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La Moldavie craint d’être dans le collimateur de la Russie après de mystérieuses explosions en Transnistrie

par Laurent Lagneau · 26 avril 2022

En 2014, et alors que le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], qui était le général américain Philip Breedlove à l’époque, avait estimé que la Moldavie risquait de se trouver bientôt dans le collimateur de la Russie et que la Transnistrie, une région séparatiste pouvait être annexée à l’instar de la Crimée, un haut responsable russe, Dmitri Rogozine, avait prévenu : « Je veux dire à tous qui ne pensent pas comme nous: il ne faut pas mettre son nez dans [les affaires de la] république moldave du Dniestr [nom de la Transnistrie], il ne faut pas faire augmenter les tensions, parce qu’il y a des citoyens russes qui habitent là-bas ».

Et d’ajouter : « Il ne faut pas se demander si la Russie va défendre ses propres citoyens. Elle le fera sans hésitation. Ne testez pas notre patience, ni notre force » car « la Russie remplira son rôle historique: garantir la paix et la sécurité ».

Pour rappel, à peine venait-elle de proclamer son indépendance [août 1991], la Moldavie dut faire face à la sécession de la Transnistrie, majoritairement russophone. Ce qui donna lieu à un conflit qui prit fin avec l’intervention de 14e armée russe, commandée par le général Aleksandre Lebed. Un accord fut trouvé : Chisinau donnait une large autonomie à la « république moldave du Dniestr » et renonçait à tout rattachement à la Roumanie en échange de la « neutralité » de la Russie.

Depuis, au gré des alternances politiques, la Moldavie a exprimé le souhait de rejoindre l’Union européenne [un accord de libre échange est entré en vigueur en juillet 2016] et s’est rapprochée de l’Otan. De son côté, la Transnistrie est devenue de facto un État « indépendant » [mais non reconnu par la communauté internationale] tout en revendiquant une large proximité avec la Russie, laquelle y a maintenu une présence militaire. Qui plus est, elle est aussi une plaque tournante des trafics de tous les genres…

Il est dit que le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, manoeuvre comme il joue aux échecs. Il semblerait cependant qu’il serait plus adepte du poker. C’est, en tout cas, ce que suggère sa tentative de s’emparer de Kiev dès les premiers jours de l’invasion de l’Ukraine, alors que, manifestement, ses forces armées ne s’en étaient pas données [ou n’avaient pas] les moyens. D’autant plus que l’opération héliportée tentée contre l’aéroport de Gostomel [situé à une trentaine de kilomètres de la capitale ukrainienne] a viré au fiasco…

Cependant, sur ce point, un responsable gouvernemental roumain a récemment confié à Air Force Mag ses interrogations sur la manoeuvre des forces russes, notant que celles-ci n’avaient pas déployé toutes leurs capacités [notamment en matière de guerre électronique. « Il y a un gros point d’interrogation : où est le reste? » a-t-il dit, suggérant que « la Russie gardait ses moyens les plus sophistiqués en réserve, pour un objectif différent, une autre opération censées venir ensuite ».

Cela étant, avant le déclenchement des hostilités, il semblait plus raisonnable pour les forces russes de se concentrer sur le Donbass ainsi que sur la région [russophone] d’Odessa. D’ailleurs, c’est désormais l’objectif affiché de la « seconde phase » de l’offensive russe, lancée la semaine passée. Quant à

« Depuis le début de la deuxième phase de l’opération spéciale, phase qui a commencé il y a deux jours, l’un des objectifs de l’armée russe est d’établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l’Ukraine », a a en effet confirmé le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie, le 22 avril. « Cela permettra d’assurer un couloir terrestre vers la Crimée, ainsi que de peser sur des infrastructures vitales de l’économie ukrainienne, les ports de la mer Noire à travers lesquelles se font les livraisons de produits agricoles, métallurgiques », a-t-il continué.

Mais pas seulement. « Le contrôle du sud de l’Ukraine, c’est également un couloir vers la Transnistrie, où on observe également des cas d’oppression de la population russophone », a affirmé le général Minnekaïev, comme en écho aux propos tenus huit ans plus tôt par M. Rogozine…

De quoi inquiéter le gouvernement moldave, qui a convoqué l’ambassadeur de Russie en poste à Chisinau pour lui exprimer « sa profonde préoccupation » après les déclarations du général Minnekaïev. Déclarations qu’il « considère comme infondées et contradictoires avec le soutien de la Russie à la souveraineté et à l’intégrité territoriale » de la Moldavie.

Seulement, deux incidents se sont depuis produits en Transnistrie. Le 25 avril, le siège du ministère de la Sécurité publique de la république moldave du Dniestr, à Tiraspol, a été visé par une attaque au lance-grenades, sans faire de victimes. Les autorités locales ont décidé « d’introduire un niveau d’alerte rouge à la menace terroriste ».

📷Explosions rocked the village of Mayak in #Transnistria. Two radio antennas that broadcasted Russian radio were destroyed as the result. #Moldava #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/LiJ8zoBQGq

— MilitaryLand.net (@Militarylandnet) April 26, 2022

Puis, le lendemain, située à une cinquantaine de kilomètres de Tiraspol, à Maïak, un émetteur radio relayant des fréquences russes a été mis hors service après avoir été la cible de deux explosions. À l’heure où le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, parle d’un « risque réel de troisième guerre mondiale », on ne peut pas s’empêcher de penser que la seconde avait débuté par la [fausse] attaque du relai radio de Gleiwitz [alors en territoire allemand], ce qui avait justifié l’invasion de la Pologne….

Quoi qu’il en soit, à l’issue d’une réunion du conseil de sécurité nationale, la présidente moldave, Maia Sandu, a lancé un appel au calme. « Il s’agit d’une tentative pour accroître les tensions. […] Nous appelons nos concitoyens à rester calmes et à se sentir en sécurité », a-t-elle déclaré, avant d’annoncer des mesures visant à renforcer les patrouilles frontalières et les contrôles dans les transport.

En attendant, les explosions de Maïak et l’attaque du ministère de la Sécurité publique à Tiraspol sont, pour le moment, inexpliquées…

Photo : archive

France24 - World

Greenwashing or environmentally friendly? A closer look at sustainable fashion

Issued on: 28/04/2022 - 12:58

Erin Ogunkeye

According to some estimates, the fashion industry emits as much as 3 billion metric tonnes of CO2 annually, contributing more to climate change than the aviation and shipping industries combined. Making matters worse, less than 1 percent of all clothing globally is recycled, creating a vicious cycle of mass consumption and waste. So how can companies and consumers diminish their impact on the planet? Livia Firth, co-founder of a consulting agency specialised in sustainability, joined us for Perspective. 

Focus

Fast fashion in Pakistan: Garment industry poisoning city of Faisalabad

Down to Earth

Renewable colours: Sustainable dyes

DOWN TO EARTH

Fast fashion: Wearing the world out

Opex 360

Selon l’armée de l’Air, les « risques de paralysie militaire et de déclassement stratégique se précisent »

par Laurent Lagneau · 28 avril 2022

Après l’armée de Terre [« Supériorité opérationnelle 2030 »] et la Marine nationale [Mercator, Accélération 2021], l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] vient à son tour de dévoiler sa vision stratégique, appelée « Vaincre par la 3D » [.pdf]. Et cela dans un contexte marqué par un « durcissement » de la compétition entre puissances et le retour de la guerre en Europe, avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’Armée de l’Air & de l’Espace [CEMAAE], résume donc cette vision stratégique en trois mots : décourager, défendre et défaire [dans le sens, évidemment, d’infliger une défaite à un ennemi, ndlr].

Ainsi, il s’agira pour l’AAE d’empêcher un « compétiteur » ou un « adversaire potentiel » de chercher à « affaiblir les positions de la France, de menacer ses intérêts ou d’entraver sa liberté d’action » en anticipant les crises éventuelles [grâce au renseignement], en agissant rapidement pour contrer toute politique du fait accompli, en menant des « actions visibles et réversibles » [c’est à dire des démonstrations de force, comme des raids sur de longues distance et les opérations « Poker » relatives à la dissuasion] pour affirmer sa détermination et adresser un message politique.

En outre, l’AAE devra rester réactive pour « défendre et protéger » les intérêts de la France partout où ils se trouvent, via, par exemple, des opérations d’évacuation de ressortissants déclenchées sous faible préavis [comme Apagan, en Afghanistan, l’an passé] ou visant à acheminr de l’aide humanitaire.

Enfin, le cas échéant, l’AAE aura à faire face « à tout ennemi userait de la force pour tenter » d’imposer sa volonté, « y compris dans un affrontement de haute intensité » dans un « conflit majeur mené en interarmées au sein d’alliances et de coalitions ».

Pour cela, le général Mille veut une armée de l’Air & de l’Espace « audacieuse », « agile », « ouverte » et « connectée », capable de transformer les « évolutions profondes de la société en opportunités et en atouts opérationnels », mobilisée pour la formation de ses aviateurs et « centée sur l’entraînement et la préparation au combat », tant dans les airs que dans l’espace, où « la perspective d’un affrontement spatial devient chaque jour un peu plus crédible ».

Évidemment, cela suppose des moyens. Or, sur ce point, la Vision stratégique de l’AAE lance un avertissement. « Dans un monde de plus en plus incertain où se développement des menaces militaires, y compris à proximité immédiate de notre territoire ou de nos forces prépositionnées, les risques de paralysie militaire et de déclassement stratégique se précisent », y est-il affirmé.

Cependant, la version « grand public » de ce document n’entre pas dans le détail des capacités que l’AAE entend renforcer et et/ou se doter. Toutefois, elle insiste sur la nécessité – impérieuse – de respecter le format de l’aviation de chasse, tel qu’il a été défini par la Loi de programmation militaire 2019-25.

« Au regard de l’évolution du contexte stratégique, et des menaces qui se précisent, les formats, notamment celui de l’aviation de chasse, définis par l’ambition opérationnelle sont désormais des minima dont la rejointe doit constituer une priorité. Sans modifier l’ambition opérationnelle, la montée en puissance du Rafale prévue dans l’actuelle LPM doit être réalisée dans les plus brefs délais », affirme cette vision stratégique, en soulignant, au passage, que les « risques d’attrition ne peuvent plus être écartés ».

Or, la LPM en vigueur prévoit a fixé à 129 le nombre de Rafale devant être mis en oeuvre par l’AAE à l’horizon 2025. Mais avec la vente de 24 appareils appareils d’occasion [12 à la Grèce et 12 à la Croatie, ndlr], cet objectif ne sera pas tenu. « Pour faire la guerre, il est vrai que 117 Rafale, ce n’est pas la même chose que 129 », avait d’ailleurs admis le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors d’une audition parlementaire, l’automne dernier.

Quoi qu’il en soit, étendant la logique de « juste équilibre » à tous les domaines qui la concernent [ravitaillement en vol, transport aérien stratégique et tactique, défense sol-air, stocks de munitions « complexes », espace, etc], l’AAE estime qu’elle doit « disposer de la masse nécessaire pour être efficace dans le contexte de compétition permanente » ainsi que pour être « résiliente dans les phases de contestation » afin de pouvoir faire la décision en cas d’affrontement.

Quant aux quelques capacités évoquées dans cette vision stratégique, l’AAE veut, sans surprise, mettre l’accent sur le combat collaboratif, ce qui posera « la difficile équation de l’interopérabilité, de la place de l’intelligence artificielle dans les systèmes et de la capacité à maîtriser et à exploiter des données de masse ».

Il est aussi question de développer des armes hypersoniques, lesquelles constituent une « rupture technologique aux effets à la fois tactiques et stratégiques ». Et, à ce sujet, le développement du futur missile Air Sol Nucléaire de 4e génération [ASN4G] sera le rendez-vous à ne pas rater. Enfin, l’intelligence artificielle et le « big data » sont appelés à devenir incontournables, notamment pour le Maintien en condition opérationnelle [MCO] et les opérations spatiales, pour lesquelle l’AAE veut avoir recours à des « constellations » [de satellites] et « explorer » une capacité de « lancement réactive ».

Enfin, et c’est un point qu’elle avait déjà abordé dans un document de prospective diffusé en 2019, l’AAE veut retrouver la capacité de supprimer les défenses sol-air adverses [SEAD, Suppression of Enemy Air Defences]. Si elle n’est pas totalement démunie en la matière [vol à très basse altitude pour échapper au radar, tir de missiles de croisière à distance de sécurité pour détruire des moyens de défense aérienne ennemis, etc], il lui manque un missile moyenne-portée anti-radar, comme l’AS-37 Martel, dont elle ne dispose plus depuis la fin des années 1990.

« La supériorité aérienne repose sur deux éléments fondamentaux et complémentaires : la supériorité en combat aérien et la suppression des défenses sol-air adverses. La capacité SEAD s’impose de nouveau pour la cohérence et la liberté de notre action en environnement contesté », est-il expliqué dans la vision stratégique de l’AAE. « Cette capacité nécessite, dès les temps de compétition, une connaissance approfondie des moyens adverses et de leurs modes de fonctionnement. Au combat il s’agit de pouvoir neutraliser ces systèmes [brouillage ou destruction] », lit-on encore dans ce document.

Un Rafale de guerre électronique, à l’image de l’E/A-18G Growler américain, pourrait être une solution… Mais le ministère des Armées l’a écartée en janvier dernier, dans une réponse écrite à un député qui l’avait interrogé sur ce sujet. La « suppression des défenses anti-aériennes adverses est considérée au travers d’une approche interarmées et multi-milieux, afin de pouvoir tirer parti d’une vaste palette de capacités complémentaires », avait-il justifié.

France24 - World

No, Elon Musk did not reinstate Donald Trump on Twitter

Issued on: 28/04/2022 - 22:58

Catalina Marchant de Abreu Follow

After Elon Musk's $44 billion bid to buy Twitter was accepted, rumours exploded that Musk had reinstated former US president Donald Trump on the platform. However, Trump's Twitter account is still suspended. Meanwhile, in the Johnny Depp and Amber Heard defamation trial, Heard's legal team is getting grilled in the court of public opinion over her use of concealer. We tell you more in this edition of Truth or Fake. 

L'Humanité

Rugby. Les Bleues défient l’ogre anglais en finale des Six-Nations

Actu

Le XV de France affronte les Red Roses, ce samedi, pour le dernier match du tournoi des Six-Nations. À égalité de points, les deux équipes peuvent réaliser le Grand Chelem.

Nicolas Guillermin

L’heure de la « finale » tant attendue est arrivée. Depuis le stage de préparation au tournoi des Six-Nations, en Corse mi-février, la date du samedi 30 avril est marquée d’une croix dans le calendrier des Bleues.

Avec quatre victoires au compteur, remportées à chaque fois avec le bonus offensif, l’équipe de France de rugby est au rendez-vous qu’elle s’était fixé : défier l’Angleterre lors du dernier match de la compétition au stade Jean-Dauger à Bayonne (15 h 5, France 2) pour le titre et le Grand Chelem. Un crunch décisif entre deux équipes invaincues qui se disputent la suprématie sur le continent.

Comme les garçons, il y a quelques semaines, les Françaises ont la possibilité de décrocher leur sixième Grand Chelem, le premier depuis 2018. Mais l’adversaire s’annonce coriace. Invaincues depuis 22 rencontres, les Red Roses visent une troisième victoire consécutive dans le tournoi et ont fait forte impression depuis le début de la compétition.

Si les Anglaises possèdent autant de points au compteur (20) que les Bleues, la différence de points entre ceux inscrits et ceux encaissés (+ 116 contre + 248) donne une idée de la puissance des joueuses d’outre-Manche, numéro un mondial.

Des victoires ternies par de nombreuses fautes

«  Le plus dur reste à faire, reconnaît la capitaine Gaëlle Hermet (43 sélections). Ce sera une finale pour un Grand Chelem. Maintenant, il n’y a plus qu’à ! On va jouer devant un public incroyable à Bayonne. Toutes les conditions sont réunies. On sait à qui on aura affaire. Il faudra être au-dessus mentalement pour être en mesure de gagner ce match. »

Privilège de la programmation, la France, troisième nation mondiale, aura eu deux jours supplémentaires pour récupérer après avoir envoyé, vendredi 22 avril, un message mitigé aux tenantes du titre. Victorieuses du pays de Galles 33 à 5, le XV de France n’a pas réussi à se libérer et à remporter un succès éclatant, contrairement aux Anglaises qui ont atomisé l’Irlande (69-0) et ont clairement annoncé la couleur.

De trop nombreuses fautes de main et un essai encaissé à la dernière minute sont venus ternir une prestation loin d’être parfaite, à l’image des précédentes rencontres malgré les victoires. «  Il y a toujours cette frustration de la deuxième mi-temps où on n’arrive pas à mettre la marche avant pour aller scorer, reconnaît Jessy Trémoulière, demie d’ouverture. On s’était dit qu’il fallait gommer un peu tout ça et se lâcher. Des fautes de main nous ont coûté cher et surtout des fautes dans les rucks qui nous ont fait reculer dans notre camp. On est aussi là pour tenter des choses, pour s’amuser. On a vu que certaines avaient fonctionné en deuxième mi-temps, on a franchi, mais nous avons manqué de continuité derrière… »

«On essaie de créer une grosse cohésion »

Des combinaisons que les joueuses travaillent depuis deux mois. « On fait des semaines d’entraînement, on met des choses en place. À chaque fois, l’objectif, c’est d’essayer de passer ces paliers, de les valider par la prestation à l’entraînement, explique Annick Hayraud, la manager tricolore, Et après, bien évidemment, il faut que ça se retrouve en match. »

Le but est de retrouver les sensations et la confiance qui ont permis aux Bleues de battre l’Afrique du Sud (46-3), puis à deux reprises (38-13 et 29-7) les Black Ferns néo-zélandaises, championnes du monde en titre, fin 2021. «  On est un peu plus sur la réserve. (…) On veut retrouver ce plaisir, ce lâcher-prise, remontrer notre vrai visage, celui de la tournée d’automne », souligne la deuxième ligne Audrey Forlani (26 sélections). «  C’est un groupe qui se renouvelle, on essaie de mettre tout le monde au même niveau, de créer une grosse cohésion », explique, pour sa part, Romane Ménager, troisième ligne centre (27 sélections).

Pour les mener à la victoire, la manager des Bleues peut puiser dans son vécu. Le Grand Chelem, Annick Hayraud connaît. L’ancienne demie d’ouverture faisait partie de l’équipe vainqueur du premier Grand Chelem de l’histoire du XV de France féminin en 2002. Vingt ans plus tard, elle a l’occasion d’écrire une nouvelle page de l’histoire du rugby tricolore.

rugbytournoi des 6 nations
France24 - World

Five more years: What's next for French economy in Macron's second term?

Issued on: 28/04/2022 - 18:08Modified: 28/04/2022 - 18:11

Catherine CLIFFORD Kate MOODY Follow

French voters have re-elected Emmanuel Macron for another five-year term, handing him victory over far-right candidate Marine Le Pen for the second time in a row. So what's next for the French economy and the number one issue for voters, the cost of living crisis? Kate Moody asks Frederik Ducrozet, senior European Economist at Pictet Wealth Management. 

Also in this programme:

  • How green will Macron go? Climate change took a back seat in the presidential election campaign, but it could be centre stage for the next government. We look at Macron's proposals on environmental policy and renewable energy. 

     

  • Patriotic pants: Jeans made in France may be a trend that boosts the country's textile industry, but can they turn a profit? We take a closer look.

     

French presidential election © France 24

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What are the biggest challenges for Macron’s second term?

France's Macron faces a divided nation after election win

The Debate

What mandate for Macron? France's challenges in an uncertain world

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Pour Moscou, la livraison par les États-Unis d’hélicoptères Mil Mi-17 de fabrication russe à l’Ukraine est « illégale »

par Laurent Lagneau · 28 avril 2022

Depuis que la Russie a envahi l’est de l’Ukraine, plusieurs pays ont livré aux forces ukrainiennes des équipements militaire d’origine soviétique qu’ils avaient conservés depuis la fin de la Guerre Froide, afin que celles-ci puissent se les approprier rapidement, étant donné qu’elles en étaient déjà dotées.

D’où la pression qui a pu être mise sur la Pologne, la Slovaquie ou bien encore la Bulgarie pour les convaincre de céder à Kiev leurs avions de combat MiG-29 « Fulcrum », étant donné qu’il faudrait beaucoup de temps pour apprendre aux pilotes ukrainiens à utiliser des aéronefs de conception occidentale.

Cela étant, en 2011, les États-Unis avaient acquis au moins 21 hélicoptères Mil MI-17V5 « Hip » auprès de la Russie, afin de renforcer les capacités aériennes de l’Armée nationale afghane [ANA]. Puis, en 2017, un programme avait été lancé en 2017 afin de les remplacer par des modèles américains, en l’occurrence des UH-60A Black Hawk.

Ce qui fait, après le retour des taliban à Kaboul, le Pentagone s’est retrouvé avec une quinzaine de Mi-17 sur les bras, certains d’entre-eux ayant été récupérés lors du retrait d’Afghanistan. Avant l’offensive russe, cinq exemplaires qui avaient été envoyés en Ukraine pour y être réparés furent officiellement cédés par les États-Unis aux forces ukrainiennes, dans le cadre du programme « Excess Defence Articles » [EDA].

À la mi-avril, la Maison Blanche a fait part de son intention de livrer 11 Mi-17 supplémentaires à l’Ukraine, dans le cadre d’un nouveau paquet d’aides militaires. Cependant, peu après cette annonce, il a été rapporté que l’administration américaine avait renoncé à founir ces hélicoptères à Kiev. Ce qui s’est révélé être faux puisque ces appareils figurent bel et bien sur la liste des équipements fournis aux forces ukrainiennes qu’a publiée le département d’État, le 25 avril.

Quoi qu’il en soit, tout n’est pas permis en matière de vente d’équipements militaires… Ainsi, un pays qui souhaite céder des armements à un tiers doit en demander l’autorisation à celui qui les lui a vendu. C’est d’ailleurs ce n’a pas manqué de rappeler le Service fédéral russe de coopération militaro-technique [FSVTS]… deux semaines après les annonces de Washington.

Ainsi, via un communiqué publié le 27 avril, le FSVTS a dit « protester contre tout transfert illégal vers l’Ukraine […] d’armes et d’aquipements militaires de fabrication russe [ou soviétique], dont les hélicoptères fournis par JSC Rosoboronexport dans le cadre d’un important contrat avec le Pentagone conclu en 2011 ».

Et, joignant une copie du contrat signé en 2011 [dont l’authenticité ne peut pas être vérifiée], le FSVTS rappelle que les États-Unis avaient pris l’engagement de transférer ces hélicoptères à l’armée afghane… Et que seul l’Afghanistan était en droit de les « réexporter » à un pays tiers après en avoir demandé l’autorisation à la Russie.

« La décision des États-Unis de fournir les hélicoptères ‘afghans’ susmentionnés à l’Ukraine viole de manière flagrante les fondements du droit international et les dispositions des documents contractuels russo-américains », a conclu le FSVTS. Reste à voir si Moscou portera l’affaire devant une Cour internationale d’arbitrage pour régler ce litige « commercial »… Ce qui est peu probable.

El País (ESP)

SANS TITRE

Llega la primavera y con ella algunos de esos productos que vuelven a desaparecer antes de que puedas darte cuenta. Espárragos frescos, verdes y blancos, tirabeques, guisantes, alcachofas, habas: breve, pero intenso. Como si durante todo el año estuvieran trabajando para salir en marzo y abril con su mejor sabor. No voy a negar que estas preciadas verduras y leguminosas pueden ser algo caras: quién les iba a decir a nuestras abuelas que ahora la comida de campo se cotiza como si fuera caviar y que comer buenos guisantes es casi un privilegio.

Con todo esto, que si el breve periodo que las tenemos disponibles, la dificultad de encontrarlas y el precio a veces desorbitado, parece que voy a plantear la receta imposible. Pero si en algún momento puedes hacerte con medio kilo de guisantes y tirabeques frescos económicos es ahora; así que aquí te dejo todo lo que necesitas para prepararte una ensalada de emperador millenial.

Como hemos ido adoctrinando en esta biblia del apaño culinario, alguno ya sabrá que hay una cosa importantísima a la hora de preparar este tipo de productos: la cocción debe de ser breve e inmediatamente cortada con agua fría y hielo para mantener su textura, color y sabor dulce. Luego vale con saltearlos a fuego fuerte con un buen sofrito, cada cual a su gusto y parecer. Sin embargo, esta receta los deja fríos para combinarlos con fresas, algo de hidrato de carbono y una vinagreta cremosa. Un dato curioso, donde vivo; en Aragón, a los tirabeques se les llama bisaltos o miracielos: así que para mirar al cielo esta receta facilísima que os dejo.

Dificultad

La de encontrar los guisantes y los tirabeques a precio razonable.

Ingredientes

Para 4 personas

Para la ensalada

  • 250 g de tirabeques frescos
  • 250 g de guisantes frescos en vaina
  • 150 g de cuscús (peso en crudo)
  • 100 g de fresas
  • Un par de tallos de cebolleta

Para la vinagreta

  • 3 cucharadas de yogur griego
  • 1 cucharada de mostaza
  • El zumo de medio limón
  • Ralladura de un limón
  • Sal
  • Cayena molida (opcional)

Preparación

  1. Poner una olla con agua y sal a hervir. Cocer los tirabeques durante un minuto y pasar a un bol con agua y hielo. Repetir el mismo proceso con los guisantes, cociéndolos entre 30 segundos y un minuto según su tamaño.

  2. Preparar la vinagreta mezclando todos los ingredientes con unas varillas.

  3. Poner el cuscús en una sartén a fuego medio-suave durante unos cinco minutos hasta que cambie a un color más tostado. Retirar a un cuenco.

  4. Llevar a hervor 300 ml de agua y cubrir el cuscús. Añadir una pizca de sal y mezclar bien. Cuando absorba todo el agua, remover bien y añadir una cucharada de aceite.

  5. Cortar las fresas en trozos y los tallos de la cebolleta en rodajas muy finitas.

  6. Montar la ensalada con una base de cuscús, los guisantes y los tirabeques, las fresas, la vinagreta por encima y un poco de cebolleta.

Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.

Le Figaro

Les études d’Elon Musk, le célèbre milliardaire qui a racheté Twitter: un élève gauche et excentrique

Par Paul de Montferrand • Publié le 29/04/2022 à 06:00 • Mis à jour le 29/04/2022 à 10:03

Le fondateur de Tesla, PayPal et SpaceX a tracé sa route à sa manière avant de se lancer dans le grand bain de la Silicon Valley.

Un parcours atypique, à l’image du personnage. Alors qu’Elon Musk a racheté le réseau social Twitter pour 44 milliards de dollars, retournons sur les pas du fondateur de la marque de voitures Tesla et de l’entreprise spatiale SpaceX. Un homme à la personnalité hors du commun. Né en 1971 en Afrique du Sud, Elon Musk a passé son enfance à Pretoria, la capitale administrative du pays. Il est un élève solitaire et réservé, mais avide de connaissances et d’une curiosité sans bornes. Ashlee Vance, auteur en 2015 d’une biographie du milliardaire, L’entrepreneur qui va changer le monde (Eyrolles), raconte que le jeune Elon lit plusieurs heures par jour. Il passe ses après-midi dans les librairies, ingurgite à la pelle des livres de fiction, des BD, des essais, des encyclopédies. Sa mémoire photographique lui permet de retenir tout ce qu’il lit: le petit Elon Musk est un véritable ordinateur sur pattes.

De l’Afrique du Sud au Canada

Mais le futur entrepreneur visionnaire ne fait pas partie des plus brillants de sa classe, en tout cas pas encore. Au Pretoria Boys High School de Pretoria, il excelle en physique et en informatique mais néglige les matières qui ne l’intéressent pas. Une chose est sûre, cet adolescent gauche et excentrique a une idée derrière la tête: en témoignent les fusées miniatures qu’il apporte au lycée et lance sous l’œil ironique de ses camarades qui se moquent de ses fantaisies.

» LIRE AUSSI - Au Canada, étudier en Ontario est la meilleure façon de devenir bilingue

À 17 ans, il quitte l’Afrique du Sud pour le Canada, d’où il espère bien entrer aux États-Unis, le pays de toutes ses ambitions. Auparavant, il a passé cinq mois à l’université de Pretoria où il s’était inscrit en physique et en sciences de l’ingénieur en attendant de recevoir son visa. Il fait alors son entrée à l’université Queen’s de Kingston, dans l’Ontario, où il reste deux ans. C’est là qu’il se met enfin au travail: il étudie l’économie d’entreprise, participe à des joutes oratoires, s’investit dans ses premiers projets. Il effectue son premier stage d’été dans une banque.

Deux jours à Stanford

En 1992, il intègre la prestigieuse université de Pennsylvanie, à Philadelphie, grâce à une bourse. Il y effectue un double cursus, en économie et en physique. À l’été 1994, il découvre la Silicon Valley où il effectue deux stages: le premier dans une start-up qui développe des véhicules électriques, l’autre dans une jeune entreprise de jeux vidéo. Pour Elon Musk, le temps des études touche à son terme: il a d’abord l’intention de préparer un doctorat en physique et en science des matériaux à Stanford mais abandonne au bout de… deux jours.

Il est grand temps de mettre ses projets à exécution. Il part s’installer pour de bon à 24 ans dans la Silicon Valley avec son frère Kimbal, où il créera sa première entreprise: Zip2, une sorte de Google Maps qui référence les commerces de proximité des grandes villes. Il a d’abord du mal à convaincre ses clients que l’avenir passe par Internet. On le prend pour un fou, un exalté, un original. Vingt-sept ans plus tard, plus personne ne se moque d’Elon Musk et de ses fusées.

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L'Humanité

Alex Caizergues, le Français le plus rapide au monde

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L’athlète natif de la Camargue est le plus titré de sa discipline. Il est aussi le premier à avoir franchi le mur des 100 km/h sur eau avec un engin à voile. Son prochain défi ? Franchir la barre des 150 km/h. Portrait.

Léo Aguesse

« Avant de se lancer dans un run de vitesse, il y a forcément de l’appréhension. Puis l’excitation et l’euphorie montent. Lorsqu’on s’élance, il ne reste que l’instinct. » Jamais rassasié, Alex Caizergues carbure aux défis qui déboussolent les chronomètres.

Quatre fois champion du monde de vitesse en kitesurf (2007, 2008, 2009, 2017), deux fois recordman du monde de vitesse toutes catégories confondues (2008, 2010) et quadruple recordman mondial de vitesse en kitesurf (2007, 2009, 2013, 2017), le natif de Marseille, premier homme au monde à avoir franchi le mur des 100 km/h sur eau avec un engin à voile (Namibie, 2010), n’a jamais cessé de repousser les limites du possible.

Le shoot d’adrénaline

À cette vitesse, l’aile du kite claque et l’air marin fouette le visage. La perspective d’une chute décourage les frileux de sensations fortes. « C’est une légende de dire que l’eau est dure comme du béton ! Le premier contact est désagréable, mais le choc est vite amorti », relativise le rider de 43 ans.

Pourtant, il est déjà tombé à plus de 100 km/h lors d’un entraînement. Conséquences : deux visites chez son kiné pour « remettre les vertèbres et cervicales en place ». Mais Alex ne retient que le shoot d’adrénaline lorsqu’il lance sa planche à tombeau ouvert. « Le kitespeed est le sport qui me donne le plus de sensations. C’est très addictif », résume l’athlète français le plus titré de la discipline.

Les conditions météo doivent être parfaites

Pour battre un record, tout doit concorder le jour J. Un casque, un gilet d’impact et une combinaison en Néoprène assez épaisse sont nécessaires. La préparation physique est également importante : cardio, force et endurance pour assurer un « transfert d’énergie optimal des muscles vers la planche ». Alex utilise un kitesurf spécifique pour la vitesse, doté d’une aile effilée pour assurer « une bonne pénétration dans l’air et une stabilité dans le vent fort ». Enfin, les conditions météo doivent être parfaites : un vent puissant, entre 90 et 100 km/h.

Chronométré à 107,36 km/h en 2017, le kitesurfeur sait que sa performance « sera forcément battue ». « Je ne pense pas qu’il y ait de limites physiques à de nouveaux records, mais c’est dangereux d’aller au-delà de 110 km/h avec l’équipement actuel », prévient celui qui avait pour habitude, à chaque fin de saison, de retrouver l’élite mondiale du kitesurf en Namibie pour établir de nouveaux records. « La concurrence poussait à se surpasser. C’étaient des années magiques », se souvient le champion du monde de vitesse en kite 2007, sacré deux ans seulement après ses débuts en compétition.

Une capsule biplace qui vole au-dessus de l’eau

Alex a grandi « les fesses dans le sable », élevé par des parents mordus de planche à voile. Au début des années 2000, la fin de ses études de marketing coïncide avec l’essor du kitesurf. « Je faisais du kite free­style, c’était un simple hobby. La découverte de la vitesse a été une révélation. Une passion qui est devenue un métier », nous explique celui qui, l’hiver venu, part dès qu’il en a l’occasion en montagne dévaler les pistes en snowboard.

Ses spots de kite préférés ? Le Cap, en Afrique du Sud, Jericoacoara, au Brésil, ou encore l’archipel de Los Roques, au Venezuela. Mais la palme d’or revient à Port-Saint-Louis-du-Rhône, la petite ville de Camargue qui l’a vu grandir et où il vit toujours. « J’ai parcouru le monde mais je ne me verrais pas habiter ailleurs », reconnaît-il. En 2012, il construit à proximité son propre canal de vitesse, à Salin-de-Giraud. « C’est à la fois un marais salant et le spot de kite le plus rapide au monde », se marre le rider provençal, qui a remporté au Cap-d’Agde, le 17 avril, la première étape de l’Engie Kite Tour en planche directionnelle. Un lieu « lunaire », exposé au mistral, où il battra à deux reprises le record du monde de vitesse.

Son prochain défi ? Franchir la barre des 150 km/h à bord d’un speedcraft novateur, une capsule biplace qui vole au-dessus de l’eau, équipée d’un foil et d’une voile de 30 à 50 m². Une véritable « Formule 1 des mers » qu’il développe via la start-up Syroco, dont il est l’un des fondateurs. Dès qu’il bat un record, Alex s’en fixe un nouveau. Comment faire autrement ? Après quinze années de carrière, il « n’imagine plus (sa) vie sans la mer ».

voile
L'Humanité

La victoire en déchantant

Chronique

Pierre Serna

Historien

En ce mois de mai, voici venir l’automne de la République. Certes, le rassemblement des nationalistes a été battu, mais la progression du RN est spectaculaire, avec 41 % des voix. Lorsque le père engrangeait péniblement un peu plus de 5 millions de suffrages, sa fille peut se targuer d’avoir séduit 13 millions d’électeurs. Un vote populaire de classe, de colère porte sans aucun doute cette ultradroite contestataire. Le président est élu avec une abstention record depuis 1969. Treize millions d’électeurs n’ont pas accompli leur devoir de citoyen. Deux millions ont voté blanc. La politique de casse sociale du macronisme crée la montée mécanique du lepénisme et le président sortant a perdu 8 points contre son adversaire en cinq ans.

Contre cette évidence mathématique, les électeurs de gauche, qui savent encore ce que discipline républicaine veut dire, ont fait gagner le président, qui ne fait le plein que dans les communes les plus riches. À ce rythme, le prochain quinquennat amène sans anicroche le RN au pouvoir. Il aura fallu cinq ans pour qu’il reconnaisse qu’il défendait bien un programme d’« extrême centre », évoquant une droite orléaniste et bonapartiste autour de lui. Le constat sonne de façon amère pour celui qui signe ces lignes, car, au moment où l’acteur de cette politique néfaste reconnaît sa réalité, elle se transforme en une droite radicale qui doit se dévoiler. Cette chronique a fait son temps. Le mal est fait et l’urgence républicaine toujours plus actuelle. En 1940, sidéré par la défaite éclair des Français, l’historien américain Robert Palmer retourne à ses études révolutionnaires pour étudier l’an II en 1793. La situation n’était pas pire à cette époque, mais quelques centaines de milliers d’hommes et de femmes ont tenu tête à toute l’Europe et ont vaincu.

Certes, la France est aujourd’hui une République, mais la majorité des Français sont-ils encore des républicains, des démocrates prêts à une politique sociale digne de ce nom ? Combien en faut-il aujourd’hui pour sauver le pays de la catastrophe inéluctable ? Un espoir pointe pourtant. La gauche commence à comprendre que l’illusion sociale-démocrate a vécu et qu’il lui faut revenir à ses fondements. 1789 est notre pays sans frontières, 1792 est notre futur sans retour en arrière, le XVIIIe siècle des Lumières doit demeurer notre horizon d’idéal. Inverser le temps. Réinventer la temporalité de gauche. Remettre le projet du partage des richesses au cœur de la politique. Lutter sans cesse contre les inégalités. Qui saura replacer la dignité sociale au cœur de la cité républicaine ? Combien serons-nous pour le troisième tour ?

France24 - World

Russian exodus to Georgia: Tbilisi becomes safe haven

Issued on: 28/04/2022 - 16:53

Elena VOLOCHINE

Tens of thousands of Russians have fled to Georgia, a small Caucasus nation of roughly 4 million inhabitants, since the start of the Russian offensive in Ukraine. The reasons are varied: fear of conscription for men, a risk of reprisals for political opponents or simply hope of a better life as Russia isolates itself. However, an uncertain future awaits them. Opinions in Georgia are divided about this new diaspora, despite the country already experiencing a Russian attack in 2008 and the occupation of 20 percent of its territory. 

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L'Humanité

Neurosciences. Paralysé, il communique par la pensée

Actu

C’est une prouesse médicale, technologique et humaine : un patient, atteint du syndrome d’enfermement à cause d’une sclérose latérale amyotrophique, a pu communiquer avec son entourage à l’aide d’une interface cerveau-ordinateur. Explications.

Anna Musso

Pour la première fois, un homme de 36 ans, atteint de la maladie de Charcot, avec tous les muscles paralysés, a réussi à communiquer avec ses soignants et ses proches. Cette prouesse scientifique, médicale et humaine a été réalisée grâce à une interface homme-machine. Preuve est ainsi faite que la communication volontaire à partir du cerveau est possible, même dans un état d’enfermement dit « complet ». C’est ce qu’expliquent, dans la revue Nature Communications publiée le 22 mars, les treize chercheurs qui sont parvenus à aider ce patient.

La maladie dont souffrait Stephen Hawking

La maladie de Charcot, ou sclérose latérale amyotrophique (SLA), dont souffrait le célèbre scientifique Stephen Hawking, est une maladie neurodégénérative grave caractérisée par la perte progressive des motoneurones, des cellules nerveuses spécialisées dans la commande des mouvements et de la parole.

Génome humain : les 8% qui changent tout

Très souvent, la SLA entraîne une paralysie des muscles, provoquant une incapacité à communiquer. « Il existe de multiples formes de cette maladie, mais il est rare qu’elle provoque une paralysie totale en quelques mois », précise Jacques Pélissier, professeur à la faculté de médecine Montpellier-Nîmes et président de l’Association du locked-in syndrome (Alis). « Ces personnes sont conscientes et désirent interagir avec leur entourage. La moindre des choses est de leur en offrir la possibilité, dans la mesure du possible », poursuit le chercheur.

Des microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux

Lorsqu’une personne atteinte de SLA ne parvient plus à parler, elle utilise en général une caméra oculaire pour sélectionner des lettres. Ses yeux font office de souris sur le clavier représenté sur l’écran. « C’est un apprentissage long, difficile et fatigant, explique Jacques Pélissier, surtout au début, cela demande beaucoup de concentration. Et une équipe de soignants est indispensable. »

Ces dernières années, les chercheurs ont fait évoluer ces dispositifs à l’aide d’électrodes implantées dans le cerveau. Lors de cette nouvelle expérience, les chercheurs ont incrémenté deux réseaux de 64 micro–électrodes de 3,2 mm de large dans le cortex moteur (celui qui contrôle le mouvement) du patient, en état de blocage complet. Les microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux qui sont aussitôt décodés par une interface. Parallèlement, un programme automatique lit les lettres de l’alphabet à haute voix.

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

Atteint de la forme sévère de la maladie de Charcot, ce patient souffre du locked-in syndrome (LIS), qui l’empêche de parler et de bouger, mais pas de penser ou d’entendre. Il avait commencé à travailler avec une équipe de recherche en 2018, mais sa paralysie était devenue si importante qu’il ne pouvait plus cligner ses yeux. Les soignants ont alors sollicité son activité cérébrale. «  Alors que d’autres chercheurs ont évalué la communication chez des personnes ayant encore le contrôle de leurs muscles, on ignorait, jusqu’ici, si la communication basée sur les neurones reste possible dans un état de blocage complet », expliquent les chercheurs.

« C’est encore expérimental, mais c’est l’avenir ! »

L’équipe a essayé le « neurofeedback », une méthode qui permet de mesurer l’activité neuronale et de la présenter au patient, sous différentes formes (sons, images, etc.). Ce dernier peut ainsi modifier ses signaux cérébraux et parvenir à réguler son activité neuronale et ses comportements. Après trois mois de tâtonnements, le patient a pu sélectionner des lettres une par une, et former des mots et des phrases, sachant que le choix d’une lettre demandait environ une minute. Après huit mois, il a annoncé à l’équipe médicale : « Les garçons, cela fonctionne sans effort » ! Et au bout d’un an, il a pu proposer à son fils de 4 ans de regarder ensemble un dessin animé.

Comme l’explique Jonas Zimmermann, neuroscientifique au Wyss Center à Genève, et coauteur de l’article, « cette étude répond à une question de longue date : savoir si les personnes atteintes du locked-in syndrome complet, qui ont perdu tout contrôle musculaire volontaire, y compris le mouvement des yeux ou de la bouche, perdent également la capacité cérébrale à générer des commandes de communication ».

Si la technique a été conçue spécifiquement pour ce patient, sa durée d’utilisation est encore inconnue. En effet, il semble que les réponses du patient soient devenues au cours du temps plus lentes et difficiles à discerner. Mais cette nouvelle avancée vers des interfaces capables de décoder les pensées est un grand pas pour la science et pour la médecine. « C’est encore expérimental, ​​​​​​​ long, coûteux, et nécessite une supervision constante… mais c’est l’avenir ! » ​​​​​​​souligne le professeur Pélissier.

Même dans des cas extrêmes de paralysie, mémoire et conscience restent donc intactes. Cette interface cerveau-machine trace un nouveau chemin pour les atteindre. Et redonne espoir à des milliers de patients jusqu’ici emmurés dans leur corps.

neurosciencessciencescharcot
France24 - Monde

Camille Étienne, militante écologiste : "Il n'y aura pas de transition écologique sans être justes"

Publié le : 28/04/2022 - 14:30Modifié le : 28/04/2022 - 14:43

Pauline GODART

Nous avons reçu Camille Étienne, jeune activiste pour la justice sociale et climatique. À 23 ans, elle se bat pour alerter et convaincre les dirigeants de l'urgence de la situation écologique. Il faut agir et vite, comme le recommande le dernier rapport du GIEC. Elle utilise pour cela les réseaux sociaux, son compte Instagram, @Graine_de_possible et sa chaîne YouTube Avant l'orage. Qu'attend-t-elle d'Emmanuel Macron ? Que peut-on faire pour inverser la tendance du réchauffement climatique ?

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Réchauffement climatique

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Le Figaro

Lycée municipal d’adultes: les forçats du bac

Nadjet Cherigui

REPORTAGE - À Paris, un établissement singulier financé par la mairie accueille en cours du soir des salariés, chômeurs ou encore femmes au foyer. Objectif: les aider à obtenir le baccalauréat.

En ce début de soirée, la météo a décidé de se faire capricieuse. La pluie s’abat, avec force, sur le bitume et les quelques passants qui ont osé la défier. Chacun presse le pas pour se mettre à l’abri et rentrer chez soi après une longue journée. Dans cette rue d’Alésia, dans le 14e arrondissement de Paris, d’autres bravent les intempéries et l’envie de se reposer à la maison. Ils se hâtent pour commencer une autre journée de labeur.

Kokoe est de ceux-là. Sacoche sous le bras, elle court, s’accorde cinq minutes pour attraper un café au distributeur automatique, avale quatre à quatre les marches des escaliers qui l’amènent devant une salle de classe où M. Etter, professeur de sciences économiques et sociales, a déjà commencé son cours. Elle se faufile pour s’installer à un pupitre et sort discrètement de son cartable ses stylos et cahiers.

L’école des possibles

Kokoe a 38 ans. Cette jeune femme originaire du Togo est à la fois baby-sitter, femme de ménage, et chanteuse à ses heures perdues. Mais elle est aussi, depuis près de trois ans, lycéenne, ou plutôt auditrice. Inscrite au Lycée municipal d’adultes (LMA), Kokoe a repris le chemin de l’école pour se donner une chance d’avoir ce baccalauréat qu’elle n’a jamais eu l’occasion de passer. «Je viens du Togo. Ma famille est pauvre, confie la jeune femme. Au pays, je n’ai pas eu la possibilité de continuer mes études. J’ai dû arrêter l’école pour travailler et aider mes parents. Je n’ai pas le bac. C’est un manque que je peux réparer ici.»

Ces souvenirs douloureux, Kokoe les balaie d’un sourire et, surtout, de son enthousiasme et de son optimisme indéfectibles. «Je suis impatiente de passer le bac, lance-t-elle. J’aimerais faire la surprise à mes parents restés au pays. Cet établissement est une véritable chance. Il permet d’ouvrir d’autres horizons, de se donner une nouvelle chance dans la vie. C’est une opportunité et je n’ai pas hésité à la saisir.»

Un établissement unique

Pour cette année scolaire 2021/2022, ils sont près de 200, comme Kokoe, à venir user les bancs de cet établissement si particulier. Dans ce lycée, pas de casquette ni de baskets, pas plus d’adolescents turbulents, les looks sont sages, les tempes parfois grisonnantes et l’ambiance est studieuse. Les élèves inscrits ici et répartis dans les neuf classes de seconde, première et terminale sont tous des adultes et ont entre 18 et 65 ans.

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Créé en 1980, le LMA est un établissement dont les services sont presque gratuits. Moyennant une participation de 130 euros, les auditeurs, comme on les appelle ici, peuvent suivre l’équivalant d’un cursus normal pour les mener au baccalauréat. Un détail le distingue des autres lycées. En effet, c’est en toute fin de journée, que l’établissement ouvre ses portes à ces bacheliers de la nuit. Les horaires sont adaptés à ce public majoritairement composé de salariés et d’actifs. De 18 heures jusqu’à 22 heures, tous les jours de la semaine, et le samedi matin de 9 heures à 13 heures. Ce modèle unique en son genre n’a pas d’équivalent en France. Le Lycée municipal d’adultes est financé par la Mairie de Paris, il ne dépend pas de l’Éducation nationale, et les vacations de la quarantaine de professeurs sont payées par la municipalité.

Dans ce lycée pas comme les autres, le rythme est soutenu. La cadence est difficile à tenir, en particulier quand on doit intégrer la totalité des programmes scolaires tout en menant de front, comme c’est le cas pour la majorité des auditeurs, une vie professionnelle, familiale, lycéenne et ses obligations: révisions, devoirs, dissertations à plancher et à rendre.

Ce genre d’établissement donne une seconde chance à de nombreuses personnes qui n’ont pas eu la possibilité d’aller au lycée

Kokoe concède être fatiguée parfois. La jeune femme décrit un quotidien et un emploi du temps chargés. Levée tous les jours à 5 heures du matin, elle commence sa journée de travail en accompagnant de très jeunes enfants à l’école. Elle fait ensuite quelques heures de baby-sitting avant de se rendre à 18 heures au lycée. Après l’école, la jeune femme fait aussi quelques heures de ménages nocturnes dans les bureaux d’entreprises parisiennes, vidées de leurs salariés. «Mon pire ennemi, c’est le temps, sourit la jeune femme. Mais je suis très organisée. Je ne prends plus mon scooter pour me déplacer et j’utilise les moments passés dans le bus et les transports en commun pour réviser. Je me couche très tard, souvent après minuit, mais ça ne me dérange pas. J’ai connu une vie autrement plus difficile en Afrique. En France, j’ai une véritable chance de faire des études et des projets. Ça vaut vraiment la peine de faire tous ces efforts.»

À lire aussiLe taux de réussite très élevé sème le doute sur le nouveau bac

Dans son bureau, situé au rez-de-chaussée de l’établissement, Bozena Rygiel, l’assistante pédagogique, qui connaît chacun des 200 élèves du lycée, déplore que ce modèle ne soit pas dupliqué ailleurs. «Nous sommes les seuls à proposer cela. Il existe des cours du soir, mais ils sont privés et payants. Ce genre d’établissement donne une seconde chance à de nombreuses personnes qui n’ont pas eu la possibilité d’aller au lycée ou à ceux qui ont été, à un moment, des élèves décrocheurs, qui le regrettent et veulent reprendre leur scolarité. Notre mode de fonctionnement est adapté à leurs contraintes. Les cours commencent à 18 heures. Cependant, nous ne pénalisons pas ceux qui arrivent en retard ou qui sont absents en raison de leurs obligations.»

Une souplesse qui ne semble pas entacher le taux de réussite au baccalauréat qui a atteint 95 % en 2021, en raison des dispositions exceptionnelles liées à la pandémie de coronavirus. En fonctionnement normal, le Lycée municipal d’adultes affiche, tout de même, une moyenne de 70 % de taux de réussite.

Déménageur et lycéen

Réussir, c’est bien là l’objectif de Kamel. Ce grand gaillard tient fermement son livre d’histoire, tout en écoutant avec ferveur les paroles du professeur. Le sujet du jour concerne le second Empire. Assis au premier rang, ce trentenaire participe autant qu’il le peut et se passionne pour la matière. Kamel a soif d’apprendre, soif de réussir son projet professionnel. Quand il n’est pas un lycéen de la nuit, le jour, Kamel est déménageur. Il porte à longueur de missions, sur différents sites parisiens, de très lourdes charges. Ce travail, excessivement physique, est éreintant, mais les horaires lui permettent d’être tous les jours à l’heure pour ses cours.

Kamel est en classe de première. Il passe cette année l’épreuve du bac de français et ne doute pas une seconde qu’il décrochera le sésame l’année prochaine. «Pour y arriver, il faut être prêt à beaucoup de sacrifices. On ne fait plus que travailler, réviser, faire ses devoirs. Mais c’est une vraie chance. Apprendre, c’est une ouverture au monde, aux autres, c’est enrichissant et ça me permettra de faire le métier dont je rêve: journaliste, comme vous!»

Des équipes motivées

L’enthousiasme de Kamel n’a d’égal que celui de François Colodiet, son professeur d’histoire-géographie. Il est bientôt 21 heures et, pourtant, l’enseignant ne flanche pas. Après une journée de travail dans les salles de classe de la prestigieuse École alsacienne située dans un très chic quartier parisien, François Colodiet enseigne ici jusque tard dans la soirée avec passion. Les échanges avec ces grands élèves sont vifs, vivants et enrichis de l’expérience des uns et des autres. François Colodiet l’affirme, il n’est pas ici par hasard. Ce travail est presque une forme d’engagement pour lui. «J’aime mon métier. Mais, à l’École alsacienne, je fais de la reproduction sociale. Ici, au Lycée municipal d’adultes, j’ai véritablement une utilité sociale et cela me rend très heureux.»

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Anna, elle, trouve le bonheur en se plongeant des heures durant dans la lecture, et en particulier dans les œuvres de Marivaux qu’elle étudie en ce moment. Anna est une ancienne élève du Lycée municipal d’Adultes. Elle revient régulièrement au sein de l’établissement, lors des forums et des portes ouvertes pour conseiller et surtout inspirer les futurs auditeurs.

Cette pétillante quinquagénaire, qui travaille comme intendante auprès de propriétaires d’un hôtel particulier parisien, ne se sépare jamais de son cartable à roulettes chargé de livres. Anna n’a pas de projet professionnel particulier en tête. Elle aime lire, apprendre, nourrir son esprit. Ce baccalauréat, décroché au LMA il y a quelques années, lui a ouvert les portes de l’université de la Sorbonne où elle étudie la littérature.

Réécrire son destin

Pour Anna, le Lycée municipal d’adultes a été une véritable bouée de sauvetage, un moyen par lequel elle a pu prendre une revanche sur la vie, sur ses regrets.

«Enfant, je dévorais les livres, se souvient-elle. J’aimais l’école. Mais, dans ma famille d’origine portugaise, les études n’étaient pas une priorité pour les filles. Mon père m’a déscolarisée très tôt. J’ai beaucoup souffert de ce manque. J’ai longtemps vécu avec l’impression d’avoir raté quelque chose. Aujourd’hui, je suis heureuse. Je ne me lasse pas d’apprendre. Je ne peux qu’encourager les futurs bacheliers de tout âge à se lancer dans cette belle aventure!»

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France24 - Monde

Ligue Europa Conférence : l'OM battu par Feyenoord mais encore en vie

Publié le : 28/04/2022 - 23:39

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L'Olympique de Marseille est tombé, jeudi face à Feyenoord, en demi-finale aller de la Ligue Europa Conférence. Le match retour, la semaine prochaine au Vélodrome, laisse tout de même une dernière chance aux Marseillais de se qualifier pour la finale.

La finale reste en vue : sévèrement secoué jeudi 28 avril à Rotterdam par le Feyenoord, l'OM a été battu 3-2 en demi-finale aller de la Ligue Europa Conférence et puni de ses inconséquences défensives. Le match retour au Vélodrome peut encore permettre aux Marseillais de décrocher une sixième finale européenne.

Arrivé aux Pays-Bas fort de sa série de dix victoires en 11 matches, l'OM est tombé d'assez haut à Rotterdam. Derniers représentants français en Europe, les Marseillais espéraient peut-être un autre résultat, mais ils ont été trop faibles défensivement, dans un match qui a vu s'affronter deux équipes joueuses devant et généreuses derrière.

D'entrée, Feyenoord a mis beaucoup d'intensité, dans la foulée d'un avant-match furieux, où le stade De Kuip s'est transformé en gigantesque boîte de nuit à ciel ouvert avant de se couvrir de la fumée des dizaines de torches allumées par les supporters néerlandais et marseillais.

Pour piéger la défense adverse, Jorge Sampaoli avait misé sur la vitesse de Bakambu et surtout Dieng, plutôt que sur Milik, de nouveau renvoyé sur le banc. Le plan aurait pu fonctionner d'entrée mais le jeune Sénégalais, deux fois lancé en profondeur, a raté deux fois l'occasion, d'abord en butant sur Marciano (8e) puis en frappant à côté (14e).

Gerson irrésistible

Mais en dehors de ces deux actions, les Marseillais ont terriblement souffert et sur chaque rush de l'attaque de Feyenoord, les verres de bière s'envolaient. Et les gobelets sont montés encore un peu plus haut quand les locaux ont assommé l'OM de deux buts en deux minutes.

À la 18e minute, c'est d'abord Dessers qui a ouvert la marque après une passe décisive de Sinisterra en talonnade. L'ailier colombien, meilleur joueur de son équipe, a ensuite marqué tout seul le deuxième, d'une frappe déviée par Rongier (2-0, 20e).

Marseille était alors loin de Tirana et de la finale du 25 mai, emportée par la fureur du stade où David Trezeguet avait offert l'Euro-2000 aux Bleus d'un but en or. Mais alors qu'ils étaient vraiment asphyxiés, Payet et les siens ont trouvé un peu d'air sur une jolie action collective cette fois bien conclue par Dieng d'une frappe du droit (2-1, 28e).

Sur le coup, on a pu constater que la charnière néerlandaise était suspecte et son gardien douteux. L'impression a été confirmée dix minutes plus tard avec l'égalisation marseillaise. Parti de Gerson, le mouvement a abouti à une reprise du Brésilien, irrésistible en ce moment, après être passé par Payet et Guendouzi, via une mauvaise intervention du gardien Marciano (2-2, 40e).

Immense fébrilité

L'OM était sorti de la tempête mais les Provençaux se sont remis tout seuls dans la difficulté avec une incroyable bévue de Caleta-Car dès l'engagement de la deuxième période. Comme un mauvais cadeau pour la 100e sortie européenne de Mandanda avec l'OM, le Croate a adressé à son gardien une passe en retrait molle et complètement ratée. Dessers l'a interceptée et les verres de bière ont de nouveau volé (3-2, 46e).

L'OM a eu un peu de mal à se remettre de cet absurde troisième but et la suite a parfois été du même tonneau, avec des frayeurs défensives terribles, nées de l'invraisemblable fébrilité de Caleta-Car et Luan Peres.

Il y a eu quelques frissons offensifs aussi, avec Dieng, qui a encore manqué deux belles opportunités d'égaliser, ou Harit, bien entré dans la partie. En fin de match, Marciano puis Mandanda ont chacun réussi un arrêt déterminant mais le score n'a plus bougé.

Le nom du finaliste se décidera donc lors du match retour jeudi à Marseille. Il manquera le Virage Nord, fermé par l'UEFA après plusieurs incidents cette saison, mais le Vélodrome, comme De Kuip jeudi, aura son rôle à jouer. Mais avant cela, Marseille doit recevoir Lyon dimanche. Le rendez-vous n'est pas moins important. Car l'OM veut garder sa deuxième place et retrouver l'Europe la saison prochaine, la grande.

Avec AFP

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France24 - Monde

Viols pendant la guerre d'Algérie, un scandale occulté

Publié le : 29/04/2022 - 12:33

Florence GAILLARD Florence GAILLARD

Il y a soixante ans, l'Algérie prenait son indépendance. Si beaucoup d'ouvrages et de documentaires ont été réalisés sur la guerre d'Algérie, très peu ont abordé la question du viol. Honte des anciens soldats de l'armée française, censure ou auto-censure des femmes en Algérie, Florence Gaillard a mené l'enquête sur ce sujet tabou.

Algériens, Français : ils racontent leur guerre d'Algérie

Reporters

Guerre d'Algérie : 60 ans après, retour sur les accords d'Évian

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60 ans des accords d'Evian : commémorer pour apaiser les mémoires ?

Le Figaro

Amazon annonce ses premières pertes depuis 2015

Pierre-Yves Dugua

Amazon a perdu 3,8 milliards de dollars à cause d'une perte sur investissement dans le constructeur automobile Rivian et la croissance de ses ventes atteint son rythme le plus médiocre depuis près de 20 ans.

La sortie de la pandémie n'est pas une bonne nouvelle pour Amazon. La fin des confinements, la reprise d'une vie plus normale pour des millions de ses clients, désormais moins dépendants de livraisons à domicile, affecte le géant du commerce en ligne. Des pertes trimestrielles de 3,8 milliards de dollars qui choquent ses actionnaires.

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La croissance des ventes de la firme n'est que de 7% au cours de la période, ce qui représente le rythme le plus médiocre depuis près de 20 ans. Le chiffre d'affaires d'Amazon atteint ainsi 116,4 milliards de dollars. Amazon est, en outre, victime des maux qui accablent d'autres entreprises en ces temps troublés, même les plus performantes comme Apple: ses chaînes d'approvisionnement sont encore perturbées, ses coûts de main-d’œuvre grimpent et l'inflation vient gâcher le contexte favorable dont elle a longtemps bénéficié.La déception de Wall Street est encore plus forte car Andy Jassy, le successeur de Jeff Bezos à la tête d'Amazon, n'exclut pas encore de nouvelles pertes pour le trimestre en cours. «La pandémie et la guerre en Ukraine qui a suivi, ont créé des obstacles et posent des défis à notre croissance», résume-t-il.

Le cours de l'action a dégringolé de plus de 9%

La fourchette prévisionnelle qu'il annonce est entre un milliard de dollars de pertes d'avril à juin et trois milliards de dollars de bénéfices. Or en 2021, à la même époque, Amazon a dégagé 7, 7 milliards de dollars de profits. Amazon ne table que sur des revenus compris entre 116 et 121 milliards de dollars, au cours du second trimestre. Wall Street espérait plus de 125 milliards de dollars. Dans ce contexte, le cours de l'action a dégringolé de plus de 9% sur le marché hors cote, après la clôture du Nasdaq jeudi soir. À l'ouverture vendredi matin, le prix de l'action devrait subir un plongeon équivalent, ramenant la capitalisation de l'empire Amazon à son niveau de juin 2020.Tout n'est pas noir pour autant. Amazon Web Services (AWS), la filiale de groupe, pionnière dans les services informatiques sur le cloud, continue de jouer son rôle de locomotive. Elle rend compte d'un nouveau bond de 37% de son chiffre d'affaires trimestriel à plus de 18 milliards de dollars. En outre, Amazon est fier de ses performances dans la publicité numérique, un nouveau secteur qui le met en concurrence directe avec Google et Meta Plateforms. Le volume d'activité sur ce créneau grimpe de 23% depuis un an. Amazon y a presque atteint 8 milliards de dollars de chiffre d'affaires.L'autre source de consolation est que les premières pertes trimestrielles d'Amazon depuis 2015 sont largement liées à une charge comptable de 3,8 milliards de dollars rendue nécessaire par la dévalorisation de sa participation dans le capital du constructeur d'automobiles électriques Rivian. Ford, autre investisseur dans Rivian, voit ses résultats trimestriels plombés par la déconfiture du constructeur qui rêve de rivaliser, un jour, avec Tesla. «Nos équipes sont totalement concentrées sur l'amélioration de la productivité et la baisse des coûts dans notre réseau logistique. Nous savons comment faire, nous l'avons déjà fait dans le passé», affirme Andy Jassy. Il est vrai que la pression moins forte de la demande, particulièrement en Amérique du Nord, fait qu'Amazon n'a plus besoin d'investir dans de nouveaux entrepôts pour l'instant.

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La société compte se concentrer sur une meilleure gestion de ses stocks et espère que ses fournisseurs, notamment en Asie, surmontent leurs problèmes de production et d'acheminement de marchandises. Brian Olsavsky, directeur financier d'Amazon, estime à 6 milliards de dollars les coûts supplémentaires subis par l'entreprise au cours du trimestre, en raison de pertes de productivité, de hausses de prix de biens achetés, là où ses entrepôts se sont retrouvés en excès de capacité.

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L'Humanité

Dans le Périgord-Limousin, sur la piste des feuillardiers

Actu

Depuis toujours, les habitants de ce terroir pauvre en céréales ont su tirer partie du châtaignier. Ses vigoureux taillis ont ainsi donné naissance aux feuillardiers, ces artisans cercliers souvent aussi bûcherons, vanniers. Petit tour, dans les bois, au pays d’un métier ancestral que des passionnés continuent de faire vivre.

Sabine Jeannin

Nous sommes au nord du parc naturel régional du Périgord-Limousin, dans des paysages hésitant entre landes, prairies, forêts et eaux vives. Un vert tendre éclate en ce printemps pourtant bien brutal. Optons donc pour le tendre et arrêtons-nous à La Chapelle-Montbrandeix, paisible village de Haute-Vienne, à 20 kilomètres au sud de Rochechouart, et point de départ d’une randonnée qui mène au pays des feuillardiers.

Mais que sont ces feuillardiers dont l’activité a donné le nom à un terroir ? Ce métier méconnu et devenu très rare intrigue le visiteur curieux. Les feuillardiers exploitent les taillis de châtaigniers, en coupent les jeunes tiges et les façonnent en cercles destinés à ceinturer les barriques des tonneliers. On trouvait principalement les feuillardiers dans le sud du département de la Haute-Vienne, au nord de la Dordogne et en Charente, c’est-à-dire non loin des vignobles du Cognaçais et du Bordelais, accessibles par le réseau hydrographique de la Dordogne.

L’arbre nourricier

Le circuit de Masselièvre, promenade de 10 kilomètres, conduit à travers la campagne dans des bois et des taillis de châtaigniers. Essence emblématique du Périgord-Limousin, le châtaignier compose, pour moitié, les forêts du parc régional. Il est l’arbre nourricier des anciens qui remplaçait le pain dans les régions pauvres en céréales. Les souches des arbres multicentenaires, coupées régulièrement, donnent naissance à des taillis de jeunes pousses, solides, souples et imputrescibles que l’on abat à nouveau tous les quatre à sept ans en fonction de leur utilisation future (piquets de vigne, tuteurs, pieux de clôture, échalas, feuillards pour cercler les barriques, etc.).

Les feuillardiers travaillaient à l’exploitation des taillis, abattant les pousses à la hache pendant le sommeil de la sève. Chaque ouvrier construisait, sur son lieu de travail, une cabane en châtaignier couverte d’une bonne épaisseur de copeaux de bois lui permettant d’œuvrer à l’abri des pluies et du gel d’octobre à mai. Cette cabane – dont on voit un exemple reconstitué au bord de l’étang de Masselièvre où le circuit nous mène – lui servait de cantine, parfois de campement si le chantier était loin de son domicile, et d’atelier. Sous le dôme, le feuillardier installait son « banc », petit tronc d’arbre couché sur deux pieds qui faisait office d’établi, où il fendait les pousses en deux de façon uniforme (opération délicate) puis affinait au couteau le côté plat pour assouplir les tiges de châtaignier avant de les cintrer, afin de leur donner une forme arrondie, et de les assembler dans un gabarit. Les feuillards étaient prêts à être livrés au tonnelier.

Barriques des chais de cognac

L’âge d’or de l’activité du feuillardier se situe entre 1880 et 1920. Peut-on d’ailleurs parler d’âge d’or ? Bien sûr, les quelques feuillardiers d’aujourd’hui exercent un « métier passion ». Mais n’oublions pas que cette activité saisonnière, exercée par les paysans pendant les mois d’hiver pour compléter leur revenu, était un travail très rude et peu rémunéré qui commençait tôt et s’achevait le soir à la flamme d’une lampe à acétylène. Les feuillardiers étaient payés à la tâche (au millier de pièces) par les marchands de bois. Dès 1893, ils se regroupèrent en syndicat, réussissant, avec près de 1 500 adhérents, à former le plus puissant exemple d’organisation professionnelle en milieu rural avant la Première Guerre mondiale. Dix mouvements de grève furent organisés à partir de 1899 pour obtenir des augmentations de salaire.

Après 1920, le nombre des feuillardiers décline du fait, notamment, de la concurrence des cerclages en fer. Il reste aujourd’hui une vingtaine de feuillardiers à façonner de leurs mains des cercles de bois pour les crus les plus prestigieux. Ces feuillards n’ont pas qu’un rôle décoratif : ils amortissent les tonneaux lorsqu’ils sont roulés, préviennent d’une attaque d’insectes xylophages (les feuillards étant attaqués en premier) et garantissent une bonne étanchéité du fût car ils se gonflent et se rétractent en fonction de l’hygrométrie. Dans le pays des feuillardiers, on fabrique également des piquets de clôture, du lambris, du bois de charpente ainsi que des objets de vannerie et du mobilier en éclisses avec le bois de châtaignier. La tradition reste vivace.

La boucle de l’étang de Masselièvre

  • 1. Départ sur le parking de la mairie de La Chapelle-Montbrandeix

D22 vers Cussac jusqu’au hameau de Fayemendy. À l’entrée, prendre le sentier tout de suite à droite, jusqu’à la D100.

  • 2. L’étang de Masselièvre, au creux d’un vallon boisé. Près de l’étang, une cabane de feuillardier a été reconstituée.
  • 3. Prendre la route qui mène au hameau de Masgiraud, où l’on peut voir un clédier (séchoir à châtaignes). Le chemin se poursuit au milieu des taillis de châtaigniers.
  • 4. Le circuit traverse landes et prairies, par des sentiers ou de petites routes.
  • 5. En sortant du hameau de Puy-Doumeau, où se trouve une maison forte, franchir la digue sur le Bandiat et remonter vers La Chapelle-Monbrandeix.

La fiche de cette randonnée pédestre (qui peut être réalisée en VTT) est téléchargeable sur le site www.randonnee-hautevienne.com

Découverte
France24 - Monde

Émeutes à Maurice : la population ne supporte plus les hausses de prix

Publié le : 29/04/2022 - 09:32

Meriem AMELLAL Célia CARACENA Suivre Abdoollah EARALLY

L’Île Maurice a été secouée par des émeutes la semaine dernière, des violences liées à l'augmentation du coût de la vie. Une colère qui s'est exprimée pendant plus de 48 heures. Les hausses successives du gaz de 30 % et des carburants de 25 % décidées par le gouvernement ont mis le feu aux poudres. Mais pour de nombreux observateurs, elle est aussi symptomatique d'un malaise plus profond. Reportage à Port-Louis de notre correspondant Abdoollah Earally.

Au Niger, les villageois semblent avoir perdu d'avance leurs bataille contre la sécheresse et le manque d'eau, notamment en raison du réchauffement climatique. Pour leur venir en aide le gouvernement a créé l'Autorité de gestion des ressources en eaux souterraines. Objectif : mieux exploiter les nappes phréatiques. Reportage de Harold Girard dans l'un des villages qui a vu sa situation se détériorer en une décennie. 

Après le Salvador en septembre 2021, la Centrafrique a adopté le bitcoin comme monnaie officielle aux côtés du franc CFA. Décryptage dans ce journal.

En Éthiopie l'enset, ou "faux bananier", est consommé par 20 millions de personnes, soit plus de 15 % de la population. Résistant à la sécheresse, cultivable toute l'année et riche en nutriments, il apparaît de plus en plus comme une solution possible à l'insécurité alimentaire. Reportage de Maria Gerth-Niculescu.

Cheffe d'édition : Célia Caracena

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France24 - Monde

Ukraine : des enfants à Kharkiv, témoins de la guerre

Publié le : 26/04/2022 - 18:22

Samia METHENI Suivre

Alina, Alex, Daniel, Kiril et Lilia sont âgés de 8 à 14 ans. Depuis le début de la guerre en Ukraine, ils dorment avec leur famille à l'abri des bombes dans un grand parking sous-terrain à Kharkiv, dans l'est du pays.

France24 - Monde

L'Algérie menace de rompre son contrat de fourniture de gaz à l'Espagne

Publié le : 28/04/2022 - 10:14

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Alger, qui ne digère pas le revirement de Madrid en faveur de la position marocaine sur le Sahara occidental, a menacé mercredi de rompre le contrat de fourniture de gaz à l'Espagne, si cette dernière venait à l'acheminer "vers une destination tierce". Le gouvernement espagnol avait annoncé en février qu'il allait aider Rabat à "garantir sa sécurité énergétique".

Le ministère algérien de l'Énergie a menacé, mercredi 27 avril, de rompre le contrat de fourniture de gaz à l'Espagne si cette dernière venait à l'acheminer "vers une destination tierce", dans un contexte de tensions diplomatiques avec Madrid et Rabat autour du Sahara occidental.

Le géant algérien des hydrocarbures Sonatrach a fourni en 2021 plus de 40 % du gaz naturel importé par l'Espagne, dont l'essentiel lui parvient à travers le gazoduc sous-marin Medgaz, d'une capacité de 10 milliards de mètres cubes par an.

Une autre partie du gaz algérien arrivait jusqu'en octobre en Espagne à travers le Gazoduc Maghreb Europe (GME) passant par le Maroc. Mais Alger l'a fermé après la rupture en août de ses relations diplomatiques avec Rabat, privant ainsi le Maroc du gaz algérien qui transitait par son territoire.

Selon un communiqué du ministère algérien de l'Énergie et des mines, le ministre Mohamed Arkab a été informé "ce jour (mercredi) (...) par son homologue espagnole, Teresa Ribera, de la décision de l'Espagne d'autoriser le fonctionnement, en flux inverse, du Gazoduc Maghreb Europe" et que "cette opération interviendra ce jour ou demain".

Le communiqué n'a pas précisé le nom du pays qui bénéficierait de ce fonctionnement du pipeline en "flux inverse" mais le gouvernement espagnol avait annoncé en février qu'il allait aider Rabat à "garantir sa sécurité énergétique" en lui permettant d'acheminer du gaz à travers le GME après qu'Alger a cessé de l'alimenter.

Tout acheminement de "quantités de gaz naturel algérien livrées à l'Espagne, dont la destination n'est autre que celle prévue dans les contrats, sera considéré comme un manquement aux engagements contractuels, et par conséquent, pourrait aboutir à la rupture du contrat liant la Sonatrach à ses clients espagnols", a averti le ministère algérien.

Le Sahara occidental au cœur des tensions

Cette mise en garde survient dans un contexte de tensions entre Alger et Madrid sur la question du Sahara occidental. Ancienne colonie espagnole, cette vaste zone désertique considérée comme un "territoire non autonome" par l'ONU, oppose depuis des décennies le Maroc - qui en contrôle 80 % - aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario.

L'Espagne, très dépendante d'Alger pour ses approvisionnements en gaz, a opéré le 18 mars un changement de position radical sur ce dossier sensible, en apportant publiquement son soutien au projet d'autonomie marocain et suscitant la colère d'Alger, principal soutien du Polisario.

Alger a rappelé le 19 mars son ambassadeur en Espagne et Sonatrach évoqué une hausse des prix du gaz livré à l'Espagne, en raison de la flambée enregistrée sur les marchés sous l'effet de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Samedi, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a qualifié d'"inacceptable moralement et historiquement" le revirement de Madrid, mais avait assuré que l'Algérie ne "renoncerait jamais à ses engagements de fourniture de gaz à l'Espagne, quelles que soient les circonstances".

Avec AFP

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Sahara occidental : l'Espagne ne veut pas "alimenter des polémiques stériles" avec l'Algérie

Sahara Occidental : le revirement de l'Espagne "inacceptable" pour le président algérien Tebboune

ÉNERGIE

Fourniture de gaz à l'Europe : Algérie, Qatar et Iran pourraient-ils remplacer la Russie ?

L'Humanité

Marcia Higelin, une voix venue du chœur

Portrait

Musique À 27 ans, l’autrice, compositrice et interprète s’apprête à publier Prince de plomb, un premier disque aux influences variées très prometteur.

Ingrid Pohu

Elle a failli s’appeler Georgia, comme la chanson de Ray Charles. « Finalement, mes parents (la bassiste Alexandra Mikhalkova et le chanteur Arthur H – NDLR) se sont dit qu’avec le nom Higelin, ça faisait trop de “g”. Et quand ils ont prononcé “Marcia” au-dessus de mon berceau, il paraît que j’ai bronché ! » s’amuse l’artiste dont le prénom se réfère à Marcia Griffiths, choriste de Bob Marley, et à Marcia Moretto, danseuse argentine immortalisée par les Rita Mitsouko dans le tube Marcia Baïla.

Biberonnée à la musique tous azimuts, du blues au fado en passant par le jazz vocal, la petite-fille de Jacques Higelin a pris son temps avant de sortir ce premier disque qui mêle toutes ses influences. Avec sa pluie de violons, l’ouverture musicale, Lamentations spectrales, sonne comme le début d’une épopée. « Pour moi, cet EP est une odyssée, acquiesce la musicienne.  Je l’ai fait dans ma chambre en composant au piano et un peu à la guitare. »

En six morceaux, elle exorcise une rupture amoureuse particulièrement douloureuse. Et crève l’abcès dans le remuant Prince de Saba (« Une épine furieuse/Me pique le cœur/Me pique les doigts/Larme de douceur/Puis un moment de froid/Illusion vilaine/Ô je suis bien tombée »). Dans Dragon, tigre ou loup et dans Mauvais Sort, elle évoque la dépendance affective. « On est trop conditionnés pour ne pas fantasmer sur l’autre, du coup on se fait des films. Et tout ça, c’est du désespoir, commente-t-elle, et je crois qu’on est nombreux à avoir vécu ces moments d’illusions. Aujourd’hui, j’en suis sortie. » Et de se souvenir qu’elle a tiré et enregistré son premier morceau dans le home-studio parisien de son père : « J’avais 12 ans et j’écrivais déjà des chansons d’amour en mode “tu m’as trahie” alors que je n’avais jamais été amoureuse ! C’était plutôt bien réalisé. »

Touche-à-tout, Marcia a coréalisé le clip de Prince de Saba au Sénégal, où elle a habité un temps. Elle y a rencontré son mari, le trompettiste d’origine congolaise Manu Nzolani. « Ma tendresse pour l’Afrique de l’Ouest vient de ma nounou malienne, qui est devenue une amie de ma mère et qui nous a invités au Mali », raconte la jeune maman installée à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis.

Marcia a grandi dans la capitale jusqu’à l’âge de 6 ans. Quand ses parents se séparent, elle part vivre avec sa mère dans la campagne à 30 kilomètres de Grasse (Alpes-Maritimes). « On était entourés de chèvres et d’ânes. J’ai passé des années magnifiques là-bas. Des musiciens du monde entier venaient séjourner chez nous. Et moi, je chantais du Beyoncé. » À 15 ans, elle passe par la case rock au lycée et fait tourner les chapeaux dans les bars des villages avec son groupe Old Fifteen. Par la suite, elle s’essaye à la pop, en anglais. À 21 ans, « après des petites études par-ci par-là, notamment en sociologie », elle dépose ses compositions sur SoundCloud. « J’achetais des instrus sur YouTube et j’écrivais dessus. Et j’ai été repérée par Pierre-Gilles Dorison, qui est devenu mon manager. » Puis elle a été choriste sur la tournée de son père, en 2016. « Je m’occupais aussi du merchandising, c’est très formateur. Mon père me donne plein de conseils et vient me voir en concert. Je pense que ça l’émeut de voir que ses deux filles font de la musique, car ma petite sœur de 23 ans fait du rap, son nom de scène, c’est Liouba. »

« J’essaie de prendre et de donner un maximum de plaisir »

Aussi à l’aise dans les aigus que dans les graves, Marcia se délecte à moduler avec aisance l’intensité et le timbre de sa voix pénétrante. « J’essaie de prendre et de donner un maximum de plaisir. Quand ça sort du corps et de l’esprit, ça devient un moment suspendu. » Grande fan des polyphonies corses, elle a participé à des cours de chorale lyrique au Centre des arts de la scène, à Paris, ce qui explique l’omniprésence des chœurs dans son répertoire. « La chorale permet de se faire une oreille, de travailler ses harmonies. Toutes ces octaves qui dansent ensemble, cette complétude, me procurent de la jouissance. C’est comme quelque chose de délicieux qui coule dans le gosier. »

L’album qui l’inspire depuis la nuit des temps ? « Il y en a deux : Trouble-Fête (Arthur H, 1996 – NDLR) et Champagne (Jacques Higelin, 1979 – NDLR). C’est vraiment une histoire qui est racontée, c’est du fantastique et, en même temps, c’est tellement facile de rentrer dedans. »

Pas étonnant que la compositrice ait introduit des cris de dauphins sur son morceau final,  les Larmes du crocodile. « C’est littéralement la bande originale d’un rêve que je fais souvent : je suis sur un bateau, de nuit, je tombe à l’eau et, d’un coup, des animaux marins viennent danser autour de moi. J’ai essayé de traduire ça en ne me posant aucune limite sur les sonorités. » Elle est libre, Marcia.

Musiquechanson française
France24 - Monde

Jérusalem : une quarantaine de blessés après des accrochages sur l'esplanade des Mosquées

Publié le : 29/04/2022 - 08:17

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Des heurts entre manifestants palestiniens et policiers israéliens ont fait 42 blessés, mais aucun grièvement, vendredi matin sur l'esplanade des Mosquées, foyer de tensions dans le centre de Jérusalem, ont indiqué les secouristes.

Une quarantaine de personnes ont été blessées dans des accrochages, vendredi 29 avril, sur l'esplanade des Mosquées, à Jérusalem. 

"Il y a eu 42 blessés lors d'affrontements avec les forces d'occupation" sur l'esplanade, située à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé par Israël, a annoncé le Croissant-Rouge palestinien. Un premier bilan faisait état de 12 blessés. Des 42 blessés, 22 ont été transportés dans un hôpital de Jérusalem, mais "aucun ne se trouve dans un état grave", a précisé le Croissant-Rouge palestinien. 

Des "émeutiers" ont "lancé des pierres" ce qui a poussé la police israélienne à entrer sur l'esplanade et à utiliser des "moyens pour disperser la foule", ont indiqué les forces de l'ordre dans un communiqué. La police a tiré des balles en caoutchouc, selon un journaliste de l'AFP sur place, et des grenades de gaz lacrymogène, d'après d'autres témoins. 

Un foyer de tensions

Au cours des deux dernières semaines, de violents heurts ont fait plus de 250 blessés palestiniens dans et autour de l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam et site le plus sacré du judaïsme connu sous le nom de Mont du Temple.

Ces heurts ont fait craindre une escalade plus importante entre Israéliens et Palestiniens, sur fond d'attaques anti-israéliennes sanglantes et d'opérations militaires israéliennes émaillées de heurts meurtriers en Cisjordanie occupée depuis fin mars.

Les nouveaux accrochages interviennent alors que les fidèles musulmans célèbrent le dernier vendredi du mois sacré du ramadan, qui doit se terminer en début de semaine prochaine.

Ce vendredi est aussi "Youm al-Quds al-alami", journée annuelle de "défense" de Jérusalem, initiée par l'Iran dans la foulée de la révolution islamique de 1979.

Jeudi soir, des ténors des mouvements islamistes palestiniens du Hamas et du Jihad islamique, proches de l'Iran, avaient organisé un rassemblement dans le stade de Gaza pour souligner cette journée et appelé à "défendre" Jérusalem et l'esplanade des Mosquées.

Le général Hossein Salami, chef des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique d'Iran, avait participé à cet événement par visioconférence et affirmé que "l'Etat Israël sera vaincu". 

Avec AFP

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Israël "ne changera pas" le statu quo sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem

Nouveaux tirs de roquettes vers Israël, des dizaines de blessés à Jérusalem

Salve de roquettes vers Israël, qui procède à de nouvelles frappes sur Gaza

L'Humanité

Les illusions de Macron

Éditorial

Laurent Mouloud

Une étape incontournable. Alors que les braises de la présidentielle sont encore chaudes, les défilés du 1er Mai, organisés dimanche dans toute la France, marqueront le premier round de la riposte à Emmanuel Macron. Les syndicats le savent : il y a nécessité à faire redescendre sur terre ce président mal élu, qui tente de faire croire que les millions de suffrages anti-Le Pen tombés dans son escarcelle valent soutien à son programme de casse sociale. Il n’en est rien. Rappelons-lui cette simple réalité : seuls 47 % des votes Macron au second tour étaient dans une logique d’adhésion (soit 24 % de l’ensemble des suffrages exprimés). Les autres (53 %) ont souhaité faire barrage à l’extrême droite. Le même rejet vaut pour les mesures phares défendues par le chef de l’État. À commencer par le recul de l’âge de la retraite, refusé par près de 70 % des Français…

La Macronie veut romancer la victoire de son chef. Ce 1er Mai doit servir à lui ôter toute illusion. Il n’y aura pas d’état de grâce. Et une large majorité de la population n’a aucune envie de goûter à un nouveau quinquennat de recettes néo­libérales. Les résultats du scrutin sont, à ce titre, éloquents. Avec, à gauche, un déplacement historique du centre de gravité vers les partisans d’une profonde transformation sociale au détriment des sociaux-libéraux, disqualifiés. Des scores qui témoignent d’une aspiration à un profond changement, que ce soit sur les questions du pouvoir d’achat, de la lutte contre les inégalités ou encore de l’environnement. Et qui rappellent que le terrain social, piétiné durant cinq ans par Emmanuel Macron, est plus que jamais inflammable.

On ne sait si cette colère palpable, illustrée par la multiplication des luttes salariales dans les entreprises, se traduira par un « troisième tour social ». Elle est, en tout cas, un carburant puissant pour la bataille des législatives qui s’annonce. Et ce 1er Mai, auquel tous les responsables de la gauche, de Fabien Roussel à Jean-Luc Mélenchon, appellent à participer, ressemble plus que jamais à un tour de chauffe. Celui qui doit permettre, d’ici un mois et demi, aux revendications de la rue de se traduire dans les urnes.

1er maisyndicatsLégislatives 2022
L'Humanité

Le billet. Surdité

Billet

Tania Meller

Il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre. Alors qu’Emmanuel Macron doit son élection à une mobilisation des électeurs de gauche pour faire barrage au RN, ses lieutenants font mine de ne rien entendre. Dès 20 heures, sur le plateau de France 2, Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale, se félicitait d’une victoire « plus large que Mitterrand en 1988 ». Une façon de dire que le président bénéficiait d’un soutien populaire inédit. Plus tard, Bruno Le Maire croyait voir dans les 58 % du président-candidat « un mandat clair pour faire les réformes nécessaires ». C’est non seulement une insulte pour tous ceux qui se sont mobilisés contre l’extrême droite mais c’est aussi très dangereux. Alors que le choix a été difficile pour nombre d’électeurs, de telles attitudes risquent d’en dissuader de nouveaux de choisir le moins pire à l’avenir et d’offrir, ce faisant, un boulevard à l’extrême droite. Mais c’est aussi n’avoir rien compris à l’élection du président le plus mal élu depuis Georges Pompidou, en 1969. Emmanuel Macron, bien qu’entouré d’une mise en scène de président monarque, a eu des paroles plus raisonnables. Il va sans doute falloir aider un peu la Macronie à redescendre sur terre.

macronieCharivari
L'Humanité

« Comme si la France ne voulait pas de nous » : à Orléans, le sort des étudiants africains ayant fui l'Ukraine

Reportage

Réfugiés à Orléans après avoir fui l’Ukraine, des étudiants africains ne bénéficient, du fait de leur origine, d’aucune des aides allouées aux autres exilés ukrainiens. Reportage.

Mourad Guichard

Pour répondre à l’élan de fraternité national, la ville d’Orléans ne s’est pas fait prier. L’artère principale a été pavoisée de drapeaux jaune et bleu, le pont de l’Europe symboliquement rebaptisé pont de l’Ukraine, des sommes importantes débloquées en conseil municipal et un voyage organisé en grande pompe vers la frontière polonaise par Serge Grouard, le maire LR de la ville.

Sur le campus, la vingtaine d’étudiantes ukrainiennes qui bénéficient, depuis lundi, de cours de français langue étrangère ne peuvent que confirmer cette incroyable générosité et s’en féliciter. Elles qui ont obtenu la protection temporaire libérant des aides financières, le potentiel accès aux repas à 1 euro, l’inscription à l’université, la possibilité de faire une demande de logement étudiant…

« La seule solution de régularisation, c’est le retour au pays »

Mais tous les étudiants ayant fui la guerre et les bombardements en Ukraine ne bénéficient pas d’une telle attention. Pas ceux dont l’origine et la couleur de peau ne correspondent pas aux critères visiblement retenus. En l’occurrence, une dizaine d’étudiants originaires du Congo. Eux sont considérés comme des victimes de guerre de seconde zone et n’ont reçu qu’un titre de séjour d’un mois à leur arrivée.

« J’ai rejoint l’Ukraine en 2017 pour poursuivre mes études en pharmacie, car le pays était abordable, notamment au niveau du logement », explique Kimi (1), 27 ans, étudiante en pharmacie. Et de poursuivre : « Quand des parents envoient un enfant à l’étranger, c’est pour obtenir un diplôme reconnu et ils investissent énormément pour cela. »

Kharkiv - Nice, le périple de Mariama

Aujourd’hui, les autorités françaises lui demandent de prendre l’avion et d’effectuer une demande de visa auprès de l’ambassade de France au Congo. Elle qui n’a ni revenus ni protection. Même situation pour ses camarades, dont certains se sont retrouvés dépourvus de papiers d’identité du fait du chaos régnant en Ukraine. « Depuis plusieurs semaines, nous recevons de nombreuses demandes d’inscription provenant de la France entière. Mais la préfecture du Loiret est ferme, pour ne pas dire fermée. La seule solution de régularisation, c’est paradoxalement le retour au pays », déplore un agent de l’université, dépité.

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Si Kimi a eu la chance de trouver un lieu d’accueil, elle vit la peur au ventre dans l’attente de l’expiration de son titre de séjour provisoire. « Je laisse mon numéro partout pour demander de l’aide ou une inscription dans une autre université, mais on ne me rappelle jamais, regrette-t-elle. Les Ukrainiens, on s’occupe bien d’eux pourtant. Moi, je vis dans le stress tous les jours. Qu’aurait-il fallu faire ? Me marier avec un Ukrainien pour obtenir des papiers ? C’est hors de question. »

« Par instinct de survie »

Pour Deyve, 31 ans, étudiant en médecine, le chemin a pourtant été long pour gagner Paris, puis Orléans. « J’étais en Ukraine depuis une dizaine d’années, mais j’avais dû ­suspendre mes études pour des raisons financières, rapporte-t-il. J’ai alors vécu de petits boulots en continuant à me former par le biais de conférences et de séminaires. »

Sur son parcours, Deyve voit les taxis et les trains réservés en priorité « aux Blancs » et facturés 300 euros le trajet vers la Pologne.

Quand la guerre éclate, le 24 février, il décide de rester. Mais très vite, les choses empirent. « Les bombes ont commencé à tomber. Par instinct de survie, j’ai quitté le pays à pied et marché des kilomètres. » Sur son parcours, il voit les taxis et les trains réservés en priorité « aux Blancs » et facturés 300 euros le trajet vers la Pologne. « Arrivé à la frontière, on m’a demandé de faire demi-tour au motif que j’avais perdu mon passeport durant le périple. Mais j’ai réussi à franchir la frontière en déposant mes empreintes », dit-il.

Accueil des réfugiés ukrainiens : l’État est-il à la hauteur ?

Après avoir été placé dans un campement, il est orienté vers Paris du fait de sa culture francophone. Son camarade Michel, un étudiant en pétrochimie, rapporte les mêmes discriminations. « Nous avons été plusieurs à pouvoir attraper un train, mais à la vue du nombre d’Africains présents à bord, les autorités lui ont fait faire machine arrière. Un autre train rempli de militaires a alors accepté de nous transporter, mais nous avons dû rester debout douze heures durant, pratiquement sans nourriture », se souvient-il. Il réussira à trouver une place dans une voiture avec sept autres passagers. Ils mettront deux jours à traverser la Pologne.

« À la frontière polonaise, on m’a frappée pour m’empêcher de passer »

Nana, une étudiante en médecine de 26 ans, vit elle aussi très mal cette séquence. Elle a quitté Kharkiv, dans l’est du pays, dès l’annonce des combats. « Quand Poutine a dit qu’il ferait la guerre pour avoir la paix, j’ai compris que les choses allaient mal tourner, se remémore la jeune femme. Puis une nuit, alors que je dormais dans mon foyer, les bombardements ont commencé. » Nana aussi ne vit que par l’aide familiale et souhaite naturellement poursuivre ses études sur le sol français. « J’ai l’impression que la France ne veut pas de nous. À la préfecture, on nous laisse entendre que nous serions ici pour profiter de la situation, c’est traumatisant. » En tentant de quitter l’Ukraine, Nana a pourtant vécu des heures éprouvantes dont les autorités françaises ne semblent avoir cure. « À la gare, ils nous ont parqués dans les wagons à bagages, sans chauffage, alors que les Ukrainiens occupaient des voitures classiques. Arrivée à la frontière polonaise, on m’a frappée pour m’empêcher de passer. Je n’ai jamais vécu une telle violence raciste. »

Marie-Christine Vergiat : « Il a fallu qu’un conflit éclate pour que la directive réfugiés soit appliquée… »

À Orléans, la plupart des étudiants africains ayant fui l’Ukraine sont logés par une association dans un foyer situé au milieu de nulle part, sans connexion Internet. Ils disent n’avoir aucun accompagnement social et bénéficient tout juste de plateaux-repas. « Je suis allé chercher une carte SIM offerte par un opérateur aux déplacés ukrainiens, mais on m’a clairement dit que ça n’était pas pour des gens comme nous », explique l’un d’eux. Au-delà du 30 avril, date d’expiration de leur titre de séjour, ils ne savent pas s’ils pourront rester ou s’ils devront partir. « Mais pour aller où ? » s’inquiète Nana.

Contactée par l’Humanité, la préfecture campe sur ses positions, s’appuyant sur le texte réglementaire qui exclut théoriquement les étudiants étrangers des dispositifs de protection temporaire. La gouvernance de l’université d’Orléans est, elle, aux abonnés absents.

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Législatives: est-ce que la gauche peut prendre le pouvoir ?

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Face à un Emmanuel Macron mal réélu, la gauche espère déjouer le scénario d'une Assemblée nationale acquise au président, lors des législatives des 12 et 19 juin. Mais pour réussir ce tour de force, il faudra serrer les rangs. 

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

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VIDÉO. Morts au travail. Syndicats et associations tirent la sonnette d’alarme

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Un rassemblement s’est tenu aux abords du ministère du Travail afin de dénoncer les accidents mortels du travail, toujours plus nombreux en France. Une mobilisation qui s’inscrit dans le cadre de la journée internationale de la sécurité et de la santé au travail, ce jeudi 28 avril.

Franck Cartelet

Le sujet de la vie au travail est resté étonnamment absent des débats liés à l’élection présidentielle et pourtant il concerne des millions de salariés. C’est le 28 avril qui a été choisi par l’OIT (Organisation internationale du travail) depuis 1996, afin de rappeler au monde l’enjeu de la santé et la sécurité au travail. Une mobilisation qui avait pour mot d’ordre cette année : « Halte à l’impunité patronale ! ». 

A cette occasion, la Confédération européenne des syndicats (CES) met en garde : « si rien n’est fait pour rendre les lieux de travail plus sûrs, l’union européenne aura à déplorer plus de 27.000 décès d’ici 2029.»

Cordistes en colère

Une délégation de « cordistes en colère » s’est associée à l’évènement. Selon Grégory Molina, cordiste intérimaire en province : « Un manque de formation, d’informations et d’encadrement sur les chantiers liés avec une grande précarité de nos missions ne nous permet pas de mettre en avant notre droit de retrait car le risque serait de perdre son emploi ».

2.000 inspecteurs du travail 

Selon Nicolas Bonnet-Oulaldj, président du groupe communiste au Conseil de Paris, il est utile de commémorer cette journée afin de rendre visible les morts au travail et ne pas les oublier. « En 10 ans, l’inspection du travail a perdu 16% de ses salariés »,..., « Aujourd’hui en France, il n’existe plus que 2.000 inspecteurs du travail » s’alarme l’élu de Paris.

Conscients des risques liés à la sécurité au travail

Quand à Frédéric Mau, secrétaire fédéral de la CGT Construction, il tient à préciser que les jeunes qui arrivent sur le marché du travail sont bien plus conscients des risques liés à la sécurité au travail. Le responsable syndical conclut en précisant : « Il suffit de comparer les moyens mis en place pour le code républicain de la route et les moyens mis en place pour le code républicain du travail ».

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VIDÉO. Présidentielle. Après la déception du premier tour, des militants de gauche défient Macron

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Plusieurs centaines de manifestants, principalement des étudiants, ont protesté dimanche soir contre la réélection d'Emmanuel Macron place de la République à Paris.

Peu après l'annonce de la victoire du président sortant sur Marine Le Pen, ils étaient plusieurs centaines de manifestants à se rassembler place de la République à Paris, malgré un fort déploiement des forces de l'ordre et la présence de la BRAV ( Brigades de répression des actions violentes motorisées).

Les manifestants ont déployé une banderole proclamant "Ce qu'on n'aura pas par les urnes, on l'aura par la rue" avant de reprendre aux cris de "Macron nous fait la guerre et sa police aussi".

Envie de se battre

"C'est un soulagement en demi teinte car on n'a pas Le Pen au pouvoir mais on se retrouve avec Macron pour 5 ans de plus mais on a envie de se battre" nous explique Inès, étudiante de 23 ans et militante socialiste.

Pour Manon, le combat continue : "j'aimerai bien qui y ait une opposition partout, dans la rue, dans les lieux de travail, à l'Assemblée nationale et qu'on arrive à fédérer notre colère dans quelque chose de constructif et collectif".

Un rassemblement qui s'est déroulé dans le calme malgré quelques tensions plus tard dans la nuit.

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VIDÉO. Dans la fabrique des nouvelles Humanité(s)

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En 2022, l’Humanité a transformé son quotidien, son magazine et sa plateforme numérique… et en a profité pour saluer la grande chaîne humaine de tous professionnel.les, lectrices, lecteurs, et militant.es qui rendent son développement possible.

Les 20, 24 et 26 janvier, de nouvelles formules, plus incisives, mieux séquencées, plus aérées, mais aussi plus complémentaires entre elles, ont vu le jour avec l’ambition d’être plus utiles que jamais à leurs lectrices et lecteurs, dans un contexte rendu toujours plus difficile pour la presse, et particulièrement pour un groupe indépendant des puissances de l’argent comme l’Humanité.

À l’heure où le pluralisme et la démocratie sont menacés par une accélération de la concentration des médias, l’hégémonie des GAFAM et l’effondrement des politiques de soutien public à la création, l’Humanité, l’Humanité magazine et l’Humanite.fr entendent être présents et offensifs, donner la parole à celles et ceux qui souffrent, qui luttent, qui créent, mais aussi à ceux qui doutent, osent, essaient.

Nourrir la réflexion publique d’un éclairage original

Chaque heure, chaque jour, chaque semaine, dans leurs temporalités et spécificités respectives, chacun de ces titres s’efforce ainsi de nourrir la réflexion publique d’un éclairage original puisé, non seulement dans la tradition communiste et internationaliste, mais également dans le réel des combats qui se multiplient pour la hausse de la rémunération du travail et contre les délocalisations, pour le climat et contre le saccage de la nature, pour les droits des femmes et contre toutes les formes de racisme, pour le droit à la culture et l’émancipation de chacun et de chacune.

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Présidentielle. Dernier arrêt avant l’implosion ?

Actu

L’élection présidentielle 2022 restera dans les annales pour plusieurs raisons : campagne apathique, répétition d’un vote de barrage face à une extrême droite qui progresse, et tripartition politique du pays. La gauche, pour sa part, change de point de gravité idéologique et retrouve quelques ambitions.

Aurélien Soucheyre

Quelque chose se disloque. Emmanuel Macron a été réélu président de la République, dimanche dernier, comme par défaut. Il n’y a eu aucune liesse, aucune sensation de vivre un rendez-vous poli­tique majeur. Le propre discours du chef de l’État était sans souffle, sans âme. Après une campagne atone, la soirée électorale semblait presque irréelle, comme flottante.

Découvrez les résultats du second tour de l'élection présidentielle 2022 dans votre ville, votre département et votre région avec notre carte interactive.

L’enjeu était pourtant de taille : il s’agissait de battre l’extrême droite, de l’empêcher d’accéder au pouvoir. Les Français ont su répondre présent. Mais pour encore combien de temps ? Emmanuel Macron est passé de 66,17 % des suffrages en 2017 à 58,54 % en 2022. Il perd 3 millions de voix en cinq ans. Marine Le Pen, elle, progresse de 33,90 % à 41,46 % des suffrages, et gagne près de 3 millions de voix. Elle arrive même en tête dans 23 départements métro­politains et la plupart des territoires ultra­marins, où une immense colère s’est exprimée. Surtout, la candidate du RN a plus que doublé le score obtenu par son père en 2002… « Les idées que nous représentons arrivent à un sommet un soir de second tour. Ce résultat représente en lui-même une éclatante victoire », s’est auto­félicitée Marine Le Pen.

Ne lui en déplaise, le président doit sa réélection à la gauche

Mobilisation Anti-Le pen  malgré tout

S’il est toujours pratiqué, le front républicain perd peu à peu de son caractère automatique. Il semble loin le temps où Jacques Chirac rassemblait plus de 82 % des voix face à l’extrême droite. La faute à un Emmanuel Macron qui fracture le pays et brouille les repères. Son premier quinquennat aura été marqué par une casse sociale acharnée et une brutalité policière inouïe face aux gilets jaunes. La détestation du personnage est telle que l’appel de Marine Le Pen à dresser un « front anti-Macron » a marqué des points, à défaut de fonctionner pleinement. L’étude de l’Ifop montre ainsi que le vote « contre » le président de la République a augmenté­ en 2022 (42 %, contre 36 % en 2017), quand le vote « contre » Le Pen baissait… Le soulagement, à l’annonce des résultats, n’a pas duré longtemps, et semble bien mince au regard de la consternation et de la panique qu’aurait provoquées une victoire de l’extrême droite, qui préparait le pire des deux projets présentés, et de loin. 

Présidentielle. Un second tour révélateur des fractures françaises

Comment expliquer une telle apathie ? C’est que les Français ont su dire non à l’extrême droite, mais sans se faire aucune illusion concernant Emmanuel Macron, président des riches honni pour beaucoup. L’abstention a d’ailleurs augmenté, preuve que le choix à faire était pour certains cornélien, passant de 25,44 % en 2017 à 28 % en 2022. Selon l’Ifop, les électeurs de gauche qui avaient massivement voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour, et détenaient la clé du second, ont choisi dimanche dernier de s’abstenir pour 45 % d’entre eux, de faire barrage au RN en votant Macron pour 42 %, et de voter Le Pen pour 13 %. L’épouvantail d’une victoire de l’extrême droite s’est révélé moins effrayant puisqu’il s’agissait de faire gagner Macron. Mais le barrage a tenu…

Sociologie. Abstentionnistes, un « bloc » de 13 millions d’invisibles

À la faveur de cette campagne pleine de paradoxes, le président sortant est devenu le premier à être réélu, hors situation de cohabitation, de la Ve République. Giscard et Sarkozy avaient été battus, quand Hollande avait, lui, renoncé. Mitterrand et Chirac avaient été réélus, mais battus aux législatives précédentes. Certes, la crise du Covid, la guerre en Ukraine et un nouveau duel au second tour face au RN ont bien aidé Emmanuel Macron cette année. Mais le président a également su tirer pleinement parti de la recomposition poli­tique entamée en 2017 en siphonnant l’électorat de la droite traditionnelle, tout en conservant les électeurs de François Hollande décrochés en 2017. Il apparaît ainsi, à l’occasion du premier tour de l’élection présidentielle de 2022, que la France se sépare entre trois blocs idéologiques qui ont rassemblé chacun autour de 30 % des suffrages. Celui de la droite libérale incarné par Emmanuel Macron (27,85 % au premier tour, quand la candidature LR portée par Valérie Pécresse s’effondre à 4,78 %). Celui de l’extrême droite où Marine Le Pen (23,15 %) a remporté son duel avec Éric Zemmour (7,07 %). Et celui de la gauche, où Jean-Luc Mélenchon arrive de loin en tête (21,95 % pour l’insoumis, contre 4,63 % pour l’écologiste Yannick Jadot, 2,28 % pour le communiste Fabien Roussel et 1,75 % pour la socialiste Anne Hidalgo).

La France se sépare désormais en trois blocs rassemblant chacun autour de 30% des suffrages.

Des législatives en guise de troisième tour

Trois blocs, donc, dont les champions ont tous été portés par des formations politiques taillées sur mesure, qui s’avèrent très performantes lors d’un scrutin présidentiel, mais se sont montrées jusque-là incapables de s’implanter localement lors des régionales, départementales et municipales, où les partis (LR, PS, PCF) font mieux que résister. Depuis cinq ans, la photographie est ainsi des plus curieuses d’un vote à l’autre, les modalités de scrutin et les enjeux liés aux différentes élections ayant des incidences considérables sur les résultats. La recomposition à l’œuvre est cependant loin d’être terminée et pourrait s’accélérer à l’occasion des législatives, qui ressemblent d’année en année davantage à un troisième tour de la présidentielle qu’à un scrutin parlementaire.

Social et électoral, le troisième tour se prépare

Les institutions, un frein à la démocratie

La gauche, bien trop divisée le 10 avril dernier, pourrait créer la surprise si elle trouve le chemin de l’union. Il est d’ailleurs à noter qu’elle a progressé en nombre de voix cette année. Avec l’extrême gauche, elle passe ainsi de 27 % des suffrages et 9,9 millions de voix en 2017, à 32 % des suffrages et 11,2 millions de voix en 2022.

Dans le détail, sa composante « social-démocrate » régresse, puisque Benoît Hamon avait rassemblé 2,29 millions de voix en 2017, en étant soutenu par le PS et par EELV, quand les candidats de ces deux partis, Yannick Jadot et Anne Hidalgo, obtiennent cette année 2,24 millions de voix. La composante dite « radicale » de la gauche est, elle, en progression, puisqu’elle passe de 7 millions de voix recueillies en 2017 par Jean-Luc Mélenchon (à l’époque soutenu par la FI et le PCF), à 8,5 millions de voix récoltées cette année par l’insoumis et le candidat PCF Fabien Roussel (dont 7,7 millions de voix pour Mélenchon et 800 000 pour le communiste).

À GAUCHE, L’AILE SOCIAL-DÉMOCRATE (PS ET EELV) RECULE, QUAND LA COMPOSANTE DITE « RADICALE » (FI et PCF) est en nette progression

Reste à savoir qui a voté pour qui ? En substance, Emmanuel Macron a obtenu le vote des plus âgés et des plus aisés. Il est ici très surprenant de voir à quel point les personnes déjà à la retraite sont capables de se mobiliser pour un candidat qui propose de repousser l’âge de départ à 65 ans. Les jeunes, eux, ont davantage voté pour Jean-Luc Mélenchon, confirmant l’observation du politologue Vincent Tiberj, selon lequel « plus une cohorte électorale est récente, plus elle vote à gauche ». Le candidat de l’Union popu­laire arrive également en tête chez les chômeurs et chez les personnes gagnant moins de 950 euros par mois. Preuve qu’il a su convaincre une partie de l’électorat populaire, âprement disputé. De ce point de vue il est intéressant de noter que Fabien Roussel réalise ses meilleurs scores dans des départements ­ruraux (Corrèze, Allier, Nièvre…). Mais la gauche reste derrière Marine Le Pen chez les personnes ­gagnant moins de 1 250 euros par mois.

En tête dans les métropoles et les villes de plus de 50 000 habitants, l’insoumis est battu par la candidate RN dans les petites et moyennes communes. Les données de l’Insee et les enquêtes indiquent également que les ouvriers s’abstiennent plus que la moyenne et votent de plus en plus à l’extrême droite. « La progression sensible du vote Mélenchon n’a pas bouleversé le rapport des forces sociologiques qui pénalise la gauche depuis les années 1980. (…) La reconquête des catégories populaires par la gauche reste un objectif qui reste devant nous », mesure ainsi l’historien Roger Martelli.

Quant aux institutions de la Ve République, elles constituent plus que jamais un véritable frein à la démocratie. « Le système institutionnel français n’est pas fait pour une tripartition de l’espace politique, mais pour une bipolarisation, avec une gauche et une droite. Réduire l’offre à deux candidats au second tour fait qu’il y a forcément l’un des groupes qui n’est pas représenté, ce qui amène à une élection par défaut pour les deux tiers des électeurs », analyse le politologue Jean-Yves Dormagen. Quant à l’effet cathartique d’une telle campagne, il s’est avéré totalement absent. La colère et les revendications pourraient donc très vite gagner les rues.

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Législatives. Jean-Luc Mélenchon : « La lutte reprend : on peut conquérir le pouvoir »

Entretien

Le candidat FI, qui a réuni 22 % des voix au premier tour de la présidentielle, appelle la gauche à bâtir une « fédération » pour remporter la majorité aux scrutins des 12 et 19 juin. Entretien

Diego ChauvetJulia Hamlaoui

Dans l’entre-deux-tours, le candidat de l’Union populaire a lancé un appel à faire des élections législatives le « troisième tour » de la présidentielle et à l’« élire premier ministre ». Marine Le Pen désormais battue, Jean-Luc Mélenchon, qui fait « le pari qu’il n’y aura pas de prime au président si mal élu », estime nécessaire d’« unifier le maximum de forces » pour l’emporter. Alors qu’un accord est en cours de négociation à gauche (lire ici), il détaille les objectifs de la France insoumise.

Vous appelez les citoyens à vous élire premier ministre. Comment les convaincre qu’une victoire est possible aux législatives ?

La présidentielle a recomposé le paysage politique en faisant émerger trois blocs politiques à peu près égaux : le bloc libéral, qui inclut la droite traditionnelle, celui d’extrême droite et enfin ce que nous avons appelé le bloc populaire. Ce dernier est le résultat d’une stratégie, dont le début est dans le Front de gauche de 2012, d’une construction patiente qui a aggloméré successivement plusieurs pans de la population autour d’une idée portée par « l’Avenir en commun ». C’est un bloc social, celui des déshérités, et un bloc cohérent sur les mesures de rupture avec le capitalisme. La présidentielle n’a pas fait naître une véritable majorité politique. Tous les voyants de la crise démocratique restent allumés, comme tous ceux de la crise écologique et sociale. Ça fait beaucoup. Ceux qui ont porté ma candidature ressentent une frustration d’avoir raté la marche du second tour à 420 000 voix. Nous aurions pu le faire si nous avions été organisés comme avant dans une alliance avec les communistes. Mais ce n’est pas une frustration résignée. Car, avec ce troisième tour, la lutte reprend : on peut conquérir le pouvoir. L’enjeu est immense : tous ceux qui attendaient l’augmentation du Smic ou la retraite à 60 ans en savent quelque chose. Le dernier élément clé, c’est notre capacité à démontrer qu’on fait tout ce qu’on peut pour unifier le maximum de forces.

Législatives. La gauche sera-t-elle unie en juin ?

Les macronistes persiflent sur un tel scénario de cohabitation avec vous, expliquant que c’est impossible compte tenu de la logique du calendrier électoral de la Ve République. Que leur opposez-vous ?

C’est vrai quand l’élu gagne à la loyale avec un vrai choix. Mais c’est la troisième fois qu’on fait le coup au pays du vote par contrainte. En 2007, trois quarts des électeurs étaient représentés par les candidats du second tour, là c’est à peine un tiers des inscrits. L’abstention a progressé et le gagnant a perdu presque 2 millions de voix par rapport à l’élection précédente. C’est un gouffre. Je fais le pari qu’il n’y aura pas de prime au président si mal élu.

Je fais le pari qu'il n'y aura pas de prime au président si mal élu. Jean-Luc Mélenchon

Certains vous reprochent de personnaliser les législatives et ainsi de participer aux travers de la Ve République…

J’ai même entendu dire que c’était dévaloriser les élections législatives que de les qualifier de troisième tour de la présidentielle. C’est exactement l’inverse : il s’agit d’élever l’enjeu d’une élection considérée comme une formalité administrative au niveau de la présidentielle. C’est déjà un peu de la VIe République dans la Ve.

À quoi ressembleraient vos premiers jours à Matignon ?

La retraite à 60 ans, le refus du RSA-travail forcé, la réduction des écarts de salaires, l’allocation dignité, la garantie d’autonomie des étudiants… Il s’agirait aussi, en discussion avec le président de la République, d’obtenir soit un processus constituant, soit, si c’est impossible, le RIC (référendum d’initiative citoyenne – NDLR) et le référendum révocatoire par la négociation entre les deux Chambres. Les marqueurs essentiels de la présidentielle se retrouvent dans le programme des législatives. Et cela non parce que nous voudrions être « hégémoniques », mais parce que nous avons passé vingt mois de campagne à convaincre, jour après jour, par des milliers de rencontres.

Quelles seraient vos marges de manœuvre dans le cadre d’une cohabitation avec Emmanuel Macron ?

La Ve République est l’enfant de circonstances : on sortait d’un régime d’Assemblée, d’une crise nationale épouvantable liée à la décolonisation et de Gaulle a mis ses œufs dans plusieurs paniers. Si bien que la Constitution donne à la fois un rôle absolument extravagant au chef de l’État mais elle confère aussi beaucoup de pouvoir au premier ministre. L’article 20 dit même qu’il « détermine et conduit la politique de la nation ».

Deux mois après l’invasion russe, la guerre en Ukraine s’enlise et fait craindre le pire. Quelles initiatives prendre en faveur de la paix ?

La guerre, dont Poutine porte la responsabilité entière, est un tremblement de terre géopolitique dont on n’a pas encore mesuré toutes les conséquences. Dans un premier temps, il faut obtenir de la Russie la fin des combats et l’évacuation du territoire ukrainien. Les sites nucléaires doivent aussi être protégés, et le premier ministre peut proposer d’y envoyer les casques bleus, et, s’il le faut, tous français. Ensuite, on ne peut pas parler de sanctions économiques sans dire les moyens de s’en protéger nous-mêmes. Nous ne pouvons nous passer ni de gaz ni de pétrole. Il faut donc penser des alternatives, par exemple avec l’Algérie pour un pacte blé contre pétrole et gaz. Nous avions affirmé, nous, Français, que jamais plus l’Europe ne serait le théâtre d’une guerre et que la dissuasion nous en protégerait. Mais la guerre a lieu, et nous n’avons rien pu faire ! Un énorme défi nous est lancé. Ma politique reste celle d’un non-aligné. Les Français n’ont pas intérêt à aller s’enferrer dans tous les combats du monde sans avoir décidé par eux-mêmes ce qui est le plus conforme à leur intérêt.

Vous appelez à « élargir l’Union populaire ». Que proposez-vous concrètement aux autres forces politiques ?

Le vote a tranché au moins une question : qui de la rupture ou de l’accompagnement du néolibéralisme est majoritaire à gauche. Ça donne un cap, une orientation générale. Et les citoyens ont autant voté pour le programme que pour un candidat. « L’Avenir en commun » est un programme de rupture. Il est héritier des luttes de la société française. C’est un prolongement de « l’Humain d’abord », programme du Front de gauche en 2012. Sa mise à jour à travers les combats parlementaires s’est faite souvent avec des votes convergents des socialistes, et dans 98 % des cas des communistes. Les différences entre notre programme et celui des communistes ne sont pas si importantes qu’elles justifient la séparation imposée par la campagne présidentielle.

il s'agit d'élever l'enjeu des législatives au niveau de la présidentielle. Jean-Luc Mélenchon

Ensuite, ce n’est pas un accord électoral que nous proposons, même s’il est inclus. C’est un accord programmatique sans lequel il ne peut y avoir d’accord électoral. Nous voulons un programme qui nous permette de gouverner. Ce que nous proposons n’est pas l’ancienne union de la gauche. Il s’agissait alors d’un parti dominant sans aucune structure de médiation avec les autres. Nous proposons que chacun ait un groupe parlementaire, et en même temps un intergroupe. Et un Parlement commun sur le mode de l’Union populaire actuelle. Une fois d’accord, on peut ainsi continuer à tenir la ligne pendant cinq ans. Avec le vocable « union de la gauche », on reste enfermé dans la logique de la collection des logos et du commandement politique vertical. L’Union populaire est une démarche sur un programme. Elle donne une méthode qui permet à chaque organisation de rester elle-même et au peuple d’entrer en action. Je parle ici d’une fédération, ou d’une confédération, qui crée un cadre commun, un programme partagé, un Parlement commun.

En 2017, vous estimiez que le rassemblement des forces de gauche représentait un repoussoir. Qu’est-ce qui a changé depuis ?

Rien. Mais notre score a tranché. Il faut tourner la page et jeter la rancune à la rivière. Ou bien les masses tranchent les problèmes par le vote, ou bien on reste coincé dans les conflits. Ce ne sont pas nos arguments qui changent la réalité, c’est la pratique. Si les communistes aujourd’hui acceptent l’accord qu’on leur propose, ils sont les bienvenus et on travaillera ensemble.

Cette présidentielle confirme une recomposition politique en trois blocs. Élément majeur de ce scrutin, le centre de gravité de la gauche s’est déplacé d’un social-libéralisme à une gauche de transformation sociale. Comment analysez-vous cette première victoire idéologique et comment la faire fructifier ?

En 2017, on avait déjà gagné. Mais comme tout avait l’air accidentel, y compris le surgissement de Macron, beaucoup n’ont pas vu ce que signifiait l’effondrement des deux partis traditionnels qu’étaient LR et le PS. En France, l’un des pays au centre du capitalisme mondial, la gauche radicale a été à deux doigts d’arriver au second tour. Ce progrès n’est pas définitif, mais le scénario à l’italienne de l’éradication de la gauche de rupture est derrière nous. D’autant que, dans l’intervalle, les sociaux-libéraux ont perdu la capacité d’entraînement de la société. La composition sociale du centre gauche l’empêche d’entraîner les classes populaires dans une illusion collective libérale du mieux-être pour demain. C’est aussi une raison pour laquelle l’alliance avec les communistes est si importante. La culture communiste est une culture de rupture avec le capitalisme. Nous avons ce socle en commun, et il est très important qu’il soit le plus fort possible.

les différences entre notre programme et celui des communistes ne sont pas si importantes. Jean-Luc Mélenchon

En ce qui concerne la gauche, elle a toujours existé, et elle existera toujours. Toute ma vie est liée à la gauche. Mais j’ai proposé de laisser ce mot en friche, c’est-à-dire d’attendre qu’il manifeste une nouvelle fécondité. Nous n’y sommes pas encore. Ce qui faisait notre force auparavant, c’étaient des masses concentrées : des ouvriers dans des usines, des statuts de la fonction publique regroupant des millions de personnes. Un acteur nouveau joue ce rôle central aujourd’hui : le peuple. Avec des penseurs communistes, on s’est un peu accrochés sur le concept de peuple. Mais je veux en discuter. Le XXIe siècle a besoin d’une théorie matérialiste de la révolution citoyenne, objectif commun de nos deux organisations.

Douze millions d’électeurs ne sont pas allés voter au premier tour. Une partie des classes populaires, notamment celles des territoires ruraux ou désindustrialisés, s’est davantage tournée vers l’abstention et l’extrême droite…

Il y a en effet un quatrième bloc abstentionniste. Il contient différentes composantes : les mal-inscrits – plusieurs millions tout de même –, et d’autres qui ne votent pas en estimant que ça ne sert à rien. Que leur vote n’a jamais changé leur vie. Difficile de leur donner tort. La gauche des 35 heures commence à dater. Le programme commun, c’est Vercingétorix pour les plus jeunes. Nous avons un travail acharné à mener. Je n’adhère pas au concept de « France périphérique », selon laquelle les citoyens sont réductibles à leur adresse. Comme ils ne le sont pas à leur religion. Ils sont tout cela à la fois et bien d’autres choses. Quant à l’extrême droite, beaucoup de citoyens pensent qu’elle est le plus gros bâton pour taper Macron. Il faut être présent sur le terrain comme nous contre l’imposture sociale du RN. Cessons de mythifier les classes sociales en leur attribuant une pensée automatique. En effet, le vote Le Pen au second tour a représenté pour certains un « vote de classe ». Ils ont été encouragés à ça. Notamment par ceux qui ont aboyé avec les loups contre les musulmans ou nié les violences policières ! Ils ont aussi mené une guerre stupide contre les outils intellectuels nous montrant comment la question des discriminations religieuses pouvait croiser celle de la classe sociale : l’intersectionnalité, tournée en dérision par des ignorants. Ils n’ont jamais lu Frantz Fanon ! Rompre les consensus pourris, comme ceux-là, cela fait partie de nos tâches. L’intersectionnalité est un outil pour comprendre le réel, comme le matérialisme.

Une fuite des électeurs à colmater d’ici le troisième tour

Serez-vous candidat aux élections législatives ?

Je ne cherche pas à créer un faux suspense mais j’hésite encore. Je n’ai pas besoin d’être député pour être premier ministre. Six sur 24 depuis 1958 ne l’étaient pas. Pour l’immédiat, gagner les législatives, c’est ce qui m’intéresse.

Jean-Luc MélenchonLégislatives 2022france insoumiseunion populaire
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Après l’échec, les Verts retombent dans leurs travers

Actu

EELV Maintenant que le danger immédiat de l’extrême droite est écarté, les écologistes commencent à régler leurs comptes pour expliquer leur score de 4,6 %. Le candidat Jadot est une cible toute désignée pour une grande partie de l’état-major.

Emilio Meslet

Il y a ceux qui ont quitté le navire en plein naufrage. Et puis il y a ceux qui ont attendu que le bateau coule pour tenter de noyer le capitaine Jadot pour ne pas avoir vu l’iceberg. Car, si la frégate EELV est si mal en point au terme d’une présidentielle dont elle espérait sortir renforcée, la plupart des écologistes n’ont que peu de doutes sur l’identité du responsable de la catastrophe, à savoir un score de 4,6 % qui a conduit au non-remboursement des frais de campagne. Maintenant que Marine Le Pen a été battue, le semblant d’unité de l’entre-deux-tours a volé en éclats pour laisser place à de violents règlements de comptes comme seuls les Verts peuvent en offrir. Et pour une fois, ce n’est pas Sandrine Rousseau qui a allumé la mèche.

Un candidat qui aurait « singé Macron »

Sur une boucle interne de discussion, le secrétaire national Julien Bayou a livré une sévère analyse, censée rester secrète jusqu’à ce que l’Express la révèle. Il vise directement le candidat qui aurait « singé Macron » et fustige « la non-préparation et l’absence d’ambition du projet et de la candidature » : « On n’est pas perçus comme utiles, ni par les ONG (du mouvement climat) ni par les électeurs. » Bref, rien ne va. Et encore moins le slogan « Faire face », que le patron des Verts juge « statique, conservateur et vaguement présidentiable ». À ce réquisitoire « injuste et scandaleux », Mounir Satouri, directeur de campagne de Yannick Jadot, répond : « Tu es bien placé pour savoir que l’obstacle principal était l’incapacité du parti à mobiliser la société civile, engagée depuis des mois pour l’unité de la gauche. » « Cela n’aurait jamais dû sortir, Julien expliquait une position personnelle dans un long message faisant le bilan », tempère Sandra Regol, secrétaire nationale adjointe. Une fuite dans la presse qui a obligé Julien Bayou à rétropédaler en disant qu’il avait « plusieurs fois rappelé (qu’il était) fier que Yannick (Jadot) tienne bon sur (leurs) valeurs ».

Malgré la défense du clan Jadot qui assure prendre « (sa) responsabilité » dans cet « échec », tout en accusant la direction d’EELV d’avoir organisé une primaire trop tard , les critiques émises par Julien Bayou sont largement partagées au sein d’un pôle écologiste au bord de l’implosion. « Il a raison : quand on change trois fois de slogan dans une campagne, c’est qu’il y a un problème. Mais ce genre d’échanges fait cours d’école », déplore un élu Vert marqué à gauche. Pour comprendre les raisons de la défaite, « un questionnaire a été envoyé aux militants et aux groupes de soutien », fait savoir Sandra Regol.

« une défaite qui vient de loin »

Un autre cadre s’attaque plutôt à la stratégie du présidentiable : « Il aurait mieux valu capitaliser sur nos forces plutôt que d’essayer de changer pendant la campagne. Car les déçus du macronisme ont finalement encore voté Macron. Il est évident que Jadot ne pouvait pas aller chercher des électeurs de Mélenchon, non pas à cause de son programme mais de ce qu’il incarne, de son histoire. » Et le même écologiste de poursuivre sa démonstration : « On ne peut pas dire qu’il est Macron-compatible, ce n’est pas vrai. Mais il essaye de se faire adouber par le système. Sauf que ce n’est pas le rôle de l’écologie politique de gauche qui doit le bousculer. Lui croit dans la transformation du néolibéralisme par l’intérieur, pas moi. »

Un membre de l’équipe de campagne estime, lui, qu’il « manque l’analyse structurelle d’une défaite qui vient de loin » : « Nous n’avions pas tranché nos débats d’orientation. Pendant la campagne, sur les plateaux de télévision, j’étais emmerdé quand on me demandait les idées fortes qui structuraient le programme. Parce qu’il n’y en avait pas… » Là où Yannick Jadot, interrogé sur France Inter, ne remet pas en cause sa ligne, se contentant de dire que son erreur stratégique était d’avoir voulu « apaiser le débat dans une campagne où les colères ont gagné ». « Ça a été une campagne des dirigismes d’État qui a fait l’impasse sur les syndicats, les collectivités locales », regrette-t-il, jugeant que ceci est une « impasse ».

C’est pour cela que l’ex-candidat­ d’EELV pense qu’une coalition derrière Jean-Luc Mélenchon, pourtant arrivé largement en tête à gauche au soir du 10 avril, « ne marchera pas ». Ses proches penchent plutôt pour une union « technique », alors que la direction est engagée dans un processus de négociation censé aboutir à un accord programmatique. Une fracture de plus dans un parti qui n’en manque pas, d’autant plus que ses anciens concurrents à la primaire, Sandrine Rousseau et Éric Piolle, poussent aussi pour un rassemblement derrière l’Union populaire et son leader.

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Présidentielle. L’outre-mer bascule dans un vote de colère pour Le Pen

Actu

Dans les territoires ultramarins, le scrutin du second tour s’est déroulé samedi 23 avril. La candidate du RN est arrivée largement en tête dans la plupart d’entre eux. Un véritable séisme dans ces régions où l’extrême droite est traditionnellement faible.

Khoumbaré Semega

L’injonction au vote barrage contre l’extrême droite n’a pas convaincu l’outre-mer, loin de là. Avec le décalage horaire, les électeurs des territoires ultramarins ont voté le samedi 23 avril. Dans huit d’entre eux, la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, Saint-Martin, Saint-Barthélemy, La Réunion, Saint-Pierre-et-Miquelon ou encore Mayotte, la candidate d’extrême droite est arrivée largement en tête devant Emmanuel Macron. Loin du front républicain, c’est l’« antimacronisme » qui a motivé de nombreux électeurs. Par rapport à la métropole, le rapport de forces est inversé quasiment au chiffre près avec 58,5 % de voix dans l’ensemble des territoires, contre 41,5 % pour le président réélu. Marine Le Pen obtient son meilleur score ultramarin en Guadeloupe, avec presque 70 % des voix.

Présidentielle. Un second tour révélateur des fractures françaises

En 2017, Emmanuel Macron avait pourtant récolté près de 65 % des voix dans ces territoires qui, désormais, rejettent massivement sa politique. En témoigne un sursaut de mobilisation notable des Français ultramarins. Dans pratiquement tous ces territoires, le taux de participation est nettement plus élevé qu’au premier tour, même s’il reste très faible par rapport à la métropole : 47 % en Guadeloupe, 42,2 % en Polynésie française ou même 17 % à Mayotte, qui a d’ailleurs enregistré un taux d’abstention record. En Martinique, ils sont 45,45 % à s’être déplacés, soit sept points de plus qu’au premier tour.

Le mépris de Paris

Ces résultats favorables à Marine Le Pen soulignent le ras-le-bol des territoires ultramarins français, premières victimes de la crise sanitaire. Au manque d’équipements, de personnels de santé, à la défaillance des institutions et au sentiment d’être méprisés par Paris, s’est ajoutée l’instauration du passe sanitaire puis vaccinal, qui a été particulièrement mal vécue dans des régions à forte tendance antivax. Déjà touchés par des crises sociales récurrentes, ils subissent également l’augmentation du prix des matières premières : essence, produits agricoles, gaz, électricité ou encore eau potable. Autant de griefs qui ont participé au rejet d’Emmanuel Macron.

Au premier tour, pourtant, c’est le candidat de l’Union populaire, Jean-Luc Mélenchon, qui était arrivé largement en tête dans quasiment tous les territoires ultramarins, à l’exception de la Polynésie, de Mayotte, de la Nouvelle-Calédonie et de Wallis-et-Futuna. Mais sa défaite a laissé un goût amer. C’est peu dire que la consigne de vote du candidat insoumis – « pas une voix à l’extrême droite » – n’a pas été suivie. La réélection d’Emmanuel Macron augure de relations tendues entre l’outre-mer et l’État pour ce nouveau quinquennat.

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Une nouvelle séquence politique

Éditorial

Jean-Emmanuel Ducoin

Du jamais-vu. Au lendemain de son élection, Emmanuel Macron cherche les moindres traces d’une adhésion populaire véritable. Il ne les trouvera pas. Non seulement il a perdu 2 millions de suffrages exprimés par rapport à 2017 – Marine Le Pen en récolte plus de 2,5 millions supplémentaires –, mais les enquêtes d’opinion indiquent de manière implacable qu’une large majorité des Français souhaitent une cohabitation lors de son second quinquennat. En résumé, 63 % des personnes interrogées espèrent que le chef de l’État réélu « ne dispose pas d’une majorité » à l’issue des légis­latives, sachant que 44 % aimeraient le voir cohabiter avec Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre. Enfin, 57 % de nos concitoyens plaident pour que les partis de gauche (FI, PCF, EELV et PS) présentent des candidats communs. L’union des forces de progrès reste dans les têtes, telle une aspiration sinon une exigence…

Nous entrons dans une nouvelle séquence politique. Elle peut, de toute évidence, ne pas ressembler à celle de 2017 et fracasser l’absurdité du désespoir. Le gagnant ne bénéficie d’aucun blanc-seing, d’autant que sa propre campagne électorale, brève et assez évanescente, n’a pas servi de purge cathartique des monumentales colères qui traversent le pays. Sombre victoire en vérité. Emmanuel Macron se voit élu dans un océan d’abstention, avec, en sus, 3 millions de votes blancs et nuls, et au moins la moitié des personnes ayant voté pour lui ont glissé son nom dans l’urne pour barrer la route à l’extrême droite et non par soutien à son projet libéral. Le voilà très affaibli, dans un contexte de possible explosion sociale. Pouvoir d’achat en berne, colère dans les hôpitaux et dans le monde éducatif, réforme des retraites pouvant être décidée par 49-3 (dixit Bruno Le Maire), urgence climatique, etc. : le président ne possède aucun état de grâce pour le début de son nouveau mandat. Parlons plutôt de défiance.

Rien n’est impossible désormais pour répondre aux attentes populaires, enclencher une vraie dynamique d’espoir, et s’adresser aux 11 millions d’électeurs de gauche du premier tour et aux 12 millions d’abstentionnistes. L’objectif : élire une majorité au Parlement et battre le bloc raciste de l’extrême droite, comme le bloc libéral de la droite représenté par Macron.

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Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous aussi, participez :

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  2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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Améliorer nos fins de mois et agir contre la fin du monde

Chronique

En raison de la priorité donnée aux reportages et commentaires sur la guerre en Ukraine, ainsi qu’à l’élection présidentielle, le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a été largement escamoté par les médias en France. Il est pourtant urgent d’agir pour respecter les engagements pris en 2015 lors de la COP21 à Paris.

Gérard Le Puill

Depuis quelques jours, une vague de chaleur déferle sur la ville de Delhi en Inde ou la température pourrait atteindre 46 degrés Celsius ce jeudi 28 avril. Voilà qui nous rappelle l’importance du dernier rapport du GIEC, publié en avril mais largement occulté en France. Il nous prévient que nous évoluons sur une courbe qui se traduira par un réchauffement global de +3,2 °C en 2100 si l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre se poursuit au rythme actuel dans le monde. Nous sommes donc loin de l’objectif de +2 °C, voire de +1,5 °C retenu par les 195 Parties ayant approuvé, puis signé, l’accord intervenu lors de la COP21 de Paris en décembre 2015. Suite à l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, la spéculation sur les prix du pétrole, du gaz, des engrais et de différents métaux nous montre à quel point les pays capitalistes développés demeurent dépendants des énergies et des autres matières premières fossiles dans leurs activités économiques, qu’il s’agisse de l’industrie, des transports ou de la production de notre nourriture quotidienne.

Les chiffres cités dans le dernier rapport du GIEC indiquent que « les émissions par habitant des pays riches restent obstinément élevées, avec une empreinte carbone individuelle en Australie, au Canada et aux États-Unis deux fois plus marquée que dans les autres nations occidentales (…) Les émissions liées aux transports ont progressé en moyenne de 2 % par an entre 2010 et 2019, à cause d’une forte demande pour voyager, de véhicules plus lourds, de faibles efficiences et d’un déplacement organisé autour de la voiture (…) Les engagements actuels des États ne permettront pas de limiter le réchauffement à +1,5 °C. De nombreux objectifs de neutralité carbone sont définis de manière ambiguë et les lois nécessaires ne sont pas encore votées. Les alternatives à faible émission nécessitent beaucoup d’investissements… ».

Des voitures électriques trop gourmandes en métaux rares

C’est notamment le cas de la conversion à la voiture électrique soutenue à grand renfort de publicité en France, en Europe et au-delà. Mais dans le système capitaliste mondialisé tel qu’il fonctionne aujourd’hui, cela passe par une surconsommation des métaux rares dont l’extraction et la transformation seront gourmandes en énergies fossiles et très émettrices de CO2. Cela se traduira aussi par des délocalisations de productions décidées par des donneurs d’ordre vers les pays à bas coûts de main-d’œuvre. On en voit déjà les conséquences en France dans le secteur de l‘automobile avec la réduction ou l’arrêt des commandes de Renault et de Stellantis auprès des sous-traitants présents sur le territoire national.

La campagne d’avant le premier tour pour l’élection présidentielle nous a aussi montré que certains candidats se réclamant de la gauche et de l’écologie n’étaient pas les défenseurs les plus cohérents de la réduction des émissions de gaz à effet de serre en proposant la fermeture définitive toutes nos centrales nucléaires d’ici 2050, en renonçant parallèlement à la construction des EPR modernes, consommant moins d’uranium et pouvant recycler en partie l’uranium non consommé par les centrales actuelles.

Le communiste Fabien Roussel ne fit pas de démagogie électoraliste. En témoigne, pour mémoire, ce paragraphe de sa profession de foi intitulé « Ma France écologique et souveraine », dans lequel on pouvait lire : « Mix énergétique nucléaire et renouvelable pour assurer notre souveraineté ; plan de relocalisation de la production industrielle et de développement de l’agriculture française ; réouverture des petites lignes de la SNCF et gratuité publics urbains ; construction de 200 000 logements sociaux par an et rénovation thermique de 700 000 logements ».

Quand EDF vend l’électricité à perte pour enrichir le privé

C’est en agissant de cette manière dans tous les pays et sur tous les continents qu’il serait possible d’éviter un réchauffement planétaire annonciateur d’un début de fin du monde d’ici la fin du siècle. C’est aussi la seule voie pour éviter des fins de mois toujours plus difficiles pour l’immense majorité des 9 milliards d’humains qui peupleront la planète d’ici 2050. Depuis plus de vingt ans, la France n’a cessé, sous les présidences successives de Chirac, Sarkozy, Hollande et Macron d’obéir aux directives absurdes de la Commission européenne qui font intervenir en France des firmes privées sur des tronçons de réseaux de la SNCF en réduisant l’efficacité globale du rail comme mode de transport pour faire décroître les émissions de CO2. Il en va de même concernant la distribution d’électricité. Ayant l’obligation d’appliquer une directive européenne, EDF vend à perte le quart de la production de ses centrales nucléaire pour permettre à des firmes privées d’être présentes sur le marché, même quand elles ne produisent rien.

En juin prochain, voter pour élire un maximum de députés communistes sera le meilleur moyen de s’opposer à ces politiques absurdes et totalement inappropriées face au réchauffement climatique. Ajoutons que le travail persévérant du député communiste André Chassaigne durant la mandature qui s’achève a permis revaloriser les pensions de retraite de plus de 400 000 paysans et d’autant de conjoints collaborateurs de 15 à 20 % depuis le mois de novembre 2021 pour les premiers, de janvier 2022 pour les seconds. Cette loi s’appliquera aussi aux pensions des paysans qui seront très nombreux à faire valoir leur droit à la retraite durant le quinquennat à venir.

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L'Humanité

Les contes de Florence Delay

Chronique

Vincent Roy

Qui sont les « pauvres d’esprit » qui auront le bonheur d’accéder aux « Royaume des cieux » ? Que signifie « pauvres d’esprit » ? Pourquoi Le Caravage, dans un tableau célèbre, La Conversion de saint Paul (1600), représente-t-il Saul de Tarse – qui devient Paul, sur le chemin de Damas, à la suite de sa conversion – « cloué à terre » avec, près de lui, un cheval dont, cela ne fait aucun doute, il serait tombé ? Fallait-il, absolument, que le futur apôtre tombe de haut pour que sa conversion soit fugurante, miraculeuse ? Voici notamment des questions (mais il y en a bien d’autres), auxquelles répond savamment Florence Delay dans son magnifique petit livre intitulé Il n’y a pas de cheval sur le chemin de Damas. Oui, car Saul, pour devenir Paul, n’est pas tombé de cheval lorsqu’il a entendu la voix du ciel. Il reste qu’à partir du XIIème siècle, le cheval est de tous les tableaux représentant la scène, à l’exception d’une fresque de Luca Signorelli. Pourquoi a-t-on prêté un cheval à Saul ?

De conversion, il est beaucoup question encore : celle de Claudel, celle d’Ignace de Loyola (c’est en lisant qu’il « évangélisa sa nature païenne »), de Max Jacob… Chacun de ces récits est un conte ; et c’est bien ce qui captive Florence Delay qui les entremêle à l’envie. C’est qu’elle se délecte des fables (ou des histoires vraies, mais le sont-elles vraiment ?) du « merveilleux » chrétien. Alors elle les tisse les unes avec les autres si bien que la richesse de la tapisserie qu’elle nous propose tient ensemble à la variété des couleurs et des motifs.

A l’instar du cheval de Paul, se succèdent le lion de Jérôme, le petit poisson de saint Corentin, le cerf de saint Hubert, l’aigle de Jean, les oiseaux de François d’Assise, le chien de Roch : « Les animaux parlent depuis les commencements, depuis que le serpent s’adressa à Eve ». Les peintres comme les écrivains ont de l’imagination, c’est leur métier. C’est quoi, en vérité, l’imagination ? Le fait de croire à ses rêves ou de rêver la réalité. En somme de la voir telle que l’on est (pour paraphraser Eluard). Florence Delay nous communique sa joie : elle passe dans sa prose. Et sa prose (souvent poétique), est portée par une foi. Celle qui consiste à croire aux beautés de la création.

Il n’y a pas de cheval sur le chemin de Damas. De Florence Delay, Le Seuil 160 p. 18 euros

L'Humanité

L’épaisseur prêtée à de minces présences

Chronique

Jean-Claude Lebrun

L’auteure, qui se partage entre la littérature et la ­peinture, opère leur jonction dans trente et un textes courts qui disent autant ses qualités d’observatrice que la fertilité de son imagination. À chaque fois un tableau, reproduit en ouverture, déclenche l’écriture. À cause de silhouettes à peine esquissées, de personnages qu’à première vue l’on ne remarque pas. Pour mettre un peu de vie dans un paysage, accessoirement fournir au ­regard une échelle de grandeur. Attentive à leur discrète présence, parfois une simple touche rapide dans un recoin de la toile, elle invente à ces inconnus une histoire qui enrichit le tableau d’un surplus de sens et projette ces oubliés dans une nouvelle dimension.

Si la peinture du XIXe siècle, tournant le dos aux grands sujets mythologiques, historiques et religieux, fournit à Marie Sizun le plus important de sa matière, celle-ci ne s’interdit pas quelques pas de côté, vers la fin du Moyen Âge, avec les Très Riches Heures du duc de Berry, et le début du XXe avec, entre autres, Bonnard, Vuillard ou Vallotton. Ne s’en tenant pas aux noms les plus prestigieux, elle fait entrer dans ses « fantaisies » des artistes moins connus qui contribuent à la diversité du paysage pictural. Tels Charles Cottet, Norman Garstin ou Henri Le Sidaner. À tous les anonymes convoqués, comme si de rien n’était, par ces peintres, elle prête des destinées qui inscrivent les œuvres dans une sorte de réalité augmentée. Deux hommes marchent côte à côte en contrebas sur une plage et impossible de ne pas penser à la femme qui les réunit et les sépare. Un profil féminin appuyé à un muret, sur la hauteur une chapelle sous le soleil méditerranéen, la jeune novice ne prononcera pas ses vœux et choisira l’aventure dans le monde. Une autre femme se hâte en plein midi, comme revenant d’un « extra » avant de reprendre son travail de couturière, pour elle la seule façon de s’en sortir. Ailleurs une domestique, une lingère et la souffrance causée par des hommes.

Marie Sizun, en écrivaine et peintre subtiles, n’appuie ­jamais le trait. Des éléments déposés sur la toile, elle déduit une situation, un moment dans une vie, une intrigue en amont. Car, pour elle, ce sont les petits personnages qui font vibrer l’œuvre et l’instituent partie ­prenante de la complexité de l’existence. Le temps suspendu par le geste artistique se remet en mouvement. La littérature continuant en quelque sorte la peinture. Ces textes courts d’une rare beauté, saturés d’émotion, sont également une invite à la réflexion. Sur la peinture et l’écriture.

Chronique littéraire de Jean-Claude LebrunLittératurePeinture
L'Humanité

Ludmila Oulitskaïa : « Cette guerre avec nos frères est épouvantable »

Entretien

De passage à Paris, la romancière russe évoque son recueil de nouvelles, le Corps de l’âme. Elle a dû quitter Moscou pour Berlin dès l’annonce de l’invasion de l’Ukraine, mais espère, sans trop d’illusions, pouvoir rentrer chez elle.

Muriel Steinmetz

La romancière russe Ludmila Oulitskaïa est venue à Paris à l’occasion de la publication, en France, de son recueil de nouvelles le Corps de l’âme (1). Les femmes y sont au premier plan. On découvre, par exemple, deux homosexuelles, l’une d’origine azérie, l’autre arménienne, mariées ensemble à l’étranger. L’une va mourir… Une femme, mi-balte, mi-polonaise, dont la mère s’est suicidée comme Anna Karénine, découvre l’amour sur le tard avec un neurologue juif. Quand il meurt, la tentation du suicide s’impose à elle… Ces nouvelles, jusque dans la noirceur, sont empreintes d’humour et parfois nimbées d’une aura métaphysique.

Ludmila Oulitskaïa, grande voix de la littérature russe contemporaine, très lue dans son pays natal, partout traduite, est titulaire de nombreuses récompenses en Russie et ailleurs (en France, en 1996, son roman Sonietchka obtenait le Médicis étranger et, en 2011, lui était attribué le prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes). Tout récemment lui a été décerné le prestigieux prix espagnol Formentor de la littérature.

Elle est née en 1943, dans l’Oural, où s’étaient réfugiés ses parents moscovites. En 2012, dans Détritus sacrés, elle se décrivait « comme la dernière juive d’une famille assimilée ». Elle a été biologiste généticienne, licenciée pour faits de dissidence, sa machine à écrire professionnelle ayant servi à composer des « samizdats » (ouvrages clandestins). Dès lors, elle a écrit, pour la radio, le théâtre, des nouvelles, des romans. Son engagement contre l’homophobie lui a valu, en 2016, d’être attaquée par de jeunes militants ­pro-Poutine. Le 25 février, dans une tribune publiée dans l’Obs, elle affirmait d’emblée éprouver « de la douleur, de la peur, de la honte » à cause de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. « Il faut absolument, disait-elle, stopper cette guerre qui se déchaîne de plus en plus à chaque minute qui passe et résister à la propagande mensongère dont tous les médias inondent notre population. » De cela aussi, elle nous parle.

La suite de récits présents dans le Corps de l’âme s’attache à de multiples portraits de femmes, confrontées à différentes formes d’adversité sociale dans la société russe. Peut-on dire qu’il s’agit là d’un manifeste féministe implicite ?

Il ne s’agit pas d’un manifeste féministe. Le féminisme en Russie et le féminisme en Occident sont deux choses complètement différentes. En Occident, les femmes se sont battues pour avoir l’égalité des droits avec les hommes, tandis qu’en Russie, c’est purement et simplement une question de survie. La Russie est un pays où les femmes ont beaucoup d’importance, ne serait-ce que d’un point de vue démographique. Sur le plan géographique aussi, il y a toujours eu plus de femmes que d’hommes…

La plupart de vos personnages de femmes sont issus de minorités ethniques, c’est-à-dire non russes d’origine. Que signifie, à vos yeux, une telle diversité ?

Lorsque j’étudiais à l’université, j’avais des relations avec des personnes des différentes Républiques de l’Union soviétique. Il y avait là quantité d’ethnies. Je côtoyais des Asiatiques, des Caucasiens, des gens de l’Oural. Il y avait aussi des étudiants d’Amérique du Sud ; un garçon de Cuba, une fille du Venezuela. Chacun s’intéressait aux autres. Il n’y avait pas une ombre de nationalisme ou de racisme. Juste un intérêt réciproque pour des cultures différentes.

La complexité des rapports dans la société russe, que vous abordez sous l’angle féminin, s’avère en rupture avec l’image qu’on se fait de votre pays, qu’on imagine volontiers essentiellement axé sur la force virile…

D’abord, j’écris sur ce que je connais le mieux. L’importance de la virilité, à laquelle vous faites allusion, est fausse en réalité. Il se trouve seulement que les hommes sont beaucoup plus visibles que les femmes. Lorsqu’on considère les représentants du pouvoir, on ne voit que des cravates et des costumes. Il n’y a même pas, dans les structures dirigeantes, un pourcentage décent de femmes.

Si votre écriture apparaît délibérément réaliste dans la description, il y a, par à-coups, des phases oniriques inattendues. Peut-on parler d’un réalisme poétique ?

Je ne suis pas contre ! Je prends, avec plaisir, cela pour un compliment.

Cela passe-t-il en effet par « l’âme », notion devenue rare dans la littérature occidentale ? Si oui, que signifie-t-elle pour vous ?

Cela me plaît qu’un autre monde se reflète parfois dans ce que j’écris. Chaque art possède son domaine de possibilités. Certaines choses peuvent être dites avec des mots. D’autres ne le sont que par la musique ou la peinture. Ce sont là différentes façons de percevoir le monde. Le mot « âme », je le comprends dans le sens d’essence d’une personne. Nul ne peut dessiner un atlas de l’âme, il ne nous est donné que d’entrevoir parfois une zone frontalière. Cette frontière entre le corps et l’âme me fascine. S’en approcher est risqué et dangereux.

Dans l’une des nouvelles, on sent passer l’ombre de la guerre, celle d’Irak, qui atteint le mari, kurde, d’une de vos héroïnes. Cela nous amène à aujourd’hui, dans celle d’Ukraine. Qu’en pensez-vous ?

C’est épouvantable. Cette guerre est difficilement admissible parce qu’elle a lieu avec nos frères. Qui plus est, avec nos frères aînés, pas nos cadets. Ce que l’on appelle aujourd’hui la culture russe est née de la Russie kievienne. C’est une folie.

Vous vivez à Berlin et vous connaissez profondément l’état mental de la société russe. Que dire de la catastrophe en cours ?

Cela fait plus de deux semaines que j’habite à Berlin. Mon fils aîné m’a acheté un billet et m’a mise dans l’avion avec mon mari. Je n’ai même pas eu à prendre la décision. Il m’a dit : « Fais ta valise. » En quelques heures, c’était plié, je suis partie et je n’ai rien emporté.

En Russie, les gens ont différentes façons de voir les choses. Plus les semaines passent, moins nombreux sontceux qui peuvent accepter cette guerre. Le pouvoir officiel disait préparer une opération éclair, avec une victoire rapide. D’ailleurs, il n’utilisait même pas le mot « guerre ». Il parlait d’« opération spéciale ». Il n’avait pas du tout prévu la résistance de l’Ukraine. J’ai l’impression que ce conflit va se terminer bientôt. J’espère que ceux qui sont à la tête du pays vont retrouver leurs esprits et comprendre que continuer ne donnera rien de bon.

D’où venez-vous ? Quelles sont vos racines profondes ?

Je viens du milieu de l’intelligentsia juive moscovite. Dans ma famille, je suis de la quatrième génération de gens instruits. Ma grand-mère a terminé le lycée et parlait français et allemand. Toute ma famille a reçu une éducation secondaire. La plupart du temps, les hommes de ma branche ont eu une culture technique, scientifique. Les femmes aussi. Ma mère était biologiste, et je suis biologiste moi aussi.

À quand remonte votre séparation intime d’avec la société soviétique, puis russe ?

Depuis toujours ! À 10 ans, je savais que je ne faisais pas partie de cette société. Il y avait eux et puis nous. J’ai toujours eu de la répulsion pour toute forme de pouvoir. Mes deux grands-pères ont souffert dans les camps sous Staline.

Vous êtes considérée comme une grande écrivaine en Russie ? Avez-vous déjà subi la censure ?

J’ai de très grands tirages, en effet. Je n’ai jamais eu affaire à la censure, sauf une fois. On m’a fait changer un très gros mot contre un mot moins obscène. La censure est extrêmement dure et verrouillée pour les mass media, les radios, les télévisions, les journaux. En revanche, personne ne fait attention à la littérature. Jusqu’à très récemment, le pouvoir ne prêtait pas attention aux livres.

La littérature russe a-t-elle la même importance que jadis ?

La littérature ne compte pour rien dans un monde où la télévision est très importante, les gens utilisent davantage leurs yeux et leurs oreilles pour s’informer. Cela ne me réjouit pas. Je préfère les écrits.

Sentez-vous la désinformation à l’œuvre ?

On vit à l’époque d’Internet. Toute personne qui veut savoir peut regarder sur le Net tant qu’ils ne le fermeront pas, ce qui reste une éventualité qui me fait peur. Les gens, dans leur immense majorité, regardent la télévision. Je ne sais pas ce qui se passe en province, mais ceux avec qui j’ai des rapports là-bas font appel à l’information sur le Net.

Les gens s’insurgent-ils, se terrent-ils à Moscou ?

Il y a de grandes différences d’une personne à l’autre. Le peuple est assez docile. Il semble en osmose avec le pouvoir. Il se sent lié à lui. On le dirait prêt à approuver ses agissements. C’est là une réaction qu’on voit partout et qui est assez générale, mais elle est superficielle. Quand on commence à discuter avec les gens de façon plus personnelle, on s’aperçoit que chacun a son propre point de vue.

Il faut savoir qu’en Russie, nous n’avons pas l’habitude d’exprimer personnellement ce que nous pensons. Durant toute l’époque soviétique, il y avait une sorte de sélection naturelle, je dirais quasi génétique, de l’homme moyen. Celui qui se distinguait, qui se faisait remarquer, était très mal vu. Il n’était pas du tout profitable de sortir de la masse. L’expression de Staline disant avoir créé « l’homme soviétique » est assez juste, mais sans doute pas au sens où il l’entendait. Il s’en enorgueillissait. Cela a donné un type d’homme extrêmement prudent, éduqué dans la peur, qui a l’habitude de dire « oui » et de donner son accord à ce qu’on lui ordonne. C’était un trait typique de l’homme soviétique. Le pouvoir, quel qu’il soit, dresse les gens.

Vous avez tout quitté en partant ?

De toute ma vie, je n’avais jamais débuté une de mes journées en écoutant ou en regardant les nouvelles. Aujourd’hui, je suis suspendue aux informations. La situation est totalement imprévisible. Quand les troupes russes sont entrées en Ukraine, il était évident que Poutine voulait aller vite, mais cela n’a pas marché. Actuellement, on n’a aucune idée de la manière dont les choses vont se terminer. Il est sûr que la Russie et l’Ukraine vont sortir profondément changées de cet affrontement terrible. Cela ne fait aucun doute. Le postulat que Russes et Ukrainiens sont des peuples frères va être détruit, peut-être même pour toujours.

Il y a quand même un point positif : les événements de ces dernières années ont permis à l’Ukraine de se former en tant que nation, de consolider son État. Mais le problème des relations entre les deux pays est inépuisable. Il y a énormément de liens familiaux entre Russes et Ukrainiens, surtout en Ukraine orientale. Je ne pense pas qu’il y aura une union forte à la fin, comme ce fut le cas au temps de l’Union soviétique. L’Ukraine va être scindée. La partie occidentale de ce pays a toujours été attirée par l’Ouest. Il y a une forte influence de la Pologne et des pays Baltes, lesquels sont considérés comme de grands voisins car ils ont été de grands empires. Impossible de savoir comment cela va s’agencer dans les décennies à venir.

Cette problématique sera très intéressante à analyser pour les sociologues, politologues et démographes. On peut espérer qu’il y aura enfin une résolution autre que guerrière. Il existe certains traits archaïques dans la mentalité russe. N’oubliez pas que c’est un immense territoire. Il est difficile de le tenir sans un pouvoir fort. C’est à la fois une particularité de la Russie et sa tragédie. Ce pays est si vaste qu’il est très délicat d’en faire un tout uni.

Quand l’effondrement de l’URSS a eu lieu sous nos yeux, il n’y a pas eu de grande guerre. Des conflits, certes, mais pas de guerre mondiale. Je souhaite, de toutes mes forces, que la prochaine chute de cet empire ait lieu de manière moins sanglante. Aujourd’hui, au XXIe siècle, on devrait tous pouvoir dire que la guerre est un phénomène archaïque.

Votre maison à Moscou est-elle vide actuellement ?

Non, elle est remplie de toutes mes affaires ! Tout est resté là-bas, même les petites cuillères en argent qui me viennent de ma grand-mère. Mon souhait le plus grand est de pouvoir rentrer chez moi. Mes amis sont là-bas. Là-bas, il y a toute ma vie.

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Direct. Guerre en Ukraine : Moscou confirme une frappe contre Kiev pendant la visite de Guterres. L'actualité du 29 avril

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Sacha Filipenko contre le coma des peuples

Un jour avec

Un fils perdu, écrit en 2014, sort enfin en France. Son auteur biélorusse, un ancien journaliste forcé à l’exil, revient sur la léthargie de la société sous la férule d’Alexandre Loukachenko.

Vadim Kamenka

Barbe légère, cheveux qui blanchissent, Sacha Filipenko garde le sourire. Cet auteur biélorusse ne sait pas encore où il habitera dans une quinzaine de jours avec sa famille. « C’est mon parcours depuis 2020. J’espère néanmoins avoir bientôt un statut de réfugié quelque part. Après, mes amis se trouvent en prison, d’autres subissent la guerre, ma situation reste finalement plutôt confortable. Je peux écrire et exprimer mon opinion », nous répond-il, café à la main. Dans quelques jours, cet ancien journaliste, forcé désormais de vivre en exil pour éviter la prison en Biélorussie ou en Russie, rejoindra sa femme et son fils à Londres. Après l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suisse, ils attendent un visa pour pouvoir s’installer un temps dans la capitale britannique jusqu’en septembre. Ensuite ? « Aucune idée ».

Le mouvement de contestation de 2020 a tout changé

Ce matin, nous le rencontrons au cœur de Paris. Cela aurait pu être à Moscou, où il a étudié la littérature et travaillé pour la chaîne de télévision Dojd, aujourd’hui interdite. Cela aurait pu être à Minsk, deux ans auparavant, dans sa ville natale, qu’il avait été contraint de quitter une première fois en 2004 quand le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, avait fermé l’université européenne de sciences humaines. Le mouvement de contestation qui s’est emparé du pays à l’occasion de l’élection présidentielle en 2020 a tout changé. « En 2010, avec mes amis, nous avions déjà participé aux manifestations contre Alexandre Loukachenko. Je n’ai donc pas hésité à revenir dix ans plus tard, quand toutes les générations sont descendues dans la rue pour dénoncer sa victoire. Après la publication d’un article avec une photo de moi tenant une pancarte souhaitant à Loukachenko un “bon détrônement” et alors que les arrestations se multip liaient, j’ai dû rentrer en Russie. Quand Moscou a commencé à extrader des Biélorusses, quelques mois plus tard, nous sommes partis en exil. »

Une sorte de Good Bye, Lenin ! qui se déroulerait en Biélorussie

Sacha Filipenko est né en Biélorussie il y a trente-sept ans. Son premier roman, Un fils perdu, écrit en 2014, qui a été lauréat, en Russie, du prix Débuts, vient de paraître en France. Dans ce livre, l’auteur retrace le quotidien d’un jeune garçon de 16 ans, Francysk, dont la vie bascule lors d’une immense bousculade dans le métro qui fait de nombreuses victimes. Il tombe dans le coma et se retrouve tout à tour abandonné par sa mère, ses amis, sa copine. Seule sa grand-mère reste persuadée de son réveil, s’installe dans sa chambre d’hôpital et va se battre pour sa rémission. Au final, quand il sort du coma, le pays autour de lui n’a pas bougé. Une sorte de Good Bye, Lenin ! qui se déroulerait en Biélorussie. « Ce roman reste d’actualité. Il retrace la vie politique et économique de mon pays, sa société figée. Mais les choses peuvent bouger et basculer. En 2020, elle s’est réveillée », détaille Sacha Filipenko. Mais l’auteur poursuit lucidement : « Notre sottise a été de croire que l’on pourrait se débarrasser d’un régime en place depuis trente ans en quelques jours. Loukachenko veut nous replonger dans le coma pour longtemps. En Russie, Poutine veut faire de même en s’appuyant sur le national-populisme et la censure. Le roman fonctionne donc pour la société russe. Car je ne cite jamais de lieu. »

« Notre sottise a été de croire que l’on pourrait se débarrasser d’un régime en place depuis trente ans en quelques jours. » 

Dans le conflit qui dure depuis plus de deux mois, la Biélorussie, qui dispose de frontières communes avec l’Ukraine, sert de base arrière à la Russie. Depuis le déclenchement de la guerre, le 24 février, Moscou utilise son alliance avec Minsk et la subordination de Loukachenko à Vladimir Poutine pour mener des offensives et des bombardements sur le pays voisin. D’origine ukrainienne et biélorusse, marié à une Russe, Sacha Filipenko ne comprend pas cette guerre, sans fin, qui tue des « proches ». « En Biélorussie, la contestation a pris une nouvelle forme récemment avec la guerre en s’opposant aussi à l’invasion russe. Personne n’en parle mais une forme de désobéissance s’est structurée autour notamment de la bataille du rail avec des actes de sabotage contre les ravitaillements en armes ou pour ralentir le transfert de troupes russes. Les gens luttent aussi car ils craignent d’assister à une forme d’occupation de fait de la Biélorussie », nous raconte l’auteur.

« la Bannière », titre de son prochain livre 

Malgré l’exil, il reste en contact permanent avec sa famille ou ses amis sur place. Même s’il explique se sentir parfois perdu, comme l’illustre le titre en langue originale de son ouvrage, «  l’Ex-Fils », qui qualifie son ressenti vis-à-vis de son pays. Dans son prochain livre, déjà publié dans la revue russe Znamia (« la Bannière »), il revient de manière romanesque sur la vie de Petr Nesterenko, qui a été le directeur du crématorium de Moscou de 1926 à 1941. « Son histoire est passionnante. De son exil à Paris, où il était chauffeur de taxi, à son retour à Moscou. Je retrace son quotidien. Le matin, il brûlait des personnalités culturelles, Maïakovski, Gorki, et le soir les corps que lui apportait le KGB. Finalement, il sera aussi arrêté. Cela illustre un système et une forme d’apathie de nos sociétés. La différence étant que des contre-pouvoirs et un socle démocratique demeurent en Occident. En Russie et en Biélorussie, ils ont été balayés. »

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Le Figaro

Paris : la RATP retire temporairement du service 149 bus électriques après deux incendies en un mois

Le FigaroLuc Lenoir

Quelques semaines après un premier incendie, un tout récent «bluebus» s'est embrasé devant la bibliothèque François Mitterrand. Par précaution, les bus de la série ont été retirés de la circulation.

Un nouvel incendie touche la RATP : ce vendredi, un bus de la ligne 71 a pris feu à la station Bibliothèque François Mitterrand, provoquant un nuage de fumée impressionnant dans le XIIIe arrondissement. Une trentaine de pompiers sont intervenus. Le 4 avril dernier, un bus avait déjà pris feu sur le Boulevard Saint-Germain. Deux incidents rapprochés qui ont conduit la RATP à annoncer dans la foulée le retrait temporaire de 149 de ses bus.

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L'incendie s'est déclaré vers 8h30 du matin, sur l'avenue de France. Sur les vidéos tournées par les riverains, on peut voir une épaisse colonne de fumée et des flammes impressionnantes s'échappant du bus. L'élément déclencheur reste pour l'instant indéterminé. L'incendie a été circonscrit aux alentours de 9h30.

Le maire de l'arrondissement Jérôme Coumet a déclaré sur Twitter qu'aucune victime n'était à déplorer, ajoutant que le «conducteur a pu s'extraire» du véhicule. Pour faciliter les interventions techniques, l'arrêt de métro Bibliothèque François Mitterrand, sur la ligne 14 du métro, a été fermé au public peu après 9h.

149 bus électriques rentrés au centre

Le bus ayant pris feu est un tout récent «bluebus», motorisé par électricité. Il emportait de grosses batteries au lithium, tout comme celui qui avait brûlé au début du mois d'avril sur le Boulevard Saint-Germain. La RATP annonce avoir «retiré de l'exploitation les 149 bus électriques de la série». et «demandé une expertise complète au constructeur Bolloré afin de [...] proposer un plan d'action pour permettre une remise en exploitation en toute sécurité». Le retrait pourrait entraîner des perturbations «dans la journée».

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Interrogé par Le Figaro, Alexis Louvet, cosecrétaire chez Solidaires RATP, annonce que son syndicat «va demander des investigations, et va poser la question des démarches que la direction compte faire pour s'assurer que ce sont des incidents isolés». Sans tirer de conclusions sur l'incendie de ce vendredi, l'élu dit «alerter sur le greenwashing de la RATP concernant son matériel». «Il y a un renouvellement extrêmement rapide pour des raisons d'image écologique, on ne sait pas si ce seront de bonnes affaires sur ce plan. Et on a souvent affaire à du matériel de mauvaise qualité, se dégradant très vite», regrette le représentant. Contactée, la RATP déclare qu'«une enquête est en cours pour déterminer les causes de l'incident».

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L'Humanité

Carte interactive. Ces pays qui accueillent les millions d'Ukrainiens qui ont fui leur pays

Regard de cartographe #13. C'est un mouvement de population tel que l’Europe n’en a pas connu depuis la Seconde Guerre mondiale. Pour ce nouveau "regard de cartographe", Nicolas Lambert, ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique, nous montre quels sont les pays qui assurent prioritairement l'accueil des millions de réfugiés ukrainiens qui ont fui leur pays depuis le début de la guerre.

Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), plus de 4 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de la guerre. Des mécanismes de protection temporaire ont été mis en place par les pays européens et les populations se mobilisent pour aider et accueillir les réfugiés à travers toute l'Europe.

Quels effets la guerre va-t-elle avoir sur la politique d’accueil ?

Mais, même si tous les pays du continent sont mobilisés, d'un point de vue géographique, ce sont bien les pays limitrophes, en première ligne, qui assurent prioritairement l'accueil. Sur 4 millions de réfugiés, 2,3 million se trouvent aujourd'hui en Pologne,  600 000 en Roumanie, 390 000 en Moldavie et 365 000 en Hongrie. En géographie, la distance compte ! 

Cette prime à la proximité dans les phénomènes migratoires est d'ailleurs observable dans d'autres contextes. Lors de la dite crise "des réfugiés syriens" de 2015, les pays qui ont accueilli le plus étaient la Turquie, le Liban, la Jordanie et l'Arabie Saoudite et non pas les pays européens comme on se l'imagine souvent. Voilà de quoi, donc, nous interroger sur nos perceptions souvent biaisées, et disons-le, profondément nombrilistes. 

Quoi qu'il en soit, la prise de conscience et l'élan de solidarité en faveur des réfugiés ukrainiens fait plaisir à voir. Certains revirements sont mêmes spectaculaires. On peut penser par exemple au mea culpa improbable de Robert Ménard. Sans préjuger de la sincérité ou non de ce type de posture, une brèche est désormais ouverte.

Et c'est ce qu'ont bien compris nombre d'associations, comme le réseau Migreurop qui réclame que cet élan de solidarité et d’accueil soit étendu à toutes les personnes quelles que soient l’origine, la nationalité, la couleur de la peau, la classe, etc.

Bref, un appel faire enfin vivre l'article 13 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 qui proclame un droit réel à la liberté de circulation pour toutes et tous. Quel beau combat fraternel, universaliste et internationaliste à mener.

(Carte réalisée avec Françoise Bahoken)

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Nicolas Lambert est ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique au RIATE : https://riate.cnrs.fr. Il est militant communiste et membre du réseau Migreurop. Il anime également un blog , "carnet neocartographique", et est très actif sur les réseaux sociaux sous le pseudo de "cartographe encarté" @nico_lambert.

Chaque mois, il nous présente une ou plusieurs cartes accompagnées d'un commentaire pour nous aider à comprendre et à appréhender autrement une information, une question de société ou un débat. Nicolas Lambert a participé à la réalisation de plusieurs ouvrages comme l’Atlas de l’Europe dans le monde (2008), l’Atlas des migrants en Europe (2009 , 2012, 2017), le Manuel de Cartographie (2016, publié en anglais en 2020) et Mad Maps (2019). Il enseigne la cartographie à l’université de Paris.

Retrouvez ici l'ensemble des cartes interactives qu'il a réalisées pour l'Humanité.

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L'Humanité

Ukraine. Mozart contre Wagner : ce que l'on sait de la formation de combattants ukrainiens par des vétérans américains

Actu

Andrew Milburn, ancien officier des marines, épaulé par des vétérans de l’armée américaine et britannique, forme des combattants ukrainiens, et plus précisément des tireurs d’élite. En face, des paramilitaires russes sont aussi déployés dans le Donbass.

Pierre Barbancey

Andrew Milburn est un artiste dans son genre. Cet ancien colonel des marines – retraité depuis 2019, il a passé trente et un ans dans l’armée américaine, notamment en Irak, en Afghanistan et en Somalie – met désormais ses compétences au service de l’Ukraine, selon le site Forces.net. Avec d’anciens vétérans états-uniens et britanniques, il se consacre à la formation de combattants ukrainiens et plus précisément des tireurs d’élite et des forces spéciales.

Repérer les engins explosifs improvisés

Il s’est aperçu que de nombreux volontaires « avaient menti sur leurs antécédents militaires et qu’ils paient maintenant le prix de leur manque d’expérience ». Il enseigne également aux Ukrainiens la façon de repérer les engins explosifs improvisés (EEI) et les sensibilise aux tactiques supplémentaires pour améliorer leurs combats en première ligne.

Dans une interview accordée au média américain Wusf, le 13 avril, Milburn explique comment il a été amené à créer son groupe. « Mes anciens collègues qui travaillent dans la communauté des opérations spéciales aux États-Unis m’ont demandé de voir où en étaient nos homologues des forces d’opérations spéciales ukrainiennes. Je suis venu ici quelques fois pour aider à les former dans le passé. Une fois que je suis entré en contact avec eux, j’ai réalisé que ce sont les gars qui sont vraiment les plus compétents. Et pourtant ils manquaient à peu près de tout, des drones aux gilets pare-balles décents, en passant par les radios sécurisées et les kits médicaux. » Et dans le magazine Newsweek, il précise : « Notre interaction s’est faite avec les Forces spéciales ukrainiennes et le ministère de la Défense, et non avec le président Volodymyr Zelensky lui-même. »

Plus de 20 000 volontaires étrangers

Comme un pied de nez aux Russes et à la force paramilitaire Wagner, tristement célèbre ces derniers temps, qui opère au Donbass, Milburn a baptisé son groupe « Mozart ». Comme disait Nietzsche, « sans la musique, la vie serait une erreur ».

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La partition de l’Ukraine, au sens musical du terme, est évidemment complexe. Plus de 20 000 volontaires étrangers se seraient dirigés vers la zone de guerre pour rejoindre une légion étrangère ukrainienne combattant contre les Russes.

Il est très difficile d’obtenir des informations fiables sur ces volontaires, leur provenance, leur affectation et encore plus leur nombre réel. Selon le site Southfront.org, plusieurs centaines d’entre eux, présentés comme travaillant pour l’Otan, se trouveraient dans l’usine d’Azovstal, à Marioupol.

L’encadrement de ces volontaires est-il ukrainien ? Selon nos informations, des officiers des renseignements militaires occidentaux se trouveraient sur place, dirigeant ceux qui s’apparentent à des mercenaires, bien que la question financière ne soit jamais évoquée. Ceux-là arrivent en Ukraine pour se battre directement.

« Nous ne sommes pas des mercenaires »

Milburn, qui est né à HongKong, a grandi au Royaume-Uni et a dirigé une force d’opérations spéciales pendant la guerre contre l’organisation de l’« État islamique », semble maintenant regretter cette appellation de « Mozart ». Il le dit sans détour dans Newsweek : « Je me demande maintenant si ce n’était pas une erreur, parce que nous ne sommes pas des mercenaires comme le groupe Wagner de Russie. »

Il affirme que ni lui ni les vétérans ne se trouvent sur la ligne de front. « J’ai compris que nous pouvions vraiment aider, sans fournir des mercenaires, des gars pour aller sur la ligne de front, vous savez, des tireurs de gâchette. La façon de les soutenir était de renforcer leurs capacités, de mettre l’équipement entre les mains de ceux qui en avaient besoin », a-t-il souligné sur les ondes de Wusf.

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Si Milburn dément tout financement officiel des États-Unis ou d’autres pays, il révèle néanmoins que le groupe Mozart reçoit des dons. « Je dis à mon équipe : “Je vais prendre soin de vous du mieux que je peux, personne ne va partir plus pauvre, mais je promets que personne ne va partir plus riche”, parce que nous n’obtenons aucun argent du gouvernement américain. Nous ne faisons que survivre grâce aux dons. Et les gens ont été généreux, vous savez, jusqu’à présent. J’ai réalisé que ma plus grande préoccupation en avançant était que nous n’élevions pas les attentes parce que nous ne serions pas en mesure d’y donner suite. »

Mozart contre Wagner. Cordes contre cuivres ? Amours faciles contre affrontements mythologiques ? La guerre se poursuit. Les civils meurent. Apocalypse Now n’est pas loin. Les hélicoptères et la Walkyrie déchirent le ciel. Une méchante petite musique de nuit, en quelque sorte.

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Le désastreux « effet Poutine » sur l’Europe

Chronique

Francis Wurtz

On mesure chaque jour un peu mieux l’ampleur des dommages causés par la guerre insensée lancée par Poutine contre l’Ukraine. En plus de faire des Ukrainiens un peuple martyr, de détruire une partie de leur pays et de l’amputer d’une autre – un crime impardonnable qui pèsera lourd sur l’image, l’autorité et le rayonnement de la Russie et coûtera malheureusement très cher au peuple russe dans son ensemble –, cette invasion entraîne d’incommensurables « dégâts collatéraux ». En Europe, l’Otan en sort renforcée et – pire ! – indûment relégitimée. Quant à l’Union européenne, elle est en train de donner un contenu plus que préoccupant à son ambition « géopolitique » sous l’effet du retour de la guerre à nos portes.

L’Otan, tout d’abord. Certes, la grande majorité des dirigeants de l’UE ont, de tout temps, considéré que l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord était au cœur de la défense du territoire européen. Même les partisans d’une « défense européenne » ont toujours pris soin de souligner la « complémentarité » de celle-ci avec l’organisation militaire transatlantique. Cependant, un timide débat s’était ouvert sur la pertinence d’une alliance tellement éloignée de sa mission initiale qu’elle apparaissait, aux yeux de certains, « en état de mort cérébrale »… Désormais, l’auteur de cette formule audacieuse est totalement rentré dans le rang, estimant que la guerre russe contre l’Ukraine « redonne une clarification stratégique en la ramenant aux conflictualités de ses origines »(1). C’est une première régression dans la foulée de l’aventure criminelle de Vladimir Poutine.

S’y ajoute la mue stratégique de l’Union européenne depuis « l’électrochoc » du 24 février. Il suffit pour s’en convaincre de comparer les positions défendues par le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, avant et après ce traumatisme totalement inattendu. Le 5 février 2021, le « haut représentant pour les affaires étrangères et la sécurité commune », alors connu pour sa volonté de dialogue, s’était rendu à Moscou – en plein contexte de « l’affaire Navalny » – contre l’avis des « durs » du Conseil européen. Aucun de ses prédécesseurs n’avait fait ce geste depuis 2017. Or, le même homme développe aujourd’hui, par conviction personnelle ou parce que telle est devenue l’orientation quasi unanime du Conseil européen qu’il représente, une vision de la stratégie européenne diamétralement opposée à celle qui lui avait valu l’ire des ultras un an auparavant.

« L’Union européenne a brisé plusieurs tabous », se félicitait-il ainsi récemment : « Elle a décidé des sanctions sans précédent et, pour la première fois, elle a livré des équipements militaires à un pays attaqué », ajoutant qu’elle avait « besoin de hard power » (capacité d’imposer sa volonté par des moyens militaires ou économiques, par opposition au soft power, capacité de convaincre par la manière douce). Prônant « un changement radical en matière de sécurité et de défense » consistant pour tous à « dépenser plus », à veiller à une « plus grande coordination au sein de l’UE et de l’Otan », il a appelé à « penser et à agir en termes de puissance » dans cette « nouvelle phase de l’histoire européenne »… (2) Quel gâchis !

(1) Emmanuel Macron lors de la présentation de son programme pour l’élection présidentielle (17 mars 2022)

(2) Josep Borrell, « le Grand Continent »

Guerre en Ukraine
L'Humanité

Ukraine. La Russie évoque une troisième guerre mondiale

Événement

En l’espace de 24 heures, le scénario d’un conflit qui dépasserait l’Ukraine a été avancé à deux reprises par Moscou. Simple invective ou véritable ultimatum vis-à-vis de l’Otan et des livraisons d’armes à Kiev ?

Vadim Kamenka

Plus de deux mois après l’invasion russe en Ukraine, le 24 février, les bombardements se sont poursuivis, mardi, dans l’est et le sud du pays : Kharkiv, Popasna, Zaporijjia, Sloviansk et Kramatorsk… La question de l’instauration de couloirs humanitaires a été discutée à Moscou à l’occasion de la visite du secrétaire général de l’ONU. « J’ai proposé la création d’un groupe de contact réunissant la Russie, l’Ukraine et les Nations unies afin de rechercher les possibilités d’ouverture de couloirs humanitaires », a déclaré Antonio Guterres lors d’une conférence de presse avec le ministre des Affaires étrangères.

Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences

La tonalité de l’échange surprend. Quelques heures auparavant, le même ministre avait mis en garde l’Otan et les États-Unis contre le danger « grave » et « réel » d’une troisième guerre mondiale. Car, expliquait-il, l’Alliance est « engagée dans une guerre avec la Russie par le biais d’un mandataire et arme ce mandataire ». Juste après cette sortie médiatique, Sergueï Lavrov a exprimé sa confiance en la « signature d’un accord » dont les modalités dépendraient des « combats sur le terrain » et de la bonne volonté de Kiev.

Pourquoi une telle déclaration du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov ? La Russie indique clairement à l’Otan et aux États-Unis qu’une ligne rouge est sur le point d’être franchie étant donné l’effort de guerre avec les multiples livraisons d’armes. Un échange qui a continué mardi. Le ministre britannique de la Défense, James Heappey, a affirmé que l’Ukraine avait le droit d’utiliser des armes occidentales pour frapper la Russie et ses lignes d’approvisionnement. Maria Zakharova, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a fait mine de s’interroger : « Moscou pourrait donc autoriser des frappes contre les États membres de l’Otan qui fournissent des armes au régime de Kiev ? »

Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de chose que l’invasion de l’Ukraine. Lloyd Austin, secrétaire à la Défense des États-Unis

Ces violents échanges n’ont pas fait bouger l’Otan et ses alliés. « L’Ukraine croit clairement qu’elle peut gagner et c’est aussi le cas de tout le monde ici », a réaffirmé, mardi, le secrétaire à la Défense des États-Unis, Lloyd Austin. Des propos forts en ouverture d’un sommet organisé en Allemagne, sur la base aérienne américaine de Ramstein, à l’invitation de Washington, et qui a réuni une quarantaine de pays. L’objectif étant d’accélérer les livraisons d’équipements militaires vers l’Ukraine. « Nous allons continuer à remuer ciel et terre pour pouvoir les satisfaire », a ajouté le ministre, les États-Unis ayant déjà contribué pour 3,4 milliards de dollars. La priorité semble mise sur des pièces d’artillerie, la défense antiaérienne et les drones. Dernièrement, 18 des 90 obusiers promis par Washington ont été expédiés avec 200 000 cartouches et remis à l’armée ukrainienne, selon un responsable du Pentagone.

Les États-Unis en tête, les Occidentaux s’impliquent davantage

Au sein de l’Alliance, Berlin autorise la livraison de chars de type Guepard (lire ci-dessous) provenant des stocks de l’industrie allemande de la défense. Ce soutien militaire à Kiev marque une rupture majeure de sa traditionnelle politique étrangère pacifiste depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. La France a d’ores et déjà annoncé qu’elle envoyait des canons Caesar d’une portée de 40 kilomètres et qu’elle formait quarante artilleurs ukrainiens. Le Royaume-Uni a, lui, donné des missiles antiaériens Starstreak et des blindés. De son côté, le Canada achemine des pièces d’artillerie et des obus téléguidés Excalibur.

En Ukraine, Washington pousse son avantage face à Moscou

Une évolution stratégique semble actée. Avec les États-Unis en tête, les Occidentaux s’impliquent davantage. Washington a répété vouloir faire subir le maximum de pertes à l’armée russe. « Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de chose que l’invasion de l’Ukraine », avait déclaré, lundi, Lloyd Austin. Le risque d’une escalade militaire est bien posé. Pour un certain nombre d’experts, l’issue de la nouvelle phase de ce conflit centrée sur le Donbass dépendra de l’artillerie et des tirs à longue portée. Seulement, même en cas de victoire de Kiev dans cette « guerre d’usure », note Mike Jacobson, un ancien colonel américain spécialiste de l’artillerie, cela « finira par forcer (la Russie) à soit intensifier le conflit, soit négocier de manière réaliste. Elle sera contrariée mais pas vaincue ».

Berlin débat sur l’envoi d’armement

Sur le terrain, cette guerre d’attrition souhaitée par les États-Unis et l’Otan peut-elle dégénérer ? Le face-à-face entre la Russie et les membres de l’Alliance se tend. Le président ukrainien et son homologue russe apparaissent désormais déterminés à remporter la guerre avant toute négociation. Si Vladimir Poutine parie toujours sur une victoire russe dans le Donbass et dans le Sud, le long de la mer Noire et de la mer d’Azov, la nouveauté vient de Volodymyr Zelensky, son homologue ukrainien. Ce dernier et son gouvernement considèrent désormais que les pourparlers de paix sont d’une importance secondaire. Le soutien de Washington et des Européens pousse Kiev à obtenir plus, persuadé de pouvoir l’emporter. Ainsi, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba , a jugé que « les déclarations russes sur un risque de troisième guerre mondiale résonnent comme un aveu de défaite de la Russie ».

Des risques réels d’extension géographique du conflit

Pour Richard N. Haass, président du think-tank Council on Foreign Relations, « les États-Unis et leurs partenaires de l’Otan doivent se consulter et consulter l’Ukraine sur les objectifs de la guerre » qui évoluent sans cesse, dictés par le terrain. Dans la revue américaine Foreign Affairs, ce proche de Colin Powell estime que « même si l’Ukraine réussissait à évincer les troupes russes, le pays serait toujours vulnérable aux attaques de missiles et d’artillerie émanant de la Russie, sans parler des cyberattaques et des ingérences politiques. Plus important encore, il est presque impossible d’imaginer Poutine accepter un tel résultat, qui menacerait sûrement sa survie politique (…). Ce potentiel d’escalade soulève la qu estion de savoir s’il serait sage, à ce stade, que l’Ukraine tente de reprendre tout le Donbass et la Crimée. Il vaudrait mieux laisser ces objectifs à une période post-conflit, voire post-Poutine, au cours de laquelle l’Occident pourrait conditionner l’allégement des sanctions à la signature par la Russie d’un accord de paix formel ».

La Transnistrie craint d'être prise dans la guerre

En ce 63e jour de guerre, les risques d’extension géographique du conflit sont réels. Une série de frappes militaires a touché la Transnistrie, une enclave russophone en Moldavie, lundi et mardi, sans faire de victimes. Ces bombardements s’avèrent inquiétants dans cette région frontalière de l’Ukraine, soutenue économiquement et militairement par Moscou. Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur de la République autoproclamée a confirmé que deux antennes relayant les fréquences radio russes ont été mises hors service. À une cinquantaine de kilomètres plus au sud, le siège du ministère de la Sécurité publique à Tiraspol, la capitale, avait été la cible, la veille, d’une attaque au lance-grenades.

Ces attaques interviennent au moment où la Moldavie redoute d’être submergée par l’attaque militaire de la Russie en Ukraine et a appelé au calme. Depuis vendredi, l’inquiétude a grandi à la suite des propos tenus par le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du district militaire du centre de la Russie, affirmant que Moscou voulait obtenir un accès direct à la Transnistrie.

Allemagne La ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a informé, mardi, de la livraison de « chars antiaériens Guepard à l’Ukraine ». Ces derniers seront puisés dans les stocks de l’industrie allemande de défense et non dans ceux de l’armée allemande, la Bundeswehr.

Alors que Berlin rechignait à accélérer les livraisons d’armes, cette annonce fait figure de tournant. La ministre annonce que désormais l’Ukraine pourrait passer commande auprès des industriels allemands et que la facture serait acquittée par Berlin. Des fonds de 2 milliards d’euros sont mobilisés à cet effet. Les groupes parlementaires social-démocrate, vert et libéral, qui soutiennent le gouvernement, vont demander cette semaine d’« accélérer la livraison de l’équipement nécessaire à l’Ukraine ».

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L'Humanité

Inquiétant coup de semonce

Éditorial

Stéphane Sahuc

C’est une de ces phrases qui font froid dans le dos. Surtout lorsqu’on sait par qui elle est prononcée. Que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, déclare à la télévision publique qu’il y a un « danger réel » d’une « troisième guerre mondiale » montre bien que le conflit en Ukraine entre dans une nouvelle phase. Certes, cette déclaration s’adresse aux États-Unis, elle est une réponse à une petite phrase de Lloyd Austin, le secrétaire à la Défense, qui, après sa visite à Kiev, donnait les objectifs de son pays : « Nous voulons voir la Russie affaiblie, incapable de mener le type d’action qu’elle a lancée sur l’Ukraine. » Si on traduit les propos de Lavrov en langage courant, ils ­signifient : « Américains, vous poussez le bouchon un peu trop loin. Attention ! »

Mais cette déclaration de Lavrov constitue aussi un coup de semonce et un tournant inquiétants dans la guerre. Les Russes tracent une ligne rouge qui coïncide avec l’accélération des livraisons d’armes américaines et occidentales à l’Ukraine. Chars Guepard allemands, missiles antichars Milan et canons Caesar français, et obusiers, drones tueurs et hélicoptères américains… autant de matériels qui vont un peu plus compliquer la tâche de l’armée russe. Une situation qui, comme l’explique Lavrov, signifie que « l’Otan est, en substance, engagée dans une guerre avec la Russie ». Le ministre précise que ces armes sont donc « des cibles légitimes ». De là à frapper des zones de stockage hors Ukraine, donc de fait des territoires de l’Otan ? La menace est implicite mais réelle.

Pour engager la désescalade, l’Otan ne doit pas se laisser entraîner dans le scénario d’une défaite militaire de la Russie, qui semble avoir désormais la faveur de certains de ses membres. Sans en rabattre sur le soutien à l’Ukraine agressée, la France doit rester sur sa ligne, peser de tout son poids pour ne pas laisser se fermer les portes du dialogue, et refuser toutes chimères d’un règlement militaire du conflit.

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Le Figaro

«Je suis à bout» : pour les familles qui hébergent des réfugiés ukrainiens, le revers de la solidarité

Coline Renault

TÉMOIGNAGES - De nombreux Français engagés à aider des familles ukrainiennes se disent épuisés de l'investissement moral, administratif et financier sur le long terme.

Offrir un toit à un réfugié est une chose. L’accueillir sur le long terme au sein de son foyer en est une autre. De nombreux Français qui se sont engagés à aider des Ukrainiens commencent à déchanter, deux mois après le début de l’invasion russe qui a occasionné l’exode de plus de cinq millions de personnes. En France, selon l’Office français de l’immigration et de l’intégration, environ 70.000 Ukrainiens bénéficient actuellement de l’allocation de subsistance accordée par l’État, qui s'élève à 426 euros par mois. Mais celle-ci ne suffit le plus souvent pas à assurer l’autonomie des réfugiés, et met plusieurs semaines avant d'être perçue.

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Charge aux familles de subvenir à leurs besoins. «Il nous semblait indispensable d’aider. On savait qu’on hébergeait une famille sans contrepartie : en revanche, on n’avait pas songé au fait qu’il faudrait investir un temps et un argent infini pour les aider», confie Sophie Agier. Cette maraîchère installée près de Tours, mère de quatre enfants, a mis à disposition d’une famille ukrainienne de deux enfants le petit studio attenant à sa maison. Il a d’abord fallu les vêtir : les réfugiés étaient arrivés sans le sou, une petite valise à la main, avec leurs habits d’hiver, puis leur fournir tous les produits de première nécessité, et, bientôt, remplir le frigo. «La commune nous a refusé l’aide alimentaire. Ils peuvent bien être aidés par les Restos du cœur, mais il faut se rendre à 16h30 précise à Tours, à une heure de chez nous, poursuit Sophie Agier. Pour joindre les deux bouts, il faut sans cesse passer des petites annonces, téléphoner, quémander, insister. L’aide institutionnelle, venue de la commune et du département, a été quasi nulle.»

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Si les réfugiés ukrainiens sont bel et bien éligibles à l’allocation pour les demandeurs d’asile (ADA), leurs hébergeurs français ne perçoivent aucun défraiement particulier en échange de leur aide. «Quand je cherche des particuliers pour accueillir les Ukrainiens, la question des charges se pose presque systématiquement. Être seul ou être quatre, cinq, voire plus, ce n’est pas la même chose en termes de dépenses», affirme Maxime Dheilly, bénévole à la Croix Rouge à Amiens. Il héberge depuis quelque temps une mère de famille ukrainienne et ses deux filles dans son petit F2, pendant qu’il dort sur le canapé d’un ami. «Je me suis donné deux mois pour leur laisser le temps de se retourner», espère-t-il.

Par la suite, le jeune homme a trouvé quelqu’un prêt à offrir son appartement, à condition qu’on l’aide pour les charges. «Je me vois mal demander ça aux réfugiés, dans la situation où ils sont», ajoute-t-il. À Bordeaux, Jean-Michel Allix, qui héberge cinq Ukrainiens depuis la mi-mars dans son appartement de 95m², a vu passer le montant de ses courses de 300 à 1600 euros par mois. «Sur le long terme, ça commence à peser. J’espérais qu’ils deviennent rapidement autonomes, mais sans parler français, c’est quasiment impossible qu’ils trouvent un emploi», déplore-t-il.

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Une organisation complexe

Nombre de volontaires français n’avaient pas anticipé la portée de leur engagement si la guerre, comme c’est finalement le cas, était vouée à perdurer. À Nice, Corinne Pélissier a offert la chambre de son fils aîné parti à Paris à une Ukrainienne accompagnée de ses trois enfants en bas âge, poussée par une envie d’être utile, mais sans penser réellement à ce que son engagement impliquerait dans son quotidien. «Je pensais que ce serait temporaire : soit que la guerre s’arrêterait rapidement, soit que les institutions nous proposeraient une solution pérenne», reconnaît-elle. Résultat, il faut apprendre à vivre à six dans un petit F3, plier et replier le canapé du salon, où dorment les deux enfants. Chacun essaie ensuite de trouver sa place dans ce nouveau quotidien. «Il n’y a plus d’intimité, plus de vie de famille. Mon fils aîné ne peut plus revenir à la maison pendant les vacances, regrette-t-elle. Évidemment, nos petits problèmes sont dérisoires. Mais ce n'est pas confortable, même pour les réfugiés. Il va falloir trouver une solution au long cours.»

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Parfois, l’accueil des réfugiés implique une organisation qui vient perturber tout le fonctionnement de la vie familiale. À Tours, l’enfant ukrainien que Sophie Agier héberge n’a pas pu être scolarisé dans la même école que celle de ses enfants. Il faut alors s’arranger pour aller les chercher en même temps dans un endroit différent. «Il faut une énergie folle pour trouver des solutions. On y arrive, mais au prix d’une organisation et d’un investissement de temps monumentaux», affirme-t-elle. Jean-Michel Allix a, lui, renoncé à «toute vie sociale et familiale». Il se dit, après un mois, totalement «à bout» : «Il faut les accompagner pour se déplacer, faire les courses, accomplir les démarches administratives. Je suis débordé et je dors très peu». Sans parler de la cohabitation, compliquée. Il y a eu cette première famille qu’il a hébergée, avec ces deux jeunes ukrainiennes qui «ne levaient pas le petit doigt», se couchant et se levant très tard. «De vraies princesses, c’était compliqué à gérer», souffle-t-il. Et puis le bébé, qui écrit sur les murs et oblige à sans cesse tout nettoyer.

Tous soulignent toutefois «l’aventure humaine», et affirment ne pas regretter leur engagement. «Humainement, c’est très riche. C’est une expérience fabuleuse», estime Sophie Agier. Et Corinne Pélissier de conclure : «Il ne faut pas oublier que ces personnes ont tout perdu. Nos soucis sont dérisoires».

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Laurent Ulrich est nommé archevêque de Paris

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Sécurité et immigration: se rapprocher des Français et cibler les clandestins

DÉCRYPTAGE - Face aux citoyens qui se plaignent de la délinquance, les autorités planchent sur de nouvelles actions.

L'Humanité

Menaces sur la reprise économique mondiale

Décryptage

Conjoncture  Conflit en Ukraine, reconfinement en Chine, resserrement des crédits, retour des politiques d’austérité… Les nuages s’amoncellent.

Clotilde Mathieu

Comme un signe avant-coureur d’un retournement de conjoncture, un vent contraire a fait vaciller, une fois de plus, les places boursières, en ce début de semaine. Les perspectives de reconfinement en Chine, la guerre en Ukraine, l’inflation galopante, la remontée des taux ternissent l’horizon. Banque mondiale, Banque centrale européenne (BCE), Fonds monétaire international (FMI) avancent tous des perspectives assombries. De 4,1 % et 4,9 %, les prévisions de croissance mondiale pour 2022 sont passées à 3,2 % et 3,6 %. Soit, grosso modo, un point de croissance, ce qui correspond à une perte pour l’économie mondiale de près de 800 milliards de dollars. En France, selon le FMI, la croissance pourrait avoisiner les 2,9 % cette année, puis 1,4 % en 2023, même si la récession est pour l’instant écartée. L’orage gronde.

1. Le Covid joue les trouble-fêtes

En Chine, les scènes de vie d’une économie à l’arrêt (lire ci-contre) liées à la recrudescence des contaminations, cumulée à la politique zéro Covid du gouvernement, font craindre le pire. Pour l’instant, les ports échappent aux restrictions et tournent. Seules une dizaine de villes en Chine sont intégralement ou partiellement reconfinées, mais le virus et son variant Omicron se répandent comme une traînée de poudre. Comme il est désormais aux portes de Pékin, la situation ressemble de plus en plus à un remake de 2020, lorsque le ralentissement des productions, avec la fermeture des usines, avait créé de fortes distorsions dans les chaînes d’approvisionnement, encore perturbées, du fait de la forte dépendance des économies occidentales aux biens intermédiaires venus de Chine.

Un effet Covid qui avait non seulement provoqué de fortes pénuries, obligeant les usines européennes dans les secteurs de l’automobile, des équipements électriques, des produits informatiques, électroniques et optiques à fermer, entraînant la mise au chômage partiel de nombreux ouvriers, et provoquant une récession sans précédent. Sans en arriver jusque-là, les tensions sur les chaînes d’approvisionnement risquent en tout cas d’alimenter la montée des prix, qui, en mars, a atteint 4,5 % dans l’Hexagone.

2. La guerre, l’autre menace

La guerre en Ukraine et les sanctions à l’encontre de la Russie sont « une crise » venue « se rajouter à une crise », pour reprendre les mots du FMI. Selon l’organisation internationale, « l’impact de la guerre en Ukraine va contribuer à dégrader cette année les prévisions de croissance de 143 pays représentant 86 % du PIB mondial », via une nouvelle recrudescence des prix de l’énergie, des matières premières mais aussi des aliments… Car la hausse des prix de l’énergie a entraîné une montée des prix des engrais et des produits céréaliers : le gaz naturel constitue un intrant essentiel pour la production d’ammoniac, élément commun de la plupart des engrais azotés. Un phénomène auquel s’ajoute la rupture des chaînes d’approvisionnement en maïs, blé et autres céréales. Résultat : les prix mondiaux des produits alimentaires ont grimpé de plus de 33 % sur un an, en mars, selon l’indice FAO des prix alimentaires agricoles défini par l’ONU, enregistrant son plus haut niveau. Outre l’effet prix qui aura un impact direct sur la consommation des ménages, la poursuite de la guerre pourrait, à moyen terme, dégrader davantage la confiance des ménages, des entreprises et des investisseurs et entraîner un cycle récessif.

3. Coup de frein sur la planche à billets

La montée durable des prix a fait réagir les banques centrales. Avec pour objectif une inflation à moins de 2 % pour le BCE et à 3 % pour la Fed (la banque centrale américaine), ces dernières veulent mettre fin à leurs politiques expansives. Pour la BCE, il s’agit de réduire son programme d’achat net de dettes qui consiste à contourner la règle, en rachetant sur le marché secondaire des titres de dettes aux acteurs privés afin que les États puissent continuer à s’endetter. Depuis 2014, ce sont près de 5 000 milliards d’euros de dette publique et privée et près de 80 % des dettes Covid des pays membres qui ont été rachetés sans contrepartie par l’institution. Un virage qui passe aussi par une remontée de leur taux directeur, avec une nouvelle salve en mai pour la Fed, et une première « d’ici à la fin de l’année » pour la BCE. Autant de mesures qui pourraient entraîner un éclatement des bulles, un krach financier, mais qui devraient surtout limiter les possibilités d’investissement et donc de croissance. De plus, cette stratégie pourrait pousser les États à mettre en place des politiques restrictives, comme en France avec la réforme des retraites qu’Emmanuel Macron souhaite imposer.

Dans cet environnement agité, préapocalyptique, les habitants des pays en développement aux économies fragiles sont en première ligne. Les dépenses alimentaires représentent 40 % de leur budget, contre 17 % dans les pays les plus riches. En conséquence, plus de 260 millions de personnes supplémentaires pourraient basculer dans l’extrême pauvreté en 2022, selon les calculs d’Oxfam. Une catastrophe « sans précédent de mémoire d’homme », poursuit l’ONG.

Or, nombre de ces pays sont au bord de la faillite. « Pour la seule année 2022, les pays les plus pauvres vont devoir rembourser 43 milliards de dollars », déclare Louis-Nicolas Jandeaux (Oxfam), sur RFI. Si bien que « plusieurs pays en développement risquent de ne pas rembourser leurs dettes dans les mois à venir et tenteront d’éviter la faillite tout en essayant de maintenir leurs importations vitales. Cela pourrait signifier des réductions drastiques des dépenses dans le monde entier, exacerbant un chemin déjà dangereux vers l’austérité que les pays ont commencé à prendre avec le soutien du FMI ».

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Le Figaro

Berlin condamne les frappes «inhumaines» sur Kiev durant la visite de Guterres

EN COURS : Mis à jour le 29 avril 2022 à 12:56

L'Allemagne condamne les «frappes inhumaines» sur Kiev alors que le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres se trouvait dans la capitale ukrainienne, a déclaré vendredi un porte-parole du gouvernement.

«Cela révèle une fois de plus aux yeux de la communauté internationale que (Vladimir) Poutine et son régime n'ont aucun respect pour le droit international», a dénoncé lors d'un point-presse régulier ce porte-parole, Wolfgang Büchner.

Les Pays-Bas rouvrent leur ambassade à Kiev

Les Pays-Bas ont rouvert vendredi leur ambassade à Kiev après plus de deux mois de fermeture, juste avant que la Russie n'envahisse l'Ukraine, a annoncé le ministère néerlandais des Affaires étrangères. Le personnel de cette représentation diplomatique a été retiré de la capitale ukrainienne le 20 février, quatre jours avant le début de l'offensive russe et, depuis le 16 avril, elle opérait de la ville de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine.

«Un petit nombre de membres du personnel de l'ambassade retourneront dans la capitale», a précisé le ministère. «Nous entretenons une relation de travail étroite avec l'Ukraine que nous soutenons sur les plans diplomatique, humanitaire et militaire», a ajouté le ministre des Affaires étrangères Wopke Hoekstra, cité dans le communiqué.

Ukraine: appel pour 514 millions USD pour aider 10 millions de personnes

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a lancé vendredi un appel pour 514 millions de dollars de fonds afin de pouvoir venir en aide à dix millions de personnes déplacées ou forcées d'émigrer après l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Cet appel doit permettre de venir en aide à 8 millions de personnes déplacées internes et 2 millions de personnes qui, elles, ont fui le pays depuis l'invasion du 24 février.

«Les besoins humanitaires dans la région continuent d'augmenter, et les populations affectées ont un besoin crucial de soutien», souligne un communiqué de l'OIM. Cette aide s'adresse particulièrement aux populations vulnérables: femmes, enfants, personnes âgées et personnes handicapées. Plus de 7,7 millions de personnes ont été forcées de fuir leur domicile à l'intérieur même de l'Ukraine en raison du conflit avec la Russie, selon les derniers chiffres de l'OIM.

Une productrice de Radio Liberty tuée dans la frappe de jeudi sur Kiev

Une productrice ukrainienne de Radio Liberty a été tuée dans la frappe russe sur Kiev de jeudi, a indiqué son organisation dans un communiqué.

«Vira Ghyrytch est morte des suites de la frappe d'un missile russe sur l'immeuble où elle habitait», a indiqué la radio, financée par les Etats-Unis, sur son site internet. Son corps a été découvert sous les décombres vendredi, a-t-elle précisé.

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Paris condamne les frappes russes «indiscrimées» sur Kiev durant la visite de Guterres

Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a condamné vendredi les «frappes indiscriminées» des forces russes sur Kiev survenues jeudi alors que le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres se trouvait dans la capitale ukrainienne.

«Pleine solidarité avec le peuple ukrainien, ainsi qu'avec @antonioguterres et @KirilPetkov (Premier ministre bulgare, ndlr) qui se trouvaient à proximité hier», a déclaré le ministre français des Affaires étrangères sur son compte Twitter.

Le président indonésien invite Zelensky et Poutine au sommet du G20

Le président indonésien Joko Widodo a annoncé vendredi avoir invité son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky et confirmé avoir invité le président russe Vladimir Poutine au sommet du G20 qui doit se tenir en novembre en Indonésie.

«J'ai invité le président Zelensky à participer au sommet du G20», a déclaré le président indonésien, suggérant qu'un compromis avait été trouvé à la suite des pressions des Occidentaux pour exclure la Russie du groupe depuis le début de son invasion de l'Ukraine.

«Je suis à bout» : pour les familles qui hébergent des réfugiés ukrainiens, le revers de la solidarité

Offrir un toit à un réfugié est une chose. L’accueillir sur le long terme au sein de son foyer en est une autre. De nombreux Français qui se sont engagés à aider des Ukrainiens commencent à déchanter, deux mois après le début de l’invasion russe qui a occasionné l’exode de plus de cinq millions de personnes. En France, selon l’Office français de l’immigration et de l’intégration, environ 70.000 Ukrainiens bénéficient actuellement de l’allocation de subsistance accordée par l’État, qui s'élève à 426 euros par mois. Mais celle-ci ne suffit le plus souvent pas à assurer l’autonomie des réfugiés, et met plusieurs semaines avant d'être perçue.

Charge aux familles de subvenir à leurs besoins. «Il nous semblait indispensable d’aider. On savait qu’on hébergeait une famille sans contrepartie : en revanche, on n’avait pas songé au fait qu’il faudrait investir un temps et un argent infini pour les aider», confie Sophie Agier. Cette maraîchère installée près de Tours, mère de quatre enfants, a mis à disposition d’une famille ukrainienne de deux enfants le petit studio attenant à sa maison. Il a d’abord fallu les vêtir : les réfugiés étaient arrivés sans le sou, une petite valise à la main, avec leurs habits d’hiver, puis leur fournir tous les produits de première nécessité, et, bientôt, remplir le frigo. «La commune nous a refusé l’aide alimentaire. Ils peuvent bien être aidés par les Restos du cœur, mais il faut se rendre à 16h30 précise à Tours, à une heure de chez nous, poursuit Sophie Agier. Pour joindre les deux bouts, il faut sans cesse passer des petites annonces, téléphoner, quémander, insister. L’aide institutionnelle, venue de la commune et du département, a été quasi nulle.»

» LIRE NOTRE ARTICLE - «Je suis à bout» : pour les familles qui hébergent des réfugiés ukrainiens, le revers de la solidarité

Quelque 8.000 soldats britanniques déployés cet été en Europe de l'Est

Environ 8.000 soldats britanniques participeront cet été à des exercices en Europe de l'Est aux côtés de soldats de l'Otan, dans une «démonstration de solidarité et de force» alors que l'invasion de l'Ukraine se poursuit. Des dizaines de chars et 120 véhicules de combat blindés seront déployés de la Finlande à la Macédoine du Nord cet été dans le cadre de ce projet prévu de longue date et renforcé depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février.

>> LIRE AUSSI : Guerre en Ukraine : que sait-on des deux Britanniques détenus par l'armée russe ?

«La sécurité de l'Europe n'a jamais été aussi importante», a déclaré le ministre britannique de la Défense Ben Wallace dans un communiqué. «Ces exercices verront nos troupes unir leurs forces avec des alliés et des partenaires de l'Otan et la Force expéditionnaire conjointe dans une démonstration de solidarité et de force qui est l'un des plus grands déploiements partagés depuis la guerre froide».

La Force expéditionnaire conjointe (JEF) est une coalition de forces armées du Royaume-Uni et de huit pays partenaires : le Danemark, l'Estonie, la Finlande, la Lettonie, la Lituanie, les Pays-Bas, la Norvège et la Suède.

La Russie confirme une frappe contre Kiev avec des armes de «haute précision» pendant la visite de Guterres

Au moins une personne a été tuée dans une frappe russe contre Kiev jeudi, pendant la visite dans la capitale ukrainienne du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, a indiqué vendredi le maire Vitaly Klitschko sur Telegram.

Les secouristes «ont retrouvé un corps» en déblayant les débris sur le site touché, près du centre-ville, a-t-il ajouté. Quatre blessés ont été hospitalisés, a-t-il indiqué dans un message séparé précisant qu'au total, plus de 100 habitants de Kiev avaient été tués depuis le début de l'invasion russe il y a deux mois.

«Les forces russes ont détruit avec des armes de haute précision de longue portée les ateliers de l'entreprise spatiale Artiom dans la ville de Kiev», a indiqué le ministère russe de la Défense, lors d'un briefing. L'armée russe a également détruit jeudi avec des «missiles de haute précision» «trois centrales électriques situées près de noeuds ferroviaires», notamment à Fastov dans la région de Kiev, selon le ministère.

Gaz, blé, armes... Comment les États-Unis profitent de la guerre en Ukraine

Emmanuel Macron en Ukraine : «Je crois qu’il envisage de venir», estime l’ambassadeur de France en Ukraine

«Emmanuel Macron est attendu, bien sûr. Il le sait. Il est en contact avec le président Zelensky et je crois qu’il envisage de venir», assure Étienne de Poncins sur RMC. «Le moment n’est pas venu», a répondu Anne-Claire Legendre, porte-parole du ministre des Affaires étrangères sur BFMTV.

» LIRE AUSSI - De retour à Kiev, l'ambassadeur de France en Ukraine se confie au Figaro

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Emmanuel Macron assurait mi-avril ne pas vouloir «céder à une mode» en se rendant à Kiev

De retour à Kiev, l'ambassadeur de France en Ukraine se confie au Figaro

Pour Étienne de Poncins, la France se tient «aux côtés d'un peuple courageux, souvent héroïque». Après avoir été évacué à Lviv, il se réjouit de retrouver son ambassade.

«Quand on voit les souffrances endurées depuis l'agression russe du 24 février, les abominations, les exactions que le peuple a subies et continue de subir, les bombardements, et le comportement de la soldatesque russe on ne peut qu'être bouleversé. J'ai beaucoup d'admiration pour le peuple ukrainien», a-t-il confié.

» LIRE AUSSI - De retour à Kiev, l'ambassadeur de France en Ukraine se confie au Figaro

«Aucune zone n’est protégée en Ukraine», assure l’ambassadeur français en Ukraine

«Depuis le 24 février à 4h30 du matin aucune zone n'est protégée en Ukraine. Les missiles russes sont capables de toucher l'ensemble du territoire», assure Etienne de Poncins. Selon l’ambassadeur, près de «200 Français, souvent des franco-ukrainiens» sont toujours présents dans le pays, confirmant une information confiée au Figaro.

» LIRE AUSSI - De retour à Kiev, l'ambassadeur de France en Ukraine se confie au Figaro

Une opération planifiée pour évacuer les civils de Marioupol, annonce l’Ukraine

Une «opération» d'évacuation les civils terrés dans l'usine d'Azovstal assiégée par les troupes russes à Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, est «envisagée» pour vendredi, a annoncé la présidence ukrainienne.

«Une opération destinée à sortir les civils de l'usine est envisagée pour aujourd'hui», a indiqué vendredi la présidence dans un communiqué. Des centaines de militaires et de civils ukrainiens dont des dizaines d'enfants sont bloqués, selon Kiev, dans cette immense aciérie d'Azovstal à Marioupol, avec les derniers combattants ukrainiens de la ville.

» LIRE AUSSI - Les grands enjeux stratégiques de la prise de Marioupol

À VOIR AUSSI - La Russie se dit «prête à coopérer» avec l'ONU pour aider les civils en Ukraine

Comment la société Wagner abaisse ses critères pour recruter des mercenaires en masse

La campagne de recrutement de Wagner s’est accélérée. Alors que la guerre de Vladimir Poutine en Ukraine piétine, la société militaire privée dirigée par l’un de ses proches, Evgueni Prigojine, est appelée en renfort pour rejoindre «l’étranger proche», lit-on sur les réseaux sociaux. Sur Telegram ou VK, principaux supports numériques des campagnes de recrutement, les «offres d’emplois» se multiplient. Elles ne s’encombrent plus des faux-semblants habituels. Désormais, on y trouve les numéros de téléphone et les contacts nécessaires pour s’engager. Jusqu’à présent, les candidats devaient passer par des messageries anonymes servant d’intermédiaires. Apparemment, il n’y a plus de temps à perdre. «Il y a une forme de panique dans le recrutement», estime une source spécialisée.

À VOIR AUSSI - Que sait-on de la manipulation organisée par des mercenaires russes de Wagner au Mali ?

Autre signe de fébrilité, les prix ont grimpé. Avant la guerre, Wagner proposait à ses recrues un salaire d’environ 1900 euros par mois. Certaines annonces atteignent maintenant parfois 2800 euros. Outre le profil de soldat classique, Wagner cherche des compétences plus rares, comme pilote de drone ou de blindés. Les annonces promettent aussi aux soldats, «quand l’opération spéciale sera terminée», d’être redéployés «ailleurs». Une promesse de carrière. «On ne vous laissera pas tomber», disent les messages de recrutement. Les critères physiques requis se sont aussi considérablement assouplis. «On ne regarde pas les dents», précisent certaines annonces. Être atteint du VIH ou de la syphilis reste en revanche discriminatoire, tout comme venir d’un pays membre de l’Otan.

» LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - Comment la société Wagner abaisse ses critères pour recruter des mercenaires en masse

Kateryna Soukhomlynova, ambassadrice de Marioupol en Europe

De notre correspondant à Berlin.

Épuisée par une heure de récit, Kateryna Soukhomlynova se redresse au moment de la photo. Elle souhaite poser avec sa chasuble orange de l’ordre de Malte, la fondation hospitalière millénaire, qu’elle a emportée le 17 mars, au moment de fuir Marioupol sous les bombes. Aujourd’hui, cette spécialiste de l’humanitaire se trouve à l’abri à Berlin, à deux pas de l’ambassade française et de la porte de Brandebourg. Dans les locaux de la Fondation Pilecki qui l’accueille, elle a un œil rivé sur son public occidental, l’autre penché sur les nouvelles éparses qui lui viennent de la ville assiégée, en particulier de l’usine Azovstal, où sont retranchés des centaines de militaires et de civils, adultes et enfants.

Kateryna Soukhomlynova se veut l’ambassadrice en Europe de Marioupol, la cité portuaire aux trois quarts détruite, quasiment tombée aux mains des forces russes. Elle y vit depuis trente ans. Elle y était élue du conseil municipal, membre du conseil de la police de Donetsk, une région ukrainienne aujourd’hui amputée par le territoire séparatiste de la DNR. La quadragénaire décline son curriculum vitæ au présent, mais les activités qui lui sont attachées appartiennent à un passé révolu. Le lien est néanmoins suffisant pour qu’elle se fasse le porte-voix, auprès d’une opinion publique occidentale parfois engourdie, d’une population terrée dans les sous-sols. Elle en évalue le nombre à environ 100.000 pour une population ukrainienne trois fois supérieure avant-guerre - et quelque 20.000 morts selon les sources ukrainiennes. «Marioupol, c’est ma maison», résume-t-elle dans un entretien au Figaro.

» LIRE NOTRE PORTRAIT - Kateryna Soukhomlynova, ambassadrice de Marioupol en Europe

À VOIR AUSSI - «Partez, évacuez»: en Ukraine, le gouverneur de Lougansk lance un appel aux habitants de Marioupol

La bataille du Donbass reste le principal axe stratégique de la Russie, estime le renseignement britannique

«La bataille du Donbass reste le principal axe stratégique de la Russie, afin d'atteindre son objectif déclaré d'assurer le contrôle des oblasts de Donetsk et de Lougansk», assure le renseignement britannique dans son point de situation quotidien. «Dans ces oblasts, les combats ont été particulièrement intenses autour de Lysychansk et Severodonetsk, avec une tentative d'avance vers le sud d'Izium vers Sloviansk», ajoute-t-il estimant qu’en raison «de la forte résistance ukrainienne, les gains territoriaux russes ont été limités et obtenus à un coût important pour les forces russes».

À VOIR AUSSI - «En faisant tomber Marioupol, Poutine pourra dire que son objectif de dénazification est atteint», analyse Alexis Feertchak

En Bosnie, Moscou accusé de vouloir allumer un contre-feu en pleine guerre contre l'Ukraine

Pendant que la guerre fait rage en Ukraine envahie par l'armée du Kremlin, des Occidentaux accusent la Russie de souffler sur les braises du séparatisme serbe en Bosnie afin d'allumer un contre-feu dans le pays divisé selon des lignes de fractures ethniques. La dernière mise en garde vient du sénateur démocrate américain Chris Murphy, en tournée récente dans les Balkans, qui a évoqué une «période très inquiétante pour la Bosnie».

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«À mesure que Poutine est acculé (en Ukraine), il va chercher d'autres endroits pour tenter de remporter des victoires. Et l'un d'eux pourrait être la Bosnie», a-t-il déclaré à la chaîne américaine CNN. Depuis la fin de la guerre intercommunautaire qui avait fait 100.000 morts entre 1992 et 1995, la Bosnie est scindée entre une fédération croato-musulmane et une entité serbe, la Republika Srpska (RS), dont la grande majorité des habitants se sentent très proches du «grand frère» russe. Si la Bosnie ne s'est pas alignée sur les sanctions occidentales infligées à Moscou après son invasion de l'Ukraine, c'est du fait de l'hostilité des dirigeants des Serbes de Bosnie.

Intensification de l'offensive dans l'Est

«L'ennemi intensifie son offensive. Les occupants effectuent des frappes pratiquement dans toutes les directions», avec une activité particulièrement intense dans les régions de Kharkiv et dans le Donbass, a souligné l'état-major ukrainien. Selon lui, l'armée russe tente d'empêcher le transfert de forces ukrainiennes du nord vers l'est.

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Selon le gouverneur de Kharkiv, Oleg Synegoubov, cinq personnes ont été tuées jeudi dans des bombardements sur la ville et sa région. Les troupes russes, qui tentaient d'avancer depuis Izioum vers «Brazhkivka, Dovhenky et Velyka Komyshuvakha», ont subi «de lourdes pertes et ont été contraintes de battre en retraite», a-t-il assuré sur Telegram.

Dans le Donbass, à Lyman, «la situation est très difficile, toute la commune est encerclée», a indiqué à l'AFP Andriï Pankov, chef de la région administrative de Kramatorsk. Selon lui, près de la moitié du territoire communal est occupé par les chars et colonnes russes, venues du nord par Izioum, capturée précédemment.

À VOIR AUSSI - «Les dirigeants russes envoient leurs troupes à la mort» dans le Donbass, affirme un conseiller présidentiel ukrainien

45 personnes libérées suite à un nouvel échange avec la Russie, annonce Kiev

Quarante-cinq Ukrainiens ont été libérés à la suite d' un nouvel échange de prisonniers avec la Russie, a annoncé Kiev jeudi, comme d'ordinaire sans révéler le nombre de Russes qui ont été remis à Moscou. «Un autre échange de prisonniers a eu lieu. Aujourd'hui, 45 de nos hommes ont été libérés de captivité russe», a indiqué sur Telegram la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.

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Il s'agit de 13 officiers et 20 soldats, dont cinq blessés, ainsi que de 12 civils, a-t-elle précisé. Plusieurs échanges de prisonniers ont eu lieu entre Kiev et Moscou depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie lancée le 24 février. Il y a une semaine, 19 Ukrainiens avaient pu retrouver leur foyer, après un échange concernant 76 personnes trois jours auparavant, selon Kiev.

La justice ukrainienne dit avoir identifié «plus de 8000 cas» de crimes de guerre présumés

Les enquêteurs ukrainiens ont identifié «plus de 8000 cas» présumés de crimes de guerre depuis le début de l'invasion russe, a affirmé jeudi la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova. «Nous avons maintenant plus de 8000 cas», a-t-elle dit dans un entretien avec le média allemand Deutsche Welle.

À VOIR AUSSI - À Boutcha, le chef de l'ONU appelle Moscou à «coopérer» avec la CPI sur de possibles crimes de guerre

«Il s'agit en fait de 8600 affaires concernant uniquement les crimes de guerre et de plus de 4000 affaires qui sont liées aux crimes de guerre», a précisé Mme Venediktova. Ces crimes présumés comprennent «le meurtre de civils, le bombardement d'infrastructures civiles, les tortures» et les «crimes sexuels» signalés dans le «territoire occupé de l'Ukraine», selon la magistrate. Les procureurs enquêtent également sur «l'utilisation d'armes interdites», a-t-elle ajouté.

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Les investigations sont selon elle menées par «plus de 8000» personnes sur le terrain. «Nous avons créé une équipe d'enquête commune sur la plateforme d'Eurojust (l'agence de coopération judiciaire européenne, ndlr). 14 autres États ont ouvert leurs propres dossiers pénaux en rapport avec l'agression de la Fédération de Russie», a souligné la procureure.

Biden veut allouer 33 milliards de dollars «pour aider l'Ukraine à se défendre»

Les États-Unis ne peuvent se permettre de rester passifs face au conflit en Ukraine, a expliqué jeudi Joe Biden pour justifier sa demande au Congrès d'une colossale rallonge budgétaire de 33 milliards de dollars pour principalement livrer davantage d'aide militaire à Kiev. Sur ce total, 20 milliards doivent aller à la fourniture d'armements, soit près de sept fois plus que les quantités pourtant impressionnantes d'armes et munitions déjà fournies à l'Ukraine depuis l'invasion russe, déclenchée le 24 février. Kiev a déjà reçu 10 armes anti-char pour chaque blindé russe, a ainsi vanté le président américain lors de son allocution prononcée à la Maison-Blanche. Mais les États-Unis «n'attaquent pas» la Russie, a-t-il assuré, ils «aident l'Ukraine à se défendre» face aux «atrocités et à l'agression» russe. Le Kremlin avait plus tôt mis en garde contre des livraisons d'armes à l'Ukraine qui «menacent la sécurité» européenne.

À VOIR AUSSI - Joe Biden annonce une nouvelle aide de 800 millions de dollars pour l'Ukraine

Ces 33 milliards d'aide supplémentaire doivent désormais être débloqués par le Parlement américain. Mais les discussion entre élus, dont le soutien à Kiev est pourtant unanime, achoppent pour l'instant sur le contenu de la loi censée étendre l'aide militaire: les démocrates veulent y insérer un amendement pour augmenter du même coup le budget de la lutte anti-Covid aux États-Unis, ce que les républicains refusent catégoriquement.

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Le Conseil de l’Europe demande la création d’un tribunal pénal international

L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) a appelé jeudi à la création d'un «tribunal pénal international (TPI) ad hoc» afin de juger «les auteurs du crime d'agression contre l'Ukraine».

La procureure générale d'Ukraine a annoncé dans la journée que dix soldats russes avaient été mis en examen pour des crimes de guerre présumés dans la ville ukrainienne de Boutcha, et qu'ils feraient l'objet de recherches afin de les arrêter et de les amener devant la justice.

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Et dans un entretien avec le média allemand Deutsche Welle, Iryna Venediktova a souligné que les enquêteurs ukrainiens avaient identifié «plus de 8000 cas» présumés de crimes de guerre depuis le début de l'invasion russe.

À VOIR AUSSI - L'Ukraine appelle à exclure «complètement» la Russie du Conseil de l'Europe

L'OSCE officialise la fin de sa mission d'observation en Ukraine

L'OSCE a officiellement acté jeudi la fin de sa mission d'observation en Ukraine après huit ans de mandat, conséquence du veto mis à son renouvellement le 31 mars par la Russie. L'organisation pour la Sécurité et la coopération en Europe (OSCE) «va prendre des mesures immédiates pour mettre en œuvre» l'arrêt de cette mission, a déclaré dans un communiqué son secrétariat général qui siège à Vienne. «La position de la Russie ne nous a pas laissé d'autre choix», a commenté le président en exercice de cette organisation, le ministre polonais des Affaires étrangères Zbigniew Rau.

Toutes les décisions de l'OSCE sont adoptées par consensus et Moscou a bloqué, pour la première fois il y a un peu moins d'un mois, la prolongation du mandat de cette mission. Cela avait mis fin aux incertitudes quant à l'avenir de ce processus mis en place en 2014 après de longues négociations entre les Occidentaux et la Russie pour surveiller l'application du cessez-le-feu entre l'Ukraine et les deux régions séparatistes prorusses de l'est de son territoire, celles de Donetsk et de Lougansk. Elle avait été validée juridiquement par Moscou et l'ONU dans le cadre des accords de Minsk. Depuis, l'OSCE était la seule instance internationale à documenter la situation sur le terrain. Mais ses équipes de plusieurs centaines de personnes issues de dizaines de pays, surprises par le début de l'invasion russe le 24 février, avaient été évacuées en catastrophe dans les jours suivants. Leurs activités ont cessé au 1er avril.

» LIRE AUSSI - L'OSCE évacue sa mission d'observation en Ukraine

Frappes russes lors de la visite du secrétaire général de l'ONU à Kiev

Kiev a été la cible de frappes jeudi soir, en pleine visite du secrétaire général de l'ONU. Antonio Guterres «est en sécurité» mais «choqué», a déclaré un porte-parole, tandis que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé que ces bombardements visaient à «humilier l'ONU».

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Le maire de la capitale, Vitali Klitschko, a confirmé «deux frappes» sur le quartier de Chevchenkovsky et le ministre ukrainien des Affaires étrangères a dénoncé «un acte odieux de barbarie».

Un peu plus tôt, Antonio Guterres s'était rendu à Boutcha et Irpin, dans la banlieue de la capitale, théâtres d'exactions imputées à l'armée russe par les Ukrainiens. L'Onu fait «tout son possible» pour évacuer les civils coincés dans «l'apocalypse» de Marioupol (sud), ville ukrainienne détruite par les combats avec les forces russes, a-t-il notamment déclaré.

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Berlin condamne les frappes «inhumaines» sur Kiev durant la visite de Guterres

L'Allemagne condamne les «frappes inhumaines» sur Kiev alors que le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres se trouvait dans la capitale ukrainienne, a déclaré vendredi un porte-parole du gouvernement.

«Cela révèle une fois de plus aux yeux de la communauté internationale que (Vladimir) Poutine et son régime n'ont aucun respect pour le droit international», a dénoncé lors d'un point-presse régulier ce porte-parole, Wolfgang Büchner.

Les Pays-Bas rouvrent leur ambassade à Kiev

Les Pays-Bas ont rouvert vendredi leur ambassade à Kiev après plus de deux mois de fermeture, juste avant que la Russie n'envahisse l'Ukraine, a annoncé le ministère néerlandais des Affaires étrangères. Le personnel de cette représentation diplomatique a été retiré de la capitale ukrainienne le 20 février, quatre jours avant le début de l'offensive russe et, depuis le 16 avril, elle opérait de la ville de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine.

«Un petit nombre de membres du personnel de l'ambassade retourneront dans la capitale», a précisé le ministère. «Nous entretenons une relation de travail étroite avec l'Ukraine que nous soutenons sur les plans diplomatique, humanitaire et militaire», a ajouté le ministre des Affaires étrangères Wopke Hoekstra, cité dans le communiqué.

Ukraine: appel pour 514 millions USD pour aider 10 millions de personnes

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a lancé vendredi un appel pour 514 millions de dollars de fonds afin de pouvoir venir en aide à dix millions de personnes déplacées ou forcées d'émigrer après l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Cet appel doit permettre de venir en aide à 8 millions de personnes déplacées internes et 2 millions de personnes qui, elles, ont fui le pays depuis l'invasion du 24 février.

«Les besoins humanitaires dans la région continuent d'augmenter, et les populations affectées ont un besoin crucial de soutien», souligne un communiqué de l'OIM. Cette aide s'adresse particulièrement aux populations vulnérables: femmes, enfants, personnes âgées et personnes handicapées. Plus de 7,7 millions de personnes ont été forcées de fuir leur domicile à l'intérieur même de l'Ukraine en raison du conflit avec la Russie, selon les derniers chiffres de l'OIM.

Une productrice de Radio Liberty tuée dans la frappe de jeudi sur Kiev

Une productrice ukrainienne de Radio Liberty a été tuée dans la frappe russe sur Kiev de jeudi, a indiqué son organisation dans un communiqué.

«Vira Ghyrytch est morte des suites de la frappe d'un missile russe sur l'immeuble où elle habitait», a indiqué la radio, financée par les Etats-Unis, sur son site internet. Son corps a été découvert sous les décombres vendredi, a-t-elle précisé.

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: bombardements à Kiev lors de la visite du secrétaire général de l'ONU

Paris condamne les frappes russes «indiscrimées» sur Kiev durant la visite de Guterres

Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a condamné vendredi les «frappes indiscriminées» des forces russes sur Kiev survenues jeudi alors que le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres se trouvait dans la capitale ukrainienne.

«Pleine solidarité avec le peuple ukrainien, ainsi qu'avec @antonioguterres et @KirilPetkov (Premier ministre bulgare, ndlr) qui se trouvaient à proximité hier», a déclaré le ministre français des Affaires étrangères sur son compte Twitter.

Le président indonésien invite Zelensky et Poutine au sommet du G20

Le président indonésien Joko Widodo a annoncé vendredi avoir invité son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky et confirmé avoir invité le président russe Vladimir Poutine au sommet du G20 qui doit se tenir en novembre en Indonésie.

«J'ai invité le président Zelensky à participer au sommet du G20», a déclaré le président indonésien, suggérant qu'un compromis avait été trouvé à la suite des pressions des Occidentaux pour exclure la Russie du groupe depuis le début de son invasion de l'Ukraine.

«Je suis à bout» : pour les familles qui hébergent des réfugiés ukrainiens, le revers de la solidarité

Offrir un toit à un réfugié est une chose. L’accueillir sur le long terme au sein de son foyer en est une autre. De nombreux Français qui se sont engagés à aider des Ukrainiens commencent à déchanter, deux mois après le début de l’invasion russe qui a occasionné l’exode de plus de cinq millions de personnes. En France, selon l’Office français de l’immigration et de l’intégration, environ 70.000 Ukrainiens bénéficient actuellement de l’allocation de subsistance accordée par l’État, qui s'élève à 426 euros par mois. Mais celle-ci ne suffit le plus souvent pas à assurer l’autonomie des réfugiés, et met plusieurs semaines avant d'être perçue.

Charge aux familles de subvenir à leurs besoins. «Il nous semblait indispensable d’aider. On savait qu’on hébergeait une famille sans contrepartie : en revanche, on n’avait pas songé au fait qu’il faudrait investir un temps et un argent infini pour les aider», confie Sophie Agier. Cette maraîchère installée près de Tours, mère de quatre enfants, a mis à disposition d’une famille ukrainienne de deux enfants le petit studio attenant à sa maison. Il a d’abord fallu les vêtir : les réfugiés étaient arrivés sans le sou, une petite valise à la main, avec leurs habits d’hiver, puis leur fournir tous les produits de première nécessité, et, bientôt, remplir le frigo. «La commune nous a refusé l’aide alimentaire. Ils peuvent bien être aidés par les Restos du cœur, mais il faut se rendre à 16h30 précise à Tours, à une heure de chez nous, poursuit Sophie Agier. Pour joindre les deux bouts, il faut sans cesse passer des petites annonces, téléphoner, quémander, insister. L’aide institutionnelle, venue de la commune et du département, a été quasi nulle.»

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Quelque 8.000 soldats britanniques déployés cet été en Europe de l'Est

Environ 8.000 soldats britanniques participeront cet été à des exercices en Europe de l'Est aux côtés de soldats de l'Otan, dans une «démonstration de solidarité et de force» alors que l'invasion de l'Ukraine se poursuit. Des dizaines de chars et 120 véhicules de combat blindés seront déployés de la Finlande à la Macédoine du Nord cet été dans le cadre de ce projet prévu de longue date et renforcé depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février.

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«La sécurité de l'Europe n'a jamais été aussi importante», a déclaré le ministre britannique de la Défense Ben Wallace dans un communiqué. «Ces exercices verront nos troupes unir leurs forces avec des alliés et des partenaires de l'Otan et la Force expéditionnaire conjointe dans une démonstration de solidarité et de force qui est l'un des plus grands déploiements partagés depuis la guerre froide».

La Force expéditionnaire conjointe (JEF) est une coalition de forces armées du Royaume-Uni et de huit pays partenaires : le Danemark, l'Estonie, la Finlande, la Lettonie, la Lituanie, les Pays-Bas, la Norvège et la Suède.

La Russie confirme une frappe contre Kiev avec des armes de «haute précision» pendant la visite de Guterres

Au moins une personne a été tuée dans une frappe russe contre Kiev jeudi, pendant la visite dans la capitale ukrainienne du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, a indiqué vendredi le maire Vitaly Klitschko sur Telegram.

Les secouristes «ont retrouvé un corps» en déblayant les débris sur le site touché, près du centre-ville, a-t-il ajouté. Quatre blessés ont été hospitalisés, a-t-il indiqué dans un message séparé précisant qu'au total, plus de 100 habitants de Kiev avaient été tués depuis le début de l'invasion russe il y a deux mois.

«Les forces russes ont détruit avec des armes de haute précision de longue portée les ateliers de l'entreprise spatiale Artiom dans la ville de Kiev», a indiqué le ministère russe de la Défense, lors d'un briefing. L'armée russe a également détruit jeudi avec des «missiles de haute précision» «trois centrales électriques situées près de noeuds ferroviaires», notamment à Fastov dans la région de Kiev, selon le ministère.

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«Emmanuel Macron est attendu, bien sûr. Il le sait. Il est en contact avec le président Zelensky et je crois qu’il envisage de venir», assure Étienne de Poncins sur RMC. «Le moment n’est pas venu», a répondu Anne-Claire Legendre, porte-parole du ministre des Affaires étrangères sur BFMTV.

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De retour à Kiev, l'ambassadeur de France en Ukraine se confie au Figaro

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«Quand on voit les souffrances endurées depuis l'agression russe du 24 février, les abominations, les exactions que le peuple a subies et continue de subir, les bombardements, et le comportement de la soldatesque russe on ne peut qu'être bouleversé. J'ai beaucoup d'admiration pour le peuple ukrainien», a-t-il confié.

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«Aucune zone n’est protégée en Ukraine», assure l’ambassadeur français en Ukraine

«Depuis le 24 février à 4h30 du matin aucune zone n'est protégée en Ukraine. Les missiles russes sont capables de toucher l'ensemble du territoire», assure Etienne de Poncins. Selon l’ambassadeur, près de «200 Français, souvent des franco-ukrainiens» sont toujours présents dans le pays, confirmant une information confiée au Figaro.

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Une opération planifiée pour évacuer les civils de Marioupol, annonce l’Ukraine

Une «opération» d'évacuation les civils terrés dans l'usine d'Azovstal assiégée par les troupes russes à Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, est «envisagée» pour vendredi, a annoncé la présidence ukrainienne.

«Une opération destinée à sortir les civils de l'usine est envisagée pour aujourd'hui», a indiqué vendredi la présidence dans un communiqué. Des centaines de militaires et de civils ukrainiens dont des dizaines d'enfants sont bloqués, selon Kiev, dans cette immense aciérie d'Azovstal à Marioupol, avec les derniers combattants ukrainiens de la ville.

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Comment la société Wagner abaisse ses critères pour recruter des mercenaires en masse

La campagne de recrutement de Wagner s’est accélérée. Alors que la guerre de Vladimir Poutine en Ukraine piétine, la société militaire privée dirigée par l’un de ses proches, Evgueni Prigojine, est appelée en renfort pour rejoindre «l’étranger proche», lit-on sur les réseaux sociaux. Sur Telegram ou VK, principaux supports numériques des campagnes de recrutement, les «offres d’emplois» se multiplient. Elles ne s’encombrent plus des faux-semblants habituels. Désormais, on y trouve les numéros de téléphone et les contacts nécessaires pour s’engager. Jusqu’à présent, les candidats devaient passer par des messageries anonymes servant d’intermédiaires. Apparemment, il n’y a plus de temps à perdre. «Il y a une forme de panique dans le recrutement», estime une source spécialisée.

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Autre signe de fébrilité, les prix ont grimpé. Avant la guerre, Wagner proposait à ses recrues un salaire d’environ 1900 euros par mois. Certaines annonces atteignent maintenant parfois 2800 euros. Outre le profil de soldat classique, Wagner cherche des compétences plus rares, comme pilote de drone ou de blindés. Les annonces promettent aussi aux soldats, «quand l’opération spéciale sera terminée», d’être redéployés «ailleurs». Une promesse de carrière. «On ne vous laissera pas tomber», disent les messages de recrutement. Les critères physiques requis se sont aussi considérablement assouplis. «On ne regarde pas les dents», précisent certaines annonces. Être atteint du VIH ou de la syphilis reste en revanche discriminatoire, tout comme venir d’un pays membre de l’Otan.

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Kateryna Soukhomlynova, ambassadrice de Marioupol en Europe

De notre correspondant à Berlin.

Épuisée par une heure de récit, Kateryna Soukhomlynova se redresse au moment de la photo. Elle souhaite poser avec sa chasuble orange de l’ordre de Malte, la fondation hospitalière millénaire, qu’elle a emportée le 17 mars, au moment de fuir Marioupol sous les bombes. Aujourd’hui, cette spécialiste de l’humanitaire se trouve à l’abri à Berlin, à deux pas de l’ambassade française et de la porte de Brandebourg. Dans les locaux de la Fondation Pilecki qui l’accueille, elle a un œil rivé sur son public occidental, l’autre penché sur les nouvelles éparses qui lui viennent de la ville assiégée, en particulier de l’usine Azovstal, où sont retranchés des centaines de militaires et de civils, adultes et enfants.

Kateryna Soukhomlynova se veut l’ambassadrice en Europe de Marioupol, la cité portuaire aux trois quarts détruite, quasiment tombée aux mains des forces russes. Elle y vit depuis trente ans. Elle y était élue du conseil municipal, membre du conseil de la police de Donetsk, une région ukrainienne aujourd’hui amputée par le territoire séparatiste de la DNR. La quadragénaire décline son curriculum vitæ au présent, mais les activités qui lui sont attachées appartiennent à un passé révolu. Le lien est néanmoins suffisant pour qu’elle se fasse le porte-voix, auprès d’une opinion publique occidentale parfois engourdie, d’une population terrée dans les sous-sols. Elle en évalue le nombre à environ 100.000 pour une population ukrainienne trois fois supérieure avant-guerre - et quelque 20.000 morts selon les sources ukrainiennes. «Marioupol, c’est ma maison», résume-t-elle dans un entretien au Figaro.

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La bataille du Donbass reste le principal axe stratégique de la Russie, estime le renseignement britannique

«La bataille du Donbass reste le principal axe stratégique de la Russie, afin d'atteindre son objectif déclaré d'assurer le contrôle des oblasts de Donetsk et de Lougansk», assure le renseignement britannique dans son point de situation quotidien. «Dans ces oblasts, les combats ont été particulièrement intenses autour de Lysychansk et Severodonetsk, avec une tentative d'avance vers le sud d'Izium vers Sloviansk», ajoute-t-il estimant qu’en raison «de la forte résistance ukrainienne, les gains territoriaux russes ont été limités et obtenus à un coût important pour les forces russes».

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En Bosnie, Moscou accusé de vouloir allumer un contre-feu en pleine guerre contre l'Ukraine

Pendant que la guerre fait rage en Ukraine envahie par l'armée du Kremlin, des Occidentaux accusent la Russie de souffler sur les braises du séparatisme serbe en Bosnie afin d'allumer un contre-feu dans le pays divisé selon des lignes de fractures ethniques. La dernière mise en garde vient du sénateur démocrate américain Chris Murphy, en tournée récente dans les Balkans, qui a évoqué une «période très inquiétante pour la Bosnie».

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«À mesure que Poutine est acculé (en Ukraine), il va chercher d'autres endroits pour tenter de remporter des victoires. Et l'un d'eux pourrait être la Bosnie», a-t-il déclaré à la chaîne américaine CNN. Depuis la fin de la guerre intercommunautaire qui avait fait 100.000 morts entre 1992 et 1995, la Bosnie est scindée entre une fédération croato-musulmane et une entité serbe, la Republika Srpska (RS), dont la grande majorité des habitants se sentent très proches du «grand frère» russe. Si la Bosnie ne s'est pas alignée sur les sanctions occidentales infligées à Moscou après son invasion de l'Ukraine, c'est du fait de l'hostilité des dirigeants des Serbes de Bosnie.

Intensification de l'offensive dans l'Est

«L'ennemi intensifie son offensive. Les occupants effectuent des frappes pratiquement dans toutes les directions», avec une activité particulièrement intense dans les régions de Kharkiv et dans le Donbass, a souligné l'état-major ukrainien. Selon lui, l'armée russe tente d'empêcher le transfert de forces ukrainiennes du nord vers l'est.

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Selon le gouverneur de Kharkiv, Oleg Synegoubov, cinq personnes ont été tuées jeudi dans des bombardements sur la ville et sa région. Les troupes russes, qui tentaient d'avancer depuis Izioum vers «Brazhkivka, Dovhenky et Velyka Komyshuvakha», ont subi «de lourdes pertes et ont été contraintes de battre en retraite», a-t-il assuré sur Telegram.

Dans le Donbass, à Lyman, «la situation est très difficile, toute la commune est encerclée», a indiqué à l'AFP Andriï Pankov, chef de la région administrative de Kramatorsk. Selon lui, près de la moitié du territoire communal est occupé par les chars et colonnes russes, venues du nord par Izioum, capturée précédemment.

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45 personnes libérées suite à un nouvel échange avec la Russie, annonce Kiev

Quarante-cinq Ukrainiens ont été libérés à la suite d' un nouvel échange de prisonniers avec la Russie, a annoncé Kiev jeudi, comme d'ordinaire sans révéler le nombre de Russes qui ont été remis à Moscou. «Un autre échange de prisonniers a eu lieu. Aujourd'hui, 45 de nos hommes ont été libérés de captivité russe», a indiqué sur Telegram la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.

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Il s'agit de 13 officiers et 20 soldats, dont cinq blessés, ainsi que de 12 civils, a-t-elle précisé. Plusieurs échanges de prisonniers ont eu lieu entre Kiev et Moscou depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie lancée le 24 février. Il y a une semaine, 19 Ukrainiens avaient pu retrouver leur foyer, après un échange concernant 76 personnes trois jours auparavant, selon Kiev.

La justice ukrainienne dit avoir identifié «plus de 8000 cas» de crimes de guerre présumés

Les enquêteurs ukrainiens ont identifié «plus de 8000 cas» présumés de crimes de guerre depuis le début de l'invasion russe, a affirmé jeudi la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova. «Nous avons maintenant plus de 8000 cas», a-t-elle dit dans un entretien avec le média allemand Deutsche Welle.

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«Il s'agit en fait de 8600 affaires concernant uniquement les crimes de guerre et de plus de 4000 affaires qui sont liées aux crimes de guerre», a précisé Mme Venediktova. Ces crimes présumés comprennent «le meurtre de civils, le bombardement d'infrastructures civiles, les tortures» et les «crimes sexuels» signalés dans le «territoire occupé de l'Ukraine», selon la magistrate. Les procureurs enquêtent également sur «l'utilisation d'armes interdites», a-t-elle ajouté.

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Les investigations sont selon elle menées par «plus de 8000» personnes sur le terrain. «Nous avons créé une équipe d'enquête commune sur la plateforme d'Eurojust (l'agence de coopération judiciaire européenne, ndlr). 14 autres États ont ouvert leurs propres dossiers pénaux en rapport avec l'agression de la Fédération de Russie», a souligné la procureure.

Biden veut allouer 33 milliards de dollars «pour aider l'Ukraine à se défendre»

Les États-Unis ne peuvent se permettre de rester passifs face au conflit en Ukraine, a expliqué jeudi Joe Biden pour justifier sa demande au Congrès d'une colossale rallonge budgétaire de 33 milliards de dollars pour principalement livrer davantage d'aide militaire à Kiev. Sur ce total, 20 milliards doivent aller à la fourniture d'armements, soit près de sept fois plus que les quantités pourtant impressionnantes d'armes et munitions déjà fournies à l'Ukraine depuis l'invasion russe, déclenchée le 24 février. Kiev a déjà reçu 10 armes anti-char pour chaque blindé russe, a ainsi vanté le président américain lors de son allocution prononcée à la Maison-Blanche. Mais les États-Unis «n'attaquent pas» la Russie, a-t-il assuré, ils «aident l'Ukraine à se défendre» face aux «atrocités et à l'agression» russe. Le Kremlin avait plus tôt mis en garde contre des livraisons d'armes à l'Ukraine qui «menacent la sécurité» européenne.

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Ces 33 milliards d'aide supplémentaire doivent désormais être débloqués par le Parlement américain. Mais les discussion entre élus, dont le soutien à Kiev est pourtant unanime, achoppent pour l'instant sur le contenu de la loi censée étendre l'aide militaire: les démocrates veulent y insérer un amendement pour augmenter du même coup le budget de la lutte anti-Covid aux États-Unis, ce que les républicains refusent catégoriquement.

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Le Conseil de l’Europe demande la création d’un tribunal pénal international

L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) a appelé jeudi à la création d'un «tribunal pénal international (TPI) ad hoc» afin de juger «les auteurs du crime d'agression contre l'Ukraine».

La procureure générale d'Ukraine a annoncé dans la journée que dix soldats russes avaient été mis en examen pour des crimes de guerre présumés dans la ville ukrainienne de Boutcha, et qu'ils feraient l'objet de recherches afin de les arrêter et de les amener devant la justice.

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Et dans un entretien avec le média allemand Deutsche Welle, Iryna Venediktova a souligné que les enquêteurs ukrainiens avaient identifié «plus de 8000 cas» présumés de crimes de guerre depuis le début de l'invasion russe.

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L'OSCE officialise la fin de sa mission d'observation en Ukraine

L'OSCE a officiellement acté jeudi la fin de sa mission d'observation en Ukraine après huit ans de mandat, conséquence du veto mis à son renouvellement le 31 mars par la Russie. L'organisation pour la Sécurité et la coopération en Europe (OSCE) «va prendre des mesures immédiates pour mettre en œuvre» l'arrêt de cette mission, a déclaré dans un communiqué son secrétariat général qui siège à Vienne. «La position de la Russie ne nous a pas laissé d'autre choix», a commenté le président en exercice de cette organisation, le ministre polonais des Affaires étrangères Zbigniew Rau.

Toutes les décisions de l'OSCE sont adoptées par consensus et Moscou a bloqué, pour la première fois il y a un peu moins d'un mois, la prolongation du mandat de cette mission. Cela avait mis fin aux incertitudes quant à l'avenir de ce processus mis en place en 2014 après de longues négociations entre les Occidentaux et la Russie pour surveiller l'application du cessez-le-feu entre l'Ukraine et les deux régions séparatistes prorusses de l'est de son territoire, celles de Donetsk et de Lougansk. Elle avait été validée juridiquement par Moscou et l'ONU dans le cadre des accords de Minsk. Depuis, l'OSCE était la seule instance internationale à documenter la situation sur le terrain. Mais ses équipes de plusieurs centaines de personnes issues de dizaines de pays, surprises par le début de l'invasion russe le 24 février, avaient été évacuées en catastrophe dans les jours suivants. Leurs activités ont cessé au 1er avril.

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Frappes russes lors de la visite du secrétaire général de l'ONU à Kiev

Kiev a été la cible de frappes jeudi soir, en pleine visite du secrétaire général de l'ONU. Antonio Guterres «est en sécurité» mais «choqué», a déclaré un porte-parole, tandis que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé que ces bombardements visaient à «humilier l'ONU».

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Le maire de la capitale, Vitali Klitschko, a confirmé «deux frappes» sur le quartier de Chevchenkovsky et le ministre ukrainien des Affaires étrangères a dénoncé «un acte odieux de barbarie».

Un peu plus tôt, Antonio Guterres s'était rendu à Boutcha et Irpin, dans la banlieue de la capitale, théâtres d'exactions imputées à l'armée russe par les Ukrainiens. L'Onu fait «tout son possible» pour évacuer les civils coincés dans «l'apocalypse» de Marioupol (sud), ville ukrainienne détruite par les combats avec les forces russes, a-t-il notamment déclaré.

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La guerre en Ukraine relance les spéculations sur l'état de santé de Poutine

DÉCRYPTAGE - Les conjectures sur l'état de santé du chef du Kremlin vont bon train depuis plusieurs années. Elles ont été ravivées par une vidéo particulièrement virale, dans laquelle on le voit agrippé à sa table.

Obusiers, blindés, drones, munitions «non standard»… En Ukraine, de nouvelles armes pour de nouveaux combats

DÉCRYPTAGE - La perspective d’une défaite russe a redonné de l’ardeur au camp occidental, décidé désormais à fournir des matériels lourds aux Ukrainiens.

Pourquoi la Russie évoque-t-elle le spectre d'une Troisième Guerre mondiale ?

DÉCRYPTAGE - Lundi soir, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a estimé qu'il ne fallait pas «sous-estimer» le risque de Troisième Guerre mondiale. Réelle menace ou simple posture ?

Le Figaro

Le classement des villes où le travail ne manque pas

Marti BlanchoWilliam Plummer

PALMARÈS EXCLUSIF - Le Figaro a comparé les données de 100 communes françaises pour comprendre où le marché du travail est le plus dynamique et le moins marqué par la précarité.

Traverser la rue est-il suffisant pour trouver du travail? L'expression colle encore à Emmanuel Macron comme le sparadrap du capitaine Haddock. Les mots prononcés étaient caricaturaux. Cependant, c'est une réalité statistique : aujourd'hui certaines villes ne sont plus très loin de pouvoir garantir le plein-emploi. Elles sont en quelque sorte les championnes de la reprise économique post-Covid. Le Figaro a cherché à comprendre quelles étaient les communes au marché de travail le plus florissant.

Pour 100 villes de France, nous avons comparé le nombre de postes proposé en rapport au nombre de demandeurs. Et surtout, nous avons analysé quelles sont celles où l'on peut trouver la plus grande part de CDI. Numérique notamment cybersécurité, bâtiment, tourisme, santé… Dans ces villes où le travail ne manque pas, la demande est forte dans de nombreux secteurs. Alors que certains recrutent sans problème, d'autres ont beaucoup de mal à trouver des candidats.

Quelque chose ne tourne pas rond. Un million d'offres sont disponibles sur Pôle emploi alors que 3,19 millions de Français cherchent un travail. Un phénomène qui s'explique par une inadéquation entre l'offre et les profils des demandeurs. Certes, en agrégeant tous les secteurs, notre palmarès ne fait pas ressortir les spécificités locales en matière de secteurs en tension. Il met cependant très bien en évidence les communes où offre et demande ont du mal à se rencontrer. «En 2022, 57,9% des projets d'embauche sont jugés difficiles par les employeurs», selon Pôle emploi.

La palme revient à Rennes, avec 84% des demandeurs couverts par une offre en ligne sur Pôle emploi, tous secteurs confondus. Ainsi, la capitale de la Bretagne pourrait presque atteindre le plein-emploi. Face à «la crise actuelle, [...] propice à susciter des bifurcations professionnelles» d'après une étude de France compétences publiée en février, la richesse de l'offre tous secteurs confondus peut s'avérer être une aubaine pour les actifs aux envies de reconversion.

Rennes semble bénéficier d'une belle embellie qui concerne l'ensemble de la région. En effet, la chambre de commerce et d'industrie Bretagne a comptabilisé près de 11.000 offres d'emploi tout au long du premier trimestre 2022, « la plus forte demande jamais observée » depuis la création de l'outil de veille de la CCI en 2017.

Le numérique breton très demandeur

«Après deux années de crise sanitaire, le redémarrage de l'activité amène les entreprises à recruter à tour de bras», se félicite l'organisme. La CCI constate que 46% des projets de recrutement comptabilisés concernent le secteur des services, suivi par l'industrie avec 28% des offres.

D'ailleurs, le numérique semble avoir la cote à Rennes et sa métropole. De quoi séduire 14% des actifs souhaitant se reconvertir dans l'informatique, d'après une étude de l'entreprise HelloWork publiée en mars. Ainsi, la Direction générale de l'armement promet ainsi de recruter 400 personnes «dans les quatre ans qui viennent» pour sa section «maîtrise de l'information». Toujours dans l'informatique, Sopra Steria a annoncé 200 recrutements et Orange cyberdéfense en prévoit 100.

Le retour des touristes profite à Annecy

À l'autre bout de la France, Annecy est tout aussi bien lotie que Rennes : les offres de Pôle emploi représentent 83% des demandeurs. Une seconde place que la commune doit surtout au secteur touristique. Grâce au «rebond touristique», hôtellerie, restauration, commerces et professionnels de la montagne figurent parmi les plus gros recruteurs d'après Laurence Gattini, responsable emploi compétence du Medef Auvergne-Rhône-Alpes.

Ce qui implique des contrats courts rythmés par les périodes de vacances. «On frôle 70% d'emploi saisonnier dans l'hébergement et la restauration, c'est un vrai sujet», fait remarquer Laurence Gattini. Néanmoins, la Venise des Alpes n'est pourtant pas en mal d'emplois stables, contrairement à d'autres communes tout aussi touristiques, comme Agde, Antibes ou Cannes. En effet, près de deux tiers des postes proposés à Annecy sont des CDI.

Plus de 2,14 millions de recrutements non saisonniers en 2022

Si les données de Pôle emploi pour établir ce classement ne permettent pas de définir les secteurs qui cherchent à employer localement, une étude nationale de l’opérateur public publiée mi-mars permet tout de même d’avoir une idée des grandes tendances. Ainsi, les majeurs projets de recrutements non-saisonniers en 2022 se cantonnent principalement dans les secteurs de l'hôtellerie-restauration - serveurs, aides de cuisine, cuisiniers et employés polyvalents - du soin et de l’accompagnement de la personne - avec les aides à domicile, les aides soignants, ou encore les infirmiers - mais aussi dans le transport et la logistique, les métiers du bâtiment ou encore les ingénieurs et cadres d’étude.

De manière générale, les employeurs anticipent cette année plus de 2,14 millions de recrutements non saisonniers. Soit une hausse des intentions de 16,1% par rapport à 2021. Les projets de recrutement saisonnier ont quant à eux augmenté de 2,9%, portés notamment par le secteur agricole. Reste que 70,4% des projets d’embauche ne sont pas saisonniers.

Lyon, championne du CDI

En revanche, le palmarès change drastiquement si l'on classe les mêmes villes selon la part de CDI parmi les offres de Pôle emploi. L'Île-de-France apparaît alors majoritaire dans le haut du tableau. Malgré cela, Paris se voit dépassée par Lyon, où trois contrats sur quatre sont à durée indéterminée.

Laurence Gattini l'explique par la forte présence des «secteurs d'excellence, comme la tech , l'industrie et la recherche», avec des entreprises en pleine croissance et habituées à ouvrir des postes en CDI. La responsable emploi du Medef Auvergne-Rhône-Alpes tient cependant à rappeler que la cité des gones revient de loin après la crise du Covid-19 : «les entreprises ont beaucoup plus de visibilité qu'il y a un ou deux ans, lorsqu'on a observé une dégringolade de la part de CDI, qui basculaient le plus souvent en des CDD de deux ou trois mois.»

Le CDI majoritaire dans l'offre d'emploi

Et cette analyse se confirme également au niveau national. D’après l’enquête «Besoin en main-d’œuvre» de Pôle emploi, 54,3% des projets de recrutement en 2022 se feront en CDI soit une proportion supérieure de 11,5 points par rapport à l’année 2021. Cette tendance est notamment portée par l’augmentation de ces contrats dans l’industrie, les services aux particuliers ou aux entreprises et dans l’agriculture.

Presque deux tiers des recrutements des CDI répondent à un besoin de remplacement d’un salarié ou à des besoins liés à une nouvelle activité. À l’inverse, les contrats courts sont mobilisés en grande partie pour répondre à un surcroît d’activité où à un remplacement ponctuel.

Une chose est sûre : avec plus d’un million d’offres disponibles, de nombreuses opportunités se présenteront aux chômeurs en 2022. Charge au prochain gouvernement et aux territoires de faciliter les embauches et d’encourager les passerelles et les reconversions professionnelles dans les secteurs les plus en tension. Sans quoi l’objectif de plein-emploi à horizon 2027, espéré par Emmanuel Macron, ne restera qu’une simple utopie.

Méthodologie

Pour élaborer ces deux palmarès nous avons utilisé les données de Pôle emploi. D'une part, le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A dans chaque commune à février 2022. Parmi celles-ci, nous n'avons gardé que les 100 premières avec le plus grand nombre absolu de demandeurs. D'autre part, le nombre total d'offres en ligne, dont le nombre de CDI, sur le site de Pôle emploi au 21 avril 2022 et pour chacune des 100 communes retenues.

Nous avons ensuite classé les villes une première fois en rapportant le nombre d'offres au nombre d'offres, tous secteurs confondus, au nombre de demandeurs. Le second classement s'obtient en rapportant le nombre de CDI au nombre total d'offres.

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Le Figaro

Emmanuel Macron est arrivé à Barbazan-Debat

EN COURS : Mis à jour le 29 avril 2022 à 13:08

Cinq jours après sa réélection, le président de la République consacre son troisième déplacement de président réélu à Barbazan-Debat, dans les Hautes-Pyrénées. Il est arrivé vers 12h près de la halle du marché, accueilli par le maire Jean-Christian Pedeboy.

Déambulant dans les allées du marché de ce village de 3400 âmes, le président a été interpellé sur le pouvoir d’achat, les retraites, mais aussi l’allocation handicap. «Il y a des gens qui divorcent pour pouvoir la toucher», a rappelé au chef d’État un habitant porteur de handicap.

Le rapprochement du PS avec LFI est un «reniement», juge Olivier Dussopt

Le ministre délégué aux comptes publics a sévèrement jugé les objectifs communs avec les Insoumis publiés par le PS vendredi matin. «Après l'effacement, le renoncement puis le reniement», a tancé cet ancien membre du Parti socialiste jusqu’en 2017.

«Cet accord sortirait le PS du champ de la sociale-démocratie européenne mais aussi des partis de gouvernement», a-t-il déploré. «C'est triste».

Même réaction du côté du secrétaire d'État Clément Beaune, en charge des Affaires européennes. «J’ai rejoint le Parti socialiste en 2002, je n’y suis pas resté, mais je ne peux me résoudre à voir une histoire politique aussi forte sombrer dans une compromission aussi médiocre», a-t-il réagi.

Adrien Taquet, secrétaire d'État en charge de l'enfance et des familles, annonce sa démission

«Après 7 années d’engagement auprès d’Emmanuel Macron, vient le temps de consacrer un peu plus de temps à mes proches et à ma propre famille», annonce sur Twitter le secrétaire d'État en charge de l'enfance et des familles, membre du gouvernement depuis 2020.

«Nous avons été élus en 2017 sur la promesse de renouvellement des usages et des visages : il est temps de laisser la place à des énergies nouvelles, à d’autres regards, à d’autres talents», écrit le député LREM de la deuxième circonscription des Hauts-de-Seine.

Et d’énumérer en un long fil de tweets les mesures prises au cours de son mandat à l’enfance. «Petits déjeuners gratuits pour 500.000 élèves, 4,5 millions de repas à 1€ servis à la cantine (…) doublement du congé paternité», égrène-t-il, sans oublier le domaine bioéthique, «PMA pour toutes, accès aux origines, modernisation de l’adoption».

Remerciant le président et ses électeurs pour leur confiance, le député annonce qu’il poursuivra son «action pour l’enfance et les familles (…) sous d’autres formes qui restent à inventer».

«La gauche républicaine, sociale et écologique ne peut tourner le dos à l’Europe», réagit Michaël Delafosse

Parmi les terrains d’entente négociés avec les Insoumis, et diffusés par communiqué ce vendredi, les socialistes ont souligné la nécessité d’une «rupture dans le cours libéral de la construction européenne», faisant un pas vers la volonté de désobéissance défendue par la France insoumise. «Nous nous opposerons par exemple au retour du pacte de stabilité, et considérons (…) que la conférence sur l’avenir de l’UE doit conduire à une révision des traités», affirme le PS.

Une position que Michaël Delafosse, maire de Montpellier, a ouvertement critiquée. «L’engagement politique commande désintéressement, cohérence et sincérité. Le rassemblement est nécessaire, il doit se fonder sur la clarté et la crédibilité des engagements. La gauche républicaine, sociale et écologique ne peut tourner le dos à l’Europe par "la désobéissance"», a tweeté vendredi matin l’élu PS, qui, selon le Canard Enchaîné, figure sur la «short-list» d’Emmanuel Macron pour le poste de premier ministre.

Autour d’Emmanuel Macron, le chant des courtisans

En ce début de nouveau quinquennat, une série de flatteurs se manifestent auprès du chef de l’Etat. Les nominations au gouvernement ou les investitures aux législatives sont en ligne de mire.

Sur le Champ-de-Mars, dimanche soir, il fallait voir certains ministres et collaborateurs se pousser du col pour embrasser le candidat victorieux et sa femme, Brigitte Macron. «Pourquoi ne leur ont-ils pas demandé un autographe ou un selfie, à ce stade-là? C’est humiliant de s’adonner à de telles effusions», juge un ministre, sévère, jurant ne pas verser dans la cajolerie. «Certains auraient dû plus faire campagne pour lui plutôt que de lui sauter dessus!».

Chaque mot du président est guetté. Chaque signe de son entourage fait l’objet de conjectures. «On ne se leurre pas: chacun sait qu’il y a plus de candidats que de postes», assure un membre du gouvernement.

Retrouvez le récit du Figaro : Autour d’Emmanuel Macron, le chant des courtisans

Législatives : 86% des sympathisants de gauche souhaitent une alliance, selon un sondage Odoxa

Selon l'enquête Odoxa Backbone-Consulting pour Le Figaro révélée jeudi, l'alliance de la gauche aux législatives est plébiscitée par les sympathisants : 86% d'entre eux la souhaitent. Parmi eux, 70% aspirent à une alliance impliquant les Insoumis. Une conséquence du vote utile dont a bénéficié Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l'élection présidentielle, avance Gaël Sliman. «D'abord, explique le directeur d'Odoxa, le candidat Insoumis vient du Parti socialiste. De même, la gauche gouvernementale a eu par le passé l'habitude de s'associer avec des partis qu'on pourrait considérer comme d'extrême gauche. Pensons ainsi à l'Union de la gauche de François Mitterrand».

Objectifs communs entre PS et LFI : «C'est un nouveau Parti Socialiste post-Hollande», réagit Manon Aubry

Le communiqué du Parti socialiste indiquant les points de convergence avec La France insoumise en vue des élections législatives, fait réagir au sein de la gauche. Pour la députée européenne LFI Manon Aubry, il s’agit d’un «nouveau Parti Socialiste post-Hollande». «Dans sa déclaration, le PS se déclare (notamment) contre les lois El-Khomri, pour la retraite à 60 ans et même... pour la désobéissance à certaines règles européennes», relève-t-elle.

Côté PS, ces compromis font grincer certains. Comme Rachid Temal, ancien Premier secrétaire par intérim. «J’appelle les militantes et militants socialistes qui veulent la démocratie interne, pas favorable à cette reddition en rase campagne de l’actuelle direction du PS à ne pas quitter votre parti !», a-t-il réagi sur Twitter. La veille déjà, Paul Melun, président de «Souverains demain» et militant de longue date du parti à la rose, avait annoncé sa décision de quitter le PS suite à ses volontés de rapprochement avec l’Union populaire de Mélenchon.

«Le PS n’appartient à personne et personne ne peut nous intimer l’ordre de partir. Nous restons et allons le reconstruire contre la volonté de quelques cadres de la direction», a posté Marie-Arlette Carlotti. Dans un autre tweet lourd de sous-entendu, la présidente de la région Occitanie Carole Delga a de son côté cité Pierre Mendès France : «La morale en politique interdit que stratégie et convictions divergent, fut ce pour des motifs d’opportunité transitoire. C’est ce que j’appelle la vérité».

«Quand on a la chance d’avoir un Kylian Mbappé dans son équipe, on ne le laisse pas au vestiaire», déclare Loiseau au sujet d’Édouard Philippe

La députée européenne Nathalie Loiseau, également membre d’Horizons, le parti d'Édouard Philippe, était l’invitée de Sud Radio ce vendredi matin.

«Je pense que la majorité a besoin d’Édouard Philippe et des candidats d’Horizons», a-t-elle jugé, alors que des tensions agitent les négociations sur la place d’Horizons, le récent parti du maire du Havre, dans les investitures en vue des élections législatives. «On sait qu’Édouard Philippe est extrêmement populaire et qu’Horizons a un ancrage politique extrêmement fort», a rappelé Nathalie Loiseau. Et de comparer le fondateur du parti Horizons au champion national de football. «Quand on a la chance d’avoir un Kylian Mbappé dans son équipe, on ne le laisse pas au vestiaire».

Y aura-t-il un candidat unique entre Horizons et LREM dans certaines circonscriptions ? «S’il y a un accord entre les membres de la majorité, il y aura un candidat unique et c’est souhaitable. S’il n’y a pas d’accord, on ne peut rien garantir», a averti la députée européenne.

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«Monsieur Bouhafs n’est pas raciste», assure Alexis Corbière

Le «journaliste militant» Taha Bouhafs est en passe d'être investi une nouvelle fois par La France insoumise pour se présenter aux élections législatives à Vénissieux, dans le Rhône, en juin prochain. «Monsieur Bouhaf n’est pas raciste», a réfuté Alexis Corbière au micro d’Europe 1. «Je vous le dis trois fois», a-t-il martelé.

Pour le député LFI, le journaliste, condamné pour injure publique après avoir traité la policière Linda Kebbab d’«arabe de service», est «lui aussi victime d’attaques, d’insultes et de menaces de mort sur les réseaux sociaux». «Derrière lui, c’est un profil politique que l’on vise toujours», a-t-il déclaré. Et de lancer à Dimitri Pavlenko : «Soyez sérieux, soyez journaliste (…) Ne soyez pas le relai de cela».

«Le Parti socialiste a répondu aux points de programme importants pour nous», affirme Corbière

Invité de la matinale d'Europe 1 ce vendredi, le député de Seine-Saint-Denis a réagi aux objectifs communs établis par le PS et LFI. «C’est un texte sérieux», a-t-il affirmé, se félicitant notamment de l’accord sur l’instauration d’une VIe République. «Je pense que les Français veulent une République où ce n’est pas un monarque qui décide tout seul». Pour lui, le fait qu'Emmanuel Macron s’apprête à nommer un premier ministre «que personne ne connaît» est un problème. «Avouez que c’est choquant».

Le député a notamment estimé que le PS était en «processus de dé-hollandisation», pour tourner la page du quinquennat de l’ancien président socialiste. «Si Hidalgo a fait ce score, ce n’est pas sa faute, c’est aussi le bilan du quinquennat de François Hollande», a jugé Alexis Corbière.

«Le Parti socialiste va devenir une sorte de petit Parti Radical de Gauche», juge Julien Dray

«Le Parti socialiste va devenir une sorte de petit Parti Radical de Gauche, un tout petit parti. Et ça Jean-Luc Mélenchon est d'une habilité totale. Il va avoir plein de petits partis et puis un jour il sera bien avec les Verts, un jour il sera bien avec les socialistes», estime l'ancien député socialiste Julien Dray au micro de CNews.

Emmanuel Macron dans les Hautes-Pyrénées pour rendre hommage à sa grand-mère

Le président de la République se déplacera ce vendredi dans les Hautes-Pyrénées. Une visite en partie privée, puisqu'il se rendra à Montgaillard pour honorer la mémoire de sa grand-mère, décédée en 2013. Germaine Nogues, directrice d’école, a beaucoup compté dans la vie d’Emmanuel Macron, qui affirme avoir appris d’elle le sens du travail et l’amour de la littérature.

«Il arrivera en milieu de matinée et repartira en fin de journée», a confirmé la préfecture des Hautes-Pyrénées. Dans ce département où le chef d’État a passé une partie de son enfance, il «échangera sur les enjeux» du territoire, avant de participer «à un déjeuner avec des habitants, des élus locaux ainsi que les membres du Conseil municipal», a indiqué l'Élysée.

Ce territoire est l’un de ceux où le Président a réalisé le plus de déplacements durant son premier mandat.

Socialistes et Insoumis s’accordent sur l’avènement d’une VIe République

Le Parti Socialiste, en négociations avec le Parti communiste, Europe Écologie Les Verts et La France Insoumise ces derniers jours, publie vendredi matin un document de 4 pages expliquant les objectifs communs avec l’Union populaire de Jean-Luc Mélenchon.

Dans le document que Le Figaro a pu consulter, les socialistes citent notamment : - l'augmentation du SMIC à 1400 euros- instaurer l’objectif du droit à la retraite à 60 ans, avec la prise en compte des carrières longues et des métiers pénibles- établir une planification écologique- «Rompre avec la monarchie présidentielle par un basculement vers une VIème République permettant notamment la pleine implication citoyenne à travers le référendum d’initiative citoyenne et consacrant un nouveau rôle des collectivités locales et du mouvement social, syndical et associatif».

Julien Bayou a «bon espoir» que les négociations avec LFI aboutissent «dans les heures qui viennent»

Le secrétaire général d’EELV, invité de France 2, se dit confiant dans l’aboutissement des négociations de la gauche en vue des législatives. «J’ai bon espoir que cela aboutisse dans les heures qui viennent», a-t-il déclaré. 

Les coalitions politiques sont en pleine composition en vue des prochaines législatives. Du côté de la gauche, la France insoumise négocie ardemment avec les verts et le parti socialiste, mais le consensus est difficile alors que les programmes présidentiels affichaient de nettes divergences.

«Pour nous l’enjeu, c’est forcément un groupe écologiste pour peser sur le cours des choses pendant le quinquennat. On ne peut pas perdre 5 ans de plus», a martelé l’écologiste. Affirmant qu’un «accord est en vue», Julien Bayou l’a réaffirmé : «Nous pouvons être d'accord sur l'essentiel et même bien au-delà», pour «relancer» l'Europe et la «réorienter» vers un respect du climat et de la justice sociale.

«Je ne suis pas hégémonique», lance Jean-Luc Mélenchon

Alors que les négociations vont bon train à gauche sur une possible alliance en vue des législatives, Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième à la présidentielle, «souhaite construire une alternative positive, un bloc populaire majoritaire face aux logiques libérales et réactionnaires», et l’affirme dans un entretien à Libération : «Je ne suis pas hégémonique». «On me traite de tyran alors que c’est de notre responsabilité. C’est de la folie. Vous pensez que je souhaite absorber les écologistes qui n’arrivent pas à se mettre d’accord entre eux ? Pour quoi faire ? Je ne veux humilier personne», ajoute-t-il alors que socialistes et écologistes ont raillé la volonté de surplomb de Jean-Luc Mélenchon.

» LIRE NOTRE ARTICLE - La gauche se recompose dans la douleur en vue des législatives

À VOIR AUSSI - Législatives: les socialistes ne sont «plus les mêmes», déclare Mélenchon

Édouard Philippe et La République en marche négocient en vue des législatives

À l’approche du scrutin des 12 et 19 juin, l’impatience grandit dans les rangs des proches de l’ancien premier ministre. Certains craignent de rater la première liste d’investitures des candidats de la majorité présidentielle. Édouard Philippe a discrètement retrouvé Richard Ferrand mercredi, à l’Assemblée nationale, à Paris. En tête-à-tête, selon les informations du Figaro, l’ancien premier ministre et le président de l’Assemblée nationale se sont livrés à une franche discussion.

À VOIR AUSSI - Présidentielle 2022: Emmanuel Macron accueilli au Havre par Édouard Philippe

«Je ne me sens tenu par aucun deal, quand je ne suis pas autour de la table», a déclaré le président d’Horizons. Avant de découvrir un peu plus tard, dans Le Parisien, qu’Emmanuel Macron s’était penché à l’Élysée sur les investitures avec les membres de son premier cercle de La République en marche (LREM). Sans lui, ni le président du Mouvement démocrate (MoDem), François Bayrou.

Découvrez notre article : Élections législatives: négociations au forceps entre Édouard Philippe et La République en marche

Investiture de Macron, remaniement du gouvernement : des questions de calendrier et encore peu de réponses

Quand ils sont rentrés jeudi matin à l'Élysée, beaucoup pensaient que le Conseil des ministres du jour serait leur dernier. Mais lorsque Emmanuel Macron a pris la parole, celui-ci a annoncé que ce ne serait pas le cas : son premier mandat ne se terminant que le 14 mai prochain. Jusque-là, il entend bien rester maître de son agenda pour dessiner la suite de sa présidence. Une déclaration qui en a surpris plus d'un et qui oblige les membres du gouvernement à ronger leur frein. Sans savoir donc s'ils poursuivront leurs missions ou non.

» Retrouvez notre article - Remaniement: décidé à prendre son temps, Emmanuel Macron fait languir Castex et ses ministres

Bonjour et bienvenue dans ce direct !

Après la victoire d’Emmanuel Macron dimanche, retrouvez ici, heure par heure, les dernières informations sur les tractations en vue des élections législatives de juin, et de la formation du nouveau gouvernement.

Suivez ici l’actualité politique, en temps réel.

Reviviez la journée de jeudi en cliquant ici.

Emmanuel Macron est arrivé à Barbazan-Debat

Cinq jours après sa réélection, le président de la République consacre son troisième déplacement de président réélu à Barbazan-Debat, dans les Hautes-Pyrénées. Il est arrivé vers 12h près de la halle du marché, accueilli par le maire Jean-Christian Pedeboy.

Déambulant dans les allées du marché de ce village de 3400 âmes, le président a été interpellé sur le pouvoir d’achat, les retraites, mais aussi l’allocation handicap. «Il y a des gens qui divorcent pour pouvoir la toucher», a rappelé au chef d’État un habitant porteur de handicap.

Le rapprochement du PS avec LFI est un «reniement», juge Olivier Dussopt

Le ministre délégué aux comptes publics a sévèrement jugé les objectifs communs avec les Insoumis publiés par le PS vendredi matin. «Après l'effacement, le renoncement puis le reniement», a tancé cet ancien membre du Parti socialiste jusqu’en 2017.

«Cet accord sortirait le PS du champ de la sociale-démocratie européenne mais aussi des partis de gouvernement», a-t-il déploré. «C'est triste».

Même réaction du côté du secrétaire d'État Clément Beaune, en charge des Affaires européennes. «J’ai rejoint le Parti socialiste en 2002, je n’y suis pas resté, mais je ne peux me résoudre à voir une histoire politique aussi forte sombrer dans une compromission aussi médiocre», a-t-il réagi.

Adrien Taquet, secrétaire d'État en charge de l'enfance et des familles, annonce sa démission

«Après 7 années d’engagement auprès d’Emmanuel Macron, vient le temps de consacrer un peu plus de temps à mes proches et à ma propre famille», annonce sur Twitter le secrétaire d'État en charge de l'enfance et des familles, membre du gouvernement depuis 2020.

«Nous avons été élus en 2017 sur la promesse de renouvellement des usages et des visages : il est temps de laisser la place à des énergies nouvelles, à d’autres regards, à d’autres talents», écrit le député LREM de la deuxième circonscription des Hauts-de-Seine.

Et d’énumérer en un long fil de tweets les mesures prises au cours de son mandat à l’enfance. «Petits déjeuners gratuits pour 500.000 élèves, 4,5 millions de repas à 1€ servis à la cantine (…) doublement du congé paternité», égrène-t-il, sans oublier le domaine bioéthique, «PMA pour toutes, accès aux origines, modernisation de l’adoption».

Remerciant le président et ses électeurs pour leur confiance, le député annonce qu’il poursuivra son «action pour l’enfance et les familles (…) sous d’autres formes qui restent à inventer».

«La gauche républicaine, sociale et écologique ne peut tourner le dos à l’Europe», réagit Michaël Delafosse

Parmi les terrains d’entente négociés avec les Insoumis, et diffusés par communiqué ce vendredi, les socialistes ont souligné la nécessité d’une «rupture dans le cours libéral de la construction européenne», faisant un pas vers la volonté de désobéissance défendue par la France insoumise. «Nous nous opposerons par exemple au retour du pacte de stabilité, et considérons (…) que la conférence sur l’avenir de l’UE doit conduire à une révision des traités», affirme le PS.

Une position que Michaël Delafosse, maire de Montpellier, a ouvertement critiquée. «L’engagement politique commande désintéressement, cohérence et sincérité. Le rassemblement est nécessaire, il doit se fonder sur la clarté et la crédibilité des engagements. La gauche républicaine, sociale et écologique ne peut tourner le dos à l’Europe par "la désobéissance"», a tweeté vendredi matin l’élu PS, qui, selon le Canard Enchaîné, figure sur la «short-list» d’Emmanuel Macron pour le poste de premier ministre.

Autour d’Emmanuel Macron, le chant des courtisans

En ce début de nouveau quinquennat, une série de flatteurs se manifestent auprès du chef de l’Etat. Les nominations au gouvernement ou les investitures aux législatives sont en ligne de mire.

Sur le Champ-de-Mars, dimanche soir, il fallait voir certains ministres et collaborateurs se pousser du col pour embrasser le candidat victorieux et sa femme, Brigitte Macron. «Pourquoi ne leur ont-ils pas demandé un autographe ou un selfie, à ce stade-là? C’est humiliant de s’adonner à de telles effusions», juge un ministre, sévère, jurant ne pas verser dans la cajolerie. «Certains auraient dû plus faire campagne pour lui plutôt que de lui sauter dessus!».

