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Senegal's Dakar Biennale: From red swimmers to floating teapots

By Annika HammerschlagDakar

One of the largest events in the African modern art world, the Dakar Biennale, has returned for its 14th edition - after a four-year gap because of the coronavirus pandemic - featuring hundreds of pieces from artists from around the world.

Exhibits have popped up throughout Senegal's capital, including in galleries, fine art centres, restaurants and hotels.

The theme for this year is Ndaffa, which means "to forge out of the fire" in the Serer language.

One of the artists, British-Nigerian painter Tunji Adeniyi-Jones, said his time in Senegal had inspired his work.

His pieces, including the blue and red one pictured below, centre on dance and movement.

"I absorbed everything in my surroundings and that manifested in some paintings that were a bit more fluid and expressive," he said. "There was more spirit in the work."

Another Nigerian artist, Tyna Adebowale, said she was touched by how welcomed she felt in Senegal. She was particularly inspired after spending several days with an elderly woman who would go on to become the voice behind her paintings.

Her work, she said, is an exploration of feminism through the lens of that Senegalese matriarch.

"Senegal is this very beautiful spirit," she said. "Inserting yourself in a space where you don't understand the language but you still feel at home - it's beautiful."

The main exhibit is being held at the Ancien Palais de Justice in Dakar and is composed of 59 artists from nearly 30 countries.

The month-long event is expected to attract 250,000 visitors, as it did when it was last held in 2018, when around 50,000 travelled to the Senegalese capital from abroad for the festival.

One work, by Nigerian artist Ngozi Ezema, features hundreds of strings beaded with bits of clay suspended in mid-air.

From the front angle it takes the shape of a teapot being tipped into a teacup.

The piece represents the effort Ezema pours into her various endeavours: her work, her children and her marriage. Often the teacup is cracked and unable to be filled - she rarely has a chance to enjoy the tea.

Another striking piece of artwork is found on Dakar's coastal walkway - a red swimmer by Senegalese artist Diadji Diop.

The sculpture symbolises the emergence from the pandemic and a moment to catch one's breath.

During the biennale outdoor spaces have transformed into walkable exhibits and performance halls.

Some of the other artists being featured at the festival are from the United States, Mali, Rwanda and France.

Moses Hamborg's work, pictured on the right hand side in the photo below, was on display at the opening of the Black Rock gallery on 20 May.

He has been in Dakar for the last two months and is impressed by how integrated art and culture are in everyday life.

"I feel like the biennale's been going on for a while. It's on the streets of Dakar everyday," he said. "Senegal is such a welcoming place and I feel so lucky to have been able to access that."

Meanwhile, back at the Ancien Palais de Justice, the work of Malian artist Abdoulaye Konaté was on display on 21 May:

At the same event on the same day, paintings by Rwandan artist Gilles Dusabe were on display:

As was the work of French artist Louisa Marajo:

Senegalese artists are also front and centre at the Biennale, including works of Aissa Dione:

And these sculptures by Abdou Fary Faye:

Alioune Diagne, who uses a combination of figurative and abstract styles, is known for his paintings inspired by daily life in Senegal:

The biennale, which started on 19 May, will run until 21 June.

One of the attendees, from New York City, said he admired how the art he had seen around Dakar acted as a mirror.

"It responds to what's around, it doesn't add fluff. It doesn't overcomplicate things," Devin B Johnson commented.

Images subject to copyright.

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Valeurs Actuelles

Saint Charles de Foucauld, une chance pour la France

Sur les bancs de Saint-Cyr, il avait cultivé l’oisiveté à la Georges Moustaki, entre siestes et nonchalance. Jeune cavalier à Saumur, il avait vécu l’ivresse des occupations mondaines à la Frédéric Beigbeider, entre démesure et raffinement. Aux frontières de la Moselle et dans le désœuvrement des garnisons, il avait espéré tirer de la chair et de ses tourbillons, réconforts et plaisirs. Il ne goûtera que l’amertume de la misère affective décrite par Houellebecq.

Las de tant d’excès et de paresse, il reprit goût à la vie en devenant un aventurier géographe à la Sylvain Tesson. Parcourant, carnets en main, les grands espaces du Maroc, de Tanger à Mogador, ses travaux sur l’extrémité occidentale de la chaîne de l’Atlas seront couronnés par la Société de géographie de Paris. Elle lui attribuera le grand prix annuel de l’Exploration scientifique la plus remarquable. Nous sommes en 1885. Du corps des femmes à la terre des hommes, Charles de Foucauld pense avoir tout exploré. Il est riche, comblé et admiré à la Largo Winch. Il a 27 ans et est promis au meilleur. L’orientation de sa vie va pourtant changer d’une façon radicale.

Jésus a tellement pris la dernière place que jamais personne n’a pu la lui ravir

Le renversement, fulgurant et complet, qui va s’opérer dans la vie de ce jeune homme jouisseur, talentueux et intrépide est à lui seul une leçon de vie magistrale qui vaut les meilleurs sermons. La conversion de Charles de Foucauld à Paris dans l’église Saint-Augustin rappelle que l’homme ne vit pas seulement de pain, de gloire, de plaisir et d’honneurs. La voix de bronze de l’abbé Huvelin résonne du haut de la chaire : « Jésus a tellement pris la dernière place que jamais personne n’a pu la lui ravir. » Profondément marqué par la formule du prédicateur et attiré par l’invisible, il rejoindra le prêtre à la sacristie, tel un assoiffé qui réclame à boire : « Monsieur l’abbé, s’il vous plaît, donnez-moi la foi. » Le vicaire répondra avec l’assurance d’une foi dans la grâce qui semble faire défaut à un certain clergé aujourd’hui : « Si vous voulez croire, alors commencez par vous mettre à genoux et confessez-vous. Vous croirez. » Lui qui avait éprouvé les limites de l’enivrement des sens et les maux de l’âme des lendemains de fête trouvait enfin le bonheur d’un absolu qui ne déçoit pas. La plénitude vivante d’une miséricorde sans rivage et d’une charité jamais satisfaite de ne pas donner davantage. Touché par la grâce, Charles de Foucauld découvrait un infini à explorer.

L’Homo festivus décrit par Muray peinera sans doute à comprendre qu’une telle quête de Dieu soit en mesure de modifier ainsi le cours d’une existence. Noyés dans la culture du moindre effort, la conscience ramollie en raison d’une décontraction morale sans borne et étourdis par des divertissements futiles, les Français de 2022 ont-ils des inquiétudes spirituelles ? La canonisation de Charles de Foucauld offre à chacun la possibilité de se remettre en question. Les catholiques français ont désormais un nouvel et formidable intercesseur au Ciel. Il nous appartient à chacun de l’invoquer pour notre pays. De prendre conscience que pour qu’une vie soit pleinement vécue, à la française, la foi en Jésus-Christ est un atout merveilleux. Pour ne pas dire nécessaire.

* Le père Danziec est prêtre et chroniqueur sur le Club VA.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

Le même jour, la Royal Navy a mis hors service deux de ses sous-marins nucléaires d’attaque

par Laurent Lagneau · 23 mai 2022

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Il n’est pas commun de voir deux sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] être officiellement retirés du service durant la même journée. Et c’est pourtant ce qui est arrivé aux HMS Trenchant et HMS Talent, deux bâtiments appartenant à la classe « Trafalgar », le 20 mai, à la base navale de Devonport.

Si le sort du HMS Trenchant était scellé depuis sa dernière patrouille, celui du HMS Talent ne semblait pas l’être définitivement, sa mise hors service n’ayant été officieusement confirmée qu’en avril dernier, selon le site spécialisé « Navy Lookout ».

Le ministère [britannique] de la Défense [MoD] a « refusé de confirmer le statut du HMS Talent. Il y a quelques années, il a institué une politique selon laquelle il ‘ne commente pas les dates de mise hors service et d’admission en service des sous-marins », avait alors souligné Navy Lookout, ironisant sur le fait qu’une telle pratique avait « plus à voir avec la dissimulation d’une réalité inconfortable qu’avec des considérations de sécurité opérationnelle ».

Qui plus est, le HMS Talent avait récemment subi une lourde opération de remise à niveau afin de garantir son fonctionnement « au cours de la prochaine décennie » et de faire en sorte qu’il resterait « l’un des atouts militaires les plus puissants du monde », pour reprendre les termes de la Royal Navy.

The baton of Royal Navy submarine operations today passed firmly to the cutting-edge Astute class.

After 32 years in service, HMS Trenchant and Talent – 2 of the 3 final Trafalgar-class boats – decommissioned @HMNBDevonport before HRH The Princess Royal.https://t.co/ub76YHpQSC pic.twitter.com/aXR8CuCzHF

— Royal Navy (@RoyalNavy) May 20, 2022

Quoi qu’il en soit, et alors que le contexte sécuritaire actuel est tendu, la marine britannique ne dispose plus que de cinq SNA opérationnels sur les sept prévus dans son contrat opérationnel, dont quatre appartenant à la nouvelle classe Astute [qui n’est pas si nouvelle que ça étant donné que le premier de la série, le HMS Astute, navigue depuis maintenant douze ans] et le HMS Triumph, le dernier bâtiment de classe Trafalgar, admis en service en octobre 1991.

Cependant, un cinquième SNA de type Astute, le HMS Anson, a récemment effectué sa première plongée statique et devrait donc entamer ses essais en mer d’ici quelques mois. Mais il ne sera pas opérationnel avant deux ou trois ans [si l’on se fie aux délais constatés pour ses prédécesseurs]. Suivront ensuite les HMS Agamemnon et HMS Agincourt, actuellement en cours de construction. Mais ils ne figureront pas dans l’ordre de bataille de la Royal Navy avant 2024 dans le meilleur des cas.

Photo : HMS Trenchant – Royal Navy

Le même jour, la Royal Navy a mis hors service deux de ses sous-marins nucléaires d’attaque

par Laurent Lagneau · 23 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Il n’est pas commun de voir deux sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] être officiellement retirés du service durant la même journée. Et c’est pourtant ce qui est arrivé aux HMS Trenchant et HMS Talent, deux bâtiments appartenant à la classe « Trafalgar », le 20 mai, à la base navale de Devonport.

Si le sort du HMS Trenchant était scellé depuis sa dernière patrouille, celui du HMS Talent ne semblait pas l’être définitivement, sa mise hors service n’ayant été officieusement confirmée qu’en avril dernier, selon le site spécialisé « Navy Lookout ».

Le ministère [britannique] de la Défense [MoD] a « refusé de confirmer le statut du HMS Talent. Il y a quelques années, il a institué une politique selon laquelle il ‘ne commente pas les dates de mise hors service et d’admission en service des sous-marins », avait alors souligné Navy Lookout, ironisant sur le fait qu’une telle pratique avait « plus à voir avec la dissimulation d’une réalité inconfortable qu’avec des considérations de sécurité opérationnelle ».

Qui plus est, le HMS Talent avait récemment subi une lourde opération de remise à niveau afin de garantir son fonctionnement « au cours de la prochaine décennie » et de faire en sorte qu’il resterait « l’un des atouts militaires les plus puissants du monde », pour reprendre les termes de la Royal Navy.

The baton of Royal Navy submarine operations today passed firmly to the cutting-edge Astute class.

After 32 years in service, HMS Trenchant and Talent – 2 of the 3 final Trafalgar-class boats – decommissioned @HMNBDevonport before HRH The Princess Royal.https://t.co/ub76YHpQSC pic.twitter.com/aXR8CuCzHF

— Royal Navy (@RoyalNavy) May 20, 2022

Quoi qu’il en soit, et alors que le contexte sécuritaire actuel est tendu, la marine britannique ne dispose plus que de cinq SNA opérationnels sur les sept prévus dans son contrat opérationnel, dont quatre appartenant à la nouvelle classe Astute [qui n’est pas si nouvelle que ça étant donné que le premier de la série, le HMS Astute, navigue depuis maintenant douze ans] et le HMS Triumph, le dernier bâtiment de classe Trafalgar, admis en service en octobre 1991.

Cependant, un cinquième SNA de type Astute, le HMS Anson, a récemment effectué sa première plongée statique et devrait donc entamer ses essais en mer d’ici quelques mois. Mais il ne sera pas opérationnel avant deux ou trois ans [si l’on se fie aux délais constatés pour ses prédécesseurs]. Suivront ensuite les HMS Agamemnon et HMS Agincourt, actuellement en cours de construction. Mais ils ne figureront pas dans l’ordre de bataille de la Royal Navy avant 2024 dans le meilleur des cas.

Photo : HMS Trenchant – Royal Navy

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Il n’est pas commun de voir deux sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] être officiellement retirés du service durant la même journée. Et c’est pourtant ce qui est arrivé aux HMS Trenchant et HMS Talent, deux bâtiments appartenant à la classe « Trafalgar », le 20 mai, à la base navale de Devonport.

Si le sort du HMS Trenchant était scellé depuis sa dernière patrouille, celui du HMS Talent ne semblait pas l’être définitivement, sa mise hors service n’ayant été officieusement confirmée qu’en avril dernier, selon le site spécialisé « Navy Lookout ».

Le ministère [britannique] de la Défense [MoD] a « refusé de confirmer le statut du HMS Talent. Il y a quelques années, il a institué une politique selon laquelle il ‘ne commente pas les dates de mise hors service et d’admission en service des sous-marins », avait alors souligné Navy Lookout, ironisant sur le fait qu’une telle pratique avait « plus à voir avec la dissimulation d’une réalité inconfortable qu’avec des considérations de sécurité opérationnelle ».

Qui plus est, le HMS Talent avait récemment subi une lourde opération de remise à niveau afin de garantir son fonctionnement « au cours de la prochaine décennie » et de faire en sorte qu’il resterait « l’un des atouts militaires les plus puissants du monde », pour reprendre les termes de la Royal Navy.

The baton of Royal Navy submarine operations today passed firmly to the cutting-edge Astute class.

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Quoi qu’il en soit, et alors que le contexte sécuritaire actuel est tendu, la marine britannique ne dispose plus que de cinq SNA opérationnels sur les sept prévus dans son contrat opérationnel, dont quatre appartenant à la nouvelle classe Astute [qui n’est pas si nouvelle que ça étant donné que le premier de la série, le HMS Astute, navigue depuis maintenant douze ans] et le HMS Triumph, le dernier bâtiment de classe Trafalgar, admis en service en octobre 1991.

Cependant, un cinquième SNA de type Astute, le HMS Anson, a récemment effectué sa première plongée statique et devrait donc entamer ses essais en mer d’ici quelques mois. Mais il ne sera pas opérationnel avant deux ou trois ans [si l’on se fie aux délais constatés pour ses prédécesseurs]. Suivront ensuite les HMS Agamemnon et HMS Agincourt, actuellement en cours de construction. Mais ils ne figureront pas dans l’ordre de bataille de la Royal Navy avant 2024 dans le meilleur des cas.

Photo : HMS Trenchant – Royal Navy

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Il n’est pas commun de voir deux sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] être officiellement retirés du service durant la même journée. Et c’est pourtant ce qui est arrivé aux HMS Trenchant et HMS Talent, deux bâtiments appartenant à la classe « Trafalgar », le 20 mai, à la base navale de Devonport.

Si le sort du HMS Trenchant était scellé depuis sa dernière patrouille, celui du HMS Talent ne semblait pas l’être définitivement, sa mise hors service n’ayant été officieusement confirmée qu’en avril dernier, selon le site spécialisé « Navy Lookout ».

Le ministère [britannique] de la Défense [MoD] a « refusé de confirmer le statut du HMS Talent. Il y a quelques années, il a institué une politique selon laquelle il ‘ne commente pas les dates de mise hors service et d’admission en service des sous-marins », avait alors souligné Navy Lookout, ironisant sur le fait qu’une telle pratique avait « plus à voir avec la dissimulation d’une réalité inconfortable qu’avec des considérations de sécurité opérationnelle ».

souligné Navy Lookout

Qui plus est, le HMS Talent avait récemment subi une lourde opération de remise à niveau afin de garantir son fonctionnement « au cours de la prochaine décennie » et de faire en sorte qu’il resterait « l’un des atouts militaires les plus puissants du monde », pour reprendre les termes de la Royal Navy.

de remise à niveau

The baton of Royal Navy submarine operations today passed firmly to the cutting-edge Astute class.

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May 20, 2022

Quoi qu’il en soit, et alors que le contexte sécuritaire actuel est tendu, la marine britannique ne dispose plus que de cinq SNA opérationnels sur les sept prévus dans son contrat opérationnel, dont quatre appartenant à la nouvelle classe Astute [qui n’est pas si nouvelle que ça étant donné que le premier de la série, le HMS Astute, navigue depuis maintenant douze ans] et le HMS Triumph, le dernier bâtiment de classe Trafalgar, admis en service en octobre 1991.

Cependant, un cinquième SNA de type Astute, le HMS Anson, a récemment effectué sa première plongée statique et devrait donc entamer ses essais en mer d’ici quelques mois. Mais il ne sera pas opérationnel avant deux ou trois ans [si l’on se fie aux délais constatés pour ses prédécesseurs]. Suivront ensuite les HMS Agamemnon et HMS Agincourt, actuellement en cours de construction. Mais ils ne figureront pas dans l’ordre de bataille de la Royal Navy avant 2024 dans le meilleur des cas.

Photo : HMS Trenchant – Royal Navy

BBC

Ghosts: How the spirited British sitcom found a new haunt in the US

By Ian YoungsEntertainment & arts reporter

TV comedy Ghosts has become one of the most popular new sitcoms on both sides of the Atlantic, after a US remake of the beloved BBC original became a hit. The makers of both versions discuss how they leave viewers in high spirits.

Since it started in 2019, BBC One's Ghosts has been a rare thing in the age of streaming choice and splintered viewing - a sitcom that the whole family can enjoy together.

And since the US version of the show launched earlier this year, it has become an even rarer thing - a successful American remake of a British sitcom.

The history of cross-Atlantic comedy remakes is littered with short-lived flops, but Ghosts has become the most successful translation since The Office and Veep (based on The Thick Of It).

The first season of the CBS adaptation ended last month as the top-rated new series on US TV, according to the network, as well as the number one comedy on streaming service Paramount+.

Joe Wiseman, one of the lead writers and producers of the US version, says the first time he watched the BBC original, he "loved it right away".

"You could just tell immediately that it was a unique show, a unique premise," he says. "And it was just so funny."

The British series was created by the team behind Horrible Histories. "Behind the idea was just asking, 'what can we come up with that means we get to dress up and be silly, and in a haunted house?'" Mathew Baynton, one of the team, explained backstage at the recent BBC Comedy Festival in Newcastle.

However, the team initially dismissed the concept, not thinking there would be much potential for humour in spirits who can't really touch anything, go anywhere, and don't, since they're already dead, have much to worry about.

But then they realised having very different personalities from different historical eras who cannot escape each other, and are stuck together in a sort of cheerful purgatory for eternity, could actually be very funny.

The characters in the British original include caveman Robin, trouserless Tory MP Julian, a self-important Army officer known as The Captain, needy Georgian noblewoman Kitty, and affable scout leader Pat. They are joined in their crumbling stately home by a young (alive) couple - one of whom can see their phantom housemates.

Ben Willbond, who plays The Captain, says: "It's basically this largely dysfunctional but very close family living together - arguing, resolving their differences, getting on, ultimately staying as entrenched as they ever were, but learning a little bit about themselves every week."

