du 1er avril 2022. Cela devrait représenter environ une économie pour le consommateur de 11 euros pour 60 litres.

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

Intimidations, violation des eaux territoriales, espionnage… La Chine met la marine des Philippines à l’épreuve

par Laurent Lagneau · 28 mars 2022

Dans les années 1990, Pékin déploya une flottille de navires de pêche, appartenant en réalité à sa milice maritime [PAFMM – People’s Armed Forces Maritime Militia] dans les environs du récif philippin de Mischief, situé dans l’archipel Spratley, en mer de Chine méridionale. Et, Manille n’ayant que mollemement protesté contre cette intrusion, l’îlot abrite désormais une base chinoise.

Le même mode opératoire fut suivi en 2012 pour faire main basse sur un autre récif philippin, à savoir celui de Scarborough, au large de l’île de Luçon, toujours en mer de Chine méridionale. Cette fois, les autorités philippines réagirent et portèrent l’affaire devant la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye. Et celle-ci leur donna raison en juillet 2016, estimant que les revendications de la Chine ne reposaient sur « aucun fondement juridique ». Pour autant, ayant qualifié ce verdict de « nul et non avenu », Pékin y maintient toujours sa présence sur l’atoll en question.

Cependant, l’élection du président Rodrigo Duterte – quelques jours seulement avant la décision de la CPA – changea la donne. En effet, dès son entrée en fonction, il réorienta la politique étrangère de son pays vers la Chine et la Russie tout en ne cachant pas son hostilité à l’égard des États-Unis, avec lesquels les Philippines sont liées par d’anciens accords de défense. Pour autant, cela n’eut aucun effet sur l’attidude de Pékin, qui continua à lorgner sur les îles philippines situées en mer de Chine méridionale.

En 2019, plus de 200 navires de la milice maritime chinoise [accompagnés par des bâtiments du corps chinois des gardes-côtes] furent signalés à proximité de l’îlot philippin de Pag Asa [encore appelé « Thitu »], situé dans l’archipel Spratley. Cette fois, M. Duterte ne cacha pas son exaspération, allant jusqu’à évoquer une « mission suicide » pour décamper les intrus. Cependant, dans le même temps, et malgré un rapprochement dans la lutte contre les groupes liés à l’État islamique sur l’île de Mindanao, les relations entre Manille et Washington étaient toujours tendues… au point de remettre en cause offrant un cadre légal à la présence des militaires américains dans l’archipel.

Reste que la Chine continua ses incursions près des îlots philippins. Comme en mars 2021, quand une flottille de plusieurs centaines de navires de pêches fut repérée près du récif de Whitsun [ou « Juan Felipe], situé dans l’archipel des Spratleys, à 230 km de l’île de Palawan. Si M. Duterte se montra plutôt conciliant, il en alla autrement avec les membres de son gouvernement, à commecer par Delfin Lorenzana, son ministre de la Défense.

Pendant plusieurs mois, les forces philippines tentèrent de faire déguerpir la milice maritime chinoise… Ce qu’elle finit pas obtenir en juillet. Enfin presque… puisqu’il fut dit par la suite que les navires chinois s’étaient « dispersés » en mer des Philippines.

Cela étant, et alors que les relations militaires entre Manille et Washington sont reparties sur de nouvelles bases, avec notamment la tenue, en février dernier, de l’exercice Marex 22 [associant l’infanterie de marine philippine et l’US Marine Corps, ndlr], un navire chinois dédié à la collecte de renseignements d’origine électro-magnétique et appartenant à la classe  » Dongdiao », a navigué pendant trois jours [du 29 janvier au 1er février] dans les eaux territoriales de l’archipel, plus précisément entre les îles Cuyo [Palawan] et Apo [Mindoro].

Pour une raison qui leur est propre, les autorités philippines ont mis presque deux mois pour dénoncer cet incident, qui peut être considéré comme grave étant donné qu’il s’agit d’une violation volontaire des eaux territoriales de l’archipel.

Selon les explications fournies par celles-ci, la frégate BRP Antonio Luna [admise au service en mars 2021, ndlr] s’est opposée au navire espion chinois, qui a alors fait valoir qu’il effectuait un « passage inoffensif » dans les eaux philippines. « Ses déplacements n’ont cependant pas suivi une trajectoire que l’on peut considérer comme continue et rapide, s’attardant en mer de Sulu pendant trois jours », a affirmé le ministère philippin des Affaires étrangères, qui a convoqué l’ambassadeur de Chine en poste à Manille.

Qui plus est, le bâtiment chinois n’aurait obtempéré à aucun moment aux injonctions du BRP Antonio Luna, qui a lui demandé à maintes reprises de « quitter immédiatement les eaux des Philippines ».

Alors que les États-Unis et les Philippines ont relancé, ce 28 mars, leur exercice conjoint « Balikatan », avec plus de 9’000 soldats mobilisés. Il portera notamment sur les opérations amphibies et la sécurité maritime. Un navire espion chinois rééditera-t-il le coup du mois de janvier?

Quoi qu’il en soit, les protestations adressées par Manille à Pékin n’ont que peu d’effets [voire pas du tout]. Ce 27 mars [soit près d’un mois après les faits], les garde-côtés philippins ont accusé leurs homologues chinois d’avoir eu un comportement dangereux près du récif de Scarborough.

Selon la garde-côtière philippine [PCG], le navire chinois s’est approché à seulement 19 mètres de l’un de ses patrouilleurs, ce qui, d’après elle, constitue une « violation manifeste » du Règlement international de 1972 pour prévenir les abordages en mer. Et cet incident n’est pas le premier du genre : trois autres se sont produits depuis le début de cette année.

Il est à craindre que de telles « rencontres » puissent dégénérer à un moment ou à un autre. Depuis janvier 2021, les gardes-côtes chinois sont autorisés à faire usage de leurs armes – sans sommation – contre toute navire qui violerait les eaux chinoises. Et comme Pékin considère celle du récif de Scaborough comme siennes… Déjà, en novembre dernier, ils ont été accusés par Manille d’avoir utilisé des canons à eau contre des navires allant ravitailler les militaires philippins affectés sur l’atoll « Second Thomas », situé dans l’archipel Spratley.

France24 - World

‘I had no choice’: One Ukrainian’s journey out of devastated Mariupol

Issued on: 28/03/2022 - 18:03

Pariesa Young Follow

Mariupol, a port city in southeastern Ukraine, has become the epicentre of Russian attacks, sustaining weeks of bombing that has devastated the city and left thousands of civilians trapped without water, heat, sewage or phone service. Many people, however, have fled the city for Russia, the EU or safer parts of Ukraine. Our Observer, who escaped Mariupol to a remote village in the mountains, told us her story.

Some of the most severe fighting in the Russian invasion of Ukraine has taken place in Mariupol, a strategic port city that lies between the Russian-held zones of Crimea and Donbas. The city has endured weeks of relentless attacks that have ravaged civilian targets and essential infrastructure, creating a humanitarian emergency.

📽️Russian forces have no shame, #Mariupol is slowly disappearing under the rubble #Ukraine #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/l24OcHzqSM

March 23, 2022

Around 160,000 civilians are still trapped in Mariupol, according to Mayor Vadym Boichenko. Up to 140,000 people, however, have attempted the dangerous journey out of the port city to flee the violence. Some have fled Ukraine for the European Union, some are in other parts of Ukraine and others are now in Russia.

❗️Evacuation from Mariupol through the eyes of civilians.Under bullets and explosions people escape from the destroyed city.#Ukraine #Russia #TPYXA pic.twitter.com/EbyzNvvRGV

March 26, 2022

‘I was ready to go on foot, to run out of the city, I was ready to die on the road, but I could no longer stay in Mariupol’

Veronika Tikhonyuk is 19 years old and was a student at Mariupol State University and an aspiring hockey player before the war. She escaped from Mariupol on March 14 with her mother after spending several days sheltering from the ongoing shelling in a basement, and then an abandoned factory, with her family. 

For me, it began at 5:30 am on February 24. I woke up to the sound of the bombs and my first reaction was ‘I don’t want to die, please, I want to live, please…’ It was still very dark outside and very dangerous to go to the windows so I just stayed in my bed, totally numb and silent. I felt how my happy life, my dream life was totally destroyed at 5:30 am. And I understood perfectly who was bombing my city, it was totally clear. My bed was shaking like it was an earthquake. I saw the end of my life. 

 

I didn’t make [the decision to leave Mariupol], I just had no choice. On the 14th of March, the situation was already critical and I  was very lucky to meet a couple who had a car. They took me with them that morning. I was ready to go on foot, to run out of the city, I was ready to die on the road. I could no longer stay in Mariupol because there was no Mariupol anymore. The city was already burned down, the bombs were continuously falling from the sky right near me. I had no choice and no time to think. Now or never. 

I left with only my mom and the couple that took us. It wasn’t a part of evacuation at all, there was no evacuation. We left the city on our own and we totally knew that we could die at any moment. Mariupol was – and is – the hottest place of the war. I just don’t know how to describe it to the people, who, luckily, haven’t experienced something like this. You just know that you can die at any second.

I didn’t pack anything at all, I had just an ‘emergency pack’ that I took to the basement: ID card, band-aids, phone, my glasses… nothing more, not even clothes. I didn’t rescue anything, even my small cat…

Several attempts to facilitate official humanitarian corridors to evacuate civilians from Mariupol failed in March as Russian forces were accused of targeting rescue convoys and fleeing families. French President Emmanuel Macron said on March 25 that France, Turkey and Greece would carry out an evacuation operation of the southern city in the coming days. However, on March 28, Ukraine said it would not open evacuation corridors as Russian forces had not agreed to grant safe passage to civilians.

#Ukraine The Russian military stopped the evacuation column with residents of Mariupol, which was heading from Berdyansk to Zaporozhye. As a result, a multi-kilometer traffic jam formed near Vasilievka, in which there are ambulances with injured children, Ukrainians say pic.twitter.com/fuWk2j0d4T

March 26, 2022

‘It was the most tiring, stressful and dangerous road in my life’

I left Mariupol on the 14 of March at 9 am, I arrived in Zaporizhzhia [Editor’s note: a nearby city, around 200 km to the northwest] only at 10 pm. It was the most tiring, stressful and dangerous road in my life. I spent a night in this city and then we moved to Dnipro [70 km north]. The road was a lot safer than the previous one, so we got to Dnipro fast – in one or two hours. We spent two nights there and then moved to Lviv – the road took us 17 hours [Editor’s note: Lviv is approximately 1,000 km west of Dnipro, a roughly 13 and a half hour journey by car under normal conditions, according to Google Maps]. And then we moved to Uzhhorod [250 km southwest]. So, I got to Uzhhorod only on the 17th or 18th – I can’t remember, I was too stressed and tired.

We were driving non-stop all this time. We had to go around a lot of mines, military enginery including destroyed ones, there were a lot of fragments and debris on the roads, so it was too dangerous to drive fast. In addition, there were a lot of checkpoints along the way, both Ukrainian and Russian. I saw Russians and Russian equipment. Some of the troops asked us for cigarettes. We were very scared, so we obeyed them in all matters.  Fortunately, they didn’t do anything with us personally except for searches and checks. But we were just lucky. Many others got under the fire and etc. I don’t know much about others, but I just know that we were very lucky. 

Russian troops setting up checkpoints in the #Kherson region pic.twitter.com/mbbmaeKFWN

March 17, 2022

Ukraine has also accused Russia of relocating up to 40,000 Mariupol residents to Russia, potentially against their will and without Kyiv’s approval. With the city surrounded and partially captured by Russians, some residents of Mariupol have had little choice but to move to Russia to find food, water and medical care. Russia has denied forcibly deporting Ukrainians.

“I survived a real blockade: there was no food or water left in the city for a long time. When snow suddenly fell in March, we were the happiest because we could eat & drink it,” Veronika Tikhonyuk wrote on her Twitter page

For Tikhonyuk, escaping Mariupol was necessary to survive, but she still doesn’t feel completely safe.

‘Thanks to volunteers and kind people, I have clothes, essentials and food’

Now I’m in a village in mountains. It’s much safer than Mariupol, but I can’t say that it feels safe. My country is still in danger, I’m traumatised and I will cope with this trauma for the rest of my life. I won’t feel safe anymore. Thanks to volunteers and kind people, I have clothes, essentials and food.  My mom and I rent a small house in the mountains, no-frills. I'm trying to find a remote job, volunteer and recover from the traumas that the war left me. 

I know for sure that my grandparents’ house (my first home) is burnt down to the ground and [Russian soldiers] are living in my flat (my second home) now – or it’s burnt down too now, I don’t know, nobody knows. A couple of my friends called me recently, but others... still silent. And finally, my family… I know nothing. I have only my mom now, and my dad who lives very far away. I still don’t have any news or info about my family, I lost them, all of them… and my cat too… I don’t know, I just know nothing. Nothing. I can’t find them anywhere…

Russia and Ukraine were set to restart peace negotiations on March 28, against the backdrop of the “catastrophic” situation in Mariupol. 

The EU has accused Russia of committing war crimes in Ukraine, particularly in Mariupol where a number of civilian targets have been attacked. 

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Fears of food shortages after Russian attacks on grocery stores in Ukraine

'No one has come to help us': African students trapped in occupied Kherson, Ukraine

Ukraine: Two foreign students tell us about evacuating their 'second home'

BBC

Portugal v North Macedonia: Cristiano Ronaldo wants 'hell breaking loose' in Porto

Last updated on 49 minutes ago49 minutes ago.From the section Football

Cristiano Ronaldo says Portugal's World Cup play-off final with North Macedonia is a "matter of life and death".

North Macedonia, ranked 67th in the world, go to Porto looking to qualify for the World Cup for the first time, having stunned Italy 1-0 in the semis.

This is likely to be Manchester United forward Ronaldo's last shot at a World Cup unless he plays on until he's 41.

"I urge the fans - I want hell breaking loose at Dragao [Stadium]," said the captain, 37, of Tuesday's game.

Portugal, who beat Turkey 3-1 in the semi-finals, last failed to reach a World Cup in 1998.

Ronaldo added: "I went to bed last night thinking that I want the stadium to shut down the music for our national anthem and let the fans sing it acapella to show our passion, our strength and union around the objective of reaching the World Cup.

"For us, this game is a matter of life and death. There is a responsibility to win this game. For us, also a game of our lives. They have surprised [opponents] in many games but I believe they will not surprise us."

Ronaldo is the all-time top scorer in men's international football with 115 goals, including seven across four World Cups.

He led his country to glory in Euro 2016, but this is likely to be his final chance to win a World Cup.

"The one who will decide my future is me," said Ronaldo. "If I want to play more, I play. If I don't want to, I don't play."

Portugal coach Fernando Santos has hinted he will quit if they lose.

"If we think that, theoretically, the Macedonians are weaker, we are on the wrong track, it's the worst possible scenario," he said.

"We have to face North Macedonia as we would have faced Italy."

North Macedonia have enjoyed an amazing year, having beaten Germany 2-1 in World Cup qualifying in March 2021, before playing at Euro 2020 - their first major tournament.

Blagoja Milevski, who replaced Igor Angelovski after Euro 2020, has only lost one of his eight games in charge.

Aleksandar Trajkovski's injury-time strike from outside the box helped them beat European champions Italy 1-0 in a stunning semi-final upset in Palermo.

"We won against one of the best teams in the world," said Milevski. "We won't stop here. We have one last step to get to the World Cup.

"We are well on our way to confirming why we are among the top 20 teams in Europe."

Napoli midfielder Elif Elmas said: "This will be one of our most difficult matches, but also certainly the most exciting for all of us.

"We are 90 minutes away from the World Cup and fulfilling our childhood dreams - not only ours, but the whole of North Macedonia. We must not miss our chance and we have to give everything on the pitch to succeed."

Valeurs Actuelles

Les enfants de soignants morts pendant le Covid reconnus « pupilles de la République »

« Morts pour le service de la République ». Voilà le nouveau statut auquel auront droit les personnels soignants décédés durant la pandémie de Covid-19, rapporte France 3 Centre-Val de Loire. Ce samedi 26 mars, ce statut et les droits qui y sont liés ont été publiés au Journal officiel. Cela concerne les personnels soignants civils morts dans le cadre de leur fonction durant la crise sanitaire. Cette initiative a été prise en 2020 sous l’impulsion du député LREM de l’Indre François Jolivet, avec le soutien explicite du président de la République, Emmanuel Macron.

Pupille de la République

Le texte « vise à reconnaître à titre exceptionnel comme éligibles à la mention « Mort pour le service de la République » les personnels exerçant dans le domaine de la santé et dont le décès est reconnu imputable au Covid-19 entre le 1er janvier 2020 et le 31 juillet 2022 ». S’accompagne de cette reconnaissance, le statut de « pupilles de la République » pour les enfants de ces personnels soignants. Ce statut est équivalent à celui de « pupilles de la Nation » pour les enfants de militaires morts pour la France. L’Etat prend en charge l’éducation et les frais matériels desdites pupilles jusqu’à leur émancipation.

Indre : les dernières actualités

Indre : l’abbaye de Déols un jour au patrimoine mondial de l’Unesco ?

Indre : des tuiles gravées au nom des habitants de Levroux pour sauver un monument historique

Forcée d’accueillir des migrants, la mairie de Châteauroux fustige des “méthodes révoltantes”

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

At least 7 dead, 22 injured after Russian rockets blast port city of Mykolaiv

Issued on: 29/03/2022 - 14:38Modified: 29/03/2022 - 14:43

Gulliver CRAGG

At least seven people were killed and 22 injured in a Russian strike on a regional government building in the southern Ukrainian city of Mykolaiv, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said Tuesday. FRANCE 24's Gulliver Cragg reports.

Opex 360

L’Allemagne veut se doter d’un bouclier antimissile et envisage l’achat du système israélien Arrow 3

par Laurent Lagneau · 28 mars 2022

La défense antimissile israélienne est dite multi-couches car elle utilise sur trois systèmes distincts selon la nature des projectiles à intercepter, à savoir l’Iron Dome, la Fronde de David et l’Arrow.

Le premier niveau de ce bouclier repose sur l’Iron Dome, conçu pour détruire en vol les roquettes et les missiles de courte portée [de 4 à 70 km] selon leur dangerosité, avec un taux d’efficacité avoisinant les 90%. Les missiles de portée intermédaire [comme les Scud-B et les Fateh-110 iraniens] sont du ressort de la Fronde de David, un système développé conjointement par Rafael Advance Defence Systems et l’américain Raytheon et reposant sur un radar multi-fonctions fourni par Elta Systems.

Enfin, le système Arrow, dont la dernière version – l’Arrow 3 – a récemment fait l’objet d’un essai réussi, a été développé pour intercepter et détruire les missiles balistiques lors de leur phase exo-atmosphérique grâce à un projectile cinétique [ou « kill vehicle]. Conçu par Israel Aerospace Industries [IAI] et Boeing, il fonctionne avec le puissant radar « Super Green Pine » [fourni par Elta Systems] et un C4ISR appelé « Yellow Citron ».

Et, apparemment, ce système Arrow 3 intéresse Berlin, qui envisage de se doter de son propre « bouclier » antimissile alors que l’Otan déploie un tel dispositif en Europe, avec deux sites AEGIS Ashore [l’un en Roumanie, l’autre en Pologne], un radar d’alerte avancée en Turquie et un centre de commandement à Ramstein [Allemagne]. Cette défense antimissile balistique [ou BMD] est même l’une de ses missions permanentes.

En tout cas, « c’est l’une des questions dont nous discutons, et pour une bonne raison », a déclaré le chancelier allemand, Olaf Scholz, à la télévision publique, le 27 mars, confirmant ainsi une information du quotidien Bild.

Celui-ci avait en effet avancé que la mise en place d’une défense antimissile censée couvrir l’ensemble du territoire allemand venait d’être évoquée par le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, et Olaf Scholz. Alors qu’il avait été précédemment rapporté que Berlin s’intéressait au système américain THAAD [Terminal High Altitude Air Defense], capable d’intercepter des missiles ayant une portée comprise entre 800 et 1500 km [en fonction de leur trajectoire], l’Arrow 3 tiendrait finalement la corde, selon Bild.

Cependant, M. Scholz n’a pas donné de détails sur le système susceptible d’être retenu. « Nous devons être conscients que nous avons un voisin qui est disposé à recourir à la violence pour faire valoir ses intérêts », a-t-il dit.

L’un des éléments susceptibles de faire pencher la balance en faveur du système israélien serait son radar « Super Green Pine ». En effet, de par sa puissance, il permettrait également de couvrir la Pologne et les États baltes… à charge pour eux de se procurer des missiles intercepteurs.

« Nous devons mieux nous protéger contre la menace russe. Pour cela, nous avons besoin d’un bouclier antimissile à l’échelle de l’Allemagne. Le système israélien Arrow 3 est une bonne solution. Nous pouvons également l’étendre aux pays voisins. Ce faisant, nous jouerions un rôle clé dans la sécurité de l’Europe », a fait valoir le social-démocrate Andreas Schwarz, rappoteur du budget de la Bundeswehr au Bundestag.

Pour rappel, le chancelier Scholz a annoncé la création d’un fonds de 100 milliards de dollars afin de remédier aux déficits capacitaires de la Bundeswehr et assuré que les dépenses militaires allemandes seraient portée à plus de 2% du PIB [soit environ 70 milliards d’euros par an].

BBC

Oleksandr Usyk v Anthony Joshua: Saudi Arabia could host heavyweight rematch in late June

Last updated on 2 hours ago2 hours ago.From the section Boxing

Saudi Arabia could host the Oleksandr Usyk-Anthony Joshua rematch in late June, according to the Ukrainian's promoter Alexander Krassyuk.

Usyk is set to face Briton Joshua after beating him last year to be crowned unified heavyweight champion.

"Saudi is the place we are in discussions with at the moment," Krassyuk told BBC Sport.

"Late June is the date we are looking at. Nothing has been confirmed on paper. We are working on it."

While Saudi Arabia is believed to be the front runner, Krassyuk has not ruled out the rematch taking place elsewhere.

"There are other options but we take it step by step," he added.

A fight in Saudi Arabia is likely to provoke controversy, with the country accused of investing in sport and using high-profile events to 'sports wash' its reputation in other parts of the world amid concerns over its human rights record.

Joshua could return to Saudi Arabia having regained his world title belts by beating Mexican Andy Ruiz Jr in the capital Riyadh in December 2019, after being knocked out by the Mexican in a shock knockout defeat six months earlier.

Usyk won the WBA, WBO and IBF belts from Joshua on a unanimous points decision at London's Tottenham Hotspur Stadium in September.

The rematch with Joshua, 32, had initially been targeted for May but was pushed back after Usyk enlisted in Ukraine's military in March following the Russian invasion.

The 35-year-old left his native Ukraine, where he had been helping to defend the country, on 23 March.

He confirmed the rematch two days later in an Instagram postexternal-link, saying: "I decided to start preparing for a rematch with Anthony Joshua."

The Gulf Kingdom state's human rights record and recent security concerns will once again be highlighted should such a high-profile sporting event be hosted in the country.

Britain's seven-time Formula 1 world champion Lewis Hamilton repeated his call for Saudi Arabia to improve its human rights record before last weekend's Grand Prix in Jeddah. The race went ahead despite a missile attack about nine miles from the track on Friday.

Premier League club Newcastle were bought last year by a group led by Saudi Arabia's sovereign wealth fund, prompting concern.

The use of the death penalty, jailing of women's rights activists, punishment of same-sex relationships and a military campaign in neighbouring Yemen are among the reasons why Saudi Arabia's involvement in sport has been criticised.

France24 - World

On This Day in 2007: France's political power couple keeps up facade in race riven by intrigue

Issued on: 29/03/2022 - 14:40

Tracy MCNICOLL Follow

Any presidential campaign has its share of emblematic moments that change the course of the race, be they breathtaking instant tide-turners or incidents laden with meaning only in hindsight. With French voters set to elect a president in April, FRANCE 24 takes a look back at some of the emblematic moments from campaigns past. In the spotlight: Socialist Party candidate Ségolène Royal's 2007 campaign rally, laden with offstage drama.

Just 24 days before the first round of the 2007 French presidential election, Socialist candidate Ségolène Royal took to the stage for a hotly anticipated presidential campaign rally in Limoges. The event was unusual in that, at long last, it was the first and only rally of Royal's whirlwind 2007 campaign to see the Socialist candidate appear on stage with the head of her own party, François Hollande.

Officially, the pair had long been the ultimate power couple, their careers dovetailing at the apex of French politics for decades. But behind the scenes, the wheels had come off. Hollande would go on to win the Élysée Palace himself five years later. But Royal's 2007 bid was doomed from the start, with the Socialist couple's secret split the thorn in its side. In hindsight, those cringingly awkward 48 seconds of shared limelight in Limoges – all fixed grins and bumbling hesitation – spoke volumes.

The good times, after all, had been on proud display. The affable Hollande and the wallflower Royal met in 1978 as classmates at the École Nationale d'Administration, France's top training ground for the political elite. When Socialist François Mitterrand won the French presidency in 1981, the Élysée Palace recruited the two promising young leftists as presidential advisers – Hollande on economics, Royal on social and environmental issues. Both went on to win election as lower-house lawmakers in 1988. Royal was named cabinet minister three times; Hollande would spend 11 years as party chief from 1997. The couple never married, but they had four children together. Their youngest, Flora, made her TV debut as a newborn in 1992 when Royal, then environment minister, invited a news crew to the maternity ward. By the time Royal parlayed those savvy media instincts into a presidential run 15 years later, the French public could be forgiven for believing they were privy to the family's affairs.

From the perspective of the current presidential contest – a 2022 campaign overshadowed by war in Europe, an incumbent running against repeat candidates and a Socialist contender languishing at 2 percent in the polls – it is difficult to overstate the comparative intensity, even glamour, of the 2007 race. When the campaign began, it seemed destined to mark a changing of the guard: Conservative Jacques Chirac, pushing 75, was stepping aside after 12 years as president. A new generation, one of two Baby Boomer front-runners, was poised to take over: the energetic hardliner Nicolas Sarkozy, 52, on the political right or Royal, 53, the first woman ever to run with a serious shot at becoming France's présidente, on the left.

Sarkozy, Chirac's iconoclastic interior minister, had been explicit about his presidential ambitions for years. But Royal surprised even the bigwigs in her own party when she threw her hat in the ring. When told Royal was mooting a maverick bid for the 2007 Socialist nomination, former Socialist prime minister Laurent Fabius, plotting his own run, was quoted musing, "But whoever will mind the children?" (Fabius later denied the phrase, but the quote has stuck in French political lore as shorthand for the party's dismissiveness of Royal and the era's abiding sexism.)

But Royal, like no other Socialist on offer, struck a popular chord. In late 2006, she beat two Socialist heavyweights, Fabius and former finance minister Dominique Strauss-Kahn, to win the party primary in a landslide.

From there, she rode a wave of public fervour – dubbed "Ségomania" – to the utter bafflement of the party brass. At odds with a Socialist Party braintrust she saw as a frustrated old boys' club, and on the outs with party chief Hollande, Royal led an innovative grassroots campaign, largely separate from the party structure, to remarkable effect. She attracted legions of new party members and coaxed fresh support from the working-class, immigrant-rich French suburbs to turn up at rallies and turn out to vote. When Royal spoke on stage, supporters would sometimes lob fresh red roses – the Socialist Party symbol – that glanced off the podium to collect at her high-heeled feet. Rockstars signed on to the cause, entertaining 40,000 Royal supporters for three hours at an open-air stadium rally on May Day in Paris.

Hollande, meanwhile, did hit the trail for his party's candidate. But he did so largely on his own, separate from the main attraction. The erstwhile power couple had secretly split. Their lack of communication spurred contradictory interviews about the candidate's platform. "The worse it got for her, the more Ségolène Royal would tend to keeping up appearances, deliberately maintaining the lie," L'Express would report years later. "At night, a car would leave campaign headquarters for Royal's home... most often the car was empty: the candidate had fitted herself out a hidden room, unbeknownst to her own team, on her campaign premises, where the sleepless nights dragged on."

In the end, Royal's artisanal campaign would prove no match for Sarkozy, a master campaigner atop a disciplined conservative party machine. In May 2007, Sarkozy beat Royal in their run-off duel, 53 to 47 percent. And once France's 2007 election season had finally concluded, with legislative elections in June, Royal revealed she had asked Hollande to move out, free to pursue "his romantic affair" on his end. Hollande's rumoured tryst with Paris Match journalist Valérie Trierweiler, 11 years Royal's junior, was true.

By all accounts, the confidential split and its attendant divided loyalties had weighed awkwardly on Royal's bid. "Never had French history, as imaginative as it is, known such a scenario," the daily Le Monde opined after all was revealed that June. "Never had political lives been so visibly subjected to such private torments, which sent journalistic certitudes, partisan modesties, party supporters' infatuations off balance."

Epilogue

Sarkozy won the 2007 election handily by French standards. But the conservative's Election Night, and indeed his first months in office, were notoriously marred by romantic intrigue, too, with his marriage to second wife Cécilia secretly on the rocks. Five months later, Sarkozy became the first French president to divorce in office. Four months after that, he became the second ever to marry on the job, tying the knot with popstar Carla Bruni in February 2008.

Hollande, for his part, ended Sarkozy's re-election hopes in 2012, winning the presidency with Trierweiler on his arm. He had beaten five Socialists, including Royal, in a 2011 party primary, after which Royal endorsed her former partner for the nomination. Burying the hatchet, Royal said at the time: "You must admit this couple's record isn't all that bad, with four children and two presidential candidates." Still popular with Socialist supporters, Royal even hit the trail for Hollande in 2012, joining him onstage for an April rally. At the podium in Rennes, Hollande told a crowd of 18,000: "Ségolène Royal is here, too, as a symbol of unity, the unity that was missing in 2007, and that is here now, strong."

Famously, the unity in Hollande's presidential private life wouldn't last at the Élysée Palace, either. In 2014, a glossy tabloid published paparazzi photos purportedly showing the helmeted Socialist president visiting a paramour late at night on the back of a bodyguard's scooter; and the bodyguard allegedly returning with croissants the morning after. It was the beginning of the end of Hollande and Trierweiler, as the rumours of his affair with film star Julie Gayet eventually proved correct.

As the 2022 campaign approached, Royal applauded the rival conservative Les Républicains after Valérie Pécresse won a primary to become the party's first-ever woman to run for president.

"It is clear that the male politicians around Valérie Pécresse were being very decent, present," she told Le Parisien in December. "Something I never had: the Socialist heavyweights at the time all turned their nose up, apart from a few," she said. Recalling the sexist remarks attributed to begrudging Socialists at the time, Royal said: "The men of my party weren't ready. They were a lot more shaken than Les Républicains men today to see a woman pass in front of them."

She applauded the conservative nominee's "flawless" performance before adding, pointedly, "Pécresse, for her part, has a husband who supports her. That's a considerable asset."

French presidential election © France 24

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Opex 360

Le budget des Armées amputé de 346 millions d’euros… pour le moment

par Laurent Lagneau · 28 mars 2022

Allemagne, Belgique, Espagne, Estonie, Italie, Pologne… En réaction à l’invasion de l’Est de l’Ukraine par la Russie, ces pays [et d’autres] ont en commun d’avoir tous annoncé des hausses significatives de leurs dépenses militaires pour les porter – parfois -au-delà des 2% de leur PIB au plus vite. « Nécessité fait loi », dit-on…

Avec un budget de la Défense annoncé à 40,9 milliards d’euros en 2022, la France se tient pour le moment à l’écart de ce mouvement, campagne présidentielle oblige…

Parmi les principaux candidats, ayant ressorti le programme qui était le sien il y a cinq ans, Emmanuel Macron entend porter les dépenses militaires à 50 milliards d’euros d’ici 2025. Un objectif peu ou prou partagé par Marine Le Pen, dont le programme parle de doter les armées d’une enveloppe de 55 milliards d’euros à l’horizon 2027.

Plus ambitieux, Éric Zemmour propose d’augmenter le budget de la Défense jusqu’à 70 milliards d’euros en 2030, afin de financer un effort particulier pour la Marine nationale [20 frégates, 8 sous-marins nucléaires d’attaque et 2 porte-avions] et l’aviation de combat [avec un format à 300 avions de chasse].

La candidate des Républicains, Valérie Pécresse, va encore plus loin en estimant qu’un investissement d’un montant supérieur à 100 milliards d’euros sera nécessaire pour une « défense souveraine », reposant « à la fois sur une vision de long-terme et sur un effort capacitaire à court-terme permettant de réarmer et de rééquiper nos forces armées ». Enfin, Jean-Luc Mélenchon n’avance aucun chiffre, si ce n’est que la Loi de programmation militaire qu’il proposera ne sera « pas déterminée a priori par un simple objectif financier [2 % du produit intérieur brut] » mais qu’elle « sera fondée sur une analyse fine des besoins et un projet clairement articulé ».

En attendant le verdict des urnes, le ministère des Armées sera mis à contribution pour financer une partie du « plan résilience », que le Premier ministre, Jean Castex, a dévoilé le 12 mars.

Celui-ci, d’un montant de 5,95 milliards d’euros, vise à amortir le choc économique provoqué par l’invasion de l’Ukraine, via notamment une remise sur les caburants de l’ordre de 15 à 18 centimes par litre [pour trois milliards] et des aides « ciblées » aux entreprises et aux activités [agriculture, pêche, transports, BTP] mises en difficulté en raison de la hausse du coût de l’énergie, pour 1,5 milliard d’euros. Enfin, une enveloppe de 400 millions d’euros servira à l’accueil des réfugiés ukrainiens [dont 100’000 sont attendus].

Étant donné que les travaux du Parlement sont suspendus en raison des élections à venir, le gouvernement a pris un « décret d’avance », lequel permet l’ouverture de crédits en cas d’urgence [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiale, ndlr], à la condition qu’ils soient gagées par des recettes supplémentaires [dans le meilleur des cas] ou des annulations de crédit.

Tous les ministères étant mis à contribution, celui des Armées devra se passer de 346 millions d’euros. Ce qui peut sembler suprenant au regard du contexte international et des annonces faites par de nombreux pays européens au sujet de leurs dépenses militaires. De quoi y voir un mauvais signal…

Cela étant, pour le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, il n’a pas matière à polémiquer. « Ces crédits seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette « annulation n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il expliqué. « Nous le récupérerons en juillet 2022 », a-t-il insisté.

4. Ces crédits seront rendus à @armees_gouv lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain.

— Porte-parole du ministère des Armées (@HerveGrandjean) March 27, 2022

« En résumé, cet ajustement budgétaire est : en raison de l’urgence de la situation liée à la guerre en Ukraine, temporaire et sans impact sur nos opérations et nos investissements », a conclu M. Grandjean.

Cependant, nul ne connaît la couleur de la future majorité qui siégera à l’Assemblée nationale à partir de juillet prochain… Et ce sera un autre gouvernement qui sera aux manettes. Que décidera-t-il?

Par ailleurs, il ne faudrait pas non plus que le prix des carburants se maintiennent à des prix aussi élevés pendant trop longtemps. Ce cas de figure est prévu par l’article 5 de la LPM 2019-25. « En cas de hausse du prix constaté des carburants opérationnels, la mission ‘Défense’ bénéficiera de mesures financières de gestion et, si la hausse est durable, des crédits supplémentaires seront ouverts en construction budgétaire, pour couvrir les volumes nécessaires à la préparation et à l’activité opérationnelle des forces », précise-t-il.

Valeurs Actuelles

“Conflit d’usage”, végétalisation et “mésusage” : les étonnantes méthodes de la mairie de Lyon pour lutter contre l’insécurité

Les Verts avaient pourtant annoncé la couleur dès la campagne municipale. A l’époque, l’ensemble des candidats avaient été conviés à l’invitation du collectif “La Guillotière en colère” dans le quartier éponyme pour alerter sur les prodromes du chaos à venir autour de la place Gabriel Péri. L’actuel maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, avait été le seul à décliner l’invitation parmi tous les prétendants. Une manière peut rassurante de signifier que l’insécurité ne ferait pas partie des priorités du mandat. Deux ans après, la Guillotière n’est toujours pas sortie de la situation apocalyptique dans laquelle l’incurie des pouvoirs publics l’a conduite. Le quotidien des habitants tient désormais plus de la favéla brésilienne, que du petit quartier populaire multiculturel, dont certains s’étaient entichés vingt ans plus tôt. Après avoir enduré fusillades, agressions, vols, viols, prostitutions et trafics de drogue, ceux qui en ont eu la possibilité ont quitté les lieux. Les autres, astreints à résidence en raison de la brutale dépréciation de leurs bien immobiliers, survivent. Une réalité que beaucoup ont eu du mal à accepter en plein cœur de la “Guill” que ces habitants considéraient jusque peu encore comme « l’un des meilleurs quartiers de Lyon ».

« On s’aperçoit que négocier avec EELV et LFI, c’est particulier »

Régulièrement épinglé pour ses manquements, l’exécutif local assure faire le nécessaire sur le sujet, sans manquer de préciser que la sécurité relève avant tout à ses yeux de la seule prérogative régalienne. Dans une lettre récente adressée au maire de Lyon, le préfet rappelait pourtant à la mairie ses obligations sur le terrain de la sécurité publique en l’enjoignant à accroître les moyens déployés notamment par un recours accru à la vidéosurveillance et en s’appuyant davantage sur la police municipale. Pour l’heure, les relations entre la municipalité et les fonctionnaires sont loin d’être au beau fixe. En cause, les conditions de travail et le nombre insuffisant de policiers au sein des différents postes de la ville. « La mairie annonce 300 policiers et voudrait en recruter 60. Listing à l’appui, nous sommes en réalité à 241 en enlevant les accidents de travail et les longues maladies », explique Bertrand, délégué FO et porte-parole syndical des policiers municipaux de Lyon qui s’attend à une « vague de départs si la mairie ne prend pas des mesures drastiques ». Des chiffres faméliques compte tenu de la dégradation nette de la sécurité dans la capitale des Gaules.

Malgré une très importante journée de mobilisation le 1 mars dernier, les négociations avec la mairie n’ont pas abouti, rendant encore plus délicate une situation déjà tendue. « On nous fait un chantage en nous disant que si les conditions ne sont pas acceptées maintenant, on enlève tout de la table. Je suis très surpris de cette façon de faire. Certains délégués syndicaux qui négocient depuis 30 ans n’ont jamais vu ça. Les propositions qui nous sont faites n’ont pas évolué d’un iota entre avant et après la grève. On apprend à négocier avec EELV et LFI et on s’aperçoit que c’est particulier », reprend Bertrand. De ce point de vue, les écologistes n’ont jamais caché leur aversion pour les méthodes répressives en matière de sécurité. Si certains observateurs imputent cet échec des négociations à un aveuglement idéologique, c’est un tout autre motif qui a été annoncé aux policiers : « On nous explique qu’à cause de la guerre en Ukraine, tout le plan économique de la ville va être revu. En résumé, on nous dit que si il n’y a pas de moyens c’est la faute à Poutine », ironise Bertrand.

Ils sont tellement caricaturaux que l’on n’a plus besoin de le faire pour eux.

Si les premières réunions publiques se sont tenues en présence de la mairie, les habitants ont rapidement compris que leurs doléances ne seraient pas entendues. Les rares avancées obtenues sur le terrain l’ont été à l’initiative de la préfecture. « Quand certains veulent interpeller la mairie, on a envie de leur dire que c’est un peu peine perdue », déplore Pierre, membre du collectif de la Guillotière en colère. Après avoir un temps éludé la question, la mairie écologiste avait bien fini par s’emparer du sujet brûlant de la sécurité dans le quartier de la Guillotière devant l’intensité de la pression médiatique. Une fois retombée l’effervescence, les rares solutions présentées n’ont jamais été à la hauteur des enjeux. Aux habitants qui s’inquiétaient du trafic de drogue, d’agressions sexuelles, de vols et de viols en tout genre, la réponse des écologistes a tenu en trois mots : apaisement, piétonnisation, végétalisation. Les riverains, médusés par la teneur des propositions, perdent espoir. « Ils sont tellement caricaturaux que l’on a plus besoin de le faire pour eux » s’irrite Jacques, qui habite à proximité de la place Gabriel Péri. Après une première fresque du climat qui devait « permettre aux habitants de se réapproprier le quartier », c’est un nouveau passage piéton qui a été inauguré à l’entrée du quartier. Les écologistes ont annoncé un vaste plan de piétonnisation du quartier conjugué à une végétalisation abondante pour endiguer la délinquance. Difficile d’y voir une réponse concrète aux innombrables maux dont souffre le quartier depuis maintenant deux ans. Pour Bertrand, il y a urgence à prendre des mesures. « Lyon, ça devient vraiment n’importe quoi. On tire au paintball sur la préfecture, on provoque des incendies en insultant la police, des gamins se tirent dessus à la kalachnikov à la Duchère », lance le policier en référence aux derniers faits divers constatées dans la capitale des Gaules

Un “conflit d’usage” place Mazagran ?

Même constat du côté de la place Mazagran à deux pas de la place Gabriel Péri. L’endroit est en passe de devenir le symbole d’un éclatement des problèmes à l’ensemble des rues adjacentes. La place qui servait encore de terrain de jeux pour les enfants du quartier est devenue peu de temps la chasse gardée des “mineurs non accompagnés”. Depuis lors, les rixes ainsi que le trafic de drogue y sont devenus monnaie courante. Interpellée sur le sujet lors du dernier conseil municipal par des conseillers d’opposition, la maire écologiste de l’arrondissement Fanny Dubost tempère et réfute les discours alarmistes de ces contempteurs préférant y voir des « conflits d’usages entre riverains et usagers de la place ». L’édile vert estime « dérangeant » de parler de zone de non droit, préférant parler de « mésusage ». Un terme abscons, interdit aux non initiés et devenu cible de toutes les railleries dans le quartier. Pour l’écologiste, la délinquance endémique constatée serait due à une « surfréquentation de la place ». Une réponse peu audible pour les riverains qui attendent des réponses concrètes en lieu et place des instances de concertation, dont l’efficacité demeure sujette à caution. « La mairie aussi a des responsabilités », s’agace cet habitant avant de poursuivre : « Il pourrait supprimer le logement social aux délinquants multirécidivistes. » Une solution que ne devrait pas retenir Fanny Dubost préférant adopter un discours plus consensuel sur le sujet. « Je reste persuadée que s’il y a de l’animation sur cette place et que les gens se rencontrent cela fera du bien à tout le quartier. L’animation, la convivialité et la création de liens sont aussi une réponse aux problématiques du quartier », ajoute-elle. L’élue n’a pas manqué de tacler à cette occasion l’action de la préfecture estimant que les problèmes du quartier relevaient avant tout d’une « défaillance de l’Etat ». Un discours qui fait les choux gras des collectifs d’habitant qui ne manquent pas de parodier chaque prise de paroles des élus écologistes tout en se désolant. « Avec la mairie on n’y arrivera jamais, ces gens sont dangereux » se désespère cet habitant. « Notre utilité est niée, ils ne jurent que par la prévention. Ce sont des concepts mais qu’on vienne m’expliquer concrètement ce que ça veut dire », abonde ce policier présent quotidiennement dans le quartier. En attendant une vaine évolution de la situation, les habitants résignés l’annoncent : « L’été prochain sera celui de tous les dangers. »

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

NFL franchises must appoint 'diverse person' as part of new guidance

Last updated on 4 hours ago4 hours ago.From the section American Football

NFL franchises must appoint a "diverse person" as an offensive assistant coach as part of new diversity guidance introduced by the league.

The new measures also include extending the 'Rooney Rule' to include female applicants.

According to the NFL, people of colour comprised 39% of all coaching positions in 2021 - up from 35% in 2020.

But it said opportunities for minority candidates in head coach and offensive coordinator roles are "disappointing".

The Rooney Rule was introduced in 2003 to ensure at least one black, Asian or minority ethnic (BAME) candidate is interviewed for each head coach or general manager vacancy.

The new guidance, which stipulates the coach can be "a female or a member of an ethnic or racial minority", will be implemented from the start of the 2022 season in September as part of NFL Commissioner Roger Goodell's attempt to "build a more inclusive league".

Around 70% of the league's players are black but the head coaches are overwhelmingly white. Last month, former Miami Dolphins head coach Brian Flores filed a lawsuit accusing the NFL and its 32 teams of racial discrimination in hiring practices.

Of eight head coach positions to be filled this year, Mike McDaniel, at the Miami Dolphins, and Lovie Smith, at the Houston Texans, were the only candidates to qualify as diverse.

There are currently five minority head coaches in the league.

Pittsburgh Steelers owner Art Rooney II, chairman of the NFL diversity, equity and inclusion committee, said the move was "recognition" of the trend that offensive coordinator positions offer a "stepping stone" to becoming a head coach.

The NFL will provide reimbursement towards the salary of the coach - who will receive a one-year contract - for up to two years.

An NFL diversity advisory committee, which includes former Houston Texans general manager Rick Smith, will also provide guidance on a range of issues.

"We've worked for years and made progress in many areas to ensure that staff and leaders in our office and at our clubs reflect the racial and gender make-up of America, but we have more work to do," Goodell said.

On the diversity advisory committee, he added: "This esteemed group's work will help us build a more inclusive league."

Opex 360

Le français Arquus serait en mesure de réduire de 60% la consommation de carburant des blindés

par Laurent Lagneau · 27 mars 2022

S’il est encore trop tôt pour établir le retour d’expérience [RETEX] de l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, il apparaît cependant que, d’après ce que l’on peut avoir via les réseaux sociaux, les chars de combat sont à la peine.

Ainsi, certains estiment que, en trois semaines, les forces russes auraient perdu au moins 270 chars T-72 et autres T-80. Et cela pour au moins deux raisons : l’efficacité des missiles antichar livrés aux forces ukrainiennes [Javelin, NLAW] et les difficultés d’approvisionnement en carburant, les convois logistiques étant régulièrement pris pour cible par les soldats ukrainiens.

D’où l’intérêt de réduire la consommation en carburant des blindés, via une motorisation hybride. Et, au-delà des considérations écologiques [qui ne pèsent pas bien lourd quand il s’agit de faire la guerre…], celle-ci présente d’autres avantages, comme celui de réduire significativement la signature thermique et sonore d’un véhicule, de donner une « capacité d’esquive » en combinant la puissance de deux moteurs et d’être « résilient » sur le terrain, avec, en quelque sorte, un moteur de secours. Tout cela ne peut qu’avoir des effets sur la manoeuvre tactique.

En la matière, et après avoir présenté le VAB Electer, en 2016, issu d’unn Plan d’études amont [PEA] qui lui avait confié la Direction générale de l’armement [DGA], le groupe français Arquus a récemment lancé le premier véhicule blindé à propulsion hybride, à savoir le SCARABEE et dévoilé un groupe motopropulseur [GMP] hybride destiné au Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon et reposant sur machine électrique de 150kW, associé à un moteur thermique de 400 chevaux.

Dans un entretien paru dans le dernier numéro de la revue « DefTech », un conseiller « innovation » d’Arquus, François Deloumeau, a indiqué que l’industriel travaille actuellement sur l’hybridation des chars, avec l’objectif de monter à bord du programme franco-allemand MGCS [Main Ground Combat System], pour le moment embourbé à cause de désaccords entre Nexter Systems et Rheinmetall.

« Pour l’hybridation des chars, nous disposons de deux composants essentiels : une batterie lithium-ion et une machine capable de produire de fortes quantités d’énergie », a confié M. Deloumeau. « Une batterie lithium-ion peut être chargée à deux fois sa capacité, et en trente minutes seulement, avec une machine adaptée. Nous disposons de cette machine qui produit au moins 60 kW, moteur au ralenti. Ce qui est énorme », a-t-il assuré.

Selon M. Deloumeau, un tel dispositif permet de réduire significativement le temps de fonctionnement du moteur thermique, et donc la consommation de carburant. Et de citer le cas du char Leclerc, qui engloutit « 40 litres par heure au ralenti, contre 8 litres par heure » avec le nouveau système d’Arquus « quand le moteur tourne ».

« Nous sommes en mesure de réduire la consommation du char de 60% », a insisté M. Deloumeau. Et donc de tripler son autonomie… Ce qui fait qu’avec un seul plein, le char est « largement opérationnel durant trois jours de combat », a-t-il conclu.

Photo : Arquus

BBC

It was a production of global scale

If you want to know just how attached the people of the coastal town of Menton are to their beloved lemon, look no further than the legend that credits its arrival on the French Riviera to Eve. 

Expelled from the garden of Eden, the story goes, Eve plucked a lemon to take with her on the journey. Adam, fearing eternal condemnation, begged her to throw it away, which she obliged to do only in a spot of her choosing.

And thus, she found Menton, situated on the gleaming Bay of Garavan where the Alps rescind from the water just enough to create slopes with an east-west alignment – the perfect conditions for cultivating lemons.

While the legend itself is impossible to authenticate, the symbolism of the paradisiacal lemon is embedded in the folklore of this seaside town of about 30,000 inhabitants, where the bus line is called "Zeste" and a lemon motif seems the logical choice for many local businesses.

The town swells to nearly double its size during the Fête du Citron, an annual festival held in February celebrating the history and culture of citrus growing in the region, most notably of the Menton lemon, an officially recognised species that differs from Corsican, Spanish or Italian varieties in terms of its mild flavour and large, round shape with bumpy skin.

The allure of the festival lies in its floats and sculptures, each with more than three tonnes of lemons and oranges rubber-banded to a wire framework shaped to match the year's theme. The Fête du Citron stands apart from other Carnival events in France in that municipal workers who spend most of the year maintaining city buildings are also the ones who prepare the floats and sculptures.

Producers are again seeing the potential of the Menton lemon (Credit: Anna Muckerman)

Titled Operas and Dances, the 2022 edition marked a triumphant return for the festival after it was cancelled midway through in 2020 due to the coronavirus pandemic. The Sunday parade was a jubilee of blaring marching bands, vibrant performers and six floats covered in lemons and oranges, some as tall as 10m, sculpted to represent the Samba, Can-can, Haka, Matachines, Salsa and Kathakali dance styles.

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From the floats, performers in costume worked alongside smiling city employees in neon-green safety vests to shower a seemingly infinite amount of confetti on the 15,000 spectators, whose outstretched arms made it clear they couldn't get enough.

As the party raged on in the valley, the terraced hillsides overlooking the town harboured a harsher reality: Menton was once the leading lemon-growing region in all of Europe, but today, only about 15 producers remain. All the fruit for the Fête du Citron's sculptures and floats must be imported from Spain.

"The annual production of Menton lemons is between 100 and 120 tonnes. In this period, we need between 150 and 180 tonnes of lemons and oranges. So, the production of Menton lemons wouldn't be enough to create the whole of the Fête du Citron," said Christophe Ghiena, the city's director of technical services, who added that the remaining citrus is sold at discounted prices after the festival.

Aside from its Biblical legend, the documented story of the Menton lemon's rise and fall began with its arrival from Spain in the 15th Century. The fruit quickly adapted to Menton's temperate microclimate created by the unique combination of a protective mountain range and proximity to the ocean. By the end of the 18th Century, the region was estimated to produce one million lemons annually, said David Rousseau, director of Menton's heritage department.

"In the 17th, 18th and 19th Centuries, the lemon was really the fortune of the city of Menton. Lemons were exported all the way to the United States, to Russia. It was a production of global scale," he said.

The Menton lemon's decline began at the end of the French Revolution, when laws that had protected it against competition from other lemon-producing regions were lifted. The second blow came in the 19th Century, when the arrival of British winter tourists prompted the construction of hotels and villas on land used for citrus terraces. Finally, in the 1950s, an unusual cold snap spelled the Menton lemon's demise. 

"There was a big freeze in Menton and in France, which killed the remaining lemon trees," Rousseau said. "It was in the 1980s that the lemon began to come back thanks to several producers who saw the lemon had potential and relaunched its production."

Laurent Gannac (pictured) and his son own 750 Menton lemon trees on 2.5 hectares of land (Credit: Anna Muckerman)

One such grower is Laurent Gannac. Originally from the southwest of France, Gannac arrived in Menton in 1988 to work as a landscaper. He said that every time he brought lemon trees to clients in the area, he'd get the same question: Is this a Menton lemon?

"I had scientific, agricultural training and I'd never even heard of a Menton lemon," he said. "So, I'd say to them 'Well, I brought it from Menton so I guess it's a Menton lemon if you want.'"

He soon became curious about the species and, in 1991, he planted his first Menton lemon tree. At the time, the few remaining producers questioned why a young person would be interested in a seemingly bygone product, Gannac said.

Today, Gannac and his son own 750 trees on 2.5 hectares of land with the goal of reaching 1,000 trees in the next three years. Although his operation pales in comparison to the output of producers in Spain or Italy, Gannac is proud to call himself the first person in recent years to live entirely off the Menton lemon. Yet, he is one of very few.

"To plant 400 trees here means to start with a site that's completely abandoned, clear it, level the terraces, create irrigation reservoirs and fence it to protect from wild boars," he said. "It's a lot of work, especially when you consider it takes eight years to recoup the investment."

The French town of Menton swells to nearly double its size during the Fête du Citron (Credit: Anna Muckerman)

Now, Gannac says he believes the tide is changing, thanks in large part to an effort by local officials, growers and other stakeholders to achieve the European Union's Protected Geographical Indication for the Menton lemon, which it received in 2015.

Although he had been cultivating the Menton lemon for nearly two decades at the time, it was during this process that Gannac was confronted with the uniqueness of the species during a visit to France's National Institute for Agricultural Research. 

"I always thought the Mentonnais were a little biased about their lemon," he said. "When I had the chance to go from tree to tree and taste each lemon, I realised that the real Menton lemon is actually different from others in its scent, sweetness and peel that is so mild it can be eaten."

The Menton lemon has also been praised for its thick skin and high essential oil content which makes it a favourite of well-known chefs like Mauro Colagreco at the helm of Mirazur, the Menton restaurant ranked number one in the World's 50 Best in 2019.

"The Menton lemon is a very rare product. It has a different flavour and texture from the lemons you find elsewhere and can even be eaten directly from the tree (as a fruit). In our five gardens, we want to keep this exceptional variety. Each year we plant new trees to perpetuate the culture," Colagreco said.

Menton was once the top lemon growing region in all of Europe (Credit: Anna Muckerman)

When in season, the chef uses the fruit in dishes like a Menton lemon tart or a tourbillon (swirl) of fish larvae with Menton lemon and chives. He also produces a lemon confit to "remember the flavour all year long".

Colagreco is not the only chef who has become an ambassador of the species. Luisa Delpiano-Inversi is the founder of Pasta Piemonte, a Menton-based pasta producer that opened in 2013. Shortly thereafter, Delpiano-Inversi found success with her Menton lemon ravioli, an unexpected combination that she now ships across France for those who live far from the Riviera to experience.

"This lemon resembles no other," she wrote in her 2017 book on the topic. "Its juice is intensely fragrant with a semi-acidic flavour and no bitterness." 

Gannac said he remembers a time when the Menton lemon was little more than a pretext used to draw in tourists during the Fête du Citron, which began in 1934. As French consumers become increasingly interested in local products, Gannac now credits the Fête with giving him an opportunity to meet his customers and speak about the uniqueness of his fruit.

Rousseau agrees that the recent editions of the Fête du Citron have helped bring more awareness to the Menton lemon. Many of this year's guided tours of lemon terraces were sold out.

The Fête du Citron celebrates the history and culture of citrus growing in the region (Credit: Anna Muckerman)

"The visitors are a lot more interested in the story of the Menton lemon than before. Before they came mostly to see the sculptures and attend the parade," he said. "Today, they really wish to discover the city and not just come to see the floats." 

Perhaps the most promising result of the local effort to revitalise the species can be found in the enthusiasm of the next generation of lemon growers, among them Laetita Sepicacchi, a Menton native who began cultivating her family's property in 2015 in collaboration with the city's initiative to plant more trees.

The visitors are a lot more interested in the story of the Menton lemon than before

At the time, Sepicacchi was working in Paris and often travelled home to Menton to rest and recharge. It was during one of these visits that she realised the terraces of the former vineyard were the perfect place to continue the tradition of lemon cultivation. While she waits for her 35 young trees to reach maturity, Sepicacchi harvests about 100kg of fruit per year from three older trees. She sells her lemons to individuals and French and European grocers, although some of her clients have also been reputable perfume producers interested in the essential oils of her lemons.

"This project allows me to rediscover and transmit a cultural heritage," she said. "It's as if the roots of the trees are grounded in a heritage and an identity at a time when the world is steeped in virtual culture, which can sometimes be materialistic and individualistic."

When Sepicacchi reflects on her ultimate goal to cultivate the Menton lemon, she imagines a day when lemon trees can once again define the local landscape and support the town's economy, maybe even resembling the French poet Stéphen Liégeard's 1887 description: "little valleys that leave to the breeze the care to shake passers-by, the heady smell of lemon trees."

BBC Travel's Forgotten Foods offers hope for the world's "lost" foods through chefs and purveyors who are bringing them back to life through cooking and cultivation.

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France24 - Monde

À Madrid, des milliers de manifestants anti-avortement dans la rue

Publié le : 27/03/2022 - 20:42

FRANCE 24 Suivre

Plusieurs milliers de manifestants ont battu le pavé à Madrid, dimanche, pour protester contre un projet de loi du gouvernement socialiste espagnol qui souhaite faciliter l'accès aux hôpitaux publics aux femmes désirant avorter.

Des milliers de personnes ont manifesté, dimanche 27 mars, à Madrid contre un projet de loi du gouvernement socialiste espagnol destiné à faciliter l'accès aux hôpitaux publics des femmes voulant avorter.

"L'avortement n'est pas un droit", pouvait-on lire sur des banderoles, alors que les manifestants avançaient dans le centre de la capitale en chantant : "Respectons davantage la vie !"

"Il y a d'autres options. Après un avortement, il y a toujours un traumatisme, mais de cela on n'en parle pas", dit Yolanda, secrétaire de 44 ans, venue manifester avec sa fille.

>> À (re)voir : Focus : "Espagne : bien que légal, l'avortement reste difficile d'accès''

La manifestation a été organisée par la plateforme "Oui à la vie", qui estime avoir réuni 20 000 personnes, alors que les autorités donnaient le chiffre de 9 000 manifestants.

Le gouvernement du Premier ministre espagnol socialiste Pedro Sanchez soutient l'adoption d'une nouvelle loi destinée à faciliter l'accès des hôpitaux publics à toutes les femmes souhaitant avorter – y compris les mineures de 16 et 17 ans – et pénalisant les manifestation anti-avortement devant les cliniques, considérant qu'il s'agit d'opérations de "harcèlement".

Dépénalisation en 1985 

L'avortement a été dépénalisé en Espagne en 1985 mais pour trois motifs uniquement : viol, "risque grave" pour la femme et malformation fœtale.

Ce n'est qu'en 2010 que ce pays à forte tradition catholique a légalisé l'IVG sans justification médicale jusqu'à la 14e semaine de grossesse.

En 2015, la droite, alors au pouvoir, voulait revenir à la loi de 1985. Confrontée à une levée de boucliers, dans un pays souvent à la pointe en matière de féminisme, elle avait tout de même réformé la législation pour obliger les mineures de 16 et 17 ans à fournir une autorisation parentale.

Une obligation - existant dans la plupart des pays européens à l'exception notamment de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni – que l'exécutif espagnol veut aujourd'hui abroger.

En Espagne, des femmes doivent parfois parcourir des centaines de kilomètres pour avorter face au manque de services spécialisés à proximité.

Huit des cinquante provinces du pays n'ont recensé aucun avortement depuis sa dépénalisation en 1985, dénonce le gouvernement de gauche, qui souhaite garantir un minimum d'accès à l'IVG.

Avec AFP

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Espagne : bien que légal, l'avortement reste difficile d'accès

La Colombie dépénalise l'avortement jusqu'à vingt-quatre semaines de grossesse

Avortement : le délai légal passe de 12 à 14 semaines en France

BBC

Organising objects into groups – by colour, for example – may provide the brain with more obvious cues for navigating chaos

Tidying your desk, watering your plants or folding laundry – these household chores are hardly the height of hedonism. Yet I often find myself seeking pleasure and comfort in small repetitive tasks.

If I’m waiting for an important telephone call, or stuck in writer’s block with a looming deadline, I’ll inevitably rearrange my record collection or clear up the papers dotted around my office – and it’s sometimes the most relaxed I feel all day.

I’m not alone in this. As we faced the stresses of the pandemic, many people reported finding renewed interest in looking after their homes as a way of coping with the uncertainty. On YouTube, there’s even a huge audience for videos of other people going about their chores, with millions of views for some of the most popular clips.

Psychologists suggest there are many potential mechanisms that might explain the perfect pleasure of puttering – and they may well encourage you to engage in it more often.

Pleasant distractions

At the most superficial level, puttering may be useful because it occupies the mind, so that we devote fewer resources to the things that are worrying us. Even if we struggle with structured forms of meditation, for instance, we may find household tasks can anchor us in the here and now. But that will depend on where we place our focus.

In one of the few studies to examine the mental health benefits of washing the dishes, researchers at Florida State University divided 51 participants into two groups. Half read a text that encouraged them to focus their thoughts to the sensations evoked by the activity. “While washing the dishes one should be completely aware of the fact that one is washing the dishes,” they were told. The rest read factual instructions on how to do washing up without explicitly encouraging them to focus their awareness on the sensations it produces.

Afterwards, the participants were asked to take a questionnaire about their feelings. Those who had fully engaged with the sensory experience reported a significantly better mood. This included reduced nervousness and even a sense of “inspiration”, as if the immersion in the simple activity had refreshed their minds.

If you're surrounded by a messy environment, it can help your ability to focus if you remove or organise visual clutter (Credit: Getty Images)

Perceived control

Unlike other distracting activities – such as playing computer games or watching trashy TV – puttering also has the advantage of being proactive and useful, increasing our “perceived control”.

When we feel anxious, a sense of helplessness can heighten the physiological stress response, increasing levels of hormones such as cortisol. Over the long term, the sense of helplessness can even harm the function of the immune system.

Ideally, we would deal directly with the upsetting situation itself. But research suggests we can gain a perception of control from activities that may have little effect on the situation that’s bothering us.

“It doesn’t necessarily have to align with actual control, as long as we believe, or feel, we have control,” says Stacey Bedwell, a psychologist at the Institute of Psychiatry, Psychology & Neuroscience, King’s College London. Simply being able to change our environment can create a feeling of agency that is beneficial, she says – which may explain why cleaning and organising our homes can feel so therapeutic.

Some of the most intriguing evidence comes from studies of older people. Just consider a classic paper by professor Ellen Langer at Harvard University and professor Judith Rodin at Yale University. The study took place at a nursing home, where participants were divided into two groups. The first were allowed to make their room their own: they were allowed to arrange the furniture however they liked, and they were given a plant that they had to care for themselves. The second group, meanwhile, were told that the staff could take care of everything; they did not even have to water their plant. Over the following 18 months, the residents who were encouraged to take responsibility for their room enjoyed better physical health and were less likely to die.

It is possible that these participants were enjoying a tiny bit more exercise than the others. Given the research on the negative effects of helplessness, however, Langer and Rodin argued that the benefit was primarily psychological in origin, coming from their increased sense of control over their lives.

Tidy room, focused mind 

The benefits do not end there. If your puttering takes the form of organising and decluttering, you may find that the tidier environment is itself a form of solace.

As the University of Michigan psychologist Ethan Kross writes in his book Chatter: The Voice in Our Heads and How to Harness It: “We’re embedded in our physical spaces, and different features of these spaces activate psychological forces inside us, which affect how we think and feel.” If we see order outside, it helps us to feel a bit less chaotic inside, he writes. “[It] is comforting because it makes life easier to navigate and more predictable.” 

Bedwell points out that this may be evident in your ability to focus. “If you are sitting at your kitchen table with your laptop surrounded by clutter, that’s a lot of visual stimuli that your brain is continuously having to process while you simultaneously try to concentrate on the task at hand,” she says. “Take away the visual clutter and you can focus much more easily.”

Brain imaging studies support this view. In general, you see much greater brain activity as you increase the number of distracting objects within a scene – with each object vying for our attention. This may lead your brain to tire so that it struggles to maintain its focus over long periods of concentration.Importantly, you don’t necessarily have to remove the clutter to prevent this from occurring – simply rearranging it will do. Organising objects into groups – by colour, for example – may provide the brain with more obvious cues for navigating the chaos. This reduces some of that neural confusion – and may improve our focus as a result.

Because it's not a distracting activity, puttering has the advantage of being proactive and useful, increasing our “perceived control" (Credit: Getty Images)

Pleasant associations

By reducing anxiety, soothing stress responses, increasing focus and triggering the release of endorphins, it’s little wonder so many of us take to household chores as soon as we are faced with uncertainty.

Like all activities, the extent of these benefits will be influenced by your personal tastes and the associations that you link with the tasks. We know, for example, that the effects of exercises like running can be moderated by people’s mindsets; those who expect to have a clear mind afterwards are the most likely to return home with a clear head. Tidying, cleaning, sorting and decluttering will be no different.

If you are housework-averse, and will only pick up a duster under duress, the pleasures of puttering may be forever elusive. But for the homebodies among us, we can now understand why our fruitful fidgeting can be such a salve for the restless mind.

David Robson is a science writer and author of The Expectation Effect: How Your Mindset Can Transform Your Life, published by Canongate (UK) and Henry Holt (USA) in early 2022. He is @d_a_robson on Twitter.

France24 - World

French president responds to 'Killer Macron' chants at rally for far-right rival Zemmour

Issued on: 28/03/2022 - 17:52Modified: 28/03/2022 - 17:54

FRANCE 24 Follow

As France's 2022 presidential campaign season officially kicked off on Monday, French President Emmanuel Macron took aim at far-right, anti-immigration candidate Eric Zemmour for allowing his supporters to accuse the incumbent of allowing foreign "criminals" into the country with chants of "Killer Macron".

Switching from his lofty perch as head of state to the rough and tumble of domestic politics, Macron hit the campaign trail in the eastern town of Dijon with a classic pre-election walkabout and a visit to a high school.

He was asked about weekend images from a Zemmour rally in Paris at which the crowd chanted "Killer Macron" as the anti-immigration candidate accused the government of letting foreign "criminals" into the country.

Both friends and foes of the incumbent president have criticised Zemmour for failing to condemn the chants, which the far-right candidate's team claims he did not hear.

"There are two theories: the first is that it is a shameful act, which seems to be the most credible, but is not a surprise," Macron told reporters in bright spring sunshine.

"The second one is that there's a lack of knowledge about a very important reform during my term in office," he added, before explaining how the cost of hearing aids was now fully covered by France's social security system.

"I invite the hard-of-hearing candidate to get himself sorted out at a lower cost," Macron quipped.

The French president was not the only one to round on Zemmour, who is polling in fourth place with around 11 percent support.

Mainstream conservative Valérie Pécresse, who trails Zemmour in most surveys, was among those who criticised the former pundit for allowing the crowd to continue chanting.

“I will fight the outgoing president with all my strength but to let an opponent be called a murderer is dangerous for the republic. This is certainly not the right! This is not my France,” Pécresse tweeted.

E.Zemmour laisse une foule crier "Macron assassin".Je combats avec force le président sortant mais laisser traiter un adversaire de meurtrier, c'est dangereux pour la République. Ce n'est certainement pas ça la droite ! Ce n'est pas ça ma France ! #ZemmourTrocadero https://t.co/qn3cqYiHp2

March 27, 2022

Christophe Castaner, who heads the ruling LREM group in the Assemblée Nationale, France's lower house of parliament, said Zemmour was “irresponsible” for letting the chanting continue.

Race 'still open'

Monday's row marked the start of the official campaign period running up to the election's first round, with all 12 candidates in the race now entitled to equal time and space in the media.

The top two candidates in the first round will go through to a second-round run-off on April 24.

>> Explainer: How does France's two-round presidential election work?

Macron has so far deliberately stayed out of the campaign and declined to engage directly with his opponents, insisting that he has had to focus on the Covid-19 pandemic and the war in Ukraine. 

He is the current favourite to win, with the war in Ukraine seen as helping raise his profile. Veteran far-right candidate Marine Le Pen is running in second place, polls suggest.

A new poll by the Ipsos/Sopra Steria group published in Le Monde newspaper on Monday showed Macron on 28 percent ahead of the first round, down a point, while Le Pen had gained 1.5 points to 17.5 percent.

Le Pen continues to run a low-key campaign that has seen her tone down her usual hardline rhetoric on immigration in favour of focusing on household income, voters' biggest priority.

Zemmour, who soared in opinion polls in September and October last year while teasing his presidential ambitions, has been overtaken by leftist firebrand Jean-Luc Mélenchon, who rallied tens of thousands of supporters in Marseille on Sunday. 

Frédéric Dabi, a leading polling expert at the Ifop group, stressed that the race remained unpredictable despite Macron's apparent strength in voter surveys.

"When I see such a low level of interest in the campaign, when I see that a quarter of French people have not made up the mind... things can still change," he told the Public Senat channel.

(FRANCE 24 with AFP)

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Turnout concerns loom large for French presidential election frontrunners

France 2022: The Campaign

Water bottles rain down on far-right candidate Zemmour during visit to Paris 'crack camp'

FRENCH CONNECTIONS

The ins and outs of the French presidential election

France24 - Monde

Hwasong-15 ou Hwasong-17 : la Corée du Nord aurait-elle truqué son dernier tir de missile ?

Publié le : 27/03/2022 - 14:39

Marc DAOU Suivre

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, qui a supervisé le tir du plus puissant missile balistique intercontinental (ICBM) du pays, jeudi 24 mars, s'est dit prêt pour une "confrontation de longue haleine" avec les États-Unis. Après l'inquiétude des pays voisins et l'indignation exprimée par la communauté internationale, des doutes sont apparus sur la nature du missile qui a été lancé.

Washington et Seoul sont convaincus que le régime nord-coréen a truqué le lancement, jeudi, de son missile balistique intercontinental (ICBM), rapporte, dimanche 27 mars, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap. "Les alliés pensent que le Nord a de nouveau testé jeudi un ICBM Hwasong-15, du même type que celui qu'il a tiré fin 2017, selon plusieurs sources, indique Yonhap. Et ce, alors que le Nord a publiquement revendiqué le succès du lancement d'un missile Hwasong-17", soit le dernier modèle de missile.

Cette analyse, émanant des services de renseignements et de données satellitaires, se base sur l’aspect du moteur-fusée du missile, précisément sur le nombre de ses tuyères, et le temps de combustion du premier étage du projectile, tous deux caractéristiques du Hwasong-15 et non pas du Hwasong-17.

Par ailleurs, des experts ont également mis en doute le récit nord-coréen en constatant que la photo prise au moment du lancement du missile montrait un ciel clair à Pyongyang, alors que le temps était nuageux dans la capitale nord-coréenne à l'heure précise du tir.

At @JamesMartinCNS, we agree with @ColinZwirko that some of the footage released by North Korea is from the failed test on the morning of March 16 instead of the successful March 24 afternoon test.The TEL's shadow matches a morning launch much better than an afternoon launch. pic.twitter.com/2uzYo02G52

March 25, 2022

Ils ont également relevé que de nombreuses images du test du 24 mars ne correspondent pas aux images satellite du site de lancement.

Lots of KCTV footage of the Hwasong-17 ICBM test doesn't match up with satellite imagery of the launch sitePossible scenario: it's Hwasong-17 footage up until it exploded on March 16, using Hwasong-15 flight data March 24 as coverhttps://t.co/sh5nmkDc4K

March 25, 2022

S'agit-il des images de l'essai de missile du 16 mars ? Celui-ci s'était soldé par un échec, le projectile explosant dans le ciel au-dessus de Pyongyang peu après son lancement depuis l'aéroport de Sunan, au nord de la capitale. Le régime garde un silence complet sur cet événement.