Chaque mot du président est guetté. Chaque signe de son entourage fait l’objet de conjectures. «On ne se leurre pas: chacun sait qu’il y a plus de candidats que de postes», assure un membre du gouvernement.

Retrouvez le récit du Figaro : Autour d’Emmanuel Macron, le chant des courtisans

Législatives : 86% des sympathisants de gauche souhaitent une alliance, selon un sondage Odoxa

Selon l'enquête Odoxa Backbone-Consulting pour Le Figaro révélée jeudi, l'alliance de la gauche aux législatives est plébiscitée par les sympathisants : 86% d'entre eux la souhaitent. Parmi eux, 70% aspirent à une alliance impliquant les Insoumis. Une conséquence du vote utile dont a bénéficié Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l'élection présidentielle, avance Gaël Sliman. «D'abord, explique le directeur d'Odoxa, le candidat Insoumis vient du Parti socialiste. De même, la gauche gouvernementale a eu par le passé l'habitude de s'associer avec des partis qu'on pourrait considérer comme d'extrême gauche. Pensons ainsi à l'Union de la gauche de François Mitterrand».

Objectifs communs entre PS et LFI : «C'est un nouveau Parti Socialiste post-Hollande», réagit Manon Aubry

Le communiqué du Parti socialiste indiquant les points de convergence avec La France insoumise en vue des élections législatives, fait réagir au sein de la gauche. Pour la députée européenne LFI Manon Aubry, il s’agit d’un «nouveau Parti Socialiste post-Hollande». «Dans sa déclaration, le PS se déclare (notamment) contre les lois El-Khomri, pour la retraite à 60 ans et même... pour la désobéissance à certaines règles européennes», relève-t-elle.

Côté PS, ces compromis font grincer certains. Comme Rachid Temal, ancien Premier secrétaire par intérim. «J’appelle les militantes et militants socialistes qui veulent la démocratie interne, pas favorable à cette reddition en rase campagne de l’actuelle direction du PS à ne pas quitter votre parti !», a-t-il réagi sur Twitter. La veille déjà, Paul Melun, président de «Souverains demain» et militant de longue date du parti à la rose, avait annoncé sa décision de quitter le PS suite à ses volontés de rapprochement avec l’Union populaire de Mélenchon.

«Le PS n’appartient à personne et personne ne peut nous intimer l’ordre de partir. Nous restons et allons le reconstruire contre la volonté de quelques cadres de la direction», a posté Marie-Arlette Carlotti. Dans un autre tweet lourd de sous-entendu, la présidente de la région Occitanie Carole Delga a de son côté cité Pierre Mendès France : «La morale en politique interdit que stratégie et convictions divergent, fut ce pour des motifs d’opportunité transitoire. C’est ce que j’appelle la vérité».

«Quand on a la chance d’avoir un Kylian Mbappé dans son équipe, on ne le laisse pas au vestiaire», déclare Loiseau au sujet d’Édouard Philippe

La députée européenne Nathalie Loiseau, également membre d’Horizons, le parti d'Édouard Philippe, était l’invitée de Sud Radio ce vendredi matin.

«Je pense que la majorité a besoin d’Édouard Philippe et des candidats d’Horizons», a-t-elle jugé, alors que des tensions agitent les négociations sur la place d’Horizons, le récent parti du maire du Havre, dans les investitures en vue des élections législatives. «On sait qu’Édouard Philippe est extrêmement populaire et qu’Horizons a un ancrage politique extrêmement fort», a rappelé Nathalie Loiseau. Et de comparer le fondateur du parti Horizons au champion national de football. «Quand on a la chance d’avoir un Kylian Mbappé dans son équipe, on ne le laisse pas au vestiaire».

Y aura-t-il un candidat unique entre Horizons et LREM dans certaines circonscriptions ? «S’il y a un accord entre les membres de la majorité, il y aura un candidat unique et c’est souhaitable. S’il n’y a pas d’accord, on ne peut rien garantir», a averti la députée européenne.

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«Monsieur Bouhafs n’est pas raciste», assure Alexis Corbière

Le «journaliste militant» Taha Bouhafs est en passe d'être investi une nouvelle fois par La France insoumise pour se présenter aux élections législatives à Vénissieux, dans le Rhône, en juin prochain. «Monsieur Bouhaf n’est pas raciste», a réfuté Alexis Corbière au micro d’Europe 1. «Je vous le dis trois fois», a-t-il martelé.

Pour le député LFI, le journaliste, condamné pour injure publique après avoir traité la policière Linda Kebbab d’«arabe de service», est «lui aussi victime d’attaques, d’insultes et de menaces de mort sur les réseaux sociaux». «Derrière lui, c’est un profil politique que l’on vise toujours», a-t-il déclaré. Et de lancer à Dimitri Pavlenko : «Soyez sérieux, soyez journaliste (…) Ne soyez pas le relai de cela».

«Le Parti socialiste a répondu aux points de programme importants pour nous», affirme Corbière

Invité de la matinale d'Europe 1 ce vendredi, le député de Seine-Saint-Denis a réagi aux objectifs communs établis par le PS et LFI. «C’est un texte sérieux», a-t-il affirmé, se félicitant notamment de l’accord sur l’instauration d’une VIe République. «Je pense que les Français veulent une République où ce n’est pas un monarque qui décide tout seul». Pour lui, le fait qu'Emmanuel Macron s’apprête à nommer un premier ministre «que personne ne connaît» est un problème. «Avouez que c’est choquant».

Le député a notamment estimé que le PS était en «processus de dé-hollandisation», pour tourner la page du quinquennat de l’ancien président socialiste. «Si Hidalgo a fait ce score, ce n’est pas sa faute, c’est aussi le bilan du quinquennat de François Hollande», a jugé Alexis Corbière.

«Le Parti socialiste va devenir une sorte de petit Parti Radical de Gauche», juge Julien Dray

«Le Parti socialiste va devenir une sorte de petit Parti Radical de Gauche, un tout petit parti. Et ça Jean-Luc Mélenchon est d'une habilité totale. Il va avoir plein de petits partis et puis un jour il sera bien avec les Verts, un jour il sera bien avec les socialistes», estime l'ancien député socialiste Julien Dray au micro de CNews.

Emmanuel Macron dans les Hautes-Pyrénées pour rendre hommage à sa grand-mère

Le président de la République se déplacera ce vendredi dans les Hautes-Pyrénées. Une visite en partie privée, puisqu'il se rendra à Montgaillard pour honorer la mémoire de sa grand-mère, décédée en 2013. Germaine Nogues, directrice d’école, a beaucoup compté dans la vie d’Emmanuel Macron, qui affirme avoir appris d’elle le sens du travail et l’amour de la littérature.

«Il arrivera en milieu de matinée et repartira en fin de journée», a confirmé la préfecture des Hautes-Pyrénées. Dans ce département où le chef d’État a passé une partie de son enfance, il «échangera sur les enjeux» du territoire, avant de participer «à un déjeuner avec des habitants, des élus locaux ainsi que les membres du Conseil municipal», a indiqué l'Élysée.

Ce territoire est l’un de ceux où le Président a réalisé le plus de déplacements durant son premier mandat.

Socialistes et Insoumis s’accordent sur l’avènement d’une VIe République

Le Parti Socialiste, en négociations avec le Parti communiste, Europe Écologie Les Verts et La France Insoumise ces derniers jours, publie vendredi matin un document de 4 pages expliquant les objectifs communs avec l’Union populaire de Jean-Luc Mélenchon.

Dans le document que Le Figaro a pu consulter, les socialistes citent notamment : - l'augmentation du SMIC à 1400 euros- instaurer l’objectif du droit à la retraite à 60 ans, avec la prise en compte des carrières longues et des métiers pénibles- établir une planification écologique- «Rompre avec la monarchie présidentielle par un basculement vers une VIème République permettant notamment la pleine implication citoyenne à travers le référendum d’initiative citoyenne et consacrant un nouveau rôle des collectivités locales et du mouvement social, syndical et associatif».

Julien Bayou a «bon espoir» que les négociations avec LFI aboutissent «dans les heures qui viennent»

Le secrétaire général d’EELV, invité de France 2, se dit confiant dans l’aboutissement des négociations de la gauche en vue des législatives. «J’ai bon espoir que cela aboutisse dans les heures qui viennent», a-t-il déclaré. 

Les coalitions politiques sont en pleine composition en vue des prochaines législatives. Du côté de la gauche, la France insoumise négocie ardemment avec les verts et le parti socialiste, mais le consensus est difficile alors que les programmes présidentiels affichaient de nettes divergences.

«Pour nous l’enjeu, c’est forcément un groupe écologiste pour peser sur le cours des choses pendant le quinquennat. On ne peut pas perdre 5 ans de plus», a martelé l’écologiste. Affirmant qu’un «accord est en vue», Julien Bayou l’a réaffirmé : «Nous pouvons être d'accord sur l'essentiel et même bien au-delà», pour «relancer» l'Europe et la «réorienter» vers un respect du climat et de la justice sociale.

«Je ne suis pas hégémonique», lance Jean-Luc Mélenchon

Alors que les négociations vont bon train à gauche sur une possible alliance en vue des législatives, Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième à la présidentielle, «souhaite construire une alternative positive, un bloc populaire majoritaire face aux logiques libérales et réactionnaires», et l’affirme dans un entretien à Libération : «Je ne suis pas hégémonique». «On me traite de tyran alors que c’est de notre responsabilité. C’est de la folie. Vous pensez que je souhaite absorber les écologistes qui n’arrivent pas à se mettre d’accord entre eux ? Pour quoi faire ? Je ne veux humilier personne», ajoute-t-il alors que socialistes et écologistes ont raillé la volonté de surplomb de Jean-Luc Mélenchon.

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À VOIR AUSSI - Législatives: les socialistes ne sont «plus les mêmes», déclare Mélenchon

Édouard Philippe et La République en marche négocient en vue des législatives

À l’approche du scrutin des 12 et 19 juin, l’impatience grandit dans les rangs des proches de l’ancien premier ministre. Certains craignent de rater la première liste d’investitures des candidats de la majorité présidentielle. Édouard Philippe a discrètement retrouvé Richard Ferrand mercredi, à l’Assemblée nationale, à Paris. En tête-à-tête, selon les informations du Figaro, l’ancien premier ministre et le président de l’Assemblée nationale se sont livrés à une franche discussion.

À VOIR AUSSI - Présidentielle 2022: Emmanuel Macron accueilli au Havre par Édouard Philippe

«Je ne me sens tenu par aucun deal, quand je ne suis pas autour de la table», a déclaré le président d’Horizons. Avant de découvrir un peu plus tard, dans Le Parisien, qu’Emmanuel Macron s’était penché à l’Élysée sur les investitures avec les membres de son premier cercle de La République en marche (LREM). Sans lui, ni le président du Mouvement démocrate (MoDem), François Bayrou.

Découvrez notre article : Élections législatives: négociations au forceps entre Édouard Philippe et La République en marche

Investiture de Macron, remaniement du gouvernement : des questions de calendrier et encore peu de réponses

Quand ils sont rentrés jeudi matin à l'Élysée, beaucoup pensaient que le Conseil des ministres du jour serait leur dernier. Mais lorsque Emmanuel Macron a pris la parole, celui-ci a annoncé que ce ne serait pas le cas : son premier mandat ne se terminant que le 14 mai prochain. Jusque-là, il entend bien rester maître de son agenda pour dessiner la suite de sa présidence. Une déclaration qui en a surpris plus d'un et qui oblige les membres du gouvernement à ronger leur frein. Sans savoir donc s'ils poursuivront leurs missions ou non.

» Retrouvez notre article - Remaniement: décidé à prendre son temps, Emmanuel Macron fait languir Castex et ses ministres

Bonjour et bienvenue dans ce direct !

Après la victoire d’Emmanuel Macron dimanche, retrouvez ici, heure par heure, les dernières informations sur les tractations en vue des élections législatives de juin, et de la formation du nouveau gouvernement.

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Législatives 2022 : Roussel réclame «un contrat de législature commun» et estime que la gauche est encore «loin du compte»

L'ancien candidat communiste invite les différents partis à se rencontrer au plus vite.

Législatives 2022 : Reconquête ! ne présentera pas de candidat face à Le Pen, Ciotti et Dupont-Aignan

Eric Zemmour poursuit son appel à «l'union» afin d'obtenir la majorité à l'Assemblée nationale aux côtés du RN, de DLR et des «LR patriotes».

Critiqué sur un éventuel accord avec LFI, Faure répond à ses opposants: «Partez»

Le premier secrétaire du PS est critiqué par des membres du courant minoritaire, opposés à un dialogue avec La France insoumise, pour un accord aux législatives.

L'Humanité

Pour l’historienne Ludivine Bantigny, « la progression de l’extrême droite peut être combattue »

Entretien

Selon l’historienne Ludivine Bantigny, des leçons doivent être tirées pour enrayer la croissance électorale de Le Pen et consorts.

Florent LE DU

Ludivine Bantigny Maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’université de Rouen-Normandie

Jamais l’extrême droite française n’a été aussi forte depuis la Libération. Le soulagement de la défaite de Marine Le Pen ne peut faire oublier ce terrible constat. Face à un camp extrémiste qui n’en finit plus d’être normalisé et de progresser, le combat d’idées devient de plus en plus difficile mais d’autant plus nécessaire. Pour l’universitaire Ludivine Bantigny, coautrice de l’essai Face à la menace fasciste (Textuel, 2021), cette lutte doit être menée à deux niveaux : démonter sans relâche les impostures du RN et y opposer une autre alternative.

Marine Le Pen a réuni plus de 13 millions de voix au second tour. Malgré la défaite, cette présidentielle peut-elle être vue par l’extrême droite comme une victoire ?

C’est forcément une petite victoire. Ses thèses se sont encore plus banalisées pendant cette campagne, au point que Marine Le Pen puisse se faire passer pour une modérée. Et son score progresse. Des digues sont encore tombées dans l’entre-deux-tours. Des journalistes se sont même demandé si elle était vraiment d’extrême droite, de supposés intellectuels ont soutenu que non… Quant aux résultats, l’extrême droite atteint désormais un score d’autant plus terrorisant qu’on finit par s’y accoutumer. Cette progression paraît même parfois inéluctable, même si on peut et doit encore se battre pour qu’elle cesse. Les législatives seront une étape importante, avec le danger que l’extrême droite soit plus puissante politiquement, puisse se montrer parfaitement légitime dans le système et faire la démonstration qu’elle est prête à prendre le pouvoir.

Quand l’extrême droite est à ce point normalisée, comment peut-on la faire reculer ?

D’une part, il y a sans doute un travail journalistique qui doit être intensifié. Ce n’est pas acceptable que l’extrême droite argumente sans véritable contradiction comme aujourd’hui. On ne peut hélas plus vraiment compter sur ces médias détenus par des puissances d’argent. Ceux qui gardent une indépendance ont donc un travail immense à faire. Un travail d’explication du véritable projet de Le Pen, d’enquête aussi sur l’appareil du RN, ses cadres, à quelles idéologies ils se rattachent, leurs prises de décision… Il y a finalement, dans l’Histoire, assez peu d’exemples d’une extrême droite qui progresse mais a su être repoussée à temps. Au moment de l’affaire Dreyfus, elle était très haute et a pu être combattue par la construction d’une gauche forte. On peut penser aussi au Front populaire, qui a affaibli les ligues, bien qu’elles soient réapparues ensuite. Étant donné le cynisme des politiques actuellement menées et leur violence, il paraît compliqué d’imaginer que l’extrême droite va reculer. Mais la gauche peut progresser et montrer qu’il y a une autre alternative.

Le score relativement élevé d’une gauche de rupture au premier tour et la perspective d’un rassemblement pour les législatives constituent-ils des motifs d’espoir ?

Cette gauche de justice sociale doit devenir puissante, enthousiasmante. L’Union populaire a su convaincre grâce à un programme bien construit, avec un mélange de tradition réformiste, au sens vrai et fort du terme, et des traits d’anticapitalisme. La gauche doit savoir parler d’alternative, montrer que ce n’est pas en désignant des boucs émissaires que la situation va s’arranger. Parler à toutes les catégories populaires également : il existe encore un fort mépris de classe envers des personnes qui se tournent vers Le Pen parce qu’elles sont dans des situations de détresse sociale terribles. Pour trouver une puissance collective, l’unité est également très importante. La perspective d’avoir une opposition rassemblée, forte, à défaut de cohabitation, redonne de l’espoir. On a vu ces dernières années des députés de gauche qui savent se battre, proposer des alternatives. Avec l’appui des mobilisations sociales, il y a besoin de cette gauche pour montrer qu’une autre voie est possible.

Quel rôle peuvent avoir les mouvements sociaux dans la lutte contre l’extrême droite ?

Un mouvement social est l’occasion pour chacun de prendre la parole, de se sentir légitime à s’exprimer, à montrer sa réalité sociale. Cela permet aussi de créer des solidarités, de mettre des mots sur des colères et de sortir des gens de l’isolement. C’est fondamental car le RN se nourrit de ce désespoir et de cet isolement. Le mouvement des gilets jaunes n’était pas homogène politiquement, mais, partout où c’était possible, les discussions ont aussi consisté à contrer les idées de l’extrême droite, et sur les ronds-points beaucoup ont été convaincus. C’est par la lutte que les progrès sociaux peuvent arriver et qu’on peut montrer que les idées du RN n’apportent en réalité aucune réponse aux contestations. Le mouvement social est un moment de clarification.

Extrême droiteMarine Le PenRassemblement nationalludivine bantigny
L'Humanité

Au RN, la guerre de succession attendra

Actu

Forte de ses 41,5 %, Marine Le Pen peut réaffirmer la position hégémonique de son parti à l’extrême droite. Les doutes et les divisions subsistent, mais sont remis au lendemain des législatives.

Benjamin König

Un record absolu. 13 297 760, c’est le nombre de voix obtenues par Marine Le Pen dimanche, soit 41,5 % des votants et 27,28 % des inscrits. Bien au-­delà des 10,6 millions de suffrages (33,9 %) qui s’étaient portés sur elle au second tour de 2017. L’extrême droite, à un niveau jamais vu sous la Ve République, est arrivée en tête dans 23 départements et neuf territoires ultramarins. Mais, paradoxalement, quelques doutes se font jour au sein de son principal parti, le Rassemblement national. D’abord car le « référendum ­anti-Macron » a joué à plein : selon l’Ifop, c’est le cas pour 42 % des électeurs de Marine Le Pen. Des interrogations émergent également sur la stratégie adoptée et sur les dirigeants : après onze années à la tête du FN, ripoliné du sol au plafond et devenu RN, Marine Le Pen avait assuré que cette campagne était « a priori » sa dernière. Quant à Jordan Bardella, dauphin désigné de 27 ans seulement, il reste pour l’heure président par intérim. D’autant que la ligne des identitaires, qui plaident notamment pour une « union des droites », reste forte au RN, à l’image de Philippe Olivier : tous ne sont pas partis chez Éric Zemmour, à l’inverse des cadres Stéphane Ravier ou Nicolas Bay.

« la prochaine sera la bonne »

Alors que la soirée électorale se terminait, dimanche soir, Jordan Bardella a voulu mobiliser des militants déçus, enjoignant à ne pas laisser les « pleins pouvoirs à Emmanuel Macron », qualifié de « dirigeant autoritaire ». Et de se projeter : « Si on prend dix points tous les cinq ans, a priori la prochaine fois sera la bonne. » Lors de la soirée électorale au bois de Boulogne, Bastien, 25 ans, se félicitait : « Ça reste une belle soirée, on progresse, et il n’y a pas de raison que ça s’arrête », citant « la casse sociale » et « l’invasion migratoire ». Une déception mais un élan mobilisateur, c’est d’ailleurs le leitmotiv des cadres du RN, à commencer par la candidate battue. « Les idées que nous représentons arrivent à des sommets », a-t-elle claironné. En privé, plusieurs militants émettent cependant des doutes sur la capacité des dirigeants, et notamment de Marine Le Pen, après cette nouvelle défaite consécutive à un second débat raté.

avec ou sans Zemmour ?

« Rejoignez l’opposition à Emmanuel Macron », affiche désormais le RN sur son site et les réseaux sociaux à la place du « Si le peuple vote, le peuple gagne », rabâché depuis un mois. Vite, passer à l’étape suivante : les législatives. Pour le RN, la prochaine étape consiste donc à se poser en principale force d’opposition, ce qui implique de faire élire davantage que les dix députés d’extrême droite de 2017. Une gageure, mais la force électorale de l’extrême droite lui permet de viser une victoire dans une centaine de circonscriptions. Reste la question majeure : avec ou sans Zemmour ? « Pas de discussions », a répondu sèchement Jordan Bardella à la proposition d’union. Pour l’heure, le RN ferme clairement la porte, l’occasion étant trop belle d’écraser la concurrence naissante du parti zemmourien. Au risque de rester une opposition électoralement puissante mais marginalisée.

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Le Figaro

Législatives : deux Français sur trois veulent une cohabitation mais pas de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre

Selon un sondage BVA pour RTL, 64 % des Français souhaitent une cohabitation lors des élections législatives. Ils sont presque autant à ne pas vouloir de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.

Emmanuel Macron obtiendra-t-il la majorité lors des élections législatives prévues en juin ? Selon un sondage BVA pour RTL, près de deux Français sur trois (64%) ne le souhaitent pas. Trois quarts des 18-34 ans sont favorables à une cohabitation à l'Assemblée nationale, de même que près d'un retraité sur deux (48%). Les sympathisants d'Emmanuel Macron sont évidemment ceux qui souhaitent le plus que le président de la République dispose d'une majorité (96 %). Six partisans LR sur dix y sont également favorables (57%), tandis que les sympathisants des autres partis d'opposition se prononcent très largement en faveur d'une autre majorité (87% chez LFI, 91% chez le RN et 96% chez Reconquête).

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En cas de cohabitation, 62% des Français sont en revanche hostiles à ce que Jean-Luc Mélenchon devienne chef du gouvernement. À noter tout de même que 60% des jeunes de 18 à 24 ans y sont favorables. Le 19 avril dernier, le leader de la France insoumise avait appelé les Français à «l'élire» premier ministre lors des élections législatives. Les électeurs sont presque autant (64%) à ne pas souhaiter de Marine Le Pen au poste de Premier ministre. Parmi les personnalités politiques que les Français veulent voir prendre plus d'influence, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen arrivent tout de même respectivement en deuxième (40%) et troisième position (37%), derrière Edouard Philippe (46%).

La cote d'Emmanuel Macron en baisse

Autre enseignement de ce sondage : la popularité d'Emmanuel Macron diminue. Le président de la République recueille 42% d'opinion positive auprès des Français, un chiffre en baisse de 4 points. Dans le détail, un Français sur dix (9%) a une «très bonne» opinion du chef de l'État, tandis qu'elle est «plutôt bonne» pour un tiers (33%) d'entre eux. Sa popularité est en revanche «très mauvaise» pour 27% des sondés et «plutôt mauvaise» pour 31% d'entre eux. Si les Français ont réélu Emmanuel Macron dimanche 24 avril, la majorité d'entre eux ne souhaitent donc pas lui accorder les pleins pouvoirs à l'Assemblée nationale.

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Emmanuel Macron veut réserver aux Républicains le même sort qu'aux socialistes

RÉCIT - Depuis sa réélection, le chef de l'État se tourne à nouveau vers la droite. Et cherche à décrocher ces députés LR tentés de suivre la consigne de Nicolas Sarkozy.

Emmanuel Macron nommera un premier ministre «attaché à la question sociale, environnementale et productive»

Lors de son premier déplacement à Cergy depuis sa réélection, Emmanuel Macron a assuré qu'il nommerait à Matignon «quelqu'un attaché à la question sociale, écologique et productive».

Législatives 2022: Emmanuel Macron face au risque d’une majorité «attrape-tout»

DÉCRYPTAGE - S’il est réélu, le président ne veut pas d’une majorité aux allures de mosaïque, redoutant qu’elle l’expose à l’instabilité.

L'Humanité

« Sans les médias qui ont roulé pour Macron, ça passait »

Actu

Les militants d’extrême droite croyaient à une victoire de leur championne. Malgré la défaite, beaucoup se félicitent d’une campagne réussie et du gros score obtenu.

Benjamin König

C’est un des coins les plus chics de Paris, un « lieu d’événements de luxe », le Pavillon ­d’Armenonville, à l’orée du bois de Boulogne, accueillait ce dimanche un raout d’un autre acabit : la soirée électorale du RN. « Si le peuple vote, le peuple gagne », avait martelé la candidate. Et la possibilité d’une victoire de Marine Le Pen avait galvanisé les militants.

À l’approche des résultats, la tension fait son apparition sur les visages d’abord enthousiastes. « Les bruits, on s’en fiche, on essaie de ne pas les écouter et d’attendre 20 heures », se convainc Valentin, 22 ans, responsable régional des jeunes RN à Sedan. « Mais, quoi qu’il arrive, on est fiers de cette campagne qui a fait avancer le camp national », poursuit-il, assurant que « le peuple sait maintenant qu’on est de son côté, et s’ils ne le disent pas ce soir, ils le diront aux législatives ».

Le champagne estampillé « Marine » n’a pas servi à célébrer l’accession de la cheffe du RN à l’Élysée : ce sont des sifflets qui sont montés lorsque le faciès d’Emmanuel Macron est apparu sur les écrans. Le public pousse un soupir de déception, vite effacé par des congratulations. On se tape sur l’épaule, se félicitant d’une campagne qu’on estime « réussie ». Le député Sébastien Chenu, pas bavard, lâche : « On n’a pas à rougir. Ce qui a manqué, c’est sans doute plus de temps pour convaincre les Français et faire véritablement le bilan d’Emmanuel Macron. Cette campagne a été volée aux Français », finit-il sur un air de Donald Trump.

« On a raté le coche »

Pour certains, la désillusion est trop grande. « C’est pas vrai… », enrage Jeanne, 24 ans, qui fulmine : « On passe tout prêt, j’y croyais vraiment. Sans les médias qui ont tous roulé pour Macron, ça passait. C’était peut-être la fois ou jamais. On a raté le coche. » À ses côtés, un ami lâche : « Elle a été tellement mauvaise au débat, c’est pas étonnant… Je lui en veux beaucoup, elle avait cinq ans pour se préparer, pour lui rentrer dedans et connaître ses dossiers. »

Ces interrogations, voire ces doutes sur la capacité de Marine Le Pen à amener l’extrême droite au pouvoir sont toutefois remis à plus tard. « Marine, Marine », s’époumonent les militants lorsqu’elle prend la parole dès 20 h 10 pour reconnaître sa défaite malgré « un grand vent de liberté (qui) aurait pu se lever sur le pays », avant de s’en prendre à ces « deux semaines de campagne aux méthodes déloyales, brutales et violentes ». Selon elle, « avec plus de 41,5 % des voix, ce résultat est en lui-même une éclatante victoire ». Car, malgré la défaite, Marine Le Pen tente de positiver : « Je ne peux m’empêcher de sentir une forme d’espérance », fondant ses espoirs sur le désaveu des Français envers le pouvoir, terreau de la colère sans laquelle l’extrême droite ne peut prospérer.

Vers les législatives

En effet, ce score porte celle-ci à un niveau jamais atteint sous la Ve République, ce qui permet à Marine Le Pen de présenter « le camp national comme la véritable opposition à Emmanuel Macron » et de se projeter sans attendre vers les législatives. « On n’a jamais fait ce score-là, c’est un beau soir », claironnent en réponse de nombreux militants. Quant aux cadres, ils refusent de parler d’une éventuelle alliance avec Éric Zemmour pour les scrutins de juin prochain.

La soirée s’achève rapidement, après quelques bouteilles vidées. Marine Le Pen a dû remiser au placard les célébrations prévues, le convoi des treize cars siglés à son effigie et le défilé dans les « lieux symboliques du lien entre le peuple et l’État ». Mais elle l’assure : « Je poursuivrai mon engagement pour la France et les Français. » La France n’en a pas fini avec les Le Pen.

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Le Figaro

Remaniement: ce long suspense qui inquiète les ministres sortants

Guillaume Tabard

ANALYSE - Tous s’inquiètent de ne pas être cités dans les listes qui sortent et tous redoutent en même temps de l’être, conscients que Macron ne déteste rien tant que de se voir dicter ses choix.

Chaque jour qui passe, la liste des possibles successeurs de Jean Castex s’allonge. De la grande favorite du «microcosme», Élisabeth Borne, à l’inconnue Anne de Bayser, ancienne adjointe d’Alexis Kohler à l’Élysée, des politiques chevronnés Richard Ferrand et François Bayrou au jeune ministre remarqué Julien Denormandie, du maire PS de Montpellier, Michaël Delafosse, à la LR Christelle Morançais, qui a pris la suite de Bruno Retailleau à la tête de la région Pays de la Loire, ou encore l’ancien maire de Paris Bertrand Delanoë, c’est plus d’une dizaine de noms que s’échangent ministres, élus, collaborateurs et journalistes, chacun prenant soin d’ajouter, après avoir énuméré les cases cochées par chacun: «Mais Macron peut nous réserver une surprise…»

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De fait, pendant une semaine, sinon deux, le scénario de la vie politique va ressembler à celui de deux succès des années 1970 avec Bernard Blier, Je ne sais rien mais je dirai tout et C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule. Car si le nombre des cités augmente, le nombre de ceux qui connaissent la réponse reste compris entre… zéro et deux, l’intéressé n’en faisant sans doute pas parti. Zéro, car il est possible qu’Emmanuel Macron n’ait pas encore arrêté son choix ; deux, car s’il l’a fait et l’a partagé avec quelqu’un, c’est avec Alexis Kohler.

On est trente-cinq à espérer être reconduits et trente-cinq à savoir qu’on ne sera pas tous reconduits

Le portrait-robot dressé à Poissy par le président réélu - un premier ministre attentif aux questions sociales, environnementales et productives - n’est guère plus éclairant. Quant à la «traçabilité» politique, elle peut être trompeuse. Comme l’a rappelé Macron, Castex, venu de la droite, a mené une politique par bien des aspects sociale et redistributive (à commencer par la mise en œuvre du «quoi qu’il en coûte»). Et pour ne prendre qu’un exemple, bien qu’elle ait eu un parcours étiqueté à gauche, Élisabeth Borne a piloté deux réformes marquées à droite, celle de la SNCF et celle de l’assurance-chômage.

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Pour les ministres eux-mêmes, le délai surprise dont ils viennent de bénéficier s’apparente plus à un supplice qu’à un bonus. Eux aussi sont dans le bleu. «On est trente-cinq à espérer être reconduits et trente-cinq à savoir qu’on ne sera pas tous reconduits», résume avec franchise une ministre. Tous s’inquiètent de ne pas être cités dans les listes qui sortent et tous redoutent en même temps de l’être, conscients que Macron ne déteste rien tant que de se voir dicter ses choix. Dans ces périodes, la charité en prend un coup. Tel fait savoir qu’une de ses collègues à l’ambition connue reçoit à sa table des représentants de toutes les sensibilités de la majorité. Tel autre attire l’attention sur les résultats électoraux dans des départements dont un autre de ses collègues à la charge. Et tous tremblent de voir sortir le «bulletin de notes» des ministres établi par le président.

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D’un côté, on entend dire qu’Emmanuel Macron veut tout renouveler (les personnes, les profils, les contours ministériels, le nombre de titulaires). De l’autre, la liste des «incontournables» (Le Maire, Darmanin, Attal…) est déjà trop longue pour envoyer un signal de renouvellement et faire de la place aux nouveaux et aux ralliés. À l’arrivée, soit le gouvernement décevra soit il y a aura beaucoup, beaucoup de déçus parmi les sortants.

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Emmanuel Macron veut réserver aux Républicains le même sort qu'aux socialistes

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Emmanuel Macron nommera un premier ministre «attaché à la question sociale, environnementale et productive»

Lors de son premier déplacement à Cergy depuis sa réélection, Emmanuel Macron a assuré qu'il nommerait à Matignon «quelqu'un attaché à la question sociale, écologique et productive».

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DÉCRYPTAGE - S’il est réélu, le président ne veut pas d’une majorité aux allures de mosaïque, redoutant qu’elle l’expose à l’instabilité.

El País (ESP)

SANS TITRE

Las croquetas de pollo de hoy son las mejores del planeta, de la Vía Láctea y de todo el universo conocido por el ser humano y otras razas extraterrestres. ¿Es por su cremosidad, su delicioso sabor o su irresistible rebozado crujiente? Mmm… sí, también, pero lo que las lleva al podio galáctico es que son las de nuestras madres. Concretamente de Montse Sanz, madre del comidister Jordi Luque, con algunas aportaciones de la mía, doña María Carmen Iturriaga.

Tan tremendo combo tenía que producir unas croquetas de pollo capaces de competir con las de jamón. Las puedes hacer tranquilamente con los típicos restos de pechuga o de pollo asado que no sabes a quién endilgar, aunque en nuestra receta partimos de cero por si no los tienes. ¿Cómo? Mira el vídeo de arriba y lo sabrás.

Ingredientes

Para unas 20 croquetas

  • 2 pechugas de pollo (unos 450 g)

  • 1 cucharada de mantequilla

  • 1 hígado de pollo (opcional)

  • 1 cebolla mediana

  • 1 chorro de vino rancio, oloroso o un destilado oscuro

  • 60 g de harina y un poco más para empanar

  • 500 ml de leche

  • 2 huevos

  • Pan rallado

  • Aceite de oliva

  • Sal y pimienta negra

Preparación

  1. Calentar una cazuela con un chorrito de aceite a fuego medio. Añadir la mantequilla.
  2. Mientras se derrite, hacer unos cortes en ambas caras de las pechugas para que se cocinen más rápido, salpimentarlas generosamente y dorarlas en la cazuela.
  3. Mientras se van haciendo, picar la cebolla.
  4. Cuando las pechugas estén hechas, sacarlas y poner el hígado en la cazuela. Dorarlo por las dos caras y retirarlo.
  5. Poner la cebolla picada en la cazuela, salar ligeramente y remover.
  6. Mientras la cebolla se pocha, picar las pechugas con un cuchillo y desmigar el hígado con un tenedor.
  7. Cuando la cebolla esté blanda, mojar con el vino. Cuando el alcohol se haya evaporado, añadir la harina, remover y dejar que se haga a fuego bajo entre cinco y 10 minutos.
  8. Mojarla con un buen chorro de leche y remueve con unas varillas. Incorporar la leche poco a poco sin dejar de remover, hasta que se forme la bechamel (para conseguir una masa más fácil de bolear después, pero no tan cremosa, usar sólo 400 ml de leche).
  9. Añadir el hígado y el pollo. Mezclar bien.
  10. Ponerle un poco de nuez moscada si se quiere y corregir de sal.
  11. Pasar la masa a un táper y dejarla en la nevera de un día para otro o, como mínimo, un par de horas.
  12. Formar las croquetas con la masa y pasarlas por harina, huevo y pan rallado.
  13. Freírlas en un cazo con aceite bien caliente. Escurrirlas sobre papel de cocina y servir.

Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.

L'Humanité

Nice, un sympathisant du Rassemblement National poignarde un religieux

Actu

En ce jour d’élection, dimanche 24 avril, cet activiste de l’extrême-droite azuréenne voulait « tuer Macron » mais a finalement changé d’objectif.

Émilien Urbach

« Il s’appelle Kévin. Il est militant du RN. Il voulait tuer Macron. Il est bipolaire et se revendique juif. Légalement, cet acte peut être qualifié de terrorisme. Légalement, son irresponsabilité pénale, liée à sa situation psychiatrique, devra être discutée. » C’est la réponse de l’avocat du barreau de Paris, Arié Alimi, au tweet du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin suite à l’agression, ce dimanche 24 avril à Nice, du prêtre Krzyzstof Rudzinski.

Touché par une vingtaine de coups de poignard, le pronostic vital du religieux d’origine polonaise ne serait pas engagé. Une religieuse de 72 ans a également été blessée lors de cette attaque perpétrée à l’intérieur de l’église Saint-Pierre D’Arène, située au sud de la ville, rue de la Buffa.

Proche de l’ancien patron local du parti  lepéniste,  Benoit  Loeuillet

L’auteur des faits a été interpellé. Il s’agit d’un certain Kevin Ravenna, 31 ans, sympathisant du FNJ (Front National de la Jeunesse) de Nice, depuis 2017 et proche de l’ancien patron local du parti lepéniste, Benoit Loeuillet, bien connu, sur la côte, pour ses penchants négationnistes.

L’activiste figurait d’ailleurs parmi les jeunes filmés lors d’un reportage télévisé, diffusé en 2018, à propos de l’antenne maralpine du FNJ. Il y tenait des propos racistes et également homophobes, notamment à l’égard du responsable frontiste Florian Philippot, déclarant à son propos : « Moi j’ai une éducation à l’ancienne et les homosexuels ce n’est pas mon délire. »

De graves pathologies psychiatriques

En ce matin du deuxième tour des élections présidentielles en France, l’homme n’a pas seulement voulu s’exprimer dans les urnes en apportant son suffrage à Marine Lepen, cheffe de fil de l’extrême-droite française. Il a spontanément déclaré à la police qu’il avait le projet de « tuer Macron », mais s’était finalement rabattu sur cette église.

Le trentenaire serait, par ailleurs, atteint de graves pathologies psychiatriques ayant nécessité plusieurs hospitalisations. Pour cette raison, la police judiciaire de Nice, écarte pour l’instant la piste d’un acte de nature terroriste mais le Parquet national antiterroriste a néanmoins été avisé de l’affaire. Pour Xavier Bonhomme, le procureur de la République de Nice, «  La prudence s’impose. »

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niceRassemblement national
Le Figaro

L'artiste belge Jan Fabre condamné à 18 mois de prison avec sursis pour agression sexuelle et violences

Une peine de trois ans ferme avait été requise contre le chorégraphe et plasticien. Le tribunal a considéré que la moitié des accusations étaient prescrites ou non prouvées.

L'artiste et chorégraphe belge Jan Fabre, accusé de «harcèlement sexuel» au sein de sa compagnie de danse, a été condamné vendredi 29 avril à 18 mois avec sursis par le tribunal correctionnel d'Anvers (nord). Une peine de trois ans de prison ferme avait été requise contre le plasticien, figure de l'art contemporain, mis en cause par douze ex-danseuses de sa compagnie, mais le tribunal a considéré que la moitié des accusations étaient prescrites ou non prouvées, certains faits remontant à 2002.

Le jugement a retenu l'agression sexuelle d'une des plaignantes et les violences ou humiliations subies par cinq autres. L'artiste flamand, qui récuse toutes les accusations portées contre lui, n'a pas assisté à son procès et était également absent au prononcé du jugement. «Nous sommes satisfaits de ce jugement», a réagi An-Sofie Raes, une des avocates représentant les parties civiles, citée par le quotidien flamand De Standaard.

À lire aussiL'artiste belge Jan Fabre jugé, en son absence, pour harcèlement sexuel au travail

Dénoncé pendant la vague #metoo en 2018, le Flamand de 63 ans a été jugé pour «violence, harcèlement ou harcèlement sexuel au travail» à l'égard d'ex-danseuses de sa compagnie Troubleyn. Il a dû aussi répondre d'un «attentat à la pudeur» contre l'une d'elles. Des accusations pour lesquelles il encourait jusqu'à cinq ans de prison.

La condamnation à 18 mois est assortie d'un sursis à exécution pour une durée de cinq ans, période pendant laquelle Jan Fabre est privé de ses droits civiques, précise la copie du jugement transmise à la presse. Le 25 mars, au premier jour du procès, il a été dépeint par les parties civiles comme un homme tyrannique, humiliant régulièrement les danseuses et ayant même pratiqué sur certaines d'entre elles un chantage à caractère sexuel. L'une des jeunes femmes, danseuse débutante, avait décrit «un univers de travail toxique» lors de l'enquête.

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Plusieurs victimes présumées ont raconté des séances photo à caractère érotique dirigées par le chorégraphe, sous le «faux prétexte» d'une publication dans une revue artistique. Certaines séances se terminaient par des rapports sexuels. Ignorer ses avances pouvait valoir des brimades et des brutalités, a témoigné l'une d'elles.

«Culture de la peur»

Après ce portrait accablant, trois ans de prison ferme avaient été requis par la procureure. Celle-ci avait jugé les témoignages des victimes «très crédibles» et reproché au chorégraphe d'avoir instauré «une culture de la peur» dans la compagnie. Sa défense a livré lors du procès une tout autre image de Jan Fabre, dépeint en «anar romantique», mais certainement «pas un criminel».

«Pas de sexe, pas de solo»

Son avocate Eline Tritsmans a admis le «fort caractère» de l'artiste, connu pour ses provocations, et le fait que travailler avec lui «c'est se donner à 100%» dans des performances éreintantes où l'on vise «le vrai épuisement, les vraies émotions». «Il ne s'agit pas ici de mineurs sans défense qui sont abusés, mais de femmes fortes, éduquées, qui choisissent d'aller faire de la danse radicale avec Jan Fabre», avait plaidé Eline Tritsmans. Accusation phare du dossier, résumant aux yeux des victimes présumées sa tendance au harcèlement, la formule «Pas de sexe, pas de solo» avait été dénoncée par l'avocate comme «une rumeur, un cancan».

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Les faits reprochés portent sur la période 2002-2018. En juin 2021, à l'issue de trois ans d'enquête, l'Auditorat du travail d'Anvers, section spécialisée du parquet, avait décidé de renvoyer Jan Fabre devant la justice pénale. Les œuvres (dessins, sculptures) de cet artiste protéiforme qui explorent les thèmes de la mort, de la métamorphose, de la religion ou des sciences, ont été exposées régulièrement en Europe, de Venise à Paris en passant par Saint-Pétersbourg. En 2002, il avait revêtu le plafond de la salle des glaces du palais royal de Bruxelles de 1,4 million d'élytres de scarabées aux reflets bleu et vert, l'une de ses réalisations les plus connues.

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Michel Hazanavicius change le titre de Z (comme Z) qu'il ne peut plus «assumer» face à la douleur des Ukrainiens

En raison des offensives de l'armée russe qui arbore la dernière lettre de l'alphabet sur ses chars et équipements militaires, le réalisateur français a décidé de rebaptiser son prochain long-métrage Coupez !. Un film qui, le 17 mai, fera l'ouverture du 75e Festival de Cannes.

«Une découverte unique» : les vestiges d'une voie romaine exhumés dans le centre de Louvain

ARCHÉOLOGIE - Une fouille préventive a mis au jour quelques souvenirs du passé antique assez méconnu de l'agglomération belge.

Construit au temps des Croisades, l'ancien autel du Saint-Sépulcre refait surface

La table richement décorée avait été inaugurée dans le chœur de l'église en 1149, à l'époque du royaume de Jérusalem. Elle y est demeurée jusqu'à un incendie en 1808.

L'Humanité

Qui sont les potentiels ministres de Marine Le Pen ? Tour d'horizon de son inquiétante garde rapprochée

Actu

Certains sont célèbres à l’extrême droite, d’autres sont les chevilles ouvrières de l’ombre. Tous témoignent à leur façon de ce qu’est le clan Le Pen, et augurent ce que serait le Rassemblement national au pouvoir.

Benjamin König

Jean-Paul Garraud.  Monsieur Justice (aux ordres)

Si Marine Le Pen conquiert l’Élysée, Jean-Paul Garraud sera son garde des Sceaux. Ce magistrat à la brillante carrière (il a été directeur adjoint de l’École nationale de la magistrature et vice-président du tribunal de grande instance de Paris) fait partie des « prises de guerre » que le RN a débauchées chez LR lors des européennes de 2019. Éminence grise de la candidate, Jean-Paul Garraud fait partie du « cabinet noir » de Marine Le Pen. Il est l’auteur du « projet de loi contre l’idéologie islamiste » présenté par le RN début 2021, qui prévoit l’interdiction du voile dans l’espace public et la mise au pas des journaux accusés de « complaisance ». Il est décrit par le constitutionnaliste Dominique Rousseau comme un « magistrat très à droite, qui porte un projet de soumission de la justice au pouvoir politique ». C’est lui qui livrera l’essentiel du combat du RN contre le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel si Marine Le Pen venait à être élue.

Hervé Juvin.  L’Écolo identi-terre

Ce Breton est supposé être l’incarnation du courant localiste du RN, opposé à la mondialisation sauvage. Sauf quand ça lui rapporte, bien entendu. En 2019, la déclaration d’intérêts d’Hervé Juvin témoignait d’un épais portefeuille d’actifs financiers, à savoir plus d’un million d’euros en actions chez Total, Shell, Amazon ou encore Vinci. C’est donc naturellement que Marine Le Pen a cité son nom comme potentiel ministre de l’Écologie… Entrepreneur, investisseur, essayiste, antivax à tendance complotiste, pro-Poutine affiché, Hervé Juvin a bien des casquettes. Il a surtout grenouillé aux marges de la « nouvelle droite » identitaire d’Alain de Benoist avant de devenir eurodéputé RN en 2019. L’« écologie » qu’il défend permet de verdir une vision identitaire du monde. En 2021, il comparait les immigrés à des nuisibles : « Les écosystèmes ne vivent que s’ils sont séparés des autres écosystèmes. Le grand problème d’un écosystème, ce sont les espèces invasives. »

Thierry Mariani.  Le VRP de Poutine et Bachar

Damas, Crimée, Cachemire, Azerbaïdjan… L’ex-LR Thierry Mariani est un vrai globe-trotteur. Le suivre à la trace, c’est découvrir une part de la diplomatie parallèle de l’extrême droite française. Ces réseaux se nouent autour de plusieurs « groupes d’amitié », véritables nids de lobbies. Un temps pressenti aux Affaires étrangères en cas de victoire du RN, le ministère pourrait lui passer sous le nez. Trop poutinolâtre, il embarrasse, en pleine guerre en Ukraine. Lié au Kremlin à travers l’association Dialogue franco-russe, il rencontre Poutine en 2019 pour le cinquième anniversaire de l’annexion de la Crimée. VRP zélé de la Syrie de Bachar Al Assad, dont il relaie la propagande depuis 2011, il est allé jusqu’à appeler à « exterminer les rebelles syriens » au Parlement européen, où il siège depuis 2019. Gavé à la politique du caviar de l’Azerbaïdjan, il est aussi un des principaux promoteurs de ce pays autoritaire et de ses intérêts en France.

André Rougé.  L’ultra-Marine nostalgique

C’est un dur de dur, André, qui vociférait encore, le 20 avril, sur le média réunionnais Linfo.re, que, « si Marine Le Pen est élue, les étrangers n’auront aucun droit en France ». Venu de la droite tendance Debré-Chirac, spécialiste de l’outre-mer, André Rougé a fait partie de nombreux cabinets de ce ministère et a été un proche de Bernard Pons, funeste ministre de la tuerie de la grotte d’Ouvéa, en 1986. Cadre dirigeant durant plus de quinze ans chez Bouygues Construction, il est aujourd’hui député européen et dirige le groupe secret des Horaces, ces experts hauts fonctionnaires au service de Marine Le Pen. Pas bégueule, celle-ci lui a réservé, en cas de victoire, un poste à sa mesure : un grand « ministère d’État de l’outre-mer et de la politique maritime » aux relents colonialistes, ce qui n’est pas pour déplaire à celui qui avait commencé son parcours politique au Parti des forces nouvelles, né en 1974 d’une scission du… FN.

Caroline Parmentier.  La tradi maurrassienne

Méconnue du grand public, celle que Marine Le Pen appelle sa « quasi-sœur » est un élément central de l’entreprise de normalisation du RN. Après avoir passé trente et un ans à Présent, le quotidien du catholicisme traditionaliste tendance Charles Maurras et Action française, elle est chargée du service de presse du RN depuis 2018. Une tâche peu aisée tant les relations demeurent tendues avec une partie des journalistes. Sous ses airs affables, Caroline Parmentier est surtout une convaincue, une extrême-droitarde tendance Maurras. C’est une extrémiste qui défend Éric Zemmour lors de « l’affaire des prénoms » en pourfendant, selon ses termes, « l’africanisation et la maghrébisation des prénoms en France (…) qui sont un signe avancé de grand remplacement ». Si Marine Le Pen est élue, Caroline Parmentier est promise à la fonction de cheffe du service de presse de l’Élysée. Tout en abhorrant la République.

Philippe Olivier.  L’éminence grise et brune

Malgré une incartade au MNR de Bruno Mégret lors de la scission de 1998, puis une autre auprès de Dupont-Aignan entre 2012 et 2015, Philippe Olivier est un ancien de la maison FN : il y est entré en 1979, à 18 ans, y a exercé plusieurs fonctions de cadre dans les années 1990, puis est revenu au bercail dans les années 2000. Rival de Florian Philippot, cet adepte d’une ligne identitaire et droitière est devenu, à partir de 2015, le premier conseiller de Marine Le Pen, dont il est aussi le beau-frère : il est marié depuis 1999 à Marie-Caroline, l’aînée des Le Pen. Issu de la nouvelle droite du Grece (Groupement de recherches et d’études pour la civilisation européenne), le ferment idéologique du retour de l’extrême droite française, il est surtout la tête pensante de la communication lissée de Marine Le Pen, tout en promouvant une ligne fermement identitaire, et en restant plutôt adepte de l’union des droites : il est d’ailleurs proche de Marion Maréchal.

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El País (ESP)

SANS TITRE

Las croquetas de pollo de hoy son las mejores del planeta, de la Vía Láctea y de todo el universo conocido por el ser humano y otras razas extraterrestres. ¿Es por su cremosidad, su delicioso sabor o su irresistible rebozado crujiente? Mmm… sí, también, pero lo que las lleva al podio galáctico es que son las de nuestras madres. Concretamente de Montse Sanz, madre del comidister Jordi Luque, con algunas aportaciones de la mía, doña María Carmen Iturriaga.

Tan tremendo combo tenía que producir unas croquetas de pollo capaces de competir con las de jamón. Las puedes hacer tranquilamente con los típicos restos de pechuga o de pollo asado que no sabes a quién endilgar, aunque en nuestra receta partimos de cero por si no los tienes. ¿Cómo? Mira el vídeo de arriba y lo sabrás.

Ingredientes

Para unas 20 croquetas

  • 2 pechugas de pollo (unos 450 g)

  • 1 cucharada de mantequilla

  • 1 hígado de pollo (opcional)

  • 1 cebolla mediana

  • 1 chorro de vino rancio, oloroso o un destilado oscuro

  • 60 g de harina y un poco más para empanar

  • 500 ml de leche

  • 2 huevos

  • Pan rallado

  • Aceite de oliva

  • Sal y pimienta negra

Preparación

  1. Calentar una cazuela con un chorrito de aceite a fuego medio. Añadir la mantequilla.
  2. Mientras se derrite, hacer unos cortes en ambas caras de las pechugas para que se cocinen más rápido, salpimentarlas generosamente y dorarlas en la cazuela.
  3. Mientras se van haciendo, picar la cebolla.
  4. Cuando las pechugas estén hechas, sacarlas y poner el hígado en la cazuela. Dorarlo por las dos caras y retirarlo.
  5. Poner la cebolla picada en la cazuela, salar ligeramente y remover.
  6. Mientras la cebolla se pocha, picar las pechugas con un cuchillo y desmigar el hígado con un tenedor.
  7. Cuando la cebolla esté blanda, mojar con el vino. Cuando el alcohol se haya evaporado, añadir la harina, remover y dejar que se haga a fuego bajo entre cinco y 10 minutos.
  8. Mojarla con un buen chorro de leche y remueve con unas varillas. Incorporar la leche poco a poco sin dejar de remover, hasta que se forme la bechamel (para conseguir una masa más fácil de bolear después, pero no tan cremosa, usar sólo 400 ml de leche).
  9. Añadir el hígado y el pollo. Mezclar bien.
  10. Ponerle un poco de nuez moscada si se quiere y corregir de sal.
  11. Pasar la masa a un táper y dejarla en la nevera de un día para otro o, como mínimo, un par de horas.
  12. Formar las croquetas con la masa y pasarlas por harina, huevo y pan rallado.
  13. Freírlas en un cazo con aceite bien caliente. Escurrirlas sobre papel de cocina y servir.

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L'Humanité

Le Pen à l’Élysée : ne laissons pas faire

Premier plan

PRÉSIDENTIELLE Pour la troisième fois en vingt ans, le second tour opposera une droite libérale et l’extrême droite. Le débat du 20 avril a confirmé le caractère arrogant et antisocial du président sortant, mais surtout ce que serait un pouvoir antirépublicain et xénophobe.

Benjamin König

«NON ! » C’était il y a vingt ans jour pour jour, le 22 avril 2002, ce cri de refus et de colère mêlés écrit en lettres capitales en une de l’Humanité, en dessous du visage de Jean-Marie Le Pen barré d’une croix rouge. Vingt années ont passé, et c’est sa fille qui s’avance pour la seconde fois, après 2017, au second tour de l’élection présidentielle. Vingt années qui ont considérablement changé le rapport de forces et la ­situation politique. Car, cette fois, malgré un écart d’environ 10 points (55-45, selon le dernier rolling Ifop), le pire n’est pas à écarter.

Ce qui paraissait impossible est devenu plausible, ce qui semblait monstrueux est banalisé, ce que l’on pensait ­indicible se prononce à voix haute. Traversée par une crise profonde, une France divisée, minée et écœurée par quarante ans de politiques (néo)libérales n’écarte plus la possibilité d’élire l’héritière de l’extrême droite française. Une extrême droite qui trouve ses racines à Vichy et dans l’OAS, et qui, plus près de nous, agrège des tenants de la « nouvelle droite » et des identitaires.

Par dépit, par dégoût, par rejet du président sortant Emmanuel Macron, qui aura tant fait pour jeter les Français dans les bras de l’extrême droite – comme ses deux prédécesseurs. Par division aussi, et éclatement de forces de gauche affaiblies, dont les électeurs déboussolés hésitent souvent entre abstention (estimée à 26,5 % selon l’Ifop), vote blanc ou vote barrage. Marine Le Pen a forgé un masque, celui de la respectabilité et de la « mère de ­famille », comme elle promet de gouverner. Mais son projet reste le même : la mise à bas de tout ce qui constitue la nation, le droit et la République.

avec ce gouvernement, « les étrangers n’auront plus droit à rien»

« Justice, presse, Europe ou immigration : tout son projet vise à sortir du cadre de l’État de droit », analyse le constitutionnaliste Dominique Rousseau. Le premier jour d’une présidence de Marine Le Pen serait d’abord celui d’une série de déplacements symboliques pour inscrire son pouvoir dans l’histoire de la France. « J’irai à la basilique de Saint-Denis, symbole de la royauté, aux Invalides, symbole de l’Empire, et devant la statue du général de Gaulle, symbole de la République », a-t-elle promis, afin de « créer l’unité du peuple français (…) dans l’histoire qui est la nôtre ».

Dans un tract intitulé « Marine présidente, ses premières décisions à l’Élysée », la cheffe du Rassemblement national détaille ses priorités entre le 24 avril et juin, les élections législatives se tenant les 12 et 19. C’est par la formation d’un « gouvernement d’union nationale », avec à sa tête un premier ministre qu’elle décrit comme « politique et patriote », que débuterait son quinquennat. Un gouvernement qu’elle veut resserré autour de « quinze ministres et de secrétaires d’État », dont pourraient faire partie un Éric Ciotti ou un André Rougé, qui entend « faire comprendre aux étrangers que la France n’est pas un eldorado pour venir ne rien faire » et que ceux-ci « n’auront plus droit à rien ».

Puis viendraient ses deux premiers actes politiques : un déplacement à Bruxelles et le lancement du référendum contre l’immigration, baptisé « C2I » pour « citoyenneté, identité, immigration ». Auprès de l’Union européenne, Marine Le Pen entend affirmer systématiquement la « primauté du droit national sur le droit international et communautaire ». Ce que le juriste Benjamin Morel analyse comme un « Frexit de fait », puisque « l’UE n’est pas un État mais un ordre juridique ». Elle compte également annoncer la réduction de 5 milliards d’euros de la contribution française au budget de l’UE, et, avec ses alliés hongrois et polonais, « initier l’Europe des nations libres », écrit-elle pompeusement.

À Bruxelles, Marine Le Pen veut aussi imposer sa mesure de baisse de la TVA sur l’énergie pour la porter à 5,5 %. Or, la directive TVA ne permet pas de réduire les taux en ce qui concerne les produits « préjudiciables à l’environnement », comme les carburants et le fioul. Surtout, à l’égard de cet impôt injuste comme de sa prétendue augmentation des salaires, c’est un tour d’illusionniste que prévoit Marine Le Pen, puisqu’elle refuse de mettre à contribution le capital tout en s’engageant à rembourser une dette à laquelle elle a fait allégeance. Ces mesures ouvriraient, en outre, une procédure d’infraction contre la France et d’éventuelles sanctions, comme pour la Pologne et la Hongrie, modèles revendiqués.

Mais c’est avec le triptyque référendum contre l’immigration, suivi de la loi « sécurité-justice » puis la loi « visant à combattre l’idéologie islamiste » que débuterait véritablement le saccage de l’État de droit. Pour Dominique Rousseau, « il est normal qu’elle place en tête des priorités ce référendum, car ce qu’elle propose est contraire à la Constitution. Elle a besoin de modifier le cadre constitutionnel pour imposer ses projets et mettre en avant le principe de discrimination ». Celui-ci aurait, en effet, pour but d’inscrire dans la loi fondamentale la « maîtrise de l’immigration » et de mettre en place la préférence ­nationale, rebaptisée priorité nationale, en matière d’emploi, de logement et d’aides sociales, ce qui nécessite de déroger au principe d’égalité des citoyens hérité de la Révolution. Ce projet prévoit également l’interdiction des régularisations, l’expulsion des clandestins, des étrangers n’ayant pas travaillé depuis un an, la suppression de l’aide médicale d’État, du regroupement familial et la restriction du droit d’asile. Le simple fait d’être sans papiers ­constituerait un délit, rendant ainsi toute personne expulsable, et toute aide pénalement répréhensible. « Tout ce projet – il suffit de le lire – est en contradiction avec l’identité de la France telle qu’elle est inscrite dans la Déclaration des droits de l’homme : il remet en cause radicalement ce qui fait la France depuis 1789 », décrypte Dominique Rousseau.

« Elle ne pourra pas faire ce référendum, sauf à faire un coup d’État »

D’autant que Marine Le Pen compte faire usage de l’article 11 de la Constitution pour mettre en place ce référendum, car l’article 89 impose la participation du Parlement. Or, la jurisprudence est claire : toute modification de la loi fondamentale par référendum, via l’article 11, n’est pas possible. « Impossible n’est pas français », a répondu Marine Le Pen à ce propos, suggérant qu’elle était prête à violer la Constitution. « Elle ne pourra pas faire ce référendum, sauf à faire un coup d’État», alerte le constitutionnaliste. Ce qui ne semble pas faire peur à son entourage : sur le média d’extrême droite TV Libertés, l’avocat Pierre Gentillet, un proche de Thierry Mariani et de Jean-Paul Garraud (promis au poste de garde des Sceaux par Marine Le Pen), estimait le 8 avril que « l’État de droit est une fable » et qu’ « à la condition de mettre au pas le Conseil constitutionnel, nous pourrons tout faire ».

« Tout faire », ce sont donc les lois « sécurité-justice » et « lutte contre les idéologies islamistes », prévues dans la foulée, qui constitueraient le deuxième étage de la fusée. La première loi prévoit la présomption de légitime défense pour policiers et gendarmes, les peines planchers, la construction de 25 000 places de prison, le rétablissement de la loi « anticasseurs » de 1970, qui institue une responsabilité pénale pour tout organisateur ou participant – même pacifique – à une manifestation en cas de violences.

ce quinquennat ouvrirait la voie au retour de la peine de mort et à l’interdiction de l’IVG

Le programme de Marine Le Pen prévoit également d’introduire la notion de « coauteur » d’une infraction, ainsi que « la soumission de la justice au pouvoir politique, notamment des procureurs, qui seraient en quelque sorte des préfets de justice », analyse Dominique Rousseau. Le texte contre « les idéologies islamistes », rédigé par Stéphane Ravier (passé depuis chez Zemmour) et Jean-Paul Garraud, prévoit bien, malgré la récente reculade médiatique de Marine Le Pen, l’interdiction des « signes et tenues ostentatoires des idéologies » – donc une djellaba ou un voile, assimilés à un « outil de propagande » – dans l’ensemble de l’espace public. Aucun pays au monde n’applique une telle mesure. Dans cette loi, déposée à l’Assemblée nationale en février 2021, figurent également l’interdiction de toute pratique ou publication de ces « idéologies », qui ne sont définies que de façon très floue via une « incompatibilité qui peut exister avec les droits, libertés et principes » inscrits dans la Constitution, ouvrant ainsi la voie à un arbitraire généralisé.

Les deux premières semaines d’une présidence de Marine Le Pen sont donc loin de la « concorde nationale » ressassée sur les plateaux par la candidate. La liberté de la presse serait rapidement mise en cause, elle qui a déclaré au cours des derniers jours de la campagne « assumer de décider qui est journaliste et qui ne l’est pas ». À l’Assemblée, elle a d’ailleurs déposé, en mai 2021, un amendement visant à punir de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende toute « publication, diffusion ou reproduction (…) d’une information soumise au secret de l’enquête ou de l’instruction ». Un recul sans précédent qui signifierait la mise au pas de la presse.

De même, la « révolution référendaire » qu’elle promeut pourrait ouvrir la voie au retour de la peine de mort ou à l’interdiction de l’IVG. À ce propos, si Marine Le Pen assure n’avoir « jamais souhaité un recul sur la possibilité pour les femmes de recourir à l’IVG », ses votes parlent pour elle. En novembre 2020, alors que le Parlement européen examine une résolution condamnant l’interdiction quasi générale de l’avortement en Pologne, les 23 eurodéputés du RN – dont Marine Le Pen – ont voté contre. Idem en ce qui concerne les violences faites aux femmes, prétexte, là encore, à une stigmatisation des immigrés : les eurodéputés RN ont voté contre une résolution adoptée en 2021 au Parlement européen afin de lutter contre le harcèlement au sein des institutions de l’UE.

Et puis, il y a tout ce que l’extrême droite, quand elle est au pouvoir, produit d’insidieux ; ces discours de haine poisseux, l’unité de la « patrie » face aux étrangers, aux immigrés, aux femmes, à celles et ceux désignés comme des « Français de papier ». Au-delà même du viol de la Constitution, de la sortie de l’État de droit, de la mise au pas des syndicats de travailleurs, de la presse, c’est dès l’école qu’un tel régime d’extrême droite tenterait d’imposer ses vues. Dans une proposition de loi de février 2021, base de son programme, Marine Le Pen écrivait que l’école, dont elle veut engager la « restauration » dès début juin, était appelée à « faire naître, développer et affermir les sentiments patriotiques et la conscience de l’unité nationale ». Quoi que l’on pense d’un pompier pyromane nommé Emmanuel Macron, Le Pen, vingt ans après, c’est toujours NON !

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L'Humanité

« Priorité nationale », la préférence pour le mensonge

Actu

Colonne vertébrale du programme de la candidate RN, son rejet de l’immigration s’appuie sur des contrevérités économiques.

Cyprien Boganda

Tous les efforts de « dédiabolisation » n’y changeront rien : la haine des immigrés constitue toujours le socle idéologique du programme lepéniste. Forgée dans les années 1980, la « préférence nationale » (rebaptisée « priorité nationale ») vise à priver les populations étrangères de nombreux droits (emploi, ­logement, prestations sociales), sous le prétexte d’améliorer le sort des Français. Le raisonnement s’appuie sur des présupposés fallacieux.

1. Le mythe des étrangers « voleurs de travail »

Dans son discours, l’extrême droite attribue la précarité des Français et leurs difficultés à trouver du travail à une prétendue « submersion » migratoire. « L’immigration à bas coût est utilisée depuis des décennies pour peser à la baisse sur les salaires », déclarait Marine Le Pen, le 10 octobre 2021. De même, son programme vise à garantir une « priorité nationale à l’emploi des Français », ou, pour le dire autrement, à garantir aux travailleurs français un accès privilégié à l’embauche : « Il faut que les chefs d’entreprise comprennent que, quand on a 5 millions de chômeurs, il faut aussi que ce soient les Français qui puissent trouver un emploi », martèle la candidate.

Dans un raisonnement simpliste où un pays disposerait d’un stock fini d’emplois à partager, toute hausse de l’immigration se traduirait uniquement par une concurrence accrue sur le marché du travail, avec, à la clé, une baisse sensible des postes disponibles et des salaires. Sauf que la réalité ne correspond pas à ce schéma, rappelle Anthony Edo, économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales et spécialiste des questions migratoires : « L’arrivée de nouveaux travailleurs stimule aussi l’activité économique par l’accroissement de la taille de marché qu’elle induit et exerce, en retour, des effets positifs sur les salaires et l’emploi. » Le spécialiste l’assure : « La plupart des études concluent que l’immigration n’a pas d’incidence sur le salaire ou l’emploi moyens des natifs. »

Le chercheur prend soin de préciser que ces résultats portent sur des flux migratoires « plutôt modestes, stables et parfaitement anticipés », ce qui est le cas de la situation française depuis des décennies. En cas d’arrivées plus massives (comme en Turquie après l’arrivée des réfugiés syriens en 2012), les effets sur le marché du travail sont plus importants, du moins à court terme. Il n’en reste pas moins qu’ils s’estompent avec le temps… et que, surtout, il s’agit d’événements par nature exceptionnels, qui n’ont rien à voir avec la situation française actuelle.

2. Opération intox sur le logement social

Dans son programme, Marine Le Pen compte appliquer la priorité nationale dans le secteur du logement social. Réserver ce type de logement à des foyers « dont au moins l’un des parents est français » permettra, selon elle, de « remettre sur le marché les 620 000 logements sociaux occupés par des étrangers ». Ce chiffre, censément tiré d’une étude de l’Insee datée de 2017, n’existe tout simplement pas. Par ailleurs, une telle mesure supposerait soit que l’on expulse de force les personnes concernées de leur logement, soit que l’on attende qu’elles quittent les lieux d’elles-mêmes. Les responsables du Rassemblement national (RN) assurent privilégier la seconde option. Mais cette dernière est irréaliste : le taux de rotation dans le parc HLM (c’est-à-dire la proportion de ­logements remis en circulation chaque année) chute régulièrement, en raison de l’explosion des loyers dans le parc privé. En 2020, par exemple, seuls 345 000 ménages ont quitté leur HLM. Même à supposer que la totalité d’entre eux soient étrangers (ce qui est parfaitement absurde), on serait encore loin des comptes imaginés par le RN…

3. Le coût fantasmé de l’immigration

Selon le RN, l’immigration « coûterait » à la France jusqu’à 70 milliards d’euros par an, un chiffre farfelu. Pour mesurer ce coût, il faut comparer le volume d’impôts et de cotisations sociales payés par les immigrés avec les prestations sociales qu’ils perçoivent ­(allocations chômage, familiales, aides au logement, etc.). Précisons qu’un tel chiffrage, au-delà de son caractère hautement inflammable (en raison du risque de récupérations politiques), est malaisé sur le plan méthodologique. Les études aboutissent donc à des chiffrages différents, mais aucune analyse sérieuse n’atterrit sur les sommes exorbitantes avancées par le RN. Mieux, en décembre 2021, l’OCDE estimait que, dans vingt-cinq pays passés au crible (dont la France), la « contribution fiscale des immigrés est supérieure aux dépenses consacrées à leur protection sociale, leur santé et leur éducation ». Quoi qu’il en soit, un débat sur l’immigration ne peut se réduire à une querelle de chiffres : c’est bien d’un choix de société qu’il s’agit.

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Le Figaro

Les clés pour comprendre la Suède, victime de son laxisme migratoire

Jean-Louis Tremblais

DÉCRYPTAGE - Naguère paisible et prospère, le royaume scandinave est aujourd’hui secoué par des troubles ethnico-religieux: le résultat de vingt ans d’une politique migratoire «généreuse et bienveillante» jusqu’à l’absurde.

1. Un habitant sur cinq est né à l’étranger

La Suède fut longtemps un pays d’émigration, notamment vers les États-Unis. D’où une population restée homogène jusqu’à la fin du XXe siècle. Au nom de la tolérance et de la bienveillance, ses dirigeants issus de la social-démocratie (dont le royaume scandinave est le modèle suprême) ont décidé d’inverser les flux et d’ouvrir ses frontières aux réfugiés. Une générosité non dénuée d’arrière-pensées, l’économie ayant besoin de main-d’œuvre. Cette politique d’asile a commencé par la guerre en ex-Yougoslavie, mais elle s’est emballée avec le conflit syrien. Pour la seule année 2014, Stockholm a distribué 160.000 titres de séjour. Au total, le nombre de personnes nées à l’étranger a augmenté de 80 % en vingt ans. Un habitant sur cinq vient d’une autre contrée, soit 2 millions de ressortissants sur un effectif total de 10 millions. Un quart des nouveau-nés ont au moins un parent allogène. Malgré toute sa bonne volonté, l’État-providence a fini par donner des signes de fatigue, au niveau des régimes sociaux et du système scolaire. À tel point que le gouvernement a finalement coupé les vannes en 2020, limitant les entrées annuelles à 25.000 individus. Mais trop tard.

À lire aussiImmigration: l’Europe se pense mieux préparée qu’en 2015

2. Le choc des valeurs et des croyances

L’enfer est pavé de bonnes intentions, les luthériens (religion majoritaire en Suède) auraient dû le savoir. Las! Après l’angélisme euphorique des années 2015, les Suédois se retrouvent aujourd’hui dans un pays qu’ils ne reconnaissent plus, y compris dans les villes de province. Un contexte explosif comme l’ont prouvé les émeutes du week-end pascal. À l’origine des incidents, la tournée (autorisée au nom de la liberté d’expression) de Rasmus Paludan, leader dano-suédois du parti Stram Kurs (Ligne dure), dont la spécialité est de brûler les Corans en public. Certes, le geste n’est pas fin, mais le délit de blasphème ayant été aboli en 1970, il demeure légal. Stockholm, Örebro, Malmö, Linköping, Norrköping: partout où il était annoncé et même quand il ne s’y est pas rendu, des violences ont éclaté aux cris d’«Allah akbar». Jets de pierres, incendies, pillages: des hommes, des femmes, mais aussi des enfants s’en sont pris aux forces de l’ordre et aux symboles de l’État pendant plusieurs jours. Certains policiers ont dû faire usage de leur arme pour éviter le lynchage. Du jamais-vu dans le royaume. Bilan: 40 blessés (dont 26 fonctionnaires de police) et un million d’euros de dégâts.

3. Des clans mafieux à base ethnique

En fait, les Suédois découvrent avec retard et effroi ce que provoque une immigration massive en provenance de pays n’ayant ni la même culture ni les mêmes valeurs: ce qu’on appelle en France (qui n’a pas de leçon à donner en la matière!) les zones de non-droit. L’an dernier, la Suède a recensé 342 fusillades ayant fait 46 morts. Par rapport au nombre d’habitants, c’est un record d’Europe. Un peu comme si Marseille avait été déplacée telle quelle vers le Grand Nord! Les auteurs, comme les victimes, sont des trafiquants d’armes ou de drogue, dont 85 % sont soit nés hors des frontières soit d’origine étrangère. Selon le site universitaire Perspective Monde, «32 des chefs de réseaux criminels les plus recherchés du pays sont issus de l’immigration». Ils dirigent des gangs organisés sur des bases ethniques (Albanais, Afghans, Turcs, etc.). La police suédoise dénombre une quarantaine de ces structures, qui règlent leurs comptes à la grenade ou à la kalachnikov. Conséquence logique: le mouvement anti-immigration des Démocrates de Suède est passé de 1,5 % des voix en 2002 à 17,5 % en 2018. En attendant de faire mieux aux prochaines élections de septembre.

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La guerre en Ukraine relance les spéculations sur l'état de santé de Poutine

DÉCRYPTAGE - Les conjectures sur l'état de santé du chef du Kremlin vont bon train depuis plusieurs années. Elles ont été ravivées par une vidéo particulièrement virale, dans laquelle on le voit agrippé à sa table.

Obusiers, blindés, drones, munitions «non standard»… En Ukraine, de nouvelles armes pour de nouveaux combats

DÉCRYPTAGE - La perspective d’une défaite russe a redonné de l’ardeur au camp occidental, décidé désormais à fournir des matériels lourds aux Ukrainiens.

Pourquoi la Russie évoque-t-elle le spectre d'une Troisième Guerre mondiale ?

DÉCRYPTAGE - Lundi soir, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a estimé qu'il ne fallait pas «sous-estimer» le risque de Troisième Guerre mondiale. Réelle menace ou simple posture ?

L'Humanité

Droits et libertés : le cortège de la haine derrière Le Pen

Actu

Une victoire, désormais possible, de la candidate du RN à la présidentielle ouvrirait la porte aux pires atteintes aux droits et libertés. Sous la pression des différents courants de l’extrême droite, les discours les plus rances seraient banalisés et les actes de violence et agressions xénophobes des groupuscules radicaux ne manqueraient pas de se multiplier.

Florent LE DU

Avec Marine Le Pen, c’est toute l’extrême droite française qui arriverait au pouvoir. Au-delà d’un programme qui cible déjà les minorités, matraque la démocratie et l’État de droit, envisager les conséquences d’un Rassemblement national aux commandes de la France nécessite de voir plus loin. D’observer à quel point ses alliés à l’international ont ravagé les droits et les libertés (voir page 19). De connaître l’histoire de ce mouvement, fondamentalement raciste, antisocial, antiféministe. De mesurer l’influence des différents courants qui la composent, et auxquels Marine Le Pen s’appliquera à donner des gages.

Trois projets d’attentats déjoués en 2021

Des chapelles qui n’ont rien de républicain. « Dans cette galaxie d’extrême droite, il y a des identitaires, des néonazis, des monarchistes, les anciens du GUD (Groupe union défense), l’Action française…, énumère le sociologue Erwan Lecœur, spécialiste de l’extrême droite. Ces gens-là se disent empêchés d’exprimer leurs idées, d’agir, y compris violemment, dans leur objectif de “protéger le peuple”. Bien entendu, l’arrivée de Marine Le Pen au pouvoir les libérerait. » Le déchaînement de la haine et des violences pourrait être la première conséquence de sa victoire à la présidentielle.

[va:Notre dossier Marine Le Pen:https://www.humanite.fr/mot-cle/marine-le-pen-la-verite-du-projet]

Sous l’effet de la banalisation de l’extrême droite, la fureur protofasciste se répand déjà de plus en plus. Les agressions, les rixes, les intimidations sont en constante augmentation depuis cinq ans, particulièrement depuis janvier 2021. L’année dernière, trois projets d’attentats liés à l’extrême droite ont été déjoués, selon le ministère de l’Intérieur. Certains sont passés à l’acte, comme le militant RN Claude Sinké, qui a attaqué la mosquée de Bayonne en 2019. Les épisodes sont nombreux, encore récemment avec le meurtre de l’ex-rugbyman Federico Martin Aramburu, le 19 mars, dont Loïk Le Priol, militant bien connu des réseaux fascistes, est à ce jour le principal suspect. Erwan Lecœur, qui observe de près ces groupements, constate que se multiplient « les loups solitaires, les groupuscules fascistes, des personnes qui sont en train de se préparer à passer à l’action, qui fourbissent des armes, lancent des appels sur la fachosphère. La normalisation de l’extrême droite leur a donné un sentiment de légitimité, une accession au pouvoir serait perçue comme un feu vert au déchaînement de leur haine ».

Les cibles sont connues : les militants antifascistes et féministes, les musulmans, les immigrés, les homosexuels, les non-Blancs, « et tous ceux qui les défendent », ajoute le sociologue. « Contre les syndicalistes et militants de gauche également, développe Raphaël Arnault, porte-parole de la Jeune Garde, organisation antifasciste créée en 2018. Attaquer quiconque remettrait en cause l’ordre économique et social, l’exploitation salariale est dans leur ADN. Les attaques sur les piquets de grève, les mobilisations sociales dans les facs, les usines, sont régulières et ils voudront d’autant plus les réduire au silence s’ils sont au pouvoir. »

Connexions avec des réseaux fascisants

Diviser pour mieux régner, un adage dont les victimes seraient nombreuses. La préférence nationale ou l’interdiction du voile figurent déjà dans le programme de Marine Le Pen, mais nul doute que l’extrême droite ira plus loin. « S’ils ne sont pas en capacité de répondre aux attentes sociales notamment, il est absolument certain qu’ils appuieront sur la touche “bouc émissaire” et feront passer des mesures réduisant les droits des minorités », avance le sociologue Ugo Palheta. La notion floue de « lutte contre la propagande islamiste », qui brouille les frontières entre islam et terrorisme (le voile est par exemple défini comme « uniforme islamiste »), ouvre la voie à des discriminations structurelles à l’égard des musulmans. Les droits des femmes pourraient aussi être remis en question. « Rien que sa victoire pousserait des médecins réfractaires à s’autoriser de refuser les avortements », affirme Nadya Salm, présidente de l’association Rose d’espoir. La candidate RN n’exclut pas un référendum pour revenir sur le droit à l’avortement, comme sur la peine de mort ou l’abrogation du mariage pour tous, que des élus RN refusent déjà parfois de célébrer. Ces consultations, Marine Le Pen a pour objectif de les transformer en plébiscites, en muselant les oppositions et en s’appuyant sur ses relais médiatiques.

Erwan Lecœur alerte aussi sur les pressions qu’exerceraient les différentes mouvances de l’extrême droite : « Ils vont exploser sur la scène politique, médiatique, sociale et veulent pour une partie d’entre eux déclarer la guerre religieuse. Marine Le Pen leur devra une partie de sa victoire et enverra des gages. » La traduction concrète pourrait être des plus graves, insiste le chercheur : « Comme s’attaquer à ceux qui ne seraient pas dans la ligne que dicte le pouvoir, ce qu’ont fait presque tous les régimes d’extrême droite. Des associations dissoutes, des fonctionnaires mis en congé, voire des mesures de rétention sur des groupes de personnes, justifiées par des troubles que le gouvernement mettra en scène. » Des connexions existent déjà entre la candidate du RN et ces réseaux fascisants. Des anciens de l’ultraviolent GUD, Axel Loustau et Frédéric Châtillon, figurent même dans son premier cercle. Début avril, elle s’affichait aussi aux côtés de Thibaud Rufra, leader du groupe néonazi des Strasbourg Offender.

Le risque de voir les forces armées aux ordres

Plus que ces pressions, des personnalités comme Éric Zemmour pourraient jouer un rôle direct dans la politique de Marine Le Pen. Le maurrassien, qui a réuni 7 % des suffrages au premier tour de la présidentielle, ne s’en cache pas. Pour écarter l’épouvantail, la candidate du RN a réfuté l’idée de voir les membres de Reconquête ! intégrer son gouvernement. « Mais il est évident qu’elle devra faire des accords politiques, en premier lieu avec eux, et donc faire des concessions », assure le politologue Stéphane François. « S’il réclame un ministère de la Remigration, Le Pen sera-t-elle en mesure de dire non ? » s’interroge la philosophe Juliette Grange.

La politique autoritaire de l’extrême droite reposerait de plus sur une police et une armée idéologiquement convaincues. Selon une étude du Cevipof, plus de 60 % des policiers et militaires glisseraient un bulletin Marine Le Pen le 24 avril. Elle leur promet des moyens décuplés, des armes (y compris pour les polices municipales, qui deviendraient obligatoires dans les villes de plus de 10 000 habitants) ou encore une « présomption de légitime défense ». Un policier n’aura plus à prouver que son acte était « nécessaire à sa protection » et « proportionnelle à la gravité de l’attaque ». Une mesure dangereuse qui ouvrirait grand les portes de l’impunité, du libre arbitre et des violences policières.

Des violences ignorées du pouvoir

Un appareil répressif au service d’une politique qui pourrait rapidement se révéler brutale et autoritaire. « En fermant aussi les yeux sur les violences des groupes fascistes », ajoute Raphaël Arnault, qui craint le pire, notamment en repensant aux deux tribunes de militaires parues dans « Valeurs actuelles » en avril 2021. Ceux-ci prônaient l’intervention de l’armée pour « protéger nos valeurs civilisationnelles », face à « l’islamisme et (aux) hordes de banlieue » qui prépareraient selon eux une « guerre raciale ». Un « constat sans concession mais juste », a rapidement répondu Marine Le Pen, avant d’appeler les signataires à « se joindre à nous pour prendre part à la bataille qui s’ouvre ». Erwan Lecœur voit dans ces déclarations un risque immense de voir l’armée et « les nombreux militants d’extrême droite qui revendiquent la guerre raciale » ainsi autorisés à intervenir, notamment dans les banlieues populaires. « Cela peut aboutir à une guerre ethnique et religieuse immédiate, mesure-t-il. C’est le cas en Inde, où le pouvoir s’en dédouane, dit que ce sont les groupes religieux qui le font mais ne fait rien pour les en empêcher. » (Voir « HM » n° 801)

Si nul ne peut savoir jusqu’où ira l’extrême droite au pouvoir, les conséquences d’une victoire ici exposées ne relèvent en rien du fantasme. Son programme, ses déclarations, la nature de son projet comme de la fachosphère le démontrent. Prendre le risque de voir ce qu’il adviendrait serait un pari mortifère. Le 24 avril, un seul bulletin de vote est à disposition des citoyens pour l’empêcher. Un geste difficile, mais absolument nécessaire.

 

"L'hypothèse d'une victoire de Marine Le Pen existe"

Spécialiste des comportements électoraux et des attitudes politiques, Bruno Cautrès analyse les ressorts du vote pour l’extrême droite, sa possible victoire et pointe le risque d’une abstention des électeurs de gauche.

Bruno Cautrès

Chercheur CNRS au CEVIPOF

L’élection de Marine Le Pen et l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite semblent ne plus relever de l’irréaliste. Ce risque est-il important et comment analysez-vous les résultats et la situation qui en découle ?

Le premier point, c’est que ce résultat n’est pas étonnant si vous prenez toutes les données d’enquête du Cevipof. On voit à quel point il y a un sentiment à la fois de crise sociale et d’insatisfaction sur le fonctionnement de la démocratie. Donc il n’est pas étonnant que se qualifie au second tour, pour la deuxième fois de suite, quelqu’un qui veut parler au nom de la question du pouvoir d’achat et qui se positionne comme la voix du peuple face à un Emmanuel Macron décrit comme le président des riches et d’une France qui n’a pas de souci. Ce résultat est inscrit dans la longue durée, c’est tout sauf une surprise. Le deuxième point est qu’elle se qualifie avec un meilleur score qu’en 2017, alors qu’elle a eu affaire à une concurrence difficile au sein même de la droite extrême.

Cela lui donne-t-il la possibilité de l’emporter ?

Ce n’est pas l’hypothèse la plus probable, mais elle existe. La grande différence avec 2017, c’est qu’à l’époque cette probabilité était de 0. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Cela dit, il y a pour Marine Le Pen plusieurs marches à franchir.

Lesquelles ? Vous parliez de concurrence, mais Éric Zemmour apporte des réserves de voix…

Oui, à condition d’abord qu’elle récupère 100 % des votes qui se sont portés sur elle et Éric Zemmour. Elle peut aussi compter sur les votes qui viennent de Nicolas Dupont-Aignan, et peut-être sur environ 20 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Cela l’amène déjà autour de 45 %. On ne sait pas bien, ensuite, quelle sera sa capacité à aller piocher chez les électeurs de Mélenchon au titre d’une colère commune. D’abord, car les électeurs qui se sont portés sur lui, insoumis mais aussi écologistes, socialistes et communistes qui l’ont fait au titre du vote utile, partagent une vision de la société qui est tout à fait antinomique avec celle de Marine Le Pen. Cela peut venir, par contre, d’abstentionnistes.

Précisément, sa stratégie consiste-t-elle en un « référendum anti-Macron » ?

C’est ce qu’elle joue : il y aura des votes qui se porteront sur elle en raison de ce « dégagisme anti-Macron ». Dans quelle proportion, c’est l’inconnue… Cela dépendra aussi de la mobilisation par Emmanuel Macron des électeurs, notamment du centre gauche. Cela va être compliqué malgré ses efforts, en tout cas en termes de communication. C’est l’autre inconnue : l’abstentionnisme et le vote blanc à gauche seront des éléments très importants.

Marine Le Pen se présente comme la candidate du pouvoir d’achat, de la défense de la démocratie et des libertés. Quelle lecture faites-vous de ce discours ?

Ce qui est sûr, c’est qu’elle a consacré beaucoup d’efforts à changer sa communication pour en faire celle d’une future cheffe d’État, en disant qu’on ne « gouverne pas contre les gens » et qu’elle ne serait pas une présidente qui crée des tensions. C’est le message qu’elle veut faire passer, en tout cas. Cela la rend d’autant plus redoutable. Si elle atteint la barre des 45 %, voire plus, c’est énorme : cela signifie qu’il y aura un avant et un après 2022.

 

Ailleurs dans le monde

Les droits des travailleurs, ceux des femmes, des migrants et la démocratie en général sont la cible des principaux alliés de la candidate d’extrême droite à l’échelle internationale.

À l’occasion de son meeting d’entre-deux-tours le 14 avril à Avignon, Marine Le Pen n’a pu s’empêcher de sortir les violons. « Sa » France, jure-t-elle avec emphase et passion, redeviendra une « puissance de paix, l’ambassadrice du respect des peuples, le défenseur des sans-voix, l’artisan d’un dialogue entre les nations ». Puis de promettre qu’elle luttera pour que l’Inde intègre le Conseil de sécurité de l’ONU, de même qu’un pays africain, et pourquoi pas le « Sénégal », milite-t-elle encore. Bien sûr, aucun de ses amis au pouvoir, à l’échelle internationale, n’a promu cet agenda digne de la Conférence tricontinentale organisée à Cuba en 1966, préparée par Mehdi Ben Barka et Che Guevara.

La galaxie de Marine Le Pen, les chefs d’État ou de gouvernement qu’elle fréquente, admire ou courtise, s’appellent Jair Bolsonaro au Brésil, Donald Trump aux États-Unis, Viktor Orban en Hongrie ou Matteo Salvini en Italie, liste non exhaustive de ce qui se fait de pire en termes d’atteintes à la démocratie, aux droits des travailleurs, à ceux des femmes et bien sûr des migrants, qu’ils soient économiques ou demandeurs d’asile.

À Budapest ou à Varsovie, les ultraconservateurs au pouvoir n’ont cessé de rogner les droits sociaux et syndicaux, de peser de tout leur poids pour limiter les contre-pouvoirs, qu’il s’agisse des médias ou de la justice. La mise au pas de la Cour suprême en Pologne ou la baisse drastique du nombre de salariés couverts par une convention collective en Hongrie ne sont que des exemples parmi beaucoup d’autres. Comme Bolsonaro (contre lequel la quasi-totalité des partis politiques jusqu’à la droite sont contraints de s’unir autour de Lula pour tenter de le déloger) ou Trump, Marine Le Pen dénonçait il y a cinq ans les « avortements de confort ». Les autocrates en herbe d’Europe de l’Est travaillent déjà à la limitation maximale du droit à l’interruption volontaire de grossesse, quitte à l’interdire, comme l’ont fait les ultraconservateurs polonais en 2020.

Quant à son ami Matteo Salvini, en Italie, ministre de l’Intérieur de 2018 à 2019 et chef de la Ligue, il est actuellement jugé pour « kidnapping », après avoir laissé des bateaux d’exilés errer en mer pendant une semaine. Ces politiques hostiles aux migrants « non européens », également observées en Hongrie ou en Pologne, ont une autre conséquence, bien plus perverse. Mis sous pression des partis d’extrême droite parfois aux portes du pouvoir, des gouvernements de droite conservatrice classique et même sociaux-démocrates pratiquent à leur tour une surenchère dans le harcèlement des demandeurs d’asile. À l’image du Royaume-Uni de Boris Johnson ou du Danemark de Mette Frederiksen, qui travaillent tous les deux sur des projets d’expulsion des migrants et leur rétention le plus loin possible à l’étranger (lire page 26). Raison de plus pour que le score de Marine Le Pen soit le plus faible possible le 24 avril, outre l’impérieuse nécessité de lui interdire l’accès à l’Élysée.

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Le Figaro

Horaires, salaires, concurrence... L'univers démesuré des jeunes banquiers d'affaires

ENQUÊTE - Les rémunérations peuvent facilement dépasser les 100.000 euros dès le début de carrière. Des sommes mirobolantes qui cachent une réalité tout aussi hors normes.

Des semaines de 75 heures. Angela a bien connu ces années d'intense labeur. Cette jeune banquière d'affaires diplômée de la prestigieuse école de commerce ESSEC en 2020, qui a évolué plusieurs mois en stage dans le service fusion-acquisition de la banque Lazard il y a deux ans, n'a aucun regret. Dans un secteur où les évolutions et les salaires restent très attractifs, la jeune femme de 25 ans a pris sa décision en connaissance de cause. « Je savais qu'il fallait travailler très dur. Quand je partais à minuit, c'était relativement tôt. Je ne changerais pas ma carrière pour autant. J'ai beaucoup appris. Quand tu closes un deal, c'est très satisfaisant », explique-t-elle. Dans l'univers secret des «M&A« (comprendre «Mergers and Acquisitions», pour fusions et acquisitions) où les anglicismes règnent en maîtres, «closer un deal» signifie conclure une opération de fusions ou de rachat entre deux entreprises.

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Ces horaires paraissent fous et les salaires restent à la hauteur de cette démesure. À la sortie de l'école, après un stage de six mois chez Lazard, on propose à Angela un salaire de 70.000 euros («70K» dans le jargon) avec en prime un bonus de 80 à 100% de sa rémunération. Elle décide toutefois de rejoindre le département d'analyse financière d'une banque basée à Londres. « Le service M&A reste coupé des autres départements, très confidentiel. Le département dans lequel j'évolue actuellement est totalement différent. Il y a moins de hiérarchie, on travaille plus en équipe. Les horaires sont aussi plus souples. Je commence très tôt, autour de 6h30, pour finir entre 17h30 et 19h, en fonction des projets et des deadlines », raconte la jeune banquière d'affaires, qui gagne un salaire annuel de 75.000 euros hors bonus (ce dernier restant confidentiel).

Autour de 100.000 euros brut

Selon le dernier classement annuel du Financial Times publié en juin 2021, un jeune banquier d'affaire détenteur d'un master en finance de l'Essec, une grande école de commerce, peut espérer décrocher un salaire de 120.000 dollars (l'équivalent de 107.000 euros brut annuel). À la sortie de l'Edhec, qui fait également partie du Top 5 du palmarès, « un banquier d'affaires touche entre 60.000 et 120.000 euros, bonus intégré », glisse Laurent Deville, professeur de finance de l'Edhec et directeur académique des masters en finance.

Les rémunérations varient en fonction des services et des établissements. « Un analyste - qui aide les entreprises et sociétés à prendre des décisions en matière d'investissements- gagne dans une banque française autour de 65.000 euros, sans compter le bonus qui peut s'élever entre 35 à 50.000 euros et qui reste conditionné à l'activité de la banque. Les meilleurs payeurs en France sont Lazard et Rothschild & Co, suivis par BNP Paribas et la Société générale », souffle un chasseur de tête. Ce salaire passe à 120.000 euros hors variable lors de leur deuxième année. Les VP (vice-président), le grade encore au-dessus, gagnent 150.000 euros avec 75% de bonus dans une banque française. Des packages qui peuvent aller bien au-delà si l'on travaille dans un établissement étranger. Un analyste M&A chez Goldman Sachs ne gagne en effet pas la même chose qu'un analyste M&A dans un établissement français. « Les banques américaines proposent en France des fixes plus élevés, environ 20% de plus. Ce qui fait la différence, ce sont les bonus, qui sont au-delà de 100.000 euros », constate Christophe Laville, principal chez Vauban Executive Search, un cabinet de recrutement de managers et de dirigeants. « Un de nos étudiants diplômés il y a trois ans, évoluant dans une banque américaine à Dubai, gagne aujourd'hui 400.000 dollars par an. C'est énorme », rapporte Laurent Deville.

Une forte activité dans les fusions-acquisitions

Pourquoi les salaires sont-ils si élevés ? L'activité M&A, qui a explosé au niveau mondial, explique en partie les salaires mirobolants dès les premiers postes. Les banques ont besoin de «staffer» pour accompagner les opportunités et conseiller les entreprises. « L'activité de la banque d'affaires a été démente ces deux dernières années. Il y a beaucoup d'acquisitions et de deals », rapporte François Longin, professeur de finance au sein de l'Essec depuis 25 ans. Plus ces derniers sont volumineux et nombreux, plus la part de variable est importante pour les équipes. Le salaire variable est à prendre en compte car il représente généralement 20% à 100% du salaire fixe. « Ce qui horripile les patrons des banques et les rend anxieux, c'est de louper des deals par manque de personnel. Le besoin en main d'œuvre est important dans le segment du luxe, du retail, des télécoms médias. Une spécialisation, ça se paye », confie Christophe Laville. Les banquiers juniors sont des experts en modélisation financière, en tableaux Excel, Powerpoint, un format utilisé pour présenter les idées et réflexions des banques à leurs clients. « Un analyste en M&A produit de nombreuses projections financières dans des délais assez courts, ce qui explique les horaires à rallonge. Le deal n'attend pas », ajoute le chasseur de tête.

Des acteurs de plus en plus nombreux

Le marché est par ailleurs dominé par une forte concurrence. Paris devient un hub de la banque d'affaires en Europe. Les effectifs des banques d'affaires ont plus que doublé à Paris ces dernières années. Les établissements étrangers notamment anglo-saxons (Morgan Stanley, JP Morgan) tirent les salaires vers le haut. Il est donc indispensable pour les banques d'affaires françaises de garder en tête le benchmark de la concurrence pour rester dans le haut du panier. La création de boutiques en small (transactions inférieures à 50 millions d'euros) et mid caps (comprises entre 50 millions et 500 millions d'euros) comme Eurallia Finance et Cambon Partners, des sociétés de conseil en fusions-acquisitions indépendantes et de plus petite taille, attirent également les talents. Les avantages principaux de ces boutiques ? L'indépendance et la flexibilité. « Les grosses banques françaises font des méga deals avec entreprises du CAC 40, délaissant les plus petites entreprises. Des acteurs de l'expertise-comptable et les cabinets du Big 4 (Deloitte, EY….) se sont imposés sur le segment M&A des small et mid cap, ce qui tend à tirer le marché. Il y a de la demande partout », analyse Christophe Laville.

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Il faut aussi prendre en compte la concurrence du private equity (les investissements dans des sociétés non cotées) où les salaires s'envolent, autour de 100.000 euros. À la différence de la banque d'affaires, les équipes évoluant dans les fonds d'investissement suivent l'évolution d'une entreprise dans la durée. Ils se déplacent sur site. Leur travail quotidien est bien plus incarné et cela donne beaucoup plus de sens à leur métier. « Être investisseur semble beaucoup plus glamour que de travailler en costard cravate dans une banque », constate Christophe Laville.

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Un difficile équilibre vie pro-vie perso

À tout cela s'ajoute une pénurie de candidats. « Les banques sont capables d'augmenter les rémunérations pour capter les talents, sans compter les bonus assez importants, en hausse en 2021 », avance Hélène Frasca, Directrice Associée du cabinet de recrutement Walters People. Pour contrer cette pénurie de talents, les banques approchent directement les grandes écoles. « Il y a une tentative de captation des meilleurs profils très tôt dans le cycle, explique Laurent Deville. La plupart des étudiants de Master diplômés en juin connaissent déjà le poste qu'ils vont occuper en décembre ». François Longin, professeur de finance au sein de l'Essec, reçoit aussi des offres à la pelle. « Il y a de plus en plus de propositions, provenant notamment des départements fusions acquisitions des banques d'investissements », note le professeur.

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La tension sur les marchés s'explique aussi par un changement de paradigme et de nouvelles attentes des candidats. « De plus en plus d'étudiants recherchent de salaires élevés et une quête de sens. Ils décident de quitter les banques pour rejoindre des start-up et des fintech », observe Laurent Deville. Ces dernières proposent des equity package qui peuvent devenir plus alléchants, bien plus intéressants qu'une banque, si la société se développe. La question de l'équilibre entre la vie professionnelle et personnelle s'est posée pour Nicolas*, diplômé d'une grande école de commerce en 2021. Il est sur le point de rejoindre le département Coverage d'une banque française -le service commercial qui joue les chefs d'orchestre de la relation client- et de délaisser les services M&A où la disponibilité permanente est souvent évoquée comme le pire aspect du métier. « J'ai réalisé des stages dans des départements commerciaux plus préservés. Ça m'est arrivé de travailler le week-end, d'avoir des amplitudes horaires plus larges en terminant à 21h voire 22h pendant la crise sanitaire, mais ça n'a rien à voir avec les équipes M&A qui dînent régulièrement au bureau à 20h et terminent leur journée la nuit tombée », raconte Nicolas, qui va toucher une rémunération de 50K, hors bonus.

Les salaires élevés ne justifient donc pas tout. Les jeunes ne veulent plus renoncer à leur vie privée. « Les candidats n'acceptent plus non plus de faire de longs trajets depuis la crise sanitaire. Un de nos clients basé dans les Yvelines a dû revoir sa rémunération à la hausse pour contenter les candidats », rapporte Hélène Frasca. Pour accompagner cette quête qu'est la work-life balance, plus essentielle que jamais chez les nouvelles générations et fidéliser les talents, les banques vont être contraintes de redoubler d'efforts et de ne plus se contenter de proposer des rémunérations mirobolantes.

*Les prénoms ont été modifiés.

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L'Humanité

Droit du sol : en quoi le RN est-il antirépublicain ?

Agoras

Proposition phare de l’extrême droite, la remise en cause de ce principe juridique porterait un coup au pacte républicain et à l’égalité en particulier.

Pierre-Henri Lab

La suppression du droit du sol est au cœur du programme de Marine Le Pen. Profondément raciste, cette mesure est aussi antirépublicaine. S’inscrivant dans les pas de la contre-révolution, l’extrême droite et sa candidate veulent remettre en cause l’idée que tout homme né en France puisse jouir de droits politiques, une attaque contre le principe d’égalité.

Qu’est-ce que le droit du sol ?

 Éliane Assassi Historiquement, l’attribution de la nationalité française repose sur deux grands principes : le droit du sang et le droit du sol. Le droit du sang s’applique à tout enfant dont au moins l’un des deux parents est français. Le droit du sol permet à tout enfant né en France de parents étrangers d’acquérir la nationalité française à ses 18 ans, à la condition qu’il y réside au moment de sa demande ou qu’il y a résidé sur une période continue d’au moins cinq ans depuis l’âge de 11 ans. Il ne s’agit donc pas tout à fait d’un droit automatique en France, mais d’un droit conditionné.

 Jules Lepoutre Pour un juriste, le droit du sol n’existe pas en France. Le droit du sol implique en effet que la seule naissance d’un individu sur le territoire d’un État conduise à ce que lui soit octroyée la nationalité. Tel est souvent le cas sur le continent américain, comme aux États-Unis, où le seul fait de naître sur le territoire permet d’obtenir un passeport. Or, en France, l’enfant doit non seulement naître, mais aussi résider cinq années sur le sol français pour que la nationalité soit acquise. Cela prend un peu de temps : au plus tôt à l’âge de 13 ans, via une déclaration anticipée des parents ; au plus tard à la majorité, automatiquement. Il existe également le « double » droit du sol, qui permet à l’enfant né en France d’obtenir la nationalité française dès l’origine, mais à la condition que l’un de ses parents soit lui aussi né en France.

 Pierre Serna Dans sa détestation du cosmopolitisme et de l’universalisme, l’extrême droite semble oublier que le droit du sol est une vieille coutume française issue de la monarchie. Des édits du roi proclament « qui pose son pied sur le sol de France est libre ». Cela va produire tout une législation au XVIIIe siècle pour contrôler les propriétaires des plantations des Antilles, qui se déplacent sur le territoire avec des esclaves. Bien entendu, ce principe n’est pas un principe républicain, mais c’est un principe français.

En quoi le droit du sol est-il fondateur de notre République ?

Pierre Serna Dans un premier temps, la Révolution va proclamer la citoyenneté universelle. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 affirme que tout homme dispose de droits naturels dès sa naissance et que ces droits naturels sont immédiatement transformés en droits positifs qui sont la citoyenneté. Tout individu naissant dans un espace défini est citoyen. C’est l’idée contre laquelle fulmine déjà le chantre anglais de la conservation Edmund Burke, dans ses Considérations sur la révolution française, selon laquelle il y aurait des droits universels et qu’il y aurait une citoyenneté qui serait attachée à n’importe quel espace et donc à n’importe quel sol au nom de principes intangibles qui sont ceux de l’humanité. Dans un second temps, la constitution de 1791 fonde le droit du sol. L’article 2 dit que sont citoyens français : ceux qui sont nés en France d’un père français ; ceux qui sont nés en France d’un père étranger. Ceux qui sont nés hors du royaume de parents étrangers et résident en France deviennent citoyens français après cinq ans de domicile continu dans le royaume, s’ils y ont en outre acquis des immeubles, épousé une Française, formé un établissement d’agriculture ou de commerce, et s’ils ont prêté le serment civique. Il ne s’agit pas d’une possibilité, mais d’un impératif. Le droit du sol est automatique. Il est raisonnable au sens de fondé sur la raison, puisqu’il stipule qu’il faut résider depuis cinq ans continus ou œuvrer à la vie économique ou participer par la conjugalité. Il faut enfin avoir prêté le serment civique. Le droit du sol implique ainsi un vouloir vivre ensemble. Ce sont les germes de la pensée républicaine. Le droit du sol induit le droit politique. Je vis dans ce pays, j’ai envie de participer, d’en faire partie et donc je partage le projet de ce pays. Le droit du sol est une liberté. Ce n’est pas un déterminisme du sang. La fondation du droit du sol est ­insécable de la Déclaration des droits de l’homme et du ­citoyen et d’un projet politique. Dans un troisième temps, la constitution républicaine de 1793, la plus démocratique de l’histoire de France, a jeté les bases du républicanisme. Elle n’établit aucune différence entre les hommes nés en France et ceux qui n’y sont pas nés. L’article 4 précise qu’est français « tout homme né et domicilié en France âgé de 21 ans », mais ajoute également « tout étranger âgé de 21 ans également et domicilié en France depuis une année, qui vit de son travail ou acquiert une ­propriété ou épouse une Française ou adopte un enfant ou nourrit un vieillard ». « Tout étranger », et c’est fondamental, « qui sera jugé par le corps législatif avoir bien mérité de l’humanité est admis à l’exercice de la citoyenneté ». La constitution de 1793 facilite donc l’obtention de la nationalité en réduisant le temps de ­séjour en France de cinq à un an, en introduisant des critères de bienfaisance républicaine. Tout étranger qui fait cela est digne de devenir français. Enfin, les députés, représentants directs du peuple, peuvent décider par le vote de qui devient français. Le fait de se signaler ailleurs dans le monde par des actes qui relèvent des idéaux républicains peut faire de vous un Français. Nous sommes là au-delà du droit du sol.

Jules Lepoutre L’histoire du droit du sol est ambivalente. Son origine remonte en réalité à l’Ancien Régime. À cette époque, la naissance sur le sol français manifeste l’allégeance personnelle au monarque et conduit, à elle seule, à l’attribution de la nationalité française. Les révolutionnaires conservent ce mécanisme et y adjoignent la condition de fixer sa résidence en France. Dès cette époque, et surtout au XIXe siècle, la naissance et la résidence en France deviennent des signes d’une « socialisation française » (comme l’écrit le politologue Patrick Weil) qui justifient l’octroi de la nationalité. Le droit du sol transcende donc les périodes, mais la République lui a donné une justification renouvelée, basée sur l’influence qu’exerce le milieu social sur les individus. Je n’irais donc pas jusqu’à dire que le droit du sol fonde notre République, mais il symbolise certainement son idéal d’intégration et d’universalité.

Éliane Assassi Il est profondément ancré dans notre tradition républicaine, puisque derrière la question de la nationalité réside celle de la citoyenneté. En France, depuis 1889, prime l’idée selon laquelle l’identité républicaine et la nationalité française ne font qu’une. Une grande partie de la population française (près d’un quart, selon l’Insee) a au moins un de ses grands-parents de nationalité étrangère. La France a toujours été une terre d’accueil et les conditions posées au droit du sol révèlent sa non-automaticité, propre à une certaine conception à la française de l’immigration : l’acquisition de la nationalité se fait parce que l’on est né en France, mais aussi parce que l’on y a été intégré par son parcours scolaire, l’école y étant obligatoire.

Quelles seraient les conséquences de sa remise en cause ?

Éliane Assassi Je ne peux pas faire l’impasse sur le coup porté au droit du sol en 2018 avec l’adoption de la loi « pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie », autrement dite « loi Collomb ». Je l’ai dénoncée vertement dans l’Hémicycle lors de la discussion des amendements qui visaient à remettre en cause le droit du sol sur le territoire de Mayotte. La conséquence de cette première remise en cause est insupportable… Depuis le 1er mars 2019, un enfant né à Mayotte de parents étrangers ne pourra acquérir la nationalité française au titre du droit du sol que si, à la date de sa naissance, l’un de ses parents au moins réside en France de manière régulière, sous couvert d’un titre de séjour, et de manière ininterrompue depuis plus de trois mois. Il s’agit là d’une première rupture de notre pacte républicain, sans ­parler de la fracture d’égalité entre la France métropolitaine et ­ultramarine. Si ce genre de mesure dérogatoire devait être multipliée ou, pire, que le droit du sol venait à être supprimé, un enfant né en France de parents étrangers pourrait, suivant le droit du pays d’origine de sa famille, se retrouver sans nationalité si la France la lui refuse. Or, plusieurs conventions internationales, dont la France est signataire, interdisent de créer des apatrides. En outre, tous les pays démocratiques prévoient que des étrangers puissent acquérir la nationalité du pays où ils sont installés moyennant certaines conditions propres à chacun. La légitimité du droit du sol a pu être liée aux besoins de la nation, mais elle est surtout, de mon point de vue, ancrée dans la vision de la société qu’elle porte : celle de l’ouverture de notre société démocratique sur le monde.

Jules Lepoutre En 2020, selon les chiffres de l’Insee, un peu plus de 20 000 enfants étrangers sont devenus Français par le fait de leur naissance et de leur résidence en France. La même année, plus de 650 000 enfants sont nés français par le droit du sang, grâce à leur filiation avec un ou deux parents français. L’acquisition par le seul droit du sol (naissance et résidence) est une goutte d’eau ! Notre conception du droit de la nationalité tend par ailleurs à ­assimiler ces enfants français par le sol et le sang. Les premiers sont socialisés au milieu français par l’école (par la fréquentation du lieu, mais aussi par la transmission des savoirs), les seconds par leur famille (à tout le moins). Supprimer le droit du sol reviendrait donc à reléguer l’école et à juger que seule la filiation est apte à transmettre de plein droit la nationalité. Plus prosaïquement, les étrangers nés en France seraient renvoyés vers la procédure de naturalisation, beaucoup plus aléatoire et incertaine.

La proposition de l’abandonner range-t-elle le RN parmi les partis antirépublicains ?

Jules Lepoutre Cette proposition n’est pas neuve et, malheureusement, pas propre à l’extrême droite. La droite des années 1980 et du début des années 1990, celle de Jacques Chirac, Charles Pasqua, Valéry Giscard d’Estaing, Pierre Mazeaud, etc., proposait déjà la suppression du droit du sol. Le pas ne fut jamais franchi, mais l’hostilité à droite de l’échiquier politique demeure. Les modalités d’exercice du droit du sol sont d’ailleurs régulièrement revues dans un sens restrictif (dernièrement en ce qui concerne les naissances à Mayotte). La tradition républicaine, quant à elle, place les individus sous l’empire des lois et non du pouvoir personnel. Or, comme le droit du sol fonctionne sur le seul fondement de critères objectifs et inclusifs (la naissance, la résidence et l’écoulement du temps), il ne laisse aucunement place à l’appréciation individuelle de l’autorité. Supprimer le droit du sol s’inscrit ainsi dans le projet d’une soumission des étrangers au fait du prince, contre l’idéal républicain.

Éliane Assassi La citoyenneté et la nationalité sont intimement liées, et même inextricables selon moi. Aussi, empêcher d’accéder à la nationalité française et donc à la citoyenneté française toute une frange de la population qui y est née et y a évolué des années durant, voire toute sa vie, revient à s’attaquer à nos principes républicains et démocratiques. Cela viserait à exclure de la ­citoyenneté de jeunes adultes qui n’ont généralement connu que la France, qui y ont été scolarisés et intégrés. Il faudrait au contraire, selon moi, assouplir les conditions d’accès à la citoyenneté de jeunes étrangers résidant en France au ­moment de l’adolescence. Car le vivre-ensemble ne peut se construire par des politiques d’exclusion de la citoyenneté. Donc, oui, en portant cette proposition, comme tant d’autres d’ailleurs, le Rassemblement national est clairement un parti antirépublicain.

Pierre Serna L’extrême droite est contre-républicaine. Elle appartient à cette lignée qui, depuis que Burke a posé les fondements de la contre-révolution, renaît de génération en génération sous des oripeaux différents, mais qui fondamentalement est complice de la droite ­radicale qui l’a précédée dans la haine de ce qu’elle considère être l’étranger. L’étranger peut être parmi nous. C’est la détestation de classe inventée pendant la Révolution qui désigne le peuple comme étranger à la citoyenneté. Au XIXe siècle, la xénophobie va devenir cette figure contre-républicaine. La citoyenneté universelle est une citoyenneté raisonnable, au sens de la raison. On est contre-républicain si on n’accepte pas l’idée raisonnable, c’est-à-dire fondée sur la raison, que l’étranger en soi n’est pas un danger, que l’étranger, parce qu’il est né ailleurs, parce qu’il a une culture ou une religion différente, ne constitue pas une menace en soi. La contestation du droit du sol, c’est le rejet de l’égalité.

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Le Figaro

Revalorisation du Smic, hausse des prestations sociales, prix du tabac... Ce qui change au 1er mai

Baptiste RENAUT

Pour faire face à l'inflation mais aussi pour sortir du régime d'exception instauré pendant l'épidémie de Covid, l'entrée dans le mois de mai sera marquée par des changements de réglementations.

Le passage au mois de mai s'accompagne de changements, notamment concernant les salaires, et d'une hausse de certaines allocations. Celles-ci interviennent en réponse à l'augmentation de l'inflation, évaluée à 4,5% en mars par l'Insee. Le Figaro fait un tour d'horizon des différentes augmentations, mais aussi des évolutions qui interviendront le 1er mai.

Augmentation automatique du Smic

Le Smic va bénéficier d'une augmentation automatique de 2,65% en début de mois. Une disposition prévue par le Code du travail dès lors que l'indice des prix à la consommation connaît une hausse de plus de 2% par rapport à son niveau au moment de l'établissement du dernier montant du Smic. Or, l'Insee, qui publie cet indice, a relevé une augmentation des prix à la consommation de 2,65% en mars par rapport à la période à laquelle le dernier montant du Smic a été établi.

Cette hausse correspond à une augmentation de 33 euros nets par mois. Le Smic atteindra ainsi 1645,58 euros bruts mensuels (1302,64 euros nets) pour 35 heures de travail hebdomadaires. Le Smic horaire brut passera de 10,57 à 10,85 euros. À Mayotte, où le salaire minimal est différent en raison du statut institutionnel de l'île, le Smic horaire brut est porté de 7,98 à 8,19 euros, soit un montant mensuel brut de 1242,15 euros.

De manière similaire, l'indice minimum de traitement des agents publics va être relevé au niveau du Smic afin d'éviter que la rémunération de certains fonctionnaires ne passe sous le niveau du salaire minimum. À partir du 1er mai prochain, le minimum de traitement dans la fonction publique passera donc de 1607,31 à 1 649,48 euros bruts mensuels pour un temps plein. Suivant l'augmentation du Smic, la rémunération minimale des personnes en contrat professionnel et des alternants augmentera aussi de 2,65% le 1er mai prochain.

Hausse des prestations sociales

Les prestations versées par les Caisses des allocations familiales (Caf) seront aussi revalorisées de 1,8% le 1er mai. Cette hausse concernera donc le revenu de solidarité active (RSA), les allocations familiales, l'allocation de base pour jeunes enfants, la prestation partagée d'éducation de l'enfant (PreParE), l'allocation de rentrée scolaire, le complément de mode de garde, la prime d'activité. En outre, le relèvement de l'Allocation adulte handicapée (AAH) de 903,60 à 919,86 euros, décidé en avril, sera effectif à partir du versement de début mai.

Variations du prix du tabac

Les Douanes françaises ont également mis à jour pour le mois de mai les prix de vente au détail du tabac. À compter du 1er mai, les prix de certains paquets vont fluctuer. De nombreux paquets connaîtront une baisse de leur prix de 10 centimes, comme par exemple ceux des marques Rothmans et Vogue. D'autres paquets verront leur prix augmenter, comme ceux de la marque Winston, qui seront 10 centimes plus chers. La liste exhaustive des évolutions des prix peut être consultée sur la nomenclature des Douanes françaises.

Fin de certains dispositifs d'exception pour la lutte contre le Covid-19 en entreprise

Le début du mois de mai marquera également la fin de certains dispositifs dérogatoires mis en place en entreprise pour faciliter la lutte contre l'épidémie de Covid-19. La loi renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire, adoptée en janvier dernier, offrait la possibilité de reporter certaines visites médicales auprès des services de santé au travail afin de permettre à ces services de se mobiliser dans la campagne de vaccination contre le virus. Ainsi, il était possible dans les entreprises de repousser à une date ultérieure la visite d'information et de prévention (VIP) périodique ainsi que l'examen médical d'aptitude périodique. À partir de ce 1er mai, ce régime d'exception prendra fin et les services de santé au travail ne pourront plus repousser les visites obligatoires.

De même, afin de faciliter la distanciation sociale entre les salariés pendant l'épidémie, le ministère du Travail avait autorisé les entreprises à ouvrir des emplacements de restauration supplémentaires, et ce même si ces emplacements ne disposaient pas de tous les équipements et dispositifs réglementaires. Ce régime d'exception en entreprise prendra également fin le 1er mai.

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PODCAST - L'impôt est-il juste ? Le Moment Philo, par Aziliz Le Corre

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Affaire Orpea : l'audit indépendant confirme des dysfonctionnements

Le groupe d'Ehpad privés avait mandaté en février des cabinets indépendants pour évaluer les accusations du livre-enquête «Les Fossoyeurs».

Réforme des retraites : «Il y a une place importante pour de la concertation», assure Élisabeth Borne

Emmanuel Macron souhaite un report progressif de l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans, avec une clause de revoyure à 64 ans.

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Les organisations syndicales s'inquiètent de la poussée de l'extrême droite, tandis que les patrons insistent sur les réformes à mener pour le président réélu.

Le Figaro

Procès, reconversions, exercice illégal... Six mois après, la colère intacte des soignants non-vaccinés

Océane Herrero

ENQUÊTE - Suspendus depuis septembre, ils refusent toujours de se plier à l'obligation vaccinale. Et se mobilisent pour protester contre ce qu'ils considèrent comme une injustice.

Dans une autre vie, Marine* 24 ans, était aide-soignante dans un hôpital. Désormais, elle travaille dans une usine d'œufs - «mais ça me convient», s'empresse-t-elle de dire. «Finalement, je n'ai pas perdu en salaire». La bascule a eu lieu le 15 septembre dernier, lorsque l'obligation vaccinale imposée aux soignants contre le Covid-19 est entrée en vigueur. La jeune aide-soignante n'a pas supporté cette obligation qu'elle a vécu comme une violence, et a démissionné. «Je ne supporte pas qu'on me mette des contraintes», se targue-t-elle.

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Tous les soignants non-vaccinés n'ont pas forcément posé leurs démissions. Certains sont désormais dans des limbes professionnels : ils sont «suspendus». Selon les chiffres du ministère de la Santé, quelque 15.000 personnels des établissements et services sanitaires et médico‑sociaux l'ont été au 15 septembre, car ils refusaient de se faire vacciner contre le virus. En octobre, les deux tiers s'étaient finalement pliés aux règles, selon Olivier Véran. Resteraient donc quelques centaines ou milliers d'irréductibles, sans que le ministère soit en mesure de les dénombrer exactement.

Sur les groupes Facebook où ils se rassemblent, ces soignants empêchés d'exercice s'épanchent en tout cas sur leur quotidien : celui de personnes arrachées à leurs fonctions contre leur gré. Mais aucunement prêts à revenir sur leur décision. «Officiellement, on est toujours salariés de l'entreprise», explique Jennifer, également aide-soignante. Cela signifie qu'en principe, ils n'ont pas le droit d'avoir une activité professionnelle, et qu'ils n'ont pas droit au chômage. Ils n'ont donc pas de ressources.

Alors certains, comme Jennifer, resquillent. L'aide-soignante à domicile, qui s'occupait de personnes âgées dans son ancien travail, a accepté d'être cantinière à l'école du village pendant quelques mois. Puis elle a été contactée par des familles dont les parents étaient pris en charge par son ancien employeur. «Ils avaient envie que leurs proches voient la même aide-soignante tous les jours», explique-t-elle. Désormais, et alors qu'elle a interdiction d'exercer, Jennifer accompagne cinq personnes âgées au quotidien.

Fond de défiance

Derrière cet entêtement, la croyance ancrée que les politiques et les médias surestiment les dangers du Covid. «Cette maladie est tragique, mais elle n'est pas plus grave qu'une famine», croit savoir Jennifer. À l’inverse, ces soignants qui citent régulièrement parmi leurs sources le site Réinfocovid, du controversé docteur Louis Fouché, estiment que les dangers des vaccins sont tus. «Ils ont fait 500.000 morts en Europe», affirme Catherine* médecin généraliste suspendue, qui admet dans la foulée que ce chiffre n'est «pas vérifié» et qu'il est déduit du fait que les autorités «minimiseraient de l'ordre de 1 à 10% le nombre de décès liés au covid».

Les soignants suspendus ou qui ont tout simplement démissionné alimentent un ressentiment fort à l'égard de l'hôpital. Ils sont plusieurs à envisager de changer totalement de voie. «Au plus fort de la crise, on nous a forcés à porter des sacs-poubelles pour nous protéger, et maintenant, on nous jette comme des malpropres», juge Nina, dont les collègues, même réticentes, ont choisi de se plier à l'obligation. L'aide-soignante poursuit en évoquant une théorie faisant florès dans les milieux conspirationnistes : «ce sont des vaccins expérimentaux, ce n'est pas clair. La vaccination obligatoire sert les profits des labos et du gouvernement», affirme-t-elle.

Devant la justice

Catherine, elle, a pu utiliser sa contamination au coronavirus, en janvier, pour réintégrer l'établissement du sud de la France dans lequel elle exerçait. Mais pour une durée limitée. Au bout de quatre mois, il lui faudra à nouveau partir. Elle envisage, comme certains soignants «qui déménagent en Suisse ou en Belgique», d'aller s'installer ailleurs, pour continuer à esquiver la vaccination.

Car en France, les espoirs de voir la loi obligeant les soignants à la vaccination abrogée s'amenuisent. Marine Le Pen, candidate à la présidentielle qui proposait de réintégrer ces professionnels de santé, a perdu l'élection. Plusieurs procédures visant à faire annuler les suspensions ont été rejetées par la justice. Certaines ont abouti, mais dans des cas très particuliers : ceux de soignants qui étaient en arrêt maladie au moment de l'entrée en vigueur de l'obligation le 15 septembre.

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«Pour ces soignants, il a été décidé que la suspension [et donc l'arrêt de paiement du salaire, NDLR] ne pouvait pas intervenir avant la fin de leur arrêt maladie», explique Maître Daniel Guyon, avocat au barreau de Montpellier, qui a défendu de tels cas. Dans les mêmes circonstances, des suspensions de soignants ont également été annulées par les tribunaux administratifs de Rennes ou de Grenoble. Mais cela n'empêche pas ces soignants d'avoir obligation de présenter leur preuve de vaccination à la fin de leur arrêt maladie.

Alors que les mouvements anti-passe sanitaire se sont essoufflés ces derniers mois, ces soignants «en lutte» comme le clame Elsa Ruillere, porte-parole d'un collectif dédié, veulent croire en la survie de leur mouvement. L'avocat Daniel Guyon anticipe, lui, une nouvelle vague de suspensions, avec des soignants qui refuseraient de faire leur dose de rappel dans les semaines à venir.

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Exposition à la pornographie sur Omegle : le gouvernement va saisir la justice

Le site Kool Mag, un magazine en ligne de parentalité destiné aux pères, a publié une enquête dénonçant la présence d'exhibitionnistes d'âge mûr sur cette plateforme très fréquentée par des jeunes.

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Le Figaro

Abigail Shrier: «Ados transgenres, un aller sans retour possible»

Nicolas Ungemuth

EXTRAITS EXCLUSIFS - Dans Dommages irréversibles, un saisissant essai jamais idéologique mais purement factuel, la journaliste au Wall Street Journal montre comment des adolescentes américaines décident de changer de sexe sous l’influence d’internet. Un phénomène qui pourrait bientôt toucher la France.

La dysphorie de genre, anciennement appelée «trouble de l’identité de genre», se caractérise par un malaise profond et persistant vis-à-vis de son sexe anatomique. […]. Historiquement, elle n’a concerné qu’une infime partie de la population (environ 0,01 %) et presque exclusivement des garçons. Au cours de la dernière décennie, la donne a changé de façon spectaculaire. L’Occident a vu une augmentation subite du nombre d’adolescents affirmant souffrir de dysphorie de genre et s’identifiant comme «transgenres».

Pour la première fois dans l’histoire de la médecine, des adolescentes de sexe féminin à la naissance ne sont pas seulement présentes parmi ceux qui s’identifient ainsi, mais constituent la majorité du groupe. Pourquoi? Que s’est-il passé? Comment un groupe d’âge (les adolescents) qui avait toujours été minoritaire parmi les personnes concernées en est-il venu à constituer la majorité?

La solitude des ados à l’ère numérique

Aux États-Unis, l’adolescence est pratiquement synonyme chez les filles d’angoisse de ne pas être physiquement à la hauteur. […] Les personnages des réseaux sociaux - c’est-à-dire les «amis» les plus intéressants pour les ados d’aujourd’hui et avec lesquels ils passent le plus de temps - ne présentent pas de telles imperfections. Soigneusement choisies et «facetunées», leurs photos définissent un standard de beauté qu’aucune fille réelle ne peut atteindre. Et elles sont constamment dans la poche des adolescentes, nourrissent leurs craintes de ne pas être à la hauteur, alimentent leur obsession pour leurs propres défauts ou ce qu’elles perçoivent comme tels, tout en les exagérant considérablement. Beaucoup d’adolescentes de la génération Z qui tombent dans les filets du phénomène transgenre appartiennent à la classe moyenne supérieure.

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Maternées par des parents pour qui «élever» est un verbe actif, voire l’œuvre d’une vie, elles sont souvent des élèves brillantes. Jusqu’à ce que la folie transgenre les frappe, ces adolescentes se distinguent par leur gentillesse, leur serviabilité et leur absence totale de rébellion. […] Internet ne leur laisse jamais un jour, ni même une heure, de répit. Elles veulent ressentir les émotions fortes de l’amour adolescent, mais la plus grande partie de leur vie se passe sur un iPhone. Elles essaient l’automutilation. Elles tâtent de l’anorexie. Les parents les envoient chez des psychiatres qui leur prescrivent des médicaments en guise de ouate pour amortir leurs humeurs, ce qui aide - à moins que ressentir quelque chose n’ait été le but.

Gayatri, un cas problématique parmi d’autres

Gayatri a toujours été «très fille», m’a dit son père, immigrant indien et médecin. Enfant, elle adorait Dora l’exploratrice et les princesses de Disney. Au collège, une de ses amies de l’école primaire a «transitionné»: elle a commencé à se bander la poitrine, a annoncé qu’elle avait un nouveau nom, et a demandé aux autres d’utiliser les pronoms masculins pour s’adresser à elle. Les parents de Gayatri se présentaient comme progressistes. À l’époque, ni l’un ni l’autre n’a fait grand cas de ce changement, qui n’a pas semblé impressionner leur fille. Mais l’année suivante, en troisième, les parents de Gayatri lui ont acheté un ordinateur portable et - après maintes discussions - un smartphone. Elle s’est mise à passer beaucoup de temps sur Tumblr et DeviantArt, le site de partage artistique qui séduit une grande audience transgenre.

Les « likes » et les émojis qui pleuvaient sur son profil Instagram parlaient d’eux-mêmes: cette nouvelle identité était une version upgradée d’elle-même

Elle a commencé à parler d’identité de genre à sa mère. Ses parents ne se doutaient pas de la corrélation entre ses propos et le temps passé sur internet. L’été est arrivé et les longues journées se sont profilées devant elle comme une main tendue. Tous ses moments libres, Gayatri les passait sur internet. Un jour, Gayatri a lancé l’idée de commencer un traitement à la testostérone et de subir une «chirurgie du haut». Ses parents se sont alarmés. Elle agissait à leur insu. Ex-balourde de la classe, Gayatri s’était réinventé une personnalité d’ado transgenre branchée. Les «likes» et les émojis qui pleuvaient sur son profil Instagram parlaient d’eux-mêmes: cette nouvelle identité était une version upgradée d’elle-même. En tant que «garçon trans», Gayatri avait des amis - beaucoup d’amis.

Chiffres et tendances

En 2016, Lisa Littman, gynécologue-obstétricienne devenue chercheuse en santé publique et mère de deux enfants, parcourait les réseaux sociaux lorsqu’elle a remarqué une singularité statistique: plusieurs adolescents, pour la plupart des filles, de sa petite ville du Rhode Island se déclaraient transgenres - tous au sein du même groupe d’amis […]. Le Dr Littman ne connaissait pratiquement rien à la dysphorie de genre. […] Mais elle en savait suffisamment pour constater que les chiffres étaient beaucoup plus élevés que la prévalence attendue. […] La hausse, effectivement, s’est révélée sans précédent. Aux États-Unis et dans le monde occidental, on constatait un pic soudain d’adolescentes déclarant une dysphorie de genre - la pathologie associée à la désignation sociale «transgenre».

Aux États-Unis, 2 % des lycéens s’identifient aujourd’hui comme transgenres, selon une enquête menée par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies

Entre 2016 et 2017 aux États-Unis, le nombre d’interventions en chirurgie transgenre pour les jeunes femmes a quadruplé, cette population représentant soudain - comme on l’a vu - 70 % de toutes les interventions en chirurgie transgenre. En 2018, le Royaume-Uni a signalé une augmentation de 4400 % par rapport à la décennie précédente du nombre d’adolescentes cherchant à obtenir des traitements de genre. [...] Au cours de la dernière décennie, comme le Dr Littman l’a découvert, les chiffres de la dysphorie de genre chez les adolescents ont bondi dans l’ensemble du monde occidental. Aux États-Unis, la prévalence a augmenté de plus de 1000 %. 2 % des lycéens s’identifient aujourd’hui comme «transgenres», selon une enquête menée en 2017 auprès des adolescents par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies. En 2016, les personnes assignées femme à la naissance représentaient 46 % de toutes les chirurgies de réattribution sexuelle aux États-Unis. Un an plus tard, ce pourcentage était de 70 %.

YouTube et testostérone: le rôle des influenceurs du net

Alex Bertie, un youtubeur anglais FtM («Female to Male», NDLR), sans doute le plus populaire (300.000 abonnés), a tenu un vlog (blog vidéo) sur sa première année de testostérone. «C’est le jour que je n’aurais jamais osé espérer, s’enthousiasme-t-il, adorable garçon à la mâchoire ombrée. Ça fait officiellement un an que je suis sous testostérone. Avant les hormones, je souffrais de la haine de soi, de la jalousie et de l’envie, je voulais constamment m’isoler du reste du monde… Aujourd’hui, un an après avoir commencé les hormones, je ne pourrais pas être plus heureux! Les changements apportés par la testostérone ont vraiment amélioré ma qualité de vie et redessiné mes projets d’avenir.» Sa voix est plus grave. Ses épaules sont plus larges, ses bras plus imposants, sa mâchoire carrée. Sa graisse est redistribuée (moins dans les cuisses et les hanches). Et le plus réjouissant pour lui: ses règles ont disparu. «Heureusement, après deux mois de T, elles se sont complètement arrêtées, Dieu merci. Cette année, j’ai aussi fait la chirurgie du haut. C’est un truc à part. Je pourrais consacrer un million de vidéos à la chirurgie du haut. Associé aux hormones, cela a carrément fait disparaître ma dysphorie de genre. Donc, en gros, la testostérone… c’est génial.» […]

Les gourous de YouTube et d’Instagram sont là pour le fun, et les risques accrus de divers cancers et d’hystérectomie prophylactique ne sont pas vraiment fun

Tous les vlogueurs trans ne partagent pas la modération de Chase. Le gourou Instagram MtF (Male to Female, NDLR) Kaylee Korol, femme frêle aux cheveux bleus comme ses yeux et qui ressemble à une adolescente ordinaire, offre ce «conseil trans»: «Vous n’avez pas besoin d’être sûrs à cent pour cent d’être trans pour essayer les hormones, vraiment, assure Kaylee à ses followers. Vous pouvez essayer les hormones pendant trois mois. Après cette période, il commence à y avoir des effets permanents, mais avant, vous pouvez simplement tester et voir comment vous vous sentez. C’est génial, c’est aussi simple que ça. Les hormones ne doivent pas vous effrayer.» Inutile, donc, d’avoir la certitude d’être trans pour prendre des hormones. En fait, Kaylee ajoute que le traitement hormonal est «probablement le meilleur moyen de savoir si vous êtes trans ou non». Il est prouvé que la testostérone a des effets secondaires néfastes, mais vous en entendrez rarement parler. Les gourous de YouTube et d’Instagram sont là «pour le fun», et les risques accrus de divers cancers et d’hystérectomie prophylactique ne sont pas vraiment fun.

Des traitements loin d’être anodins

La testostérone épaissit le sang. Les filles transidentitaires reçoivent une dose de testostérone 10 à 40 fois supérieure à ce que leur corps pourrait normalement supporter pour produire les changements qu’elles recherchent. Selon certaines indications, les femmes biologiques recevant ces doses de testostérone auraient un risque de crise cardiaque près de cinq fois supérieur à celui des femmes, et deux fois et demie supérieur à celui des hommes. Le dosage étant déterminé par l’apparence physique désirée - plutôt que par le traitement d’une maladie -, il obéit à des critères esthétiques et non pas médicaux. On justifie généralement la testostérone comme un traitement de la «dysphorie de genre», mais les endocrinologues qui la prescrivent semblent rarement évaluer ses effets sur la dysphorie du patient. Ils examinent plutôt son taux sanguin pour s’assurer que la testostérone reste dans la fourchette normale pour un homme. […] Peu de temps après la prise d’hormones mâles, des changements permanents se produisent.

Les effets à long terme comportent une augmentation des taux de diabète, d’accidents vasculaires cérébraux, de caillots sanguins, de cancers […] Globalement, le risque de mortalité augmente

Si une fille biologique regrette sa décision et arrête la testostérone, sa pilosité corporelle et faciale restera probablement en place, tout comme son excroissance clitoridienne, sa voix grave et peut-être même la masculinisation de ses traits faciaux. Même si des doses massives de testostérone doivent être maintenues pour que les effets de la transition se poursuivent, l’élimination de la T ne ramène pas l’adolescente à son point de départ. La testostérone s’accompagne également de douleurs et de désagréments. Il y a le problème de l’atrophie vaginale, mais aussi des douleurs musculaires, des crampes sévères dues à l’endométriose, une hausse de la sudation, des sautes d’humeur et de l’agressivité. Les effets à long terme comportent une augmentation des taux de diabète, d’accidents vasculaires cérébraux, de caillots sanguins, de cancers et, comme nous l’avons vu, de maladies cardiaques. Globalement, le risque de mortalité augmente. Il existe un dernier risque, inévitable, dû au fait qu’aucune patiente sur la Terre ne prend son traitement exactement à la même heure: à un moment donné, une jeune fille sous T se fera une injection un jour ou deux après la prise prévue. […] Après tous ces risques et ces sacrifices insensés, au moins la dysphorie a disparu, non? En fait, il n’existe aucune étude à long terme indiquant que la dysphorie de genre ou les idées suicidaires diminuent après une transition médicale. Souvent, la dysphorie d’une jeune femme augmente avec la testostérone, car elle se rend compte que même avec une voix d’homme, des poils, une mâchoire carrée, un nez rond et une barbe fournie, elle ne ressemble pas tout à fait à un homme.

Les «détransitionneuses»: celles qui tentent de faire machine arrière

Presque toutes les détransitionneuses à qui j’ai parlé sont percluses de regrets. Si elles ont pris de la testostérone quelques mois seulement, elles ont une voix étonnamment masculine qui restera grave. Si elles ont été sous T pendant plus longtemps, elles souffrent de la gêne d’avoir une géographie intime inhabituelle: un clitoris élargi qui ressemble à un petit pénis. Elles détestent leur barbe naissante et leur pilosité corporelle. Elles vivent avec une poitrine lacérée et des tétons masculins (oblongs et plus petits) ou des rabats de peau qui ne ressemblent pas à des tétons. Chez celles qui ont conservé leurs ovaires, une fois privé de testostérone, le tissu mammaire se gonfle au retour des règles d’un liquide qui, souvent, n’est pas correctement drainé. […] Les désisteuses et détransitionneuses à qui j’ai parlé m’ont toutes dit qu’elles étaient sûres à 100 % d’être trans à vie - jusqu’à ce que, soudainement, elles ne le soient plus. Presque toutes reprochent à leur entourage adulte, en particulier les professionnels de la santé, d’avoir encouragé et facilité leur transition.

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Le Figaro

Crédit immobilier : leur dossier a été refusé malgré un faible endettement

Guillaume Errard

DÉCRYPTAGE - De nouveaux critères sont de plus en plus pris en compte par les banques pour accorder ou refuser un prêt immobilier.

Depuis 2019, la donne a changé pour obtenir un crédit immobilier. Vous ne pouvez plus emprunter sur une durée supérieure à 25 ans (27 ans si vous achetez un logement neuf) et votre taux d'endettement ne doit pas dépasser 35%. Bien que facultatives, ces mesures étaient vivement recommandées par les autorités financières jusqu'au 31 décembre 2021. Depuis le 1er janvier 2022, elles sont obligatoires. Les banques peuvent toutefois déroger à ces règles mais pour seulement 20% de la «production trimestrielle de nouveaux crédits» souligne le Haut conseil de stabilité financière présidé par le ministre de l'Économie. À condition que les emprunteurs soient des primo-accédants ou achètent une résidence principale. Autant dire que la marge est réduite pour ceux qui espèrent accéder à la propriété.

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Mais à force d'entendre parler d'endettement, les particuliers ont sans doute cru qu'il suffisait de ne pas dépasser le taux maximum de 35% pour obtenir un crédit immobilier. Que nenni ! Certes, la demande est souvent refusée automatiquement (hors dossiers dérogatoires) si ce seuil est dépassé. Mais ce n'est pas pour autant que vous décrocherez systématiquement le fameux sésame si votre taux d'endettement est inférieur à 35%. Vous devez également soigner d'autres critères que les banques scrutent avec attention. En tête le fameux reste-à-vivre (le minimum légal nécessaire pour payer les dépenses du quotidien comme l'alimentaire, l'habillement, les transports ou encore les loisirs, NDLR) qui doit permettre aux emprunteurs de faire face à l'inflation galopante. Dès lors, en plus d'un apport d'au moins 10% du montant du logement, une épargne de plusieurs milliers voire dizaines de milliers d'euros, qui ne sera pas utilisée pour financer l'achat du bien, est plus que recommandée. Elle vous permettra d'éviter de souscrire un crédit à la consommation en cas de dépenses imprévues.

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Et ce n'est pas tout : de nouveaux critères sont entrés dans la danse. La crise sanitaire a donné envie à plusieurs ménages de s'installer dans des villes périphériques autour des grandes villes ou à la campagne. Quitte à s'éloigner un peu de leur lieu de travail. Une nouvelle donne qui est désormais prise en considération par les banques. «Nous avons enregistré des refus de prêt en raison de la charge financière trop importante que cet éloignement allait représenter en termes de carburant voire d'achat d'une deuxième voiture», affirme Sandrine Allonier, directrice des études de Vousfinancer qui a récemment interrogé les 200 agences du courtier sur les critères d'octroi de crédit immobilier. Ce qui pousse certaines banques à limiter, dans ces cas précis, l'endettement maximum à 30%, au lieu de 35%.

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La nouvelle donne écologique, Emmanuel Macron veut en faire l'une des priorités de son second mandat présidentiel. Les passoires thermiques, autrefois négligées, sont désormais dans l'œil du cyclone. À tel point que dès le 1er janvier 2023, la location est interdite pour 90.000 d'entre elles. Mais même si vous avez prévu d'occuper votre futur logement, classé F ou G, sachez que vous devrez être vigilant aux coûts que pourrait représenter l'achat de ce bien certes décoté mais nécessitant des travaux de rénovation (classique et/ou énergétique).

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Plus d'un courtier Vousfinancer sur deux affirme que les banques sont plus regardantes sur la performance énergétique du bien qui peut impacter votre budget. «Les banques sont attentives à ce que la part des travaux à financer ne soit pas démesurée par rapport à la valeur du bien immobilier, ce qui pourrait entraîner un risque de moins-value en cas de revente et conduire à un non-remboursement du prêt», analyse Sandrine Allonier. Une raison supplémentaire, pour ceux qui en ont les moyens, de se constituer une épargne solide afin notamment de prévoir une hausse du coût des matériaux.

Bref, l'endettement n'est pas le seul critère pris en compte par les banques. Pire, des ménages, qui affichaient un taux d'endettement pourtant inférieur au maximum autorisé, n'ont pas réussi à obtenir un crédit immobilier. La raison ? La distance domicile-travail jugée «trop élevée» et les charges, notamment d'essence, qu'elle entraîne. Face à la flambée des prix de l'immobilier en centre-ville, de plus en plus de ménages doivent s'excentrer à plusieurs dizaines de kilomètres de leur lieu de travail pour acheter un logement moins cher et plus grand. «À partir de 30 kilomètres, cela pose problème aux banques, confie Sandrine Allonier. Et même si vous vous déplacez en train, certaines s'inquiètent des risques de grève». Le dossier de ces particuliers a été refusé alors que le taux d'endettement est parfois (très) faible.

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C'est le cas d'un couple de primo accédants, gagnant 3000 euros par mois à deux, qui envisageait d'acheter une maison avec jardin à 35 kilomètres de Lorient. Leur demande de crédit a été refusée malgré un taux d'endettement de 32% parce que leurs charges fictives liées aux 70 allers-retours quotidiens entre leur domicile et leur bureau, ont été estimées à 560 euros par mois à deux et jugées trop élevées. Idem pour un autre couple - elle est assistante de vie et lui employé - gagnant 3000 euros par mois : leur projet d'achat d'une maison avec jardin est tombé à l'eau pour la même raison, malgré un taux d'endettement de 27% et un apport de 10%.

Même les ménages aisés ne sont pas épargnés. C'est le cas d'un fonctionnaire dans la police nationale et une salariée qui, en dépit de leurs 5000 euros de revenus mensuels, n'ont pas pu trouver un logement dans les Alpes-Maritimes où ils travaillent. Le couple a dû se rabattre sur le Var, à environ 100 kilomètres. Refus de la banque malgré un taux d'endettement de 33%. Même punition pour une célibataire, infirmière à domicile, voulant acheter une maison près de Rouen (76). Son profil a été jugé «trop risqué» alors que son taux d'endettement est de 21% (!) et son reste-à-vivre s'élève à 2500 euros par mois !

Pour finir, une bonne nouvelle : une vendeuse et un employé, gagnant 2650 euros à deux par mois, ont eux réussi à obtenir un crédit immobilier. Et pourtant, avant d'obtenir une réponse positive, ces locataires ont dû essuyer 3 refus ! Et ce, malgré un apport de 60.000 euros et un taux d'endettement de 26%. La raison ? Le couple a jeté son dévolu sur un logement situé à 40 kilomètres de Montpellier. Trop loin pour la banque. Leur opiniâtreté a payé et ils pourront accéder à la propriété.

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Le Figaro

Covid-19, ce qu'il faut savoir cette semaine: le virus s'obstine

Camille Lestienne

Covid long, Chine paralysée... à travers le monde, la maladie persiste malgré la baisse des contaminations en France.

Bonjour,

On aurait en France tendance à l'oublier ce Covid, tout occupés que nous sommes par les élections, les tractations politiques et la guerre à nos portes. Mais pour les trois quarts des personnes ayant été hospitalisées, la maladie s'attarde. Les symptômes persistent et on parle de Covid long. En Chine où la population est peu vaccinée et l'hôpital vacillant, les autorités s'accrochent à la stratégie zéro Covid. Tant pis pour la population, éprouvée par les confinements, et l'économie mondiale, menacée par la paralysie de son fournisseur. Aux États-Unis, on fait le bilan, meurtrier, de la maladie. Le Covid y était la troisième cause de décès l'an dernier.

Bonne lecture,

Camille Lestienne, journaliste au Figaro

1. Persistance des symptômes

Une nouvelle étude britannique permet d'en savoir plus sur ce qu'on appelle communément le «Covid long», à savoir la persistance ou l'apparition de symptômes dans les trois mois après l'infection par le Sars-Cov-2, pour une durée d'au moins deux mois. Selon les chercheurs, seul un malade hospitalisé pour Covid sur quatre se sent complètement rétabli un an après avoir contracté le virus. Les facteurs de risque après hospitalisation? Être une femme, être obèse et avoir été placé sous assistance respiratoire. Les symptômes les plus fréquents sont une fatigue sévère, des douleurs musculaires, un essoufflement et des troubles du sommeil. Mais le Covid long ne touche pas que les malades ayant dû être hospitalisés. Certaines personnes souffrent de séquelles persistantes après une forme peu sévère de la maladie avec une «une maladie qui “se chronicise”», selon l'infectiologue Dominique Salmon Céron.

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Où en est l'épidémie en France? Le nombre de personnes hospitalisées avec le Covid-19 en France (et non seulement pour Covid) continue de reculer légèrement, selon les chiffres publiés mercredi par Santé publique France. Les contaminations sont en net recul. La moyenne des infections sur les sept derniers jours s'établit à 73.016 contre 94.565 il y a une semaine.

Les chiffres à retenir

  • 1658 malades en soins critiques (-9 depuis la veille)
  • 24.431 patients hospitalisés (-272 depuis la veille)
  • 67.711 nouveaux cas détectés
  • 147 décès en 24 heures à l'hôpital (145.579 morts depuis le début de l'épidémie à l'hôpital et en Ehpad)
  • 53,4 millions personnes ont un schéma vaccinal complet (79,2% de la population)
  • 41 millions de doses de rappel administrées

Source : Santé publique France au 27 avril

2. L'économie mondiale à l'épreuve du confinement chinois

De nombreuses usines de tissage et de teinture se situent dans la région de Shanghaï. Les retards de production dans cette zone vont se répercuter sur toute la chaîne, partout dans le monde.

Face à la vague Omicron, la Chine s'accroche à sa stratégie zéro Covid au détriment de la population et de l'économie du pays. Alors que le bilan des morts s'alourdit à Shanghai, les habitants confinés depuis le début du mois s'exaspèrent de la censure d'une vidéo dénonçant les conditions d'approvisionnement et le chaos des centres de quarantaine. Pékin à son tour tremble après une hausse des cas positifs. La paralysie de plusieurs grandes villes fait craindre de graves répercussions sur l'économie mondiale. «Un ralentissement prolongé en Chine aurait des retombées mondiales substantielles», a déclaré la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva. Si certains patrons espèrent une réouverture du pays, d'autres n'y croient pas. «Tout le monde est terrorisé par le Covid et le gouvernement sait que les hôpitaux ne pourront pas gérer l'afflux de cas graves, assure l'un d'entre eux. Sa priorité est la paix sociale.» En attendant, après avoir longtemps composé avec les restrictions de plus en plus flagrantes des libertés, les expatriés font leur valise. La rigidité de l'État communiste face au Covid aura fini de désillusionner les cadres et jeunes diplômés sur l'eldorado chinois. Cap sur Dubaï.

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3. Le Covid, troisième cause de décès aux États-Unis

En février, près de 60% de la population américaine avait contracté le Covid depuis le début de la pandémie, selon une étude des Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) publiée mardi. Même la vice-présidente Kamala Harris a été rattrapée par le virus. Une autre étude des CDC révélée quelques jours plus tôt fait état d'un Covid plus meurtrier encore en 2021 qu'en 2020. Plus de 415.000 Américains ont succombé après une infection au Sars-CoV-2 entre le 1er janvier et le 31 décembre 2021, contre 350.000 l'année précédente. Le virus est la troisième cause de mortalité aux États-Unis pour la deuxième année consécutive, après les maladies cardiaques et les cancers.

4. Et aussi

Danemark. Les autorités sanitaires du pays ont annoncé mardi mettre fin temporairement à la vaste campagne de vaccination anti-Covid. Une décision justifiée par la forte couverture vaccinale et des indicateurs encourageants. En attendant une probable reprise des injections à l'automne, les vaccins restent disponibles pour les non-vaccinés qui le souhaitent.

Afrique du Sud. Le pays qui connaissait ces derniers mois une accalmie, est entré dans une nouvelle vague de pandémie, a averti mardi le Centre pour l'innovation et la réponse aux épidémies (CERI). «La 5e vague est arrivée. Prenez soin de vous», a averti sur Twitter le centre de recherche génomique. Début mars, l'Afrique du Sud avait connu une période de 48 heures sans aucun décès lié au Covid, une première depuis 2020.

Nouvelle-Zélande. La Cour suprême néo-zélandaise a jugé illégales les restrictions aux frontières mises en place par le pays jusqu'en décembre dernier, estimant que le système avait privé certains citoyens du droit de rentrer chez eux durant la pandémie. L'affaire avait été amenée devant la Haute Cour de Wellington en février par un groupe militant citant en exemple le cas d'une femme empêchée de rentrer pour enterrer son fils ou d'une autre n'ayant pu assister son fils soigné pour un cancer.

Royaume-Uni. Selon une étude consacrée à l'évolution du virus chez les patients immunodéprimés, un patient britannique a été testé positif au Covid-19 pendant 505 jours (16 mois) jusqu'à sa mort. C'est le plus long cas d'infection connu. «Les patients immunodéprimés avec une infection persistante ont peu de chances de survie, et de nouvelles stratégies de traitements sont nécessaires de manière urgente pour mettre fin à leur infection», s'est alarmée Gaia Nebbia, co-autrice de l'étude.

5. Masque et passe

Depuis le 14 mars, les restrictions sanitaires liées à l'épidémie sont pour la plupart abandonnées. Cependant, masque et passe sont encore requis dans certains lieux:

Le masque reste exigé dans les transports collectifs de voyageurs et les établissements de santé. Le port du masque reste recommandé pour les personnes positives et cas contacts à risque, les personnes symptomatiques et les professionnels de santé.

Le passe sanitaire (vaccin, test négatif, certificat de rétablissement) est toujours demandé à l'entrée des hôpitaux, des maisons de retraite et des établissements pour personnes handicapées.

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6. Les réflexes à conserver

Le virus se transmet par les gouttelettes et les aérosols. Les gestes barrières détaillés par le ministère de la Santé doivent être observés pour se protéger et protéger les autres:

  • Se laver les mains régulièrement ou utiliser du gel hydroalcoolique
  • Tousser ou éternuer dans le pli de son coude
  • Utiliser des mouchoirs à usage unique
  • Eviter de se toucher le visage
  • Aérer les pièces le plus souvent possible, au minimum quelques minutes toutes les heures
  • Saluer sans serrer la main et arrêter les embrassades

7. Que faire en cas de symptômes ?

La maladie se manifeste le plus souvent par la toux, la fièvre ou la sensation de fièvre, la perte de l'odorat et du goût, la fatigue. Si après quelques jours, vous avez du mal à respirer ou êtes essoufflé, il faut contacter le 15. Les symptômes seraient plus légers avec le variant Omicron, s'apparentant à ceux d'un rhume: maux de gorge, maux de tête, écoulement nasal.

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En cas de signes de la maladie, le plus important est de se faire tester. Le test, PCR ou antigénique, reste gratuit pour les non vaccinés sur prescription médicale ou après avoir été identifié comme cas contact par l'Assurance maladie. En cas de résultat positif sur un autotest, un test PCR de confirmation est recommandé. En attendant le résultat, vous devez vous isoler et porter un masque. Dans le cas où le test est positif, l'isolement doit durer 7 jours à compter des premiers symptômes pour les personnes vaccinées, 10 jours pour les personnes non vaccinées. Il peut être rompu à respectivement J+5 ou J+7, si on dispose d'un test négatif et que l'on n'a pas de symptômes depuis 48 heures. Bon à savoir, depuis le 21 mars 2022, les cas contact n'ont plus besoin de s'isoler, vaccinés ou non.

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À la semaine prochaine.

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Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans

STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

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À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.

Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.

À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre

REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.

Le Figaro

Anya Taylor-Joy : «J'ai eu beaucoup de chance que ce métier existe, sans cela je serais devenue folle»

Révélée par la série phénomène Le Jeu de la Dame, qui lui a valu un Golden Globe, la jeune actrice voit s'ouvrir les portes de Hollywood. Ambassadrice de la mode et du maquillage Dior, cette anticonformiste multiplie les rôles exigeants et décalés.

Un regard de biche, beau jusqu'à l'étrange, et une longue chevelure blonde digne de la fée Mélusine. Anya Taylor-Joy, 25 ans, n'a pourtant rien d'une poupée. «La princesse punk de Hollywood» titrait récemment la presse anglaise. Cette actrice remarquable, révélée par Le Jeu de la dame , la série Netflix aux soixante-deux millions de streams, et désormais ambassadrice pour la mode et le maquillage Dior, semble appartenir à une nouvelle génération d'affranchies qui bousculent en conscience les représentations féminines.

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Par Zoom, on la félicite que la plupart des personnages qu'elle a incarnés à l'écran soient des badass, des dures à cuire. Elle remercie, ravie. Et enchaîne, d'une voix étonnamment grave, avec des mots choisis : «En représentant trop souvent les femmes d'une manière unidimensionnelle, on se prive d'un très bel éventail de nuances. En général, les êtres humains ne sont jamais ni si lisses ni si polis. Ils vibrent de toute une gamme d'émotions.» À l'évidence, Anya Taylor-Joy aussi. Une enfance idyllique à Buenos Aires, connectée à la nature et aux animaux, aura fait bouillonner en elle tout un vivier d'histoires, que cette benjamine de six enfants, élevée en fille unique, se racontait à elle-même. «J'allais me promener dans les bois et j'incarnais tous les personnages, nous confie-t-elle avec délicatesse. Cela peut paraître bizarre, mais une voix dans ma tête me soufflait de devenir actrice, car c'était le chemin qui allait m'apporter paix et bonheur. J'ai eu beaucoup de chance que ce métier existe, car, sans cela, je crois que je serais devenue folle.»

En vidéo, The Northman, la bande-annonce avec Anya Taylor-Joy, Nicole Kidman et Alexander Skarsgård

Un déménagement à Londres, souhaité par son père banquier américano-argentin et sa mère psychologue, vient cependant rompre brutalement le quotidien de la petite fille de six ans. Élève dans un collège privé, la future comédienne se refuse à apprendre l'anglais dans l'espoir que, si elle ne parle qu'espagnol, ses parents se résigneront à retourner dans son paradis perdu. Mais on lui offre la saga Harry Potter et elle se familiarise bientôt avec la langue des sorciers. À seize ans, nouveau miracle : en promenant son chien le soir, près du grand magasin Harrods, tout en s'exerçant à marcher avec les talons hauts de sa mère en vue d'une soirée, elle est suivie par une voiture qui s'avérera être celle de Sarah Doukas, cocréatrice avec Richard Branson de l'agence de top-modèles Storm et découvreuse de Kate Moss. Elle exerce le métier de mannequin avant d'être choisie à seize ans pour son premier film, The Witch, réalisé par Robert Eggers, et d'enchaîner avec quelques autres films fantastiques, dont Split, de M. Night Shyamalan.

Parcours sans échec

Mais c'est grâce au Jeu de la dame (2020), une série où elle incarne à la perfection une jeune orpheline devenue championne d'échecs internationale, que sa carrière explose tout d'un coup pendant la pandémie et lui vaut le Golden Globe de la meilleure actrice dans une minisérie. Un énorme succès qui change radicalement sa trajectoire. «J'ai mis un certain temps à m'habituer, dit-elle humblement, et aujourd'hui, j'ai fini par m'adapter à cette nouvelle vie. Je suis très heureuse que cette série ait touché les gens. Beaucoup de ceux qui s'étaient sentis très isolés pendant le confinement m'ont confié que la série les avait aidés à se sentir connectés les uns aux autres. J'ai trouvé ça magnifique et émouvant.»

Anya Taylor-Joy, la Cover Story

Côté vie privée, Anya Taylor-Joy s'épanouit aux côtés de son compagnon, le musicien Malcolm McRae. Côté cinéma, les propositions affluent. Elle ne se détourne pourtant pas des chemins de traverse qu'elle s'est tracés : à l'écran, elle interprète des héroïnes singulières au tempérament bien trempé, qui expriment sa volonté de s'éloigner des clichés. La solitude, le sentiment d'être différente – attisé chez elle par le véritable harcèlement scolaire qu'elle subira au collège de la part d'élèves qui se moquent de son physique –, la hardiesse de passer outre, irriguent ses rôles.

Après Thomasin, la jeune fille de seize ans accusée d'être une sorcière dans The Witch, ou Emma, l'héroïne trop gâtée de Jane Austen dans Emma, elle reprendra le rôle de guerrière de Charlize Theron dans Furiosa, le prequel de Mad Max-Fury Road. À travers ses personnages, Anya Taylor-Joy est aussi le genre d'actrice qui nous en dit beaucoup sur elle-même. «Chaque personnage m'a aidée à grandir, m'a révélé quelque chose sur moi-même ou poussé à me confronter à mes limites, explique-t-elle. Parfois, on s'en rend compte sur le moment et, quelquefois, on s'en aperçoit une fois que le film est fini.» Chaque rôle serait donc lié à son histoire ? «Oui, mais on ne le perçoit pas tout de suite. Je ressens généralement une intuition très forte qui me pousse à m'interroger : comment pourrais-je vivre si je refuse ce rôle ou alors si je l'accepte ? Faire un film et donner vie à un personnage est un processus ardu qui vous éloigne de votre propre existence, et il faut être extrêmement passionnée pour le faire.»

Faire un film et donner vie à un personnage est un processus ardu qui vous éloigne de votre propre existence

Une remarque qui résume parfaitement le challenge que représentait le tournage de The Northman, son nouveau film signé de l'esthète Robert Eggers, un impressionnant récit de vengeance viking basé sur le conte scandinave qui inspira Hamlet à Shakespeare. L'actrice à la double nationalité américaine et britannique y joue en anglais, avec un bel accent scandinave et en haillons, Olga of the Birch Forest, la compagne du jeune prince Amleth, aux côtés de Nicole Kidman, Alexander Skarsgård ou Ethan Hawke.

Expérience totale

Pour elle, l'occasion rêvée de retrouver Eggers, le premier réalisateur à lui avoir fait confiance, et de boucler ainsi la boucle de sept années de tournages sans répit ou presque. «C'était extrêmement émouvant de retrouver Robert, assure-t-elle. Car c'est en arrivant sur son plateau que je me suis dit : “Ah, mais c'est pour ça que je suis telle que je suis ! ” C'est lui qui m'a offert mon premier rôle et qui m'a façonnée. Si j'aborde mon travail en étant la plus investie possible et en gommant toute notion de glamour, c'est grâce à lui. Le tournage de The Northman était vraiment intéressant, car il était brut, entre la pluie, la tempête ou le froid. Et il n'y avait qu'une seule prise par plan. On attendait donc toute la journée avant de tourner cette unique prise, qui se devait d'être parfaite. Je pense que c'est ce qui donne au film son aspect vraiment spécial, et qui permet aux spectateurs de voyager auprès des personnages d'une manière très émotionnelle.»

À écouter : le podcast de la rédaction

L'actrice sait passer sans transition de l'univers viking à celui de l'avenue Montaigne, où bat le cœur de la maison Dior. Pour l'intrépide actrice, toute dédiée à son art, les territoires du cinéma et de la mode se répondent. La jeune femme s'est investie dans son nouveau rôle d'ambassadrice avec l'exigence «très nerd», dit-elle, qu'elle apporte à la préparation de tous ses rôles : dévorant tous les livres sur Christian Dior, se plongeant dans divers documents sur l'histoire de la prestigieuse maison. De fait, elle donne à chacune de ses apparitions sur le tapis rouge la touche d'audace et d'aventure qui lui est propre. «J'ai eu la chance d'être éduquée par toute une équipe de gens extrêmement talentueux, remarque-t-elle. Et j'aborde chaque “scénario” de tapis rouge comme une performance artistique. Je réfléchis aux émotions que je veux faire passer, jusqu'à la touche de parfum que je vais porter à cette occasion. Je veux que ce soit une expérience totale.»

Plus que des «icônes de style», c'est l'esprit de femmes artistes follement émancipées qu'elle convoque en guise d'inspiratrices : «Celui de Frida Kahlo, celui d'Edie Sedgwick», s'enthousiasme celle qu'on verra bientôt à l'écran dans The Menu, du réalisateur de Succession, ou dans un prestigieux projet de David O. Russell au titre encore tenu secret, aux côtés de Margot Robbie et Robert de Niro. Au cinéma, les actrices dont elle aimerait suivre les traces sont, elles aussi, celles qui échappent à toute catégorisation. «Tilda Swinton, Nicole Kidman, Cate Blanchett, des actrices de grand talent qui choisissent des rôles très différents, dit-elle. Impossible de leur accoler une étiquette. J'ai beaucoup de mal avec ça, je ne supporte pas ce besoin que la société a de ranger les gens dans des boîtes, et je veux m'en tenir constamment éloignée.» Hors norme : un mot qui va comme un gant à Anya Taylor-Joy, princesse rebelle aux talents fabuleux.

«Welcome to Barbieland» : une première image de Margot Robbie dans le film Barbie est sortie

L'actrice interprétera la poupée blonde dans le film que lui consacre la réalisatrice Greta Gerwig, prévu pour l'été 2023.

Downton Abbey a changé leurs vies : rencontre avec deux actrices phares de la série

Sept ans après la fin de la série, les aventures des aristocrates anglais et de leurs domestiques se poursuivent sur grand écran dans Downton Abbey : Une nouvelle ère. Rencontre avec deux de ses actrices phares.

En vidéo, Niels Schneider joue le soldat torturé dans Sentinelle Sud

De Diamant noir à Un amour impossible, Sympathie pour le diable ou Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait, Niels Schneider gagne en prestance et en nuances.

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L'Humanité

Les plaisirs et les jours d’un expérimentateur

Nos recommandations culturelles

Le Petit Palais à Paris expose Giovanni Boldini, peintre de la vie mondaine à la Belle Époque et avant-gardiste sans en avoir l’air, à l’écart des révolutions artistiques de son temps.

Maurice Ulrich

«Il nous attire, il nous retient dans une atmosphère de serre chaude, parmi des orchidées savantes qui ne nourrissent pas en terre leur étrange et maladive beauté. » C’est Anatole France qui parle du jeune Marcel Proust. Nous sommes en 1896, il vient de publier « les Plaisirs et les jours », un recueil de nouvelles, son premier vrai livre. À Paris, le Petit Palais a repris ce titre pour l’exposition qu’il consacre à l’artiste Giovanni Boldini (1842-1931), peintre mondain s’il en fut.

L’allusion à Proust n’est pas vaine. Comme lui, Boldini mène une existence de dilettante aisé, familier des salons, de l’Opéra, appréciant la vie mondaine, les serres chaudes et la beauté des femmes. Il peint pour gagner de l’argent et s’il a été proche de Degas et connaît parfaitement ce qui se passe autour de lui, il n’a que faire des avant-gardes. À cette époque, il n’est pas le seul. Plusieurs peintres de très grand talent réalisent leurs œuvres à l’écart des révolutions artistiques en cours. John Singer Sargent, Jacques-Émile Blanche excellent dans le portrait, avec une touche rapide et fluide, apte à rendre les satins, le mouvement des robes du soir… C’est évidemment le cas de Boldini. C’est un magicien du genre et ses portraits des grandes mondaines de son temps, parfois des amies très proches, sont des fêtes du mouvement, de l’envol des formes, de l’explosion des couleurs. Il joue des roses, des noirs, des carmins, des verts chauds ou glacés.

Faire fi des détails

C’est chaque fois une fête pour les yeux. Mais il faut y regarder de plus près. Ses grands coups de pinceau s’entrecroisent, partent comme des fusées, font fi des détails, à tel point qu’on oublie le sujet et que l’on est dans des abstractions lyriques, quand les traits, les touches de couleur se répondent ou se défient.. On comprend alors que Boldini, en plus de son succès mondain, est un expérimentateur exceptionnel. Ses toiles « Marine à Venise » (vers 1909), « En soirée » (1911), « Nymphes au clair de lune » (1909) sont des folies qui n’ont plus qu’un rapport très lointain avec la figuration. On se dit qu’à sa manière, Boldini fut un avant-gardiste sans avant-garde, un novateur sans le dire, victime, peut-être, de son succès.

ExpositionsParis
Le Figaro

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Alexis FeertchakService Infographie

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 63e jour, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes dans le Donbass à l'est du pays.

Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.

La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats d'une bataille qui s'annonce décisive. Ce mercredi, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes. Au Sud en revanche, la ligne de front est relativement immobilisée.

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Malgré cette réorientation vers le Donbass, qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait dès les premiers jours du conflit l'historien militaire et ancien colonel des troupes de marine Michel Goya. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.

Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, voire quasi deux avec le port stratégique de Marioupol - les Ukrainiens sont toujours présents sur le site industriel d'Azovstal qui constitue une ville dans la ville -, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade plus qu'improbable, se déroulent largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.

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Passons en revue les fronts.

À l'Est, la bataille décisive du Donbass

À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants, pour y fixer les forces ukrainiennes, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement de la cité largement russophone, qui était pour eux hors de portée. Ils se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers Kiev.

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Le front de l'Est est malgré tout le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour 50% de l'oblast de Donetsk et 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées environ 40% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille.

Au Nord, cette manœuvre s'est particulièrement accentuée depuis la prise totale de la ville d'Izyoum durant les premiers jours d'avril. Les Russes avancent néanmoins lentement dans cette zone fortement urbanisée qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile. Le 19 avril, les Russes ont malgré tout annoncé la prise de la ville de Kreminna. Et ce mercredi 27 avril, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités, notamment Zavody, une partie de Velyka Komychouvakha, Zaritchné et Novotochkivské. Aucun de ces sites n'est stratégique en soi, mais leur prise traduit une percée vers les objectifs de Moscou dans le Donbass : d'abord les villes de Sievierodonetsk et Lisichansk dans l'oblast de Lougansk et ensuite celles de Sloviansk et Kramatorsk dans l'oblast de Donetsk. Cette dernière est même la capitale régionale des autorités ukrainiennes depuis la prise de la ville de Donetsk par les séparatistes en 2014.

En ligne de mire aussi, cette fois dans l'extrême sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Appuyés par les forces séparatistes des républiques de Donetsk et Lougansk et par les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov - atout essentiel du Kremlin car ils sont rompus au combat urbain -, les Russes ont encerclé la ville portuaire depuis le 1er mars et ont annoncé le 21 avril la prise de contrôle de toute la cité à l'exception notable du vaste complexe métallurgique d'Azovstal - véritable ville dans la ville - toujours tenu par les forces ukrainiennes, et notamment par le bataillon ultranationaliste Azov. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

Au Sud, percée interrompue au-delà du Dniepr

La bataille de Marioupol et plus largement celle du Donbass ne se jouent pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement de la ville et la tentative de prise en tenaille de la région n'auraient pas été possibles si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes de Donetsk et Lougansk. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.

Le front du Sud a donc comme objectif certain le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Il permet aussi aux Russes de remonter vers le nord, formant ainsi la pince Sud de la tenaille. Depuis la Crimée, les troupes russes ont ainsi percé vers le Nord avec la prise de contrôle dès le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif de Moscou. Depuis quinze jours, les Russes continuent de grignoter du territoire même si leur avancée n'est pas aussi rapide qu'au départ de l'invasion.

En revanche, le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, s'il demeure un objectif théorique possible n'est plus d'actualité à court terme. Dans cette direction, la ligne de front s'est stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes localisées, que les Russes sont néanmoins parvenus à contenir. Au départ, dans les premiers jours de l'invasion, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest depuis la Crimée. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont rapidement été repoussées, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, coulé la semaine dernière par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens nécessaires pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'Ouest son offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait en effet privée de tout accès à la mer. Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.

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Toujours à l'ouest du Dniepr mais cette fois-ci vers le nord, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour pousser davantage. Là encore, une avancée prochaine est improbable tant que leurs troupes sont fixées dans l'Est. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait certes leur permettre un redéploiement vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que la bataille du Donbass s'annonce longue : on parle a minima en semaines.

Au Nord, la fin de la bataille de Kiev

Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, au regard de la répartition géographique du dispositif militaire russe, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.

La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.

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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

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Echec de la stratégie russe ?

La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.

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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le quart sud-est de l'Ukraine. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord ont pu être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.

Un recours croissant à l'artillerie

Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front.

De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance. Mi-avril, pour la première fois depuis le début du conflit, des bombardiers Tupolev ont aussi été aperçus dans le ciel ukrainien, preuve de cette montée en puissance des frappes.

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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington, sur un total estimé entre 1500 et 2000. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

Une forte résistance ukrainienne

Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014 et plus encore ces deux derniers mois, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plus de mille d'entre eux auraient été détruits ou capturés.

Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.

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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.

Une victoire russe toujours possible ?

Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Environ 150.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter sur la «mobilisation générale» déclenchée du côté de Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».

La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et si oui, Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? C'est ce que semblent suggérer les récentes déclarations d'un général russe, qui a évoqué l'objectif d'un contrôle de tout le sud de l'Ukraine, en citant même la Transnistrie voisine, république séparatiste prorusse de Moldavie. Mais le poids des propos du général Minnekaïev, commandant adjoint du district Centre, tenus devant des industriels ne doit pas être surestimé, d'autant que, militairement, un tel objectif n'est pas réalisable à court terme. Et, à l’inverse, les Ukrainiens pourraient-ils tenter une vaste contre-offensive, par exemple dans le Sud près de Kherson ? La livraison d'armes lourdes occidentales - pièces d'artillerie et blindés notamment - pourrait-elle les y aider ? Là encore, il est trop tôt pour le dire.

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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».

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« Ma famille afghane », un regard subtil sur les flammes du foyer

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Ce bijou de l’animation tchèque signé Michaela Pavlatova confronte une jeune Européenne à la violence des traditions familiales dans l’Afghanistan de 2001.

Michaël Mélinard

L’Orient et l’Occident ne font pas toujours bon ménage au cinéma. La rencontre se solde trop souvent par un regard condescendant, porté par un personnage originaire d’Europe ou d’Amérique du Nord, témoin et représentant d’une civilisation dite avancée, sur des pratiques obscurantistes ou barbares. En apparence, « Ma famille afghane » fonctionne sur cette trame éculée. Pourtant, l’expérimentée et multiprimée cinéaste tchèque Michaela Pavlatova évite cet écueil avec finesse. Elle procède par la grâce d’Herra, son héroïne.

Ce beau film d’animation, récompensé entre autres au festival d’Annecy, transfère cette étudiante praguoise sans perspectives affectives, familiales ou professionnelles de son pays d’origine à l’Afghanistan de 2001. Tombée amoureuse de Nazir au premier regard, elle le raccompagne dans sa patrie, tout juste libérée des talibans, et l’épouse. Dans cet environnement insolite, parfois hostile, elle cohabite avec sa belle-sœur, son beau-frère et leurs enfants, ainsi que le grand-père et la mère de son époux. Elle découvre, en même temps qu’une nouvelle famille, son infertilité. Entre pourtant dans sa vie Maad, un attachant garçon handicapé et abandonné. Elle l’adopte. La sensibilité artistique et la spontanéité de son jeune fils décontractent l’ambiance pesante du foyer, en proie au sexisme et à la violence ordinaires.

précarité de la condition féminine

La prolifique animation tchèque avait jusque-là beaucoup séduit les enfants avec les délicieux « Pat et Mat » ou « la Petite Taupe ». Comme le montre ce film rompant avec les archétypes, elle a encore de beaux jours devant elle, en s’adressant aux adultes. Des couleurs vives, une animation sans fioriture, mais un sens aigu de la narration marquent cette adaptation de « Frista », un roman inédit en France de l’autrice, journaliste et humanitaire tchèque Petra Prochazkova. « Ma famille afghane » scrute l’imaginaire féministe. Non seulement le récit suit l’évolution d’Herra, entre révolte et soumission, mais il met aussi en balance plusieurs approches opposées : un front du refus, incarné par une militante d’ONG états-unienne, et une politique pragmatique des petits pas d’une efficacité très discutable. Néanmoins, la cinéaste ne juge pas ses personnages féminins. Elle documente en revanche la précarité de leur condition et l’omniprésence de l’oppression masculine. Viols conjugaux, féminicides, manipulations familiales, obstacles à l’éducation des filles, la liste ressemble à un puits sans fond.

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cinéma d'animationAfghanistan
Le Figaro

Statistiques, sondages, décomptes…. Ces chiffres nous veulent-ils (vraiment) du bien ?

DÉCRYPTAGE - On les croit rassurants et logiques, mais ils nous embrouillent. Face à notre «illettrisme» en matière de chiffres, la philosophe Valérie Charolles propose des pistes pour mieux les manipuler.

Des chiffres et des êtres. Voilà la relation énigmatique, souvent épidermique, qui passionne la philosophe Valérie Charolles. Énarque passée par Bercy, ancienne magistrate à la Cour des comptes, elle a passé vingt-cinq ans à fabriquer, analyser et expertiser des indicateurs. Cette quinqua aime rembarrer les dogmes. Son nouvel essai, Se libérer de la domination des chiffres (Éditions Fayard), dénonce la toute-puissance de la quantification, dans la lignée de ses précédents ouvrages chez le même éditeur. Nombre de réfugiés ukrainiens, nombre de cas Covid…, plus un jour sans un décompte. Valérie Charolles fait ce pari libérateur : apprenons à domestiquer les chiffres au lieu de nous laisser domestiquer par eux.

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Madame Figaro .– Plus rien n'échappe aux chiffres : notre PIB, nos intentions de vote… Pourquoi vous intéressez-vous à la fabrique de ces indicateurs qui jalonnent notre vie ? Valérie Charolles.– Les chiffres sont devenus notre grille de lecture privilégiée du monde. Accoler une quantité à un fait lui donne un statut, un poids et une vérité. On compte tant de degrés sur l'échelle de Richter pour un séisme, tant de déplacés à la suite d'un incendie, tant de femmes dénonçant des abus sexuels… Chiffrer est devenu notre mode d'accès à la qualité : le médecin vous demande comment situer votre douleur sur une échelle de 1 à 10, Uber nous invite à noter notre chauffeur. Aristote retenait dix catégories pour rendre compte de ce qui se produit, le temps, la possession, la passion, etc. Notre civilisation contemporaine en privilégie une, la quantité. Penser que l'on peut rendre compte exactement de tout sous forme de chiffres est illusoire. C'est une situation nouvelle qu'il faut savoir décrypter, or une majorité d'entre nous se sent «illettrée» face aux chiffres. Ce n'est pas un livre contre les chiffres, c'est un livre pour comprendre qu'ils nous appartiennent : il faut pouvoir les lire, car ils orientent notre manière d'agir.

Vous prenez un exemple d'une puissance inédite : la pandémie de Covid… Nous avons entendu chaque jour l'égrenage des décès du Covid. Le décompte des morts a décidé pendant dix-huit mois de nos libertés : avait-on le droit de sortir ? Jusqu'à 18 heures ou 19 heures ? Cette focalisation a conduit à des restrictions inédites. On nous annonçait 400 morts du Covid par jour, sans préciser qu'un jour «normal» plus de 1600 personnes meurent en France. Si on ne s'était pas habitués à évacuer de notre société la question de la mort, on aurait pu contextualiser. Manier les chiffres avec plus de précaution aurait très certainement été moins anxiogène.

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Le slogan choisi par le gouvernement pour promouvoir la vaccination – «On peut débattre de tout, sauf des chiffres» – vous a fait bondir ! Disons que cela m'a extraordinairement surprise. Il faut au contraire en discuter ! Les chiffres ne sont pas une vérité objective ou un reflet direct du réel. Il n'y a pas de magie du chiffre, car les chiffres sont construits. Ils reposent sur des conventions : définir ce que l'on compte, choisir une méthode, une manière de rassembler les informations. Je ne dis pas que les statisticiens font mal leur travail, je dis que leur travail est difficile et qu'ils font des choix plus ou moins judicieux. Cela entraîne des malentendus. Le plus frappant : le taux de chômage des jeunes. Lorsque nous entendons qu'il est de 20%, nous pensons qu'un jeune sur cinq est au chômage. Or, ce chiffre ne tient pas compte des deux tiers de jeunes qui font des études. En réalité, un jeune sur quinze est au chômage. Ce malentendu tenace induit de l'angoisse chez les familles et influence le type de recherche d'emploi. Donner des clés pour être moins naïf et dogmatique par rapport aux chiffres, c'est cela que je voudrais faire passer.

Comment la philo peut-elle nous aider à nous extraire des filets statistiques ? Les philosophes ont beaucoup débattu sur la question de la vérité, mais pas de la manière d'établir s'il est vrai que «la croissance américaine est de 3 % en 2018». Je pense que la philosophie a tout à gagner à se pencher sur des sujets contemporains qui nous concernent tous. Elle s'est intéressée jusqu'à la moitié du XXe siècle au rapport «des mots et des choses» analysé par Michel Foucault. Le problème s'est déplacé. C'est le rapport entre les chiffres et les faits qui mérite notre attention. J'aime beaucoup Wittgenstein, qui dit qu'une des premières tâches de la philo est d'arriver à décrire : si on décrit bien le monde, cela aide à prendre du recul. Les chiffres forment les boussoles privilégiées du monde contemporain, mais ce sont des boussoles parmi d'autres.

Des gouvernants aux étudiants

Pourquoi le recours à la mesure a-t-il pris autant d'ampleur chez ceux qui nous gouvernent ? Le chiffre rassure. Les gouvernants s'en remettent aux statistiques parce que la précision leur donne le sentiment d'être objectifs et inattaquables. Dans une société qui n'est plus aristocratique, qui n'est plus celle de la lignée, est apparu le besoin d'une échelle réputée la plus précise, objective pour décrire et choisir. Au XXe siècle, les chiffres se sont déployés bien au-delà de l'économie, sous forme de classements sur l'éducation, la recherche ou la santé. Aujourd'hui, à l'ère du Big Data, l'affectation des étudiants via Parcoursup dépend d'algorithmes qui nous donnent l'impression que les chiffres s'organisent d'eux-mêmes, sans nous, même s'ils portent sur nous.

Vous êtes très critique à l'égard des sondages en politique, qui alimentent un sentiment de fatalité, affirmez-vous, comme si tout était joué d'avance… Comme leur coût a beaucoup baissé, les sondages irriguent le débat public. Ils miment les résultats attendus et peuvent décourager les citoyens les moins impliqués face à une issue qui paraît jouée d'avance. Depuis 2016, les instituts doivent publier leur marge d'erreur, une information essentielle, pourtant écrite en tout petit. Prenons ce sondage Harris Interactive des 11 et 12 avril 2022, affirmant que 53 % des Français voteraient pour Emmanuel Macron et 47 % pour Marine Le Pen. La marge d'erreur : 3,1 points. Scientifiquement, cela veut dire qu'il y avait 95 chances sur 100 pour que Macron se situe entre 49,9 % et 56,1 %, et Le Pen entre 43,9 % et 50,1 %. Donc ce sondage ne permettait pas d'affirmer que Macron serait forcément victorieux. Je reproche aux instituts de mettre en avant un chiffre précis alors qu'ils devraient présenter l'intervalle. Cela rendrait les gens un peu moins fatalistes. Ils verraient que tout n'est pas joué.

Le culte voué aux indicateurs de performance entraîne une course au toujours plus. Que pensez-vous de ces instruments conduisant au burn-out ? Ces indicateurs de performance touchent toutes les formes de travail, le salarié, le dirigeant ou les médecins hospitaliers, autour d'objectifs, de «reporting», de «feuilles de temps». Les progrès de l'informatique permettent un niveau de détail sans précédent. Qu'il y ait des indicateurs discutés, raisonnables n'est pas critiquable, ce qui l'est, c'est qu'ils soient donnés d'en haut et visent le toujours plus. N'importe quel organisme vivant, tout le temps poussé au maximum de ses capacités, dépérit. En philosophie, il existe trois grandes manières de penser notre engagement dans la vie : l'hubris, c'est-à-dire l'excès sur lequel s'est construit le standard économique ; le moins possible, qui rejoint la pensée bouddhiste ; puis il y a ce que dit Aristote, que j'aime bien, la juste vie, l'honnête moyenne. Ce à quoi on prétend alors que l'on nous pousse vers l'excès.

On va vous rétorquer : «Vous êtes gentils, les philosophes, mais vous n'êtes pas dans le monde réel !» C'est justement pour cela que je m'intéresse au «dur» en décryptant le PIB, le taux de croissance. La lecture philosophique apporte un espace-temps beaucoup plus large. J'aimerais bien que l'on nous dise qu'1 % de croissance, chiffre jugé vraiment pas bon, signifie qu'on double, après déduction de l'inflation, notre richesse en soixante-dix ans (presque une vie) ! J'aimerais aussi que l'on nous dise que les «excellents» 6,6 % de croissance de la Chine en 2019 signifient 600 euros de plus par habitant, alors que notre croissance de 1,7 % équivaut à 650 euros de plus par habitant. On arrêterait de penser que l'on décline.

«Les chiffres ne sont pas notre langue maternelle»

Vous préconisez plusieurs pistes pour sortir de l'emprise quantitative. D'abord, mieux former des citoyens souvent allergiques au charabia statistique… Les chiffres ne sont pas notre langue maternelle. La lutte contre la fracture numérique a été érigée en politique, pourquoi la lutte contre l'illettrisme en matière de chiffres mériterait-elle moins d'attention ? Former les citoyens à mieux comprendre le langage des chiffres, ses tenants et ses aboutissants, ses marges d'incertitude, c'est le cœur d'un projet démocratique pour aujourd'hui. Si tout peut être ramassé sous forme de chiffres, si toute la vérité est faite de chiffres que l'on ne peut pas discuter, il ne reste plus de place ni pour la liberté ni pour la décision collective. Le risque est de ne laisser aux populations que la colère comme moyen d'action.

Vous misez sur ce que vous appelez le «décidable». Comment reconquérir notre libre arbitre face à leur toute-puissance ? Le travail est considéré comme une charge, jamais comme une valeur. Si la valeur d'une entreprise dépendait positivement de sa main-d'œuvre, les patrons préféreraient embaucher plutôt qu'investir dans des machines. Le décidable s'applique aussi sur le plan individuel : je ne peux pas décider que je suis immortelle, mais ce n'est pas pour autant qu'il n'y a rien que je peux décider. Trouvons ce sur quoi il est possible d'agir. Si l'on décide tous de se chauffer à 19 °C, on consommera moins d'énergie ; si on achète moins de produits fabriqués en Chine, on favorisera l'emploi local. Nos actes mis bout à bout ont le pouvoir de changer les choses.

Quantifier le bonheur améliorerait-il notre vie ? C'est important d'avoir des indicateurs de développement humain comme le prévoit le Programme des Nations unies, mais je ne suis pas pour l'extension du domaine de la quantification. Je préférerais que les économistes fassent le ménage dans leurs chiffres et arrêtent de parler de taux de croissance avant d'étendre le champ des chiffres au bonheur. Quelles mesures prendrait un gouvernement si le bonheur baissait ? On peut construire un chiffre sur tout, mais c'est illusoire de penser que cela sera pertinent sur tout. Il y aura toujours quelque chose qui échappe au chiffre, et heureusement.

Entouré d'enfants et de sa femme, Emmanuel Macron met en scène sa nouvelle garde rapprochée

Le président reprend les clés de l'Élysée. Pour s'exprimer après sa victoire, il avait choisi le Champ-de-Mars, avec la tour Eiffel en arrière-plan. Un lieu vers lequel il s'est avancé dans une mise en scène symbolique et soignée.

L'explication aux deux alliances d'Emmanuel Macron

Pas une, mais deux. Pourquoi diable Emmanuel Macron porte-t-il une alliance à chaque annulaire ?

PPDA porte plainte contre 16 femmes qui l'accusent de harcèlement et violences sexuelles

Après le classement, au mois de juin 2021, d'une enquête pour viol contre Patrick Poivre d'Arvor, l'ancien présentateur a déposé plainte le mardi 26 avril contre seize de ses accusatrices, pour «dénonciation calomnieuse».

Le Figaro

«Macron, les horloges et le temps»

Yves Thréard

L’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.

Une étrange impression se dégage de cet après-élection. Alors qu’un vote sert, en principe, à choisir, à trancher, à clarifier l’avenir, il règne aujourd’hui comme un sentiment de flottement à l’horizon. Emmanuel Macron a été réélu, mais que sait-on de plus? Un grand flou entoure la nomination de son nouveau premier ministre, la formation de son gouvernement, le profil de ses candidats aux législatives, les priorités de son quinquennat… Les spéculations les plus folles courent sur l’agenda et les intentions de l’Élysée. Y aurait-il un loup? Conscient des colères qui couvent dans le pays, le président craint-il de commettre un faux pas? Fidèle au «en même temps», redoute-t-il le coup de barre trop à gauche ou trop à droite? Teste- t-il la sincérité de ses alliés? Son assurance naturelle cache-t-elle de profondes incertitudes sur le sens qu’il doit donner à son second quinquennat?

À dire vrai, toutes ces questions, qui peuvent susciter l’inquiétude, étaient courues d’avance: Emmanuel Macron n’a pas été reconduit sur la foi d’un projet, mais sur le rejet de son adversaire. C’est ainsi qu’il a gagné. Accaparé par la guerre en Ukraine, qu’avait-il promis pendant la campagne? Pas grand-chose, sinon ce slogan peu enthousiasmant et répété à l’envi par ses supporteurs: «Cinq ans de plus.» Tout juste avait-il annoncé une réforme des retraites, vite brouillée dans son contenu pour chasser les mauvaises humeurs. Tout juste avait-il aussi dégainé, entre les deux tours, une «planification écologique» d’un opportunisme confondant.

Si Emmanuel Macron aime faire sentir qu’il est le maître des horloges, il n’est pas celui du temps. Au cœur d’une société multifracturée, où les cicatrices laissées par les «gilets jaunes» n’ont jamais été refermées, il ne peut plus faire semblant d’agir. À force de procrastination sur nombre de réformes majeures, la France perd son rang et son indépendance. Elle ne peut plus se payer le «luxe» de l’immobilisme qui avait marqué les seconds mandats de François Mitterrand et Jacques Chirac. S’il veut édifier sa statue pour l’histoire, Emmanuel Macron n’a pas d’autre choix que de tout entreprendre pour échapper à la malédiction d’une réélection.

Christophe Guilluy: «La contestation des gens ordinaires ne s’arrêtera pas, car elle est existentielle»

GRAND ENTRETIEN - Pour l’auteur de Fractures françaises, «on assiste à une autonomisation réactive des gens ordinaires, qui attendent une offre politique qui ne serait pas moralement condamnée».

Pourquoi la France d'Outre-mer a majoritairement voté pour Marine Le Pen au second tour

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Pour le géographe Laurent Chalard, ce vote révèle un rejet de la politique d'Emmanuel Macron. Les classes populaires, surreprésentées par rapport à la métropole, ont été attirées par le discours social de la candidate du RN, ajoute-t-il.

Benjamin Morel: «Aux législatives, LREM va payer le recrutement de députés venus de nulle part»

ENTRETIEN - Si elle part gagnante après la réélection d'Emmanuel Macron, la majorité présidentielle à l'Assemblée nationale est épuisée par le précédent quinquennat et n'a pas su s'implanter localement, analyse l'universitaire.

Le Figaro

Les prix immobiliers à Paris plongent sous leur niveau pré-Covid

Actualité

Après avoir flambé de plus de 37% entre 2015 et 2020, le mètre carré coûte de moins en moins cher à Paris et fond sur les 10.000 euros.

Par Guillaume Errard

Mis à jour le 29/04/22, 04:00

Publié le 29/04/22, 04:00

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Le m² à moins de 10.000 euros à Paris? Une lubie il y a encore un an. De moins en moins fantaisiste aujourd’hui. À l’allure où les prix immobiliers chutent, on s’en rapproche de plus en plus. La preuve en chiffres: en février dernier, le m² se négociait 10.550 euros dans la capitale, selon les notaires du Grand Paris. Soit un recul de 1,2% sur un an. Une tendance baissière qui devrait se prolonger dans les mois suivants. «Nous prévoyons un prix au m² de 10.410 euros en juin 2022 à Paris», affirment-ils, dans leur dernière note de conjoncture. Soit une diminution de 2,4% sur un an glissant. Du jamais vu depuis deux ans et le début de la crise sanitaire! Et dire qu’il y a deux ans, les 11.000 euros le m² étaient en passe d’être dépassés...

» LIRE AUSSI - Est-il encore intéressant d’investir dans l’immobilier à Paris?

D’aucuns, parmi les observateurs de l’immobilier, évoque un retour à la normale pour un marché qui a grimpé de plus de 37% en 5 ans (!) (voir le graphique ci-dessous). Paris a moins la cote, tout du moins pour les biens traditionnels car les appartements de luxe, quant à eux, sont toujours très prisés. Depuis deux ans, les ménages lui préfèrent des marchés certes plus excentrés mais où ils peuvent s’offrir des biens plus grands et moins chers. Reste à savoir si cette baisse des prix se confirmera dans le temps car mi-2020, ils avaient déjà emprunté une pente descendante avant de remonter début 2021.

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Moins de 10.000 euros chez Orpi

Selon Meilleurs Agents, qui affiche un prix moyen inférieur à 10.200 euros le m², la réponse est oui. «Depuis septembre dernier, la baisse s’accélère (-3,1%). Pour le 7e mois consécutif, les prix dans la capitale ont reculé. Du jamais vu depuis 10 ans quand la fermeture drastique des robinets du crédit avait divisé par 2,5 le nombre de crédits», souligne le spécialiste de l’estimation immobilière en ligne. Dans cette grisaille, les grandes surfaces tirent mieux leur épingle du jeu que les petites. Il y a encore des familles qui cherchent à finaliser leur projet avant les grandes vacances pour être prêts au moment de la rentrée des classes.

Chez Orpi, premier réseau immobilier (1350 points de vente), la barre symbolique des 10.000 euros a déjà été franchie à la baisse. Le prix moyen des transactions du premier trimestre dans la capitale est ainsi tombé à 9815 euros le mètre carré. «Paris continue, en ce début d’année, de ressentir les effets des envies d’ailleurs de nombreux Franciliens avec une baisse de 2% des prix (au premier trimestre 2022 par rapport au premier trimestre 2021)», analyse Guillaume Martinaud, président d’Orpi. Chez Laforêt (700 agences), les ventes ont reculé de 7% par rapport au trimestre 2021. Même si, comme le souligne le troisième réseau de France, ce recul est «à nuancer, après une année de tous les records en 2021».

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Il n’empêche, les faits sont là: les délais de vente s’accroissent de 8 jours à Paris (84 jours) et les négociations reprennent (de 2,9% début 2021 à 3,84% aujourd’hui). «2022 revient à plus de sagesse et de rationalité car l’essentiel du rattrapage des projets repoussés en 2020, a été mené l’an dernier», décrypte Yann Jéhanno, président de Laforêt. Signe que les acheteurs ont repris la main sur les vendeurs, plus enclins sans doute à baisser leurs prix. De quoi relancer les ventes à Paris? «L’érosion des prix parisiens laisse peut-être de nouvelles opportunités aux acquéreurs, apportant une nouvelle fluidité au marché», répondent les notaires.

Le Figaro

Revivez le seizième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro

John Timsit

Les conclusions du second tour de l'élection reine ont été tirées dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat post-présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission : «Le Club Le Figaro présidentielle». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

À lire aussi«LR et le PS: la nouvelle fracture»

Pour le seizième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», le directeur adjoint de la rédaction recevait Adélaïde Zulfikarpasic, Directrice de BVA Opinion. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré d'Alexis Brézet, directeur des rédactions du Figaro, d'Anne Fulda, grand reporter au Figaro, et d'Arthur Berdah, journaliste politique au Figaro.

À lire aussiPrésident-candidat: «Mauvaise excuse»

Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Quels enseignements faut-il tirer de cette présidentielle ?», «Quelle politique devra mener le président réélu ?», «Pourra-t-il compter sur une majorité à l'issue des législatives ?».

Quels enseignements faut-il tirer de cette présidentielle ?

Deux jours après la victoire d'Emmanuel Macron, l'heure est au bilan. Que faut-il retenir de cette campagne ? Entre recomposition et déstructuration de la vie politique, cette nouvelle élection présidentielle vient confirmer un nouveau clivage au niveau national, entre un bloc centriste, un bloc insoumis et un bloc «nationaliste».

Quelle politique devra mener le président réélu ?

Aux manettes du pays jusqu'en 2027, Emmanuel Macron doit tenir compte des rapports de force qui se sont dégagés des deux tours de l'élection présidentielle, et notamment du premier, où Jean-Luc Mélenchon est parvenu à s'imposer comme le troisième homme avec 21,95% des suffrages. Avec une gauche à ce niveau-là, le président réélu pourra-t-il garder son programme présenté avant même le 10 avril dernier ?

Pourra-t-il compter sur une majorité à l'issue des législatives ?

C'est la prochaine échéance qu'attend Emmanuel Macron : celle des législatives. Dans un peu moins de deux mois, les Français seront appelés aux urnes pour renouveler la chambre basse. Si les tractations vont bon train dans chaque camp pour obtenir le plus de députés et influencer les débats du futur quinquennat, Emmanuel Macron peut au moins se rassurer avec une donne : tous les présidents ont pu compter sur une majorité absolue quelques semaines après leurs élections à la tête du pays.

» Voir l'émission du mardi 26 avril :

Présidentielle 2022 : le Conseil constitutionnel invalide les votes de la commune où Jean Lassalle a mis en scène son abstention

Lors du second tour, le député et ex-candidat a diffusé une vidéo dans laquelle il a publiquement manifesté son «refus» de voter.

Regarder la vidéo

Résultats présidentielle 2022 : les 10 villes qui ont le plus voté Le Pen

PRÉSIDENTIELLE2022 - Preuve désormais de son ancrage dans les campagnes, la candidate RN remporte ses plus belles victoires parmi les villes de moins de 5000 habitants.

Présidentielle 2022 : l'ambassade américaine conseille à ses ressortissants d'éviter les grandes villes ce week-end

La représentation diplomatique américaine en France met en garde contre le risque de «terrorisme» et de «trouble à l'ordre civil», mais aussi contre les «rassemblements» ce dimanche «qui pourraient devenir violents».

Le Figaro

La Corse est l’île la moins chère pour acquérir une résidence secondaire

Actualité

À l’inverse, l’île de Ré est la plus chère du littoral avec un prix moyen de 7490€/m².

Par Marine Richard

Mis à jour le 29/04/22, 04:00

Publié le 29/04/22, 04:00

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Sur l’Ile-de-Beauté, vous pouvez acquérir un bien de 44 m² pour un budget de 150.000 € contre 20 m² seulement, soit l’équivalent d’un studio, à l’Ile de Ré. Le pouvoir d’achat immobilier est donc multiplié par deux en moyenne en Corse. Un constat qui surprend de prime abord. «On ne s’y attend pas forcément mais une partie de l’île, proche du littoral, est très touristique avec des prix élevés, de l’ordre de 4000 € le m² et une autre partie est moins touristique, la Haute-Corse, où le prix du mètre carré est de 2800 €. C’est cette hétérogénéité qui explique pourquoi cette île est la moins chère», justifie Barbara Castillo Rico, responsable des études économiques chez Meilleurs Agents, qui a passé au crible les prix immobiliers dans les 5 plus grandes îles bordant les côtes du littoral métropolitain: l’Île de Ré, Noirmoutier, Belle-Île-en-Mer, Oléron et la Corse.

» LIRE AUSSI - «Pour m’offrir la résidence secondaire de mes rêves, je n’en ai acheté qu’un quart»

Le prix moyen au mètre carré en Corse, l’île la plus peuplée de France métropolitaine et la plus grande, est de 3433 €. Une nette différence de prix existe donc entre Bonifacio (20), en Corse-du-Sud, où le prix du mètre carré atteint les 5393 €, et Calvi, 4194€, soit 1199 € de moins. Le pouvoir d’achat sera de 36 m² à Calvi pour un budget de 150.000 € contre 28 m² à Bonifacio pour le même budget.

L’île de Ré, la plus chère du littoral

Quant à l’île de Ré, en Charente-Maritime (17), elle présente un choix plus restreint de résidences secondaires que la Corse. «L’île étant plus petite, l’offre est plus rare donc l’immobilier est plus cher. Le taux de résidences secondaires est de 60%, on est sur un lieu très touristique. Seules 17.000 personnes y habitent en résidence principale alors qu’en Corse, la part de résidences secondaires est de l’ordre de 40%», précise Barbara Castillo Rico. C’est l’île la plus onéreuse du littoral avec un prix moyen de 7490€/m². À ce titre, les communes les plus chères de l’île sont Les Portes-en-Ré (9147 €/m²), Le Bois-Plage-en-Ré (8265€/m²) et enfin La Flotte (7944€/m²).

» LIRE AUSSI - L’envolée des prix sur les îles bretonnes empêche les locaux d’y habiter

Sur l’île de l’Oléron, en Charente-Maritime également, ou sur l’île de Noirmoutier, en Vendée (85), ou encore à Belle-Île-en-Mer, dans le Morbihan (56), «posséder une résidence secondaire se paie quasiment aussi cher voire plus cher que dans la seconde plus grande ville de France, Marseille», affirme Meilleurs Agents. Le prix au mètre carré est de 4671€/m² pour l’île de Noirmoutier, de 4356€/m² pour Belle-Île-en-Mer et enfin de 3566€/m² pour Oléron tandis qu’à Marseille il est de 3500 € environ.

Avec 150.000€, il est donc possible de s’offrir un bien entre 20 et 44m² dans ces îles. Avec 300.000 €, on double la surface d’achat en passant de 40 à 87m². À noter que la transaction médiane d’une résidence secondaire est de 277.000€ pour l’ensemble de ces îles, l’immobilier des îles du littoral étant porté par l’engouement que suscitent ces biens.

Le Figaro

Présidentielle 2017: Emmanuel Macron, marcheur et dynamiteur

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (10/10) - Totalement inconnu trois ans plus tôt, l’ancien ministre de l’Économie de François Hollande marginalise le PS, profite de «l’affaire» Fillon et s’impose nettement face à Marine Le Pen.

Présidentielle 2012: avec François Hollande, un socialiste revient à l'Élysée

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (9/10) - Bénéficiant du coup de théâtre qui disqualifie Dominique Strauss-Kahn en mai 2011, l’ancien premier secrétaire du PS s’impose à la primaire socialiste. Et bat Nicolas Sarkozy.

Présidentielle 2007: la dynamique Sarkozy s'impose à droite

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (8/10) - Le ministre de l’Intérieur fait campagne sur la «rupture» avec le quinquennat Chirac dont il fut l’un des premiers acteurs. Face à lui, Royal et Bayrou créent aussi la surprise.

Présidentielle 2002: Jean-Marie Le Pen prive Lionel Jospin de second tour

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (7/10) - Le «21 avril» deviendra une date symbole, synonyme d’élimination de la gauche au profit du Front national. Jacques Chirac est réélu avec 82,21% des voix.

Présidentielle 1995: l'incroyable retour de Jacques Chirac

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (6/10) - Face à Édouard Balladur, grand favori de la compétition, le maire de Paris reprend des forces en faisant campagne sur le thème de la «fracture sociale».

Présidentielle 1988: Mitterrand joue la «France unie» contre Chirac

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (5/10) - La gauche n’a pas su redresser le pays. Mitterrand est pourtant réélu avec 54% des voix. Il a su faire de sa défaite aux législatives une arme contre la droite.

Présidentielle 1981: François Mitterrand impose l’alternance politique

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (4/10) - Le premier secrétaire du Parti socialiste est élu président à la troisième tentative. Grâce à l’accord secret passé avec Chirac.

Présidentielle 1974: Valéry Giscard d'Estaing conjugue changement et continuité

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (3/10) - Le ministre de l’Économie s’impose face à François Mitterrand, candidat de la gauche unie, dans le duel le plus serré de toutes les présidentielles de la Ve République

Présidentielle 1969: Georges Pompidou invente l'après-gaullisme

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (2/10) - L’ex-premier ministre se lance sans l’aval du général de Gaulle. Celui-ci en nourrit une certaine amertume et ne le soutiendra pas officiellement.

Présidentielle 1965: le général de Gaulle en ballottage, qui l'eût cru?

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (1/10) - Lors de la première élection du président de la République au suffrage universel, deux tours sont nécessaires à Charles de Gaulle pour battre François Mitterrand.

Le Figaro

Le Club Le Figaro Présidentielle en podcast : tous les épisodes

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Deux jours à Colmar, 48 heures entre culture et gastronomie

CITY GUIDE - La capitale du Haut-Rhin est un condensé d’histoire et de patrimoine, au cœur de l’Alsace. Ville de culture avec ses musées Unterlinden et Bartholdi, Colmar est une cité gastronomique et propice à la flânerie qui s’apprécie d’un pas tranquille.

Les votes de plus de 600.000 internautes ont propulsé Colmar au rang de meilleure destination touristique 2020 du site «European Best Destinations». Pas étonnant tant la capitale du Haut-Rhin, ville natale de Bartholdi, le sculpteur de la statue de la Liberté, est un condensé d’histoire et de culture régionales. Colmar est une ville qui s’observe, se respire et se goûte à la manière d’un grand cru d’Alsace. Ses ruelles, ses canaux, ses maisons à colombages et sa gastronomie en font une destination idéale pour un week-end de printemps.

L’arrivée

La gare est à dix minutes à pied de l’office de tourisme où vous pouvez acquérir le pass touristique « Colmar City Pass » (32 € par adulte, 28 € pour les 9-17 ans). Celui-ci comprend : accès aux musées (Unterlinden, Hansi, Bartholdi, Jouet, Histoire naturelle et ethnographique), entrée à l'église des Dominicains, promenade en barque, tour en train touristique. citypass.tourisme-colmar.com

Office du Tourisme, place des Unterlinden, 68000 Colmar. Tél. : 03 89 20 68 92.

En ce moment !

L'EXPO À VOIR

Joe Downing. Hommage à Emmanuel Wardi

Le Musée Unterlinden met en lumière l'œuvre de Joe Dowing (1925-2007), un authentique représentant de l'abstraction libre d'après-guerre. Ses collections abritent en effet le plus important fond français de ce coloriste né à Tompkinsville (Kentucky) et installé en 1950 à Paris, alors capitale de l'avant-garde artistique. L'accrochage de trente collages, œuvres sur papier, peintures et sculpture est un hommage au compagnon français du peintre, Emmanuel Wardi décédé le 25 mai 2021, alors que les lieux d'expositions restaient portes-closes pour cause de pandémie. Le musée alsacien a acquis des premières œuvres de l'artiste en 1976. Emmanuel Wardi lui a fait don de 124 œuvres, après la mort de Joe Downing. L'accrochage chronologique fait percevoir l'évolution du peintre : celui-ci vide peu à peu de toute figuration les petites huiles sur papier de ses débuts pour laisser place au geste et à la couleur. L'installation en 1968 de cet ami de Marguerite Duras en Provence, à Ménerbes, village d'élection de nombreux artistes dont Picasso et sa muse Dora Maar, n'y est pas étranger.

Mercredi au lundi : 9 h – 8 h. Mardi : fermé. Entrée + audioguide 15 €.

Musée Unterlinden, place des Unterlinden, 68000 Colmar. Tél. : 03 89 20 15 50 .

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L'HÔTEL EN VUE

L'Esquisse Hotel & Spa

Tout nouveau, tout chaud ! À quelques pas de la petite Venise, ce cinq étoiles estampillé M Gallery, collection historique du groupe Accor, a ouvert ses portes il y a quelques mois. L'Esquisse Hotel & Spa bénéficie d'une situation parfaite au sein du parc du Champ de Mars (en lieu et place de l'ancien Mercure). Fruit de la collaboration de deux cabinets d'architectes, l'hôtel a été façonné, sculpté et inspiré par la genèse du travail de l'enfant du pays, Frédéric Auguste Bartholdi. Répartis sur 3 étages, 57 chambres, 3 suites et 2 appartements et autant de terrasses privatives qui permettent de profiter de la jolie vue du parc. À noter que L'Esquisse accueille également LE JY'S, table la plus réputée de Colmar et déjà doublement étoilée du chef Jean-Yves Schillinger et un spa by Clarins de 500 m2 avec son espace piscine intérieur chauffée, sauna, hammam, jacuzzi, fontaine de glace, salle de fitness, cabine de soins... Une véritable invitation au bien-être. À partir de 200 € la nuit en chambre double.

L'Esquisse Hotel & Spa - MGallery, 2, avenue de la Marne, 68000 Colmar. Tél. : 03 67 68 20 00.

À lire aussiL'Esquisse Hotel & Spa MGallery à Colmar, l'avis d'expert du Figaro

LA BONNE TABLE

L'ATELIER DU PEINTRE

Loïc Lefebvre et son épouse Caroline Cordier reçoivent au cœur du vieux Colmar face à la maison natale du peintre Martin Schöngauer, l'auteur de la Vierge au Buisson de Roses. Leur table ouverte en 2009 est étoilée au Guide Michelin. Le couple y décline une cuisine française moderne, originale et riche en saveurs. Le chef puise ses inspirations côté Sud : il a fait ses armes chez les chefs Christian Willer, Jacques Chibois et les frères Pourcel. Mais sa cuisine tire aussi partie des trésors du terroir alsacien, entre terre et montagne, vignoble et cours d'eau. On en veut pour preuve la rhubarbe qui agrémente un rouget grillé, accompagné d'asperges vertes, olives noires de Kalamata et jus de bouillabaisse. Ou encore l'ail des ours qui relève un gigot d'agneau de lait rôti, pomme amandine et champignons au jus.

Déjeuner & dîner : menu 3 plats à 63€ (sauf vendredi soir et samedi soir) menu 5 plats à 90 €, menu 7 plats à 115 €.

L'Atelier du Peintre, 1 rue Schongauer, 68000 Colmar. Tél. : 03 89 21 53 60.

JOUR 1 : DU MUSÉE UNTERLINDEN À LA PETITE VENISE

Matinée

Entrez dans Colmar par la porte du musée Unterlinden. Ce dernier vaut le voyage à lui seul, autant pour ses œuvres de la Renaissance rhénane (dont le célèbre Retable d’Issenheim de Grünewald) que pour son cadre exceptionnel ou ses expos temporaires. Cet ancien couvent du XIIIe siècle doté d'un somptueux cloître a été enrichit en 2016 d'une extension signée des Suisses Herzog & de Meuron. Les architectes ont créé une symétrie à l’arrière des bains municipaux en réalisant un bâtiment contemporain dont le volume répond à celui de la chapelle, alors que le jardin jouxtant les bains répond au jardin du cloître.

En sortant, on se dirigera vers l’église des Dominicains. Commencée en 1283, sa construction date pour l’essentiel de la première moitié du XIVe siècle. Œuvre majeure de l’architecture des ordres mendiants, elle abrite le chef-d’œuvre de Martin Schongauer, la Vierge au Buisson de Roses, jusqu’alors exposé à la Collégiale Saint-Martin.

Pause déjeuner

La simplicité d’une savoureuse tarte flambée ou la spécialité de la région, la flammekueche, s’apprécie notamment Grand’Rue, au Fer Rouge. Pour les plus grosses faims, cette sympathique brasserie propose également des spätzle (pâtes alsaciennes) au munster et aux lardons grillés à tomber ! Autres bonnes adresses où déguster des tartes flambées : Le Winstub de la petite Venise, dans le quartier éponyme ou encore La Soï (réservation indispensable).

Après-midi

L’architecture si typique de la cité alsacienne s’apprécie le nez levé ! Commencez par jouer aux devinettes rue des Têtes : trois enseignes commerciales en fer forgé, œuvres de l’illustrateur régional Hansi s’y dissimulent. Au sommet de la maison des Têtes, c’est la statue d’un tonnelier signée Bartholdi qui vous saluera. Poursuivez par la rue des Marchands et sa maison Pfitzer du XVIe siècle ; une des plus belles bâtisses d’Alsace vous assureront les Colmariens !

En débouchant sur la Grand’Rue vous longerez l’ancienne douane. À quelques mètres, place du Marché-aux-Fruits, le tribunal de Grande Instance de 1771 a longtemps abrité l’autorité judiciaire la plus importante de la région. La maison d’arrêt installée à l’arrière, dans l’ancien couvent des Augustins, a été plusieurs fois le théâtre d’évasions rocambolesques ! En poursuivant vers la rue Saint-Jean vous admirerez une autre réalisation d’Albert Schmidt, l’architecte de la maison des Têtes, dans un style vénitien cette fois. Place des Lavandières, marquez une pause devant le bistrot du même nom. Il a accueilli le tournage de « Chinese restaurant ». Cette émission de télé-réalité chinoise a fait décoller la fréquentation de la capitale du Haut-Rhin !

Déambulez ensuite dans la petite Venise avec ses façades colorées et ses colombages si typiques. Les maraîchers empruntaient ses canaux pour acheminer fruits et légumes à la halle du marché. Cette dernière a d’ailleurs été entièrement restaurée il y a une dizaine d’années. À l’arrière de la halle, poursuivez par le quartier des Tanneurs qui échappa de justesse à la destruction dans les années 1960.

Apéritif et dîner

L’alchimie la tradition alsacienne et de la modernité s’apprécie à sa juste valeur dans le cadre fabuleux de la maison des Têtes. Marilyn et Éric Girardin, les maîtres de maison depuis 2015, y dirigent un hôtel 5 étoiles, une magnifique table étoilée, mais également une brasserie réputée. Cette dernière mêle clients de l’hôtel, voyageurs de passage et Colmariens dans l’esprit « winstub » cher aux Alsaciens. La choucroute n’y a pas d’équivalent ! Vous y apprécierez l’harmonie subtile entre boiseries, poêle en fonte et vitraux d’époque d’un côté et les suspensions façon coquilles et les tables épurées de l’autre.

Soirée. La vie nocturne n’est pas follement animée dans cette cité paisible. En revanche, vous pourrez vous imprégner de Colmar la nuit en réservant une visite guidée à l’Office de tourisme. Elles sont proposées les samedis soir à partir d’avril. Certains bâtiments emblématiques bénéficient d’une magnifique mise en lumière.

Visites nocturnes. Réservation au 03 89 20 68 95. Départ devant l'Office de tourisme. Les samedis uniquement, d'avril à octobre. Consultez les dates et les horaires sur reservation.tourisme-colmar.com.

JOUR 2 : DE BARTHOLDI AU QUARTIER ALLEMAND

Matinée

Frédéric Auguste Bartholdi avait imaginé une statue phare monumentale en vue d’orner l’entrée du canal de Panama. Elle ne trouva pas de financier, mais inspira des cercles parisiens désireux d’offrir un cadeau à la ville de New York. L’immanquable musée Bartholdi rend hommage au sculpteur natif de Colmar au travers des maquettes de ses plus célèbres réalisations comme le Lion (Belfort) ou encore Vercingétorix (Clermont-Ferrand). Enchaînez avec une visite du musée Hansi. Cet aquarelliste, illustrateur et caricaturiste alsacien, y restitue sa vision d’une Alsace idéale.

Pause déjeuner

Le temps semble s’être figé à l’aube du siècle passé dans un décor tout droit tombé des Vosges qui surplombent Colmar. Planchers traditionnels, arcade en grès rose, Jadis et Gourmande propose des plats traditionnels alsaciens particulièrement originaux : fleischnakas, lawerknepfla, etc. Une cuisine à base de viande, mais quelques plats végétariens sont également à la carte. C'est place du Marché-aux-Fruits.

L’après-midi

Ne boudez pas votre plaisir avec une balade une barque. Rendez-vous sur les deux embarcadères au pied du pont, rue Saint-Pierre, pour une promenade d’une demi-heure.

Vous reprendrez ensuite la Grand’Rue pour filer vers la rue Vauban, à proximité de laquelle sont installés les deux domaines viticoles de la ville. Les caves Jund et Karcher sont situées à moins de 200 m l’un de l’autre ! Dégustez-y les célèbres pinots gris, riesling, gewürztraminer et autre crémant d’Alsace.

Pour clôturer votre séjour, élargissez votre visite au quartier allemand, surnommé « le quartier des millionnaires ». Il témoigne de la période de l’annexion germanique entre 1870 et 1918. L’urbanisme, avant-gardiste pour l’époque, se lit dans son plan très strict, ses maisons de maîtres dont certaines bâtisses Art nouveau, sa cour d’appel monumentale où les Colmariens viennent faire leurs photos de mariage, son château d’eau et sa gare de 1906 - copie conforme de la gare de Gdansk en Pologne. À partir de la petite Venise, prenez le boulevard Saint-Pierre. Faites un crochet par la rue des Américains, l’avenue Raymond-Poincaré et la rue Schlumberger pour rejoindre la gare.

Pause gourmande

Goûtez le charme désuet du Croissant doré, rue des Marchands, immanquable derrière sa façade art nouveau couleur rose. Le temps semble s’y être arrêté. La tarte au fromage blanc est une spécialité.

Carnet d'adresses

Bonnes tables

La Maison des Têtes – Restaurant Girardin (1 étoile) et Brasserie historique. 19 rue des Têtes, Colmar. Tél. : 03 89 24 43 43.

La Maison rouge, 9 rue des Écoles, Colmar. Tél. : 03 89 23 53 22.

L’Arpège, 24 rue des Marchands, Colmar. Tél. : 03 89 24 29 64. 

Les Trois Poissons, 15 quai de la Poissonnerie, Colmar. Tél. : 03 89 41 25 21.

L’Épicurien, 11 rue Wickram, Colmar. Tél. : 03 89 41 14 50.

Quai 21, 21 quai de la Poissonnerie, Colmar. Tél. : 03 89 58 58 58.

JY'S, 3 allée du Champ de Mars, 68000 Colmar. Tél. : 03 89 21 53 60.

Sortir boire un verre… Ou une tasse de thé

Au Croissant doré, 28 rue des Marchands, Colmar. Tél. : 03 89 23 70 81.

La Libellule Café, 6 rue de la Grenouillère, Colmar. Tél. : 03 89 41 47 30.

Le Boudoir 15 Grand Rue, Colmar. Tél. : 03 89 41 45 06.

Jadis et Gourmande, 8 place du Marché aux fruits, Colmar. Tél. : 03 89 41 73 76.

Où dormir ?

La Maison des Têtes

L’hôtel 5-étoiles La Maison des Têtes abrite 21 chambres associant charme alsacien et modernité. À partir de 260 € pour 2 personnes petits déjeuners inclus. La maison propose également dans un bâtiment indépendant trois apparts-hôtels de luxe pour conjuguer confort et liberté le temps d’un long week-end en amoureux.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

La Maison des Têtes, 19 rue des Têtes, Colmar. Tél. : 03 89 24 43 43.

L’Hôtel Colombier, 7 rue de Turenne, Colmar Tél. : 03 89 23 96 00.

Le James Hôtel, 15 rue Saint-Eloi, Colmar. Tél. : 03 89 21 93 70.

[* Initialement publié le 4 juin 2020, cet article a fait l'objet d'une mise à jour.]

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48 heures sur l'île de Ré, week-end insulaire sur la star de l'archipel charentais

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Le Figaro

Bernard Pons, le dernier des fidèles chiraquiens

Guillaume Tabard

DISPARITION - L'ancien secrétaire général du RPR, député de Paris et ministre des transports puis de l'outre-mer, s'est éteint à l'âge de 95 ans.

Jusqu'au bout, Bernard Pons s'est passionné pour la politique. Dans ses mémoires, Aucun combat n'est jamais perdu (L'Archipel), il commentait encore, avec une certaine admiration, l'arrivée d'un jeune président nommé Emmanuel Macron. « Son principal handicap risque d'être son attitude jupitérienne. Il devra se méfier d'abord de lui-même », écrivait-il dès janvier 2018. Il s'y connaissait en présidents, ce médecin du Lot devenu député sous de Gaulle, qui avait servi Pompidou, méprisé Giscard, accompagné Chirac, combattu Mitterrand, admiré Sarkozy (après l'avoir détesté), ignoré Hollande, et qui s'est éteint avec Macron.

Né le 18 juillet 1926 à Béziers, Bernard Pons s'engagea à 18 ans dans la Résistance, rejoignant le maquis de Lauzès, dans le Lot, ce département radical - terre de Gaston Monnerville et Maurice Faure - où il commença sa carrière de médecin généraliste et où il se lança en politique, devenant député de Figeac en 1967. Cette élection est le fruit de ce que l'on a retenu sous le nom de « serment de Solignac ». Le premier ministre Georges Pompidou sait que les législatives de 1967 seront difficiles - elles seront gagnées d'un siège - et décide d'envoyer des « jeunes loups » à la conquête de terres de gauche du Sud-Ouest. Bernard Pons en fait partie, avec Pierre Mazeaud, Jean Charbonnel et un certain Jacques Chirac, qui se fait élire en Corrèze. Entre Pons et Chirac, c'est le début d'une amitié de trente-cinq ans.

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Si le « bulldozer » du premier ministre entre aussitôt au gouvernement, le Dr Pons doit attendre l'élection de Pompidou, en 1969, pour devenir secrétaire d'État auprès du ministre de l'Agriculture. Non reconduit après les législatives de 1973, ce médecin humaniste s'active à l'Assemblée où il se fait remarquer en soutenant un projet de loi du garde des Sceaux Jean Taittinger et du ministre de la Santé Michel Poniatowski visant à dépénaliser l'avortement ; inabouti, ce texte préfigure la loi Veil.

Scores de maréchaux

Lorsque Jacques Chirac crée le RPR, Bernard Pons est évidemment de l'aventure. Après le « techno » Jérôme Monod et le novice Alain Devaquet, le maire de Paris confie le secrétariat général du parti à ce politique aguerri qu'il a entre-temps rapatrié dans une circonscription de l'Essonne (celle du Lot repassant à gauche). Pons reste secrétaire général du RPR durant cinq ans, menant la guérilla contre un Valéry Giscard d'Estaing que Chirac a décidé de déstabiliser, puis animant une opposition pure et dure contre Mitterrand. Accaparé par ce combat national, le numéro deux du RPR a besoin d'être mis à l'abri de toute mauvaise surprise électorale. En cette année 1981 de vague rose, le maire de Paris le parachute en conséquence dans le 17e arrondissement de la capitale, où il obtiendra vingt ans durant des scores de maréchaux, toujours réélu au premier tour. En 1993, il aura entre autres pour adversaire une jeune militante de 25 ans du Front national nommée Marine Le Pen.

Jacques Chirac le garde toujours auprès de lui. À Paris d'abord, au gouvernement ensuite, au Parlement enfin. En 1986, le futur président retourne à Matignon et confie à Bernard Pons le délicat ministère des Départements et Territoires d'outre-mer. Il rédige et fait voter la première loi de défiscalisation ultramarine. L'idée est simple : favoriser l'activité économique de ces régions souffrant d'un fort retard en défiscalisant les investissements sur place. Le principe est tellement simple qu'il permet bien des détournements, comme ces nombreux yachts de plaisance de métropolitains immatriculés aux Antilles pour échapper à la fiscalité.

Son passage Rue Oudinot reste marqué par la violence en Nouvelle-Calédonie et à l'affrontement sans merci entre les Caldoches du RPCR de Jacques Lafleur, ardemment soutenus depuis Paris par le RPR, et les Kanaks de Jean-Marie Tjibaou. À la veille de la présidentielle de 1988 qui oppose le président Mitterrand au premier ministre Chirac, le dénouement d'une prise d'otages à Ouvéa vire à la tragédie. Pons est alors sur place pour suivre les opérations. Il vivra avec un sentiment d'injustice la présentation de cet événement inscrit au passif du gouvernement Chirac. « J'assume l'entière responsabilité de tout ce qui a été entrepris pour libérer les otages, par la négociation d'abord, par la force ensuite. Je récuse toutes les accusations qui ont été portées contre les militaires et les gendarmes », écrit-il dans le chapitre de ses Mémoires consacré à Ouvéa dont il explique le contexte et le déroulement avec une précision de greffier.

Homme de réseaux

Retour au Parlement, ensuite, pour Bernard Pons. Toujours pour aider Chirac. En 1988, il est élu président du groupe RPR en battant d'une voix Philippe Séguin, qui conteste alors l'autorité du président du parti. Cinq ans plus tard, c'est toujours en fervent chiraquien qu'il tente de préserver l'unité des troupes à l'Assemblée alors qu'une moitié des députés soutient l'offensive présidentielle d'Édouard Balladur. Chirac enfin élu, en 1995, Pons est récompensé en décrochant le ministère de l'Équipement et des Transports.

Alors qu'après la présentation du plan Juppé sur l'Assurance-maladie et les retraites une grève à la SNCF et à la RATP bloque le pays, cet homme de réseaux s'emploie à maintenir le dialogue avec les syndicats et à négocier une sortie de crise.

Après la dissolution, Bernard Pons n'en a pas fini avec les missions de bons offices pour le chef de l'État. Tandis que le fiasco de l'opération sème le doute dans les rangs de la droite, il fonde l'Association des amis de Jacques Chirac. Et surveille de près Philippe Séguin, qui a ravi la présidence du RPR au fidèle ­Juppé. Alors que Séguin se prépare à conduire la bataille de la droite aux européennes de 1999, Pons accorde une interview à Valeurs actuelles validant la possibilité pour un électeur de droite de voter pour la liste rivale Pasqua-Villiers. Furieux et y voyant un blanc-seing de Chirac, Séguin claque la porte du RPR, provoquant une nouvelle crise à droite. Avec son regard bleu et son sourire à la fois indulgent et désabusé, cet homme petit par la taille mais grand par le cœur se souvenait de l'épisode avec le plaisir d'un fin gourmet de la vie politique.

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En 2002, il repart aux législatives dans le 17e. Mais il a 76 ans et le RPR lui préfère Françoise de Panafieu, qui le devance largement au premier tour. C'est pour lui la fin de la politique. Il s'éloigne de Paris, partageant son temps entre les Antilles et la Camargue, à Aigues-Mortes, auprès d'une de ses quatre filles, Isabelle, et inconsolable de la mort brutale, il y a neuf ans, d'une autre de ses filles, Valérie.

Après la mort de Bernard Pons, il reste cinq ministres de Georges Pompidou toujours en vie : André Fanton, Pierre Mazeaud, Henri Torre et Olivier Stirn.

À Paris, Anne Hidalgo s'attaque aux libertés fondamentales

ENQUÊTE - Bien que la liberté d'aller et venir soit une liberté fondamentale et inaliénable, Anne Hidalgo veut mettre les Parisiens et les banlieusards au pas et … à vélo.

Emmanuel Macron veut réserver aux Républicains le même sort qu'aux socialistes

RÉCIT - Depuis sa réélection, le chef de l'État se tourne à nouveau vers la droite. Et cherche à décrocher ces députés LR tentés de suivre la consigne de Nicolas Sarkozy.

Emmanuel Macron nommera un premier ministre «attaché à la question sociale, environnementale et productive»

Lors de son premier déplacement à Cergy depuis sa réélection, Emmanuel Macron a assuré qu'il nommerait à Matignon «quelqu'un attaché à la question sociale, écologique et productive».

Le Figaro

Emmanuel Macron fait le bulletin de notes des ministres avant le remaniement

Arthur Berdah

RÉCIT - Le président réélu a profité de ses 24 heures «de recul» à La Lanterne pour faire le bilan de la campagne de ses troupes.

Il a fait le bilan. Calmement. En se remémorant chaque instant. Et il a établi la liste des gagnants et des perdants. Retiré avec son épouse pour 24 heures dans la résidence versaillaise de La Lanterne après sa réélection, Emmanuel Macron a pris «quelques pas de recul», lundi, pour analyser sa campagne. Et réfléchir à la suite. La suite, c’est d’abord le remaniement, qu’il aimerait idéalement officialiser d’ici au mardi 3 mai prochain, veille du Conseil des ministres prévu le lendemain. Parmi ses troupes actuelles, nombre d’entre eux ne seront pas reconduits. Ils le savent.

Sans céder au mythe du fantasmatique «gouvernement resserré» autour d’une quinzaine de membres, le président de la République a conscience qu’il va devoir écrémer sa pléthorique équipe sortante. Parmi la quarantaine de personnalités aujourd’hui en poste, au moins la moitié n’a pas réussi à imprimer quoi que ce soit dans l’esprit des Français. Pas même leur visage ou leur nom. L’autre moitié, elle, a su se faire remarquer par le chef de l’État. Parfois en bien, parfois en mal. Avant de renouveler les baux de certains, Emmanuel Macron a donc procédé ces derniers jours à un état des lieux, dont il s’est ouvert auprès de quelques proches.

Des réussites

À ses yeux, la plupart des réussites sont équitablement réparties entre les personnalités venues de la droite et celles issues de la gauche. Côté ex-LR, c’est Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, qui a su s’imposer comme l’un de ses interlocuteurs réguliers depuis le grand débat national de 2019. Et qui a mis ses réseaux de terrain au service de la réélection de son champion, réussissant ainsi à se faire pardonner le très puissant vote RN qu’il n’a pas su endiguer dans les territoires ultramarins. C’est aussi Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, dont l’ambition personnelle a été remisée de côté, et dont les conseils dans le sprint final ont été précieux: ceux d’un maire implanté dans une région désindustrialisée, tenant d’une ligne séguiniste et adepte du gaullisme social. C’est enfin Nicolas Sarkozy, dont «l’appel au rassemblement», précédé par le ralliement d’Éric Woerth, a été apprécié et jugé efficace. La droite qui a fait ce choix sera sans doute récompensée d’une manière ou d’une autre.

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Côté ex-PS, le bulletin de notes est là encore au beau fixe pour certains. À commencer par Élisabeth Borne. Passée par l’Écologie après le départ de François de Rugy, la ministre du Travail, qui a conduit avec succès les réformes de l’apprentissage et de l’assurance-chômage depuis la rue de Grenelle, après avoir réussi celle de la RATP lorsqu’elle était aux Transports, est à ce jour «la favorite pour le poste de premier ministre» à l’Élysée. Surtout depuis qu’Emmanuel Macron en a quasiment dressé le portrait-robot mercredi à Cergy, disant vouloir «nommer quelqu’un qui est attaché à la question sociale, la question environnementale, et la question productive». Comme l’ancienne préfète, son collègue des Comptes publics, Olivier Dussopt, a su gagner des galons, et compte désormais parmi les préférés. Là où Amélie de Montchalin est parvenue à se faire une place. Comme Gabriel Attal, malgré les solides inimitiés qu’il s’est créées avec la plupart des Marcheurs historiques.

Dans le cercle de ceux qui comptent, enfin, trône toujours en majesté Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale. Chargé des investitures de la majorité pour les législatives, l’élu du Finistère a su se rendre une nouvelle fois indispensable. Et a prouvé sa capacité à travailler avec des profils moins politiques, comme le non officiel directeur de campagne Grégoire Potton, rouage devenu essentiel et incontournable.

Ceux qui ont perdu des plumes

À l’inverse, certains techniciens ont perdu des plumes dans les deux mois qui viennent de s’écouler. Intouchable et préservé jusqu’ici, le très puissant secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, est souvent critiqué pour son côté trop «techno», tout comme Julien Denormandie. Contesté en interne par sa propre génération - celle des quadragénaires -, jugé trop tendre par certains ténors, le ministre de l’Agriculture ne connaît pas encore sa destination finale. Pas plus, d’ailleurs, que Bruno Le Maire. Détenteur du record de longévité à la tête de l’Économie et des Finances, le patron de Bercy a multiplié les erreurs ces dernières semaines, en évoquant une «guerre économique et financière totale» contre la Russie, puis en n’excluant pas un recours au 49-3 pour passer en force sur la réforme des retraites dès le lendemain du second tour. Un faux pas qui a conduit Emmanuel Macron à exiger de ses ministres qu’ils cessent d’intervenir dans les médias. En gros, qu’ils s’inspirent de Stanislas Guérini, le patron de LREM, mutique ces dernières semaines et carrément jugé transparent.

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Idem, dans une moindre mesure, pour Jean Castex, le chef du gouvernement, qui a lui aussi été considéré trop discret au moment de «l’affaire McKinsey». Et dont le principal fait d’armes relevé en haut lieu a été la polémique sur son aller-retour en jet pour voter dans son fief de Prades (Pyrénées-Orientales) au premier tour. Restent enfin les deux principales figures, François Bayrou et Édouard Philippe, suspectés d’avoir les yeux rivés vers 2027, et qui étaient absentes du déjeuner organisé mardi à l’Élysée. Le premier craint le parti unique, le second ne veut même pas en entendre parler. «À ce rythme, son parti Horizons va se retrouver avec dix députés. Il sera notre Olivier Faure de droite, quoi», s’en amuse-t-on chez Emmanuel Macron. Où l’on sait que la guerre de succession aura lieu. Mais où l’on dispose d’une arme de dissuasion: la guerre de mouvement. Celle du remaniement.

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Le Figaro

Hervé Mariton: «L'urgence en Outre-mer est sociale et économique, mais aussi sécuritaire»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Le mal-être en Outre-mer est social, économique, sécuritaire et identitaire, notamment en raison de la pression migratoire, explique l'ancien ministre Hervé Mariton qui plaide pour des réformes structurelles dans ces territoires.

Hervé Mariton est ancien ministre de l'Outre-mer et député. Il est aujourd'hui maire LR de Crest.

Les Outre-mer, pour la plupart, avaient choisi Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l'élection présidentielle et ont voté pour Marine Le Pen au second tour. Il est difficile de démontrer si un vote est l'expression d'une adhésion positive ou simplement un rejet de l'alternative ; la succession des deux tours illustre, sans contestation, qu'il s'agit du rejet du candidat sortant, d'une protestation massive. Les déterminants de cette protestation méritent d'être étudiés, au-delà de proclamations répétées qui n'éclairent pas la nouveauté, la particularité du vote de 2022 dans les Outre-mer. Ainsi l'argument de la méfiance post-coloniale pourrait expliquer le résultat du scrutin ? Non. La société réunionnaise, mise en avant pour la réussite de sa mixité ethnique, n'est pas traversée par une telle méfiance et, pour autant, Marine Le Pen est aussi arrivée en tête au second tour.

Alors quelles sont les causes ? Il y a un mal-être, il est lourd. Il est social (la pauvreté, le chômage), économique (la vie chère), sécuritaire (de hauts niveaux de délinquance), identitaire (la pression migratoire sur plusieurs territoires). Ce mal-être est subi dans des sociétés où le poids du secteur public est dominant, davantage qu'en métropole. L'État, les collectivités et les établissements publics sont omniprésents. Mais «l'État ne peut pas tout», ne répond pas à tous les problèmes ; la déception, le mal-être s'aggravent.

La vie est , en effet, nettement plus chère dans les Outre-mer, trop dépendants d'approvisionnements venant de métropole.

Certaines causes ont été soulignées. Les populations ont été plus rétives à la vaccination. Mais les antivax qui ont voté pour Jean-Luc Mélenchon en métropole n'ont pas autant voté pour Marine Le Pen. La question de la vie chère est mise en avant. La vie est , en effet, nettement plus chère dans les Outre-mer, trop dépendants d'approvisionnements venant de métropole. Le secteur public, à l'abri de sur-rémunérations, est protégé, la charge pèse lourdement sur les autres consommateurs. La revendication contre «la vie chère» est permanente. Alors, quand le thème du pouvoir d'achat devient central, il résonne d'autant en outre-mer. Cette amplification a favorisé Jean-Luc Mélenchon puis Marine Le Pen. Et la mèche amorcée augure d'une situation explosive. Pas plus qu'en métropole, il n'y a outre-mer de solution miracle à la question du pouvoir d'achat. L'État ne peut pas tout…

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Une campagne électorale est portée par les candidats ; elle est accompagnée par les relais, parlementaires, élus locaux. Si quelques personnalités surnagent, le constat est celui d'une classe politique atteinte d'un discrédit plus grave qu'en métropole. Il n'y a plus de filet pour éviter que s'engouffre le vote de protestation…

Enfin, les candidats à l'élection présidentielle auront prêté aux Outre-mer, en 2022, une attention, plus faible que jamais. La crise Covid et l'Ukraine ont bon dos. La vérité est que Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen sont ceux qui y ont exprimé le plus d'intérêt. Cela se paie.

Les institutions peuvent intéresser des élus, elles ne passionnent pas les citoyens.

Un mauvais génie pourrait vouloir punir ceux qui ne lui ont pas accordé leur faveur, à tout le moins les bouder. Le président de la République, attaché à réunir la Nation, a sûrement une autre ambition.

Il faut agir, inventer une nouvelle politique. Non plus de crise en crise, chaque fois que la violence s'introduit dans l'actualité nationale, mais dans une ambition partagée avec les acteurs locaux mais aussi avec l'ensemble de la communauté nationale. Les Outre-Mer ne sont pas des danseuses, des pleureuses qui coûtent cher et de surcroît votent mal. Elles sont une dimension de la France, avec des défis à résoudre, des contraintes à lever, des opportunités à explorer, des chances à réussir.

Une nouvelle politique pour les Outre-mer appelle des réformes structurelles. La dimension institutionnelle n'est pas première. Le président-candidat a largement ouvert ce débat, il n'a déclenché aucun enthousiasme. Les institutions peuvent intéresser des élus, elles ne passionnent pas les citoyens. Les scores d'Emmanuel Macron prouvent que cette question n'est pas une priorité. Elle peut seulement venir comme outil utile à résoudre d'autres problèmes.

Ma conviction est que le problème des Outre-Mer est en partie sécuritaire. La crise en Guadeloupe cet automne l'a démontré. L'État doit refuser le compromis, la compromission, ne pas faiblir. C'est sa mission première. Cette base étant assurée, l'essentiel du problème est social, économique. Le drame social est celui d'un niveau élevé de chômage, dramatiquement élevé pour les jeunes (la moitié des jeunes actifs), d'une fuite des compétences, d'une fonctionnarisation de la société. Le drame économique est celui de la vie chère, de l'insuffisance du nombre et du poids des entreprises, d'un cadre national souvent inadapté. Le credo de la Fédération des entreprises des Outre-Mer est que l'avenir des Outre-mer passe par le développement des entreprises. Pour créer des richesses, pour développer l'emploi, pour sortir de la misère sociale et du déclin démographique. Nous appelons à une loi de programmation en faveur du développement économique des Outre-Mer. Au-delà du cadre, nous croyons à une solution par le haut du mal-être de nos sociétés. Nous voulons prendre à bras-le-corps les défis de la transition énergétique: nos potentiels d'énergie renouvelable sont importants. Nos compétences permettent d'être offensifs dans la transition numérique, attractifs dans nos bassins régionaux. Les enjeux des câbles sous-marins sont d'actualité. La transformation vers une industrie locale 4.0 est l'occasion d'adapter les outils de production à nos marchés. La biodiversité, les richesses naturelles de nos territoires sont aussi une chance pour l'économie, par la valorisation raisonnée des ressources, dans le tourisme aussi. Les Outre-Mer peuvent être un exemple réussi de développement durable combinant les objectifs environnementaux, sociaux et économiques.

L'État doit garantir le respect des règles, par exemple pour la conformité des délais de paiement. Il doit savoir s'adapter et adapter les normes aux spécificités des territoires.

Ce souffle nouveau doit être servi par des réformes structurelles adaptées. Les priorités sont à l'investissement et à l'amélioration des fonds propres des entreprises, à l'adaptation des formations, à la mise à niveau des infrastructures et de communication. L'État doit garantir le respect des règles, par exemple pour la conformité des délais de paiement. Il doit savoir s'adapter et adapter les normes aux spécificités des territoires. Le cadre doit être prévisible, assaini, adapté. Il doit être offensif, optimiste.

Bill Clinton disait «it's the economy, stupid» pour souligner que l'économie primait. Nos concitoyens ultramarins ne doivent pas être méprisés dans leur vote ; ils méritent des réponses. Le plus efficace sera de développer l'économie, d'encourager les entreprises, d'y créer des emplois. Tout ne sera pas résolu, mais la spirale du mal-être sera remontée.

Benjamin Morel: «Aux législatives, LREM va payer le recrutement de députés venus de nulle part»

ENTRETIEN - Si elle part gagnante après la réélection d'Emmanuel Macron, la majorité présidentielle à l'Assemblée nationale est épuisée par le précédent quinquennat et n'a pas su s'implanter localement, analyse l'universitaire.

Jérôme Fourquet : «Ce nouveau mandat sera marqué par une décomposition politique avancée»

GRAND ENTRETIEN - Pour le directeur du département Opinion de l'Ifop et auteur de La France sous nos yeux (Seuil) si le «front républicain» a de nouveau fonctionné, la réélection du président sortant repose sur des bases plus fragiles encore qu'en 2017.

Gilles-William Goldnadel: «La gauche est minoritaire, mais elle continue de donner le tempo»

FIGAROVOX/CHRONIQUE - Pour l'avocat, la faiblesse de caractère de la droite, et la stratégie de dédiabolisation engagée par Marine Le Pen, ont laissé à la gauche médiatique, pourtant minoritaire, le loisir d'imposer ses sujets dans les débats.

L'Humanité

Philosophie Faire société sans Moi

Nos recommandations culturelles

Nicolas Mathey

Comment imaginer un monde sans in­di­vidus ? Quelles sont les origines du Moi contemporain ? Professeur de philosophie à l’Université libre de Bruxelles, Vincent de Coorebyter nous invite, dans le sillage de l’historien Jean-Paul Gourévitch, à revenir sur nos évidences sur le sujet d’aujourd’hui en ­interrogeant les conceptions médiévales de la personne. Au Moyen Âge, « l’effacement de l’indivi­dualité était la règle », surtout en ce qui concernait les femmes et les paysans. Les premières n’étaient qu’épouses ou veuves, les seconds serfs ou vilains.

Si la route a été longue vers l’individualisme contem­porain, « il n’y a pas de meilleur moyen, aujourd’hui, d’obéir à l’idéologie dominante que de se croire à l’abri des attentes sociales, ­ assuré de son autonomie ». Face aux ­illusions d’auto­nomie, comment refaire société, Moi avec les autres ? N. M.

PhilosophieHistoire
Le Figaro

À Paris, Anne Hidalgo s'attaque aux libertés fondamentales

François Delétraz

ENQUÊTE - Bien que la liberté d'aller et venir soit une liberté fondamentale et inaliénable, Anne Hidalgo veut mettre les Parisiens et les banlieusards au pas et … à vélo.

Anne Hidalgo n'avait été élue maire de Paris qu'avec 224.790 voix sur 1.332.282 inscrits. Aux dernières présidentielles, elle n'a obtenu à Paris que 22.901 voix, ce qui ne représente même pas le nombre de cyclistes empruntant les jours de beaux temps la rue de Rivoli et le boulevard Sébastopol.

Pourtant, Anne Hidalgo a décidé de mettre tous les Parisiens et les banlieusards au pas et… à vélo. Même ceux qui ne le veulent ni ne le peuvent comme les personnes âgées et les handicapés, ou encore tous les professionnels comme les artisans qui utilisent leur véhicule au quotidien. L'actuelle maire mène aussi un curieux combat contre le transport public. En conséquence du plan de circulation voulu par la mairie, les autobus se trouvent en effet contraints de faire d'importants détours quand ils ne sont pas coincés à un carrefour. C'est à se demander si le seul et unique but de ce plan n'est pas d'empêcher les déplacements !

Se déplacer : une liberté fondamentale

Pourtant la liberté de circuler n'est-elle pas l'une des libertés fondamentales à laquelle une femme de gauche devrait être attachée ? Pour éviter les foudres du tribunal administratif, garant des libertés, elle multiple les artifices dans la rédaction de ses arrêtés d'interdiction : la création de fausses aires piétonnes ou encore la prolifération des sens interdits empêchant les véhicules de circuler d'un arrondissement à l'autre et parfois au sein d'un même arrondissement. «Nous voulons éradiquer le “trafic de transit”», nous avait expliqué Christophe Nadjowski, le précédent adjoint à la Voirie.

Le prétexte du trafic de transit

Dans la bouche des experts de la Mairie, le «trafic de transit» concerne aussi bien un artisan qui irait de l'Opéra à la place de Clichy, un infirmier qui aurait l'outrecuidance de passer du Palais Royal rive droite à Saint-Germain-des-Prés rive gauche ou encore un handicapé banlieusard de Montreuil téméraire qui viendrait voir une exposition dans l'Ouest parisien. «Un arrêté d'interdiction de circulation trop général et absolu qui ne prévoirait pas quelques dérogations serait immédiatement annulé par le Tribunal administratif», explique Maître Grégoire Marchac. «C'est pour cela que la Maire doit préciser l'intérêt public fondant la mesure d'interdiction et lister les dérogations prévues», poursuit cet avocat parisien expérimenté en droit routier.

Ainsi, l'opération Paris respire qui interdit aux véhicules d'entrer dans les 4 premiers arrondissements de la capitale le premier dimanche de chaque mois prévoit quelques dérogations. Elle exempte par exemple les déplacements aux cérémonies religieuses, mais refuse l'accès à un artisan qui n'effectuerait pas une réparation d'urgence. Quant aux résidents, ils ont le droit de rentrer chez eux à condition que ce soit «par le chemin le plus court», sans que l'on sache qui décide de ce trajet.

Des sociétés privées non assermentées

Et pour faire respecter cette interdiction, qui concerne par exemple le quartier de Montmartre chaque dimanche, la mairie de Paris emploie des sociétés privées dont les employés ne sont pas assermentés comme Vigi Sécurité qui, de manière tout à fait illégale, demandent, sans aucun pouvoir, aux conducteurs voulant entrer dans la zone de leur présenter des papiers attestant de leur lieu de résidence ou tout justificatif établissant qu'ils bénéficient d'une dérogation.

En la matière, le fait d'armes le plus important d'Anne Hidalgo reste la rue de Rivoli où elle a supprimé le couloir d'autobus et les deux files de circulation générale au profit d'une piste cyclable dont la largeur va au-delà du raisonnable. La mairie a beau se targuer des 12.000 vélos qui, les jours de beau temps, empruntent cette piste, que dire aux 250.000 usagers quotidiens des autobus empruntant la rue de Rivoli dont le temps de trajet a été rallongé ? Car à Paris, la création des pistes cyclables se fait au détriment du trafic général et tout autant des autobus ! Ils transportent pourtant un nombre bien plus important de personnes tout en nécessitant beaucoup moins d'espace sur la voirie. Les chiffres en attestent : boulevard Sébastopol où la mairie se félicite du passage d'environ quinze mille vélos certains jours, la seule ligne 38 transporte quant à elle plus de 25.000 personnes au quotidien.

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Rue de Rivoli, riverains et livreurs coincés dans une voie de 3,5 mètres

Rue de Rivoli, au Palais Royal, la mairie a fait construire deux pistes cyclables, l'une de 6,5 mètres de large dans le sens Est-Ouest et une autre de 3,5 mètres de large dans le sens inverse. Tandis que le reste du trafic, bus, taxis, riverains, artisans et livraisons se retrouve concentré sur une voix de 3,5 mètres de large. 10 mètres pour les vélos, 3,5 pour les autres dont les autobus cela s'appelle pour Anne Hidalgo «un partage équitable de la chaussée». Autre exemple éloquent, la rue d'Amsterdam que la mairie veut transformer en «vélo-rue» contre l'avis des commerçants et d'un important centre médical. L'autobus 95 qui la descendait pour relier la place de Clichy à la gare Saint-Lazare doit désormais faire un énorme détour par les rues de Saint-Pétersbourg et de Rome. Résultat : un temps de parcours allongé de 7 minutes au détriment des passagers. Or le bus 95 transporte dans chaque sens plus de 25.000 personnes par jour, quand la «vélo-rue» de la mairie est utilisée que par 2000 bicyclettes par jour. Curieusement la Mairie du IXe, qui en 2020 avait adressé une lettre de protestation à l'adjoint aux transports David Belliard, demeure aujourd'hui très silencieuse sur le sujet. À une réunion d'information sur cet aménagement cyclable contesté, à laquelle nous assistions, le représentant de Delphine Bürkli, Sébastien Dulermo (pourtant ancien salarié d'île de France Mobilité) n'a pas opposé le moindre argument à cette décision.

Dans sa guerre aux véhicules motorisés, la mairie fait feu de tout bois. Outre les sens interdits intempestifs pour empêcher de rentrer ou de sortir d'un quartier, elle multiplie les fausses aires piétonnes comme dans la rue des Bourdonnais dans le 1er ou la rue Puget dans le 18e ou encore la rue du Helder dans le 9e. Cette dernière reste un cas d'école, d'autant que la mairie du 9e, pourtant dans l'opposition, s'est montrée favorable à cet aménagement. Voici une rue quasiment sans commerçant, sans café ni terrasse et avec un trafic piéton très limité (environ 1200 piétons par jour), soudainement devenue une aire piétonne.

Quant à la signalisation dans ces rues, elle est devenue une affaire de spécialistes. Toujours dans la rue du Helder, le panneau signale une voie piétonne. En réalité, quand on lit l'arrêté provisoire la rue n'est interdite aux véhicules que de 11h à 22h sauf pour les riverains et les véhicules d'urgence mais interdite aux livraisons, les artisans et aux PMR. À chaque rue une règle particulière, que les panneaux n'indiquent pas… Pour la connaître, il faut désormais se référer au Bulletin officiel de la ville de Paris où figurent tous les arrêtés municipaux. On peut ainsi voir qu'à la date du 25 juin 2021, où fut publié l'arrêté provisoire sur la rue du Helder, la mairie a également publié 65 autres arrêtés d'interdiction provisoires ou définitifs !

De fausses rues piétonnes

Pour la rue du Helder, afin d'éviter le tribunal administratif, la mairie a justifié sa décision en expliquant que «dans le cadre de l'assouplissement des mesures liées à l'état d'urgence sanitaire, le maintien des distanciations sociales dans les établissements de type café, bars ou restaurants ne permet pas de maintenir la capacité d'accueil initiale sans extension des surfaces avec terrasse pour la consommation des clients, considérant que la rue du Helder ne permet pas d'assurer la présence d'extension de terrasses tout en préservant le cheminement des piétons.» Alors que nous avons fait remarquer qu'il n'y avait ni bars ni cafés dans cette rue, la mairie du IXe nous a répondu que «cet arrêté a été pris dans le cadre du dispositif qui permettait aux commerçants de demander une piétonnisation de leur rue. La demande a été formulée par deux hôtels dont un récemment ouvert. Nous avons émis un avis favorable et nous avons pour projet de piétonniser cette voie dans les prochains mois (au moyen de barrières amovibles).» Devant notre étonnement Sébastien Dulermo nous a répondu «Faut-il une raison particulière pour rendre une rue peu circulée piétonne ? Nous avons eu une demande, nous y avons donné une suite favorable et allons pérenniser via le dispositif classique de l'arrondissement.»

La mairie incapable de définir ce qu'est une «desserte locale»

Il y a aussi ces panneaux de signalisation ambigus. Sens interdits « sauf desserte locale » par exemple. Qu'est-ce qu'une desserte locale, celle du quartier, de la rue ? Même le service de presse de la ville de Paris hésite. «La desserte locale est pour les riverains ou les livreurs dans la rue», nous a expliqué son porte-parole dans un premier temps pour, quelques jours plus tard, apporter une nouvelle précision : «Locale, c'est sur la rue entière ou même dans le quartier».

Qu'est-ce qu'un riverain ?

Ou encore «sauf riverains» ? Qu'est-ce qu'un riverain ? Quelqu'un qui réside ? Qui paie une taxe d'habitation ? Un ami ou un membre de la famille qui vient en visite ? Faut-il présenter son Pacs ? Son certificat de mariage ? La preuve que l'on est logé chez des amis ? Encore une fois, tout cela pose la problématique du contrôle. Qui a le droit de demander ces documents ? La nouvelle « police municipale » ? Pour rappel, cette dernière est née de l'association de plusieurs services : anciennes pervenches, gardiens de square, Paris sécurité… Même s'ils sont tous sous les ordres d'un ancien policier, Michel Felkay, ces agents n'ont pas tous les mêmes droits et pouvoirs. Même ceux qui ont aujourd'hui la qualification d' «adjoint de police judiciaire (APJ)» n'ont pas le droit de contrôler une identité sauf en cas d'infraction. Par conséquent, ce service de la Mairie opère souvent dans l'illégalité la plus totale. Mais aux yeux de la Maire cela n'a pas d'importance, seul compte l'objectif de contraindre les citoyens à la marche à pied ou au vélo au prétexte de réduire la pollution. Son très faible score à Paris aux dernières élections présidentielles lui a prouvé que les Parisiens étaient opposés à cette atteinte majeure à la liberté. En tiendra-t-elle compte ?

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Le Figaro

Hausse des salaires : «L'entreprise ne peut distribuer que ce qu'elle gagne», souligne le patron de la CPME

Laetitia Lienhard

Dans un entretien accordé au Parisien, le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises insiste sur la problématique du coût du travail en France, liée notamment aux charges sociales.

Alors que du fait de l'inflation, le Smic sera revalorisé le 1er mai pour la troisième fois en sept mois et franchira la barre mensuelle des 1300 euros net, ce contexte incite les salariés à demander des augmentations de salaire. Mais dans un entretien accordé au Parisien, François Asselin, le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) pointe « le principe de réalité, c'est qu'on ne peut distribuer que ce qu'on gagne. On peut toujours avoir plus de salaire ou plus de prestations sociales. Mais est-ce qu'on a l'argent pour le faire ? (...) L'entreprise ne peut distribuer que ce qu'elle gagne», martèle-t-il.

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Le président de la CPME met en avant une enquête réalisée il y a quinze jours par la confédération, mettant en lumière que sur 1500 entrepreneurs interrogés, 86% ne peuvent pas répercuter sur leurs prix de vente les hausses intempestives qu'ils subissent, notamment liés aux impacts de la guerre en Ukraine. « Si vous ne pouvez plus assurer un minimum de marges pour payer vos salariés et vos fournisseurs, vous faites comment ? », a-t-il souligné.

François Asselin reconnaît qu'il y a effectivement «une forme de pression sur les salaires mais le climat social est encore très constructif. Et de nombreuses entreprises n'attendent pas les négociations sociales de branche ou la hausse du smic pour augmenter les gens qui ont les compétences recherchées. »

Il considère tout de même que « c'est fort possible qu'il y ait un tassement des salaires. Je me mets à la place des salariés, surtout ceux qui ont des salaires d'entrée de grille, on essaye d'améliorer les choses », tout en soulignant la hausse du coût du travail. « En France, nous avons un vrai décrochage avec la moyenne européenne du coût du travail dès qu'on commence à aller au-dessus de 1,6 smic parce qu'il n'y a pas plus d'allègement de charges sociales. Donc, plus on remonte les salaires d'entrée jusqu'à 1,6 smic et plus ça se tasse au-dessus parce que le coût du travail explose. »

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Le CPME souhaite qu'une solution soit trouvée pour que la courbe du coût du travail en France reste dans la moyenne européenne, notamment à travers des réformes structurelles, notamment sur les retraites. « Il faut travailler plus et plus longtemps. C'est un levier incontournable. Il faut aussi une réforme de l'action publique », a affirmé François Asselin.

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Loterie : le joueur ne réclame pas son gain d'un million d'euros, jackpot pour l'État

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L'Humanité

Essai Lire aujourd’hui

Nos recommandations culturelles

Nicolas Mathey

Ancien directeur de programme au Collège international de philosophie, où il a conduit des recherches sur l’Internet, Paul Mathias interroge les fausses évidences liées à l’acte de lire et aux évolutions de la lecture. Si « lire est l’affaire de tous », « ce n’est assurément pas une chose une, uniforme, naturelle ». C’est « un phénomène antinaturel », comme l’affirment les sciences cognitives. Lire n’est pas déchiffrer, mais d’emblée interpréter et penser, ce qui dément les raccourcis ministériels sur l’apprentissage de la lecture… D’autant que les changements de support modifient les pratiques de lecture. Il n’est pas certain que passer de l’objet imprimé aux écrans n’y change rien. « Le risque n’est pas dans l’ignorance et la barbarie promises par les inquiets, c’est plutôt que surgissent derechef parmi nous les scribes d’autrefois et leur classe d’exception. » N. M.

Philosophielecture
Le Figaro

Présidentielle 2022 : comment a voté la France périurbaine ?

Nicolas MondonFIG Data

FIG DATA - Emblématique de la révolte des gilets jaunes, l'espace périurbain a particulièrement exprimé son rejet vis-à-vis d'Emmanuel Macron lors du dernier scrutin présidentiel.

Ni rurale, ni urbaine. La France périurbaine est un territoire nébuleux. Cela se ressent jusque dans la définition qu'en donne l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) : «Communes ou unités urbaines dont au moins 40 % des actifs résidents travaillent dans le pôle [urbain] ou dans les communes attirées par celui-ci».

Plus que dans un urbanisme qui leur serait propre, c'est à travers un flux de main-d’œuvre que se définissent les couronnes périurbaines. Sans en faire pleinement partie, elles enserrent les grands pôles d'activité urbains et les irriguent en force de travail.

Présidentielle 2022 : quelle part représente la France périurbaine ?

La France périurbaine possède quelques caractéristiques propres. En particulier, celle d'être un espace de transit et de flux. On pense notamment aux trajets quotidiens effectués par les actifs vers le pôle urbain. Des trajets souvent effectués en voiture individuelle. L'espace périurbain, mal desservi, se situe à l'extrémité des réseaux de transport collectif, là où ceux-ci deviennent à la fois moins denses et moins fréquents. On comprend mieux, dès lors, la crispation qu'engendre la hausse des prix à la pompe dans cette France, entièrement structurée autour de la voiture et des axes routiers.

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Ce flux de travailleurs s'explique par le refoulement progressif des foyers d'actifs modestes (professions intermédiaires, employés) en dehors des communes urbaines. Ces dernières sont désormais préemptées par les catégories socioprofessionnelles plus favorisées. Ainsi se délimite leur nouveau territoire : à la lisière d'un espace urbain qui les repousse mais dont ils ne peuvent se détacher pour cause de nécessité économique.

Présidentielle 2022 : un exil périphérique temporaire

Cet exil périphérique n'est souvent que temporaire. La démographie de l'espace périurbain est essentiellement tournée vers les familles (19,3% d'enfants de moins de 15 ans). On y trouve à la fois un faible taux de jeunes adultes (14,5%, significativement moins que dans l'espace urbain) et de séniors. Ces deux catégories d'âge se reportent pour les uns dans les centres urbains, pour les autres dans l'espace rural.

Politiquement, l'espace périurbain s'affranchit du pôle urbain

Mal structuré, mal équipé et souvent délaissé par les politiques publiques, ce territoire, ainsi que la France rurale, va pourtant progressivement réussir à faire parler de lui.

Grâce à la fronde des gilets jaunes en premier lieu. Puis par l'opposition au passe sanitaire. Ces différents mouvements vont se cristalliser en un rejet farouche du pouvoir actuel, incarné par Emmanuel Macron.

Dans ces territoires, le président peine à devancer Marine Le Pen, avec respectivement 37% et 34% des inscrits sur les listes électorales.

Pour comparaison, en 2017 la différence était de 13 points entre les deux mêmes finalistes. Un recul sensible qui témoigne d'une marge de manœuvre plus que réduite pour l'exécutif. Pire, si l'on essaye de corriger la distorsion causée par les écarts démographiques et socio-économiques, le constat s'aggrave encore.

Pour ce faire, nous avons créé un modèle statistique propre à chaque territoire (urbain, périurbain, rural). À partir des communes du territoire concerné, il infère progressivement la relation entre les indicateurs socio-économiques et le vote au second tour. Il est ensuite possible de simuler un vote de chacun des territoires sur une commune parfaitement équilibrée en termes de catégories socioprofessionnelles et d'âge.

Présidentielle 2022 : le vote périurbain moins favorable à Emmanuel Macron

Purement théorique, ce résultat illustre pourtant le détachement consommé du bloc périurbain vis-à-vis de son centre : les suffrages pour Emmanuel Macron y sont plus faibles encore que dans le bloc rural.

Un glissement généralisé et une fracture consommée dans l'autre France périphérique

Il convient de ne pas occulter d'autres réalités. Si le rejet vis-à-vis du président réélu est particulièrement marqué dans la France périurbaine et rurale (dans la France rurale, Marine Le Pen devance même Macron d'une courte tête), on assiste là à un phénomène global, y compris dans les pôles urbains. Comparé à 2017, Marine Le Pen y progresse de 4 points. Preuve que la grogne partie de la France périphérique a déjà largement essaimé dans les pôles urbains, en particulier chez les classes populaires et les plus jeunes.

Autre point notable, la situation dans l'autre France périphérique : les DROMs (Départements et régions d'outre-mer) et la Corse. Ces territoires - qui combinent à la fois difficultés économiques et un éloignement géographique et culturel - ont déjà largement exprimé leur rejet clair du pouvoir exécutif. Un positionnement qui pourrait préfigurer celui à venir dans la France périurbaine et rurale de métropole.

Méthodologie

  • Notre modèle statistique pour corriger les distorsions socio-économiques et démographiques est un modèle de régression linéaire multi-classes et multi-outputs. Il se base sur les données communales par territoire, pour toutes les communes comptabilisant au moins 100 inscrits sur les listes électorales en 2022.
  • Les données étudiées dans l'article ne tiennent pas compte des résultats dans les DROMs.

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PRÉSIDENTIELLE 2022 - Les 48,7 millions de Français appelés à voter ne se sont pas bousculés vers les urnes.

Résultat présidentielle 2022 : Macron réélu, comment va se dérouler la cérémonie d'investiture

Comme François Mitterrand et Jacques Chirac avant lui, la passation de pouvoirs du président réélu va être adaptée.

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Présidentielle 2022 : le Conseil constitutionnel invalide les votes de la commune où Jean Lassalle a mis en scène son abstention

Lors du second tour, le député et ex-candidat a diffusé une vidéo dans laquelle il a publiquement manifesté son «refus» de voter.

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Le Figaro

Directeur artistique et influenceur : Olivier Rousteing signe dans une agence de talents américaine

Avec près de 8 millions d'abonnés sur Instagram, le directeur artistique de la maison Balmain s'offre une place de choix dans une agence de talents américaine.

«Es-tu sûr de vouloir mêler le luxe aux réseaux sociaux?» lui avait demandé le Président de la maison française Balmain. Une nouvelle barrière semble s'être levée ce mercredi 27 avril avec l’arrivée du directeur artistique, Olivier Rousteing, dans l’agence de talents créatifs américaine nommée CAA. Aucun selfie ou placement de produits prévus à l’ordre du jour puisque CAA précise dans un communiqué de presse l’objet de cet engagement. «Nous travaillerons en étroite collaboration avec Olivier Rousteing pour explorer de nouvelles opportunités dans le divertissement ou dans la culture populaire complémentaire à son rôle de directeur artistique à Balmain».

Clip coproduit avec Kanye West en 2016, festival de musique avec un défilé ouvert à tous ou plus récemment collaboration avec Barbie… La culture populaire semble être en effet au centre de la démarche créative d’Olivier Rousteing. Le styliste aux 8 millions d'abonnés s’est même emparé du phénomène Netflix pour l’utiliser comme plateforme pour raconter son enfance née sous X et la recherche de sa mère biologique. Avec son arrivée dans l’agence américaine, le Bordelais continuera son engagement pour démocratiser la mode. «Olivier Rousteing a hâte de travailler avec la Fondation CAA, la branche philanthropique de l’agence, pour explorer des initiatives qui lui permettront d’utiliser sa position, sa voix et sa visibilité uniques pour aider les autres et soutenir les changements nécessaires dans la mode et la société. » conclut le communiqué.

Mode sous influence

À l'ère d'Instagram, les créateurs de mode se mettent en scène dans leur vie de tous les jours et sont devenus les nouvelles stars à suivre. Entraînement à la salle de sport, tenue du jour, ou même anniversaire des grands-parents ... Toute occasion est prétexte à publier une image. Avec son arrivée dans le club très fermé des stylistes de la division mode de CAA - Tom Ford, Tommy Hilfiger, ou encore Prabal Gurung- Olivier Rousteing entre dans une nouvelle ère numérique.

Side boob, robe fendue, ongles démesurés et chaussures à plateforme : Julia Fox fait une «Lady Gaga» dans les rues de New York

L'actrice d'Uncut Gems a de nouveau transformé la rue en un défilé de mode théâtral. Non sans inspiration.

"Ce sont mes sacs" : la fille de Kim Kardashian, 8 ans, filme son luxueux dressing dans une vidéo TikTok

North West, l'aînée des enfants de Kim Kardashian et Kanye West, a dévoilé sa collection de sacs de luxe dans une vidéo TikTok.

Pourquoi sera-t-il cool de s'habiller comme une grand-mère au bord de la mer cet été

Prendre de l'âge et prendre le large, voilà le dernier fantasme du réseau social. Une esthétique tirée des comédies romantiques senior qui encense le style et le mode de vie des retraités sur le littoral américain.

L'Humanité

Odyssée Joyce hors du labyrinthe, ou le retour d’ Ulysse

Nos recommandations culturelles

Alain Nicolas

« Une vie, disait Joyce, c’est beaucoup de jours. » Beaucoup de jours ont passé depuis la parution d’ Ulysse en France le 2 février 1922, note Philippe Forest. Un siècle, qui a fait de ce livre un classique à l’étrange destin. Les à-côtés biographiques sont bien présents. À Dublin, tous les 16 juin, le « Bloomsday » – en référence à la date des événements du roman – est une attraction touristique à succès. Mais le livre est peu lu, et même souvent traité­ de faux chef-d’œuvre, référence pour les snobs et les professeurs. Philippe Forest entend remédier à cette injustice qui écarte les lecteurs d’ « un roman éminemment lisible dont personne ne devrait se priver ».

Romancier et essayiste, il a fait le pari de ce livre qui « se présente comme un guide », un parcours de lecture accompagné par un connaisseur. Chapitre après chapitre, il tient face au livre la place du lecteur. Le lecteur qu’il a été et le lecteur que nous sommes, ou serons, semblables et uniques. Et d’abord le titre. La référence à Homère s’impose, mais qu’en faire ? Décrypter les allusions, un livre dans chaque main ? L’exercice peut amuser, mais reste un peu vain : Joyce les a lui-même explicitées. Plus profondément, il faut comprendre les ruses du mythe qui, comme son héros, emploie « mille tours » pour recommencer chaque fois qu’une première phrase de roman s’écrit. Quitte à en inverser les valeurs, à tourner en dérision les plus vénérables institutions homériques, comme le sage Nestor consulté par Télémaque réincarné en un pompeux, conformiste et antisémite directeur d’école. Ainsi s’introduit une réflexion sur l’histoire, le temps et la littérature qui n’est que l’une des pistes que nous pouvons emprunter pour nous repérer dans le labyrinthe arpenté par Stephen Dedalus et Leopold Bloom.

Remercions Philippe Forest d’avoir voulu faire un Ulysse pour les nuls. Il n’est peut-être pas nécessaire de l’être pour en commencer la lecture, mais on ne le sera assurément pas après l’avoir achevée pour commencer avec Joyce une nouvelle Odyssée.

Littératurejames joyceirlandecentenaires
L'Humanité

Les preuves que l’hôpital craque sous toutes les coutures

Premier plan

Plans blancs, lits fermés, services en sursis : les alertes se multiplient dans les établissements hospitaliers, où les sous-effectifs amplifiés par la pandémie ne laissent aucun répit en attendant les mesures du président réélu.

Alexandra Chaignon

Jamais on n’a compté autant de services hospitaliers sous tension. En cause : une pénurie de personnel inédite. Ces dernières semaines, de nombreux hôpitaux ont ainsi déclenché leur plan blanc, ce dispositif qui leur permet de déprogrammer des interventions jugées non urgentes et de redéployer ou de rappeler du personnel. C’est le cas dans la plupart des hôpitaux de Vendée (La Roche-sur-Yon, Challans, Les Sables-d’Olonne), mais aussi à Roubaix (Nord), où la direction a réactivé le dispositif depuis le 11 avril. « Un plan blanc pour cause d’absentéisme, ça ne s’est jamais vu. Normalement, (ce dispositif) est là pour pallier des situations exceptionnelles, a réagi, au micro de BFM, Jacques Adamski, le secrétaire CGT santé à Roubaix. Quand on est en période de crise, les personnels font tout. Là, ils arrêtent, ils n’en peuvent plus. » À Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), le dispositif est maintenu depuis décembre, l’hôpital dénombrant 80 postes vacants d’infirmières et d’aides-soignants, beaucoup étant en arrêt maladie.

Pour les mêmes raisons, de nombreux services d’urgences baissent le rideau la nuit ou le week-end. Récemment, les services de l’hôpital de Falaise (Calvados) ont fermé sur « de courtes périodes » en raison de « difficultés de planning sur les effectifs médicaux », explique l’agence régionale de santé (ARS) Normandie. À Laval (Mayenne), la direction justifie « des fermetures ponctuelles, mais régulée s de nuit profonde » (11 nuits fermées en avril) par « une démographie médicale qui ne permet pas encore d’assurer un fonctionnement normal régulier ». À Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), la situation est tellement tendue que les patients sont invités à appeler le 15 uniquement en cas d’urgence vitale.

Aucun service n’échappe à cette lame de fond. Le centre hospitalier d’Auch (Gers) a ainsi fermé, lundi 25 avril, un service de soins de suite et de réadaptation de gériatrie pour un mois et demi, suite à l’absence d’un de ses médecins. Les 24 patients, âgés de plus de 80 ans, ont été envoyés dans d’autres établissements de santé. Même des services de pointe sont menacés, à l’image de l’immunopathologie clinique de Saint-Louis, dans la capitale (lire ci-contre).

Cette litanie est la traduction concrète d’années de politique de démantèlement de l’hôpital public. Depuis 2017, les établissements français ont perdu près de 18 000 lits. Soit une baisse d’environ 4,4 % sur la période. Une tendance baissière qui n’est pas nouvelle. Dans l’édition 2021 de son étude sur les établissements de santé, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques souligne que entre « 2003 et 2019, le nombre de lits d’hospitalisation (…) est passé de 468 000 à 393 000 ». Soit une décrue de 16 % en seize ans.

Mais Emmanuel Macron n’a rien fait pour inverser la tendance. Le virage ambulatoire, c’est-à-dire l’hospitalisation partielle, à la journée, reste pour lui une « priorité nationale ». Or, qui dit ambulatoire dit moins de lits. Sauf que le nombre de patients, lui, ne faiblit pas. Et c’est sans parler du financement. Les hôpitaux, qui dépendent de la tarification à l’acte depuis 2004, sont tributaires des choix politiques. Si les lois de financement de la Sécurité sociale ne fixent aucun chiffre de fermeture ou de maintien de lits, elles comportent un objectif de réduction des dépenses, fixé à plusieurs millions d’euros tous les ans. Contraints par les plans d’économies, les établissements se retrouvent donc mécaniquement à supprimer des lits. Une logique comptable qui a des répercussions sur les personnels et les patients.

Après deux années de crise sanitaire, et malgré des concessions lors du Ségur de la santé, le secteur est exsangue. Le président de la République a promis d’apporter des réponses lors d’une grande « conférence des parties prenantes », mais le calendrier reste à préciser. Et l’urgence, c’est maintenant ! Comme le souligne Mireille Stivala, secrétaire de la CGT santé, il faut des discussions « immédiates » pour des revalorisations et des ratios de soignants dans tous les services.

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L'Humanité

« Macron, la stratégie du choc » à l'hôpital

Entretien

Après un quinquennat marqué par la destruction hospitalière, la cure d’austérité voulue par le président va continuer, explique le sociologue Frédéric Pierru.

Cécile Rousseau

Frédéric Pierru Sociologue au CNRS

Alors que la thématique a été absente de la campagne, le président de la République assure que la santé sera l’un des chantiers du nouveau quinquennat. Après cinq années dévastatrices pour l’hôpital public, ses mesures s’inscrivent bel et bien dans la continuité.

Durant l’entre-deux-tours, Emmanuel Macron a réaffirmé que la santé était l’une de ses priorités. Il promet, entre autres, plus de prévention, une autre gouvernance hospitalière et un meilleur accès aux soins en urgence. Qu’en pensez-vous ?

Cela fait dix ans qu’Emmanuel Macron est dans les sphères du pouvoir : il a été secrétaire général de l’Élysée, puis ministre de l’Économie de François Hollande… Il était aux manettes avec le président socialiste durant la décennie post-crise financière de 2008, destructrice pour l’hôpital public. Il faut souligner un autre point : pourquoi est-il si pressé d’imposer la réforme des retraites ? Il a fait comprendre qu’il investirait dans l’école et la santé grâce aux économies réalisées sur le dos des retraités futurs. C’est un odieux chantage. La réalité, c’est que le programme de stabilité 2021-2027 a été transmis à la Commission européenne depuis cet été, évoquant notamment une grande maîtrise des dépenses de santé. Une austérité générale comme jamais nous n’en avons connu. Nous sommes donc loin des promesses électorales sur une gouvernance plus respectueuse de la négociation sociale. Idem pour la prévention. Est-ce du paternalisme envers les classes populaires qui n’auraient pas le bon comportement ou une action sur les déterminants sociaux de la santé, contraignante pour les lobbys ? On sent bien qu’Emmanuel Macron va axer cette prévention sur la culpabilisation des individus.

Quel bilan peut-on dresser de ce premier mandat marqué par la crise du Covid ?

Il est catastrophique. Le système est en train de s’effondrer. Nous sommes dans l’entropie. Les gens s’en vont en masse de l’hôpital. Le secteur a désormais une telle mauvaise image que plus personne ne veut y aller. Le Ségur de la santé a été une manière de dissoudre la mobilisation hospitalière entamée depuis 2019, tout en mettant le moins d’argent possible sur la table. Les 183 euros de complément de traitement indiciaire du Ségur ne suffisent pas à attirer les personnels dans un endroit invivable. On n’achète pas l’intensification et la dégradation des conditions de travail depuis dix ans avec une indemnité mensuelle. Le gouvernement promet aussi de sortir de la T2A (tarification à l’activité – NDLR), mais que fait-il en réalité ? Il l’étend à des secteurs comme la psychiatrie et les soins de suite et de réadaptation. Il y a un hiatus complet entre le discours officiel et ce qui est mis en place. Malgré le Covid, les restructurations ont continué, le virage ambulatoire s’est accéléré et les déserts médicaux se sont étendus. Dans cette décennie 2009-2019, il y a eu une banalisation des dépassements d’honoraires. Les obstacles financiers d’accès aux soins pour des franges de plus en plus nombreuses de la population ne cessent d’augmenter.

Durant la pandémie, le président a pourtant tenté de se présenter comme l’homme providentiel…

Il est incroyable d’entendre un tel récit dans une crise marquée par l’impréparation. Je ne reviens pas sur la polémique du manque de masques, de respirateurs et de lits. Nous avons aussi payé le délitement de la santé publique et de la sécurité sanitaire. Cette période a été émaillée de scandales jusqu’à l’affaire de l’abus de recours au cabinet McKinsey. Plus on déshabille l’administration centrale, plus on est obligé d’externaliser à des prix élevés. On appelle ça « affamer la bête », « starve the beast ». Naomi Klein l’a très bien décrit dans son livre  la Stratégie du choc. Emmanuel Macron est l’idéal-type de la stratégie du choc.

Face à cette situation catastrophique, quelles mesures doivent être prises d’urgence ?

J’espère qu’il y aura une cohabitation politique après les élections législatives, mais il sera très dur de renverser la tendance. Le prérequis, c’est de désobéir aux traités européens qui font que notre système de santé est menacé de ruine. Après, il faudra une volonté forte pour sortir des déséquilibres territoriaux, de généralistes comme de spécialistes, en régulant la démographie médicale et en ouvrant des centres de santé. L’administration doit également plancher sur une alternative à la sortie de la T2A et augmenter les contrôles dans les Ehpad. Le problème n’est pas technique mais politique. On sait ce qu’il faut faire dans une optique de progrès sanitaire et social.

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Le Figaro

Elon Musk a vendu plusieurs millions d'actions Tesla mardi et mercredi, lui rapportant 4 milliards de dollars

Pour financer le rachat de Twitter, Elon Musk s'est engagé à contribuer à hauteur de 21 milliards de dollars d'apport personnel, le reste étant financé par emprunt. De nombreux investisseurs s'interrogent sur la réalisation effective de cette opération.

Elon Musk a vendu, mardi 26 et mercredi 27 avril, un peu plus de 4,4 millions d'actions Tesla, dont il est le directeur général et le cofondateur, quelques heures après un accord sur sa prise de contrôle de Twitter. Cette cession lui a rapporté environ 4 milliards de dollars, selon des documents déposés auprès du régulateur américain des marchés, la SEC.

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Selon ces mêmes documents, il conservait, à l'issue de l'opération, un peu plus de 168 millions de titres du constructeur de véhicules électriques, via un trust. «Pas d'autres ventes de TSLA (le symbole boursier de Tesla) après aujourd'hui», a tweeté Elon Musk jeudi. Pour financer le rachat de Twitter, pour une valeur totale de 44 milliards de dollars, Elon Musk s'est engagé à contribuer à hauteur de 21 milliards de dollars d'apport personnel, le reste étant financé par emprunt.

De nombreux investisseurs et analystes s'interrogent sur la réalisation effective de cette opération. La valeur de l'action Twitter reste assez sensiblement inférieure au prix proposé par Elon Musk, soit 54,20 dollars. Jeudi, elle a clôturé à Wall Street à 49,11 dollars. Le marché interprète souvent l'écart entre le prix d'une offre et la valeur d'un titre comme la prime de risque, la mesure de l'aléa que représente l'acquisition.

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L'ex-président des États-Unis souhaite rester sur son réseau social, Truth, qu'il avait lancé à la suite de son bannissement de Twitter, Facebook et Youtube.

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Le conseil d'administration, sous pression, a négocié avec le milliardaire dimanche et accepté son offre lundi soir.