Baynton, who also plays hopelessly romantic poet Thomas, describes the show as "a really warm embrace of a family sitcom".

Willbond adds: "It's such a such a lovely feeling. When people talk to me about it, that's one of the first things they say, every time, 'oh, I can sit down with my kids'."

The real secret, Baynton believes, is it shows that "we can all get on, however much we disagree - if we're really stuck with each other and we look each other in the eye, we can get on".

He adds: "I feel as though that's probably why it's working both sides of the pond. People are reassured and craving something that says, 'it's all right, we can get along'.

"There's such an endless howl of anger and bile that people are directing at each other every day. So I guess it's a tonic to that. I think that's what the idea happened to have, kind of by accident."

Joe Port, who runs the US version with Wiseman, echoes that their series is "a very feelgood show, just like the British one is".

"It's got this feelgood sort of warm hug feel, while also being hard funny," he says on Zoom from Los Angeles.

Some of the US characters have been clearly borrowed from the British version, like scout leader Pete and the upper-class Hetty.

Others are similar but different - a Viking instead of a caveman, and a trouserless Wall Street "finance bro" instead of a Tory MP. "That was also a funny guy to have be pantsless," says Port.

A few are unique to the US, like a Native American, who was "the number one character that we had to have in the show", Port says. There is also a 1960s hippy called Flower and 1920s jazz singer Alberta.

When it began, the reception from US TV critics was mixed but generally warm, with TV Line calling it "a wonderful surprise" and Variety saying it's "charming enough to merit sticking around", although The Hollywood Reporter said it "could use an infusion of zaniness to live up to its Beetlejuice-y aspirations".

Port and Wiseman have also worked on the US version of The Office and a remake of The IT Crowd. Port recalls how Greg Daniels, who took The Office from Slough to Scranton, initially followed the British formula before taking it in new directions.

"I guess if there was any guidance, it was sort of seeing how Greg had adapted The Office," he says.

With Ghosts, "we didn't want to fix what wasn't broken", he continues. "But once that premise was up and running, we departed and were able to chart our own path for the most part."

The question with TV remakes is normally, why bother if the original is so good?

With Ghosts, the reason is clearer than most, because each country has a different history and a different set of historical characters who could be hanging around in the afterlife.

There are no other international versions of Ghosts yet, according to BBC Studios, whose LA arm co-produces the US version. But it can't be long before more countries find some happy phantoms in their own old houses.

"It just felt like there was a reason to adopt this one," Wiseman says. "It was seen as very portable. And it seems like there should be many different versions of Ghosts all over the world, as far as I'm concerned."

The UK Ghosts is available to stream on BBC iPlayer, with a fourth series coming soon. The US Ghosts can be streamed on Paramount+ in the US.

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France24 - World

At the limit? Norway's bid for sustainable Arctic tourism

Issued on: 27/05/2022 - 17:53

Sam BALL

It is home to polar bears, pristine glaciers and majestic mountains. But Norway's Arctic archipelago of Svalbard is facing a conundrum: How to welcome masses of tourists without destroying this fragile environment. Although authorities and tour operators have taken steps to limit tourism's impact, significant challenges remain, not least the vast carbon footprint of air travel to the remote region.

L'Humanité

Faire culture : une cause commune

Tribune

Collectif

Texte collectif

Au lendemain d’un accord historique rassemblant dans la campagne législative les forces de progrès, nous voulons investir la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). C’est un rassemblement inédit qui donne à espérer. Nous le soutenons. Ce doit être également un rassemblement populaire et culturel. Nous y travaillons. Avec gravité autant que dans la joie.

Avec gravité, car la droite au pouvoir entend poursuivre son œuvre de sape des conquêtes sociales, de bradage des services publics, d’accroissement vertigineux des inégalités. Avec gravité, car les idées nauséabondes de l’extrême droite ont encore gagné du terrain. Avec gravité, car l’humain est mis en péril par le saccage de sa planète et de ses cultures.

Avec joie, car cette union est le moyen d’infliger au plus vite aux logiques capitalistes le camouflet électoral qu’elles méritent et de renverser le cours de l’histoire au profit du plus grand nombre et d’une société en harmonie entre les humains et avec la nature. Avec joie, car nous retrouver et reprendre langue dans la diversité de nos approches et de nos histoires nous fait du bien ! Avec joie, car replacer la question culturelle au cœur de cette campagne nous permet de libérer les mots, les signes et les imaginaires trop longtemps détournés par l’uniformisation marchande. Nivellement consumériste, arènes médiatiques, et repli identitaire qu’ils engendrent, sont autant de conditionnements à un ordre dénué d’issues alternatives et créatives.

Quand chaque jour une espèce et une langue disparaissent, nous voulons défendre la biodiversité tout comme la diversité culturelle. Nous appelons à raviver les liens de sens qui attachent l’humanité au vivant, la culture à la nature. L’urgence écologique est désormais au cœur des luttes émancipatrices. La politique comme l’art doivent s’y régénérer. Ce nouveau paradigme doit inciter à l’invention d’une vie culturelle riche, à partir de nos lieux de vie et reliés en rhizome au monde et aux autres.

Artistes, acteurs culturels, militant∙e∙s as­sociatif∙ve∙s et de l’éducation populaire, publics et citoyen∙ne∙s, une occasion historique se présente à nous pour ces élections législatives, comme pour la suite. Nous devons y prendre notre place.

Nous voulons inventer dès à présent, à partir d’une multiplication de rencontres locales et nationales, une parole commune. Construire, par la mobilisation de l’intelligence collective, un maillage en archipel des espaces de pensée et de créativité. Par notre soutien aux candidates et candidats de la Nupes, par le foisonnement de nos pratiques, de nos initiatives et de nos débats, nous voulons ouvrir grandes les fenêtres à une nouvelle ère de la démocratie culturelle.

politique culturelle
Opex 360

Artillerie : Les CAESAr cédés par la France aux forces ukrainiennes seraient déjà entrés en action

par Laurent Lagneau · 24 mai 2022

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Voilà maintenant un peu plus d’un mois que, à l’occasion d’un entretien donné à trois journaux européens, le président Macron a annoncé que la livraison de Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] aux forces ukrainiennes. Depuis, les modalités exactes de cette cession n’ont toujours pas été confirmées par l’exécutif. Du moins officiellement.

Ainsi, le nombre de CAESAr concernés n’a pas été précisé, même s’il est question de dix ou douze exemplaires, a priori prélevés sur les 76 que l’armée de Terre avait jusqu’alors en sa possession. En revanche, on sait qu’au moins quarante artilleurs ukrainiens ont posé leur sac au camp militaire de Canjuers [Var] pour apprendre à les utiliser. Ou en est-on depuis?

Dans un article publié par le New York Times, le 23 mai, l’expert militaire ukrainien Mykhailo Zhirokhov, auteur d’un livre sur l’usage de l’artillerie dans la guerre du Donbass, a affirmé qu’apprendre à utiliser les CAESAr « prend des mois » et que « même les Français pensent qu’ils sont trop compliqués »… contrairement aux obusiers M777 américains, déjà mis en oeuvre par les forces ukrainiennes. Pour rappel, les États-Unis ont fait part de leur intention d’en céder 118 exemplaires à Kiev.

Trop compliqué le CAESAr? Ce n’est pas ce qu’affirme le portail des sites associatifs de l’artillerie française, une référence dans ce domaine.

« La simplicité de mise en œuvre du système de pointage automatique de ce canon permet de former les équipages de pièces avec une validation au tir en 114 heures. Le conducteur reçoit une simple information sur l’entretien du porteur, étant donné que le permis poids lourd est suffisant pour la conduite du CAESAr », lit-on dans une fiche publiée par ce site. En revanche, pour « afin de prétendre servir sur un théâtre d’opération, chaque régiment doté de ce système devra suivre une formation de quinze jours, puis effectuer une campagne de tir », précise le même document.

#Ukraine: The first ever spotting of the French CAESAR 155mm self-propelled howitzer in action.

This example is in service with the 55th Artillery Brigade- Ukraine received an estimated 10-12 pieces from France after training with the potent system last month. pic.twitter.com/ceoZizSHsJ

— 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) May 23, 2022

Quoi qu’il en soit, et sous réserve qu’elle soit authentique, une vidéo publiée sur Twitter par le compte « Ukraine Weapons Tracker » [@UAWeapons] suggère, malgré sa mauvaise qualité, que les CAESAr promis à la France sont bien arrivés en Ukraine, où ils sont utilisés par la 55e Brigade d’artillerie. Au début de la séquence, on distingue un panneau indicateur apparemment ukrainien… qu’il est très difficile de déchiffrer. Sur un obus manipulé par les servants d’un CAESAr, on peut lire « pour Marioupol » [selon les commentaires postés à la suite de ces images].

En tout cas, c’est la première fois qu’il est fait état de tirs de CAESAr en Ukraine. Probablement que ceux-ci ont eu lieu dans la région de Severdonetsk, où les forces russes concentrent actuellement leurs efforts.

Pour rappel, pouvant rapidement être mis en batterie par ses cinq servants, le CAESAr peut tirer six obus 52 calibres [compatibles Otan] par minutes, à une distance de 40 km.

Artillerie : Les CAESAr cédés par la France aux forces ukrainiennes seraient déjà entrés en action

par Laurent Lagneau · 24 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1

Voilà maintenant un peu plus d’un mois que, à l’occasion d’un entretien donné à trois journaux européens, le président Macron a annoncé que la livraison de Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] aux forces ukrainiennes. Depuis, les modalités exactes de cette cession n’ont toujours pas été confirmées par l’exécutif. Du moins officiellement.

Ainsi, le nombre de CAESAr concernés n’a pas été précisé, même s’il est question de dix ou douze exemplaires, a priori prélevés sur les 76 que l’armée de Terre avait jusqu’alors en sa possession. En revanche, on sait qu’au moins quarante artilleurs ukrainiens ont posé leur sac au camp militaire de Canjuers [Var] pour apprendre à les utiliser. Ou en est-on depuis?

Dans un article publié par le New York Times, le 23 mai, l’expert militaire ukrainien Mykhailo Zhirokhov, auteur d’un livre sur l’usage de l’artillerie dans la guerre du Donbass, a affirmé qu’apprendre à utiliser les CAESAr « prend des mois » et que « même les Français pensent qu’ils sont trop compliqués »… contrairement aux obusiers M777 américains, déjà mis en oeuvre par les forces ukrainiennes. Pour rappel, les États-Unis ont fait part de leur intention d’en céder 118 exemplaires à Kiev.

Trop compliqué le CAESAr? Ce n’est pas ce qu’affirme le portail des sites associatifs de l’artillerie française, une référence dans ce domaine.

« La simplicité de mise en œuvre du système de pointage automatique de ce canon permet de former les équipages de pièces avec une validation au tir en 114 heures. Le conducteur reçoit une simple information sur l’entretien du porteur, étant donné que le permis poids lourd est suffisant pour la conduite du CAESAr », lit-on dans une fiche publiée par ce site. En revanche, pour « afin de prétendre servir sur un théâtre d’opération, chaque régiment doté de ce système devra suivre une formation de quinze jours, puis effectuer une campagne de tir », précise le même document.

#Ukraine: The first ever spotting of the French CAESAR 155mm self-propelled howitzer in action.

This example is in service with the 55th Artillery Brigade- Ukraine received an estimated 10-12 pieces from France after training with the potent system last month. pic.twitter.com/ceoZizSHsJ

— 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) May 23, 2022

Quoi qu’il en soit, et sous réserve qu’elle soit authentique, une vidéo publiée sur Twitter par le compte « Ukraine Weapons Tracker » [@UAWeapons] suggère, malgré sa mauvaise qualité, que les CAESAr promis à la France sont bien arrivés en Ukraine, où ils sont utilisés par la 55e Brigade d’artillerie. Au début de la séquence, on distingue un panneau indicateur apparemment ukrainien… qu’il est très difficile de déchiffrer. Sur un obus manipulé par les servants d’un CAESAr, on peut lire « pour Marioupol » [selon les commentaires postés à la suite de ces images].

En tout cas, c’est la première fois qu’il est fait état de tirs de CAESAr en Ukraine. Probablement que ceux-ci ont eu lieu dans la région de Severdonetsk, où les forces russes concentrent actuellement leurs efforts.

Pour rappel, pouvant rapidement être mis en batterie par ses cinq servants, le CAESAr peut tirer six obus 52 calibres [compatibles Otan] par minutes, à une distance de 40 km.

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Voilà maintenant un peu plus d’un mois que, à l’occasion d’un entretien donné à trois journaux européens, le président Macron a annoncé que la livraison de Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] aux forces ukrainiennes. Depuis, les modalités exactes de cette cession n’ont toujours pas été confirmées par l’exécutif. Du moins officiellement.

Ainsi, le nombre de CAESAr concernés n’a pas été précisé, même s’il est question de dix ou douze exemplaires, a priori prélevés sur les 76 que l’armée de Terre avait jusqu’alors en sa possession. En revanche, on sait qu’au moins quarante artilleurs ukrainiens ont posé leur sac au camp militaire de Canjuers [Var] pour apprendre à les utiliser. Ou en est-on depuis?

Dans un article publié par le New York Times, le 23 mai, l’expert militaire ukrainien Mykhailo Zhirokhov, auteur d’un livre sur l’usage de l’artillerie dans la guerre du Donbass, a affirmé qu’apprendre à utiliser les CAESAr « prend des mois » et que « même les Français pensent qu’ils sont trop compliqués »… contrairement aux obusiers M777 américains, déjà mis en oeuvre par les forces ukrainiennes. Pour rappel, les États-Unis ont fait part de leur intention d’en céder 118 exemplaires à Kiev.

Trop compliqué le CAESAr? Ce n’est pas ce qu’affirme le portail des sites associatifs de l’artillerie française, une référence dans ce domaine.

« La simplicité de mise en œuvre du système de pointage automatique de ce canon permet de former les équipages de pièces avec une validation au tir en 114 heures. Le conducteur reçoit une simple information sur l’entretien du porteur, étant donné que le permis poids lourd est suffisant pour la conduite du CAESAr », lit-on dans une fiche publiée par ce site. En revanche, pour « afin de prétendre servir sur un théâtre d’opération, chaque régiment doté de ce système devra suivre une formation de quinze jours, puis effectuer une campagne de tir », précise le même document.

#Ukraine: The first ever spotting of the French CAESAR 155mm self-propelled howitzer in action.

This example is in service with the 55th Artillery Brigade- Ukraine received an estimated 10-12 pieces from France after training with the potent system last month. pic.twitter.com/ceoZizSHsJ

— 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) May 23, 2022

Quoi qu’il en soit, et sous réserve qu’elle soit authentique, une vidéo publiée sur Twitter par le compte « Ukraine Weapons Tracker » [@UAWeapons] suggère, malgré sa mauvaise qualité, que les CAESAr promis à la France sont bien arrivés en Ukraine, où ils sont utilisés par la 55e Brigade d’artillerie. Au début de la séquence, on distingue un panneau indicateur apparemment ukrainien… qu’il est très difficile de déchiffrer. Sur un obus manipulé par les servants d’un CAESAr, on peut lire « pour Marioupol » [selon les commentaires postés à la suite de ces images].

En tout cas, c’est la première fois qu’il est fait état de tirs de CAESAr en Ukraine. Probablement que ceux-ci ont eu lieu dans la région de Severdonetsk, où les forces russes concentrent actuellement leurs efforts.

Pour rappel, pouvant rapidement être mis en batterie par ses cinq servants, le CAESAr peut tirer six obus 52 calibres [compatibles Otan] par minutes, à une distance de 40 km.

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Voilà maintenant un peu plus d’un mois que, à l’occasion d’un entretien donné à trois journaux européens, le président Macron a annoncé que la livraison de Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] aux forces ukrainiennes. Depuis, les modalités exactes de cette cession n’ont toujours pas été confirmées par l’exécutif. Du moins officiellement.

Ainsi, le nombre de CAESAr concernés n’a pas été précisé, même s’il est question de dix ou douze exemplaires, a priori prélevés sur les 76 que l’armée de Terre avait jusqu’alors en sa possession. En revanche, on sait qu’au moins quarante artilleurs ukrainiens ont posé leur sac au camp militaire de Canjuers [Var] pour apprendre à les utiliser. Ou en est-on depuis?

Dans un article publié par le New York Times, le 23 mai, l’expert militaire ukrainien Mykhailo Zhirokhov, auteur d’un livre sur l’usage de l’artillerie dans la guerre du Donbass, a affirmé qu’apprendre à utiliser les CAESAr « prend des mois » et que « même les Français pensent qu’ils sont trop compliqués »… contrairement aux obusiers M777 américains, déjà mis en oeuvre par les forces ukrainiennes. Pour rappel, les États-Unis ont fait part de leur intention d’en céder 118 exemplaires à Kiev.

par le New York Times

Trop compliqué le CAESAr? Ce n’est pas ce qu’affirme le portail des sites associatifs de l’artillerie française, une référence dans ce domaine.

« La simplicité de mise en œuvre du système de pointage automatique de ce canon permet de former les équipages de pièces avec une validation au tir en 114 heures. Le conducteur reçoit une simple information sur l’entretien du porteur, étant donné que le permis poids lourd est suffisant pour la conduite du CAESAr », lit-on dans une fiche publiée par ce site. En revanche, pour « afin de prétendre servir sur un théâtre d’opération, chaque régiment doté de ce système devra suivre une formation de quinze jours, puis effectuer une campagne de tir », précise le même document.

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#Ukraine: The first ever spotting of the French CAESAR 155mm self-propelled howitzer in action.

This example is in service with the 55th Artillery Brigade- Ukraine received an estimated 10-12 pieces from France after training with the potent system last month. pic.twitter.com/ceoZizSHsJ

— 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) May 23, 2022

#Ukraine: The first ever spotting of the French CAESAR 155mm self-propelled howitzer in action.

#Ukraine

This example is in service with the 55th Artillery Brigade- Ukraine received an estimated 10-12 pieces from France after training with the potent system last month. pic.twitter.com/ceoZizSHsJ

pic.twitter.com/ceoZizSHsJ

— 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) May 23, 2022

May 23, 2022

Quoi qu’il en soit, et sous réserve qu’elle soit authentique, une vidéo publiée sur Twitter par le compte « Ukraine Weapons Tracker » [@UAWeapons] suggère, malgré sa mauvaise qualité, que les CAESAr promis à la France sont bien arrivés en Ukraine, où ils sont utilisés par la 55e Brigade d’artillerie. Au début de la séquence, on distingue un panneau indicateur apparemment ukrainien… qu’il est très difficile de déchiffrer. Sur un obus manipulé par les servants d’un CAESAr, on peut lire « pour Marioupol » [selon les commentaires postés à la suite de ces images].

En tout cas, c’est la première fois qu’il est fait état de tirs de CAESAr en Ukraine. Probablement que ceux-ci ont eu lieu dans la région de Severdonetsk, où les forces russes concentrent actuellement leurs efforts.

Pour rappel, pouvant rapidement être mis en batterie par ses cinq servants, le CAESAr peut tirer six obus 52 calibres [compatibles Otan] par minutes, à une distance de 40 km.