Selon les analyses du ministère de la Défense japonais, le missile a volé pendant 71 minutes avant de tomber dans la zone économique exclusive, dans la mer du Japon, à environ 150 km à l'ouest de la péninsule d'Oshima, dans l'île septentrionale de Hokkaido.

"Étant donné que le missile balistique a cette fois-ci volé à une altitude de plus de 6 000 km, ce qui était beaucoup plus haut que l'ICBM Hwasong-15 qui a été lancé en novembre 2017, on pense que celui d'aujourd'hui est un nouvel ICBM", avait déclaré, le 24 mars, le numéro deux du ministère japonais de la Défense, Makoto Oniki.

Depuis, l'armée sud-coréenne a minimisé l'importance de ces données, selon Yonhap, en expliquant que le projectile tiré la semaine dernière peut très bien être un Hwasong-15 porteur d'une ogive plus légère conçu pour voler en apparence comme un Hwasong-17, à plus longue portée.

"Missile monstre"

Car en effet, le missile qui a été tiré jeudi a volé plus haut et plus loin que tous les précédents ICBM testés par le pays doté de l'arme nucléaire. Ce qui le rend capable de frapper n'importe quelle partie du territoire américain.

Dévoilé pour la première fois en octobre 2020 et surnommé "missile monstre" par les analystes, le Hwasong-17, que Pyongyang affirme avoir tiré, n'avait jamais été testé auparavant. Et ce en rupture du moratoire sur les lancements de missiles balistiques intercontinentaux auquel Kim Jong Un s'était engagé en 2017.

NEW: First images of North Korea's Hwasongpho-17 ICBM. pic.twitter.com/QyC8E6hjMT

March 24, 2022

Le dirigeant nord-coréen, qui a personnellement supervisé l'essai du 24 mars, selon les images diffusées en Corée du Nord, en est si fier qu’il a ordonné le tournage d’un clip de propagande dans lequel il apparaît en blouson de cuir noir et de lunettes de soleil sombres, déambulant avec des officiers devant un énorme missile.

Le régime n’a jamais caché sa priorité : développer un ICBM capable de porter plusieurs ogives conventionnelles ou nucléaires suivant chacune une trajectoire indépendante, difficiles à intercepter par les systèmes antimissiles. 

"Ce qui est important avec (Hwasong-17), ce n'est pas la distance qu'il peut parcourir, mais ce qu'il peut potentiellement transporter, c'est-à-dire des ogives multiples", a déclaré l'analyste Ankit Panda à l'AFP.

Les résolutions de l'ONU interdisent à la Corée du Nord, frappée par de lourdes sanctions internationales pour ses programmes nucléaire et d'armement, de procéder à des essais de missiles balistiques, ce qui n'a pas empêché Pyongyang de réaliser une dizaine de tests de ce type depuis le début de l'année.

Mais il ne s'agissait pas jusqu'à présent de missiles intercontinentaux, même si Washington et Séoul soupçonnent le régime nord-coréen d'avoir testé certains systèmes d'ICBM lors de ces lancements.

Hwasong-15 ou Hwasong-17, pour Kim Jong Un le message reste le même, comme le résume Jeffrey Lewis, de l'Institut Middlebury en Californie, sur Twitter : "Je serai capable de vous atomiser si vous m'envahissez. Alors ne le faites pas !".

Avec AFP 

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Tir de missile intercontinental nord-coréen : Washington impose de nouvelles sanctions

La Corée du Nord tire un missile intercontinental, Séoul riposte avec plusieurs missiles

La Corée du Nord échoue à tirer un "projectile non identifié", selon Séoul

France24 - Monde

Au Yémen, nouveaux raids saoudiens après une annonce de trêve des rebelles Houthis

Publié le : 27/03/2022 - 15:38

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Des zones contrôlées par les Houthis au Yémen ont été bombardées par la coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite dans la nuit de samedi à dimanche, après que les rebelles yéménites ont annoncé de manière unilatérale une trêve de trois jours.

La coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite au Yémen a bombardé des zones contrôlées par les rebelles Houthis dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 mars, après que ces derniers ont annoncé de manière unilatérale une trêve de trois jours, a indiqué Riyad.

La guerre qui ravage le Yémen, pays pauvre de la péninsule arabique, depuis plus de sept ans oppose les forces progouvernementales, appuyées par la coalition saoudienne, aux Houthis, des rebelles soutenus par le grand rival de Riyad, l'Iran.

Samedi soir, vers minuit, la coalition a annoncé avoir "commencé à mener des frappes aériennes sur les camps (militaires) et zones stratégiques des rebelles Houthis à Sanaa", la capitale aux mains des rebelles depuis 2014, a rapporté la chaîne de télévision d'État saoudienne Al-Ekhbariya.

>> À (re)lire : "Guerre au Yémen : un drame humanitaire à huis clos"

Aucun commentaire n'a été fait dans l'immédiat sur des victimes potentielles dans ces raids.

La coalition a renforcé les raids sur les zones contrôlées par les rebelles Houthis, notamment Sanaa (nord) et la région méridionale de Hodeida (ouest), en réaction à une nouvelle série d'attaques des rebelles contre l'Arabie saoudite vendredi.

380 000 morts et des millions de déplacés

L'une d'entre elle a provoqué - sans faire de victimes - un gigantesque incendie dans un site pétrolier à Jeddah (ouest), proche du circuit de Formule 1 qui accueille le Grand Prix d'Arabie saoudite.

Mais le lendemain, les rebelles ont annoncé qu'ils allaient cesser leurs offensives dans leur pays ainsi qu'en Arabie saoudite pendant "trois jours".

Cette trêve pourrait devenir "permanente" si l'Arabie saoudite lève le "blocus" sur le Yémen, cesse ses raids aériens et retire ses "forces étrangères" sur le sol yéménite, avait déclaré Mahdi al-Mashat, haut responsable des Houthis.

>> À (re)lire : "Attaques contre les Émirats : 'une nouvelle page s'ouvre dans le conflit au Yémen'"

Les Saoudiens n'ont pas réagi à cette annonce.

Samedi, le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a "fermement condamné la récente escalade du conflit au Yémen".

Cité dans un communiqué par son porte-parole, il a dénoncé tant "les attaques aériennes menées vendredi par les Houthis" que "les frappes aériennes de la coalition qui ont suivi à Sanaa".

Selon l'ONU, ces raids "auraient tué huit civils, dont cinq enfants et deux femmes".

Avec près de 380 000 morts et des millions de déplacés selon les Nations unies, la guerre a provoqué au Yémen l'un des pires drames humanitaires au monde, une grande partie de la population étant confrontée à une faim aiguë, parfois proche de la famine.

Avec AFP

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Yémen : la coalition menée par l'Arabie saoudite mène une frappe à Sanaa

L'ONU cherche 4,3 milliards de dollars pour éviter une famine de masse au Yémen

Les rebelles Houthis annoncent une trêve de trois jours au Yémen et en Arabie saoudite

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Philippe Vardon, élu municipal RN à Nice, lance son micro-parti

Philipe Vardon se projette déjà dans l’après présidentielle. La Lettre A révèle, lundi 28 mars, que le patron du Rassemblement national à Nice a lancé discrètement un micro-parti pour préparer les élections législatives à venir. Intitulé « Avec Philippe Vardon », ce micro-parti aura pour but de collecter des financements pour les prochaines élections législatives, auxquelles Philipe Vardon entend bien être candidat sur l’une des trois circonscriptions niçoises. S’il y a peu de doutes sur la candidature du chef de file du RN à Nice en juin prochain, reste à savoir dans quelle circonscription exactement.

Une pratique courante à droite

Au sein de ce micro-parti, dont les statuts ont été déposés le 18 mars dernier, il y a essentiellement l’entourage proche de Philippe Vardon : l’ancien directeur national de Front national de la Jeunesse, Guillaume Luyt, le militant identitaire Grégoire Gonzales de Linarès, la militante du RN, Jeanne Casalonga, ou encore la conseillère métropolitaine de Nice Odile Tixier de Gubernatis. La Lettre A explique que si la pratique de créer un micro-parti est courante à droite, elle est beaucoup plus rare au Rassemblement national, ou l’on se contente en général de créer des associations de financement.

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BBC

We'd argue over who gets to split them open like Christmas presents – Evan Saitta

Sitting on my desk as I write this is a trilobite – a woodlouse-like creature with bulbous eyes, spindly legs and a head like a horseshoe crab. I'm glad that it died millions of years ago, because if it was alive now, it would probably freak me out. I suspect it was a creature that scuttled. 

I've been fascinated by fossils like this since I was a child, collecting several ammonites, a flattened fish, a dinosaur vertebrae and various other organisms of the deep past. What I love about them is how they can transport the mind away from the present: each one is a window to a time and place that no longer exists. Looking at these ancient creatures – trying to imagine how they lived, moved and behaved – I have often wondered what palaeontologists in the far future might make of the fossils of the 21st Century: the blue whales, the elephants, the grizzly bears… the human beings.

This daydream has often led me to wonder: could I myself end up preserved and mineralised, like my pet trilobite?

Recently, I got the opportunity to seek some answers. One day, my editor asked me what it might take to fossilise a person: a journalist, for instance.

This article is part of The Immortality Project. To celebrate BBC Future's 10th birthday this year – and the wider BBC's 100th – we are exploring what it takes to have a legacy that lasts not just decades but millennia. From long-lived sandwiches to venerable knowledge, art and even religions, we'd like to know how some things survive for thousands or even millions of years, and use this insight to look at whether it is possible to leave a mark on the world that extends into the deep future. There will be articles, videos and experiments. 

So, if I set out to be fossilised, how might I increase the odds of success? Where in the world should I go? Which of my body parts would last the longest: my bones, skin and muscles, or my toenails? And could there be ways of accelerating, or artificially tweaking the process?

Starting out, I had a rough idea of how fossilisation works, and handily BBC Future had published a seven-step guide that answered some of my basic questions. However, I soon realised I needed specific professional advice from a palaeontologist. I called up Jakob Vinther, a professor in macroevolution at the University of Bristol, who studies highly-detailed, exceptional specimens like feathered dinosaurs, and the pigments they left behind.

It turned out Vinther had already thought a lot about how to fossilise himself – he's contemplating writing a book about it – so was the perfect person to ask. To him, it is a serious question worth exploring for more than just morbid curiosity. Thinking more deeply about how our own bodies might fossilise could help enhance people's understanding of what is lost during the process. "We are flesh and blood, and we have things that can fossilise and things that don't," he explains.

"If we could translate ourselves and what we would look like as a fossil, then maybe that could be a way for people to better reverse-engineer another organism into a flesh-and-blood living being that once existed." After all, no fossil offers a complete picture. "Many dinosaur reconstructions look very freaky because they're 'shrink-wrapped'. People just have the skeleton and then they just put a bit of flesh on the outside," he says. This involves big guesses about appearance and behaviour.

The first thing Vinther told me, however, was the bad news. It's very unlikely that either one of us will be lucky enough to become a fossil that future generations discover."It takes extraordinary measures. If we get buried whole in typical soil our bones may survive for, say, 100 years. If we want to preserve skeletons for much further than that, you oftentimes need better conditions," he says.

What kind of behaviours did trilobites have? We have to make many inferences (Credit: Getty Images)

Indeed, the majority of species that have ever lived are not preserved in the fossil record – that's species, not organisms. It means there were once whole populations of animals on Earth that existed, but left no trace. "Fossils offer such an extraordinary glimpse, and such an incomplete glimpse into past diversity," he says.

Finally, even if Vinther or I were lucky enough to fossilised, it's unlikely that either of us would ever be found by a person, and not just because it requires intelligent beings with rock hammers to take an interest. Trillions of fossils remain locked deep below the ground, and will only be discovered if the rocks that contain them are uplifted and exposed – and, crucially, not broken up by the ocean, weather or natural erosion before discovery.

That said, it's not totally impossible. So, how could it happen? 

Location, location, location 

First up, don’t worry – I am not planning anything morbid. I'm just scoping out my potential options, so I know how to maximise my chances of eventually being fossilised in my entirety. 

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One option for achieving this is the "subfossil" route. There are a few places on Earth that promise longer-term preservation – at least, long-term enough to be of interest to a future archaeologist.

Oetzi was preserved inside ice, but if he hadn't been found, he probably would not have fully fossilised (Credit: Andrea Solero/Getty Images)

For starters, I could try to get frozen somewhere cold and stable. After all, prehistoric people have been found inside Alpine glaciers, such as Oetzi, a man who lived around 5,000 years ago. Or I could go lie down in a desert cave, so long as I sealed myself off from scavengers. Ancient remains up to 10,000 years old have been found preserved in dry caves in Peru. And then there are peat bogs.

Occasionally a "bog body" is found in peat from thousands of years ago – sometimes the unfortunate victim of a ritual sacrifice, such as the Lindow man, discovered in north-west England in the 1980s. He lived around the same time as the Romans, and had his soft tissue preserved thanks to the sphagnum moss and the peat's unique chemical environment. For this, I wouldn't even have to travel far: among the nearest peat bogs to me are the mires of the New Forest, around 80 miles (125km) from London.

It would seem, then, that I'm spoilt for choice – would I want to be iced, mummified or peat-pickled?

There are, however, downsides to pursuing this subfossil route, as Vinther explained to me. While these methods might get me into a future museum or studied in a laboratory, they are nowhere near as long-term as a proper mineralised fossil, embedded in rock, he says. No ice lasts millions of years: if it did, we'd find frozen dinosaurs and be able to extract their DNA. Meanwhile, dry cave remains are more like prunes than fossils, because they have never got wet enough to mineralise. And while peat preservation would work for a few thousand years, the bog itself is likely to erode away eventually, unless it somehow gets buried beneath overlying sediment.  

So I quiz Vinther about some of other possibilities that come to mind. How about the famous La Brea tar pits of Los Angeles? After all, the pits contain the remains of various prehistoric megafauna that once fell in. Maybe, he says, but I should know that not much of my soft tissue would be preserved. And in the tar pits' energetic environment, my bones would probably get jumbled up and separated.

The La Brea tar pits offer one route, but you might be found early – the Los Angeles police have been known to search there for murder clues (Credit: Getty Images)

What about a landfill dump? Vinther shakes his head. "Landfill would not be good because it's an elevated place. Generally to become a fossil you need to get below the groundwater table. That's the rule of thumb. Everything above will ultimately erode."

If I'm serious about getting fossilised for millions of years, Vinther explains, I need to consider different locations: places where I'll get wet, get buried and avoid getting eaten. Also key, he says, is that oxygen quickly disappears. "With the lack of oxygen there are no macroscopic organisms that can easily navigate around and come for you," he says. "There are anaerobic bacteria that can still digest you, but they do it less efficiently. And these bacteria produce waste products that can potentially even enhance preservation of certain tissues inside you."

What kinds of places might offer such conditions? "Truly ancient fossils are preserved in windows where humans don't necessarily typically end up unless they're really unlucky," he says. "Typically the way fossils are made is in rivers, in lakes, in the sea, and hence you only end up there by accident: by drowning."

Well, that would seem to be good news, apart from the drowning part. After all, there are plenty of conveniently-located rivers near me, such as the Thames, and the south coast of England is a short distance away. Unfortunately, it's not as simple as that, says Vinther. The vast majority of things that fall into a river won't fossilise because hardly anything stays intact for long, due to currents and scavengers. The same goes for the ocean close to the coastline. It's possible that a low-circulation lake could work – many of the well-preserved feathered dinosaurs found in China were buried this way – but you need specific conditions. Many of these exceptional Chinese fossils were subsumed in ash from nearby volcanic eruptions, which is quite an unusual scenario to hope for if you live in the UK.

"Typically, you need to get washed out [to sea] and buried deeper," Vinther explains. One of the more reliable locations, he says, would be the ocean floor far enough from land to avoid getting churned up by wave action and animals, but not so deep that there's not enough sediment to bury you quickly. In fact, there could already be people beginning to be fossilised this way. "Humans have been sailing a lot, and there have been lots of shipwrecks."

Under the right conditions, golden fossils can form, made of pyrite (Credit: Getty Images)

In such marine settings, there's also the small possibility of becoming a "golden" fossil. If I got buried in iron-rich mud in seawater that contained enough sulphate – along with sulphate-reducing bacteria – then my body could be converted into pyrite. "Your soft tissues can more or less become replaced by that, in three dimensions," Vinther says. I must confess, the prospect of becoming a glittering specimen sounds appealing – even though it would be "fool's gold" rather than the real stuff.

Which parts?

A second vein of questions concern body parts: which bits of me would be most likely to endure? Based on prehistoric hominin fossils, it's perhaps obvious that my teeth and bones would be the best candidates. However, there are soft bits that might fossilise too, says Vinther. What works against me in particular, however, is the fact that I am white-skinned with light brown hair. This means my skin and hair contains less melanin, he explains, a pigment whose shadow can be preserved for millions of years. Unlike the keratin in my skin, nails and soft tissue, melanin is less likely to break down. This is why darker feathers from dinosaurs are visible to palaeontologists, but not their light feathers. It's also why people with darker skin and hair than I have are much more likely to be regarded as exquisite fossils by future palaeontologists.

However, Vinther says it's possible that my melanin-containing organs could show up, such as the liver. He also had news for me about which part of my pale outer body was most likely to be visible in future rocks… my genitals. It's because the skin in this part of the body is slightly darker than regions exposed to the Sun every day, he says.

If that thought wasn't humiliating enough, it also seems my lack of big muscles is a problem. Under the right conditions, muscle tissue can get preserved by releasing phosphate. "If you have calcium present and a low pH, then you can get precipitation of calcium phosphate, and if this happens early enough, then this will replicate the individual muscle fibres," says Vinther. I'm far too wiry to hope for that.

What makes some Chinese feathered fossils so detailed is that they were preserved in lakes near sources of volcanic ash (Credit: Getty Images)

How about the "disposable" parts? Toenails, earwax, faeces? Most of the stuff that the body produces degrades pretty quickly, even if buried. Fossil poo, for example, does exist – we have the famous palaeontologist Mary Anning to thank for finding some of the earliest examples in the 1800s – but such coprolites are very rare. Of my own disposable bodily productions, it's likely that, at most, only the calcium phosphate in my toenails might stick around to fossilise. "If you go to a black light party in Ibiza, you will see that your nails, they kind of like look sort of ghostly fluorescence, and that's because of the calcium phosphate in our nails. That could fossilise and leave a faint imprint of where the nail was," says Vinther. However, most the nail – made of keratin – would have long faded away.

So, probably the best I could realistically hope for is to eventually fossilise my skeleton and teeth, perhaps my liver, and maybe if I'm truly lucky, ghostly imprints of my toenails and private parts. What a legacy for future generations that would be.

Faster fossils

Given these low odds, I wondered: could there be a way of cheating? For example, might there be a way of artificially inducing fossilisation to avoid some of the pesky barriers? To my surprise, I discovered that there might be – or at least, there's a way to accelerate part of the early process. It's a relatively new technique developed by Evan Saitta of the University of Chicago – a colleague of Vinther's – called "sediment-encased maturation".

When organic matter is buried, and before it mineralises, it undergoes a process called thermal maturation. This normally takes a long time, but Saitta suspected that it might be possible to speed it up in the laboratory. It's a bit like pressure cooking. "If you cook a turkey in the oven, it takes three hours, but if you're in a pressure cooker, it takes 30 minutes," he explains.

Saitta was inspired to explore the process after some experiments with a bird carcass. He and colleagues had encased a finch within some sediment and water to create a sort of pseudo-rock, curious about whether they could simulate early fossilisation. It didn't work especially well, but this led him to wonder: what if he had heated and pressurised it too? One day, he got talking to an engineer he'd met a conference, Tom Kaye of the Foundation for Scientific Advancement in Arizona, who reckoned he could build something at his home, where he has a metal workshop in his garage.

A few months later, Saitta and Kaye were building their contraption, ready to experiment with a collection of lizards, insects, tree resin, feathers and vegetation. Their device featured repurposed air compressors ("I think they came from Tom's paintball days," says Saitta), and a pill press that is usually for making herbal supplements. "It was such a monstrosity," he recalls. But it worked.

Each night in Arizona, they'd start a batch and then eagerly crack open the results in the morning. "We'd argue over who gets to split them open like Christmas presents," he recalls. "We could split open this little tablet and get a 'fossil' in fine-grained sediment: dark staining in feathers, browned bones, dark halos of the soft tissues around the bones… what you see in Chinese feathered dinosaurs."

A selection of thermally matured specimens, from left-right: a leaf, tree resin with close-up, a beetle (Credit: Evan Saitta et al)

A lizard foot after maturation showing browned bones, organic stains, and scale imprints (Credit: Evan Saitta et al)

To be clear, maturation is just the first step of fossilisation. The mineralisation and crystallisation that leads to long-term preservation is a whole different process that happens later. And their results are also pretty small, producing specimens only a couple of centimetres across. But I was surprised by how much they look like real fossils.

Could Saitta and Kaye make a human-sized version of their fossiliser? They would like to build something bigger, they just need the budget. But the answer is yes, in principle. Fossilising me might just land them in prison, that's all.

Amber up

Given that I don't want to get any palaeontologists into trouble, there's one other shortcut for the would-be fossil-maker: the amber method.

As Caitlin Syme, a taphonomist at the University of Queensland, Australia told BBC Future in 2018: "If you can find a large enough amount of tree sap and get covered in amber, that’s going to be the best way to preserve your soft tissues as well as your bones. But it’s obviously pretty difficult for such a large animal."

With that in mind, I asked Vinther about how it might be simulated. "Amber is essentially a plastic, a polymerised organic substance," he explains. Therefore, if I jumped into a vat of polyurethane, and someone buried me on the floor of the ocean, that could work. (It would also, he points out, be morbidly emblematic of the plastic-rich early Anthropocene.)

Inspired by this but reluctant to go swimming in polyurethane, I decided to conduct an at-home experiment. One afternoon, my 9-year-old daughter and I took part in a wholesome craft project involving epoxy resin, which is among the next best things to amber. You don’t need to heat up to melt it, and it dries into a solid plastic block. Thankfully, BBC budgets don't stretch far enough to encase my entire body, so instead, I decided to preserve my fingernails and toenails – as well as a few fragments of belly-button fluff for good measure.

With great ceremony, my daughter and I placed my nails and fluff into the liquid epoxy in a silicone cupcake holder, along with a small pebble on which we wrote "Hello from 2022".

"Why are we doing this, Dad?" my daughter asked. Good question, I replied.

The basic kit I used to make my epoxy resin "fossil" (Credit: Richard Fisher)

The result: preserved toenails and bellybutton fluff for future generations to value (Credit: Richard Fisher)

When it was ready, 24 hours later, I considered dropping my makeshift resin fossil into the sea, knowing this had the best odds of deep burial. But the ocean has far too much plastic in it already, so I decided against it. Instead, I simply buried it in my garden, with the Jurassic Park theme-tune playing in my head as I dug up the soil.

Will my plastic-encased toenails survive the ages? Almost certainly not, but it was the simplest method I could think of to create a "fossil" without dying, chopping off an arm or removing a tooth. I also like to imagine that one day, someone will find it and wonder who had been motivated to leave behind this strange object.

Perhaps after I've lived a long and healthy life, I'll be lucky enough to become a whole true fossil myself – just like the trilobite sitting on my desk. I now know just how unlikely it is, but what more permanent legacy could there be?

*Richard Fisher is a senior journalist for BBC Future and tweets @rifish

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BBC

With their emotions thus captured, viewers then feel more comfortable delving deeper into the meanings embedded in the piece

A strangely appealing sculpture – of a giant tree-like monument composed of swirling coils of black plastic, planted in a bed of bright green moss that creeps its way up to the structure's tip, and peppered throughout with purplish-pink orchid blooms – has been luring passersby to stop in their tracks and peer through the store-front windows of the Weinberg/Newton Gallery in Chicago, Illinois. Many find themselves so engaged with the incongruous mix of the natural and the synthetic that, rather than walking on, they walk into the gallery itself to find out more, according to gallery director Nabiha Khan-Giordano. And when they do, they also recognise the familiar scent of fresh rain diffused into the air.

More like this: - The images changing how we see oceans - The climate change clues hidden in art history - The best ways to change the world

Human/Nature is an interactive, sensory-immersive exhibition currently on display at the non-profit gallery, and presented in partnership with the Bulletin of the Atomic Scientists, an organisation that identifies the impact of man-made threats on our world. It's a show designed to connect, educate, and engage viewers with the urgent issues of climate change. Throughout, the show mingles the jolt of the dystopian with the lure of beauty – a primal reminder of what's at stake that urges us forward to preserve what we have and, more than that, support and pursue actions that can help sustain us into the future. From that perspective, its purpose is not to shock us into action so much as to instil urgency and motivate us, asking: if we don't act now, when will we?

Yet that question itself leads to another one: can art exhibits and projects stir action to help mitigate climate change? "Art can do what the scientists can't do," says Rachel Bronson, president and CEO of the Bulletin: make accessible, relatable, and understandable the abstract-sounding science of climate change. Rather than push us away from acting to mitigate the menacing future the studies warn we're trending to, art can invite us to come closer, and help us envision a different future that we can also help shape.

Monument by Regan Rosberg combines black plastic with moss and orchids to startling effect (Credit: Weinberg/Newton Gallery, Chicago, IL. Photography by Evan Jenkins)

Monument, the show's centrepiece, created by Denver-based artist Regan Rosberg, is only one example of how artists can translate abstract-seeming scientific research into striking works that connect us viscerally with the climate changes we're grappling with. "You walk in and see the beautiful sod and the orchids, and you smell the aroma of the forest, and then you realise those swirling pieces are plastic, so ugly and so beautiful at the same time," says Bronson.

This quizzical kind of beauty is, in fact, part of Rosberg's artistic strategy. "I try to hook people with beauty, first because it's needed and second, it's a way to engage people and keep them interested." She additionally engages people with the rain scent she has created to diffuse through the gallery. "Scent is directly tied to memory," she points out, and this particular scent is one that humans are particularly attuned to as part of our evolutionary make-up.

This scent that conjures both nature and memory helps evoke a sense of empathy, connection and wonder, she says. With their attention and their emotions thus captured, viewers then feel more comfortable delving deeper into the meanings behind the contradictions embedded in the piece. Rosberg explains that moss is a highly adaptive species that is 350 million years old. Orchids, too, are highly adaptive, its origins also dating back millions of years. They represent the many species that have evolved and survived over eons. "These are living things that can teach us to adapt and be resilient," Rosberg says. But they are co-existing alongside this giant mass of plastic. "Often we use plastic for two seconds, but it can last for 1,000 years."

Dual purpose

Enmeshing and entangling those materials together dramatises where we are now, she says: living in a world where dystopian fears can overwhelm our sense of hope, and paralyse our ability to act. Holding both the dystopian and hope at the same time can be scary, she acknowledges. What good art can do, though, is provide the perspective that allows us to recognise that resilience is possible and that we can act, and there are many ways to do so.

That is in fact one of the show's main points, says its curator Cyndi Conn. "So much of the conversation now has the message that we're beyond the point of saving. That's the headline. But it's not hopeless. We're at a crossroads. The exhibit is very candid about how grave the situation is. But we also show the beauty and the resilience of the planet."

Karen Reimer uses textiles to create data visualisations showing the effects of climate change (Credit: Monique Meloche Gallery/Weinberg/Newton Gallery/ Photography: Evan Jenkins)

Strolling from one gallery room to the next, visitors encounter one artwork after another posing this duality, each in its own way. There are colourful, comfy-looking textured quilts by Chicago-based artist Karen Reimer that incorporate into their designs small-scale maps and graphs charting the extending reach of climate change. Reimer calls these "data visualisations" that both map – and make it easier to grasp – the impact of climate change. "We can't look at a list of numbers giving daily temperatures for 100 years and understand it without a lot of mental process effort," she said at an artists' panel sponsored by the gallery (and available online), "but we can look at a line graph and see that continual rise in temperature much more quickly and easily." Embedding the information within shimmering textiles allows visitors to approach and begin to digest the reality that scientific research can make dauntingly abstract. 

Next up: delicate still-life watercolours by San Diego-based Laura Ball that depict entangled plants and animals engaged in – is it play, or is it an intricate dance of mutual destruction? Or perhaps their fight is based on adaptation as they evolve into an unknown future. "Most of the animals she incorporates are facing extinction. This is a reminder of the preciousness of biodiversity," Conn says.

Laura Bell's watercolours show endangered animals in the form of a 'mandala', or sacred symbol (Credit: Weinberg/Newton Gallery/ Photography by Evan Jenkins)

A continuous slide show presents powerful images taken by Donovan Quintero, a photojournalist for the Navajo Times (Diné bi Naaltsoos), documenting the dystopian-looking realities caused by drought, over-mining, wildfires and toxic waste dumps throughout the distressed lands of the Navajo Nation. The images seem surreal: the fire erupting like a distant volcano in the background of one photograph; then the mist of dust that enshrouds a riverbed; followed by a landscape of once-green land that is now a dried yellow-brown patchwork of cracks and creases. But the images depict reality, compelling us to confront how bias leads to a neglectful disregard that in turn amplifies the devastation of climate change on minority communities. Yet resilience resides in the images of the people who endure despite water shortages and lost grazing lands, and continue working to seek solutions.

Donovan Quintero's photos reveal the impacts of climate change on Navajo communities (Credit: Donovan Quintero/Weinberg/Newton Gallery)

The show also includes an inventive array of reimaginings of the Doomsday Clock: the iconic symbol created by the Bulletin of the Atomic Scientists to alert humanity to our unceasing countdown to catastrophe, as gauged by the concurrent threats posed by nuclear weapons, climate change, disruptive technologies and Covid-19. Its current setting in its countdown to oblivion: 100 seconds from midnight.

As re-envisioned by the French collective Obvious working with the Russian photographer Stas Barnikas, the clock now tracks climate change. Super-imposed on the clock is a continuously changing video montage. It is an amalgam of Barnikas's photographs documenting the changes already wrought on the remote landscapes of the Arctic, further transformed through an artificial intelligence algorithm devised by Obvious, to provide a glimpse of the future that is at once eerily beautiful and devastatingly empty.

French art collective Obvious and Russian photographer Stas Barnikas have reimagined the Doomsday Clock (Credit: Weinberg/Newton Gallery/ Photography by Evan Jenkins)

New York-based artist Matthew Ritchie has created a three-part piece collectively called "This world, this garden, this time, or never again (Proposal for a world garden, a living clock)". It begins with an eye-catching blue-yellow-green-brown watercolour map of the globe viewed as if from space, with 12 anchor-like arrows pointing around its clock-like shape at each hour of the clock to a ballooned caption that has scribbled within a possible action that could turn a potential "doomsday clock" into the "life clock" of the title. (An example: One o'clock is "Increase carbon-neutral power generation to meet current needs of wind and solar.")

Matthew Ritchie's version of the clock suggests collective actions that could be taken to tackle climate change (Credit: Weinberg/Newton Gallery/ Photography by Evan Jenkins)

The second piece is a sober black-and-white vinyl version containing the same information, this time clearly and boldly printed and impossible to mix. The caption reads: "Unlike the doomsday clock, the goal of the 'life clock' is to build out collective action from the centre, moving simultaneously in all directions, with each proposal presented in response to a planetary boundary collapse." Finally, the third piece is a blank clock that invites viewers to add post-it notes suggesting their own ideas and suggestions for fighting climate change; it is now almost entirely covered with messages in response.

Rosberg's Dear Future video features a range of 'letters to the future' (Credit: Weinberg/Newton Gallery/ Photography by Evan Jenkins)

Rosberg similarly invites viewers to engage and respond to her video Dear Future, also included in the show. It is a narrated selection of the more than 150 letters from artists, activists, scientists, biologists, children and teachers, among others, that she has gathered, with each letter addressing the way climate change has affected their views of the future. Readings from the letters, that range from the hopeful to the poignant to the tragic, are interspersed with photos Rosberg took documenting the environmental changes she saw during her artist's residency in the Arctic. At the show's conclusion, viewers are invited to sit at a nearby desk and write, by hand, their own letters to the future. Those who write a letter receive a small vial containing the scent Rosberg created for Monument. So many people have contributed their thoughts, Rosberg has been asked to provide more scent as the show continues.

Before visitors leave the exhibition, they are given the chance to write to their elected representatives. They can also pause and learn from ongoing videos featuring a range of scientists and others presenting, on a more personal level, what they are doing. By all measures, the show is getting its message across. Attendance numbers rose so high that the exhibition was extended by a month, and the responses to individual artworks keep growing. And the show is sparking conversation among those who visit. "I've been present when people start talking about how climate change is personally affecting them," Khan-Giordano says.

Art can be a punch in the gut; but it does not have to be horrifying – Cyndi Conn

But the realities facing us remain. "If we do nothing, we are in danger," Bronson says. At the same time, she continues, "What we're seeing on climate does give me optimism: you can see political parties globally responding… Even in the United States business community, you see a greater sense of urgency from 20 years ago… But we need to move faster."

Can artists provide the inspiration for that push? "Art can be a punch in the gut," says Conn. "But it does not have to be horrifying. It can also be inspiring. There is also a place for optimism. Because if we don't have optimism, we won't take action."

Human/Nature is at the Weinberg/Newton Gallery in Chicago until 16 April.

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France24 - World

Honduras court approves extradition of ex-president Hernandez to US

Issued on: 29/03/2022 - 01:54

NEWS WIRES

The Honduras Supreme Court on Monday authorized the extradition of former president Juan Orlando Hernandez to the United States to face charges of drug trafficking.

The court rejected an appeal by Hernandez, 53, following a judge's March 16 decision to accept an extradition request by the Court of the Southern District of New York, said judiciary spokesman Melvin Duarte.

Hernandez could face a life sentence if convicted.

His former congressman brother Tony Hernandez was sentenced to life in prison in the United States in March 2021 for drug trafficking.

It was during that trial that the ex-president was implicated in the illicit trade.

Hernandez, who held office from 2014 to 2022, is accused of having facilitated the smuggling of some 500 tons of drugs -- mainly from Colombia and Venezuela -- to the United States via Honduras since 2004.

US prosecutors have alleged he received millions of dollars from drug traffickers for protection -- including from Mexican narco-kingpin Joaquin "El Chapo" Guzman.

Hernandez faces three charges: conspiracy to import a controlled substance into the United States, using or carrying firearms including machine guns, and conspiracy to use or carry firearms.

On the first charge, the Supreme Court's 15 magistrates voted unanimously in favor of extradition.

For the two firearms related charges, the vote was 13 for and two against.

The court's decision cannot be appealed.

Hernandez was arrested in mid-February, less than a month after leaving the presidency, following a US extradition request.

In mid-March, a judge ordered his extradition, which Hernandez appealed.

'Orchestrated plot' 

In a letter published on Monday, Hernandez maintained that he is innocent and said he is the "victim of revenge and conspiracy."

Hernandez claims that drug traffickers he helped extradite to the United States have tried to get back at him by implicating him in the trade.

"Three life sentences could make me a living dead," said Hernandez, who admitted it was "painful" to be separated from his loved ones.

Once seen as a US ally in the fight against drug trafficking, Hernandez then found himself accused of involvement by the very drug kingpins he helped get extradited to the US.

Hernandez insisted that he is the victim of "a revenge by the cartels."

He said it was "an orchestrated plot so that no government confronts them ever again."

His wife Ana Garcia, a lawyer, joined a group of around a dozen protesters outside the courthouse in Tegucigalpa proclaiming his innocence.

"If a citizen is tried, they should be tried in our country," said Garcia.

His family also released a statement, saying, "We are ready and confident that we will be able to demonstrate before the US justice system that these accusations are a revenge plot by Honduran drug traffickers."

Prosecutors in the US say Hernandez and his allies turned Honduras into a narco-state.

"I never thought that this fight for peace for us Hondurans would make us viewed as a narco-state," Hernandez said in his letter.

"I knew this fight would not be easy, that it was very risky."

Hernandez, a right-wing lawyer, departed office on January 26 when leftist Xiomara Castro became president.

Controversy has never been far away from Hernandez since he entered politics.

Re-election is banned by the Honduran constitution, but Hernandez was allowed to stand for a second consecutive time in 2017 following a ruling by the Supreme Court.

His subsequent victory, after initially trailing opponent Salvador Nasralla by five percentage points with more than half of the votes counted, sparked accusations of fraud.

(AFP)

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Honduran judge approves ex-president Hernandez’s extradition to US on drug charges

Xiomara Castro inaugurated as first woman president of Honduras, with US pledging support

Police surround house of former Honduran president as US seeks extradition

France24 - World

Russian pensioner explains support for Putin amid inflation, dubious reporting on Ukraine war

Issued on: 28/03/2022 - 09:48

Elena VOLOCHINE Elena VOLOCHINE

Speaking to FRANCE 24 in his Moscow home, Aleksandr explained his support for President Vladimir Putin amid rising inflation and food prices alongside dubious state television reporting on the war in Ukraine.

Since Russia's invasion of Ukraine on February 24, the rouble has collapsed and inflation is rising. Aleksandr, a pensioner in Moscow, buys his groceries at prices that keep rising.

"Fruit juice, for example. I can't buy the one I want. I have to buy things that are on special," he tells FRANCE 24.

Watching a Russian state television report about the global food supply, Aleksandr says, "You see, there are food shortages all over the world. It's not just here that prices are rising."

Sometimes, Aleksandr wonders if the television reports are telling him the whole truth. He watched a news host deliver the following message: "Our soldiers obtained documents proving that Kyiv was preparing an attack on Russia..."

"An attack from Ukraine against Crimea? I doubt it," Aleksandr says. "They (Ukraine) know that would have meant open war with Russia."

Nevertheless, Aleksandr supports his country and his president, Vladimir Putin.

"Blaming Putin for all ills is like blaming Stalin. It's the course of politics and history that forced them to take certain decisions. They had no choice," he says.

"I'm Russian and I can't very well see how I could not support my country ... it's like a wife," he says. "A good wife may think her husband is right, or not, but in any case, she has to stand by him and reload his ammunition." 

Click on the video to watch the full FRANCE 24 report.

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War in Ukraine: 'Some independent information is still reaching Russian citizens'

War in Ukraine

‘At first people yelled … now they interact more’: #CallRussia fights Kremlin propaganda

Russian journalists quit over Putin 'propaganda'

BBC

Can the super-rich solve America's budget problem?

A nonagenarian, a father of seven and a high-profile divorcee are among the Americans who would face a new minimum tax under a proposal in US President Joe Biden's budget plan.

The proposal aims to capture more of the wealth created by the soaring stock market of the last few years.

It targets the roughly 20,000 taxpayers in the US worth more than $100m (£76m).

Investor Warren Buffett, Tesla boss Elon Musk and Amazon founder Jeff Bezos would be among those affected.

Under the proposal, America's 0.01% richest would face a minimum 20% tax on income. Crucially, it changes rules on calculating income to include gains from stocks, even if they were not sold by the investor being taxed.

"This approach means that the very wealthiest Americans pay taxes as they go, just like everyone else, and eliminates the inefficient sheltering of income for decades or generations," the White House said.

The idea is the latest in a long list of efforts to raise taxes on the super-rich and faces long odds in Washington - not to mention opposition among the class it proposes to target.

There are about 20,600 people worth more than $100m in the US, according to estimates by the Boston Consulting Group.

The White House said more than half the $360bn raised from the measure over 10 years would come from the country's roughly 700 billionaires.

"Eventually they run out of other people's money and then they come for you," Tesla boss and world's richest man Elon Musk wrote on Twitter last year about a similar proposal.

Under Mr Biden's proposal, Mr Musk - a father of seven who boasts a net worth of more than $280bn - would have to pay $50bn more in taxes over 10 years than under the current system, according to analysis by Gabriel Zucman, an economist at the University of California-Berkeley.

Amazon founder Jeff Bezos would face an extra $35bn bill, while Warren Buffett would be on the hook for $26bn.

"This is big," Prof Zucman, who has studied billionaire wealth and helped design a wealth tax proposal for left-wing Senator Elizabeth Warren, wrote on Twitter.

Mr Biden's budget also calls for raising the income tax rate on households earning over $400,000 from 37% to 39.6% and increasing the tax on companies to 28%, partially reversing cuts made under the Trump administration.

He would also make other reforms to the system for taxing the gains in value from stocks and property, which would apply beyond the richest Americans.

Together the reforms and others in the budget would help reduce the deficit by $1tn over the next decade, according to the White House.

For the 2022 financial year, the annual deficit is projected at more than $1.2tn. Overall debt passed $30tn last month.

Mr Biden has long called for many of the tax changes in this year's budget to little avail.

In Congress, other proposals to raise taxes on the wealthy have met with little success.

Fellow Democrat Joe Manchin, of West Virginia - one of the key of members of Mr Biden's party who has blocked his wider agenda - last year said that a similar proposal from Senator Ron Wyden was too complicated and he didn't "like the connotation that we're targeting different people".

Other Democrats have expressed concerns about other similar proposals' workability and ability to withstand legal challenge.

In a briefing for reporters on Monday, Treasury officials said the goal was to advance the discussions in Washington about how to ensure the rich paid their fair share.

America's 400 richest families have more wealth than all 10 million of the country's black families combined, according to a 2020 analysis by the Brookings Institution, a Washington think tank.

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Millionaires ask to pay more tax

The odd couple blocking Biden's climate agenda

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France24 - World

Israeli-Arab summit displays unity against Iran, calls for Israeli-Palestinian talks

Issued on: 28/03/2022 - 14:14

NEWS WIRES

The top diplomats of the United States and four Arab countries convened in Israel on Monday in a display of unity against Iran but also used the rare summit to press their host to revive long-stalled peacemaking with the Palestinians.

Concluding the two days of discussions at a desert retreat where its founding father David Ben-Gurion is buried, Israel said the event would be repeated and expanded as it builds up commercial and security ties with like-minded Sunni Arab states.

"This new architecture – the shared capabilities we are building – intimidates and deters our common enemies, first and foremost Iran and its proxies," Foreign Minister Yair Lapid said alongside his U.S., Emirati, Bahraini, Moroccan and Egyptian counterparts.

Israel and some Arab countries worry that an emerging nuclear deal with Iran will leave the Persian power with the means to build a bomb and bolster Tehran-backed guerrillas.

The United States and other world powers see restoring a 2015 Iranian nuclear deal as their best option. But U.S. Secretary of State Antony Blinken offered Washington's regional allies reassurances in the event that diplomacy failed.

"As neighbours and, in the case of the United States, as friends, we will also work together to confront common security challenges and threats, including those from Iran and its proxies," he said.

The UAE, Bahrain and Morocco normalised ties with Israel under a 2020 U.S. initiative known as the Abraham Accords. Egypt in 1979 became the first Arab state to make peace with Israel.

While hailing the accords, Blinken added: "We have to be clear that these regional peace agreements are not a substitute for progress between Palestinians and Israelis".

Like the Arab countries present, the United States wants a two-state solution whereby Palestinians would gain statehood alongside Israel. Talks to that end stalled in 2014. Israel has settled much of the occupied West Bank while the Gaza Strip, another Palestinian territory, is ruled by hardline Islamists.

The cross-partisan coalition government of nationalist Israeli Prime Minister Naftali Bennett has said conditions are not right for any renewal of diplomacy with the Palestinians - who, for their part, have placed the onus on Israel.

"Unless the occupation ends, Arab normalisation meetings are nothing but an illusion and free reward for Israel," Palestinian Prime Minister Mohammed Shtayyeh told his cabinet on Monday.

>> The Interview: Israel wants to maintain an ‘unsustainable’ status quo, Palestinian PM Shtayyeh says

Jordan's King Abdullah arrived in Ramallah to hold talks with Palestinian President Mahmoud Abbas, a first such visit in years that was expected to focus on efforts to reduce regional tensions ahead of the Muslim holy month of Ramadan.

Israel was jarred on Sunday by a shooting spree by two Islamic State-aligned Arab citizens that killed two police officers. Moroccan Foreign Minister Nasser Bourita said his presence alongside the other Arab delegates at the Israeli-hosted summit was "the best response to such attacks".

Bahrain Foreign Minister Abdullatif Al Zayani described the discussions as helpful to fend off Iranian-backed groups like Hezbollah. "Of course, part of this process will be renewed efforts to resolve the Palestinian-Israeli conflict," he added.

In another sign the allies were closing ranks against Iran, the Israeli ambassador to Manama, Eitan Naeh, said on Monday that Israel will appoint a military attache to the U.S. Navy's Fifth Fleet headquarters in Bahrain soon. 

(REUTERS) 

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Israeli-Arab summit convenes as Blinken seeks to reassure allies on Iran

Talks to revive Iran nuclear deal 'paused' over unresolved Russian demands

Bennett meets with Jewish community in first-ever visit by Israeli PM to Bahrain

France24 - World

Macron remains clear favourite – but rivals turn up volume two weeks from vote

Issued on: 27/03/2022 - 19:03

NEWS WIRES Clovis CASALI Follow

Candidates in France's looming presidential election are pushing to make themselves heard over the war in Ukraine, as polls suggest incumbent Emmanuel Macron remains the clear favourite to win.

Buoyed by his shuttle diplomacy and toughness on Moscow since its troops invaded Ukraine, the president is riding high with two weeks to go but has faced accusations of ducking real debate.

Questioned Sunday on his meagre campaigning, a testy Macron told broadcaster France 3 that "no-one would understand at a moment when there's war" if he was out electioneering "when decisions have to be made for our countrymen".

Short of a major upset at the April 10 first round, Macron's opponent in the runoff will be far-right National Rally leader Marine Le Pen -- a repeat of five years ago.

But her far-right rival Eric Zemmour, conservative Valerie Pecresse and left-winger Jean-Luc Melenchon still hope they can break out from the pack to reach the second round on April 24.

"Everything could be decided in the two weeks to come," with four in 10 likely voters still undecided, Adelaide Zulfikarpasic of the BVA Opinion polling group told AFP.

Brawl on the right

Former columnist and TV commentator Zemmour on Sunday rallied thousands waving French flags under a cloudless sky near the Eiffel Tower.

He urged more energy from his supporters after a speech hitting familiar notes of nostalgia for past French greatness and swipes at unassimilated immigrants.

"Nothing and nobody will stop us from writing the destiny of our country, nothing and nobody will steal this election from us," he vowed.

Now trailing below 10 percent in some polls, Zemmour is far short of Le Pen's roughly 20 percent and Macron at close to 30.

Le Pen strove to project serenity as allies -- including her niece Marion Marechal -- deserted her for the tougher-talking Zemmour.

Instead Le Pen has pounded the pavements campaigning on French streets and market squares, and on Sunday again sought to cast herself as more mainstream and competent than her rival.

"Eric Zemmour's programme is brutal in form but very limited in substance, whereas I have a draft law ready to be passed" on Islam and immigration, she told weekly newspaper Le Journal du Dimanche on Sunday.

With Zemmour and Le Pen slogging it out for the hard-right and Macron sounding pro-business and law-and-order notes, conservative Valerie Pecresse has struggled to make herself heard.

Most recently, a positive Covid test has kept her from planned campaign stops.

Divided left

On Sunday, the leading left-wing candidate Jean-Luc Melenchon -- polling at 12 to 15 percent -- was rallying supporters in the Mediterranean port city Marseille.

While left-wing resistance including the 2018-19 "yellow vest" protest has dogged the presidency of former banker Macron, a slew of competing candidacies from the left have yet to make a real mark on this year's election.

Melenchon told the crowd that "we've suddenly said to ourselves 'we're going to make it'" into the second round.

"We're going to talk about serious things, not money fantasies like the one or racist fantasies like the other," he added, targeting Macron and Le Pen.

Left-wing voters are split between Paris Mayor Anne Hidalgo -- polling around just two percent for the once-mighty Socialist Party -- Communist candidate Fabien Roussel and Greens boss Yannick Jadot.

The woes of Pecresse and Hidalgo, candidates respectively of the traditional right and left bastions that dominated France for years, illustrate the longer-term factors beyond Ukraine that have scrambled French politics.

"The systematic voter who voted out of duty, the voter who was loyal and faithful to political parties or to candidates... no longer exists," said Anne Muxel, research director at Paris' Centre for Political Research.

"Voters have a much more independent, individualised relationship to politics and to their electoral choices, they're much more mobile, more volatile," she said.

Especially given that "the majority of French people don't feel represented by political office-holders."

(AFP)

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French left in disarray as right, far right dominate presidential campaign

2022 FRENCH ELECTIONS

Zemmour’s fall in polls signals ‘lack of presidential credibility’ amid campaign launch

2022 FRENCH ELECTIONS

Macron’s blunt vow to ‘piss off’ the unvaccinated takes aim at centrist voters

BBC

Research sheds new light on ancient bones found at Cramond

New analysis of ancient human remains found near Edinburgh has shown some of them travelled widely across Scotland.

The skeletal remains of nine adults and five infants were found in Cramond in 1975 during a Roman bathhouse excavation.

The bones and teeth were later dated back to the 6th Century.

Work led by the University of Aberdeen has now revealed that one of them grew up on the west coast before making Cramond her home.

Another male member of the group appears to have travelled from the Southern Uplands, Southern Highlands or Loch Lomond.

The remains were discovered when work on a new car park unearthed the former bathhouse of the Roman fort at Cramond.

Previous research had suggested they belonged to different generations of a noble family from the Dark Ages, and at least one of them had suffered a violent death.

Using isotope analyses, researchers have now been to look at the diet and origins of each of the adults in the group.

Prof Kate Britton, senior author of the study, said they were surprised to discover that despite being buried in close proximity to each other, two of them were brought up hundreds of miles away.

"Food and water consumed during life leave a specific signature in the body which can be traced back to their input source, evidencing diet and mobility patterns," she said.

"Tooth enamel, particularly from teeth which form between around three and six years of age, act like little time capsules containing chemical information about where a person grew up.

"When we examined the remains, we found six of them to bear chemical signatures consistent with what we would expect from individuals growing up in the area local to Cramond but two - those of a man and a woman - were very different.

"This suggests that they spent their childhoods somewhere else, with the analysis of the female placing her origins on the west coast."

The remains of a man had an isotopic signature more typical of the Southern Uplands, Southern Highlands or Loch Lomond area.

Fellow researcher Dr Orsolya Czére added: "It is often assumed that travel in this period would have been limited without roads like we have today and given the political divides of the time.

"The analysis of the burials from Cramond, along with other early medieval burial sites in Scotland, are revealing that it was not unusual to be buried far from where you had originally grown up."

The findings have been published in the Archaeological and Anthropological Sciences journal.

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France24 - Monde

Cyclisme : l'Érythréen Biniam Girmay devient le premier africain à remporter Gand-Wevelgem

Publié le : 27/03/2022 - 18:22

FRANCE 24 Suivre

Biniam Girmay devient à 21 ans le premier coureur africain à remporter, dimanche, Gand-Wevelgem, une classique cycliste flamande. L'Érythréen a devancé le Français Christophe Laporte dans le sprint final.

Une victoire historique pour Biniam Girmay : l'Érythréen rentre dans l'histoire du cyclisme en remportant, dimanche 27 mars, Gand-Wevelgem. Il s'agit de la première victoire d'un coureur d'un pays d'Afrique subsaharienne dans une classique cycliste.

Girmay, qui est âgé de 21 ans, a devancé le Français Christophe Laporte dans un sprint qui a réuni quatre coureurs au bout des 249 kilomètres.

#GWEmen🤩 This is history! 🇪🇷 @GrmayeBiniam wins Gent-Wevelgem after a phenomenal sprint! @LAPORTEChristop 🥈and @VgDries 🥉join him on the podium. #GWE22 pic.twitter.com/UNyWYP7eKx

March 27, 2022

Médaillé d'argent dans la catégorie espoirs aux Mondiaux l'an passé, Girmay a signé la plus importante victoire d'un coureur d'Afrique subsaharienne dans le cyclisme.

L'Érythréen, passé professionnel en 2020 dans l'équipe française Delko, a rejoint le niveau WorldTour au printemps dernier. Il s'est affirmé en fin de saison en gagnant la Classic Grand Besançon avant d'entamer la saison 2021 par un succès fin janvier à Majorque.

Sous le soleil, la course n'a pu se décanter dans les différents "monts" malgré les attaques de la formation Jumbo.

Un quatuor en tête du peloton 

Le champion de Belgique Wout van Aert a forcé l'allure dans la troisième et dernière ascension du Kemmel, à 34 kilomètres de l'arrivée, et a entraîné avec lui un petit groupe d'hommes forts (Asgreen, M. Pedersen, Laporte, van Baarle, Kragh Andersen, Mohoric puis Benoot) sans parvenir à creuser un écart suffisant par la suite sur les routes planes ramenant à Wevelgem.

Un quatuor (Laporte, Van Gestel, Stuyven, Girmay) s'est détaché à l'entrée des 25 derniers kilomètres et le peloton principal, comprenant plusieurs sprinteurs, a échoué à combler l'écart.

"C'est juste incroyable, je ne pouvais pas espérer tant !", s'est exclamé Girmay, qui a prévu de rentrer dans son pays puis revenir en Europe afin de courir le Giro.

"J'ai un peu souffert sur les pavés, ce n'était vraiment pas confortable. Après je me suis senti de mieux en mieux et j'ai repris des places. Dans le sprint, j'avais affaire à des coureurs forts mais j'ai eu confiance", a ajouté le vainqueur qui a lancé le sprint de loin.

"Cela va changer beaucoup de choses pour mon futur et celui des coureurs africains", a conclu l'Érythréen, représentant d'un cyclisme en pleine ascension symbolisé par l'organisation des Mondiaux route 2025 au Rwanda.

Avec AFP

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Cyclisme : Tadej Pogacar s'adjuge les Strade Bianche

Cyclisme : le Slovène Matej Mohoric remporte Milan-San Remo

L’invité du jour

Bernard Hinault : "Le cyclisme africain est très prometteur"

BBC

Cadbury shrinks size of Dairy Milk sharing bar

Cadbury has shrunk the size of its Dairy Milk sharing bars by 10%, but will not reduce the price for customers.

Parent company Mondelez blamed costs associated with the production of its chocolate spiking, as it reduced the bars' size from 200g to 180g.

They are still typically being sold at £2 despite the downsize.

US firm Mondelez said the move was the first for that size of Dairy Milk bar in a decade.

In 2020, the company was accused of "shrinkflation" - reducing the size of a product while keeping the price the same to boost profits.

At the time, Cadbury chocolate bars sold in multipacks, including popular treats like Crunchies, Twirls and Wispas, were reduced in size to reduce their calorie count, Mondelez said.

Rising costs

The latest move comes as the cost of food is increasing, placing further pressure on UK households during the cost of living crisis.

Last week, the rate of inflation (which tracks how the cost of living changes over time) hit a fresh 30-year-high of 6.2% for the year to February.

A Mondelez spokesperson said: "We're facing the same challenges that so many other food companies have already reported when it comes to significantly increased production costs - whether it's ingredients, energy or packaging - and rising inflation.

"This means that our products are much more expensive to make.

"We understand that consumers are faced with rising costs too, which is why we look to absorb costs wherever we can, but, in this difficult environment, we've had to make the decision to slightly reduce the weight of our medium Cadbury Dairy Milk bars for the first time since 2012, so that we can keep them competitive and ensure the great taste and quality our fans enjoy."

Wonka warning

Separately, the UK's food standards watchdog warned of the sale of counterfeit "Wonka" chocolate bars on Monday.

The Food Standards Agency (FSA) said the fake products were being sold online and in shops across the UK and might not be safe to eat.

It said any Wonka-branded chocolate which does not feature the "Ferrero" or "Ferrara Candy Company" trademarks on the label was likely to be fake.

Some had been found to contain allergens not listed on the label.

The warning comes after a sharp increase in reports of counterfeit chocolate bars on sale over the past year.

The agency said there was a possibility the fake bars were being produced or repackaged by unregistered businesses and individuals who could be breaking food hygiene, labelling and traceability laws.

Tina Potter, Head of Incidents at the FSA, said: "With Easter less than a month away, it is more important than ever that parents and grandparents are aware of the risks that these bogus chocolate bars could pose to their children, particularly those living with a food allergy or intolerance.

"If you have bought these knock-off bars, do not eat them or give them to friends and family."

The FSA said it was continuing to investigate further reports with support from local authorities.

The Wonka brand was sold by Swiss food giant Nestle to Ferrero Group in 2018, alongside the rest of its US sweets and chocolate business.

It is not the first time the brand has been targeted by fraudsters.

In 2013 fake Wonka chocolate bars containing bogus "golden tickets" were seized by trading standards officers in Suffolk.

The product is based on Road Dahl's book Charlie and the Chocolate Factory, which has also inspired two film adaptations. In the book, children who found golden tickets in the bars won a trip to Willy Wonka's chocolate factory.

Have you seen any other products that have got smaller? Email haveyoursay@bbc.co.uk.

Please include a contact number if you are willing to speak to a BBC journalist. You can also get in touch in the following ways:

If you are reading this page and can't see the form you will need to visit the mobile version of the BBC website to submit your question or comment or you can email us at HaveYourSay@bbc.co.uk. Please include your name, age and location with any submission.

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Wonka bar and Golden Ticket fetch £15k

Nestle to sell US confectionery business

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France24 - Monde

Ces adolescentes afghanes déterminées à retourner en cours

Publié le : 25/03/2022 - 15:12

Virginie HERZ Suivre

Les Taliban avaient assuré que les adolescentes reprendraient les cours au printemps. Mais le 23 mars, ils les ont renvoyées chez elles. Comment interpréter ce revirement ? Sept mois après la prise du pouvoir par les Taliban, quel est le sort des Afghanes ? Certaines continuent à revendiquer pour leurs droits, y compris des collégiennes.

De retour de Kaboul, Solène Chalvon Fioriti, grande reporter qui est autrice de "La Femme qui s'est éveillée" (Flammarion), analyse ces mouvements de résistance et comment ils s'inscrivent dans une lignée féministe locale ces quarante dernières années.

Au sommaire aussi : au Congo-Brazzaville, le parlement vote un projet de loi pour lutter contre les violences faites aux femmes. Ce texte condamne notamment le viol conjugal et protège le statut des veuves.

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BBC

Beating noise pollution with smart tech

By Natalie LisbonaBusiness reporter, Tel Aviv

Sue Pearl and her husband David wake up feeling grumpy every morning.

"My husband snores so loudly that the whole house shakes," says Sue.

David, a 65-year-old solicitor from London, has tried just about everything to cure the problem, from nasal drops and strips, to sprays, and even an electric bracelet that gave him a mild electric shock.

Yet nothing has worked, and even his ears, nose and throat doctor is at a loss.

"I'm often woken up, my sleep is so disturbed, so I'll send him to the spare room," says Sue, who is a voice-over artist. "It's a nightmare. It's exhausting living with a snorer, neither of us sleep properly, it really isn't great for any relationship."

It is not just the sound of a snoring partner that can affect your quality of life. From living near a busy road or airport, to noisy neighbours, or blaring music, noise pollution can have a detrimental impact on your mental health.

In fact, the European Environmental Agency says that excessive noise is actually killing people. It estimates that long-term exposure causes 12,000 premature deaths per year across the European Union.

Meanwhile, the World Health Organization says that noise pollution is an "underestimated threat that can cause a number of short and long-term health problems, such as, for example, sleep disturbance, cardiovascular effects, poorer work and school performance, [and] hearing impairment".

Aside from good old ear plugs and noise-cancelling headphones, a number of tech companies have been scrambling to find new ways to drown out increased unwanted sound.

One such firm is Israeli business Silentium, which says that its "Quiet Bubble" system can significantly reduce unwanted sound - even if it is coming from a husband lying beside you in bed.

The technology is based around a speaker and microphone. How it works is rather complicated, but in simple terms the microphone listens to the unwanted sound, and then the speaker emits a noise that cancels it out.

For readers that want a more technical explanation - computer algorithms process the unwanted noise, and the speaker releases the same sound waves, but in the opposite phase, or back to front. This creates interference, which cancels out much of both sounds.

Called active noise cancelation, it has existed in headphones for a number of years, but companies like Silentium have developed the technology to work without having to put a pair of cans over your ears.

"You can fit our speaker and sensors to your bed's headboard, and the sound of your partner's snoring would be dramatically reduced, as it generates 'anti-noise'," says Silentium's chief executive Yoel Naor.

He adds that the technology could also be used in cars. "Your kids could be in the back playing Disney on full blast, or even arguing, and you wouldn't be able to hear much in the front."

The company says its technology can also create "individual sound zones", whereby the sound from an array of speakers is focused on a very specific area of space, and minimised outside of that zone or bubble. The idea is that someone on a train, or plane, can listen to music or watch a film without headphones, and yet still not bother people sitting nearby.

In his laboratory Mr Naor has two chairs side by side to demonstrate how this directional sound projection works. Depending on which seat you sit in you hear a different song being played through the assorted speakers. And you cannot hear the other tune.

Silentium is already working with carmaker Jaguar Land Rover, and hopes to interest other car firms, plus trains and airline companies with its tech.

New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

In some situations you want other people to hear a noise, such as a warning sound when a lorry is reversing. But ideally, you only want people close to the vehicle to hear the sound, and not the surrounding neighbourhood.

Brigade Electronics, based in Kent, makes such reversing alarms - they are only audible to those pedestrians, and others, in close proximity. They work by emitting sounds that dissipate after 10 metres or so.

"A 'ssh ssh' white noise can be heard clearly in the danger area, even when wearing ear defenders, headphones or for those with hearing impairment, but it doesn't wake up the entire neighbourhood." says Emily Hardy, marketing manager at Brigade.

She adds that the firm's speaker releases "gentle" short-travelling multi-frequency sounds, rather than "painful" narrowband frequencies that carry through the air for much longer distances.

Its systems have been fitted to everything from airport buggies, to supermarket delivery vehicles, diggers and some electric cars.

Poppy Szkiler is the co-founder and chief executive of UK-based Quiet Mark, a global certification programme that awards everything from consumer products to building specifications, hotels, shops, and transport companies for their low noise levels.

She says that a "quiet revolution" is taking place, with the need to reduce unnecessary noise having "shot to the top of priority lists in environment and health agendas" over the past two years.

She says this was partly to do with coronavirus lockdowns meaning that the noise in cities fell by half. "And the work from home movement brought an awareness to the impact of sound with all of life happening under one roof," she says.

Ms Szkiler established Quiet Mark a decade ago, but her family has been tackling excess noise for three generations.

Back in 1959 her grandfather John Connell founded the Noise Abatement Society, a charity which has now campaigned against noise pollution for 63 years.

His lobbying helped to push the 1960 Noise Abatement Act through the UK parliament. It legally recognised noise as potential nuisance or pollutant for the first time.

Talya Ressel is a psychotherapist based in London who works with people with high sensitivity to noise. In particular, she helps people deal with the challenges of misophonia, a condition whereby certain noises can trigger a strongly negative emotional response.

"We are bombarded by more sounds than ever before," she says. "Understand that sounds, that you may not even hear or notice, can have a very different effect on others.

"If you can not avoid an unwanted sound, and noise-cancelling headphones and white noise aren't options, then you need an active plan to manage the situation. Ignoring the issue doesn't mean that your body is not reacting or being affected."

Ms Ressel adds: "Try to find a few minutes every day where you sit in active silence. It's giving you a chance to reset after being bombarded by sounds all day."

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France24 - Monde

Pour faire face aux gangs, le parlement du Salvador décrète l'état d'urgence

Publié le : 27/03/2022 - 14:45

FRANCE 24 Suivre

Le parlement du Salvador a adopté dimanche l'instauration de l'état d'urgence, appelé de ses voeux par le président Nayib Bukele, pour lutter contre une vague d'homicides attribués à des gangs.

Le Parlement du Salvador, à la demande du président Nayib Bukele, a approuvé, dimanche 27 mars, l'instauration de l'état d'urgence pour une durée d'un mois, afin de tenter d'endiguer la violence des gangs criminels, accusés d'avoir commis 62 meurtres en 24 heures.

Le décret, approuvé par une large majorité du Parlement, stipule qu'"un régime d'urgence est déclaré sur l'ensemble du territoire national en raison de graves troubles à l'ordre public par des groupes criminels". Il restreint la liberté de réunion, l'inviolabilité de la correspondance et des communications, et autorise les arrestations sans mandat.

Cet état d'urgence "permettra à notre gouvernement de protéger la vie des Salvadoriens et d'affronter de front la criminalité", a assuré sur Twitter le président de l'Assemblée législative, Ernesto Castro.

Presidente @nayibbukele:Es medianoche, y esta @BancadaCyan está lista para aprobar una iniciativa que busca SALVAR VIDAS y luchar frontalmente contra criminales.Estamos con usted. Estamos con el pueblo salvadoreño. ¡Nos declaramos listos! pic.twitter.com/vwMhkSzw1t

March 27, 2022

La police et l'armée du Salvador ont lancé samedi une opération contre la Mara Salvatrucha, un des plus dangereux gangs du pays.

Plusieurs chefs du gang ont été arrêtés et sont accusés d'être "responsables des homicides recensés ces dernières heures", a indiqué la police.

En réponse à cette vague de violences, le président salvadorien Nayib Bukele a exhorté samedi le Parlement - dominé par son parti - à déclarer l'état d'urgence.

"Rebond des homicides"

Selon la Constitution salvadorienne, l'état d'urgence peut être mis en place "en cas de guerre, d'invasion du territoire, de rébellion, de sédition, de catastrophe, d'épidémie ou d'autre calamité générale, ou de graves perturbations de l'ordre public".

"Depuis hier nous assistons à un nouveau rebond des homicides, quelque chose contre quoi nous avions travaillé si dur. Tout en combattant les délinquants dans la rue, nous tentons de déchiffrer ce qui est en train de se passer et qui se trouve derrière et finance tout ça", a déclaré dans un communiqué Nayib Bukele, qui a convoqué une réunion de crise des responsables de la sécurité.

Le chef de l'État a demandé au bureau du procureur de traiter avec la même "efficacité" tous les cas de membres de gangs, prévenant qu'il garderait un oeil sur "les juges qui favorisent les criminels".

La Mara Salvatrucha, Barrio 18 et d'autres gangs vivant principalement du trafic de drogue et de l'extorsion, comptent un total d'environ 70 000 membres au Salvador, dont plus de 17 000 sont incarcérés, selon les autorités.

Le Salvador a recensé 1 140 homicides en 2021, soit 18 pour 100 000 habitants, le chiffre le plus bas depuis la fin de la guerre civile en 1992.

Avec AFP

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La fin de la misère et de la violence au Salvador, au coeur des promesses de la présidentielle

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France24 - Monde

Mondial 2022 au Qatar : le choc Sénégal-Egypte très attendu pour les qualifications

Publié le : 29/03/2022 - 12:12Modifié le : 29/03/2022 - 12:36

Sarah Sakho

Tout frais champion d'Afrique, le Sénégal doit retrouver ses vertus pour remonter la défaite subie en Egypte (1-0), l'adversaire qu'il a vaincu en finale de CAN, mardi 29 mars dans le nouveau stade de Diamniadio pour le barrage retour de la Coupe du monde. Tout le pays est derrière Les Lions de la Terranga, comme l'explique la correspondante de France 24 sur place, Sarah Sakho.

France24 - Monde

Un immeuble s'effondre à Abidjan, colère de la population après la mort d'un enfant

Publié le : 28/03/2022 - 22:33Modifié le : 28/03/2022 - 22:37

Meriem AMELLAL Célia CARACENA Suivre

C'est le troisième effondrement meurtrier en 30 jours à Abidjan, en Côte d'Ivoire. Le mur d'un immeuble en construction s'est écroulé, samedi après-midi, dans le quartier populaire d'Abobo. Un enfant de 6 ans est décédé. Ces effondrements ont beaucoup choqué la population et le phénomène inquiète. France 24 s'est rendu sur place.

Des combats ont opposé, lundi, l'armée congolaise aux rebelles du groupe M23, ou "Mouvement du 23 mars" dans la province du Nord Kivu, poussant des habitants des villages de la région à fuir vers l'Ouganda voisin. Ce groupe armé avait rendu les armes en 2013 mais aurait repris les attaques contre les forces armées congolaises depuis novembre dernier. Les combattants du M23 affirment, de leur côté, attendre la réinsertion de leurs combattants et être la cible de provocations de l'armée. Les précisions de Juliette Dubois à Kinshasa.

Un masque sculpté d'Afrique centrale datant du XIXe siècle a été adjugé pour 4,2 millions d'euros hors-frais, samedi, à Montpellier malgré les protestations lors de la vente de quelques Gabonais réclamant sa "restitution" à son pays d'origine.

Enfin, les champions d'Afrique seront-ils présents à la prochaine Coupe du monde de football ? Réponse mardi 29 mars à Dakar après un match qui s'annonce serré. Après sa défaite au match aller au Caire vendredi dernier, le Sénégal est dans l'obligation de réagir au risque d'être éliminé.

Cheffe d'édition : Célia Caracena.

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France24 - World

Iranian town removes statue of woman for un-Islamic dress

Issued on: 28/03/2022 - 18:19

Alijani Ershad Follow

The latest target of Iran’s compulsory hijab law: a statue recently installed on a street in Gorgan, in the northeast of the country. On March 25, city officials removed the sculpture because of a woman whose veil and dress was deemed inappropriate.

The sculpture was entitled “Together Alone” and was put up in Gorgan, a city in the northeast of Iran this year. The piece depicted members of a family sitting together on a bench, but each of them is staring down at a cell phone. The goal of the installation was to draw into question the role of social media and smartphones at home. 

But the controversy stirred up over this sculpture did not centre around its message, but rather the style of dress of a woman in the art piece. 

Some ultra-conservatives, including the deputy for social affairs, were quick to criticise the city of Gorgan, saying that the sculpture promoted un-Islamic dress. The hair of the woman depicted in the sculpture is visible as is some of her ankle. 

However, the woman in the sculpture’s style of dress is similar to the way many women in Iran dress in order to comply with mandatory hijab policies. 

Still, dealing with mounting pressure from conservatives, the city chose to take down the sculpture, angering many residents and activists.

طالبان وطنی مجسمه گرگان را برداشت pic.twitter.com/rD9M042dRW

March 26, 2022

مجسمه یک زن در گرگان به دلیل "بدحجابی" برداشته شد!شانس آورد اعدام نشد. pic.twitter.com/EN33iweFM6

March 26, 2022

Safarali Payinmahali, the Gorgan city council chairman, told local media on March 26, “In light of the increasing demands, we took down the statue and, after modifying it, we will install it again in the near future.”

>> Read more on The Observers: An Iranian film director on the country's censorship laws

‘Morality police’ open half a million dress code cases each year

Iranian women have been defying compulsory hijab laws – put in place after the 1979 Islamic Revolution and establishment of the Islamic Republic – by protesting, campaigning online and pushing the limits of the dress code in the streets.  

At the same time, Iranian officials have countered this by promoting conservative Islamic dress codes with government-funded propaganda as well as “morality police”, or guidance patrol, who arrest offending women, sometimes violently. 

Around 3,670 women went to court for dress code violations in 2013, according to the former spokesman for Iran’s interior ministry, Hossain Ali Amiri. That is the last year that those statistics have been made available. However, Amiri, in a rare interview in 2013, said that Iran’s Guidance Patrol open more than half a million cases each year. 

Usually, women who break the Islamic dress code must pay a fine of up to 500,000 tomans (around €20) and make a legal commitment to follow the hijab law in the future as well as attend courses about proper Islamic behaviour. Some, however, find themselves in court or even prison for dress code violations. 

Download the app

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Self-censorship on the rise in Iran's underground art scene

France24 - Monde

Une cour ouest-africaine ordonne la suspension de sanctions contre le Mali

Publié le : 28/03/2022 - 18:14

Mounia BEN AISSA KACEM

Une cour de justice ouest-africaine a ordonné, jeudi, la suspension de sanctions prises en janvier contre le Mali en raison de la transgression par les militaires de leur engagement à un retour prochain des civils au pouvoir. La décision de la Cour de justice de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa), rare succès de la junte face aux organisations régionales, ajoute une inconnue à la confrontation diplomatique en cours. Décryptage d'Anne-Fleur Lespiaut, correspondante au Mali.