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Le Figaro

«C’était pour se venger»: Frédérique Lantieri raconte l’humiliation qu’elle a subie de la part de PPDA

  • Par  Sarah Lecoeuvre
  • Mis à jour le 29/04/2022 à 09:36
  • Publié le 29/04/2022 à 08:59

VIDÉO - Dans «Complément d’enquête» jeudi soir, l’ex-animatrice de «Faites entrer l’accusé» raconte comment, lors de son premier stage il y a 42 ans, elle a éconduit Patrick Poivre d’Arvor qui se serait par la suite «vengé» selon son témoignage.

Elle avait 20 ans et effectuait son premier stage. Dans le numéro de «Complément d’enquête» diffusé jeudi soir et consacré à Patrick Poivre d’Arvor, Frédérique Lantieri a raconté son expérience avec le présentateur vedette, accusé de viol et d’agressions sexuelles. Elle s’est souvenue de leur rencontre, lors de son premier jour à TF1, dans les anciens locaux de la chaîne, rue Cognacq-Jay. «J’arrive et PPDA me voit tout de suite. Il m’a pris sous son aile pendant ses deux jours. J’avais 20 ans. C’était très flatteur. Il a dû m’emmener partout avec lui. Je crois même qu’on a déjeuné ensemble. Il s’est vraiment occupé de moi», confie la journaliste aujourd’hui âgée de 62 ans.

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«Il doit me draguer un peu, mais il n’a pas de gestes déplacés. Il me fait des compliments et me dit que je ressemble à telle ou telle actrice», ajoute-t-elle. Pas intéressée, l’ancienne présentatrice de «Faites entrer l’accusé» le repousse cordialement. «Quelques jours ou quelques semaines plus tard, j’ai dû recevoir une ou deux lettres, un ou deux coups de fil de PPDA, me faisant des avances un peu plus prononcées. J’ai décliné très simplement et ça s’est arrêté là». Pas tout à fait. Quelques mois plus tard, elle tombe à nouveau sur lui pendant un autre de ses stages, au Quotidien de Paris.

«Qu’est-ce qu’elle fout là, celle-là ? Vous l’avez prise ?»

Ce qu’aurait dit PPDA à l’égard de Frédérique Lantieri

Son journal l’envoie à l’époque assister à la grande émission politique d’Antenne 2, avec «tout le gratin du journalisme politique» à ses côtés. «On attend que PPDA ait terminé le journal, parce qu’en fait, l’émission se déroule exactement sur le même plateau. Donc il termine et sort tel un roi, telle une star. Il connaît un peu tout le monde. Il va pour dire bonjour et d’un seul coup, il me voit, relate-t-elle. Très fort devant tout le monde, il dit à mon rédacteur en chef: “Qu’est-ce qu’elle fout là, celle-là? Vous l’avez prise? Nous, on n’a pas voulu d’elle!”. Tout le monde me regarde, dans mon souvenir. Moi, je ne sais pas quoi répondre», confie encore celle qui voit dans cette humiliation, un acte de vengeance. «C’était pour se venger, parce que j’ai décliné son offre, j’ai dit non c’est tout», conclut-elle.

» LIRE AUSSI - «PPDA a une défense judiciaire extrêmement violente»: Tristan Waleckx raconte les secrets du nouveau numéro de «Complément d’enquête»

Deux jours avant la diffusion de ce «Complément d’enquête», une nouvelle plainte pour viol a été déposée contre PPDA. À l’origine, Mathilde (le prénom a été changé) qui témoigne dans le magazine présenté par Tristan Waleckx. Selon son témoignage, les faits se seraient produits dans les locaux de TF1 à Boulogne-Billancourt en février 1995. De son côté, l’ancien animateur a porté plainte mardi avec constitution de partie civile pour dénonciation calomnieuse contre 16 femmes. Il fustige le «lot d’excès et de dérives» du mouvement #MeToo, d’après des passages publiés par France info.

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L'Humanité

A l'hôpital Saint-Louis, à Paris, « comment rester ouvert sans infirmières ? »

Actu

En raison d’un manque de soignants inédit, sous payés, le service d’immunologie clinique de Saint-Louis, à Paris, est menacé de fermeture à très court terme.

Clara Bolzinger

«Urgent. Hôpital recherche infirmier·e·s pour postes de nuit, 19 heures-7 heures. » L’affiche, placardée sur l’un des murs de l’hôpital Saint-Louis, dans le 10e arrondissement de Paris, concerne spécifiquement le service d’immunologie de ce centre hospitalier universitaire. Faute de pouvoir recruter des infirmières pour la nuit, cette spécialité, unique en Île-de-France, est menacée à très court terme de fermeture. « Personne ne veut fermer. Mais s’il n’y a pas ­d’infirmières de nuit, on ne voit pas comment on peut rester ouvert », déplore Claire Fieschi, cheffe adjointe de service d’immunopathologie clinique. Sur douze postes budgétés, seulement deux sont occupés. En cause : la difficulté à recruter des infirmières de nuit depuis plusieurs mois. « Cet emploi n’est payé que 9 euros de plus la nuit qu’en journée », précise la médecin, soit une maigre hausse de 1,07 euro brut de l’heure, et ce malgré le Ségur de la santé.

La légère revalorisation des salaires de 183 euros qui a découlé de cette consultation était « juste un rattrapage. Sur dix ans, ça ne fait que 18 euros d’augmentation » , ­relève Sylvie Pécard. L’infirmière pleine d’entrain, qui exerce depuis vingt-trois  ans à Saint-Louis, a vu, petit à petit, tous ses collègues partir, en raison de la « non-­reconnaissance du travail, des bas salaires et des répercussions sur la santé ».

Mais, dans cet établissement parisien, l’immunologie n’est pas le seul secteur touché par des départs. L’équipe de suppléance, qui comptait trente infirmières il y a vingt ans, n’en compte désormais plus que huit. Un manque de personnel qui pénalise directement le peu de professionnels qui restent. Sylvie Pécard peut en témoigner : après avoir travaillé pendant vingt et un ans en équipe de suppléance, elle officie désormais au sein du service oncologie. « Je me suis assise quinze  minutes la nuit dernière, sur dix  heures de travail. » Mais le manque d’effectifs se répercute aussi sur les patients. « Aujourd’hui, entre cinq et sept patients sortent de l’hôpital quotidiennement. Avant, c’était seulement un ou deux », poursuit-elle.

« On n’est pas censé être là juste pour distribuer des médicaments »

Le 19 avril, une petite centaine de soignants ont manifesté pour dénoncer le risque de fermeture du service d’immunologie. Au milieu de toutes les blouses blanches mobilisées devant l’hôpital, Victor, patient du service d’immunologie et de dermatologie, est venu soutenir le personnel soignant. « Quand tu es hospitalisé et que tu es au fond du trou, les infirmières et les aides-soignantes sont les personnes que tu vois le plus. C’est l’un des seuls rapports humains que tu as », ­témoigne-t-il. Le jeune homme de 23 ans, qui vient en consultation une fois par mois, s’indigne de ce qu’il a pu observer. « Ce système fonctionne uniquement car les soignants y sacrifient leur vie. Mon médecin fait des journées qui durent entre douze et quatorze  heures », précise-t-il. Interne en hématologie, Clémentine Boccon-Gibod regrette, elle aussi, le manque de temps pour échanger avec les malades. « Plus on a de patients, moins c’est satisfaisant. Notre métier est avant tout de l’humain, avec une part importante de relation à l’autre. On n’est pas censé être là juste pour distribuer des médicaments », se désole-t-elle. Après quatre ans d’internat, la future hématologue n’est cependant pas découragée : « J’adore ce métier, ça ne me démotive pas. » Malgré cette situation très tendue, la direction des hôpitaux de Paris assure que la fermeture du service d’immunologie « n’est pas envisagée ».

Hôpital publicSanté
Le Figaro

Jamy Gourmaud perd l’une de ses émissions sur France 5

  • Par  Cécile Brelot
  • Mis à jour le 29/04/2022 à 11:59
  • Publié le 29/04/2022 à 11:59

Le magazine quotidien «C Jamy» diffusé toute la semaine sur la Cinq à 16h55 sera déprogrammé dès la fin du mois de juin.

La fin de «C Jamy». D’après Puremédias , l’émission de France 5, présentée tous les après-midi par Jamy Gourmaud, ne sera plus diffusée sur la chaîne dès la fin du mois de juin. Au lancement de ce programme quotidien en février 2021, l’animateur n’avait pas pu cacher son enthousiasme auprès de sa fidèle communauté de téléspectateurs. «Un beau bébé de 26 minutes», avait annoncé fièrement sur Instagram l’ancien binôme de Fred dans «C’est pas sorcier».

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par Jamy Gourmaud (@jamygourmaud)

Le magazine «C Jamy», né de Youtube, était décrit comme un programme proposant des «sujets d’actualité qui stimulent la connaissance, le goût du savoir et la curiosité autour de thématiques d’intérêt général. Un éclairage ludique et inédit avec un ton mêlant décontraction, humour et bienveillance». Une émission symbolique pour l’homme le plus curieux du PAF, Jamy Gourmaud, qui n’avait pas présenté de quotidienne depuis près de dix ans. D’après le co-producteur du programme interrogé par nos confrères, les audiences de «C Jamy» ne seraient pas à l’origine de l’arrêt de l’émission. «C’est une décision de la chaîne qui n’a rien à voir avec la qualité et le succès de l’émission», affirme Gaël Leiblang de la société Elephant.

» LIRE AUSSI - «C Jamy»: comment YouTube a donné naissance à la nouvelle émission de Jamy Gourmaud

Un coup dur pour le magazine porté par Jamy Gourmaud. De son côté, l’animateur n’a toujours pas réagi à l’arrêt de sa quotidienne et la chaîne n’a pas annoncé quelle émission remplacerait «C Jamy». Le vulgarisateur scientifique devrait poursuivre la présentation d’une autre de ces émissions phares: «Le Monde Jamy». Depuis 2014, France 3, permet à l’animateur qui prête son nom au programme, de co-animer aux côtés d’Eglantine Émeyé, minimum trois primes par an sur sa chaîne. Chaque numéro documente les téléspectateurs sur la Terre et notre société autour d’une thématique précise.

» LIRE AUSSI - Coup de froid pour le docteur Michel Cymes: France 2 déprogramme l’émission «Vitamine C»

Ce n’est pas le premier magazine que le groupe France Télévisions déprogramme peu de temps après son lancement. Tout comme «C Jamy», France 2 avait aussi proposé en février 2021, «Antidote», un talk-show porté par Michel Cymes. Faute d’audiences, l’émission médicale s’était arrêtée. Quelques mois après, en septembre, la chaîne du groupe présidé par Delphine Ernotte, a réitéré son offre autour de la santé avec le jeu «Vitamine C» , toujours animé par l’animateur et médecin. Une initiative rapidement remplacée par des rediffusions de l’émission d’enchères «Affaire Conclue».

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Le Figaro

Fusillade du Pont-Neuf à Paris: la police face au soupçon

Christophe Cornevin

ANALYSE - Deux délinquants en voiture ont été tués par un policier après un refus d’obtempérer. Pour Christophe Cornevin, journaliste au Figaro et spécialiste de la police, c’est la notion de légitime défense qui est au cœur de l’affaire.

La fusillade du Pont-Neuf à Paris, dans laquelle deux délinquants ont été tués par un policier lors d’un contrôle, porte en elle tous les germes d’une affaire inflammable. D’abord, le contexte, singulier: une voiture suspecte stationnée à contresens, non loin des fenêtres du mythique siège du 36, quai des Orfèvres, qui tombe sur une patrouille de cinq policiers en alerte en ce soir d’élection présidentielle. Ensuite, un scénario, hélas classique, qui met en scène un «ensauvagement» quasi banalisé (comme Le Figaro l’avait révélé en mai dernier, un refus d’obtempérer - souvent un barrage forcé - a lieu toutes les 30 minutes en France). Cette fois-ci, la voiture fonce sur un des agents en uniforme - facteur aggravant aux yeux des voyous - pour tenter de l’écraser. Un des policiers, le seul armé d’un fusil d’assaut, riposte et tue le conducteur ainsi que son passager. Leurs casiers judiciaires, a priori lourds, porteraient des mentions liées à des trafics de drogue. Quatre-vingt-seize heures après les faits, les circonstances de ce sanglant épisode ne sont pas établies.

Qu’importe! Sur l’air du soupçon et avant même que l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) ait pu livrer ses conclusions, les contempteurs des forces de l’ordre attaquent sabre au clair. Clémentine Autain, députée de La France insoumise qui défend sans ciller l’extravagant projet de démanteler les BAC, dégaine à chaud un tweet dès le lundi matin. «Dans quelles conditions les policiers ont-ils tué deux personnes à Paris?», interroge l’élue, avant de tacler: «Si cette élection vous “oblige”, Macron, c’est déjà à créer les conditions de notre confiance dans une police républicaine. Ce drame, après d’autres, interroge sur les instructions données.» Quelles instructions? Cela n’est guère précisé, mais l’essentiel est de distiller le poison du soupçon.

À lire aussiUn refus d’obtempérer en France toutes les 30 minutes

Pointée une nouvelle fois du doigt, la profession est en émoi. «Si nous n’avons pas d’éléments sur le fond du dossier, cette affaire appelle à une vraie réflexion sur la création d’une juridiction spécialisée ou, au moins, sur la formation des magistrats chargés d’enquêter sur l’intervention des policiers en situation de stress», confie au Figaro Grégory Joron, secrétaire général d’Unité SGP Police. Le seul cadre juridique possible pour étudier l’attitude du gardien de la paix de 24 ans qui a tiré reste la mise en examen. Cela ne préjuge en rien de sa culpabilité. «Ne rien faire aurait été de nature à laisser croire que les policiers jouiraient, tel James Bond, d’une “licence to kill”», souffle une source informée. «De nombreuses investigations portant sur ces faits pour partie de nature criminelle sont encore nécessaires», a prévenu le parquet.

La délicate question de légitime défense est au cœur du dossier.  «Un policier incriminé ne peut a priori l’invoquer que si et seulement si sa riposte est proportionnée, immédiate et nécessaire en cas d’agression caractérisée», rappelle un chef de service. «À la différence d’un citoyen ordinaire, tout policier est détenteur du monopole de l’usage de la force, précise un cadre de haut rang. La remise en cause de la légitimité de son geste nécessite un travail de contextualisation colossal pour récupérer des images, les enregistrements radio de la police et les témoignages de tous les protagonistes.»

À lire aussiLégitime défense: que dit la loi?

Pour sa part, le syndicat Alliance Police nationale clame qu’il «ne peut accepter que (son) collègue soit la victime du système judiciaire qui continue à rester l’ombre de lui-même» et appelle à un rassemblement lundi «face au Tribunal de Paris». À l’heure où se profilent des jacqueries sociales et un possible remaniement ministériel, l’hypothèse d’une fronde policière serait pour Beauvau le scénario du pire.

À VOIR AUSSI - Morts sur le Pont-Neuf: la mise en examen du policier est «une double peine», selon le syndicat Alliance

Pierre Vermeren: «Les racines culturelles du malaise français»

TRIBUNE - Le résultat de la présidentielle ne suscite aucune espérance, pas même parmi les électeurs qui ont voté pour Emmanuel Macron dès le premier tour. Pour expliquer ce paradoxe, il convient de dépeindre la situation de la France, argumente Pierre Vermeren.

«Contre le macronisme, l’enracinement local»

TRIBUNE - La réélection du président annonce cinq ans de plus d’étatisme et d’avancée du multiculturalisme, s’inquiète le délégué général de l’Institut Thomas More*. La droite doit s’y opposer par le bas en investissant le champ local, le seul que le président n’arrive pas à conquérir, plaide-t-il.

Le Figaro

Le journal du mercato : Antonio Rüdiger au Real Madrid, c'est imminent

Rüdiger tout proche du Real, l'avenir de Ronaldo ou encore la prolongation d'Abdelhamid : retrouvez toutes les infos mercato de ce vendredi 29 avril 2022.

Antonio Rüdiger au Real Madrid, c'est imminent

Ce n'est plus qu'une question de temps. Libre à l'issue de la saison, Antonio Rüdiger, qui n'a pas trouvé de terrain d'entente avec Chelsea pour prolonger son aventure londonienne, va changer d'air, gratuitement. Et selon les dernières rumeurs, le défenseur allemand devrait atterrir en Espagne, et plus précisément au Real Madrid. Fabrizio Romano annonce même que l'accord entre les deux parties devrait être signé «dans les prochains jours». Les documents administratifs seraient en cours de préparation. L'officialisation ne devrait toutefois pas intervenir d'ici la fin de la saison. Antonio Rüdiger, 29 ans, devrait s'engager avec les Merengue jusqu'en juin 2026.

Pour Rangnick, Ronaldo peut encore rendre de précieux services à United

Décisif - à nouveau - avec Manchester United ce jeudi soir face à Chelsea (1-1), Cristiano Ronaldo a démontré, une fois de plus, qu'il était encore capable de porter une équipe sur son dos. D'ailleurs son entraîneur, Ralf Rangnick, qui va laisser sa place sur le banc des Red Devils à Erik ten Hag à l'issue de la saison, a tenu à souligner l'apport du Portugais. Et a laissé entendre qu'il pourrait être d'une aide précieuse pour la formation mancunienne la saison prochaine, alors que son avenir reste toujours un peu incertain : «Son attitude, il a 37 ans - ce n'est pas normal. S'il joue comme il l'a fait hier, il peut encore être d'une grande aide pour cette équipe», a déclaré le technicien allemand à Sky. Le manager par intérim de «MU» a aussi assuré que la décision relative au futur de CR7 devra être prise à la fois par l'intéressé et par le nouvel entraîneur : «En ce qui concerne ce qu'il peut faire ensuite, c'est la décision d'Erik ten Hag et aussi celle de Cristiano Ronaldo. Mais sa performance était excellente», a-t-il ajouté.

À VOIR AUSSI - Quand Cristiano Ronaldo régale à l'entraînement

Ralf Rangnick, nouveau sélectionneur de l'Autriche

C'était annoncé, c'est désormais officiel. Ralf Rangnick est le nouveau sélectionneur de l'Autriche, comme l'a annoncé la fédération autrichienne ce vendredi. Le technicien allemand, qui s'est engagé pour deux ans, va toutefois rester à Manchester United en parallèle en tant que consultant, conformément à ce qui avait été établi à son arrivée. Pour rappel, l'ex-manager du RB Leipzig a pris la succession d'Ole Gunnar Solskjaer sur le banc mancunien pour y assurer l'intérim jusqu'au terme de la saison.

Wolverhampton évalue Ruben Neves à plus de 100 M€

Joueur essentiel de Wolverhampton, Ruben Neves est très courtisé. L'entraîneur des Wolves, Bruno Lage, en est conscient. Et pour freiner les ardeurs de certains prétendants, ou pour faire monter les enchères, le technicien portugais n'a pas hésité à surévaluer le prix de son milieu défensif : «Nous devons être prêts à tout. Un joueur comme Ruben Neves a une valeur de 100 M£ [soit, 118,7 M€, ndlr]. Tout peut arriver, pas seulement avec Ruben», a-t-il déclaré en conférence de presse. Avant d'ajouter : «Nous devons nous attendre à une offre mais nous n'avons rien, a poursuivi Bruno Lage. Pour moi c'est clair : je veux travailler avec Ruben. Et si vous lui demandez s'il veut travailler aussi avec moi, il vous dira oui. Mais c'est le football, on ne sait jamais ce qui peut arriver le lendemain.» Âgé de 25 ans, Ruben Neves a rejoint Wolverhampton en juillet 2017 en provenance du FC Porto.

Yunis Abdelhamid prolonge avec le Stade de Reims

Pièce majeure de l'effectif d'Óscar Garcia, Yunis Abdelhamid, qui arrivait en fin de contrat, a prolongé avec le Stade de Reims, a communiqué le club rémois ce jeudi en fin de journée. Le défenseur central âgé de 34 ans est désormais lié à la formation champenoise jusqu'en juin 2024. Une information qui devrait ravir les supporters des Rouge et Blanc.

Transferts : le conseil de Papin à Mbappé

À l'occasion d'un match disputé avec le Variétés Club de France, cher à son président Jacques Vendroux…

Mbappé, culture club, gardien... Les (nombreux) chantiers qui attendent le PSG

DÉCRYPTAGE – Découvrez les principaux dossiers qui attendent la direction parisienne après l'obtention du titre de champion.

Le journal du mercato : le Barça passe à l'offensive pour Robert Lewandowski

Le Barça sur Lewandowski, la prolongation de Dembélé ou encore l'avenir de Tuchel : retrouvez toutes les infos mercato de ce jeudi 28 avril 2022.

Le Figaro

La croissance française à 0% au premier trimestre, selon l'Insee

L'activité économique a stagné lors des trois premiers mois de l'année. Le recul de la consommation, liée au renforcement de l'inflation, en est la cause principale.

L'activité économique française a stagné au premier trimestre, avec une croissance nulle (0%), du fait d'un recul de la consommation des ménages sur fond d'inflation et de guerre en Ukraine, selon une première estimation publiée vendredi par l'Insee.

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Cette estimation est bien inférieure aux attentes, l'Institut national de la statistique ayant prévu une croissance de 0,3%, tandis que la Banque de France tablait sur une petite progression du produit intérieur brut (PIB) de 0,25%. L'activité économique marque ainsi nettement le pas après la croissance de 0,8% enregistrée au quatrième trimestre de 2021 (chiffre révisé à la hausse de 0,1 point) et la forte reprise de l'ensemble de l'année dernière (7%). Traditionnellement moteur de la croissance française, la consommation des ménages a reculé «nettement» au premier trimestre, indique l'Insee, prenant de court les prévisions des économistes, qui s'attendaient à ce qu'elle résiste encore en début d'année. La vague Omicron très forte en janvier, la hausse des prix, en particulier de l'énergie, accentuée depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine fin février, ont ainsi contraint les dépenses des ménages, notamment dans l'hébergement-restauration et l'habillement-textile. L'inflation a ainsi atteint 4,5% sur un an en mars, du jamais vu depuis le milieu des années 1980.

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La crise sanitaire encore très présente en janvier a encore marqué la production de biens et services au premier trimestre (qui augmente de 0,5%), avec une forte baisse de l'activité dans l'hôtellerie-restauration, les services d'éducation, «liée à la fermeture de certaines classes», et à l'inverse une amélioration dans les services de santé. La production de biens a elle accéléré, après deux trimestres de stabilité. Pour l'instant l'investissement résiste, même s'il se tasse, avec une progression de 0,2% au premier trimestre, tiré par les investissements en services informatiques en lien avec la numérisation croissante des entreprises. Enfin, le commerce extérieur poursuit son redressement, même si c'est à «un rythme toutefois moins soutenu que le trimestre précédent», souligne l'Insee, avec une hausse de 1,5% des exportations, quand les importations ont progressé de 1,1%.

Guerre en Ukraine : Gazprom annonce la suspension de ses livraisons de gaz à la Pologne et la Bulgarie

L'entreprise polonaise PGNiG a confirmé ce mercredi «l'arrêt complet de l'approvisionnement». L'UE se dit prête et élabore «une réponse coordonnée».

Réforme des retraites : Bruno Le Maire ne «peut pas donner la garantie» qu'il n'y aura pas de 49-3

Le ministre de l'Économie, qui a précisé ne pas souhaiter ce recours, a par ailleurs ajouté s'exprimer «avec beaucoup de prudence, parce qu'il se peut que d'ici quelques jours, je ne sois plus (...) au gouvernement.» L'opposition n'a pas tardé à réagir.

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Le pouvoir d'achat, «probablement la question sur laquelle on va avancer le plus rapidement», déclare Attal

Le porte-parole du gouvernement a évoqué deux mesures déjà annoncées : la réindexation des retraites et la création d'un nouveau dispositif carburant.

Le Figaro

Kateryna Soukhomlynova, ambassadrice de Marioupol en Europe

Pierre Avril

PORTRAIT - L’humanitaire de l’ordre de Malte, qui a fui Marioupol sous les bombes, se fait le porte-voix des derniers survivants de la ville martyre.

Correspondant à Berlin

Épuisée par une heure de récit, Kateryna Soukhomlynova se redresse au moment de la photo. Elle souhaite poser avec sa chasuble orange de l’ordre de Malte, la fondation hospitalière millénaire, qu’elle a emportée le 17 mars, au moment de fuir Marioupol sous les bombes. Aujourd’hui, cette spécialiste de l’humanitaire se trouve à l’abri à Berlin, à deux pas de l’ambassade française et de la porte de Brandebourg. Dans les locaux de la Fondation Pilecki qui l’accueille, elle a un œil rivé sur son public occidental, l’autre penché sur les nouvelles éparses qui lui viennent de la ville assiégée, en particulier de l’usine Azovstal, où sont retranchés des centaines de militaires et de civils, adultes et enfants.

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Kateryna Soukhomlynova se veut l’ambassadrice en Europe de Marioupol, la cité portuaire aux trois quarts détruite, quasiment tombée aux mains des forces russes. Elle y vit depuis trente ans. Elle y était élue du conseil municipal, membre du conseil de la police de Donetsk, une région ukrainienne aujourd’hui amputée par le territoire séparatiste de la DNR. La quadragénaire décline son curriculum vitæ au présent, mais les activités qui lui sont attachées appartiennent à un passé révolu. Le lien est néanmoins suffisant pour qu’elle se fasse le porte-voix, auprès d’une opinion publique occidentale parfois engourdie, d’une population terrée dans les sous-sols. Elle en évalue le nombre à environ 100.000 pour une population ukrainienne trois fois supérieure avant-guerre - et quelque 20.000 morts selon les sources ukrainiennes. «Marioupol, c’est ma maison», résume-t-elle dans un entretien au Figaro.

L’appel à la solidarité qu’elle relaie est parfaitement passé à Varsovie, où elle a été reçue par le premier ministre, Mateusz Morawiecki. En Allemagne, aucun dirigeant ne lui a ouvert sa porte. La population outre-Rhin se montre accueillante à l’égard des nombreux réfugiés mais, selon un sondage Civey, 44 % des Allemands, à l’unisson d’un gouvernement récalcitrant, refusent l’application d’un embargo gazier. «Aujourd’hui, les habitants des villes européennes en paix doivent clairement comprendre qu’on puisse baisser de quelques degrés la température de leur maison», s’agace Kateryna Soukhomlynova. Il en va, dit-elle, de la sécurité du continent, menacé par un Vladimir Poutine qui étendra son emprise au-delà du Donbass et du Sud ukrainien si personne ne l’arrête par les armes.

Nous n’avons pas d’autre option que d’alerter le monde, car une victoire militaire ici, je n’y crois pas. Nos chances de nous en sortir sont quasi inexistantes

À l’appui de son argument, elle fait écouter les messages venus de Marioupol qu’elle emmagasine sur son téléphone. Les tentatives quotidiennes visant à établir un couloir humanitaire et à évacuer les centaines de civils réfugiés dans l’usine Azovstal échouent systématiquement. Il y a une semaine, Vladimir Poutine avait ordonné à son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, de ne pas lancer d’assaut contre l’usine Azovstal. «Il faut penser à la vie et à la santé de nos soldats, ne pas pénétrer dans ces catacombes et ramper sous terre. Bloquez toute cette zone de manière que pas une seule mouche ne passe», avait exigé le chef du Kremlin. À l’issue de rencontres à Kiev et Moscou, jeudi, la coordinatrice de l’ONU en Ukraine, Osnat Lubrani, a annoncé la mise en place d’une mission d’évacuation.

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Dans les catacombes dont parle Vladimir Poutine, défendues par le bataillon nationaliste Azov et le 36e bataillon de l’armée ukrainienne, sont notamment réfugiés des dizaines d’enfants, de 2 à environ 15 ans. Leurs parents furent employés de l’usine. Certains portent des uniformes de travail trop grands pour eux. Un orphelin âgé d’environ 10 ans s’approche d’un soldat du régiment Azov - qui le filme - et dit face caméra: «Nous voulons tous rentrer à la maison, revenir en vie et revoir nos parents…» Avant de se corriger en se tapant la tête du doigt: «Non, pas nos parents… nos proches.» En russe, la racine des deux mots est identique, autorisant ce cruel lapsus.

La vidéo que montre Kateryna Soukhomlynova a été tournée il y a quatre jours. Ces messages sont les seuls moyens de communication dont disposent les combattants retranchés dans l’usine, arrivant au compte-gouttes. «Nous n’avons pas d’autre option que d’alerter le monde, car une victoire militaire ici, je n’y crois pas. Nos chances de nous en sortir sont quasi inexistantes», explique un chef de la police de Marioupol, Mikhaïl V…, dans un message audio datant de mardi.

Mise en joue par un soldat russe

De ses trois dernières semaines passées à Marioupol, cette humanitaire de 44 ans se souvient d’abord des dizaines de personnes qu’elle a transportées des quartiers est où elle résidait, constamment sous le feu, vers un hôpital de la rive occidentale. Elle se remémore en particulier une femme gisant dans une mare de sang près de sa fille de 16 ans assise sur le bitume, légèrement blessée. Kateryna Soukhomlynova s’est approchée de la mourante qui lui a chuchoté à l’oreille: «Sauvez ma fille». Elle a pris l’adolescente dans ses bras et l’a conduite à l’hôpital.

«Depuis 2015, où Marioupol avait déjà été bombardée, nous nous préparions à la guerre», explique la collaboratrice de l’ordre de Malte qui, dans son bureau désormais disparu, dispensait des cours de secourisme à des enfants. «Mais là, il s’agit d’une autre guerre, bien plus terrible que ce que nous aurions pu imaginer», poursuit-elle, dans un récit ponctué de sanglots. À Berlin, résonnent encore dans ses oreilles les appels à la prière «Allah Akbar», lancés la nuit par les combattants tchétchènes. Elle se souvient des civils pris pour cible dès qu’ils sortaient de chez eux pour récolter du bois ou faire cuire une soupe, ainsi que des cadavres jonchant les rues. Mise en joue par un soldat russe, elle a cru qu’elle allait mourir. Vivante et combattante, elle réclame aujourd’hui du courage et des armes à l’Europe, en espérant qu’il ne soit pas trop tard pour Marioupol.

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L'Humanité

Cinq ans de plus, une catastrophe annoncée

Chronique

Christophe Prudhomme

La réélection d’Emmanuel Macron, c’est la poursuite annoncée d’une politique de destruction de notre système de santé et de protection sociale : une aggravation des difficultés pour trouver un médecin traitant, un accès aux spécialistes en payant des dépassements d’honoraires difficilement supportables, une accélération de la fermeture des services d’urgences, des maternités et des services de chirurgie dans les hôpitaux publics… Ce sont aussi des assurances-maladie complémentaires de plus en plus chères ! Un coût mensuel à charge des familles de 3 000 euros par mois dans les Ehpad privés lucratifs pour des prises en charge très dégradées… Le recours à des cabinets type McKinsey pour définir notre politique de santé, le soutien à l’industrie pharmaceutique par le biais de subventions sans aucune contrepartie ou l’achat de médicaments à des prix très élevés dans l’opacité la plus complète, la fermeture accélérée d’hôpitaux publics alors que les cliniques privées bénéficient d’aides financières pour se restructurer…

Par ailleurs, les personnels de santé accepteront-ils plus longtemps d’être maltraités et méprisés ? Alors que différentes enquêtes d’opinion montrent clairement que, pour la majorité des Français, la santé et la protection sociale ne doivent pas relever du secteur marchand, la logique des libéraux dont Emmanuel Macron est un fidèle serviteur est toujours la même : il s’agit d’organiser la dégradation du service public pour que les alternatives privées apparaissent comme la seule solution.

Il est ainsi clair que cinq ans de plus sans aucun contre-­pouvoir nous mènent tout droit vers une catastrophe avec un service public minimal pour la majorité de la population, qui n’aura pas les moyens de se payer des assurances de bon niveau, et un secteur privé très coûteux pour les autres, mais très lucratif pour les investisseurs. Les conséquences seront un renoncement aux soins pour une frange importante de la population et une dégradation des conditions de travail pour les personnels de santé sous la coupe d’entreprises dont l’objectif ne sera jamais de leur offrir les meilleures conditions de travail pour eux-mêmes et pour leurs patients, mais de dégager les marges bénéficiaires les plus importantes. C’est pourquoi l’intérêt conjoint tant des professionnels que des assurés sociaux est de stopper cette politique en élisant des députés qui se prononceront clairement pour un service de santé entièrement public avec une Sécurité sociale à 100 %.

Le billet du Dr Christophe PrudhommePrésidentielle 2022Emmanuel Macronsystème de santé
L'Humanité

Simon Vasseur, « manip radio » sous les radars

Un jour avec

Cet expert en radiologie, au front face au Covid, puis privé de prime et de revalorisation, se bat pour la reconnaissance de sa profession aux côtés des soignants.

Cécile Rousseau

Soignant au même titre qu’un infirmier. D’emblée, Simon Vasseur, manipulateur en électroradiologie médicale (Meem) aux urgences de Roubaix (Nord), rappelle le rôle-clé de sa profession. « Quand vous mettez le pied dans un hôpital, il y a de grandes chances que vous passiez à un moment entre nos mains. Nous sommes à la confluence de beaucoup de disciplines et au cœur des échanges d’informations au sein d’un groupement hospitalier de territoire (GHT). » S’il monte au créneau, c’est que son métier passe allègrement sous les radars. Une invisibilisation qui se retrouve au sein même du système de santé. « Les autres personnels ne savent pas ce que nous faisons, à tel point que, quand le journal interne du centre hospitalier a fait un reportage sur nous, d’autres collègues nous ont interpellés : “On ne pensait pas que vous piquiez les malades pour poser des perfusions.” Nous avons zéro reconnaissance », déplore Simon.

« on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables »

Lassés d’être considérés comme de simples techniciens juste bons à appuyer sur un bouton, les « manips radio » de toute la France ont envoyé plus de 5 000 courriers au ministère de la Santé, aux députés et aux sénateurs. Le 15 mars, ils sont repartis, à l’appel de la CGT, sous les fenêtres d’Olivier Véran pour exiger la prise en compte de leurs revendications. Une grève qui s’inscrit dans la continuité des mobilisations de 2019 stoppées par la pandémie. « La réponse a été : non à tout. On nous a rétorqué que nous n’avions rien de commun avec les infirmiers. Je n’ai pas du tout apprécié. C’était dénigrant », tacle le secrétaire adjoint de la CGT de l’hôpital.

Manip radio de père en fils, Simon, 38 ans, a démarré sa carrière par un job d’été, avant d’en faire l’activité d’une vie. Remonté quand il s’agit de défendre sa vocation, le Ch’ti ne tarit pas d’éloges sur son métier : « L’imagerie 3D, c’est hyperintéressant, les technologies évoluent tout le temps. Travailler de nuit aux urgences, c’est aussi super enrichissant ! On ne sait jamais ce qui va se passer : on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables. »

Depuis deux ans, les clichés des poumons et du thorax se sont enchaînés à un rythme effréné. Tous les matins, un spécialiste des rayons X et un aide-manipulateur se baladent avec leur appareil portatif en réanimation, en soins intensifs et en cardiologie pour radiographier les malades non transportables, dont ceux du Covid. Mais ces allers-retours incessants ont leurs limites. « Les radios au lit se sont banalisées. Les médecins ont gardé l’habitude de nous faire déplacer, observe Simon. Une fois, nous sommes arrivés dans une chambre pour un cliché pulmonaire et le patient était descendu en bas pour fumer… Pendant ce temps-là, aux urgences, il n’y a qu’un collègue et des personnes avec des fractures attendent leur tour. »

Après 18 h 30, un seul manipulateur radio reste sur place avec possibilité d’appeler une astreinte. « C’est hélas souvent le rush à cette heure-là, avec beaucoup d’entrées de patients », note ce père de trois enfants. Durant le premier confinement, les « manips » des urgences avaient bénéficié d’un renfort, envolé depuis. À Roubaix, sept recrutements de jeunes ont donné un peu d’air, mais l’effectif n’est toujours pas complet. Comme le confirme une enquête de l’inspection générale des affaires sociales, en 2021, l’attractivité du métier, classé en catégorie A de la fonction publique, affiche un encéphalogramme plat.

en résistance contre la privatisation rampante

La discrimination face aux rémunérations n’aide pas à embaucher. La prime Veil de 90 euros brut par mois leur échappe au motif qu’ils ne seraient pas assez soignants. « Nous ne sommes pas juste derrière un écran. Nous injectons du produit de contraste iodé pour le scanner, nous posons des cathéters, nous rassurons aussi les malades claustrophobes avant qu’ils aillent passer des IRM. Normalement, nous n’interprétons pas les images, mais quand le médecin senior laisse son externe s’occuper des examens, ils n’hésitent pas à solliciter notre avis », liste le diplômé depuis 2006. La prime Buzyn, ou indemnité forfaitaire de risque, leur passe souvent sous le nez car il faut rester au moins 50 % du temps aux urgences pour la toucher. « Nous circulons beaucoup et le scanner n’est pas dans le service, tout comme le coronarographe. Cette situation est totalement ubuesque », tance-t-il.

Présent sur tous les fronts, Simon Vasseur est entré en résistance contre la privatisation rampante de l’imagerie médicale depuis la tarification à l’activité. À Roubaix comme dans de nombreuses structures, elle gagne toujours plus de terrain. Sur trois scanners, un est dédié à l’hôpital public et deux autres principalement au secteur privé : « Pendant la pandémie, un de ces deux scanners était réquisitionné. Mais c’est fini. Ils sont redevenus comme avant, des machines à cash pour répondre aux impératifs de rentabilité. »

ségur de la santéSalaires et pouvoir d'achatHôpital public
Le Figaro

Mort de Klaus Schulze, pionnier de la musique électro allemande

DISPARITION - Considéré comme l'un des pères fondateurs de la musique électronique allemande, le chanteur est décédé à l'âge de 74 ans, de façon «soudaine et inattendue».

Klaus Schulze, pionnier de la musique électronique allemande qui a inspiré de nombreux musiciens, est mort à l'âge de 74 ans, a annoncé jeudi son fils sur Facebook. Klaus Schulze s'est éteint mardi, de façon «soudaine et inattendue» bien qu'il luttait contre une maladie, écrit Maximilian Schulze sur Facebook.

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Né le 4 août 1947 à Berlin, Schulze est considéré comme un des pères fondateurs de la musique électronique allemande, dont l'influence peut être décelée sur quantité d'enregistrements contemporains. Dans les années 1970, ce colosse de deux mètres est un des principaux ambassadeurs du rock planant, partageant la scène avec Mike Oldfield ou encore le groupe anglais Pink Floyd. Il est un temps membre du groupe de krautrock allemand Tangerine Dreams.

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Guitariste puis batteur, il s'est frotté à tous les exercices: musique de film, interprétation détournée de thèmes du répertoire classique et même à la production de vedettes de variétés (le groupe allemand Alphaville). Ses morceaux, qui pouvaient dépasser les 30 minutes, sont devenus des classiques de la musique électronique. De nombreux artistes, de Brian Eno à David Bowie en passant par Damon Albarn et Kanye West, se sont réclamés de son héritage.

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Oasis : Paul Arthurs se bat contre un cancer des amygdales

Le guitariste de 56 ans a annoncé se mettre en retrait du groupe manchunien, dont il est l'un des membres fondateurs, pour commencer son traitement.

Ed Sheeran en concert pour clôturer les célébrations du jubilé de la reine Elizabeth II

Un défilé le 5 juin sera le point d'orgue des festivités destinées à célébrer les 70 ans de règne, même si on ignore encore si la principale intéressée pourra y assister.

Jul, deuxième rappeur aux cent disques d'or

Après Ninho, c'est au tour du Marseillais de 32 ans de recevoir son centième single d'or, avec son morceau La Street, issu de son album Indépendance.

L'Humanité

Vers un effondrement de l’hôpital public

Chronique

Christophe Prudhomme

Les personnels de santé alertent depuis des années sur la dégradation de l’hôpital public sans être entendus. Les quelques mesures prises dans le cadre du Ségur de la santé sont très loin d’être à la hauteur des besoins et la situation continue de s’aggraver, comme le montrent des exemples récents. Les urgences du centre hospitalier régional d’Orléans ont été obligées de fermer du fait d’une cascade d’arrêts de travail d’un personnel en épuisement professionnel. Plus grave, à Strasbourg, un homme est mort sur un brancard aux urgences après douze heures d’attente sans surveillance.

Ce nouveau drame s’ajoute à tous ceux qui ne sont pas forcément médiatisés, mais qui surviennent malheureusement trop fréquemment. Il faut aussi insister sur les milliers de lits fermés par manque de personnel. Et tout cela n’a rien à voir avec l’épidémie de Covid, qui n’a été que le révélateur de la grande misère de nos hôpitaux. Ce ne sont plus de petits établissements qui craquent aujourd’hui mais les plus grands hôpitaux français. C’est la résultante des politiques menées avec constance ces dernières années par les différents gouvernements, associant réduction du nombre de personnel formé, tant au niveau médical que paramédical, et étranglement financier, se traduisant par des fermetures massives de lits.

Ce qui est particulièrement révoltant sont les mensonges proférés par les différents ministres et présidents de la République depuis maintenant plusieurs décennies. Tous nous expliquant qu’il fallait privilégier le maintien à domicile des personnes âgées, les prises en charge ambulatoires, en stigmatisant les patients qui « viendraient pour rien aux urgences », alors qu’ils ont laissé aussi se dégrader la médecine de ville, avec un nombre de généralistes très insuffisant, mal répartis sur le territoire et avec un mode d’exercice libéral ne répondant plus aux besoins de la population.

Les conséquences sont aujourd’hui dramatiques pour la population, qui n’arrive plus à se soigner correctement, sauf pour ceux qui peuvent se permettre de payer de très importants dépassements d’honoraires pour accéder à des circuits privilégiés de prise en charge. Pour stopper cette casse organisée de notre système de santé, dont l’objectif est d’aller vers un système à l’américaine piloté par le secteur marchand, nous avons besoin d’un changement politique radical. Nos hôpitaux et plus globalement notre système de santé ne résisteront pas à cinq nouvelles années de poursuite et d’accélération des politiques libérales destructrices des services publics et de notre système de protection sociale solidaire.

Le billet du Dr Christophe PrudhommeSantéHôpital publicségur de la santé
L'Humanité

Hôpital. Le Sénat pointe les carences de personnels

Actu

Une commission d’enquête a publié un rapport d’information alarmant sur le mal-être des personnels de santé. Des pistes sont également avancées pour remédier aux manques de praticiens dans les territoires.

Naïm Sakhi

Malgré le Ségur de la santé, les maux persistent dans l’hôpital public. C’est ce qu’affirme la commission d’enquête du Sénat, dont le rapport d’information a été dévoilé à la presse jeudi 31 mars. Organisée par le ministre de la santé Olivier Véran à l’été 2020, juste après le premier confinement, le Ségur avait notamment acté la création de 15 000 postes à l’hôpital public, et le déblocage d’une enveloppe de 8,2 milliards d’euros par an pour revaloriser les salaires. Des annonces jugées « trop tardives », parachevant un cycle de « saupoudrage de mesures », « au fil des années 2020 à 2022 », selon les sénateurs. « Rien qu’à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), pas moins de 1 400 postes d’infirmiers sont vacants. C’est 1 000 de plus qu’en octobre 2019, avant la pandémie », alerte la rapporteuse LR, Catherine Deroche. Les parlementaires pointent notamment la faible attractivité des métiers de santé publique, provoquée par « des conditions de travail dégradées », et alertent sur un risque de « spirale négative » déjà en œuvre dans les défections des postes.

L’absence de gestion des ressources humaines au sommet de l’État est également mise en exergue. « Le gouvernement est dans l’incapacité d’établir un tableau de la situation », poursuit la sénatrice. Pour redynamiser l’attractivité de ces professions de première ligne, le rapport appelle à « garantir une reconnaissance financière équitable et adaptée » et à la prise en compte des contraintes de logement et familiaux. Les sénateurs réclament aussi un allégement de « la charge administrative des soignants », en développant les outils numériques et en « optimisant la délégation de taches aux secrétaires médicales ». « Il faut remettre de l’humain, que les soignants puissent passer des moments privilégiés avec les patients et avoir du temps de s’occuper de chacun d’eux », assure de son côté Laurence Cohen (PCF).

Plus inquiétant, les effets induits par Parcoursup dans la sélection des près de 700 000 demandes d’accès aux Instituts de formations et de soins infirmiers (IFSI). « Avec la fin des entretiens individuels, on observe une plus grande déperdition en cours d’étude », risquant ainsi d’accélérer un peu plus les pénuries de soignants, regrette Catherine Deroche. D’ailleurs, face aux difficultés d’accès aux soins, les sénateurs réclament la mise en place d’une quatrième année d’internat, en priorité, dans les zones sous-dotées en médecins généralistes. D’autant que le rapport pointe une aggravation de la situation : en 2018, 5,7 % de la population vivaient dans une de ces zones contre 3,8 % en 2015.

Des déserts médicaux qui ont pour conséquence d’aggraver la saturation des hôpitaux. 21,2 millions d’admissions ont eu lieu aux urgences en 2019, contre 10,1 millions en 1992. En outre, le rapport recommande la généralisation des « cellules de coordination ville-hôpital » entre les Groupement Hospitalier de Territoire (GHT) et les lieux de vie, organisant au mieux l’entrée et la sortie des patients des hôpitaux. « Ces recommandations restent extrêmement tièdes. Il n’est pas question des Centres de santé, qui répondent pourtant aux attentes des jeunes professionnelles de travailler en équipe, avec un statut de salarié, et dont les patients peuvent bénéficier du tiers payant », mesure Laurence Cohen.

Membre de la commission d’enquête, la sénatrice, au nom du groupe communiste (CRCE) s’est abstenue. « On pouvait s’attendre à une véritable politique alternative de santé en faveur de l’hôpital public, a lors que les interlocuteurs réclamaient une remise en cause des financements des hôpitaux », poursuit-elle. Les sénateurs CRCE réclament la suppression de la tarification à l’activité (T2A) et de l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam), un objectif de dépenses à ne pas dépasser en matière de soins de ville et d’hospitalisation. « Nos hôpitaux ne souffrent pas uniquement d’un problème organisationnel. Il faut arrêter les restrictions budgétaires », tance Laurence Cohen. Dans la course à l’Élysée, leur candidat Fabien Roussel plaide pour le recrutement de 100 000 personnels soignants, mais aussi pour une prise  en charge à 100 % des dépenses de santé par la Sécurité sociale.

sénatSantéHôpital publicségur de la santé
Le Figaro

Ces faux pas à éviter lorsque l'on veut muscler ses fesses

Ophélie Ostermann

Vous faites des squats pour muscler vos fessiers ? C'est un bon début. En revanche, certaines règles sont indispensables à respecter pour travailler efficacement et éviter de s'exposer aux blessures.

Qu'on les veuille bombées, affinées ou plus dessinées, certaines règles sont à respecter pour muscler efficacement ses fesses. Notez qu'il serait tout de même dommage de se blesser ou de transpirer dans le vide. Florie Chanoz, coach en endurance et fitness au Klay, dresse la liste des erreurs fréquemment commises par toute aspirante au postérieur tonique.

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1. Ne travailler que les fesses

Certes, se concentrer sur son fessier quand on veut le muscler ne paraît pas si idiot. Mais mieux vaut voir le travail dans son ensemble, et ne pas mettre de côté les autres groupes musculaires. «Souvent, les femmes ne veulent faire que les fessiers et oublient les quadriceps (l'avant des cuisses) et les ischio-jambiers (l'arrière des cuisses). C'est un ensemble. Pour avoir un corps harmonieux, il faut tout travailler, sinon on crée un déséquilibre», met en garde Florie Chanoz.

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2. Se cantonner à une seule machine

La coach met en garde contre les mouvements dits «analytiques» effectués sur une machine, en clair, qui ne travaillent qu'un bout de muscle. Pour mieux le comprendre, il faut savoir qu'il existe trois types de mouvements. Les premiers dits «de base», comme les squats ou les fentes, et qui engagent plusieurs groupes musculaires. Les seconds, les «complémentaires», qui sollicitent également plusieurs groupes musculaires, mais moins. Puis enfin, les mouvements analytiques. «Pour avoir des résultats, il est primordial d'effectuer les trois types de mouvements afin d'utiliser plusieurs fibres musculaires. Souvent, certaines femmes se contentent d'une machine et ne travaillent que sur une partie du muscle. Alors qu'en faisant également des squats et des fentes, on travaille le dos ou encore les abdominaux», précise la professionnelle.

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3. Ne pas «charger» pour éviter de gonfler

En matière de musculation, de nombreuses femmes craignent de faire «gonfler» leurs muscles. Mais la coach sportive est catégorique : «pour "gonfler", il faut vraiment manger toutes les trois heures et avoir une alimentation très précise.» Dans un précédent article, le coach sportif Romain Moreau balayait également l'idée reçue: «l'hormone qui aide au développement musculaire est la testostérone, produite en grande quantité chez l'homme mais en très petite chez la femme. Pour une femme qui souhaite mincir et qui fait de la musculation trois fois par semaine, s'il y a prise de masse musculaire, elle reste minime !»

En pratique, Florie Chanoz recommande de travailler avec des charges adaptées à sa morphologie et à son niveau. «Enchaîner 100 répétitions d'un mouvement sans porter de charge revient presque à travailler dans le vide», ajoute-t-elle.

Le podcast à écouter

4. Ne pas varier les exercices

Inutile de vous cantonner au traditionnel lever de jambes vers l'arrière. La routine est l'ennemie du muscle. «Il faut varier les exercices pour choquer les muscles et les pousser à s'adapter. On obtient plus de résultats», indique Florie Chanoz.

5. Faire de trop longues pauses entre les exercices

C'est assez logiquement que «plus on prend de pause, moins on brûle de calories», rappelle la coach. Pour travailler efficacement et voir ainsi des résultats, il faut rester dans l'effort. «Il y a deux options. Pour affiner les fessiers, on peut marquer une pause d'1 minute à 1 minute 30 entre chaque exercice. Pour gagner en volume musculaire, on récupère durant 2 minutes, on fait moins de répétitions et on charge plus», recommande la spécialiste.

6. Ne pas dormir suffisamment

Il ne suffit pas d'enchaîner les squats six jours par semaine pour obtenir des résultats durables. «Encore une fois c'est un ensemble. Il ne faut pas oublier qu'il est primordial de dormir suffisamment, pour que le muscle se repose, et de s'alimenter de façon équilibrée, en consommant beaucoup de protéines, qu'elles soient animales ou végétales», souligne Florie Chanoz. Dans le cas inverse, on sera plus fatigué et moins attentif à son corps. On risque ainsi de mal se placer durant les exercices et de se blesser.

Confidences d'une ex-insomniaque : Jennifer Aniston partage ses astuces pour mieux dormir

Dans les colonnes du magazine Self, l'actrice de Friends partage ce samedi 23 avril ses bonnes habitudes du soir afin d'améliorer la qualité de ses nuits.

Cinq habitudes à prendre pour s'endormir facilement chaque soir

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Le Figaro

De Gaulle, Mitterrand, Chirac… Du malheur d’être réélu

Charles Jaigu

RÉCIT - Du général de Gaulle à François Mitterrand et Jacques Chirac, les trois réélections de présidents de la Ve République passées en revues n’annoncent pas de triomphes faciles pour Emmanuel Macron, mais un chemin semé d’épines.

Par sa réélection, Emmanuel Macron a battu un vieux record français. Jamais, dans les conditions nouvelles du quinquennat, et jamais dans la Ve République, hors cohabitation, un président n’avait été élu deux fois de suite au suffrage universel. Il faut saluer l’exploit et l’habileté. La synthèse macronienne du centre droit et du centre gauche sera un peu plus qu’une parenthèse dans l’histoire politique française. Pourtant, les historiens penchés sur leurs grimoires savent que l’enfant prodige et immodeste n’est pas au bout de ses peines. Le deuxième défi qu’il doit relever est autrement plus difficile. Il lui faudra se défaire de la poisse qui s’attache aux présidents réélus. Selon la variété des circonstances et la qualité des acteurs, ces présidents ont connu un second mandat en forme de naufrage, de farce, ou de déroute. Pour Emmanuel Macron, les orages désirés se lèveront-ils? Ils sont pronostiqués par les Français et prévus par les experts. L’histoire aime faire des pirouettes et tromper les prévisions, mais si on se reporte aux précédents seconds mandats de notre histoire politique récente, l’affaire est mal partie. Entrer dans l’Histoire, c’est bien. Mais en sortir sans recevoir un grand coup de pied au cul est beaucoup plus difficile.

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Qu’on se le dise: les seconds mandats ne sont pas un nouveau départ. L’histoire des républiques présidentielles nous enseigne tout le contraire, en France ou à l’étranger (voir encadré). Sous la Ve, le second mandat ressemble bien plus à une chute des cimes vers les plaines marécageuses. Jamais les Romains n’eurent plus raison de nous rappeler qu’il n’y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne. La première victime de cette loi d’airain de la décomposition des forces politiques est le général de Gaulle. En 1964, l’homme providentiel qui vient de liquider la crise algérienne et autres fariboles hésite à se présenter pour la première fois au suffrage des Français. Certains, dont l’avis compte, comme son fils Philippe, le lui déconseillent. L’essentiel a été accompli. Le redressement du pays a été réussi. Pourquoi donc se risquer à gérer l’ordinaire? D’autant plus que le Général n’a pas de goût pour le battage électoral. En 1958, il a été choisi selon les règles anciennes, par un collège de parlementaires pressés d’éviter la guerre civile.

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Cette fois-ci, le Général s’avance vers une terra incognita. Il ne s’est jamais soumis à aucune compétition électorale. Sa préférence a toujours été de gouverner par référendum, et de manier le scrutin comme un ultimatum lancé aux Français sur l’air de «C’est moi ou le chaos». Cette fois, il faut les séduire en acceptant un pénible concours de beauté avec d’autres. Ce n’est évidemment pas du goût du fondateur de la Ve République, qui ne fait donc pas campagne, et il le paye dans les urnes au soir du premier tour: après un septennat plébiscité, le voilà mis en ballottage par la combinaison des voix moissonnées par François Mitterrand et Jean Lecanuet. Si bien qu’au second tour, le vieux chef ne recueille que 54,5 % des voix face au candidat de la gauche unie. Voici de Gaulle ramené «du plan de la mystique au plan de la politique», écrit alors l’éditorialiste Viansson-Ponté. Après l’effort suprême des grands choix fondateurs et les soubresauts tragiques de la fin des colonies, reviennent les temps ordinaires. Le Général voudrait demander au pays encore un dernier effort pour stabiliser la monnaie, poursuivre la modernisation de l’industrie et des équipements. Mais il vieillit. Il a été opéré de la cataracte. Pompidou a tenu son rang en son absence. Et ce dernier a compris que les Français veulent poser leur sac, et prendre un peu de bon temps. Il pense devoir les écouter, sans quoi ils iront se jeter dans les bras de la gauche.

De Gaulle réélu, mais solitaire

Aussi de Gaulle cherche-t-il, après sa réélection, un premier ministre plus obéissant. Aucun ne réunit les qualités nécessaires à la préparation de la législative de 1967 qui s’annonce difficile. Pompidou est donc maintenu. Mais il fixe ses conditions, et il obtient d’écarter Valéry Giscard d’Estaing du ministère des Finances. Ce dernier était partisan de la rigueur au nom du franc fort. Pompidou n’en veut pas, et il subodore un rival dangereux. Vexé, Giscard reprend sa liberté. Or, l’élection législative de 1967 confirme que le temps des raz-de-marée est révolu. L’UNR ne dispose finalement que d’une très petite majorité de 247 sièges sur 487. La gauche, battue d’une courte tête, apparaît comme la grande triomphatrice, les communistes passant de 41 à 73 élus et la gauche non communiste de 105 à 121. Ainsi, la majorité gaulliste a frôlé de peu une défaite historique et la crise de régime. Les Républicains indépendants de Valéry Giscard d’Estaing en profitent pour conditionner leur soutien. La gestion de cette politique politicienne répugne au président. Il se réfugie donc dans une politique étrangère de moins en moins comprise des Français: Israël, Québec libre, politique de la chaise vide à Bruxelles.

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Survient alors la plus improbable des insurrections. On connaît la suite: 1968 est une immense secousse qui déboussole et désacralise un peu plus le président. Le raz-de-marée de l’élection législative en juin 1968 n’est pas à ses yeux suffisant. À Pompidou, il dit: «il paraît que vous avez gagné l’élection», considérant que ce résultat dans les urnes n’est pas le sien. En mars 1969, le référendum voulu et perdu par le général de Gaulle confirme la séparation d’âme et de corps avec la France nouvelle. Le président sort de la scène avec panache. Il a un goût de cendre dans la bouche, mais l’honneur et la gloire sont sains et saufs.

Déjà, l’ouverture à droite

Quand, en 1988, un président sortant est réélu, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts de Paris. François Mitterrand a profité de deux ans de cohabitation face à Jacques Chirac pour jeter ses habits de président du changement, et enfiler ceux de président arbitre. Le vieil adversaire du fondateur de la Ve n’a plus le bilan des premières années de pouvoir à porter. Il ne combat plus, comme son prédécesseur l’avait fait: il empêche. Il fait une campagne facile et courte face à Jacques Chirac, sous le signe de la «France unie» et du «ni-ni». Réélu avec 54,02 % des voix, il décide aussitôt de dissoudre l’Assemblée de droite. Mais fort de sa nouvelle image de président de tous les Français, il fait approcher des personnalités du centre droit pour occuper Matignon. Même Valéry Giscard d’Estaing est consulté. Tous fixent des conditions trop fortes, et notamment de définir un pacte de coalition de parti à parti.

Il nomme finalement à Matignon son meilleur ennemi, Michel Rocard. Cette manière d’afficher l’esprit d’ouverture à l’intérieur de son camp n’est pas suffisante pour convaincre les Français de lui donner toutes les clés. L’élection législative qui suit confirme l’intuition du président réélu: Michel Rocard ne pourra pas gouverner avec le seul Parti socialiste, qui n’a obtenu qu’une majorité relative. Les communistes refusant une alliance gouvernementale, le président réélu et son premier ministre sont contraints de chercher l’appoint des éléments modérés de l’opposition, notamment le groupe parlementaire autonome issu de l’UDF.

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À vingt ans de distance, les Français disent donc la même chose au président qu’ils ont réélu: «Oui, mais…». Et le «mais» ne va cesser de grandir, et le ciel de s’assombrir. Cette fois le machiavélisme obstiné de François Mitterrand y sera pour quelque chose. De Gaulle voulait réformer jusqu’au bout, et son premier ministre tentait de l’en dissuader. Mitterrand, en revanche, est passé du «socialisme radical au radical-socialisme» (Alain Duhamel). Il freine la boulimie réformatrice de Michel Rocard, et fait tout pour empêcher qu’il lui succède un jour à l’Élysée, en préparant l’élection de Laurent Fabius à la tête du Parti socialiste. Mais au congrès PS de Rennes, la rébellion du parti contre son président fait échouer cette combinaison. Lionel Jospin est choisi. Le maître des horloges n’est plus celui des hommes. Peu à peu, les fissures lézardent ce septennat maudit. Apparaissent d’autres facettes du président que la France ne connaissait pas encore: sa relation complexe à Vichy, l’affairisme de certains proches. De Roger-Patrice Pelat à Urba Technic, l’opinion découvre la combinaison malsaine entre l’argent «qui corrompt tout» et la gauche mitterrandienne.

En faire le moins possible

Heureusement pour l’hôte de l’Élysée, il y a les affaires internationales. En mars 1991, c’est la première invasion de l’Irak. L’opinion approuve. Et c’est le moment que choisit François Mitterrand pour nommer Édith Cresson, la première femme à Matignon. Au bout d’un an, l’échec est patent. Pierre Bérégovoy, qui lui succède, ne pourra empêcher la déroute de la gauche aux élections législatives de 1993 et une nouvelle cohabitation. Le suicide de Pierre Bérégovoy, dernier premier ministre de François Mitterrand, teint de noirceur ces dernières années de pouvoir. L’aggravation de la situation économique et la maladie du président enfoncent ce deuxième septennat dans un lamento funèbre. Le bilan est celui d’une impuissance, sauf dans les affaires internationales: la chute du mur de Berlin, la première guerre du Golfe en 1991, la ratification sur le fil du traité de Maastricht en 1992 permettent de rééquilibrer le fléau d’une balance qui penche du mauvais côté.

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Tout l’effort du fondateur de la Ve République fut de construire un édifice capable d’absorber les changements d’humeur électoraux et d’offrir aux présidents et à leurs majorités le luxe rare de durer pour agir et non de durer pour durer. Mais la combinaison des hommes et des circonstances n’est pas toujours heureuse et le premier mandat de Jacques Chirac sera un mandat perdu. Au bout de deux ans, il perd les élections législatives. En cohabitation pendant cinq ans, Jacques Chirac reprend le rôle de président arbitre là où François Mitterrand l’avait laissé. On avait cru qu’il y avait du Murat en lui, mais il termine comme Jules Grévy. Le parti pris de l’inertie devient sa maxime et le prépare à ne rien faire si d’aventure il était réélu. Cette cautèle va être payée de retour en 2002. Malgré un premier tour très faible - 19,88 % -, il remporte au second tour le référendum anti-Le Pen avec 82 % des suffrages. Pendant quelques semaines, Jacques Chirac a tout pour lui. L’onction du peuple, qui lui accorde une confortable majorité aux élections législatives, et l’avantage de l’initiative. Il laisse passer ce rendez-vous avec l’Histoire. Il a depuis longtemps intériorisé la fameuse «tyrannie du statu quo» théorisée dans un livre de l’époque par l’économiste Milton Friedman. Ce maître à penser de la nouvelle école libérale démontrait que, pour réformer, il fallait aller vite après l’élection, comme Roosevelt, ou Thatcher et Reagan. Mais Jacques Chirac a déjà tenté la réforme, et il s’est brisé dessus en 1995. Pas question qu’on l’y reprenne. Il nomme donc Jean-Pierre Raffarin premier ministre. Ce choix parle de lui-même: il s’agit de se hâter lentement. Le Poitevin s’exécute. Il endort la France avec une réforme des régions et des départements.

Le second mandat d’Emmanuel Macron sera-t-il soumis aux mêmes inerties? Sa fragile légitimité, semblable à celle de Jacques Chirac en 2002, pourrait le laisser penser. De réélection en réélection, une sorte de torpeur consensuelle, participative et républicaine s’abat sur les hôtes de l’Élysée quand ils sont réélus. Si de Gaulle en fut exempt, il fut néanmoins empêché. Quant à Mitterrand et Chirac, ils s’y glissèrent avec la certitude que par temps de crise, le maintien du statu quo par la dépense publique était un moindre mal. «Chirac s’est dit qu’élu par tout le monde, il devait faire la politique de tout le monde. Il a décidé de ne mécontenter personne», résume un chiraquien cité par Franz-Olivier Giesbert dans La Tragédie du Président. Le ninisme, inauguré par François Mitterrand, est devenu la nouvelle boussole des présidents réélus. On ruse avec l’opinion par des initiatives homéopathiques illisibles, des acrobaties de «en même temps» et des zigzags qui renvoient toujours à la même maladie collective: dépenser plus. Jacques Chirac est néanmoins sauvé de l’humiliation par son refus de la seconde guerre d’Irak. Comme l’écrit alors Nicolas Baverez dans LePoint: «Debout face à Bush, couché devant Blondel (le secrétaire général de la CGT) Si le président Chirac a raison sur l’Irak, il a eu tort de convoquer un référendum sur le projet de Constitution européenne, qui pouvait être examiné par l’Assemblée nationale. Le «non» massif des Français plombe la fin du quinquennat. Désormais, il n’est plus question que de l’après. La guerre de succession entre les chiraquiens - emmenés par Dominique de Villepin-, et le candidat déclaré Nicolas Sarkozy devient le dernier grand sujet de ce quinquennat.

L’illusion du consensus

De tout cela, il serait hasardeux d’induire une loi. On peut observer, quand même, que les trois présidents de la Ve République qui ont été réélus ont prétendu incarner un consensus. De Gaulle avait fait un de ses grands numéros de voltige télévisuelle en disant son affection pour la gauche et pour la droite, toutes deux indispensables à la France. Mitterrand s’est présenté comme le père de la nation contre le diviseur Chirac. Et celui-ci a bénéficié, en 2002, du front républicain contre l’extrême droite. L’immobilisme est, chaque fois, sorti vainqueur de la compétition entre le sortant et son adversaire. On pourrait croire qu’une deuxième victoire, surtout large, permet d’avancer de façon plus résolue dans la mise en œuvre de ses idées. C’est une illusion. Une élection conflictuelle et serrée est plus dynamique qu’une réélection consensuelle. Elle l’est surtout plus qu’un front républicain toujours recommencé qui oblige, en effet, «à ne mécontenter personne».

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Le Figaro

Condamnée pour avoir poussé son petit ami au suicide : l'affaire qui a inspiré la série The Girl From Plainville

Leonie Dutrievoz

En 2017, l'adolescente Michelle Carter est condamnée pour avoir poussé son petit ami, Conrad, à se suicider. L'affaire, ultra-médiatisée à l'époque, est adaptée dans une série disponible sur Hulu.

«Il y a du ruban jaune autour de la voiture de notre fils». La voix de Conrad II tremble lorsqu'il essaye d'expliquer à Lynn, la mère de ses enfants, ce qui se passe, à travers le téléphone. Il observe la scène depuis sa voiture. Des policiers sont en train d'étudier les lieux, son fils se trouve inconscient à l'avant de son véhicule et tout porte à croire qu'il s'est suicidé, d'après les agents présents sur place.

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Le 13 juillet 2014, Conrad Roy est retrouvé mort dans son 4X4. D'après les éléments recueillis par les officiers de police, le jeune homme se serait empoisonné au monoxyde de carbone. Si cet événement ressemble simplement à une affaire de suicide, la vérité est bien plus complexe. En mars dernier, la plateforme de streaming Hulu a dévoilé l'adaptation de cette histoire dans une série TV intitulée The Girl From Plainville, dont le dernier épisode sera diffusé mardi 3 mai. Le show s'inspire notamment de l'article éponyme écrit par Jesse Barron et publié dans Esquire le 23 août 2017. Avec Colton Ryan dans le rôle de Conrad Roy et Elle Fanning pour interpréter Michelle Carter, la série se concentre sur cette sordide affaire, dans laquelle Michelle aurait poussé son petit ami à se suicider.

En vidéo, The Girl from Plainville, la bande-annonce

La rencontre

En février 2012, Michelle Carter rencontre Conrad Roy alors qu'elle est en visite chez ses grands-parents en Floride. Les deux adolescents viennent de deux petites villes du Massachusetts, situées à une heure de route l'une de l'autre. Âgé de 17 ans, à l'époque, Conrad est originaire de Mattapoisett. Ses parents étant séparés, il vit avec sa mère, Lynn, qui est infirmière, et sa sœur Camdyn. Depuis la séparation, le jeune Conrad entretien une relation compliquée avec son père, Conrad II.

Michelle, elle, vient de Plainville et a deux ans de moins que son nouvel ami. Blonde aux yeux bleus surplombés de sourcils épais, elle est gentille, polie, discrète. «C'était une jeune femme qui avait vraiment des espoirs et des rêves et qui cherchait désespérément à ce que les gens l'aiment», déclare Patrick Macmanus, l'un des créateurs de la série, dans un article publié dans le Time , le 29 mars 2022. En Floride, les deux adolescents passent leurs quelques jours de vacances ensemble et une fois de retour dans le Massachusetts, ils gardent le contact tout en restant chacun dans leurs villes respectives. Cette correspondance, qui se transformera en tragédie, commence alors ce jour où Michelle apprend que Conrad a fait une tentative de suicide en avalant une bouteille de Tylenol (du paracétamol). Le garçon lui envoie le premier message et l'une des preuves les plus importantes de l'affaire commence à se construire.

La tragédie

Pendant deux ans, Michelle et Conrad s'envoient régulièrement des messages mais ne se verront que quelques fois. Ils partagent leurs journées, leurs pensées, se draguent ou critiquent les personnes qu'ils côtoient. «Toute cette histoire avec Alice me déprime», écrit Michelle à Conrad, en parlant d'une ancienne amie qui a cessé de lui parler, d'après l'article de Jesse Barron publié dans Esquire. «Tu veux faire l'amour ?», demande Conrad quelques messages plus bas. Ils rêvent de s'enfuirent en Californie, s'imaginent des histoires. Mais derrière ces nombreuses bulles de textos et leurs rêves communs, le duo passe aussi par des périodes plus sombres et difficiles, qui les rapprochent davantage.

Conrad se fait renvoyer du lycée après avoir été accusé de s'être battu. Michelle est quant à elle internée à l'hôpital McLean pour soigner son anorexie. Elle incite d'ailleurs son ami à la rejoindre : «Nous pourrions surmonter nos problèmes ensemble. Réfléchis-y. Tu ne vas pas aller mieux tout seul, tu le sais, peu importe combien de fois tu te le répètes. Tu as besoin de l'aide de professionnels, comme moi, des gens qui savent comment traiter et réparer». Les deux adolescents se soutiennent dans leur malheur et dans cette vie qu'ils n'apprécient pas toujours. «Ils sont très ouverts et très vulnérables ; ils sont méchants l'un envers l'autre et ils sont amants», explique Liz Hannah, l'une des créatrices de la série, au Time.

Leur conversation va de plus en plus loin et le sujet de la mort commence à s'installer dans leurs paroles. Conrad lui avoue qu'il est suicidaire et évoque son envie de passer à l'acte, se demandant quel serait le meilleur moyen pour le faire. «Et si tu te pendais, ou te poignardais ?» lui dit Michelle. «Pourquoi tu ne bois pas de l'eau de Javel ?». Pensant peut-être que le jeune homme n'était pas sérieux dans ses paroles, Michelle continue de se prendre au jeu. «Monoxyde de carbone ou gaz hélium. Je veux me priver d'oxygène», lui dit Conrad. Plusieurs fois, il confie à son amie qu'il va vraiment le faire, mais ne passe finalement pas à l'acte. «Tu n'arrêtes pas de repousser le moment», lui dit Michelle. Après toutes ces tentatives manquées, ce jeu nocif à la Roméo et Juliette se terminera de la plus tragique des façons.

Le procès

Conrad finit par craquer. Le soir du 12 juillet après s'être baladé sur la plage avec sa mère Lynn, il prend le volant de sa voiture. Toute la journée il avait discuté avec Michelle. «Tu dois le faire Conrad ou je vais te trouver de l'aide», lui dit-elle. «Je vais le faire aujourd'hui», répond le jeune homme. Il se rend sur le parking d'un supermarché complètement vide. Il branche le pot d'échappement de son véhicule à une pompe à eau et laisse le gaz se propager dans la voiture. Il appelle alors Michelle avec qui il restera au téléphone jusqu'à la fin, sans que personne ne soit prévenu de ce drame.

Michelle sait ce qui s'est passé ce soir-là. Mais elle décide de faire semblant de ne rien savoir et envoie des messages à la mère de Conrad se demandant si quelqu'un a eu des nouvelles de son petit ami. Dans l'État du Massachusetts, un décès sans surveillance est traité comme un crime non résolu et lorsque la police trouve le corps de l'adolescent, une enquête est ouverte. Les inspecteurs, qui ont examiné le téléphone de Conrad et découvert les messages échangés avec Michelle, décident de l'interroger : «Il m'a dit qu'il n'y avait personne pour l'aider», explique-t-elle à la police «Je lui parlais au téléphone la nuit du 12 au 13 juillet, et le téléphone a raccroché. Je n'ai pas vraiment pensé à ça». Après avoir étudié les longues conversations que les adolescents avaient échangées par SMS, les procureurs soutiennent que ces appels et ces textos auraient pu alimenter le suicide de celui qu'elle appelait désormais, son petit ami.

En février 2015, Michelle Carter est finalement inculpée pour homicide involontaire. Après l'enquête, un long procès ultra-médiatisé débute en 2017 au tribunal de Taunton dans le Massachusetts. Le juge accuse Michelle de n'avoir rien fait pour aider Conrad, alors qu'elle savait qu'il était en train de se suicider. «Elle n'a pas appelé la police ou la famille de M. Roy. Elle n'a pas prévenu sa mère ou sa sœur, alors que quelques jours auparavant, elle avait demandé leurs numéros de téléphone. Et enfin, elle n'a pas donné cette simple instruction supplémentaire : “Sors du 4X4”. Par conséquent, le fait que Michelle n'ait pas agi, alors qu'elle avait une obligation qu'elle s'était elle-même créée, constitue une conduite délibérée et imprudente.»

En 2017, Michelle Carter est finalement reconnue coupable d'homicide involontaire et condamnée à deux ans et demi de prison, dont 15 mois avec sursis. Elle commence son incarcération en 2019 et sera libérée en janvier 2020. Depuis sa libération, la jeune femme, âgée de 25 ans aujourd'hui, a été placée en liberté surveillée... qui se terminera au mois d'août 2022.

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L'Humanité

Saint-Claude, une ville en colère

Reportage

La campagne vue de... Victimes de la désindustrialisation et d’un faible accès aux soins, les Sanclaudiens se battent pour continuer à vivre dans leur cité du Jura.

Cécile Rousseau

Saint-Claude (Jura), envoyée spéciale.

Des bouts de peinture se détachent du plafond. Des carters de moteurs en aluminium gisent dans des caisses. Dans l’immense entrepôt de la société MBF Aluminium, à Saint-Claude (Jura), depuis la liquidation judiciaire, le 22 juin 2021, l’effervescence a laissé place aux stigmates de l’abandon. Si les installations sont à l’arrêt, une poignée des 270 salariés licenciés (300 en comptant les intérimaires) vient tous les jours retrouver sa fonderie, sous-traitante de l’automobile. Dans la chaleur du local syndical, l’amertume domine. « Nous sommes là pour essayer de préserver notre outil de travail ! lance Saverio Vadala, délégué CFDT.  Si jamais Renault veut venir chercher ses machines, ça ne se passera pas comme ça ! Nous voulons certaines garanties. On ne peut compter que sur nous-mêmes. » Mais la colère est surtout dirigée contre Stellantis. Pendant des mois, l’ancien donneur d’ordres s’était montré intéressé par un plan de redémarrage de l’entreprise en Scop (société coopérative et participative) qui aurait permis de sauver 120 emplois. En décembre 2021, le constructeur a finalement opposé une fin de non-recevoir. « J’ai la rage. On nous a baladés, dénonce Philippe, 54 ans, ancien chef d’équipe.  Nous avons perdu six mois de contrat de sécurisation professionnelle (CSP) à attendre que ce projet voie le jour, au lieu de chercher une formation. Notre CSP doit donc être prolongé. » Après trente ans de carrière, il ne veut plus entendre parler d’usine et aspire à devenir chauffeur de taxi.

Aujourd’hui, la plupart des ex-ouvriers sont sur le carreau. Seulement une quarantaine d’entre eux ont signé des CDI intérimaires. « Que vont devenir les collègues qui ne savent pas lire et écrire le français ? Et ceux qui ont la cinquantaine et sont usés par le travail ? interroge Saverio, 48 ans, qui a enchaîné les rendez-vous au ministère de l’Industrie au plus fort de la bataille pour sauver leurs jobs. On est dégoûtés par les mensonges du gouvernement. Ils peuvent toujours se vanter de la baisse des chiffres du chômage : nous sommes sans emploi et pas pris en compte dans les statistiques car considérés comme en formation (avec le CSP – NDLR). C’est parfait avant les élections ! » Quelques mois plus tôt, les hommes politiques défilaient pourtant dans l’atelier. « Tout le monde est passé ici, sauf le conseiller régional du Rassemblement national, Julien Odoul, qui, face au comité d’accueil, a fait demi-tour, sourit Philippe.  En ce moment, on ne voit plus personne. La campagne présidentielle me passe au-dessus. Je veux bien tenir un bureau de vote, mais je mettrai un bulletin blanc dans l’urne. » Resté silencieux jusqu’ici, Olivier, 43 ans, raconte avoir déchiré sa carte d’électeur devant les caméras. « Je suis blasé, explique-t-il.  Aucune des offres de travail que j’ai trouvées n’est à Saint-Claude. Et si je prends un poste trop loin, je risque d’en avoir pour 180 euros d’essence par mois ! »

les urgences souffrent d’une pénurie de soignants

Dans le centre-ville, une pipe géante, symbole de l’activité historique, dégage de la fumée. Elle n’a rien d’un calumet de la paix. Dans la vallée du Jura, les coups de semonce se sont multipliés, ces dernières années. Le centre hospitalier (CH) Louis-Jaillon ne cesse de se réduire comme peau de chagrin. En 2018, la maternité, la chirurgie (sauf ambulatoire) et la pédiatrie ont fermé leurs portes. Une soixantaine de membres du personnel ont quitté le navire. Depuis, les urgences souffrent aussi d’une pénurie de soignants. Le 28 décembre 2021, un drame s’est produit. Un homme est mort d’un infarctus. Faute de praticien disponible, le Smur ne fonctionnait pas ce soir-là. Le patient a donc été pris en charge par celui de Morez au bout de 55 minutes. « Chaque seconde compte, rappelle Farid Lagha, secrétaire de la CGT de l’hôpital, encore marqué par cet épisode.  La personne aurait été prise en charge en 10 minutes si le SMUR de Saint-Claude avait été ouvert. Il y avait des solutions. Le préfet aurait aussi pu réquisitionner un médecin. Aujourd’hui, rien n’a changé. On nous dit que des urgentistes viendraient de Lons-le-Saunier (à 57 kilomètres de là – NDLR) ou d’autres établissements en cas de carence, mais il n’y a pas de protocole acté. » À l’accueil des urgences, en cette mi-février, personne ne se tient derrière la guérite. Ultrapolyvalents, les agents sont par monts et par vaux. Le cégétiste, lui-même conducteur pour le Smur et aide-soignant, affiche 300 heures supplémentaires au compteur : « Comme il y a beaucoup de transferts de patients car nous avons un plateau technique réduit, je suis souvent dans le véhicule. Je dois aussi faire les niveaux d’huile et regonfler les pneus. Nous avons une surcharge de travail qui a été aggravée par le Covid. Le week-end, je peux être aussi agent d’accueil, brancardier… » égrène celui qui envisage de voter pour Jean-Luc Mélenchon, le 10 avril. En mars, quatre départs de soignants sont prévus dans l’unité d’hospitalisation de courte durée (UHCD), creusant encore la pénurie. Alors qu’ici, les aides-soignants sont payés 1 400 euros, en Suisse voisine, leurs salaires peuvent monter jusqu’à 3 000 euros. D’autres n’ont pas attendu pour franchir la frontière.

les autorités n’ont pas tenu compte de cet élan vital

Aux avant-postes de la lutte, le comité de défense et de soutien de l’hôpital ne ménage pas ses efforts. Depuis la disparition de la maternité, dix femmes ont accouché sur le bord de la route. Néphrologue en retraite, Jean-Paul Guy ne se remet pas de cette situation. « L’agence régionale de santé (ARS), qui a décidé de cette fermeture, n’est jamais venue sur le terrain. Ils ont des pouvoirs gigantesques et représentent un pouvoir technocratique et inhumain. » En 2017, une mobilisation avait pourtant rassemblé 5 000 personnes dans la commune, du jamais-vu depuis la Libération. Mais les autorités n’ont pas tenu compte de cet élan vital. Persuadé qu’il n’est pas trop tard pour rouvrir ces services, le président du comité, André Jannet, gouailleur patron de l’hôtel-restaurant Le Saint-Hubert, enfonce le clou : « Ça fait des années qu’on attend une IRM, à croire qu’elle vient de l’autre bout de l’Europe sur des roulettes, ironise-t-il. Je n’en peux plus d’entendre des discours anti-immigrés dans la bouche de certains hommes politiques. Nous avons besoin des médecins et soignants d’origine étrangère pour faire tourner l’hôpital public ! Ce que dit Fabien Roussel m’intéresse. S’il est élu, il faudrait qu’il tape du poing sur la table », assène-t-il avant de poursuivre : « Notre exception géographique n’a jamais été prise en compte. L’hiver, il y a de la neige. Un jour sur trois, l’hélicoptère ne peut pas décoller à cause de la météo. On dirait que l’ARS et le groupement hospitalier de territoire (la structure de Saint-Claude est rattachée à Besançon – NDLR) ne savent pas qu’il y a des montagnes. » Avec ces conditions dégradées d’accès aux soins, Olivier Jeantet, membre du comité de défense et l’un des dirigeants de la société de pièces en caoutchouc Jeantet Elastomères, s’inquiète de l’attractivité de la commune. « Pour faire venir des salariés, nous devons avoir un hôpital à la hauteur. Dans l’entreprise, nous travaillons en trois huit, que se passe-t-il en cas d’accident grave ? » Si le dernier rendez-vous avec la sous-préfète s’est soldé par une écoute polie, les défenseurs du centre hospitalier persistent et signent : « 19 milliards d’euros d’investissement ont été décidés lors du Ségur de la santé, mais on n’en a pas vu la couleur ! assène Francis Lahaut, ancien maire PCF de Saint-Claude et acteur du comité de défense.  La santé est une préoccupation majeure des Français et on n’en entend pas assez parler dans cette campagne. Quand je vois que Valérie Pécresse veut supprimer 150 000 postes de fonctionnaires, c’est hallucinant ! »

Paolo veut entrevoir un avenir entre « ses » montagnes

Pour redynamiser la ville, réputée un temps pour la taille de diamants, le tourisme constitue un des axes de développement. Mais pas de quoi rattraper les disparitions industrielles successives. En cinquante années, la commune a perdu 25 % de ses habitants, passant de 12 500 en 2000 à 9 300 en 2021. Dans son bureau où trône une vitrine dédiée à la pipe, le maire divers droite, Jean-Louis Millet, s’indigne : « Le fait que le laboratoire et la pharmacie de l’hôpital soient en train d’être externalisés va encore nous porter préjudice. En continuant comme ça, on condamne des gens à mort. » L’édile a d’ailleurs écrit aux candidats à la présidentielle avoisinant les 10 % pour leur demander quelle serait leur politique pour les hôpitaux de proximité. S’il n’a pas reçu de réponse, il a déjà choisi de donner son parrainage à Éric Zemmour. « Je voulais qu’il puisse être sur la ligne de départ, assume Jean-Louis Millet.  Je ne suis pas d’accord sur tout », souligne-t-il avant d’ajouter, très naturellement : « J’apprécie qu’il veuille redonner sa souveraineté à la France. Je n’ai pas à me justifier. » Les opinions extrême-droitières du maire sont connues, mais la nouvelle du parrainage a jeté un froid dans le comité de défense de l’hôpital dont il partage la lutte. « Ça promet, les prochains covoiturages ensemble pour se rendre à des réunions ! » glisse Francis Lahaut, son prédécesseur communiste. Une paire de skis toujours dans son coffre, le Jurassien d’adoption aimerait que la situation des services publics se débloque tout schuss : « Le service des impôts aux particuliers a fermé en décembre, poursuit-il.  Nous nous battons aussi pour rouvrir la ligne de train Oyonnax - Saint-Claude suspendue depuis 2018. Elle pourrait être désaffectée bientôt. Quand on distribue des tracts au marché, on sent bien que les citoyens sont sensibles à ce sujet. »

Cet esprit combatif trouve son origine dans le passé. En plein centre-ville, la Fraternelle-Maison du peuple, née autour de 1880, fourmille de projets et perpétue la mémoire ouvrière. Sur sept niveaux, la structure multiculturelle abrite un cinéma, un café, des espaces dédiés aux arts plastiques… Ce jour-là, le groupe Kill your Idols, en résidence sur place, joue des sons cuivrés de saxophone. « Je considère que nous sommes un service public resté proche de sa vocation initiale de coopérative ouvrière : nous avons des missions de diffusion des œuvres culturelles, de soutien à la création et d’éducation populaire », affirme Christophe Joneau, son directeur. Dans un cercle vertueux, des membres de la Fraternelle ont d’ailleurs soutenu les salariés mobilisés de MBF. Les visages de ces derniers sont affichés sur la façade de la médiathèque, le regard tourné vers l’horizon. En reconversion dans la comptabilité, l’ex-élu CGT Paolo Spadafora, 52 ans, veut entrevoir un avenir entre « ses » montagnes. « Ce qui s’est passé a été très dur. Je ne veux pas partir de Saint-Claude pour trouver un emploi. Mes enfants ont leur vie ici. »

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Le Figaro

Mali: à Gao, Barkhane rapatrie sa «petite ville»

RÉCIT - Le désengagement des soldats français de ce pays d’Afrique de l’Ouest se poursuit. Un processus marqué par de nombreux défis logistiques.

À Gao

Il aura fallu greffer 20.000 mètres carrés supplémentaires aux 40.000 déjà existants du «hub logistique» de la base de Gao. Depuis le mois de février, cette vaste plateforme de sable, équivalente à un peu plus de huit terrains de football, est au cœur des manœuvres menées par la force Barkhane. Ce lieu de triage et de transit est le point de départ de tout le matériel que les Français doivent rempaqueter.

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Depuis l’annonce d’Emmanuel Macron en février officialisant le divorce entre Paris et Bamako, le désengagement des soldats français est devenu la priorité. Ils ont jusqu’au 17 août pour quitter le Mali. Encore présente à Gao, Ménaka et Gossi, après avoir quitté trois de ses bases du nord du pays en 2021, la force Barkhane a immédiatement mis en branle sa réarticulation. La première à plier bagage: Gossi, petite dernière des emprises de l’opération extérieure tricolore, installée en 2019 et transférée le 19 avril à l’armée malienne. «Le principal défi en termes de désarticulation était de trouver le bon ordre pour démonter la base, tout en conservant la sécurité et la sûreté maximale pour nos soldats et en maintenant les opérations sur le terrain», explique le capitaine Jérôme, aux commandes de la base de Gossi avant sa cession aux Maliens.

Il aura fallu en retirer trois cents hommes et près de quatre cent cinquante conteneurs de matériel, répartis sur six convois. Une réarticulation à petite échelle, comparée à celle qui attend les soldats de Gao. Au moins dix fois plus grande que Gossi, la principale emprise française abrite 3000 militaires, des centaines de véhicules blindés et plusieurs hélicoptères de combat. Mais aussi d’indénombrables conteneurs tenant lieu de chambres, de bureaux, d’espaces de restauration ou commerces: «L’équivalent d’une petite ville à remballer», plaisante un militaire.

«Ce n’est pas le premier redéploiement que la force Barkhane officie. C’est une opération logistique complexe, mais pas nouvelle», nuance le commandant Denis, en charge des opérations logistiques de la base. Dans le dos de l’officier, des conteneurs sont soulevés comme des Lego par un engin de chantier. Certains partiront vers l’Hexagone par voie terrestre, aérienne et maritime, via les ports de Cotonou, Abidjan ou Douala. D’autres seront redéployés au Niger voisin, qui a vocation à devenir le centre névralgique de l’intervention française au Sahel.

Le 22 avril, Niamey a voté une loi permettant de nouvelles implantations de forces étrangères dans le cadre de sa lutte contre le terrorisme. Un feu vert adressé aux soldats français, qui parlent désormais plus volontiers de «réarticulation» que de «désengagement».

Au Mali, Barkhane a été sommée de quitter «sans délai» le territoire par les autorités de Bamako qui accusent la force d’«espionnage» et de «subversion». «Le désengagement prendra le temps qu’il faudra», avait alors répondu Paris, et se fera «en bon ordre et en sécurité» selon les mots de l’état-major des armées. Après Gossi viendra le tour de Ménaka, au début de l’été, puis de l’imposante base de Gao, en août. Un départ lourd de sens pour ce camp dressé à proximité de la zone dite des «trois frontières» entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, au cœur de l’immensité sahélienne. C’est ici qu’Emmanuel Macron, fraîchement élu, effectuait en 2017 son premier déplacement en Afrique. C’est ici, aussi, qu’est mort le 54e et dernier soldat français tombé au Sahel, lors d’une attaque au mortier en janvier dernier.

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La guerre en Ukraine relance les spéculations sur l'état de santé de Poutine

DÉCRYPTAGE - Les conjectures sur l'état de santé du chef du Kremlin vont bon train depuis plusieurs années. Elles ont été ravivées par une vidéo particulièrement virale, dans laquelle on le voit agrippé à sa table.

Guerre en Ukraine : des oligarques russes meurent mystérieusement

RÉCIT - Depuis le début de l'invasion russe, une série de suicides d'oligarques interroge, d'autant plus qu'ils sont intervenus dans des circonstances étrangement similaires.

Obusiers, blindés, drones, munitions «non standard»… En Ukraine, de nouvelles armes pour de nouveaux combats

DÉCRYPTAGE - La perspective d’une défaite russe a redonné de l’ardeur au camp occidental, décidé désormais à fournir des matériels lourds aux Ukrainiens.

L'Humanité

Camille, aux bons soins des mots

Un jour avec

Orthophoniste, professionnelle de la rééducation la jeune femme s’estime, comme nombre de ses consœurs, mal considérée. Elle exige que son métier devienne plus attrayant pour ne pas disparaître.

Cécile Rousseau

Une voix claire sort de la pénombre. Camille, orthophoniste, maîtrise tous les rouages de la parole, y compris quand il s’agit de défendre sa profession. Depuis 2019, la blouse blanche écume régulièrement les manifestations. Au quotidien, dans son hôpital francilien, elle oscille entre les patients de gériatrie et les consultations pour personnes atteintes de pathologies neuromusculaires comme la myopathie. Des demi-journées entrecroisées par une pause-déjeuner expresse : « Vers 13 heures, j’assiste au repas des personnes âgées dans leur chambre. Je fais un bilan de déglutition et je vois s’il faut adapter les textures. Quand le corps vieillit, les réflexes peuvent se réduire. Après une chirurgie, la fatigue peut entraîner une petite décompensation», synthétise celle qui apprécie « de suivre des personnes de tout âge ».

« C’est un métier féminin à 97 % »

De la néonatalité aux soins palliatifs, les techniques de rééducation s’apparentent à une mécanique de précision. Qu’elle évoque les pathologies liées aux fonctions de la bouche ou l’invisibilisation de son métier, les propos de Camille sont toujours ciselés. Poser des mots sur le mal est d’ailleurs l’une des grandes satisfactions de la jeune femme de 28 ans. « Certains patients restent isolés avec leurs problèmes, explique-t-elle.  On les aide à comprendre ce qui se passe. Ils sortent alors de leur phase de deuil et prennent un rôle actif dans le processus. » Enthousiaste dans sa pratique, elle ne perd pas de vue le manque de considération chronique. Selon l’orthophoniste, il ne doit rien au hasard et beaucoup au patriarcat. « C’est un métier féminin à 97 %, pointe Camille. Nos cinq années d’études ne sont reconnues qu’à bac + 3. »

Si elle a pu bénéficier des 183 euros d’augmentation du Ségur de la santé et d’une refonte des grilles salariales, la spécialiste en début de carrière plafonne à 1 800 euros mensuels. « C’est une évolution, mais j’ai toujours des collègues avec des années d’expérience qui gagnent à peine plus que moi », déplore-t-elle, en ciblant d’autres injustices : « Pour les orthophonistes libéraux, l’acte n’a pas été revalorisé. Pareil pour le salaire de ceux travaillant dans le médico-social. Ils n’ont rien reçu du Ségur de la santé. Ce n’est pas étonnant qu’il y ait des postes vacants et du turnover dans le secteur. »

« Nos cinq années d’études ne sont reconnues qu’à bac + 3. »

Après la première vague de Covid, des nuées de malades passés en réanimation – intubés, trachéotomisés, mis sous curare et en décubitus ventral – ont atterri en ré­éducation. La Bretonne d’origine reste marquée par l’état des patients : « Tous avaient des séquelles, plus de voix et des problèmes de déglutition, souvient-elle.  Je n’avais jamais travaillé avec des personnes sortant de réa. Je me suis formée sur le tas. En parallèle, nous avons dû arrêter certaines prises en charge pour éviter les contaminations. Il y a eu un gros retard de soins pour les malades chroniques. Nous nous sommes recentrés sur les cas qui ne peuvent pas attendre, comme les AVC. » La pénurie croissante d’orthophonistes pèse lourd dans la balance. Avec 38 paramédicaux pour 100 000 habitants, obtenir un suivi tient du parcours du combattant. Les vocations sont pourtant au zénith. Mais, entre un concours très sélectif et peu de places disponibles, les étudiantes sortent de formation au compte-gouttes.

« J’ai la chance d’être dans un hôpital axé sur la rééducation »

Après des débuts à mi-temps en libéral et dans une association s’occupant d’enfants malentendants, c’est à l’hôpital qu’elle a véritablement embrassé le métier. La jeune femme fait partie des 1 800 orthophonistes de la fonction publique hospitalière sur les 27 642 que compte le pays. « En tant qu’indépendante, je me sentais isolée et je n’appréciais pas le rapport d’argent avec les patients, précise-t-elle.  Le service public m’a fait aimer l’orthophonie. J’adore travailler en équipe. J’ai la chance d’être dans un hôpital axé sur la rééducation et dans un service avec cinq autres collègues. Dans les petits centres hospitaliers, les orthophonistes sont souvent seules… » Une fois par semaine ou quand le timing le permet, une réunion de « staff », réunissant les différents corps de métiers, se tient pour faire le point sur la situation des patients. Pour Camille, cette pluridisciplinarité est essentielle. Mais elle ne doit surtout pas effacer une profession déjà sur le fil. « On entend parler de “tronc commun” avec les kinésithérapeutes, alors qu’il n’y a que quelques similitudes avec notre pratique. Cela serait en train d’être expérimenté dans certaines universités. Or, l’orthophonie a toute son utilité. Nous ne sommes pas des personnels interchangeables.  »

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Le Figaro

Apple poursuit sa croissance en dépit de vents contraires

Pierre-Yves Dugua

Le chiffre d'affaires du deuxième trimestre d'Apple a atteint 97,2 milliards de dollars, en hausse de 9% sur un an.

On a l'habitude. Apple surmonte mieux que d'autres les difficultés d'approvisionnement qui accablent tant d'industries. Alors que bien d'autres sont à la peine, la société californienne parvient à rendre compte d'une hausse de 6% de ses profits trimestriels, tandis que son chiffre d'affaires progresse de 9%. La période janvier-mars est un des meilleurs trimestres de son histoire. Apple fait à nouveau mieux que les prévisions des analystes.

À lire aussiApple place ses microprocesseurs au cœur de sa stratégie

Dans le contexte de retards, voire d'interruptions de livraisons de composants, qui ralentissent et parfois empêchent, la production d'automobiles ou d'équipements informatiques, Apple démontre une fois de plus sa maîtrise. «Je pense que nous faisons un travail raisonnablement bon pour avancer en ce moment dans un environnement difficile», remarque le patron d'Apple, Tim Cook, avec une modestie délibérée.

Un total de ventes de 97,29 milliards de dollars dépassant les anticipations

La profitabilité légendaire d'Apple est également vérifiée. La firme de Cupertino dégage un résultat de 25 milliards de dollars sur un total de ventes étourdissant de 97,29 milliards de dollars qui dépasse les anticipations. De ce total, plus de 77 milliards correspondent à des iPhone, iPad et Mac. Le reste couvre essentiellement les services d'Apple, comme ses plateformes de vente de musique ou de vidéo à la demande. Apple n'échappe pas, cependant, aux vents contraires qui affectent, parfois durement, les performances d'autres multinationales comme Toyota ou Amazon. «Presque toutes les usines» dans la région de Shanghaï dont Apple dépend pour sa production ont repris leur activité, indique Tim Cook. Ce dernier redoute néanmoins les effets sur l'offre et la demande de Mac, d'iPhone et d'iPad des reconfinements en Chine. Il estime entre 4 et 8 milliards de dollars le manque à gagner que pourrait provoquer cette situation.Mais la direction d'Apple s'inquiète surtout de l'impact éventuel du ralentissement économique en Europe. Pour le moment, la suspension des ventes d'Apple en Russie n'est pas trop grave. Le pays ne représente qu'un pourcent de son chiffre d'affaires, et un peu plus en termes de profits. «Nos contraintes de production sont significativement moins fortes que lors du trimestre précédent... mais le Covid est difficile à prévoir», reconnaît Tim Cook.

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Avec une hausse de 5% de ses ventes d'iPhone, dans un marché que l'on dit saturé, un gain de 15% de ses ventes d'ordinateurs Mac et un bond de 17% de ses ventes de services, Apple fait des jaloux. Le degré de confiance de l'entreprise dans sa capacité à gérer les difficultés qui s'annoncent est assez élevé pour qu'elle annonce une hausse de 5% de son dividende et porte à 90 milliards de dollars son programme de rachat de ses actions sur le marché.

À VOIR AUSSI - Croissance à 0% au premier trimestre: «Oui il faut s'inquiéter, c'est pas une bonne nouvelle», affirme Laurent Berger

Elon Musk rachète Twitter pour 44 milliards de dollars

Le conseil d'administration, sous pression, a négocié avec le milliardaire dimanche et accepté son offre lundi soir.

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L'accès à internet a été perturbé dans plusieurs grandes villes françaises après des actes de vandalisme

Des réseaux de fibre optique de SFR ont été «sectionnés». Les connexions sont revenues progressivement à la normale en fin de matinée.

Donald Trump ne reviendra pas sur Twitter malgré le rachat par Elon Musk

L'ex-président des États-Unis souhaite rester sur son réseau social, Truth, qu'il avait lancé à la suite de son bannissement de Twitter, Facebook et Youtube.

L'Humanité

Benjamin Rossi, infectiologue : "L’État est maltraitant avec les soignants"

Entretien

Percuté de plein fouet par la pandémie, Benjamin Rossi revient sur l’état d’épuisement généralisé du personnel à l’hôpital public. Manque de moyens, vague de départs… il avance des solutions concrètes pour une refonte du système de santé.

Anna Musso

Benjamin Rossi Médecin infectiologue à l’hôpital Robert-Ballanger à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis)

Depuis presque deux ans en première ligne du Covid, le docteur Benjamin Rossi dénonce les décisions insuffisantes prises par le gouvernement et insiste sur la nécessité d’un sursaut général pour sauver l’hôpital public. Alors que le système est en train d’exploser, que les soignants partent les uns après les autres, le spécialiste avance des solutions concrètes de court et moyen termes pour sortir de l’ornière et garantir un meilleur accès aux soins pour tous.

Dans votre ouvrage (1), vous témoignez de conditions de travail épuisantes pour vous et vos collègues, depuis la première vague du Covid en mars 2020. Actuellement, est-ce pire qu’il y a deux ans ? Ou y a-t-il eu des améliorations ?

Nous sommes encore moins nombreux qu’en 2020. La situation a donc empiré. Nous sommes épuisés. Beaucoup de gens partent, certains traumatisés, d’autres pour se protéger. Parmi ceux qui restent, beaucoup devraient faire une pause car ils commencent à devenir dangereux dans leurs pratiques, à cause du surmenage et du syndrome post-traumatique, mais ils ne le peuvent pas faute de remplaçants… Les patients deviennent les otages involontaires de nos insuffisances. L’État a fait des petites tentatives (le Ségur de la santé – NDLR) mais rien qui ait pu améliorer sereinement les conditions de travail. Quand on pense qu’un milliard d’euros est déboursé par mois pour des tests de dépistage réalisés par des groupes privés de biologie médicale qui sont quasiment exclusivement détenus par des fonds d’investissement étrangers, et que le gouvernement rechigne à investir pour l’hôpital… Les dépenses de santé n’ont augmenté que de 0,4 % en 2020 alors qu’elles ont flambé de 37 % pour des laboratoires d’analyse ! L’hôpital est un bien commun, investir dans l’hôpital aujourd’hui permettrait de mieux prendre en charge les patients Covid, mais en plus, cela permettrait d’assurer l’avenir des Français en concevant un système hospitalier de pointe. Mais ça n’est manifestement pas cette piste qui a été choisie par notre gouvernement.

Comment le vivez-vous, ainsi que vos collègues, médecins, infirmiers, aides-soignantes ?

Les décisions sont désespérantes. L’État est maltraitant avec les équipes. On manque de moyens. On ne peut pas travailler dans de bonnes conditions. Tant que le gouvernement ne comprendra pas qu’en payant cinq fois plus les médecins dans les centres de vaccination qu’à l’hôpital, tant qu’il entretiendra les inégalités entre les spécialités, entre le public et le privé, il créera des zones de vide dans notre système de soins. Actuellement, l’hôpital est déserté car y travailler est trop dur. Pour ce qui est des soignants (infirmiers et aides-soignants), la ­situation est encore pire. Partout où ils vont, ils sont mal payés, dans des conditions de travail extrêmement difficiles. L’impression de faire de l’abattage dans un métier empathique fait perdre la vocation à beaucoup de gens. Il y aurait bien des choses à proposer comme des carrières évolutives : par exemple, des diplômes spécifiques permettant d’obtenir le droit de prescription pour certains traitements ou de faire des formations administratives comme chef de service, cela se fait aux États-Unis.

Quelle est la chose la plus dure à gérer ?

L’afflux de patients à l’hôpital et le travail sans fin, sans filet dans un état d’agitation et d’inertie du reste de la société. Je dois vous avouer que, pour ceux qui bossent en première ligne, on est un peu décontenancés : entre les antivax qui nient la réalité médicale, les vieux professeurs qui proposent des remèdes avec de la poudre de perlimpinpin, les épidémiologistes de salon qui inventent des tendances toujours fausses, et nos politiques qui règlent les problèmes de santé en ne misant que sur du dépistage (qui ne soigne personne), on se sent abandonnés par tout le monde. Je me demande si les problèmes peuvent encore être réglés de façon pragmatique dans un monde où personne ne cherche la vérité mais où tout le monde cherche à être réconforté dans sa croyance.

Quelles mesures concrètes pourrait-on mettre en œuvre tout de suite pour « limiter les dégâts » ?

Il faudrait ouvrir des lits et payer le personnel pour le garder. Mettre au moins une partie de l’argent utilisé pour le dépistage (1 milliard d’euros par mois) pour rafistoler nos hôpitaux. De toute façon, avec Omicron, le dépistage de masse ne sert plus à rien. Nous sommes en échec complet du contact-tracing sinon nous ne serions pas à 500 000 cas par jour. Vous imaginez comme il peut être déprimant de ne pas intuber un patient faute de place, tout en sachant que les lits de l’Hôtel-Dieu à Paris sont restés fermés pendant toutes les vagues, avec des prises murales d’oxygène quasi neuves ! Sans parler des chirurgies ou des autres maladies sans cesse déprogrammées. Avec ou sans Covid, nos hôpitaux ne peuvent plus gérer le flux de patients. Soit nos dirigeants se décident à agir, soit nous partirons tous.

À moyen et long terme, quelles sont les mesures à prendre pour permettre à tous les citoyens d’avoir accès aux soins de façon sereine et efficace ?

Sur le plan comptable, on peut faire mieux avec autant. On pourrait déjà envisager des avantages en nature, comme des logements prioritaires proches des hôpitaux pour les soignants. Mais aussi de combattre certaines inégalités avec des primes régionales pour faciliter l’installation dans les déserts médicaux (zones médicales prioritaires) comme la Seine-Saint-Denis. De manière plus globale, il faut repenser le système de rémunération de la santé en France. La tarification à l’activité a prouvé ses limites. Quand on sait qu’un pédiatre va ­gagner 5 à 10 fois moins qu’un radiothérapeute pour les mêmes horaires, on se demande un peu si notre système mise sur l’avenir ! J’appelle à une consultation citoyenne, sur le modèle d’une convention citoyenne, pour rediscuter des dépenses de santé. Certaines spécialités sont surpayées, d’autres pas assez. Il faut revoir la façon dont on utilise l’argent public et opérer une réforme en profondeur. Il faut poser des limites claires au nombre de patients que les infirmières et aides-soignantes peuvent prendre en charge. Il faut arrêter de voir la santé comme un coût. L’inaction de nos politiques est notre responsabilité collective. On a besoin de se mettre au boulot pour y mettre fin, ensemble.

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Valeurs Actuelles

Carole Delga veut utiliser les transports régionaux pour faire barrage à Marine Le Pen

Le Rassemblement national n’apprécie guère. Dimanche 17 avril, la présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, a annoncé la gratuité des trains et car régionaux dimanche 24 avril, pour permettre aux électeurs d’aller voter, rapporte France Bleu Occitanie. « Afin de favoriser la participation de tous, j’ai décidé de proposer la gratuité sur le réseau liO les 23 et 24 avril afin de permettre au plus grand nombre, en particulier les jeunes et les étudiants, d’aller voter au 2nd tour », a-t-elle écrit sur Twitter. Avant d’ajouter : « Dimanche prochain, tous aux urnes pour barrer la route à l’extrême droite. Allez-y en train ou en car liO : en Occitanie c’est gratuit ! »

Le RN furieux

Les réactions de la part du Rassemblement national, le mouvement de Marine Le Pen, ne se sont pas fait attendre. Le maire de Perpignan, Louis Aliot, a fustigé une « utilisation des transports publics et donc des moyens publics à des fins électorales », s’interrogeant : « Que fait la Commission Nationale de Contrôle de la Campagne de l’Élection Présidentielle ? » Julien Sanchez, maire de Beaucaire et conseiller régional, a dénoncé de son côté une « attitude anti-républicaine » de la part de Carole Delga. Son collègue des Républicains, Sacha Briand, a lui expliqué : « La position de Mme Delga est très critiquable, d’utiliser la gratuité des transports régionaux à des fins partisanes, ça donne le sentiment aux gens que le « système « se met en place pour contrer Marine Le Pen. Le Parti socialiste n’a qu’à utiliser le covoiturage gratuit pour aller faire barrage à Marine Le Pen », a-t-il conclu.

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L’Etat condamné à indemniser la ville de Toulouse pour les dégâts causés par les Gilets jaunes

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Figaro

Pollution plastique: la Californie ouvre une enquête sur le rôle de l'industrie pétrochimique

L'enquête lancée jeudi va examiner «les efforts passés et présents déployés par l'industrie» pétrochimique pour duper le public et déterminer en quoi «ces actions ont pu contrevenir à la loi».

La Californie a annoncé jeudi 28 avril l'ouverture d'une enquête de grande envergure destinée à établir les responsabilités de l'industrie pétrochimique dans la pollution par le plastique, principalement fabriqué à partir d'hydrocarbures et qui menace la santé et la biodiversité dans le monde entier.

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«Ça suffit comme ça. Pendant plus d'un demi-siècle, l'industrie du plastique a mené une campagne agressive pour tromper le public, perpétuant le mythe selon lequel le recyclage pouvait résoudre la crise du plastique. La vérité est la suivante: l'écrasante majorité du plastique ne peut pas être recyclée, et le taux de recyclage n'a jamais dépassé 9%» aux États-Unis, a accusé Rob Bonta, procureur général de Californie. Le reste est enfoui dans des décharges, incinéré ou relâché dans l'environnement. «Chaque semaine, nous consommons un volume de plastique équivalent à une carte de crédit à travers l'eau que nous buvons, la nourriture que nous mangeons et l'air que nous respirons», affirme Rob Bonta.

La pollution plastique s'infiltre dans nos cours d'eau, empoisonne notre environnement et est en train de pourrir nos paysages. »

L'enquête lancée jeudi va examiner «les efforts passés et présents déployés par l'industrie» pétrochimique pour duper le public et déterminer en quoi «ces actions ont pu contrevenir à la loi», expliquent les services du procureur général dans un communiqué. Premier acte de cette initiative inédite aux États-Unis, les autorités californiennes ont assigné le géant pétrolier américain ExxonMobil, «source majeure de pollution plastique», pour lui demander des «informations relatives à son rôle» à ce sujet.

Le géant pétrolier américain ExxonMobil assigné

«En Californie et de par le monde, nous voyons les conséquences catastrophiques de cette campagne de duperie menée durant des décennies par le secteur des énergies fossiles. La pollution plastique s'infiltre dans nos cours d'eau, empoisonne notre environnement et est en train de pourrir nos paysages», poursuit Rob Bonta dans le communiqué.

Quelque 460 millions de tonnes de plastiques ont été produites en 2019 dans le monde, générant 353 millions de tonnes de déchets, dont moins de 10% sont actuellement recyclées, selon l'OCDE. Ces déchets se dégradent en microparticules plastiques qui se retrouvent dans tous les océans du globe, dans la banquise, dans l'estomac d'animaux et même dans de l'air prélevé au sommet de montagnes. Selon l'OCDE, les produits plastiques représentent en outre près de 3,5% des émissions de gaz à effet de serre contribuant au réchauffement climatique.

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Pour Jennifer Savage, responsable de la lutte contre la pollution plastique à la fondation Surfrider, l'enquête lancée par la Californie pourrait permettre «d'établir la responsabilité des producteurs d'énergies fossiles dans l'une des plus grandes crises environnementales de notre époque.» «La plupart des gens ne se rendent pas compte à quel point la production de plastique est étroitement liée à l'industrie des hydrocarbures», a-t-elle déclaré au Los Angeles Times. Le mois dernier, l'Onu a donné au Kenya le coup d'envoi de négociations pour arriver à un traité mondial contre la pollution plastique.

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Qui dirigeait la France en 1789? «Charles de Gaulle bien sûr!»: découvrez les perles des oraux des écoles de commerce

Par Emma Ferrand • Publié le 29/04/2022 à 06:00 • Mis à jour le 29/04/2022 à 09:16

Le stress n’excuse pas tout. Le Figaro Étudiant vous dresse une liste des meilleures perles des oraux d’école de commerce. De quoi faire sourire.

Pouvez-vous citer un célèbre navigateur? «Internet Explorer.» Vous ne rêvez pas, un candidat aux oraux de motivation d’une grande école de commerce a vraiment répondu ça. Chaque année, les jurys reçoivent des centaines de postulants et ont pour lourde tâche de les départager. Et avec certains, ils ne sont pas au bout de leurs peines. Accrochez-vous, certaines réponses risquent de vous faire tomber de votre chaise.

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• Un candidat sur le bûcher

«Je n’ai jamais autant halluciné», se souvient Gaëlle Redon, qui cumule 13 années d’expérience de jury au sein de l’ISC Paris. «Une fois, une candidate m’a soutenu que la peine de mort existait encore en France. Quand, je lui ai demandé qui était dans ce cas le dernier condamné, elle m’a répondu avec tout de même un brin d’hésitation: “Alors, les médias n’en parlent pas trop, c’est vrai [on se demande bien pourquoi?]. Mais je crois que c’était Jeanne d’Arc.”» Bien sûr, et la Marmotte...

• L’étudiant touche à tout

Gaëlle Redon se souvient d’un étudiant qui se prétendait bon pianiste. Voulant l’interroger sur sa passion, elle lui demande alors en quoi sont faites les touches de piano des anciens claviers. «Les touches noires sont en charbon». «J’avoue, j’ai eu un fou rire», admet l’enseignante.

• Celui qui a tout compris

Dans une autre grande école de commerce aussi, un candidat a osé un jour citer «Charles de Gaulle Étoile» comme président de la Ve République. «Bah si, il y a même une station de métro à son nom», a par ailleurs ajouté l’étudiant avec assurance. À l’ISC Paris, l’homme politique a également été cité pour une tout autre raison. Selon un étudiant, Charles de Gaulle aurait été le dirigeant de la France en... 1789. On en a le souffle coupé.

• Hitler et Pétain, et vogue la galère

Citez-nous le nom d’un résistant? «Hitler bien sûr! Et le maréchal Pétain, pour faire bonne mesure». Pour les dates de la Seconde Guerre mondiale, cette fois aucun doute: «1945-1975». «À cette époque, régnait en Allemagne un certain «Alphonse H...». N’en jetez plus.

• New-York, Miami, Chigago... What else?

Marc Ohana, professeur de ressources humaines à Kedge sait chaque année lors des oraux que les étudiants se font toujours avoir sur les capitales. Mais pas celles de l’Estonie ou de la Lituanie, qui peuvent être confondues (notamment par Yannick Jadot). Non, plus simple: celle des États-Unis. «On m’a évidemment cité New York plus d’une fois, c’est assez classique. Mais il y en a qui arrivent à me dire Miami ou Chicago!» Non, non, et encore une fois, non.

• Le choc des frontières

Gaëlle Redon se rappelle également avoir eu des candidats assez mauvais en géo. Dont une étudiante en particulier. «Elle voulait faire ses études à Montréal. Mais elle était persuadée qu’il s’agissait d’un pays, et non pas que c’était une ville canadienne. Plus fort encore, elle pensait que Montréal était frontalier avec le Brésil.» Un autre étudiant lui a un jour affirmé: «Les Martiniquais sont Français mais n’ont pas de carte nationale d’identité.» Ah, on comprend mieux leur colère!

• Coulage à pic

«Citez les quatre nages olympiques», demande-t-on à un candidat durant un entretien. Un peu d’élan, beaucoup d’assurance, et il se lance. «Le crawl, le papillon», commence-t-il. Jusque-là, tout va bien. Et puis, patatras. «La dorsale et la nageoire», conclut-il.

• Dans la forêt profonde

La flore, ce n’est pas toujours le fort des candidats. D’ailleurs, si l’on vous interroge sur les plantes, c’est soit que vous êtes un passionné, soit que le jury essaie de sauver les meubles. «Citez-nous différents types d’arbres. -L’abricotier, le chêne, et... le platanier!» Un mélange de platane et de bananier? Autre perle «végétale»: «Le marbre est un bois précieux.» C’est cela, oui...

• Il faut flatter la vache

On dit souvent qu’il faut tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Cela évite les phrases qui font mauvais genre, partagées par Catherine Dos Santos, enseignante en management stratégique à l’ESC Clermont: «La théorie du chômage ne me concerne pas, parce que mon père est chef d’entreprise». Ou encore «Je viens à Clermont-Ferrand pour voir à quoi ressemble une vache». Un autre candidat a aussi osé dire: «J’admire François Hollande, pour sa capacité à maigrir».

• Copain comme cochon

«Un jour, un étudiant est entré en entretien avec un croissant à la bouche. J’étais en colère, je l’ai fait sortir», raconte Marielle Lassarat de l’EM Normandie. Comme Marc Ohana de Kedge, qui prend la mouche quand un candidat se met à le tutoyer en plein entretien. «On n’est pas copains!», tacle Marielle Lassarat.

• Chic mais sans le choc

Être élégant est tout un art. «J’ai déjà reçu un candidat avec un t-shirt où il y avait un fumeur de joint dessus. Ce n’est pas possible», raconte Catherine Dos Santos, de l’ESC Clermont. Marielle Lassarat conseille quant à elle de choisir une jolie tenue, sans oublier le confort. «Je ne compte pas le nombre de fois où un jeune homme est arrivé avec le costume trop grand de son père. Soyez à l’aise. De même pour les filles: je les vois souvent dans des tailleurs de mariage trop serrés.» Attention aussi l’été à ne pas trop se couvrir. «Combien de fois s’est-on assis face à un candidat qui avait trop chaud. Ils sont déjà stressés, si en plus on rajoute la transpiration et l’inconfort, c’est encore pire. Tombez la veste et la cravate si besoin», conclut Estelle Assaf, de l’Institut Mines-Télécom BS.

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Le Figaro

Colombie : les terribles aveux d'un général sur des massacres de civils

Patrick Bèle

Quand Alvaro Uribe est élu à la présidence en 2002, il exige des résultats dans la lutte contre les Farc. Des milliers d'innocents en feront les frais. Des militaires témoignent enfin.

« J'assume cette responsabilité légale pour que le peuple colombien ne vive plus jamais, plus jamais ces moments abominables », a affirmé le général à la retraite Paulino Coronado. Dans les années 2000, il était en poste dans la région d’Ocana, dans l'État de Santander, à la frontière avec le Venezuela. À l’époque le président Alvaro Uribe avait été élu sur un programme de lutte impitoyable contre les guérillas et surtout la plus puissante d'entre elles, les Farc.

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Tous les moyens étaient bons et il fallait afficher des résultats. Alvaro Uribe voulait prouver qu'il était le premier président à promouvoir une politique efficace pour « éradiquer » la guérilla. Des régions entières étaient sous leur contrôle, des centaines de personnes étaient retenues en otage par les Farc, dont Ingrid Betancourt. Pour Uribe, il fallait afficher des résultats par tous les moyens, même s'ils se situaient en marge des droits de l'Homme. Chaque fois que l'armée présentait des guérilleros tués, le président se félicitait des résultats de sa politique anti guérilla.

Des assassinats maquillés

Sont alors apparus les « falsos positivos », faux positifs, avec la bénédiction du président Uribe qui n'ignorait rien de ce qui se passait sur le terrain. Des membres des forces armées, pour bénéficier des primes, promotions ou médailles récompensant leur contribution à la lutte contre la guérilla, ont pensé qu'il serait plus facile de capturer des paysans isolés, de les tuer, de les revêtir d'uniformes de la guérilla, de disposer des armes autour d'eux puis de revendiquer leur neutralisation de « guérilleros ». Ils ont poussé la perversité jusqu'à venir « recruter » des jeunes dans les villages, leur promettant des salaires intéressant, de les emmener en camion puis de les assassiner, de les maquiller et de se glorifier d'avoir obtenu « une victoire » contre la guérilla.

L'audition dans la ville d'Ocana lors de laquelle l'ex général Paulino Coronado a avoué ses crimes, s'est déroulée dans le cadre des accords de paix signés en 2016 entre la guérilla des Farc et le gouvernement colombien qui a créé un Tribunal spécial pour la paix. Il agit dans le cadre de la justice transactionnelle : les personnes mises en cause sont soumises à un régime juridique spécial, qui permet de favoriser l'expression de la vérité en échange de peine allégée et, selon ce concept, de favoriser la réconciliation. Ces accords et cette justice ont été très critiqués par Alvaro Uribe et ses partisans. On comprend bien maintenant pourquoi : elle favorise l'expression de la vérité ce qui n'est pas l'objectif principal de nombre de politiques dont la responsabilité dans plusieurs exactions est connue mais n'a jamais été prouvée.

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La dizaine de militaires qui ont exprimé des aveux devant le Tribunal spécial pour la paix à Ocana, sont l'une des premières conséquences très concrètes de la mise en place de la justice transitionnelle : l'expression de la vérité et la reconnaissance de la souffrance des victimes. «Je vous demande de réhabiliter le nom de nos proches (...). Ils étaient des paysans qui travaillaient honnêtement, non des criminels ou des guérilleros», s'est émue Eduvina Becerra, compagne d'un des agriculteurs assassinés. «L'armée nous trompait, ils ont tué nos frères, nos fils», a dénoncé Sandra Barbosa, sœur d'une autre victime.

Le chemin vers la paix en Colombie est long et périlleux. Mais l'application de la justice transitionnelle en Colombie, avec ses réussites et ses échecs, semble bien permettre le début d'un processus de réconciliation dont la Colombie, qui a vécu 50 ans de guerre civile, a bien besoin.

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Guerre en Ukraine : des oligarques russes meurent mystérieusement

RÉCIT - Depuis le début de l'invasion russe, une série de suicides d'oligarques interroge, d'autant plus qu'ils sont intervenus dans des circonstances étrangement similaires.

Obusiers, blindés, drones, munitions «non standard»… En Ukraine, de nouvelles armes pour de nouveaux combats

DÉCRYPTAGE - La perspective d’une défaite russe a redonné de l’ardeur au camp occidental, décidé désormais à fournir des matériels lourds aux Ukrainiens.

Pourquoi la Russie évoque-t-elle le spectre d'une Troisième Guerre mondiale ?

DÉCRYPTAGE - Lundi soir, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a estimé qu'il ne fallait pas «sous-estimer» le risque de Troisième Guerre mondiale. Réelle menace ou simple posture ?

L'Humanité

L’emploi à temps partagé, des statuts plus ou moins protecteurs

Actu

Travailler à temps partagé offre une variété d’expériences qui répond aux aspirations de nombreux actifs. Attention, ce nouveau mode regroupe différentes situations. Reste donc à trouver le statut qui convient.

Mélanie Mermoz

Vous souhaitez changer de vie, mais vous ne trouvez pas d’emploi qui corresponde à vos compétences dans les ressources humaines, l’informatique… Pour de nombreuses PME, ces compétences sont nécessaires mais leur taille ne permet pas d’employer un salarié à temps plein. Le travail à temps partagé est une solution qui répond aux aspirations de mouvement et d’autonomie croissantes chez les travailleurs et aux besoins des entreprises. « La pandémie a eu un impact énorme sur la manière de travailler. Nous assistons à une augmentation du nombre de personnes qui se lancent dans le temps partagé. Si certaines personnes y ont été forcées par un licenciement, cela répond aussi à la volonté de partager son travail en différentes activités », explique David Bibard, fondateur du portail du temps partagé (www.le-portail-du-temps-partage.fr).

Les groupements d’employeurs

Des solutions variées existent avec des statuts plus ou moins protecteurs. Il est tout d’abord possible de lancer son activité en indépendant, via une microentreprise ou une entreprise individuelle. Cette nouvelle forme d’entreprise a été créée par la loi du 14 février 2022, elle remplace l’entreprise individuelle à responsabilité limitée (Eirl) et offre davantage de protection du patrimoine personnel. Attention toutefois à s’assurer que l’activité indépendante vous convient. Il faut, en effet, trouver ses clients soi-même et ne pas être phobique des démarches administratives. Une fois la vitesse de croisière atteinte, il est possible d’obtenir malgré l’indépendance une certaine sécurité. « J’ai cinq ou six clients réguliers, certains depuis le lancement de mon activité de contrôleur de gestion il y a dix ans. Si je perds un contrat, il me reste les autres », apprécie David Bibard.

Il est aussi possible d’exercer cette activité à temps partagé comme salarié. La solution la plus simple est alors d’être multi-employeurs. Encore faut-il pouvoir faire coïncider ses différents contrats. Autre possibilité, travailler pour un employeur unique qui vous met à disposition de plusieurs sociétés. C’est ce que permettent les groupements d’employeurs. Ceux-ci sont nés dans le monde agricole pour répondre aux besoins de saisonniers, ils ont été officialisés en 1985. Près de quarante ans après l’adoption de la loi les encadrant, ils ne sont pas limités à la seule agriculture, mais existent aussi dans la culture, l’animation… Selon la Fédération nationale des groupements d’employeurs (FNGE), il existe actuellement 711 groupements d’employeurs en France, ils emploient 16 600 salariés, dont 70 % en CDI.

Autre solution moins connue et plus récente, l’entreprise de travail à temps partagé (ETTP). Contrairement aux groupements d’employeurs, qui sont des associations loi 1901, il s’agit de sociétés qui mettent des personnels qualifiés à la disposition d’entreprises qui n’ont pas la taille ni les capacités de les employer seules. Les entreprises de travail temporaire peuvent aussi exercer l’activité d’ETTP. Si les missions sont ponctuelles, les salariés mis à disposition sont, eux, en CDI.

droit du travailtemps de travail
Le Figaro

«C'est tout bon» N°5 : déjeuner dans une épicerie, ça vous dit ?

laurence Haloche

LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Prendre son repas dans l'épicerie où remplit son cabas ou l'inverse, pourquoi pas… Adresses de qualité, produits choisis, sites fiables pour se faire livrer : quelques bons plans à noter sur la liste des courses.

Chers gastronomes,

Une déjeunette dans une épicerie où l'on fait ses emplettes ? L'idée peut paraître saugrenue, elle a pourtant de plus en plus de succès. Je ne chercherai pas ici à convaincre les ripailleurs qui aiment l'ambiance authentique des bistrots, les amateurs de restaurants qui apprécient une cuisine élaborée présentée sur des tables nappées : la «food-in-store» n'est pas leur rayon. Mais, pour être passée, samedi dernier, aux Galeries Lafayette Gourmet, qui ont lancé cette formule hybride, dès 1991, boulevard Haussmann, à Paris, force est de constater que l'expérience séduit, et pas seulement les touristes. Du saumon de Petrossian au T-bone de bœuf maturé 40 jours de Le Bourdonnec, des lasagnes de Levoni à la pluma de Cinco Jotas… Les vitrines - plus que les menus, d'ailleurs -, de ces commerces de bouche attiraient à tout va. On patientait même debout, dans le brouhaha ambiant, pour déjeuner au comptoir ou sur quelques tables prises d'assaut. Cela vaut-il le coup ? N'est-ce que du prêt-à-manger servi à l'assiette ? Du «goûtez-moi ça, ma bonne dame !» précédant une incitation à l'achat ?

Pour avoir testé les plats de plusieurs de ces enseignes, et d'autres au Printemps du Goût, on déguste des produits de qualité, le plus souvent présentés simplement, et sans grande transformation. Cette nouvelle façon de se restaurer rapidement est amusante de temps en temps et pratique quand on fait du shopping. Pour ma part, je trouve plus intimiste et nourrissante l'échoppe de quartier comme, à Paris, Pipalottes et l'Epicerie Blanche (9e) ou Boulotte (3e). D'autant plus que, depuis les confinements, des cheffes et chefs réputés se sont lancés dans l'aventure du «tout en un» qui associe boutique, dégustation, voire traiteur comme Nicola Balestra ou Julia Sedefdjian. En juillet, Alessandra Montagne ouvrira, elle aussi, en face de son restaurant Nosso, l'épicerie Temporo avec à la carte sa fameuse feijoada brésilienne. En attendant, du cabas au repas, voici mes adresses, quelques produits à découvrir et les sites d'épiceries fines qui sont des valeurs sûres. Pas de potins, on y revient !

Bonne lecture et bon week-end

UNE TABLE POUR DEUX CHEZ RAFFINATI

Est-ce bien là ? Aucune table visible de l'extérieur - hormis quand la terrasse est ouverte. Les places sont très rares chez Raffinati : cinq, six tabourets s'alignent face au comptoir de cette boutique d'excellents produits italiens où Nicola Balestra affine lui-même - la température et l'hygrométrie changent tout - charcuteries et fromages. Pas de carte, une seule question : «Vous avez faim ?» Pardi ! Que les appétits de cure-dent changent de trottoir. On vient ici pour déguster du jambon blanc de Trieste rôti au sel et au miel, sans nitrite et nitrate, d'authentiques pancetta ou bresaola, du speck fumé - «on ne mâche pas, on laisse fondre sur la langue» -, du cochon de Sicile aux pistaches de Bronte, du gorgonzola à la louche, du pecorino de Toscane truffé, les pâtes fraîches d'Angela qui s'active en cuisine… Pas sûr que vous connaissiez la moitié des merveilles que ce passionné importe sans intermédiaires. Les plats changent tous les jours. Un régal, comme l'est ce chef sympathique dont on aime le bon sens, la parole libre, l'engagement pour défendre les artisans et pratiquer des prix raisonnables : «Je n'aime pas prendre les gens pour des cons. Pas besoin de vendre du rêve ou de faire le énième italien qui vous joue la sérénade. Ici tu goûtes et tu vois.» Et de nous servir avec un excellent café Supercrema Trinci, une marque à retenir !, les figues aux amandes envoyées des Pouilles par sa mamma. Tout est dit. 74 ter, rue de Clignancourt, Paris 18e (01.88.47.76.60 ; Raffinati.fr) Fermé dimanche et lundi. Livraison.

Et aussi… Causses. Cette épicerie de qualité propose le samedi, de 11h à 15h, un brunch à volonté composé des produits de la boutique et de quelques plats cuisinés par un chef. 22, rue Saint-Martin, Paris 3e (01.42.71.33.33). Epicerie-comptoir Mère Brazier. On privilégie les planches à partager : pâté croûte, chiffonnade de jambon, fromages affinés… 53, rue de Saint-Cyr, Lyon (04.72.20.05.05).Cicéron. Julia Sedefdjian, plus jeune cheffe étoilée de France pour son restaurant Baieta a ouvert cette épicerie fine dédiée au pois chiche mais pas seulement : mezzés, houmous, socca chips, pissaladière, panisses… 8, rue de Poissy, Paris 5e (01.83.87.07.36)

ÉPICURIENS EN LIGNE, TROIS SITES D'ÉPICERIES FINES

  1. Epicery.com pour sa large sélection de produits de qualité comme la boucherie Cuts, le pain Poilâne, les fromages de la Laiterie Gilbert.... Et, parmi les nouveautés, les chocolats de Yannick Alléno et Alexis Rivoire.
  2. Omie & Cie pour son engagement éthique. Le chef Thierry Marx s'est récemment associé aux cofondateurs de cette jeune entreprise pour laquelle il va notamment créer des produits.
  3. Ankorstore qui propose régulièrement de jolies découvertes.

LA TABLE DU DIMANCHE : MAISON PLISSON

Depuis 2015, les magasins d'alimentation Plisson se sont multipliés avec succès dans Paris. Chapeau à Delphine Plisson dont l'aventure entrepreneuriale est exemplaire ! Son épicerie haut de gamme - du frais, de saison -, son sourcing de qualité valorisant les petits artisans contribuent à en faire une enseigne de haut vol où l'on vient se faire plaisir de temps en temps. Les prix élevés restant un frein à un usage quotidien. Boulevard Beaumarchais, place du marché Saint-Honoré, Tuileries… Chaque épicerie fine a son restaurant. La carte aux tarifs raisonnables propose l'excellent pâté croûte de Yohan Lastre, du caviar Sturia, du saumon fumé de la Maison Barthouil… Il y a du choix, des références connues. On en a l'eau à la bouche, et parfois le bec dans l'eau. Comme ce lundi où au bout de 10 minutes à attendre un regard pour être placé, puis 20 minutes sans pouvoir commander, j'ai craqué. Manque de personnel, relâchement entre deux services ? Ça arrive ! On retentera le coup. Un dimanche, pourquoi pas ?, pour tester le brunch dont j'ai eu de bons retours. 35, place du Marché Saint-Honoré, Paris 1er (01.83.97.96.96 ; Lamaisonplisson.com)

LA LISTE DE MES ENVIES

En déambulant dans les rayons des épiceries, quelques produits intéressants : Bo&Mie (Galeries Lafayette Gourmet). Parmi les pains artisanaux 100 % maison de cette boulangerie en pleine expansion, le pain tigre aux deux olives vertes et noires est aussi beau que bon.

Le Coq hardi (Lecoqhardi-by-mieral.com). Pour la qualité de leurs poulets et poulardes de Bresse AOP, livrés partout en France sous 48h par Chronofresh. Da Rosa (Darosa.fr). Faites deviner à vos convives ce que contiennent ces petits grains de chocolat noir ? Les plus doués trouveront qu'ils sont garnis de raisins blonds marinés au sauternes. Une recette créée par l'atelier de cette superbe enseigne. Addictif !

COUP DE FILET

Pour être tout à fait honnête, le filet à commissions m'a longtemps paru ringard, mais depuis la suppression justifiée des sacs plastiques, il a retrouvé une place dans mon placard. En Normandie, une entreprise du patrimoine vivant, Filt 1860, le fabrique depuis plus d'un siècle. 100 % coton, lavable en machine, robuste, extensible… Il a toutes les qualités requises pour être pratique. En soutien aux savoir-faire français, cette jolie société vend même un coffret qui permet de découvrir des produits gourmands comme le pâté de Jacky Leduc ou la citronnade de Mimouna. De quoi donner envie d'aller faire un tour à Mondeville : la société ouvre ses portes au public, sur réservation, du 11 mai au 15 juin.

DES MOTS ET DES METS

«Démontrer qu'au fond il faut autant d'intelligence pour réussir en épicerie qu'en littérature.» Jules Renard.

Le déjeuner du dimanche de…. Alain Cojean

Cet altruiste s’en va bruncher au Soya, rue de la Pierre-Levée, à Paris, pour profiter entre amis de son restaurant végan préféré.

Le 1862, aux Eyzies: une reconnaissance méritée

Le chef Pascal Lombard, propriétaire des Glycines vient de décrocher une étoile.

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Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron. 

 

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Le Figaro

Omegle, Chatroulette, Bazoocam... Ces plateformes plébiscitées par les ados où les pédophiles pullulent

Emma Confrere

ENQUÊTE - Les adolescents aiment se retrouver sur ces sites faciles d'accès. Mais, comme Le Figaro a pu le constater, ils sont très rapidement en contact avec des adultes exhibitionnistes.

Des milliers d'adolescents se pressent chaque jour sur Omegle, Bazoocam ou Chatroulette pour «parler avec des inconnus». Le principe est simple : il suffit d'activer la vidéo et le micro de son téléphone ou de son ordinateur pour pouvoir discuter. Pourtant, après quelques secondes seulement, des hommes nus, aux poses explicites, apparaissent à l'écran. Face aux dangers, le gouvernement français a décidé de réagir. Le secrétaire d'État chargé de l'Enfance, Adrien Taquet, va signaler à la justice des faits d'exposition des mineurs à la pornographie et à la pédocriminalité.

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Le Figaro s'est infiltré le temps d'une soirée sur ces sites, pour constater les dérives. Pour accéder au premier, Omegle, il suffit de cocher deux cases, l'une pour les conditions d'utilisation, l'autre pour justifier que l'utilisateur a plus de treize ans (le seuil légal pour accéder aux réseaux sociaux, NDLR). Pour les jeunes âgés de 13 à 18 ans, Omegle stipule qu'il faut «l'autorisation et la supervision de leur tuteur légal». Mais aucune vérification n'est effectuée ensuite. S'ouvre alors un monde entre l'insouciance juvénile et la pornographie d'adultes.

«C'est comme si ces personnes venaient chez moi»

Le nombre d'utilisateurs connectés s'affiche en temps réel en haut du site : 44.000 en soirée, contre 30.000 en journée. La plateforme semble localiser l'adresse IP de la connexion, car tous les interlocuteurs sont francophones. France, Belgique, Canada, Algérie ou Maroc, un melting-pot de jeunes se retrouvent sur Omegle. Alexandre*, 13 ans, s'ennuie dans sa chambre parisienne. Il est ici pour discuter et passer le temps, sans une grande motivation. Même constat pour Louis*, 15 ans, qui vient de Liège. Une fois que la discussion est terminée ou si l'usager souhaite changer d'interlocuteur, il a la possibilité de cliquer une première fois sur le bouton «Stop», puis une deuxième pour confirmer son choix. Les échanges s'enchaînent ainsi les uns après les autres.

Certains sont dans leur chambre à leur bureau, d'autres dans leur lit ou leur canapé. Puis, les discussions changent de tournure. Jonathan, 28 ans, est allongé sur son lit. La caméra montre le bas de son visage et ses parties intimes, qu'il caresse. En lui annonçant avoir 16 ans, il considère que je «suis pratiquement majeure» et que ce n'est pas «dégueulasse». D'autres hommes demandent directement l'âge, comme Louis-Simon, résidant à Montréal. Le trentenaire cherche à «s'amuser» avec des femmes qui ont 25 ans minimum. Ne l'intéressant pas, il change alors en appuyant sur «Stop».

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Cette banalisation de la pornographie s'affiche aussi du côté des jeunes. Pour Camille*, 14 ans, ces comportements sont «étranges» mais «à son âge, cela ne la choque plus». Élodie* et Lola*, 15 ans toutes les deux, indiquent qu'elles «sont habituées aux vieux qui font des trucs pas très catholiques». Mehdi*, 16 ans, avoue être gêné par les images qu'il voit : «C'est comme si ces personnes venaient chez moi». Si aucune modération ne semble exister, un porte-parole du site explique «qu'Omegle prend la sécurité des utilisateurs au sérieux avec des services de modération de contenu qui utilisent des outils d'intelligence artificielle et des modérateurs humains».

Une section «non modérée» est toutefois disponible sur la page d'accueil. Ici, tous les interlocuteurs sont nus et se masturbent. Même observation sur le site français Bazoocam, qui regorge d'hommes mûrs. Philippe, 45 ans, est sur son lit d'hôpital. Il filme son visage mais ses gestes traduisent une activité douteuse. Il recherche «des personnes consentantes pour s'amuser lorsque sa femme part en déplacement». «Si je vais sur les sites spécialisés, c'est payant, donc je reste sur Bazoocam», souligne-t-il. Heureusement, peu d'adolescents semblent être présents sur la plateforme. Sur Chatroulette, là encore, les images sont crues et choquantes. Mais à la différence des autres sites, il s'agit du seul où l'utilisateur peut accepter ou refuser une personne avant de la voir en vidéo. Un arrêt sur image est montré durant quelques secondes, le temps de cliquer sur le bouton «Valider» ou «Refuser».

Des réactions en chaîne

Ces sites, existants depuis 2009, sont tous accessibles sans inscription, laissant l'accès libre aux adolescents. Ils mentionnent tous que leurs parents ne savent pas qu'ils sont sur ces plateformes. Lorsqu'ils le découvrent, c'est la douche froide. Nadia a souhaité alerter les autres parents sur les dangers d'Omegle.

À la lecture de ce tweet, Fanny a directement interrogé son fils de onze ans. Comme la plupart des jeunes, il a répondu qu'Omegle était recommandé par certains YouTubeurs, comme Squeezie, Michou ou JustRiadh. Ces derniers appellent leur communauté à s'y rendre pour essayer de les retrouver aléatoirement et de discuter avec eux. Ils sont suivis chacun par des milliers de personnes sur YouTube, près de 17 millions pour Squeezie, 7,38 millions pour Michou et 1,36 million pour JustRiadh. Face à la résonance médiatique des dangers d'Omegle, JustRiadh a publié une vidéo sur Instagram où il promet de ne plus retourner «sur cette plateforme tant qu'il n'y aura pas de modération». Squeezie a également réagi en signalant qu'il «ne retournera pas sur ce site tant qu'une modération digne de ce nom ne sera pas mise en place, capable de supprimer tous ces contenus problématiques».

Les associations s'emparent aussi du sujet comme La Voix de l'Enfant qui «va réfléchir à alerter le président de l'Arcom pour mettre en demeure ces sites et obtenir leur déférencement». Raphaël Liotier, avocat au cabinet Lexing, signale les peines encourues par les exhibitionnistes, comme la diffusion de messages pornographiques pouvant être perçus par un mineur, «passible de trois ans d'emprisonnement et de 75.000 euros d'amende». S'ajoute l'exhibition sexuelle, «punit de deux ans de prison et 30.000 euros d'amende». Mais il déplore qu'en pratique, «il soit extrêmement difficile de signaler un utilisateur car l'adresse IP est la seule preuve possiblement gardée par ces plateformes».

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Avant d'en arriver à la justice, Justine Atlan, directrice de l'association E-enfance, recommande aux parents d'alerter leurs enfants : «La meilleure façon de les protéger est de les informer en amont.» «Et si l'enfant ne se rend pas lui-même sur ces plateformes, il y a de grandes chances qu'il le fasse avec des amis, en groupe, pour tester», complète-t-elle. «Nous prônons une éducation à la vie sexuelle et affective dès le plus jeune âge, pour avoir conscience des problématiques», ajoute Sabrina Himeur, responsable du pôle juridique de La Voix de l'Enfant. Enfin, le contrôle parental peut aussi permettre aux parents de préserver leurs enfants, à condition de «vérifier l'étendue de ce contrôle et s'il est correctement paramétré», rappelle Raphaël Liotier.

*Les prénoms ont été modifiés.

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Valeurs Actuelles

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Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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Le Figaro

Le plein-emploi, promesse la plus audacieuse d’Emmanuel Macron

Marc Landré

ANALYSE - En plein-emploi, le taux de chômage doit avoisiner les 5%. Mais malgré des résultats encourageants, la France arrive au plancher en dessous duquel il est difficile de descendre.

Quel que soit l’indicateur retenu, la baisse du chômage depuis 2017, et plus encore depuis le plus haut de la crise du Covid-19 en juin 2020, est indiscutable. En cinq ans, le nombre de chômeurs a bel et bien reculé: de plus de 600.000 au sens du BIT et de 400.000 selon la catégorie A à Pôle emploi. Ce reflux a ramené le taux de chômage à 7,4 % de la population active à fin 2021, soit 2,1 points de moins qu’au début du quinquennat et 1,7 point de moins qu’au plus fort de la pandémie. Un résultat que le président de la République a naturellement mis en avant durant sa campagne, arguant d’«un taux de chômage au plus bas depuis quinze ans».

Cette baisse du chômage a trois origines. Primo, les effets de l’ensemble des réformes mises en œuvre sur le marché du travail depuis quinze ans (loi Bertrand en 2008, loi Sapin en 2013, loi El Khomri en 2016 et ordonnances Pénicaud en 2017) pour limiter la peur à l’embauche des employeurs et démultiplier les créations d’emplois (1,6 million depuis fin 2013). Secundo, la reprise de l’économie (7 % de croissance en 2021) consécutive à la pandémie de 2020, qui a décuplé le besoin de main-d’œuvre des entreprises. Et tertio, le soutien financier des pouvoirs publics pour maintenir, voire doper, l’emploi ces deux dernières années, en premier lieu des jeunes. Avec son plan 1 jeune 1 solution, déployé en août 2020, le gouvernement Castex a ainsi dépensé pas moins de 12 milliards d’euros pour soutenir l’activité des 18-25 ans, du jamais vu en période de crise.

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Et avec quels résultats! Le taux de chômage des jeunes a fondu de plus de 7 points en dix-huit mois et atteint, à 15,9 % de la classe d’âge, son plus bas depuis le début des années… 1980. Près de 4 millions de jeunes se sont ainsi vu proposer une solution (formation, parcours d’insertion, apprentissage…), plus de 3,5 millions ont été recrutés en CDI ou CDD de plus de trois mois. Des records que l’on ne retrouve pas sur les autres classes d’âge, notamment chez les plus de 50 ans, dont le taux de chômage n’a baissé que de 0,7 point depuis 2017 et de 0,3 point depuis mi-2020.

Des freins compliqués à lever

L’enveloppe consacrée en deux ans à faire baisser le chômage (qui atteint, avec l’activité partielle et les aides aux entreprises, plusieurs dizaines de milliards d’euros) montre l’ampleur du chemin à parcourir pour ramener en 2027, comme Emmanuel Macron s’y est engagé, l’économie au plein-emploi, soit un taux peu ou prou de 5 % de chômage.

La France arrive en effet au plancher des 7 % en dessous duquel il est difficile de descendre pour une raison simple: les chômeurs qui s’y trouvent sont très éloignés du marché de l’emploi et une prime à l’embauche, voire une formation dans les métiers à tension, ne suffira pas à les sortir de la case dans laquelle ils sont enfermés.

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Ces demandeurs d’emploi, la plupart du temps âgés, peu ou pas qualifiés et inscrits à Pôle emploi depuis plusieurs années, cumulent généralement d’autres freins (en matière de santé, de logement, de garde d’enfants, de mobilité…) compliqués à lever et qui les rendent très difficilement employables. Et ce ne sont pas 15 à 20 heures d’activité obligatoires en contrepartie du versement du RSA ou des chèques de plusieurs milliers d’euros distribués pour l’embauche d’un chômeur de longue durée qui changeront la donne. Ni même la transformation de Pôle emploi en France Travail ou une énième réforme de l’assurance-chômage pour inciter les plus récalcitrants, via une baisse du montant des allocations ou de la durée d’indemnisation, à reprendre un emploi… Et pour cause: seuls 40 % des inscrits à Pôle emploi sont actuellement indemnisés par l’Unédic. Pis, le relèvement progressif de l’âge de départ à la retraite devrait, comme en 2010, faire basculer dans un premier temps des dizaines de milliers de seniors au chômage.

Le mal, en fait, est plus profond. Et, là encore, les statistiques ne mentent pas. Pôle emploi accompagne aujourd’hui plus de 2,6 millions de chômeurs de longue durée, soit quelque 215.000 de plus qu’en 2017 et autant qu’au plus haut de la crise sanitaire mi-2020… Quant à l’écart des taux d’emploi des 20-64 ans qualifiés et non qualifiés, il n’a cessé de se creuser en France depuis quinze ans alors qu’il s’est réduit dans les autres pays. Pour Emmanuel Macron, le plus dur, pour ne pas dire le plus coûteux, commence…

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L'Humanité

Respiration : à chaque type de yoga ses bienfaits

Actu

Stress, quotidien effréné, sentiment de vivre en apnée... Et si on réapprenait à respirer ? Voici quelques techniques simples et efficaces pour retrouver conscience de son souffle et son équilibre physique et émotionnel.

Marie Mersier

Souffle court et disharmo- nieux, rythme cardiaque qui s’emballe… il est parfois nécessaire de réapprendre à respirer, ce que l’on peut faire notamment grâce à l’un des aspects clés du yoga, le « pranayama » ou science de la respiration. Apprivoiser en conscience le mouvement de l’air qui entre et sort de notre corps a d’innombrables bienfaits sur la santé et le bien-être : diminution du stress, vitalité augmentée, sommeil apaisé, concentration boostée.

Le bébé respire avec le ventre, mais, en grandissant, l’être humain prend l’habitude de respirer avec le haut du corps. Alors, pour commencer, la respiration abdominale sera une précieuse ­alliée, car elle stimulera notre sens de l’observation sur nos mécanismes respiratoires. Plus ample que la respiration thoracique, la respiration ventrale stimule le diaphragme, donc les poumons, pour offrir une meilleure oxygénation et un massage des organes abdominaux. On peut la pratiquer assis ou allongé, une main sur le ventre, l’autre sur la poitrine. On inspire par le nez durant cinq secondes en gonflant le ventre au maximum, et l’on expire – également cinq secondes – en le rentrant le plus possible. À l’inspiration, on visualise des images positives, ce que l’on souhaite ­accueillir dans sa vie, à l’expiration on imagine ce dont on ne veut plus. Cinq à dix minutes par jour suffisent pour se reconnecter en douceur et confiance.

Recommandée pour les débutants et efficace sur le stress, la respiration carrée, ou « samavritti », consiste à inspirer, suspendre son souffle à poumons pleins, expirer et suspendre son souffle à poumons vides sur des temps égaux (par exemple sur 2, 4 ou 6 temps). Elle se répète de 5 à 10 fois.

souffle et cortisol

En stimulant les deux hémi-sphères du cerveau, la respiration alternée, ou « nadi shodhana », calme le mental et favorise la concentration. Sauf contre-indications médicales, tout le monde peut la pratiquer, à tout moment de la journée. De nombreuses vidéos se trouve en ligne afin de se familiariser. Voici la marche à suivre. Assis en tailleur, le pouce droit appuie sur la narine droite afin de la bloquer et l’annulaire droit fait la même chose sur la narine gauche. On commence par expirer à gauche en bouchant uniquement la narine droite, on inspire tout de suite à gauche et sur 4 temps, puis on ferme la narine gauche, on ouvre à droite, on expire et on inspire sur 4 temps. Ensuite, on ferme la narine droite, on expire de nouveau à gauche, on inspire, et ainsi de suite pendant plusieurs cycles. En version avancée, il est possible de faire des rétentions d’air entre l’inspiration et l’expiration, d’augmenter les ratios de temps ou la durée des cycles.

Enfin, alliée des systèmes nerveux sympathique et parasympathique, la respiration en « cohérence cardiaque » a des effets bénéfiques à court et long terme. Le principe :  des inspirations et expirations de cinq secondes, durant cinq minutes et trois fois par jour. De préférence dès le matin, au moment où la sécrétion de cortisol est la plus importante (1). Autant d’outils à intégrer dans sa routine, avant même d’en ressentir le ­besoin et de finir en apnée. Mieux respirer, c’est mieux vivre.

Reconnaître la chlamydia, infection silencieuse qu’il vaut mieux prévenir que guérir

Maladie de plus en plus courante chez les moins de 30 ans, la chlamydia n’est pas sans danger. D’ailleurs, si l’infection n’est pas soignée, elle risque d’entraîner des problèmes de fertilité, des complications lors de la grossesse ou être transmise au nouveau-né. D’où l’importance d’un dépistage précoce.

Elles courent, elles courent, les maladies d’amour. Depuis quelques années, la France connaît une recrudescence des infections sexuellement transmissibles (IST), particulièrement chez les jeunes entre 15 et 24 ans. Parmi les plus courantes, on relève le VIH/sida, l’herpès, les hépatites B et C ou encore la gonococcie. Mais une autre se démarque par sa fulgurante progression : l’infection à Chlamydia. Selon le bulletin de santé publique publié en décembre 2020 par Santé publique France, le nombre de diagnostics positifs en secteur privé a augmenté de 29 % entre 2017 et 2019. Dans un nouveau bilan publié en décembre dernier, les chiffres étaient en légère diminution de 6 % sur 2,3 millions de dépistages en 2020. Dans les centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (Cegidd), les résultats sont plus encourageants, avec une baisse de 30 %, sur 258 000 tests.

La transmission de la bactérie Chlamydia trachomatis peut s’opérer lors d’un rapport non protégé, qu’il soit vaginal, anal, oral ou par simple contact. Parfois silencieuse, la chlamydia peut faire apparaître certains symptômes, très incommodants, qui sont les mêmes pour l’homme et la femme, tels que des brûlures, des douleurs urinaires ou des picotements. Si la maladie n’est pas dangereuse au premier abord, il est quand même nécessaire qu’elle soit prise en charge le plus rapidement possible pour éviter les complications. Alors qu’il est encore rare – mais pas exclu – que la chlamydia puisse porter atteinte à la stérilité de l’homme, la femme, souvent asymptomatique, est plus exposée à ce risque. La bactérie, qui se niche dans le col de l’utérus, vient ensuite causer une réaction inflammatoire sur les trompes de Fallope, pouvant possiblement les boucher et entraîner la stérilité.

Traitement par antibiotiques

Là ou le bât blesse, c’est qu’une femme infectée et enceinte (risque accru de grossesse extra-utérine et de fausse couche) peut transmettre la chlamydia au nouveau-né lors de l’accouchement. Cette transmission risque de lui causer une conjonctivite ou, plus grave, une pneumonie néonatale. Si la mère connaît son infection, la surveillance et la prise en charge seront évidemment meilleures. C’est pourquoi il est fondamental de se faire tester, non seulement après des rapports non protégés avec des partenaires « inhabituels », mais aussi durant la grossesse.

Si le dépistage est positif, qu’il s’agisse d’un homme, d’une femme ou d’une femme enceinte, plusieurs traitements par antibiotiques sont possibles. Le médecin pourra prescrire une dose de 1 gramme d’azithromycine, de 100 milligrammes de doxycycline à prendre sur une semaine ou encore de l’érythromycine 500 milligrammes pendant deux semaines en cas de grossesse. Enfin, le plus important est d’informer les personnes potentiellement concernées, pour mettre fin à la transmission de la bactérie.

Bien-être
Le Figaro

Nette baisse de la consommation des ménages français en mars

Le recul des consommations alimentaire et d'énergie provoque une baisse de la consommation de 1,3%, après une hausse de 0,9% en février.

La consommation des ménages a «nettement» baissé en mars, de 1,3%, a rapporté vendredi l'Insee, qui a aussi légèrement révisé en hausse à +0,9% le redressement observé en février. «Cette baisse est principalement due au recul de la consommation alimentaire (-2,5%) et, dans une moindre mesure, à celui de la consommation d'énergie (-1,6%)», a précisé l'Institut national de la statistique. Sur un an, l'ensemble des dépenses de consommation des ménages diminue de 2,4%, celles des dépenses alimentaires et de l'énergie se contractant respectivement de 6,9% et 1,3%, contre une hausse de 1,3% dans les biens fabriqués.

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La chute de la consommation alimentaire sur un mois en mars, qui pèse pour 38% du total, s'explique par «une forte baisse de la consommation de produits agricoles et agroalimentaires», a commenté l'Insee. La baisse dans cette catégorie est bien plus forte sur un an (-6,9%), mars 2021 ayant été une période exceptionnelle durant laquelle la pandémie de Covid-19 avait «conduit à remplacer des services de restauration par de la consommation alimentaire». Côté énergie, la consommation a elle aussi continué de diminuer le mois dernier, en particulier à cause du repli de la consommation de carburants (-1,8% après +2,7% en février) ainsi que de celle en gaz et en électricité (-1,5% après -2,4%).

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Les biens fabriqués, qui pèsent pour 44% du total, ont accusé un fléchissement de 0,1%, une situation contrastée par rapport à février, qui avait vu la consommation de cette catégorie de biens augmenter de 2,2%. Cela s'explique par un «net repli de la consommation en biens durables» (-1,2% après +1,6%) -au premier rang desquels les matériels de transport (-2,8% après +1,4%) et en particulier les ventes de voitures- et la nouvelle baisse de la consommation en «autres biens fabriqués» (-0,3% après -0,4%).En revanche, la consommation en habillement-textile augmente de nouveau (+3,1% après +8,7%), note l'Insee, principalement grâce au «rebond des achats de chaussures».

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Viande, huile, pâtes... Ces produits qui pèsent de plus en plus lourd sur le budget des Français

En grandes surfaces, l'inflation atteint +2,67 % en avril par rapport au même mois en 2021.

Chips, margarine, sauces... Les industriels autorisés à remplacer l'huile de tournesol sans modifier les emballages

L'État accorde cette dérogation pour six mois en raison des problèmes d'approvisionnement en huile de tournesol que rencontrent les fabricants.

Listeria : Leclerc rappelle des steaks hachés potentiellement contaminés à Rouen

Les produits concernés ont été commercialisés dans le supermarché de Saint-Sever entre le 24 janvier et le 24 avril 2022.

Le Figaro

Entre art et nature, la nouvelle sève brésilienne de São Paulo au Minas Gerais

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Cidade Matarazzo, Ibiti, Inhotim... Au sud-est du Brésil, des projets touristiques et culturels au chevet de la biodiversité font renaître une nature blessée et malmenée. D'une jungle urbaine à l'orée de forêts régénérées, inspirez, soufflez, découvrez…

À deux pas de l'effervescente Avenida Paulista, un passage couvert mène à un autre monde. La voiture s'y engage, laissant derrière elle le paysage vertical et minéral de São Paulo, et nous dépose, surpris, devant des étagères remplies de livres. On cherche le lobby, il est juste derrière. Le nouvel hôtel Rosewood São Paulo est une invitation à l'évasion et l'antichambre de l'oasis verte de la Cidade Matarazzo. Bientôt 10.000 arbres y seront plantés, en réminiscence d'une forêt originelle. Le créateur de cette cité verte utopique, le Français Alexandre Allard, a vu grand, très grand. Après l'hôtel s'ouvriront un cinéma, un centre culturel, des boutiques, des restaurants, des bureaux dans et autour d'un ancien hôpital entièrement transformé. « Ce projet vient de la passion dévorante d'Alexandre Allard pour l'âme du Brésil et l'esprit des forêts. C'est l'un des derniers grands aventuriers modernes. Il m'évoque Aguirre dans La Colère de Dieu de Werner Herzog, un homme qui eut une révélation dans la forêt vierge », s'enthousiasme Philippe Starck, qui a accompagné l'entrepreneur dans sa folie.

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Il n'est pas le seul : les architectes Jean Nouvel et Rudy Ricciotti ont signé une tour végétale et un bâtiment ceinturé de fausses lianes dans cette « ville » au cœur de la mégalopole. « La Cidade Matarazzo montre l'exemple d'une régénération patrimoniale et environnementale, dit Alexandre Allard. La richesse du Brésil, qui compte 50% de la forêt équatoriale de la planète, est devenue sa damnation, soit 500 ans d'extraction des sols. Le grand défi est maintenant de créer 500 ans de préservation de la nature. Pour cela, il faut rendre les Brésiliens fiers de leur culture afin qu'ils la protègent. » Cette culture, on la célèbre partout à l'hôtel Rosewood São Paulo : à travers les bois et les marbres, l'artisanat haute couture et l'art, omniprésent. Près de 450 œuvres d'artistes locaux sont exposées. Certaines invitent la nature à l'instar de l'herbier imaginaire (aphrodisiaque, hallucinogène et énergétique) de Walmor Corrêa présentant des espèces hybrides où figure une intrigante « plante doigt ». Cet hôtel jungle ouvre l'horizon sur le pays.

Un État plus grand que la France

On quitte São Paulo en avion. Direction le Minas Gerais, aéroport de Juiz de Fora. De là, nous roulons encore deux heures et demie dans un paysage de collines dénudées, striées et découpées pour éviter les glissements de terrain. Que dirait Auguste de Saint-Hilaire (1779-1853) en les voyant ? Botaniste plus connu au Brésil qu'en France, il rassembla 6000 à 7000 espèces de plantes (désormais consultables sur internet) et rédigea Voyages dans l'intérieur du Brésil. Il y consigna ses observations après six ans d'expédition dans le pays. Il fut alors parmi les premiers scientifiques étrangers à entrer dans le Minas Gerais qu'il décrit ainsi : « Non seulement cette province est riche de ses diamants et de ses pierres précieuses, de ses mines d'or, de fer, de plomb, etc. ; mais elle l'est encore de gras pâturages, de ses belles forêts et de son territoire fertile qui, suivant les lieux et les hauteurs, peut produire la vigne, le sucre et le café ; le chanvre et le coton ; le manhiot, le froment et le seigle, la mangue, la pêche, la figue et la banane. » Quelle Terre promise !

Cet État, plus grand que la France, fut le témoin de la fièvre de l'or et du développement des villes baroques d'Ouro Preto, Tiradentes, Diamantina… dès la fin du XVIIe siècle. Auguste de Saint-Hilaire notait déjà la « destruction funeste des forêts » due à une agriculture « sans intelligence » et déplorait la disparition trop rapide de la végétation primaire. Deux siècles plus tard, la gouvernance de Jair Bolsonaro n'a fait qu'ajouter du sel sur une plaie déjà béante. Aujourd'hui, la forêt Atlantique, courant du Nordeste jusqu'au nord de l'Argentine, serait dévastée à près de 90%.

Ce projet pose des questions fondamentales

Le Minas Gerais en images

Nous arrivons enfin à Ibiti (ex-Reserva do Ibitipoca, puis Comuna do Ibitipoca), un domaine de 1500 hectares collé aux 1500 autres du Parc national d'Ibitipoca. Au Engenho Lodge, il flotte l'insouciance de La Petite Maison dans la prairie. De cette Fazenda achetée en 1984, Renato Machado en a fait un hôtel écologique de luxe. Une poignée de chambres, quelques maisons indépendantes et des cabanes isolées réparties entre la ferme et le village Mogol de 22 habitants perché à 1000 mètres d'altitude. Pas de faste, mais la simplicité et l'authenticité des choses : une architecture locale érigée à l'ancienne, du bois recyclé et des meubles chinés. S'y ajoutent des surprises, dont des baignoires en plein air. La campagne foisonnante promet des réveils dans le récital des oiseaux aux couleurs psychédéliques, les cris d'Anton et Nina, les deux perroquets de la maison en liberté, et les battements d'ailes de colibris…

À l'écart des bruits du monde, le temps s'étire délicieusement au rythme des balancements du hamac ou des balades à pied, à vélo ou à cheval dans la propriété, menant à des repas de fête dressés le long des cascades. Sur la nappe fleurie s'invitent des papillons majestueux. Plus loin encore, les pieds dans l'herbe épaisse et grasse, le regard tourné vers un océan de collines, les sept géants de l'artiste Karen Cusolito communient avec la nature. Sculptures monumentales en métal recyclé (boulons, chaînes, crochets…), ces personnages sont les gardiens du domaine. Ils veillent sur les paysages à la lisière de deux écosystèmes. La luxuriante Mata Atlântica fait place à la savane brésilienne ponctuée de cactus. Les dégradés de vert se fondent dans les rouge ocre de la terre qui soudain vire au blanc. De la neige ? Non, du quartz, attirant des éclairs extraordinaires lors des colères électriques du ciel, spécifiques à la région. Cette énergie magnétisante rendra, on le sait déjà, le départ difficile.

« Ibiti est un projet simple qui pose des questions fondamentales, relève Renato Machado. Où met-on nos valeurs aujourd'hui ? L'or ou les diamants valent-ils plus que la destruction de la nature pour leur extraction ? » Homme d'affaires aguerri (il a fait fortune dans les machines destinées aux mines), il croit ici à une autre doctrine que celle du gain. La révélation fut un voyage à Madagascar et à la mer d'Aral. Depuis, il travaille pour la planète. « L'ancienne ferme comptait 90% de pâturages et 10% de forêts. Je vise 99% de forêts et 1% pour l'agriculture. » Les vaches ont été retirées, un système antifeu créé, et des arbres replantés. « Maintenant, je laisse faire la nature pour plus de biodiversité. » Plus de 6 millions d'arbres auraient déjà repoussé. Ses bois accueillent depuis peu un institut travaillant à la réintroduction des singes Muruquis, classés en danger critique d'extinction. Un projet similaire autour du puma est à l'étude.

La nature, nouvelle scène artistique

Convaincu que le changement écologique passe par un aspect social, Renato Machado a mis en place, avec son équipe, une foule d'activités pour relever le niveau de vie local. Les petites entreprises sont encouragées et soutenues dans leur développement, l'agriculture biologique restant au cœur du « pays » Ibiti. Le travail généré, près de 300 emplois, permet ainsi de limiter l'exode rural. Quant à l'hôtel, outre ses revenus, il fait revivre le village Mogol où l'on sympathise vite avec les autres hôtes, dont l'architecte colombien Simón Vélez. Il vient de réaliser un pavillon en bambou de 1000 m² sur le parvis de la Défense, à Paris, pour accueillir l'exposition de clichés de Sebastião Salgado, « Aqua Mater » (jusqu'au 22 septembre). Justement, parlons du photographe. Connu pour son travail sur l'Amazonie, on connaît moins son Instituto Terra qui reboise 600 hectares de terre avec des essences de la Mata Atlântica dans une autre partie du Minas Gerais plus au nord.

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La voiture file maintenant vers la charmante ville de Tiradentes. On s'arrête à Barbacena où, 200 ans plus tôt, le naturaliste Auguste de Saint-Hilaire évoquait la ville pour « la quantité de mulâtresses prostituées ». C'était un carrefour sur la route de l'or. Aujourd'hui, la petite renommée de Barbacena tient surtout à sa troupe de théâtre, Grupo Ponto de Partida, l'une des plus anciennes du Minas Gerais. Installée dans une ancienne fabrique de soie, elle y organise des événements culturels en parallèle de son école de musique gratuite. Les fondateurs, militants de première heure, se sont récemment tournés vers la défense de l'écologie. Récupérant 22 hectares de pâturage devant leur fenêtre, ils ont reboisé le terrain avec des volontaires. Ils lorgnent désormais l'un des derniers morceaux de forêt primaire de la ville. La nature est devenue leur nouvelle scène, des lutins y apparaissent régulièrement.

Jusqu'à 8000 personnes par jour le week-end

Plus loin encore, à 60 kilomètres de Belo Horizonte, Inhotim est le plus grand musée d'art contemporain à ciel ouvert au monde. Lieu unique, cette poche verte apparaît au milieu de collines à nu, torturées, taillées et découpées pour en extraire le minerai de fer. On doit ce jardin à Bernardo Paz, un self-made-man qui a fait fortune dans les mines à une vingtaine de kilomètres de là. C'est en voyant le paysage changer dramatiquement qu'il s'est évertué à sauver des terrains. Roberto Burle Marx (1909-1994), le paysagiste du modernisme brésilien, aurait donné quelques idées, les jardiniers ont ensuite suivi leurs instincts. Décor de virtuose, le parc de plus de 140 hectares croule sous une végétation luxuriante et variée - 4500 espèces d'arbres et de plantes et 1000 palmiers du monde entier. Une vingtaine de pavillons accueillent des œuvres quand celles-ci ne sont pas dispersées dans la nature. « À l'inverse des musées où le public vient pour quelques heures seulement, Inhotim invite à passer la journée entière, remarque le New-Yorkais Allan Schwartzman, cofondateur des lieux. Cela permet de toucher des gens qui ne sont jamais allés au musée et qui approchent l'art de façon libre et décomplexée. »

Arpenter les chemins et s'aventurer sous les bois ou sur les pelouses, c'est vivre une expérience multisensorielle qui sollicite la vue, l'ouïe, l'odorat, le toucher… « À notre ouverture en 2006, nous espérions une centaine de visiteurs par semaine. Avant la Covid, nous étions parfois à 8000 personnes par jour le week-end », poursuit l'expert en art. Une réussite qui tient aussi de la collection éclectique. Où peut-on se baigner littéralement dans une œuvre d'art si ce n'est ici, dans la piscine de Jorge Macchi ? Les pièces s'immiscent dans le paysage, s'en faisant l'écho : un tracteur en terre rouge transportant un arbre en polyéthylène blanc de Matthew Barney (De Lama Lâmina) ou un tronc en bronze suspendu sur des piliers entre des arbres de Giuseppe Penone (Elevation)… Reste la pièce sonore de Doug Aitken (Sonic Pavillon), dans une structure de verre juchée sur des roches noires. À l'intérieur, une mélodie familière et pourtant inconnue parvient à nos oreilles. Des micros, placés jusqu'à 202 mètres dans le sol, transmettent en direct les battements du cœur de la terre. Craquements, bruits métalliques de pierre, rumeurs étranges… Tout résonne jusque dans nos corps comme une méditation. La terre a tant à nous dire.

Carnet de route

Y ALLER

LATAM Airlines, le plus important groupe aérien sud-américain, opère 6 vols directs par semaine entre Paris (Charles-de-Gaulle) et São Paulo (Guarulhos). Aller-retour à partir de 703€ en classe économique et 2655€ en Premium Business donnant accès à son lounge.

ORGANISER SON VOYAGE

Les Maisons du Voyage (Tél. : 01 53 63 13 40), spécialiste du Brésil labellisé ATR (Agir pour un tourisme responsable), propose une immersion au cœur du Minas Gerais en autotour pendant 15 jours et 12 nuits à partir de 2390€. Le circuit, personnalisable, emmène d'Inhotim à Ibitipoca en passant par Tiradentes et Ouro Preto, sur la route de l'or et du café.

NOTRE SÉLECTION D'HÉBERGEMENTS

À São Paulo

Rosewood São Paulo (Tél. : 00 55 11 3797 0500). Au cœur de la Cidade Matarazzo, l'hôtel est une déclaration d'amour au Brésil. Les chambres sont réparties dans l'ancien hôpital et dans la tour Mata Atlântica de Jean Nouvel. Une expérience d'une nuit ou d'une soirée à passer dans l'un des trois restaurants. À partir de 500€ la chambre double.

À Lima Duarte

Ibiti - ex-Comuna do Ibitipoca - (Tél. : 00 55 32 98449 2200). Pour une expérience complète des lieux, deux options : l'Engenho Lodge, terrain de l'ancienne Fazenda, et le village Mogol. Ce dernier propose une adorable maisonnette, Humboldt. Dans ces deux points de chute : spa, cinéma, concerts (sur des Steinway de 1874 et 1954 !) et excursion pour observer les singes muriquis. Expérience mémorable. À partir de 350€ au village Mogol et 550€ à Engenho Lodge, repas et balades inclus. Deux nuits minimum.

À Tiradentes

Amana (Tél. : 00 55 32 99829 1717 ). Posée sur les hauteurs, à l'écart de la foule, cette maison de vacances est devenue une maison d'hôtes en 2019. Quatre chambres aussi simples que charmantes entourées d'un jardin avec piscine. Accueil sympathique par le fils des propriétaires, un publicitaire. À partir de 175€ la chambre double.

À Villa da Serra, Mário Campos

Solar Maria Carolina (Tél. : 00 55 31 99628 8976). C'est la meilleure adresse pour visiter Inhotim. Neuf chambres aux noms des hôtes. Quand Maria Carolina a repris la ferme de ses parents, son mari a reboisé le terrain. Produits ultralocaux : on peut assister à la traite de la vache - le veau vient réclamer des caresses aux visiteurs. À partir de 180€ la chambre double en bungalow.

NOS BONNES TABLES

À Lima Duarte

Restaurante do Engenho. C'est Claude Troisgros (fils du célèbre chef Pierre Troisgros) qui a imaginé la carte d'Engenho Lodge sur le domaine Ibiti. Habitant au Brésil, il connaît bien la cuisine au feu de bois du Minas Gerais. À midi, délicieux buffet sur les braises et, le soir, menu plus gastronomique. Prix inclus dans le séjour.

Yucca. Unique restaurant du village Mogol, Yucca fait partie intégrante du projet Ibiti. Le menu est vegan, mais si bien préparé que les réfractaires baisseront les armes. Produits bios du domaine. La glace à l'avocat ? Au Brésil, le fruit se mange en dessert ! À partir de 25€ le déjeuner (inclus dans le séjour).

À Inhotim

Tamboril. À côté de l'œuvre de Paul McCarthy, le restaurant Tamboril est, dit-on, l'un des meilleurs du jardin d'art contemporain parmi cinq autres options. Généreux buffet à déguster en terrasse ou dans la grande salle blanche ouverte aux vents. À partir de 25€ le buffet.

À Tiradentes

Tragaluz (Tél. : 00 55 32 3355 1424). L'ancienne chef est partie - et c'est bien dommage - mais Tragaluz reste l'une des meilleures tables de la ville avec, toujours, la spécialité de la maison, la pintade. Hautement recommandable. À partir de 16€ le plat.

Mia (Tél. : 00 55 32 98832 0654). Passé par l'Institut Paul Bocuse, Rafael Pires a ouvert sa table il y a trois ans. Il y applique joliment ses techniques apprises en France et au Canada. À partir de 17€ le plat.

À FAIRE

Cachaçaria Seculo XVIII (Tél. : 00 55 32 99830 8042). Mieux vaut brancher son GPS pour trouver cette cachaçaria familiale qui remonte à neuf générations ! Découverte des nuances multiples de cet alcool qui se valorise avec l'âge. Balade à cheval possible.

Grupo Ponto De Partida (Tél. : 00 55 32 3331 5803). Plus de quarante ans de théâtre ! Cette troupe d'une vingtaine de personnes s'est installée dans une ancienne fabrique de soie, autrefois la seconde du pays. Les acteurs tournent beaucoup, mais se produisent aussi sur place, dans les jardins ou en intérieur. Avec la chorale pour enfants et l'école de musique, il y a toujours un concert ou une représentation. Le restaurant est alors ouvert.

Inhotim. Célébration de la nature et de l'art contemporain, ce musée est unique au monde. Dans la végétation luxuriante, les œuvres d'artistes brésiliens (Tunga, Valeska Soares…) répondent à des noms internationaux (Chris Burden, Olafur Eliasson, Yayoi Kusama, Robert Irwin, Dominique Gonzalez-Foerster…). À partir de 9€ l'entrée.

SHOPPING

À São Paulo

Cotton Project. C'est une marque « post-surf et skate » autrement dit pour ceux qui ont grandi avec cette culture mais qui ont quelques années de plus… Masculin ou féminin, peu importe, on s'échange les vestiaires.

Alme (Tél. : 00 55 11 2640 4568). La canne à sucre à nos pieds, une autre façon de marcher léger. Les chaussures Alme sont composées de matières recyclées dont la fibre de canne à sucre ou des bouteilles plastiques et assemblées avec une colle à base d'eau.

À Tiradentes

Marcas Mineiras et Loja E Café (Tél. : 00 55 32 3355 1682 ). Une famille gardienne des traditions… C'est ainsi que se présentent les propriétaires de cette boutique qui rassemble de véritables trésors d'artisanat du Minas Gerais. S'arrêter prendre un café dans le petit jardin. Un coup de cœur.

À LIRE

Voyages à l'intérieur du Brésil, d'Auguste de Saint-Hilaire, Hachette Livre/BNF. Brésil. Les colères d'un géant, de Patrice Montagu-Williams, éditions Nevicata.

Le Figaro

Ligue Europa Conférence : 3 bonnes raisons de croire (encore) à la qualification pour l'OM

Ce jeudi soir, l'Olympique de Marseille s'est incliné 2-3 sur la pelouse du Feyenoord Rotterdam en demi-finale aller de Ligue Europa Conférence. Ce qui n'éteint pas tout espoir de finale pour les Phocéens.

L'espoir est permis. Ce jeudi soir, l'Olympique de Marseille s'est incliné sur la pelouse de Feyenoord en demi-finale aller de la Ligue Europa Conférence. Une victoire 3-2 à Rotterdam qui laisse au club phocéen tous les espoirs du monde, avant le match retour dans son stade.

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Un Vélodrome bouillant

Rendez-vous est pris ce jeudi 5 mai à 21h00 au Stade Vélodrome. Les Marseillais recevront le Feyenoord chez eux, dans un match qui s'annonce bouillant. «En deuxième période, on a contrôlé le jeu et on a plus joué dans le camp adverse. C'est ça qu'il faudra faire au Vélodrome» annonce Jorge Sampaoli, réaliste après la défaite de son club. «Jeudi, ce sera la revanche mais il y a forcément une grande usure physique pour les deux équipes, car il y avait beaucoup d'intensité. Ça a été un match très disputé et on rejoue dimanche, un match très important» tempère le coach argentin. Ce dimanche, l'OM reçoit l'OL dans un «olympico» qui s'annonce déjà bouillant. Comme une mise en bouche pour les supporters marseillais avant la «finale» contre Rotterdam.

Cette saison, Marseille n'a jamais perdu à domicile en coupes d'Europe. Deux matchs nuls et quatre victoires à la maison lors des joutes européennes. Quatre défaites à domicile au total cette saison pour les Olympiens. Toutes en Ligue 1. «Il faudra jouer un très bon match à Marseille. Ça sera différent au Vélodrome, avec leurs supporters. C'est un bon résultat pour nous mais on sait que ça sera dur là-bas» reconnaît Arne Slot, le coach du Feyenoord.

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Un seul but à remonter

«On s'en sort plutôt bien, souffle Valentin Rongier. Il y a 3-2 et un match retour. On est capable de le faire, on l'a vu en deuxième période. Le résultat est un moindre mal, oui, mais on n'était pas venu pour un résultat potable, on était venu pour gagner. Ce ne sera pas facile, c'est une belle équipe, mais on en est largement capable» promet le milieu de terrain marseillais. Car l'OM - dans son malheur - n'a qu'un seul but de retard.

Un moindre mal pour une équipe, certes en difficultés derrière, mais efficace devant. 15 buts marqués en Ligue Europa Conférence cette saison, soit un peu plus de deux buts par match. Avec sept buts lors des trois précédents matchs à domicile lors de la compétition, l'OM reste dans ses standards. Marseille a marqué à deux reprises lors de six des sept matchs dans la compétition. Avec 30 buts inscrits en 17 matchs au Vélodrome cette saison en Ligue 1, le club phocéen tourne à 1,76 but/match. Cela suffirait aux joueurs de Jorge Sampaoli ce jeudi contre Feyenoord pour arracher la prolongation.

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Avec la règle du «but à l'extérieur» disparue cette saison en Europe, l'Olympique de Marseille aura besoin d'une victoire par deux buts d'écart pour se qualifier directement pour la finale. Quel que soit le score, un succès sur la marge d'un but enverrait les deux équipes en prolongations. L'OM sait ce qui lui reste à faire.

Des failles à exploiter

D'autant que cette équipe de Feyenoord n'est pas impériale. Friable sur ses terres, elle devrait être davantage fébrile loin de ses bases. Six défaites en 30 matchs de championnat cette saison, dont quatre en 15 matchs à l'extérieur pour le 3e d'Eredevise. Attention cependant, cette équipe de Rotterdam est redoutable en Ligue Europa Conférence. Passé par trois tours de qualification avant de jouer les phases de poules de la compétition, le club néerlandais n'a connu qu'une seule défaite en 17 matchs. Une défaite 3-1 «pour du beurre» à Elfsborg puisque le club s'était imposé 5-0 à l'aller. Une équipe au parcours presque sans fautes donc cette saison en Europe, mais qui a de nombreuses failles à exploiter.

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Dans son envie de pratiquer un football total, le Feyenoord s'expose aux attaques adverses. L'équipe de Rotterdam a encaissé au moins un but lors de dix des onze matchs disputés depuis les phases de poules. Un jeu porté rapidement vers l'offensive mais qui laisse des espaces derrière. Par deux fois, Bamba Dieng manque l'occasion d'ouvrir le score (8e, 14e) en tout début de match. Les Olympiens se sont créés de nombreuses occasions durant la rencontre. Douze tirs pour les Marseillais, dont sept qui ont attrapé le cadre, obligeant le gardien adverse à effectuer cinq arrêts. Des stats similaires pour Rotterdam, tout de même plus efficace. Douze tirs également, mais seulement cinq cadrés et trois buts.

Le match retour promet à nouveau d'être riche en occasions. Pour se qualifier, Marseille devra donc l'emporter. Avec deux buts d'écart si possible, pour s'éviter une fin à suspens et des prolongations dans cette saison à rallonge.

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Ligue Europa Conférence : l'énorme boulette de Caleta-Car qui crucifie l'OM à Rotterdam en vidéo

Le défenseur international croate a offert un but à Feyenoord en début de seconde période ce jeudi, en demi-finale aller de C4. Des images Canal+.

Feyenoord-OM : en 1997, le PSG s'inclinait en finale de Coupe des coupes face au Barça de Ronaldo… sur la même pelouse de Rotterdam

Il y a 25 ans, le stade De Kuip de Rotterdam n'avait pas porté chance au grand rival parisien.

Chaude ambiance, van Persie ou «baignoire» : 5 choses à savoir sur le Feyenoord Rotterdam

DÉCRYPTAGE - Adversaire de Marseille en demi-finale de Ligue Europa Conférence, le Feyenoord Rotterdam, club historique aux Pays-Bas, a des arguments à faire valoir.

Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Un tour de passe-passe, le joint ?

Actu

Des infiltrations entre les murs et la baignoire, le lavabo ou encore l’évier ? N’attendez pas le plombier pour agir. Refaire des joints protecteurs n’est pas si sorcier.

Marcel Guedj

Soumis aux projections d’eau, les joints d’étanchéité au silicone qui protègent les murs et les meubles en périphérie des lavabos, baignoires ou éviers, finissent par moisir et/ou se décoller. Dégradés, ils perdent de leur efficacité, sans parler de leur aspect désastreux ! Avant de les remplacer, il faut enlever les joints défectueux et bien nettoyer l’emplacement, car on ne peut pas se contenter de supprimer uniquement les parties endommagées ou de remplacer les parties manquantes.

Après avoir fait place nette, passez à la pose du nouveau joint en silicone, une pâte en cartouche, dont l’application se fait avec un pistolet spécial, dit pistolet extrudeur, au maniement assez simple. La cartouche est équipée d’une canule qui, entaillée en biseau (au cutter) pour donner au joint l’épaisseur voulue, permet de déposer un cordon continu de produit en appuyant sur la gâchette du pistolet. Le plus difficile consiste à déplacer le pistolet régulièrement sans trembler ni donner d’à-coups pour obtenir un joint régulier sur toute la longueur. Mais le coup de main s’acquiert vite. Et puis, les petites irrégularités d’épaisseur ne sont pas bien graves, d’autant que l’on égalise le joint en le lissant en finition, ce qui contribue à bien l’appliquer dans l’angle.

Article sans titre

1 Supprimer le joint défectueux de préférence avec un grattoir en plastique pour ne pas rayer l’émail.

2 Enlever les résidus de joint et nettoyer l’emplacement avec un chiffon humide.

3 Dégraisser avec un peu d’acétone déposée sur un chiffon.

4 Monter la cartouche de joint sur le pistolet et découper son embout au cutter.

5 Visser la canule fournie sur l’embout de la cartouche et découper son extrémité en biseau selon la largeur du joint souhaitée.

6 Déposer le joint en déplaçant le pistolet sur toute la longueur.

7 Sans attendre, lisser le joint avec le doigt que vous aurez trempé dans de l’eau ou dans du produit vaisselle.

8 Laisser sécher le temps indiqué sur la cartouche de joint en silicone (en général 24 heures).

Attention aux vapeurs toxiques

L’acétone est un solvant efficace mais toxique, irritant pour la peau, l’appareil respiratoire et les yeux, et de surcroît inflammable. À manipuler avec précaution, avec un masque et des gants, dans une pièce aérée.

Bricolage
Le Figaro

Pascal Bidégorry de retour sur le circuit Figaro avec le fils de son ancien rival

Martin Couturié

PORTRAIT - Le Basque, vainqueur de la Solitaire en 2000, revient pour une nouvelle épreuve en double autour des îles du Ponant. Il va la disputer avec Gaston Morvan, vingt-neuf ans de moins que lui…

La langue est toujours bien affûtée et le rire généreux. Les années passent (54 déjà) et Pascal Bidégorry n’a pas l’air de changer. Il continue de naviguer, d’aimer les bateaux, de dompter les embruns. Et s’apprête à prendre le départ du Trophée Banque Populaire Grand Ouest, une nouvelle course en double disputée en Figaro Beneteau 3 autour des îles du Ponant, à partir du 1er mai. Le Basque, vainqueur de la Solitaire du Figaro 2000, sait qu’il ne devra pas chômer, même ce jour-là, pour ses retrouvailles avec le circuit figariste: «Il y a 800 milles et beaucoup de cailloux au programme. C’est un parcours hyperintense, pour les jeunes. Et la météo n’annonce pas 25 nœuds, donc ça va être sympa mais long. Il va falloir être bon tout le temps et pas faire de boulettes. Je me prépare pour un truc difficile, on va arriver fatigués»…

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Pas de quoi l’effrayer, lui qui va s’élancer avec Gaston Morvan, un petit jeune qui lui rend vingt-neuf ans sur la balance des années et n’est autre que le fils de Gildas, le surnommé Géant vert, son ancien rival sur la Solitaire. «Son père était con, lui pas, mais en te disant ça comme ça, je suis sûr que tu ne l’écriras pas», rigole affectueusement Bidégorry, qui ne tarde pas à s’inviter lui-même au «dîner de cons». «Je me régale quand je reviens en Figaro. Je découvre de nouvelles têtes et je trouve que les jeunes sont beaucoup plus intelligents que nous à notre époque. On était des gros branleurs qui faisaient du bateau et la course à l’apéro. Eux sont sympas, bosseurs, brillants. Bon, ils te regardent bizarrement quand tu proposes un coup de rouge. Ils ont sûrement perdu le côté sea, sex and rock’n’roll des années 1970

Petits nouveaux

«Ils» ont en tout cas l’intelligence, pour cette nouvelle course en double lancée dans le cadre de l’Académie Figaro se chargeant de faciliter l’arrivée et l’apprentissage des petits nouveaux, de solliciter des anciens. Outre Pascal Bidégorry, Yann Eliès, le triple vainqueur de la Solitaire et vendée-globiste sera un candidat sérieux pour la victoire avec Basile Bourgnon (autre fils de), tout comme Alexis Loison, figariste de renom, avec Élodie Bonafous. «Ça, ça va déchirer. Elle va bien sur l’eau, Élodie», constate le Basque, heureux de se confronter à ces «graines de champions». «Avec eux, j’apprends plus que je leur apprends. Je peux quand même leur inculquer la notion de recul indispensable pour gagner

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Reculer pour mieux avancer, le sage au palmarès long comme un mât (tour du monde en équipages, Transat Jacques Vabre, record de l’Atlantique, etc.) a parlé. Et lui qui a navigué toute l’année dernière en monocoque Imoca avec l’équipe américaine de 11th Hour, a bien failli décrocher un budget pour participer au prochain Vendée Globe 2024, un tour du monde qui manque dans sa riche carrière. «En Imoca, je connais le truc par cœur et j’aurais bien aimé y aller avant de raccrocher mon ciré.»

Qu’il se rassure, la retraite n’est pas pour tout de suite. Et sans attendre les décisions du président de la République, il va donc pouvoir continuer son «bricolage» sur différents supports. Il reste et restera apprécié des écuries de course au large à la recherche d’un marin talentueux, fin connaisseur et sans langue de bois. François Gabart l’a embarqué récemment à bord de son Ultim, celui-là même qui fait polémique et que la Classe Ultim refuse de valider réglementairement. Le Basque constate: «Cette affaire me désole et m’attriste. Cela ne devrait pas exister dans cette classe avec des gens intelligents. La seule chose que je peux dire, c’est que François n’a jamais caché son bateau. Au contraire d’autres.» Langue affûtée, disions-nous…

Le Figaro

Pourquoi offre-t-on des brins de muguet le 1er mai?

Le Figaro

DÉCRYPTAGE - La tradition d'offrir du muguet, symbole du triomphe du printemps sur l'hiver, remonte en France à la Renaissance.

Le 1er mai n'est pas que le jour de la fête du travail, c'est aussi celui où l'on offre des brins de muguet aux personnes que l'on aime. Cette tradition ne date pas d'hier. Dans la Rome antique, les célébrations en l'honneur de Flora, déesse des fleurs, atteignaient leur apogée le 1er mai. Les Celtes célébraient le début de l'été le même jour. Ils érigeaient un arbre autour duquel ils dansaient pour chasser les mauvais esprits. Ils accordaient par ailleurs au muguet des vertus de porte-bonheur.

D’où vient la tradition du muguet du 1er mai?

En 1560, le roi Charles IX, en visite avec sa mère Catherine de Médicis dans la Drôme, se vit offrir par le chevalier Louis de Girard de Maisonforte un brin de muguet, cueilli dans son jardin à Saint-Paul-Trois-Châteaux. Dès le 1er mai 1561, le roi se met alors à distribuer des brins de muguet aux dames de la cour en leur disant: «Qu'il en soit fait ainsi chaque année». La coutume était née.

Le 1er mai 1895, le chanteur toulonnais Félix Mayol (créateur de Viens, Poupoule! en 1902) arrive à Paris. Son amie Jenny Cook lui offre un bouquet de muguet, dont il porte quelques brins à sa boutonnière le soir même, pour la première de son tour de chant au Concert Parisien. Sa série de concerts est un triomphe. Mayol décide de ne plus s'en séparer et le muguet devient son emblème. Très populaire à l'époque, le chanteur aurait relancé la tradition.

Le 1er mai 1900, lors d'une fête organisée par les grands couturiers parisiens, toutes les femmes reçurent un brin de muguet, clientes et petites mains. Séduites par l'idée, les couturières en offrirent chaque année à leurs clientes. Christian Dior en fit même l'emblème de sa maison de couture.

Quelle est la signification du muguet?

Le muguet n'a finalement été associé à la Fête du Travail que sous le gouvernement de Vichy. Le 24 avril 1941, le maréchal Pétain instaure officiellement le 1er mai comme «la Fête du Travail et de la Concorde sociale».

L'églantine rouge, symbole de la journée internationale des travailleurs après 1891, trop connotée à gauche, s'est donc vue remplacée par le muguet.

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L'Humanité

Au mas Balzane, l'alternative humaine aux Ehpad

Actu

Dans les Cévennes, une bergerie a été réaménagée pour offrir un cadre de vie ouvert et chaleureux aux personnes âgées. C’est Laurence Llinares qui reçoit. Ancienne infirmière, elle use de son énergie pour le bien-être de ses résidentes, qui se sentent ici chez elles et même mieux. Zoom sur l’accueil familial, alternative humaine aux Ehpad et activité en quête de reconnaissance.

Nadège Dubessay

De la fenêtre du salon, elle aime observer les chevaux. Assise confortablement dans son fauteuil, elle a posé un plaid en velours sur ses jambes et deux des quatre chiens de la maison ronflent à ses pieds. Fernande Mercier se souvient d’avoir eu un vrai coup de foudre à peine la porte franchie. « Les poutres, les murs en pierre, les animaux… j’ai vécu dans une maison comme ça, à la campagne », sourit-elle. La vieille dame s’est installée dans ce mas cévenol il y a cinq mois. À 98 ans, elle ne pouvait plus rester chez elle de façon autonome. Depuis la mort de son mari il y a vingt-cinq ans, elle vivait seule. Aujourd’hui, elle partage son quotidien avec une grande tribu. D’abord les proches de Laurence Llinares, propriétaire du mas Balzane – du nom de sa première jument – et accueillante familiale : sa mère, Françoise, son conjoint, Ludovic, sa fille et le petit ami qui viennent le week-end. Vivent ici aussi les deux autres résidentes. Et puis, de passage, les parents des uns et des autres, les copains. Chacun se retrouve autour d’une table ronde gigantesque, fabriquée par Laurence, qui voulait que « tout le monde puisse se voir ». Ou sur la terrasse du jardin dès que la météo le permet.

Ni chômage ni salaire

Accueillante familiale pour personnes handicapées ou âgées, cela faisait quelques années que l’idée trottait dans la tête de celle qui a fait toute sa carrière en tant qu’infirmière. En libéral, en établissement scolaire, en hôpital ou en Ehpad. Elle a travaillé en centre de rééducation pour les grosses traumatologies de la route, au service coma transitoire, longue durée. Par choix, toujours. La fonceuse – qui a aussi été pompière volontaire durant quinze ans – a vite la bougeotte. Dès qu’elle n’adhère plus à un mode de fonctionnement, elle le quitte. En 2004, son rythme soutenu – trop – se solde par un AVC. « J’en suis ressortie métamorphosée. Il fallait remettre les pendules à l’heure. Se poser. » Séparée du père de sa fille, elle part en quête d’une demeure avec terrain et trouve une ancienne bergerie au milieu de nulle part, aux portes de l’Ardèche, avec en toile de fond les monts cévenols. « On a créé deux parties : une pour mes parents, l’autre pour ma fille et moi », se souvient-elle. C’est en cherchant un poney pour sa fille qu’elle rencontre Ludovic. Laurence se marre. « J’ai eu le cheval et le maréchal-ferrant. » Ensemble, ils retapent le mas. Infirmière dans un Ehpad privé qui a pignon sur rue, elle n’y trouve plus son compte. « Cela ne correspondait pas du tout à ce que j’attendais de la prise en charge de la personne vieillissante. C’est du rendement, du travail à la chaîne. » Alors elle remonte un cabinet en libéral. Un cancer du sein la fera de nouveau réfléchir sur ses choix de vie. « Je n’avais pas trouvé de remplaçante. J’ai travaillé malgré les chimios. J’y ai laissé une partie de moi. » Le rythme de travail, la famille qu’on ne voit plus, les 60 000 km par an au compteur, etc. C’était trop cher payé.

Depuis longtemps, elle savait ce qu’elle voulait. « Quand j’ai parlé de mon idée de devenir accueillante familiale, ma famille a tout de suite foncé dans le projet. C’était l’occasion de me voir plus souvent. » Les banques, en revanche, se font beaucoup plus frileuses. « J’étais étiquetée cancéreuse. » Il lui faudra s’armer d’une grande patience – deux ans – pour trouver avec l’aide d’un courtier le banquier qui lui fera enfin confiance. Toute la famille remodèle la maison pour l’adapter aux besoins des futurs résidents. Sur les 350 m2 du mas, 200 m2 leur sont réservés, dont le grand salon de 70 m2 où trône la fameuse table ronde. Ne restait plus qu’à obtenir l’indispensable agrément pour exercer.

Dépôt de candidature. Visite médicale physique et psychologique de toute la famille. Présentation des plans de la maison, de ses motivations. Entretien avec l’assistante sociale et l’éducatrice du département. Laurence Llinares obtient le sésame en novembre 2019. « Être accueillant familial, ce n’est pas une profession mais une activité, précise-t-elle. Nous ne dépendons pas de la législation du travail. Nous ne cotisons pas pour le chômage. Nous n’avons pas un salaire mais une contrepartie financière pour services rendus. » Ils sont un peu moins de 9 000 accueillants familiaux en France pour s’occuper d’environ 14 000 résidents. Ce n’est qu’en 1989 que les premiers textes légifèrent sur l’activité afin d’éviter « l’esclavage dans les fermes ». S’ils dépendent du conseil départemental sur le plan éthique, moral et fonctionnel, les accueillants familiaux ont comme employeurs les résidents. Et viennent de tous horizons. Des formations initiales imposées par le législateur sont censées pallier le manque de connaissances des futurs accueillants. « Ça me paraît léger, mais ça se formalise de plus en plus », constate Laurence. Elle qui sait combien son expérience d’infirmière lui a été utile dans bien des occasions.

« Plein de technologies qui ne se voient pas »

Lorsque Gisèle Blavet, 85 ans, a débarqué au mas cévenol, elle était comme un animal blessé. Plus de trois mois passés à l’hôpital d’Alès, dans le Gard – d’abord pour une fracture du col du fémur puis à cause du Covid –, avaient aggravé sa maladie d’Alzheimer. La pandémie avait alors repris le dessus, contraignant les hôpitaux à décréter le plan blanc. « Elle n’a pas pu voir ses proches. Elle est arrivée ici en ambulance et fauteuil roulant, complètement déboussolée, le cerveau à l’envers. Avec des escarres jusqu’à l’os et une infection urinaire. Une catastrophe. » Avec une infinie patience, Laurence lui fait sa toilette. Mais la vieille dame est terrorisée. En panique, elle hurle, refuse qu’on la touche, d’aller dans son lit. « Ça a duré trois jours. » Comme pour chaque nouvel arrivant, l’accueillante familiale a passé plusieurs nuits sur le canapé, à l’écoute de la moindre alerte. Aujourd’hui, Gisèle, souriante, reçoit la visite de sa famille. Elle marche grâce à l’aide de Laurence et avale avec gourmandise son gâteau de 4 heures. Avec Jacqueline Laurent, 87 ans, la troisième résidente, elles sont devenues inséparables. Sur la porte de sa chambre, une photo d’elle est épinglée. À l’intérieur, un lit médicalisé – mais qui n’a rien à voir avec ceux, austères, des hôpitaux –, une imposante armoire ancienne, un fauteuil en velours. Laurence n’a pas lésiné sur la décoration. Ni sur les attentions. « J’ai voulu un lieu où il fait bon vieillir avec un maximum de technologies qui ne se voient pas », dit-elle. Jusqu’aux mauvaises odeurs, qu’elle traque sans répit. Dans le couloir qui mène aux chambres des trois résidentes, c’est le parfum de lavande qui domine. Elle l’avoue, c’est un peu une obsession. Et explique : « En Ehpad, j’ai ce souvenir d’effluves d’urine qui vous prenaient au nez. »

La journée de Laurence débute à 7 heures. Il faut s’occuper du linge. Des plateaux du petit déjeuner. Fernande se lève la première. Gisèle aime prendre le petit déjeuner au lit. Deux croissants, un chocolat chaud avec beaucoup de chocolat. Pour Jacqueline, c’est un café bien noir et les croissants. Alors que l’infirmière fait les toilettes, les soins, Laurence nettoie les chambres, prépare le repas. Elle doit aussi faire les courses. Accompagner les résidentes chez le gériatre. Organiser les rendez-vous chez le kiné, le radiologue, le cardiologue… L’après-midi, les proches rendent visite. Le soir, tous mangent autour de la grande table. Depuis deux ans, plusieurs résidents ont fini leur vie du mieux possible ici. Le couple n’a pas pris de vacances. Mais c’est sans regret. Dès que Gisèle marchera mieux et que le temps le permettra, les « vamps », comme on les nomme ici, iront à la mer. « On s’installera à une terrasse et on fera nos commentaires sur les beaux mecs qui passent », rigole Laurence.

3eme âgeEhpad
L'Humanité

Comment faire disparaître les verrues

Actu

Résultat d’une infection cutanée bien souvent bénigne, les verrues concernent près de la moitié de la population française. Si le mal est bien connu, les méthodes pour s’en débarrasser demandent de la patience. Tour d’horizon des solutions, à la maison ou chez le médecin.

André Goulven

Les verrues, ce n’est pas que pour les enfants. Si les 5-15 ans sont les plus touchés par cette petite tuméfaction bénigne, selon l’assurance-maladie, une personne sur quatre est ou y sera confrontée durant sa vie. Pour s’en défaire, il existe différents traitements, à l’efficacité fluctuante en fonction de nombreux critères. D’abord, l’âge des personnes contaminées, le type de verrue et sa localisation.

Ce que l’on appelle communément « verrue » est en fait une excroissance de peau provoquée par une contamination au « Human Papillomavirus » (surnommé aussi HPV, littéralement un « papillomavirus humain »), dont il existe plus d’une centaine de sous-types. Certains provoquent des verrues génitales, telles que les condylomes, bénins, tandis que les papillomavirus à hauts risques (HPV 16 et 18, notamment) peuvent, eux, favoriser le cancer du col de l’utérus. Il existe aussi des verrues planes (HPV 10…), filiformes, mosaïques… Mais les plus communes restent les verrues vulgaires sur les mains et les pieds (essentiellement HPV 1, 2 ou 4).

Ces dernières, modérément contagieuses, peuvent s’attraper dans les milieux humides, comme les piscines ou les salles de sport, mais aussi dans les zones où le contact est rapproché, comme les établissements scolaires. Les professions manipulant le poisson ou la viande semblent aussi être plus touchées par le phénomène. L’Agence française de dermatologie rappelle cependant que le virus est présent sur la peau de 50 % de la population, et que son faible taux de transmission ne nécessite pas d’isoler physiquement les personnes infectées.

Les bienfaits de la chélidoine

Si la verrue n’est pas trop disgracieuse et esthétiquement handicapante, une absence de traitement peut se justifier. En effet, l’excroissance disparaît bien souvent toute seule dans les deux ans. Attention, en cas de verrues sur le visage, sur les muqueuses, de verrues douloureuses (hormis celles sur la plante des pieds, elles sont normalement indolores), de saignement, de verrues à proximité des ongles, d’ulcération au niveau de l’excroissance ou si la personne contaminée est immunodéprimée, une consultation rapide chez le généraliste s’impose.

En pharmacie, on trouve divers produits. Les verrucides sont indiqués uniquement pour les verrues sur les mains et les pieds. Ils fonctionnent avec un effet corrosif, nécessitant un grand soin à l’application. Si les symptômes persistent, il est conseillé de prendre rendez-vous chez le dermatologue pour la retirer. La plupart d’entre eux utilisent la cryothérapie, une application d’azote liquide à – 196 °C sur la zone infectée. Cette méthode peut s’avérer douloureuse, surtout pour les plus jeunes, et demande bien souvent d’être renouvelée pour éradiquer la verrue une bonne fois pour toutes.

Il existe également des « recettes de grand-mère », à l’efficacité plus ou moins avérée. La plus célèbre d’entre elles reste la chélidoine, aussi appelée « l’herbe aux verrues ». Son suc jaunâtre chargé en coptisine produit les mêmes effets que les médicaments vendus en pharmacie, mais à beaucoup plus long terme. Il faut donc en appliquer deux à trois fois par jour sur l’excroissance jusqu’à ce qu’elle disparaisse.

Santé
Le Figaro

Nos six restaurants préférés à Amman, escale incontournable de Jordanie

Passage obligé de tout séjour en Jordanie, la capitale compte nombre d'adresses pour s'initier aux nuances de cuisines moyen-orientales. Sur le pouce ou en prenant le temps, petit tour d'horizon des incontournables d'Amman.

La Jordanie, ce petit pays au carrefour du Moyen-Orient, accueille à sa table toutes les spécialités régionales. La gastronomie levantine avec ses mezze colorés et ses brochettes grillées tient le haut du pavé. La cuisine yéménite, dont les Jordaniens sont particulièrement friands, occupe une bonne place. Quant aux petites cantines du quotidien, elles ont tendance à se spécialiser dans un plat phare : shawarma, falafel, mansaf… Les saveurs étrangères sont, elles, plutôt l'apanage des hôtels chics de la capitale.

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Fakhr el-Din, le Liban en toute élégance

Cette belle maison, qui fut autrefois la résidence du Premier ministre de Jordanie, puis celle de l'ambassadeur d'Espagne, s'inscrit au répertoire des bonnes adresses de la haute société jordanienne. Située dans l'un des plus anciens quartiers d'Amman, elle abrite désormais ce qui se fait de mieux en matière de cuisine levantine dans la capitale. Les tables nappées de blanc sont dressées dans les anciens salons de réception à colonnades et plafonds à caisson, ou dans le jardin planté de lauriers et de jasmin, lorsque le temps le permet. La carte interminable propose une centaine de plats à partager entre les convives. Le personnel vous aidera à composer un mezze de choix, entre spécialités bien connues et recettes plus originales.

Fakhr el-Din, Jebel Amman, 2nd Circle, Amman. Tél. : +962 79 543 0055. Ouvert tous les jours de midi à minuit. €€€

Tawaheen al-Hawa, à la mode bédouine

Un peu excentrée dans les nouveaux quartiers résidentiels de la capitale, cette adresse est l'une de nos préférées à Amman. On y sert une délicieuse cuisine levantine aux saveurs corsetées, dans une vaste cour tendue de tentes bédouines. Le taboulé à l'acidité mesurée vous séduira tout comme le moutabal, le caviar d'aubergine, au délicieux accent fumé. Pour le pain, préférez le «shrak», une grande galette toute fine préparée par une vieille Bédouine dans l'entrée du restaurant. Les grandes tables sont serties d'un plateau en cuivre martelé sur lequel sont déposés les plats commandés. On y pioche allègrement entre convives, tout en discutant ou en partageant, pourquoi pas, un narguilé parfumé.

Tawaheen al-Hawa, Wasfi al-Tal Road, Jubilee Garden, Amman. Tél. : +962 6 534 9986. Ouvert tous les jours de midi à minuit. €€

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Reem, la Mecque du shawarma

Cette petite gargote à l'enseigne blanche et rouge aux abords du 2nd Circle ne désemplit jamais, quelle que soit l'heure de la journée. Les Ammaniens n'hésitent pas à traverser la ville et affronter ses embouteillages légendaires pour le plaisir d'avaler un, voire deux sandwiches farcis de copeaux de viande de bœuf ou d'agneau, d'oignon et nappés de sauce blanche. En 45 ans d'existence, l'adresse est devenue une véritable institution et ce sont plus de 5 000 shawarmas qui sont préparés chaque jour par une équipe surentraînée. Pas de table, ni de chaises, les sandwiches sont vendus à emporter uniquement et se dégustent derrière le volant ou à l'arrière de la voiture.

Reem, 54 al-Kulliyah Al-Elmiyah Al-Islamiyah Street, 2nd Circle, Amman. Tél. +962 79 650 4584. Ouvert tous les jours de 10h à minuit, le vendredi jusqu'à 2h30. €.

Bab al-Yemen, le meilleur mandi d'Amman

Les Jordaniens sont friands de la cuisine yéménite et de nouveaux restaurants n'ont de cesse de fleurir aux quatre coins du pays. La réputation sans tache de Bab al-Yemen en fait l'une des adresses les plus fiables pour s'initier à cette cuisine méconnue. Généreuse, elle se compose traditionnellement d'un grand plat de riz et de viandes marinées. Le plat le plus populaire de cet établissement un peu kitsch est le chicken mandi, un poulet assaisonné d'épices et cuit dans un four en argile. Les notes fumées de ce type de cuisson se mêlent aux parfums de cumin, de coriandre et de clou de girofle. Les épices sont tempérées par du yaourt que l'on mélange à la viande et au riz. Un plat plus complexe qu'il n'y paraît et qui ravira les gros appétits.

Bab al-Yemen, 109 Ghosheh Street, Amman. Tél. +962 78 888 9665. Ouvert tous les jours 24h/24. €

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Salt, une steak-house comme à New York

Le premier étage du très chic Hotel Fairmont abrite un restaurant à mi-chemin entre la brasserie parisienne et la steak-house américaine. Les vitrines réfrigérées garnies de bœuf wagyu ou angus donnent le ton. Ici, les viandes sont maturées avec soin, les découpes effectuées au cordeau et les cuissons précises. La cuisine occupe une position centrale, longée par un grand zinc et encadrée de tables placées dans des boxes. Boiseries, miroirs et lampes en laiton assurent l'ambiance cosy. Le service, impeccable, en chemise blanche et pantalon noir arbore les codes de nos chers cafés parisiens. À noter une très belle carte de vin, ainsi qu'un pain craquant et moelleux digne des meilleures boulangeries françaises. Une belle adresse destinée à ceux qui résistent aux charmes de la cuisine moyen-orientale.

Salt, Hotel Fairmont, 6 Beirut Street, Amman. Tél. : +962 6 510 6000. Ouvert tous les jours de 12h30 à 16h et de 18h à 23h. €€€

Sufra, la Jordanie authentique

Ouvert depuis une dizaine d'années, il se murmure que Sufra propose la cuisine jordanienne la plus authentique. Les recettes se veulent ménagères, simples et savoureuses. Vous retrouverez les incontournables mezze, viandes grillées et le mansaf. Mais les véritables spécialités de la maison sont les plats mijotés dans des pots en terre cuite, dont le fameux sajjiyeh, préparé à base d'agneau ou de poulet. Le cadre colle parfaitement à l'esprit de la carte. Sufra occupe une maison tranquille au cœur de la très animée Rainbow Street. Les repas sont servis au jardin ou dans la belle salle à manger familiale qui a conservé ses carreaux de faïence.

Sufra, 26 Rainbow Street, Amman. Tél. : +962 6 461 1468. Ouvert tous les jours de 12h à 23h, à partir de 13h le vendredi et le samedi. Réservation impérative. €€

La Seine à Vélo : notre guide pour bien préparer son périple

Rejoindre Deauville ou Le Havre à bicyclette depuis Paris : la promesse laisse songeur. Du rêve à la réalité, voici nos conseils pratiques pour anticiper au mieux cette aventure au fil de l’eau. Tous en selle !

48 heures sur l'île de Ré, week-end insulaire sur la star de l'archipel charentais

De plages dorées en villages préservés, entre marais et vignobles, Ré exerce un pouvoir de fascination unique. Un séjour offrant une parenthèse océanique bienfaisante, riche en découvertes naturelles et culturelles.

Week-end à Fatima, pèlerinage touristique au centre du Portugal

Cette année encore, le pèlerinage du 13 mai vers le sanctuaire marial est soumis à de strictes règles sanitaires. Mais cette région ne se résume pas à son rayonnement religieux. Elle s'impose comme une destination culturelle et ludique, pour découvrir une autre facette du Portugal.

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Le Figaro

TF1 et M6 ne ressentent pas encore de ralentissement du marché publicitaire

Enguérand Renault

Guerre en Ukraine, inflation galopante, crise de pouvoir d’achat… n’ont pour l’instant pas de répercussion sur le marché publicitaire télévisuel français.

Les deux grands groupes audiovisuels privés TF1 et M6, qui cumulent à eux deux 70 % des recettes publicitaires du secteur, ont publié des résultats trimestriels qui surfent encore sur l’effet rattrapage de l’année 2021.

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Le groupe M6 a vu ses recettes publicitaires télé (linéaire et non linéaire) augmenter de 7,5 %, à 219 millions d’euros. De son côté, TF1 a enregistré une croissance de ses recettes publicitaires de 5,4 %, à 377 millions. Le retour progressif de certains secteurs d’activité encore impactés en 2021 par la pandémie explique cette hausse. La baisse des annonceurs automobiles affectés par une crise de l’offre de véhicules est largement compensée par le dynamisme de nouveaux annonceurs digitaux.

Les deux groupes ont bénéficié, par ailleurs, du sursaut de leurs diversifications respectives. Pour celui dirigé par Nicolas de Tavernost, c’est le pôle cinéma qui reprend des couleurs avec un rebond de 59 % du chiffre d’affaires, ce qui compense le tassement de celui du pôle radio, qui recule de 5,9 % en raison d’un effet de base difficile par rapport au premier trimestre 2021, qui avait vu la reprise publicitaire bondir.

Des chiffre d’affaires en hausse pour les deux groupes

Pour le groupe dirigé par Gilles Pélisson, c’est sa filiale de production Newen qui tire la croissance, avec un gain de chiffre d’affaires de 16,1 %, en raison de l’intégration des acquisitions à l’international (le studio espagnol Izen et l’allemand Flare) et de l’arrivée des plateformes de SVOD, comme Disney+, Netflix et Apple TV+, qui passent des commandes de nouveaux programmes.

Au total, le groupe M6 affiche un chiffre d’affaires consolidé de 322,5 millions, en croissance de 8,7 %, quand celui de TF1 progresse de 10,1 %, à 561,3 millions d’euros. Le groupe M6 enregistre un résultat opérationnel courant de 67,2 millions, faisant ressortir une marge de 21,5 %, quand son concurrent et bientôt associé groupe TF1 publie un résultat opérationnel courant de 59,6 millions, soit un taux de marge de 10,6 %.

À lire aussiLa publicité ciblée à la télé progresse

Les deux groupes négocient toujours leur projet de fusion avec l’Autorité de la concurrence. Cette dernière devrait livrer avant l’été sa première analyse sur le marché pertinent de la publicité, élément crucial pour savoir si cette fusion peut être autorisée ou non. Son avis formel devrait être rendu à la mi-octobre.

Abonnements numériques, l’heure des choix

DÉCRYPTAGE - La question du pouvoir d’achat pousse les foyers à faire des arbitrages entre leurs nombreuses applis payantes.

Lagardère : les ventes bondissent de 44% grâce à la reprise des voyages en Europe

Le groupe a profité de la reprise d'activité de ses boutiques en gare et aéroports, très affectées par la crise sanitaire.

Télévision : 12 millions de téléspectateurs ont suivi les résultats du second tour

La soirée électorale la plus suivie est celle de TF1 avec 7,2 millions de téléspectateurs en moyenne.

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Les Républicains, dernier avis avant liquidation

[Info VA] Ce que l’on sait de l’assaillant de l’église de Nice, qui a poignardé un prêtre et une fidèle

Droite en Paca : les leçons du premier tour

[Entretien] Stéphane Le Rudulier : “La Macronie est un éteignoir de la démocratie”

[Entretien] Thierry Mariani : « J’appellerai à voter pour le candidat en face de Macron »

Jean-Baptiste Moreau : « Zemmour parle d’immigration zéro, mais qui ira travailler dans les champs, si ce ne sont les Marocains ou les gens d’Europe de l’Est ? »

Dans les Alpes-Maritimes, le grand feuilleton de la droite proche du dénouement

« On va tous vous buter » : à Bordeaux, les militants d’Eric Zemmour sont traqués par les « antifas »

En Ukraine, David Lisnard veut montrer « un rapport de force » à l’ours russe

Loïc Dombreval : “Emmanuel Macron est le nouveau représentant de la droite modérée”

L'Humanité

Ces questions posées à la condition humaine

Nos recommandations culturelles

Essai Dans cet ouvrage collectif, des scientifiques cherchent à répondre à la fois aux interrogations existentielles et aux grands défis à relever pour notre survie.

Paul MazliakSapiens : métamorphose ou extinction ?

Ayant rassemblé vingt et un scientifiques de toutes disciplines, l’équipe de direction de l’ouvrage leur a posé les grandes questions accompagnant la condition humaine. La première porte sur les origines de l’homme : d’où venons-nous ? Notre présence sur Terre est un épiphénomène.

La Terre existe depuis 4,5 milliards d’années. Nos ancêtres australopithèques sont apparus en Afrique, il y a seulement 4 millions d’années. Homo sapiens n’a que 300 000 ans. Il succède à Homo erectus, H. floresiensis, aux Néandertaliens, aux Denisoviens et encore à d’autres espèces d’homininés. Homo sapiens seul a le langage symbolique et la pensée. C’est un être social qui peuple la Terre entière. Nos villes ont été construites il y a moins de dix mille ans. Mais le temps long a été effacé par l’accélération des transports et le perfectionnement des moyens de communication.

Les philosophes ensuite se demandent : qui sommes-nous ? L’injonction de Socrate « Connais-toi toi-même » est le point de départ de notre identité. Les trois états successifs de l’humanité, selon Auguste Comte, théologique, métaphysique et scientifique, l’état actuel, pourraient nous faire dire  : « Je suis dans mes 20 000 gènes. » Mais la construction de notre identité, qui évolue avec le temps, est directement liée aux rapports avec notre entourage. De plus, nos gènes ne sont pas seuls : les microbiotes symbiotiques qui peuplent notre organisme apportent environ 10 millions de gènes. Alors, où en sommes-nous ? Nos cerveaux recréent des images fausses de la réalité, accordées à nos perceptions et nos désirs. Cette réalité « virtuelle » est considérablement amplifiée par les technologies numériques et l’intelligence artificielle.

Faisons le point sur notre consommation d’énergie : pour vivre (s’alimenter, se loger, etc.), chaque homme consomme en moyenne 1 million de watts/heure/an. En 2016, la consommation effective de l’humanité a été en moyenne, par homme, de 21,4 millions de watts/heure/an, à cause des transports, de l’industrie et de l’agriculture. Si nous sommes 10 milliards en 2050, contre 8 milliards aujourd’hui, il faudra développer considérablement la production décarbonée d’énergie électrique : nucléaire, hydraulique, photovoltaïque, éolienne en mer. Donc, où allons-nous ? L’homme du futur sera-t-il mieux soigné, plus instruit, plus économe que l’homme actuel ? Cela impliquera bien des métamorphoses : changer l’habitat, végétaliser les villes, etc. Alors que pouvons-nous faire ? En Europe et en Amérique du Nord, un besoin de démocratie participative s’affirme. Dans le reste du monde, la démocratie reste à développer.

Peut-on compter sur les technologies numériques pour accomplir ces tâches ? Il faudrait d’abord réduire l’addiction des individus aux  réseaux sociaux. Il faudra promouvoir la bioéconomie produisant, à moindre coût, grâce aux biosynthèses bactériennes, des matériaux recyclables, des aliments et des médicaments. Un seul système de santé devra réunir les médecines humaine et vétérinaire. Enfin, les robots électroniques, déjà bien perfectionnés, nous permettront, avec l’intelligence artificielle, de percevoir et d’agir à longue distance, y compris dans l’espace, comme aujourd’hui certains chirurgiens.

Essaissciences
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À Marseille, le boom de l’“Uber Shit”

Marseillais et Ukrainiens, pas logés à la même enseigne ?

Marseille, médaille d’or de la saleté

Logement : les Marseillais poussés vers la sortie

Une réforme qui ne rime à rien

À Marseille, pour vivre heureux, vivons barricadés

Calanques et délinquance, du paradis à l’enfer

Bouches-du-Rhône : la seconde jeunesse des paroisses “tradis”

Métropole d’Aix-Marseille-Provence: quand Kafka prend le pouvoir

Règlements de compte et agressions quotidiennes : Marseille, quand la peur règne sur la ville

Le Figaro

Louis Bertignac regarde dans le rétroviseur pour livrer sa Jolie petite histoire

Le chanteur et guitariste de Téléphone publie un livre au Cherche-Midi dans lequel il retrace sa vie et celle du plus célèbre des groupes de rock français. Confidences.

Louis Bertignac se raconte dans un livre drôle et émouvant, entre l'aventure Téléphone, groupe phare du rock français, et autres moments «dingues», comme son anniversaire avec Jimmy Page (Led Zeppelin) ou un coup de pouce donné à Ron Wood (Rolling Stones). Retour avec le guitariste sur quelques passages marquants de Jolie petite histoire, référence au morceau Cendrillon de Téléphone, sorti cette semaine (éd. Le Cherche midi).

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«Compo» pour Higelin

Avant le décollage de Téléphone, Bertignac joue pour Jacques Higelin, dynamiteur de la chanson française. Un jour, ce dernier lui demande s'il a «une musique prête». «Je n'ai jamais fait de "compo", je le baratine: "J'en ai plein" et j'improvise», se souvient le guitariste de 68 ans. Higelin revient une heure après avec le texte d'Un œil sur la bagarre. «C'est l'histoire d'un concert 15 jours avant, dans un hangar à la campagne, avec une baston et un mec avait sorti un révolver (rires)», lui dit-il.

À lire aussi«Mon grand-père c'était ma star»: l'actrice Kim Higelin revient sur sa relation avec Jacques Higelin

«Dope» avec Kalfon

Dans le groupe d'Higelin, il y a Jean-Pierre Kalfon, comédien à la filmographie XXL en France mais aussi guitariste. Lors d'une virée, Kalfon dit à Bertignac qu'il va faire des courses. «C'est de la dope, un joint de shit pour se détendre à l'hôtel, un joint d'herbe pour commencer à jouer de la guitare, de l'héro' pour s'endormir et, le lendemain, comme on se fait virer à cause du bruit, une ligne de coke pour faire les valises». Nulle apologie de la drogue dans le livre. Bertignac insiste: le jour où il arrête l'héroïne est un tournant salutaire.

«Conseiller guitaristique» pour Ron Wood

Un jour, Téléphone occupe un studio voisin de celui des Rolling Stones en France. Bertignac se rapproche de la bande à Mick Jagger. «Ron Wood vient me voir, il a un petit solo à faire, il est crispé: "T'as une ligne ?"» (ils sniffent l'héroïne pour ne pas se l'injecter, décrit le livre).

«Je suis à ses côtés, il recommence son solo, panique, Mick en cabine dit: "Keith le fera si tu n'y arrives pas"». «J'ose lui indiquer comment commencer». Le début plaît à Jagger. «Ron me dit: "On fait quoi après ?". J'étais devenu son conseiller guitaristique ce jour-là (rires)». Le morceau, c'est When the whip comes down.

«Pas un mot avec Jimmy Page, on jouait»

Alors que Téléphone enregistre en Angleterre, le producteur Glyn Johns, figure du métier, ouvre son carnet d'adresses pour les 30 ans de Bertignac. «Il avait bossé avec tous ces gens, qui arrivent à la soirée, Eric Clapton , Charlie Watts , Ringo Starr avec Barbara Bach - une James Bond Girl ! - Jimmy Page , Cat Stevens , Jeff Beck , c'était dingue».

Bertignac fait un bœuf avec Page. «On ne s'est pas dit un mot avec Jimmy, on jouait, comme la première fois où j'ai rencontré Jean-Louis (Aubert)». «Au bout de deux heures, on sort tous les deux se promener, on parle de plein de trucs, je ne te raconte pas comment j'étais fier».

«Dire au revoir» aux fans avec les Insus

Revient dans le livre le regret d'avoir laissé tomber les fans de Téléphone en se séparant (1986). «On s'est un peu engueulés, je ne voulais pas aller en studio, je voulais travailler sur mon album, on s'est dit au revoir mais on n'a pas dit au revoir aux fans, ils ont découvert ça aux infos».

La tournée des Insus (lancée en 2015), trois membres sur quatre de Téléphone, sans Corine Marienneau, la bassiste fâchée avec Aubert, fut l'occasion de cet au revoir. Y aura-t-il une suite ? «Je ne sais pas, on ne savait pas trois mois avant qu'on ferait ça».

À lire aussiCorine, ex-Téléphone : «Les Insus ne veulent pas que je vienne»

Et une réconciliation des quatre, avec Corine Marienneau ? «Les relations entre Corine et Jean-Louis, on pouvait éventuellement gérer, mais depuis le livre de Corine, Richard (Kolinka, batteur) m'a dit: "Cette fille, je ne jouerai plus jamais avec elle"». «Ça paraît difficile...», conclut Bertignac qui, en ce moment, peaufine un album solo.

Jul, deuxième rappeur aux cent disques d'or

Après Ninho, c'est au tour du Marseillais de 32 ans de recevoir son centième single d'or, avec son morceau La Street, issu de son album Indépendance.

Farrah El-Dibany et Vanetty : une cantatrice et un DJ pour la réélection de Macron

Au Champ-de-Mars après les résultats de la présidentielle, la mezzo-soprano égyptienne a chanté La Marseillaise. Avant elle, l'ambiance musicale aura été assurée par un disc-jockey.

Polnareff reporte son show immersif au 2 juin pour «défauts de livraison de matériel»

L'interprète de La poupée qui fait non a annoncé via son compte Twitter que son spectacle d'un nouveau genre, baptisé Polnarêves, qui devait normalement se jouer au Palace le 5 mai est décalé d'un mois.

Le Figaro

Notre critique de la dernière saison d’Ozark sur Netflix: la tempête après la tempête

Julia Baudin

CRITIQUE - C’est le début de la fin pour Cette saga familiale détonnante qui a su renouveler les codes de la série de mafia, autour d’un couple retors et de leurs deux enfants. Avec en bonus, une surprise pour les fans.

«Qu’est-ce que ça fait? - Quoi donc? - De revenir à une vie normale? - Un choc. - Non, ce n’est pas un choc, Wendy. C’est de la peur. La peur du calme. Quand les enfants seront à l’école, que ton mari sera retenu au bureau et que tu seras seule à la maison, à la tombée du jour, n’oublie pas de penser à moi…» Ce bref échange entre Wendy Byrde (Laura Linney) et Omar Navarro (Felix Solis) faisait suite à la rencontre entre le parrain sortant du cartel de la drogue et le FBI, organisée à l’initiative des Byrde, piliers indestructibles de cette saga, dans un centre commercial désaffecté de la banlieue de Chicago. Wendy et Marty (Jason Bateman), dont l’affranchissement était pourtant si proche, ont repris leur épuisant travail de gestion de crise depuis que le FBI n’a pas tenu sa promesse. Et que les Mexicains sont devenus plus imprévisibles que jamais.

À lire aussiOzark: une dernière saison pour le meilleur et pour le pire...

Mannequins désarticulés, décorations de Noël abandonnées, infiltrations d’eau, un corbeau qui croasse… Le décor est planté, la seconde partie de la dernière saison d’Ozark, sans doute l’un des thrillers les plus aboutis de la décennie, peut commencer. Elle compte sept épisodes, numérotés de 8 à 14, certains réalisés par Robin Wright (House of Cards). Ils sont tous centrés sur ce qu’il reste de personnages. Celui de Wendy, la mère, dont on découvre la vraie nature, froide, menteuse, autoritaire, déterminée, quoi qu’il en coûte, à parvenir à ses fins. Celui de Marty, le père, dont le calme, la mollesse relative et l’empathie frisant le cynisme finissent par agacer. Celui de Ruth (Julia Garner), seule survivante du clan Langmore, que l’on a cru longtemps viscéralement idiote, toujours débordée par sa colère, mais qui s’avère être l’une des figures les plus fines, quasi bibliques, de la série.

Exercice de style

Et que dire des enfants Byrde, devenus grands, sinon qu’ils peinent à trouver leur voie dans l’océan de crimes imputables à leurs parents. Et d’ailleurs, ces parents sont-ils des victimes ou des sociopathes? La question s’est déjà posée durant les premières saisons. Mais, le final approchant, cette dernière salve d’épisodes la pose de façon plus évidente encore. «Au téléspectateur de le dire», répond invariablement Jason Bateman, à la fois comédien, réalisateur et producteur exécutif du programme. Quelle que soit la fin, que Bateman prédit, sans jamais rien divulguer, «entre le happy end et le cataclysme», Ozark restera la saga familiale la plus étonnante, la plus sombre, la plus violente, de toute l’histoire des séries.

Un exercice de style que d’aucuns qualifieraient d’odieusement subversif tant il renvoie de la famille une image dévoyée, délétère. Un pur bijou pour d’autres, qui y voient au contraire la réinvention géniale de la série de mafia dont l’un des plus puissants ressorts dramatiques est le lien de sang, ici rapporté aux époux Byrde et à leurs deux enfants. Les autres, tous autant qu’ils sont, peuvent disparaître, ou mourir…

Si cette deuxième partie de la saison 4 marque la fin d’Ozark, les fans auront la possibilité de découvrir sur Netflix une rétrospective de trente minutes, retraçant les temps forts de cette saga. Intitulé A Farewell to Ozark (Un adieu à Ozark), ce documentaire reviendra sur la construction des personnages adorablement détestables de cette saga familiale et, plus généralement, sur la genèse d’une série apparue en 2017 sur nos écrans à l’intensité et aux qualités narratives indéniables.

Ozark a été nommée trente-deux fois aux Emmy Awards. Gageons qu’avec ce dernier chapitre très mouvementé, elle fera encore parler d’elle cette année.

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Michel Hazanavicius change le titre de Z (comme Z) qu'il ne peut plus «assumer» face à la douleur des Ukrainiens

En raison des offensives de l'armée russe qui arbore la dernière lettre de l'alphabet sur ses chars et équipements militaires, le réalisateur français a décidé de rebaptiser son prochain long-métrage Coupez !. Un film qui, le 17 mai, fera l'ouverture du 75e Festival de Cannes.

«Une découverte unique» : les vestiges d'une voie romaine exhumés dans le centre de Louvain

ARCHÉOLOGIE - Une fouille préventive a mis au jour quelques souvenirs du passé antique assez méconnu de l'agglomération belge.

Construit au temps des Croisades, l'ancien autel du Saint-Sépulcre refait surface

La table richement décorée avait été inaugurée dans le chœur de l'église en 1149, à l'époque du royaume de Jérusalem. Elle y est demeurée jusqu'à un incendie en 1808.

Valeurs Actuelles

Spéculations autour du prochain Premier ministre : « Chaque nom cité est un nom à rayer »

Quel nom sortira-t-il du chapeau ? Les férus de politique politicienne le savent, Emmanuel Macron ne va jamais là où on l’attend. Raison pour laquelle la nomination du prochain Premier ministre fait l’objet d’un grand nombre de spéculations.

Il y a cinq ans, il surprenait son monde en nommant le maire du Havre, Édouard Philippe, un LR pas encore bien connu à l’époque. S’ensuivait une scission du parti, la branche centre-droit le quittant en même temps que le nouveau chef du gouvernement.

À quelques jours de l’annonce, la mémoire de ce précédent bien à l’esprit, chacun réfléchit aux différentes options dont dispose le chef d’Etat. D’abord, une femme. L’idée semble cohérente tant le président a insisté tout le long de cette campagne sur la place de la parité dans son projet. À en croire plusieurs rédactions de France, Emmanuel Macron serait décidé à trouver la dauphine d’Edith Cresson, seule et unique femme à ce jour à avoir exercé la fonction de chef du gouvernement sous François Mitterrand.

Dans cette catégorie, plusieurs noms reviennent. Élisabeth Borne ? Hypothèse plausible pour beaucoup, la ministre du Travail a fait preuve de loyauté pendant cinq ans, et a le profil de la parfaite cheffe d’équipe. Aussi, en déplacement à Marseille le 16 avril, Emmanuel Macron expliquait : « La politique que je mènerai dans les cinq ans venir sera écologique ou ne sera pas. » Pour y parvenir le prochain Premier ministre devrait être chargé de la question environnementale, autre case que coche l’ancienne conseillère de Ségolène Royal.

C’est une technocrate sans charisme, parfait pour Emmanuel Macron

Interrogée par Valeurs actuelles au Champ-de-Mars, lors de la soirée électorale du second tour, celle-ci avait balayée cette idée : « Ce n’est pas le sujet aujourd’hui, je ne répondrai pas à ça. » Soit. Mais quelques jours plus tard, force est de constater que la sexagenaire reste en pôle position pour beaucoup. « La philosophie du mandat qui s’ouvre n’est pas la même qu’en 2017, il faut poursuivre dans la dynamique de ce quinquennat » souligne un élu de la majorité, qui voit en Élisabeth Borne la digne héritière de Jean Castex. « C’est une technocrate sans charisme, parfait pour Emmanuel Macron », tacle notre interlocuteur.

Mais d’autres noms reviennent régulièrement. Ainsi d’Amélie de Montchalin, la ministre de la Fonction publique et de la Transformation, ou de Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde.  Seulement l’idée ne fait pas l’unanimité :« Elle fait plus Davos que Montauban » aurait déclaré un ministre à l’AFP, écartant ainsi l’idée de voir l’ancienne ministre de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy résider à Matignon.

Il aurait mieux fait de la fermer cela a particulièrement refroidi le Président

Outre les figures féminines, certains cadres masculins du gouvernement ont des arguments à faire valoir. D’après l’AFP, Bruno le Maire, Gérald Darmanin, Julien Denormandie ou encore Gabriel Attal devraient, au moins, figurer dans le prochain gouvernement. Mais rappelons que toutes ses suppositions restent très hypothétiques. Selon nos informations aucun ministre n’a encore été appelé, en privé, par le Président de la République pour renouveler le contrat. Rien n’est écrit. Tous attendent patiemment.

Notamment le ministre de l’économie Bruno le Maire, dont la dernière sortie médiatique pourrait bien lui coûter sa place. « Je ne peux pas donner cette garantie » a-t-il déclaré, ce lundi, au micro de RTL, n’excluant pas un potentiel recours au 49.3 pour la réforme des retraites. « Il aurait mieux fait de la fermer » glisse pour Valeurs actuelles un membre de la majorité. Depuis cette séquence malheureuse, Bruno le Maire n’a pas eu de retour de la part du chef d’Etat. Pas sûr que ce silence soit de très bonne augure pour l’ex député LR. Et pour cause, « cela a particulièrement refroidi le Président » conclut notre source.

Malgré tous ces pronostics, et bruits de couloirs, un proche du président de la République nous souffle : « Chaque nom cité est un nom à rayer. C’est simple. » Le 2 mai, un nouveau contre-pied ?

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Figaro

Offrez-vous la vie de château

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INFOGRAPHIE - Le château de Courson et ses jardins, datant du XVe siècle, sont à vendre. Qui n'a jamais un jour rêvé de devenir châtelain ? Seulement voilà : la vie de château a un prix.

Nicole TriouleyreService Infographie

Devenir châtelain en France n'est pas un rêve totalement inaccessible. D'ailleurs, les châteaux, manoirs et maisons bourgeoises sont de nouveaux très courtisés, surtout après la pandémie de Covid-19 qui a entraîné un regain d'intérêt pour la campagne. Depuis le premier confinement et ceux qui ont suivi, les Français veulent de l'espace. «Ceux qui tirent le marché actuellement ce sont les acquéreurs citadins qui ont redécouvert les bienfaits d'une résidence pas si 'secondaire' que cela, située à proximité de Paris (de 50 à 150 km), facile d'accès, idéalement connectée par le train. Les propriétés vont être habitées au-delà d'un seul week-end. L'idée est de jouir d'un cadre privilégié où je peux également télétravailler», explique David Mercier, responsable du département «Châteaux et belles demeures» pour le groupe Féau, réseau d'immobilier de luxe affilié à Christie's International Real Estate. Une bonne nouvelle pour l'Hexagone qui compte quelque 40 000 châteaux, soit plus d'un par commune, et dont environ 800 sont à vendre.

Un marché porté par des Français très fortunés

Actuellement le marché est porté par les Français très fortunés. Ces derniers ont pris le relais de la clientèle étrangère qui avec l'épidémie mondiale du coronavirus a stoppé net ses projets d'acquisition de biens de prestige. Mais depuis quelques semaines, les professionnels enregistrent le retour des riches étrangers. «Nous constatons une très forte demande des Européens du Nord, mais aussi des Américains, même si ces derniers ont des difficultés à se faire financer en France, voire à transférer leurs fonds. Les Chinois et les Russes sont toujours absents de ce marché, mais les pays y reviennent très fortement», constate Patrice Besse, spécialisé dans la vente de bâtiments de caractère (châteaux, manoirs, demeures, etc. ...).

Le château de Courson à vendre pour 12,5 millions d'euros

Phénomène engagé depuis une dizaine d'années, la vente de châteaux de famille se poursuit. Dernier en date, le château de Courson, comme Le Figaro l'a annoncé en février dernier.

«C'est un changement générationnel. Les enfants héritent maintenant à 60 ans ou plus, âge auquel les héritiers n'ont pas forcément envie d'investir financièrement dans un château. Il faut donc sauter une génération qui, elle, le plus souvent, préfère se payer un billet d'avion en fin de semaine plutôt que de tondre la pelouse du parc du domaine. Et puis, les charges d'une telle propriété sont lourdes», analyse Patrice Besse.

Un rêve qui a un prix

De 350 000 euros dans une campagne isolée à plusieurs millions d'euros en région parisienne, avec un prix moyen compris entre 800 000 euros et 1,5 million pour une propriété entre 500 et 1000 m2 de surface habitable et un parc d'au moins 5 hectares, l'achat d'un château peut sembler attractif par rapport à un appartement situé dans les beaux quartiers. Sauf que les frais d'entretien - en fonction du niveau d'exigence - sont élevés (15 000 à 70 000 euros par an). «Les acquéreurs regardent en priorité l’état du château, si des travaux importants sont à envisager, les coûts de fonctionnement annuels, les travaux récents sous garantie décennale...», précise David Mercier.

L'art de vivre à la française a remis le château et ses nouveaux châtelains à la mode. «L'Ile-de-France est une place de choix pour les châteaux. Les prix y sont élevés car des investisseurs, notamment hôteliers, s'y intéressent. Une réponse à la crise des gilets jaunes et à la pandémie qui ont beaucoup plus impacté leur activité dans les villes qu'à la campagne», explique Patrice Besse. «Les acquéreurs institutionnels, de type groupes hôteliers, multiplient les recherches et achats, majoritairement sur des biens faciles d'accès (autoroute ou train), au calme absolu, avec un potentiel d'hébergement (30 chambres minimum) et une réserve foncière plus ou moins vaste (massif forestier, plaines agricoles, potager, jardin d'agrément …), ajoute David Mercier.

Comment faire la différence entre un château, un manoir et une maison bourgeoise

Valeurs Actuelles

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Le Monde

L’envoi de chars, lance-roquettes et canons à l’Ukraine, nouveau tournant dans la guerre

De plus en plus de pays occidentaux assument de fournir des armes lourdes à Kiev, rompant avec la prudence de mise au début du conflit. Objectif : restaurer les capacités de l’armée ukrainienne et faire barrage à l’effort de guerre russe dans le Donbass.

L’envoi d’armes lourdes à l’Ukraine, assumé depuis quelques jours par un nombre croissant de pays occidentaux, est un nouveau tournant dans le conflit qui a démarré le 24 février. Alors que, durant la première phase de la guerre, le soutien des Européens et des Américains s’est limité – du moins publiquement – à l’envoi de carburant, d’équipements de protection, de munitions, d’armes antichars et antiaériennes, et ce à cause du risque d’être considérés comme cobelligérants, une bascule s’est opérée ces derniers jours vers des équipements plus offensifs, comme des obusiers, des chars, des véhicules blindés et des hélicoptères.

Guerre en Ukraine : l’équilibrisme des Occidentaux, ni neutres ni cobelligérants

Si la première vague de livraison d’armes a été déterminante pour entraver « l’opération spéciale » initiale des forces russes sur Kiev, le saut qualitatif des Occidentaux correspond à un double objectif : d’une part, restaurer les capacités des Ukrainiens après une première phase au cours de laquelle, malgré très peu d’éléments rendus publics sur l’état de leurs forces, celles-ci ont subi d’importantes pertes en hommes et en équipements ; d’autre part, fournir aux troupes de Kiev les moyens de repousser l’offensive russe dans le Donbass, pour in fine « gagner » la guerre, ambition affichée par les Etats-Unis lors de la réunion organisée, mardi 26 avril, sur leur base militaire de Ramstein, en Allemagne.

Le Donbass pris en tenaille, la nouvelle stratégie russe

Moscou a décidé de concentrer ses efforts de guerre dans l’est de l’Ukraine pour au moins mettre la main sur l’intégralité du Donbass, voire priver définitivement l’Ukraine de son accès à la mer d’Azov. « L’enjeu, c’est vraiment d’éviter l’effondrement » des Ukrainiens, résume Léo Péria-Peigné, spécialiste des questions d’armement à l’Institut français des relations internationales.

« Donner de la mobilité aux Ukrainiens »

Plusieurs catégories d’armes lourdes ont été envoyées ou devraient l’être prochainement. La première est celle des obusiers. Alors que le conflit s’oriente actuellement vers une guerre de position, avec un front relativement délimité, ces canons permettent de tirer, jusqu’à plusieurs dizaines de kilomètres de distance (parfois 40 kilomètres), des charges puissantes et précises. Ces obusiers peuvent être tractés ou autopropulsés. Les Pays-Bas, l’Estonie, la République tchèque, la France, avec ses canons Caesar, et, surtout, les Etats-Unis en ont annoncé l’envoi. L’effort américain est particulièrement important puisqu’il atteint le nombre de 90, soit plus que tout le stock français (environ 75).

La France livre des canons Caesar et des missiles antichars Milan à l’Ukraine

Deuxième catégorie d’équipements lourds que les Occidentaux ont annoncé vouloir fournir : des chars et des véhicules blindés. La République tchèque a été la première à franchir le pas des chars, début avril. La Pologne a depuis informé avoir fait de même avec, selon certaines estimations, plusieurs dizaines de chars et de transporteurs blindés. L’Allemagne a finalement annoncé, le 26 avril, l’envoi, notamment, de chars de type Gepard, qui devraient être prélevés sur les stocks de l’industrie allemande. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et l’Australie se sont associés à ce mouvement, mais avec des véhicules de transport de troupes de différents types, notamment résistant aux mines.

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Valeurs Actuelles

À la fac, l’interminable dérive de l’ultragauche

Éoliennes : un sondage révèle un fort rejet de cette technologie par les ruraux

Le réveil difficile des militants d’Éric Zemmour : « Je suis sonné par la surprise et abattu pour le pays »

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McKinsey et les cabinets de conseil, grands brûlés d’une affaire politique

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Valérie Pécresse au Grand Débat des Valeurs, une volonté de rupture avec Emmanuel Macron

Réfugiés ukrainiens : un accueil et de nombreuses questions

Les réfugiés ukrainiens s’invitent dans la campagne présidentielle

Le Figaro

Un livre jeunesse pour découvrir les jardins de Monet à Giverny

Alice Develey

Anaïs Brunet rend hommage au grand maître dans un bel album champêtre.

Tout est vert. Tout est calme. Au milieu de saules pleureurs, sur un pont japonais, au-dessus de nénuphars, un petit garçon peint. Quand, ça y est, il a terminé! «Poussez-vous les lavandes!» Le tableau sur la tête, l’enfant court à travers bois, foule feuilles, fleurs et cailloux, pour montrer son œuvre à son papa. «C’est très beau», s’exclame le bonhomme à la longue barbe, dans un salon jaune aux mille et une estampes japonaises.

Le père sait exactement où il va entreposer cette beauté: parmi toutes ses autres peintures, pardi! «Jamais de la vie!», répond le fiston. Il tient à ce qu’on le voit, pas à ce qu’on le cache! Et alors qu’il dévale les escaliers, le lecteur découvre deux superbes pages dépliantes. Un arc-en-ciel d’images…

On se promène dans ce livre champêtre avec le même plaisir qu’une balade dans les jardins de Giverny. Car nous sommes en réalité dans la maison de Claude Monet! Anaïs Brunet rend hommage au grand maître dans ce bel album ciselé. Elle mêle son coup de crayon au pinceau impressionniste du peintre. Une jolie invitation au voyage.

Papa, regarde mon tableau!, d’Anaïs Brunet, Saltimbanque, 32 p., 17,50 €. À partir de 6 ans.

Cinq mots anglais dont nous sommes cruellement jaloux

Nos voisins anglo-saxons ont quelques termes fort pratiques, dont la traduction française laisse à désirer. Florilège.

Cinq fautes de français que nous commettons (systématiquement)

«Ballade» ou «balade? Un «envoie» ou un «envoi»? Ces mots sont très souvent écorchés. La rédaction vous donne la règle pour ne plus faire d’erreur.

Le Monde

Le choix du premier ministre, une délicate équation pour Emmanuel Macron

Selon plusieurs sources, le chef de l’Etat n’aurait toujours pas arrêté son choix. Le chef du gouvernement devra être « attaché à la question sociale, environnementale et productive », a prévenu M. Macron mercredi.

La fiche de poste vient de gagner une ligne supplémentaire. Emmanuel Macron était à Cergy (Val-d’Oise), mercredi 27 avril, pour son premier déplacement depuis sa réélection comme président de la République, dimanche. Une manière d’occuper le terrain médiatique, après avoir observé le silence pendant quarante-huit heures. L’occasion, aussi, de préciser ce qu’il attend de son futur premier ministre, appelé à remplacer Jean Castex dans les jours qui suivent la dernière réunion, jeudi, du conseil des ministres. Sans pour autant dévoiler le nom de l’heureux élu, qui reste pour l’heure un mystère.

Depuis cette commune populaire, qui a placé Jean-Luc Mélenchon largement en tête du premier tour (47,98 %), le locataire de l’Elysée a prévenu : le nouveau chef du gouvernement devra être « attaché à la question sociale, à la question environnementale et à la question productive ». De gauche, donc ? Pas forcément. « Je crois au dépassement, la couleur politique ne dit pas tout », a estimé M. Macron. « Jean Castex venait de la droite. Il a mené une des politiques les plus sociales des dernières décennies, parce que c’est aussi un homme de cœur et il a la fibre sociale », a ajouté le chef de l’Etat. Laissant ainsi toutes les portes ouvertes sur le nom du successeur de l’ancien maire de Prades (Pyrénées-Orientales).

Quel programme pour Macron après sa réélection ?

Selon plusieurs sources proches de l’exécutif, Emmanuel Macron n’aurait toujours pas arrêté son choix. Le temps presse, pourtant. Le scénario privilégié par l’Elysée, en effet, est d’annoncer le nom du nouveau premier ministre lundi, avant de révéler le lendemain la composition du gouvernement, puis de réunir la nouvelle équipe en conseil des ministres mercredi. La cérémonie d’investiture du chef de l’Etat, elle, est attendue quelques jours plus tard – sans doute le 8 mai.

Bayrou : « Je suis une solution »

Au lendemain d’une élection présidentielle sans enthousiasme et marquée du sceau de la défiance envers les pouvoirs publics, Emmanuel Macron sait, en tout cas, que le prochain locataire de Matignon devra incarner sa volonté de recoudre un pays divisé, où l’extrême droite pèse 41,46 % des voix au second tour de l’élection présidentielle. « Dans les quartiers les plus pauvres, que ce soit dans les villes ou la ruralité, nous devons vraiment recréer les conditions d’une réelle et effective égalité des chances », a-t-il jugé à Cergy, mercredi. « Le seul moyen », selon lui, de conjurer le « sentiment d’abandon » de leurs habitants.

Emmanuel Macron, élu clairement mais sans élan, devra tenir compte de cette nouvelle donne politique

Cette exigence plaide en faveur de la nomination d’une figure consensuelle et rassembleuse, estiment de nombreux macronistes. Celle d’une personnalité capable d’appliquer la « méthode nouvelle » souhaitée par le chef de l’Etat, basée sur l’écoute des citoyens et la concertation avec les corps intermédiaires. Un profil de vieux sage qui fait emerger à nouveau des noms déjà évoqués durant le précédent quinquennat, comme celui du président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, du ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, ou du président du MoDem, François Bayrou.

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Le Figaro

Pourquoi dit-on un «cheval» mais des «chevaux»?

Maguelonne de Gestas

Les enfants sont systématiquement repris quand ils disent«les chevals». Mais ont-ils vraiment tort?

La prochaine fois que votre enfant vous dira «ils sont beaux les chevals!», attendez un peu avant de le reprendre. Car aussi surprenant que cela puisse paraître, il ne commet pas tout à fait une erreur de français. Simplement, il ne vit pas dans le bon siècle! Le mot «cheval» au pluriel s’est longtemps écrit... «chevals». Revenons sur son histoire, grâce à Julien Soulié dans Les pourquoi du français, 100 questions (légitimes) que vous vous posez sur la langue française (First, 2022).

Remontons au XIIe siècle. À cette époque, on disait «un cheval»... et des chevals, qui se prononçait «tchevals». Mais entre le VIIe et le IXe siècles, le «devant une consonne s’est transformé en u. Chevals est donc devenu chevaus, que l’on prononçait tchevaous. Un mot qui semble bien éloigné de celui que nous disons aujourd’hui! Mais attendez encore un peu, il n’a pas fini de nous surprendre... Car il évolue une nouvelle fois, toujours à la même époque, en devenant chevax. Cette nouvelle orthographe apparaît par accident. Au XIIe siècle, les copistes, que l’auteur présente comme les «pionniers du langage SMS», utilisaient un signe abréviatif en forme de croix pour noter la terminaison «-us». On commença donc à écrire chevax dans les manuscrits.

Un accident

Comment sommes-nous donc passés de chevax à chevaux ? Il nous faut une nouvelle fois remonter à l’ancien français, où l’on prononçait chevao pour «cheval» et chevaos pour «chevaux». On se mit alors à rétablir dans le mot le u et même parfois le l: cela donnait chevaux ou chevaulx. C’est d’ailleurs chevaulx qui a donné le pluriel vieilli de ail, devenu: des aulx.

Après ces quelques pérégrinations, nous voici au XVIe siècle, qui voit les chevaux se prononcer (enfin!): chevô. Cette évolution phonético-graphique, comme on le voit pour les noms en -al, explique un grand nombre de nos pluriels français en x, relate Julien Soulié. Castellum est devenu chastel, puis chateaux ; capillum a donné un cheveu, des cheveux, et tripalium, un travail, des travaux.

Qu’en est-il des noms en -al dont le pluriel est -s, comme «chacals», «carnavals», «festivals», et «régals»? «La plupart d’entre eux sont apparus en français après la vocalisation du l». Certains font exceptions à la règle: le pluriel de pal, pieu, outil en fer, est devenu paux puis pals, pour éviter la confusion avec «peaux».

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L'Humanité

Avec Perseverance, écoutez les premiers sons venus de Mars !

Actu

Le microphone du rover de la Nasa a révélé ses données. Résultat : la planète rouge est plutôt calme. Les chercheurs y ont toutefois décelé des ondes sonores aux propriétés bien étranges.

Marine Cygler

Dès le 19 février 2021, c’est-à-dire dès le lendemain de son arrivée sur Mars, le rover Perseverance a enregistré des sons. Des sons extraterrestres donc. Et au moment où la mission fêtait sa première année sur la planète rouge, c’étaient en tout cinq heures d’enregistrement de l’environnement sonore martien qui avaient été captées. Ces enregistrements sont disponibles sur différents sites Internet afin que tout le monde puisse – enfin – assouvir sa curiosité et entendre Mars de ses propres oreilles. L’expérience est vertigineuse, même si, hormis le vent, Mars est très calme. Une équipe internationale a publié, le 1er avril dernier, une analyse de ces sons audibles par l’oreille humaine dans la prestigieuse revue anglaise « Nature ».

Comment décrire le paysage sonore de Mars ? Il s’agit de sons qui se situent entre 20 Hz et 20 kHz. Mais tout est si calme, si silencieux dans le cratère Jezero, où le rover évolue, que les chercheurs ont parfois cru que le microphone de SuperCam était tombé en panne. C’est l’anecdote révélée par le Centre national d’études spatiales (Cnes) en tout cas. Reste qu’entendre Mars est une prouesse relevée par Perseverance grâce à l’instrument franco-américain SuperCam. Pour faire simple, SuperCam est les yeux et les oreilles de Perseverance. Son microphone scientifique a pu capter les sons naturels de la planète rouge comme le vent mais aussi d’autres sons. Par exemple, il a enregistré le 1er mai le son des pales du petit hélicoptère Ingenuity alors que celui-ci volait pour la quatrième fois (lire encadré). Il a capté aussi les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches.

En comparant la propagation sur Mars de ces sons avec celle, parfaitement connue, de ces mêmes sons sur Terre, les scientifiques ont pu calculer la vitesse du son sur Mars : elle est de 240 m/s (m/s signifie mètre par seconde), contre 340 m/s sur Terre et 1 480 m/s dans l’eau. Un résultat qui n’étonne pas les spécialistes. Dans la mesure où la composition de l’atmosphère martienne, très riche en CO2 et avec une pression extrêmement faible, est bien différente de celle de la Terre, ils s’attendaient à ce que les ondes sonores se comportent différemment.

Une drôle de conversation

En revanche, ce qui est très surprenant, c’est que les sons ne voyagent pas tous à la même vitesse. Les sons aigus vont plus vite (250 m/s) que les sons plus graves (240 m/s pour des fréquences en dessous de 240 Hz). Théoriquement, un humain sur Mars entendrait les sons aigus puis en décalage les sons graves. Très, très étrange. Enfin, dernière bizarrerie : en décryptant avec précision le paysage sonore de Mars grâce aux quelques heures d’enregistrement disponibles, les scientifiques se sont rendu compte que l’atmosphère était très turbulente. Un microphone rapporte bien plus que du son… Voici une leçon martienne.

Ingenuity ne s’arrête plus de voler

C’est l’une des très bonnes surprises de la mission de la Nasa « Mars 2020 » : le petit drone hélicoptère Ingenuity n’en finit plus de dépasser les espérances de ses concepteurs. Le Jet Propulsion Laboratory de la Nasa a annoncé le 15 mars dernier que le petit drone hélicoptère, qui avait été conçu pour n’effectuer pas plus de 5 vols expérimentaux, pourrait poursuivre ses vols au moins jusqu’en septembre 2022. Ce 15 mars, il en avait déjà effectué 24 ! Petit bijou de technologie de 49 cm et de 1,8 kg, Ingenuity est arrivé sur Mars accroché sur le « ventre » du rover Perseverance, duquel il s’est ensuite détaché. Commandé depuis la Terre avec un relais par Perseverance, il possède deux hélices qui tournent en sens contraires entre 2 400 et 2 900 tours par minute, une vitesse dix fois supérieure à celle des pales d’un hélicoptère sur Terre. Son défi initial : décoller du sol martien, ce qui n’était a priori pas une mince affaire à cause des caractéristiques particulières de l’atmosphère de la planète, cent fois moins dense que l’atmosphère terrestre.

Il y a tout juste un an, le 19 avril 2021, Ingenuity a réalisé son premier décollage historique, un vol stationnaire à 3 mètres du sol durant 40 secondes. Depuis il enchaîne les vols de plus en plus compliqués et audacieux : sa 23e excursion, par exemple, a duré 129,1 secondes pendant lesquelles il a parcouru 358 mètres. Rendez-vous en septembre pour un nouveau bilan de l’infatigable petit hélicoptère !

À la recherche de la vie extraterrestre

Après un voyage de sept mois dans l’espace, le rover Perseverance a réussi son amarsissage le 18 février dernier dans le cratère Jezero. Avec ses 45 kilomètres de diamètre, cet ancien delta de rivière qui débouchait dans un lac il y a 3,5 milliards d’années est la localisation qui offrait à la fois la possibilité d’y faire atterrir un rover d’exploration et de récolter des échantillons provenant de roches et de minéraux très variés, en particulier des carbonates, qui peuvent préserver des traces fossiles de vie ancienne. Pourquoi suspecte-t-on la possibilité d’une vie martienne ? Parce que l’exploration de la planète rouge par le rover Curiosity a accumulé les indices en sa faveur. Il y a 4 milliards d’années environ, Mars avait une atmosphère dense, de l’eau liquide et un champ magnétique à grande échelle, mais aussi des éléments chimiques de base (du carbone, de l’hydrogène, de l’azote, de l’oxygène, du phosphore et du soufre) et des réserves d’énergie pour que des réactions chimiques puissent se produire. Or, sur Terre, des conditions semblables ont permis à la même période l’émergence de la vie. Grâce à Perseverance, des échantillons martiens seront rapportés sur Terre pour la première fois. Il faudra attendre le début des années 2030 pour obtenir ces précieuses roches, c’est-à-dire le retour des missions qui récupéreront les échantillons. Mais l’attente en vaut la peine, car les échantillons seront utilisés par plusieurs générations de chercheurs qui pourront effectuer des analyses plus précises qu’avec les instruments embarqués.

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Valeurs Actuelles

[Bigot] L’énarque terminal

Alors que la guerre est à nos portes, le décret qui supprime le corps diplomatique, faisant de la France le seul grand pays sans diplomates professionnels, a été pris en catimini, entre les deux tours, pendant le week-end pascal. En tout, ce sont une vingtaine d’inspections générales et de grands corps de contrôle qu’Emmanuel Macron entendait supprimer ; finalement, seuls les conseillers d’État et les magistrats de la Cour des comptes (protégés par la Constitution) échapperont à cette suppression.

Qu’est-ce qu’un grand corps de l’État ? C’est un groupe de hauts fonctionnaires spécialisés dans un métier, dotés d’une forte unité et jouissant d’un certain prestige. Pourquoi vouloir les supprimer ?

Les motifs d’une réforme

L’une des premières motivations de cette réforme était d’éviter que de trop grandes responsabilités soient confiées à de trop jeunes gens. Pour s’assurer de la maturité de leurs titulaires, il suffisait d’exiger plusieurs années de bons et loyaux services de la part des hauts fonctionnaires avant de leur permettre d’accéder à ces charges importantes… L’autre raison invoquée était l’élimination d’une rente dont auraient été titulaires les membres des grands corps. Argument ici encore spécieux, car tous les diplomates ne deviennent pas ambassadeurs. Troisième motif tout aussi faible, diversifier les profils des hauts fonctionnaires : il était déjà possible de nommer “au tour extérieur” des personnalités qualifiées.

Le quatrième motif était en fait le seul sérieux : pas d’esprit de corps sans corporatisme et pas de corporatisme sans conformisme ni réseautage. Arrêtons-nous un instant sur cet argument. La création de l’Ena, en 1945, visait déjà à sortir les corps de leur endogamie en les recrutant au terme d’une formation et d’un concours communs à tous les hauts fonctionnaires. Mais en créant l’Ena, le Conseil national de la Résistance s’est bien gardé de supprimer les grands corps qui avaient fait leurs preuves dans l’histoire… L’école devait seulement garantir que ses élèves seraient sélectionnés sur des critères de mérite et se sentiraient appartenir à l’ensemble de la fonction publique.

En réalité, le président Macron n’a pas seulement supprimé les grands corps, il a également supprimé l’Ena pour la remplacer par un Institut national du service public, plus ouvert à la diversité ( cf. la suppression des épreuves de culture générale et l’introduction de critères plus sociétaux de recrutement). On en arrive ainsi aux raisons officieuses de cette suppression.

Des motivations officieuses

La première raison inavouée est le populisme. La décision de supprimer l’Ena, prise au lendemain de la crise des “gilets jaunes”, est un os symbolique jeté à ceux qui ne seraient rien.

La deuxième raison cachée est de disposer d’une administration qui devra moins sa carrière à un classement ou au jugement de ses pairs qu’à celui du politique. Pour accéder à des postes prestigieux, il faudra plaire. La troisième raison est d’ailleurs de pouvoir plus facilement nommer des favoris. Pour renvoyer l’ascenseur ou remercier ceux qui financent une campagne, par exemple. La quatrième raison inavouable est aussi la plus essentielle : abaisser l’autorité de l’État, qui s’exprime dans la devise de l’Ena : Servir, sans s’asservir. Servir qui ? Personne. Servir quoi ? La République et la France. Sans s’asservir à qui ou à quoi ? À l’argent ou à l’étranger. En supprimant les grands corps et l’Ena, Emmanuel Macron applique l’idéologie du new public management pour lequel l’intérêt général n’est qu’un paravent. Et cette mentalité consacre la supériorité des méthodes privées sur les méthodes publiques.

L’autorité des hauts fonctionnaires n’est pas seulement morale, elle est aussi technique. Un diplomate, un inspecteur des Finances ou un préfet exercent de vrais métiers, avec leurs traditions, leurs savoir-faire, leurs mémoires, qui sont garants de l’efficacité et de la continuité de l’action de l’État. Prenons l’exemple de nos diplomates, qui font l’admiration du monde entier car ils sont (étaient) parmi les mieux formés et les plus compétents. En les nommant au sein du futur nouveau corps généraliste et indiscriminé de hauts fonctionnaires, « c’est un peu comme si l’on supprimait les médecins spécialistes, oncologues, chirurgiens du cœur ou gynécologues pour les remplacer par des médecins généralistes », écrit Arnaud Teyssier. Le prix de cette compétence, c’est l’indépendance d’esprit et de ton à l’égard du pouvoir, de l’étranger ou de l’argent. L’avantage de cette compétence, c’est une meilleure défense des Français.

Rarement un président avait porté un coup aussi violent à la République. L’ancien vice-président du Medef Denis Kessler avait vendu la mèche, en 2007 : « Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945 et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance. » Nous y sommes. Maintenant que la quinzaine de l’antifascisme est terminée vient le moment de la grande braderie. À la carapace administrative patiemment constituée par le travail des légistes royaux, renforcée par Bonaparte et par la République, rien ne devra se substituer. Sous prétexte de faire avancer la France au rythme de la mondialisation, il s’agira de la livrer nue aux puissances étrangères et aux puissances d’argent, c’est-à-dire à l’Union européenne.

* Guillaume Bigot est politologue et éditorialiste. Dernier ouvrage : “Populophobie, pourquoi il faut remplacer la classe dirigeante française” (Plon).

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L'Humanité

Sciences Alice sous la loupe de chercheuses

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Les deux autrices nous invitent à relire Alice au pays des merveilles avec des lunettes de naturaliste. Elles observent les métamorphoses d’Alice, qui peut passer de 25 cm à 2,75 m, et rapprochent ces transformations de celles de certains animaux. Le hibou petit-duc peut changer de forme en cas de danger, grossir en faisant la roue ou s’allonger en s’affinant. La pieuvre mimétique peut se donner l’allure d’une méduse, d’une crevette, etc. Un bon ami d’Alice est le chat du Cheshire au sourire permanent. Les muscles qui relèvent les coins des lèvres existent chez le chat, mais les vrais sourires s’observent chez les chimpanzés. Sont ainsi passés en revue tous les animaux accompagnant Alice, et les autrices observent chacun d’eux sous l’angle scientifique. De magnifiques gravures accompagnent leur récit.

sciences
Le Monde

Machine arrière

Plus de deux mois que Vladimir Poutine a lancé ses troupes à l’assaut d’un pays souverain, l’Ukraine, et déjà la guerre se nourrit de sa propre dynamique. L’annonce par le président des Etats-Unis, Joe Biden, jeudi 28 avril, d’une aide militaire massive de 20 milliards de dollars (18,9 milliards d’euros) en est la preuve. La montée en puissance est spectaculaire, après une première riposte centrée sur des sanctions contre la Russie, qui montrent leurs limites.

Le 24 février, après la stupeur initiale et la perspective d’un effondrement rapide des forces ukrainiennes, était venu le temps de la surprise. Celle-ci avait été alimentée à la fois par leur résilience et leur efficacité, et par les ratés inattendus d’un ennemi pourtant nettement supérieur en nombre et en matériel. Le fiasco de l’offensive sur Kiev, suivi d’une retraite piteuse et d’un redéploiement vers le Donbass, a révélé ensuite l’étendue des exactions imputées à une armée russe qui banalise le crime de guerre.

Dans la guerre en Ukraine, « l’échec stratégique de la Russie est déjà là »

La perspective d’une stabilisation du conflit, d’un cessez-le-feu, voire d’un armistice, est devenue alors illusoire. Côté ukrainien, le prix exorbitant déjà acquitté par les militaires et les civils fait que l’heure n’est plus aux concessions pour éviter le pire, mais à une victoire totalement impensable quelques semaines plus tôt, pour laquelle les armes lourdes occidentales sont indispensables.

Les revers humiliants essuyés par Moscou, à l’image du croiseur Moskva envoyé par le fond en mer Noire, interdisent en retour à Vladimir Poutine de réviser à la baisse ses objectifs. Aucun gain significatif ne lui permet aujourd’hui de mettre fin à l’« opération spéciale » en vantant une mission accomplie. Les déconvenues ne cessent au contraire d’hystériser une parole publique russe, au risque de justifier une escalade encore plus incontrôlable.

Les soutiens occidentaux de l’Ukraine sont pris dans cette spirale. Le cas de l’un des plus timorés, l’Allemagne, l’illustre spectaculairement. Fin janvier, Berlin se contentait de l’envoi de… 5 000 casques, s’attirant les sarcasmes des Ukrainiens. Le 26 avril, Berlin a accepté de fournir des chars antiaériens Gepard et, deux jours plus tard, le Bundestag a donné, à son tour, son feu vert à la livraison d’armes lourdes, à l’unisson des partenaires de l’Allemagne.

Washington n’a pas peu contribué au virage que constituent de tels approvisionnements réclamés par un pays qui se défend, initialement écartés pour éviter le piège de la cobelligérance. Les Etats-Unis, qui tentaient depuis plus d’une décennie de se désengager du théâtre européen pour se recentrer sur la rivalité avec la Chine, ont fait machine arrière. Ils se sont engagés massivement dans le soutien à Kiev, convaincus d’être enfin dans le sens de l’histoire après une succession de fiascos, en Afghanistan comme en Irak.

L’envoi de chars, lance-roquettes et canons à l’Ukraine, nouveau tournant dans la guerre

Solidaires, les Occidentaux ne parlent toutefois pas toujours de la même voix. Là où les Américains adoptent une rhétorique et des objectifs sans nuances, dont celui de cette « Russie affaiblie » énoncé par le secrétaire à la défense, Lloyd Austin, les Européens restent plus prudents.

Tensions sur le gaz, explosions suspectes en Transnistrie, une région séparatiste moldave, les métastases du conflit ne peuvent que les inquiéter. D’autant que la diplomatie, comme l’ont montré les bombardements de Kiev pendant la visite du secrétaire général des Nations unies, le 28 avril, se réduit pour l’heure à la prolongation de la guerre par d’autres moyens.

Guerre en Ukraine, en direct : « Crimes de guerre » à Boutcha, ce que l’on sait

Le Monde

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Le Figaro

Week-ends de mai : cinq idées pour s'évader loin des foules

Philippe Viguié-Desplaces

NOS CONSEILS - Les beaux jours arrivés, la tentation est grande de renouer avec des plaisirs simples. Au programme pour réveiller nos sens engourdis : escapades en forêt et flâneries dans des jardins d'exception, le tout en France.

Randonner sur les plus beaux sentiers de Provence

Les collines nappées d'oliveraies des Alpilles, les marais de Camargue ourlés de roselières où paradent les flamants roses, les ocres et les villages perchés du Luberon, le sommet pelé du mont Ventoux, les échancrures aux eaux émeraude des gorges du Verdon, les vertigineuses falaises blanches des calanques plongeant dans la mer, l'iconique montagne Sainte-Victoire ou la grotte de Sainte-Marie-Madeleine suspendue dans le massif de la Sainte-Baume… Le nec plus ultra des randonnées en Provence est réuni dans ce voyage d'un niveau accessible, en petit groupe ou privatisable. À réaliser au printemps ou à l'automne, quand les températures sont douces et que la garrigue exhale ses effluves de thym et de romarin.

Huwans (Tél. : 01 44 32 09 30). À partir de 1290€ par personne sur une base double pour 10 jours/9 nuits tout compris hors transports.

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Arpenter un nouveau jardin d'abbaye dans le Berry

Les moines n'avaient pas leur pareil pour trouver un emplacement de choix où élever une abbaye. Celle de Noirlac n'échappe pas à la règle. À 40 km au sud de Bourges, lovée dans la vallée du Cher, l'abbaye cistercienne du XIIe siècle abrite un centre culturel de rencontre riche en manifestations artistiques. On visite le bâti comme le bocage environnant, source d'une biodiversité exceptionnelle, avec guide dédié ou en totale liberté. Un nouveau jardin, vivaces simples et aromatiques, dessiné par Gilles Clément occupe désormais le cloître. Pour profiter de cet ensemble et en partager le calme absolu, deux gîtes ont été aménagés en face de l'abbaye, confortables mais sans luxe, esprit monacal oblige !

Abbaye de Noirlac (Tél. : 02 48 96 17 16). Gîte de 14 personnes : 7 jours, de 1200 à 1500€ (800€ le week-end) ; gîte de 6 personnes : 7 jours, de 500 à 650€ (300 à 350€ le week-end).

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Être hypnotisé par les arbres dans l'Eure

Avec son platane à feuilles d'érable, ses cèdres du Liban et ses ginkgo biloba, l'arboretum d'Harcourt, en Normandie, compte parmi les plus impressionnants jardins d'arbres de France. Sur 11 hectares répartis autour d'un château médiéval, ce sont plus de 500 espèces, pour beaucoup en fleur au printemps, qui sont à découvrir. Début mai, l'arboretum s'associe à la maître praticienne en hypnose ericksonienne Marie Lisel pour un parcours hypnotique. En reliant connaissances rationnelles et imaginaires, chacun accède à une exploration de soi-même et du domaine, une immersion au cœur de ces arbres centenaires. Une expérience spirituelle unique pour percevoir la nature environnante sous un jour nouveau.

Arboretum d'Harcourt (Tél. : 02 32 46 29 70). Balade sous hypnose le 8 mai, 8 € ; 5 € l'entrée avec possibilité de télécharger librement la séance d'hypnose durant toute la saison.

Notre hébergement coup de cœur : Au Vieux Cadran , à Harcourt (Tél. : 06 27 79 34 45) à 10 minutes à pied de l'arboretum. Chambres d'hôtes, salon de thé et boutique de créateurs locaux dans un jardin à l'anglaise. À partir de 80 € la nuit, petit déjeuner inclus.

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Prendre un bain d'art et de nature dans le Sancy

Terre verdoyante de volcans, lacs, panoramas spectaculaires et vallées préservées, le massif du Sancy, en Auvergne, se peuple chaque été, depuis 2007, d'une dizaine d'œuvres d'art conçues in situ de manière à sublimer les paysages qu'elles occupent. Au programme cette année : une forêt de cyanotypes sur tissu dans le bois de Play, un faux paratonnerre géant aux allures de pissenlit au pic Charlut, un chalet-monolithe où actionner une vingtaine de cloches à la Roche Nité, une « plongée » dans un miroir d'eau devant la cascade du bois de Chaux, des sculptures chantantes animées par le vent à Chastreix… 10 œuvres, 10 lieux et autant de bonnes raisons de s'interroger, par la culture, sur notre rapport à la nature.

Horizons « Arts-Nature » en Sancy. Du 18 juin au 18 septembre.

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Poser ses valises au domaine de Chaumont

Événement à Chaumont-sur-Loire avec l'ouverture en cette fin de printemps d'un hôtel « d'arts et de nature » aménagé dans les communs du célèbre château de la Loire. Le Bois des Chambres s'articule autour d'une vingtaine de suites avec jardin, de 19 chambres modulables, d'un restaurant et sa terrasse ouverte sur une pièce d'eau. Un lieu convivial, vert et arty, que ses concepteurs ont pensé comme le prolongement du Festival des Jardins et de la Saison d'art contemporain, les deux manifestations phares de ce printemps à Chaumont. On y voit une trentaine de jardins éphémères réalisés par des designers, des architectes, des paysagistes… Et une quinzaine d'œuvres d'art et d'installations, sur tout le domaine, réalisées par la fine fleur de l'art contemporain, emmenée par Miquel Barceló.

Domaine de Chaumont-sur-Loire (Tél. : 02 54 20 99 22). Festival international des Jardins, « Jardin idéal », du 21 avril au 6 novembre 2022. Le Bois des Chambres, de 120 à 290 € la nuit, réservations par téléphone ou en ligne auprès du domaine.

Week-ends en itinérance : quatre virées au goût de liberté

NOS CONSEILS - Envie de s'arrêter aux hasards des paysages et de laisser vagabonder ses pensées ? En side-car, en mobylette ou à vélo, découvrez nos échappées préférées.

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Le Monde

Mécanique infernale

Les autocraties se targuent d’être des régimes « efficaces », qualité qui leur serait propre. Evoquant la complexité des problèmes de l’époque, Vladimir Poutine range la démocratie libérale au rayon des modes de gouvernement « obsolètes ». Xi Jinping, lui, juge que le couple Parti communiste-« socialisme aux caractéristiques chinoises » serait supérieur à toutes les autres formes de gouvernance. Il n’empêche : on doit à l’un et à l’autre de ces dirigeants les plus grands désastres du moment.

Vladimir Poutine, le culte de la guerre

Même s’ils sont de proportion et de gravité différentes, la guerre en Ukraine et les confinements de masse décidés en Chine sont des produits de l’autocratie. Non pas que les démocraties n’aient pas provoqué leur part de catastrophes historiques : elles ont leur casier judiciaire. Mais la guerre d’agression en Ukraine et la politique chinoise du zéro Covid sont intimement liées à la nature des régimes en place à Moscou et à Pékin. Ou, plus précisément, ces drames sont le reflet des fantasmes de Poutine et de l’hubris de Xi Jinping – l’un et l’autre pratiquant un nationalisme agressif et étouffant toute vérité factuelle déplaisante.

A Moscou et à Pékin, les faits doivent se plier à la doctrine du chef. Si tel n’est pas le cas, on ne l’en informe pas, de peur de lui déplaire. C’est le théorème du despote aveuglé par lui-même. La censure règne. L’information ne circule pas ou mal. Enfin, entre la vérité et le mensonge, la frontière est effacée.

Cela pour dire que, dans cette « guerre des modèles » qui oppose autocraties et démocraties, ces dernières auraient quelques mérites à faire valoir si seulement l’autoflagellation n’était pas leur sport favori. Souvent donnée pour lente ou hésitante, la laborieuse et pagailleuse machinerie de la démocratie libérale n’a pas dit son dernier mot – même si elle ne forme pas, hélas, l’horizon indépassable des régimes politiques comme on le pensait à la fin du siècle dernier.

La guerre en Ukraine entre dans son troisième mois. Dans l’esprit de Poutine, que son entourage n’a pas osé contredire, cette campagne ne devait pas dépasser deux à trois semaines. Aux mains de « nazis » dégénérés, l’Etat, à Kiev, allait vite s’effondrer, cependant que la foule accueillerait avec des roses, de la vodka et des grains de riz les convois de blindés descendus de la sainte mère Russie. Une « opération Crimée » (annexée par Moscou en 2014) en plus grand.

« Au moment où Poutine s’enfonce dans son propre piège en Ukraine, Xi Jinping s’enlise dans une guerre anti-Covid »

Il y a des dizaines de milliers de morts et des destructions comme l’Europe n’en a pas connues depuis la seconde guerre mondiale. Face à la sauvagerie de l’agression russe, il y a la résistance d’un peuple et d’une armée soutenus par un « bloc occidental » revivifié quand on le disait moribond. Tout était faux dans la représentation qu’avait Poutine de l’Ukraine de Volodymyr Zelensky et dans l’idée qu’il se faisait de l’Occident. Mais aucun contre-pouvoir institutionnel n’existait à Moscou pour le dire au « chef » et encore moins de presse indépendante pour en avertir les Russes. La guerre n’a fait qu’exacerber cette mécanique infernale : le régime poutinien est plus dictatorial aujourd’hui qu’il ne l’était hier – ce qui annonce d’autres catastrophes.

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Le Monde

Casse-tête

Les pieds dans le sable et l’ordinateur sur les genoux, ou sur la table du bar face à la plage. Le travail, cette torture infligée à Adam et Eve par un Dieu courroucé, peut-il s’accommoder de liberté et de loisir ? Brian Chesky en est persuadé. Le patron d’Airbnb a envoyé à ses 6 000 employés, jeudi 28 avril au soir, un mail qui pourrait bien changer leur vie.

Persuadé que la crise sanitaire ouvre une nouvelle ère en matière d’organisation du travail, il propose que tous les employés de l’entreprise puissent travailler d’où ils veulent. Désormais, chacun pourra choisir de travailler chez lui ou au bureau, s’installer dans n’importe quel endroit de son pays sans que son salaire change, ou n’importe où dans le monde. Pour compenser cette liberté absolue, des réunions d’une semaine seront organisées chaque trimestre.

Du présentiel au distanciel, la révolution silencieuse du travail

Airbnb n’est pas la seule société, notamment dans le numérique, à s’organiser ainsi. Elle n’a, à vrai dire, pas beaucoup le choix. L’informaticien est une denrée rare, et s’il a décidé de tenir ses réunions Zoom depuis son bungalow de Phuket, en Thaïlande, ou sur les Ramblas de Barcelone, il sera difficile de l’en dissuader. Toutes les entreprises du secteur se sont adaptées à cette nouvelle donne. La firme californienne y est d’autant plus sensible que plus de 20 % des locations qu’elle organise sont désormais de plus d’un mois et destinées à des télétravailleurs. C’est ce qui lui a permis de traverser la crise sanitaire dans de bien meilleures dispositions que les hôtels traditionnels.