Opex 360

La frégate Aconit a procédé avec succès à un tir de missile surface-air Crotale

par Laurent Lagneau · 23 mai 2022

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L’an passé, la Marine nationale a régulièrement annoncé le succès de tirs de « munitions complexes » par certaines de ses unités, conformément aux orientations de son plan stratégique « Mercator ».

Nous devons « nous préparer au combat […] en intensifiant notre entraînement opérationnel, […] en développant des tactiques dans de nouveaux milieux, […] et en nous assurant de la fiabilité de nos modes d’action et de nos armes, y compris de nos armes complexes. Nous avons l’ambition de poursuivre et de valoriser toujours davantage les tirs de munitions complexes au cours d’exercices réalistes », avait en effet expliqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], à l’occasion d’une audition parlementaire.

Cela étant, et depuis le début de cette année, les tirs de munitions complexes par des bâtiments de premier rang se sont fait plutôt rares… Pour autant, et même si elle ne fait pas encore partie de cette catégorie de navires, la frégate légère furtive Aconit vient d’effectuer un tir de missile surface-air Crotale au large des côtes varoises, dans le cadre de sa mission de surveillance des approches maritimes européennes.

« Réalisé dans des conditions météorologiques idéales, ce tir a permis de montrer que le principal système d’armes de lutte anti-aérienne présent à bord demeure un moyen efficace pour contrer la menace venant des airs », a en effet indiqué la Marine nationale, ce 23 mai.

Pour cet exercice, il été fait appel à la société AvDef, laquelle propose des cibles remorquées ou larguées depuis un Falcon 20. « Les cibles utilisées pour les exercices de tir canon et missile sol-air, surface-air et air-air, se distinguent par leurs équipements, l’altitude et la distance de remorquage ou de largage », précise-t-elle sur son site Internet.

Pour rappel, les cinq frégates légères furtives de la Marine nationale étaient initialement toutes dotées du système surface-air Crotale CN2, reposant sur 18 missiles VT1, d’une portée de 13 km. Mais ce n’est désormais plus le cas.

En effet, les frégates Courbet et La Fayette ont troqué leur système Crotale par deux affûts SADRAL, armés de missiles MISTRAL M3 [missile transportable anti-aérien léger], dans le cadre de leur rénovation, laquelle a consisté à en faire des navires de premier rang, avec l’ajout d’un sonar de coque actif/passif à basse fréquence Kingclip Mk2 et de capacités de veille optronique améliorées. L’Aconit sera la troisième – et dernière unité – a être modernisée de la sorte.

Photo : Marine nationale

La frégate Aconit a procédé avec succès à un tir de missile surface-air Crotale

par Laurent Lagneau · 23 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

L’an passé, la Marine nationale a régulièrement annoncé le succès de tirs de « munitions complexes » par certaines de ses unités, conformément aux orientations de son plan stratégique « Mercator ».

Nous devons « nous préparer au combat […] en intensifiant notre entraînement opérationnel, […] en développant des tactiques dans de nouveaux milieux, […] et en nous assurant de la fiabilité de nos modes d’action et de nos armes, y compris de nos armes complexes. Nous avons l’ambition de poursuivre et de valoriser toujours davantage les tirs de munitions complexes au cours d’exercices réalistes », avait en effet expliqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], à l’occasion d’une audition parlementaire.

Cela étant, et depuis le début de cette année, les tirs de munitions complexes par des bâtiments de premier rang se sont fait plutôt rares… Pour autant, et même si elle ne fait pas encore partie de cette catégorie de navires, la frégate légère furtive Aconit vient d’effectuer un tir de missile surface-air Crotale au large des côtes varoises, dans le cadre de sa mission de surveillance des approches maritimes européennes.

« Réalisé dans des conditions météorologiques idéales, ce tir a permis de montrer que le principal système d’armes de lutte anti-aérienne présent à bord demeure un moyen efficace pour contrer la menace venant des airs », a en effet indiqué la Marine nationale, ce 23 mai.

Pour cet exercice, il été fait appel à la société AvDef, laquelle propose des cibles remorquées ou larguées depuis un Falcon 20. « Les cibles utilisées pour les exercices de tir canon et missile sol-air, surface-air et air-air, se distinguent par leurs équipements, l’altitude et la distance de remorquage ou de largage », précise-t-elle sur son site Internet.

Pour rappel, les cinq frégates légères furtives de la Marine nationale étaient initialement toutes dotées du système surface-air Crotale CN2, reposant sur 18 missiles VT1, d’une portée de 13 km. Mais ce n’est désormais plus le cas.

En effet, les frégates Courbet et La Fayette ont troqué leur système Crotale par deux affûts SADRAL, armés de missiles MISTRAL M3 [missile transportable anti-aérien léger], dans le cadre de leur rénovation, laquelle a consisté à en faire des navires de premier rang, avec l’ajout d’un sonar de coque actif/passif à basse fréquence Kingclip Mk2 et de capacités de veille optronique améliorées. L’Aconit sera la troisième – et dernière unité – a être modernisée de la sorte.

Photo : Marine nationale

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L’an passé, la Marine nationale a régulièrement annoncé le succès de tirs de « munitions complexes » par certaines de ses unités, conformément aux orientations de son plan stratégique « Mercator ».

Nous devons « nous préparer au combat […] en intensifiant notre entraînement opérationnel, […] en développant des tactiques dans de nouveaux milieux, […] et en nous assurant de la fiabilité de nos modes d’action et de nos armes, y compris de nos armes complexes. Nous avons l’ambition de poursuivre et de valoriser toujours davantage les tirs de munitions complexes au cours d’exercices réalistes », avait en effet expliqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], à l’occasion d’une audition parlementaire.

Cela étant, et depuis le début de cette année, les tirs de munitions complexes par des bâtiments de premier rang se sont fait plutôt rares… Pour autant, et même si elle ne fait pas encore partie de cette catégorie de navires, la frégate légère furtive Aconit vient d’effectuer un tir de missile surface-air Crotale au large des côtes varoises, dans le cadre de sa mission de surveillance des approches maritimes européennes.

« Réalisé dans des conditions météorologiques idéales, ce tir a permis de montrer que le principal système d’armes de lutte anti-aérienne présent à bord demeure un moyen efficace pour contrer la menace venant des airs », a en effet indiqué la Marine nationale, ce 23 mai.

Pour cet exercice, il été fait appel à la société AvDef, laquelle propose des cibles remorquées ou larguées depuis un Falcon 20. « Les cibles utilisées pour les exercices de tir canon et missile sol-air, surface-air et air-air, se distinguent par leurs équipements, l’altitude et la distance de remorquage ou de largage », précise-t-elle sur son site Internet.

Pour rappel, les cinq frégates légères furtives de la Marine nationale étaient initialement toutes dotées du système surface-air Crotale CN2, reposant sur 18 missiles VT1, d’une portée de 13 km. Mais ce n’est désormais plus le cas.

En effet, les frégates Courbet et La Fayette ont troqué leur système Crotale par deux affûts SADRAL, armés de missiles MISTRAL M3 [missile transportable anti-aérien léger], dans le cadre de leur rénovation, laquelle a consisté à en faire des navires de premier rang, avec l’ajout d’un sonar de coque actif/passif à basse fréquence Kingclip Mk2 et de capacités de veille optronique améliorées. L’Aconit sera la troisième – et dernière unité – a être modernisée de la sorte.

Photo : Marine nationale

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L’an passé, la Marine nationale a régulièrement annoncé le succès de tirs de « munitions complexes » par certaines de ses unités, conformément aux orientations de son plan stratégique « Mercator ».

Nous devons « nous préparer au combat […] en intensifiant notre entraînement opérationnel, […] en développant des tactiques dans de nouveaux milieux, […] et en nous assurant de la fiabilité de nos modes d’action et de nos armes, y compris de nos armes complexes. Nous avons l’ambition de poursuivre et de valoriser toujours davantage les tirs de munitions complexes au cours d’exercices réalistes », avait en effet expliqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], à l’occasion d’une audition parlementaire.

Cela étant, et depuis le début de cette année, les tirs de munitions complexes par des bâtiments de premier rang se sont fait plutôt rares… Pour autant, et même si elle ne fait pas encore partie de cette catégorie de navires, la frégate légère furtive Aconit vient d’effectuer un tir de missile surface-air Crotale au large des côtes varoises, dans le cadre de sa mission de surveillance des approches maritimes européennes.

« Réalisé dans des conditions météorologiques idéales, ce tir a permis de montrer que le principal système d’armes de lutte anti-aérienne présent à bord demeure un moyen efficace pour contrer la menace venant des airs », a en effet indiqué la Marine nationale, ce 23 mai.

Pour cet exercice, il été fait appel à la société AvDef, laquelle propose des cibles remorquées ou larguées depuis un Falcon 20. « Les cibles utilisées pour les exercices de tir canon et missile sol-air, surface-air et air-air, se distinguent par leurs équipements, l’altitude et la distance de remorquage ou de largage », précise-t-elle sur son site Internet.

site Internet

Pour rappel, les cinq frégates légères furtives de la Marine nationale étaient initialement toutes dotées du système surface-air Crotale CN2, reposant sur 18 missiles VT1, d’une portée de 13 km. Mais ce n’est désormais plus le cas.

En effet, les frégates Courbet et La Fayette ont troqué leur système Crotale par deux affûts SADRAL, armés de missiles MISTRAL M3 [missile transportable anti-aérien léger], dans le cadre de leur rénovation, laquelle a consisté à en faire des navires de premier rang, avec l’ajout d’un sonar de coque actif/passif à basse fréquence Kingclip Mk2 et de capacités de veille optronique améliorées. L’Aconit sera la troisième – et dernière unité – a être modernisée de la sorte.

Photo : Marine nationale

L'Humanité

Animation. Avec Flee, « je voulais raconter l’histoire d’Amin en restant discret »

Actu

Primé dans les festivals internationaux, le documentaire d’animation « Flee », diffusé sur Arte, porte un regard singulier sur les migrants à travers le portrait d’Amin, exilé afghan installé au Danemark après avoir fui les moudjahidin dans les années 1980. Son réalisateur, Jonas Poher Rasmussen, revient pour nous sur cet exceptionnel parcours de vie.

Grégory Marin

Amin est un petit garçon heureux. Un peu fantasque certes – il aime porter les robes de sa sœur – mais, même dans la société afghane des années 1980, rien n’entame sa joie de vivre. Jusqu’à l’intervention de l’URSS, l’implication des États-Unis, puis le chaos laissé par le retrait des troupes soviétiques. En pleine guerre civile, avec sa mère, ses sœurs et un de ses frères, il fuit l’Afghanistan. La famille passe en Russie, mais le pays en plein effondrement est loin d’être sûr. Ses sœurs rejoignent tant bien que mal un grand frère déjà installé en Suède. Sa mère, son frère et lui tentent un passage en mer Baltique, raté, avant la séparation : dans l’incapacité de repayer un passeur pour la famille entière, sa mère restera en Russie avec son frère encore quelque temps et lui atterrira au Danemark. C’est là qu’il rencontrera Jonas Poher Rasmussen. Et qu’à l’aube d’un choix important dans sa vie, son mariage avec Kasper, il confiera à son ami, devenu réalisateur, le terrible secret de son passé.

« Flee », c’est l’histoire d’Amin, mais c’est aussi celle de votre amitié. Vous doutiez-vous de ce qu’était sa vie lorsque vous l’avez rencontré ?

Non. Je savais qu’il avait fui l’Afghanistan, et qu’il avait séjourné en Russie un moment, parce qu’il parlait russe, mais je ne savais rien de plus de son histoire. J’en ai appris l’intégralité, comment il est venu dans ce pays, l’attente, le racket, les passeurs, etc., au fur et à mesure de nos entretiens pour le film.

Comment vous est venue l’idée de faire un film sur sa vie ?

Je ne lui ai jamais caché que j’avais envie de lui faire raconter son histoire, et cela depuis qu’on s’est rencontrés, adolescents, mais il ne voulait pas en parler. J’ai respecté ça. Et puis, il y a quinze ans, je faisais alors du documentaire radio, je lui ai demandé s’il était d’accord pour partager son récit. Il m’a dit qu’il en avait envie, qu’il sentait qu’il devait le faire, mais qu’il n’était pas encore prêt. En revanche, il m’a promis que quand il serait prêt, il le ferait avec moi.

Est-ce la proximité de son mariage à venir qui l’a décidé ?

Sans doute a-t-il senti qu’il devait se confier à ce moment. Que l’histoire qui allait s’écrire avec cet événement ne pouvait laisser le passé de côté. Il fallait qu’il se montre honnête avec son partenaire, pour renforcer leur relation. Mais il voulait aussi reconnecter l’Amin du passé avec celui qu’il est devenu grâce au sacrifice de sa famille.

Était-ce difficile pour lui de parler de son secret ?

C’était très difficile, ça se sent dans le film, quand il me dit « je dois te parler avant de commencer ». Ça lui a quand même pris des années avant de se lancer, je savais que ce serait dur. Alors on est partis du début, son enfance, la vie en Afghanistan, avant d’arriver au trauma, le passage en Russie en avion, les tentatives ratées, l’inhumanité des passeurs, la séparation d’avec sa famille et son vol pour le Danemark.

Et pour vous, d’entendre qu’il avait menti pendant si longtemps, même si c’était pour de bonnes raisons ?

Il ne m’avait jamais rien dit sur sa famille, il n’a pas pu me mentir. Pour le reste, il s’en est tenu à la version que le passeur lui a demandé de raconter : que sa famille avait été tuée par les moudjahidin. C’était pour obtenir le statut de réfugié. Cette fausse histoire est au fil du temps devenue une vérité pour lui, je ne pense pas qu’il avait le sentiment de mentir. Quand les mots sont sortis de sa bouche, j’ai senti un grand soulagement chez lui.

Amin semble très résilient, après le traumatisme qu’il a subi. C’était une manière pour lui de tirer un trait sur son passé ?

Je pense que c’était un nouveau départ, oui. Il ne s’est jamais senti pleinement en sécurité, et même assez inquiet que quelqu’un dévoile son histoire. Le fait qu’il maîtrise la façon dont elle est racontée est rassurant : il n’a pas à se cacher, n’a plus à raconter cette fausse histoire sur sa famille. Il peut enfin être honnête à 100 %.

Il parle facilement de son homosexualité. C’est une belle sous-histoire développée dans le film. Vous avez pensé à en faire un sujet documentaire à part entière, « être gay en Afghanistan » ?

Je n’ai jamais pensé à faire un film à part. Ça a trouvé sa place dans le film depuis le début, des premiers questionnements jusqu’au moment où sa famille lui dit, lorsqu’il arrive à les rejoindre en Suède, « OK, tu es gay, ça nous va ». Je ne ferai pas un documentaire sur la question, mais j’espère que ce film trouvera son chemin jusqu’en Afghanistan, que des gens le verront et qu’ils se diront la même chose.

Pourquoi avoir choisi cette narration ? C’est assez rare, les documentaires d’animation…

J’ai eu cette idée d’abord pour préserver l’anonymat d’Amin, pour qu’il puisse raconter son histoire en restant discret d’une certaine façon. Pour garder le contrôle sur sa vie, ce qu’il avait envie de montrer ou pas, ne pas être obligé de parler de son trauma au boulot, au supermarché, ou à un inconnu dans la rue… Et puis il y avait la difficulté des images. La plupart du film se déroule dans le passé, et on n’avait ni films ni photos de famille. Comment faire revivre le passé, lui donner corps sans images ? Sans compter qu’un tel trauma ne peut se raconter sans voir les expressions sur le visage du témoin, quand il se souvient, s’il se ferme, s’il pleure… Or, je ne voulais pas le montrer. Mais quand on a enregistré la voix d’Amin sur les images, il a ralenti son débit, fait passer toutes les émotions qu’il avait stockées jusque-là.

Vous avez tout de même utilisé quelques archives d’époque, documentaires, reportages télé, JT...

L’immersion dans l’histoire, dans le dessin pouvait faire oublier que c’est de la non-fiction. Ça fait partie de l’Histoire, c’est réellement arrivé à des vraies gens, dans un vrai pays, dans le vrai monde auquel nous appartenons tous. Je voulais rappeler aux spectateurs que ce qu’ils regardent est réel.

Arte, trente ans de dialogues culturels

La chaîne culturelle franco-allemande fête son 30e anniversaire cette semaine. Créée en 1992, année où elle a émis pour la première fois des deux côtés du Rhin, le 30 mai, elle devait « favoriser la compréhension et le rapprochement des peuples », voulus par François Mitterrand et Helmut Kohl. Ce qu’elle fait depuis longtemps, entre les mangeurs de croissants et de saucisses : l’émission « Karambolage », par exemple (la distinction culinaire vient d’elle), explique depuis trois décennies les différences culturelles entre les deux pays, les deux peuples. D’ailleurs, une émission exceptionnelle en deux parties (les dimanches 22 et 29 mai à 19 h 30) propose de revivre la difficile naissance de la chaîne et de jeter un œil en coulisse. Au fil des années, la chaîne a accentué sa volonté d’ouverture à l’Europe en programmant des œuvres venues de Norvège, du Portugal, de Belgique, d’Italie… Son vice-président, Peter Weber, l’affirme : la chaîne a beau être « un forum des cultures allemande, française et européenne », elle regarde aussi « au-delà des frontières nationales pour découvrir la richesse du monde qui nous entoure ».

documentaireanimationAfghanistanmigrants
BBC

Half-term travel: EasyJet and Tui cancel flights as queues form at Dover

By Maria ZaccaroBBC News

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Airlines have cancelled dozens of flights as travel disruption affects the half-term getaway for many.

EasyJet and Tui apologised and blamed a number of issues including air traffic restrictions and runway works for axing the flights.

Meanwhile, people were urged to check the latest advice before travelling to the Port of Dover due to "extremely busy" roads.

Long queues have also been seen at London's St Pancras station.

The station - home to Eurostar services - was exceptionally busy on Saturday with slow-moving queues stretching outside the building.

Families heading to Disneyland Paris and football fans going to Paris for the Champions League final were among those travelling on train services across the Channel on Saturday.

Earlier this week, EasyJet confirmed its plans to cancel 240 flights at airports across the UK over the next 10 days.

The airline said about 24 flights a day from London's Gatwick airport would be cancelled between 28 May and 6 June.

One passenger who spoke to the BBC said his EasyJet flight on Tuesday had been cancelled - but the earliest alternative flight offered by the airline was almost a week later on 6 June.

And Tui passengers in Manchester and Birmingham said they were still waiting to fly to Dalaman, in Turkey, on Saturday - a day after their flight was due to depart.

'I had to watch dad's funeral online'

A woman has described how her family missed her father's funeral because their flight was cancelled by EasyJet minutes before departure.

Tracey was booked to fly from Geneva to Bristol with her two sons to attend her father David Dane's funeral.

Their flight was one of about 200 the airline cancelled at short notice on 26 May.

"My problem isn't that the flight was cancelled," she said. "It was the fact that there was no one to deal with the situation, this meant I had to watch my dad's funeral from a hotel room."

On Thursday, a software failure forced EasyJet to cancel about 200 flights.

The issue affected airports across the UK. EasyJet said the latest cancellations were unrelated to the IT issue, which is now resolved.

It said a range of issues affected its operations and contributed to the cancellations, including air traffic control restrictions, runway works and airport handling delays.