À la Une également, deux mois après le putsch au Burkina Faso, le président déchu Roch Marc Christian Kaboré est toujours placé en résidence surveillée. Nous évoquerons la situation de l'ex-président avec Germaine Pitroipa, représentante en France de l'Union pour la renaissance.

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France24 - World

‘CODA’ takes best picture, Will Smith slaps Chris Rock as Oscars return to Hollywood

Issued on: 28/03/2022 - 02:02Modified: 28/03/2022 - 06:25

NEWS WIRES Catherine VIETTE Follow

Deaf family drama “CODA” won best picture honors at the Oscars Sunday, the first-ever triumph for a streamer, in a ceremony that was overshadowed by best actor-winner Will Smith striking comedian Chris Rock on stage for making a joke about his wife.

Tinseltown’s biggest night began with a performance by pop megastar Beyoncé, and touched on politics with a moment of silence over the Ukraine crisis.

But before the final awards were handed out, the shocking Smith-Rock altercation went viral, and changed the mood of the night.

“CODA”, a feel-good indie drama starring deaf actors in lead roles, had been presumed a longshot for Hollywood’s biggest prize until very recently, but pulled off a remarkable late surge to emerge triumphant.

The film bagged the historic prize for Apple TV+, a relative newcomer in a streaming market dominated by rivals like Netflix.

“Thank you to the Academy for letting our ‘CODA’ make history tonight,” said producer Philippe Rousselet.

Taking its title from the acronym for child of deaf adult, the movie also won for best adapted screenplay, and best supporting actor for Troy Kotsur, who plays the father of a teenage girl who can hear and wants to pursue a career in music.

Kotsur dedicated his golden statuette to the deaf and disabled communities.

“This is our moment,” he said.

Jessica Chastain won best actress for “The Eyes of Tammy Faye,” in which she played a real-life televangelist who became an unlikely champion for the LGBTQ community.

“We’re faced with discriminatory and bigoted legislation that is sweeping our country... in times like this, I think of Tammy and I’m inspired by her radical acts of love,” she said.

‘Art imitates life’

But Hollywood’s biggest night was dominated by a shocking moment in which Smith – who won best actor for his work on “King Richard” – slapped Rock on stage, before returning to his seat alongside his wife Jada Pinkett Smith and shouting profanities.

“Keep my wife’s name out of your fucking mouth,” yelled Smith, forcing the producers to bleep out several seconds of audio from the televised broadcast in the United States.

Rock, presenting the best documentary prize, had compared Jada’s tightly cropped hair to Demi Moore’s appearance in the film “G.I. Jane.” Jada suffers from alopecia, a condition causing hair loss.

The moment left stunned viewers questioning if it had been scripted or genuine.

But when he returned to the stage to accept his award, a tearful Smith lamented “people disrespecting you” in Hollywood, and apologized to the Academy “and all my fellow nominees.”

Smith, who plays the father of tennis greats Serena and Venus Williams in “King Richard,” added: “Art imitates life. I look like the crazy father, just like they said about Richard Williams.”

‘Diverse characters’

Until recently it had appeared that dark, psychological Western “The Power of the Dog” was fated to earn Netflix its much-coveted first best picture statuette.

As it turned out, the film won only best director for Jane Campion.

She is only the third woman to do so in Oscars history, just a year after Chloe Zhao became the second (“Nomadland”). Kathryn Bigelow was the first for “The Hurt Locker.”

Kenneth Branagh’s childhood-inspired “Belfast”—another presumed best picture frontrunner—triumphed for best original screenplay.

Ariana DeBose won best supporting actress for playing Anita in “West Side Story,” and Disney’s “Encanto” was named best animated feature.

DeBose, who first made her name on Broadway, celebrated her historic win for “an openly queer woman of color, an Afro-Latina.”

Yvett Merino, producer of Colombia-set “Encanto,” said she was “so proud to be a part of a film that put beautiful, diverse characters in front and center.”

“Summer of Soul” won best documentary for musician Questlove’s first movie about the huge “Black Woodstock” festival that took place in 1969 Harlem.

Japan’s “Drive My Car,” a Japanese arthouse film based on a short story of the same name by Haruki Murakami, was named best international film.

Powerhouse music

Beyoncé began the televised broadcast with her nominated tune from “King Richard,” from the Compton courts where Serena and Venus trained as girls.

But the award for best original song went to Billie Eilish for her James Bond theme song “No Time to Die.”

In another musical highlight, viral sensation “We Don’t Talk About Bruno” was performed live, with Megan Thee Stallion adding an Oscars-themed verse to the “Encanto” hit song.

Hosts Wanda Sykes, Amy Schumer and Regina Hall kicked off proceedings inside the Dolby Theatre – where the Oscars returned after a year away due to the pandemic – with an opening skit that poked fun at everything from sexism in Hollywood to Florida’s “Don’t say gay” bill.

“This year, the Academy hired three women to host because it’s cheaper than hiring one man,” said Schumer.

Sykes added: “We’re going to have a great night tonight. And for you people in Florida, we’re going to have a gay night.”

Sci-fi epic “Dune” ended the night with the most wins, earning six in craft and technical categories—best sound, score, editing, production design, visual effects and cinematography.

‘Devastation’

The annual “in memoriam” paid tribute to cinematographer Halyna Hutchins, who was shot dead by Alec Baldwin in a tragic accident on the set of Western “Rust” last year.

Recently deceased Hollywood greats also honored in the segment included Sidney Poitier – the first, and for many decades, the only Black man to win best actor.

The gala held a moment’s silence for Ukraine, while presenter Mila Kunis – who was born in the country – said it was “impossible not to be moved” by the resilience of “those facing such devastation.”

Several attendees wore blue ribbons reading #WithRefugees.

(AFP)

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France24 - World

‘At first people yelled … now they interact more’: #CallRussia fights Kremlin propaganda

Issued on: 25/03/2022 - 11:23

Louise NORDSTROM Follow

When Vladimir Putin’s government started blacking out news of its war in Ukraine, a group of Lithuanian friends quickly moved to download as many Russian phone numbers as they could. The idea was simple: to break through the Kremlin’s propaganda machine by calling Russians, one by one, to tell them what was really going on in Ukraine. “At the beginning, they were really angry and yelled a lot, but now we’re sensing a shift in sentiment,” one of the founders of the #CallRussia campaign said.

On March 3, one week after Russia launched its invasion of Ukraine and the Kremlin began to shut down any news outlet that deviated from the regime-scripted narrative of its “special military operation”, Vilnius native Paulius Senuta received a phone call from a friend. “He told me he’d downloaded Russian phone directories, and I immediately saw how this could be a way to get through to Russians who have no idea about what is really going on.”

From that moment on, it took only 120 hours for Senuta and his friends, who also reeled in dozens of tech experts, communications specialists and psychologists, to set up the #CallRussia information campaign. The initiative was rolled out on March 8, and consists of a digital platform that allows Russian-speaking volunteers from across the world to connect with the 40 million Russians whose telephone numbers have been coded and saved into its database.

"One conversation cannot overcome Putin's evil propaganda, but 40 million might. Russians empowered with truth and compassion are the only ones who can stand up against Putin's lies and end this war," #CallRussia announced on its launch day.

‘Putin will take care of you!’

Since then, Senuta said some 25,000 volunteers in 116 countries have joined the movement, having already placed almost 100,000 calls.

Senuta said that out of the near 150 calls he has made himself so far, the ones made in the first few days of the campaign were by far the hardest. “There were basically two types of interactions. About two-thirds of the people were really very angry and they would yell at you for like five to seven minutes. And about a third would just be kind of polite, they wouldn't talk to you, but they would listen. They were really afraid to speak.”

Senuta said the yellers have been particularly difficult to deal with. “Emotionally it’s hard, you have to be prepared for that before you call,” he said, and noted that #CallRussia has developed both scripts and guidelines to help its volunteers handle the often very challenging conversations.

“For example, there was this crazy lady who asked me if I knew who she was, and who told me that she was Putin’s daughter and that she was going to call her father on me. ‘He will take care of you,’ she said.”

Hate mail and hacking attacks

In the three weeks the campaign has been running, Senuta said his team has received several hateful messages and that its website has been the target of numerous hacking attacks. “We get messages like: ‘How much are you being paid for doing this’ and ‘stop the lies’, and they [the hackers] have tried to take down the site a few times, but we always get it back up running pretty quickly again.”

Since the beginning of March, Russia has passed a flurry of laws banning both media and people from spreading so-called “fake news” about its war in Ukraine, including by use of the term “war”. Anyone breaching the law risks heavy fines and up to 15 years in prison. The Kremlin has also accused US tech giant Google and its video subsidiary YouTube of conducting  “terrorist” activities, and has blocked access to most international social media platforms such as Facebook, Twitter and Instagram, as well as several independent media.

The near total media outage means that most Russians – especially those of older generations – have for the past month almost exclusively been limited to the Kremlin propaganda broadcast by state TV.

“They [the respondents] are all pretty much repeating the same thing: that it’s a very small, targeted military operation aimed at denazifying Ukraine, that Russia is saving the Ukrainian people, and that it is bringing them food and clothes. It’s like a copy-paste of Russian state media.”

‘The conversations are getting longer’

But in the past week or so, Senuta said both he and other volunteers have begun to note a change in tone in their calls to Russia. “There’s a sense that the sentiment is changing,” he said. “People aren’t shouting as much anymore, and there’s more interaction. There are more people talking and the conversations are getting longer.”

Senuta said that even though this doesn’t necessarily mean that the majority of Russians have suddenly changed their minds about what they think is happening in Ukraine, it is a very positive sign.

Senuta said that the increasing duration of the calls is one of the only ways to measure the success of the project. “What we’re trying to do is to convey the scale of the human tragedy so that people take a stance based on the humanitarian issues rather than the ideological issues, and some of our volunteers have now been able to talk to people for quite long, sometimes for an hour.”

“The longer we can talk to people, the more we can actually tell them about what is really happening, and we think that this can have a real impact and change the way they see the war,” he said. “We’re not expecting to be able to suddenly turn pro-war Russians into anti-war, but if we can neutralise them, those that actually are against the war would feel more empowered and might actually go out into the streets [and protest].”

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Valeurs Actuelles

Émeutes à Sevran : la syndicaliste Linda Kebbab dénonce les discours politiques accusant les policiers de “tueurs”

En Seine-Saint-Denis, plusieurs épisodes violences ont secoué la commune de Sevran, au cours des derniers jours, parmi lesquels des tirs de mortiers, des poubelles brûlées et des émeutes urbaines. A l’origine : la mort d’un voleur de camionnette abattu samedi 26 mars par un policier, lors d’un contrôle à Aulnay-sous-Bois. Dans un communiqué diffusé le même jour, le maire de Sevran, l’écologiste Stéphane Blanchet, a dit regretter la mort « d’un Sevranais âgé de 32 ans et père de famille ». Une prise de position adoptée par d’autres élus, à l’instar de Clémentine Autain, députée LFI de la circonscription. Invitée de RMC ce mardi, Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police, s’est exprimée à ce sujet. Sur le plateau de l’émission « Face à Apolline », elle a dénoncé un type de discours politiques qui, selon elle, laissent entendre que les policiers sont des « tueurs »

« Je trouve la situation relativement grave » 

Dans le détail, Linda Kebbab a jugé la réaction de Stéphane Blanchet, puis celle de Clémentine Autain, « assez choquantes »« Le communiqué n’a pas volonté d’apaiser, mais de diviser, fracturer et jeter l’opprobre », a-t-elle estimé au micro d’Apolline de Malherbe. Et la syndicaliste de poursuivre : « Je trouve la situation relativement grave. On ne peut pas pointer du doigt les policiers comme étant des tueurs de pères de famille, alors qu’on n’est pas [dans une situation où la victime était] une personne qui passait par là. » Et la déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police de conclure : « Moi, j’ai une pensée pour mes collègues […] et pour d’autres encore qui, encore très récemment, ont été percutés et tués par des voitures qui ont refusé de s’arrêter. » 

L’IGPN a été saisi pour enquêter  

Qu’en est-il des faits à l’origine de cette affaire ? Samedi 26 mars, sollicité pour le vol d’une fourgonnette aux alentours de 12h30, un équipage de la brigade anticriminalité d’Aulnay-sous-Bois avait retrouvé le véhicule et tenté de procéder au contrôle du chauffeur, arrêté à un feu rouge. « Un policier s’est porté à la hauteur de la vitre du conducteur et, dans des circonstances qui restent à déterminer précisément, a fait usage de son arme – un seul coup de feu – au moment où la camionnette redémarrait brusquement », avait expliqué Eric Mathais, le procureur de la République de Bobigny, dans un communiqué diffusé dans la presse le lendemain. L’IGPN a été saisie pour enquêter sur les circonstances du drame.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris

Issued on: 26/03/2022 - 19:36

France is taking its share of Ukrainian refugees with locals in Paris stepping up to help as the refugee crisis escalates. FRANCE 24 met some of those fleeing the war and the Parisians who are helping them navigate the French system at the only "Welcome Ukraine" centre in the French capital. 

The war in Ukraine has stunned the world and triggered unprecedented international solidarity with millions of people fleeing Russian bombs ever since the conflict broke out on February 24. While the humanitarian response has been swift, resources in countries where Ukrainians have sought refuge are being stretched.

“The Paris prefecture is closed over the weekend”, a group of security guards informs a small gathering of disoriented Ukrainian refugees upon their arrival at the “Welcome Ukraine” centre at Porte de Versailles, in south-west Paris on Saturday. The Paris municipal website says the centre is open seven days a week, from 9 am to 6 pm, but today its administrative services are closed. Only the Ukrainians in need of housing are accepted. The refugees who arrive at the centre stoically accept the news and exit meekly out through the gates of the pavilion, clutching their personal belongings and identification papers.

Martine and her husband Pierre, who are French citizens, have come to the centre with Ukrainian refugees Svetlana, 53 years old, and her daughter Alyssa, 19 years old. All four of them seem at a loss as to what to do next after learning that the administrative branches of the centre are closed. They linger in the sunshine of the early spring morning and exchange phone numbers with an authoritative Russian-speaking woman who has showed up with another group of refugees and provides advice on how to navigate the labyrinth of French bureaucracy. 

When asked how they met their charges, Martine says, “Through Mozambique!” a hint of a smile behind her mask. “My son lives in Mozambique where he has a friend who asked him if we could help”. The French couple agreed to come to the aid of the two women despite knowing nothing of their past and having to grapple with a language barrier.

A gruelling trip through Europe

They learned, with the help of Google Translate and Google Maps, where Svetlana and Alyssa had come from: the left bank of the Dnieper River, in a city called Dnipro. They learned that the two women had taken a gruelling five-day trip after leaving Ukraine, traveling by bus from Poland to Berlin, then taking a plane from Berlin to Paris, before arriving in Meudon, a French town a few kilometres away from the “Welcome Ukraine” centre. Martine and her husband had picked them up from another person's residence that very morning.

The office of the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR), counted a total of 3,772,599 Ukrainian refugees on its website on Saturday, an increase of 46,793 since the last count on Friday. Along with Poland, Romania and Moldavia have been taking in most of the refugees and are under immense pressure to welcome and in many cases resettle more and more of those fleeing. Many refugees are trying their luck and going west, whether or not they have family or friends awaiting them.

While it is still uncertain whether Svetlana and Alyssa will obtain the status of temporary protection in France, “they want to be autonomous and find work, which is the hardest part”, says Martine. As of March 23, France has accepted 26,000 refugees from Ukraine, 10,500 of whom have received temporary residence permits. 

Individuals respond immediately

“Associations are able to provide lodging but individuals are better at providing immediate responses like finding schools for children, feeding people, helping them obtain documents”, says Martine. “It’s natural for me to help because a century ago my grandfather left Odessa in a boat. He was fleeing the civil war in Russia. It touches me to see people going through the same struggles today”.

Svetlana and her daughter, who had left the site to take out money from a cash machine, return, looking surprisingly happy as they stroll together in the spring weather along the avenue Ernest Renan. Rejoining Martine and Pierre, they then walk away from the centre toward an unknown future, their destinies temporarily linked because of the war.

At noon, a bus arrives and a large crowd disembarks. Many carry suitcases and backpacks, a baby screams in the distance. Those brought to the centre by the Red Cross, will only stay at the centre for one or two days before leaving for other parts of France. At the same time, Olena and her father, from Cherkasy, arrive at the gates of the welcome centre. 

“I invited my father to France for his birthday and because it was the kid’s vacation, but the war broke out and he stayed with us”, says Olena, a resident of France. “We are here because my father had cancer and if anything happens to his health I want him to be covered by the French security system”.

Her mission today is to obtain the Carte Vitale for her father, the green and yellow card with a microchip that allows holders to access the French healthcare system, but they are turned away and told to return Monday.

Olena says that her father will stay with her family however long the war lasts. “Everybody wants to go home”, she says, tears welling up in her eyes.

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Toys, nappies, blankets: Volunteers drive across Europe to help Ukraine refugees

ON THE GROUND

‘Worse than a horror film’: Refugees from Ukraine's Mariupol describe city's devastation

On the ground

More than 50,000 Ukrainian refugees arriving daily in Polish border towns

Valeurs Actuelles

Sevran : nouvelle nuit de violences, après la mort d’un voleur de voiture tué par la police

Tirs de mortiers, poubelles brûlées… En Seine-Saint-Denis, de nouvelles violences ont été observées à Sevran, dans la nuit du dimanche 27 au lundi 28 mars, nous apprend CNews. Quelques heures plus tôt, déjà, des émeutes urbaines avaient eu lieu, après la mort d’un voleur de camionnette âgé de 32 ans, abattu samedi par un policier lors d’un contrôle à Aulnay-sous-Bois. Le même jour, dans un communiqué, le maire de Sevran, Stéphane Blanchet, avait appelé au calme. Dans le même temps, des forces de l’ordre avaient été envoyées en renfort.

Dans le détail, dans la nuit de dimanche à lundi, des projectiles ont été jetés, des poubelles ont été incendiées et des tirs de mortiers d’artifice ont été signalés dans une partie de la commune, indique BFM TV. Les dégâts causés par ces multiples violences sont nombreux. Ainsi, un certain nombre de véhicules ont été brûlés, tandis qu’un bus a été retrouvé complètement calciné, précisent nos confrères. Les pompiers ont été forcés d’intervenir à plusieurs reprises.

L’IGPN saisi pour enquêter 

Selon Le Parisien, les forces de l’ordre intervenaient, samedi 26 mars, après le vol d’une camionnette de livraison de colis à Aulnay-sous-Bois. Alors qu’un des policiers s’est approché de la vitre conducteur, la « camionnette a redémarré brusquement » et, « pour des raisons qui restent encore à déterminer, le policier a fait usage de son arme », a détaillé le procureur de Bobigny. L’homme a succombé à ses blessures. L’IGPN a été saisi pour enquêter sur les circonstances du drame. Dès le jour même, une polémique a aussi vu le jour sur le terrain politique, lorsque plusieurs élus locaux ont adressé des messages de sympathie aux proches de la victime, sans évoquer de soutien aux forces de l’ordre. 

« Tweet scandaleux » du maire 

Dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27, des voitures et des poubelles ont une première fois été incendiées et les forces de l’ordre ont été la cible de tirs de mortiers d’artifice et de jets de projectiles. Une brigade de CRS a été victime d’une embuscade menée par une trentaine d’individus armés de bâtons et de barre de fer, précise le quotidien régional. « Dix personnes ont été interpellées et placées en garde à vue, entre l’après-midi et la nuit, pour des faits de violences urbaines », indique le parquet. Aucun blessé n’est à déplorer parmi les policiers. 

Dans un communiqué diffusé samedi, le maire de Sevran, Stéphane Blanchet, a déploré la mort « d’un Sevranais âgé de 32 ans et père de famille ». Une démarche imitée par la députée LFI de la circonscription, Clémentine Autain. Une position qui a été sévèrement critiquée parmi les policiers et à droite. Le syndicat des commissaires de la police nationale a dénoncé un « tweet scandaleux et plus que tendancieux. Il manque : fourgon volé, délit de fuite avec policier renversé, camion/colis volés ». Il a également critiqué les déclarations « démagos et partiales » de la députée. Thibault de Montbrial, soutien de Valérie Pécresse, a également condamné ces déclarations affirmant que ses pensées « vont à ces policiers en 1ère ligne contre les voyous, pour nous protéger »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Threat looms of Russian attack on undersea cables to shut down West’s internet

Issued on: 23/03/2022 - 17:00

Sébastian SEIBT

US President Joe Biden warned this week that Russia is considering attacks on critical infrastructure. One of the scenarios that has been mooted since the start of the war in Ukraine is that Moscow will attack undersea cables to cut off the Western world's internet. 

"Based on evolving intelligence, Russia might be planning a cyber attack against us,” Biden said at a press conference on March 21. "The magnitude of Russia's cyber capacity is fairly consequential and it's coming."

It was not the first time since the start of Russia's invasion of Ukraine that the US president has issued this warning. The day after the launch of the Russian invasion on February 24, Washington announced it was "prepared" to ward off any Russian cyber attacks.

Biden urged American companies to "lock their digital doors" as quickly as possible to protect themselves. The fear is that "unprecedented cost inflicted on Russia" by all the latest international sanctions could push Russian President Vladimir Putin to retaliate by directly attacking NATO countries using cyber weapons, Biden said.

The federal government is doing its part to get ready for potential Russian cyberattacks. We are prepared to help private sector companies with tools and expertise, but it is your decision as to the steps you’ll take and your responsibility to take them.

March 22, 2022

Moscow was quick to categorically reject these accusations. "The Russian Federation, unlike many Western countries including the United States, does not engage in state-level banditry,” said Kremlin spokesman Dmitry Peskov on Tuesday.

Underwater cables at risk

But Biden's warnings have nonetheless revived the spectre of a digital disaster scenario in which Russia could deprive much of the world of internet access by attacking undersea cables.

This prospect has been raised more than once, even in high military circles, since the beginning of the Ukrainian crisis. Admiral Tony Radakin, head of the British armed forces, said in January that Moscow could "put at risk and potentially exploit the world’s real information system, which is undersea cables that go all around the world”, according to the Guardian newspaper. Radakin’s theory was shared by the influential American think tank Atlantic Council, which published an article on the risk of the Kremlin severing global internet cables at the beginning of the year.

In excess of 430 undersea internet cables represent tempting targets for anyone wishing to disrupt global connectivity. Often seen as one of the weakest links in the global network, these cables "look like large garden hoses lying at the bottom of the sea", Tobias Liebetrau, an expert on international relations and IT security issues at the Danish Institute for International Studies, told FRANCE 24.

Moreover, they have no special protection, except for "integrated surveillance systems that can send out alerts only if there is a threat nearby", added Liebetrau.

Easily concealed attacks

"It is theoretically very easy to conceal the sabotage of an undersea cable," said Christian Bueger, a specialist in maritime security issues at the University of Copenhagen.

All it would take to damage a cable would be for a merchant ship or fishing boat to drop its anchor on one not far from the coast, where these infrastructures are at a reasonably shallow level. Divers or submarines could also place explosives on the cables or install mines nearby, which could then be detonated remotely.

The results could be potentially spectacular and very costly for Western economies. As soon as a European internet user logs into their Gmail inbox, writes a tweet or "likes" a school friend's Facebook post, their requests cross the Atlantic via a network of these undersea cables.

"They are vital if you are trying to transfer data to countries overseas," said Emile Aben, a computer security specialist at the RIPE Network Coordination Centre, an NGO that serves as a regional IP address registry for Europe and the Middle East, speaking with FRANCE 24.

If the hypothesis of a Russian attack against these infrastructures is worrying, it is because “Russia has been spotted doing naval research or exercises close to places where the cables are located", said Bueger. Russian ships have carried out exercises near Ireland and Norway, where several submarine cables run linking Europe to the United States. Russian research boats were also spotted in 2014 off the coast of Portugal, again in an area where there are a dozen submarine cables. For years, there has been a suspicion that "Russia is up to something", noted Bueger.

An act of war

Bueger explained there is also "the impression that during each conflict, the means of communication are always among the priority targets. During the Second World War, it was the telegraphs, and today it would be the undersea cables”.

But depriving the world of internet is not as straightforward as cutting electric wires on the front line in 1939.

"Attacking one internet cable is a bit like destroying a single lane on a ten-lane highway. If the highway has enough capacity, traffic won't notice," said Aben. Highly connected countries, such as most European states, the United States or Asian countries, rely on much more than one cable to link them to the world, precisely because these infrastructures are so vulnerable.

"Apart from a few isolated islands, there are very few countries that would be deprived of the internet if only two or three cables were damaged," said Liebetrau. The islands that would be affected include the Azores archipelago, the island of Madeira and the Australian state of Tasmania.

"Russia would have to mount a large-scale military operation to really threaten internet access for targets like the United States or Europe," said Liebetrau. “They would need to do a lot of reconnaissance operations to find out exactly where each cable is located, because although maps exist, they are deliberately not very precise."

Russia would then have to mobilise a large number of ships and submarines to strike all the targeted cables simultaneously. "One place to target would be the Suez canal because it's a choke point for data transfer between Europe and Asia. But you would need to use explosives," said Bueger.

Moreover, this kind of action would mainly target the civilian population. "While there is no alternative to undersea cables for everyday internet use (managing financial flows, watching movies, playing video games), some less data-intensive communications, such as military or government-to-government communications, could still be handled by satellite networks," said Bueger.

This is why, even if in theory undersea cables appear to be prime targets, "it's highly unlikely that Russia would go down this route", assured Liebetrau. An attack of this level would be considered an act of war by the West,  Radakin confirmed. And Moscow would probably not be willing to escalate such an operation, which would require a lot of resources without having any significant impact on NATO's military capabilities.

It is possible, however, that Russia could launch some lesser attack, just to prove its power. "I can see them going after one or two cables as a symbolic gesture,” said Bueger. 

This article has been translated from the original in French.

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Ukraine conflict presents a minefield for Anonymous and hacktivists

WAR IN UKRAINE

China and QAnon embrace Russian disinformation justifying war in Ukraine

The Debate

Cyber warfare next? Russian invasion of Ukraine raises threat level

Valeurs Actuelles

À Lyon, deux « Daltons » arrêtés pour avoir voulu s’en prendre au maire du 8e arrondissement

Encore un coup des « Daltons ». Lundi 28 mars, deux rappeurs du groupe lyonnais « Les Daltons » ont été arrêtés, rapporte France 3 Auvergne Rhône-Alpes. L’un des deux individus a été appréhendé dans les Pyrénées-Orientales, à la frontière franco-espagnole, dans le cadre d’un mandat de recherche. Le second, lui, a été arrêté à son domicile du 8e arrondissement de Lyon. Ces deux hommes participeraient régulièrement à l’émission d’actualité Balance ton poste, animée par Cyril Hanouna sur C8 pour représenter leur groupe.

Une bombe à eau

Les deux hommes sont visés par une plainte de la ville de Lyon pour avoir, le 4 février dernier, lancé une bombe à eau en direction du maire de Lyon, l’écologiste Grégory Doucet. Sauf que le ballon de baudruche rempli d’eau avait atterri sur la tête du maire du 8e arrondissement, Olivier Berzane. Grégory Doucet, furieux, avait dénoncé « ces tentatives d’intimidation d’élus [qui] n’ont de place ni dans notre ville ni ailleurs. » Les Daltons, habitués des coups d’éclats, entendaient dénoncer l’incarcération de leur leader, Many GT, condamné à neuf mois de prison ferme et emprisonné depuis août 2021. « On ne le laissera jamais tomber, on sera avec lui jusqu’à la mort », expliquaient les rappeurs dans une vidéo publiée sur le réseau social Instagram le jour-même de leur action.

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Biden's unscripted remark that Putin 'cannot remain in power' catches advisors off guard

Issued on: 27/03/2022 - 19:47

NEWS WIRES

President Joe Biden's apparent call for Vladimir Putin's exit reverberated instantly around the world, sparking an administration rush to course-correct -- and risks scrambling US efforts to rally a united front on the Ukraine conflict.

Biden's comment that the Russian president "cannot remain in power" -- delivered in Warsaw at the close of three days of marathon diplomacy -- was termed "a horrendous gaffe" by one Republican senator.

A senior US analyst said it could have the effect of lengthening the war.

And even France's president warned such language could "escalate" a conflict the United States and its NATO allies have sought at all costs to contain, and undercut Western efforts to help suffering Ukrainians.

The remark came as Biden wound up a forceful speech on Saturday capping what had been a widely-praised European visit, aimed at presenting a determined front against Russia's invasion.

His ad-libbed words -- "For God's sake, this man cannot remain power" -- caught even US advisors off guard, representing a stark departure from oft-stated American policy.

The White House sprung immediately into action, clarifying within minutes that Biden was not advocating "regime change" in Russia.

But the comments by Biden -- who hours earlier called Putin a "butcher" -- drew predictable fury from Moscow, raised eyebrows in allied countries, and sent the president's advisors into high gear to mollify the criticism.

No 'regime change'

US Secretary of State Antony Blinken, in Jerusalem, joined in forcefully denying Biden was calling for Putin's ouster.

Biden's point, Blinken said, was that "Putin cannot be empowered to wage war, or engage in aggression against Ukraine, or anyone else."

The choice of Russia's leader, Blinken said, is "up to the Russians."

The administration sent out the US ambassador to NATO, Julianne Smith, to underscore the same message -- stating across multiple TV networks that "the US does not have a policy of regime change towards Russia, full stop."

Biden's comments, Smith told CNN's "State of the Union," were "a principled human reaction to the stories that he had heard" during an emotional visit with Ukrainian refugees.

But President Emmanuel Macron of France, a close US ally who has spoken frequently with Putin since the invasion, warned the West not to "escalate in words or actions" -- or risk hampering vital humanitarian efforts, including hopes of evacuating the devastated city of Mariupol.

As noted by a senior Republican lawmaker, Senator Jim Risch, the remarks ran 180-degrees counter to the Biden administration's constant efforts until now to stop the conflict from escalating.

"There's not a whole lot more you can do to escalate than to call for regime change," he told CNN.

Reputation for gaffes

Biden has a decades-long reputation for unfortunate off-the-cuff remarks -- newspapers have previously listed his "top 10 gaffes of all time" -- and Risch, the ranking Republican on the Senate Foreign Relations Committee, said the president had again shot himself in the foot.

Biden delivered "a good speech," Risch told CNN, with "a horrendous gaffe right at the end of it."

"My gosh, I wish they would keep him on script."

Not everyone saw the remark, however undiplomatic, as carrying an unstated threat -- or in fact as a gaffe at all.

Oksana Markarova, Ukraine's ambassador to the United States, told NBC's "Meet the Press": "Anyone who's a war criminal, who attacks a neighboring country, who's doing all these atrocities... definitely cannot stay in power in a civilized world."

And Michael McFaul, a former US ambassador to Russia, said on Twitter that Biden's words needed to be read with nuance.

"Biden expressed what billions around the world and millions inside Russia also believe. He did not say that the US should remove him from power. There is a difference."

But multiple experts in the United States and abroad weighed in with criticism.

Richard Haass, an American diplomat who heads the Council on Foreign Relations, said Biden had "made a difficult situation more difficult and a dangerous situation more dangerous."

"Putin will see it as confirmation of what he's believed all along," Haass said on Twitter. "Bad lapse in discipline that runs risk of extending the scope and duration of the war."

Equally stern, Francois Heisbourg of the International Institute for Strategic Studies said American leaders would do better not to "shoot off their mouths."

(AFP)

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Russian journalists quit over Putin 'propaganda'

Fight against Russia's Ukraine war is a 'new battle for freedom', Biden says

As it happened

Zelensky says Ukrainian neutrality on the table ahead of fresh talks with Russia in Turkey

France24 - Monde

Yandex, le "Google russe" rattrapé par la guerre en Ukraine

Publié le : 25/03/2022 - 16:02

Guillaume GRALLET Suivre

La plus grande entreprise tech de la Fédération de Russie, aux ambitions internationales, se retrouve au centre du conflit ukrainien. Un signe avant-coureur d'un web fragmenté ? Décryptage dans Tech 24.

Le moteur de recherche impressionne par la diversité de ses services, de la livraison de nourriture à l'intelligence artificielle, en passant par le partage de véhicules. Aujourd'hui, l'entreprise présente dans une vingtaine de pays est rattrapée par la situation internationale. De là à symboliser un repli sur soi, et à annoncer la création d'un internet balkanisé, surnommé "splinternet" par le chercheur Scott Malcomson. Analyse dans Tech 24 avec Nicolas Arpagian, auteur du livre "Frontières.com" (Éd. L'observatoire).

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Valeurs Actuelles

Paris : une bijouterie braquée, la gérante met en fuite ses agresseurs armés

Depuis le 23 mars, la bijouterie de luxe « Time in motion », située à cinq-cents mètres de l’avenue parisienne des Champs-Elysées, est toujours fermée. Ce jour-là, elle a été la cible d’un braquage, raison pour laquelle plus aucune marchandise n’est exposée, tandis que l’ensemble des montres ont été sécurisées dans un coffre, rapporte LCI, mardi 29 mars. Quant à la gérante, qui était sur place au moment des faits et a mis ses agresseurs – armés – en fuite, elle est toujours sous le choc. « J’ai cru que c’étaient mes derniers moments, que je ne pourrais plus voir ma fille », a-t-elle confié, au micro de TF1

« J’ai bondi, j’ai sauté sur le couteau » 

Le braquage s’est déroulé aux alentours de 14h50. Ce jour-là, deux hommes vêtus de costumes ont prétendu être des acheteurs et ont demandé à essayer des montres. Pendant ce temps, la gérante du commerce se trouvait à leurs côtés. Sur les images de vidéo-surveillance, on peut voir l’un d’eux sortir un couteau et la menacer. « En me retournant avec la montre, il y avait le deuxième individu qui avait un gros couteau devant moi. Il m’a dit : ‘Bouge pas, bouge pas’ », a témoigné cette dernière auprès de nos confrères. 

La victime, dans un premier temps, est restée assise. Pendant ce temps, les voleurs en ont profité pour dérober dix montres qui se trouvaient dans la vitrine, poursuit LCI. Soudain, la gérante a réagi : « J’ai bondi. J’ai sauté sur le couteau. Je voulais qu’il le lâche. » Après quoi, elle a résisté à l’un de ses agresseurs, qui la menaçait. Dans la bagarre, elle a été blessée au niveau des mains. 

Deux mineurs, âgés de 14 et 17 ans 

Dans le même temps, l’autre braqueur est parvenu à s’enfuir avec le butin, estimé à 200 000 euros. Son complice a également tenté de prendre la fuite, mais il s’est retrouvé bloqué dans le sas du magasin, couteau à la main… Avant d’être interpellé quelques minutes après. Les forces de l’ordre ont découvert qu’il était âgé de 14 ans. Son comparse – arrêté le lendemain – est âgé de 17 ans. « Les mineurs représentent environ 45 % des auteurs qui sont déférés pour les faits de vols de montres de luxe, donc c’est un réel problème », confie dans les colonnes du média Jérôme Jimenez, responsable communication du syndicat de police UNSA.  

Désormais, les braqueurs ont tendance à privilégier des bijoux facilement revendables. Ainsi, les montres de luxe, gage d’argent facile, sont particulièrement prisées. L’an dernier, une centaine de vols ont été recensés dans la capitale. 

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BBC

Why patients are flocking to India for surgery

By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai

Juan Francisco Paladines knew there was something wrong when he started seeing double.

Doctors told him his symptoms - including double vision - which first appeared ten years ago, were being caused by a brain tumour.

"It was a very tough moment in my life. Fortunately, I have many friends and family that were my backbone," says the 56-year-old industrial engineer from Santiago, Chile.

Surgeons told him the unusual shape of his tumour meant it would not be possible to completely destroy it. But after a course of radiation therapy his symptoms went away.

For the next four years, scans showed that the tumour was not growing. "It all went well. I forgot about the whole business," he says.

However, in 2019 the double vision came back. "I knew what it was... I started to look for alternatives to the radiation therapy."

In recent years, a new cancer treatment has emerged called proton beam therapy - a form of radiation treatment used to get rid of malignant tumours.

It uses a beam of high energy protons, which are small parts of atoms, rather than high energy x-rays.

Proton beams easily pass through the body on their way to the tumour and are very effective at destroying it when they arrive.

They can also be targeted very precisely, which makes proton beam therapy useful for treating sensitive areas of the body, including the brain, neck and spine.

After some research, Mr Paladines decided that this was the treatment for him. But proton beam therapy was not available in Chile, or in any neighbouring countries.

"I did extensive research to find hospitals from different countries, who could provide proton treatment," he explains.

Many options were too expensive or not suitable for him. But eventually he found the Centre of Apollo Hospital in Chennai, India.

"It has state of the art technology, at very affordable prices compared to western countries," he says.

The hospital also helped him find accommodation and transport, for his trip in November 2021.

"These factors play a very important role mentally. I was miles away from home with fear, in a new country, a completely different culture and language," Mr Paladines says.

Mr Paladines is one of thousands of people who visit India every year for medical treatment.

Between 2016 and 2019, the number of overseas patients travelling to India increased from 430,000 to 700,000. The sector was estimated to be worth $9bn (£6.7bn) by 2019.

But travel restrictions during the pandemic almost bought the sector to a standstill. According to figures from the Ministry of Tourism almost 183,000 tourists arrived for medical reasons in 2021, down 73% from 2019.

The picture is similar elsewhere in the world, including other nations that are popular for medical tourism, among them Thailand, Singapore and Malaysia.

"India has the largest pool of clinicians in South Asia," explains Dinesh Madhavan, President of Group Oncology at International Apollo Hospital Enterprises.

"We are uniquely positioned thanks to our hospitality and rich culture, combined with modern as well as traditional medicine and therapy," he says.

And it's not just treatment for medical conditions like cancer. There has also been a sharp rise in patients arriving in India for cosmetic surgery procedures such as liposuction (removal of body fat) or hair grafts for baldness.

"We get patients from the US, Africa and Gulf regions," says Dr Satish Bhatia, a dermatologist and cutaneous surgeon in Mumbai. Dr Bhatia says he sees many flight attendants, looking for quick, non-invasive cosmetic procedures such as dermal fillers or Botox.

Dr Bhatia says that, on average, the price of most cosmetic procedures in the US, Europe and the Middle East are at least 50% higher than if done in India.

Like much travel, medical tourism ground to a halt during the pandemic, but Dr Bhatia says business is picking up again and he is confident it will continue to grow.

However, this boom in overseas patients has its downsides.

"There is a mushrooming of new aesthetic clinics all around India. Sadly, this also attracts unqualified and untrained doctors wanting to make easy money," says Dr Bhatia.

Always research your doctor's credentials and experience before fixing an appointment, he advises.

Patients should also make sure there are adequate arrangements in place for aftercare, says Dr Shankar Vangipuram, senior consultant, radiation oncology at the Apollo Cancer Centre in Chennai.

"Post-treatment in India - sometimes due to lack of qualified clinicians and diagnostic tools - we do face difficulty in tracking the responses and toxicities," he says.

The government meanwhile, acknowledges that the sector needs tighter regulation.

"Indian medical tourism lacks effective regulations to govern the sector, which leaves it unorganised and lacking in monitoring," says Rakesh Kumar Verma, Additional Secretary, at India's Ministry of Tourism.

While doctors complete years of training at college, which can be verified, the same is not true for the intermediaries who handle the arrangements to connect doctors with overseas patients, he explains.

The intermediaries, or facilitators, can be thought of as travel agents for medical tourists. "[They] have an important role but they are not well organised," says Mr Verma.

He warns that the quality of the services provided by these agents is not regulated, adding that pricing is also not consistent across hospitals, which makes it easier for some agents to overcharge unsuspecting patients.

More technology of business:

Some in that industry would welcome a lot more oversight.

"There is a strong need to have certain guidelines set by the government which have to be followed by the hospitals, facilitators and other support services... in order to bring professionalism in MVT( medical value tourism)," says Garima Magu, a director at Medsurge, a medical travel agency.

For the hospitals, a recurring problem is patients changing their minds and switching to another, cheaper hospital on arrival in India, which wastes their time and resources.

Ms Magu says this could be easily solved by the government setting standard rates for treatments, and patients transferring a deposit over to the hospital before arriving in country.

Back in Santigao though, Mr Paladines is satisfied with his treatment and is being monitored by his doctor from Chennai.

"Presently I am doing good. To some extent, I am feeling better," he says.

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Mali : Alors que sa « réarticulation » se poursuit au Sahel, Barkhane frappe l’État islamique à Ménaka

par Laurent Lagneau · 26 mars 2022

Ces dernières semaines, la difficulté pour la force Barkhane aura été de continuer son désengagement des bases avancées de Gossi et de Menaka, conforménent à la décision du président Macron de mettre un terme à la présence militaire française au Mali, tout en assurant la relève de ses unités et la poursuite des opérations contre les organisations jihadistes, dont le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM] et l’État islamique au grand Sahara [EIGS].

Ainsi, dans son dernier compte-rendu des opérations, l’État-major des armées [EMA] précise que 75% des effectifs de la force Barkhane ont été relevés « au cours de ce premier quadrimestre de l’année », grâce à une vingtaine de vols militaires assurés par l’armée de l’Air & de l’Espace. En outre, un convoi d’une soixantaine de véhicules – dont 40 civils – a quitté Gao pour arriver à Niamey [Niger], le 19 mars.

« Après le déchargement du convoi sur la BAP de Niamey, les matériels, majoritairement composés de véhicules provenant des emprises de Gossi et de Ménaka, sont peu à peu renvoyés en France par voie terrestre ou par voie aérienne », indique l’EMA.

Dans le même temps, le détachement franco-tchèque [TG 2] du groupement européen de forces spéciales Takuba a effectué une opération de contrôle de zone afin d’assurer la protection de la base opérationelle avancée de Ménaka – et donc les convois logistiques. Ce qui a permis de « perturber les circuits d’approvisionnement des groupes armés terroristes, en particulier des réseaux de poseurs d’engins explosifs improvisés et des groupes à l’origine des tirs indirects, notamment dans le secteur de Tin Fadimata et In-Kadewn ».

Cela étant, le secteur de Ménaka a récemment été le théâtre de combats ayant opposé l’EIGS au Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] ainsi qu’au Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA]. Pour rappel, ces deux groupes armés touaregs, signataires des accords d’Alger de 2015, avaient été impliqués – ponctuellement dans les opérations menées par Barkhane dans la région.

En effet, les 8 et 9 mars, les positions tenues par le MSA et le GATIA à Tamalat ainsi qu’Inchinane ont été attaquées par des membres présumés de l’EIGS, arrivés du Niger voisin à bord de 200 à 300 motos [soit un effectif de 400 à 600 terroristes].

Selon un élu local sollicité par l’AFP, ces combats auraient fait « plus d’une centaine tués » parmi les combattants touaregs et les civils. Les terroristes s’acharnent sans distinction sur tout ce qui bouge […] n’épargnant dans leur horreur ni femmes, ni enfants, ni vieillards provoquant une véritable hécatombe », a fait savoir le MSA, via un communiqué.

De son côté, l’état-major des forces armées maliennes [FAMa] a affirmé, le 15 mars, que des « opérations aéroterrestres dans le secteur de Ménaka suite aux attaques terroristes contre les populations », avaient permis de « desserrer l’étau » et de « briser l’élan » des assaillants.

Cela étant, les FAMa ne sont pas les seules à intervenir contre l’EIGS. En effet, via les réseaux sociaux, l’EMA a indiqué qu’un groupe armé terroriste avait été « neutralisé » par une frappe de Barkhane dans la région de Ménaka.

« Hier [24 mars, ndlr], aux abords de la frontière malo-nigérienne, identification d’un groupe armé terroriste appartenant à l’EIGS en déplacement à moto vers Ménaka. 15 terroristes neutralisés par une frappe aérienne. Une nouvelle attaque évitée. Le combat continue », a-t-il affirmé, en y joignant la photographie d’un drone MQ-9 Reaper.

Cela étant, après avoir subi de lourdes pertes, dont celles de plusieurs de ses cadres de haut rang, à commencer par son fondateur, Adnane Abou Walid al-Sahroui, l’EIGS semble s’être réorganisé, sous la houlette de son nouveau chef, Abou al-Bara al-Sahraboui. En outre, il a aussi changé d’appellation. Ainsi, il a récemment revendiqué une attaque contre les FAMa à Tessit [est du Mali] sous le nom de « Province de l’État islamique au Sahel ». A priori, cela serait le signe que l’EIGS aurait pris ses distances avec la Province d’Afrique de l’Ouest de l’État islamique [ISWAP], avec laquelle il était affilié.

Valeurs Actuelles

Des profanateurs d’un cimetière juif alsacien condamnés à payer de lourds dédommagements

L’affaire avait défrayé la chronique. Vendredi 25 mars, le tribunal pour enfants de Saverne (Bas-Rhin) a condamné un groupe d’adolescents à verser 82 500 euros de dommages et intérêts aux familles de personnes de confession juive inhumées dans le cimetière israélite de Sarre-Union (Bas-Rhin), rapporte Ouest-France. En février 2015, ce groupe de jeunes, âgés entre 13 et 16 ans à l’époque, avait profané ce cimetière, détruisant de nombreuses stèles, et déclenchant une vague d’indignation. En première instance, le groupe avait été condamné à des peines de 8 à 18 mois de prison avec sursis assorties de 140 heures de Travaux d’Intérêt Général (TIG).

Mobile antisémite

Lors du premier jugement en 2017, le mobile antisémite avait été établi et retenu. Mais le coût onéreux des réparations des tombes avait poussé les familles à demander des dommages et intérêts. Elles ont donc obtenu satisfaction, puisqu’outre les 82 500 euros de dommages et intérêts, les cinq mis en cause devront s’acquitter des 11 000 euros de frais d’avocat engagés. Les nouvelles stèles ont été inaugurées le 28 octobre dernier, en présence du ministre de l’Intérieur, chargé des Cultes, Gérald Darmanin.

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France24 - Monde

Challenge App Afrique : l’Ivoirienne Christelle Hien-Kouame lauréate de la 6e édition

Publié le : 16/03/2022 - 19:00

L’Ivorienne Christelle Hien-Kouame a remporté la sixième édition du prix Challenge App Afrique avec sa plateforme Prenez les feuilles, permettant l’accès au programme scolaire sous le format de résumés de cours par chapitre et par matière, suivi d'une série de questions à choix multiples pour évaluer la compréhension de l'apprenant.

Cette année, le prix Challenge App Afrique RFI France 24 avait pour thème "le numérique au service de l’éducation des enfants".

Ouvert à tous les Africains et jeunes entreprises du continent, la sixième édition du Challenge App Afrique de France 24 et RFI visait à soutenir le développement d’applications numériques dans le domaine des technologies de l’Information et de la Communication (TIC) pour favoriser l’éducation des enfants. Un peu moins de 900 projets ont été reçus.

Mercredi 16 mars, Christelle Hien-Kouame était l’invitée de l’émission spéciale, co-présentée par Emmanuelle Bastide (RFI) et Julia Sieger (France 24), diffusée en “Facebook live” sur les comptes de RFI et France 24 et du Challenge App Afrique RFI-France 24.

Elle bénéficie d’une enveloppe de 15 000 euros pour développer son projet et d’un accompagnement par l'Agence française de développement (AFD) dans le programme SIBC (Social & Inclusive Business Camp).

Deux autres projets étaient retenus comme finalistes : AbcCode et AltLearn des camerounaises Arielle Kitio et Marylène Owona.

Lancé en 2016, le "Challenge App Afrique" est un concours, associé à une émission de RFI et France 24. Remis dans un pays d’Afrique francophone, il vise à développer l’Internet citoyen en encourageant des projets aux services de l’intérêt général. Les cinq premières éditions ont récompensé, à Dakar, en 2016, Cheick Oumar Bagayoko (Mali), un jeune docteur et informaticien malien, pour son application de télé-expertise médicale "Bogou", à Abidjan, en 2017, Raissa Banhoro (Côte d'Ivoire), pour son application d'alphabétisation fonctionnelle "Lucie", à Cotonou, en 2018, Serge Auguste Zaongo (Burkina Faso), pour son application destinée à surveiller l’irrigation d’une exploitation agricole, en 2019, à Kevin Sesse (Côte d’Ivoire), pour son projet "Mon Artisan", une plateforme connectée qui permet aux utilisateurs de solliciter des artisans locaux, et en 2020 à Amara Diawara (Guinée), pour son projet "Afriqcare", une plateforme destinée aux professionnels de la santé ainsi qu’aux patients maliens et guinéens, permettant une gestion des consultations et la prise de rendez-vous en ligne, avec la possibilité d’avoir accès à un livre de santé et un carnet de vaccination électronique.

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Valeurs Actuelles

À Angoulême, une « journée blanche » des bus pour protester contre de multiples agressions

Trop, c’est trop. Mardi 29 mars, la compagnie de bus Möbius a décidé qu’une grande partie des transports collectifs ne circuleraient pas au sein de l’agglomération du Grand Angoulême, rapporte France Bleu La Rochelle. La raison de cette décision : une énième agression contre l’un des chauffeurs de bus, survenue le 24 mars dernier. Et, manifestement, ce n’est pas la première fois que ce type d’incident se produit. Aussi, les chauffeurs de bus ont-ils décidé d’exprimer leur ras-le-bol face à l’insécurité en organisant une « journée blanche des transports ».

Agressé par un collégien

Jeudi 24 mars, vers 13 heures 30, un chauffeur de bus a refusé l’entrée dans son véhicule à un collégien âgé de 14 ans au motif que celui-ci refusait de porter son masque, obligatoire dans les transports en commun. Le chauffeur a alors été agressé physiquement par l’adolescent. Il a déposé plainte. Seulement, cette affaire n’est pas un cas isolé. Depuis sept mois, pas moins de 114 cas d’agressions envers les chauffeurs de bus de la Société de Transports du Grand Angoulême (SGTA) ont été relevés, précise France Bleu. « On nous insulte tous les jours. On ne peut plus se laisser rouer de coups, se faire poursuivre sur nos parkings alors qu’on ne fait qu’appliquer les lois : c’est le ras-le-bol général », s’indigne Fabrice Rougier, délégué syndical de la STGA. Pour le président de la SGTA, Michel Germaneau : « Les gens ne supportent plus aucune contrariété : le fait de porter le masque, d’oblitérer son ticket, de ne pas monter par les portes arrières… Les codes du transport public quoi ! »

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France24 - Monde

Invasion de l’Ukraine : Odessa, le néon de la guerre

Publié le : 07/03/2022 - 18:37

Sébastian SEIBT Suivre

Alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a prévenu dimanche que la prochaine cible de l’armée russe pourrait être la ville d’Odessa, les spécialistes des chaînes d’approvisionnement craignent que cela pourrait entraîner le début d’une nouvelle pénurie de semi-conducteurs. Car cette ville du sud de l’Ukraine est considérée comme la capitale d’un élément crucial pour fabriquer ces puces informatiques : le gaz néon purifié.

"Les bombardements s’intensifient de jour en jour", s’alarme dimanche 6 mars Larisa Bondarenko, qui habite Odessa, dans le sud de l’Ukraine. "Le président Volodymyr Zelensky a dit que notre ville serait la prochaine cible de l’armée russe. Je ne peux pas demander aux employés de revenir travailler dans ces conditions. Ils sont un peu comme ma famille", ajoute cette femme qui est la directrice du développement de la société Cryoin.

Son entreprise fournit un produit très spécifique et demandé dans le monde : le gaz néon purifié. Mais depuis le début de la guerre, le 24 février, Cryoin a arrêté sa production par mesure de sécurité, faisant resurgir le spectre de nouvelle pénurie de semi-conducteurs.

Héritage de l’ère soviétique

"La guerre en Ukraine pourrait entraîner une nouvelle crise dans le secteur des puces informatiques", a averti le site Wired fin février. "Les fabricants de semi-conducteurs doivent trouver une alternative à l’Ukraine", soutient le Washington Post. "L’invasion en Ukraine risque d’aggraver le chaos généré par la pandémie de Covid-19", craint pour sa part le New York Times.

Quel rapport entre un obscur gaz et les puces qui font tourner nos smartphones, équipent les voitures modernes et se retrouvent dans à peu près tous les équipements électroniques modernes ? "C’est un élément crucial dans le processus de fabrication des puces informatiques", explique Jan-Peter Kleinhans, responsable des questions de technologie et géopolitique de la Stiftung Neue Verantwortung (Fondation pour une nouvelle responsabilité), un cercle de réflexion allemand, contacté par France 24.

Concrètement, la gravure des circuits sur les semi-conducteurs est impossible sans néon purifié. Ce gaz est utilisé dans le processus de lithographie extrême ultraviolet qui sert dans la fabrication des circuits "de 180 nanomètres et plus petit, ce qui représente la part du lion de tous les semi-conducteurs produits", souligne Techcet, le cabinet américain de référence sur les problématiques des semi-conducteurs, contacté par France 24.

Ce gaz, purifié à 99,99 %, remplace l’oxygène dans les tubes de gravure, ce qui permet d’éviter que des impuretés ne viennent se glisser dans les circuits des puces durant la lithographie.

Mais rares sont les sociétés qui fournissent ce néon purifié. Odessa, en Ukraine, a longtemps été la capitale mondiale de cette production. Une spécialité qui remonte à l’ère soviétique : les usines russes fabriquaient l’acier, et les gaz qui résultaient de ce processus étaient envoyés en Ukraine où ils étaient purifiés.

Après la chute de l’URSS, cette répartition des tâches a persisté. Grâce au gaz fourni par les Russes, une poignée d’entreprises ukrainiennes assurait près de 70 % des besoins mondiaux en néon purifié en 2014.

L'essor de la Chine

Après l’annexion de la Crimée cette même année, les prix de ce très précieux gaz ont été multipliés par six, entraînant l’une des plus importantes pénuries de semi-conducteurs… avant celle créée par l’arrêt du commerce mondial dû à la pandémie de Covid-19.

Depuis lors, la prolifération des "objets intelligents" – des smartphones aux réfrigérateurs et voitures connectés – n’a fait qu’accroître la pression exercée sur les fournisseurs ukrainiens. D’autant plus qu’il n’y a pas non plus eu multiplication des entreprises spécialisées dans la purification du gaz néon en Ukraine. "Nous sommes les principaux exportateurs et fournissons des clients aux États-Unis, au Japon, en Corée du Sud ainsi qu’en Europe. Il y a encore un autre fournisseur important à Marioupol, mais qui est aussi à l’arrêt depuis le début de l’invasion", détaille Larisa Bondarenko.

Pour évaluer le risque que l’invasion russe de l'Ukraine fait peser sur le très stratégique secteur des semi-conducteurs, "il faut savoir si les acheteurs de ce gaz ont su diversifier leurs sources d’approvisionnement après la crise de 2014", souligne Jan-Peter Kleinhans.

Une question sur laquelle les avis divergent. Pour Techcet, l’Ukraine n’assure plus que la moitié environ des besoins en néon pour la fabrication des semi-conducteurs, tandis que le reste provient dorénavant de "la Chine, et aussi un peu des États-Unis et d’Europe", affirment les analystes de ce cabinet. "Nous estimons que c’est entre 50 % et 70 %", soutient pour sa part Olivier Perrin, spécialiste des questions d’énergie et d’industrie pour la branche stratégie du cabinet d’audit et de conseil Deloitte, contacté par France 24. Pour lui, la réelle diversification n’a pas empêché l’Ukraine de rester la principale source d’approvisionnement pour des industries qui veulent toujours plus de gaz néon.

Ensuite, le risque d’une pénurie n’est pas pour tout de suite. Essentiellement grâce aux stocks. Mais ils ne sont pas éternels. Entreposer ces gaz nécessite de prendre toute une série de précautions spécifiques "pour s’assurer que le matériau reste de premier ordre", soulignent les analystes de Techcet. C’est donc un choix coûteux que "les fabricants de puces ne veulent pas avoir à payer" trop longtemps, ajoutent ces experts. Autrement dit, les stocks s’épuiseront d’ici quelques mois.

La guerre après la pandémie

Larisa Bondarenko confirme à France 24 que Cryoin pourrait encore faire face aux commandes "si la situation venait à s’améliorer bientôt". "Nous sommes restés en contact avec nos fournisseurs russes qui sont prêts à nous livrer dès que les frontières rouvrent. On aurait alors la capacité d’augmenter notre production afin d’honorer nos clients", affirme-t-elle.

Elle n’est cependant pas très optimiste. Les bombardements risquent en effet d’endommager les infrastructures à Odessa, comme les installations portuaires vitales pour les exportations. Il y a, en outre, "la question de la mobilisation des employés qui pourraient tous avoir à prendre les armes", rappelle-t-elle.

Selon des analystes joints par France 24, si les Russes parviennent à prendre Odessa, le président Vladimir Poutine pourrait aussi être tenté d’utiliser le gaz néon comme élément de négociation. L’arme du gaz et du pétrole est bien connue pour faire pression ; les installations de purification du gaz néon pourraient devenir un autre levier pour Moscou.

Le risque est d’autant plus à prendre au sérieux que le monde commençait à entrevoir la fin des problèmes d’approvisionnement liés à la pandémie. Dans ce contexte, "il y a une forte hausse de la demande de semi-conducteurs et les carnets de commande sont pleins. Toute perturbation de l’approvisionnement d’un des composants de la chaîne peut avoir un impact négatif sur la production des puces dans les six à douze mois à venir", estime Techcet.

Mais tout le monde ne sera pas logé à la même enseigne. "Les premiers affectés seront les clients européens", assure Olivier Perrin. La Chine a les moyens d’augmenter sa production de gaz néon purifié, mais va, d’après cet expert, servir en priorité ses sociétés nationales avant de vendre le surplus au reste du monde. Même les États-Unis ont quelques producteurs qui peuvent monter en régime pour limiter l’impact d’un arrêt de l’approvisionnement par l’Ukraine… contrairement à l’Europe.

La pandémie aura montré au monde que nos sociétés ultraconnectées dépendent d’une chaîne d’approvisionnement complexe et fragile. L’invasion de l’Ukraine risque d’enfoncer le clou en démontrant que le bien-être des consommateurs occidentaux, accros à leur iPhone ou fiers de conduire une Tesla, dépend aussi d’un gaz dont ils n’ont probablement jamais entendu parler et qui est purifié dans une zone de conflit.

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BBC

Ukraine: Sheltering with monks in a Romanian monastery

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Each of the almost four million refugees who have fled Ukraine so far has their own story, the threads of their past lives, their escape routes and their current places of shelter all interwoven.

The BBC's Nick Thorpe met a family who found shelter in a Carpathian monastery in north-east Romania – living amongst monks, until one day they can return home to Kharkiv in Ukraine.

Produced, filmed and edited by Sira Thierij.

Drone filming by Ion Holbein.

Valeurs Actuelles

[Info VA] Vigile agressé à la Défense : le suspect interpellé

L’individu recherché pour avoir violemment frappé un vigile au centre commercial de La Défense, mercredi 23 mars, a été interpellé et placé en garde à vue ce lundi 28 mars à Sarcelles, dans le Val-d’Oise, après plusieurs jours de cavale, a appris Valeurs actuelles de source policière. L’homme a été repéré en gare de Sarcelles Saint-Brice par des policiers qui disposaient d’une fiche décrivant un homme de « type africain » mesurant 1,80 m environ et âgé de 30 à 35 ans. Les quatre fonctionnaires ont suivi cet homme au comportement suspect et correspondant à ce signalement, et ont procédé à son contrôle, précise la même source. L’individu, qui a refusé de décliner son identité, a été interpellé et menotté étant donné sa dangerosité. Le suspect est un homme de 38 ans né à Brazzaville, en République du Congo, précise une source policière.

Le vigile dans le coma

C’est une terrible agression qui s’était déroulée vers 21 heures, mercredi 23 mars. Un agent de sécurité a été roué de coups par un individu au centre commercial « Westfield Les 4 Temps » de La Défense, dans les Hauts-de-Seine. Sur les images de vidéosurveillance, que s’est procuré Valeurs actuelles, on aperçoit un homme avec une sacoche s’approcher à toute vitesse du vigile. Il le fait ensuite tomber au sol avant de lui asséner plusieurs coups de poing au visage. Plusieurs témoins de la scène ne sont pas intervenus et l’agresseur a ensuite pris la fuite. Selon une source policière, l’agent de sécurité se trouve dans le coma avec un pronostic vital réservé. Pour l’heure, le motif de l’attaque n’est pas connu. Une enquête pour violences aggravées a été ouverte pour tenter d’identifier et retrouver l’auteur des faits.

🔴 [Info @Valeurs] Un vigile a été violemment agressé mercredi soir au centre commercial de la Défense (92), indique une source policière. L’agent de sécurité est dans le coma. L’auteur est en fuite. pic.twitter.com/wynrS6FNTK

— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) March 24, 2022

Hauts-de-Seine : les dernières actualités

Agression dans un centre commercial de La Défense: un vendeur dénonce l’insécurité croissante

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France24 - Monde

Pelouse hybride et énergie solaire… L'ultramoderne stade du Sénégal Abdoulaye-Wade

Publié le : 29/03/2022 - 07:27

Romain HOUEIX Suivre

Le Sénégal reçoit mardi l'Égypte pour le match retour des barrages africains du Mondial-2022. À sa disposition, le flambant neuf stade Abdoulaye-Wade, enceinte ultramoderne qui revendique le titre de "plus beau stade d'Afrique".

"Je n'ai pas peur de le dire. Ce n'est pas le plus beau stade d'Afrique de l'Ouest. C'est le plus beau d'Afrique tout simplement." À la veille du tout premier match officiel de l'histoire du stade Abdoulaye-Wade de Diamniadio, au Sénégal, l'heure est à la satisfaction pour Djibril Diop, l'un des ingénieurs qui ont contribué à ériger le bâtiment. Avec cette enceinte ultramoderne aux couleurs des Lions de la Teranga, les champions d'Afrique 2022 ont un stade à leur mesure au moment de recevoir, mardi 28 mars, l'Égypte, pour le match retour des barrages du Mondial au Qatar, un nouveau remake de la finale de Coupe d'Afrique.

En raison du résultat au match aller – une défaite 1 à 0 au Caire, la victoire est impérative pour la bande de Sadio Mané. Elle pourra compter sur l'appui de son public. Le stade, d'une capacité maximale de 50 000 places, devrait être "rempli à ras bord", selon les mots de Djibril Diop.

"À la base, il y a le livre de la Fifa, la bible des exigences lorsqu'on veut construire un stade aux normes. Ensuite, on a beaucoup visité et analysé ce qui se fait ailleurs : le Stade de France, le Groupama Stadium [de Lyon], le Tottenham Hotspur stadium, Wembley… Et ensuite, on a adapté cela à nos réalités et notre culture", explique à France 24 cet ingénieur de 32 ans.

Le résultat ? Un stade à l'anglaise, c’est-à-dire sans piste d'athlétisme autour, une rareté en Afrique. Les gradins sont teintés de rouge, d'orange et de jaune. Au milieu de la tribune principale, le "douzième gaïndé" est écrit en lettres vertes. Un hommage à l'emblématique groupe de supporters qui accompagne les Lions de la Teranga sur tous les terrains, comme lors de la CAN victorieuse au Cameroun. L’enceinte possède également tout le nécessaire pour la VAR [assistance vidéo à l'arbitrage] et la technologie "goal-line".

Dans les vestiaires : une salle d'échauffement, une autre de massage avec une balnéothérapie. Chaque joueur dispose de son propre emplacement, coffre-fort personnel inclus, où sa photo sera projetée. Enfin, à côté du tableau tactique classique, le coach Aliou Cissé aura une télévision à sa disposition où il pourra montrer dès la mi-temps les images du match pour ajuster sa tactique. Bref, le comble de la technologie que bien des clubs en Europe envieraient. Petit détail supplémentaire : une salle de prière pour les joueurs les plus pieux, à l'image de sa star Sadio Mané qui ne rate jamais une des cinq prières musulmanes quotidiennes.

Dans la zone mixte, à la sortie des vestiaires, des écrans diffusent des images de matches historiques des Lions de la Teranga. Et pour gagner la pelouse, les joueurs passeront sous une inscription à même de leur donner la chair de poule et les motiver : "En marche vers la victoire".

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L'équipe nationale sénégalaise ne sera pas la première à fouler ce terrain. Le 22 février dernier, le lieu a été inauguré en grande pompe. Outre le président de la Fifa, Gianni Infantino, et celui de la CAF, Patrice Moptsepe, plusieurs chefs d’État étaient présents : le président allemand Frank-Walter Steinmeier, le président turc Recep Tayyip Erdogan, le président rwandais Paul Kagame ou encore le président du Liberia, George Weah. Le match de gala opposait d’anciennes gloires du Sénégal à un onze composé de stars africaines à la retraite.

Une pelouse hybride

À quelques heures du match des éliminatoires, le terrain n'est pas encore tout à fait prêt. Les filets de buts ne sont pas déployés et le jardinier inspecte minutieusement les derniers détails. Cette pelouse constitue également le nec plus ultra des technologies actuelles. Il s'agit d'un modèle hybride combinant le meilleur des pelouses naturelles avec les avantages du synthétique.

"On a un tapis artificiel de fibres synthétiques qui constitue la couche de base et l'herbe naturelle pousse dans les interstices. On peut sans problème avoir 800 heures de pratique sur cette pelouse. De plus, elle est facile à entretenir", explique Djibril Diop, en se penchant sur l'herbe plus verte que nature.

Le stade possède aussi sa propre centrale solaire. Une prouesse permise par les 5 082 panneaux de 450 watts chacun installés à côté de l'édifice. "En journée, c'est simple. On est autonome, explique Mouhamadou Ndgongo, un des ingénieurs du projet. La technologie solaire n'est pas nouvelle en Afrique mais l'intégrer dans un stade ainsi est inédit. Quand il n'y aura pas  d'événements, il sera possible d'alimenter les infrastructures autour en électricité." De manière astucieuse, les panneaux font également de l’ombre aux véhicules sur le parking des officiels.

Le chantier du stade a été confié à l’entreprise turque Summa. Construite en moins de 18 mois, cette nouvelle enceinte aura coûté 134 milliards de francs CFA (soit 245 millions d'euros) au gouvernement sénégalais.

"Ce stade est une fierté pour nous. Il y a eu des transferts de compétences. La technologie a été importée de Turquie mais réalisée par des équipes sénégalaises", poursuit l'ingénieur.

Une modernisation du Sénégal

Ce stade s'inscrit également dans la lignée de grands projets d'infrastructures lancés par le président du Sénégal, Macky Sall, depuis sa première élection en 2012. Au cœur de cette ambition, “la Plateforme du millénaire de Diamnadio” dont le projet remonte à 2014. À une trentaine de kilomètres de Dakar, cette ville nouvelle doit permettre de désengorger Dakar en y exfiltrant un pôle de ministères et d’industries tout en offrant au Sénégal une cité futuriste : éco-responsable, durable, intelligente, connectée… Dans cette lignée, de multiples projets ont déjà vu le jour. Parmi eux, le nouvel aéroport international Blaise Diagne (2017), la Dakar Arena prévue pour accueillir les compétitions de basket (2018) la ligne de TER reliant Dakar à Diamnadio (2021)... 

"Diamnadio s'inscrit dans la volonté du président de montrer que le Sénégal est un pays moderne. Il y a une multitude de projets pour permettre au secteur de Diamniadio de devenir un véritable hub sportif africain, s'enthousiasme Djibril Diop. Tout ceci augure de beaux lendemains."

Il était plus que temps car la sélection nationale ne disposait plus de stade aux normes pour évoluer à domicile dans les rencontres internationales depuis la perte, en mai 2021, de l'autorisation du stade Lat Dior de Thiès.

Reste qu'il y a encore un peu de travail. Si l'enceinte Abdoulaye-Wade est terminée, il n'en est pas de même pour ses alentours. Pour le moment, des bovins regardent les ouvriers travailler, profitant encore du calme, alors que la route pour atteindre les lieux n'a pas encore été asphaltée.

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Mondial-2022 - zone Afrique : l'Égypte neutralise le Sénégal et s'offre le barrage aller

Sénégal : les champions d’Afrique ont un stade de football à leur mesure

SÉNÉGAL

Huit morts dans un stade à Dakar : la lumière doit être faite, affirme Macky Sall

France24 - Monde

Mondial-2022 : suivez en direct la fin des éliminatoires de la zone Afrique

Publié le : 29/03/2022 - 14:48

Romain HOUEIX Suivre Stéphanie TROUILLARD Suivre

Les cinq matches retour des barrages de la zone Afrique pour la prochaine Coupe du monde au Qatar ont lieu ce mardi. Une journée de football à suivre en direct sur France24.com

Il n'en restera plus que cinq au Qatar ! La République démocratique du Congo, le Maroc, le Mali, la Tunisie, le Cameroun, l'Algérie, le Ghana, le Nigeria, l'Égypte et le Sénégal ont rendez-vous pour disputer leur match retour des barrages africains pour le Mondial-2022 au Qatar.

Suivez le liveblog, animé par les équipes de France 24 et de RFI (Si celui-ci ne s'affiche pas, actualisez la page)

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Valeurs Actuelles

Un prisonnier se fait livrer des stupéfiants par drone à Perpignan

Déjà interdits dans les zones habitées et à proximité des zones à risques (bases militaires, zones d’habitation, centrales nucléaires, etc), les drones semblent désormais représenter un danger dans les prisons françaises également. Malgré les filets anti-projection, un drone s’est posé dans la cour de promenade du centre de détention de Perpignan (Pyrénées-Orientales), relaie L’Indépendant, dimanche 27 mars 2022.

Les agents pénitentiaires ont découvert l’affaire en retrouvant l’engin brûlé dans les toilettes de la cour. Les marchandises illicites qu’il transportait sont bien parvenues à leur(s) destinataire(s). Une bagarre entre détenus aurait même éclaté à cause de cette livraison, qui a fait un blessé.

Des colis contenant des stupéfiants envoyés 

Les proches de détenus de la prison ne reculent devant rien pour introduire des produits interdits dans l’enceinte pénitentiaire de Perpignan. De nombreuses tentatives ont été effectuées depuis l’extérieur des murs. En plus du drone, plusieurs colis ont échoué dans les zones neutres de l’établissement, hors de portée des prisonniers. Les surveillants ont ainsi pu saisir de l’alcool et des stupéfiants dans les paquets destinés aux prisonniers.

Face à ces délits grandissants, l’UFAP-UNSa Justice continue de réclamer plus de moyens avec « des rondes des forces de l’ordre pour empêcher et appréhender les individus venant projeter des produits illicites mettant la sécurité des personnels en danger ».

Perpignan : les dernières actualités

Deux sans papiers mis en examen pour le viol d’un handicapé dans les Pyrénées-Orientales

Perpignan : des réfugiés ukrainiens veulent envoyer des gilets pare-balles aux civils restés sur place

Perpignan : entre les défections au RN et les mouvements sociaux, Louis Aliot sous pression

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Mondial-2022 : avant les matches retours de barrage, le Maghreb dans un fauteuil

Publié le : 29/03/2022 - 07:29

Stéphanie TROUILLARD Suivre

Lors des barrages aller de la zone Afrique pour les Mondial, les trois équipes d'Afrique du Nord (Algérie, Tunisie et Maroc) ont pris une bonne option sur la qualification qui va se jouer mardi. Tout frais champion d'Afrique, le Sénégal va en revanche devoir retrouver sa forme pour remonter la défaite subie en Égypte (1-0), l'adversaire qu'il a vaincu en finale de CAN.

Après les matches aller de la semaine dernière, tout va se jouer mardi 29 mars pour les dernières places de la Zone Afrique pour le Mondial-2022.