Peu de compagnies de cette taille sont allées aussi loin dans la liberté accordée à leurs salariés. « Il y a vingt ans, les entreprises de la Silicon Valley ont popularisé les bureaux ouverts et accueillants, qui ont été ensuite adoptés par toutes les entreprises, assure Brian Chesky. Aujourd’hui, les start-up se convertissent au travail à distance et à la flexibilité. Ce sera le mode de travail prédominant dans les dix ans qui viennent. »

Mais peut-on marier aussi facilement la flexibilité du travail à distance et le maintien d’un collectif dans l’entreprise, l’efficacité froide des réunions Zoom et la convivialité du café du matin entre collègues ? Choisir son lieu d’habitation ou de séjour sans contrainte peut résoudre bien des casse-tête pour trouver du travail, faire des économies et concilier vie privée et professionnelle.

Covid-19 : le retour total au bureau s’éloigne encore

Cette évolution porte en germe une redéfinition profonde du travail, de la vie en société, et la destruction des structures collectives, souvent liées à l’entreprise. Les loisirs sont déjà largement à domicile, avec la télévision, la musique ou le sport ; les services publics se dématérialisent, même le médecin. Et maintenant le bureau. Par quoi seront-ils remplacés pour recréer du vivre-ensemble ? La liberté n’est jamais loin de la solitude. Et la solitude, du mal-être.

L'Humanité

Avis aux amateurs : il sera difficile d'écouter un concert sur Mars !

Le robot Perseverance, qui arpente la planète rouge depuis un an, vient de livrer un premier paysage acoustique pour le moins déroutant.

Anna Musso

À peine après avoir atterri sur Mars, il y a un an, le robot de la Nasa Perseverance nous faisait parvenir le premier son de cette planète à des fréquences audibles par l’oreille humaine, grâce à l’instrument français SuperCam. Une prouesse que de précédentes missions avaient tentée sans succès.

Mars. L’œil du rover Perseverance, c’est de la super came !

Une équipe internationale dirigée par un chercheur de l’université Toulouse III Paul-Sabatier a publié une analyse de ces sons dans la revue Nature, le 1er avril. Premier constat, la vitesse du son est plus faible sur Mars que sur Terre : 240 mètres par seconde, contre 340 sur notre planète. Rien d’anormal au regard de la composition de l’atmosphère martienne (96 % de CO2, contre 0,004 % sur Terre) et de sa très faible pression (170 fois plus faible que sur Terre).

Deux vitesses du son

Le deuxième constat est plus déroutant : sur Mars, il paraît difficile, voire impossible de discuter ou d’écouter un concert ! Pourtant, l’ambiance sonore de la planète rouge est plutôt très calme, si calme que les scientifiques ont plusieurs fois cru que le microphone ne fonctionnait plus, mais, à la surprise générale, il existe sur Mars deux vitesses du son : une pour les aigus et une pour les graves !

Michel Viso, exobiologiste : « Je ne pense pas qu’il soit possible de coloniser Mars »

C’est en analysant les sons générés par le rover lui-même, précisément les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches (aigus) ou les vols de l’hélicoptère Ingenuity (graves), que les scientifiques se sont aperçus de ce paysage acoustique étonnant. Un sacré décalage « qui rendrait difficile une conversation entre deux personnes séparées de 5 mètres », précise le CNRS.

Vous pouvez écouter le bruit qu’il y a sur Mars ci-dessous en suivant ce lien sur le Soundcloud de la Nasa. Mais on vous prévient, il faut bien tendre l'oreille !

Passionné.e d'astrophysique ? Cette sélection est faite pour vous :

sciencesastronomieplanète marsNasa
Valeurs Actuelles

Entre mains tendues et ressentiments personnels, le casse-tête du camp national pour les législatives

À l’étage du pavillon d’Armenonville, faste lieu de réception du bois de Boulogne à deux pas de la porte Maillot, Marine Le Pen ne déroge pas à ses habitudes. Elle est là, assise sur un canapé couleur cyan, tirant sur sa cigarette électronique. Autour d’elle, son cercle proche : sa sœur Marie-Caroline et le mari de cette dernière, Philippe Olivier, les “technos” de l’ombre Jean-Philippe Tanguy et Renaud Labaye, ses conseillers de toujours David Rachline et Sébastien Chenu. C’est ensemble qu’ils ont commencé la campagne, c’est ensemble qu’ils la terminent.

Les yeux rivés sur TF1 – « la chaîne qui nous place le plus haut dans les estimations », nous souffle-t-on -, Marine Le Pen assiste à l’annonce de résultats dont elle connaît déjà la teneur depuis plusieurs minutes. Elle sait qu’elle a, pour la troisième fois, échoué dans sa course à l’Élysée. La candidate malheureuse sait aussi qu’avec 41,46 % des suffrages exprimés, elle vient de réaliser le meilleur score de l’histoire de son parti. « Pas de regret, résume Tanguy. Il nous aura manqué du temps, mais je crois qu’on a réussi à faire une campagne propre, sans gros ratés. »

Le discours de défaite est déjà sur la table. Avant de monter sur scène devant une centaine de militants et deux fois plus de journalistes, elle décroche son téléphone, le temps d’une conversation succincte avec Emmanuel Macron. Les félicitations d’usage, rien de plus. Devant son pupitre, Marine Le Pen se félicite d’une « éclatante victoire » mais pense déjà et surtout à l’après : « La partie n’est pas tout à fait jouée. Nous lançons ce soir la grande bataille des législatives. Je mènerai cette bataille aux côtés de Jordan Bardella, avec tous ceux qui ont la nation chevillée au cœur. »

Sa performance historique semble déjà loin des préoccupations marinistes. Cap sur les élections législatives. Ou, pour reprendre l’expression chère à Jean-Luc Mélenchon, le “troisième tour”. Mais là où La France insoumise tente d’imposer une cohabitation au chef de l’État, le Rassemblement national (RN) assume son statut d’opposant. Les stratèges du parti savent pertinemment qu’ils n’auront pas la majorité à l’Assemblée nationale, mais ils veulent peser au maximum. « Il ne faut pas prendre les Français pour des idiots, souffle Thierry Mariani. Notre but, maintenant, c’est de freiner Macron pour éviter de lui donner les pleins pouvoirs. » L’euro député en profite pour fustiger Jean-Luc Mélenchon : « Ce soir, il porte une très lourde responsabilité. Pendant cinq ans, il a expliqué qu’il était le premier opposant. Entre ces deux tours, il a été le premier collabo. » Le scénario de l’insoumis à Matignon, Philippe Olivier n’y croit pas : « Il ignore les règles électorales. Avec le système majoritaire, de manière mécanique, le président sortant a une majorité quoi qu’il arrive. »

Un tandem Bardella/Le Pen renforcé ?

La lourde tâche que sont les législatives est préparée depuis plusieurs mois au RN. Président par intérim du parti, Jordan Bardella est voué à jouer un rôle central dans le futur dispositif. Pour le besoin des législatives, le natif de Drancy devrait d’ailleurs troquer sa morne Seine-Saint-Denis pour être investi sur la terre plus accueillante du Var, sa 4e circonscription et sa cité de Saint-Tropez. Un département où Marine Le Pen est arrivée en tête lors du second tour, avec 55,1 % des voix.

L’organisation de ce tandem Bardella-Le Pen, qui a fait ses preuves durant la campagne de la présidentielle, reste à définir. L’hypothèse de voir la candidate laisser définitivement la présidence du parti à son jeune successeur pour se concentrer sur la gestion d’un futur groupe parlementaire est avancée en interne. La composition exacte de celui-ci n’est pas non plus arrêtée. Il y a encore quelques jours, les cadres du RN assuraient que le parti présenterait bien 577 candidats dans autant de circonscriptions. Dimanche, Jordan Bardella a ouvert la porte aux « gens issus de l’extérieur du RN, qui seront amenés à bénéficier de notre soutien ».

Comprenez des membres de Reconquête !, de Debout la France et d’ailleurs. Les profils de Guillaume Peltier et de Stanislas Rigault sont particulièrement appréciés en interne. À l’inverse, les “transfuges”, ceux qui ont rejoint Éric Zemmour en début d’année, ne seront pas reçus avec de grands sourires. « Pour ceux qui sont partis, c’est un aller sans retour », prévenait Marine Le Pen, en privé, début février. Ce casse-tête-là ne devrait pas avoir lieu : les “infréquentables” Stéphane Ravier, Jérôme Rivière, Gilbert Collard et Nicolas Bay, déjà pris par d’autres mandats, ne seront vraisemblablement pas au rendez-vous des législatives.

Certains au Rassemblement national militent également pour tendre la main à la « frange bonapartiste » des Républicains. « LR est en fin de vie, souffle un cadre. Vous pensez que les Morano, Ciotti, Wauquiez, Bellamy vont rester éternellement dans un parti qui fait 3 % ? Le vrai accord “win-win” pour nous, il est là. Ils ont le maillage territorial, on a la force électorale. Mais ça n’arrivera jamais. »

L’appel au rassemblement d’Éric Zemmour

Reste donc Reconquête !, perçu comme un partenaire de négociation naturel à l’approche du scrutin. Du moins, sur le papier. Depuis sa défaite du 10 avril, Éric Zemmour multiplie les appels du pied. Le soir même, le candidat faisait un premier pas en avant en appelant à voter pour Marine Le Pen, sans même avoir posé une seule condition. Agréablement surprise, la candidate l’avait d’ailleurs remercié lors d’un bref échange téléphonique, le lendemain.

Après une semaine de repos et plusieurs réunions stratégiques, le président de Reconquête ! a décidé de « tendre la main au Rassemblement national, aux Républicains qui refusent le macronisme et à Debout la France » pour se rassembler au sein de l’Hémicycle. Dans une tribune publiée dans le Figaro, les vice-présidents exécutifs ont appelé à une « grande coalition des droites et des patriotes » lors du prochain scrutin face au « grand bloc macroniste » et au « grand bloc islamo-gauchiste » mené par Jean-Luc Mélenchon dans sa quête d’une majorité insoumise. « Il serait illusoire de penser que cette majorité puisse être atteinte sans alliances. Aucun parti ne peut espérer l’obtenir seul et les autres l’ont bien compris », ajoutent Marion Maréchal, Guillaume Peltier et Nicolas Bay. « Mais les candidats Reconquête ! accepteront-ils d’avoir l’étiquette RN ? », interroge Nicolas Meizonnet, député du parti à la flamme dans le Gard. Qui oublie que, lors des élections municipales en 2020, même Louis Aliot n’avait pas souhaité afficher le logo du parti sur ses affiches de campagne à Perpignan…

Pas de majorité, mais un groupe fort à l’assemblée ?

La semaine dernière, l’entourage d’Éric Zemmour s’est penché sur la carte électorale du premier tour de la présidentielle et en a tiré l’analyse suivante : seule, Marine Le Pen arrive en tête dans 179 circonscriptions ; en cumulant son score avec celui d’Éric Zemmour, les candidats communs RN-Reconquête ! arriveraient en tête dans 379 circonscriptions. « Si on s’allie, nous pouvons espérer 150 députés, mais si elle refuse, nous en aurons seulement 35 pour les deux partis », défend un cadre zemmourien.

En pleine soirée du second tour, Guillaume Peltier a sorti d’autres chiffres de sa besace dans le Parisien : « À quelques semaines du troisième tour des élections législatives, la coalition organisée autour d’Emmanuel Macron, c’est 11 300 000 voix. La coalition organisée autour de Jean-Luc Mélenchon, c’est 11 200 000 voix. Et la coalition que nous appelons de nos vœux, additionnant les forces de Marine Le Pen, d’Éric Zemmour, de Nicolas Dupont-Aignan et des Républicains sincères qui refusent la soumission au macronisme, c’est 12 540 000 voix. » L’objectif : empêcher les divisions pour éviter une majorité de godillots pour Emmanuel Macron ou une cohabitation avec Jean-Luc Mélenchon.

Le parti est aussi en quête de financement. Pour le RN, l’enjeu est tout autant politique qu’économique. Au titre du financement public des partis politiques, chaque voix aux législatives rapporte 1,42 euro par an pendant cinq ans et un député élu plus de 37 000 euros. Endetté de près de 20 millions d’euros, le parti doit donc présenter le plus de candidats possible. Pour plusieurs cadres de Reconquête !, cette coalition n’ira pas au bout. « Marine Le Pen n’acceptera jamais, son objectif, désormais, c’est de nous achever », déplore l’un d’eux.

Symbole d’une relation conflictuelle entre les deux clans du camp national, où l’on a du mal à dissimuler les res-sentiments, l’entourage de Marine Le Pen retenait peu ou prou les mêmes griefs à l’endroit d’Éric Zemmour lorsque ce dernier caracolait dans les sondages à l’automne. Difficile d’apparaître désormais comme des frères d’armes patriotes après s’être tapés dessus, par médias interposés, des mois durant. « Elle, c’est les chats, moi, c’est les livres », lâchait Éric Zemmour, goguenard, en novembre dernier. Une sortie jugée indécente par Marine Le Pen et son entourage. L’ambiance “cour de récréation” était lancée. Quelques semaines plus tard, la candidate réplique : elle affirme, sans broncher, qu’il y a « quelques nazis » dans les équipes d’Éric Zemmour. L’attaque continue encore aujourd’hui de crisper certains cadres de Reconquête !, qui accusent la candidate du RN d’avoir repris à son compte un vocabulaire que ne renieraient pas leurs adversaires communs venus de la gauche.

Le sprint final de la campagne enclenché, les piques et attitudes puériles ont cessé. Les esprits se sont apaisés. Un temps. Deux jours avant le premier tour, Marine Le Pen expliquait même ne pas avoir « d’esprit de revanche ». Dimanche soir, pourtant, il y avait comme un parfum de rancœur dans l’air du bois de Boulogne. Dans l’une de ces saillies dont il a le secret, Philippe Olivier ne s’est pas gêné pour répondre une nouvelle fois à Éric Zemmour, qui, lors son allocution, a raillé le nom Le Pen, frappé pour la huitième fois par la défaite : « Il y a un certain journaliste qui a voulu nous apprendre à faire de la politique. Je crois qu’on lui a montré qu’on savait encore comment faire. » L’union sacrée attendra.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Monde

SANS TITRE

Live animé par Anne Guillard et Laura Motet

  • Les forces russes, qui intensifient depuis deux semaines leur offensive sur le Donbass, ont annoncé, mercredi, avoir effectué des frappes aériennes sur 59 cibles ukrainiennes. En parallèle, l’armée ukrainienne a reconnu de menues avancées russes dans la région de Kharkiv (où trois personnes ont péri et quinze ont été blessées dans des bombardements), dans le Nord, et dans le Donbass, dans l’Est.
  • A Marioupol, le commandant de la 36e brigade des marines a lancé un nouvel appel à l’aide, affirmant que se trouvaient avec lui, barricadés dans le complexe métallurgique Azovstal, six cents soldats blessés et des centaines de civils. A Kherson, ville occupée depuis le début de l’invasion, des manifestations ont été dispersées sans ménagement.
  • Vladimir Poutine a de nouveau mis en garde contre toute intervention extérieure, promettant une riposte « rapide et foudroyante ». Moscou s’efforce en attendant de cibler l’aide militaire occidentale, ainsi que les ponts et voies ferrées en Ukraine servant à l’acheminer.
  • Le Royaume-Uni a appelé, mercredi, les alliés de l’Ukraine à faire preuve de « courage » en augmentant leur aide militaire, arguant que la guerre en Ukraine était « notre guerre » et la victoire de Kiev un « impératif stratégique pour nous tous ».
  • L’Union européenne a accusé la Russie de « chantage » après que celle-ci a cessé la livraison de gaz à la Pologne et à la Bulgarie.
  • Antonio Guterres arrive, jeudi, en Ukraine en provenance de Moscou, où il a plaidé auprès de M. Poutine pour un cessez-le-feu. Le secrétaire général de l’ONU s’est également dit « préoccupé par les rapports répétés faisant état de possibles crimes de guerre », jugeant qu’ils « requièrent une enquête indépendante ».
  • Les députés canadiens ont adopté une motion condamnant les « actes de génocide contre le peuple ukrainien » menés par la Russie et affirmant qu’il existe « des preuves claires et abondantes de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité systématiques et massifs ».

Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine

Décryptages. Transnistrie : pourquoi la guerre en Ukraine suscite l’inquiétude pour ce territoire de Moldavie

Tribune. « Transformer les crises successives en opportunités pour l’Europe »

Décryptages. L’envoi d’armes lourdes à l’Ukraine, un nouveau tournant dans la guerre

Analyse. Avec la guerre en Ukraine, l’olympisme oscille entre realpolitik et hypocrisie

Décryptages. Guerre en Ukraine : comment réagirait la France si la Russie cessait de livrer du gaz ?

Rencontre. Ludmila Oulitskaïa, écrivaine russe : « Et, finalement, oui, Poutine peut annuler l’histoire et en fabriquer une autre »

Cartes. Jour après jour, la guerre en Ukraine en cartes

Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.

« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment Le Monde gère les contributions dans les suivis en direct

L'Humanité

Génétique : comment les scientifiques ont percé les derniers secrets de notre ADN

Actu

Il y a vingt ans, 92 % du génome humain était décodé. Un consortium d’une centaine de chercheurs a réussi à compléter les 8 % restants. Une avancée cruciale, porteuse d’espoir pour la médecine.

Anna Musso

L’un des plus complexes et gigantesques puzzles au monde vient d’être reconstitué. Ses dernières pièces ont été trouvées et assemblées : désormais, le génome humain est complet.

Il y a vingt ans, un projet impliquant des dizaines de scientifiques de six pays, et doté d’un budget de trois milliards de dollars, était parvenu à décoder 92 % de notre matériel génétique après plusieurs années d’efforts, établissant la première cartographie de l’ADN humain (acide désoxyribonucléique).

Aujourd’hui, grâce à de nouvelles techniques de décryptage rendant le travail de séquençage plus rapide, plus précis et moins cher, une équipe internationale de plus d’une centaine de chercheurs, baptisée Consortium Telomere-to-Telomere (T2T), est parvenue à compléter les 8 % restants.

« Le grand manuscrit de la vie »

Jusqu’à présent, on ignorait les informations détenues dans ces pièces manquantes du génome. Or, cette partie est « très importante », estime Evan Eichler, médecin à l’université de Californie, à Santa Cruz, qui a contribué à la découverte, publiée le 31 mars dans diverses revues, dont Science.

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

« Dorénavant, nous avons accès à des chapitres du grand manuscrit de la vie qui n’ont jamais été lus auparavant », s’enthousiasme le chercheur. « Cette incroyable réussite scientifique offre la première vue d’ensemble de notre empreinte génétique », souligne Eric Green, le directeur de l’Institut national de recherche sur le génome humain aux États-Unis. Selon les scientifiques, cette cartographie devrait permettre de mieux comprendre notre évolution, tout en rendant possibles des découvertes médicales.

Toute l’information génétique en 4 lettres

Le génome, qui permet le développement, le fonctionnement et la reproduction des êtres humains, comprend 3,1 milliards de paires de bases. Parmi elles, les scientifiques de T2T en ont séquencé 225 millions qui n’avaient pas été identifiées ou même localisées. Les bases forment un enchaînement de quatre lettres (A, T, C ou G), qui contient toute l’information génétique.

Les chercheurs se sont intéressés à ces séquences répétitives que les technologies ne permettaient pas jusqu’ici de décoder. «Il y a vingt ans, rapporte le biologiste Jean Weissenbach, médaille d’or 2008 du CNRS, nous considérions ceci comme du détail, c’était avant tout de l’ADN répétitif, qui ne devait pas réserver de grosses surprises, or ce n’est pas tout à fait le cas. »

Génome humain : les 8% qui changent tout

« Un tour de force expérimental et informatique »

Au cours de la dernière décennie, de nouvelles techniques de séquençage ont vu le jour. La première, développée par l’entreprise britannique Oxford Nanopore Technologies, permet de lire jusqu’à un million de lettres d’ADN en une seule fois avec un taux d’erreur de seulement 5 %. La seconde, élaborée par la société américaine Pacific Biosciences, lit d’un seul bloc 20 000 lettres avec une grande précision.

En combinant les deux, les chercheurs ont réussi à mettre en ordre les bases de l’ADN comme jamais. « Ce travail est un véritable tour de force expérimental et informatique, se réjouit Jean Weissenbach. Il va permettre de répondre à certaines questions qui sont à l’origine du projet, mais il va générer beaucoup d’interrogations, ce qui est toujours excitant en science… »

La diversité de l’espèce humaine

Ce nouveau séquençage ne présente pas de lacunes contrairement au précédent. Mais le généticien Ting Wang, de la faculté de médecine de l’université de Washington à Saint-Louis, note qu’il « n’est pas encore tout à fait complet ». En effet, ces études ont été effectuées sur le génome d’une lignée cellulaire expérimentale fabriquée à partir d’une « môle hydatiforme », « une anomalie qui peut se produire lors de la formation de l’embryon, les cellules ne contenant alors qu’une copie de génome provenant d’un seul parent. Il n’y a donc aucune variation qui pourrait provenir du génome de l’autre parent », précise Jean Weissenbach.

Sciences. Pourquoi les odeurs nous mènent-elles par le bout du nez ?

C’est pourquoi le Consortium T2T s’est associé à Ting Wang et à ses collègues pour réaliser le séquençage du génome de 350 personnes d’origines diverses afin de décrire la diversité de l’espèce humaine. Ce projet, connu sous le nom de « pangénome », devrait livrer de premiers résultats cette année, selon Wang.

Mieux comprendre l’évolution de l’homme

Pourquoi de tels efforts ? Au-delà de la recherche, disposer d’une vue d’ensemble du génome pourrait permettre de mieux comprendre l’évolution de l’homme. « De très nombreuses expériences vont être imaginées pour essayer de mieux cerner l’éventuel rôle des séquences uniques (non répétées) comprises dans ces 8 % . On va essayer de savoir s’il pourrait y avoir des caractères génétiques associés, et, en particulier, des pathologies associées », explique Jean Weissenbach.

Les débouchés sont considérables pour la médecine. Par exemple, pour expliquer certaines maladies orphelines, apporter une meilleure compréhension du cancer, faire progresser la thérapie génique ou contribuer à l’avènement de la « médecine personnalisée ». De même que la carte a changé notre rapport au territoire, la cartographie de notre génome devrait modifier le regard sur notre corps, notre santé et nos pathologies.

sciencesgénétiquegénomeRecherche scientifique
Valeurs Actuelles

[Sondage exclusif] 70 % des Français de droite favorables à une alliance pour les élections législatives

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Zemmour : le jour d’après

Macron, l’échec de la lutte contre l’immigration

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Jérémy Cohen, la tragédie qui chamboule la campagne

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Réseaux sociaux, YouTube, Telegram : sur Internet, la razzia d’Éric Zemmour

Comment Éric Zemmour a réinventé l’art du meeting

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

L'Humanité

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

Actu

Selon une étude espagnole, vivre à proximité d’un parc ou d’un jardin réduirait le risque d’accident vasculaire cérébral ischémique. Au-delà des bienfaits que la présence d’un espace végétal procure, l’étude propose surtout une refonte forte des critères européens d’exposition aux polluants atmosphériques.

Jérémie Bazart

En France, chaque année, selon le ministère de la Santé et des Solidarités, plus de 140 000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Chez les femmes, qui vivent plus longtemps, l’AVC est même la première cause de décès, avant le cancer du sein.

Pollution de l’air et bruit

Mais quel est le rapport entre la survenue de cette pathologie et l’environnement ? Existe-t-il un lien entre les AVC et la présence d’un environnement plus vert à proximité du domicile ? C’est ce qu’ont souhaité savoir des chercheurs espagnols. Il y a quelques années, cette équipe de l’Hospital del Mar, à Barcelone, avait déjà apporté des preuves de l’existence d’une relation entre les agressions atmosphériques et sonores et le risque de subir un AVC. Tous ces facteurs, pollution de l’air et bruit, agissent comme des déclencheurs d’AVC selon les chercheurs. Cette fois, ils ont souhaité aller plus loin et confronter les données épidémiologiques à la présence d’espaces verts. Leurs résultats ont été publiés début mars dans la revue « Environment International » (1).

L’impact des niveaux de particules

L’étude a pris en compte des informations sur l’exposition à trois polluants chez plus de 3,5 millions de personnes ­sélectionnées parmi les 7,5 millions d’habitants de Catalogne âgés de plus de 18 ans, qui n’avaient pas subi d’accident vasculaire cérébral avant le début de l’étude (en 2017).

Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

Plus précisément, l’équipe a analysé l’impact des niveaux de particules liées à la circulation automobile : particules de moins de 2,5 microns, dioxyde d’azote (NO2) et particules de suie. Ils ont relié ce niveau au lieu de résidence de chacune des personnes étudiées. Le nombre et la densité des espaces verts dans un rayon de 300 mètres autour de leur habitation ont également été étudiés.

Le dioxyde d’azote est causé par le trafic routier

Les résultats indiquent plusieurs choses, à commencer par une relation directe entre l’augmentation des niveaux de NO2 dans l’atmosphère et le risque d’AVC ischémique. « Ainsi, pour chaque augmentation de 10 microgrammes (µg/m3), ce risque augmente de 4 %. Idem avec les deux autres types de particules étudiées, le risque augmente. Ces chiffres sont les mêmes pour l’ensemble de la population, quels que soient les autres facteurs socio-économiques, l’âge ou les habitudes tabagiques », expliquent les scientifiques dans l’étude. Le dioxyde d’azote est principalement causé par le trafic routier.

Réduction du stress, augmentation de l’activité physique

Par conséquent, les conclusions des chercheurs sont claires : « Si nous voulons vraiment réduire les risques multiples que ce polluant fait peser sur la santé des personnes, nous devons mettre en place des mesures audacieuses pour réduire l’utilisation de la voiture en ville. »

Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?

Une deuxième découverte est l’impact de la proximité des espaces verts autour de l’habitat. « Notre étude montre que les personnes qui sont entourées de niveaux de verdure plus importants sur leur lieu de résidence diminuent de 16 % leur risque de survenue d’un AVC », poursuivent les scientifiques. L’exposition aux espaces verts est ­généralement considérée comme ayant des effets bénéfiques à travers une variété de mécanismes, tels que la réduction du stress, l’augmentation de l’activité physique et des contacts sociaux, et même l’exposition à un écosystème microbien enrichi ! Le troisième enseignement est plus militant.

« Nous ­devons réaliser des villes et des cités plus durables »

L’étude a montré l’existence de risques à partir de niveaux de concentration de particules inférieurs, en moyenne, à ceux fixés par les autorités européennes pourtant considérés comme sûrs ! « Malgré le respect des niveaux fixés par l’Union européenne, nous sommes confrontés au paradoxe qu’il existe toujours un risque sanitaire. Il existe une relation directe entre l’exposition aux polluants de notre environnement et le risque de subir un accident vasculaire cérébral », explique l’étude, avec cette phrase en guise de conclusion : « Nous ­devons nous efforcer de réaliser des villes et des cités plus durables où vivre ne signifie pas augmenter son risque de maladie ! »

(1) « Air pollution and surrounding greenness in relation to ischemic stroke : a population-based cohort study », publié dans « Environment International », mars 2022.

Les deux causes d’AVC

Un accident vasculaire cérébral ou AVC, communément appelé « attaque cérébrale », est une perte soudaine d’une ou plusieurs fonctions du cerveau.

Deux causes sont possibles :

  • l’obstruction brutale d’un vaisseau sanguin par un caillot, c’est l’accident vasculaire cérébral ischémique (on parle aussi d’infarctus cérébral),
  • ou la rupture d’un vaisseau, c’est l’AVC hémorragique.

Dans tous les cas, l’arrêt de la circulation du sang ne permet plus un apport suffisant en oxygène et en éléments nutritifs. Cela entraîne la mort des cellules cérébrales au niveau de la zone du cerveau touchée.

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L'Humanité

Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia

Il était une fois

Il était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.

Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.

La Sicile fait figure de laboratoire

Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.

En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.

Collusions entre  Cosa Nostra  et la Démocratie chrétienne

En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).

Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.

La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.

Lien avec le pouvoir politique depuis 1943

Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.

Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.

En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.

Une lutte ouverte contre la Mafia

La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.

L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.

La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.

Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987

Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.

La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.

Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.

Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.

Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.

Rupture entre les représentants politiques et les citoyens

Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.

L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).

Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.

À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.

mafia
Le Monde

Au programme aujourd’hui

Live animé par Simon Auffret

Un direct quotidien. A l’occasion des élections législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour suivre la campagne et ses nombreux rebondissements. Suivi des déplacements et des prises de parole des candidats, analyse de leurs propositions, tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes…

Au revoir. Le premier conseil des ministres depuis la réélection d’Emmanuel Macron, et probablement le dernier réunissant l’actuel gouvernement de Jean Castex, se tient à 11 heures.

Mobilisation. La CGT appelle à un rassemblement à midi, devant le ministère du travail, à Paris, pour dire « halte à l’impunité patronale ».

Lancement. Jordan Bardella, président par intérim du Rassemblement national, lance la campagne du parti d’extrême droite pour les législatives et présente les candidats choisis dans le Var à partir de 17 heures, à Fréjus.

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Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

New York Times - World

Live Updates: West’s Resolve to Block Russia Grows Amid Fears of a Protracted War

Kyiv April 29, 2:15 p.m.

Moscow April 29, 2:15 p.m.

Washington April 29, 7:15 a.m.

Britain said on Friday it would deploy 8,000 soldiers to Europe to join tens of thousands of troops from NATO countries in exercises meant to deter further Russian aggression. The announcement came a day after President Biden asked Congress to authorize $33 billion more in aid for Ukraine.

Jesus Jiménez

Here are the latest developments in the war in Ukraine.

As the United States and its allies race to supply weapons to Ukraine, Britain’s military said on Friday it would deploy 8,000 soldiers to Europe to join tens of thousands of troops from NATO countries in exercises meant to deter further Russian aggression.

More than two months into the largest land war in Europe since the end of World War II, Russia’s slower approach and the deepening commitment of the United States and its allies to Ukraine’s victory have set the stage for a conflict that could grind on for years.

Russia struck Kyiv, Ukraine’s capital, on Thursday after weeks of peace in the city, and hours after talks between President Volodymyr Zelensky of Ukraine and the United Nations secretary general, António Guterres, ended, Mr. Zelensky said in his address overnight Friday.

President Biden signaled a huge show of support by asking Congress to authorize $33 billion more in military, economic and humanitarian aid for Ukraine.

Russia withdrew its troops from regions around Kyiv weeks ago, shifting its focus to the east of the country, as it bombarded a holdout Ukrainian force in the Azovstal steel complex in Mariupol. Mr. Zelensky said he had spoken with Mr. Guterres in Kyiv about a possible evacuation of the besieged port city, which has been left in ruins by two months of shelling.

Russian forces have continued to strike the Azovstal complex, where Mariupol’s last defenders and an unknown number of civilians remain. In the latest attack, Russian bombs landed in a field hospital there, killing or further injuring dozens of wounded soldiers, Ukraine’s Foreign Ministry said on Thursday.

In other developments:

Russian intelligence was behind an April attack in Moscow that inflicted chemical burns on a Nobel Prize-winning Russian newspaper editor, American officials said on Thursday.

The Ukrainian military said that it was moving more troops to the country’s southwestern border, near a Moscow-backed breakaway region of neighboring Moldova known as Transnistria. Russian strikes on a bridge near the southern Ukrainian city of Odesa have fed concerns that the Kremlin is looking to establish a pretext to use Transnistria as a springboard for attacks in Ukraine’s south.

The Ukrainian city of Kherson will start using the ruble on Sunday, Russian officials told a state news agency. Russia has struggled to subdue the strategic southern port since seizing it in early March.

Erika Solomon

A complex operation is underway to evacuate Holocaust survivors from Ukraine.

HANOVER, Germany — Their earliest memories are of fleeing bombs or hearing whispers about massacres of other Jews, including their relatives. Sheltered by the Soviet Union, they survived.

Now elderly and fragile, Ukraine’s Holocaust survivors are escaping war once more, on a remarkable journey that turns the world they knew on its head: They are seeking safety in Germany.

For Galina Ploschenko, 90, it was not a decision made without trepidation.

“They told me Germany was my best option. I told them, ‘I hope you’re right,’” she said.

Ms. Ploschenko is the beneficiary of a rescue mission organized by Jewish groups, trying to get Holocaust survivors out of the war wrought by Russia’s invasion of Ukraine.

Bringing these nonagenarians out of a war zone by ambulance is dangerous work, infused with a historical irony: Not only are the Holocaust survivors being brought to Germany, the attack is now coming from Russia — a country they saw as their liberators from the Nazis.

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Sui-Lee Wee

Indonesia’s President Joko Widodo confirmed that he has invited President Volodymyr Zelensky of Ukraine to November's Group of 20 summit in Bali, Indonesia. He also said that President Vladimir V. Putin of Russia has confirmed he will attend the summit.

Jeffrey Gettleman

Ukraine singles out Russian soldiers for atrocities in Bucha.

KYIV — The Ukrainian authorities have published the names and photos of 10 Russian soldiers whom they accuse of kidnapping and torturing unarmed civilians in the town of Bucha, the most detailed accusation yet against Russian forces in Ukraine.

Bucha, a suburb north of Kyiv, was the site of some of the war’s worst atrocities discovered so far. The bodies of hundreds of civilians were found there after Russian troops pulled out of the area in late March. Many victims had been shot in the back of the head and others had been executed with their hands tied behind their backs. Ukrainian officials said that women had been raped and children killed.

Ukraine’s prosecutor general’s office said in a statement on Thursday that the 10 named Russian soldiers took civilians hostage, “killed them with hunger and thirst, kept them on their knees with their hands tied and their eyes taped” and “humiliated and beat” them. The statement, which was posted on social media, included photos of the soldiers identified.

“We know all the details about them and their actions,” President Volodymyr Zelensky of Ukraine said in an overnight address. “And we will find everyone, just as we will find all the other Russian thugs who killed and tortured Ukrainians, who tormented our people, who destroyed houses and civilian infrastructure in Ukraine.”

Russian officials have denied that their troops committed any crimes in Bucha, calling the images and witness accounts fake. But dozens of witnesses, along with independent human rights investigators, have said the occupying Russian forces did just that.

In a recent Human Rights Watch report, the advocacy group said that “Russian forces committed a litany of apparent war crimes during their occupation of Bucha” and there was “extensive evidence of summary executions, other unlawful killings, enforced disappearances, and torture, all of which would constitute war crimes and potential crimes against humanity.”

Ukrainian authorities identified Russia’s 64th separate motorized infantry brigade as the unit responsible for some of these atrocities and said their involvement had been “established through investigative and coordinated work of prosecutors and police officers.” The soldiers were all young and lower ranking and included four privates, four corporals and two sergeants, Ukrainian officials said.

This case is the fruit of a sprawling investigation that will likely produce more detailed allegations in the coming days. For the past month, hundreds of Ukrainian lawyers and police officers have combed Bucha’s ruined streets, interviewing witnesses and collecting forensic evidence from bodies and crime scenes.

They have also gathered imagery of Russian soldiers from social media, closed circuit cameras and other sources to determine which Russian troops were where, and line that up with when atrocities were committed.

“Ukraine’s position is absolutely clear,” Mr. Zelensky said. “Every Russian criminal must be and will be brought to justice. Whoever they are and wherever they hide, we will find them all and make them bear responsibility.”

Oleksandr Chubko contributed reporting.

Ivan Nechepurenko

Russia said it used high-precision weapons to destroy workshops at the Artem missile factory in Kyiv. Five missiles hit the facility in the Ukrainian capital on Thursday after a period of relative calm.

Jeffrey A. Gettleman

The Ukrainian authorities published the names and photos of 10 Russian soldiers whom they accused of kidnapping and torturing unarmed civilians in the town of Bucha. The bodies of hundreds of civilians were found in the Kyiv suburb after Russian soldiers pulled out of the area in late March. Russian authorities have denied their troops committed any crimes in Bucha.

Julian E. Barnes

8,000 British troops will join allied exercises in Europe, officials say.

The British military will send some 8,000 troops to Europe as part of a larger allied deployment to deter further Russian aggression, British officials said.

The British troops will be serving in the Joint Expeditionary Force, a British-led multinational group created in 2014 in response to Russia’s seizure of Crimea from Ukraine.

Tens of thousands of troops from Joint Expeditionary Force and NATO countries will participate in exercises between April and June, Britain’s defense ministry said in a statement released on Friday. The deployment was reported earlier by The Guardian.

“These exercises will see our troops join forces with allies and partners across NATO and the Joint Expeditionary Force in a show of solidarity and strength in one of the largest shared deployments since the Cold War,” Ben Wallace, the British defense secretary, said in the statement.

The exercise was long planned, and Britain’s participation had been announced in February, but British officials said it had been expanded as a result of Russia’s invasion of Ukraine.

The joint force’s deployment is temporary, but NATO allies are considering whether to expand the forces they deploy on a rotational basis to Poland and the Baltic countries of Estonia, Latvia and Lithuania. Those discussions are expected to continue at the NATO summit in Spain, scheduled to begin June 29.

Those NATO battle groups have roughly 1,500 soldiers each. Some NATO allies want to expand those forces to brigade size, which could make them around 3,000 troops each.

NATO has also been discussing ways to offer enhanced security support to Sweden and Finland should they seek membership in the alliance. While NATO is expected to offer membership quickly, it will take months for individual allies to ratify the agreement, leaving those countries without the alliance’s security guarantees.

The joint-force deployment will focus in part on the security of the Baltic region, and it could offer a measure of reassurance to Finland and Sweden. Both participate in the force.

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Victoria Kim

Russian bombs landed in a field hospital at the Azovstal steel complex in the Ukrainian port city of Mariupol, killing or further injuring dozens of wounded soldiers in a violation of the Geneva Conventions, Ukraine’s Ministry of Foreign Affairs said on Twitter. Hundreds of Ukrainian soldiers and civilians have been holed up and under shelling at the complex for weeks. A video posted by the ministry appeared to show bandaged individuals in hospital beds covered in rubble.

Julian E. Barnes

Russian intelligence was behind an attack on the editor of Novaya Gazeta, a U.S. official says.

Russian intelligence was behind an April attack in Moscow that inflicted chemical burns on a Nobel Prize-winning Russian newspaper editor, American officials said Thursday.

U.S. intelligence agencies concluded that Russian intelligence operatives orchestrated the April 7 attack on Dmitri A. Muratov, the editor in chief of Novaya Gazeta, an independent newspaper critical of the Kremlin and the war in Ukraine.

Mr. Muratov was preparing to travel on a train from Moscow when red paint laced with acetone was thrown on his face, causing chemical burns to his eyes.

The American intelligence assessment has been declassified and U.S. officials confirmed the information on Thursday. The assessment was earlier reported by The Washington Post.

In 2021, Mr. Muratov shared the Nobel Peace Prize with a crusading Filipina journalist in recognition of “their courageous fight for freedom of expression, which is a precondition for democracy and lasting peace.” Six of Novaya Gazeta’s journalists have been killed.

After Russia enacted a draconian censorship law in March that effectively criminalizes any reporting on the war that contradicts the Kremlin, Novaya Gazeta was one of the few independent Russian media outlets that decided to continue publication.

But in late March, Novaya Gazeta said it would suspend operation until after the Ukraine war was over, after it was twice warned by the Russian government that it had violated the new law. The second warning came a day after a Russian journalist asked a question on Mr. Muratov’s behalf in a group interview with President Volodymyr Zelensky of Ukraine.

Less than two weeks later, while on a train that was preparing to leave Moscow for a city to the southeast, Samara, Mr. Muratov was attacked. On April 12, Novaya Gazeta resumed publication briefly to post an investigation into the attack. That investigation identified the attacker and linked him to a group that denied it had conducted the assault.

The U.S. intelligence work concluding that the assailant was working for Russian spy services was independent of the Novaya Gazeta investigation and drew from different sources, said a person briefed on the matter. U.S. officials, in keeping with standard practice, declined to discuss the sources American intelligence agencies used to draw the conclusion.

Julian E. Barnes

NATO searches for ways to help defend Sweden and Finland even before they formally join.

NATO is exploring ways to reinforce security for Finland and Sweden should they ask to join the alliance, even in the period before the other 30 member countries ratify their membership, officials said.

Right now, Sweden and Finland are at their most vulnerable. Since Russia’s invasion of Ukraine in late February, the two Nordic countries have said they are likely to seek NATO membership but have not formally done so. The ratification process takes time, and the countries cannot count on NATO to come to their military aid until it is completed.

Jens Stoltenberg, the NATO secretary general, said on Thursday that he had discussed with Finland and Sweden ways to make arrangements before they are covered by the group’s security guarantee.

I’m confident that there are ways to bridge that interim period in a way which is good enough and works for both Finland and Sweden,” Mr. Stoltenberg said at the European Parliament in Brussels. He did not explain what arrangements were under consideration.

In recent weeks, Sweden and Finland, longtime partners of NATO, have been moving toward requesting formal membership. Only alliance members are covered by the guarantee that an attack on one member is an attack on all, and that the United States and other allies would come to their military aid.

The Pentagon has not told Sweden or Finland that the U.S. would offer a formal security guarantee while their membership is being ratified, officials in Washington said. But the U.S. has bilateral agreements in place with the countries that should help deter Russian aggression aimed at impeding their NATO membership, the officials said.

If Sweden and Finland formally apply, alliance ambassadors are expected to be able to begin the process of ratifying their membership within days, NATO officials said. Russia can be counted upon to oppose their decision and take steps to discourage it.

“When Russia tries in a way to threaten to intimidate Finland and Sweden from not applying, it just demonstrates how Russia is not respecting the basic rights of every nation to choose his own path,” Mr. Stoltenberg said Thursday. “So we are in dialogue with Finland and Sweden. And it’s their decision, but if they decide to apply, Finland and Sweden will be warmly welcomed and expect the process to go quickly.”

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Jesus Jiménez

After meeting in Kyiv, the U.N. secretary general and Ukraine’s president press for a cease-fire in Mariupol.

Officials from Ukraine and the United Nations on Thursday continued to call for a cease-fire and humanitarian corridors out of the besieged southern port city of Mariupol.

In his nightly address, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said that he spoke with the United Nations secretary general, António Guterres, who was visiting Kyiv on Thursday, about the possibility of organizing an evacuation of Mariupol.

“Ukraine is ready for these steps, but it is also necessary for the Russian side to consider this issue without cynicism and actually do what it says,” Mr. Zelensky said. “Moscow claimed they had allegedly ceased fire in Mariupol, but the bombing of the defenders of the city continues.”

Mr. Guterres told reporters in Kyiv that the United Nations would continue to call for a complete cease-fire and humanitarian corridors for civilians out of Mariupol.

“They need an escape route to leave this hell,” Mr. Guterres said. Two days earlier, President Vladimir V. Putin met with Mr. Guterres in Moscow, and said that Russia was helping civilians leave Mariupol, a statement at odds with repeated failures to establish safe evacuation corridors because of Russian attacks.

Mariupol has been left in ruins after two months of shelling, and is mostly now in Russian hands. Russian forces have continued to bombard the Azovstal steel complex there, where the last Ukrainian defenders and an unknown number of civilians are holding out. The plant remains in Ukrainian control, according to analysts and Ukrainians.

Dmitry Peskov, the Kremlin’s spokesman, said on Thursday that negotiations to save civilians were not necessary, adding that Mr. Putin had said they were free to leave.

“What could be the subject of negotiations in this case?” Mr. Peskov said, according to Tass, a state-run media outlet.

However, Mr. Zelensky, in his nightly address, pointed out that five Russian missiles had flown into Kyiv “immediately after the end” of his meeting with Mr. Guterres.

“This says a lot about Russia’s true attitude to global institutions, about the efforts of the Russian leadership to humiliate the U.N. and everything that the organization represents,” Mr. Zelensky said. “It requires a strong response.”

Emma Bubola

After Russia releases one American, the focus turns to two others still in jail.

The release of Trevor R. Reed, a former Marine, as part of a prisoner exchange with Russia on Wednesday brought fresh attention to the cases of other Americans who are still detained in Russia, including the W.N.B.A. star Brittney Griner and another former Marine, Paul Whelan.

In a briefing to reporters on Wednesday, American officials said that the administration remained focused on the release of Ms. Griner and Mr. Whelan. But some observers noticed that in a statement after Mr. Reed’s release, President Biden had mentioned Mr. Whelan but not Ms. Griner.

Cherelle T. Griner, Ms. Griner’s wife, posted on Instagram on Wednesday that her heart was “overflowing with joy” for the Reed family. She added, “I do know the pain of having your loved one detained in a foreign country.”

Mr. Whelan was sentenced in 2020 to 16 years in prison in Russia on espionage charges, which he has denied. On Wednesday, Elizabeth Whelan, the sister of Mr. Whelan, wrote on Twitter, “It’s amazing to see hostages come home, but oh so very hard on those left behind.”

Ms. Griner was detained in Russia on drug charges in February. Her representatives have not commented on her position in the court case, and her agent, Lindsay Kagawa Colas, declined to comment on Mr. Reed’s release.

Many others, especially in the sports world, seized on his newfound freedom to bring Ms. Griner’s case back into the spotlight.

“Praying for Britney Griner and her family!” Isaiah Thomas, a former N.B.A. all-star, wrote on Twitter. Torrey Smith, a former wide receiver who played in the N.F.L., reacted to the news with a call: “Can y’all free Brittany Griner?” he tweeted.

On Wednesday, experts said that the release of Mr. Reed was an encouraging sign that diplomatic efforts could still yield results despite the current deep acrimony between Washington and Moscow.

“Maybe we can work and get Paul Whelan and Brittney Griner back,” Bill Richardson, a former U.S. ambassador to the United Nations, told CNN.

But the family of Mr. Whelan remained downbeat. “It doesn’t bring us hope that #PaulWhelan is any closer to freedom,” Mr. Whelan’s brother, David, wrote on Twitter.

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Jesus Jimenez

In his nightly address, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said that five Russian missiles flew into Kyiv “immediately after the end” of talks in the capital with the U.N. secretary general, António Guterres. “This says a lot about Russia’s true attitude toward global institutions, about the efforts of the Russian leadership to humiliate the U.N. and everything that the organization represents,” Zelensky said. “It requires a strong response.”

David Guttenfelder

As Ukrainian soldiers, police officers and emergency workers rushed to the scene of a missile strike in central Kyiv on Thursday, Marina Zdanovich, 39, waited outside of the apartment building that was struck. She heard from a neighbor that her grandmother, who lived in the building, was alive but had been wounded in the attack.

Catie Edmondson

Congress passes bill to allow lending arms to Ukraine.

WASHINGTON — The House on Thursday overwhelmingly passed legislation that would allow President Biden to use a World War II-era law to quickly supply weapons to Ukraine on loan, sending the measure to Mr. Biden’s desk hours after he urged Congress to approve tens of billions of dollars’ worth of additional emergency aid for Kyiv.

The 417-to-10 vote to invoke an extraordinary, eight-decade-old law created to battle Hitler reflected a growing bipartisan sense of urgency in Congress to bolster the Ukrainian military as it digs in for an ugly and protracted artillery war in the south and east of the country. The Senate passed the legislation unanimously this month.

“Passage of that act enabled Great Britain and Winston Churchill to keep fighting and to survive the fascist Nazi bombardment until the United States could enter the war,” said Representative Jamie Raskin, Democrat of Maryland. “President Zelensky has said that Ukraine needs weapons to sustain themselves, and President Biden has answered that call.”

The legislation invokes the Lend-Lease Act of 1941, originally proposed by President Franklin D. Roosevelt to help arm British forces battling Germany. The legislation allowed the president to lease or lend military equipment to any foreign government “whose defense the president deems vital to the defense of the United States.”

Roosevelt initially faced skepticism from isolationist members of Congress who worried the bill would plunge the United States more directly into the conflict, and he worked feverishly to win public support for the measure.

“And so our country is going to be what our people have proclaimed it must be — the arsenal of democracy,” Roosevelt said after signing the bill into law. By the end of the war, the United States had extended nearly $50 billion in Lend-Lease aid to Allied nations, according to the Library of Congress.

Members of Mr. Biden’s administration have offered little in the way of hints as to how aggressively they might seek to use the law. John F. Kirby, the Pentagon spokesman, demurred on Wednesday when asked about the administration’s view of the measure, saying he would not “get ahead of pending legislation.”

Still, it could become an important tool for the White House as the United States looks to marshal long-term military support for Ukraine, even as the streams of Western weapons flowing into the country — including heavy-duty equipment such as howitzers and armed drones — increase.

It would allow the United States to deliver arms to Ukraine more speedily by doing away with a variety of procedural hurdles. And it would essentially allow the Biden administration to gift vast tranches of arms to Kyiv, at a time when Mr. Biden has said he has nearly exhausted the emergency military funding Congress approved in March.

“How we address a threat against one democracy’s sovereignty sends a message about how we’ll act on others, and adversaries like China are watching,” said Senator John Cornyn, Republican of Texas and one of the bill’s original sponsors. “If we believe America supports freedom and democracy, we must provide Ukraine with the weapons necessary to protect its citizens.”

Mr. Biden on Thursday asked Congress for $33 billion in additional defense, economic and humanitarian assistance for Ukraine. The funding, more than twice the size of the $13.6 billion package Congress passed last month, is projected to last for at least five months, according to an administration official who detailed the package on the condition of anonymity before its official release.

Roughly half of that figure is expected to fund new military assistance.

Emily Cochrane contributed reporting.

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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They Survived the Holocaust. Now, They Are Fleeing to Germany.

A complex operation is underway to evacuate Holocaust survivors from Ukraine. For rescuers and evacuees alike, it means confronting the past.

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By Erika Solomon

HANOVER, Germany — Their earliest memories are of fleeing bombs or hearing whispers about massacres of other Jews, including their relatives. Sheltered by the Soviet Union, they survived.

Now elderly and fragile, Ukraine’s Holocaust survivors are escaping war once more, on a remarkable journey that turns the world they knew on its head: They are seeking safety in Germany.

For Galina Ploschenko, 90, it was not a decision made without trepidation.

“They told me Germany was my best option. I told them, ‘I hope you’re right,’” she said.

Ms. Ploschenko is the beneficiary of a rescue mission organized by Jewish groups, trying to get Holocaust survivors out of the war wrought by Russia’s invasion of Ukraine.

Bringing these nonagenarians out of a war zone by ambulance is dangerous work, infused with a historical irony: Not only are the Holocaust survivors being brought to Germany, the attack is now coming from Russia — a country they saw as their liberators from the Nazis.

A week ago, Ms. Ploschenko was trapped in her bed at a retirement center in Dnipro, her hometown in central Ukraine, as artillery strikes thundered and air raid sirens blared. The nurses and retirees who could walk had fled to the basement. She was forced to lie in her third-floor room, alone with a deaf woman and a mute man, bedridden like her.

“That first time, I was a child, with my mother as my protector. Now, I’ve felt so alone. It is a terrible experience, a painful one,” she said, comfortably ensconced after a three-day journey at a senior care center in Hanover, in northwestern Germany.

To date, 78 of Ukraine’s frailest Holocaust survivors, of whom there are some 10,000, have been evacuated. A single evacuation takes up to 50 people, coordinating across three continents and five countries.

For the two groups coordinating the rescues — the Jewish Claims Conference and the American Joint Distribution Committee — just convincing survivors like Ms. Ploschenko to leave is not an easy sell.

Most of the frailest and oldest survivors contacted have refused to leave home. Those willing to go had myriad questions: What about their medications? Were there Russian or Ukrainian speakers there? Could they bring their cat? (Yes, as it turned out.)

Then there was the most awkward question of all: Why Germany?

“One of them told us: I won’t be evacuated to Germany. I do want to be evacuated — but not to Germany,” said Rüdiger Mahlo, of the Claims Conference, who works with German officials in Berlin to organize the rescues.

Founded to negotiate Holocaust restitutions with the German government, the Claims Conference maintains a detailed list of survivors that, under normal circumstances, is used to distribute pensions and health care but that now serves a way to identify people for evacuation.

For many reasons, Mr. Mahlo would tell them, Germany made sense. It was easily reachable by ambulance via Poland. It has a well-funded medical system and a large population of Russian speakers, including Jewish emigrants from the former Soviet Union. And his organization has an intimate relationship with government officials there after decades of restitution talks. Israel is also an option, for those well enough to fly there.

Ms. Ploschenko now has “nothing but love” for Germany, though she still remembers “everything” about the last war she survived — from the scarf her mother wrapped around her body, at one point her only piece of clothing, to the radio bulletin that delivered her the news that thousands of Jews, among them an aunt and two cousins, had been killed in mobile gas wagons the locals called “dushegubka,” or soul killer.

Her father, who left to fight with the Soviet army, disappeared without a trace.

“I wasn’t afraid of Germany,” she said. “I just could not stop thinking: Papa died in that war. My cousins died in that war.”

Ms. Ploschenko believes that she, her mother and five of her aunts survived by singing — whether working the cotton fields in Kazakhstan, where they found temporary refuge, or huddling beneath umbrellas in a roofless apartment after the war.

Live Updates: Russia-Ukraine War

“We would sing along with the radio,” she recalls with a smile. “It’s what saved us. We sang everything, whatever there was on — opera, folk songs. I really want to sing, but I don’t know that I can anymore. I don’t have the voice for it. So instead, I just remember all the times I sang before.”

Perched amid pillows in a sunlit room at the AWO senior center, Ms. Ploschenko directs the music in her mind with a trembling hand. As caretakers bustle in and out, she practices the German phrases she has carefully recorded on a notepad: “Danke Schön,” many thanks. “Alles Liebe,” much love.

“In the scheme of all this horror, some 70 people doesn’t sound like a lot,” said Gideon Taylor, president of the Claims Conference. “But what it takes to bring these people, one by one, ambulance by ambulance, to safety in Germany is incredibly significant.”

Such evacuations are inevitably plagued by logistical snags with nail-biting moments. Ambulances have been sent back from checkpoints as fighting flared. Others have been confiscated by soldiers, to use for their own wounded. Confronted with destroyed roads, drivers have navigated their ambulances through forests instead.

Most logistical problems are handled from 2,000 miles away, where Pini Miretski, the medical evacuation team leader, sits at a Joint Distribution Committee situation room in Jerusalem. The J.D.C., a humanitarian organization, has a long history of evacuations, including smuggling Jews out of Europe in World War II. For the past 30 years, its volunteers have worked to revive Jewish life in former Soviet countries, including Ukraine.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Biden’s speech. ​​Speaking to the nation, President Biden asked Congress for $33 billion in additional emergency aid for Ukraine. The request, more than twice the size of a previously approved package, underscores how the United States and its allies are preparing for a prolonged and unpredictable conflict.

On the ground. Russian forces are making “slow and uneven” progress in eastern Ukraine, but are still struggling to overcome supply problems, a Pentagon official said. Ukraine moved troops to its western border amid fears that Russia might attack from a breakaway region of Moldova.

Gas supplies. A day after Russia cut off natural gas supplies to Poland and Bulgaria, the German chancellor, Olaf Scholz, said that his country must be prepared for the possibility that Germany could be next. Mr. Scholz has warned that a quick cutoff could throw the economy into a recession.

Mr. Miretski and others coordinate with rescuers inside Ukraine, once helping them reach a survivor shivering in an apartment with a temperature of 14 degrees, her windows shattered by explosions. In another case, they helped rescuers who spent a week evacuating a survivor in a village surrounded by fierce battles.

“There are over 70 of these stories now, each of them like this,” he said.

For Mr. Miretski, this operation feels personal: A Ukrainian Jewish emigrant to Israel, his great-grandparents were killed at Babyn Yar, also known as Babi Yar, the ravine in Kyiv where tens of thousands were pushed to their deaths after being stripped and shot with machine guns from the years 1941 to 1943. The memorial to those massacres in Kyiv was struck by Russian missiles in the early days of its invasion.

“I understand the pain of these people, I know who they are,” Mr. Miretski said. “These scenes, these stories now — in a way, it’s like life is going full circle. Because many of those stories became real.”

At least two Holocaust survivors have died since the war began in Ukraine. Last week, Vanda Obiedkova, 91, died in a cellar in besieged Mariupol. In 1941, she had survived by hiding in a cellar from Nazis who rounded up and executed 10,000 Jews in that same town.

For Vladimir Peskov, 87, evacuated from Zaporizhzhia last week and now living down the hall from Ms. Ploschenko at the home in Hanover, the circular feeling this second war has given his life is demoralizing.

“I feel a kind of hopelessness, because it does feel like history repeats itself,” he said, hunched in a wheelchair, stroking a mug that belonged to his mother — one of the few keepsakes he brought to Germany.

Yet he also has found a measure of closure, too.

“Today’s war has ended any negative emotions I felt toward Germany,” he said.

Just outside his room, a group of survivors recently arrived from the eastern city of Kramatorsk sat around a table in the home’s sunny kitchen. They loudly lamented the idea of fleeing war again. But they declined to share their thoughts with a Western newspaper reporter.

“You will not tell the truth,” one man said, looking away.

Their hesitancy reflects one of the most painful parts of this second exile, particularly for those from Ukraine’s Russian-speaking eastern regions: Reconsidering one’s view of Germany is one thing, acknowledging Russia as an aggressor is another.

“My childhood dreams were to buy a bike and a piano, and to travel to Moscow to see Stalin,” Ms. Ploschenko said. “Moscow was the capital of my homeland. I used to love the song, ‘My Moscow, My Country.’ It is hard for me to believe that country is now my enemy.”

Flipping through a photo book, she pointed to pictures of her younger self, posing in a bathing suit on the beach in Sochi, the waves crashing around her.

“Sometimes I wake up and forget I’m in Germany,” she said. “I wake up, and I’m back on a business trip in Moldova, or Uzbekistan. I’m back in the Soviet Union.”

But Germany will be her home for the rest of her days. It is an idea she has now made her peace with, she said. “I have nowhere else to go.”

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Le Monde

Dans la guerre en Ukraine, « l’échec stratégique de la Russie est déjà là »

L’administration Biden a demandé, jeudi, une rallonge de 33 milliards de dollars au Congrès pour l’Ukraine. Dans un entretien au « Monde », Derek Chollet, conseiller du département d’Etat américain, prévient « qu’il s’agira d’un effort à long terme ».

Conseiller du département d’Etat, Derek Chollet est l’un des plus hauts diplomates américains. Dans un entretien au Monde, il détaille la stratégie de soutien des Etats-Unis à l’Ukraine.

L’administration Biden demande une rallonge de 33 milliards de dollars (31,3 milliards d’euros) au Congrès pour l’Ukraine. Les Etats-Unis mènent-ils une guerre par procuration contre la Russie ?

Le secrétaire d’Etat, Antony Blinken, et le secrétaire à la défense, Lloyd Austin, ont été très clairs au cours de leur visite à Kiev [le 24 avril]. Nous ferons tout ce qu’il faut pour aider l’Ukraine à se défendre. Nous assumerons notre part, et nous attendons de nos collègues européens et d’autres qu’ils contribuent à l’effort.

Cette demande d’aide adressée au Congrès, qui contient 20 milliards de dollars en assistance sécuritaire, vient s’ajouter à plus de 4 milliards déjà fournis depuis le début de l’invasion, plus 1 milliard au cours de la période précédente.

On change d’échelle…

Absolument. Cela reflète notre conviction qu’il s’agira d’un effort à long terme, que nous devons nous préparer, et préparer les Ukrainiens à être capables de conduire une guerre longue. Ils ont clairement indiqué qu’ils comptaient faire ce qu’il faut pour défendre leur pays. Et nous pensons qu’il est dans notre intérêt de faire ce qui est nécessaire pour les aider en cela.

Qu’est-ce que cela signifie, défendre son pays ? Quels sont les objectifs réalisables ?

C’est aux Ukrainiens de décider. Ils veulent restaurer leur souveraineté, mettre dehors les troupes russes, être capables de se prémunir contre la possibilité qu’une telle chose se reproduise. Ce sera à eux de décider jusqu’où ils comptent pousser.

Guerre en Ukraine : le soutien militaire des Etats-Unis à l’Ukraine, constant mais prudent depuis 2014

Notre position est que les forces russes devraient partir. Mais Vladimir Poutine pourrait décider dès cet après-midi de les retirer d’Ukraine. Le premier ministre ukrainien, Denys Chmyhal, a eu une bonne formule lors de son récent passage à Washington : « Si la Russie arrêtait de se battre, ce serait la fin de la guerre. Si l’Ukraine arrêtait de se battre, ce serait la fin de l’Ukraine. »

Mais, lorsque vous parlez du départ des forces russes, de quel territoire parlez-vous ? La Crimée est-elle comprise ?

On ne reconnaît pas l’occupation russe. Je vous le répète : on fournira à l’Ukraine l’aide dont elle a besoin, point final. Je souligne que l’Union européenne [UE] a presque égalé ce que nous faisons en matière d’assistance sécuritaire. C’est très important.

Cet effort implique au total presque trente pays sur quatre continents, qui fournissent une forme d’assistance [en équipements] létaux ou non à l’Ukraine. Chaque jour, de nouvelles annonces sont faites.

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Valeurs Actuelles

Pour Emmanuel Macron, le Premier ministre sera attaché au “social” et à “l’environnement”

Qui pour remplacer Jean Castex ? Lors d’un déplacement à Cergy (Val-d’Oise), mercredi 27 avril, Emmanuel Macron a indiqué que le prochain Premier ministre serait « quelqu’un qui est attaché à la question sociale, à la question environnementale et à la question productive », indique Le Point. Interrogé par un journaliste sur l’éventualité d’une personnalité de gauche, le président de la République a répondu croire « au dépassement », estimant que « la couleur politique ne dit pas tout ».

À propos de l’actuel Premier ministre, le chef de l’État a eu des mots élogieux : « Jean Castex venait de la droite ; il a mené une des politiques les plus sociales des dernières décennies parce que c’est aussi un homme de cœur et qu’il a la fibre sociale ».

Une femme à Matignon ?

Reste que les spéculations continuent sur l’identité du prochain chef du gouvernement. Un sondage IFOP commandé par le Journal du dimanche, mercredi 27 avril, faisait état de la volonté des Français (74 %) de voir une femme accéder à la fonction. Un pilier de la macronie miserait d’ailleurs sur Élisabeth Borne, actuelle ministre du Travail, selon un témoignage rapporté par Le Point. « Les deux réformes impossibles menées durant ce quinquennat, celles de la SNCF et de l’assurance-chômage, c’est elle », rappelle-t-il. Même son de cloche chez un ex-LR interrogé par l’hebdomadaire : « Elle est femme, polytechnicienne, elle vient de la gauche, communique peu, elle sera Première ministre si Macron l’emporte ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Monde

Au programme, vendredi 29 avril

Live animé par Jérémie Lamothe et Charles-Edouard Ama Koffi

Un direct quotidien. A l’occasion des élections législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour suivre la campagne et ses nombreux rebondissements. Suivi des déplacements et des prises de parole des candidats, analyse de leurs propositions, tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes…

Législatives. A gauche, les négociations se poursuivent entre La France insoumise, Europe Ecologie-Les Verts, le Parti socialiste ou le Parti communiste en vue d’un accord pour les élections législatives qui se tiendront les 12 et 19 juin. Mais, alors que la date butoir pour trouver un accord – cette fin de semaine – se rapproche, des inquiétudes ont commencé à apparaître jeudi.

Hommage personnel. Emmanuel Macron se rend, vendredi, dans les Hautes-Pyrénées pour honorer la mémoire de sa grand-mère Germaine Noguès. Surnommée « Manette » et institutrice de profession, elle est morte en 2013 et repose à Montgaillard. Interrogé sur TF1, le 6 avril, il avait expliqué que, s’il était réélu, l’un de ses premiers gestes sur le « plan personnel » serait d’aller « fleurir la tombe de [s]a grand-mère dans [les] Pyrénées [qui lui sont]si chères ».

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Jordan Bardella lance la campagne du RN en dénonçant un Emmanuel Macron « autoritaire »

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Les essentiels

Valeurs Actuelles

Taha Bouhafs candidat LFI : Mathilde Panot fustige les “campagnes d’extrême droite“ contre le militant

La présidente du groupe La France insoumise à l’Assemblée nationale Mathilde Panot était l’invitée de Sud-Radio, ce jeudi 28 avril. À cette occasion, la députée du Val-de-Marne a défendu le journaliste Taha Bouhafs, pressenti pour être investi candidat LFI aux élections législatives à Vénissieux (Rhône), pour LFI. Un choix qui fait polémique, puisque le militant franco-algérien a été récemment condamné pour « injure publique en raison de l’origine » après avoir qualifié la syndicaliste policière Linda Kebbab d’ « Arabe de service ».

[#SudRadio] 🗣 @MathildePanot « @T_Bouhafs est celui qui est systématiquement visé par l’extreme droite, c’est un journaliste talentueux »

📺 https://t.co/pP4CDP1YDU pic.twitter.com/0vMVyw78Xx

— Sud Radio (@SudRadio) April 28, 2022

 

 

« Campagnes d’extrême droite »

Au micro de Sud-Radio, Mathilde Panot a déclaré « entendre de plus en plus ces rumeurs qui circulent sur Taha Bouhafs ». Et d’ajouter : « Taha Bouhafs n’a pas été condamné, il est en appel ». « Condamné en première instance », rectifie l’intervieweur. Évoquant de nombreuses menaces de mort reçues par le militant LFI, Mathilde Panot a répliqué en dénonçant les « campagnes d’extrême droite » faites à son encontre. Des critiques que la députée insoumise aurait d’abord entendues dans la bouche d’un « porte-parole de chez Zemmour ». La présidente du groupe parlementaire LFI a conclu en décrivant celui qui est à l’origine de l’affaire Benalla comme un « journaliste talentueux » doté d’un « engagement assez incroyable ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - Monde

En direct : la Russie confirme une frappe contre Kiev avec des armes de "haute précision"

Publié le : 29/04/2022 - 06:54Modifié le : 29/04/2022 - 12:01

FRANCE 24 Suivre Elena VOLOCHINE

Au lendemain de tirs de missiles russes sur la capitale Kiev, en pleine visite du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, Moscou a confirmé avoir effectué une frappe avec des armes de "haute précision". Suivez notre direct.

  • 12 h 35 : Berlin condamne les frappes "inhumaines" sur Kiev durant la visite de Guterres

L'Allemagne condamne les "frappes "inhumaines" sur Kiev alors que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, se trouvait dans la capitale ukrainienne, a déclaré vendredi un porte-parole du gouvernement. "Cela révèle une fois de plus aux yeux de la communauté internationale que (Vladimir) Poutine et son régime n'ont aucun respect pour le droit international", a dénoncé lors d'un point-presse régulier ce porte-parole, Wolfgang Büchner.

  • 12 h 30 : deux volontaires humanitaires britanniques "capturés" en Ukraine, selon une ONG

Deux volontaires britanniques ont été "capturés" par des soldats russes en Ukraine, a affirmé vendredi une organisation à but non lucratif ayant son siège au Royaume-Uni, Presidium Network.

"Deux citoyens britanniques, travaillant en tant que volontaires non liés à nous mais connus de nous", ont été "capturés par l'armée russe à un point de contrôle en Ukraine lundi", a dit Dominik Byrne, l'un des fondateurs de cette ONG, précisant que les deux hommes "sont allés en Ukraine de leur propre chef".

  • 12 h 22 : les Pays-Bas rouvrent leur ambassade à Kiev

Les Pays-Bas ont rouvert vendredi leur ambassade à Kiev après plus de deux mois de fermeture. Le personnel de cette représentation diplomatique avait été retiré de la capitale ukrainienne le 20 février, quatre jours avant le début de l'offensive russe et, depuis le 16 avril, elle opérait de la ville de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine.

"Un petit nombre de membres du personnel de l'ambassade retourneront dans la capitale", a précisé le ministère néerlandais des Affaires étrangères.

  • 11 h 11 : le président indonésien invite Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine au sommet du G20

Le président indonésien Joko Widodo a annoncé avoir invité son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky et confirmé avoir invité Vladimir Poutine au sommet du G20 prévu en novembre en Indonésie.

Le président russe a confirmé qu'il participerait au sommet de Bali, a précisé le dirigeant indonésien dans une allocution vidéo. L'Indonésie, qui préside le G20 cette année, a subi de fortes pressions des Occidentaux, États-Unis en tête, pour exclure la Russie du groupe depuis le début de l'invasion de l'Ukraine. 

Mais Jakarta a résisté, arguant que sa position l'obligeait à rester "impartiale". Le président américain Joe Biden, notamment, avait suggéré une participation de l'Ukraine pour trouver un équilibre.

  • 9 h 52 : la Russie confirme une frappe contre Kiev avec des armes de "haute précision" pendant la visite de Guterres

La Russie a confirmé vendredi avoir effectué la veille une frappe avec des armes de "haute précision" contre Kiev, la capitale ukrainienne, en pleine visite du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. "Les forces russes ont détruit avec des armes de haute précision de longue portée les ateliers de l'entreprise spatiale Artiom dans la ville de Kiev", a indiqué le ministère russe de la Défense, lors d'un briefing.

Selon le maire de la ville Vitaly Klitschko, au moins une personne a été tuée par cette frappe. Les secouristes "ont retrouvé un corps" en déblayant les débris sur le site touché, près du centre-ville, a-t-il expliqué sur Telegram. Quatre blessés ont été hospitalisées, a-t-il indiqué dans un message séparé précisant qu'au total, plus de 100 habitants de Kiev avaient été tués depuis le début de l'invasion russe il y a deux mois.

À la suite de la découverte de ce corps, Radio Liberty, un média financé par les États-Unis, a indiqué que la victime est une de ses productrices ukrainiennes. "Vira Ghyrytch est morte des suites de la frappe d'un missile russe sur l'immeuble où elle habitait", a dit la radio sur son site Internet. 

  • 8 h 43 : une "opération" d'évacuation des civils du site Azovstal, à Marioupol, envisagée pour vendredi

Une "opération" d'évacuation les civils terrés dans l'usine d'Azovstal assiégée par les troupes russes à Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, est "envisagée" pour vendredi, a annoncé la présidence ukrainienne dans un communiqué. Des centaines de militaires et de civils ukrainiens dont des dizaines d'enfants sont bloqués, selon Kiev, dans cette immense aciérie d'Azovstal à Marioupol, avec les derniers combattants ukrainiens de la ville.

  • 8 h 06 : frappe russe sur Kiev, un symbole de l'impuissance de l'ONU ?

Jeudi, Kiev a été frappée pour la première fois depuis le 14 avril par les forces russes et jamais aussi prêt du centre-ville depuis le début de l'invasion. Gulliver Cragg, l'envoyé spécial de France 24 dans la capitale, s'interroge sur la valeur symbolique de cette frappe russe au moment où Antonio Guterres avouait l'impuissance de l'ONU dans ce conflit. 

  •  6 h 53 : un hôpital militaire bombardé à Marioupol

À Marioupol, le bataillon Azov a indiqué sur Telegram qu'un hôpital militaire situé dans le vaste complexe métallurgique Azovstal -  où sont retranchés des combattants ukrainiens - avait été bombardé dans la nuit de mercredi à jeudi. La salle d'opération s'est effondrée et des soldats qui y étaient soignés sont morts et d'autres ont été blessés, a précisé Azov.

"J'appelle les organisations internationales de défense des droits humains à réagir au fait que la Russie continue d'essayer d'éliminer même les défenseurs de Marioupol qui ne peuvent plus tenir une arme", a réagi sur Telegram Lioudmyla Denissova, chargée des droits humains au Parlement ukrainien. 

  • 4 h 55 : l'Est et le Sud de l'Ukraine sous les bombes russes

Les régions méridionales et orientales de l'Ukraine - où se concentrent les assauts russes - sont sous un feu nourri de bombes.

"L'ennemi intensifie son offensive. Les occupants effectuent des frappes pratiquement dans toutes les directions", avec une activité particulièrement intense dans les régions de Kharkiv et dans le Donbass, a souligné l'état-major ukrainien. Selon lui, l'armée russe tente d'empêcher le transfert de forces ukrainiennes du nord vers l'est.

Selon le gouverneur de Kharkiv, Oleg Synegoubov, cinq personnes ont été tuées jeudi dans des bombardements sur la ville et sa région. Les troupes russes, qui tentaient d'avancer depuis Izioum vers "Brazhkivka, Dovhenky et Velyka Komyshuvakha", ont subi "de lourdes pertes et ont été contraintes de battre en retraite", a-t-il assuré sur Telegram.

Dans le Donbass, à Lyman, "la situation est très difficile, toute la commune est encerclée", a indiqué à l'AFP Andriï Pankov, chef de la région administrative de Kramatorsk. Selon lui, près de la moitié du territoire communal est occupé par les chars et colonnes russes, venues du nord par Izioum, capturée précédemment.

Avec AFP

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Gaz et pétrole : en pleine guerre en Ukraine, Moscou empoche le jackpot

Revue de presse

Guerre en Ukraine : le chantage au gaz de Moscou inquiète les Européens

Info ou intox

Volodimir Zelensky cocaïnomane ? Quand d'anciennes infox refont surface

Le Monde

SANS TITRE

Live animé par Clémence Apetogbor

  • Kiev a été la cible de bombardements jeudi soir, pendant la visite du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, et pour la première fois depuis la mi-avril. Au moins dix personnes ont été blessées par ces tirs de missiles, qui ont touché deux bâtiments.
  • Le patron de l’ONU s’est rendu à Boutcha et à Irpine, dans la banlieue de la capitale, théâtres d’exactions imputées à l’armée russe par les Ukrainiens. Dix soldats russes ont été mis en examen pour des crimes présumés commis à Boutcha, a annoncé le procureur général d’Ukraine, précisant que c’était « en lien avec le traitement cruel de civils et d’autres violations de la loi et des coutumes de la guerre ».
  • Joe Biden a réitéré, jeudi, le soutien de son pays à l’Ukraine face « aux atrocités et à l’agression » et demandé une rallonge de 33 milliards de dollars (31,5 milliards d’euros environ) au Congrès. Les Etats-Unis « n’attaquent pas » la Russie, mais ils « aident l’Ukraine à se défendre », a assuré le président américain.
  • Par ailleurs, la Russie poursuit son offensive dans l’est et le sud de l’Ukraine, mais des explosions ont aussi été signalées dans tout le pays, à Polonne, dans l’ouest ; à Tchernihiv, près de la frontière avec la Biélorussie ; et à Fastiv, un grand nœud ferroviaire situé au sud-ouest de la capitale.
  • L’administration russe qui contrôle la ville de Kherson, proche de la Crimée – annexée par Moscou en 2014 –, a l’intention d’y introduire le rouble à partir du 1er mai, a annoncé jeudi un responsable local russe.
  • Près de 5,4 millions de réfugiés ukrainiens ont fui depuis l’invasion de leur pays, selon l’ONU jeudi.

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Vidéo. Une « escalade des tensions » inquiète la Transnistrie

Cartes. Jour après jour, la guerre en Ukraine en cartes

Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.

« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment Le Monde gère les contributions dans les suivis en direct

Valeurs Actuelles

Polémique à la Maif après l’envoi de consignes de vote à tous les salariés

Depuis le second tour de l’élection présidentielle, le débat est vif au sein des salariés de l’assureur la Maif, comme en témoigne une boucle e-mail interne, que Valeurs actuelles a pu consulter. Tout est parti de l’envoi, par la CFDT, de plusieurs e-mails à l’ensemble des salariés de la Maif, avant et pendant l’élection présidentielle, via l’adresse professionnelle cfdt@maif.fr.

Le premier e-mail, daté du 23 mars 2022 et intitulé « Communiqué syndical CFDT Maif : on ne débat pas avec l’extrême droite, on la combat », développe l’idée suivante : « Avec l’extrême droite, nous ne sommes plus dans le champ du débat d’idées utile dans une démocratie, auxquelles il est possible de s’opposer le cas échéant. Nous sommes dans le combat face à un ennemi de la démocratie. » Sans indiquer quels sont ces partis d’ « extrême droite » avec lesquels il ne faudrait pas débattre, le syndicat explique avoir développé un « argumentaire » de lutte contre l’extrême droite « dans le cadre de l’élection présidentielle ».

« La CFDT appelle à battre le Rassemblement national »

Un second e-mail est envoyé à l’ensemble des salariés un mois plus tard, le jeudi 21 avril, soit trois jours avant le second tour de l’élection, dans lequel le syndicat précise ses intentions. Et donne très clairement des instructions de vote au quelque 8.000 salariés. « Communication syndicale CFDT Maif : la CFDT appelle à battre le Rassemblement national », indique le syndicat en titre, avant de poursuivre : « La CFDT demande à toutes celles et ceux qui sont attachés à la démocratie et aux valeurs de la République – liberté, égalité, fraternité – de se mobiliser dimanche 24 avril pour battre la candidate du Rassemblement national en votant pour Emmanuel Macron. »

Puis, plus loin, l’organisation syndicale conclut : « L’heure n’est plus au choix d’un programme, mais à la défense de la démocratie. » C’est précisément ce second e-mail qui a fait réagir plusieurs salariés de la Maif, étonnés de l’utilisation par le syndicat d’une boucle d’e-mails professionnels pour donner des consignes de vote, sans aucun lien avec la sphère professionnelle.

« Ce n’est pas à un syndicat de nous dire pour qui voter ! »

L’un des premiers à avoir réagi dans la boucle d’e-mails, un certain Franck C., se dit par exemple « profondément choqué de voir que certains syndicats envoient sur les boites mails professionnelles de la Maif des consignes de vote » et s’interroge sur cette dérive qu’il « ne comprend pas. C’est quoi la prochaine étape ? Nous donner des consignes sur la religion à adopter dans notre vie privée ? » Et le même de conclure : « Je demande à la direction […] de faire cesser cela afin que les boites mails professionnelles soient réservées à notre activité d’assureur et à nos obligations de service envers nos sociétaires. »

Une autre salariée, Laetitia R., abonde en son sens, estimant que « quel que soit le parti pour lequel on a voté (ou pas), ce n’est pas à un syndicat de nous dire pour qui voter ! Ça reste normalement au choix de chacun », tandis qu’un autre dénonce « l’usage détourné de l’Histoire dans des situations non comparables pour essayer de dénigrer ceux qui ne pensent pas comme vous est l’une des explications de la chute du monde syndical ».

 l’inverse, d’autres salariés ont manifesté leur soutien envers l’initiative de la CFDT, comme un certain Jean-Quentin P., pour qui « l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite mettrait gravement en danger leur existence », puisque, « faut-il le rappeler, tous les régimes fascistes et nationalistes d’extrême droite ont interdit les syndicats ».

Soutien de la direction à la CFDT

La direction a finalement réagi à la polémique à travers un e-mail envoyé par un membre du département des ressources humaines. « […] Chacun doit avoir à l’esprit que la représentation du personnel, l’activité syndicale et la place laissée au dialogue font partie de la vie de l’entreprise », écrit celui-ci dans un premier temps, soutenant ainsi l’initiative de la CFDT. « En ce sens, continue la direction à travers ce porte-voix, chaque organisation syndicale est libre de ses publications, dès lors qu’elle avertit les salariés de leur nature et qu’elle ne les adresse pas à un salarié qui lui aurait exprimé ne pas les recevoir. »

Quant au contrôle exercé par la direction, elle « se doit d’être garant que les communications syndicales, qui peuvent être politiques si en lien d’une quelconque manière avec la condition salariale, n’ont pas de caractère incitatif à provoquer la haine ou à troubler l’ordre public », peut-on lire dans le même e-mail, qui n’a pas manqué, là encore, de faire réagir les salariés. « Quel est le rapport entre un appel à voter pour un parti politique et la condition des salariés dans l’entreprise ? » écrit l’un d’eux en réaction. Comment lui donner tort ?

L’entreprise du XXIe siècle sera politique

Difficile néanmoins d’imaginer une autre réaction de la direction de la Maif vis-à-vis du devoir de neutralité, alors que son directeur général, Pascal Demurger, a publié une tribune dans L’Obs, avec Laurent Berger, le patron de la CFDT, pour appeler à voter Emmanuel Macron face à Marine Le Pen. Coïncidence ?

Cette tribune était parue le jeudi 21 avril, soit le jour même du second e-mail envoyé par la CFDT aux salariés de la Maif pour leur recommander de voter Emmanuel Macron au second tour. En 2019, Pascal Demurger avait publié son premier ouvrage, intitulé L’entreprise du XXIe siècle sera politique ou ne sera plus.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Monde

« PPDA, la chute d’un intouchable », sur France 2 : grandeur et décadence d’un Janus cathodique

« Complément d’enquête », sur France 2, consacre une émission à l’ex-vedette du « 20 heures » de TF1, Patrick Poivre d’Arvor, accusé de violences sexuelles par au moins vingt-sept femmes et visé par plus d’une dizaine de plaintes, dont certaines pour viols.

FRANCE 2 – JEUDI 28 AVRIL À 23 H 05 – DOCUMENTAIRE

Après l’émission de TF1 « Sept à huit », diffusée le 12 décembre dernier, c’est au tour de « Complément d’enquête », sur France 2, de proposer un documentaire sur Patrick Poivre d’Arvor, accusé de violences sexuelles par au moins vingt-sept femmes et visé par plus d’une dizaine de plaintes, dont certaines pour viol.

Affaires PPDA : deux nouvelles procédures judiciaires pour viol

Plutôt que de privilégier la parole de plaignantes, comme s’y était employée l’enquête de la Une, celle menée par Romain Verley, Manon Descoubès et Mikaël Bozo, PPDA, la chute d’un intouchable, tente de faire coïncider les deux faces de ce Janus cathodique, de percer ce mystère sur lequel reposent tant de récits de faits divers. Comment l’icône idolâtrée du public, soumise aux objectifs des caméras de télévision et des appareils photo, pouvait-elle être, en même temps, soupçonnée d’être un prédateur sexuel ?

Témoignage inédit

Employant le « je », le coauteur de ce documentaire pousse son avantage concurrentiel : en tant qu’ancien journaliste de TF1, Romain Verley a travaillé avec le présentateur, côtoyé les mêmes collaborateurs, gardé le souvenir du bureau de la star. Le journaliste a eu accès à des photos jamais parues dans la presse (prises lors du pot de départ du présentateur, en 2008). Il a ressorti les répertoires de l’époque, et appelé d’anciens, et d’anciennes, collègues à qui la mémoire aurait pu revenir (ce n’est pas le cas). Il a contacté l’une des deux assistantes de PPDA, restée à l’écart des révélations déclenchées par la plainte initiale de Florence Porcel, et l’a enregistrée à son insu (« Je n’ai rien à dire »).

Affaire Patrick Poivre d’Arvor : 23 témoignages, 8 plaintes et un classement sans suite

Parallèlement à une recension de ses faits d’armes (longévité à l’antenne, audiences écrasantes) et turpitudes (recel d’abus de biens sociaux dans l’affaire Botton, fausse interview de Fidel Castro, plagiat littéraire), Romain Verley donne à entendre des femmes qui ont croisé la route de Poivre : Frédérique Lantieri, l’ancienne présentatrice de « Faites entrer l’accusé » (France 2), qui a repoussé ses avances ; Catherine Lambret, l’ex-directrice de l’Institut pratique de journalisme (IPJ), qui, alertée du risque que pourraient courir ses étudiantes, n’envoyait en stage à TF1 « que des garçons » ; une stagiaire de Radio Classique, dont le témoignage est inédit, confrontée à des avances pressantes en 2015. Les femmes qui ont accepté de livrer leur histoire à visage découvert dans Libération apparaissent, elles, au travers de citations du quotidien.

Deux anciennes journalistes stars, enfin, illustrent par leurs propos divergents l’oscillation permanente – dont ce film n’est pas complètement exempt – entre la fascination qu’a exercée PPDA, et qui lui a si longtemps servi de cape d’immunité, et l’aversion que le personnage inspire désormais. La première, Michèle Cotta, ancienne directrice de l’information de TF1, semble toujours aussi emplie d’admiration pour le journaliste qu’aveugle sur l’agresseur présumé. La seconde, Christine Ockrent, reine du « 20 heures » concurrent (celui d’Antenne 2, devenue France 2) quand il était le monarque absolu du JT sur TF1, fait preuve envers son ultra-narcissique alter ego des années 1980 d’une grande férocité.

PPDA, la chute d’un intouchable, une enquête de Romain Verley, Manon Descoubès et Mikaël Bozo - Dreamway Productions (Fr., 2022, 75 min.) dans « Complément d’enquête », sur France 2.

Aude Dassonville

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L'Humanité

En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer

Il était une fois

Il a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.

Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.

On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.

Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »

La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory­ Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.

Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions ­inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.

La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieux

Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.

C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.

Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.

Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.

Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.

Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.

Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-Bourbon

La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.

En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.

Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.

C’est alors que des drames se produisent. Jeune Borde­laise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.

La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’envi­ronnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.

Contraception. La pilule a de moins en moins la cote

Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles ­aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.

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Valeurs Actuelles

Des lettres pro-Macron envoyées par plusieurs maires font polémique

À Angers, Toulon, Lorient ou encore à La Roche-sur-Yon, certains habitants ont reçu ces derniers jours une lettre de leur maire appelant à voter pour Emmanuel Macron. Un procédé qui a étonné certains habitants. Car au premier abord, tout semble indiquer qu’il s’agit bien d’une lettre du maire à ses administrés, dans laquelle il loue le bilan d’Emmanuel Macron et fustige une Marine Le Pen qui « n’a pas changé », selon cette missive. Certains habitants de ces villes et élus locaux se sont offusqués, demandant si les maires utilisaient les moyens de la commune et la liste des électeurs pour influer sur l’élection présidentielle. Une technique dont la légalité serait contestable.

« Mélange des genres »

Mais la missive, bien que signée par les maires, a en réalité été rédigée par l’équipe d’Emmanuel Macron. Une distinction qui n’apparaît que lorsqu’on examine le document en détail, l’adresse du site de campagne étant mentionnée. Le maire d’Angers, Christophe Béchu, qui a signé une de ces lettres, assure à Ouest-France que c’est bien le candidat et non le contribuable angevin qui a payé pour ces envois. Le journal précise que le courrier n’a pas été adressé à tous les électeurs, mais à ceux identifiés par LREM comme des soutiens potentiels d’Emmanuel Macron.

« La dépense est légale tant qu’elle est retracée dans le compte du candidat », concède Amaury Navarranne, conseiller municipal RN à Toulon, ville dont le maire, Hubert Falco, a également signé cette lettre. Il dénonce cependant un « mélange des genres » entre les mots du candidat et ceux des maires. « C’est en fait la panique qui semble avoir atteint les soutiens d’Emmanuel Macron. Car la France n’a jamais été aussi proche de rendre le pouvoir au peuple », juge-t-il.

[📝communiqué de presse] Envoi massif et coûteux d’une lettre d’Hubert Falco aux électeurs de #Toulon : panique dans le camp d’Emmanuel Macronhttps://t.co/NSjs3mRpEV pic.twitter.com/mmnEtTyGq9

— Amaury Navarranne (@aNavarranne) April 20, 2022

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New York Times - World

Ramadan Nights Provide Cherished Pause in a Sudan on the Brink

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Khartoum Dispatch

“We come here to forget it all,” one young musician said during the daily end of the fast. “The heat, the electricity cuts, the protests. Here, at least, we can sing.”

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By Declan Walsh

Photographs by Abdulmonam Eassa

KHARTOUM, Sudan — Friday night by the Nile, and a love song wafted on the warm breeze that blew across Tuti Island, a crescent of land at the confluence of the river’s two great branches.

Hundreds of people had gathered on the beach for iftar, the sunset meal that breaks the daily fast during the Islamic holy month of Ramadan. Once they had eaten, there was a palpable sense of relief.

People lounged in the sand, smoking cigarettes and scrolling on their screens. Children splashed in the river shallows. Kites danced in the sky. While the Sudanese capital twinkled on the far shore, a young crooner struck up a song.

“How could your heart allow you to forget me?” sang Ibrahim Fakhreldin, his face bathed in the glow of cellphones held by his friends, who erupted for the chorus.

“Tell us what changed, for the sake of love,” they sang in unison, some playfully clutching their hearts, in a rendition of “Now You Just Pass Us By,” a traditional Sudanese ballad.

The song was personal for Mr. Fakhreldin, 20, who told me that he had once courted a girlfriend on this beach. “It’s over,” he said wistfully. “But the place is still here.” Now he had come in search of something else — a respite from the daily grind of Sudan, where a once-glorious revolution has run badly aground, and the heady hopes that it once inspired are crumbling.

“We come here to forget it all,” said Mr. Fakhreldin, who described himself as a disillusioned revolutionary. “The heat, the electricity cuts, the protests. Here, at least we can sing.”

For those who are fasting, iftar is a daily deliverance after the long hours of hunger and thirst. In Sudan it is particularly trying: Daytime temperatures are regularly hitting 115 degrees Fahrenheit, around 45 degrees Celsius, these days, and the power cuts can last eight hours.

An ominous political backdrop sharpens the privation. A military coup last October scuttled the democratic transition that started in April 2019 when crowds toppled Omar Hassan al-Bashir, their autocratic ruler for 30 years. Now the economy is tanking, food prices are soaring, and nearly 100 people have been killed in anti-military demonstrations.

But Ramadan is also a time of community, when friends, families and even strangers come together to break their fast. The iftar meal, which over several weeks I was invited to share in riverside villages, desert huts and suburban streets, also offered a cherished pause — a chance to take stock at a moment when many say that Sudan is drifting perilously, leaving them uncertain what comes next.

300 miles

EGYPT

Red

Sea

Atbara

CHAD

SUDAN

Nile

Khartoum

ETHIOPIA

CENTRAL

AFRICAN

REP.

SOUTH

SUDAN

By The New York Times

As we drove back to Khartoum one evening, we suddenly came on a group of determined-looking men standing in the middle of the road, urging us to stop. But this wasn’t a stickup. It was dinner.

The Celebration of Ramadan

The Muslim monthlong holiday of Ramadan, a time of prayer, fasting and feasting, began in the United States on April 2.

A long mat lined with food platters was at the gates of a small mansion in the town of El-Kabashi. About 50 other travelers were already seated, waiting to eat. The free meal — an iftar for passing travelers — was financed by Hasoba el-Kabashi, a local entrepreneur and the owner of the mansion.

Mr. el-Kabashi told me he made his fortune in real estate, car dealerships and a cargo business in Dubai. Now he was paying it back. This was a small crowd, he remarked; he once fed six busloads of travelers. There was no question of anyone paying a cent.

“It’s for God,” he said, pointing to the sky now filling with stars.

His guests didn’t stand on ceremony. After 15 minutes they rose from the meal, offered communal prayers, and continued on their journeys. So did we.

With the road empty, we raced into central Khartoum, crossing the Nile on a century-old bascule bridge then swooping past the gates of the military headquarters where demonstrators massed to oust Mr. al-Bashir in 2019, in euphoric scenes that stoked hopes that this revolution could endure.

But now the square is a ghostly arena. Soldiers manned check posts on deserted streets. The celebrated revolutionary murals had been painted over. Just a few scraps of defiant graffiti remained. “We were killed here,” read one.

Further downriver, at the Chinese-built presidential palace, I met with Lt. Gen. Ibrahim Gabir, one of the generals now running the country. The military’s intervention last October was not a coup, he insisted. “I prefer to say redirection,” he said.

Over an hour of conversation, General Gabir blamed Sudan’s mess on its squabbling politicians and promised to hold elections by July 2023 — an impossibly short timetable to hold a free and fair vote, by most estimates.

It was nearly time for iftar. Leaving, I meandered through the long corridors of the empty palace. A painting depicted Mohammed Ahmed Ibn el-Sayyid Abdullah, a messianic 19th-century religious leader who led a revolt against British colonialism, trampling an enemy combatant under his horse. But when I finally found the exit, General Gabir was already there, jumping into a vehicle, scrambling home to break his fast.

The traditional iftar meal in Sudan includes rich meat sauces soaked up with kisra sorghum crepes, spicy beef sausages, bean stews and glistening chunks of watermelon. The food is washed down with seasonal drinks — karkade, or iced hibiscus juice, and a local sweet-and-sour beverage known as abreh. But for many Sudanese, these have become unaffordable luxuries.

At a sweltering bakery in Atbara, 175 miles from Khartoum, young men tossed flatbreads from an open oven that were sold for 50 Sudanese pounds, or about nine cents, each. Three years ago, they cost 2 pounds each. That’s a resonant issue in Atbara, where student protests over soaring bread prices in late 2018 triggered the countrywide movement that eventually toppled Mr. al-Bashir. But the appetite for revolution has diminished.

“I don’t care anymore,” said Kultom Altijani, a 45-year-old street vendor who appealed for money to send her ailing daughter to a dentist. “We want to eat and drink — that’s it.”

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

During the holy month of Ramadan, Muslims break their daily fast with iftar, a meal that is shared with friends, families and even strangers. In Sudan, I was invited to iftar in riverside villages, desert huts and suburban streets.

Here’s what I saw →

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

One evening people streamed to Tuti Island, in the Nile, to share iftar. It had been another scorching day with temperatures reaching 115 degrees Fahrenheit. Economic and political turmoil added to their hardship.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

Once they had eaten, a wave of relief washed over the beachgoers.

Some lounged on the sand, smoking their first cigarettes of the day. Others dabbled in the water or flew kites.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

Then a love song rang out. Ibrahim Fahkreldin, a 20-year-old crooner, performed traditional Sudanese ballads as well as new songs about Sudan’s growing turmoil. “We come here to forget it all,” he told me.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

He wasn’t the only one. While iftar is a moment to satisfy hunger and thirst, it is also an opportunity to share food with loved ones — and a welcome respite from the daily grind.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

It was the same everywhere I went, including this village 200 miles upriver. Some of these men worked in the nearby gold mines, and they offered to guide me to their workplace in the nearby desert.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

That led me to Ahmed Ali Jadallah, a miner I found sitting in a tiny tent, fasting. He was waiting for sundown to get down to work at the “line” — a seam of gold-rich rock he was hacking from the desert.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

Even in a season of worship, Sudan’s turmoil kept pressing in. Nearly 100 people have died in street protests since the military seized power in a coup in October. The tumult continued through Ramadan.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

One afternoon, young men and women wearing ski masks clashed with police officers who were firing tear gas. Acrid smoke filled the air. Then the muezzin’s call rang out: It was time for iftar.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

The protesters paused and pulled out dates, bottles of water and bags of sandwiches. Several offered to share.

Another fast was over, but Sudan continues down an unpredictable path.

Read more on Sudan:

Years after Mr. al-Bashir’s ouster, his allies are still faring better than most, and slowly making a comeback. This Ramadan, the wealthier officials can be found among the evening crowd at the Al Salam hotel, the salon of the Khartoum elite. Although the iftar buffet costs $45 per head, it is packed every evening, with women in finely embroidered gowns sitting beside men in immaculate robes. They rub shoulders with assorted foreigners looking to solve, or profit from, Sudan’s political mess — diplomatic envoys, Russian mercenaries, aid workers and United Nations officials.

Iftar is also laden with meaning for the revolutionaries who fight on. On April 6, demonstrators filled the street outside the Al Salam to mark the third anniversary of Mr. al-Bashir’s ouster. This time the warm breeze didn’t carry a love song, but a sting.

Thick smoke billowed from burning tires as young men and women, seasoned by months of protest, clashed with riot police. At the front, some protesters wore ski masks and garden gloves they used to hurl streaming tear gas canisters back at the police.

Even though I hung back, my eyes stung from the clouds of tear gas that drifted down the street, and I stumbled to the roadside. The call of the muezzin rang out: iftar.

The chanting abated and bags of food were produced. Protesters passed around dates, sandwiches and paper cups filled with karkade. A woman wrapped in a Sudanese flag offered to share her food and, seeing my state, offered a vinegar-soaked cloth to stop the tears.

Others crouched on the curb, chugging water and savoring a moment of relief, as yet more tear gas pop-popped in the distance.

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Le Monde

Les spéculations sur le futur gouvernement vont bon train, François Hollande refuse un accord du PS avec LFI… Les infos politiques du jour

Alors que les négociations, à gauche, avancent pour un accord en vue des élections législatives en dépit de l’expression de quelques voix dissidentes, à l’extrême droite, Jordan Bardella a lancé, jeudi, la campagne officielle du Rassemblement national pour ce scrutin.

Le Monde tient depuis janvier le carnet de bord de la campagne de l’élection présidentielle de 2022 : un point quotidien publié chaque soir à 19 heures. A partir du 29 avril, le récap devient hebdomadaire et change d’horaire. Nous vous donnons donc rendez-vous tous les vendredis, dès le 6 mai, à 18 heures, pour continuer à suivre l’actualité politique à nos côtés.

L’info du jour. Spéculations autour du futur gouvernement à mesure que l’échéance approche

Les rumeurs vont bon train. Après la réélection Emmanuel Macron dimanche, les spéculations se multiplient sur les plateaux télé autour de la formation imminente – ou non – du nouveau gouvernement. Les commentateurs ne lésinent pas sur les hypothèses. C’est évidemment le nom de la ou du futur premier ministre qui se trouve au cœur des attentions et donne lieu à un abondant name-dropping.

Reste que l’on sait pour l’instant peu de choses de ce nom. Si M. Macron a affiné, hier, la fiche de poste lors de son déplacement à Cergy (Val-d’Oise), en affirmant que sa ou son futur chef de gouvernement devrait être « attaché à la question sociale, à la question environnementale et à la question productive », il n’aurait pas encore décidé, selon les informations du Monde, qui nommer à la tête de l’exécutif. En attendant, plusieurs ministres et ténors de la majorité ont fait part de leur disponibilité.

Le choix du premier ministre, une délicate équation pour Emmanuel Macron

A mesure que les jours passent, la fenêtre de tir rétrécit : pour insuffler un vent nouveau et acter le début de son second mandat, M. Macron, qui doit être investi avant le 13 mai, n’a pas intérêt à hésiter trop longtemps sur ce choix. La tenue du premier conseil des ministres depuis la réélection de M. Macron, jeudi matin, présumé être le dernier du gouvernement de Jean Castex, pourrait donc avoir marqué la dernière étape avant la démission du premier ministre et la nomination de sa ou son successeur.

Au sortir du conseil, lors du traditionnel point de presse, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a joué avec les nerfs des journalistes en laissant planer le doute sur le calendrier. « Je ne vous ai pas annoncé qu’il s’agissait du dernier conseil des ministres, ni évidemment du premier quinquennat d’Emmanuel Macron qui s’achève le 14 mai, ni de ce gouvernement », a-t-il déclaré.

Second quinquennat Macron : un gouvernement resserré avant les élections législatives

La photo du jour. Jordan Bardella lance la campagne du RN pour les législatives

Quatre jours après la défaite de sa candidate au second tour de l’élection présidentielle, le Rassemblement national (RN) s’est remis en ordre de bataille pour les législatives. Tandis que Marine Le Pen prend un peu de repos après avoir écumé la France au cours d’une longue campagne, le vice-président par intérim du parti, Jordan Bardella, a lancé, jeudi en fin de journée, le début de la campagne depuis Fréjus (Var).

Lors de cette conférence de presse donnée en front de mer, entouré du maire de la ville, David Rachline (RN), et de deux des candidats choisis par le parti pour le Var, il a dressé la liste des autres personnes investies dans le département, où Mme Le Pen est arrivée en tête du second tour avec 55,10 % des suffrages exprimés, soit plus de dix points au-dessus de son score national.

Le matin même, M. Bardella n’a pas exclu l’idée « d’accord de désistement » entre le RN et Reconquête ! au second tour des législatives, et « au cas par cas » en cas de triangulaire. Pour le reste, le RN a opposé une fin de non-recevoir à l’offre d’alliance électorale lancée par le parti d’Eric Zemmour, après des mois d’affrontement violent entre les deux formations d’extrême droite.

Législatives 2022 : le Rassemblement national veut « dégonfler la tête » de Zemmour

La phrase du jour. François Hollande s’oppose à un accord du PS avec LFI pour les législatives

« Discuter, c’est nécessaire ; disparaître, c’est impossible »

La ligne et le ton sont clairs. L’ancien président de la République François Hollande a fait part de son opposition aux négociations en cours entre le Parti socialiste (PS) et La France insoumise (LFI), la formation de Jean-Luc Mélenchon, en vue des élections législatives, jeudi matin sur Franceinfo. « Ce n’est pas une discussion qui est en cause, c’est une disparition. Discuter, c’est nécessaire ; disparaître, c’est impossible », a-t-il affirmé.

« Si les “insoumis” ne veulent pas donner de la place à leurs partenaires, je ne vois pas pourquoi ces partenaires voudraient se sacrifier », a fait valoir l’ancien chef de l’Etat, pour qui « les dirigeants du Parti socialiste auraient décidé de disparaître » en se rangeant « derrière » M. Mélenchon, arrivé en troisième position lors du premier tour de l’élection présidentielle.

Les élections législatives, poison de la division au Parti socialiste

A l’image d’un courant minoritaire, mais audible, au sein du PS, incarné par plusieurs « éléphants » socialistes (comme l’ancien ministre Stéphane Le Foll ou l’ex-député Jean-Christophe Cambadélis), et opposé à la position du premier secrétaire, Olivier Faure, M. Hollande estime que les projets politiques du PS et de LFI sont incompatibles sur de nombreux points, rendant impossible un accord programmatique : « Ça voudrait dire que le prochain gouvernement serait amené à (…) désobéir aux traités européens ? Le prochain gouvernement, s’il était constitué, s’il avait une majorité, serait amené à quitter l’OTAN [Organisation du traité de l’Atlantique Nord]? A ne plus aider les Ukrainiens en leur fournissant des équipements militaires ? »

Quelque peu provocateur, François Hollande a souhaité voir cet éventuel accord « revu ou repoussé de manière que le Parti socialiste puisse, avec ses partenaires écologistes, communistes commencer à envisager une autre union ». Sans les « insoumis ».

Législatives 2022 : à gauche, les négociations dans une mauvaise passe

En 2017, quand Les Républicains décident d’éviter d’être dans l’opposition systématique à Emmanuel Macron

C’est une question qui taraudait déjà la droite il y a cinq ans : quelle attitude adopter à l’égard du nouveau président, Emmanuel Macron ? Faut-il s’opposer frontalement ou se montrer constructif ? En ce mois de mai 2017, Les Républicains (LR) cherchent en effet quel est le ton adéquat pour exister dans le débat politique « sans donner une image caricaturale », comme nous le racontent les journalistes Matthieu Goar et Alexandre Lemarié.

La stratégie retenue par LR est la suivante : « D’abord, mener la campagne des législatives à fond pour peser au maximum dans la future Assemblée nationale ; ensuite, quelle que soit l’issue du scrutin (…), ne pas s’ériger en une force d’obstruction au nouveau patron de l’exécutif. »

Une ligne de compromis tranchée par les principaux caciques du parti, dont le chef de file pour les élections législatives, François Baroin. Mais l’exercice de synthèse n’est pas simple, puisque le parti est, déjà à l’époque, traversé par deux courants opposés.

Législatives 2022 : Le parti Les Républicains tétanisé par les tentations macronistes

D’une part, celui en faveur d’une « attitude constructive » vis-à-vis de M. Macron, position défendue par le trésorier du parti, Daniel Fasquelle, ou encore le député Eric Woerth. Ensuite, celui d’une branche plus droitière, incarnée par le député Eric Ciotti ou le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, lequel plaide pour incarner un vrai « parti d’opposition », refusant la compromission à l’égard d’« Emmanuel Hollande », surnom donné à l’ancien ministre de l’économie lors de la campagne malheureuse de François Fillon.

Alors, « malgré la pression des plus droitiers, [M. Baroin] refuse de mener campagne en vendant l’idée d’une cohabitation », avancent nos journalistes. Et pour cause : les dirigeants du parti refusent de voir certaines de leurs figures modérées « se mettre en marche » et rejoindre M. Macron. Cinq ans plus tard, après avoir déjà enregistré des pertes en 2017, l’inquiétude est ravivée chez LR.

L’agenda du vendredi 29 avril

Hommage personnel. Emmanuel Macron se rend, vendredi, dans les Hautes-Pyrénées pour honorer la mémoire de sa grand-mère Germaine Noguès. Surnommée « Manette » et institutrice de profession, elle est morte en 2013 et repose à Montgaillard. Interrogé sur TF1, le 6 avril, il avait expliqué que, s’il était réélu, l’un de ses premiers gestes sur le « plan personnel » serait d’aller « fleurir la tombe de [s]a grand-mère dans [les] Pyrénées [qui lui sont] si chères ».

Le Monde

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Valeurs Actuelles

Débat présidentiel : Emmanuel Macron jugé “arrogant” mais plus convaincant, Marine Le Pen “plus proche des Français”

Mercredi 20 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés durant un débat télévisé ayant réuni 16,5 millions de téléspectateurs. Après deux heures trente d’échanges sur les sujets du pouvoir d’achat, de l’écologie ou encore de l’immigration, BFM TV a mené une enquête auprès d’un échantillon de 650 personnes. Les résultats du sondage Opinion 2022 réalisé par l’institut Elabe ont montré que le président de la République a été jugé plus convaincant par 59 % des sondés, contre 39 % pour la candidate du Rassemblement national.

Atouts et failles des deux côtés

L’étude a aussi souligné qu’Emmanuel Macron avait davantage les qualités nécessaires pour être président de la République, à 53 % contre 29 % pour Marine Le Pen. 19 % des sondés n’ont en revanche pas réussi à départager les deux candidats sur cette question. En revanche, le chef de l’État a perdu des points en étant jugé par 50 % comme le plus arrogant contre 16 % pour Marine Le Pen. Cette dernière a été considérée à 37 % comme la plus proche des préoccupations des Français contre 34 % pour Emmanuel Macron, et celle qui pourrait changer le plus de choses à 51 % contre 29 % pour son adversaire.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Monde

Guerre en Ukraine : à Sievierodonetsk, dans le Donbass, les prorusses attendent qu’on les « libère »

Emmanuel Grynszpan (Sievierodonetsk (Ukraine), envoyé spécial)

Publié hier à 14h02, mis à jour hier à 18h43

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ReportageSous le feu de Moscou, des habitants ayant refusé d’évacuer s’accrochent à la propagande du Kremlin.

A la sortie de Lyssytchansk, juchée sur une colline, la route plonge vers la rivière Donets, bordée d’arbres. Le panorama s’ouvre tout d’un coup sur la ville voisine de Sievierodonetsk, 120 000 habitants avant le début de la guerre – l’immense majorité a fui depuis. Au premier plan, un gigantesque complexe industriel recouvre un tiers de la surface de la ville. Au-delà, à perte d’horizon, une forêt et des champs. Côté nord, sous la fumée grise des bombardements, on devine Roubijne, dernière partie de la conurbation. Chaque ville représente un stade distinct du théâtre de la guerre. Lyssytchansk a essuyé quelques tirs : les devantures du marché central sont déchiquetées, et une poignée d’immeubles d’habitation ont subi de gros dégâts. A Sievierodonetsk, un quartier entier a été détruit. Des voitures sont défoncées et des câbles de trolleybus jonchent la chaussée. Les positions avancées de l’armée russe se dissimulent depuis un mois à la lisière de la forêt, et son artillerie tonne d’un peu plus loin. Théâtre de combats de rue, Roubijne fait l’objet d’une entreprise de démolition méthodique menée au mortier. Les forces russes occupent déjà une moitié environ de la ville.

Guerre en Ukraine : la Russie n’arrive pas à s’emparer totalement du Donbass, malgré un déluge de feu

Mardi, le soleil s’est brusquement imposé, après deux semaines de pluie et de brume. L’accalmie météorologique a coïncidé avec une clémence de l’artillerie. Pas plus d’une poignée d’explosions par heure. Profitant de ce répit, une vingtaine d’habitants de Sievierodonetsk bavardent et préparent leur repas à l’entrée d’un abri antibombardement jouxtant le complexe chimique Azot.

Semion, 45 ans, donne des directives à un trio d’adolescents chargés de distribuer l’aide humanitaire acheminée par des volontaires ukrainiens. Technicien chez Azot depuis vingt ans, il se présente comme l’un des deux coresponsables de l’abri. « Nous sommes 280 à vivre ici », explique cet homme fluet coiffé d’un béret. « Bien sûr que c’est dangereux, toutes sortes de produits chimiques toxiques et explosifs continuent d’être stockées dans l’usine. Mais que voulez-vous ? Il y a trop peu d’abris solides ici, et il reste toujours 20 000 habitants, sans compter ceux des villages environnants. » Des dizaines d’obus ont déjà frappé le complexe, pour l’instant sans provoquer de catastrophe.

Un abri égaré dans le brouillard de la guerre

Face au danger, Semion prend un air blasé : « Cette nuit, à 3 heures du matin, un bombardement m’a réveillé, mais, sinon, je n’y prête plus attention. Ne rien faire alimente l’angoisse, alors j’aide les autres. Je m’occupe de l’abri. Je ne fais plus attention aux explosions. » Pour lui, partir n’est pas une option. « Ici, c’est mon air, c’est ma terre, c’est ma ville. Pourquoi aller du côté ukrainien, où personne ne m’attend ? On va me nourrir et me loger tant que je peux payer, mais lorsque mes économies auront fondu, on me montrera la porte. Je préfère vivre comme un clochard ici, dans mes murs, que là-bas. S’il faut partir, j’irai en Russie. Toute ma famille vient de là-bas. J’ai un appartement en Russie, ma mère y est née. Je préfère aller là où les gens me comprennent. »

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L'Humanité

Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation

Il était une fois

Le 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.

Pascal Cauchy

L’hiver prend fin dans le New ­Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.

Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.

Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.

Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.

1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images

Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.

Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.

Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le ­Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.

Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des ­Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.

L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.

La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy ­Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.

Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.

Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.

La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images

Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.

Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.

Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.

La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.

Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection

Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.

L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.

Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.

En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.

De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.

L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha ­Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».

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Valeurs Actuelles

Législatives : Éric Dupond-Moretti et Jean-Michel Blanquer devraient se lancer aux élections

Ils tenteraient de se placer. À l’approche des élections législatives de juin prochain, les ministres d’Emmanuel Macron s’agitent. C’est notamment le cas d’Éric Dupond-Moretti et de Jean-Michel Blanquer, rapporte France Inter jeudi 28 avril. Le garde des Sceaux devrait être candidat à Hazebrouck, la 15ème circonscription du Nord. La commune est située à plus de 110 kilomètres de Maubeuge, la ville natale de l’avocat de métier. Hazebrouck est pour l’instant détenue par Jennifer de Temmerman (ex-LREM). Mais Éric Dupond-Moretti est déjà venu sur le terrain à la mi-avril aux côtés de Richard Ferrand et Gérald Darmanin.

Blanquer dans la circonscription de Montargis

Du côté de Jean-Michel Blanquer, France Inter a indiqué que le ministre de l’Éducation sera candidat aux législatives dans la 4ème circonscription du Loiret, c’est-à-dire dans la ville de Montargis. Cette circonscription est actuellement occupée par l’élu LR Jean-Pierre Door, 80 ans, qui devrait se retirer, à l’issue de son quatrième mandat. Jean-Michel Blanquer sera donc opposé au jeune conseiller départemental LR, Ariel Lévy.

Et les autres ministres ?

S’ils n’ont pas encore révélé leurs intentions, France Inter a indiqué que Bruno Le Maire compterait être de nouveau candidat dans l’Eure. Pour Gérald Darmanin, il devrait se tourner vers Tourcoing. Et pour cause, le ministre de l’Intérieur aurait déjà commandé un sondage dans lequel il est annoncé à 33 % au premier tour dans la 9ème circonscription de Tourcoing et à 41 % dans la 10ème, rapporte La Voix du Nord. Quant à Marlène Schiappa et Julien Denormandie, ils ne seront pas candidats aux élections législatives de juin prochain. Pour la majorité des ministres, issus de la société civile, les élections législatives paraissent être un bon moyen de conserver une place sur la scène politique. Un ministre a, en tout cas, glissé à France Inter que « l’avenir va s’écrire à l’Assemblée » nationale, et qu’à l’Élysée, « les dés sont déjà jeté : pas de troisième candidature ». 

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Législatives 2022 : le PS fait un pas vers un accord avec les Insoumis

Publié le : 29/04/2022 - 08:40Modifié le : 29/04/2022 - 12:25

Grégoire SAUVAGE Suivre

La direction du PS a annoncé vendredi souscrire aux propositions de LFI sur plusieurs points clé du programme de Jean-Luc Mélenchon. Un accord sur le fond qui permet désormais d'engager des négociations sur la stratégique question des investitures aux élections législatives du mois de juin. Par ailleurs, une alliance entre les Insoumis et Europe Écologie les Verts serait également "en vue" selon son secrétaire national, Julien Bayou. 

La gauche est-elle en passe de s’unir en vue des élections législatives ? Dans un document rendu public vendredi 29 avril, la direction du Parti socialiste a indiqué souscrire aux principales propositions du programme de la France insoumise comme l'augmentation du smic à 1 400 euros nets par mois, la retraite à 60 ans, la planification écologique, la VIe République mais aussi le non respect de "certaines règles" européennes en vue d'un accord aux législatives.

Dans ce texte de quatre pages, les socialistes, qui ont entamé des discussions mercredi avec LFI, présentent leurs "réponses" aux "douze marqueurs" mis en discussion par la formation de Jean-Luc Mélenchon, et font des propositions supplémentaires "dans la fidélité à nos fondamentaux et à nos priorités, en valorisant les convergences et sans cacher les différences", écrivent-ils.

Concernant la "désobéissance aux traités européens", que souhaite LFI, les socialistes se disent "profondément attachés à la construction européenne", et "refuseron(t) de mettre en danger la construction européenne".

Mais ils estiment que "la mise en œuvre du programme que nous construisons conduira nécessairement à des tensions, à constater des contradictions, et à ne pas respecter certaines règles". "Nous ne serons ni les premiers ni les derniers à le faire, en France comme en Europe", justifient-ils, évoquant le "besoin d'une rupture dans le cours libéral de la construction européenne, d'un nouveau projet au service de la transformation écologique et sociale".

"Nous nous opposerons par exemple au retour du pacte de stabilité, considérons que l'objectif de souveraineté de la France et de l'Union Européenne dans de nombreux domaines rend nécessaire de déroger aux règles actuelles de concurrence et que la conférence sur l'avenir de l'UE doit conduire à une révision des traités", poursuivent-ils.

Les socialistes réaffirment aussi "la nécessité d'un soutien plein et entier à la nation ukrainienne, à sa liberté et à sa souveraineté, face à l'agression décidée par Vladimir Poutine".

"Chaque force aura un groupe parlementaire"

Concernant "le droit à la retraite à 60 ans", le PS, qui n'était jusqu'alors pas convaincu au plan financier, propose "une première étape comprenant la prise en compte des carrières longues et des métiers pénibles".

Il valide aussi "l'abrogation de la réforme de l'assurance chômage et des dispositions régressives introduites dans le code du travail par la loi El Khomri (de 2016, sous François Hollande, ndlr) et les ordonnances Macron", signées en 2017. 

>> À lire : Comprendre les élections législatives françaises en six questions

À quelques jours de la date butoir pour trouver un accord historique avec LFI, le PS souligne que "le programme partagé, fondé sur la recherche réelle des convergences, doit être le gage d'une volonté réelle de gouverner ensemble au service des classes populaires et moyennes de ce pays", mais "n'a pas vocation à faire disparaître l'identité et l'histoire politiques des uns et des autres". 

"On a bien travaillé, mais le travail n’est pas fini", a expliqué sur Europe 1 le député de La France insoumise Alexis Corbière. Il s'agit de "de créer une dynamique politique dans laquelle chacune des forces est respectée et se retrouve, et nous prenons l'engagement que chaque force aura un groupe parlementaire", en cas d'accord sur une union populaire de de la gauche.

🔴 EN JUIN CONSTITUONS UNE MAJORITE POPULAIRE A L'ASSEMBLEE🔴L'#UnionPopulaire a un programme pour le pays : on veut la retraite à 60 ans pour tous, l’augmentation du #SMIC, la transition écologique ! #europe1 Replay entier ici 👇https://t.co/53zcihAxGw pic.twitter.com/c11me9O3Ao

April 29, 2022

Lignes de fractures socialistes

Quelques minutes après l'annonce de cet accord, plusieurs cadres du PS ont fait part de leur mécontentement, signe des lignes de fractures qui traversent le parti à la rose. "J’appelle les militantes et militants socialistes qui veulent la démocratie interne, pas favorable à cette reddition en rase campagne de l’actuelle direction du parti socialiste à ne pas quitter votre parti ! Le Parti socialiste appartient à ses militants !, a tweeté le sénateur Rachid Temal.

J’appelle les militantes et militants socialistes qui veulent la démocratie interne, pas favorable à cette reddition en rase campagne de l’actuelle direction du @partisocialiste à ne pas quitter votre parti ! Le Parti socialiste appartient à ses militants ! #ChangerPS pic.twitter.com/8vvtmX8cHu

April 29, 2022

De son côté, Carole Delga, la présidente PS de la région Occitanie a préféré une citation de Pierre Mendes-France pour dénoncer l'accord. "La morale en politique interdit que stratégie et convictions divergent, fut ce pour des motifs d’opportunité transitoire. C’est ce que j’appelle la vérité". 

« La morale en politique interdit que stratégie et convictions divergent, fut ce pour des motifs d’opportunité transitoire. C’est ce que j’appelle la vérité ». Pierre Mendès France

April 29, 2022

À Paris, Anne Hidalgo a déjà fait savoir qu'elle prévoyait de présenter avec ses alliés communistes et écologistes des candidats communs contre LFI.

L'ancien président François Hollande avait lui-même mis en garde jeudi contre une "disparition" du PS. Ce serait "une remise en cause de l'histoire même du socialisme, de François Mitterrand et ses engagements européens, de Lionel Jospin et sa crédibilité économique et ses avancées sociales", a-t-il alerté sur franceinfo, disant son souhait de voir cet éventuel accord "revu ou repoussé de manière à ce que le Parti socialiste puisse, avec ses partenaires écologistes, communistes, commencer à envisager une autre union".

Un accord EELV/LFI "dans les heures qui viennent"

Par ailleurs, une entente entre Insoumis et Europe écologie les Verts (EELV) serait également en bonne voie. Julien Bayou, secrétaire national d'EELV, a estimé vendredi matin qu'un accord avec LFI pour les législatives "est en vue", disant avoir "bon espoir" qu'il soit scellé "dans les heures qui viennent".

"J'ai bon espoir que ces négociations aboutissent dans les heures qui viennent et pourquoi pas un 1er-Mai commun en soutien aux syndicats, contre cette réforme (des retraites) à 65 ans. Pourquoi pas une bannière commune +l'Union populaire écologiste+", a-t-il avancé sur France 2.

Certes "il peut subsister des désaccords", mais "l'important c'est d'être clairs et francs devant les électeurs", a ajouté Julien Bayou.

Les discussions patinaient ces derniers jours. Mardi, Yannick Jadot s'était dit favorable à une "coalition" de "toutes les forces de gauche", mais derrière Jean-Luc Mélenchon, "ça ne marchera pas". Les soutiens de ce dernier pointent les guerres internes au sein des écologistes.

Il faut "un rassemblement qui respecte l'ensemble des forces", juge aussi le communiste Fabien Roussel. 

Probable date couperet : LFI a prévu dans une semaine, le 7 mai, une "convention législative" où elle annoncera des candidats.

Avec AFP

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Législatives 2022 : première prise de contact entre les Insoumis et le Parti socialiste

Décryptage

Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or

Le Débat de France 24

Législatives : manœuvres et stratégie ? Les partis politiques entre alliances et désaccords

Le Monde

Un premier cas humain de grippe aviaire H3N8 détecté en Chine

Les autorités sanitaires se veulent cependant rassurantes et précisent que le risque de transmission entre humains est faible.

C’est la première fois qu’un cas de grippe aviaire est détecté chez l’humain. Un garçon de 4 ans, vivant dans la province du Henan, dans le centre du pays, a été testé positif à la souche H3N8, a annoncé le ministère de la santé chinois, mercredi 27 avril.

L’enfant a été hospitalisé au début d’avril pour une fièvre et d’autres symptômes. Il avait été infecté directement par les oiseaux – sa famille élève des poulets et vit dans une zone peuplée de canards sauvages. Le ministère de la santé chinois appelle à ne pas s’approcher des oiseaux morts ou malades et à consulter en cas de fièvre ou de symptômes respiratoires.

Toujours selon cette même source, cette contamination résulte d’une « transmission interespèces ponctuelle » et « le risque de transmission à grande échelle est faible ». Les tests effectués sur les personnes proches du malade n’ont d’ailleurs révélé « aucune anomalie ».

Transmission très rare

Des experts interrogés par le quotidien britannique The Guardian confirment cette analyse. « Il arrive souvent qu’un virus se propage à un humain puis s’arrête là. Un seul cas n’est pas une cause de grande inquiétude », a ainsi déclaré sir Peter Horby, professeur de maladies infectieuses émergentes et de santé mondiale à l’université d’Oxford. « Il n’y a aucune raison de penser que cela ira plus loin », a abondé le professeur Paul Digard du Roslin Institute de l’université d’Edimbourg. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) va cependant mener une enquête sur ce cas « inhabituel », a annoncé le docteur John McCauley, directeur d’un centre de surveillance de la grippe collaborant avec l’OMS, au Guardian.

Si les cas de transmission de grippe aviaire entre humains sont extrêmement rares, la souche H3N8 est connue pour se transmettre parmi les chevaux, les chiens et les phoques. Selon une étude américaine publiée en 2012 dans la revue Nature, la souche H3N8 aurait ainsi entraîné des pneumonies mortelles chez plus de 160 phoques le long des côtes américaines l’année précédente.

Seules les souches H5N1 et H7N9, détectées respectivement en 1997 et 2013, ont été les principales à l’origine des cas humains de grippe aviaire, selon les Centres américains de contrôle et prévention des maladies (CDC).

A cause de l’épidémie de grippe aviaire, la production de poulets pourrait baisser de 30 %

Le Monde avec AFP

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Valeurs Actuelles

Législatives : le Parti socialiste et La France insoumise tombent enfin d’accord

Les négociations entre les deux partis ont abouti. À l’issue de discussions en vue des élections législatives, le Parti socialiste (PS) a annoncé, dans un communiqué que relaie RTL ce vendredi 29 avril, avoir souscrit aux propositions de La France insoumise (LFI). Le parti d’extrême-gauche, mené par Jean-Luc Mélenchon, souhaitait être notamment en accord sur l’augmentation du SMIC à 1 400 euros nets par mois, sur la création d’une VIe République, l’écologie, la retraite à 60 ans ou encore le non-respect de « certaines règles » de l’UE.

Des propositions supplémentaires

Dans un communiqué de quatre pages, le PS a donc présenté ses « réponses » au cas par cas pour les « douze marqueurs » établis par les Insoumis, relate RTL. Le parti de gauche en perdition a également fait des propositions supplémentaires qui respectent « la fidélité à nos fondamentaux et à nos priorités », tout en « valorisant les convergences et sans cacher les différences » entre les deux formations. Les discussions entre le PS et LFI avaient démarré mercredi 27 avril. Ce vendredi matin, le député LFI Alexis Corbière a réagi au micro d’Europe 1 : « Le Parti socialiste a répondu aux points de programme qui, pour nous, étaient importants pour engager une discussion politique. » Avant d’indiquer toutefois que « le travail n’est pas fini ». 

Un rapprochement avec EELV « dans les heures qui viennent »

Du côté des écologistes, le secrétaire national d’Europe-Ecologie-les Verts (EELV), Julien Bayou, a indiqué à France 2 ce vendredi 29 avril qu’un accord pourrait également aboutir avec LFI. Et ce, « dans les heures qui viennent ». Julien Bayou a en effet déclaré : « J’ai bon espoir que cet accord aboutisse dans les heures qui viennent et pourquoi pas un 1er Mai commun en soutien aux syndicats, contre cette réforme à 65 ans. » Il imagine déjà « une bannière commune pour lancer les législatives ». 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - Monde

France Médias Monde conteste la décision du Mali de suspendre définitivement France 24 et RFI

Publié le : 27/04/2022 - 21:17Modifié le : 27/04/2022 - 21:41

FRANCE 24 Suivre Claire BONNICHON Suivre

La Haute Autorité de la communication du Mali a rendu publique, mercredi, sa décision de suspension définitive de France 24 et de RFI dans le pays. FMM conteste avec force une telle mesure et entend utiliser "toutes les voies de recours possibles". La France a appelé le Mali à "reconsidérer" sa décision.

La Haute Autorité de la communication du Mali a rendu publique, mercredi 27 avril, sa décision de suspension définitive de France 24 et de RFI au Mali

"France Médias Monde (FMM) – France 24, RFI et MCD – conteste avec force une telle mesure. Elle utilisera toutes les autres voies de recours possibles", souligne FMM dans un communiqué. 

Communiqué FMM Mali 27-04-22 by France-24

 

"Nous continuerons à couvrir l'actualité au Mali qui intéresse l'Afrique toute entière comme le reste du monde. Toutes les solutions techniques seront mises en œuvre pour rendre accessibles nos médias aux Maliennes et aux Maliens qui souhaitent continuer à recevoir une information libre, experte et ouverte sur le monde. FMM rappelle son attachement à l'indépendance et à la liberté d'informer."

La junte malienne avait ordonné dans la nuit du 16 au 17 mars la suspension de la diffusion de France 24 et de RFI au Mali en raison, selon elle, de "fausses allégations" d'exactions commises par l'armée et rapportées par les deux médias français. 

>> À lire aussi : Comment utiliser les VPN et continuer à accéder à certains sites censurés ?

Le gouvernement malien évoquait notamment un reportage des 14 et 15 mars, dans lequel RFI avait donné la parole à des victimes présumées d'exactions qui auraient été commises par l'armée malienne et le groupe privé russe Wagner. 

Dans le communiqué signé du colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement, le gouvernement malien rejetait "catégoriquement ces fausses allégations contre les vaillantes FAMa" (Forces armées maliennes) et disait engager "une procédure […] pour suspendre jusqu'à nouvel ordre la diffusion de RFI […] et France 24". 

FMM avait alors protesté "vivement contre les accusations infondées mettant gravement en cause le professionnalisme de ses antennes" et promis d'étudier toutes les voies de recours. 

Une telle suspension de deux grands médias d'information étrangers n'a pas de précédent récent au Mali. RFI et France 24 qui couvrent de près l'actualité africaine, y sont très suivies. 

La France fait part de sa "vive préoccupation"

La France a appelé, jeudi 28 avril, le Mali à "reconsidérer" la suspension définitive de RFI et France 24. 

"Il s'agit d'une grave atteinte à la liberté de la presse et à la liberté d'expression, dans un contexte de tentatives répétées de manipulation de l'information au Mali. Ces chaînes diffusent leurs programmes dans le plein respect des principes d'intégrité, d'impartialité et d'indépendance. La France appelle les autorités de transition à reconsidérer leur décision", a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

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La junte malienne suspend la diffusion de France 24 et RFI

La junte malienne accuse l'armée française d'"espionnage" et de "subversion"

Mode d'emploi

Mali : comment continuer à regarder France 24 et écouter RFI ?

L'Humanité

Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire

Il était une fois

Confronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.

Hassane Zerrouky

La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges. 

En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.

Les islamistes sous-estimés par  le pouvoir politique et l’armée

Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.

Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.

« Premier pas vers la restauration du califat »

Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »

En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! »  Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).

La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle

En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).

Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».

Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !

Le « djihad » contre le « taghut »

À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.

Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).

« La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »

Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf  6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».

Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.

Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts

C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.

À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.

Valeurs Actuelles

[Vidéo] “Ces gens vous font rêver ?” : Jean Messiha éreinte des membres du gouvernement Macron

Emmanuel Macron rempile pour cinq ans de plus. Depuis sa réélection, dimanche 24 avril, le président de la République réfléchit à la formation de son nouveau gouvernement. Qui pour remplacer le Premier ministre Jean Castex ? Ou le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti ? Et de l’Intérieur Gérald Darmanin ? Si les suspicions vont bon train, les critiques aussi. L’ancien porte-parole de la campagne d’Éric Zemmour, Jean Messiha, a jugé que les « profils » des membres du gouvernement d’Emmanuel Macron étaient « des coliques néphrétiques ». Avant d’interroger sur le plateau de CNews mercredi 27 avril : « Ces gens vous font rêver ? »

Jean Messiha : «Ce ne sont pas des gens qui font rêver la France et qui vont la gouverner avec autorité. Aujourd’hui on a besoin d’autorité et de gens qui s’inscrivent dans l’histoire de France» dans #SoirInfo pic.twitter.com/ghdBljWIo8

— CNEWS (@CNEWS) April 27, 2022

« On a le droit de rêver d’autre chose »

Pour le président du cercle de réflexion l’Institut Apollon, « ce ne sont pas des gens qui font rêver la France et qui vont la gouverner avec autorité ». Or, le pays a désormais « besoin d’autorité et de gens qui s’inscrivent dans l’histoire de France », selon Jean Messiha sur CNews. Le Premier ministre se doit notamment de « diriger » la France entière : « Ce n’est pas un haut fonctionnaire qui viendrait gérer les (autres) hauts fonctionnaires. C’est quelqu’un qui doit avoir une vision », a jugé cet habitué des plateaux télévisés des chaînes CNews et C8.

Jean Messiha s’est encore montré cinglant à l’égard du chef de l’Etat fraîchement réélu et de sa majorité présidentielle. C’est avec sarcasme qu’il a déclaré : « Quand Macron est président de la République, c’est vrai que ces profils-là correspondent parfaitement à la situation de la France aujourd’hui », insinuant que le pays est dans un mauvais état. Ce proche d’Éric Zemmour a enfin affirmé qu’« on a le droit de rêver d’autre chose, justement ». 

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France24 - Monde

L'Inde et le Pakistan en proie à une vague de chaleur record

Publié le : 29/04/2022 - 11:18

FRANCE 24 Suivre Axelle SIMON

Une vague de chaleur record s'est abattue sur l'Inde et le Pakistan, provoquant des coupures d'électricité et des pénuries d'eau pour des millions d'habitants qui devraient subir cette fournaise de plus en plus fréquemment à l'avenir, selon des experts du changement climatique.

Une vague de chaleur record sévit en Inde et au Pakistan. Cette situation entraîne des coupures d'électricité et des pénuries d'eau pour des millions d'habitants de ces deux pays.

La température à Delhi approchait, jeudi, les 46 degrés Celsius. Et "le thermomètre pourrait frôler les 50 degrés ce vendredi 29 avril dans certaines régions", explique notre correspondant Alban Alvarez à New Delhi. Les autorités ont émis une alerte et recommandé aux personnes vulnérables d'éviter de sortir. 

Cette vague de chaleur extrême devrait sévir encore pendant cinq jours dans le nord-ouest et le centre de l'Inde et jusqu'à la fin de la semaine dans l'est, selon le département météorologique indien.

"C'est la première fois que je vois une telle chaleur en avril", s'est exclamé Dara Singh, 65 ans, qui tient une petite boutique de rue à Delhi depuis 1978. "Les feuilles de bétel que j'utilise pour vendre le paan (tabac à chiquer, ndlr) se gâtent plus vite que d'habitude. Habituellement, cela se produit vers le mois de mai, au pic de l'été".

Des coupures de courant

Le nord-ouest du Rajasthan indien, l'ouest du Gujarat et le sud de l'Andhra Pradesh, ont imposé des coupures de courant aux usines pour réduire leur consommation. Selon des informations presse, les principales centrales électriques sont confrontées à des pénuries de charbon. 

Plusieurs régions de ce pays de 1,4 milliard d'habitants signalaient une baisse de l'approvisionnement en eau qui ne fera que s'aggraver jusqu'aux pluies annuelles de la mousson en juin et juillet. En mars, Delhi a connu un maximum de 40,1 degrés, la plus chaude température jamais enregistrée pour ce mois depuis 1946.

Le pire est à venir 

Les vagues de chaleur ont tué plus de 6 500 personnes en Inde depuis 2010. Les scientifiques affirment qu'en raison du changement climatique, elles sont plus fréquentes mais aussi plus sévères.

"Le changement climatique rend les températures élevées en Inde plus probables", a affirmé le Dr Mariam Zachariah du Grantham Institute, à l'Imperial College de Londres. "Avant que les activités humaines n'accroissent les températures mondiales, une chaleur comme celle qui a frappé l'Inde au début du mois n'aurait été observée qu'environ une fois tous les 50 ans", a ajouté l'experte.  "Nous pouvons désormais nous attendre à des températures aussi élevées, environ une fois tous les quatre ans", prévient-elle.

Pour sa consœur, le Dr Friederike Otto, maître de conférences en Science du Climat, au Grantham Institute, "les vagues de chaleur en Inde et ailleurs continueront de devenir plus chaudes et plus dangereuses, jusqu'à la fin des émissions nettes de gaz à effet de serre".

"Les températures augmentent rapidement dans le pays, et augmentent beaucoup plus tôt que d'habitude", avait souligné le Premier ministre Narendra Modi mercredi, au lendemain d'un l'incendie survenu sur la montagne d'ordures de Bhalswa (haute de 60 mètres), dans le nord de Delhi.  

Jeudi, selon un responsable des pompiers de la capitale, les pompiers luttaient encore contre le feu, dont l'épaisse fumée s'ajoutait à la pollution atmosphérique, espérant le maîtriser d'ici vendredi. Trois autres incendies se sont déclarés en moins d'un mois dans la plus grande décharge de la capitale, Ghazipur, gigantesque montagne de déchets haute de 65 mètres.

La mégapole de plus de 20 millions d'habitants manque d'infrastructures modernes pour traiter les 12 000 tonnes de déchets qu'elle produit quotidiennement. Selon Pradeep Khandelwal, ex-chef du département de la gestion des déchets de Delhi, tous ces incendies sont probablement provoqués par les températures extrêmement élevées qui accélèrent la décomposition des déchets organiques. 

Le Pakistan également touché

Le Pakistan voisin subissait aussi jeudi cette chaleur extrême qui devrait se prolonger la semaine prochaine. Les températures devraient dépasser de 8 degrés la normale dans certaines parties du pays, pour culminer à 48 degrés dans certaines zones du Sind rural mercredi, selon la Société météorologique pakistanaise. 

Les agriculteurs devront gérer judicieusement l'approvisionnement en eau, dans ce pays où l'agriculture, pilier de l'économie, emploie environ 40 % de la main-d'œuvre totale. "La santé publique et l'agriculture du pays seront confrontées à de sérieuses menaces en raison des températures extrêmes de cette année", a déclaré Sherry Rehman ministre du Changement climatique. 

Le mois de mars a été le plus chaud jamais enregistré depuis 1961, selon le bureau météorologique du Pakistan. 

Avec AFP

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Aux Philippines, la tempête Megi a fait au moins 133 morts

L'ONU met en garde l'humanité contre une "spirale d'autodestruction"

Climat

Inondations, canicule, incendies… L'été 2021, saison de tous les extrêmes en Europe

New York Times - World

Millions of South Koreans Could Soon Get Younger (on Paper)

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South Korea has three ways of calculating age, often adding a year or two to the international standard. The incoming president wants to change that.

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By Jin Yu Young

SEOUL — When Lee Jae-hye goes to the United States, she’s 30. When she’s back in South Korea, she’s 32.

“It’s so confusing,” said Ms. Lee, a video producer in Seoul who frequently flies between the two countries.

That’s because South Korea counts people’s ages three ways, often adding a year or two to the international standard. This can present situations ripe for confusion, since age determines roles in the social hierarchy and is important in legal milestones like when one has the right to drink or vote. It undergirds mundane tasks like filling out official paperwork, and it is key to figuring out how to address elders.

But soon, nearly 52 million South Koreans may step into the world of Benjamin Button, shaving up to two years off their ages (if only on paper), if President-elect Yoon Suk-yeol keeps a campaign promise to scrap the nation’s unique system.

On April 11, Lee Yong-ho, an official with Mr. Yoon’s transition team, announced plans to proceed with the change. Mr. Yoon, who takes office in May, hopes to do so by passing an amendment to the Constitution by the end of next year.

Mr. Lee said the shift would reduce confusion and make communication easier, domestically and internationally. It would also help eliminate “unnecessary social and economic costs,” he said.

The exact origins of the Korean age system are hard to trace, stemming from long-held beliefs, said Prof. Yoon In-jin, who specializes in urban sociology at Korea University. “We can’t know or remember the origins of our Korean customs,” he said. “It’s just the way we have done things.”

Here’s how the three ways of counting age work.

Under the first, and most widely used, method — often simply called “Korean age” — people are considered a year old at birth, and they add a year to their age every Jan. 1. This applies even to an infant born on, say, Dec. 31, who would be considered 2 years old the very next day. In other words, the birth year, not the date of birth, determines someone’s age. This method is the one most commonly recognized in social situations.

The second is the one the rest of the world uses: starting the count from zero at birth and adding a year on every birthday. Since 1962, that system has been used in South Korea for most legal and official purposes, such as for medical procedures.

The third, and least common, method is known as “year age.” Like the international system, it starts from zero at birth, but it adds a year of age every Jan. 1 — so that baby born on Dec. 31 would turn 1, not 2, the following day. This method applies to laws such as the Military Service Act — which sets the age of compulsory conscription — and the Elementary and Secondary Education Act, which decides when children begin school.

Such age-counting methods were previously used in other places with Confucianist traditions, like China and Taiwan, but South Korea is the only nation that still recognizes them, according to Suh Chan S., a professor in the department of sociology at Chung-Ang University in Seoul.

Mr. Yoon’s push to change the system has wide public backing. In a survey published in January by the polling company Hankook Research, seven out of 10 adult respondents supported getting rid of the Korean age system.

Forty percent said the change would ease conflicts within the country’s social hierarchy. A majority, 53 percent, said reducing confusion at the administrative and legal levels was a good reason to pass Mr. Yoon’s proposed constitutional amendment.

Though the country’s laws outline which age-counting method is applicable under which circumstances, many South Koreans are not deeply familiar with the nuances of the regulations. There are online age calculators that help people quickly determine how old they are under the various systems.

“If I try to fill out a form at a government office or a foreign embassy, I’m not sure what to put for my age,” said Ms. Lee, the producer in Seoul.

Age-based dynamics are also embedded in the Korean language, Professor Suh noted. “You can only consider those the same age as you your friends,” he said. “You would use terms like ‘eonni,’ ‘hyeong’ or ‘oppa’ to address those older than you,” he added, referring to a term used for older woman and two for older men.

“It would be better if people didn’t start their conversations by asking each other’s ages and started out as equals,” he said.

South Korea has a fundamentally top-down, hierarchal society, and aged-based ranking in groups sets expectations for one’s role, Professor Yoon said. When there is deviation from such roles, he said, many South Koreans feel uncomfortable.

“People in Korea don’t like having a younger person be their superior at work,” he said.

Jeon Hyuk-jin, a sales employee in Seoul, said he did not understand his fellow South Koreans’ obsession with age. Because Mr. Jeon entered college a few years later than most in his age group, most members of his graduating class were two years younger than he, which led to dicey moments.

Typically, upperclassmen are put in leadership roles. “Because my upperclassmen were younger than me, they didn’t know how to address me,” he said. “It was confusing and awkward, and I don’t think this way is always right.”

Professor Yoon doubted that abandoning the Korean age system would lead to broader social changes anytime soon.

“From a sociology perspective, customs are so deeply rooted in a society that change won’t happen overnight,” he said. “The change is desirable, but we’ll have to see.”

But other Koreans don’t see any benefit to changing the age system, or the hierarchy that underlies it. It represents more than a number, they say — it’s the foundation of human connection.

“It might be tiresome to keep track of everyone’s ages, but once you establish an older-younger relationship, the connection between people flourishes more naturally,” said Chung Hae-rang, a 63-year-old retired teacher from the city of Bucheon, just outside Seoul.

It also creates bonds in other ways, he said. If you change that system, he said, among college freshmen, for instance, “there would be some who would be permitted into bars and others who are not” under the international age system. If everyone born in the same year is the same age, that problem is eliminated, he added.

Cho Moon-ju, who works for a Seoul university, also said that the Korean system increases camaraderie among people — even strangers — who were born in the same year. That is how she has connected with other parents at her children’s schools, said Ms. Cho, who opposes Mr. Yoon’s plan to change the system.

Strangers born in the same year can also assume that they have been through similar difficulties, she said.

As an example, she recalled one of South Korea’s most devastating disasters — the 2014 accident in which nearly 300 high school students drowned on a ferry. “If you realize that you and someone you just met were both in the 11th grade when the Sewol ferry sank,” she said, “you share common, deep feelings.”

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Valeurs Actuelles

Marion Maréchal : “Il faut aller chercher les Français dans le bloc élitaire de Macron”

« Français des champs contre Français des villes. » La vice-présidente du parti Reconquête !, Marion Maréchal, était l’invitée de l’émission « Restons Zen », sur Paris Première, mercredi 27 avril. À l’occasion de cet entretien, l’ancienne députée du Rassemblement national (RN) a détaillé la stratégie politique du parti d’Éric Zemmour, après sa défaite à l’élection présidentielle. Une tactique en opposition avec celle du RN qu’elle qualifie « d’erreur ».

« Je trouve fondamentalement malsain quand on est attaché à l’idée de nation de s’enfermer dans une sémantique (…) dans des propositions qui enferment les gens dans leurs catégories matérielles », a-t-elle critiqué. En cause, selon elle, la volonté du parti de Marine Le Pen de rallier uniquement le « bloc populaire », quand Reconquête ! voudrait une hybridation de cet électorat avec le « bloc élitaire ». La vice-présidente du parti d’Éric Zemmour reproche au RN de dresser « les Français des champs contre les Français des villes » et les « gagnants de la mondialisation contre les perdants de la mondialisation ». « C’est malsain sur le plan politique », a-t-elle martelé.

💬 « Le bloc élitaire gagnera toujours au détriment du bloc populaire » @MarionMarechal conteste la stratégie du @RNational_off et de sa présidente @MLP_officiel #RestonsZenPP pic.twitter.com/BQGJSQNUYf

— Paris Première (@ParisPremiere) April 27, 2022

 

Draguer l’électorat Macron

Un axe stratégique qui explique en partie la défaite de Marine Le Pen à l’élection présidentielle, selon la directrice de l’Issep. « Il y a un fantasme à imaginer que parce que le bloc populaire est majoritaire, il pourrait être réuni et battre le bloc élitaire. Je pense que c’est une impasse », a-t-elle jugé. Marion Maréchal a appelé à ne pas rester bloqué dans cette « photographie », expliquant au contraire vouloir chercher « dans le bloc élitaire d’Emmanuel Macron des Français qui devraient pouvoir travailler avec nous ». Une stratégie déjà formulée par Éric Zemmour qui assumait de parler sans complexe aux classes populaires comme à la bourgeoisie.

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France24 - Monde

Erdogan en Arabie saoudite, plus de deux ans après l'assassinat de Jamal Khashoggi

Publié le : 28/04/2022 - 21:39

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Pour la première fois depuis l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi dans les locaux du consulat saoudien à Istanbul, le président de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan, entame une tournée dans le royaume d'Arabie saoudite. Une visite dont le but est d'"ouvrir une nouvelle ère" dans les relations turco-saoudiennes.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, est arrivé, jeudi 28 avril, en Arabie saoudite. Il s'agit de sa première visite depuis l'assassinat macabre à Istanbul du journaliste saoudien Jamal Khashoggi en 2018. Cette affaire avait refroidi les liens entre les deux puissances régionales rivales.

Recep Tayyip Erdogan et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane ont discuté jeudi à Jeddah des "moyens de développer" les relations entre leurs deux pays, a rapporté dans la nuit l'agence de presse d'État saoudienne SPA.

Cette visite intervient au moment où la Turquie fait face à une grave crise économique. La livre turque a vu sa valeur fondre de 44 % face au dollar en 2021, faisant s'envoler l'inflation à 61,1 % sur un an en mars.

Cette situation a poussé le chef de l'État turc à adoucir ses liens avec d'anciens rivaux, comme l'Égypte et Israël, et surtout les riches monarchies pétrolières du Golfe, dont l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.

Avant son départ d'Istanbul, Recep Tayyip Erdogan a dit espérer que cette visite allait "ouvrir une nouvelle ère" dans les relations turco-saoudiennes. "Le renforcement de la coopération dans les domaines de la défense et des finances est dans notre intérêt mutuel", a-t-il ajouté. 

Dossier Khashoggi renvoyé

Un responsable turc a indiqué à l'AFP, sous couvert d'anonymat, qu'une rencontre est prévue avec le roi Salmane à laquelle devrait assister le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, qui tient les rênes du pouvoir.

En 2018, l'affaire Khashoggi a refroidi les relations entre les deux pays déjà tendues depuis 2017 et le blocus décrété par l'Arabie saoudite du Qatar, allié d'Ankara.

Le procès de 26 ressortissants saoudiens en juillet 2020, accusés par la Turquie d'avoir assassiné Jamal Khashoggi, s'était ouvert à Istanbul, en l'absence des intéressés. Cinq ont été condamnés à la peine capitale, depuis commuée, et huit accusés à des peines de sept à 20 ans de prison. Mais début avril, la justice turque a finalement décidé de se débarrasser du dossier Khashoggi en le renvoyant aux autorités saoudiennes.

Réchauffement régional

La visite du président turc est considérée comme une victoire par les responsables saoudiens, désireux de tourner la page, selon l'analyste politique saoudien Ali Shihabi.

"M. Erdogan a été isolé et a payé un prix économique élevé", a-t-il déclaré à l'AFP. Le président turc "a besoin des flux commerciaux et touristiques de l'Arabie saoudite"

De son côté, Riyad cherche à l'avoir "à ses côtés" sur nombre de dossiers régionaux et pourrait même "acheter des armes à la Turquie".

Avec AFP

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Assassinat de Khashoggi : le Saoudien arrêté en France n'est pas le suspect recherché

Affaire Khashoggi : sans surprise, la justice turque renvoie le dossier à l'Arabie saoudite

DEMAIN A LA UNE

Recep Tayyip Erdogan aux Émirats arabes unis : vers une vraie réconciliation ?

L'Humanité

Législatives. Le Pen battue, la gauche veut s’imposer face à Macron

Actu

Absente du second tour de la présidentielle mais comptant pour un tiers du paysage politique redessiné par le scrutin, la gauche cherche à s’unir pour viser une majorité de députés en juin. Analyse

Naïm Sakhi

Transformer les élections législatives en 3e tour de la présidentielle, voilà l’objectif de la gauche. Écartées dès le 10 avril de la course à l’Élysée, ses formations, sous l’impulsion de la France insoumise, ont engagé des négociations dans l’entre-deux-tours pour parvenir à un rassemblement, afin d’envoyer une majorité à l’Assemblée nationale. Un objectif « plus facile avec un président élu par défaut qu’avec une vague brune découlant de l’élection d’une présidente issue d’un vote de conviction », notait Fabien Roussel, trois jours avant le second tour de l’élection présidentielle. C’est dorénavant chose faite. 

Présidentielle. Dernier arrêt avant l’implosion ?

Dimanche soir, le secrétaire national du PCF soulignait que « le pire a été évité à la France », Marine Le Pen ne pouvant pas « depuis l’Élysée perpétrer le coup de force institutionnel qu’elle envisageait pour disloquer la République ». Et d’ajouter : « Le président sortant est réélu uniquement à la faveur d’un rejet de la représentante de l’extrême droite. Il ne doit pas considérer que ce résultat exprime un soutien à sa politique. » De son côté, Jean-Luc Mélenchon avance qu’« Emmanuel Macron est le plus mal élu des présidents de la Ve République. Sa monarchie présidentielle survit par défaut, et sous la contrainte d’un choix biaisé ». Candidat déclaré à Matignon, l’insoumis a décidé de jouer une autre carte qu’en 2017. « Le bloc populaire qui s’est constitué autour de ma candidature à l’élection présidentielle est dans ce pays, dorénavant, le tiers état qui peut tout changer, s’il se rassemble et s’il s’élargit », insiste-t-il, regardant tant à gauche que du côté des 12,8 millions d’abstentionnistes du premier tour.

Social et électoral, le troisième tour se prépare

Un label commun

Depuis le 18 avril, la France insoumise, forte des 21,95 % de son candidat, tient des rencontres bilatérales avec le PCF et EELV. Le rassemblement proposé par la formation de Jean-Luc Mélenchon repose sur trois piliers. D’abord, la construction d’un « programme partagé de gouvernement », reprenant les marqueurs de « l’Avenir en commun ». Ensuite, un label commun à tous les candidats. Enfin, une répartition des circonscriptions à la proportionnelle des scores du 10 avril, tout en assurant au PCF et à EELV de disposer d’un groupe parlementaire. Les communistes, eux, plaident pour « un accord global », comprenant la reconduction des députés de gauche sortants, en « respectant bien sûr le rapport de forces issu de la présidentielle, mais aussi en tenant compte des ancrages locaux et des différentes sensibilités à gauche », assure Fabien Roussel. Les premières discussions, ont plutôt rapproché les points de vue.

Présidentielle. Un second tour révélateur des fractures françaises

Côtés socialistes, après la débâcle de leur candidate, Anne Hidalgo, l’heure est aux divisions en interne. Mais Olivier Faure a obtenu mandat de son conseil national afin de négocier un accord avec les insoumis. « La gauche a toujours été pluraliste. Elle doit maintenant se rassembler sans exclusive et dans le respect de chacun », a-t-il déclaré au soir du second tour. Jean-Luc Mélenchon ne s’est pas montré hostile à des discussions avec le PS. Clé de voûte de ce rassemblement, les insoumis espèrent un accord rapide. Une convention de désignation des candidats FI est prévue autour du 7 mai.

Législatives 2022Présidentielle 2022union de la gauchepcf
New York Times - World

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

During the holy month of Ramadan, Muslims break their daily fast with iftar, a meal that is shared with friends, families and even strangers. In Sudan, I was invited to iftar in riverside villages, desert huts and suburban streets.

Here’s what I saw →

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

One evening people streamed to Tuti Island, in the Nile, to share iftar. It had been another scorching day with temperatures reaching 115 degrees Fahrenheit. Economic and political turmoil added to their hardship.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

Once they had eaten, a wave of relief washed over the beachgoers.

Some lounged on the sand, smoking their first cigarettes of the day. Others dabbled in the water or flew kites.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

Then a love song rang out. Ibrahim Fahkreldin, a 20-year-old crooner, performed traditional Sudanese ballads as well as new songs about Sudan’s growing turmoil. “We come here to forget it all,” he told me.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

He wasn’t the only one. While iftar is a moment to satisfy hunger and thirst, it is also an opportunity to share food with loved ones — and a welcome respite from the daily grind.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

It was the same everywhere I went, including this village 200 miles upriver. Some of these men worked in the nearby gold mines, and they offered to guide me to their workplace in the nearby desert.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

That led me to Ahmed Ali Jadallah, a miner I found sitting in a tiny tent, fasting. He was waiting for sundown to get down to work at the “line” — a seam of gold-rich rock he was hacking from the desert.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

Even in a season of worship, Sudan’s turmoil kept pressing in. Nearly 100 people have died in street protests since the military seized power in a coup in October. The tumult continued through Ramadan.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

One afternoon, young men and women wearing ski masks clashed with police officers who were firing tear gas. Acrid smoke filled the air. Then the muezzin’s call rang out: It was time for iftar.

On the Scene: A Tense Ramadan in Sudan

The protesters paused and pulled out dates, bottles of water and bags of sandwiches. Several offered to share.

Another fast was over, but Sudan continues down an unpredictable path.

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Valeurs Actuelles

“Ça commence à peser” : des familles hébergeant des réfugiés ukrainiens se disent épuisées

« J’espérais qu’ils deviennent rapidement autonomes. » Mais cette idée était illusoire puisque « sans parler français, c’est quasiment impossible qu’ils trouvent un emploi », a confié un Français installé à Bordeaux au Figaro, jeudi 28 avril. Depuis la mi-mars, il héberge cinq Ukrainiens dans son appartement de 95 m². Et le montant des courses alimentaires a très vite grimpé, passant de 300 euros à 1 600 euros par mois. « Sur le long terme, ça commence à peser », a-t-il admis. Il n’aurait également plus de temps libre et serait « à bout » : « Il faut les accompagner pour se déplacer, faire les courses, accomplir les démarches administratives. Je suis débordé et je dors très peu. »

Une aide institutionnelle « quasi nulle »

Si pour une mère de famille qui habite près de Tours, il lui « semblait indispensable d’aider » les Ukrainiens, elle pointe des « contreparties ». « On n’avait pas songé au fait qu’il faudrait investir un temps et un argent infini pour les aider », a-t-elle indiqué au Figaro. En effet, il a non seulement fallu fournir un hébergement, mais également des vêtements, des produits de première nécessité et offrir de la nourriture chaque jour. Et ce, avec très peu d’aides de la part de l’Etat. Les hébergeurs français ne perçoivent en effet aucune aide financière contrairement aux réfugiés ukrainiens qui sont éligibles à l’allocation pour les demandeurs d’asile (ADA). « L’aide institutionnelle, venue de la commune et du département, a été quasi nulle », a dénoncé la mère de famille de l’agglomération de Tours. Malgré un problème de financement, et une cohabitation parfois compliquée, les Français interrogés par Le Figaro restent heureux de cette « aventure humaine ». Une habitante de Nice a conclu auprès du quotidien : « Il ne faut pas oublier que ces personnes ont tout perdu. Nos soucis sont dérisoires. »

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Le Monde

Le Var, un jardin sur la Méditerranée

Une destination de rêve en toutes saisons

Contenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.

Entre vignes et forêts, villages perchés et criques sauvages, le Var est une destination nature à découvrir en toutes saisons ! L’un des premiers départements forestiers de France, il constitue un formidable réservoir de paysages à découvrir à pied ou à vélo.

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Prendre un bain de nature dans le Var

Territoire de contrastes flamboyants, le Var alterne entre un arrière-pays sauvage et un littoral éclatant. On commence la découverte par le sud de la Presqu’île de Saint-Tropez avec les espaces protégés des 3 caps ; Camarat, Taillat et Lardier reliés par un sentier des douaniers. Le Cap Camarat, dominé par son phare qui culmine à 180 mètres de hauteur, veille sur la mythique plage de sable blond de Pampelonne. Plus loin, le Cap Lardier offre un éden de côte préservée de l’urbanisation, sous la houlette du Conservatoire du Littoral. Le Cap Taillat, qui pointe entre les deux caps, est un joyau avec son banc de sable qui relie un massif rocheux. Le long du sentier littoral alternent criques de rêves, plages de rochers ou de sable et eaux turquoise… Un véritable paradis pour les amoureux des espaces protégés !

Le Massif de l’Estérel, qui plonge dans la grande bleue, entre Saint-Raphaël et Cannes, est une merveille géologique avec sa roche rouge et ses reliefs abrupts. De nombreux circuits de randonnée ouvrent des perspectives sur le pic de l’Ours, le rocher Saint-Barthélémy, le Cap Dramont ou au creux des Gorges du Blavet. La route de la Corniche d’Or, qui borde le littoral sur 30 km au pied du Massif de l’Estérel, dessert une enfilade de calanques que l’on rejoint en empruntant des sentiers un peu raides ou des volées d’escalier. Laissez-vous saisir par le choc des couleurs et la beauté des eaux ! Véritable poumon vert du Var, le Massif des Maures n’est pas en reste côté paysages avec ses forêts de chênes-lièges et de châtaigniers. Il est semé de 26 villages pittoresques comme La Garde-Freinet, Collobrières, la Mole, Le Plan-de-la-Tour… Mais aussi de pépites telles que la Chartreuse de la Verne, un monastère fondé au XIIe siècle. Pour se recueillir, on ne manquera pas non plus le Parc naturel régional de la Sainte-Baume, avec son massif ceinturé d’une falaise de roches calcaires. Haut lieu de pèlerinage, sa grotte de Sainte-Marie Madeleine et son sanctuaire se dévoilent après 45 minutes de marche. Au retour de la virée, on s’arrête à Solliès-Pont, capitale de la figue, pour déguster la pulpe charnue de la Violette de Solliès AOC !

L’arrière-pays, la Provence préservée

Le Var possède un arrière-pays aux paysages variés, où s’égrènent des villages de caractère au sein desquels il fait bon flâner et écouter le murmure des fontaines. Dans le Haut-Var, ne manquez pas Aups, capitale de la truffe noire, ni Bargème, le plus haut village du Var en surplomb duquel veillent les tours de son château médiéval. Cotignac s’étend au pied d’une falaise de tuf creusée d’habitations troglodytes tandis que Tourtour « Village dans le ciel de Provence » étale sa vue grandiose qui s’étire du Massif des Maures à la Sainte-Victoire. Pour prendre son temps et savourer les kilomètres à vélo, on filera sur l’itinéraire EV8 – La Méditerranée à vélo, qui relie l’Espagne à l’Italie sur 850 km en passant par la Provence Verte, la Dracénie et le Pays de Fayence. En Cœur de Var, à seulement 1h des plages et des Gorges du Verdon, on écarquille les yeux à la visite de l’Abbaye du Thoronet, l’une des trois abbayes cisterciennes de Provence, chef-d’œuvre de l’art roman. Enfin, le parc naturel régional du Verdon, futur Grand Site de France, abrite le plus grand canyon d’Europe ; les Gorges du Verdon, une merveille à préserver.

Le Golfe de Saint-Tropez au printemps et à l’automne

Quel plaisir d’arpenter les ruelles du village de Saint-Tropez… Quand la foule a déserté, à l’automne, ou au printemps, la place des Lices, le port et les ruelles sont à vous ! On profite de l’escale pour admirer la vue sur le Golfe de Saint-Tropez depuis la Citadelle ou pour emprunter le sentier littoral qui rejoint la sauvage baie des Canoubiers. Du 24 septembre au 1er octobre, ne manquez pas les Voiles de Saint-Tropez, une course spectaculaire et l’événement nautique de l’année ! Face à Saint-Tropez, la cité de Sainte-Maxime, animée toute l’année, est un prétexte au shopping tandis que la commune de Cogolin est réputée pour son artisanat : fabrique de pipes et d’anches, manufacture de tapis…

On aimera aussi se perdre dans les ruelles des villages provençaux de la Presqu’île de Saint-Tropez : Gassin, Ramatuelle ou encore Grimaud, et visiter le port coloré de la cité lacustre de Port Grimaud. Sans oublier : les vignobles qui s’étalent entre les pins parasols et qui produisent ce rosé clair, sec et aromatique classé en Côtes de Provence AOP. De la grande plage de Cavalaire à celle de Gigaro à La Croix-Valmer, on suivra le fil du sentier littoral qui progresse de criques en criques. Et pour un bain de nature, on mettra le cap sur le Rayol-Canadel-sur-Mer qui abrite le domaine du Rayol, le Jardin des Méditerranées, un espace naturel protégé de 20 hectares qui regroupe différents jardins méditerranéens du monde, un vrai régal pour les yeux !

www.visitvar.fr

Contenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.

France24 - Monde

Des émeutes à l'île Maurice, symboles d'un malaise social profond

Publié le : 29/04/2022 - 09:01

FRANCE 24 Suivre Abdoollah EARALLY

Une semaine après les éruptions de violences qui ont secoué le pays pendant plus de 48 heures, le calme est de retour sur l'île Maurice. De nombreuses voix appellent le gouvernement à revoir les prix de l'alimentaires. Mais pour beaucoup d'observateurs, ces scènes de violences sont aussi symptomatiques d'un malaise plus profond dans l'île. Reportage d'Abdoollah Earally, le correspondant de France 24 à Port-Louis.

Les troubles ont débuté le 20 avril, sur l'île Maurice, à Camp Levieux. Des habitants ont d'abord manifesté contre la vie chère, avant de se révolter après l'arrestation de l'organisateur de la protestation.

Selon Olivier Précieux, enseignant en sociologie, c'est un cocktail de frustrations qui s'est alors exprimé. "C'est une explosion qui dénote un certain malaise sociale dans le pays, chômage, la hausse des prix, la gérance (gestion) des problèmes sociaux à Maurice n'a pas été très bien faite par le gouvernement en place", explique cet observateur des quartiers ouvriers. 

Les manifestants ont bravé tous les interdits devant le quartier général même de la police, dans la capitale, alors que les rassemblements sans autorisation de plus 12 personnes sont illégaux à Maurice. 

Pour les associations de consommateurs, les hausses successives du gaz de 30 % et des carburants de 25 % décidées par le gouvernement ont provoqué cette colère populaire prévisible. 

"Pas plus loin que la semaine dernière, j'avais affirmé sur une radio que la situation sociale nous dirige vers une explosion. J'avais estimé que la hausse de l'essence serait une provocation", estime Mosadeq Sahebdin, président de la Consumer Advocacy Platform.

Des soupçons de corruption

Les prix des denrées, des légumes et du poulet réunis ont augmenté de 20 % ces derniers mois. Les classes moyennes peinent aujourd'hui à boucler les fins de mois.

Les restrictions et les soupçons de corruption pendant la pandémie s'ajoutent à la fronde des Mauriciens. Environ 25 millions d'euros de médicaments et d'équipements sanitaires ont été importés dans des conditions suspectes pour la population.

"Quand ils ont découvert avec exaspération que les médicaments et des équipements sanitaires ont été importés dans l'opacité la plus complète à des prix exorbitants et que des gens ont profité de cette souffrance, les gens se sont mis en colère", décrit Kee Chong Li Kwong Wing, économiste et ancien président de la banque d'État.

Colère contre la corruption, contre le pouvoir, contre la vie chère, ces manifestations ont donné lieu à un concentré de revendications comme le pays en a rarement connues.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Île Maurice : manifestation massive contre le gouvernement après la marée noire

Marée noire à l'île Maurice : le capitaine du bateau arrêté

REPORTAGE

Réchauffement climatique : l'île Maurice face à la dangereuse montée des eaux

New York Times - World

On Ireland’s Census, a Blank Box Gives Residents a Chance to Tell Their Stories

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The makers of the survey included a space for people to write or draw a message. The contents of these so-called time capsules will be revealed in 100 years.

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By Ed O’Loughlin

DUBLIN — Can the dead talk to the living? In Ireland, the answer now is officially yes — at least through their census forms.

Earlier this month, when around two million households completed their latest population survey, they were allowed to write or draw any message they liked in a blank box at the end. These innovative “time capsules,” as the census makers call them, will be sealed away in the national archive, to be revealed in a hundred year’s time.

Many respondents went online right away with their DMs to the future, posting screen shots of what they had put in the box. Some entries were mischievous, others deeply moving.

Leah Wallace, a physics lecturer at Limerick’s Technological University of the Shannon, was among those who felt compelled to share her time capsule. Using a black ink pen, she wrote that she was thankful that she would be remembered. She posted her entry to Twitter:

“The branch of the family tree I am on dies with me. I am an only child, and have chosen not to have children myself. No one will ever do a genealogy search for me. When I die I will be forgotten, most likely … This time capsule is an opportunity for me to once more have someone say my name, think of me, know that I lived, and that I loved my life.”

Eileen Murphy, head of census administration at Ireland’s Central Statistics Office, said that the time capsule was believed to be a world first. “We attend international meetings with other census organizations and when we say we are doing this they go, ‘What, really? We haven’t heard of that,’” she said.

The capsule, she said, was the brainchild of Cormac Halpin, senior statistician for census assimilation, and followed public consultations about what kind of questions the 2022 census should ask.

The humanizing element is thought to have further reduced resistance to the government census process, which some find intrusive, in a country where, Ms. Murphy says, compliance is already high by international standards.

One reason for this relative willingness to share personal data with the state, she believes, is that the Irish census still uses paper forms — albeit designed to be machine-readable — and it hires friendly human enumerators to distribute and collect them.

“People in a hundred years will see not only the message but the actual hand writing of the people who wrote it, which is such an intimate detail.,” she said. “The next census in 2027 will be mostly online, but from the reaction we’ve had this time we’ll definitely have to keep something similar in the future. We can maybe use new technologies to allow people to give it that personal touch.”

Amy Dutil-Wall, a Michigan native who emigrated to Ireland 12 years ago, was one of many respondents who used their time capsule to remember loved ones who were away on the night of the census, or who had died and would not be officially counted. She also posted her capsule on Twitter:

“Tonight, as we count those in our house and our family, we are thinking so much of our beloved little girl, Estlin Luna. She was tragically taken from us 5 years ago, just before her 4th birthday, in a car crash. Estlin was our 1st born child and the love of our lives. She was never counted in a census and so we are so relieved to be able to mention her here. She was beautiful, creative, funny, so smart & clever, and confident beyond her years. We were honoured to be her parents and honoured still to grieve her for the rest of our lives. Estlin Luna, we carry you in our hearts — love always, mommy, daddy, Mannix & Lucie.”

Ms. Dutil-Wall said later in an interview: “Filling out the part of the form about naming the people in the house, it seemed so clear that Estlin should be there too, but she wasn’t. The time capsule let us say how much we loved her and missed her, and it was great to have even that small little thing for people in the future to look back on.”

Ms. Dutil-Wall’s post quickly picked up more than 40,000 likes. One woman in her 60s replied to it, saying that her own first child had been born out of wedlock, and was taken from her for adoption, which had broken her heart. They later found each other again, she wrote, and loved each other dearly.

David Hayden, a Dublin father of two, wrote: “2022 is a concerning time. We have hopefully left Covid behind but it took my youngest sister Alison in 2020. The invasion by Putin of Ukraine is our main worry. The prospect of world war is very real.”

He hoped his daughters’ grandchildren would read the time capsule in “happier, and more peaceful times … We don’t own this planet, we are only minding it for future generations, so look after it!!! P.S. Our children are laughing.”

His daughter Emma, 24, who posted her father’s time capsule on Twitter, said she was particularly pleased to have had her name added to the form, as she left Ireland for London earlier this year, and could not otherwise have been listed with her family.

At the other end of the emotional scale, many jokers were moved to ask posterity if their local sports team had won anything yet. One man posted a screenshot of a message written in the elaborate code used by San Francisco’s mysterious Zodiac killer, who has never been caught for a string of murders in the late 1960s. And another man, signed his time capsule as “Marty,” and warned “Dr. Brown” (both characters in the film “Back to the Future”) that he was about to be murdered by terrorists, and should take steps to protect himself.

Ms. Murphy said that some census filers had gotten creative.

“Some people have put their baby’s hand prints on the form, and you’d wonder if their child will still be alive in a hundred years to see it again,” she said. “Some people have buried physical time capsules in secret places, and used the census time capsule to draw a map showing where it’s hidden. The Irish have always been storytellers, and this is projecting that into the future. I think it’s really caught fire in people’s imaginations.”

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L'Humanité

La gauche en mesure de viser la majorité

Actu

Sur la base des rapports de forces de la présidentielle, le « bloc de gauche » apparaît en capacité de briguer les sièges de députés dans près de 300 circonscriptions.

Sébastien Crépel

C’est l’un des grands enseignements de l’élection présidentielle : le « bloc » des voix de gauche a pesé presque autant au premier tour (31,95 %) que les deux autres « blocs » de droite (35,76 %) et d’extrême droite (32,29 %). Nous avons rapporté les scores obtenus par chacun de ces grands ensembles aux 577 circonscriptions du pays, de façon à dessiner la carte des rapports de forces politiques et idéologiques à la veille des législatives, en additionnant les résultats obtenus par les douze candidats à l’élection présidentielle : le « bloc de gauche », constitué du total des voix des six candidats de gauche (Mélenchon, Jadot, Roussel, Hidalgo, Poutou, Arthaud) ; le « bloc de droite » (Macron, Pécresse, Lassalle) ; et le « bloc d’extrême droite » (Le Pen, Zemmour, Dupont-Aignan).

Une carte à jouer dans des triangulaires

Bien sûr, cette construction n’est pas le reflet d’une réalité électorale : chaque candidat est parti à la présidentielle sous sa bannière et non sous celle d’une union ou d’un « bloc ». Le résultat livre néanmoins un éclairage sur les chances de la gauche à ces prochains scrutins. Dans une majorité de circonscriptions (291 sur 577), le « bloc de gauche » serait, sur le papier, à même de se qualifier au second tour. Dans les autres (286), la gauche, arrivée troisième, pourrait jouer sa carte dans des triangulaires, à condition d’atteindre les 12,5 % d’inscrits. Ce classement doit cependant être nuancé par le résultat réel des « blocs », parfois très proches entre eux. Ainsi, une union de la gauche et la dynamique qu’elle entraînerait la placeraient en situation de favorite dans un plus grand nombre de circonscriptions si ses adversaires sont divisés, comme cela pourrait être le cas à droite, voire à l’extrême droite.

Les élections présidentielle et législatives étant très différentes, cette carte ne doit pas être prise pour une « projection » du futur résultat des législatives. Outre les différences de mode de scrutin (une seule élection à deux tours dans un cas, 577 scrutins locaux dans l’autre), la configuration des alliances et le choix des électeurs peuvent varier beaucoup d’une élection à l’autre. Mais cette carte permet d’étayer un espoir raisonnable sur la base d’une union des forces de gauche, si elles y parviennent.

Législatives 2022gauchePrésidentielle 2022
Valeurs Actuelles

Parce que “non-noire”, une journaliste belge placée sous protection policière lors d’un entretien avec Angela Davis

Polémique sur les réseaux sociaux en Belgique sur fond de cancel-culture. La militante américaine féministe et anti-raciste Angela Davis devait tenir une conférence au Théâtre national de Bruxelles. La journaliste Safia Kessas – intellectuelle attachée au mouvement intersectionnel – était alors désignée pour animer le dialogue. Quelques jours avant l’arrivée de l’icône américaine, la journaliste s’est retrouvée sous le feu des critiques le 22 avril dernier, après la publication d’une « carte blanche » sur les réseaux sociaux par des militants antiracistes, indique le magazine Marianne.

Ce texte, signé par une dizaine de personnes, fustige le choix d’une « personne non-noire pour dialoguer » avec Angela Davis. Un véritable « crachat au visage des militant.e.s noir.e.s », écrivent-ils. En cause, un manque de légitimité de la journaliste belge – d’origine algérienne – qui aurait dû être écartée au profit de « militant.e.s noir.e.s féministes et queer ». « Nous nous interrogeons fortement sur le message renvoyé aux communautés noires avec le choix de Safia Kessas. N’avons-nous pas assez de compétences à votre goût ? Ne sommes-nous pas les mieux placé-e-s pour discuter de la libération des peuples noirs de la domination blanche et capitaliste ? », s’interrogent-ils dans ce texte.

« Négrophobie »

Il est également reproché à Safia Kessas sa « négrophobie » pour avoir porté plainte contre des militants noirs bruxellois. Des procédures qui auraient intentionnellement mis en danger ces personnes entendues par la police « connue pour son racisme », laquelle les aurait « traqués » par la faute de l’intellectuelle belge, selon les militants. De son côté, Safia Kessas a dû être placée sous protection policière durant la conférence qui a rassemblé 1 700 personnes, en raison des nombreuses menaces reçues, indique le magazine Marianne.

La journaliste n’a pour l’instant pas communiqué sur la polémique. Angela Davis a déclaré ne pas être opposée au choix de Safia Kessas comme interlocutrice. La militante américaine a également qualifié de « perturbante » cette cancel culture, affirmant que le « focus sur les identités » entraine des raccourcis.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

XV de France: les Bleues n'ont "rien à envier" à l'Angleterre, selon Marine Ménager

Publié le : 29/04/2022 - 12:58Modifié le : 29/04/2022 - 12:56

Paris (AFP) – Le XV de France féminin "n'a rien à envier" aux Anglaises, N.1 mondiales et triple tenante du titre dans le Tournoi des six nations, a assuré l'ailière des Bleues Marine Ménager à l'AFP, à la veille du Crunch samedi à Bayonne (15h15), décisif pour le Grand Chelem.

QUESTION: Le Crunch de samedi à Bayonne approche. Dans quel état d'esprit êtes-vous ?

REPONSE: "On est toutes hyper impatientes de jouer le match. (...) Ca ressemble à une grosse, grosse finale et il va falloir vraiment tout donner pour le Grand Chelem. On a quatre victoires, elles aussi: on est deux équipes en confiance. Ca va être un match qui ne ressemble pas aux autres, avec des points marqués moins facilement ou un peu plus tard dans le match. On s'y prépare aussi. On sait que ça va taper plus dur... Mais on n'attend que ça. On a hâte d'y être, d'avoir un match vraiment rude. On sait que ça va être serré."

Q: Quelles sont les forces des "Red Roses" ?

R: "Ce sont les premières mondiales, elles jouent bien. Mais on n'a rien à leur envier. On a un groupe énorme, un mélange entre jeunes et anciennes, avec des filles qui sont là depuis un moment mais qui n'ont que 25-26 ans. Ce sont des très bonnes joueuses mais nous aussi. Elles sont très, très solides. Surtout sur les mauls, elles ont énormément marqué dans le Tournoi. Mais on va se concentrer sur nous, sur notre jeu. On a tout ce qu'il faut entre les mains. Il faut juste être capable de jouer dans les espaces, sur nos points forts comme le jeu au pied ou la conquête. Il va falloir mettre beaucoup d'envie, on aura le public avec nous. Il y a beaucoup d'excitation, c'est des matches qu'on apprécie toujours parce qu'on sait qu'il y a beaucoup d'engagement. C'est ceux-là qu'on préfère. Finir le Tournoi, sur une finale, contre l'Angleterre, à la maison... C'est parfait."

Q: Vous ne les avez plus battues depuis longtemps...

R: "On a en tête le dernier match à Lille (défaite 17-15 en avril 2021, NDLR), interrompu à cause d'une panne d'électricité. On sentait qu'on était à deux doigts de les +avoir+... Il y a un peu de frustration. On a peut-être un peu moins de pression: beaucoup de gens voient les Anglaises gagner mais, sur un match, il faut tout lâcher et marquer le coup. C'est la dernière marche avant la Coupe du monde. On aimerait valider ce Tournoi pour engranger de la confiance et ça passe par le Grand Chelem. On en avait parlé en début de saison, c'est notre objectif de battre tout le monde."

Propos recueillis par Nicholas Mc ANALLY

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

“Liste d’islamo-gauchistes” diffusée sur le site Fdesouche : une enquête pénale ouverte à Paris

Fdesouche est dans la tourmente. Une enquête pénale a été ouverte à l’encontre du site militant de droite en novembre dernier, pour « atteinte à des données à caractère personnel ». Le parquet de Paris a confirmé l’information mercredi 27 avril, relayé par franceinfo. L’enquête a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP).

La plainte de Taha Bouhafs

Il est reproché à Fdesouche d’avoir publié une liste de personnalités politiques et militantes désignées comme « islamo-gauchistes ». Parmi les personnes affichées : le militant d’extrême-gauche Taha Bouhafs. Celui qui se présente comme journaliste – qui pourrait être investi à Vénissieux par La France insoumise, pour les législatives de juin prochain – avait dénoncé l’existence de cette liste en septembre dernier. Lui et son avocat, Arié Alimi, ont ainsi expliqué dans un communiqué avoir déposé plainte « pour plusieurs infractions relatives aux traitements illégaux de données à caractère personnel contenus dans ce fichier » et « au nom d’une centaine de personnes listées ». À savoir « plusieurs députés de La France insoumise », relate franceinfo.

Qu’y a-t-il dans cette liste ?

Fdesouche a, en effet, combiné deux documents pour élaborer cette « liste » répertoriant les personnes par nom, prénom, organisation, position (député, imam…) et catégorie (Islam, politique, journalisme, militantisme, syndicalisme). Le site a d’abord rassemblé les signataires de l’appel à manifester « contre l’islamophobie », le 10 novembre 2019. Cet appel avait été partagé par Mediapart. L’ex-candidat à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, et le député LFI Éric Coquerel y étaient notamment listés, et présents à la manifestation « contre l’islamophobie ». Fdesouche s’était également emparé d’un second dossier, datant de 2017, rassemblant les associations et collectifs venus en aide aux migrants. Les noms et adresses e-mail de leurs membres étaient renseignés.

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New York Times - World

In El Salvador, the President Cracks Down on Civil Liberties, and Is Beloved for It

Much of the country’s population is willing to tolerate an autocratic leader, if it means that someone will finally solve their most pressing problem: gang violence.

Salvadoran soldiers searching men for gang tattoos this month in Tonacatepeque.Credit...

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By Natalie Kitroeff

Photographs by Daniele Volpe

Natalie Kitroeff, a Times reporter in the Mexico bureau, and Daniele Volpe, a photographer, traveled to El Salvador to cover the government’s crackdown on gangs.

TONACATEPEQUE, El Salvador — It has been four weeks since the shoemaker vanished from his hometown, hauled away in handcuffs by Salvadoran police.

The family of the man, Heber Peña, 29, has gathered business receipts and signatures from clients to prove he makes his money honestly. They fear he is now stuck in an overcrowded prison, accused of being a gang member.

Even so, the cobbler’s family still sees the benefits of the police crackdown that led to his arrest — and admires the leader behind it: President Nayib Bukele.

“Apart from this,” said Caleb Peña, Heber’s brother, “everything the president has done is magnificent.”

Mr. Peña is one of more than 18,000 Salvadorans imprisoned in recent weeks, after a spike in killings in March led the government to declare a state of emergency, suspending key civil liberties guaranteed in the Constitution and allowing children as young as 12 to be tried as adults for gang affiliation.

Human rights groups have denounced the actions as violations of fundamental freedoms. U.S. Secretary of State Antony J. Blinken urged the Salvadoran government to “uphold due process and protect civil liberties.”

But most Salvadorans are not complaining. The country has grown weary of endless bloodshed, of the gangs that terrorize them, of the lawlessness that has inspired so many to travel more than 1,000 miles to the American border.

Much of the Salvadoran public is simply relieved that Mr. Bukele is cracking down, even if he is also undermining the fragile democracy their country has struggled to build over the last three decades.

The end of a brutal civil war in 1992 ushered in a new force of lawlessness in El Salvador, the smallest country in Central America: gangs that took hold after the United States deported thousands of Salvadorans back to the country, many of whom had built criminal networks in Los Angeles.

The gangs fueled a cycle of bloodshed that deepened frustration with a political system that could not deliver lasting peace. Now many Salvadorans have embraced a young leader with an authoritarian bent who, at least temporarily, has given them the stability that has proved elusive.

Mr. Bukele, the 40-year-old Salvadoran president, has become one of the world’s most popular leaders. His supporters say that’s largely because of the swift decline in gang violence since he assumed office in 2019, as well as his management of the pandemic, during which he kept many afloat with food handouts.

Analysts and U.S. government officials believe that violence has only diminished because of a secret truce between gangs and the government, something Mr. Bukele denies.

And critics have grown alarmed at the president’s systematic efforts to subvert the country’s brittle institutions and consolidate ever more power into his own hands.

His party summarily removed five Supreme Court judges and dismissed an attorney general who was investigating the administration, while relentlessly attacking the media and advocacy groups.

Yet most Salvadorans don’t seem to feel they’re being repressed — or just don’t care. Satisfaction with democracy in El Salvador is at its highest level in more than a decade, an August survey by Vanderbilt University showed. And a CID-Gallup poll released last week showed that 91 percent of those surveyed approved of the government’s security measures.

“For many people in El Salvador, democracy is basically the ability of the political system to respond to their plight,” said José Miguel Cruz, an expert on El Salvador at Florida International University. “By that standard, they see this as the best option they have.”

Fear over arbitrary arrests has spread across the country, according to interviews with dozens of residents and police officers in towns now controlled by security forces. But many remain convinced that it’s perfectly legitimate for the government to go to extreme lengths to crush the gangs that torment them.

Indeed, long before Mr. Bukele declared a state of emergency, basic freedoms were already sharply limited in much of the country. The only difference is that in the past, it wasn’t the government calling the shots. It was the gangs.

In many of El Salvador’s poorest towns, gangs are the ultimate authority. They decide who can enter and at what time, which entrepreneurs can open a business and how much of a kickback they owe, who lives, and for how long.

“In these communities, people have already been under a state of emergency,” said Edwin Segura, the head of an investigative unit at La Prensa Gráfica, a prominent Salvadoran newspaper. “People say, ‘well, if I am going from being in the authoritarian and homicidal hands of the gang to being in the authoritarian hands of the state, I’ll take it.’”

Mr. Peña grew up and lived in a town north of San Salvador, the capital, called “Distrito Italia,” or the Italian District, which got its name after Italy donated the funds to build the community for people displaced after a major 1986 earthquake. It has become a stronghold of the Mara Salvatrucha, or MS-13, which until the state of emergency, ruled over every aspect of life.

Residents and current and former police officers say the gang taxed many local businesses and anyone from the outside who came to deliver products. Lookouts reported on who entered the town, warning higher-ups in the gang when strangers or the police approached.

GUATEMALA

honduraS

Italian District

Tonacatepeque

San Salvador

el salvador

Pacific Ocean

30 miles

By The New York Times

The gangs even stepped in to quell disputes among spouses or neighbors, imposing their own brand of law and order.

“If you get in a fight with your neighbor, you go to the people taking care of these places, not the police,” said a man named Rogelio, whose full name is being withheld to protect him from potential reprisals.

Once, he said, a group of gang members beat him bloody because he uttered a word they didn’t like. A few years ago, while Rogelio watched, they shot his best friend dead, because the man seemed “too quiet” to them.

“If I was the government, if I had power, I would make them disappear,” Rogelio said, referring to gang members. “They do not deserve to live.”

Last year, the U.S. Treasury Department placed sanctions on high-ranking officials in Mr. Bukele’s administration for giving gang leaders “financial incentives” and prison privileges in exchange for fewer killings.

But any agreement appeared to break down in late March, when a weekend of murders pierced the veneer of tranquillity, and now Mr. Bukele seems to be confronting the gangs head on.

Since El Salvador’s Parliament first approved the emergency decree, soldiers have been stationed at the Italian District’s entryway, inspecting every vehicle and checking visitors’ bodies for tattoos that could signal gang ties.

Many residents say they feel safer now, including Rogelio, who said those who criticize Mr. Bukele’s treatment of gang members have no idea what it’s like to be subjugated by them every day.

“They’re just talking,” he said of the president’s detractors, “we are here living this.”

Mr. Bukele has made a point of broadcasting his crackdown on social media, boasting of denying prisoners sunlight and rationing their food. On Twitter, he has posted videos of prison guards pushing tattooed men to the ground and inmates being served tiny meal portions.

Such public displays of cruelty seem designed to win political points. A 2017 poll found that more than a third of Salvadorans approved of using torture and extrajudicial killings in the fight against gangs.

“It has to be a cathartic image,” said Mr. Segura, “to see gang members lying on the ground after seeing them emboldened, humiliating and terrorizing others.”

Mr. Bukele himself concedes that the government has thrown innocent bystanders into prison, though he maintains that they represent a tiny percentage of detentions. Marvin Reyes, who leads a police union, says officers have been directed by their superiors to meet “a daily quota of arrests.” A spokesman for the president’s security cabinet declined to respond.

Many gang members have gone underground — fleeing to the mountains or hiding out in safe houses — so the police have met the demand for mass arrests by picking up anyone who looks suspicious, according to Mr. Reyes.

“They’ve received an order and don’t want problems with their boss,” Mr. Reyes said.

Like most everyone in the Italian District, the family of Mr. Peña, the shoemaker, dreams of a more peaceful life.

But they and many other residents insist that the young man has nothing to do with the gangs. When the police banged down his sheet metal door in March, he was in the midst of putting together a pair of black shoes.

“He was working right here,” said his father, Víctor Manuel Peña, gesturing toward a pile of unfinished sandals outside the two-room home he shares with Heber. “What gang member lives in a house with walls made of sheet metal?”

When his wife died of cancer a few years ago, Víctor Manuel, 70, took on the responsibility of cooking meals for the family. Now he has nightmares of his son wanting for food in prison.

He voted for Mr. Bukele, along with the rest of the family. “We saw he was interested in making the country better,” he said. “We never imagined he’d make mistakes like this.”

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New York Times - World

Are Traditional Political Parties Dead in France?

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Presidents, prime ministers, Parliament — France’s mainstream left and right-wing parties used to have it all. In the first round of April’s presidential elections, they got less than 7 percent of the vote.

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By Aurelien Breeden and Constant Méheut

PARIS — Since the 1950s, France’s traditional left- and right-wing parties have provided three-quarters of the country’s presidents and nearly all of its prime ministers.

Parliament has also swung from one to the other in alternating waves of pink, the color associated with the Socialist Party or its predecessors, and blue, which represents the main conservative party, known today as Les Républicains.

But in this month’s presidential election, candidates for both parties cratered.

In the first round of voting, Anne Hidalgo, the Socialist candidate, got only 1.75 percent of the vote. Valérie Pécresse, the Républicain candidate, got 4.78 percent, far less than the 2017 candidate for her party, François Fillon, who garnered 20.01 percent — even after a scandal involving a no-show job for his wife.

Both Ms. Hidalgo and Ms. Pécresse were unceremoniously knocked out of the race.

President Emmanuel Macron, whose centrist party was created just six years ago, then battled Marine Le Pen, of the far-right National Rally party, and won a second term.

The stark collapse of the Socialists and Les Républicains capped a yearslong downward spiral for both parties, which have struggled to persuade voters that they could handle concerns including security, inequality and climate change, experts say.

The old left-right division has given way to a new landscape, split into three major blocs. Mr. Macron’s broad, pro-globalization center is now flanked by radical forces: on the right, Ms. Le Pen and her anti-immigrant nationalism; on the left, Jean-Luc Mélenchon, a fiery politician who champions state-led policies against E.U. rules and the free market.

Many now wonder what will remain of the former stalwart political parties.

“Before, there was the left, the right — that was clearer,” said Jeanette Brimble, 80, speaking recently on a narrow cobblestone street in the southern French town of Aix-en-Provence. For decades, she voted for mainstream conservatives. This time, pleased by Mr. Macron’s shift rightward, she cast a ballot for him.

The downfall of the traditional parties, Ms. Brimble said, was “a bit disturbing for my generation.”

In 2017, Mr. Macron’s first election landed an initial blow to the system, shattering the left. With the vote this month, the right is feeling the damage.

Understand France’s Presidential Election

The reelection of Emmanuel Macron on April 24 marked the end of a presidential campaign that pitted his promise for stability against extremist views.

Mr. Macron is set to be in office until 2027 — French law limits presidents to two consecutive terms. After that, it is unclear whether the traditional parties will be able to rebound.

Dominique Reynié, a political analyst who heads the Foundation for Political Innovation, a research institute that focuses on European and economic policy, said a departure from politics by Mr. Macron “would give the traditional governing parties a chance to get back into the game.”

But some expect volatility instead.

“I don’t believe that traditional parties are going to be reborn on the ashes of La République en Marche,” said Martial Foucault, director of the CEVIPOF political research institute at Sciences Po in Paris, referring to Mr. Macron’s party. In France’s increasingly personality-driven politics, disillusioned voters could shift from one charismatic leader to another, regardless of party affiliation, he said.

“Citizens want efficiency,” he added. “So they are prone to these electoral movements, effectively leaving the system in total turbulence.”

In Aix-en-Provence, a city of 145,000 that has long leaned right, the collapse was striking. Five years ago, Mr. Fillon came in first there with 27.45 percent of the vote. This month, Ms. Pécresse came in sixth with 5.5 percent.

Nationwide, the Elabe polling institute found that roughly a third of those who had voted for Mr. Fillon in 2017 chose Mr. Macron this time, versus only a quarter for Ms. Pécresse, Mr. Fillon’s successor as the candidate of Les Républicains. Even Nicolas Sarkozy, the party’s last French president, from 2007 to 2012, didn’t endorse her.

In a particularly humiliating turn of events, Ms. Pécresse came in fourth behind Mr. Mélenchon in Versailles, the bourgeois Parisian suburb that she once represented in Parliament. Ms. Hidalgo, who has been mayor of Paris for over eight years, got only 2.17 percent of the capital’s vote.

Financial concerns compound the embarrassment.

Presidential candidates can get a state reimbursement of up to 8 million euros for funds that they personally contribute to their campaigns. But the amount is much lower — 800,000 euros, or about $865,000 — if they get less than 5 percent of the vote.

Mainstream candidates long considered 5 percent a low bar, allowing them to take out loans with the assurance that a large chunk of their expenses would be reimbursed once they cleared the threshold. But Ms. Pécresse, now personally in debt for €5 million, has been forced to appeal for donations.

“At stake is the survival of Les Républicains, and beyond that, the survival of the republican right,” she said. (So far she has collected €2 million.)

Both the Socialists and the Républicains failed to capitalize on anger against Mr. Macron, who wooed voters with sweeping promises of pragmatic centrism but whose first term was divisive. Mainstream parties have struggled to address issues like immigration, security, inequality or climate change, experts say, partly because Mr. Macron has cherry-picked from their platforms, especially on the right.

Alix Fabre, who voted for Mr. Fillon in 2017 before turning to Mr. Macron, said in Aix-en-Provence that the president’s pro-business policies and those of the mainstream right felt similar.

“Most people around me are from the right, and they’ve joined Macron,” she said.

Experts also see a deeper disconnect, saying that both parties grew complacent in the belief that their turn in office would always come again. Fixated on internal quarrels and hemorrhaging dues-paying members, they lost touch with ordinary citizens, failing to harness movements like the Yellow Vest protests, experts said. They have also been unable to offer convincing alternatives to more radical forces like Ms. Le Pen.

“It’s a constant, lasting failure to represent social conflict,” said Mr. Reynié, the analyst. For Mr. Foucault, of the CEVIPOF, “these parties haven’t understood what citizens are asking of them, in terms of renewing their platforms and their ideology.”

Mr. Macron and Ms. Le Pen’s parties have issues too. Few see La République en Marche outlasting Mr. Macron’s political ambitions. The National Rally has been a Le Pen family affair for decades, marked by eight defeats in presidential elections.

France’s traditional political forces still control many cities and other local or regional offices, where voters are more likely to trust familiar faces with day-to-day concerns.

In 2021, Mr. Macron and Ms. Le Pen’s parties failed to win a single one of France’s 13 mainland regions, although Mr. Foucault said appearances were slightly misleading, because without American-style midterm elections, the French only have local elections to voice discontent with the government.

Corinne Narassiguin, a top Socialist official, said that her party’s disastrous results at the national level marked “the end of a cycle” that started in 2017, after which the party was forced to sell its headquarters in an upscale Paris neighborhood and move to the suburbs.

“Voters have made it clear that we’re no longer able to tell them why they should vote for the Socialists at the national level,” she said.

The Socialists and the Républicains are now scrambling to shore up support ahead of the legislative elections in June, which will fill all seats in France’s lower house of Parliament. But both face serious challenges.

The Socialists, whose strength in Parliament has already shrunk, could end up with even fewer lawmakers as Mr. Mélenchon’s party gains prominence. The Républicains are torn between those favoring an alliance with Mr. Macron’s party, those wanting to stay independent, and those leaning toward Éric Zemmour, an anti-immigrant pundit who also ran for president.

Marie Ronzevalle, 29, who works in event management in Aix-en-Provence, voted for Mr. Macron in 2017 — she liked his vow to “break with traditional codes” — but was disappointed by some of his policies and picked Ms. Hidalgo in the first round this year.

She said that her family struggled to pick a candidate in this election — unlike her now-deceased grandmother and great-grandmother, loyal Socialists who worked for the party.

One of her grandfathers, who always voted for the mainstream right but strongly hesitated this time, even briefly considered a blank ballot.

“There is less of that feeling of belonging and automatically giving your vote to a party,” Ms. Ronzevalle said. “People are sick and tired of being asked to fit into a box.”

“They want to see things change,” she added. “But maybe the old parties are no longer the solution.”

Aurelien Breeden reported from Paris, and Constant Méheut from Aix-en-Provence, France.

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France24 - Monde

La Chine fidèle au zéro Covid, concerts de casseroles à Shanghai

Publié le : 29/04/2022 - 12:12Modifié le : 29/04/2022 - 12:10

Pékin (AFP) – La Chine a déclaré vendredi qu'elle poursuivrait sa stratégie zéro Covid, "atout majeur" contre le coronavirus, malgré la frustration croissante à Shanghai où des habitants confinés protestent désormais en frappant leurs casseroles aux fenêtres.

Largement épargné depuis deux ans, le géant asiatique affronte sa pire flambée épidémique depuis le printemps 2020. Le ministère de la Santé a encore annoncé plus de 15.500 nouveaux cas positifs au cours des dernières 24 heures.

La stratégie zéro Covid consiste en différentes mesures : confinements de quartiers ou de villes dès l'apparition de cas, mise en quarantaine des personnes testées positives, même asymptomatiques, ou encore dépistages massifs.

"C'est un atout majeur pour prévenir et maîtriser l'épidémie" en Chine, où vivent 1,4 milliard de personnes, a plaidé vendredi devant la presse Li Bin, un vice-ministre de la Santé.

"Notre pays est très peuplé, avec des déséquilibres régionaux en termes de développement et un manque de ressources médicales. Si nous assouplissons (les mesures) et laissons le virus se propager, beaucoup de personnes seront infectées."

La stratégie zéro Covid a permis de limiter le nombre de morts de la maladie (officiellement moins de 5.000).

Mais les longs confinements pèsent sur l'économie et sont mal vécus par la population.

Tintamarre

A Shanghai, des habitants confinés se plaignent de n'avoir pas suffisamment de légumes frais ni de viande.

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux jeudi soir, rapidement censurées, montrent des résidents frappant sur leurs casseroles et leurs poêles à leurs fenêtres, tout en criant vouloir des "provisions".

Une Shanghaïenne a raconté à l'AFP, sous couvert d'anonymat par crainte d'éventuelles représailles, qu'elle avait vu une annonce au préalable sur internet. Elle s'est jointe au concert après avoir entendu le tintamarre à l'extérieur.

"J'ai vu plein de vidéos de ce style, envoyées par des gens qui habitent dans différents districts", dit-elle.

Le confinement représente un défi logistique titanesque puisqu'il faut ravitailler 25 millions d'habitants malgré le manque de livreurs.

Les censeurs de l'internet ont fort à faire face à des vidéos virales qui font rapidement le tour des réseaux sociaux. Ils effacent la plupart des contenus faisant état de dysfonctionnements administratifs ou de plaintes des habitants.

Une censure qui alimente aussi le mécontentement des Shanghaïens.

Si beaucoup de pays ont levé leurs restrictions sanitaires après leurs campagnes de vaccination, Pékin estime cette stratégie impossible à court terme et trop risquée pour son système de santé.

"Impasse"

Autre problème soulevé par Liang Wannian, chef de l'équipe d'experts contre le Covid missionné par le ministère de la Santé: le taux de vaccination insuffisant des personnes âgées en Chine.

Cette politique sanitaire devrait en tout cas lourdement pénalisé le secteur touristique lors des vacances du 1er-Mai, qui débutent samedi et durent cinq jours.

Les Chinois en profitent généralement pour partir en vacances, mais le ministère des Transports prévoit déjà une chute de 62% des voyages par rapport à 2021.

Pour le président de la Chambre de commerce de l'Union européenne (UE) en Chine, Joerg Wuttke, la priorité des autorités est en fait ailleurs.

"Les maires, les responsables politiques régionaux, n'ont tous qu'une seule boussole en ce moment: le zéro Covid" qui est une "impasse", a-t-il estimé dans une interview jeudi au média The Market, du quotidien suisse Neue Zürcher Zeitung. "Ils ne se soucient pas de l'économie à court terme."

Selon M. Wuttke, cette politique sanitaire va perdurer jusqu'au 20e Congrès du Parti communiste chinois (PCC) fin 2022, au cours duquel le président Xi Jinping devrait obtenir un troisième mandat à la tête du régime.

"Il ne peut pas changer de discours (vis-à-vis du Covid) si près de la ligne d'arrivée", estime M. Wuttke.

© 2022 AFP

BBC

SANS TITRE

If you are just joining us, here's a round-up of the latest events in Ukraine:

The UK is to provide Ukraine with experts to help gather evidence and prosecute potential war crimes by Russia.

Kyiv says it is investigating 7,600 war crimes and at least 500 suspects.

The UK Foreign Office says its team will arrive in Poland in early May. They will meet international partners, NGOs, refugees and the Ukrainian government to work out how they can best provide assistance.

Foreign Secretary Liz Truss said: "Russia has brought barbarity to Ukraine and committed vile atrocities, including against women. British expertise will help uncover the truth and hold Putin's regime to account for its actions."

The announcement comes as Truss travels to The Hague for talks with her Dutch counterpart Wopke Hoekstra and the International Criminal Court President, Judge Piotr Hofmanski.

Jenny Hill

Reporting from Moscow

Moscow has confirmed it struck Kyiv last night, but claims that its target was a military one - specifically, a plant which manufactures missiles.

It’s two weeks since Russian forces last attacked the Ukrainian capital in a series of strikes which were widely interpreted as retaliation for the sinking of Russian President Vladimir Putin’s Moskva warship.

It’s perhaps no coincidence that the plant targeted last night is, reportedly, involved in the manufacture of the Neptune missile which Ukraine claims it used to destroy the flagship of the Black Sea fleet.

But Putin knows that, in striking Kyiv during the visit of the secretary general, he is sending a powerful message to the international community.

He wants its leaders and institutions to know that he holds them in contempt.

And he wants them to understand that he’ll do what he wants and that, as far as he’s concerned, no one has the power to stop him.

Sarah Rainsford

Reporting from Kyiv

The bottom floors of this new block of flats have been destroyed in the attack in central Kyiv. The entire front wall has been blown off; the insides of apartments shattered and burned.

Forensic teams are working at the scene as rescuers clear heaps of rubble and metal from the pavement, and scour the ruins for bodies or survivors.

The target seems likely to have been a large military factory, Artem, across the street: its windows have been blown out and workers are sweeping up heaps of glass.

But the victims confirmed by Ukrainian officials – one dead and several injured - are civilians.

Radio Liberty has confirmed that its journalist, Vera Hirych, was killed in her home. She was 55. Her body was discovered this morning, carried out to a morgue van in a black bag.

A little earlier, I saw a young couple emerge from the wreck, carrying a few belongings. Olya had a skateboard under one arm and a cardboard box filled with houseplants.

She and Misha, both in their twenties, only moved into the building two weeks ago. Their flat was on the 14th floor, on the side looking away from the strike.

"We'd just got into the flat when we heard the first blast immediately. We’d only just come out of the lift," Misha says, explaining that they'd managed to make it onto their balcony and escape the fire.

"If we'd been a minute longer, we'd have been burned. Thirty seconds longer, and we'd have been killed," he says. "I'm lucky."

There could have been many more casualties here, but the building was so new many of the flats were not occupied: there are tattered "for sale" signs hanging from shattered windows.

A journalist for Radio Liberty in Ukraine has been killed during Russian shelling of Kyiv, the station has said.

Vera Gyrych was at home when a missile hit her building, according to a statement from Radio Liberty.

She was described as "a bright and kind person, a true professional" by her employer.

"A wonderful person is gone," her colleague Oleksandr Demchenko said on Facebook.

Radio Liberty, also known as Radio Free Europe, is a US-funded organisation which broadcasts news in areas of the world where free press may be restricted or not yet established.

Earlier, Kyiv mayor Vitali Klitschko said one body had been recovered after yesterday's missile attack, though no further details of the person killed were given at the time.

Moscow has confirmed that it hit Ukrainian targets, but has not commented on the strike on the building.

Russia has confirmed that it launched multiple missile strikes on Ukraine yesterday, including in the Kyiv area.

The Russian defence ministry said it used "high precision" missiles to destroy the production facilities of a space-rocket plant in the capital.

It also said its air strikes hit ten Ukrainian "military assets", and destroyed three power substations across the country.

It was not possible to independently verify the claims.

There was no mention of rockets hitting a residential block in the capital, where one person has now been reported dead.

Two British volunteers providing humanitarian assistance in Ukraine have been captured by the Russian military, an aid organisation has said.

The non-profit Presidium Network said the men were detained at a checkpoint near the city of Zaporizhzhia in southern Ukraine on Monday.

They are believed to have been working independently, but were in touch with the Presidium Network.

Presidium Network's co-founder, Dominic Byrne, said the two workers were trying to evacuate a Ukrainian family caught in the fighting.

"They got through a Ukraine checkpoint to go south through Russian controlled area when we lost contact on Monday morning," he told BBC Breakfast.

He said the civilians waiting to be evacuated began receiving strange texts from the Briton's phone and two hours later, Russian soldiers stormed the civilians house, asking how they knew the British men and that they believed they were spies.

The Foreign Office has said it is urgently seeking more information.

Ukrainian President Volodymyr Zelensky has made a fresh request to address African Union heads of state, according to AU Commission Chairperson, Moussa Faki.

Faki received the request during a call with Ukraine's foreign minister, he said on Twitter.

The pair also talked about President Zelensky's "wish to develop closer ties with the AU".

Faki didn't disclose whether the request will be granted but said he had "insisted on the need for a peaceful solution to the conflict with Russia".

African countries dominated the list of nations that abstained from voting on a UN resolution to suspend Russia from the UN Human Rights Council.

Earlier this month, Zelensky held a call with his Senegalese counterpart Macky Sall, the current AU chairman, and asked to address African leaders.

One person has died following yesterday's Russian missile strike in Kyiv, the city's mayor has said.

In a post on his Telegram channel, Vitali Klitschko said rescuers had found a body while searching through the rubble of a residential building that was hit by a rocket in the Shevchenkivskyi district.

The strikes took place while United Nations Security General Antonio Guterres was in the capital to meet Ukraine's President Volodymyr Zelensky.

Zelensky accused Russia of trying to humiliate the UN.

Russia has not commented on the incident.

Joel Gunter

Reporting from Kyiv

A Ukrainian man has described his harrowing experience of being captured and tortured by invading troops - and then taken to a prison in Russia for three weeks.

Nikita Horban was later returned to Ukraine in a prisoner swap. He has been learning to walk again having lost his toes to frostbite - a result of torture by Russian soldiers.

Speaking to the BBC, the 31-year-old lab assistant said his ordeal began when Russian troops entered his village west of Kyiv.

"There was shooting, people in the village were being killed," he says. "It was terrifying."

As part of the torture, soldiers forced him to lie in a freezing cold field, in water-filled boots, for days on end. Nikita and his stepfather were then transported to a prison in the Russian city of Kursk - where he faced medical neglect.

His toes later had to be amputated after one of them "just fell off", Nikita says.

Ukraine's Deputy Prime Minister, Iryna Vereshchuk, who has been negotiating prisoner swaps, says many Ukrainians are being returned with severe injuries.

Read Nikita's full story here

A checkpoint in a Russian village bordering Ukraine was shelled on Friday, the governor of the Kursk region has said, Reuters news agency reports.

Roman Starovoyt said mortars hit a checkpoint in Krupets, not far from the Ukrainian city of Sumy in the north-east.

"There were no casualties or damage."

Starovoyt said Russian border guards and military gave retaliatory fire.

As we've been reporting, several Russian air strikes hit the Ukrainian capital Kyiv on Thursday as UN Secretary General Antonio Guterres visited the city to meet Ukraine's President Volodymyr Zelensky.

In a late-night address, Zelensky condemned the attack, saying it "says a lot about Russia's true attitude to global institutions".

Ukraine's president accused Russia's leadership of trying to "humiliate the UN and everything that the organisation represents," adding it "requires a strong response."

Russian attacks in other cities across the country, including Fastiv and Odesa "once again prove that we cannot let our guard down", he said.

"We cannot think that the war is over. We still have to fight. We still have to drive the occupiers out," he added.

Zelensky stressed it was important that the UN chief visited sites of mass graves in Borodyanka, and the Kyiv region, to see "with his own eyes what the Russian occupiers had done there".

Ukraine's foreign affairs minister, Dmytro Kuleba, has urged the country's allies to "decide which security guarantees they are ready to provide" Kyiv.

In a tweet, he said Ukraine had given up its nuclear weapons "for the sake of world peace," but had been left vulnerable as a result.

"We have then been knocking on Nato’s door, but it never opened."

The Ministry of Defence's morning intelligence briefing reiterates that Russia's efforts are on the eastern states of Donetsk and Luhansk, known as the Donbas region.

"The Battle of Donbas remains Russia's main strategic focus," the ministry said, noting Moscow's state aim to secure control of the area, where Russian forces have supported rebel leaders since 2014.

It noted fighting had been particularly heavy around Lysychansk and Severodonetsk, and there had been an attempted advance south towards Slovyansk.

Ukraine is hoping to evacuate civilians from the vast Azovstal steel plant in the besieged port city of Mariupol today, the Ukrainian president's office has said.

"An operation is planned today to get civilians out of the plant," Reuters news agency quoted Volodymyr Zelensky's office as saying.

UN Secretary General Antonio Guterres discussed evacuating civilians from Mariupol when he met Zelensky on Thursday.

Guterres said intense discussions were under way to enable the evacuation of the Azovstal steel plant - the last part of the city not under Russian control - which has been pounded by Russian forces.

On Tuesday, Russian President Vladimir Putin agreed "in principle" to the involvement of the UN and International Committee for the Red Cross in evacuating people from the plant.

It is believed hundreds of men, women and children are still sheltering beneath the site.

If you're just joining us from the UK, good morning. Here's what you need to know:

And with that, this is Tessa Wong and Frances Mao in Singapore signing off. Our colleagues Alex Therrien, Jeremy Gahagan and Anna Boyd in London will continue bringing you the latest developments.

Around 8,000 British Army troops will join a series of exercises across Europe this summer, in one of the largest deployments since the Cold War.

The training has been planned for some time, but the scale of the exercises has been ramped up since the invasion of Ukraine.

The Defence Secretary Ben Wallace described the move as "a show of solidarity and strength" that will "deter aggression at a scale not seen in Europe this century".

The soldiers will join forces with allies across Nato and the Joint Expeditionary Force alliance, which includes Finland and Sweden.

China's state-owned oil and gas giant CNOOC says it has no concrete plans to pick up Russian energy investments being abandoned by Western firms following the invasion of Ukraine.

The Telegraph recently reported that Shell was in talks with CNOOC to sell a stake in a massive liquified natural gas field in Russia.

But CNOOC’s finance chief, Xie Weizhi, told Reuters: “Currently the Russia-Ukraine conflict is at a complex stage. We're monitoring the situation and do not have any concrete plan or action yet."

He added that it was not clear how Western businesses would offload their investments in the first place, since they would need to get approval from Russia to do so.

"We don't understand how they (the global majors) would exit Russia and that by itself would need approval from the host country," he said.

The Organization for Security and Cooperation in Europe (OSCE), which has maintained an observational and monitoring mission in eastern Ukraine for years, announced yesterday that it would have to end the long-running deployment.

Moscow - one of the group's members - vetoed an extension of the mission.

“This is not an easy decision to take... but the position of the Russian Federation left us with no choice but to take steps to close down the Mission,” said the OSCE chairman and Poland's foreign minister Zbigniew Rau.

“The Mission played a crucial role in providing objective information on the ground, facilitating ceasefires and working to ease the effects of the conflict on the civilian population."

The OSCE's Special Monitoring Mission to Ukraine had been deployed since 2014 when conflict first broke out between Ukrainian troops and Russian-backed rebels. The OSCE was the only international organisation which directly followed the conflict.

Earlier this year Chinese programmer Jixian Wang moved to the Ukrainian port city of Odesa for work.

Months later, Russia invaded the country. Mr Wang found that back home his friends and family were being told a different version of what was happening in Ukraine, by Chinese state media.

He decided to start making videos highlighting the reality of his situation and posted them on Chinese social media in the hopes of reaching his fellow countrymen.

Since then he has been heavily censored and briefly cut off from contact with his family back home. But Mr Wang tells the BBC he is determined to continue.

L'Humanité

Les trois blocs survivront-ils à juin ?

Actu

Législatives Le premier tour de la présidentielle a fait émerger trois forces politiques dominantes. Mais cette recomposition est loin d’être stable, et il n’est pas dit qu’on la retrouve lors des prochains scrutins.

Cyprien Caddeo

A priori, on y voit plus clair. Au soir du premier tour de la présidentielle, le 10 avril, se sont dégagés nettement trois candidats qui incarnent autant de blocs appelés à composer la « tripartisation » du paysage politique. Emmanuel Macron (LaREM), champion du bloc de centre droit néolibéral. Marine Le Pen (RN), tête de pont du bloc national-populiste d’extrême droite. Jean-Luc Mélenchon (FI), héraut du bloc de la gauche radicale et écologiste.

Après le big bang Macron et les cinq années d’instabilité et de décomposition politique qui ont suivi (pas moins de 24 nouveaux partis créés depuis février 2016), la France aurait enfin retrouvé des lignes structurantes pour succéder au bipartisme PS-RPR/UMP, hégémonique de 1981 à 2017. « Le premier tour a confirmé l’institutionnalisation d’une radicalisation à droite et à gauche et assis le macronisme comme force de centre droit, relève Luc Rouban, politologue au Cevipof . Il confirme aussi l’effondrement, au niveau national, des grands partis traditionnels. »

Un agrégat électoral pas forcément homogène

La logique voudrait donc que cette recomposition se traduise à nouveau dans les urnes les 12 et 19 juin prochain, à l’occasion des législatives. En théorie, cela donnerait une majorité présidentielle reconduite (car un président élu n’a jamais été démenti aux législatives depuis l’instauration du quinquennat), une large opposition de gauche et un gros bloc de députés d’extrême droite. Mais, dans les faits, ce n’est pas si simple.

D’abord, parce que le mode de scrutin, majoritaire à deux tours, réparti sur 577 circonscriptions, n’y est pas forcément propice, à l’inverse d’une proportionnelle. Il favorise les partis en capacité de faire des alliances et de rassembler largement, et dépend donc à la fois du rapport de forces national et des particularités locales, circonscription par circonscription. Le RN, a fortiori s’il met à distance le parti d’Éric Zemmour, Reconquête !, est lui historiquement défavorisé. Si des candidats frontistes se hissent au second tour, ils risquent de voir fleurir des barrages locaux en travers de leur route.

Il faut ensuite intégrer l’aléa de participation entre l’élection reine et son « troisième tour ». En 2017, l’abstention au premier tour était passée de 22 % à la présidentielle à 51 % aux législatives. Un gouffre, qui pénalise surtout les blocs d’opposition. Le bloc libéral de LaREM bénéficie d’un socle plutôt homogène, et donc plus stable et facile à reconduire au prochain scrutin. « L’électorat de Macron pourra se reposer sur les plus de 65 ans, les plus diplômés… C’est un électorat qui vote tout le temps, souligne Vincent Martigny, professeur de science politique à l’université Côte d’Azur et à l’École polytechnique. L’enjeu, pour le RN et la FI, c’est de remobiliser. Le RN, chez les ouvriers et les employés, et ce ne sera pas simple. La sociologie du vote Mélenchon est plus large : vous avez une partie des classes populaires, surtout dans les banlieues, la petite bourgeoisie intellectuelle, une partie de la fonction publique, les chômeurs, les étudiants… » Un agrégat électoral pas forcément homogène, avec des ensembles néanmoins très sensibles aux aléas de participation, et donc difficiles à remobiliser dans la perspective d’élections comme les législatives. À cette aune, la stratégie de la France insoumise de transformer le scrutin en présidentielle bis pour « élire Jean-Luc Mélenchon premier ministre » est une tentative pour éviter la grande démobilisation redoutée.

Surtout, la théorie des trois blocs suppose quelques nuances. D’abord, la puissance de frappe à la présidentielle de ces trois machines de guerre électorales tranche avec leur statut de nain au niveau local. Les échecs électoraux aux municipales, départementales et régionales des marcheurs, des insoumis, et du Rassemblement national (malgré quelques territoires d’implantation) en témoignent. Or le scrutin législatif, basé sur les circonscriptions, est particulier : il dépend à la fois du rapport de forces national, avec cette prime devenue quasi mécanique envers le président élu, mais aussi des équilibres locaux.

« Tout le monde, y compris la France insoumise, a intérêt à ce que l’union se fasse »

« Le problème, c’est que les partis supposés incarner ces trois blocs ne sont pas des partis forts, encore moins au niveau local, en conclut Luc Rouban. LaREM est un mouvement organisé autour de la seule figure d’Emmanuel Macron, incapable de se structurer et d’offrir des cursus du local au national pour faire émerger des cadres. La FI est très structurée autour de Jean-Luc Mélenchon mais reste instable pour des raisons similaires. Le RN est celui qui ressemble le plus à un vrai parti, c’est le moins fragile des trois, mais son ancrage territoria l et son réservoir de cadres en capacité de diriger est très relatif. » Or, pour que les voix de ces blocs ne s’éparpillent pas dans la nature, il faut des blocs pérennes et enracinés. Ce qui plaide, notamment à gauche, pour l’union, selon Vincent Martigny : « Tout le monde, y compris la FI, a intérêt à ce que l’union se fasse. Le PS et le PCF pourraient apporter à un potentiel bloc de gauche l’ancrage territorial qui manque aux insoumis. Et la FI offre sa puissance de frappe nationale. »

Pour que les rapports de forces à l’Assemblée nationale se recomposent à leur tour, il faudra donc veiller à ce que la participation ne s’effondre pas, que les rapports de forces locaux s’accordent avec les équilibres nationaux, et que les partis s’entendent. Ça fait certes beaucoup de si… Mais, en cas d’échec, le risque est d’avoir une majorité à l’Assemblée qui serait une fois de plus aux ordres et disproportionnée au regard de la réalité politique du pays. Une aberration démocratique. L’enjeu est d’autant plus fort qu’après les législatives s’ouvre un désert sans élection jusqu’aux européennes du printemps 2024. L’absence de débouché électoral pour régler les tensions que le quinquennat ne manquera pas de susciter ne sera pas sans conséquence, prédit Luc Rouban : « Le calendrier particulier jusqu’en 2024 favorisera encore plus la multiplication des conflits sociaux, et peut-être un retour en force des syndicats, a fortiori si les partis sont trop fragiles pour structurer ces mouvements. » Si le « bloc » de gauche veut exister au-delà du 10 avril, il ne doit pas se louper aux législatives.

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Valeurs Actuelles

À la fac, l’interminable dérive de l’ultragauche

« On se défend si on nous attaque, mais que de la légitime défense. » Voici les dernières consignes de Vianney Vonderscher, le président de la Cocarde étudiante, avant que les militants de son association droitière, accompagnés de membres de l’Union nationale inter-universitaire (Uni) et de Génération Zemmour, s’élancent sur un blocus qui dure depuis plusieurs heures le jeudi 14 avril.

Le matin même, avant les cours, un groupe installe un amas de poubelles et de barrières de chantier pour bloquer l’entrée de Sciences Po. D’autres taguent les caméras de surveillance, le blocus est lancé. Un étudiant nous confie que sur place sont présents « des socialistes classiques et plusieurs antifas ». Il a eu l’occasion de poser des questions au directeur de l’Unef, qui lui aurait confié : « On accepte la défaite, mais ce n’est pas normal qu’avec les enjeux actuels, notamment climatique et d’égalité, aucun des candidats au second tour ne les mette en avant. » L’étudiant en voit certains qui « sont juste contents de faire sauter les cours ».

Assise par terre ou sur les poubelles, la jeunesse bourgeoise révolutionnaire passe son après-midi à enchaîner les cigarettes, dissertant sur les trouvailles de nouveaux slogans antifascistes. De la grande théorie politique sur la lutte des classes en passant par la menace du Rassemblement national et le “grand capital” défendu par Emmanuel Macron, pour qui ils invitent tout de même à voter, aucune thématique ne passe sous les radars de ces philosophes du dimanche. Des affiches pendent aux grilles de l’école : on peut y déchiffrer des leitmotivs propres à l’extrême gauche, tels que “féministes antifascistes”, “non à l’extrême droite” ou encore “SS de flics”. Comble de la bien-pensance, un drapeau de l’Action antifasciste trône fièrement au milieu de la barricade. Chacun choisit ses combats.

À 14 h 30, une soixantaine d’étudiants, postés devant l’école, cheveux longs et colorés, Doc Martens aux pieds et cigarettes roulées au bec, montrent leur envie de révolte. Quelques-uns, entièrement vêtus de noir et crânes rasés, visiblement habitués, sont là pour encadrer les néophytes. Certains lancent des slogans repris en chœur par une foule. On se croirait à la sortie d’une école primaire.

Les étudiants qui dansent et applaudissent scandent “économie libérale, enfant du capital”. Pour rappel, à Sciences Po, 25 % des étudiants sont boursiers, d’autres paient autour de 6 000 euros par an pour les droits de scolarité. Un étudiant reconnaît d’ailleurs que, si certains des manifestants font partie des « quotas » défavorisés, la majorité sont « des privilégiés » et « comme la gauche en général, ils se donnent bonne conscience, mais ne vivent jamais selon les valeurs qu’ils prônent ».

Tous debout hurlent “Le Pen on dégage, Macron on combat !”. Les passants semblent ne pas comprendre. Ils filment de loin en riant à la vision de cette caricature de Mai 68. L’espoir renaît pour ces jeunes aux rêves déçus, ils laissent échapper : « LFI c’est pas fini, ça, ça va faire bouger les choses. »

Déblocage par une droite unie

À quelques rues de là, l’ambiance est autre. Militants de l’Uni, de la Cocarde étudiante et de Génération Zemmour se retrouvent. Le président de la Cocarde se félicite d’un « rassemblement des jeunes de bonne volonté » et explique que « le but est pacifique, simplement les universités n’appartiennent pas aux militants d’extrême gauche ». Il déplore une inaction de la part de l’administration de l’école qui serait complaisante : « Certains professeurs soutiennent directement les bloqueurs, ce n’est pas leur rôle. » Constance, une responsable de l’Uni, approuve fortement le déblocage : « C’est essentiel que nous nous unissions pour nous opposer au blocage de l’extrême gauche sur les campus de Paris, cela nuit à l’Université et aux partiels. C’est toujours au moment des examens que la gauche se réveille. »

S’ensuivent les instructions du président de la Cocarde : « Les consignes c’est : pacifique et dynamique, les gars ! Une démonstration de force mais on n’est pas les provocateurs ! », rappelle-t-il. Si des violences ont lieu, « comme toujours ce sera retourné contre nous par les médias », soupire-t-il. Le groupe se rassemble au coin de la rue, encore invisible des bloqueurs, à 50 mètres du barrage. Ils avancent, certains les voient arriver et filment, d’autres courent prévenir les antifas. Ils n’ont pas le temps de dresser deux barrières que les militants droitistes s’élancent. La Cocarde en tête, le visage caché, court aux cris de “gauchiste casse-toi, la France n’est pas à toi”. Les antifas se rassemblent mollement, mais à la vue des 40 encagoulés qui foncent tête baissée, se dérobent. La panique s’empare des rangs antifas : ceux qui riaient en vainqueurs courent maintenant à l’opposé. Un fumigène est craqué : “Gauchistes hors d’ici ! À bas la Macronie !” Enveloppés par la fumée, ils défont les barricades. La sécurité de Sciences Po, comme pendant le blocus, reste stoïque. En deux minutes, un blocus qui devait tenir plusieurs jours s’écroule. Un vibrant “on est chez nous” est scandé à pleins poumons par les militants. Quelques gauchistes téméraires, postés au loin, scandent : “Paris antifa !” Aucun ne s’approche mais beaucoup filment.

Une fois un brassard de police sorti par un homme devant l’école, un cortège de motos des brigades de répression des actions violentes motorisées débarquent. La Cocarde recule et détale. « Quatre heures plus tôt, ça aurait été bien », glisse un étudiant au passage des policiers. Un autre s’époumone : « Là ils font plus les malins, les fachos. » L’équipe de VA+ est prise à partie par des militants sanguins, frustrés de leur défaite : « Il y a les chiens de Valeurs actuelles ! »

Plus tard, les fuyards reviennent, sur l’air de Siamo Tutti Antifascisti, en réponse à une Marseillaise entonnée par les quelques militants de l’Uni encore présents. Une antifa, déçue, s’insurge : « Le Pen est une candidate fasciste, la question ne se pose pas. On est menacé pour ça par les fachos, c’est grave. » Elle ajoute : « Ils nous mettent tous en danger, nous, on porte des idées saines. Il faut revoir ses priorités, les cours c’est bien mais l’extrême droite, c’est plus grave. » L’incompréhension de ne pas avoir plus le soutien de l’école gagne les “Che Guevara” modernes : « Alors que Sciences Po est elle-même porteuse de ces idées politiques », selon une bloqueuse qui ne rigole pas en disant cela.

La gauche militante, poison du monde universitaire

Ce blocus qui refuse la démocratie est emblématique mais pas isolé. À Nantes, un e-mail interne appelant à voter pour Emmanuel Macron a été envoyé par la présidente de l’université. À Paris, d’autres universités ont été bloquées, puis ont vu leurs cours annulés par précaution. Enfin, depuis le lundi 18 avril, de nombreux lycées sont bloqués à leur tour et répondent à “l’appel de la Sorbonne”, comme en témoigne un lycéen dévasté par « ce second tour qu’on nous impose ». Ces événements restent le fait d’une minorité très active et influente sur les jeunes, à l’instar de ce lycéen du XVIe arrondissement de Paris qui se rebelle contre un monde injuste à ses yeux. « Tout cela révèle quelque chose de très profondément ancré dans les universités françaises », nous confie, exaspéré, le délégué national de l’Uni, Rémy Perrad.

Dès qu’une loi relative à la vie des étudiants est envisagée par l’exécutif, les blocus deviennent légion. L’existence d’une pensée de droite au sein des universités, ou la non-présence d’un candidat de gauche au second tour, suffit à présent à mettre le feu aux poudres. Ces blocages pourrissent la vie des universités et rendent la continuité du service public très incertaine. La valeur des diplômes est mise en danger, comme le craint Pierre-Henri Tavoillot, maître de conférence à la Sorbonne, qui nous confie : « Depuis 2015, de nombreuses universités parisiennes n’ont pas eu un seul semestre complet. » « Le prolétariat ne veut plus faire la révolution, une minorité d’étudiants très organisés influencent beaucoup des lycéens sans recul. Cela devient un rite initiatique de bloquer, et les étudiants les plus fragiles en pâtissent », explique le professeur. Symbole d’une dictature passive, la démocratie n’est plus perçue comme un système politique, « mais comme des valeurs, ceux qui ont raison et ceux qui ont tort ». Tout un programme.

Constat partagé par Jean-Robert Pitte, ancien président de la Sorbonne et secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences morales et politiques : « On est dans un pays qui donne des leçons de démocratie à la terre entière sans faire respecter la sienne. » À qui a-t-on affaire ? « Des gens ultragâtés qui ne vont pas voter et sont les premiers à manifester quand le résultat ne leur plaît pas. » Sans parler des lycéens qui, par définition, ne peuvent souvent pas encore voter. Et encore, l’âge de majorité n’est pas encore abaissé à 16 ans, au grand désarroi de Jean-Luc Mélenchon.

Soutien d’une partie de l’administration

L’ancien président de la prestigieuse université le reconnaît sans détour : « Les professeurs et les personnes de l’administration sont principalement de gauche. » Sans que cette situation ne scandalise personne. Le soutien de professeurs aux activistes gauchistes est emblématique d’une université qui se dégrade, portant atteinte à sa réputation de temple du savoir. Pierre-Henri Tavoillot dénonce la complaisance de ses collègues vis-à-vis des blocus : « J’ai proposé mes cours sur YouTube pour assurer la continuité de l’enseignement. Résultat, je me suis fait critiquer par des collègues. » Ce professeur, marginalisé dans sa défense d’une université normale, ajoute : « Mon nom aurait été tagué dans la Sorbonne pour mon opposition aux mouvements. » On a connu plus démocratique…

L’Uni est inquiète pour ce qui est de l’enseignement et de la sécurité ; les militants étouffent : « Toute la journée, ils rabâchent qu’il y a les gentils et les méchants en politique, résultat, dès que l’Uni tracte pacifiquement, on veut nous virer juste parce qu’on est de droite », nous déclare le délégué national, Rémy Perrad. Dernier exemple en date ? Le 22 avril, un e-mail a été envoyé aux étudiants de Lyon-III pour condamner la présence de la Cocarde dans la fac. L’administration se veut rassurante face à l’immixtion de la “peste brune” : « [On ne laissera] pas notre université devenir l’instrument de ceux qui veulent porter atteinte à [nos] valeurs. L’engagement de l’université Jean-Moulin- Lyon-III contre le racisme, l’antisémitisme, le négationnisme et la haine antimusulmans sera sans faille. »

Dans le viseur, des associations de droite ? Des attaques portées par un encouragement sans vergogne du monde médiatique, à l’image d’Alice Coffin, qui soutient que « toutes les méthodes pour lutter contre le fascisme sont légitimes ». La réponse de l’État se révèle bien insuffisante d’après un autre enseignant : « Les étudiants ne risquent aucune sanction, on présente comme des héros des gens qui ne risquent rien de la part de l’État. » Alors même que de nombreux témoignages font état d’une Sorbonne complètement saccagée, de bureaux fracassés, ainsi que de nombreux tags sur le bâtiment historique. Déclassement, vous avez dit déclassement ?

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Israel airport chaos as family brings unexploded shell

A US family caused a bomb scare at Israel's main international airport after presenting an unexploded artillery shell at a security check.

They had picked up the ordnance on a visit to the Israeli occupied Golan Heights, site of wars between Israel and Syria, according to authorities.

Video footage on social media showed people running from the scene in panic.

The family was allowed to board their flight after being interrogated by security, who gave the all-clear.

Israel captured most of the Golan Heights from Syria during the Six-Day War in 1967 and remnants of the conflict can still be found in the area.

Israel's YNet news site said in the incident on Thursday night a member of the family produced the shell from their backpack and asked a security official if it could be put in a suitcase.

The official ordered her immediate vicinity to be cleared, but another passenger who misheard her started shouting "terrorists shooting", triggering mass panic, the site said.

Video posted on social media by Israel's Kan public broadcaster showed dozens of people shouting and fleeing the check-in area, with others crouching or lying on the floor in the confusion.

תיעוד: בהלה בנתב"ג בעקבות חשש מחפץ חשוד. לאחר בדיקות הוכרז על חזרה לשגרה@sharonidan pic.twitter.com/pOMLp3oaeC

Amid the chaos, a 32-year-old man, Uri, injured himself as he tried to escape and was taken to hospital.

"I was at the airport waiting for an hour in line until I got to the check-in counter, and suddenly at a radius of five metres (16ft) people started running away and left luggage," he told YNet.

"The fear was that someone is spraying bullets, I understood that I too have to escape, so I ran towards the check-in, I stumbled on a conveyor belt... and flew a distance of six metres."

Ben Gurion airport, just outside Tel Aviv, is considered to have one of the highest levels of security in the world. Vehicles and travellers pass through security checks before they reach the terminal and check-in area.

Israel is also on high alert after a series of deadly attacks across the country in recent weeks.

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France24 - Monde

GP d'Espagne Moto GP: Quartararo chute dans la 1re séance d'essais libres

Publié le : 29/04/2022 - 12:02Modifié le : 29/04/2022 - 12:00

Jerez de la Frontera (Espagne) (AFP) – Le Français Fabio Quartararo, champion du monde en titre et leader du classement général, a chuté pendant les essais libres du Grand Prix d'Espagne vendredi à Jerez, avant de remonter en selle très rapidement.

Traditionnellement moins à l'aise sous la pluie, bien qu'il ait fini deuxième sous un déluge en Indonésie en mars, "El Diablo" a dérapé en début de séance sur une tache d'humidité de la piste, littéralement arrosée par un orage la veille au soir, mais quasiment sèche vendredi matin.

Il a regagné les stands en boîtant, mais n'a pas paru déstabilisé à son retour en piste, malgré un tout droit sur une autre portion humide. Il a fini la session en 5e position (1:38.439), le meilleur temps revenant à l'Espagnol Joan Mir (1:38.194).

© 2022 AFP

L'Humanité

Les femmes syriennes, en première ligne de la révolution

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Télévision Un documentaire de Kamal Redouani retrace la guerre civile en s’appuyant sur les témoignages de Loubna, Marwa, Khaïti et Mouna, qui font preuve d’un courage exemplaire.

Laurent Etre

Le réalisateur et grand reporter Kamal Redouani revient sur dix ans de conflit syrien, à travers le regard de quatre femmes. « Les révolutionnaires syriennes sont les grandes oubliées de l’Histoire », est-il rappelé en préambule. À partir d’archives rares, ce documentaire souligne que les femmes ont souvent été en première ligne, à la fois contre Bachar Al Assad et contre l’organisation terroriste « État islamique » (EI), laquelle a profité du chaos de la guerre civile.

Loubna, 30 ans à l’époque des printemps arabes, exerçait la profession de graphiste de mode. Marwa, elle, n’avait que 14 ans lorsque la rue syrienne s’est soulevée. « Je suis devenue révolutionnaire petit à petit », explique-t-elle. Khaïti, pour sa part, était étudiante en médecine et n’a rien perdu de sa colère contre les injustices criantes qui l’ont conduite à s’engager. Mouna, enfin, a fui Raqqa après s’être dressée contre les djihadistes de l’EI, qui ont occupé la ville de 2014 à 2017.

Les témoignages, tous saisissants, s’enchaînent face caméra, et parfois sur fond de pupilles en gros plan, dans lesquelles on voit se refléter les images les plus dures, notamment celles de l’attaque chimique perpétrée le 21 août 2013 à la Ghouta, dans la grande banlieue de Damas. Il est question de la répression féroce orchestrée par le régime en place, des actes de torture, des arrestations arbitraires. À ce jour, on estime à 100 000 le nombre d’opposants disparus dans les geôles de Bachar Al Assad. Le conflit a fait quelque 500 000 morts et poussé 12 millions de personnes à l’exil.

« Mes mots ne sont pas à la hauteur de ce que j’ai vécu », lâche Marwa, après l’évocation des bombardements dévastateurs devenus son quotidien. « Je pourrais parler du siège pendant des heures. C’est une situation humiliante, douloureuse, qui vous fait perdre toute humanité. Tu luttes intérieurement pour rester humain, ne pas devenir sauvage », raconte Loubna. Ce film nous parle de résilience, d’une soif de liberté inextinguible. C’est particulièrement sensible dans les propos de Mouna : « Quand je me suis mise devant les djihadistes et que j’ai crié, je ne me suis pas posé de questions. Il fallait que je le fasse, il fallait qu’on soit à la hauteur de notre révolution. » Kamal Redouani pointe les reculs des États-Unis et de la France, qui avaient promis d’intervenir en cas de recours aux armes chimiques, mais n’en ont rien fait. La complexité de la situation syrienne, avec ses multiples acteurs, n’est pas pour autant minimisée. Un documentaire à la fois instructif et poignant.

conflit syrienBachar al-Assadétat islamique EI
BBC

Mysterious Zamestim artwork in St Petersburg signals Russia's anti-West defiance

By Steve RosenbergRussia Editor

No one knows who put it here. But something rather odd has appeared in the centre of St Petersburg.

A bizarre art installation made up of one word: "ZAMESTIM" ("We will replace").

Each letter is the first letter of an international brand that has suspended operations in Russia. Their company logos are featured, too.

Z is for Zara. A is for Adidas. M means McDonald's…

Hundreds of international companies have pulled out of Russia in protest at the Kremlin's offensive in Ukraine. Officials here have been trying to sound upbeat, claiming that Russia will find local replacements for foreign items no longer available.

But the disappearance of global products and services adds to Russia's growing sense of international isolation.

That seems a strange thing to be saying in St Petersburg. After all, Emperor Peter the Great designed and built this city to make Russia feel like a part of Europe.

Out of marshland he created a breathtakingly beautiful Russian Amsterdam or Venice, with a myriad of canals and stunning palaces.

With the help of European artists and architects rose an imperial capital with a European face. Yet three centuries on, the gulf between Russia and Europe grows wider by the day.

Do Russians care? Many here claim not to.

"Russia's not Europe. Russia is Russia," says Lubov, who has stopped to chat to me by the "ZAMESTIM" art installation. Lubov tells me she doesn't follow what's happening in Ukraine.

"It's an unpleasant news story," she says. "So, I try not to watch TV. So that I don't get upset."

My next conversation next to "ZAMESTIM" is with Raisa. She gets all her news from Russian TV.

"The Ukrainians are to blame for the violence," Raisa says. "They're ganging up on us. Those nationalists are deploying weapons on our border. How certain are you that what Russian TV is telling you is the truth?" I ask.

"Knowing the Russian people like I do, I'm 100% sure."

How many Raisas are there in Russia? What percentage of the Russian public support what President Putin calls his "Special Military Operation" in Ukraine?

More than 80%, according to recent surveys. I'm sceptical. In an authoritarian country like Russia, the accuracy of public opinion polling is questionable. Fear skews results.

Over the past two months, most of the Russians we have approached on the streets for interview have declined to speak about Ukraine, preferring to keep their opinions to themselves. Of those who did express views on the record, many repeated almost word for word what state TV has been telling them, reproducing the parallel reality created by the Kremlin.

They speak of Russian troops "liberating Ukraine" and "fighting Nazism in Ukraine."

But when I take a stroll through the historic centre of St Petersburg, I discover a very different picture. Among the city's famous courtyards, I find plenty of anti-war graffiti. In some cases, anti-Putin slogans, too, have been scrawled on walls.

There are other forms of protest. Earlier this month St Petersburg artist Sasha Skochilenko was arrested and charged with spreading fake news about the Russian armed forces. She is accused of replacing price tags in a supermarket with anti-war messages. Sasha is being held in pre-trial detention.

"This shows that free speech in our country is being stamped out," Sasha Skochilenko's partner, Sonia Subbotina, tells me. "It shows that political repression is getting worse and that people with anti-war views are being persecuted and put in prison."

"There was protest activity in Russia. People were coming out to protest. But each protest is a major risk. You can be arrested, you can be beaten, you can be put in jail. Right now I feel completely lost. I don't know if anything can be done."

Those in power in Russia are demanding unflinching support from the Russian people: for the direction in which the Kremlin is taking Russia, away from Europe; for the anti-Western rhetoric emanating from Moscow; and for Russia's military offensive in Ukraine - no matter what the consequences here at home.

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New York Times - World

Turkey’s Leader Lands in Saudi Arabia, Seeking to Ease Tensions

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President Recep Tayyip Erdogan is visiting the kingdom for the first time in nearly five years, signaling a mending of relations over the killing of the journalist Jamal Khashoggi.

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By Ben Hubbard

BEIRUT, Lebanon — President Recep Tayyip Erdogan of Turkey arrived in Saudi Arabia for his first visit in nearly five years on Thursday, capping his recent efforts to improve ties with the oil-rich kingdom at a time of deep economic distress at home and to ease years of tensions over the killing of the dissident Saudi journalist Jamal Khashoggi in Istanbul.

Mr. Erdogan landed in the Red Sea port city of Jeddah on Thursday night and met soon after with King Salman and his son, Crown Prince Mohammed bin Salman, the de facto Saudi ruler, according to images published by Turkish state news media.

Cumhurbaşkanı Recep Tayyip Erdoğan, Suudi Arabistan Kralı Selman bin Abdülaziz Al Suud tarafından Al-Salam Sarayı'nda resmi törenle karşılandı pic.twitter.com/gLC7NWQCwM

None of the leaders made public comments in Saudi Arabia, but speaking to reporters before departing for Saudi Arabia, Mr. Erdogan said the trip was part of Turkey’s efforts to promote peace, dialogue and diplomacy in the region.

“My visit is the manifestation of our joint will to start a new period of cooperation as two brotherly countries with historic, cultural and humane ties,” he said.

Turkey this month granted a Saudi request to transfer the trial in the murder of Mr. Khashoggi to Saudi Arabia, a move that shut down the last case that rights activists hoped would further clarify how the murder took place. He was killed in 2018 by Saudi agents inside the Saudi Consulate in Istanbul, and the transfer of the trial was most likely a prerequisite for Mr. Erdogan’s visit.

Sinan Ulgen, a visiting scholar at Carnegie Europe who studies Turkish foreign policy, said the visit came after others aimed at improving Turkey’s ties with regional countries. Mr. Erdogan visited the United Arab Emirates, a close Saudi ally, in February, and received President Isaac Herzog of Israel in Turkey in March.

The visit to Saudi Arabia most likely came later because the issue of the Turkish trial of the suspects in the Khashoggi murder case had to be resolved first, Mr. Ulgen said.

“It is Erdogan bowing to pressure by the Saudis for the sake of normalization of the relationship,” he said.

According to a tentative schedule, Mr. Erdogan was expected to dine Thursday with King Salman, the Saudi monarch, and meet with Prince Mohammed, the king’s son and designated successor.

In his comments before leaving Turkey, Mr. Erdogan said he aimed to increase cooperation with Saudi Arabia on issues including energy, food security, defense and finance.

“We will discuss all those issues,” he said.

The visit also comes at a turbulent time for energy markets because of the war in Ukraine. Turkey gets much of its gas from Russia, and Mr. Erdogan has said that cutting Moscow off would damage Turkey’s economy.

Rampant inflation is among the Turkish government’s greatest domestic challenges, so Mr. Erdogan may be interested in the role of Saudi Arabia, as one of the world’s largest oil exporters, in keeping global prices in check.

Understanding the Khashoggi Murder Case

Who was Jamal Khashoggi? Mr. Khashoggi was a Saudi journalist and former adviser to the Saudi royal family who fled the kingdom in 2017, as the rule of Crown Prince Mohammed bin Salman turned increasingly authoritarian. He later wrote columns for The Washington Post that were critical of the prince.

What happened to him? Mr. Khashoggi vanished on Oct. 2, 2018, after entering the Saudi Consulate in Istanbul to pick up paperwork he needed to marry his Turkish fiancée. Eighteen days later, the royal court admitted that he had been killed inside the consulate, after having insisted for weeks that he had left the consulate safely.

What else do we know about his death? Turkish authorities said that Mr. Khashoggi was killed and dismembered by a Saudi hit squad; his body was never found. American intelligence officers believe that Prince Mohammed greenlighted the operation, but the Saudi leader has rejected the accusation.

What is the Saudi stance on the murder? The kingdom has suggested that Mr. Khashoggi’s death was the result of a rogue operation. In 2019, five men were sentenced to death and three to prison terms over the killing; the death sentences were later changed to prison terms.

How has the case affected the relations between Turkey and Saudi Arabia? The murder aggravated longstanding tensions between the two countries over Turkey’s relationship with political Islamists in the Arab world and its support for Arab Spring uprisings, which Saudi Arabia opposed.

Where do things stand now? A largely symbolic Turkish trial of the 26 suspects in the murder had opened in 2020. But a court’s decision to order the transfer of the trial to Saudi Arabia seemed to mark the end of the case. The decision coincided with efforts by Turkey to improve its relationship with Saudi Arabia.

Turkey and Saudi Arabia have long stood on opposite sides of major splits in the Middle East, especially after the Arab Spring uprisings that spread across the region in the early 2010s. Turkey largely threw its weight behind the protest movements and Islamist groups, while Saudi Arabia sought to subvert them and actively supported some of the region’s strongmen.

Relations further deteriorated after 2018, when Saudi agents killed and dismembered Mr. Khashoggi, a prominent Saudi news media figure who had moved to the United States and become an outspoken critic of the Saudi crown prince, including in columns for The Washington Post.

The crime, whose sounds Turkish intelligence captured with bugs planted inside the consulate, shocked the world, and Mr. Erdogan’s government trickled out gory details to keep the story in the headlines and embarrass Prince Mohammed.

While never accusing Prince Mohammed by name of orchestrating the murder, Mr. Erdogan said the decision to kill Mr. Khashoggi had come from the “highest levels” of the Saudi government, leaving little doubt as to whom he was talking about.

Prince Mohammed has denied that he had any foreknowledge of the plot against Mr. Khashoggi, but an assessment by the Central Intelligence Agency concluded that he had approved the plan to kill or capture Mr. Khashoggi.

More recently, Mr. Erdogan has sought to improve ties with Middle Eastern countries that his government had differed with on the Arab Spring and other issues, including Egypt, the United Arab Emirates and Saudi Arabia.

At least some of the motivation is economic. Turkey’s economy has been battered by inflation of more than 60 percent, and the value of the local currency has dropped, leaving many Turks feeling much poorer than they were not long ago. Turkey’s recent diplomatic initiatives have led to investment agreements and currency swaps aimed at bolstering its economy, and Saudi Arabia lifted an unofficial boycott of Turkish imports, allowing trade between the two countries to inch back up.

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Valeurs Actuelles

Des investigations révèlent de “graves manquements éthiques” à l’IHU de Didier Raoult

Nouveau camouflet pour le professeur Raoult. Ce mercredi 27 avril, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a rendu public son rapport final après des investigations menées au sein de l’institut hospitalier universitaire (IHU), dirigé par Didier Raoult, à Marseille. Et les conclusions sont sans appel. L’autorité sanitaire indique qu’il y a eu de « graves manquements » et des procédures « non conformes à la réglementation des recherches impliquant la personne humaine (RIPH), notamment sur le plan éthique », au sein de l’institut, indique Le Monde.

L’enquête menée depuis novembre 2021 aboutira à des suites pénales et administratives. L’ANSM a fait savoir qu’elle saisissait, pour la deuxième fois, eu égard à « la gravité des manquements constatés », la procureure de la République de Marseille, au titre de l’article 40 du code de procédure pénale.

Suspension des recherches ?

« Deux faits pénalement répréhensibles » ont été relevés par l’agence : la mise en œuvre de recherches médicales en l’absence d’avis favorable d’un comité de protection des personnes (CPP) et la communication par l’IHU, en amont de son inspection, d’un « document falsifié concernant un avis du comité d’éthique interne » de l’institut.

L’ANSM menace également de suspendre toutes les recherches menées dans l’institut de Didier Raoult, par décision de police sanitaire, si elles sont « réalisées sans sollicitation d’un comité de protection des personnes ».

Pour l’autorité sanitaire, les « manquements critiques et majeurs » et les commentaires apportés en réponse par l’IHU « conduisent à s’interroger, voire à remettre en cause la capacité de [la] structure à réaliser des RIPH dans le respect de la législation applicable ».

« Expérimentation sauvage »

En octobre 2021, une enquête de Mediapart évoquait l’existence d’une « expérimentation sauvage » sur des patients atteints de tuberculose au sein de l’IHU, et qui auraient provoqué de graves effets secondaires. Sur ce volet, l’ANSM reconnaît que ses enquêteurs n’ont, à ce stade de leurs investigations, pas « identifié d’éléments prouvant la mise en place d’un essai clinique non autorisé ». Elle souligne néanmoins la mise en évidence de « l’utilisation de combinaisons d’antibiotiques différentes des recommandations internationales et potentiellement dangereuses pour les patients », indique Le Monde.

De son côté, Didier Raoult a réagi au rapport dans un communiqué estimant que « les reproches [de l’agence] ne paraissent pas justifier une remise en cause du projet IHU dans son ensemble ». Décrié pour sa gestion de l’institut marseillais, Didier Raoult avait annoncé qu’il quitterait son poste de directeur en septembre prochain.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Madrid va supprimer des métros pour faire face à la hausse des prix de l'électricité

Publié le : 29/04/2022 - 12:00

La région de Madrid, la capitale espagnole, a décidé de réduire le nombre de métros en circulation en raison de l'envolée des prix de l'électricité, qui pèse sur les coûts d'exploitation de la régie des transport, a t-elle annoncé jeudi 28 avril. Les précisions de Julien Garrel, correspondant pour France 24 à Madrid.

Valeurs Actuelles

Tarn : les investitures de Carole Delga sources de tensions avec le Parti socialiste

La présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, s’est engagée dans la campagne législative du Tarn, rapporte France 3 Régions. Jeudi 28 avril, elle a présenté les trois candidats investis par le Conseil fédéral du PS. Mais le choix de ceux-ci, comme le timing de leur présentation, dénote. En effet, ces investitures ont été prononcées avant le résultat des tractations entre le Parti socialiste et la France insoumise, qui tentent de s’entendre en vue des législatives. De plus, aucun candidat LFI n’a été retenu par la fédération de la région. Il s’agit de deux socialistes et d’un représentant de la société civile.

Hostile aux tractations avec LFI

Interrogé sur les conséquences d’une entente entre les deux formations politiques, Carole Delga a assuré que cela n’impacterait pas le département du Tarn. Seul un risque de victoire de l’extrême droite pourrait motiver un désistement. Mais les investitures fédérales n’ont de valeur que si elles sont validées à Paris. La situation pourrait donc encore évoluer, au risque de créer un bras de fer entre les instances nationales et l’élue locale.

Tarn : les dernières actualités

Un maire du Tarn ne représentera plus publiquement sa commune, qui a placé Marine Le Pen en tête

Nouvelle alerte à la Listeria dans le Tarn

Un maire dans le Tarn, offre un plein de carburant aux familles de sa commune

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Des poulets cuisinés à la sauce Agatha Christie

Nos recommandations culturelles

Télévision Pour sa troisième période, la série inspirée des romans de l’autrice britannique est transposée dans la France sexiste des années 1970.

Caroline Constant

Elle n’est pas commode, Mme Maude (Valérie Dashwood). Patronne d’une maison close déguisée en bar, elle reçoit les hommes politiques, des invités de l’État français et des gros bourgeois. Aussi, quand elle est retrouvée étranglée dans son bureau, c’est l’émoi en très haut lieu. Et le bordel devient bientôt l’endroit d’un chassé-croisé de services plus ou moins secrets et d’agents de police. Avec, au premier rang d’entre eux, bien sûr, la commissaire Annie Gréco (Émilie Gavois-Kahn), son lieutenant Max Beretta (Arthur Dupont) et la psychologue Rose Bellecour (Chloé Chaudoye). Car tout le monde peut avoir une raison d’en vouloir à la victime. À commencer par les puissants, ce qui ne facilite pas l’enquête. Gréco envoie Beretta incognito sur place pour y espionner Cassandre (Olivia Côte), la méchante des services secrets. Et elle demande à Rose un peu affolée de jouer les prostituées.

Quand les souris dansent est le nouvel opus de la troisième période des petits meurtres inspirés des romans d’Agatha Christie. Elle se situe dans les années 1970, dans des décors et des costumes assez psychédéliques, quand les deux premières époques se situaient dans les années 1920, avec Marius Colucci et Antoine Duléry, puis dans les années 1950, avec Samuel Labarthe, Élodie Frenck et Blandine Bellavoir. Le prisme est de montrer le sexisme des années 1970, et c’est parfois un peu artificiel. Pour autant, cet épisode est le premier où les héros montrent leur fragilité : le statut de Rose, qui repose sur la bonne volonté de ses parents bourgeois et méprisants, le divorce de Max et le passé de Gréco, douloureux. Ces personnages ne représentent plus simplement des postures, la féministe affranchie, le crétin qui se croit tout permis et la petite fille de riches. Ils ont une consistance, enfin. Les choses sérieuses vont pouvoir commencer dans cette troisième période. Il était temps.

Séries téléviséesfrance 2Télévision
New York Times - World

Russia-Ukraine War

They Flooded Their Own Village, and Kept the Russians at Bay

Ukraine released water from a hydroelectric dam to block the Russian military advance, flooding the village of Demydiv.Credit...

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The waters that poured into Demydiv were one of many instances of Ukraine wreaking havoc on its own territory to slow Russia’s advance. Residents couldn’t be happier. “We saved Kyiv,” one said.

By Andrew E. Kramer

Photographs and Video by David Guttenfelder

DEMYDIV, Ukraine — They pull up soggy linoleum from their floors, and fish potatoes and jars of pickles from submerged cellars. They hang out waterlogged rugs to dry in the pale spring sunshine.

All around Demydiv, a village north of Kyiv, residents have been grappling with the aftermath of a severe flood, which under ordinary circumstances would have been yet another misfortune for a people under attack by Russia.

This time, though, it was a tactical victory. The Ukrainians flooded the village intentionally, along with a vast expanse of fields and bogs around it, creating a quagmire that thwarted a Russian tank assault on Kyiv and bought the army precious time to prepare defenses.

The residents of Demydiv paid the price in the rivers of dank green floodwater that engulfed many of their homes. And they couldn’t be more pleased.

“Everybody understands and nobody regrets it for a moment,” said Antonina Kostuchenko, a retiree, whose living room is now a musty space with waterlines a foot or so up the walls.

“We saved Kyiv!” she said with pride.

What happened in Demydiv was not an outlier. Since the war’s early days, Ukraine has been swift and effective in wreaking havoc on its own territory, often by destroying infrastructure, as a way to foil a Russian army with superior numbers and weaponry.

Demydiv was flooded when troops opened a nearby dam and sent water surging into the countryside. Elsewhere in Ukraine, the military has, without hesitation, blown up bridges, bombed roads and disabled rail lines and airports. The goal has been to slow Russian advances, channel enemy troops into traps and force tank columns onto less favorable terrain.

So far, more than 300 bridges have been destroyed across Ukraine, the country’s minister of infrastructure, Oleksandr Kubrakov, said. When the Russians tried to take a key airport outside Kyiv on the first day of the invasion, Ukrainian forces shelled the runway, leaving them pockmarked with craters and unable to receive planeloads of Russian special forces.

The scorched-earth policy played an important role in Ukraine’s success in holding off Russian forces in the north and preventing them from capturing Kyiv, the capital, military experts said.

“The Ukrainians are clearly being very creative in trying to make life very difficult for the Russians,” said Rob Lee, a senior fellow at the Foreign Policy Research Institute. “It makes sense to slow down any rapid offensive.”

One approach, used often around Kyiv last month and in recent days in the pitched combat in eastern Ukraine, is to force the Russians to attempt pontoon river crossings around destroyed bridges. Those sites are carefully plotted in advance by Ukrainian artillery teams, turning the pontoon bridgework into bloody, costly affairs for the Russians.

But variations abound. The Ukrainian military has released a video of a bridge blowing up as an armored vehicle lumbers across, sending the vehicle plummeting into the river.

To the east of Kyiv, bridges were blown up in a manner that forced a squad of Russian tanks into a peat bog; four tanks sank nearly up to their turrets.

“It has been one of the strong sides, everybody has taken note of this,” Mr. Kubrakov said.

“Our army, our military has very properly used engineering items, whether dams or bridges they blew up, and stopped the advance of forces,” he said. “It was done everywhere in the first days, and it is happening now in the Donbas” in eastern Ukraine.

Live Updates: Russia-Ukraine War

The strategy comes at an enormous cost to the country’s civilian infrastructure. The Russian army, too, has been blowing up bridges and targeting railroad stations, airports, fuel depots and other facilities, adding to Ukraine’s self-inflicted damage and ballooning the price tag for rebuilding the country after the war.

The estimated total damage to transportation infrastructure after two months of war is about $85 billion, the Ukrainian government has said. Regardless of which side actually destroyed any particular site, Mr. Kubrakov blamed Russia.

“We wouldn’t have blown up our own bridges if the war hadn’t started,” Mr. Kubrakov said. “The cause is one and the same: aggression of the Russian Federation.”

The experience in Demydiv is a case in point. Ukrainian forces flooded the area on Feb. 25, the second day of the war.

The move was particularly effective, Ukrainian officials and soldiers say, creating a sprawling, shallow lake in front of the Russian armored columns. Later, Russian shelling damaged the dam, complicating efforts now to drain the area.

Even two months later, residents of Demydiv paddled about in a rubber boat. Forlorn corn stalks emerged from flooded gardens. One family walked on a rickety pathway of boards over a sprawl of sticky black mud in their yard.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Biden’s speech. ​​Speaking to the nation, President Biden asked Congress for $33 billion in additional emergency aid for Ukraine. The request, more than twice the size of a previously approved package, underscores how the United States and its allies are preparing for a prolonged and unpredictable conflict.

On the ground. Russian forces are making “slow and uneven” progress in eastern Ukraine, but are still struggling to overcome supply problems, a Pentagon official said. Ukraine moved troops to its western border amid fears that Russia might attack from a breakaway region of Moldova.

Gas supplies. A day after Russia cut off natural gas supplies to Poland and Bulgaria, the German chancellor, Olaf Scholz, said that his country must be prepared for the possibility that Germany could be next. Mr. Scholz has warned that a quick cutoff could throw the economy into a recession.

And yet a dozen or so residents said in interviews that the strategic benefit outweighed their hardships.

“Fifty flooded houses isn’t a big loss,” said Volodymyr Artemchuk, a volunteer who was helping fuel the pumps now draining the village.

The flooding that blocked the northern rim of Kyiv on the west bank of the Dnipro River played a pivotal role in the fighting in March, as Ukrainian forces repelled Russian attempts to surround Kyiv and eventually drove the Russians into retreat. The waters created an effective barrier to tanks and funneled the assault force into ambushes and cramped, urban settings in a string of outlying towns — Hostomel, Bucha and Irpin.

The flood also limited potential crossing points over a tributary of the Dnipro, the Irpin River. In the end, Russian forces tried unsuccessfully a half-dozen times to cross that river, using a pontoon bridge and driving across a marshy area, all in unfavorable locations and under Ukrainian artillery fire.

They were repeatedly struck by shelling, according to a Ukrainian soldier named Denys who witnessed one failed crossing that left burned Russian tanks scattered on the riverbank. The soldier offered only his first name for security reasons.

The flood protected Kyiv but also helped protect Demydiv, which was on the Russian-occupied side of the flooded fields. Though Russian soldiers patrolled the village, it never became a front line in the battle, and was spared the grim fate of towns to the south.

Six people were shot during about a month of occupation, said Oleksandr Melnichenko, who holds a position akin to mayor, and houses and shops were destroyed by shelling. But the village escaped nightmarish scenes of dozens of bodies left on the streets by retreating Russian soldiers, as occurred in the frontline town of Bucha.

“Some people are trying to get back to normal life and some people are still traumatized,” Mr. Melnichenko said. “People are afraid it will happen again.”

Though some people complained about the sluggish cleanup, which is expected to take weeks or months, much of the village has banded together in almost joyous communal effort to dry out their homes.

Even as the floodwater swamped backyards and soda bottles floated past houses, women were stewing borscht and inviting people in to eat, and neighbors ferried diesel fuel for pumps in a rubber boat.

Roman Bykhovchenko, 60, a security guard, was drying soggy shoes on a table in his yard. When he walked in his kitchen, water bubbled up through cracks in the floorboards. Still, he said of the damage, “It was worth it.”

Ms. Kostuchenko, the retiree, apologized for the heaps of towels strewn on the floor as she displayed the damage to her house. “I’m sorry it’s so messy,” she said.

She sighed, lamenting that her garden, now a shallow pond, was unlikely to be planted this year. But then she joked that perhaps she would try growing rice.

Nikita Simonchuk and Maria Varenikova contributed reporting from Demydiv.

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BBC

SANS TITRE

(Credit: CineEuropa)

1. Happening

Audrey Diwan's compelling drama is set in France in 1963, but the subject matter is as topical as it ever was. Based on a memoir by Annie Ernaux, Happening (or L'événement, to use its French title) revolves around Anne (Anamaria Vartolomei), a promising working-class student. After she becomes pregnant following a one-night stand, she is determined to have an abortion, despite the procedure then being outlawed in France. But she soon realises no one will help her, and quite a few people will stand in her way. The winner of the top prize at last year's Venice Film Festival, Happening "captures the wrenching loneliness that can come with terminating an unwanted pregnancy", says Shirley Li at The Atlantic, "and how judgement of such a choice can be even more crushing than the possibility of breaking an unjust law."

Released on 6 May in the US and Canada, and on 26 May in Denmark

(Credit: Disney)

2. Chip 'n Dale: Rescue Rangers

Chip 'n Dale: Rescue Rangers was a late-80s and early-90s Disney Channel series about two chipmunks who ran their own detective agency. Their speciality: cases "too small" for the police to solve. Considering how lucrative the nostalgia market is, it's no surprise that the crime-busting chipmunks now have their own feature film on Disney+, 30 years after the series ended. It's no surprise, either, that the animated characters have been placed in a live-action setting, just as Tom and Jerry were in their 2021 film. What is surprising is that Chip and Dale (voiced by John Mulaney and Andy Samberg) are no longer detectives, but washed-up actors who starred in the TV series decades ago. Directed by Akiva Schaffer (Pop Star: Never Stop Never Stopping), the film is a postmodern, self-referential adventure with a cameo appearance from Roger Rabbit, and jokes about reboots and different animation styles. A smug travesty... or the new Who Framed Roger Rabbit? 

Released on Disney+ on 20 May

(Credit: Signature Entertainment)

3. Elizabeth: A Portrait in Parts

Released to coincide with the Queen's Platinum Jubilee celebrations, Elizabeth: A Portrait in Parts is a documentary about the 96-year-old monarch's 70-year reign. That would be an intimidating subject for most film-makers, but Roger Michell, who died last year, had just directed Nothing Like a Dame, featuring Judi Dench, Maggie Smith, Joan Plowright and Eileen Atkins, so he had experience with titled British national treasures of a certain age. "Couched in fondness and gentle irreverence, his impressionistic archive footage documentary offers whimsical reflections on a lifetime of duty and service," says Allan Hunter at Screen International. "It presents a wistful remembrance of seven decades of prime ministers and parades, parties and premieres, portraits painted, garden parties attended, plaques unveiled and trees planted." 

Released on 27 May in UK cinemas, and 1 June on Prime Video

(Credit: Bad Seed Ltd)

4. This Much I Know to Be True

Andrew Dominik, the director of The Assassination of Jesse James by The Coward Robert Ford, has already made a documentary about Nick Cave: One More Time with Feeling, which was released in 2016. Six years on, the sequel is a performance film in which Cave and his multi-instrumentalist right-hand man, Warren Ellis, run through some yearning ballads from their last two albums, Ghosteen and Carnage. The performances are spellbinding, but the documentary is just as entertaining in the interludes between songs, in which Cave talks with affectionate exasperation about Ellis's mad-professor musical arrangements and shows off a set of ceramic figurines he has sculpted of the Devil. "It's his [Dominik’s] obvious respect for them as artists that makes both of his Cave music docs so satisfying," writes David Rooney in The Hollywood Reporter, "beguiling in their sound, of course, but no less so in their breathtaking visuals and their rivetingly intimate personal access."

Released internationally on 11 May

(Credit: 20th Century Studios)

5. The Bob's Burgers Movie

After 12 seasons and more than 200 episodes, the much-loved animated sitcom finally makes it to the big screen. (Actually, that's not a ridiculously long wait – The Simpsons had been going for 18 years before it got its own spin-off film). In The Bob's Burgers Movie, a huge sinkhole opens in the street in front of the Belcher family's fast-food restaurant, so the intrepid children (voiced by Dan Mintz, Eugene Mirman and Kristen Schaal) investigate. Loren Bouchard, the series' creator, promises a "musical comedy mystery adventure" that retains the programme’s warmth and quickfire humour. "We talked about [streaming] as it pertains to the movie," he told Entertainment Weekly, "[but] Bob's is already on TV... we're excited about Bob's the movie being seen in the theatre, in the dark with other people, because that's something we’ve never been able to do before. That's the main course that we're delivering to people, in this case."

Released internationally on 27 May

(Credit: Vertigo Releasing)

6. Benediction

In the opening scenes of Benediction, Siegfried Sassoon goes to France to fight in World War One. It is a war "he will survive, but never escape," writes David Ehrlich of Indiewire. Terence Davies' sensitive biopic covers Sassoon's fame as a writer, his brief meeting with the World War One's other leading poet, Wilfred Owen (Matthew Tennyson), and his relationship with Ivor Novello (Jeremy Irvine), among other men, at a time when homosexuality was illegal. Jack Lowden stars as the young Sassoon, and Peter Capaldi plays his older self, in a drama that has been hailed as one of the veteran writer-director's finest accomplishments. "Davies has once again made a film that feels like the work of someone flaying their soul onscreen," says Ehrlich. "This is a film that trembles with a need for redemption that never comes, and the urgency of that search is palpable enough that you can feel it first-hand."

Released on 13 May in Ireland, 20 May in the UK, and 3 June in the US

(Credit: Marvel Studios)

7. Doctor Strange in the Multiverse of Madness

Marvel's latest blockbuster has the Sorcerer Supreme (Benedict Cumberbatch) venturing beyond our own universe and into countless other realities, where he and Scarlet Witch/ Wanda Maximoff (Elizabeth Olsen) meet various versions of themselves. The film's director, Sam Raimi, is best known for The Evil Dead, and the Spider-Man trilogy starring Tobey Maguire, so who better to put horror and superheroes into one film? DSITMOM is "spooky at some times and scary at others," Raimi told Fandango. "It's unknown what you'll find in the multiverse. It's within that unknown that suspense and darkness exists... Plus, Doctor Strange in the comics has always dealt in universes and dimensions that were quite spooky, so we tried to bring some of that into this film."

Released internationally on 6 May

(Credit: Paramount Pictures)

8. Top Gun: Maverick

It's been delayed and delayed and delayed again, but Top Gun: Maverick is flying into cinemas at last, exactly four years after shooting began in May 2018. In the first Top Gun film, which came out back in 1986, Tom Cruise starred as Pete "Maverick" Mitchell, a fighter pilot in the US Navy. All these years later, Mitchell is given the job of training a new batch of pilots, including "Rooster" Bradshaw (Miles Teller), the bitter son of his old buddy "Goose", who was killed in Top Gun. Val Kilmer is back as "Iceman" Kazansky, now a four-star general, and Jon Hamm joins the cast as an admiral called "Cyclone", so maybe the film will explain why Navy pilots all have superhero nicknames. Probably not, though. What we can expect are lots of vertigo-inducing supersonic flight sequences, and magazine-worthy shots of Cruise on the runway in his Aviator shades. Altogether now: "I feel the need, the need for speed."

Released internationally on 27 May

(Credit: Signature Entertainment/ Mer Film)

9. The Innocents

In this spine-tingling Norwegian chiller from Eskil Vogt (co-writer of the Oscar-nominated The Worst Person in the World), nine-year-old Ida (Rakel Lenora Fløttum) moves with her autistic big sister Anna (Alva Brynsmo Ramstad) to a high-rise estate beside a forest. She is pleased to meet two resident children, Ben (Sam Ashraf) and Aisha (Mina Yasmin Bremseth Asheim). But the four new friends start to develop telepathic and telekinetic powers. Michael Gingold at Rue Morgue says that The Innocents is "the most chilling, deeply unsettling horror film so far this year, evoking psychological disturbances that will crawl around in your mind for a while after you see it. Yet it is also, in certain ways, one of the most subtle ... [in that] it eschews big effects blowouts and showy filmmaking tricks in favour of getting to the emotional core of the subject."

Released on 5 May in Singapore, 13 May in the US, and 20 May in the UK and Ireland

(Credit: Universal Pictures)

10. Firestarter

One of two horror films about psychic-powered children to be released this month, Firestarter is adapted from Stephen King's 1980 novel, and produced by Blumhouse (Paranormal Activity, Get Out). It's the story of Charlene "Charlie" McGee (Ryan Kiera Armstrong), a girl with "pyrokinesis": whenever she gets upset, things burst into flames. The previous adaptation came out in 1984, with Drew Barrymore in the title role. But the new film's director, Keith Thomas, believes that there was room for improvement. "The book's super rich," he told ComicBoom.com. "There's a lot of stuff that's in the book that isn't in the original film... I feel like there's a visceral quality to the story that I didn't see in the 80s version, a rawness that I think is there in the book."

Released internationally on 13 May

(Credit: A24)

11.  Men

Alex Garland, the writer-director of Annihilation and Ex Machina, and the screenwriter of Sunshine and 28 Days Later, moves away from science fiction and into folk horror. "It's the horror of rural England," Garland tells Empire. "It's certain kinds of churches, certain kinds of forest – the shadows within dark green." Jessie Buckley stars as a young widow who goes on holiday to a village in the countryside after the death of her husband. The twist is that there don't seem to be any other women in the area – and all the local men are played by Rory Kinnear in a variety of different wigs. From Kind Hearts and Coronets to The Nutty Professor, it's the kind of gimmick that tends to be used in comedies rather than horror films. Can Garland's comment on toxic masculinity succeed in being more scary than silly?

Released on 20 May in the US and Canada, and on 1 June in the UK and Ireland

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France24 - Monde

Don de corps à la science: de nouvelles règles après le scandale de Paris-Descartes

Publié le : 29/04/2022 - 11:58

Paris (AFP) – Recueil du consentement, création d'un comité d'éthique: un décret paru jeudi au Journal officiel précise les conditions de don de corps à la science en application de la loi bioéthique, comme s'y était engagé le gouvernement après le scandale à l'Université Paris-Descartes.

Après avoir reçu une documentation de l'établissement autorisé à recevoir des corps, la personne peut consentir à ce don "par une déclaration écrite en entier, datée et signée de sa main", indique le décret, qui entre en application vendredi.

Le texte précise également les modalités de transport et d'accueil des corps, les conditions de réalisation des opérations funéraires, de restitution du corps ou des cendres et les conditions d'autorisation et de fonctionnement des établissements bénéficiaires des dons.

Il prévoit en outre la mise en place au sein de ces établissements d'un "comité d'éthique, scientifique et pédagogique chargé d'émettre un avis sur les programmes de formation et les projets de recherche nécessitant l'utilisation de corps ayant fait l'objet d'un don".

Le gouvernement avait annoncé l'an dernier que la réglementation sur les centres de don du corps à la science allait être refondue dans le cadre du projet de loi bioéthique - adopté en juin 2021 -, à la suite du scandale à Paris-Descartes.

En 2019, l'hebdomadaire L'Express avait révélé que le centre du don des corps de cette université avait accueilli dans des "conditions indécentes" les dépouilles de "milliers de personnes" ayant fait don de leur corps à la science.

L'enquête ouverte par la suite avait mis en lumière "l'inertie" de responsables de la prestigieuse institution parisienne pendant plusieurs décennies.

Ces révélations ont conduit à quatre mises en examen l'an dernier, dont celles de l'université parisienne et de son ancien président pour "atteinte à l'intégrité d'un cadavre".

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

Législatives : Marine Le Pen sera bien candidate dans le Pas-de-Calais

L’élection présidentielle vient tout juste de rendre son verdict, mais les esprits se tournent déjà vers une autre échéance, celle des élections législatives. Elles se tiendront les 12 et 19 juin prochains et permettront d’élire les députés qui siègeront à l’Assemblée nationale. Après avoir récolté 41,5% des voix lors du second tour de la présidentielle, BFM TV indique que Marine Le Pen a annoncé ce lundi 25 avril qu’elle serait candidate à sa réélection de députée dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais dans les Hauts-de-France. Une information confirmée, jeudi 28 avril sur CNews, par le président du RN, Jordan Bardella. « Marine Le Pen sera candidate à sa succession dans le Pas-de-Calais », a-t-il déclaré, précisant que lui-même ne briguera pas de poste de député puisqu’il est déjà membre du Parlement européen.

Coalition

La candidate du Rassemblement national aurait aussi fait savoir qu’elle ne souhaitait pas reprendre la présidence du parti pour le moment. Dans le cadre des élections législatives, le parti d’Eric Zemmour vient de tendre une main au RN, puisque les vice-présidents de Reconquête ! Marion Maréchal, Nicolas Bay et Guillaume Peltier ont publié un communiqué le 25 avril dans lequel ils sollicitent une rencontre avec des représentants du parti. Cette rencontre aurait pour but « d’aboutir le plus rapidement possible à un accord d’intérêt général et de bien commun ». « Sans coalition, c’est Macron qui aura les pleins pouvoirs et Mélenchon qui disposera du premier groupe d’opposition », a aussi affirmé le communiqué. Reste à voir si Marine Le Pen et Jordan Bardella accepteront cette main tendue.

Si le RN compte présenter des candidats dans les circonscriptions où Reconquête ! sera présent, Jordan Bardella a fait savoir que « au second tour, nous sommes parfaitement disposés à apporter notre soutien au candidat patriote qui défendrait le plus possible les convictions qui sont les nôtres ». « « L’objectif est clair, envoyer le maximum de députés patriotes à l’Assemblée », a-t-il affirmé.

 

Pas-de-Calais : les dernières actualités

72 migrants secourus au large du Pas-de-Calais

“Une sacrée coïncidence” : malade après son vaccin anti-Covid, un pêcheur du Pas-de-Calais veut attaquer Pfizer en justice

Les boîtes aux lettres installées pour les migrants de Calais détruites

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L'Humanité

Scandale sexuel au cœur de la bourgeoisie britannique

Nos recommandations culturelles

Plateforme David E. Kelley et Melissa J. Gibson sont à l’origine de cette série à la réalisation audacieuse, qui s’intéresse à la notion de consentement.

Caroline Constant

Elle est parfaite, la vie de Sophie Whitehouse (Sienna Miller). La Londonienne vit dans un milieu privilégié, elle a deux enfants adorables et une belle maison. Elle a un mari, James, encore beau gosse et ministre assez populaire. Pourtant, un soir, sa vie bascule : parce que l’affaire va sortir dans la presse, James (Rupert Friend) lui avoue une liaison avec une jeune assistante parlementaire, Olivia Lytton. Une liaison sans sentiment, lui assure-t-il. Le scandale à peine étouffé, c’est une accusation de viol émanant de la même collaboratrice qui frappe l’époux. Lui jure ses grands dieux qu’il s’agit d’une vengeance, et Sophie ne demande qu’à le croire. Dans un premier temps tout au moins. Car l’existence et les certitudes de l’épouse vacillent. En face d’elle, l’avocate de la défense, Kate Woodcroft (Michelle Dockery), semble se prendre d’une étrange passion pour ce dossier.

Sur le papier, cette Anatomie d’un scandale ressemble à un énième film de procès. Il n’en est rien. Son côté novateur vient du point de vue, qui n’est ni celui de l’accusé ni celui de la victime, mais de l’épouse. Qui se prend de plein fouet, comme un uppercut, l’annonce de l’infidélité. Et qui doute, aussi, très vite, de l’intégrité de James, quand elle entend la parole d’Olivia et qu’elle y trouve des similitudes, dans les mots et les attitudes, avec ce qu’elle connaît de James de façon très intime. Mais Sophie subit aussi toute la violence de cette situation : les amis qui se détournent d’elle, les enfants chahutés à l’école, les attaques de la presse…

impunité et subordination

Ce que montre aussi cette série, c’est l’impunité dont ont joui jusqu’ici ces messieurs de la grande bourgeoisie. Trousser les filles à l’université, les peloter contre leur gré, le tout arrosé de (trop) d’alcool, semble carrément leur avoir servi d’études. James comme le premier ministre étaient étudiants, membres d’une espèce de club, qui a forgé leur amitié, mais a aussi été fondateur de souvenirs moins glorieux.

Enfin, et surtout, la question du consentement est au cœur du sujet : un supérieur hiérarchique peut-il, par sa position d’ascendant, avoir une liaison avec une subordonnée ? En miroir, l’avocate Kate Woodcroft a pour amant son ancien mentor : où s’arrête donc cette notion de subordination ? Peut-on revenir, en plein ébat, sur son consentement à une relation sexuelle ? Un seul regret : le personnage de Kate, l’avocate, qui sur les deux derniers épisodes se retrouve dans une situation absurde, peu crédible, qui nuit à l’ensemble.

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New York Times - World

South Korea Arrests 2 Accused of Spying for North Korea

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By Choe Sang-Hun

SEOUL — Two South Koreans have been arrested on charges of stealing military secrets on behalf of a suspected North Korean spy agent who paid them in cryptocurrency, the police said on Thursday.