The airline will still be operating around 1,700 flights per day over the next week, it said.

What are my rights if my flight is cancelled?

When a flight is cancelled fewer than seven days before the scheduled departure, airlines are obliged to inform those affected of their rights, and:

If a flight is cancelled with less than two weeks' notice, passengers may be entitled to additional compensation payments depending on the timings of any alternative flights:

Passengers who receive little or no notice about their cancelled flight, and ultimately arrive much later at their destination, may be entitled to extra compensation payments.

Airlines are also expected to provide refreshments and accommodation as required while their customers await their new flight - or reimburse reasonable costs later on.

People on affected package holidays booked through members of Abta have the right to alternative arrangements at no extra cost or a full refund without delay.

Rory Boland, travel editor at Which? magazine, urged holidaymakers to take out travel insurance when they book, rather than before they travel to best protect themselves."The problems that airlines are suffering are not easy to fix," he told the BBC, saying disruption was likely to continue into summer.

In addition to Friday's delays, Tui cancelled six flights from Birmingham, Manchester and London Gatwick on Saturday morning.

The cancellations were due to "a combination of factors" and refreshments and hotel accommodation would be provided, the company said.

It also added that those whose flight was cancelled would be contacted directly and would receive a full refund within 14 days.

Around 8,000 flights are expected to depart from UK airports over the weekend.

Gatwick Airport said it expected 700 flights and 110,000 passengers on Saturday alone.

Meanwhile, motoring organisation the RAC warned of congestion on the roads and said drivers were planning an estimated 17.8 million leisure trips between Friday and Sunday. Saturday is expected to be the busiest day.

The Kent Resilience Forum said around 750 lorries were queuing near Dover on Saturday morning - though tourists are being prioritised.

The coastguard has handed out food and water to lorry drivers stuck in the queue.

Passengers have faced delays and cancellations at airports in recent months following the easing of Covid restrictions on international travel.

The travel industry cut thousands of jobs during the pandemic, but as demand for flights has returned, it has struggled to recruit staff, carry out security checks and train new workers quickly.

Have your travel plans been disrupted? If you'd like to share your experience you can get in touch by emailing: haveyoursay@bbc.co.uk.

Please include a contact number if you are willing to speak to a BBC journalist. You can also get in touch in the following ways:

If you are reading this page and can't see the form you will need to visit the mobile version of the BBC website to submit your question or comment or you can email us at HaveYourSay@bbc.co.uk. Please include your name, age and location with any submission.

BBC

Why scientists are also watching animal YouTube videos

By Victoria GillScience correspondent, BBC News

What do Asian elephants, peacock spiders and a cockatoo named Snowball have in common?

All are stars of online videos, collectively amassing tens of millions of views. And the behaviour captured in some of these videos has been deemed scientifically significant.

Sanjeeta Sharma Pokharel and Nachiketha Sharma, both from the Indian Institute of Science, dedicated their recent study to conclusions - drawn from YouTube videos - about elephants' response to death.

"In three years of intensive field work, I've only witnessed one case of the death of an elephant," explained Sanjeeta. "It's so rare - but almost everyone has a camera nowadays." Simply using search terms like "death of elephants" and "elephant reactions to death", they found 24 cases of the animals interacting with the dead bodies of others.

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Groups of elephants were filmed patting a deceased family members with their trunks or seemingly attempting to revive them with kicks. They even gathered, vigil-like, next to remains. "We also heard vocalisations - low rumbling sounds - that I haven't heard before," said Nachiketha. '

"The most striking thing for me though was calf carrying," he said. "They'll sometimes pick up a dead calf with their trunk and drag it. There have even been cases of a female elephant using tusks to carry her dead calf."

Whether this can be described as the elephant equivalent of grief or mourning is difficult to conclude, said Sanjeeta. But their apparent interest in death says something about how these animals think - and how intelligent they are. It also shows that there is evidence of rare displays of animal intelligence in the seemingly endless video library that is YouTube.

You certainly do not have to be an animal researcher to disappear down a rabbit hole of online animal videos. But scientists are increasingly mining this openly available source of video data. Scientific insights are being drawn from some unlikely - and comically entertaining - online footage.

"My favourite is a crow using what looks like a plastic lid as a snowboard on a roof," recalled Prof Ximena Nelson from the University of Canterbury in New Zealand.

The clip Ximena cites was apparently filmed through the window of a building in a Russian town. The crow stands on a jar lid and slides down a snowy roof. It then flies back up and repeats the exercise. It appears to be having fun.

"It's playing, but it's also innovating in that it's using a tool," says Ximena. "So here, you have an instance of tool-use for fun. I think that says a lot about how smart that crow is, but also that it's capable of innovating in a very unusual scenario."

Ximena pointed out that thousands of researchers spending hours outside, trying to make observations of crows, might never witness such behaviour - let alone record it.

"Animals playing" - with other species, or with unusual objects - is a popular online genre of video.

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And while it might be a fun distraction to watch, this fun itself can provide insight into the function of play, which is actually something of a biological enigma. Play has no obvious purpose. As Ximena puts it - "it's not going to provide you with food or babies, at least not directly".

Science in lockdown

YouTube and other online video platforms are a source of information that many researchers also turned to through the last two years of lockdowns.

"One of my students, for example - who is looking for instances of play in animals that haven't been described before - went down this exact rabbit hole [during the pandemic]," said Ximena. "They said, well, I can't collect data in the field right now, so I'll collect it from YouTube."

There is more footage available for study of species of the furry of feathery variety. Fewer people capture and upload videos of insects or other invertebrates. (Although peacock spider dancing appears to be its own category.) It is particularly helpful though in providing a window of access to difficult locations, and to difficult-to-study species.

Videos uploaded by rich and lucky wildlife tourists who encounter animals in Antarctica is one example.

"They might film sequences of predatory behaviour in orca, perhaps, which is a rare behaviour," says Ximena. "You have to be there at the right time and what are the chances of scientists being in the right place at huge expense?"

But the animal stars of these films are not always rare and elusive.

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Łukasz Dylewski, from Poznan University of Life Sciences in Poland, used YouTube to find evidence of the personality traits in red and grey squirrels. His study, as well as showing that grey squirrels were more aggressive than the reds also provided verification that these videos accurately reflected what scientists have seen in the wild.

"It's a novel approach to behavioural studies that can save researchers time," said Lukasz, " we can increase the sample sizes - or the number of animals we study, and [more easily] study of the behaviour of species from other continents."

In some cases, only one animal is required for scientific investigation.

Snowball the dancing cockatoo - something of an online sensation - inspired his own Harvard-based study, which essentially concluded that it isn't only humans that enjoy music with a beat.

In a paper published in Current Biology in 2019, researchers wrote that Snowball "responds to music with remarkably diverse spontaneous movements employing a variety of body parts, suggesting parrots share this response with humans".

Beyond the scientific virtues of these videos, says Sanjeeta, is a possible side-effect of making people feel a bit more connected to nature and to other species.

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"Personally, when I see elephants, I see emotion. I see that they might be grieving," says Sanjeeta. "But of course, my science needs more evidence.

"But when people just feel connected to these animals and feel emotional, hopefully that can help elephant conservation, too."

Video research and production by Maddie Molloy

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More on the animal behaviour mysteries being investigated via YouTube on Inside Science on BBC Sounds

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BBC

Monkeypox wasn’t created in a lab - and other claims debunked

By Rachel SchraerHealth and disinformation reporter

Since cases of monkeypox began to emerge in Europe, beliefs about the virus have been shared widely on social media that appear to be recycled from the Covid-19 pandemic.

There are no plans for a monkeypox lockdown

A common fear shared online is that restrictions on movement are being planned. One account told followers to get ready for "monkeypox lockdowns" and "monkeypox tyranny".

While fears about the monkeypox outbreak are understandable, scientists say this virus is not like Covid, and most experts think its spread will be limited.

It is much harder to pass on than Covid, we already have available vaccines and treatments, and people appear to be infectious only once symptoms appear - making it easier to spot and isolate.

So restrictions such as lockdowns or mass vaccinations are "really not going to be the way to respond to this", says Prof Peter Horby, director of the Pandemic Sciences Centre at the University of Oxford.

Instead, isolation measures and vaccines are currently being targeted at infected people or their close contacts.

Dr Rosamund Lewis, of the World Health Organization (WHO) Emergencies Programme, confirmed there was no need for mass vaccination, and the WHO has also recommended against any travel restrictions.

There's no evidence it was released from a lab

It's no surprise people's minds now turn to Covid when news of an unfamiliar virus breaks.

But the Institute for Strategic Dialogue has noted that recent outbreaks of monkeypox were also "reviving the spread of a set of cut-and-paste... conspiracies" which have been used over the past two years to mislead people during the Covid pandemic

Social media accounts and news outlets in Ukraine, Russia, China and the US have all made accusations that the outbreak was the result of a laboratory leak, or the use of monkeypox as a biological weapon.

However, it's possible to identify where a virus is likely to have come from by sequencing its DNA. Geneticist Fatima Tokhmafshan likens this to scanning a barcode on a parcel to "map the different paths [it] has taken".

The genetic sequences we have so far for the virus all trace it back to the strain of monkeypox which commonly circulates in West Africa: "That tells us this is not something manufactured".

There were a handful of cases in the UK in 2018 and in 2021, and a larger outbreak in the US, also in 2021, each brought over by human travellers or imported animals.

"So it's entirely plausible that that's exactly what's happened this time, "says Prof Horby, "and it's by far the most likely scenario."

The earliest case identified in the UK in the current outbreak was traced to someone who had travelled from Nigeria.

As for the idea that monkeypox escaped from a lab, "there is absolutely no basis for that claim at all", Prof Horby says.

No evidence the outbreak was planned

There are those claiming online that the current monkeypox outbreak was deliberately planned - with many pointing the finger at Bill Gates or Anthony Fauci, in an echo of Covid conspiracies.

This unfounded assertion is being shared across Russia media, on the Chinese social app Weibo, and on Instagram. It can also be found on Facebook in Romanian, German, English, Arabic, French, Slovenian, Hungarian and Punjabi.

The claims point to a document prepared by a US-based biosecurity organisation, the Nuclear Threat Initiative (NTI).

In 2021, NTI conducted a workshop to encourage leaders from around the world to plan for the possibility of future pandemics.

The participants were asked to work through a fictional scenario - a "deadly, global pandemic involving an unusual strain of monkeypox virus... [that] spread globally".

"The risks posed by monkeypox", according to the NTI, "have been well documented for years" and cases have been on the increase, making it an obvious virus to choose for this workshop.

Outbreaks of infection are a fact of life, so an organisation predicting and planning for them is not in itself suspicious.

Monkeypox is not linked to Covid vaccines

This claim has taken two forms - some point to the fact the AstraZeneca vaccine uses a virus found in chimpanzees, modified so it cannot replicate and spread.

These social media posts then suggest a link between vaccines employing that chimp virus and the monkeypox outbreak.

However, monkeypox is caused by a totally different type of virus to the one found in the AstraZeneca vaccine - and is actually thought to be mostly found in rodents, not monkeys.

The second type of claim spreading online is that the Covid vaccine somehow suppresses your immune system, making you more vulnerable to other infections.

This claim has no basis in reality. Vaccines stimulate - not deplete - your immune system, making it more effective at targeting a particular infection.

While there are a very small number of cases of people having autoimmune reactions to vaccines, where your body starts attacking itself (the cause of rare blood clots after AstraZeneca), there is no evidence of vaccines suppressing the immune system or altering your ability to fight other diseases.

Additional reporting by Olga Robinson and BBC Monitoring.

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Le BEA-É ouvre une enquête sur un accident ayant impliqué un hélicoptère NH-90 de la Marine

par Laurent Lagneau · 25 mai 2022

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Le Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État [BEA-É] ne va manquer de travail dans les semaines qui viennent. En effet, le 24 mai, il a annoncé l’ouverture de quatre nouvelles enquêtes portant sur des incidents ayant impliqués des aéronefs militaires.

Ainsi, et comme on pouvait s’y attendre, ses enquêteurs se pencheront sur la collision entre deux Rafale de la 30e Escadre de chasse, survenue lors d’une démonstration tactique effectuée à l’occasion du dernier meeting aérien organisé le 22 mai sur la base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard. Pour rappel, l’un des deux avions – le « Rogue Spartan », qui venait de participer au Nato Tiger Meet – a perdu une partie de sa suite de guerre électronique SPECTRA [Système de Protection et d’Evitement de Conduite de Tir du Rafale] – après avoir été accroché par son ailier, celui-ci ayant subi des dommages au niveau de son plan canard gauche.

La seconde enquête ouverte par le BEA-É concerne encore l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], pour un « incident aérien grave d’un avion Extra 330 » de son équipe de voltige [EVAAE], survenu le 4 mai dernier, à Salon-de-Provence. Une « panne de caburant en vol » en serait la cause. Cependant, aucun détail supplémentaire n’a été donné. Sans doute que cet incident est la cause de l’absence de l’EVAAE au meeting de Cognac alors que sa participation y était annoncée.

Quant à la troisième enquête, elle portera sur un incident survenu le 19 mai, probablement lors du stage « Rotary Wing Mission commander Course 2022 » [RW MC 2022], organisé par l’AAE sur la base aérienne 126 de Ventisera-Solenzara, en Corse. Le BEA-É évoque en effet un « incident aérien grave d’un hélicoptère Puma de la RAF [Royal Air Force] survenu […] en Corse ». Et d’expliquer que, lors d’un exercice, les pales de l’hélicoptère ont heurté le « casque d’un des commandos à sa sorte de l’appareil ». Fort heureusement, le « militaire est indemne », précise-t-il.

Si ces trois incidents ont été sans conséquence sur le plan humain, ce n’est pas le cas de celui ayant impliqué un hélicoptère NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] de la Marine nationale. D’ailleurs, le BEA-É parle d’un « accident », survenu le 9 mai, au cours d’un entraînement sur la base aéronavale de Hyères, laquelle abrite la Flottille 31F.

« Lors d’un vol d’entraînement au treuillage, le câble se rompt. Le treuilliste est gravement blessé et l’hélicoptère endommagé », a indiqué le BEA-É.

Le BEA-É a déclenché une enquête de sécurité suite l’accident aérien d’un NH90 Caïman de la Marine nationale survenu le 9 mai 2022 à Hyères. Lors d’un vol d’entraînement au treuillage, le câble se rompt. Le treuilliste est gravement blessé et l’hélicoptère endommagé. pic.twitter.com/0X92eDlMUh

— BEA-É (@BEA_Etat) May 24, 2022

Pour rappel, un accident du même ordre était arrivé à un H225M Caracal de l’escadron d’hélicoptères 1/67 Pyrénées, en avril 2020. Il avait coûté la vie au sergent Pierre Pougin et à l’infirmier en soins généraux de premier grade [ISG 1G] Quentin Le Dillau.

Le BEA-É ouvre une enquête sur un accident ayant impliqué un hélicoptère NH-90 de la Marine

par Laurent Lagneau · 25 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Le Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État [BEA-É] ne va manquer de travail dans les semaines qui viennent. En effet, le 24 mai, il a annoncé l’ouverture de quatre nouvelles enquêtes portant sur des incidents ayant impliqués des aéronefs militaires.

Ainsi, et comme on pouvait s’y attendre, ses enquêteurs se pencheront sur la collision entre deux Rafale de la 30e Escadre de chasse, survenue lors d’une démonstration tactique effectuée à l’occasion du dernier meeting aérien organisé le 22 mai sur la base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard. Pour rappel, l’un des deux avions – le « Rogue Spartan », qui venait de participer au Nato Tiger Meet – a perdu une partie de sa suite de guerre électronique SPECTRA [Système de Protection et d’Evitement de Conduite de Tir du Rafale] – après avoir été accroché par son ailier, celui-ci ayant subi des dommages au niveau de son plan canard gauche.

La seconde enquête ouverte par le BEA-É concerne encore l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], pour un « incident aérien grave d’un avion Extra 330 » de son équipe de voltige [EVAAE], survenu le 4 mai dernier, à Salon-de-Provence. Une « panne de caburant en vol » en serait la cause. Cependant, aucun détail supplémentaire n’a été donné. Sans doute que cet incident est la cause de l’absence de l’EVAAE au meeting de Cognac alors que sa participation y était annoncée.

Quant à la troisième enquête, elle portera sur un incident survenu le 19 mai, probablement lors du stage « Rotary Wing Mission commander Course 2022 » [RW MC 2022], organisé par l’AAE sur la base aérienne 126 de Ventisera-Solenzara, en Corse. Le BEA-É évoque en effet un « incident aérien grave d’un hélicoptère Puma de la RAF [Royal Air Force] survenu […] en Corse ». Et d’expliquer que, lors d’un exercice, les pales de l’hélicoptère ont heurté le « casque d’un des commandos à sa sorte de l’appareil ». Fort heureusement, le « militaire est indemne », précise-t-il.

Si ces trois incidents ont été sans conséquence sur le plan humain, ce n’est pas le cas de celui ayant impliqué un hélicoptère NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] de la Marine nationale. D’ailleurs, le BEA-É parle d’un « accident », survenu le 9 mai, au cours d’un entraînement sur la base aéronavale de Hyères, laquelle abrite la Flottille 31F.

« Lors d’un vol d’entraînement au treuillage, le câble se rompt. Le treuilliste est gravement blessé et l’hélicoptère endommagé », a indiqué le BEA-É.

Le BEA-É a déclenché une enquête de sécurité suite l’accident aérien d’un NH90 Caïman de la Marine nationale survenu le 9 mai 2022 à Hyères. Lors d’un vol d’entraînement au treuillage, le câble se rompt. Le treuilliste est gravement blessé et l’hélicoptère endommagé. pic.twitter.com/0X92eDlMUh

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Pour rappel, un accident du même ordre était arrivé à un H225M Caracal de l’escadron d’hélicoptères 1/67 Pyrénées, en avril 2020. Il avait coûté la vie au sergent Pierre Pougin et à l’infirmier en soins généraux de premier grade [ISG 1G] Quentin Le Dillau.

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Le Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État [BEA-É] ne va manquer de travail dans les semaines qui viennent. En effet, le 24 mai, il a annoncé l’ouverture de quatre nouvelles enquêtes portant sur des incidents ayant impliqués des aéronefs militaires.

Ainsi, et comme on pouvait s’y attendre, ses enquêteurs se pencheront sur la collision entre deux Rafale de la 30e Escadre de chasse, survenue lors d’une démonstration tactique effectuée à l’occasion du dernier meeting aérien organisé le 22 mai sur la base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard. Pour rappel, l’un des deux avions – le « Rogue Spartan », qui venait de participer au Nato Tiger Meet – a perdu une partie de sa suite de guerre électronique SPECTRA [Système de Protection et d’Evitement de Conduite de Tir du Rafale] – après avoir été accroché par son ailier, celui-ci ayant subi des dommages au niveau de son plan canard gauche.

La seconde enquête ouverte par le BEA-É concerne encore l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], pour un « incident aérien grave d’un avion Extra 330 » de son équipe de voltige [EVAAE], survenu le 4 mai dernier, à Salon-de-Provence. Une « panne de caburant en vol » en serait la cause. Cependant, aucun détail supplémentaire n’a été donné. Sans doute que cet incident est la cause de l’absence de l’EVAAE au meeting de Cognac alors que sa participation y était annoncée.