Sénégal - Égypte (aller 0-1) : les Lions doivent se réveiller

Récent champion d'Afrique, le Sénégal doit retrouver ses vertus pour remonter la défaite subie en Égypte (1-0), l'adversaire qu'il a vaincu en finale de CAN, pour le barrage retour de la Coupe du monde.

"J'ai dit à mes joueurs de relever la tête, (...) de rester calmes et sereins et surtout d'avoir confiance en nous", a lancé Aliou Cissé sitôt la défaite du Caire consommée.

Les champions d'Afrique vont bénéficier de la folie de leurs supporters dans le tout nouveau stade de Diamniadio, la ville nouvelle à une trentaine de kilomètres de Dakar. "On va jouer devant notre public. Le public égyptien a été extraordinaire. Je crois que celui de Diamniadio aussi jouera sa partition au retour et inch Allah on passera", a lancé Aliou Cissé.

>>> À lirePelouse hybride et énergie solaire… L'ultramoderne stade du Sénégal-Abdoulaye-Wade

Le coach risque d'être cependant privé d'Abdou Diallo en défense centrale, sorti en début de rencontre à l'aller, touché aux adducteurs. Mais Carlos Queiroz, le coach portugais de l'Égypte, pourrait, lui, devoir remanier toute sa charnière : Mahmoud el-Wensh est suspendu et Mohamed Abdelmonem est sorti le nez en sang à l'aller.

Arrivés ce matin en provenance du Caire, les lions du Sénégal se sont entraînés pour la première fois au stade Abdoulaye Wade de Diamniadio. #WCQ2022 | #SENEGY | #MankoWutiNdamli pic.twitter.com/deiKWcJ86o

March 26, 2022

Nigeria - Ghana (aller 0-0) : rendez-vous au match retour

Lors du match aller, le Ghana et le Nigeria se sont séparés sur un score nul et vierge à Kumasi, au pays des Blacks Stars. 

Tout se jouera donc mardi lors du match retour au Nigeria entre les deux derniers pays anglophones en lice dans ses barrages africains.

Training!!! #SoarSuperEagles pic.twitter.com/lWBo925fBE

March 27, 2022

Algérie - Cameroun (aller 1-0) : les Fennecs veulent oublier la CAN

L'Algérie, humiliée lors de la CAN en janvier 2022 au Cameroun, est revenue à son meilleur. Au match aller, les Fennecs ont pris une option pour la qualification à la Coupe du monde 2022 au Qatar en battant le Cameroun 1-0 à Douala.

Dominé, le Cameroun de Rigobert Song, ancien capitaine devenu sélectionneur, doit renverser la vapeur à Blida, mardi, s'il veut jouer une huitième Coupe du monde.

Voici quelques images de nos Fennecs qui se sont entraîner à sidi moussa ! Avec le sourire 😃#Algeria #TeamDZ #CDM2022 pic.twitter.com/qwkqtEolEl

March 26, 2022

Tunisie - Mali (aller 1-0) : le Mali veut faire oublier le cauchemar du match aller

Le Mali, qui n'a jamais disputé de Mondial, a été plombé par la soirée cauchemar de l'ancien parisien Moussa Sissako : un terrible but contre son camp suivi d'une exclusion en position de dernier défenseur.

Pour sa troisième sélection, le joueur formé au Paris Saint-Germain a d'abord marqué d'une passe en retrait beaucoup trop appuyée, alors qu'il n'était même pas en danger (36e). À peine le temps d'être réconforté par ses coéquipiers qu'il a vu rouge (40e) pour une faute en dernier défenseur sur Saïfeddine Jaziri.

Les Maliens peuvent s'en mordre les doigts et vont devoir oublier ce coup du sort mardi à Radès pour espérer se qualifier face aux Aigles de Carthage.

🔴⚪ J-2 avant le match retour face au Mali.(📸 FTF)#TUNMLI 🇹🇳🇲🇱 #CM2022 #Tunisie pic.twitter.com/ClDyGzsIer

March 27, 2022

Maroc - RD Congo ( aller 1-1) : les Lions de l'Atlas en ballotage favorable

Le Maroc n'a pas gagné en déplacement, mais il a décroché un nul prometteur contre la RD Congo (1-1) lors du match aller.

Menés depuis la 12e minute sur une frappe enveloppée de l'ex-Lorientais Yoane Wissa, détournée par la tête de Romain Saïss, les joueurs de Vahid Halilhodzic ont égalisé sur une reprise de Tarik Tissoudali (76e).

Les Lions de l'Atlas sont en ballotage favorable pour le match retour. Avec la règle du but à l'extérieur toujours en vigueur dans ces qualifications de la zone Afrique, ils ont un avantage à domicile pour rejoindre le Mondial-2022 au Qatar. 

Good vibes only 🔝 pic.twitter.com/sv7izCdGQK

March 26, 2022

Avec AFP

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Mondial-2022 : l'Égypte veut prendre sa revanche sur le Sénégal

ZONE AFRIQUE

Mondial-2022 : l'Algérie, en quête de rachat, défie le Cameroun version Song

Zone Concacaf

Mondial-2022 : le Canada décroche son deuxième billet, 36 ans après sa première Coupe du Monde

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : Moscou va réduire “radicalement” ses activités militaires à Kiev

La Russie a annoncé ce mardi son intention de réduire « radicalement » son activité militaire dans les régions de Kiev et Tcherniguiv, situées en Ukraine, relaye BFM TV.

Une rencontre entre Poutine et Zelensky évoquée

Les conditions pour une première rencontre entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et son homologue russe Vladimir Poutine sont désormais « suffisantes » après une nouvelle session de pourparlers russo-ukrainiens mardi en Turquie, a affirmé le négociateur en chef ukrainien. « Les résultats de la réunion d’aujourd’hui (à Istanbul) sont suffisants pour une rencontre au niveau des chefs d’Etat », a déclaré David Arakhamia dans des propos rapportés par Le Progrès.

Les pourparlers russo-ukrainiens ont été « significatifs », selon le négociateur russe

Après des pourparlers russo-ukrainiens « substantiels » à Istanbul, ont indiqué mardi des négociateurs russes, la Russie a indiqué que « les négociations sur un accord sur la neutralité et le statut non-nucléaire de l’Ukraine entrant dans une dimension pratique ». Le chef de la délégation russe, Vladimir Medinski, a fait état de « discussions substantielles », relaie Le Progrès.

Mykolaïv : au moins sept morts et 22 blessés dans la frappe russe

Au moins sept personnes ont perdu la vie, tandis que 22 autres ont été blessées dans la frappe russe qui a partiellement détruit le bâtiment de l’administration régionale de Mykolaïv, dans le sud de l’Ukraine. Ce nouveau bilan a été communiqué par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. « Il n’y avait pas de visées militaires à Mykolaïv, les habitants de Mykolaïv ne présentaient aucune menace contre la Russie. Et malgré cela, comme tous les Ukrainiens, ils sont devenus les cibles des troupes russes », a-t-il déclaré à l’occasion d’une adresse au Parlement danois, comme l’indique France 24.

Russie : 10 diplomates des pays baltes expulsés

Comme le relaye 20Minutes, ce mardi, les accréditations de quatre diplomates de l’ambassade de Lituanie – trois de celle de Lettonie et trois des missions estoniennes – ont été retirées. Une décision qui vient en représailles à une mesure similaire, prise contre des représentants de Moscou.

Marseille : des réfugiés prêts à être accueillis

Les premiers réfugiés ukrainiens, qui vont être accueillis à bord d’un ferry de la Corsica Linea, sont arrivés ce mardi au port de Marseille, nous apprend BFM TV. Une centaine de personnes sont, pour l’heure, arrivées par bus. Ce ferry, baptisé « Le Méditerranée », sera en mesure d’accueillir jusqu’à 1700 personnes. Ce sera, dans l’Hexagone, le plus grand centre d’accueil de réfugiés ukrainiens. Au cours des derniers jours, le bateau a été réorganisé afin de pouvoir héberger ces personnes, qui sont principalement des femmes et des enfants.

Produits de luxe : le Japon va interdire les exportations

Le Japon interdira dès le 5 avril l’exportation en direction de la Russie de voitures de luxe et autres produits haut de gamme, a fait savoir le ministère japonais de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie, comme le rapporte France 24 ce mardi. L’objectif : sanctionner plus fortement Moscou, en réponse à l’offensive lancée depuis plus d’un mois en Ukraine.

Cette nouvelle liste de produits interdits à l’exportation comprend dix-neuf catégories. Parmi lesdits produits, on retrouve des véhicules d’une valeur supérieure à six millions de yens (environ 44 000 euros), des bijoux, des montres, des cosmétiques, des alcools, ou encore, divers objets d’art dont le prix est supérieur à 40 000 yens, a détaillé le ministère dans un communiqué.

Roman Abramovitch aperçu en Turquie

L’oligarque russe Roman Abramovitch, qui s’évertue à jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev afin de faire cesser le conflit, se trouvait à Istanbul ce mardi, dans le cadre des négociations entre les deux pays. Le milliardaire, propriétaire du club de football anglais de Chelsea, est également au cœur de l’actualité parce qu’il pourrait avoir été victime d’un empoisonnement, révèlent le Wall Street Journalle Guardian et Bellingcat.

Les attaques à Marioupol : un « crime contre l’humanité »

Les attaques russes contre la ville ukrainienne de Marioupol sont un « crime contre l’humanité », a fustigé ce mardi le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans un discours donné devant le Parlement danois. « Ce que les troupes russes font à Marioupol est un crime contre l’humanité, qui se déroule en direct sous les yeux de la planète », a-t-il déclaré lors d’une intervention en visioconférence, comme le relaye BFM TV. Il a notamment accusé les troupes russes de bombarder volontairement les abris des civils.

Nouvel échange Macron-Poutine

En marge des négociations organisées à Istanbul, mardi 29 mars, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine s’entretiendront une nouvelle fois par téléphone, à 16h30 le même jour, relaye BFM TV. Le dirigeant français a déclaré qu’il voulait discuter avec son homologue russe « pour sécuriser l’opération humanitaire à Marioupol », avant d’ajouter que l’objectif était de lancer celle-ci « dans les tout prochains jours », indiquent nos confrères. Aussi, il a reproché à la Russie un « non-respect du droit humanitaire international ». 

Gaz : la France se prépare à des coupures ciblées

La France se prépare à d’éventuelles coupures ciblées de gaz chez d’importants consommateurs, rapporte 20minutes. Et cela, dans le but de faire face à une potentielle interruption de l’approvisionnement russe au cours de l’hiver prochain. L’annonce a été faite ce mardi par le gouvernement et le gestionnaire du réseau de distribution. « On attend la sortie d’un décret délestage, que le gouvernement doit sortir ces prochains jours », a précisé à l’occasion d’une conférence de presse Laurence Poirier-Dietz, directrice générale de GRDF, le réseau de distribution de gaz. La responsable de GRDF a souligné que les particuliers – même s’ils ne sont pas concernés par ces éventuelles mesures – ont facilement la possibilité d’économiser de l’énergie.

Decathlon suspend ses activités en Russie

Decathlon a annoncé ce mardi la « suspension » de ses activités en Russie, en réponse à l’invasion russe en Ukraine, relaye BFM TV.

Mykolaïv​ : au moins deux morts dans une frappe

Deux corps sans vie ont été sortis ce mardi des gravats, après une frappe russe sur le bâtiment de l’administration régionale de Mykolaïv, indique 20Minutes. Les autorités de cette ville, située à proximité d’Odessa et dans le sud-ouest de l’Ukraine, avaient précédemment confié que les secours cherchaient huit civils et trois militaires sous les décombres.

Discussions autour de la sécurité des sites nucléaires

Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) se trouve actuellement en Ukraine « pour des discussions avec des responsables du gouvernement » dans le but de fournir « une assistance technique » qui puisse garantir la sécurité des installations nucléaires, d’après un communiqué de l’instance onusienne publié mardi et cité par 20Minutes. « Le conflit militaire pose un danger sans précédent pour les centrales et autres sites du pays. Nous devons prendre des mesures urgentes pour nous assurer qu’elles continuent à fonctionner en toute sûreté et réduire le risque d’un accident », a estimé Rafael Mariano Grossi, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, dont les propos sont repris par le communiqué.

Pourquoi le ministre de la Défense russe avait disparu des radars ?

Samedi 26 mars, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, est apparu dans une vidéo. Habituellement très présent, celui-ci avait complètement disparu des médias russes durant deux semaines. Selon Le Figaro, plusieurs hypothèses peuvent expliquer ce silence. Dans le détail, les observateurs du Kremlin ont d’abord pensé à une purge : l’invasion de l’Ukraine étant un échec, les conseillers militaires de Vladimir Poutine pourraient avoir été mis au ban du gouvernement en guise de punition. Par ailleurs, le chef d’état-major russe, Valéri Guerassimov, un proche de Sergueï Choïgou, a lui aussi évité les caméras à partir du 11 mars. Autre possibilité, Poutine pourrait reprocher au ministre de la Défense de s’opposer à l’invasion, puisque sa fille a posté un cliché reprenant les couleurs de l’Ukraine sur Instagram, soulignent nos confrères. Enfin, il est envisageable que Sergueï Choïgou soit suspecté d’avoir fait fuiter des informations auprès de Washington ou de Londres…

Les civils évacués

« Trois couloirs humanitaires ont été validés pour aujourd’hui. » L’annonce a été faite mardi 29 mars par la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk dans une vidéo diffusée sur Telegram. De cette façon, celle-ci a fait comprendre qu’allaient reprendre les évacuations de civils, par le biais desdits couloirs, notamment depuis Marioupol, après une suspension, relaye BFM TV.

Marioupol : « Au moins 300 morts » dans le bombardement du théâtre

Vadym Boytchenko, maire de Marioupol en Ukraine, était l’invité de Bruce Toussaint, mardi 29 mars, sur BFM TV. L’édile a confirmé qu’« au moins 300 personnes » avaient perdu la vie dans le bombardement du théâtre de la ville par les Forces armées russes, le 16 mars dernier.

L’administration régionale de Mykolaïv touchée par une frappe russe

Tandis que les négociations viennent de s’ouvrir à Istanbul, ce mardi peu après 9 h 30, entre la Russie et l’Ukraine, une frappe russe a touché le siège de l’administration régionale de Mykolaïv. Une ville située à proximité d’Odessa qui connaissait un répit dans les bombardements ces derniers jours, relaye BFM TV. L’annonce a été faite par le gouverneur de cette région située au sud du pays. « Le bâtiment de l’administration régionale [a été] touché, a écrit sur Facebook le gouverneur Vitaly Kim, avant de préciser que la plupart des personnes qui se trouvaient à l’intérieur étaient indemnes. On cherche huit civils et trois militaires. » 

L’invasion russe, une « répétition » de la guerre en Syrie ?

« Ce qui se passe en Ukraine est la répétition de ce qu’on a pu voir en Syrie », a jugé dans la presse la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, comme le relate France 24 ce mardi. « Nous sommes dans des attaques intentionnelles d’infrastructures civiles [et] d’habitations », mais aussi des bombardements d’écoles, a-t-elle peu après fustigé, reprochant à la Russie de permettre l’ouverture de couloirs humanitaires pour les transformer en un « piège mortel ».

Erdogan : « Les deux parties ont des préoccupations légitimes »

Tandis que de nouvelles tractations débutent ce mardi à Istanbul, afin de tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s’est exprimé devant les délégations russe et ukrainienne en assurant notamment que la Russie et l’Ukraine ont toutes deux « des préoccupations légitimes », relaye BFM TV. Après avoir accueillies les délégations de négociateurs des deux pays, le dirigeant les a appelées à « mettre un terme à cette tragédie ».

Marioupol : les images du théâtre en ruine

Le 16 mars dernier, le théâtre de Marioupol a été bombardé par l’aviation russe, faisant près de 300 morts d’après les autorités locales, rappelle BFM TV. Celui-ci abritait des centaines de civils, et notamment des femmes et des enfants.

🔴 EN DIRECT Les images à l’intérieur du théâtre en ruine de Marioupol, bombardé par l’armée russe https://t.co/nnMQGaDN6F pic.twitter.com/aDKY40sBfq

— BFMTV (@BFMTV) March 29, 2022

Le groupe Wagner déployé en Ukraine

Des mercenaires russes du groupe Wagner se sont déployés dans l’est de l’Ukraine, a fait savoir, lundi 28 mars, le ministère britannique de la Défense, comme le relaye BFM TV. D’après lui, plus de 1 000 combattants de la société paramilitaire pourraient être amenés à combattre dans le pays.

Ouverture de pourparlers russo-ukrainiens en Turquie

Ce mardi, de nouvelles tractations débutent à Istanbul, en Turquie, afin de tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, indique 20Minutes. Dans le même temps, les forces ukrainiennes assurent avoir repris du terrain, notamment à proximité de Kiev, et s’évertuent à garder le contrôle de la ville de Marioupol.

La guerre en Ukraine se poursuit, au 34e jour du conflit avec la Russie. Lundi 28 mars, le ministre de l’Intérieur ukrainien a fait savoir que la ville d’Irpin avait été reprise aux forces russes, relaye France 24. « La ville est maintenant libérée, mais il est toujours dangereux d’y être, a précisé à la télévision nationale Denys Monastyrsky. Voilà ce qui se passe maintenant, de manière parallèle : les forces armées avancent, la police avance et, immédiatement, un nettoyage complet se fait dans les rues. » Le principal poste de contrôle qui se trouve sur la route menant à Irpin, en sortant de Kiev, était de nouveau ouvert lundi, deux semaines après sa fermeture aux médias après le décès d’un journaliste américain. En revanche, les combats continuent. Une vingtaine de fortes explosions d’obus ont été entendues au cours de la journée de lundi, dans la forêt de pins d’Irpin.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Cyril Dion, écrivain : "La question écologique est la grande cause du XXIe siècle"

Publié le : 25/03/2022 - 11:29

Sandrine GOMES

À l’occasion de la marche mondiale de la jeunesse pour le climat, vendredi, France 24 reçoit le réalisateur, écrivain, militant écologiste mais aussi poète Cyril Dion. Il est venu parler de son dernier recueil de poèmes "À l’orée du danger" (Éd. Actes Sud) sorti début mars. Une poésie engagée, à l’image de son oeuvre cinématographique et littéraire déjà consacrée par la critique. Un artiste éclectique qui veut donner envie d’agir.

France24 - Monde

RD Congo : quand la pollution provoque des coupures d'électricité

Publié le : 22/03/2022 - 17:34Modifié le : 22/03/2022 - 17:36

Laura MOUSSET Suivre

À l'extrémité sud du lac Kivu, la plus grande centrale hydroélectrique de l'est de la République démocratique du Congo subit les conséquences de la pollution. Une nappe de déchets plastiques se forme en permanence sur le barrage de Ruzizi, au point de bloquer les installations. Depuis fin janvier, un des quatre groupes de la centrale, endommagé par les déchets, est à l'arrêt, entraînant des coupures d'électricité dans plusieurs localités de la région.   

France24 - World

‘A legit football country’: Canada qualify for first World Cup in 36 years

Issued on: 28/03/2022 - 10:55

NEWS WIRES

Canada qualified for the World Cup finals for just the second time on Sunday, beating Jamaica 4-0 to book their ticket to Qatar and end 36 years of failure and heartache.

While Canada celebrated, Mexico and the United States will have to wait to learn their fate despite picking up wins along with Costa Rica, who also kept their Qatar hopes alive.

The United States got a hat-trick from Chelsea midfielder Christian Pulisic as they romped to a 5-1 home win over Panama while Mexico needed a 70th minute goal from Edson Alvarez to win 1-0 and avoid a humiliating draw with winless Honduras.

The victory for Canada puts the leaders on 28 points in the CONCACAF qualifying group, three points ahead of the United States and Mexico, with Costa Rica, who beat El Salvador 2-1, a further three points back.

The top three teams earn automatic places in November's World Cup with the fourth-place finisher facing an Oceania team in an intercontinental playoff for another berth.

Mexico will host El Salvador on Wednesday, the United States travel to San Jose to take on Costa Rica and Canada wrap up their campaign against Panama. Both Mexico and the United States require only a draw to seal an automatic berth.

After failing to clinch a finals spot with a 1-0 away loss to Costa Rica on Thursday, Canada returned home with renewed purpose and a chance to complete the job in front of a frenzied, red-clad, flag-waving, sold-out crowd of nearly 30,000 at BMO Field.

"I'm just so pleased we didn't win in Costa Rica," said Canada coach John Herdman. "This is how it was meant to be, I know why the football gods wouldn't let us score, it was for tonight.

"We just qualified for the World Cup, this is a legit football country."

There would be no blown second opportunity as Cyle Larin and Tajon Buchanan netted in the first half and Junior Hoilett added another after the break with Adrian Mariappa's own goal rounding off the scoring.

Canada will play at the World Cup for the first time since 1986 in Mexico, where they lost all three games and failed to score a goal.

"I think this country never believed in us because we've given them nothing to believe in," said Herdman. "They believe now.

"This is the time for everyone to get behind football and unite because we can be a powerhouse."

It was a warm welcome home on a biting cold afternoon, making it the classic Canadian stage to take on a Jamaican side anchored near the bottom of the eight-team group in seventh, with one win and no hope of getting to Qatar.

There was a time during their 36-year quest to return to a World Cup finals that playing at home was no different than away for Canada, with as many fans supporting the visitors as the home side.

But there were no split allegiances on Sunday in a lopsided contest Canada dominated from start to finish.

(REUTERS) 

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Italy to miss World Cup again after loss to North Macedonia

France qualify for Qatar 2022 World Cup after crushing Kazakhstan 8-0

FIFA drive for biennial World Cup stalls amid fierce resistance from European football

France24 - World

Israel arrests five suspects after deadly Islamic State group attack

Issued on: 28/03/2022 - 01:38

NEWS WIRES Wassim NASR

Israeli authorities have arrested five suspects following an attack claimed by the Islamic State group that killed two policemen, the police said on Monday.

The officers were shot dead on Sunday in the northern Israeli city of Hadera as the Jewish state hosted a landmark meeting of top US and Arab diplomats.

Five people were also wounded when the gunmen opened fire at the police and passers-by in Hadera – the second attack since Tuesday linked to the jihadist group.

The police officers killed were identified as Shirel Aboukrat, a French-Israeli citizen, and Yazan Falah. They were both 18 years old. Their funerals were to be held later in the day.

A security source said the two gunmen were Israeli Arabs from the northern Arab-populated town of Umm al-Fahm.

Police said they were identified by Israeli intelligence as local IS operatives and killed by counterterrorism officers who happened to be nearby.

Israeli police, in cooperation with the domestic Shin Bet security agency, carried out raids in the Umm al-Fahm.

"Three suspects were arrested there early on Monday on suspicion of membership in a terrorist organisation were arrested," a police statement said.

The two other suspects were captured elsewhere, the police said, adding that weapons and books linked to IS were seized.

IS, in a rare claim of an attack inside Israel, said the assault was carried out by one of its commandos.

On Tuesday, a man wielding a knife stabbed several people and ran over another in southern Israel, killing four, in one of the deadliest attacks in the country in recent years. 

Authorities identified the attacker as an Israeli Arab who had previously been convicted for supporting IS. 

Prime Minister Naftali Bennett, who travelled to Hadera on Sunday, said in a tweet: "A second attack by ISIS (IS) supporters inside Israel requires the security forces to quickly readapt to this new threat."

Hamas, the Islamic Palestinian movement that rules the Gaza Strip praised Sunday's attack as a "natural and legitimate response" to Israeli "crimes against our people".

It was also welcomed by the Gaza-based Islamic Jihad militant group and Lebanon's Iran-backed Hezbollah movement.

Arab-Israeli lawmaker Mansour Abbas denounced the attack in a statement saying: "Heinous terrorism by ISIS does not represent Arab society in Israel."

(AFP)

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Israeli-Arab summit convenes as Blinken seeks to reassure allies on Iran

Four killed in knife attack in southern Israel

Israeli missile strikes near Damascus kill two, says Syrian state media

BBC

Ukraine war: Bringing up a baby among the bombs

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More than 1.5 million children have fled Ukraine since the beginning of the Russian invasion, according to the UN.

Many more have been displaced due to the violence that has spread across the country.

For Iryna and Serhii, the priority was the safety of their one-year-old son Petro.

For the first week of the war, the family divided their time between home and the bomb shelter. But as the violence continued, Petro became distressed, leaving the family no choice but to seek safety elsewhere.

Valeurs Actuelles

Transition énergétique : les Emirats arabes unis veulent une action en faveur du climat

L’objectif affiché : assurer la sécurité énergétique et le progrès économique. Les Emirats arabes unis ont appelé lundi 28 mars à une approche positive et pragmatique de la transition énergétique, mais également à une action concrète en faveur du climat, rapporte l’agence de presse Wam. Cette volonté a été évoquée par le ministre de l’Industrie et des Technologies avancées et envoyé spécial pour le changement climatique, Dr. Sultan bin Ahmed Al Jaber. Et cela, alors qu’il prononçait le discours d’ouverture de la sixième édition du Forum mondial de l’énergie de l’Atlantic Council, à l’Expo 2020 de Dubaï.

« Les marchés plus exposés aux risques » 

Dans le détail, le ministre a déclaré que la volatilité actuelle des marchés de l’énergie était le résultat de tensions géopolitiques, d’une approche irréaliste de la transition énergétique, ainsi que du sous-investissement, à long terme, dans le pétrole et le gaz. « Nous sommes tous témoins de première main de la sensibilité des marchés de l’énergie aux chocs géopolitiques. Pourtant, la volatilité actuelle des prix du pétrole est le résultat d’un problème structurel sous-jacent plus profond, a-t-il estimé. Le sous-investissement à long terme dans le pétrole et le gaz a rendu les marchés plus exposés aux risques de toute nature, où qu’ils se produisent. » 

Après quoi, Dr. Al Jaber a fait savoir que « selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les investissements annuels dans le pétrole et le gaz [étaient] inférieurs de 200 milliards de dollars à ce qu’ils devraient être ». Et ce, « uniquement pour répondre à la demande jusqu’en 2030 ». Et d’ajouter, l’instant d’après, pour étayer son discours : « A court terme, nous assistons également à un resserrement des marchés, la demande ayant augmenté de près de 3 millions de barils au cours de l’année dernière et devant atteindre les niveaux pré-pandémiques d’ici le quatrième trimestre de cette année. » 

« Si nous ne planifions pas, notre plan échouera » 

Dr. Al Jaber – qui s’est exprimé en direct, devant une assemblée composée de Suhail bin Mohammed Al Mazrouei, ministre de l’énergie et de l’infrastructure, mais aussi de plusieurs hauts responsables de l’énergie et de représentants du gouvernement –, a souhaité la mise en place de politiques de transition énergétique « adaptées aux scénarios du monde réel ». « Si nous adhérons pleinement à la transition énergétique, nous devons reconnaître que les politiques doivent être adaptées aux scénarios du monde réel, a-t-il argué. Et elles devraient suivre la règle de base du progrès selon laquelle si nous ne planifions pas, notre plan échouera. » 

Toujours dans le même contexte, le ministre a aussi jugé qu’« une approche irréaliste qui ignore les principes économiques de base ne [ferait] qu’entraîner un resserrement des marchés, plus exposés aux chocs géopolitiques » indique l’agence de presse Wam. Il estime notamment que « se désengager des sources d’énergie qui font tourner l’économie mondiale entraînera une pénurie systémique de l’offre qui érodera la croissance économique ». Autrement dit : « Nous ne pouvons et ne devons pas débrancher le système énergétique actuel avant d’avoir construit le nouveau. » 

« Il faut freiner les émissions, pas le progrès » 

Peu après, le ministre de l’Industrie et des Technologies avancées s’est réjoui du fait que « les décideurs politiques du monde entier, ‘y compris de nombreux Européens’, [commençaient] à prendre conscience de ces réalités »« Ils reconnaissent que la transition prendra du temps. Ils orientent leurs politiques pour s’assurer que la sécurité énergétique à court terme n’est pas compromise par des objectifs à long terme, a-t-il détaillé lors de son discours. Et ils sont maintenant arrivés à la même conclusion que nous il y a quelque temps, à savoir qu’il faut freiner les émissions, et non le progrès. » 

Enfin, Dr. Al Jaber a fait savoir que les Emirats arabes unis étaient à la tête d’un nouveau modèle économique à faible émission de carbone et à forte croissance. Celui-ci guidera leur développement au cours des 50 prochaines années. Après quoi, il a tenu à rendre hommage à la sagesse et à la clairvoyance des dirigeants des Emirats arabes unis, qui ont selon lui jeté les bases de l’approche progressive du pays en matière d’action climatique, observe l’agence de presse Wam. Ce qui a donné la possibilité au pays d’être bien placé pour tirer parti des opportunités créées par la transition énergétique. 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Afghan women’s rights groups vow mass protests if Taliban keep girls’ schools shut

Issued on: 28/03/2022 - 05:15

FRANCE 24 Follow

Women’s rights activists pledged Sunday to launch a wave of protests across Afghanistan if the Taliban fail to reopen girls’ secondary schools within a week.

Thousands of secondary school girls had flocked to classes on Wednesday after the hardline Islamists reopened their institutions for the first time since seizing power last August.

But officials ordered the schools shut again just hours into the day, triggering international outrage.

“We call on the leaders of the Islamic Emirate to open girls’ schools within one week,” activist Halima Nasari read from a statement issued by four women’s rights groups at a press conference in Kabul.

“If the girls’ schools remain closed even after one week, we will open them ourselves and stage demonstrations throughout the country until our demands are met.”

The Taliban should be building more schools for girls in rural areas rather than shutting existing facilities, said the statement, which comes after several women’s activists were detained in recent months.

“The people can no longer tolerate such oppression. We do not accept any excuse from the authorities,” it said.

On Saturday, about two dozen schoolgirls and women staged a protest in Kabul demanding the reopening of the schools.

“Women, teachers and girls should come out on the streets and protest,” said student Zarghuna Ibrahimi, 16, who attended the press conference.

“The international community should support us.”

The education ministry has so far not given a clear reason for its policy reversal, but senior Taliban leader Suhail Shaheel told AFP that some “practical issues” were still to be resolved before reopening the schools.

Separate days at parks

Since storming back to power the Taliban have rolled back two decades of gains made by Afghanistan’s women, who have been squeezed out of many government jobs, barred from travelling alone, and ordered to dress according to a strict interpretation of the Koran.

>> Life under the Taliban: Afghan women facing hardship six months on

The Taliban had promised a softer version of the harsh Islamist rule that characterised their first stint in power from 1996 to 2001.

But many restrictions have still crept back, often implemented locally at the whim of regional officials.

Some Afghan women initially resisted the curbs, holding small protests where they demanded the right to education and work.

But the Taliban soon rounded up the ringleaders, holding them incommunicado while denying that they had been detained.

Since their release, most have gone silent.

On Sunday, the Ministry for Promotion of Virtue and Prevention of Vice ordered that men and women should not visit parks in Kabul on the same days.

Women are now permitted to visit parks on Sunday, Monday and Tuesday, while the remaining days were reserved for men, a ministry notification said.

“It is not the Islamic Emirate’s order but our God’s order that men and women who are strangers to each other should not gather at one place,” Mohammad Yahya Aref, an official at the ministry, told AFP.

“This way women will be able to enjoy their time and freedom. No man will be there to trouble them,” he said, adding that religious police were already implementing the order.

(AFP)

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‘Open the schools’: Afghan women protest against Taliban reversal on education

Girls' schools in Afghanistan ordered to shut just hours after reopening

UN votes to establish formal presence in Taliban-run Afghanistan

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : le Kremlin juge “alarmants” les commentaires de Biden sur Poutine

Le Kremlin a fustigé ce lundi les commentaires qu’il estime « alarmants » du dirigeant américain Joe Biden. Ce dernier a qualifié son homologue russe, Vladimir Poutine, de « boucher », indique BFM TV. Et cela, en pleine offensive russe en Ukraine. « Cette déclaration est sans doute alarmante », a confié dans les médias le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avant d’indiquer que Moscou continuerait de suivre de manière « très attentive les propos du président américain ».

Irpin reprise, selon Kiev

Le maire d’Irpin, située dans la banlieue de Kiev, a affirmé lundi 28 mars que la ville avait été reprise aux forces russes. « Depuis hier, la ville d’Irpin est à 100 % ukrainienne », a déclaré Oleksander Markushyn. « Nous faisons tout pour vérifier qu’il n’y a plus de militaires russes, rechercher d’éventuels blessés ou des déserteurs ennemis », a-t-il ajouté. Le gouvernement ukrainien a confirmé cette déclaration, précise BFMTV.

Joe Biden tempère ses propos sur Vladimir Poutine

Joe Biden a assuré, lundi 28 mars devant la presse, que ses propos tenus à Varsovie sur Vladimir Poutine qui « ne peut rester au pouvoir » exprimait son « indignation ». « Je ne les retire pas » et « je ne m’excuse pas », a-t-il assuré. « J’exprimais simplement mon indignation », « mais cela ne signifie pas que nous ayons un changement de politique fondamental ». La Maison Blanche avait rapidement réagi à ces propos assurant ne pas exiger de changement de régime en Russie. 

L’accès à la Russie pourrait être limité pour les ressortissants de pays « inamicaux »

L’accès au territoire russe pourrait être restreint aux ressortissants des pays « inamicaux », relate Le Figaro. Un projet de décret présidentiel est en préparation pour introduire des mesures de représailles, concernant les visas, en lien avec les actions inamicales de plusieurs gouvernements étrangers », a déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. Il n’a pas cité de pays, mais une liste d’Etats« inamicaux » avait déjà été publiée début mars par Moscou, parmi lesquels les Etats-Unis et les membres de l’Union européenne.

Roman Abramovitch et des négociateurs ukrainiens empoisonnés ?

L’oligarque russe Roman Abramovitch souffre de symptômes compatibles avec un empoisonnement, révèle lundi 28 mars le Wall Street Journal. Un mal d’autant plus suspect qu’il toucherait également des négociateurs ukrainiens que le propriétaire du Chelsea FC avait rencontré au mois de mars, endossant le rôle d’intermédiaire avec Vladimir Poutine. Il avait d’ailleurs remis au président russe une note manuscrite de son homologue russe Volodymyr Zelensky. L’empoisonnement serait attribué par les victimes à des extrémistes russes qui souhaiteraient faire échouer d’éventuelles négociations, précise le journal. 

Contre-offensive ukrainienne à Kharkiv

Les forces ukrainiennes avancent vers Kharkiv, ville proche de la frontière avec la Russie, rapporte, lundi 28 mars, France Info. Elles ont repris le contrôle de Mala Rogan, petit village de la périphérie, jusque-là tenu par l’armée russe.

Un journal indépendant russe suspend sa publication

Le journal russe Novaïa Gazeta a annoncé, lundi 28 mars, suspendre sa publication après avoir reçu un nouvel « avertissement » de Roskomnadzor, l’organe russe de régulation des médias. Cela ferait suite à deux publications du média qui n’ont pas été précisément validées par Roskomnadzor. Novaïa Gazeta a déclaré suspendre « la publication du journal sur le site web, sur les réseaux et sur papier jusqu’à la fin de ‘l’opération spéciale sur le territoire de l’Ukraine’ ». Le Kremlin interdit d’utiliser les termes « guerre » ou « invasion ».

Vladimir Poutine est « dos au mur » selon le G7

Le ministre allemand de l’Économie, Robert Habeck, a annoncé, lundi 28 mars, que les pays du G7 jugent « inacceptable » la décision de Vladimir Poutine d’exiger le paiement du gaz russe en rouble. La mesure doit permettre de soutenir le cours de la monnaie russe en chute libre, mais suppose une renégociation des contrats de vente. Pour le ministre, cette tentative montre que Vladimir Poutine a été mis « dos au mur » par les sanctions internationales.

Le flux de réfugiés en baisse 

Un peu plus de 40 000 réfugiés ont fui l’Ukraine au cours des dernières 24 heures, nous apprend 20Minutes ce lundi. Ce chiffre porte le total de personnes qui essayent d’échapper aux combats à près de 3,9 millions depuis le début de l’offensive russe, d’après le décompte de l’ONU. Le flux de réfugiés s’est nettement ralenti depuis le 22 mars, note l’organisation. Toutefois, il ne s’arrête pas. 

Kiev renonce à un couloir d’évacuation de civils 

Ce lundi, Kiev a annoncé renoncer à tout couloir d’évacuation de civils, par crainte de « provocations » russes, avant une nouvelle session de pourparlers en face-à-face entre les négociateurs russes et ukrainiens en Turquie, relate 20Minutes« Nos renseignements ont fait état de possibles provocations de la part des occupants sur les itinéraires des couloirs humanitaires. Par conséquent, pour des raisons de sécurité pour les civils, aucun couloir humanitaire ne sera ouvert aujourd’hui », a confié sur Telegram la vice-Première ministre, Iryna Verechtchouk.  

Négociations : aucune « avancée significative » 

« Pour l’instant, nous ne pouvons pas constater de progrès ou d’avancées significatives quelconques », en matière de négociations russo-ukrainiennes, a affirmé ce lundi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, comme le relaye Le Soir.  

Marioupol : environ 10 000 civils tués ?

Interrogée au micro de BFM TV, ce lundi, Tatiana Lomakina, responsable des couloirs humanitaires pour le gouvernement ukrainien, a alerté sur la situation humanitaire à Marioupol. Là-bas, les autorités ukrainiennes estiment que 10 000 civils auraient perdu la vie depuis le début du siège de la ville. « Aujourd’hui, nous estimons à 10 000 le nombre de victimes civiles à Marioupol. Les gens continuent à vivre dans des conditions extrêmement difficiles. Il faut faire tout ce qui est possible pour les faire sortir », a-t-elle confié à nos confrères. 

Aucune rencontre Poutine-Zelensky avant un accord 

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a estimé ce lundi que Vladimir Poutine n’avait aucun intérêt à rencontrer son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, avant que les négociations entre les deux pays aient suffisamment avancé pour qu’un accord soit à portée de main, indique France 24. Auprès de médias serbes, le ministre russe a jugé qu’un entretien prématuré entre les deux dirigeants serait « contre-productif »

Moscou tenterait une percée vers Kiev

L’armée ukrainienne assure que les troupes russes tentent actuellement une percée vers la capitale, depuis le nord-est et l’Ouest, d’après le journal Kyiv Independent. Et cela, en prenant des routes et des villages voisins.

Les Français enjoints à réduire leur consommation d’énergie

L’offensive russe menée en Ukraine depuis maintenant plus d’un mois pose directement la question de la dépendance du continent européen au gaz naturel en provenance de Russie. Raison pour laquelle, lundi 28 mars, le président de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), Jean-François Carenco, a enjoint l’ensemble des Français à faire dès maintenant des économies d’énergie.

Dans un entretien accordé aux Echos, Jean-François Carenco argue que les difficultés d’approvisionnement de gaz provoquées par la guerre et la baisse inédite de la production d’électricité nucléaire d’EDF vont forcément entraîner des difficultés à l’hiver 2022 si rien n’est fait. « Il faut économiser du gaz et de l’électricité en France dès maintenant, sinon cela pourrait mal se passer l’hiver prochain », a insisté Jean-François Carenco auprès de nos confrères, conseillant à chacun à faire des efforts : « Les industriels, le tertiaire, les bâtiments publics, mais aussi chacun d’entre nous, que ce soit en baissant le chauffage, la climatisation [ou] les lumières. » Et de conclure : « Il y a urgence et chacun doit s’y mettre. »

Fin du train Russie-Finlande

Alors que le train Allegro entrait dimanche 27 mars, au cours de la soirée, dans la gare centrale de la capitale finlandaise, a cessé avec lui la dernière ligne ferroviaire encore active entre la Russie et l’UE, nous apprend 20Minutes, lundi 28 mars. Et cela, un mois après le début de l’offensive russe en Ukraine et les sanctions occidentales contre Moscou.

Heineken se retire de Russie

La marque de bière néerlandaise Heineken a fait savoir ce lundi qu’elle se retirait du marché russe, relaye BFM TV. Le brasseur compte 1 800 employés en Russie. « La propriété de Heineken dans l’entreprise en Russie n’est plus durable ni viable dans l’environnement actuel. En conséquence, nous avons décidé de quitter la Russie », a confié, dans un communiqué, le deuxième plus gros brasseur mondial.

Pourparlers : Kiev n’attend aucune avancée majeure

Un haut responsable ukrainien a confié ne pas s’attendre à des avancées majeures à l’occasion des pourparlers de paix qui doivent s’ouvrir ce lundi, entre l’Ukraine et la Russie, en Turquie. « Je ne pense pas qu’il y aura une quelconque avancée sur les principaux sujets », a jugé Vadim Denisenko, conseiller du ministre de l’Intérieur ukrainien, dont les propos sont cités par France 24.

Aucun « changement significatif » en termes de positionnement des troupes russes

L’annonce, par l’Etat major russe, de sa volonté de concentrer les efforts des troupes de Vladimir Poutine sur le Donbass, dans l’est du pays, n’a toujours pas été suivie d’actes. Tel est le constat établi par le ministère de la Défense britannique, qui publie au quotidien un point sur la situation en Ukraine. « Au cours des dernières 24 heures, il n’y a pas eu de changement significatif en terme de positionnement des troupes russes dans la partie occupée de l’Ukraine », précise le compte-rendu quotidien britannique, dont les propos sont cités par BFM TV.

Marioupol : 50 à 100 bombes quotidiennes

Dans la ville ukrainienne de Marioupol, 90 % des bâtiments ont été détruits. « La ville est constamment sous les bombes », témoigne Serguei Orlov, maire adjoint de la ville, dont les propos sont cités par France 24. D’après l’édile, 50 à 100 bombes tombent quotidiennement sur cette ville portuaire stratégique de la mer d’Azov, située au sud-est du pays. Ceux qui ont la possibilité de fuir se réfugient à Zaporijie, à 250 kilomètres.

Istanbul : ouverture des négociations entre Kiev et Moscou

En début de semaine, des négociations entre Kiev et Moscou s’ouvrent à Istanbul, relaye 20Minutes. L’Ukraine s’est dit prête à discuter « en profondeur » de sa neutralité. Toutefois, le dirigeant ukrainien, Volodymyr Zelensky, a également insisté sur la nécessaire protection de l’intégrité territoriale de son pays, dans une allocution vidéo dimanche 27 mars.

Le pape redoute que le conflit « efface l’homme de l’histoire »

Une nouvelle fois, dimanche 27 mars, le pape François a lancé un long appel à mettre fin à « l’invasion de l’Ukraine », à l’occasion de l’angélus, rapporte Aleteia. Ainsi, après la prière mariale, place Saint-Pierre, le souverain pontife a qualifié la guerre d’acte « sacrilège », exhortant à la rayer de l’histoire de l’humanité, « avant qu’elle n’efface l’homme de l’histoire ». Et de poursuivre : « Assez ! Que l’on arrête, que se taisent les armes, que l’on négocie sérieusement pour la paix ! » Plus d’un mois après le début de « cette guerre cruelle et insensée », le pape a qualifié le conflit d’« agression ».

Marioupol : une situation « catastrophique »

A Marioupol, ville ukrainienne assiégée et bombardée depuis plusieurs semaines maintenant, « la population se bat pour survivre [et] la situation humanitaire est catastrophique », a confié, au cours de la nuit de dimanche à lundi, le ministère ukrainien des Affaires étrangères sur son compte Twitter. « Les forces armées russes sont en train de transformer la ville en poussière », a-t-il ensuite précisé. De son côté, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a fustigé un blocus total de cette ville, relate France 24. « Toutes les entrées et sorties de la ville sont bloquées. […] Il est impossible de faire entrer à Marioupol des vivres et des médicaments, a-t-il déclaré dimanche soir. Les forces russes bombardent les convois d’aide humanitaire et tuent les chauffeurs. »

33e jour de l’offensive russe

La guerre en Ukraine se poursuit. Au 33e jour de l’offensive russe, lundi 28 mars, Kiev a réclamé la « démilitarisation » de la zone de Tchernobyl, en proie à des incendies, relaye BFM TV. Selon les autorités ukrainiennes, la zone de la centrale nucléaire est en effet occupée par les forces russes. « Des feux importants ont commencé dans la zone d’exclusion, qui peuvent avoir de très sérieuses conséquences », a fait savoir la Première ministre adjointe ukrainienne, Iryna Vereshchuk, sur son compte Telegram dimanche soir. « Cependant, il est aujourd’hui impossible de contrôler et d’éteindre les feux en totalité en raison de la prise de la zone d’exclusion par les forces russes d’occupation », a-t-elle ensuite précisé. Avant de conclure : « Par conséquent, nous demandons que le Conseil de sécurité de l’ONU prenne des mesures immédiates pour démiliratariser la zone de Tchernobyl. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - World

Ukraine retakes control of Irpin amid ongoing ‘catastrophic’ situation in Mariupol

Issued on: 28/03/2022 - 06:55

FRANCE 24 Follow Yinka OYETADE

Irpin's mayor said Ukrainian forces had retaken control of the city as some 170,000 civilians remained trapped in Mariupol without adequate food, water or medicine, according to Ukraine’s foreign ministry. Read about the events as they unfolded on Monday's live blog. All times indicated are Paris time [GMT+1].

This page is no longer being updated. Read more of FRANCE 24's coverage of the War in Ukraine here.

 

5:30 am Tuesday: Ukrainian and Russian delegations prepare for talks

Ukraine said its top objective at the first face-to-face talks with Russia in over two weeks, due to take place in Turkey on Tuesday, is to secure a ceasefire, although both it and the United States were skeptical of a major breakthrough.

Ahead of the talks, to be held in Istanbul, Ukrainian President Volodymyr Zelenskyy said his country is prepared to declare its neutrality, as Moscow has demanded, and is open to compromise on the fate of the Donbas, the contested region in the country’s east.

1:10 am Tuesday: Russian tactics in Ukraine 'repeat' of Syria war, says Amnesty

Amnesty International on Tuesday slammed "war crimes" in Ukraine, as the civilian toll continues to rise after Russia's invasion, likening the situation to the Syrian war.

"What is happening in Ukraine is a repetition of what we have seen in Syria," Agnes Callamard, secretary general of the global rights watchdog, told AFP.

She was speaking in Johannesburg at the launch of the rights group's annual report on the state of human rights in the world.

"We are beyond indiscriminate attacks. We are in the midst of deliberate attacks on civilian infrastructure," she said, accusing Russia of turning humanitarian corridors into "death traps".

"We see the same thing here, just as Russia did in Syria".

12:45 am Tuesday: Ukraine's Zelensky says tougher Russian sanctions needed quickly

Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Monday urged Western nations to toughen sanctions quickly against Russia, including an oil embargo, to stop Moscow having a free hand to escalate its measures against his country.

In his nightly video address to Ukrainians, a clearly irritated Zelensky said the West had miscalculated last year in delaying sanctions and the invasion had followed.

"A full-scale war has begun. Now there are many hints and warnings that supposedly tougher sanctions, such as an embargo on Russian oil supplies to Europe, will be put in place if Russia uses chemical weapons," Zelensky said, occasionally banging his hands on a table.

"There are simply no words ... We, people who are alive, have to wait. Doesn't everything the Russia military has done to date warrant an oil embargo? Don't phosphorous bombs warrant it? A shelled chemical production facility or a shelled nuclear power plant doesn't warrant it?"

12:30 am Tuesday: Kremlin spokesman: Russia would use nuclear weapons only in case of 'threat to existence of state'

Kremlin spokesman Dmitri Peskov told PBS in an interview on Monday that Russia would resort to nuclear weapons only in the case of a "threat to the existence" of his country – and not as a result of the current conflict with Ukraine.

"But any outcome of the operation (in Ukraine), of course is not a reason for usage of a nuclear weapon," Peskov said. "We have a security concept that very clearly states that only when there is a threat for existence of the state, in our country, we can use and we will actually use nuclear weapons to eliminate the threat for the existence of our country."

11:10 pm Monday: British intelligence says Russia's Wagner Group deployed to eastern Ukraine

British military intelligence said on Monday the Russian private military company, the Wagner Group, has been deployed to eastern Ukraine.

“They are expected to deploy more than 1,000 mercenaries, including senior leaders of the organisation, to undertake combat operations,” Britain’s Ministry of Defence said.

11:00 pm: Abramovich, Ukraine negotiators suffer suspected poisoning, says report

Russian oligarch Roman Abramovich and Ukrainian negotiators were targets of a suspected poison attack at peace talks earlier this month, the Wall Street Journal reports, citing people familiar with the matter.

Ukrainian officials decline to confirm the incident, advising people to follow "only the official information", and warning about "various conspiracy theories."

Abramovich and the negotiators reportedly developed symptoms including red eyes and peeling skin, though they later recovered.

9:56 pm: Ukraine says 1,099 people evacuated from cities on Monday

A total of 1,099 people were evacuated from Ukrainian cities through humanitarian corridors on Monday, a senior official said.

Kyrylo Tymoshenko, deputy head of the president's office, said in an online post that 586 people had left the besieged the city of Mariupol by car and 513 were evacuated by bus in the Luhansk region.

9:27 pm: Biden says 'moral outrage' behind Putin comment, not policy change

US President Joe Biden said Monday his remark in Warsaw that Russian President Vladimir Putin should be removed from power reflected his own moral outrage, not an administration policy shift.

"I wasn’t then nor am I now articulating a policy change. I was expressing moral outrage that I felt and I make no apologies," he said, noting that he had just visited with families displaced by Russia's invasion of Ukraine.

Biden added that he was "not walking anything back" by clarifying the remark. Asked whether the remark would spur a negative response from Putin, Biden said, "I don’t care what he thinks. ... He’s going to do what he’s going to do."

7:37 pm: Ukraine says it has 'proof' banned weapons used in Odesa, Kherson

Ukraine has proof Russian forces have used banned cluster bombs in two southern regions of the country, Prosecutor General Iryna Venediktova said Monday.

Cluster bombs spread dozens of tiny explosive charges across an area, some of which may not immediately explode and in effect become anti-personnel mines that pose a threat to civilians long after a conflict ends.

Asked by journalists about the use of such munitions by Russians in their bombardments of the Ukrainian capital since the invasion began over a month ago, Venediktova said she didn't have concrete proof but that investigations were under way.

"But ... we have proof of the utilisation of cluster bombs in the Odesa region and in the Kherson area," she said. Pressure groups like Amnesty International and Human Rights Watch have said they have collected proof of use of cluster bombs in areas where civilians were present in Ukraine.

6:00 pm: Ukrainian forces retake control of town of Irpin, officials say

Irpin Mayor Oleksandr Markushyn said on Monday that Ukrainian forces had retaken full control of the town, one of the hotspots of battles with Russian troops near the capital Kyiv.

"We have good news today – Irpin has been liberated," Markushyn said in a video post on Telegram. "We understand that there will be more attacks on our town and we will defend it courageously."

In televised remarks late on Monday, Interior Minister Denys Monastyrsky confirmed that Ukrainian forces had "liberated" the Kyiv suburb of Irpin.

"In fact, this is now happening in parallel: the armed forces are advancing, the police are advancing, and immediately a sweep is going on completely through the streets ... Therefore, the city has now been liberated, but it is still dangerous to be there, " Monastyrsky said.

FRANCE 24's Gulliver Cragg reports from Ukraine's capital

Despite reports that Ukrainian forces had retaken the city, Irpin’s mayor said it is not yet safe to return. "Ukrainian officials still believe that there are Russian combattants in Irpin and that's why there is likely to still be some fighting in the streets,” says Cragg, reporting from Kyiv. 

 

5:52 pm: UN seeking 'humanitarian ceasefire' in Ukraine: Guterres

UN chief Antonio Guterres said Monday the global body is seeking a humanitarian ceasefire between Russia and Ukraine, as the civilian toll continues to rise a month after Moscow's invasion of its neighbor.

Guterres told reporters he had asked UN humanitarian chief Martin Griffiths "immediately to explore with the parties involved the possible agreements and arrangements for a humanitarian ceasefire in Ukraine".

5:51 pm: At least 5,000 dead in Mariupol since start of Russian invasion, Ukrainian official says

At least 5,000 people have died in the besieged port city of Mariupol in southern Ukraine since Russia launched its invasion last month, a senior Ukrainian official told AFP Monday.

"About 5,000 people were buried, but the burials stopped 10 days ago because of continued shelling," Tetyana Lomakina, a presidential adviser now in charge of humanitarian corridors, told AFP by phone, adding that as many as 10,000 people may have died.

4:48 pm: Kyiv mayor says more than 100 war deaths in city, including 4 children

There have been more than 100 deaths in the Ukrainian capital Kyiv since Russia's invasion of its neighbour, the city's mayor Vitali Klitschko said on Monday.

In an address to city councillors of Florence, which is twinned with Kyiv, Klitschko said more than 20 corpses could not be identified and four of the victims were children, while another 16 injured children are in the hospital.

4:32 pm: Ukraine puts € 515 billion price tag on Russian war damage

The Ukrainian government estimated on Monday the economic losses from the Russian invasion, which has been underway for just over one month, at nearly $565 billion (€515 billion).

Ukraine’s economy minister, Yulia Svyrydenko, said on Facebook that the estimate includes immediate damage plus expected losses in trade and economic activity.

"It should be noted that every day the numbers change and unfortunately they are increasing," said Svyrydenko, who is also a deputy prime minister.

Damage to public and private property -- with Russian forces resorting to fierce bombardments that have levelled some cities as their invasion has stalled -- was the biggest element.

Svyrydenko estimatedgross domestic product in 2022 would be down by $112 billion (€102 billion), which would be a drop of more than 55 percent of Ukraine's economic activity last year.

3:59 pm: Russia to limit entry for 'unfriendly' states, says Lavrov

Russia said on Monday it was preparing to restrict entry into Russia for nationals of "unfriendly" countries, which include Britain, all EU states and the United States.

"A draft presidential decree is being developed on retaliatory visa measures in response to the 'unfriendly' actions of a number of foreign states," Foreign Minister Sergei Lavrov said in televised remarks.

"This act will introduce a number of restrictions on entry into Russia," he added without elaborating.

After the West piled unprecedented sanctions on Moscow following Russian President Vladimir Putin's decision to send troops into Ukraine, Russia expanded the list of what it calls "unfriendly" countries.

They now include the United States, Australia, Canada, Britain, New Zealand, Japan, South Korea, all EU member states and several others.

2:09 pm: Top Russian independent newspaper Novaya Gazeta suspends publication

Russia's top independent newspaper Novaya Gazeta, whose chief editor was last year awarded the Nobel Peace Prize, said Monday it was suspending publication until the end of Moscow's military action in Ukraine.

"We have received another warning from Roskomnadzor," the newspaper said, referring to Russia's media regulator. "We are suspending publication of the newspaper on our website, on social media and in print – until the end of the 'special operation in Ukraine'".

12:59 pm: Nearly 3.9 million people flee Ukraine, UN says

The UN refugee agency, UNHCR, said 3,862,797 Ukrainians had fled the country -- an increase of 41,748 from Sunday's figures.

Around 90 percent of them are women and children, it added.

Of those who have left, 2.2 million have fled for neighbouring Poland, while more than half a million have made it to Romania. Nearly 300,000 have gone to Russia.

Ukraine's refugee crisis is Europe's worst since World War II.

11:56 am: Russian invasion has cost Ukraine more than $560 billion, Kyiv’s economy minister says

Russia's war on Ukraine has so far cost Ukraine $564.9 billion in terms of damage to infrastructure, lost economic growth and other factors, Kyiv’s Economy Minister Yulia Svyrydenko said on Monday.

In an online post, she said the fighting had damaged or destroyed 8,000 kilometres (4,970 miles) of roads and 10 million square metres of housing.

11:52 am: Ukraine says Russian forces once again on the offensive northwest and east of Kyiv

FRANCE 24's Gulliver Cragg reports from Ukraine's capital.

11:22 am: Kremlin says Russia-Ukraine peace talks may begin Tuesday

The Kremlin said on Monday that peace talks between Russia and Ukraine could get underway in Turkey on Tuesday, and said it was important that the talks be held face-to-face despite scant progress in negotiations so far.

Turkey had earlier said the talks could begin as early as Monday, but Kremlin spokesperson Dmitry Peskov said that was unlikely as the negotiators would only be arriving in Turkey on Monday.

10:52 am: Cambodia's Hun Sen condemns Russian invasion of Ukraine, calls for immediate ceasefire

Cambodian Prime Minister Hun Sen condemned Russia's invasion of Ukraine on Monday and echoed calls for an immediate ceasefire made by the Association of Southeast Asian Nations (ASEAN), which Cambodia currently chairs.

Hun Sen invoked Cambodia's own history of occupation by Vietnam and cast doubt on Russia's ability to capture the Ukrainian capital Kyiv.

"I still stand in solidarity with Ukrainian people against the invasion," he said on the sidelines of a hospital inauguration event.

10:01 am: Ukraine won’t open evacuation corridors due to possible Russian ‘provocations’

Ukraine has no plans to open humanitarian corridors to evacuate civilians from besieged cities on Monday because of intelligence reports warning of possible Russian "provocations" along the routes, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said.

Vadym Boichenko, the mayor of Mariupol, said about 160,000 civilians were trapped in the port city without power. Twenty-six buses were waiting to evacuate civilians but Russian forces had not agreed to give them safe passage, he said.

"The Russian Federation is playing with us," Boichenko said.

9:23 am: Turkey among countries that could become ‘guarantors’ of Ukraine’s security, Kyiv says

Turkey is among countries that could offer Kyiv security guarantees as part of any deal with Russia to end the war in Ukraine, a senior Ukrainian official said on Monday.

"Turkey is among those countries that could become guarantors of our security in the future," Ihor Zhovkva, deputy head of President Volodymyr Zelensky's office, said ahead of peace talks scheduled between Kyiv and Moscow in Turkey.

Kyiv has said it wants legally binding security guarantees that would offer Ukraine protection in the event of a future attack.

8:12 am: Position of Russian forces in Ukraine has not moved significantly since Sunday morning, UK says

The disposition of Russian forces in Ukraine during the last 24 hours has seen no significant change, British military intelligence said on Monday. However, Russia has gained more ground in the south, in the vicinity of Mariupol, as it fights to capture the port, the defence ministry added.

8:04 am: Theft of aid, human trafficking pose problems amid refugee influx on Polish border

Theft of humanitarian supplies and human trafficking threaten the situation for refugees who cross into Poland from Ukraine. FRANCE 24's Ellen Gainsford reports.

 

 

6:30 am: Talks in Turkey, ‘catastrophic’ situation in Mariupol: Here’s what you need to know

Russian and Ukrainian negotiators will resume face-to-face peace talks as soon as Monday, probing whether a near-stalemate in fighting has forced Moscow to temper its demands.

President Volodymyr Zelensky hailed the new negotiations, saying he hoped they would bring peace “without delay”, and lamented a month-long Russian invasion that has already killed thousands and devastated numerous Ukrainian cities.

The new talks are set to start in Turkey on either Monday or Tuesday, with Zelensky desperate to halt the bombardment of cities like Mariupol, where officials said the situation is “catastrophic”.

About 170,000 civilians remain trapped in Mariupol without adequate food, water or medicine, as the southern port city is being turned “into dust” by Russian shelling, according to Ukraine’s foreign ministry.

While #Mariupol [is] besieged and bombed, people fight to survive. The humanitarian situation in the city is catastrophic. #Russian Armed Forces is turning the city into dust.

Save Mariupol!#closeUAskyNOW#StandWithUkraine #StopRussianAgression pic.twitter.com/wI21IhKdRn

March 28, 2022

France, Greece and Turkey are hoping to launch a “humanitarian operation” to evacuate civilians within days, according to French President Emmanuel Macron, who has sought an OK from his Russian counterpart Vladimir Putin.

Several previous rounds of peace talks have failed to halt the fighting or overcome fundamental disagreements about Kyiv’s alignment with the West and Russia’s occupation of Ukrainian territory.

But with Russia’s much-larger military humbled by fierce Ukrainian resistance and forced to abandon efforts to capture Kyiv, there is renewed hope for talks.

“Our goal is obvious—peace and the restoration of normal life in our native state as soon as possible,” Zelensky said in a late-night video message that also set out his negotiating red lines.

“Ukraine’s sovereignty and territorial integrity are beyond doubt. Effective security guarantees for our state are mandatory,” he said.

Zelensky has indicated he is “carefully” considering a Russian demand of Ukrainian “neutrality”.

“This point of the negotiations is understandable to me and it is being discussed, it is being carefully studied,” Zelensky said during an interview with several independent Russian news organisations on Sunday.

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris

EXPLAINER

A month of war in Ukraine: Why Putin’s invasion has stalled

WAR IN UKRAINE

Biden's unscripted remark that Putin 'cannot remain in power' catches advisors off guard

Valeurs Actuelles

[Tribune] Guerre en Ukraine : l’impasse de la droite poutiniste

La guerre en Ukraine a révélé que l’inversion des valeurs ne touchait pas seulement les progressistes mais aussi leurs opposants. Les Français sont perdus, n’ont plus de références, de points de repères. Les médias mainstream nous ont tellement menti que pour certains quand ils disent noir c’est forcément blanc. Échanger avec les militants de la droite non-progressiste est en ce moment triste à pleurer. Sur les réseaux sociaux une majorité d’entre eux passe son temps à relativiser la culpabilité de Poutine, à accuser la victime, l’Ukraine, à la culpabiliser en l’associant avec des néonazis ultra-minoritaires. Ces personnes de droite, plutôt dures à l’accoutumée, se transforment en gauchistes dès qu’il s’agit de l’Ukraine. Ils tiennent le même discours que les progressistes avec la racaille, qui usent et abusent du fameux « c’est pas de leur faute », mais celle de la société, du mal blanc occidental qui les a humiliés et de la colonisation. On a le droit à la même dialectique de la part d’influenceurs qui hier fustigeaient, sur Russia Today, l’aveuglement de la gauche face à la racaille.

Aujourd’hui, les mêmes nous disent, en boucle, que si la Russie envahit l’Ukraine c’est parce qu’elle a été humiliée par le méchant occident qui a fait bien pire au Kossovo et en Irak. Que les Russes, au final, sont dans le camp du bien car ils veulent juste dénazifier les méchants nationalistes, et décoloniser, de l’OTAN et des Etats-Unis, leur espace culturel. Comme la gauche, ils ont aussi une mémoire très sélective. Aucun ne veut se rappeler que Poutine a été formé et placé au pouvoir par le KGB. Que Poutine et son entourage entrent au KGB, sous Brejnev et Andropov, en toute connaissance de cause. À savoir que le KGB était le principal instrument de répression et de propagande de l’Union soviétique, l’outil de terreur par lequel les communistes se maintenaient au pouvoir.

Cet aveuglement est une véritable aubaine pour les médias mainstream, qui eux, en profitent bien pour ridiculiser et décrédibiliser la droite non-progressiste et les influenceurs anti-injection ARN messager qui sont pour la plupart poutino-relativistes.

Poutine lui-même soutient qu’il envahit l’Ukraine pour sauver les Républiques populaires du Donbass. « Les Républiques populaires. » Dans l’ex-URSS, continuer en 2022 à utiliser ce terme n’est pas anodin. Elles l’utilisent car elles se considèrent les héritières de l’URSS de Lénine et de Staline. À raison, car ses habitants sont pour beaucoup les descendants des colons envoyés pour remplacer les Ukrainiens exterminés par Staline, lors de l’Holodomor. Les forces armées séparatistes du Donbass s’appellent d’ailleurs, elles-mêmes, « milices populaires ». Le meilleur allié de Poutine est la Chine populaire communiste. C’est avec ces gens-là qu’une partie de la droite française s’acoquine. Avec un dirigeant qui dans un esprit revanchard veut rétablir les frontières et l’influence de l’ex-URSS. Le maître du Kremlin utilise la même rhétorique de gauche qui nous a tellement fait de mal en stigmatisant tous ses adversaires comme des fascistes, des nazis. La confusion mentale est telle que les nationalistes français les plus durs traitent les nationalistes ukrainiens de « néonazis ».

Désormais les sources de la droite poutino-relativiste sont des reportages de gauchistes, d’ultra-progressistes, de journalistes qui en temps ordinaire crachent sur eux, qui ont fait partie du comité Adama Traoré. Ils en viennent même à utiliser comme source le gouvernement communiste chinois, au sujet notamment de l’affaire des biolabs. Ils en arrivent à croire que les Chinois après tout ce qui s’est passé avec le Covid et Wuhan pourraient faire la lumière sur ces labos. Bien sûr, je comprends que les gens de droite veuillent trouver des discours alternatifs à la propagande progressiste des médias mainstream, mais que cela les amène à faire celles de Poutine et de la Chine populaire communiste, me dépasse.

Certains diront que je ne suis pas exempt de contradictions car je ne cesse d’alerter sur le danger du totalitarisme progressiste, sur les fake news des médias, sur un super-État européen méprisant la souveraineté populaire et qu’au final je me retrouve du même côté de la barricade que BHL, Macron, Biden, Scholtz, von der Leyen, etc. Mais ce n’est pas moi qui les ai rejoints, c’est plutôt l’inverse. Je soutiens un peuple européen qui a décidé de faire nation, pour défendre sa culture, son identité, sa souveraineté, son drapeau, ses frontières, contre des visées impérialistes post-soviétiques. En plus, pour ce faire, cette nation, confie son avenir, ses enfants aux femmes et sa défense, ses armes aux hommes. En 3 semaines les Ukrainiens ont fait avaler, un par un, tous leurs crédos aux progressistes. Et, j’en suis ravi. Je ne comprends pas cette droite non progressiste qui ne profite pas de la sympathie de la grande majorité des Français, envers le combat des Ukrainiens, pour démontrer que ses postulats sont les bons. Au lieu de cela, elle préfère s’isoler, bouder le reste de la population française, de se rabougrir et donc de se suicider électoralement.

Cet aveuglement est une véritable aubaine pour les médias mainstream, qui eux, en profitent bien pour ridiculiser et décrédibiliser la droite non-progressiste et les influenceurs anti-injection ARN messager qui sont pour la plupart poutino-relativistes. Comment voulez-vous que la majorité de la population croie des personnes qui lui disent que la Russie, le plus grand pays au monde, possédant une des armées les plus puissantes, qui est le 1er détenteur d’armes nucléaires de la planète, pourrait être une victime ? Tout cela va laisser beaucoup de traces dans l’opinion publique. À mon sens, le droito-poutinisme sera aussi destructeur pour la droite que l’a été l’islamo-gauchisme pour la gauche. Car c’est le même déni, la même alliance contre nature.

Poutine et ses équipes de géopoliticiens hors pairs ne pouvaient ignorer qu’envahir l’Ukraine, juste avant les élections françaises, allait faire élire Macron dans un fauteuil et renforcer l’avènement d’un super-État européen.

Je sais à l’avance que beaucoup me reprocheront mon « aveuglement », mon refus de voir que le peuple ukrainien est manipulé, l’impérialisme américain, ses torts et ses méfaits. Qu’il ne s’agisse pas d’un combat de la Russie contre l’Ukraine ou l’OTAN, mais des patriotes contre les progressistes mondialistes. Ou encore que la France n’a aucun intérêt dans cet affrontement. Aussi, je leur répondrais que pour valider une théorie, il faut toujours regarder les faits.

D’abord, le peuple ukrainien est en arme. Avec la guerre des solidarités, des fraternités fortes se développent et, c’est sûrement un des peuples européens les moins progressistes. Aussi, à l’avenir il sera sûrement une des principales forces d’opposition à la mafia progressiste. Ensuite, Poutine ne se cache pas d’être le tenant d’un impérialisme russe. Les Russes sont dans un esprit de revanche et on ne peut rien faire pour arrêter cette mécanique. Quoi que l’on fasse, nous allons en faire les frais. Dans les faits, Poutine divise le camps des non progressistes, les décrédibilise auprès de la population et ce juste avant nos élections présidentielles. Grâce à son invasion, Macron va être réélu haut la main à un moment crucial pour l’Europe. Il faut bien se rendre compte que des élections françaises, va dépendre l’avenir de l’UE, car est arrivée au pouvoir à Berlin une coalition d’ultra-progressistes extrémistes. Avec Macron leur but affiché sera de mettre en place un super-État européen qui par le politiquement correct restreindra les libertés et lancera un tsunami migratoire de 50 à 100 millions de migrants en une génération.

Poutine et ses équipes de géopoliticiens hors pairs ne pouvaient ignorer qu’envahir l’Ukraine, juste avant les élections françaises, allait faire élire Macron dans un fauteuil et renforcer l’avènement d’un super-État européen. Pour eux, Macron au pouvoir c’est l’assurance d’une France faible et facilement inflammable de l’intérieur. Macron a aussi l’avantage, pour le Kremlin, d’être un adepte de la religion du couple franco-allemand, qui n’est en fait depuis 30 ans, que la trahison des intérêts français au profit des intérêts allemands. Or, Berlin a été le principal allié de Moscou, sous Poutine. Grâce au gazoduc germano-russe Nord Stream 2, l’Allemagne allait torpiller le nucléaire français et enlever le dernier avantage concurrentiel à l’industrie française. Au contraire, de ce que disent nombre d’anciens de Russia Today, la fermeture de Nord Stream 2 n’est pas une catastrophe, mais la meilleure nouvelle pour l’industrie française, depuis très longtemps. Les intérêts de Poutine ne sont définitivement pas les nôtres.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : ces artistes et sportifs russes victimes de la “cancel culture”

Depuis le début de la guerre en Ukraine, ils sont nombreux à voir leur avenir compromis. Des artistes et sportifs russes ou russophiles, au sommet de leur gloire, ont soudainement été mis sur la sellette en Occident. Une situation d’autant plus préoccupante que la Russie compte de nombreux artistes et sportifs talentueux réputés à l’international. Parmi eux, il y a ceux qui subissent une vague de boycotts : les directions de leur établissement artistique ou sportif ayant décidé de les remercier ou de les déprogrammer.

Ainsi la soprano superstar Anna Netrebko a été renvoyée du Met Opera de New York alors qu’elle avait pris soin de publier un communiqué sur son compte Instagram dans lequel elle expliquait être « contre cette guerre ». Si le directeur de l’opéra déplore une « grande perte artistique » pour son établissement, il maintient sa décision. « Anna est l’une des plus grandes chanteuses dans l’histoire du Met, mais Poutine tuant des victimes innocentes, il n’y avait pas de solution », s’est-il justifié. Même sort pour le chef d’orchestre russe Valery Gergiev qui, proche de Vladimir Poutine, a été renvoyé, et ses concerts à New York et à Paris déprogrammés. Une décision compréhensible pour l’ancien magistrat Philippe Bilger, compte tenu des positions pro-Poutine du célèbre chef, mais contestable dès lors que ce type de boycott ne se base que sur l’origine des artistes, et non pas sur leurs opinions.

D’autant que ces boycotts touchent aussi la nouvelle génération de prodiges comme Alexander Malofeev, jeune pianiste de 20 ans, dont les concerts ont été annulés par l’Orchestre symphonique de Montréal. « Je me sens très mal à l’aise à ce sujet et je crois aussi que cela peut affecter ma famille en Russie, a t-il expliqué sur sa page Facebook. Honnêtement, la seule chose que je peux faire maintenant, c’est prier et pleurer ». Une censure absurde, remarque le philosophe et ancien ministre Luc Ferry : « Qu’on cible les méchants si on veut mais pas les innocents ! »

Beaucoup de bruit pour rien ?

Pour condamner l’invasion russe, des établissements et institutions n’hésitent pas non plus à mener une politique de “cancel culture” en rejetant les œuvres d’artistes défunts quitte à bannir tout un pan du patrimoine russe. En Croatie, le morceau d’Alexandre Nevski de Prokoviev a été supprimé par l’Orchestre philharmonique de Zagreb. En Pologne, c’est l’opéra Boris Godounov de Moussorgski qui a été déprogrammé de l’Opéra de Varsovie. Tchaïkovski a connu le même sort à l’Opéra de Cardiff au Pays de Galles,  qui a « jugé inapproprié en ce moment » d’interpréter une œuvre du célèbre compositeur. Plus grotesque encore, la Philharmonie de Strasbourg a décidé de bannir les termes « russe » et « Moscou » de ses livrets.