A 38-year-old executive at a cyber-currency company met the agent through an online cryptocurrency community six years ago and has been paid $600,000 in cryptocurrency since February last year to work for him, the South Korean national police said. Together, the executive and the agent tried to hack into the South Korean military’s command communication system, but failed.

They succeeded, however, in recruiting a 29-year-old South Korean military officer, who helped steal classified military data by taking pictures with a smartphone, the police said. The police did not provide details about the stolen data, but said that the officer was paid about $38,000 in cryptocurrency by the agent.

The two South Koreans were arrested earlier this month and now face criminal charges of breaking the country’s National Security Act. The South Korean police said they could not arrest the agent, who was operating from abroad, but said that they believed he was a hacker working for the North Korean government.

South and North Korea have remained technically at war since 1950. For decades, the two Koreas have waged intelligence and counterespionage campaigns. In recent years, the war has increasingly shifted into cyberspace.

North Korea runs an army of hackers trained to disrupt enemy computer networks and steal cash and sensitive data. With its trade crippled by both the pandemic and United Nations sanctions, North Korea has increasingly relied on cyberattacks that target cryptocurrency and blockchain platforms, according to American and South Korean intelligence agencies.

On Wednesday, the U.S. cybersecurity firm Symantec said that a North Korean-linked hacker group known as Stonefly recently breached an engineering company with military ties.

“Virtually all of the technologies it appears to be interested in have military as well as civilian uses and some could have applications in the development of advanced weaponry,” Symantec said, describing the hacker group’s activities in a blog post.

​Earlier this month, the United States government blamed another North Korean hacking group, known as Lazarus, for a $620 million cryptocurrency heist.

Despite its economic difficulties, North Korea runs a vigorous nuclear weapons and missile development program. On Monday, North Korea held a military parade where its leader, Kim Jong-un, watched its newly developed missiles and vowed to boost his nuclear arsenal “at the fastest possible speed.”

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BBC

SANS TITRE

"I hate lawns," says Abbie Richards, who takes a hard line on them. "That idea of being entitled to your own useless piece of green carpet, just to say you can afford it, without putting it to the use of, say, growing food. Lawns are symbolic of our lack of thought, of the collective ignorance of so many of our actions... But [to move away from lawns] requires a cultural shift."

Richards, who is a science communicator at the TikTok platform EcoTok, may well be exemplary of that shift. She has found herself becoming something of the voice of Generation Z when it comes to lawns, following a joke she made about the need to "cancel" golf courses. Private, residential lawns, she says, have become totemic of the confluence of environmental awareness and anti-capitalist sentiment for her generation. "It's a necessary part of climate change adaptation to do something better with the space," she argues. 

It's easy to see why manicured lawns, as alluring as they can be, arouse such strong feelings. Depending on the local climate, they can require abundant chemical fertilisers and pesticides, as well as considerable watering – to the tune of 1.5 billion cubic metres (329 billion gallons) of municipal water each summer day – in order to maintain that verdant shade and weed-free surface. Then there's the pollution caused by mowing. None of this has been mitigated by environmental legislation to date, which has largely tended to concern itself with the management of agricultural land.

The seeming desirability of lawns is increasingly at odds with their local context too: a lush green lawn is an incongruent and yet commonplace sight even in desert regions. Countries with no history of lawns – such as China – have recently begun embracing them enthusiastically. Globalisation is driving a homogeneity in urban landscapes – with the lawn front and centre and typically very green. 

We are, it might appear, addicted to lawns – which perhaps explains why 70-75% of urban green areas globally are now lawns, or why an estimated 23% of the entire urban land area on the planet is covered by them. In the US, that's six times the amount covered by corn, the country's largest irrigated crop. 

Certainly many of us will spend a portion of every weekend this summer maintaining them. Others, in pursuit of permanent verdancy, may already have made the switch to polypropylene fibre or recycled rubber-based artificial turf – the $2.6bn (£1.9bn) market for which is booming, in back gardens, on professional sports fields and in municipal areas.

Perfectly manicured lawns have been status symbols for centuries (Credit: Getty Images)

Perhaps it's small wonder then that many of us are, as Paul Robbins calls them, "Lawn People" – the title the director of the University of Wisconsin's Nelson Institute for Environmental Studies gave to his book on how grass, people and pesticides have come together to create a cultural landscape. 

"'Lawn people' are those who feel obliged to tend to the grass in their back-yard even though they know it to be bad for the environment," Robbins explains. A seminal study he conducted in 2001 found that, remarkably, those who use pesticides on their lawns tend to be more educated, have higher incomes and are more likely than non-pesticide users to recognise the environmental damage of their actions.

From working with contaminated city soil to reconsidering weeds, pests and even lawns, gardening is changing as we adapt it to the realities of modern life. This series takes a look at its future in the 21st Century – and explores how it can be updated to fit with modern sensibilities and challenges, such as environmental awareness and pollution.

"Lawns are a reflection of the fact we're socialised to keep up appearances, to be cohesive with the community. Those who spray chemicals are more likely to know their neighbours by name," he adds. "And in the US at least you might even be legally obligated to tend to your lawn and fined if you don't. It's remarkable how people often say that they don't even want a lawn but feel they have to have it."

Robbins – who, based on the number of times he's now asked to talk on the subject, suggests that there must be change in the air – even argues that it's not us controlling our lawns, but our lawns controlling us. The rhythm of the lawn shapes the rhythm of the community, in the sense that they have to be frequently mowed to be kept at their youngest, greenest phase – and we comply. "Lawns are governed by these rules outside of people. What people do is respond to their needs," he says.  

Then there's the lawn's moral dimension: the well-tended lawn as symbolic of order, as an expression of being a good citizen – in part, Robbins says, by abrogating one's property rights to do as one pleases with one's lawn, in favour of doing what's best for property values, which have been shown to be higher in areas where everyone maintains their lawn to look a certain way. And the deeper meaning of lawns hasn't yet been fully explored, he contends.

A number of sports are thought to have evolved side-by-side with the lawn (Credit: Getty Images)

Other factors have come into play over recent history to underpin our lawn "fetish" too. Lawns have been expensive status objects since the 13th Century, back when the idea of cut turf is first recorded – not least because of the labour involved before the invention of the lawn mower. When this machinery emerged in 1830, it did much to democratise access to a private lawn which would previously have been cut with scythes, shears or grazing animals.

But according to Kristoffer Whitney, assistant professor of science, technology and society at Rochester Institute of Technology, New York, it's only since the 1950s that historical factors have melded to make the modern residential lawn such a powerful presence. 

The lawn's long-standing, deep-seated cultural aesthetic is the product of the pastoral ideal of the British nobility in the 17th Century, which has since been exported worldwide. Since then, its influence has been compounded by rapid suburbanisation, which has allowed the middle classes to own a lawn too, as well as the power of advertising, which has reinforced the lawn as symbol of domestic contentment, and the interests of big business. 

At the end of World War Two, the demand for synthetic nitrogen fertilisers was so high, the US government decided to put its ammonia factories – which had been used to make explosives during the war, but could also be used to produce fertiliser – back into action.

"It's an aesthetic and business infrastructure that, once it was in place, we just took for granted, and still do," says Whitney. "Those of us who have one [a lawn] don't even think about why we want or maintain a lawn – it's just what we do. But I do think there's a generational shift against lawns now, at least in terms of how Generation Z will eventually drive policy change in terms of how we live, in relation to the types of housing choices available, for example, with denser living and so more shared green spaces."   

Until then, according to a 2018 study by Dr Maria Ignatieva, professor of landscape architecture at the University of Western Australia, the benefits of lawns continue to be far outweighed by their environmental impact. She calls for the development of less intensely-managed lawns with native drought-resistant plants and a new generation of ground covers, adding that we're only just starting to explore such alternatives – the likes of meadow and grass-free lawns, such as are now popular in Sweden and being studied in her interdisciplinary Lawn As A Living Lab project in Perth.

In California, lawns are estimated to swallow up around 40% to 60% of all the domestic water used (Credit: Getty Images)

"The fact is that there's still very little research on lawns as an eco-system, and we urgently need more, because even the proposed alternatives can require intense management," she says. "It's going to take time to change attitudes as to what we should expect from a lawn, or even what a lawn is for. It's only recently in lawn history that, because they were so expensive to maintain, we've started to actually use lawns rather than just look at them. But clearly water usage is the big question, one that's only going to get bigger."

Indeed, some people, such as the residents of California – who, like the peoples of many arid zones around the world, have suffered a series of droughts over recent years – are now even being paid to rip out their lawns. They get up to $2 (£1.53) for each square foot of turf grass that they remove, with the state also offering subsidies to those who have artificial grass installed. 

Others are embracing more eco-minded approaches to their lawn space, notably 're-wilding' to encourage bees and other crucial pollinators. Even golf, which has been criticised in the past for its pursuit of what has been called "the Augusta syndrome" – golfers' expectations that every course will have the emerald perfection of the famed US Open course, Augusta National – has seen an acceleration in greener thinking over the last 18 months. According to Jonathan Smith, executive director of the GEO Foundation, an international not-for-profit organisation helping golf become more sustainable, more courses are letting nature in and moving to biological management, if only because that tends to prove cheaper in the long run. 

"Television over the last 30 years has created a connection between those highly manicured courses and quality and we're definitely in a situation now in which it's courses having to lead golfers to change their outlook," he says. "There can be resistance – golfers don't want to be associated with anything bad, like chemical use, for example, but they don't want bumpy greens either."

But are lawns all bad?

Lawns provide habitats for some species and support soil organisms. They transpire and evaporate water to create cooler micro-climates, essential to mitigating heat in our cities. The soil under lawns handles water rainwater drainage in cities too, with only 5-15% of the rainwater becoming surface runoff, as opposed to 60% in largely grass-free urban areas. (Read more about why environmental groups want gardeners to leave lawns unmown.)

Though the concept of cut grass began in the West in the 13th Century, it's since caught on arond the globe (Credit: Getty Images)

Several studies over the last decade have also highlighted lawns' potential as carbon sequesters, though they can also emit carbon if they're fertilised often and the soil under lawns may eventually reach a saturation point beyond which they produce more emissions than they capture.

And letting a lawn grow into long grass is likely to enhance this carbon-storing ability even further. According to a 2018 University of California Davis study, wild grasslands are now more resilient carbon sinks locally than the forests that are often cited as all-important in alleviating climate change effects – though these environments are quite different from garden grasslands, and forests provide other benefits such as different habitats for wildlife.

According to Janet Manning, a scientist with the Royal Horticultural Society – who notes that lawns have somewhat fallen out of favour in gardening show-grounds of late – lawns of any kind are certainly preferable to artificial grass, as uncannily like the real thing as the latest versions may be. "They just present an even bigger list of problems, from the chemicals used in their production, to the micro-plastic pollution, to the water use to keep them clean, to the fact that in doesn't look any good for long and in 15 years or so landfills will be overflowing with it," she explains.

Other concerns about artificial grass lawns include the loss of habitat for wildlife such as bees, which burrow into ordinary grass, and the disruption they can cause to the food chain.  

However, it doesn't have to be this way.

"Historically lawns have been an expression of our attempts to control nature, when nature will control your lawn for you, if you let it. There are ways of tending to a lawn that don't mean you have to mow it all the time, use mains water or pesticides," says Manning. "It isn't about getting rid of lawns, as there seems to be a movement now saying we must do, but about changing our approach to them, and our expectations of how they look."

Golf course lawns may have contributed to the current focus on achieving a perfect green carpet (Credit: Getty Images)

The bigger question, says David Hedges-Gower, chairman of the Lawn Association, is whether that is possible – or whether our attachment to the established lawn aesthetic, after seven centuries of lawn hype, and 70 years of the lawn as a mass consumer good, is just too strong. Can we accept, he wonders, that without watering and pesticides, the stereotypical lawn works for some climates, but definitely not others? 

"We've been sold a dream of prettiness with lawns, without really understanding them at all - we [gardeners] don't put a plant in our gardens we don't know, but the lawns just seem to be there," he says. 

Robert Pavlis, a biochemist, gardener and the author of the book "Garden Myths", is sceptical that change to our lawn culture is really coming. For one, he says, the alternatives proposed so far "just don't work in practical terms", either because they require some expertise to maintain, or because they're not hardy enough to walk on without damaging the plants. This would negate the current functional purpose of a lawn to an extent – since they're considered valuable spaces for play and leisure, as well as for showing off.

Pavlis also draws a distinction between gardening and lawn maintenance – which is one reason why city authorities tend to favour using lawns to fill leftover public places or to beautify abandoned ones: it's easy, cheap and no great competence is required to maintain it. 

"Likewise, the problem is that, being pragmatic, the majority of people with lawns are not gardeners either," says Pavlis. "If everyone just let their lawns do what they want, as environmentalists argue for, most people wouldn't accept the results. Why? Because it would be ugly. I'm not sure we're going to change that perception. The truth is that most people would rather make an aesthetic choice with their lawns than an environmental one."

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Valeurs Actuelles

[Entretien] Christian Estrosi : « Le président s’est inspiré de l’exemple de Nice »

Valeurs actuelles. Vous justifiez souvent votre ralliement à Emmanuel Macron par le fait que votre ville de Nice n’a jamais reçu autant d’argent de l’État que depuis qu’il est président. Peut-on dire qu’il vous a acheté ? Christian Estrosi. [Silence.] J’ai toujours dit que je ne soutiendrais le président que si je partageais une grande partie de son projet et de son mode de gouvernance. En même temps, je lui suis reconnaissant d’avoir été, à Nice comme ailleurs, attentif aux territoires de France. Lorsqu’on voit ce qu’il apporte à Marseille, où l’exécutif ne lui est pas acquis, on ne peut pas dire qu’il tente d’acheter qui que ce soit, mais qu’il estime que c’est le devoir de l’État d’être proche d’une collectivité quand les projets sont bons. Je dis à ceux qui font de la petite politique politicienne d’être prudents vis-à-vis des Niçois, qui mesurent ce qui est réalisé dans leur ville, en matière de transition écologique, de mobilité, de sécurité, d’enseignement, d’économie, là où nous avons été méprisés pendant cinq ans de gouvernement socialiste. Ceux qui font de telles allusions se discréditent eux-mêmes.

En tant que maire d’une ville meurtrie par le terrorisme islamiste, vous êtes connu pour avoir été très ferme sur ce que vous appelez l’« islamo-fascisme » comme sur le régalien. Vous soutenez pourtant un gouvernement dont le bilan en matière de sécurité et de lutte contre l’islamisme est largement critiqué. N’est-ce pas contradictoire ? Je reste fidèle à ce que j’ai exposé dans le débat public il y a quelques années, à savoir qu’il existe une cinquième colonne dans notre pays, qui est l’islamo-fascisme. À l’époque, certains disaient, y compris au sein de ma famille politique, que j’allais trop loin. Ce terme est aujourd’hui entré dans le langage courant du président de la République et la plupart des membres de son gouvernement sont aujourd’hui sur ce terrain.

Je ne vois pas de faiblesse de la part de l’État. Je sais le travail que font les renseignements territoriaux et la police aux frontières et l’exigence sur le raccompagnement de ceux qui sont frappés d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Trop longtemps, les gouvernements successifs ont manqué de détermination sur ce sujet.

La ministre déléguée Élisabeth Moreno soutient pourtant le port du voile dans les compétitions sportives. Intégrer cette coalition hétéroclite ne vous dérange pas ? Est-ce dans le projet du président de la République ? J’y ai plutôt trouvé une inspiration de ma propre politique, tant au conseil régional que dans la ville de Nice, où tout club sportif qui acceptera ce type de pratique verrait la suppression des subventions et de la mise à disposition de ses équipements. Je constate que le président, qui a fait voter une loi sur le séparatisme, a repris l’exemple de la ville de Nice en référence. Ne généralisez pas les propos inopportuns de quelqu’un qui se revendique de l’environnement du président comme étant la politique qui sera conduite dans les prochaines années. Je ferai partie des garde-fous qui apporteront la contrepartie.

Quelle sera votre implication dans le second mandat d’Emmanuel Macron ? Celle d’un maire qui continue à faire de sa ville une référence en matière de justice, d’équité, de sécurité, de transition écologique, pour le bien de notre pays. Il m’a été confié par mes administrés de veiller sur ce petit morceau de banquise qu’est la métropole Nice Côte d’Azur, pour faire en sorte que le petit ours polaire qui y réside ne soit pas atteint par le dérèglement climatique.

Vous appelez à la formation d’un gouvernement d’union nationale, qui rassemblerait tous ceux ayant appelé à voter pour Emmanuel Macron, des Républicains aux communistes. L’installation de ce nouveau clivage “lui ou le chaos” n’est-elle pas dangereuse pour la démocratie ? Ce qui est dangereux pour la démocratie, c’est ce que propose Mme Le Pen : c’est de piétiner la Constitution et de ne pas s’en remettre aux représentants du peuple français. Cela ne concerne que ceux qui sont prêts à apporter une contribution qui ne dénature pas le projet d’Emmanuel Macron, dans une période où ce qu’il y a de pire est de fracturer la société française.

Quand l’équipe de France de football emporte la Coupe du monde en Russie, personne ne se demande quel est celui qui vote à gauche ou à droite et tout le monde chante à l’unisson La Marseillaise. Avec toutes les parts de marchés économiques et industriels que la France a perdues ces dernières années, comme son influence sur la scène internationale, il est temps d’unifier toutes les valeurs ajoutées pour reconquérir une souveraineté industrielle et alimentaire qui protège les Français et entretienne leur fierté nationale.

Vous ne croyez plus au clivage droite-gauche ? Les lignes de partage ne sont plus ce qu’elles étaient. Pour beaucoup de nos concitoyens, nous sommes sortis de l’idéologie pure pour entrer dans plus de pragmatisme. Cela légitime que des gens qui ne sont pas originaires des mêmes courants de pensée puissent travailler efficacement dans l’intérêt de notre pays.

À Nice, Marine Le Pen et Éric Zemmour ont totalisé plus de 36 % des voix au premier tour. Est-ce un échec pour vous ? À Nice, c’est un succès qu’Emmanuel Macron, qui était arrivé troisième derrière François Fillon et Marine Le Pen en 2017, soit arrivé largement en tête.

La percée de l’extrême gauche, incarnée par Jean-Luc Mélenchon, est-elle pour vous aussi inquiétante que celle de l’extrême droite ? Ce n’est pas une percée de l’extrême gauche, mais un vote utile sur lequel se sont portées les voix du PS, des Verts et du PCF, qui ont compris qu’ils n’avaient avec leur candidat aucune chance de figurer au second tour.

Quels sont les marqueurs d’extrême droite chez Marine Le Pen ? Est-ce que le mot “extrême” est digne de figurer à côté du mot “droite” quand vous avez un programme économique non finançable que pourrait porter l’extrême gauche, revendiqué par une candidate nationaliste ? S’exonérer du vote du Parlement pour poser des questions par référendum, alors que la Constitution ne le permet pas, est une pratique des pays totalitaires. Quand on n’a pas de limite là-dessus, on n’a plus de limite sur rien. Idem lorsque Mme Le Pen ne veut plus payer de prestations sociales pour les étrangers travaillant en France. Doit-on dire à tous les ingénieurs étrangers, qui travaillent sur le projet ITER de Cadarache, dans notre région, de rentrer chez eux ?

Identifiez-vous ces marqueurs d’extrême droite chez Les Républicains, notamment chez Éric Ciotti, justifiant votre départ ? Nous parlons de 65 000 votants par Internet, dans un pays de 68 millions d’habitants, qui ont déterminé le choix du candidat des LR. C’était à celui ou celle qui faisait voter le plus de morts ou le plus de chiens. Il n’y a aucun courant de pensée qui a emporté quoi que ce soit, juste une simple manœuvre électorale qui a peut-être écarté de meilleurs candidats.

Quels griefs faites-vous aux élus LR de votre département comme le maire de Cannes, David Lisnard, ou Charles-Ange Ginésy, le président des Alpes-Maritimes, avec qui vous entretenez des relations houleuses depuis plusieurs mois ? Je n’ai d’hostilité à l’égard de personne. Sans doute la faiblesse des résultats de leur candidate à la présidentielle a-t-elle généré un peu d’aigreur. Pour autant, dans la gestion de nos collectivités, je les invite à davantage de raison et à revenir à nos bonnes pratiques où chaque fois que nous avons coopéré nos acteurs économiques et nos concitoyens n’en ont eu que des bénéfices. Ils ont fait des choix d’organisation territoriale différents des miens, c’est ce qu’on appelle le principe de la libre administration qui nous est consenti à chacun par nos électeurs. Ce ne sont pas les postures politiciennes, que je déteste, qui renforceront l’attractivité de nos territoires, mais le dialogue et la coopération entre nous. Que chacun, comme je m’y efforce chaque jour, prenne de la hauteur. La vie politique est ainsi faite que même des adversaires d’hier peuvent devenir des alliés d’aujourd’hui ou de demain. Elle est ainsi faite qu’il vaut mieux rassembler que diviser.

Lorsque Renaud Muselier, président de la région, fait payer leur non-soutien aux régionales à David Lisnard (alors président du comité régional de tourisme) et à Patrick de Carolis, maire d’Arles, en coupant les subventions à leurs collectivités, n’est-ce pas de la politique politicienne ? David Lisnard n’est pas président d’un comité régional du tourisme (CRT), mais d’un comité départemental. La loi française et la Cour des comptes nous imposent de n’avoir qu’un comité régional du tourisme par région. Nous n’avons coupé les subventions à aucun CRT. En tant que président délégué de la région, au côté de Renaud Muselier, ensemble nous veillons à être justes et équitables avec tout le monde, notamment dans les contrats régionaux d’équilibre territorial (Cret), qui illustrent que nous avons par habitant et par bassin d’emploi des aides distribuées de manière très équitable. C’est notamment le cas à Cannes, où nous serons très fiers d’être au pied des marches du Palais des festivals, dans quelques jours, et où notre soutien n’a jamais et ne fera jamais défaut. Je me tiens à la disposition de David s’il en avait une autre analyse avec des arguments solides, car naturellement j’ai toujours été un défenseur des Cannois et entends continuer à l’être.

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France24 - Monde

Législatives 2022 : règlements de comptes à l'extrême droite

Publié le : 28/04/2022 - 07:40

Romain BRUNET Suivre

Arrivée pour la deuxième fois au second tour de l'élection présidentielle malgré la présence d'Éric Zemmour durant la campagne, Marine Le Pen aborde les élections législatives avec l'envie d'écraser son concurrent et les anciens cadres de son parti qui ont choisi de le rejoindre.

Éric Zemmour ne cesse de faire des appels du pied, mais la porte du Rassemblement national reste close. Pas plus tard que dans l'après-midi mercredi 27 avril, l'ex-candidat à l'élection présidentielle a annoncé sur Twitter que son parti, Reconquête!, ne présenterait pas de candidat aux élections législatives face à Marine Le Pen, Éric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan. "L'union nationale en actes", a-t-il ajouté en guise de commentaire.

Depuis la victoire d'Emmanuel Macron à l'élection présidentielle, dimanche soir, l'ancien éditorialiste multiplie les tweets en faveur d'une coalition de l'extrême droite en vue des scrutins des 12 et 19 juin. Lundi, il affirmait que l'"union nationale" qu'il appelle de ses vœux arriverait en tête dans 246 circonscriptions, contre seulement 105 circonscriptions pour les mêmes partis sans union. Il soulignait également que 70 % des électeurs du RN, selon un sondage Ipsos, souhaitent l'union. Il publiait enfin un communiqué de presse des vice-présidents de son parti – les anciens RN Marion Maréchal et Nicolas Bay, et l'ancien LR Guillaume Peltier – proposant une rencontre avec le RN "afin de constituer une coalition électorale pour les législatives".

Nous ne présenterons pas de candidat face à Marine Le Pen, Éric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan. L’union nationale en actes.#UnionNationaleLegislatives #legislatives2022

April 27, 2022

Problème : seul Éric Zemmour souhaite l'union de l'extrême droite en vue des législatives, quand Marine Le Pen veut au contraire asseoir la suprématie de son parti. Engager une discussion avec les "traitres" du RN, comme ils sont surnommés en interne, semble impossible. Leur départ du mouvement, "c'est un aller sans retour" et zéro accord aux législatives, avait cinglé Marine Le Pen.

"Jean-Marie Le Pen disait : il n'y a pas de numéro 2 au Front National. Il y a un leader et ce leader va tout faire pour écraser les autres. Bruno Mégret en a fait les frais en 1998-1999. Éric Zemmour a voulu jouer le nouveau leader de la nouvelle extrême droite. Il va à son tour en faire les frais dans les semaines qui viennent", juge Erwan Lecœur, politologue spécialiste de l'extrême droite, sur France 24.

>> À lire : Présidentielle 2022 : la toute petite "Reconquête" d'Éric Zemmour

Celui qui a obtenu 7,07 % des suffrages au premier tour de l'élection présidentielle a en effet le tort de s'être vu un peu trop beau et d'avoir passé une bonne partie de la campagne à dénigrer Marine Le Pen. Y compris au soir du second tour, en faisant le choix d'entamer son allocution en insistant lourdement sur la défaite de la candidate du RN. "C'est la huitième fois que la défaite frappe le nom de Le Pen", a ainsi asséné Éric Zemmour, avant d'appeler à l'union. "Une demande de mariage tout en finesse", ironisait dès le lendemain le président par intérim du RN, Jordan Bardella.

Cela fait trop longtemps que ceux qui aiment passionnément la France sont vaincus. J’ai fait ce que j’ai pu pour éviter ce résultat. Je me suis engagé pour cela.#UnionNationale #legislatives2022 #presidentielles2022pic.twitter.com/qbX7KoMJ5B

April 24, 2022

La vocation du RN n'est "pas d'aider un mouvement qui nous est hostile"

"Beaucoup d'électeurs ont été trompés par Éric Zemmour, qui leur a fait croire au vote caché. Le but d'Éric Zemmour, il était clair, c'était de tuer le Rassemblement national et remplacer Marine Le Pen. Les Français en ont décidé autrement", a déclaré mercredi sur France Culture l'un des porte-paroles du RN, Laurent Jacobelli, en faisant valoir que la vocation du parti n'est "pas d'aider un mouvement qui nous est hostile".

Malgré une situation financière plutôt bonne et 122 000 adhérents pour son parti, la campagne des législatives s'annonce donc délicate pour Éric Zemmour, qui n'a toujours pas tranché la question de sa propre candidature, tout comme Marion Maréchal qui hésite à se présenter à Carpentras, dans le Vaucluse.

>> À lire : Marine Le Pen, l'animal politique qui rêvait de conquérir l'Élysée

Forte de sa progression à la présidentielle de près de huit points par rapport à 2017, Marine Le Pen (41,45 % au second tour) devrait tout faire pour réduire Reconquête à néant. L'autre porte-parole du RN, Sébastien Chenu, a notamment fait savoir qu'un candidat RN serait présenté face à Éric Zemmour au cas où ce dernier déciderait de se présenter aux législatives.

"Moi, je suis d'accord pour qu'on travaille avec des députés de Reconquête si Éric Zemmour parvient à en faire élire, mais ils ont une différence d'approche. Nous, on n'est pas pour l'union des droites, on veut l'union des patriotes. Et ça dépasse la droite et la gauche parce qu'on ne croit plus en cela", a précisé Sébastien Chenu sur LCI lundi soir.

>> À lire : Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or

"Je ne vois aucunement l'intérêt de Marine Le Pen de laisser survivre Éric Zemmour et Marion Maréchal, analyse Erwan Lecœur sur France 24. Reconquête ne pourra obtenir qu'une poignée de députés dans le sud-est de la France quand Marine Le Pen peut espérer une cinquantaine d'élus et, pour la première fois sans proportionnelle, avoir un groupe conséquent à l'Assemblée nationale."

Le parti a notamment calculé que Marine Le Pen était arrivée en tête dans 159 circonscriptions à la présidentielle. Elle est aussi première dans 23 départements métropolitains, au lieu de deux en 2017. Or, le RN étant massivement endetté, obtenir le plus grand nombre possible de voix aux élections législatives et de députés est une nécessité financière. Car ce scrutin déterminera le financement des partis politiques pour les cinq années à venir. Pour les partis obtenant 1 % des suffrages dans au moins 50 circonscriptions, chaque vote rapportera ainsi 1,42 euro par an, et chaque député 37 280 euros par an.

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Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or

ÉLYSÉE 2022

Présidentielle : Le Pen et Mélenchon déjà tournés vers "le troisième tour" des législatives

ANALYSE

Présidentielle 2022 : la toute petite "Reconquête" d'Éric Zemmour

New York Times - World

Tensions Flare Between Neighbors After Afghan Man Kills Iranian Clerics

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By Sharif Hassan and Farnaz Fassihi

An Afghan immigrant walked into one of the holiest shrines in Iran this month, Iranian media reported, drew a knife and stabbed three clerics multiple times, killing two of them and severely wounding the third.

The stabbings at the Imam Reza Shrine in the northeastern city of Mashhad set off a chain of events that has spiraled into ethnic tensions in Iran and Afghanistan and a diplomatic crisis between the two countries. Both have sent troops to their common border.

Iranian officials said Wednesday that the two countries were in discussions to defuse the situation and that a Taliban delegation may soon travel to Tehran for talks.

But the hostilities showed how easily one spark could inflame tensions between two countries whose relations have been fragile since the Taliban took power in Afghanistan last summer.

The attack at the shrine set off fears of reprisal among millions of Afghans living in Iran, with at least one confirmed vigilante attack on an Afghan. Soon unverified and graphic videos — some reportedly years old — of Iranians harassing Afghans started circulating on Afghan social media, setting off an anti-Iranian furor in Afghanistan.

Amid the uproar in Afghanistan, protesters attacked Iran’s consulate in Herat and called for military action against Iran. Iran responded by suspending consular services in Afghanistan for 10 days.

At the same time, tensions have been high at the border as more Afghans fleeing Taliban rule and a crumbling economy have sought refuge in neighboring Iran.

This week, according to a report in Iranian media, Tehran sent troops and tanks near the border with Afghanistan after a skirmish between border guards at the Islam-Qala crossing reportedly broke out when the Taliban attempted to build a road at the frontier. The Taliban also stationed more forces at the border, Afghan media said.

Iran’s interior minister on Wednesday denied that there had been any border clash.

The relationship between Iran and Afghanistan had already been tenuous since the Taliban’s takeover of Afghanistan in August.

The Taliban, a Sunni Muslim militant group, is wary of Iran, a regional Shiite power that has previously backed the Taliban’s opponents. Iran fears that Afghanistan under Taliban rule could again become a safe haven for terrorists intent on targeting Shiites and Iran.

Reporting From Afghanistan

Since last year, Iran has carefully cultivated a policy that did not officially recognize the Taliban as a legitimate government but engaged in diplomatic relations, in order not to antagonize it.

“The more tensions rise between Iran and Afghanistan, the worse it gets for refugees in Iran because public opinion turns negative toward them,” said Dawood Qayomi, a former Afghan diplomat who served in Iran.

About five million Afghans now live in Iran, according to Iranian estimates. Most belong to two minority ethnic groups — the Hazara, who are Shiite Muslim, and Tajik Afghans, who have close cultural ties to Iran. Both have crossed the border for decades amid threats of prosecution by the Taliban and to seek better economic opportunities.

The stabbings on April 6 shocked Iranians partly because terrorist attacks are extremely rare in the country and partly because the Imam Reza shrine, one of the holiest sites in Shiite Islam, is considered a safe sanctuary.

The attack occurred during the first week of the holy month of Ramadan. One of the clerics died on the spot, another succumbed to injuries several days later and the third survived with extensive injuries to his hands and body, Iranian media reported. The surviving cleric described a chaotic scene where the attacker stabbed him from behind and chased him when he tried to escape, according to the reports.

Videos of the attack published on Iranian media show the clerics lying, bleeding, in the courtyard, people running to help them, and a crowd of onlookers capturing the assailant, beating him and screaming at him before handing him over to security guards.

Iran’s Tasnim News Agency identified the man as Abdulatif Moradi, a 21-year-old Afghan of Uzbek ethnicity who had entered Iran illegally from Pakistan a year ago. He lived with his brother in Mashhad, where both worked for a transportation company. After his arrest, videos emerged of Mr. Moradi describing Shiite Muslims as infidels.

The Taliban condemned the attack and disavowed it. But within a few days, Afghans in Iran reported at least one unprovoked attack by vigilantes. Afghan workers, many of whom do not have work permits, have also complained that they were being shortchanged on wages and said they feared an increase in deportations.

“The refugees in the middle of these tensions are the ones being hurt,” said Abdul Hamid Ibrahimi, an Afghan student in Iran. “The Taliban are making the situation even worse.”

More than a million Afghans have fled to Iran in recent months, only to find an economy strained by sanctions, inflation and the coronavirus pandemic. Some Iranian officials are saying that Iran cannot handle the influx of more migrants, given the domestic issues it is facing — a sentiment shared by many ordinary Iranians.

“We have said many times that Iran, for many reasons such as the economy, climate and social problems cannot host millions of dear Afghans,” Vahid Bahman, an Iranian historian, wrote on Twitter, posting a video of a crowd of Afghans packing Tehran’s landmark Azadi Square. “Border control is officially up in the air.”

A day after the killings, the Iranian president, Ebrahim Raisi, broke the Ramadan fast with Afghan students in an effort to reduce tensions. But the Taliban, critics say, have done the opposite.

Mawlawi Ziu-ur Rahman Asghar, a member of the Taliban’s cultural affairs committee, openly threatened Iran. “If Iran continues oppressing” Afghans, he tweeted on April 8, “then we should take military action against it.”

The Taliban’s leadership did not distance itself from the violent rhetoric against Iran, including Mr. Asghar’s comment, critics say.

The Taliban’s acting foreign minister, Amir Khan Muttaqi, in a meeting with Bahadur Aminian, the Iranian envoy in Afghanistan, on April 10, called on Iran to “prevent abuse” of Afghan migrants. Mr. Aminian said Iran had no intention of mistreating Afghans, according to Mr. Muttaqi’s spokesman.

A day later, protesters attacked Iran’s consulate in Herat, setting its gate on fire and pelting it with rocks amid chants of “death to Iran.” Later that week, the Taliban further inflamed tensions, critics say, by arresting a pro-Iranian Shiite cleric, who had offered flowers at the Iranian embassy in Kabul after a protest.

By then Iran had suspended services at its embassy and consulates in Afghanistan, demanding the Taliban safeguard its diplomatic outposts, and had summoned Afghanistan’s top diplomat in Tehran. Iran has also called on the Taliban to protect Shiites in Afghanistan.

But in the past week alone, two attacks have targeted Hazara Shiites in Afghanistan. One, which was claimed by an affiliate of the Islamic State, killed at least 10 people at a mosque in Mazar-i-Sharif. Victims of the other attack, which included three blasts outside two different educational institutes and for which nobody has yet claimed responsibility, included children.

There have been rifts over the years between Iranians and the Afghan immigrants but tensions have recently escalated to a new level. After the Mashhad stabbings, vigilantes attacked a group of Afghans who were sipping tea and smoking hookahs in the town of Karaj. Wielding knives, axes and bats, they beat and humiliated the Afghans, according to an Afghan who lives in Karaj but asked not to be identified for fear of retribution. He said a friend was among the victims, who included an Afghan who was stabbed in the leg.

While there are many Iranians who welcome, assist and employ Afghans, the undocumented majority face many challenges and hurdles for assimilation. Their plight is similar to that of undocumented people elsewhere — it is hard to find jobs, children face obstacles in enrolling schools and many are subject to ethnic profiling, treated as suspects when crimes occur in their neighborhoods.

But for many Afghans seeking refuge in Iran there is no clear path forward. Turkey is building a wall along its border with Iran largely to block Afghans from crossing over and making their way to Europe. Returning to Afghanistan would mean facing the Taliban again.

Mohammad Behzad, an Afghan in Tehran, said the streets have become increasingly unsafe for migrants, and that the only time he leaves home is when he goes to work in a clothing factory.

“Everyone is worried, and everyone wants to leave,” he said. “They prefer to live in any country except Afghanistan and Iran.”

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BBC

A Ukrainian father's terrifying journey to a Russian prison and back

Text and photographs by Joel Gunterin Kyiv, Ukraine

Nikita Horban was sitting cross-legged on an old-fashioned steel hospital bed, running his fingers over the flat part of the bandage where his toes used to be.

He was still wearing the clothes the Russians sent him home in - a military green t-shirt and tracksuit bottoms. He looked pale and gaunt, older than 31.

"I have lost a lot of weight," he said, looking down. "I don't look good."

He shifted position on the bed. It had been about two weeks since he'd been able to stand, and he had to move his legs regularly to stop them aching. It was a bright spring day in Zaporizhzhia, in the south of Ukraine, but the Russians were running bombing raids in the region and the windows in the hospital were blacked out. The air on the ward was hot and stale.

Nikita had been handed back to Ukraine just three days earlier, as part of a prisoner exchange, and brought to this hospital with another man. They had spent three grim weeks in a prison in Russia. The other man, Serhiy Vasylyha, 28, was returned with both feet amputated. "He was not as lucky as me," Nikita said.

The prisoner swaps are being negotiated by Ukraine's deputy prime minister, Iryna Vereshchuk, who confirmed that Nikita had been sent back from Russia. "There were badly injured people in this exchange - amputated limbs, sepsis, other severe injuries," Vereshchuk told me.

"There were clear signs of torture," she said. "The stories they told us are terrible."

Nikita's ordeal began in early March when the Russian army rolled into Andriivka, a small village west of Kyiv. Nikita, a lab assistant at a Kyiv hospital, was hiding in a cold, damp cellar under the garden with his father Sasha, their wives, and Nikita's five-year-old son. Sasha was Nikita's stepfather but the distinction had long faded. They called each other father and son.

The Russians were going house to house, and they pulled the two men out of the cellar and beat them, Nikita said. "There was shooting, people in the village were being killed, it was terrifying."

They were blindfolded and taken at gunpoint to what seemed like a field, where they were tortured. Nikita has a fresh scar on his knuckle, which he said was caused by the Russians tightening a wrench around the knuckle and turning it until the skin tore open. He could hear others around him, but he didn't know how many or who.

"All I can remember thinking is where is my father? What if he is not with me anymore?"

The Russians took away their boots, filled them with water and put them back on. Then the prisoners were forced to lie face down on the field in the freezing cold. "We lay like that for three or four nights, under the rain, getting colder and colder," Nikita said.

When he could no longer hear the Russians nearby, Nikita called out quietly, "Dad are you there?" And Sasha's voice came quietly back. They were together. From that point, they would keep talking whenever it seemed safe, reassuring each other they were close.

As they lay in the field, a deep cold set into Nikita's feet. Soon he could not feel them at all. Then shells started falling close to them, announcing themselves with earth-shaking booms. "We lay for a long time like that on the ground, saying goodbye to our lives over and over again," Nikita said.

Eventually, they were hauled up from the ground and loaded onto trucks. Blindfolded, Nikita struggled to gauge how much time was passing. At some point, they were combined with another group of prisoners and loaded onto helicopters. Hunger was setting in - they had only been given one bowl of porridge, a piece of bread and a biscuit since they were taken, Nikita said.

From the helicopters they were transferred onto a cargo plane. Nikita felt the engines revving and the plane speeding down the runway and taking off. He guessed he was with about 10 or 12 other prisoners.

"Are you OK?" he said aloud, over the sound of the engines.

"Yes, I'm OK," Sasha replied.

Back in the village, Nikita and Sasha's wives, Nadia and Svitlana, and Nikita's son Artem had moved from their cellar to a bigger shelter under the neighbour's house. They had no idea where their husbands were.

A few houses over, Sasha's parents, Nadia and Volodymyr, were also beginning to worry. Sasha had stopped answering their calls, but it was impossible to venture out of the house to find out if he was safe. Shells were raining down around the village, and during pauses in the bombardment Russian soldiers would ransack houses. For more than a month, during the occupation, no family group would know if any other was alive.

At some point, Nikita and Sasha crossed into Russian airspace, and the cargo plane began to descend. They were taken to a detention camp where their blindfolds were finally removed and they saw each other. They embraced. The Russians had also used the wrench on Sasha's knuckle, Nikita said, but worse, and one of his fingers was hanging by a small amount of tissue and skin. He was taken to a field hospital for treatment.

With the blindfold off, Nikita could finally see his feet. His toes had turned black. He knew he was getting severe frostbite from the cold and he asked for medical attention. At the field hospital, they dried and bandaged his toes but that was it. They put his boots back on and after five days in the camp the prisoners were transported by truck to the Pre-Trial Detention Centre Number 1 - a prison in the Russian city of Kursk.

The new inmates were put in uniforms and had their hair cut and were told they would be "vaccinated", which turned out to be a euphemism for a beating, Nikita said. By the time he and Sasha were locked in a cell with 10 others, Nikita was becoming convinced he could lose both his legs.

"That first night I realised I could neither feel nor control my feet at all," he recalled. "And they had started to smell awful."

Others were facing the same grim situation. Some would later lose entire limbs. The care at the prison was minimal - an antibiotic shot and bandage changes once every three days. According to Nikita, the prison doctor told him: "We have good medicine and medical treatment here, but it is not for you."

The prisoners kept each other entertained in the cell by talking about their families and telling jokes. They were forced to learn patriotic Russian songs by heart and perform them for the guards, Nikita said. "The anthem of Russia, another disgusting Putin-glorifying song. They gave them to us in the morning and told us to learn them by lunchtime," he said.

They were interrogated two or three times a day and beaten, he said. Afterwards they were forced to sign documents declaring they had been treated and fed well and not harmed, which is how they learned where they were, because the documents were stamped "Kursk Pre-Trial Detention Centre 1".

After three weeks in the prison, the condition of Nikita's feet had worsened dramatically, and he was finally transferred to hospital with two others. A surgeon told him he was going to have all his toes amputated. "They were in such bad condition by then that during the examination one of my toes just fell off."

He spent a week in the hospital after his surgery, before an official there told him that he and several other badly wounded men would be sent home "to be taken care of by your families instead".

Vereshchuk, the deputy prime minister, told me the Russians had tried to exchange civilian hostages for Russian military prisoners in Ukraine - a move forbidden by the Geneva Convention. "That's why they captured all these hostages - civilians, women, employees of local councils, to try and use them," she said.

"We know there are more than a thousand hostages there - including almost 500 women. We know they are in prisons and pre-trial detention centres in Kursk, in Briansk, in Riazan, in Rostov."

Nikita was never taken back to the prison in Kursk, where he had last seen Sasha. From the hospital, he was loaded once again onto a cargo plane, this time to Simferopol in Crimea. The Russian authorities told Vereshchuk they had no ambulances spare, so gravely injured prisoners were put in the back of empty flatbed trucks for the five-hour drive to the exchange.

At the meeting point, the Russians laid the wounded men on the highway on their stretchers and walked away, and Ukrainian soldiers came and picked them up. Nikita still didn't believe he was in Ukraine, he said, right up until the moment one of the soldiers looked him in the eyes and said in Ukrainian, "Welcome back buddy."

"I was in pieces," he said. "I knew I was back in my homeland."

But he didn't know if his family was alive. He knew nothing of what had happened in Ukraine in the past month. Nikita gave a Ukrainian official the number for his wife Nadia and waited, his heart pounding in his chest.

"I was just waiting for the dialling sound, to know at least that her phone was alive," he said. "Then it started dialling and she declined the call, and I knew she was alive."

On the second attempt, Nadia picked up. She told him she was in Belgium with Artem and they were safe. "For five minutes we just cried into the phone," Nikita said. "We tried to talk to each other but we couldn't. There were tears running down my cheeks. I just heard her say hello and I couldn't take a breath."

Nadia called Sasha's brother Vyacheslav, and his parents Nadia and Volodymyr, to let them know the news. But there was a big piece still missing. "We know now that Sasha was alive when Nikita left but that was two weeks ago," his mother Nadia told me. "So we are still here waiting and hoping. We are still not doing good."

Since his arrival in back in Ukraine, Nikita had been trying to arrange a transfer from Zaporizhzhia to the hospital in Kyiv where he worked. It appeared to be stalled. Then suddenly, early on Tuesday morning, a nurse came in to tell him he was going home.

After a long ambulance journey across the country, Nikita was wheeled in to a hero's welcome from his colleagues at the Kyiv Civilian Hospital No 5. He was taken up to a private room with a large open window overlooking pine trees. About mid-morning on Wednesday, the chief of medicine and chief surgeon came to visit him. They had been waiting nervously for news of Nikita, and they were both brought to tears by his return. Two of their other colleagues, a married couple, had recently been killed with their children by a Russian shell.

"It means everything to us to have him back," said the surgeon, Yuriy Shylenko. "He will need to relearn to walk, but we are going to do everything for him."

Nikita put on a pair of hospital slippers and showed off his progress by standing and taking a few steps. The doctors were talking through his recovery plans. But he wasn't really listening. "I have only one thing on my mind," he said, after they'd left. "Going to my wife and son."

Anna Pantyukhova contributed to this report.

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À Marseille, le boom de l’“Uber Shit”

Depuis quelques années déjà, et plus encore depuis la crise du coronavirus, les modes de consommation des Français ont évolué. La tendance est de plus en plus à la livraison, non plus classique mais rapide. Celle des repas avec les leaders Uber Eats et Deliveroo, celle des courses en un temps record portée par les enseignes Cajoo, Gopuff ou encore Getir, celle des produits pharmaceutiques opérée par Phacil ou Livmed’s… Et la drogue n’échappe pas au phénomène.

Surnommées, entre autres, “Uber Shit” ou “Delivr’weed”, ces nouvelles façons de s’approvisionner en substances illicites sont particulièrement en vogue à Marseille. Dans la deuxième ville de France, bien connue pour être une importante zone de trafic et pour compter un grand nombre de consommateurs, la livraison à domicile s’est largement répandue.

« C’est un phénomène qui s’est particulièrement développé depuis un an et demi environ, depuis que Gérald Darmanin est venu à Marseille et a fait de la lutte contre les trafics de stupéfiants une priorité », rapporte Rudy Manna, secrétaire départemental des Bouches-du-Rhône du syndicat Alliance Police. Il précise : « Depuis, il y a des opérations de police quotidiennes dans les cités et les réseaux ont été obligés de trouver un moyen de les contourner pour continuer à vendre. » La livraison à domicile est l’un de ces moyens, cependant beaucoup moins rentable : « Au pied de la cité, les dealers peuvent fournir près de 100 clients en un après-midi. En livraison, aux quatre coins de la ville, ça peut être dix fois moins. C’est beaucoup moins intéressant pour eux. »

Le client est roi

Moins lucratif pour les vendeurs de substances illicites mais tellement plus confortable pour leurs amateurs. « Pour les consommateurs, c’est tout bénef », déplore Rudy Manna. La livraison à domicile est à la fois très simple et très commode. Pour s’approvisionner, les acheteurs doivent simplement avoir un smartphone. Tout se passe ensuite sur les applications Snapchat ou Whatsapp. C’est sur ces réseaux sociaux très populaires que les clients prennent contact avec des dealers livreurs.

Lorsque le coursier arrive à l’adresse indiquée, le client choisit ce qu’il souhaite acheter et en quelle quantité.

« J’utilise Snapchat. Quand j’ai besoin de passer commande, j’envoie juste mon adresse et le livreur me dit s’il peut passer chez moi ou non », explique un habitué d’“Uber Shit”. Il ajoute : « Les livraisons se font entre 15 heures et 22 heures, en une heure trente au maximum. S’il y a trop de demandes et qu’il ne peut pas assurer la livraison dans un temps raisonnable, il refuse la commande. Dans ce cas, je m’adresse à un autre dealer, sur un autre compte Snapchat », étant un de ces clients qui ne se servent qu’en cannabis, bien qu’il y ait « des livreurs pour toutes les drogues : cocaïne, héroïne, ecstasy… »

Le profil qu’il contacte le plus souvent pour acheter sa drogue propose « 8 grammes de shit ou 4 grammes d’herbe pour 40 euros et parfois il y a des promotions ». Lorsque le coursier arrive à l’adresse indiquée, le client choisit ce qu’il souhaite acheter et en quelle quantité. La seule condition pour se procurer des substances illicites par ce biais est d’avoir été parrainé par un autre client et d’avoir l’appoint en liquide. Un jeu d’enfant !

Depuis un an, comme beaucoup d’autres Marseillais, cet amateur de cannabis ne se fournit que grâce à la livraison à domicile. Avant cela, il faisait la queue au pied des cités, pour acheter ce dont il avait besoin, avec tous les risques que cela comportait. Aujourd’hui, il ne met plus les pieds dans ces zones de non-droit. « Je n’ai plus besoin de me déplacer et d’aller dans les quartiers nord le soir en sortant du travail, de faire le planton, parfois pendant trente minutes, dans la file d’attente du point de deal. Je rentre chez moi, j’envoie mon adresse et le livreur m’appelle quand il est là. J’attends ma commande, bien installé dans mon salon, en pantoufles, et quand elle est là, je descends juste en bas de l’immeuble. C’est à la fois beaucoup plus sûr et beaucoup moins contraignant », raconte le consommateur.

Pour la même quantité, je débourse un peu plus lorsque je me fais livrer que lorsque j’allais à la cité.

En effet, si ce mode d’achat est aussi prisé, c’est bien parce qu’il éloigne les usagers de la cité d’une zone potentiellement risquée, fief de trafiquants et de dangereux truands, où les règlements de comptes sont fréquents. Elle leur permet aussi d’être à l’abri d’une descente de police et d’éviter de recevoir une amende forfaitaire délictuelle (AFD) d’un montant de 200 euros pour usage de stupéfiants s’ils se font attraper en possession de drogue.

Une tranquillité qui se paye puisque lorsqu’elle est livrée, la drogue, cannabis ou autre, coûte un peu plus cher que lorsqu’elle est prise directement chez le fournisseur. « Pour la même quantité, je débourse un peu plus lorsque je me fais livrer que lorsque j’allais à la cité. Pour les repas ou les courses, c’est exactement la même chose. C’est d’une certaine manière des frais de livraison. C’est un service payant mais vu tous les avantages, ça vaut vraiment le coup », admet le client.

Des policiers impuissants

Toutefois, si les consommateurs s’y retrouvent, ce n’est pas le cas de la police. « Les interpellations sont compliquées. Les livraisons se font en deux-roues, souvent de grosses cylindrées, qui vont très vite. Quand on essaye de les contrôler, ils ne s’arrêtent pas », confie le secrétaire départemental des Bouches-du- Rhône du syndicat Alliance Police. Il se souvient qu’un « policier de la Bac centre a récemment été blessé par un scooter » qui a accéléré à la vue de la brigade.

Difficile aussi d’identifier les dealers car les réseaux qui organisent les courses savent comment brouiller les pistes et n’en sont pas à un subterfuge près pour passer entre les mailles du fi let. Le transport se fait de plus en plus par l’intermédiaire de personnes qui n’ont pas le profil, « des personnes âgées, blanches, qui n’éveillent pas les soupçons », constate Rudy Manna. Les livreurs utilisent aussi les glacières noires, bleues et oranges des leaders de la livraison de repas que sont Uber Eats, Delivroo et autres Just Eat. Ils n’hésitent pas non plus à se faire passer pour des livreurs de pizzas ou de sushis.

Venir à bout des trafiquants est mission impossible.

D’autres choisissent de circuler en camionnette utilitaire, vêtus de vêtements tachés de peinture pour ressembler à des ouvriers allant sur un chantier et ainsi passer inaperçus. Toutes les ruses sont bonnes tant qu’elles permettent aux livreurs d’échapper à la vigilance des forces de l’ordre. Malgré les difficultés, les risques et parfois un certain sentiment d’impuissance, la police est toujours sur le front pour démanteler les réseaux de trafic de drogue, faire tomber livreurs, guetteurs, nourrices et barons.

Mais dans cette ville où acheter et consommer de la drogue se fait de manière totalement décomplexée, ceux qui la fournissent sont très nombreux. Venir à bout des trafiquants est mission impossible. Quand l’un d’entre eux tombe, « il est remplacé très rapidement par un autre, parfois en une heure seulement ». Tout en métaphore, Rudy Manna conclut : « C’est comme si on vidait les océans à la petite cuillère. » Tant qu’il y aura des consommateurs, il y aura des dealers et des livreurs.

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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L'Humanité

Doublé français au Portugal

Nicolas Guillermin

MOTOGP Fabio Quartararo (Yamaha) a remporté sa première victoire de la saison en s’imposant facilement, dimanche 24 avril, au Grand Prix du Portugal de MotoGP devant son compatriote Johann Zarco (Ducati-Pramac) et l’Espagnol Aleix Espargaro (Aprilia). Le Niçois, champion du monde en titre, a dominé la course de la tête et des épaules, terminant avec plus de 5 secondes d’avance sur Johann Zarco, parti en pole position. Ce dernier a profité de l’accrochage entre l’Espagnol Joan Mir (Suzuki) et l’Australien Jack Miller (Ducati) alors que les trois pilotes se battaient pour la deuxième place. Fabio Quartararo (69 points) prend la tête du championnat du monde à égalité de points avec l’Espagnol Alex Rins (Suzuki), qui a fini quatrième. N. G.

France24 - Monde

Comprendre les élections législatives françaises en six questions

Publié le : 27/04/2022 - 18:42

Aude MAZOUE Suivre

Les 12 et 19 juin prochains, les Français inscrits sur les listes électorales se rendent aux urnes pour élire les députés siégeant à l'Assemblée Nationale. Moins mobilisatrice que l'élection présidentielle auprès des Français, cette échéance électorale est pourtant déterminante pour la vie du pays. Six clés pour mieux l'appréhender.

À peine l'élection présidentielle est-elle passée que déjà les esprits se tournent vers les élections législatives. Depuis la mise en place du quinquennat sous le président Jacques Chirac, ce scrutin se déroule tous les cinq ans dans la foulée de l'élection présidentielle. Comment se déroule-t-il ? Quels sont les enjeux des groupes parlementaires ? Comment la cohabitation peut-elle en découler ? France 24 vous apporte quelques éléments de réponse pour mieux comprendre cette échéance électorale cruciale.

Les législatives permettent d'élire 577 députés à l'Assemblée nationale. Ce sont eux qui voteront les lois du prochain quinquennat, ou ne les voteront pas. À titre d'exemple, lors de la XVe législature qui a démarré en juin 2017, quelque 354 lois ont été votées (chiffre arrêté au 28 février 2022 car en période d'élections, l'Assemblée nationale stoppe tous ses travaux). Les députés ont aussi un rôle de contrôle sur l'action du gouvernement. Ils peuvent interroger les ministres, par écrit ou à l'oral, les mardis et mercredis, sur l'actualité locale de leur circonscription ou sur la politique nationale. Les députés peuvent également demander l'ouverture d'une commission d'enquête pour approfondir un dossier. Récemment, des enquêtes parlementaires ont ainsi été ouvertes après l'affaire des Ehpad Orpea ou celle de l'agression mortelle d'Yvan Colonna en prison.

>> À lire : Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or

Le nombre de députés n'a pas toujours été le même. Les règles ont en effet changé en la matière depuis la création de la Ve République, en 1958. Leur nombre varie au gré de l'évolution démographique. Le découpage électoral appliqué pour les élections législatives, issu de la loi du 23 février 2010, répartit les sièges par tranches de population, aussi appelées des circonscriptions. Une tranche correspond à 125 000 habitants. La France est ainsi répartie en 566 circonscriptions législatives, auxquelles il faut ajouter depuis 2012 onze nouvelles tranches pour représenter les quelque 2,5 millions Français de l'étranger, soit un total de 577 circonscriptions.

Aujourd'hui, il semble que ce découpage ne soit plus forcément en phase avec les mouvements de population : le nombre de députés dans les départements qui ont perdu des habitants n'a jamais été réduit. Lors de sa première campagne, en 2017, Emmanuel Macron avait pris l'engagement de diminuer d'environ un tiers le nombre de députés et de sénateurs, notamment afin de réduire les dépenses de l'État, et d'en élire 20 % à la proportionnelle. En juillet 2018, une proposition de loi sur la réforme des institutions a été présentée au Parlement, mais l'examen de ce texte bousculé par les crises successives – affaire Benalla, Gilets jaunes, crise Covid-19 – n'a jamais abouti. Dans son programme de 2022, Emmanuel Macron ne fait plus allusion à cette proposition de loi.

Les députés sont élus au suffrage universel direct, c'est-à-dire par tous les Français majeurs inscrits sur les listes électorales. Les élections législatives se déroulent au sein de chaque circonscription selon un scrutin majoritaire à deux tours, sauf si l'un des candidats obtient, dès le premier tour, la majorité absolue des suffrages exprimés et 25 % des électeurs inscrits sur les listes électorales. Une prouesse qui reste rare : seuls quatre députés ont été élus dès le premier tour en 2017.

Pour se maintenir au second tour, les candidats doivent avoir obtenu les voix d'au moins 12,5 % des électeurs inscrits. Si un seul candidat atteint ce seuil, le candidat qui a recueilli, après lui, le plus grand nombre de suffrages au premier tour peut se maintenir au second tour. Si aucun candidat n'atteint ce seuil, alors ce sont les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages au premier tour qui restent en lice pour le second tour. 

Pour être candidat aux élections législatives, il faut être Français et âgé d'au moins 18 ans. Mais ces deux conditions ne suffisent pas. Les personnes sous le coup d'une peine d'inégibilité prononcées par un tribunal ne peuvent pas se présenter. Certains hauts fonctionnaires (préfets, magistrats, recteurs) ne peuvent briguer une députation dans le département où ils ont exercé leurs fonctions, pour une durée d'un à trois ans. Les personnes placées sous tutelle ne sont pas non plus habilitées à être candidates. Enfin, depuis les élections de 2017, les députés n'ont plus le droit de cumuler leur mandat avec une autre fonction locale telle que maire, président ou vice-président de région, de département ou d'intercommunalité. Ils ont le droit d'être candidat, mais après leur élection, ils devront choisir quel mandat ils conservent.

Il n'est pas nécessaire d'avoir des attaches géographiques dans une circonscription pour s'y présenter. Nul besoin non plus d'y être domiciliée. "Les députés sont investis d'un mandat national. Bien qu'élus dans une circonscription, chacun représente la Nation tout entière", rappelle-t-on sur le site de l'Assemblée nationale. Raison pour laquelle on parle parfois de "candidat parachuté", quand absolument aucune attache locale ne les lie à la circonscription dans laquelle ils se présentent.

Si les partis commencent actuellement leurs tractations pour d'éventuelles alliances, ils peuvent déposer les déclarations de candidature au mandat de député à partir du 16 mai et au plus tard jusqu'au 20 mai à 18 h. Pour le second tour, le dépôt des candidatures est possible les 13 et 14 juin.

La campagne électorale s'ouvre à partir du 30 mai pour le premier tour. Les affiches de campagne sont alors accolées sur les emplacements spécifiquement réservés dans chaque commune. La campagne officielle est également lancée à la radio et à la télévision pour les partis présentant des candidats.

Trois jours après le second tour, la nouvelle Assemblée nationale entre en fonction, soit le mercredi 22 juin pour sa XVIe législature. Le 28 juin, le président du palais Bourbon sera élu au scrutin secret à la tribune. Les groupes politiques qui siégeront dans l'hémicycle sont également annoncés le même jour. Enfin, la composition des huit commissions permanentes, chargées d'examiner une question particulière relevant de leur compétence, s'opérera le lendemain, mercredi 29 juin.

Chaque élu peut décider de rejoindre un groupe politique de son choix. Il faut 15 députés (contre 20 avant 2009) pour constituer un groupe parlementaire. En général, l'adhésion se fait selon l'appartenance politique de l'élu, mais il existe des groupes rassemblant des parlementaires de plusieurs partis si le nombre d'élus n'est pas suffisant pour constituer un groupe.

L'enjeu de l'appartenance à un groupe est double : il est politique et financier. Avoir un groupe permet de s'organiser pour peser dans les débats et sur le fonctionnement de l'assemblée. Concrètement, les groupes bénéficient de plus de temps de parole lors des questions au gouvernement, ils peuvent aussi demander une suspension de séance ou le vote en scrutin public. Sur le plan pécuniaire, l'Assemblée réserve aux groupes parlementaires une enveloppe pour couvrir leurs dépenses et bénéficier de facilités matérielles, comme la mise à disposition de bureaux ou de salles de réunion. Plus précieux encore, cela ouvre la possibilité de s'entourer de collaborateurs.

Au-delà des groupes, les grands partis cherchent à atteindre d'autres seuils au sein de l'Assemblée nationale. Il faut compter un minimum de 185 députés pour demander la mise en place d'un référendum d'initiative partagée. La proposition doit au préalable obtenir la signature de plus de 4 millions d'électeurs pour qu'un référendum soit organisé. Et pour saisir le Conseil constitutionnel sur la conformité d'une loi, il faut atteindre un seuil de 60 députés par formation. Enfin, si 58 députés signent une motion de censure, un débat s'amorce et un vote a ensuite lieu.

On parle de cohabitation dès lors que le président n'est pas du même bord politique que son Premier ministre. Cette situation peut se présenter à l'issue des élections législatives, lorsque l'hémicycle est dominé par une tendance politique différente du parti présidentiel. Cette conjoncture s'est produite à trois reprises sous la Ve République. Deux fois sous la présidence de François Mitterrand (Parti socialiste), avec Jacques Chirac (Rassemblement pour la République) d'abord de 1986 à 1988, puis de 1993 à 1995 avec Édouard Balladur (RPR). La dernière cohabitation remonte à 1997 et jusqu'en 2002, lorsque Lionel Jospin (PS) était le Premier ministre de Jacques Chirac.

Dans ce cas de figure, le président est contraint de désigner un Premier ministre issu de la nouvelle majorité parlementaire. Le chef de l'État et le chef du gouvernement doivent alors "coexister" pour diriger la nation. Cette situation est défavorable au président de la République, qui perd son pouvoir sur les décisions internes du pays. Les affaires intérieures reviennent au Premier ministre et sa majorité à l'Assemblée, habilitée à voter des lois. Le président doit partager ses prérogatives avec son Premier ministre. Le chef de l'État ne peut en outre contraindre son Premier ministre à la démission. En revanche, il peut toujours dissoudre l'Assemblée nationale, moyennant l'organisation d'un nouveau scrutin. La cohabitation permet l'alternance sans déclencher une crise politique ou institutionnelle, mais cette configuration peut entraver l'action politique. Si la cohabitation avait bien commencé de 1997 à 2000 entre Jacques Chirac et Lionel Jospin, elle fut ensuite conflictuelle entre les deux hommes, bloquant des projets de loi de finances et de loi de financement de la Sécurité sociale en 2002 notamment. 

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Second mandat : les défis qui attendent Emmanuel Macron

Législatives 2022 : première prise de contact entre les Insoumis et le Parti socialiste

LE JOUR D'APRÈS

Présidentielle : au lendemain de la réélection d'Emmanuel Macron, cap sur les législatives

BBC

Ukraine war: Two UK aid workers captured by Russia, says NGO

By Joseph LeeBBC News

Two British volunteers providing humanitarian assistance in Ukraine have been captured by the Russian military, an aid organisation has said.

The non-profit Presidium Network said the men were detained at a checkpoint near the city of Zaporizhzhia in southern Ukraine on Monday.

The Foreign Office is said to be urgently seeking more information.

On Thursday, the government confirmed that one Briton had been killed in Ukraine and another was missing.

The two aid workers who were reportedly captured are believed to have been working independently, but were in touch with the Presidium Network.

They were said to be trying to rescue a family from a village south of Zaporizhzhia at the time of their capture.

Presidium Network's founder, Dominic Byrne, told the BBC it had taken the men six hours of negotiation to get through the last Ukrainian checkpoint and into Russian territory, where they were detained.

Mr Byrne said he was making an appeal on behalf of the captured men "to get the support we need from the UK government and from the international community, as well as on the ground".

He said he also wanted "to get clarification about how they are and how safe they are" and to know whether they were being "treated properly".

Two other British men, Aiden Aslin, 28, and Shaun Pinner, 48, were captured earlier this month while fighting in the south-eastern city of Mariupol and shown on Russian state TV with apparent facial bruising.

In other developments:

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British man killed fighting in Ukraine

Captured Britons being looked after, says Russia

Ukrainian deportees accuse Russia of torture

Mariupol refugees on trauma of Russian detention camps

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France24 - Monde

L'actu en dessin : la réélection d’Emmanuel Macron, vue de l’étranger

Publié le : 29/04/2022 - 11:53

FRANCE 24 Suivre

Après une campagne pour le moins atone, et devant le scénario répété d’un second tour entre Emmanuel Macron et la candidate d’extrême-droite Marine Le Pen, les Français ont finalement tranché en votant pour Emmanuel Macron pour un second mandat présidentiel. L’écart des voix se rétrécie toutefois dangereusement, confirmant l’influence croissante de l’extrême-droite sur le paysage politique français.

Emmanuel Macron a été réélu, dimanche 24 avril, président de la République française en recueillant 58,55 % des suffrages exprimés lors du second tour du scrutin, contre 41,45 % pour la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen. 

Si une partie de l’électorat français ne se satisfait pas de cette réélection, les dirigeants étrangers, et européens en particulier, ont en grande majorité salué sa victoire. Mais le président réélu va devoir sérieusement affronter les divisions chaque fois plus profondes de la société française, les colères sociales qu’il n’a pas réussi à éteindre, les grands enjeux internationaux et le défi climatique. 

Pour symboliser ce défi et le travail qui l'attend, le dessinateur néerlandais Tjeerd Royaards l'a ainsi imaginé pour Cartooning for Peace un tube de colle en main face à des débris de verre tricolores. 

Cartooning for Peace est un réseau international de dessinateurs engagés à promouvoir, par l'universalité du dessin de presse, la liberté d'expression, les droits de l'Homme et le respect mutuel entre des populations de différentes cultures ou croyances.

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Valeurs Actuelles

Hautes-Alpes : les agriculteurs irrités par la présence du Président de la chambre d’agriculture à une réunion pro-Macron

L’élection présidentielle a rendu son verdict, mais certains comportements restent en travers de la gorge. A Embrun, dans les Hautes-Alpes, la présence du Président de la chambre d’agriculture à deux jours du second tour à une réunion publique pro-Macron a agacé plus d’un agriculteur. En effet, BFM TV rapporte ce 28 avril qu’Eric Lions a assisté à l’événement aux côtés de membres de La République en Marche. « Franchement, il a fait une belle connerie », aurait confié un cadre d’un syndicat agricole. Selon lui, la prise de parole du Président départemental « a heurté de nombreux agriculteurs qui voulaient que la chambre reste indépendante ». Ils auraient d’ailleurs fait part de leur mécontentement auprès d’autres représentants du monde agricole.

Partisan à demi-mot

Le syndicat des Jeunes agriculteurs de France a quant à lui refusé de se rendre à cette réunion pour respecter une certaine neutralité. De son côté, Eric Lions s’est défendu : « Je n’ai prononcé ni le nom de l’un ni de l’autre. J’étais présent pour parler d’agriculture », a-t-il contesté. Le Président de la chambre d’agriculture des Hautes-Alpes a aussi précisé qu’il ne faisait « pas de politique », bien qu’il soit « un Européen convaincu ». Il affirme enfin qu’il se serait rendu aux réunions publiques d’autres candidats s’il y avait été convié, « sauf peut-être La France insoumise et les Ecologistes » avec qui il a avoué ne pas partager « la même vision agricole ».

Hautes-Alpes : les dernières actualités

Un monument aux morts dégradé et un drapeau tricolore brûlé à Briançon

Dans les Hautes-Alpes, des policiers contraints de relâcher des clandestins sous la pression d’associations pro-migrants

Briançon : la voiture du maire incendiée devant son domicile

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Un fonds d'investissement dans le foot français, quelles conséquences?

Entretien

FOOTBALL Pour sauver le ballon rond français, la Ligue va créer une filiale dont le fonds d’investissement CVC a pris 13 % du capital contre 1,5 milliard d’euros. Un choix qui aura des conséquences sur les clubs et le format sportif, selon Jean-Pascal Gayant, économiste du sport.

Nicolas Guillermin

Jean-Pascal Gayant Professeur de sciences économiques à l’université du Mans

Le 1er avril, la Ligue de football professionnel (LFP) a annoncé la signature d’un «  accord d’engagement ferme d’investissement » avec CVC Capital Partners pour la création, à l’intersaison, d’une société commerciale dont le fonds britannique détiendra 13 % en amenant 1,5 milliard d’euros. Une manne qui implique des contreparties. Le point avec Jean-Pascal Gayant, auteur d’ Économie du sport (Dunod, 2016).

Quelle analyse faites-vous de l’arrivée de CVC dans le football français ?

Les fonds investissent dans de nombreux secteurs pour se diversifier afin de payer les pensions des actifs américains ou chinois et le football professionnel connaît un vrai succès. Sauf que le foot européen comporte un aléa sportif qui n’existe pas dans ligues fermées nord-américaines. Pour le contourner, des fonds prennent des participations dans les ligues. En effet, si des clubs sont relégués, il y a aussi des clubs promus, donc ça ne change rien pour la Ligue, dont le business va continuer à croître. Certains fonds se spécialisent dans le spectacle sportif, c’est le cas de CVC, qui possède une expertise du secteur. Son investissement est donc rationnel même s’il existe un autre aléa : l’avenir des compétitions européennes.

C’est-à-dire ?

Le problème de la Super Ligue va ressurgir et il n’est pas impossible qu’il amène à un nouveau format des championnats domestiques. Je suis convaincu que la Cour de justice de l’Union européenne, saisie par un tribunal espagnol, va donner raison au Real Madrid, FC Barcelone et Juventus Turin en disant que l’UEFA, une association de droit suisse, n’a pas le monopole de l’organisation des compétitions continentales. La Super Ligue, qui sera sans doute ouverte, sera guidée par les cadors du football européen et au fur et à mesure les grands clubs trouveront de plus en plus rationnel de consacrer l’essentiel de leur temps aux compétitions continentales, plus rémunératrices, alors qu’aujourd’hui ils consacrent 75 à 80 % de leur temps aux ligues domestiques. Ces dernières deviendraient alors secondaires et, pour garder les grands clubs, seraient obligées de réduire leur format en passant de 20 à 14, voire 12 équipes. La répartition du gâteau des recettes issues des participations dans les ligues domestiques ne serait alors plus la même…

La Ligue compte sur CVC pour doubler ses revenus issus des droits télé, notamment à l’international, et commerciaux. Est-ce réaliste ?

La L1 repose sur un déséquilibre structurel qui n’est pas jugulable. Avec le dopage financier du Qatar (620 millions de budget), le PSG truste tous les titres sauf exception. Lyon et Marseille (250 millions d’euros) sont très loin et ne peuvent même pas participer à la conquête du titre. Un tel déséquilibre n’existe pas dans les autres grands championnats européens, ni même au Portugal, aux Pays-Bas ou en Russie, même s’il y a quelquefois des positions dominantes. Les clubs français ont en plus un déficit de notoriété dû à un moindre palmarès européen, ce qui crée une difficulté à vendre nos droits télé à l’étranger (75 millions d’euros par an jusqu’en 2024, contre dix fois plus pour la Liga espagnole)… Je ne crois pas que le téléspectateur chinois ou nord-américain qui veut voir des affrontements entre clubs illustres avec une incertitude qui détermine le résultat s’intéresse beaucoup à une Ligue déséquilibrée dont on connaît l’issue. Il s’y intéresse sans doute un peu parce que Messi est là, mais on a dû déjà créer quelques déçus… CVC a des équipes aguerries dans l’optimisation des droits commerciaux et télé, ils seront certainement meilleurs que la Ligue mais, en raison de ces handicaps, je reste sceptique sur la possibilité d’extraire des ressources considérables, en particulier sur les droits télé internationaux.

Cet accord peut-il être profitable à CVC et/ou la LFP ?

Je ne suis pas sûr que ce soit gagnant-gagnant et, en fait, j’ai même peur que ce soit perdant-perdant… Je suis un peu effrayé par quelque chose qui nous ramène quatre ans en arrière. En 2018, au moment de l’attribution des droits télé à Mediapro, les présidents de club, en conflit permanent, avaient trouvé rapidement un accord en étant éblouis par le montant global des droits télé (1,153 milliard d’euros par saison). Avec CVC, on a 1,5 milliard d’euros – 1,13 quand on enlève l’argent mis de côté par la Ligue –, et à peu près le même appétit pour ces millions qui vont tomber. Tout le monde est content et on évite de se poser les bonnes questions : 1. Le format des ligues domestiques versus le format des ligues continentales est-il durable ? 2. En favorisant de manière très substantielle 7 clubs, n’est-on pas en train de tuer les autres ?

La stratégie de la Ligue serait-elle contre-productive ?

Vincent Labrune, président de la LFP, a fait le choix de privilégier 7 clubs à travers une répartition très inégalitaire de cette manne. Son objectif est de créer des locomotives qui, en performant sur le plan continental, deviendraient plus illustres et permettraient ainsi à la Ligue 1 de fonctionner un peu à l’image des 4 autres grands championnats. Il fait le pari que les ressources dont la Ligue se prive via le contrat avec CVC seront plus que compensées par l’accroissement de la notoriété et l’attractivité de la Ligue 1. Concrètement, le PSG va toucher 200 millions d’euros, Marseille et Lyon 90 millions, puis Nice, Rennes, Lille et Monaco obtiendront 80 millions et enfin les 13 autres clubs 33 millions chacun. Je suis un peu surpris de l’accord unanime obtenu en particulier avec des historiques comme Nantes ou Bordeaux, relégués au rang de petits clubs. Cela aura des conséquences très lourdes. Les petits clubs vont peut-être éponger leurs dettes, mais les plus gros vont se renforcer sportivement et entrer dans un cercle vertueux qui va encore accentuer ce fossé.

CVC disposera de représentants au conseil d’administration de cette filiale. Y aura-t-il une contrepartie ?

On ne connaît pas les termes du contrat mais on peut craindre que CVC mette la main sur le calendrier et l’organisation sportive. Celui qui est prioritaire aujourd’hui, c’est le téléspectateur mondial, pas le supporter qui va au stade. On peut donc tout imaginer : des matchs délocalisés, des rencontres à des horaires abracadabrantesques pour favoriser les marchés chinois ou américain… On court le risque de voir un « design » des compétitions totalement optimisé dans l’idée de maximiser les droits télé étrangers alors qu’avant, la Ligue était seule décisionnaire des horaires en accord avec les diffuseurs.

footballligue 1économie
L'Humanité

Philippe Martinez: « Il n’y aura pas d’état de grâce »

La rencontre

Entretien Après un premier quinquennat macronien d’une violence sans nom à l’égard des travailleurs, Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, appelle à donner, dès le 1er Mai, le ton d’une riposte d’ampleur propre à faire plier l’hôte de l’Élysée sur les retraites, sur les salaires, sur toutes les exigences sociales et environnementales.

Rosa MoussaouiStéphane Guérard

Emmanuel Macron a fait campagne en rejetant le principe du front républicain, pour mieux se prévaloir des suffrages qui se sont portés sur lui pour barrer la route au RN. Il a défendu un programme de démolition sociale. Comment affronter ce projet, dans ces conditions ?

Il avait adopté la même attitude en 2017. Il a fait campagne, au premier tour, en éludant son bilan, tout comme les mobilisations sociales qui ont rythmé­ son premier quinquennat. Et au second tour, il a voulu se prévaloir d’un vote d’adhésion à son programme. La meilleure réponse à lui apporter se trouve dans la rue, en intensifiant les mobilisations sur les questions sociales qui se sont imposées malgré tout dans cette campagne présidentielle. Ce 1er Mai, nous avons une occasion en or, une semaine après le second tour, de porter plus haut et plus fort des exigences ­sociales et environnementales aux antipodes de son programme. Il n’y a pas eu de trêve sociale pendant cette campagne, il n’y aura pas d’état de grâce. ­Emmanuel Macron a les pieds décollés du sol, mais il va redescendre : d’autres avant lui étaient droits dans leurs bottes et puis ils ont plié parce qu’il y avait du monde dans la rue. Le rapport de forces, ça reste une valeur sûre.

L’une de ses mesures phares : la retraite à 65 ans. Cette promesse de régression a soulevé un tollé… Devant cette ligne dure, comment le faire reculer ? Peut-on espérer la constitution d’un front syndical uni sur les retraites ?

Les retraites sont un marqueur essentiel. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce sujet a fait l’objet de discussions ardues durant son précédent quinquennat : l’opposition à un nouveau recul de l’âge du départ à la retraite est claire et je ne comprends pas comment il espère nous refaire le coup de la « concertation ». On a assez usé notre salive. Le front syndical uni, sur ce terrain, existe dans les paroles. Il reste à le concrétiser dans les actes et à tout faire ensemble, dans la rue, dans les mobilisations, pour empêcher le report de l’âge de la ­retraite à 65 ans. Nous avons engagé, avec les autres centrales syndicales, de premiers échanges. L’opposition reste unanime.

L’opposition à un nouveau recul de l’âge du départ à la retraite est claire et je ne comprends pas comment il espère nous refaire le coup de la « concertation ».

Il est question d’une grande « conférence sociale », de consultation des partenaires sociaux sur la pénibilité, sur les mesures d’accompagnement. Y voyez-vous un changement de méthode ?

Nous avons discuté pendant deux ans. Ce projet de réforme a donné lieu à l’une des plus grosses mobilisations du quinquennat, pendant trois mois. Tout le monde s’y oppose. Lors du premier quinquennat, la « concertation » s’est traduite par : « Donnez votre avis mais je fais ce que je veux. » Si Emmanuel Macron avait effectivement changé, il aurait tout simplement abandonné ce projet de porter l’âge de départ à la retraite à 65 ans.

C’est la bataille principale de ce début de quinquennat ?

C’est une bataille cruciale, au même titre que les salaires. Nous vivons dans un pays où les salariés sont de plus en plus pauvres. Certains même basculent dans l’extrême pauvreté. L’augmentation des salaires est donc une priorité. Le Smic va augmenter : cela ne tient pas à une décision de l’Élysée mais à un calcul automatique. Ce n’est pas une décision politique, c’est une formule mathématique établie par des « experts ». Or, avec cette augmentation mécanique du Smic, on va se retrouver avec 171 minima de branches au-dessous du salaire minimum. Nous proposons donc une automaticité du relèvement des minima de branches quand le Smic augmente. Voilà une première mesure nécessaire et urgente que devrait prendre Emmanuel Macron au lendemain de son élection.

Le combat des travailleurs sans papiers met en lumière les responsabilités du capital, des grandes entreprises qui les exploitent par l’intermédiaire de sous-traitants pour disposer d’une main-d’œuvre sans droits et bon marché.

Comment évaluez-vous l’impact des luttes salariales qui rythment la vie sociale en France depuis l’automne dernier ?

Ces luttes ont contribué à placer la question du pouvoir d’achat au cœur d’une campagne qui s’annonçait dominée par les thèmes de la sécurité et de l’immigration. Ces revendications n’ont pas commencé avec l’envolée de l’inflation et les effets de la guerre en Ukraine : elles ont émergé bien avant, avec le débat sur la reconnaissance des salariés qui se sont trouvés en première, en seconde ligne dans la pandémie de Covid-19.

Et ça continue, avec, par exemple, les salariés d’Amazon­, ou encore ceux de Dassault, qui viennent de gagner une augmentation moyenne de 300 euros net par mois. Ces derniers ne sont pas les plus mal ­rémunérés de France mais leur victoire est très importante d’un point de vue symbolique puisque le PDG de Dassault, Éric Trappier, est en même temps président de l’UIMM. J’imagine qu’il a dû hésiter avant de plier devant la colère de ces salariés, vu le précédent qu’il entérine ainsi et la pression de ses collègues patrons de la métallurgie.

Le gouvernement avait annoncé entre les deux tours l’instauration d’un mécanisme pour empêcher le basculement des salaires des agents publics au-dessous du Smic.

Pour l’instant, ce sont des promesses. Comme les promesses d’augmentation du point d’indice gelé depuis douze ans. Ce n’est pas seulement l’inflation qu’il faut rattraper, c’est douze ans de retard !

Le mouvement social a ses responsabilités, il essaie de les assumer, mais il y a un vrai problème de relais politique et les élections que nous venons de vivre posent cette question de façon plus aiguë encore.

Les centrales syndicales ont cultivé ces dernières années une stricte séparation du politique et du revendicatif. Cette stratégie ne trouve-t-elle pas ses limites dans la présente situation de crise démocratique marquée par des régressions, sans victoires significatives du mouvement social ? Un front de résistance et de progrès social peut-il prendre forme par-delà ces démarcations ?

Je ne suis pas d’accord sur le fait que les syndicats aient entretenu une forme de neutralité dans le débat politique. Le rôle d’une organisation syndicale, c’est de changer le quotidien et de travailler pour l’avenir. On s’est quand même beaucoup exprimé dans la dernière période, avant le premier tour, entre les deux tours. Par exemple, que les secrétaires généraux de la CFDT et de la CGT s’expriment d’une voix pour faire entendre un message fort appelant à la bataille commune contre les idées fascistes et l’extrême droite, ce n’est pas anodin. Nous sommes indépendants, mais pas neutres. Ensuite, je crois qu’on fait peser beaucoup de responsabilités sur le mouvement social, alors même que nos luttes peinent à trouver des relais politiques. Peut-être que ceux qui nous renvoient la patate chaude devraient la garder dans leurs mains. Il y a eu beaucoup de mobilisations sociales ces cinq dernières années, et j’y inclus bien sûr les gilets jaunes. Comme secrétaire général de la CGT, j’ai été confronté à deux présidents de la République aux étiquettes politiques différentes, avec les mêmes résultats en matière de casse du Code du travail. Le mouvement social a ses responsabilités, il essaie de les assumer, il le fait imparfaitement mais il y a un vrai problème de relais politique et les élections que nous venons de vivre posent cette question de façon plus aiguë encore.

Le Rassemblement national confirme son ancrage électoral dans le monde du travail. Et parmi les sympathisants de syndicats, le vote d’extrême droite progresse : 21 % pour le RN au premier tour, soit 8 points de plus qu’en 2017, et 22 % chez les sympathisants de la CGT, malgré le travail dans ses rangs pour faire reculer les idées d’extrême droite. Comment l’expliquez-vous ?

Le vote en faveur du RN est plus faible parmi les salariés proches des organisations syndicales ; cela dit, il progresse, quelle que soit la proximité syndicale. Ce qui veut dire que le travail important que nous faisons sur ce terrain n’est pas suffisamment efficace. Nous devons y réfléchir, nous adresser plus directement à ceux qui sont tentés par le vote d’extrême droite. Les formations que nous proposons confortent pour l’essentiel ceux qui sont déjà convaincus. On ne peut pas s’en tenir là. Il faut aller maintenant dans les syndicats, dans les entreprises, cesser d’éluder ces questions, discuter avec ceux qui votent RN plutôt que de les envoyer sur les roses.

Il faut aller maintenant dans les syndicats, dans les entreprises,discuter avec ceux qui votent RN plutôt que de les envoyer sur les roses.

Des secteurs entiers de l’économie s’effondreraient sans les travailleurs migrants. Les organisations syndicales, leur activité reflètent-elles cette réalité sociale française ?

Je n’ai pas tendance à faire de l’autosatisfaction : nous devons faire mieux et plus. Cela dit, la CGT est l’une des rares organisations syndicales en France à lutter aux côtés des travailleurs sans papiers et c’est pour nous une grande fierté, malgré ce climat ambiant détestable. Leur combat met en lumière les responsabilités du capital, des grandes entreprises qui les exploitent par l’intermédiaire de sous-traitants pour disposer d’une main-d’œuvre sans droits et bon marché. Nous ne devons surtout pas lâcher ce combat auprès de ces travailleurs essentiels. Quand ils gagnent des droits, ils font reculer le dumping social ici même et font avancer les droits de tous.

syndicalismecgtphilippe martinez
BBC

Ukraine war: Rockets hit Kyiv as UN chief admits failings

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Rockets hit Kyiv during the UN Secretary General's visit to the city, in which he criticised his own organisation's Security Council.

Antonio Guterres said the council had failed to prevent or end the war in Ukraine.

This was "a source of great disappointment, frustration and anger," he said.

"Let me be very clear: [it] failed to do everything in its power to prevent and end this war," he added.

The 15-member UN Security Council is specifically tasked with ensuring global peace and security.

But it has faced criticism, including from Ukraine's government, for failing to act since the invasion began in February.

Russia is one of five permanent members of the body and it has vetoed more than one resolution on the conflict.

Mr Guterres was speaking on Thursday evening at a joint news conference with Ukrainian President Volodymyr Zelensky, who has previously criticised the Security Council.

"I am here to say to you Mr President, and to the people of Ukraine, we will not give up," he said.

But Mr Guterres also defended his organisation, admitting that while the Security Council had been "paralysed" the UN was taking other actions.

"The UN is the 1,400 staff members in Ukraine who are working to provide assistance, food, cash [and] other forms of support," he told the BBC.

War in Ukraine: More coverage

At Thursday's briefing, President Zelensky said Mr Guterres had a chance to witness first-hand "all the war crimes" committed by Russia in Ukraine.

The Ukrainian leader again described Russia's actions in his country as "genocide".

During the UN chief's visit, two blasts hit the central Shevchenko district of Kyiv, with three people taken to hospital with injuries, according to the city's mayor.

Mr Guterres also visited several sites where Ukraine accuses Russia of committing war crimes. Moscow denies the accusation.

In the town of Borodyanka, north-west of Kyiv, Mr Guterres spoke to reporters in front of buildings that had been destroyed by strikes and shelling.

He said the site made him imagine what it would be like for his own family, calling the war in Ukraine an "absurdity in the 21st Century."

And Mr Guterres made a passionate plea to save thousands of people in Ukraine's southern city of Mariupol, which has been virtually destroyed by weeks of heavy Russian bombardment.

"Mariupol is a crisis within a crisis," he said. "Thousands of civilians need life-saving assistance, many are elderly and in need of medical care, or have limited mobility. They need an escape route out of the apocalypse."

Russia has so far denied repeated requests by Kyiv to allow the last Ukrainian defenders and civilians trapped in the Azovstal industrial area to be evacuated.

But Mr Guterres later told the BBC that Russia's President Vladimir Putin had agreed "in principle" to allow civilians to evacuate the city.

Previous evacuation attempts have stalled and local officials have blamed Russian shelling.

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A Woman’s Haunting Disappearance Sparks Outrage in Mexico Over Gender Violence

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The case of Debanhi Escobar, 18, in Monterrey has ignited a national outcry over the government’s failure to deliver justice for missing women.

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By Oscar Lopez

Photographs by Alejandro Cegarra

MONTERREY, Mexico — On the 13th day of searching for his missing daughter, Mario Escobar stood outside a gas station in the choking heat, clutching fliers with her photo and the vestiges of a desperate, lingering hope.

Hours later, in a wash of red and blue police lights, that hope was destroyed.

Debanhi Escobar’s body was found last Thursday night in an abandoned underground water tank on the grounds of a motel in northern Mexico, which authorities had already searched four different times.

“I’m shattered,” Mr. Escobar said of his daughter’s disappearance. “My life has changed completely.”

The case of Ms. Escobar, an 18-year-old law student who disappeared on April 9, has sparked outrage and protests over a phenomenon that is now chillingly common in Mexico: The disappearance of women and girls all over the country.

In just the last month, at least nine other women and girls have gone missing in the greater metropolitan area of Monterrey, one of the wealthiest cities in the country. Nationwide, more than 24,000 women are missing, according to government figures, and last year, roughly 2,800 women were reported missing, an increase of nearly 40 percent compared with 2017.

The rising rate of disappearances correlates to the general surge in violence across Mexico in recent years, security experts say, in addition to the rise in organized crime, like sex trafficking, as well as high rates of domestic violence that force many women to flee their homes.

But security analysts and human rights groups also point to a broader failure by state authorities to carry out proper investigations of missing women or prosecute femicide cases, fueling a culture of deep-seated impunity.

As a result, desperate families are forced to take search efforts and investigations into their own hands, seeking justice for loved ones who vanish into the wilds of an increasingly lawless nation.

“The state has simply completely turned its back on its responsibility to investigate cases of disappearances,” said Angélica Durán-Martínez, an associate professor of political science at the University of Massachusetts Lowell. “It’s an environment that makes it easier for these practices to continue propagating because there is no punishment or justice.”

A spokesman for the prosecutor’s office for Nuevo León state, which includes Monterrey and was responsible for the search and investigation efforts into Ms. Escobar’s disappearance, did not respond to multiple interview requests.

In a report released this month, the United Nations Committee on Enforced Disappearances called on Mexico to tackle the crisis, noting that more than 95,000 people are registered as disappeared. In the past five years, 8,000 people a year have disappeared. While most are men, the committee highlighted a “notable increase” in the disappearances of women, children and teenagers.

“Impunity in Mexico is a structural feature that favors the reproduction and cover-up of enforced disappearances,” the U.N. committee said in a statement, noting that as of last November, only 2 to 6 percent of disappearances had resulted in prosecutions.

In response, President Andrés Manuel López Obrador, who made tackling Mexico’s violence a central campaign promise, said that the committee’s recommendations were being addressed. In a news conference last week, he pledged the federal government’s support in solving Ms. Escobar’s killing and vowed that injustice in Mexico was a thing of the past.

“Along with corruption, what has hurt Mexico the most, because they go hand in hand, is impunity,” Mr. López Obrador said. “That’s why we talk about zero impunity, that the crimes that are committed be punished.”

But in Nuevo León, the authorities have been more dismissive of the crisis. As recently as last week, the state prosecutor, Gustavo Adolfo Guerrero, cited a “lack of communication,” among families as well as “rebelliousness” among teens as the cause of most disappearances of women, adding that most were missing as “a voluntary” decision.

Before Ms. Escobar disappeared, public outrage had already been building for weeks after a string of disappearances of young women in Monterrey, which seemed to underscore the negligence of the authorities.

Yolanda Martínez, 26, went missing on March 31. According to her brother Jesús, it took the authorities two weeks to even visit their home. She has yet to be found.

“It starts to feed our despair,” Mr. Martínez said. “I can’t tell you that they’re doing nothing, but I also can’t tell you what’s being done.”

Three days after Ms. Martínez disappeared, María Fernanda Contreras, 27, went missing. Through a family contact, Ms. Contreras’ father, Luis Carlos, obtained cell tower data showing the approximate location of her phone the last time it was switched on.

Mr. Contreras scoured the area, passing the information to the state prosecutor’s office. But he said it took the authorities three days to close off and search the neighborhood. By the time they found her, Ms. Contreras had been dead for days.

“With all the information I had, I almost found my daughter, and these guys couldn’t do anything,” Mr. Contreras said. “It’s ridiculous.”

The Nuevo León attorney general’s office has denied they were slow to act, noting that Ms. Contreras was killed the night she disappeared.

Then came Ms. Escobar’s case, which intensified the anger. The uproar prompted a rare outpouring of public support, with people offering everything from drones to sniffer dogs to help the search.

The night she went missing, Ms. Escobar had been at a party on the outskirts of the city. According to the state prosecutor’s office, Ms. Escobar left the party in a private car, but in the early hours of April 9, she got out of the vehicle on the side of a highway, where the driver apparently left her.

The driver had been interviewed twice by investigators, according to an official in the prosecutor’s office who was not authorized to speak publicly.

Despite the staggering numbers, the cases of missing women are often downplayed or ignored by the media and local authorities, according to security experts, with officials frequently implicating women in their own disappearances or treating them as isolated incidents, not a systemic issue.

But with media attention building over the cases of missing women in Monterrey, the authorities opened an investigation into Ms. Escobar almost immediately.

A photo of Ms. Escobar taken by the driver who left her on the highway also went viral, thanks partly to the family’s efforts to draw attention to the case. She’s pictured standing alone along a highway, arms crossed and staring into the darkness.

For nearly two weeks, her family and friends desperately searched, at times walking through barren fields, prodding at the dirt for signs of a buried body.

Eventually, complaints of a foul smell by the motel workers tipped the authorities off to check the water tank.

Nuevo León’s top security official, speaking to reporters last week, acknowledged that the search for Ms. Escobar had been flawed.

“It’s a massive human failure,” said Aldo Fasci, the state’s security secretary. “They were there four times and didn’t find anything.”

The cause of death was a head wound, according to the state prosecutor, Mr. Guerrero. In an interview last week with Reforma newspaper, he said she was dead before her body was dumped in the cistern. Then, on Wednesday afternoon, Mr. Guerrero told reporters that Ms. Escobar may have been alive when she fell into the tank.

“That is why the line of investigation is still open,” he said.

But the actions of state authorities have already been called into question.

On Monday, Karla Quintana, the head of the National Commission for the Search of Disappeared People, pointed out several missteps by the prosecutor’s office, including the failure to inform Ms. Escobar’s parents that a body had been discovered, which they heard about on the news. They were then denied access to Ms. Escobar’s remains, and were only provided photos, Ms. Quintana said.

The day after Ms. Escobar’s death was confirmed, hundreds of women took to the streets in protest, shutting down traffic across Monterrey. Many held the missing person fliers with the dead woman’s photo.

On Saturday, Ms. Escobar’s body was driven about three hours south of Monterrey to the town of Galeana, where her mother grew up. As the convoy of cars pulled into town, dozens of residents stood by the side of the road, waving signs and white balloons.

After a mass inside a bare yellow church, the coffin was driven out of town, followed by a procession of dozens of people to the local cemetery, which sits on a hill overlooking soaring mountains.

“We are destroyed inside, our hearts are broken,” Mr. Escobar said. “We are sick and tired of everything that’s happening in Mexico.”

Ms. Escobar’s coffin was lowered into a grave lined with cinder blocks. Wet cement was poured on top, followed by dozens of flowers. Then, women in the crowd began singing a haunting hymn, their words whipped away by the wind.

Chantal Flores contributed reporting.

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France24 - Monde

Gaz et pétrole : en pleine guerre en Ukraine, Moscou empoche le jackpot

Publié le : 28/04/2022 - 17:57

Sébastian SEIBT Suivre

Alors que Moscou est accusé d’exercer un "chantage" à l’énergie après avoir coupé le robinet du gaz à la Bulgarie et à la Pologne, un nouveau rapport d’un centre de recherche indépendant, publié mercredi, révèle que la Russie a tiré d’importants profits de ses exportations d’hydrocarbures depuis le début de la guerre en Ukraine. Surtout grâce à l’Europe.

Pendant la guerre, les affaires continuent. Et pour la Russie, les exportations d’hydrocarbures se sont révélées très lucratives malgré l’avalanche de sanctions internationales, selon un rapport publié, mercredi 27 avril, par le Centre for Research on Energy and Clean Air (Crea), un centre de réflexion basé en Finlande. 

Moscou a, en effet, gagné 63 milliards d’euros en vendant du gaz, du pétrole ou du charbon depuis le 24 février, date à laquelle les troupes russes ont entamé leur offensive en Ukraine, d’après les estimations des experts du Crea.

Deux fois plus de revenus que l’an dernier

Les pays européens - à commencer par l'Allemagne - caracolent en tête des dépenses liées à des importations d’hydrocarbures depuis la Russie, et ce devant la Chine et la Turquie. “Les États de l’Union européenne ont payé 44 milliards d’euros [dont plus de 9 milliards d’euros pour la seule Allemagne, NDLR] à Moscou durant les deux premiers mois de la guerre en Ukraine, soit près du double de ce que le bloc européen a dépensé l’an dernier à la même époque”, souligne Lauri Myllyvirta, analyste en chef du Crea et auteur de ce rapport intitulé “Financer la guerre de Poutine en Europe : les exportations d’énergie russe depuis le 24 février”.

BREAKING: Our new research tracked the flows of EUR63 billion worth of fossil fuels from Russia in the first two months of the brutal invasion of Ukraine, revealing the largest importers. It’s time to stop supporting Putin’s war crimes. 🧵 pic.twitter.com/qjZN5wEIYz

April 28, 2022

Ces données sont des estimations “basées sur l’analyse des mouvements de cargos russes transportant des hydrocarbures et les données publiques sur les ventes d’énergie”, précise l’expert du centre de recherche finlandais. Impossible, cependant, de connaître les revenus exacts tirés de ces exportations car certains tarifs sont fixés dans des contrats à long terme qui ne sont pas rendus publics. Mais “avec notre modèle et en l’état actuel des connaissances, nous pensons que c’est l’estimation la plus proche possible de la réalité”, affirme Lauri Myllyvirta.

Ce rapport jette, surtout, une lumière crue sur la réalité des effets des sanctions et menaces de sanctions sur la Russie. Il constate, en effet, que les exportations russes d’énergies fossiles se sont bel et bien effondrées depuis le début de la guerre. En cela, les sanctions ont fonctionné. “On a même été surpris par l’ampleur de la baisse, alors même que dans certains pays, l’embargo sur le gaz et le pétrole russes n’est même pas encore en vigueur, et dans d’autres régions comme l’UE, il s’agit encore essentiellement de menaces [mis à part l’embargo sur le charbon russe, NDLR]”, reconnaît Lauri Myllyvirta.

Pour lui, c’est le signe que les négociants en énergie sont allés plus vite et plus loin que les gouvernements pour se passer de gaz ou de pétrole russes. Ils ont anticipé les sanctions à venir et ont préféré couper les ponts avec Moscou avant d’y être forcé.

Mais alors d’où viennent les revenus records tirés des exportations russes d’hydrocarbures ? Ironiquement, c'est en partie une conséquence des sanctions. Celles-ci ont privé le marché d’une importante quantité de ressources, ce qui a entraîné une flambée des prix pour le peu qui restait disponible, permettant “à Moscou de compenser la chute de ses exportations”, estime Lauri Myllyvirta.

Des exportations qui flanchent et des prix qui flambent

Certains acteurs se sont aussi rués sur l’or noir, le gaz et le charbon russes avant de ne plus y avoir accès en raison des sanctions. “Si on prend l’exemple européen, il y a eu une hausse des importations de charbon russe car l’UE a prévenu bien à l’avance qu’un embargo allait entrer en vigueur à partir du mois d’août”, souligne l’analyse du Crea.

La Russie a aussi tout fait pour trouver de nouveaux acheteurs. L’analyse des déplacements de cargos russes illustre cette quête effrénée. “On a ainsi constaté une hausse significative du nombre de vaisseaux russes remplis d’hydrocarbures qui ont pris la mer, sans destination finale précise, dans l’espoir de trouver un acheteur en chemin”, remarque Lauri Myllyvirta. Une part importante de ces convois n’a cependant jamais trouvé preneur.

Plusieurs pays, comme l’Inde, l’Égypte ou la Chine, ont effectivement augmenté ou commencé à importer des hydrocarbures russes. Les données montrent une hausse de 210 % des exportations de gaz naturel liquéfié vers la Chine… ce qui n’est pas difficile puisque Pékin n’en achetait quasiment pas avant le conflit en Ukraine.

Mais “cela ne suffit pas à compenser la perte de débouchés en Europe. Surtout que nous pensons que la Russie ne pourra pas diversifier beaucoup plus sa clientèle”, assure Lauri Myllyvirta. D’abord, parce que le nombre de pays prêts à se convertir, par exemple, au pétrole russe est limité. “Chaque brut a ses spécificités, et le brut européen - qui est celui produit par la Russie - nécessite des procédés de raffinage spécifiques que tous les pays ne veulent pas forcément adopter”, précise l’expert. Cela demanderait, en effet, d’investir dans de nouvelles installations, ce que tous les pays ne sont pas prêts à faire.

Ensuite, l’exportation du gaz ou du pétrole vers l’Inde, l’Indonésie ou la Chine n’est pas aussi simple que de le faire parvenir vers l’Europe où les hydrocarbures sont acheminés grâce à des pipelines. Les voyages sont bien plus longs et plus chers, ce qui rend ces destinations nettement moins attrayantes pour Moscou. 

Ce rapport illustre donc tout le paradoxe des sanctions contre les exportations d’hydrocarbures russes. Elles fonctionnent, mais ne font pas aussi mal au portefeuille russe qu’elles le pourraient en raison de la dépendance européenne aux énergies fossiles “made in Russia”. Le Crea suggère d’accélérer la transition énergétique en Europe et, en attendant de pouvoir se passer des importations russes, de “consommer moins d’énergie”. Une perspective peu réjouissante pour les foyers européens et qui nécessiterait “des mesures incitatives des États [chèque énergie, subventions pour l’isolation des bâtiments, etc.] pour passer ce cap”, estime Lauri Myllyvirta.  

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La guerre en Ukraine, une menace pour le fragile équilibre géopolitique en Arctique

CRISE UKRAINIENNE

Gaz, oligarques, finance... Comment la Russie se protège des sanctions occidentales

CONFLIT OUBLIÉ

La guerre en Ukraine, une carte à jouer pour le gouvernement et les rebelles éthiopiens

New York Times - World

Photos of Egyptian Economist Who Died in Custody Raise Questions of Abuse

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Ayman Hadhoud, a well-known liberal economist and critic of the government, was researching corruption before he disappeared under mysterious circumstances.

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By Vivian Yee and David D. Kirkpatrick

CAIRO — Ayman Hadhoud, a well-known liberal economist in Egypt, was researching some politically delicate topics like the military’s role in the economy before he disappeared into the custody of the country’s security forces in early February. He had regularly criticized the government and its economic policies on Facebook.

A month after he disappeared, he died suddenly under mysterious circumstances while in custody. But officials did not inform his family that he had died until more than a month after the March 5 date on his death certificate and claimed it was from natural causes, quickly clearing themselves of any wrongdoing.

“These are lies,” said Omar Hadhoud, Mr. Hadhoud’s elder brother, who collected his body from the morgue and said he saw signs of abuse. “It’s very clear his head was broken. Why else would they hide him?”

Photographs of his brother’s body, taken in the morgue of the psychiatric hospital where he died and obtained by The New York Times, showed injuries to his upper body, including what forensic experts said was possibly blunt force trauma, as well as burns on his face and head. Omar Hadhoud said his brother’s skull appeared to be fractured.

Another person who saw the body in the morgue and witnessed the photographs being taken said they, too, noticed visible injuries, patches of discolored skin and small brownish-red spots around his face and head. The person asked not to be named for fear of government repercussions.

The photographs raised suspicions that Mr. Hadhoud, 48, was abused before his death. His family and human rights groups are now calling for a full, independent investigation.

Egypt’s Interior Ministry and head prosecutor, which almost never acknowledge wrongdoing in such cases, have insisted that their own quick investigation conclusively found that the death was caused by a “sharp drop in blood circulation and cardiac arrest” and possibly a Covid-19 infection, adding that the authorities bore no responsibility.

The government has refused to comment beyond the Interior Ministry and prosecution statements.

Egypt’s police and security agencies have a long record of detaining, abusing and torturing their own citizens, especially those whom the government considers political opponents. The country’s human rights record has drawn considerable international scrutiny, condemnation and repercussions, with the United States withholding $130 million from its annual aid package to Egypt this year.

Previously, the emergence of evidence of abuses by the Egyptian security services has sometimes set off domestic protests or international tensions — including a police killing that helped ignite the 2011 Arab Spring uprisings and the discovery, in 2016, of the mutilated body of an Italian doctoral student, Giulio Regeni.

Anwar Sadat, a former member of Parliament who leads the Reform and Development Party, which Mr. Hadhoud belonged to and had advised on economic policy, dismissed the authorities’ explanations as “the usual answers which don’t satisfy anyone.”

Mr. Sadat is the nephew of the former president whose name he shares. He called for an investigation into Egypt’s mental hospitals and the more than monthlong gap between the date on Mr. Hadhoud’s death certificate and its official acknowledgment.

“There are too many question marks,” he said.

Mr. Hadhoud’s case prompted comparisons with that of Mr. Regeni, who disappeared while conducting research on trade unions in Egypt and whose body was found, riddled with marks of torture.

“This is happening over and over again in Egypt,” said Ayman Nour, a prominent opposition leader who is living in exile and was Mr. Hadhoud’s friend. “Anyone in Egypt is vulnerable to such practices.”

Mr. Hadhoud, a researcher who grew up in a poor neighborhood of Cairo and studied at the American University in Cairo on a scholarship, had been working on several politically delicate topics in the year before his death, his brother said. They included what he described as bribery by members of Parliament and how the military had come to dominate Egypt’s economy, suppressing private-sector competition and garnering revenues for itself at the expense of the country’s budget.

The Egyptian authorities frequently detain people for speaking out on social media or for conducting politically charged research.

“He believed someone should break the barrier of silence,” Omar Hadhoud said, adding that friends and family had repeatedly warned his brother that his research was dangerous.

“There were no red lines to Ayman. And he paid for this with his life.”

Mr. Hadhoud’s family first noticed him missing on Feb. 6, Omar Hadhoud said, when he failed to come home.

In statements on April 10 and April 12, the authorities claimed that Ayman Hadhoud had been caught trying to break into an apartment in Zamalek, an upscale Cairo neighborhood, the night he went missing. But he was never charged with a crime.

An April 12 statement by prosecutors asserted that he had schizophrenia, showing “poor concentration and attention, persecutory delusions, delusions of grandeur” and “raving incomprehensibly.”

But Mr. Hadhoud’s brother and acquaintances said he had never been mentally ill.

On Feb. 8, two days after he disappeared, the family learned where he had been taken when Egypt’s state security agency informed them that he was in their custody and summoned another brother for questioning about Mr. Hadhoud’s activities, work and family, Omar Hadhoud said.

But by then, according to the prosecutors’ April 12 statement, officers had already moved Mr. Hadhoud to the Abbasiya Mental Health Hospital in Cairo. Though the family asked repeatedly for his whereabouts and visited several government offices in person, they were not told that he had been sent to the hospital, Omar Hadhoud said.

They eventually heard through friends with contacts in Egypt’s health care system that he was at Abbasiya. When family members went repeatedly to the hospital, however, hospital staff either denied that Mr. Hadhoud was there or said that they would need written permission from prosecutors to visit, his brother said.

Not until April 9 did the authorities officially acknowledge that Mr. Hadhoud was hospitalized, when a police officer told the family to come collect his body. But his death certificate, which his brother provided, said that he had died more than a month before, on March 5.

The authorities have offered no explanation for the discrepancy.

“Without an independent, impartial investigation, Ayman’s family will never know the truth about his disappearance or his death,” said John Hursh, a program director for Democracy for the Arab World Now, a U.S.-based human rights group, which obtained the same photographs independently.

When Omar Hadhoud arrived at the hospital on April 10, he said he was at first told he could take his brother’s body for burial the same day. But then he was told that the authorities had suddenly ordered an autopsy for a few days later.

The photographs of Mr. Hadhoud’s body were taken after the autopsy. But Omar Hadhoud and another person who saw the body before the autopsy said that they saw the injuries and that they were not caused by the autopsy.

Four forensic experts who reviewed the photographs, which were taken surreptitiously, cautioned that they were not high-resolution and showed only part of Mr. Hadhoud’s body. Two said they could not draw definitive conclusions about how he was injured.

But most of them agreed that the photographs showed injuries to his upper body that could have been caused by beatings and burnings.

Dr. Karen Kelly, a medical examiner and associate professor of pathology at East Carolina University, said the photographs appeared to show that before he died, Mr. Hadhoud had received multiple small burns to his face, possibly from cigarettes, and might have received a blow to his face as well.

“Something happened to him prior to his death — possibly, probably torture,” she said. “I am concerned that it was torture.”

She also said that what appeared to be a relatively small incision in Mr. Hadhoud’s chest in the post-autopsy photographs indicated that only a partial, incomplete autopsy had been conducted, one that would not have detected evidence of beating on his back or other internal injuries.

Members of his family, as well as an independent expert, were barred from observing the autopsy, Omar Hadhoud said.

So far, the authorities have refused their requests to turn over the autopsy report.

Vivian Yee reported from Cairo, and David D. Kirkpatrick from Washington.

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Valeurs Actuelles

Corrèze : un fidèle “rigoriste” et fiché S condamné pour avoir menacé l’imam d’Ussel

Un homme de 38 ans, fiché S, a été condamné, jeudi 28 avril, par le tribunal correctionnel de Tulle pour menaces de mort à l’encontre de l’imam de la mosquée d’Ussel (Corrèze), rapporte France 3 Régions. Le procureur de la République a considéré que les faits s’inscrivaient dans un mode opératoire habituel des salafistes. Les faits se sont produits le 12 avril, lors d’une réunion de l’association Salem, gestionnaire de la mosquée, et dont faisait partie l’homme en question. Une dispute a éclaté entre lui et l’imam sur la question de l’appel à la prière. « Je vais m’occuper de toi », a alors lancé le mis en cause.

Signalé à la préfecture par d’autres fidèles

L’individu était connu au sein de la communauté pour sa vision « rigoriste » de l’islam, notamment concernant la place des femmes, relate France 3 Régions. Son comportement avait même été dénoncé dans une pétition adressée par des membres de l’association cultuelle à la préfecture. Les services de l’Etat avaient également connaissance de son profil. Le trentenaire a en effet été fiché S en raison de voyages suspects au Niger, au Pakistan et au Soudan.

Voyant dans le fait de pousser à bout un imam afin de prendre le contrôle de la mosquée une manœuvre typique du salafisme, le procureur a requis une peine de trois ans de prison avec mandat de dépôt. Le tribunal s’est montré nettement plus clément et a condamné l’homme à six mois de prison avec sursis, interdiction de porter une arme et de fréquenter la mosquée, ainsi qu’à un contrôle judiciaire de deux ans.

Corrèze : les dernières actualités

Corrèze : la délinquance augmente, les cambriolages en hausse dans les habitations

Brive : la direction de l’hôpital embauche de faux patients pour tester son personnel

Brive-la-Gaillarde : Valérie Pécresse tente de rassembler une droite divisée

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

1er MAI Des revendications sociales et écologiques

Cyprien Boganda

Ce dimanche 1er Mai, CGT, Unsa, Solidaires, FSU et organisations de jeunesse (Unef, VL, MNL, Fidl) appellent les salariés à défiler sur des mots d’ordre à la fois sociaux, écologiques et politiques. Ils réclament une « rupture profonde en matière salariale et pour les pensions », dans un contexte d’inflation ; l’arrêt de la casse des services publics ; la défense d’un modèle social miné notamment par la réforme de l’assurance-chômage et une vraie transition écologique. Le 1er Mai sera également placé sous le signe de la solidarité internationale face à la guerre en Ukraine et celui de la lutte contre l’extrême droite. À Paris, la manifestation démarrera à 14 heures, de République pour se rendre à Nation. Dans le reste du pays, 150 points de rassemblement sont prévus.

1er mai
France24 - Monde

"Charnier" de Gossi : l'armée française dément les accusations de la junte malienne

Publié le : 28/04/2022 - 20:59

FRANCE 24 Suivre Raphaël KAHANE Suivre

L'armée française a rejeté, jeudi, les accusations de violation de l'espace aérien et d'espionnage formulées à son encontre par Bamako après la diffusion d'images de drone visant à démontrer, selon elle, une mise en scène de crime de guerre afin de salir son image. 

L'armée française rejette en bloc les allégations de la junte. Le Mali avait accusé, mardi, l'armée d'avoir violé l'espace aérien et espionné après la diffusion d'images de drones près de la base de Gossi.

"Quand on nous accuse de violation de l'espace aérien et de survol illégal de la zone de Gossi, le 19, le 20 et le 22 avril, on était dans notre bon droit puisque Gossi n'était pas dans la zone d'interdiction temporaire (ZIT)" de survol, a déclaré le porte-parole de l'état-major des armées, le colonel Pascal Ianni, lors d'un point de presse jeudi 28 avril.

Selon lui, toute une zone, incluant Gossi, avait été initialement interdite de survol le 13 janvier car les mercenaires du groupe privé russe Wagner y opéraient au côté des forces armées maliennes (FAMa).

Après l'attaque de Mondoro (centre) au cours de laquelle les FAMa ont perdu plusieurs dizaines d'hommes le 4 mars, la zone a été réduite "de manière à ce qu'on puisse conduire des missions de réassurance au profit des forces armées maliennes", a-t-il ajouté. 

"L'état-major malien estime, sans doute alors à raison, qu'il risque d'avoir besoin d'un appui de la France", a souligné le colonel Ianni.

Le 21 avril, deux jours après avoir restitué aux FAMa sa base de Gossi, l'armée française a publié une vidéo de ce qu'elle affirme être des mercenaires russes en train d'enterrer des corps près de cette base afin d'accuser la France de crimes de guerre au Mali.

Ces images, prises par un drone, montrent des soldats s'affairer autour de cadavres qu'ils recouvrent de sable. Dans une autre séquence, on voit deux de ces militaires filmer les corps à moitié ensevelis.

La junte militaire au pouvoir à Bamako a accusé, mardi, l'armée française de violation de l'espace aérien, d'"espionnage" et de "subversion" après la diffusion de ces vidéos.

Présentant une lettre de l'état-major de l'armée de l'air malienne, le colonel Ianni a relevé que la zone d'interdiction temporaire de survol était de nouveau étendue à Gossi depuis le 27 avril.

En vertu de l'accord de stationnement des forces françaises au Mali conclu en mars 2013, celles-ci "disposent d'une totale liberté de circulation et d'action dans le cadre de la lutte contre les groupes armés terroristes", a ajouté le colonel Ianni. 

"Jusqu'à preuve du contraire, nous sommes encore au Mali contre les groupes armés terroristes", a-t-il martelé.

Les relations sont très tendues entre les deux pays depuis l'annonce de la réduction de la présence militaire française au Mali dans la foulée d'un double coup d'État à Bamako, avec en toile de fond l'arrivée des hommes de Wagner sur le terrain. 

Les autorités maliennes assurent ne pas recourir à des mercenaires et parlent de coopération d'État à État avec la Russie.

"Nous avons évité une attaque informationnelle majeure. Cette attaque a été déjouée de peu. Si nous n'avions pas réussi à capter ces images, on aurait accusé les forces françaises de crimes de guerre", a insisté le colonel en balayant les accusations d'espionnage.

"Que personne ne se trompe, nous continuerons à nous battre" contre la désinformation, a-t-il ajouté.

Il a relevé au passage des "contradictions" et "incohérences" des autorités militaires maliennes, qui ont fait référence, selon lui, à un tweet diffusé dès le 20 avril au soir pour incriminer l'armée française mais ont "dit que le charnier a été découvert le 21". 

Avec AFP

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La junte malienne accuse l'armée française d'"espionnage" et de "subversion"

Mali : un groupe jihadiste annonce avoir capturé un mercenaire russe du groupe Wagner

Au Mali, plusieurs soldats tués dans trois attaques revendiquées par Al-Qaïda

BBC

SANS TITRE

#bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)

So, taking inspiration from those Charlie Adam comments on his dive earlier, we have a question for you.

What are the worst, or funniest, examples of gamesmanship you've ever seen?

It could be a dive, asking the referee to book an opponent, anything really. Get in touch in the usual ways.

Manchester United interim boss Ralf Rangnick will take over the Austrian national team at the end of the season, he has said in a statement.

“I will take over as national team manager of Austria at the end of the season but will continue my consultancy with Manchester United," said the German coach.

“I’m really looking forward to playing my part in helping United become a real force again.”

After Thursday's 1-1 draw at home to Chelsea, we'll have more from Manchester United's interim boss Ralf Rangnick from 13:30 BST.

But first we're going to get the latest from West Ham at 12:00, followed by Arsenal, Crystal Palace, Aston Villa, Manchester City, Everton Watford, Tottenham and Leicester.

Plenty for you to while away your lunch break.

West Ham v Arsenal (Sun, 16:30 BST)

Simon Stone

BBC Sport

After being at the London Stadium last night I am back at West Ham this lunchtime to hear from David Moyes.

Obviously the second leg of the Europa League semi-final with Eintracht Frankfurt is a major factor in Moyes' thoughts but Sunday's London derby with Arsenal is also a big deal.

West Ham have never qualified for Europe in successive seasons through their league position.

Victory over the Gunners would take them up to sixth.

Some England news now, as it's been announced that their 2022 Nations League ties and 2024 European Championship qualifiers will be shown live on Channel 4 as part of a new 20-match broadcast deal.

The agreement means England's Nations League fixtures will be shown on free-to-air television for the first time.

The games had previously been broadcast on Sky Sports.

Gareth Southgate's team will face Germany, Hungry and Italy in the group stage of the Nations League, which runs from June to September.

Their European qualifying schedule is due to be confirmed in October.

BBC Breakfast

On the impact that Manchester United fans protesting has on the players, ex-England defender Rio Ferdinand: "From a players' point of view you’re there to play, not get involved in politics and behind the scenes. You see it, but you can’t have any impact. You just want to do your best and get the three points.

"As a player, if you said to me 'did you hear the players singing', I don’t hear specifics. You know if they're disgruntled but you have to drown it out as a professional and hope people paid to get it sorted do that."

BBC Breakfast

When asked what's gone wrong at Manchester United this season, their former defender Rio Ferdinand replied: "Everything you can imagine. I think Cristiano [Ronaldo] has been talked about as a problem, but I think without him they’d be languishing in 10th-15th place or so. He and De Gea are the only two players to come out of this season with any kind of positivity.

"Obviously Ole [Gunnar Solskjaer] was sacked mid-season and then an interim boss comes in and it just hasn't gone to plan. The results have got worse and the win percentage has gone down so there's a lot to do at the club still.

"But the new chief executive Richard Arnold has come in and I know behind the scenes he's doing all he can to try to get things in place to build the foundations so that the club can start moving forwards with some kind of comeback to see them in the area where we're used to seeing them, and back challenging for titles."

BBC Breakfast

Former Manchester United defender Rio Ferdinand was on BBC Breakfast earlier and even mentioned Liverpool boss Jurgen Klopp, after being asked if Erik ten Hag coming in as United's new manager will turn things around at Old Trafford.

"Personally, I don’t think a manager will be the answer," he said. "It's going to have to be a collective fight and bringing all of the components and players together around the management and recruitment. Recruitment especially, that's going to need sorting out, but the culture at the football club has to be improved and changed."

On whether Klopp being successful at Liverpool is just down to him: "Behind him there are people doing fabulous work and that's facilitated [the success]. Klopp is front and centre but without the support of the whole system [it wouldn't happen]."

Newcastle v Liverpool (Sat, 12:30 BST)

Liverpool

Klopp says Roberto Firmino is out of the game at St James' Park on Saturday, while there are concerns over the fitness of Kostas Tsimikas and Curtis Jones.

Newcastle v Liverpool (Sat, 12:30 BST)

Liverpool

Klopp on his relationship with his backroom staff: "It's a really nice relationship with all the boys we have here. They are all buzzing about what we're doing & it's a big joy to work with these people... All these guys are just starting their careers but are incredibly good.

"We feel like we are in the middle of something, not the end of something. When you are in the middle, you want to reach the end and hopefully it will be a sunny place."

Newcastle v Liverpool (Sat, 12:30 BST)

Liverpool

Klopp on Newcastle: "They are on an incredible run. Eddie [Howe] has played a massive part. They signed one of our analysts [Mark Leyland] which for sure a big part. Mark, if you see this....we play completely different now!"

Newcastle v Liverpool (Sat, 12:30 BST)

Liverpool

Klopp on the quadruple: "This is no threat, but this is only the start. We really go for it now.

"We can't wait 10 years to make memories. We have to do it now. We have to enjoy the journey. We don't know if we will win anything. But at the moment, we try to squeeze everything out of this season that is possible."

"We had Covid and then 'the other guy' put us in trouble. So we have to cherish these moments."

Newcastle v Liverpool (Sat, 12:30 BST)

Liverpool

Klopp is happy at Liverpool: "For me, at this moment in time, this is the place to be. This club offers a lot, we are building a stand again and it's a sign we never want to stop developing."

Newcastle v Liverpool (Sat, 12:30 BST)

Liverpool

Klopp on whether his new contract could persuade the likes of Mohamed Salah and Sadio Mane to commit: "I think that's a question for the boys. My relationship with both players is great. If it's a positive sign for the boys then great, but I don't think this will be a decisive factor. But the players who want to be here now know what they can expect."

Newcastle v Liverpool (Sat, 12:30 BST)

Liverpool

Klopp on his new deal: "The main reason is for signing - it was actually I thought it would be like this when I signed the last one. I didn't really think about it [leaving after 2024] after that, but the plan changed.

"We want to try and make this club successful for as long as possible, if not forever. That doesn't mean I will be here forever of course!

"It is done early... and it's good for transfer windows. We cannot guarantee success but we can guarantee stability which in difficult times is a big thing to guarantee."

Phil McNulty

BBC Sport chief football writer

Liverpool are almost on a good news overload as they chase immortality and a historic quadruple but the announcement that manager Jurgen Klopp has extended his Anfield contract may just be the best yet.

Klopp's Liverpool are on course to reach their third Champions League final under his leadership after a controlled 2-0 win against Villarreal in the first leg of their last four-tie, and have already won the Carabao Cup this season.

Add to this, they will play Chelsea in the FA Cup final at Wembley in May and stand only one point behind leaders and reigning champions Manchester City in pursuit of their second Premier League title under the charismatic German.

It is not stretching reality to suggest none of this would have been possible without Klopp's transformative impact since he succeeded sacked Brendan Rodgers in October 2015.

Full story.

Liverpool manager Jurgen Klopp has agreed a two-year contract extension committing him to the club until 2026.

Klopp, 54, joined the Reds in 2015, but suggested in March he would follow through with a plan to take a break from the game when his deal ended in 2024.

But the club have signed Klopp and his staff to longer deals at a time where the team are chasing a quadruple.

He said he was "delighted, humbled, blessed, privileged and excited".

We'll be hearing from Klopp himself in a little while...

Charlie Adam

Former Rangers midfielder on BBC Radio 5 Live

"Wherever I go, people ask about it. My daughter was in school the other day and even kids in her class asked 'what happened to your Dad falling over?'

"I'm getting a bit of stick. Some people see the funny side of it.

"But it's not something that should be in the game and I hold my hands up, it wasn't right. Hopefully we can move on from it and try to get a good result at the weekend."

What do you think? Thumbs up if you're happy to accept it as just a bit of fun, thumbs down if not.

Charlie Adam also spoke about this dive at the weekend while playing for Dundee, who are bottom of the Scottish Premiership.

If you've not seen it, then feast your eyes upon this...

RB Leipzig 0-1 Rangers

Charlie Adam

Former Rangers midfielder on BBC Radio 5 Live Breakfast

"Rangers have got a home game now and they've given themselves an opportunity. They know they've got to score two goals to win the game but they've been there before, plenty of times over this European campaign.

"There's no away goals [rule] so they don't have to worry about that. They can go and attack Leipzig, and get the energy from the crowd early. I think Rangers will edge it on penalties."

New York Times - World

Nayib Bukele reprime las libertades civiles en El Salvador y conserva su popularidad

Una gran parte de los salvadoreños está dispuesta a tolerar a un líder de tendencias autoritarias a cambio de la solución a su preocupación más acuciante: la violencia de las pandillas.

Soldados salvadoreños registrando a hombres en busca de tatuajes de pandillas este mes en Tonacatepeque.Credit...

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Por Natalie Kitroeff

Photographs by Daniele Volpe

Natalie Kitroeff, reportera del Times en la corresponsalía de México, y el fotógrafo Daniele Volpe viajaron a El Salvador para cubrir las medidas emprendidas por el gobierno contra las pandillas.

TONACATEPEQUE, El Salvador — Han pasado cuatro semanas desde que el zapatero desapareció de su ciudad natal, arrastrado y esposado por la policía salvadoreña.

La familia del hombre, Heber Peña, de 29 años, ha reunido recibos del negocio y firmas de los clientes para demostrar que gana su dinero honestamente. Temen que ahora esté atrapado en una prisión superpoblada, acusado de pertenecer a una pandilla.

Aun así, la familia del zapatero percibe de todos modos los beneficios de la campaña policial que condujo a su detención, y admira al líder que está detrás de ella.

“Aparte de esto”, dijo Caleb Peña, hermano de Heber, “todo lo que ha hecho el presidente es magnífico”.

Heber Peña es uno de los más de 18.000 salvadoreños encarcelados en las últimas semanas, después de que un repunte de los asesinatos en marzo llevó al gobierno a declarar un régimen de excepción, suspendiendo derechos civiles clave garantizados por la Constitución y permitiendo que niños de hasta 12 años sean juzgados como adultos por pertenecer a una pandilla.

Los grupos de derechos humanos han denunciado estas acciones como violaciones a las libertades fundamentales. El secretario de Estado de EE. UU., Antony Blinken, instó al gobierno salvadoreño a “mantener el debido proceso y proteger las libertades civiles”.

Pero la mayoría de los salvadoreños no se quejan. El país se ha cansado de una violencia interminable, de las pandillas que los aterrorizan, de la ausencia de Estado de derecho que ha inspirado a tantos a viajar más de 1600 kilómetros hasta la frontera de Estados Unidos.

Gran parte de los salvadoreños simplemente están aliviados de que su líder aplique mano dura, incluso si también socava la frágil democracia que su país ha luchado por construir en las últimas tres décadas.

El final de una brutal guerra civil en 1992 dio paso a una nueva fuerza anárquica en El Salvador, el país más pequeño de Centroamérica: las pandillas que se instalaron después de que Estados Unidos deportó a miles de salvadoreños al país, muchos de los cuales habían formado redes criminales en Los Ángeles.

Las pandillas impulsaron un ciclo de derramamiento de sangre que profundizó la frustración de la gente con un sistema político incapaz de garantizar una paz duradera. Ahora, gran parte de la población ha depositado su confianza en un joven líder de tendencia autoritaria que, al menos temporalmente, ha dado a la gente la estabilidad que tanto deseaba.

Nayib Bukele, el presidente salvadoreño de 40 años, se ha convertido en uno de los líderes más populares del mundo. Sus partidarios dicen que eso se debe en gran medida al rápido descenso de la violencia de las pandillas desde que asumió el cargo en 2019, así como a su gestión de la pandemia, durante la cual mantuvo a muchos a flote con la entrega de alimentos.

Analistas y funcionarios de Estados Unidos creen que la violencia solo ha disminuido debido a una tregua secreta entre las pandillas y el gobierno, algo que Bukele niega.

Y los críticos se han ido alarmando ante los esfuerzos sistemáticos del presidente para trastocar las frágiles instituciones del país y consolidar cada vez más el poder que está en sus manos.

Su partido destituyó sumariamente a cinco jueces de la Corte Suprema de Justicia y a un fiscal general que estaba investigando al gobierno, mientras atacaba implacablemente a los medios de comunicación y a los grupos de defensa.

Sin embargo, la mayoría de los salvadoreños no parecen percibir que están siendo reprimidos, o simplemente no les importa. La satisfacción con la democracia en El Salvador está en su nivel más alto en más de una década, según una encuesta realizada en agosto por la Universidad de Vanderbilt. Y una encuesta de CID-Gallup publicada la semana pasada mostró que el 91 por ciento de los encuestados aprobaba las medidas de seguridad del gobierno.

“Para mucha gente en El Salvador, la democracia es básicamente la capacidad del sistema político para atender su situación”, dijo José Miguel Cruz, experto en El Salvador de la Universidad Internacional de Florida. “Según ese criterio, ven esto como la mejor opción que tienen”.

El miedo a las detenciones arbitrarias se ha extendido por todo el país, según las entrevistas realizadas a decenas de residentes y agentes de policía en ciudades que ahora controlan las fuerzas de seguridad. Pero muchos siguen convencidos de que es perfectamente legítimo que el gobierno tome medidas extremas para aplastar a las pandillas que los atormentan.

De hecho, mucho antes de que Bukele declarara el estado de emergencia, las libertades básicas ya estaban fuertemente limitadas en gran parte del país. La única diferencia es que antes no era el gobierno el que mandaba. Eran las pandillas.

En muchos de los pueblos más pobres de El Salvador, las pandillas son la máxima autoridad. Solo ellas deciden quién puede entrar y a qué hora, qué emprendedores pueden abrir un negocio y cuánto deben pagar, quién vive y por cuánto tiempo.

“En estas comunidades, la gente ya ha estado bajo un régimen de excepción”, dijo Edwin Segura, jefe de una unidad de investigación de La Prensa Gráfica, un destacado periódico salvadoreño. “La gente dice: ‘bueno, si voy a cambiar, voy a pasar de las manos autoritarias y homicidas de la pandilla a las manos autoritarias del Estado, pues lo tomo’”.

Peña creció y vivió en una urbanización al norte de San Salvador, la capital, llamada Distrito Italia, que obtuvo su nombre luego de que Italia donó los fondos para construir la comunidad para las personas desplazadas tras un gran terremoto en 1986. Se ha convertido en un bastión de la Mara Salvatrucha, o MS-13, que, hasta que se declaró el régimen de excepción, dominaba todos los aspectos de la vida cotidiana en el distrito.

Residentes y agentes de policía, en activo y retirados, afirman que la pandilla cobraba impuestos a muchos negocios locales y a cualquiera que viniera de fuera a entregar productos. Los postes, o vigías de la pandilla, informaban de quién entraba en la urbanización y avisaban a los altos mandos cuando se acercaban extraños o la policía.

Las pandillas incluso intervenían para resolver las disputas entre cónyuges o vecinos, imponiendo su propio estilo de ley y orden.

“Si te peleas con tu vecino, acudes a la gente que se encarga de estos lugares, no a la policía”, dijo un hombre llamado Rogelio, cuyo nombre no se revela para protegerlo de posibles represalias.

Una vez, dijo, un grupo de pandilleros le dio una paliza hasta dejarlo ensangrentado porque pronunció una palabra que no les gustó. Hace unos años, mientras Rogelio observaba, mataron a tiros a su mejor amigo, porque el hombre les parecía “demasiado tranquilo”.

“Si yo fuera el gobierno, si tuviera el poder, los haría desaparecer”, dijo Rogelio, refiriéndose a los pandilleros. “No merecen vivir”.

El Departamento del Tesoro estadounidense impuso sanciones a funcionarios de alto rango del gobierno de Bukele el año pasado por dar a los líderes de las pandillas “incentivos financieros” y privilegios penitenciarios a cambio de menos asesinatos.

Pero cualquier acuerdo pareció haberse venido abajo a finales de marzo, cuando un fin de semana repleto de asesinatos resquebrajó la fachada de tranquilidad y ahora Bukele parece estar enfrentándose a las pandillas de forma directa.

Desde que la Asamblea Legislativa de El Salvador aprobó por primera vez el decreto de régimen de excepción, los soldados se han apostado en la entrada del Distrito Italia, inspeccionando cada vehículo que pasa y revisando los cuerpos de los visitantes en busca de tatuajes que puedan indicar vínculos con las pandillas.

Muchos residentes dicen sentirse más seguros ahora, incluido Rogelio, quien dijo que los que critican el trato de Bukele a los miembros de las pandillas no tienen idea de lo que es ser subyugado por ellas todos los días.

“Solo hablan”, dijo de los detractores del presidente, “nosotros estamos aquí viviendo esto”.

Bukele se ha empeñado en difundir su mano dura en las redes sociales, jactándose de negar a los presos la luz del sol y de racionar su comida. En Twitter, ha publicado videos de guardias de prisión que empujan a hombres tatuados al suelo y de reclusos a los que se les sirven porciones diminutas de comida.

Estas muestras públicas de crueldad parecen diseñadas para ganar puntos políticos. Una encuesta de 2017 reveló que más de un tercio de los salvadoreños aprobaba el uso de la tortura y las ejecuciones extrajudiciales en la lucha contra las pandillas.

“Tiene que ser una imagen catártica”, dijo Segura, “ver a los pandilleros tirados en el suelo después de haberlos visto envalentonados, humillando y aterrorizando a otros”.

El propio Bukele admite que el gobierno ha metido en prisión a transeúntes, pero sostiene que representan un porcentaje ínfimo de las detenciones. Marvin Reyes, quien lidera un sindicato policial, dice que los agentes han recibido instrucciones de sus superiores para cumplir “una cuota diaria de detenciones”. Un portavoz del gabinete de Seguridad del presidente no quiso responder a la afirmación.

Muchos pandilleros han pasado a la clandestinidad —han huido a las montañas o se han escondido en casas de seguridad—, por lo que la policía ha cumplido con la demanda de detenciones masivas llevándose a cualquiera que parezca sospechoso, según Reyes.

“Recibieron una orden y no quieren problemas con su jefe”, dijo Reyes.

Como casi todo el mundo en el Distrito Italia, la familia de Peña, el zapatero, sueña con una vida más tranquila.

Pero ellos y muchos otros vecinos insisten en que el joven no tiene nada que ver con las pandillas. Cuando la policía derribó su puerta de lámina en marzo, Heber Peña estaba atareado en la confección de un par de zapatos negros.

“Estaba trabajando justo aquí”, dijo su padre, Víctor Manuel Peña, mientras señalaba un montón de sandalias sin terminar fuera de la casa de dos habitaciones que comparte con Heber. “¿Qué pandillero vive en una casa con paredes hechas de lámina?”.

Cuando su esposa murió de cáncer hace unos años, Víctor Manuel, de 70 años, asumió la responsabilidad de cocinar para la familia. Ahora tiene pesadillas en las que ve a su hijo hambriento en prisión.

Votó por Bukele, como el resto de la familia. “Vimos que era un hombre que sí se interesaba por la mejora de la nación”, dijo. “Pero nunca imaginamos que iba a tener errores así”.

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Valeurs Actuelles

Accusée de promouvoir un islam radical, la mosquée d’Allonnes ne devrait pas rouvrir à court terme

La mosquée d’Allonnes (Sarthe) devrait rester fermée pour le moment, bien qu’une nouvelle association se soit créée pour en prendre la gestion, indique le journal Ouest-France. Le 27 octobre 2021, cette mosquée, accusée de promouvoir un islam radical, était fermée pour 6 mois. Elle devait ainsi ouvrir de nouveau ses portes mercredi 27 avril 2022, alors qu’une enquête judiciaire est toujours en cours. Mais des questions administratives – notamment une contractualisation avec la mairie – retardent l’ouverture.

Une nouvelle association

Mardi 26 avril, Ouest-France annonçait que des candidats s’étaient manifestés pour reprendre la gestion de la mosquée d’Allonnes, située dans l’espace associatif interculturel Yvon-Luby. Une nouvelle association intitulée « L’Association allonnaise pour le Vivre ensemble (AAVE) » s’est déclarée en préfecture le 31 mars dernier et souhaite gérer le lieu de culte.

Les deux associations en charge de sa gestion avaient été dissoutes par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, le 5 janvier dernier. L’AAVE est donc attendu au tournant. « Il faut qu’on retrouve une association qui souhaite reprendre une activité cultuelle qui ne laisserait pas de doute quant à la volonté des porteurs du projet », indique Agathe Cury, directrice de cabinet du préfet de la Sarthe Emmanuel Aubry. « Il est important que les musulmans pratiquants aient un lieu de prière, on doit s’assurer qu’ils puissent pratiquer leur culte au mieux, pas trop loin de chez eux, dans de bonnes conditions », ajoute-t-elle.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Afghanistan : le groupe EI revendique deux attentats meurtriers à Mazar-i-Sharif

Publié le : 29/04/2022 - 02:54

FRANCE 24 Suivre

Deux minibus transportant des fidèles chiites ont été visés par des attentats à la bombe, jeudi à Mazar-i-Sharif, dans le nord de l'Afghanistan. Le groupe État islamique a revendiqué ces attaques qui ont fait au moins neuf morts.

Le groupe État islamique (EI) a revendiqué les deux attentats à la bombe contre deux minibus qui ont fait au moins neuf morts, jeudi 28 avril, à Mazar-i-Sharif, une semaine après un attentat meurtrier contre une mosquée chiite de cette ville du nord de l'Afghanistan.

"Les cibles semblent être des passagers chiites", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police provinciale de Balkh, Asif Waziri, ajoutant que 13 personnes avaient été blessées dans les explosions.

Les deux explosions se sont produites à quelques minutes d'intervalle dans des quartiers différents de la ville, alors que les travailleurs rentraient chez eux pour rompre le jeûne du ramadan, a déclaré Asif Waziri. "Les ennemis de l'Afghanistan créent des tensions et des divisions au sein de notre peuple", a-t-il ajouté.

Des images diffusées sur les réseaux sociaux montraient l'un des minibus en flammes, tandis que des talibans dégageaient des victimes de l'autre véhicule pour les transporter vers des hôpitaux.

Ces explosions sont survenues une semaine après un attentat à la bombe dans une mosquée chiite de Mazar-i-Sharif, qui a tué au moins 12 fidèles et en a blessé 58.

Arrestations

Depuis que les talibans ont pris le contrôle de l'Afghanistan en août après y avoir renversé les autorités soutenues par les États-Unis, le nombre d'attentats à la bombe a diminué mais les jihadistes et l'EI ont poursuivi leurs attaques contre des cibles qu'ils jugent hérétiques.

Les Afghans chiites, issus pour la plupart de la communauté hazara qui constitue entre 10 et 20 % des 38 millions d'habitants de l'Afghanistan, sont depuis longtemps la cible de l'EI.

Le porte-parole du gouvernement afghan, Zabihullah Mujahid, a déclaré jeudi à l'AFP que plusieurs arrestations avaient été réalisées en lien avec les récentes attaques. "Ces attaques visaient des endroits qui n'étaient pas suffisamment sécurisés, comme des mosquées et une école, mais maintenant nous avons renforcé la sécurité dans de tels endroits", a-t-il ajouté.

Avec AFP

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Afghanistan : le groupe État islamique revendique l'attaque mortelle contre une mosquée chiite

En Afghanistan, une nouvelle attaque dans une mosquée fait plusieurs dizaines de morts

REPORTAGE

En Afghanistan, les entreprises s'effondrent depuis l'arrivée au pouvoir des Taliban

Valeurs Actuelles

L’université de Tours accusée d’avoir fermé les yeux après des accusations de viol

Un étudiant est accusé de viol ou d’agression sexuelle par cinq personnes. Les présidents d’université successifs n’ont cependant pris aucune mesure contre lui. Une enquête a été ouverte concernant la gestion de cette affaire.

Une inspection générale visant l’université de Tours a été diligentée par les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur, rapporte France Bleu, vendredi 29 avril. La décision fait suite à des opérations de collage dénonçant des viols et agressions sexuelles ainsi que la complaisance de la hiérarchie avec l’individu mis en cause par cinq jeunes femmes. L’étudiant en médecine en question est accusé d’avoir abusé d’elles, notamment durant des soirées lorsqu’elles étaient inconscientes. Les agressions évoquées auraient eu lieu entre 2013 et 2020.

Fils de médecins réputés

En septembre 2020, une victime présumée avait porté plainte et prévenu la commission d’écoute de la faculté de médecine de Tours. La cellule affirme avoir alerté la responsable administrative et a lancé une procédure interne, précise France Bleu. Cependant, le président de l’université, Philippe Vendrix, a choisi d’attendre. Son successeur, Arnaud Giacometti, arrivé en novembre 2020, assure n’avoir eu connaissance de l’affaire qu’après l’opération de collage.

Le doyen de la faculté a agi de son côté en organisant des rencontres avec des représentants de la faculté et de l’hôpital où l’étudiant était en stage, les victimes, le mis en cause et ses parents. Une procédure officieuse et « délicate », selon les termes du doyen rapportés par France Bleu. Car le jeune homme est le fils d’un couple de médecins réputés de la région. Mis en examen et placé sous contrôle judiciaire, l’étudiant s’est vu interdire de séjourner en Indre-et-Loire. Mais faute de sanction disciplinaire inscrite à son dossier, il a pu poursuivre ses études à l’université de Limoges. Il a ensuite été affecté à un stage en gynécologie. « C’est comme si l’on autorisait un individu soupçonné d’actes pédophiles à travailler dans une garderie », s’est indigné l’avocat des plaignantes.

Tours : les dernières actualités

Présidentielle: le maire de Tours fait les yeux doux à l’ultra-gauche

À Tours, une mosquée qui n’avance pas

Près de Tours, la future école catholique qui déplait aux militants troskistes

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

West Ham look into alleged attack on German commentators

Last updated on 3 hours ago3 hours ago.From the section West Ham

West Ham are investigating after German commentators were allegedly attacked by a Hammers fan during the 2-1 defeat by Eintracht Frankfurt.

German newspaper Bild reportedexternal-link the commentators had their headsets ripped off and thrown on the floor at London Stadium on Thursday.

The incident happened after West Ham's Michail Antonio equalised in the first leg of the Europa League semi-final.

West Ham said they "will be working to identify the offender".

The broadcasters, working for German station ARD, were commentating from the back row of the media section, which had supporters directly behind it.

"In line with our zero-tolerance approach, anyone identified will have their details passed to the police," said a West Ham spokesperson.

"They will be given an indefinite ban and be unable to enter London Stadium and travel with the club. There is no place for this kind of behaviour."

L'Humanité

« Il existe tout un réservoir de colères et de potentialités d’action »

Entretien

Le sociologue Karel Yon décrypte la situation paradoxale entre une combativité grandissante et l’incapacité des confédérations à mobiliser massivement, tout en imaginant un horizon nouveau pour le syndicalisme.

Clotilde Mathieu

Les manifestations du 1er Mai s’annoncent-elles comme le début d’un troisième tour social ?

C’est sans doute le souhait des organisations syndicales face à l’agenda néolibéral du président de la République. Il est possible qu’un 1er Mai massif s’organise pour marquer le coup contre l’extrême droite, dans la perspective des élections législatives. En revanche, je reste dubitatif sur la possibilité qu’une manifestation, même massive, débouche sur un troisième tour social. Les organisations syndicales sortent de cinq années de luttes défensives durant lesquelles elles ont essuyé un certain nombre de défaites. La seule victoire est celle de 2020 contre la réforme des retraites, mais elle est liée au contexte exceptionnel de la pandémie. Les syndicats ont été déstabilisés par la crise sanitaire, après avoir été fragilisés par les ordonnances Macron, qui ont réduit leurs moyens d’action, avec la perte d’un tiers de leurs mandats de représentation dans les entreprises. Par ailleurs, plusieurs congrès syndicaux s’ouvrent avec FO, la CFDT avant l’été, puis la CGT l’an prochain avec des divisions très fortes en interne. À cela s’ajoutent les élections professionnelles dans la fonction publique à la fin de l’année, qui vont exacerber la concurrence entre les syndicats.

Laurent Berger a demandé, dans une tribune, la convocation d’un « grand rendez-vous social » pour « coconstruire des décisions » avec Emmanuel Macron. La division syndicale pèse aussi sur la capacité à mobiliser…

La CFDT est la dernière sentinelle sociale-démocrate qui prône le dialogue social. Si une tribune similaire a été publiée en 2017, il existe cependant une vraie différence. Cette fois, Laurent Berger met en garde très clairement le président de la République, en affirmant que, s’il n’écoute pas les organisations syndicales, d’autres moyens d’action seront nécessaires. L’autre signal qui vient relativiser cette coupure entre deux grandes stratégies syndicales, c’est la signature de l’appel du 1er Mai par l’Unsa.

La situation est cependant très paradoxale. La colère est importante chez les salariés et nous observons un regain de combativité dans les entreprises sur la question des salaires. Ces éléments ne sont-ils pas des points d’appui au mouvement social ?

La situation est en effet assez contradictoire. Il y a les facteurs structurels évoqués, qui jouent en défaveur des syndicats, et puis il y a la conjoncture. La crise sanitaire d’abord, la poussée inflationniste ensuite ont rappelé le caractère essentiel des syndicats sur deux terrains très concrets pour les salariés : la santé et la sécurité au travail, et les salaires. Ils voient au travers de mobilisations ou de débrayages l’utilité directe du syndicalisme. C’est encore plus visible aux États-Unis, avec des victoires symboliques comme celles d’Amazon ou de Starbucks, qui témoignent de ce regain d’intérêt pour les syndicats. Et puis il y a aussi des colères qui sont des formes de politisation qui peuvent toucher le travail, comme avec la crise climatique. On voit tout un tas d’engagements se manifester dans les entreprises contre l’irresponsabilité sociale et environnementale des employeurs, qui sont autant de points d’appui à des engagements syndicaux ou à la constitution de collectifs de salariés dans les entreprises. Il existe aussi des mobilisations sur l’antiracisme ou le féminisme qui traversent les milieux de travail. En somme, on observe tout un réservoir de colères et de potentialités d’action, mais, pour faire mouvement, le véritable enjeu pour les syndicats est de réussir à s’ouvrir à ces nouvelles formes de politisation du rapport au travail.

Mais ces mouvements, comme on peut le voir avec les gilets jaunes, les luttes pour le climat ou les antivax, s’organisent en dehors du champ syndical…

Je mettrais de côté les antivax, mais ces nouvelles formes d’action et de protestation qui sont liées au travail ne rentrent pas dans le moule du syndicalisme classique. Elles se développent souvent dans des secteurs où les syndicats sont peu implantés. Ce qui n’enlève rien à la centralité du syndicalisme. Je pense qu’au contraire ça la renforce, en ce sens que ces luttes puisent dans l’imaginaire du syndicalisme, dans ses modes d’action pour revendiquer d’autres choix de société. Nous sommes en train de sortir d’un cycle de trente ans de dépolitisation du syndicalisme. La crise sanitaire, écologique, la guerre en Ukraine autant que la menace de l’extrême droite, la radicalisation du néolibéralisme poussent le mouvement syndical à remettre en question cette idée que, finalement, le syndicalisme ne pourrait tirer sa légitimité qu’en agissant dans le champ de la démocratie sociale, par le biais de la négociation collective, en restant à l’écart de toutes les questions politiques plus larges. Les convergences entre la CGT, Solidaires, la FSU et des associations comme Attac et Greenpeace autour d’un programme de transition écologique en donnent une bonne illustration. J’ai envie d’espérer que cela ouvre un nouvel horizon pour l’action syndicale qui contribue aussi à sa redynamisation.

syndicats1er mailuttes socialesSociologie
France24 - Monde

Mali : comment continuer à regarder France 24 et écouter RFI ?

Publié le : 22/03/2022 - 19:28

FRANCE 24 Suivre

La Haute Autorité de la communication du Mali a rendu publique, mercredi 27 avril, sa décision de suspendre définitivement la diffusion de France 24 et de RFI. FMM conteste avec force une telle mesure et entend utiliser "toutes les voies de recours possibles". Cependant, il existe des possibilités pour continuer à vous informer sur nos antennes. Mode d'emploi.

► Comment continuer à regarder France 24 ?

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La junte malienne suspend la diffusion de France 24 et RFI

BBC

NFL Draft 2022: Jacksonville Jaguars select defensive lineman Travon Walker with first pick

Last updated on 2 hours ago2 hours ago.From the section American Football

The Jacksonville Jaguars selected defensive lineman Travon Walker with the first pick of the 2022 draft.

The defensive end, 21, and fellow pass rusher Aidan Hutchinson were the leading contenders to be the top pick.

The Detroit Lions took Hutchinson, also 21, with the second pick and, for the first time since 1991, the first five chosen were all defensive players.

Walker did not attend the event, held in Las Vegas after a two-year delay, but watched from a hotel in Atlanta.

Having again finished with the NFL's worst record, it was the second straight year that the Jaguars had the first pick after selecting quarterback Trevor Lawrence in 2021.

Walker emerged from hundreds of NFL hopefuls playing in the US college system last season, starting all 15 games for Georgia as they won the national championship.

Kenny Pickett was the only quarterback chosen in the first round, with the Pittsburgh graduate taken by the Pittsburgh Steelers with the 20th pick.

David Ojabo, who was born in Nigeria and raised in Scotland, was not among the first 32 picks in the first round, but the draft continues with the second and third rounds on Friday (midnight BST).

All the glitz and glamour normally associated with what is a life-changing day for many young players returned this year after the Covid-19 pandemic put paid to plans to host the event in Las Vegas in 2020.

That year the draft was held virtually, while a watered-down version took place last year, but it finally got the Las Vegas treatment this time around, with a red-carpet stage constructed in front of the Bellagio fountains and the main stage built beside the Caesars Forum.

From this year's top prospects, 21 attended the event including Kayvon Thibodeaux, who was expected to go first earlier this year but drifted down fans' and analysts' mock drafts during the draft process.

The former Oregon defensive end was ultimately taken fifth by the New York Giants, who also took offensive tackle Evan Neal with the seventh pick.

Because of previous trades, the Giants and their fellow strugglers the New York Jets both had two picks in the top 10, and the Jets went for cornerback Ahmad 'Sauce' Gardner and wide receiver Garrett Wilson.

The biggest drama on draft day came as the Philadelphia Eagles traded the 18th pick and a third-round choice to the Tennessee Titans for AJ Brown.

The 25-year-old has been the Titans' top receiver in his first three years in the NFL but entering the final year of his rookie contract, both parties were struggling to agree on financial terms over a new deal.

Brown is set to earn a four-year deal worth $100m (£79.8m) with the Eagles, while with the 18th pick the Titans chose another receiver, Treylon Burks.

With social distancing over, the bear hugs for NFL commissioner Roger Goodell were well and truly back, and linebacker Devin Lloyd stole the show after being chosen with Jacksonville's second pick of the first round, the 27th overall.

After team-mate Ty Jordan was tragically killed in December 2020, Lloyd vowed to play another year at Utah rather than declaring for the 2021 draft, aiming to win a championship and become a first-round pick in 2022.

Another Utah player - Aaron Lowe - was killed last September but nine weeks later the team did indeed win their conference championship and, after seeing his other dream come true, Lloyd celebrated by lifting commissioner Goodell off the stage in Vegas.

L'Humanité

1er Mai, première réponse sociale à Macron

Événement

MOBILISATION Une semaine après la réélection du président, le 1er Mai va prendre une coloration particulière. Les syndicats veulent lancer le début de la riposte dans la rue, face à un locataire de l’Élysée qui promet des lendemains très libéraux.

Cyprien BogandaClotilde Mathieu

Un peu désuète, l’expression n’a jamais semblé aussi anachronique. « L’état de grâce », sorte de lune de miel supposée unir le dirigeant fraîchement intronisé avec les citoyens, n’aura même pas duré le temps d’une soirée. Président mal élu et déjà contesté, Emmanuel Macron va peut-être ressouder à ses dépens une forme d’unité syndicale, en accumulant des réformes très décriées : le recul de l’âge de départ à la retraite est ainsi dénoncé aussi bien par la CGT que par la CFDT, dont le dirigeant, Laurent Berger, évoque une mesure « injuste » et « brutale ». Ce dimanche 1er mai, les syndicats veulent sonner le début de la riposte, autour de mots d’ordre sociaux et politiques (lire aussi l’encadré page 4). « La meilleure réponse à apporter (à Emmanuel Macron) se trouve dans la rue, en intensifiant les mobilisations sur les questions sociales qui se sont imposées malgré tout dans cette présidentielle », prévient Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, dans l’Humanité magazine.

1. Retraites, une réforme rejetée en bloc

Le président-candidat a cherché à rassurer sur sa gauche, en promettant qu’il réformerait dans la « concertation ». Las ! Le lendemain de sa réélection, son ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, ne fermait pas la porte à l’utilisation du 49-3 pour entériner l’une des réformes les plus explosives de son nouveau quinquennat, celle des retraites. De 62 ans aujourd’hui, l’âge de départ passerait à 64 ans vers 2027 (donc à la fin du quinquennat), avant d’être porté ensuite à 65 ans après une mystérieuse étape de « revoyure ». Pour les syndicats, c’est niet. « Nous considérons que cette réforme ne répond en rien à une nécessité incontournable », nous confiait Yves Veyrier, secrétaire général de FO, en début de semaine.

Pour Régis Mezzasalma, conseiller confédéral sur les retraites à la CGT, les deux mesures censées atténuer le choc – le maintien du dispositif « carrières longues », permettant à certains assurés de partir plus tôt, et la prise en compte de la pénibilité – ne constituent pas des contreparties acceptables. « Aujourd’hui, le dispositif “carrières longues” relève de plus en plus de la chimère : ses critères sont très restrictifs et les avantages peu généreux. Cela ne concerne que des gens justifiant d’une année de cotisation complète avant 20 ans, qui ont donc commencé à travailler extrêmement tôt. En comptant 43 annuités (désormais nécessaires pour partir à taux plein – NDLR), cela fait partir à 62 a ns… »

Quant à la prise en compte de la pénibilité promise par Emmanuel Macron, le syndicaliste demande à voir, mais critique la philosophie de la mesure : « Au lieu d’œuvrer à l’amélioration des conditions de travail en amont, on persiste dans une logique de réparation des dégâts en fin de carrière. » Reste à savoir si les syndicats, aujourd’hui opposés au principe même de la réforme, sauront faire front le cas échéant… Ils pourront en tout cas s’appuyer sur une opinion publique opposée, à 69 %, au recul de l’âge de départ, selon un sondage d’Elabe de mars 2022.

2. Les plus précaires pris pour cibles

Emmanuel Macron s’acharne à stigmatiser les chômeurs et les plus précaires, au nom d’une relecture punitive du contrat social selon laquelle les « devoirs » passeraient « avant les droits ». Sa proposition de conditionner le RSA à des heures de travail hebdomadaire plaît à la droite mais hérisse les syndicats. Même chose pour sa volonté d’accentuer la pression sur les chômeurs. « D’ici à la fin de l’année, nous allons devoir renégocier une convention d’assurance-chômage, rappelle Michel Beaugas, secrétaire confédéral FO. Mais, depuis 2018, la loi prévoit que les syndicats doivent s’inscrire dans une lettre de cadrage du premier ministre : nous aurons très peu de latitude pour revenir, par exemple, sur la réforme restreignant l’accès aux indemnités chômage (entrée en vigueur fin 2021 – NDLR). On risque d’avoir droit à un nouveau tour de vis sur les chômeurs, pour les contraindre à accepter n’importe quel boulot… »

Le nouveau président a également l’intention de transformer Pôle emploi en un organisme nommé France Travail, avec la création d’un guichet unique réunissant les compétences de Pôle emploi, des communes et autres missions locales. « On se demande quelle forme cette fusion prendrait, s’inquiète Francine Royon, de la CGT Pôle emploi. Une chose est sûre : cette transformation est guidée par une volonté de réaliser des économies à tout prix, ce qui n’est jamais une bonne chose. La fusion de l’ANPE et des Assedic, décidée par Nicolas Sarkozy dans un souci de “simplification” (en 2008 – NDLR), a abouti à une dégradation de la qualité du service et des conditions de travail… »

3. Les salaires dans toutes les têtes

Chez les salariés, la colère suit la courbe des prix. Les annonces d’Emmanuel Macron au fil de sa campagne ont attisé la contestation sociale. Le chèque alimentaire n’a toujours pas de montant et la prime inflation s’est évaporée aussi vite qu’un plein d’essence. Les Français attendent toujours la réindexation des pensions de retraite à l’inflation ou le dégel du point d’indice des fonctionnaires. D’autant qu’aucun coup de pouce au Smic n’est envisagé.

Sur le terrain, la colère gronde toujours. Dans l’agro­alimentaire, la CGT engrange les victoires sur les salaires, où les augmentations arrachées se situent en moyenne autour de 5 %. En ce moment, les actions se multiplient chez Danone, Évian, Badoit ou Volvic. Pour tenter d’apaiser ce climat social tendu, les patrons prennent exemple sur le gouvernement et multiplient les primes. À l’image du groupe Nestlé, qui a proposé aux syndicats une hausse de 2,3 % à laquelle s’ajoute un « abondement » de 850 euros à l’intéressement, permettant de faire gonfler l’enveloppe jusqu’à 2 000 euros.

D’autres préfèrent jouer la montre, en envoyant les CRS sur les piquets de grève. Chez RTE, dans les établissements de maintenance, les salariés débrayent depuis dix semaines. « À Lyon, l’arrêt de travail est de deux heures par jour », raconte le délégué syndical CGT Francis Casanova. Avec un salaire minimum de branche à seulement 30 euros au-dessus du Smic pour ces métiers très techniques, la proposition d’une revalorisation salariale de « 0,3 % » pour 2022 a fait descendre les techniciens de leurs poteaux. D’autant que le résultat net de l’entreprise, de 661 millions d’euros, est « pompé à 60 % par les actionnaires », lance le syndicaliste.

4. Un big bang pour les fonctionnaires

La poursuite de la réforme de la fonction publique inquiète les fonctionnaires. Le dégel du point d’indice ne va pas refroidir le climat. Attendu « avant l’été », celui-ci devrait être loin des attentes syndicales, qui prônent une hausse de 10 %. « Depuis 2011, la hausse des prix est supérieure à 13 %. Depuis le début du quinquennat actuel, elle est de l’ordre de 7,5 %. En juin 2022, les prévisions évoquent une inflation proche de 6 % sur un an. Il s’agit donc, à la fois, de rattraper, mais aussi d’anticiper », rappelle l’Unsa dans son communiqué.

Durant l’entre-deux-tours, le président de la République a annoncé vouloir « faire une réforme complète des grilles et de l’organisation » de la fonction publique, en indiquant qu’une partie de la rémunération se ferait au « mérite ». Car, a-t-il argumenté, « le système en catégories C, B et A a beaucoup de rigidités ». Une réforme dangereuse pour la représentante de la CGT, Céline Verzeletti, qui n’est toutefois pas opposée à « revoir la grille » sur la « question de l’égalité femme-homme » avec des « métiers fortement féminisés » du social, de la santé, de l’éducation, où les femmes se retrouvent dans les mêmes catégories, mais avec des grilles de rémunération différentes. En revanche, poursuit-elle, « les différentes catégories correspondent à la reconnaissance de nos qualifications ». Le risque pour les fonctionnaires est de se retrouver dans la même situation que les salariés du privé, où « les blocs de compétences n’ont rien à voir avec les diplômes », et d’exacerber encore plus les inégalités.

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Valeurs Actuelles

Une croix gammée tagguée sur la mairie d’une petite commune de l’Aude

C’est une découverte choquante à laquelle ont été confrontées les femmes de ménage de la municipalité d’Ouveillan, dans l’Aude. Selon France 3, elles se rendaient à leur travail, mercredi 27 avril, lorsqu’elles sont tombées nez à nez avec une croix gammée taguée sur le mur de la mairie. Un tel acte a interpellé dans ce village de 2 500 habitants plus habitué au calme qu’aux actes de vandalisme.

Actes similaires

Ce n’est pas la première fois qu’une commune sans histoire devient le théâtre de tags antisémites. Le 25 avril, des croix gammées ont aussi été retrouvées sur les murs de deux villages de la Creuse, à Saint-Pardoux-Morterolles et Saint-Pierre-Bellevue. Les multiples inscriptions étaient dispersées sur les murs de la mairie, ceux d’une ancienne maison d’accueil familiale et sur des panneaux routiers. En mars derniers, même problème à Douarnez, dans le Finistère. Quelques mois en arrière, une commune proche de Montpellier avait subi le même sort.

Aude : les dernières actualités

Une nouvelle mise en examen dans l’affaire du double meurtre de Carcassonne

Lézignan-Corbières : deux ados tabassent un gendarme, le procureur de la République appelle au respect du « bien vivre-ensemble »

Aude : agressé pour la seconde fois par un administré, un maire porte plainte

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

La vaccination contre la rougeole en France, victime collatérale du Covid-19

Publié le : 28/04/2022 - 17:30Modifié le : 28/04/2022 - 17:32

Pauline ROUQUETTE Suivre

La crise du Covid-19 a eu des effets sur d'autres maladies, notamment la rougeole dont les cas sont en forte augmentation dans le monde depuis le début de l'année 2022. En France, la vaccination contre cette maladie très contagieuse a baissé de 10 % en 2021. Pourtant, elle représente toujours un risque, avec des cas sévères et une circulation importante constatés ces dernières années.

Les cas explosent dans le monde, la vaccination recule. On ne parle pas là du Covid-19, mais bien de maladies dites "classiques" comme la rougeole. Si classique qu'on en oublie parfois leur dangerosité. Or, sur les deux premiers mois de l'année 2022, les cas signalés de cette infection virale extrêmement contagieuse ont bondi de 80 % dans le monde, ont averti, mercredi 27 avril, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Unicef.

En cause, un important retard pris dans la vaccination des enfants lors de la pandémie de Covid-19 faisant craindre aujourd'hui l'apparition de graves épidémies de rougeole qui pourraient, selon les organisations onusiennes, toucher des "millions d'enfants" en 2022.

Au cours des douze derniers mois, 21 épidémies de rougeole ont été constatées, principalement en Afrique et dans la région de la Méditerranée orientale. Parmi les pays les plus touchés, la Somalie, le Yémen, le Nigeria, l'Afghanistan et l'Éthiopie.

En France, la vaccination contre la rougeole est obligatoire, (vaccin ROR - rougeole, oreillons, rubéole), pourtant les injections ont baissé de 10 % en 2021. Un recul, amorcé dès le début de la crise sanitaire liée au Covid-19, qui s'explique par plusieurs facteurs et pourrait conduire à des reprises épidémiques locales.

Un décalage des vaccinations pédiatriques dès le confinement

Hormis la vaccination, pas de moyen de prévenir efficacement la rougeole, rappelle Mircea Sofonea, maître de conférences en épidémiologie et évolution des maladies infectieuses à l'Université de Montpellier. "La rougeole est considérée comme le virus à transmission respiratoire le plus contagieux, avec un nombre de reproduction de base (nombre moyen d'infectés secondaires par personne contagieuse) estimé entre 12 et 18", précise l'épidémiologiste.

Ainsi, la vaccination doit porter sur une fraction très élevée de la population (95 %), et doit être effectuée dans les premières années de la vie, car c'est avant cinq ans (puis après vingt ans) que les risques sont les plus importants.

Au début de la crise sanitaire liée au Covid-19, le confinement et la peur d'être contaminé par ce nouveau virus ont contribué à décourager les patients de se rendre chez leur médecin, ce qui a mené à une baisse généralisée de la vaccination, explique Mircea Sofonea. "Il y a eu une forme de décalage des vaccinations pédiatriques à partir de ce moment", dit-il, précisant que ce phénomène est loin d'être propre à la France.  

Aussi, selon lui, si la campagne pour la dose de rappel contre le Covid-19 et la vaccination contre la grippe saisonnière, à l'automne 2021, ont été menées avec soin, il n'en a pas été de même concernant la vaccination contre les autres maladies, dont la rougeole. "Il y a eu un focus très important sur le Covid-19, ce qui explique ce décalage et cette baisse de la vaccination" contre les autres maladies.

Or, "la rougeole est la première des maladies qui va rendre ce décalage de vaccination visible", poursuit-il. "Dès qu’il y a une baisse, il y a une reprise épidémique qui s’observe", développe Mircea Sofonea. Un phénomène déjà observé à l'échelle locale, notamment aux Pays-Bas où une baisse de la couverture vaccinale dans des communautés protestantes orthodoxes anti-vaccins ont conduit à une baisse locale de l'immunité collective, et donc à des reprises épidémiques récurrentes de rougeole.

"C'est ce qu’on observe aujourd'hui à l’échelle mondiale", ajoute l'épidémiologiste, "parce que dans chaque pays, vous avez eu une baisse de la vaccination qui, d’un coup, fait remonter le potentiel de contagiosité de la rougeole".

Le ROR, touché par la méfiance à l'égard des vaccins ?

En France, 10 % de vaccination en moins en 2021. C'est peu par rapport à d'autres pays, mais tout de même, précise Mircea Sofonea, "la rougeole représente toujours un risque dans la mesure où l'on a vu des cas sévères et une circulation importante ces dernières années: la situation de la rougeole en France n’a jamais vraiment été réglée, et elle est toujours à risques".

Après les confinements et la peur d'être contaminé par le coronavirus, la campagne de vaccination contre le Covid-19 peut, elle aussi, avoir joué un rôle dans cette baisse des vaccinations contre la rougeole. Le scepticisme, voire le rejet, à l'égard du vaccin contre le Covid-19 (plus encore dès lors qu'il a été question de l'injecter aux enfants) a pu alimenter la méfiance à l'égard d'autres vaccins destinés aux plus jeunes.

"La France, par rapport à d’autres pays comme le Portugal ou l’Espagne, n’a pas une politique aussi volontariste que ses voisins européens pour ce qui relève de la vaccination anti-SARS-CoV-2 pédiatrique", explique Mircea Sofonea, qui évoque des niveaux de couverture vaccinale plus faibles. "Au moment des fêtes de fin d'année, au lieu de mettre en avant la vaccination pour les enfants, on s’est retrouvé avec un protocole scolaire de prévention : cela a créé de la méfiance vis-à-vis de la vaccination pédiatrique, ce qui est dommage parce que ces deux vaccins n’ont rien a voir", rappelle l'épidémiologiste. "Le ROR fonctionne extrêmement bien contre la rougeole et est inoffensif ; le vaccin contre le SARS-CoV-2 n'est pas plus dangereux mais il est nouveau, et cela participe à une crainte de la population concernant les risques à long terme".

Reste qu'aujourd'hui, le décalage dans les prises de rendez-vous pour la vaccination contre la rougeole crée transitoirement "un appel d’air pour la rougeole qui circule à bas bruit", explique Mircea Sofonea. Face à ce phénomène, le virus peut commencer à se propager localement. "C'est inquiétant", achève-t-il, "parce que la rougeole est une maladie qui peut tuer en l’absence de soins : entre 1 à 2   % de létalité, ce qui correspond à une estimation plus importante que celle du Covid-19 initial."

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Les cas de rougeole ont bondi de près de 80 % dans le monde, selon l'OMS

En Afrique, le coronavirus pourrait amplifier l'épidémie de rougeole

Focus

En RD Congo, dans l'ombre du coronavirus, des milliers d’enfants victimes de l’épidémie de rougeole

BBC

Virtual dates are the new coffee dates – a low-pressure way to see if you and your match connect – Logan Ury

Before the pandemic, Louise, 33, was a prolific dater. She would typically meet someone new from a dating app once a week, and her standard first date would be “a drink or three after work”.

But when Covid-19 hit, and happy hour in her home city of London was replaced by virtual drinks and Zoom pub-quizzes, her dating life shifted, too. Louise found herself embracing phone calls and video dates with potential suitors – and she was surprised to find she enjoyed the change of pace.

“It was a positive move to get to know someone over a long period of time,” she says. “I found the slower pace suited me. I think taking away alcohol was a big factor, as you have clearer judgement and opinions on someone. The lockdowns made me really take a step back, and look at the way I was approaching dating.”

When restrictions lifted, Louise chose not to dive back into her pre-pandemic dating habits. Instead, she wanted to take the best bits of dating at a distance and use them in a new approach to looking for love. She had particularly enjoyed going on walks during the months when bars and restaurants were closed but meeting outdoors was still permitted, so she continued to suggest active, outdoor dates, rather than opting for dinner and drinks.

Now, a first date for Louise is more commonly a dog walk or an activity that she would otherwise do with a friend, like a gig she’s already interested in going to. She also tends to send voice notes or call potential dates before meeting in real life.

“Before Covid, I would go on dates with the mindset of ‘may as well see what they’re like’,” she says. “But by going into dates with this attitude, the chances were that it wasn’t going to be a very good match. Now that I’m back in the office, going to sports clubs and seeing friends, I don’t want to waste my time on pointless, mindless dates – I want them to be fun, and with someone I genuinely want to get to know better. So, I make sure that I take the time to get to know someone first, to make sure that we’re on the same page.”

Virtual meet-ups are becoming more common, even as pandemic restrictions ease, so daters can pre-screen partners before getting together (Credit: Getty Images)

Whether it was changing careers or moving cities, the pandemic prompted many people to re-evaluate their lives – and love lives were not exempt from this reckoning. Louise is one of many singles to rethink their approach to dating since the pandemic; experts believe many people are now less willing to commit to a time-consuming, high-stakes first date. 

Instead, they are scoping out potential dates with voice notes, video calls or a casual meet-up woven into activities that slide more easily into their day-to-day lives. This low-stakes pre-date is changing the way that we approach looking for love – but does it lead to stronger and more lasting connections?

An ‘explosion’ of virtual dating

For many daters, a low-stakes pre-date starts long before meeting a new match in real life.

Before the pandemic, John Junior, 33, who lives in Cheshire, UK, would sometimes go on multiple dates in one day. But John still has concerns about catching the virus, and is also more wary about new people after being catfished during the pandemic. This means he now FaceTimes people before agreeing to meet up. “It’s easier and more convenient,” he says. “I can see if we are compatible and if they really are keen. It’s been a huge positive, and it feels safer.”

The rise – and subsequent staying power – of video first-dates is perhaps one of the biggest post-pandemic dating trends, and a key indicator people are looking for a first date that slots more easily into their schedule. Researchers from leading dating app Hinge say the rise of video dating has been “explosive” in recent years. 

“Virtual dates are the new coffee dates – a low-pressure way to see if you and your match connect,” says Logan Ury, a behavioural scientist and director of relationship science at Hinge. “It’s a chance to see if you can carry a conversation and are excited to spend more time together in person. You get a sense of the person, from the comfort of your own home, without a long commute or expensive evening.”

The idea of not wanting to commit time, energy and money to multiple in-person first dates is certainly one that resonates with Louise. For her, changing the way that she dates is part of a wider consideration of what she wants her life to look like post-pandemic. Having more time to herself during lockdowns brought a fresh perspective; she values quality over quantity in lots of aspects of her life. 

Kate Balestrieri, a licensed psychologist and sex therapist, based in the US, says this was a common reaction to lockdowns, which forced people to confront how fast-paced their lives were pre-pandemic. She says the rise of the pre-date is part of a broader trend towards so-called “slow” or “intentional” dating that has developed over the last couple of years.

“The incessant swiping that used to dominate the dating world left people feeling burnt out and tired of inauthenticity,” she says. “Seeking more connection, many are adopting a slower and more intentional approach to dating, to ensure a good fit that does not waste their time or drain their energy.”

The idea of time-wasting is one that comes up a lot among daters embracing low-stakes first dates. During lockdowns, people had space to think about what was really important to them – and to understand what they really missed when it was taken away. If going on lots of dates wasn’t something they particularly missed, but they were still interested in finding a partner, then a low-stakes first date can be easier to fit around more valued activities. 

“People have experienced a shift in their work-life balance, and are seeing time as a more precious commodity,” says Balestrieri. “Many are now taking more care to get to know someone before allocating a lot of time and financial resources to a more formal dating process.”

In many cases, dinner or drinks for a first date is a thing of the past (Credit: Getty Images)

A better way to find love?

Data shows post-pandemic singles are more serious about looking for love. After a lonely year or two and a slow return to ‘normal’ life, 58% of daters have shifted towards intentional dating, and 62% have become more interested in a meaningful, committed relationship. Only 11% of app daters now say that they want to date casually.

How does a low-stakes first-date fit into this increased desire to find something serious?

For Balestrieri, it’s a sign of people’s growing distaste for spending time and money on casual interactions, instead saving up these resources for dates that they can see developing into more serious relationships. A low-stakes pre-date can help them filter through a crowded market of potential partners to find the people with whom they have a genuine connection and, in these contentious times, with whom their values align. 

“Going through the pandemic has left people with a renewed sense of what is important to them, and allocating time on people who are not a good fit is no longer a noteworthy endeavour for many,” says Balestrieri. And although there’s no guarantee that the low-stakes pre-date will lead to more lasting love, it certainly means fewer bad dates and more time to allocate to the things that truly matter.

As for Louise, the pandemic gave her a chance to reflect on not only how she wanted to date, but whom she wanted to ultimately end up with – and she hopes the low-stakes pre-date will help her to find them. “I would like to meet someone who is genuine, and I think that by changing my habits I am giving myself a better chance,” she says. Yet, true to her slower pace of dating, Louise says she’s taking her time. “I’m in no rush to meet someone,” she says. “My life is pretty good as it is.”

New York Times - World

La pandemia de coronavirus

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El impulso por la vacunación universal contra la covid pierde fuerza

Los números se están estancando en la mayoría de las naciones de bajos ingresos, muy lejos del objetivo de la OMS de inmunizar al 70 por ciento de la población de cada país. Algunos expertos en salud pública opinan que la iniciativa se ha perdido para siempre.

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Por Rebecca Robbins y Stephanie Nolen

A mediados del año pasado, la Organización Mundial de la Salud (OMS) comenzó a impulsar una meta muy ambiciosa que, según la institución, era indispensable para acabar con la pandemia: vacunar al 70 por ciento de la población de todos los países contra la COVID-19 para junio de 2022.

Ahora es evidente que el mundo se quedará muy corto de esa meta para esa fecha. Además, entre los expertos en salud pública crece la sensación de resignación ante la posibilidad de que tal vez nunca se alcance una alta cobertura de vacunación contra la covid en los países de menores ingresos, a medida que se agota el financiamiento tan necesario de Estados Unidos, y que tanto los gobiernos como los donantes favorecen otras prioridades.

“La realidad es que se ha perdido el ímpetu”, señaló Isaac Adewole, exministro de Salud de Nigeria, quien ahora trabaja como consultor de los Centros para el Control y la Prevención de Enfermedades de África.

Solo unos cuantos de los 82 países más pobres del mundo —entre ellos Bangladés, Bután, Camboya y Nepal— han alcanzado el umbral del 70 por ciento de vacunación. De acuerdo con los datos recabados de fuentes gubernamentales por el proyecto Our World in Data de la Universidad de Oxford, muchos están por debajo del 20 por ciento.

En comparación, cerca de dos terceras partes de los países más ricos del mundo han llegado al 70 por ciento. (Estados Unidos está en el 66 por ciento).

Renunciar a alcanzar una alta cobertura de vacunación a nivel mundial podría tener graves consecuencias. Los expertos en salud pública afirman que, si se abandona ese esfuerzo global, es posible que aparezcan nuevas y peligrosas variantes que amenazarían los precarios intentos del mundo por vivir con el virus.

“La pandemia aún no ha terminado —está muy lejos de desaparecer— y es indispensable que los países usen las dosis que tienen a su disposición para proteger a la mayor parte posible de su población”, comentó Seth Berkley, director general de GAVI, la organización sin fines de lucro que gestiona COVAX, el centro de coordinación de vacunas a nivel mundial.

En los últimos meses, países de distintas partes del mundo, incluyendo algunos de Europa oriental y Medio Oriente, han visto que sus tasas de vacunación se han estancado en una tercera parte o menos de su población. Pero la tasa de vacunación de África sigue siendo la más desalentadora.

Menos del 17 por ciento de los africanos han recibido una inmunización básica contra la covid. Hasta ahora, casi la mitad de las dosis de vacunas que se entregaron al continente se han quedado sin usar. El mes pasado, el número de dosis inyectadas en el continente disminuyó un 35 por ciento en comparación con el mes de febrero. Las autoridades de la OMS atribuyeron esta caída a que en varios países remplazaron el programa de vacunación masiva por campañas a menor escala.

Algunos expertos en salud global indican que el año pasado el mundo perdió una gran oportunidad de vacunar a los países de menores ingresos, en ese entonces la gente tenía más temor a la covid y estaba más motivada a vacunarse.

“Hubo un momento en que la gente estaba muy desesperada por vacunarse, pero no había vacunas. Y luego se dieron cuenta de que no se murieron sin la vacuna”, dijo Adewole, quien busca que los países sigan tras la meta del 70 por ciento.

El impulso que queda en la campaña global de vacunación ha sido obstaculizado por un déficit de financiación para el equipamiento, transportación y personal necesario para inyectar las dosis en las personas.

En Estados Unidos, un país clave para la financiación del esfuerzo de vacunación, los legisladores retiraron 5000 millones de dólares que estaban destinados a la ayuda global a la pandemia del paquete de respuesta al coronavirus que se esperaba fuera sometido a votación en las próximas semanas. Funcionarios del gobierno de Joe Biden han comentado que, sin los fondos, no podrán brindar apoyo a la entrega de vacunas en más de 20 países que tienen bajas tasas de inmunización.

Algunos expertos en salud pública destacan que hay motivos para creer que la campaña de vacunación global todavía tiene vigor. Pese a la caída respecto del punto máximo de febrero, el número de vacunas contra la covid que se administran en África todos los días sigue estando cerca de un punto máximo en la pandemia. Además, este mismo mes, GAVI organizó una nueva e importante ronda de compromisos de financiamiento, con lo que obtuvo acuerdos por 4800 millones de dólares, aunque no llegó a la meta de 5200 millones de dólares.

También se tiene la esperanza de que la cumbre mundial sobre COVID-19 que la Casa Blanca piensa organizar el mes que viene podría ser una oportunidad para generar impulso y financiamientos.

Sin embargo, la caída en la demanda de la población ha hecho que algunos funcionarios y expertos en salud cuestionen de manera discreta, y en algunos casos abierta, si la meta del 70 por ciento es factible o incluso razonable.

En el África subsahariana, los fallecimientos reportados por causa de la COVID-19 siguen siendo comparativamente bajos, aunque se discute en qué medida esto es el reflejo de una mala gestión de la información. No obstante, la percepción en muchos países de la región es que esta enfermedad no plantea una amenaza importante, sin duda no tanta como otros problemas de salud generalizados que requieren atención y para los que hay pocos recursos de asistencia sanitaria.

Fifa Rahman, una representante de la sociedad civil en un grupo impulsado por la OMS que coordina la respuesta a la covid a nivel global, explicó que muchos gobiernos de bajos ingresos están volcando su atención a sus economías y a otros problemas de salud como el VIH. “Tenemos la sensación de que existen muchas prioridades concurrentes, pero ese es un síntoma de que el ímpetu se ha perdido. Porque cuando lo teníamos, todos decían: ‘¿Dónde están nuestras vacunas?’”.

En las zonas rurales de la República Democrática del Congo, por ejemplo, donde la tasa de mortalidad por covid es muy baja, hay un aumento en casos de sarampión que amenaza a 20 millones de niños. Sin embargo, el gobierno dice que no puede apartar este año los recursos para brindar vacunas complementarias contra el sarampión, dijo Christopher Mambula, gerente médico de Médicos sin Fronteras en África Oriental. En este tipo de contexto, tiene poco sentido seguir desviando recursos para ampliar la vacunación contra la covid, dijo.

A medida que los gobiernos africanos han recibido más vacunas donadas por países ricos y han tenido dificultades para distribuir incluso esos suministros, su interés en pedir más dosis ha disminuido.

La Unión Africana sigue teniendo la meta de vacunar al 70 por ciento de su población para fines de 2022. Pero, debido a la lentitud de los países para emplear las vacunas donadas, el organismo no ha ejercido sus opciones para solicitar más dosis de Johnson & Johnson y Moderna.

La farmacéutica sudafricana Aspen Pharmacare completó este año un acuerdo para embotellar y comercializar la vacuna de Johnson & Johnson en África, un contrato que se presentó como un paso temprano en el desarrollo de una industria sólida de producción de vacunas en África. Aspen se preparó para la producción, pero ningún comprador ha hecho pedidos, incluidos la Unión Africana y Covax, dijo Stephen Saad, el director ejecutivo de Aspen.

El Instituto Serum de India, el mayor fabricante de vacunas en el mundo, detuvo su producción de dosis para la covid en diciembre del año pasado, cuando su suministro llegó a los 200 millones de dosis; Bharat Biotech, otra empresa india que es un gran productor, también dejó de fabricar las suyas debido a la escasa demanda. Las empresas dicen que no tienen pedidos pendientes desde que su contrato con el gobierno indio concluyó en marzo.

Después de que la OMS comenzó a promover la meta del 70 por ciento de vacunación, muchos gobiernos de bajos ingresos establecieron esa meta para sus propias poblaciones. El gobierno de Biden también la avaló en septiembre y dio como plazo el mes de septiembre de 2022.

En ese momento, se pensaba que dos dosis de las vacunas de Pfizer y Moderna ofrecían una fuerte protección incluso contra los casos leves de la enfermedad y seguía habiendo esperanzas de que con altos niveles de cobertura de vacunación se controlaría el virus. Pero la aparición de nuevas variantes y la propagación del virus en África cambiaron esas estimaciones.

Los esquemas de vacunación que se habían planeado para los países en desarrollo no ofrecían mucha protección contra la infección por la variante ómicron. Y debido a que los países del África subsahariana fueron excluidos de la distribución de vacunas durante gran parte del año pasado, cada vez más africanos obtuvieron la protección contra el virus a partir de una infección natural, algo que según algunos estudios evita el contagio tanto como dos dosis de ARNm. Algunos datos nuevos de la OMS indican que al menos dos terceras partes de los africanos ya habían contraído el virus antes de la ola de ómicron.

Debido a estos factores, algunos expertos en salud pública de África afirman que ya no tiene ninguna lógica la meta del 70 por ciento. “No se le ve mucho sentido. De hecho, va a ser mucho más útil llegar a más del 90 por ciento de la población mayor de 50 años”, señaló Shabir Madhi, profesor de Vacunología y decano de la Facultad de Ciencias de la Salud de la Universidad del Witwatersrand, en Johannesburgo. En la actualidad, más o menos dos terceras partes de los sudafricanos mayores de 50 años tienen el esquema completo de vacunación.

Madhi comentó que era mejor que Sudáfrica cerrara los centros de vacunación masiva y redoblara sus esfuerzos para identificar a las personas más vulnerables en los servicios religiosos y en las oficinas gubernamentales que pagan pensiones mensuales.

Katherine O’Brien, quien encabeza los trabajos relacionados con las vacunas y las inmunizaciones en la OMS, explicó que esta agencia promueve que los países se enfoquen en sus ciudadanos más vulnerables y no tanto en vacunar a “un 70 por ciento de su población de manera indiscriminada”. Según ella, siempre se ha pretendido que sea el “100 por ciento de los trabajadores sanitarios, el 100 por ciento de los adultos mayores, el 100 por ciento de las mujeres embarazadas y el 100 por ciento de las personas que estén dentro de los grupos de mayor riesgo”.

O’Brien comentó que, desde luego, los países pueden elegir los objetivos de salud a los que quieran darles prioridad, pero los recursos limitados no deben ser un obstáculo para vacunar contra la covid. “Si los países desean hacerlo, el mundo cuenta con recursos suficientes para ello”, aseveró. “Y en realidad esa debería ser la pauta”.

Algunos expertos en salud pública indicaron que si bien el umbral de 70 por ciento de vacunación claramente no será alcanzable en la fecha prevista, sería poco ético e inteligente renunciar a alcanzar la meta en un horizonte de más largo plazo. Expresaron frustración por el mar que crece entre los países ricos que ya vacunan a los niños pequeños y ofrecen cuartas dosis a los adultos saludables y las regiones donde la mayoría de las personas aún no tienen ni una sola dosis.

“¿Por qué estamos haciendo un objetivo para los países de altos ingresos y otro para los de bajos ingresos?” dijo Ayoade Alakija, una de las presidentas del programa de vacunación de la Unión Africana.

Indicó que aunque muchas personas en el África subsahariana ya se han contagiado, sigue habiendo la necesidad de protección adicional procedente de una amplia cobertura de vacunación.

La cobertura modesta, dijo, “no se considera un nivel suficiente de protección en Inglaterra, no es un nivel suficiente de protección en Estados Unidos. ¿Cómo puede estar bien que no estemos apuntando a conseguir el máximo-máximo posible? Apuntas al cielo y llegas a la copa del árbol”.

Rebecca Robbins se integró al Times en 2020 como reportera de negocios con énfasis en las vacunas para la covid. Desde 2015 investiga temas de salud y medicina. @RebeccaDRobbins

Stephanie Nolen cubre la salud global. Ha informado sobre temas de salud pública, desarrollo económico y crisis humanitarias desde más de 80 países. @snolenFacebook

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L'Humanité

Il faut toujours vraiment se méfier des dinosaures

Nos recommandations culturelles

THÉÂTRE Avec « T-Rex, les joies de l’open space » Alexandre Oppecini dénonce la tyrannie des groupes bancaires subie par les salariés.

Gérald Rossi

Il est de bon ton de croire et d’affirmer que Tyrannosaurus, généralement nommé tyrannosaure ou encore T-Rex, a vécu sur terre il y a 66 à 68 millions d’années, juste avant une grosse catastrophe qui a précipité la fin de ces bestioles pouvant mesurer 12 mètres de long, quatre de haut et peser entre 4 et 8 tonnes. Certes, en 1993, dans Jurassic Park, Steven Spielberg lui a bien prêté à nouveau un semblant de vie. Mais c’était du cinéma. En vérité, Alexandre, modeste employé d’un groupe bancaire international, qui a dans sa jeunesse déjà croisé le monstre, le retrouve la nuit, certes dans ses rêves…

« J’ai travaillé dix ans dans les back-offices des banques dont les immeubles s’érigent prétentieusement dans le quartier de La Défense » explique l’auteur, Alexandre Oppecini, qui y a patiemment collecté la substance de ce « T-Rex », sous-titré « Les joies de l’open space ». Au résultat, voilà comme il le dit lui-même, « une comédie sombre et satirique », dans laquelle « les travailleurs sont broyés par la mâchoire surpuissante du capitalisme ».

Quant au T-Rex, il avait, dit-on un appétit redoutable. Mais au-delà de la blague, comme le souligne la metteure en scène Marie Guibourt, c’est « l’histoire d’une chute, le récit d’un burn-out » qui est contée. Avec beaucoup d’humour, Alexandre, qui déjà n’est pas à l’aise dans ses baskets, lui qui n’a encore jamais dit à son père que Camille, qui partage sa vie depuis trois ans, est un homme, se voit propulsé à un poste de « Manager », après le suicide de celui qui occupait le fauteuil convoité. Très vite, Alexandre se voit confier de plus en plus de missions, plus ingrates les unes que les autres. Il ne dort presque plus. Bosse la semaine et les week-ends. Son couple implose. Il se retrouve à l’hôpital.

Antoine Gouy, qui avec ce rôle renoue avec le théâtre, habitué qu’il est des plateaux de tournage depuis des années, est ce « banquier » malmené par une entreprise dévorante. À lui tout seul il est les différents protagonistes de cette descente aux enfers. Les effets sonores sont à la mesure du monstre, et le « système sauvage qui brise des humanités » est accusé comme il se doit. Histoire de rappeler qu’au XXI siècle, certains monstres sont toujours vigoureux.

Théâtre
Valeurs Actuelles

“Ça aurait pu très mal se terminer”: à Nantes, un voleur dérobe l’arme d’un policier et le menace

La situation aurait pu tourner au drame. Mardi 26 avril dans la soirée, un policier s’est fait dérober son arme de service sur l’île de Nantes, en Loire-Atlantique. Alors que deux voleurs tentaient d’ouvrir des voitures sur un parking proche de la rue Léon-Durocher, la police est intervenue sur place après l’appel de témoins. Ouest France a indiqué que le premier suspect est parvenu à semer les forces de l’ordre, et le second s’est réfugié dans un chantier de construction. A l’arrivée du policier sur les lieux, ce dernier a été surpris par le voleur qui lui a sauté dessus avant de s’emparer de son pistolet et de lui pointer « le canon sur le visage ».

Délinquants prêts à tout

Le suspect a ensuite pris la fuite en échappant l’arme à plusieurs reprises. Il l’a ensuite récupérée et braquée les équipages de police venus l’interpeller. L’individu est finalement maîtrisé sans aucun tir. « Ça aurait pu très mal se terminer (…) On a frôlé la catastrophe », a expliqué l’agent qui s’est fait dérober son pistolet. Le suspect est âgé de 26 ans et est arrivé à Nantes il y a quelques mois seulement après avoir vécu en région parisienne. Après cet événement, le syndicat Unsa-Police a tenu à « saluer le courage et le sang-froid des collègues intervenant qui ont fait preuve d’un professionnalisme hors pair ». Le syndicat a néanmoins rappelé que les fonctionnaires étaient de plus en plus souvent confrontés à « des délinquants prêts à prendre tous les risques pour se soustraire à une interpellation », quitte à mettre la vie d’autrui en danger.

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France24 - Monde

États-Unis : l'Oklahoma restreint l'avortement après six semaines de grossesse

Publié le : 29/04/2022 - 04:12

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L'Oklahoma, État conservateur du sud des États-Unis, a approuvé jeudi une loi interdisant l'avortement après six semaines de grossesse. Depuis quelques mois, des milliers de Texanes cherchant à avorter, après le passage d'un texte similaire dans cet État voisin, se rendaient justement en Oklahoma.

La chambre basse du parlement de l'Oklahoma a approuvé jeudi 28 avril un texte interdisant l'avortement après six semaines de grossesse. La loi prévoit des exceptions médicales pour l'accès à l'avortement, mais pas en cas de viol ou d'inceste. Elle doit désormais arriver sur le bureau du gouverneur républicain qui devrait la signer et la faire entrer en vigueur.

Quelques heures après le premier vote à la chambre basse, le Sénat de l'Oklahoma a approuvé un autre texte interdisant cette fois-ci toute interruption volontaire de grossesse (IVG) quel que soit l'état d'avancement de la grossesse, mais comportant des exceptions en cas d'urgences médicales, de viol, ou d'inceste. Ce texte-ci va désormais faire la navette parlementaire vers la chambre basse.

>> À voir aussi : "On va plus loin" - Avortement : un droit en péril aux États-Unis ? 

Le 1er septembre 2021, une des lois anti-avortement les plus restrictives des États-Unis est entrée en vigueur dans l'État républicain du Texas, interdisant toute IVG à partir du moment où un battement de cœur du fœtus est perceptible à l'échographie, soit quatre semaines environ après la fécondation.

"Un État essentiel"

Avec 30 millions d'habitants, le Texas est le deuxième État le plus peuplé du pays et cette loi a conduit les patientes vers les cliniques vite submergées d'autres États, dont l'Oklahoma, les contraignant faute de place à retarder inexorablement leur IVG.

"L'Oklahoma est un État essentiel pour l'accès à l'avortement en ce moment, beaucoup de Texanes fuyant vers l'Oklahoma pour (obtenir) recevoir un avortement", a réagi Nancy Northup, présidente de l'association Center for reproductive rights, qui défend le droit à avorter. "Ces interdictions décimeraient davantage l'accès à l'avortement à travers le sud" des États-Unis, a-t-elle ajouté.

Outre le Texas et l'Oklahoma, plusieurs textes limitant également l'accès à l'IVG ont été votés dans d'autres États conservateurs comme la Floride, ou le Mississippi. La légalité du texte voté dans ce dernier est en examen à la Cour suprême des États-Unis, avec une décision attendue en juin.

>> À voir aussi : Jeanne Hefez : "Le droit à l’avortement est un droit constamment menacé"

Lors de l'examen du dossier, ses juges conservateurs, désormais ultra-majoritaires (six sur neuf) ont laissé entendre qu'ils pourraient en profiter pour réduire voire annuler le droit à l'avortement. Reconnu dans l'arrêt historique "Roe v. Wade" de 1973, ce droit est aujourd'hui valable tant que le fœtus n'est pas viable, soit vers la fin du deuxième trimestre.

Avec AFP

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Aux États-Unis, la Cour suprême autorise le blocage de la loi texane sur l'avortement

États-Unis : décès de Sarah Weddington, l'avocate qui a obtenu le droit à l'avortement

ActuElles

L'Europe face au recul du droit à l’avortement

BBC

SANS TITRE

Water is everywhere in Granada's ornate and lavish Alhambra, a 13th-Century palatial complex that's one of the world's most iconic examples of Moorish architecture. It flows in channels that cool the buildings; spurts from fountains in grand rooms and charming courtyards; and sprays in such a way that, from certain angles, it perfectly frames majestic arched doorways. The same intricate system brings colour to the famed gardens of the Generalife, the former summer palace next door.

At the time, this was one of the most sophisticated hydraulic networks in the world, able to defy gravity and raise water from the river nearly a kilometre below.

The 1,000-year-old feat still impresses engineers today: in an essay on key moments in the history of water in civilisation, Unesco's International Hydrological Programme noted that "modern water technology is indebted to the legacy of [these] water gardens and bath houses", which were once only enjoyed by the wealthy and powerful, but today have made baths and private home gardens affordable and practical.

For millennia, major cities have sprouted on the banks of rivers, the shores of lakes and the coastlines of seas. This was true too of the great Kingdom of Granada, which developed along the Darro and Genil rivers in what would become Spain's autonomous community of Andalusia. To the Islamic rulers who controlled this and other parts of Spain for almost 800 years, water played an integral function in society, not only for survival, but for religious and aesthetic purposes too.

"In Islam, water is the origin of life, it's a symbol of purity and acts as a purifier of both the body and the soul; it is considered pious," said Rocío Díaz Jiménez, general director of the Board of Trustees of the Alhambra and Generalife.

Public fountains, decorated with ceramic tiles, were plentiful in the streets of Andalusian cities. They were installed next to mosques for ablutions, or near the city gates to quench the thirst of travellers. Even at home, water was the focus. "It was rare for an Andalusian patio not to have a central water feature, no matter how humble it was – whether it was a pool, a fountain or a basin," Díaz said. "Water is also part of the essence of the Alhambra – a fundamental element for its existence."

But that wasn't always the case. Historians believe the Alhambra was commissioned as a fortress in the 9th Century by a man named Sawwar ben Hamdun, during the wars between Muslims and Christians who converted to Islam. However, it wasn't until the 13th-Century arrival of Muhammad I, the first king of the Nasrid dynasty – which would rule from 1230 until the Spanish Catholic conquest of 1492 – that engineers overcame the challenge of the Alhambra's elevated location on 840m-high Sabika Hill and transformed it into a habitable, 26-acre palatine city with access to fresh running water.

Visitors can still see part of the Acequia Real today in the Patio de la Acequia, where it is framed by arcing jets of water. (Credit: amoklv/Getty Images)

While earlier Moors had been using simple acequias, or small canals, in surrounding areas for centuries, based on irrigation techniques they'd learned from the Persians and Romans during their expansion through the Mediterranean and Iberian Peninsula, the great innovation of the Nasrids was to design one that would carry water 6km from the nearest river, and then uphill to their elaborate complex of courtyards, gardens and bath houses.

As Díaz explained, "Everything indicates that the Nasrids were the first to bring water to the red hill of Sabika and make it habitable."

The crux of their innovation was the Acequia Real ­– a 6km canal that drew from the Darro River. An azud, or dam, was constructed to divert the flow of the river upstream, and the power of river transported it along the hillside before distributing the water into smaller channels. Waterwheels, or na'ura, were added to raise the water to different levels. It was then moved through a complex hydraulic structure consisting of large pools, cisterns and a multitude of pipes in a perfectly interwoven network, before being transported into the Generalife gardens and on to the Alhambra palace itself via an aqueduct.

Visitors can still see part of the Acequia Real today in the Generalife's Patio de la Acequia, where it runs down the centre of the courtyard framed by arcing jets of water. "The flowing water gives the Alhambra a magical feeling," said tourist Krista Timeus, who was visiting from Barcelona in March. "My favourite sight was seeing the palace and the sky reflected in the long pools of the inner courtyards. Our tour guide told us that for the Nasrids, having water as a central theme in the palace was an important symbol of status and the richness of the area, so it makes sense that it's a central element of the architecture. It's hard to imagine the place without it."

Over time, the palace-city's irrigation system was expanded: more water wheels and albercas (large pools) were built, and cisterns were added to collect rainwater. Later on, another channel was forked off the main Acequia Real, called the Acequia Tercio, which brought the water up even higher and irrigated the orchards above the Generalife.

The Fountain of the Lions consists of a large dish held up by 12 white mythical lions. (Credit: EunikaSopotnicka/Getty Images)

One of the cleverest examples of the Alhambra's waterworks is in the Palacio de los Leones. In the centre of a large, serene courtyard, the Fountain of the Lions stands gleaming in white marble, surrounded by ornately carved columns. The fountain consists of a large dish held up by 12 white mythical lions. Each beast spurts water from its mouth,feeding four channels in the patio's marble floor that represent the four rivers of paradise, and then running throughout the palace to cool the rooms.

Díaz described the fountain as the epitome of the system as a whole. "The Fountain of the Lions brings together the knowledge of a technical tradition, the result of studies and constructive experiences over many centuries, which allowed the creation of the Alhambra," she said.

While the Acequia Real was continuously updated and added to over the centuries, other acequias in the area fell into a state of disrepair in the 20th Century and stopped working. This was true of 11th-Century Aynadamar channel, the oldest acequia in the city. Meaning "Fountain of Tears", it allowed for the development of Granada's medieval Albaicín district, part of the area's Unesco World Heritage status.

This year, José María Martín Civantos, a professor at the University of Granada who specialises in medieval history and ancient irrigation techniques, and the Fundación Agua Granada (a non-profit organisation aimed at preserving the environment and promoting sustainable development) are leading a project to restore the Aynadamar channel, continuing the irrigation legacy of the Moors.

The intricate system brings colour to the famed gardens of the Generalife, the former summer palace next door to the Alhambra. (Credit: Juana Mari Moya/Getty Images)

Even today, with all our modern technology, there is still much that we can learn from these ancient water systems. That's why, as Civantos explained, "The work will be carried out according to traditional customs, respecting the original layout and its heritage, as well as restoring the channel and its environment." The hope is that the project will have an impact beyond the Alhambra too. Sebastián Pérez Ortiz, managing director of the Fundación Agua Granada, said that the water will irrigate areas with semi-arid ecosystems and the Aynadamar will become an ecological corridor for the development of the native vegetation and a habitat for many animals.

That potential for knowledge – and for environmental benefits – is also why the scientists of the International Association for Hydro-Environment Engineering and Research will hold their World Congress in Granada this year, further examining – and reinforcing – the city's important relationship to water in the past, present and future. Scientists at the congress will be studying these ancient irrigation systems and associated ecosystems, as well as the elaborate hydraulic system of the Alhambra to see what they can learn today.

"The ingenious techniques of the Moors show us that innovation and technology do not have to be at odds with conservation, much less with sustainability," explained Civantos. "Irrigation systems provide us with a vast ecosystem that many of our cultural landscapes depend on."

Ancient Engineering Marvels is a BBC Travel series that takes inspiration from unique architectural ideas or ingenious constructions built by past civilisations and cultures across the planet.

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L'Humanité

VOD de la semaine - « Première désillusion » de Carol Reed 

Nos recommandations culturelles

Un film méconnu de Carol Reed qui mêle avec aisance dans un style baroque, enfance, vérités, mensonges et suspense, tout en faisant un usage optimal du décor naturel de la capitale britannique. 

Le cinéma classique anglais ressemble souvent à son équivalent hollywoodien en plus incongru. Exemple : « Première désillusion », œuvre du célèbre cinéaste britannique Carol Reed, dont un seul film est vraiment passé à la postérité, « le Troisième homme » — d’aucuns affirment que c’est essentiellement grâce à son air de cithare (devenu un tube mondial) et de la présence au générique d’Orson Welles ; on prétend même parfois que Welles fut le véritable réalisateur de ce film d’espionnage, à cause de son style néo-expressioniste, de ses cadrages biscornus. Pure médisance, qui montre une méconnaissance du génie discret de Reed : il affleure en permanence dans « Première désillusion » (1948), écrit, comme « le Troisième homme », par Graham Greene. Malgré ou grâce à son ambiance un peu surannée, il  présente une touche gothique que n’eût pas reniée Alfred Hitchcock lui-même. La première bizarrerie du film est la présence de Michèle Morgan dans un rôle secondaire. En effet, malgré sa notoriété à cette époque et son charme indéniable, la star française est reléguée dans un second rôle, celui de la petite amie du quadragénaire d’allure quelconque qu’incarne Ralph Richardson. Son personnage est néanmoins intéressant : il joue le majordome d’un ambassadeur (de France, probablement) à Londres, victime de son épouse-dragon. La fureur permanente de celle-ci est-elle la raison de sa passion clandestine pour la belle Française ? Toujours est-il qu’on ne comprend pas bien pourquoi elle est tombée dans les bras de cet homme certes sympathique, mais peu attirant. Mais l’intérêt du film est ailleurs — et rappelle également Orson Welles : il provient de l’inextricable écheveau de vérités et de mensonges dans lequel sont pris les personnages (pour cacher la liaison du majordome). En particulier le héros, Philippe, un petit garçon, fils de l’ambassadeur. Le regard enfantin posé sur cette situation lui fournit sa candeur et sa drôlerie, mais aussi son angoisse et son incertitude ; le gamin est fantasque et n’a qu’une vague notion de ce qui se trame. Si le suspense est réel, d’autant plus qu’il se fonde sur des faux-semblants, il est certain que le film, quoique ponctué d’une scène tragique, aurait pu être un peu plus tendu. Cela reste un superbe exercice de style, où Reed utilise avec une certaine virtuosité le décor naturel de la ville de Londres, et offre ainsi une sorte d’avant-goût de ce qu’il accomplira à Vienne avec son film suivant, l’extraordinaire « Troisième homme ». 

« Première désillusion » de Carol Reed. Royaume-Uni, 1948, 1 h 35 

A voir sur mubi.com 

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SANS TITRE

Dentists are not normally known for changing history. And yet a dentist in Sicily has played a small part in rewriting the history of one of Europe's most important battles.

In the early 2000s, the late archaeologist Sebastiano Tusa was visiting the home of a dental surgeon in the town of Trapani when he noticed the bronze beak of a Roman ship, known as a rostrum, on full display. The dentist told him that it had come from a fisherman – who had paid for the work on his teeth with the ancient artefact.

The dentist may not have recognised the rostrum's significance, but Tusa suspected that it had originated from the famous Battle of the Aegates, which took place between the Roman Republic and the Carthaginians in 241BC. It was, after all, the era's only known battle to have taken place in the Sicilian waters around Trapani.

The event marked the end of the First Punic War and the beginning of Rome's dominance over the Mediterranean – an era that would last for almost 700 years. Previously, historians hoping to understand the Battle of the Aegates had to rely on ancient historical accounts. Assuming, perhaps, that any relics would have long since disappeared, archaeologists simply hadn't looked hard enough for the physical remains. But the chance finding in that dentist's house, combined with divers' anecdotes of other underwater treasures, inspired Tusa and his colleagues to launch dedicated underwater archaeological expeditions in the sea around Sicily – with enormous success.

Sebastiano Tusa admires an ancient rostrum recovered from the sea near Trapani (Credit: Derk Remmers/Soprintendenze del Mare)

The team have now unearthed the relics from dozens of shipwrecks – findings that are now painting a detailed picture of the battle. "No other naval battle from antiquity has been documented this well," says Ferdinando Maurici, archaeologist and the head of Sicily's Soprintendenza del Mare, a section of the Department for Cultural Heritage and Identity which overlooks the discovery and protection of cultural artefacts found in the sea around the island.

The rise of Rome

The First Punic War started in 264BC. In the previous decades, the Roman Republic had been expanding aggressively and now covered almost all of the Italian peninsula. Around the rest of the Mediterranean, however, Carthage controlled a large swathe of territory.

Beginning as a Phoenician city-state in modern-day Tunisia, Carthage had established colonies on the coast of North Africa, in southern Spain, and in Sardinia. Along the way, it had forged many trade networks with surrounding territories. "It was the economic benefits that pushed Carthage to make new conquests and form new colonies," explains Francesca Oliveri, a historian and one of Soprintendenza del Mare's archaeologists.

"Both the governments of Rome and Carthage were rivals for the dominance of the Mediterranean," says Oliveri. "The Mediterranean basin was full of resources and materials that could serve these 'superpowers'."

The Battle of the Aegates shaped the future of the Roman Empire – and the world (Credit: Getty Images)

By 264BC, that rivalry began to centre on Sicily. The west of the island had been controlled by Carthage for centuries, while the east was occupied by Greek communities. A small group of mercenaries, known as the Mamertines, had a foothold in the city of Messana (modern-day Messina). In an ongoing dispute with the Greeks at Syracuse, the Mamertines asked both Carthage and Rome for support. Both obliged, moves that ultimately disrupted the delicate power balance in the region and triggered what would become a 23-year war.

While Rome had a stronger military force, they had largely fought on land, says Oliveri: "At the start of their expansion, they didn't feel the need to have a fleet of ships and were not prepared for this naval war." The Carthaginians, in contrast, had a large commercial fleet of ships that they could quickly convert for military use.

For both sides, the bronze rostrums – also known as naval rams – at the ships' prows were the primary naval weapons. Weighing hundreds of kilograms, they could cause considerable damage when they hit the enemy boat. In some cases, the aim would be to sink the ship. In others, the rostrum would jam the oars so that the enemy ship could not escape as the soldiers took it over and plundered its resources.

The years of war proved to be extremely punishing to both the Carthaginians and the Romans. "It was very costly, both in terms of human life and economically," says Oliveri. "In the last phase Rome even had to ask for a loan from the most well-to-do families to arm the fleet and build new boats."

The last battle took place around the Aegadian Islands off the western coast of Sicily, when Romans intercepted ships carrying much-needed supplies to Carthaginian troops caught in a siege on Monte Erice. The exhausted army had no choice but to surrender. "And Sicily became Roman," Oliveri says.

Oliveri says that many factors – including the strength and direction of the wind – contributed to the Roman victory, and world history may have been very different if the Carthaginians had instead triumphed. "Rome could have been limited to the Italian peninsula, while Carthage would have established more new colonies surrounding the Mediterranean – arriving, to the east, at the edge of the Persian Empire." If they had not been weakened, they might have even extended their sphere of influence northwards, she suggests – perhaps as far as Britain.

Blood-red rocks

For millennia, the primary account of this world-changing battle had been the work of the Greek historian Polybius, writing in the 2nd Century BC. Unfortunately, he was rather vague on some of the essential details, such as where exactly it took place. "We were handed down a narrative that certainly cited the Aegadian Islands, but it didn't specify the precise location," explains Maurici.

A rostrum from the Battle of the Aegates is recovered and brought onto the ship Hercules (Credit: Salvo Emma/Soprintendenza del Mare)

According to legend, the battle took place near Cala Rossa, a cove on the island of Favignana – the largest of the Aegadian Islands. Cala Rossa is so-called because of the intense colour of the rocks, which were said to have been dyed by the blood of the Carthaginians who died in the battle. In reality, it is simply red algae that have coloured the rocks. "The story was without foundation," says Maurici.

Tusa, for one, was unconvinced that Favignana was the site of the battle – thanks, in part, to his visit to the dentist's house. The dentist told him that the rostrum had been discovered off the coast of Levanzo, an island to the north of Favignana.

This seemed to tally with another diver's report that around Capo Grosso on the north of the island, you could find around 100 anchors on the sea, all perfectly aligned. "It was as if the ropes had been cut so that the boats could sail away as quickly as possible," says Salvatore Emma, one of Tusa's close collaborators and a spokesperson for the Soprintendenza del Mare. Perhaps the Romans had been hiding their fleet behind one of Levanzo's cliffs – allowing them to launch a stealthy attack as the Carthaginians approached.

Inspired by these reports, Tusa and the Soprintendenza del Mare began rigorous underwater excavations near Levanzo in earnest in the early 2000s. Not only did they confirm the presence and location of the anchors – they've started to unearth countless other relics from the famous battle, as well.

Divers examine war helmets underwater at the site of the Battle of the Aegates (Credit: Jarrod Jablonski/Soprintendenza del Mare)

Many of their discoveries have only been possible with advanced technology provided by the RPM Nautical Foundation, a non-profit devoted to maritime archaeology around the Mediterranean.

The research takes place on a boat called Hercules, which is equipped with sophisticated multibeam sonar which sends sound waves through the water beneath the boat. By measuring the reflected soundwaves, the team can build a topographical map of the seafloor. To fill in the fine details, an autonomous underwater vehicle or AUV, developed with the University of Malta, travels closer to the bed and highlights any small anomalies on the seabed that might signal the site of a shipwreck.

Once they have identified areas of interest, a small remotely operated vehicle (ROV) travels to the region and captures photos of the underwater environment – information that will help to guide divers to the potential artefacts.

Researchers examine naval artefacts on the seabed from the ship Hercules (Credit: Salvo Emma/Soprintendenza del Mare)

The use of this technology has vastly accelerated the archaeological research. "An ROV can remain underwater all day or longer and with continuous video feed to the control room," says James Goold, the chair of RPM Nautical Foundation. "We cover up to 5km (3.1 miles) day of searching the seabed [for artefacts] with all of it recorded on video and with continuous exact location reporting." Human divers, in contrast, can only operate safely for about an hour at a time, and they can't cover the same distances – so it's much more efficient to only engage them once a precise location has been identified.

Through this research, the team have so far discovered 25 fallen rostrums. Goold tells me that the wood has disintegrated, leaving only the bronze. Strangely, the divers have found that the hollowed-out insides are often filled with small objects such as coins. This, he says, is the work of octopuses, who have turned the rostrums into temporary dens. They have a magpie-like tendency to pick up treasure – and fill their homes with trinkets. "They are inveterate collectors," he says. "They'll take anything they can get their hands – or tentacles – on."

The rostrums themselves are often inscribed. For the Roman remains, the inscriptions often include the names of Roman officials such as magistrates, who may have approved the building of the ships – discoveries that are helping historians to understand the bureaucracy and governance of the Republic at that time. The Carthaginian engravings were more likely to invoke the god Baal, with curses against the Romans – although some do also offer the names of important personages, says Oliveri, which might offer us insights into the structure of their society.

The Roman rostrums are often inscribed with the names of officials, giving historians another piece of the puzzle (Credit: Salvo Emma/Soprintendenza del Mare)

Besides the bronze rostrums, the archaeologists have also uncovered around 40 helmets from both sides of the battle. "They are very evocative, because each one could correspond to an identifiable person," Goold told BBC Future as he showed us a map charting the finds. "We've saved sediment from inside some of the helmets to have it tested for DNA – because theoretically, it could have survived." This could tell us a bit more about the kinds of people who were fighting.

Around 40 ancient war helmets also were recovered by the archaeologists (Credit: Salvo Emma/Soprintendenza del Mare)

Goold shows us lead projectiles that would have been fired from a sling. Each one weighs as much as a .30-calibre bullet, he says – and could have travelled at up to 100mph (160km/h).

The team also have uncovered large numbers of amphorae that will have carried food supplies and the tableware used by the shipmates, says Oliveri. "We are finding so many things that help to illustrate a little better the world of the 3rd Century BC," she says. "It's the first site of a naval battle, in the world, that has been scientifically documented like this, and it will continue to be documented – because the area of interest is very large… It will take at least another 20 years to explore it fully."

Tragedy and hope

Sadly, Sebastiano Tusa will not be able to see the final results of his research – and of his intuition. He died in the crash of the Ethiopian Airlines Flight 302 in 2019 while travelling to a Unesco conference. Eerily, the crash occurred on 10 March, commonly thought to be the anniversary of the Battle of the Aegates.

This year, the Soprintendenza del Mare opened exhibitions in Favignana and Palermo to celebrate Tusa's life and work. The day of his death was marked as "Sicilian Cultural Heritage Day", with free public access to the island's museums, galleries and libraries.

Tusa analyses one of the rostrums recovered in the operation (Credit: Soprintendenza del Mare)

Tusa's friends, family and colleagues remember him as a meticulous scholar who drew on many different sources. He listened attentively to the stories of local fishermen and divers, whose observations of the sea environment helped him to identify the island of Levanzo as the starting point of the battle. "He knew how to talk to everyone," says his wife, Valeria Li Vigni, who initially took over the management of the Soprintendenza del Mare after Tusa's death, before retiring this year. "And it was this ability, and his tenacity, combined with the historical sources and the archaeological data, that allowed him to confirm his theories about the Battle of the Aegates."

Tusa's legacy, then, is not only his astonishing contributions to ancient history. His life and work should remind us to always follow our curiosity, to leave no stone unturned in our search for the truth.

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Alessia Franco is an author and a journalist focusing on history, culture, society, storytelling and its effects on people. She is @amasognacredi on Twitter.

David Robson is a writer based in London. His most recent book is The Expectation Effect: How Your Mindset Can Transform Your Life, published in early 2022. He is @d_a_robson on Twitter.

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Valeurs Actuelles

Mort de deux hommes sur le Pont-Neuf : le policier tireur mis en examen pour “homicide volontaire”

C’est une décision « inadmissible » pour le syndicat Alliance Police, auprès de BFM TV. Mardi 27 avril, le policier de 24 ans – ayant tué deux hommes dimanche 24 avril sur le Pont-Neuf à Paris – a été mis en examen pour « homicide volontaire » et placé sous contrôle judiciaire, relaie la chaîne. Il lui est reproché d’avoir tiré sur un automobiliste, suspecté d’avoir refusé d’obtempérer à un contrôle routier et soupçonné d’avoir foncé sur un policier.

Deux autres mises en examen

Concernant le décès du passager, mort quelques minutes après les tirs, le jeune agent a été mis en examen pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Le fonctionnaire de police, qui n’avait que six mois d’expérience au sein groupe d’appui de nuit de la Compagnie de Sécurisation de la Cité (CSC), fait également l’objet d’une troisième mise en examen pour « violences volontaires aggravées par personne dépositaire de l’autorité publique », à l’encontre du passager arrière blessé.

Les faits

D’après le compte-rendu d’intervention de la police, une brigade de cinq agents a tenté de contrôler un automobiliste, roulant à contresens avec ses feux de détresse allumés, sur le quai des Orfèvres sur l’île de la Cité, en début de soirée dimanche 24 avril. Les policiers se sont approchés du véhicule pour procéder au contrôle. Mais le conducteur a soudainement redémarré et « a foncé vers un des fonctionnaires qui s’est écarté pour l’éviter », d’après le rapport que relaie L’Obs. Le policier de 24 ans a alors tiré une dizaine de cartouches en direction de la voiture qui tentait de fuir vers le Pont-Neuf. Le jeune agent aurait été « le seul » à être armé, selon le document. Le véhicule s’est ensuite arrêté après être monté sur un terre-plein. « Cinq ou six impacts » auraient « atteint les individus » présents dans la voiture.

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France24 - Monde

Antonio Guterres "choqué" mais "en sécurité", après des frappes sur Kiev

Publié le : 28/04/2022 - 05:38Modifié le : 28/04/2022 - 22:46

FRANCE 24 Suivre Alice BROGAT

La capitale ukrainienne a été visée par des frappes en pleine visite du secrétaire général de l'ONU. Plus tôt dans la journée, celui-ci avait appelé Moscou à coopérer avec la CPI sur de possibles crimes de guerre. Par ailleurs, Joe Biden souhaite une rallonge de 33 milliards de dollars pour soutenir les Ukrainiens. Voici le fil du 28 avril.

  • 23 h 59 : 10 blessés dans les frappes à Kiev

Les services de secours ont écrit sur Facebook que 10 personnes avaient été blessées dans les attaques de missiles. Un immeuble résidentiel de 25 étages était visé "dont les deux premiers étages ont été partiellement détruits", selon la même source.

  • 22 h 44 : l'Ukraine demande "de ne pas donner de détails sur le lieu exact de la frappe" à Kiev

"Les Ukrainiens demandent de ne pas donner plus de détails sur le lieu exact de la frappe ou la cible pour ne pas aider les Russes à corriger leur tir", explique le correspondant de France 24 à Kiev, Gulliver Cragg.

  • 22 h 08 : les bombardements russes sur Kiev visaient à "humilier l'ONU", fustige Zelensky

Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky ce sont "cinq missiles" qui se sont abattus sur la capitale. "Cela en dit long sur la véritable attitude de la Russie envers les institutions internationales, sur les efforts des dirigeants russes pour humilier l'ONU et tout ce que l'organisation représente", a déclaré le président ukrainien dans une vidéo postée sur sa chaîne Telegram après les frappes sur Kiev. 

  • 21 h 36 : Antonio Guterres "en sécurité", mais "choqué" 

Le secrétaire général des Nations unies en visite à Kiev a réagi aux frappes qui ont ciblé la capitale ukrainienne, en marge de sa visite au président  Volodymyr Zelensky. Antonio Guterres "est en sécurité", mais il a été "choqué", a indiqué un porte-parole de l'ONU.

"C'est une zone de guerre mais c'est choquant que cela soit arrivé à proximité de là où nous nous trouvions", a précisé Saviano Abreu à l'AFP.

  • 20 h 47 : l'Ukraine dénonce "un acte odieux de barbarie" après des frappes sur Kiev

"Par cet acte odieux de barbarie, la Russie démontre une fois de plus son attitude envers l'Ukraine, l'Europe et le monde", a fustigé sur Twitter le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba.

  • 19 h 43 : bombardements à Kiev lors de la visite d'Antonio Guterres

Au moins deux explosions ont été entendues dans la capitale ukrainienne, après la conférence de presse du secrétaire général de l'ONU et du président ukrainien. Deux bâtiments étaient en flammes.

"Dans la soirée, l'ennemi a tiré sur Kiev. Deux frappes sur le quartier de Chevchenkovsky", a confirmé le maire de Kiev, Vitali Klitschko, ajoutant que "les informations quant aux victimes sont en train d'être clarifiées".

  • 19 h 22 : le Conseil de sécurité de l'ONU a "échoué à empêcher et mettre fin" à la guerre en Ukraine, estime Antonio Guterres

Aux côtés du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, le secrétaire général Antonio Guterres a estimé que cela était "source d'une grande déception, frustration et colère".

  • 19 h 06 : l'AIEA inquiète de l'absence d'accès à la centrale nucléaire de Zaporijjia

Dans le sud de l'Ukraine, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) n'a pas pu, depuis l'invasion, avoir accès à la centrale nucléaire de Zaporijjia, contrôlée par les Russes. Le directeur de l'AIEA, Rafael Grossi, de retour d'Ukraine, s'est dit "préoccupé".

"Nous devons retourner à Zaporijjia, c'est extrêmement important", a-t-il insisté. Le site "est toujours sous contrôle russe, le régulateur ukrainien n'a pas la main, or il faut que nous procédions à un certain nombre de tâches au plus tôt, tant du point de vue des activités d'inspections, de surveillance que de sécurité", a souligné le chef de l'AIEA.

  • 18 h 30 : la justice ukrainienne a identifié "plus de 8 000 cas" de crimes de guerre présumés

"Il s'agit en fait de 8 600 affaires concernant uniquement les crimes de guerre et de plus de 4 000 affaires qui sont liées aux crimes de guerre", a affirmé la procureure générale d'Ukraine Iryna, qui a expliqué qu'une équipe d'enquête commune avait été créée sur la plateforme d'Eurojust (l'agence de coopération judiciaire européenne).

Ces crimes présumés comprennent "le meurtre de civils, le bombardement d'infrastructures civiles, les tortures" et les "crimes sexuels" signalés dans le "territoire occupé de l'Ukraine", selon la magistrate. Les procureurs enquêtent également sur "l'utilisation d'armes interdites", a-t-elle ajouté.

  • 17 h 48 : nouvel échange de prisonniers entre la Russie et l'Ukraine

Quarante-cinq Ukrainiens ont été libérés suite à un nouvel échange de prisonniers, a annoncé Kiev, comme d'ordinaire sans révéler le nombre de Russes qui ont été remis à Moscou. Côté ukrainien, il s'agit de 13 officiers et 20 soldats, dont cinq blessés, ainsi que de 12 civils, a précisé sur Telegram la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.

  • 17 h 14 : Joe Biden affirme que les États-Unis continueront à fournir de l'aide à l'Ukraine

Le président américain a rappelé que les États-Unis "n'attaquaient pas la Russie" mais qu'ils aidaient l'Ukraine à se défendre face à leur agression. Une nouvelle enveloppe de 33 milliards de dollars a été demandée au Congrès pour soutenir Kiev.

Les États-Unis ont livré 10 armes anti-char à l'Ukraine pour chaque blindé russe a aussi affirmé Joe Biden devant le Congrès. Il a également estimé que les menaces de Vladimir Poutine d'un recours à l'arme nucléaire étaient "irresponsables" et illustraient le "sentiment de désespoir" de la Russie face à la tournure prise par son offensive.

  • 16 h 30 : Erdogan se dit "prêt à prendre l'initiative" pour la paix

Au lendemain d'un échange de prisonniers entre Washington et Moscou, qui a eu lieu en Turquie sous la "coordination et la supervision" des services de renseignement turcs (MIT), le président Recep Tayyip Erdogan s'est dit "prêt à prendre l'initiative pour mettre fin à la guerre entre la Russie et l'Ukraine et à servir de médiateur sur la voie de la paix".

Lors d'un entretien téléphonique, il a exprimé à Vladimir Poutine "sa volonté d'établir une paix durable dans la région dès que possible en accentuant l'élan pris durant les pourparlers d'Istanbul". 

  • 16 h 15 : dix soldats russes mis en examen pour des crimes présumés à Boutcha

D'après le procureur général d'Ukraine, dix soldats russes ont été mis en examen pour des crimes de guerre présumés commis à Boutcha. Ils feront l'objet de recherches, afin d'être arrêtés et traduits devant la justice.

Selon l'enquête, les militaires russes ont, pendant leur occupation de cette ville en mars, "pris en otage des civils qui ne participaient pas aux hostilités et n'étaient pas armés. Les occupants ne leur ont donné ni à manger ni à boire", a détaillé le procureur. Parmi les sévices subits, selon le procureur, des simulacres d'exécution. Ils ont été pillés, ont reçus des coups sur le corps, afin "d'obtenir des informations sur la localisation des soldats ukrainiens, et dans un cas sans justification".

  • 15 h 17 : l'Otan prête à aider l'Ukraine pendant des années

 L'Otan est disposée à soutenir l'Ukraine pendant des années, y compris en l'aidant à remplacer son matériel de l'ère soviétique par des systèmes d'armement occidentaux modernes, a déclaré jeudi Jens Stoltenberg.

Le secrétaire général de l'Alliance atlantique a pris cet engagement au lendemain d'une mise en garde du Kremlin sur les livraisons d'armes lourdes à l'Ukraine, qui constituent, selon Moscou, une menace pour la stabilité et la sécurité de l'Europe.

  • 14 h 06 : Biden propose de liquider et transférer à l'Ukraine des avoirs russes saisis

La Maison Blanche a proposé d'utiliser les avoirs saisis auprès d'oligarques russes pour compenser les dégâts subis par l'Ukraine lors de son invasion par la Russie. Cette proposition marque un durcissement de la position occidentale contre Moscou. Elle doit être accompagnée de nouvelles aides militaires massives à Kiev qui devraient être annoncées dès jeudi par le président américain Joe Biden.

Les États-Unis ont déjà fourni pour plus de 3 milliards de dollars d'armement à l'Ukraine depuis l'invasion russe déclenchée le 24 février. La Maison Blanche cherche désormais à obtenir un financement suffisant de la part du Congrès pour pouvoir étendre cette aide jusqu'à octobre.

  • 13 h 03 : plus de 55 000 réfugiés ont fui l'Ukraine en 24 heures

Près de 5,4 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion de leur pays par les troupes russes le 24 février, selon des chiffres du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) publiés jeudi.

Si le flux s'est très nettement ralenti depuis le mois de mars, l'ONU s'attend à ce qu'il y en ait trois millions de plus d'ici la fin de l'année.

Selon le HCR, au 27 avril, 5 372 854 Ukrainiens avaient quitté leur pays depuis le début de l'invasion russe, soit 55 635 de plus que le chiffre de la veille.

  • 12 h 04 : Kiev est "en droit" de frapper des cibles militaires russes, affirme le conseiller de la présidence ukrainienne

L'Ukraine a "le droit" de frapper des cibles militaires russes, a affirmé jeudi un conseiller de la présidence ukrainienne, laissant entendre que Kiev pourrait procéder à des frappes sur le territoire russe.

"La Russie attaque l'Ukraine et tue les civils. L'Ukraine se défendra par tous les moyens, y compris avec des frappes sur des entrepôts et des bases des assassins russes. Le monde reconnaît ce droit", a écrit sur son compte Twitter Mykhaïlo Podoliak.

Ukraine should decide whether to strike 🇷🇺 military facilities, @SecBlinken said. Russia has attacked 🇺🇦 and killing civilians. Ukraine will defend itself in any way, including strikes on the warehouses and bases of the killers 🇷🇺. The world recognizes this right.

April 28, 2022
  • 11 h 43 : pour le Kremlin, les livraisons d'armes à l'Ukraine "menacent la sécurité" européenne

Les livraisons d'armes à l'Ukraine "menacent la sécurité" européenne, a estimé jeudi le Kremlin après un nouvel appel de la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, à livrer davantage d'armes lourdes et d'avions à Kiev.

"Cette tendance à inonder l'Ukraine d'armes, notamment d'armes lourdes, ce sont des actes qui menacent la sécurité du continent et provoquent de l'instabilité", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

  • 11 h 38 : l'ONU dit "préparer" une tentative d'évacuation de Marioupol

La coordinatrice de l'ONU en Ukraine a annoncé jeudi qu'elle partait dans le sud du pays préparer une tentative d'évacuation de la ville de Marioupol, presque entièrement contrôlée par les forces russes.

"Je vais à Zaporijjia pour préparer l'évacuation espérée de Marioupol", port stratégique pilonné et assiégé par les Russes dans le sud-est de l'Ukraine, a indiqué Osnat Lubrani sur Twitter.

The SG @antonioguterres has arrived in Ukraine to meet President Zelensky. At his request, I am going to Zaporizhzhia to prepare for hopeful evacuation from Mariupol.The UN is fully mobilized to help save Ukrainian lives and to assist those in need. pic.twitter.com/vPZ1yYKxwi

April 28, 2022
  • 11 h 20 : le Bundestag donne son feu vert à la livraison d'armes lourdes à l'Ukraine

Le Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand, a adopté jeudi une motion approuvant la livraison d'armes lourdes à l'Ukraine pour aider ce pays à résister à l'invasion russe. Une question qui a longtemps fait débat au sein de la classe politique.

La ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a annoncé mardi lors d'une réunion avec ses homologues occidentaux sur la base militaire américaine de Ramstein que Berlin allait fournir à Kiev des chars de type Guépard équipés pour la lutte antiaérienne.

  • 10 h 27 : depuis Boutcha, Antonio Guterres appelle Moscou à coopérer avec la CPI

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé jeudi Moscou à "accepter de coopérer" avec l'enquête de la Cour pénale internationale (CPI) sur de possibles crimes de guerre perpétrés en Ukraine.

"Quand nous voyons ce site horrible, je vois combien il est important d'avoir une enquête complète et d'établir les responsabilités", a déclaré le secrétaire général de l'ONU, en visite à Boutcha, banlieue de Kiev où les Ukrainiens accusent les Russes d'avoir massacré des civils pendant qu'ils occupaient la ville en mars. "J'appelle la Russie à accepter de coopérer avec la CPI", a-t-il ajouté.

  • 9 h 22 : Antonio Guterres est arrivé à Borodianka, en banlieue de Kiev

Le secrétaire général de l'ONU est arrivé jeudi matin à Borodianka, une des localités de la banlieue de Kiev où les Ukrainiens accusent les Russes d'avoir commis des exactions pendant leur occupation de la région en mars, a constaté l'AFP.

Devant des habitations en ruines, il a déclaré : "J'imagine ma famille dans une de ces maisons (...), je vois mes petites-filles courir en panique. La guerre est une absurdité au 21e siècle, aucune guerre n'est acceptable au 21e siècle", a-t-il ajouté.

Pour sa première visite en Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février, Antonio Guterres devait se rendre également à Boutcha puis rencontrer le président Volodymyr Zelensky dans l'après-midi.

  • 8 h : le point sur la situation en Ukraine avec Gulliver Cragg, correspondant de France 24 à Kiev

S'ils continuent à pilonner la ligne de front, les forces russes n'ont pas enregistré d'avancée majeure dans le Donbass, explique Gulliver Cragg, qui revient aussi sur la visite attendue du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

  • 4 h 30 : Antonio Guterres se rend à Boutcha et Irpin

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres se rend jeudi dans la banlieue de Kiev, à Boutcha, Irpin et Borodianka, théâtres d'exactions imputées à l'armée russe par les Ukrainiens.

Le chef des Nations unies est arrivé en Ukraine en provenance de Moscou où il a plaidé auprès de Vladimir Poutine pour un cessez-le-feu "dans les plus brefs délais". Il s'est également dit "préoccupé par les rapports répétés faisant état de possibles crimes de guerre", jugeant qu'ils "requièrent une enquête indépendante".

I have arrived in Ukraine after visiting Moscow.We will continue our work to expand humanitarian support & secure the evacuation of civilians from conflict zones.The sooner this war ends, the better – for the sake of Ukraine, Russia, and the world.

April 27, 2022
  • 3 h 16 : le Parlement canadien condamne un "génocide" contre les Ukrainiens

"La Chambre des communes a adopté une motion concernant des actes de génocide contre le peuple ukrainien", a annoncé la chambre basse du Parlement sur Twitter. Le texte, déposé à l'initiative d'une députée du Nouveau parti démocratique (NPD, gauche), Heather McPherson, a été adopté à l'unanimité.

La motion précise qu'il "existe des preuves claires et abondantes de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité systématiques et massifs commis contre le peuple ukrainien par les Forces armées de la Fédération de Russie, sous la direction du président Vladimir Poutine". Ces "crimes" incluent notamment la torture, des "atrocités de masse dans les territoires ukrainiens", le "transfert forcé d'enfants ukrainiens vers le territoire russe", ou encore des "cas à grande échelle de violence physique, mentale et de viol".

En validant ce texte, la Chambre des communes "reconnaît que la Fédération de Russie commet des actes de génocide contre le peuple ukrainien", selon le document. L'adoption de ce texte intervient une dizaine de jours après que le Parlement ukrainien a voté une résolution similaire.

Avec AFP et Reuters

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New York Times - World

Colombia confronta el legado del conflicto armado en una audiencia sobre el caso de los ‘falsos positivos’

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En la primera audiencia de su tipo, oficiales retirados admitieron haber organizado ejecuciones extrajudiciales. Pero las víctimas han pedido más. “Nosotros sabemos que detrás de ustedes vienen personajes muy grandes”, dijo una mujer. “Necesitamos nombres”.

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Por Julie Turkewitz y Sofía Villamil

Fue un momento que muchos colombianos creyeron que nunca verían.

Un general del ejército y otras diez personas reconocieron esta semana haber cometido crímenes de guerra y de lesa humanidad en los testimonios ofrecidos durante una audiencia de dos días. La declaración, la primera en su tipo, sucedió en un tribunal especial establecido para confrontar el legado del desolador conflicto armado de Colombia.

Sentado en un escenario en un teatro en Ocaña, un pequeño municipio al norte de Colombia que fue escenario de muchos de los crímenes, el general, otros nueve funcionarios militares y un civil admitieron haber orquestado la muerte de al menos 120 civiles y de intentar presentarlo como combatientes rebeldes durante un caso que se conoce como los “falsos positivos”.

Las ejecuciones, que se usaron para fortalecer el discurso de que el país estaba ganando en el conflicto, se han convertido en uno de los más emblemáticos del traumático conflicto interno armado del país, que tiene su origen en los años sesenta del siglo pasado.

Los parientes de los fallecidos —muchos de ellos madres, padres y hermanos de jóvenes asesinados— llevan largo tiempo pidiendo transparencia. Y muchos de ellos estaban sentados en el escenario, frente a los perpetradores durante su intervención.

“Les presento a ustedes mi arrepentimiento por no haber actuado más diligentemente, ofrezco mi solidaridad y concurso para procurar restaurar el daño y el dolor causado. Quiero expresarles que siento un gran remordimiento que lacera, me lacera el alma”, dijo el general retirado Paulino Coronado Gámez durante la audiencia. “Sé que afectamos a las familias enteras, padres, madres, hijos, nietos. Los dejamos y dejamos un gran vacío”, añadió.

El reconocimiento público de culpabilidad fue organizado por la Jurisdicción Especial para la Paz, un tribunal creado como parte del acuerdo de paz de 2016 celebrado entre el gobierno colombiano y el mayor grupo rebelde del país, las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia o FARC.

Este proceso es parte de una serie de esfuerzos más amplios en todo el mundo que tienen la finalidad de atender las violaciones sistemáticas a los derechos humanos a través de un proceso conocido como justicia transicional y se basa en procesos similares de verdad y reconciliación realizados en países como en Argentina después de la dictadura de los años ochenta y en Sudáfrica después del apartheid en los años noventa.

La audiencia, según funcionarios de la corte colombianos, marca la primera vez que los perpetradores han admitido haber cometido crímenes de guerra y de lesa humanidad como resultado del tribunal creado por el acuerdo de paz.

El reconocimiento de dichos crímenes suele ser inusual —y los conflictos persisten— debido a que los perpetradores temen ser encarcelados mientras que las víctimas aseguran que ofrecer una amnistía generalizada sería injusto.

Eduardo González, experto en justicia transicional residenciado en Perú, dijo que las audiencias colombianas muestran que hay una tercera vía, un modo de emplear el sistema de justicia para extraer confesiones e imponer un castigo menor que penas de prisión de décadas.

“Creo que va a ser un modelo a mirar en otros conflictos”, dijo.

En el tribunal colombiano, quienes admiten cometer crímenes no recibirán sentencias de prisión sino que se les asignan medidas restaurativas, como prisión domiciliaria o trabajo. Parte del proceso es encarar a sus víctimas.

Aun así, las sentencias alternativas, que constituyen uno de los principios elementales del tribunal, han sido criticadas por algunos colombianos, que las consideran demasiado permisivas con los criminales de guerra.

Durante la audiencia, los funcionarios militares vistieron ropa de civil, a pesar de los pedidos de algunas víctimas de que llevaran sus uniformes. Los familiares de los fallecidos vistieron camisetas negras con la leyenda: “¿Quién dio la orden?”.

En ambos lados, hubo personas que lloraron una y otra vez.

En sus declaraciones, los oficiales contaron que habían participado en una estrategia deliberada en la que reclutaron a colombianos de a pie, muchos de ellos estudiantes y campesinos pobres, con la promesa de empleos, y luego los mataron y reportaron los fallecimientos como bajas en combate.

“Y hoy el mundo quiero que sepa que eran campesinos”, dijo Néstor Guillermo Gutiérrez, quien fue cabo en el ejército, “que yo, como miembro de la fuerza pública, asesiné cobardemente, le arrebaté la ilusión a sus hijos, le desgarré el corazón a sus madres por una presión, por unos resultados, por unos falsos resultados, por tener contento a un gobierno. No es justo”.

Los magistrados del tribunal consideran que sus víctimas son solo una pequeña fracción de las personas que fueron ejecutadas entre 2002 y 2008, durante la presidencia de Álvaro Uribe, como parte de la estrategia de los falsos positivos. En total, el tribunal aseguró en un informe de investigación reciente que el ejército es responsable de la muerte de 6402 civiles que se presentaron como rebeldes.

Durante años, muchos colombianos han exigido saber quién fue la figura de más rango con conocimiento del esquema, quién fue la figura más encumbrada en orquestarlo y por qué Uribe no lo detuvo.

Ya en 2005, grupos de derechos humanos y la oficina de derechos humanos de las Naciones Unidas han dado la alarma sobre muertes sospechosas.

La audiencia no aclaró quién en última instancia fue el responsable de la estrategia. Pero el general Coronado es el oficial de más alto rango en admitir responsabilidades en el caso de los falsos positivos.

“Acepto que no cumplí con la primera lección que me dieron cuando ingresé a la escuela militar: el comandante responde por lo que hagan y dejen de hacer sus subalternos”, dijo en el tribunal. “Acepto mi responsabilidad por haberme desempeñado como superior jerárquico”.

Las audiencias también subrayan un nivel de coordinación institucional diseñada para encubrir la verdad.

“Trasnochamos haciendo documentación, cambiando documentación, borrando inclusive documentación”, dijo Juan Carlos Chaparro, un mayor retirado. “Y siempre, después de que ya todo estaba, mancillando el nombre de sus familiares tildándolos de lo que verdaderamente no eran. Porque las personas que llegaban al batallón eran personas de bien”.

Otro oficial militar, el sargento retirado Sandro Mauricio Pérez, dijo: “Me llevó a terminar convirtiéndome en un asesino, un monstruo para la sociedad, represento para algunos de ustedes una máquina de muerte”.

Los investigadores del tribunal especial están analizando otras muertes y podrían darse más imputaciones.

Varios de los familiares de los fallecidos mencionaron en la audiencia que solo recibían justicia parcial. Reconocieron que estaban enterándose de parte de la verdad, pero no de la verdad completa, que los perpetradores estaban admitiendo responsabilidad pero que quienes dieron las órdenes también debían ser llamados a responder por sus actos.

“No vengo a hablar por mi hijo, sino por miles de víctimas”, dijo Carmenza Gómez, madre de Víctor Gómez, desaparecido en 2008 y hallado muerto días después en Ocaña cuando apenas tenía 23 años.

“Nosotros sabemos que detrás de ustedes vienen personajes muy grandes”, dijo Gómez. “Necesitamos nombres”.

El caso de los falsos positivos es solo uno de muchos crímenes que el tribunal examina. El año pasado, los magistrados procesaron a ocho exlíderes de las FARC, acusados de organizar una operación de secuestros para cobrar rescates que tuvo más de 20.000 víctimas, algunas de las cuales fueron violadas o asesinadas. Los secuestros, según la acusación, constituyen crímenes de lesa humanidad.

Los antiguos líderes guerrilleros de la FARC han admitido su culpabilidad y participarán en una audiencia pública similar en los meses siguientes.

Las sentencias, en ambos casos, se darán más adelante. En los próximos meses se publicará un reporte más amplio sobre los hechos de la guerra, compilado por una comisión de verdad.

El conflicto de Colombia con las FARC inició en los años sesenta, cuando dos líderes comunistas declararon una rebelión contra el Estado y prometieron la transformación de una sociedad profundamente desigual.

El conflicto, que duró décadas y contó con la participación de guerrillas de izquierda, paramilitares de derecha, el ejército, los carteles del narcotráfico y Estados Unidos, que brindó consejo y equipamiento al ejército, tuvo un saldo de al menos a 220.000 personas fallecidas y desplazó a más de cinco millones.

El enfrentamiento entre las FARC y el gobierno terminó en 2016, cuando ambos bandos firmaron el acuerdo de paz. Pero a pesar del acuerdo, muchas zonas del país siguen sin tener una presencia significativa del Estado, una situación que ha favorecido el surgimiento de nuevos grupos armados.

La idea es que la Jurisdicción Especial para la Paz ayude al país a establecer un relato común sobre los sucesos del conflicto y abrir la puerta a un nuevo comienzo.

“Que no se repita más”, dijo Gutiérrez, el cabo retirado, en su testimonio.

Refiriéndose a las familias que fueron sus víctimas, dijo: “Imagínese, llegaba la guerrilla, los golpeaba, llegaban los paramilitares, los golpeaban y llegamos el ejército de esa época y ellos confiaban en nosotros. Los engañamos, les mentimos y les asesinamos sus familias. Dios me perdone”.

Julie Turkewitz es jefa del buró de los Andes, que cubre Colombia, Venezuela, Bolivia, Ecuador, Perú, Surinam y Guyana. Antes de mudarse a América del Sur, fue corresponsal de temas nacionales y cubrió el oeste de Estados Unidos. @julieturkewitz

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L'Humanité

La langue du patient

Chronique

Cynthia Fleury

Et si la médecine était d’abord une affaire de langage ? Tel est l’un des points qui ressortent dans l’ouvrage du Dr Fergus Shanahan, Si mon médecin m’écoutait (les Arènes, 2022), lorsqu’il décrit sa vie de soignant et sa découverte essentielle en matière de « dialogue avec le patient ». Socle de toute thérapie efficace, il s’avère hélas souvent « de sourds », tant les médecins parlent la langue de la pathologie (disease) et les patients celle de la maladie (illness), à savoir ce qui décrit le vécu et le ressenti d’une pathologie. « Le problème vient en partie de la langue médicale, écrit l’auteur, pathologico- centrée employée par les médecins, le système de santé et les médias – langue qui évite les mots de la maladie comme souffrance, rejet, peur, angoisse. Comment se fait-il que tant de patients n’osent pas se confier à leur médecin ? »

Pourquoi avoir choisi des mots qui confisquent le savoir à défaut de « soigner », qui mettent à distance la pathologie, qui privilégient le point de vue du médecin plutôt que l’expérience du patient ? Devenir médecin, c’est comme « apprendre une langue étrangère », puisque l’étudiant apprend entre 10  000 et 50  000 nouveaux mots lors de ces premières années. Était-il si indispensable d’appeler une démangeaison un « prurit », une jaunisse un « ictère », un nez qui coule une « rhinorrhée », un nez qui saigne une « épistaxis », de la morve un « catarrhe nasal » ? Shanahan plaide pour que les médecins se saisissent de la « langue de la maladie », celle parlée par les patients et les familles, plus empathique et opérationnelle.

Autre grande compétence sous-investie, celle de l’écoute, pour entendre ce qui n’est pas dit, ou encore la juste « attitude » qui permet d’installer un transfert. « La dignité est un concept inutile en éthique médicale », avait déclaré, non sans provocation, la bioéthicienne Ruth Macklin, en 2003, dans le British Medical Journal, arguant qu’il n’apportait rien de plus que la notion de respect des personnes et de leur autonomie. Tollé général, tant du côté des patients, des soignants que des confrères. Ce qui est clair, c’est que ce genre d’invectives apporte peu… Comme les « minimiseurs », soit ces individus qui disqualifient la souffrance de l’autre sous couvert de la dédramatiser. En fait, il faut éviter les poncifs, les clichés, manifester sa sollicitude, expliquer toujours dans la langue de l’autre, être présent, oser toucher… Bien sûr, le juste langage n’est nullement suffisant, mais il est absolument nécessaire pour que l’alliance thérapeutique advienne. « This Is Bad Enough » («  ​​​​​​​C’est assez dur comme ça »), avait écrit la poétesse Elspeth Murray, à l’occasion de l’ouverture d’un centre de lutte contre le cancer en Écosse.

médecinelangageLa chronique de Cynthia Fleury
BBC

Quatermass lifts the stone and shows what's crawling underneath the culture we occupy – Matthew Sweet

Today marks 100 years since the birth of a figure who may not be a household name, but who has greatly influenced 20th-Century film and television – British screenwriter Nigel Kneale. Having started his career in the late 1940s as an actor in radio, Kneale soon rose to prominence as one of the most in-demand writers in the UK, for both the big and small screen. His work covered a range of genres, from science fiction and horror to British kitchen sink and political dramas, becoming incredibly influential across generations – and so it is that his centenary has been celebrated with a season of his work at London's BFI Southbank this month.

More like this:The greatest Star Trek episode ever?The historical roots of the 'multiverse'The sci fi-stories that have become a reality

Out of Kneale's many contributions to British screen culture, it is arguably his creation of the Quatermass television serials for the BBC in the 1950s that has left the most profound mark. Directed by the legendary Rudolph Cartier, the first of the serials, The Quatermass Experiment (1953), was also the first original adult science-fiction drama that the BBC had produced for television. The serials centred on the intrepid scientist Professor Bernard Quatermass – whose name was inspired by a surname discovered by chance in the telephone book and the astronomer Bernard Lovell – as he faces down a range of unusual extraterrestrial threats.

1953's The Quatermass Experiment kicked things off with a story about an astronaut bringing something aggressively alien back to Earth (Credit: BBC)

Across six episodes, broadcast throughout the summer of 1953, The Quatermass Experiment, starring Reginald Tate as the professor, gripped the nation with the tale of an astronaut bringing something aggressively alien back to Earth. Today, only two episodes of the original serial are still viewable, since the show, as with other TV dramas back then, was performed and broadcast live, with the other episodes not recorded. It was followed by Quatermass II, broadcast in 1955, while the initial trilogy concluded in 1958 with the astonishing Quatermass and the Pit – both of these thankfully are still in existence in the BBC archives.

Throughout the 1950s, the Quatermass serials helped define the BBC's drama output. They were one of the earliest examples of event television, providing for the young medium what we now know of as watercooler moments. Beyond the BBC, meanwhile, Kneale biographer Andy Murray believes the programmes set a new benchmark for British television more generally. "Quatermass wasn't the only television drama [of the era] to have a sense of ambition," he tells BBC Culture, "but I think it's certainly a landmark example that surely made fellow programme makers sit up and pay attention. Quatermass serials were mainstream and popular. This wasn't 'genre television' as a cult niche. They proved it could have a broad audience."

Quatermass took science fiction and brought it to a captivated, not to say terrified, mass British audience, while innovating with the multi-camera format of the period, and creating something unique. Yet its imprint can be seen everywhere today, from its model of serialised drama to its themes of alien invasion, mysterious military establishments and unsettled landscapes. The shadow it cast was, indeed, long.

In creating overarching multi-episode storylines, the Quatermass serials were at the forefront of pioneering television's use of the cliffhanger as a way to keep people coming back. Indeed, while the first episode achieved 3.4 million viewers, its final episode achieved closer to 5 million. It showed how a series could grow audiences over time, and proved to the BBC that serialised drama really worked, hooking viewers in a fast-changing TV landscape from week to week, who were desperate to know how it ended. Whereas the corporation had previously leaned towards producing single televised plays and dramas such as Jack Hulbert's contribution to the Festival of Britain in 1951, The Golden Year, or various theatrical adaptations of Shakespeare, episodic drama was normalised after Quatermass.

In fact, Quatermass proved such a hit that before the second BBC serial had even aired, film adaptations of the scripts had begun – a franchise that kickstarted the legendary Hammer Studios' successful turn towards the horror cinema they would become famous for. In 1955, The Quatermass Experiment was brought to the big screen by director Val Guest, and renamed The Quatermass Xperiment in order to celebrate its X certificate. This was followed by Guest's Quatermass II in 1957 and Roy Ward Baker's Quatermass and the Pit a decade later in 1967.

The Quatermass serials featured various strange beings and occurrences – while also suggesting they may be at the core of life on Earth (Credit: BBC)

In spite of the television serials' popularity, the Quatermass Hammer films had an even more impactful influence on culture, especially abroad and in the US. "The likes of Stephen King, Joe Dante, John Landis and Dan O'Bannon grew up watching them and adored them," Murray suggests. "There's what looks suspiciously like a nod to the Quatermass and the Pit film at the climax of Steven Spielberg's Raiders of the Lost Ark (1981). In Mexico, Guillermo del Toro was first exposed to Nigel Kneale though the Quatermass films too."

Their unique dread

The cornerstone of Quatermass's unique sci-fi vision was its quintessential Englishness. It depicted a simultaneously recognisable and surreally menacing version of the country in the post-war period, complete with copious "Keep Out" signs, villages that weren't really villages, and Tube stations haunted by devilish Martian insects. "He took that feeling of an England that had become strange to itself and managed to turn it into a kind of mode, so people could name the unease that they felt in the 1950s," says writer and broadcaster Matthew Sweet, an ardent fan of Kneale's work. "And that name was Quatermass."

This sense of a society askew was felt strongly in the second instalment, Quatermass II. It follows the professor (now played by John Robinson) investigating an alien presence in the town of Winnerden Flats. Meteorites are falling, and the local research laboratory has grown to such a suspiciously large size that the original town has been flattened for the prefabs for its many zombie-like workers. People are also showing unusual marks on their hands and are behaving increasingly oddly. Just what is growing in the great vats of the research laboratories?

"Quatermass lifts the stone and shows what's crawling underneath the culture we occupy," suggests Sweet. "It makes England a fit place for aliens to visit. I think Kneale, as well as John Wyndham, made England a suitable environment for them to transform." Indeed, Kneale's aliens often seem strangely at home in their new surroundings, ready to transform shabby 1950s England for their own unspeakable purposes.

The strange atmospheres of Quatermass can be found in many shows on both sides of the Atlantic in the decades since, from A for Andromeda to The X-Files

The third serial, Quatermass and the Pit, provided an even more off-kilter perspective on everyday life in 1950s Britain. The aliens in this series have found their way to England again, but this time there's a unique twist: the Martians, it transpires, might have been on Earth before us and, perhaps, it is we who are the aliens. Broadcast in 1958, the influence of Kneale's third instalment can be seen in a great deal of television to come, in particular upon Doctor Who's 1970s series starring Jon Pertwee, which were earthbound and dealt with similar narratives of para-military organisations protecting Britain from alien foes.

The excavation of a Martian craft from under a Tube station by Quatermass (now played by André Morell) and his team is one thing. But the way Kneale frames the implications of this is where his skill and influence as a writer really come to the fore. In his hands, the perception of our place in the world is knocked out of joint as fantastical futurisms become haunted folklore.

Indeed, throughout Kneale's work, there's a general sense of the folkloric. His galactic evils may occasionally foreshadow fears over the coming Space Age, but they often simultaneously seem ancient and haunting. They may be ostensibly associated with other planets, but they are also found to be already embedded within our physical, and psychic, landscapes.

The Quatermass TV serials were matched by film versions that kickstarted Hammer Studios' turn towards horror (Credit: Alamy)

These stories also "took something that was in the atmosphere in England [at that time]," Sweet believes, "a sense of unease about the persistence of a war-time culture lasting into peace time, and what was going on in those establishments behind the fences. Kneale took that atmosphere of the post-war [period] descending into the Cold War, that feeling of growing estrangement."

It is often the clash of the ordinary with the extraordinary that is taken as the key legacy of the Quatermass stories, in particular when it comes to their influence on the sci-fi and genre television that soon followed. "Great swathes of Doctor Who are haunted by Quatermass," Sweet argues, "to the extent that I think Kneale thought he was really owed a cheque, at least for the early 1970s seasons. It also [has] a certain way of presenting England. You can see the influence in things like The Avengers with their villages that aren't really villages at all, but training grounds for Communists." Aside from Doctor Who and The Avengers, the strange atmospheres of Quatermass can be found in many other shows on both sides of the Atlantic in the decades since, from A for Andromeda to Doomwatch, Black Mirror to The X-Files. The list could go on.

Of course, it would be wrong to assume that the television shows themselves were wholly responsible for this influence. Arguably, it was Hammer's film adaptations which brought harder, leaner versions of the Quatermass stories to a bigger audience. "Most people who have been aware of Quatermass since the 1950s are far more likely to have seen the film versions," says Murray. "[They] have had a greater reach." They are still, however, polished echoes of those grainy, television originals.

Ultimately, the importance of Quatermass today lies as much in it being a snapshot of those early days of the small screen as its subsequent influence. "It was perfectly attuned to the way you watched television in the 1950s," Sweet concludes. "There was something séance-like about watching. You had to draw the curtains to see it, the television had to warm up, and then something manifested on a screen that was a bit like looking into the porthole of a Martian capsule. It captured people's imaginations so powerfully and really haunted a whole generation." The spirits that Quatermass summoned haunt us to this day, and Kneale's serials are still arguably one of the most important television events in the history of the medium.

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Incendies, pavés et menaces

L’homme s’est réfugié dans ce quartier réputé pour son trafic de stupéfiants. Le véhicule des forces de l’ordre a été pris pour cible par plusieurs individus. A l’arrivée des renforts, une trentaine de personnes résidant dans le quartier a installé des barricades aux entrées et sorties de la cité. Les fauteurs de troubles ont brûlé un engin de chantier et lancé des pavés sur les fonctionnaires, tout en les menaçant de mort. Deux policiers nationaux et deux policiers municipaux ont été blessés durant ces émeutes.

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New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

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Un mundo multipolar se enfrenta a una nueva Guerra Fría

Los viejos enemigos geopolíticos se enfrentan después de la invasión rusa de Ucrania, pero gran parte del mundo se niega a tomar partido.

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Por Hannah BeechAbdi Latif Dahir y Oscar Lopez

BANGKOK — Mientras se debilitan los vínculos de las alianzas tradicionales en todo el mundo, el Real Ejército Tailandés, el socio contractual más antiguo de Estados Unidos en Asia, ha ampliado su red de colaboración.

Este año, en medio de la conmoción mundial generada por la invasión rusa a Ucrania, los soldados tailandeses recibieron a tropas estadounidenses para el Cobra Gold, los ejercicios militares anuales que conforman uno de los mayores despliegues de fuerzas en la región Asia-Pacífico. Unos meses antes, participaron en Shared Destiny, los ejercicios de pacificación dirigidos por el Ejército Popular de Liberación de China. Y en 2020, los tailandeses cubrieron aún más sus apuestas al firmar un acuerdo para que sus cadetes recibieran entrenamiento en una academia de defensa en Moscú.

El panorama geopolítico tras la invasión a Ucrania a menudo se ha relacionado con el de una nueva Guerra Fría. Aunque los antagonistas principales sean los mismos —Estados Unidos, Rusia y, cada vez más, China— los papeles que desempeña la mayoría del resto del mundo han cambiado, y dan nueva forma a un orden global que se mantuvo durante más de tres cuartos de siglo.

Los gobiernos que representan a más de la mitad de la humanidad se han rehusado a tomar partido y así eluden la retórica binaria de “nosotros contra ellos” que caracterizó la mayor parte de la era posterior a la Segunda Guerra Mundial. Este mes, en una votación de la Asamblea General de las Naciones Unidas para suspender a Rusia del Consejo de Derechos Humanos, decenas de países se abstuvieron, entre ellos Tailandia, Brasil, Sudáfrica, México y Singapur. (La resolución pasó de todos modos).

Franjas de África, Asia y América Latina, otrora campos de batalla delegados por superpotencias, están afirmando su independencia. El regreso de un bloque de naciones no alineadas recuerda a un periodo en el que los líderes del poscolonialismo se resistieron a permitir que sus destinos fueran dictados por el imperialismo. También señala la confianza de los países más pequeños para seguir su propio camino, pues ya no dependen de un solo mecenas ideológico o económico.

“Sin lugar a dudas, los países del Sudeste Asiático no quieren involucrarse en una nueva Guerra Fría ni ser obligados a escoger un bando en ninguna competencia de grandes potencias”, comentó Zachary Abuza, especialista en seguridad en la Escuela Nacional de Guerra en Washington. “Como dicen en el Sudeste Asiático, cuando los elefantes pelean, es la hierba la que sufre”.

Haber tenido que alinearse con una potencia u otra dejó a muchas naciones del mundo en situaciones de “pobreza desesperada y subdesarrollo al final de la Guerra Fría”, agregó Abuza.

Como resultado, ni siquiera Estados Unidos, el vencedor de la Guerra Fría, puede contar con que algunos de sus socios tradicionales lo apoyen en su denuncia vehemente de Rusia por su ataque contra una nación soberana y democrática. La intervención liderada por la OTAN en Libia en 2011 y la invasión estadounidense a Irak en 2003 solo han exacerbado la desconfianza en Occidente. Ambos actos militares hicieron que los países de esas regiones tuvieran que lidiar, durante años, con las consecuencias políticas.

“El meollo del asunto es que los países africanos se sienten infantilizados e ignorados por los países occidentales, que también son acusados de no estar a la altura de su retórica moral inalcanzable de soberanía y santidad territorial”, dijo Ebenezer Obadare, investigador sénior de estudios africanos en el Consejo de Relaciones Exteriores.

Indonesia, una democracia en expansión que alguna vez fue gobernada por un dictador respaldado por Estados Unidos debido a su postura anticomunista, ha declarado que este año recibirá al presidente de Rusia, Vladimir Putin, cuando el país dé la bienvenida a las naciones ricas y en desarrollo más importantes como sede de las reuniones del Grupo de los 20. También se abstuvo en la votación de las Naciones Unidas para retirar a Rusia del Consejo de Derechos Humanos.

“Nuestro gobierno ha adoptado la estrategia dudosa de tratar de ignorar la hecatombe geopolítica más grande que se ha visto en 70 años ahora que ocupamos la presidencia del G20, algo que me sorprende sobremanera”, declaró Tom Lembong, exministro de Comercio.

Otros aliados de Estados Unidos han descrito su decisión de diversificar su apoyo en función del ausentismo estadounidense. El año pasado, mientras China desplegaba su diplomacia con las vacunas por todo el mundo, en un inicio se percibió que Estados Unidos estaba acumulando sus suministros pandémicos.

Antes de eso, durante la presidencia de Donald Trump, Estados Unidos se retiró del Acuerdo Transpacífico de Cooperación Económica, un pacto comercial de amplia gama que pretendía contrarrestar la manera en que China hace negocios. Los países como Vietnam, cuya reputación dependía de esta alianza, se sintieron traicionados, una vez más, por Washington.

México, un aliado estadounidense de larga data, ha enfatizado su neutralidad, y el presidente Andrés Manuel López Obrador se ha rehusado a imponer sanciones contra Rusia.

“La neutralidad de México no es neutral”, afirmó Tony Payan, del Instituto Baker de Políticas Públicas de la Universidad Rice. “México está provocando a Washington”.

Alrededor de una tercera parte de los puestos de embajadores estadounidenses en América Latina y el Caribe siguen vacantes. Entre las embajadas acéfalas se encuentra la de Brasil, la economía más grande de la región, y la de la Organización de los Estados Americanos.

“Muchos latinoamericanos empezaron a darse cuenta de que Estados Unidos los estaba abandonando”, indicó Vladimir Rouvinski, profesor en la Universidad ICESI en Cali, Colombia.

Rusia tampoco puede contar con el apoyo automático de sus aliados históricos. Además de una sensación de camaradería autocrática, la ideología ya no es parte del atractivo de Moscú. Rusia no tiene ni el patrocinio monetario ni la influencia geopolítica de la Unión Soviética.

Venezuela, el partidario más ferviente de Rusia en América Latina, recibió en su territorio a una delegación estadounidense de alto nivel poco después de la invasión a Ucrania. Nicaragua, que se convirtió en uno de los primeros países en respaldar el reconocimiento ruso de las regiones separatistas en el este de Ucrania, ha moderado su entusiasmo desde entonces.

Durante una votación de las Naciones Unidas en marzo para condenar la invasión rusa a Ucrania, Cuba se abstuvo, en vez de respaldar a Moscú, aunque junto con Nicaragua rechazó más tarde la iniciativa de expulsar a Rusia del Consejo de Derechos Humanos.

“Están tratando de caminar por una línea muy delgada entre no celebrar la invasión, pero tampoco condenarla con claridad, limitándose a abogar por la paz”, explicó Renata Keller, experta en Cuba en la Universidad de Nevada, campus Reno.

La evasiva más notoria ha venido de África, que representó casi la mitad de los países que se abstuvieron en la votación de marzo en las Naciones Unidas.

“No sabemos por qué están peleando”, declaró en una entrevista Samia Suluhu Hassan, la presidenta de Tanzania, en referencia a la invasión rusa a Ucrania.

Y agregó que no estaba “segura” de que hubiese un agresor claro en el conflicto.

Para Tailandia, la decisión de entrenar con soldados estadounidenses, rusos y chinos, así como comprar armas de todos estos países, forma parte de su larga tradición de encontrar un equilibrio entre las grandes potencias. La diplomacia astuta le ha permitido a Tailandia posicionarse como la única nación en la región que no ha sido colonizada.

El actual alejamiento de Estados Unidos, que usó a Tailandia como base de operaciones para la guerra de Vietnam, también proviene del linaje político del primer ministro Prayut Chan-o-cha, quien ascendió al poder en un golpe militar hace ocho años.

“Aunque en la actualidad Tailandia parezca una democracia, en el fondo es una autocracia”, afirmó Paul Chambers, catedrático de Asuntos Internacionales en la Universidad de Naresuan en Tailandia. “Un régimen así tendrá aliados autocráticos, incluido Moscú”.

Lo mismo ocurre con Uganda, que recibe casi mil millones de dólares en ayuda estadounidense y es un aliado occidental clave en la lucha contra la militancia regional. Sin embargo, el gobierno del presidente Yoweri Museveni de Uganda ha sido criticado por Estados Unidos y la Unión Europea por un patrón de violaciones de derechos humanos.

Museveni ha respondido atacando la interferencia de Occidente en Libia e Irak. El hijo del presidente, que también está al mando de las fuerzas terrestres del país, tuiteó que “la mayoría de la humanidad (que no son blancos) apoya la posición de Rusia en Ucrania”.

Uganda, como decenas de otros países, puede darse el lujo de hablar gracias a que tiene un nuevo socio comercial principal: China. Esta realidad económica, incluso si Pekín promete más de lo que ofrece, ha protegido a las naciones que alguna vez dependieron de otras superpotencias de opciones geopolíticas estrictas.

Los países estratégicamente ubicados como Yibuti, sede de Camp Lemonnier, la base estadounidense permanente más grande en el continente africano, se han diversificado. Hace unos años, después de la invitación del presidente Ismail Omar Guelleh, Pekín estableció su primer puesto militar en el extranjero en Yibuti. Guelleh también obtuvo préstamos de los chinos para ayudar a desarrollar puertos, zonas de libre comercio y un ferrocarril.

El creciente compromiso chino ha brindado a los países africanos “inversiones alternativas, mercados alternativos e ideas alternativas de desarrollo”, dijo Cobus van Staden, del Instituto Sudafricano de Asuntos Internacionales.

Pero aunque el mundo se sienta más cómodo con esta tendencia multipolar, el efecto dominó de los combates en Ucrania es un recordatorio de que la globalización une rápidamente a las naciones remotas.

La escalada de los precios mundiales del combustible, los alimentos y los fertilizantes, como resultado de la guerra en Ucrania, ha aumentado las dificultades en África y Asia. Como ya estaba lidiando con una sequía devastadora, África Oriental ahora tiene al menos 13 millones de personas que enfrentan hambre severa.

Y las poblaciones que se encuentran localizadas afuera de Europa saben muy bien que sus refugiados, como los sirios, venezolanos, afganos, sudaneses del sur y los rohinyás de Birmania, no pueden esperar la bienvenida que se les da a los ucranianos desplazados. En la carrera por las limitadas reservas de atención, los grupos de ayuda han advertido sobre los peligros de la fatiga de los donantes con las poblaciones más vulnerables del mundo.

“El mundo entero se ve afectado cuando estos países están luchando”, dijo Suluhu Hassan, la presidenta de Tanzania, en referencia al enfrentamiento de Rusia y Ucrania.

Hannah Beech reportó desde Bangkok, Abdi Latif Dahir desde Nairobi, Kenia, y Oscar Lopez desde Ciudad de México. Muktita Suhartono colaboró con este reportaje desde Yakarta, Indonesia.

Hannah Beech es la corresponsal principal para Asia, con sede en Bangkok. Anteriormente era la jefa del buró para el sureste asiático. Antes de ocupar ese puesto, reportó para la revista Time desde Pekín, Shanghái, Hong Kong y Bangkok. @hkbeech

Abdi Latif Dahir es el corresponsal en África Oriental. Se unió al Times en 2019 después de cubrir África Oriental para Quartz durante tres años. Vive en Nairobi, Kenia. @Lattif

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France24 - Monde

Comment la société Wagner abaisse ses critères pour recruter des mercenaires en masse

Publié le : 29/04/2022 - 10:28Modifié le : 29/04/2022 - 10:30

Bilal TARABEY

C'est l'un des titres dans la presse ce vendredi : des critères de sélection en baisse et une offre de salaires en hausse, la compagnie russe de mercenariat cherche à recruter massivement pour envoyer un maximum d'hommes en Ukraine. 

À la une du quotidien britannique The Guardian ce matin, l'aide historique promise par Washington à Kiev, qui titre "Joe Biden répond aux menaces de Vladimir Poutine en doublant son aide à l'Ukraine". 

Le président américain a demandé une rallonge de 33 milliards de dollars au Congrès, dont 20 milliards seraient consacrés à l'envoi d'armes à l'Ukraine.

Joe Biden justifie sa demande ainsi : "les États-Unis ne peuvent pas rester à l'écart […] face aux atrocités et à l'agression russe".

The Guardian a un reporter à Kiev, qui était présent lors de la visite du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, dans la capitale ukrainienne, frappée le même jour par des tirs de missiles russes. 

Le journaliste cite Antonio Guterres : "Je ne suis pas choqué parce que ce bombardement a eu lieu alors que je suis là, mais parce que Kiev est une ville sacrée pour les Ukrainiens et aussi pour Russes."

Antonio Guterres fait référence au fait que Kiev a vu naître le premier État russe au Haut Moyen Âge, l'argument principal (et dévoyé) de Vladimir Poutine pour dire que les deux pays ne devraient faire qu'un. 

Le Figaro de son côté nous propose ce décryptage titré : "Comment la société Wagner abaisse ses critères pour recruter des mercenaires en masse"

Le quotidien rapporte que sur les réseaux sociaux russes, les campagnes de recrutement se multiplient, et ne s'embarrassent plus des faux-semblants habituels. Sur les annonces, les salaires ont augmenté – de 1 900 euros par mois, certaines offres grimpent jusqu'à 2 800 euros par mois, et dans le même mouvement les critères physiques de sélection ont baissés. Certaines offres précisent même : "On ne regarde pas les dents". 

En politique française, Libération produit sa une avec un titre en forme de vœux pieux sur l'union des gauches pour le quotidien de gauche, "Gauches conciliables ?", et au cas où on avait pas bien compris le message, le journal ouvre en double page sur le titre "Législatives 2022 : l'union, enfin une priorité à gauche"

Il s'agit bien sûr des négociations en cours entre la France insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon, et les autres partis de gauche pour faire liste commune aux élections législatives, et l'article fait le point sur ce qui rassemble, et ce qui coince. La direction du Parti socialiste (PS) a fini par souscrire aux conditions de l'alliance proposée par LFI, dans une ambiance visiblement houleuse. Libération nous offre un florilège de citations pendant les débats en interne : "Tout le monde veut tuer le PS, c'est normal, on a tué tout le monde", mais encore "Anne Hidalgo m'a gueulé dessus pendant douze minutes", ou enfin "Qui écoute encore François Hollande ?"

Dans Le Figaro, c'est d'un autre rassemblement qu'il s'agit, celui autour d'Emmanuel Macron. Pour le quotidien de la droite, c'est le "chant des courtisans", grand classique des débuts de quinquennats. Un chant entonné à l'unisson par tout un tas de personnalités politiques (des "flatteurs") dès l'annonce de la victoire du président réélu.

L'article – caustique – évoque les félicitations publiques et enflammés sur Twitter de députés jusque-là inconnus, le téléphone d'Emmanuel Macron croulant de messages de félicitations signés – car ce sont des gens qu'il n'a pas dans son répertoire, ou encore l'outsider qui s'est glissé au premier rang juste devant les caméras, lors de la fête de la réélection… un certain Manuel Valls, ancien ministre socialiste. 

Enfin, le Huffington Post nous parle de mode et de gastronomie : l'enseigne KFC vient de sortir au Royaume-Uni un élégant sac à main en cuir, spécialement conçu au format des sandwiches de l'enseigne. Sa particularité : il faut 100 fois le prix du hamburger pour lequel il a été conçu, soit une bagatelle de plus de 200 euros… 

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Valeurs Actuelles

Seine-Saint-Denis : un homme de 40 ans tué par balles dans un parc

Un homme de 40 ans a été tué par balles dans le parc du Sausset, en Seine-Saint-Denis (93), mardi soir, indique CNEWS. Une enquête pour homicide volontaire a été ouverte par le parquet de Bobigny et confiée à la brigade criminelle de Paris.

Les faits se sont déroulés aux environs de 21h30, derrière la gare RER de Villepinte (93) dans le parc départemental du Sausset, à cheval sur les communes de Villepinte et d’Aulnay-sous-Bois (93). La victime a été retrouvée en arrêt cardio-respiratoire, grièvement blessée au crâne et au visage. Les secours ont tenté de réanimer la victime, mais l’homme est décédé une demi-heure plus tard.

A proximité du corps, trois étuis percutés de calibre 7,65 mm ont été retrouvés. Selon des témoins ayant entendu les coups de feu, deux personnes se sont enfuies en direction de la cité de 3 000 à Aulnay-sous-Bois, un quartier adjacent au parc du Sausset.

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

La inquietante desaparición de Debanhi Escobar desata la indignación en México

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El caso de la joven de 18 años ha desencadenado una protesta nacional por la incapacidad del gobierno para hacer justicia a las mujeres desaparecidas.

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Por Oscar Lopez

Photographs by Alejandro Cegarra

MONTERREY, México — En el día 13 de la búsqueda de su hija desaparecida, Mario Escobar estaba parado afuera de una gasolinera bajo un calor sofocante, mientras sostenía volantes con la foto de la joven e intentaba preservar una esperanza obstinada y urgente.

Horas más tarde, y bajo las luces policiales rojas y azules, esa esperanza fue destruida.

El cuerpo de Debanhi Escobar fue encontrado durante la noche del jueves pasado en un tanque de agua subterráneo abandonado en los terrenos de un motel en el norte de México, que las autoridades ya habían registrado en otras cuatro ocasiones.

“Estoy destrozado”, dijo Escobar sobre la desaparición de su hija. “Mi vida cambió completamente”.

El caso de Escobar, una estudiante de derecho de 18 años que desapareció el 9 de abril, ha generado indignación y protestas por un fenómeno escalofriante que ahora es común en México: la desaparición de mujeres y niñas en todo el país.

Tan solo en el último mes, al menos otras nueve mujeres y niñas han desaparecido en el área metropolitana de Monterrey, una de las ciudades más ricas del país. En todo México, más de 24.000 mujeres están desaparecidas, según cifras del gobierno, y el año pasado, unas 2800 mujeres fueron reportadas como desaparecidas, un aumento de casi el 40 por ciento en comparación con 2017.

La creciente tasa de desapariciones, según los expertos en seguridad, se correlaciona con el incremento general de la violencia en todo el país en los últimos años, además del aumento del crimen organizado, como el tráfico sexual, así como las altas tasas de violencia doméstica que hacen que muchas mujeres huyan de sus hogares.

Pero los analistas de seguridad y los grupos de derechos humanos también señalan una falla más generalizada por parte de las autoridades estatales al realizar investigaciones adecuadas de las mujeres desaparecidas o procesar casos de feminicidio, lo que impulsa una cultura de impunidad profundamente arraigada.

Como resultado, las familias desesperadas se ven obligadas a realizar los esfuerzos de búsqueda e investigaciones por sí mismas, en un pedido de justicia para los seres queridos que desaparecen en una nación cada vez más anárquica.

“El Estado simplemente creo que le ha dado la espalda completamente a su responsabilidad frente a investigar casos de desapariciones”, dijo Angélica Durán-Martínez, profesora asociada de ciencias políticas en la Universidad de Massachusetts Lowell. “Es un ambiente que facilita que estas prácticas se sigan reproduciendo porque no hay castigo ni hay justicia”.

Un vocero de la fiscalía del estado de Nuevo León, donde se ubica Monterrey y estuvo a cargo de las labores de búsqueda e investigación de la desaparición de Escobar, no respondió a varias solicitudes de entrevista.

En un informe publicado este mes, el Comité contra la Desaparición Forzada de las Naciones Unidas instó a México a enfrentar la crisis y señaló que más de 95.000 personas están registradas como desaparecidas. En los últimos cinco años han desaparecido 8000 personas al año. Aunque la mayoría son hombres, el comité destacó un “aumento notable” en las desapariciones de mujeres, niños y adolescentes.

“La impunidad en México es un rasgo estructural que favorece la reproducción y el encubrimiento de las desapariciones forzadas”, dijo el comité de la ONU en un comunicado, señalando que hasta noviembre pasado solo del 2 al 6 por ciento de las desapariciones habían resultado en procesos penales.

En respuesta, el presidente Andrés Manuel López Obrador, quien hizo de la lucha contra la violencia en México una promesa central de su campaña, dijo que se estaban atendiendo las recomendaciones del comité. En una de sus conferencias de prensa de la semana pasada, prometió el apoyo del gobierno federal para resolver el asesinato de Debanhi Escobar y afirmó que la injusticia en México era cosa del pasado.

“Además de la corrupción, lo que más ha dañado a México, porque van de la mano, es la impunidad”, dijo López Obrador. “Por eso hablamos de cero impunidad, que se castiguen los delitos que se cometen”.