Quant à la troisième enquête, elle portera sur un incident survenu le 19 mai, probablement lors du stage « Rotary Wing Mission commander Course 2022 » [RW MC 2022], organisé par l’AAE sur la base aérienne 126 de Ventisera-Solenzara, en Corse. Le BEA-É évoque en effet un « incident aérien grave d’un hélicoptère Puma de la RAF [Royal Air Force] survenu […] en Corse ». Et d’expliquer que, lors d’un exercice, les pales de l’hélicoptère ont heurté le « casque d’un des commandos à sa sorte de l’appareil ». Fort heureusement, le « militaire est indemne », précise-t-il.

Si ces trois incidents ont été sans conséquence sur le plan humain, ce n’est pas le cas de celui ayant impliqué un hélicoptère NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] de la Marine nationale. D’ailleurs, le BEA-É parle d’un « accident », survenu le 9 mai, au cours d’un entraînement sur la base aéronavale de Hyères, laquelle abrite la Flottille 31F.

« Lors d’un vol d’entraînement au treuillage, le câble se rompt. Le treuilliste est gravement blessé et l’hélicoptère endommagé », a indiqué le BEA-É.

Le BEA-É a déclenché une enquête de sécurité suite l’accident aérien d’un NH90 Caïman de la Marine nationale survenu le 9 mai 2022 à Hyères. Lors d’un vol d’entraînement au treuillage, le câble se rompt. Le treuilliste est gravement blessé et l’hélicoptère endommagé. pic.twitter.com/0X92eDlMUh

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Pour rappel, un accident du même ordre était arrivé à un H225M Caracal de l’escadron d’hélicoptères 1/67 Pyrénées, en avril 2020. Il avait coûté la vie au sergent Pierre Pougin et à l’infirmier en soins généraux de premier grade [ISG 1G] Quentin Le Dillau.

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Le Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État [BEA-É] ne va manquer de travail dans les semaines qui viennent. En effet, le 24 mai, il a annoncé l’ouverture de quatre nouvelles enquêtes portant sur des incidents ayant impliqués des aéronefs militaires.

Ainsi, et comme on pouvait s’y attendre, ses enquêteurs se pencheront sur la collision entre deux Rafale de la 30e Escadre de chasse, survenue lors d’une démonstration tactique effectuée à l’occasion du dernier meeting aérien organisé le 22 mai sur la base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard. Pour rappel, l’un des deux avions – le « Rogue Spartan », qui venait de participer au Nato Tiger Meet – a perdu une partie de sa suite de guerre électronique SPECTRA [Système de Protection et d’Evitement de Conduite de Tir du Rafale] – après avoir été accroché par son ailier, celui-ci ayant subi des dommages au niveau de son plan canard gauche.

la collision

La seconde enquête ouverte par le BEA-É concerne encore l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], pour un « incident aérien grave d’un avion Extra 330 » de son équipe de voltige [EVAAE], survenu le 4 mai dernier, à Salon-de-Provence. Une « panne de caburant en vol » en serait la cause. Cependant, aucun détail supplémentaire n’a été donné. Sans doute que cet incident est la cause de l’absence de l’EVAAE au meeting de Cognac alors que sa participation y était annoncée.

Quant à la troisième enquête, elle portera sur un incident survenu le 19 mai, probablement lors du stage « Rotary Wing Mission commander Course 2022 » [RW MC 2022], organisé par l’AAE sur la base aérienne 126 de Ventisera-Solenzara, en Corse. Le BEA-É évoque en effet un « incident aérien grave d’un hélicoptère Puma de la RAF [Royal Air Force] survenu […] en Corse ». Et d’expliquer que, lors d’un exercice, les pales de l’hélicoptère ont heurté le « casque d’un des commandos à sa sorte de l’appareil ». Fort heureusement, le « militaire est indemne », précise-t-il.

Si ces trois incidents ont été sans conséquence sur le plan humain, ce n’est pas le cas de celui ayant impliqué un hélicoptère NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] de la Marine nationale. D’ailleurs, le BEA-É parle d’un « accident », survenu le 9 mai, au cours d’un entraînement sur la base aéronavale de Hyères, laquelle abrite la Flottille 31F.

« Lors d’un vol d’entraînement au treuillage, le câble se rompt. Le treuilliste est gravement blessé et l’hélicoptère endommagé », a indiqué le BEA-É.

Le BEA-É a déclenché une enquête de sécurité suite l’accident aérien d’un NH90 Caïman de la Marine nationale survenu le 9 mai 2022 à Hyères. Lors d’un vol d’entraînement au treuillage, le câble se rompt. Le treuilliste est gravement blessé et l’hélicoptère endommagé. pic.twitter.com/0X92eDlMUh

— BEA-É (@BEA_Etat) May 24, 2022

Le BEA-É a déclenché une enquête de sécurité suite l’accident aérien d’un NH90 Caïman de la Marine nationale survenu le 9 mai 2022 à Hyères. Lors d’un vol d’entraînement au treuillage, le câble se rompt. Le treuilliste est gravement blessé et l’hélicoptère endommagé. pic.twitter.com/0X92eDlMUh

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May 24, 2022

Pour rappel, un accident du même ordre était arrivé à un H225M Caracal de l’escadron d’hélicoptères 1/67 Pyrénées, en avril 2020. Il avait coûté la vie au sergent Pierre Pougin et à l’infirmier en soins généraux de premier grade [ISG 1G] Quentin Le Dillau.

était arrivé
L'Humanité

Racisme. KKK, un terrorisme « made in USA »

Nos recommandations culturelles

Caroline Constant

Pendus, lynchés, massacrés, brûlés : depuis sa création, en 1865, le Ku Klux Klan répand sa haine en actes bien plus qu’en mots. David Korn-Brzoza a réalisé un documentaire remarquable en deux épisodes qui relate, depuis la fin de la guerre de Sécession, les exactions du plus ancien groupe terroriste des États-Unis.

Car le Ku Klux Klan, né au départ de jeunes soldats démobilisés de la guerre de Sécession, s’est vite transformé en objet de terreur. Leur principale cible : les Noirs, anciens esclaves rendus libres, mais sans droits, par la victoire de l’armée de l’Union. Incendies, pillages, meurtres ciblés de Noirs, militants des droits civiques ou fonctionnaires, les suprémacistes blancs n’ont reculé devant aucune horreur. Parfois en déclin, le mouvement renaît sans cesse de ses cendres, à la moindre avancée démocratique, à la moindre contestation contre le racisme institutionnalisé de la société américaine, comme avec l’affaire George Floyd en 2020. Au fil des années, les adeptes de ce mouvement ont ajouté d’autres cibles : les migrants, les urbains, les juifs, les communistes, les catholiques, les musulmans…

Étayé par de nombreuses archives, articles et dessins de presse, cinéma et actualités, commenté par des historiens et un « repenti », ce documentaire raconte en creux une autre histoire des états-Unis, une histoire bien plus proche du cauchemar que du « rêve américain ».

Télévision
L'Humanité

Une intelligence artificielle pour parer aux tsunamis

Actu

On peut désormais mieux prédire la magnitude d’un séisme, de laquelle dépend la taille du raz-de-marée. Une donnée essentielle pour donner l’alerte et protéger les populations. Explications.

Marine Cygler

En 2011, deux minutes après la survenue du gigantesque séisme sous-marin de Fukushima, les Japonais des zones côtières ont reçu un SMS sur leur téléphone les avertissant que le séisme de magnitude 8,1 serait suivi d’un tsunami.

Près d’une heure après le tremblement de terre, les vagues sont en effet arrivées. Sauf que la magnitude du séisme japonais avait été estimée à 8,1, alors qu’en réalité elle était de 9. Cela a eu des conséquences gravissimes car la population s’était préparée pour une vague de 3 mètres de haut, et non pas à ce qui a en effet déferlé sur les côtes, à savoir une vague de 15 mètres de haut.

Capter les vibrations du sol ne suffit pas

Estimer correctement la magnitude d’un grand séisme permettrait de donner une alerte fiable pour les tsunamis. Las, les systèmes d’alerte utilisés aujourd’hui sont incapables de le faire. Mais une équipe internationale (IRD-CNRS-université Côte d’Azur-Observatoire de la Côte d’Azur-Los Alamos National Laboratory-Kyoto University), dont les travaux ont été publiés dans la prestigieuse revue « Nature » le 11 mai propose un tout nouveau système d’alerte permettant d’estimer de manière instantanée la magnitude des grands séismes.

Aujourd’hui, lorsqu’un séisme se produit, des détecteurs captent les toutes premières ondes sismiques, c’est-à-dire les vibrations du sol. Mais très peu de temps s’écoule entre ces signaux et le tremblement de terre, ce qui ne permet d’avertir les populations que quelques secondes avant les secousses.

En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismes

Les ondes des tsunamis, elles, se propagent beaucoup moins vite, si bien qu’il y a un délai de trente minutes à deux heures entre le séisme et le tsunami, ce qui laisse aux populations le temps de fuir. « Le problème, c’est que si la magnitude du tremblement de terre est supérieure à 7,8, le système sature et on ne peut pas avoir une meilleure estimation », explique le chercheur Quentin Bletery, qui a participé à l’étude (lire encadré ci-dessous).

Or, ce sont les séismes les plus importants qui sont à l’origine d’un tsunami généralement bien plus meurtrier que le tremblement de terre lui-même. C’est ce qu’il s’est passé le 26 décembre 2004 quand un gigantesque séisme au niveau de Sumatra d’une magnitude de 9,3 a déclenché un tsunami dévastateur qui a touché douze pays et tué plus de 230 000 personnes, en Indonésie et au Sri Lanka principalement.

À la vitesse de la lumière

Les géophysiciens qui ont participé à l’étude ont proposé d’utiliser des signaux gravitationnels, les Prompt Elasto-Gravity Signals (Pegs), qui ont l’avantage de se propager très rapidement, à la vitesse de la lumière.

Mais il fallait encore surmonter un problème majeur : la très faible amplitude des Pegs ne permet pas leur utilisation dans des systèmes d’alerte. Les chercheurs sont parvenus à contourner cette difficulté grâce à un algorithme d’intelligence artificielle qui transforme ces signaux gravitationnels en une estimation tout à fait fiable de la magnitude.

Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose

Et les tsunamis dans tout ça ? Eh bien, le tour de passe-passe est bien là : non seulement le signal gravitationnel est instantané mais, étant donné sa faiblesse, il est capté lors des tremblements de terre les plus puissants, de magnitude supérieure à 8,3, ceux-là mêmes que les sismomètres sont incapables d’évaluer.

Les résultats sont très prometteurs : les Pegs pourraient vraiment améliorer les systèmes d’alerte aux tsunamis. De quoi avoir – enfin – une efficacité sur l’évacuation des populations, la protection des aéroports mais aussi des centrales nucléaires.

« C’est la perturbation de la gravité que l’on mesure »

Le point de vue de Quentin Bletery, géophysicien à l’Institut de recherche pour le développement (IRD)

D’où vient l’idée d’utiliser un signal gravitationnel en sismologie ?

Lors d’un séisme, une énorme masse de roche bouge soudainement, ce qui perturbe le champ de gravité terrestre.

Cette perturbation de la gravité se propage, comme une onde gravitationnelle, à la vitesse de la lumière, c’est-à-dire 50 000 fois plus vite que les ondes sismiques. Mais le signal est si faible qu’il a fallu attendre 2017 pour qu’on l’identifie sur des sismomètres, les appareils qui enregistrent les ondes sismiques. Évidemment, la découverte de ce signal a tout de suite présenté un intérêt potentiel pour l’alerte. Mais exploiter un signal si faible pour estimer quasi instantanément et de manière fiable la magnitude et la localisation du séisme restait un grand challenge. Comme le signal est faible, l’algorithme ne fonctionne, pour l’instant, que sur les plus grands séismes, de magnitude supérieure à 8,2, mais ce sont justement ceux dont on veut connaître la magnitude pour en déduire la taille du tsunami.

Comment avez-vous testé votre algorithme ?

Après l’avoir validé avec des centaines de milliers de signaux gravitationnels virtuels, on a testé notre algorithme avec des données réelles issues d’anciens séismes. L’algorithme nous a donné des estimations quasiment exactes des magnitudes qui avaient été en effet mesurées. On est maintenant en train de l’implémenter au Pérou, où le déploiement d’un réseau d’instruments classiques de surveillance des séismes est en cours. Immense et densément peuplée, située en bord de mer, la capitale, Lima, est très exposée au risque de tsunami car une très grande faille marine se trouve juste en face. Cela fait trois cents ans qu’il n’y a pas eu de séisme et on en attend un sans savoir s’il se produira demain, dans dix, cent ou cinq cents ans.

Quelles sont les autres zones particulièrement exposées aux tsunamis ?

Le tour de l’océan Pacifique est exposé à un risque élevé de tsunami car cet océan se situe sur une grande plaque très ancienne qui s’enfonce sous les autres plaques le long d’immenses failles. L’océan Indien et les Caraïbes sont également concernés.

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400 nouveaux puits de pétrole en Ouganda

Actu

Au cœur de l’Afrique des Grands Lacs, les projets pétroliers de TotalEnergies soulèvent une vive contestation.

Marion d'Allard

Edwin Mumbere a fait le voyage jusqu’à Paris. Et il n’est « pas venu pour négocier ». « Je suis là pour dire à TotalEnergies de renoncer à ses projets et à ses actionnaires de voter contre », confie ce jeune Ougandais, coordinateur du Centre for Citizens Conserving (Cecic), président, aussi, d’une alliance d’organisations qui luttent, dans son pays, en faveur d’une transition juste.

Edwin Mumbere est en guerre et ses bêtes noires s’appellent Tilenga et Eacop, deux monumentaux projets pétroliers pilotés par la multinationale en Ouganda et en Tanzanie et dont les conséquences sur les populations, la biodiversité locale et le climat mondial sont dévastatrices. Deux projets interdépendants, sorte d’hydre à deux têtes consistant d’une part à forer 400 puits de pétrole en Ouganda – dont 132 au milieu du parc naturel de Murchison Falls –, d’autre part, à construire un oléoduc pour relier les forages de Tilenga à la côte tanzanienne : l’East African Crude Oil Pipeline (Eacop). Sur 1 443 kilomètres, l’immense serpent de fer, chauffé 24 heures sur 24 à 50 °C, traversera 200 rivières et deux lacs, dont le lac Victoria, plus grande réserve d’eau douce du continent.

Sur place, depuis des années, la résistance s’organise, malgré la répression. « Au total, 100 000 personnes vont être affectées par ce projet à 10 milliards de dollars », explique Edwin Mumbere. Dans une région où 80 % de la population exploitent la terre à des fins vivrières, les expropriations font des ravages et les compensations prévues ne suffisent souvent pas à racheter un lopin. Pire, « certains paysans ne peuvent déjà plus utiliser leurs terres alors qu’ils n’ont toujours rien reçu de la part de Total », témoigne l’activiste. Une atteinte aux droits humains doublée d’ « une violation de nos droits culturels », poursuit Edwin Mumbere. « En Ouganda, la tribu Alur a pour tradition d’enterrer ses proches autour des habitations. Mais lorsque ces familles sont expropriées, l’État (via des financements de TotalEnergies – NDLR) les reloge ailleurs, dans des maisons collées les unes aux autres, autour desquelles il est impossible de faire reposer les personnes décédées », détaille-t-il. Une violence de plus, religieuse et symbolique, qui s’ajoute aux atteintes à l’environnement, elles aussi dramatiques pour les populations sur place. « Dans le district de Nwoya , les travaux ont déjà commencé. Les éléphants qui vivaient là ont fui et se sont rapprochés des zones habitées. Ils ont détruit des récoltes et deux personnes qui protégeaient leurs terres sont mortes, piétinées », raconte le militant.

Ce lundi à Paris, Edwin Mumbere, accompagné de Baraka Lenga, spécialiste tanzanien du changement climatique, et de l’ancien évêque de l’église anglicane ­d’Ouganda, Nathan Kyamanya, a été reçu par la direction de TotalEnergies. Les trois membres de l’ONG GreenFaith ont redit leur opposition, répété que Tilenga et Eacop devaient être mis à l’arrêt. « Ils nous ont écoutés », témoigne Edwin Mumbere, mais « les réponses qu’ils ont pu nous donner ne nous ont pas convaincus. » Alors, pour lui, comme pour les autres, l’exigence ne change pas : « Il faut stopper ces projets, arrêter avec l’injustice climatique. » M. d’A.

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L'Humanité

TotalEnergies : toujours plus de cash au détriment du climat

Actu

En 2022, changement de nom mais pas de pratiques pour la transnationale : plus de 70 % de ses investissements devraient aller aux énergies fossiles d’ici à 2030. L'assemblée générale des actionnaires de TotalEnergies s'est tenue ce mercredi à Paris dans une salle presque vide, en raison du blocage des portes par des militants environnementaux. La multinationale s’apprête néanmoins à verser près de 7 milliards d’euros à ses actionnaires. De quoi faire taire les dissensions ?

Marion d'Allard

Au grand raout des actionnaires de TotalEnergies, c’est en général la bonne humeur qui domine. Mais à l’assemblée générale du pétrolier français, qui s'est tenue ce mercredi à Paris, la fête a tourné court : des militants de plusieurs ONG, parmi lesquelles Greenpeace, Alternatiba ou encore les Amis de la Terre, ont bloqué les principaux accès de la salle Pleyel. Et l'AG s'est tenue dans une salle presque vide. Après l’annonce de profits record – 14 milliards d’euros en 2021 – et une hausse de 46 % de son chiffre d’affaires en un an, la multinationale s’apprête nénamoins à verser près de 7 milliards d’euros à ses actionnaires.

Une rentabilité indécente après deux années de pandémie, alors que la guerre en Ukraine menace la stabilité économique et que l’urgence climatique impose aux géants des énergies fossiles un changement radical de braquet. Mais, chez TotalEnergies, la transition écologique semble cantonnée au rang des beaux discours – et d’un changement de nom qui fleure bon le greenwashing.

Tout miser sur sur le sous-sol

En dépit de nouveaux investissements fléchés vers les énergies renouvelables, la politique du groupe reste désespérément centrée sur le sous-sol. Jusqu’en 2030, le pétrolier prévoit que plus de 70 % de ses dépenses d’investissements restent dédiées aux énergies fossiles, avec le gaz en tête de gondole et le gaz naturel liquéfié (GNL) – dont le prix de vente a bondi de 82 % en un an – en produit phare.

Dans les documents internes remis aux actionnaires, la firme expose clairement ses intentions. En 2022, prévoit-elle, le GNL, « second pilier de (la) stratégie de croissance rentable », selon Patrick Pouyanné, PDG du groupe, continuera de remplir les caisses en « générant une croissance structurelle du cash-flow de 1 milliard de dollars » (937 millions d’euros). Et si la hausse de la demande mondiale en GNL est en partie liée à la guerre en Ukraine, TotalEnergies n’a pas pour autant décidé de retirer ses actifs de Russie.