Une censure ridicule ? C’est l’avis de nombreux internautes, comme en témoigne l’affaire de l’université de Milan, qui avait décidé de déprogrammer un colloque consacré à l’écrivain Dostoïevski organisé par le professeur Paolo Nori, avant de rétropédaler face à la pression des réseaux sociaux. Toujours en Italie, à Florence, Dario Nardella, le maire de la ville, a même reçu un courrier réclamant le déboulonnement de la statue de l’écrivain russe. Requête que l’élu a fermement condamnée sur son compte Twitter : « C’est une guerre folle d’un dictateur et de son gouvernement, pas une guerre d’un peuple contre un autre. Au lieu d’annuler des siècles de culture russe, concentrons-nous sur l’arrêt de Poutine. »

La censure gagne également les stades et plus largement le monde du sport. L’UEFA et la Fifa ont ainsi annoncé le 28 février l’exclusion des clubs russes de la coupe du monde de football 2022 qui aura lieu au… Qatar. Par ailleurs, le Comité international olympique (CIO) a confirmé le retrait de toutes les compétitions des athlètes russes, et l’écurie de F1 Haas a rompu son contrat avec le pilote russe Nikita Mazepin. Ce dernier vient de créer une fondation pour soutenir les sportifs russes et « aider les athlètes qui, pour des raisons politiques indépendantes de leur volonté, perdent leur capacité à concourir au plus haut niveau ». Un ostracisme dommageable pour le géopolitologue Frédéric Encel, car « les artistes sont punis à tort », brouillant les frontières entre la politique d’un chef d’État et son peuple. Des décisions surtout vaines, car « dans le milieu occidental, on aime la culture et le sport ».

Des conséquences sur le long terme

Lors de la guerre froide, les questionnements étaient identiques. Certains artistes ont vu leur carrière bouleversée, comme Rudolf Noureev qui, danseur au Bolchoï, avait demandé l’asile politique en France. Mais à l’époque, les artistes russes et les artistes occidentaux continuaient leurs échanges. « Les boycotts présentent l’avantage d’exister », analyse Frédéric Encel, qui reste néanmoins dubitatif sur leur influence : « Empiriquement, on voit bien qu’en général, ça ne fonctionne pas comme on l’a vu en Iran ou en Corée du Nord. » Le boycott reste toutefois un levier pour « tenter de dissuader » certains régimes.

Une chose est sûre : cette épée de Damoclès agitée aujourd’hui par l’Occident n’est pas sans conséquence. En effet, « l’usage de la violence brute pour des raisons politiques ou lucratives, casse et salit plus longtemps que ce qu’on pourrait imaginer », relève le géopolitologue. Le risque principal est l’installation d’une défiance, voire d’un rejet du patrimoine culturel et artistique russe. Pour Philippe Bilger, il s’agit même d’une triste probabilité. « Je crains que devant des crises, des guerres qui incitent au durcissement et au refus des nuances, on aille vers une extrémité, redoute l’ancien magistrat. Comme si face à un scandale, à l’inadmissible, nous n’étions pas capables de s’arrêter à mi-chemin. »

Le dilemme des artistes russes

Craignant d’être assimilés à des soutiens du président russe Vladimir Poutine, certains artistes ont décidé eux-mêmes de plier bagages. C’est le cas de Laurent Hilaire, ancien danseur étoile de l’Opéra national de Paris, qui a quitté son poste de directeur du Théâtre Stanislavski à Moscou, en assumant un « un acte politique » sur France inter. D’autres danseurs ont fait le choix de quitter leur “maison”, à l’instar d’Olga Smirnova qui, anciennement au prestigieux ballet du Bolchoï à Moscou, a fait son entrée au Dutch National Ballet d’Amsterdam, ou encore Victor Caixeta, premier danseur du théâtre Mariinsky de Saint-Petersbourg, qui a rejoint lui aussi le corps de ballet hollandais.

Ces dilemmes des danseurs, fuyant la Russie, touchent aussi le monde de la musique. En France, Tugan Sokhiev, directeur musical du Bolchoï et de l’Orchestre national du Capitole de Toulouse, a annoncé sa double démission le 6 mars dans un courrier rendu public. Pressé par le maire de la Ville rose qui lui demandait de s’exprimer rapidement sur la situation en Ukraine, Tugan Sokhiev a fait le choix de ne pas distinguer ses musiciens russes et français et donc de quitter l’ensemble de ses fonctions. « On me demande de choisir une tradition culturelle plutôt qu’une autre. On me demande de choisir un artiste plutôt que l’autre. On me demande de choisir un chanteur plutôt que l’autre », a t-il écrit sur sa page Facebook après avoir qualifié les musiciens d’« ambassadeurs de la paix ». L’Opéra de Nice a fait passer le même message avec son “concert pour la paix” le 9 mars dernier qui réunissait  des musiciens russes et ukrainiens. 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - World

War in Ukraine: Amnesty chief slams 'failure to reform' UN institutions

Issued on: 29/03/2022 - 13:16

As the global rights watchdog Amnesty International unveils its annual report, the group's Secretary General Agnès Callamard joined us for Perspective. In the report, she accused Russia of turning humanitarian corridors in Ukraine into "death traps" – a tactic she says was used in Syria and Chechnya. Callamard also hit out at the UN Security Council for failing to "act adequately in the face of atrocities". Speaking to FRANCE 24, she slammed "our failure to reform" multilateral institutions, saying the use of veto has meant that the UN Security Council has been "unable to address conflict" in several countries, with Ukraine the latest example.

© Studio graphique France Médias Monde

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Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : un nouveau round de négociations à partir de lundi

Le Drian plaide pour un dialogue « ferme » avec Vladimir Poutine

« Il faut continuer à parler avec les Russes, il faut continuer à parler avec le président Poutine », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, lors du forum de Doha (Qatar), relate Le Figaro. « Il faut être dans l’exigence du dialogue, dans sa clarté, sans aucune naïveté, avec beaucoup de fermeté, mais continuer à lui parler pour qu’à un moment donné, il considère que le prix à payer pour son intervention en Ukraine est tellement élevé qu’il vaut mieux négocier », a-t-il précisé.

Négociateurs russes et ukrainiens vont se rencontrer en Turquie

« Lors de discussions aujourd’hui en visioconférence, il a été décidé de tenir le prochain round en présentiel en Turquie du 28 au 30 mars », a indiqué dimanche 27 mars, sur sa page Facebook, David Arakhamia, un des négociateurs ukrainiens. Il s’agira des premiers pourparlers depuis que l’armée russe a annoncé se concentrer sur la « libération » du Donbass.

« Poutine boucher » : Macron craint une escalade

Alors que Joe Biden a taxé Vladimir Poutine de « boucher » samedi 26 mars, Emmanuel Macron a réagi à ces propos. Il a notamment expliqué sur France 3 qu’il « n’utiliserait pas » les termes du président américain. Le chef de l’Etat estime qu’il ne faut pas être « dans l’escalade ni des mots ni des actions » sur le sujet brûlant de la guerre en Ukraine. A la suite des propos du président américain, son porte-parole, Dmitri Peskov, lui a demandé de rester « réfléchi » et de mesurer ses paroles. « A chaque fois, les insultes personnelles de ce genre réduisent le champ des possibles pour nos relations bilatérales avec le gouvernent américain actuel », a-t-il lancé. « Ce que le président voulait dire, c’est que Poutine ne peut pas être autorisé à exercer un pouvoir sur ses voisins », a nuancé par ailleurs la Maison-?Blanche pour tenter d’apaiser des tensions déjà très vives entre les Etats-Unis et la Russie.

L’enseigne Auchan reste en Russie

Très critiqué pour sa décision de laisser Auchan Retail International actif en Russie, son PDG Yves Claude n’hésite pas à se justifier. « Partir serait imaginable sur le plan économique mais pas du tout du point de vue humain », a-t-il assuré. Le dirigeant a évoqué une décision qui « n’est pas simple à prendre », mais réaffirmé son choix de maintenir les activités économiques du groupe en Russie. Pour rappel, il y est présent depuis plus de vingt ans et emploie 30 000 personnes. Selon Yves Claude, la présence de l’enseigne au « positionnement de discounter » contribue à « protéger le pouvoir d’achat des habitants » qui vivent actuellement une période de « forte inflation ». « Il est facile de nous critiquer, mais on est là, on fait face et on agit pour la population civile », a lâché le PDG. Même si Auchan a suspendu ses investissements en Russie et s’attend à d’importantes pertes économiques, Yves Claude n’est donc pas décidé à changer d’avis, alors que même Volodymyr Zelensky lui demande de le faire. Par ailleurs, Auchan assure en parallèle ses activités en Ukraine dans les conditions « extrêmes » de la guerre.

Washington ne s’opposerait pas aux transferts d’avions polonais, selon Kiev

« Les États-Unis nous ont assuré qu’ils n’avaient pas d’objection au transfert des avions », a fait savoir Dmytro Kouleba, ministre ukrainien des Affaires étrangères, qui a rencontré Joe Biden à Varsovie samedi 26 mars. Il a ajouté que « la balle est maintenant dans le camp de la Pologne », précise Le Figaro. Washington avait envisagé de compenser un transfert de Mig polonais, sur lesquels sont formés les pilotes ukrainiens, par la livraison de F-16. Mais le Pentagone était ensuite revenu sur cette idée, craignant d’impliquer directement l’Otan dans le conflit.

Joe Biden s’attend à « un long combat »

« Pour l’amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir », a déclaré le président des Etats-Unis à propos de son homologue russe Vladimir Poutine, dans un discours clôturant sa visite en Pologne, samedi 26 mars. Joe Biden a également salué la « bravoure » des Ukrainiens, précisant : « Nous sommes face à un très long combat ». La Maison Blanche a cependant tempéré dans la foulée, affirmant que Joe Biden n’a pas appelé à un « changement de régime » en Russie. « Les forces américaines sont présentes pour défendre les alliés de l’Otan », a dit le président américain, prévenant que « la Russie ne doit pas envisager prendre un centimètre carré en territoire de l’Otan ».

Lviv bombardé

Des explosions ont eu lieu samedi 26 mars près de Lviv, ville de l’ouest de l’Ukraine, rapporte BFMTV. Malgré les annonces de l’armée russe qui dit vouloir se concentrer sur la « libération » du Donbass, les régions occidentales restent menacées. Selon le gouverneur de la région, au moins cinq personnes ont été blessées.

Défendre les pays de l’Otan est un « devoir sacré », déclare Biden

Joe Biden a réaffirmé, samedi 26 mars lors de son déplacement à Varsovie, que l’article 5 du traité de l’Otan constitue un « devoir sacré » pour les Etats-Unis. Celui-ci dispose que toute attaque contre un Etat membre est une attaque contre tous les membres. La Pologne se situe à la frontière est de l’Otan et serait donc la première exposée à une attaque russe. 

Concentration sur l’Est

Un peu plus d’un mois après l’invasion russe en Ukraine, les combats se poursuivent dans le pays. Alors que le peuple ukrainien résiste, 20minutes fait savoir que Moscou semble vouloir changer de plan d’action. Vendredi 25 mars, la Russie a annoncé se concentrer sur le Donbass situé à l’est de l’Ukraine pour « libérer » les républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk. L’Etat major a assuré que sa stratégie avait été d’étirer la défense ukrainienne sur d’autres fronts dans le pays pour détourner son attention du Donbass.

Version officielle contestée

Une vision officielle contestable à la vue de l’évolution russe sur le territoire ukrainien. En effet, de nombreux experts affirment que Vladimir Poutine, n’ayant pas réussi sa progression comme espéré, ait changé d’objectif et trouvé un plan B. Ils estiment aussi que le Kremlin souhaite à revendiquer la victoire en assurant le contrôle du Donbass tout en négociant le statut de la Crimée. L’attaque massive de Marioupol, ville stratégique avec un port qui donne sur la mer d’Azov, permettrait à Moscou d’avoir un territoire clé. En attendant, les combats se poursuivent et l’armée russe tente tant bien que mal de parvenir à ses fins.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Inde : le défi de l'accès à l'eau potable pour tous

Publié le : 22/03/2022 - 13:40Modifié le : 22/03/2022 - 13:45

L'Inde est l'un des pays au monde où le stress hydrique est le plus problématique, rendant très difficile l'accès à l'eau pour une partie de la population. Les conséquences sont désastreuses, tant sur le plan sanitaire qu’économique et environnemental. Pour y remédier, le gouvernement du Premier ministre Modi a mis sur la table 45 milliards d’euros. Objectif : de l'eau potable pour tous d'ici 2024. Point d’étape, trois ans après son lancement, sur ce programme baptisé "Jal Jeevan Mission".

Une émission préparée par Rebecca Martin 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Forum mondial de l’eau au Sénégal : seulement un Africain sur quatre a accès à l’eau potable

Inde : face à la pollution de l'air, New Delhi prend des mesures d'urgence

Focus

Inde : le combat d'un citoyen pour nettoyer les lacs pollués de Bangalore

France24 - World

Call for regime change? Biden departs from script to blast 'butcher' Putin

Issued on: 28/03/2022 - 20:08

François PICARD Follow

Did he go off script or was he on message? The Biden administration is partially rolling back what the US president said about Vladimir Putin at the conclusion of his Saturday speech in Warsaw. Washington insists it is not plotting or espousing regime change in Moscow, instead describing an "unworkable relationship" with the current master of the Kremlin. 

Is this just a bit of hyperbole that will soon be forgotten as the world watches Russia bomb civilians and push its invasion of Ukraine? Or a moment as significant as when Putin issued a thinly-veiled threat of nuclear war last month to deter the West from intervening? We dust off the Cold War playbook to see what works and what does not. 

More broadly, with Biden back in Washington and both sides digging in for a long war, we ask if anything can stop the nightmare that is unfolding and also how Russians themselves feel about it all.

Produced by Alessandro Xenos, Juliette Laurain and Léopoldine Iribarren.

© Studio graphique France Médias Monde

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  • Jean DE GLINIASTY, Former French Ambassador to Russia
  • Eka ZGULADZE, Former Deputy Minister of Internal Affairs of Ukraine
  • Michael KIMMAGE, Professor of History, Catholic University of America & Author
  • Wojciech LORENZ, Senior Analyst, Polish Institute of International Affairs
WAR IN UKRAINE

Biden's unscripted remark that Putin 'cannot remain in power' catches advisors off guard

Fight against Russia's Ukraine war is a 'new battle for freedom', Biden says

The World This Week

Putin's war: One month on, NATO on high alert as Russia recalibrates strategy in Ukraine

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : le QG des forces aériennes ukrainiennes bombardé

Le président américain Joe Biden est arrivé, vendredi 25 mars, en Pologne pour inspecter la frontière occidentale de l’Otan, alors que les combats se poursuivent en Ukraine.

Contre-offensive ukrainienne à Kherson

Selon un haut responsable du Pentagone cité par Le Parisien, le contrôle Kherson, seule ville majeure de l’Ukraine totalement conquise par les Russes, est « désormais contesté », par les forces ukrainiennes. « Nous ne pouvons dire exactement qui contrôle Kherson, mais le fait est qu’elle n’est plus aussi solidement sous contrôle russe qu’auparavant », a fait savoir cette source. 

Emmanuel Macron défend la fin de la dépendance à l’énergie russe

En marge d’un sommet du Conseil de l’Europe, vendredi 25 mars, Emmanuel Macron a plaidé pour une sortie de « la dépendance aux énergies fossiles russes », avec comme principaux outils l’achat groupé, pour lequel la Commission européenne aura mandant, et la réforme du prix de l’électricité. « Nous voulons maîtriser les prix sans prendre le risque de ne plus être approvisionnés », a-t-il affirmé. Le président français a ajouté qu’il allait à nouveau discuter avec Vladimir Poutine sous « 48 à 72 heures » pour arrêter les modalités d’une évacuation des civils de Marioupol en partenariat avec la Grèce et la Turquie.

Frappe russe contre un centre de commandement à Vinnytsia

Le centre de commandement des forces aériennes ukrainiennes, situé à Vinnytsia, dans le centre du pays, a été touché, vendredi 25 mars par une frappe russe, relate Le Point. « Les Russes ont tiré six missiles de croisière. Certains ont été abattus par la défense antiaérienne. Les autres ont touché plusieurs bâtiments, causant des dommages significatifs », a annoncé le commandement aérien ukrainien, sans donner de bilan humain. 

L’ambassadeur de Russie en France convoqué

Le ministère des Affaires étrangères a convoqué, vendredi 25 mars, l’ambassadeur russe à Paris, après la publication sur le compte Twitter de l’ambassade de caricatures « inacceptables ». Rapidement retirés, les dessins montraient notamment des personnages symbolisant les différents pays européens, dont la France, en train de lécher le postérieur de l’Oncle Sam. « Nous nous efforçons de maintenir un canal de dialogue exigeant avec la Russie », mais ces « agissements sont parfaitement inappropriés », a déclaré le Quai d’Orsay.

Le Donbass, objectif « principal » de l’armée russe

« Les capacités de combat des forces ukrainiennes ont été réduites de manière importante, ce qui permet (…) de concentrer le gros des efforts sur l’objectif principal : la libération du Donbass », a déclaré l’adjoint au chef de l’état-major russe, Sergueï Roudskoï, cité par Le Parisien. L’armée russe dit avoir atteint ses objectifs initiaux. Des déclarations qui laissent imaginer une nouvelle approche des négociations, puisque Kiev a déjà dit être prêt à discuter de l’avenir de cette région russophone, au cœur du conflit qui dure entre les deux pays depuis 2013.

Pas d’avancée sur les points cruciaux des négociations, selon la Russie

Moscou reconnaît avoir perdu 1 351 soldats

Près de 300 décès redoutés dans la frappe du théâtre de Marioupol

Environ 300 morts sont redoutées dans le théâtre de Marioupol, qui a été bombardé par l’aviation russe le 16 mars, tandis que des centaines de personnes y étaient abritées. L’annonce a été faite ce vendredi par la mairie de la ville, qui cite des témoins. « Des témoins ont des informations selon lesquelles environ 300 personnes sont mortes au théâtre dramatique de Marioupol à la suite d’un bombardement par un avion russe. Jusqu’au bout, on ne veut pas croire à cette horreur, a écrit la mairie de Marioupol sur son compte Telegram, comme le relaye BFM TV. Jusqu’au bout, on veut croire que tout le monde est sauf. Mais les témoignages de ceux qui se trouvaient à l’intérieur du bâtiment au moment de cet acte terroriste disent le contraire. » 

L’Otan se refuse à un « vide sécuritaire » dans l’Arctique 

L’Otan ne peut se permettre de laisser s’installer un « vide sécuritaire » dans l’Arctique, objet d’une « compétition stratégique grandissante » avec la Russie et la Chine. Ces propos ont été tenus par son secrétaire général, Jens Stoltenberg, comme le relaye 20Minutes« Nous ne pouvons [pas] nous permettre un vide sécuritaire dans le Grand Nord. Cela pourrait nourrir les ambitions russes, exposer l’Otan et soulever le risque de malentendus », a estimé Jens Stoltenberg à l’occasion d’une visite sur la base de Bardufoss, dans le nord de la Norvège. Là-bas, se déroulent actuellement d’importants exercices militaires. 

L’exclusion de la Russie du G20 minimisée 

Moscou a minimisé la portée d’une éventuelle exclusion du G20, souhaitée par les Etats-Unis, jugeant qu’un tel coup ne serait pas « mortel », relate BFM TV« En ce qui concerne le format G20, il est important. Mais dans les circonstances actuelles, alors que la plupart des membres sont dans un état de guerre économique avec nous, il ne se passerait rien de mortel » en cas d’exclusion de Moscou, a estimé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, auprès de la presse. 

Biden accusé par le Kremlin de vouloir « détourner l’attention » du programme d’armement chimique et biologique américain  

Ce vendredi, le Kremlin a accusé le dirigeant des Etats-Unis, Joe Biden, de s’évertuer à « détourner l’attention » – par le biais de ses déclarations sur les inquiétudes occidentales de recours par la Russie aux armes chimiques – du programme d’armement chimique et biologique américain en Ukraine, indique Le Monde« Il est clair que les Américains tentent de détourner l’attention en parlant d’une prétendue menace russe, sur fond du scandale provoqué […] par les programmes de développement des armes chimiques et biologiques que les Etats-Unis ont mis en place dans plusieurs pays, y compris en Ukraine », a réagi auprès des médias le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. 

Des fosses communes à Marioupol

Comme le rapporte 20Minutes ce vendredi, la chef de l’équipe des droits de l’Homme de l’ONU en Ukraine a confié que les observateurs recevaient de plus en plus d’informations concernant des fosses communes dans la ville de Marioupol, située en Ukraine, dont une qui semblait contenir 200 corps. « Nous avons de plus en plus d’informations sur les fosses communes qui s’y trouvent », a expliqué Matilda Bogner à la presse par liaison vidéo depuis l’Ukraine, assurant ensuite que certaines des preuves provenaient d’images satellites.

Décès d’un aumônier militaire en Russie

Un aumônier militaire a été tué par des tirs ukrainiens de roquettes « Smertch » sur un village frontalier russe situé non loin de la ville ukrainienne de Kharkiv, actuellement en proie à de violents combats. Cette information a été révélée ce vendredi par l’Eglise orthodoxe. « Le père (Oleg Artiomev) se trouvait [jeudi] soir dans le village de Jouravliovka lorsqu’il est tombé sous les tirs de Smertchs ukrainiens, mourant dans l’exercice de ses fonctions », a détaillé le département militaire de l’Eglise, comme l’indique BFM TV. C’est le premier décès en territoire russe survenu à la suite de tirs ukrainiens qui a été rendu public depuis le début de la guerre en Ukraine.

Une réserve de carburant bombardée

Le ministère ukrainien des Situations d’urgence a confirmé ce vendredi « un bombardement » survenu la veille « vers 18 heures GMT », c’est-à-dire 19 heures, heure française, au niveau de « la réserve de carburant de Kalynivka », qui se trouve à 40 kilomètres au sud-ouest de Kiev. « Il n’y a aucune menace de propagation du feu en dehors de la réserve », a précisé la même source, dont les propos sont cités par 20Minutes. L’incendie était toujours en cours ce vendredi matin. « On a vu l’explosion, c’était vraiment puissant, a témoigné un agent de sécurité du site. Heureusement, il n’y a pas de victimes. »

L’UE sommée de fermer ses frontières avec la Russie et le Bélarus

L’Ukraine a demandé ce vendredi à l’Union européenne de fermer ses frontières avec la Russie et le Bélarus, pays allié de Moscou dans l’offensive menée depuis un mois par l’armée russe en Ukraine, relaye BFM TV. « Le ministère des Infrastructures propose à l’UE de bloquer complètement les liaisons terrestres et maritimes avec la Russie et le Bélarus », a fait savoir le ministère ukrainien sur Telegram, arguant ensuite que ces « mesures [sont] nécessaires » pour « arrêter la fourniture au pays agresseur de biens à double usage pouvant être utilisés à des fins militaires ».

Moscou nie toute violation du droit international

La Russie a démenti ce vendredi toute violation du droit international, après avoir été accusée par l’Ukraine d’avoir utilisé des bombes au phosphore, relate 20Minutes. « La Russie n’a jamais violé aucune convention internationale », a assuré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, interrogé par les médias au sujet des accusations ukrainiennes.

La Russie dénonce les relents « hitlériens » du discours européen

Le chef de la diplomatie russe a jugé ce vendredi que les dirigeants européens tenaient un discours aux relents « hitlériens » contre la Russie, qui est visée par d’importantes sanctions, observe BFM TV. « On nous a déclaré une véritable guerre hybride totale. Ce terme [de guerre totale, Ndlr] qu’utilisait l’Allemagne hitlérienne est désormais prononcé par beaucoup de politiciens européens lorsqu’ils expliquent ce qu’ils veulent faire de la Russie », a déclaré Sergueï Lavrov, à l’occasion d’une réunion organisée avec des représentants d’une fondation diplomatique russe.

Au moins quatre civils tués à Kharkiv

Comme le rapporte France 24, un bombardement russe sur un centre médical de Kharkiv, dans l’est de l’Ukraine, a fait au moins quatre morts et trois blessés. L’annonce a été faite ce vendredi par la police régionale de la deuxième ville du pays.

Moscou dit avoir détruit la plus grande réserve de carburant de l’armée ukrainienne

La Russie a affirmé, ce vendredi, avoir détruit, la veille, la plus grande réserve de carburant de l’armée ukrainienne, à proximité de Kiev, grâce à des missiles de croisière. « La plus grande réserve de carburant qui restait à l’armée ukrainienne, qui servait à approvisionner les unités dans la partie centrale du pays, a été détruite », a précisé le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, dans un communiqué cité par BFM TV.

Berlin vise une « quasi-indépendance » au pétrole russe

L’Allemagne a confié ce vendredi qu’elle allait fortement et rapidement réduire sa dépendance vis-à-vis des ressources énergétiques de la Russie. Et cela, en se passant de son charbon d’ici l’automne et de son pétrole à la fin de l’année. « D’ici le milieu de l’année, les importations de pétrole russe en Allemagne devraient avoir diminué de moitié, à la fin de l’année, nous visons une quasi-indépendance », a observé le ministère de l’Economie dans un communiqué cité par 20Minutes, avant d’indiquer que « d’ici l’automne, nous [pourrons] devenir globalement indépendants du charbon russe ». Concernant le gaz, l’Allemagne pourra être « largement indépendante […] d’ici mi-2024 », a-t-il également estimé.

Une déportation « de force » de certains Ukrainiens ? 

En Ukraine, la situation de la ville de Marioupol, située sur la mer d’Azov et grandement bombardée, continue de se dégrader. Ainsi, les Ukrainiens dénoncent la déportation « en masse » d’habitants vers la Russie, nous apprend 20Minutes ce vendredi. Le maire de Marioupol, Vadym Boychenko, a évoqué la veille, sur Telegram, un dernier bilan de 15 000 habitants qui auraient selon lui été emmenés « de force » à bord de bus, mais également « la confiscation des passeports ukrainiens » de nombre d’habitants coincés sur place.

Attal : Macron a « toujours dit les choses » à Poutine 

Tandis qu’Emmanuel Macron a été vivement critiqué ce jeudi par Yannick Jadot, pour sa relation avec Vladimir Poutine, à qui il reproche de le tutoyer et de l’avoir reçu au fort de Brégançon, Gabriel Attal a répliqué en ces termes au micro de France Info ce vendredi : « Il a toujours dit les choses droit dans les yeux. » Selon le porte-parole du gouvernement, « la Russie ne va pas déménager, la Russie c’est un voisin ». Après quoi, il a défendu le fait qu’il fallait « continuer à dialoguer mais en se disant les choses »

« Notre objectif, c’est de pousser la Russie à revoir ses calculs et ses plans », a par ailleurs précisé Gabriel Attal, qui a assuré ensuite que « non », les entreprises françaises n’étaient pas forcées de quitter le pays qui a envahi l’Ukraine un mois plus tôt. « En revanche, elles n’ont pas la possibilité d’investir sur de nouveaux projets ou autres en Russie », a-t-il ensuite observé. 

🗣 Guerre en Ukraine : « la Russie restera un voisin donc il faut continuer à dialoguer » avec Vladimir Poutine, justifie Gabriel Attal, alors que Yannick Jadot accuse Emmanuel Macron de complaisance. pic.twitter.com/HBU75E1O8j

— franceinfo (@franceinfo) March 25, 2022

« Attention de ne pas pousser la Russie dans les bras de la Chine » 

Ce vendredi, au micro de BFM TV, Jordan Bardella a mis en garde vis-à-vis du risque de « pousser la Russie dans les bras de la Chine ». Et d’ajouter peu après, pour étayer son raisonnement : « En partant de Russie, on va laisser des infrastructures, on va permettre à la Russie de s’enrichir, et moi, j’ai déjà entendu la diplomatie chinoise inviter ces entreprises, y compris ces grands groupes à venir combler le vide. » Ensuite, il a tenu à alerter sur un autre point, toujours en lien avec la guerre en Ukraine et l’offensive russe : « Attention à ne pas créer un monstre, une hyperpuissance avec le pays le plus peuplé du monde et le pays le plus grand du monde. » 

Les sanctions sont arrivées « un peu tard »

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est adressé ce jeudi à l’Union européenne, relate BFM TV. Il a estimé que les sanctions contre Moscou étaient arrivées « un peu tard » : « Vous avez appliqué des sanctions. Nous vous en sommes reconnaissants. Ce sont des mesures fortes. Mais c’est un peu tard. Parce que si elles avaient été préventives, la Russie ne serait pas entrée en guerre. » 

Marioupol : des habitants piégés

La mairie de Marioupol, en Ukraine, demande de l’aide, car que des habitants « commencent à mourir de faim à l’intérieur de la ville », relate The Kyiv Independant. « De plus en plus de personnes se retrouvent sans nourriture alors que les multiples tentatives de créer des couloirs humanitaires et de fournir de l’aide ont échoué, les troupes russes continuant à violer les accords de cessez-le-feu », indique le média ukrainien.

⚡️Mariupol City Council calls for help as residents begin to die from starvation.

More and more people are left without any food while multiple attempts to create humanitarian corridors and to provide aid have failed as Russian troops continue to violate ceasefire agreements.

— The Kyiv Independent (@KyivIndependent) March 24, 2022

Nuit calme à Kiev

La nuit a été « relativement tranquille » à Kiev, en Ukraine, selon les informations de France 24. Toutefois, les combats continuent autour des villes satellites de la capitale, en direction du Nord-Ouest. Par ailleurs, des combats importants se sont déroulés au sud-ouest de Kiev, à proximité de Vasylkiv, d’après un conseiller du ministère de l’Intérieur ukrainien qui s’est exprimé à la télévision ukrainienne, indiquent nos confrères.

« Il est nécessaire de chercher la paix »

Après un mois de guerre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont les propos sont cités par BFM TV, a exhorté la Russie à « chercher la paix ». Avant de préciser que si les forces russes « savaient ce qui les attend, [il est] sûr qu’elles auraient peur de venir ici. » Une déclaration qu’il a ensuite achevée de cette manière : « J’ai parlé au président de la Lituanie, Nauseda, au Premier ministre d’Israël, Bennett, et au Premier ministre du Royaume-Uni, Johnson. Tout cela pour que la Russie comprenne une chose, à savoir qu’il est nécessaire de chercher la paix. La Russie doit également chercher la paix. »

Ce vendredi 25 mars marque le 30e jour de la guerre en Ukraine et de l’offensive menée par la Russie. Le dirigeant américain, Joe Biden, est attendu dans la ville de Rzeszow, située à environ 80 kilomètres de la frontière avec l’Ukraine, à l’occasion d’une visite en Pologne, seconde étape de son voyage en Europe. L’annonce a été faite ce jeudi par la Maison-Blanche, relaye BFM TV. Après être arrivé de Bruxelles, le chef de l’Etat sera reçu par le président polonais Andrzej Duda et recevra un briefing sur la réponse humanitaire face aux réfugiés qui fuient l’invasion russe. Ensuite, il rencontrera des soldats américains positionnés sur le flanc-est de l’Otan, comme indiqué par la Maison-Blanche dans un communiqué. « L’OTAN n’a jamais été aussi unie qu’aujourd’hui », a tweeté Joe Biden au cours de la nuit de jeudi à vendredi. Et d’ajouter ensuite que Vladimir Poutine « obtient exactement le contraire de ce qu’il avait l’intention d’obtenir en se rendant en Ukraine. » 

NATO has never been more united than it is today.

Putin is getting exactly the opposite of what he intended to have as a consequence of going into Ukraine.

— Joe Biden (@JoeBiden) March 25, 2022

Les Etats-Unis et l’UE annoncent une « task force »

Ce vendredi, le président américain, Joe Biden, ainsi que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ont annoncé la création d’un groupe de travail conjoint qui aura pour finalité de réduire la dépendance de l’Europe au pétrole et au gaz russes, relaye BFM TV. Ce groupe aura pour objectif de trouver de nouvelles sources d’approvisionnement. Ainsi, la Maison-Blanche a fait savoir que les Etats-Unis s’efforceraient de fournir à l’Europe au moins 15 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié en 2022. Et cela, en partenariat avec d’autres pays.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Emmanuel Macron hits back at Eric Zemmour over 'killer' chants

Issued on: 28/03/2022 - 23:55

Marc Perelman Follow Shirli SITBON

There are just 13 days to go before the first round of the French presidential election. In this edition of the show, we see how the president was called a murderer by some supporters of Eric Zemmour at a rally – and how Macron reacted. We also take a closer look at far-right candidate Marine Le Pen's chaotic visit to the French overseas department of Guadeloupe.

French presidential election © France 24

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  • Angela DIFFLEY, FRANCE 24 Campaign Commentator
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

French president responds to 'Killer Macron' chants at rally for far-right rival Zemmour

Perspective

French presidential election: Two weeks before first round, Zemmour tries to rally opinion

2022 FRENCH ELECTIONS

Macron remains clear favourite – but rivals turn up volume two weeks from vote

Valeurs Actuelles

Inflation qui s’envole, pouvoir d’achat qui s’effondre : chute historique de la confiance des ménages

L’inflation, brutale, balaye le retour de la croissance. Première illustration dans les données publiées ce mardi par l’Insee. La confiance des ménages a chuté de 6 points entre février et mars. Un tel repli mensuel est historique. « Il n’a été égalé ou dépassé qu’au moment de la récession de 1993 et du confinement d’avril 2020 », observent les analystes de BNP Paribas. Il y a bien une explication : sous l’effet de la flambée des cours du pétrole et des produits agricoles, la hausse des prix à la consommation a atteint 4,5 % en mars sur un an. Et l’avenir s’annonce pire encore : l’indice mesurant l’inflation future a fait un bon de 50 points. « Le second trimestre devrait marquer une nouvelle hausse de l’inflation de 2,2 %, un record depuis 1983 » poursuit-on chez BNP Paribas. Et comme la confiance est le moteur de la consommation, il est fort à parier que l’Insee revoie à la baisse ses prévisions de croissance pour 2022. En parallèle, il y a une autre alerte : le pouvoir d’achat, devenu depuis quelques semaines le thème central de la campagne présidentielle, est en repli. Selon une étude de l’Institut Molinari, la France affiche un pouvoir d’achat des salariés de 7 % inférieur à ceux des autres pays européens. Et cette fois, il y a un autre responsable : le poids des impôts et des cotisations sociales qui atteignent 51 % pour un célibataire et 45 % pour un couple avec deux enfants, soit plus de 7 points en moyenne que dans les autres pays européens, selon cette étude. « La France continue d’être peu compétitive pour les entreprises et les salariés », résume l’Institut. Employer des salariés en France coûte cher, rapporte peu et le pouvoir d’achat des salariés est moyen. » Et de conclure : « Pour les hauts salaires [qui sont ceux qui consomment le plus, NDLR], la France reste la pire destination. »

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Valeurs Actuelles

Pouvoir d’achat, le grand enfumage

À chaque campagne présidentielle sa thématique. La lutte contre la fracture sociale, par Jacques Chirac, en 1995, suivie par la lutte contre l’insécurité, sept ans plus tard, le « travailler plus pour gagner plus », de Nicolas Sarkozy, en 2007, le « président normal », de François Hollande, en 2012 et la « start-up nation » d’Emmanuel Macron, en 2017. L’élection de 2022 n’échappe pas à la règle et un thème émerge depuis quelques mois : le pouvoir d’achat. Il est vrai qu’il est malmené, ne serait-ce que parce que les prix de l’énergie et des matières premières atteignent des sommets, alimentés par les scories de la crise du Covid-19 et par le conflit russo-ukrainien.

Pour l’Insee, une chose serait claire : le pouvoir d’achat augmente, si l’on se réfère à ses derniers chiffres (+ 0,7 % au 4e trimestre 2021), publiés le 25 février (peut-être l’Institut sera-t-il amené à revoir sa position avec un litre de carburant à plus de 2 euros). Un sentiment à l’opposé du vécu des Français, qui se demandent si le pouvoir d’achat n’est pas comme la température : il y a le réel et le ressenti. Sans doute parce que c’est sur les dépenses contraintes (énergie, loyer, alimentation, transport, abonnements télécoms et Internet…) que se concentrent les hausses de prix et surtout parce que les augmentations salariales ne suivent pas. Et ce n’est pas le dégel du point d’indice de la fonction publique, qui sera revalorisé cet été, qui peut faire oublier la réalité.

Le gouvernement a beau multiplier les cadeaux de fin de mandat (chèque énergie, plafonnement des hausses du prix du gaz, baisse de 15 centimes du litre d’essence… ), sa générosité – 30 milliards d’euros en six mois – rencontrera tôt ou tard des limites budgétaires. Parce que les raisons à la hausse des prix semblent mondiales – l’inflation, en février, a atteint 7,9 % aux États-Unis ! – et durablement installées, il semble que le pire soit devant nous. Maigre consolation, il n’est jamais certain, dit-on.

L’énergie, principal moteur de l’inflation

Le prix du gazole à 2,1407 euros le litre en moyenne, le SP 95-E10 à 2,0286 euros, soit plus de 10 centimes plus cher que l’essence… cette flambée des prix, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, l’a comparée au choc pétrolier de 1973, où le prix de l’or noir, en trois mois, avait été multiplié par quatre. Le prix du baril a atteint 139 dollars, à 8 dollars de son record absolu, atteint en 2008 ; les spécialistes redoutent de le voir continuer son ascension. Jusqu’à 200 dollars, estiment les analystes d’Euler Hermes.

Selon leurs prévisions, la facture d’énergie des Français pourrait atteindre 2 800 euros en 2022, en augmentation de 400 euros. Et ce, malgré les mesures gouvernementales pour tenter d’amortir une partie du choc. Le Premier ministre a récemment annoncé une baisse de 15 centimes par litre sur l’ensemble des carburants, à partir du 1er avril et pendant quatre mois, mesure qui devrait coûter 2 milliards d’euros à l’État. De même, le gouvernement a limité les hausses de l’électricité à 4 %, en réduisant les taxes. Le prix du gaz a été gelé à son niveau d’octobre 2021, pour l’ensemble de 2022. Au total, le ministère de l’Économie chiffre à 22 milliards d’euros le coût des aides sur l’énergie, en 2022, sans compter le plan d’aide aux entreprises dévoilé le 16 mars. De l’argent magique qui n’empêchera pas une chute de 1,5 point du pouvoir d’achat, selon les estimations d’Euler Hermes. Et si l’Europe venait à décider de cesser toute importation de gaz russe, l’impact sur le pouvoir d’achat serait de 3 points.

L’alimentation : quand la hausse des prix s’invite à table

Michel-Édouard Leclerc est très clair : « L’inflation que nous voyons actuellement dans les magasins est une conséquence de l’après-Covid », a-t-il déclaré sur CNews, avant d’ajouter : « La guerre en Ukraine, c’est l’inflation à venir. » Jusque début février, l’augmentation des prix des produits de grande consommation était évaluée à 3 % sur l’année. Selon les dernières statistiques de l’Insee, les produits frais étaient les premiers touchés (+ 5,9 % en un an), suivis par les légumes (+ 5,8 %), le pain et les céréales (+ 2,7 %). Cela, c’était avant le conflit ukrainien. Depuis, les cours des matières premières agricoles flambent : ceux du blé sont passés de 250 à 440 euros la tonne – la Russie et l’Ukraine représentant un tiers des exportations mondiales de blé – et les cours du maïs, du colza, des pommes de terre, de l’huile de tournesol ont atteint des niveaux records. Les céréales étant la base de l’alimentation animale, le prix du lait, du beurre, des fromages et de la viande subissent un effet domino.

Dans les rayons, les augmentations commencent à se faire sentir. Elles atteignent d’ores et déjà entre 7 et 10 % pour les produits à base de céréales. Et, mauvaise nouvelle pour les foyers les plus modestes, ce sont les produits d’entrée de gamme qui subissent les plus fortes augmentations. Le prix de paquets de farine premier prix a augmenté de 15 %. Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, évalue à 550 euros par mois le budget alimentation pour une famille avec deux enfants : « Avec la crise ukrainienne, il faudra ajouter 10 à 12 euros par mois. »

Des augmentations qui sont sans commune mesure avec celles observées dans les pays émergents, qui, contrairement à la France, sont importateurs nets de céréales. En Afrique, et en particulier en Égypte, premier importateur mondial de blé, le prix de la farine a augmenté de 48 %, la viande de 35 %, l’huile de cuisson de 32 %… « La guerre en Ukraine signifie la faim en Afrique », a déploré la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva. De son côté, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a reconnu la semaine dernière être « extrêmement inquiet » en raison du « risque de famine que nous avons à l’international ». Avec, en toile de fond, le risque d’émeutes de la faim à l’image de celles de 2008.

Le transport change de braquet

S’il vous prenait l’idée de faire un Paris-Shanghai en classe éco, cela vous coûtera la somme de… 8 056 euros. Normal, car avec une crise sanitaire qui connaît des soubresauts, les vols entre la Chine et le reste du monde ne sont pas revenus à la normale. La loi de l’offre et de la demande joue donc à plein. Mais à ce prix, il faudra bien ajouter la hausse du prix du kérosène. Par ailleurs, et depuis l’interdiction de survol de la Russie, les trajets aériens entre l’Europe et l’Asie sont plus longs, donc plus gourmands en carburant.

Les coûts de transport sont déjà répercutés sur les prix de nombreux produits importés, surtout depuis l’Asie, qui représente à elle seule plus de 40 % des marchandises importées. Entre mars 2020 et mars 2022, la valeur du World Container Index, représentatif des coûts de logistique, a été multipliée par six. Le transport par bateau d’un conteneur en provenance de Chine à destination de l’Europe coûte en moyenne 15 000 euros, contre 3 000 euros avant la pandémie. Quant au transport par route, beaucoup de chauffeurs étant ukrainiens, la pénurie de main-d’œuvre existante depuis la pandémie ne fait que s’exacerber…

Pour les particuliers, avec une essence de plus en plus chère, beaucoup pensent passer à l’électrique. Or, face à une demande importante alors que le prix des matières premières explose et qu’il y a une pénurie de composants électroniques, Tesla a décidé d’augmenter le prix du Model3 de plus de 3 000 euros ; vendu plus de 45 000 euros, ce véhicule ne donne maintenant plus droit qu’à un bonus écologique réduit. En outre, mieux vaut être patient : si vous la commandez maintenant, vous ne serez pas livré avant un an, sauf si vous décidez d’ajouter quelques options, auquel cas le délai est ramené à huit mois.

Les matériaux de construction : entre pénurie et flambée des prix

Il faut remonter à 2008 pour observer de telles hausses de prix : en un an, l’acier s’est apprécié de 73 %, le PVC de 69 %, l’aluminium de 41 %, le cuivre de 33 %. Sans compter les hausses des prix des ciments, des tuiles et briques, de la peinture… Depuis trois semaines, le conflit ukrainien fait trembler les professionnels du bâtiment. En deux jours, la tonne de fer a augmenté de… 50 % ! Les cours du bois sec, qui étaient déjà passés de 250 à 450 euros la tonne, se rapprochent des 500 euros.

Les risques de pénurie sont nombreux, l’Ukraine étant un important fournisseur de résineux servant à la fabrication de contreplaqué. À la destruction d’usines s’ajoutent les conséquences de l’embargo sur les échanges commerciaux avec la Russie. Au total, cela fait 20 % de bois de construction en moins pour la France. Selon la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment, les artisans pourraient augmenter leurs devis jusqu’à 30 % pour répercuter non seulement les tensions sur les prix des matériaux, mais aussi ceux de l’ énergie. Ce n’est pas rien.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

No, these world leaders are not senile or Illuminati

Issued on: 28/03/2022 - 21:51

Videos are circulating of world leaders portrayed with misleading captions - including US President Joe Biden appearing to ask for his late mother, and France's Emmanuel Macron accused of Illuminati hand gestures. We tell you more in this edition of Truth or Fake with Vedika Bahl.

France24 - World

Romania's Iași pogrom, one of the worst massacres of Jews during World War II

Issued on: 25/03/2022 - 13:25Modified: 25/03/2022 - 13:27

During World War II, one of the worst massacres of the conflict took place in Eastern Europe, in Romania's second city of Iași. A tenth of the city's population – more than 13,000 people – was murdered in the space of a few days, simply because they were Jews. More than 80 years after the Iasi pogrom, most people in Romania know little about these atrocities, and the country's far-right party is gaining in strength – as are those who want to rewrite history. FRANCE 24's Nadia Blétry, Thierry Trelluyer and Ruth Michaelson report.

The Holocaust saw the cold-blooded murder of 6 million Jews. The worst of the tragedy took place in eastern Europe: in Poland, Ukraine, Hungary and Romania. It's estimated that up to 380,000 Jews were killed in Romania: most by the police, but some by ordinary citizens, with the complicity of the dictatorship led by Ion Antonescu. One of the most violent episodes was the Iași pogrom in the summer of 1941.

When Romania, an ally of the Third Reich, sent its army into neighbouring Moldova which was occupied by Soviet forces, the Soviets bombed the city in revenge. Iași was a cradle of several fascist and anti-Semitic movements and the Jewish population was immediately targeted in retaliation, accused of being Communist spies. The police then attacked and were joined by mobs taking up pickaxes and sticks. Many Jewish people were rounded up and shot dead at the police headquarters, or thrown into so-called death trains, where they were crammed one on top of the another in atrocious conditions – many dying of heat, hunger, thirst and suffocation. A tenth of the population of Iași – more than 13,000 people – was massacred in the space of just a few days.

Beyond historians, most people in Romania know little about these atrocities. A law has just been passed to make the education of the Holocaust compulsory in schools, but it has not yet been implemented.   

Meanwhile, the country's far-right party is gaining in strength and took almost 10 percent of the vote in December 2020 elections. Some are nostalgic for what is known as the "Greater Romania" of the interwar period. 

Drone images: Octavian Coman

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The first major massacre in the ‘Holocaust by bullets’: Babi Yar, 80 years on

HOLOCAUST REMEMBRANCE DAY

How three-quarters of French Jews survived the Holocaust, despite the Vichy regime

The green ticket roundup: France marks 80 years since its first mass arrest of Jews

France24 - World

Biniam Girmay becomes first Eritrean to win cycling World Tour race

Issued on: 27/03/2022 - 17:45

NEWS WIRES

Biniam Girmay of Eritrea won the prestigious Gent Wevelgem on Sunday, becoming the first African cyclist to win a one-day classic.

"This changes a lot in the future, especially for all African riders," the 21-year-old said after his narrow and hard fought triumph in the Belgian cobbled classic.

"I felt confident over the last 250m, but I just came here for a good result, this is amazing."

Girmay was part of a four-rider breakaway in the final 30km of the epic 248.8km run, and sprung an early sprint from the back of his rivals 250m from the line.

Jumbo's Christophe Laporte managed to follow Girmay and was centimetres from catching him, but the African rider edged the Frenchman to the line as a chasing pack of pre-race favourites closed in too late.

"I suffered on the cobbles, it's not exactly comfortable," said Girmay after his first race on a cobblestone surface.

"When it came to the sprint I knew the others were strong, but I felt confident," continued the Intermarche-Wanty rider.

Second-placed Laporte was furious with himself.

"I made a mistake, it should have been me launching the sprint," said the 29-year-old who missed victory by a whisker.

"Chances like that don't come up every day.

"But he came out really quickly and forced a gap, so well done to him."

Girmay was in the mix at Milan-San Remo and came fifth at the midweek classic E3 race.

He was also a triple African junior champion winning the road race, time-trial and team time-trial in 2018 before winning Africa's first world championships medal when he took silver at under-23's in 2021.

This Gent-Wevelgem is seen as a warmup for what is perhaps Belgium's biggest race, the Tour of Flanders, next Sunday.

(AFP)

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Slovenia’s Mohoric posts second win in 19th stage of Tour de France

France’s Julian Alaphilippe retains cycling world championship’s road race title

Tadej Pogacar wins Tour de France for the second year in a row

Valeurs Actuelles

La fondation Bettencourt Schueller soutien du monde de la culture

À deux pas du château du Roi-Soleil, le Campus Versailles Patrimoine & Artisanat d’excellence était inauguré en novembre dernier. Résultant d’un partenariat public-privé, ce vaste projet a été soutenu par la Fondation Bettencourt Schueller, mécène fondateur qui a apporté 2,7 millions d’euros. Une autre initiative : à l’automne, des artistes lauréats du prix Liliane-Bettencourt pour l’intelligence de la main exposaient leurs œuvres chez Christie’s à Paris. « Que des artisans d’art puissent faire découvrir leurs travaux auprès des toiles de Buff et ou de Monet leur permet de rencontrer leur public et peut-être des acheteurs », souligne Olivier Brault, directeur de la fondation.

Cette fondation familiale et reconnue d’utilité publique depuis l’origine affiche 900 millions d’euros d’actifs, ce qui en fait l’une des plus dotées en Europe. Créée en 1987 par les héritiers du groupe L’Oréal, elle est aujourd’hui présidée par Françoise Bettencourt Meyers, la petite fille du fondateur de ce leader mondial des cosmétiques. En 2021, cet acteur philanthropique a consacré 23,9 millions d’euros aux sciences de la vie, 11,9 millions d’euros aux arts et 9,2 millions d’euros à des actions sociales. D’où un total de 45 millions d’euros pour apporter son soutien à près d’une centaine de projets. Pour 2022, son budget global devrait avoisiner celui de 2021.

Nombre d’actions se poursuivent sur plusieurs années. C’est le cas notamment de la reconstruction de Notre-Dame de Paris. « Dès le lendemain de l’incendie du 15 avril 2019, la famille Bettencourt Meyers s’est engagée à participer à la reconstruction de cet édifice, via son holding Téthys, à hauteur de 150 millions d’euros, dont 100 à travers la fondation. En y ajoutant la contribution de L’Oréal, une aide totale de 200 millions d’euros sera débloquée avant fi n 2024. Elle représente 24 % des sommes promises par l’ensemble des grands donateurs », poursuit Olivier Brault.

En soutenant l’Académie des beaux-arts, la fondation encourage depuis plus de trente ans le chant choral. Cette discipline artistique favorise l’épanouissement personnel des choristes, l’élan collectif et bien sûr, l’écoute de l’autre.

Donner un nouveau souffle à la recherche scientifique

Dans le secteur scientifique, la fondation n’a pas attendu la crise sanitaire pour encourager la recherche médicale. Depuis 2007, elle soutient l’École de l’ Inserm Liliane-Bettencourt qui propose aux meilleurs étudiants une double formation pour décrocher le statut de médecin-chercheur. En 2017, elle a même mis au point un contrat alliant activité clinique et recherche scientifique, sans peser pour autant sur l’organisation de l’hôpital. Le but : donner un nouveau souffle à la recherche européenne. « S’ils sont assurés de pouvoir accomplir des travaux de haut niveau en France, les étudiants ne quitteront plus le pays pour aller par exemple aux États-Unis », assure une jeune lauréate du prix scientifique de la fondation.

Bien sûr la solidarité figure également dans ses priorités. Pendant les deux confinements interdisant à la population de sortir de leur domicile, elle a secouru des sans-abri au travers d’associations d’aide aux personnes en situation précaire.

Depuis sa création, la fondation a récompensé 620 lauréats et soutenu plus de 1 000 projets portés par de talentueuses personnalités, équipes, associations et organisations .

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - World

The battle of Irpin: Meeting the Ukrainian resistance

Issued on: 24/03/2022 - 18:43

Cyril PAYEN Follow

In Irpin, just outside the Ukrainian capital Kyiv, a multi-faceted resistance movement is preparing to face the approaching Russian troops. Our team met Bohdan, a Ukrainian artist; Maxime, a Russian artist; and Sergiy, a Ukrainian member of the French Foreign Legion. All of them will play a role in defending their city. FRANCE 24's Cyril Payen and Georges Yazbeck report.

It's March 2022. Ukrainians are fleeing the Russian invasion en masse. Ukrainian artist Bohdan Mucha has returned to Kyiv, where Ukrainian forces are preparing for the siege of the capital.

Bohdan's artists' residence has also joined the resistance. The artists are now making Molotov cocktails. Among them is Maxime, a Russian artist who has decided to stay. He is torn between what he sees in Ukraine and the reprimands of his fellow Russians, who only believe pro-Putin propaganda. His brother is part of the invading Russian troops; he has had no news from him but suspects he is not far away.

'We will win and soon you will all be able to go home!'

Then there is Sergiy, a Ukrainian member of the French Foreign Legion, who has come all the way from France to defend his homeland. His message to Ukrainian refugees: "Don't worry, we will win and soon you will all be able to go home!"

With Russian forces controlling half the city and the fighting getting closer, Sergiy holds the frontline in the centre of Irpin with his companions. The Russian danger is very close, only 200 metres away.

Water and electricity are increasingly scarce. Under martial law, alcohol is banned. In an underground bunker, the resistance members hear the shelling of their city. That day, 11 people are killed in Irpin, including an American journalist.

© Studio graphique France Médias Monde

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Ukraine's volunteer medics race to rescue civilians trapped by shelling in Irpin

ON THE GROUND

Kyiv residents, businesses coordinate aid and self-defence as fighting consumes suburbs

EXCLUSIVE

Defending Kyiv: ‘I’m 100 percent sure the Russians won’t get through’

Valeurs Actuelles

“Nous appelons les maires de France à aider l’Ukraine”

Martine Denoune. Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, vous venez d’ouvrir un fonds d’urgence…

Mgr Pascal Gollnisch. Depuis février dernier, nous intervenons auprès de quatre exarchats ou diocèses gréco-catholiques d’Ukraine. Cette aide d’urgence soutiendra les familles ukrainiennes confrontées à une grave crise humanitaire. Qu’elles soient encore en Ukraine ou en exil dans des pays limitrophes – Pologne, Roumanie, Moldavie, Slovaquie, Hongrie -, il faut bien sûr leur procurer de la nourriture, des soins et un logement. Lorsque les pères sont restés pour combattre, les mères déplacées se retrouvent avec leurs enfants à scolariser au plus vite pour éviter tout risque de désocialisation. Nous devons aider les familles à se reconstruire. Par ailleurs, nous appelons les maires de France à jumeler leur commune avec des communes ukrainiennes. Nous pouvons faciliter les premières prises de contact.

Nous pensons que nos frères ukrainiens ont le droit de vivre en paix dans leurs frontières reconnues sur le plan international.

Comment menez-vous vos actions de soutien au Moyen-Orient ?

De Beyrouth à Bagdad en passant par Damas, nous sommes à l’écoute des communautés chrétiennes, en général catholiques. Leurs besoins portent essentiellement sur l’éducation, la santé, l’action sociale et culturelle, domaines où elles sont actives, au service de tous.

Un comité d’attribution étudie chaque demande d’aide que nous envoient ces communautés chrétiennes. Si elle est acceptée, nous lançons un appel à la générosité auprès de nos bienfaiteurs. Un important projet – construction d’un dispensaire ou d’une grosse école -peut être partagé avec d’autres associations. Nous soutenons un peu plus de 1 200 projets par an.

Quelles réflexions vous inspire l’éducation au Moyen-Orient ?

Au Levant, les écoles chrétiennes reçoivent des élèves aussi bien chrétiens que musulmans. Au pays du Cèdre, la situation est dramatique : arrêt des subventions, manque de moyens des familles pour payer la scolarité, exil des professeurs.

Devant ce système scolaire en crise, le gouvernement a créé en 2020 un fonds de soutien des écoles francophones chrétiennes du Moyen-Orient, conjointement avec L’Œuvre d’Orient. Afin de soutenir la francophonie auprès de 400 000 élèves, ce fonds a aidé, l’an dernier, 174 écoles chrétiennes, dont 129 au Liban, 16 en Égypte, 13 en Palestine, 7 en Israël et 3 en Jordanie. Vu les immenses besoins, sa dotation financière en 2021 de 2 millions d’euros devrait être doublée cette année.

L’Œuvre d’Orient intervient aussi pour la restauration du patrimoine au Moyen-Orient…

Cela fait partie intégrante du processus de la construction de la paix. Au-delà de leur restauration matérielle, ces sites incarnent la présence historique et l’identité des communautés chrétiennes, que Daech a voulu faire disparaître. À Qaraqosh, nous avons aidé à la reconstruction de la cathédrale qui a accueilli le pape François lors de son voyage en Irak, l’an dernier. Toujours en Irak, à Mossoul et au Kurdistan à Erbil, nous intervenons aux côtés de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (Aliph).

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - World

Saudi-led coalition air strikes pummel Yemen despite Huthi truce

Issued on: 27/03/2022 - 14:40

NEWS WIRES

The Saudi-led coalition launched air strikes Sunday on Yemen hours after Huthi rebels announced a three-day truce, with the UN chief condemning a surge in violence as the war enters its eighth year.

The raids targeted Sanaa, the rebel-held capital, according to Saudi Arabia's Al Ekhbariya TV, which tweeted "the start of air strikes on Huthi camps and strongholds in Sanaa" around midnight.

The attacks began shortly after the Iran-backed Huthis announced a three-day truce and offered peace talks on condition that the Saudis stop their air strikes and blockade of Yemen and remove "foreign forces".

Just a day earlier, the rebels had fired drones and missiles at 16 targets in Saudi Arabia, turning an oil plant near Jeddah's Formula One track into a raging inferno as aghast drivers looked on.

The flurry of attacks and diplomacy came as Yemen, the Arab world's poorest country, on Saturday marked seven years since the Saudi-led intervention against the Huthis, who seized Sanaa in 2014.

The conflict has killed hundreds of thousands of people directly or indirectly and displaced millions, creating what the United Nations calls the world's worst humanitarian crisis.

UN Secretary-General Antonio Guterres on Saturday condemned the sudden rise in hostilities.

He said that eight civilians, including five children and two women, were reportedly killed in retaliatory strikes on Sanaa following Friday's rebel attacks.

The UN staff compound in the city was also damaged, his spokesman Stephane Dujarric said in a statement.

"The Secretary-General strongly condemns the recent escalation of the conflict in Yemen," the statement said, adding that Guterres is "deeply concerned" about reports of coalition attacks on the lifeline port of Hodeida.

He urged the warring parties to "immediately de-escalate" and reach a "negotiated settlement" with the help of Hans Grundberg, the UN's special envoy to Yemen.

Thousands of people demonstrated in Sanaa on Saturday, holding placards and chanting, to denounce the Saudi-led intervention which included nine countries when it was launched on March 26, 2015.

Today, it is largely just Saudi Arabia and, to a lesser extent, the United Arab Emirates, which says it has withdrawn troops from Yemen but remains an active player, training militias on the ground.

The coalition's intervention has stopped the Huthis' advances in the south and east of the country but has been unable to push them out of the north, including Sanaa.

"Militarily, the war is now at stalemate," Elisabeth Kendall, a researcher at Oxford University, told AFP this week.

Saudi Arabia "may at this point be keen to extract itself" from Yemen, she said.

(AFP)

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Yemen's Huthi rebels call truce after wave of attacks on Saudi Arabia

Saudi Arabian Grand Prix continues 'as planned' despite Houthi attack on oil facility

Yemen’s Houthi rebels strike Saudi energy facilities, slowing output at refinery

Valeurs Actuelles

Total annonce une réduction de 10 centimes sur le litre de carburant

TotalEnergies répond à l’appel du gouvernement. La semaine dernière, Jean Castex annonçait la mise en place d’une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant, à compter du 1er avril prochain. Une mesure conçue pour atténuer l’inflation record provoquée par la guerre en Ukraine, et qui a fait exploser le prix de l’essence. En marge de son annonce, le Premier ministre appelait par ailleurs les grands groupes pétroliers à participer à « l’effort de guerre » du gouvernement.

Dans un communiqué diffusé mercredi 16 mars, rapporte BFMTV, le groupe TotalEnergies a donc annoncé répondre positivement à la demande de Jean Castex. « Face à la hausse des prix du pétrole, nous étendons l’action de solidarité sur les carburants routiers que nous avions décidée mi-février. Au 1er avril, notre remise en caisse de 10 cts/L sera donc appliquée dans toutes les stations-service TotalEnergies en France ».

Le gaz finalement concerné

À compter du 1er avril prochain, il y aura donc, dans les stations Total, une réduction de 25 centimes par litre de carburant. Par ailleurs, Jean Castex a annoncé mercredi que la réduction gouvernementale s’appliquera finalement au gaz naturel véhicule (GNV) et au gaz de pétrole liquéfié (GPL). Initialement, le Premier ministre avait déclaré que la mesure ne s’appliquerait qu’aux « carburants comprenant du [pétrole] brut ».

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France24 - World

Thousands protest against abortion in Madrid

Issued on: 27/03/2022 - 19:56

NEWS WIRES

Thousands of people marched though Madrid on Sunday to protest against abortion, as Spain's leftist government prepares a law to guarantee access to the procedure at public hospitals.

Carrying signs that read "Abortion is not right" and chanting "More respect for life", demonstrators walked through the centre of the Spanish capital to Cibeles square in central Madrid where a manifesto was read aloud.

"There are other alternatives. After an abortion there is always trauma but that is not talked about,"  said Yolanda Torosio, a 44-year-old secretary who attended the protest with her daughter.

The protest was organised by the "Yes to Life" platform which estimated that some 20,000 people took part. The central government's representative in Madrid put the number of marchers at about 9,000.

The crowd included parents pushing strollers, retired couples and groups of youths, some carrying Spanish flags.

While Spain decriminalised abortion in 1985, women in the predominantly Catholic country still face obstacles when choosing to terminate a pregnancy since many doctors refuse to care out the procedure.

According to the OMC Spanish doctors' association, "most" obstetrician-gynaecologists who work in the public sector consider themselves "conscientious objectors" and refuse to carry out abortions.

As a result women in some regions must travel hundreds of kilometres for an abortion because there is no private clinic nearby and the local hospital will not perform them.

Socialist Prime Pedro Sanchez's government is preparing a law to ensure that all public hospitals perform abortions, and wants to ban protests outside of abortion clinics as "harassment".

IT also wants to modify the law so minors of 16 and 17 can terminate a pregnancy without their parents' consent, as is the case in Britain and France.

Polls show a majority of Spaniards are in favour of keeping the country's existing abortion laws, which allow the procedure on demand in the first 14 weeks of pregnancy.

(AFP)

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Colombia decriminalises abortion in first 24 weeks of pregnancy

US Supreme Court deals another blow to opponents of Texas abortion law

#The 51%

Abortion rights in America: Will Roe v. Wade be overturned?

Valeurs Actuelles

Le travail au noir a atteint un niveau record en 2021

La fraude pour travail dissimulé a atteint un montant record de près de 800 millions d’euros, soit une hausse de 30 % en 2021 par rapport à l’année précédente selon l’Urssaf.

C’est un nouveau record. Après une année 2020 marquée par les confinements pour lutter contre le Covid, le travail au noir a repris de plus belle en 2021, rapporte Les Échos. La Caisse nationale Urssaf a annoncé ce mardi avoir établi le montant global de la fraude pour travail dissimulé à 789,4 millions d’euros. « C’est un nouveau montant record », ajoute l’organisme en rappelant que le précédent record datait de 2019 avec 708 millions d’euros.

Des contrôles accrus « à l’égard des travailleurs indépendants »

Un nouveau record en 2021 qui s’explique également par le fait que l’Urssaf a augmenté son activité de lutte contre la fraude avec 36 734 actions de contrôle (+ 46 % par rapport à 2020). L’organisme indique également avoir « significativement accru ses actions de contrôle à l’égard des travailleurs indépendants – microentrepreneurs qui ne déclarent pas leurs revenus d’activité ». Les contrôles ont généré 33 millions de redressements au total.

Le délit de travail dissimulé recouvre spécifiquement deux situations de fraude : la dissimulation totale ou partielle d’activité et la dissimulation totale ou partielle d’emploi salarié. Les résultats de la lutte contre la fraude aux prélèvements sociaux cumulés depuis 2018 s’élèvent à 2,744 milliards d’euros.

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France24 - World

Shanghai to lock down in phases to tackle Covid-19 outbreak

Issued on: 27/03/2022 - 18:21

NEWS WIRES

Shanghai will launch a phased lockdown to curb an Omicron-fuelled Covid-19 outbreak that has hit China with its highest caseloads since the early days of the pandemic, the city government said Sunday.

China's biggest city will lock down its eastern half from Monday until Friday, officials said, followed by a similar lockdown of its western side beginning on April 1.

The metropolis of 25 million has in recent days become the leading hotspot in a nationwide outbreak that began to gain pace in early March.

Although recent case numbers remain insignificant in a global context, they are China's highest since the first weeks of the pandemic, which first emerged in the city of Wuhan in late 2019.

China's National Health Commission on Sunday reported more than 4,500 new domestically transmitted cases, down by more than 1,000 from the previous day but still far higher than the double-digit daily tallies usually seen over the past two years.

Millions of residents in affected areas across the country have been subjected to citywide lockdowns.

Shanghai, however, had thus far avoided a full lockdown, with officials saying it was imperative to keep the eastern Chinese port and financial hub running, for the good of both the national and global economies.

But with case counts climbing, the city government said in a public notice that the two-part lockdown was being implemented "to curb the spread of the epidemic, ensure the safety and health of the people" and root out cases of infection "as soon as possible".

The city's sprawling eastern half, known as Pudong, which includes the main international airport and financial district, would be locked down for testing beginning Monday morning and ending April 1.

On April 1, the city's western half, known as Puxi and featuring the historic Bund riverfront, will lock down until April 5, the government added.

Residents were told to stay indoors during the lockdowns, and all business employees and government personnel not involved in the supply of essential services were advised to work from home.

Those involved with providing vital services such as gas, electricity, transport, sanitation and the supply of food would be exempt from the stay-at-home order.

The announcement said buses, taxis and the city's extensive subway system would cease operations, but made no mention of activity at its massive port, or any impact on air travel or rail service in and out of Shanghai.

On Saturday, a member of the city's pandemic task force had vowed Shanghai would not shut down.

"If Shanghai, this city of ours, came to a complete halt, there would be many international cargo ships floating in the East China Sea," said Wu Fan, a medical expert on the task force, during a daily virus press briefing held by the city government.

"This would impact the entire national economy and the global economy."

China's government had previously kept the virus under control nationally through strict zero-tolerance measures including mass lockdowns of entire cities and provinces for even small numbers of cases.

But authorities have watched nervously as a deadly Hong Kong Omicron surge sparked panic buying and claimed a high toll of unvaccinated elderly in the southern Chinese city.

The variant's subsequent spread in mainland China has posed a dilemma for authorities wrestling with how forcefully to respond, with the zero-tolerance approach increasingly being questioned amid concerns over the economic impact and public "pandemic fatigue", especially considering Omicron's less severe symptoms.

Shanghai had sought to ease disruption with a targeted approach to the current outbreak marked by rolling 48-hour lockdowns of individual neighbourhoods combined with large-scale testing, but otherwise keeping the city running.

But the softer strategy has so far failed to dampen city case counts, and the localised lockdowns have provoked grumbling online and a run on groceries in some districts.

(AFP)

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China to stick with zero-Covid strategy as it battles multiple outbreaks

Business Daily

Chinese markets slump over fears of how Covid-19 lockdowns will hurt economy

Access Asia

China sticks to zero-Covid policy: Tens of millions endure new lockdown

BBC

Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

France24 - World

El Salvador declares state of emergency over wave of gang-related killings

Issued on: 27/03/2022 - 13:57

NEWS WIRES

El Salvadoran lawmakers Sunday declared a state of emergency, the president of the Legislative Assembly said, curtailing civil liberties and expanding police power as the country faces a wave of gang-related bloodshed that has left dozens dead in just two days.

Gang violence has soared in El Salvador, with police reporting that 62 people were killed on Saturday alone.

According to official figures, 12 of the killings took place in the central department of La Libertad, with the capital San Salvador and the western department of Ahuachapan recording nine each. The rest were distributed across the country's remaining departments.

Hours earlier, police and the military arrested several leaders of the Mara Salvatrucha (MS-13) gang over the spate of killings. 

"We will not back down in this war against gangs, we will not rest until the criminals responsible for these acts are captured and brought to justice," the country's National Civil Police posted on Twitter.

In response to the surge in violence, President Nayib Bukele asked the legislature -- controlled by his ruling party --  to approve a state of emergency, under which certain freedoms are curtailed.

Lawmakers did so early Sunday morning, in a decree that "declares an emergency regime throughout the national territory derived from serious disturbances to public order by criminal groups."

The declaration -- approved by a large majority -- restricts free assembly, the inviolability of correspondence and communications, and allows for arrests without a warrant.

"We approve the #emergencyregime that will allow our Government to protect the lives of Salvadorans and confront criminality head-on," Legislative Assembly President Ernesto Castro said in a tweet.

'Let the agents do their job'

"Since yesterday, we have had a new spike in homicides, something that we had worked so hard to reduce," Bukele said in a statement posted on Twitter by Congress president Ernesto Castro.

"While we fight criminals in the streets, we must try to figure out what is happening and who is financing this."

Bukele said the country "must let the agents and soldiers do their job and must defend them from the accusations of those who protect the gang members."

He also asked the prosecutor's office "to be effective with all" gang member cases it processes, warning he would keep an eye on "judges who favor criminals.”

Top government human rights lawyer Ricardo Martinez asked the population to "remain calm" and contribute to the promotion of "a culture of peace" in the country.

Last November, El Salvador suffered another spike in homicides that claimed the lives of some 45 people in three days.

The Mara Salvatrucha and Barrio-18 gangs, among others, have about 70,000 members in El Salvador, according to authorities, and their operations involve homicides, extortion and drug trafficking.

The country registered 1,140 murders in 2021 -- an average of 18 deaths per 100,000 inhabitants -- fewer than the 1,341 registered the previous year and the lowest figure since the end of the civil war in 1992, according to official data. 

Elected in 2019, Bukele enjoys broad support in El Salvador over his promises to fight organized crime and improve security in the violence-wracked country.  

His allies also hold a large majority in the country's Congress -- a situation not seen since a peace deal in 1992 put an end to 12 years of bloody civil war. 

But he has also long been accused of authoritarian tendencies. 

>> Thousands protest in El Salvador against 'dictator' President Bukele

(AFP)

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Thousands protest in El Salvador against 'dictator' President Bukele

REVISITED

El Salvador and its missing children: A small country with huge scars

Backed by soldiers, El Salvador President Bukele briefly occupies Congress

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : « La Mondialisation heureuse, c’est terminé ! »

Valeurs actuelles. Vous êtes non seulement le président du Medef, mais aussi un passionné des questions de défense. Quelles conséquences peut avoir la guerre en Ukraine ?

Geoffroy Roux de Bézieux. L’Ukraine, où j’ai emmené une délégation de chefs d’entreprise il y a quelques mois, est un pays fragile composé de trois régions : l’Est russophone et orthodoxe, l’Ouest catholique anciennement polonais et le centre, qui constitue l’Ukraine historique, qui avait été sous domination autrichienne. Vladimir Poutine en a profité pour attaquer. C’est la troisième fois, après la Géorgie en 2008 et la Crimée en 2014. C’est d’autant plus inquiétant qu’il existe un risque de convergence entre la Russie et la Chine avec en parallèle la question de Taiwan. Cette crise nous rappelle que la mondialisation heureuse, c’est terminé.

Que doit faire l’Europe ?