Pero en Nuevo León, las autoridades han sido menos enfáticas con la crisis. La semana pasada, el fiscal general del estado, Gustavo Adolfo Guerrero, citó la “falta de comunicación” entre las familias, así como la “rebeldía” de los jóvenes como la causa de la mayoría de las desapariciones de mujeres, y agregó que la mayoría de las personas que estaban desaparecidas era por “una situación voluntaria”.

Antes del caso de Escobar, la indignación pública se había acumulado durante semanas por una serie de desapariciones de mujeres jóvenes en Monterrey, lo que parecía evidenciar la negligencia de las autoridades.

Yolanda Martínez, de 26 años, desapareció el 31 de marzo. Según su hermano Jesús, las autoridades tardaron dos semanas en visitar su casa. Y aún no ha sido encontrada.

“Empieza a alimentar esa desesperación en nosotros”, dijo Martínez. “No te puedo decir que no están haciendo nada, pero tampoco te puedo decir qué están haciendo”.

Tres días después de la desaparición de Martínez, desapareció María Fernanda Contreras, de 27 años. A través de un contacto familiar, el padre de Contreras, Luis Carlos, obtuvo datos de la torre celular que mostraban la ubicación aproximada de su teléfono la última vez que estuvo encendido.

Contreras recorrió la zona y pasó la información a la oficina del fiscal estatal. Pero dijo que las autoridades tardaron tres días en cerrar y registrar el vecindario. Cuando la encontraron, María Fernanda Contreras llevaba muerta varios días.

“Con toda la información que yo tenía, casi les encontré a mi hija y estos no podían hacer nada”, dijo Contreras. “Se me hace ridículo”.

La oficina del fiscal general de Nuevo León ha negado haber actuado con lentitud, señalando que Contreras fue asesinada la noche en que desapareció.

Luego sucedió el caso de Escobar, que avivó el enojo de la gente. La conmoción provocó una oleada inusual de apoyo público; hubo personas que ofrecieron de todo, desde drones hasta perros rastreadores para ayudar en la búsqueda.

La noche en que desapareció, Escobar había estado en una fiesta en las afueras de la ciudad. Según la fiscalía estatal, la joven salió de la reunión en un auto particular, pero en la madrugada del 9 de abril se bajó del vehículo a un costado de una carretera donde, al parecer, la dejó el conductor.

El conductor había sido entrevistado dos veces por los investigadores, según un funcionario de la fiscalía que no estaba autorizado para declarar de manera oficial.

A pesar de las enormes cifras, los medios de comunicación y las autoridades locales a menudo minimizan o ignoran los casos de mujeres desaparecidas, según los expertos en seguridad, y a menudo los funcionarios implican a las mujeres en sus propias desapariciones o las tratan como incidentes aislados, y no como un problema sistémico.

Pero debido a la atención mediática por los casos de las mujeres desaparecidas en Monterrey, las autoridades abrieron una investigación sobre Escobar casi de inmediato.

Una foto de Escobar que fue tomada por el conductor que la dejó en la carretera también se volvió viral, en parte gracias a los esfuerzos de la familia para llamar la atención sobre el caso. En la imagen se ve a la joven sola, en la orilla de una carretera, con los brazos cruzados y mirando hacia la oscuridad.

Durante casi dos semanas, su familia y amigos la buscaron desesperadamente, a veces caminando por terrenos baldíos, y hurgando en la tierra en busca de alguna señal de restos enterrados.

Al final fueron las quejas de los trabajadores del motel sobre un mal olor las que alertaron a las autoridades para que revisaran el tanque de agua.

La semana pasada, el máximo funcionario de seguridad de Nuevo León reconoció mientras hablaba con reporteros que la búsqueda de Escobar había sido una operación fallida.

“Es una falla humana masiva”, dijo Aldo Fasci, secretario de Seguridad del estado. “Ahí estuvieron cuatro veces y no encontraron nada”.

En una entrevista con el diario mexicano Reforma la semana pasada, Guerrero, el fiscal estatal, dijo que la joven había muerto antes de que su cuerpo fuera arrojado a la cisterna. Luego, la tarde del miércoles, Guerrero le dijo a la prensa que Escobar pudo estar viva cuando cayó al tanque.

“Pondremos todos los recursos en nuestras manos para determinar los hechos que han sucedido”, dijo Guerrero en un mensaje de video publicado en Facebook. “Si estos indican un delito, serán perseguidos con toda la fuerza de la ley”.

Pero las acciones de las autoridades estatales ya han sido cuestionadas.

El lunes, Karla Quintana, titular de la Comisión Nacional de Búsqueda de Personas Desaparecidas, señaló varios errores de la fiscalía, incluido el hecho de no informar a los padres de Escobar del hallazgo de un cuerpo, una información de la que se enteraron por las noticias. Luego se les negó el acceso a los restos de Escobar y solo se les proporcionaron fotografías, aseguró Quintana.

El día después de que se confirmó la muerte de la joven, cientos de mujeres salieron a las calles a protestar, interrumpiendo el tráfico en Monterrey. Muchas tenían los volantes de búsqueda con la foto de la joven.

El sábado, el cuerpo de Escobar fue trasladado a unas tres horas al sur de Monterrey hasta Galeana, donde creció su madre. Cuando la procesión de autos llegó a la ciudad, había decenas de residentes al costado de la carretera agitando carteles y globos blancos.

Después de una misa celebrada en una iglesia amarilla, el ataúd fue llevado a las afueras de la localidad, seguido por una procesión de decenas de personas que acudieron al cementerio local, ubicado en una colina con vista a las montañas.

“Estamos destrozados por dentro, nuestros corazones están partidos”, dijo Mario Escobar. “Estamos cansados de todo lo que está pasando en México”.

El ataúd de Escobar fue depositado en una tumba revestida con bloques de cemento sobre la cual se vertió cemento fresco, seguido de decenas de flores. Luego, las mujeres de la multitud comenzaron a cantar un himno evocador, mientras sus palabras azotaban el viento.

Chantal Flores colaboró en este reportaje.

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L'Humanité

Corneille, sensible sourcier de la tendresse

Nos recommandations culturelles

MUSIQUE Avec son album  Encre rose, le chanteur francophone exhorte à « haïr la haine », sur l’allègre aiguillon d’un disco-funk qui appelle à la danse.

Fara C.

Dans son neuvième album, l’interprète, auteur et compositeur établi au Canada chante ses aspirations les plus profondes, sur le brasier d’une musique qui brûle le groove par les deux bouts. Mais il lui aura fallu franchir un passage difficile, dépasser des turbulences intimes qui l’ont assailli sans crier gare. Pourtant, malgré l’innommable cruauté des bras armés de la haine qui, le 15 avril 1994, au Rwanda, avaient assassiné sa famille et fait basculer son destin, Corneille était parvenu, au fil des ans, à se reconstruire et, grâce à sa vaillance et à de belles rencontres, à recouvrer la sérénité. Puis, en 2020, survint le meurtre de George Floyd. « Fortement ébranlé, j’ai ressenti le besoin impérieux d’appartenir à quelque chose, au point que j’ai failli tomber dans un certain communautarisme, nous confie l’artiste. Moi qui ai toujours défendu le vivre-ensemble, je me suis laissé piéger par la colère et la douleur. »

Attentif à ne pas s’endormir sur ses certitudes, il a repris ses esprits assez vite. Et, alors qu’il traversait une période où il ne souhaitait pas faire de disque, il a renoué avec le désir d’écrire et de composer. Ainsi est né l’album Encre rose. « Grâce au soutien de mes proches, en particulier de mon épouse qui a cosigné les textes avec moi, j’ai retrouvé l’envie de créer en reprenant de la distanciation par rapport aux événements, en revenant à un vrai dialogue et à une paix intérieure. J’ai baptisé mon disque ainsi, pour traduire ma volonté d’écrire contre l’encre qui fait mal, celle qui divise, ostracise. » Dans Rendez-vous à minuit, son chant clair exhorte à « haïr la haine », et conclut en répétant à l’envi : « Il faudra beaucoup d’amour pour gagner la guerre. » Il sait de quoi il parle.

Le titre éponyme est une déclaration à sa mère

Deux plages d’ Encre rose sont dédiées à ses parents. L’entraînant titre éponyme est une déclaration à sa mère. « Et, à travers elle, à mon épouse, ma fille et toutes les femmes, précise Corneille. Ma mère, qui a été élevée dans un environnement assez patriarcal, m’a donné un exemple d’autonomie et de liberté. Je suis frappé par la puissance de beaucoup de femmes, où qu’elles soient dans le monde, malgré un système patriarcal partout dominant. C’est ce même patriarcat qui impose aux hommes une masculinité du muscle, du machisme, et qui leur interdit la douceur. J’ai eu la chance d’avoir eu u n père qui m’a communiqué son amour. Dans les Hommes de ma vie, je balaie ma pudeur et je dis mon affection aux hommes qui éclairent ou ont éclairé mon existence. » Avant l’irruption d’une guitare au lamento blues, il psalmodie, à l’adresse de son regretté père : « Chacun de tes doux gestes/A apaisé la haine dans mes détresses »

La tendresse, que le sensible sourcier sonde dans les tréfonds de l’espoir sauvé, s’épanche sur la musique qu’il écoutait adolescent, et qui lui reste chère. Tout du long, la soul, le R’n’B et l’allègre aiguillon du disco-funk nous appellent irrésistiblement à la danse.

Encre rosewww.corneilleofficiel.comMusiquecorneille
BBC

Why British royals face simmering resentment in Caribbean

By Gemma HandySt John's, Antigua

National flags still adorn the streets of Antigua's capital days after the Earl and Countess of Wessex departed the island on their Platinum Jubilee Caribbean tour.

People here pride themselves on the welcome offered to visitors - tourism is the country's mainstay after all. But behind the red carpet and guard of honour upon arrival, the royal couple's trip was met with pervasive apathy mixed with simmering resentment.

It was not always this way. Decades ago, the royals were greeted like "deities", says local historian Ivor Ford.

"We would all turn out to see them and wave flags. I suppose we didn't know better then," he muses.

Antigua and Barbuda marked 40 years of independence from Britain last year. Today the nation - like its regional counterparts - retains a complicated relationship with its former colonial master.

Increasing awareness of the Caribbean's history and growing calls for financial reparations for slavery, coupled with a rise in pan-Africanism, are among the reasons cited for the shift in sentiment.

Barbados' removal of Queen Elizabeth II as head of state last November spurred calls across the region for more islands to follow suit.

"I think most Antiguans would want to replace the Queen now," Mr Ford continues. "Young people can't relate to the Royal Family; they don't understand their purpose. Even older people like me, I would love to see us become a republic. The head of state should be someone who is elected like in America."

The country's prime minister, Gaston Browne, alluded to long-term plans for such a move during a meeting with Prince Edward and Sophie on Monday - shortly before requesting the couple use their influence to facilitate "constructive talks" on reparatory justice for slavery.

Days earlier, the chair of the country's Reparations Support Commission, Dorbrene O'Marde, had issued an open letter to the Wessexes demanding compensation for enduring "injury, injustice and racism", adding that the royals continue to live in "splendour, pomp and wealth attained through the proceeds of the crimes".

'Couldn't care less'

Businesswoman Makeda Mikael attended none of Monday's festivities, in contrast to her childhood when she says youngsters "had no choice" but to do so.

"We didn't know as much about our history then as we do now," she tells the BBC. "In school I wasn't taught African or Caribbean history. I knew everything about British and European history and nothing about ours."

Ms Mikael is a staunch advocate for reparations.

"England has enjoyed the benefit of our slave labour right up to today and they need to be honest, admit it and find a way to reconcile," she says.

As for the Queen, "the majority of people couldn't care less if she's head of state or not", she adds. "The Queen is not a significant part of anybody's agenda."

Anti-royal sentiment in Antigua was more muted than in St Vincent where few can have failed to notice the juxtaposition of the red carpet welcome with the placard-bearing protestors that greeted the Wessexes when they touched down last Saturday.

"Generally people say they're tired of having the Queen as head of state. We're an independent country and there's no real benefit anymore," says radio station owner Douglas Defreitas.

"It's not like before when we could go to England without a visa; now there are restrictions. The call for reparations is in the air and that's the catalyst being used to propel the Queen's removal."

In October St Vincent will mark 43 years of independence.

"Years ago, royal arrivals were very robotic in the sense that we were told to line the streets and wave flags; we were taught to be a particular way," Mr Defreitas says, adding: "I believe it's time for us to become a republic; we should have our own autonomy."

The days of colonialism may be largely over in the Caribbean - save for a smattering of tiny territories - but former powers continue to make their presence felt via unpopular policy decisions which strike at the heart of many islands' economies.

Pressure to end the veil of secrecy surrounding banking in tax havens has decimated some countries' offshore finance industries, while EU threats to axe access to the Schengen Area to nations selling "golden passports" could soon put the boot into the region's lucrative citizenship by investment schemes too.

"It causes anger," Mr Defreitas says. "If they can still have an influence on us now, you can imagine why many people think we should just go the whole hog and become a republic."

Thorny issue of slavery

Like Mr O'Marde, Mr Defreitas concedes slavery reparations will not be imminent.

"We know it'll be a long haul. I'd like to see it not in the form of money for politicians to spend. What we need is all our infrastructure renovated and expanded to meet our capacity needs for the next 30 years," he says.

Slavery's legacy continues to leave deep wounds, he continues. These days, widespread acknowledgment of colourism - the practice of favouring lighter skin tones over darker ones - has done little to end discrimination, Mr Defreitas asserts.

"Hundreds of years of slavery have left an indelible mark on our people. Darker Black people are still at a disadvantage - it's deep-seated," he adds.

Ernesto Cooke, editor-in-chief of the St Vincent Times, says many residents feel royal visits to the country are as anachronistic as the monarchy itself.

"Britain needs to meet people halfway on the issue of reparations, offer a compromise; people would then feel a sense of justice," he says.

The Wessexes were not the only royals to encounter demonstrations amid Platinum Jubilee celebrations.

Prince William and Kate's visit in March to Jamaica, Belize and the Bahamas also sparked a series of protests demanding an apology and reparations for slavery.

While the Duke of Cambridge expressed "profound sorrow" over the "abhorrent" trade, many felt the speech made at a dinner in Jamaica did not go far enough.

"We don't want an apology from William, or Kate or Charles; we want to hear it from the Queen herself," Mr Cooke adds.

Prince Edward and Sophie also visited St Lucia where protestors may have been largely absent but some anti-royal rhetoric was evident.

"There are two distinct camps," says local photographer Kirk Elliott. "There are those who are enlightened and aware of our history, and those who grew up in an era where the monarchy was of greater significance.

"History is written by the conqueror; we have now become more aware of our history and the way it's been presented," he adds.

In recent years, the Black Lives Matter movement which started in the US has brought racial injustice to the fore. In the Caribbean, pan-Africanism - the idea that people of African descent have common interests and should be unified - has also seen an upswing.

As for the path ahead, Mr O'Marde believes the region will continue to cast aside lingering vestiges of its colonial past.

"The next step for Antigua and Barbuda will be to become a republic which will affect the monarchy's role, as essentially that's where their power lies; they still have ultimate control over our parliament," he says, adding: "That will be mirrored across the Caribbean."

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Royal couple told of Antigua's wish to be republic

Prince Edward and Sophie postpone Grenada trip

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France24 - Monde

Législatives : manœuvres et stratégie ? Les partis politiques entre alliances et désaccords

Publié le : 28/04/2022 - 20:21

Stéphanie ANTOINE Suivre Stéphanie ANTOINE Suivre

En France, la formation d'un nouveau gouvernement pour le deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron est imminente. Les membres du gouvernement actuel se réuniront une dernière fois la semaine prochaine lors du traditionnel Conseil des ministres. Du côté de l'opposition, la bataille des élections législatives est déjà lancée, à six semaines du premier tour. À gauche comme à droite, les manœuvres politiques commencent. Quelles sont les stratégies des partis et des différents responsables politiques ?

Une émission préparée par Élise Duffau, Arnaud Le Pape et Morgane Minair.

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  • Céline CALVEZ, Députée La République en marche (LREM) des Hauts-de-Seine
  • Jean-Lin LACAPELLE, Porte-parole du Rassemblement national (RN)
  • Stéphane TROUSSEL, Président du département de Seine-Saint-Denis (Parti socialiste)
  • Arnaud BENEDETTI, Rédacteur en chef de la Revue politique et parlementaire, professeur associé à l'Université Paris-Sorbonne, auteur de Auteur de "Comment sont morts les politiques ? Le grand malaise du pouvoir" (éditions du Cerf, 2021)
BBC

US Army replaces cake it stole from Italian girl in 1945

The US Army has given a birthday cake to an Italian woman - to replace one that American soldiers stole from her as it cooled by a window 77 years ago.

Meri Mion - who turns 90 on Friday - was 13 when her village of San Pietro, near Vicenza, saw fighting between US troops and German soldiers.

Her mother made her a birthday cake, but it was taken by the opportunistic - and presumably hungry - Americans.

Ms Mion said she would share the replacement cake with her relatives.

"We will eat that dessert with all my family, remembering this wonderful day that I will never forget," she said.

The US Army presented the cake at a ceremony on Thursday at Giardini Salvi in Vicenza, alongside members of the military, local officials and residents.

Sgt Peter Wallis, who handed over the dessert, said it was "a little awkward" to replace the stolen goods, "but it makes me feel great".

At the ceremony, Col Matthew Gomlak, commander of the US Army garrison in Italy, spoke of the fighting in 1945 between US and German forces at Corso San Felice e Fortunato in Vicenza.

At least 19 US soldiers were killed or wounded, and several US tanks destroyed. Local Italians offered bread and wine to the American troops.

"That warm welcome by the people of Vicenza continues to this day," Col Gomlak said.

The night before her birthday, all those years ago, Ms Mion hid with her mother in the attic at their farm as fighting raged nearby.

The next morning, her mother made the cake. But "her happiness turned into disappointment later when the resourceful American soldiers made off with [it]", Col Gomlak said.

Video on the US Army website shows Ms Mion wiping away tears as the cake was handed over, while "happy birthday" was sung in Italian and English.

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Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : au moins un mort à Kiev lors des frappes russes pendant la visite d’Antonio Guterres

Paris condamne les frappes sur Kiev

Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian a condamné les frappes russes contre Kiev qui ont fait au moins un mort – une journaliste ukrainienne de Radio Liberty. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, était également à Kiev lorsque l’attaque a eu lieu. Il est en sécurité. Jean-Yves le Drian a donc écrit sur Twitter : « Je condamne fermement les frappes indiscriminées des forces russes ayant visé Kiev hier soir. Pleine solidarité avec le peuple ukrainien, ainsi qu’avec Antonio Guterres et Kiril Petkov (Premier ministre de la Bulgarie) qui se trouvaient à proximité hier. »

Je condamne fermement les frappes indiscriminées des forces russes ayant visé Kiev hier soir. Pleine solidarité avec le peuple ukrainien, ainsi qu’avec @antonioguterres et @KirilPetkov qui se trouvaient à proximité hier.

— Jean-Yves Le Drian (@JY_LeDrian) April 29, 2022

Poutine et Zelensky invités au G20

Le sommet du G20 doit se tenir en Indonésie en novembre prochain. Ce vendredi 29 avril, le président indonésien, Joko Widodo, a annoncé avoir invité à la fois le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et le dirigeant russe, Vladimir Poutine, relate BFM TV.

Moscou confirme la frappe contre Kiev durant la visite d’Antonio Guterres

Lors d’un briefing, le ministère russe de la Défense a confirmé les frappes russes commises à l’encontre de Kiev, jeudi soir. Et ce, lors de la visite du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Le ministère russe a indiqué, comme le relaie BFM TV : « Les forces russes ont détruit avec des armes de haute précision de longue portée les ateliers de l’entreprise spatiale Artiom dans la ville de Kiev. »

Au moins un mort lors des frappes russes sur Kiev

Au moins une personne est décédée après des bombardements à Kiev jeudi soir, pendant la visite du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, relaie BFM TV. La victime était une journaliste productrice pour Radio Free Europe/Radio Liberty basée au bureau de Kiev. Radio Liberty a confirmé la nouvelle dans un communiqué. L’un de ses collègues a également rapporté sur Twitter : « Vira Ghyrytch est morte des suites de la frappe d’un missile russe sur l’immeuble où elle habitait. » Son corps aurait été trouvé dans les décombres ce vendredi 29 avril. 

Zelensky demande « une réponse forte » après les frappes à Kiev

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a réagi aux bombardements russes qui ont frappé Kiev dans la soirée du jeudi 28 avril. Et ce, alors que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, se trouvait sur place. Pour le chef de l’Etat ukrainien, ces frappes tentaient d’« humilier l’ONU ». Il a ainsi réclamé une « réponse forte », relate BFM TV« Cela en dit long sur la véritable attitude de la Russie envers les institutions internationales, sur les efforts des dirigeants russes pour humilier l’ONU et tout ce que l’organisation représente. » 

Gaz russe : Washington met en garde Moscou qui tente d’« intimider » l’Europe

Lors d’une prise de parole, le président américain Joe Biden a prévenu que les Etats-Unis ne laisseront pas la Russie « intimider » l’Europe avec son « chantage au gaz », relaie BFM TV. « Nous ne les laisserons pas utiliser leurs réserves de pétrole ou de gaz pour éviter les conséquences de leur agression », a mis en garde Joe Biden. Avant de préciser : « Nous travaillons avec d’autres pays, comme la Corée, le Japon ou le Qatar, pour aider nos alliés européens menacés par ce chantage russe au gaz. » 

Le secrétaire général de l’ONU sous les bombes

Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, est en déplacement en Ukraine depuis hier, jeudi 28 avril. Dans la soirée, il était à Kiev qui, au même moment, a été visée par des bombardements de la part de l’armée russe. Un porte-parole de l’ONU a indiqué à la presse, à travers des messages WhatsApp, qu’Antonio Guterres était « en sécurité » mais « choqué » après ces frappes russes, relaie Libération. « C’est une zone de guerre, mais c’est choquant que cela soit arrivé à proximité de là où nous nous trouvions », a-t-il expliqué.

Des mercenaires formés par les Occidentaux ?

D’après les informations de l’Humanité, des officiers des renseignements militaires occidentaux seraient en Ukraine pour diriger des mercenaires arrivés dans le pays pour se battre. Andrew Milburn – ancien colonel des marines américains qui forme désormais des tireurs d’élite pour la guerre – a expliqué à l’Humanité qu’il n’y avait aucun financement officiel de la part des Etats-Unis. Le groupe recevrait en revanche des dons : « Nous n’obtenons aucun argent du gouvernement américain. Nous ne faisons que survivre grâce aux dons. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité

Il était une fois

Dans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.

Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.

Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.

Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.

L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.

Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).

Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.

Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.

C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.

Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.

Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.

Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.

Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.

Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.

Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.

Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.

Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.

Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).

Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.

 

grèvescitroënAutomobile
France24 - Monde

Réélection d'Emmanuel Macron : le "président de tous" face au défi d'une France divisée

Publié le : 28/04/2022 - 18:50

Clovis CASALI Suivre

Réélection d'Emmanuel Macron, tractations en vue des législatives et pronostics sur le nouveau gouvernement. Autour de Clovis Casali, en partenariat avec Slate.fr et son cofondateur Jean-Marie Colombani, une riche semaine politique décryptée et analysée par Carole Barjon, éditorialiste politique et grand reporter à l'Obs, David Revault d'Allones rédacteur en chef politique du Journal du Dimanche et Bruno Cautrés, politologue.

BBC

Samsung apologises for advert showing woman running alone at 2am

By Rick KelseyBBC News

Samsung has apologised for a recent advert which showed a woman getting up at 02:00 to go for a run through the streets of a city alone.

The advert has been criticised by some women's running groups and safety campaigners for being "unrealistic".

Samsung has told Radio 1 Newsbeat it was never its intention to "be insensitive to ongoing conversations around women's safety."

"We apologise for how this may have been received," it adds.

"The 'Night Owls' campaign was designed with a positive message in mind: to celebrate individuality and freedom to exercise at all hours."

Women's safety group Reclaim These Streets has described it as "tone deaf" in light of the death of Ashling Murphy who was killed on a run in January.

The 23-year-old's death in Tullamore, Ireland, opened up the conversation about how unsafe some women feel running alone, especially at night.

It sparked the hashtag #shewasonarun as posts and stories were shared about women being harassed while out running.

It's for this reason Esther Newman, editor of Women's Running magazine and podcast, says this advert is "not representing the truth".

"Women don't run at that time because we are too scared to," she told Radio 1 Newsbeat.

"It's really shocking. I don't know any woman who would be running at 02:00 in the morning. Certainly not in a city."

According to recent figures from the Office for National Statistics, half of all women have felt unsafe at some point walking alone in the dark.

And running is no exception, according to the views shared online in response to the Samsung advert with some calling it "ridiculous" and "unrelatable".

Hey @samsung how realistic do you think your advert of a woman running at 2am is on a scale of one to are you mad? This couldn’t be further from the experience of pretty much all women, especially wearing headphones! Assuming the only women involved in the making was the actress

Writer Mollie Goodfellow questioned the reality of the film but conceded it was at least "aspirational".

Samsung Galaxy doing an advert for a fitness watch where a woman goes running alone? At night? You have to laugh

Samsung replied to some of the comments on social media saying: "We can assure you that the meaning for this advert is for all Galaxy customers/viewers to achieve their health and wellness goals on their own schedules".

But one of the main things that Esther Newman points out is that the lead character is running with headphones on.

"Wearing headphones is a contentious point. Most women runners I know don't wear headphones, and that's during the day, because they are concerned about their safety."

She is keen to point out that her contributors believe "it's a very, very small portion of blokes who make us feel unsafe" but suggests advertisers should focus their attention on how men can make female runners feel more at ease.

'Tone deaf'

Other critics questioned whether enough female production crew were involved in the making of the advert; a point picked up by the women's safety campaign group Reclaim These Streets, which was set up after Sarah Everard's murder.

They told Radio 1 Newsbeat the advert was "totally tone deaf and demonstrates the lack of female decision makers on the campaign, especially in light of Ashling Murphy having been killed on a jog in January."

Cofounder Jamie Klingler added: "It's almost laughable how badly this ad lands."

Run Mummy Run, an online running community, agreed that the portrayal of a woman running at night, in those circumstances, was unrealistic.

They said: "The implication seems to be that a woman has the luxury of this type of freedom with her safety, but sadly this is not the current reality."

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Listen to Newsbeat live at 12:45 and 17:45 weekdays - or listen back here.

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Technology helping keep women safe on the streets

How my relationship with running turned toxic

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New York Times - World

Demolishing City of the Dead Will Displace a Lively Quarter of Cairo

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Cairo’s oldest cemetery is being razed, and thousands of families living amid the grand mausoleums face eviction. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”

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By Vivian Yee

CAIRO — Whoever was being buried in Cairo’s oldest working cemetery on a recent afternoon had been of some consequence. Glossy S.U.V.s crammed the dusty lanes around an antique mausoleum draped in black and gold; designer sunglasses hid the mourners’ tears.

The cemetery’s chief undertaker, Ashraf Zaher, 48, paused to survey the funeral, another job done. But he didn’t stop for long. Just down the lane, his daughter was about to get married. Hundreds of his neighbors, who like him also live in the cemetery, were gathering outside his home, a few mausoleums away.

As part of the celebration, men and boys were already updating a traditional sword dance with new break-dance moves. Women were serving celebratory couscous. They had set out on long tables the belongings the bride would take to her new home, a jumble of abundance against the austere centuries-old tombs where she had grown up: pots and plates; a furry red basket; a mattress made up as if for the wedding night, its frilly white coverlet topped with a stuffed panda.

Since the Arabs conquered Cairo in the seventh century, Cairenes have been burying their dead beneath the Mokattam cliffs that rise over the city’s historic core, interring politicians, poets, heroes and royalty in marble-clad tombs set amid verdant walled gardens.

By the mid-20th century, the City of the Dead had also come to house the living: tomb caretakers, morticians, gravediggers and their families, along with tens of thousands of poor Cairenes who found shelter in and among the grand mausoleums.

Much of it will soon be gone.

The Egyptian government is razing large swaths of the historic cemetery, clearing the way for a flyover bridge that will link central Cairo to the New Administrative Capital, Egypt’s grandiose new seat of government, which President Abdel Fattah el-Sisi is raising in the desert about 28 miles east of Cairo. The destruction and construction are part of his campaign to modernize Egypt. But its costs are rarely mentioned.

“You’re seeing Cairo’s family tree. The gravestones say who was married to whom, what they did, how they died,” said Mostafa el-Sadek, an amateur historian who has documented the cemetery. “You’re going to destroy history, you’re going to destroy art.”

“And for what?” said Seif Zulficar, whose great-aunt, Queen Farida, the first wife of King Farouk of Egypt, was buried here in one of the mausoleums scheduled for destruction. “You’re going to have a bridge?”

Great cities are always cannibalizing their pasts to build their futures, and Cairo is a notorious recycler. The medieval conqueror Saladin tore down ancient buildings to construct his massive citadel, now one of the chief landmarks of the city it overlooks. In the 1800s, one of Egypt’s rulers pried stones off the pyramids to erect new mosques (though, as far as pharaonic plunder goes, European visitors were greedier).

Nor is Cairo the only metropolis to pave over graveyards for public infrastructure, as New York did to establish some of its best-known parks. But, preservationists say, Cairo’s City of the Dead is different: What will disappear is not only a historical monument where Egyptians still visit their ancestors and bury the newly deceased, but also a lively neighborhood.

Mediterranean Sea

City of the Dead Cemeteries

SALAH SALEM ST.

EGYPT

EASTERN

CEMETERY

Cairo

New

Capital

40 miles

Cairo

MOKATTAM

HILLS

Nile

SOUTHERN

CEMETERY

EGYPT

OLD CAIRO

75

Map data from OpenStreetMap

1 mile

By The New York Times

Parts of the cemetery have already been razed over the last two years, and some mausoleums are already little more than rubble, their carved antique wooden doors carted away and their marble gone.

“It’s against religion to remove the bones of dead people,” said Nabuweya, 50, a tomb dweller who asked that her last name not be published for fear of government reprisal. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”

The cemetery is unlike a typical Western one. Each family has a walled plot, in which a garden of palms and fruit trees surrounds an airy mausoleum. Marble tombs are carved with gilded Arabic calligraphy. In the bigger plots, outbuildings once hosted living relatives who came on death anniversaries and major holidays to spend the night, honoring the dead with feasts and charity handouts.

The rest of the year, live-in caretakers maintained the mausoleums. That was how Fathy, 67, who also did not want his last name used, his wife, Mona, 56, and their three children came to live next to the tomb of Neshedil Qadin, a consort to the 19th-century ruler Khedive Ismail, considered modern Egypt’s founder. Fathy’s father and grandfather looked after the royal mausoleum, raising their children there before passing down their jobs and homes.

After the 1952 Egyptian revolution deposed the king and sent most of the Egyptian aristocracy fleeing, the government allowed commoners to buy burial plots inside the old family mausoleums and stopped paying to maintain the tombs. The custom of relatives staying overnight faded.

Fathy drew his last government paycheck in 2013. But he had built a decent life: Saving up, the family renovated their quarters, installing electricity and running water. They enjoyed what amounted to a private garden, drying their laundry on lines running over half a dozen graves.

The government plans to move residents to furnished public housing in the desert. But, critics say, few will have the means to cover the roughly $3,800 down payment or the $22 monthly rent, especially after their livelihoods — jobs in the cemetery or commercial districts nearby — disappear along with the graves.

The dead, too, will go to the desert. The government has offered new grave plots to families south of Cairo, uniform brick mausoleums much smaller than the originals. They are free, though families must pay for the transfer.

Fathy’s parents were buried near Neshedil’s tomb. But he was concerned about where the princess, as he called her, would go. “My grandfather and my father and me all spent our lives living here with her,” he said.

Egyptian officials have weighed destroying the cemetery and moving its inhabitants to the desert for years, partly to modernize the city and improve living standards, partly, critics charged, because private developers were eyeing the land it sat on.

In the early 1980s, Galila el-Kadi, an architect who has studied the cemetery for decades, found about 179,000 residents, the last known count. She said many more moved in after Egypt’s 2011 revolution, when a power vacuum loosened security enforcement.

“They have never dealt with the relationship between the city of the living and the city of the dead,” Ms. el-Kadi said of the officials. “It was an embarrassment for the government. And in Egypt, when there’s a problem that seems unsolvable, or very hard to solve, the solution is to just delete it.”

The mausoleums registered as landmarks will be preserved, according to Khaled el-Husseiny, a spokesman for Administrative Capital for Urban Development, the government-run company developing the new capital. Other tombs to be spared include that of a relative of Mr. el-Sisi, according to preservationists, who said that the government’s plans for the cemetery had changed to avoid razing his relative’s grave.

But only a small portion of the total have the landmark designation, which will leave them isolated islands between new construction, preservationists said.

Mr. Zaher, the chief undertaker, is moving to the new cemetery along with the displaced dead. He is not wasting time on nostalgia. There are many cemetery residents happy to be leaving shabby make-do homes for new apartments, he said.

“Instead of living in a graveyard,” said Mr. Zaher, shrugging, “they’ll get to live in an apartment.”

He said the new flyover would also ease traffic, though it was unclear whether this should matter to people who are largely carless and rarely travel beyond the neighborhood.

Many officials do not appear to realize what the new bridge will replace.

While leading a tour of the new capital, Ahmad el-Helaly, a development company official, was troubled to learn that Queen Farida had been disinterred, her remains moved to a nearby mosque by special government permission. Mr. el-Helaly had named his baby daughter after the queen.

It was sad, he said. But after a moment, he shook it off.

“What can I say?” he said. “Cairo is too overcrowded. We have to do something to regain the glory of ancient Cairo, to restore the beauty of ancient Cairo.”

So much for the old. Then it was back to the tour, and the new.

Nada Rashwan contributed reporting.

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L'Humanité

Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine

Il était une fois

Au printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.

Dominique Bari

Aux origines de la tragédie, l’« inci­dent de Godhra ». Le 27 février­ 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres ­d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu ­Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.

Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.

Un inconnu qui se nomme Narendra  Modi

Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh ­Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon ­lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».

Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas ­réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à ­l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.

Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.

Le magazine anglo­phone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »

Les femmes sont les proies privilégiées

Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.

Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.

« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »

Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».

À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène inter­nationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.

Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. ­Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).

La commission d’enquête conclut à un «  complot des musulmans »

Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act ­entérine juridiquement le statut de citoyen de ­seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.

Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.

La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un «  complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.

4 250 autres plaintes déposées

Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best ­Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.

Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.

La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.

Implication de cadres du BJP et de la police

En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Inté­rieur dans son gouvernement.

Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.

Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.

Laboratoire de l’intégrisme hindou

Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar ­Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200  millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de ­l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’auto­route de la haine ».

dalitsindenarendra modi
France24 - Monde

Donald Trump de retour et Bill Gates évincé : les intox autour de Twitter racheté par Elon Musk

Publié le : 28/04/2022 - 21:52

FRANCE 24 Suivre

Après le rachat du réseau social Twitter par le milliardaire Elon Musk, certains internautes affirment que le compte de Donald Trump aurait été réactivé et le compte de Bill Gates suspendu, ce qui est faux. À moins de deux mois des législatives en France, une vidéo prétend montrer des arrangements de députés français pour camoufler leur absentéisme. Sauf que la vidéo en question a été tournée au parlement ukrainien, il y a plusieurs années. 

BBC

Do you want to find out how much your colleagues earn?

By Suzanne BearneBusiness reporter

While we might discuss love and loss at work, there's one thing we generally don't share with the people we work with - how much we earn.

But at Alan, an online health insurance provider, everyone knows all their workmates' salaries.

Staff can even give an opinion on whether they think someone deserves a pay rise.

While many companies prefer keeping salaries shrouded in mystery, the founders of Paris-based, Alan, decided to create a transparent pay structure from the moment the business launched in 2016.

"We wanted everyone to be on the same page, as it's super convenient to have full transparency - it removes the mental load of having to know who should know what," says Charles Gorintin, co-founder and chief technology officer at Alan, which employs 470 people.

It means that new recruits joining the firm cannot haggle over pay when they join. Nor can an existing member of staff use salary as a negotiating tool if they say that they have been offered a new job somewhere else.

Mr Gorintin adds: "We don't give new joiners the salary they have had in the past, whatever their negotiation skills are."

All employees at Alan get an automatic 3% annual pay rise, but for someone to receive an additional increase it is first reviewed by their colleagues. "It's partly to be held accountable to each other, and it also helps each other grow and improve," says Mr Gorintin.

But is everyone receptive to this level of openness? "The advantage is we have a straightforward culture," responds Mr Gorintin. "People will only apply, or join, if they truly want to experience it. It might not sit well with some people."

When it comes to salaries, greater transparency appears to be a growing trend, on both sides of the Atlantic. The aim of this shift is to try to finally tackle the so-called gender pay gap, in particular.

The Organisation for Economic Co-operation and Development said last year that this gap - the difference between the pay of men and women - still stands at an average 13% across its 38 member states.

Last month, the UK government launched a pay transparency trial primarily aimed at reducing it in this country. Participating businesses will have to list a salary range on every job advert, and not ask applicants to disclose their salary history.

The Government Equalities Office said that these two things aimed to provide "a firm footing for women to negotiate pay on a fairer basis".

"Women, people of colour and disabled people are much more likely to be paid less than men. So, when you ask about salary history, past pay discrimination and bias follows through from one job to the next, perpetuating gender, disability and ethnicity pay gaps," says Jemima Olchawski, Fawcett Society CEO.

Polling from the Fawcett society of 2200 people found 61% of women and 53% of men said being asked about their salary had damaged their confidence to ask for better pay.

Across in New York City, pay transparency legislation is currently due to become law on 15 May. Firms who employ more than four employees will be required to post salary ranges, in a bid to tackle both gender and race pay gaps.

Back again in the UK, this summer the Department of Business, Energy and Industrial Strategy is set to publish guidance to employers on voluntary ethnicity pay gap reporting.

UK travel firm, Flash Pack, is another business that has now adopted a transparent pay policy. The firm, which started up again this year after having to close down during the pandemic, now puts the exact salary offered on its job adverts.

This is instead of its previous practice of only saying that the pay was "competitive", and then negotiating with a new recruit from there.

Radha Vyas, chief executive and co-founder, says that the new policy saves a lot of time, as they no longer get applications from people who expect to be paid a lot more than the company could offer.

"What we found previously was... we'd get really great candidates, but they'd be really far apart on salary expectations."

Ms Vyas adds that the pandemic gave the company time to reflect on this problem.

"We also realised that, through salaries, we were perpetuating the gender pay gap. We felt we were a generous employer, but suddenly we could see a disparity amongst colleagues.

"What it meant in my previous experience of hiring was that some people are better at negotiating their salary."

London-based, FlashPack, has worked with a human resources company called Justly to help set salary benchmarks within the company.

"Now everyone knows each other's band but they don't know each other's exact salary," says Ms Vyas. "We wanted to pay everyone fairly... now we can't just hand out pay rises.

"Doing this is very hard work, there's no flexibility to overpay and underpay people. We're now at 14 staff so we're doing it now before we grow bigger."

Melanie Folkes-Mayers, founder and chief executive at HR consultancy Eden Mayers, says there are benefits to including exact salaries, or salary brackets, on job adverts.

"It cuts out so much waste," she says. "For example, instead of having 200 applicants apply for a job, a firm might end up with 50.

"But it can be very grey area, as some companies bring in people hand-picked by a recruiter and ask them what their salary expectation is," she says.

"I think it will get to the stage where companies will be more transparent, but more likely to see a grading system with a salary of between this and that."

Ms Folkes-Mayers does however question if people will want to have their salaries divulged. "In the UK, we're so private about salaries. I'm not sure how comfortable everyone will be knowing what everyone else earns.

"But it is a positive move, and helps the gender pay gap. The challenges are for smaller companies, especially when they might have headhunted a particular person.

"Sometimes some organisations say to me 'can we stop people from talking about salaries?', but people will inevitably talk, they become friends. I say if you're concerned they're going to talk, and you know there is disparity, that can be overcome through either freezing some salaries while making a conscious decision to increase certain others every six months."

Although in the UK there's no general legal requirement on employers to be transparent about pay, whether in job advertisements or otherwise, Philip Landau, employment lawyer at Landau Law, points out that there are two statutory provisions which touch on aspects of pay transparency.

The first relates to "pay secrecy clauses" in a contract of employment, he says. "These clauses are unenforceable to the extent that they seek to prevent an employee from discussing or disclosing pay when trying to identify potential pay discrimination.

"The second statutory provision only relates to employers with a workforce of 250 people or more. Such companies are required to report on their gender pay gap."

New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

These businesses have to upload data such as gender pay gap in basic hourly pay, gender pay gap in bonuses, and the proportion of men and women who get bonus payments, to a government website.

"It also needs to be published on the employer's own website in an accessible place, together with supporting narrative on the accuracy of the calculations," adds Mr Landau.

Ms Vyas says she has already seen the benefits of pay transparency, and urges other companies to step up and do the same. "If you really care about diversity you have to do it. You can't do it without doing this work."

Do you want to know how much your colleagues earn? What are your experiences? Please email haveyoursay@bbc.co.uk.

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Star Ferry, ‘Emblem of Hong Kong,’ May Sail Into History After 142 Years

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Launched in 1880, the ferry has witnessed both Hong Kong’s transformation into a global financial hub and its history of protests. But battered by a pandemic, the service is struggling to survive.

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By Alexandra Stevenson

HONG KONG — On a damp Monday morning in Hong Kong, Freeman Ng looked out from the upper deck of the Star Ferry as it approached land. A sailor tossed a heavy rope to a colleague on the pier, who looped it around a bollard as the swoosh of the waves crashed against the green and white vessel pulling in from Victoria Harbor.

Mr. Ng, 43, commutes from Kowloon to Hong Kong Island on the ferry most weekdays. The subway would be much faster, but Mr. Ng prefers to cross the harbor by boat. “The feeling is better on the ferry,” he said, taking in the salt air.

Hong Kong has had many casualties over the last three years. Mass social unrest in 2019 scared off tourists and hit restaurateurs and hoteliers. Coronavirus restrictions wiped out thousands of mom-and-pop shops. But the prospect of losing the Star Ferry — a 142-year-old institution — has resonated differently.

Since the pandemic began, the crowds that Mr. Ng once jostled to squeeze onto the ferry gangplank are gone. There are now so few passengers that the company that owns Star Ferry says the service may soon end, dimming the life of the harbor and the city itself.

“It has so much history,” said Chan Tsz Ho, a 24-year-old assistant coxswain. “In the minds of Hong Kong people, including me, it’s an emblem of Hong Kong.”

Like Hong Kong, the Star Ferry once represented a link between the East and the West. It was the first scheduled public ferry service in 1880 to connect Hong Kong Island to the Kowloon Peninsula, and the Chinese territory beyond it. Its founder, a Parsi baker and businessman, arrived in the city from Mumbai decades earlier as a stowaway on a ship headed to China.

At the time of his arrival, Hong Kong, only recently colonized by the British, was already transforming into a boomtown with corruption, drugs and disease on land and piracy and smuggling on the water. A police force made up of European, Chinese and South Asian officers tried to keep order.

Dorabjee Naorojee Mithaiwala, the ferry’s founder, named his first four vessels Morning Star, Evening Star, Rising Star and Guiding Star. The current fleet includes eight boats that have changed little in the six decades since they were built. All eight have a star in their name.

The Star Ferry grew to become part of the lifeblood of Hong Kong. Residents were so dependent on it that a government-approved fare increase in 1966 led to days of protests, a harbinger of social unrest that spilled over into deadly demonstrations and riots a year later. British officials eventually responded with policy reforms.

The Star Ferry riots came to symbolize the power of protest in Hong Kong, but as the ferry jolted across the harbor on a recent trip, with sailors pulling a chain to lower a red and yellow gangplank, that history appeared unremarkable to the scattered passengers trickling off the boat.

Issac Chan’s first memory of the Star Ferry was five decades ago, when his parents took him for an adventure as a young boy. “It traveled slow, but it was enjoyable. It wasn’t easy to go on a boat on the sea,” he said. Mr. Chan, 58, grew up in the New Territories, near the border with mainland China.

These days, he takes the ferry each morning after his shift as a night security guard in a residential building on Old Peak Road, a well-heeled area where Chinese people were unable to own property for part of British rule. The ride gives him time to unwind at the end of his work day, he said.

When the British handed Hong Kong over to China in 1997, some who had fled to Hong Kong from China during the Cultural Revolution and, later, the bloody crackdown of Tiananmen Square in 1989 feared they would have to flee once again. Instead, life went on and little seemed to change for decades. Hong Kong continued to thrive as a hub for international finance and as a stopover for travelers in Asia.

After the city built a cross harbor tunnel in 1972, other forms of public transport offered faster trips, and the ferry began to rely more on foreign visitors hopping on the boat for a cheap tour of the city. Commuters and touring passengers with cameras around their necks sometimes sat cheek by jowl, taking in the sights of flashing neon billboards, junk boats and shard-like skyscrapers rising toward Victoria Peak.

Yet the Star Ferry would once again witness upheaval.

In 2019, confrontations in Hong Kong between pro-democracy protesters and riot police officers were broadcast around the world. Protesters carrying helmets and protective goggles made their way to demonstrations to demand political freedom from China. Streets once crowded with tourists were shrouded in tear gas.

The confrontations brought on a fierce crackdown from Beijing and marked the beginning of the Star Ferry’s recent financial troubles: The company says that it has lost more money in the 30 months since the protests erupted than it made over the last three decades. Even though the ferries can still be crowded at certain times of the day, especially when the weather is nice, the overall passenger numbers are far below what they were three years ago.

The Latest on China: Key Things to Know

A strict Covid policy. As China grapples with its worst Covid outbreak since the beginning of the pandemic, the government is following a “zero Covid” strategy. The approach could have far-reaching effects and has revived concerns that the country is going back to a planned economy.

The war in Ukraine. China’s officials and its media are increasingly repeating the Kremlin’s narrative about the conflict. This joint propaganda has undercut Western efforts to isolate Russia diplomatically and has found a receptive audience in the Middle East, Africa and Latin America.

A new security deal. The Solomon Islands signed a sweeping security agreement with China that could threaten the stability of the entire Asia-Pacific region. The deal gives Beijing a foothold in an island chain that played a decisive role in World War II and could be used to block vital shipping lanes.

A pause on wealth redistribution. For much of last year, China’s top leader, Xi Jinping, waged a fierce campaign to narrow social inequalities and usher in a new era of “common prosperity.” Now, as the economic outlook is increasingly clouded, the Communist Party is putting its campaign on the back burner.

“The company is bleeding hard and we definitely need to find our way out,” said David Chow Cheuk-yin, the general manager. Mr. Chow has appealed to the public through media appearances, hoping that a cry for help will resonate with a deep-pocketed investor in a city built by business tycoons.

When he was asked to take over running the Star Ferry late last year, things were looking up, Mr. Chow said. Hong Kong had declared victory over the virus. Small businesses nearly destroyed by pandemic restrictions that had mostly cut Hong Kong off from the rest of the world began making plans to fully reopen. Some lawmakers even discussed loosening border controls.

“We were talking about recovery when I first took up this role,” Mr. Chow said.

Then Omicron broke through Hong Kong’s fortress walls, forcing restaurants, bars, gyms and schools to close. “Instead of recovery, we are talking about survival mode,” said Mr. Chow. “Everything changed so quickly.”

For Mr. Chan, the assistant coxswain, being a seaman is a time-honored family tradition. His father, also a Star Ferry sailor, regaled him with stories of the sea as a young boy. His grandfather, a fisherman, also shared tales. So when there was an opening for a trainee position at Star Ferry three years ago, Mr. Chan jumped.

The baby-faced boatman, who stands out among the weathered older sailors at Star Ferry, said he would spend the rest of his life on the water if given the chance. His favorite part of the job is navigating the whims of the currents and steering the ferries in challenging weather, carving out different paths each time, he said.

When the fog hangs over the water, hindering visibility in the crowded harbor, he and the crew have to use their ears as well as their eyes to navigate. “You can’t even see the other end of your own vessel,” he said.

Mr. Chan’s young face betrayed a hint of disappointment as he started to explain that his morning shift begins an hour later now because the ferry has reduced its hours. For much of this year it had stopped running two hours earlier at night, too. The sounds of passengers flipping the ferry’s wooden seats are muted.

“Sometimes there is only one or two passengers crossing the harbor,” Mr. Chan said, “but we are a full crew.”

Joy Dong contributed reporting.

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L'Humanité

Coup de force colonialiste en Tunisie

Il était une fois

Moins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.

Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).

C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.

Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises

Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».

Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.

Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».

Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.

Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées 

Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.

« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».

À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.

Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.

Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».

« Le soutien de la classe ouvrière de France »

Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »

Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».

Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.

Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached

Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.

Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.

Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.

Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.

Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.

tunisiedécolonisation
France24 - Monde

Europe : les nouveaux visages de l’extrême droite

Publié le : 25/04/2022 - 11:00

Anne MAILLIET Céline SCHMITT

Âgés de moins de 35 ans, Marie-Thérèse Kaiser, Fabrizio Busnengo et Alejandro Sanchez ont permis à leurs formations respectives d'extrême droite de se trouver aux portes du pouvoir. Ils se sont affranchis du passé et militent de manière décomplexée au sein de jeunes partis en Allemagne, en Italie et en Espagne : Alternative für Deutschland (AfD), Fratelli d’Italia (FdI) et Vox ont moins de dix ans. Reportage de Céline Schmitt, Armelle Exposito, Anne Mailliet, Louise Malnoy et Lorenza Pensa.

ESPAGNE

Législatives en Espagne : victoire fragile de Pedro Sanchez, poussée de l'extrême droite

AfD en difficulté

Allemagne : isolée, divisée... l'extrême droite dans l'impasse ?

ITALIE

En Italie, l'extrême droite manifeste à Milan, les antifascistes à Rome

Valeurs Actuelles

États-Unis : Harvard lance un fonds de 100 millions de dollars pour “réparer” son passé esclavagiste

C’est un véritable travail de repentance qui va être fait. Mardi 26 avril, l’université américaine Harvard a annoncé qu’un fonds de 100 millions de dollars allait être créé pour « réparer » le passé esclavagiste de l’établissement scolaire prestigieux. Comme le relaie Le Figaro, ce mercredi 27 avril, le président de l’université, Lawrence Bacow, a adressé une lettre aux étudiants, enseignants et aux employés d’Harvard. Dans ce courrier, il a notamment admis : « L’esclavage et son héritage font partie de l’histoire américaine depuis plus de 400 ans. » Ainsi, un travail de « réparation » va nécessiter « nos efforts soutenus et ambitieux pour les prochaines années », a-t-il prévenu. Avant d’annoncer le lancement du fonds de 100 millions de dollars dans le but de « financer des travaux de recherche, d’éducation et de mémoire sur le racisme et l’esclavage du XVIIe au XIXe siècle aux États-Unis ».

L’esclavage à Harvard

Aux XVIIe et XVIIIe siècles notamment, des membres et des présidents d’Harvard auraient réduit en esclavage au moins 70 personnes d’origine afro-américaine et amérindienne, relate Le Figaro. Et ce, jusqu’à l’abolition de l’esclavage en 1783 dans le Massachusetts, où se situe la prestigieuse université. Ainsi, Harvard a « perpétué des pratiques qui étaient profondément immorales », a rédigé le président de l’établissement scolaire, Lawrence Bacow. Pour « réparer » ces manquements, il faudrait enfin « régler les effets corrosifs qui persistent de ces pratiques historiques sur les individus, sur Harvard et sur la société » américaine.

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New York Times - World

A ‘Wild West’ of Marijuana Shops Grows in Toronto

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Permitted to operate during the pandemic, even during lockdowns, Toronto’s marijuana shops have flourished and changed the character of an iconic neighborhood.

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By Catherine Porter

Photographs by Ian Willms

TORONTO — If you are hankering for a government-sanctioned joint, then you have come to the right city.

The options along Queen Street West are bountiful. You could start at Toronto Cannabis Authority, with a sign outside suggesting customers “warm up with hot cannabis infused beverages.” You could take a few steps down the sidewalk and enter Friendly Stranger, which trades on nostalgia for tokers who picked up their first bong here, long before cannabis was legalized three and a half years ago. Or you could dash across the street to the Hunny Pot, which made headlines in 2019, when it became the city’s first legal cannabis store and saw an overnight line of customers.

And that’s just in 1,000 square feet. Walk two minutes and three more options appear.

“There’s a standing joke in Toronto that dispensaries are sprinkled around like parsley. They are everywhere,” said Dalandrea Adams, a budtender standing behind the long glass display counter — revealing pipes, grinders and rollers — inside Friendly Stranger. “Which is convenient, if you are a pothead.”

As Toronto slowly comes back to life after two years of repeated lockdowns and closures, the wreckage of the pandemic is surfacing like cigarette butts in melted snow drifts. Along the city’s many neighborhood main streets, “For lease” signs hang in dusty windows. Office towers in the city’s dense core remain mostly empty.

The obvious exception: cannabis shops, which the provincial government permitted by emergency order to keep operating during the pandemic. Just 12 existed in the sprawling city of 2.8 million back in March 2020. Today, 430 compete for customers, with another 88 in the approval process, even as some struggle to stay open amid the stiff competition.

“It’s the wild, wild West,” said Kristyn Wong-Tam, a city councilor who supported the legalization of cannabis but has called for a moratorium on new shops in the city.

“Never at any community meeting has anyone said, ‘Our neighborhood is not complete without a pot shop,’” she said. “But now, in some places, you can’t get groceries but you can get weed.”

Nowhere is that more apparent than along Queen Street West.

For years, the downtown road has been known as the city’s pulsing heart for music, art and street fashion. Starting at the Court of Appeal, it stretches past a jazz hall, restaurants and retail stores selling Doc Martens and sunglasses — all jumbled together in tight storefronts.

There’s an old instrument shop where Bruce Cockburn picked up guitars, and music venues where the classic Canadian band Blue Rodeo and international stars like the South African musician Hugh Masekela played on Friday nights.

Over the past two decades, the street has gentrified and lost much of its grit — a Lululemon replaced the world-music BamBoo club and many of the vintage clothing stores have been supplanted by chains. If only through nostalgia, the strip still retains its artsy, hipster reputation.

But lately, just about the only thing that has opened here is pot shops: There are 13 along a 1.4 kilometer drag.

“It’s like, ‘Oh look, another pot store, next to the pot store, across from the pot store,’” said Teddy Fury, who has been serving beers on the street for 35 years now at the Horseshoe Tavern. The shops are just the latest trend he’s seen and an occupied store is better than an empty one, he said. But it does raise an obvious question: “How stoned are people getting?”

The reasons for the sudden proliferation across the city include loosening license restrictions, a surge in available storefront space and the government’s decision to allow cannabis shops to operate during lockdowns. While Toronto restaurants were ordered to close for more than 60 weeks, according to Restaurants Canada, cannabis stores serviced customers — though sometimes just at their doors — for all but a handful of days.

“It was a perfect storm of supply and demand in Ontario,” said Jack Lloyd, a lawyer specializing in cannabis.

In 2018, Canada became the second country in the world after Uruguay to legalize marijuana, in an effort to extinguish the criminal trade and keep the substance out of the hands of youth by regulating the market. The stores appeared slowly at first, because of a shortage of legal marijuana. The provincial government permitted just five to open in Toronto, North America’s fourth biggest city, in the spring of 2019.

Two of those were along Queen Street West.

Back then, some 20 salespeople worked four retail floors of the Hunny Pot, walking a never-ending line of customers through the finer differences between various strains of marijuana. The store had two extra floors for celebrities, so they could shop in private. On its best day, more than 2,000 customers came through, said Cameron Brown, the communications manager for the Hunny Pot, which now has 17 cannabis stores in Ontario.

“It was nonstop, all day, every day,” he said. “It was insane.”

Competition remained limited for the first year. But just as the pandemic arrived, the doors were thrown wide open for retail licenses. Unlike other jurisdictions in the country, the Ontario government favored unbridled competition, introducing just one simple restriction on shops, requiring that they be no closer than 150 meters to a school.

In only three years, sales of legal marijuana in Ontario have outpaced estimates of unlicensed sales and boosted the economy by $10.6 billion, a recent government-sponsored report states. More Canadians consume it than did before — 25 percent of people 16 and up, according to a recent Statistics Canada poll.

But the crowded competition has pushed some shops out of business.

By the time Lula Fukur’s license was finally approved, and she opened her first of two cannabis shops on Queen West last year, there was already one across the street, with another three opening two blocks away.

“There’s too many of them,” she said, sitting at the end of her cavernous, artfully decorated and noticeably empty store, Cori, on a recent afternoon. “Definitely half of us will shut down. Everyone is burning money at this point.”

In their heyday, the first cannabis stores were selling $20,000 a day of marijuana, on average, according to a government report. But the Hunny Pot is serving just one-tenth of its record, Mr. Brown said, forcing management to close all but the front foyer, where a budtender serves customers from a simple desk. Cori is lucky to see 60 people a day, said Ms. Fukur, who plans to fill half of one store with natural wellness and beauty products, hoping that draws more customers.

Even more than unfettered competition, the biggest problem for store owners is an inability to differentiate their product, said Ms. Fukur. Every legal store is required to get their supply from the government wholesaler. That means they all sell the same things, in the same plain, sealed packages.

Most have tried to entice customers with friendly, knowledgeable service and unique interior design — a difficult feat, given government rules forbid cannabis or accessories being visible from the street.

“It feels like it’s still illegal,” said Ms. Fukur, who has created a window display reminiscent of a health food store, with vases of dried flowers on wooden stumps. The nearby store Bonnefire appears like a walk into the Canadian bush, with birch trees, canoes and log piles.

Already, one of the new stores on Queen West closed. Most expect more to follow. Even so, the government is reviewing another five applications for cannabis stores on the strip.

Hollywood Hi is an old fashioned head shop a few doors down from Friendly Stranger. Its window is filled with rolling trays and a giant inflatable joint — permitted only because the store is not selling cannabis. The owner, Christina Ciddio, applied for a cannabis license two years ago. She still doesn’t have it, and she’s happy about that.

“Do they not check maps to see how close they are?” she said of the government office approving new stores.

She figures she is making more money selling cannabis paraphernalia than her neighbors do selling pot.

“Yeah, I don’t have cannabis,” she said. “At this point, with the saturation, I don’t want to. They can have it.”

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France24 - Monde

Ehpad : Orpea visé par une enquête sur des soupçons de maltraitance

Publié le : 28/04/2022 - 18:51

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Une enquête judiciaire a été ouverte à Nanterre contre le groupe Orpea soupçonné de maltraitance dans ses Ehpad, a annoncé, jeudi, le parquet. Les investigations portent aussi sur des suspicions d'infractions financières. Le gouvernement avait aussi annoncé qu'il comptait exiger d'Orpea le remboursement de dotations publiques présumées détournées de leurs fins.

Quatre mois après la publication du livre "Les Fossoyeurs", le groupe d'Ehpad privés Orpea fait l'objet d'une enquête judiciaire, ouverte à Nanterre, sur des soupçons de maltraitance institutionnelle ou d'infractions financières, a indiqué, jeudi 28 avril, le parquet.

Cette enquête a été ouverte après un signalement du gouvernement fin mars. Une enquête administrative diligentée par l'État avait en effet révélé des "dysfonctionnements graves" dans la gestion des établissements.

Le gouvernement avait aussi annoncé qu'il comptait exiger d'Orpea le remboursement de dotations publiques présumées détournées de leurs fins.

Soupçons de détournements de fonds publics

L'enquête judiciaire, ouverte entre le 22 et le 27 avril et confiée aux gendarmes de la Section de recherche de Versailles, porte sur des soupçons de maltraitance institutionnelle et d'infractions financières, notamment de détournements de fonds publics, a précisé le parquet de Nanterre.

Elle a été jointe à des investigations, déjà en cours depuis février, pour "faux et usage de faux et infraction à la législation sur le travail en recourant abusivement à des contrats à durée déterminée".

Contacté par l'AFP, Orpea a assuré se tenir "à la disposition de la justice" et vouloir "collaborer pleinement au bon déroulement de l'enquête".

Des plaintes antérieures seront étudiées

Ces investigations, confiées également à la gendarmerie nationale, portent aussi sur une bonne "partie des plaintes" déposées début avril 2022 par une avocate du barreau de Paris, Me Sarah Saldmann. Le reste étant encore "à l'étude".

"Je me réjouis d'une ouverture d'enquête mais j'attends de voir ce qu'il en est des autres dossiers", a déclaré à l'AFP l'avocate qui précise qu'une trentaine d'Ehpad sont concernés par ces "70 plaintes" pour "mise en danger de la vie d'autrui" et "homicide involontaire".

Les enquêteurs doivent également se pencher sur "d'autres procédures dont le parquet était antérieurement saisi et visant le même groupe", a ajouté le ministère public.

"Il est désormais temps que la justice se mette au travail et en toute indépendance", a réagi auprès de l'AFP Me Fabien Arakelian, représentant de plusieurs familles dans des procédures déjà ouvertes à Nanterre et ailleurs dans le pays.

Avec AFP

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Valeurs Actuelles

Russie : un homme ouvre le feu dans une école, plusieurs enfants tués

Un homme a ouvert le feu dans une école maternelle russe, située dans la région d’Oulianovsk, dans le centre du pays, mardi 26 avril. Plusieurs morts sont à déplorer parmi les enfants, d’après les agences de presse russes, comme le relaye RTL.  « Selon des informations préliminaires, il y a eu des tirs dans une école maternelle. Deux enfants sont morts, une institutrice et l’agresseur aussi », a confié dans la presse Dmitri Kamal, un porte-parole de la région d’Oulianovsk. Il a ensuite ajouté que l’âge des enfants n’était pas connu, mais qu’ils avaient vraisemblablement « entre trois et six ans », notent nos confrères. Après quoi, il a fait savoir que des enquêteurs étaient sur place.

Le tireur se serait suicidé 

L’ex-gouverneur de la région et député à la Douma d’Etat, Sergueï Morozov, a quant à lui confié que les enfants tués seraient âgés de cinq et de six ans, indique RTL. D’après les premiers éléments fournis par les agences russes, qui citent des sources policières, le tireur responsable de la fusillade se serait donné la mort après les faits. Selon la presse locale, l’attaque a été perpétrée dans le village de Veshkayma, situé à l’est de Moscou.

Longtemps extrêmement rares, les fusillades mortelles, notamment celles qui sont perpétrées dans des écoles, ont tendance à devenir de plus en plus nombreuses en Russie, depuis quelques années. Au point que le dirigeant russe, Vladimir Poutine, s’en est alarmé par le passé, souligne la radio nationale. Ce dernier y voit un phénomène importé des Etats-Unis et un effet pervers de la mondialisation. Raison pour laquelle il a durci la législation sur le port des armes.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

L’accueil des réfugiés, un enjeu crucial pour la démocratie

Actu

Politique migratoire Avec la réélection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République, associations, syndicats et partis se préparent à de nouvelles années de combat pour la défense des droits des exilés et des travailleurs sans papiers, dont la situation s’est aggravée au long du quinquennat qui vient de s’achever.

Émilien Urbach

Après un premier mandat qui n’a fait que durcir les politiques menées en matière d’immigration, tant au niveau de l’asile que des migrations économiques, la réélection d’Emmanuel Macron à la tête de l’État ne réjouit pas les syndicats, organisations politiques et associations qui luttent pour les droits des personnes étrangères. « Nous entamons un nouveau mandat de lutte », résume Cécile Dumas, conseillère régionale communiste en Île-de-France et membre de la direction du PCF, en charge des questions migratoires. Pour elle, la guerre en Ukraine et l’arrivée de milliers de réfugiés démontrent que le problème ne réside pas dans les capacités d’accueil, mais bien dans la volonté politique et la prédominance des idées racistes. « On le constate d’ailleurs au niveau du tri opéré entre les réfugiés venus d’Ukraine », remarque l’élue. Les obligations de quitter le territoire français (OQTF) se multiplient pour ceux qui y résidaient mais venaient d’un pays tiers, tandis que ceux qui prouvent leur nationalité ukrainienne voient leur accès au titre de séjour et au travail facilité. « Pour nous, la priorité est d’imposer la régularisation de tous les travailleurs sans papiers et des déboutés du droit d’asile non expulsables, poursuit la conseillère régionale. Il faut également mettre fin à la multiplication des OQTF pour les jeunes majeurs sortis de l’aide sociale à l’enfance. D’un point de vue démocratique, nous devons aussi imposer la possibilité, pour les résidents étrangers, de participer aux scrutins nationaux. »

Un manque de courage de l’exécutif face à l’augmentation des idées d’extrême droite

Pour Marilyne Poulain, membre de la direction confédérale de la CGT et animatrice du collectif immigration, les priorités du dernier mandat présidentiel se sont concentrées sur l’asile, l’éloignement des déboutés et le contrôle des frontières. « Aujourd’hui, on ne voit aucune volonté de considérer la question migratoire autrement que de ce point de vue, explique la responsable syndicale. Les politiques menées par Emmanuel Macron ne prennent pas en compte l’importance des migrations économiques. Au contraire, les travailleurs sans papiers font face à de plus en plus de difficultés pour demander des titres de séjour et des renouvellements, du fait de la dématérialisation imposée pour les démarches administratives en préfecture. » La précarité dans laquelle se trouvent ces travailleurs accroît, selon elle, les liens de subordination à leurs employeurs, du fait du pouvoir trop important laissé au patronat. « À chaque changement d’emploi, l’employeur doit redemander une autorisation de travail, développe-t-elle. Tous ne le font pas et ce sont toujours les travailleurs qui en paient le prix. On a besoin de politiques qui prennent en compte la réalité sociale de ces travailleurs, qui doivent être régularisés, et de l’ouverture de voies légales de migration pour lutter contre les dangers du trafic. » Et d’insister : « On a obtenu quelques victoires par la lutte, notamment en ce qui concerne les “premiers de corvée” de la période du Covid. Mais, sur la fin du mandat présidentiel, même pour ces derniers, les politiques de régularisation se sont durcies. » Pour elle, ces logiques hostiles aux travailleurs étrangers sont le résultat du manque de courage de l’exécutif, face à une opinion publique de plus en plus traversée par les idées d’extrême droite.

« Mais, depuis des années, la vie des migrants et des personnes étrangères est rendue de plus en plus difficile sans que cela fasse baisser les scores de l’extrême droite, pointe à son tour Fanélie Carrey-Conte, secrétaire générale de la Cimade. Il faut donc changer les paradigmes et sortir des vocables de “crise migratoire”, de “contrôle des flux”, etc. » Selon elle, le monde de demain sera fait de migrations et, pour y faire face, il faut s’atteler à inventer une société du droit, de la dignité et de l’hospitalité, aux niveaux national et européen. « Le rôle du chef de l’État, dans la patrie des droits de l’homme, devrait aussi être de porter cette voix au sein de l’Union européenne, pour une harmonisation positive des politiques migratoires, reprend-elle. C’est aberrant de constater que, dans cette campagne présidentielle, on a plus parlé de “péril migratoire” que de “péril climatique”. Près de 400 000 personnes vivent aujourd’hui en France privées de leurs droits fondamentaux. Il faut les régulariser et en finir avec des politiques meurtrières à nos frontières. Des gens meurent à Calais, Briançon, au Pays basque, du fait de ces politiques. C’ est intolérable. »

Immigrationsans-papiersEmmanuel Macronla cimade
L'Humanité

Vaccins anti-Covid :

Actu

Après des mois de tensions d’approvisionnement, le monde se rapproche de la surproduction, entraînant péremption et destruction de stocks. Alors même que la population mondiale reste très inégalement vaccinée.

Alexandra Chaignon

Plus de deux ans après le début de la pandémie, la vaccination reste l’une des armes majeures dans le combat mondial contre le virus. À ce jour, plus de 13 milliards de doses ont été produites, selon la Fédération internationale des fabricants et associations pharmaceutiques (Ifpma), dont 11 milliards ont été administrées. La société d’analyse de données scientifiques Airfinity indique que les pays du G7 et de l’UE avaient déjà un surplus de 497 millions de doses fin mars. S’il est difficile de savoir combien de doses sont périmées ou en passe de l’être (les vaccins ayant des durées de conservation relativement courtes, entre 6 et 12 mois pour la plupart), Airfinity estime que 40 millions de vaccins ont dépassé leur date limite d’utilisation. Le mécanisme Covax en pâtit : ainsi, en décembre, « plus de 100 millions de doses ont été refusées », selon l’Unicef.

En France, le ministre de la Santé a déclaré, début avril, que les autorités s’efforçaient de « minimiser les pertes », admettant que 218 000 doses du stock national ont dû être jetées jusqu’alors parce qu’elles étaient périmées. Un chiffre qui pourrait grimper, le risque de destruction étant inhérent à la constitution d’un stock national. Début avril, il était composé de plus de 50 millions de doses de vaccin à ARN messager pour adultes (Pfizer et Moderna), « notre assurance en cas de reprise épidémique s’il faut vacciner très vite et très fort », a indiqué le ministère de la Santé.

accès aux vaccinsvaccins
France24 - World

Live: Russia says it targeted Kyiv rocket plant during UN chief’s visit

Issued on: 29/04/2022 - 06:04

FRANCE 24 Follow Gulliver CRAGG

Russia's defence ministry on Friday said it carried out a “high-precision” missile strike on a rocket plant in Kyiv during Thursday’s visit by UN Secretary-General Antonio Guterres. One person was killed and at least five wounded in the attack, according to Ukrainian officials. Follow FRANCE 24's liveblog for all the latest. All times are in Paris time [GMT+2]. 

11:37am: Radio Liberty producer killed in Kyiv strike during UN chief's visit

A journalist at Radio Free Europe/Radio Liberty died in Thursday's Russian strike on Kyiv during a visit by UN  chief Antonio Guterres, according to the US-funded news organisation.

"Radio Liberty journalist and producer Vera Gyrych died as a result of a Russian missile hitting the house where she lived in Kyiv. The shelling took place on April 28," the Ukrainian branch of the news organisation said in a statement.

Guterres and his team were not hurt in the strikes, but Ukrainian President Volodymyr Zelensky said the attack was part of the Kremlin's attempts to humiliate the UN. 

8th Journalist to be killed in Ukraine since 24th of February.Vera Gyrych, journalist for Radio Liberty.She was killed yesterday due to the missile attack in Kyiv. It’s a necessity to support journalists safety.Yet when it’s your home.. Stop this war!!! Support Ukraine! pic.twitter.com/4e757KVwHV

April 29, 2022

10:07am: One killed in Russian strike during UN chief's visit: Kyiv mayor

One person was killed in the Russian missile strike that rocked the centre of Kyiv during Thursday's visit by UN Secretary-General Antonio Guterres. 

"Rescuers, who are continuing to search and remove rubble from a residential building in the Shevchenkivskyi district where a rocket hit yesterday, have just discovered the remains of a person who was killed," Kyiv Mayor Vitali Klitschko said in a statement on social media.

Russia has now confirmed that it conducted a "high precision" strike on a Kyiv rocket plant on Thursday.

10:03am: Russia says missiles targeted Kyiv rocket plant 

Russia has said its forces destroyed the production facilities of a space-rocket plant in Kyiv with high-precision long-range missiles.

"High-precision long-range air-based weapons destroyed the production facilities of the Artem rocket and space industry enterprise in the city of Kyiv," the defence ministry said. "The armed forces of the Russian Federation continue the special military operation in Ukraine," the statement added.

9:45am: UK deploys troops to eastern Europe for joint exercises

The UK government has said it is deploying around 8,000 troops for exercises across eastern Europe in a show of strength after Russia's invasion of Ukraine.

The months-long drills in countries stretching from Finland to North Macedonia also involve allies including France and the US, defence officials said in a statement.

Britain is deploying 72 Challenger 2 tanks and 120 armoured fighting vehicles along with artillery guns, helicopters and drones for the exercises, some of which are already under way.

"The security of Europe has never been more important," Defence Secretary Ben Wallace said, calling it "one of the largest shared deployments since the Cold War".

🇬🇧 Thousands of @BritishArmy troops are deploying across Europe for a series of planned exercises.Alongside allies and partners from @NATO and the Joint Expeditionary Force, soldiers will combine capabilities and values to promote peace and security.➡️ https://t.co/4CF2q9Cd8K pic.twitter.com/YUyMn01s8k

April 29, 2022

9:06am: Clean-up operation starts at Kyiv building hit by Russian strike

Reporting from Kyiv, near the site of an apartment building that struck by Russian missiles while UN chief Antonio Guterres was in town, FRANCE 24’s Gulliver Cragg said there was a clean-up operation under way. At least five people were wounded in the attack, according to emergency workers.

“The only reason the casualty figures were not higher was because it was a new apartment building, not all of the apartments had yet been sold or rented out. So there were fewer people there than there are in other parts of Kyiv,” said Cragg.

8:53am: Two British aid workers held by Russian forces in Ukraine: UK NGO

Two British volunteers working to provide humanitarian aid in Ukraine have been captured by the Russian military there, according to the non-profit Presidium Network.

The two men, who were working for the Presidium Network, were detained by Russian forces at a check point south of Zaporizhzhia in southern Ukraine on Monday.

There was no immediate comment from the British foreign ministry.

"The foreign office is doing all it can to support and identify these two people," British trade minister Anne-Marie Trevelyan told Sky News.

The Presidium Network said the men, both civilians, were working as part of a Joint Humanitarian Operations Centre project in Ukraine to help provide food and medical supplies and evacuation support.

On Thursday, the British government confirmed that a British national had been killed and another was missing in Ukraine, with media reporting that the dead man was a former British army veteran who was believed to have been fighting with Ukrainian forces.

8:12am: Operation ‘planned’ for civilian evacuations from Mariupol steel plant

Ukraine hopes to evacuate civilians holed up, along with Ukrainian fighters, in the Azovstal steel plant in the besieged city of Mariupol, according to the presidential office.

"An operation is planned today to get civilians out of the plant," President Volodymyr Zelensky's office said in a statement. There were no details of the planned evacuation operation. 

On Tuesday, Russian President Vladimir Putin agreed "in principle" to UN and Red Cross involvement in evacuating the Azovstal plant.

Around 100,000 residents across the city are "in mortal danger" due to the Russian shelling and unsanitary conditions, according to the Mariupol city council. The city is also suffering a "catastrophic" shortage of drinking water and food, according to the council.

7:21am: Russian strikes in Kyiv wound 10 people, Ukraine emergency services say

A Russian bombardment in the Ukrainian capital during the UN chief’s visit wounded 10 people when strikes hit a residential high-rise and another building in western Ukraine, according to Ukraine's emergency services.

The explosions in northwestern Kyiv's Shevchenkivsky district shook the city and burned out windows of a residential building. It came as residents have been increasingly returning to the city.

Drone images show extensive damage at a residential complex in the Ukrainian town of #Irpin, close to the capital Kyiv#RussianWarCrimes pic.twitter.com/F7NDUkS8r7

April 29, 2022

6:51am:  'Battle of Donbas' remains Russia’s main strategic focus, UK says

The "Battle of Donbas" remains Russia’s main strategic focus in order to achieve its stated aim of securing control over the Donetsk and Luhansk regions, according to Britain's defence ministry.

"In these oblasts fighting has been particularly heavy around Lysychansk and Severodonetsk, with an attempted advance south from Izium towards Slovyansk," the ministry said on Twitter.

Due to strong Ukrainian resistance, Russian territorial gains have been limited and achieved at significant cost to Russian forces, the ministry added in the regular bulletin.

Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 29 April 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/94lb8T09GX🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/Shgw19Ejz0

April 29, 2022

1:47am: Pentagon says it's analysing Kyiv strikes

The US is analysing strikes on Kyiv that the Ukrainian authorities blamed on Russian missiles, Pentagon spokesperson John Kirby said on Thursday.

"We're still trying to analyse this and figure out what happened here, what was struck and with what kind of munition," he told CNN.

01:04am: IAEA is looking into a Ukrainian report about a missile flying over a nuclear power station

The International Atomic Energy Agency (IAEA) said on Thursday it was probing a Ukrainian report that a missile had flown directly over a nuclear power station, saying this would be "extremely serious" if true.

IAEA Director General Rafael Grossi said Kyiv had formally told it on Thursday the missile flew over the south Ukraine plant on April 16. The facility is near the city of Yuzhnoukrainsk, some 350 km (220 miles) south of Kyiv.

#Ukraine’s regulator formally informed IAEA today that on 16 April on-site video surveillance recorded the flight of a missile flying directly over the South Ukraine Nuclear Power Plant. "If confirmed, this event is extremely serious," @RafaelMGrossi said. https://t.co/2zMPRqWDWf pic.twitter.com/4MbJZpmi3T

April 28, 2022

10:46pm: Russian strikes on Kyiv aimed 'to humiliate' the UN, Zelensky says

Russian strikes on Kyiv on Thursday aimed "to humiliate" the UN, said Ukrainian President Volodymyr Zelensky.

"Today, immediately after the end of our talks in Kyiv, Russian missiles flew into the city. Five rockets. And this says a lot ... about the Russian leadership's efforts to humiliate the UN and everything that the organisation represents," Zelensky said, adding that it required "a correspondingly powerful reaction".

10:04pm: UN chief, team 'shocked' by proximity of Russian strikes on Kyiv

UN chief Antonio Guterres and his team were "shocked" by the proximity of the Russian strikes, which hit central Kyiv as they were visiting the capital. However, a spokesman has confirmed that they are all "safe".

"It is a war zone but it is shocking that it happened close to us," Saviano Abreu, spokesman for the UN's humanitarian office told AFP, without saying how close they were to the point of impact. 

Kyiv Mayor Vitali Klitschko said there had been "two hits in the Shevchenkovsky district", with one hitting "the lower floors of a residential building". 

He said three people had been taken to hospital but the extent of their injuries was not immediately clear. 

 

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

© Studio graphique France Médias Monde

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UN raises bar for using Security Council veto

Moldova urges calm, boosts security after Transnistria blasts

The Debate

Ukraine: A proxy war?

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : la Mairie de Marioupol parle de 22 000 civils tués dans la ville

La guerre en Ukraine se poursuit, mardi 26 avril, au 62e jour de l’offensive russe. La veille, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a assuré que Moscou allait poursuivre les négociations de paix avec Kiev. Toutefois, il a mis en garde contre un danger « réel » d’une Troisième Guerre mondiale, relaye BFM TV. De son côté, le dirigeant Ukrainien, Volodymyr Zelensky, a donné un discours publié le même jour sur les réseaux sociaux. « Tout le monde, dans le monde, s’accorde désormais à dire que c’est en Ukraine que se joue le destin de l’Europe, le destin de la sécurité mondiale », a-t-il expliqué. Avant d’ajouter que Kiev accélérait « autant que possible son mouvement vers l’Union européenne »

Explosions en Moldavie

La présidente de Moldavie Maïa Sandu a indiqué ce mardi 26 avril que des explosions avaient eu lieu dans la région séparatiste prorusse de Transnistrie. Les deux détonations n’ont fait aucune victime, mais ont touché la tour radio dans la commune de Maïak, située à une cinquantaine de kilomètres de Tiraspol, la capitale régionale. Face « aux risques de déstabilisation », Jean-Yves Le Drian a fait part à son homologue moldave « de sa préoccupation et de sa vigilance à l’égard des incidents survenus ». Le ministre des Affaires étrangères françaises a aussi rappelé le plein soutien de la France « à la stabilité, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Moldavie ».

Démenti  

Il y a quelques heures, l’AFP a relayé des propos du chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui aurait indiqué que le niveau de radioactivité de la centrale nucléaire de Tchernobyl était « anormal ». Mais l’AIEA vient de démentir cette information et d’annuler la dépêche. 

Amitié brisée  

Depuis 40 ans, deux statues de huit mètres de haut représentant deux travailleurs soviétiques tenant l’un des emblèmes de l’URSS trônaient sur une colline de Kiev. Ces sculptures, érigées comme symbole de fraternité entre les peuples russes et ukrainiens, sont en train d’être démontées. Une décision prise par la capitale, qui fait suite à la décision de Vladimir Poutine d’envahir l’Ukraine et de déclarer la guerre.   

Poutine à contre-courant  

Alors que les combats se poursuivent sur le front en Ukraine, Vladimir Poutine a pris la parole à la mi-journée ce mardi pour parler sport. Le Kremlin a ainsi tenu à féliciter les médaillés russes aux Jeux olympiques de Pékin, qui sont parvenus à des victoires « malgré les sanctions » qui ont pénalisé les athlètes durant la compétition.   

Lavrov fustige les Etats-Unis  

Lors d’une conférence de presse tenue ce 26 avril à Moscou, Sergueï Lavrov a vivement critiqué la position des Etats-Unis. En effet, le ministre des Affaires étrangères les a notamment accusés de vouloir d’un monde « unipolaire excluant la Russie », et a appelé par la même occasion à « désoccidentaliser l’ONU ».  

Radioactivité à Tchernobyl

C’est un message inquiétant qu’a fait parvenir le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ce 26 avril. Ce dernier a estimé que le niveau de radioactivité sur la centrale nucléaire de Tchernobyl était « anormal ». Située à 150 km au nord de Kiev, la centrale a été occupée durant plusieurs semaines par les Russes, ces derniers ayant reçu des « doses significatives » de radiations en creusant des tranchées. Pour rappel, Tchernobyl avait été le théâtre d’une catastrophe nucléaire en 1986. La présence de l’armée russe entre février et mars dernier « était absolument anormale et très, très dangereuse », selon le chef de l’AIEA.

Expulsions suédoises

Après l’annonce de l’expulsion de 40 diplomates allemands en représailles le 25 avril, Moscou a annoncé aujourd’hui le renvoi de trois diplomates suédois. Une mesure de représailles également, à la suite d’une autre prise par Stockholm jugée pénalisante par la Russie.

Bilan terrifiant

A Marioupol, l’ampleur des dégâts de la guerre a été soulignée par un conseiller de la Mairie ce 26 avril. En effet, Piotr Andriouchtchenko a assuré qu’environ 22 000 civils auraient été tués sur cette zone, parmi lesquels 250 enfants. Evoquant une situation « terrible », le conseiller a aussi fait part de son inquiétude face à « 100 000 civils » toujours coincés à Marioupol notamment à cause notamment de « couloirs humanitaires qui n’ont jamais fonctionné et ne fonctionnent pas ».

L’ONU s’attend à 8,3 millions de réfugiés  

Les Nations unies ont fait savoir ce mardi qu’elles s’attendaient à ce que 8,3 millions de personnes fuient l’Ukraine, contre plus de 5 millions actuellement, indique BFM TV. Après quoi, l’ONU a annoncé avoir doublé son appel d’urgence pour apporter de l’aide humanitaire en Ukraine, détaille de son côté Le Monde« Plus de 2,25 milliards de dollars sont désormais nécessaires pour répondre aux besoins en Ukraine, soit plus du double du montant demandé (1,1 milliard de dollars) lorsque nous avons lancé l’appel le 1er mars, quelques jours après le début de la guerre, a indiqué l’ONU. L’appel a également été prolongé de trois à six mois. » 

« Poutine n’a jamais imaginé que le monde se rallierait derrière l’Ukraine » 

« L’invasion de l’Ukraine et les atrocités commises par les troupes russes sont indéfendables », a fustigé ce mardi Lloyd Austin, secrétaire à la Défense des Etats-Unis, depuis la base américaine de Ramstein. « L’Ukraine croit qu’elle peut gagner la guerre. Nous tous, ici, aussi », a ensuite ajouté celui dont les propos sont cités par France 24. Et de conclure : « [Vladimir] Poutine n’a jamais imaginé que le monde se rallierait derrière l’Ukraine. » 

Moscou : le secrétaire général de l’ONU appelle à un cessez-le-feu  

Lors d’un déplacement en Russie, à Moscou, notamment dans le but de rencontrer le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, a appelé à un cessez-le-feu « dans les plus brefs délais », relate BFM TV

Le Drian évoque « un renforcement des sanctions européennes » 

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a fait savoir qu’il s’était entretenu lundi avec son homologue ukrainien Dmytro Kuleba, relaye BFM TV« Le ministre a souligné dans ce nouvel échange […] la continuité de la stratégie de la France dans le cadre du conflit ukrainien et notre détermination à poursuivre et approfondir l’appui apporté par la France à l’Ukraine », peut-on lire dans un communiqué du Quai d’Orsay cité par nos confrères. Et ledit communiqué de poursuivre : « Les deux ministres ont également évoqué les paramètres d’un renforcement des sanctions européennes à l’encontre de la Russie soutenu par la présidence française du Conseil de l’Union européenne. » 

Royaume-Uni : une enquête ouverte après un piratage visant l’armée 

Le gouvernement britannique a annoncé avoir ouvert une enquête au sujet d’un piratage qui, d’après le Daily Mail, a rendu accessible l’identité d’une centaine de recrues potentielles de l’armée britannique. Et cela, possiblement au profit de la Russie. L’annonce a été faite ce mardi par un secrétaire d’Etat. Ainsi, selon le tabloïd, l’identité de 124 candidats souhaitant rejoindre l’armée a été découverte de manière illégale. 

Transnistrie : deux explosions ont touché une tour radio  

« Tôt le 26 avril, deux explosions ont été entendues dans le village de Maïaky », a fait savoir dans un communiqué le ministère de l’Intérieur de la Transnistrie, une région séparatiste de Moldavie appuyée par la Russie et non reconnue par la communauté internationale. Les deux détonations, qui n’ont fait aucune victime, ont touché la tour radio de cette localité située à une cinquantaine de kilomètres au nord de la « capitale » de la Transnistrie, Tiraspol, qui se trouve non loin de la frontière avec l’Ukraine, a précisé la même source, citée par Le Monde. La présidente de la Moldavie réunira ce mardi son conseil de sécurité nationale. 

Berlin va autoriser la livraison de chars à Kiev

L’Allemagne a fait part de son intention d’autoriser la livraison à l’Ukraine de chars de type « Guepard ». L’annonce a été faite ce mardi par une source gouvernementale, dont BFM TV s’est fait l’écho. Cette annonce constitue un tournant majeur dans la politique prudente suivie jusqu’à aujourd’hui par Berlin, dans son soutien militaire à Kiev. Les détails, et notamment le nombre de chars, spécialisés dans la défense anti-aérienne, doivent être dévoilés au cours de la journée par la ministre de la Défense, Christine Lambrecht. Depuis quelques jours, le chancelier allemand, Olaf Scholz, est durement critiqué. Il lui est reproché de ne pas être suffisamment volontariste dans l’aide que son pays apporte à l’Ukraine.

Ukraine : « la ville de Kreminna serait tombée »

Dans son point de situation quotidien, le ministère de la défense britannique indique que « les forces russes tentent probablement d’encercler des positions ukrainiennes fortement fortifiées dans l’est de l’Ukraine », relate Le Monde ce mardi. Ainsi, « la ville de Kreminna serait tombée », selon le ministère. Il précise également que « de violents combats sont signalés au sud d’Izium, alors que les forces russes tentent d’avancer vers les villes de Sloviansk et de Kramatorsk, depuis le nord et l’est ». D’autre part, « les forces ukrainiennes ont préparé la riposte à Zaporijia en prévision d’une éventuelle attaque russe depuis le sud », observe l’organe britannique.

« Dissuader les pays alliés de fournir davantage d’armes à l’Ukraine »

Ce mardi, une quarantaine de pays se réunissent sous l’impulsion des Etats-Unis, dès 8 heures, sur la base américaine de Ramstein, située en Allemagne. L’objectif est d’armer davantage l’Ukraine. Et selon Gulliver Cragg, correspondant de France 24 à Kiev, c’est cette réunion qui a poussé le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à brandir la menace d’une Troisième Guerre mondiale : « Il s’agit de dissuader les pays alliés. » 

Allemagne : près de 40 pays réunis par les Etats-Unis 

Une quarantaine de pays se réunissent en Allemagne, ce mardi, à l’invitation des Etats-Unis, rapporte 20Minutes. Et cela, afin de renforcer la défense de l’Ukraine. Au moment où Moscou vise le contrôle total du sud du pays et de la région du Donbass, cette réunion, organisée sur la base aérienne américaine de Ramstein, a pour vocation à « générer des capacités supplémentaires pour les forces ukrainiennes ». L’annonce a été faite la veille par le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, au retour d’une visite à Kiev. 

Pour l’Ukraine, Londres supprime tous les droits de douane 

Une quarantaine de pays se réunissent en Allemagne, ce mardi, à l’invitation des Etats-Unis, rapporte France24. Et cela, afin de renforcer la défense de l’Ukraine. Au moment où Moscou vise le contrôle total du sud du pays et de la région du Donbass, cette réunion, organisée sur la base aérienne américaine de Ramstein, a pour vocation de « générer des capacités supplémentaires pour les forces ukrainiennes ». L’annonce a été faite la veille par le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, au retour d’une visite à Kiev.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

FRANCE 24 and RFI contest ‘definitive’ broadcasting suspension in Mali

Issued on: 27/04/2022 - 22:08

FRANCE 24 Follow

Mali’s media regulator on Wednesday ordered the definitive suspension of FRANCE 24 television and RFI radio in the country, a month after the country’s ruling military junta accused the news organisations of reporting “false allegations” of abuse by the Malian army. The broadcasters’ parent company France Médias Monde said it “strongly contested” the decision.

FRANCE 24 and its sister radio RFI have been suspended in the West African country since March 17. The country’s media regulator, the Haute Autorité de la communication, announced on Wednesday that their suspension was “definitive”.    

The French broadcasters are subsidiaries of France Médias Monde (FMM), a state-owned holding company. They are followed by a third of Mali’s population.  

Responding to the regulator’s order, FMM said it “strongly contested” the decision and would “study all avenues of appeal”. The group also reiterated its “unwavering commitment to the independence and freedom of the media”.  

In a statement, France Médias Monde said it would continue to cover the news in Mali. It pledged to provide technical solutions to ensure Malians can continue to have access to the two broadcasters.  

🔴 France Médias Monde conteste avec force la décision définitive de suspension de @RFI et @FRANCE24 au #Mali et utilisera toutes les voies de recours possibles pic.twitter.com/QWQLIcj8TI

April 27, 2022

Mali’s junta first announced the suspension in a statement on March 17, in which it accused FRANCE 24 and RFI of “a premeditated strategy aimed at destabilising the political transition, demoralising the Malian people and discrediting the Malian army”.

The Malian junta has staged two coups since August 2020. It has been accused of violations by several human rights groups, including in a March 15 report by Human Rights Watch, which accused Malian soldiers of responsibility for the killing of at least 17 civilians since early December.

The allegations of abuse in Mali were also made by the UN High Commissioner for Human Rights Michelle Bachelet and subsequently reported by RFI and FRANCE 24.

The French government had called Mali's initial suspension of the French broadcasters a grave attack on the liberty of the press. Speaking at a press conference on March 17, French President Emmanuel Macron condemned the decision to suspend FRANCE 24 and RFI.

“I condemn with the greatest firmness this decision, which seems to me totally at odds with the values espoused by the people of Mali since its independence,” Macron said.

Earlier this year, France announced the withdrawal of its troops from Mali after a breakdown in relations with the ruling junta. French troops were in Mali on a military mission, fighting against al Qaeda and Islamic State (IS) group-linked jihadist groups in the Sahel area.

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Mali accuses France of spying over video of mass grave

Exclusive videos

France says mercenaries from Russia's Wagner Group staged 'French atrocity' in Mali

Russia blocks FRANCE 24 sister radio station RFI website

Valeurs Actuelles

Immigration : Joe Biden empêché par un juge de lever des restrictions en lien avec la pandémie

Aux Etats-Unis, un juge fédéral a bloqué temporairement la décision du président Joe Biden, lundi 25 avril, de lever des restrictions à l’immigration mises en place au début de la pandémie. Depuis deux ans, ces restrictions permettent l’expulsion immédiate des migrants arrêtés à la frontière sud, détaille Le Figaro. Dans le détail, le gouvernement avait fait savoir qu’il serait mis fin à ce dispositif, dit « Title 42 », le 23 mai. Une annonce qui avait suscité de nombreuses critiques chez les républicains, mais également chez certains démocrates, partisans d’un contrôle plus strict des frontières. 

« C’est une immense victoire, mais le combat continue » 

Ce lundi, après une vidéoconférence avec des avocats, un juge de Louisiane a donc expliqué qu’il avait « annoncé son intention d’accéder à la requête » initialement déposée par le Missouri, la Louisiane et l’Arizona, afin de suspendre la levée des restrictions, indique le quotidien national, qui cite ses propos. Cette décision empêche le gouvernement de prendre toute mesure avant une audience le 13 mai. Celle-ci aura pour objectif de déterminer si le « Title 42 » peut être levé. 

Les trois Etats républicains qui ont lancé la procédure – avant d’être rejoints plus tard par 18 autres – se sont réjouis d’une victoire qui, espèrent-ils, permettra d’éviter l’afflux sans précédent de migrants prédit par des responsables du ministère de la Sécurité intérieure, relève Le Figaro« C’est une immense victoire pour la sécurité des frontières, mais le combat continue », a tenu à nuancer Eric Schmitt, le procureur général du Missouri. 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Extreme heatwave scorches India’s wheat harvest, snags export plans

Issued on: 29/04/2022 - 11:37

NEWS WIRES

An unusually early, record-shattering heat wave in India has reduced wheat yields, raising questions about how the country will balance its domestic needs with ambitions to increase exports and make up for shortfalls due to Russia's war in Ukraine.  

Gigantic landfills in India's capital New Delhi have caught fire in recent weeks. Schools in eastern Indian state Odisha have been shut for a week and in neighboring West Bengal, schools are stocking up on oral rehydration salts for kids. On Tuesday, Rajgarh, a city of over 1.5 million people in central India, was the country's hottest, with daytime temperatures peaking at 46.5 degrees Celsius (114.08 Fahrenheit). Temperatures breached the 45 C (113 F) mark in nine other cities.

But it was the heat in March — the hottest in India since records first started being kept in 1901 — that stunted crops. Wheat is very sensitive to heat, especially during the final stage when its kernels mature and ripen. Indian farmers time their planting so that this stage coincides with India's usually cooler spring.

Climate change has made India’s heat wave hotter, said Friederike Otto, a climate scientist at the Imperial College of London. She said that before human activities increased global temperatures, heat waves like this year's would have struck India once in about half a century. 

“But now it is a much more common event — we can expect such high temperatures about once in every four years," she said.

India's vulnerability to extreme heat increased 15% from 1990 to 2019, according to a 2021 report by the medical journal The Lancet. It is among the top five countries where vulnerable people, like the old and the poor, have the highest exposure to heat. It and Brazil have the the highest heat-related mortality in the world, the report said.

Farm workers like Baldev Singh are among the most vulnerable. Singh, a farmer in Sangrur in northern India’s Punjab state, watched his crop shrivel before his eyes as an usually cool spring quickly shifted to unrelenting heat. He lost about a fifth of his yield. Others lost more. 

“I am afraid the worst is yet to come,” Singh said.

Punjab is India's “grain bowl" and the government has encouraged cultivation of wheat and rice here since the 1960s. It is typically the biggest contributor to India's national reserves and the government had hoped to buy about a third of this year's stock from the region. But government assessments predict lower yields this year, and Devinder Sharma, an agriculture policy expert in northern Chandigarh city. said he expected to get 25% less.

The story is the same in other major wheat-producing states like Uttar Pradesh and Madhya Pradesh.

Overall, India purchased over 43 million metric tons (47.3 million U.S. tons) of wheat in 2021. Sharma estimates it will instead get 20% to nearly 50% less. 

Even though it is the world's second-largest producer of wheat, India exports only a small fraction of its harvest. It had been looking to capitalize on the global disruption to wheat supplies from Russia's war in Ukraine and find new markets for its wheat in Europe, Africa, and Asia. 

That looks uncertain given the tricky balance the government must maintain between demand and supply. It needs about 25 million tons (27.5 million U.S. tons) of wheat for the vast food welfare program that usually feeds more than 80 million people. 

Before the pandemic, India had vast stocks that far exceeded its domestic needs — a buffer against the risk of famine.

Those reserves have been strained, Sharma said, by distribution of free grain during the pandemic to about 800 million people — vulnerable groups like migrant workers. The program was extended until September but it's unclear if it will continue beyond then. 

“We are no longer with that kind of a surplus . . . with exports now picking up, there would be a lot of pressure on the domestic availability of wheat,” Sharma said.

India's federal agriculture and commerce ministries didn't respond to questions sent to them via email.

Beyond India, other countries are also grappling with poor harvests that hinder their ability to help offset the potential shortfall of supplies from Russia and Ukraine, normally the world's largest and fifth-largest exporters of wheat. 

China's agriculture minister, Tang Renjian, said last month that the winter wheat harvest was likely to be poor, hindered by flooding and by delays in planting. 

(AP)

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Record-breaking early heatwave hits India, Pakistan, temperatures keep rising

Focus

Global warming: How to cool down big cities?

Access Asia

India feels the heat: Country reels from unusually early heatwave

Valeurs Actuelles

Covid, crise immobilière, scandale d’Evergrande : la Chine, l’autre menace

Regarde-t-on économiquement dans la bonne direction ? Depuis le 24 février, les yeux sont logiquement (et émotionnellement) rivés sur le conflit russo-ukrainien. Il y a la guerre elle-même, ses conséquences humaines et matérielles et ses nombreuses répercussions sur l’économie mondiale : hausse des coûts de l’énergie (gaz, charbon…), rupture des chaînes d’ approvisionnement céréalières entre cette zone surnommée “le grenier à grain du monde” et le continent africain, ce qui laisse présager l’émergence de futurs conflits sociaux régionaux (lire notre article « Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim » dans Valeurs actuelles du 7 avril).

De quoi alimenter la hausse des prix un peu partout sur la planète (+ 8,5 % en février aux États-Unis, + 7,5 % en mars en Europe, + 2 % au Japon qui n’était plus habitué à l’inflation depuis des lustres) et donc peser sur la croissance mondiale dont les anticipations ont été revues à la baisse. Pour 2022, le Fonds monétaire international s’attend désormais à une hausse de 3,6 % de la richesse mondiale, inférieure de 0,8 point à celle qu’elle prévoyait il y a encore quelques semaines. Et voilà que ressurgit le spectre de la stagflation, c’est-à-dire une (très) faible croissance associée à une (forte) inflation, phénomène délétère que l’on n’avait plus connu depuis les années 1970 et qui pèse à la fois sur l’emploi, la consommation et l’épargne.

L’équivalent de la population française cloîtrée chez elle

En fait, il conviendrait également de regarder un peu plus à l’est, vers l’Asie car une des causes de cette (supposée) stagflation vient de Chine. Une fois encore, c’est ce satané virus du Covid-19, et plus précisément son variant, le très contagieux Omicron, qui en est la cause : c’est la démonstration que la très coûteuse stratégie “zéro Covid” adoptée, dès le départ de la pandémie, par le président Xi Jinping est un cuisant échec. Il suffi t d’observer ce qui se passe actuellement dans l’empire du Milieu. La vie ne serait-elle qu’un éternel recommencement ?

En mars 2020, le monde s’était arrêté à la suite du confinement de la Chine : les Occidentaux avaient alors pris conscience à quel point ce pays était devenu l’usine du monde et leurs élites politico-économiques annonçaient, dans un bel élan unanime, des programmes ambitieux de relocalisation que l’on attend toujours (il est vrai que cela ne se fait pas d’un claquement de doigts). Aujourd’hui, avec l’expansion du variant Omnicron – les chiffres officiels chinois sont tout aussi fantaisistes qu’il y a deux ans, avec actuellement une dizaine de décès quotidiens seulement quand en France, pays 20 fois moins peuplé, on en dénombre un peu plus de 100 chaque jour -, une partie de la Chine est de nouveau à l’arrêt. Déjà sans doute, parce que le schéma vaccinal est loin d’être complet : ainsi à peine la moitié des plus de 80 ans a été vaccinée deux fois tandis que 20 % des plus de 60 ans n’ont pas une couverture vaccinale complète.

Mêmes causes, mêmes effets : la partie la plus industrialisée du pays est encore une fois à l’arrêt, placée sous une bulle. Le gouvernement chinois a commencé par confiner la ville de Shenzhen (18 millions d’habitants), puis cela a été le tour de Shanghai (25 millions), et aussi Changchun (9 millions), Tangshan (8 millions) et Jilin (4 millions), sans compter des villes plus petites. Autant dire que l’équivalent de la population française doit actuellement rester cloîtrée chez elle. Première conséquence, pour la première fois depuis le début de la pandémie de 2020, la consommation des ménages chinois a reculé de 3,5 % au cours du mois de mars.

Second problème, et non des moindres, certaines de ces villes sont aussi des berceaux industriels et technologiques chinois et fournissent le monde entier. Pour ne citer que quelques exemples, Shenzhen, où le confinement a été partiellement levé à la mi-mars, est le centre mondial de l’électronique : c’est là que sont notamment assemblés les téléphones d’Apple dans les usines du taïwanais Foxconn, de Samsung, etc. La ville de Shanghai, capitale économique mais aussi berceau de l’industrie automobile chinoise (c’est là que sont installées les usines de Tesla pour les ventes en Asie), voit ses capacités de production profondément affectées. Et le pire est à venir car de nombreux équipementiers chinois pourraient être dans l’incapacité de livrer leurs clients d’ici à un mois.

Les ouvriers, bloqués dans leurs usines, ne peuvent rentrer chez eux

Quand bien même certaines usines dans les zones confinées continueraient à fonctionner, le plus souvent au prix d’énormes acrobaties en matière de conditions de travail (les ouvriers ne peuvent plus sortir des lieux de production), les produits auraient du mal à quitter la Chine. L’activité du port de Shanghai, le premier mondial d’où partent les approvisionnements du monde entier, est ainsi quasiment au point mort. En mer, des dizaines de navires vraquiers et de porte- conteneurs attendent de pouvoir décharger des marchandises et surtout d’en embarquer pour approvisionner le monde entier ; à la mi-avril, l’agence d’information Bloomberg estimait à 500 le nombre de vraquiers et à 200 celui de porte- conteneurs attendant de pouvoir accoster dans un port chinois. Tandis qu’à terre, les chauffeurs de camion sont soumis à de nombreux et fréquents contrôles sanitaires, retardant d’ autant les allées et venues entre les centres de production et le port.

On pourrait se consoler en se disant que ces éléments sont purement conjoncturels et qu’ils prendront fin lorsque la crise sanitaire ne sera plus qu’un lointain et mauvais souvenir en Chine. Or le pays souffre aussi structurellement. Dès le mois de janvier, le FMI a tiré la sonnette d’alarme, s’inquiétant des « effets négatifs » de la crise immobilière que traverse la chine. Rappelons que la construction et l’immobilier représentent environ un tiers du PIB du pays. Depuis l’été 2020 et l’instauration des trois “lignes rouges” par le gouvernement (plafond de 70 % de passifs sur actifs immobiliers, de 100 % de dettes sur capitaux propres et ratio de trésorerie sur dettes d’au moins 1), le pays ne parvient pas à se relever.

L’objectif de freiner la spéculation et la frénésie d’acquisitions a certes été atteint ; les ventes de logements neufs ont chuté de 40 % au cours des deux premiers mois de l’année. Mais à quel prix : Evergrande, le plus gros promoteur du pays, n’en finit pas de faire trembler la Bourse de Hong Kong. Son titre vient encore d’être suspendu. Mois après mois, le groupe s’avoue dans l’impossibilité d’honorer ses échéances de prêts (plus de 3 milliards de dollars en mars et avril). Sa dette totale dépasse 300 milliards de dollars. L’économiste Jean-Marie Mercadal, directeur général de la société de gestion d’actifs Syncicap, établie à Hong Kong, résume : « Les acteurs les plus importants de l’immobilier, comme Evergrande et Kaisa Group Holdings, ont fait défaut sur leurs dettes l’année dernière et ce n’est pas fini : il y a de bonnes chances pour que d’autres acteurs importants, comme Sunac China Holdings et Shimao Group Holdings, rejoignent cette liste d’opérateurs en détresse financière. » Et c’est peu dire que l’effondrement de ce secteur entraînerait avec lui des pans entiers de l’économie. Les chiffres contrastés pour le premier trimestre laissent planer le doute.

Face à cette situation, le FMI vient de nouveau d’agiter le chiffon rouge, pointant du doigt « l’endettement massif des entreprises et des ménages » (la dette privée a augmenté de 13 % pendant la pandémie). Dans la foulée, l’institution, rejointe par plusieurs banques (Bank of America, Barclays, Nomura, DBS… ) a ramené sa prévision de croissance annuelle pour la Chine à 4,4 % (beaucoup de pays occidentaux s’en satisferaient… ).

La Banque populaire de Chine à contre-courant des banques centrales

Mais c’est loin de l’objectif officiel du gouvernement qui atteint 5,5 % et c’est surtout un chiffre qui se trouve à son plus bas niveau depuis trente ans. Malgré cela, le risque de ne pas atteindre ce but est élevé – 5 % de croissance équivaut à 900 milliards de dollars de création de richesse, soit l’équivalent du PIB des Pays-Bas -, avec à la clé des conséquences politiques majeures. « Des mesures gouvernementales sont urgentes sinon l’objectif ne sera pas atteint, ce qui ternirait l’image du président Xi Jinping dans cette année très importante : le 20e congrès national du Parti communiste chinois aura lieu en novembre prochain et le président vise une reconduction pour un troisième mandat de cinq ans, voire plus », poursuit Jean-Marie Mercadal.

Des premières mesures de relance viennent d’être annoncées. D’abord d’ordre monétaire : la banque centrale chinoise a baissé son taux de réserve obligatoire des banques de 0,25 point à compter du 25 avril. Une décision qui devrait permettre d’injecter environ 80 milliards de dollars dans l’économie selon les autorités chinoises, mais qui n’est pas sans risque : la Banque populaire de Chine agit à contre-courant de la plupart des banques centrales, qui, elles, ont décidé de resserrer leur politique monétaire et d’augmenter leurs taux d’intérêt pour contrer l’inflation. Or cette divergence de politique monétaire, notamment avec les États-Unis, risque de favoriser une fuite des capitaux du pays, les investisseurs étant à la recherche des placements les mieux rémunérés.

Pékin s’apprête aussi à prendre des mesures de soutien pour favoriser les exportations en accordant des allègements fiscaux aux entreprises. Selon plusieurs médias chinois, après la réunion du Conseil d’État la semaine dernière, les autorités devraient autoriser « en temps voulu » les grandes banques à réduire leurs ratios de provisions. En parallèle, des baisses d’impôts pour 400 milliards de dollars ont déjà été annoncées pour relancer la consommation des ménages. Mais alors que de plus en plus de villes sont concernées par les restrictions de circulation, et dans le contexte actuel de propagation d’Omicron, le bénéfice de cette politique pose question. Avec un risque majeur pour la croissance économique mondiale.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - World

Covid-19: China confronts dilemma of lockdown in Beijing as cases hit record high

Issued on: 28/04/2022 - 18:43

Sébastian SEIBT

Chinese authorities are seriously considering imposing a lockdown in Beijing as confirmed cases of Covid-19 in the country's capital topped 100 on Wednesday. But after a much-criticised month-long lockdown in Shanghai, such an option could have a very high economic and political cost.

At least 113 people have been infected with Covid-19 in China’s capital, health authorities announced on Wednesday, and the pressure is growing on local officials to contain infection. Some 1,300 kilometres away, in China’s largest city Shanghai, a strict lockdown has already been imposed on the population for the past month in an attempt to stem the spread of the highly contagious Omicron variant.

Avoiding Shanghai’s mistakes

But Beijing’s picture could be grimmer, since the latest figures in the Chinese capital do not include cases detected during the testing wave launched on Sunday: Authorities have, in effect, decided that the 21 million residents of Beijing must undergo three tests over five days.

The local government wants to avoid repeating the mistakes of Shanghai at all costs: Testing had only begun there after contaminations topped 1,000, too late to contain the epidemic without resorting to the heavy artillery of China's "zero Covid" policy, a strict lockdown. The drastic measures still in place after a month led to a rare public expression of anger in Communist China, led by a regime that has very little tolerance for political dissent.

Beijing authorities insist that no Shanghai-style lockdown will be imposed, but they do admit that "the epidemic situation is complex and severe", Tian Wei, a local government spokesman, said on Tuesday.

Some restrictions are nevertheless already being put in place. This is particularly the case in the Chaoyang district, where most of the infections in the capital have been recorded. One of its most popular and important districts, Chaoyang houses most foreign embassies as well as luxurious Western shops, chic restaurants and bars.

It is now an unusually quiet area. Several blocks of buildings have been sealed off and the streets are almost deserted, the South China Morning Post reported. Loudspeakers inside supermarkets have been blasting messages reassuring the population that the stalls are well-supplied and there will be no Shanghai-style shortages, accentuating the unusual atmosphere in the area, the New York Times reported.

Economic impact on China … and beyond

The local Beijing authorities are not the only ones who hope they have reacted quickly enough: The country’s government is also not keen to hear about a possible total lockdown of the capital. It is not clear that the country – or even the world – could afford it after over two years of restrictions.

From an economic point of view, the measures imposed in Shanghai have shown that China’s "zero Covid" policy has a significant cost. Even if its actual impact has yet to be determined, "we know that in Shanghai, the local economy – local shops and restaurants, for example – suffered greatly, as port activity did. And that will have an impact on the value chain and spare parts exports," said Mary-Françoise Renard, a specialist on the Chinese economy at the University of Clermont Auvergne.

"We must not forget that Shanghai is the main supplier of spare parts for the global automobile industry," Xin Sun, a specialist in Chinese economic policy at King's College London, added.

Data on Shanghai’s economic activity from January 1 until April give an idea on how the long lockdown caused economic damage. "These figures show that after sustained growth in the first two months, there has been a sudden halt in March, even though the strictest measures – such as total confinement – were only put in place in April. I therefore expect negative growth in April," Xin Sun said.

A lockdown in Beijing "would of course increase the impact of these measures, even if Beijing does not have the economic importance of Shanghai," Renard said. For the expert, it would be especially bad news for the service sector, which represents "83 percent of Beijing's economic activity".

A Beijing lockdown would certainly sound the death knell to the government’s objective of 5 percent growth for 2022. "The measures in Shanghai have already led the IMF (International Monetary Fund) to slash down this estimation, and a similar situation in Beijing would confirm that China must considerably downgrade its predictions," said Frédéric Rollin, an investment strategy advisor in charge of the Chinese economy at Pictet Asset Management.

A halt in activity in two of the country's main economic and political centres "will most likely also have a butterfly effect outside China's borders", Renard said. Especially in the current context of rising prices. "There has been a multitude of inflationary shocks since the start of the pandemic – a halt in international trade, rising energy prices, the war in Ukraine – to which must be added the disruption of exports due to Covid-19 measures," Rollin said.

Politically impossible?

But China’s headache is not just economic, it is also political. "With Beijing, you also have to take into account the political repercussions of a lockdown," Zeno Leoni, a China expert at King's College London, explained. The country’s capital is the one city "where the Chinese Communist Party does not want to give the impression that it might be losing any control," he added.

And with the Omicron variant of Covid-19, no scenario seems to be satisfactory. On one hand, failure to impose measures could force the government to face the uncontrolled spread of the virus. On the other, a strict lockdown could push Beijing's population to the brink and spark their anger, like in Shanghai, where residents are strongly opposing the "zero Covid" policy.

"If the distress of the inhabitants of Beijing and Shanghai came to light, it would discredit the official rhetoric that China handled the pandemic better than Western countries. And it would be unacceptable to the authorities," Xin Sun said.

Even more so in 2022, a very important year for President Xi Jinping. "The 20th Congress of the Chinese Communist Party – during which Xi Jinping is poised to be re-elected – is taking place this autumn in Beijing. And the regime wants to avoid at all costs that such a historic event takes place in a city traumatised by another strict lockdown," Leoni explained.

According to the expert, there are two possible scenarios for China’s capital: "Either the authorities are convinced that they can get rid of the pandemic in Beijing with a total but short lockdown, and they will absolutely impose it … or the situation in Shanghai will keep dragging on, leading to fears that anger would also rise in the capital. In this case, the authorities could try to avoid locking all inhabitants up at the same time," the Sinologist said.

But there could be one last option: recognising that China’s "zero Covid" policy is not as effective when it comes to the Omicron variant, and thus adopt a more flexible strategy. For Xin Sun, this would be impossible: "Xi Jinping has made this policy his own, and abandoning it would mean that he made a mistake, which is unimaginable," the expert predicted.

This story has been adapted from the original in French.

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Covid: Beijing in race to stave off Shanghai-style lockdown with more mass testing

Fear of lockdown sparks panic buying in Beijing following Covid outbreak

Covid death toll rises in China as authorities warn of 'grim' situation

BBC

Shanghai lockdown: Residents protest after five weeks of strict zero-Covid measures

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Residents have been banging pans and shouting from the windows of their homes, to protest against the government enforced lockdown in Shanghai.

The Chinese government has been pursuing a zero-Covid strategy since the beginning of the pandemic, with the aim of keeping the country entirely Covid free.

Criticism of the government is rare in China, but residents said they have struggled to access food supplies, while others have been temporarily evacuated from their homes so they can be disinfected.

France24 - Monde

"C'est une politique d'envahissement" : en RD Congo, les attaques des ADF continuent d'inquiéter

Les Observateurs

Publié le : 28/04/2022 - 16:52

Maëva Poulet Suivre Maëva Poulet Suivre

Dans le nord-est de la République démocratique du Congo, les rebelles des Forces démocratiques alliées, les ADF, ont étendu leurs actions à la province de l'Ituri. Les 10 et 11 avril, une trentaine de personnes ont été tuées près de la ville de Komanda par ce groupe islamiste d’origine ougandaise. Les attaques ont été revendiquées, photos à l'appui, par l’organisation État islamique, à laquelle les ADF ont prêté allégeance. Notre Observateur travaille dans le secteur agricole et se trouvait à proximité des attaques. Il témoigne dans notre émission. 

Plus d’une trentaine de personnes ont été tuées dans des attaques, dimanche 10 et lundi 11 avril en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo. Des images, transmises à notre rédaction, montrent des corps étendus sur le bord d’une route près de la ville de Komanda, des maisons incendiées et des centaines de villageois fuyant l’insécurité. 

Cette série d’attaques a été revendiquée lundi 11 avril par la cellule de propagande de l’organisation État islamique (EI).

#RDC #Congo l’#EI revendique depuis vendredi dernier 9 attaques entre #Beni & l’#Ituri visant les forces armées et les chrétiens. Dont une dans une localité frontalière avec l’#Ouganda. Les maisons des chrétiens qui brûlent dans une des localités de l’Ituri. pic.twitter.com/uhXzLqIjwv

April 11, 2022

"Une sorte de psychose règne dans la population"

Marc (pseudonyme), travaille dans le secteur agricole près de Komanda, et a dû prendre la fuite après ces violences mi-avril : 

Les actions de ces rebelles ont commencé à partir du 8 avril, quand leur présence a été signalée dans un village aux environs de Komanda. J’ai passé la nuit là-bas, c’était un peu horrible parce qu’il y avait des retentissements d’armes. Et comme ça a dégénéré encore, on a pris la poudre d’escampette.

Là, la population ne fuyait qu’avec des objets de la maison, des casseroles. Les autres transportaient des matelas et quelques habits. Une sorte de psychose règne dans la population.

"On ne peut plus vaquer aux activités champêtres"

Marc craint que les attaques et les déplacements de populations travaillant dans le secteur agricole aient des conséquences sur l’approvisionnement de la ville de Bunia, le chef-lieu de l’Ituri : 

Entre novembre et décembre, il y avait des attaques de ces ADF dans la partie sud de l’Ituri, l’axe Komanda-Beni. C'est un axe très important pour la ville de Bunia, ça fournissait des produits champêtres, les charbons de bois.

Maintenant, l’axe qui restait très important encore c’était cet axe là de Komanda Mambasa. Et voilà, après les attaques ici, l’axe est coupé parce que là on ne peut plus vaquer aux activités champêtres, de peur que vous ne soyez décapité, tué par ces rebelles ADF. Je comprends que c’est une politique d’envahissement qui s’installe petit à petit dans la zone.

Selon une organisation de défense des droits humains congolaise, les attaques se sont poursuivies en Ituri et auraient fait au moins 85 morts en 10 jours, à la mi-avril. Depuis 2013, au moins 6 000 personnes ont été tuées par les ADF. Pour lutter contre ces rebelles, les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri sont placées depuis mai 2021 sous état de siège et une opération militaire conjointe avec l’Ouganda a été lancée en novembre dernier.

Télécharger l'application

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Valeurs Actuelles

[Ferrand] La Cariatide

Dimanche, peu après 18 heures, mon téléphone vibre frénétiquement. De plusieurs sources me parviennent des indicateurs de sortie des urnes, suivis peu à peu, alors qu’approche l’heure fatidique, d’estimations plus fines et, paradoxalement, plus marquées. Tous les chiffres vont dans le même sens : forte abstention et nette réélection du président sortant – quoique dans une proportion moindre qu’en 2017.

J’allume la télévision et découvre là certains de mes amis qui jonglent avec les mots pour éviter de révéler le résultat, encore sous embargo ; certains paraissent à la peine, et ce que, d’une chaîne à l’autre, je sens planer sur les plateaux – toutes opinions confondues -, c’est une sorte de lassitude sourde, de vague désemparement devant un score annoncé, téléphoné depuis de trop longs mois.

20 heures : le portrait d’Emmanuel Macron s’affiche sur les écrans. La joie des militants, un peu forcée, est sans comparaison avec ce qu’on a pu connaître jadis et naguère. À mesure qu’avance la soirée électorale et que s’enclenche, tellement vite, un “troisième tour” législatif, une évidence s’impose à mon esprit : la France qui savoure sa victoire est, en cette étrange soirée, celle des personnes installées plus ou moins, en général favorisées par l’économie mondiale ou pensant l’être. Les autres, les pauvres gens à la peine, ceux qui subissent l’asthénie rurale, la submersion migratoire, la désagrégation des pouvoirs publics et la normatite européenne, ces Français modestes du “petit peuple” ont perdu. Encore.

Un visage me vient à l’esprit – allongé, docte, barré de lunettes d’écaille sous un front immense : effigie toute noble d’un grand homme de radio et de télévision, d’un conférencier d’histoire sans pareil, exilé en Suisse au milieu de la guerre parce qu’on le croyait gaulliste et finalement établi dans la Confédération pour fuir la censure gaullienne… Fils tiraillé d’un père matérialiste et d’une mère pieuse, il avait trouvé une synthèse à sa mesure dans le Sillon de Marc Sangnier et le catholicisme social.

Henri Guillemin fut, dans les années 1960 et 1970, le grand conteur historique de la Télévision suisse romande. Sobrement assis à un bureau, face caméra, le ton mordant et le geste impérieux, il sut tenir en haleine une génération de spectateurs, captive de ses confidences et de ses envolées. Aucune facilité chez lui, pas la moindre complaisance.

Ses portraits chatoyants d’auteurs romantiques, sa chronique vivante de la Commune, son acerbe contre-épopée napoléonienne, duraient des heures. Les plus férus d’histoire se rappelleront peut-être ses prises de bec avec Régine Pernoud sur Jeanne d’Arc ou son pavé dans la mare de l’affaire Dreyfus : l’Énigme Esterhazy (Gallimard, 1962).

Mais le grand sujet de Guillemin, le leitmotiv de la plupart de ses interventions, c’est la lutte sans merci des “possédants” – « les gens de bien, c’est-à-dire les gens qui ont du bien » – et des petits, des sans-grade, des démunis qu’il incarne dans une allégorie : la Cariatide, cet élément d’architecture et de décor qui soutient l’édifice et semble ployer sous sa charge.

Aux dires de Guillemin, la Cariatide est l’éternel, le sempiternel dindon de la farce historique. La partie du peuple qui s’expose toujours et qui, toujours, est sacrifiée. Toutes les guerres, toutes les révolutions et, forcément, toutes les élections sont conçues grâce à la Cariatide, contre la Cariatide. Avec, au-dessus, pour tirer les marrons du feu, des nantis qui défendent leurs intérêts en croyant souvent – suprême ironie – œuvrer au bien commun.

Qu’aurait pensé Henri Guillemin du résultat de ce second tour ? Impossible de l’affirmer… Son ancrage viscéral à gauche aurait peut-être voulu y voir un moindre mal ; mais le fond de sa réflexion – j’en suis persuadé – n’aurait sans doute pas manqué d’y déceler une illustration supplémentaire de son désolant constat.

Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.

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France24 - Monde

Face à la crise, la jeunesse libanaise en quête d'un avenir meilleur à l'étranger

Publié le : 28/04/2022 - 16:26

Alors que leur pays s’enlise depuis près de trois ans dans une profonde crise économique, sociale et politique, les jeunes libanais cherchent désespérément à partir à l'étranger pour y faire carrière. Un exode qui laisse peu d’espoir quant à l’avènement d’un réel changement de gouvernance dans le pays. 

Le 15 mai se dérouleront au Liban des élections législatives alors que le pays continue de s'enfoncer dans une grave crise économique, sociale et politique. En octobre 2019, le mouvement de protestation populaire contre les élites et la corruption avait suscité une vague d’espoir au sein de la jeunesse du pays. Mais cette mobilisation historique n’a pas permis d’endiguer la lente descente aux enfers du Liban, dont l’effondrement de la monnaie a généré une inflation record. 

À l’approche du scrutin, les citoyens ne croient guère à l’avènement d’un réel changement. Désabusés, nombre de jeunes libanais ont tourné le dos à la politique et cherchent désormais avant tout à quitter le pays. 

Partir pour fuir “l’inconnu” 

Il ne restait qu’une année d’études à Perla pour obtenir sa licence de chimie à l'Université américaine de Beyrouth lorsqu'elle a été acceptée dans une université américaine. Aux États-Unis, le même cursus dure une année de plus. Pourtant, la décision de partir n'a pas été difficile à prendre. En août 2021, Perla a fait ses valises et réservé un billet.

"J'étais prête à faire une année supplémentaire d'études à l'étranger plutôt que de prendre le risque de rester au Liban et d'affronter l'inconnu", explique-t-elle. "Je retournerais au Liban sans hésiter si je le pouvais, mais j'ai l'intention de faire des études de médecine et le chemin est long. Je préfère commencer le voyage là où mon avenir est plus clair." 

Le cas de Perla n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Une étude dirigée par Suzanne Menhem, professeure adjointe et chercheuse à l'Institut des sciences sociales de l'Université libanaise, et conduite auprès de 1 023 jeunes libanais âgés de 18 à 29 ans, révèle que 75,6 % des sondés espèrent quitter le Liban. Parmi eux, 26,7 % ont préparé, ou sont en train de préparer, leurs papiers d'immigration. 

Les données de l'étude, qui devrait être publiée dans une revue universitaire lors des prochaines semaines, ont été recueillies en mars et avril 2021. Suzanne Menhem estime qu’il est très probable que cette tendance se soit encore accentuée depuis, au vu de la détérioration continue de la situation dans le pays. 

Pour Joseph Bahout, directeur de l'Institut Issam Fares pour la politique publique et les affaires internationales à l'Université américaine de Beyrouth, l’exode des jeunes diplômés libanais est loin d’être un phénomène nouveau. Mais le mouvement s’est accentué ces dernières années, couplé à un renoncement plus profond envers le Liban. Selon lui, beaucoup de ceux qui partent aujourd'hui “ne veulent pas regarder en arrière". 

L’impression que le pays est condamné 

"Les raisons (de cet exode) sont claires. Les perspectives d'amélioration étaient plus fortes avant", souligne Joseph Bahout. "Aujourd'hui, il y a une impression bien ancrée que le pays est condamné - non seulement politiquement, mais aussi socialement et économiquement." 

Selon Suzanne Menhem, 90 % des personnes interrogées dans le cadre de son étude ont déclaré que la principale raison de leur départ était la crise économique, alors que 67,5 % ont indiqué vouloir partir en raison de la situation politique. 

Jana, 24 ans, faisait partie des milliers de jeunes qui ont participé aux manifestations de 2019 pour dénoncer la corruption des élites et réclamer, entre autres, la démission du gouvernement ainsi que des élections anticipées. Pourtant, à l'approche du scrutin législatif de 2022, elle n'est plus sûre de vouloir voter. "Le soulèvement était bien réel, mais les promesses politiques sont restées une illusion. J'ai toujours su que le Liban n'était pas stable, mais pendant longtemps, je n’ai pas voulu partir. Aujourd'hui, j'ai peur de ne pas pouvoir le faire", déplore-t-elle. 

Jana a été acceptée au sein d’une université à l'étranger pour poursuivre un master. Elle attend son visa et espère pouvoir partir en août. "Pourquoi voterais-je et pour qui ? Même les groupes alternatifs qui ont vu le jour à la suite du soulèvement n'ont pas pu former une liste électorale unifiée pour les élections. La corruption est enracinée dans le système et parmi les habitants." 

Un exode qui menace “l'avenir tout entier du Liban”  

Pour Joseph Bahout, l'excitation et l'espoir exprimés par les manifestants en 2019 – notamment au sein de la jeunesse – ont disparu aujourd’hui, laissant la place à l'apathie et au désengagement de la population. 

"Certains se demandent pourquoi les gens ne se révoltent pas comme en 2019, étant donné que la situation actuelle est bien pire qu'à l'époque", expose-t-il. "Mais tant que vous n'êtes pas coincé dans le système, vous n'êtes pas prêt à payer un prix élevé pour le changer." 

En 2021, 79 134 personnes ont quitté le Liban, selon Information International, un cabinet de recherche et de conseil indépendant basé à Beyrouth. Il s’agit de la vague d'émigration la plus importante enregistrée en cinq ans. 

"Ces chiffres traduisent une diminution de l'engagement envers le pays qui conduit à une pénurie de main-d'œuvre qualifiée et de jeunes travailleurs", alerte Joseph Bahout. "À long terme, si l'on suppose que ceux qui partent sont issus des classes moyennes, cet exode pourrait épuiser les institutions démocratiques et affaiblir l'ordre social libéral." 

Cette perspective inquiète également Suzanne Menhem. "Les crises auxquelles le Liban est confronté n'ont pas seulement touché les jeunes", explique-t-elle. "Nous avons vu d'autres sous-groupes de la population - comme les médecins, les avocats et les universitaires - quitter également le pays. Le pourcentage élevé de jeunes qui cherchent à émigrer ne menace pas seulement des secteurs particuliers, mais l'avenir tout entier du Liban. Plus il y en a qui partent, plus le Liban perd sa réserve de talents et les futurs acteurs clés du processus décisionnel." 

Texte adapté de l'anglais par David Rich

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Accord de principe entre le FMI et le Liban pour un plan d'aide de 3 milliards de dollars

Naufrage au large du Liban : six corps de migrants repêchés dont un enfant

Environ 120 millions d'euros d'avoirs libanais gelés lors d'une opération contre le blanchiment

L'Humanité

Vaccins anti-Covid :

Actu

Après des mois de tensions d’approvisionnement, le monde se rapproche de la surproduction, entraînant péremption et destruction de stocks. Alors même que la population mondiale reste très inégalement vaccinée.

Alexandra Chaignon

Plus de deux ans après le début de la pandémie, la vaccination reste l’une des armes majeures dans le combat mondial contre le virus. À ce jour, plus de 13 milliards de doses ont été produites, selon la Fédération internationale des fabricants et associations pharmaceutiques (Ifpma), dont 11 milliards ont été administrées. La société d’analyse de données scientifiques Airfinity indique que les pays du G7 et de l’UE avaient déjà un surplus de 497 millions de doses fin mars. S’il est difficile de savoir combien de doses sont périmées ou en passe de l’être (les vaccins ayant des durées de conservation relativement courtes, entre 6 et 12 mois pour la plupart), Airfinity estime que 40 millions de vaccins ont dépassé leur date limite d’utilisation. Le mécanisme Covax en pâtit : ainsi, en décembre, « plus de 100 millions de doses ont été refusées », selon l’Unicef.

En France, le ministre de la Santé a déclaré, début avril, que les autorités s’efforçaient de « minimiser les pertes », admettant que 218 000 doses du stock national ont dû être jetées jusqu’alors parce qu’elles étaient périmées. Un chiffre qui pourrait grimper, le risque de destruction étant inhérent à la constitution d’un stock national. Début avril, il était composé de plus de 50 millions de doses de vaccin à ARN messager pour adultes (Pfizer et Moderna), « notre assurance en cas de reprise épidémique s’il faut vacciner très vite et très fort », a indiqué le ministère de la Santé.

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Valeurs Actuelles

Présidentielle : 55% des catholiques ont soutenu Emmanuel Macron au second tour

Lundi 25 avril, un sondage IFOP pour La Croix et Pèlerin Magazine relayait que 85% des musulmans de France auraient porté leur vote en faveur d’Emmanuel Macron lors du second tour de l’élection présidentielle. Ce 26 avril, Aleteia fait savoir que ce même sondage a donné des indications sur les votes des catholiques. Selon l’étude, ils seraient 55% à avoir donné leur voix au président sortant, soit plus de la moitié d’entre eux, mais beaucoup moins que les musulmans.

Moins abstentionnistes

Au niveau national, leur vote aurait représenté trois points de moins que le score de l’ensemble des Français, puisqu’Emmanuel Macron a fini sa course avec un peu plus de 58% des suffrages. Le sondage souligne aussi que le parti Reconquête ! d’Eric Zemmour serait parvenu à faire une petite percée chez les catholiques lors du premier tour du scrutin. De manière générale, cette catégorie religieuse aurait voté plus massivement que l’ensemble des Français, avec un taux de participation de 79% contre 71,9%, prônant un fort sens civique à travers l’acte de vote.

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L'Humanité

« On ne veut plus de Blanquer »

Actu

Éducation Avec la promesse d’un quinquennat dans la continuité du précédent, où retraites et rémunérations devraient occuper le devant de la scène, la colère pourrait vite s’exprimer.

Olivier Chartrain

Grande était la colère du monde enseignant dans son ensemble avant l’élection présidentielle, après cinq années de réformes brutales et massivement rejetées. Or, le projet d’Emmanuel Macron pour l’école est connu depuis 2017, et parachever sa mise en œuvre fait clairement partie de la feuille de route pour ce nouveau quinquennat. Il s’agit d’aller « beaucoup plus fort et beaucoup plus loin sur un certain nombre d’enjeux », dont l’éducation fait partie, claironnait, dès le matin du 25 avril, le porte-parole du gouvernement sortant, Gabriel Attal. Certains verraient d’ailleurs bien celui-ci s’installer prochainement rue de Grenelle, où il a déjà occupé les fonctions de secrétaire d’État à la Jeunesse, de 2018 à 2020…

« On a besoin de plus de concertation et d’écoute, après cinq ans d’autoritarisme et d’absence de dialogue », lui répond Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT Éduc’action, qui ne verrait pas forcément d’un mauvais œil d’avoir affaire à « quelqu’un de plus souple et de plus ouvert ». C’est à « un changement de méthode » avant tout qu’appelle de ses vœux Guislaine David, porte-parole du Snuipp-FSU, prédisant déjà que « les enseignants ne sont pas dupes : ça va être très compliqué pendant cinq ans ». « On ne veut plus de Blanquer », pose d’emblée Jules Siran, de SUD éducation, qui rappelle « la violence de la répression antisyndicale » sous ce dernier et prévient : « Il faut que ça cesse. »

Des revalorisations sous conditions

Sur le fond, certains dossiers risquent d’arriver très vite, d’ici à l’été. C’est sans doute le cas de la question des rémunérations, que tous jugent centrale. Le candidat Macron avait braqué les enseignants en annonçant un « pacte », dans lequel des revalorisations substantielles pourraient être obtenues en échange de l’acceptation de « nouvelles missions ». Une version « nouveau monde » du vieux slogan « Travailler plus pour gagner plus » de Nicolas Sarkozy, sur laquelle le candidat a fait mine de revenir dans l’entre-deux-tours, évoquant une augmentation de 10 % sans conditions… avant que sa propre équipe de campagne précise que ce chiffre n’était qu’un ordre de grandeur et que la proposition concernerait les personnels en début de carrière. Bref : « C’est flou », conclut Isabelle Vuillet, pour qui « cela reste conditionné à des missions supplémentaires, pour des personnels qui travaillent déjà 42 heures par semaine en moyenne selon les chiffres officiels : ce n’est pas possible ».

Pas possible non plus pour Guislaine David de séparer cette question de celle de l’attractivité du métier : « Le nombre de candidats aux concours a tourné à la catastrophe cette année. Entre les enseignants qui anticipent leur départ en retraite, ceux qui quittent le métier, ceux qui renoncent à y entrer, on va manquer d’enseignants dès les prochaines années ! » Pour elle, une « véritable revalorisation pour toutes et tous » est impérative, alors que 50 % des enseignants n’ont pas vu la couleur de celles mises en œuvre par Jean-Michel Blanquer, de pair avec un allègement des effectifs en classe pour tous les niveaux, et pas seulement pour les CP et CE1 de l’éducation prioritaire.

Les promesses de concertation « au plus près du terrain », selon l’expression de Gabriel Attal, n’impressionnent guère. « Si ça ressemble à ce qui a été fait pour Marseille, commente Jules Siran, il n’y a rien à en attendre, au contraire, puisque cela risque de déboucher sur une explosion des cadres nationaux » et donc des inégalités. Même chose pour Guislaine David, qui rappelle « l’expérience du “Grenelle McKinsey” », où les personnels furent en réalité mis à l’écart.

« Un retour en arrière immense »

Au contraire, les inquiétudes sur l’autonomie des établissements et leur mise en concurrence ou sur la volonté d’en finir avec le collège unique pour revenir à des parcours différenciés dès la 5e, « un retour en arrière immense » selon Isabelle Vuillet, ne faiblissent pas.

Mais le vrai casus belli pourrait être causé par le retour – dès cet été ? – de la réforme des retraites. « Pas touche aux retraites », prévient Jules Siran. « Personne n’en veut ! Ce serait le coup de trop », pour Isabelle Vuillet, qui y voit la possibilité d’une convergence des luttes, tandis que Guislaine David avertit : « Ce que l’on a fait le 13 janvier, on peut le reproduire. » Ce jour-là, on s’en souvient, la mobilisation presque sans précédent par son ampleur et la diversité des personnels concernés, des inspecteurs aux AESH, avait contraint le gouvernement à s’asseoir à la table des négociations. Le 1er Mai tout proche pourrait fournir l’occasion de premières intersyndicales. « Le mécontentement qui s’est exprimé lors de la présidentielle ne va pas retomber », conclut Jules Siran.

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France24 - Monde

Flambée des prix alimentaires : le FMI alerte sur "les risques de troubles sociaux" en Afrique

Publié le : 28/04/2022 - 14:06

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La flambée des prix alimentaires engendrée par la guerre en Ukraine accroît "les risques de troubles sociaux" en Afrique, a alerté, jeudi, le Fonds monétaire international, quatorze ans après les "émeutes de la faim".

Les graines de nouvelles "émeutes de la faim" sont-elles plantées en Afrique sub-saharienne ? Un peu tôt pour le dire, mais la flambée des prix alimentaires fait craindre au Fonds monétaire international des "troubles sociaux" sur le continent.

"Les craintes à l'égard de la sécurité alimentaire se sont nettement accentuées" avec la guerre en Ukraine et l'explosion des prix des denrées alimentaires, accroissant "les risques de troubles sociaux" au sein des pays vulnérables, a alerté, jeudi 28 avril, l'institution de Washington dans un rapport régional.

"Nous sommes très inquiets de la récente flambée des prix des aliments et du carburant" sur le continent, a commenté auprès de l'AFP le directeur du département Afrique au FMI, Abebe Aemro Selassie, relevant des risques de "protestations sociales".

"Ce choc frappe de manière extrêmement ciblée les plus pauvres, en faisant augmenter les prix alimentaires, ceux des carburants et du transport en général, et au bout de la chaîne les producteurs de biens et services qui rehaussent leurs prix", a-t-il poursuivi.

La flambée des prix des denrées alimentaires est sans précédent : ils ont atteint un nouveau record en mars et effacé le précédent plus haut de 2011, selon l'indice de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), qui inclut les tarifs des huiles végétales, des céréales ou des produits laitiers.

Le blé importé à 85 %

La progression des prix du blé est "particulièrement préoccupante", écrit le FMI dans son rapport intitulé "un nouveau choc et une faible marge de manœuvre". Car l'Afrique sub-saharienne importe 85 % de sa consommation de la céréale, avec des montants particulièrement élevés en Tanzanie, en Côte d'Ivoire, au Sénégal, et au Mozambique.

Plus largement, les importations de blé, riz et de maïs représentent plus de 40 % des calories consommées chaque jour par les habitants du Botswana, du Lesotho, de Maurice et du Cap Vert, détaille un graphique de l'organisation internationale, qui voit parmi les pays les plus fragilisés par l'insécurité alimentaire Madagascar, la République démocratique du Congo et les Etats autour du Sahel.

Deux mois après le début de la guerre en Ukraine et alors que le conflit ne montre pas de signe d'accalmie, "la hausse des prix des denrées alimentaires exacerbera l'insécurité alimentaire et les tensions sociales", craint le FMI.

C'est justement une forte augmentation des prix des aliments de base qui avait précédé les "émeutes de la faim" de 2008, des mouvements de protestations plus ou moins violents dans une trentaine de pays, notamment au Sénégal et au Cameroun, ainsi qu'au Maghreb et dans les Caraïbes.

Faut-il craindre un acte 2 ? Le FMI reste prudent quant à de potentielles révoltes violentes. Le directeur général de la FAO, Qu Dongyu, a pour sa part dressé en avril un parallèle entre l'explosion de 2008 et la situation actuelle : les deux crises sont marquées par une flambée des prix alimentaires, des carburants, des engrais, ainsi que des transports, a-t-il affirmé.

La situation est même potentiellement plus problématique cette fois, avait-il ajouté, en raison de deux années de pandémie et des risques majeurs que fait peser la guerre en Ukraine sur les récoltes de l'an prochain.

La pandémie a fait augmenter le nombre de personnes sous alimentées à un quart de la population sub-saharienne en 2021, calcule le FMI.

Une redite de 2008 "peut être évitée", a toutefois estimé Qu Dongyu, évoquant la nécessité de ne pas voir s'accélérer les restrictions à l'export sur les aliments.

Le FMI s'inquiète aussi quant aux capacités budgétaires des Etats, dans une région dont la croissance économique devrait ralentir cette année à 3,8 % : "bien plus de pays d'Afrique sub-saharienne étaient en meilleure santé budgétaire en 2008-2009 pour absorber le choc", signale Abebe Aemro Selassien.

"Cette fois, avec des dettes publiques aussi élevées dans autant de pays, les marges de manœuvre sont fortement diminuées", selon le directeur Afrique qui appelle la communauté internationale à soutenir la région "de la manière la plus énergique possible".

Avec AFP

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L'Afrique face au risque de crise alimentaire avec la guerre en Ukraine

Valeurs Actuelles

Guyane : l’église catholique au bord de la cessation de paiement  

L’église catholique, en Guyane, est au bord de la cession de paiement : les comptes sont dans le rouge. La situation des finances du diocèse est tellement critique que le commissaire aux comptes a décidé de lancer l’alerte, rapporte France Info, mercredi 20 avril. Alain Ransay, évêque de Guyane, débute un ministère relativement compliqué, car un certain nombre de prêtres et de personnels religieux devront être licenciés, observent nos confrères. Raison pour laquelle il lance un appel à la mobilisation collective.

50 % de la charge du personnel payée par le diocèse

En 2020, il y a eu un million d’euros de recettes contre trois millions d’euros de dépenses, rappelle le média. Aussi, pour faire face aux dettes, la solution envisagée est celle de licencier des prêtres et des personnels administratifs. A savoir qu’environ 50 % de la charge du personnel est payée par le diocèse. Ceci constitue le poste de dépense le plus élevé, éclaire Alain Icaré, chargé de mission finance auprès du Diocèse de Guyane. « Ce que nous envisageons dans un premier temps c’est de compresser les charges, c’est la première étape, détaille-t-il auprès de France Info. Il va falloir envisager des séparations de personnels administratifs et religieux, si nous voulons redresser de manière rapide la situation des comptes. »

Sans les fidèles, « on ne pourra pas » s’en sortir

A l’heure actuelle, 40 prêtres perçoivent 1 300 euros mensuels sur le diocèse, tandis que 10 prêtres sont encore rémunérés par la Collectivité territoriale de Guyane, note le site d’actualités. Afin de payer les derniers salaires dus et renflouer les caisses, le diocèse est aussi forcé de se séparer de terrains. Ces derniers étaient destinés à la construction d’églises, de chapelles, mais également d’établissements scolaires.

« Nous avons été obligés de vendre pour assurer nos frais, payer les charges salariales et les autres charges, déplore Alain Ransay auprès du média. Il faut absolument que les fidèles participent au financement de leur prêtres. » Et de conclure : « Ce n’est plus la CTG qui finance, il faut absolument que les fidèles comprennent qu’ils doivent financer leur église de manière générale. Sans eux, on ne pourra pas, tout simplement. » Selon France Info, le diocèse a encore deux ans, environ, pour améliorer sa situation financière et éviter le risque d’une cessation de paiement. La nomination d’un administrateur, dans ce cas, ne serait pas à exclure.

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L'Humanité

Grippe aviaire : que craindre du premier cas humain en Chine ?

Actu

Les autorités sanitaires chinoises disent avoir détecté chez un enfant de 4 ans une contamination à la souche H3N8. Cette cousine du virus H5N1 sévit dans les élevages de volailles français.

Marie-Noëlle Bertrand

L’épidémie de grippe aviaire n’a pas fini de flamber dans les élevages de volailles français que la Chine livre une nouvelle peu réjouissante. Selon les autorités sanitaires du pays, un premier cas humain de contamination à la souche H3N8 de la maladie a été détecté chez l’homme. Connue pour être transmissible aux chevaux, aux chiens et aux phoques, celle-ci n’était pas réputée l’être à l’humain. L’affaire est angoissante, compte tenu de la récente pandémie que l’on sait. Elle n’est cependant pas la première du genre.

Si aucun humain n’a, jusqu’à présent, été contaminé par la souche H3N8, il n’en va pas de même de la grippe aviaire dans son ensemble. Certains sous-types de celle qu’on appelle aussi grippe A, et qui affecte initialement les oiseaux sauvages ou domestiques, parviennent parfois à franchir la barrière des espèces. C’est le cas des sous-types H7N9 et H9N2, rappelle l’OMS. C’est également « le cas du virus H5N1, pathogène pour l’homme », souligne l’Institut Pasteur.

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Repéré pour la première fois en 1997, à Hong Kong, il est le plus réputé d’entre tous. L’épidémie avait alors causé la mort de six personnes. « Il est réapparu fin 2003, provoquant d’abord des épizooties – maladies touchant uniquement des espèces animales – chez les volailles dans plusieurs pays d’Asie, suivies des premiers cas humains », rappelle encore l’Institut Pasteur. C’est lui, enfin, qui frappe les élevages français depuis plusieurs mois.

Contacts directs avec des oiseaux

L’immense majorité des personnes recensées comme ayant été infectées par des sous-types de la grippe A l’ont été à la suite de contacts directs avec des oiseaux, insistent les organismes sanitaires. A priori, c’est également le cas ici : selon le ministère chinois de la Santé, la famille de la victime – un garçon de 4 ans, hospitalisé début avril – élève des poulets dans une zone peuplée de canards sauvages du Henan, dans le centre du pays. Les autorités assurent que le garçonnet a été infecté directement par les oiseaux et précisent que les tests effectués sur les personnes proches du malade n’ont révélé « aucune anomalie ».

Sciences. Pourquoi les oiseaux ne migrent (presque) plus

Est-ce à dire qu’une transmission du virus H5N1 d’humain à humain est impossible ? Pas tout à fait. De très rares cas ont déjà été constatés de façon épisodique. « Ils n’entraînent pas de transmission interhumaine efficace » du virus, insiste l’OMS. Les instances sanitaires restent cependant sur leurs gardes, estimant la menace réelle. « La propagation de l’infection chez les oiseaux augmente la probabilité de l’apparition d’un nouveau virus grippal dans la population humaine », note ainsi l’Institut Pasteur. Tous les virus de la grippe A montrent, en outre, une certaine capacité à muter, et même à « échanger des gènes avec des virus grippaux » infectant d’autres espèces.

De nombreux épidémiologistes alertent, enfin, sur les foyers potentiels d’infection que représente l’élevage intensif. En France, l’épidémie de virus H5N1 qui sévit depuis novembre s’est développée au gré de ces systèmes concentrés. On comptait, le 22 avril, 1 348 foyers de grippe dans tout le pays, contre 281, le 24 janvier.

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France24 - Monde

En Haïti, le calvaire des familles piégées au milieu d'une guerre des gangs

Publié le : 28/04/2022 - 12:04

FRANCE 24 Suivre Kevin BAPTISTA

Selon la protection civile haïtienne, au moins 18 civils ont été tués depuis dimanche dans la banlieue nord de Port-au-Prince, où sévit une guerre des gangs sanglantes dans des quartiers abandonnées par les forces de l'ordre. Les habitants de la zone sont aux abois.

Des viols, des maisons incendiées, et la mort d'au moins 18 civils : les habitants de la banlieue nord de Port-au-Prince subissent, depuis dimanche 24 avril, une guerre des gangs dévastatrice dans des quartiers déjà dominés par les bandes criminelles.

"Les hommes armés du gang '400 Mawozo' ont mis le feu à ma maison" et ont "tué plusieurs de mes voisins avant d'incendier aussi leurs maisons", témoigne auprès de l'AFP Lucien, un habitant de la zone.

"Ils violent les femmes et les filles quand ils parviennent à entrer dans une maison", ajoute l'homme qui, par peur de représailles, préfère ne pas donner son nom complet.

La violence est telle que, depuis mardi, Lucien a dû quitter son domicile pour se réfugier avec "(sa) mère malade" sur une place publique.

Au moins 18 civils ont été tués depuis dimanche, selon la protection civile haïtienne.

>> À voir L'Entretien : Jerry Tardieu, ancien député haïtien : "Des gangs ont pris le contrôle de Port-au-Prince"

Parmi ces victimes "tuées entre le 24 et le 26 avril", se trouvaient "une famille de huit personnes" ainsi que "trois jeunes femmes et trois enfants", indique l'organisme public.

Comme Lucien, plusieurs centaines de personnes ont réussi à quitter la zone d'affrontements, dont une cinquantaine se sont réfugiées sur une place publique "à quelques centaines de mètres de la ligne de front", selon la protection civile. Mais d'autres restent prises au piège chez elles.

Parmi eux, un habitant, qui préfère rester anonyme, dont le petit frère a reçu "une balle perdue à la jambe dimanche, alors qu'il était à la maison".

"On a pu stopper l'hémorragie mais on ne peut pas prendre le risque de l'emmener à l'hôpital et on n'a pas non plus de médicaments pour soulager sa douleur", s'inquiète l'homme d'une vingtaine d'année.

Coincés sans eau ni nourriture

Alors que les rafales d'armes automatiques résonnent dans leur quartier depuis quatre jours, les habitants sont aux abois.

"Nous n'avons plus ni eau ni nourriture", alerte une jeune habitante. Son père, qui souffre de diabète et d'hypertension artérielle, "est actuellement dans un état critique mais nous n'avons aucun moyen d'aller acheter des médicaments et c'est trop dangereux de se déplacer avec lui", ajoute-t-elle.

Longtemps cantonnées dans les zones très défavorisées du bord de mer de Port-au-Prince, les bandes armées ont grandement accru leur emprise à travers la ville et le pays depuis l'automne 2020, multipliant assassinats et enlèvements crapuleux.

Le gang "400 mawozo", puissant et redouté, avait enlevé un groupe de 17 personnes composé de missionnaires nord-américains et de leurs proches, dont cinq enfants, à l'automne dernier.

Le quartier où ont lieu ces violences est hautement stratégique, car il constitue l'unique voie d'accès routier vers le nord du pays ainsi qu'entre la capitale haïtienne et la République dominicaine.

Les autorités ont déjà perdu depuis juin 2021 le contrôle du seul accès routier qui relie Port-au-Prince au sud car, sur l'espace de deux kilomètres, la route nationale est totalement sous la maîtrise des bandes armées des bidonvilles de Martissant.

Une police nationale impuissante

Dans ce quartier pauvre, la mainmise des gangs a forcé l'organisation Médecins sans frontières à fermer l'hôpital qu'elle faisait fonctionner depuis 15 ans.

La police nationale, dont l'arsenal est loin de suffire pour affronter des bandes criminelles suréquipées, n'a mené aucune opération pour reprendre le contrôle de l'entrée sud de la capitale.

Et depuis dimanche, les forces de l'ordre ne sont pas encore intervenues dans la banlieue nord.

Pour les associations aussi, il est difficile d'accéder à ce quartier dangereux.

"Nous ne pouvons pas encore nous rendre dans ces zones mais les informations qui nous sont parvenues sont tristes et inquiétantes", déclare à l'AFP Pierre Espérance, responsable d'une organisation haïtienne de défense des droits humains.

Les autorités ne se sont pas encore exprimées sur ces violences, qui paralysent toute activité dans le nord de Port-au-Prince, et le porte-parole de la police nationale n'était pas en mesure de fournir des informations à la presse mercredi midi.

Avec AFP

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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On Poland-Ukraine Border, the Past Is Always Present. It’s Not Always Predictive.

For a Jewish reporter with Eastern European roots, one of the hardest challenges covering the war is reconciling the horrors of the Holocaust with the Poland and Ukraine of today.

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By Jeffrey Gettleman

An international correspondent for The New York Times and winner of the Pulitzer Prize, Jeffrey has been covering the war in Ukraine from both Kyiv and eastern Poland.

LUBLIN, Poland — On a recent morning, I sat in the sun-filled dining room of a tidy house in eastern Poland, across from one of the most generous men I’ve ever met.

He was a Polish apple farmer who took in eight Ukrainian refugees, all complete strangers, and gave them a place to stay, cooked them meals, brought them armloads of fresh bread every morning and has been trying to find them jobs.

But when it came to talking about World War II, this is what he said: “The real disaster started when the Russians invaded. The Russians were worse than the Germans.”

“The Germans,” he said, “did not hurt ordinary people.”

My first reaction fell somewhere between disappointment and silent outrage: How could this farmer be so kind and so blind? How could he say the Germans didn’t hurt “ordinary people” when they murdered millions of Jews right here in Poland? The biggest death camps were in Poland, and the more I thought about it, the more I was shocked by what the farmer said. I don’t want to include his name, because my point is not to shame him over an offhand comment, a few words in an hourlong interview, but to share my intense reaction to it.

But then I realized he and I were actually engaging in a similar type of thinking.

He couldn’t stop obsessing about Russia, which occupied Poland during World War II and controlled it for many decades afterward, and is now dropping bombs just a few miles from the border. And I couldn’t stop thinking about the Holocaust. Neither of us had lived through all that history ourselves — the trauma was handed down to us from our families — but both of us were trapped in the past.

I think that’s the hardest aspect of covering the war in Ukraine and its spillover effect across the region: how to integrate the past with the present.

For Jews like me, whose ancestors come from Eastern Europe, we feel especially yanked back and forth because the most searing event in our collective histories, the Holocaust, happened exactly where the news is unfolding today.

Jews were wiped out during World War II in the same places as in today’s headlines: Lviv, Warsaw, Kyiv, Kharkiv, Odesa, the list goes on. Countless Ukrainians and Poles helped the Nazis; some did take brave steps to save Jews. But even after the war ended and the Nazis left, Polish mobs killed Jews. Those are facts.

Yet now Ukraine is rallying around a Jewish president. The nation’s spirited resistance against a powerful invader has inspired people around the world. The Poles have also done something truly remarkable: absorbing more than two million refugees in less than two months, and they haven’t stuck them in grim camps but instead have taken them into their own homes. Those are facts, too.

How should we reconcile them?

I asked the writer Daniel Mendelsohn, author of a profoundly moving book called “The Lost: A Search for Six of Six Million,” about his quest to discover what happened to relatives who disappeared during the Holocaust from Ukraine, a place where the Nazis found many eager collaborators and where many Jews were massacred in pogroms during czarist times.

“The feeling you’re talking about is one I know well,” he said. “When I was growing up the refrain was: The Germans were bad, the Poles were worse, and the Ukrainians were the worst. And now look. Whoever thought we’d be rooting for the Ukrainians?”

What’s important, he said, is allowing yourself to update deeply felt beliefs.

“You can’t spend your life looking at the past,” he said. “Times change. Everything changes. The earth spins on its axis. And hopefully a new world emerges.”

I don’t doubt the apple farmer is a good person, but the ghosts he stirred in that room trailed after me.

When I toured a museum in Przemysl, a beautiful little city with a blood-soaked history right on the border of Poland and Ukraine, I found myself unable to pull my eyes from a photograph of the Jewish Ghetto there: two Nazi soldiers pinning an old Jewish man against a wall and cutting off his beard, a small but deeply humiliating act.

Live Updates: Russia-Ukraine War

I’d been steeped in the broader story my entire life. I learned it from my family, in Hebrew school, at temple. Remembrance of the Holocaust is part of our culture. But this was my first time in Poland, and it’s something entirely different to stand in the same place where all these innocent people were killed and allow yourself to really think about it. It made me lightheaded and nauseated.

The director of the museum, giving me a tour, could tell I was upset.

“This town used to be a third Jewish,” he said.

How many are left?

“Six families,” he said.

I left that museum almost broken, overwhelmed with grief for people I didn’t know. The feeling was paralyzing, big and shapeless.

For the rest of my time in Poland, I traveled through a landscape filled with vivid memories that belonged to others. I passed snowbound villages with frozen lakes and little wooden houses that thrust me back into the pages of one of the most unforgettable books I’ve ever read, “The Painted Bird” by Jerzy Kosinski.

As I stood in the bitter cold outside Przemysl’s train station, watching crowds of refugees drift off a train from Lviv, exhausted, lost and hungry, I couldn’t stop thinking of “Everything Is Illuminated,” an exquisitely written novel whose plot begins at Lviv’s train station.

I asked its author, Jonathan Safran Foer, who, like Mr. Mendelsohn, wrote about going back to Ukraine in a quest for his roots: What do you feel about this whole crisis?

“I feel guilt,” he said, explaining that while his grandmother’s family was murdered in Ukraine, his grandfather was sheltered in secret, at great risk, by a Ukrainian family.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Biden’s speech. ​​Speaking to the nation, President Biden asked Congress for $33 billion in additional emergency aid for Ukraine. The request, more than twice the size of a previously approved package, underscores how the United States and its allies are preparing for a prolonged and unpredictable conflict.

On the ground. Russian forces are making “slow and uneven” progress in eastern Ukraine, but are still struggling to overcome supply problems, a Pentagon official said. Ukraine moved troops to its western border amid fears that Russia might attack from a breakaway region of Moldova.

Gas supplies. A day after Russia cut off natural gas supplies to Poland and Bulgaria, the German chancellor, Olaf Scholz, said that his country must be prepared for the possibility that Germany could be next. Mr. Scholz has warned that a quick cutoff could throw the economy into a recession.

“I wouldn’t be here if it weren’t for the bravery and goodness of that Ukrainian family,” Mr. Foer said.

And so he asks himself, without a good answer: “Am I not doing for them what they did for me?”

Then he added, quietly: “If I’d said to my grandmother that the president of Ukraine is Jewish, it’s hard to imagine anything that would have been more surprising to her.”

In so many dimensions of this war, the past infuses the present. President Vladimir V. Putin says he invaded Ukraine to “de-Nazify” it, which is false, but during World War II many Ukrainian nationalists did back the Nazis.

Some of Russia’s biggest oligarchs are Jews who have helped both Israel and Mr. Putin. Israel itself is trying to maintain a tenuous balance between sympathy for Ukrainians and its security concerns in Syria, whose government Russia props up.

It’s a lot to get one’s head around. After I sent a Polish carpenter friend, Marek Sawicki, a message from Przemysl, telling him how charmed I had been by the culture, the food and the overwhelming hospitality extended toward Ukrainian refugees, he wrote back: “Even I am surprised. There was bad blood between Poles and Ukrainians for centuries.”

Perhaps Poland is looking for redemption, he implied.

“After the fall of communism,” he said, “we learnt that we were not just heroes during the Second World War.”

My great-grandfather fled pogroms in Ukraine well before that, in 1914, and built a life selling fur coats in Atlantic City. He never looked back.

I see the value in that, but it’s a hard line to walk, cognitively and emotionally.

We shouldn’t forget what happened and, for some of us, even distantly connected to the events of the past, we simply can’t.

But the Ukraine of today and the Poland of today are not the Ukraine or Poland of the Holocaust.

And perhaps that’s one of the greatest lessons of this awful war. Countries are living things that grow and change. They are shaped by their past but not chained to it, just like us.

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Valeurs Actuelles

“Si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi”

Nous avons bravé deux années de Covid, nous devions braver la tempête aujourd’hui, c’est un signe, c’est un symbole. Ce 8 avril, Nicolas de Villiers, le patron du Puy du Fou, avait une allure de tribun romain pour lancer la quarante-cinquième saison du célèbre parc vendéen. Normal, puisqu’il le faisait depuis l’arène gallo-romaine du Puy du Fou sur laquelle les éléments de la nature s’étaient déchaînés une bonne partie de l’après-midi. Mais il était surtout extrêmement fier de dévoiler la nouvelle version du spectacle le Signe du triomphe, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le Puy du Fou a, une fois de plus, frappé fort, très fort.

Finis les fauves qui se pourléchaient les babines à l’idée de dévorer des esclaves chrétiens (les antispécistes, qui ne jurent que par le bien-être animal, y seraient pour beaucoup), place à un final époustouflant où le décor central se transforme en galère impériale de 40 mètres de long et de 15 mètres de haut. Navigant sur un flot de fumée au centre de l’arène, elle devient l’élément central d’une naumachie (représentation d’un combat naval) où elle s’oppose à des radeaux gaulois. « Quand nous faisons évoluer un spectacle, nous réfléchissons quatre ou cinq ans avant de déployer le projet, mais la naumachie est une idée qui a 2 000 ans, explique Nicolas de Villiers que nous retrouvons le lendemain tandis que les premiers visiteurs étaient accueillis par un soleil éclatant. Cette galère romaine est d’une complexité sans nom avec 110 éléments de décors distincts motorisés ; il suffit qu’un seul soit capricieux et tout le spectacle peut être mis en péril. »

Nous sommes persuadés que l’artistique doit présider à notre destinée.

Aucune limite. C’est, depuis sa création, le mantra du Puy du Fou, et le quadragénaire vendéen nous livre la recette du succès : « Nous avons une logique visionnaire, nous allons de l’avant et nous n’hésitons pas à nous mettre en danger, y compris économiquement, pour assurer, être toujours en avance en France et dans le monde, et non des suiveurs. » Tous les bénéfices sont réinvestis dans les nouveautés ; c’est ce qui explique que, depuis son ouverture à la fin des années 1970, le parc a accueilli 45 millions de visiteurs et que 60 % d’entre eux, attirés par cette dynamique créative, reviennent tous les trois ou quatre ans. « Nos talents, nos équipes sont toujours dans cette angoisse créative qui leur permet de ne jamais se reposer sur des logiques purement marketing, ajoute Nicolas de Villiers. Nous sommes persuadés que l’artistique doit présider à notre destinée. » Déjà, une nouvelle attraction pour 2023 est annoncée par deux mystérieuses affiches au détour d’une allée.

« Nous avons une vision du Puy du Fou pour 2030, lance le jeune patron. Il y aura ceux en France et en Espagne et dans d’autres pays où nous planterons notre drapeau, comme nous avons appris patiemment à le faire ici, pour que les peuples aient la fierté rayonnante de leur héritage, de leur patrimoine. » Les projets se multiplient avec le Grand Tour, une épopée ferroviaire de six jours et cinq nuits à la découverte des splendeurs françaises, et une percée dans le monde du cinéma avec un premier film documentaire historique prévu pour 2023 : « C’est un premier coup que nous espérons de maître pour toucher nos spectateurs de manière différente, explique Nicolas de Villiers. Nous sortons de nos frontières pour aller vers ceux qui hésitaient encore à venir nous voir et nous leur disons : si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi. »

Valeurs actuelles. Le Puy du Fou a rouvert ses portes le 9 avril. Que viennent d’abord chercher les visiteurs ? L’histoire de France ? Des retrouvailles en famille ? Nicolas de Villiers. Le Puy du Fou s’adresse à toute la France et c’est toute la France qui vient ici ; il suffit de se mettre à l’entrée pour se rendre compte que les visiteurs sont de toutes conditions sociales et de toutes origines – 14 % d’entre eux viennent de l’étranger. La première motivation, c’est de se retrouver en famille ou entre amis pour partager des émotions : nous offrons des spectacles remplis de générosité que l’on peut voir quelles que soient les générations alors que, dans les parcs d’attractions, les activités en famille sont très souvent segmentées selon les âges.

Mais le Puy du Fou, ce sont aussi des retrouvailles avec l’histoire de France, avec ce qui nous rassemble, avec ce patrimoine commun dont nous sommes les héritiers. Que l’on soit français ou étranger, nous avons tous des images d’Épinal quand nous pensons à la France, et le Puy du Fou les met en scène de façon spectaculaire à travers des hommes, des femmes, des architectures, des paysages, des musiques, la danse, la peinture, la sculpture et le cinéma, tout ce qui peut célébrer la culture française. Notre parc est une œuvre enracinée dans l’Histoire, un légendaire qui célèbre l’âme d’un peuple, qu’il soit de France, comme aux Herbiers, ou d’Espagne, à Tolède, où nous nous sommes implantés en 2019. Notre modèle consiste finalement à nous enraciner dans tous les pays qui nous tendent la main, que ce soit en Espagne, au Royaume-Uni ou aux Pays Bas.

Que répondez-vous à vos détracteurs qui prétendent que le Puy du Fou réécrit l’histoire ? Je ne commente pas. Si vous demandez à Rafael Nadal ce qu’il pense de la stratégie de Fabien Galthié pour l’équipe de France de rugby, je ne suis pas sûr que son commentaire sera très pertinent. Le Puy du Fou, c’est une œuvre universelle et, par conséquent, chacun se fait son avis. Sur Google, Facebook, Tripadvisor, plus de 100 000 avis ont été postés et nous placent numéro un des plus grands sites touristiques culturels français. Le meilleur juge de paix, c’est le succès populaire : nous avons reçu 45 millions de visiteurs depuis quarante-cinq ans.

Comment expliquez-vous ce succès phénoménal ? La création par une seule et même équipe dont les membres ont une vision identique pour mettre en scène, de manière spectaculaire et émouvante, des moments où l’humain a montré sa grandeur est notre signature artistique, notre marque de fabrique. Notre écriture permet aux visiteurs de voyager dans l’imaginaire collectif. Nous voulons, comme Victor Hugo l’a dit, peindre les traits de l’homme éternel sous les traits de l’homme momentané. C’est cette vocation – elle va bien au-delà du simple divertissement – qui nous a permis, en 2021, d’ouvrir, le même jour, à la même heure, cinq spectacles – quatre de jour et un de nuit.

Chaque spectacle repose sur trois piliers, les trois “E”. Il y a l’ émotion : notre pari sera gagné si, quand vous assistez à un spectacle du Puy du Fou, vous en ressortez ému. Grâce à un subtil mélange entre l’Histoire pour l’ensemble et la légende pour le détail, qui se complètent souvent fort bien, nous voulons aussi provoquer de l’ émerveillement, nous voulons ouvrir les cœurs, l’esprit, à ce qu’on ne connaissait pas : notre objectif sera rempli si, lorsque vous sortez de Mousquetaire de Richelieu, vous désirez en savoir un peu plus sur Cyrano de Bergerac, d’Artagnan, Athos, Portos, Aramis, la Sérafina, Bouton d’or ou le Bossu. Dernier pilier, l’ élévation. Au Puy du Fou, nous faisons le choix de croire que l’être humain est capable de grandir et donc de s’élever. Vous n’êtes donc pas dans des manèges qui provoquent des sensations physiques. Nous nous adressons au contraire à l’âme, à la part invisible de l’homme. Élever, c’est l’idée que tout doit être beau, touchant, poétique, pour que les visiteurs repartent du parc avec le désir de réaliser ses rêves et de se dépasser. C’est un art, ce n’est pas une mathématique.

Sans le faire exprès, nous avons inventé, depuis longtemps, le nouveau langage du XXIe siècle qui correspond à un besoin des hommes de notre temps. Il y a eu les vitraux des cathédrales au Moyen Âge étincelant, l’imprimerie qui a permis l’essor de la littérature et des arts au fil des siècles, et le cinéma. Regardez nos spectacles, ils durent trente minutes, comme les séries. En permettant aux visiteurs d’aller d’une représentation à une autre et de voir ainsi les différents épisodes d’une histoire de France qui se composent sous leurs yeux telle une marqueterie, nous avons inventé les séries avant l’heure.

Pourtant, vous vous lancez dans le cinéma avec un film, Vaincre ou Mourir … Nous avons voulu commencer par un long-métrage et ainsi acquérir de l’expérience avant de nous lancer dans une série qui se construit sur le temps. Ce projet de film, d’un budget de plusieurs millions d’euros, avec un beau casting (Hugo Becker, Jean-Hugues Anglade…), est né il y a un peu moins d’un an. J’étais allé voir les équipes de Canal Plus pour leur proposer un film documentaire où seraient mêlées histoire et légende. Ils ont été enthousiastes. Le film repose sur une histoire que nous maîtrisons bien, sujet d’un de nos spectacles, le Dernier Panache, et qui raconte l’épopée de Charette. Depuis 2016, ce spectacle rencontre un succès énorme ; il a déjà été vu par plus de 10 millions de spectateurs. Le film devrait sortir au premier semestre 2023 et sa distribution sera assurée par Studiocanal.

Votre objectif est-il d’impulser le retour des grands films historiques français ? Il y a le cinéma américain qui écrase tout, le cinéma chinois qui ne vient pas chez nous et le cinéma indien qui sort de temps en temps de ses frontières. Nous avons la chance folle, en France, d’avoir un des cinémas les plus créatifs et prolifiques au monde. Il tente des choses qu’on peut ne pas aimer, mais il a aussi cette puissance. Nos acteurs, comme Marion Cotillard et Jean Dujardin, sont aussi mondialement reconnus.

Nous avons peut-être abandonné le grand cinéma d’aventures, que nous avons laissé aux États-Unis ; on le retrouve sur les petits écrans, produits par de grandes maisons, dont Netflix. Mais je suis aussi persuadé que notre cinéma peut retrouver l’ambition de produire de grands films internationaux qui fassent rayonner la France à travers des histoires universelles, typiquement françaises. Ne serait-ce que parce que notre glorieux passé a engendré une exceptionnelle richesse en hommes et en femmes. Regardez comme les cinémas britannique et américain ont produit des films et des séries inspirés de récits historiques, comme Kingsman, Peaky Blinders, The Crown. Il faut oser des films d’aventures en France, enracinés dans son histoire, et il y a une vraie place pour ce type de cinéma.

Si le Puy du Fou se lance dans ce domaine, c’est bien parce qu’il a quelque chose à apporter, ce souffle qui peut permettre de créer de grands films familiaux, inspirés de l’Histoire. Dans un monde qui se numérise à grande vitesse, le cinéma est une formidable occasion de faire venir le Puy du Fou à des visiteurs intéressés. Le numérique n’est qu’un moyen, ce n’est pas une fin.

Votre stratégie de diversification repose donc sur le numérique ? Les jeunes d’aujourd’hui peuvent tout faire depuis leur canapé : acheter de quoi manger, se vêtir, se divertir avec Amazon ou Netflix, et même suivre des études… Nous devons donc avoir une démarche créative mise au service de cette réalité-là. Le cinéma, le jeu vidéo, que nous allons lancer en juin en partenariat avec Microids – un jeu très familial -, se résument dans la formule : “Si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi. ” Mais l’objectif final sera de susciter auprès du public l’envie de se déplacer physiquement et de vivre des émotions incarnées.

Parlez-nous de votre projet de train… Le Grand Tour, sur la première compagnie ferroviaire privée de France, offrira un voyage itinérant dans un train de luxe pendant six jours et cinq nuits, avec la même idée que pour le cinéma : faire de la France un spectacle avec ses paysages, son architecture, ses arts, ses personnages. Chaque journée aura son thème musical, sa couleur, sa gastronomie… L’objectif est que vous repartiez avec une certaine idée de la France éternelle. Ce sera une occasion de s’émerveiller ; j’aime ce terme car la France regorge de merveilles fantastiques. Le train passera notamment par Reims, où on rencontrera bien sûr Clovis. Tout au long du parcours, le public suivra une femme, mais en réalité c’est elle qui nous précédera. L’enjeu sera de comprendre qui elle est. Naturellement, je ne vous révèle pas ce mystère…

Quel bilan et quelles leçons retenez-vous du Covid ? Ces deux années ont ressoudé les liens internes, qui sont ceux d’une grande famille – on pourrait dire d’une cousinade -, chez nos talents. Je déteste employer le mot “salarié”, qui définit une personne par son lien pécuniaire à l’entreprise, je préfère le mot “talent”, qui considère la personne pour ce qu’elle apporte à l’entreprise et, au-delà, à la communauté : nous comptons 2 500 talents saisonniers, et 4 300 personnes participent bénévolement à la Cinéscénie.

Les confinements liés au Covid ont, certes, entraîné une pause forcée dans l’activité, mais ils ont été aussi un accélérateur dans la diversification. En plus du numérique, nous réfléchissons à l’ouverture de deux parcs à l’étranger d’ici à 2030. Des rumeurs évoquent un parc aux États-Unis, je ne les commente pas. Notre chiffre d’affaires atteint 125 millions d’euros. Il a été multiplié par dix en dix ans. Nous avons le même objectif pour les dix prochaines années, avec une part croissante de la diversification à l’étranger – l’Espagne représentant déjà près de 20 % de l’activité.

Où en est votre projet de spectacle en Chine ? Il sera inauguré dans quelques mois à Shanghai. Nous allons plonger les visiteurs dans la Chine des années 1930, quand le pays était envahi par les troupes japonaises. Une histoire très douloureuse pour les Chinois, qui ont pris conscience qu’ils faisaient partie d’un même peuple à un moment très chaotique de leur histoire. Nous, au Puy du Fou, nous prenons toujours garde à l’histoire des peuples, que nous traitons toujours avec la plus grande prudence, avec une main tremblante. Comme Marivaux, il faut “peser des œufs de mouche dans des balances en toile d’araignée”.

Ce sera un spectacle immersif qui pourra durer jusqu’à deux heures. Les visiteurs feront partie de la résistance chinoise qui s’organise et qui n’a pas de couleur politique. Ils seront accueillis à une table de restaurant par un personnage mystérieux qui leur donnera un message qui va les embarquer dans l’histoire avec 28 possibilités différentes.

Vous disposez d’une réserve foncière importante au Puy du Fou. Que prévoyez-vous comme nouvelles activités ou nouveaux spectacles ?Sur les 500 hectares que nous possédons, environ 150 hectares sont ouverts au public, entre le parc, les hôtels, la Cinéscénie, les parkings… Nous sommes constamment en quête d’évolutions mais nous voulons avoir un développement foncier raisonné, de telle sorte que nous puissions grandir sans grossir. Un nouveau spectacle sera inauguré en 2023 et nous préparons également de nouvelles activités, mais notre développement doit rester à taille humaine pour que le visiteur ne se transforme pas en marathonien.

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New York Times - World

This Beach in Mexico Is an L.G.B.T.Q. Haven. But Can It Last?

Mexico Dispatch

The town of Zipolite has become an oasis for the queer community. But as its popularity has surged, some worry that the town’s spirit is beginning to vanish.

Samora la Perdida at Playa del Amor, where she says that she was able to explore her inner divine feminine self with the help of friends she met in Zipolite.Credit...Lisette Poole for The New York Times

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By Oscar Lopez and Lisette Poole

Photographs by Lisette Poole

ZIPOLITE, Mexico — When the sun starts to slip toward the ocean in this idyllic beach town on Mexico’s Pacific Coast, a quiet migration begins. Groups of people, most of them gay men, many of them naked, amble down the beach toward a soaring rocky outcrop.

They climb a winding staircase, over the ragged cliff and down to a hidden cove known as Playa del Amor, or beach of love. As the sun becomes an orange orb, the sky turns to lilac, and the many naked bodies, Black and bronze, curvy and chiseled, are brushed in gold. When it finally dips into the water, the crowd erupts in applause.

“Playa del Amor at sunset, the first time I saw it I truly felt like crying,” said Roberto Jerr, 32, who has been visiting Zipolite for five years. “It’s a space where you can be very free.”

For decades, this former fishing village turned hippie hangout has been an oasis for the queer community, which is drawn to its golden beaches, countercultural vibe and a practice of nudism that embraces bodies of all different shapes.

But as its popularity has grown, attracting increasing numbers of gay and straight visitors, the town is starting to transform: Foreigners are snatching up land, hotels are multiplying, influencers are flocking to the beach and many residents and visitors now fear that what once made Zipolite magical could be lost for good.

“Everyone in the community should visit a place where they can feel comfortable, where they can feel free, like Zipolite,” said Mr. Jerr, who is gay. “But on the other hand, there’s also this other part, this ultramass tourism that starts to leave places without resources.”

Once a community of farmers and fishermen, Zipolite became a popular destination for European hippies and backpackers starting in 1970, when many came to the beaches of Oaxaca state for an exceptionally clear view of a solar eclipse. Hippie tourism gave the town a bohemian spirit — it’s one of Mexico’s few nude beaches — that also began attracting queer people, who were welcomed by most residents. In February, Zipolite elected the first openly gay person to head the town council.

Such tolerant attitudes are rare outside of big cities in Mexico, where conservative Catholic values persist. Despite gay marriage being legalized in more than half the country, homophobic and transphobic violence is common. Between 2016 and 2020, some 440 lesbian, gay and transgender people were killed across the country, according to Letra Ese, an advocacy group in Mexico City.

David Montes Bernal, 33, grew up a few hours from Zipolite in a conservative community where machismo and homophobia were entrenched. When he was about 9, the town priest performed what he called “practically an exorcism” to force the homosexuality out of him.

“That’s when I realized that it was a hostile place,” Mr. Bernal said.

In Zipolite, he has found a place where he can be comfortable in his sexuality and secure in his body.

“I felt a kind of hope,” Mr. Bernal said of his first visit in 2014. “Finally it seems like now there’s a place where we can be whoever we want.”

As word of this openness has spread, the town’s L.G.B.T.Q. population has surged: gay bars and hotels have multiplied, rainbow flags are commonplace.

But, as accepting as many locals are, some feel that Zipolite’s identity as a laid-back town that welcomes anyone from Mexican families to Canadian retirees is being eroded, that it is transforming into a gay party town.

Miguel Ángel Ziga Aragón, a local resident who is gay himself and goes by “La Chavelona,” has watched the local economy boom, not just because of gay tourism but from a surge in tourism generally. While once hosting mostly rustic cabins and hammocks along the beach, Zipolite’s tourism scene has become what he calls “more V.I.P.”: Beachfront suites now go for as much as $500 a night.

The growth in tourism in Zipolite reflects a statewide trend in Oaxaca: From 2017 to 2019, income from the hotel industry rose by more than a third to nearly $240 million. In the same period, the number of tourists visiting hotels in the coastal region that includes Zipolite grew by almost 40 percent to about 330,000 people, according to government figures.

“It’s a change that’s good for the economy, but not so good for the community,” Mr. Ziga Aragón said.

Along with an identity crisis, many fear an environmental one. Mangroves have been built over; the wildlife is disappearing. Residents complain of a lack of running water, which could be worsened by greater development.

While most residents agree that more planning is needed, some say the transformation is inevitable.

“It’s the life cycle of every tourist destination,” said Elyel Aquino Méndez, who runs a gay travel agency. “You have to take advantage of the opportunity.”

But others fear that Zipolite could go the way of many Mexican beach towns that have become thriving resorts, like the popular gay destination of Puerto Vallarta or, more recently, Tulum. Once a bohemian paradise, the Caribbean beach of Tulum has become a lucrative real estate market filled with luxury hotels, celebrity influencers and, increasingly, violence.

Pouria Farsani, 33, who lives in Stockholm, enjoyed the combination of beautiful nature and fun partying when he first visited Tulum in 2018, but by the time he went back last September found that it felt “like a party-colonized part of Mexico.”

Mr. Farsani heard about Zipolite from some Mexican friends and visited for the first time in January 2021 — he was enchanted.

“When I’ve seen other gay scenes, it’s been very stereotypical,” he said. “What was going on here was people of all body shapes, ages, socioeconomic status, all of us could gather here.”

The body positivity in Zipolite is partly what makes the nudist beach special to many, gay or straight: For Mr. Farsani, who has alopecia, a hair-loss condition, it was particularly profound.

“I’m very happy with my body, but I’m not the Ken-doll type,” he said. “It scares people in Europe, while here my alopecia is nothing more than it makes me stand out a little more.”

Still, as Zipolite’s popularity has grown, its hippie vibe is shifting. Bars are louder, restaurants are becoming swankier. The L.G.B.T.Q. tourism is changing too, becoming increasingly Americanized, less diverse.

Ivanna Camarena, a transgender woman, spent six months in Zipolite last year and met only a handful of other transgender people. “The bodies were very athletic and very masculine,” she said of the people she saw on the beach in her first few months there.

She recalled going to a nudist party that was almost exclusively gay men. “When I got there it was like ‘Wow what is a trans woman doing here?’ Like, they were weirded out.”

Among the noticeable shifts is what has happened at Playa del Amor, which once hosted bonfires and guitar playing and now often has laser lights and D.J.s playing house music. People used to chat across different social groups; now, the beach has become more segregated into cliques.

The sex scene has evolved too. While visitors, including straight couples, have engaged in sex on the beach after dark for decades, in recent years it has become more brazen, with dance parties sometimes morphing into group sex in the shadows.

“Every time it’s more hedonistic, more hedonistic, more hedonistic,” said Ignacio Rubio Carriquiriborde, a sociology professor at Mexico’s National Autonomous University who has studied Zipolite for years. “Now there’s more a dynamic of constant partying.”

Many residents have grown uncomfortable, and the town council recently voted to enforce a 9 p.m. beach curfew to curb such activities.

“One thing is freedom and another thing is debauchery,” Mr. Ziga Aragón said. “You can have sex with whoever you want, but in private.”

For others, the concern is more environmental. Miguel Ángel López Méndez runs a small hotel near Playa del Amor, and says that revelers often leave the beach a mess. Once, while diving off the cove, he recalled seeing condoms floating “like jellyfish.”

“Everyone is free to do whatever they want with their body,” he said. “The problem is that there’s no awareness.”

For some gay men, the open sexuality of Playa del Amor is part of its power.

“From when you’re a kid, you’re forbidden from so many things: ‘Don’t be like that,’ ‘Don’t say this,’ ‘Don’t do that,’” said Mr. Bernal, who lives in the nearby town of Puerto Ángel. “Suddenly, with sex being an act of catharsis, so many things are liberated.”

Still, Mr. Bernal also worries for the future of the town, where tourism is booming, natural resources are scarce, and so many foreigners are buying up properties that the price of land has become largely unaffordable for locals.

“Everyone comes here on vacation to consume something,” he said. “A piece of the beach, a piece of your body, a piece of the party, a piece of nature.”

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L'Humanité

Diana Nabiruma, une Ougandaise face à Total

Un jour avec

La militante et représentante de l’association Afiego se bat contre les projets du pétrolier qui, dénonce-t-elle, menacent le droit des peuples et de l’environnement dans son pays.

Marie-Noëlle Bertrand

Son blouson, qui lui remonte jusqu’au nez, lui mange tout le bas du visage ; son bonnet, qui lui descend au-dessous du sourcil, lui avale le front. Il fait encore frisquet, le jour où Diana Nabiruma nous dégotte un moment entre deux rendez-vous. On est à la mi-mars, les gelées sont de rigueur. L’heure du déjeuner a beau être passée, Diana a plus froid que faim et opte pour un thé. À deux pas de l’Assemblée nationale, la militante ougandaise s’offre une simili pause au milieu d’une semaine chargée. Émergeant par-dessus le col de son plastron, son sourire résiste à la fatigue, mais sous son couvre-chef, l’œil trahit le coup de barre. Qu’importe, elle est là pour parler. Il y a lourd à gagner.

Aux abords du lac Albert...

« Les droits des populations ont été maltraités. La biodiversité est mise en danger. Nous voulons que tout cela soit entendu, qu’on nous laisse le droit de protéger notre environnement », explique la représentante de l’Afiego, une association ougandaise de défense des droits humains et de l’environnement. Elle parle avec patience, au rythme de notre mauvais anglais, énumérant des faits essorés de tout pathos. « Nous attendons seulement que la cour de justice française prenne les bonnes décisions. »

Hydrocarbures. La France interpellée sur le projet de Total en Ouganda

Quelques minutes plus tôt, aux côtés d’autres représentants d’associations ougandaises, elle tenait un discours similaire face à une délégation de parlementaires. L’objectif de sa visite en France est clair : convaincre le plus de forces possible de la nécessité de stopper les ambitions pétrolières de TotalEnergies, qui, dit-elle, promettent de miner l’ouest de son pays.

L’affaire est éventée depuis 2019 : deux vastes projets pétroliers, soutenus par des filiales et sous-traitants de la multinationale française, sont dénoncés par six organisations françaises et ougandaises comme menaçant le Parc national Murchison Falls, une aire protégée depuis 1926, et les droits des populations qui vivent alentour.

« Les droits des populations ont été maltraités. La biodiversité est mise en danger. Nous voulons que tout cela soit entendu, qu’on nous laisse le droit de protéger notre environnement.» Diana Nabiruma

Celui dit Tilenga vise l’extraction de près de 200 000 barils de pétrole par jour, moyennant 400 forages aux abords du lac Albert. Le second, dit Eacop, prévoit la réalisation d’un oléoduc long de 1 445 kilomètres, voué à relier le port de Tanga, en Tanzanie, et à devenir le plus long pipeline de pétrole brut chauffé au monde.

L’Ouganda arrête six opposants au projet pétrolier de Total

« Des routes seront construites à l’intérieur du parc », relevaient, dans un rapport paru en 2020, les associations françaises Les Amis de la Terre et Survie. Aux temps forts, on prévoit jusqu’à « 2 000 trajets de véhicules par jour », soit « 61 000 par mois ». L’entreprise impliquera aussi de prélever plusieurs millions de mètres cubes d’eau dans le lac Albert.

Une colère qui ne date pas d’hier

Mais l’environnement n’est pas le seul à souffrir, martèlent les organisations. Violation des droits de propriété, privation de moyens de subsistance et pressions exercées sur les populations et les opposants au projet : les associations dénoncent, témoignages à l’appui, nombre d’atteintes aux droits humains commises localement. Fortes de ces faits, et s’appuyant sur la loi de 2017 sur le devoir de vigilance, laquelle oblige les multinationales établies en France à rendre des comptes quant aux agissements de leurs filiales et sous-traitants dans le monde, elles ont saisi, en 2019, la justice française. La procédure, depuis, suit son cours. La bataille militante aussi, non sans mal.

TotalEnergies : des alibis en toc pour des bénéfices au top

« Les autorités ougandaises ont tenté de faire interdire l’Afiego », reprend Diana Nabiruma. Des militants de plusieurs associations ont été interpellés, placés en garde à vue sans motif, voire menacés. « Toutes ces choses me révoltent », poursuit la trentenaire, elle dont les premières colères environnementales ont éclaté à l’aube de l’âge adulte.

Le bras de fer continue

« Plus jeune, je vivais loin de la ville. L’air que je respirais était pur, l’eau que je buvais était saine », raconte-t-elle. Tout a changé à son arrivée à l’université de Kampala, la capitale. Aussi violentes que soudaines, les crises d’asthme l’ont mise à terre. Mais pas à bas. Le lien qui finira par être établi entre sa maladie et un environnement vicié la poussera au combat, et le combat, à la lutte contre le projet pétrolier.

Comment Total a construit 50 ans d’ignorance sur son impact climatique

Déjà, celle-ci a marqué des points. Onze banques, dont trois françaises, ont décidé de ne pas financer le projet de Total. Le pétrolier, qui dément les accusations, ne renonce pas pour autant et a signé, en février, sa « décision finale d’investissement ». Le bras de fer continue. La visite de la délégation ougandaise, en outre, n’est pas restée sans écho : peu après son passage, 18 députés de 7 groupes politiques ont publié une tribune dans le Monde exigeant que TotalEnergies renonce à ses projets.

totalEnergiesougandaDroits humains
France24 - Monde

Kiev démolit un monument historique dédié à l'amitié entre l’Ukraine et la Russie

Publié le : 27/04/2022 - 14:58Modifié le : 27/04/2022 - 17:49

Laura MOUSSET Suivre

La mairie de Kiev a démantelé un monument historique d'époque soviétique célébrant l'amitié entre l'Ukraine et la Russie, après l'invasion du pays par Moscou lancée il y a plus de deux mois.  

BBC

The children surviving Ukraine’s war without their parents

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Millions of children across Ukraine have had to flee their homes since the war there began.

For some, it’s an even harder journey, because they don’t have their parents with them.

One children’s home on the eastern front line had to move all of their children hundreds of miles across the country to keep them safe.

Among them is 11-year-old Angelina, who’s now trying to make a new life in the western city of Lviv.

Camera/editor/producer: Jewan Abdi

L'Humanité

Le mouvement climat ne compte pas laisser le champ libre à Macron

Actu

Dans la foulée d’une présidentielle où la planète est restée en marge des débats, les ONG veulent créer un nouveau souffle propice à l’engagement. Pour cela, une réorganisation paraît nécessaire.

Emilio Meslet

« Une défaite pour le climat ». Au sein du mouvement climat, on peine à trouver d’autres mots pour décrire la séquence présidentielle qui s’est achevée, dimanche, par le moins terrible des deux scénarios. Emmanuel Macron est réélu, Marine Le Pen n’accède pas à l’Élysée. « Nous avons évité le pire, mais ce n’est pas pour autant qu’on a le meilleur », résume Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France. Et Élodie Nace, porte-parole d’Alternatiba, de compléter : « Maintenant, on se remet au travail, cinq ans de lutte nous attendent. » À peine le temps de souffler qu’il faut déjà penser un après qui ne sera pas une sinécure pour l’environnement. Surtout que, dans l’entre-deux-tours, le greenwashing du président-candidat n’a pas pris sur les ONG. « Rien ne prouve qu’Emmanuel Macron numéro 2 va être meilleur que Macron numéro 1. Son bilan plaide contre lui, donc je le jugerai sur les actes », prévient Jean-François Julliard.

Une fois ce constat posé, il ne reste alors qu’une seule option : la riposte. Et elle commence tout de suite, disent les associations. Ce mardi, avec une série de manifestations et d’actions coups de poing dans le pays, Résistances locales, un agrégat de 120 collectifs, ouvre le bal pour mettre la pression. « Il n’y a que peu d’espoir à avoir dans la voie institutionnelle. Nous devons accentuer le rapport de forces. Et la meilleure stratégie, selon moi, est de se mobiliser localement, là où il y a le plus de brèches, donc de chances d’obtenir des victoires », appelle Léna Lazare, membre de Terres de luttes, qui veut mettre à profit une « culture de résistance » construite depuis l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Sans pour autant « oublier l’échelon national et international », précise la jeune militante.

« Vers un projet de société commun »

À court terme, les ONG ont coché deux dates sur leur calendrier : le 1er Mai, puis la mi-juin, avec les élections législatives. Des discussions sont en cours afin de définir le rôle que peuvent tenir les associations dans cette séquence électorale pour « envoyer un maximum de députés proches de (leurs) causes ». Ensuite, viendra le temps de la restructuration d’un mouvement climat assez hétérogène qui n’a eu que peu de succès face au mur Macron. « En 2019, on a gagné la bataille culturelle sur le changement climatique. Maintenant, on doit dépasser ce constat, préconise Élodie Nace. Pour cela, nous avons besoin de connecter la question climatique à la vie des gens en montrant que nous portons, avec d’autres mouvements sociaux (féministes, antiracistes…), un projet de société commun. »

Dans cette optique, même si « elles n’ont pas eu jusqu’ici l’impact escompté », selon Jean-François Julliard, les marches pour le climat continueront de façon à être une « porte d’entrée » vers la lutte. « Il nous faut continuer les recours juridiques comme la désobéissance civile pour rehausser notre influence », ajoute le patron de Greenpeace. Et Élodie Nace de conclure : « Il y a certainement encore plein de formes à inventer à partir du travail déjà effectué. »

ClimatPrésidentielle 2022greenpeacealternatiba
Valeurs Actuelles

Consommation de gaz : la France prise à son propre piège

Cela commence à faire beaucoup… Pour la seconde fois en un peu plus de deux mois, les Français ont été invités par Réseau de transport d’électricité (RTE), le gestionnaire du réseau français de lignes électriques à haute tension, à modérer leur consommation d’énergie. Le 25 janvier, RTE activait le signal jaune (il existe trois niveaux : jaune, orange et rouge) enjoignant aux particuliers de « décaler l’utilisation des appareils électroménagers en dehors des périodes de forte consommation, ou encore en éteignant complètement ses appareils en veille ».

Le 4 avril, le gestionnaire est monté d’un cran, déclenchant le signal orange. Particulièrement inquiet pour la période comprise entre 6 heures et midi, en raison des fortes baisses de températures, il redoutait un surcroît de consommation d’électricité. Une fois encore, il a prodigué des conseils aux particuliers, aux entreprises et aux collectivités territoriales : « Au travail ou à son domicile, chacun peut agir en effectuant des gestes simples présentés sur le site monecowatt.fr, par exemple en baissant la température de son logement en cas d’absence dans la journée, ou en éteignant complètement ses appareils en veille, voire en limitant le nombre de lumières allumées dans une pièce, etc. »

Si, en janvier, la mise en garde de RTE était liée à une production nucléaire disponible assez faible (10 réacteurs nucléaires, dont ceux qui produisaient le plus d’électricité, étaient à l’arrêt sur les 56 en service en France), la raison est tout autre en avril. « Dans le contexte énergétique actuel, toute réduction de la consommation d’électricité permet de limiter le recours aux moyens de production d’électricité à partir du gaz. En eff et, les réductions de consommation conduisent à limiter le recours aux centrales à gaz et contribuent à économiser les stocks de gaz pour l’hiver prochain », explique RTE.

En d’autres termes, il s’agit de minorer la consommation présente d’électricité et surtout celle à venir, pour économiser du gaz. En France, en 2021, selon le gestionnaire du réseau de transport de gaz, 63,9 % de la consommation de gaz a servi pour le chauffage et la cuisine, 27,8 % a été utilisée par l’industrie et le solde pour produire de l’électricité. Sur les 40 milliards de mètres cubes consommés annuellement dans l’Hexagone, 36 % viennent de Norvège, 17 % de Russie, 8 % des Pays-Bas, 8 % d’Algérie ; une répartition sensiblement différente de celle observée dans l’Union européenne (38 % de gaz russe, 24 % de gaz norvégien et 11 % de gaz algérien). Pas de doute, cette fois, le conflit russo-ukrainien s’est concrètement invité dans le quotidien énergétique des Français.

« Le problème vient aussi du prix européen. La question est de savoir quel niveau de prix nous sommes prêts à payer », souligne Philippe Chalmin, économiste et spécialise des matières premières. « En France comme d’ailleurs dans beaucoup d’autres pays, le prix mondial du gaz a été pendant longtemps particulièrement bas grâce notamment à l’essor du gaz de schiste, qui a débuté en 2008 et qui a perduré jusqu’en 2020, ce qui a permis aux États-Unis de passer d’importateur à exportateur, observe Maxence Cordiez, ingénieur dans le secteur de l’énergie. Davantage focalisé sur le prix du combustible plutôt que sur la réduction de l’empreinte carbone, l’État n’a pas fait beaucoup d’effort pour réduire la consommation de gaz. » Et visiblement, cela continue, puisqu’il existe toujours une multitude d’aides pour remplacer sa chaudière à gaz… par une autre chaudière à gaz.

L’Europe veut réduire sa dépendance au gaz russe

De nombreux pays dont la France – où les politiques, à quelques jours du premier tour de la présidentielle multipliaient postures et rodomontades sur les sanctions à appliquer à la Russie -brandissent actuellement la menace de se passer du gaz russe. La Russie fournit chaque année quelque 155 milliards de mètres cubes de gaz à l’Union européenne ; la situation de l’Allemagne est particulièrement critique car elle est un des pays européens les plus dépendants. « Nous devons assurer notre indépendance vis-à-vis du pétrole, du charbon et du gaz russes. Nous devons agir maintenant pour atténuer les effets de la hausse des prix de l’énergie, diversifier notre approvisionnement en gaz pour l’hiver prochain et accélérer la transition vers une énergie propre », déclarait de son côté Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, le 8 mars dernier.

Joe Biden a eu beau promettre à l’Europe 15 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL), il manquera encore 140 milliards de mètres cubes pour remplacer totalement les importations de Russie. Les trouver ne sera pas aisé, sauf à accepter de payer des prix spot très élevés, car une grande partie des exportations mondiales est destinée à la Chine, qui a passé des contrats de long terme avec les grands pays producteurs. Avec 370 milliards de mètres cubes consommés en 2021 (l’Union européenne consomme 400 milliards de mètres cubes par an), l’Empire du milieu est le troisième utilisateur mondial de gaz naturel derrière les États-Unis et la Russie.

“La France ne s’est pas fixé les bons objectifs énergétiques”

Or, c’est là qu’est l’os : dans pratiquement tous les pays européens producteurs de gaz, le pic d’extraction a été dépassé depuis des lustres, y compris en Norvège, alors que la demande européenne de gaz reste haute (même si, selon l’Agence internationale de l’énergie, elle pourrait baisser de 4 % cette année en raison des prix historiquement élevés). « En fait, il sera difficile de réduire à court terme la dépendance à la Russie, car il existe de nombreux goulots d’étranglement : les navires méthaniers, les terminaux de liquéfaction côté vendeurs et de regazéification côté acheteurs, constate Maxime Cordiez. La France et l’Allemagne ont déclaré vouloir construire des terminaux méthaniers, mais cela ne se fait pas d’un claquement de doigts. » Cela conduit aujourd’hui certains professionnels à anticiper une hausse des exportations de gaz russe vers l’Union à court terme.

Frédéric Gonand, professeur d’économie à l’université Paris Dauphine-PSL, tempère : « Il serait possible de se passer du gaz russe, mais à des conditions fortes, notamment si l’on parvient à modérer d’environ 10 % la demande de gaz et si l’on accepte que les importations supplémentaires de GNL transitent par le Royaume-Uni, qui a les capacités en termes de terminaux méthaniers et de gazoducs de réexport. » Philippe Chalmin ajoute : « Et même si la France pouvait se passer du gaz russe, étant donné le réseau européen interconnecté, nos voisins allemands ne le pourraient pas. » Il met en garde : « À l’approche de l’automne, ça ne passera pas et plus on ira vers l’est, moins ça passera. »

Une des solutions serait de faire davantage appel à l’Algérie, qui a prévu d’investir dans les prochaines années 39 milliards de dollars (35,7 milliards d’euros) entre 2022 et 2026 pour accroître ses capacités de production. Ou d’accepter de manger son chapeau et faire appel au gaz de schiste, obtenu par fracturation hydraulique, un procédé dénoncé comme extrêmement polluant. C’est ce qui avait conduit la France, en 2011, à interdire la recherche et l’exploitation sur son territoire. Or, depuis Blaise Pascal ; on sait que « vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ». Tout cela pour dire qu’en avril 2021, et pour être moins dépendant du gaz russe, le comité exécutif d’Engie (ex-GDF Suez) a décidé d’importer du gaz de schiste américain en étendant un contrat d’importation, baptisé Mustang, avec Cheniere Energy. « Aucune publicité ne devra être faite de cette transaction afin de la maintenir en dessous des radars », peut-on lire dans une note interne d’Engie, qui a informé après coup l’État, actionnaire à hauteur de 23,6 %.

En fait, cette affaire de gaz (notamment russe), utilisé pour produire de l’électricité, aurait très bien pu ne pas être un problème pour la France si celle-ci n’avait pas multiplié les erreurs stratégiques. En novembre 2011, le Parti socialiste – dans le seul but de s’attirer les voix des écologistes à l’élection présidentielle – signe avec Europe Écologie-Les Verts (EELV) un contrat de mandature. Son titre ? “Socialistes et écologistes, ensemble pour combattre la crise et bâtir un autre modèle de vivre ensemble”.

Y étaient listés les projets rassemblés en cinq points pleins d’emphase et chargés, comme on pouvait s’y attendre, d’utopie dogmatique écolo : “Dominer la finance et réorienter l’Europe pour un monde plus solidaire”, “Imaginer un nouveau modèle de développement économique, social et écologique”, “Améliorer la vie quotidienne des Français et préparer l’avenir de notre jeunesse”, “Bâtir une République nouvelle” et, surtout, “Faire de la transition énergétique une urgence et une chance”. Plus qu’une chance, ce dernier point s’est révélé être une grave erreur.

Pour les rédacteurs de l’accord programmatique entre le PS et EELV, quelques mois après l’accident de nucléaire de Fukushima – qui a été la conséquence de la cupidité de l’opérateur de la centrale, qui a refusé de la mettre au ralenti après le séisme sous-marin – et « face au dérèglement climatique et à l’épuisement des ressources naturelles », il s’agissait, et de manière urgente, d’ « accélérer la transition énergétique pour construire un modèle de développement à la fois plus sobre dans l’utilisation des ressources et plus diversifié dans ses sources de production de chaleur et d’électricité ». C’est dans ce document qu’a été décidé de réduire la part du nucléaire dans la production électrique : elle était alors de 75 % et il était prévu qu’elle tombe à 50 % en 2025. Autre décision (mortifère), la fermeture progressive de 24 réacteurs, l’arrêt immédiat de la centrale de Fessenheim et la fin de tout projet de réacteur, une révision de la politique concernant les réacteurs de troisième génération (EPR). En même temps qu’était assurée la montée en puissance des énergies renouvelables et annoncée une remise à plat des politiques les soutenant.

« La France ne s’est pas fixé les bons objectifs : elle a décidé de remplacer des énergies bas carbone (le nucléaire) par d’autres énergies bas carbone (les renouvelables) là où il aurait plutôt fallu d’abord chercher à réduire notre dépendance aux combustibles fossiles, comme le fait le Royaume-Uni », explique Maxence Cordiez. « Beaucoup ont oublié que plus de renouvelables requérait souvent plus de centrales à gaz pour faire rapidement un back-up quand il n’y a ni soleil ni vent », ajoute Frédéric Gonand. Quoi qu’il en soit, cette politique énergétique a été mise en place par François Hollande une fois élu, lui dont le secrétaire général adjoint de l’Élysée n’était autre qu’un certain Emmanuel Macron.

Face à la réalité de la fragilité énergétique française, le discours officiel a changé et Emmanuel Macron, devenu entre-temps président de la République, est revenu sur le nucléaire en annonçant la construction de nouvelles centrales de troisième génération. Mais parce que, dans le secteur de l’énergie, la mise en œuvre des stratégies prend des années, les très polluantes centrales à charbon ont été autorisées dans l’immédiat à rouvrir pour un mois en janvier. C’est ce qui s’appelle se prendre le pied dans le tapis.

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New York Times - World

Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style

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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.

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By Elian Peltier and Mady Camara

DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.

Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.

“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”

If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.

“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”

Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.

European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.

From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.

“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”

A Guide to the 2022 World Cup

The 32-team tournament kicks off in Qatar on Nov. 21.

Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.

Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.

His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.

Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.

At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.

As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.

It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.

Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.

“Why not us?” he said.

Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.

Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.

“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”

His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.

If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.

Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.

Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.

Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.

“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.

The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.

But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.

“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”

Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.

“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”

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Erdogan meets Saudi crown prince on first visit since Khashoggi's killing

Issued on: 28/04/2022 - 21:50

NEWS WIRES Jade LÉVIN Carolyn LAMBOLEY

Turkish President Recep Tayyip Erdogan met with Saudi Arabia's crown prince on Thursday to "develop" relations in his first visit since the 2018 killing of journalist Jamal Khashoggi drove a wedge between the Sunni powers.

Saudi state news agency SPA published images of the Turkish leader embracing Crown Prince Mohammed bin Salman, the de facto ruler who US intelligence officials determined approved the plot against Khashoggi -- something Riyadh denies. 

The pair "reviewed the Saudi-Turkish relations and ways to develop them in all fields," SPA reported.

Pictures published by Turkish state media also showed a separate sit-down with King Salman, the crown prince's father. 

The trip came as Turkey, facing an economic crisis fuelled by the collapse of its currency and soaring inflation, tries to drum up financial support from energy-rich Gulf countries.

Prior to flying from Istanbul to Saudi's second city Jeddah, where some roads were lined with Turkish and Saudi flags, Erdogan said he hoped "to launch a new era" in bilateral ties.

"We believe enhancing cooperation in areas including defence and finance is in our mutual interest," Erdogan said.

Saudi agents killed and dismembered Khashoggi, an insider turned critic, in the kingdom's Istanbul consulate in October 2018. His remains have never been found.

The gruesome act risked isolating Saudi Arabia, and especially Prince Mohammed, while escalating Riyadh's regional rivalry with Ankara. 

Turkey infuriated the Saudis by pressing ahead with an investigation into the murder of the Washington Post columnist, which Erdogan said was ordered at the "highest levels" of the Saudi government.

Saudi Arabia responded by unofficially putting pressure on Turkey's economy through a boycott of key Turkish imports.

But trade between the two has been gradually improving, and in January Erdogan said he was planning a visit to Saudi Arabia.

Earlier this month, an Istanbul court halted the trial in absentia of 26 Saudi suspects linked to Khashoggi's death, transferring the case to Riyadh.

The Turkish decision infuriated human rights campaigners and Khashoggi's widow Hatice Cengiz, who vowed to appeal it in a higher court.

'Vindication'?

Fallout from the Khashoggi killing continues to mar Saudi Arabia's image, especially in the United States.

Erdogan's arrival will be seen as a win by Saudi officials keen to turn the page, said Saudi political analyst Ali Shihabi.

"Of course it is a vindication," Shihabi said. "Erdogan was isolated and paid a high economic price in massive economic losses resulting from an economic and travel boycott, which is why he is the one coming to Saudi".

Both countries stand to benefit, he added, as Erdogan "needs the trade and tourism flows from Saudi, and Saudi would prefer to have him 'on side' on a variety of regional issues -- and may be open to buy arms from Turkey."

Few details about Erdogan's itinerary were made public, and the trip was closed to independent media.

A Turkish official told AFP that Erdogan was not likely to make any formal announcement during the trip, which was expected to stretch into Friday.

Economic interests are "a major, major driver" of Erdogan's visit, said Dina Esfandiary, senior Middle East adviser for the International Crisis Group.

"It looks like Turkey's forgotten about Khashoggi, and I'm sure the Saudis appreciate that," Esfandiary said. 

"I'm sure we'll see a statement about how it's time for things to get better, maybe building economic ties and trade, a boost to the Turkish economy thanks to the Saudis," she added.

Turkey has suffered an annual inflation rate topping 60 percent and a wave of winter street protests that have hurt Erdogan's popularity ahead of a general election next year.

Erdogan is now seeking backing from Gulf countries with which he has been at odds in the decade since the Arab Spring revolts.

In February, he travelled to the United Arab Emirates for the first time in nearly a decade, where he called on wealthy business leaders to invest in Turkey.

The last time Erdogan visited Saudi Arabia was in 2017, when he tried to mediate a dispute pitting the kingdom and other Gulf countries against Qatar

(AFP)

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Turkish court suspends Khashoggi trial, confirms transfer to Saudi Arabia

Turkey's Erdogan visits the United Arab Emirates in bid to improve long-strained ties

Khashoggi's shadow looms over Macron's talks with Saudi Crown Prince

L'Humanité

Environnement. L’accord d’Escazù a 1 an et beaucoup de travail devant lui

Actu

Premier traité au monde à lier droits environnementaux et protection des droits humains, l’accord adopté par 24 pays d’Amérique latine est entré en vigueur depuis douze mois. Sans grand bilan pour le moment. 

Marie-Noëlle Bertrand

Il y a un an, le 22 avril 2021, l’entrée en vigueur de l’accord d’Escazù faisait souffler un vent d’espoir sur le droit international de l’environnement. Adopté trois ans plus tôt au Costa Rica par 24 pays d’Amérique latine, il est le premier accord contraignant émanant du Sommet de la Terre de Rio de 2012. Le premier, aussi, adopté par la région Amérique latine et Caraïbes.

Douze mois ont passé et l’ensemble des pays concernés s’est retrouvé cette semaine à Santiago du Chili pour la première conférence des parties (COP1) dédiée à l’accord, afin de discuter des conditions de sa mise en oeuvre. Le moins que l’on puisse dire est qu’il leur reste du travail, au vu des ambitions initiales.

Le droit à vivre dans un environnement sain

Unique en son genre, l’accord d’Escazu jette « les bases de la démocratie environnementale dans la région » et promeut « la coopération et le renforcement des capacités des États », rappelaient, en novembre 2020, Maria Alejandra Riano et Damien Barchiche, ancienne chercheuse et actuel chercheur à l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales) dans une note consacrée au sujet.

Le texte d’Escazù reconnaît ainsi le droit de toute personne à vivre dans un environnement sain, et préconise l’adoption de mesures législatives, réglementaires, administratives allant dans ce sens. Plus singulièrement encore, il fait de l’information au public un levier d’action essentiel, visant « à faciliter l’acquisition de connaissances sur les droits d’accès, et l’obligation de conseil et d’assistance au public, en particulier aux personnes et aux groupes vulnérables. » Il souligne clairement l’importance de la participation active du public aux politiques environnementales. 

Enfin, et ce n’est pas là la moindre de ses qualités, il ancre les droits environnementaux dans la protection des droits humains. « Il s’agit du premier traité au monde à inclure des dispositions sur les défenseurs des droits de l’homme en matière d’environnement », insistent Maria Alejandra Riano et Damien Barchiche, « ce qui est loin d’être anodin, notent-ils encore, dans une des régions du monde les plus touchées par les conflits socio-environnementaux et présentant un risque accru pour la vie et la sécurité des personnes et des groupes qui agissent en tant que défenseurs des droits de l’homme en matière d’environnement. »

Un accord difficile à construire

L’accord, d’ailleurs, n’a pas été des plus simples à construire. Adopté en 2018 après quatre ans de négociations tendues, le quorum de ratification (11 sur 24) nécessaire à son entrée en vigueur n’a pu être atteint que trois ans plus tard. Les choses ont à peine avancées depuis : Cuba, le Honduras et le Venezuela ne l’ont toujours pas signé et, parmi les 24 qui l’ont fait, 12 pays seulement l’ont ratifié (1) - le Brésil, la Colombie, le Pérou et le Costa Rica, entre autres, ne s’y sont toujours pas résolus. Pays à l’origine du processus, le Chili, pour des raisons d’alternance politique, a traîné à prendre les deux résolutions : à peine élu, le nouveau président de gauche, Gabriel Boric, l’a finalement signé le 18 mars dernier et a lancé, dans la foulée, le processus de ratification au Congrès.

Mais c’est surtout en termes de droits humains et environnementaux que rien n’est encore gagné. Cette fois, c’est Amnesty international qui le souligne. « Le président brésilien Jair Bolsonaro a continué d’encourager la déforestation et l’extraction des ressources naturelles en Amazonie, aggravant les effets de la crise climatique dans les terres et territoires des peuples autochtones et donnant lieu à des accusations de génocide et d’écocide devant la Cour pénale internationale », rappelle l’organisation internationale.

Ailleurs sur le continent, « la Bolivie a adopté des réglementations incitant à abattre et à brûler des forêts, et le Mexique, 11e plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde, n’a pas présenté de nouveaux objectifs de réduction de ses émissions lors de la COP26 », en novembre dernier.

(1) Il convient de bien distinguer la signature d’un tel accord, qui vaut pour finalisation de l’adoption, de sa ratification, nécessaire à son entrée en vigueur.

environnementDroits humainsamérique latine
Valeurs Actuelles

L’éolien off-shore, mirage ou futur de la souveraineté énergétique de la France ?

« Pourquoi la France s’aventurait-elle à développer l’éolien off-shore alors que l’éolien traditionnel est une arnaque et qu’elle bénéficie déjà, grâce au nucléaire et contrairement à ses voisins, d’un mix électrique en grande partie décarboné ? », s’exclame peut-être votre collègue au cours d’un débat enflammé. C’est une question bien légitime. D’ici trois ans pourtant, 39 des 58 réacteurs français auront atteint la limite initiale des quarante années de fonctionnement. Certains seront prolongés, d’autres seront, à terme, mis à pied. D’autres encore sortiront du sable – des EPR2 notamment, mais pas avant 2040. Et d’ici là ? Les objectifs sont fixés : pour essayer d’atteindre tout à la fois la neutralité carbone, la souveraineté énergétique et des tarifs à peu près raisonnables, atome et éolien sont priés de faire bonne équipe. Mais on entend des dents grincer. En France, la mention de l’éolienne soulève bien souvent des vents de colère et de déception. Ces pâles figures qui jalonnent la France nous excèdent : off-shore ou onshore, qu’importe, ce sont toutes les mêmes. Leurs maux ? Productivité médiocre, destruction du paysage, scandale environnemental. Après avoir nourri de grandes ambitions, ces grandes dames sentent l’arnaque et l’hypocrisie. A moins que, maturité technologique aidant, la productivité atteigne des sommets…

Les promesses du large

L’éolien onshore et l’éolien off-shore fonctionnent sur le même principe : la captation de l’énergie du vent et sa transformation en électricité. La seconde tire sa spécificité de son emplacement. Installées loin des côtes, les éoliennes bénéficient des vents du large. C’est plutôt avantageux : habituellement, ce sont les côtes, les habitations et les hauts-plateaux qui réduisent la puissance des vents et cassent leur régularité. L’éolien en mer fait donc miroiter un facteur de charge – c’est-à-dire un indice de rentabilité maximal dans les conditions optimales – de 30 à 60%, contre 25% en moyenne pour les éoliennes terrestres en France. Les vents étant plus forts, les éoliennes produisent davantage.

Le pitch est alléchant, mais les investisseurs auront pourtant bien tardé. Après deux décennies de biberonnage aux subventions, la compétitivité récente du secteur vient changer la donne. Il y a 10 ans, le parc de Saint Nazaire était attribué à EDF avec une tarification de 140 euros le MW/h en moyenne. En 2022, l’appel d’offres pour le parc éolien offshore du Danemark est remporté avec un mégawatt à 49 euros l’heure. C’est justement le coût du financement nécessaire du nucléaire français actuel. Et avec 44 euros le MW/h, l’appel d’offre de Dunkerque le confirme : ce n’est pas un phénomène isolé de ces irritants cousins scandinaves premiers de classe, mais une véritable tendance de fond des investisseurs : le marché de l’éolien off-shore a le vent en poupe. Reste à en comprendre les raisons. Les vents de la Northern Range font de l’Europe occidentale une zone de prédilection. C’est d’ailleurs au Danemark que les premières expérimentations voient le jour dans les années 1990. Aujourd’hui, l’Angleterre compte 2000 éoliennes off-shore, l’Allemagne 1500 et le Danemark 600. Et la France ? Avec une seule éolienne en mer en activité, installée au large de Saint-Nazaire depuis 2018, le pays a une bonne longueur de retard vis-à-vis de ses voisins européens. Elle avait pourtant de bons atouts. Comme deuxième espace maritime du monde, elle bénéficie grâce à ses trois façades de trois régimes de vents indépendants. Sur les six projets commerciaux lancés en 2012 et en 2014, aucun n’a encore abouti. Mais le vent semble avoir tourné. En Nouvelle-Aquitaine, au large de l’île d’Oléron, un parc de 70 éoliennes fait l’objet d’une concertation. En visite à Belfort quelques semaines avant l’élection présidentielle, Emmanuel Macron annonce sa volonté de construire 50 éoliennes en mer d’ici 2050. L’éolien aurait manifestement trouvé une nouvelle jeunesse.  

L’éolien de la deuxième chance : naïveté ou maturité ?

Prudence envers cette petite sœur 2.0, cependant. L’éolien en mer est l’objet de bien des fantasmes. A la fin des années 90, l’Europe imaginait un immense parc offshore dans la Manche et en Bretagne Sud. Il ne verra jamais le jour. Les derniers de famille ne sont pas les plus doués, mais bien souvent les plus gâtés. En moyenne, les investissements de départ et le coût d’installation de ces éoliennes dernière génération sont triplés. Pour durer 20 à 25 ans, la grande dame doit résister au temps et aux éléments, et plus spécifiquement à la corrosion due aux événements extrêmes et aux micro-sollicitations répétées. Pour parer à cela, on propose la récente technologie de l’éolien flottant. D’autres questions remontent à la surface, et parmi elles l’impact visuel et esthétique de ces grandes dames blanches. En Europe en 2017, les parcs éoliens étaient situés à 41km des côtes en moyenne. Elles peuvent troubler le regard des plaisanciers, mais aussi le travail des pêcheurs de crustacés. Fin juillet 2021, plus de 70 bateaux s’étaient regroupés autour de la plateforme de forage Van Oord pour contester la limitation des zones de pêche. Et sur le plan environnemental ? Les ralentissements des projets au début des années 2010, à Saint-Nazaire mais pas seulement, s’expliquent par les nombreux recours des associations écologistes. Les voix se sont depuis apaisées. Il faut peser l’efficacité de la technologie vis-à-vis des enjeux énergétiques et environnementaux, mais aussi aborder une question restée en suspens : qu’est-ce que la France aurait à gagner à développer cette industrie naissante ?

Gagner, ou simplement ne pas perdre ? Les retombées industrielles des énergies renouvelables peuvent être perverses. L’éolien terrestre n’a ainsi pas profité à l’industrie française. A la phase de structuration de l’industrie, les secteurs mécanique et électrotechnique n’étaient pas suffisamment développés. Ceux du voisin allemand l’étaient. Conséquence, moins de 25% de la fabrication de l’éolien et du photovoltaïque en France est couverte par les industries nationales. Quelles sont les conditions pour que l’éolien en mer ne largue pas, lui aussi, la France ? N’est-ce qu’un créneau à prendre, un kaïros à saisir ? C’est que, contrairement à l’éolien terrestre majoritairement porté par les industriels chinois et allemands, peu d’acteurs se sont déjà positionnés dans l’éolien onshore. Il y a des places à prendre. Si la France juge que l’éolien en mer constitue effectivement un complément crédible aux centrales nucléaires démantelées, elle ne pourra se faire une place comme leader du marché qu’au prix d’un fort investissement en recherche et développement. Les promesses de l’éolien en mer sont dans son futur. En première ligne, l’éolienne flottante qui réduit les coûts d’installations et l’éolienne far-shore placée en haute-mer, à très grande distance des côtes. Mais le temps est encore à la maturation, les technologies encore en phase de recherche préindustrielle. A Saint-Nazaire et à Cherbourg, ce sont les usines de l’américain General Electric qui sont chargées de la construction des composants d’éoliennes offshore. Au Havre, c’est Siemens, géant industriel allemand. La question n’est pas d’être pro nucléaire ou non. Pour répondre aux objectifs de diversification et d’indépendance énergétique, l’éolien off-shore va s’imposer dans la production d’énergie en France. L’Europe du Nord a une bonne longueur d’avance sur l’éolien terrestre et l’éolien off-shore. Mais parce qu’il y a encore tout à faire, l’éolien flottant détient un potentiel de développement industriel inédit. A la condition de la création d’une filière industrielle française – savoir-faire, emplois et technologie -, cette récente opportunité pourrait se muer en bonne idée. Reste à choisir : la reconsidérer et poser les conditions d’émergence d’une filière française crédible ou la bouder et la voir progressivement, tout de même, s’imposer.

 

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Clashes erupt at Jerusalem’s Al-Aqsa mosque on final Friday of Ramadan

Issued on: 29/04/2022 - 08:14

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Fresh clashes between Palestinians and Israeli police at Jerusalem's Al-Aqsa mosque early Friday injured 12 people on Friday, according to the Palestinian Red Crescent. The latest outbreak of violence in Islam's third holiest site came on the last Friday of the Muslim holy month of Ramadan.

Israeli police said Palestinians inside the Al-Aqsa Mosque compound began hurling stones and fireworks  around dawn in the direction of a heavily guarded gate that leads to the Western Wall, the holiest place where Jews can pray. The police advanced into the compound, firing rubber-coated bullets.

"We will continue to act decisively against rioters and outlaws for public safety and security," the police said in a statement.

The violence ended about an hour later after other Palestinians in the compound intervened, convincing the stone throwers and the police to pull back. The Palestinian Red Crescent emergency service said it treated 12 people for injuries.

But tensions remain high at the site in the heart of Jerusalem's old, walled city, part of Israeli-annexed east Jerusalem. 

The Al-Aqsa Mosque compound is the third holiest site in Islam. It is built on a hilltop that is the most sacred site for Jews, who refer to it as the Temple Mount because it was the location of the Jewish temples in antiquity. It has long been a flashpoint in the Israeli-Palestinian conflict.

Over the past two weeks, more than 250 Palestinians have been injured in clashes at the Al-Aqsa compound. The fresh unrest came as Muslims mark the final Friday in the holy month of Ramadan, which is due to end early next week. 

Israeli authorities accuse the Hamas militant group ruling Gaza of inciting violence and say security forces were forced to intervene to halt stone-throwing.

The Palestinians say the presence of Israeli police at the site, and regular visits by increasing numbers of nationalist and religious Jews, are a violation of decades-old informal arrangements governing the site. The visits were halted last week for the last 10 days of the Muslim holy month of Ramadan, which concludes this weekend.

Tens of thousands of Muslims are expected to attend the main Friday prayers at midday. Earlier this week, an estimated 250,000 worshippers gathered at the site for Laylat al-Qadr, a night of intense prayers that marks the culmination of Ramadan, with no reports of violence.

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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Israel ‘committed’ to status quo at Jerusalem’s Al-Aqsa compound despite wave of violence

Israeli police storm Jerusalem holy site after Palestinian youths throw rocks

Scores of Palestinians wounded in clashes with Israeli police at Jerusalem's Al-Aqsa mosque compound

Valeurs Actuelles

Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim

Dans les plaines de l’est de l’Ukraine qui s’étendent à perte de vue, il reste encore un peu de neige en ce début avril. C’est la période où les paysans sèment habituellement les cultures de printemps, du maïs, du tournesol et de la betterave. « Mais plus personne ne travaille dans nos fermes, il n’y a plus d’agriculteurs : ils sont tous réquisitionnés au front ou dans les bunkers. On est dans un épais brouillard », s’alarme Guillaume James, membre du conseil d’administration d’Agrogeneration, cotée à Paris mais dont la seule activité est d’exploiter des terres en Ukraine.

L’essentiel des fermes d’Agrogeneration, qui totalisent 60 000 hectares, se trouve dans une zone proche de Kharkiv : une région aux terres agricoles riches qui ont permis à l’Ukraine de devenir plus que le grenier à blé de l’Europe, le hangar à céréales d’une partie de la planète. « La pénurie alimentaire mondiale, ce n’est pas leur problème ; leur stress à eux, c’est de vivre », ajoute le dirigeant français.

Partout dans le pays, des milliers de paysans – un actif ukrainien sur sept travaille dans l’agriculture -, sont désorganisés. Ceux qui ne sont pas au front manquent de carburant pour faire tourner leurs tracteurs, de semences mais aussi d’engrais et de pesticides pour les cultures d’hiver. En ligne de mire : le blé, qui devrait actuellement être traité. Entre les grains abîmés et les champs bombardés, ce sont près de 2,5 millions d’hectares de blé qui seraient partis en fumée en un mois. Soit 35 % de la surface qui devait être moissonnée cet été. Idem pour le maïs. Les chiffres sont pires pour le tournesol, l’Ukraine assurant 50 % de la production mondiale.

« Même si la guerre s’arrête, je ne suis pas sûr que les agriculteurs puissent se remettre au travail, poursuit Alexandre James. Comme à chaque guerre, les fermes n’ont-elles pas été pillées ? Les tracteurs ont-ils été volés et vendus en pièces détachées ? Nous ne le savons pas encore. »

Face à la catastrophe annoncée, le ministre ukrainien de la Politique agraire et de l’Alimentation, Roman Leshchenko, a démissionné de ses fonctions le 24 mars. « Le pays fait face à deux interrogations : quel sera le niveau des cultures de printemps compte tenu des problèmes de main-d’œuvre, d’approvisionnements et de terres dévastées, et comment exporter les tonnages en stock ? », soulève l’économiste Philippe Chalmin, spécialiste des matières premières et des produits agricoles. Le pays est le cinquième exportateur mondial de blé et le quatrième pour le maïs. Sur les 100 millions de tonnes de céréales et d’oléagineux produits l’an dernier, la moitié était stockée dans les entrepôts. Il resterait encore des stocks évalués à 6 millions de tonnes de blé, 14 millions de tonnes de maïs et 4 millions de tonnes d’huile de tournesol. Certains ont été bombardés, d’autres saisis par le gouvernement ukrainien et interdits d’exportation. Dans l’immense port d’Odessa, les terminaux de grains sont à l’arrêt. Des centaines de navires ont été bloqués. Or, plus de 80 % des exportations de céréales passent par la mer.

Les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme

L’arrêt brutal des exportations s’est immédiatement traduit par une flambée des prix. Dès le début du conflit, la tonne de blé tendre et celle de maïs s’envolaient de 40 à 50 % en deux semaines. Le blé a franchi la barre, symbolique, des 400 euros. Comparé au prix de 280 euros la tonne avant le conflit et 150 euros au printemps 2020… Le colza et le tournesol suivent, sans atteindre de tels sommets. Jusqu’aux fertilisants, les engrais azotés étant produits à partir du gaz naturel : leur prix a doublé en un mois. Sur les marchés internationaux, les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme. « Je prends l’hypothèse que le monde devra se passer de l’Ukraine sur les marchés en 2022 et 2023. C’est une vision un peu extrême, mais le risque est réel », nous confie Philippe Chalmin. D’où les craintes d’une crise alimentaire mondiale. « La guerre en Ukraine pourrait entraîner un ouragan de famines », a ainsi estimé le secrétaire général de l’Onu, António Guterres.

De Rabat, au Maroc, à Aden, au Yémen, en passant par Le Caire, en Égypte, l’ensemble des pays arabes et africains se retrouvent, bien malgré eux, les victimes collatérales d’un conflit qui se joue à des milliers de kilomètres de leurs frontières. En 2019, le Maroc faisait venir d’Ukraine 30 % de sa consommation de blé, la Tunisie 52 %, l’Égypte 69 %, la Syrie, 24 %. Les pays africains dépendent, eux, à plus de 30 % de la Russie pour leurs importations de blé et dans certains pays, comme le Bénin, ce ratio tutoie les 100 %.

Une explosion sociale qui rappelle les émeutes de la faim de 2008

C’est dire si, entre le boycott, les destructions de parcelles et l’impossibilité de cultiver les terres dans les zones de conflit, les approvisionnements en céréales de ces pays sont mis à mal. Cette forte dépendance aux importations en provenance d’Ukraine et de Russie explique aussi pourquoi certains pays nord-africains et subsahariens ont aujourd’hui choisi d’adopter une relative neutralité – vis-à-vis notamment des États-Unis – plutôt que d’afficher un soutien ouvert à l’un des deux protagonistes de ce conflit ; seule l’Algérie a officiellement appuyé Vladimir Poutine, la Russie étant un de ses alliés historiques.

Avec une nouvelle augmentation des prix du blé, c’est-à-dire des prix du pain et de la semoule, tous les ingrédients sont aujourd’hui réunis pour qu’il y ait, dans un proche avenir, une explosion sociale dans beaucoup de pays du Maghreb, où la consommation de pain est bien supérieure à celle observée en Europe : l’Algérie est le deuxième plus important consommateur par habitant dans le monde derrière la Turquie et loin devant la France, qui se situe à la neuvième place.

Et fait aggravant, le conflit russo-ukrainien a débuté quelques jours avant que le ramadan – période où la consommation de pain est traditionnellement plus importante -débute. Cette céréale a donc plus que jamais retrouvé, depuis quelques mois, son statut d’arme géopolitique, comme l’expliquait en février, aux Échos, Sébastien Abis, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques et directeur général du Club Demeter, spécialisé dans la réflexion sur les enjeux agricoles, agro-industriels et agroalimentaires.

Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir

Cette impossibilité actuelle de se fournir en blé à des prix décents – les besoins sont forts en Algérie (qui bénéficie toutefois de la hausse des cours du pétrole et du gaz pour faire face plus aisément à l’augmentation de la facture des importations), au Maroc et en Tunisie – fait craindre le pire. « Nous devons faire tout notre possible pour éviter […] un effondrement du système alimentaire mondial », s’inquiétait, à la mi-mars, António Guterres. « Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir », expliquait Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, sur CNews.

Tous les observateurs scrutent avec attention ce qui se passe dans deux pays si prompts à l’enflammer socialement. D’abord, la Tunisie, où il n’y aura plus de réserves de blé d’ici deux mois. Tous se souviennent que c’est de là qu’était parti le printemps arabe, en décembre 2010, pour se répandre ensuite comme une traînée de poudre en Syrie, au Yémen, en Jordanie et en Égypte. C’est le deuxième point de fixation. L’Égypte est le premier importateur mondial de blé ; elle qui fait venir 85 % de sa consommation d’Ukraine et de Russie, soit 6 millions de tonnes tous les ans.

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Paris suspends electric bus fleet after fires

Issued on: 29/04/2022 - 13:06

Paris (AFP) – Dozens of electric buses will be taken off the streets of Paris temporarily "as a precaution" after two of the vehicles caught fire, public transport operator RATP said Friday.

Following a second blaze on Friday morning, in which no one was hurt, "RATP has taken the decision to suspend use of 149 electric buses" of manufacturer Bollore's Bluebus 5SE model, the state-owned company said.

The number 71 bus that caught fire in southeast Paris early Friday released thick clouds of black smoke and a strong smell of burning plastic, according to an AFP journalist on the scene.

"The bus driver immediately evacuated all the passengers. Nobody was hurt," RATP said, while the city fire service said the blaze was put out by around 30 firefighters.

A first bus caught fire on the upscale Boulevard Saint-Germain in central Paris on April 4, destroying the vehicle but again causing no injuries.

Bluebus is part of the sprawling empire of French billionaire Vincent Bollore, whose interests range from transport and logistics to media, generating around 24 billion euros ($25 billion) per year in revenue with 80,000 employees.

Bollore's 12-metre (39-foot) electric buses are a familiar sight on the streets of the French capital, emblazoned with the words "100 percent electric vehicle".

On its website, the company says the buses are "fitted with a new generation of batteries... with high energy density and optimal safety" spread around the roof and rear of the vehicle.

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

Présidentielle : quel candidat prévoit de dépenser le plus ?

Une élection présidentielle, deux tours, douze candidats… et autant de programmes. Pour parvenir à occuper la fonction suprême, chacun de ceux qui y concourent présente une série de mesures, plus ou moins axées sur leurs thématiques de prédilection. Nouvelles dépenses, réformes fiscales, économies, etc. : chacun de ces programmes a un coût. Pour le compte des Échos, l’institut Montaigne s’est penché sur le sujet, afin d’identifier les candidats les plus dépensiers parmi les cinq personnalités les mieux placées.

« Aucun des projets mis sur la table n’est équilibré budgétairement », commence le célèbre institut d’obédience libérale. Néanmoins, il distingue deux types de candidats : ceux qui peuvent être considérés comme raisonnables – Emmanuel Macron et Valérie Pécresse – et les prétendants au trône qui, pour y accéder et le conserver, n’entendent pas lésiner sur les moyens – il s’agit cette fois de Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Éric Zemmour.

Un déficit qui pourrait exclure la France de la zone euro

Pour l’institut Montaigne, les programmes de ces trois derniers candidats font clairement peser « un vrai risque pour la dette et la soutenabilité des finances publiques ». Par exemple, le coût des nombreux cadeaux fiscaux présents dans le programme de Marine Le Pen est réévalué à 120 milliards d’euros, aboutissant à un déficit annuel de 102 milliards. « Compte tenu de ce niveau de déficit et d’une absence de trajectoire de redressement des finances publiques, les marchés financiers pourraient pousser la France à sortir de la zone euro », explique l’institut Montaigne aux Échos.

Même constat pour Éric Zemmour, dont les réformes porteraient le déficit national à 145,8 milliards d’euros. Une somme sans commune mesure avec le déficit que provoquerait l’application du programme de Jean-Luc Mélenchon : les nouvelles dépenses et les baisses de ressources engagées par l’hypothétique président atteindraient 332 milliards d’euros, contre 250 milliards selon son programme. Bilan des courses : un déficit national porté à 218 milliards, et une dette atteignant 134% du PIB.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Mohamed Salah and Sam Kerr win English football writers' awards

Issued on: 29/04/2022 - 13:04

London (AFP) – Liverpool forward Mohamed Salah has been voted footballer of the year by sportswriters in England, while Chelsea's Australian striker Sam Kerr won the women's award.

Salah took 48 percent of the vote for the Football Writers' Association award, ahead of Manchester City midfielder Kevin De Bruyne and West Ham midfielder Declan Rice.

Salah, whose 30 goals this season have spearheaded Liverpool's bid for a quadruple of trophies, is in talks about a new contract, with the club increasingly hopeful the Egyptian international will stay at Anfield.

The 29-year-old wins the football writers' award for the second time.

Players from the two clubs locked in the Premier League title race, Liverpool and Manchester City, dominated the votes, with nine of manager Jurgen Klopp's Liverpool squad nominated and a total of six City players recognised.

Kerr, whose 18 goals have helped Chelsea top the Women's Super League table, claimed 40 percent of the vote with Arsenal's Dutch international forward Vivianne Miedema in second place and Lauren Hemp of Manchester City third.

Salah and Kerr, 28, are set to receive their awards at the Footballer of the Year dinner in London on May 5.

FWA chair Carrie Brown said: "Both Mo and Sam have been outstanding this season, breaking records for both club and country.

"As well as their performances on the pitch, they are leaders and standard bearers of excellence at their clubs and respective leagues."

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

« La SNCF a volontairement annulé des trains »

Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

La gauche réunie derrière Assa Traoré 

D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

Une prière de rue organisée au milieu de la route 

La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

La famille Traoré : une guerre de l’image 

À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

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France24 - World

Niger to vaccinate children against malaria

Issued on: 29/04/2022 - 12:42

Niamey (AFP) – Niger has approved the vaccination of children under the age of five against malaria with a ground-breaking British vaccine, the health minister has told AFP.

Malaria killed 4,000 people in the impoverished Sahel nation in 2021, most of them young children.

"The government of Niger has given a green light to use... the RTS,S/AS01 vaccine for children from birth to five years old," Illiassou Mainassara said late Thursday.

"This vaccine will arrive in Niger in the coming months, and we are already preparing for it," he added.

A cabinet statement said Niger was one of the countries approved by the World Health Organization (WHO) for the anti-malaria campaign.

In October 2021, the WHO recommended "broad use" of the world's first malaria vaccine for children in sub-Saharan Africa after reviewing a pilot programme run in Ghana, Kenya and Malawi.

The RTS,S vaccine, which is made by the British pharmaceutical giant GlaxoSmithKline, was found to considerably reduce child mortality from the Plasmodium falciparum parasite, which is most prevalent in Africa.

More than a million children in Ghana, Kenya and Malawi have now received at least one dose of the vaccine, the WHO said last week.

Niger lost 4,170 lives to malaria last year and recorded four million cases.

Niger's national coordinator for the fight against malaria, Djermakoye Hadiza Jackou, said 50 percent of cases and nearly 60 percent of deaths in the country concerned children under five.

A combination of vaccination and prevention such as mosquito nets should see the number of cases fall by at least 75 percent, she said.

WHO estimates that 627,000 people died of malaria worldwide in 2020, the latest year for which figures are available -- an increase of 12 percent over 2019.

Sub-Saharan Africa is where 95 percent of all malaria cases and 96 percent of all deaths occur.

Records of the disease date back to antiquity, with symptoms including fever, headaches and muscle pain, followed by cycles of chills, fever and sweating.

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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L'Humanité

Dans les manuscrits de Champollion

Actu

Égyptologie. À l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, la Bibliothèque nationale de France, à Paris, présente une grande exposition retraçant la démarche et les découvertes du père de l’égyptologie.

Anna Musso

« Je tiens mon affaire ! » se serait écrié Jean-François Champollion en se précipitant dans le bureau de son frère le 14 septembre 1822. Après des années de recherche, l’autodidacte polyglotte, à peine âgé de 32 ans, vient enfin de percer le mystère des hiéroglyphes grâce à l’étude de la pierre de Rosette.

Découverte lors de l’expédition de Napoléon en Égypte en 1799, cette stèle présente un même décret royal gravé en trois écritures : le grec, le démotique (une écriture modernisée des hiéroglyphes) et les hiéroglyphes. En comparant les trois versions du texte, Champollion commence par déchiffrer les cartouches royaux (qui contiennent le nom d’un roi ou d’une reine) et prouve que ces caractères mystérieux représentent des mots (idéogrammes) qui, pour 24 d’entre eux, ont aussi la valeur d’un son dans la langue égyptienne (signes phonétiques). L’équivalent d’un alphabet… Tout un système d’écriture est ainsi dévoilé.

Épuisé et submergé d’émotions, Champollion s’écroule durant cinq jours. Il faut dire que pour déchiffrer la pierre de Rosette, une course-poursuite s’était engagée entre l’éminent linguiste anglais Thomas Young et le petit Français. Et ce dernier ne s’est pas démonté, au contraire, il a redoublé d’efforts. « Thomas Young n’était pas si loin que cela de déchiffrer les hiéroglyphes. Sauf qu’il lui manquait la connaissance du copte, une forme tardive de l’égyptien antique, que Champollion possède, lui, pour bien comprendre la grammaire égyptienne », explique Vanessa Desclaux, cocommissaire de la nouvelle exposition consacrée à Champollion qui vient de s’ouvrir à la Bibliothèque nationale de France (BNF), à Paris (1).

Pour célébrer le bicentenaire de cette découverte, la BNF rend hommage à ce chercheur exceptionnel en présentant des écrits inédits et des pièces rares, dont deux reproductions – un moulage et une gravure – de la pierre de Rosette. Champollion n’a hélas jamais pu la voir « en vrai » puisqu’elle est conservée au British Museum de Londres depuis 1801. Au travers de 88 volumes de manuscrits, notes et dessins de la main de Champollion conservés dans ses collections, la bibliothèque conduit le visiteur dans les pas du savant. On peut y découvrir la fameuse « lettre à M. Dacier », secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’écrit fondateur de la philologie (étude des écrits en langues anciennes) et de l’égyptologie, dans laquelle le jeune érudit présente le fruit de ses recherches et explique sa méthode de déchiffrement au monde scientifique. Ce qui lui vaudra d’être nommé par le roi Charles X, en 1826, conservateur du musée égyptien, futur département des antiquités égyptiennes du Louvre. Il enseignera ensuite sa discipline au Collège de France, qui lui crée une chaire, puis entrera à l’Académie.

Depuis plus d’un millénaire, les savants ne comprenaient pas le sens des hiéroglyphes. En trouvant la clé de ce système d’écriture de l’Égypte ancienne, Champollion ouvre la voie à l’égyptologie et redonne ses lettres de noblesse à cette immense civilisation, écrasée à l’époque par la Grèce antique. Il s’oppose alors aux historiens académiques, qui, eux, assuraient que la civilisation grecque était antérieure à la civilisation pharaonique.

Au total, l’exposition présente près de 350 pièces – manuscrits, estampes, photographies, papyrus, sarcophages, sculptures – pour initier le public à la « méthode Champollion » de recherche des écritures perdues. Un travail titanesque qui donne à voir l’engagement de toute une vie du savant, qui mourut à 41 ans, probablement d’épuisement.

Autodidacte, polyglotte, passionné et opiniâtre, Champollion a une personnalité et un parcours hors norme. Né à Figeac, dans le Lot, en 1790, dernier enfant d’une famille nombreuse, il apprend à lire tout seul à l’âge de 5 ans et se passionne pour les langues anciennes. C’est son frère aîné Jacques-Joseph, « son mentor », souligne Vanessa Desclaux, qui s’occupe de son instruction et lui transmet sa passion pour l’Égypte. À 9 ans, il étudie le grec et le latin et à 10 ans, il apprend l’hébreu, l’arabe, le syriaque, le chaldéen. Il s’intéresse aussi à l’araméen, l’amharique, au persan, au sanscrit, entre autres. « Peu de langues orientales échappent à sa curiosité. Il maîtrisait tous les états de la langue égyptienne, à commencer par l’écriture hiératique, qui était employée sur les papyrus », souligne Hélène Virenque, cocommissaire de l’exposition.

À 17 ans, il rejoint la capitale et passe son temps à la Bibliothèque impériale pour étudier et recopier des manuscrits et papyrus. Ses amis le surnomment « l’Égyptien ». Le copte est, pour lui, la clé des hiéroglyphes. « Je parle copte tout seul ! » écrit-il à son frère. Son ultime manuscrit est une grammaire de « l’écriture sacrée égyptienne » qu’il veut être « sa carte de visite à la postérité ». « Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi », écrira-t-il, comme un point final, à son frère.

Ce frère aîné qui l’a tant aidé œuvrera pour la carrière posthume de son cadet, jusqu’à sa mort. Et deux siècles après sa découverte, force est de constater que Champollion s’est, en effet, peu trompé.

ÉgyptologiesciencesExpositionsbnf
France24 - World

South Asia wilts in heat as Delhi rubbish dump burns

Issued on: 29/04/2022 - 12:37Modified: 29/04/2022 - 12:57

Yinka OYETADE

Millions sweltered in a dangerous early summer heatwave Thursday across India and Pakistan that has led to power and water shortages as annual furnace-like temperatures hit South Asia.

L'Humanité

L’enjeu de la recherche publique

Chronique

Sylvestre Huet

Quel effort pour la recherche scientifique et technologique ? Le débat précédant le deuxième tour de l’élection présidentielle a très peu abordé cette question cruciale. Dommage, mais révélateur ; aucun des deux protagonistes n’ayant à se glorifier d’une action ou de propositions fortes. Emmanuel Macron a poursuivi une politique rabougrissant notre recherche publique. Et subventionné la recherche privée sans contrôle ni orientation vers les besoins sociaux. Son adversaire ne mérite même pas un commentaire.

Dommage, car il est difficile d’imaginer un futur meilleur à technologies constantes. Le rapport du Groupe 3 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le dit à sa manière. Pour rester crédibles, ses auteurs se sont interdit toute spéculation technologique reposant sur des avancées scientifiques futures. C’est raisonnable. Mais met paradoxalement en lumière la nécessité de les rechercher. Surtout lorsque des pistes s’ouvrent qui diminuent les contraintes sociales et économiques très fortes des scénarios permettant d’éviter le dérapage climatique.

Ainsi, une étude récente (1) a fait un premier pas vers l’objectif de rendre les céréales de grande culture aptes à utiliser l’azote de l’air, grâce à une symbiose avec une bactérie. Le phénomène qui rend si utiles les légumineuses (pois, fèves, luzerne…). L’avancée, réalisée avec une orge et une bactérie dont les génomes ont été modifiés, est une démonstration de laboratoire encore loin d’un usage agricole. L’impact d’un succès final serait toutefois formidable, réduisant drastiquement l’apport d’azote aux céréales cultivées par des engrais dont la production et l’usage sont nocifs pour le climat et l’environnement. Et facilitant l’objectif d’alimenter une population mondiale en croissance sans y recourir encore plus massivement.

Il est trop tôt pour savoir si cette avancée débouchera. Mais soulignons qu’elle trouve l’une de ses origines dans une publication de 1997 d’une équipe française (2). Illustration de la durée souvent nécessaire aux véritables ruptures technologiques. Et donc d’un soutien public plus fort à la recherche scientifique qui en est la source. Les citoyens soucieux d’avoir une Assemblée nationale et un gouvernement travaillant à cet objectif disposent donc d’un élément de choix pour les élections législatives qui s’annoncent.

(1) Timothy L. Haskett et al., www.pnas.org/doi/abs/10.1073/pnas.2117465119

(2) P. Oger et al., Nat. Biotechnol. 15, 369 – 372 (1997).

la chronique scientifique de sylvestre huetsciencesRecherche scientifiqueGiec
New York Times - World

Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict

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For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.

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By Isabel Kershner

JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.

He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.

But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.

One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.

Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.

Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.

Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.

The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.

Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.

“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”

As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.

While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.

Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”

His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.

Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.

He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.

“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”

He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.

Now they are coming back.

While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.

The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.

“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.

For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.

“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”

Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”

Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.

Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”

Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.

Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.

A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.

“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”

He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.

More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.

As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.

Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.

And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.

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France24 - World

Erdogan visits Saudi Arabia hoping for new era in ties

Issued on: 29/04/2022 - 12:34Modified: 29/04/2022 - 12:54

Turkish President Tayyip Erdogan arrived in Saudi Arabia on Thursday in the first high-level visit in years which he hopes will herald a new era of relations after intense efforts to repair strained ties. FRANCE 24's Jasper Mortimer tells us more.

L'Humanité

En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismes

Actu

Face aux tremblements de terre et faute de réseau d’alerte opérationnel, des habitants se sont faits le relais des chercheurs en hébergeant des sismomètres pour mieux prévoir l’évolution du séisme. Des résultats adoubés par la prestigieuse revue Science.

Jérémie Bazart

Le 1er janvier 2010, un séisme de magnitude 7 a eu lieu sur l’île d’Haïti. 280 000 personnes sont décédées, 300 000 habitants ont été blessés et plus d’un million de personnes se sont retrouvées à la rue. « Lors du tremblement de terre, il n’y avait pas de réseau sismologique pour l’enregistrer. Nous avons alors essayé de le développer avec les chercheurs sur place et sommes parvenus à financer quelques stations sismologiques conventionnelles », explique Éric Calais, professeur au département de géosciences à l’École normale supérieure (lire son interview ci-dessous en encadré).

Un réseau “low cost”

Mais en 2015, lorsqu’un nouveau séisme a frappé l’île, faisant une quinzaine de morts, aucune de ces stations n’était fonctionnelle. En effet, leur mise en œuvre dans un pays tel qu’Haïti fait face à des défis économiques et de savoir-faire difficiles à résoudre sur le court terme. Il a donc fallu trouver autre chose…

En 2018, le chercheur découvre un petit appareil de quelques centaines d’euros, un sismomètre en données libres basé sur un ordinateur bon marché Raspberry Pi et capable de transmettre des données en temps réel. « Mes collègues haïtiens et moi avons eu l’idée d’acquérir une dizaine de ces unités afin de créer un réseau “low cost” de sismomètres », poursuit le scientifique.

Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu

Face à la difficulté de travailler uniquement avec les institutions gouvernementales sur place, il apparaissait nécessaire de compléter la couverture sismologique par d’autres moyens. C’est dans cette perspective que l’approche citoyenne devenait évidente. « On parle beaucoup du fossé qui sépare la science et la société. Je pense qu’il faut trouver des moyens intelligents pour réduire ce gap. C’est d’autant plus important à Haïti qu’il n’y a aucune réglementation qui concerne les risques naturels. Et essayer de trouver des personnes qui peuvent jouer le rôle d’ambassadeurs auprès de leur communauté avec des sismomètres est fondamental », déclare Éric Calais.

Plus de 1 000 répliques localisées

En 2019, c’est donc un réseau de citoyens, hébergeurs du boîtier, répartis dans le pays, qui s’est formé. Et le 14 août 2021, tout a fonctionné comme prévu. Une publication parue en mars dans la revue Science valide l’idée que des citoyens équipés de Raspberry Shake (RS) à Haïti peuvent apporter suffisamment d’informations fiables pour mettre en place un vrai réseau de surveillance des séismes, sans stations conventionnelles. « L’expérience in situ nous a permis d’apporter les preuves que les résultats obtenus avec les RS sont cohérents avec ceux des stations conventionnelles et ceux issus des données satellitaires », explique Éric Calais.

Les données « sismo-citoyennes » ont permis de localiser plus de 1 000 répliques dans les trois semaines suivant le séisme. De plus, l’apprentissage automatique appliqué aux données du sismomètre citoyen le plus proche du choc principal a permis une prévision de l’évolution temporelle des répliques, une importante donnée pour organiser la réponse d’urgence. Surtout, il s’agit d’un projet de « socio-sismologie », qui vise à rapprocher citoyens et sismologues autour d’un réseau dont chacun se sent partenaire.

« L’ambition est surtout de tester l’acceptation d’un tel système de mesure sismologique basé sur des citoyens. Notre changement de paradigme est que le réseau n’est pas qu’un ensemble d’appareils sur le territoire mais surtout un réseau d’hommes et de femmes qui participent à un effort conjoint de mise à disposition d’informations », conclut le chercheur. Un dispositif qui pourrait essaimer à travers le monde.

Le Raspberry Shake

Il s’agit d’un mini-ordinateur équipé d’un géophone, un capteur, généralement de forme tubulaire, qui peut enregistrer et mesurer la vitesse des vibrations sismiques au travers du sol. Les données sismologiques des sismomètres sont stockées sur un micro-ordinateur qui gère la connexion Internet, envoie les données et fabrique des graphiques simples pour les utilisateurs. Le tout tient dans une boîte de 10 cm sur 10. Les données sont en libre accès pour tous sur le site : ayiti.unice.fr/ayiti-seismes

« Pour une information fiable, il faut un dialogue ouvert »

Le point de vue Éric Calais, professeur de géosciences (ENS) et directeur de rehcerches (IRD)

D’autres pays pourraient-ils développer un tel réseau low cost de surveillance ?

Oui, on pourrait imaginer ce dispositif en complément du réseau conventionnel existant. En Amérique, on pourrait imaginer cela au Nicaragua, au Salvador ou au Guatemala. Mais on peut également développer ce réseau dans des pays d’Afrique de l’Est, en Éthiopie, au Kenya ou en Tanzanie. L’Asie n’est pas en reste d’ailleurs, il y a actuellement un réseau de Raspberry Shake dans des écoles du Népal.

Votre expérience montre que les projets de sciences participatives ne sont pas réservés qu’aux pays riches. Comment arrivez-vous à convaincre des gens à Haïti de s’y intéresser ?

Ce que l’on constate ici, c’est que lorsqu’on discute avec les habitants, il y a une demande réelle et sincère d’information sur les séismes. De nombreuses personnes ont été, et restent encore, traumatisées par celui de 2010.

Des collègues sociologues ont interviewé les hébergeurs de nos stations et ont fait ressortir des éléments : tous disent qu’ils veulent de l’information précise sur la magnitude et sur la localisation exacte du séisme. Or cette information ne peut pas exister sans réseau efficace.

Par ailleurs, les hébergeurs ont envie de participer à quelque chose pour leur pays, ils souhaitent produire de l’information. Le troisième élément est la défiance des citoyens envers l’État, qui n’est pas en capacité à Haïti d’assurer ses missions de base.

Face à des défaillances, il faut trouver des solutions et ce réseau en est une. Nous essayons, avec nos collègues des sciences humaines, d’ouvrir un dialogue avec les hébergeurs sur la perception des séismes, des risques, comment ils juxtaposent différentes dimensions de réflexions sur le monde, sur la religion ; comment le vaudou, très en lien avec la nature et notamment sur leur perception des séismes, entre en jeu dans tout cela… Nous nous intéressons à toutes ces questions.

sciencesséismehaïti
France24 - Monde

Réélection d'Emmanuel Macron : réactions en Guadeloupe, qui a voté massivement pour Marine Le Pen

Publié le : 25/04/2022 - 19:15Modifié le : 25/04/2022 - 19:19

Laura MOUSSET Suivre

"On va vivre cinq années de calvaire": comme Laura, de nombreux électeurs de Guadeloupe sont déçus de la réélection d’Emmanuel Macron, alors que Marine Le Pen est arrivée en tête des suffrages avec 69,90 % dans l’archipel.  

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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The Saturday Profile

For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity

Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.

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By Valerie Hopkins

KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.

“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”

Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.

In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.

Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.

“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”

Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.

Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.

He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.

Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.

Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.

In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.

In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.

Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.

Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.

“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”

Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.

“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”

Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.

He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”

In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Biden’s speech. ​​Speaking to the nation, President Biden asked Congress for $33 billion in additional emergency aid for Ukraine. The request, more than twice the size of a previously approved package, underscores how the United States and its allies are preparing for a prolonged and unpredictable conflict.

On the ground. Russian forces are making “slow and uneven” progress in eastern Ukraine, but are still struggling to overcome supply problems, a Pentagon official said. Ukraine moved troops to its western border amid fears that Russia might attack from a breakaway region of Moldova.

Gas supplies. A day after Russia cut off natural gas supplies to Poland and Bulgaria, the German chancellor, Olaf Scholz, said that his country must be prepared for the possibility that Germany could be next. Mr. Scholz has warned that a quick cutoff could throw the economy into a recession.

A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.

When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.

“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”

In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.

While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.

Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”

He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.

In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.

“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.

In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.

“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”

And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.

“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”

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France24 - Monde

Gaz russe : l’Italie veut s’en défaire et se tourne vers le continent africain

Publié le : 23/04/2022 - 11:09Modifié le : 23/04/2022 - 12:19

Laura MOUSSET Suivre

L’Italie a conclu, jeudi 21 avril à Brazzaville, un accord d'approvisionnement en gaz à partir du Congo. Ces dernières semaines, Rome a multiplié les accords de ce type avec plusieurs pays d’Afrique : Algérie, Égypte, Angola... En pleine période de guerre en Ukraine, la péninsule cherche à mettre fin à sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie qui lui fournit 45 % de son gaz. Elle mise sur le continent africain.  

New York Times - World

Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers

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At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.

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By Jason Horowitz

TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.

There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.

Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”

But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.

“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”

He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”

A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.

“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”

Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.

The Great Read

More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”

The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.

“I lived this duality,” Mr. Basso said.

In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.

And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.

“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”

Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.

He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)

In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”

That levity was hard-earned.

Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.

“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”

But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”

His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.

In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”

In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”

In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.

“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.

Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.

“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.

Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.

After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.

“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”

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France24 - Monde

Elles sont l'avenir de l'Europe

Publié le : 08/04/2022 - 12:46

Xavier CHEMISSEUR Céline SCHMITT

Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?

Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.

Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

 

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

présidence française de l'UE

Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

BBC

Scooter recall hits India's 'Tesla of two-wheelers'

By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai

Robots glide quietly across the vast factory floor of electric scooter firm, Ola Electric Mobility, in the southern India state of Tamil Nadu.

With a parent backed by Japanese investor, Softbank, this start-up is ambitious. Once running at full capacity, the company hopes this factory will churn out more electric scooters than any other plant in the world.

Much of the assembly line work is done by robots, which speedily transport scooter parts around and weld them together.

Perhaps the most striking thing about this factory though is not its sheer size - spread over 500 acres - but the workforce.

Women make up most of the staff which currently number between 1,700 and 1,800. Working as shift managers, test riders, technicians and trainers, it is a first job for many.

However, product roll out has not been going smoothly.

Ola Electric launched its first models, the S1 and S1 Pro, which are powered with rechargeable batteries, in August 2021 - receiving 100,000 orders in just 24 hours.

But since the first deliveries were made in December some customers have complained on social media of technical problems and earlier this week the firm was forced to recall 1,441 of its scooters from a particular batch.

The recall followed a well-publicised incident on March 26 in Pune, when one customer's new vehicle spontaneously caught fire just after it was parked.

A company statement on Sunday said its preliminary assessment showed the "thermal incident was likely an isolated one." But it will carry out diagnostics and health check all the scooters recalled in that specific batch.

"These scooters will be inspected by our service engineers and will go through a thorough diagnostics across all battery systems, thermal systems, as well as the safety systems," chief executive and co-founder of Ola Electric Mobility, Bhavish Aggarwa said in the statement.

BBC News approached the company for more information on this but it declined to comment further.

Not limited to Ola there have also reportedly been three other fires involving different brands of electric scooters, including Indian start-ups Okinawa and PURE EV.

India's shift to electric vehicles

The arrival of affordable electric scooters in India last year was an exciting moment - both for road users and the government.

Like many countries, India is trying to work out how to wean its 1.4 billion population off petrol and diesel towards electric vehicles.

And aside from challenging net zero emissions targets, like many of its neighbours, India is also fending off rising inflation.

Ola Electric Mobility had successfully positioned itself as "the Tesla of electric two-wheelers" according to motoring journalist, Parth Charan who has road tested its vehicles.

And accordingly in March as part of the country's strategy to transition to lower its oil import costs the government announced the firm will get state support to manufacture EV batteries that can store a total of 20 gigawatt-hours of power.

More technology of business:

However, market participants are concerned that some of the problems India's EV manufacturers are now encountering relate directly to a general lack of research in to the domestic market and light regulation.

"We have long relied on technologies made in, and for, other countries and never questioned its applicability to the Indian ecosystem. India has its own dynamics, both from an environmental, as well as operational perspective," says Akshay Singhal founder of Log9 Materials, which makes a rapid charging battery for two-wheelers.

Extreme weather conditions including heatwaves and flooding plus poorly maintained roads in some parts of India make it a really challenging market for auto makers, he underlines.

Mr Singhal feels a lack of rigorous regulation has further allowed manufacturers to rush products on to the market without sufficient quality control and testing.

India's Federation of Automobile Dealers Associations (FADA), is also calling for tougher regulation of the burgeoning EV two-wheeler market.

But "to conclude that we are not stringent would be completely wrong," says Sudhendu Sinha, an advisor at government agency, NITI Aayog. He points out that almost 37,000 electric scooters have already been sold in India and only a handful of those have experienced technical problems.

"We cannot blame the entire industry, or the batteries of the electric vehicles. There may be multiple reasons. So, until the investigations are over... it would not be right to comment. Our prime concern is safety," he adds.

Ola Electric Mobility reiterated that its scooters have been robustly tested at 15 accredited labs with each aspect of the vehicle tested "over a million kilometres across different terrains."

Nevertheless, it will be an uphill battle to win back the confidence of consumers like Krishna Jaiswal, who was shaken by his scooter fire. "Within 15 minutes the scooter turned in to ashes," he tells the BBC in a phone interview.

"We have lost faith in Ola. My friends wanted to buy, but now have decided not to," he says.

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BBC

Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

This video can not be played

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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

France24 - Monde

Avenir de l'Europe : les citoyens à la rescousse

Publié le : 08/04/2022 - 12:30

Caroline DE CAMARET

Depuis le 9 mai 2021, 800 citoyens de l'Union européenne réfléchissent à leur avenir dans le cadre de la Conférence sur l'avenir de l'Europe. Qu'ils soient parlementaires, commissaires, élus locaux ou membres de la société civile, ils se réunissent à Strasbourg lors de plénières afin de mettre en commun leurs idées sur des sujets aussi variés que la culture, l'environnement, la place de l'UE dans le monde, le handicap... et les soumettre aux législateurs. Cette initiative inédite dans l'histoire de l'UE, passée un peu inaperçue en raison de la guerre en Ukraine, a pour but de rapprocher l'Union à 27 de ses citoyens et parer au déficit démocratique souvent décrié.

Émission préparée par Perrine Desplats, Sophie Samaille, Georgina Robertson et Isabelle Romero.

Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

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Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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  • Alexandrina NAJMOWICZ, Secrétaire générale du Forum civique européen et co-présidente de la Civil Society Convention on the Future of Europe
  • Yves BERTONCINI, Président du Mouvement Européen
  • Karl-Heinz LAMBERTZ, Président du Parlement de la Communauté germanophone de Belgique
présidence française de l'UE

Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen donnent le coup d'envoi de la présidence française de l'UE

Valeurs Actuelles

Lettre ouverte à Vladimir Poutine

Marioupol, Kharkiv, Irpin, Boutcha, Borodyanka, Kramatorsk : autant de noms de villes ukrainiennes synonymes aujourd’hui, par l’atrocité des massacres qui les ensanglantent aussi bien que par l’ampleur des destructions qui les ravagent, d’horreur, de morts, de désolation et indescriptibles souffrances, assimilables, par l’indignation qu’ils suscitent très justement au sein de la conscience humaine, à de terribles “crimes de guerre”, sinon à d’encore plus effroyables “crimes contre l’humanité”.

Certes, nous connaissons les arguments que vous invoquez, dont une hypothétique « dénazification » de l’Ukraine en même temps qu’un supposé « génocide » à l’encontre des populations civiles du Donbass, pour expliquer ce que vous appelez, d’un euphémisme langagier qui ne peut que nous étonner sur le plan militaire mais aussi nous heurter au niveau intellectuel, une « opération spéciale » . À l’inverse, nous sommes également parfaitement conscients des très contreproductives maladresses et autres non moins préjudiciables fautes que la communauté internationale, les États-Unis d’Amérique en tête, a pu parfois commettre, sur le plan diplomatique et souvent pour d’hypocrites mais rentables intérêts géostratégiques, à l’encontre de votre pays, qu’elle a parfois, par le passé, unilatéralement humilié, sinon inconsidérément insulté, et quelquefois même outrageusement diabolisé.

Bref : une inacceptable stigmatisation où l’on voit même désormais poindre, çà et là, d’insidieux, et d’autant plus troublants, accents de racisme antirusse, d’inacceptables relents de xénophobie à l’encontre, non seulement de vos diplomates et autres oligarques mais, plus généralement, de manière bien plus indistincte et abusive encore, de vos sportifs, artistes et intellectuels également, y compris les plus inoffensifs idéologiquement. Cela s’avère, certes, nous l’admettons volontiers, éminemment regrettable !

Mais, enfin, quelles que soient ces erreurs d’appréciation ou nuances d’analyse, quels que soient même, et peut-être surtout, les motifs que vous employez pour justifier ce que nous ne craignons pas d’appeler, plus encore qu’une brutale agression, une guerre insensée, due précisément à cette inconcevable invasion de l’Ukraine, nation libre et souveraine, par la Russie, ces mêmes motifs nous paraissent, au vu de l’immense tragédie humaine que votre armée provoque impitoyablement, aussi injustifiables moralement qu’illégitimes politiquement. Nous l’avons fermement condamnée, du reste, dès le début, tout en nous rangeant aussitôt, et parallèlement, aux côtés de l’admirable résistance ukrainienne !

Ainsi, Monsieur le Président,

Ainsi, Monsieur le Président, souhaitez-vous vraiment passer à l’histoire comme, de sinistre mémoire et même si cette comparaison peut parfois sembler, à certains, excessive, voire outrancière, un nouveau Hitler, quoique, paradoxalement, votre pays eût naguère grandement contribué à vaincre, pour le bien de l’Europe elle-même, l’Allemagne nazie ? Voulez-vous vraiment que la postérité, vos enfants comme votre peuple, sinon le monde entier, se souvienne de vous comme, croupissant misérablement au fin fond d’une obscure prison pour criminels de guerre, le pire des tyrans, à l’instar, autrefois, d’un Staline, d’un Pol Pot ou d’un Milosevic ? Désirez-vous vraiment faire partie de cette funeste procession de dictateurs finis, comme bon nombre de fous furieux en mal de pouvoir absolutiste, dans les nauséabondes cuvettes de l’histoire et que, pire encore, votre nom, déjà suffisamment terni par l’abjection de cette guerre, soit à jamais marqué du sombre et méprisable sceau de l’infamie ?

À cela, déjà déplorable en soi, s’ajoute un autre élément, non négligeable, et qui, comme tel, devrait, pour le « patriote » que vous clamez être, vous interpeller aussi : le fait que ce soit l’image même de la Russie, son richissime héritage culturel comme son inestimable patrimoine artistique, qui, par cette guerre que vous menez de façon aussi violente, arbitraire et indiscriminée à l’encontre de milliers d’innocents, se voit ainsi aujourd’hui, certes injustement mais néanmoins gravement, dégradée, endommagée aux quatre coins de la planète, stigmatisée dans son ensemble. Et, faut-il vous l’avouer, nous en sommes, nous qui aimons tant votre pays, sa grande littérature (de Pouchkine, Lermontov ou Gogol à Dostoïevski, Tchekhov ou Tolstoï, en passant par Essenine, Tourgueniev, Pasternak, Maïakovski, Soljenitsyne ou Vassili Grossman) aussi bien que ses fabuleux musiciens (de Tchaïkovski à Rachmaninov en passant par Prokofiev, Moussorgski, Chostakovitch, Scriabine, Stravinski ou Rimski-Korsakov), infiniment tristes, profondément désolés !

De même, nous souvenons-nous que l’une des plus belles villes du monde, Saint-Pétersbourg, qui est par ailleurs aussi votre berceau natal, fut bâtie par les meilleurs architectes et ouvriers vénitiens, y abritant l’un des plus somptueux musées du monde, l’Ermitage, connexe au magistral palais d’Hiver, et où, au XVIIIe siècle déjà, quelques-uns de nos philosophes les plus prestigieux, dont Voltaire et Diderot, précurseurs de la Révolution française, nantis de leur inaliénable sens de la démocratie chevillé au cœur comme au corps, allaient présenter leurs hommages à votre légendaire impératrice, Catherine II !

C’est donc au nom même de la civilisation,

C’est donc au nom même de la civilisation, de son esprit en ce qu’il a de plus noble, haut et précieux, y compris au sein de la grande et belle âme russe, que nous vous demandons instamment, Monsieur le président, de mettre un terme, toutes affaires cessantes, à cet indicible carnage en Ukraine. L’abomination y est, en effet, à son comble, inimaginable, dans son indescriptible cruauté, pour le commun des mortels. Les récits des rescapés sont glaçants. Les témoignages des victimes, épouvantables et bouleversants tout à la fois. N’éprouvez-vous donc aucune compassion, Monsieur le Président, envers ces nouveaux martyrs ? Rien, absolument rien, ne peut justifier un tel déchaînement, incompréhensible, inique et aveugle, de violence !

Revenez donc, Monsieur Poutine, à la Raison ! Respectez le droit international au lieu de vous mettre ainsi, par cette folie meurtrière tout autant que par cette suicidaire fuite en avant, au ban des nations ! De grâce, pitié pour les innocents ! Cette barbarie est une insulte à l’humanité, une honte comme une tache indélébile aux yeux de bon nombre, ne vous en déplaise, de vos concitoyens ! Davantage : arrêtez, s’il n’est pas trop tard, cette immonde guerre et engagez-vous plutôt, en toute honnêteté et transparence, en de véritables, sérieux pourparlers de paix ! Mieux : ne trahissez pas, au fallacieux nom d’on ne sait quel patriotisme de mauvais aloi, d’un nationalisme aussi mal entendu qu’interprété, la féconde et brillante culture de votre patrie ! Ne la déshonorez pas ! Ne faites pas en sorte que le Crime et châtiment du mémorable Dostoïevski et autres Âmes mortes du génial Gogol deviennent finalement, mais surtout très concrètement, la hideuse et infernale métaphore romanesque, pour votre malheur, de votre propre tombeau !

L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire,

L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire, sinon celui des hommes, pourra peut-être ainsi, s’il en est encore temps, vous sauver de son implacable justice… Une ultime précision : si nous prenons la peine de nous adresser par écrit à vous aujourd’hui, risquant peut-être ainsi de devoir nous confronter à certaines critiques de la part de nos estimables pairs, au vu d’un sujet aussi douloureux comme d’une problématique aussi épineuse, indéfendable à tous égards, ce n’est finalement, sachez-le, qu’en désespoir de cause. Aucune conscience digne de ce nom ne peut, en effet, rester insensible et silencieuse, à moins de faire preuve d’une indifférence dont on ne sait si c’est l’incroyable cynisme ou le terrifiant égoïsme qu’il faut déplorer le plus en pareille circonstance, face à un tel drame humain !

* Daniel Salvatore Schiffer est philosophe, écrivain et éditorialiste ; Robert Redeker est philosophe ; Guy Sorman est écrivain et économiste ; Pierre-André Taguieff est philosophe et historien des idées.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Conférence sur l'avenir de l'UE : Laura Maria, pour une Europe ouverte, responsable et sans murs

Publié le : 07/04/2022 - 16:12

Xavier CHEMISSEUR

Tout au long de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, France 24 part à la rencontre des jeunes citoyens européens participant à l’événement. Près de 800 Européens originaires des 27 pays de l’UE sont concernés. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Quelles sont leurs attentes en matière de migration, d’environnement, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ? Rencontre avec Laura-Maria, l’une des voix de la Conférence, originaire d’Italie.

L’image a pu surprendre. Un à un, les panélistes réunis à ce moment-là montent sur une chaise pour donner leur point de vue. Il s’agit d'un atelier parallèle, né de la frustration engendrée par la lenteur des débats et l’incertitude concernant l’avenir et l’application des recommandations des panélistes lors de cette plénière du mois de mars. Tous - ou presque - appartiennent au groupe de travail consacré aux migrations et tous souhaitent rappeler que le fruit de leurs discussions doit être traité avec respect. Parmi eux, Laura-Maria, une Italienne, originaire de Toscane. Une détermination et une énergie mise au service du collectif, pour faire avancer ce dialogue auquel elle croit tant.

"Je me battrai jusqu’au bout pour défendre cet exercice. Un exercice démocratique unique en son genre"

Dès le mois d’octobre, Laura Maria avait tiré la sonnette d’alarme en plein hémicycle. Le ton de son allocution avait fait mouche parmi les participants. Pas question de se laisser dicter les agendas par les politiques, les citoyens de la Conférence ont des choses à dire :

"Nous voulons vraiment être une partie active de ce projet démocratique et nous voulons être entendus pour que vous puissiez nous aider à être cette partie active pour que cet événement soit vraiment réussi et ne soit pas juste une mascarade, mais quelque chose qui construit un vrai projet démocratique."

Du haut de la tribune, l’Italienne de 22 ans avait décidé d’interpeller les autorités de la Conférence pour tenter de "sauver cet exercice démocratique unique en son genre" et d’extérioriser un sentiment que beaucoup de panélistes ne parvenaient pas à exprimer.

"La première plénière, celle du mois d’octobre était vraiment mal organisée. C’était la première fois qu’un tel évènement avait lieu. Ça a beaucoup évolué depuis et tout le monde a beaucoup travaillé pour cela, j’en suis consciente. Mais à ce moment-là, je me suis sentie à la fois très frustrée et malheureuse parce que lors des discussions entre citoyens j’ai pu trouver un environnement poli dans lequel nous avons pu échanger nos propres idées, mais avec les politiques et les représentants de la société civile, ça s’est passé différemment. Et je ne m'y attendais pas. Mais je me battrai jusqu’au bout pour défendre mes idées et défendre cet exercice démocratique unique en son genre, pour ne pas que ça soit juste une mascarade."

Une énergie, un engagement pour faire avancer les choses qui ne semblent pas surprendre ses proches et tout particulièrement Fulvio, son ami d’enfance. Fulvio et Laura Maria sont voisins et se connaissent depuis la maternelle. C’est à deux pas de chez eux, dans son aumônerie, que nous retrouvons l’ami de la panéliste ce matin-là : Fulvio y enseigne le catéchisme.  L’anecdote fait sourire le jeune italien, qui retrouve là des traits de caractère bien connus de son amie :

"C’est la Laura Maria que je connais, celle avec qui j’ai grandi, oui, reconnaît-il dans un grand éclat de rire. C’est une personne engagée, 'cash', passionnée. C’est aussi quelqu’un qui s’implique pour les autres, pour sa ville. Quelqu’un de curieux et qui est toujours à l’écoute. Mais c’est aussi quelqu’un qui se bat pour ses idées. Je me rappelle que lors d’une élection des représentants des étudiants, elle m’avait moi-même mis en difficulté en questionnant certaines de mes propositions qui, d’après elles, n’allaient pas dans le bon sens. Elle est restée mon amie et nous avons fini par travailler ensemble, mais elle m’avait pas mal remis en question on va dire. C’est tout elle. Elle est impliquée et si elle s’engage c’est à fond. C’est quelqu’un de sincère et de respectueux aussi, qui écoute beaucoup, se remet en question et qui ne triche pas."

Le panel migration a choisi le dialogue pour avancer

Ne pas tricher, et profiter de cette opportunité pour tenter de faire bouger les lignes, tel pourrait être le crédo de Laura Maria au sein de la Conférence. La question des migrations au sein de l’Union européenne est un sujet clivant et elle le sait. Mais son panel a choisi le dialogue pour avancer.

"C'est un bon point de la Conférence :  les gens peuvent se rencontrer et échanger leurs propres expériences. Cela rend les esprits plus ouverts. Nous sommes des citoyens : nous ne sommes pas des hommes ou des femmes politiques, on n’a pas l’identité d’un parti ou un programme à défendre. Nous sommes plus flexibles, plus ouverts aux idées et ça rend les discussions plus ouvertes et plus équilibrées. Le sujet des migrations est controversé et c’est normal qu’on en discute. La controverse ne nous fait pas peur, cela peut rendre la discussion plus créative, productive, faire naître des idées ou des compromis. Mais j’ai du mal avec les controverses un peu 'vides' de certains partis ou de gens qui n’ont pas pris le temps de se renseigner sur la question… Parfois, les gens ne savent pas grand-chose sur les politiques européennes ou les lois nationales en ce qui concerne l'immigration. Je pense que les gens méritent d’être mieux informés à ce propos."

Le dialogue autour des migrations au sein des groupes de travail tourne à l’Erasmus démocratique. Il s’en dégage une énergie et une réelle complicité qui semblent faire avancer les discussions et dépasser les divergences de points de vue au moment d’établir des recommandations. Une alchimie s’installe au sein du groupe dans et en dehors de l’hémicycle du Parlement de Strasbourg.

"Ça s’est fait naturellement, quasi-immédiatement, explique Laura Maria en plein dîner alsacien et avant une partie de babyfoot. C’est incroyable d’ailleurs, on peut dire que la solidarité, cette solidarité qui manque quelquefois en Europe, on peut la retrouver ici entre nous. Je ne sais pas si la Conférence aura des conséquences, des résultats, des avancées mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a un vrai esprit européen. C’est quelque-chose que j’ai découvert au début de cet évènement."

Laura Maria savoure chaque moment : son aventure strasbourgeoise - elle en est consciente - aurait pu ne jamais commencer. C’est au désistement de son père qu’elle doit sa participation. L’organisation souhaitait qu’un tiers des participants soient âgés de 16 à 25 ans. Son père a décidé de lui laisser la place.

"L’idée de la Conférence est bonne mais la réalisation n’est pas facile. Quand le téléphone a sonné j’ai pensé que c’était une expérience intéressante qui permettait de voyager, de rencontrer des gens, je me suis dit que ma fille était plus adaptée que moi pour profiter, pour vivre à fond cette expérience… Elle est passionnée de politique et elle est pleine de passion et d’enthousiasme et puis elle parle bien mieux que moi",dit tendrement son père, Rigo Roberto, un sourire aux lèvres.