Pourquoi TotalEnergies s'accroche à ses activités en Russie

Au contraire. Dans une note publiée il y a quelques semaines, le T-lab (centre d’innovation et de recherche) démontrait que le gaz représentai, à lui seul la moitié des perspectives de développement du groupe, avec 40 % de ses réserves situées en Russie. La multinationale conserve ainsi ses objectifs d’augmenter de 50 % sa production de gaz sur la période 2015-2030 et d’en doubler les ventes entre 2019 et 2030. Pourtant, TotalEnergies l’affirme : son ambition est « de devenir un acteur majeur de la transition énergétique ». Une antinomie plus stratégique qu’il n’y paraît.

« En plein déni de réalité »

« Total a peur de voir ses actionnaires partir du fait de son positionnement en contradiction avec les politiques climatiques », expliquait récemment l’économiste Maxime Combes, l’un des auteurs de la note du T-lab. Pour les « fidéliser », la multinationale « leur verse toujours plus de dividendes ». Mais elle tente également de verdir son image.

Lors de l’assemblée générale, les actionnaires seront d’ailleurs appelés à un vote consultatif sur le « sustainability and climate progress report 2022 » , sorte de plan climat interne censé mettre le groupe sur la voie de la baisse de ses émissions en réponse aux objectifs de neutralité carbone fixés à l’horizon 2050 par l’Agence internationale de l’énergie. Un document qui rend compte, aussi, « des progrès réalisés », affirme la direction.

Diana Nabiruma, une Ougandaise face à Total

L’ONG Reclaim Finance a mis son nez dedans, et ses conclusions sont sans appel : « TotalEnergies multiplie les engagements à géométrie variable pour mieux masquer l’absence complète d’objectifs », estime Guillaume Pottier, chargé de campagne pour l’organisation. « En plein déni de réalité face à l’urgence climatique, il prévoit une baisse insignifiante de ses émissions réelles », poursuit-il.

Entourloupe sur les normes

Reclaim Finance démontre ainsi que le pétrolier s’en sort en jouant sur les mots, ou plutôt sur les normes. « TotalEnergies prend soin d’indiquer qu’il atteindra la neutralité carbone d’ici à 2050 sur son Scope 3 », explique l’ONG. Un détail révélateur. Car les émissions de gaz à effet de serre sont segmentées en trois catégories : les émissions directes de l’entreprise – Scope 1 –, les émissions indirectes liées au processus de production – Scope 2 – et enfin toutes les émissions indirectes, qui ne reposent donc pas sur la seule responsabilité de l’entreprise – Scope 3. En n’évoquant que cette dernière catégorie, TotalEnergies « rejette la responsabilité de la transition sur ses clients », résume Reclaim Finance.

400 nouveaux puits de pétrole en Ouganda

Le modèle « vert » défendu par TotalEnergies repose, enfin, sur la compensation carbone et sur la capture directe de CO2 – y compris sur les centrales à gaz. Une technologie encore immature mais dont le groupe compte bien, à terme, tirer profit en « utilisant le CO2 capturé pour produire de nouveaux carburants aériens », prévient Reclaim Finance. La boucle est bouclée.

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L'Humanité

Recrutement des enseignants : chronique d’une crise organisée

Enquête

C’est un grand « décrochage » qui sonne l’alarme. La dernière session de concours des professeurs, désertée par les candidats, annonce des classes sans enseignants à la rentrée. L’éducation publique est un noble et dur métier que la Macronie démonétise par des salaires lamentables et une formation au rabais.

Camille Bauer

Un tel niveau d’imprévoyance laisse les syndicats d’enseignants perplexes. Malgré leurs nombreuses alertes, il est quasi certain que de nombreuses classes n’auront pas d’enseignant devant elles à la rentrée. En cause, la baisse sans précédent du nombre de candidats admissibles aux concours (donc avant les épreuves orales, qui décident des admissions définitives) que laissent apparaître les premiers résultats, publiés le 10 mai par le ministère. C’est en mathématiques que les chiffres sont les plus inquiétants : seulement 816 potentiels professeurs ont réussi l’écrit du concours, en attendant l’oral, quand 1 035 devaient être recrutés. En allemand, on ne trouve que 83 admissibles pour 215 postes. Sans connaître un déficit aussi criant, d’autres disciplines jusque-là moins atteintes affichent cette année un taux d’admissibilité à peine suffisant par rapport au nombre de postes ouverts. C’est le cas en sciences économiques et sociales, avec 175 admissibles pour 121 postes, ou en lettres, avec 720 pour 755 postes. Les chiffres des admis définitifs seront encore plus faibles, et c’est donc « plus d’un millier de postes dans le second degré, soit entre un poste sur cinq et un sur quatre, qui ne trouveront pas preneur », estime le site spécialisé le Café pédagogique.

Premier degré : un déficit sans précédent

Le premier degré n’est pas épargné. Les résultats du concours des professeurs des écoles, publiés à partir du 13 mai, révèlent un déficit sans précédent : 9 597 admissibles pour 8 323 postes proposés. « Le ratio entre le nombre de candidats admissibles et le nombre de postes est en baisse. Cette année, il est à peine supérieur à 1,1, voire inférieur à 1 dans certaines académies, alors qu’en 2006, il était de 2 par poste », s’alarme Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire. Autre signe, certaines académies jusque-là épargnées sont touchées, comme Paris, avec 180 admissibles pour 219 postes.

Ce problème de recrutement prévisible affecte surtout les académies où les manques sont déjà criants, creusant un peu plus les inégalités territoriales. Créteil et Versailles détiennent ainsi la palme, avec respectivement 521 admis pour 1 079 postes à pourvoir et 484 pour 1 430. Dans les deux cas, c’est moitié moins qu’en 2021. « C’est un cercle vicieux puisque les disciplines et les territoires qui seront les plus fortement déficitaires connaîtront une dégradation des conditions de travail des enseignantes et des enseignants, ce qui rendra le métier encore moins attractif et les démissions encore plus nombreuses », explique sur son blog Paul Devin, président de l’Institut de recherches de la FSU.

La sérénité sans failles du ministère

Ces chiffres ne sont qu’une indication de la tendance : au terme des concours, le nombre d’admis sera forcément encore plus maigre. D’autant que certains candidats ayant passé plusieurs concours en parallèle se désisteront. « Les conséquences, on les connaît, soupire Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, syndicat du secondaire. On sait qu’il n’y aura pas un professeur devant chaque classe et qu’on va encore avoir des classes sans professeurs de mathématiques ou d’allemand pendant des mois. » Avec des effectifs de plus en plus serrés, les remplacements sont aussi menacés. Et tant pis pour les élèves, confrontés aux absences et à des professeurs moins bien formés.

Rue de Grenelle, on affiche pourtant une sérénité sans faille. « Les élèves auront bien un professeur devant eux à la rentrée, y compris en maths », assure Édouard Geffray, numéro deux du ministère de l’Éducation, qui se vante même d’avoir « anticipé le calibrage des besoins ». Présentée comme circonstancielle, la baisse des admis est expliquée par la réforme de la formation. Jusque-là passé en première année de master (M1) et suivi d’une année de stage partagée entre formation et présence dans les classes, le concours se déroule depuis 2022 en fin de M2. Une grande partie des potentiels candidats avaient par conséquent déjà tenté le concours l’année dernière, ce qui aurait limité le vivier cette année. On peut y voir au contraire une preuve de plus de l’absence d’anticipation. « Nous avions alerté sur ce risque. Il aurait fallu organiser un deuxième concours pour assurer la transition entre les deux systèmes », plaide Guislaine David. Les syndicats avaient aussi demandé de piocher dans les « listes complémentaires », celles des candidats recalés mais proches de l’admission. Sans succès.

Sans soutien ni considération

La désaffection des étudiants pour le métier d’enseignant n’est pas un phénomène conjoncturel. « Les chiffres de cette année sont la confirmation d’une tendance de fond qui va être très difficile à inverser. La période a fait basculer la crise dans des proportions qui menacent gravement la continuité du service public », analyse Paul Devin. En cause, la baisse d’attractivité du métier d’enseignant. « Les conditions de travail et d’enseignement n’amènent pas les jeunes étudiants à se diriger vers la fonction », résume Guislaine David. Les futurs professeurs savent qu’ils seront confrontés à des classes surchargées, des élèves en difficultés sociales et psychologiques, et à un manque de soutien et de considération. À ces difficultés s’est ajouté, sous Jean-Michel Blanquer, un profond sentiment de maltraitance. « On a vécu cinq ans de prescriptions et d’autoritarisme. On a été usés par les réformes. On nous a enlevé notre liberté pédagogique, notre professionnalisme. Il y a eu une grosse perte de sens », explique Guislaine David. La rémunération aussi se montre dissuasive, avec un salaire qui tourne autour de 1 600 euros brut en début de carrière, très au-dessous de ce à quoi pourraient prétendre des détenteurs d’un bac + 5, même ailleurs dans la fonction publique. Et pour les filières qui, comme les mathématiques, peuvent ouvrir sur des métiers bien rémunérés dans le privé, le contraste est fatal…

Loin de s’attaquer au problème de fond, le ministère mise depuis plusieurs années sur le recrutement de contractuels. Mais même ainsi, compte tenu des conditions de travail et de rémunération, le recrutement devient difficile, surtout dans certains départements. Et le niveau de formation inquiète. « On en est à un point où des recteurs publient des vidéos sur les réseaux sociaux pour organiser des job datings. Ceux qui répondent n’ont pas de formation pour enseigner. À Pôle emploi, les petites annonces se contentent d’exiger un bac + 3. Le ministère bricole et le service public de l’éducation n’est pas loin de l’effondrement », s’alarme Sophie Vénétitay. La situation est d’autant plus inquiétante que vient s’ajouter la lassitude croissante des anciens, de plus en plus nombreux à quitter le métier, dans une profession vieillissante. Selon un récent rapport, il faudrait recruter 329 000 enseignants d’ici à 2030 juste pour compenser les départs à la retraite.

Un « cercle vicieux » nourri à dessein

Il n’y a là ni hasard ni fatalité. La politique de recrutement répond d’abord à une exigence suprême, la réduction des dépenses publiques : les contractuels coûtent moins que les fonctionnaires. Mais au-delà de cette obsession budgétaire, certains observateurs distinguent aussi la volonté de mettre en place une école à deux vitesses. « On nourrit un cercle vicieux. La baisse du nombre d’enseignants entraîne une dégradation du service public, avec des classes surchargées et des problèmes de remplacement. Par conséquent, de plus en plus de parents qui le peuvent quittent le public et vont dans le privé – où, en revanche, le nombre de professeurs continue de croître », observe Guislaine David. Alors que le service public de l’éducation devient le réceptacle des difficultés sociales croissantes d’une partie de la société, le privé, lui, peut choisir ses élèves et leur nombre, au profit des conditions de travail et, surtout, des résultats affichés. « Le néolibéralisme alimente ce projet d’école à deux vitesses, estime Paul Devin. Une pour les populations défavorisées qui se limiterait à transmettre des savoirs de base pour pouvoir les orienter dans des branches professionnelles. Et une autre, de qualité, pour ceux qui ont les moyens. C’est une vision qui rompt avec le projet porté pendant des décennies, qui était de relever le niveau de qualification de l’ensemble de la population. On fait des économies, mais cela aura un coût énorme, social mais aussi politique. Comment, dans ces conditions, former des citoyens qui feront des choix éclairés ? »

Maths : l’addition salée laissée par Blanquer

Jean-Michel Blanquer a tenté de rectifier le tir. Le 10 mai, le désormais ex-ministre de l’Éducation nationale a annoncé l’ajout, dès la rentrée prochaine, d’une heure et demie de mathématiques supplémentaire dans le tronc commun des lycéens. La matière avait subi les dommages collatéraux de sa réforme du bac, entrée en vigueur en 2019. En faisant des maths une simple spécialité parmi d’autres, elle a entraîné une désaffection de la discipline. Résultat, seulement 59 % des élèves l’étudieraient désormais, contre 90 % avant la réforme, selon les enseignants et les mathématiciens. Mais il faudrait plus qu’une annonce aux médias pour redonner leur place aux mathématiques à l’école tant les profs manquent à l’appel. Un déficit qui entretient le niveau à la baisse. Une partie des jeunes générations, dont celles qui vont fournir des futurs professeurs des écoles, n’ont eu comme enseignants en maths que des contractuels embauchés pour pallier le manque de professeurs, mais dont la formation, tant pédagogique qu’académique, est très inférieure à celle de titulaires. Et ceux qui ont essuyé les plâtres de la réforme Blanquer n’auront même pas fait de mathématiques en première et terminale.

Témoignages. Pourquoi ils renoncent à l’enseignement

Ne leur parlez plus de « vocation ». Même les plus enthousiastes baissent les bras. Formation « hors-sol », dévalorisation constante... tous ont le sentiment d’être « envoyés dans le mur ».

Jessica (1) adore l’anglais : « C’est ma matière préférée et j’aime transmettre, alors devenir prof d’anglais, c’était une forme de continuité. » « C’était », parce que la jeune femme, dès sa première année de master Meef (métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation), a renoncé à ce projet. « Mon premier stage, en collège, s’était très bien passé, raconte-t-elle. Mais le deuxième a été catastrophique. C’était dans un lycée technologique, les élèves n’étaient pas motivés par l’anglais et on n’est pas préparé à ça. On est balancé en lycée sans rien savoir, même pas les programmes, et on ne sait pas comment gérer les élèves. »

Elle n’est pas la seule à se montrer très critique sur les formations dispensées, tant en master Meef que dans les Inspé (instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation). « Ce que j’ai appris, je l’ai appris sur le terrain, confie Gersende, en M2 Meef anglais. Ces heures de didactique, de simulation de cours avec des “classes idéales” sont indigestes et inutiles. Nous n’aurons jamais de “classe idéale” ! À l’inverse, beaucoup de sujets importants sont survolés. Huit minutes montre en main, sur deux ans, pour le harcèlement, les questions de genre, les élèves à haut potentiel, les troubles “dys”, etc. »

La dégradation des conditions d’enseignement et la dévalorisation du métier constituent l’autre grand facteur de renoncement. « En stage, j’ai vu des profs des écoles passionnés, tout donner pour leurs élèves jusqu’à mettre leur santé en jeu, témoigne Édouard (1). Ça a été un élément décisif de ma bifurcation vers l’animation : à salaire égal, je m’amuse bien plus et je me sens plus respecté. Quand ils parlent sur le dos des profs, les gens oublient les longues heures de préparation, un bac + 5 et un concours, tout ça pour être payé au lance-pierre et constamment rabaissé par l’employeur. » Même écho chez Vanessa, qui a abandonné son master d’histoire et son projet de passer l’agrégation : « Avec les élèves, ça se passait bien. Mais entre les parents, la hiérarchie, l’inspecteur, la pression est constante et la charge de travail gigantesque : 60 heures par semaine, pour 1 500 euros par mois. » En salle des profs, elle a vu « des enseignants usés au bout de dix ans » et avoue : « Je n’arrivais plus à me projeter dans ce métier. » Renoncer lui a coûté : « Dépression, anxiolytiques, une impression de giga-échec. » Aujourd’hui en master archives, elle estime avoir « fait le bon choix ».

Aurélien a jeté l’éponge « avant même de commencer le parcours du combattant pour être prof ». Devenu éducateur de jeunes enfants, il s’interroge : « J’avais travaillé dans la protection de l’enfance, la petite enfance, comme éducateur spécialisé. Aujourd’hui, le métier d’enseignant écarte d’emblée des personnes investies et solides. Cela pose question sur ce qu’il est devenu. » Et sur ce qu’il devient. Après deux échecs au Capes, Laurène (1) s’est vu proposer « un contrat à temps partiel à une heure de chez moi. Le peu que j’aurais gagné, je l’aurais dépensé en transports. J’ai préféré trouver un travail dans l’administration : quitte à être payée au lance-pierre, au moins, je n’ai pas de travail à faire quand je rentre chez moi. »

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Analyse. Boris Cyrulnik, «l’arme de la dictature, c’est le conformisme »

La rencontre

Dans sa quête de compréhension des malheurs du monde, le neuropsychiatre de renom Boris Cyrulnik analyse la tentation confortable de céder au dangereux aveuglement de l’embrigadement et lui oppose la pensée guidée par l’expérience sensible et le questionnement, l’esprit libre de ceux qui creusent leur propre sillon. Brûlant d’actualité.

Eugénie Barbezat

Surtout connu pour avoir développé le concept de résilience, le neurologue et psychanalyste, qui, à 7 ans, a échappé à la mort que lui promettait une idéologie meurtrière, poursuit son exploration des mécanismes de la psychologie humaine. Dans son dernier ouvrage, « le Laboureur et les Mangeurs de vent », il tente d’expliquer les mécanismes qui conduisent certains à se repaître de rassurants discours totalitaires jusqu’à l’aveuglement, au meurtre ou au génocide, tandis que d’autres s’emploient à penser par eux-mêmes, portés vers l’heuristique et l’empathie.

Quand et comment vous est apparue la distinction entre ceux qui ont une pensée ancrée dans le réel et ceux qui adhèrent à des discours préfabriqués ?

C’est un problème que je me pose depuis mon enfance. Je me demande pourquoi certains parmi nous peuvent avoir des idées complètement coupées de la réalité. J’ai subi la guerre de 1940 et j’ai connu celle d’Algérie. J’ai pu constater à chaque fois qu’il y a deux manières d’aborder ces crises majeures. On peut les comprendre parce que l’on connaît l’autre, on le rencontre, on débat avec lui. C’est ce qu’Hannah Arendt appelle le récit enraciné. Au contraire, on peut aussi adhérer à un récit coupé de la réalité sensible. C’est ce que j’appelle aujourd’hui le délire logique. Le mot « délire » se décompose ainsi : « de » privatif, qui signifie « sans », et « lira », qui est « le sillon creusé dans la terre ». Et j’ajoute « logique », puisqu’il s’agit en général de discours très cohérents et qu’il n’est pas nécessaire d’être psychotique pour être délirant.

CEUX QUI N’ONT PAS ÉTÉ ASSEZ SÉCURISÉS DANS LEUR ENFANCE PEUVENT SE LAISSER BERCER PAR DES “DÉLIRES LOGIQUES”. LE MÉCANISME EST LE MÊME À L’ÉCHELLE D’UN PEUPLE. »

Bien sûr, quand j’étais enfant, je ne formulais pas les choses ainsi, mais j’ai eu ce besoin de comprendre pourquoi j’avais été arrêté à 7 ans, en 1942, lors d’une rafle à Bordeaux, enfermé, avant de pouvoir m’en échapper presque miraculeusement. À l’époque, j’entendais autour de moi un discours qui plaçait les nazis du côté des barbares et les résistants du côté des « gentils ». Or, mes souvenirs personnels ne collaient pas tout à fait avec ces assertions. J’ai en tête l’image d’un soldat allemand qui avait eu de l’empathie pour moi et qui m’avait montré une photo d’un enfant de mon âge, son fils je suppose. J’avais donc l’intime conviction que la réalité était plus compliquée que le récit qu’on m’en faisait. C’est donc là l’origine de ma quête.

Après-guerre, j’entendais les gens expliquer la tragédie par la paranoïa d’Hitler, par sa syphilis cérébrale. Même si ces pathologies étaient réelles, elles ne suffisent pas à comprendre les causes de la Seconde Guerre mondiale. D’autant que l’Allemagne des années 1930 n’était pas un pays barbare, c’était le pays le plus cultivé d’Occident. On lui doit de grands philosophes, intellectuels, musiciens qui représentent une grande partie de notre culture commune. J’ai donc cherché à découvrir pourquoi un tel peuple avait pu adhérer ainsi aux discours hitlériens. J’ai commencé par étudier la psychiatrie, convaincu que cela m’apporterait des clés d’explication. J’en suis moins sûr aujourd’hui. En effet, pour devenir médecin, j’ai dû apprendre, pour avoir mes examens, des théories qui étaient totalement délirantes.