Les pays de l’Union européenne ont du mal à avoir une position commune. Car l’ADN de l’Europe de l’Est ne sera jamais celui de l’Europe de l’Ouest. Il y a deux semaines, j’étais reçu en Roumanie par le Premier ministre. Dans son bureau, il y avait le drapeau de la Roumanie, celui de l’Union européenne et celui de l’Otan. Tout est dit : quand on est à 2 000 kilomètres de la frontière russe, on ne peut pas raisonner de la même façon qu’en voisin [de la Russie, NDLR]. Cela montre la ligne de césure, qui rend un peu illusoire toute tentative de défense européenne à vingt-sept. Les entreprises sont évidemment solidaires des sanctions prises et de celles qui viendront. Il faut que la Russie paye le prix de cette agression, même si le passé a prouvé que les sanctions uniquement occidentales n’étaient pas totalement efficaces.

Les sanctions économiques étaient indispensables. Elles vont considérablement affaiblir la Russie.

Quel impact aura la guerre sur les entreprises françaises ? Quels seront les secteurs les plus touchés ?

Il y aura incontestablement un impact sur les entreprises françaises présentes en Ukraine et en Russie. Le secteur bancaire, l’agroalimentaire, la distribution, le transport (notamment l’automobile), l’aéronautique et le spatial, le secteur électronique, le secteur pharmaceutique et chimique et enfin le secteur énergétique sont les plus exposés. Plus largement, notre préoccupation, c’est la hausse des prix de l’énergie et des matières premières agricoles. Le plan de résilience annoncé par le gouvernement doit permettre d’amortir le choc pour les entreprises et les ménages. Les sanctions économiques étaient indispensables. Elles vont considérablement affaiblir la Russie. Elles auront aussi un coût certain pour nos économies. Les entreprises françaises présentes en Russie ont d’ores et déjà annoncé mettre en œuvre ces sanctions, quelles qu’en soient les conséquences sur leur activité. La défense de nos valeurs est à ce prix.

Revaloriser le Smic peut paraître un bon outil à court terme, mais compte tenu de notre outil de production déficitaire, cela augmenterait le prix des produits français, amplifierait le problème de désindustrialisation de la France et ferait donc le bonheur de nos amis allemands, italiens ou espagnols.

Les tensions géopolitiques couplées à la reprise économique mondiale ont entraîné une flambée des prix de l’énergie. L’inflation vous semble-t-elle durable ?

Il y a quatre mois, j’anticipais une inflation forte en 2022 et aussi bien les économistes que les experts de la Banque de France pensaient qu’elle était conjoncturelle. Je continue à penser qu’une partie est structurelle, ne serait-ce que celle liée à l’énergie, dont les prix continueront à augmenter avec la guerre en Ukraine. À la pression sur les salaires s’ajoute la loi du marché. Si la restauration a augmenté ses minima salariaux de branche de 16 %, c’est en raison des difficultés de recrutement. Après, est-ce que cela doit se traduire par une hausse du Smic ? Aux candidats de gauche qui la proposent, je rappelle qu’il a augmenté de 3,1 % l’an dernier et qu’il s’appréciera cette année dans le sillage de l’inflation. Revaloriser le Smic peut paraître un bon outil à court terme, mais compte tenu de notre outil de production déficitaire, cela augmenterait le prix des produits français, amplifierait le problème de désindustrialisation de la France et ferait donc le bonheur de nos amis allemands, italiens ou espagnols.

Dès lors, que proposez-vous pour améliorer le pouvoir d’achat ?

L’une des manières est de régler la crise du logement. Je rappelle que les deux principaux postes de dépenses chez les salariés payés au Smic sont le logement, qui représente jusqu’à 30 %, et l’énergie dont le poids varie en fonction des besoins de déplacement en voiture et de l’isolation du logement.

L’an dernier, la France a construit 400 000 logements, il en manque 120 000. Au Medef, nous observons avec inquiétude la baisse des permis de construire depuis deux ans. Or, qui dit moins de permis dit moins de logements sur le marché, à l’achat mais aussi à la location, et donc des tensions sur les prix et donc sur le pouvoir d’achat.

La solution passe-t-elle aussi par une réforme de l’intéressement aux bénéfices ou de l’actionnariat salarié ?

Le vrai problème, c’est que la participation et l’intéressement ne concernent que 50 % des salariés du privé ; la plupart de ceux travaillant dans des entreprises de moins de 50 salariés ne sont pas concernés. Au Medef, nous souhaitons la généralisation de la prime Pepa, dite “prime Macron”, pour les TPE. Pour élargir l’actionnariat salarié, il faut adoucir la fiscalité. Valérie Pécresse propose, comme nous le demandons, la suppression du forfait social sur les actions gratuites.

Que voulons-nous ? Des entreprises françaises se portant bien, capables d’investir et de conquérir des marchés extérieurs, ou des nains à la merci d’OPA ou de prises de contrôle par des concurrents étrangers ? La France, qui a déjà perdu suffisamment de fleurons (Lafarge, Alcatel, Technip… ) doit se réjouir de la bonne santé des entreprises du Cac 40

Faut-il se féliciter des 140 milliards d’euros de bénéfices des entreprises du Cac 40 ?

Cela paraît astronomique, mais Google a réalisé 76 milliards d’euros de bénéfice en 2021 et la capitalisation d’Apple, de 3 000 milliards, est supérieure à celle de l’ensemble du Cac 40. Cela veut donc dire que, d’un claquement de doigts, ces géants américains peuvent se payer tous nos fleurons industriels. Que voulons-nous ? Des entreprises françaises se portant bien, capables d’investir et de conquérir des marchés extérieurs, ou des nains à la merci d’OPA ou de prises de contrôle par des concurrents étrangers ? La France, qui a déjà perdu suffisamment de fleurons (Lafarge, Alcatel, Technip… ) doit se réjouir de la bonne santé des entreprises du Cac 40. L’idée véhiculée par l’extrême gauche de vouloir faire payer les riches est extrêmement naïve : quand TotalEnergies fait des bénéfices, cela profite directement aux caisses de l’État et aux salariés via l’intéressement.

Quelle première mesure symbolique devrait être prise par le prochain président de la République ?

Outre la baisse des impôts de production, il faut continuer et accentuer les politiques déjà mises en œuvre. Il faudrait une nouvelle loi “compétences”. Le compte personnel de formation (CPF) a eu le mérite de faire prendre conscience aux salariés de la nécessité de se former, mais il a aussi donné lieu à des dérives fortes avec des formations parfois folkloriques. Avec les partenaires sociaux, nous venons de signer un accord pour resserrer le catalogue à des formations utiles aux salariés et à l’entreprise.

Autre chantier, les cotisations sociales et patronales. Des efforts ont été réalisés pour les salaires inférieurs à 2,5 fois le Smic. Il faut maintenant s’attaquer aux salaires plus élevés, je rappelle que dans la plupart des pays d’Europe, et notamment en Allemagne, les cotisations sont plafonnées.

Sans oublier la réforme des retraites…

Nous sommes contre le régime universel à points ; c’est une belle idée intellectuelle qui ne fonctionne pas dans la réalité. Nous sommes favorables à l’allongement de la durée de cotisation jusqu’à 65 ans avec la prise en compte de la pénibilité des métiers et de l’âge d’entrée dans la vie active Nous plaidons pour un régime général et trois régimes complémentaires. Celui du privé, Agirc-Arrco, existe déjà et est équilibré. Le régime des fonctionnaires verra la disparition des régimes spéciaux. Un régime des indépendants (avocats, dentistes, pharmaciens… ) doit être mis en place sur une durée longue, car les spécificités sont nombreuses.

Dans quel état d’esprit les chefs d’entreprise abordent-ils la campagne présidentielle ?

Les patrons me semblent préoccupés davantage par les enjeux de business que par la politique. Sans doute pensent-ils que les jeux sont déjà faits ou a contrario que la campagne n’a pas encore démarré [entretien réalisé le 22 février, NDLR]. La guerre déclenchée en Ukraine par la Russie va peut-être changer la donne et renforcer la préoccupation des Français pour la souveraineté de la France et de l’Europe.

Quel candidat est le plus proche de la vision du Medef ?

Je ne vous surprendrai pas, Valérie Pécresse et Emmanuel Macron ont, sur le plan strictement économique, des programmes assez proches de ce qui nous semble être les bonnes solutions économiques. Je note aussi une évolution des programmes à l’extrême droite : mis à part le côté protectionniste qui nous semble irréaliste, Marine Le Pen et Éric Zemmour ont adapté leur programme à la réalité économique. Quant aux autres candidats, ils sont très éloignés et parfois à des années-lumière de ce qu’il faudrait faire pour le pays.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

'How will we survive?': Bangladesh launches food subsidies as Ukraine war sees prices soar

Issued on: 22/03/2022 - 18:23

Sam BALL

As the war in Ukraine continues to rage its economic impact is being felt around the world, including in Bangladesh where soaring food prices have left some of the nation's poorest wondering how they will afford to eat. Now, the country's government has launched a subsidies programme it says will help some 10 million people buy food at a reduced cost.

Valeurs Actuelles

À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

« La SNCF a volontairement annulé des trains »

Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

La gauche réunie derrière Assa Traoré 

D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

Une prière de rue organisée au milieu de la route 

La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

La famille Traoré : une guerre de l’image 

À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

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France24 - World

The volunteers training to fight in Ukraine … or in France

Issued on: 22/03/2022 - 11:46Modified: 22/03/2022 - 12:09

Sam BALL

In the countryside near Bordeaux, France, a group of civilians thinking of volunteering to fight in Ukraine are getting a crash course in modern warfare. In just two days, they are hoping to learn skills that could help them survive on the battlefield, from handling weapons to basic military tactics. However, some are starting to doubt their ability to be of use in a warzone, while others feel their new skills could come in handy even if they remain in France.

Valeurs Actuelles

Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

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France24 - World

Odessa ‘turned into a fortress’ as city readies for war

Issued on: 18/03/2022 - 18:51

Sam BALL

With its ornate architecture and striking sea views, Odessa has been called the "Pearl of the Black Sea". Now though, the Ukrainian city has been "turned into a fortress", according to its mayor, as residents prepare for a possible assault by invading Russian forces, with barricades, anti-tank obstacles and sandbags scattered throughout the once bustling streets to protect the city's treasured monuments.

Valeurs Actuelles

Le modèle scolaire de Singapour dont l’Education nationale devrait s’inspirer

Aujourd’hui, tous les Français ou presque ont conscience du niveau dégradé de leur système éducatif public. Il a fallu des années pour qu’ils ouvrent les yeux, mais le classement international Pisa a fini par s’imposer dans les esprits comme un baromètre de la mauvaise performance, nous indiquant que le niveau avait chuté entre 2000 et 2018 ; notamment si l’on observe le niveau scolaire des élèves français de 15 ans, qui a très fortement baissé en mathématiques. Précisons tout de suite que si une grande majorité des élèves est concernée par cette dégradation, les élites, elles, s’en sortent pour l’instant (à peu près) indemnes… Singapour est placé systématiquement parmi les mieux classés aux évaluations Pisa depuis les années 2000. Il est donc intéressant de s’interroger sur les méthodes qui y sont appliquées afin d’en tirer des leçons.

Si la méthode singapourienne d’enseignement des mathématiques dès le plus jeune âge est reconnue mondialement pour son efficacité, l’école, elle, n’a pas oublié de jalonner les parcours de passages de niveau et d’évaluations. Ainsi, les enfants passent un examen à la fin du CM2 pour entrer en sixième. Le pays s’arrête pendant plusieurs jours pour que se déroule cette forme de certificat d’études primaires. D’ailleurs, les écoles n’hésitent pas à faire redoubler les élèves qui n’ont pas le niveau, ce qui apparemment ne se fait plus en France. Enfin, ceux qui font preuve de mérite sont récompensés, y compris les plus modestes, qui peuvent voir leur scolarité financée par l’État. À Singapour, le travail paie et il n’y a pas de culture de l’excuse : cela tire forcément le niveau vers le haut. Alors qu’en France, depuis les années quatre-vingt, le choix a été fait d’amener le plus grand nombre d’une classe d’âge au baccalauréat, oubliant au passage les vertus de la méritocratie.

l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine

Au lieu de choisir une démarche qui pousse tous les élèves à l’excellence, les ambitions ont été revues à la baisse et le niveau uniformisé par le bas, avec un résultat terrible : le fossé qui devait se réduire entre les élèves s’est énormément agrandi. Le pire étant qu’il semble que l’Éducation nationale n’ait pas pris conscience de ce problème : il suffi t pour s’en persuader de voir les nouveaux chantiers qui ont été mis en œuvre pour “lisser” le niveau d’établissements tels que Louis-le-Grand et Henri-IV, symboles de l’excellence de l’école publique. Sous couvert de favoriser l’égalité des chances, l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine, revalorisant et démultipliant le capital social de ces Héritiers décrits en 1964 par Bourdieu. Comme le redoublement ou les bourses, quelques “détails” se révèlent significatifs. Ainsi, vu de Singapour, il est surprenant de voir que l’uniforme à l’école peut encore faire recette pour un débat présidentiel. Dans toutes les écoles singapouriennes, privées ou publiques, mais aussi dans les écoles internationales (dont l’école française de Singapour, l’IFS), l’uniforme est de rigueur jusqu’en CM2 ; voire, dans la plupart des établissements, jusqu’en terminale. Un ami en France me racontait que sa fille qui fréquentait les bancs d’une maternelle lui avait fait la remarque que des enfants de sa classe regardaient déjà l’étiquette de ses vêtements et se regroupaient en fonction des marques. Les Français, qui sont très attachés à l’égalitarisme, devraient être sensibles au fait que l’uniforme permet d’éviter ce genre de “ségrégation”. Mais l’uniforme n’est que l’arbre qui cache la forêt. Derrière lui se trouve un sujet beaucoup plus essentiel : la discipline. Quel que soit le pays, tout le monde s’accorde pour reconnaître qu’il est difficile de travailler dans le bruit et le désordre. Il y a peu encore, les petits Singapouriens pouvaient être réprimandés. Ce n’est plus le cas, mais une discipline bienveillante est de mise : les agitateurs et les harceleurs sont gérés comme il se doit. Sans convoquer des méthodes d’un autre siècle, le défi est de repositionner le curseur pour éviter d’en arriver à une situation où les enseignants craignent les parents – quand ils ne craignent pas les enfants ou s’inquiètent à l’idée de les traumatiser.

Des méthodes très classiques qui ont prouvé leur efficacité

Enfin, dernier détail qui en dit long : tous les matins, dans les écoles singapouriennes, les enfants chantent l’hymne national avant d’entrer dans leur classe. Imaginons le tollé que cela susciterait si un candidat à la présidentielle venait à proposer ce genre de mesure. Et pourtant, quoi de plus naturel qu’un peuple d’enfants qui apprend et s’approprie son identité nationale ? Le modèle singapourien n’est pas très éloigné de celui qu’ont pu connaître en France nos parents ou grands-parents.

L’école devrait être un sanctuaire, hermétique aux idéologies. Il faut s’inquiéter que le “wokisme”, la culture de l’annulation ou le communautarisme fassent de l’entrisme au sein des écoles françaises, transformant les enfants en petits soldats de ces idéologies alors qu’ils n’ont pas encore acquis les connaissances et les méthodes leur permettant de décrypter le monde. Ce bourrage de crâne est indigne d’une démocratie qui se prétend libérale. Si la France veut sauver son éducation et lui redonner de sa grandeur, Singapour peut être, sur plusieurs points, une source d’inspiration : des bonnes méthodes pédagogiques (inspirées de Montessori ou autres) à l’uniforme en passant par la méritocratie et la discipline, tous les éléments sont en place pour instruire le mieux possible les enfants.

Hélas, parmi les candidats, rares sont ceux qui ont perçu les enjeux de l’éducation dans leur globalité. Comme d’habitude, les propositions répondent à la litanie du “manque de moyens” alors que les réformes à faire sont de nature structurelle. À gauche comme à droite, la première réponse de la plupart des candidats est d’acheter le vote des profs par des augmentations de salaire, toujours insuffisantes vu le niveau des rémunérations des enseignants en France (neuvième du classement dans la zone euro). Personne ne semble s’intéresser aux conditions de travail et aux désirs des enseignants de pouvoir exercer leur noble profession. Le programme pour l’éducation qui semble le plus s’inspirer du modèle singapourien est celui d’Éric Zemmour, dont les grandes lignes ressemblent étrangement à ce qui se fait ici… Vu de Singapour, on se demande même s’il n’est pas venu ici pour copier ces méthodes qui favorisent le succès de nos enfants. Une “feuille de pompe” que feraient bien de se procurer les autres candidats s’ils veulent obtenir leur diplôme avec mention aux prochaines élections !

* Établi à Singapour depuis trente ans, Stéphane Benoist est expert dans l’implantation et le développement des PME françaises en Asie du Sud-Est avec une spécialisation sur l’univers éducatif.

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BBC

Why did Will Smith hit Chris Rock at the Oscars?

By Steven McIntoshEntertainment reporter at the Oscars

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After years of declining viewing figures, the Academy were desperate for more people to watch the 2022 Oscars.

They tried all kinds of ways to boost ratings - big stars, live performances, charismatic hosts, a new category and cutting the craft prizes down to edited highlights.

But in the event, a comedian telling a joke and a Hollywood A-lister's furious over-reaction to it would ultimately be what seized the world's attention.

The Academy wanted eyeballs. It has got them now.

Prior to Sunday's ceremony, it was widely expected that Will Smith would win his first-ever Oscar, for his performance as the determined father of Venus and Serena Williams in King Richard. What wasn't expected, however, was that he would go down in Oscars history for an entirely different reason.

Awards ceremonies are ripe environments for crazy moments. Think of Kanye storming the MTV Awards stage during Taylor Swift's acceptance speech; the wrong best picture winner being announced at the 2017 Oscars; or politicians having drinks poured over them at the Brits.

But it's hard to recall a more shocking and violent moment than Will Smith smacking Chris Rock in the mouth, a clip which has already been viewed hundreds of millions of times in the space of just a few hours.

"I think it brings new meaning to the term punchline," Rebel Wilson joked at the Vanity Fair afterparty. "I'm lucky I got through the Baftas unscathed."

Wilson made light of the fact that Smith wasn't present to collect his best actor prize when she hosted the Bafta Film Awards in London earlier this month.

"Will Smith won for King Richard, but I thought his best performance over the past year was being OK with all his wife's boyfriends," she joked from the stage, a reference to the couple's apparently open relationship.

After an audible gasp from the crowd, the Australian comic added: "What? Come on, he didn't show up."

Will and Jada Pinkett Smith, who have been married for 24 years, have previously spoken publicly about their extra-marital romances.

During one 2020 episode of Jada's US chat show Red Table Talk, the couple sat down to address public speculation about an alleged affair Jada had had with R&B singer August Alsina.

"I got into a different kind of entanglement with August," she admitted during the discussion, confirming that she and Will were "separated, amicably" at the time.

"An entanglement?" Will replied with a raised eyebrow.

"A relationship," she clarified.

Their open and honest discussion was praised by some viewers, but the couple have also been mocked for their ambiguous relationship status and Jada's tendency in particular to air private family matters on her talk show.

And yet, despite their on-again-off-again romance, the pair have never divorced and there has never been any doubt about Will's devotion to his wife and his family.

That devotion, together with the public's struggle to understand his complex marriage, perhaps explains why the actor was riled by Wilson's comments at the Baftas.

Following his win, Will was asked about his relationship on Entertainment Tonight, and insisted that there had "never been infidelity" in his marriage.

"Jada and I talk about everything. We have never surprised one another with anything ever."

Study the actor's choice of words here to see how careful and precise he was being. To the casual observer, it might have looked like he'd denied any extra-marital affairs.

But actually, his wording allowed for the fact that both of them could have dated other people, without it being considered cheating by the other. In other words, they gave each other permission to have other relationships.

Why air all of this in public? "I have decided that chatter about my life can be of a benefit to people," he said.

But it wasn't their relationship status that Rock was mocking on Sunday. It was something more basic but potentially more painful than that - Jada's appearance.

It was not the first time he had made a joke at her expense. In 2016, Rock hosted the Academy Awards in the year of the #OscarsSoWhite scandal, which led to Jada snubbing the ceremony.

But, as Rock humorously (and correctly) pointed out: "Jada boycotting the Oscars is like me boycotting Rihanna's parties. I wasn't invited!"

Six years later, he mocked her at the Oscars again. Except, this time, she was in the audience to hear it. And, unfortunately for Rock's jawline, so was her husband.

"Jada, I love ya," he began after taking to the stage to present best documentary, adding: "GI Jane 2, I can't wait to see it!"

This joke was a reference to the 1997 US war drama GI Jane, which saw Demi Moore shave her head to play Jordan O'Neil, the first woman to undergo Navy Seal training.

By implying that Jada could star in a possible sequel, Chris Rock was poking fun at her closely-shaven head.

What he might not have realised is that Jada has alopecia - an auto-immune disorder that causes hair loss.

She looked cross about the joke, rolling her eyes, and we all know what Will Smith did next.

The on-stage altercation travelled around the world in seconds. Smith's short temper would come to define the entire 2022 ceremony.

There were elements of performative alpha-male behaviour at play here. An instinctiveness for a man to harm another man who insults his partner.

But the whole episode raises the question of what is off-limits in comedy. Many have argued celebrities are used to the pressures of being in the spotlight and are therefore fair game for jokes. But others say Rock crossed a line by commenting on Jada's health condition and that Will was right to defend his wife.

It's worth noting that Rock's joke wasn't the most offensive we've heard from an awards ceremony compere in recent years. If the significantly-more-brutal Golden Globes host Ricky Gervais had been fronting the Oscars on Sunday instead, he might be in a coffin by now.

"I think a comedian's job to walk that line about what is acceptable about comedy," Wilson said after the Oscars.

Others went further in defending Rock.

Director Judd Apatow wrote in a since-deleted tweet: "He could have killed him. That's pure out-of-control rage and violence. They've heard a million jokes about them in the last three decades. They are not freshman in the world of Hollywood and comedy. He lost his mind."

The incident loomed large over the rest of the ceremony. When Amy Schumer, one of the three hosts, returned to the stage following the punch, she joked knowingly: "Did I miss something? It feels like the vibe has changed." The audience was relieved to have someone defusing the tension.

Backstage in the press room, there was complete silence as everyone watched the altercation on the overhead screens. At first, most people assumed it was some kind of pre-planned sketch. Two showbiz veterans of this stature would know how to stage a fake slap.

By the time Smith was sitting back in his seat and shouting to Rock to "keep my wife's name out your [expletive] mouth", it was clear this was serious. A seasoned professional like Smith would know better than to drop the F-bomb on stage during a live TV broadcast.

Viewers at home didn't hear the swearing. Broadcast network ABC had cut the live feed to avoid offending viewers at home. In the winners' room Academy staffers looked just as shocked as the journalists did. "I thought they were doing a bit," one said to his colleague.

Rock, meanwhile, looked visibly shaken. But he dealt with the situation with remarkable presence of mind. Realising he'd just made Oscars history, he made light of what had just happened, commenting: "That was the greatest night in the history of television."

It inevitably overshadowed the rest of the evening. Stars like Billie Eilish, Jessica Chastain, Jane Campion and many more showed up to answer questions and react to receiving the highest honour in showbusiness. But it was clear all anybody could think about was the smack.

Summer of Soul director Questlove was asked about what it was like having to accept best documentary straight after Smith had hit Rock. "I'm not going to talk about that," he replied.

Later, another journalist asked Chastain to react to what happened. She was about to answer when an Academy staffer cut her off and moved on to the next question.

The best actor category was one of the last ones of the night. Smith duly won. But with his aggression still at the front of everyone's mind, he delivered a slightly bizarre acceptance speech, the subtext of which was that his anger with Rock was justified because of his own love for and instinct to protect those closest to him.

"Richard Williams was a fierce defender of his family," he began, attempting to link the character he played in the film with his behaviour at the ceremony.

"Now I know, to do what we do, you've got to be able to take abuse," he acknowledged. "You got to be able to have people talk crazy about you. In this business, you've got to be able to have people disrespecting you, and you've got to smile and you've got to pretend like that's OK.

"Denzel [Washington, friend and fellow nominee] said to me a few minutes ago, he said, 'At your highest moment, be careful, that's when the devil comes for you.'"

He concluded with an apology to everyone present, with the notable exception of Rock.

"I want to apologise to the Academy. I want to apologise to all my fellow nominees," he said. "I hope the Academy invites me back."

For its part, the Academy said it "does not condone violence of any kind".

Smith has been under severe pressure for several weeks - both due to the exhaustion of campaigning in awards season and the increased scrutiny of his marriage. But few would agree that is an excuse for violence.

His reputation and career is now in the hands of public opinion. The debate that rages over the next few days will be crucial.

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Excellence Ruralités, une école pour les enfants de la France périphérique

Si l’on dit que l’habit ne fait pas le moine, alors le lieu ne fait pas le prestige de l’établissement. contraste avec les locaux mis à sa disposition. C’est dans un Lidl désaffecté de la ville de La Fère (Aisne) qu’en 2017, 11 gamins ont tenté l’expérience de l’alternative scolaire. Quatre ans plus tard, l’école compte 70 élèves et va devoir songer à refuser des candidatures. Le bouche-à-oreille a fait son travail, la rentrée 2022 s’annonce fructueuse. Si les pédagogies alternatives peuvent avoir quelque chose de déroutant ou de trop révolutionnaire, Excellence Ruralités revient aux fondamentaux de ce qui fait l’enseignement et l’apprentissage. Pour le plus grand bonheur des parents, parfois dépassés par le décrochage des enfants.

Viser l’excellence

Quand un adulte rentre dans la classe, les enfants se lèvent. La blouse pour les primaires et l’uniforme pour les collégiens, le rassemblement dans la cour pour la levée des couleurs en début de semaine : des détails qui, l’air de rien, deviennent des automatismes et facilitent la mise au travail, selon les enseignants. Les classes réduites à 15 élèves permettent déjà cette ambiance et assurent un suivi individuel. Et le vouvoiement réciproque des élèves et des professeurs vient rappeler à l’enfant toute la considération que l’adulte lui porte. Loin des fantasmes poussiéreux de l’école de la IIIe République, le Cours Clovis remet au jour l’importance de l’ordre, du cadre et de la discipline. Mais ici, l’autorité ne rime pas avec verticalité et distance. Le professeur tient à avoir une proximité avec ses élèves, ce qui permet d’assister parfois à des scènes surprenantes. Rares sont les établissements dans lesquels le proviseur apporte sa lunchbox et déjeune au milieu de ses écoliers, ou sort sa guitare pour jouer du Johnny et chanter avec les enfants.

Pierre-François Chanu, le directeur de l’école, est très attaché à cette proximité. Initialement professeur d’histoire dans l’académie de Nantes, il rejoint la fondation en septembre 2019. Comme beaucoup de ses collègues, il considère que l’enseignement classique contient des angles morts sur les plans humain et éducatif : « Je suis tombé amoureux de cette pédagogie, je cherchais depuis longtemps une profession qui ait du sens », nous explique-t-il.

Cette profession, c’est Jean-Baptiste Nouailhac, un ami de longue date, qui la lui offre en montant cette association. En 2017, celui-ci quitte Paris pour s’installer en Picardie avec son épouse. Longtemps investi auprès de l’association Espérance Banlieues, l’entrepreneur rêve d’une structure semblable pour les enfants de la ruralité. Les oubliés, trop loin des métropoles, dont le géographe Christophe Guilluy observait le déclassement social en 2014 dans son livre la France périphérique.

Frappé par ce constat, Nouailhac veut répondre au décrochage scolaire et à la misère sociale qu’il observe dans une des régions les plus pauvres de France. Entre les garçons accros à la pornographie dès l’âge de 11 ans, les enfants battus par leurs parents, les élèves traumatisés par le harcèlement scolaire ou les adolescents incapables de soustraire 1 de 60, la tâche est immense. Malgré ce lot d’histoires dramatiques, l’école peut aujourd’hui se féliciter des résultats probants qu’elle affiche.

Il y a des choses fabuleuses dans ce coin de France, il faut juste que les élèves l’intègrent et cessent d’avoir honte de leur lieu de vie

Cinq ans après son ouverture, les témoignages de parents d’élèves s’accumulent. Cynthia, mère d’Antoine, élève de CE1, a inscrit son fils en mai dernier dans l’établissement. Deux semaines après l’inscription, le jeune garçon pouvait partiellement réciter la tirade du nez de Cyrano de Bergerac. « Je suis bouche bée encore aujourd’hui, il est beaucoup plus épanoui et apaisé qu’à l’époque », confie-t- elle à Valeurs actuelles . Elle attend la rentrée prochaine pour inscrire le petit frère. Le vouvoiement, les classes réduites, l’uniforme ont su séduire bon nombre de sceptiques.

Les méthodes du Cours Clovis ont rapidement convaincu des parents heureux de fonctionner avec les professeurs : « Dès qu’il y a un problème avec un enfant, on reçoit rapidement un SMS pour être tenu au courant », explique Sabine, la mère de Jade, une ancienne élève. Un tandem qui se crée dès les premiers jours lors du barbecue annuel de rentrée, étape importante, selon le directeur.

Une terre d’histoire

Longtemps, les enfants du Cours Clovis se sont demandé ce que des Parisiens en costard venaient faire dans l’Aisne. La dévalorisation incite à penser qu’il n’y a rien à faire à La Fère, et pourtant… Les éducateurs s’entêtent à le répéter : « Il y a des choses fabuleuses dans ce coin de France, il faut juste que les élèves l’intègrent et cessent d’avoir honte de leur lieu de vie », nous explique le directeur. Force est de constater que le message est passé. Maolan, 8 ans, connaît aujourd’hui l’histoire des Mérovingiens par cœur et hésite à choisir son roi préféré entre Clovis et Dagobert. Sur la terre du premier roi de la dynastie, l’enracinement s’opère et entraîne un sentiment d’appartenance à tout ce qui peut ressembler à un groupe, une famille.

En plus des classes réduites, les élèves de la primaire au collège sont divisés en équipe. Les troisièmes sont chefs et les quatrièmes seconds. Lors du rassemblement de lancement de journée, tous se tiennent en rectangle devant les enseignants et les éducateurs. Un cri par équipe, puis un cri d’école et la journée commence. S’il fallait détailler la pédagogie globale de l’établissement, Pierre-François Chanu répondrait : « On prend ce qui fonctionne, de l’école traditionnelle à la pédagogie de Maria Montessori, on crée autour de ce qui nous paraît être le mieux pour les enfants. » Quoi qu’il en soit, le scoutisme a pris sa place et a su inspirer le projet fraternel de la fondation.

Mais cet esprit de camaraderie ne serait rien sans une once de compétition. Lors du déjeuner, deux filles de la même classe de quatrième débattent à table de qui, entre Jeanne d’Arc et Jeanne Hachette, est la plus “stylée”. Surprenant, jusqu’à ce qu’elles expliquent être chacune membre de l’une des deux équipes qui portent les noms respectifs des deux héroïnes. L’esprit de cocarde n’a pas d’échelle.

Lorsqu’il s’agit de parler de leur établissement, les élèves n’hésitent pas à s’exprimer. « Cette école a changé ma vie » , nous dit Julie (le prénom a été modifié). Longtemps tétanisée par l’école et la prise de parole en public, la collégienne s’est finalement révélée lors de l’atelier d’art oratoire. Suffisant pour se sentir redevable envers l’établissement, et ses camarades de classe ne sauraient la contredire. Meilleur collège du monde pour certains, ou meilleur de France pour les plus mesurés. Avec le déclic vient la reconnaissance. Entre ceux qui avaient peur d’aller à l’école, ceux qui ne savaient pas lire à l’entrée au collège et ceux dont les anciens enseignants désespéraient de la progression, le Cours Clovis a su panser les plaies et protéger ses élèves du décrochage tant redouté.

Du Lidl au château de la ville

Plusieurs fois par semaine, un temps est consacré à un atelier bricolage pour permettre de prendre l’air. Les élèves troquent leurs uniformes pour le bleu de travail et rejoignent le château de La Fère. Moyen pour les adeptes du travail manuel de révéler leurs compétences et de dépoussiérer cet endroit qui a fait la fierté de la ville, lieu de naissance d’Antoine de Bourbon, père d’Henri IV, et ancienne école d’artillerie dans laquelle – selon le roman local transmis par Jean-Baptiste Nouailhac – Napoléon a fait ses classes. Seulement le plan Armées 2000 de l’ancien ministre de la Défense Jean-Pierre Chevènement a poussé les militaires à quitter leurs appartements à partir de 1993, date à laquelle le château perd petit à petit de son attrait, avant d’être finalement laissé à l’abandon à partir de 2012.

Depuis sa fenêtre, Ginette, la sacristaine de la commune, voit le château renaître, elle qui est arrivée à La Fère en 1955 avec son époux. La ville était belle, les rues vivantes, les églises pleines. Le départ des militaires endort progressivement la commune dans la mollesse et le déclassement. Les commerces ferment et les gens s’en vont. « Ça a été un vrai désespoir pour nous de voir la ville se transformer, devenir triste, il n’y a plus d’animation », nous confie-t-elle, impatiente de voir des dizaines d’enfants en uniforme réveiller les murs des anciens appartements militaires de La Fère. Symbole de la réussite et de l’évolution de ce projet ambitieux, l’école y transférera bientôt ses locaux. Passer d’un vieux supermarché au château de Poudlard incarne bien la quête d’excellence du projet.

À l’époque, les Laférois accouraient en bas de chez eux pour regarder les officiers en bel uniforme défiler dans les rues. Aujourd’hui, la ville cherche une nouvelle attraction et l’a peut-être trouvée. Le vendredi en fin d’après-midi, quand les enfants amènent les couleurs et entonnent la Marseillaise pour clore la semaine, il y a, de l’autre côté du portail du Lidl, des riverains qui s’arrêtent, s’étonnent et poursuivent leur route, et puis il y a ceux qui s’arrêtent et chantent avec eux.

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Opex 360

Le futur drone aérien de la Marine va bientôt effectuer des essais à bord d’une frégate multimissions

par Laurent Lagneau · 25 mars 2022

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Comme l’a confié l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM] à la revue Conflits, l’un des enseignements tirés de l’exercice Polaris 21, mené en décembre dernier en reproduisant un contexte de « haute intensité », est que la « composante drone » peut tenir un rôle important, « surtout avec les difficultés durables sur la disponibilité des hélicoptères Caïman ».

D’où l’intérêt du programme SDAM [Système de drones aériens pour la Marine], confié en 2017 par la Direction générale de l’armement [DGA] à Airbus et à Naval Group. Il repose sur le prototype VSR-700, c’est à dire un appareil dérivé de l’hélicoptère civil léger Cabri G2, développé par la PME française Guimbal.

En novembre 2020, ce projet a franchi une étape cruciale, un Cabri G2 transformé en banc d’essai volant, appelé OPV pour Optionnally Piloted Vehicle, ayant réussi des « approches de décollage et d’atterrissage entièrement autonomes vers et depuis une plate-forme mobile » qui, montée sur une remorque, était censée simuler les mouvements d’un navire. Et cela, grâce au système DeckFinder, qui transmet la position exacte d’une plate-forme en temps réel au pilote automatique de l’appareil. Ce succès ouvrait alors la voie à des premiers essais en mer.

Ceux-ci viennent d’avoir lieu au large de Brest, à bord d’un navire civil affrété pour l’occasion et avec le Cabri G2 « banc d’essais ». L’annonce en a été faite par Airbus Helicopters, ce 25 mars.

« En utilisant l’OPV, nous avons démontré les capacités uniques de décollage et d’appontage autonomes du VSR700. Nous avons aussi prouvé le bon fonctionnement de l’interface entre le véhicule et sa station de contrôle embarquée sur le navire », a expliqué Nicolas Delmas, le directeur du programme VSR700 chez Airbus Helicopters

Outre les capacités de décollage et d’appontage autonomes, cette campagne d’essais a permis d’évaluer l’enveloppe de vol du VSR700 en mer et à proximité d’un navire, l’objectif ayant été de confirmer « la compatibilité du véhicule avec les opérations navales ».

« Les modes d’appontage et de décollages semi automatiques et automatiques ont été testés avec succès par différents états de mer », a assuré Airbus Helicopters, précisant que 150 appontages autonomes ont été réalisés et que les « manœuvres de saisinages et de déplacement de l’OPV, représentatif du VSR700, sur le pont d’envol ont également été testées ».

« Ces essais en conditions réelle constituent une étape essentielle en vue des essais avec la DGA et la Marine Nationale qui auront lieu plus tard cette année », s’est félicité M. Delmas. Plus précisément, cette nouvelle campagne de tests mobilisera une frégate multimissions [FREMM].

Pour rappel, quinze SDAM doivent être livrés à la Marine nationale, qui prévoit d’en doter ses frégates dites de « premier rang ». Avec leurs performanes [endurance de 10 heures à 100 nm] et leurs capteurs, ces appareils seront des « multiplicateurs d’effets », notamment en matière de surveillance, de reconnaissance, et de renseignement. Selon la fiche du ministère des Armées, ils pourraient « engager » des objectifs ou encore servir de relais de communications. Ces drones « devraient être livrés à partir de 2029 », y est-il précisé.

Le futur drone aérien de la Marine va bientôt effectuer des essais à bord d’une frégate multimissions

par Laurent Lagneau · 25 mars 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Comme l’a confié l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM] à la revue Conflits, l’un des enseignements tirés de l’exercice Polaris 21, mené en décembre dernier en reproduisant un contexte de « haute intensité », est que la « composante drone » peut tenir un rôle important, « surtout avec les difficultés durables sur la disponibilité des hélicoptères Caïman ».

D’où l’intérêt du programme SDAM [Système de drones aériens pour la Marine], confié en 2017 par la Direction générale de l’armement [DGA] à Airbus et à Naval Group. Il repose sur le prototype VSR-700, c’est à dire un appareil dérivé de l’hélicoptère civil léger Cabri G2, développé par la PME française Guimbal.

En novembre 2020, ce projet a franchi une étape cruciale, un Cabri G2 transformé en banc d’essai volant, appelé OPV pour Optionnally Piloted Vehicle, ayant réussi des « approches de décollage et d’atterrissage entièrement autonomes vers et depuis une plate-forme mobile » qui, montée sur une remorque, était censée simuler les mouvements d’un navire. Et cela, grâce au système DeckFinder, qui transmet la position exacte d’une plate-forme en temps réel au pilote automatique de l’appareil. Ce succès ouvrait alors la voie à des premiers essais en mer.

Ceux-ci viennent d’avoir lieu au large de Brest, à bord d’un navire civil affrété pour l’occasion et avec le Cabri G2 « banc d’essais ». L’annonce en a été faite par Airbus Helicopters, ce 25 mars.

« En utilisant l’OPV, nous avons démontré les capacités uniques de décollage et d’appontage autonomes du VSR700. Nous avons aussi prouvé le bon fonctionnement de l’interface entre le véhicule et sa station de contrôle embarquée sur le navire », a expliqué Nicolas Delmas, le directeur du programme VSR700 chez Airbus Helicopters

Outre les capacités de décollage et d’appontage autonomes, cette campagne d’essais a permis d’évaluer l’enveloppe de vol du VSR700 en mer et à proximité d’un navire, l’objectif ayant été de confirmer « la compatibilité du véhicule avec les opérations navales ».

« Les modes d’appontage et de décollages semi automatiques et automatiques ont été testés avec succès par différents états de mer », a assuré Airbus Helicopters, précisant que 150 appontages autonomes ont été réalisés et que les « manœuvres de saisinages et de déplacement de l’OPV, représentatif du VSR700, sur le pont d’envol ont également été testées ».

« Ces essais en conditions réelle constituent une étape essentielle en vue des essais avec la DGA et la Marine Nationale qui auront lieu plus tard cette année », s’est félicité M. Delmas. Plus précisément, cette nouvelle campagne de tests mobilisera une frégate multimissions [FREMM].

Pour rappel, quinze SDAM doivent être livrés à la Marine nationale, qui prévoit d’en doter ses frégates dites de « premier rang ». Avec leurs performanes [endurance de 10 heures à 100 nm] et leurs capteurs, ces appareils seront des « multiplicateurs d’effets », notamment en matière de surveillance, de reconnaissance, et de renseignement. Selon la fiche du ministère des Armées, ils pourraient « engager » des objectifs ou encore servir de relais de communications. Ces drones « devraient être livrés à partir de 2029 », y est-il précisé.

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Comme l’a confié l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM] à la revue Conflits, l’un des enseignements tirés de l’exercice Polaris 21, mené en décembre dernier en reproduisant un contexte de « haute intensité », est que la « composante drone » peut tenir un rôle important, « surtout avec les difficultés durables sur la disponibilité des hélicoptères Caïman ».

D’où l’intérêt du programme SDAM [Système de drones aériens pour la Marine], confié en 2017 par la Direction générale de l’armement [DGA] à Airbus et à Naval Group. Il repose sur le prototype VSR-700, c’est à dire un appareil dérivé de l’hélicoptère civil léger Cabri G2, développé par la PME française Guimbal.

En novembre 2020, ce projet a franchi une étape cruciale, un Cabri G2 transformé en banc d’essai volant, appelé OPV pour Optionnally Piloted Vehicle, ayant réussi des « approches de décollage et d’atterrissage entièrement autonomes vers et depuis une plate-forme mobile » qui, montée sur une remorque, était censée simuler les mouvements d’un navire. Et cela, grâce au système DeckFinder, qui transmet la position exacte d’une plate-forme en temps réel au pilote automatique de l’appareil. Ce succès ouvrait alors la voie à des premiers essais en mer.

Ceux-ci viennent d’avoir lieu au large de Brest, à bord d’un navire civil affrété pour l’occasion et avec le Cabri G2 « banc d’essais ». L’annonce en a été faite par Airbus Helicopters, ce 25 mars.

« En utilisant l’OPV, nous avons démontré les capacités uniques de décollage et d’appontage autonomes du VSR700. Nous avons aussi prouvé le bon fonctionnement de l’interface entre le véhicule et sa station de contrôle embarquée sur le navire », a expliqué Nicolas Delmas, le directeur du programme VSR700 chez Airbus Helicopters

Outre les capacités de décollage et d’appontage autonomes, cette campagne d’essais a permis d’évaluer l’enveloppe de vol du VSR700 en mer et à proximité d’un navire, l’objectif ayant été de confirmer « la compatibilité du véhicule avec les opérations navales ».

« Les modes d’appontage et de décollages semi automatiques et automatiques ont été testés avec succès par différents états de mer », a assuré Airbus Helicopters, précisant que 150 appontages autonomes ont été réalisés et que les « manœuvres de saisinages et de déplacement de l’OPV, représentatif du VSR700, sur le pont d’envol ont également été testées ».

« Ces essais en conditions réelle constituent une étape essentielle en vue des essais avec la DGA et la Marine Nationale qui auront lieu plus tard cette année », s’est félicité M. Delmas. Plus précisément, cette nouvelle campagne de tests mobilisera une frégate multimissions [FREMM].

Pour rappel, quinze SDAM doivent être livrés à la Marine nationale, qui prévoit d’en doter ses frégates dites de « premier rang ». Avec leurs performanes [endurance de 10 heures à 100 nm] et leurs capteurs, ces appareils seront des « multiplicateurs d’effets », notamment en matière de surveillance, de reconnaissance, et de renseignement. Selon la fiche du ministère des Armées, ils pourraient « engager » des objectifs ou encore servir de relais de communications. Ces drones « devraient être livrés à partir de 2029 », y est-il précisé.

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Comme l’a confié l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM] à la revue Conflits, l’un des enseignements tirés de l’exercice Polaris 21, mené en décembre dernier en reproduisant un contexte de « haute intensité », est que la « composante drone » peut tenir un rôle important, « surtout avec les difficultés durables sur la disponibilité des hélicoptères Caïman ».

D’où l’intérêt du programme SDAM [Système de drones aériens pour la Marine], confié en 2017 par la Direction générale de l’armement [DGA] à Airbus et à Naval Group. Il repose sur le prototype VSR-700, c’est à dire un appareil dérivé de l’hélicoptère civil léger Cabri G2, développé par la PME française Guimbal.

En novembre 2020, ce projet a franchi une étape cruciale, un Cabri G2 transformé en banc d’essai volant, appelé OPV pour Optionnally Piloted Vehicle, ayant réussi des « approches de décollage et d’atterrissage entièrement autonomes vers et depuis une plate-forme mobile » qui, montée sur une remorque, était censée simuler les mouvements d’un navire. Et cela, grâce au système DeckFinder, qui transmet la position exacte d’une plate-forme en temps réel au pilote automatique de l’appareil. Ce succès ouvrait alors la voie à des premiers essais en mer.

Ceux-ci viennent d’avoir lieu au large de Brest, à bord d’un navire civil affrété pour l’occasion et avec le Cabri G2 « banc d’essais ». L’annonce en a été faite par Airbus Helicopters, ce 25 mars.

« En utilisant l’OPV, nous avons démontré les capacités uniques de décollage et d’appontage autonomes du VSR700. Nous avons aussi prouvé le bon fonctionnement de l’interface entre le véhicule et sa station de contrôle embarquée sur le navire », a expliqué Nicolas Delmas, le directeur du programme VSR700 chez Airbus Helicopters

Outre les capacités de décollage et d’appontage autonomes, cette campagne d’essais a permis d’évaluer l’enveloppe de vol du VSR700 en mer et à proximité d’un navire, l’objectif ayant été de confirmer « la compatibilité du véhicule avec les opérations navales ».

« Les modes d’appontage et de décollages semi automatiques et automatiques ont été testés avec succès par différents états de mer », a assuré Airbus Helicopters, précisant que 150 appontages autonomes ont été réalisés et que les « manœuvres de saisinages et de déplacement de l’OPV, représentatif du VSR700, sur le pont d’envol ont également été testées ».

« Ces essais en conditions réelle constituent une étape essentielle en vue des essais avec la DGA et la Marine Nationale qui auront lieu plus tard cette année », s’est félicité M. Delmas. Plus précisément, cette nouvelle campagne de tests mobilisera une frégate multimissions [FREMM].

Pour rappel, quinze SDAM doivent être livrés à la Marine nationale, qui prévoit d’en doter ses frégates dites de « premier rang ». Avec leurs performanes [endurance de 10 heures à 100 nm] et leurs capteurs, ces appareils seront des « multiplicateurs d’effets », notamment en matière de surveillance, de reconnaissance, et de renseignement. Selon la fiche du ministère des Armées, ils pourraient « engager » des objectifs ou encore servir de relais de communications. Ces drones « devraient être livrés à partir de 2029 », y est-il précisé.

la fiche
BBC

Ukraine war: Major internet provider suffers cyber-attack

By Chris VallanceTechnology Reporter

Ukraine's national telecoms operator Ukrtelecom is restoring internet services after driving back a major cyber-attack.

The company said it restricted customer access to protect military users and critical infrastructure.

Global internet monitor Netblocks said it was the most severe disruption to affect Ukrtelecom since Russia's invasion of Ukraine started last month.

Netblocks said it saw a collapse in connectivity to 13% of pre-war levels.

However, Ukrainian users on different internet providers, who spoke to the BBC, reported no problems.

Ukrtelecom says it is the country's biggest provider of fixed internet in terms of geographical coverage, but second after Kyivstar in terms of number of clients.

It told the BBC it had been operating at about 80% of its full coverage because of damage caused by the Russian invasion.

In a statement Ukrtelecom chief executive Yuriy Kurmaz wrote that a powerful enemy cyber attack was carried out on Ukrtelecom's IT infrastructure.

"In order to protect the critical network infrastructure and not interrupt services to the Armed Forces, other military bodies and users of critical infrastructure, we were forced to temporarily restrict internet access to most private users and business customers," he added.

Mr Kurmaz said the attack had been successfully repulsed and the provision of services was being gradually resumed.

Yuriy Shchyhol head of Ukraine's State Service for Special Communication and Information Protection said that its specialists had responded quickly to the situation, and had driven-back the attack.

Before the company revealed details of the incident, Alp Toker, director of Netblocks, told the BBC they had observed users, "falling offline progressively over the course of the day, which indicates that the issue lies not with cabling or interconnections, but rather with central infrastructure at the operator's data centre. This can indicate a cyber-attack".

⚠️ Update: Ukraine's national internet provider Ukrtelecom has confirmed a cyberattack on its core infrastructure.Real-time network data show an ongoing and intensifying nation-scale disruption to service, which is the most severe registered since the invasion by Russia. https://t.co/syej0wABYO

"This also means that the incident has nation-scale impact, reaching beyond the most heated conflict zones which have so far taken the brunt of Ukraine's network disruptions and outages."

However, Mr Toker said connectivity had remained available through other mobile networks and providers.

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France24 - World

France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette

Issued on: 24/02/2022 - 18:04

Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.

Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.

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Opex 360

Pour l’EuroDrone, Airbus choisit le turbopropulseur proposé par la filiale italienne de General Electric

par Laurent Lagneau · 25 mars 2022

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Après des mois de palabres au sujet des spécifications et des coûts, l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] a enfin notifié le contrat de développement et de production du futur drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] européen [ou Eurodrone] à Airbus Defence & Space GmbH, le maître d’oeuvre de ce programme, mené en coopération avec Dassault Aviation [chargé notamment des commandes de vol électriques] et de Leonardo.

Cependant, il restait à régler un détail, et non des moindres : la motorisation de ce futur appareil, qui, pour déplacer ses dix tonnes, aura besoin de deux turbopropulseurs. Deux industriels étaient en lice : le français Safran, avec l’Ardiden TP3, et Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], avec le Catalyst [ex-Advanced Turboprop, ou ATP]

Ce 25 mars, Airbus a mis fin au suspens, via un communiqué : alors qu’il est dit sur tous les tons que l’Eurodrone est un programme majeur pour l’autonomie stratégique européenne, le choix du maître d’oeuvre s’est finalement porté sur le Catalyst qui, conçu par GE, va aussi équiper le Beechcraft Denali du constructeur américain Textron.

« Le Catalyst a été choisi pour sa meilleure compétitivité. On une solution qui est plus mûre, qui est en vol d’essai sur un appareil commercial […], nous avons estimé, dans la comparaison, un risque de développement plus faible », a expliqué Jean-Brice Dumont, le patron d’Airbus Military Aircraft. « C’est très important dans un programme militaire en coopération où les plannings sont tendus, et où on a un départ lancé qui est compliqué à gérer », a-t-il ajouté.

En outre, a encore valoir le responsable d’Airbus, le Catalyst affiche de meilleurs performaces techniques tout en étant plus économique.

Cela étant, même s’il est produit en Europe, il se pose la question de savoir si le Catalyst est concerné par la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations], qui permet à Washington de bloquer l’exportation de matériels militaires dès qu’ils contiennent des composants d’origine américaine.

« Le Catalyst est un moteur […] entièrement développé et fabriqué en Europe, conçu pour ne pas être soumis aux règles ITAR, permettant ainsi de s’affranchir d’exigences supplémentaires en matière d’exportation », a souligné Airbus dans son communiqué. Et cela, même si certaines pièces seront américaines. « On s’en est assuré par un audit », a précisé M. Dumont. Seulement, il ne faudrait pas que Washington fasse évoluer sa réglementation…

Évidemment, une telle question ne se posait pas pour l’Ardiden TP3, Safran ayant mis en avant le fait que son turborpropulseur était de conception totalement européenne. En outre, le motoriste français avait pris le soin de nouer des partenariats avec l’italien Piaggio Aerospace, l’espagnol ITP et les allemands MT-Propeller et ZF Luftfahrttechnik.

« Sur le moteur [de l’EuroDrone], Safran offre une solution à la fois performante et compétitive, qui a été maturée dans le cadre du programme européen Clean Sky. […] Safran est le seul industriel à offrir aux nations une solution vraiment européenne. Et dans l’esprit du plan de relance européen, il serait choquant que l’argent du contribuable européen serve à financer une solution de motorisation concurrente, qui est actuellement en cours de certification auprès des autorités américaines », avait affirmé Franck Saudo, le Pdg de Safran Helicopters Engine, dans un entretien publié par La Tribune, en juin 2021.

Et celui-ci d’insister : « Enfin, la sélection du moteur est naturellement un enjeu de souveraineté pour l’Europe, qui doit concerver son autonomie sur les enjeux de motorisation. Les autoriés françaises sont clairement mobilisées. Il me reste à souhaiter qu’Airbus et les nations prennent les bonnes décisions ».

Pour rappel, ce programme européen prévoit la livraison de 60 drones [soit 20 systèmes] à l’Allemagne [21 appareils], à l’Italie [15], à la France [12] et à l’Espagne [12] pour un montant de 7,1 milliards d’euros. D’une longueur de 16 mètres pour une envergure de 26 mètres, l’Eurodrone pourra voler à la vitesse de 500 km/h, pour une autonomie de 40 heures.

Pour l’EuroDrone, Airbus choisit le turbopropulseur proposé par la filiale italienne de General Electric

par Laurent Lagneau · 25 mars 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Après des mois de palabres au sujet des spécifications et des coûts, l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] a enfin notifié le contrat de développement et de production du futur drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] européen [ou Eurodrone] à Airbus Defence & Space GmbH, le maître d’oeuvre de ce programme, mené en coopération avec Dassault Aviation [chargé notamment des commandes de vol électriques] et de Leonardo.

Cependant, il restait à régler un détail, et non des moindres : la motorisation de ce futur appareil, qui, pour déplacer ses dix tonnes, aura besoin de deux turbopropulseurs. Deux industriels étaient en lice : le français Safran, avec l’Ardiden TP3, et Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], avec le Catalyst [ex-Advanced Turboprop, ou ATP]

Ce 25 mars, Airbus a mis fin au suspens, via un communiqué : alors qu’il est dit sur tous les tons que l’Eurodrone est un programme majeur pour l’autonomie stratégique européenne, le choix du maître d’oeuvre s’est finalement porté sur le Catalyst qui, conçu par GE, va aussi équiper le Beechcraft Denali du constructeur américain Textron.

« Le Catalyst a été choisi pour sa meilleure compétitivité. On une solution qui est plus mûre, qui est en vol d’essai sur un appareil commercial […], nous avons estimé, dans la comparaison, un risque de développement plus faible », a expliqué Jean-Brice Dumont, le patron d’Airbus Military Aircraft. « C’est très important dans un programme militaire en coopération où les plannings sont tendus, et où on a un départ lancé qui est compliqué à gérer », a-t-il ajouté.

En outre, a encore valoir le responsable d’Airbus, le Catalyst affiche de meilleurs performaces techniques tout en étant plus économique.

Cela étant, même s’il est produit en Europe, il se pose la question de savoir si le Catalyst est concerné par la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations], qui permet à Washington de bloquer l’exportation de matériels militaires dès qu’ils contiennent des composants d’origine américaine.

« Le Catalyst est un moteur […] entièrement développé et fabriqué en Europe, conçu pour ne pas être soumis aux règles ITAR, permettant ainsi de s’affranchir d’exigences supplémentaires en matière d’exportation », a souligné Airbus dans son communiqué. Et cela, même si certaines pièces seront américaines. « On s’en est assuré par un audit », a précisé M. Dumont. Seulement, il ne faudrait pas que Washington fasse évoluer sa réglementation…

Évidemment, une telle question ne se posait pas pour l’Ardiden TP3, Safran ayant mis en avant le fait que son turborpropulseur était de conception totalement européenne. En outre, le motoriste français avait pris le soin de nouer des partenariats avec l’italien Piaggio Aerospace, l’espagnol ITP et les allemands MT-Propeller et ZF Luftfahrttechnik.

« Sur le moteur [de l’EuroDrone], Safran offre une solution à la fois performante et compétitive, qui a été maturée dans le cadre du programme européen Clean Sky. […] Safran est le seul industriel à offrir aux nations une solution vraiment européenne. Et dans l’esprit du plan de relance européen, il serait choquant que l’argent du contribuable européen serve à financer une solution de motorisation concurrente, qui est actuellement en cours de certification auprès des autorités américaines », avait affirmé Franck Saudo, le Pdg de Safran Helicopters Engine, dans un entretien publié par La Tribune, en juin 2021.

Et celui-ci d’insister : « Enfin, la sélection du moteur est naturellement un enjeu de souveraineté pour l’Europe, qui doit concerver son autonomie sur les enjeux de motorisation. Les autoriés françaises sont clairement mobilisées. Il me reste à souhaiter qu’Airbus et les nations prennent les bonnes décisions ».

Pour rappel, ce programme européen prévoit la livraison de 60 drones [soit 20 systèmes] à l’Allemagne [21 appareils], à l’Italie [15], à la France [12] et à l’Espagne [12] pour un montant de 7,1 milliards d’euros. D’une longueur de 16 mètres pour une envergure de 26 mètres, l’Eurodrone pourra voler à la vitesse de 500 km/h, pour une autonomie de 40 heures.

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Après des mois de palabres au sujet des spécifications et des coûts, l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] a enfin notifié le contrat de développement et de production du futur drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] européen [ou Eurodrone] à Airbus Defence & Space GmbH, le maître d’oeuvre de ce programme, mené en coopération avec Dassault Aviation [chargé notamment des commandes de vol électriques] et de Leonardo.

Cependant, il restait à régler un détail, et non des moindres : la motorisation de ce futur appareil, qui, pour déplacer ses dix tonnes, aura besoin de deux turbopropulseurs. Deux industriels étaient en lice : le français Safran, avec l’Ardiden TP3, et Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], avec le Catalyst [ex-Advanced Turboprop, ou ATP]

Ce 25 mars, Airbus a mis fin au suspens, via un communiqué : alors qu’il est dit sur tous les tons que l’Eurodrone est un programme majeur pour l’autonomie stratégique européenne, le choix du maître d’oeuvre s’est finalement porté sur le Catalyst qui, conçu par GE, va aussi équiper le Beechcraft Denali du constructeur américain Textron.

« Le Catalyst a été choisi pour sa meilleure compétitivité. On une solution qui est plus mûre, qui est en vol d’essai sur un appareil commercial […], nous avons estimé, dans la comparaison, un risque de développement plus faible », a expliqué Jean-Brice Dumont, le patron d’Airbus Military Aircraft. « C’est très important dans un programme militaire en coopération où les plannings sont tendus, et où on a un départ lancé qui est compliqué à gérer », a-t-il ajouté.

En outre, a encore valoir le responsable d’Airbus, le Catalyst affiche de meilleurs performaces techniques tout en étant plus économique.

Cela étant, même s’il est produit en Europe, il se pose la question de savoir si le Catalyst est concerné par la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations], qui permet à Washington de bloquer l’exportation de matériels militaires dès qu’ils contiennent des composants d’origine américaine.

« Le Catalyst est un moteur […] entièrement développé et fabriqué en Europe, conçu pour ne pas être soumis aux règles ITAR, permettant ainsi de s’affranchir d’exigences supplémentaires en matière d’exportation », a souligné Airbus dans son communiqué. Et cela, même si certaines pièces seront américaines. « On s’en est assuré par un audit », a précisé M. Dumont. Seulement, il ne faudrait pas que Washington fasse évoluer sa réglementation…

Évidemment, une telle question ne se posait pas pour l’Ardiden TP3, Safran ayant mis en avant le fait que son turborpropulseur était de conception totalement européenne. En outre, le motoriste français avait pris le soin de nouer des partenariats avec l’italien Piaggio Aerospace, l’espagnol ITP et les allemands MT-Propeller et ZF Luftfahrttechnik.

« Sur le moteur [de l’EuroDrone], Safran offre une solution à la fois performante et compétitive, qui a été maturée dans le cadre du programme européen Clean Sky. […] Safran est le seul industriel à offrir aux nations une solution vraiment européenne. Et dans l’esprit du plan de relance européen, il serait choquant que l’argent du contribuable européen serve à financer une solution de motorisation concurrente, qui est actuellement en cours de certification auprès des autorités américaines », avait affirmé Franck Saudo, le Pdg de Safran Helicopters Engine, dans un entretien publié par La Tribune, en juin 2021.

Et celui-ci d’insister : « Enfin, la sélection du moteur est naturellement un enjeu de souveraineté pour l’Europe, qui doit concerver son autonomie sur les enjeux de motorisation. Les autoriés françaises sont clairement mobilisées. Il me reste à souhaiter qu’Airbus et les nations prennent les bonnes décisions ».

Pour rappel, ce programme européen prévoit la livraison de 60 drones [soit 20 systèmes] à l’Allemagne [21 appareils], à l’Italie [15], à la France [12] et à l’Espagne [12] pour un montant de 7,1 milliards d’euros. D’une longueur de 16 mètres pour une envergure de 26 mètres, l’Eurodrone pourra voler à la vitesse de 500 km/h, pour une autonomie de 40 heures.

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

Après des mois de palabres au sujet des spécifications et des coûts, l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] a enfin notifié le contrat de développement et de production du futur drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] européen [ou Eurodrone] à Airbus Defence & Space GmbH, le maître d’oeuvre de ce programme, mené en coopération avec Dassault Aviation [chargé notamment des commandes de vol électriques] et de Leonardo.

Cependant, il restait à régler un détail, et non des moindres : la motorisation de ce futur appareil, qui, pour déplacer ses dix tonnes, aura besoin de deux turbopropulseurs. Deux industriels étaient en lice : le français Safran, avec l’Ardiden TP3, et Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], avec le Catalyst [ex-Advanced Turboprop, ou ATP]

Ce 25 mars, Airbus a mis fin au suspens, via un communiqué : alors qu’il est dit sur tous les tons que l’Eurodrone est un programme majeur pour l’autonomie stratégique européenne, le choix du maître d’oeuvre s’est finalement porté sur le Catalyst qui, conçu par GE, va aussi équiper le Beechcraft Denali du constructeur américain Textron.

« Le Catalyst a été choisi pour sa meilleure compétitivité. On une solution qui est plus mûre, qui est en vol d’essai sur un appareil commercial […], nous avons estimé, dans la comparaison, un risque de développement plus faible », a expliqué Jean-Brice Dumont, le patron d’Airbus Military Aircraft. « C’est très important dans un programme militaire en coopération où les plannings sont tendus, et où on a un départ lancé qui est compliqué à gérer », a-t-il ajouté.

En outre, a encore valoir le responsable d’Airbus, le Catalyst affiche de meilleurs performaces techniques tout en étant plus économique.

Cela étant, même s’il est produit en Europe, il se pose la question de savoir si le Catalyst est concerné par la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations], qui permet à Washington de bloquer l’exportation de matériels militaires dès qu’ils contiennent des composants d’origine américaine.

« Le Catalyst est un moteur […] entièrement développé et fabriqué en Europe, conçu pour ne pas être soumis aux règles ITAR, permettant ainsi de s’affranchir d’exigences supplémentaires en matière d’exportation », a souligné Airbus dans son communiqué. Et cela, même si certaines pièces seront américaines. « On s’en est assuré par un audit », a précisé M. Dumont. Seulement, il ne faudrait pas que Washington fasse évoluer sa réglementation…

Évidemment, une telle question ne se posait pas pour l’Ardiden TP3, Safran ayant mis en avant le fait que son turborpropulseur était de conception totalement européenne. En outre, le motoriste français avait pris le soin de nouer des partenariats avec l’italien Piaggio Aerospace, l’espagnol ITP et les allemands MT-Propeller et ZF Luftfahrttechnik.

« Sur le moteur [de l’EuroDrone], Safran offre une solution à la fois performante et compétitive, qui a été maturée dans le cadre du programme européen Clean Sky. […] Safran est le seul industriel à offrir aux nations une solution vraiment européenne. Et dans l’esprit du plan de relance européen, il serait choquant que l’argent du contribuable européen serve à financer une solution de motorisation concurrente, qui est actuellement en cours de certification auprès des autorités américaines », avait affirmé Franck Saudo, le Pdg de Safran Helicopters Engine, dans un entretien publié par La Tribune, en juin 2021.

publié par La Tribune

Et celui-ci d’insister : « Enfin, la sélection du moteur est naturellement un enjeu de souveraineté pour l’Europe, qui doit concerver son autonomie sur les enjeux de motorisation. Les autoriés françaises sont clairement mobilisées. Il me reste à souhaiter qu’Airbus et les nations prennent les bonnes décisions ».

Pour rappel, ce programme européen prévoit la livraison de 60 drones [soit 20 systèmes] à l’Allemagne [21 appareils], à l’Italie [15], à la France [12] et à l’Espagne [12] pour un montant de 7,1 milliards d’euros. D’une longueur de 16 mètres pour une envergure de 26 mètres, l’Eurodrone pourra voler à la vitesse de 500 km/h, pour une autonomie de 40 heures.

BBC

Can tech help you to manage the cost of living?

By Katherine LathamBusiness reporter

Kerri Layton is a professional jazz musician, agent and performing arts industry coach.

But when the pandemic hit, her work vanished.

"I lost my income overnight. Debt snowballed," says the 36 year-old from Kent. "I had to decide whether to heat the house, eat or save my business. It was a really tough time."

To help get her finances back on track she uses a suite of apps to organise her finances.

An income tracking app monitors all the money coming in which, she says, helps her appreciate every penny.

She uses the savings features, also known as envelopes, on banking apps to put money aside.

"I automatically assign a job to each pound, separating it into various envelopes. It's an old-school system that our grandmothers used to use. It's been a game-changer for keeping on top of my finances."

Her spending is monitored with an app called You Need a Budget and another app helps her payoff debts.

"I've paid off over £12,500 using these apps. And I'll continue to use them as I rebuild my savings," she says.

Juggling several apps is probably not for everyone. But with a sharp rise in the cost of living hitting households, many of us might be paying particular attention to our finances.

The Resolution Foundation forecasts that a typical household's income will fall by about £1,000 this year once the effect of inflation is accounted for.

That would be the biggest real-terms fall in incomes since the mid-1970s, it says.

So, it's probably not surprising that personal finance apps are becoming more common.

Google data show the average smartphone user has two to three finance apps installed and 73% used tech to manage their finances in the past month.

From budgeting to trading, there is an app for every aspect of money management.

"In the past, I was in £40,000 worth of debt," says Maddy Alexander-Grout. "I felt really alone. I imagine many others are feeling like that right now."

Ms Alexander-Grout got herself out of debt with a strict budget and by making spending cuts.

"I swapped branded food for cheaper alternatives, used cashback apps and allocated every pound to set goals."

In 2018, Ms Alexander-Grout set up personal finance app, My VIP Rewards in order to help others who were struggling.

Users of the service buy vouchers at a discounted price for use on everyday spending like supermarket shopping, cinema trips or gym membership.

"By using our vouchers in place of cash," she says, "it helps people to budget. And they save when they purchase too."

Newer banks, including Monzo and Starling, provide basic money management tools as standard and also have online banking features which allow customers to monitor their spending and save.

More technology of business:

Those features can be helpful, particularly for anyone who finds themselves on a financial roller coaster says 42-year-old business coach, Helen Pritchard.

Following the 2008 global financial crisis, Ms Pritchard a Warrington-based mother of two was left heavily in debt and divorced.

"I barely opened my post. It spiralled out of control because I was in denial," she says.

She eventually got herself back on her feet and fast forward to 2020 and uptake of Ms Pritchard's online training sky-rocketed, only for sales to then dive in 2021. During the pandemic, she moved house and got engaged to be married.

"There's been a lot of financial upheaval for sure!" she says.

Ms Pritchard says tech has changed the way she manages her own and her family's money.

She now checks her personal banking apps every day, her children use kids' financial learning app GoHenry,

Notifications from the Starling app allow Ms Pritchard and her fiancé to keep tabs of their mutual spending in real time, and monthly insights help them keep track of the big picture.

"It makes me feel in control to see where my money is," says Ms Pritchard. "I'll always use apps - and I encourage my children to use them too."

"People have more control over their finances than would have been possible 10 or 20 years ago," says Sara Davies, Senior Research Fellow at the Personal Finance Research Centre, University of Bristol.

Such features are particularly helpful for customers with irregular or unpredictable earnings, by making it easier to monitor income and expenditure, and by helping people to practice good money habits.

"It's good if you are tech savvy - so for low or insecurely paid young workers - but less so if you are a pensioner on a low income," she adds.

But Ms Davies is concerned that the hype around fintech (financial technology) may be masking the issue of inadequate incomes.

"No tool can help you juggle a budget that just isn't big enough," she points out.

She argues that in fact, the new era of banking apps might be making the situation worse for some people - by making it easier for them to borrow.

There is some evidence from the US that customers of fintech firms get into more trouble than people borrowing from traditional banks.

Experts at Harvard Business School say fintechs tend to attract loan-seekers with a higher propensity to spend beyond their means, sinking further into debt.

They found that fintech borrowers only end up partially consolidating their debts. A few months later, they turn back to their original credit cards for spending - but then they have to repay both the credit card debt and the loan combined.

However, back in Kent, Ms Layton argues: "For anyone trying to get on top of their money, fintech apps can support your journey to a healthier bank balance and lifestyle."

Ms Layton now teaches the business of show business, helping creative people to manage and increase their incomes.

"I love checking my progress now. That's not something I ever thought I'd say! But it's such an integral part of my life and business. Working with these apps is easy - even enjoyable."

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Valeurs Actuelles

Le picard et le flamand pourront être enseignés dans les écoles des Hauts-de-France

Moins connues que le breton ou le corse, le picard et le flamand occidental ont acquis leurs lettres de noblesse auprès de l’Éducation nationale, rapporte Le Parisien vendredi 21 janvier. Les deux langues régionales pourront donc désormais être enseignées dans les écoles des Hauts-de-France à partir de la rentrée prochaine. « C’est le résultat de dix-huit années de combat », se félicite auprès du quotidien Jean-Paul Couché, président de l’Institut de la langue régionale flamande (ILRF).

La vraie langue des Ch’tis

Le succès de Bienvenue chez les Ch’tis a pu faire oublier que l’on y parle en réalité le picard, avec quelques variantes. Ce patois est parlé dans presque tous les Hauts-de-France, à l’exception du Dunkerquois, soit un territoire habité par quelque six millions d’habitants. Le nombre de locuteurs est estimé à un million par l’Agence régionale de la langue picarde, ou Agince d’el région pour el langue picarde (ARLP). En France, la zone géographique de langue flamande est nettement plus petite et ne concerne « que » 800 000 personnes dans le nord-ouest de la région. Mais la langue étant parlée également en Belgique et aux Pays-Bas, le nombre de locuteurs est analogue.

Reste désormais à mettre en place l’enseignement. « Nous demandons que des expérimentations soient menées à Aulnoy-lez-Valenciennes dans le Nord et à Roisel dans la Somme. Deux enseignants sont volontaires », explique au Parisien le directeur de l’ARLP. « Il s’agit maintenant de mettre au plus vite en place un conseil académique des langues régionales et une convention État-Région », juge de son côté Jean-Paul Couché.

Hauts-de-France : les dernières actualités

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Un migrant érythréen meurt électrocuté sur un wagon de la gare de Valenciennes

Pour le président des chasseurs de la Somme, interdire partiellement la chasse, c’est non

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Biodiversity: Pressure grows for deal to save nature

By Helen BriggsEnvironment correspondent

A global agreement to reverse the loss of nature and halt extinctions is inching closer, as talks in Geneva enter their final day.

International negotiators are working on the text of a UN framework to safeguard nature ahead of a high-level summit in China later this year.

Observers have slammed the "snail's pace" of negotiations and are pressing for a strengthening of ambitions.

Divisions remain, including over financing the plans.

"The science is very clear, we do not have any more time to waste; we need to take action now," Bernadette Fischler Hooper, head of international advocacy at WWF-UK, told BBC News.

"Not only on biodiversity loss, but also on climate change which is a very inter-linked issue. So that is what's at stake here; it's actually the future of the planet and its people."

The final version of the draft UN Convention on Biological Diversity (CBD) will be negotiated in Kunming, China, at the Cop15 summit, which is expected to take place at the end of August.

The outcome will decide for the coming decades how the world will address the challenges of reducing the extinction risk threatening more than one million species, protecting 30% of land and sea, eliminating billions of dollars of environmentally-damaging government subsidies and restoring degraded ecosystems.

Talks aimed at progressing the nascent agreement have been taking place in Geneva over the past two weeks.