Prato : un creuset de 124 nationalités et une inspiration pour Laura Maria

Cet enthousiasme, Laura Maria, fraîchement diplômée d’anthropologie culturelle à l’université de Bologne, le met au service de la Conférence et d’une certaine idée de l’Italie et de l’Europe, qu’elle souhaite ouvertes, accueillantes et responsables. Un engagement qui, selon elle, ne doit rien au hasard, mais trouve son origine dans sa ville de naissance : Prato, une ville de Toscane située à une quinzaine de kilomètres seulement de Florence. Prato compte un peu plus de 200 000 habitants, c’est une cité plutôt industrielle, considérée comme la capitale européenne du textile. Mais l’autre spécificité de la ville c’est son multiculturalisme : on y compte 124 nationalités.

"La diversité culturelle et la migration. C’est une chose à laquelle on est confrontés quasiment tous les jours depuis pas mal d’années, c’est donc quelque chose de naturel pour nous. Pour être tout à fait honnête, il y a pu y avoir des problèmes aussi ici en relation avec la migration bien sûr, mais avec les années, Prato a appris à bénéficier de cette diversité culturelle. Et je pense que cette diversité c’est quelque chose qui nous rend beaucoup plus riches au niveau humain." 

Pendant notre rencontre en Toscane, Laura Maria déambule au milieu des bâtiments Renaissance. Ses pas nous amènent assez naturellement vers le "Chinatown" local : Prato compte notamment la plus grande communauté chinoise d’Italie et l’une des plus importantes d’Europe. Une opportunité pour la jeune toscane, qui a décidé d’en faire un sujet d’études, une opportunité aussi pour la ville qui bénéficie d’un dynamisme culturel assez rare. C’est ici que Laura Maria retrouve Vitoria. L’artiste aux cheveux bleus a choisi de déménager dans le quartier il y a plus de dix ans pour profiter, elle aussi, de cette énergie nouvelle.

"L'art se nourrit de conflits, là où il y a conflit il peut y avoir créativité. L’art n’est pas là pour trouver des solutions aux conflits, ça ne nous appartient pas, ça c’est du domaine des politiciens, avertit l’artiste. Mais notre rôle, c’est de créer des liens, de permettre aux gens de se poser des questions, de se remettre en question peut-être aussi. Alors dans ce cas, on joue un rôle de médiateurs."

Sa galerie, Dryphoto, est devenue une référence et un symbole de dialogue entre communautés dans la ville. Vitoria n’hésite pas à faire entrer, par exemple, les grands photographes dans les magasins de la communauté chinoise de la ville. "Il faut questionner, décloisonner et faire entrer la culture un peu partout. L’art a un rôle à jouer."

Une action qui a "permis de créer des ponts et ce dialogue nous a rapprochés, confirme Victor, représentant de la communauté chinoise au conseil municipal. le regard sur les communautés a changé."

"C’est contre-productif de fermer les frontières. Nous avons besoin d’une organisation pour une politique gérée au niveau européen"

Tout au long de la Conférence, Laura Maria a trouvé, à Prato, une inspiration et défendu ce modèle avec enthousiasme. Les habitants de la ville n’oublient pas que c’est aussi sa communauté chinoise qui a en partie sauvé Prato pendant la crise du Covid, en appliquant les confinements avant l’heure et en fournissant du matériel médical comme les masques alors que l’Union européenne tardait à se montrer solidaire. Pour Laura Maria, la diversité peut être une chance, l’Europe doit rester ouverte et le terme crise migratoire problématique :

"Je pense qu'il est nécessaire de changer notre façon d'en parler. Ce n'est pas une crise. C’est quelque chose de naturel que les gens bougent. C'est contre nature de fermer les frontières. Nous n'avons pas besoin des murs, ils ne sont pas utiles du tout. Nous avons juste besoin d'une organisation pour de la politique migratoire, quelque chose qui se gère au niveau européen et pas forcément à un niveau plus ou moins national."

Après plusieurs sessions de travail et de discussions, cette conception d’une Europe ouverte et responsable est l’une des recommandations du groupe en charge des migrations. Laura Maria est consciente que l’idée demandera beaucoup de pédagogie, mais elle a décidé de se battre pour défendre le travail de son groupe et celui des 800 panélistes de la Conférence. Elle attend de voir comment les politiques s’en saisiront. L’anthropologue italienne mettra encore, en attendant, toute son énergie pour faire de cette Conférence une réussite de démocratie participative.

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France24 - Monde

Ligue Europa Conférence : l'OM veut encore être "à jamais les premiers"

Publié le : 28/04/2022 - 07:12

Romain HOUEIX Suivre

L'Olympique de Marseille affronte le Feyenoord Rotterdam jeudi, en demi-finale de la Ligue Europa Conférence. L'occasion pour les coéquipiers de Payet d'entrer dans l'histoire de la toute nouvelle compétition.

Finalement, ce n'est pas si mal, la Ligue Europa Conférence… Compétition méprisée lors de l'annonce de sa création, la C4 s'est finalement muée en objectif pour l'Olympique de Marseille au moment de se déplacer à Rotterdam pour la demi-finale.

Du côté du Vieux Port, l'évocation de cette compétition exotique, avec des équipes finlandaise, arménienne ou gibraltarienne présentes dans la phase de groupes, suscitait au mieux des commentaires polis, au pire des railleries – comme un peu partout sur le continent.

Pour les fans locaux, l'OM, vainqueur d'une Ligue des champions en 1993, a au moins sa place à l'étage au-dessus, en Ligue Europa. Mais, tombé cette année dans un groupe avec la Lazio, Galatasaray, et le Lokomotiv Moscou, le club provençal n'a pas fait mieux que troisième, et a donc découvert la C4.

"On joue pour aller au bout"

La "petite" coupe d'Europe, née 22 ans après la disparition de la Coupe des coupes (C2), a fini par séduire à mesure que la compétition avançait. Au fil des tours et des succès, l'OM a montré que l'objectif était bien le titre le 25 mai à Tirana, pour entretenir sa légende d'être "à jamais les premiers", comme lorsqu'il était devenu le premier club français à remporter la prestigieuse C1.

À jamais les premiers ? Oui, toujours, depuis le 26 mai 1993 ! pic.twitter.com/bExsMUOjDf

April 27, 2022

"On ne choisit pas les compétitions qu'on veut gagner. Je dis que ce club, cette ville, ces gens, ont besoin de gagner quelque chose", avait lâché l'entraîneur marseillais Jorge Sampaoli en décembre.

"On joue pour aller au bout. (La C4) n'a pas le prestige de la C1 ou de la C3, mais ça reste une Coupe d'Europe et un trophée à gagner", a prévenu le gardien Steve Mandanda.

👉Steve Mandanda 🇫🇷 disputera demain contre le Feyenoord Rotterdam, son 100e match européen sous le maillot olympien 💪⚪️🔵 #FEYOM #TeamOM pic.twitter.com/GlrqU4j9KA

April 27, 2022

Encore une ambiance chaude en prévision

Après le stade de Toumba, l'antre du PAOK Salonique, en quarts, les Marseillais doivent se préparer à une nouvelle chaude ambiance, au "De Kuip" ("la bassine", en néerlandais). Plus de 48 000 fans les attendent de pied ferme.

Construit en 1936 et rénové en 1994, De Kuip est une enceinte qui résonne. Les tifos y sont souvent spectaculaires. Le public chante sans discontinuer. L'expression "douzième homme" n'est pas un vain mot : aucun joueur de l'équipe ne portera jamais de maillot floqué du numéro 12, celui-ci étant réservé au public.

Mais derrière cette passion qui anime les plus de 60 000 membres de "La Légion" (le nom de l'assemblée des supporteurs) se cache une réalité moins reluisante. Quelques groupes d'ultras, principalement le redouté SCF Hooligans (Sport Club Feyenoord), rassemblent quelques centaines de fauteurs de trouble, habitués des actes de vandalisme et autres bagarres.

Plusieurs d'entre eux étant interdits de stade aux Pays-Bas, ils s'illustrent le plus souvent lors des matches à l'extérieur en coupes d'Europe, comme en 2015, quand ils avaient mis à sac un quartier de Rome ou en 2019 pour des faits similaires à Bâle.

En France, les fans de l'AS Nancy Lorraine se souviennent encore du déplacement des Rotterdamois en 2006, quand quelques dizaines de supporters avaient provoqué l'interruption d'un match de Ligue Europa après avoir arraché des sièges du stade Marcel-Picot et provoqué les forces de l'ordre.

Cette saison, le club a déjà écopé de dix amendes de l'UEFA pour un montant total avoisinant les 500 000 euros pour le comportement de ses supporters.

"À l'approche des rencontres face à l'Olympique de Marseille les 28 avril et 5 mai, le club adresse donc une demande urgente à ses supporters pour éviter que Feyenoord ne reçoive encore plus d'amendes", a communiqué le club de Rotterdam.

Une requête loin d'être inutile. Au tour précédent, des incidents (allumage de fumigènes, jets de projectiles et blocage d'escaliers) avaient eu lieu lors du match à domicile contre le Slavia Prague le 7 avril. Le match de l'OM n'avait pas été plus calme. Des incidents ont eu lieu à Marseille entre supporters grecs et fans phocéens. Preuve s'il en est que la "petite" Coupe d'Europe déchaîne les passions.

L'OM peut tout gagner... ou perdre

L'OM a l'habitude des grands rendez-vous continentaux. Il va disputer jeudi sa septième demi-finale européenne de son histoire, un record pour un club français. Cette saison, le club peut encore tout gagner – un titre européen et une qualification pour la Ligue des champions – ou tout perdre.

Les Marseillais arrivent aux Pays-Bas sur l'élan d'un très important succès à Reims (1-0), qui leur a permis de conserver leur avance de six points à la deuxième place du classement de Ligue 1, qualificative pour la C1. Mais à quatre journées de la fin, ces six longueurs de marge sur Monaco et Rennes ne garantissent rien.

Sur le terrain, Marseille aura quelques certitudes, porté par sa série de dix victoires lors des onze derniers matches. Mais beaucoup ont été étroites et si l'OM a souvent le contrôle du jeu, comme le souhaite son entraîneur, il n'a pas toujours beaucoup de marge ni de brillance.

"Avec la manière, c'est mieux, mais ce qui compte dans ces périodes, c'est de gagner des matches", a tout de même rappelé le capitaine Steve Mandanda après la victoire arrachée dimanche à Reims.

Alors qu'il devrait disputer à Rotterdam son 100e match européen avec l'OM, Mandanda en a vu d'autres et sait en effet que si la fin de saison marseillaise est excitante et chargée d'enjeux, elle peut aussi finir en eau de boudin, comme en 2017-2018. L'OM de Rudi Garcia avait alors été battu par l'Atlético Madrid en finale de la Ligue Europa et, après avoir longtemps été installé sur le podium, avait au bout du compte terminé quatrième, ratant la Ligue des champions. À ne pas reproduire.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Coupes d'Europe : Lyon et Barcelone bousculés en C3, l'OM victorieux en C4

AVANT-MATCH

Coupes d'Europe : Lyon et Marseille visent un printemps exaltant

BBC

Sirens ring out in Israel to honour Holocaust victims

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Sirens have sounded out across Israel to pay tribute to the millions killed during the Holocaust.

Streets came to a standstill as pedestrians and drivers paused to mark the memorial day, which is held every year.

A remembrance ceremony also took place at Yad Vashem, Israel's holocaust memorial centre, to commemorate the six million Jews who were murdered by Nazis during World War Two.

Valeurs Actuelles

Loire : la mosquée turque de Saint-Chamond sépare les hommes et les femmes pour la rupture du jeûne

Alors que les musulmans ont procédé à la rupture du jeune lundi 25 avril, la mosquée turque de Saint-Chamond dans la Loire a relayé des images de sa soirée. Sur l’une d’entre elles, les hommes y apparaissent d’un côté et les femmes de l’autre, séparés par une grande palissade en bois. Si la photo a été diffusée par une élue RN du conseil municipal qui a dénoncé cette installation sur son compte Twitter, elle a aussi été relayée par la mosquée elle-même sur son compte Facebook.

#SaintChamond : pour pouvoir "accueillir" les femmes pour l'#iftar, les islamistes de la mosquée turque #MilliGorus ont carrément dressé une palissade en bois entre les hommes et les femmes…C'est ça le vivre-ensemble ?⤵️ pic.twitter.com/vNaQsqH2oZ

— Isabelle SURPLY (@IsabelleSurply) April 26, 2022

Réception contestée

« Avec la participation de plus de 300 personnes, nous avons réalisé le programme Iftar au sein de notre mosquée de la plus belle des manières », peut-on notamment lire. Les hommes et les femmes n’ont donc pas partagé ce moment traditionnel ensemble. Une aberration pour Isabelle Surply, qui a diffusé la photo en légendant : « C’est ça le vivre-ensemble ? ». L’élue a ainsi évoqué des « pratiques ségrégationnistes de la pieuvre islamiste turque Milli Gorus » à la suite de cette réception islamique.

Loire : les dernières actualités

Dans une tribune, le maire LR de Saint-Etienne fustige « la dérive identitaire » entamée par son parti

Une élue qui avait dénoncé des prêches radicaux d’un imam menacée et attaquée en diffamation

Nouvelle agression d’un gardien dans un centre de détention de Roanne

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Non, ce tweet ne prouve pas que Elon Musk a débloqué le compte Twitter de Donald Trump

Publié le : 28/04/2022 - 13:53

Arthur Bamas Suivre

Depuis le 26 avril, des utilisateurs de Twitter affirment que Donald Trump a fait son retour sur ce réseau social. D’après eux, le compte de l’ancien président des États-Unis aurait été débloqué par Elon Musk qui vient d’annoncer son rachat de la plateforme. En réalité, le compte officiel de Donald Trump, suspendu depuis le 9 janvier 2021, est toujours bloqué. 

La vérification en bref

  • Depuis le 26 avril, des utilisateurs de Twitter affirment que le compte officiel de Donald Trump, suspendu depuis le 9 janvier 2021, a été débloqué suite au rachat du réseau social par le milliardaire Elon Musk.
  • La preuve avancée par ces comptes : la capture d’écran d’un tweet publié par un compte portant le nom et une photo de "Donald J. Trump". "Merci Elon Musk", peut-on lire sur ce tweet publié le 26 avril.
  • En réalité, il ne s’agit pas du compte officiel de l’ancien président des États-Unis. Ce-dernier a d’ailleurs récemment affirmé qu’il n’avait pas l’intention de retourner sur Twitter. 

Le détail de la vérification

"Thank you, @ElonMusk". Le 26 avril, un compte Twitter au nom de "Donald J. Trump" a publié un tweet censé annoncer le retour de l’ancien président des États-Unis sur ce réseau social. Plusieurs utilisateurs en ont partagé une capture d’écran pensant y voir la preuve que le milliardaire Elon Musk, qui a annoncé son rachat de Twitter le 25 avril, a débloqué le compte officiel de Donald Trump. Ce dernier a été suspendu par Twitter le 9 janvier 2021, deux jours après l’assaut du Capitole. La plateforme considérait que ce compte représentait un "risque de nouveaux appels à la violence".

Un des nombreux faux comptes au nom de Donald Trump

Si plusieurs utilisateurs ont partagé ce tweet, c’est parce que le nom du compte qui l’a publié, ainsi que sa photo, correspondent à ceux du compte officiel de l’ancien président des États-Unis. Mais un détail permet de savoir qu’il ne s’agit pas du compte officiel de l’intéressé.

En effet l’identifiant de ce compte n’est pas celui du compte officiel de Donald Trump, à savoir @realDonaldTrump, mais @realDonaIdTruck. Ce faux compte n’est d'ailleurs pas le seul à utiliser des identifiants ressemblant à celui du compte officiel de Donald Trump pour se faire passer pour l’ancien président des États-Unis. 

Par exemple, les comptes @Realdonaldtruce, @relaDonaldTrunp ou encore @realDonaldTronk ont recours à ce même stratagème. Tous ces comptes ont publié le 26 avril des messages de remerciements adressés au milliardaire Elon Musk. 

Surtout, contrairement à ce qu’affirment certains utilisateurs, le rachat de Twitter par Elon Musk, qui prône une "liberté d’expression" exacerbée, n’a rien changé pour Donald Trump : le compte Twitter @realDonaldTrump est toujours suspendu. Et l’ancien président des États-Unis a d’ailleurs déclaré dans une interview qu’il "ne prévoyait pas de retour sur Twitter", préférant le réseau Truth Social qu’il a lui-même lancé en février 2022.

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France24 - World

How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

Issued on: 27/04/2022 - 17:05

France is gearing for a fiercely contested parliamentary election on June 12 and 19 as Emmanuel Macron’s defeated adversaries make long-shot bids to deprive him of a National Assembly majority. But the forthcoming polls will be crucial for another reason, as winning votes in them is a vital source of parties’ public funding.

After the drama of the presidential campaign comes the parliamentary election – or the “third round”, to use its telling nickname. Nationalist runner-up Marine Le Pen and extreme-left standard-bearer Jean-Luc Mélenchon, who came third, have launched unlikely attempts to scupper Macron’s second term by winning a parliamentary majority.

But outcome of the législatives (as the parliamentary elections are called in French) will also be consequential due to their role in party financing. On top of what they receive in donations and membership dues, parties get state subsidies if they pass the threshold of at least 1 percent of the vote in at least 50 constituencies – to the tune of €1.42 per vote.

This low bar to qualify for public funding makes the législatives an invaluable source of income for France’s constellation of small political parties. Consequently, these polls “incentivise the parties to put forward as many candidates as possible”, said Paul Bacot, a professor emeritus of politics at Sciences Po Lyon University.

“The only problem is that it costs money to campaign and if you don’t meet the threshold all of that money is wasted,” Bacot continued. So the parties have to “think strategically” about where to field candidates.

Winner takes all

As well as the electoral performance threshold, parties have to follow certain rules to access public funding ? For starters, they have to put themselves on the interior ministry’s official register of political parties and file their campaign accounts with France’s national body regulating party financing.

Parties also find their funding reduced if there is an imbalance between the numbers of male and female candidates they field. The fewer women a party puts forward, the less state financing it receives.

>> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

But winning seats in the National Assembly is the way to hit the jackpot. Parties get €37,280 per MP per year for the duration of their five-year mandate. Thus it takes the election of just 27 MPs out of the 577 National Assembly seats for a party to get €1 million a year.

Because the freshly (re)elected president’s party tends to sweep to victory in the législatives, there is a real winner takes all effect. In 2017, Macron’s La République En Marche (Republic on the Move) won a landslide with 333 seats – and therefore raked in more than €20 million in state subsidies.

The flipside is brutal for poorly performing parties. The Parti Socialiste (PS) – for years the French left’s strongest party – haemorrhaged support in 2017 législatives. Following this debacle the party had to sell its exquisite headquarters in central Paris.

“Everything rests on these elections and I find that shocking,” Daniel Fasquelle, former treasurer of France’s traditional conservative party Les Républicains (LR) told Le Figaro. “We need a better, less brutal system.”

“It’s definitely the case that there’s a bonus for the winner,” Bacot said. “And that’s understandable – but it would be possible to create a system that also takes into account parties’ results in local, regional and EU elections, and that would allow party funding to be decided at shorter intervals, not just every five years.”

A lot is at stake for some parties: Le Pen’s Rassemblement National (National Rally) – which she described as a “poor party” during the TV debate with Macron – was in debt to the tune of nearly €23.8 million by the end of 2020.

France’s traditional parties of the right and left, LR and PS, find themselves in similarly dire financial straits after their candidates failed to get the 5 percent of the vote minimum for the state to partially reimburse their campaign funds.

>> What are the biggest challenges for Macron’s second term?

So as these various parties scramble for parliamentary seats and the funding that goes with them, alliance-building is likely to be a contentious issue. Like-minded parties can and often do unite in particular constituencies to avoid splitting the vote – but when their shared candidate wins, the winning candidate’s specific party is the exclusive recipient of the state funding.

Hence parties favour deals ensuring that when an ally gains in any given constituency, “they can win elsewhere”, Bacot said.

Alliances on left and right?

As the législatives campaign kicks into gear, vexed negotiations amongst France’s left-wing parties are on the horizon.

The presidential election showed how the left that swung its support behind Mélenchon is the smallest of France’s third biggest voting blocs – behind the centre-right coalesced around Macron and the far-right coalesced around Le Pen, both of whom outperformed Mélenchon.

This makes alliance-building crucial, although Mélenchon’s potential allies have signalled reluctance to fall into line behind the mercurial La France Insoumise (France Unbowed) candidate.

Nevertheless, talks start on Wednesday –and if there is an agreement on “substantive issues”, discussion on which party fields candidates in which constituencies “will follow”, said PS deputy leader Corinne Narassiguin.

“When the PS was in a position of strength in these negotiations, we bore in mind that our partners also needed public funding for their operations,” Narassiguin continued. Parties have to ensure they don’t “strangle their allies financially”, she said.

In all the left-wing parties involved in talks, there are “experts in the electoral map” who “know where it’s best to have a Socialist, where best to have a Communist” and so on and so forth, Narassiguin added.

On the other side of the political spectrum, the LR leadership stated its commitment to the party’s “total independence” in the législatives – although analysts point out that many figures in this divided party are inclined to throw in their lot with Macron.

But both parties are living off diminishing returns from their august histories, Bacot said, whatever alliances they make: “They can’t carry on forever, selling off the family silver.”

This article was translated from the original in French.

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Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

What are the biggest challenges for Macron’s second term?

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it

BBC

War in Ukraine absurd and evil, says UN chief

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Antonio Guterres, the UN chief, is visiting sites around Kyiv that have been occupied by Russian troops.

In Borodyanka, north west of Kyiv, he spoke to reporters in front of buildings destroyed by strikes and shelling.

Mr Guterres said the site made him imagine what it would be like for his own family, calling the war in Ukraine unacceptable and an "absurdity in the 21st century."

Valeurs Actuelles

Présidentielle : chez Marine le Pen, déception et détermination avec un objectif, les législatives

19h45, l’ambiance est tendue dans la grande salle du pavillon d’Armenonville où Marine le Pen a choisi de tenir cette soirée électorale. Le contraste est évident entre les deux partis sortis vainqueurs du premier tour. Alors qu’Emmanuel Macron a, cette fois, obtenu de la mairie de Paris de tenir son meeting au Champ de Mars, Marine Le Pen a opté pour un ancien pavillon de chasse, à l’entrée du Bois de Boulogne. Alors qu’il ne reste plus que quelques minutes avant le verdict, Clément Vanheuverswyn, référent départemental du Nord des #JeunesavecMarine, cache avec peine son stress : « On est un peu tous suspendus aux résultats des Français, tendus mais heureux de la campagne qu’on a menée. » Des mots qui se veulent réalistes, moyen peut-être aussi de mieux appréhender la défaite que tous commencent à sentir arriver. « Ici on fait la fête et on fera la fête quoiqu’il arrive parce qu’on est fier de nous et parce qu’on sait que le camp patriote n’aura jamais été aussi haut à une élection. »

20h, la foule compacte, le silence qui s’installe, les regards fixés sur l’écran géant, le décompte et puis… score final, 58-42, c’est la douche froide et même, pour certains, les larmes. Si, au fond, les militants s’y attendaient tous un peu, le choc n’en est pas moins douloureux et après un court moment de flottement, les dizaines de journalistes se précipitent sur leurs cibles. Les grandes figures du parti encaissent et n’auront plus de répit durant les heures qui suivront. C’est le cas de Thierry Mariani, élu député européen sur la liste du RN aux élections de 2019. « On ne s’attendait pas à un tel écart, ça prouve que la politique de la peur est toujours ce qui fonctionne le mieux », déclare-t-il aux journalistes qui lui tendent les micros. « Moi j’espère qu’un jour les Français seront un peu plus courageux, sinon ils verront leur pays disparaître », continue le député qui ne cache pas sa peine. Le principal coupable selon monsieur Mariani : Jean-Luc Mélenchon qui « pendant des années nous a expliqué qu’il était le premier opposant et qui s’est retrouvé, en appelant à ne pas “laisser une voix à madame le Pen”, être le premier collabo dans cette élection de monsieur Macron ». Quant aux élections législatives qui arrivent dans moins de deux mois, l’enjeu est clair : « Il faut éviter à tout prix qu’Emmanuel Macron ait les pleins pouvoirs, le combat se fera entre le bloc des patriotes, autour de Marine le Pen, et le bloc des mondialistes, autour d’Emmanuel Macron. » 

Quand on veut défendre ceux qui vivent de manière précaire on ne peut pas appeler à voter Macron, ce n’est pas possible

Sur cette question des législatives, Thierry Mariani confie à Valeurs actuelles son ressenti sur la question des alliances à droite : « J’observe qu’Eric Zemmour a clairement appelé à voter pour Marine le Pen, si vous en trouvez un chez les Républicains qui a clairement appelé à voter pour elle vous me le dites, parce qu’avec lui on pourra faire alliance. » Déception pour le député qui n’a pas été satisfait par les déclarations comme celle d’Eric Ciotti qui avait simplement annoncé qu’il ne voterait pas pour Emmanuel Macron au second tour, sans pour autant donner de consigne de vote. « Tous les députés sortant de la droite républicaine ont laissé élire Macron donc, chez eux, je ne vois pas avec qui on peut faire alliance. »

Sur ce sujet, Hélène Laporte tient un discours plus tempéré à l’égard des Républicains : « Marine le Pen ne veut pas s’enfermer dans une alliance particulière avec tel ou tel parti. Nous ce qu’on veut, c’est être un parti de rassemblement et être ouvert à tous ceux qui adhèrent au projet de Marine le Pen, nous expose madame Laporte, nous serons, je l’espère, la première force d’opposition à l’Assemblée nationale ». Chef de la délégation RN au sein du Parlement européen, Hélène Laporte partage en revanche totalement le point de vue de Thierry Mariani sur la question de la responsabilité de Jean-Luc Mélenchon dans la victoire du président sortant : « Mélenchon s’est complètement discrédité à l’instant où il a appelé à voter Macron, c’est une opposition d’opérette, accuse la députée, quand on veut défendre ceux qui vivent de manière précaire on ne peut pas appeler à voter Macron, ce n’est pas possible. »

Pour ces élections législatives, les troupes se mettent déjà en place et les candidats RN vont devoir lutter pour arracher le maximum de circonscriptions à la République En Marche. A 22 ans, Pierre Le Camus est assistant RN en Nouvelle-Aquitaine et se présentera dans la circonscription du centre ville de Bordeaux : « un terrain qui n’est pas des plus favorables, dans lequel ça a voté Macron à 33%, Mélenchon à 29% et Marine à 8,5%. ». Emmanuel Macron a fait 80% à Bordeaux au second tour. Pour la stratégie, le parti n’a pas encore reçu de consigne, mais pour le futur candidat il est certain qu’« il y a des endroits où effectivement il serait plus intelligent de faire des candidatures communes pour rallier les forces dans les endroits où on est pas les plus importants. » 

Si en cinq ans de combat le Rassemblement national a gagné 7,5 points par rapport au deuxième tour de 2017, ce soir-là ni Marine le Pen, ni ses militants ne dansent.

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France24 - World

What are the biggest challenges for Macron’s second term?

Issued on: 27/04/2022 - 07:47

Tom WHEELDON

Emmanuel Macron pulled off an impressive feat as he became the first French president in 20 years to win a second term in office – in face of fierce antipathy amongst large numbers of voters on the left and, in even bigger numbers, to his right. Macron will have to navigate this enmity as he tries a “different way” of governing while facing a series of challenges, from the cost of living crisis to pension reform.

Macron’s victory suits the French penchant for paradox – a penchant demonstrated by his very own catchphrase “en même temps” (“at the same time”).

The president beat nationalist Marine Le Pen comfortably in the second round after topping the polls by a decent margin in the first, where the French have a menu of voting options. The presidential election showed that – of the three main voting blocs – the biggest is the centre-right cluster revolving around Macron.

At the same time, the election underlined how plenty of French people on both sides of the political spectrum detest Macron – regarding him as the embodiment of the arrogant, insensitive technocratic stereotype.

So after losing some 2 million votes between his two face-offs against Le Pen in 2017 in 2022 – and after seeing a record-breaking second-round abstention rate at 28 percent – Macron promised to rule France in a “different way” and to be “everybody’s president”.

Macron has plenty of issues to deal with as he enters the second half of the presidency, following a first term marked by crises – from Covid-19 to the Yellow Vests to the war in Ukraine – which many voters think he handled well.

As that list shows, expect the unexpected. But for now FRANCE 24 looks at the top issues already on Macron’s in-tray.

  • Parliamentary election in June

The first challenge Macron faces is the parliamentary election held in two rounds on June 12 and 19. Le Pen and extreme-left firebrand Jean-Luc Mélenchon (who came third in the presidential first-round) both want to win a National Assembly majority to give Macron a difficult second term.

>> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

Indeed, Mélenchon is explicitly pitching himself as a potential Macron prime minister. This would mark a return to “cohabitation”, the system which kicks in when the president lacks majority support in the National Assembly and so picks a prime minister from the winning party, creating a programme based on compromise between the two.

However, analysts see a Macron majority as the likely outcome, given voters’ tendency to back the recently elected president’s party and a history of poor performances for the parties’ of second- and third-placed candidates.

  • Cost of living crisis

Macron’s “whatever it takes” approach to Covid-19 buoyed the French economy as it emerged from the pandemic – with 7 percent growth in 2021, higher than Germany, Italy and Spain. Unemployment fell to 7.8 percent in the fourth quarter of 2021, the lowest rate since 2008.

However, the rampant price rises bedevilling many economies have caused a cost of living crisis in France, as year-on-year inflation surpassed 4 percent in March.

Le Pen made diminishing purchasing power the crux of her campaign, a focus that powered her up the polls, helping her capture even more of the squeezed working class that historically voted for the left – and making her by far the most popular candidate amongst the middle-aged.

Responding to the threat she posed, Macron promised a “special bill” for the cost of living – indexing all pensions to inflation and reducing costs for the self-employed.

“We’ve got to respond to the anger and concern of millions of French people who’re saying they can’t get by,” Macron’s Finance Minister Bruno Le Maire told France Info on Monday – promising to keep the gas price cap until the end of 2022 at least, and to roll out “by the summer” a package to help people who need to drive a lot cope with rising petrol prices.

“Cost of living is Macron’s single biggest problem; it’s very clearly the issue on which voters ranked him second or third in the first round,” said Paul Smith, a professor of French politics at Nottingham University. If Macron is not careful, he continued, “a Gilets Jaunes [Yellow Vests] Part II is on the cards”.

But France’s public debt remains high; it was 112.9 percent of GDP in 2021 – and rising interest rates are expected to make government debt more expensive in the coming years. This puts Macron in a difficult position, warned Jim Shields, a professor of French politics at Warwick University: “Macron has an irresolvable dilemma – how to balance France’s finances while bringing an adequate government response to the cost of living crisis,” he put it. “With the newly re-elected, new improved Macron on probation in public opinion, we are unlikely to see fiscal rectitude become the priority in the short term at least.”

  • Pension reform

Macron promised back in 2017 to streamline France’s byzantine pension system – prompting in the winter of 2019-20 the country’s biggest wave of strikes since the famous upheaval of 1968. Once Covid-19 hit, pension reform was postponed indefinitely, then shelved.

Between the two presidential election rounds Macron said he is open to raising the retirement age from 62 to 64 – instead of 65, as he originally planned – after postponing the decision until 2027 when his mandate is over.

“I am ready to change the timeline and say we don’t necessarily have to implement the reform by 2030 if people are too anxious [about it],” he added on the campaign trail, while insisting his proposed changes are necessary.

Fresh from Macron’s victory, his Finance Minister Bruno Le Maire struck a harsher tone – refusing to rule out using special presidential powers to pass the pension reforms on Monday.

Like the cost of living, pension reform is “really fundamental”, Smith warned. “Macron really needs to address these issues ahead of the parliamentary elections – with real clarity.”

  • National health system under pressure

French hospitals are in a difficult position with staff shortages and emergency measures still in place more than two years after Covid first hit.

As the pandemic shook France’s renowned healthcare system, Macron’s government reacted with unprecedented pay increases for medical staff.

But the long-awaited salary hikes have failed to relieve French hospitals’ acute staff shortages. “It’s an emergency right now,” said Didier Birig, head of health workers’ union FO-Santé – urging Macron’s government to increase salaries even further to relieve strain on staff and make healthcare jobs more attractive.

  • Climate change

Climate change was a major lacuna in the presidential campaign until Macron placed it at the centre of his second-round pitch at a rally in Marseille.

Macron made a bold promise ahead of his re-election, pledging to go “twice as fast” to reduce greenhouse gas emissions – getting them down by 40 percent by 2030.

His plans rely on nuclear power to decarbonise electricity production, continuing a French trend dating back to the 1970s – when then prime minister Pierre Messmer poured resources into nuclear energy in a long-term strategy to drastically reduce France’s oil dependency after the 1973 OPEC crisis. Macron says France will build six to 14 EPR reactors – a new generation design pioneered by France – as well as building 50 offshore windfarms by 2050 and increasing solar power output tenfold.

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Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it

The Debate

What mandate for Macron? France's challenges in an uncertain world

L'Humanité

F-35, l’avion de combat qui vaut 1 000 milliards

Actu

États-Unis. Lockheed Martin, leader mondial de l’armement, engrange de nombreuses commandes depuis le début de la guerre en Ukraine. Washington s’occupe de rendre profitable le chasseur bombardier le plus cher de l’histoire, dont l’efficacité n’a toujours pas été prouvée.

Christophe Deroubaix

L’issue de la guerre déclenchée le 24 février par le président russe Vladimir Poutine est toujours incertaine, mais on connaît déjà le nom du premier grand vainqueur : Lockheed Martin, et plus précisément sa tête de gondole, l’avion de combat F-35.

Depuis, les commandes pleuvent. Berlin a ouvert le bal, matérialisation de son virage atlantiste, alors qu’il était engagé avec Paris et Madrid dans le développement d’un avion de combat 100 % européen, le Scaf (système de combat aérien du futur), dont l’entrée en service prévue d’ici à 2040 pourrait bien être repoussée aux calendes grecques.

Ottawa est entré en piste dans la foulée : 88 avions pour un montant de 14 milliards d’euros. Fin 2021, Helsinki, avec 64 appareils pour 10 milliards d’euros, avait écrit son nom sur le carnet de commandes. Le tout au grand contentement du conseil d’administration et des actionnaires de Lockheed Martin, dont la crainte est pourtant absente de leur « business plan ».

Et pour cause : la réussite commerciale du produit phare – largement financé par des fonds publics – de la plus importante entreprise d’armement au monde (65 milliards de dollars de chiffre d’affaires et 7 milliards de profits) est assurée par l’armée américaine – donc l’État fédéral –, qui planifie l’achat de 2 456 avions pour un montant de 400 milliards.

C’est d’ailleurs le gouvernement américain qui, dès 1993-1994, se trouve à l’initiative du projet de recherche – joint strike fighter – afin de mettre au point un avion de combat « multirôle », c’est-à-dire capable d’effectuer plusieurs missions (reconnaissance furtive, interception et attaque au sol, attaque sur une base aérienne terrestre ou sur un porte-avions).

Car ce chasseur bombardier est amené à remplacer progressivement la « flotte » des différents avions en service aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Canada et dans d’autres pays membres de l’Otan. Après une série d’essais, le prototype de Lockheed Martin X-35 est préféré au X-32 de Boeing. La multinationale s’associe alors à Northrop Grumman et BAE Systems, respectivement 4e et 7e vendeurs d’armes dans le monde.

En trente ans, les signaux sont passés au rouge les uns après les autres. Le programme accuse d’abord un retard (de sept ans en 2014). Puis des surcoûts absolument faramineux au point que, aux États-Unis, on parle de « trillion program » (1 000  milliards).

acheter cet appareil, c’est aussi montrer patte blanche auprès de Washington

Pour le budget états-unien, le coût global (développement, construction, exploitation, modernisation et maintenance) sur une période de cinquante ans se monte à 1 550 milliards de dollars… Si seulement le F-35 s’avérait l’avion miracle. Au contraire, il multiplie les problèmes : moteurs, logiciels, affaissement des ailes, surchauffe dans les soutes à armement, vulnérabilité à la foudre, etc.

Ce ne sont pas les concurrents qui font courir des fake news mais le Government Accountability Office, l’équivalent de la Cour des comptes, qui en dresse publiquement la liste, au fur et à mesure de la découverte de défauts, d’autant plus nombreux que chacune des trois versions possède les siens propres. L’addition s’alourdit, encore et encore, mais les ventes ne s’en ressentent pas : acheter des F-35, c’est aussi montrer patte blanche auprès de Washington.

Pour Peter Goon, directeur du think tank Air Power Australia, « ce programme a toutes les caractéristiques du système de Ponzi. Quand le produit ne fonctionne pas, recrutez autant de clients que vous pouvez, assurez la promotion de ce dernier du mieux que vous le pourrez, amassez autant d’argent que possible tant que le marché ignore ses défaillances ».

Avec la guerre en Ukraine, la file d’attente des clients s’allonge. Un seul revient sur ses prétentions d’achat : le gouvernement américain lui-même, qui a récemment annoncé qu’il allait réduire le nombre de F-35 acquis d’ici à 2035. Victime de son succès, Lockheed Martin n’arrivant pas à faire face à une demande croissante, les délais de fabrication s’allongent et la version Block 4, que le Pentagone considère comme la seule opérationnelle, ne sera ainsi pas disponible avant 2029.

L’armée américaine passe donc son tour jusqu’à cette date, laissant les pays alliés être livrés d’une version moins fiable. En 2018, « 70 % des revenus de Lockheed Martin venaient du seul gouvernement américain », selon le magazine marxiste Jacobin. Désormais, Washington invite gentiment les contribuables des pays alliés à mettre la main à la poche (110 à 130 millions l’unité) pour rentabiliser l’avion le plus cher de l’histoire.

États-UnisarmementGuerre en Ukraine
Valeurs Actuelles

Malika Sorel-Sutter : “La prime va à la non-assimilation”

Valeurs actuelles. On a l’impression que ce livre procède d’une fatigue, d’une déception, d’une blessure même. Pouvez-vous nous en expliquer la genèse ? Malika Sorel-Sutter. Fatigue ? Non. Déception et blessure ? Oui. Voilà des années que je me bats pour la France. Dans ce combat, j’ai laissé bien des plumes et je ne m’attendais pas à ce que l’on se mette à jouer une partition de la francité selon l’ethnie et la race, symbolisée par une vision attribuée à tort au général de Gaulle, ainsi que par ce que j’ai appelé la querelle des prénoms. On ne devrait juger les autres que sur leur engagement à défendre la France. Or ceux des élites de souche qui ont précipité la France dans les épreuves actuelles ne voient, eux, aucunement leur francité entachée du soupçon d’illégitimité. Oui, cela m’a fendu le cœur de constater qu’aucune leçon ne semblait avoir été tirée de l’histoire des harkis.

Qui sont ces “dindons de la farce”, dont vous faites le titre de votre ouvrage ? Les Français de souche du peuple, bien sûr, et les enfants de l’immigration extra-européenne qui ont fait le choix de l’assimilation. Les premiers ont longtemps cru au conte de fées selon lequel la réussite de l’intégration culturelle et de l’assimilation n’était qu’une question de temps et de moyens financiers, quand il n’en était rien. Quant aux seconds, ils constatent qu’il est bien plus profitable de se réclamer de la diversité ou de toute autre communauté que de la communauté française. La prime va à la non-assimilation. C’est ce que démontrent les politiques de discrimination positive, qui se transforment en discrimination négative pour ces deux catégories de Français qui se retrouvent être les dindons de la farce.

« La conjugaison des identités est extrêmement aléatoire », écrivez-vous. L’assimilation, que vous avez vécue, et sur laquelle vous avez beaucoup travaillé, relève-t-elle du miracle ? En matière d’assimilation, toutes les erreurs, ou presque, ont été commises par les gouvernants ces quarante dernières années. C’est pourquoi elle relève effectivement de plus en plus du miracle. Pour la favoriser et non l’entraver, il convenait de respecter un certain nombre de précautions. Il importe de rappeler que l’assimilation des Italiens n’a pas été le franc succès que pensent beaucoup de Français : seul un Italien sur trois du flux 1870-1940 s’est assimilé. Les autres sont repartis. Je cite Cavanna qui évoque la manière dont l’assimilation était vécue par la communauté italienne. Celui qui se faisait naturaliser était qualifié de vendu. Concernant le flux polonais de 1920-1939, 42 % sont repartis. Pourtant, aussi bien les Italiens que les Polonais de l’époque étaient catholiques… L’assimilation est loin d’être une simple formalité, et se révèle d’autant plus difficile que les cultures en présence partagent peu de principes et de valeurs, et qu’il existe de lourds contentieux historiques entre le pays d’origine et celui d’accueil.

Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique.

Vous vous étonnez qu’il soit difficile d’admettre cela et même simplement d’en débattre ; vous dites : « C’est parce que nous sommes trop sûrs de l’universalité de nos valeurs, de notre pouvoir de séduction, etc. » Bref, nous pécherions par orgueil. N’est-ce pas plutôt que la France, par paresse, par fatigue, par haine de soi, a souhaité ne plus avoir d’identité, et n’ose plus rien réclamer au nouvel arrivant ? Je ne partage pas votre point de vue sur la paresse, la fatigue. S’il avait été dit aux Français que l’accueil de pauvres venus d’ailleurs aboutirait à une exigence de renoncement à des pans entiers de l’identité française, ils auraient résisté. La plupart des Français aiment leur culture, leur art de vivre, et ne sont pas prêts à y renoncer. C’est tout autre chose qui a fragilisé les sociétés occidentales et les a rendues vulnérables. La France n’est pas seule dans sa situation. Je m’en tiendrai ici à quelques-uns des nombreux paramètres que je développe dans mon livre : l’individualisme, l’égocentrisme, la trop grande confiance en soi qui confine parfois à l’arrogance, ainsi que la quête éperdue d’amour, de plaisir et de jouissance matérielle.

Alexis de Tocqueville voyait « une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres ». Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique. Seule subsiste la dimension “droits”, d’où désormais leur incapacité chronique à supporter et gérer le moindre conflit, la moindre tension ou contrariété. C’est une immense vulnérabilité car aussi longtemps que leurs intérêts privés ne se trouvent pas affectés, ils demeurent indifférents. Pour beaucoup, la poursuite de la satisfaction du bien-être personnel, au détriment de la défense de l’intérêt supérieur de leur nation, constitue un horizon indépassable.

La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée

Il est par ailleurs des commandements moraux puissants qui rebondissent à travers les siècles, sont inscrits dans les plis de l’âme des Occidentaux, et les ont programmés à la culpabilité, à la contrition et à la repentance. Le pape prend soin de les rappeler régulièrement, avec ferveur et grand enthousiasme. Pour Jésus, il faut même aller jusqu’à ses ennemis, comme le traduit l’Évangile selon Matthieu : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux », car « si vous aimez ceux qui vous aiment, quel salaire aurez-vous ? »

Je rappelle dans mon livre l’histoire du pasteur Saïd Oujibou qu’aucun chrétien ne l’a invité chez lui et qui se retrouve terriblement seul le jour de Noël, jour de sa propre conversion ; cette histoire illustre à la perfection le manque criant de solidarité et de cohésion dont souffre l’Occident. Jamais telle situation n’eût pu se produire pour quiconque aurait rejoint la communauté des musulmans. C’est dans cet esprit de solidarité que réside l’étendue de la puissance et de la force d’un groupe. Éduquée dans deux civilisations qui diffèrent sur bien des aspects, il me saute aux yeux que la préférence étrangère est consubstantielle à l’identité chrétienne. D’ailleurs, n’est-il pas rappelé que « j’étais étranger et vous m’avez accueilli, sans vêtement, et vous m’avez habillé » ? Le riche, au contraire du pauvre, n’est pas en odeur de sainteté, et « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche de rentrer dans le royaume de Dieu ». Il n’y avait donc guère de surprise à voir les Occidentaux œuvrer à accueillir toute la misère du monde, quand bien même cela s’opérait au détriment des leurs. Mais l’histoire nous enseigne aussi que les peuples sont capables de sursaut pour assurer leur propre continuité en tant que corps politique.

Les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables

Que pouvons-nous encore intégrer ? Quelle est la capacité d’assimilation des nouveaux arrivants ? Les personnes issues du même pays sont-elles ou non assimilées ? Voilà les questions qu’il vous semble impératif de se poser en la matière. Croyez-vous que nous en prenions le chemin ? Avant toute chose, il faut suspendre les flux migratoires aussi longtemps que l’assimilation – ou tout au moins l’intégration culturelle – d’une part substantielle que l’immigration déjà présente n’a pas réussi. La principale raison en est que l’importance des flux migratoires a conduit à la constitution de diasporas, rendant le clientélisme politique incontournable. Comme le définit Dominique Schnapper, les diasporas sont des « peuples qui gardent un sentiment de leur unité malgré l’éclatement géographique ». Pour peser dans le jeu politique, ces peuples n’ont aucun intérêt à laisser leurs membres leur échapper. C’est pourquoi la pression exercée sur les individus s’est considérablement accrue au fil du temps. La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée. La liberté des individus et des familles s’en trouve entravée, de même que celle des enseignants, et c’est pourquoi ces derniers échouent de plus en plus dans la mission que leur confie la nation, qui est de préparer des citoyens.

Eu égard à l’évolution de la démographie électorale, les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables et autres concessions sur le respect des principes républicains. C’est ce clientélisme qui a cultivé le communautarisme, qui a finalement conduit à parler de “séparatisme”. Rien de tout cela n’eût été possible si les élites politiques et la haute administration avaient respecté le code civil, qui subordonne l’octroi de la nationalité, donc du droit de vote, à la réussite de l’assimilation.

L’école se voulant de plus en plus le reflet de la société, on comprend que ce formidable outil d’assimilation soit aujourd’hui contre-productif. Pensez-vous qu’une école qui explique (ou accepte tacitement) que deux hommes peuvent se marier et avoir des enfants, puisse encore espérer intégrer des personnes venues par exemple du monde arabo-musulman ? Votre question m’amène à évoquer le fait gravissime suivant, à savoir que des associations catholiques aient pu défiler avec, à leurs côtés, des Frères musulmans, permettant ainsi à ces derniers de se trouver, en quelque sorte, anoblis dans le champ politique. Observez ce qui se produit avec les Coptes en Égypte, ou plus généralement avec les chrétiens d’Orient. Là-bas, on ne met pas de sujets sociétaux sur la table et pourtant, le “vivre-ensemble” y semble bien fragile.

L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité.

Vous placez très haut la théorie du don et du contre-don, de Marcel Mauss. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ? C’est après avoir réalisé une étude comparative du fonctionnement de diverses sociétés pour identifier les formes du contrat social qui y lie les individus entre eux et, surtout, leur permet de fonctionner ensemble de manière harmonieuse, que le fondateur de l’anthropologie en France pose sa conclusion. Partout, Mauss relève que c’est le don qui joue le rôle décisif dans la qualité des relations et dans la cohésion du groupe, car ce qui se joue au travers du don, c’est la reconnaissance de la place de chacun au sein du groupe, et de son droit au respect de sa dignité. Cela passe par la participation active de chacun à la chaîne des échanges de biens. L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité. Celui qui reçoit le don doit l’accepter ; et celui qui a donné, et ainsi initié la chaîne, doit à son tour accepter le contre-don. Il ne s’agit pas de rendre à l’identique, ni même à celui qui nous a donné ; mais de rendre à un membre du groupe, à proportion de ses facultés propres.

Ce qui importe, c’est que chacun, riche ou pauvre, devienne acteur de ce processus dynamique et foisonnant qui vise à instaurer des relations fluides pour prévenir l’établissement d’interactions sociales déséquilibrées qui engendrent tensions et ressentiments. Empêcher l’autre de donner, c’est le maintenir dans une position d’inférieur ou de dominé. Mauss, qui s’est engagé aux côtés de sowcialistes tels que Jean Jaurès ou Léon Blum, dit qu’ « il faut que l’individu travaille. Il faut qu’il soit forcé de compter sur soi plutôt que sur les autres. D’un autre côté, il faut qu’il défende ses intérêts, personnellement et en groupe. L’excès de générosité et le communisme lui seraient aussi nuisibles et seraient aussi nuisibles à la société que l’égoïsme de nos contemporains et l’individualisme de nos lois » . À mille lieues de notre société et de sa propension sans égale à cultiver l’assistanat et maintenir ainsi les classes défavorisées au bas de l’échelle sociale !

Placer l’autre dans une impossibilité de restituer tout ou partie d’un don devient à la longue une humiliation qui nourrit une formidable frustration, laquelle peut conduire à l’expression de violences au sein de la société ; une façon de se venger. Une part de la violence qui se déploie contre les Occidentaux, perçus comme des privilégiés, doit aussi être analysée sous cet angle. Bien des malheurs qui frappent les sociétés occidentales se trouvent dans le non-respect de cette nécessité d’instaurer une relation de don – contre-don entre individus, puis entre les individus et la communauté qu’ils forment ou sont appelés à former.

Lorsque Pierre Rosanvallon traite des termes du contrat implicite qui lie les citoyens à la nation, c’est l’approche de Mauss qui se trouve mobilisée : « En son essence, l’appartenance à la cité est indissociable d’un pacte moral. La vie commune repose sur l’adoption d’une arithmétique simple : les obligations de la collectivité envers chacun de ses membres sont la contrepartie de ceux-ci. C’est parce que les citoyens sont prêts à mourir pour la patrie que celle-ci a une dette à leur égard » . Je souscris pleinement.

Les Dindons de la farce, Malika Sorel-Sutter, Albin Michel, 220 pages, 18,90 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks

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A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.

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By Raphael Minder

MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.

So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.

“I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”

Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.

In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.

In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.

During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.

Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.

But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.

Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.

In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”

Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.

While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.

Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.

“For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”

Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.

He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.

“Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.

As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.

“The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.

Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.

“The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”

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L'Humanité

Huit « décrocheurs » de portraits de Macron relaxés en appel

Olivier Chartrain

C’est une nouvelle victoire pour les militants du climat : huit activistes d’Action non violente-COP21 Gironde ont été relaxés, le 27 avril, par la cour d’appel de Toulouse. Début 2019, ils avaient dérobé, à visage découvert et sans violence, des portraits du président de la République dans plusieurs mairies. Plus d’une centaine d’actions du même type avaient eu lieu dans toute la France, dans le but de dénoncer l’inaction de la majorité dans la lutte contre le changement climatique. Poursuivis pour vol en réunion, les militants aquitains avaient été condamnés, en première instance puis en appel, à des peines d’amende ; décisions sur lesquelles la Cour de cassation est donc revenue, en leur accordant la relaxe. « C’est une très bonne nouvelle, a commenté Éric Payen, d’ANV-COP21 Gironde. La Cour reconnaît la légitimité de notre action. » Et rappelle aussi à l’ordre un gouvernement lui-même condamné en justice pour avoir dépassé, entre 2015 et 2018, son budget carbone…

décrocheursEmmanuel Macron
France24 - Monde

Après l'accord de rachat, Elon Musk critique publiquement des cadres de Twitter

Publié le : 28/04/2022 - 04:59

FRANCE 24 Suivre

Le futur patron de Twitter Elon Musk n’hésite pas à se moquer en public de certains cadres de l’entreprise. Le monde de la Tech s'indigne et les salariés sont inquiets.

Elon Musk, qui vient de passer un accord pour racheter Twitter, a critiqué et s'est moqué publiquement de cadres de l'entreprise californienne, suscitant la colère alors que de nombreux salariés semblent déjà inquiets à l'idée d'être dirigés par le patron de Tesla.

Après avoir appuyé un tweet désobligeant sur Vijaya Gadde, la juriste du réseau social chargée des règlements et de la sécurité, le multimilliardaire s'est en outre fendu mercredi 27 avril d'un meme (image parodique) pour se moquer des règles de la plateforme en matière de modération des contenus et de la responsable.

pic.twitter.com/1CE7rjBrNH

April 27, 2022

"Le harcèlement, ce n'est pas du management", a réagi Dick Costolo, qui a dirigé Twitter de 2010 à 2015.

Elon Musk a décidé d'acquérir Twitter notamment parce qu'il estime que le réseau ne respecte pas suffisamment la liberté d'expression. Mais sa vision absolutiste inquiète les défenseurs des libertés de chacun sur Internet, qui prônent des échanges sans haine ni désinformation.

D'après le site d'informations Politico, Vijaya Gadde a fondu en larmes lors d'une réunion en ligne avec ses équipes, rassemblées pour parler du changement de propriétaire. "Elle a fait part en détail de sa fierté pour le travail de ses collègues et a encouragé les employés à continuer leur bon travail", précise l'article.

Harcèlement

Le tweet initial à son sujet évoquait la décision de Twitter de bloquer le partage d'un article du New York Post, un quotidien américain conservateur, pendant la campagne présidentielle, parce qu'il enfreignait son règlement. L'affaire avait suscité la colère d'élus républicains et la plateforme avait relaxé la sanction.

"Suspendre le compte Twitter d'une organisation de presse majeure, pour avoir publié un article véridique, était, évidemment, incroyablement inapproprié", a déclaré Elon Musk en commentaire de ce message.

"Créer des memes ciblant des cadres comme Vijaya Gadde, qui a une longue carrière passée à chercher le bon équilibre entre sécurité et liberté d'expression (...), est complètement inacceptable", s'est indigné Alex Stamos, de la prestigieuse université de Stanford, et ancien responsable de la sécurité chez Facebook. "Les responsables des autres sociétés d'Elon doivent lui dire qu'il dépasse les bornes."

UltraViolet, une ONG de défenses des droits des femmes, a appelé le conseil d'administration du groupe californien à faire machine arrière sur l'accord passé avec l'homme le plus riche au monde. "Le harcèlement d'Elon Musk à l'égard de Vijaya Gadde est la preuve claire et nette que sa gouvernance va ouvrir grand les portes au harcèlement et aux abus, spécifiquement contre les femmes et personnes de couleurs", a déclaré Bridget Todd, directrice de la communication, dans un communiqué.

L'accord de rachat signé par Elon Musk l'autorise expressément à tweeter sur l'opération, mais avec cette restriction : "à condition que les tweets en questions ne dénigrent pas l'entreprise ou ses représentants".

Le patron de Tesla (voitures électriques), SpaceX (exploration spatiale) et Neuralink (implants cérébraux), entre autres, a gagné plusieurs millions d'abonnés ces derniers jours, portant son total à plus de 86 millions.

Parag Agrawal, l'actuel dirigeant de Twitter, a exprimé mercredi son soutien aux employés du groupe de San Francisco. "Je suis fier des gens qui continuent à faire le travail de façon concentrée et déterminée malgré le bruit tout autour", a-t-il tweeté.

I took this job to change Twitter for the better, course correct where we need to, and strengthen the service. Proud of our people who continue to do the work with focus and urgency despite the noise.

April 27, 2022

Plusieurs journaux américains ont relayé les inquiétudes exprimées en interne par de nombreux salariés à l'idée que l'homme le plus riche du monde, coutumier des provocations, dirigeant d'entreprises où la syndicalisation est découragée, ne prenne le contrôle.

Selon l'agence Bloomberg, depuis lundi, Twitter empêche les employés de faire des modifications au code informatique de la plateforme sans l'accord d'un vice-président, pour éviter tout sabotage. Certains craignent notamment qu'Elon Musk ne défasse leur travail en termes de modération des contenus pour protéger les utilisateurs des abus et violences.

Avec AFP

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Elon Musk et Twitter : la "liberté d'expression absolue"… à géométrie variable

Le milliardaire Elon Musk rachète Twitter pour 44 milliards de dollars

Revue de presse

"Twitter va devenir un endroit effroyable"

Valeurs Actuelles

Nucléaire français, histoire d’un sabordage

Au tournant du millénaire, la France disposait d’un système électrique envié, fournissant une électricité fiable et bon marché. Vingt ans plus tard, RTE, le gestionnaire du réseau, met en garde, pour le second hiver consécutif, sur le risque d’insuffisance de production pour répondre à la demande en cas d’anticyclone et de vague de froid. Depuis quelques mois, le prix de l’électricité, lié à celui du gaz, a explosé. Et, depuis quelques semaines, avec la guerre en Ukraine, nul ne sait à quel niveau montera ce cours du gaz, ni même si celui-ci continuera de parvenir dans les pays d’Europe qui en dépendent plus ou moins fortement (la proportion de gaz russe dans la consommation nationale de gaz est de 55 % pour l’Allemagne, 80 % pour l’Autriche, la Pologne et les pays Baltes, 17 % quand même pour la France… ).

La France a déconstruit sa souveraineté électrique que lui avait apportée le plan Messmer. Ce plan, d’essence gaulliste, décidé dans les années 1970 pour faire face au premier choc pétrolier, a doté la France d’un parc de 58 réacteurs nucléaires produisant jusqu’à 75 % de notre électricité. Un record mondial. Cette électricité abordable et fiable a été longtemps un de nos (rares) avantages compétitifs. Elle a offert en outre à la France la place de leader des pays du G7 quant à ses émissions de gaz à effet de serre, ce qui n’est pas rien.

comment en sommes-nous arrivés là ?

Dès lors la question qui se pose est : comment en sommes-nous arrivés là ? L’énergie étant vitale et stratégique, cette dégringolade découle de décisions, ou de non-décisions, politiques. L’accès à une énergie abondante et le nucléaire sont liés, ils s’opposent à l’idéologie de la décroissance, dont l’opposition au nucléaire est la pierre angulaire. La pression idéologique sur l’opinion, les médias, certains partis politiques en mal d’électeurs ou certains élus en mal de popularité, a ouvert la voie à la montée du relativisme. Aujourd’hui, l’opinion l’emporte sur les faits, l’idéologie l’emporte sur la science.

L’infiltration de cette idéologie dans le ministère de l’Environnement est de notoriété publique, comme le sont les liens entre ses services et des associations ou ONG militantes activistes antinucléaires et décroissantes, officialisés par le versement de subventions. Cet entrisme est devenu décisif quand, en 2007, l’énergie, jusque-là sous la dépendance du ministère de l’Industrie, est passée sous celle du ministère de l’Écologie. Tout était dit. Qu’on y songe : alors qu’un militaire n’est jamais nommé ministre de la Défense afin d’éviter tout parti pris, des personnalités ouvertement antinucléaires ont été ministres dix-huit années sur vingt-cinq depuis 1997. Sans parler des militants constituant les cabinets ni des nominations dans les organismes extérieurs censés être indépendants ; l’administration a été imprégnée d’un parti pris décroissant et antinucléaire.

L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État

L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État. Rappelons que, dans d’autres affaires, avec pourtant des conséquences bien moindres en gravité que celle du devenir de la filière nucléaire, de tels agissements ont conduit des membres de gouvernement devant la Cour de justice de la République. Mais, quand il s’agit de l’énergie, aucun abus, aucune faute, aucun conflit d’intérêts patent n’a jusqu’à ce jour donné lieu à des poursuites. C’est dire l’ampleur et la profondeur de l’infiltration et de l’ignorance du sujet dans les médias et l’administration.

Le poids de l’idéologie antinucléaire en Allemagne, lié au tragique héritage de la Shoah et à la propagande de la Stasi en Allemagne de l’Est, a poussé Gerhard Schröder, en 1998, puis Angela Merkel, en 2011, pour des raisons politiques, à abandonner le nucléaire. Dès lors, l’influence allemande, prédominante au niveau des institutions européennes, a renversé la position communautaire sur le nucléaire. Alors que le traité Euratom, encore en vigueur, encourage le développement de l’usage civil de l’atome, refuser aujourd’hui l’abandon du nucléaire dans tous les pays de l’Union est devenu une croisade incertaine, comme l’ont montré les tergiversations pour aboutir à une timide inclusion du nucléaire dans la taxonomie de la finance durable. À Bruxelles, les élus de l’écologie politique et ceux qui ont délaissé ce parti pour goûter au pouvoir aux côtés d’Emmanuel Macron sont des relais inlassables de l’antinucléarisme au mépris des intérêts nationaux – le cas de Pascal Canfin, ancien directeur général du WWF France et que l’on dit proche du président de la République, en étant l’archétype.

L’idéologie antinucléaire renforcée par les promoteurs des énergies renouvelables

L’idéologie antinucléaire s’est rapidement trouvé des alliés intéressés avec les promoteurs des énergies renouvelables intermittentes (EnRI) : l’éolien et le photovoltaïque. Ces machines sont pour leur totalité importées, la France ayant raté le coche industriel. Les panneaux solaires sont presque exclusivement chinois ; quant aux éoliennes, l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne en sont les premiers exportateurs européens (et, étonnamment, les plus antinucléaires). Pour développer les énergies renouvelables, l’Europe a imposé – et la France l’a imprudemment accepté – l’injection prioritaire, sur le réseau, de l’électricité produite par les EnRI, obligeant à arrêter la production nucléaire, pourtant la seule pouvant répondre à tout moment aux besoins, puisque, à la différence de l’intermittence des EnRI, elle est pilotable.

À cette priorité, s’ajoutent des subventions publiques massives aux EnRI et un prix de rachat garanti sur des durées pouvant aller jusqu’à vingt-cinq ans. Bref, un jackpot destiné à pousser les organismes financiers et autres gestionnaires de fortune à investir et faire investir dans les EnRI…Les vendeurs de machines et leurs financiers ont été rejoints par les gaziers, puisque l’intermittence de production oblige à doublonner les EnRI avec des centrales à gaz afin de suppléer celle-ci. Face à ce rouleau compresseur national et européen, il n’y a pas, comme le martèlent pourtant leurs opposants, le moindre “lobby nucléaire” qui vaille. C’est même tout le contraire : la France, EDF et tous nos industriels culpabilisés ont depuis longtemps le nucléaire honteux.

S’il y avait eu un lobby nucléaire, ce qui est arrivé ne serait pas arrivé. Quelques dates, pour mémoire. En 1998, la fermeture, sous l’impulsion de Dominique Voynet et Corinne Lepage, de Superphénix, le surgénérateur de Creys-Malville, réacteur de quatrième génération, utilisant comme combustible les déchets des réacteurs des générations précédentes. Cet arrêt a comblé les antinucléaires, dont Superphénix était la hantise, car il bouclait la chaîne du combustible, faisant du nucléaire une filière totalement vertueuse. La France avait vingt ans d’avance dans le domaine, où elle compte désormais vingt ans de retard. Les antinucléaires voulaient à tout prix “avoir la peau” de ce nucléaire durable. Lionel Jospin ayant cédé au chantage de l’écologie politique, ils l’ont eue.

Succédant à Dominique Voynet, Yves Cochet tout aussi antinucléaire que son prédécesseur, et de surcroît col-lapsologue, décide des premières mesures financières aussi coûteuses que favorables aux EnRI. Avec le transfert de l’énergie au ministère de l’Écologie, en 2007, le glissement en faveur des EnRI au détriment du nucléaire va se confirmer. Le Grenelle de l’environnement, suite donnée au pacte écologique de Nicolas Hulot, antinucléaire convaincu, rassemble autour de la table au ministère de l’Écologie toutes les ONG antinucléaires et leurs dirigeants, militants politiques aguerris.

Les mesures financières pro-EnRI vont s’amplifier, tandis que la France accepte à Bruxelles le “paquet énergie-climat” imposant 20 % d’EnRI en 2020, ce qui allait à l’encontre des intérêts nationaux, sans pour autant diminuer nos émissions de CO2, notre électricité étant déjà quasi totalement décarbonée grâce au nucléaire. C’est aussi à ce moment qu’un projet d’investissement privé dans le nucléaire a été écarté.

Déroute suite à l’accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts

Nouvelle déroute en 2012 quand, à l’issue d’un accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts, François Hollande cède aux exigences politiques des antinucléaires les plus radicaux et annonce qu’élu, il fermera la centrale de Fessenheim et réduira la part du nucléaire dans le mix électrique. À la manœuvre de cet engagement désastreux, Ségolène Royal, Élisabeth Borne et François Brottes, alors député de l’Isère, futur président de RTE. La loi de 2015, fondée sur la volonté politique de sortie à terme du nucléaire et sur une sous-évaluation militante des besoins, prévoit de réduire en 2025 de 70 à 50 % la part du nucléaire dans le mix en fermant 14 réacteurs. Son étude d’impact est indigente. La puissance installée nucléaire est plafonnée à 63,2 gigawatts sans aucune raison autre que politique.

En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande

En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande en s’appuyant sur des personnalités socialistes ou vertes qui l’ont rallié et qui en seront toutes récompensées : Pascal Canfin, Arnaud Leroy, Élisabeth Borne, Xavier Piechaczyk. En 2019, il décide d’arrêter le programme Astrid, réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération, mettant un terme à un demi-siècle de travaux sur la fermeture du cycle de l’uranium, pilier de la filière. Cette décision a été prise sans consulter le Parlement et fut qualifiée de « très dommageable » par un rapport de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques). En 2020 enfin, ce sont les deux réacteurs de Fessenheim qui sont fermés, sans même attendre le couplage de l’EPR de Flamanville. La France perd 1,8 gigawatt de puissance pilotable alors que l’Autorité de sûreté (ASN) avait confirmé la sûreté de l’installation, qui aurait pu produire encore pendant dix ou vingt ans. Coût estimé de cette décision : 10 milliards d’euros, et beaucoup plus avec la hausse du prix de l’électricité.

Et puis, tout à coup, à quelques mois de la présidentielle et alors que le sujet nucléaire (et des énergies au sens large) monte dans l’opinion, Emmanuel Macron annonce un changement de cap dans un discours au Creusot, en décembre, changement de cap qu’il confirmera à Belfort, quelques mois plus tard. Alors que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de 2020 prévoit la fermeture de 12 réacteurs en plus des deux de Fessenheim, il annonce renoncer à toute fermeture de réacteur dont la sûreté a été validée et lance la construction de nouveaux réacteurs ! Bien sûr, prétextant les longs délais de construction des EPR pour lesquels tant d’années ont été perdues, il appelle aussi (et surtout) à un programme massif de construction d’EnRI, réclamant même de “lever des barrières”, comme s’il en subsistait encore dans le domaine, comme si le droit des tiers à s’opposer aux parcs éoliens n’avait pas été considérablement réduit (et en particulier sous son quinquennat). Passons !

Ce changement de cap à la sincérité indiscernable ne change rien. Le lobby des EnRI est toujours à la manœuvre, quoique les 200 milliards d’euros engagés pour leur développement n’aient pas réduit nos émissions de CO2 et que la poursuite de leur développement exigerait, pour pallier leur intermittence, la construction de centrales à gaz au moment où celui-ci devient inabordable et finance l’effort de guerre russe.

Le moment est trop grave pour oublier que, devant le choc pétrolier de 1973, la France a su réagir et que, aujourd’hui, devant un choc gazier beaucoup grave, nous ne pouvons plus ni nous tromper ni tergiverser. Un choix clair et immédiat doit être opéré entre idéologie et science. Il faut prolonger autant que l’ASN l’autorisera l’exploitation des réacteurs en fonction. Il faut relancer sans délai la filière nucléaire en engageant la construction des trois premières paires d’EPR2, attendues par EDF, en préparant une montée en cadence pour passer progressivement de un à deux réacteurs par an de façon à disposer de l’équivalent d’un parc de 50 à 60 EPR2 dans les années 2050-2060. Il faut enfin réduire des délais administratifs excessifs, hors sûreté. Telles sont les priorités, tout en relançant la R&D sur la quatrième génération et en concrétisant le programme d’enfouissement des déchets Cigéo. Les EnRI ne peuvent plus mobiliser des investissements colossaux en bénéficiant de subventions publiques tout en déstabilisant un marché de l’électricité qui ne peut plus dépendre du cours incontrôlable du gaz.

Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires

Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires, qui, pour certains, en particulier l’Allemagne, ont cédé imprudemment à l’idéologie et se sont mis sous la dépendance du gaz. Une situation devenue aujourd’hui dramatique. L’enjeu est simple : sans relance du nucléaire, il n’y aura pas de réindustrialisation. Donc pas d’avenir.

* Bernard Accoyer est un homme politique, ancien président de l’Assemblée nationale et président de l’ONG PNC-France. Dernier ouvrage paru, avec Chantal Didier : “Une affaire d’État, la tentative du sabordage du nucléaire français”, Hugo Doc.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Ukrainians flock to get patriotic tattoos

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More than two months into the war with Russia, it has already left a deep mark on many Ukrainians.

Tattoo studios are seeing more and more people come to get patriotic images on their bodies, to remember what Ukraine is going through now.

Clients at one such studio in Lviv include soldiers going to war against Russia on Ukraine’s front lines.

Video by Anastasiya Gribanova, Kawoon Khamoosh and Marek Polaszweski

France24 - Monde

Covid-19 : la Chine confrontée au dilemme d'un confinement à Pékin

Publié le : 27/04/2022 - 17:58

Sébastian SEIBT Suivre

L'hypothèse d'un confinement de la population à Pékin se précise alors que le nombre de contaminations avérées au Covid-19 a dépassé les 100 cas mercredi. Mais une telle solution après la mise en quarantaine pendant plus d'un mois des habitants de Shanghai a un coût économique et politique potentiellement très élevé.

Le seuil des 100 cas vient d'être dépassé. Pékin compte désormais 113 cas de contamination au Covid-19, ont annoncé les autorités sanitaires chinoises, mercredi 27 avril. La pression s'accentue sur le gouvernement local alors qu'à 1 300 kilomètres de là, à Shanghai, un confinement strict a été imposé à la population depuis un mois pour tenter d'endiguer la propagation du très contagieux variant Omicron. 

Ne pas répéter les erreurs de Shanghai

Surtout que le dernier chiffre des contaminations dans la capitale chinoise ne prend pas encore en compte les cas qui seront recensés lors de la grande vague de dépistage lancée dimanche 24 avril. Les autorités ont, en effet, imposé aux 21 millions de résidents à Pékin de se soumettre à trois tests sur cinq jours.

Pas question pour le gouvernement local de répéter les erreurs de Shanghai. Les dépistages n'y avaient commencé qu'après plus de 1 000 contaminations. Trop tard pour contenir l'épidémie sans recourir à l'artillerie lourde de la politique "zéro Covid" : le confinement strict. Les mesures drastiques toujours en vigueur ont entraîné une rare expression publique de colère dans un pays soumis à un régime qui ne tolère que très peu la contestation politique.

>> À lire aussi : "Voices of April", quand les habitants de Shanghai défient la censure chinoise

Les autorités pékinoises répètent pour l'instant qu'il n'est pas question d'un confinement comme à Shanghai, tout en reconnaissant que "la situation épidémique est complexe et sévère", a indiqué Tian Wei, un porte-parole du gouvernement local, mardi.

En ville, certaines restrictions commencent déjà à être mises en place. C'est notamment le cas dans le quartier de Chaoyang, où une majorité des contaminations dans la capitale ont été recensées. C'est l'un des districts les plus courus et importants de la capitale : il héberge la plupart des ambassades et on y trouve les magasins des enseignes de luxe occidentales et les restaurants et bars les plus chics. 

Mais il est devenu anormalement calme. Plusieurs blocs d'immeubles ont déjà été confinés et les rues sont quasi désertes, a constaté le South China Morning Post. Les messages retransmis par les haut-parleurs à l'intérieur des supermarchés pour assurer que les étals sont biens achalandés et qu'il n'y aura pas de pénurie comme à Shanghai accentuent l'ambiance très particulière qui règne dans ce quartier, raconte le New York Times

Un peu plus au sud, dans le district de Tongzhou, les écoles n'accueillent plus les enfants. Plusieurs foyers d'infections à Pékin ont été identifiés dans des établissements scolaires, et la municipalité ne veut surtout pas d'un confinement dans ce quartier politiquement très important puisqu'il abrite le gouvernement local.

Impact économique en Chine et au-delà

Les autorités pékinoises ne sont pas les seules à espérer avoir réagi suffisamment vite. Le gouvernement central n'a pas non plus envie d'entendre parler d'un confinement total de la capitale chinoise. Pas sûr, en effet, que le pays – voire le monde – puisse se le permettre.

D'abord, d'un point de vue économique. Les mesures imposées à Shanghai ont démontré que la politique "zéro Covid" avait un coût important. Même si l'ampleur du choc économique reste encore à déterminer, "on sait qu'à Shanghai, l'économie locale – les commerces de proximité et les restaurants par exemple – ont beaucoup souffert, tout comme l'activité portuaire, ce qui aura un impact sur la chaîne de valeur et les exportations de pièces détachées", souligne Mary-Françoise Renard, spécialiste de l'économie chinoise à l'université Clermont Auvergne. "Il ne faut pas oublier que Shanghai est le principal fournisseur de pièces détachées pour la filière automobile mondiale", rappelle Xin Sun, spécialiste de la politique économique chinoise au King's College de Londres.

>> À voir4 : Reportage en Chine : à Shanghai, la politique "zéro Covid" mise à mal par le variant Omicron

Les données publiées début avril sur l'activité économique à Shanghai depuis le 1er janvier laissent entrevoir à quel point ce confinement long a causé des dégâts économiques. "Ces chiffres montrent qu'après une croissance soutenue sur les deux premiers mois, il y a un coup d'arrêt brutal dès mars, alors même que les mesures les plus strictes – comme le confinement total – n'ont été mises en place qu'en avril. Je m'attends donc à une croissance négative en avril", détaille Xin Sun.

Une mise à l'arrêt de Pékin "accroîtrait bien sûr l'impact de ces mesures, même si la capitale n'a pas le poids économique de Shanghai", affirme Mary-Françoise Renard. Pour cette spécialiste, ce serait surtout une mauvaise nouvelle pour le secteur des services, qui représente "83 % de l'activité économique de Pékin". 

Un confinement de la capitale signerait certainement le glas des 5 % de croissance en 2022 que le gouvernement s'était fixé comme objectif. "Le confinement à Shanghai a déjà amené le FMI à baisser cette estimation, et une situation similaire à Pékin confirmerait que la Chine doit très largement réviser ses ambitions", estime Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d'investissement qui suit l'économie chinoise chez Pictet Asset Management.

Cet arrêt de l'activité dans deux des principaux centres économiques et politiques du pays "aura très probablement aussi un effet papillon en dehors des frontières chinoises", prévoit Mary-Françoise Renard. Surtout dans le contexte actuel de hausse des prix. "Il y a eu une multiplicité des chocs inflationnistes depuis le début de la pandémie – arrêt du commerce international, hausse des prix de l'énergie, guerre en Ukraine – auxquels s'ajoutent les perturbations des exportations dues aux confinements", analyse Frédéric Rollin.

Politiquement impossible ?

Mais le casse-tête pour la Chine n'est pas qu'économique. "Avec Pékin, il faut aussi prendre en compte les répercussions politiques d'un confinement", note Zeno Leoni, spécialiste de la Chine aux King's College de Londres. La capitale institutionnelle est la ville par excellence "dans laquelle le Parti communiste chinois ne veut pas donner l'impression de perdre le contrôle", souligne cet expert.

Et avec le variant Omicron, aucun scénario n'est satisfaisant. Ne pas confiner risque de mettre le pouvoir face à une propagation incontrôlée du virus, tandis qu'un confinement strict pourrait amener la population de Pékin à rejoindre les résidents de Shanghai dans leur contestation de la politique "zéro Covid".

>> À lire aussi : Confinement des Français de Shanghai : "Quand mon QR code est passé au rouge, ça a été la panique"

"Si la souffrance des populations dans ces deux métropoles s'étale au grand jour, il y aurait de quoi remettre en cause le discours officiel qui a été de dire que la Chine a mieux géré la pandémie que les pays occidentaux. Ce serait inacceptable pour le pouvoir", souligne Xin Sun.

D'autant plus que 2022 est politiquement très important pour Xi Jinping. "Le XXe Congrès du Parti communiste chinois – au cours duquel Xi Jinping doit être reconduit à son poste – doit se tenir cet automne à Pékin et le régime n'a aucune envie que cela se passe dans une ville encore traumatisée par un confinement strict", estime Zeno Leoni.

Pour lui, il y a deux scénarios pour la capitale : "Soit les autorités sont convaincues qu'elles peuvent venir à bout de l'épidémie à Pékin grâce à un confinement total de courte durée et elles vont le faire, soit la situation à Shanghai traîne en longueur faisant craindre la même chose pour la capitale, auquel cas le pouvoir va chercher à éviter une mise en quarantaine pour tous les habitants en même temps", estime ce sinologue.

Il y aurait bien une dernière option : reconnaître que la politique du "zéro Covid" est moins efficace face au variant Omicron et adopter une stratégie plus souple. Mais c'est impossible, estime Xin Sun. "Xin Jinping s'est approprié cette politique et l'abandonner signifierait qu'il s'est trompé ce qui est inimaginable", assure-t-il. En somme, ménager l'orgueil du président risque de coûter très cher aux Chinois.

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Covid-19 en Chine : en pleine flambée épidémique, Pékin sous la menace d'un confinement

PANDÉMIE

"Voices of April", quand les habitants de Shanghai défient la censure chinoise

Covid-19 : face à la menace d'un confinement, Pékin mise sur un dépistage massif

Valeurs Actuelles

[Entretien] Bérénice Levet : « L’écologie est devenue un alibi »

Propos recueillis par

Qu’avez-vous donc contre l’écologie ? Nombreux sont les lecteurs de Valeurs actuelles amoureux de la nature ou soucieux de l’environnement qui nous posent cette question. À leurs yeux, nos critiques récurrentes contre l’écologie nous rangeraient dans cette vieille droite occupée avant tout de travail, d’emploi, de croissance et indifférente au reste du monde, sauf en matière d’immigration ou, parfois, de défense de la vie, mais la vie réduite aux mœurs, aux traditions. Grâce soit rendue à Bérénice Levet et à son dernier essai, l’Écologie ou l’ivresse de la table rase, qui nous permet de nous expliquer sur ce qui nous motive dans ce combat acharné et longtemps solitaire que nous avons engagé contre l’écologie, c’est-à-dire contre ce qui en tient lieu depuis deux bonnes décennies et qui, après avoir patiemment noyauté la société française, déroule aujourd’hui ses plans au grand jour. Dans cet ouvrage absolument essentiel, pas de développement technique sur le glyphosate, les perturbateurs endocriniens ou le bio, ces totems de l’écologie médiatique ; seules les éoliennes font exception, parce qu’elles incarnent la souillure portée à nos paysages, l’indifférence à la beauté, à l’histoire, à l’équilibre, en un mot à l’âme française. Pas de développement technique, mais, avec les fulgurances visionnaires de Simone Weil, d’Antoine de Saint-Exupéry, de Hannah Arendt, de Bergson, de Montaigne, de Walter Benjamin ou d’autres, une réflexion qui se porte directement au cœur, à savoir l’homme, l’humanité, la civilisation. Quel homme, quelle vision de l’homme derrière l’écologie ? Voilà la question à laquelle ce livre, nourri de toute la culture exigeante, attentive, inquiète de l’auteur, entend répondre.

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ? Y a-t-il eu un élément déclencheur en particulier ?

Je ne saurais dire qu’il y eut un élément déclencheur particulier, mais le constat de la montée en puissance d’une doxa écologiste des plus sommaires mais des plus terrorisantes et jouissant d’une autorité exorbitante. Avec pour point d’orgue l’engouement qu’a suscité l’apparition, et j’emploie le mot à dessein, de Greta Thunberg. Une enfant, l’œil noir, venait accuser l’Occident, tonnait contre une civilisation, la civilisation occidentale, dont elle ne sait rien sinon qu’elle est coupable, et nous avancions, en pénitents, la corde au cou. Il s’agissait donc, pour moi, de ne pas laisser le dernier mot aux procureurs de l’Occident qui ont trouvé dans la nature un nouvel élément à charge contre cette civilisation qu’ils honnissent et dont ils entendent hâter la fin. J’ai alors décidé de passer en revue les éternels appelés à la barre des prévenus : le christianisme, Descartes, notre pensée du propre de l’homme. Il y eut, par ailleurs, les élections municipales de juin 2020, qui portèrent à la tête de huit villes de France, et non des moindres, des maires Verts. Nous savions déjà, avec Anne Hidalgo, à quoi pouvait ressembler une politique placée sous le signe de l’écologie, mais désormais nous dispositions de huit laboratoires d’expérimentation, ainsi qu’ils envisagent eux-mêmes les villes dont ils sont devenus les princes.

Vous observez aussi un air du temps qui ne semble plus en avoir que pour l’écologie, l’environnement, la planète, comme un vaste fourre-tout qui paraît surtout relever du prétexte…

Ce n’est pas que l’on se soucie de la nature, des sols, des bêtes, que je déplore. Au contraire, je considère que c’est une très heureuse chose. Un homme sans contact avec le monde sensible est un homme mutilé. L’inquiétude écologique nous offrait la magnifique occasion d’être rapatriés sur terre, dans le monde concret, charnel des êtres et des choses, d’ouvrir les yeux, mais, préemptée par la gauche, elle a tourné à l’idéologie. Elle est un nouvel écran interposé entre nous et le réel, un grand récit dans lequel celui-ci doit entrer de gré ou de force. Je ne crains pas de soutenir que l’écologie est, pour les associations militantes et les politiques qui l’incarnent, un alibi : le “sauvetage de la planète”, comme ils disent, leur sollicitude envers les bêtes, ne sont jamais que l’occasion d’allonger la déjà longue liste des victimes dont l’Occident serait la grande fabrique. Aux femmes, aux Noirs, aux musulmans, aux homosexuels, aux transsexuels viendraient s’ajouter les animaux, la Terre, le climat. Domination et destruction qui seraient la vérité de l’Occident, son essence même – d’où le mot de “systémique”, vernis plus savant que structurel. Il ne s’agit pas d’exonérer l’Occident de sa responsabilité dans la dégradation du donné naturel, mais de n’être pas dupe de la rhétorique militante.

Pourquoi parlez-vous d’une victoire à la Pyrrhus ?

Que le modèle de développement que nous nous sommes choisi au XIXe siècle et plus encore après la Seconde Guerre mondiale vienne à être interrogé, inquiété, était salutaire – en prenant soin de préciser que ce n’est pas tant le capitalisme, le libéralisme économique qui sont à remettre en question que le fait d’avoir, selon l’analyse de Polanyi, « désencastré » l’économie et d’avoir substitué, pour ce qui nous concerne, au génie français, si bien peint par madame de Staël, de la grâce, du goût de la gaieté, les impératifs d’efficacité, de rentabilité, de fonctionnalité. La dégradation de la nature n’est pas la vérité de l’Occident mais l’indice d’une déchirure dans son histoire, la déchirure d’ « un pacte millénaire qu’il avait conclu avec la Terre », selon la belle formule de Bertrand de Jouvenel. Le tourment écologique aurait dû rendre ses droits à la conversation civique, abandonnée aux technocrates, l’occasion de nous interroger sur ce que nous faisons, sur ce que nous poursuivons et sur ce nous hasardons, comme dirait Corneille. Mais non : le réchauffement, le sauvetage de la planète sont des causes péremptoires et il suffit d’invoquer ces fins pour que tous les moyens se trouvent justifiés.

Les écologistes ne parlent que de combats, de causes, ne produisent que des slogans ; il faut changer les rêves, les consciences. Pourquoi cet entêtant parfum de révolution ?

C’est à tort que l’on assimile les écologistes à des amish ; comme notre président et les siens, ils sont en marche. Les écologistes sont des progressistes, ils sont enivrés de mouvement. “Réinventer” est leur maître mot, doublé de cette obsession de “régénérer” l’humanité. Vous faites allusion à l’épisode de Léonore de Moncond’huy, la maire de Poitiers, appelant à changer les rêves des enfants. Son programme trahissait les aspirations démiurgiques des Verts. Et ce, avec le cynisme commun aux progressistes. Les destructions les grisent : « Nous n’avons pas peur des ruines, nous qui portons dans notre cœur un monde nouveau », le choix de Julien Bayou de placer en exergue de son livre cette citation d’un anarchiste espagnol était un formidable aveu. Citons encore le slogan de Sandrine Rousseau à la primaire d’EELV : “Oui les temps changent”, autrement dit, votre monde, votre vieux monde s’éboule et c’est heureux. On notera d’ailleurs qu’il est tout à fait extraordinaire qu’elle voue aux gémonies un Occident dont toute l’histoire se résumerait, selon elle, à « prendre, utiliser et jeter » quand elle-même n’a rien de plus obsédant que de “prendre, utiliser et jeter” une civilisation à laquelle elle doit tout. La gratitude est décidément la dernière vertu des écologistes ! L’écologie ne se soucie guère de conserver, de préserver, d’ « empêcher le monde de se défaire » comme dirait Camus, elle déconstruit, elle détruit, elle “annule” ( cancel).

L’écologie ou « l’art d’être en guerre contre la domination », écrivez-vous. Comment expliquer cette métamorphose ?

Ce n’est pas tant la lutte contre la domination qui fait le visage propre de l’écologie actuelle que sa complicité avec l’internationale woke. Ce n’est pas tant non plus une question de métamorphose – la lutte contre la domination est depuis les années 1960-1970 l’aimant qui attire à lui toute la limaille des militantismes – que de génération. J’ai regardé la date de naissance de ceux qui incarnent aujourd’hui politiquement l’écologie (Jadot, Rousseau, Batho, Piolle, Doucet… ) : ils sont tous nés tous dans les années 1970. Autrement dit, ils appartiennent à cette génération que je décrivais dans mon Crépuscule des idoles progressistes (Stock, 2017), à laquelle la France n’a plus été donnée à connaître, à comprendre et encore moins à aimer. D’où leur docilité aux mots d’ordre de la déconstruction : « D’autant que l’âme est plus vide et sans contrepoids, disait Montaigne, elle se baisse plus facilement sous la charge de la première persuasion. » Et c’est ainsi que les écologistes parlent à merveille la langue des féministes, des indigénistes, des décoloniaux. Au chapitre « Lyon émancipatrice », le candidat et futur élu Grégory Doucet s’engageait à œuvrer à la « valorisation des cultures non dominantes et de la mémoire et de la culture des migrations ». Tout est dit.

Vous expliquez que la domination de l’idéologie écologiste passe par la création d’une nouvelle langue. À quoi faites-vous référence ?

Les écologistes sont de grands fossoyeurs de la langue. Rappelons que c’est par eux que l’épouvantable “impacter” a contaminé les discours et les esprits. Significativement, mettant leurs pas dans ceux d’Anne Hidalgo, à peine élus, les nouveaux maires EELV n’eurent rien de plus pressé que de convertir leur communication administrative en écriture inclusive. Les intitulés de leurs adjoints offrent un ubuesque florilège de novlangue. Il est deux raisons à cette dévastation sémantique. L’une tout idéologique : quiconque est en guerre contre le passé s’en prend au phénomène de la langue où le passé a son assise ; l’autre, générationnelle là encore : leur langue est une langue sans couleur, sans saveur, sans parfum parce qu’elle n’est plus apprise dans la littérature. Ils ne savent rien par exemple de la langue sensuelle, olfactive, de Colette ou de Giono. Une écologie conséquente élèverait la langue au rang de grande cause nationale. La langue est un instrument de perception. La nature souffre de n’avoir plus été regardée que comme stock de ressources ; retrouver les mots qui l’expriment comme réalité sensible et qui nous permettent de reprendre contact avec elle formerait des consciences vertes autrement précieuses pour l’avenir du monde que l’institution par Jean-Michel Blanquer des “éco-délégués” ou l’apprentissage des gestes du tri sélectif.

N’est-il pas curieux, cet appel à défendre la nature chez des gens qui ne craignent pas de chambouler jusqu’aux repères les plus fondamentaux de l’humanité ?

Je dirai, pour paraphraser Rousseau, que les écologistes sont des hommes à paradoxes, parce qu’ils sont des hommes à préjugés, inféodés à des “nœuds mentaux”, des associations d’idées moralement connotées (l’ouverture, c’est bien ; les frontières c’est mal, l’enracinement, c’est barrésien). S’il est un point aveugle de l’écologie, c’est bien leur impuissance à remettre en question le dogme de l’individu délié, désaffilié, force qui va et qui veut, dont les désirs doivent être élevés au rang de droits, ce qui explique qu’ils soient des militants acharnés de la PMA, GPA et autres émancipations à l’endroit du donné naturel. Qu’ils se soient choisi pour égérie Greta Thunberg, cette adolescente trépignant, réclamant, incontinent, que ses désirs soient des ordres, autrement dit figure par excellence d’un consumérisme qu’elle est censée pourfendre, n’a rien de fortuit. Leur idée de l’homme est d’une funeste indigence : leur homme cultive peut-être son jardin, mais il n’est réinscrit dans aucune histoire. Il demeure incarcéré dans la prison du présent, sans épaisseur temporelle. Vivant parmi les vivants.

Finalement, pourquoi parlez-vous d’un rendez-vous manqué ?

Être écologiste c’est, ce devrait être, avoir la conscience et le sens de la fragilité des choses, du donné, naturel aussi bien que civilisationnel. La nature est mortelle ? Assurément, mais comme les civilisations. On ne joue pas l’une (la nature) contre les autres (les civilisations). Ensemble, inextricablement, elles sont remises à la garde de cette créature qu’est l’homme. L’écologie est donc, pour moi, d’abord une question de dispositions à former, à cultiver : égards, scrupules, tact, gratitude. Ce dont la Terre, les bêtes ont besoin ce n’est pas d’un homme qui efface la frontière qui le sépare de la nature. La grande vertu de l’effraction de l’écologie dans nos vies, c’est à la fois sa vertu épiphanique (des réalités pour lesquelles nous n’avions plus de regard redeviennent des objets d’attention) et sa vertu de “réincarnation”, si je puis dire : on dénonce volontiers, et à très juste titre, la baisse de niveau intellectuel, on ne s’inquiète pas suffisamment, à mon sens, de l’indigence du vocabulaire de la sensibilité. Or, celui-ci pour se former demande la fréquentation des réalités sensibles et de ceux qui nous apprennent à les percevoir, les poètes, les peintres, les musiciens. Hélas, l’écologie est plus intéressée à fabriquer des “acteurs du changement”, des armées d’indignés, que des âmes incarnées et capables de s’émerveiller.

L’Écologie ou l’ivresse de la table rase, de Bérénice Levet, Éditions de l’Observatoire, 224 pages, 19 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Twitter adds 30 million new users in run up to Musk sale

Twitter, which this week agreed to be bought by billionaire Elon Musk, has said its user numbers grew faster than expected over the past year.

Advertising revenue has also been rising, but by less than was forecast.

Some observers have questioned Mr Musk's commercial judgement in buying Twitter, a platform that despite its high profile has not consistently made high returns.

In the latest quarter it made a profit of $513m (£412m) on revenues of $1.2bn.

Daily active users of the platform rose to 229 million, up from 199 million a year earlier, the company said, publishing its latest financial results.

New users grew faster outside the US, by 18.1%, than in its home market where numbers were up 6.4% over the 12 months to the end of March.

This week Twitter's board agreed a $44bn sale to Tesla boss, Mr Musk, the world's richest person, and a prolific user of the platform.

In publishing its results, the firm said it was withdrawing all previously provided guidance over its immediate commercial outlook.

However, it did say revenues had been affected by "headwinds associated with the war in Ukraine".

Mr Musk's purchase is likely to take several months to complete, after which the company will be owned privately.

While Mr Musk has not made clear his precise plans for the platform, he has spoken about reducing advertising, and cracking down on "bot" or automated accounts. He has also prompted controversy by suggesting there may be a new approach to how Twitter moderates free speech.

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France24 - Monde

La guerre en Ukraine, une carte à jouer pour le gouvernement et les rebelles éthiopiens

Publié le : 27/04/2022 - 17:17Modifié le : 27/04/2022 - 17:50

David RICH Suivre

La guerre en Ukraine trouve une résonance particulière en Éthiopie, où perdure, à l'écart des radars médiatiques, un conflit sanglant entre le gouvernement et les rebelles du Tigré. Alors que le pouvoir apporte un discret soutien à Moscou, les Tigréens poussent la comparaison avec Kiev, espérant fédérer le soutien de la communauté internationale.

L'Éthiopie en proie à une guerre sans fin. Dix-sept mois après le début du conflit opposant le gouvernement central aux rebelles du Tigré, la crise s'est graduellement étendue à travers les régions du nord, faisant plusieurs centaines de milliers de victimes et provoquant un risque accru de famine. La trêve humanitaire, décrétée par le gouvernement fin mars, n'a pour le moment pas permis d'avancée significative sur le terrain. 

Dans ce contexte d'enlisement, l'avènement, il y a maintenant deux mois, d'une guerre sur le sol européen avec l'offensive russe en Ukraine, suscite une attention particulière dans le pays. Alors que certains observateurs pointent du doigt l'écart d'intérêt médiatique porté aux deux conflits, le gouvernement et les rebelles tentent de se positionner pour faire avancer leur cause. 

Les "amis éthiopiens" de la Russie 

Lundi 18 avril au matin, une centaine d'Éthiopiens faisaient la queue devant l'ambassade de Russie d'Addis-Abeba : des volontaires venus postuler pour combattre en Ukraine. Alors que depuis plusieurs jours la rumeur d'un enrôlement moyennant finance circulait sur les réseaux sociaux, l'ambassade russe réfute tout appel officiel.

"Nous tenons à vous informer que l'ambassade n'accepte aucune demande de recrutement dans les forces armées de la Fédération de Russie", affirment les autorités dans un communiqué daté du 19 avril, tout en remerciant les Éthiopiens pour leur soutien "depuis le début de l'opération militaire spéciale" en Ukraine. 

The queues formed early each morning outside the Russian embassy in Ethiopia's capital Addis Ababa. Drawn by rumours on social media, young men and old, many with their military records in hand, arrived with hopes of fighting for Russia in Ukraine. https://t.co/yfUB4wtpft pic.twitter.com/oQ2FEO0vqA

April 21, 2022

"Nous avons reçu des courriels et des visites en personne de citoyens éthiopiens exprimant leur solidarité et leur soutien à la Fédération de Russie (…) Nous remercions tous les amis éthiopiens pour les mots aimables qu'ils ont adressés à notre pays." 

"Il est évident au vu de la situation économique du pays que les volontaires présents à l'ambassade étaient avant tout motivés par l'appât du gain", estime Gérard Prunier, spécialiste de la Corne de l'Afrique qui a vécu de nombreuses années en Éthiopie.

"Contrairement à certains pays d'Afrique francophone, il n'y a pas véritablement de sentiment prorusse parmi la population en Éthiopie, poursuit le chercheur. Par contre, il existe un ressentiment envers les États-Unis, qui ont soutenu le gouvernement tigréen dans les années 1990. Durant cette période, un petit groupe de dirigeants ont privilégié leurs intérêts sur ceux du peuple et la question de l'ingérence américaine est depuis très mal perçue dans le pays."

Depuis l'arrivée à la Maison Blanche de Joe Biden, les États-Unis ont accentué la pression sur le gouvernement du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, en imposant des sanctions pour tenter de mettre fin au conflit. En réaction, les soutiens du gouvernement sont descendus dans la rue dénonçant l'interventionnisme occidental, brandissant parfois des pancartes à l'effigie des présidents chinois et russe. De son côté, la Russie a renforcé ses relations avec le pays en signant en juillet dernier un nouvel accord de partenariat militaire. 

Unis contre "l'ingérence" de l'Occident 

Le lien entre la Russie et l'Éthiopie se traduit également par un soutien réciproque au sein à l'ONU. Le 3 mars, une semaine après le début de l'invasion russe, le Premier ministre éthiopien publie un communiqué sur la situation en Ukraine, appelant "toutes les parties à faire preuve de retenue". 

La veille, l'Éthiopie avait quitté la salle lors du vote d'une résolution des Nations unies, adoptée à une très large majorité, exigeant de la Russie l'arrêt immédiat du recours à la force en Ukraine. L'Érythrée, l'allié du gouvernement éthiopien dans la guerre contre le Tigré, fait, quant à elle, partie des six pays à avoir voté contre. 

"L'Érythrée est un pays complètement isolé sur la scène internationale, qui soutient la Russie car elle cherche avant tout un partenaire susceptible de lui fournir des armes sans lui demander des comptes sur la question des droits de l'Homme", explique Gérard Prunier. "L'Éthiopie, au contraire, tente de maintenir de bonnes relations avec l'Occident, et ne peut donc se permettre un soutien trop explicite envers Moscou. Elle est tout de même considérée comme un allié par la Russie, notamment du fait de sa proximité avec l'Érythrée."

En mars 2021, la Russie s'était, pour sa part, opposée à une déclaration de l'ONU appelant à la fin des violences dans la région du Tigré. 

"Au Conseil de sécurité, la Russie n'a pas peur d'utiliser le veto pour contrer les positions occidentales. Elle donne ainsi un sentiment de protection diplomatique très important aux États qui, comme l'Éthiopie, sont critiqués par la communauté internationale", souligne Roland Marchal, chercheur au Centre de recherches internationales de Sciences Po et auteur d'une étude sur les liens entre la Russie et la Corne de l'Afrique. "L'Éthiopie et la Russie considèrent toutes deux que les pays occidentaux sont hostiles et font de l'ingérence. Pour autant, le soutien d'Abiy Ahmed envers Moscou est avant tout un calcul politique et non un réel soutien à l'offensive russe en Ukraine."

Tigré, Ukraine, même combat ? 

Alors qu'Abiy Ahmed tente d'entretenir un rapport d'équilibre entre les Occidentaux et la Russie, les Tigréens, eux, sont bien décidés à faire pencher la balance en leur faveur. Au cours du mois de mars, Getachew Reda, porte-parole du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) et ancien ministre de la Communication, a publié plusieurs chroniques dressant un parallèle entre les guerres en Ukraine et en Éthiopie. "L'unité sans précédent du monde démocratique libéral contre l'invasion de l'Ukraine par la Russie est admirable", soulignait-il le 23 mars, déplorant que la "position morale forte" des États-Unis face à Moscou ne soit pas "universelle". 

Une vision partagée par le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus, lui-même Tigréen, qui a dit regretter, le 13 avril, que d'autres conflits comme celui du Tigré ne bénéficient pas, ne serait-ce que "d'une fraction" de l'attention accordée à l'Ukraine. Prompt à dénoncer les ravages de la guerre dans son pays, le patron de l'OMS, ancien ministre et cadre du TPLF, est considéré comme un ennemi par Abiy Ahmed. Le Premier ministre, qui l'accuse d'ingérence dans les affaires éthiopiennes, à même tenté de faire barrage à sa réélection à la tête de l'organisation onusienne en janvier dernier, sans succès. 

In #Tigray, Ethiopia, over 5 million people face starvation. With #famine comes widespread disease and death. We call for urgent, unimpeded entry of humanitarian aid, including food, medical supplies, equipment, fuel and cash. https://t.co/EfoD5SWZeM

September 30, 2021

"Les Tigréens ont bien raison de communiquer sur la situation humanitaire et ont des arguments à faire valoir car l'ampleur des destructions et le nombre de victimes sont considérables", souligne Roland Marchal. "La différence de traitement vis-à-vis des guerres en Ukraine et en Éthiopie mérite elle aussi d'être soulevée. Mais la comparaison entre les deux conflits a ses limites, car contrairement à Vladimir Poutine, Abiy Ahmed n'a pas une politique expansionniste et respecte la souveraineté nationale de ses voisins."

Alors que les Tigréens dénoncent les horreurs du conflit, le Premier ministre éthiopien tente, à l'inverse, d'invisibiliser la guerre dans son pays, selon Gérard Prunier. "Il veut faire croire que les affaires courantes continuent alors qu'il a depuis longtemps perdu le contrôle de la situation. Personne n'est dupe, ni les Éthiopiens, ni la communauté internationale, mais la situation arrange les Occidentaux. L'Ukraine est pour eux un enjeu stratégique prioritaire, alors que ce n'est pas du tout le cas de l'Éthiopie. Les Occidentaux n'ont aucune envie de s'impliquer dans ce conflit." 

Malgré les réticences occidentales, le TPLF continue son combat. Le 20  avril, le gouvernement du Tigré a publié une lettre ouverte à l'attention du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, dans laquelle il a de nouveau appuyé sur la comparaison avec l'Ukraine et appelé l'ONU à une plus grande "détermination pour soutenir les principes fondamentaux du droit international et de l'humanité". 

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Éthiopie : des ONG dénoncent un "nettoyage ethnique" au Tigré

ANALYSE

Éthiopie : le barrage sur le Nil est "une victoire majeure qui ne suffira pas à réunifier le pays"

En Éthiopie, treize camions d'aide humanitaire sont arrivés à Mekele, au Tigré

France24 - Monde

Ligue des champions : Liverpool domine Villarreal dans un match à sens unique

Publié le : 27/04/2022 - 22:49Modifié le : 27/04/2022 - 22:56

Romain HOUEIX Suivre

Liverpool a remporté mercredi la manche aller face à Villarreal en demi-finale de Ligue des champions (2-0). Les hommes d'Unaï Emery ont longtemps résisté aux assauts des Reds avant de concéder deux buts en deux minutes.

Le "sous-marin jaune" a coulé à Liverpool. Les Reds ont fini par trouvé la faille dans le coffre-fort concocté par Unaï Emery et se présenteront à la demi-finale retour le 3 mai avec un avantage de deux buts.

Les Reds de Liverpool se portent rapidement dans le camp de Villarreal. La formation espagnole défend prudemment avec un bloc de deux lignes de quatre. Sur le premier corner de la partie, Robertson tire sur la tête de Konaté qui remet dans le tas. Mané se jette mais ne cadre pas (8e). Le corner suivant ne donne rien.

Quelques minutes plus tard, Mané lance Salah sur le côté gauche. Il centre pour la tête de Mané, mais le Sénégalais manque cette occasion alors qu'il était seul (12e). Il faut attendre un tir du Colombien Luis Diaz pour voir le premier tir cadré du match. Le gardien Geronimo Rulli n'est pas surpris par le rebond et capte (14e).

Score toujours vierge à la mi-temps

Face au bloc de Villarreal, Fabinho renverse le jeu côté. Le capitaine Henderson reprend du droit et trouve le poteau. Puis, c'est au tour de Salah de signer une frappe enroulée qui passe juste au-dessus (27e). Son compère Mané voit sa nouvelle tentative déviée par Albiol (33e), tandis que Thiago Alcantara touche le montant d'une frappe lointaine (40e).

Liverpool rentre aux vestiaires après 45 minutes d'une domination sans partage. Reste à concrétiser. Les hommes de Jürgen Klopp pensent avoir trouvé la faille. Sur corner, Alexander Arnold trouve la tête de Mané. Le Sénégalais remet le ballon vers Van Dijk, qui dévie sur Fabinho, qui marque de la tête. Mais un hors-jeu est signalé sur Van Dijk (51e).

Qu'à cela ne tienne. Dans la continuité, Henderson effectue un une-deux avec Alexander-Arnold. Il envoie un centre que le latéral Estupinan dévie, prenant Rulli à contre-pied (54e, 1-0). Sadio Mané double la mise quelques instants plus tard (55e, 2-0). Robertson pense même tenir le troisième avant le refus de ce dernier pour hors-jeu (64e).

A big first-leg performance from the Reds 💪#UCL | #LIVVIL pic.twitter.com/jLEMjlQxDr

April 27, 2022

Malgré les dernières tentatives des Rouges, le score en reste là. La bande à Sadio Mané est donc dans un fauteuil pour se qualifier en finale de Ligue des champions. Quant à Villarreal, il faudra montrer davantage pour espérer voir le sommet de l'Europe.

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Ligue des champions : Unaï Emery et Villarreal, les invités surprises sur la route de Liverpool

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Ligue des champions : Manchester City prend un maigre avantage sur le Real après un match intense

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Pour Karim Benzema, objectif Ligue des champions et Ballon d'Or

BBC

Gardeners urged to let lawns go wild to boost nature

By James FitzGeraldBBC News

Gardeners are being encouraged to let their lawns grow wild in May as part of a campaign to promote biodiversity.

Conservation charity Plantlife is urging people to leave their lawnmowers in the shed for a month and to let wild flowers grow instead.

It is also asking people to count the flowers that do grow, and record them as part of its No Mow May project.

Leaving the grass uncut will create a habitat that will benefit bees and other insects, the organisation says.

Plantlife says lawns could be biodiversity hotspots if left alone. It says those who participated in its campaign last year reported the growth of more than 250 plant species on their lawns.

Among these were wild strawberry, wild garlic and rarities including adders'-tongue fern. There were also sightings of declining species such as man and green-winged orchids.

One gardener who has been enjoying a more relaxed approach is Tom Jennings, 45, from Buckinghamshire. He says it's a chance to reconnect with the natural world.

"There's an obsession with neat gardens," says Tom. "And a lot of that uses not only obsessive mowing but also chemicals which aren't compatible with nature."

After letting his back garden grow out, Tom witnessed an explosion of dandelions - important for pollinators such as bees.

Tom says he's been stunned at how quickly bugs have returned to his back garden: an encouraging signal given the global decline of insect populations.

"You could walk through the middle of the garden on a sunny day, and it throbbed with that sound of insects," he says. "That used to be commonplace in the British countryside, but sadly isn't these days."

Sarah Shuttleworth, 39, a botanist who works for Plantlife, has also noticed the chirping of crickets getting much more noticeable after allowing her lawn in Somerset to grow wild.

"It makes you feel like you're somewhere tropical instead of your own garden," she comments.

According to Colette Webb, 42, who lives in West Sussex, there are added perks to letting nature gradually take its course in the garden.

"It saves you a bit of time and arguments with the husband about getting the lawnmower out - something my husband hates doing," she says.

"There's a part of me that thinks the garden is really messy, but when you sit there for just ten minutes a day and look at what's it's supporting, you realise it's for the benefit of nature."

The charity is also urging people to take part in its Every Flower Counts survey at the end of May, to build a picture of what's been growing in the UK's lawns.

Respondents last year counted over 465,000 flowers including almost a quarter of a million daisies, it says.

Longer term, the charity recommends a "layered approach", with shorter grass and longer grass living side by side.

But some gardeners are already taking a relaxed approach for much of the year. David Fielding, 54, has been cultivating a little patch of wilderness in south-east London for several years.

Previously, he'd attempted to make his garden resemble a bowling green, he says, before recognising that this attitude created something of a "biodiversity desert".

The likes of woodpeckers, stag beetles, and dragonflies have made repeat appearances after he adopted a laissez-faire approach to his garden as a whole.

But not everyone is on board with the idea, says David.

One of his neighbours is pursuing their own re-wilding project in their own garden - but the other is yet to be convinced.

"And my mother, who's 81, still moans at me and says it looks untidy," he laughs.

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BBC

James Corden leaving Late Late Show after eight years

British comedian and actor turned US talk show host James Corden has announced he will be leaving The Late Late Show next year.

He made the announcement during a recording of the CBS network's show in Los Angeles.

Corden - best known in the UK for TV series Gavin and Stacey - has hosted the US-based talk show since 2015.

Speaking on Thursday's edition of the show, he said it had been "the hardest decision I've ever had to make."

"I never saw [the show] as my final destination and I never want this show to overstay its welcome in any way, I always want to love making it and I really think in a year from now that will be a good time to move on and see what else might be out there," he said.

Corden took over the role of hosting the late-night talk show from comedian and actor Craig Ferguson in 2015.

He has become a household name in the US, presenting notable showbiz awards such as the Tony and Grammy awards.

During his time on The Late Late Show, he introduced segments such as Drop the Mic and Carpool Karaoke - which featured celebrities including singer Adele and Prince Harry. The segments went onto have their own standalone series.

Corden said hosting the show had changed his life.

"I am so proud of what we've achieved, it's been beyond my wildest, wildest dreams," he said.

He added that the coming year's show would be "the best year we have ever had... we are gonna go out with a bang".

Corden's career highs and lows

In a statement, CBS president and CEO George Cheeks said: "From Crosswalk the Musical to the legendary Carpool Karaoke, and every unique comedy segment he introduced, James has truly reimagined many elements of the late night format.

"We wish he could stay longer, but we are very proud he made CBS his American home and that this partnership will extend one more season on The Late Late Show."

Corden's predecessor praised his "outstanding job" on Twitter.

Congratulations to @JKCorden on a spectacular run. Outstanding job! Retirement is awesome. See you at the bingo. Well done my friend. Xx

Fellow late-night host Stephen Colbert also congratulated Corden "on what will be eight incredible years at CBS" and joked that he was "looking forward to your exciting adventures as the new Doctor Who!"

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Gavin and Stacey most-watched TV show since 2002

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France24 - Monde

Les cas de rougeole ont bondi de près de 80 % dans le monde, selon l'OMS

Publié le : 27/04/2022 - 19:24

FRANCE 24 Suivre

Les effets de la crise du Covid-19 commencent à se faire sentir sur d'autre maladies. Les cas de rougeole sont en recrudescence dans le monde depuis le début de l'année 2022, alertent l'Unicef et l'OMS. Cette maladie virale hautement contagieuse pourraient toucher des "millions d'enfants" si les retards pris en vaccination ne sont pas comblés.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Unicef tirent la sonnette d'alarme. Les cas signalés de rougeole ont explosé de près de 80 % dans le monde au cours des deux premiers mois de l'année, ont annoncé mercredi 27 avril ces deux organisations onusiennes.

Le risque de "catastrophe" est "absolu" si le dangereux retard pris dans la vaccination des enfants à cause de la pandémie de Covid-19 n'est pas rattrapé et si les restrictions sanitaires sont levées trop vite, avait déjà alerté l'OMS.

Le résultat est vertigineux. Le nombre de cas a bondi de 79 % au cours des deux premiers mois de 2022, en comparaison avec la même période l'an dernier. Les deux agences de l'ONU craignent désormais l'apparition de graves épidémies de rougeole, une maladie virale hautement contagieuse, qui pourraient toucher des "millions d'enfants" en 2022.

Des chiffres sous-estimés

Pour l'instant, quelque 17 338 cas de rougeole ont été signalés dans le monde en janvier et février 2022, contre 9 665 au cours des deux premiers mois de 2021. Mais les chiffres sont probablement plus élevés car la pandémie a perturbé les systèmes de surveillance.

Il y a eu 21 épidémies de rougeole importantes au cours des douze derniers mois (jusqu'en avril), la plupart en Afrique et dans la région de la Méditerranée orientale.

Les pays qui ont connu les plus grandes épidémies de rougeole depuis l'année dernière sont la Somalie, le Yémen, le Nigeria, l'Afghanistan et l'Éthiopie.

La rougeole étant très contagieuse, les cas ont tendance à apparaître lorsque les niveaux de vaccination diminuent. Les deux agences onusiennes craignent que les épidémies de rougeole soient un signe avant-coureur d'épidémies d'autres maladies qui se propagent plus lentement.

Pas assez de vaccination à cause du Covid-19

La meilleure protection contre la rougeole, qui tire son nom des plaques rouges caractéristiques sur tout le corps, est une couverture vaccinale très élevée.

Selon l'OMS et l'Unicef, un nombre trop élevé d'enfants n'ont pas pu bénéficier de vaccins contre la rougeole en raison notamment des perturbations des systèmes de santé liées à la pandémie de Covid-19.

En 2020, 23 millions d'enfants dans le monde n'ont pas reçu les vaccins infantiles de base par le biais des services de santé de routine, le nombre le plus élevé depuis 2009 et 3,7 millions de plus qu'en 2019, selon l'OMS et l'Unicef.

"La pandémie de Covid-19 a interrompu les services de vaccination, les systèmes de santé ont été débordés et nous assistons maintenant à une résurgence de maladies mortelles, dont la rougeole. Pour de nombreuses autres maladies, l'impact de ces interruptions des services de vaccination se fera sentir pendant des décennies", a averti le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. 

Lancer des campagnes de vaccination de "rattrapage"

Le risque d'épidémies importantes augmente à mesure que les pays assouplissent les mesures préventives prises pour lutter contre le Covid-19, telles que le respect de la distanciation physique.

"Il est encourageant de constater que les habitants de nombreuses communautés commencent à se sentir suffisamment protégés contre le Covid-19 pour reprendre davantage d'activités sociales. Mais le faire dans des endroits où les enfants ne reçoivent pas de vaccination de routine crée les conditions parfaites pour qu'une maladie comme la rougeole se propage", a averti la directrice générale de l'Unicef, Catherine Russell.

"Le moment est venu de remettre sur les rails les programmes de vaccination essentielle et de lancer des campagnes de rattrapage afin que tout le monde puisse avoir accès à ces vaccins vitaux", a demandé Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Le déplacement de millions de personnes en raison des conflits et des crises en Ukraine, Éthiopie, Somalie et Afghanistan, entre autres, augmente également le risque d'épidémies auprès des populations déjà très affaiblies.

Avec AFP

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En RD Congo, les vaccinations ont mis fin à l'épidémie de rougeole

En Afrique, le coronavirus pourrait amplifier l'épidémie de rougeole

Focus

En RD Congo, dans l'ombre du coronavirus, des milliers d’enfants victimes de l’épidémie de rougeole

BBC

Exercise is good for joints with wear-and-tear arthritis

By Michelle RobertsDigital health editor

Exercise is good for people with wear-and-tear joint arthritis and should be a "core treatment", new draft guidelines for the NHS advise.

It may hurt to begin with, but can then ease pain and help individuals with osteoarthritis stay supple, healthy and slim, says the National Institute for Health and Care Excellence (NICE).

Scans aren't needed to diagnose it and strong painkillers are not recommended.

There is no evidence flushing out the joint helps either.

Wear and tear

Osteoarthritis is very common - about 7.4 million people in England over the age of 45 have it.

It can happen when the joints become damaged with age and injury. Being overweight is another risk factor.

Some people have mild symptoms. For others the pain, stiffness and swelling can be severe.

That can make exercising difficult, but according to the new NICE guidelines, physical activity should be the main treatment - not painkillers.

The charity Arthritis Action said it hoped the guidelines would reassure people with osteoarthritis that exercise is a good intervention.

Spokeswoman Dr Wendy Holden said: "Many wrongly believe that exercise can harm the joints, so this guidance is very important and will hopefully empower patients, and give them more confidence to make healthy lifestyle changes that will really help improve their pain and quality of life."

What helps

Exercise builds muscles and can help people maintain a healthy weight, which is important for managing osteoarthritis.

If there is pain, consider using an anti-inflammatory cream or gel or taking an ibuprofen or similar type of non-steroidal anti-inflammatory (NSAID) medicine, but not a strong opioid, says the advice.

Arthritis charities are concerned that too many patients are put on painkillers rather than getting the right type of help - whether that is exercise therapy or a timely hip or knee replacement.

A backlog of operations during the pandemic means many who need surgery are still waiting.

NICE says a joint replacement may be the right option for some and that hospitals should not be turning away people who could benefit, but are overweight. Obesity is not a bar to surgery, but losing weight by following a healthy diet and exercising will reduce strain on the joints.

Tracey Loftis, from the charity Versus Arthritis, said: "Our own research into the support given to people with osteoarthritis showed that far too many do not have their conditions regularly reviewed by healthcare professionals, and even fewer had the opportunity to access physical activity support.

"The lack of alternatives means that, in many cases, people are stuck on painkillers that are not helping them to live a life free from pain."

Types of exercise

Your doctor or physiotherapist will be able to advise the best type for your condition, but generally:

Source: Versus Arthritis and The Arthritis Foundation

Dr Paul Chrisp, from NICE, said: "Muscle strengthening and aerobic exercise can have an impact on not just managing the condition, but also providing people with an improved quality of life.

"Beginning that journey can be uncomfortable for some people at first, and they should be supported and provided with enough information to help them to manage their condition over a long period of time.

"We have taken the decision to not recommend some painkillers, such as paracetamol and some opioids for osteoarthritis.

"This is because new evidence has shown there was little or no benefit. In the case of strong opioids, there was evidence that they can cause harm in the longer term, including possible addiction."

The guidelines do not cover other types of arthritis, such as rheumatoid arthritis.

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France24 - World

Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

Issued on: 26/04/2022 - 15:26

Tom WHEELDON

The French presidential election results on April 26 gave Emmanuel Macron a comfortable victory – setting the stage for the “third round”, as many in France call the parliamentary polls taking place on June 12 and 19. Macron’s populist adversaries are keen to seize control of parliament and scupper his second term – but analysts say victory for the president’s supporters is the likeliest outcome, although it could require a deal with France’s traditional conservative party.

The opening salvos in the “third round” were ready to fire upon Macron’s victory. “Tonight we start the great battle for the parliamentary elections,” said nationalist Marine Le Pen. She lost the second round to Macron by 58.5 to 41.5 percent – but reduced his lead by half compared to their previous face-off in 2017, signalling once again the French far right’s slow, steady rise. 

Keen to turbocharge this momentum in the June polls, Le Pen wants to frame her Rassemblement National (National Rally or RN) party as the sole outlet for opposition to the re-elected president, requesting support from all voters who want to “come together and join forces against Emmanuel Macron, wherever they may come from”.

Extreme-left firebrand Jean-Luc Mélenchon is taking a similar approach – telling supporters soon after Macron won that “the third round begins tonight” and that “another world is still possible if you elect enough MPs” from his Union Populaire outfit.

Mélenchon for one has explicitly pitched himself as a candidate for Macron’s prime minister if he can somehow gain a parliamentary majority. This would mark a return to “cohabitation”, the system which kicks in when the president lacks majority support in the National Assembly and so picks a prime minister from the winning party, creating a programme based on compromise between the two.

In the event of Le Pen’s or Mélenchon’s party depriving Macron of the votes he needs to get legislation through, the president could rely on Article 49.3 – the Fifth Republic’s most controversial constitutional tool, allowing the head of state to bypass MPs to create laws unless the opposition launches a vote of no confidence requiring fresh parliamentary elections. Macron “won’t want” to use this uncomfortable last resort, noted Paul Smith, a professor of French politics at Nottingham University.

‘Follow-on elections’

But experts say both populists face a colossal uphill struggle to try and win the parliamentary elections (or the législatives, as they are called in French).

France has had no cohabitation since 2002, after which a constitutional reform came into effect moving parliamentary elections to the aftermath of presidential votes. Since then, the freshly (re)elected president’s party has sailed to victory on the coattails of their win.

Thus past precedent suggests that the same dynamics that carried Macron to victory in the presidential polls will benefit his party in June, explained Jim Shields, a professor of French politics at Warwick University: The legislatives have “assumed the status of ‘follow-on’ elections favouring the newly elected president; no president since 2000 has failed to convert the momentum of their election into a parliamentary majority in the subsequent legislative elections”.

“The general tendency amongst French voters is to go and vote for the party of the president who’s just won,” Smith put it.

Whereas presidents tend to carry their support into the législatives, recently defeated runners-up and third-placed candidates tend to perform unimpressively. Le Pen won nearly 34 percent of the vote in the 2017 presidential vote's second round – before the Front National (National Front, the RN's predecessor) got just eight out of the 577 National Assembly seats in the subsequent polls. This came after she reached a strong third place in the 2012 presidential vote, but the National Front performed poorly in the parliamentary elections soon after.

‘Close to nil’

Le Pen and Mélenchon are hoping this time will be different amid fierce anti-Macron sentiment among parts of the French electorate. For swathes of people on both sides of the political spectrum, he is the very incarnation of the haughty, callous technocrat.

However, the fact remains that Macron won both rounds of the presidential election – and the first round showed that, of the three big voting blocs dominating France’s political landscape, Macron’s centre-right is the biggest, followed by the far right.

“As things stand at the moment, and given the way things have gone, I think Macron will get a workable majority, although not a huge one,” Smith said.

“This time, the chances of a majority for Le Pen’s RN, even if allied with [far-right presidential candidate] Éric Zemmour’s Reconquête! party, are vanishingly slim,” Shields said. “The different electoral system of legislative elections, with the high bar for contesting the run-off in each constituency, is a hurdle her party finds it almost without exception impossible to surmount.”

Likewise, Shields continued, Mélenchon’s prospects of securing a majority are “close to nil (with only 17 seats in 2017) – and the higher the abstention (which is again likely to be very high), the more remote those chances become by raising the second-round qualifying bar”.

The prospects for alliances to augment their voting blocs look slim: RN has spurned the idea of a pact with Zemmour while the left’s beleaguered parties are seen as unlikely to make a deal with the mercurial Mélenchon.

Macron deal with conservatives?

Whereas Le Pen’s and Mélenchon’s parties have faltered in recent years’ parliamentary elections, traditional conservative party Les Républicains (LR) held up best when Macron’s party swept its rivals aside in the 2017 législatives, becoming the biggest opposition party despite losing a lot of seats.

LR finds itself in a paradoxical position after its presidential candidate Valérie Pécresse bombed at the ballot box: a negligible force in the race for the Élysée Palace, but a formidable presence at the local level after topping the polls at the 2021 regional elections. LR is also a paradoxical party on an ideological level: the party of Pécresse – whose attempt to cast Macron as a “pale imitation” of a centre-right leader made her, not him, look like the imitator – but also the party of Éric Ciotti, her biggest rival in the LR primaries, whose politics are far more like Zemmour’s than Macron’s.

The centrist president shifted to the right in tandem with the centre ground of French politics during his first term – after picking his first prime minister Édouard Philippe and Finance Minister Bruno Le Maire from the LR ranks. As well as this ideological affinity, the conservative party would also offer Macron the kind of local machinery his political vehicle La République En Marche (Republic on the Move or LREM) lacks.

Consequently, “the most likely scenario is a deal between La République En Marche with its centrist allies and the most Macron-compatible components of Les Républicains,” Shields said.

“LR remains a powerful, well embedded party at grassroots level, as seen from its 112 parliamentary seats even in a context of severe presidential defeat in 2017,” he continued. “Here lie Macron’s best reserves for cooperation in an election where it may be more difficult for LREM to obtain a single-party majority than it was in 2017.”

Macron would have to navigate LR’s internal divide in forming an agreement. “You’ve got quite a lot of politicians in Les Républicains who don’t feel so close to Macron, who rather like the more identitarian stuff,” Smith cautioned. The party is “being torn in different directions; some people within LR think there is still space for them to exist” without joining forces with Macron.

But in the probable event that a diminished number of LR MPs take National Assembly seats, Smith continued, “they still see themselves as the natural party of government, so they would want to go in with Macron”.

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‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

Macron re-elected as French voters hold off Le Pen’s far right once more

The Debate

What mandate for Macron? France's challenges in an uncertain world

Valeurs Actuelles

Une histoire de la famille Peugeot

Sur la couverture, une photo en noir et blanc de l’équipe première du Football club de Sochaux-Montbéliard (FCSM), pour la saison 1980-1981, l’année de la demi-finale en Coupe de l’UEFA. Au centre le gardien, Albert Rust, cheveux bouclés, ballon en main. À sa droite, la moustache de l’attaquant vedette, Patrick Revelli. Au-dessus du short Adidas en synthétique, un maillot rustique frappé du lion – celui de Belfort et, bien sûr, celui de Peugeot, dont le nom apparaît en grand, à l’arrière-plan, sur le toit de la tribune du stade Auguste-Bonal, ancien stade de la Forge.

C’est d’une forge que tout est parti ; une forge qui fut un moulin. Un cours d’eau, du minerai de fer, l’aventure pouvait commencer. Nous sommes à Hérimoncourt, dans le Doubs, au début du XIXe siècle. La famille Peugeot, qui ne porte pas encore un nom de voiture, va très vite bâtir un empire. Bientôt, toute la région lui appartiendra : « les logements, les lignes de transport, les magasins d’alimentation, les lavoirs, les sociétés de distribution d’eau et d’électricité », écrit Jean-Baptiste Forray. Du berceau au tombeau ! « Ici, tout le monde est, a été ou sera Peugeot. »

Après les crinolines, les poivrières, les pelles, les premiers vélos, place aux voitures. À Sochaux-Montbéliard, cinq générations d’ouvriers vont fabriquer quelque 23 millions de 403, 504 et autres 605. « Ces travailleurs , écrit Forray, ont été les fers de lance des Trente Glorieuses. Les artisans du boom de l’automobile. Il y avait, chez eux, une fierté du devoir accompli. » Les “Peuge” étaient viscéralement attachés à leur boîte, pour laquelle ils travaillaient de père en fils. Dans les années 1970, Peugeot-Sochaux était, avec 42 000 salariés, le premier site industriel d’Europe. Comme souvent, la firme s’est aussi donné une vitrine, éminemment populaire : une équipe de football. Fondés en 1928, longtemps détenteurs du record du nombre de saisons passées dans l’élite (66), les Lionceaux du FCSM incarnent Peugeot comme Peugeot incarne Sochaux.

Malheureusement, l’histoire est passée par les marches de l’Est comme elle est passée partout en France – l’un des grands mérites de l’ouvrage de Jean-Baptiste Forray étant de toucher à l’universel en se plongeant dans le particulier d’un exemple. L’histoire est passée, et elle a beaucoup cassé, à Sochaux-Montbéliard comme ailleurs. La famille a perdu le contrôle de son empire. Peugeot est devenue PSA puis Stellantis. Le patron, Carlos Tavares, dont l’auteur livre un portrait plus amer que cruel (assorti de ce bon mot de supporter déçu : « On est tombé sur le seul Portugais qui n’aime pas le foot »), n’est pas à proprement parler un nostalgique. Il n’est pas non plus bling-bling. Seulement, c’est un gagneur. « Pour lui, Sochaux est entre très loin et nulle part », écrit l’auteur. On traque les coûts partout. Les 42 000 salariés du site ne sont déjà plus que 6 000, mais on peut toujours faire mieux. Et puisque le moindre euro doit être dépensé utilement, adieu les Lionceaux ! En 2014, Peugeot lâche le FCSM, qui vient d’être relégué en Ligue 2, où il se trouve encore.

C’est ainsi que meurt un club, c’est ainsi que se dissout lentement un patrimoine, que se détache un lambeau de la chair de la France, que s’oublie une histoire. Le FCSM remontera peut-être en Ligue 1. Une nouvelle industrie redynamisera peut-être ce territoirer. Stellantis deviendra peut-être le leader mondial des véhicules hybrides. Peu importe ! Comme le prophétisait Péguy : « Je ne dis pas : “Le peuple est perdu. ” Je dis : “Nous avons connu un peuple que l’on ne reverra jamais. ” »

Au cœur du grand déclassement, la fierté perdue de Peugeot-Sochaux, de Jean-Baptiste Forray, Les Éditions du cerf, 304 pages, 20 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Climate change: Don't let doom win, project tells worriers

By Georgina RannardBBC News Climate & Science

A new project has been launched to address rising climate anxiety in students at the University of East Anglia.

At the opening in Norwich, students told BBC News they felt hopelessness, anger and despair about climate change.

They worry how they will live in a world with an unpredictable climate and the destruction of nature.

On Thursday a new survey found that 45% of UK students worry about climate change once a week or more.

Literature student Meg Watts, 22, said that she had experienced depression after being overwhelmed by the scale of problems facing the planet. And she sought therapy after developing disordered eating when trying to cut out food packaged with plastic.

The new programme was developed with mental health charity Norfolk and Waveney Mind, who realised young people were coming for counselling about their fears about climate change.

Common worries were about food security and whether or not to have children, explained Ruth Taylor from Mind. "Young people are trying to get ready for what is coming," she suggests.

The project aims to address taboos around climate anxiety and give students the skills to manage their feelings. The organisers say it's one of the first university projects in the UK to address the issue.

It includes a series of so-called climate cafes - an informal group session where people discuss their feelings - and an eight-week course that teaches students how to turn feelings of despair and anger into "hopeful action".

Student volunteers are being trained to lead discussion groups that they plan to extend to older generations in Norfolk.

Azza Dirar, 30, said she has felt deeply depressed and despairing after witnessing environmental destruction in her home country Ethiopia. She encourages students to "tell the truth about their feelings and appreciate the beauty of life still here".

Sitting on chairs in circles, groups of students at the launch on Tuesday described their feelings about climate change.

"I have phases - sometimes I feel like it's not my fault, it's down to people-in-power. Then I read something else that says if we are not taking action, we are like climate deniers," said one participant.

"I have ups and downs. My future job will be about helping people, but sometimes I think what's the point in my education if we can't stop climate change?" another said.

Political inaction and negative news stories contribute to feelings of despair, some said.

Summing up their feelings in one word after the discussion, a handful of participants said "motivated", "peaceful," "empowered" and "encouraged", adding that sharing made them less alone.

Speaking to BBC News, development student Stephen Kirk, 21, said his anxieties around climate change began at school. He dug for information online about global warming and biodiversity, and became anxious and angry.

"Sometimes I feel quite alone with climate change and the emotions that I feel around it," he explained.

But the climate cafe was a "safe and open space to just talk" without worrying about how others react, he said.

"I have come to terms that I'm allowed to feel angry at this situation - I didn't necessarily cause it and I was only born into it.

"I can now use that anger and that energy, and turn it into something good," he said.

And medical student Amit Singh, 22, explained he felt "validated" by the discussion. "People know it's an anxiety-inducing issue, but it's not talked about very often. Hearing the speakers' amazing talks made me feel in control when talking about my own experiences," he said.

"People are scared to feel vulnerable, but once we start speaking, we realise that we're all in the same boat," he explains, adding he thinks it's "vital" that climate anxiety is addressed more widely in the UK.

Like others, he believes it's important people learn to manage their anxiety because it will "enable them to play a part in addressing the crisis".

Research has found widespread psychological distress in young people about climate change that affects their daily lives.

The 2022 Global Student Survey conducted by Yonder for Chegg.org found that 39% of UK undergraduates say they reduced their meat consumption in the last five years, and 26% say climate change will affect their decision on whether to have children.

Students' advice on how to cope with climate anxiety

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France24 - World

Macron targeted by tomatoes on first public appearance after re-election

Issued on: 27/04/2022 - 17:09

NEWS WIRES

French President Emmanuel Macron was the target Wednesday of a bunch of tomatoes hurled by a disgruntled onlooker as he made his first public appearance after his weekend re-election victory.

Macron has spent the last days secluded in an out-of-town residence and then the Elysee Palace, considering the formation of a new government following his defeat of far-right leader Marine Le Pen on Sunday.

But reflecting his promise of uniting a divided France, he chose for his first post-election visit the French town of Cergy-Pointoise in the Paris suburbs, a low-income area where far-left candidate Jean-Luc Melenchon came out on top in the first round of voting on April 10.

Macron was meeting residents when a bunch of cherry tomatoes whizzed by close to his face, missing him but hitting bystanders.

His security detail moved swiftly, shouting "projectile! projectile!" and covering Macron's head with their hands before protecting him with a black umbrella.

>> What are the biggest challenges for Macron’s second term?

Macron appeared unflustered but keen to move on as rapidly as possible. "No! No! No fighting," he could be heard saying.

While the incident was minor, it was a reminder of the challenges of fully protecting a president who is fond of immersing himself into crowds even in areas that can be hostile to him.

In June 2021, he was slapped in the face by a man while greeting locals on another trip.

Elysee officials emphasised that the visit to Cergy-Pointoise had been marked by a good atmosphere, with an intense crush caused by people trying to get as close as possible to the president.

"In the poorest neighbourhoods, whether in cities or rural areas, we really need to create the conditions for real and effective equality of opportunity," Macron said during the visit.

"It is the only way to get rid of this distrust... and sense of abandonment," he said.

>> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

France's Constitutional Council is due to certify the results of the election later Wednesday, paving the way for Macron's second term to start next month.

With an eye on parliament elections in June, Macron is expected in the coming days to name a new prime minister and government but has offered few clues on who he may be considering.

"I will appoint someone who is committed to social and environmental issues and is productive," he said as speculation whirls that a woman could head the government for the first time since Edith Cresson in 1991.

(AFP)

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What are the biggest challenges for Macron’s second term?

FRENCH LEGISLATIVE ELECTION

Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it

Valeurs Actuelles

La marche inexorable vers la légalisation de l’euthanasie

À la suite d’un accident de voiture survenu en 2014, Fabiano Antoniani est devenu gravement handicapé. En 2017, ayant décidé de mettre un terme à ses jours, l’intéressé choisit d’aller en Suisse qui, contrairement à l’Italie, autorise le suicide assisté. Un homme politique italien, membre des Radicaux italien, Marco Cappato, l’y accompagne avant de se dénoncer à la police pour l’avoir aidé à se suicider. La cour d’assises pose préalablement une question à la Cour constitutionnelle. L’article 580 du code pénal réprime toute forme d’aide au suicide mais, étant d’origine “pré-républicaine”, ne serait-il pas contraire à la Constitution italienne ? La cour d’assises observe en effet que cet article présuppose une valorisation du caractère sacré et de l’indisponibilité de la vie, au service des obligations sociales de l’individu, considérées comme prééminentes dans la vision mussolinienne. Par une ordonnance no 207 en 2018, la Cour constitutionnelle répond que si l’incrimination du suicide assisté n’est pas contraire à la Constitution, la décision du patient de mourir par arrêt des traitements entraîne tout de même des effets contraignants sur le médecin. En effet, la Cour rappelle qu’elle a déjà affirmé le principe du consentement éclairé du patient à l’arrêt des traitements et à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort, conformément à ce que reconnaît la loi italienne de 2017, équivalent de la loi française Leonetti-Claeys. Devant cette contradiction, la Cour constitutionnelle choisit donc de renvoyer à une audience ultérieure pour donner au Parlement le temps d’adopter éventuellement une nouvelle loi qui prendrait les dispositions nécessaires.

Mais aucune loi n’ayant été adoptée pour résoudre ce dilemme entre la pénalisation du suicide assisté et le droit des malades à arrêter tout traitement, la Cour ne pouvait pas s’abstenir de statuer au fond. Dans l’arrêt no 242 de 2019, elle exclut donc la pénalisation de celui qui « facilite l’exécution d’une intention de se suicider formée de manière autonome et libre » dans le respect des conditions légales s’appliquant aux personnes qui pouvaient déjà choisir de mourir en renonçant à tout traitement. La Cour établit ainsi un continuum entre l’action du médecin requise pour anticiper une fin de vie et son action pour précipiter la mort. Pourquoi le suicide assisté continuerait-il à être pénalisé alors que l’arrêt des traitements (dont l’hydratation, l’alimentation et la respiration artificielle) suivi d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort ne l’est pas ? Ne s’agit-il pas de deux actes médicaux au profit des mêmes patients “autodéterminés” et dont les effets sont identiques ? La disposition contestée du code pénal est donc jugée contraire à la Constitution.

Progression de l’euthanasie en Europe

À l’été 2021, le Parlement italien accepte finalement d’envisager une proposition de loi de compromis relative au suicide assisté qui reprend les conditions de dépénalisation dictées par la Cour constitutionnelle dans son arrêt de 2019 : patients présentant une pathologie irréversible, une souffrance intolérable, bénéficiant d’un traitement de maintien en vie et capables de prendre une décision libre.

En même temps, une pétition en vue d’un référendum, lancée par une association militante et qui recueille plus de 750 000 signatures, va beaucoup plus loin que la proposition de loi. Le texte propose la dépénalisation de l’homicide d’une personne consentante sans exiger d’autre condition que la validité du consentement de l’intéressé. Cependant, la Cour constitutionnelle italienne le rejette en février 2022.

Désormais, c’est la proposition de loi parlementaire qui ouvrira la porte au suicide assisté. La crainte des excès libertaires du référendum est passée. Les conditions posées sont pourtant très subjectives. Le glissement d’un arrêt des soins avec sédation vers l’euthanasie dite “active” est en marche parce que le continuum est inéluctable.

Le droit à la vie effacé au profit de la liberté individuelle

On ne peut s’en étonner parce que ce glissement a déjà opéré ailleurs en Europe. En ce sens, un tour d’horizon sur les droits étrangers n’est pas inintéressant pour mieux comprendre et mieux envisager les débats sur la fin de vie dans les pays comme l’Italie ou la France.

Quelques exemples suffisent pour prouver que, malgré un attachement aux mêmes droits fondamentaux, le principe du respect de la vie et de la dignité humaine peut disparaître très rapidement. Ce qui prévaut en effet en Belgique, en Autriche, en Suisse, c’est la volonté du patient, la volonté de l’aidant au suicide, la liberté individuelle et l’autodétermination.

En Suisse, depuis 1942, et en Autriche depuis 2021, le suicide assisté est autorisé. En Suisse, d’abord, c’est l’interprétation de l’article 115 du code pénal qui permet de ne pas sanctionner le suicide assisté, lorsqu’il a été mû par des motifs “honorables”. Au contraire, si l’assistance au suicide est motivée par des considérations utilitaristes, elle est sanctionnée pénalement. Ainsi, c’est la nature de l’intention de l’aidant au suicide qui rend le meurtre moins condamnable. Si donc tout réside dans l’intention, on ne voit pas comment l’euthanasie pourra être sanctionnée, surtout quand elle a pour but de soulager les souffrances et de répondre à la demande d’un patient. Par souci de cohérence, l’euthanasie pour motifs “honorables” ou par compassion ne devrait plus être sanctionnée. Et on y arrive puisque les députés suisses ont récemment refusé d’exempter les établissements du devoir de proposer le suicide assisté. En Autriche, ensuite, c’est la récente loi du 16 décembre 2021 qui a légalisé le suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou incurable. Ainsi, sous condition du consentement libre et éclairé du patient, et de la validation de deux médecins, “l’aide médicale à mourir” est proposée à tout patient gravement malade.

L’euthanasie progresse en Europe

Sans légaliser l’euthanasie dite “active”, la Suisse et l’Autriche ont gravement entaillé le principe absolu de ne pas tuer, et le processus ne demande qu’à suivre celui qui a été enclenché en Belgique il y a déjà quelques années.

En effet, la Belgique a été pionnière dans la légalisation du droit à l’euthanasie et au suicide assisté. Elle est un “modèle” et un avertissement pour les pays qui s’embarquent dans la remise en cause du droit à la vie et de la dignité des patients malades et en fin de vie.

Dans la mesure où le patient est conscient et capable d’exprimer sa volonté, quel que soit son âge, le médecin belge est autorisé à lui administrer un produit létal. Lorsque la personne est inconsciente, c’est aussi sa volonté qui prévaut, à travers ses “déclarations anticipées”, qui sont valables à perpétuité, sans obligation de renouvellement. Par ailleurs, aucun contrôle n’est effectué avant ; un comité contrôle a posteriori seulement si les conditions prévues pour l’euthanasie ont été respectées. Enfin, si la clause de conscience existe toujours pour les médecins qui refuseraient de mettre fin intentionnellement à la vie d’un patient, ils ont l’obligation de rediriger le patient vers un autre médecin. C’est donc la volonté du patient et son droit à l’autodétermination qui deviennent la norme, sans plus aucune considération du principe fondamental, absolu et universel, du respect de la vie et de la dignité humaine.

Les droits étrangers permettent ainsi de constater qu’en France aussi le droit à la vie des personnes vulnérables et l’interdit absolu de tuer sont en danger : le suicide assisté et l’euthanasie s’insèrent dans les sociétés contemporaines sous couvert de liberté individuelle, de compassion et de consentement. C’est d’ailleurs sur ce fondement que l’association Dignitas avait formé une question prioritaire de constitutionnalité, rejetée par le Conseil d’État le 21 décembre dernier. Mais ce rejet ne met pas la France à l’abri de nouvelles législations, bien au contraire.

Loi Claeys-Leonetti, première étape vers la légalisation de l’euthanasie

En France, les lois Leonetti et Claeys-Leonetti de 2005 et 2016, relatives aux droits des malades et des personnes en fin de vie, ont créé une véritable rupture avec la loi du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs.

Présentée comme “un progrès” pour les malades et les professions de santé, la loi Leonetti constitue le terreau qui permettra, demain, de légaliser le droit de se donner la mort, par injection/administration d’une substance létale avec l’assentiment du corps médical. Les pièges de cette loi sont multiples.

D’abord, l’exposé des motifs invitait à assimiler l’alimentation à un traitement alors qu’elle est un soin de base dû à toute personne. Ensuite, cette loi a explicitement autorisé l’arrêt des traitements qui n’ont pour seul effet que le maintien artificiel de la vie du patient. Largement sujette à interprétation, cette disposition a permis au Conseil d’État de juger légale la décision médicale de provoquer la mort par arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles d’un homme placé dans l’impossibilité d’exprimer ses volontés, et qui n’était pas en fin de vie. Les personnes trisomiques, qui présentent un risque augmenté de développer la maladie d’Alzheimer précocement, peuvent être victimes de ce type de décision contre leur volonté.

La sédation profonde, un glissement dangereux

Au regard des souffrances provoquées par l’arrêt de la nutrition et l’hydratation, la loi Claeys-Leonetti, votée dix ans après la loi Leonetti, l’a associé systématiquement à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Cette pratique vise incontestablement à accélérer voire à provoquer la survenance de la mort du patient.

Ainsi, la loi française permet aux médecins de prendre des décisions très clairement ordonnées vers la mort. Dès lors, la légalisation de l’euthanasie dite “active”, par injection/administration d’une substance létale, en constitue la suite logique. L’infraction au serment d’Hippocrate – « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » – est consommée. Il ne reste plus qu’à débattre de la méthode : une injection par le médecin ? un comprimé à prendre soi-même ?

Incohérence du droit

Depuis plusieurs années, le débat se cristallise autour d’une opposition entre les défenseurs de la vie et de la dignité humaine et les promoteurs de l’euthanasie. Aujourd’hui, la voie de la dépénalisation du suicide assisté est considérée par certains comme un moindre mal. À tort, car la mort reste l’objectif à atteindre. De surcroît, le médecin reste impliqué dans le processus car il devra établir la recevabilité de la demande de suicide faite par son patient. Comment concilier cette perspective avec le délit de non-assistance à personne en danger, prévu et réprimé par l’article 223-6 du code pénal ? La loi française n’est pas à une contradiction près.

Rappelons-nous que « le médecin est fait pour se battre contre la mort. Il ne peut subitement changer de camp et se mettre du côté de la mort » (Dr Jérôme Lejeune).

Il est urgent de remettre en cause la constitutionnalité des lois Leonetti, qui sont contraires à la dignité humaine. Car aucune considération, tenant par exemple à la dégradation de l’état physique d’une personne, ne peut conditionner la reconnaissance de cette dignité.

* Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune. La rédaction de ce texte a bénéficié de l’expertise de Mariette Guerrien et Guillemette Despaigne, juristes à la Fondation.

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France24 - World

Feyenoord lead Marseille 3-2 after first leg of Europa Conference League semis

Issued on: 28/04/2022 - 23:41Modified: 28/04/2022 - 23:51

NEWS WIRES

Feyenoord beat Marseille 3-2 in Rotterdam, in the first leg of their Europa Conference League semi-final on Thursday.

Feyenoord threw away a two-goal lead before being gifted with what proved to be the winner on the night right at the start of the second half.

Colombian forward Luis Sinisterra laid the ball off for Cyriel Dessers to open the scoring for the Dutch side in the 18th minute, and Sinisterra doubled their lead just two minutes later, sweeping home from a Reiss Nelson assist with his shot deflecting in off Valentin Rongier.

In a remarkable game between two former European Cup winners, Marseille pulled a goal back in the 28th minute when Cedric Bakambu played a ball into the path of Bamba Dieng and the Senegal striker smashed in a shot from just outside the area.

The French visitors were level five minutes before half-time when Matteo Guendouzi's low cross into the box from the right was turned out by Feyenoord goalkeeper Ofir Marciano and Brazil midfielder Gerson arrived to smash in the loose ball.

Yet, in a raucous atmosphere at De Kuip, Feyenoord went back in front just 11 seconds into the second half as Duje Caleta-Car's short backpass was intercepted by Dessers and the Belgian-born Nigerian international snapped up the chance.

Marseille must now overturn the deficit when the teams meet again at the Velodrome next Thursday.

(FRANCE 24 with AFP)

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Europa and Conference leagues roundup: Lyon and Barca on edge, Marseille wins at home

Nice-Marseille Ligue 1 match abandoned after bottles thrown and ‘players attacked’

PSG edge closer to winning 10th Ligue 1 title after 2-1 win against Marseille

BBC

Cost of living: Owners 'giving up pets' as prices rise

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Staff at an animal sanctuary say they are looking after more pets than ever before due to their owners giving them up after recent increases in the cost of living.

Thornberry Animal Sanctuary in Sheffield, South Yorkshire, has seen owners give up their animals due to rising prices, including the cost of veterinary treatment.

Helen Connelly, from the sanctuary, said: "Just as people's cost of living bites, it bites here at the sanctuary."

A spokesperson for the RSPCA said: "We're really concerned that the cost of living crisis, along with more families returning to school and work following lockdown, could lead to more people struggling to care for their pets."

Valeurs Actuelles

Proust, l’invention du roman

Je leur en donne pour un siècle de commentaires, aurait dit James Joyce au moment de publier Ulysse. Son commensal du Ritz en mai 1922, Marcel Proust, aurait pu dire la même chose, et soutenir la même gageure : cent ans après sa mort, les études proustiennes sont florissantes, et la plus belle fleur en est assurément cette nouvelle édition des Essais dans la Bibliothèque de la Pléiade sous la direction de M. Antoine Compagnon.

Essais de Marcel Proust : un lecteur naïf pourra s’étonner du titre, qui signale un genre où l’on n’attend pas celui qui apparaît aux yeux de beaucoup comme le romancier par excellence. Aussi, qu’est-ce qu’un roman ? Quand une dame chercheuse explique que Proust écrit « un roman qui toutefois diffère fondamentalement du roman traditionnel, du roman tel qu’on le faisait jusque-là », on serait tenté de lui demander quelle “tradition” romanesque elle voit entre Balzac et Flaubert, ou bien entre Stendhal et Victor Hugo. Les critiques, qui sont des théoriciens (c’est-à-dire des non-praticiens), ont tendance à se laisser abuser par les classifications a priori, autant dire par les étiquettes. “Roman”, comme d’ailleurs “essai”, est un terme à toutes mains, une enveloppe vide que chacun remplira au gré de son inspiration ; il est peut-être utile d’en revenir au Dr Littré : « Roman : histoire feinte, écrite en prose », en se rappelant La Fontaine, que « La Feinte est un pays plein de terres désertes », et qu’un écrivain digne de ce nom est un découvreur, qui plante son drapeau où il lui plaît. Les genres s’inventent, comme les “terres désertes” de la Feinte se découvrent ; Montaigne invente ses “Essais”, Baudelaire ses “Fusées”, Valéry ses “Variété”, Suarès ses “Vues”.

Il est donc évident que ni la composition ni le titre du volume ne sont de Proust lui-même, mais ce qu’entend démontrer M. Antoine Compagnon, c’est que ces Essais, ainsi composés et ainsi intitulés, non seulement ne trahissent pas son intention la plus profonde, mais encore la servent, on serait tenté de dire l’accomplissent. Quand, en 1954, Bernard de Fallois publie chez Gallimard un inédit de Proust, Contre Sainte-Beuve, « d’après les manuscrits de l’auteur », il donne ensemble des esquisses romanesques et des développements critiques. En 1971, pour le centenaire de la naissance de Proust, Contre Sainte-Beuve entre dans La Pléiade ; s’il a conservé le titre – devenu classique – de ce montage de cahiers inédits, titre employé par Proust lui-même quand il évoque ce projet dans sa correspondance, l’éditeur Pierre Clarac ne retient que la critique et sacrifie les esquisses. Ce qui nous est rendu ici, sous le titre de Dossier du “Contre Sainte-Beuve”, plus respectueux de son inachèvement, c’est l’ensemble des cahiers qui mêlent, sans les préférer l’un à l’autre, le roman in nuce et la critique, ou – selon les termes de cette édition – « l’essai narratif » et les « développements critiques ».

Sainte-Beuve représente le contraire de sa propre esthétique

Cette critique, Proust n’y tient tant que parce que Sainte-Beuve représente le contraire de sa propre esthétique, soit de sa manière de sentir et de dire ce qu’il sent : il récuse la méthode « qui consiste à ne pas séparer l’homme de l’œuvre, à considérer qu’il n’est pas indifférent pour juger l’auteur d’un livre, […] d’avoir d’abord répondu aux questions qui paraissent les plus étrangères à son œuvre (comment se comportait-il… ), à s’entourer de tous les renseignements possibles sur un écrivain, à collationner ses correspondances, à interroger les hommes qui l’ont connu, […] cette méthode méconnaît ce qu’une fréquentation un peu profonde avec nous-mêmes nous apprend : qu’un livre est le produit d’un autre moi que celui que nous manifestons dans nos habitudes, dans la société, dans nos vices. »

Ramener un écrivain à son personnage, à une extériorité pour finir sociologique, on comprend que ce positivisme critique ait pu apparaître aux contemporains de Sainte-Beuve et à ses immédiats successeurs comme le dernier mot de la science littéraire au XIXe siècle. Sans doute dirait-on aujourd’hui que c’est une conception préproustienne, négligeable à ce titre (comme les philosophes négligent les points de vue qu’ils appellent “prékantiens”). On notera en passant les petites ironies de l’édition, qui multiplie en ce nouveau centenaire (cette fois, celui de sa mort) les témoignages sur Proust, les souvenirs de ceux qui l’ont connu, ses amis (Antoine Bibesco, Élisabeth de Gramont, le peintre Jacques-Émile Blanche), sa servante (Céleste Albaret), jusqu’à une biographie d’Alfred Agostinelli, le chauffeur-secrétaire dont il était amoureux. Sainte-Beuve eût sans doute approuvé.

Des expérimentations conduisant vers le roman final

L’intégrisme théorique, qui sépare impitoyablement les différents “essais” de Proust, oublie qu’une méthode n’est – par étymologie – qu’une voie d’accès, et qu’il en existe peut-être d’autres, et plus fructueuses, qu’elle écarte a priori au nom de ses préjugés épistémologiques : ainsi des pastiches, ceux que Proust donne au Figaro en 1908 et 1909, qui étaient à ses yeux « de la critique littéraire en action ». La charge la plus concluante qu’il mène contre Sainte-Beuve est peut-être dans le pastiche à deux degrés qu’il fait de Flaubert (à propos de l’affaire Lemoine) et de la critique de ce “roman” de Flaubert par Sainte-Beuve qu’il imagine ensuite (de même, laissé à l’état de brouillon, son pastiche de Chateaubriand et le pastiche de sa critique). Pastiches et mélanges – le titre est de Proust -, ces autres “essais”, avaient été publiés par Yves Sandre dans l’édition de 1971 de Contre Sainte-Beuve. C’était déjà préfigurer les Essais d’aujourd’hui, qu’il faut bien entendre, tout scrupule ou préjugé théorique surmonté, comme des essais préparatoires à cela seul qui comptait pour l’écrivain : la mise au point, l’invention, l’écriture d’un roman-léviathan qui serait sa cosmogonie.

Quand, en 1906, pour servir de préface à sa traduction de Sésame & les lys de Ruskin, Proust écrit « Sur la lecture » , qu’il publie séparément dans une revue, il fait précéder ces pages d’un avertissement qui les présente comme « une sorte d’essai purement personnel ». C’est bien ainsi qu’il faut entendre ces “essais”, en laissant de côté tout vain débat sur le genre : « des expérimentations conduisant vers le roman final », conclut son éditeur, ce roman qui, par sa conception et sa facture, se veut “purement personnel”. Dans une lettre de 1909 à Robert de Mon-tesquiou, Proust évoque les notes infinies qu’il prend sur (c’est-à-dire contre) Sainte-Beuve dans ses cahiers, et le projet qu’elles représentent : « J’ai entrepris un long ouvrage sorte de roman. » Roman (« sorte de » ), essai ( « purement personnel ») : les distinctions préconçues ne sont pas faites pour les inventeurs de forme, qui sont contraints à ces approximations et précautions de langage pour ne pas trop effaroucher les critiques et dépister leurs habitudes.

L’une des plus belles preuves ontologiques fournies par la littérature

Dans le numéro d’hommage à Marcel Proust de la Nouvelle Revue française (1er janvier 1923), Albert Thibaudet écrit qu’ « on peut le considérer comme le représentant actuel de la famille des analystes subtils qui, depuis Montaigne, a si rarement chômé chez nous », ce qui est peut-être banal ; mais ce qui à coup sûr l’est beaucoup moins, c’est quand il range Proust aux côtés de Montaigne dans « la famille des créateurs d’images », et tout à coup parler d’ Essais au sujet de Proust paraît moins insolite : ce n’est pas seulement une famille que ce rapprochement lui donne, c’est une généalogie imprévue.

Comme on prouve la marche en marchant, la Bibliothèque de la Pléiade redonne pour l’occasion le « roman final », sous la forme d’un “tirage spécial limité” de la nouvelle édition d’ À la recherche du temps perdu , dirigée par M. Jean-Yves Tadié, qui a supplanté l’édition originelle de Pierre Clarac et André Ferré (1954), laquelle a été longtemps la seule édition disponible et qui, à cet égard, conserve pour beaucoup de lecteurs un goût de madeleine.

Il est courant, depuis la préface d’André Maurois pour cette édition, de parler de l’œuvre de Proust comme d’une “cathédrale”. La comparaison retrouve sa pertinence si l’on en revient à la conception médiévale de la cathédrale miroir : speculum naturale, miroir de la nature, speculum historiale, miroir de l’histoire, speculum mundi, miroir du monde. Le roman de Proust, dont on ne pourra plus désormais dissocier ces Essais qui en sont les travaux d’approche, est le speculum maius, le miroir plus grand d’un écrivain tout entier passé de l’autre côté.

Proust romancier, Proust essayiste ; Proust moraliste (Thibaudet), et encore Proust poète, Proust humoriste et – surtout – Proust métaphysicien : écrire, pour un écrivain – on l’oublie quelquefois – est une autre façon de méditer. Il est arrivé à Proust, tout athée ou agnostique qu’on le présume ou qu’il a pu se croire lui-même, d’établir avec le célèbre « pan de mur jaune » l’une des plus belles preuves ontologiques fournies par la littérature (avec la splendide inutilité des fleurs dans Sherlock Holmes). C’est la mort de Bergotte, dans la Prisonnière : « Il était mort. Mort à jamais ? Qui peut le dire ? Certes, les expériences spirites pas plus que les dogmes religieux n’apportent de preuve que l’âme subsiste. Ce qu’on peut dire, c’est que tout se passe dans notre vie comme si nous y entrions avec le faix d’obligations contractées dans une vie antérieure ; il n’y a aucune raison dans nos conditions de vie sur cette terre pour que nous nous croyions obligés à faire le bien, à être délicats, même à être polis, ni pour l’artiste athée à ce qu’il se croie obligé de recommencer vingt fois un morceau dont l’admiration qu’il excitera importera peu à son corps mangé par les vers, comme le pan de mur jaune que peignit avec tant de science et de raffinement un artiste à jamais inconnu, à peine identifié sous le nom de Ver Meer. Toutes ces obligations, qui n’ont pas leur sanction dans la vie présente, semblent appartenir à un monde différent, fondé sur la bonté, le scrupule, le sacrifice, un monde entièrement différent de celui-ci, et dont nous sortons pour naître à cette terre, avant peut-être d’y retourner revivre sous l’empire de ces lois inconnues auxquelles nous avons obéi parce que nous en portions l’enseignement en nous, sans savoir qui les y avait tracées – ces lois dont tout travail profond de l’intelligence nous rapproche et qui sont invisibles seulement – et encore ! – pour les sots ».

De Marcel Proust, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade : “Essais”, 2 064 pages, 69 € (jusqu’au 31 octobre) ; “À la recherche du temps perdu”, deux volumes sous coffret, 1 472 et 1 504 pages, 110 € (jusqu’au 31 octobre).

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L'Humanité

L’Inde suffoque

Lilian Caillat

Dix camions de pompiers de New Delhi étaient toujours à pied d’œuvre, jeudi, pour maîtriser un incendie déclaré trois jours auparavant dans une immense décharge, au moment où sévit une vague de chaleur extrême dans le nord du pays, qui a atteint les 46 °C au cœur de la capitale indienne. L’immense colonne de fumée qui s’échappait du site est venue s’ajouter à la pollution, rendant l’air irrespirable. « Le temps sec et chaud produit un excès de gaz méthane sur les sites de décharge qui déclenche de tels incendies », a expliqué à l’AFP Pradeep Khandelwal, ex-chef du département de la gestion des déchets de Delhi. Trois feux similaires se sont déclarés en moins d’un mois dans une autre décharge de la capitale, Ghazipur, montagne de déchets de 65 mètres. Depuis 2010, les températures extrêmes ont tué plus de 6 500 personnes dans le pays.

indecanicule
France24 - World

Inquiry into Paris airport landing scare points to pilot error

Issued on: 28/04/2022 - 16:39

NEWS WIRES

Air France pilots who reported their Boeing 777 was failing to respond while preparing to land earlier this month simultaneously pulled the controls in opposite directions, French investigators said.

Flight 11 was on final approach to Paris Charles de Gaulle airport with 177 passengers onboard after a six-hour trip from New York when the landing was abruptly aborted on April 5.

In a radio exchange circulated on the Internet, a pilot was overheard in the background exclaiming "stop, stop" and the captain told the tower the jetliner was "all over the place".

In a preliminary report, France's BEA air accident investigation agency said the two pilots "simultaneously made inputs on the controls" during a go-around for a second attempt.

The agency has classified the event as a "serious incident", an industry term meaning it could have resulted in an accident.

"The captain held the control column in a slightly nose-down position while the co-pilot made several, more pronounced, nose-up inputs," the report said.

"Our crew are trained and regularly rehearse procedures that are practised by all airlines," Air France said.

Boeing declined comment.

The Boeing 777 is equipped with control columns that move in sympathy with each other to aid co-ordination. Experts say only one pilot is usually expected to be actively flying at a time.

If opposing forces on the two columns pass a certain limit, the link between them is deactivated or "desynchronised" to prevent accidents in the case of one side getting jammed.

After the landing scare, the pilots analysed the situation but did not notice that they had made contradictory inputs nor that the columns had become decoupled, the BEA said.

The plane landed safely on a second attempt and resumed service just over two weeks later, according to FlightRadar24.

The BEA said "no anomaly was observed on the aeroplane" but added that it was continuing to analyse data. Its investigations are designed to prevent accidents rather than apportion blame.

About 20% of accidents take place on approach or landing, more than any other flight phase, according to Airbus data.

(REUTERS)

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Air France and Airbus to face trial over 2009 Rio-Paris crash, French court says

FRANCE

Can a 'people's vote' stop Paris airports from going private?

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BBC

Koko was gutted by fire, now it's changing the face of live music

By Mark SavageBBC Music Correspondent

On Friday night, Arcade Fire will become the first band in three years to play a show at London's historic music venue Koko.

They follow in the footsteps of Amy Winehouse, Prince, The Rolling Stones, Dave, The Clash and Lady Gaga - who have all chosen the hall for intimate, one-off shows.

The Victorian-age, multi-balconied theatre was the site of Madonna's first ever UK performance in 1983. Twenty-two years later, she returned to launch her Confessions On A Dancefloor album, with fans camping outside for one of the 2,000 exclusive tickets.

"We're really excited," says Arcade Fire guitarist Richard Reed-Parry. "Whenever you play a venue that's been host to so many incredible performers over the years, it sinks into the stage on some level."

Opened in 1900 by the famous actress Ellen Terry, Koko was originally a theatre, which hosted regular performances by Charlie Chaplin. After the Second World War, it was taken over by the BBC, who recorded live comedy by The Goon Show and Monty Python's Flying Circus there.

"It's a fairly small theatre," wrote Michael Palin in his diary. "Rather attractive... with Atlases supporting enormous mock columns and a rather luxurious intimacy about the atmosphere".

After the BBC left, it became a hang-out for punk bands like The Clash and The Jam. In 1980, it was reportedly the last venue AC/DC's Bon Scott was seen drinking at before his death from alcohol poisoning.

Two hundred cans of hairspray later, it was renamed The Camden Palace and transformed into a hot spot for the New Romantic movement. In 1983, it was voted Europe's best nightclub.

"The chemistry of the place gets hold of you and takes you to another world," one club-goer told the BBC at the time (the news report noted that the price of a pint was a "very reasonable" 90 pence).

By the time it shut its doors in March 2019 for a long-planned refurbishment, thousands of bands had graced the stage, from The Killers to The Cure.

But it was never supposed to be dark for so long.

After construction started, the concert hall was struck by a Biblical level of misfortune, with work stalled by a fire, a flood and, in the shape of Covid-19, an actual plague.

"It's been quite a big journey," says owner Olly Bengough, underplaying the severity of the situation.

The fire that engulfed Koko in January 2020 melted the venue's iconic copper dome, causing millions of pounds worth of damage.

And although fire fighters doused the flames before they spread to the theatre below, Bengough was faced with 150,000 litres of water damage "which ripped through the fabric of the building and brought it to its knees".

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Architect Fahmida Ramen remembers the moment a friend told her about the blaze.

"It was a Sunday evening and I was preparing to go to bed," she says. "I got a text message from a colleague with a link to a live-stream of the fire. I have to say, I was speechless."

"I almost didn't believe it was true," agrees Bengough, who was in America with his family when the news arrived. "How do you explain something like that?

In the aftermath, friends, musicians and even Camden council reached out to offer support. English Heritage and the Victorian Society also pitched in, helping to rebuild the dome with materials matching the 120-year-old originals.

"We've painstakingly reinstated every beam, truss and panel [using] photographic evidence, archival information and original surveys," says Ramen, sitting inside the dome in January.

This is something of a first: The dome was never accessible before the fire. Now, it's a cosy, wood-panelled cocktail bar, where DJs can play chill-out sets late into the night.

It's not the only change. The £70m refurbishment has transformed Koko from a thriving concert hall into a multi-storey music mecca, with seven performance spaces, a recording studio, a radio station, a jazz club, and a private member's club with its own library and a hidden speakeasy.

To facilitate this expansion, Bengough bought two buildings at the back of the venue: A piano factory dating to 1800, and The Hope & Anchor pub, a regular drinking hole for Charles Dickens.

The latter was necessary to save Koko's future: A previous developer planned to turn the pub into residential flats, which would have impinged on the venue's ability to host live music. Bengough had to challenge those plans in the High Court, which ruled Camden Council had been "significantly misled" by planning officers.

Legendary night out

Redeveloped, expanded and recombined, the new complex will create a "catherine wheel of activity" around the main stage, says lead architect David Archer.

"We talked about creating a 'legendary night out' - because the licence is so long that effectively you could come here on a Friday night and leave on Sunday afternoon; and enjoy different entertainment at different times of day in all of the different venues".

Crucially, the whole building is wired up for live streaming, letting artists play to fans who can't reach London, whether they're in the main auditorium or the glazed roof terrace.

The technology seems like a no-brainer after the recent explosion in online shows; but when Bengough dreamt up his plans in 2013, streaming gigs were far from the mainstream.

"I could see that smartphones were going to dominate and that the age of streaming was only going to get bigger and bigger," he explains, "so why wouldn't artists want to stream shows and share them with their fans globally?"

His concept has already been embraced by the industry.

"If I were an artist or a fan, I would head straight to Koko," said Lyor Cohen, YouTube's global head of music earlier this year.

"I was blown away," adds US DJ Honey Dijon, who'll return to the venue in May. "It's clubs within clubs - like a 360 degree, all-you-can-eat for culture.

"That's why I named my party night Pandora's Box - because it just keeps unfolding."

Her words came to life when I took a hard-hat tour of the renovation last September. Even with construction in full swing, it was like entering an Aladdin's Cave of music. Every corner of Koko contains an unexpected surprise or delightful detail - from the playful cigarette motif of the jazz club carpet to the velveteen train carriages where members can listen to vinyl.

The public and private spaces engage in a continuous dance. You can take a Harry Potter-esque "secret staircase" from the dome right into the main venue; or stumble into your favourite artist hosting recording a podcast at the in-house radio studio.

This was Bengough's idea all along. As the owner, he has always been able to move seamlessly from dressing rooms to the thrum of the audience - and he wanted visitors to have the same experience.

Architecturally, there are some stunning touches. The roof terrace actually "floats" above the original venue, which the owners were prohibited from modifying.

"It's literally on stilts sitting through the building and then hovering on top," says Julie Humphreys, the project's co-lead architect. "So that's a first, in the sense of being able to build on top of a Victorian theatre."

Also discovered during the construction process was a huge shaft above the main stage, which was originally used to winch scenery up and down for theatre productions.

"It was a void that had been covered up within the building - and to mitigate acoustic disruption, it had multiple layers of plasterboard and insulation blocking it up at about halfway through its height," explains Archer.

All that material has been cleared out and replaces with a stacked gallery overlooking the stage. It allows bands to play "in the round" - with the audience surrounding them on every side. Alternatively, the stage curtain can be dropped so that artists can play a more discreet gig as fans observe from above.

"It's a new venue within the venue and it's a one-off," says Bengough. "I think it's going to be an exciting space for artists to perform if they want to do a small, intimate show. It's quite a special space."

It's a philosophy that permeates the club. Whatever an artist wants to do, it's possible - from playing to thousands in the main arena; to livestreaming an intimate acoustic set from the roof.

In the future, Bengough wants bands to hold residencies, taking over every performance space for a mixture of live gigs, fan events, live-streams and after-parties. They can even write a song in the in-house recording studio, and debut it for fans later that night.

"The last two years have been really hard for artists and musicians, and I think any way venues can support new revenue streams is really important," says Mercury nominated jazz musician Moses Boyd, who returns to Koko on 29 July.

"Live-streaming offers musicians the chance to expand their audience outside these four walls, so venues like this, where every room is set up for live-streaming is definitely the way of the future.

"I think more venues should be looking at adopting it."

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Festival de Cannes : l’étonnante présence de Ladj Ly dans le jury

Le 75e Festival de Cannes approche à grands pas. L’événement cinématographique se déroulera du 17 mai au 28 mai prochains. Et le jury a été dévoilé. L’acteur français Vincent Lindon présidera le jury du Festival de Cannes cette année et remettra la Palme d’or à l’un des 21 films en compétition. Il sera entouré de huit jurés comme l’actrice suédoise Noomi Rapace, ou le réalisateur français Ladj Ly. Cette dernière désignation est pourtant quelque peu critiquée sur les réseaux sociaux. Ladj Ly, qui a connu un grand succès grâce au film Les Misérables, est pointé du doigt pour son passé tumultueux.

Prison ferme, suspecté de détournements de fonds

Ladj Ly avait, en effet, été condamné en 2011 à trois ans de prison ferme pour « enlèvement et séquestration ». Même s’il a toujours nié les faits, l’artiste français était accusé d’avoir mené une expédition punitive, en janvier 2009, accompagné de deux complices. Plus récemment, lui et son frère ont fait l’objet d’une enquête du parquet de Bobigny. Une information qui avait été dévoilée par Mediapart en février dernier.

Ladj Ly a fondé l’école de cinéma Kourtrajmé, basée à Montfermeil, en Seine-Saint-Denis. Mais il est suspecté d’avoir détourné 285 000 euros du compte de l’association Cité des arts visuels – qui gère l’école – ainsi que 50 000 euros depuis les caisses de la société de production Lylyfilms, qui a co-produit les Misérables. Une autre transaction de 118 000 euros du compte de l’association à la société Lylyfilms ferait aussi l’objet d’analyses. Des justificatifs seraient manquants. Les antécédents de Ladj Ly n’auraient, pour l’instant, pas l’air de déranger le Festival de Cannes.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Histoire. 29 avril 1992, et Los Angeles s’embrasa...

Récit

États-Unis. L’acquittement le 29 avril 1992 des policiers ayant battu l’automobiliste Rodney King un an plus tôt déclenche une vague de violences protestataires, des « émeutes » comme la Cité des anges n’en avait pas connu depuis 1965.

Christophe Deroubaix

« Acquittés ! » Autant craquer une allumette au-dessus d’une poudrière. Le verdict est annoncé le 29 avril 1992, à 15 h 15. Il stupéfie le pays : trois des policiers sont déclarés innocents, tandis que le jury n’arrive pas à se mettre d’accord sur le sort du quatrième. Qu’a-t-il donc refusé de voir parmi ces images on ne peut plus éloquentes ? Une vidéo de neuf minutes et vingt secondes prise sur le vif par un certain George Holliday.

Après un délit de fuite, Rodney King est finalement arrêté par la police. Nous sommes le 3 mars 1991, à Los Angeles. Pendant une minute et vingt secondes, l’automobiliste noir est passé à tabac : 56 coups de bâton, dont un à la tête, et 6 coups de pied ; mâchoire fracturée, cheville droite cassée, 20 points de suture dont 5 à l’intérieur de la bouche. Pour le jury composé de 10 Blancs, un Asiatique et une Latina – la défense ayant récusé de potentiels jurés africains-américains –, il n’y a là pas de preuves d’un « usage excessif de la force » pour lequel les membres du Los Angeles Police Department (LAPD), Koon, Powell, Wind et Briseno, étaient jugés dans ce tribunal de Simi Valley, une banlieue blanche de Los Angeles où le procès avait été « dépaysé ».

Des milices tirent à vue

« Acquittés ! » L’allumette est craquée… À 16 h 15, le premier pillage a lieu : celui d’un dépôt de boissons sur Florence Avenue, à South Central, un quartier historique africain-américain de LA gangrené par la pauvreté et le chômage. À 16 h 58, le maire de la ville, le démocrate Tom Bradley, partage sa colère face au verdict – « le verdict du jury ne nous aveuglera pas sur ce que nous avons vu dans cette vidéo. Les hommes qui ont battu Rodney King ne méritent pas de porter l’uniforme du LAPD » – et appelle au calme. Mais on n’arrête pas un incendie naissant avec des mots, même justes. À 18 h 30, les rapports de pillages (dont celui d’une armurerie où 1 150 armes sont dérobées) affluent au siège de la police, qui décide de ne pas bouger et de n’envoyer aucun renfort. À 18 h 43, Larry Tarvin, chauffeur blanc d’un camion, s’arrête à un feu rouge. Un groupe d’hommes l’arrachent de son siège et le frappent avec un extincteur. À 18 h 46, un autre « trucker » blanc, Reginald Denny, s’arrête au même feu rouge : il est violemment battu, un homme lui jette une brique sur le crâne.

Les images, prises depuis un hélicoptère, sidèrent les spectateurs et l’Amérique. Et ce n’est pas fini. Un déferlement inouï de violence s’abat sur ce quartier. La police ne bouge toujours pas. La nuit tombe et les émeutes s’étendent jusqu’au Civic Center, près du  downtown (centre-ville) : policiers attaqués, véhicules renversés, routes bloquées, incendies déclenchés, pompiers visés par des coups de feu. La situation est hors de contrôle. À minuit, le maire décrète un couvre-feu. Mais on n’arrête pas un incendie galopant avec une telle mesure.

La police finit par intervenir. Mais elle déserte Koreatown et bloque les routes menant aux quartiers blancs plus riches (Beverly Hills, West Hollywood). La foule émeutière est comme canalisée vers ce quartier alors que les autorités connaissent les frictions entre commerçants coréens et habitants noirs, brossées notamment, en 1989, dans le film de Spike Lee, Do the Right Thing. Abandonnés par la police, les commerçants de Koreatown, souvent d’anciens militaires, se constituent en milices et tirent à vue sur les pilleurs.

La Cité des anges ressemble à une ville assiégée. Depuis la Maison-Blanche, George Bush assure que « l’anarchie » ne passera pas et déploie militaires, membres de la garde nationale et même les marines, la première occupation militaire de Los Angeles depuis la grève Pullman de 1894. Le dispositif est définitivement en place alors que le pic des violences et émeutes est dépassé.

Racisme systémique

L’homme battu et auquel on n’a pas rendu justice, Rodney King, est même invité à apporter son écot au rétablissement de la « paix », si ce n’est de l’ordre. Lors d’une conférence de presse, il lance : « Vous tous, je veux juste dire, vous savez, est-ce qu’on pourrait juste tous bien s’entendre ? » On n’éteint pas plus un incendie avec des bons sentiments. Il s’éteindra quasiment de lui-même, après six jours. Bilan : de 53 à 55 morts, plus de 2 300 blessés, des milliers d’arrestations et des dommages matériels s’élevant entre 800 millions et 1 milliard de dollars.

Les émeutes de 1992, les plus importantes depuis celles de Watts, en 1965, marquent un tournant dans l’histoire de la ville et de ses « relations raciales ». Un rapport rédigé par une commission d’enquête dirigée par le diplomate démocrate Warren Christopher conclut à l’existence de pratiques racistes au sein du LAPD. Ses recommandations seront pourtant largement ignorées. Au sein de la communauté coréenne-américaine, deux approches divergentes vont s’affirmer : les progressistes vont nouer des liens avec d’autres militants d’autres groupes raciaux afin de combattre le racisme systémique, tandis que les conservateurs s’investiront encore un peu plus au sein du Parti républicain.

En 1993, se déroule un second procès pour violation des droits civils au terme duquel deux des quatre policiers sont condamnés à trente mois de prison. Une justice à dose homéopathique qui ne soignera guère Rodney King, happé par l’alcool et la drogue, dont on retrouvera le corps en juin 2012. Il avait 47 ans.

États-Unislos angelesémeutes
France24 - World

US Justice Department sues former Trump aide for $3 million

Issued on: 29/04/2022 - 05:33

NEWS WIRES

Paul Manafort, who served as former president Donald Trump's 2016 campaign chairman, is being sued by the U.S. Justice Department for just under $3 million for not reporting his financial interest in foreign accounts in a timely fashion.

Manafort, who was convicted in 2018 on tax evasion and bank fraud charges, was pardoned by Trump in 2020, shortly before he left office.

"The United States of America brings this action to collect outstanding civil penalties assessed against Defendant Paul J. Manafort for his willful failure to timely report his financial interest in foreign bank accounts," the Justice Department said in a filing with the U.S. District Court in West Palm Beach, Florida.

The Justice Department said it was seeking $2,976,350.15. Manafort's lawyer, Jeffrey Neiman, said in a statement that the government was seeking a monetary penalty against Manafort "for simply failing to file a tax form."

"Mr. Manafort was aware the Government was going to file the suit because he has tried for months to resolve this civil matter. Nonetheless, the Government insisted on filing this suit simply to embarrass Mr. Manafort," Neiman said.

In the 2018 conviction on charges of financial wrongdoing, prosecutors had accused Manafort of hiding from U.S. tax authorities $16 million he earned as a political consultant for pro-Russian politicians in Ukraine to fund an opulent lifestyle and then lying to banks to secure $20 million in loans after his Ukrainian income dried up and he needed cash.

A Republican-led U.S. Senate committee in 2020, in a 966-page report, concluded that Russia used Manafort, a long-time Republican political operative, and the WikiLeaks website to try to help Trump win the 2016 election.

(REUTERS)

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US judge holds Donald Trump in contempt in New York fraud probe

USA

Trump ex-campaign chief Paul Manafort sentenced to more than six years on conspiracy charges

L'Humanité

Construire ensemble la Guinée

Tribune

Alseny Thiam Auteur et spécialiste en économie solidaire

On a hérité d’une belle Guinée ! La Guinée est une perle rare, un magnifique endroit où l’on doit vivre en harmonie. Hélas, il y a eu du chemin, une histoire. Il faut qu’on sorte de nos positions figées, de nos sempiternelles oppositions. Il nous faut de la douceur, il est nécessaire de dépasser nos inimitiés pour construire une Guinée belle de ses valeurs communes, belle de ses infrastructures et une Guinée où ses enfants regardent ensemble dans une direction commune et ce quelles que soient notre communauté, notre religion ou notre région d’origine. Je ne suis pas utopiste, je pense juste qu’il est nécessaire de se pardonner, de s’accepter en tant que compatriotes.

J’ai toujours pensé que le régime présidentiel dans sa forme actuelle attise les passions, il est nécessaire de réfléchir à un régime mixte entre un régime parlementaire dont les élus seraient des exemples de sagesse et de morale. Pour moi, le Parlement doit être au cœur de l’activité et doit pouvoir révoquer le gouvernement. Il faudrait bien évidemment, pour éviter une valse de gouvernements, y placer les hommes les plus intègres du pays, ceux dont la volonté de servir la nation est ancrée dans l’âme. Bien sûr, il faudrait aussi une dose de présidentielle, mais qui suscite moins de passions, car un exécutif fort en Guinée concentre les tensions, les désirs et les drames.

Il faut repenser notre modèle de faire société, notre démocratie et notre Constitution. La Guinée a besoin de revoir son système éducatif en profondeur. Il faut rassembler les chercheurs, croiser les disciplines, pour enseigner une histoire dépassionnée qui réconcilie les Guinéens, une histoire objective en ce sens qu’elle se base sur des faits. En Guinée, chacun campe sur sa position, mais il faut écrire enfin notre histoire, l’écrire ensemble et accepter des consensus ; il faut inviter les Guinéens à se retrouver au centre et non chacun à camper sur sa position comme si on devait continuellement s’affronter comme sur un terrain de boxe. La Guinée, on la construira tous ensemble, on n’y peut rien. Il n’est plus temps d’accuser les hommes d’hier, il faut accepter de trouver des points de rassemblement, des points de convergence.

Évidemment, pour les Guinéens d’aujourd’hui pour qui il est difficile de cohabiter entre concitoyens, la marche sera difficile... Mais, pour les jeunes qui viennent de voir la lumière, acceptons qu’ils vivent en harmonie, en douceur dans un pays apaisé où ils pourront se battre pour une Guinée développée, prospère et émergente.

Tout doit être mis dans l’éducation, dans la formation civique et dans l’éthique, ce sont des valeurs qui fondent le socle d’un pays. On a tous un destin commun ! Qu’on le veuille ou non ! Wassalam !

guinée
BBC

Will Taiwan's banks stay stuck in a '1980s' time warp?

By Erin HaleBusiness reporter, Taiwan

Walking into a Taiwanese bank for the first time, two years ago, was something of a misadventure for Catherine Chou.

The Taiwanese American professor had relocated to Taipei to wait out the end of Covid-19, but she was still processing some of her paperwork and needed to send a money order.

Back home in the US, sending money is a relatively simple procedure that requires a photo-ID, a simple form, and payment in cash or a debit card.

In Taiwan, Ms Chou found the process required a lot more work.

"I filled-out paperwork by hand, in triplicate, that was then input into a computer by the bank clerks. And in the meantime the dot printers are whirring in the background," she says.

"It was this very slow 1980s vibe. The afternoon fruit delivery came in, everyone passed around the boxes, and I was still waiting for my money order [to go through]."

Painstakingly slow, overly bureaucratic, and often edging into darkly comedic are common descriptions of foreigners and foreign-born Taiwanese, like Ms Chou, when they encounter Taiwan's banking industry for the first time.

Overseas, Taiwan is synonymous with sophisticated high-tech companies like TSMC and Foxconn, who supply many of the parts essential to smartphones and computers. It is also home to a growing cryptocurrency market.

Elsewhere, Taiwan is known for being quietly at the forefront of social change in Asia, as the regional leader in gender equality and the first place to legalise same sex marriage.

However, on the ground in Taiwan, things can feel decidedly more old-fashioned, especially at the bank.

The institutions can feel like a world unto themselves of pass books, pneumatic tubes, endless paperwork, and the ubiquitous "chop" - a traditional stamp - bearing one's name or company seal.

"Taiwan's banking industry is very, very traditional. There's a lot of bureaucratic issues in it, within the system, and it's slightly more rigid than other industries," says Sharon Hsu, a financial consultant at Enlighten Law Group in Taipei, which specialises in transnational finance.

You could put this down to a legacy from being state-owned institutions prior to a major banking reform in 1989 when the first private banks were allowed to open, she says.

These days, Taiwan has 40 local banks, according to government-adjacent, Taiwan Academy of Banking and Finance, as well as branches of international banks like HSBC and Citibank.

But in a population of 23.5 million, Taiwan is commonly described as overbanked - with people's assets spread thinly across many institutions.

Many banking services still need to be carried out in person and banks are slow to adopt new practices, unless the government makes it explicitly clear that they are allowed, says David Stinson, a project researcher at TABF.

Sometimes, even when new services like electronic document processing are deemed legal, Taiwan's banks simply decline to adopt them.

Mr Stinson says one reason behind this stagnation may be that most local customers are happy with how things are already run, even if it means sometimes standing in line with a passbook.

Banks also readily meet the relatively modest needs of the small and medium enterprises that dominate Taiwan's economy.

The pandemic, however, has helped finally nudge banking culture forwards a little - by making retail customers reconsider online banking and banking apps.

At the end of 2019, digital deposit accounts numbered just 3.83 million, according to government data, finally jumping to 10.47 million by the end of 2021.

In 2019, Taiwanese regulators also approved three online-only banks. But for now, they can only offer simple services like savings and loans, says Kunchou Tsai, a lawyer specialising in fintech at Enlighten Law Group, which is "only the beginning" of their potential.

Financial apps

One reason for the delay is that for years now, many Taiwanese people have met their financial needs outside the bank.

Many people rely on apps like LINE Pay - which connects their social media account to their bank account - Apple Pay and WeChat for daily payments, while bills can be easily paid offline at convenience stores or the post office.

But even as customers embrace online banking portals, banks are still many steps behind their competitors, as companies like 7-Eleven and Family Mart expand into digital payments, explains Amy Fang, deputy director of the Overseas Business Institute at TABF.

This means banks are still struggling to play catch-up.

"[Convenience stores] want to branch into digital payments and they want to build their own ecosystems for online shopping market, so it's really important now that our local banks to review their strategy," Ms Fang says.

An antiquated banking culture also risks tripping-up Taiwan's big plans to become a more attractive global destination, which includes luring 100,000 foreign workers and making English a widely-spoken language.

Large multinationals may find their banking needs met by local banks, but for individuals and entrepreneurs even getting a foot in the door can be a big challenge.

Requesting to open an account can be met with quizzical scepticism, or outright rejection for Americans - who are unpopular clients due to the hassle of IRS (US tax authorities) paperwork.

For those who do manage to open an account after dealing with a mountain of paperwork, they may be startled to find other restrictions such as being called in to sign for overseas transfers.

Industry groups like the European Chamber of Commerce and Taiwan's Gold Card office, which oversees a special visa program to help entrepreneurs and qualified professionals move to Taiwan have weighed-in.

"Finance is a key sector for attracting international talent, [but] a lot of time the first thing they encounter is that Taiwan is such an awesome place until the first time you go into a bank, and people get a certain impression," says TABF's Mr Stinson.

Taiwan's government has been working to address some of these issues, but some hurdles will remain firmly in place, thinks Thomas McGowan, a long-term resident of Taiwan and partner at the Taipei office of the international law firm, Russin & Vecchi.

More technology of business:

Since the 2016 fallout from fines over the Panama Papers, Taiwan has tightened-up its "know your customer" and anti-money laundering rules. These can sometimes ensnare unsuspecting customers, alongside its foreign exchange controls that can make receiving and sending money abroad more challenging than in other places, McGowan says.

In other cases, banks are simply reacting to foreigners as banks everywhere react to someone from abroad. "Some of it is real, and some of it - you'd have the same experience in California, or you would have the same experience in Singapore," Mr McGowan says.

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France24 - World

Burkina Faso junta defends three-year plan for transition to constitutional rule

Issued on: 28/04/2022 - 16:59

NEWS WIRES

Burkina Faso's ruling military junta on Thursday defended plans to take three years to transition back to constitutional rule despite pressure by West Africa's regional bloc ECOWAS to hold elections sooner. 

ECOWAS leaders last month told juntas in Burkina Faso and Guinea they had until April 25 to explain how and when they would hand back power to civilians within a reasonable timeframe or face immediate sanctions.

Burkina Faso's military government, in power since a January putsch, had previously said it needed 36 months to restore democratic rule, citing security concerns caused by an Islamist insurgency.

It missed the April 25 deadline and asked ECOWAS for more time.

"Everything will depend on the situation on the ground and ECOWAS heads of state are very aware of this," interim foreign affairs minister Olivia Rouamba said at a press conference on Thursday.

"We have maintained our position," she said in response to a question about the transition period, adding negotiations with ECOWAS were ongoing and the bloc was understanding of the context.

ECOWAS did not immediately respond to a request for comment.

Burkina Faso has so far been spared economic and financial sanctions imposed on Guinea and Mali, where a junta has also been in power since August 2020.

Guinea, whose government was toppled in September, has yet to lay out election plans. ECOWAS on Wednesday said it would send missions to both Burkina Faso and Guinea in preparation for a summit.

(REUTERS)

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Burkina Faso junta chief approves three-year transition before elections

Burkina Faso's interim president approves new government after January coup

FEATURE

Burkina Faso’s ex-president Compaoré sentenced to life over pan-African folk hero Sankara’s murder

Opex 360

L’Allemagne va livrer des blindés anti-aériens « Gepard » aux forces ukrainiennes

par Laurent Lagneau · 26 avril 2022

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Ce 26 avril, les États-Unis ont réuni les représentants d’une quarantaine de pays sur la base aérienne de Ramstein [Allemagne] pour faire le point sur les livraisons d’armes à l’Ukraine et voir ce qu’il est possible de faire afin de « générer des capacités supplémentaires » pour les forces ukrainiennes, comme l’a expliqué le Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

Outre les États-Unis, qui vont débloquer une nouvelle aide militaire d’un montant de 700 millions de dollars au profit de Kiev, plusieurs pays ont annoncé la livraison d’équipements censés répondre aux besoins de l’armée ukrainienne. Ainsi, par voie de presse, le président Macron a indiqué que des CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm] prendraient la direction de l’Ukraine, sans en préciser les modalités… Les Pays-Bas en feront de même, avec des obusiers PzH2000 de facture allemande. La République tchèque, la Pologne, le Royaume-Uni ou bien encore la Slovaquie ont livré des missiles antichar et sol-air ainsi que des blindés, y compris des chars T-72.

Par ailleurs, ayant déjà livré à l’Ukraine des missiles sol-air portable [dont des Strela qui dormaient depuis des années dans des entrepôts] ainsi qu’un millier de lance-roquettes et quelques blindés, Berlin se voit reprocher de se tenir en retrait, Kiev estimant qu’elle pourrait « en faire plus, compte tenu de ses réserves ». Et l’attentisme du chancelier Olaf Scholz est critiqué, tant par les pays d’Europe centrale que par les alliés politiques [libéraux et écologistes] de ce dernier.

Pour justifier cette position, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht [membre du Parti social-démocrate – SPD] a jusqu’alors soutenu que l’armée ukrainienne a besoin d’équipements qu’elle pourra rapidement s’approprier et que la Bundeswehr [forces armées allemandes, nldr] avait atteint les « limites » de ce qu’elle pouvait faire. D’où l’idée que les pays dotés de matériels hérités de la période soviétique puissent les fournir aux Ukrainiens, Berlin se chargeant ensuite de les remplacer avec des équipements… allemands.

Cela étant, Mme Lambrecht n’est pas arrivée les mains vides à Ramstein. En effet, et comme l’avait précédemment confié une source gouvernementale allemande à l’hebdomadaire Der Spiegel, Berlin va livrer l’intention de livrer des blindés « Gepard » à l’armée ukrainienne.

Fruit d’une coopération entre la Suisse [Oerlikon Contraves] et l’Allemagne de l’Ouest [Siemens-Albis] entamée au milieu des années 1960, le « Flugabwehrkanonenpanzer Gepard » [encore plus simplement appelé « Flakpanzer Gepard »] est un blindé d’environ 40 tonnes armé de deux canons Oerlikon KDA L/90 de 35mm et d’un radar. La Bundeswehr l’a retiré du service il y a maintenant plus de dix ans. Plusieurs exemplaires ont depuis été revendus au Brésil et, plus récemment, au Qatar, l’émirat en ayant acquis 15 unités [avec 16’000 obus] pour 31,4 millions d’euros, afin de renforcer sa défense aérienne à l’approche de la coupe du monde de football.

D’après Der Spiegel, l’industriel Krauss-Maffei Wegmann avait proposé, dès février dernier, de céder à l’Ukraine la cinquantaine de Flakpanzer Gepard qu’il gardait en stock. Son Pdg, Ralf Ketzel, avait assuré à l’époque qu’ils pourraient être « de nouveau opérationnels assez rapidement ».

En outre, la ministre allemande de la Défense a également confirmé que les artilleurs ukrainiens seraient formés en Allemagne pour utiliser les obusiers PzH2000 que les Pays-Bas ont l’intention de céder à Kiev. « Avec ces deux annonces, [Mme] Lambrecht veut tenter d’atténuer les critiques acerbes adressées à l’Allemagne en matière de livraisons d’armes », a résumé Der Spiegel.

Cela étant, d’autres annonces pourraient suivre. Ainsi, le gouvernement allemand devrait bientôt se prononcer sur deux demandes de licence d’exportation adressées par Rheinmetall concernant la livraison potentielle de cent véhicules de combat d’infanterie Marder et de chars de combat Leopard 1A5… Deux équipements conçus dans les années 1960.

L’Allemagne va livrer des blindés anti-aériens « Gepard » aux forces ukrainiennes

par Laurent Lagneau · 26 avril 2022

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Ce 26 avril, les États-Unis ont réuni les représentants d’une quarantaine de pays sur la base aérienne de Ramstein [Allemagne] pour faire le point sur les livraisons d’armes à l’Ukraine et voir ce qu’il est possible de faire afin de « générer des capacités supplémentaires » pour les forces ukrainiennes, comme l’a expliqué le Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

Outre les États-Unis, qui vont débloquer une nouvelle aide militaire d’un montant de 700 millions de dollars au profit de Kiev, plusieurs pays ont annoncé la livraison d’équipements censés répondre aux besoins de l’armée ukrainienne. Ainsi, par voie de presse, le président Macron a indiqué que des CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm] prendraient la direction de l’Ukraine, sans en préciser les modalités… Les Pays-Bas en feront de même, avec des obusiers PzH2000 de facture allemande. La République tchèque, la Pologne, le Royaume-Uni ou bien encore la Slovaquie ont livré des missiles antichar et sol-air ainsi que des blindés, y compris des chars T-72.

Par ailleurs, ayant déjà livré à l’Ukraine des missiles sol-air portable [dont des Strela qui dormaient depuis des années dans des entrepôts] ainsi qu’un millier de lance-roquettes et quelques blindés, Berlin se voit reprocher de se tenir en retrait, Kiev estimant qu’elle pourrait « en faire plus, compte tenu de ses réserves ». Et l’attentisme du chancelier Olaf Scholz est critiqué, tant par les pays d’Europe centrale que par les alliés politiques [libéraux et écologistes] de ce dernier.

Pour justifier cette position, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht [membre du Parti social-démocrate – SPD] a jusqu’alors soutenu que l’armée ukrainienne a besoin d’équipements qu’elle pourra rapidement s’approprier et que la Bundeswehr [forces armées allemandes, nldr] avait atteint les « limites » de ce qu’elle pouvait faire. D’où l’idée que les pays dotés de matériels hérités de la période soviétique puissent les fournir aux Ukrainiens, Berlin se chargeant ensuite de les remplacer avec des équipements… allemands.

Cela étant, Mme Lambrecht n’est pas arrivée les mains vides à Ramstein. En effet, et comme l’avait précédemment confié une source gouvernementale allemande à l’hebdomadaire Der Spiegel, Berlin va livrer l’intention de livrer des blindés « Gepard » à l’armée ukrainienne.

Fruit d’une coopération entre la Suisse [Oerlikon Contraves] et l’Allemagne de l’Ouest [Siemens-Albis] entamée au milieu des années 1960, le « Flugabwehrkanonenpanzer Gepard » [encore plus simplement appelé « Flakpanzer Gepard »] est un blindé d’environ 40 tonnes armé de deux canons Oerlikon KDA L/90 de 35mm et d’un radar. La Bundeswehr l’a retiré du service il y a maintenant plus de dix ans. Plusieurs exemplaires ont depuis été revendus au Brésil et, plus récemment, au Qatar, l’émirat en ayant acquis 15 unités [avec 16’000 obus] pour 31,4 millions d’euros, afin de renforcer sa défense aérienne à l’approche de la coupe du monde de football.

D’après Der Spiegel, l’industriel Krauss-Maffei Wegmann avait proposé, dès février dernier, de céder à l’Ukraine la cinquantaine de Flakpanzer Gepard qu’il gardait en stock. Son Pdg, Ralf Ketzel, avait assuré à l’époque qu’ils pourraient être « de nouveau opérationnels assez rapidement ».

En outre, la ministre allemande de la Défense a également confirmé que les artilleurs ukrainiens seraient formés en Allemagne pour utiliser les obusiers PzH2000 que les Pays-Bas ont l’intention de céder à Kiev. « Avec ces deux annonces, [Mme] Lambrecht veut tenter d’atténuer les critiques acerbes adressées à l’Allemagne en matière de livraisons d’armes », a résumé Der Spiegel.

Cela étant, d’autres annonces pourraient suivre. Ainsi, le gouvernement allemand devrait bientôt se prononcer sur deux demandes de licence d’exportation adressées par Rheinmetall concernant la livraison potentielle de cent véhicules de combat d’infanterie Marder et de chars de combat Leopard 1A5… Deux équipements conçus dans les années 1960.

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Ce 26 avril, les États-Unis ont réuni les représentants d’une quarantaine de pays sur la base aérienne de Ramstein [Allemagne] pour faire le point sur les livraisons d’armes à l’Ukraine et voir ce qu’il est possible de faire afin de « générer des capacités supplémentaires » pour les forces ukrainiennes, comme l’a expliqué le Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

Outre les États-Unis, qui vont débloquer une nouvelle aide militaire d’un montant de 700 millions de dollars au profit de Kiev, plusieurs pays ont annoncé la livraison d’équipements censés répondre aux besoins de l’armée ukrainienne. Ainsi, par voie de presse, le président Macron a indiqué que des CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm] prendraient la direction de l’Ukraine, sans en préciser les modalités… Les Pays-Bas en feront de même, avec des obusiers PzH2000 de facture allemande. La République tchèque, la Pologne, le Royaume-Uni ou bien encore la Slovaquie ont livré des missiles antichar et sol-air ainsi que des blindés, y compris des chars T-72.

Par ailleurs, ayant déjà livré à l’Ukraine des missiles sol-air portable [dont des Strela qui dormaient depuis des années dans des entrepôts] ainsi qu’un millier de lance-roquettes et quelques blindés, Berlin se voit reprocher de se tenir en retrait, Kiev estimant qu’elle pourrait « en faire plus, compte tenu de ses réserves ». Et l’attentisme du chancelier Olaf Scholz est critiqué, tant par les pays d’Europe centrale que par les alliés politiques [libéraux et écologistes] de ce dernier.

Pour justifier cette position, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht [membre du Parti social-démocrate – SPD] a jusqu’alors soutenu que l’armée ukrainienne a besoin d’équipements qu’elle pourra rapidement s’approprier et que la Bundeswehr [forces armées allemandes, nldr] avait atteint les « limites » de ce qu’elle pouvait faire. D’où l’idée que les pays dotés de matériels hérités de la période soviétique puissent les fournir aux Ukrainiens, Berlin se chargeant ensuite de les remplacer avec des équipements… allemands.

Cela étant, Mme Lambrecht n’est pas arrivée les mains vides à Ramstein. En effet, et comme l’avait précédemment confié une source gouvernementale allemande à l’hebdomadaire Der Spiegel, Berlin va livrer l’intention de livrer des blindés « Gepard » à l’armée ukrainienne.

Fruit d’une coopération entre la Suisse [Oerlikon Contraves] et l’Allemagne de l’Ouest [Siemens-Albis] entamée au milieu des années 1960, le « Flugabwehrkanonenpanzer Gepard » [encore plus simplement appelé « Flakpanzer Gepard »] est un blindé d’environ 40 tonnes armé de deux canons Oerlikon KDA L/90 de 35mm et d’un radar. La Bundeswehr l’a retiré du service il y a maintenant plus de dix ans. Plusieurs exemplaires ont depuis été revendus au Brésil et, plus récemment, au Qatar, l’émirat en ayant acquis 15 unités [avec 16’000 obus] pour 31,4 millions d’euros, afin de renforcer sa défense aérienne à l’approche de la coupe du monde de football.

D’après Der Spiegel, l’industriel Krauss-Maffei Wegmann avait proposé, dès février dernier, de céder à l’Ukraine la cinquantaine de Flakpanzer Gepard qu’il gardait en stock. Son Pdg, Ralf Ketzel, avait assuré à l’époque qu’ils pourraient être « de nouveau opérationnels assez rapidement ».

En outre, la ministre allemande de la Défense a également confirmé que les artilleurs ukrainiens seraient formés en Allemagne pour utiliser les obusiers PzH2000 que les Pays-Bas ont l’intention de céder à Kiev. « Avec ces deux annonces, [Mme] Lambrecht veut tenter d’atténuer les critiques acerbes adressées à l’Allemagne en matière de livraisons d’armes », a résumé Der Spiegel.

Cela étant, d’autres annonces pourraient suivre. Ainsi, le gouvernement allemand devrait bientôt se prononcer sur deux demandes de licence d’exportation adressées par Rheinmetall concernant la livraison potentielle de cent véhicules de combat d’infanterie Marder et de chars de combat Leopard 1A5… Deux équipements conçus dans les années 1960.

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Ce 26 avril, les États-Unis ont réuni les représentants d’une quarantaine de pays sur la base aérienne de Ramstein [Allemagne] pour faire le point sur les livraisons d’armes à l’Ukraine et voir ce qu’il est possible de faire afin de « générer des capacités supplémentaires » pour les forces ukrainiennes, comme l’a expliqué le Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

Outre les États-Unis, qui vont débloquer une nouvelle aide militaire d’un montant de 700 millions de dollars au profit de Kiev, plusieurs pays ont annoncé la livraison d’équipements censés répondre aux besoins de l’armée ukrainienne. Ainsi, par voie de presse, le président Macron a indiqué que des CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm] prendraient la direction de l’Ukraine, sans en préciser les modalités… Les Pays-Bas en feront de même, avec des obusiers PzH2000 de facture allemande. La République tchèque, la Pologne, le Royaume-Uni ou bien encore la Slovaquie ont livré des missiles antichar et sol-air ainsi que des blindés, y compris des chars T-72.

Par ailleurs, ayant déjà livré à l’Ukraine des missiles sol-air portable [dont des Strela qui dormaient depuis des années dans des entrepôts] ainsi qu’un millier de lance-roquettes et quelques blindés, Berlin se voit reprocher de se tenir en retrait, Kiev estimant qu’elle pourrait « en faire plus, compte tenu de ses réserves ». Et l’attentisme du chancelier Olaf Scholz est critiqué, tant par les pays d’Europe centrale que par les alliés politiques [libéraux et écologistes] de ce dernier.

Pour justifier cette position, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht [membre du Parti social-démocrate – SPD] a jusqu’alors soutenu que l’armée ukrainienne a besoin d’équipements qu’elle pourra rapidement s’approprier et que la Bundeswehr [forces armées allemandes, nldr] avait atteint les « limites » de ce qu’elle pouvait faire. D’où l’idée que les pays dotés de matériels hérités de la période soviétique puissent les fournir aux Ukrainiens, Berlin se chargeant ensuite de les remplacer avec des équipements… allemands.

Cela étant, Mme Lambrecht n’est pas arrivée les mains vides à Ramstein. En effet, et comme l’avait précédemment confié une source gouvernementale allemande à l’hebdomadaire Der Spiegel, Berlin va livrer l’intention de livrer des blindés « Gepard » à l’armée ukrainienne.

Fruit d’une coopération entre la Suisse [Oerlikon Contraves] et l’Allemagne de l’Ouest [Siemens-Albis] entamée au milieu des années 1960, le « Flugabwehrkanonenpanzer Gepard » [encore plus simplement appelé « Flakpanzer Gepard »] est un blindé d’environ 40 tonnes armé de deux canons Oerlikon KDA L/90 de 35mm et d’un radar. La Bundeswehr l’a retiré du service il y a maintenant plus de dix ans. Plusieurs exemplaires ont depuis été revendus au Brésil et, plus récemment, au Qatar, l’émirat en ayant acquis 15 unités [avec 16’000 obus] pour 31,4 millions d’euros, afin de renforcer sa défense aérienne à l’approche de la coupe du monde de football.

D’après Der Spiegel, l’industriel Krauss-Maffei Wegmann avait proposé, dès février dernier, de céder à l’Ukraine la cinquantaine de Flakpanzer Gepard qu’il gardait en stock. Son Pdg, Ralf Ketzel, avait assuré à l’époque qu’ils pourraient être « de nouveau opérationnels assez rapidement ».

En outre, la ministre allemande de la Défense a également confirmé que les artilleurs ukrainiens seraient formés en Allemagne pour utiliser les obusiers PzH2000 que les Pays-Bas ont l’intention de céder à Kiev. « Avec ces deux annonces, [Mme] Lambrecht veut tenter d’atténuer les critiques acerbes adressées à l’Allemagne en matière de livraisons d’armes », a résumé Der Spiegel.

Cela étant, d’autres annonces pourraient suivre. Ainsi, le gouvernement allemand devrait bientôt se prononcer sur deux demandes de licence d’exportation adressées par Rheinmetall concernant la livraison potentielle de cent véhicules de combat d’infanterie Marder et de chars de combat Leopard 1A5… Deux équipements conçus dans les années 1960.

L'Humanité

Immédiatisation(s)

Chronique

Jean-Emmanuel Ducoin

Âge Vu les circonstances, la tentation fut grande d’écrire la même chronique qu’il y a cinq ans, eu égard à la tradition du bloc- noteur, qui tient pour symboliquement forts les hauts lieux de cette satanée monarchie républicaine toujours pas abattue (bientôt). Un nouveau président mérite ici même son surnom, qu’il traînera jusqu’à prochaine révolution, ou épuisement de la fonction, programmée définitivement, cette fois, pour 2027. Après dix ans de Nicoléon et de Normal Ier (Jacques Chirac fut épargné, en son temps, allez savoir pourquoi), il y eut donc en 2017 l’arrivée fracassante du prince-maréchal Mac Macron. Ce sobriquet tenait moins du mépris dogmatique que de l’astuce stylistique, comme pour ses prédécesseurs au demeurant. À l’époque, en retournant la biographie de l’élu pour en saisir les sens véritables sinon cachés, nous n’avions aucun doute sur l’ex-ministre de l’Économie, banquier et prodige de la prise de pouvoir par les urnes, devenu en un rien de temps l’un des plus fascinants personnages de la Ve République. Une sorte de monarque républicain version 3.0. Ses 39 ans annonçaient un nouvel âge du pouvoir et nous savions une chose : toute sous- estimation de l’homme était une double faute, intellectuelle et politique. Rayés de la carte, les soixantenaires, les quinquas. L’âge, le sien, tenait-il lieu d’unique explication ? C’était oublier un peu vite le logiciel propre au XXIe siècle qui lui sert de cerveau, intégralement au service d’une cause qu’il n’a jamais vraiment cachée : en tant qu’incarnation du nouvel âge de la politique, il venait rafler la présidence de la France afin d’honorer l’avènement d’un nouvel âge capitaliste. Une histoire d’âge, en somme – comme un alignement des âges. Les capitalistes financiers, eux-mêmes en pleine mutation insoupçonnable, avaient besoin d’un capitaine pour diriger la cinquième puissance mondiale. Les financiers coalisés l’avaient choisi.

Angoisse Le voilà donc réélu. Nous l’appellerons désormais Mac Macron II. Rassurez-vous, par ledit intitulé nous ne croyons pas à l’avènement d’une « ère nouvelle », telle qu’il l’a annoncée au soir de sa victoire. Pourtant, admettons que le « en même temps » a créé une situation si complexe que, selon certains commentateurs, à peu près tout doit effectivement changer pour que tout puisse continuer – juste continuer – dans un pays fracturé en quatre blocs (libéraux, gauche progressiste, extrême droite, abstentionnistes) et où le risque d’une rupture démocratique ou d’une crise sociale majeure peut surgir à tout moment. L’immense passif du premier quinquennat pèse lourd. Même le Monde pointait cette semaine l’ampleur de la tâche du prince- président : « La somme d’angoisses et de frustrations renvoyées par le résultat de l’élection, l’importance des menaces géopolitiques et climatiques qui obscurcissent l’avenir sont telles qu’il faut changer de braquet, partir du quotidien des Français les plus fragiles pour évaluer les réformes acceptables et les conduire le plus sereinement possible. » Et le journal d’ajouter : « Ce que le philosophe Marcel Gauchet a qualifié de “malheur français” est apparu dimanche si profondément incrusté qu’il n’est pas excessif d’en appeler à la thérapie de groupe. »

Matrice De toute évidence, la dure réalité libérale va perdurer, de même que la vérité crue d’une démocratie dégradée par laquelle la volonté du peuple est entravée par l’instrumentalisation de l’État de droit et par la pression oligarchique. Chantier trop vaste, pour Mac Macron II, qui nous conduit tout droit au chaos. La priorité donnée à l’individu reste sa principale matrice. La question des « classes » et de l’égalité, sans parler de « la lutte des classes », n’a jamais été son affaire. Pour se défendre, il assume une « pensée complexe » qui confine à l’immédiatisation permanente. Shakespeare lui répond : « La pensée est l’esclave de la vie, et la vie est le fou du temps… »

La vérité crue d’une démocratie dégradée par laquelle la volonté du peuple est entravée...

Emmanuel MacronLe bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoin
France24 - World

Algeria threatens to scrap gas contract with Spain amid tensions with Morocco

Issued on: 28/04/2022 - 10:17

NEWS WIRES

Gas giant Algeria threatened Wednesday to break a contract to supply gas to Spain if Madrid transferred it onwards to "a third destination", amid tensions with regional rival Morocco.

Algeria's state-owned energy giant Sonatrach supplied more than 40 percent of Madrid's natural gas imports in 2021, most of which was supplied directly through the 750-kilometre (465-mile) Medgaz deepwater pipeline.

Algeria, Africa's largest gas exporter, previously also supplied gas through a second GME (Gaz Maghreb Europe) pipeline, which links Spain to Algeria via Morocco.

But Algiers in November shut supply through the GME due to a diplomatic rupture with Rabat, depriving Morocco of Algerian gas.

On Wednesday, Algeria's Energy and Mines Minister Mohamed Arkab said his Spanish counterpart informed him that Madrid was to "authorise the operation, in reverse flow" of the GME pipeline, and that this would start "today or tomorrow", an energy ministry statement said.

It did not mention the country the gas would be sent to.

However, in February, Spain said it would help Rabat to "guarantee its energy security" by allowing it to transport gas through the GME.

Algiers warned that any routing of "Algerian natural gas delivered to Spain, whose destination is none other than that provided for in the contracts, will be considered as a breach of contractual commitments."

Doing so "could result in the termination of the contract between Sonatrach and its Spanish customers".

Algeria and Morocco have seen months of tensions, partly over Morocco's normalisation of ties with Israel in exchange for Washington recognising Rabat's sovereignty over the disputed region of the Western Sahara.

Spain, which is dependent on Algeria for gas supplies, broke in March with its decades-long stance of neutrality and recognised Morocco's autonomy plan for the territory, a former Spanish colony.

Algeria's warning comes as Europe seeks to wean itself off Russian energy following its invasion of Ukraine.

Russia's state energy giant Gazprom on Wednesday stopped all gas supplies to Poland and highly dependent Bulgaria, raising the spectre of a shortage in the region -- and Europe as a whole.

(AFP)

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Algeria will not abandon its commitment to supply Spain with gas, Tebboune says

Morocco keen to ‘turn page' on Algeria tensions while insisting W. Sahara status ‘not negotiable’

Polisario Front breaks off contact with Spain over U-turn on Western Sahara

Valeurs Actuelles

Notre jeunesse

Il a longtemps paru ne pas pouvoir vieillir, comme si l’enthousiasme et la pureté d’âme des personnages qu’il incarnait à l’écran le préservaient miraculeusement des flétrissures du temps. En apprenant sa mort, le 21 avril, on était presque incrédule de découvrir qu’il avait atteint les 80 ans. Dans nos esprits, il était resté le jeune lieutenant crapahutant dans la jungle indochinoise de la 317e Section (1965), la figure poétique et mythique du Crabe-Tambour (1977), souriant aux aléas de l’histoire en glissant sur un fleuve du Tonkin, le chat noir de sa conscience sur les épaules, le jeune matelot qui va « en perm’ à Nantes » des Demoiselles de Rochefort (1967), le photographe courageux de Z, de Costa-Gavras (1969), ou le jeune lycéen amoureux de Claudia Cardinale dans la Fille à la valise , de Valerio Zurlini (1961).

Des rôles bien différents mais pareillement illuminés par sa grâce juvénile et solaire, par une sorte de pureté rêveuse qui le faisait paraître l’incarnation même d’une forme d’idéalisme sans faiblesse ni mièvrerie, d’une certaine noblesse faite de courage discret, d’une pudeur sans pudibonderie et d’une fière délicatesse d’âme. Ceux qui le fréquentaient disaient que dans la vie, Jacques Perrin était très exactement le chic type que l’on imaginait en le voyant à l’écran. On se doute que le sens de l’honneur et celui de la parole donnée exaltés par le cinéma Pierre de Schoendoerffer n’étaient pas de vains mots pour son acteur fétiche.

C’était un enfant de la balle, né en 1941 d’un régisseur de la Comédie-Française et d’une mère comédienne, Marie Perrin, dont il reprendra le nom. Après le Conservatoire, Zurlini lui donne son premier grand rôle à 20 ans, face à Claudia Cardinale donc. Il fait quelques films en Italie, dont la Corruption , de Mauro Bolognini, où il campe un séminariste que son père tente de détourner de sa vocation.

Il tourne deux fois pour Demy (le matelot des Demoiselles et le prince de Peau d’âne) et quatre pour Costa-Gavras ( Compartiment tueurs, Z, État de siège et Section spéciale), mais sa grande rencontre reste celle de Schoendoerffer, avec qui il développe une complicité qui ne doit rien à la politique (Jacques Perrin produira aussi Z, qui est un film de gauche, et l’anticolonialiste la Victoire en chantant , de Jean-Jacques Annaud) mais tout à une certaine vision de l’homme, qui était certainement aussi la sienne : « Ce qui l’intéressait vraiment, avait-il confié à Marc Charuel pour Spectacle du monde à la mort du cinéaste, c’était les hommes. […] L’important, c’était le destin des hommes, la façon dont ils souffrent et, au bout de ces souffrances, la solidarité les uns avec les autres. C’était de repérer immédiatement dans la nature humaine […] là où il y a du courage, là où il n’y en a pas. »

Une capacité d’émerveillement intacte

Du courage, il n’en manqua pas comme producteur, métier qu’il embrassa non pas pour son profit mais pour permettre d’exister à des films qui ne se seraient pas faits sans cela. Il eut à son actif quelques désastres commerciaux, dont le Désert des tartares (1976) de Zurlini, mais aussi des triomphes, comme Microcosmos (1996), qui décida celui dont les derniers mots, dans la 317e Section, étaient « Cette nuit, j’ai peur des bêtes » , à signer quelques films animaliers d’une stupéfiante beauté comme le Peuple migrateur (2001) et Océans (2009). Films dont il espérait qu’ils puissent renouveler notre capacité à nous émerveiller des splendeurs du monde. L’émerveillement, c’est la capacité à voir les choses anciennes avec un regard toujours jeune. De ce point de vue aussi, Jacques Perrin sera resté, jusqu’à la fin, étonnamment jeune.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Kebab seller image wins international food photo contest

A photo of a street food vendor working at a smoke-covered oven has won a major food photography award.

Debdatta Chakraborty was named as the overall winner of Pink Lady Food Photographer of the Year 2022 for an image titled Kebabiyana, which was taken in Srinagar, in Indian-administered Kashmir.

The Indian photographer took the picture on a busy street at night, as vendors fired up charcoal ovens to prepare wazwan kebabs and other street food.

"In today's world, more than ever, we feel the need for comfort, for love," says awards founder and director Caroline Kenyon.

"There is so much to reassure us here - the beautifully captured billowing embrace of the smoke, the golden light, the subject's expression as he prepares the food for sharing.

"Sparks fly from the skewers, whose roasting we can almost smell. We imagine the warm, delicious aroma.

"This image, gentle but powerful, nourishes our soul."

Thousands of entries were submitted from more than 60 countries across the world, and the winners were announced online via a livestreamed event.

Here are some of the competition category winners, with descriptions by the photographers.

Champagne Taittinger Food for Celebration: Traditional Skill, by Chen Ying, China

Food at the Table: Putting On The Ritz, by John Carey, UK

Fujifilm Award for Innovation: Central Park, by Yuliy Vasilev, Bulgaria

The Claire Aho Award for Women Photographers: At The Table, by Marguerite Oelofse, South Africa

On the Phone: Drying Stockfish, by Kasia Ciesielska-Faber, UK

Politics of Food: Where Dreams Fly Away, by K M Asad, Bangladesh

Food Stylist Award: Summer Veg Tart, by Carolin Strothe, Germany

Young (10 and under): Processing Fish, by Rupkotha Roy Barai, Bangladesh

Errazuriz Wine Photographer of the Year - Overall Winner: Gathering Prunings on Corton Hill, by Jon Wyand, UK

One Vision Imaging Cream of the Crop: Carrot Field Forever, by Paolo Grinza and Silvia Vaulà, Italy

Pink Lady Food Photographer of the Year (South East Asia): Anchovy Catching, by Thien Nguyen Ngoc, Vietnam

All photographs courtesy Pink Lady Food Photographer of the Year 2022. An exhibition of the finalists will be be held at The Royal Photographic Society, in Bristol, from 20 November - 12 December 2022.

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France24 - Monde

Ebola en RD Congo : l'OMS évoque un risque de propagation régionale et internationale

Publié le : 29/04/2022 - 00:35

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Selon l'OMS, le risque d'une transmission régionale et internationale du virus Ebola n'est pas exclu car la ville congolaise de Mbandaka, où sévit une nouvelle épidémie, dispose de connexions fluviales, terrestres et aériennes avec plusieurs pays africains.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué jeudi 28 avril ne pas exclure un risque de transmission régionale et internationale du virus Ebola à la suite d'une nouvelle épidémie de cette fièvre hémorragique à Mbandaka, en République démocratique du Congo (RD Congo).

La résurgence du virus dans cette ville du nord-ouest du pays a fait deux morts depuis le 21 avril. À la date du 27 avril, "267 contacts ont été identifiés", selon l'OMS qui juge, à ce stade, "difficile d'évaluer l'étendue de l'épidémie".

"Le risque de propagation régionale et internationale de cette épidémie n'est pas exclu car la ville de Mbandaka borde le fleuve Congo et dispose de connexions fluviales et terrestres avec la capitale Kinshasa, la République du Congo, la République centrafricaine et l'Angola", indique l'OMS dans un communiqué.

En outre, ajoute l'OMS, Mbandaka dispose de liaisons aériennes avec la province du Sud-Ubangi, qui borde la Centrafrique et la République du Congo, et avec Kinshasa.

>> À lire : Retour d’Ebola en RDC et en Guinée : "Nous sommes mieux préparés qu’il y a cinq ans"

Pas de restriction aux voyages

Mais l'OMS qualifie pour l'instant de "modéré" le risque au niveau régional et de "faible" sur le plan international. L'agence onusienne ne recommande aucune restriction aux voyages et au commerce à destination de la RD Congo.

Le risque de propagation en RD Congo est jugé "élevé" en raison de la présence de réservoirs animaux et d'hôtes intermédiaires, de la fréquence élevée des épidémies d'Ebola dans le pays, de facteurs environnementaux et d'un système de santé affaibli par des épidémies en cours de choléra, rougeole et Covid-19, entre autres.

Il s'agit de la 14e épidémie d'Ebola en RD Congo depuis 1976.

Selon l'organisation, 200 doses de vaccin ont été expédiées à Mbandaka. La vaccination a commencé le 27 avril. D'autres doses seront expédiées en fonction des besoins.

Identifié pour la première fois en 1976 en RD Congo (ex-Zaïre), le virus Ebola se transmet à l'homme par des animaux infectés. La transmission humaine se fait par les liquides corporels, avec pour principaux symptômes des fièvres, vomissements, saignements, diarrhées.

Avec AFP

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En Côte d'Ivoire, la malade du virus Ebola est "guérie"

L'OMS et la Guinée annoncent la fin de la deuxième épidémie d'Ebola dans le pays

"Ebola est vaincue" assure le professeur congolais Muyembe

Valeurs Actuelles

Les coups de food de VA

Chez Fred, bistrot depuis 1945

Cette institution du très bourgeois XVIIe arrondissement est devenue incontournable depuis l’arrivée de Laurent Hullo, le propriétaire qui a repris cette adresse datant des années 1945. Tout le monde connaît l’épicurien, qui oscille entre les tables, le sourire aux lèvres et l’œil pétillant, recevant ses hôtes comme des amis. On se rend chez Fred pour l’ambiance, mais aussi pour l’assiette canaille revisitée et raffinée. Rendez-vous d’affaires, dîner de copains ou en famille, toutes les excuses sont bonnes. Choisir l’œuf mayo (8 euros) ou la terrine du chef (11 euros), le cœur d’aloyau bleu et pommes grenailles (26 euros) ou le filet de bœuf au poivre (36 euros). Les produits sont d’une qualité formidable et les viandes de belle provenance. On adore ce vieux bistrot agréablement relooké aux prix doux.

DokiDoki, comptoir nippon

C’est le nouveau phénomène nippon qui arrive à Paris avec un modèle branché et fun. Après la mode du sushi et l’addiction aux ramens, voici le hand-roll bar, qui nous rend tous fous. Doki-Doki se cache dans l’ancienne poste du Louvre avec, en guise de tables, un comptoir monumental en béton, une déco très minérale. Au bout des baguettes : un rouleau de riz rond tiède garni de tartare de poisson cru dans une algue nori, préparé devant nous. La carte minimaliste se coche au crayon, à vous de bosser. Rolls de saumon, thon gras, Saint-Jacques, toro, crabe ou homard (à partir de 16 euros les trois), sashimis de saumon (10 euros). À boire, ginger-beer, saké ou tasse de thé. Dessert : mochi maison au sésame noir, coco, yuzu ou praliné (5 euros). Menu du jour à 22 euros.

L’EnvoléE, café caché

Sous la grande verrière d’une boutique-hôtel cachée, avec sa cheminée et son mobilier qui brouille la frontière entre intérieur et extérieur, L’Envolée doit son nom au gigantesque mobile réalisé par le sculpteur François Lavrat, qui représente une nuée d’oiseaux s’envolant. La cuisine ouverte met le chef Grégory Réjou en scène. À la carte, volontairement courte, un pâté croûte, l’œuf bio cuit à basse température. En plat, lieu jaune de Bretagne ou volaille des Landes fumée au foin. Pour aboutir sur un dessert très rock and roll avec cette pavlova ananas au romarin. À savoir, une formule pour un plat du jour 29 euros, pour une entrée et un plat ou un plat et un dessert 39 euros, et pour une entrée, un plat et un dessert, 49 euros.

Le Cent 33, un bistronomique à Bordeaux

Proche du jardin public de Bordeaux, la salle lumineuse du restaurant Le Cent 33 est avenante et fait le buzz depuis déjà quelques mois. Le restaurant des Bordelais d’adoption Fabien et Émilie Beaufour propose une cuisine française audacieuse qui plaît à une clientèle d’habitués branchés. Poulpe en salade tiède, fenouil, aneth et ponzu, râble de lapin au feu de bois, salsifis et jus de moutarde violette, morue charbonnière laquée au feu de bois, morilles et Tio Pepe. En dessert, citron Meyer et agrumes, meringue de champagne, sablé Linzer. Environ 80 euros.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Rio carnival: Tribute to Afro-Brazilian god wins title

A samba group which highlighted prejudices against Afro-Brazilian religions has been crowned as the champion of this year's hotly-contested carnival parade in Rio de Janeiro.

The Grande Rio Samba School won its first title with a song, costume and floats that paid tribute to Exú, a god revered by many African cultures.

Afro-Brazilian religions have come under attack from Evangelical Churches, which mistakenly label Afro-Brazilian deities as demons.

Grande Rio, which is based in the poor neighbourhood of Duque de Caixas, said it wanted to show a more positive side of Afro-Brazilian religions.

"We conceived our parade as a defence of our beliefs against religious racism and the demonisation of Exú," Grande Rio's creative director said.

The parade was cancelled last year because of the Covid-19 pandemic and this year's event should have taken place during the carnival in February.

But it was delayed due to the impact of a new variant of the coronavirus that spread across Brazil earlier this year.

Twelve samba schools, representing different communities of the city, compete every year at the Rio's Sambadrome parade ground for the top prize.

Grande Rio had come close to clinching the title in 2020, when it was awarded the same number of points as the Viradouro samba school, but was beaten by the latter in the tie-breaker.

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Mimosa… la Riviera à Paris

Situé dans l’hôtel de la Marine, Mimosa occupe l’emplacement des anciennes écuries ; avec 10 mètres de hauteur sous plafond, cet espace exceptionnel s’ouvre sur la cour d’honneur grâce à de gigantesques baies vitrées. C’est là qu’est installée la nouvelle table de Jean-François Piège pour le Moma Group, une adresse qui rend tangible l’impossible : importer l’esprit Riviera sur la place de la Concorde. On doit la transformation de ce lieu magnifique, créé au XVIIIe siècle par l’architecte du roi Ange-Jacques Gabriel, à l’architecte d’intérieur Dorothée Delaye. Mimosa, c’est une ode à la France et à ses produits. Un bar à œufs mimosa de toutes sortes, dans une mise en scène spectaculaire, et une carte généreuse. On peut se croire ici à Capri ou à San Remo, devant une table solaire baignée de lumière.

Dans l’assiette, la simplicité avant tout, des œufs mimosa, des hors-d’œuvre à partager, des poissons et viandes cuits au gril ou au four à bois. On se damne en entrée pour un œuf mimosa à la poutargue (17 euros) ou de sublimes beignets de légumes du jardin (17 euros). En plat, un poisson de la pêche du jour – bar entier et fenouil fondant (24 euros) ce jour-là -, une épaule d’agneau (30 euros) ou une entrecôte prime angus cuite sur la braise, sauce béarnaise (78 euros). En dessert, meringue au four à bois, fruits rouges (16 euros) ou beignets chou chou, caramel, glace vanille (15 euros). À goûter absolument, les cocktails sans alcool couleur soleil. Une décoration solaire et pétillante, des volumes de folie, une carte généreuse, des produits et des spécialités à la fraîcheur absolue, un chef de renom, sans bouger de Paris, Mimosa nous transporte dans le Sud, sur la Riviera, pour un bonheur non dissimulé.

Mimosa, hôtel de la Marine, 2, rue Royale, Paris VIIIe. Tél. : 01. 53.93.65. 52.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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Elon Musk et Twitter : la "liberté d'expression absolue"… à géométrie variable

Publié le : 26/04/2022 - 18:30

Sébastian SEIBT Suivre Sonia DRIDI

Le nouveau patron de Twitter, Elon Musk, est souvent décrit comme un libertarien pour qui la liberté d'expression est le principe le plus important. Mais, en réalité, il apparaît comme un entrepreneur très pragmatique qui peut mettre ce principe de côté dès qu'il s'agit de protéger ses intérêts économiques.

Il est venu, il a vu, il s'est installé, il a racheté. Elon Musk, le patron multimilliardaire de Tesla et SpaceX, vient d'ajouter une ligne à son CV : propriétaire de Twitter. Le célèbre réseau social a accepté, lundi 25 avril, l'offre d'environ 44 milliards de dollars de l'homme le plus riche au monde après avoir joué au chat et à la souris pendant deux semaines.

Début avril, lorsqu'Elon Musk avait rendu publique son envie de racheter Twitter, le conseil d'administration avait fait la moue. Pourrait-il réellement mobiliser plus de 40 milliards de dollars en liquide (la plupart de la fortune d'Elon Musk est en actions Tesla ou SpaceX) ? Fallait-il remettre les clefs du réseau à un entrepreneur fantasque qui, au gré de ses envies "twitteriennes", se moque du physique de Bill Gates, accuse quelqu'un sans la moindre preuve d'être un pédophile ou encore flirte avec l'illégalité en tweetant des informations financières sensibles sur l'une de ses entreprises.

"Absolutiste de la liberté d'expression"

Elon Musk lui-même avait laissé entendre qu'il ne parviendrait peut-être pas à réunir les fonds lors d'un discours à l'occasion d'une conférence TED. Finalement, il a non seulement levé les 44 milliards de dollars nécessaires, mais Elon Musk a aussi réussi à convaincre les actionnaires que son plan était le bon.

Tout est bien qui finit bien ? Pas si vite. Pour beaucoup de commentateurs, ce n'est que le début de l'histoire. Une histoire qui, par ailleurs, risque de virer au cauchemar à en croire la plupart des observateurs "libéraux" (autrement dit à gauche de l'échiquier politique américain).

Tout viendrait de la conception qu'Elon Musk se fait de la liberté d'expression. Il se décrit lui-même comme un absolutiste de ce principe. Le premier "gazouillis" du milliardaire en tant que nouveau propriétaire de Twitter consistait d'ailleurs à rappeler l'importance à ses yeux de la "liberté d'expression qui est le fondement de toute démocratie en bonne santé".

Pour les détracteurs du patron de Tesla, cet "absolutisme" autoproclamé est précisément ce qui rend ce rachat "dangereux pour notre démocratie", a réagit Elizabeth Warren, une sénatrice démocrate qui s'est déjà fait rabrouer sur Twitter par Elon Musk, qui l'avait comparé à une "mère sévère qui crie après ses enfants sans raison" pour avoir osé réclamer une fiscalité plus lourde pour les milliardaires.

Concrètement, Elizabeth Warren et d'autres craignent qu'Elon Musk mette à terme à tous les efforts entrepris par Twitter pour modérer ou censurer les propos haineux ou les "fake news". 

Le retour de Donald Trump ?

Des personnalités et élus conservateurs dont les tweets ont pu être effacés par les équipes de modération ou qui ont même été bannis de la plateforme, se sont d'ailleurs réjouis de cette arrivée fracassante. "Elon Musk est probablement notre dernier espoir", a affirmé Tucker Carlson, le commentateur star de la chaîne ultra-conservatrice Fox News, qui s'est souvent plaint que Twitter serait aux mains de "libéraux" qui veulent censurer les républicains.

Marjorie Taylor Greene, une élue républicaine conspirationniste dont le compte personnel a été fermé définitivement début janvier 2022 après qu'elle a soutenu des théories du complot sur le Covid-19, a prédit qu'Elon Musk allait lui permettre de revenir sévir sur Twitter.

"Elon Musk va probablement aussi ramener Donald Trump sur Twitter", déplore Arwa Mahdawi, une journaliste du Guardian. L'ex-président américain avait, en effet, été banni en janvier 2021 pour des messages contestant les résultats de l'élection présidentielle qu'il avait perdu face à Joe Biden.

À l'époque, le patron de Tesla avait regretté la décision de Twitter arguant qu'il n'y avait pas de quoi se réjouir que "des groupes high tech s'improvisent arbitre de ce qu'on a le droit de dire ou non".

Donald Trump a reconnu, lundi, que c'était "un bon gars" qui arrivait à la tête de Twitter. Mais pour autant, il a affirmé préféré rester sur Truth Social, le concurrent à Twitter qu'il a créé et qui peine à décoller

Libertarien à géométrie variable

En fait, la droite américaine considère Elon Musk comme l'un des leurs. Mais c'est faire un raccourci politique, comme le rappelle le New York Times. Le patron de Tesla est souvent décrit comme un libertarien, en référence à cette théorie politique qui prône un laissez-faire quasi absolu en matière d'économie et un rôle aussi minime que possible pour l'État. 

De ce fait, Elon Musk apparait en phase avec une majorité de républicains américains qui vilipendent à longueur de temps l'État providence. Mais il sait aussi "profiter de millions d'aides de l'État quand il s'agit de choisir un État où implanter son usine Tesla", rappelle Robert Reich, l'ancien ministre du Travail sous Bill Clinton (1993 à 2001). Elon Musk avait quitté la Californie pour profiter de subventions promises par le Texas

Le multimilliardaire a aussi soutenu financièrement les campagnes d'Hillary Clinton et Barack Obama. Autant dire qu'il est libertarien à géométrie variable. "Inclassable", préfère dire le New York Times.

Il en va d'ailleurs de même pour la liberté d'expression. Elon Musk a beau clamer son  amour pour ce grand principe, "il peut tout mettre en œuvre pour que d'autres ne l'exercent pas", écrit dans le Washington Post Ellen K. Pao, une investisseuse américaine qui a été la PDG de Reddit, un site communautaire connu pour sa liberté de ton. 

Elon Musk a, en effet, tout fait pour faire censurer un jeune internaute qui publiait sur son compte Twitter les déplacements du jet privé du PDG de Tesla. Robert Reich, l'ancien ministre de Bill Clinton, a été bloqué par cet apôtre autoproclamé de la liberté d'expression parce qu'il avait "critiqué sa manière de traiter les ouvriers dans les usines Tesla", raconte-t-il au Guardian

Surtout, Elon Musk est accusé d'avoir transformé la vie de Martin Tripp, un ancien employé de Tesla, en enfer parce que ce dernier avait parlé à un journaliste en 2019. Le téléphone de Martin Tripp avait été mis sur écoute, il avait été suivi par des détectives privés, a été assigné en justice par Tesla et "une campagne pour ternir sa réputation avait été organisée", raconte le site The Verge. Martin Tripp avait finalement décidé de s'installer en Hongrie "pour protéger sa famille", rappelle Nicole Perlroth, une journaliste du New York Times.

En fait, les détracteurs du patron de Tesla jugent que la liberté d'expression à "la sauce Musk" n'est rien d'autre que la liberté de "faire sa promotion et celle de ses produits", note le New York Times. "Il avait été très contrarié quand, en 2019, ses avocats avaient décidé de relire tous ses tweets avant qu'il ne soit envoyé afin d'éviter des problèmes avec la SEC (Security and exchange commission, le gendarme américain de la Bourse, NDLR)", rappelle le quotidien. "Qui maintenant va empêcher Elon Musk de tweeter ce qu'il veut puisqu'il détient la plateforme ?", s'interroge Robert Reich. 

C'est cela que craignent en réalité les critiques de ce rachat : sous couvert de rendre la parole à ceux qui ont été censurés par Twitter, Elon Musk risque de privatiser le réseau social pour en faire un outil de com' personnel.

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Twitter adopte un plan pour empêcher Elon Musk de racheter l'intégralité de ses actions

Le milliardaire Elon Musk rachète Twitter pour 44 milliards de dollars

La chronique de l’éco

Le raid d'Elon Musk sur Twitter

L'Humanité

Comment la guerre torpille-t-elle la lutte pour le climat ?

Agoras

Prétextant le conflit en Ukraine, déclenché le 24 février par l’invasion russe, dirigeants et pollueurs font pression pour différer l’agenda de l’urgence climatique au nom de la sécurité énergétique et alimentaire. Pourtant, malgré le contexte, des solutions existent.

Latifa Madani

Réactivation du gaz de schiste et des usines à charbon au nom de « la construction d’une autonomie stratégique et énergétique européenne », remise en cause de normes environnementales au nom de la « résilience », productivisme agricole sous prétexte de sécurité alimentaire. Les exemples d’un recul des objectifs climatiques ne manquent pas depuis que la guerre a éclaté en Ukraine. Au même moment, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), dans son dernier rapport, alertait sur l’urgence à mettre en œuvre des solutions pour éviter le point de bascule dans le réchauffement de la planète.

Énergie, agriculture, sécurité alimentaire, remise en cause de normes environnementales, etc. En quoi la guerre fait-elle reculer les actions et engagements en faveur du climat ?

Clément Sénéchal La guerre n’est pas une bonne nouvelle, de façon générale, et sur le plan écologique. Nous avons eu un précédent avec la pandémie. Les leçons n’ont pas été tirées pour engager la transition. Au contraire, la pandémie a servi à accélérer la mise en œuvre de l’agenda néolibéral : cadeaux aux entreprises, choix de la productivité et de la compétitivité, avec, au final, comme résultat, des émissions de CO 2 qui ont retrouvé leur niveau d’avant et des profits historiques pour les entreprises du CAC 40 (107 millions d’euros par jour de recettes en mars), dont Total, qui a engrangé un record de bénéfices.

Bruno Villalba Cette guerre agit comme un révélateur du lien qu’il y a entre nos actes quotidiens, leurs conséquences sur des familles qui fuient la guerre et le réchauffement climatique. Nous savons que tout le monde ne va pas souffrir de la même façon de la crise énergétique provoquée par le conflit. Faire peser des politiques d’économies d’énergie sur les catégories sociales qui sont déjà en situation de sobriété contrainte n’est pas tenable. La crise ukrainienne révèle aussi un traitement sélectif à l’égard des réfugiés. Il y a les bons et les mauvais, on refoule les migrants climatiques qui viennent des pays du Sud.

Dans l’agriculture aussi, la guerre est instrumentalisée par les productivistes. En France, la FNSEA et le gouvernement, en Europe, la Commission européenne et plusieurs États membres veulent mettre entre parenthèses le pacte vert, pour relancer la production au nom de la sécurité alimentaire. Pourquoi n’est-ce pas la bonne réponse ?

Marie-Pierre Répécaud L’Ukraine est un des greniers à céréales de l’Europe. Une partie de la production de semences françaises a été délocalisée dans ce pays. La guerre, de fait, met en danger l’approvisionnement en semences et met en évidence notre dépendance aux multinationales semencières. L’agriculture française est également fortement dépendante aux engrais de synthèse, et donc au gaz russe puisque, pour une tonne d’engrais chimique de synthèse, il faut une tonne d’équivalent pétrole. 60 % des engrais chimiques consommés en France sont importés, les 40 % restants, fabriqués sur place, importent la quasi-totalité des matières premières nécessaires et le gaz correspondant. Il faut vraiment se donner la possibilité de boycotter le gaz et le pétrole russes qui nourrissent la guerre, par le développement d’une agriculture paysanne autonome et économe, nous libérer du poids trop important des engrais chimiques dans les coûts de production. Ces questions doivent figurer au centre des nouvelles discussions de la politique agricole commune (PAC).

Le Giec dans son dernier rapport propose une série de solutions à mettre en œuvre de toute urgence. Sont-elles réalisables en temps de guerre, de flambée des prix de l’énergie et des céréales ?

Nadia Maïzi On se rend compte que la mesure de l’urgence climatique n’a pas été prise, sinon on ne se retrouverait pas dans cette situation de dépendance. Le rapport du Giec est basé sur des résultats produits jusqu’au 11 octobre 2021. Il dit que, pour tenir l’objectif de maintenir le réchauffement moyen à 1,5 °C, ce qui entraînerait déjà des dégâts suffisamment préoccupants, il faudrait une baisse drastique de la consommation des ressources fossiles et une diminution des échanges internationaux autour de ces ressources. Une première phase serait de réduire très fortement l’usage du charbon dans la prochaine décennie et de réduire les consommations en pétrole et en gaz. On peut rapprocher ces éléments avec l’actualité de cette guerre. Celle-ci met en évidence le lien entre climat, sécurité énergétique et alimentaire. La nécessaire décarbonation de nos économies dans les trente prochaines années est centrale pour répondre à ces enjeux.

N’est-ce pas le moment de plaider et d’agir pour la sobriété et la transition énergétiques afin de réduire nos dépendances ?

Bruno Villalba On ne choisira pas cette voie parce qu’elle est trop contraignante. Le rapport du Giec reste ambigu, il n’utilise pas le concept de sobriété, il parle de réduction et de maîtrise de la consommation. Nous sommes encore dans l’idée que l’on va pouvoir apporter une solution technique et rebondir par l’innovation, sans voir que l’on ne fait que déplacer le problème. Si on devait vraiment prendre en compte la question climatique, on l’aurait fait depuis bien longtemps. Mais, parce que l’on reste dans une logique d’abondance, on persiste à différer les solutions, dont la sobriété, au profit d’une espèce de relance.

Nadia Maïzi Il n’y a pas d’ambiguïté dans le rapport du Giec. J’ai participé à un nouveau chapitre dans le volet solutions, consacré aux aspects sociaux de l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES). Notre réflexion n’a pas pointé la sobriété parce que nous avons utilisé des termes beaucoup plus précis pour parler de trois niveaux d’action que nous pouvions réaliser par rapport à la demande : éviter, modifier, améliorer. Éviter, quand on peut faire autrement, de prendre l’avion, de prendre sa voiture, de gaspiller ; choisir le vélo plutôt que la voiture, quand c’est possible, ou changer de modèle de véhicule. Les exemples sont nombreux. Nous nous basons sur la connaissance scientifique pour éclairer le décideur dans la mise en place de ses stratégies. Cette façon de décomposer trois niveaux de solution nous permet de quantifier les gains d’émissions de GES que l’on peut réaliser. Si les politiques sont mises en œuvre, si les infrastructures et les technologies sont disponibles, alors des comportements modifiés pourraient permettre de réduire de 40 à 60 % les émissions, ce qui est très important. Le rapport du Giec ne mentionne peut-être pas le terme sobriété mais il envoie un signal fort.

Quelles solutions pour réduire notre dépendance à l’énergie russe et au blé ukrainien sans nous asseoir sur nos objectifs écologiques ?

Marie-Pierre Répécaud Pour sortir de cet engrenage qui fait que la guerre participe du productivisme pour de mauvais prétextes, nous devons nous sevrer de notre dépendance à l’économie fossile et aux multinationales qui fabriquent les engrais de synthèse. En d’autres termes, délier les marchés agricoles des marchés de l’énergie et soutenir l’agroécologie.

Clément Sénéchal Oui, il faut sortir des logiques productivistes, libérales et technocentrées, mettre en place des feuilles de route avec des politiques plus ambitieuses qui accélèrent la transition. Cela veut dire sortir des énergies fossiles, développer les énergies renouvelables, dont nous savons qu’elles sont le principal levier pour réduire les émissions de CO 2, privilégier une agriculture agro­écologique, organiser un partage de l’effort envers les populations les plus modestes et les plus vulnérables. Cela implique une transformation profonde de nos modes de production et de consommation avec plus de solidarité et de justice sociale, et un partage équitable de l’effort de sobriété. C’est possible si on met à contribution ceux qui émettent le plus de gaz à effet de serre et si on taxe les flux financiers des multinationales. Aujourd’hui, il est plus que temps de dépasser le nécessaire constat scientifique dressé­ par le Giec pour mener bataille sur le terrain politique. À cet égard, le mouvement climat et le mouvement social doivent jouer leur rôle de contre-pouvoirs pour imposer la justice sociale et l’urgence écologique et climatique.

Olivier De Schutter, le rapporteur des Nations unies sur l’extrême pauvreté, estime que, la guerre en Ukraine exige de réorienter les politiques agricoles, de faire en sorte que les pays du Sud retrouvent leur capacité à se nourrir. Comment faire ?

Marie-Pierre Répécaud Les politiques agricoles responsables de ces déséquilibres, qui font que les matières premières servant à l’alimentation sont des armes économiques, voire de guerre, doivent être réorientées. S’il y a famine de façon récurrente dans certaines régions du monde, cela n’est pas dû à un manque de production globale des matières premières alimentaires, mais c’est parce qu’elles sont stockées en vue de la spéculation. Ce système capitaliste génère des profits et se moque de la souveraineté alimentaire. C’est scandaleux. C’est ce levier-là qu’il faut absolument casser.

La sobriété est l’un de vos sujets de recherche, Bruno Villalba. Pourquoi, comme vous le dites, est-ce un enjeu de justice sociale et de solidarité ?

Bruno Villalba La sobriété est un enjeu de justice et de solidarité, avec les gilets jaunes hier ou les Ukrainiens aujourd’hui. La justice sociale est une question centrale. Les mesures de sobriété doivent être pensées en tenant compte des inégalités. La sobriété est un sujet très compliqué à manier, car elle remet en cause un imaginaire de l’abondance qui imprègne profondément depuis trois siècles nos sociétés. Mais aujourd’hui la sobriété implique que tout le monde devra négocier son niveau de vie, parce que les ressources ne sont pas infinies. Même avec une optimisation technique que l’on continue à nous vendre, politiquement, scientifiquement et dans la culture, malheureusement ce n’est plus possible. L’illusion est de considérer que l’on pourrait avoir un accès à un niveau de confort de vie équivalent au nôtre aujourd’hui. Nous sommes dans une contraction temporelle à la fois sur le plan écologique et sur le plan social. Nous ne pouvons pas attendre dix ou vingt ans pour mettre en place des solutions que nous aurions dû prendre il y a longtemps. Les réfugiés climatiques sont déjà là.

La sobriété suppose que l’on en finisse avec l’obsession de la croissance ?

Bruno Villalba La question ne devrait plus se poser. Certains évoquent la croissance différenciée, les plus pauvres doivent rattraper un peu les riches. Écologiquement ce n’est pas possible. La sobriété est une réponse que l’on pourrait décider de construire et de négocier collecti­vement dès à présent. Par exemple, reproduire localement pour manger localement, de façon à réduire la pression énergétique sur l’alimentation. Des solutions de très court terme sont à mettre en œuvre pour éviter les effets d’emballement que nous connaissons en raison de l’accentuation de la pression climatique et celle de l’effondrement de la biodiversité, que l’on a tendance à oublier. Ces phénomènes se renforcent en se cumulant.

Nadia Maïzi Les 10 % des ménages les plus riches émettent 40 % des émissions. 50 % des plus pauvres en émettent 15 %. Les 10 % les plus riches vivent aux deux tiers dans les pays occidentaux. Cela donne des éclairages sur les solutions disponibles. Nous avons toujours un tropisme qui vient du lieu où on naît et où on vit. Pour tous les pays qui n’ont pas encore accédé à des niveaux de vie décents, il y a des nécessités de croissance pour atteindre ces niveaux. C’est là un débat récurrent dans les négociations sur le climat entre les pays du Nord et les pays du Sud, qui demandent que leurs populations accèdent à ces niveaux. On ne peut pas calquer notre vision au prisme de notre niveau d’éducation et de développement, à l’ensemble des régions, des modes de vie et des cultures. Il y a des compromis à trouver.

Bruno Villalba Maintenir l’idée d’un « rattrapage pour tous » grâce à la relance, c’est faire de fausses promesses qu’on ne pourra pas tenir durablement, parce qu’elle se heurte aux limites planétaires. Et c’est encore plus vrai si on raisonne à l’échelle mondiale. Il y a plutôt un travail de péréquation à établir pour accéder à un bien-être équitablement partagé.

Clément Sénéchal Il faut effectivement organiser une péréquation dans l’usage de la répartition des ressources au niveau mondial. Cela nécessite une réponse coordonnée et coopérative entre les États. Pour le moment, la guerre et les tensions géopolitiques qui en résultent constituent un obstacle. Dans tous les cas, la condition sine qua non de l’action climatique est la paix universelle. C’est ce que nous rappelle la percussion entre l’agenda climatique et l’agenda­ militaire. Œuvrer pour la paix est incontournable pour apporter une réponse au réchauffement climatique.

l’Écologie politique en France Sobriété énergétique. Contraintes matérielles, équité sociale etperspectives institutionnellesUkrainealimentationRéchauffement climatiqueGiec
Opex 360

Nexter confie au groupe MOL le soin d’assembler les véhicules blindés Griffon destinés à l’armée belge

par Laurent Lagneau · 26 avril 2022

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En novembre 2018, dans la foulée d’un accord intergouvernemental signé par la France et la Belgique pour une partenariat stratégique dans le domaine des blindés médians, Nexter s’était rapproché de CMI Defense [devenu John Cockerill depuis, ndlr] pour établir une coopération afin de produire et soutenir les 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et les 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar destinés à l’armée belge, dans le cadre du programme CaMo [Capacité Motorisée].

« CMI agirait dans le cadre du programme CaMo en tant qu’assembleur final des VBMR Griffon et en tant qu’assembleur des tourelles de 40 mm de l’EBRC Jaguar », avait expliqué le groupe belge, à l’époque.

Seulement, début janvier, le Pdg de John Cockerill [ex-CMI], Jean-Luc Maurange, fit savoir que son groupe n’assemblerait pas les futurs Griffon belges. « Les dernières nouvelles ne vont pas du tout dans le bon sens. […] Les discussions ont traîné. On nous a demandé de repasser par certains appels d’offres. On oublie les promesses qui ont été faites. Or, il y a des engagements politiques et contractuels en termes de localisation et de retours qui avaient été pris », avait-il ainsi expliqué.

Finalement, ce sera la groupe belge MOL qui bénéficiera des retombées économiques et industrielles promises. En effet, par un communiqué diffusé le 25 avril, Nexter a annoncé avoir retenu ce dernier comme « partenaire pour l’assemblage des Griffon destinés à équiper la composante ‘Terre’ de l’armée belge à partir de 2025, dans le cadre du programme CaMo ».

Le groupe MOL est un constructeur de camions, de remorques et d’engins de manutentions. Bien que son catalogue ne mentionne aucun véhicule militaire, Nexter précise qu’il a « déjà travaillé pour l’industrie de défense », probablement dans la sous-traitance de structures métallique.

Les Griffon de l’armée belge seront donc « assemblés par MOL, qui bénéficiera d’un transfert de compétences et de savoir-faire conséquent de la part de son nouveau partenaire Nexter », a précisé l’industriel français. Et d’ajouter : « Ce transfert démarrera dès la seconde moitié de 2022 afin de préparer la mise en production et l’assemblage qui s’étaleront de 2024 à 2030 avec, pour la société MOL, une augmentation prévue de ses effectifs de 25 emplois équivalent temps plein ».

Nexter confie au groupe MOL le soin d’assembler les véhicules blindés Griffon destinés à l’armée belge

par Laurent Lagneau · 26 avril 2022

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En novembre 2018, dans la foulée d’un accord intergouvernemental signé par la France et la Belgique pour une partenariat stratégique dans le domaine des blindés médians, Nexter s’était rapproché de CMI Defense [devenu John Cockerill depuis, ndlr] pour établir une coopération afin de produire et soutenir les 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et les 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar destinés à l’armée belge, dans le cadre du programme CaMo [Capacité Motorisée].

« CMI agirait dans le cadre du programme CaMo en tant qu’assembleur final des VBMR Griffon et en tant qu’assembleur des tourelles de 40 mm de l’EBRC Jaguar », avait expliqué le groupe belge, à l’époque.

Seulement, début janvier, le Pdg de John Cockerill [ex-CMI], Jean-Luc Maurange, fit savoir que son groupe n’assemblerait pas les futurs Griffon belges. « Les dernières nouvelles ne vont pas du tout dans le bon sens. […] Les discussions ont traîné. On nous a demandé de repasser par certains appels d’offres. On oublie les promesses qui ont été faites. Or, il y a des engagements politiques et contractuels en termes de localisation et de retours qui avaient été pris », avait-il ainsi expliqué.

Finalement, ce sera la groupe belge MOL qui bénéficiera des retombées économiques et industrielles promises. En effet, par un communiqué diffusé le 25 avril, Nexter a annoncé avoir retenu ce dernier comme « partenaire pour l’assemblage des Griffon destinés à équiper la composante ‘Terre’ de l’armée belge à partir de 2025, dans le cadre du programme CaMo ».

Le groupe MOL est un constructeur de camions, de remorques et d’engins de manutentions. Bien que son catalogue ne mentionne aucun véhicule militaire, Nexter précise qu’il a « déjà travaillé pour l’industrie de défense », probablement dans la sous-traitance de structures métallique.

Les Griffon de l’armée belge seront donc « assemblés par MOL, qui bénéficiera d’un transfert de compétences et de savoir-faire conséquent de la part de son nouveau partenaire Nexter », a précisé l’industriel français. Et d’ajouter : « Ce transfert démarrera dès la seconde moitié de 2022 afin de préparer la mise en production et l’assemblage qui s’étaleront de 2024 à 2030 avec, pour la société MOL, une augmentation prévue de ses effectifs de 25 emplois équivalent temps plein ».

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En novembre 2018, dans la foulée d’un accord intergouvernemental signé par la France et la Belgique pour une partenariat stratégique dans le domaine des blindés médians, Nexter s’était rapproché de CMI Defense [devenu John Cockerill depuis, ndlr] pour établir une coopération afin de produire et soutenir les 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et les 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar destinés à l’armée belge, dans le cadre du programme CaMo [Capacité Motorisée].

« CMI agirait dans le cadre du programme CaMo en tant qu’assembleur final des VBMR Griffon et en tant qu’assembleur des tourelles de 40 mm de l’EBRC Jaguar », avait expliqué le groupe belge, à l’époque.

Seulement, début janvier, le Pdg de John Cockerill [ex-CMI], Jean-Luc Maurange, fit savoir que son groupe n’assemblerait pas les futurs Griffon belges. « Les dernières nouvelles ne vont pas du tout dans le bon sens. […] Les discussions ont traîné. On nous a demandé de repasser par certains appels d’offres. On oublie les promesses qui ont été faites. Or, il y a des engagements politiques et contractuels en termes de localisation et de retours qui avaient été pris », avait-il ainsi expliqué.

Finalement, ce sera la groupe belge MOL qui bénéficiera des retombées économiques et industrielles promises. En effet, par un communiqué diffusé le 25 avril, Nexter a annoncé avoir retenu ce dernier comme « partenaire pour l’assemblage des Griffon destinés à équiper la composante ‘Terre’ de l’armée belge à partir de 2025, dans le cadre du programme CaMo ».

Le groupe MOL est un constructeur de camions, de remorques et d’engins de manutentions. Bien que son catalogue ne mentionne aucun véhicule militaire, Nexter précise qu’il a « déjà travaillé pour l’industrie de défense », probablement dans la sous-traitance de structures métallique.

Les Griffon de l’armée belge seront donc « assemblés par MOL, qui bénéficiera d’un transfert de compétences et de savoir-faire conséquent de la part de son nouveau partenaire Nexter », a précisé l’industriel français. Et d’ajouter : « Ce transfert démarrera dès la seconde moitié de 2022 afin de préparer la mise en production et l’assemblage qui s’étaleront de 2024 à 2030 avec, pour la société MOL, une augmentation prévue de ses effectifs de 25 emplois équivalent temps plein ».

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En novembre 2018, dans la foulée d’un accord intergouvernemental signé par la France et la Belgique pour une partenariat stratégique dans le domaine des blindés médians, Nexter s’était rapproché de CMI Defense [devenu John Cockerill depuis, ndlr] pour établir une coopération afin de produire et soutenir les 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et les 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar destinés à l’armée belge, dans le cadre du programme CaMo [Capacité Motorisée].

« CMI agirait dans le cadre du programme CaMo en tant qu’assembleur final des VBMR Griffon et en tant qu’assembleur des tourelles de 40 mm de l’EBRC Jaguar », avait expliqué le groupe belge, à l’époque.

Seulement, début janvier, le Pdg de John Cockerill [ex-CMI], Jean-Luc Maurange, fit savoir que son groupe n’assemblerait pas les futurs Griffon belges. « Les dernières nouvelles ne vont pas du tout dans le bon sens. […] Les discussions ont traîné. On nous a demandé de repasser par certains appels d’offres. On oublie les promesses qui ont été faites. Or, il y a des engagements politiques et contractuels en termes de localisation et de retours qui avaient été pris », avait-il ainsi expliqué.

Finalement, ce sera la groupe belge MOL qui bénéficiera des retombées économiques et industrielles promises. En effet, par un communiqué diffusé le 25 avril, Nexter a annoncé avoir retenu ce dernier comme « partenaire pour l’assemblage des Griffon destinés à équiper la composante ‘Terre’ de l’armée belge à partir de 2025, dans le cadre du programme CaMo ».

Le groupe MOL est un constructeur de camions, de remorques et d’engins de manutentions. Bien que son catalogue ne mentionne aucun véhicule militaire, Nexter précise qu’il a « déjà travaillé pour l’industrie de défense », probablement dans la sous-traitance de structures métallique.

Les Griffon de l’armée belge seront donc « assemblés par MOL, qui bénéficiera d’un transfert de compétences et de savoir-faire conséquent de la part de son nouveau partenaire Nexter », a précisé l’industriel français. Et d’ajouter : « Ce transfert démarrera dès la seconde moitié de 2022 afin de préparer la mise en production et l’assemblage qui s’étaleront de 2024 à 2030 avec, pour la société MOL, une augmentation prévue de ses effectifs de 25 emplois équivalent temps plein ».

Valeurs Actuelles

Niko Romito au Bulgari Paris

L’architecture de l’hôtel Bulgari, ouvert fin 2021 à Paris, a été confiée au studio italien Antonio Citterio & Patricia Viel et au cabinet français Valode & Pistre, un binôme pour deux cultures en parallèle. La façade extérieure en pierre de taille est un clin d’œil à l’architecture haussmannienne. L’intérieur luxueux évoque le décor faste des palaces italiens, présent dans les salons, le bar et le restaurant orné de soies murales, laques, tapisseries et autres photos des égéries Bulgari… Ouverte sur un petit jardin, la salle du restaurant décuplera ses couverts aux premiers rayons du soleil.

Dans l’assiette, antipasto all’italiana ; salade de légumes-racines, amandes et raifort ; soupe de parmesan reggiano, artichauts, blettes, choux, menthe. Et bien sûr, les pâtes : spaghetti et tomate ; tortelli à la ricotta et épinards ; linguine au homard et gambas rouges ; lasagne au veau mijoté et tomate ; risotto à la milanaise, spécialité et pure merveille. Tout comme la sole poêlée, sauce citronnée et persil ou la fameuse côte de veau à la milanaise, tellement onctueuse. Pas mal non plus, le cochon de lait croustillant, sauce à l’orange.

Côté desserts, chocolat et or ou feuilles sablées, chocolat blanc et caramel au beurre salé, ou encore croustillant de pommes, sauce à l’avoine et biscuit aux amandes (19 euros). Sans oublier le fameux et incontournable tiramisu. Si l’on connaît bien le chef triplement étoilé des Abruzzes qui signe ici la carte, on découvre son acolyte au jour le jour, Davide Capucchio, qui mitonne la même philosophie culinaire. Et offre aux Parisiens une cuisine de trattoria haut de gamme, revisitant les classiques italiens.

Compter 70 euros pour les menus du déjeuner et 115 euros pour ceux du dîner. Petit conseil, demander la table en fond de salle pour 4 ou 6 personnes, elle est moins bruyante que celles placées au milieu du restaurant.

Il Ristorante-Niko Romito, 30, avenue George-V, Paris VIIIe. Tél. : 01.81.72.10.80.

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France24 - Monde

"Voices of April", quand les habitants de Shanghai défient la censure chinoise

Publié le : 25/04/2022 - 17:30

Sébastian SEIBT Suivre

La vidéo "Voices of April" est devenue, depuis vendredi, un phénomène sur les réseaux sociaux chinois. Elle permet d’entendre des courts témoignages d’habitants de Shanghai qui expriment leur ras-le-bol du confinement en place depuis plus d’un mois. De quoi irriter au plus haut point les censeurs chinois.

Un long plan panoramique de six minutes, des images en noir et blanc de Shanghai vu de haut, une musique mélancolique et une succession de courts extraits sonores d’habitants confinés au bout du rouleau.

Impossible d’échapper depuis ce week-end à la vidéo "Voices of April" sur les réseaux sociaux chinois… malgré la censure de Pékin. Ce montage, mis en ligne vendredi 23 avril, est devenu "le contenu critique des autorités le plus discuté sur Internet depuis le décès du Dr Li Wenliang [le médecin lanceur d'alerte mort du Covid-19 en février 2020]", affirme What’s on Weibo, un site anglophone sur l’actualité du célèbre réseau social chinois.

"Ce n’est pas le virus qui tue, c’est la faim"

Le ton de la vidéo est donné dès le début. Elle commence par les autorités sanitaires de Shanghai qui assuraient encore mi-mars qu’une quarantaine ne serait jamais imposée à la ville qui était "économiquement et socialement trop importante".

Deux semaines plus tard, le principal centre financier chinois était mis totalement à l’arrêt en vertu de la politique de "zéro Covid" défendue par le gouvernement chinois. Mais plus d’un mois de confinement strict n’ont pas encore permis à la Chine de venir à bout du variant Omicron à Shanghai. Il y a eu 19 000 nouveaux cas et quinze décès dans cette ville de 26 millions d’habitants dimanche 24 avril.

"Voices of April" permet de mieux comprendre, à travers des enregistrements d’appels téléphoniques, l’ampleur du coût humain de ce confinement très strict imposé à Shanghai. On y entend une mère qui demande à ses voisins s’ils ont un médicament spécifique dont a besoin son fils, car elle ne peut sortir en acheter. Un autre résident se plaint aux autorités locales que son père - très malade - n’a été accepté dans aucun hôpital, car ils doivent gérer en priorité tous les patients du Covid-19. Un autre encore se plaint au téléphone que "ce n’est pas le virus qui tuent, c’est la faim !".

Mais il n’y a pas que les habitants que l’on entend dans ces courts extraits. Un camionneur qui vient juste d’arriver à Shanghai se plaint de ne trouver personne pour toute la nourriture qu’il est venu livrer "de son propre chef pour aider la population". Des volontaires pour les services sanitaires locaux expriment aussi leur frustration de ne pouvoir aider tout le monde car ils sont débordés.

>> À lire sur les Observateurs : "Ils vont mourir de faim" : à Shanghai, les habitants "ne voient pas le bout" d’un confinement ultra-strict

Ce ne sont pas les seuls témoignages disponibles d’habitants et France 24 a aussi pu en contacter plusieurs. Mais ils sont en Chinois, ce qui, dans le contexte d’une politique "zéro Covid" qui commence à être critiquée par certains scientifiques y compris par Zhong Nanshan, le Monsieur Covid de la Chine depuis 2020, est du plus mauvais effet. Surtout que "dès samedi matin, elle était sur tous les téléphones, que ce soit sur le service de messagerie WeChat ou sur Weibo", souligne What’s On Weibo.

Jeu du chat et de la souris entre censeurs et internautes

"Cette vidéo est devenue un symbole de la résistance à la politique sanitaire voulue par le gouvernement et elle a le potentiel pour servir à mobiliser la population contre les autorités", estime un expert chinois des questions politiques qui a préféré garder l’anonymat.

D’où, d’après lui, la censure tous azimuts que les autorités n’ont pas tardé à déployer. Dès samedi après-midi, tous les liens vers la vidéo partagés sur Internet pointaient vers des pages 404, indiquant que le contenu avait été effacé. La phrase "Voices of April" ne pouvait plus non plus être utilisée sur les réseaux sociaux, raconte le quotidien britannique The Guardian.

Une censure somme toute traditionnelle dans un pays comme la Chine où l’Internet est très étroitement surveillé. Mais cette fois-ci, les "netizens" chinois semblent décidé à ne pas se laisser faire. "Vous voulez la guerre ? Vous l’aurez ! Vous ne réussirez pas à censurer toute la population unie de Shanghai", s’est énervé un internaute.

Le nom de la vidéo a d’abord été changé dans l’espoir d’échapper à la vigilance du Big Brother chinois. "Voices of April" est ainsi devenu "Voices of Shanghai". Un subterfuge qui n’a pas suffi longtemps à berner des censeurs qui ont été habitués, par le passé, à débusquer des formes très créatives de critiques contre Xi Jinping (comme le fait d’utiliser le personnage de Winnie l’ourson, censé ressembler au dirigeant chinois, pour dénoncer le régime).

Dans ce jeu du chat et de la souris, les internautes ont ensuite trouvé d’autres solutions, raconte le Guardian. Certains ont modifié les paroles de poèmes célèbres pour y insérer des références aux "Voices of April", tandis que d’autres ont posté des simples QR code qui, une fois scannés, permettaient de visionner le désormais célèbre montage.

Face à cet effort de propagation de la vidéo virale, il semblerait que les censeurs n’aient pas encore réussi à bouter ce contenu hors de tous les recoins du Web chinois, note l’expert chinois contacté par France 24.

Le régime chinois a donc décidé de mobiliser le très influent quotidien Global Times pour contre-attaquer. Hu Xijin, son ancien rédacteur en chef, a tenté de justifier sur Weibo la censure expliquant "que c’était le signe que les autorités avaient bien entendu" les critiques des habitants de Shanghai qui, "après avoir été enfermés longtemps, ont besoin d’un canal pour s’exprimer".

Les autorités chinoises sont prises entre deux feux. Elles n’ont aucune envie d’apparaître comme insensibles aux souffrances des habitants de Shanghai toujours confinés. Surtout qu’ils n’ont jamais nié que la politique "zéro Covid" nécessitait des mesures parfois drastiques. Mais ils jugent d’autant plus impossible de laisser ce genre de témoignages de première main circuler, qu’avec la découverte de foyer d’infections à Pékin, un éventuel confinement de la capitale chinoise est dorénavant très sérieusement envisagé.

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Rheinmetall insiste pour livrer 100 véhicules de combat d’infanterie Marder à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 25 avril 2022

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Au lendemain d’une visite à Kiev, effectuée le 24 avril au côté d’Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, le chef du Pentagone, Lloyd Austin, a estimé que l’Ukraine a des chances de l’emporter face à la Russie. « La première chose pour gagner, c’est de croire que l’on peut gagner. Et ils sont convaincus qu’ils peuvent gagner », a-t-il dit. Et d’insister : « Ils peuvent gagner s’ils ont les bons équipements, le bon soutien ».

Sur ce point, les États-Unis ne mégotent par leur soutien aux forces ukrainiennes, avec plusieurs livraisons de matériels militaires annoncées, dont des 90 canons M777, des drones Switchblade et Phoenix Ghost [dont on ignore les capacités exactes], des blindés Humvee ainsi que des missiles Stinger [sol-air] et Javelin [anti-chars]. Au total, le montant de l’aide militaire américaine avoisine les 4 milliards de dollars depuis le début de l’invasion de l’Ukraine décidée par le Kremlin.

« Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l’invasion de l’Ukraine », a justifié Lloyd Austin. « Elle a déjà perdu beaucoup de capacités militaires, et beaucoup de troupes pour être franc, et nous ne voudrions pas qu’elle puisse rapidement reconstituer ces capacités », a-t-il ajouté.

Si elle comprend des équipements relativement récents [comme les CAESAr français], voire nouveaux [comme le drone Phoenix Ghost], l’aide militaire fournie à l’Ukraine concerne surtout des matériels anciens… certains pays de l’Otan ayant cédé leurs blindés et chars hérités de la période soviétique. Ce qui s’explique par le fait que les soldats ukrainiens ont surtout besoin d’armements qu’ils connaissent ou qu’ils peuvent maîtriser sans passer trop de temps à apprendre leur maniement.

Aussi, c’est pour cette raison que l’Allemagne a pris l’engagement de compenser les matériels adaptés que d’autres pays sont susceptibles de fournir aux forces ukrainiennes.

« Chaque pays décide de ce qu’il peut donner, et nous garantissons que nous les soutiendrons pour reconstituer [leurs stocks] afin que les pays d’Europe de l’Est puissent assurer la défense de leur propre territoire », a en effet expliqué Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, la semaine passée. « Nous ne pouvons pas livrer les armes nous-mêmes, la Bundeswehr n’en a pas les moyens. […] Mais là où nous pouvons aider, ou former, nous le ferons », a-t-elle insisté.

Si la Bundeswehr est effectivement « à l’os », elle pourrait cependant aider les forces ukrainiennes en leur cédant les véhicules de combat d’infanterie « Marder », lesquels sont progressivement remplacés par le Puma, produit par Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann, après une quarantaine d’années de service. Un certain nombre d’entre-eux ont été proposé à la Slovénie, en échange de l’envoi en Ukraine de ses chars M84, version yougoslave du T-72 russe.

En tout cas, Rheinmetall propose d’aller encore plus loin. En effet, selon Reuters, qui a confirmé une information du journal Welt am Sonntag, l’industriel a demandé au gouvernement fédéral une licence pour exporter 100 Marder vers l’Ukraine. Ces véhicules seraient restaurés par ses soins dans « les mois à venir ».

La demande de Rheinmetall doit être examinée par le Conseil de sécurité nationale, présidé par le chancelier Olaf Scholz. Ce dernier, critiqué pour ses hésitations à livrer des armes « lourdes » à l’Ukraine, serait ainsi obligé de clarifier sa position…

Cependant, d’après le journal SonntagsZeitung, Berne a refusé d’accorder à Berlin l’autorisation d’envoyer en Ukraine des munitions produites en Suisses et qui, par ailleurs, seraient utilisées par le Marder, ce blindé étant armé d’un canon Rheinmetall Mk20 Rh-202 de 20 mm, d’un lance-missiles antichar MILAN et d’une mitrailleuse MG3 de 7,62 mm.

Rheinmetall insiste pour livrer 100 véhicules de combat d’infanterie Marder à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 25 avril 2022

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Au lendemain d’une visite à Kiev, effectuée le 24 avril au côté d’Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, le chef du Pentagone, Lloyd Austin, a estimé que l’Ukraine a des chances de l’emporter face à la Russie. « La première chose pour gagner, c’est de croire que l’on peut gagner. Et ils sont convaincus qu’ils peuvent gagner », a-t-il dit. Et d’insister : « Ils peuvent gagner s’ils ont les bons équipements, le bon soutien ».

Sur ce point, les États-Unis ne mégotent par leur soutien aux forces ukrainiennes, avec plusieurs livraisons de matériels militaires annoncées, dont des 90 canons M777, des drones Switchblade et Phoenix Ghost [dont on ignore les capacités exactes], des blindés Humvee ainsi que des missiles Stinger [sol-air] et Javelin [anti-chars]. Au total, le montant de l’aide militaire américaine avoisine les 4 milliards de dollars depuis le début de l’invasion de l’Ukraine décidée par le Kremlin.

« Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l’invasion de l’Ukraine », a justifié Lloyd Austin. « Elle a déjà perdu beaucoup de capacités militaires, et beaucoup de troupes pour être franc, et nous ne voudrions pas qu’elle puisse rapidement reconstituer ces capacités », a-t-il ajouté.

Si elle comprend des équipements relativement récents [comme les CAESAr français], voire nouveaux [comme le drone Phoenix Ghost], l’aide militaire fournie à l’Ukraine concerne surtout des matériels anciens… certains pays de l’Otan ayant cédé leurs blindés et chars hérités de la période soviétique. Ce qui s’explique par le fait que les soldats ukrainiens ont surtout besoin d’armements qu’ils connaissent ou qu’ils peuvent maîtriser sans passer trop de temps à apprendre leur maniement.

Aussi, c’est pour cette raison que l’Allemagne a pris l’engagement de compenser les matériels adaptés que d’autres pays sont susceptibles de fournir aux forces ukrainiennes.

« Chaque pays décide de ce qu’il peut donner, et nous garantissons que nous les soutiendrons pour reconstituer [leurs stocks] afin que les pays d’Europe de l’Est puissent assurer la défense de leur propre territoire », a en effet expliqué Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, la semaine passée. « Nous ne pouvons pas livrer les armes nous-mêmes, la Bundeswehr n’en a pas les moyens. […] Mais là où nous pouvons aider, ou former, nous le ferons », a-t-elle insisté.

Si la Bundeswehr est effectivement « à l’os », elle pourrait cependant aider les forces ukrainiennes en leur cédant les véhicules de combat d’infanterie « Marder », lesquels sont progressivement remplacés par le Puma, produit par Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann, après une quarantaine d’années de service. Un certain nombre d’entre-eux ont été proposé à la Slovénie, en échange de l’envoi en Ukraine de ses chars M84, version yougoslave du T-72 russe.

En tout cas, Rheinmetall propose d’aller encore plus loin. En effet, selon Reuters, qui a confirmé une information du journal Welt am Sonntag, l’industriel a demandé au gouvernement fédéral une licence pour exporter 100 Marder vers l’Ukraine. Ces véhicules seraient restaurés par ses soins dans « les mois à venir ».

La demande de Rheinmetall doit être examinée par le Conseil de sécurité nationale, présidé par le chancelier Olaf Scholz. Ce dernier, critiqué pour ses hésitations à livrer des armes « lourdes » à l’Ukraine, serait ainsi obligé de clarifier sa position…

Cependant, d’après le journal SonntagsZeitung, Berne a refusé d’accorder à Berlin l’autorisation d’envoyer en Ukraine des munitions produites en Suisses et qui, par ailleurs, seraient utilisées par le Marder, ce blindé étant armé d’un canon Rheinmetall Mk20 Rh-202 de 20 mm, d’un lance-missiles antichar MILAN et d’une mitrailleuse MG3 de 7,62 mm.

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Au lendemain d’une visite à Kiev, effectuée le 24 avril au côté d’Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, le chef du Pentagone, Lloyd Austin, a estimé que l’Ukraine a des chances de l’emporter face à la Russie. « La première chose pour gagner, c’est de croire que l’on peut gagner. Et ils sont convaincus qu’ils peuvent gagner », a-t-il dit. Et d’insister : « Ils peuvent gagner s’ils ont les bons équipements, le bon soutien ».

Sur ce point, les États-Unis ne mégotent par leur soutien aux forces ukrainiennes, avec plusieurs livraisons de matériels militaires annoncées, dont des 90 canons M777, des drones Switchblade et Phoenix Ghost [dont on ignore les capacités exactes], des blindés Humvee ainsi que des missiles Stinger [sol-air] et Javelin [anti-chars]. Au total, le montant de l’aide militaire américaine avoisine les 4 milliards de dollars depuis le début de l’invasion de l’Ukraine décidée par le Kremlin.

« Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l’invasion de l’Ukraine », a justifié Lloyd Austin. « Elle a déjà perdu beaucoup de capacités militaires, et beaucoup de troupes pour être franc, et nous ne voudrions pas qu’elle puisse rapidement reconstituer ces capacités », a-t-il ajouté.

Si elle comprend des équipements relativement récents [comme les CAESAr français], voire nouveaux [comme le drone Phoenix Ghost], l’aide militaire fournie à l’Ukraine concerne surtout des matériels anciens… certains pays de l’Otan ayant cédé leurs blindés et chars hérités de la période soviétique. Ce qui s’explique par le fait que les soldats ukrainiens ont surtout besoin d’armements qu’ils connaissent ou qu’ils peuvent maîtriser sans passer trop de temps à apprendre leur maniement.

Aussi, c’est pour cette raison que l’Allemagne a pris l’engagement de compenser les matériels adaptés que d’autres pays sont susceptibles de fournir aux forces ukrainiennes.

« Chaque pays décide de ce qu’il peut donner, et nous garantissons que nous les soutiendrons pour reconstituer [leurs stocks] afin que les pays d’Europe de l’Est puissent assurer la défense de leur propre territoire », a en effet expliqué Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, la semaine passée. « Nous ne pouvons pas livrer les armes nous-mêmes, la Bundeswehr n’en a pas les moyens. […] Mais là où nous pouvons aider, ou former, nous le ferons », a-t-elle insisté.

Si la Bundeswehr est effectivement « à l’os », elle pourrait cependant aider les forces ukrainiennes en leur cédant les véhicules de combat d’infanterie « Marder », lesquels sont progressivement remplacés par le Puma, produit par Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann, après une quarantaine d’années de service. Un certain nombre d’entre-eux ont été proposé à la Slovénie, en échange de l’envoi en Ukraine de ses chars M84, version yougoslave du T-72 russe.

En tout cas, Rheinmetall propose d’aller encore plus loin. En effet, selon Reuters, qui a confirmé une information du journal Welt am Sonntag, l’industriel a demandé au gouvernement fédéral une licence pour exporter 100 Marder vers l’Ukraine. Ces véhicules seraient restaurés par ses soins dans « les mois à venir ».