Par exemple, le fait que l’on devait recoudre à vif les blessures des enfants car une anesthésie risquait de masquer certains symptômes. C’est scientifiquement vrai, mais dans la réalité de mon expérience de praticien, la souffrance de l’enfant, occultée dans cette « théorie », prime. C’est une de mes confrontations personnelles au savoir du laboureur, celui qui a les pieds sur terre, qui détient le savoir fait de pratique et d’observation comme le paysan, la mère de famille, le soignant ou l’ouvrier spécialisé.

Ce type de délire logique n’épargne donc pas les scientifiques ?

Non, les médecins nazis comme Mengele, par exemple, en sont la preuve. On peut également citer le cas du biologiste Alexis Carrel, qui a obtenu en 1912 un prix Nobel pour ses découvertes sur la suture des vaisseaux sanguins. Il en aurait mérité un autre pour ses travaux sur la culture des tissus, qui ont métamorphosé la recherche médicale.

Néanmoins, en 1935, il propose dans son livre « l’Homme, cet inconnu » de réaliser « des euthanasies morales pour les épileptiques, les malades mentaux et ceux qui troublent l’ordre public ». La méthode envisagée pour les réaliser était celle des chambres à gaz. Pourtant, les témoignages rapportent que cet homme très croyant était particulièrement gentil, cultivé… Et cela ne l’a pas empêché de s’enfermer dans une théorie eugéniste, et de prôner le sacrifice d’êtres humains « non conformes » pour ce qu’il croyait être le bien de l’humanité.

Quels sont les déterminants qui amènent une personne à penser à partir de sa propre expérience ou, au contraire, à adhérer à des discours déconnectés du réel, voire totalitaires ?

Dans un pays en paix, une vaste cohorte de tests psycho-comportementaux et beaucoup d’études montrent que, à 10 mois, 70 % des enfants ont acquis un attachement dit « sécure », c’est-à-dire une confiance en eux qui leur permet d’interagir avec l’autre sans peur. 30 % sont au contraire peureux, ambivalents ou agressifs. Or, les personnes qui, dans les 1 000 premiers jours de leur existence, ont acquis un attachement sécure peuvent changer d’idée, se laisser convaincre ou encore remettre en doute un discours qu’on leur assène, notamment quand il s’agit d’une affirmation délirante logique.

Celles et ceux qui n’ont pas été assez sécurisés dans leur petite enfance peuvent se laisser bercer par des discours logiques mais dangereux. Cela peut notamment arriver dans des périodes de fragilité. On peut par exemple citer le cas des reclus de Monflanquin. Cette affaire démarre quand la directrice d’une école de secrétariat huppée est en grande difficulté et très angoissée. C’est alors qu’elle se met sous l’emprise de son prestataire de ménage, qui lui fait croire qu’elle et sa famille sont menacées et qu’il est le seul à pouvoir les sauver. Une partie de cette famille riche et très éduquée mettra des années à ouvrir les yeux sur l’escroquerie dont elle est victime.

À l’échelle d’un peuple, le mécanisme est le même, comme l’ont analysé notamment Jules Michelet, Émile Durkheim et d’autres. D’ailleurs, Hitler a été élu démocratiquement et, aujourd’hui encore, un très grand nombre de régimes autoritaires ont été mis en place par des peuples désorientés, en difficultés psychosociales. Comme l’écrivait Michelet, « c’est dans les déserts de sens que naissent les sorcières ».

Quels sont les ressorts d’un discours qui suscite une aveugle adhésion ?

Quand le terrain est prêt, pour qu’un aspirant tyran puisse susciter l’adhésion, il lui suffit d’employer un langage clair, voire des raisonnements simplistes, dogmatiques, car les gens ont besoin de certitudes. Il faut aussi employer le mot « peuple » de temps en temps et surtout affirmer que l’on est prêt à se sacrifier, voire à mourir pour lui. C’est ce que font régulièrement Jair Bolsonaro ou Recep Tayyip Erdogan. Quand les citoyens sont désemparés, vulnérables, ils ont besoin de croire à une solution quasi miraculeuse.

Le fait même de se trouver face à une alternative les angoisse. Ils sont donc prêts à se laisser guider par celui ou celle qui va proposer une solution unique, souvent étayée par la désignation d’un « coupable » dont il faudrait se débarrasser. Après chaque catastrophe, comme une épidémie, un tremblement de terre ou une grave crise économique, il faut des boucs émissaires. Cela a pu être les juifs, les femmes ou encore les étrangers… supposés être à l’origine de tous les maux.

LE CITOYEN DÉSEMPARÉ A BESOIN D’UN REMÈDE MIRACLE. L’ALTERNATIVE EST SOURCE D’ANGOISSE ; IL SE LAISSE GUIDER PAR CELUI QUI VA PROPOSER UNE SOLUTION UNIQUE. »

Autre ressort d’un discours manipulateur dont nous avons un exemple très contemporain : l’euphémisation et l’emploi de termes techniques. Ainsi Vladimir Poutine interdit de prononcer le mot « guerre » alors qu’il a ordonné à son armée d’envahir l’Ukraine. C’est le terme « opération spéciale » qui est imposé. Durant la dernière guerre mondiale, les nazis parlaient de « Stuck » (pièces) pour désigner les personnes juives enfermées dans les camps. Ils pouvaient ainsi se dédouaner en se disant qu’ils ne tuaient pas des êtres humains. Enfin, ce qui fonctionne très bien également pour susciter l’adhésion à un discours totalitaire, c’est la victimisation. On confère à ceux que l’on veut détruire des intentions néfastes ou des caractéristiques monstrueuses. Ce qui justifie de s’en défendre… en les attaquant ! Le fait que Poutine parle de dénazification comme but de sa guerre en est une parfaite illustration. De même, certains antivax arborant une étoile jaune assimilaient l’obligation vaccinale à un acte nazi. Ce qui, à leurs yeux, justifiait de s’en défendre de manière violente.

Penser par soi-même demande un effort et expose à l’isolement.

Vous opposez le laboureur, au singulier, à la masse des mangeurs de vent. Penser par soi-même est-il toujours un exercice solitaire ?

L’arme de la dictature, c’est le conformisme, qui est bien plus puissant que la police et l’armée. J’ai eu l’occasion de rencontrer des hommes et des femmes qui avaient été dans les jeunesses hitlériennes. Ils et elles en gardent le souvenir merveilleux d’un endroit où l’on chantait, on campait, où on avait plaisir à être ensemble et où on se sentait protégé par le groupe. Il est difficile de s’arracher à cette exaltation. Mettre en doute l’idéologie du groupe, c’est prendre le risque de s’en voir exclu. Ce qui peut être très difficile à vivre.

Penser par soi-même demande donc un effort et expose à l’isolement. Mais si le laboureur est seul au début, il peut être rejoint par d’autres. Dans le domaine de la science, que je connais bien, si on veut faire carrière, il faut répéter la voix du maître. Faire cesser une pratique délirante comme la lobotomie fut l’œuvre de médecins qui n’étaient pas psychiatres, mais qui ont réussi à faire comprendre, après des années de mépris de l’institution, que ces mutilations apportaient beaucoup de souffrances pour aucun bénéfice. Pour que le laboureur puisse être entendu et compris, il lui faut des relais, des porte-parole comme les journalistes, les artistes, les intellectuels qui portent sa voix dans l’espace public. Dans ce cas, il pourra faire école à son tour. En science, toute innovation est souvent mal perçue, il faut du temps et de la persévérance pour changer la culture.

Sur le plan politique, il paraît difficile de faire revenir à la raison un tyran enfermé dans ses certitudes. Comment alors faire cesser une situation d’emprise collective ?

Les dictateurs finissent toujours par tomber car ils aggravent la condition socio-économique de leur peuple. En général, leur premier acte, quand ils arrivent au pouvoir, est de contrôler l’information en sélectionnant les journalistes et d’emprisonner les opposants, parfois en les assassinant. Malgré cela, la vérité perce avec le temps. Une résistance peut alors commencer à s’organiser avec un objectif de liberté qui pourra rallier les déçus de la promesse non tenue du dictateur. Mais il est préférable, pour toute société, d’essayer de ne pas en arriver là, en prévenant l’ascension à sa tête d’un tyran.

Dans certaines cultures contemporaines où l’unique horizon proposé à la jeunesse est la consommation immédiate, certains perdent tout sens et deviennent ce qu’au Moyen Âge on appelait des « errants ». Ils se tournent alors vers la drogue, l’alcool ou la malbouffe, ce qui produit addictions et obésité. Quand un candidat dictateur arrive dans un tel contexte et propose de remettre de l’ordre en proposant un projet, aussi fou soit-il, il ne lui est pas difficile de susciter l’adhésion de la population. Car il semble apporter quelque chose de nécessaire, que la culture défaillante de la société en question a oublié.

Pour éviter cela, il faut mettre en place, dans des institutions intermédiaires entre la famille et la société, comme l’école ou d’autres structures éducatives, un cadre où l’on entraînerait les enfants à débattre, à enquêter, à juger et à décider.

boris cyrulnik
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Fête des mères. Quand Auchan célèbre la ménagère

En 2022, à quelques jours de la fête des mères, les mentalités ne semblent pas avoir évolué dans les rayons de la grande distribution. Pour exemple, cette gondole d’un supermarché Auchan d’Orléans (Loiret) qui propose, comme cadeau idéal pour la maman méritante… un aspirateur ! Sur les réseaux sociaux, les internautes ont été nombreux à réagir à ce cliché sexiste d’un autre temps. Sabine, une cliente du magasin, n’en revient toujours pas. « Je suis profondément énervée que l’on continue de réduire les mamans au rôle de ménagère, regrette-t-elle. La société est suffisamment inégalitaire comme cela pour ne pas en rajouter ». Surtout de la part d’une enseigne qui abuse du temps partiel imposé et qui paye ses hôtesses de caisses au lance-pierre. Contacté par l’Humanité, le groupe Auchan n’a pas souhaité réagir. 

https://twitter.com/CallGate74/status/1529755181965053952  

auchan
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Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann

Actu

À Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.

Patrick Kamenka

Le 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.

Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.

Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.

Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.

Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…

Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.

Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.

Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.

Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.

Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.

Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).

mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance
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Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie

Actu

En complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.

Jean-Jacques Régibier

Pourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.

Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux

Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, «  cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.

Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.

Gazés pour une collection anatomique

Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.

La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les Français

Dès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.

Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.

Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.

Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.

Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.

Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazis

Arrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.

Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie

Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.

La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.

Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.

Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.

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Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote

Un jour avec

D’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.

Aurélien Soucheyre

Bruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »

L’art de l’injure

Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »

« Jaurès, l’honnête homme »

Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel  », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.

Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.

Vieux papiers et jargon taafien

Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.

Histoireassemblée nationale
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Festival de Cannes. Une deuxième Palme d’or pour Östlund, et un palmarès « en même temps »

Le cinéaste suédois Ruben Östlund remporte la Palme d’or avec une comédie caustique fustigeant les ultra-riches dans un palmarès qui a voulu récompenser toutes les familles de cinéma.

Michaël Mélinard

Vincent Lindon a déjà incarné un président à l’écran dans Pater, un film inclassable entre documentaire et fiction d’Alain Cavalier. Le comédien a visiblement pris goût au costume, réclamant le renouvellement de son mandat de président du jury pour quatre ans. Après tout, ça ne coûte rien d’essayer. D’ailleurs, dans son palmarès, il a fait du « en même temps » en voulant récompenser toutes les familles de cinéma. C’est certes plus digeste que la politique du véritable chef de l’État - puisqu’on y trouve une foule de longs métrages passionnants - mais forcément un peu décevant pour tout le monde.

Une comédie caustique et clivante

Aucun film n’a véritablement fait l’unanimité sur la Croisette. Mais la palme revient à une comédie caustique à la fois grand public et clivante. Car Ruben Östlund, qui décroche pour Sans filtre une deuxième Palme d’or après celle attribuée à The Square en 2017, n’y va pas avec le dos de la cuillère. Dans ce récit en trois actes, il fustige les ultra-riches, prenant un malin plaisir à les torturer. C’est assez jouissif. Telle cette joute oratoire entre un capitaliste russe, revendiquant de vendre de la merde et citant à l’envie du Reagan et du Thatcher et le commandant états-unien du yacht, alcoolique et marxiste - deux attributs n’ayant dans l’absolu rien à voir. Il rejoint ainsi Emir Kusturica, Bille August, Ken Loach, Michael Haneke, Shohei Himamura, Francis Ford Coppola et Luc et Jean-Pierre Dardenne dans le club des doubles lauréats. Les frères belges ont d’ailleurs reçu un prix du 75e anniversaire pour Toki et Lokita, peu soutenu, sauf dans nos colonnes. Il est vrai que ce film ne se veut pas aimable, cultive une certaine aridité dans ce portrait d’un frère et d’une sœur, originaire d’Afrique subsaharienne, précarisés par la difficulté d’obtenir une régularisation.

Autre favori

On attendait beaucoup Close, le deuxième long métrage de Lukas Dhont au palmarès. La rumeur en avait l’un des favoris. Ce récit d’une amitié fusionnelle entre deux jeunes garçons a beaucoup ému. Sans faire l’unanimité. Leçon de cinéma pour les uns, film programmatique et prise d’otages émotionnelle pour les autres, le jury a choisi son camp, qui était aussi le nôtre en lui attribuant le Grand Prix. Plus étonnant, il a aussi récompensé Claire Denis qui a dirigé Vincent Lindon dans Feu, L’intrus et Vendredi soir. Ceci explique peut-être cela. Rien n’est moins sûr. Toujours est-il que Stars at Noon n’a pas vraiment convaincu. C’est vrai que le scénario brouillon autour d’un couple improbable coincé au Nicaragua sur fond de révolution dévoyée ressemble à un long clip vidéo de 2 h 15. Et même avec la belle musique des Tindersticks et la plastique impeccable de Margaret Qualley, la fille d’Andie Mc Dowell – encore plus belle que sa mère, c’est dire — et de Joe Alwyn, c’est très très long. L’habitué Park Chon Wook remporte la mise en scène avec Decision to leave, un film virtuose mais un peu vain autour d’un policier envoûté par la principale suspecte d’une de ses enquêtes.

Et le prix du jury revint à…

Au scénario, c’est le Danois Tarik Saleh qui décroche la timbale avec Boy From Heaven, un passionnant thriller sur fond d’intrigues religieuses. À l’interprétation masculine, un habitué, Song Kong-ha, génial acteur coréen de Parasite qui incarne dans Broker du japonais Hirokazu Kore-Eda un receleur d’enfants. Chez les femmes, le jury couronne la splendide comédienne des Nuits de Mashad Zar Amir Ebrahimi, dans une œuvre somptueuse inspirée de la complaisance des autorités iranienne envers un tueur de prostituées. Une récompense en forme de revanche pour celle qui avait dû arrêter sa carrière et s’exiler hors d’Iran après une sordide histoire de sextape. Enfin le prix du jury a été attribué ex aequo à EO de Jerzy Skolimoski et aux Huit montagnes de Felix van Groeningen et Charlotte Vandermeersch. Le premier, film d’un vétéran du cinéma polonais met en scène un âne de cirque qui découvre le monde et la violence des hommes dans un récit éclaté, avec quelques pastilles narratives. Ce cinéma quasi expérimental lorgne à la fois du côté de Godard et de Terrence Malick. Les Huit montagnes sont l’adaptation d’un roman italien dont l’intrigue se situe dans la vallée d’Aoste. Dans ce paysage montagneux, on découvre l’amitié entre deux jeunes garçons de classe sociale différente.

James Gray, dont le film Armageddon Time était beaucoup cité, repart bredouille. La France, omniprésente en sélection avec quatre films, ne décroche qu’une récompense pour un film tourné en anglais. Enfin, le palmarès confirme la vitalité du cinéma belge dont les trois œuvres en sélection sont récompensées.

L'Humanité

La haine sur le tapis rouge de Cannes

Actu

Lina Sankari

Anurag Thakur est l’une des vedettes du drame qui se joue en Inde. Récompensé pour son interprétation d’un sinistre personnage nationaliste et islamophobe, le ministre de l’Information s’est vu dérouler le tapis rouge au Festival de Cannes, qui a fait de l’Inde le pays d’honneur de cette édition. Il y a de quoi. En février 2020, des manifestations prennent corps contre l’amendement de la loi sur la citoyenneté, censée faciliter la régularisation des migrants afghans, bangladais et pakistanais qu’ils soient hindous, sikhs, bouddhistes, jaïns, parsis ou chrétiens. Les musulmans sont exclus de la liste. Lors d’un meeting dans la capitale, Anurag Thakur suggère de « buter les traîtres ». Les loups sont lâchés, des hindous fanatisés s’élancent vers les quartiers musulmans de New Delhi. 50 morts sont à déplorer. Ce qui est partout décrit comme un affrontement interconfessionnel n’est rien d’autre qu’un pogrom. Aucune voix ou presque ne s’élève à Bollywood, où le cinéma vivant s’est mué en relais morbide de la propagande nationaliste.

Charivari
L'Humanité

Ukraine. Comment cette guerre bouscule l’Europe

Décryptage

Depuis le début du conflit, le 24 février, l’Union européenne avance à pas de géant sur les dossiers de l’Europe de la défense, de l’énergie, mais aussi de l’accueil des exilés. décryptage

Gaël De Santis

Les guerres sont parfois des accélérateurs de l’histoire. Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Union européenne (UE) avance à pas de géant. Défense, politique énergétique, élargissement à l’Ukraine ou à la Moldavie, hégémonie américaine… Elle a changé. L’UE avait déjà connu une révolution à la faveur de l’épidémie de Covid en 2020 et 2021. Les États européens avaient alors décidé d’un gonflement du budget communautaire d’un montant de 800 milliards d’euros. L’opération visait à attribuer des prêts et subventions aux États pour affronter la crise. L’Europe devenait ainsi en partie ce que Berlin refusait qu’elle soit : une union de transferts, où les États les plus en difficulté bénéficient d’une aide en échange du respect de critères austéritaires. Le 24 février, un nouveau cycle s’est ouvert pour l’UE.

8 avril. la présidente de la Commission Ursala von der Leyen, remet à Kiev au président Volodymyr Zelensky les documents de demande d'adhésion de l'Ukraine à l'UE. © Stringer/AFP

1 Une accélération de l’Europe de la défense

L’attaque de Poutine s’avère une aubaine pour Macron, qui, depuis son arrivée à l’Élysée en 2017, ne cesse de prôner l’instauration d’une Europe de la défense et d’une autonomie stratégique. Des petits pas en ce sens ont été faits ces dernières années. L’adoption du budget pluriannuel de l’UE pour la période de 2021 à 2027 a permis l’allocation de 7,9 milliards d’euros au Fonds européen de défense, qui permet la recherche et les investissements communs en matière d’industrie de l’armement. Avec la guerre en Ukraine, il a été décidé, lors du Conseil européen de mars, de créer un bataillon de 5 000 hommes et 200 officiers, un embryon d’armée européenne prêt à être déployé à tout instant. Par ailleurs, la boussole stratégique adoptée au même moment permet d’avoir une vision commune des menaces stratégiques.