After the first week, observers hit out at what they saw as a "glacial" rate of progress, but momentum has gathered during the final days, although "thorny issues" remain, including the financing of the plans.

The draft text contains the aim to increase finance to at least US $200bn a year by 2030, with funding from developed to developing countries to increase by at least US $10bn a year.

"Resource mobilisation at this meeting has become a thorny issue," Ghanaian academic Alfred Oteng-Yeboah, who has played a key role in international efforts to protect biodiversity, told the news agency, AFP.

On subsidies, the aim is to "redirect, reallocate, reform or eliminate incentives harmful for biodiversity" on the scale of at least US $500bn per year.

The new Global Biodiversity Framework (GBD) is seen as the biodiversity equivalent of the Paris climate agreement. Biodiversity refers to all the different living things on Earth and how they fit together in a delicate web of life that we rely on for food, clean air and water.

One of the key ambitions is to turn 30% of Earth's lands and seas into protected areas by 2030. A recent UN climate report underlined the importance of conserving at least 30% of the planet to achieve biodiversity and climate goals.

Another goal is to ensure that, by 2050, a "shared vision of living in harmony with nature is fulfilled".

"We have this one goal, which is to bend the curve on biodiversity loss and really to build that shared future to live in harmony with nature in the long term," the convention's executive secretary, Elizabeth Maruma Mrema, told reporters at the start of the talks.

Scientists have issued repeated warnings about threats to nature driven by human actions, including chopping down forests and turning natural land over to farming.

A landmark 2019 assessment warned that nature was declining globally at rates unprecedented in human history, with up to one million species facing extinction.

The Cop15 conference in Kunming is expected to take place almost two years later than originally planned due to repeated delays caused by the Covid pandemic.

This has left the world without targets over the course of this decade for halting extinctions and reversing the worldwide loss of nature.

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What is biodiversity and how can we protect it?

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France24 - World

The Danish Church in Paris, a haven of peace and Scandinavian culture

Issued on: 16/02/2022 - 16:01

For the past 65 years, the Danish Church has brought together Danes of all generations in the French capital. It's a haven of peace located a few steps from the Champs-Élysées. Frederikskirken is part of the Lutheran Evangelical Church of Denmark. For Pastor Malene, the sense of community this institution offers is important. It's also a place for Danes to introduce Parisians to their culture and broaden their horizons. Our team reports.

Opex 360

La Turquie serait prête à négocier l’achat de systèmes de défense aérienne SAMP/T avec la France et l’Italie

par Laurent Lagneau · 25 mars 2022

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Alors que Florence Parly, la ministre des Armées, était à Athènes pour la signature des contrats relatifs à l’achat de six Rafale, de trois frégates de défense et d’intervention [FDI] et des munitions associées [pour un montant total de quatre milliards d’euros], le président Macron s’est entretenu avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, en marge du sommet extraordinaire de l’Otan organisé le 24 mars, à Bruxelles.

Ces dernières années, les relations entre la France et la Turquie ont été particulièrement compliquées, avec la « mise en joue » de la frégate française « Courbet » par un navire militaire turc en Méditerranée, les profonds désaccords au sujet des milices kurdes syriennes, fer de lance de la coalition anti-État islamique mais visées par les forces turques, ou encore avec les revendications territoriales d’Ankara face à la Grèce et la République de Chypre. Et il ne s’agit-là qu’une partie des contentieux opposant les deux pays [on pourrait citer les accusations d’ingérence, l’implication turque dans le conflit du Haut-Karabakh, etc]

Mais, visiblement, MM. Macron et Erdogan ont l’intention de tourner la page étant donné qu’ils ont fait part de leur « volonté » de « travailler ensemble » afin de convaincre le président russe, Vladimir Poutine, de la nécessité d’un « cessez-le-feu » en Ukraine. Ils ont également décidé le principe d’opérations humanitaires « communes », notamment à Marioupol, ville portuaire stratégique actuellement assiégée par les forces russes.

Pour le président français, la situation provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie est l’occasion d’une « clarification stratégique » de la « part de la Turquie dans notre relation » au sein de l’Otan ainsi que sur les dossiers de « la Libye ou du Proche et Moyen-Orient ». Ainsi, a-t-il dit, il s’agit de « pouvoir avancer sur beaucoup de dossiers qui parfois nous avaient séparés », ce qui est un « élément positif dans un contexte lourd ».

S’agissant de l’Otan, l’achat de systèmes russe de défense aérienne S-400 « Triumph » par Ankara pose des problèmes d’interopérabilité. Ce qui d’ailleurs valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avion de combat F-35, dans le cadre duquel elle avait commandait 100 exemplaires.

Pour autant, le président Erdogan s’est toujours montré inflexible sur ce sujet, assurant qu’il n’était pas question de renoncer aux systèmes S-400. L’affaire est « close », a-t-il dit à l’issue du sommet extraordinaire de l’Otan, avant de faire état de « discussions positives » avec son homologue américain, Joe Biden, en vue d’obtenir 40 chasseurs-bombardiers F-16 Viper ainsi que 80 kits de modernisation des appareils du même type en service au sein de la force aérienne turque.

Cela étant, en janvier 2018, peu après l’achat des S-400 russes, la Turquie avait noué un partenariat avec la France et l’Italie pour développer un système de défense aérienne basé sur le SAMP/T [Sol Air Moyenne Portée / Terrestre, ou « Mamba »] produit par le consortium franco-italien Eurosam. Un accord portant sur une étude de définition, devant alors durer 18 mois, fut signé afin de préparer un « contrat de développement et de production du futur système pour répondre aux besoins opérationnels » des forces turques.

Seulement, la dégradation des relations entre Paris et Ankara par la suite mit ce projet entre parenthèses. D’autant plus que, après l’offensive lancée par les forces turques contre les milices kurdes syriennes, en octobre 2019, les autorités françaises décidèrent de suspendre les licences d’exportation de matériels militaires vers la Turquie.

Or, M. Erdogan a dit avoir « discuté de la possibilité d’acheter » des systèmes SAMP/T avec M. Macron ainsi qu’avec Mario Draghi, le chef du gouvernement italien. Et, visiblement, la coopération lancée il y a maintenant quatre ans devrait reprendre prochainement.

« Nous avons décidé de réactiver la coopération entre la Turquie, la France et l’Italie. Bientôt, ces trois pays tiendront une réunion », a déclaré le Premier ministre transalpin. « La rencontre que nous avons eue avec Erdoğan s’est bien déroulée », a-t-il insisté.

Pour rappel, Eurosam développe une version améliorée du SAMP/T, celle-ci devant reposer sur le radar terrestre multifonctions à antennes actives « Ground Fire 300 » [produit par Thales, cf. photo ci-dessus] et le missile intercepteur Aster 30 Block 1NT [NT pour « nouvelle technologie »], doté d’un nouvel autodirecteur fonctionnant en bande Ka.

La Turquie serait prête à négocier l’achat de systèmes de défense aérienne SAMP/T avec la France et l’Italie

par Laurent Lagneau · 25 mars 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Alors que Florence Parly, la ministre des Armées, était à Athènes pour la signature des contrats relatifs à l’achat de six Rafale, de trois frégates de défense et d’intervention [FDI] et des munitions associées [pour un montant total de quatre milliards d’euros], le président Macron s’est entretenu avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, en marge du sommet extraordinaire de l’Otan organisé le 24 mars, à Bruxelles.

Ces dernières années, les relations entre la France et la Turquie ont été particulièrement compliquées, avec la « mise en joue » de la frégate française « Courbet » par un navire militaire turc en Méditerranée, les profonds désaccords au sujet des milices kurdes syriennes, fer de lance de la coalition anti-État islamique mais visées par les forces turques, ou encore avec les revendications territoriales d’Ankara face à la Grèce et la République de Chypre. Et il ne s’agit-là qu’une partie des contentieux opposant les deux pays [on pourrait citer les accusations d’ingérence, l’implication turque dans le conflit du Haut-Karabakh, etc]

Mais, visiblement, MM. Macron et Erdogan ont l’intention de tourner la page étant donné qu’ils ont fait part de leur « volonté » de « travailler ensemble » afin de convaincre le président russe, Vladimir Poutine, de la nécessité d’un « cessez-le-feu » en Ukraine. Ils ont également décidé le principe d’opérations humanitaires « communes », notamment à Marioupol, ville portuaire stratégique actuellement assiégée par les forces russes.

Pour le président français, la situation provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie est l’occasion d’une « clarification stratégique » de la « part de la Turquie dans notre relation » au sein de l’Otan ainsi que sur les dossiers de « la Libye ou du Proche et Moyen-Orient ». Ainsi, a-t-il dit, il s’agit de « pouvoir avancer sur beaucoup de dossiers qui parfois nous avaient séparés », ce qui est un « élément positif dans un contexte lourd ».

S’agissant de l’Otan, l’achat de systèmes russe de défense aérienne S-400 « Triumph » par Ankara pose des problèmes d’interopérabilité. Ce qui d’ailleurs valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avion de combat F-35, dans le cadre duquel elle avait commandait 100 exemplaires.

Pour autant, le président Erdogan s’est toujours montré inflexible sur ce sujet, assurant qu’il n’était pas question de renoncer aux systèmes S-400. L’affaire est « close », a-t-il dit à l’issue du sommet extraordinaire de l’Otan, avant de faire état de « discussions positives » avec son homologue américain, Joe Biden, en vue d’obtenir 40 chasseurs-bombardiers F-16 Viper ainsi que 80 kits de modernisation des appareils du même type en service au sein de la force aérienne turque.

Cela étant, en janvier 2018, peu après l’achat des S-400 russes, la Turquie avait noué un partenariat avec la France et l’Italie pour développer un système de défense aérienne basé sur le SAMP/T [Sol Air Moyenne Portée / Terrestre, ou « Mamba »] produit par le consortium franco-italien Eurosam. Un accord portant sur une étude de définition, devant alors durer 18 mois, fut signé afin de préparer un « contrat de développement et de production du futur système pour répondre aux besoins opérationnels » des forces turques.

Seulement, la dégradation des relations entre Paris et Ankara par la suite mit ce projet entre parenthèses. D’autant plus que, après l’offensive lancée par les forces turques contre les milices kurdes syriennes, en octobre 2019, les autorités françaises décidèrent de suspendre les licences d’exportation de matériels militaires vers la Turquie.

Or, M. Erdogan a dit avoir « discuté de la possibilité d’acheter » des systèmes SAMP/T avec M. Macron ainsi qu’avec Mario Draghi, le chef du gouvernement italien. Et, visiblement, la coopération lancée il y a maintenant quatre ans devrait reprendre prochainement.

« Nous avons décidé de réactiver la coopération entre la Turquie, la France et l’Italie. Bientôt, ces trois pays tiendront une réunion », a déclaré le Premier ministre transalpin. « La rencontre que nous avons eue avec Erdoğan s’est bien déroulée », a-t-il insisté.

Pour rappel, Eurosam développe une version améliorée du SAMP/T, celle-ci devant reposer sur le radar terrestre multifonctions à antennes actives « Ground Fire 300 » [produit par Thales, cf. photo ci-dessus] et le missile intercepteur Aster 30 Block 1NT [NT pour « nouvelle technologie »], doté d’un nouvel autodirecteur fonctionnant en bande Ka.

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Alors que Florence Parly, la ministre des Armées, était à Athènes pour la signature des contrats relatifs à l’achat de six Rafale, de trois frégates de défense et d’intervention [FDI] et des munitions associées [pour un montant total de quatre milliards d’euros], le président Macron s’est entretenu avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, en marge du sommet extraordinaire de l’Otan organisé le 24 mars, à Bruxelles.

Ces dernières années, les relations entre la France et la Turquie ont été particulièrement compliquées, avec la « mise en joue » de la frégate française « Courbet » par un navire militaire turc en Méditerranée, les profonds désaccords au sujet des milices kurdes syriennes, fer de lance de la coalition anti-État islamique mais visées par les forces turques, ou encore avec les revendications territoriales d’Ankara face à la Grèce et la République de Chypre. Et il ne s’agit-là qu’une partie des contentieux opposant les deux pays [on pourrait citer les accusations d’ingérence, l’implication turque dans le conflit du Haut-Karabakh, etc]

Mais, visiblement, MM. Macron et Erdogan ont l’intention de tourner la page étant donné qu’ils ont fait part de leur « volonté » de « travailler ensemble » afin de convaincre le président russe, Vladimir Poutine, de la nécessité d’un « cessez-le-feu » en Ukraine. Ils ont également décidé le principe d’opérations humanitaires « communes », notamment à Marioupol, ville portuaire stratégique actuellement assiégée par les forces russes.

Pour le président français, la situation provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie est l’occasion d’une « clarification stratégique » de la « part de la Turquie dans notre relation » au sein de l’Otan ainsi que sur les dossiers de « la Libye ou du Proche et Moyen-Orient ». Ainsi, a-t-il dit, il s’agit de « pouvoir avancer sur beaucoup de dossiers qui parfois nous avaient séparés », ce qui est un « élément positif dans un contexte lourd ».

S’agissant de l’Otan, l’achat de systèmes russe de défense aérienne S-400 « Triumph » par Ankara pose des problèmes d’interopérabilité. Ce qui d’ailleurs valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avion de combat F-35, dans le cadre duquel elle avait commandait 100 exemplaires.

Pour autant, le président Erdogan s’est toujours montré inflexible sur ce sujet, assurant qu’il n’était pas question de renoncer aux systèmes S-400. L’affaire est « close », a-t-il dit à l’issue du sommet extraordinaire de l’Otan, avant de faire état de « discussions positives » avec son homologue américain, Joe Biden, en vue d’obtenir 40 chasseurs-bombardiers F-16 Viper ainsi que 80 kits de modernisation des appareils du même type en service au sein de la force aérienne turque.

Cela étant, en janvier 2018, peu après l’achat des S-400 russes, la Turquie avait noué un partenariat avec la France et l’Italie pour développer un système de défense aérienne basé sur le SAMP/T [Sol Air Moyenne Portée / Terrestre, ou « Mamba »] produit par le consortium franco-italien Eurosam. Un accord portant sur une étude de définition, devant alors durer 18 mois, fut signé afin de préparer un « contrat de développement et de production du futur système pour répondre aux besoins opérationnels » des forces turques.

Seulement, la dégradation des relations entre Paris et Ankara par la suite mit ce projet entre parenthèses. D’autant plus que, après l’offensive lancée par les forces turques contre les milices kurdes syriennes, en octobre 2019, les autorités françaises décidèrent de suspendre les licences d’exportation de matériels militaires vers la Turquie.

Or, M. Erdogan a dit avoir « discuté de la possibilité d’acheter » des systèmes SAMP/T avec M. Macron ainsi qu’avec Mario Draghi, le chef du gouvernement italien. Et, visiblement, la coopération lancée il y a maintenant quatre ans devrait reprendre prochainement.

« Nous avons décidé de réactiver la coopération entre la Turquie, la France et l’Italie. Bientôt, ces trois pays tiendront une réunion », a déclaré le Premier ministre transalpin. « La rencontre que nous avons eue avec Erdoğan s’est bien déroulée », a-t-il insisté.

Pour rappel, Eurosam développe une version améliorée du SAMP/T, celle-ci devant reposer sur le radar terrestre multifonctions à antennes actives « Ground Fire 300 » [produit par Thales, cf. photo ci-dessus] et le missile intercepteur Aster 30 Block 1NT [NT pour « nouvelle technologie »], doté d’un nouvel autodirecteur fonctionnant en bande Ka.

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Alors que Florence Parly, la ministre des Armées, était à Athènes pour la signature des contrats relatifs à l’achat de six Rafale, de trois frégates de défense et d’intervention [FDI] et des munitions associées [pour un montant total de quatre milliards d’euros], le président Macron s’est entretenu avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, en marge du sommet extraordinaire de l’Otan organisé le 24 mars, à Bruxelles.

Ces dernières années, les relations entre la France et la Turquie ont été particulièrement compliquées, avec la « mise en joue » de la frégate française « Courbet » par un navire militaire turc en Méditerranée, les profonds désaccords au sujet des milices kurdes syriennes, fer de lance de la coalition anti-État islamique mais visées par les forces turques, ou encore avec les revendications territoriales d’Ankara face à la Grèce et la République de Chypre. Et il ne s’agit-là qu’une partie des contentieux opposant les deux pays [on pourrait citer les accusations d’ingérence, l’implication turque dans le conflit du Haut-Karabakh, etc]

Mais, visiblement, MM. Macron et Erdogan ont l’intention de tourner la page étant donné qu’ils ont fait part de leur « volonté » de « travailler ensemble » afin de convaincre le président russe, Vladimir Poutine, de la nécessité d’un « cessez-le-feu » en Ukraine. Ils ont également décidé le principe d’opérations humanitaires « communes », notamment à Marioupol, ville portuaire stratégique actuellement assiégée par les forces russes.

Pour le président français, la situation provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie est l’occasion d’une « clarification stratégique » de la « part de la Turquie dans notre relation » au sein de l’Otan ainsi que sur les dossiers de « la Libye ou du Proche et Moyen-Orient ». Ainsi, a-t-il dit, il s’agit de « pouvoir avancer sur beaucoup de dossiers qui parfois nous avaient séparés », ce qui est un « élément positif dans un contexte lourd ».

S’agissant de l’Otan, l’achat de systèmes russe de défense aérienne S-400 « Triumph » par Ankara pose des problèmes d’interopérabilité. Ce qui d’ailleurs valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avion de combat F-35, dans le cadre duquel elle avait commandait 100 exemplaires.

Pour autant, le président Erdogan s’est toujours montré inflexible sur ce sujet, assurant qu’il n’était pas question de renoncer aux systèmes S-400. L’affaire est « close », a-t-il dit à l’issue du sommet extraordinaire de l’Otan, avant de faire état de « discussions positives » avec son homologue américain, Joe Biden, en vue d’obtenir 40 chasseurs-bombardiers F-16 Viper ainsi que 80 kits de modernisation des appareils du même type en service au sein de la force aérienne turque.

Cela étant, en janvier 2018, peu après l’achat des S-400 russes, la Turquie avait noué un partenariat avec la France et l’Italie pour développer un système de défense aérienne basé sur le SAMP/T [Sol Air Moyenne Portée / Terrestre, ou « Mamba »] produit par le consortium franco-italien Eurosam. Un accord portant sur une étude de définition, devant alors durer 18 mois, fut signé afin de préparer un « contrat de développement et de production du futur système pour répondre aux besoins opérationnels » des forces turques.

Seulement, la dégradation des relations entre Paris et Ankara par la suite mit ce projet entre parenthèses. D’autant plus que, après l’offensive lancée par les forces turques contre les milices kurdes syriennes, en octobre 2019, les autorités françaises décidèrent de suspendre les licences d’exportation de matériels militaires vers la Turquie.

Or, M. Erdogan a dit avoir « discuté de la possibilité d’acheter » des systèmes SAMP/T avec M. Macron ainsi qu’avec Mario Draghi, le chef du gouvernement italien. Et, visiblement, la coopération lancée il y a maintenant quatre ans devrait reprendre prochainement.

« Nous avons décidé de réactiver la coopération entre la Turquie, la France et l’Italie. Bientôt, ces trois pays tiendront une réunion », a déclaré le Premier ministre transalpin. « La rencontre que nous avons eue avec Erdoğan s’est bien déroulée », a-t-il insisté.

Pour rappel, Eurosam développe une version améliorée du SAMP/T, celle-ci devant reposer sur le radar terrestre multifonctions à antennes actives « Ground Fire 300 » [produit par Thales, cf. photo ci-dessus] et le missile intercepteur Aster 30 Block 1NT [NT pour « nouvelle technologie »], doté d’un nouvel autodirecteur fonctionnant en bande Ka.

Valeurs Actuelles

[Edito] Notre civilisation et l’islam : le combat incompris d’Éric Zemmour

Dans une émission où il se trouvait opposé à Hubert Védrine, Éric Zemmour a dit : « La France voit qu’elle va mourir : elle subit une vague migratoire, une transformation de la population inédite dans l’histoire de ce pays ; un remplacement incroyable d’une population par une autre. » Dans son dernier ouvrage, La France n’a pas dit son dernier mot, il écrit de même : « Nous sommes engagés dans un combat pour préserver la France telle que nous la connaissons, telle que nous l’avons connue. Ce combat nous dépasse tous, et de lui dépend l’avenir de nos enfants et petits-enfants. »

Que penser de ces prophéties ? Nous sommes, en effet, avec la montée de l’islam dans nos sociétés, confrontés à ce que Samuel Huntington a appelé « un choc de civilisation » dans son fameux ouvrage paru en 1996. Ce livre fit grand bruit, fut très controversé, certains allant jusqu’à reprocher à cet universitaire américain de prêcher la haine dans le monde. Longtemps, bon nombre de responsables politiques ont nié la thèse de ce professeur de Harvard, mais les événements lui ont finalement donné raison, et Emmanuel Macron a, ainsi, parlé à son tour d’un « combat civilisationnel », et encore tout récemment dans l’interview qu’il donna sur TF1, le 15 décembre, à deux journalistes de LCI.

Eric Zemmour et la civilisation

Ce que défend Éric Zemmour, c’est notre civilisation, une civilisation qui a pour fondement le judéo-christianisme, et qui est en lutte avec la civilisation islamique depuis la mort du prophète Mahomet, en Arabie, en 632, c’est-à-dire depuis près de quatorze siècles maintenant. Le problème qui se pose, comme nous l’explique fort bien le grand anthropologue Claude Lévi-Strauss dans Race et histoire, est que, lorsque deux civilisations en viennent à se trouver en concurrence sur un même territoire, il y a conflit. Il nous dit qu’il se passe alors l’une des deux éventualités suivantes : soit désorganisation et effondrement du pattern de l’une des deux civilisations ; soit apparition d’une synthèse originale qui, alors, consiste en l’émergence d’un troisième pattern, lequel devient irréductible par rapport aux deux autres. Le risque de voir demain notre civilisation muter vers un nouveau pattern, un modèle “irréductible par rapport aux deux autres”, est bien réel. Ce serait, en fait, la fin de notre civilisation dans la version que nous connaissons aujourd’hui, en Europe.

A la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.

Si la thèse d’Éric Zemmour n’est comprise que par une minorité de Français seulement, c’est que le concept même de “civilisation” est très difficile à saisir. Pour beaucoup de personnes, la France ne peut pas mourir, elle se “créolisera”, comme nous le dit le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui, pour ce qui le concerne, s’en réjouit. Et le Conseil de l’Europe, une instance internationale dont la mission est de veiller à la bonne application de la Convention des droits de l’homme dans les pays membres, nous dit, dans une de ses directives : « La présence d’immigrants et de résidents étrangers est un facteur à la fois enrichissant et positif pour nos sociétés » ; et à l’article 3 de la recommandation 1743, il est décrété, tout bonnement : « Les musulmans sont chez eux en Europe. » La France, par traité, s’est engagée à se conformer à ces recommandations, et on constate qu’effectivement elle s’y soumet !

Des religions et des visions du monde différentes

Revenons à ce que les anthropologues entendent par “civilisation” ; l’une des meilleures définitions qui en ait jamais été donnée revient à l’anthropologue mexicain Rodolfo Stavenhagen. Dans un travail qu’il fit pour l’Unesco, en 1998, il nous dit : « C’est l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social ; elle englobe en outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Autre enseignement, rappelé notamment par le sociologue anglais Christopher Dawson : à la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.

On comprend donc que rien que par le fait que l’islam propose à ses croyants de combattre les chrétiens en en faisant au mieux des “dhimmis”, il puisse y avoir entre ces deux mondes des conflits ; dans chacune de ces religions la vision du monde n’est pas la même, et les valeurs non plus. Au cours des siècles, ce fut tantôt l’une, tantôt l’autre de ces civilisations qui eut le dessus. Et dans les temps présents, le conflit entre les deux se poursuit, la civilisation occidentale se trouvant maintenant dans sa phase de déclin alors que sa rivale se trouve revigorée par plusieurs éléments qui se conjuguent : les succès remportés à la fin du siècle dernier par tous les pays musulmans qui se sont libérés du joug des grandes puissances coloniales européennes, les richesses pétrolières considérables que possèdent les pays musulmans et qui seraient un “don d’Allah” (disent les croyants) et, enfin, la démographie galopante de tous ces pays, qui leur donne l’avantage du nombre.

La confrontation de la civilisation islamique avec la nôtre, en Europe, va donc modifier inévitablement tous les éléments constitutifs de notre civilisation tels qu’ils sont énumérés par Rodolfo Stavenhagen : notre manière de vivre ensemble, de voir le monde, et même notre manière de penser. Cette mutation profonde, essentielle, conduira à ce nouveau pattern dont parle Lévi-Strauss.

C’est ainsi que meurent les civilisations. Mais elles ne s’en rendent pas compte, prenant paradoxalement elles-mêmes des dispositions qui facilitent leur déclin. Le grand historien britannique Arnold Toynbee nous en avait pourtant avertis : « Les civilisations ne sont pas assassinées, elles se suicident. » C’est ainsi que nous ne contrôlons pas nos flux migratoires, que nous aidons les musulmans à construire chez nous des mosquées, que nous autorisons des imams étrangers à venir prêcher chez nous un islam radical qui galvanise nos ressortissants musulmans dans la haine de l’incroyant, et que nous ne nous retirons pas du Conseil de l’Europe qui exige que nous renoncions à notre politique d’assimilation de tous ces immigrés qui viennent s’installer chez nous. « L’arrivée massive d’immigrés est le signe que l’on retrouve dans toutes les civilisations en déclin », nous avait pourtant (encore !) prévenus l’historien Carroll Quigley. Tout était donc largement su bien avant les (courageuses) sorties d’Éric Zemmour. Reconnaissons-lui le mérite de tout faire pour que ce qui est su ne soit pas oublié…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

From exiles to expats: Toulouse's role in shaping Spanish history

Issued on: 10/02/2022 - 11:14

The southern French city of Toulouse is famed for its rugby club, its pink brick buildings, its sunny climate, its nightlife and its storied history. Since the 20th century, it's also become home to one of the largest Spanish communities in France. The biggest wave arrived in the wake of the Spanish Civil War, with half a million people crossing the Pyrenees to flee Franco's victorious forces. It was from Toulouse that the exiled Spanish political class was able to prepare a return to democracy in the post-Franco era. Toulouse retains a special place in modern Spanish history, as our team reports.

Report by Xavier Chemisseur and Luke Brown.

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Valeurs Actuelles

[Tribune] Le gouvernement offre la France au lobby éolien

Toujours plus. Il ne leur suffit donc pas d’être parvenus au cours des dernières années à imposer un assouplissement considérable des règles gouvernant l’implantation des éoliennes, et ce, au péril de la préservation de la biodiversité, des paysages, du patrimoine historique et du cadre de vie des Français. Vivant toute contrainte, si minime soit-elle, comme inadmissible et n’ayant d’autre objectif que de les faire disparaître toutes, les acteurs de la filière éolienne viennent d’obtenir, d’un gouvernement toujours plus disposé à servir leurs intérêts, un nouvel affaiblissement du pouvoir des élus locaux à l’occasion de l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique.

C’est aux schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet) qu’il appartient de définir, entre autres, la politique énergétique des régions en tenant compte des spécificités de chacune d’entre elles, notamment en ce qui concerne leur biodiversité, leurs paysages et leur patrimoine historique. Ces schémas ont aujourd’hui tous été approuvés. Il a été démontré que la somme de leurs objectifs permettait d’atteindre l’objectif global de production d’électricité renouvelable fixé par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) décidée le 21 avril 2020 par le gouvernement.

Mais alors que cette programmation prévoit, en matière d’éoliennes, de doubler la puissance installée à l’horizon 2028, il s’avère que les Sraddet ne garantissent pas que les objectifs de la PPE seront atteints dans chaque filière. En d’autres termes, les schémas qu’ont adoptés les régions n’assurent pas nécessairement que l’énergie éolienne sera satisfaite à la hauteur des attentes de ses promoteurs. Aussi la loi nouvelle a-t-elle institué une obligation de compatibilité des Sraddet avec la PPE. Dans la mesure où les plans locaux d’urbanisme, qui définissent les règles d’implantation des constructions dans les communes, doivent eux-mêmes être compatibles avec le Sraddet, c’est le pouvoir des élus locaux quant au devenir de leur territoire qui s’en trouve considérablement amoindri.

On ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes

Sans doute s’agit-il pour les collectivités locales d’une obligation non pas de conformité mais seulement de compatibilité. Mais la lecture des travaux parlementaires montre que celle-ci n’est guère différente de celle-là. En effet, toujours selon le rapporteur de la loi à l’Assemblée nationale, « le rapport de compatibilité implique qu’un schéma […] ne peut fixer un objectif inférieur à l’objectif régional que pour des motifs sérieux et cohérents avec les objectifs généraux de la PPE ». Or, comme ces objectifs prévoient un développement massif de l’énergie éolienne, on ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes, et ce, quand bien même elles pourraient faire valoir des particularités en matière de protection de la nature ou des paysages. Les élus locaux auditionnés par le Parlement ont dénoncé la mise en place d’une procédure « verticale » et « directive ». Mais, dans l’avis qu’il a émis le 4 février 2021 sur le projet de loi, le Conseil d’État a expliqué que, dès lors qu’elles sont justifiées par l’objectif constitutionnel de préservation de l’environnement, ces dispositions ne peuvent pas porter atteinte au principe constitutionnel de libre administration des collectivités territoriales.

Lors de la discussion de la loi, le Sénat avait pourtant tenté de réintroduire les collectivités territoriales dans le processus décisionnel. Un amendement présenté par plus de soixante sénateurs prévoyait en effet que les conseils municipaux pouvaient, au vu d’un avant-projet transmis par le promoteur éolien, soit rendre un avis autorisant ou non le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture, soit organiser un référendum local. Selon ses auteurs, le dispositif proposé aurait permis « de passer d’une logique consultative à une logique délibérative dans l’implantation d’éoliennes au niveau local » . On ne pouvait pas imaginer procédure plus démocratique et conforme au souhait, claironné urbi et orbi par Emmanuel Macron le 27 juillet dernier, de faire preuve de « pragmatisme au cas par cas ». L’amendement a certes été adopté par le Sénat, mais députés et sénateurs se sont finalement mis d’accord sur un texte qui ne le reprend pas. La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, s’est farouchement opposée à cette modification de la loi en faisant valoir qu’ « il est toujours dangereux d’accorder un droit de veto, car cela nuit à la concertation » !

La procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien

Bien plus, les sénateurs qui avaient proposé de conférer ce droit de veto avaient concomitamment et logiquement prévu de supprimer l’accord que les collectivités territoriales devaient donner en cas d’élaboration d’un plan local d’urbanisme en cours d’instruction des demandes d’autorisation relatives aux parcs éoliens. Cet accord avait été institué en 2015 à la suite d’un amendement sénatorial. La commission mixte paritaire qui a permis l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique, si elle a supprimé le droit de veto des conseils municipaux, a, contre toute logique, maintenu la disparition de la disposition antérieure.

Il est vrai que la loi a institué un mécanisme de consultation avant le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture. Mais, d’une part, cette consultation concerne le maire et lui seul, alors qu’en raison de l’importance des impacts des parcs éoliens, c’est le conseil municipal qui devrait être appelé à se prononcer. D’autre part, elle concerne non pas un avant- projet mais un projet définitivement constitué. Enfin et surtout, le promoteur n’est en rien tenu de suivre l’avis qui lui est donné. Autant dire que la procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien et qu’elle ne peut masquer le fait que, pour le gouvernement, vrai faux nez du lobby éolien, les élus locaux et, à travers eux, les populations rurales sont devenus d’insupportables gêneurs qu’il faut impérativement et définitivement museler.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Zimbabwe's new opposition party CCC wins majority of seats in by-elections

Issued on: 28/03/2022 - 22:51

Aline BOTTIN Georja Calvin-Smith Follow

In tonight's edition: Zimbabwe's newest opposition party, the CCC, plants its flag solidly ahead of next year's general election after winning two thirds of seats in by-elections. Also, a child dies in Ivory Coast in another building collapse, the third such incident in Abidjan in just over a month. Finally, the effects of the war in Ukraine continue to ripple across Africa. In Tunisia, the tourism and farming industries are increasingly affected by the drop in Russian visitors and rise in feed prices.

BBC

Matching drugs to DNA is 'new era of medicine'

By James GallagherHealth and science correspondent

We have the technology to start a new era in medicine by precisely matching drugs to people's genetic code, a major report says.

Some drugs are completely ineffective or become deadly because of subtle differences in how our bodies function.

The British Pharmacological Society and the Royal College of Physicians say a genetic test can predict how well drugs work in your body.

The tests could be available on the NHS next year.

Your genetic code or DNA is an instruction manual for how your body operates. The field of matching drugs to your DNA is known as pharmacogenomics.

It would have helped Jane Burns, from Liverpool, who lost two-thirds of her skin when she reacted badly to a new epilepsy drug.

She was put on to carbamazepine when she was 19. Two weeks later, she developed a rash and her parents took her to A&E when she had a raging fever and began hallucinating.

The skin damage started the next morning. Jane told the BBC: "I remember waking up and I was just covered in blisters, it was like something out of a horror film, it was like I'd been on fire."

Her epilepsy medicine caused Stevens-Johnson syndrome, which affects the skin and is far more likely to happen in people who are born with specific mutations in their genetic code.

Mrs Burns says she was "extremely, extremely lucky" and said she supports pharmacogenomic tests.

"If it saves your life, then it's a fantastic thing."

Nearly everyone is affected

Jane's experience may sound rare, but Prof Mark Caulfield, the president-elect of the British Pharmacological Society, said "99.5% of us have at least one change in our genome that, if we come across the wrong medicine, it will either not work or it will actually cause harm."

Pharmacogenomics is already used for some medicines. In the past, 5-7% of people would have a bad reaction to the HIV drug abacavir and some died. Testing people's DNA before prescribing the drug means the risk is now zero.

Scientists have looked at the 100 most prescribed drugs in the UK. Their report says we already have the technology to roll out genetic testing to guide the use of 40 of them.

The genetic analysis would cost about £100 and could be done using either a sample of blood or saliva.

Initially, the vision is to perform the test when one of the 40 drugs is prescribed. In the long term, the ambition is to test well ahead of time - possibly at birth if genetic testing of newborns goes ahead, or as part of a routine check-up in your 50s.

Precision

"We need to move away from 'one drug and one dose fits all' to a more personalised approach, where patients are given the right drug at the right dose to improve the effectiveness and safety of medicines," said Prof Sir Munir Pirmohamed, from the University of Liverpool.

"What we're doing is really going to a new era of medicine, because we're all individuals and we all vary in the way we respond to drugs."

He said that as we age and are prescribed more and more drugs, there's a 70% chance that by the age of 70 you will be on at least one drug that is influenced by your genetic make-up.

Lord David Prior, the chairman of NHS England, said: "This will revolutionise medicine."

He said pharmacogenomics "is the future" and "it can now help us to deliver a new, modern personalised healthcare system fit for 2022".

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France24 - World

Zimbabwe votes in crucial parliamentary and local by-elections

Issued on: 26/03/2022 - 11:24

NEWS WIRES

Zimbabweans cast ballots on Saturday in parliamentary and local authority by-elections seen as a yardstick of what is to come in next year's general polls.

The polls, which opened at 7:00 am, have generated so much interest that President Emmerson Mnangagwa has led various campaign rallies to shore up support for ruling ZANU-PF candidates.

"We need change," Jasen Maeka, a 42-year-old unemployed man said after voting at a polling station in central Harare.

"We should give the opposition a chance. This government has proved to be a failure," Maeka said.

Opposition leader Nelson Chamisa, who is seen as the most formidable challenger to Mnangagwa, formed a new party Citizens Coalition for Change (CCC), three months before the by-elections.

"We are going into a crucial by-election...it is a dry run of the 2023 election," Chamisa told his final campaign rally in a working class district on the outskirts of Harare on Thursday.

The new party drew massive crowds to its campaign rallies.

Chamisa's party complained of growing repression by the authorities as several of its parties were banned by the police during the two-month long campaign.

Unrest at an opposition rally last month left one person dead and 22 injured.

During the campaign, the country's vice president Constantino Chiwenga likened the opposition to lice which should be "crushed".

ZANU-PF, which has led the country since independence from Britain in 1980, also attracted huge campaign crowds.

Critics accuse Mnangagwa, who took power in 2017 after Robert Mugabe ruled for 37 years, of muzzling dissidents and the opposition has voiced concern that the election will not be credible.

Voters are casting ballots in 28 parliamentary constituencies including 20 where opposition lawmakers were recalled in a battle over the control of the country's largest opposition party.

The rest of the seats fell vacant following the deaths or reassignment of the incumbents.

By-elections were also being held in 122 local government municipalities.

The by-elections were supposed to be held within 90 days of the seats falling vacant but Mnangagwa delayed the polls in 2020 citing the Covid-19 pandemic.

Sixteen parties were taking part in the elections.

On the eve of the polls, Chamisa's party alleged that the election was rigged before voting had taken place, citing errors in the voter register.

(AFP)

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'President': An intimate look at Zimbabwe's struggle for democracy

Across Africa

Zimbabweans call for sanctions rethink

EYE ON AFRICA

Zimbabwe vice president resigns amid sexual misconduct allegations

Valeurs Actuelles

Philip K. Dick, mystique déjanté

Certains de ses admirateurs le tiennent pour un prophète. D’autres estiment qu’il n’était qu’un blagueur de génie. Lui-même affirmait que son œuvre était un « long cheminement vers l’illumination » avant de confesser dans un éclat de rire que ses livres n’avaient aucun sens. Philip K. Dick reste un mystère. Pur produit de la contre-culture californienne, il a bâti une œuvre prolifique constituée de 44 romans et plus de 120 nouvelles, jetant des ponts improbables entre science-fiction et Beat generation, musique pop et philosophie, drogue et religion, paranoïa et invasion martienne.

En interrogeant jusqu’à l’obsession la notion de réel et la définition de l’homme, il a laissé un témoignage sur les angoisses de son époque tout en apercevant dans les brumes de son délire le monde dans lequel l’humanité ne tarderait pas à sombrer, le nôtre, happé par le virtuel, les mutations génétiques, les machines “intelligentes” et la surveillance généralisée. Écrivain marginal assez peu lu de son vivant, il a connu une gloire posthume favorisée par Hollywood, où il est l’un des auteurs les plus portés à l’écran. Une vingtaine de films pour le cinéma ou la télévision ont été adaptés de ses nouvelles et romans, dont Blade Runner de Ridley Scott (1982), Total Recall de Paul Verhoeven (1990) ou Minority Report (2002) de Steven Spielberg. Quarante ans après sa mort, une charge éditoriale vient saluer celui qu’Emmanuel Carrère tient pour le « Dostoïevski du XXe siècle », avec une douzaine de rééditions en format poche (J’ai lu), ainsi que la réédition de la biographie que lui a consacrée Lawrence Sutin en 1989, et les trois derniers romans de Philip K. Dick formant la Trilogie divine, que publie la maison Denoël.

Philip Kindred Dick et sa jumelle Jane sont nés le 16 décembre 1928 à Chicago, avec six semaines d’avance. Mal nourrie par une mère au mieux inexpérimentée, la petite fille mourra de faim le 26 janvier suivant.

« Le traumatisme de la mort de Jane devait demeurer l’événement central de sa vie psychique », écrit son biographe. On trouvera dans ses romans de nombreux personnages en communication télépathique avec leur jumeau mort. Il en voudra à sa mère, se sentira coupable « d’avoir pris tout le lait » et finira plus ou moins, lorsqu’il plongera dans le mysticisme, par identifier sa sœur à Dieu.

La famille ne survivra pas à ce drame. Fin 1929, elle s’est installée à San Francisco mais les parents divorceront quatre ans plus tard. Sa mère part à Washington avec Philip ; elle reviendra en Californie (Berkeley) pour les 10 ans du petit. Philip K. Dick ne quittera quasiment plus cette région jusqu’à la fin de sa vie. Son enfance est triste, marquée par la solitude et l’absence de père. Il s’invente une petite sœur avec qui il fait semblant de monter à cheval, souffre de vertiges. On lui diagnostique bientôt une schizophrénie, qui sera néanmoins infirmée à l’âge adulte.

L’enfant se passionne pour la musique classique et découvre, à 12 ans, la science-fiction à travers les “pulps”, ces magazines de littérature populaire dans lesquels de nombreux auteurs de science-fiction ont fait leurs débuts : H. P. Lovecraft, Robert Heinlein, Frank Herbert, Isaac Asimov ou Ray Bradbury, pour ne citer que les plus grands. C’est dans ces mêmes pulps aux couvertures ornées de monstres aux yeux exorbités (Thrilling Wonder Stories, Fantastic Story Magazine…) qu’il débutera lui-même en 1952. En six ans, il écrit plus de 80 nouvelles, peaufinant son univers futuriste peuplé de télépathes et d’extraterrestres adeptes de religions d’épouvante. Dans The Minority Report (1956), il imagine des humains aux capacités divinatoires (les “précogs”), capables de prévoir un meurtre avant qu’il ne se produise, avec tous les problèmes philosophiques que cela pose.

Premier chef-d’œuvre en 1962 avec le Maître du Haut Château

Mais son rêve est de publier un roman “réaliste”. Il en écrira plusieurs, tous seront refusés (à part Confessions d’un barjo qui paraîtra en 1977). D’après son biographe, ils ne sont pas très bons. C’est donc dans le genre SF qu’il continuera, pour la grande joie de ses lecteurs.

Le premier chef-d’œuvre survient en 1962 avec le Maître du Haut Château dans lequel il fait ce qu’il sait faire de mieux : tordre la réalité jusqu’à faire douter d’elle. Le roman se passe en 1962. L’Axe a gagné la guerre et les États-Unis sont depuis 1948 sous domination japonaise à l’ouest, allemande à l’est, avec une zone tampon au milieu (les Rocky Mountain States). Les personnages évoluent dans ce contexte lorsqu’ils découvrent un livre écrit par un écrivain retiré dans son Aventin, lequel imagine un monde dans lequel ce sont les Alliés qui ont gagné la guerre…

Le roman (prix Hugo 1963) est un tournant dans sa carrière, l’écrivain change de catégorie. Suivront le Dieu venu du Centaure (1965), premier livre hanté par les questions religieuses, Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? (1966), rebaptisé Blade Runner après l’adaptation par Ridley Scott, puis Ubik (1969), son roman le plus baroque où un aérosol aux pouvoirs divins permet de basculer d’une époque à l’autre dans une société dominée par des télépathes et des anti-télépathes, sur fond de conquête spatiale…

La stupéfiante production de l’auteur durant les années 1960 a un prix : les amphétamines. Dick en avait des bocaux pleins au frigo, qu’il prenait par poignées entières. Cela lui permettait d’écrire durant trois ou quatre jours d’affilée avant de s’écrouler pour quarante-huit heures. Évidemment, cela n’arrangeait pas son état psychologique. Il avait développé une paranoïa, craignait la CIA et le KGB, subissait des sautes d’humeur et des dépressions féroces durant lesquelles il gardait le lit pendant une semaine, ou tentait de se suicider avant de finir à l’hôpital.

Après un nouveau séjour en psychiatrie, il décide d’arrêter la drogue

« Difficile à vivre », dit gentiment son biographe. Un tyran, pourrait-on traduire. Il exigeait le silence absolu quand il écrivait mais une disponibilité de tous les instants quand il s’éloignait de sa machine à écrire. Durant ses épisodes maniaques, l’une de ses épouses racontera qu’il se montrait puéril et capricieux comme un enfant. Ses cinq mariages se sont terminés par cinq divorces.

En 1970, lorsque sa quatrième épouse le quitte, sa vie part carrément en eau de boudin. Pendant deux ans, il n’écrira pas une ligne, passant ses journées à se “défoncer” et à se prendre pour un gourou. Il effraie toutes les jeunes filles qu’il croise en tombant amoureux d’elles, accueille chez lui des hippies drogués, dont l’un, évadé d’un hôpital psychiatrique, dort avec des fusils chargés dans son lit. Un cambriolage dont il est la victime le persuade qu’il est dans le viseur des Black Panthers, du FBI ou d’une milice d’extrême droite (ou des trois à la fois). Certains pensent aujourd’hui qu’il était tellement shooté qu’il s’est peut-être autocambriolé. Vive la contre-culture. Tout cela finira par une tentative de suicide à Vancouver où il a répondu à une invitation à participer à un colloque sur la science-fiction. Après un nouveau séjour en psychiatrie, il décide d’arrêter la drogue.

Digne représentant des années psychédéliques, Philip K. Dick était également un mystique comme seule la Californie de cette époque pouvait en produire. L’une des constantes de son œuvre est la conscience d’une réalité apparente considérée comme illusoire. Lui affirme avoir vu derrière l’illusion plusieurs fois au cours de sa vie.

Sa première illumination eut lieu au lycée, au cours d’un devoir de physique où il “séchait”. Il se mit à prier et une voix intérieure lui résuma le principe d’Archimède. Cette voix qui lui parlera régulièrement dans les années soixante-dix, il l’appellera tour à tour “la Voix de l’IA”, “Diane”, “la Sybille”, “Sophia”, “Sekkinah”, “le Zèbre”, avant d’opter pour le Christ. En 1967, converti au christianisme épiscopalien, il vit ce même Christ « propulsé à une vitesse terrifiante » de sa Croix en forme d’arbalète. Mais il était sous LSD.

C’est en février 1974 qu’il vécut sa grande expérience mystique, celle qui l’occupera jusqu’à la fin de sa vie. Il venait de se faire opérer d’une dent de sagesse, souffrait le martyre et se fit ainsi livrer un antalgique par la pharmacie du coin.

Une vingtaine de films pour le cinéma et la télévision ont été adaptés de ses nouvelles et romans.

Quand une jeune fille se présenta à sa porte avec le médicament, il remarqua à son cou un pendentif représentant un poisson, signe de reconnaissance des premiers chrétiens. Ce signe provoqua en lui l’expérience de ce qu’il qualifiera plus tard d’anamnèse, la “perte de l’oubli” : en une fraction de seconde, il comprend que l’on vit toujours dans les premiers temps du christianisme, qu’il est quelqu’un d’autre nommé Thomas (ou Firebright), que l’univers visible est entièrement faux et que le temps linéaire n’existe pas.

Plus tard, sa radio débranchée se mettra à l’insulter, il sera aveuglé par un rayon de lumière rose bourré d’informations en écoutant Strawberry Fields des Beatles, et des serpents ayant son propre visage le réveilleront en pleine nuit. Kierkegaard disait qu’après avoir bâti une maison de fous dans sa jeunesse, Jonathan Swift avait fini par s’y réfugier. On pourrait dire la même chose de Philip K. Dick.

Que penser de cette expérience d’un point de vue du sens commun ? Est-elle une simple mystification ? Un délire psychotique ? Est-elle liée à des accidents cérébraux à répétition ? À des épisodes épileptiques ? À un abus de vitamines dont l’écrivain se gavait ? Philip K. Dick a lui-même exploré toutes ces explications, oscillant sans cesse entre l’illusion de ces visions et leur vérité. Et peu importe d’ailleurs. L’essentiel pour nous est que cette série de visions a relancé son œuvre et permis son aboutissement avec les trois derniers romans : SIVA, l’Invasion divine et la Transmigration de Timothy Archer, la fameuse Trilogie divine.

De 1974 à 1978, Dick va essayer de comprendre ce qui lui est arrivé en rédigeant des notes et des synthèses de ses lectures religieuses, qu’il finira par intituler l’Exégèse : des milliers de pages sans plan et sans méthode bourrées d’informations tirées des grands textes sacrés et de la gnose. Il se servira largement de ces notes pour l’écriture de la trilogie, « tentative pour formuler [sa] vision en une structure rationnelle, qui puisse être communiquée à autrui », comme il l’écrivait lui-même.

Dick sait aussi rire et faire rire de sa folie mystique

Avec son mélange d’exégèse religieuse et de science-fiction, SIVA est un ovni littéraire. Dick y raconte son expérience mystique du point de vue d’un personnage qui se dédouble : Horselover Fat (Horselover pour “celui qui aime les chevaux”, soit “philippos” en grec, et Fat pour “gros” en anglais, soit “dick” en allemand) et Phil Dick. Le premier est un mystique à qui SIVA (Système Intelligent Vivant et Agissant) est apparu, le second un écrivain de science-fiction rationnel qui tient le premier pour un cinglé. Ses admirateurs ont tendance à l’oublier mais Dick sait aussi rire et faire rire de sa folie mystique. Il s’ensuit un roman où le lecteur hésite sans cesse « entre le réel et l’illusion, la folie et la santé mentale, le réalisme ou la science-fiction », comme l’écrit Étienne Barillier dans sa postface.

Le deuxième roman pourrait être considéré comme le point de vue de Horselover Fat, ainsi que l’a suggéré le romancier de science-fiction Kim Stanley Robinson. L’Invasion divine est un roman de science-fiction pure mettant en scène Herb Asher, en état de suspension cryonique après un accident, qui se souvient des événements passés lorsqu’il était dans son dôme de la planète CY30-CY30B, et notamment du retour sur Terre de Rybys Romney, qui accouchera d’Emmanuel, nouveau Christ chargé de combattre Belial… Le roman rassemble toutes les idées religieuses de l’écrivain et cherche de manière obsessionnelle à comprendre l’existence du Mal, cette fois-ci sans humour.

Quant au dernier roman, il serait, dans la même logique de Robinson, le point de vue de Phil Dick, autrement dit le point de vue rationnel et sceptique sur les événements mystiques qu’il a vécus. C’est d’ailleurs un roman tout ce qu’il y a de plus réaliste inspiré par le pasteur épiscopalien américain James Pike, une figure iconoclaste et hérétique du mouvement hippie : Timothy Archer dans le livre.

Il a lui-même des visions, croit communiquer avec son fils défunt. Mais à travers la narratrice, la belle-fille de l’évêque, Dick en vient à rejeter tout le fatras mystico-théologique abstrait qui l’encombrait depuis des années, et à louer les vertus simples de l’humanité, et notamment la bonté, dans laquelle il finit par trouver la réponse à sa question de la définition de l’homme.

Étonnant destin en montagnes russes dont il est impossible de savoir quelle direction il aurait prise. Le 18 février 1982, ses voisins le trouvent couché par terre, inconscient. Conduit à l’hôpital, on lui diagnostique un accident vasculaire cérébral. Dans les jours suivants, il en fait d’autres avant que son cœur ne s’arrête le 2 mars, à l’âge de 53 ans, quelques mois avant la sortie de Blade Runner qui consacrera sa gloire. Il est enterré dans le Colorado, à côté de sa sœur Jane.

Invasions divines, Philip K. Dick, une vie, de Lawrence Sutin, Denoël, 510 pages, 24 € ;

la Trilogie divine, de Philip K. Dick, Denoël, 852 pages, 28 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Biodiversity: What is it and how are we protecting it?

By Esme StallardBBC News

Governments from around the world are meeting later this year, to discuss how to stop human activities from causing the extinction of animal and plant species.

They hope to come up with a long-term plan to reverse the threat to life on Earth - in all its varieties - at the United Nations Biodiversity Conference in China.

What is biodiversity and why is it important?

Biodiversity is the variety of all life on Earth - animals, plants, fungi and micro-organisms like bacteria.

Animals and plants provide humans with everything needed to survive - including fresh water, food, and medicines.

However, we cannot get these benefits from individual species - we need a variety of animals and plants to be able to work together and thrive. In other words, we need biodiversity.

Plants are also very important for improving our physical environment - by cleaning the air we breathe, limiting rising temperatures and providing protection against climate change.

Mangrove swamps and coral reefs can act as a barrier to erosion from rising sea levels. And common trees found in cities such as the London plane or the tulip tree, are excellent at absorbing carbon dioxide and removing pollutants from the air.

How many species are at risk of extinction?

It is normal for species to evolve and become extinct over time - 98% of all species that have ever lived are now extinct.

However, the extinction of species is now happening between 1,000 and 10,000 times more quickly than scientists would expect to see.

The International Union for Conservation of Nature (IUCN) has kept a "red list" of threatened species since 1964. More than 142,000 species have been assessed and 29% are considered endangered, which means they have a very high risk of extinction.

What are countries trying to agree in China?

It is hoped an agreement can be reached to stop what scientists are calling the "sixth mass extinction" event.

Governments will try to agree a long-term action plan - to be called the post-2020 Biodiversity Framework.

Its key aim is to slow down the rate of biodiversity loss by 2030, and to make sure that by 2050, biodiversity is "valued, conserved, restored… and delivering benefits essential for all people".

What are the biggest threats to biodiversity?

In 2019, a United Nations report said that harvesting, logging, hunting and fishing had all had an impact.

Between 2001 and 2020 the world lost 411 million hectares of tree cover - 16% of which was primary forest. These are very mature forests, which have taken hundreds - if not thousands - of years to develop. The destruction of these rich environments can have a very serious impact on biodiversity.

Biodiversity loss is occurring worldwide, but the Natural History Museum in London has found that Malta, the UK, Brazil and Australia have experienced the biggest changes - due to pollution, rapid industrialisation and over use of water.

Climate change is also difficult for animals and plants to adapt to, the UN warns.

It says species extinction would be lower if global warming was limited to 1.5°C.

What kind of action is being proposed?

The post-2020 framework has four goals:

It wants greater use of trees and plants to absorb carbon dioxide and balance out greenhouse gas emissions

However, the UN also warns that planting trees on landscapes where they have never been before could introduce invasive species, which "can have significant negative impacts on biodiversity".

In order to achieve these targets governments and private organisations are pledging to give at least £152bn ($200bn) per year by 2030 - with 5% going to developing nations.

So far, the average spend has been £59bn - £69bn ($78bn-91bn) per year.

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Dissuasion : Le missile ASMP-A Rénové des Forces aériennes stratégiques va entrer en production

par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

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Le programme de rénovation à mi-vie du missile de croisière à capacité nucléaire ASMP-A [Air-Sor Moyenne Portée – Amélioré] a été lancé en 2016, avec l’objectif d’une mise en service opérationnelle en 2022. L’enjeu était alors de traiter les obsolescences de ce missile et, surtout, de maintenir son niveau de performance [précision et pénétration] face aux progrès technologiques des défenses aériennes jusqu’à l’horizon 2035.

Pour rappel, l’ASMP-A est le successeur de l’ASMP qui, mis en service au milieu des années 1980, avait été associé au Mirage IVP, puis au Mirage 2000N. D’une longueur d’environ cinq mètres pour une masse de 800 kg, il vole à la vitesse d’au moins Mach 2, grâce à son statoréacteur. Muni d’une tête nucléaire de 300 kt, sa portée est de plus ou moins 500 km. L’une de ses particularités est qu’il peut avoir plusieurs trajectoires [basse altitude, très basse altitude et haute altitude].

Quoi qu’il en soit, cette modernisation de l’ASMP-A, désormais appelé « ASMP-A Rénové », a été menée dans les temps, avec un premier tir de qualification – sans charge militaire – effectué par un Rafale en décembre 2020. Le dernier vient d’avoir lieu, selon un communiqué du ministère des Armées.

« Florence Parly, ministre des Armées, exprime sa grande satisfaction après le succès le 23 mars 2022 du tir de qualification du missile stratégique Air-sol moyenne portée amélioré [ASMPA] rénové, dépourvu de sa charge militaire. Elle adresse ses vives félicitations à l’ensemble du personnel du ministère des Armées, des entreprises MBDA et Dassault Aviation et de l’ONERA qui ont œuvré à sa réussite », affirme le texte.

Comme en décembre 2020, l’ASMP-A rénové a été tiré par un Rafale ayant décollé de la base aérienne 120 de Cazaux. « Tout au long de sa phase de vol, [il] a été suivi par les moyens de la Direction générale de l’armement [DGA] « Essais de Missiles » à Biscarosse, Hourtin et Quimper », ainsi que par le bâtiment d’essais et de mesures Monge, avec la participation de DGA Essais en vol.

Après ce succès, la phase de production de l’ASMP-A rénové va pouvoir commencer. Ce qui signifie que sa mise en service au sein des Forces aériennes stratégique [FAS] et de la Force aéronavale nucléaire [FANu] devrait être effective d’ici quelques mois.

« Ce programme d’armement répond à la volonté du président de la république qui s’est engagé pour ces forces ‘à prendre les décisions nécessaires au maintien de leur crédibilité opérationnelle dans la durée, au niveau de stricte suffisance requis par l’environnement international' », souligne le ministère des Armées.

L’ASMP-A rénové sera remplacé en 2035 par le missile air-sol nucléaire de quatrième génération [ASN4G]. Deux pistes sont actuellement considérées par l’ONERA et MBDA pour ce nouvel engin, comme l’avait indiqué le député Christophe Lejeune, dans son dernier avis budgétaire concernant la dissuasion.

En effet, il s’agira soit d’un missile à statoréacteur issu du Plan d’études amont [PEA] « Camosis », soit d’un missile à super statoréacteur hypervéloce issu du PEA Prométhée. « La solution technologique qui devrait être retenue prochainement pourrait être un missile hypersonique manœuvrant à même de garantir la capacité de pénétration des défenses, dans un contexte de déni d’accès [A2/AD] croissant. La prochaine étape sera le lancement de la phase de la réalisation, prévu en 2025 », avait expliqué le député.

Photo : archive

Dissuasion : Le missile ASMP-A Rénové des Forces aériennes stratégiques va entrer en production

par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

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Le programme de rénovation à mi-vie du missile de croisière à capacité nucléaire ASMP-A [Air-Sor Moyenne Portée – Amélioré] a été lancé en 2016, avec l’objectif d’une mise en service opérationnelle en 2022. L’enjeu était alors de traiter les obsolescences de ce missile et, surtout, de maintenir son niveau de performance [précision et pénétration] face aux progrès technologiques des défenses aériennes jusqu’à l’horizon 2035.

Pour rappel, l’ASMP-A est le successeur de l’ASMP qui, mis en service au milieu des années 1980, avait été associé au Mirage IVP, puis au Mirage 2000N. D’une longueur d’environ cinq mètres pour une masse de 800 kg, il vole à la vitesse d’au moins Mach 2, grâce à son statoréacteur. Muni d’une tête nucléaire de 300 kt, sa portée est de plus ou moins 500 km. L’une de ses particularités est qu’il peut avoir plusieurs trajectoires [basse altitude, très basse altitude et haute altitude].

Quoi qu’il en soit, cette modernisation de l’ASMP-A, désormais appelé « ASMP-A Rénové », a été menée dans les temps, avec un premier tir de qualification – sans charge militaire – effectué par un Rafale en décembre 2020. Le dernier vient d’avoir lieu, selon un communiqué du ministère des Armées.

« Florence Parly, ministre des Armées, exprime sa grande satisfaction après le succès le 23 mars 2022 du tir de qualification du missile stratégique Air-sol moyenne portée amélioré [ASMPA] rénové, dépourvu de sa charge militaire. Elle adresse ses vives félicitations à l’ensemble du personnel du ministère des Armées, des entreprises MBDA et Dassault Aviation et de l’ONERA qui ont œuvré à sa réussite », affirme le texte.

Comme en décembre 2020, l’ASMP-A rénové a été tiré par un Rafale ayant décollé de la base aérienne 120 de Cazaux. « Tout au long de sa phase de vol, [il] a été suivi par les moyens de la Direction générale de l’armement [DGA] « Essais de Missiles » à Biscarosse, Hourtin et Quimper », ainsi que par le bâtiment d’essais et de mesures Monge, avec la participation de DGA Essais en vol.

Après ce succès, la phase de production de l’ASMP-A rénové va pouvoir commencer. Ce qui signifie que sa mise en service au sein des Forces aériennes stratégique [FAS] et de la Force aéronavale nucléaire [FANu] devrait être effective d’ici quelques mois.

« Ce programme d’armement répond à la volonté du président de la république qui s’est engagé pour ces forces ‘à prendre les décisions nécessaires au maintien de leur crédibilité opérationnelle dans la durée, au niveau de stricte suffisance requis par l’environnement international' », souligne le ministère des Armées.

L’ASMP-A rénové sera remplacé en 2035 par le missile air-sol nucléaire de quatrième génération [ASN4G]. Deux pistes sont actuellement considérées par l’ONERA et MBDA pour ce nouvel engin, comme l’avait indiqué le député Christophe Lejeune, dans son dernier avis budgétaire concernant la dissuasion.

En effet, il s’agira soit d’un missile à statoréacteur issu du Plan d’études amont [PEA] « Camosis », soit d’un missile à super statoréacteur hypervéloce issu du PEA Prométhée. « La solution technologique qui devrait être retenue prochainement pourrait être un missile hypersonique manœuvrant à même de garantir la capacité de pénétration des défenses, dans un contexte de déni d’accès [A2/AD] croissant. La prochaine étape sera le lancement de la phase de la réalisation, prévu en 2025 », avait expliqué le député.

Photo : archive

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Le programme de rénovation à mi-vie du missile de croisière à capacité nucléaire ASMP-A [Air-Sor Moyenne Portée – Amélioré] a été lancé en 2016, avec l’objectif d’une mise en service opérationnelle en 2022. L’enjeu était alors de traiter les obsolescences de ce missile et, surtout, de maintenir son niveau de performance [précision et pénétration] face aux progrès technologiques des défenses aériennes jusqu’à l’horizon 2035.

Pour rappel, l’ASMP-A est le successeur de l’ASMP qui, mis en service au milieu des années 1980, avait été associé au Mirage IVP, puis au Mirage 2000N. D’une longueur d’environ cinq mètres pour une masse de 800 kg, il vole à la vitesse d’au moins Mach 2, grâce à son statoréacteur. Muni d’une tête nucléaire de 300 kt, sa portée est de plus ou moins 500 km. L’une de ses particularités est qu’il peut avoir plusieurs trajectoires [basse altitude, très basse altitude et haute altitude].

Quoi qu’il en soit, cette modernisation de l’ASMP-A, désormais appelé « ASMP-A Rénové », a été menée dans les temps, avec un premier tir de qualification – sans charge militaire – effectué par un Rafale en décembre 2020. Le dernier vient d’avoir lieu, selon un communiqué du ministère des Armées.

« Florence Parly, ministre des Armées, exprime sa grande satisfaction après le succès le 23 mars 2022 du tir de qualification du missile stratégique Air-sol moyenne portée amélioré [ASMPA] rénové, dépourvu de sa charge militaire. Elle adresse ses vives félicitations à l’ensemble du personnel du ministère des Armées, des entreprises MBDA et Dassault Aviation et de l’ONERA qui ont œuvré à sa réussite », affirme le texte.

Comme en décembre 2020, l’ASMP-A rénové a été tiré par un Rafale ayant décollé de la base aérienne 120 de Cazaux. « Tout au long de sa phase de vol, [il] a été suivi par les moyens de la Direction générale de l’armement [DGA] « Essais de Missiles » à Biscarosse, Hourtin et Quimper », ainsi que par le bâtiment d’essais et de mesures Monge, avec la participation de DGA Essais en vol.

Après ce succès, la phase de production de l’ASMP-A rénové va pouvoir commencer. Ce qui signifie que sa mise en service au sein des Forces aériennes stratégique [FAS] et de la Force aéronavale nucléaire [FANu] devrait être effective d’ici quelques mois.

« Ce programme d’armement répond à la volonté du président de la république qui s’est engagé pour ces forces ‘à prendre les décisions nécessaires au maintien de leur crédibilité opérationnelle dans la durée, au niveau de stricte suffisance requis par l’environnement international' », souligne le ministère des Armées.

L’ASMP-A rénové sera remplacé en 2035 par le missile air-sol nucléaire de quatrième génération [ASN4G]. Deux pistes sont actuellement considérées par l’ONERA et MBDA pour ce nouvel engin, comme l’avait indiqué le député Christophe Lejeune, dans son dernier avis budgétaire concernant la dissuasion.

En effet, il s’agira soit d’un missile à statoréacteur issu du Plan d’études amont [PEA] « Camosis », soit d’un missile à super statoréacteur hypervéloce issu du PEA Prométhée. « La solution technologique qui devrait être retenue prochainement pourrait être un missile hypersonique manœuvrant à même de garantir la capacité de pénétration des défenses, dans un contexte de déni d’accès [A2/AD] croissant. La prochaine étape sera le lancement de la phase de la réalisation, prévu en 2025 », avait expliqué le député.

Photo : archive

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Le programme de rénovation à mi-vie du missile de croisière à capacité nucléaire ASMP-A [Air-Sor Moyenne Portée – Amélioré] a été lancé en 2016, avec l’objectif d’une mise en service opérationnelle en 2022. L’enjeu était alors de traiter les obsolescences de ce missile et, surtout, de maintenir son niveau de performance [précision et pénétration] face aux progrès technologiques des défenses aériennes jusqu’à l’horizon 2035.

Pour rappel, l’ASMP-A est le successeur de l’ASMP qui, mis en service au milieu des années 1980, avait été associé au Mirage IVP, puis au Mirage 2000N. D’une longueur d’environ cinq mètres pour une masse de 800 kg, il vole à la vitesse d’au moins Mach 2, grâce à son statoréacteur. Muni d’une tête nucléaire de 300 kt, sa portée est de plus ou moins 500 km. L’une de ses particularités est qu’il peut avoir plusieurs trajectoires [basse altitude, très basse altitude et haute altitude].

Quoi qu’il en soit, cette modernisation de l’ASMP-A, désormais appelé « ASMP-A Rénové », a été menée dans les temps, avec un premier tir de qualification – sans charge militaire – effectué par un Rafale en décembre 2020. Le dernier vient d’avoir lieu, selon un communiqué du ministère des Armées.

« Florence Parly, ministre des Armées, exprime sa grande satisfaction après le succès le 23 mars 2022 du tir de qualification du missile stratégique Air-sol moyenne portée amélioré [ASMPA] rénové, dépourvu de sa charge militaire. Elle adresse ses vives félicitations à l’ensemble du personnel du ministère des Armées, des entreprises MBDA et Dassault Aviation et de l’ONERA qui ont œuvré à sa réussite », affirme le texte.

Comme en décembre 2020, l’ASMP-A rénové a été tiré par un Rafale ayant décollé de la base aérienne 120 de Cazaux. « Tout au long de sa phase de vol, [il] a été suivi par les moyens de la Direction générale de l’armement [DGA] « Essais de Missiles » à Biscarosse, Hourtin et Quimper », ainsi que par le bâtiment d’essais et de mesures Monge, avec la participation de DGA Essais en vol.

Après ce succès, la phase de production de l’ASMP-A rénové va pouvoir commencer. Ce qui signifie que sa mise en service au sein des Forces aériennes stratégique [FAS] et de la Force aéronavale nucléaire [FANu] devrait être effective d’ici quelques mois.

« Ce programme d’armement répond à la volonté du président de la république qui s’est engagé pour ces forces ‘à prendre les décisions nécessaires au maintien de leur crédibilité opérationnelle dans la durée, au niveau de stricte suffisance requis par l’environnement international' », souligne le ministère des Armées.

L’ASMP-A rénové sera remplacé en 2035 par le missile air-sol nucléaire de quatrième génération [ASN4G]. Deux pistes sont actuellement considérées par l’ONERA et MBDA pour ce nouvel engin, comme l’avait indiqué le député Christophe Lejeune, dans son dernier avis budgétaire concernant la dissuasion.

En effet, il s’agira soit d’un missile à statoréacteur issu du Plan d’études amont [PEA] « Camosis », soit d’un missile à super statoréacteur hypervéloce issu du PEA Prométhée. « La solution technologique qui devrait être retenue prochainement pourrait être un missile hypersonique manœuvrant à même de garantir la capacité de pénétration des défenses, dans un contexte de déni d’accès [A2/AD] croissant. La prochaine étape sera le lancement de la phase de la réalisation, prévu en 2025 », avait expliqué le député.

Photo : archive

Valeurs Actuelles

Le cœur est un chasseur solitaire

A lors, dans le demi-jour boréal du canyon, tout ce qui existe au monde s’estompe, et il n’y a plus que mon âme, mes souvenirs, les voix mêlées de la Black-foot River, le rythme à quatre temps et l’espoir de voir venir un poisson à la surface. À la fin, toutes choses viennent se fondre en une seule, et au milieu coule une rivière. Comme Norman Maclean, dans la Rivière du sixième jour, August est un jeune homme interdit qui, sans se connaître vraiment – c’est là le lot de l’adolescence -, demeure un étranger pour lui-même dans un monde qu’il ne comprend pas.

Au cœur du drame, ici, la lente érosion du couple que formaient ses parents, jusqu’à l’inévitable séparation et les sacrifices que celle-ci impose à ses victimes. Face au silence de son père, avec qui il ne sait que parler du beau et du mauvais temps, August suit sa mère et quitte la terre de son enfance dans les plaines du Michigan où « l’absence de relief est profondément enracinée chez les gens du coin, qui n’éprouvent pas le besoin d’observer les choses en prenant de la hauteur ». Avec elle, sur la route de Lewis et Clark, il rejoint le Montana rural.

Là, les canyons et les rivières de l’Ouest américain côtoient la médiocrité des banlieues et de ses mobile homes qui campent dans des champs mal entretenus entre les piscines en plastique et les trampolines cassés décolorés par le soleil. « August avait la sensation que son existence était désormais divisée en deux parties distinctes : celle dans laquelle son père, sa mère et lui vivaient ensemble dans la nouvelle maison, et celle d’aujourd’hui où tout baignait dans un brouillard confus. » Dans ce roman d’apprentissage grave et mélancolique, Callan Wink suit son héros de ses 12 à ses 19 ans, depuis ses années collège au début des années 1990. La fiction et les souvenirs se confondent dans une écriture dont on perçoit l’allure autobiographique : comme l’auteur, la plupart des garçons de l’âge d’August se sont engagés dans l’armée, mais n’en sont jamais revenus. « Nous, on a eu le Viêtnam, constate le coach de l’équipe de football du lycée, alors que s’effondre le World Trade Center . Et vous, vous aurez à affronter ça. »

Se soustraire à “la fange d’ici-bas”

Callan Wink signe avec August un roman touchant et lumineux où la difficulté de se connaître et de se trouver n’obtient une réponse que dans l’impossible lutte pour tenter de se soustraire à « la fange d’ici-bas ». « La plupart du temps, il aurait voulu échapper à sa propre compagnie, mais il n e voyait pas comment faire. » Là, dans le portrait de cette Amérique banale, loin de l’effervescence de la ville, du bruit et de sa fureur, les ouvriers s’attroupent au comptoir d’un diner en préfabriqué, Guns N’ Roses et Janis Joplin au juke-box. Là, aussi, les filles aux cheveux crêpés, piercing au nombril et tatouages tribaux au creux des reins flirtent avec les garçons en teddy de feutre, les cheveux gominés à la Elvis. La violence, elle, sourd dans ce décor où parfois l’on n’a rien d’autre à faire que d’attendre que le temps passe : « Ce que la plupart des gens appellent vivre consiste juste à essayer de comprendre après coup ce qui leur est arrivé. »

“August”, de Callan Wink, Albin Michel, 400 pages, 22,90 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

SANS TITRE

We're ending our live coverage of the 94th Academy Awards here. Thank you for joining us.

Updates were brought to you by Helen Bushby, Paul Glynn, Steven McIntosh, Mary O'Connor, Mark Savage and Claire Heald.

It was a night where the spotlight fell on the Will Smith-Chris Rock slapping incident, overshadowing the big winners at the Academy Awards. As we bring our live updates to a close, here's a sum-up of what went down:

Will Smith slaps Chris Rock

Who won what?

You can read the full list here.

Stars criticise LGBTQ bill

And on a night when the first openly queer woman of colour, Ariana DeBose, won an Oscar, several stars spoke out against the US state of Florida’s so-called "don’t say gay" bill, which would limit classroom discussions around sexual orientation or gender identity.