La demande de Rheinmetall doit être examinée par le Conseil de sécurité nationale, présidé par le chancelier Olaf Scholz. Ce dernier, critiqué pour ses hésitations à livrer des armes « lourdes » à l’Ukraine, serait ainsi obligé de clarifier sa position…

Cependant, d’après le journal SonntagsZeitung, Berne a refusé d’accorder à Berlin l’autorisation d’envoyer en Ukraine des munitions produites en Suisses et qui, par ailleurs, seraient utilisées par le Marder, ce blindé étant armé d’un canon Rheinmetall Mk20 Rh-202 de 20 mm, d’un lance-missiles antichar MILAN et d’une mitrailleuse MG3 de 7,62 mm.

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Au lendemain d’une visite à Kiev, effectuée le 24 avril au côté d’Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, le chef du Pentagone, Lloyd Austin, a estimé que l’Ukraine a des chances de l’emporter face à la Russie. « La première chose pour gagner, c’est de croire que l’on peut gagner. Et ils sont convaincus qu’ils peuvent gagner », a-t-il dit. Et d’insister : « Ils peuvent gagner s’ils ont les bons équipements, le bon soutien ».

Sur ce point, les États-Unis ne mégotent par leur soutien aux forces ukrainiennes, avec plusieurs livraisons de matériels militaires annoncées, dont des 90 canons M777, des drones Switchblade et Phoenix Ghost [dont on ignore les capacités exactes], des blindés Humvee ainsi que des missiles Stinger [sol-air] et Javelin [anti-chars]. Au total, le montant de l’aide militaire américaine avoisine les 4 milliards de dollars depuis le début de l’invasion de l’Ukraine décidée par le Kremlin.

« Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l’invasion de l’Ukraine », a justifié Lloyd Austin. « Elle a déjà perdu beaucoup de capacités militaires, et beaucoup de troupes pour être franc, et nous ne voudrions pas qu’elle puisse rapidement reconstituer ces capacités », a-t-il ajouté.

Si elle comprend des équipements relativement récents [comme les CAESAr français], voire nouveaux [comme le drone Phoenix Ghost], l’aide militaire fournie à l’Ukraine concerne surtout des matériels anciens… certains pays de l’Otan ayant cédé leurs blindés et chars hérités de la période soviétique. Ce qui s’explique par le fait que les soldats ukrainiens ont surtout besoin d’armements qu’ils connaissent ou qu’ils peuvent maîtriser sans passer trop de temps à apprendre leur maniement.

Aussi, c’est pour cette raison que l’Allemagne a pris l’engagement de compenser les matériels adaptés que d’autres pays sont susceptibles de fournir aux forces ukrainiennes.

« Chaque pays décide de ce qu’il peut donner, et nous garantissons que nous les soutiendrons pour reconstituer [leurs stocks] afin que les pays d’Europe de l’Est puissent assurer la défense de leur propre territoire », a en effet expliqué Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, la semaine passée. « Nous ne pouvons pas livrer les armes nous-mêmes, la Bundeswehr n’en a pas les moyens. […] Mais là où nous pouvons aider, ou former, nous le ferons », a-t-elle insisté.

Si la Bundeswehr est effectivement « à l’os », elle pourrait cependant aider les forces ukrainiennes en leur cédant les véhicules de combat d’infanterie « Marder », lesquels sont progressivement remplacés par le Puma, produit par Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann, après une quarantaine d’années de service. Un certain nombre d’entre-eux ont été proposé à la Slovénie, en échange de l’envoi en Ukraine de ses chars M84, version yougoslave du T-72 russe.

En tout cas, Rheinmetall propose d’aller encore plus loin. En effet, selon Reuters, qui a confirmé une information du journal Welt am Sonntag, l’industriel a demandé au gouvernement fédéral une licence pour exporter 100 Marder vers l’Ukraine. Ces véhicules seraient restaurés par ses soins dans « les mois à venir ».

La demande de Rheinmetall doit être examinée par le Conseil de sécurité nationale, présidé par le chancelier Olaf Scholz. Ce dernier, critiqué pour ses hésitations à livrer des armes « lourdes » à l’Ukraine, serait ainsi obligé de clarifier sa position…

Cependant, d’après le journal SonntagsZeitung, Berne a refusé d’accorder à Berlin l’autorisation d’envoyer en Ukraine des munitions produites en Suisses et qui, par ailleurs, seraient utilisées par le Marder, ce blindé étant armé d’un canon Rheinmetall Mk20 Rh-202 de 20 mm, d’un lance-missiles antichar MILAN et d’une mitrailleuse MG3 de 7,62 mm.

Valeurs Actuelles

Le miracle finlandais de l’hiver 1939

L’état-major de l’Armée rouge l’avait promis à Staline : ce serait une offensive éclair. En deux ou trois semaines, la petite Finlande serait amenée à résipiscence. Mais à la guerre, rien ne se passe comme prévu. Lorsque les troupes soviétiques s’élancent, le 6 décembre 1939, dix jours après le début de la guerre, contre les positions de l’armée finlandaise à Taipale, dans l’est de la Carélie, elles sont aussitôt repoussées.

Sur l’immense front de 1 000 kilomètres qui va de l’isthme de Carélie à la péninsule de Rybachii, à travers la forêt boréale, les soldats russes, harcelés par les embuscades des fantassins à ski, invisibles dans leurs tenues de camouflage blanches, échouent partout à faire une percée. Mi-décembre, deux divisions soviétiques sont encerclées au nord du lac Ladoga. Plus au nord, à hauteur de la ville de Suomus-salmi, deux autres divisions sont détruites par l’armée finlandaise, pourtant inférieure en nombre. À la fin janvier, l’assaillant a été repoussé à la frontière.

Depuis des années, Moscou faisait pression afin d’obtenir des concessions militaires ou au moins une neutralisation de son voisin.

Cet épisode est demeuré dans l’histoire de ce petit pays, alors peuplé de 3,5 millions d’habitants à peine (l’URSS en compte 170 millions à l’époque), comme “le miracle de la guerre d’Hiver”. L’Armée rouge a commencé à bombarder le poste-frontière de Mainila, en Carélie soviétique, l’après-midi du 26 novembre 1939. Moscou incrimine aussitôt la Finlande et en profite pour dénoncer le pacte de non-agression conclu sept ans plus tôt avec Helsinki. Au matin du 30 novembre, à 6 h 50, après un barrage d’artillerie, l’Armée rouge attaque sur un large front, depuis le golfe de Finlande au sud jusqu’à la mer de Barents au nord. Le maréchal Gustaf Mannerheim, 72 ans, est nommé commandant en chef des armées finlandaises.

La supériorité militaire russe est écrasante : 23 divisions, soit 450 000 soldats appuyés par 2 000 chars, autant de pièces d’artillerie et un millier d’avions, se lancent à l’assaut. En face, l’armée finlandaise ne peut aligner que 300 000 hommes, peu de blindés, une centaine d’avions. Dès le premier jour, la capitale, Helsinki, est bombardée et la Diète – l’assemblée législative – est évacuée. Le 1er, Radio Moscou annonce la formation dans un des villages occupés d’un “gouvernement de la République populaire finlandaise” composé de communistes finlandais prêts à collaborer. Depuis des années, Moscou faisait pression afin d’obtenir des concessions militaires ou au moins une neutralisation de son voisin. Le pouvoir soviétique n’a pas oublié que la Finlande, grand-duché autonome au sein de l’empire russe, n’est indépendante que depuis 1917.

Un esprit de cohésion nationale inédit

Tout au long du mois d’octobre 1939, les diplomates soviétiques réclament avec insistance le contrôle des îles du golfe de Finlande et des cessions de territoires en Carélie afin d’élargir une zone de sécurité située autour de Leningrad jusqu’à Mourmansk. Staline peut hausser le ton : dans le pacte de non-agression que l’URSS vient de signer avec l’Allemagne hitlérienne, la Finlande et les républiques baltes ont été reconnues par Berlin comme parties de la zone d’influence soviétique. Pourtant, le gouvernement finlandais tient bon. Ses services de renseignements l’ont convaincu que Moscou bluffait.

En France comme au Royaume-Uni, la bravoure des Finlandais est vécue comme une guerre par procuration avec l’Allemagne

L’invasion a donc pris les autorités finlandaises par surprise. Mais un esprit de cohésion nationale inédit prévaut. “Blancs” (conservateurs) et “rouges” (socialistes), qui s’étaient affrontés au lendemain de l’indépendance dans une guerre civile meurtrière de cent jours, s’unissent face à l’envahisseur. Et l’armée, quoique sous-équipée, tient ses lignes avec un courage qui force l’admiration. Face aux Soviétiques, les Finlandais mènent une guerre d’embuscades meurtrières. Lorsqu’ils doivent reculer, ils minent leurs arrières. Dans la ville frontalière de Terijoki, on se bat dans les rues. La propagande exalte l’héroïsme des tireurs d’élite. L’un d’entre eux, Simo Häyhä, un petit caporal de 34 ans, surnommé “la mort blanche”, sera crédité d’avoir abattu 505 soldats de l’Armée rouge avec son fusil M28 Pystykorva. Blessé à la mâchoire en mars 1940 et défiguré, il mourra dans son lit en 2002.

Cet esprit de résistance vaut aux Finlandais l’appui de l’opinion occidentale, d’autant plus passionnée par ce conflit que, sur le front ouest, c’est la “drôle de guerre”. En France comme au Royaume-Uni, la bravoure des Finlandais est vécue comme une guerre par procuration avec l’Allemagne, alliée de l’Union soviétique, qui n’a pas encore lancé d’offensive. « Tandis que les délégations préparent la condamnation de l’agresseur, le délégué de l’URSS [à la Société des nations, l’ancêtre de l’Onu] discute, commente et ironise » , s’indigne ainsi Paris-Soir , le 10 décembre.

“Staline vient donc de recevoir une terrible leçon”

Son envoyé spécial dans l’extrême nord raconte, le 23, comment les troupes soviétiques « dans cette région où la nuit dure vingt-deux heures par jour reculent devant le froid, harcelées par les contingents finlandais » . Quatre jours plus tard, le journaliste interroge un prisonnier de l’Armée rouge qui lui sert la propagande de Moscou : « Staline a assez d’avions pour couvrir le soleil. » La veille de Noël, le Figaro relate une « grave défaite » de l’Armée rouge : au nord du lac Ladoga, « les soldats russes qui n’ont pas été tués se sont rendus. Les pertes seraient considérables : 20 000 hommes et un matériel important, dont de nombreux tanks et des canons. » Et le journal de conclure : « Staline, qui croyait que la guerre contre son petit voisin serait une promenade militaire, vient donc de recevoir une terrible leçon. »

Au début février 1940, l’Armée rouge lance une nouvelle offensive générale.

Malgré la sympathie que leur courage inspire, les Finlandais restent seuls. Certes, quelques Suédois se sont portés volontaires au secours du voisin agressé. Londres et Paris ont envisagé l’envoi d’un corps expéditionnaire, mais la Suède neutre refuse tout passage par son sol. Or, à Moscou, après la stupeur initiale, Staline s’est ressaisi. Il confie à son général préféré, Semion Timochenko, le commandement des opérations. Les effectifs des troupes sur le front sont doublés. Au début février 1940, l’Armée rouge lance une nouvelle offensive générale. Face à la supériorité numérique de l’ennemi, l’armée finlandaise doit se replier en bon ordre sur sa deuxième ligne de défense. Le 23, Moscou fait part de ses conditions de paix : la Finlande devra céder la Carélie, la région située autour du lac Ladoga et lui louer la presqu’île de Hanko pour trente ans. Consulté par son gouvernement, le maréchal Mannerheim fait un compte rendu désespéré de la situation : il n’y aura pas de second “miracle”. Le 6 mars, alors que les combats se poursuivent, une délégation conduite par le Premier ministre, Risto Ryti, part négocier à Moscou. Le 12 mars, à 1 heure du matin, un traité de paix est signé. Les Russes ont obtenu ce qu’ils voulaient.

La guerre de Continuation se solde, à la fin de l’été 1944, par une nouvelle défaite.

Le bilan est lourd. L’armée finlandaise déplore la mort de 24 000 hommes et compte 44 000 blessés dont le quart seront des invalides à vie. Un millier de civils sont morts. Les pertes soviétiques sont elles aussi considérables, à la hauteur de la résistance : entre 140 000 et 170 000 soldats tués et un millier de blindés détruits. La Finlande cède des territoires, mais conserve son indépendance et a acquis un prestige nouveau à l’étranger. « Le peuple finlandais a démontré qu’une nation soudée, même modeste par la taille, peut faire preuve d’une capacité à se battre sans précédent, et par là même, résister aux épreuves les plus formidables que le destin lui réserve » , écrira Mannerheim dans ses Mémoires publiés en 1952. Quinze ans plus tard, lui aussi dans ses Mémoires, Nikita Krouchtchev écrira ce que cette guerre aura coûté : « Une victoire à un tel prix est en réalité une défaite morale. Nous tous, à commencer par Staline, avons senti dans cette victoire une défaite. »

L’opération Barbarossa, l’invasion surprise par Hitler de l’URSS, déclenchée le 22 juin 1941, va offrir aux Finlandais l’occasion d’une revanche contre les Soviétiques dès le 25 juin. Malgré des débuts prometteurs, la guerre de Continuation se solde, à la fin de l’été 1944, par une nouvelle défaite. Les Soviétiques obtiennent une nouvelle rectification de la frontière et d’énormes réparations financières, mais, échaudés par la résistance finlandaise, ils renoncent à imposer une “démocratie populaire” à Helsinki.

Le souvenir de la guerre d’Hiver aura préservé la souveraineté du pays. Un « accord d’amitié, de coopération et d’assistance mutuelle » entre les deux pays sera signé le 6 avril 1948. La Finlande ne rejoindra pas l’Otan, fondée l’année suivante. On appellera son statut la “finlandisation”.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

Le Suédois Saab propose de remplacer les avions de combat Eurofighter autrichiens par 14 JAS-39 Gripen

par Laurent Lagneau · 25 avril 2022

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En 2003, l’Österreichische Luftstreitkräfte [force aérienne autrichienne] avait exprimé une préférence en faveur d’une offre faite par le suèdois Saab, laquelle consistait à lui livrer 24 avions de combat JAS-39 Gripen pour remplacer ses J-35D Draken [également d’origine suédoise]. Seulement, le gouvernement autrichien opta pour l’achat de 18 Eurofighter Typhoon [tranche 1] pour 2 milliards d’euros.

Très vite, certains soupçonnèrent des malversations… Dans un premier, pour faire taire les critiques, il fut décidé de reduire la commande à 15 appareils… Pour autant, cela ne mit pas un terme aux suspicions et aux remous politiques… Et des responsables [tant civils que militaires] militaires furent par la suite inquiétés au gré des révélations faite dans cette affaire. De même qu’Airbus, à qui il était revenu de négocier le contrat.

Quoi qu’il en soit, le ministère autrichien de la Défense cherche à se débarrasser de ces 15 Eurofighter depuis quelques années. Un temps, il fut question de les revendre à l’Indonésie… Mais aucun accord ne pu être trouvé, Jakarta ayant depuis décidé d’acquérir jusqu’à 42 Rafale.

Reste que, depuis le retrait de ses derniers Saab 105OE, en 2020, la Luftstreitkräfte ne peut compter que sur ses Eurofighter pour assurer ses missions de police du ciel. Et le souci est que leurs coûts de possession sont désormais prohibitifs, l’heure de vol revenant à 65’000 euros, selon la presse autrichienne. C’était, d’ailleurs, l’un des arguments avancés pour justifier leur retrait du service le plus tôt possible.

En outre, et selon Die Presse, conserver les 15 Eurofighter après les avoir modernisés coûterait annuellement 155 millions d’euros sur 15 ans, avec un potentiel de 2000 heures de vol.

Le « rétrofit des Eurofighter et l’approvisionnement en pièces de rechange sont considérés comme extrêmement coûteux, car les composants essentiels ne sont plus produits pour les avions de la tranche 1 », a, de son côté, résumé Der Standard.

Aussi, Saab y voit une opportunité pour placer son JAS-39 Gripen… près de vingt ans après avoir été éconduit par Vienne. Et le constructeur suédois propose au ministère autrichien de la Défense la même solution qui a été retenue par la Hongrie et la République tchèque, à savoir la location [avec option d’achat] de 14 Gripen C/D, avec un volume de 2000 heures de vol par an. Quant aux coûts, ils s’éleveraient à 105 millions d’euros par an [sur 15 ans], l’heure de vol revenant à 23’000 euros.

Une telle solution a de quoi séduire Luftstreitkräfte dans le mesure où le Gripen C lui donnerait la capacité d’effectuer, le cas échéant, des frappes au sol. En outre, elle n’aurait aucun problème pour se procurer les pièces de rechange nécessaires au maintien en condition opérationnelle [MCO] de ces appareils, lesquels pourraient être livrés d’ici deux ans.

Seulement, même si la guerre en Ukraine a changé beaucoup de choses en Europe [à commencer par la nécessité d’en faire beaucoup plus pour la défense], la solution proposée par Saab devra convaincre la coalition gouvernementale actuellement au pouvoir à Vienne. Celle-ci associe les conservateurs et les écologistes, ces derniers s’étant opposés à l’achat de nouveaux avions de combat.

Le Suédois Saab propose de remplacer les avions de combat Eurofighter autrichiens par 14 JAS-39 Gripen

par Laurent Lagneau · 25 avril 2022

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En 2003, l’Österreichische Luftstreitkräfte [force aérienne autrichienne] avait exprimé une préférence en faveur d’une offre faite par le suèdois Saab, laquelle consistait à lui livrer 24 avions de combat JAS-39 Gripen pour remplacer ses J-35D Draken [également d’origine suédoise]. Seulement, le gouvernement autrichien opta pour l’achat de 18 Eurofighter Typhoon [tranche 1] pour 2 milliards d’euros.

Très vite, certains soupçonnèrent des malversations… Dans un premier, pour faire taire les critiques, il fut décidé de reduire la commande à 15 appareils… Pour autant, cela ne mit pas un terme aux suspicions et aux remous politiques… Et des responsables [tant civils que militaires] militaires furent par la suite inquiétés au gré des révélations faite dans cette affaire. De même qu’Airbus, à qui il était revenu de négocier le contrat.

Quoi qu’il en soit, le ministère autrichien de la Défense cherche à se débarrasser de ces 15 Eurofighter depuis quelques années. Un temps, il fut question de les revendre à l’Indonésie… Mais aucun accord ne pu être trouvé, Jakarta ayant depuis décidé d’acquérir jusqu’à 42 Rafale.

Reste que, depuis le retrait de ses derniers Saab 105OE, en 2020, la Luftstreitkräfte ne peut compter que sur ses Eurofighter pour assurer ses missions de police du ciel. Et le souci est que leurs coûts de possession sont désormais prohibitifs, l’heure de vol revenant à 65’000 euros, selon la presse autrichienne. C’était, d’ailleurs, l’un des arguments avancés pour justifier leur retrait du service le plus tôt possible.

En outre, et selon Die Presse, conserver les 15 Eurofighter après les avoir modernisés coûterait annuellement 155 millions d’euros sur 15 ans, avec un potentiel de 2000 heures de vol.

Le « rétrofit des Eurofighter et l’approvisionnement en pièces de rechange sont considérés comme extrêmement coûteux, car les composants essentiels ne sont plus produits pour les avions de la tranche 1 », a, de son côté, résumé Der Standard.

Aussi, Saab y voit une opportunité pour placer son JAS-39 Gripen… près de vingt ans après avoir été éconduit par Vienne. Et le constructeur suédois propose au ministère autrichien de la Défense la même solution qui a été retenue par la Hongrie et la République tchèque, à savoir la location [avec option d’achat] de 14 Gripen C/D, avec un volume de 2000 heures de vol par an. Quant aux coûts, ils s’éleveraient à 105 millions d’euros par an [sur 15 ans], l’heure de vol revenant à 23’000 euros.

Une telle solution a de quoi séduire Luftstreitkräfte dans le mesure où le Gripen C lui donnerait la capacité d’effectuer, le cas échéant, des frappes au sol. En outre, elle n’aurait aucun problème pour se procurer les pièces de rechange nécessaires au maintien en condition opérationnelle [MCO] de ces appareils, lesquels pourraient être livrés d’ici deux ans.

Seulement, même si la guerre en Ukraine a changé beaucoup de choses en Europe [à commencer par la nécessité d’en faire beaucoup plus pour la défense], la solution proposée par Saab devra convaincre la coalition gouvernementale actuellement au pouvoir à Vienne. Celle-ci associe les conservateurs et les écologistes, ces derniers s’étant opposés à l’achat de nouveaux avions de combat.

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En 2003, l’Österreichische Luftstreitkräfte [force aérienne autrichienne] avait exprimé une préférence en faveur d’une offre faite par le suèdois Saab, laquelle consistait à lui livrer 24 avions de combat JAS-39 Gripen pour remplacer ses J-35D Draken [également d’origine suédoise]. Seulement, le gouvernement autrichien opta pour l’achat de 18 Eurofighter Typhoon [tranche 1] pour 2 milliards d’euros.

Très vite, certains soupçonnèrent des malversations… Dans un premier, pour faire taire les critiques, il fut décidé de reduire la commande à 15 appareils… Pour autant, cela ne mit pas un terme aux suspicions et aux remous politiques… Et des responsables [tant civils que militaires] militaires furent par la suite inquiétés au gré des révélations faite dans cette affaire. De même qu’Airbus, à qui il était revenu de négocier le contrat.

Quoi qu’il en soit, le ministère autrichien de la Défense cherche à se débarrasser de ces 15 Eurofighter depuis quelques années. Un temps, il fut question de les revendre à l’Indonésie… Mais aucun accord ne pu être trouvé, Jakarta ayant depuis décidé d’acquérir jusqu’à 42 Rafale.

Reste que, depuis le retrait de ses derniers Saab 105OE, en 2020, la Luftstreitkräfte ne peut compter que sur ses Eurofighter pour assurer ses missions de police du ciel. Et le souci est que leurs coûts de possession sont désormais prohibitifs, l’heure de vol revenant à 65’000 euros, selon la presse autrichienne. C’était, d’ailleurs, l’un des arguments avancés pour justifier leur retrait du service le plus tôt possible.

En outre, et selon Die Presse, conserver les 15 Eurofighter après les avoir modernisés coûterait annuellement 155 millions d’euros sur 15 ans, avec un potentiel de 2000 heures de vol.

Le « rétrofit des Eurofighter et l’approvisionnement en pièces de rechange sont considérés comme extrêmement coûteux, car les composants essentiels ne sont plus produits pour les avions de la tranche 1 », a, de son côté, résumé Der Standard.

Aussi, Saab y voit une opportunité pour placer son JAS-39 Gripen… près de vingt ans après avoir été éconduit par Vienne. Et le constructeur suédois propose au ministère autrichien de la Défense la même solution qui a été retenue par la Hongrie et la République tchèque, à savoir la location [avec option d’achat] de 14 Gripen C/D, avec un volume de 2000 heures de vol par an. Quant aux coûts, ils s’éleveraient à 105 millions d’euros par an [sur 15 ans], l’heure de vol revenant à 23’000 euros.

Une telle solution a de quoi séduire Luftstreitkräfte dans le mesure où le Gripen C lui donnerait la capacité d’effectuer, le cas échéant, des frappes au sol. En outre, elle n’aurait aucun problème pour se procurer les pièces de rechange nécessaires au maintien en condition opérationnelle [MCO] de ces appareils, lesquels pourraient être livrés d’ici deux ans.

Seulement, même si la guerre en Ukraine a changé beaucoup de choses en Europe [à commencer par la nécessité d’en faire beaucoup plus pour la défense], la solution proposée par Saab devra convaincre la coalition gouvernementale actuellement au pouvoir à Vienne. Celle-ci associe les conservateurs et les écologistes, ces derniers s’étant opposés à l’achat de nouveaux avions de combat.

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En 2003, l’Österreichische Luftstreitkräfte [force aérienne autrichienne] avait exprimé une préférence en faveur d’une offre faite par le suèdois Saab, laquelle consistait à lui livrer 24 avions de combat JAS-39 Gripen pour remplacer ses J-35D Draken [également d’origine suédoise]. Seulement, le gouvernement autrichien opta pour l’achat de 18 Eurofighter Typhoon [tranche 1] pour 2 milliards d’euros.

Très vite, certains soupçonnèrent des malversations… Dans un premier, pour faire taire les critiques, il fut décidé de reduire la commande à 15 appareils… Pour autant, cela ne mit pas un terme aux suspicions et aux remous politiques… Et des responsables [tant civils que militaires] militaires furent par la suite inquiétés au gré des révélations faite dans cette affaire. De même qu’Airbus, à qui il était revenu de négocier le contrat.

Quoi qu’il en soit, le ministère autrichien de la Défense cherche à se débarrasser de ces 15 Eurofighter depuis quelques années. Un temps, il fut question de les revendre à l’Indonésie… Mais aucun accord ne pu être trouvé, Jakarta ayant depuis décidé d’acquérir jusqu’à 42 Rafale.

Reste que, depuis le retrait de ses derniers Saab 105OE, en 2020, la Luftstreitkräfte ne peut compter que sur ses Eurofighter pour assurer ses missions de police du ciel. Et le souci est que leurs coûts de possession sont désormais prohibitifs, l’heure de vol revenant à 65’000 euros, selon la presse autrichienne. C’était, d’ailleurs, l’un des arguments avancés pour justifier leur retrait du service le plus tôt possible.

En outre, et selon Die Presse, conserver les 15 Eurofighter après les avoir modernisés coûterait annuellement 155 millions d’euros sur 15 ans, avec un potentiel de 2000 heures de vol.

Le « rétrofit des Eurofighter et l’approvisionnement en pièces de rechange sont considérés comme extrêmement coûteux, car les composants essentiels ne sont plus produits pour les avions de la tranche 1 », a, de son côté, résumé Der Standard.

Aussi, Saab y voit une opportunité pour placer son JAS-39 Gripen… près de vingt ans après avoir été éconduit par Vienne. Et le constructeur suédois propose au ministère autrichien de la Défense la même solution qui a été retenue par la Hongrie et la République tchèque, à savoir la location [avec option d’achat] de 14 Gripen C/D, avec un volume de 2000 heures de vol par an. Quant aux coûts, ils s’éleveraient à 105 millions d’euros par an [sur 15 ans], l’heure de vol revenant à 23’000 euros.

Une telle solution a de quoi séduire Luftstreitkräfte dans le mesure où le Gripen C lui donnerait la capacité d’effectuer, le cas échéant, des frappes au sol. En outre, elle n’aurait aucun problème pour se procurer les pièces de rechange nécessaires au maintien en condition opérationnelle [MCO] de ces appareils, lesquels pourraient être livrés d’ici deux ans.

Seulement, même si la guerre en Ukraine a changé beaucoup de choses en Europe [à commencer par la nécessité d’en faire beaucoup plus pour la défense], la solution proposée par Saab devra convaincre la coalition gouvernementale actuellement au pouvoir à Vienne. Celle-ci associe les conservateurs et les écologistes, ces derniers s’étant opposés à l’achat de nouveaux avions de combat.

France24 - Monde

Une législation "historique" au sein de l'UE pour lutter contre les zones de non-droit sur Internet

Publié le : 23/04/2022 - 07:39

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Les États membres de l'Union européenne, la Commission et le Parlement ont finalisé samedi une nouvelle législation qui permettra de mieux lutter contre les dérives de l'Internet comme les discours de haine, les campagnes de désinformation ou la vente de produits contrefaits.

Ramener de l'ordre dans le Far West de l'Internet, mieux lutter contre les appels au meurtre, les images pédophiles, les campagnes de désinformation ou les produits contrefaits... L'Union européenne a conclu samedi 22 avril une nouvelle législation "historique".

Le texte, discuté depuis près d'un an et demi, doit responsabiliser les très grandes plateformes du numérique, comme Facebook (Meta) ou Amazon, en les contraignant à supprimer les contenus illégaux et à coopérer avec les autorités.

"Cet accord est historique", s'est félicitée la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen sur Twitter, "nos nouvelles règles vont protéger les utilisateurs en ligne, assurer la liberté d'expression et des opportunités pour les entreprises".

Today’s agreement on #DSA is historic. Our new rules will protect users online, ensure freedom of expression and opportunities for businesses. What is illegal offline will effectively be illegal online in the EU. A strong signal for people, business & countries worldwide.

April 23, 2022

Le règlement sur les services numériques, "Digital Services Act", DSA, constitue l'un des deux volets d'un plan d'envergure présenté en décembre 2020 par la commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager, et son homologue au Marché intérieur, Thierry Breton.

Le premier volet, le règlement sur les marchés numériques, "Digital Markets Act", DMA, qui s'attaque aux pratiques anticoncurrentielles, a été conclu fin mars.

Le DSA, lui, met à jour la directive e-commerce, née il y a 20 ans quand les plateformes géantes étaient encore embryonnaires. Objectif : mettre fin aux zones de non-droit et aux abus sur internet.

Les dérives des réseaux sociaux ont souvent défrayé la chronique : assassinat du professeur d'histoire Samuel Paty en France, après une campagne de haine en octobre 2020, assaut de manifestants sur le Capitole aux États -Unis en janvier 2021, en partie planifié grâce à Facebook et Twitter ...etc.

La face sombre d'internet concerne aussi les plateformes de vente envahies de produits contrefaits ou défectueux, qui peuvent s'avérer dangereux à l'instar des jouets d'enfants ne respectant pas les normes de sécurité.

Le nouveau règlement stipule l'obligation de retirer "promptement" tout contenu illicite (selon les lois nationales et européennes) dès qu'une plateforme en a connaissance. Il contraint les réseaux sociaux à suspendre les utilisateurs violant "fréquemment" la loi.

Le DSA obligera les sites de vente en ligne à contrôler l'identité de leurs fournisseurs avant de proposer leurs produits.

Il interdit les interfaces trompeuses ("dark pattern") qui poussent les internautes vers certains paramétrages de compte ou certains services payants.

Nouvelles obligations pour les Gafam 

Au cœur du projet, de nouvelles obligations imposées aux "très grandes plateformes", celles comptant "plus de 45 millions d'utilisateurs actifs" dans l'UE, soit autour d'une vingtaine d'entreprises, dont la liste reste à déterminer mais qui incluront les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), ainsi que Twitter, et peut-être TikTok ou Booking.

Ces acteurs devront évaluer eux-mêmes les risques liés à l'utilisation de leurs services et mettre en place les moyens appropriés pour retirer des contenus problématiques. Ils se verront imposer une transparence accrue sur leurs données et algorithmes de recommandation.

Ils seront audités une fois par an par des organismes indépendants et placés sous la surveillance de la Commission européenne qui pourra infliger des amendes atteignant 6% de leurs ventes annuelles en cas d'infractions répétées.

>> À lire : Ukraine : la guerre en direct à l'heure des réseaux sociaux

Le DSA interdit notamment l'utilisation des données sur les opinions politiques à des fins de ciblage publicitaire.

Ce texte "est une première mondiale en matière de régulation du numérique", a souligné le Conseil de l'UE, qui représente les 27 États membres, dans un communiqué. Il "vient consacrer le principe que ce qui est illégal hors ligne doit également être illégal en ligne".

L'ancienne secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, avait demandé jeudi soir à l'UE d'adopter cette nouvelle législation pour "soutenir la démocratie mondiale avant qu'il ne soit trop tard". "Pendant trop longtemps, les plateformes technologiques ont amplifié la désinformation et l'extrémisme sans avoir à rendre de comptes", avait-elle souligné.

La lanceuse d'alerte américaine Frances Haugen, qui a dénoncé la passivité de Facebook face aux nuisances de ses réseaux sociaux, avait salué en novembre le "potentiel énorme" du DSA qui pourrait devenir une "référence" pour d'autres pays, y compris les États-Unis.

>> À lire : Guerre en Ukraine : une campagne téléphonique pour combattre la désinformation russe

Dans le contexte de la guerre en Ukraine et des campagnes de désinformation qu'elle favorise, les législateurs ont ajouté "un mécanisme de réaction en cas de crise", a indiqué le Conseil européen. Activé sur décision de la Commission, il permettra de prendre des mesures "proportionnées et efficaces" à l'égard des très grandes plateformes qui contribueraient à répandre de fausses nouvelles.

Avec AFP

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DÉCRYPTAGE

L'adhésion de l'Ukraine à l'UE, un chemin semé d'embûches

Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen donnent le coup d'envoi de la présidence française de l'UE

Valeurs Actuelles

Des tombes chrétiennes datant du VIe siècle mises au jour à Périgueux

La ville de Périgueux, dont l’histoire remonte à l’époque gallo-romaine, s’est enrichie de nouveaux vestiges millénaires, rapporte France 3 Régions, mercredi 27 avril. Les fouilles préalables à la construction d’un nouveau bâtiment dans le quartier de la Cité administrative ont mis au jour une quarantaine de sarcophages datant du VIe siècle. Il s’agit vraisemblablement de sépultures chrétiennes appartenant au cimetière de Vésone. Les historiens pensent que la nécropole avait été érigée autour de la première église chrétienne de la ville, Saint-Pierre de la Cité ou Saint-Pierre l’Ancien. Rares par leur conception, ces sarcophages témoignent sans doute des premières heures de la chrétienté dans la cité de Dordogne.

Démêler les époques

Mais la découverte ne s’est pas arrêtée là. Sous cette première couche d’histoire, les archéologues ont découvert des vestiges d’une construction gallo-romaine, relate France 3 Régions. Ils ont identifié les murs d’un bâtiment, situé à quelques dizaines de mètres de la Domus de Vesunna, autre trésor archéologique de la ville.

La superposition de ces éléments va imposer un long travail de « tri » aux archéologues. La tâche sera d’autant plus ardue que certaines structures ont été construites directement sur d’autres, plus anciennes. L’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP) devrait avoir besoin de deux ans pour retracer l’histoire de ces ossements.

Périgueux : les dernières actualités

À Périgueux, les injections sauvages font des ravages en boîte de nuit

Dordogne : parti cueillir des champignons en forêt, il trouve du cannabis

Dordogne : quatre membres du RN démis par la direction du parti pour l’avoir critiquée

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

The art of the album cover

A new exhibition at The Photographers' Gallery in London celebrates the art of the album cover, and includes records by music legends such as Diana Ross, Miles Davis, and The Rolling Stones.

The exhibition includes more than 200 covers, and focuses on highlighting the role photography plays in defining artists and bands.

While many of the artists on the covers will be instantly recognisable, the exhibition also illuminates the contributions of photographers and visual artists that are often overlooked.

"Photography has played such a huge part in the evolution and desirability of album covers, as well as in shaping the careers and profile of photographers, artists and bands, so we felt an exhibition that celebrated this art form was long overdue," says Brett Rogers, director of The Photographers' Gallery.

One of the key things Ms Rogers wants to highlight in this exhibition is the fruitfulness and intensity of the creative relationships between photographers, artists and labels resulting in covers that really show the interchange of ideas and talent.

He points to photographer David Bailey's covers for The Rolling Stones, Jean-Paul Goude's groundbreaking work with Grace Jones, Francis Woolf's definitive series of Blue Note record covers, and Pennie Smith's work with The Clash.

"Ultimately this is a celebration of photography and a love letter to record covers," says Ms Rogers.

"We also wanted to show how many photographers honed their careers, or started out, by creating images for album covers.

"We would love it if visitors went on to delve deeper into the work of the photographers who maybe they weren't so familiar with, as well as to look at their own record collections anew."

For the Record: Photography & the Art of the Album Cover will be on display at The Photographers' Gallery, London from 8 April until 12 June 2022.

All photographs courtesy The Photographers' Gallery

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Opex 360

Mali : Un mercenaire du groupe russe Wagner capturé par un groupe jihadiste

par Laurent Lagneau · 25 avril 2022

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Le 24 avril, les Forces armées maliennes [FAMa] ont indiqué que six de ses soldats avaient été tués lors de trois attaques menées simultanément avec des « véhicules kamikazes bourrés d’explosifs » contre les camps de Sévaré, de Bapho et de Niono. Plus tard, la Katiba Macina, affiliée au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda] a revendiqué ces actions.

Mais ne pouvant plus compter sur l’assistance de la force française Barkhane, les FAMa ont demandé l’envoi d’une force de réaction rapide à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] à Sévaré, où la présence de mercenaires du groupe paramilitaire Wagner a été rapportée. Une demande qui a été acceptée, alors que l’action des Casques bleus a régulièrement été entravée, ces dernières semaines, par les autorités maliennes dites de transition. En tout cas, à la suite de cet assaut, « trois suspects » ont été interpellés et « mis à la disposition de la gendarmerie pour enquête ».

Par ailleurs, le même jour, une patrouille des FAMa est tombée dans une embuscade alors qu’elle évoluait sur l’axe Moura-Tenenko [centre du Mali]. Selon l’état-major malien, « dix terroristes ont été neutralisés » lors des combats. On ignore si des mercenaires de Wagner y ont pris part, comme cela a été le cas, la semaine passée, à Hombori, où l’un d’eux y a été mortellement blessé par un engin explosif improvisé [EEI ou IED].

La MINUSMA condamne fermement les attaques dirigées contre les #FAMa à #Sévaré, #Niono et #Bapho où plusieurs soldats sont morts ce matin. À la demande des FAMa, la Mission a immédiatement déployé une force de réaction rapide dans Sévaré. pic.twitter.com/e52fjJX0Tt

— MINUSMA (@UN_MINUSMA) April 24, 2022

« Nous confirmons qu’un militaire de nationalité russe est décédé mardi des suites de blessures à Sévaré. Il a la trentaine. Le véhicule qui le transportait avec des militaires maliens a sauté sur une mine », a en effet affirmé une source de l’hôpital de Sévaré, où il avait été évacué par « voie aérienne » [hélicoptère?], selon l’AFP.

Cela étant, dans un communiqué transmis à l’agence de presse française ce 25 avril, le GSIM a affirmé détenir un ressortissant russe, membre du groupe Wagner.

« Durant la première semaine d’avril, [nous avons] capturé un soldat des forces russes Wagner dans la région de Ségou », a affirmé l’organisation jihadiste.

« Ces forces meurtrières ont participé avec l’armée malienne à une opération de parachutage sur un marché dans le village de Moura où ils ont affronté plusieurs moujahidines avant d’encercler cette localité pendant cinq jours et tuer des centaines de civils innocents », a-t-elle continué, dans une allusion aux accusations visant les FAMa, celles-ci étant soupçonnées d’avoir commis des exactions contre les civils, avec l’appui de leurs « instructeurs » russes. Quant au terme « parachutage », probablement qu’il désigne un opération héliportée.

« Les moudjahidines ont par ailleurs fait face à deux opérations de parachutage menées par les mercenaires au-dessus des falaises de Bandiagara, à 70 km de Sévaré. Les moujahidines ont réussi à confisquer des armes des mercenaires qui ont pris la fuite », a encore affirmé le GSIM.

Quoi qu’il en soit, c’est la première fois qu’un paramilitaire russe a été capturé par un groupe armé terroriste [GAT]. Et les chances pour qu’il fasse l’objet d’un échange sont infimes, les autorités russes n’ayant pas pour habitude de négocier pour obtenir la libération de leurs ressortissants tombés aux mains de terroristes [la priorité est la neutralisation des preneurs d’otages].

Photo : Archive

Mali : Un mercenaire du groupe russe Wagner capturé par un groupe jihadiste

par Laurent Lagneau · 25 avril 2022

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Le 24 avril, les Forces armées maliennes [FAMa] ont indiqué que six de ses soldats avaient été tués lors de trois attaques menées simultanément avec des « véhicules kamikazes bourrés d’explosifs » contre les camps de Sévaré, de Bapho et de Niono. Plus tard, la Katiba Macina, affiliée au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda] a revendiqué ces actions.

Mais ne pouvant plus compter sur l’assistance de la force française Barkhane, les FAMa ont demandé l’envoi d’une force de réaction rapide à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] à Sévaré, où la présence de mercenaires du groupe paramilitaire Wagner a été rapportée. Une demande qui a été acceptée, alors que l’action des Casques bleus a régulièrement été entravée, ces dernières semaines, par les autorités maliennes dites de transition. En tout cas, à la suite de cet assaut, « trois suspects » ont été interpellés et « mis à la disposition de la gendarmerie pour enquête ».

Par ailleurs, le même jour, une patrouille des FAMa est tombée dans une embuscade alors qu’elle évoluait sur l’axe Moura-Tenenko [centre du Mali]. Selon l’état-major malien, « dix terroristes ont été neutralisés » lors des combats. On ignore si des mercenaires de Wagner y ont pris part, comme cela a été le cas, la semaine passée, à Hombori, où l’un d’eux y a été mortellement blessé par un engin explosif improvisé [EEI ou IED].

La MINUSMA condamne fermement les attaques dirigées contre les #FAMa à #Sévaré, #Niono et #Bapho où plusieurs soldats sont morts ce matin. À la demande des FAMa, la Mission a immédiatement déployé une force de réaction rapide dans Sévaré. pic.twitter.com/e52fjJX0Tt

— MINUSMA (@UN_MINUSMA) April 24, 2022

« Nous confirmons qu’un militaire de nationalité russe est décédé mardi des suites de blessures à Sévaré. Il a la trentaine. Le véhicule qui le transportait avec des militaires maliens a sauté sur une mine », a en effet affirmé une source de l’hôpital de Sévaré, où il avait été évacué par « voie aérienne » [hélicoptère?], selon l’AFP.

Cela étant, dans un communiqué transmis à l’agence de presse française ce 25 avril, le GSIM a affirmé détenir un ressortissant russe, membre du groupe Wagner.

« Durant la première semaine d’avril, [nous avons] capturé un soldat des forces russes Wagner dans la région de Ségou », a affirmé l’organisation jihadiste.

« Ces forces meurtrières ont participé avec l’armée malienne à une opération de parachutage sur un marché dans le village de Moura où ils ont affronté plusieurs moujahidines avant d’encercler cette localité pendant cinq jours et tuer des centaines de civils innocents », a-t-elle continué, dans une allusion aux accusations visant les FAMa, celles-ci étant soupçonnées d’avoir commis des exactions contre les civils, avec l’appui de leurs « instructeurs » russes. Quant au terme « parachutage », probablement qu’il désigne un opération héliportée.

« Les moudjahidines ont par ailleurs fait face à deux opérations de parachutage menées par les mercenaires au-dessus des falaises de Bandiagara, à 70 km de Sévaré. Les moujahidines ont réussi à confisquer des armes des mercenaires qui ont pris la fuite », a encore affirmé le GSIM.

Quoi qu’il en soit, c’est la première fois qu’un paramilitaire russe a été capturé par un groupe armé terroriste [GAT]. Et les chances pour qu’il fasse l’objet d’un échange sont infimes, les autorités russes n’ayant pas pour habitude de négocier pour obtenir la libération de leurs ressortissants tombés aux mains de terroristes [la priorité est la neutralisation des preneurs d’otages].

Photo : Archive

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Le 24 avril, les Forces armées maliennes [FAMa] ont indiqué que six de ses soldats avaient été tués lors de trois attaques menées simultanément avec des « véhicules kamikazes bourrés d’explosifs » contre les camps de Sévaré, de Bapho et de Niono. Plus tard, la Katiba Macina, affiliée au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda] a revendiqué ces actions.

Mais ne pouvant plus compter sur l’assistance de la force française Barkhane, les FAMa ont demandé l’envoi d’une force de réaction rapide à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] à Sévaré, où la présence de mercenaires du groupe paramilitaire Wagner a été rapportée. Une demande qui a été acceptée, alors que l’action des Casques bleus a régulièrement été entravée, ces dernières semaines, par les autorités maliennes dites de transition. En tout cas, à la suite de cet assaut, « trois suspects » ont été interpellés et « mis à la disposition de la gendarmerie pour enquête ».

Par ailleurs, le même jour, une patrouille des FAMa est tombée dans une embuscade alors qu’elle évoluait sur l’axe Moura-Tenenko [centre du Mali]. Selon l’état-major malien, « dix terroristes ont été neutralisés » lors des combats. On ignore si des mercenaires de Wagner y ont pris part, comme cela a été le cas, la semaine passée, à Hombori, où l’un d’eux y a été mortellement blessé par un engin explosif improvisé [EEI ou IED].

La MINUSMA condamne fermement les attaques dirigées contre les #FAMa à #Sévaré, #Niono et #Bapho où plusieurs soldats sont morts ce matin. À la demande des FAMa, la Mission a immédiatement déployé une force de réaction rapide dans Sévaré. pic.twitter.com/e52fjJX0Tt

— MINUSMA (@UN_MINUSMA) April 24, 2022

« Nous confirmons qu’un militaire de nationalité russe est décédé mardi des suites de blessures à Sévaré. Il a la trentaine. Le véhicule qui le transportait avec des militaires maliens a sauté sur une mine », a en effet affirmé une source de l’hôpital de Sévaré, où il avait été évacué par « voie aérienne » [hélicoptère?], selon l’AFP.

Cela étant, dans un communiqué transmis à l’agence de presse française ce 25 avril, le GSIM a affirmé détenir un ressortissant russe, membre du groupe Wagner.

« Durant la première semaine d’avril, [nous avons] capturé un soldat des forces russes Wagner dans la région de Ségou », a affirmé l’organisation jihadiste.

« Ces forces meurtrières ont participé avec l’armée malienne à une opération de parachutage sur un marché dans le village de Moura où ils ont affronté plusieurs moujahidines avant d’encercler cette localité pendant cinq jours et tuer des centaines de civils innocents », a-t-elle continué, dans une allusion aux accusations visant les FAMa, celles-ci étant soupçonnées d’avoir commis des exactions contre les civils, avec l’appui de leurs « instructeurs » russes. Quant au terme « parachutage », probablement qu’il désigne un opération héliportée.

« Les moudjahidines ont par ailleurs fait face à deux opérations de parachutage menées par les mercenaires au-dessus des falaises de Bandiagara, à 70 km de Sévaré. Les moujahidines ont réussi à confisquer des armes des mercenaires qui ont pris la fuite », a encore affirmé le GSIM.

Quoi qu’il en soit, c’est la première fois qu’un paramilitaire russe a été capturé par un groupe armé terroriste [GAT]. Et les chances pour qu’il fasse l’objet d’un échange sont infimes, les autorités russes n’ayant pas pour habitude de négocier pour obtenir la libération de leurs ressortissants tombés aux mains de terroristes [la priorité est la neutralisation des preneurs d’otages].

Photo : Archive

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Le 24 avril, les Forces armées maliennes [FAMa] ont indiqué que six de ses soldats avaient été tués lors de trois attaques menées simultanément avec des « véhicules kamikazes bourrés d’explosifs » contre les camps de Sévaré, de Bapho et de Niono. Plus tard, la Katiba Macina, affiliée au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda] a revendiqué ces actions.

Mais ne pouvant plus compter sur l’assistance de la force française Barkhane, les FAMa ont demandé l’envoi d’une force de réaction rapide à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] à Sévaré, où la présence de mercenaires du groupe paramilitaire Wagner a été rapportée. Une demande qui a été acceptée, alors que l’action des Casques bleus a régulièrement été entravée, ces dernières semaines, par les autorités maliennes dites de transition. En tout cas, à la suite de cet assaut, « trois suspects » ont été interpellés et « mis à la disposition de la gendarmerie pour enquête ».

Par ailleurs, le même jour, une patrouille des FAMa est tombée dans une embuscade alors qu’elle évoluait sur l’axe Moura-Tenenko [centre du Mali]. Selon l’état-major malien, « dix terroristes ont été neutralisés » lors des combats. On ignore si des mercenaires de Wagner y ont pris part, comme cela a été le cas, la semaine passée, à Hombori, où l’un d’eux y a été mortellement blessé par un engin explosif improvisé [EEI ou IED].

La MINUSMA condamne fermement les attaques dirigées contre les #FAMa à #Sévaré, #Niono et #Bapho où plusieurs soldats sont morts ce matin. À la demande des FAMa, la Mission a immédiatement déployé une force de réaction rapide dans Sévaré. pic.twitter.com/e52fjJX0Tt

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#FAMa#Sévaré#Niono#Baphopic.twitter.com/e52fjJX0Tt

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April 24, 2022

« Nous confirmons qu’un militaire de nationalité russe est décédé mardi des suites de blessures à Sévaré. Il a la trentaine. Le véhicule qui le transportait avec des militaires maliens a sauté sur une mine », a en effet affirmé une source de l’hôpital de Sévaré, où il avait été évacué par « voie aérienne » [hélicoptère?], selon l’AFP.

Cela étant, dans un communiqué transmis à l’agence de presse française ce 25 avril, le GSIM a affirmé détenir un ressortissant russe, membre du groupe Wagner.

« Durant la première semaine d’avril, [nous avons] capturé un soldat des forces russes Wagner dans la région de Ségou », a affirmé l’organisation jihadiste.

« Ces forces meurtrières ont participé avec l’armée malienne à une opération de parachutage sur un marché dans le village de Moura où ils ont affronté plusieurs moujahidines avant d’encercler cette localité pendant cinq jours et tuer des centaines de civils innocents », a-t-elle continué, dans une allusion aux accusations visant les FAMa, celles-ci étant soupçonnées d’avoir commis des exactions contre les civils, avec l’appui de leurs « instructeurs » russes. Quant au terme « parachutage », probablement qu’il désigne un opération héliportée.

« Les moudjahidines ont par ailleurs fait face à deux opérations de parachutage menées par les mercenaires au-dessus des falaises de Bandiagara, à 70 km de Sévaré. Les moujahidines ont réussi à confisquer des armes des mercenaires qui ont pris la fuite », a encore affirmé le GSIM.

Quoi qu’il en soit, c’est la première fois qu’un paramilitaire russe a été capturé par un groupe armé terroriste [GAT]. Et les chances pour qu’il fasse l’objet d’un échange sont infimes, les autorités russes n’ayant pas pour habitude de négocier pour obtenir la libération de leurs ressortissants tombés aux mains de terroristes [la priorité est la neutralisation des preneurs d’otages].

Photo : Archive

Valeurs Actuelles

Pierre Rolinet, l’un des derniers déportés-résistants du Struthof, est mort en Alsace

L’un des derniers. Dimanche 24 avril, Pierre Rolinet est mort. Âgé de presque 100 ans, il était l’un des derniers survivants du camp de concentration nazi du Struthof, rapporte France Bleu Alsace. « Nous avons le regret et la tristesse de vous informer du décès d’un des derniers déportés français du camp de concentration de Natzweiler-Struthof en Alsace », a annoncé Guillaume d’Andlau, directeur du centre européen du Résistant déporté dans un communiqué. Il y avait été déporté pendant la Seconde Guerre mondiale pour faits de résistance.

Témoin jusqu’au bout

Pierre Rolinet, natif de Montbéliard (Doubs), s’était engagé dans la Résistance à l’occupation allemande. Avant d’être arrêté par l’occupant et condamné à mort en 1943. Peine capitale commuée en déportation « Nacht und Nebel », Nuit et Brouillard, c’est-à-dire en déportation dans un camp de concentration sur le sol allemand. En l’occurrence, il a été envoyé au camp du Struthof-Natzweiler, en Alsace, alors territoire allemand. Il y restera jusqu’à la fermeture du camp en 1944, où il sera transféré à Dachau, avant d’être libéré par les Américains en mai 1945. Depuis lors, Pierre Rolinet n’a cessé de témoigner de son épreuve, notamment dans les écoles ou à l’intérieur du camp alsacien. Le camp du Struthof était le seul camp de concentration sur le sol français, connu pour sa grande mortalité.

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - World

War in Ukraine: Joël Lautier, the French chess star on the US sanctions list

Issued on: 23/04/2022 - 15:49

Sébastian SEIBT

French chess star and businessman Jöel Lautier was added to the list of people targeted by US sanctions over the war in Ukraine back in March, French business daily Les Echos reported on Wednesday, the only non-Russian to be targeted by the American authorities.

On a list of affluent Russians, one name stands out. Of the more than 340 individuals sanctioned by the United States on 24 March over the war in Ukraine, only one of them is not Russian: Frenchman Joël Lautier, the former international chess champion turned mergers and acquisitions consultant.

Lautier’s inclusion on the ever-growing US blacklist went completely unnoticed until French business daily Les Echos mentioned him in an article published on Wednesday April 20.

Lautier, the head of a mergers and acquisitions consultancy, actually appears twice on the US sanctions list: once under his French name (Joël Raymond Lautier) and once under the "Russified" version of his surname, Zhoel Raimon Lote.

Why Lautier?

He even gets a special mention from the US Treasury because he is quoted separately in a press release about Washington's efforts to target "the elite close to Russian President Vladimir Putin". The 48-year-old Frenchman is named alongside 15 other wealthy Russians, including Gennady Timchenko, a businessman and longtime friend of Putin.

However, unlike the oligarchs targeted by the American and European authorities, Lautier is not targeted by US sanctions for making a fortune from his ties to Putin.  

Instead, he owes his inclusion on the list to the fact that in 2020 he became a non-executive director and member of the supervisory board of the Russian bank Sovcombank.

One of Russia's "systemically important" banks, Sovcombank is suspected of helping the Russian elite to enrich themselves illegally. It was one of the first targets of US sanctions, as soon as the Russian invasion of Ukraine began on 24 February.

A month later, Washington decided to ramp up the pressure on Sovcombank by individually targeting all of its executives, including members of the board of directors.

For Les Echos, it is "bizarre" that Joël Lautier should come under fire from Washington. Firstly, the daily points out, he resigned from his position at Sovcombank on 25 February, the day after the bank was placed on the sanctions list. This decision is only effective after "an AGM [of shareholders]", Les Echos says. Since the US sanctions were announced, all references to the members of the board of directors have disappeared from the bank's website.

Moreover, there seems to be a double standard at play in Washington. Lautier was officially sanctioned because he was on the supervisory board of Sovcombank. But the German national Regina von Flemming became a non-executive director of the Russian bank in 2020, a position she held just before the start of the war ... and yet she does not appear on the US sanctions list. When contacted by FRANCE 24, the US Treasury did not comment on this "oversight".

From chess champion to businessman in Russia

When contacted by Les Echos, Lautier made no comment on his inclusion on the US sanctions list.  

His listing means that any assets he holds in the United States or in an American bank can be seized, and that he cannot do business with Americans.

Ironically, Lautier was put on the US sanctions list on the same day as Anatoly Karpov, the former world chess champion who became a Russian MP and voted for the war in Ukraine. These two have clashed in the past on several occasions ... on the chessboard.

Lautier’s feelings for Russia, a superpower in the chess world, appear to stem partly from his chess career.

Until 2006, Lautier was the greatest chess star in France. He was world junior champion in 1988, competed in the Chess World Cup 2005, and is one of the few players to have beaten the living chess legend Garry Kasparov twice, in 1994 and 1995.

His love of the board game has taken him to Russia on numerous occasions. He became fluent in Russian by devouring the chess books of the Russian grandmasters.

When he retired from chess in 2006 to turn to finance, "Russia offered me the best bridge to go from chess to business", he told French business daily Les Echos in 2016.  He also used the interview to publicly denounce, two years after the annexation of Crimea by Russia, the "demonisation of Russia in Europe" and called for more business ties with Moscow.

In 2006, he founded his own mergers and acquisitions consultancy RGG (Russia goes global) which specialises in buying and selling assets in Russia. At the same time, he trained at Skolkovo, the leading management school in Moscow.

Since then, he has advised several large Russian groups in sectors as diverse as oil, electricity and pharmaceuticals. In addition to his role at Sovcombank, Lautier was also a non-executive director for Evropeyskaya Elektrotekhnica, a Russian electronics company.

Perhaps it was a role too many for the US Treasury and the former chess champion pushed his pawns too far into Russia, forgetting one of the golden rules of the game: pawns are the only chess pieces that can’t be moved backwards.

This article has been translated from the original in French

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Allegations of mass rape by Russian troops in Ukraine

ANALYSIS

War in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic

AS IT HAPPENED

Several killed in Russian missile strike on Ukraine’s Odesa

Opex 360

Pour la première fois, les dépenses militaires mondiales ont dépassé le seuil des 2000 milliards de dollars en 2021

par Laurent Lagneau · 25 avril 2022

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En 2020, et en dépit des difficultés économiques engendrées par la pandémie de covid-19, les dépenses militaires mondiales avaient de nouveau progressé significativement, pour s’établir à 1981 milliards de dollars. Soit une hausse en termes réels de +2,6% par rapport à l’année précédente. Tel avait été le constat dressé par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm [SIPRI].

« On peut affirmer avec une quasi-certitude que la pandémie n’a pas eu d’impact significatif sur les dépenses militaires mondiales en 2020 » et la question est de savoir si « les pays maintiendront ce niveau de dépenses militaires durant la seconde année de pandémie », avait alors souligné l’institut.

Les menaces identifiées à l’époque s’étant amplifiées, voire même concrétisées, la hausse des dépenses militaires mondiales s’est poursuivie en 2021. C’est en effet ce qu’affirme le SIPRI, dans une nouvelle étude publiée ce 25 avril. Ainsi, malgré un ralentissement de leur taux de croissance en termes réels à cause de l’inflation, elles ont augmenté de +6,1% en valeurs nominales, pour atteindre les 2113 milliards de dollars.

Cela étant, comme l’économie est repartie en 2021, la part de ces dépenses militaires dans le PIB mondial a légèrement diminué, passant de 2,3 à 2,2% du PIB.

Cinq pays concentrent à eux-seuls 62% de ces dépenses militaires. Sans surprise, les États-Unis sont sur la première place de ce podium, leur budget militaire s’étant élevé à 801 milliards de dollars en 2021, selon les estimations du SIPRI. Ce dernier note par ailleurs que ce montant est en baisse de -1,4% par rapport à 2021 et qu’il a représenté 3,5% du PIB américain [contre 3,7% un an plus tôt].

Cependant, sur une échelle plus longue, le SIPRI a constaté que le Pentagone avait consenti un effort particulier sur la recherche et le développement [R&D], avec un financement ayant augmenté de +24% entre 2012 et 2021. Dans le même temps, les dépenses liées à l’achat ont diminué de -5,4%.

« L’augmentation des dépenses de R&D au cours de la décennie 2012-21 laisse penser que les États-Unis mettent davantage l’accent sur les technologies de nouvelle génération. […] Le gouvernement américain a souligné à plusieurs reprises la nécessité de préserver l’avantage technologique de l’armée américaine sur ses concurrents stratégiques », a commenté Alexandra Marksteiner, une chercheuse du SIPRI.

S’agissant de la Chine, qui dispose du deuxième budget militaire au niveau mondial, il est toujours compliqué d’en connaître le montant exact… Toujours est-il que l’institut suédois a évalué qu’il avait progressé de +4,7% pour s’établir à 293 milliards de dollars en 2021.

« Les dépenses militaires de la Chine ont augmenté pour la 27ème année consécutive », souligne par ailleurs le SIPRI.

Et cela incite d’autres pays de la région Indo-Pacifique en faire de même, à l’image du Japon, qui a porté son budget militaire à 54,1 milliards de dollars en 2021, dont 7 milliards ont été ajoutés en cours d’exercice fiscal, ou encore à celle de l’Australie, avec une hausse des dépenses de défense de +4%, à 31,8 milliards de dollars.

Au passage, le SIPRI estime que la livraison par les États-Unis [ou le Royaume-Uni] de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] à la Royal Australian Navy, dans le cadre de l’alliance AUKUS, coûtera 128 milliards de dollars à Canberra.

Les tensions avec la Chine, mais également avec le Pakistan, font que l’Inde a considérablement augmenté son budget militaire entre 2012 et 2021 [+33%]. Et il a de nouveau progressé de +0,9% l’an passé, pour atteindre 76,6 milliards de dollars. Ce qui en fait le troisième au niveau mondial. « Afin de renforcer l’industrie nationale de l’armement, 64 % des dépenses en capital du budget militaire 2021 ont été affectées à l’acquisition d’armes produites dans le pays », précise le SIPRI.

Quant à la Russie, son budget militaire a été de 65,9 milliards de dollars en 2021, ce qui en fait le cinquième au niveau mondial, juste derrière celui du Royaume-Uni qui, avec 68,4 milliards de dollars [+3%], ne semble pas avoir souffert des conséquences économiques promises aux Britanniques après le Brexit.

Le SIPRI note que les dépenses militaires russes ont augmenté pour la troisième année consécutive et qu’elles représentent 4,1% du PIB. Sans doute fallait-il y voir un signe avant-coureur des intentions du Kremlin à l’égard de l’Ukraine.

« Les revenus élevés du pétrole et du gaz ont aidé la Russie à accroître ses dépenses militaires en 2021. Les dépenses militaires russes avaient diminué entre 2016 et 2019 en raison des faibles prix de l’énergie combinés aux sanctions infligées en réponse à l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 », rappelle le SIPRI.

Enfin, l’institut suédois évalue le niveau des dépenses militaire françaises à 56,6 milliards de dollars, après une hausse de +1,5% en 2021 [ce qui en fait le sixième au niveau mondial]. Ce montant doit prendre en compte les pensions car le budget de la mission « Défense » était de 39,2 milliards d’euros l’an passé.

Quoi qu’il en soit, on peut prédire, sans prendre le risque de se tromper, que la prochaine étude du SIPRI fera état d’une nouvelle hausse significative des dépenses militaires mondiales au regard des annonces qui ont été faites par la plupart des pays européens après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Déjà, les budgets militaires des pays européens [y compris ceux qui ne font pas partie de l’Union européenne] ont atteint 418 milliards d’euros en 2021, soit +19% sur la période 2012-21. Cette tendance à la hausse a été constatée depuis 2014, avec l’annexion de la Crimée par la Russie.

Photo : armée de l’Air & de l’Espace

Pour la première fois, les dépenses militaires mondiales ont dépassé le seuil des 2000 milliards de dollars en 2021

par Laurent Lagneau · 25 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En 2020, et en dépit des difficultés économiques engendrées par la pandémie de covid-19, les dépenses militaires mondiales avaient de nouveau progressé significativement, pour s’établir à 1981 milliards de dollars. Soit une hausse en termes réels de +2,6% par rapport à l’année précédente. Tel avait été le constat dressé par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm [SIPRI].

« On peut affirmer avec une quasi-certitude que la pandémie n’a pas eu d’impact significatif sur les dépenses militaires mondiales en 2020 » et la question est de savoir si « les pays maintiendront ce niveau de dépenses militaires durant la seconde année de pandémie », avait alors souligné l’institut.

Les menaces identifiées à l’époque s’étant amplifiées, voire même concrétisées, la hausse des dépenses militaires mondiales s’est poursuivie en 2021. C’est en effet ce qu’affirme le SIPRI, dans une nouvelle étude publiée ce 25 avril. Ainsi, malgré un ralentissement de leur taux de croissance en termes réels à cause de l’inflation, elles ont augmenté de +6,1% en valeurs nominales, pour atteindre les 2113 milliards de dollars.

Cela étant, comme l’économie est repartie en 2021, la part de ces dépenses militaires dans le PIB mondial a légèrement diminué, passant de 2,3 à 2,2% du PIB.

Cinq pays concentrent à eux-seuls 62% de ces dépenses militaires. Sans surprise, les États-Unis sont sur la première place de ce podium, leur budget militaire s’étant élevé à 801 milliards de dollars en 2021, selon les estimations du SIPRI. Ce dernier note par ailleurs que ce montant est en baisse de -1,4% par rapport à 2021 et qu’il a représenté 3,5% du PIB américain [contre 3,7% un an plus tôt].

Cependant, sur une échelle plus longue, le SIPRI a constaté que le Pentagone avait consenti un effort particulier sur la recherche et le développement [R&D], avec un financement ayant augmenté de +24% entre 2012 et 2021. Dans le même temps, les dépenses liées à l’achat ont diminué de -5,4%.

« L’augmentation des dépenses de R&D au cours de la décennie 2012-21 laisse penser que les États-Unis mettent davantage l’accent sur les technologies de nouvelle génération. […] Le gouvernement américain a souligné à plusieurs reprises la nécessité de préserver l’avantage technologique de l’armée américaine sur ses concurrents stratégiques », a commenté Alexandra Marksteiner, une chercheuse du SIPRI.

S’agissant de la Chine, qui dispose du deuxième budget militaire au niveau mondial, il est toujours compliqué d’en connaître le montant exact… Toujours est-il que l’institut suédois a évalué qu’il avait progressé de +4,7% pour s’établir à 293 milliards de dollars en 2021.

« Les dépenses militaires de la Chine ont augmenté pour la 27ème année consécutive », souligne par ailleurs le SIPRI.

Et cela incite d’autres pays de la région Indo-Pacifique en faire de même, à l’image du Japon, qui a porté son budget militaire à 54,1 milliards de dollars en 2021, dont 7 milliards ont été ajoutés en cours d’exercice fiscal, ou encore à celle de l’Australie, avec une hausse des dépenses de défense de +4%, à 31,8 milliards de dollars.

Au passage, le SIPRI estime que la livraison par les États-Unis [ou le Royaume-Uni] de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] à la Royal Australian Navy, dans le cadre de l’alliance AUKUS, coûtera 128 milliards de dollars à Canberra.

Les tensions avec la Chine, mais également avec le Pakistan, font que l’Inde a considérablement augmenté son budget militaire entre 2012 et 2021 [+33%]. Et il a de nouveau progressé de +0,9% l’an passé, pour atteindre 76,6 milliards de dollars. Ce qui en fait le troisième au niveau mondial. « Afin de renforcer l’industrie nationale de l’armement, 64 % des dépenses en capital du budget militaire 2021 ont été affectées à l’acquisition d’armes produites dans le pays », précise le SIPRI.

Quant à la Russie, son budget militaire a été de 65,9 milliards de dollars en 2021, ce qui en fait le cinquième au niveau mondial, juste derrière celui du Royaume-Uni qui, avec 68,4 milliards de dollars [+3%], ne semble pas avoir souffert des conséquences économiques promises aux Britanniques après le Brexit.

Le SIPRI note que les dépenses militaires russes ont augmenté pour la troisième année consécutive et qu’elles représentent 4,1% du PIB. Sans doute fallait-il y voir un signe avant-coureur des intentions du Kremlin à l’égard de l’Ukraine.

« Les revenus élevés du pétrole et du gaz ont aidé la Russie à accroître ses dépenses militaires en 2021. Les dépenses militaires russes avaient diminué entre 2016 et 2019 en raison des faibles prix de l’énergie combinés aux sanctions infligées en réponse à l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 », rappelle le SIPRI.

Enfin, l’institut suédois évalue le niveau des dépenses militaire françaises à 56,6 milliards de dollars, après une hausse de +1,5% en 2021 [ce qui en fait le sixième au niveau mondial]. Ce montant doit prendre en compte les pensions car le budget de la mission « Défense » était de 39,2 milliards d’euros l’an passé.

Quoi qu’il en soit, on peut prédire, sans prendre le risque de se tromper, que la prochaine étude du SIPRI fera état d’une nouvelle hausse significative des dépenses militaires mondiales au regard des annonces qui ont été faites par la plupart des pays européens après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Déjà, les budgets militaires des pays européens [y compris ceux qui ne font pas partie de l’Union européenne] ont atteint 418 milliards d’euros en 2021, soit +19% sur la période 2012-21. Cette tendance à la hausse a été constatée depuis 2014, avec l’annexion de la Crimée par la Russie.

Photo : armée de l’Air & de l’Espace

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En 2020, et en dépit des difficultés économiques engendrées par la pandémie de covid-19, les dépenses militaires mondiales avaient de nouveau progressé significativement, pour s’établir à 1981 milliards de dollars. Soit une hausse en termes réels de +2,6% par rapport à l’année précédente. Tel avait été le constat dressé par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm [SIPRI].

« On peut affirmer avec une quasi-certitude que la pandémie n’a pas eu d’impact significatif sur les dépenses militaires mondiales en 2020 » et la question est de savoir si « les pays maintiendront ce niveau de dépenses militaires durant la seconde année de pandémie », avait alors souligné l’institut.

Les menaces identifiées à l’époque s’étant amplifiées, voire même concrétisées, la hausse des dépenses militaires mondiales s’est poursuivie en 2021. C’est en effet ce qu’affirme le SIPRI, dans une nouvelle étude publiée ce 25 avril. Ainsi, malgré un ralentissement de leur taux de croissance en termes réels à cause de l’inflation, elles ont augmenté de +6,1% en valeurs nominales, pour atteindre les 2113 milliards de dollars.

Cela étant, comme l’économie est repartie en 2021, la part de ces dépenses militaires dans le PIB mondial a légèrement diminué, passant de 2,3 à 2,2% du PIB.

Cinq pays concentrent à eux-seuls 62% de ces dépenses militaires. Sans surprise, les États-Unis sont sur la première place de ce podium, leur budget militaire s’étant élevé à 801 milliards de dollars en 2021, selon les estimations du SIPRI. Ce dernier note par ailleurs que ce montant est en baisse de -1,4% par rapport à 2021 et qu’il a représenté 3,5% du PIB américain [contre 3,7% un an plus tôt].

Cependant, sur une échelle plus longue, le SIPRI a constaté que le Pentagone avait consenti un effort particulier sur la recherche et le développement [R&D], avec un financement ayant augmenté de +24% entre 2012 et 2021. Dans le même temps, les dépenses liées à l’achat ont diminué de -5,4%.

« L’augmentation des dépenses de R&D au cours de la décennie 2012-21 laisse penser que les États-Unis mettent davantage l’accent sur les technologies de nouvelle génération. […] Le gouvernement américain a souligné à plusieurs reprises la nécessité de préserver l’avantage technologique de l’armée américaine sur ses concurrents stratégiques », a commenté Alexandra Marksteiner, une chercheuse du SIPRI.

S’agissant de la Chine, qui dispose du deuxième budget militaire au niveau mondial, il est toujours compliqué d’en connaître le montant exact… Toujours est-il que l’institut suédois a évalué qu’il avait progressé de +4,7% pour s’établir à 293 milliards de dollars en 2021.

« Les dépenses militaires de la Chine ont augmenté pour la 27ème année consécutive », souligne par ailleurs le SIPRI.

Et cela incite d’autres pays de la région Indo-Pacifique en faire de même, à l’image du Japon, qui a porté son budget militaire à 54,1 milliards de dollars en 2021, dont 7 milliards ont été ajoutés en cours d’exercice fiscal, ou encore à celle de l’Australie, avec une hausse des dépenses de défense de +4%, à 31,8 milliards de dollars.

Au passage, le SIPRI estime que la livraison par les États-Unis [ou le Royaume-Uni] de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] à la Royal Australian Navy, dans le cadre de l’alliance AUKUS, coûtera 128 milliards de dollars à Canberra.

Les tensions avec la Chine, mais également avec le Pakistan, font que l’Inde a considérablement augmenté son budget militaire entre 2012 et 2021 [+33%]. Et il a de nouveau progressé de +0,9% l’an passé, pour atteindre 76,6 milliards de dollars. Ce qui en fait le troisième au niveau mondial. « Afin de renforcer l’industrie nationale de l’armement, 64 % des dépenses en capital du budget militaire 2021 ont été affectées à l’acquisition d’armes produites dans le pays », précise le SIPRI.

Quant à la Russie, son budget militaire a été de 65,9 milliards de dollars en 2021, ce qui en fait le cinquième au niveau mondial, juste derrière celui du Royaume-Uni qui, avec 68,4 milliards de dollars [+3%], ne semble pas avoir souffert des conséquences économiques promises aux Britanniques après le Brexit.

Le SIPRI note que les dépenses militaires russes ont augmenté pour la troisième année consécutive et qu’elles représentent 4,1% du PIB. Sans doute fallait-il y voir un signe avant-coureur des intentions du Kremlin à l’égard de l’Ukraine.

« Les revenus élevés du pétrole et du gaz ont aidé la Russie à accroître ses dépenses militaires en 2021. Les dépenses militaires russes avaient diminué entre 2016 et 2019 en raison des faibles prix de l’énergie combinés aux sanctions infligées en réponse à l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 », rappelle le SIPRI.

Enfin, l’institut suédois évalue le niveau des dépenses militaire françaises à 56,6 milliards de dollars, après une hausse de +1,5% en 2021 [ce qui en fait le sixième au niveau mondial]. Ce montant doit prendre en compte les pensions car le budget de la mission « Défense » était de 39,2 milliards d’euros l’an passé.

Quoi qu’il en soit, on peut prédire, sans prendre le risque de se tromper, que la prochaine étude du SIPRI fera état d’une nouvelle hausse significative des dépenses militaires mondiales au regard des annonces qui ont été faites par la plupart des pays européens après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Déjà, les budgets militaires des pays européens [y compris ceux qui ne font pas partie de l’Union européenne] ont atteint 418 milliards d’euros en 2021, soit +19% sur la période 2012-21. Cette tendance à la hausse a été constatée depuis 2014, avec l’annexion de la Crimée par la Russie.

Photo : armée de l’Air & de l’Espace

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En 2020, et en dépit des difficultés économiques engendrées par la pandémie de covid-19, les dépenses militaires mondiales avaient de nouveau progressé significativement, pour s’établir à 1981 milliards de dollars. Soit une hausse en termes réels de +2,6% par rapport à l’année précédente. Tel avait été le constat dressé par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm [SIPRI].

« On peut affirmer avec une quasi-certitude que la pandémie n’a pas eu d’impact significatif sur les dépenses militaires mondiales en 2020 » et la question est de savoir si « les pays maintiendront ce niveau de dépenses militaires durant la seconde année de pandémie », avait alors souligné l’institut.

Les menaces identifiées à l’époque s’étant amplifiées, voire même concrétisées, la hausse des dépenses militaires mondiales s’est poursuivie en 2021. C’est en effet ce qu’affirme le SIPRI, dans une nouvelle étude publiée ce 25 avril. Ainsi, malgré un ralentissement de leur taux de croissance en termes réels à cause de l’inflation, elles ont augmenté de +6,1% en valeurs nominales, pour atteindre les 2113 milliards de dollars.

nouvelle étude

Cela étant, comme l’économie est repartie en 2021, la part de ces dépenses militaires dans le PIB mondial a légèrement diminué, passant de 2,3 à 2,2% du PIB.

Cinq pays concentrent à eux-seuls 62% de ces dépenses militaires. Sans surprise, les États-Unis sont sur la première place de ce podium, leur budget militaire s’étant élevé à 801 milliards de dollars en 2021, selon les estimations du SIPRI. Ce dernier note par ailleurs que ce montant est en baisse de -1,4% par rapport à 2021 et qu’il a représenté 3,5% du PIB américain [contre 3,7% un an plus tôt].

Cependant, sur une échelle plus longue, le SIPRI a constaté que le Pentagone avait consenti un effort particulier sur la recherche et le développement [R&D], avec un financement ayant augmenté de +24% entre 2012 et 2021. Dans le même temps, les dépenses liées à l’achat ont diminué de -5,4%.

« L’augmentation des dépenses de R&D au cours de la décennie 2012-21 laisse penser que les États-Unis mettent davantage l’accent sur les technologies de nouvelle génération. […] Le gouvernement américain a souligné à plusieurs reprises la nécessité de préserver l’avantage technologique de l’armée américaine sur ses concurrents stratégiques », a commenté Alexandra Marksteiner, une chercheuse du SIPRI.

S’agissant de la Chine, qui dispose du deuxième budget militaire au niveau mondial, il est toujours compliqué d’en connaître le montant exact… Toujours est-il que l’institut suédois a évalué qu’il avait progressé de +4,7% pour s’établir à 293 milliards de dollars en 2021.

« Les dépenses militaires de la Chine ont augmenté pour la 27ème année consécutive », souligne par ailleurs le SIPRI.

Et cela incite d’autres pays de la région Indo-Pacifique en faire de même, à l’image du Japon, qui a porté son budget militaire à 54,1 milliards de dollars en 2021, dont 7 milliards ont été ajoutés en cours d’exercice fiscal, ou encore à celle de l’Australie, avec une hausse des dépenses de défense de +4%, à 31,8 milliards de dollars.

Au passage, le SIPRI estime que la livraison par les États-Unis [ou le Royaume-Uni] de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] à la Royal Australian Navy, dans le cadre de l’alliance AUKUS, coûtera 128 milliards de dollars à Canberra.

Les tensions avec la Chine, mais également avec le Pakistan, font que l’Inde a considérablement augmenté son budget militaire entre 2012 et 2021 [+33%]. Et il a de nouveau progressé de +0,9% l’an passé, pour atteindre 76,6 milliards de dollars. Ce qui en fait le troisième au niveau mondial. « Afin de renforcer l’industrie nationale de l’armement, 64 % des dépenses en capital du budget militaire 2021 ont été affectées à l’acquisition d’armes produites dans le pays », précise le SIPRI.

Quant à la Russie, son budget militaire a été de 65,9 milliards de dollars en 2021, ce qui en fait le cinquième au niveau mondial, juste derrière celui du Royaume-Uni qui, avec 68,4 milliards de dollars [+3%], ne semble pas avoir souffert des conséquences économiques promises aux Britanniques après le Brexit.

Le SIPRI note que les dépenses militaires russes ont augmenté pour la troisième année consécutive et qu’elles représentent 4,1% du PIB. Sans doute fallait-il y voir un signe avant-coureur des intentions du Kremlin à l’égard de l’Ukraine.

« Les revenus élevés du pétrole et du gaz ont aidé la Russie à accroître ses dépenses militaires en 2021. Les dépenses militaires russes avaient diminué entre 2016 et 2019 en raison des faibles prix de l’énergie combinés aux sanctions infligées en réponse à l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 », rappelle le SIPRI.

Enfin, l’institut suédois évalue le niveau des dépenses militaire françaises à 56,6 milliards de dollars, après une hausse de +1,5% en 2021 [ce qui en fait le sixième au niveau mondial]. Ce montant doit prendre en compte les pensions car le budget de la mission « Défense » était de 39,2 milliards d’euros l’an passé.

Quoi qu’il en soit, on peut prédire, sans prendre le risque de se tromper, que la prochaine étude du SIPRI fera état d’une nouvelle hausse significative des dépenses militaires mondiales au regard des annonces qui ont été faites par la plupart des pays européens après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Déjà, les budgets militaires des pays européens [y compris ceux qui ne font pas partie de l’Union européenne] ont atteint 418 milliards d’euros en 2021, soit +19% sur la période 2012-21. Cette tendance à la hausse a été constatée depuis 2014, avec l’annexion de la Crimée par la Russie.

Photo : armée de l’Air & de l’Espace

France24 - World

In ruined Kyiv suburb, residents ask, ‘What have we done to Putin to be slaughtered like this?’

Issued on: 22/04/2022 - 14:50

Tahar HANI

Kyiv’s north-western suburb of Irpin bore the brunt of Russia’s failed advance on the Ukrainian capital and is now a field of ruins. Weeks after Russian forces pulled out, the town’s traumatised residents continue to bury their loved ones. Their harrowing accounts paint a bleak tableau of a month-long Russian occupation marked by relentless bombings, killings and sexual violence. 

Watch FRANCE 24's exclusive report from Irpin and Bucha.

Russian troops withdrew from Irpin, some 30 kilometres north-west of the capital, in late March, after weeks of fierce clashes with Ukrainian soldiers and volunteers determined to protect their capital. As Moscow’s troops retreated from the northern suburbs of Kyiv, shifting their focus to Ukraine’s eastern Donbas, they left behind them a landscape of death and desolation.

Irpin was once a haven for foreign tourists and residents of Kyiv, who flocked to its riverbanks and parks for a little respite from the humdrum of the capital. But a month of indiscriminate bombings and bloodshed has transformed this formerly tranquil suburb into hell on earth.

Shell-shocked residents

Those who survived the ordeal are still in shock at the violence unleashed by “racist Russian and Chechen soldiers”, as Konstantin Godoskos, a Ukrainian national of Kazakh origin, describes the invaders. He fights back tears as he recalls the horror that descended on Irpin the day Russian troops overran the town.

“I was woken up by a loud blast on the night of February 24 [the day Russia launched its invasion],” Godoskos recalls. “I looked out the window to see what was happening and that’s when I saw hundreds or [maybe] thousands of paratroopers land at the nearby Hostomel airport. The sound of helicopters was deafening and terrifying, I couldn’t believe what I was witnessing.”

Two days later, Russian soldiers entered Godoskos’s apartment block and shot dead the building’s caretaker.

“The poor man didn’t even carry a weapon,” he says. “I saw this happen several times, soldiers killing people who were simply walking in the street.”

Russia has described its invasion as a “special military operation” to disarm and “denazify” Ukraine. It has steadfastly denied targeting civilians or committing war crimes, despite mounting evidence to the contrary.

Owing to its strategic location on the main road to Kyiv, Irpin was one of the first towns to be occupied by Russian troops. Their subsequent failure to advance on the Ukrainian capital meant the invading forces remained entrenched in Irpin for a full month – an agonising wait for the town’s hapless residents.

‘I saw them rape women and young girls’

On top of the killings, Godoskos says he witnessed “even more horrible” scenes, including sexual violence inflicted on women and children.

“I saw them rape women and young girls,” he says. “One of them was just 15. They took her to a basement. They weren’t Chechens or other nationals, they were Russian soldiers no older than 20. She managed to escape in the end because her rapists were so drunk they forgot to tie her up.”

Godoskos says he was forced to hurriedly bury 74 bodies during the town’s occupation, after pleading in vain for proper burial at the local cemetery.

“I told [the Russians] they were Christians and foreigners, just like me,” he says. “I begged them to lay the dead to rest in a cemetery, according to our faith. But they refused and ordered me to dig holes in people’s gardens and bury them there.”

‘My husband was killed, my apartment is destroyed, we lost everything’

By mid-April, Ukrainian officials had located the bodies of more than 900 civilians killed in the Kyiv region, including around 150 in Irpin alone. That number is likely to increase, says Andriy Nebytov, the head of the regional police, with many people still missing.

“Our priority right now is to collect evidence of the crimes committed by Russian forces, so we can take them to international courts,” says Nebytov. “Then we’ll arrest the Ukrainians who helped the Russians as well as the thieves who pillaged empty homes.”

>> Bucha massacre: 'The first step is to preserve the evidence'

Like the northern towns of Bucha and Borodyanka, where UN human rights officers have documented the unlawful killing of civilians, Irpin is now a ghost town, its buildings gutted by explosions. There is no more water or electricity, and all shops are shuttered. The vast majority of residents have fled. 

Of the 60,000 residents who lived here before the war, only a few families are left behind, having nowhere else to go.

They include Alina Kochkuk and her children, holed up in their small apartment on the third floor of a building whose roof has been blown off. 

“I buried my husband on March 20, he was shot by Chechen soldiers. Now I have nowhere to go,” she says. “We have no choice but to stay in this building that could crumble at any time.”

“My children support me, they tell me to forget what happened and look ahead. But how can we forget what we’ve been through?” Kochkuk asks, her eyes filled with tears. “My husband has been killed, my apartment is destroyed, we lost everything we had. We have become beggars. No, we cannot forget and go back to the lives we enjoyed before the war.”

She adds: “What have we done to Putin for him to slaughter us like this? We stole from no-one, we insulted no-one. We lived in our country and attacked nobody. He’s the one who attacked us and destroyed our lives.”

Ukraine’s martyred towns

In this battle-scarred suburb, almost all remaining residents say they have witnessed killings and other atrocities.

“In mid-March one woman called us to say she hadn’t heard from her uncle for several days,” says a police officer patrolling the town. “When we reached his home, we saw that a Russian rocket had destroyed his balcony. He was targeted simply because he smoked a cigarette on his balcony.”

Other residents were shot at random or “the second they pulled out their phones”, says another officer, explaining that “the Russians were desperate to prevent people from documenting the massacres they carried out here”.

It will take years for Irpin to rise from its ashes. Its main roads, buildings and bridges leading to the capital have all been destroyed. Even the town’s iconic cultural centre, a Soviet-era masterpiece, will have to be razed to the ground after suffering irreparable damage.

Like Bucha, Borodyanka, Hostomel and other martyred towns, Irpin was destroyed in the space of a month. It will take a lot longer, and vast resources, for Ukraine’s war-wrecked towns to flourish anew.

This article was adapted from the original in Arabic.

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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Berne met son veto au transfert vers l’Ukraine de munitions produites en Suisse

par Laurent Lagneau · 24 avril 2022

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Attachée à sa neutralité, la Suisse a pourtant sanctionné la Russie pour son invasion de l’Ukraine, en prenant les mêmes mesures que l’Union européenne [UE]. Ce qu’elle s’était jusqu’à présent gardée de faire, notamment après l’annexion de la Crimée. Ces sanctions visent notamment à interdire toute exportation de matériel militaire et de sécurité, à geler les avoirs des proches du Kremlin et à fermer l’espace aérien suisse aux avions russes.

« L’attaque militaire sans précédent perpétrée par la Russie contre un État européen souverain a incité le Conseil fédéral à modifier sa pratique actuelle en matière de sanctions », avait justifié le gouvernement suisse, assurant faire « ce pas avec conviction, de manière réfléchie et sans équivoque ».

Cependant, il n’est pas question, a priori, d’aller plus loin… Ainsi, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, est sous pression pour livrer des armements « lourds » à l’Ukraine, Berne a refusé d’accorder à l’Allemagne l’autorisation de livrer aux forces ukrainiennes des munitions produites en Suisse. C’est en effet ce que révèle le journal SonntagsZeitung dans son édition du 24 avril.

Les demandes allemandes ont été instruites par le secrétariat d’État à l’Économie [SECO]. Et celui-ci a motivé son refus en mettant en avant la neutralisé suisse et la législation sur le matériel de guerre. Et cette décision expliquerait la raison pour laquelle Berlin n’a pas pu expédier des véhicules de combat d’infanterie Marder en Ukraine…

« Les deux demandes de l’Allemagne ont reçu une réponse négative en référence à la neutralité suisse et aux critères de rejet obligatoires de la législation sur le matériel de guerre », a ainsi déclaré un porte-parole du SECO. Législation qui ne lui permet pas de livrer des armes dans les zones de conflit.

Cela étant, le type des munitions concernées n’a pas été précisé et le SECO n’a pas expliqué en quoi elles seraient liées à une posisble livraison des Marder. Pour rappel, ces blindés sont armés d’un canon Rheinmetall Mk20 Rh-202 de 20 mm, d’un lance-missiles antichar MILAN et d’une mitrailleuse MG3 de 7,62 mm.

Reste que, dans cette affaire, l’Allemagne a été prise à son propre jeu, étant donné que, avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, elle avait bloqué le don de canons D30 que voulait faire l’Estonie aux forces ukrainiennes… pour quasiment les mêmes raisons qui lui a opposé la Suisse pour les munitions.

Cependant, la neutralité n’interdit pas de livrer des armes à un pays victime d’une agression militaire : la Finlande et la Suède, membres de l’Union européenne [mais pas de l’Otan] ont ainsi fourni des armements à l’Ukraine. Une « décision historique » pour Helsinki, avait souligné Sanna Marin, la cheffe du gouvernement finlandais.

Berne met son veto au transfert vers l’Ukraine de munitions produites en Suisse

par Laurent Lagneau · 24 avril 2022

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Attachée à sa neutralité, la Suisse a pourtant sanctionné la Russie pour son invasion de l’Ukraine, en prenant les mêmes mesures que l’Union européenne [UE]. Ce qu’elle s’était jusqu’à présent gardée de faire, notamment après l’annexion de la Crimée. Ces sanctions visent notamment à interdire toute exportation de matériel militaire et de sécurité, à geler les avoirs des proches du Kremlin et à fermer l’espace aérien suisse aux avions russes.

« L’attaque militaire sans précédent perpétrée par la Russie contre un État européen souverain a incité le Conseil fédéral à modifier sa pratique actuelle en matière de sanctions », avait justifié le gouvernement suisse, assurant faire « ce pas avec conviction, de manière réfléchie et sans équivoque ».

Cependant, il n’est pas question, a priori, d’aller plus loin… Ainsi, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, est sous pression pour livrer des armements « lourds » à l’Ukraine, Berne a refusé d’accorder à l’Allemagne l’autorisation de livrer aux forces ukrainiennes des munitions produites en Suisse. C’est en effet ce que révèle le journal SonntagsZeitung dans son édition du 24 avril.

Les demandes allemandes ont été instruites par le secrétariat d’État à l’Économie [SECO]. Et celui-ci a motivé son refus en mettant en avant la neutralisé suisse et la législation sur le matériel de guerre. Et cette décision expliquerait la raison pour laquelle Berlin n’a pas pu expédier des véhicules de combat d’infanterie Marder en Ukraine…

« Les deux demandes de l’Allemagne ont reçu une réponse négative en référence à la neutralité suisse et aux critères de rejet obligatoires de la législation sur le matériel de guerre », a ainsi déclaré un porte-parole du SECO. Législation qui ne lui permet pas de livrer des armes dans les zones de conflit.

Cela étant, le type des munitions concernées n’a pas été précisé et le SECO n’a pas expliqué en quoi elles seraient liées à une posisble livraison des Marder. Pour rappel, ces blindés sont armés d’un canon Rheinmetall Mk20 Rh-202 de 20 mm, d’un lance-missiles antichar MILAN et d’une mitrailleuse MG3 de 7,62 mm.

Reste que, dans cette affaire, l’Allemagne a été prise à son propre jeu, étant donné que, avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, elle avait bloqué le don de canons D30 que voulait faire l’Estonie aux forces ukrainiennes… pour quasiment les mêmes raisons qui lui a opposé la Suisse pour les munitions.

Cependant, la neutralité n’interdit pas de livrer des armes à un pays victime d’une agression militaire : la Finlande et la Suède, membres de l’Union européenne [mais pas de l’Otan] ont ainsi fourni des armements à l’Ukraine. Une « décision historique » pour Helsinki, avait souligné Sanna Marin, la cheffe du gouvernement finlandais.

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Attachée à sa neutralité, la Suisse a pourtant sanctionné la Russie pour son invasion de l’Ukraine, en prenant les mêmes mesures que l’Union européenne [UE]. Ce qu’elle s’était jusqu’à présent gardée de faire, notamment après l’annexion de la Crimée. Ces sanctions visent notamment à interdire toute exportation de matériel militaire et de sécurité, à geler les avoirs des proches du Kremlin et à fermer l’espace aérien suisse aux avions russes.

« L’attaque militaire sans précédent perpétrée par la Russie contre un État européen souverain a incité le Conseil fédéral à modifier sa pratique actuelle en matière de sanctions », avait justifié le gouvernement suisse, assurant faire « ce pas avec conviction, de manière réfléchie et sans équivoque ».

Cependant, il n’est pas question, a priori, d’aller plus loin… Ainsi, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, est sous pression pour livrer des armements « lourds » à l’Ukraine, Berne a refusé d’accorder à l’Allemagne l’autorisation de livrer aux forces ukrainiennes des munitions produites en Suisse. C’est en effet ce que révèle le journal SonntagsZeitung dans son édition du 24 avril.

Les demandes allemandes ont été instruites par le secrétariat d’État à l’Économie [SECO]. Et celui-ci a motivé son refus en mettant en avant la neutralisé suisse et la législation sur le matériel de guerre. Et cette décision expliquerait la raison pour laquelle Berlin n’a pas pu expédier des véhicules de combat d’infanterie Marder en Ukraine…

« Les deux demandes de l’Allemagne ont reçu une réponse négative en référence à la neutralité suisse et aux critères de rejet obligatoires de la législation sur le matériel de guerre », a ainsi déclaré un porte-parole du SECO. Législation qui ne lui permet pas de livrer des armes dans les zones de conflit.

Cela étant, le type des munitions concernées n’a pas été précisé et le SECO n’a pas expliqué en quoi elles seraient liées à une posisble livraison des Marder. Pour rappel, ces blindés sont armés d’un canon Rheinmetall Mk20 Rh-202 de 20 mm, d’un lance-missiles antichar MILAN et d’une mitrailleuse MG3 de 7,62 mm.

Reste que, dans cette affaire, l’Allemagne a été prise à son propre jeu, étant donné que, avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, elle avait bloqué le don de canons D30 que voulait faire l’Estonie aux forces ukrainiennes… pour quasiment les mêmes raisons qui lui a opposé la Suisse pour les munitions.

Cependant, la neutralité n’interdit pas de livrer des armes à un pays victime d’une agression militaire : la Finlande et la Suède, membres de l’Union européenne [mais pas de l’Otan] ont ainsi fourni des armements à l’Ukraine. Une « décision historique » pour Helsinki, avait souligné Sanna Marin, la cheffe du gouvernement finlandais.

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Attachée à sa neutralité, la Suisse a pourtant sanctionné la Russie pour son invasion de l’Ukraine, en prenant les mêmes mesures que l’Union européenne [UE]. Ce qu’elle s’était jusqu’à présent gardée de faire, notamment après l’annexion de la Crimée. Ces sanctions visent notamment à interdire toute exportation de matériel militaire et de sécurité, à geler les avoirs des proches du Kremlin et à fermer l’espace aérien suisse aux avions russes.

« L’attaque militaire sans précédent perpétrée par la Russie contre un État européen souverain a incité le Conseil fédéral à modifier sa pratique actuelle en matière de sanctions », avait justifié le gouvernement suisse, assurant faire « ce pas avec conviction, de manière réfléchie et sans équivoque ».

Cependant, il n’est pas question, a priori, d’aller plus loin… Ainsi, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, est sous pression pour livrer des armements « lourds » à l’Ukraine, Berne a refusé d’accorder à l’Allemagne l’autorisation de livrer aux forces ukrainiennes des munitions produites en Suisse. C’est en effet ce que révèle le journal SonntagsZeitung dans son édition du 24 avril.

Les demandes allemandes ont été instruites par le secrétariat d’État à l’Économie [SECO]. Et celui-ci a motivé son refus en mettant en avant la neutralisé suisse et la législation sur le matériel de guerre. Et cette décision expliquerait la raison pour laquelle Berlin n’a pas pu expédier des véhicules de combat d’infanterie Marder en Ukraine…

« Les deux demandes de l’Allemagne ont reçu une réponse négative en référence à la neutralité suisse et aux critères de rejet obligatoires de la législation sur le matériel de guerre », a ainsi déclaré un porte-parole du SECO. Législation qui ne lui permet pas de livrer des armes dans les zones de conflit.

Cela étant, le type des munitions concernées n’a pas été précisé et le SECO n’a pas expliqué en quoi elles seraient liées à une posisble livraison des Marder. Pour rappel, ces blindés sont armés d’un canon Rheinmetall Mk20 Rh-202 de 20 mm, d’un lance-missiles antichar MILAN et d’une mitrailleuse MG3 de 7,62 mm.

Reste que, dans cette affaire, l’Allemagne a été prise à son propre jeu, étant donné que, avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, elle avait bloqué le don de canons D30 que voulait faire l’Estonie aux forces ukrainiennes… pour quasiment les mêmes raisons qui lui a opposé la Suisse pour les munitions.

Cependant, la neutralité n’interdit pas de livrer des armes à un pays victime d’une agression militaire : la Finlande et la Suède, membres de l’Union européenne [mais pas de l’Otan] ont ainsi fourni des armements à l’Ukraine. Une « décision historique » pour Helsinki, avait souligné Sanna Marin, la cheffe du gouvernement finlandais.

France24 - World

War in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic

Issued on: 20/04/2022 - 19:35

Joanna YORK

Russia shares a maritime border in the Arctic with European and American members of NATO. While environmental concerns and economic interests have typically dominated collaboration in the region, the war in Ukraine threatens to upset this careful balance.

Russia’s senior diplomat at the Arctic Council intergovernmental forum, Nikolai Korchunov, spoke out on April 17 about NATO’s increased presence in the Arctic since the war in Ukraine began. He said long-planned military drills between NATO, Finland and Sweden in the region in March were “a cause for concern” for Russia.

“The Alliance recently held another large-scale military exercise in northern Norway. In our view, this does not contribute to the security of the region," he said.

If the Western military alliance continues its Arctic activities, "unintended incidents" might occur, he said, without specifying what these might be. 

In such a unique part of the world, “incidents” of any kind could disrupt a fragile balance. 

The Arctic is a potential goldmine for energy resources and shipping routes, often governed by complex bilateral agreements between the Arctic states. The eight Arctic countries – Canada, Finland, Denmark, the United States, Iceland, Norway, Sweden and Russia – typically collaborate. United by their shared Arctic coastline, harsh environmental conditions have led them to forge agreements on maritime law, environmental balance and security needs as basic as conducting effective search-and-rescue operations. 

“The relationships in the Arctic are not ones that can be broken apart quickly, easily or lightly, nor should they be,” said Dr Melanie Garson, lecturer in international conflict resolution and security in the political science department of University College London, in an interview with FRANCE 24. “There are critical issues in the Arctic that need to be kept stable for short-term and long-term stability.”

But there are signs that Russia’s invasion of Ukraine is already disrupting this careful balance.  Russia now shares the Arctic coastline with five NATO member states, plus Finland and Sweden ­– all of whom are sending military and financial support to help Ukraine fight against the Russian invasion.

All the members of the Arctic Council aside from Russia announced in March they would boycott talks in Russia, currently chairing the Atlantic Council until 2023, due to its “flagrant violation” of Ukraine’s sovereignty. As such, the group’s work has been put on hold.

“It’s very unusual,” Garson says. “The Arctic Council has survived periods of tension, but what we're seeing in the Ukraine is a huge turning point in history. We can't dismiss how that might affect tried and tested alliances.”

‘A fifth ocean on top of the world’

Political and economic concerns in the Arctic are defined by its unique and rapidly changing climate. While the south Arctic is covered in forests, further north the land becomes treeless, dominated by tundra, deserts and ice that is rapidly melting due to climate change. 

In the past 30 years the thickest ice in the Arctic has declined by 95 percent. If greenhouse gas emissions continue to increase at their current rate, the Arctic could be ice-free in the summer by 2040. 

Increased human presence poses an additional threat to a natural landscape that is already under pressure.

Traditionally, the urgent climate situation has been a key reason for international cooperation. The first step towards the formation of the Arctic Council was the Arctic Environmental Protection Strategy signed in 1991 as an agreement between the Arctic states and Indigenous people’s organisations.

But the dramatic loss of ice is changing the political and economic landscape in the region. “We have basically a fifth ocean opening on the top of the world,” said Katarzyna Zysk, professor at the Norwegian Institute for Defence Studies. “And when that ocean is open, it will be used for economic and military purposes.” 

In Russia, loss of ice is also changing the military focus. Of the total Arctic Ocean coastline, 53 percent is Russian. “It is a huge, vast area,” Zysk says. “Those borders were protected by ice, but now the ice is disappearing. That means the region can be used, potentially, in an attack on Russia.”

Consequently, Russia has been increasing its military presence in the far north. The most obvious example of this is its Arctic navy, the Northern Fleet, based on the Kola Peninsula near the border with Finland and Norway.

Its arsenal includes submarines armed with nuclear-powered missiles, anti-submarine aircraft, aircraft carriers and ships armed with missiles, among others. “The Northern Fleet is the strongest part of the Russian Navy,” Zysk says. “Russia has their largest share of strategic submarines and other important non-nuclear capabilities on the Kola Peninsula.” 

‘Ukraine was a game changer’

In 2014 – the same year that Russia annexed the Crimean peninsula from Ukraine – the Northern Fleet became the main component in a strengthened military presence in the north, called Northern Fleet Joint Strategic Command. To international observers, Russia’s military activities in the Arctic took on an increasingly aggressive stance, raising the stakes for other Arctic states.

“The major thrust of NATO's interests in the Arctic came after the annexation of Crimea,” Zysk says. “Ukraine was a game changer, because even though Russia had been generally cooperative and predictable in the Arctic, NATO could not detach what Russia was doing in Ukraine from its military expansion in the Arctic.” 

This meant also increasing NATO’s presence in the Arctic to ensure that if Article Five were triggered by a Russian attack in the region, the group could provide the required collective defence. However, Russia also continued increasing its forces. From 2016 onwards, it upped the frequency of its military exercises in the Arctic, even displaying an “ability to project power beyond its Arctic waters and assert maritime control”, according to the nonprofit policy research organisation The Center for Strategic and International Studies.

The current war in Ukraine has raised the stakes once again. If Sweden and Finland join NATO ­– as both are seriously considering doing ­– all the Arctic states except Russia will be part of the military alliance.

“NATO will then have a strategic re-evaluation of how the Arctic sits within the alliance, and decisions NATO will take will set the future relationship,” Garson says. “Given the rumblings from Russia about this potential NATO expansion, that could cause tension.”

Most recently, these rumblings include an April 14 threat that if Sweden and Finland join NATO then Russia would deploy nuclear weapons and hypersonic missiles to the Baltic region.

“There are some scenarios you could imagine, where Russia would challenge Article Five,” Zysk says. “One possibility is that Russia could do it in the Arctic because it has a relatively strong military presence there compared to the other NATO states.”

‘The leading actor in the Arctic’ 

However, Russia is not necessarily building up its military force in the Arctic for an attack – it has plenty there to protect, too. 

A 2008 study by the US Geological Survey found that the Arctic could be home to the largest unexplored oil and gas reserves on Earth, storing billions of barrels of unmined energy resources. Much of the reserves are thought to be offshore, in Russian seas.

Oil and gas are not the only potential assets. “The region is very rich not only in energy, but also mineral resources, a lot of which are in the Russian Arctic,” Zysk says. “There are also very well-preserved fish stocks that are valuable, considering the growing food crisis in the world.”

In addition there is potential for a lucrative economic future as a transport hub. The Northern Sea Route that runs along Russia’s north coast is currently blocked by ice for most of the year – but if it weren’t, it could become a highly profitable shipping channel. For example, shipping times and fuel costs for transporting goods between China and Europe would be cut dramatically if they could travel via the Arctic instead of the current route via South Asia and through the Suez Canal.

These possible future scenarios have increased international interest in the Arctic. In addition to the eight core members with territories in the Arctic, the Arctic Council also has 13 council observers that can propose projects in the region. These include France, Germany, the UK and, most notably, China, which has been actively setting up Arctic research stations and investing in mining and energy.

This international interest in the riches of the Arctic has also compelled Russia to play a more dominant role in the region. “It has been stimulating Russia to strengthen its position, because Russia sees itself as the leading actor in the Arctic – and for good reasons, if you look at the geography,” Zysk says.    

So far, however, there seems to be little appetite from Russia to extend this role to military clashes in the far north, despite the confrontation in Ukraine pitting Arctic states against each other. 

“My reading is that Russia has been actually trying to avoid escalation,” Zysk says. Following NATO exercises with Finland and Sweden in early March, NATO troops participated in another exercise in Norway on March 25. The Russia response was muted – it released a statement in protest, and conducted its own military training exercises on the same day.

“Russia always protests when NATO does military exercises close to its borders,” Zysk says. “But we haven't seen any provocative behaviour from Russia in the Arctic. I think Russia is actually trying to avoid escalating [international reaction to] the conflict in Ukraine, and also its military is already fully engaged there.” 

Among Western allies, too, the war in Ukraine may prove to be a turning point for political relations in the Arctic, but not necessarily a rupture. “The Arctic Council has paused, temporarily, its work, but it’s not breaking apart,” Garson says. “More than anything, trust has been severely broken in relationships with Russia, so Arctic states are rethinking how they go forward.” 

In a part of the world dominated by such a challenging natural landscape it might be that the necessity for collaboration and cooperation between Arctic states ultimately overrides political tensions. “The Arctic is governed by quite a complex web of bilateral and multilateral agreements, and I think the nations will be careful of walking away from them too quickly,” Garson says. “There will be a will for political cooperation.”

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L’hélicoptère de transport lourd CH-47F Chinook serait en ballotage favorable en Allemagne

par Laurent Lagneau · 24 avril 2022

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Il y a quelques jours, le constructeur américain Sikorsky, filiale de Lockheed-Martin, a dévoilé quelques détails sur son offre pour le programme « Schwerer Transporthubschrauber » [STH], qui vise à doter les forces armées allemandes [Bundeswehr] de 44 à 60 hélicoptères de transport lourd [HTL] pour remplacer les de CH-53G « Stallion » qu’elles utilisent depuis les années 1970.

Ainsi, Sikorsky a indiqué avoir noué un partenariat avec Rheinmetall Aviation Services [qui assure déjà la maintenance des CH-53G, ndlr] pour proposer à la Bundeswehr le CH-53K King Stallion, un appareil développé initialement pour les besoins de l’US Marine Corps [USMC] et qui a été récemment choisi par la force aérienne israélienne [12 exemplaires commandés et six en option, ndlr]. En outre, l’offre du constructeur américain associé également d’autres industriels, dont MTU Aero Engines, Hensoldt, Rhode & Schwarz ou encore Liebherr.

Pour rappel, le programme STH avait été lancé par le ministère allemand de la Défense en 2017, via un appel d’offres auquel Sikorsky et Boeing répondirent. Seulement, cette procédure fut annulée en 2020, Berlin ayant estimé que ce projet « aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées ». Il était alors question d’un budget de 5,6 milliards d’euros, coûts d’aquisition et de possession compris.

Finalement, et après quelques tergiversations, l’appel d’offres « STH » fut relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. D’où cette nouvelle proposition de Sikorsky et celle que Boeing a dévoilée il y a quelques semaines. Basée sur le H-47F Chinook, cette dernière est soutenue par Airbus Helicopters et s’appuie sur de multiples partenariats industriels [AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Rolls-Royce Deutschland, etc].

Et, a priori, l’offre de Boeing aurait les faveurs de Berlin, d’après des informations révélées par « Bild am Sonntag », ce 24 avril. En effet, citant des sources gouvernementales, le journal affirme que le chancelier Olaf Scholz, en concertation avec sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, a tranché en faveur d’un achat de 60 H-47F Chinook pour un coût estimé à 5 milliards d’euros, financé par le fonds spécial de 100 milliards d’euros dont la création a été annoncée le 247 février dernier. Le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] en sera informé dans les prochains jours.

Les H-47F Chinook pourraient être livrés en 2025/26, avance encore Bild am Sonntag. Celui-ci explique que ce choix est motivé par le fait que l’hélicoptère de Boeing est moins cher et qu’il est en service au sein de nombreuses forces alliées, ce qui facilitera l’interopérabilité.

En outre, le choix du Chinook pourrait aussi être vu comme une sorte de compensation après la décision de Berlin de commander des chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin alors que le F/A-18E/F Super Hornet de Boeing avait été initialement retenu pour permettre à la Bundeswehr de maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan.

Cela étant, il n’est pas impossible non plus que Boeing soit aussi choisi pour fournir aux forces allemandes des hélicoptères d’attaque AH-64E Guardian [ou Apache]. En effet, après avoir pourtant donné son accord, l’Allemagne n’a finalement pas rejoint le programme de modernisation à mi-vie du Tigre [standard Mk3], lequel a été lancé par la France et l’Espagne en mars dernier. Ce qui fait que, pour le moment, l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] ne pourra que moderniser que 42 appareils sur les 67 en dotation.

L’hélicoptère de transport lourd CH-47F Chinook serait en ballotage favorable en Allemagne

par Laurent Lagneau · 24 avril 2022

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Il y a quelques jours, le constructeur américain Sikorsky, filiale de Lockheed-Martin, a dévoilé quelques détails sur son offre pour le programme « Schwerer Transporthubschrauber » [STH], qui vise à doter les forces armées allemandes [Bundeswehr] de 44 à 60 hélicoptères de transport lourd [HTL] pour remplacer les de CH-53G « Stallion » qu’elles utilisent depuis les années 1970.

Ainsi, Sikorsky a indiqué avoir noué un partenariat avec Rheinmetall Aviation Services [qui assure déjà la maintenance des CH-53G, ndlr] pour proposer à la Bundeswehr le CH-53K King Stallion, un appareil développé initialement pour les besoins de l’US Marine Corps [USMC] et qui a été récemment choisi par la force aérienne israélienne [12 exemplaires commandés et six en option, ndlr]. En outre, l’offre du constructeur américain associé également d’autres industriels, dont MTU Aero Engines, Hensoldt, Rhode & Schwarz ou encore Liebherr.

Pour rappel, le programme STH avait été lancé par le ministère allemand de la Défense en 2017, via un appel d’offres auquel Sikorsky et Boeing répondirent. Seulement, cette procédure fut annulée en 2020, Berlin ayant estimé que ce projet « aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées ». Il était alors question d’un budget de 5,6 milliards d’euros, coûts d’aquisition et de possession compris.

Finalement, et après quelques tergiversations, l’appel d’offres « STH » fut relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. D’où cette nouvelle proposition de Sikorsky et celle que Boeing a dévoilée il y a quelques semaines. Basée sur le H-47F Chinook, cette dernière est soutenue par Airbus Helicopters et s’appuie sur de multiples partenariats industriels [AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Rolls-Royce Deutschland, etc].

Et, a priori, l’offre de Boeing aurait les faveurs de Berlin, d’après des informations révélées par « Bild am Sonntag », ce 24 avril. En effet, citant des sources gouvernementales, le journal affirme que le chancelier Olaf Scholz, en concertation avec sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, a tranché en faveur d’un achat de 60 H-47F Chinook pour un coût estimé à 5 milliards d’euros, financé par le fonds spécial de 100 milliards d’euros dont la création a été annoncée le 247 février dernier. Le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] en sera informé dans les prochains jours.

Les H-47F Chinook pourraient être livrés en 2025/26, avance encore Bild am Sonntag. Celui-ci explique que ce choix est motivé par le fait que l’hélicoptère de Boeing est moins cher et qu’il est en service au sein de nombreuses forces alliées, ce qui facilitera l’interopérabilité.

En outre, le choix du Chinook pourrait aussi être vu comme une sorte de compensation après la décision de Berlin de commander des chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin alors que le F/A-18E/F Super Hornet de Boeing avait été initialement retenu pour permettre à la Bundeswehr de maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan.

Cela étant, il n’est pas impossible non plus que Boeing soit aussi choisi pour fournir aux forces allemandes des hélicoptères d’attaque AH-64E Guardian [ou Apache]. En effet, après avoir pourtant donné son accord, l’Allemagne n’a finalement pas rejoint le programme de modernisation à mi-vie du Tigre [standard Mk3], lequel a été lancé par la France et l’Espagne en mars dernier. Ce qui fait que, pour le moment, l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] ne pourra que moderniser que 42 appareils sur les 67 en dotation.

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Il y a quelques jours, le constructeur américain Sikorsky, filiale de Lockheed-Martin, a dévoilé quelques détails sur son offre pour le programme « Schwerer Transporthubschrauber » [STH], qui vise à doter les forces armées allemandes [Bundeswehr] de 44 à 60 hélicoptères de transport lourd [HTL] pour remplacer les de CH-53G « Stallion » qu’elles utilisent depuis les années 1970.

Ainsi, Sikorsky a indiqué avoir noué un partenariat avec Rheinmetall Aviation Services [qui assure déjà la maintenance des CH-53G, ndlr] pour proposer à la Bundeswehr le CH-53K King Stallion, un appareil développé initialement pour les besoins de l’US Marine Corps [USMC] et qui a été récemment choisi par la force aérienne israélienne [12 exemplaires commandés et six en option, ndlr]. En outre, l’offre du constructeur américain associé également d’autres industriels, dont MTU Aero Engines, Hensoldt, Rhode & Schwarz ou encore Liebherr.

Pour rappel, le programme STH avait été lancé par le ministère allemand de la Défense en 2017, via un appel d’offres auquel Sikorsky et Boeing répondirent. Seulement, cette procédure fut annulée en 2020, Berlin ayant estimé que ce projet « aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées ». Il était alors question d’un budget de 5,6 milliards d’euros, coûts d’aquisition et de possession compris.

Finalement, et après quelques tergiversations, l’appel d’offres « STH » fut relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. D’où cette nouvelle proposition de Sikorsky et celle que Boeing a dévoilée il y a quelques semaines. Basée sur le H-47F Chinook, cette dernière est soutenue par Airbus Helicopters et s’appuie sur de multiples partenariats industriels [AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Rolls-Royce Deutschland, etc].

Et, a priori, l’offre de Boeing aurait les faveurs de Berlin, d’après des informations révélées par « Bild am Sonntag », ce 24 avril. En effet, citant des sources gouvernementales, le journal affirme que le chancelier Olaf Scholz, en concertation avec sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, a tranché en faveur d’un achat de 60 H-47F Chinook pour un coût estimé à 5 milliards d’euros, financé par le fonds spécial de 100 milliards d’euros dont la création a été annoncée le 247 février dernier. Le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] en sera informé dans les prochains jours.

Les H-47F Chinook pourraient être livrés en 2025/26, avance encore Bild am Sonntag. Celui-ci explique que ce choix est motivé par le fait que l’hélicoptère de Boeing est moins cher et qu’il est en service au sein de nombreuses forces alliées, ce qui facilitera l’interopérabilité.

En outre, le choix du Chinook pourrait aussi être vu comme une sorte de compensation après la décision de Berlin de commander des chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin alors que le F/A-18E/F Super Hornet de Boeing avait été initialement retenu pour permettre à la Bundeswehr de maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan.

Cela étant, il n’est pas impossible non plus que Boeing soit aussi choisi pour fournir aux forces allemandes des hélicoptères d’attaque AH-64E Guardian [ou Apache]. En effet, après avoir pourtant donné son accord, l’Allemagne n’a finalement pas rejoint le programme de modernisation à mi-vie du Tigre [standard Mk3], lequel a été lancé par la France et l’Espagne en mars dernier. Ce qui fait que, pour le moment, l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] ne pourra que moderniser que 42 appareils sur les 67 en dotation.

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Il y a quelques jours, le constructeur américain Sikorsky, filiale de Lockheed-Martin, a dévoilé quelques détails sur son offre pour le programme « Schwerer Transporthubschrauber » [STH], qui vise à doter les forces armées allemandes [Bundeswehr] de 44 à 60 hélicoptères de transport lourd [HTL] pour remplacer les de CH-53G « Stallion » qu’elles utilisent depuis les années 1970.

Ainsi, Sikorsky a indiqué avoir noué un partenariat avec Rheinmetall Aviation Services [qui assure déjà la maintenance des CH-53G, ndlr] pour proposer à la Bundeswehr le CH-53K King Stallion, un appareil développé initialement pour les besoins de l’US Marine Corps [USMC] et qui a été récemment choisi par la force aérienne israélienne [12 exemplaires commandés et six en option, ndlr]. En outre, l’offre du constructeur américain associé également d’autres industriels, dont MTU Aero Engines, Hensoldt, Rhode & Schwarz ou encore Liebherr.

Pour rappel, le programme STH avait été lancé par le ministère allemand de la Défense en 2017, via un appel d’offres auquel Sikorsky et Boeing répondirent. Seulement, cette procédure fut annulée en 2020, Berlin ayant estimé que ce projet « aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées ». Il était alors question d’un budget de 5,6 milliards d’euros, coûts d’aquisition et de possession compris.

Finalement, et après quelques tergiversations, l’appel d’offres « STH » fut relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. D’où cette nouvelle proposition de Sikorsky et celle que Boeing a dévoilée il y a quelques semaines. Basée sur le H-47F Chinook, cette dernière est soutenue par Airbus Helicopters et s’appuie sur de multiples partenariats industriels [AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Rolls-Royce Deutschland, etc].

Et, a priori, l’offre de Boeing aurait les faveurs de Berlin, d’après des informations révélées par « Bild am Sonntag », ce 24 avril. En effet, citant des sources gouvernementales, le journal affirme que le chancelier Olaf Scholz, en concertation avec sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, a tranché en faveur d’un achat de 60 H-47F Chinook pour un coût estimé à 5 milliards d’euros, financé par le fonds spécial de 100 milliards d’euros dont la création a été annoncée le 247 février dernier. Le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] en sera informé dans les prochains jours.

révélées

Les H-47F Chinook pourraient être livrés en 2025/26, avance encore Bild am Sonntag. Celui-ci explique que ce choix est motivé par le fait que l’hélicoptère de Boeing est moins cher et qu’il est en service au sein de nombreuses forces alliées, ce qui facilitera l’interopérabilité.

En outre, le choix du Chinook pourrait aussi être vu comme une sorte de compensation après la décision de Berlin de commander des chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin alors que le F/A-18E/F Super Hornet de Boeing avait été initialement retenu pour permettre à la Bundeswehr de maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan.

Cela étant, il n’est pas impossible non plus que Boeing soit aussi choisi pour fournir aux forces allemandes des hélicoptères d’attaque AH-64E Guardian [ou Apache]. En effet, après avoir pourtant donné son accord, l’Allemagne n’a finalement pas rejoint le programme de modernisation à mi-vie du Tigre [standard Mk3], lequel a été lancé par la France et l’Espagne en mars dernier. Ce qui fait que, pour le moment, l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] ne pourra que moderniser que 42 appareils sur les 67 en dotation.

France24 - World

Boris Johnson’s plan to send asylum seekers to Rwanda ‘contravenes Geneva Convention'

Issued on: 19/04/2022 - 18:05

A UK plan to send asylum seekers to Rwanda has been decried by NGOs as well as the UN refugee agency, which has criticised the plan to relocate migrants as “contrary to the letter and spirit of the Refugee Convention”. FRANCE 24 spoke to Sciences Po university’s François Gemenne, an expert in migration.

Prime Minister Boris Johnson on Thursday announced that some of the migrants and asylum seekers illegally entering Britain would be sent to Rwanda, with “tens of thousands” of people potentially making that journey in the coming years.

"From today ... anyone entering the UK illegally as well as those who have arrived illegally since January 1 may now be relocated to Rwanda," Johnson said in a speech near the southeastern city of Dover.

The move prompted swift backlash from opposition politicians, human rights groups, NGOs and the UN refugee agency, the UNHCR. 

Sciences Po university’s François Gemenne, a researcher in the area of migration, says the agreement violates the Geneva Convention.  

FRANCE 24: What do we know about the UK-Rwanda deal on relocating asylum seekers?

François Gemenne: According to the agreement, all people crossing the border illegally into the UK – around 28,000 per year – will be sent to Rwanda, where their asylum applications will be processed from A to Z by Rwandan authorities. In return, the UK will pay Rwanda a substantial sum of £120 million (about €144 million) per year.

This is completely new. We often take the example of Australia outsourcing its asylum process to neighbouring island states such as Nauru, but the UK agreement goes much further. In Nauru, Australian officers process the asylum cases and the refugees are then entitled to travel to Australia. Under the UK-Rwanda agreement, asylum is entirely outsourced. If asylum is granted, refugees will not be able to go to the UK and will have to settle in Rwanda.

However, it is not clear how this will be implemented. We do not know how asylum seekers will be sent to Rwanda or how they will be treated after their arrival. Will they be placed in detention centres? Will there be an appeals procedure? Will they have access to interpreters? Rwanda is not a model of human rights.

Many NGOs have denounced the illegal and cruel nature of the agreement. Does it contravene international law?

The agreement contravenes asylum law and the Geneva Convention, to which the UK is a signatory. Concerning people who cross the border illegally, the Geneva Convention makes it clear that people who cross a border to seek asylum should not be sanctioned for breaking the law, even if they use smugglers.

When you are fleeing a life-threatening situation in your own country, it is not always possible to apply for a visa. You have to be able to travel quickly to another country to apply for asylum, no matter how. Imagine – this would mean that Ukrainians currently fleeing war could end up in Rwanda.

The UK has, de facto, decided to stop granting asylum, since only those who have entered the country legally – which is a tiny minority – will be able to claim asylum and live there as refugees. This means that the UK is essentially leaving the Geneva Convention.

Is it realistic to expect the agreement will reduce the number of asylum applications?  

The agreement is going to be difficult to implement, and the cost to the British people will be considerable. In addition to the £120 million-per-year lump sum, the UK will have to transfer the asylum seekers to Rwanda. Considering that a forced eviction costs, on average, €14,000 per person in France, you can imagine how much the UK plan will cost.

The agreement, is however, likely to have a deterrent effect on asylum seekers, although this depends on how it is implemented. For example, will the boats be systematically checked, or only some of them?

Boris Johnson, nevertheless, seems to be committed to a “whatever it takes” approach to the issue, which has strong political implications for him. As he struggles to hold on to his premiership following the scandals related to parties held during lockdown, the deal allows him to show voters that the government will stop at nothing to protect the UK's borders – which was one of the shock arguments of Brexit.

The fact that the £120 million is a package deal may also push the UK government to make it worthwhile by deporting as many asylum seekers as possible.

If this works, it is feared that other countries may be tempted to follow suit. Denmark has been discussing a similar deal with Rwanda in recent months, and the UK's success on this front could prompt it to resume those negotiations. Hungary may also be interested in such a policy.

If the UK-Rwanda agreement does come into effect we can also expect consequences for France, since asylum seekers who refuse to cross the Channel into the UK will file applications here instead.

This article has been translated from the original in French.

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UK announces controversial plan to fly migrants and asylum-seekers to Rwanda

EYE ON AFRICA

UK to send asylum seekers to Rwanda: Opposition and NGOs condemn 'inhumane' deal

Opex 360

Pour remplacer ses vieux hélicoptères d’attaque Mil Mi-24, la Pologne se tourne vers les États-Unis

par Laurent Lagneau · 23 avril 2022

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En 2014, le ministère polonais de la Défense lança le programme Kruk [« corbeau » en français] afin de moderniser la composante aéromobile de ses forces terrestres, celle-ci reposant notamment sur 28 hélicoptères d’attaque Mil Mi-24D/W « Hind », hérités de la période soviétique.

Pendant un temps, l’idée de moderniser ces derniers fut envisagée. Seulement, étant donné leur ancienneté et la dégradation des relations avec la Russie, Varsovie décida finalement de se procurer 32 appareils neufs. Restait alors à définir les modalités de cette acquisition… et à trouver des marges de manoeuvres budgétaires.

Après quelques retards [en partie dus à la pandémie de covid-19], Varsovie a donc opté pour un appel d’offres en décembre 2020, avec l’objectif de remplacer les Mi-24 à partir de 2026. Cinq industriels étaient alors pressentis pour y prendre part : Boeing [AH-64E Guardian], Bell [AH-1Z Viper], Airbus Helicopters [Tigre], Leonardo [AW249] et Turkish Aerospace Industries [T129 Atak].

On en était là quand, après un déplacement à Washington, le 21 avril, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a fait savoir que les deux solutions européennes ainsi que celle proposées par la Turquie avaient été écartées.  »

« Nous avons deux offres sur la table concernant les hélicoptères de combat, celle de Boeing et celle de Bell. Nous sélectionnerons l’offre la plus favorable. Nous voulons que ces appareils soient acquis par les forces armées polonaises dès que possible », a en effet annoncé M. Błaszczak, via un communiqué publié par ses services, le 22 avril.

A priori, l’AH-64E Guardian part favori dans la mesure où, au-delà des capacités intrinsèques [et indiscutables] de son appareil, Boeing a déjà conclu toute une série d’accords avec plusieurs filiales du groupe polonais d’armement Polska Grupa Zbrojeniowa [PGZ]. En outre, le constructeur américain peut faire valoir que le choix de son hélicoptère renforcera l’interopérabilité des forces polonaises avec celles d’autres pays de l’Otan [et en particulier celles des États-Unis et du Royaume-Uni] qui en sont déjà dotées.

De son côté, Bell pourrait lier l’achat de l’AH-1Z Viper à celui d’hélicoptères de transport UH-1Y Venom, sachant que les forces polonaises auront besoin, à un moment ou un autre, de remplacer leur PZL W-3 Sokół. Les deux hélicoptères ont 85% de composants communs, ce qui permet de réduire les coûts de logistique et de maintenance.

Cela étant, le remplacement des Mi-24 est désormais devenu une priorité, comme l’a laissé entendre M. Błaszczak. Et il n’est pas impossible que Varsovie commande ultérieurement plus d’hélicoptères d’attaque que prévu, les besoins des forces polonaises ayant été évalué à une centaine d’appareils.

Photo : Ministère polonais de la Défense

Pour remplacer ses vieux hélicoptères d’attaque Mil Mi-24, la Pologne se tourne vers les États-Unis

par Laurent Lagneau · 23 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En 2014, le ministère polonais de la Défense lança le programme Kruk [« corbeau » en français] afin de moderniser la composante aéromobile de ses forces terrestres, celle-ci reposant notamment sur 28 hélicoptères d’attaque Mil Mi-24D/W « Hind », hérités de la période soviétique.

Pendant un temps, l’idée de moderniser ces derniers fut envisagée. Seulement, étant donné leur ancienneté et la dégradation des relations avec la Russie, Varsovie décida finalement de se procurer 32 appareils neufs. Restait alors à définir les modalités de cette acquisition… et à trouver des marges de manoeuvres budgétaires.

Après quelques retards [en partie dus à la pandémie de covid-19], Varsovie a donc opté pour un appel d’offres en décembre 2020, avec l’objectif de remplacer les Mi-24 à partir de 2026. Cinq industriels étaient alors pressentis pour y prendre part : Boeing [AH-64E Guardian], Bell [AH-1Z Viper], Airbus Helicopters [Tigre], Leonardo [AW249] et Turkish Aerospace Industries [T129 Atak].

On en était là quand, après un déplacement à Washington, le 21 avril, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a fait savoir que les deux solutions européennes ainsi que celle proposées par la Turquie avaient été écartées.  »

« Nous avons deux offres sur la table concernant les hélicoptères de combat, celle de Boeing et celle de Bell. Nous sélectionnerons l’offre la plus favorable. Nous voulons que ces appareils soient acquis par les forces armées polonaises dès que possible », a en effet annoncé M. Błaszczak, via un communiqué publié par ses services, le 22 avril.

A priori, l’AH-64E Guardian part favori dans la mesure où, au-delà des capacités intrinsèques [et indiscutables] de son appareil, Boeing a déjà conclu toute une série d’accords avec plusieurs filiales du groupe polonais d’armement Polska Grupa Zbrojeniowa [PGZ]. En outre, le constructeur américain peut faire valoir que le choix de son hélicoptère renforcera l’interopérabilité des forces polonaises avec celles d’autres pays de l’Otan [et en particulier celles des États-Unis et du Royaume-Uni] qui en sont déjà dotées.

De son côté, Bell pourrait lier l’achat de l’AH-1Z Viper à celui d’hélicoptères de transport UH-1Y Venom, sachant que les forces polonaises auront besoin, à un moment ou un autre, de remplacer leur PZL W-3 Sokół. Les deux hélicoptères ont 85% de composants communs, ce qui permet de réduire les coûts de logistique et de maintenance.

Cela étant, le remplacement des Mi-24 est désormais devenu une priorité, comme l’a laissé entendre M. Błaszczak. Et il n’est pas impossible que Varsovie commande ultérieurement plus d’hélicoptères d’attaque que prévu, les besoins des forces polonaises ayant été évalué à une centaine d’appareils.

Photo : Ministère polonais de la Défense

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En 2014, le ministère polonais de la Défense lança le programme Kruk [« corbeau » en français] afin de moderniser la composante aéromobile de ses forces terrestres, celle-ci reposant notamment sur 28 hélicoptères d’attaque Mil Mi-24D/W « Hind », hérités de la période soviétique.

Pendant un temps, l’idée de moderniser ces derniers fut envisagée. Seulement, étant donné leur ancienneté et la dégradation des relations avec la Russie, Varsovie décida finalement de se procurer 32 appareils neufs. Restait alors à définir les modalités de cette acquisition… et à trouver des marges de manoeuvres budgétaires.

Après quelques retards [en partie dus à la pandémie de covid-19], Varsovie a donc opté pour un appel d’offres en décembre 2020, avec l’objectif de remplacer les Mi-24 à partir de 2026. Cinq industriels étaient alors pressentis pour y prendre part : Boeing [AH-64E Guardian], Bell [AH-1Z Viper], Airbus Helicopters [Tigre], Leonardo [AW249] et Turkish Aerospace Industries [T129 Atak].

On en était là quand, après un déplacement à Washington, le 21 avril, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a fait savoir que les deux solutions européennes ainsi que celle proposées par la Turquie avaient été écartées.  »

« Nous avons deux offres sur la table concernant les hélicoptères de combat, celle de Boeing et celle de Bell. Nous sélectionnerons l’offre la plus favorable. Nous voulons que ces appareils soient acquis par les forces armées polonaises dès que possible », a en effet annoncé M. Błaszczak, via un communiqué publié par ses services, le 22 avril.

A priori, l’AH-64E Guardian part favori dans la mesure où, au-delà des capacités intrinsèques [et indiscutables] de son appareil, Boeing a déjà conclu toute une série d’accords avec plusieurs filiales du groupe polonais d’armement Polska Grupa Zbrojeniowa [PGZ]. En outre, le constructeur américain peut faire valoir que le choix de son hélicoptère renforcera l’interopérabilité des forces polonaises avec celles d’autres pays de l’Otan [et en particulier celles des États-Unis et du Royaume-Uni] qui en sont déjà dotées.

De son côté, Bell pourrait lier l’achat de l’AH-1Z Viper à celui d’hélicoptères de transport UH-1Y Venom, sachant que les forces polonaises auront besoin, à un moment ou un autre, de remplacer leur PZL W-3 Sokół. Les deux hélicoptères ont 85% de composants communs, ce qui permet de réduire les coûts de logistique et de maintenance.

Cela étant, le remplacement des Mi-24 est désormais devenu une priorité, comme l’a laissé entendre M. Błaszczak. Et il n’est pas impossible que Varsovie commande ultérieurement plus d’hélicoptères d’attaque que prévu, les besoins des forces polonaises ayant été évalué à une centaine d’appareils.

Photo : Ministère polonais de la Défense

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En 2014, le ministère polonais de la Défense lança le programme Kruk [« corbeau » en français] afin de moderniser la composante aéromobile de ses forces terrestres, celle-ci reposant notamment sur 28 hélicoptères d’attaque Mil Mi-24D/W « Hind », hérités de la période soviétique.

Pendant un temps, l’idée de moderniser ces derniers fut envisagée. Seulement, étant donné leur ancienneté et la dégradation des relations avec la Russie, Varsovie décida finalement de se procurer 32 appareils neufs. Restait alors à définir les modalités de cette acquisition… et à trouver des marges de manoeuvres budgétaires.

Après quelques retards [en partie dus à la pandémie de covid-19], Varsovie a donc opté pour un appel d’offres en décembre 2020, avec l’objectif de remplacer les Mi-24 à partir de 2026. Cinq industriels étaient alors pressentis pour y prendre part : Boeing [AH-64E Guardian], Bell [AH-1Z Viper], Airbus Helicopters [Tigre], Leonardo [AW249] et Turkish Aerospace Industries [T129 Atak].

On en était là quand, après un déplacement à Washington, le 21 avril, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a fait savoir que les deux solutions européennes ainsi que celle proposées par la Turquie avaient été écartées.  »

« Nous avons deux offres sur la table concernant les hélicoptères de combat, celle de Boeing et celle de Bell. Nous sélectionnerons l’offre la plus favorable. Nous voulons que ces appareils soient acquis par les forces armées polonaises dès que possible », a en effet annoncé M. Błaszczak, via un communiqué publié par ses services, le 22 avril.

A priori, l’AH-64E Guardian part favori dans la mesure où, au-delà des capacités intrinsèques [et indiscutables] de son appareil, Boeing a déjà conclu toute une série d’accords avec plusieurs filiales du groupe polonais d’armement Polska Grupa Zbrojeniowa [PGZ]. En outre, le constructeur américain peut faire valoir que le choix de son hélicoptère renforcera l’interopérabilité des forces polonaises avec celles d’autres pays de l’Otan [et en particulier celles des États-Unis et du Royaume-Uni] qui en sont déjà dotées.

De son côté, Bell pourrait lier l’achat de l’AH-1Z Viper à celui d’hélicoptères de transport UH-1Y Venom, sachant que les forces polonaises auront besoin, à un moment ou un autre, de remplacer leur PZL W-3 Sokół. Les deux hélicoptères ont 85% de composants communs, ce qui permet de réduire les coûts de logistique et de maintenance.

Cela étant, le remplacement des Mi-24 est désormais devenu une priorité, comme l’a laissé entendre M. Błaszczak. Et il n’est pas impossible que Varsovie commande ultérieurement plus d’hélicoptères d’attaque que prévu, les besoins des forces polonaises ayant été évalué à une centaine d’appareils.

Photo : Ministère polonais de la Défense

France24 - World

UN team ‘shocked’ but ‘safe’ after strikes hit Kyiv during Guterres visit

Issued on: 28/04/2022 - 06:02

FRANCE 24 Follow Gulliver CRAGG

Kyiv officials said Ukraine's capital was hit by Russian missile strikes on Thursday as UN Secretary-General Antonio Guterres held talks with President Volodymyr Zelensky. Earlier, US President Joe Biden asked Congress to approve an additional $33 billion in military and economic assistance to "help Ukraine defend itself against Russian aggression".Follow FRANCE 24's liveblog for all the latest. All times are in Paris time [GMT+2]. 

This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.

Follow FRANCE 24’s liveblog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2). 

1:47pm: Pentagon says it's analyzing Kyiv strikes

The United States is analyzing strikes on Kyiv that the Ukrainian authorities blamed on Russian missiles, Pentagon spokesperson John Kirby said on Thursday.

"We're still trying to analyze this and figure out what happened here, what was struck and with what kind of munition," he told CNN.

01:04am: IAEA is looking into a Ukrainian report about a missile flying over a nuclear power station

The International Atomic Energy Agency (IAEA) said on Thursday it was probing a Ukrainian report that a missile had flown directly over a nuclear power station, saying this would be "extremely serious" if true.

IAEA Director General Rafael Grossi said Kyiv had formally told it on Thursday the missile flew over the south Ukraine plant on April 16. The facility is near the city of Yuzhnoukrainsk, some 350 km (220 miles) south of Kyiv.

#Ukraine’s regulator formally informed IAEA today that on 16 April on-site video surveillance recorded the flight of a missile flying directly over the South Ukraine Nuclear Power Plant. "If confirmed, this event is extremely serious," @RafaelMGrossi said. https://t.co/2zMPRqWDWf pic.twitter.com/4MbJZpmi3T

April 28, 2022

10:46pm: Russian strikes on Kyiv aimed 'to humiliate' the UN, Zelensky says

Russian strikes on Kyiv on Thursday aimed "to humiliate" the UN, said Ukrainian President Volodymyr Zelensky.

"Today, immediately after the end of our talks in Kyiv, Russian missiles flew into the city. Five rockets. And this says a lot ... about the Russian leadership's efforts to humiliate the UN and everything that the organisation represents," Zelensky said, adding that it required "a correspondingly powerful reaction".

10:04pm: UN chief, team 'shocked' by proximity of Russian strikes on Kyiv

UN chief Antonio Guterres and his team were "shocked" by the proximity of the Russian strikes, which hit central Kyiv as they were visiting the capital. However, a spokesman has confirmed that they are all "safe".

"It is a war zone but it is shocking that it happened close to us," Saviano Abreu, spokesman for the UN's humanitarian office told AFP, without saying how close they were to the point of impact. 

Kyiv Mayor Vitali Klitschko said there had been "two hits in the Shevchenkovsky district", with one hitting "the lower floors of a residential building". 

He said three people had been taken to hospital but the extent of their injuries was not immediately clear. 

 

08:48pm: Ukraine condemns Kyiv strikes as 'heinous act of barbarism'

Ukraine lashed out angrily after Russian strikes on Kyiv as UN chief Antonio Guterres was visiting the capital in the first such bombardment since mid-April.

"By this heinous act of barbarism Russia demonstrates once again its attitude towards Ukraine, Europe and the world," tweeted Ukraine’s Foreign Minister Dmytro Kuleba.

Russia stroke Kyiv with cruise missiles right when UN Secretary General @antonioguterres and Bulgarian PM @KirilPetkov visit our capital. By this heinous act of barbarism Russia demonstrates once again its attitude towards Ukraine, Europe and the world.

April 28, 2022

07:52pm: Two explosions heard in Kyiv as UN chief visits Ukraine’s capital

Reuters eyewitnesses have reported hearing two explosions in the Ukrainian capital even as the UN secretary-general visits the city.

The office of Kyiv Mayor Vitali Klitschko said a central district of the capital was hit by Russian strikes. It added that authorities are gathering details about possible casualties.

07:29pm: Guterres says UN doing all it can to make evacuation from Mariupol steel plant possible

UN Secretary-General Antonio Guterres said after talks that his organisation is doing everything it can to help evacuate a steel plant where fighters and civilians are holed up in the city of Mariupol. "At the present moment I can only tell you we are doing everything we can to make it happen. I’m not going to enter into any comment that could undermine that possibility," he said after meeting Ukrainian President Volodymyr Zelensky.

Zelensky said: "I trust and believe – just as many relatives of those people who are blocked in Azovstal (steel plant) do – that the secretary-general and we will be able to have a successful result."

06:09pm: US senior defence official says some Russian forces are leaving Mariupol

A senior US defence official says that the US has uncovered evidence that suggests some Russian forces are leaving the Ukrainian city of Mariupol and moving towards the northwest, even as fighting for the port city continues, Reuters reports.

The official, who wished to remain anonymous, said that Ukrainian forces are being trained inside and outside the country on how to use howitzers, a mobile radar system and the M113 armoured personnel carrier.

05:25pm: ‘We’re not attacking Russia, we’re helping Ukraine defend itself,’ says Biden

US President Joe Biden has outlined his plans to offer more support to Ukraine in a speech at the White House.

He is asking Congress to approve an additional $33 billion in military, economic and humanitarian assistance to support Ukraine "for the next five months".

Biden said the US is not attacking Russia but instead helping Ukraine defend itself against Russian aggression.

"Just as Putin made the choice to begin this brutal invasion, he could make the choice to end it," he said. "Russia is the aggressor and the world must, and will hold, Russia accountable."

05:04pm: German parliament votes to send heavy weapons to Ukraine

The German parliament has voted to provide Ukraine with heavy weapons, in line with a decision it made earlier this week to send tanks to Kyiv.

The document that details this shift in policy calls for the "acceleration of the delivery of effective, including heavy, weapons and complex systems by Germany".

Ukrainian President Volodymyr Zelensky's adviser Mykhaylo Podolyak welcomed the vote, praising the "impressive unity" of the German parliament.

"This vote will go down in history as one of the last nails in the coffin of Putin's lobbying in Europe and as the return of German leadership," he wrote on Twitter.

Germany has said its word. 586 votes for providing Ukraine with heavy weapons! Impressive unity of the Bundestag. This vote will go down in history as one of the last nails in the coffin of Putin's lobbying in Europe and as the return of 🇩🇪 leadership.

April 28, 2022

04:02pm: NATO pledges to support Ukraine ‘over a long period of time’

"NATO allies are preparing to provide support over a long period of time and also help Ukraine to transit, move from old Soviet-era equipment to more modern NATO-standard weapons and systems that will also require more training," said NATO Secretary-General Jens Stoltenberg.

This announcement comes after the Kremlin warned that Western arms supplies to Ukraine, including heavy weapons, posed a threat to the European continent’s safety "and provoke instability".

"We need to be prepared for the long term," Stoltenberg told a youth summit in Brussels. "There is absolutely the possibility that this war will drag on and last for months and years."

The NATO chief said the West would continue to put pressure on Russian President Vladimir Putin to end the invasion of Ukraine, which Moscow calls a "special military operation", through sanctions as well as economic and military aid to Kyiv.

03:35pm: Ankara ‘ready to take the initiative to end the war between Russia and Ukraine’

Turkish President Recep Tayyip Erdogan has told Russia's Vladimir Putin that Ankara is prepared to do more to end the war in Ukraine after helping organise a Russian-US prisoner swap.

Erdogan's office said Putin had "thanked" the Turkish leader for helping arrange Wednesday's exchange of ex-Marine Trevor Reed for the former Russian pilot Konstantin Yaroshenko.

The swap took place in Turkey "under the coordination and supervision of the National Intelligence Organisation", Erdogan's office said in reference to Turkey's MIT intelligence service.

Ankara is now "ready to take the initiative to end the war between Russia and Ukraine and to mediate a path to peace".

02:58pm: Mayor of Bucha welcomes continued visits of international leaders

The mayor of Bucha has expressed gratitude that international leaders continue to visit Bucha, says FRANCE 24’s Gulliver Cragg reporting from the suburb of Kyiv.

The mayor stated that by doing so, international leaders are underlining the fact that this current war is a stuggle not only between Ukraine and Russia, but also the civilised world and Russia. He also thanked UN Secretary-General Antonio Guterres after he stated that the crimes committed by Russia would be properly investigated.  

01:18pm: Russia not allowing evacuations from Mariupol steel plant, local official says

Russia is not allowing wounded Ukrainian fighters to be evacuated from the besieged Azovstal steel plant in Mariupol, according to the local governor.

Pavlo Kyrylenko, the Donetsk region's governor, said Russia was also not allowing humanitarian corridors to be established to evacuate civilians in the region. But he said only 370,000 residents remain in Ukrainian-controlled parts of the Donetsk region compared to 1.67 million before Russia's invasion.

Russia denies targeting civilians in the invasion.

Ukraine's General Staff on Thursday said Russia’s offensive in the east picked up momentum, with several towns coming under intense attack. 

The most intensive action was around Donetsk and close to Kharkiv, which lies outside the Donbas but is seen as key to Russia’s apparent bid to encircle Ukrainian troops there.

11:41am: Ukraine has right to defend itself by attacking Russian bases, warehouses, presidential aide says

Ukrainian presidential aide Mykhailo Podolyak has stressed that his country has the right to defend itself by carrying out attacks on Russian military bases and warehouses.

"Russia has attacked and (is) killing civilians. Ukraine will defend itself in any way, including strikes on the warehouses and bases of the killers. The world recognises this right," presidential aide Mykhailo Podolyak wrote on Twitter.

Russia denies targeting civilians in what it calls a "special military" operation in Ukraine.

Ukraine should decide whether to strike 🇷🇺 military facilities, @SecBlinken said. Russia has attacked 🇺🇦 and killing civilians. Ukraine will defend itself in any way, including strikes on the warehouses and bases of the killers 🇷🇺. The world recognizes this right.

April 28, 2022

11:33am: Russia accuses OSCE of handing information to Western intelligence

Russia has accused the Organization for Security and Co-operation in Europe (OSCE) of handing information on the location of Russian and pro-Russian forces to Western and Ukrainian intelligence.

Foreign Ministry spokesperson Maria Zakharova made the allegation during a briefing with reporters but did not provide any evidence. She said investigators from the self-proclaimed breakaway Donetsk People's Republic, which is backed by Russia, would provide additional proof.

The OSCE has a monitoring mission in eastern Ukraine, where Russian-backed separatists have been fighting the Ukrainian army

11:23am: German parliament approves heavy arms deliveries to Ukraine

Germany's Bundestag lower house of parliament has overwhelmingly approved a petition to support Ukraine by backing the delivery of weapons including heavy arms.

"Alongside the broad economic isolation and decoupling of Russia from international markets, the most important and effective means to stop the Russian invasion is to intensify and speed up the delivery of effective weapons and complex systems including heavy arms," the petition read.

The petition was backed by both the three parties in the ruling coalition as well as the opposition conservatives, passing with 586 votes in favor, 100 against and seven abstentions, according to Bundestag Vice President Wolfgang Kubicki.

Germany has already sent about 2,500 anti-aircraft missiles, 900 bazookas, and millions of rounds of ammunition, hand grenades and mines to Ukraine, the dpa news agency reported. It now plans to give armored vehicles to Slovenia to replace Soviet-era tanks the country is sending to Ukraine and let Kyiv purchase mothballed self-propelled armored anti-aircraft guns from Germany.

German companies have also asked to send 88 Leopard tanks, 100 Marder armored vehicles and 100 howitzers to Ukraine. 

11:13am: Former US Marine lands in home country after Russia prisoner swap

Former US Marine Trevor Reed, who was detained in Russia and released in an unexpected prisoner swap between Russia and the US on Wednesday, has landed in his home country, according to Reed's spokesperson.

The location where Reed landed was not immediately clear.

Reed, who was arrested in Russia in 2019 on charges of fighting with police, was released in exchange for Russian pilot Konstantin Yaroshenko, who was serving a drug trafficking sentence in the US.

10:55am: Guterres urges Russia to cooperate with ICC

UN Secretary-General Antonio Guterres has  urged Russia to cooperate with the International Criminal Court (ICC) on investigations into possible war crimes carried out during its invasion of Ukraine.

"I fully support the ICC and I appeal to the Russian Federation to accept, to cooperate with the ICC. But when we talk about war crimes, we cannot forget that the worst of crimes is war itself," the UN's chief said during a visit to Bucha outside Kyiv, where hundreds of dead civilians were discovered after Russian troops pulled out.

10:17am: Russia says it destroyed two ammunition depots in Ukraine 

Russia's defence ministry has said its missiles struck four Ukrainian military targets overnight, destroying two missile and ammunition depots near the settlements of Barvinkove and Ivanivka in eastern Ukraine.

It said Russian forces had also downed a Ukrainian Su-24 aircraft near Luhansk.

9:48am: Russian critics of Ukraine war face severe repression

Radical groups in Russia are targeting government critics and opponents of the war in Ukraine. Pro-Putin youths have been active in Moscow, patrolling the streets with the letter “Z” – a sign of support for the Ukraine invasion – taped on their clothes.

“We support the Russian army, which is liberating Ukraine from fascists,” explained a pro-Putin youth. But he declined to provide details on the size of his group and denied they were in the pay of the government. Here's the full report:

9:36am: Guterres arrives in Borodianka in Kyiv region

UN Secretary-General Guterres has arrived in Borodianka, in the Kyiv region, where Russian soldiers are alleged to have committed war crimes. 

While the reports of Russian atrocities in the Kyiv satellite towns of Bucha and Irpin have drawn widespread condemnations, Ukrainian President Zelensky has said the situation in Borodianka was “much more disastrous” than in Bucha.

Guterres, during his first visit to the war-scarred country since Russia invaded on February 24, is also set to visit Irpin and Bucha ahead of talks with Zelensky later Thursday.

8:25am: Biden set to pledge support for Ukraine against ‘Russia’s brutal war’

US President Joe Biden is set to deliver remarks later today on US "support for Ukrainians defending their country and their freedom against Russia's brutal war," the White House said.

Biden’s address comes a day after Russian President Putin warned of lightning-fast retaliation if countries interfere in Ukraine. Addressing lawmakers in St Petersburg on Wednesday, Putin warned that, "If someone intends to intervene in the ongoing events from the outside, and create strategic threats for Russia that are unacceptable to us, they should know that our retaliatory strikes will be lightning-fast."

7:24am: Russia's Black Sea fleet retains ability to strike Ukraine: UK

Russia's Black Sea fleet retains the ability to strike Ukrainian and coastal targets, despite the loss of its landing ship Saratov and the cruiser Moskva, according to Britain's defence ministry.

About 20 Russian Navy vessels, including submarines, are in the Black Sea operational zone, the ministry said on Twitter..

"The Bosphorus Strait remains closed to all non-Turkish warships, rendering Russia unable to replace its lost cruiser Moskva in the Black Sea," it added in the regular bulletin.

Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 28 April 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/kGpbSP2o7L🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/PKEHRgHGJ6

April 28, 2022

7:11am: Guterres arrives in Ukraine to try to 'secure evacuations'

Following his trip to Moscow earlier this week, UN Secretary-General Antonio Guterres has arrived in Ukraine, where he is expected to push for humanitarian corridors and work on coordinated approach to try to evacuate Ukrainian fighters and civilians sheltering in Mariupol’s besieged Azovstal steel plant.

In a tweet shortly after he arrived, Guterres said his team would “continue our work to expand humanitarian support” to Ukraine and “secure the evacuation of civilians from conflict zones”.

I have arrived in Ukraine after visiting Moscow.We will continue our work to expand humanitarian support & secure the evacuation of civilians from conflict zones.The sooner this war ends, the better – for the sake of Ukraine, Russia, and the world.

April 27, 2022

3:30am: The EU responds to Russia cutting off gas supplies to Poland and Bulgaria

The European Union warned Russia on Wednesday it would not bend to "blackmail" over its support for Kyiv, after the Kremlin cut off gas supplies to Bulgaria and Poland.

1:15am: Canada lawmakers vote unanimously to label Russia's acts in Ukraine as 'genocide'

Canadian lawmakers voted unanimously on Wednesday to call Russia's attacks in Ukraine a "genocide", with members of parliament saying there was "ample evidence of systemic and massive war crimes against humanity" being committed by Moscow.

The Canadian House of Commons' motion said war crimes by Russia include mass atrocities, systematic instances of willful killing of Ukrainian civilians, the desecration of corpses, forcible transfer of Ukrainian children, torture, physical harm, mental harm, and rape.

Earlier this month, Prime Minister Justin Trudeau said it was "absolutely right" for more and more people to describe Russia's actions in Ukraine as genocide, supporting an accusation made by U.S. President Joe Biden a day earlier.

12:20am: At UN, Amal Clooney pushes for Ukraine war crimes justice

Human rights lawyer Amal Clooney urged countries at the United Nations on Wednesday to focus on international justice for war crimes in Ukraine so evidence does not sit in storage - as it has done for victims of Islamic State (ISIS) in Iraq and Syria.

"Ukraine is, today, a slaughterhouse. Right in the heart of Europe," Clooney told an informal U.N. Security Council meeting on accountability in Ukraine, organized by France and Albania.

Clooney recalled a 2017 Security Council vote to approve a measure she helped lobby for - the creation of a UN team to collect, preserve and store evidence of possible international crimes committed by Islamic State in Iraq. It was the same year her son and daughter with U.S. actor George Clooney were born.

"My children are now almost 5, and so far most of the evidence collected by the UN is in storage – because there is no international court to put ISIS on trial," she said.

The International Criminal Court (ICC), which handles war crimes, crimes against humanity, genocide and crimes of aggression, has no jurisdiction because Iraq and Syria are not members.

Clooney is part of an international legal task force advising Ukraine on securing accountability for Ukrainian victims in national jurisdictions and working with the Hague-based ICC.

ICC Prosecutor Karim Khan opened an investigation into Ukraine a week after Russia's Feb. 24 invasion. 

11:40pm: 'Ramp up' military production to help Ukraine, urges UK foreign minister

Ukraine's fate is hanging in the balance and its allies must brace for the long haul and "ramp up" military production including tanks and planes to help, Britain's foreign minister said on Wednesday.

Foreign Secretary Liz Truss also warned that China must play by international rules or be punished and that it was vital to send the right message to "aggressors" watching closely the response to Russia's invasion.

"We cannot be complacent -- the fate of Ukraine remains in the balance," she told diplomats and business leaders in London, deploring the "failure" of global security structures that should have prevented the war.

A victory for Russian President Vladimir Putin would have "terrible consequences across the globe", and more, heavier, weapons should be sent to Ukraine despite the risk of escalating the conflict.

"We must be prepared for the long haul and double down on our support for Ukraine. 

"Heavy weapons, tanks, aeroplanes -- digging deep into our inventories, ramping up production. We need to do all of this.

"Inaction would be the greatest provocation."

10:44pm: Ukraine war 'screams' need to reject Russian energy, says US

US Energy Secretary Jennifer Granholm says Russia's war on Ukraine “screams” that the world needs to stop importing oil and gas from Russia and instead move toward other forms of energy.

At an international forum on offshore wind energy in Atlantic City, Granholm said the US as well as its energy industries “are on a war footing”. She called for a rapid acceleration of renewable energy including offshore wind power.

Her comments were echoed by Kadri Simson, the European Commissioner for energy, who noted that Europe recently committed itself to a large-scale move away from Russian fossil fuel imports, and considers wind energy an important part of that transition.

9:48pm: EU to suspend tariffs on Ukraine imports for one year

The European Commission has proposed a one-year suspension of import duties on all Ukrainian goods not covered by an existing free trade deal to help the country's economy.

The measures will apply in particular to fruit and vegetables, subject to minimum price requirements, agricultural products facing quotas, and certain industrial goods, tariffs on which were only due to be phased out by the end of 2022.

8:57pm: Guterres announces arrival in Kyiv

UN Secretary-General Antonio Guterres announced his arrival in Kyiv earlier on, following talks in Moscow with Russia's Vladimir Putin.  

"We will continue our work to expand humanitarian support and secure the evacuation of civilians from conflict zones. The sooner this war ends, the better – for the sake of Ukraine, Russia, and the world," the UN chief tweeted, ahead of talks with Ukraine's Volodymyr Zelensky.

At the Moscow talks on Tuesday, Guterres repeated calls for both Russia and Ukraine to work together to set up "safe and effective" humanitarian corridors in war-torn Ukraine. 

I have arrived in Ukraine after visiting Moscow.We will continue our work to expand humanitarian support & secure the evacuation of civilians from conflict zones.The sooner this war ends, the better – for the sake of Ukraine, Russia, and the world.

April 27, 2022

6:52pm: Transnistria says shots fired at village housing Russian arms depot

The interior ministry of Transnistria, a Moscow-backed separatist region of Moldova bordering Ukraine, says shots were fired at a village housing a Russian arms depot after drones flew over from Ukraine.

This comes after the unrecognised region reported a series of explosions that it called "terrorist attacks", raising fears of a spillover from the war in Ukraine.

"Last night, several drones were noticed in the sky over the village of Kolbasna," the Transnistrian interior ministry said on its website. "The drones were launched onto the territory of Transnistria from Ukraine."

Kolbasna, known as Cobasna in Romanian, is located around 2 kilometres (1.25 miles) from the Ukrainian border. It houses a stockpile of some 20,000 tonnes of munitions that date back to the Soviet era, guarded by Russian troops.

The region has reported explosions on Monday and Tuesday hitting the security ministry, a military unit and a Russian-owned radio tower.

5:57pm: Ploughing Ukraine's fields in bulletproof vests and helmets

Agriculture is a vital sector in a country sometimes referred to as the "breadbasket of Europe". But farming in areas near the frontline has become a high-risk profession.

FRANCE 24's Sam Ball has this video report on farmers ploughing fields in the Zaporizhzhia region, in bulletproof vests and helmets.

5:25pm: Putin warns of 'lightening response' to Ukraine interference

The Russian president has threatened a quick-fire military response if any other country intervenes in Ukraine.

Speaking to lawmakers, Putin said that "if anyone sets out to intervene in the current events from the outside and creates unacceptable threats for us that are strategic in nature, they should know that our response... will be lightning-fast".

The Russian leader said that the military would not hesitate to use the most modern weaponry.

"We have all the tools for this, that no one else can boast of having. We won't boast about it: we'll use them, if needed. And I want everyone to know that," Putin said.

Putin has frequently touted Russia's development of modern weaponry, including hypersonic missiles and the new Sarmat intercontinental ballistic missile that was successfully tested earlier this month.

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

© Studio graphique France Médias Monde

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UN raises bar for using Security Council veto

Moldova urges calm, boosts security after Transnistria blasts

The Debate

Ukraine: A proxy war?

Opex 360

Le Niger autorise de « nouvelles implantations » de forces spéciales étrangères sur son territoire

par Laurent Lagneau · 23 avril 2022

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Lors d’une audition parlementaire ayant eu en février dernier [et dont le compte-rendu n’a été publié que très récemment…], et alors que la fin de la présence de la force Barkhane sur le territoire malien allait être officialisée, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, avait expliqué qu’il serait très compliqué de redéployer le groupement européen de forces spéciales « Takuba » du Mali vers un autre pays de la bande sahélo-saharienne [BSS].

« Opérationnellement parlant, Takuba a rempli sa mission, la remplit et la remplira aussi longtemps que durera le désengagement du Mali, y compris le sien propre. Politiquement, elle est très utile, d’abord par le signal de solidarité stratégique européenne qu’elle envoie, et surtout par le fait que le dialogue avec les Maliens serait beaucoup plus compliqué s’il n’y avait que les Français : la présence de plusieurs pays européens dans Takuba rompt ce face-à-face », avait d’abord expliqué le CEMA.

Cependant, avait-il continué, « je ne pense pas que Takuba soit directement transposable dans un autre pays » car « nous ne pouvons pas décider d’un lieu où l’installer, il faut trouver un pays africain qui veuille bien l’accueillir » et surtout parce que « c’est rendu impossible par les processus politiques propres aux pays participants à Takuba ». Et d’ajouter : « Leur mandat est très précis et ne leur permet pas de se déplacer d’un point à un autre – ce n’est pas une critique, c’est leur organisation. Dans le cadre de la réorganisation de la force Barkhane, nous avons reçu un mandat qui permet d’agir sur la zone du G5 Sahel ; mais certaines forces déployées dans Takuba n’ont l’autorisation de travailler qu’à Ménaka par exemple ».

Aussi, pour le général Burkhard, il était alors surtout important de « préserver ‘l’esprit Takuba ». Va-t-il, finalement, continuer au Niger?

En effet, le 22 avril, soit plus de deux mois après l’audition du CEMA, l’Assemblée nationale du Niger a voté, à une écrasante majorité [par 131 voix contre 31, ndlr], un projet de loi autorisant de « nouvelles implantations de forces spéciales étrangères » [et plus précisément européennes] au « plus près des théâtres d’opération », c’est à dire le long de la frontière avec le Mali.

Pour rappel, le Niger accueille déjà sur son sol plusieurs forces étrangères, notamment françaises et américaines [mais aussi allemandes et belges, ndlr]. Par exemple, Niamey accueille une partie des moyens aériens mis en oeuvre par Barkhane [drones Reaper, Mirage 2000]. De même que la base d’Agadez, remise en état [et à grands frais] par les États-Unis afin d’y déployer des drones de l’US Air Force.

Avec le départ de Barkhane [et donc celui de Takuba] du Mali, le Niger s’estime « quasiment encerclé » par les groupes jihadistes, lesquels sont également actifs au Burkina Faso et dans le nord-est du Nigeria. En tout cas, cela « constitue un facteur important d’aggravation de la situation sécuritaire », a fait valoir Ouhoumoudou Mahamadou, le chef du gouvernement nigérien. « Nouer de nouveaux partenariats ne remet nullement en cause notre souveraineté sur le territoire national », a-t-il par ailleurs assuré.

Cela étant, le Niger ne sera pas le seul pays concerné par une éventuelle présence de « forces spéciales de pays amis » sur son sol, celles-ci étant également susceptibles d’être redéployées dans les pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest [CEDEAO] affectés par la menace [jihadiste] comme le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Ghana.

Par ailleurs, et s’agissant de la traque des chefs terroristes, le départ de Barkhane du Mali va sérieusement compliquer les choses, comme on pouvait s’y attendre.

« Demain, nous continuerons à rechercher les cibles à haute valeur ajoutée. Bien évidemment, lorsque nous ne serons plus au Mali, cela sera plus compliqué. L’élongation pose la question de la réactivité. Aujourd’hui, nous sommes réactifs : même sur une cible furtive, nous sommes positionnés, ou du moins disposons-nous de points relais, de ‘planches d’appel’ qui nous permettent d’intervenir assez rapidement. Une fois éloignés, nous continuerons à rechercher les cibles de haute valeur, mais ce sera plus compliqué en particulier pour celles qui sont très furtives », avait en effet souligné le général Burkhard, lors de son audition à l’Assemblée nationale.

Le Niger autorise de « nouvelles implantations » de forces spéciales étrangères sur son territoire

par Laurent Lagneau · 23 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Lors d’une audition parlementaire ayant eu en février dernier [et dont le compte-rendu n’a été publié que très récemment…], et alors que la fin de la présence de la force Barkhane sur le territoire malien allait être officialisée, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, avait expliqué qu’il serait très compliqué de redéployer le groupement européen de forces spéciales « Takuba » du Mali vers un autre pays de la bande sahélo-saharienne [BSS].

« Opérationnellement parlant, Takuba a rempli sa mission, la remplit et la remplira aussi longtemps que durera le désengagement du Mali, y compris le sien propre. Politiquement, elle est très utile, d’abord par le signal de solidarité stratégique européenne qu’elle envoie, et surtout par le fait que le dialogue avec les Maliens serait beaucoup plus compliqué s’il n’y avait que les Français : la présence de plusieurs pays européens dans Takuba rompt ce face-à-face », avait d’abord expliqué le CEMA.

Cependant, avait-il continué, « je ne pense pas que Takuba soit directement transposable dans un autre pays » car « nous ne pouvons pas décider d’un lieu où l’installer, il faut trouver un pays africain qui veuille bien l’accueillir » et surtout parce que « c’est rendu impossible par les processus politiques propres aux pays participants à Takuba ». Et d’ajouter : « Leur mandat est très précis et ne leur permet pas de se déplacer d’un point à un autre – ce n’est pas une critique, c’est leur organisation. Dans le cadre de la réorganisation de la force Barkhane, nous avons reçu un mandat qui permet d’agir sur la zone du G5 Sahel ; mais certaines forces déployées dans Takuba n’ont l’autorisation de travailler qu’à Ménaka par exemple ».

Aussi, pour le général Burkhard, il était alors surtout important de « préserver ‘l’esprit Takuba ». Va-t-il, finalement, continuer au Niger?

En effet, le 22 avril, soit plus de deux mois après l’audition du CEMA, l’Assemblée nationale du Niger a voté, à une écrasante majorité [par 131 voix contre 31, ndlr], un projet de loi autorisant de « nouvelles implantations de forces spéciales étrangères » [et plus précisément européennes] au « plus près des théâtres d’opération », c’est à dire le long de la frontière avec le Mali.

Pour rappel, le Niger accueille déjà sur son sol plusieurs forces étrangères, notamment françaises et américaines [mais aussi allemandes et belges, ndlr]. Par exemple, Niamey accueille une partie des moyens aériens mis en oeuvre par Barkhane [drones Reaper, Mirage 2000]. De même que la base d’Agadez, remise en état [et à grands frais] par les États-Unis afin d’y déployer des drones de l’US Air Force.

Avec le départ de Barkhane [et donc celui de Takuba] du Mali, le Niger s’estime « quasiment encerclé » par les groupes jihadistes, lesquels sont également actifs au Burkina Faso et dans le nord-est du Nigeria. En tout cas, cela « constitue un facteur important d’aggravation de la situation sécuritaire », a fait valoir Ouhoumoudou Mahamadou, le chef du gouvernement nigérien. « Nouer de nouveaux partenariats ne remet nullement en cause notre souveraineté sur le territoire national », a-t-il par ailleurs assuré.

Cela étant, le Niger ne sera pas le seul pays concerné par une éventuelle présence de « forces spéciales de pays amis » sur son sol, celles-ci étant également susceptibles d’être redéployées dans les pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest [CEDEAO] affectés par la menace [jihadiste] comme le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Ghana.

Par ailleurs, et s’agissant de la traque des chefs terroristes, le départ de Barkhane du Mali va sérieusement compliquer les choses, comme on pouvait s’y attendre.

« Demain, nous continuerons à rechercher les cibles à haute valeur ajoutée. Bien évidemment, lorsque nous ne serons plus au Mali, cela sera plus compliqué. L’élongation pose la question de la réactivité. Aujourd’hui, nous sommes réactifs : même sur une cible furtive, nous sommes positionnés, ou du moins disposons-nous de points relais, de ‘planches d’appel’ qui nous permettent d’intervenir assez rapidement. Une fois éloignés, nous continuerons à rechercher les cibles de haute valeur, mais ce sera plus compliqué en particulier pour celles qui sont très furtives », avait en effet souligné le général Burkhard, lors de son audition à l’Assemblée nationale.

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Lors d’une audition parlementaire ayant eu en février dernier [et dont le compte-rendu n’a été publié que très récemment…], et alors que la fin de la présence de la force Barkhane sur le territoire malien allait être officialisée, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, avait expliqué qu’il serait très compliqué de redéployer le groupement européen de forces spéciales « Takuba » du Mali vers un autre pays de la bande sahélo-saharienne [BSS].

« Opérationnellement parlant, Takuba a rempli sa mission, la remplit et la remplira aussi longtemps que durera le désengagement du Mali, y compris le sien propre. Politiquement, elle est très utile, d’abord par le signal de solidarité stratégique européenne qu’elle envoie, et surtout par le fait que le dialogue avec les Maliens serait beaucoup plus compliqué s’il n’y avait que les Français : la présence de plusieurs pays européens dans Takuba rompt ce face-à-face », avait d’abord expliqué le CEMA.

Cependant, avait-il continué, « je ne pense pas que Takuba soit directement transposable dans un autre pays » car « nous ne pouvons pas décider d’un lieu où l’installer, il faut trouver un pays africain qui veuille bien l’accueillir » et surtout parce que « c’est rendu impossible par les processus politiques propres aux pays participants à Takuba ». Et d’ajouter : « Leur mandat est très précis et ne leur permet pas de se déplacer d’un point à un autre – ce n’est pas une critique, c’est leur organisation. Dans le cadre de la réorganisation de la force Barkhane, nous avons reçu un mandat qui permet d’agir sur la zone du G5 Sahel ; mais certaines forces déployées dans Takuba n’ont l’autorisation de travailler qu’à Ménaka par exemple ».

Aussi, pour le général Burkhard, il était alors surtout important de « préserver ‘l’esprit Takuba ». Va-t-il, finalement, continuer au Niger?

En effet, le 22 avril, soit plus de deux mois après l’audition du CEMA, l’Assemblée nationale du Niger a voté, à une écrasante majorité [par 131 voix contre 31, ndlr], un projet de loi autorisant de « nouvelles implantations de forces spéciales étrangères » [et plus précisément européennes] au « plus près des théâtres d’opération », c’est à dire le long de la frontière avec le Mali.

Pour rappel, le Niger accueille déjà sur son sol plusieurs forces étrangères, notamment françaises et américaines [mais aussi allemandes et belges, ndlr]. Par exemple, Niamey accueille une partie des moyens aériens mis en oeuvre par Barkhane [drones Reaper, Mirage 2000]. De même que la base d’Agadez, remise en état [et à grands frais] par les États-Unis afin d’y déployer des drones de l’US Air Force.

Avec le départ de Barkhane [et donc celui de Takuba] du Mali, le Niger s’estime « quasiment encerclé » par les groupes jihadistes, lesquels sont également actifs au Burkina Faso et dans le nord-est du Nigeria. En tout cas, cela « constitue un facteur important d’aggravation de la situation sécuritaire », a fait valoir Ouhoumoudou Mahamadou, le chef du gouvernement nigérien. « Nouer de nouveaux partenariats ne remet nullement en cause notre souveraineté sur le territoire national », a-t-il par ailleurs assuré.

Cela étant, le Niger ne sera pas le seul pays concerné par une éventuelle présence de « forces spéciales de pays amis » sur son sol, celles-ci étant également susceptibles d’être redéployées dans les pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest [CEDEAO] affectés par la menace [jihadiste] comme le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Ghana.

Par ailleurs, et s’agissant de la traque des chefs terroristes, le départ de Barkhane du Mali va sérieusement compliquer les choses, comme on pouvait s’y attendre.

« Demain, nous continuerons à rechercher les cibles à haute valeur ajoutée. Bien évidemment, lorsque nous ne serons plus au Mali, cela sera plus compliqué. L’élongation pose la question de la réactivité. Aujourd’hui, nous sommes réactifs : même sur une cible furtive, nous sommes positionnés, ou du moins disposons-nous de points relais, de ‘planches d’appel’ qui nous permettent d’intervenir assez rapidement. Une fois éloignés, nous continuerons à rechercher les cibles de haute valeur, mais ce sera plus compliqué en particulier pour celles qui sont très furtives », avait en effet souligné le général Burkhard, lors de son audition à l’Assemblée nationale.

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Lors d’une audition parlementaire ayant eu en février dernier [et dont le compte-rendu n’a été publié que très récemment…], et alors que la fin de la présence de la force Barkhane sur le territoire malien allait être officialisée, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, avait expliqué qu’il serait très compliqué de redéployer le groupement européen de forces spéciales « Takuba » du Mali vers un autre pays de la bande sahélo-saharienne [BSS].

« Opérationnellement parlant, Takuba a rempli sa mission, la remplit et la remplira aussi longtemps que durera le désengagement du Mali, y compris le sien propre. Politiquement, elle est très utile, d’abord par le signal de solidarité stratégique européenne qu’elle envoie, et surtout par le fait que le dialogue avec les Maliens serait beaucoup plus compliqué s’il n’y avait que les Français : la présence de plusieurs pays européens dans Takuba rompt ce face-à-face », avait d’abord expliqué le CEMA.

Cependant, avait-il continué, « je ne pense pas que Takuba soit directement transposable dans un autre pays » car « nous ne pouvons pas décider d’un lieu où l’installer, il faut trouver un pays africain qui veuille bien l’accueillir » et surtout parce que « c’est rendu impossible par les processus politiques propres aux pays participants à Takuba ». Et d’ajouter : « Leur mandat est très précis et ne leur permet pas de se déplacer d’un point à un autre – ce n’est pas une critique, c’est leur organisation. Dans le cadre de la réorganisation de la force Barkhane, nous avons reçu un mandat qui permet d’agir sur la zone du G5 Sahel ; mais certaines forces déployées dans Takuba n’ont l’autorisation de travailler qu’à Ménaka par exemple ».

Aussi, pour le général Burkhard, il était alors surtout important de « préserver ‘l’esprit Takuba ». Va-t-il, finalement, continuer au Niger?

En effet, le 22 avril, soit plus de deux mois après l’audition du CEMA, l’Assemblée nationale du Niger a voté, à une écrasante majorité [par 131 voix contre 31, ndlr], un projet de loi autorisant de « nouvelles implantations de forces spéciales étrangères » [et plus précisément européennes] au « plus près des théâtres d’opération », c’est à dire le long de la frontière avec le Mali.

Pour rappel, le Niger accueille déjà sur son sol plusieurs forces étrangères, notamment françaises et américaines [mais aussi allemandes et belges, ndlr]. Par exemple, Niamey accueille une partie des moyens aériens mis en oeuvre par Barkhane [drones Reaper, Mirage 2000]. De même que la base d’Agadez, remise en état [et à grands frais] par les États-Unis afin d’y déployer des drones de l’US Air Force.

Avec le départ de Barkhane [et donc celui de Takuba] du Mali, le Niger s’estime « quasiment encerclé » par les groupes jihadistes, lesquels sont également actifs au Burkina Faso et dans le nord-est du Nigeria. En tout cas, cela « constitue un facteur important d’aggravation de la situation sécuritaire », a fait valoir Ouhoumoudou Mahamadou, le chef du gouvernement nigérien. « Nouer de nouveaux partenariats ne remet nullement en cause notre souveraineté sur le territoire national », a-t-il par ailleurs assuré.

Cela étant, le Niger ne sera pas le seul pays concerné par une éventuelle présence de « forces spéciales de pays amis » sur son sol, celles-ci étant également susceptibles d’être redéployées dans les pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest [CEDEAO] affectés par la menace [jihadiste] comme le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Ghana.

Par ailleurs, et s’agissant de la traque des chefs terroristes, le départ de Barkhane du Mali va sérieusement compliquer les choses, comme on pouvait s’y attendre.

« Demain, nous continuerons à rechercher les cibles à haute valeur ajoutée. Bien évidemment, lorsque nous ne serons plus au Mali, cela sera plus compliqué. L’élongation pose la question de la réactivité. Aujourd’hui, nous sommes réactifs : même sur une cible furtive, nous sommes positionnés, ou du moins disposons-nous de points relais, de ‘planches d’appel’ qui nous permettent d’intervenir assez rapidement. Une fois éloignés, nous continuerons à rechercher les cibles de haute valeur, mais ce sera plus compliqué en particulier pour celles qui sont très furtives », avait en effet souligné le général Burkhard, lors de son audition à l’Assemblée nationale.

France24 - World

Soaring food prices due to Ukraine war may stoke 'unrest' in Africa, says IMF

Issued on: 28/04/2022 - 14:07

NEWS WIRES

Surging food and energy prices stoked by the war in Ukraine may lead to "social unrest" in Africa, the International Monetary Fund (IMF) warned Thursday. 

Most countries south of the Sahara are already seeing a slowdown in economic growth from last year, and the impact will be amplified by the rising cost of cereals and fuel, it said.

"The war in Ukraine has triggered a sharp increase in energy and food prices that could undermine food security in the region, raise poverty rates, worsen income inequality, and possibly lead to social unrest," the Fund said in its annual Regional Outlook for Africa.

"The war compounds some of the region's most pressing policy challenges, including the social and economic scarring effects of the Covid-19 pandemic, security risks in several countries, and the challenges posed by climate change."

GDP growth in African countries in 2021 was 4.5 percent, an upward revision from the earlier estimation of 3.7 percent, but this is expected to slow to 3.8 percent over 2022, the IMF said.

The head of the IMF's African department, Abebe Aemro Selassie, told AFP he was "very worried" by the twin impact of food and higher fuel costs -- something that was particularly felt in the great majority of African countries that are not oil or gas exporters.

"This is a shock that hits in a laser light, directed at the poorest," he said.

"Fuel price increases feed into transportation costs, and people providing goods and services will raise their prices because they are now facing higher input costs," he said.

Food prices monitored by the Food and Agriculture Organization (FAO) surged 12.6 percent between February and March, reaching their highest levels since the index was launched in 1990, the UN's agency said on April 8. The previous record high was set in 2011.

Vulnerability 

The IMF report placed the spotlight on the price of wheat. 

Africa is dependent on imports for 85 percent of its wheat consumption, and this dependence is especially high in Tanzania, Ivory Coast, Senegal and Mozambique.

In Botswana, Lesotho, Mauritius and Cape Verde, imported wheat, rice and corn, also called maize, account for more than 40 percent of calorie intake, the IMF said.

Food insecurity, it noted, is already high in the conflict-hit states of the Sahel, in Madagascar and the Democratic Republic of Congo.

So-called food riots broke out in Africa, notably in Senegal, as well as in parts of Asia and the Caribbean in March 2008 when the last major food crisis erupted.

FAO chief Qu Dongyu, presenting his agency's latest report, said there were parallels between then and now, with sharp rises in food, fuel, fertiliser and transport.

But he also underlined the aggravating effect today of the Covid-19 pandemic and the Ukraine war.

Selassie sounded the alarm over the financial state of African countries in 2022 compared with the 2008 crisis.

"In sub-Saharan Africa in 2008-2009, there were many more governments that were in a better position fiscally to be able to absorb the shock," he warned.

"Governments had flexibility to be able to make more intervention. This time with public debt as elevated as it is in many countries, that room for manoeuvre is much more diminished.

"The international community needs to step up to support countries as aggressively as possible," he said.

(AFP)

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Ukraine war having 'deadly' impact on Arab region, says Blinken

Business Daily

'Europe's breadbasket' at risk: Ukraine braces for 30% drop in wheat production

Business Daily

Food prices hit record high as war in Ukraine causes market turmoil

France24 - Monde

Prix Marc-Vivien Foé 2022 : Aguerd, Fofana, Traoré... La liste des trois finalistes est dévoilée

Publié le : 28/04/2022 - 18:10

FRANCE 24 Suivre

France 24 et RFI dévoilent les noms des trois joueurs finalistes du prix Marc-Vivien Foé 2022, qui récompense le meilleur footballeur africain ayant évolué en Ligue 1 au cours de la saison 2021-2022. Le Malien Hamari Traoré, le Marocain Nayef Aguerd et le milieu ivoirien Seko Fofana restent en course.

Avantage Rennes pour cette édition 2022 du prix RFI-France 24 Marc-Vivien Foé. Les trois prétendants en finale pour succéder au Congolais Gaël Kakuta ont été dévoilés jeudi 28 avril : le Malien Hamari Traoré, le Marocain Nayef Aguerd et le milieu ivoirien Seko Fofana.

Voici le portrait des trois finalistes par ordre alphabétique :

• Nayef Aguerd (Stade rennais / Maroc)

Si Rennes est solidement installé dans le quinté de tête de la Ligue 1, le Marocain n'y est pas étranger. Le Lion de l'Atlas est indéboulonnable en défense centrale, où sa carrure en impose (1,88 m, 76 kilos). Avec lui, le Stade rennais possède l'une des meilleures défenses du championnat.

• Seko Fofana (Racing Club de Lens / Côte d'Ivoire)

Il avait fini 7e du Prix Marc-Vivien Foé en 2021. Cette année, l’Ivoirien a encore pris du poids avec le RC Lens, club dont il est le capitaine. Au point d’être considéré comme l’un des meilleurs milieux de terrain de Ligue 1. À bientôt 27 ans, son avenir s’inscrit peut-être ailleurs que dans le nord de la France.

•  Hamari Traoré (Stade rennais / Mali)

Annoncé sur le départ l’été dernier, le latéral supersonique est finalement resté à Rennes et y a même été promu capitaine. Depuis, le Malien a poursuivi sur sa lancée, enchaînant les prestations convaincantes dans son couloir droit et multipliant les passes décisives.

 

NB : sont éligibles pour le prix Marc-Vivien Foé les joueurs ayant porté les couleurs d’une équipe nationale africaine et ayant disputé au moins 15 matches en Ligue 1 cette saison.

• Les lauréats des précédentes éditions

2021 : Gaël Kakuta (RD Congo)

2020 : Victor Osimhen (Nigeria)

2019 : Nicolas Pépé (Côte d’Ivoire)

2018 : Karl Toko-Ekambi (Cameroun)

2017 : Jean Michaël Seri (Côte d’Ivoire)

2016 : Sofiane Boufal (Maroc)

2015 : André Ayew (Ghana)

2014 : Vincent Enyeama (Nigeria)

2013 : Pierre-Emerick Aubameyang (Gabon)

2012 : Younès Belhanda (Maroc)

2011 : Gervinho (Côte d’Ivoire)

2010 : Gervinho (Côte d’Ivoire)

2009 : Marouane Chamakh (Maroc)

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Prix Marc-Vivien Foé 2021 : le Congolais Gaël Kakuta élu joueur africain de l'année en Ligue 1

Prix Marc-Vivien Foé 2020 : le Nigérian Victor Osimhen élu joueur africain de l'année en Ligue 1

FOOTBALL

Prix Marc-Vivien Foé 2019 : l’Ivoirien Nicolas Pépé élu joueur africain de l'année en Ligue 1

France24 - Monde

Ligue des champions : Mané et Salah, un duo en état de grâce à Liverpool

Publié le : 28/04/2022 - 10:32

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Mercredi face à Villarreal, les attaquants de Liverpool, le Sénégalais Sadio Mané et l'Égyptien Mohamed Salah, ont encore montré tout leur talent. Alors que leur club a pour objectif un quadruplé inédit, ils sont les maîtres à jouer de leur entraîneur, Jürgen Klopp.

Encore décisifs mercredi en demi-finale aller de Ligue des champions contre Villarreal (2-0), Mohamed Salah et Sadio Mané tiennent le rythme effréné de la fantastique saison de Liverpool, toujours plus proche d'un improbable quadruplé.

Combien de trophées l'Égyptien et le Sénégalais auront-ils ajouté à leur palmarès dans un mois ? La saison des deux Reds donne le tournis, à l'approche du "money time" : voici les deux compères de Liverpool à deux rencontres d'un nouveau sacre en Ligue des champions après 2019, à 90 minutes d'une Coupe d'Angleterre contre Chelsea le 14 mai, et à cinq rencontres d'un titre de champion de Premier League, même s'il faudra déloger Manchester City, leader avec un point d'avance.

>> À lire aussi : CAN-2022 : de Liverpool au sommet de l'Afrique, Mané et Salah s'étaient donné rendez-vous

Les deux hommes ont déjà une Coupe de la Ligue anglaise dans leur escarcelle, et Mané s'est aussi offert la Coupe d'Afrique des nations face à son meilleur ennemi, début février. Et tous deux peuvent rêver du Ballon d'Or et ainsi écrire l'histoire en devenant le second joueur africain de l'histoire sacré, 17 ans après George Weah.

Un match exemplaire face à Villarreal

C'est en Ligue des champions que le duo brille le plus aux yeux de l'Europe, avec une nouvelle prestation décisive face à l'impénétrable Sous-marin jaune de Villarreal, tombeur du grand Bayern Munich en quarts de finale.

Mercredi dans leur jardin d'Anfield, ils ont eux aussi longtemps cherché l'entrée de la muraille espagnole. Le Sénégalais a d'abord tâtonné en ratant un contrôle puis une tête dans la surface (8e,12e), et Salah a manqué le cadre d'une frappe enroulée (27e) avant de voir sa reprise contrée par Lo Celso (34e), juste après une tentative de Mané, elle aussi contrée par Raul Albiol (33e).

Mais la complicité des deux attaquants, sans débat sur le terrain à défaut d'être limpide en dehors, a fini par payer, lorsque Mané, en position de n° 9, est venu conclure une petite passe en profondeur de Salah pour le deuxième but (56e).

📊 Mohamed Salah a délivré 7 passes décisives pour Sadio Mane en Ligue des Champions depuis 2017-18. 🎯7️⃣Aucun joueur ne fait mieux, seul Neymar en a fait autant pour Kylian Mbappé ! 🫱🏿‍🫲🏽 @OptaJean pic.twitter.com/cJzlLe3rWD

April 28, 2022

 

Le Sénégalais a inscrit son quatrième but en C1 cette saison, mais aussi son sixième sur ses six dernières titularisations toutes compétitions confondues.

De quoi mériter une ovation soutenue à la 73e minute, à son remplacement, et une belle accolade de son entraîneur, Jürgen Klopp, venu tenter de consoler son n° 10 déçu d'être le premier à laisser sa place dans cette rencontre étoilée.

Sur la pelouse, Salah y est resté jusqu'à la 90e minute, comme lors des trois précédents matches, signe que l'Égyptien reste le choix numéro un de Klopp sur le front de l'attaque des Reds.

Des tensions entre Salah et Mané ?

Les statistiques parlent en effet d'elles-mêmes : Salah a inscrit cette saison 30 buts et délivré 14 passes décisives toutes compétitions confondues en club, contre 20 buts et trois passes pour Mané, pourtant victorieux de leurs deux duels fratricides, en finale de CAN et en barrage pour le Mondial-2022.

Le contexte est donc paradoxal, avec deux joueurs dont les relations paraissent parfois distantes, mais dont l'impact sur le jeu de leur équipe est total...

"Il n'y a pas de doutes qu'ils ne sont pas seulement proches, mais ils sont bien élevés, ce sont de bons garçons et de bons êtres humains (...). Il est certain que Sadio et 'Mo' se considèrent comme des amis", disait néanmoins récemment Klopp.

Même les contrats des deux attaquants sont intimement liés : ils expirent en juin 2023, et leur avenir dès l'année prochaine est une immense interrogation à l'approche du mercato des Reds.

D'ici là, il y a néanmoins quelques matches à disputer pour le duo d'Anfield, à commencer par la manche retour en Espagne mardi. Quelques buts à marquer, aussi, et quelques trophées à soulever.

Avec AFP

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France24 - World

Haiti’s deadly gang violence spikes, families caught in crossfire

Issued on: 28/04/2022 - 11:41

NEWS WIRES

Criminal violence in Haiti worsened this week. with fighting among gangs in part of the capital chasing thousands from their homes and killing at least 20 people, including children.

Haiti's Civil Protection Agency said the fighting began Sunday in four neighborhoods in Port-au-Prince, north of the international airport. At least a dozen homes were burned downand many of those who fled initially took shelter in the yard of a local mayor’s office.

The eruption comes amid a spike in violence and kidnappings as gangs grow more powerful and seek to control more territory amid the power vacuum following the July 7 assassination of President Jovenel Moïse.

The situation has angered and frustrated Haitians, who are demanding action from Prime Minister Ariel Henry’s administration, which is receiving international help to boost an underfunded and understaffed police force.

A family of eight, including six children, was among those killed since Sunday, authorities said Wednesday. Schools and businesses in the area remain closed as thousands of families with children are camping in a park near a local mayor’s office.

“They need water, food, supplies,” said Jean Raymond Dorcely, who runs a small grassroots community organization. “They had to leave with nothing in their hands.”

He said that the neighborhood is usually quiet and that his child often plays in the park now turned into a makeshift outdoor shelter.

“I can see kids crying because they’re hungry and families don’t have anything to provide to them,” he said, adding that needs were growing as the fighting continued. “I don’t know what it’s going to be like tomorrow.”

Authorities said that along with the dead, two dozen people had been injured in the violence, and that one bullet hit an empty United Nations Humanitarian Air Service helicopter stationed near the airport.

“The conflict is likely to escalate in the coming days, leading to further casualties and new population migrations,” the Civil Protection Agency said.

Officials warned that main roads leading to Haiti’s northern region could be cut off as a result of the fighting. 

Gang violence in the Martissant community in southern Port-au-Prince already has cut off access to the country’s southern region, which is trying to recover from last year's deadly earthquake. 

The Martissant violence displaced thousands of families last year that have spent months in overcrowded, unhygienic government shelters in Port-au-Prince and surrounding areas. It wasn’t immediately clear where the newly displaced families would be staying.

The Civil Protection Agency blamed this week's violence on a fight between the Chen Mechan gang and the rival 400 Mawozo gang, which was involved in the kidnapping of 17 U.S. missionaries last year.

Haiti’s ombudsman-like Citizen Protection Office released a statement condemning the violence. It criticized political leaders, saying their inaction and silence has brought “a form of cynicism or contempt for human rights, particular the right to life and security.”

The office also questioned whether the area known as Plaine du Cul de Sac was becoming another Martissant and called on authorities to assume their responsibility to protect citizens.

(AP)

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Colombian ex-soldier accused of Haitian president's murder extradited to US

Two journalists shot dead by gang in Haiti

Several dead, others wounded after small plane crashes into Haiti road

France24 - Monde

Gaz russe : le dilemme

Publié le : 29/04/2022 - 11:41

Valérie DEKIMPE Marina BERTSCH Suivre

C'est la grande inconnue. L'Europe et la France peuvent-elles vraiment se passer du gaz russe ? L'urgence est là et les pistes adoptées à court terme ne sont pas forcément écologiques.

Une entreprise dans le rouge 

Chez Yara, numéro un mondial des engrais azotés, l'explosion du prix du gaz, multiplié par cinq suite au conflit en Ukraine, est un problème immédiat. Pour fabriquer ses engrais à destination de l'agriculture, le groupe norvégien a besoin de gaz, qui détermine à 80 % le prix de l'ammoniac. "Aujourd'hui, on est économiquement non équilibrés. Ça a obligé le groupe à fermer des usines, notamment celle du Havre et une autre en Italie", explique Daniel Ménard, le patron de l'usine de Montoir de Bretagne, qui produit habituellement 2 000 tonnes d'engrais par jour. 

Le groupe cherche depuis longtemps des alternatives au gaz pour produire l'ammoniac, mais cette fois, le temps presse : "De façon assez claire, si vous revenez dans un mois, je ne peux pas vous garantir que l'usine sera en fonctionnement et continuera à produire des engrais", conclut Daniel Ménard. 

Stocker mais pas davantage

En France, une règle oblige les professionnels du gaz à stocker 85 % de la consommation de gaz naturel du pays, entre le printemps et le 1er novembre. Ces stockages sont d'immenses réservoirs sous terre, des poches géologiques, dans lesquelles on injecte du gaz arrivé par oléoducs ou par bateau. À Lussagnet, dans les Landes, à une profondeur de 500 mètres, 25 % des réserves françaises se trouvent sous les pieds de Michel Boche, directeur des projets d'infrastructures chez Teréga. Cette technique de stockage est "un outil qui est absolument stratégique. Cela répond à la sécurité d'approvisionnement évidemment, cela permet de répondre à la saisonnalité de la demande, d'amortir les effets prix l'hiver où les prix sont plus chers".

La crise ukrainienne ne change rien à ce fonctionnement, la campagne d'injection a commencé, peut-être avec une pression supplémentaire pour ces groupes chargés de faire des réserves. Michel Boche tempère : "Aujourd'hui, nous n'avons pas d'urgence particulière dans la campagne d'injection de gaz. On ne peut pas travailler à la va-vite, remplir d'une manière excessivement rapide nos stockage", poursuit-il. D'ailleurs, la France est un des pays européens qui stocke le plus, la règle des 85 % inspire d'ailleurs Bruxelles pour imposer la même aux autres pays. Une façon de sécuriser encore davantage les réserves de gaz du continent. 

Le GNL, solution immédiate mais mauvaise pour le climat ? 

Stocker au maximum oui, mais aussi diversifier. Pour se passer du gaz russe, la piste la plus évidente est sans doute le gaz naturel liquéfié (GNL), du méthane à 90 %, transformé à l'état liquide en le refroidissant à -161° C. Sous cette forme, il est 600 fois moins volumineux qu'à l'état gazeux et donc transportable par bateau depuis les pays producteurs, comme les États-Unis, le Qatar, l'Australie, l'Algérie ou le Nigeria. Moins volumineux mais aussi cinq fois plus cher que le gaz russe. Et pourtant, l'Europe n'a guère le choix et veut donc en importer 50 milliards de mètres cubes par an. "Il n'y a pas suffisamment de GNL aujourd'hui dans le monde pour pouvoir remplacer le gaz russe que l'Union européenne achète", objecte Maxence Cordiez, ingénieur, auteur de "Énergies - Fake or not ?", les pays asiatiques étant pour l'instant les principaux acheteurs. 

Par ailleurs, l'empreinte carbone du GNL est élevée : un gaz transformé, puis transporté par navires, potentiellement sur de longues distances. "Le GNL émet plus de gaz à effet de serre que des gazoducs, essentiellement du CO2 et du méthane", explique Maxence Cordiez. Enfin, cette forme de gaz nécessite de gros investissements dans les ports d'arrivée. Pour l'instant, l'Europe a un nombre limité de terminaux méthanier : l'Allemagne va en construire en urgence, la France n'en a que quatre. Des investissements colossaux et de long terme dans cette énergie fossile, une dépendance dont le monde est pourtant censé se défaire pour lutter contre le réchauffement climatique.

Le biogaz est-il la solution ? 

Et si se débarrasser du gaz russe voulait dire adopter un autre gaz, plus vert ? Du biogaz, créé à partir de déchets agricoles.

Sur le site de méthanisation d'Evergaz, près d'Angers, d'immenses cuves bleu marine absorbent des déchets solides, liquides et pâteux : du lisier, du fumier, mais aussi les sous-produits de l'agriculture, comme des pelures d'oignon ou des pulpes de carottes, digérés pendant soixante jours par des bactéries. C'est ce processus qui crée le biogaz. 

La Commission européenne prévoit de doubler la production de biométhane en un an. Mais cela ne se fera pas en un jour. En France, c'est un tout petit pour-cent de la consommation de gaz dans le pays. 

"Par rapport au gaz russe, aujourd'hui on représente une alternative. À l'horizon 2030, on sera capables de remplacer les 17 % dans les approvisionnements français représentés par le gaz russe. Et dès aujourd'hui, on arrive à produire en autosuffisance pour 1,7 millions de ménages pour leurs besoins de cuisine et de chauffage", s'enthousiasme Frédéric Flipo, directeur général et fondateur d'Evergaz. Le talon d'Achille du biogaz était jusqu'à maintenant son prix, 4 à 5 fois supérieur au gaz russe. La crise a rééquilibré les choses. 

Reste à développer les capacités de production de biogaz. "Malheureusement, même si nous militons pour le biogaz et le biométhane depuis 2008, on voit que la crise est un accélérateur de prise de conscience. Cette solution énergétique permet de répartir sur les territoires une source d'énergie disponible de manière perpétuelle", vante le PDG, tout en reconnaissant que le biogaz "n'est pas une solution immédiate à l'échelle de la France. En revanche, à l'échelle locale, à proximité de nos sites de méthanisation, c'est une solution dès maintenant".

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France24 - World

Three claims accuse Volodymyr Zelensky of being addicted to cocaine

Issued on: 26/04/2022 - 16:30Modified: 28/04/2022 - 16:54

In recent weeks, people have been sharing at least three videos purporting to show Ukrainian President Volodymyr Zelensky either using cocaine or making incoherent remarks after allegedly consuming drugs. But these videos have been cut misleadingly and sometimes even digitally manipulated.

These accusations against the Ukrainian president are nothing new: During Ukraine's presidential election in 2019, his opponents accused him of being addicted to cocaine. Zelensky went as far as to take a live drug test on social media.

Supporters of outgoing president Petro Poroshenko, who was defeated in the election, challenged the results of Zelensky's drug test and then mocked him in a campaign clip.

Claims of drug use have emerged again in relation to Zelensky, this time via misleading videos shared online with captions in French and English. 

A video digitally manipulated to put cocaine on president's desk

The first video that has been shared since April 23, mainly on pro-Russia groups on Telegram, claims to show a pile of white powder on Zelensky's desk while he is videochatting with Elon Musk. 

An example of a tweet claiming to show cocaine on the desk of Volodymyr Zelensky. Archived here: https://archive.ph/wip/CfqDc © Twitter

But, as shown by Bellingcat founder Eliot Higgins, that pile of white powder was added digitally to the video. In the original video published on March 6, there was no powder on the desk.

Pro-Russian accounts are currently sharing a video (left) that has a big ol' pile of cocaine digitally added to smear Zelensky. The original video (right), sans cocaine, can be found here https://t.co/cChEsa7Sbj pic.twitter.com/JAfGsiEIDj

April 23, 2022

Some users have questioned whether the March 6 video was itself edited. But two seconds into the video, a halo of light can be seen passing over a bank card placed on the desk. However, the bank card does not glow as it should, proving that it was added digitally.

An edited video to twist his words

A second video posted on April 18 on the "Invaccinable" Telegram channel, well known for sharing disinformation related to Covid-19, claimed to show an interview in which Zelensky admits to being "a junkie". On the video's subtitles, in French and English, we can read: "At 7am I got up. Took a walk with the dog. And I do snort drugs."

A screenshot of the video purporting to show Volodymyr Zelensky claiming to be a cocaine user. Link: https://www.facebook.com/jason.ttroy/videos/1398373477281700 © Telegram Invaccinable

As explained by our colleagues from AFP Fact Check, the original interview was conducted by the Ukrainian media source Ukrainskaya Pravda on January 21, 2019. In it, Zelensky explains that he does not use drugs, and talks about the benefits of sports as follows:

"This is the 'diet' I follow. At 7am, I get up, take my dog out and work out. What is the point of working out? It's about pushing yourself. It gives you energy for the whole day, I recommend it to everyone, but not through intensive practice because it makes you want to sleep during the day. And this release is enough for the day, yes."

His words were twisted to make it appear that he was talking about cocaine. This edited video has been circulating since at least 2019 and had been debunked by Ukrainskaya Pravda, as explained by AFP. 

A selfie video of Zelensky on drugs?

In the final video, which has been circulating since April 17, the Ukrainian president can be seen on camera showing off some items in his office. Those who shared the video said he filmed himself after consuming cocaine and that the video was "deleted from the internet". They also claim to see part of a pipe on his desk. 

A screenshot of the video claiming to show cocaine on Zelensky's desk. Archived here: https://archive.ph/wip/MEhg2 © Twitter

Yet, it is easy to find this video, originally published on April 16 on Zelensky's Instagram. The video has not been deleted.   

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par Володимир Зеленський (@zelenskiy_official)

In it, the Ukrainian president explains, visibly exhausted, on the 52nd day of the war in Ukraine: "We are working [he then shows his speech], we love [he shows his family photo], we are grateful [he shows a sculpture of the Borodyanka rooster], we are proud [he shows the Ukrainian flag], we will be victorious."

Comparing the original video with the one circulated by users claiming that Zelensky was drugged, the Observers' editorial staff could also see slight visual and audio differences: The quality of the video was degraded so that it was harder to perceive all the details. 

The audio seems to have been compressed, causing a loss of sound quality and accentuating the low tones of the president's voice.

And the supposed cocaine on his desk is more likely to be reflections of light and golden lines that are embossed on its surface, visible in other images of the same office. The lower image quality of the video makes them harder to make out. 

Download the app

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France24 - Monde

Climat : '63 milliardaires en France émettent autant de CO2 que 50% de la population'

Publié le : 28/04/2022 - 22:21

Pauline GODART

Afin d'évaluer l'ampleur de la crise climatique, FRANCE 24 reçoit Camille Étienne, militante écologiste. Dans sa lutte, elle pointe du doigt les dirigeants politiques et économiques : "ce qui [leur] manque, en tout cas, vraiment, c'est de l'humilité. Pourquoi? C'est parce que c'est très compliqué pour eux d'intégrer que l'homme ne va pas être capable de tout sauver par son génie, par sa technologie. Il va vraiment falloir être dans la sobriété énergétique. Il va vraiment falloir regarder les solutions que nous offre la nature. Il va vraiment falloir mettre une pause et ralentir, et ça c'est extrêmement difficile pour des personnalités qui sont nées dans cette idée d'une croissance infinie, d'une puissance totale. Je pense qu'il y a vraiment une question, même philosophique, à résoudre".

France24 - World

Record-breaking early heatwave hits India, Pakistan, temperatures keep rising

Issued on: 28/04/2022 - 02:15

NEWS WIRES

India is getting too hot too early, raising the risk of fires, Prime Minister Narendra Modi warned on Wednesday, as a heatwave gripped much of the country and a landfill site burned on the capital's outskirts.

"Temperatures are rising rapidly in the country, and rising much earlier than usual," Modi told heads of India's state governments in an online conference.

The extreme heat has swept across large areas of India and Pakistan this week and follows the hottest March since the India Meteorological Department (IMD) began keeping records 122 years ago.

More than a billion people are at risk of heat-related health impacts, scientists said. In the capital New Delhi, temperatures have soared past 40 degrees Celsius (104 Fahrenheit) for several days and are forecast to linger around 44C until Sunday, with peak summer heat still to come before cooling monsoon rains arrive in June.

"We are seeing increasing incidents of fires in various places - in jungles, important buildings and in hospitals - in the past few days," Modi said.

He asked states to conduct fire-safety audits for hospitals. Dozens of people die every year in fires at Indian hospitals and factories, mainly due to illegal construction and lax safety standards.

Fires in Delhi's dump yards also contribute to the toxic air in the world's most polluted capital.

As Modi spoke, firefighters were struggling to extinguish a blaze at the Bhalswa landfill site, a hillock rising above the northwestern edge of the city. Fumes from the burning waste forced a nearby school to close on Tuesday.

The cause of the fire was under investigation.

Sweltering 

Among the worst hit have been the typically humid eastern Indian states, which saw temperatures above 43C on Wednesday.

"Rarely it happens that nearly the whole country ... is reeling under (a) heatwave," said hydroclimatologist Arpita Mondal at the Indian Institute of Technology Bombay, on the coast of Maharashtra, where she said the heat was "unbearable". Mumbai temperatures hit 37C on Wednesday.

Climate change is "beyond doubt" a contributing factor to the weather extremes, Mondal said.

In February, a report by the Intergovernmental Panel on Climate Change warned of India's vulnerabilities to extreme heat. For example, at 1.5C of warming above pre-industrial temperatures, the West Bengal capital of Kolkata could once a year see conditions match that of the 2015 heatwave, when temperatures hit 44C and thousands died across the country.

Mondal's research has found that urban pollution may also play a role, with black carbon and dust absorbing sunlight and leading to greater heating in India's cities.

While heat risks lives and livelihoods in India, the real danger comes when high temperatures mix with high humidity, making it difficult for people to cool down through sweating.

Such conditions are measured by "wet bulb temperatures" which record the reading of a thermometer wrapped in a wet cloth. High wet bulb temperatures are of particular concern in India, where most of the country's 1.4 billion people live in rural areas without access to air conditioners or cooling stations.

On Wednesday, cities in southern West Bengal and coastal Odisha saw wet bulb temperatures of around 29C. Humans can survive only a few hours outdoors if wet bulb temperatures exceed 35C.

The IMD warned that conditions were likely to get worse in the next four days.

(REUTERS)

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UN report says Mediterranean ‘climate change hotspot’ will see temps 20% higher than global average

July sets new mark as world's hottest month on record, US agency says

Sicily registers record 49°C heat as Italy's wildfires rage on

France24 - World

Liverpool on course for Champions League final after 2-0 win over Villarreal

Issued on: 27/04/2022 - 23:02

NEWS WIRES

An own goal and a Sadio Mane strike earned Liverpool a 2-0 victory in their Champions League semi-final first-leg against Villarreal on Wednesday, putting Juergen Klopp's side on course for their third European Cup final in five seasons.

Villarreal defended in numbers in the first half to frustrate the six-times European Cup winners, with Thiago Alcantara going closest to breaking the deadlock with a thunderous strike from distance that hit the post.

Liverpool turned it up a notch after the break and moments after Brazilian midfielder Fabinho had seen one effort ruled out for offside, Jordan Henderson's cross was deflected into his own net by Pervis Estupinan to break Villarreal's resistance.

Able to express themselves with the deadlock broken, Mohamed Salah threaded a sublime pass through for Mane to put the game beyond the visitors 133 seconds later.

Liverpool had chances to make the result more comprehensive, but will be firm favourites to finish the job in next week's second leg in Spain.

(REUTERS)

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Man City narrowly beat Real Madrid in Champions League semi-final thriller

FOOTBALL

Man City, Liverpool advance to Champions League semi-finals on aggregate wins

FOOTBALL

Champions League: Real Madrid knock out title-holders Chelsea to reach semi-finals

France24 - World

Biden, Clintons lead tributes to Madeleine Albright at memorial service

Issued on: 27/04/2022 - 16:46

NEWS WIRES

President Joe Biden called former Secretary of State Madeleine Albright a "force of nature" on Wednesday at a memorial service attended by former presidents in honor of the first woman to serve as the United States' top diplomat.

Albright, who served as secretary of state from 1997 to 2001, died last month of cancer. The professor, businesswoman, mother and grandmother was heralded as a trailblazer after her death.

Biden praised Albright for her grace, humanity and intellect, and said she changed the tide of history.

"Her story was America's story," he said. "She loved to speak about America as the indispensable nation. ... It was about gratitude for all this country made possible for her. It was a testament to her belief in the endless possibilities that only America could help unlock around the world."

Biden, who is leading the US effort to support Ukraine after Russia's invasion, said Albright was a big reason why NATO alliances are so strong today.

Former President Bill Clinton and former Secretary of State Hillary Clinton also gave tributes. Albright served as U.S. ambassador to the United Nations from 1993 to 1997 during President Clinton's first four-year term before becoming secretary of state, and was an active supporter of Hillary Clinton's presidential campaigns.

Albright and her family fled the Nazis in her native Czechoslovakia during World War Two. They eventually settled in the United States, where Albright grew to become a tough-talking diplomat, famous for a sometimes sharp tongue and a collection of pins she would wear to send political messages.

Albright's memorial service was held at the Washington National Cathedral. More than 1,400 people were expected to attend, according to a spokesperson for the family, including foreign ministers, ambassadors and members of Congress.

The family requested that attendees wear masks inside the cathedral; Washington has experienced a dramatic uptick in Covid-19 cases in recent weeks.

Albright's three daughters were to give tributes. Former Secretary of State Condoleezza Rice was to give a reading from the Bible.

Former President Barack Obama, former first lady Michelle Obama and former Vice President Al Gore attended along with current administration officials including Secretary of State Antony Blinken.

(REUTERS)

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Former US Secretary of State Madeleine Albright dies at 84

In the papers

Taking inspiration from Madeleine Albright's 'resilience of spirit'

El País (ESP)

Los castillos secretos del valle del Loira

FRANCIA

Brézé y sus profundos fosos y ciudad subterránea, el ‘ecohotel’ de la gran abadía real de Fontevraud, el vino Rosé d’Anjou de Brissac y otras sorprendentes fortalezas menos frecuentadas por los turistas

El Loira es el río más largo de Francia. Supera los 1.000 kilómetros y atraviesa el país de oriente a poniente, desde el Macizo Central hasta el Atlántico. En su tramo medio baña el valle del Loira, que más que accidente geográfico es un imaginario heroico. Le aplican el faraónico epíteto de Valle de los Reyes. Docenas de monarcas han hecho historia aquí en centenares de castillos, remansados como hojas a orillas del río. Solo la Association Châteaux de la Loire agrupa 83 castillos, pero son tres o cuatro veces más los que hay aquí, quién sabe. Algunos muy conocidos, no en vano el valle es patrimonio mundial de la Unesco desde el año 2000. Sin embargo, hay otras fortalezas menos frecuentadas, casi secretas, y no por eso menos sorprendentes. 

El Château de Brézé es uno de ellos, en el tramo del Loira que va de Saumur a Angers. Lo llaman el castillo bajo el castillo. Y es que lo que se ve desde el parque que lo envuelve es solo una punta de iceberg: un caparazón construido entre los siglos XI y XIX, rodeado por los fosos secos más profundos de Europa, de unos veinte metros de hondura. A ese abismo se abren ventanas y oquedades horadadas en la roca. Y es que debajo del castillo y en los bordes del foso se oculta una ciudad subterránea. Con corredores y habitáculos, molinos y graneros, lagares, establos. Todo lo necesario para vivir una película distópica.

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El trogloditismo no es atributo exclusivo de este castillo. La toba de las colinas que bordean por aquí al valle del Loira favorece lo que se ha convertido en reclamo turístico. En la cercana Turquant se infiltra en los agujeros de gusano de la cornisa de marga todo un poblado, el Village des Métiers d’Art: talleres de oficios artesanos, tiendas, restaurantes y hoteles trogloditas. En Doué-la-Fontaine, el restaurante Le Caveau ocupa una cueva de siglos y sirven platos casi prehistóricos como fouaces (champiñones rellenos) y galipettes (panecillos al horno de leña con carne mechada). Todo en porciones descomunales: hay que recordar que cerca de aquí, en una casa de campo junto a Chinon, La Devinière, vivió en el siglo XVI François Rabelais, autor de cinco libros centrados en los voraces gigantes Gargantúa y su hijo Pantagruel; todavía hoy aplicamos el adjetivo pantagruélico a un ágape gigantesco.

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Los piadosos señores de Brezé —el cardenal Richelieu tenía alcoba propia en el castillo— protegieron con largueza a la cercana abadía real de Fontevraud; una de las más grandes de Europa. Una ciudad monástica con cuatro comunidades dúplices, es decir, de hombres y mujeres. Fundada en el siglo XII, en su iglesia románica de porte catedralicio se encuentran los sepulcros polícromos de varios soberanos de la dinastía Plantagenet. Entre ellos, el de Leonor de Aquitania y el de su hijo, Ricardo Corazón de León. Aquella comunidad medieval fue en cierto modo precursora de las colonias agrícolas o industriales que surgirían en los sueños utópicos del siglo XIX. En ese siglo, Napoleón convirtió la abadía en una colonia penitenciaria, y eso fue hasta 1963. Hoy, magníficamente restaurada, es un polo turístico de primera, con un hotel ecológico, un restaurante con estrella Michelin cuyo chef se rige por las fases lunares y un terreno de esparcimiento que vale por media provincia. Además, en mayo de 2021 (con más de un año de retraso por la covid) se abrió al público un singular museo de arte moderno en las antiguas tenerías del complejo monástico.

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Muy cerca también de Brezé, a orillas del río Thouet, se esconde un castillo que es en realidad una ciudadela: el de Montreuil-Bellay. Un cinto de murallas de más de medio kilómetro, con 15 torres, protege a una fortaleza medieval convertida en palacio en el siglo XV, cuando se añadió la colegiata gótica y unos apartamentos para canónigos en plena forma —o no podrían haber pasado el trámite de sus traidoras escaleras de caracol—. Los visitantes pueden adquirir botellas de un vino muy apreciado que se cría en los predios del castillo.

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A pocos kilómetros se encuentra Brissac, otro castillo con vino reputado, el Rosé d’Anjou, que se cría en sus dominios. A este le llaman “el gigante” de los castillos del Loira, ya que es el más alto: siete pisos. Como en otros casos, la fortaleza medieval fue transformada en palacio en el siglo XV por Pierre de Brezé, ministro del rey Carlos VII. Su hijo, Jacques, tuvo la mala fortuna de sorprender a su esposa con un amante, así que tiró de espada y mató a ambos. Dicen que el fantasma de la dama vaga por el palacio en las noches de tormenta. En la belle époque, la propietaria de turno, vizcondesa aficionada a la lírica, como no podía cantar ante un público plebeyo por su condición de aristócrata hizo construir dentro del castillo un teatro que para sí quisieran muchas ciudades.

En la orilla opuesta del río, aislado en la fragosidad de la campiña, se esconde otro de los castillos más peliculeros del Loira, el de Plessis-Bourré. Aquí se han rodado películas aprovechando el aspecto que han conservado intacto, desde el siglo XV, sus torres, foso y puentes levadizos en perfecto uso; ni las guerras de religión ni la Revolución dañaron sus estancias, aún hoy habitadas. Su constructor, Jean Bourré, tesorero de Luis XI, tenía sus razones para sustraerse a miradas indiscretas: era adicto a la alquimia, cosa que hubiera podido causarle problemas. En la magnífica Salle des Gardes se ven pinturas y guiños herméticos que solo podían captar quienes, como diríamos ahora, estuvieran en la pomada. A un paso de allí, el castillo de Noirieux es actualmente un hotel señorial, rodeado por un inmenso dominio regado por el Loira, habitado solo por ovejas, brumas y silencio. Una manera regia de ser, finalmente, protagonistas de nuestra propia aventura.

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France24 - World

What Elon wants: Is Twitter buyout a victory for free speech or disinformation?

Issued on: 28/04/2022 - 20:08

François PICARD Follow

A victory for free speech or for disinformation? That's the $44 billion question after Elon Musk's swoop on Twitter. Does it matter any more than Amazon's Jeff Bezos owning The Washington Post or all the French captains of industry whose often money-losing media purchases buy them a platform to voice their views? 

Twitter is certainly a bullhorn and the boss of Tesla and SpaceX certainly has opinions: a free speech absolutist, Musk lets loose in his tweets, for instance once calling Canada's prime minister a Nazi over Covid-19 restrictions. Who decides whether someone like Donald Trump stays banned or gets restored to the platform? 

More broadly, is it up to Twitter, TikTok, Facebook and YouTube to regulate themselves? The European Union thinks not, but how far will leaders here go with plans to police content that incites hate and undermines democracy, amid stiff opposition from across the Atlantic?

Produced by Charles Wente, Elise Marné, Juliette Laurain and Imen Mellaz.

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  • Fabrice EPELBOIN, President of IOUR foundation for Internet Resiliency & Professor at Sciences Po
  • Will DUFFIELD, Policy Analyst, Cato Institute's Center for Representative Government
  • Jamie SUSSKIND, Lawyer & Author of "The Digital Republic"
  • Niam YARAGHI, Senior Fellow, Brookings Institution

Elon Musk's criticism of Twitter staff sparks backlash

Business Daily

Elon Musk's Twitter takeover deal comes with many question marks

TECH 24

Memelord-in-chief: Why Elon Musk could usher in major changes for Twitter

France24 - World

Measles cases surge 80% as Covid interrupts vaccination campaigns

Issued on: 27/04/2022 - 19:04

NEWS WIRES

Measles cases have surged by nearly 80 percent worldwide this year, the UN said Wednesday, warning that the rise of the "canary in a coal mine" illness indicates that outbreaks of other diseases are likely on the way.

The coronavirus pandemic has interrupted vaccination campaigns for non-Covid diseases around the world, creating a "perfect storm" that could put millions of children's lives at risk, the UN's children's agency UNICEF and the World Health Organization said in a statement.

More than 17,300 measles cases were reported globally in January and February, compared to around 9,600 during those months last year, according to new data from the UN agencies.

There have been 21 large and disruptive measles outbreaks in the last 12 months to April, most of them in Africa and the eastern Mediterranean, the data showed.

Reported worldwide #measles cases🔴 17,388 Jan-Feb (2022)🔴 9,665 Jan-Feb (2021) That's a rise of 📈79% WHO and @UNICEF warn of a 'perfect storm' of conditions - ripe for serious outbreaks of vaccine-preventable illnesses https://t.co/jjmwgWGt9Q pic.twitter.com/r04UvGTSVg

April 27, 2022

Christopher Gregory, senior health adviser in UNICEF's immunisation section, told AFP that because measles is the "most contagious vaccine-preventable disease" it often serves as a warning sign.

"Measles is what we call the tracer, or the canary in the coal mine, that really shows us where those weaknesses in the immunisation system are," he said.

He said yellow fever was among the diseases that could surge next, after rising cases were reported in West Africa.

"We're particularly worried about those countries that are most fragile, where the healthcare systems are already really struggling, where they're still trying to deal with the impacts of Covid on top of these outbreaks," he said.

Somalia recorded by far the most measles cases in  the last 12 months with more than 9,000, the UN data showed, followed by Yemen, Afghanistan, Nigeria and Ethiopia – all countries battling some form of conflict.

There are also fears that the war in Ukraine could spark a resurgence in the country after it recorded Europe's highest rate of measles between 2017-2019.

Gregory said that it had been very difficult to keep track of any disease in Ukraine since the war began, adding that the biggest concern was "what we could be missing".

Impact 'felt for decades'

More than 23 million children missed out on routine vaccinations in 2020 as the Covid pandemic descended, the largest number in more than a decade. 

The UN agencies said that 57 vaccination campaigns in 43 countries postponed at the start of the pandemic had still not been completed, affecting 203 million people – most of them children.

Covid also continues to pile pressure on healthcare facilities and drag staffing and attention away from vaccination for long-standing deadly diseases.

"The impact of these disruptions to immunisation services will be felt for decades to come," WHO chief Tedros Adhanom Ghebreyesus said in the statement.

"Now is the moment to get essential immunisation back on track and launch catch-up campaigns so that everybody can have access to these life-saving vaccines."

Gregory said it was time to put childhood immunisation on "at least the same level of priority as finishing Covid vaccination".

Measles is a disease caused by a virus that attacks mainly children. The most serious complications include blindness, brain swelling, diarrhoea, and severe respiratory infections.

Vaccination uptake of at least 95 percent is the best way to avoid it spreading, though many countries fall far short of that goal – Somalia is at just 46 percent, according to the UN data.

(AFP)

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Amid coronavirus spread, measles outbreak kills thousands of children in DR Congo

TECH 24

Beyond Covid-19: RNA tech brings treatments for other diseases

HEALTH

WHO warns over 'dramatic resurgence' of measles in Europe

France24 - World

The new faces of Europe’s far right

Issued on: 25/04/2022 - 11:00

Sarah MORRIS Céline SCHMITT

Spain’s Alejandro Sanchez, Germany’s Marie-Thérèse Kaiser and Italy’s Fabrizio Busnengo all have two things in common: They are under 35 and are positioning their respective far-right political parties at the gates of power. Each of them shrugs off the dark side of their countries’ history, campaigning with gusto for parties that are less than a decade old: Vox in Spain, Germany's Alternative für Deutschland (AfD) and Brothers of Italy. Our correspondents Sarah Morris, Céline Schmitt, Armelle Exposito, Anne Mailliet, Louise Malnoy and Lorenza Pensa report on the new faces of the far right in Europe.

GERMAN ELECTION

Isolated, volatile and divided, has Germany’s far-right AfD reached a dead-end?

ON THE GROUND

Far-right AfD campaigns on anti-vax platform in Germany’s Bautzen

Germany puts far-right AfD party under surveillance

France24 - World

In bulletproof vests and helmets, Ukrainian farmers risk lives to plough fields

Issued on: 27/04/2022 - 17:29

Sam BALL

In the Zaporizhzhia region of Ukraine, farmer Yuri is getting ready for a day's work ploughing fields. Before setting off, he puts on a bulletproof vest and a ballistic helmet. Since the Russian invasion on February 24, farming in this area near the frontlines has become a high-risk profession, but farmers like Yuri are determined to continue working in a sector vital to the Ukrainian economy.

France24 - World

Video: Russian bombardments leave Mykolaiv residents without water supply

Issued on: 27/04/2022 - 13:44

FRANCE 24 Follow Luke SHRAGO

The southern Ukrainian city of Mykolaiv has been without water supply since Russia seized control of most of the Kherson region to the southeast. Mykolaiv got most of its water from Kherson, but the war has left local infrastructure in ruins and residents are struggling to cope. FRANCE 24's Luke Shrago reports from Mykolaiv.

ANALYSIS

War in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic

ON THE GROUND

In ruined Kyiv suburb, residents ask, ‘What have we done to Putin to be slaughtered like this?’

ON THE GROUND

'I have no words': Ukrainian returns home to devastated Kyiv suburb

France24 - World

EU says ‘era of Russian fossil fuels in Europe is coming to an end’

Issued on: 27/04/2022 - 06:42

FRANCE 24 Follow

The EU on Wednesday accused Russia of attempting to blackmail the 27-member bloc by cutting off gas supplies to Poland and Bulgaria. But European Commission chief Ursula von der Leyen said the EU was “prepared” for Moscow’s actions and is planning a “coordinated response”. The gas suspension came as Russia took control of some towns and villages in Ukraine’s eastern Donetsk region, the Ukrainian military said. Read our live blog to see how all the day's events unfolded. 

This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.

3:30am: France 24's Dave Keating outlines the EU's response to Russia cutting off gas supplies to Poland and Bulgaria

1:15am: Canada lawmakers vote unanimously to label Russia's acts in Ukraine as 'genocide'

Canadian lawmakers voted unanimously on Wednesday to call Russia's attacks in Ukraine a "genocide", with members of parliament saying there was "ample evidence of systemic and massive war crimes against humanity" being committed by Moscow.

The Canadian House of Commons' motion said war crimes by Russia include mass atrocities, systematic instances of willful killing of Ukrainian civilians, the desecration of corpses, forcible transfer of Ukrainian children, torture, physical harm, mental harm, and rape.

Earlier this month, Prime Minister Justin Trudeau said it was "absolutely right" for more and more people to describe Russia's actions in Ukraine as genocide, supporting an accusation made by U.S. President Joe Biden a day earlier.

12:20am: At UN, Amal Clooney pushes for Ukraine war crimes justice

Human rights lawyer Amal Clooney urged countries at the United Nations on Wednesday to focus on international justice for war crimes in Ukraine so evidence does not sit in storage - as it has done for victims of Islamic State (ISIS) in Iraq and Syria.

"Ukraine is, today, a slaughterhouse. Right in the heart of Europe," Clooney told an informal UN Security Council meeting on accountability in Ukraine, organised by France and Albania.

Clooney recalled a 2017 Security Council vote to approve a measure she helped lobby for - the creation of a UN team to collect, preserve and store evidence of possible international crimes committed by Islamic State in Iraq. It was the same year her son and daughter with US actor George Clooney were born.

"My children are now almost 5, and so far most of the evidence collected by the UN is in storage – because there is no international court to put ISIS on trial," she said.

The International Criminal Court (ICC), which handles war crimes, crimes against humanity, genocide and crimes of aggression, has no jurisdiction because Iraq and Syria are not members.

Clooney is part of an international legal task force advising Ukraine on securing accountability for Ukrainian victims in national jurisdictions and working with the Hague-based ICC.

ICC Prosecutor Karim Khan opened an investigation into Ukraine a week after Russia's Feb. 24 invasion. 

11:40pm: 'Ramp up' military production to help Ukraine, urges UK foreign minister

Ukraine's fate is hanging in the balance and its allies must brace for the long haul and "ramp up" military production including tanks and planes to help, Britain's foreign minister said on Wednesday.

Foreign Secretary Liz Truss also warned that China must play by international rules or be punished and that it was vital to send the right message to "aggressors" watching closely the response to Russia's invasion.

"We cannot be complacent -- the fate of Ukraine remains in the balance," she told diplomats and business leaders in London, deploring the "failure" of global security structures that should have prevented the war.

A victory for Russian President Vladimir Putin would have "terrible consequences across the globe", and more, heavier, weapons should be sent to Ukraine despite the risk of escalating the conflict.

"We must be prepared for the long haul and double down on our support for Ukraine. 

"Heavy weapons, tanks, aeroplanes -- digging deep into our inventories, ramping up production. We need to do all of this.

"Inaction would be the greatest provocation."

10:44pm: Ukraine war 'screams' need to reject Russian energy, says US

US Energy Secretary Jennifer Granholm says Russia's war on Ukraine “screams” that the world needs to stop importing oil and gas from Russia and instead move toward other forms of energy.

At an international forum on offshore wind energy in Atlantic City, Granholm said the US as well as its energy industries “are on a war footing”. She called for a rapid acceleration of renewable energy including offshore wind power.

Her comments were echoed by Kadri Simson, the European Commissioner for energy, who noted that Europe recently committed itself to a large-scale move away from Russian fossil fuel imports, and considers wind energy an important part of that transition.

9:48pm: EU to suspend tariffs on Ukraine imports for one year

The European Commission has proposed a one-year suspension of import duties on all Ukrainian goods not covered by an existing free trade deal to help the country's economy.

The measures will apply in particular to fruit and vegetables, subject to minimum price requirements, agricultural products facing quotas, and certain industrial goods, tariffs on which were only due to be phased out by the end of 2022.

8:57pm: Guterres announces arrival in Kyiv

UN Secretary-General Antonio Guterres announced his arrival in Kyiv earlier on, following talks in Moscow with Russia's Vladimir Putin.  

"We will continue our work to expand humanitarian support and secure the evacuation of civilians from conflict zones. The sooner this war ends, the better – for the sake of Ukraine, Russia, and the world," the UN chief tweeted, ahead of talks with Ukraine's Volodymyr Zelensky.

At the Moscow talks on Tuesday, Guterres repeated calls for both Russia and Ukraine to work together to set up "safe and effective" humanitarian corridors in war-torn Ukraine. 

I have arrived in Ukraine after visiting Moscow.We will continue our work to expand humanitarian support & secure the evacuation of civilians from conflict zones.The sooner this war ends, the better – for the sake of Ukraine, Russia, and the world.

April 27, 2022

6:52pm: Transnistria says shots fired at village housing Russian arms depot

The interior ministry of Transnistria, a Moscow-backed separatist region of Moldova bordering Ukraine, says shots were fired at a village housing a Russian arms depot after drones flew over from Ukraine.

This comes after the unrecognised region reported a series of explosions that it called "terrorist attacks", raising fears of a spillover from the war in Ukraine.

"Last night, several drones were noticed in the sky over the village of Kolbasna," the Transnistrian interior ministry said on its website. "The drones were launched onto the territory of Transnistria from Ukraine."

Kolbasna, known as Cobasna in Romanian, is located around 2 kilometres (1.25 miles) from the Ukrainian border. It houses a stockpile of some 20,000 tonnes of munitions that date back to the Soviet era, guarded by Russian troops.

The region has reported explosions on Monday and Tuesday hitting the security ministry, a military unit and a Russian-owned radio tower.

5:57pm: Ploughing Ukraine's fields in bulletproof vests and helmets

Agriculture is a vital sector in a country sometimes referred to as the "breadbasket of Europe". But farming in areas near the frontline has become a high-risk profession.

FRANCE 24's Sam Ball has this video report on farmers ploughing fields in the Zaporizhzhia region, in bulletproof vests and helmets.

5:25pm: Putin warns of 'lightening response' to Ukraine interference

The Russian president has threatened a quick-fire military response if any other country intervenes in Ukraine.

Speaking to lawmakers, Putin said that "if anyone sets out to intervene in the current events from the outside and creates unacceptable threats for us that are strategic in nature, they should know that our response... will be lightning-fast".

The Russian leader said that the military would not hesitate to use the most modern weaponry.

"We have all the tools for this, that no one else can boast of having. We won't boast about it: we'll use them, if needed. And I want everyone to know that," Putin said.

Putin has frequently touted Russia's development of modern weaponry, including hypersonic missiles and the new Sarmat intercontinental ballistic missile that was successfully tested earlier this month.

5:06pm: Russian troops disperse pro-Ukraine rally in Kherson

Russian forces have used tear gas and stun grenades to disperse a pro-Ukraine rally in the occupied city of Kherson, according to Ukraine's prosecutor general.

Local authorities say Russia appointed its own mayor of Kherson on Tuesday after its troops took over the administration headquarters in the regional capital, which was the first big urban centre to be seized after the Feb. 24 invasion.

Some residents have staged occasional anti-occupation rallies in Kherson and crowds gathered in the city centre again today. Kyiv says Russia plans to stage a referendum in the city to create a breakaway region like those in eastern Ukraine.

4:02pm: Heavy arms deliveries stoke fears of expanding war

The US and its EU allies have started to heed Volodymyr Zelensky's calls for heavier firepower to push back the Russian advance now focused on Donbas.

Western allies remain wary of being drawn into an outright war with Russia, but have stepped up military support as Ukraine has maintained its fierce resistance. 

Germany announced Tuesday it would send anti-aircraft tanks, in a sharp U-turn on its much-criticised cautious stance, while Britain is expected to urge Kyiv's allies to "ramp up" military production including tanks and planes.

FRANCE 24's James Creedon takes a look at the implications of the West's changing approach.

3:49pm: Canada sanctions more Russians over fighting in Donbas 

Canada is sanctioning 203 individuals it says are complicit in Russia's attempted annexation of certain areas of Donbas in eastern Ukraine.

Canada has now imposed sanctions on nearly 1,000 individuals and entities from Russia, Ukraine and Belarus since the invasion of Ukraine in late February, the government said in a statement.

3:40pm: Russia expels Japanese diplomats in tit-for-tat move

Russia's foreign ministry says it is expelling eight Japanese diplomats in a retaliatory move as it criticizes Japan for taking an "openly hostile anti-Russian course".

The ministry said it summoned the Japanese ambassador and told him the eight diplomats must leave Russia by May 10.

Tokyo expelled eight Russian diplomats earlier this month in a rare move it said was in response to Russia's actions in Ukraine. 

2:45pm: Russia ready to use Transdniestria to move on Ukraine or Moldova, Ukrainian defence official says

Ukrainian Deputy Defence Minister Hanna Malyar accused Russia  on Wednesday of being ready to use the territory of the Moldovan region of Transdniestria as a bridgehead to move on Ukraine or the rest of Moldova.

Transdniestria, a Russia-backed breakaway region of Moldova that borders Ukraine, has been subject to several attacks in the past day, local authorities say.

Russia says it is closely following events in Transdniestria. The Russian foreign ministry was quoted by RIA news agency as saying this week that it wants to avoid a scenario in which Moscow would have to intervene there.

2:25pm: Poland, Bulgaria get gas from EU neighbours after Russia halt: Von der Leyen

Poland and Bulgaria are now receiving gas from their EU neighbours after Russia's state energy giant Gazprom turned off the taps, European Commission head Ursula von der Leyen said Wednesday. 

"Today, the Kremlin failed once again in its attempt to sow division among member states. The era of Russian fossil fuels in Europe is coming to an end," von der Leyen said.  

1:47pm: Russia says it swapped former US Marine for Russian prisoner in US

Russia's foreign ministry has said it conducted a prisoner swap with US authorities in which a US Marine held in Russia since 2019 was released in exchange for the liberation of a Russian citizen.

Trevor Reed, a former US Marine, was released from a Russian jail while US authorities freed Russian citizen Konstantin Yaroshenko, who was serving a 20-year sentence in the US.

The prisoner swap took place on Wednesday following a lengthy negotiation process, foreign ministry spokesperson Maria Zakharova said on her Telegram channel.

1:08pm: Polish president warns of legal action over gas stoppage

Polish President Andrzej Duda has said he's sure legal action would be taken against Russia's Gazprom for breach of contract for stopping gas supplies to Poland and Bulgaria.

"Basic legal principles have been broken, violated," said Duda during a visit to the Czech capital Prague.

"Appropriate legal steps will be taken and there will be appropriate compensation from Gazprom for violations of the provisions of the contract."

1:03pm: Chinese drone maker suspends Russia, Ukraine business

The world's largest drone maker DJI has said it will suspend all business operations in Russia and Ukraine, in a rare public move by a Chinese firm since Moscow's invasion of its neighbour.

"DJI is internally reassessing compliance requirements in various jurisdictions," the company said in a statement on Tuesday. "Pending the current review, DJI will temporarily suspend all business activities in Russia and Ukraine."

While Russia has been hit by an avalanche of sanctions and Western multinationals have pulled out of the country, Beijing has refused to condemn the Russian invasion.

12:55pm: Russia bans entry to 287 British MPs

The Russian foreign ministry has banned entry to 287 British MPs in response to the UK's sanctions against Russian parliamentarians over the war in Ukraine. 

"In response to the decision taken by the British government on March 11 to add 386 State Duma deputies to a sanctions list, in a reciprocal move, personal restrictions are being placed on 287 members of the House of Commons," the ministry said in a statement. 

Russia has already blacklisted British Prime Minister Boris Johnson as well as UK Deputy Prime Minister Dominic Raab, Foreign Secretary Liz Truss, Defence Secretary Ben Wallace and several others.

The House of Commons has a total of 650 members.

Moscow said the list is made up of MPs who have taken "the most active part" in drawing up anti-Russian sanctions and contributed to "Russophobic hysteria".

Among those blacklisted are Speaker Lindsay Hoyle as well as Cabinet members including Minister for Brexit Jacob Rees-Mogg.

11:38am: Moldova’s Transnistria rebels say shots fired near Russia arms depot

The interior ministry of Transnistria, a Moscow-backed separatist region of Moldova bordering Ukraine, has said that shots were fired at a village housing a Russian arms depot after drones flew over from Ukraine.

"Last night, several drones were noticed in the sky over the village of Kolbasna," the Transnistrian interior ministry said on its website.

"The drones were launched onto the territory of Transnistria from Ukraine," it said.

Kolbasna, known as Cobasna in Romanian, is located around 2 kilometres (1.25 miles) from the Ukrainian border.

It houses a stockpile of some 20,000 tonnes of munitions that date back to the Soviet era, guarded by Russian troops.

This came after the unrecognised region has reported a series of explosions that it called "terrorist attacks", raising fears of a spillover from the war in Ukraine.

11:23am: Ukraine acknowledges Russian gains in eastern Ukraine

Ukraine's general staff has acknowledged that Russia had made gains in some areas in the east, capturing outskirts of the towns of Velyka Komyshuvakha and Zavody on one front, and the Zarichne and Novoshtokivske settlements in Donetsk region.

Russia's defence ministry said its missiles had struck an arms depot in the Zaporizhzhia region housing weapons from the US and European countries.

Meanwhile an aide to the mayor of the besieged port city of Mariupol said Russian forces had renewed their attacks on the Azovstal steel plant, where fighters and some civilians are holed up. No agreements had been reached on trying to evacuate civilians from Mariupol on Wednesday, according to the mayor's aide, Petro Andryushchenko.

10:37am: EU vows 'coordinated response' to Russia gas stoppage

The EU maintains that it was "prepared" for Moscow to suspend gas supplies to the 27-nation bloc and is planning a "coordinated" response after Russia's Gazprom turned off the taps to Poland and Bulgaria.

"Gazprom's announcement is another attempt by Russia to blackmail us with gas. We are prepared for this scenario. We are mapping out our coordinated EU response," European Commission chief Ursula von der Leyen said on Twitter.

"Europeans can trust that we stand united and in solidarity with the member states impacted." 

EU rules require all countries to have a contingency plan to cope with a gas supply shock.

Gazprom's announcement is another attempt by Russia to blackmail us with gas.We are prepared for this scenario. We are mapping out our coordinated EU response.Europeans can trust that we stand united and in solidarity with the Member States impacted.

April 27, 2022

09:55am: Russia says destroyed Western-supplied arms in Zaporizhzhia

Russia's defence ministry has said its forces destroyed a large quantity of Western-supplied weapons in Ukraine with long-range missiles.

"On the territory of the Zaporizhzhia aluminium plant, high-precision long-range sea-based Kalibr missiles destroyed hangars with a large batch of foreign weapons and ammunition supplied by the United States and European countries for Ukrainian troops," the ministry said in a briefing. 

09:17am: Poland's PGNiG confirms halt of Gazprom gas deliveries

Russian giant Gazprom has  "completely stopped" the supply of gas to Poland via the Yamal pipeline, according to Poland's state-controlled gas utility company PGNiG.

PGNiG imported more than half of its gas through Gazprom since the start of the year, but Warsaw has said it "will manage" without Russian gas and can source it elsewhere.

07:59am: Hungary receiving Russian gas shipments via Bulgaria: minister

 Hungary is receiving Russian gas according to its contract with Gazprom via Bulgaria and Serbia, and Gazprom informed Hungary that transit shipments via Bulgaria are separately handled, according to Hungary's foreign minister.

"I want to assure everyone that the non-delivery of gas shipments to Bulgaria does not mean a halt in transit shipments via Bulgaria," Peter Szijjarto said on his Facebook page.

Szijjarto said Hungary's next payment obligation for Russian gas is due on May 22, and the country will transfer its payment in euros to Gazprombank, where the amount will be converted into roubles.

07:54am: Western arms deliveries to Ukraine ‘making the difference’ on frontline

Reporting from Kyiv, FRANCE 24’s Gulliver Cragg says that it’s “only thanks to the weapons that have been given by their Western allies that they [Ukrainian forces] have been able to put up such a strong fight”. Cragg notes that Russians are still making very slow gains even in Ukraine’s eastern regions, where Russia is now concentrated.

Weapons systems such as the Javelin and NLAW anti-tank missiles, which Ukraine has been provided, can be used by a single person against an entire Russian tank, for instance. These have proved very effective on the battlefield.

06:15am: Ukraine says Russia ‘beginning gas blackmail of Europe’ as Poland, Bulgaria cut off

Russia halted gas supplies to Poland under the Yamal contract on Wednesday, data from the European Union network of gas transmission operators showed, in a deepening of the rift between the West and Russia over its invasion of Ukraine.

Bulgaria, like Poland a NATO and EU member, said earlier that Russia would also halt supplies of gas to it. There was no word early on Wednesday if Bulgaria’s supplies were also cut.

Ukraine accused Russia of blackmailing Europe over energy in an attempt to break its allies, as fighting heads into a third month without Russia capturing a major city. Staunch Kremlin opponent Poland is among the European countries seeking the toughest sanctions against Russia for invading its neighbour.

Poland’s gas supply contract with energy giant Gazprom covers about 50% of national consumption. State-owned PGNiG had said supplies from Gazprom via Ukraine and Belarus would be cut at 8am (0600 GMT) on Wednesday, but Poland said it did not need to draw on reserves and its gas storage was 76% full.

Russian President Vladimir Putin has called on “unfriendly” countries to pay for gas imports in roubles, a demand only a few buyers have implemented.

“The ultimate goal of Russia’s leadership is not just to seize the territory of Ukraine, but to dismember the entire centre and east of Europe and deal a global blow to democracy,” Ukraine’s President Volodymyr Zelensky said late on Tuesday.

His chief of staff, Andriy Yermak, said Russia was “beginning the gas blackmail of Europe”.

Bulgaria, which is almost completely reliant on Russian gas imports, said it had fulfilled all its contractual obligations with Gazprom and that the proposed new payment scheme was in breach of the arrangement. It has held initial talks to import liquefied natural gas through neighbouring Turkey and Greece.

Gazprom said it had not yet suspended supplies to Poland but that Warsaw had to pay for gas in line with its new “order of payments.” It declined to comment regarding Bulgaria.

3:45am: Blasts heard in Russia’s Belgorod, regional governor says

A series of blasts was heard in the early hours of Wednesday in the Russian city Belgorod near the Ukrainian border, regional governor Vyacheslav Gladkov said, and an ammunition depot in the province was on fire.

Gladkov said no civilians had been hurt by the fire which broke out at a facility near Staraya Nelidovka village. Russia this month accused Ukraine of attacking a fuel depot in Belgorod with helicopters and opening fire on several villages in the province.

The Belgorod province borders Ukraine’s Luhansk, Sumy and Kharkiv regions, all of which have seen heavy fighting since Russia invaded Ukraine two months ago.

April 27, 12:25am: US offers $10 million reward for information on Russian intelligence officers

The United States on Tuesday offered a reward of up to $10 million for information on six people it described as Russian military intelligence officers who had conducted cyber attacks affecting critical US infrastructure.

The six officers work in a cyber-focused unit of Russia’s Main Intelligence Directorate (GRU) and were involved in a 2017 global malware attack that infected the computers of several private U.S. entities, including a hospital system, the US State Department said.

The 2017 “NotPetya” cyber attack crippled parts of Ukraine’s infrastructure and damaged computers in countries across the globe including France, Germany, Italy and the United States, causing billions of dollars in estimated damage.

Russia denies any involvement in the incident.

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

© Studio graphique France Médias Monde

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UN raises bar for using Security Council veto

Moldova urges calm, boosts security after Transnistria blasts

The Debate

Ukraine: A proxy war?

France24 - World

Central African Republic adopts bitcoin as an official currency, a first in Africa

Issued on: 28/04/2022 - 19:02Modified: 28/04/2022 - 19:06

Sam BALL

The Central African Republic, one of the world's poorest nations, has become only the second country in the world to adopt bitcoin as an official currency. But some have questioned the need for the cryptocurrency in a country where few even have access to the internet.

France24 - World

'A lot of very desperate women': Texans forced to wait weeks for out-of-state abortions

Issued on: 26/04/2022 - 18:38

Sam BALL

In a small Louisiana clinic, Shayla is waiting to undergo a procedure to terminate her pregnancy, bringing to an end a long and anxious wait. Now in her 13th week of pregnancy, it has taken her over a month to get an appointment at the clinic, a five-hour car journey from her home in Houston. She is just one of many women from the Texas forced to look elsewhere for an abortion after the state introduced one of the toughest anti-abortion in the US.

Opex 360

Futur avion de combat de l’US Air Force, le NGAD coûtera plusieurs centaines de millions de dollars

par Laurent Lagneau · 29 avril 2022

Quand, en 2011, il fut mis un terme à la production de l’avion de combat de supériorité aérienne F-22A Raptor, le coût total du programme dont il était issu avait été estimé à 67,3 milliards de dollars, dont 32,4 milliards pour la recherche, le développement et les essais. Ce qui en fait actuellement l’appareil le plus cher de l’histoire de l’aéronautique, le prix unitaire des 195 appareils construits [dont 8 pour les tests] ayant dépassé les 345 millions de dollars. Et encore faudrait-il prendre en compte les sommes dépensées pour assurer son maintien en condition opérationnelle et financer ses mises à jour.

Si le programme Joint Strike Fighter [JSF] est régulièrement sous le feu des critiques [notamment de la part des organes de contrôle financier américains, comme le GAO] pour ses coûts jugés astronomiques [1700 milliards de dollars sur l’ensemble de sa durée, notamment en raison des coûts de maintenance et des retards dans la mise au point des capacités du Block 4, ndlr], le prix d’un F-35 reste encore « raisonnable », un exemplaire coûtant environ, et en moyenne, 80 millions de dollars à l’achat.

Cela étant, le futur avion de combat de l’US Air Force, issu du programme NGAD [Next Generation Air Dominance], qui vise à développer un « système de systèmes » à l’image du Tempest britannique et du Système de combat aérien du futur [SCAF] mené dans le cadre d’une coopération emmenée par la France, devrait battre un record en termes de coûts… De quoi sans doute donner raison à la loi dite d’Augustine [du nom de Norman Augustine, ancien directeur de Lockheed Martin et secrétaire de l’US Army dans les années 1970, ndlr].

Pour rappel, constatant que le coût unitaire des aéronefs militaires est en moyenne multiplié par quatre tous les dix ans, celle-ci affirme que, si cette tendance se poursuit à un tel rythme, le budget de la défense entier ne permettra d’acheter qu’un seul avion tactique en 2054.

Cependant, on n’en est pas encore là… Mais si l’on en croit le secrétaire à l’Air Force, Frank Kendall, le prix d’achat d’un NGAD serait de l’ordre de « plusieurs » centaines de millions de dollars. « C’est un chiffre qui va attirer votre attention. Ça va être un avion cher », a-t-il dit lors d’une audition devant le comité des Forces armées de la Chambre des représentants, cette semaine.

Pour ce prix, le NGAD sera « incroyablement efficace », a assuré M. Kendall. Toutefois, son coût de possession devrait être maîtrisé. En effet, a-t-il expliqué, cet appareil sera conçu de telle sorte que les « mises à niveau et la maintenace » seront effectuées de « manière très efficace », grâce notamment à la « conception modulaire » et des « interfaces communes ».

Ce NGAD serait propulsé par au moins un réacteur de nouvelle génération à cycle adaptatif, développé dans le cadre du projet AETP [Adaptive Engine Transition Program], qui vise à produire des moteurs plus économiques, offrant une gestion thermique « considérablement améliorée » ainsi qu’une poussée accrue de 10%.

Puisqu’il sera au centre d’un « système de systèmes », le NGAD opérera avec des drones de type « Loyal Wingman » [« ailier fidèle »], dont le côut s’ajoutera à la facture totale du programme. Ces appareils ne seront pas « consommables » mais devront être suffisamment bon marché pour être utilisés sans craindre de les perdre. Leur coût, a précisé M. Kendall, ne devra pas excéder la moitié du prix d’un appareil avec équipage. Soit une quarantaine de millions de dollars, ce qui n’est pas rien…

Pour le moment, et hormis les explications données par le secrétaire à l’Air Force, on ne sait que très peu de choses sur le NGAD, si ce n’est qu’un démonstrateur a volé pour la première fois en 2020, que l’US Air Force veut hâter sa mise en service [aux dépens du F-22 Raptor] et qu’il devra être en mesure d’emporter plus de munitions et de carburant pour opérer sur « les longues distances du théâtre indo-pacifique ».

Photo : Vue conceptuelle du NGAD, diffusée par l’US Air Force

France24 - World

'Fear and terror': Inside Gaza militants' tunnel network

Issued on: 25/04/2022 - 16:58

Sam BALL

Tucked into the foot of a hill, the entrance is barely visible. But beneath the sandy soils of southern Gaza, lies a complex system of tunnels complete with electric lights, a ventilation system and telecoms cables. With tensions once again escalating in the region, Palestinian militants say they are preparing to use these hidden underground passages in any upcoming conflict with Israel.

France24 - World

‘Youth with Marine’: Young National Rally supporters in Arras mobilise for Le Pen

Issued on: 22/04/2022 - 18:27Modified: 28/04/2022 - 11:05

Juliette MONTILLY Follow

The final sprint for Marine Le Pen before Sunday’s vote. The candidate of the National Rally knows that she can count on her young supporters to canvass door-to-door, to organise rallies, meetings... ‘’Youth with Marine”, the youth division of the National Rally, actively participate in the campaign. FRANCE 24 followed two militants while they prepared for their candidate's rally in Arras, northern France. 

Opex 360

Le français Nexter va livrer huit canons 105 LG à l’armée sénégalaise

par Laurent Lagneau · 28 avril 2022

Toujours aux prises avec les rebelles du « Mouvement des forces démocratiques de Casamance » [MFDC] dans le cadre d’un conflit qui est l’un des plus anciens du continent africain, l’armée sénégalaise va bientôt pouvoir renouveler une partie de ses capacités dans le domaine de l’artillerie.

Actuellement, celles-ci reposent sur 14 canons de 155 mm [6 antiques M-50 et 8 TRF1, deux modèles d’origine française] ainsi que sur au moins 6 obusiers de 105 mm de facture américaine et 6 lance-roquettes multiples BM-21 Grad-U, de conception soviétique.

A priori, l’intention de l’armée sénégalaise est de remplacer ses canons de 105 mm… En effet, par un communiqué publié ce 28 avril, le groupe français Nexter a fait savoir qu’il va livrer huit canons 105 LG ainsi que les munitions associées. Le montant du contrat n’a pas été précisé.

Pour rappel, le 105 LG est un canon tracté de 105 mm pouvant être mis en batterie en moins de 30 secondes par cinq artilleurs et tirer jusqu’à 12 coups par minute. Sa portée maximale est de 17 km, grâce aux obus de 105 mm à « portée augmentée » ERG3, fournis par Nexter Arrowtech. « Si nécessaire, il peut échapper à la détection par les radars de trajectographie grâce à la flèche très basse de ses trajectoires en tir tendu, ce jusqu’à une portée de 11 km. Il est par ailleurs capable d’effectuer des tirs directs jusqu’à 2 km », précise l’industriel.

En outre, aérotransportable, ce canon peut être tracté par tout type de véhicule. Ce qui fait qu’il dispose d’une « mobilité idéale pour les troupes engagées sous des climats extrêmes et sur des terrains difficiles », assure l’industriel. Et d’ajouter : « L’armée sénégalaise a choisi ce canon car il répond parfaitement aux impératifs du combat moderne ».

Selon Nexter, il s’agit-là de sa première vente « directe » avec le Sénégal, même s’il lui a déjà livré six tourelles téléopérées NARWAHL, armées chacune d’un canon de 20 mm. Mais c’était dans le cadre d’une commande de trois patrouilleurs auprès du constructeur naval français Piriou pour le compte de la marine sénégalaise.

Opex 360

L’Otan prête à aider l’Ukraine en lui livrant des équipements militaires modernes pendant des années

par Laurent Lagneau · 28 avril 2022

Pour l’aider à contrer l’offensive lancée contre elle par la Russie, l’Ukraine a reçu de nombreux armements et équipements militaires de la part de plusieurs pays membres appartenant à l’Otan et/ou à l’Union européenne. Pour la plupart, ceux-ci ont fourni aux forces ukrainiennes des matériels d’origine soviétique qu’elles connaissent déjà bien ainsi que des missiles sol-air et anti-chars que ses soldats peuvent facilement s’approprier.

Cela étant, et alors que la Russie vient de lancer ce qu’elle a présenté comme étant la seconde phase de son offensive, en concentrant désormais ses efforts sur le Donbass et le littoral ukrainien, la nature de l’aide livrée à Kiev change peu à peu, notamment dans les domaines des drones aériens et de l’artillerie. À noter que l’Ukraine reçoit également une aide en matière de renseignement… Les États-Unis l’ont admis, par la voix de Lloyd Austin, le chef du Pentagone…

Ainsi, les États-Unis, le Canada, les Pays-Bas et la France ont annoncé leur intention d’équiper les forces ukrainiennes avec des obusiers M777, PzH2000 [de facture allemande] et CAESAr [Camion équipés d’un système d’artillerie]. À noter que le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a démenti l’information selon laquelle la British Army enverrait des canons AS90 de 155 mm en Ukraine, l’option d’une livraison de pièces tractées de 105 mm étant privilégiées pour le moment.

De leur côté, les forces russes cherchent évidemment à compliquer ces livraisons d’armes en bombardant, notamment, les noeuds ferroviaires, les gares et les dépôts de munitions ukrainiens. Et, le 27 avril, le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, a adressé une mise en garde aux soutiens de l’Ukraine qui seraient tentés d’aller plus loin.

« Ils doivent savoir qu’ils créeront une menace géopolitique pour nous, et devront savoir qu’il y aura une réponse, une frappe de réponse, rapide ». Nous avons pour cela des instruments que personne n’a aujourd’hui, et nous utiliserons ces outils si c’est nécessaire, je souhaite que tout le monde le sache », a en effet déclaré M. Poutine, depuis Saint-Petersbourg. Probablement a-t-il fait référence aux armes hypersoniques que la Russie possède [et qu’elle a dit avoir déjà utilisé en Ukraine, ndlr].

« Certains soutiennent que nous ne devrions pas fournir d’armes lourdes, par crainte de provoquer quelque chose de pire. […] L’inaction serait la plus grande des provocations, le temps est au courage, pas à la prudence. [Or,] la guerre en Ukraine est notre guerre. C’est la guerre de tout le monde… parce que la victoire de l’Ukraine est un impératif stratégique pour nous tous », a rétorqué Liz Truss, la ministre britanniques des Affaires étrangères, avant d’en appeler à accentuer le soutien militaire à Kiev.

Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, est sur la même ligne, en déclarant, ce 28 avril, que l’Alliance est « disposée à soutenir l’Ukraine pendant des années, y compris en l’aidant à remplacer son matériel de l’ère soviétique par des systèmes d’armement occidentaux modernes ».

« Nous devons être préparés pour le long terme », a poursuivi M. Stoltenberg, lors du sommet Otan de la jeunesse, organisé à Bruxelles et intitulé « Sécuriser notre avenir commun ». Et d’ajouter : « Il est absolument possible que cette guerre s’éternise et dure des mois et des années ». Cela étant, le conflit du Donbass a commencé il y a maintenant… huit ans.

Peu avant, le Kremlin avait réaffirmé sa position. « Cette tendance à inonder l’Ukraine d’armes, notamment d’armes lourdes, ce sont des actes qui menacent la sécurité du continent et provoquent de l’instabilité », avait en effet affirmé Dmitri Peskov, son porte-parole.

Quoi qu’il en soit, si la guerre en Ukraine doit s’éterniser et que l’Otan prévoit d’inscrire son aide militaire dans la durée, les Alliés auront à compenser les livraisons faites aux forces ukrainiennes s’ils ne veulent pas de trouver démunis à leur tour. Or, des tensions sur la production de certaines munitions ont été signalées, notamment pour les missiles Stinger et Javelin , en raison de tensions sur les chaînes d’approvisionnement.

El País (ESP)

SANS TITRE

Que las empanadas argentinas gusten no nos debería extrañar: son placenteras, variadas y fáciles de comer en cualquier situación. Lo que resulta más difícil de explicar es por qué, en los dos últimos años, en algunas ciudades españolas han brotado como setas locales dedicados específicamente a este producto. Sea cual sea el motivo, con el boom ha llegado el habitual batiburrillo de oferta digna y versiones desgraciadas.

Para aprender a separar la empanada-grano de la empanada-paja, comparamos algunos ejemplares con el cocinero argentino Víctor Trochi. Después visitamos uno de nuestros sitios favoritos de Barcelona para tomar esta especialidad, Rekons, donde aprendimos a hacer el repulgue. ¿Qué es el repulgue? Pues tendrás que mirar el vídeo de arriba para averiguarlo (o mirarlo en el diccionario de la RAE, pero es más aburrido).

France24 - World

Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent

Issued on: 11/04/2022 - 14:39

Céline SCHMITT

Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.

A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.

Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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France24 - World

The future of Europe: EU citizens take centre stage

Issued on: 11/04/2022 - 12:56

Catherine NICHOLSON Follow

The EU is coming to the end of a major experiment in public debate: the Conference on the Future of Europe, an eight-month-long event in which the EU invited its 450 million citizens to share their thoughts on how the bloc might reorient itself to face new challenges. What – if anything – has the conference achieved? Will true change come about? We discuss this with three guests who took part in the Conference itself.

Produced by Perrine Desplats, Yi Song, Isabelle Romero and Sophie Samaille

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  • Brando BENIFEI, Italian MEP, Socialists and Democrats
  • Katalin CSEH, Hungarian MEP, Renew Europe
  • Alexandrina NAJMOWICZ, Secretary General, European Civic Forum and co-chair, Civil Society Convention on the Future of Europe
Opex 360

Mise à l’eau imminente du premier Bâtiment ravitailleur de forces de la Marine nationale

par Laurent Lagneau · 27 avril 2022

Premier des quatre Bâtiments ravitailleurs de forces [BRF] destinés à la Marine nationale, le « Jacques Chevallier » devrait être mis à l’eau [sauf imprévu de dernière minute] le 29 avril, aux Chantiers de l’Atlantique, à Saint-Nazaire. Et cela, à l’issue d’un assemblage de ses différentes partie en un temps record, sa proue, fabriquée par le chantier de Castellammare di Stabia [Italie], ayant été livrée par Fincantieri en décembre dernier.

Pour rappel, le coup d’envoi de la construction du BRF Jacques Chevallier avait été donné par Florence Parly, la ministre des Armées, le 18 mai 2020, dans le cadre du programme FLOTLOG [Flotte Logistique]. Celui-ci a fait l’objet d’un contrat d’une valeur de 1,7 milliard d’euros, notifié par l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr] aux Chantiers de l’Altantique et à Naval Group.

Cela étant, le BRF Jacques Chevallier a déjà un équipage d’armement, commandé par le capitaine de vaisseau Pierre Ginefri. Fort, dans un premier temps, d’une trentaine de marins, sa mission sera de prendre en main ce nouveau navire, dont la première sortie en mer est prévue d’ici la fin de cette année. Ses essais auront lieu au large de Toulon, où il sera affecté à compter de 2023.

Actuellement, la Marine nationale ne dispose plus que de deux Bâtiments de commandement et de ravitallement [BCR] appartenant à la classe Durance, après le désarmement du « Var », le 1er juillet 2021. D’où l’importance de l’arrivée du BRF Jacques Chevallier, d’autant plus que celui-ci apportera un gain opérationnel majeur.

D’une longueur de 194 mètres pour une largeur de 24 mètres et un déplacement de 31’000 tonnes en charge [16’000 tonnes à vide], le BRF aura une capacité d’emport de 1’500 tonnes de fret et de 13’000 m3 de carburants. D’une autonome de 8000 nautiques, il sera mis en oeuvre par un équipage de 130 marins et aura la capacité d’héberger 60 personnes supplémentaires.

Conçu d’après le LSS [Logistic Support Ship] A5335 Vulcano de l’italien Fincantieri, le BRF est doté d’une double-coque, conformément à la réglementation anti-pollution [si celles-ci étaient respectées à la lettre, les BCR ne pourraient plus naviguer…], d’une passerelle de navigation à 360°, de quatre mâts de ravitaillement polyvalents pour un soutien simultané de deux navires et une plateforme aéronautique pouvant accueillir et abriter un hélicoptère NH-90 ainsi qu’en drone aérien. Enfin, son armement reposera sur deux canons de 40 mm RAPIDFire, fournis par Thales et Nexter.

La construction du second BRF, le « Jacques Stosskopf », a déjà débuté au chantier naval de Castellammare di Stabia, la coupe de la première tôle y ayant été réalisée le 1er février dernier, selon l’OCCAr. Cette seconde unité doit être livrée à la Marine nationale en 2025. Suivront ensuite les BRF « Louis-Émile Bertin » [en 2027] et « Gustave Zédé » [en 2029].

Opex 360

L’US Air Force choisit le Boeing E-7 « Wedgetail » pour remplacer une partie de ses E-3 AWACS

par Laurent Lagneau · 27 avril 2022

D’ici 2030, la question de l’avenir des quatre avions de détection et de commandement aéroporté E-3F AWACS de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] se posera. D’où l’intérêt de la décision que vient de prendre l’US Air Force [USAF] pour remplacer une partie des siens, sauf si, une solution européenne voit le jour d’ici-là…

En effet, et ce n’est pas une grande surprise, l’USAF a annoncé que, sur la base d’une étude du marché, le Boeing E-7 Wedgetail était le seul appareil susceptible de répondre à ses exigences en matière de commandement et de contrôle [C2] pour remplacer à plus ou moins court terme une partie de ses E-3G Sentry.

Dans la demande de budget qu’elle a adressée au Congrès en février dernier, l’USAF a dit vouloir retirer 15 E-3 Sentry du service durant l’année fiscale 2023, sur la trentaine actuellement en sa possession. Et cela afin de financer la mise au point de deux prototypes du E-7 Wedgetail à partir de l’an prochain.

Ainsi, le premier prototype sera commandé à Boeing en 2023, dans le cadre d’un contrat de recherche et de développement doté de 227 millions de dollars. Puis un second devrait être financé l’année suivante. « Une décision de production » sera prise « au cours de l’exercie 2025 », précisé l’USAF.

Pour rappel, basé sur une cellule de B-737, le E-7 Wedgetail a d’abord été mis au point pour la Royal Australian Air Force [RAAF]. Puis il a ensuite été choisi par la Corée du Sud, la Turquie et, plus récemment, par la Royal Air Force [RAF], afin de remplacer ses six E-3 Sentry à partir de 2023. Cela étant, l’USAF devrait disposer d’une version spécifique de cet appareil, comme le suggère une demande d’informations qu’elle a adressée en février à l’industrie au sujet d’un radar de nouvelle génération et un nouveau système de commande et de contrôle de gestion de combat [BMC2].

« Le système E-7 a été développé pour les Forces de défense australiennes. L’alliance incassable entre les États-Unis et l’Australie et l’interopérabilité entre leurs forces armées ont permis […] de tirer parti de cet investissement considérable et de cette capacité exceptionnelle », a d’ailleurs souligné l’USAF, dans son communiqué.

France24 - World

France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette

Issued on: 24/02/2022 - 18:04

Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.

Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.

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Opex 360

Marine nationale : La flotte de chasseurs embarqués Rafale M bientôt réduite de 10%?

par Laurent Lagneau · 27 avril 2022

En juillet 2021, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait dit craindre une réduction du nombre de Rafale M utilisés par l’aéronautique navale à l’horizon 2030/35. Et cela pour une raison simple : ces avions, plus anciens que ceux de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], seront logiquement les premiers à être retirés du service, d’autant plus que, en raison des contraintes physiques qu’ils subissent quand ils sont mis en oeuvre depuis le porte-avions Charles de Gaulle, ils ont généralement tendance à s’user plus vite.

« La Marine garde ses avions depuis le début de leur mise en service et n’a pas eu d’avions neufs. Toutes la mise à niveau de notre flotte de Rafale s’effectue par retrofit. [Ce qui fait qu’il y] aura des effets de ciseau » vers 2030/5, la « conjonction des retrofits et la disparition des avions les plus anciens peuvent aboutir à un problème de format, qui est de 42 appareils », avait ainsi expliqué l’amiral Vandier, avant de souligner que « l’âge moyen de la flotte de l’armée de l’Air [était] en train de diverger » avec celle de l’Aéronautique navale.

Mais il se pourrait bien que la flotte de Rafale Marine soit réduite bien avant l’horizon 2030/35… En effet, selon une information de La Tribune, Paris envisage de vendre quatre avions d’occasion de ce type [au standard F3R] à l’Indian Navy, afin de prendre l’avantage sur le constructeur américain Boeing, dont le F/A-18 Super Hornet doit prochainement effectuer des essais à la base navale INS Hansa, à Goa, afin de démontrer son aptitude à décoller depuis un pont d’envol doté d’un tremplin et non de catapultes.

Pour rappel, l’Inde a lancé le programme MRCBF [Multi Role Carrier Borne Fighters] afin d’acquérir entre 26 et 57 avions de combat embarqués pouvant opérer aussi bien depuis un porte-avions en configuration STOBAR [avec tremplin] que CATOBAR [avec catapultes et brins d’arrêt]. En outre, la disponibilité de ses MiG-29K n’était pas satisfaisante [avec un taux d’attrition élevé], l’Indian Navy voudrait pouvoir disposer de nouveaux appareils pour la mise en service de l’INS Vikrant, son futur porte-avions de construction locale, dont la mise en service est prévue pour l’été prochain.

En janvier, et alors qu’un Rafale M était attendu à la base INS Hansa pour des essais [qui se sont apparemment très bien passés, si l’on en juge par une photographie le montrant en vol, avec un missile anti-navire Exocet, quatre missiles air-air Mica et deux bidons après avoir décollé avec l’aide d’un tremplin, ndlr], la presse indienne avait évoqué la possible location de quatre à cinq nouveaux chasseurs embarqués avant l’admission au service de l’INS Vikrant.

Quoi qu’il en soit, avec une flotte réduite de 10%, l’Aéronautique navale n’aura plus qu’une très faible marge de manoeuvre pour mener les missions de son contrat opérationnel. Sur les 42 Rafale M qu’elle possède, trente-six sont utilisés par les flottilles 11F, 12F et 17F, trois sont affectés à l’Escadron de transformation Rafale 3/4 Aquitaine, basé à Saint-Dizier, et 3 autres sont en réserve pour les périodes de maintenance. Enfin, un exemplaire – le M47 – a été récupéré par la Direction générale de l’armement [DGA].

En outre, étant donné que 24 Rafale B et C ont été prélevés sur le parc de l’AAE pour honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie, les Rafale Marine pourraient être mis à contribution, le temps que de nouveaux avions soient livrés.

« La contribution de l’aéronavale est prise en compte par l’État-major des armées, qui réfléchit avec l’armée de l’Air et de l’Espace et la Marine. Pour moi, il n’y a pas de tabou. Les choses sont claires, l’objectif étant d’avoir les capacités les plus complètes possible et le déficit de l’un étant comblé par la petite capacité supplémentaire de l’autre », avait en effet expliqué le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors des auditions parlementaires de l’automne dernier.

France24 - World

PSG's free football academy opens in Rwanda to identify potential talent

Issued on: 29/04/2022 - 12:43Modified: 29/04/2022 - 12:58

In november last year, the Paris-Saint-Germain football club open a free football academy in Rwanda to identify potential talent. 184 young boys from across the country have already join the academy.

Opex 360

Bamako va enquêter sur le charnier de Gossi et accuse l’armée française d’espionnage et de subversion

par Laurent Lagneau · 27 avril 2022

Le 21 avril, l’État-major des armées [EMA] a dit avoir contré une nouvelle attaque informationnelle contre la force Barkhane, après que celle-ci a transféré la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa] dans le cadre de sa « ré-articulation » au Sahel.

Pour rappel, redoutant justement une possible manipulation, Barkhane avait pris la précaution d’envoyer un drone au-dessus de Gossi. Et celui-ci a pris des images montrant des « soldats de type caucasien », appartenant très vraisemblablement au groupe paramilitaire Wagner, enterrer sommairement des cadavres provenant, a priori, d’une opération menée par les FAMa et leurs soutiens russes à Hombori, quelques jours plus tôt.

En montrant ces images à quelques médias [avant d’autoriser leur diffusion par France24], il s’agissait pour l’EMA de tuer dans l’oeuf une opération de désinformation qui commençait alors à être relayée via les réseaux sociaux par de faux profils, ceux-ci accusant Barkhane d’avoir laissé ce charnier après la rétrocession de la BOA de Gossi aux FAMa.

Visiblement, la communication de l’EMA autour de cette affaire n’a pas été du goût de la junte malienne… Et celle-ci a réagi en trois temps.

En premier lieu, le 22 avril, l’état-major malien a indiqué avoir découvert un « charnier, non loin du camp anciennement occupé par la force française Barkhane ». Et d’ajouter que « l’état de putréfaction avancée des corps indique que ce charnier existait bien avant la rétrocession » et que les FAMa ne saurait en être responsables.

Puis, quatre jours plus tard, la justice militaire malienne a annoncé, « instruction du ministère [malien] de la Défense », l’ouverture d’une enquête sur ce charnier découvert à Gossi. « L’opinion sera tenue régulièrement informée de l’évolution de l’enquête, dont les résultats seront rendus public », a-t-elle assuré, via un communiqué.

Enfin, le dernier acte a eu lieu peu après, quand la junte malienne a en quelque sorte reproché à Barkhane d’avoir déjoué cette tentative de manipulation en envoyant un drone au-dessus de Gossi. En effet, elle a accusé l’armée français « d’espionnage » et de « subversion », via des vols de ses aéronefs « non autorisés » dans l’espace aérien du Mali.

Les autorités maliennes ont « constaté depuis le début de l’année plus de cinquante cas délibérés de violation de l’espace aérien malien par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises », ainsi affirmé le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement de transition, via un communiqué lu à la télévision nationale malienne.

« Un des cas les plus récents a été la présence illégale d’un drone des forces françaises, le 20 avril 2022, au-dessus de la base de Gossi », transférée la veille aux FAMa, a poursuivi le colonel Maïga. « Ledit drone était présent […] pour espionner nos vaillantes FAMa. Outre l’espionnage, les forces françaises se sont rendues coupables de subversion en publiant [de] fausses images montées de toutes pièces afin d’accuser les FAMa d’être les auteurs de tueries de civils, dans le but de ternir [leur] image », a-t-il accusé.

Ce qu’affirme le ministre malien est factuellement faux : l’EMA a surtout souligné le rôle des paramilitaires de Wagner dans cette affaire du charnier de Gossi et non celui des FAMa…

Quoi qu’il en soit, ces accusations portées par la junte malienne à l’endroit de Barkhane ne sont pas surprenantes… Le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, s’y attendait. « Il y a également des manoeuvres de déstabilisation qui peuvent être conduites. On a actuellement le groupe de mercenaires Wagner, déployé en accord avec les autorités maliennes, qui évidemment cherche, ou va chercher, à nous compliquer la tâche. C’est ça que l’on va devoir prendre en compte. Je pense néanmoins que c’est quelque chose qui est à notre portée », avait-il prévenu, quelques jours après l’annonce du retrait des forces françaises du Mali.

France24 - World

War in Ukraine boosts demand for South African coal

Issued on: 28/04/2022 - 22:54

Wassim Cornet

Coal producers in South Africa try to recover some of the market share lost by Russia following Europe's sanctions. Some of them last traded with the continent more than a decade ago. Also, the Central African Republic makes Bitcoin its official currency alongside the CFA franc, but the move is raising eyebrows in a country with little internet access. And we take you to the Paris Saint-Germain football academy in Rwanda, six months after it opened.

Opex 360

Royaume-Uni : Le renseignement chinois soupçonné d’avoir espionné des sites sensibles avec des drones

par Laurent Lagneau · 26 avril 2022

Entre octobre 2014 et mars 2015, des drones inconnus furent repérés alors qu’ils survolaient les installations nucléaires françaises. Y compris la base navale de l’Île-Longue, qui abrite les quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE], et le Centre de transmission de la Marine [CTM] de Sainte Assise [77] de la Force océanique stratégique [Fost].

Depuis, aucun nouveau cas n’a été rapporté, à l’exception de celui ayant concerné à nouveau l’Île-Longue, en septembre 2020. Une plainte a été déposée du commandement de l’arrondissement maritime de l’Atlantique et la procédure était toujours en cours en février dernier.

Quoi qu’il en soit, le mystère des survols des installations nucléaires en 2014 et en 2015 n’a jamais été élucidé à ce jour. Ou, du moins, aucune explication n’a été publiquement donnée. À noter que les États-Unis ont connu un phénomène identique… mais sur une période plus longue. Ainsi, entre 2015 et 2019, 24 sites nucléaires civiles firent l’objet de 57 suvols par des drones.

Au Royaume-Uni, des installations sensibles ont aussi été « visitées » par des drones, entre 2019 et 2021. Et, a priori, les services britanniques pensent que ces appareils ont été mis en oeuvre par des agents de renseignement chinois. C’est en effet ce qu’il ressort de rapports obtenus par le quotidien écossais The Daily Record, en vertu de la loi britannique sur la liberté d’information.

Ainsi, 18 vols de drones ont été constatés aux abords de sites sensibles britannique. Abritant les SNLE de la Royal Navy, la base navale de Faslane [Écosse] fait partie de la liste des endroits survolés, de même que l’Atomic Weapons Establishment [AWE], un établissement dédié à la conception, la fabrication et au soutien des ogives nucléaires de la force de frappe britannique.

Selon une source du renseignement citée par le journal, la « Chine a l’intention de voler des secrets britanniques. Il existe un réseau d’espions chinois au Royaume-Uns et ils utilisent tous les moyens pour voler des informations classifiées. […] Ils ont ciblé des établissements très sensibles, comme des bases militaires et des centrales nucléaires en utilisant des drones ».

Ce qui ne surprend pas le lieutenant-colonel Philip Ingram, un ancien officier du renseignement britannique. « Les Chinois ont un programme d’espionnage très mature et sophistiqué qui fonctionne dans tout le Royaume-Uni. Les entreprises, la recherche universitaire, les fabricants, les chaînes d’approvisionnement, les politiciens, la police, l’armée et les fonctionnaires, etc., sont des cibles. Beaucoup auront été compromis, souvent sans se rendre compte de ce qui s’est passé », a-t-il expliqué au Daily Record.

Photo : Vue de la base de Faslane

France24 - World

French army rejects Mali's accusations of espionage, violation of airspace

Issued on: 28/04/2022 - 21:26

NEWS WIRES

The French army on Thursday rejected accusations by Mali of espionage and violation of the West African nation's airspace.

Mali had on Tuesday accused the French army of "spying" and "subversion" when it used a drone to film what France alleged were mercenaries burying bodies near a military base.

The drone "illegally" flew over the Gossi base on April 20, the day after French forces handed the site back to Mali, the ruling junta said in a statement.

The following day, the French army shared a video it said showed Russian mercenaries covering bodies with sand to falsely accuse the departing troops of war crimes. Two soldiers could be seen filming the half-buried corpses.

French army spokesman Pascal Ianni told reporters in Paris on Thursday that "we were in our right since Gossi was not in the temporary prohibition zone," for overflying.

Ianni noted that the temporary no-fly zone had been extended to include Gossi on Wednesday.

France, Mali's former colonial power, is winding down its almost decade-long, anti-jihadist military operation in the West African state.

But in February, it decided to pull out its troops after falling out with the military junta, especially over its rapprochement with the Kremlin.

France officially handed control of Gossi to Mali last week as part of the staggered withdrawal.

But under the existing agreement to station French forces in Mali, concluded in March 2013, they "have total freedom of movement and action in the fight against armed terrorist groups," Colonel Ianni stressed.

Responding to the espionage accusation, the army spokesman said the French action had "avoided a major informational attack". 

"If we had not managed to capture these images, French forces would have been accused of war crimes," he said.

France and the United States have accused mercenaries from the Kremlin-linked security firm Wagner of deploying in Mali, where the junta claims the Russians are just military instructors helping to restore order.

Vast swathes of Mali lie beyond government control because of the jihadist insurgency, which began in 2012 before spreading three years later to neighbouring Burkina Faso and Niger

The impoverished and landlocked Sahel state has been ruled by a military junta since an August 2020 coup that was propelled by protests against the government's handling of the war against the jihadists.

The conflict was said to have led to thousands of military and civilian deaths and forced hundreds of thousands of people to flee their homes.

The junta initially promised to restore civilian rule, but it failed to meet an earlier commitment to West African bloc ECOWAS to hold elections in February this year, prompting regional sanctions.

(AFP)

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Mali jihadist group claims capture of Russian Wagner group fighter

Exclusive videos

France says mercenaries from Russia's Wagner Group staged 'French atrocity' in Mali

Mali accuses France of spying over video of mass grave

France24 - World

In a circular economy, 'fashion and sustainability are not an oxymoron'

Issued on: 28/04/2022 - 17:09

The EU recently announced proposals to crack down on "fast fashion" by making fashion products and clothing more sustainable as part of a push to bolster environmental standards. The plan, which will now be negotiated by EU member states and lawmakers, also aims to ensure their production takes place in full respect of social rights. FRANCE 24 is joined by environmental and social justice campaigner Livia Firth to offer insight and a deeper perspective on the urgency of embracing a circular economy and implementing environmental and social standards in the fashion industry. She is Co-founder and Creative Director of Eco-Age and Founder of the Green Carpet Challenge (GCC). "We created Eco-Age fourteen years ago," recounts Ms. Firth. "We started talking about sustainability when very few people or businesses were even considering it." Fast forward to 2022, sustainability has become so fashionable that it's become a veritable catchphrase and "there is more greenwashing than you can handle," she explains. Ms. Firth describes fashion as "an all-encompassing industry," beginning with agriculture. "When you talk about deforestation, for example, you have fashion. When you talk about planetary boundaries, you have fashion. When you talk about slave labour, you get fashion. When you talk about pollution and carbon emissions, it's all about fashion." And so, as individuals and consumers, we have "the power to effect change," she asserts.

France24 - World

'Reclaim the Earth': Artists invite us to reconsider our links to the land

Issued on: 28/04/2022 - 16:52

Olivia SALAZAR-WINSPEAR

A new group exhibition hopes to serve as a rallying cry and a wake-up call by asking humans to embrace a more gentle relationship with the planet we live on. "Reclaim the Earth" sees an international group of artists engaging with environmental concerns through a collection of work at the Palais de Tokyo in Paris.

We also check in with Ukrainian artist Pavlo Makov at the Venice Biennale, as the contemporary art event puts women's work front and centre.

Plus, the treasures of Machu Picchu conjure up an idea of daily life at the world heritage site in Peru thanks to an exhibition here in Paris, and ancient artefacts from the dynasties of the Nile Delta take us back to the 8th century BC at the Louvre.

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