Chastain labelled the legislation as "discriminatory and bigoted”, pointing to "hate crimes" being committed around the world.

We'll be bringing our coverage of events at the 94th Academy Awards to a close shortly, but first there is, of course, time to share this from Queen Bey.

She may not have taken home a trophy, but Beyoncé's performance of Be Alive, from the film King Richard, was one of the highlights of Sunday's Oscar ceremony.

The pre-taped segment was recorded at the same tennis courts in Compton, California, where Richard Williams taught his daughters Venus and Serena the game of tennis when they were children.

The star was joined by her own daughter, Blue Ivy, while her band and backup dancers all wore neon yellow outfits the colour of tennis balls.

Before Will Smith hit Chris Rock, the comedian had just made a joke referring to the actor's wife, Jada Pinkett Smith and her shaven-head appearance. It's something Pinkett Smith has talked about and is the result of the hair loss condition alopecia.

The boss of one charity which works to help people with alopecia has been talking to the BBC.

Alopecia UK chief executive Sue Schilling says she was shocked to see violence unfold at the Oscars and her first thoughts were for Pinkett Smith and how she might feeling.

"Alopecia affects people emotionally as well as physically and it affects the wider family," she tells the BBC. "It's not surprising to me that there was an emotional response but the violence was really surprising to me - violence is the wrong way.

"All my thoughts are with Jada Pinkett Smith - rather than Chris Rock or Will Smith."

She said the appropriateness of Rock's comments were for Pinkett Smith alone to decide on.

"I put myself in her shoes, and I would be feeling sensitive about that, given how public she has been about her journey," Sue adds.

"She looked amazing last night. But now the story is all about an act of violence and not a celebration - and what a shame that is."

She says people with the condition who want to find support can share their views online with the charity and it has written a blog post about the Oscars.

Empire Magazine's Amon Warmann has been talking to Nicky Campbell on the BBC's 5 Live about the ceremony and says Will Smith showed a "lack of judgment" in lashing out at Chris Rock.

He says it's damaging and that it overshadowed Smith's first acting Oscar, "something that he's been working towards for the past three decades, and something that's been very, very deserved on many levels".

"He's wrecked it by his own actions, which is a terrible shame," he added, "but you can't normalise violence because you don't like a joke."

A little more now on the film which won the crown of the night - the best picture award.

According to Deadline magazine, Coda was the least-watched film in the running for best picture this year.

In the US, it had only been streamed about 975,000 times before the ceremony, compared to 10.3 million for Netflix's eco-satire Don't Look Up.

With the streaming market increasingly fragmented and confusing, it can be hard to know where the films are available. Luckily, we're here to help.

Seemingly putting the events of the night behind him, Will Smith is at the Vanity Fair afterparty dancing to his own songs, and posing for photos with his Oscar.

Footage of the star was captured by reporters from trade papers Variety and The Hollywood Reporter and posted online.

The Los Angeles Police Department later told Variety Rock had "declined to file a police report" after what happened

Will Smith's son, Jaden, has chimed in after his father's actions at the Oscars.

"And that's how we do it," the 23-year-old tweeted after the incident, in apparent sign of approval.

In a later tweet, Jaden shared a photo of himself wearing sunglasses in the back seat of a car, writing: "My Dads Speech Made Me Cry".

That post has subsequently been deleted.

Colin Paterson

Entertainment Correspondent, BBC Radio 5 live

I've covered 19 Oscars and the only moment that comes close to this is when La La Land was wrongly announced as the Best Picture winner in 2017.

I was watching the ceremony from the red carpet at the Vanity Fair party and, at first, everyone just thought it was a joke. "What's going on here? Is this a bit of comedy? I'm not quite getting this."

Then we quickly realised what had happened.

Two hours later, word came through that he was going to attend the afterparty. I thought, 'that's never going to happen', but suddenly he was here, with Jada Pinkett Smith, beaming with smiles and kissing and chatting to people.

He wouldn't speak to us. He definitely heard me shout his name. But the couple obviously decided they were going to come to the party and put on a brave face.

The sad thing is that, when people talk about the 2022 Oscars, they're not going to say it was the year that a film starring deaf actors won the best picture and broke all kinds of grounds. They're just going to say, 'Oh, that was the Oscars were where Will Smith hit Chris Rock'.

This was the moment Will Smith slapped Chris Rock on-stage.

There were gasps in the audience as Smith went up on to the stage, slapped Rock, and returned to his seat, where he continued to shout at the presenter.

The slap came after Rock made a joke about Smith's wife and Jada's shaved hairstyle - which is a result of the hair loss condition alopecia. She has spoken publicly about her struggle with the condition.

Will Smith went up to the stage and slapped Chris Rock after he made a joke about his wife earlier on in the ceremony.

When Smith later went up to the stage, it was to collect his Academy Award for best actor.

He delivered this apologetic speech, where he talked about God, love and his actions and referenced his role, as the father of tennis players Venus and Serena Williams:

"Richard Williams was a fierce defender of his family. In this time in my life, in this moment, I am overwhelmed by what God is calling on me to do and be in this world.

Making this film, I got to protect Aunjanue Ellis, who is one of the most strongest, most delicate people I've ever met.

I got to protect Saniyya [Sidney] and Demi [Singleton], the two actresses who played Venus and Serena.

I'm being called on in my life to love people and to protect people and to be a river to my people. I know, to do what we do, you've got to be able to take abuse.

You got to be able to have people talk crazy about you. In this business, you've got to be able to have people disrespecting you, and you've got to smile, you've got to pretend like that's OK.

What I loved was, Denzel [Washington] said to me a few moments ago, he said, 'At your highest moment, be careful, that's when the devil comes for you'.

I want to be a vessel for love. I want to say thank you to Venus and Serena and the entire Williams family for entrusting me with your story.

That's what I want to do. I want to be an ambassador of that kind of love and care and concern.

I want to apologise to the Academy. I want to apologise to all my fellow nominees. This is a beautiful moment and I'm not crying for winning an award.

It's not about winning an award for me. It's about being able to shine a light on all of the people - Tim [White, producer] and Trevor [White, producer] and Zach [Baylin, writer] and Saniyya and Demi and Aunjanue and the entire cast and crew of King Richard, and Venus and Serena, the entire Williams family.

Art imitates life. I look like the crazy father, just like they said about Richard Williams. But love will make you do crazy things.

And my mother… a lot in this moment is really complicated for me but to my mother, she didn't want to come out.

She's had her knitting crew who she's in Philly watching with. Being able to love and care for my mother, my family, my wife… I'm taking up too much time… Thank you for this honour.

Thank you for this moment and thank you on behalf of Richard and Oracene and the entire Williams family. Thank you.

I hope the Academy invites me back. Thank you."

Her film's success has been overshadowed by what happened at the ceremony - but Welsh actress Emilia Jones, who plays the lead role in Coda, says she is "on cloud nine" after the film won all three of the Oscars it was nominated for, including best picture.

An independent film about the only hearing child of a deaf family, it had been an underdog during the entire Oscars race, but slowly emerged as a contender in recent weeks.

In a touching moment, the audience applauded in sign language as it picked up the night's main award.

"It's been really beautiful watching people adapt and change and learn more signs," said Jones, who herself learned sign language to appear in the film.

"That's what this movie has done, I think. It's brought people together... and I'm really hoping it opens doors."

The actress also revealed that she'd received a celebratory text message from her father - the singer and radio presenter Aled Jones.

"He just said, 'wow', in all capital letters!"

We've got some more photos of Will Smith posing as he arrives at the Vanity Fair afterparty. And the mood is a world away from the moment he got up on stage and slapped Chris Rock during the Oscar awards ceremony itself.

Sadly, the triumphant victory of Coda - a touching, independent film about a deaf family and their hearing daughter - has been completely eclipsed by Will Smith slapping comedian Chris Rock.

On social media, it's dominating the conversation - with hashtags like "assault" and "toxic masculinity" trending. One uncensored clip of the altercation has been viewed 7.1m times.

Another clip of Smith being comforted by Denzel Washington and Tyler Perry is also proving popular.

Elsewhere, there are calls for Smith to be stripped of his best actor Oscar, while some people are speculating that the whole thing was staged - not that there is any evidence of that.

Photos of the audience's reaction are also going viral, with this shot of Nicole Kidman, from earlier in the night, proving particularly popular.

And Lupita Nyong'o - who was sitting directly behind Smith as he called out to Rock on stage - has also started trending.

More now from the awards themselves on the night and actor Jamie Dornan says Sir Kenneth Branagh was given a "hero's welcome" by the cast and crew of Belfast, after he won his first ever Oscar (for best original screenplay).

"It was a special moment," he told BBC 5 Live's Colin Paterson. "It's mad to think it's his first after seven nominations and such a career."

Dornan, who plays Pa in the troubles-set drama, said the Oscar meant a lot to the whole team.

"It's all about Ken. None of us are stood here without Ken. So for us to be hanging on his shirt-tails is a very cool thing."

Will Smith has arrived at the Vanity Fair afterparty with wife Jada Pinkett Smith after that controversial moment with Chris Rock.

The actor received some cheers as he posed for photographs while showing off his award.

BBC Entertainment Correspondent Colin Paterson told 5 Live Smith had taken so long, posing for every photographer, that it was causing chaos on the red carpet.

"There's a queue of about 30 guests unable to get into the party because this has gone on so long."

Comedian and actress Tiffany Haddish has called Will Smith's controversial attack on Chris Rock a "beautiful thing".

“When I saw a Black man stand up for his wife,” she told People Magazine at the Governors Ball. “That meant so much to me.

"As a woman, who has been unprotected, for someone to say like, ‘Keep my wife’s name out your mouth, leave my wife alone,’ that’s what your husband is supposed to do, right? Protect you. And that meant the world to me.

"And maybe the world might not like how it went down, but for me, it was the most beautiful thing I ever seen because it made me believe that there are still men out there that love and care about their women, their wives.”

Smith later apologised on stage.

The Academy insisted it "does not condone violence of any form", while Los Angeles Police Department said Chris Rock had declined to file a police report.

The star is celebrating at the Vanity Fair party after her Bond theme, No Time To Die, won best the Oscar for best original song.

She's also up for seven prizes at next week's Grammy awards, and will headline Glastonbury in June. Not a bad year.

Elton John couldn't attend his own Oscars party this year because he was in Nebraska playing a show on his farewell tour.

But his husband David Furnish and children Zachary and Elijah were there, and raised $8.5m for the star's Aids Foundation.

Furnish says he didn't see Will Smith's on-stage altercation, but caught his apology later.

"It was a very emotional night for him but I don't really understand it," he tells BBC entertainment correspondent Colin Paterson.

"I say to my sons, 'Don't hit anybody... under any circumstance.

"Maybe I'm pacifist. I don't know."

As you can imagine, lots of celebrities are avoiding journalists at the post-Oscar parties, because they know they'll be asked about that incident.

Bill Murray showed us all how it should be done...

Valeurs Actuelles

Le Pressoir d’Argent, restaurant gastronomique de Bordeaux

C‘est l’adresse incontournable à Bordeaux, deux fois étoilée, sous l’estampille du chef Gordon Ramsay qui avait accueilli Valeurs actuelles sur place pour un entretien ( « Gordon Ramsay, un étoilé sur le gril », numéro du 4 janvier 2018). C’est ici que trône l’une des rares presses à homard d’argent de France, qui a donné son nom au restaurant gastronomique. Le chef d’origine écossaise, triplement étoilé en Angleterre, signe la carte du Pressoir d’Argent, mise en scène par Romain Lorenzon, qui insuffle un vent de modernité à la cuisine classique.

Le décor est opulent et raffiné et le service ultracharmant et professionnel, à la hauteur de nos attentes. Dans l’assiette, que des produits de qualité, du foie gras, des truffes, du caviar, des poissons de belle provenance, des viandes bien maturées et un chariot à fromages comme on n’en fait plus. La presse à homard en argent massif de chez Christofle circule de table en table pour que chacun ait la chance de découvrir cet objet rare. Les sommeliers, eux, se font un devoir de vendre la région, bien évidemment, et peuvent proposer un choix de plus de 1 000 bouteilles, dont la sélection bordelaise représente les deux tiers. Un menu Origines, à 185 euros, que l’on peut compléter avec des accords mets-vins : Signature à 190 euros ou Découverte à 110 euros. Côté spécialités, nous avons un grand faible pour le turbot Wellington et le homard à la presse.

Le Pressoir d’Argent, place de la Comédie, Bordeaux. Tél. : 05.57.30.43.04.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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Dissuasion nucléaire : Le dialogue stratégique proposé par M. Macron aux Européens est « toujours sur la table »

par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

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Lors d’un discours prononcé à l’École de Guerre, en février 2020, Emmanuel Macron fit valoir que les forces stratégiques françaises tenaient un « rôle dissuasif propre, notamment en Europe » dans la mesure où elles « renforçaient la sécurité de l’Europe par leur existence même » et que, « à cet égard, elles avaient une dimension authentiquement européenne ».

Puis soutenant que « notre indépendance de décision [était] plinement compatible avec une solidarité inébranlable à l’égard de nos partenaires européens », M. Macron avait fini par lâcher que les « intérêts vitaux de la France avaient désormais une dimension européenne », ce qui était par conséquent de nature à favoriser un « dialogue stratégique avec nos partenaires européens […] sur le rôle de la dissuasion nucléaire française dans notre sécurité collective ».

Enfin, M. Macron avait conclu sur ce point en affirmant que les « partenaires européens qui souhaitaient s’engager sur cette voie pourraient être associés aux exercices » des forces stratégiques françaises…

Seulement, ces partenaires européens étant pour la plupart membres de l’Otan, c’est vers celle-ci qu’ils s’en remettent pour les sujets liés à la dissuasion nucléaire. Et la proposition du président français ne fit pas l’objet de débats… la pandémie de covid-19 l’ayant faite passer au second plan.

Pour autant, cette offre formulée il y a maintenant plus de deux ans est toujours sur la table. C’est ce qu’avait en effet rappelé Clément Beaune, le secrétaire d’État aux Affaires européennes, lors d’un déplacement à Berlin, en janvier dernier.

« Nous pensons que la dissuasion nucléaire française est un moyen de protéger les intérêts européens », avait-il dit, selon la presse allemande. Et de préciser cependant que le débat souhaité par M. Macron de se tiendrait pas avant l’élection présidentielle. « Cette question est si sensible que tout le monde fait très attention », avait-il justifié.

Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Et la question de la dissuasion revient sur le devant de la scène. Dans les colonnes de la dernière édition dominicale du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung [FAZ], M. Beaune a de nouveau évoqué la proposition de M. Macron.

„Es ist an der Zeit, zu erkennen und zu beschließen, dass die existenziellen Interessen Deutschlands und Frankreichs eng miteinander verflochten sind und gemeinsam von einem auf der nuklearen Abschreckung Frankreichs basierenden Schutz“ 1 https://t.co/gzFsbivWxs

— Carlo "Realism, Gedankenfetzen, and Rants" Masala (@CarloMasala1) March 19, 2022

L’attaque contre l’Ukraine a été un « choc pour beaucoup » et la guerre « ne se déroule pas seulement dans les manuels scolaires, mais à notre porte », a-t-il dit. Et cela a « accéléré une prise de conscience en Europe » et nous « devons maintenant reconsidérer comment nous protégeons nos intérêts vitaux », a-t-il continué. Et d’insister : « Une Europe qui protège est plus que jamais nécessaire ».

S’agissant plus particulièrement de la relation franco-allemande, M. Beaune a évoqué le traité d’Aix-la-Chapelle, en affirmant que la clause de défense mutuelle qu’il contient « doit désormais aussi s’animer en matière de dissuasion nucléaire ».

Reste donc à voir ce qu’en pensera la nouvelle coalition gouvernementale allemande… Et surtout ce que deviendra cette proposition après les élections présidentielles et législatives en France. Pour rappel, la « Boussole stratégique » de l’Union européenne [UE], qui se veut une sorte de livre blanc de la Défense, n’évoque à aucun moment la dissuasion nucléaire et le rôle de la France dans ce domaine. Certains diront sans doute que ce n’était pas le sujet…

Dissuasion nucléaire : Le dialogue stratégique proposé par M. Macron aux Européens est « toujours sur la table »

par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Lors d’un discours prononcé à l’École de Guerre, en février 2020, Emmanuel Macron fit valoir que les forces stratégiques françaises tenaient un « rôle dissuasif propre, notamment en Europe » dans la mesure où elles « renforçaient la sécurité de l’Europe par leur existence même » et que, « à cet égard, elles avaient une dimension authentiquement européenne ».

Puis soutenant que « notre indépendance de décision [était] plinement compatible avec une solidarité inébranlable à l’égard de nos partenaires européens », M. Macron avait fini par lâcher que les « intérêts vitaux de la France avaient désormais une dimension européenne », ce qui était par conséquent de nature à favoriser un « dialogue stratégique avec nos partenaires européens […] sur le rôle de la dissuasion nucléaire française dans notre sécurité collective ».

Enfin, M. Macron avait conclu sur ce point en affirmant que les « partenaires européens qui souhaitaient s’engager sur cette voie pourraient être associés aux exercices » des forces stratégiques françaises…

Seulement, ces partenaires européens étant pour la plupart membres de l’Otan, c’est vers celle-ci qu’ils s’en remettent pour les sujets liés à la dissuasion nucléaire. Et la proposition du président français ne fit pas l’objet de débats… la pandémie de covid-19 l’ayant faite passer au second plan.

Pour autant, cette offre formulée il y a maintenant plus de deux ans est toujours sur la table. C’est ce qu’avait en effet rappelé Clément Beaune, le secrétaire d’État aux Affaires européennes, lors d’un déplacement à Berlin, en janvier dernier.

« Nous pensons que la dissuasion nucléaire française est un moyen de protéger les intérêts européens », avait-il dit, selon la presse allemande. Et de préciser cependant que le débat souhaité par M. Macron de se tiendrait pas avant l’élection présidentielle. « Cette question est si sensible que tout le monde fait très attention », avait-il justifié.

Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Et la question de la dissuasion revient sur le devant de la scène. Dans les colonnes de la dernière édition dominicale du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung [FAZ], M. Beaune a de nouveau évoqué la proposition de M. Macron.

„Es ist an der Zeit, zu erkennen und zu beschließen, dass die existenziellen Interessen Deutschlands und Frankreichs eng miteinander verflochten sind und gemeinsam von einem auf der nuklearen Abschreckung Frankreichs basierenden Schutz“ 1 https://t.co/gzFsbivWxs

— Carlo "Realism, Gedankenfetzen, and Rants" Masala (@CarloMasala1) March 19, 2022

L’attaque contre l’Ukraine a été un « choc pour beaucoup » et la guerre « ne se déroule pas seulement dans les manuels scolaires, mais à notre porte », a-t-il dit. Et cela a « accéléré une prise de conscience en Europe » et nous « devons maintenant reconsidérer comment nous protégeons nos intérêts vitaux », a-t-il continué. Et d’insister : « Une Europe qui protège est plus que jamais nécessaire ».

S’agissant plus particulièrement de la relation franco-allemande, M. Beaune a évoqué le traité d’Aix-la-Chapelle, en affirmant que la clause de défense mutuelle qu’il contient « doit désormais aussi s’animer en matière de dissuasion nucléaire ».

Reste donc à voir ce qu’en pensera la nouvelle coalition gouvernementale allemande… Et surtout ce que deviendra cette proposition après les élections présidentielles et législatives en France. Pour rappel, la « Boussole stratégique » de l’Union européenne [UE], qui se veut une sorte de livre blanc de la Défense, n’évoque à aucun moment la dissuasion nucléaire et le rôle de la France dans ce domaine. Certains diront sans doute que ce n’était pas le sujet…

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Lors d’un discours prononcé à l’École de Guerre, en février 2020, Emmanuel Macron fit valoir que les forces stratégiques françaises tenaient un « rôle dissuasif propre, notamment en Europe » dans la mesure où elles « renforçaient la sécurité de l’Europe par leur existence même » et que, « à cet égard, elles avaient une dimension authentiquement européenne ».

Puis soutenant que « notre indépendance de décision [était] plinement compatible avec une solidarité inébranlable à l’égard de nos partenaires européens », M. Macron avait fini par lâcher que les « intérêts vitaux de la France avaient désormais une dimension européenne », ce qui était par conséquent de nature à favoriser un « dialogue stratégique avec nos partenaires européens […] sur le rôle de la dissuasion nucléaire française dans notre sécurité collective ».

Enfin, M. Macron avait conclu sur ce point en affirmant que les « partenaires européens qui souhaitaient s’engager sur cette voie pourraient être associés aux exercices » des forces stratégiques françaises…

Seulement, ces partenaires européens étant pour la plupart membres de l’Otan, c’est vers celle-ci qu’ils s’en remettent pour les sujets liés à la dissuasion nucléaire. Et la proposition du président français ne fit pas l’objet de débats… la pandémie de covid-19 l’ayant faite passer au second plan.

Pour autant, cette offre formulée il y a maintenant plus de deux ans est toujours sur la table. C’est ce qu’avait en effet rappelé Clément Beaune, le secrétaire d’État aux Affaires européennes, lors d’un déplacement à Berlin, en janvier dernier.

« Nous pensons que la dissuasion nucléaire française est un moyen de protéger les intérêts européens », avait-il dit, selon la presse allemande. Et de préciser cependant que le débat souhaité par M. Macron de se tiendrait pas avant l’élection présidentielle. « Cette question est si sensible que tout le monde fait très attention », avait-il justifié.

Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Et la question de la dissuasion revient sur le devant de la scène. Dans les colonnes de la dernière édition dominicale du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung [FAZ], M. Beaune a de nouveau évoqué la proposition de M. Macron.

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L’attaque contre l’Ukraine a été un « choc pour beaucoup » et la guerre « ne se déroule pas seulement dans les manuels scolaires, mais à notre porte », a-t-il dit. Et cela a « accéléré une prise de conscience en Europe » et nous « devons maintenant reconsidérer comment nous protégeons nos intérêts vitaux », a-t-il continué. Et d’insister : « Une Europe qui protège est plus que jamais nécessaire ».

S’agissant plus particulièrement de la relation franco-allemande, M. Beaune a évoqué le traité d’Aix-la-Chapelle, en affirmant que la clause de défense mutuelle qu’il contient « doit désormais aussi s’animer en matière de dissuasion nucléaire ».

Reste donc à voir ce qu’en pensera la nouvelle coalition gouvernementale allemande… Et surtout ce que deviendra cette proposition après les élections présidentielles et législatives en France. Pour rappel, la « Boussole stratégique » de l’Union européenne [UE], qui se veut une sorte de livre blanc de la Défense, n’évoque à aucun moment la dissuasion nucléaire et le rôle de la France dans ce domaine. Certains diront sans doute que ce n’était pas le sujet…

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Lors d’un discours prononcé à l’École de Guerre, en février 2020, Emmanuel Macron fit valoir que les forces stratégiques françaises tenaient un « rôle dissuasif propre, notamment en Europe » dans la mesure où elles « renforçaient la sécurité de l’Europe par leur existence même » et que, « à cet égard, elles avaient une dimension authentiquement européenne ».

Puis soutenant que « notre indépendance de décision [était] plinement compatible avec une solidarité inébranlable à l’égard de nos partenaires européens », M. Macron avait fini par lâcher que les « intérêts vitaux de la France avaient désormais une dimension européenne », ce qui était par conséquent de nature à favoriser un « dialogue stratégique avec nos partenaires européens […] sur le rôle de la dissuasion nucléaire française dans notre sécurité collective ».

Enfin, M. Macron avait conclu sur ce point en affirmant que les « partenaires européens qui souhaitaient s’engager sur cette voie pourraient être associés aux exercices » des forces stratégiques françaises…

Seulement, ces partenaires européens étant pour la plupart membres de l’Otan, c’est vers celle-ci qu’ils s’en remettent pour les sujets liés à la dissuasion nucléaire. Et la proposition du président français ne fit pas l’objet de débats… la pandémie de covid-19 l’ayant faite passer au second plan.

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« Nous pensons que la dissuasion nucléaire française est un moyen de protéger les intérêts européens », avait-il dit, selon la presse allemande. Et de préciser cependant que le débat souhaité par M. Macron de se tiendrait pas avant l’élection présidentielle. « Cette question est si sensible que tout le monde fait très attention », avait-il justifié.

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Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Et la question de la dissuasion revient sur le devant de la scène. Dans les colonnes de la dernière édition dominicale du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung [FAZ], M. Beaune a de nouveau évoqué la proposition de M. Macron.

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March 19, 2022

L’attaque contre l’Ukraine a été un « choc pour beaucoup » et la guerre « ne se déroule pas seulement dans les manuels scolaires, mais à notre porte », a-t-il dit. Et cela a « accéléré une prise de conscience en Europe » et nous « devons maintenant reconsidérer comment nous protégeons nos intérêts vitaux », a-t-il continué. Et d’insister : « Une Europe qui protège est plus que jamais nécessaire ».

S’agissant plus particulièrement de la relation franco-allemande, M. Beaune a évoqué le traité d’Aix-la-Chapelle, en affirmant que la clause de défense mutuelle qu’il contient « doit désormais aussi s’animer en matière de dissuasion nucléaire ».

Reste donc à voir ce qu’en pensera la nouvelle coalition gouvernementale allemande… Et surtout ce que deviendra cette proposition après les élections présidentielles et législatives en France. Pour rappel, la « Boussole stratégique » de l’Union européenne [UE], qui se veut une sorte de livre blanc de la Défense, n’évoque à aucun moment la dissuasion nucléaire et le rôle de la France dans ce domaine. Certains diront sans doute que ce n’était pas le sujet…

France24 - World

Polar regions record 'absurd' high temperatures: Weather quirk or unprecedented bad news?

Issued on: 24/03/2022 - 18:02

Sébastian SEIBT

Late last week, temperatures broke all records in both Antarctica and the Arctic, with temperatures up to 40°C above the seasonal average not far from the South Pole. According to experts, these high-levels could be linked to the variations of 'atmospheric rivers', as the role of climate change still has to be measured.

The world’s two polar regions simultaneously experienced unprecedented heat waves on Friday, March 18: temperatures up to 40°C above seasonal norms in Antarctica, and between 20°C and 30°C above normal in some places in the Arctic. 

"Such a coincidence is very unusual," Julienne Stroeve, a polar climate specialist at University College London, told FRANCE 24.

It was the soaring temperatures in Antarctica that first caught the scientists' attention. "The temperatures recorded, even on the Antarctic plateau [located at over 2,000 metres of altitude], were absolutely absurd," Jonathan Wille, a postdoctoral researcher and specialist in Antarctic weather and climate at the Institute of Environmental Geosciences at the University of Grenoble Alpes, told FRANCE 24.

Antarctic heatwave summary1/3 For six days at Concordia (3 233 m) the values were above the monthly high (-27.9 °C on 12 March 2007) and for a day above the annual high (-13.7 °C on 17 December 2016)Day 16 -27.0 °C17 -16.9 °C18 -11.5 °C19 -14.5 °C20 -20.4 °C21 -23.1 °C pic.twitter.com/bCTmbKckj8

March 23, 2022

At over 3,000 metres high, -11.5°C instead of -40°C

It was more than unusually mild at the Concordia station, located at over 3,000 metres of altitude, in East Antarctica: the thermometer rose up to -11.5°C, instead of keeping between -40°C and -50°C, the region’s average temperature at this time of year.

"The topographical barrier formed by the difference of altitude in East Antarctica means that the climate is very stable there and temperatures usually never exceed -30°C," Martin Siegert, a glaciologist at Imperial College London, told FRANCE 24.

Non...voici les scientifiques sur place pic.twitter.com/LEfKPaiWqD

March 19, 2022

In 65 years of meteorological observations in this part of the world, near the South Pole, which is more than 4,000 kilometres away from Australia, such a heat spike had never been recorded. The thermometer remained nevertheless well below 0°C. A positive temperature would have caused a "completely unprecedented" ice melt, Siegert added.

On the other side of the globe, in the Northern Arctic region, the thermometer flirted dangerously with thawing temperatures even though "we are still at the end of the cold season", Siegert insisted. In some places, such as the Hopen Island (in northern Norway and the southern Svalbard archipelago), "a temperature of 3.9°C was recorded, what had never happened since records began in 1944", Ketil Isaksen, a Norwegian climatologist, wrote on Twitter.

But a heatwave in the Arctic is "less unusual than one in Antarctica", Julienne Stroeve explained. The Northern polar region is the world’s hardest hit by climate change.  Temperatures there are rising three times faster than elsewhere on average, and extreme weather events are beginning to multiply.

Nevertheless, "the magnitude of this heat spike is surprising", Martin Siegert noted. He believes that it could lead to a slightly earlier-than-usual start to the ice melt season, whereas the Arctic’s thaw usually starts at the very end of March and lasts until September.

Warm breezes from Spain and New Zealand

Even though these historical records occurred at the same time in both polar regions, "it's a coincidence", Julienne Stroeves said. "There is almost no connection between the air movements that shape the weather in the Arctic and the ones that shape the Antarctic’s," Siegert explained.

But in both cases, 'atmospheric rivers' are responsible for the sudden warming of the poles. The phenomenon consists of air corridors transporting large quantities of steam over long distances, like a flying conveyor belt.

To explain the phenomenon in the Arctic region, we have to go down "to south-western Spain and northern Africa, where the atmospheric river that carried all the moisture northwards, and especially to the Siberian region, came from", Jonathan Wille explained.

In Antarctica, it is a more complex event: there was indeed an atmospheric river that originated "at the south-eastern end of Australia and in New Zealand", the specialist from the University of Grenoble noted, but that's not all of it.

When it reached the coast of Antarctica, this warmer air generated rain, then snow, a little further higher. Then, instead of dispersing and moving northwards as usual, this atmospheric current stayed put and even rushed further towards the South Pole. "It's an atmospheric river that went faster, stayed longer over Antarctica and pushed further south than others" that have reached the continent, Wille summed up.

 'Weather quirk or unprecedented event'?

"It would be tempting to blame these anomalies on global warming," Martin Siegert admitted. After all, one of the consequences of these human-induced changes is that extreme weather events - such as heat spikes in polar regions, or hurricanes - are becoming more common.

But for now, it is still too early to point to climate change as the main culprit for the temperature spikes, the experts insisted. "The situation has returned to normal in the polar regions this week, and it is possible that last week's weather was an isolated phenomenon," Julienne Stroeve nuanced.

"That's the big question we need to answer: was it a weather quirk or a unpredented event" pointing to the future climate in these regions, Wille said. The question is all the more important because "we were lucky this time in Antarctica", Siegert added. If the atmospheric river had been directed further west of the southern continent - where temperatures are already naturally milder this time of year - the warm air wave could have led to unprecedented ice melt, he explained.

Given the current rate of rising sea levels, such melt would only add to the chorus of bad climate news.

This story was translated from the original in French by Henrique VALADARES.

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.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

Climate can wait: French election campaign ignores ‘humanity’s greatest challenge’

European scientists set new record in production of nuclear fusion energy

Down to Earth

Winter droughts: The new normal?

Valeurs Actuelles

Le Puy du fou accusé de véhiculer le “fantasme de la France chrétienne éternelle”

Des spectacles « au service d’un discours »

Surtout, il juge ces erreurs volontaires, avec des spectacles de grande qualité, mais « mis au service d’un discours, qui émane d’un seul homme : c’est Philippe de Villiers ». Evoquant un tableau où les Gaulois chrétiens sont opposés aux envahisseurs romains païens, l’historien dénonce « un message totalement nationaliste, anachronique, qui est mis au service de ce fantasme de “la France chrétienne éternelle”». « Je ne pense pas que cela rentre tel quel dans la tête des gens », concède-t-il auprès du JDD, critiquant toutefois l’absence dans le programme du parc de « l’histoire sociale ou culturelle », des femmes et des minorités.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - World

West African bloc ECOWAS to keep Mali sanctions over delayed elections

Issued on: 26/03/2022 - 07:21

NEWS WIRES

West Africa's regional bloc Friday said it would maintain sanctions on Mali over the military rulers of the Sahel country delaying a return to civilian rule after a coup.

At the end of a summit in Ghana, the Economic Community of West African States also issued warnings to the juntas that recently seized power in Guinea and Burkina Faso.

ECOWAS said military leaders in Guinea should provide "an acceptable timeline for transition" by the end of April, or it would slap punitive measures on the government and the National Transition Council (CNT).

The bloc added in a statement that, if Burkina Faso's junta did not free former president Roch Marc Christian Kabore from house arrest by Thursday next week, "individual sanctions" would also ensue.

The talks in the Ghanaian capital Accra came three months after the bloc slapped tough sanctions on Mali.

They had opened "behind closed doors between heads of state", Malian Foreign Minister Aboudlaye Diop tweeted earlier in the day.

The leader of Mali's junta, Assimi Goita, was invited to the summit, according to an ECOWAS document seen by AFP.

But it was unclear at the opening if he was in attendance, physically or virtually.

The summit came about a week after an ECOWAS envoy for Mali travelled to Bamako, but the talks on restoring civilian rule were inconclusive.

The 15-nation bloc is pushing for Mali's military, which seized power in 2020, to stage elections within 12-16 months.

But strongman Goita has so far defied international pressure to hold elections.

Four coups since 2020

On Thursday, the court of the West African Economic and Monetary Union (UEMOA) ordered the suspension of the Mali sanctions.

It was unclear if the UEMOA court's suspension ruling would lead to the immediate lifting of the sanctions.

ECOWAS and UEMOA both applied economic and diplomatic sanctions on Mali in January after the junta proposed staying in power for up to five years.

Mali's junta views the sanctions as illegal and vowed to challenge them in international courts.

Much of Mali, a vast nation of 21 million people, is plagued by a jihadist conflict that first emerged in 2012 and spread to neighbouring Burkina Faso and Niger.

Goita seized power in Mali in August 2020, then installed an interim government led by civilians.

But in May 2021, he deposed those civilian leaders -- in a second coup. He was later sworn in as interim president.

In September last year in Guinea, Colonel Mamady Doumbouya ousted elected president Alpha Conde, who had provoked mass protests by seeking a controversial third term in office.

And Burkina Faso's Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba toppled Kabore in January following two days of army mutinies amid frustration with the jihadist conflict.

ECOWAS has suspended the membership of the three countries.

(AFP)

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Mali’s detained ex-prime minister Maiga dies on medical parole

EYE ON AFRICA

HRW report accuses Mali government forces of killing civilians

UN report says nearly 600 civilians killed in Mali amid anti-jihadist fight

France24 - World

Body composting: 'Green' burial trend takes root in USA

Issued on: 23/03/2022 - 18:17

Sam BALL

At a morgue near Seattle, Washington State, human bodies inside metal containers are slowly being turned into compost in a process known as "terramation". The process, legalised in Washington in 2019, is becoming an increasingly popular "green" alternative to burial and cremation.

Valeurs Actuelles

Danemark, l’échappée royale

Le chignon impeccable rappelle celui de Simone Veil, mais la reine Margrethe II, 82 ans, artiste et polyglotte, s’est prise de passion pour une autre Française prénommée Simone, le “castor” (Simone de Beauvoir), qu’avec feu son mari, le prince Henrik, un Français né Henri de Laborde de Monpezat, elle a traduit en danois. Cela vous pose une cour royale – loin des tapages d’autres royautés aux frasques proches de celles des Kardashian.

La reine, surnommée “Daisy”, fête cette année son jubilé d’or (50 ans de règne), un peu dans l’ombre de celui de platine de sa cousine la reine Elizabeth. En raison du contexte délicat, du Covid-19 puis de la guerre en Ukraine depuis l’invasion russe, le 24 février, le programme des festivités a été reporté, mais rien n’empêche de se rendre à Copenhague pour une échappée royale ; d’autant que le pays vient d’assouplir les restrictions sanitaires.

Margrethe II a succédé à son père, Frederik IX, le 15 janvier 1972. Elle devint alors la première femme à monter sur le trône de la plus ancienne maison royale européenne – car si Margrethe I régna (1375-1412), elle n’eut pas de titre. Margrethe II doit le sien au vote qui a accompagné le changement de Constitution, le 5 juin 1953, ratifié par référendum, de cette démocratie parlementaire et monarchie constitutionnelle.

À Copenhague, visitez le château de Christiansborg, siège du Parlement et du gouvernement, où sont reçus les chefs d’État. Comme le préconise l’office du tourisme (www.visitdenmark.fr), suivez la garde au départ chaque matin, à 11 h 30, du château de Rosenborg jusqu’à sa relève, à 12 heures, devant Amalienborg, la résidence royale d’hiver.

Emprisonnée vingt ans dans le donjon

À seulement trente kilomètres de la capitale, Hillerod est immanquable. On y visite le château de Frederiksborg, sur-nommé le “Versailles danois”, chef-d’œuvre de la Renaissance danoise, construit entre 1560 et 1630. C’est dans ce palais, le plus vaste de Scandinavie, que les rois étaient jadis sacrés. Ses collections exceptionnelles permettent de remonter le fil de l’histoire de la cour. Une femme s’en détache, elle se nomme Leonora Christina (1621-1698) – objet d’une exposition jusqu’au 30 juin -, qui n’eut d’autre titre que celui de comtesse, car bien que fille du roi Christian IV, sa mère, Kirsten Munk, n’était que noble. Leonora voyagea en Europe (et rencontra Descartes), mais elle est surtout connue pour avoir été emprisonnée dans le donjon pendant vingt ans pour raisons politiques. L’autre femme à l’honneur est plus actuelle et son destin plus enviable, c’est la gracieuse princesse héritière Mary, qui a inauguré, le 4 février, avec ses enfants l’exposition officielle qui lui rend hommage (jusqu’au 31 août).

Pour un séjour pendant les vacances de Pâques, nous conseillons deux établissements du groupe Brochner (www.brochner-hotels.com) : l’hôtel Ottilia, qui possède des chambres aux fenêtres hublots (à partir de 150 euros), ou le SP34 (la nuit à 230 euros en suite, 16 euros le petit déjeuner-buffet organique), référence du design, déjà vanté dans nos pages. Il jouxte le restaurant Vækst (34, rue Sankt Peders), qui avait une étoile Michelin avant la pandémie et possède tous les atouts pour la regagner. C’est maintenant qu’il faut réserver (premier menu, trois plats, à 32 euros, et gastronomique, à environ 50 euros).

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

How access to satellite images shifts the view of war

By Chris BaraniukTechnology of Business reporter

Kyle Glen, a project manager in Wales in the UK, has an unusual hobby - tracking Russian troop movements.

Mr Glen is co-founder of Conflict News, an account on social media platform, Twitter, with more than 400,000 followers. It collates and shares publicly-available photos and videos of conflict, gathered from a variety of online sources.

Since early last year, he and others among what's known as the "open source intelligence community" have been closely watching Russian military activity in and around Ukraine.

He bought and shared from the account satellite images from online service SkyWatch, which reportedly showed the massing of vehicles along the Russia-Ukraine border over many months - and then, the moment when the invasion began.

"We watched it go from nothing, to quite significant build-up and then it was empty again the day before the invasion," he recalls, referring to images from one apparent camp on the border.

"I don't get any money from this at all," says Mr Glen. "It's completely a hobby, voluntary, whatever you want to call it."

Media coverage of the war in Ukraine, which started almost a month ago, has included, arguably to an unprecedented extent, content shared via social media. This has included satellite photos that document troop movements and shocking damage to cities.

In recent days, pictures snapped by satellites in orbit have captured images which appear to show destroyed Russian helicopters, extensive damage to a shopping centre and residential districts in Mariupol, and a civilian tanker vessel on fire in the Black Sea.

Privately-owned companies that launch and operate their own satellites - such as Planet and Maxar - have distributed many satellite images of the conflict zone.

The proliferation of these images means members of the public and military analysts alike can try to gauge the situation on the ground in Ukraine and the progress of Russia's invading armed forces from thousands of miles away.

Mr Glen says that while satellite imagery has been available online during previous conflicts, including the war in Syria, the volume of this material was "a drop in the bucket", compared to what has come out of Ukraine in little more than a fortnight.

So, what's changed? While government and intelligence agency satellites gather classified, secret information, commercial firms have long been able to sell their own, unclassified, imagery. And now, this material is being made easily accessible online.

A variety of businesses and other organisations rely on satellite images to track everything from wildfires to crops and the movement of ships. This means there has been a big rise in the number of commercial satellites in orbit which has significantly increased data sharing possibilities says Chris Quilty, partner at Quilty Analytics.

"There are more eyes in the sky," as he puts it.

Members of the public can purchase high-quality pictures gathered by satellite for as little as $10 (£7.60) per sq km.

The resolution of these images is sometimes very high, capturing tiny details measuring down to 30cm by 30cm at ground level. This granularity makes it possible to identify vehicles and road markings.

Operators can also program satellites to monitor specific locations multiple times every 24 hours, picking up even small changes almost as soon as they happen.

As the technology has advanced, the public's willingness to engage with satellite images has really taken off, Mr Quilty adds: "The fundamental capability hasn't changed dramatically, it's the willingness and manner in which users are ingesting and using the data that has changed."

This even extends to sophisticated, synthetic aperture radar (SAR) imagery, which is often more difficult to interpret than a picture taken with an optical lens.

Satellites can even capture SAR images through cloud cover. The resulting black-and-white pictures might show vehicles, including tanks, for instance, as rows of bright dots.

Mr Glen says these types of image have helped him, and people like him, to track the beginning of the Ukraine invasion.

Rita Konaev, associate director of analysis at Georgetown University's Center for Security and Emerging Technology, says satellite imagery "has been an aspect of modern conflict for 10 to 15 years now, but the scale [this time] is different and the accessibility is different," she adds, suggesting satellite imagery has helped to challenge disinformation about the invasion.

"The architecture of European cities like Kyiv is very familiar in the Western world," adds Dr Konaev. This familiarity, she suggests, may have influenced the response in the West to the invasion - in contrast with wars in the Middle East and further afield.

Mr Glen says followers of Conflict News and similar social media accounts, can verify satellite imagery by checking online sources themselves. "You can present the evidence to a wider audience in as unbiased a way as possible and let people to come to their own conclusions," he says.

More technology of business:

However, he also acknowledges that he and others like him in the so-called "open source intelligence community" make judgements about what to share and when.

For example, he identifies more closely with the Ukrainians than the Russians in this conflict, he says, and therefore would not intentionally publish any information about Ukrainian military movements, to avoid accidentally compromising their safety.

Some private companies are also sharing sophisticated images captured from orbit - in near real-time - directly with the Ukrainian military. Canadian firm MDA is one such example.

Dr Konaev argues that satellite images offer a unique overview - literally - of events unfolding thousands of miles away, unlike any other media, which may she says explain some of the heightened interest in these pictures.

"In some ways, I think the imagery from a distance, gives even more of a perspective of the scale of the destruction and the devastation," she adds. "It's more than just people's individual lives, it's [whole] communities."

But there could be some significant consequences of making such detailed imagery so widely available.

Although militaries have vast intelligence resources that they rely on beyond social media, there is no knowing how satellite images of troop movements shared on Twitter, or Facebook, could influence operational decisions on the ground.

"There are real, potential life or death consequences," says Dr Konaev.

Mr Glen has thought about this possibility but will likely never know whether an image he shares ultimately leads to a fatal attack or confrontation on a frontline.

"I wouldn't say it makes me hesitate, as such, but it's something I'm aware is a possibility," he says. "And I've come to terms with it."

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[JEU CONCOURS] Gagnez un séjour à Mandelieu dans un hôtel 4 étoiles

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BBC

Oscars fashion: Red carpet in pictures

After last year's Oscars red carpet was somewhat limited thanks to Covid-19, the event was back to being the usual full-on fashion bonanza as Hollywood stars returned in their droves.

Alana Haim, star of Licorice Pizza, oozed classic glamour with a delicately layered Louis Vuitton dress shimmering with sequins, paired with a simple silver sandal and nude nail polish. There was no fishtail hem but she still definitely channelling a subtle mermaid vibe.

There were more sequins courtesy of Jessica Chastain's custom Gucci bodice and full skirt, accompanied by a huge ballroom-style ruffle - quite the change from the 1980s shoulder pads she sported in her leading role in The Eyes of Tammy Faye, for which she won best actress.

Best supporting actor nominee Kodi Smit-McPhee side-stepped the safe black tux choice, opting for a Bottega Veneta pale powder double-breasted blue suit and shirt. He teamed it with a silver neck chain and earring plus white brothel creepers for extra height. Not that he needed it at just over 6ft 1in.

Emilia Jones stars in best picture winner Coda and was one of a number of stars to bare their midriff on the red carpet in a Dolce and Gabbana halterneck sequinned number with a structured bodice.

Timothee Chalamet obviously couldn't face the stress of doing up a bow tie so came up with a simple solution - go shirtless. His black sequinned jacket came courtesy of Louis Vuitton.

His Dune co-star Zendaya went for a cropped silk white shirt with a silver sequinned skirt. Numerous bangles added extra bling to the Valentino outfit.

Kristen Stewart, who was nominated for best actress for her portrayal of Princess Diana in Spencer, went for a bold look from Chanel, teaming black hot pants and a unbuttoned chiffon cream shirt with a black tux and side-swept hair. Not to mention a pair of killer stilettos.

Billie Eilish took the ruffle trend to the max with her Gucci Victorian-inspired black voluminous floor-length gown. Gothic glam with a sharp black haircut to match. Her Bond theme, No Time To Die, won best song.

First-time nominee Ariana DeBose went on to win best supporting actress for West Side Story. Having wowed us in different shades of yellow at this year's Baftas and Critics Choice awards, she opted for bright red this time, looking relaxed in a Valentino wide-leg trouser and matching top. A voluminous cape added extra drama to the look.

Venus and Serena Williams showed off their fashion credentials with Venus sporting a futuristic white fitted Elie Saab dress with silver jewellery cuffs. Serena opted for a Gucci pink pleated flowing frock adorned with sequined black flowers and black lace gloves.

Lupita Nyong'o, you never let us down. This time, we have Prada to thank. A vision in gold sequins that morphed into what we can only describe as floaty streamers from the waist down, dotted with a few pale pink spring flowers that shouldn't work against such a bold backdrop - but totally do.

British hopeful Olivia Colman (The Lost Daughter) opted for a sophisticated full-length dress from Dior, featuring ethereal silver pleats, huge fluted sleeves, a high rollneck and silver jewellery.

Jason Momoa sported a blue and yellow handkerchief on the red carpet, the colours of the Ukrainian flag.

Nicole Kidman was up for best actress for her turn as Lucille Ball in Being the Ricardo but lost out to Chastain. She walked the red carpet with husband Keith Urban, who wore a classic tux. Kidman plumped for an Armani grey strapless gown with a train and an eye-catching puffball waist.

One of last year's winners, Daniel Kaluuya, went bold with a bright teal double-breasted Gucci jacket with black lapels, coupled with a black shirt. A chunky gold ring completed the look.

Jessie Buckley, who was up for best supporting actress, caught up with the film's director, Maggie Gyllenhaal, on the red carpet. Buckley sported a cream Erdem gown, while Gyllenhaal went for a structured off-the-shoulder Schiaparelli number with ornate gold embellishment.

Will Smith looked quite the English country gent - before his now infamous slap and best actor win. Has he also been catching up on Peaky Blinders?

Rap star Megan Thee Stallion wore a custom flowing blue and silver figure-hugging dress with a cut-out mid-section by Indian designer Gaurav Gupta. She teamed it with peach nails and a chic chignon. Her stunning jewellery included a huge sapphire and diamond ring with matching heart-shaped drop earrings.

West Side Story star Rachel Zegler was a late addition to the presenting line-up and had said she wasn't sure what she was going to wear. Luckily, she happened upon this on-trend Dior beaded black dress with a striking knotted back strap.

Bill Murray looked dapper in a black-and-white shirt with polka dot scarf and a felt beret with leather trim. We can only assume the mini Oscars statuette wrapped in cellophane in his pocket is a lollipop - it was a fairly long ceremony so it might have come in handy when the hunger pangs kicked in.

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Drinking water for all in India: Will Modi's dream come true?

Issued on: 22/03/2022 - 15:47

More than half of India's population doesn't have access to clean drinking water. Contaminated water is not only disastrous for people's health and the environment, it is also estimated to cost the country more than half a billion euros annually. Prime Minister Narendra Modi has pledged to bring clean drinking water to all households by 2024, by investing €45 billion. But can he deliver? Our correspondents report on the ambitious Jal Jeevan Mission.

A programme prepared by Rebecca Martin 

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BBC

SS Central America: Haunting photos recovered from the 'ship of gold' wreck on ocean floor

In 1857, the SS Central America, also known as the "ship of gold", sank off the coast of the US state of South Carolina, along with some new-found riches from the California Gold Rush.

It was a hurricane that sealed the fate for 425 people returning to the US east coast.

They went down with an estimated 21 tonnes of gold coins and nuggets from prospectors who had struck it rich on the west coast, but some passengers were also carrying something of more personal value - photographs.

Salvaged from the ship's wreckage in 2014 were daguerreotypes, the first successful commercial form of photography - a one-off picture held on a metal plate - and ambrotypes, a type of glass plate photography.

The photos are only being published this year.

The shipwreck was first located in 1988, and there were missions to recover its sunken wealth over the subsequent years.

The photos were recovered over a decade ago, but there was a "tortuous legal battle" over the gold found with the vessel on the ocean floor, said Bob Evans, the former chief scientist and historian of the SS Central America Project, which led the search and salvage mission for the wreck.

That caused the delay in the release of the images, which were still intact even after lying on the seabed for more than a century.

Mr Evans has been researching the SS Central America since 1983, calling it "an interesting piece of lost United States history".

"It's an amazing time capsule moment to see that these were the things that were important [to the passengers] - their money and their photographs," he said. "So when it comes down to, 'OK, what are the last things I want to hang on to here? That was it.'"

In the 1850s, photography became hugely popular, and people who had gone in search of gold in California would send photographs to loved ones back home.

"It was perhaps a brand new fad in some ways, 'wow, I can get an image of myself made for one dollar or two at a local studio, rather than hiring an oil painter, and I can show my loved ones back east that I'm in good circumstances, I'm well-dressed. I'm healthy,'" said Mr Evans.

"There were a dozen photography studios in San Francisco at the time."

Part of the reason the images are so well preserved is, due to photography methods at the time, they were sealed off from the watery environment in a case. Those were made from a variety of materials, including wood covered in leather. And as with many things, quality matters.

"It all depends on how well the cases were made, and how well the images were made," said Mr Evans.

While it's a harsh salty and high-pressure environment at the bottom of the ocean, another factor that preserved the photos was the cool temperature of the Atlantic waters.

In the mid-19th century, a journey by sea from California to New York, through Central America, could take as little as 24 days, whereas crossing by land would take up to five months.

The innovation of the steamship - like the 280-foot SS Central America - made ocean travel easier but could also lead to complacency when considering weather at sea, said Mr Evans.

"I think this led to the attitude that 'now that we have engines on the ships, we need not worry about winds and waves and things like that, because we have something that we can use to overcome that,'" said Mr Evans.

"And so the tendency was to believe that they could simply go forward through the storm."

For the passengers of the ill-fated vessel, it's believed that a category 2 hurricane sank the ship as it travelled from Panama towards New York City. Some 150 were rescued, but over 400 people, including the captain, went down with the ship.

Mr Evans said that being the history fan that he is, any old document could excite him - but these photographs add another dimension.

"The idea of being able to see human beings peering up at your cameras in a robot submarine that is down over a mile deep at the bottom of the ocean, and it is representing people from the 1850s - it's absolutely mind-blowing," he said.

"I mean, it brings across the humanity involved in this event, in ways that almost nothing else does."

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[d’Orcival] Guerre d’Algérie : à la recherche de nos soldats disparus

Il est le dernier soldat français tué en Algérie. Il s’appelle Noël Rozier, il a 20 ans. Il monte la garde devant les bureaux du service de presse de l’état-major des forces françaises à Alger. Nous sommes le soir du mercredi 22 janvier 1964, près de deux ans après les accords d’Évian, six mois avant le départ définitif de nos unités d’Algérie. Trois Algériens surgissent, agressent la sentinelle, l’un d’eux tire avec une arme de poing ; le soldat s’effondre ; il va mourir à l’hôpital, ses agresseurs disparaissent dans la casbah.

Ce soldat appartenait au 152e régiment d’infanterie, stationné à Colmar. On l’appelle le “quinze-deux” ; il fut le premier à recevoir la fourragère de la Légion d’honneur au lendemain de la Première Guerre mondiale où il aura gagné son surnom de régiment des “Diables rouges”. Après s’être battu sur la plupart de nos théâtres d’opérations, il a passé neuf ans en Algérie, de 1955 au mois de juin 1964.

Vingt-huit ans après, un de ses chefs de corps, le colonel Henry-Jean Fournier, choisit d’élever, dans la caserne du 152e RI, à Colmar, un monument en hommage aux 94 soldats du régiment tombés en Algérie. Monument dressé en 1992, pour le 30e anniversaire de la fin de cette guerre.

Aux 25 000 soldats tombés durant la guerre

Cet épisode va marquer les souvenirs du colonel devenu général qui, après avoir quitté le service actif en l’an 2000, prendra bientôt l’initiative d’une action mémorielle. Il s’implique dans l’Association de soutien à l’armée française, et notamment ses études historiques, avant de créer, le 1er novembre 2014 (60e anniversaire des attentats de la “Toussaint sanglante” ou “Toussaint rouge”, et de l’assassinat de l’instituteur Guy Monnerot, qui marquent le début de la guerre d’Algérie), une association qui se consacre aux soldats disparus durant ces combats (Sol-dis Algérie).

Trente ans après avoir érigé le monument à la mémoire des hommes de son régiment tombés en Algérie, il devrait, avec toute l’équipe qu’il a constituée, inaugurer, le 30 août prochain, à Port-Vendres, un nouveau mémorial pour honorer tous les militaires français identifiés mais jamais retrouvés sur le sol algérien pendant la guerre.

“Soldats disparus”. Un soldat peut être tué, fait prisonnier ou rendu à la vie civile après les combats ; sa famille sait ce qu’il est devenu. Mais disparu ? Comment a-t-il pu disparaître ? On sut que la guerre avait entraîné la mort de 25 000 jeunes Français en Algérie ; on apprit bientôt qu’elle avait aussi provoqué plusieurs centaines de disparitions. Combien ? Longtemps, rien ne fut clair.

Et pourtant, dès le mois d’avril 1962, un sénateur centriste de Paris, Bernard Lafay, qui fut ministre sous la IVe République, s’était inquiété « de l’imprécision, des réticences et des contradictions des réponses officielles » concernant le sort qui avait pu être réservé aux militaires français faits prisonniers par le FLN et dont on était sans nouvelles.

Les accords d’Évian prévoyaient pourtant que « tous les prisonniers faits au combat détenus par chacune des parties au moment de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu [seraient] remis dans les vingt jours à dater du cessez-le-feu aux autorités désignées à cet eff et. Les deux parties informeront le Comité international de la Croix-Rouge du lieu du stationnement de leurs prisonniers ». Le délai était épuisé. Les autorités françaises avaient communiqué les noms de 3 485 prisonniers algériens qu’elles allaient libérer.

Mais les prisonniers français du FLN ? Bernard Lafay obtint à force de ténacité la libération de quatre d’entre eux, au Maroc, cependant que trois autres allaient être libérés en Tunisie et que six légionnaires retrouvaient leur pays d’origine. Et les autres ? Le ministre des Armées, Pierre Messmer, avait évalué leur nombre à 348 au 1er août 1961, puis à 197 au 1er janvier 1962… En 1986, le secrétariat d’État aux Anciens Combattants du gouvernement Chirac releva à un millier le nombre de ces militaires disparus.

Réunir et traiter les archives des soldats disparus 

Où était la vérité ? Le sujet allait être repris des années plus tard. Différents chercheurs ont commencé leurs travaux par les “disparus civils européens” ; parmi ces historiens figurait le général Maurice Faivre. Un ancien prisonnier du FLN, Jean-Yves Jaffrès, édita un ouvrage à titre personnel, puis Raphaëlle Branche publia Prisonniers du FLN (Payot), une étude portant sur les civils et les militaires. Cependant, le général Fournier et l’équipe de Sol-dis s’étaient mis au travail en 2014 pour réunir et traiter les archives des soldats disparus, afin de parvenir à une synthèse, publique et privée, aussi précise que possible.

Au terme de huit années de travaux, l’association Soldis estime être parvenue à dresser cette synthèse. Celle-ci compte les noms de 652 disparus, dont 561 de l’armée de terre. Le 5 décembre dernier, Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants, présidait la journée du souvenir en exaltant les « anciens d’Afrique du Nord », « forces vives du monde combattant » saluant leurs « frères d’armes morts pour la France ». Elle ajoutait : « La nation vous accompagne dans cet hommage » et évoquait aussi les « disparus civils et militaires. » C’était la première fois qu’un ministre de la République citait, en public, ces disparus.

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BBC

'Photography completely turned my life around'

About six years ago Anna Pepper found herself in a crowded park on the brink of a panic attack.

The 34-year-old veterinary nurse from Winchester had been struggling with her mental health, experiencing panic attacks almost daily.

Grabbing her phone, she started taking pictures "and without knowing it I just got completely absorbed - the panic attack that I was on the edge of had just completely gone away", she said.

"And that was the spark of this unexpected passion that completely turned my life around."

She said: "I don't want people to think that I'm saying pick up a camera and all your problems will go away.

"Photography just sparked this whole thing in my brain that if I worked hard and got the help I needed, and used my energy to be in nature and concentrate on something creative, I realised I probably could get better.

"It gave me this hope that I would be able to get through it."

The panic attacks would come on with no real warning and "seemed to be more volatile each time", she said.

"I live with a fair few chronic illnesses which can affect mental health - I don't really know what triggered it, I just suddenly became very overwhelmed by life, it just came out of nowhere.

"I went to work and struggled through pretending I was OK every day, and then I would just count down the hours until I could get home and just shut myself in my bedroom.

"I felt I was trapped in this loop that I was either panicking, or if I wasn't panicking I was feeling anxious about when I might next panic. It was just taking over my whole life."

Ms Pepper said she had not felt ready to tell her friends and family what she was going through.

"Even though they would have wanted to help me there was an element of guilt and I just didn't want the people I loved to worry about me," she said.

The first thing she did was call the Mind helpline, "being able to talk to somebody that didn't know me at all who just says 'it's OK you can talk to me' - hearing those words I just released everything".

She also continued to go out daily to take pictures, bought a camera a few months later and set up an Instagram page to post her photos.

Her main love became "locations where you are really in the thick of mother nature" such as forests and Dorset's Jurassic Coast where she grew up.

After taking workshops and classes "it just continued to snowball and I ended up with two diplomas in photography," she said.

"When I say it's changed my life - it really has. Just to be quiet, just to be alone with my camera and nature, it's like a form of medication.

"Looking back it's the thing that got me talking, got me out of the house, it's the thing that made me creative and I've learnt so much about myself.

"I don't want to simplify it for anybody else and I don't want to downplay it because I know that things can be very serious for people.

"This is my story but I just want people to know that no matter how hopeless it feels there is always hope and there's always something and there is always someone to go to."

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Algérie, le dernier acte de la tragédie

Les accords d’Évian ont tiré un trait sur l’histoire de l’Algérie française, le 18 mars 1962. Celle-ci s’était ouverte le 14 juin 1830, quand 675 navires allaient débarquer 36 000 soldats français sur les plages de Sidi-Ferruch, à l’ouest d’Alger. « La cause de la France est celle de l’humanité, montrez-vous dignes de votre belle mission », dit à ses hommes le général de Bourmont, ministre et commandant en chef de l’expédition. Le 5 juillet suivant, le dey d’Alger capitule, ouvrant à la France la colonisation qui va prendre fin cent trente-deux ans plus tard. Le 3 juillet 1962, Paris reconnaît solennellement l’indépendance des Algériens qui la proclament à leur tour le 5. Pour effacer le souvenir de la capitulation du dey d’Alger.

Le 11 novembre 1996, Jacques Chirac rendait hommage à tous ceux qui s’étaient battus, comme lui, en Algérie. Il inaugurait un monument dédié à leur mémoire, dans le XIXe arrondissement de Paris.

« De cette expérience-là, dit-il, nul n’est revenu vraiment indemne. Près de 3 millions d’hommes l’ont vécue ; 25 000 ont disparu. Soldats du contingent ou militaires d’active, officiers SAS, tirailleurs et spahis, légionnaires, cavaliers, parachutistes, aviateurs et marins, harkis, moghaznis, toutes les forces supplétives, ils avaient sans doute rêvé d’une société plus fraternelle qui serait restée indissolublement liée à la France, comme en rêvaient ces populations inquiètes, menacées de jour et de nuit par le terrorisme. »

Il s’interrompt un instant avant d’ajouter : « L’Histoire devait en décider autrement, mais les sacrifices qu’ils ont consentis, la foi qui les a animés, il ne faut pas les oublier, ni la valeur de leur engagement, ni la noblesse de leur combat, ni le courage qu’ils ont déployé sous les armes. »

C’est la première fois qu’un président de la République s’adresse ainsi à tous ceux qui se sont battus en Algérie dans les rangs français. Trente-quatre ans après la fin de la guerre.

En réalité, celle-ci n’avait pas pris fin au cessez-le-feu, le 19 mars 1962. La tragédie allait encore durer trois mois et demi, scandée par des enlèvements, des coups de feu et des explosions de bombes. À la tête de l’État, le général de Gaulle estimait avoir les mains libres depuis l’échec du putsch des généraux, le 25 avril 1961. Lorsqu’il avait organisé un premier référendum sur l’auto détermination de l’Algérie, le 8 janvier précédent, il avait obtenu 75 % de oui en métropole, et 69 % en Algérie – mais il avait uni les pieds-noirs contre lui.

Un an après, la négociation engagée avec les émissaires du FLN se poursuivait aux Rousses, dans le Jura, avant de se déporter à Évian, en mars 1962.

« Réussissez ou échouez, disait le Général aux négociateurs, mais surtout, ne laissez pas la négociation se prolonger indéfiniment. » « Sombre, de Gaulle avait pris sa décision, racontera Yves Courrière (dans son livre les Feux du désespoir ) : il fallait aboutir. À plusieurs reprises, il avait téléphoné à Évian : “Alors, c’est pour bientôt ?” »

Le 18 mars après-midi, les Algériens n’ont délégué que l’un des leurs, Krim Belkacem, pour la cérémonie finale ; les trois négociateurs français, Joxe, Buron et de Broglie, signent avec lui les 93 feuillets des accords qui sont d’abord ceux d’un cessez-le-feu, pour le lendemain 19 mars.

Le haut-commissaire de la République en Algérie, Christian Fouchet (le futur ministre de l’Intérieur de mai 1968), résume l’esprit de ce texte pour les Français d’Algérie : « Si, après un délai de réflexion de trois ans, vous ne choisissez pas la nationalité algérienne, vous bénéficierez d’un statut particulier… » Et cela se termine par : « Tout en conservant la nationalité française, vous aurez la garantie d’un traitement privilégié. » Mais, hélas un traitement vide de sens.

La France va se “libérer” de l’Algérie. Pour faire approuver ces accords d’Évian, le gouvernement fixe au 8 avril un référendum en métropole. Les “oui” l’emportent à 91 %. « Je ne suis pas revenu au pouvoir pour régler l’affaire algérienne seulement, dit de Gaulle au Conseil des ministres qui suit. Maintenant, d’autres problèmes apparaissent. »

Des rafales, des hommes à terre…

Ce n’est pas fini. Il faut même revenir au mois précédent : au lundi 26 mars, qui va devenir la journée de « l’inimaginable », dira Yves Courrière, « le massacre d’une population désarmée », quand des éléments du 4e régiment de tirailleurs sont envoyés dans une foule qui s’emporte, rue d’Isly. Ils ne savent comment la gérer, avant de se mettre à tirer ! Des rafales, des hommes à terre, des mares de sang… Et le fameux « Halte au feu » crié par un officier. On relèvera 46 morts, 200 blessés du côté des manifestants et, de l’autre, deux tirailleurs grièvement atteints et huit plus légèrement. On retiendra que l’armée française a tiré sur la foule d’autres Français. Plus de mille cartouches de pistolet-mitrailleur, plus de 400 de fusil- mitrailleur…

Trois mois plus tard, alors que l’OAS a mis bas les armes, le 5 juillet, date de la célébration de l’indépendance de l’Algérie, à Oran, la journée « s’achève sur des centaines de morts et de disparus » – « dans la zone du Petit lac, à la périphérie de la ville, des charniers ». Dans son récit des évènements, Alain Vincenot décrit un déchaînement de haine contre les pieds-noirs et les Arabes profrançais. Les 18 000 soldats français cantonnés dans la ville sous les ordres du général Katz, dit-il, ne sont pas intervenus.

« La France n’a pas le droit d’abandonner ceux qui ont cru en elle ! », s’exclama Alain Peyrefitte devant le général de Gaulle. Il allait citer la réplique du Général dans le premier tome de son C’était de Gaulle : « Et moi, croyez-vous que ce serait de gaieté de cœur ? Moi qui ai été élevé dans la religion du drapeau, de l’Algérie française et de l’armée garante de l’empire ? Croyez-vous que ce n’est pas affreux pour moi d’amener les couleurs, où que ce soit dans le monde ? »

“Pieds-noirs, accords d’Évian, le grand fiasco”, d’Alain Vincenot, L’Archipel, 320 pages, 20 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

In pictures: Taylor Hawkins, a drummer who 'served the song'

Taylor Hawkins, drummer with one of the world's biggest rock bands, Foo Fighters, has died aged 50.

Hawkins performed with the band for more than two decades, joining shortly after they finished recording their 1997 album The Colour and the Shape.

Dave Grohl created Foo Fighters in 1994 after Nirvana disbanded following the suicide of lead singer Kurt Cobain.

Grohl, an acclaimed drummer, took on lead vocals and guitar in Foo Fighters.

BBC Radio 6 presenter and former drummer Matt Everitt says Hawkins had "to be pretty good" to be chosen to drum for the band.

"Dave Grohl is a legendary drummer, but Taylor was no less the musician at all," he says.

"For a start they wouldn't have had him in the band, if he didn't have the chops.

"He was shoulder-to-shoulder with Dave Grohl. He was brilliant"

Everitt, who interviewed Hawkins several times during shows in the UK, described the late drummer as having remarkable passion when playing and great taste.

"He served the song," he continues. "That's what all the best drummers do.

"They understand it's not just about how great your part is, but it's about how great the whole song is and knowing when to sit back on a song."

Grohl and Hawkins sometimes swapped roles during the band's concerts, with Hawkins taking on vocals.

Before Foo Fighters, Hawkins drummed for Alanis Morissette.

The Texas native was introduced to music by his brother and started out playing guitar but, inspired by Roger Taylor of Queen and Stewart Copeland of The Police, he soon switched to drums.

He drew influence from UK artists, and at almost every Foo Fighters concert stepped out from behind the drum kit to sing a track by his favourite band, Queen.

Brian May in a tribute described Hawkins as his "beloved child". He posted on Instagram: "Taylor, you were family to us."

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Everitt says: "He loved London. A lot of the bands he really loved came from the UK."

When in London he would make a pilgrimage to Trident Studios in Soho, London, where Davie Bowie and Queen recorded music.

But during 2001 visit to London, Hawkins spent two weeks in a coma after taking an overdose of heroin.

Speaking about the experience in 2018, he said it had been "a real changing point for me".

Hawkins and his wife, Alison, married in 2005. They have three children.

In 2011, Foo Fighters replied to a protest from a fundamentalist Christian church by performing a special gig for them.

Members of the Westboro Baptist church were picketing outside the Sprint Center, Kansas City, where the band were due to perform on Friday evening.

The group were dressed up and arrived on a flat-bed truck, before performing a track called Keep It Clean.

While the Foo Fighters were on break in 2013, Hawkins formed a rock cover band called Chevy Metal.

In 2021, Foo Fighters were inducted into the Rock and Roll Hall of Fame.

According to Everitt, the stadium-fillers were not "resting on past glories" and still producing records.

"They weren't standing still," he adds. "Foo Fighters had more to say, which just makes the tragedy even more unbearable."

Foo Fighters are currently on tour in South America.

Hawkins' final performance with the band was at the Lollapalooza festival.

The band had been due to perform on Friday night at the Estereo Picnic festival in Bogota, Colombia, before news of his death was announced.

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Foo Fighters' drummer Taylor Hawkins dies aged 50

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Valeurs Actuelles

1830 ou la révolution introuvable

À la gloire des citoyens français qui s’armèrent et combattirent pour la défense des libertés publiques, dans les mémorables journées des 27, 28, 29 juillet 1830. Voilà ce que proclame le bronze de la colonne de Juillet, place de la Bastille, avec au sommet son génie ailé, un ange chrétien recyclé dans le commerce et l’industrie, qui court vers l’ouest en brandissant des chaînes rompues et un flambeau pour éclairer l’avenir. Suivent de haut en bas une kyrielle de noms, que le bronze commémoratif n’a pas sauvés de l’oubli : Joseph de Maistre l’avait remarqué, l’instabilité qui suit l’Ancien Régime a besoin pour se consolider de saints et de héros fondateurs ; les “héros” des “Trois Glorieuses” en font partie, et le règne de Louis-Philippe, comme la colonne de Juillet, est bâti sur leur ossuaire.

Les Trois Glorieuses, la révolution de 1830 démystifiée : le livre de M. de Mont-plaisir, on l’aura compris, laisse peu de place à cette rhétorique de compensation. Il cite l’un de ses prédécesseurs, Jean-Louis Bory, qui dédiait sa propre Révolution de Juillet aux « maçons, serruriers, tailleurs, mécaniciens […] qui se sont battus par trois très beaux jours de la fin d’un mois de juillet, persuadés de se battre pour la Liberté, alors qu’ils le faisaient pour que l’action des mines d’Anzin, de 1 000 francs en 1815, passe à 150 000 en 1834 », et la citation résume tout. Reste à « passer en revue », comme l’auteur se le propose, les causes de cette révolution introuvable ; lui reprochera-t-on d’être un peu trop plein de son sujet et de sacrifier quelquefois à sa volubilité la simple clarté d’exposition ?

Sous les pavés, Louis-Philippe

« Surtout n’ayez pas peur du peuple, il est plus conservateur que vous ! », disait Napoléon à ses ministres. La Restauration en eut peur, et cette timidité lui sera fatale : le suffrage censitaire donnait le pouvoir à la bourgeoisie et préparait le lit de Louis-Philippe. M. de Montplaisir détaille avec soin les « incompréhensions », les « imprécations », les « hésitations » qui aboutiront fin juillet, contre une chambre hostile et une opinion travaillée, au coup de force constitutionnel des ordonnances, par quoi la liberté de la presse était suspendue et la Chambre des députés, à peine élue, dissoute. L’opposition libérale voulait une monarchie parlementaire à l’anglaise (le nom même des Trois Glorieuses vient sans doute de la Glorieuse Révolution de 1688) ; il ne restait plus au petit peuple parisien qu’à se faire tuer pour la “liberté”, à Charles X à résigner sa couronne au duc de Bordeaux son petit-fils et enfin au duc d’Orléans à forfaire, en gardant pour lui-même, ès qualités de lieutenant général du royaume, la couronne que devait ceindre Henri V.

Il est entendu que la “révolution de juillet” a contre elle la plupart des historiens : peut-on pour autant la réduire à « un roi au rabais, né de la conjonction de la banque, de la barricade et de la lâcheté » ? Louis-Philippe a cru pouvoir royaliser la révolution. La tâche était audacieuse, sans doute impossible, mais n’était-ce pas Louis XVI lui-même qui en avait pris l’initiative, en acceptant, lui roi de France, de n’être plus que le roi des Français, autrement dit du corps électoral ?

“Les Trois Glorieuses, la révolution de 1830 démystifiée”, de Daniel de Montplaisir, Perrin, 448 pages, 22 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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