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Par ailleurs, l’UE a mis à disposition une aide de 450 millions d’euros prélevés directement sur son budget. C’est inédit. Pas à pas, le conflit à ses portes permet une fédéralisation du Vieux Continent : un transfert des compétences des États aux institutions communautaires.

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2  L'affirmation du rôle des États-Unis

Peut-on en conclure que l’Europe s’autonomise, conformément aux vœux d’Emmanuel Macron ? Bien au contraire ! L’Europe de la défense a toujours été vue d’un mauvais œil avant le Brexit par le Royaume-Uni, qui a une « relation spéciale » avec Washington, et par les pays de l’Est, pour qui seul l’Oncle Sam est à même d’assurer leur défense. D’autonomisation, il n’est rien. Preuve en est : deux des six pays de l’UE n’appartenant pas à l’Otan ont décidé de la rejoindre : la Suède et la Finlande frontalière de la Russie. Or l’Alliance atlantique est l’un des principaux freins à l’autonomisation de l’Europe : c’est une coalition dominée par Washington.

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Ce sont d’ailleurs les États-Unis qui vont être les premiers bénéficiaires de la hausse des dépenses d’armement. Un à un, les États de l’UE affichent leur volonté de consacrer 2 % de leur PIB à leur défense. Plusieurs pays ont ainsi indiqué acquérir depuis le 24 février des avions de chasse F-35 américains. Or ils auraient pu porter leur choix sur les Gripen suédois, les Rafale français. Les décisions allemandes en ce sens pourraient mettre en péril le développement du Système de combat aérien du futur (Scaf), fruit d’une coopération entre Paris, Berlin et Madrid.

9 mai. À Strasbourg, Emmanuel Macron a proposé la création d'une "communauté politique européenne" qui rassemble plus de pays que la seule Union Européenne. © Agence Andalou/AFP

3 Une politique de souveraineté énergétique

Lors du sommet européen des 10 et 11 mars, les chefs d’État et de gouvernement se sont accordés pour « (se) défaire progressivement de la dépendance aux importations de gaz, de pétrole et de charbon russes ». 45 % du gaz consommé dans l’UE provient de Russie. Depuis le dernier sommet, la Commission européenne a proposé la fin des importations de tels produits. Plusieurs pays s’y opposent car ils sont ultra-dépendants, telles la Hongrie ou l’Allemagne.

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Toujours est-il que va être mise en place une politique communautaire de stockage de gaz. Une coopération se met en œuvre, en vue d’acheter du gaz naturel liquéfié (GNL), plus cher mais qui peut être acheminé sans gazoduc. Un terminal flottant de GNL va être installé en Grèce ; l’Allemagne en a commandé quatre. Tout le souci est que la production au Qatar, en Algérie ou encore au Nigeria n’est pas encore suffisante. À l’heure où nous écrivons ces lignes, Berlin peine à trouver un accord avec Doha.

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4 Un groupe de Visegrad désormais divisé

La géographie de l’Europe politique se redessine. Le débat s’organise depuis des années entre un bloc du Sud (Espagne, Italie, et parfois France), favorable à plus de solidarité, un bloc austéritaire (Pays-Bas, Finlande, Danemark, pays Baltes, parfois l’Allemagne) et le groupe de Visegrad, qui rassemble la Pologne, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie, porteuses d’une voix ultra-conservatrice et référence des extrêmes droites du continent. Ce dernier bloc s’est fissuré. La Hongrie de Viktor Orban continue de chercher à être un pont entre l’UE et la Russie, et rechigne à appliquer un nouveau train de sanctions contre Moscou. La Pologne, elle, est en pointe dans la mise en place dans l’UE d’une politique antirusse. Varsovie et Budapest ne s’entendent plus. Cela pourrait les affaiblir quand arrivera un débat sur l’État de droit ou les questions sociétales dans les prochaines années.

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5 Un renouveau de la politique d’asile

Asile, migration, Frontex… la donne a changé. Qui aurait cru en 2021 qu’on entendrait un jour les dirigeants de Pologne ou de Hongrie prôner une politique de l’accueil ? L’invasion poutinienne a permis qu’une directive datant de 2001 soit enfin appliquée : les réfugiés ukrainiens bénéficient d’une protection temporaire qui a été refusée en 2015-2016 aux Afghans ou aux Syriens, malgré les morts en Méditerranée. Peut-être cette évolution sera-t-elle bénéfique aux pays de première ligne. Le président du Conseil italien, Mario Draghi, a ainsi rappelé que « la solidarité exprimée envers les réfugiés ukrainiens devra aussi nous pousser vers une gestion vraiment européenne, y compris des migrants qui arrivent d’autres contextes de guerre et d’exploitation. Plus généralement, il est nécessaire de définir un mécanisme européen efficace de gestion des flux migratoires, qui dépasse la logique du traité de Dublin », en vertu duquel un demandeur d’asile doit faire ses démarches dans le pays d’entrée dans l’Union.

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La Rochelle en ordre de marche pour enrayer la ballade irlandaise du Leinster

Actu

Rugby. La province irlandaise fait figure de favorite pour cette finale de coupe d’Europe qui a lieu samedi à Marseille sur la pelouse du Vélodrome. Les Marines ne désespèrent pourtant pas de dérégler cette impressionnante machine à gagner.

Éric Serres

Avec le deuxième ligne Will Skelton, la possible présence du 3 e ligne Viktor Vito, et encore un peu de suspense autour de la présence Tawera Kerr-Barlow, véritable maître à jouer, la Rochelle, annoncé un temps affaibli, aura tout de même belle allure pour la finale de la Coupe d’Europe face à la province irlandaise du Leinster. Absent à Lens lors de la demi-finale face au Racing, le géant australien Skelton sera donc là pour donner du fil à retordre au pack irlandais. Impressionnant l’an dernier lors de la demi-finale, qui avait déjà opposé les deux équipes, il est l’un des fers de lance des Jaunes et Noirs.

Le Néo-Zélandais Victor Vito, - il mettra un terme à sa carrière en fin de saison -, qui souffre toujours de la cheville gauche, pourrait lui aussi d’être de la fête. Au poste de demi de mêlée, la main cassée du titulaire néo-zélandais Tawera Kerr Barlow aurait dû propulser le jeune Thomas Berjon titulaire. Mais voilà, le manager irlandais du club de l’Atlantique, Ronan O’Gara ne manque ni d’imagination ni de solutions. Il pense pouvoir faire jouer le champion du monde All Black avec une protection spéciale. Enfin à l’arrière Brice Dulin, arrêté depuis plusieurs semaines, a repris l’entraînement collectif avec de bonnes sensations. Reste à voir si O’Gara le relancera face à ses compatriotes, impressionnants contre Toulouse en demi-finale (40-17). Affaire à suivre…

Autre année, autre histoire

Quoi qu’il en soit cette finale ne ressemblera pas à la demi-finale de l’an dernier. Il y a un an, le Stade rochelais s’était imposé avec la manière face au Leinster (32-23), dans son stade fétiche de Marcel-Deflandre. Au terme d’une démonstration de puissance, les Maritimes s’étaient qualifiés pour la première finale de Coupe d’Europe de leur histoire.

Autre année, autre histoire ! Car le Leinster, impressionnant en demi-finale face à Toulouse, arrive cette fois-ci dans la capitale phocéenne avec son effectif au complet. La formation irlandaise a notamment retrouvé sa redoutable paire à l’ouverture Gibson-Park-Sexton qui était absente, l’an dernier  : « C’est une équipe clinique, très précise. C’est scolaire ce qu’ils proposent : des choses répétées, répétées mais c’est tellement bien fait que c’est efficace. Le Leinster, c’est les trois quarts de l’équipe d’Irlande et une grosse identité, pratiquement le même jeu que l’Irlande », explique ainsi l’international français Gregory Aldritt qui malgré tout espère pouvoir enrayer la machine irlandaise. « Je sais que ça va être difficile, dur, mais il n’y a jamais de finale facile de toutes les façons, poursuit-il. On est une équipe qui aime bien être dans l’ombre et faire mentir les pronostics. »

Ce match des retrouvailles entre les deux clubs sera aussi celles de deux hommes. Les Irlandais Ronan O’Gara et Johnny Sexton, anciens rivaux en sélection, adversaires avec leur province puis ensemble au Racing 92, auront l’occasion de réanimer cette vieille rivalité. Le premier sera sur le banc pour la Rochelle afin de décrocher une première coupe, l’autre sur la pelouse afin d’emmener son équipe vers une cinquième couronne européenne.

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L'Humanité

Ce que redoute Emmanuel Macron

Éditorial

Sébastien Crépel

Quelle logique improbable a conduit à faire cohabiter dans un même gouvernement Pap Ndiaye et Gérald Darmanin ? Un historien réputé, pour lequel le « racisme structurel » et les violences policières sont des réalités à reconnaître et à combattre, aux côtés de l’homme qui trouve Marine Le Pen « trop molle ». La raison de cet attelage tient en cinq lettres : Nupes. Sans l’accord scellé entre toutes les composantes de gauche dans la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, jamais Jean-Michel Blanquer, le pourfendeur de « l’islamo-gauchisme » et du « wokisme », ces inventions de droite, n’aurait dû céder la place à son antithèse, un universitaire spécialiste de la condition noire et des discriminations.

Depuis le 7 mai et l’officialisation de l’alliance autour de Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron a un problème qui chamboule ses plans pour les législatives. Pour une majorité de Français (57 %), la gauche est en mesure de gagner les élections, selon un récent sondage Ipsos. La composition du gouvernement d’Élisabeth Borne s’en ressent. Plusieurs de ses ministres ne sont là que pour donner le change et doivent leur nomination à l’apparition de la Nupes dans le paysage politique. Pap Ndiaye fait partie de ceux-là, parmi d’autres qui n’ont « de gauche » que les références sur leur CV des cabinets dans lesquels ils ont fait carrière. L’arbre « décolonial » cache ainsi une forêt de ministres conservateurs et rétrogrades aux postes stratégiques.

Le but de l’opération Pap Ndiaye est de réinstaller, avec la complicité de l’extrême droite, le duel Emmanuel Macron face à Marine Le Pen, autour des opinions supposées du nouveau ministre, dont la nomination est une véritable aubaine pour le Rassemblement national. L’extrême droite et la droite « républicaine » dans son sillage font mine de voir dans le gouvernement un Conseil des soviets dans lequel se serait glissé Malcolm X. Et de dénoncer, à coups d’accusations grotesques et, pour tout dire, racistes, le danger pour la République que représenterait l’accession d’un lecteur de Frantz Fanon et d’Aimé Césaire à la tête de l’éducation nationale. Pendant ce temps, perdu en polémiques aussi ridicules que venimeuses – dans le droit-fil de celle sur le burkini à Grenoble –, le débat public est détourné des solutions aux préoccupations essentielles auxquelles l’apparition de la gauche unie avait redonné pleinement droit de cité, à l’instar des salaires, des prix et des retraites.

Que personne ne s’y trompe : la gauche et ses électeurs n’ont rien à gagner à se laisser distraire des combats sociaux, comme on essaie de les y inciter pour mieux les diviser et les démobiliser. La France aisée acquise à Emmanuel Macron, elle, ne s’y laissera pas prendre, et ne votera pas pour ou contre le burkini, pour ou contre le « wokisme », mais pour la retraite à 65 ans, pour la baisse des « charges » et des impôts qui la touchent. À l’inverse, une majorité de députés de gauche se gagnera si la conviction l’emporte que le Smic net à 1 500 euros est possible dès le 1er juillet pour faire face à l’inflation sur les produits de la vie courante, ou que l’on peut partir à la retraite à 60 ans avec une bonne pension pour laisser son emploi à un jeune. Ce sont ces débats que redoutent Emmanuel Macron et Élisabeth Borne. Il reste deux semaines avant le premier tour pour les y contraindre.

Éditorial

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L'Humanité

Compétition. La nostalgie n’est plus ce qu’elle était

Nos recommandations culturelles

Le réalisateur italien Mario Martone s’est inspiré du roman éponyme de l’écrivain Ermanno Rea, qui se déroule à Naples, sans parvenir à élever le propos. De quoi, hélas, rester sur sa faim.

Pierre Barbancey

Nostalgia, de Mario Martone, Italie-France, 1 h 57

Le réalisateur italien Mario Martone avait déjà investi la question du retour à Naples et d’un passé enfoui avec ses drames et ses secrets. C’était l’Amour meurtri, en 1995. Trois auparavant, dans Mort d’un mathématicien napolitain (prix du jury à la Mostra de Venise 1992), il s’intéressait déjà au regard introspectif d’un homme qui déambule dans les rues de Naples. Poussant sa démarche plus avant, il s’est saisi du livre éponyme du romancier italien Ermanno Rea, qui lui-même avait défriché et peut-être déchiffré la Cité du soleil. « Il n’est pas si aisé de se dérober à l’appel d’une ville quand on se sent lié à elle par des liens si intenses qu’ils paraissent indéchiffrables », écrivait-il.

Martone reprend l’histoire et les personnages de Rea. Felice (Pierfrancesco Favino) a quitté la ville il y a plus de quarante ans. Il s’est installé au Caire, mais décide de revenir. L’envie certaine de revoir sa mère et un sentiment plus diffus le ramènent dans son quartier d’origine, l’un des plus populaires de Naples, la Sanità.

Les sentiments remontent à travers les odeurs de cuisine

Approche prudente, déambulation dans les ruelles, parcours à moto sur les traces de l’insouciance disparue, histoire de laisser le passé le happer. Non sans risques. Tête brûlée dans sa jeunesse, il est l’auteur de petits cambriolages avec son pote, son frère de toujours, Oreste. Felice s’enfuit, littéralement exfiltré par sa famille – on en connaîtra les raisons au fil de l’histoire. Son comparse n’a pas cette chance. Il reste à la Sanità, victime de la fatalité, du malaffare (le mal-être) et des tentacules mafieux. Plus que la mémoire, les sentiments remontent à travers les odeurs de cuisine, les photos de jeunesse sorties d’une boîte. Felice, devenu musulman, comprend, avec l’aide d’un curé qu’il prend pour confident, l’importance d’aider les jeunes du quartier pour les tenir hors d’atteinte de la Camorra. Il tente de rencontrer Oreste, devenu violent chef d’un clan. « Ne te fais pas d’illusions. Le cœur se ferme avec le temps », lui conseille le prêtre, qu’il n’écoute pas. Il aurait dû ! On n’en dit pas plus.

  La connaissance est dans la nostalgie. Qui ne s’est pas perdu ne possède pas. » Pier Paolo Pasolini 

En exergue, Mario Martone a pourtant placé cette pensée de Pier Paolo Pasolini : « La connaissance est dans la nostalgie. Qui ne s’est pas perdu ne possède pas. » Malheureusement, quelque chose ne fonctionne pas. C’est plat. On trouve de quoi picorer, pas de quoi se rassasier, le réalisateur restant en lisière des situations créées, nous laissant sur notre faim. Là où Rea sondait les mutations du temps, penchant pour le côté politique plutôt qu’existentiel, Mario Martone en prend le contrepied, perdant au passage la profondeur de son propos.

Festival de Cannes 2022naplescinéma
L'Humanité

Le retour de l’état providence ? Oui, mais au service du CAC 40 

Actu

Les grandes entreprises françaises vont verser 80 milliards d’euros à leurs actionnaires. Un record historique soutenu par l’argent public, notamment des différents plans de relance et de soutien face à la pandémie, relève la dernière note de l’Observatoire des multinationales.

Stéphane Guérard

Nul doute que le champagne aurait coulé à flots sur le palais Brongniart si les petits et gros porteurs de titres financiers prenaient toujours place autour des corbeilles de la Bourse, comme au bon vieux temps des boursicoteurs du XXe siècle. Mais les transactions financières s’étant numérisées au millième de seconde près, les actionnaires du CAC 40 ont donc sabré les bouteilles à bulle chacun chez soi, devant leurs écrans, à l’annonce des sommes record que les 40 plus importantes entreprises cotées à Paris leur réservent. Selon les décomptes de l’Observatoire des multinationales (1), la moitié des 160 milliards d’euros de bénéfices historiques dégagés en 2021 va arriver dans leurs poches. Ces plus de 80 milliards d’euros de gratification couleront de plusieurs sources. D’un côté, 57,5 milliards d’euros versés au titre des dividendes. De l’autre, 23 milliards d’euros sous forme de rachats d’actions. Cette bidouille légale des cours permet aux directions des sociétés d’augmenter mécaniquement la valeur des actions restantes, donc le patrimoine financier de leurs heureux propriétaires investisseurs, qui le leur rendent bien en votant en retour leurs décisions stratégiques.

Et 6 millions pour chaque patron 

Les deux tiers des entreprises du CAC 40, qui ont battu l’an dernier leurs records historiques de profits, savent donc chouchouter leurs actionnaires. Singulièremenst, TotalEnergies, Stellantis, LVMH et ArcelorMittal : chacun de ces groupes a dépassé les 12 milliards d’euros de bénéfices sur un an et en rétrocède plus de la moitié à ses porteurs de titres. Les grands patrons ne s’oublient pas : ils empochent près de 237 millions d’euros rien qu’en rémunération, soit une moyenne de 5,9 millions d’euros pour chacun d’entre eux en 2021, contre 4,8 millions en 2020. Tout cela avec la bénédiction de l’État…

« Cela ressemble à une véritable curée, rendue possible par l’argent public, avec la bénédiction du pouvoir exécutif », note dans son rapport l’Observatoire des multinationales. Qui explique : « 100 % des groupes du CAC 40 ont profité au moins d’une des nouvelles aides mises en place pour faire face à la pandémie et à ses conséquences – et le plus souvent de plusieurs aides. » Aux prêts garantis, activité partielle, reports et baisses de cotisations et autres plans de soutien sectoriel gouvernementaux, dans lesquels les multinationales ont puisé allégrement, s’ajoutent les colossaux achats de dette de ces mêmes entreprises par les banques centrales. Les grands groupes se taillent aussi la part du lion dans les plans de relance 1 et 2 (100 milliards d’euros et 30 milliards d’euros), tout comme dans les 150 milliards d’euros d’aides publiques annuelles en exonération de cotisations sociales post-Cice, crédit d’impôt recherche…

Organiser l’impuissance publique

Pour quel résultat ? « Certains des groupes les plus aidés du CAC 40 sont aussi ceux qui suppriment le plus d’emplois, rebondit la note. Sur les six groupes du CAC 40 qui versent le plus de dividendes au titre de l’année 2021, cinq ont encore supprimé des milliers d’emplois durant l’année écoulée. » (Voir le tableau.)

Si l’État soutient les multinationales du CAC 40 à coups de centaines de milliards, c’est peut-être parce qu’il figure sur le podium des actionnaires qui vont récupérer le plus grand nombre de dividendes cette année. Derrière le groupe Arnault (2,4 milliards d’euros de dividendes pour 2021) et BlackRock (plus de 2 milliards d’euros), Bercy pointe à la troisième place, avec plus de 1,2 milliard d’euros empochés (en incluant Bpifrance, mais sans compter la Caisse des dépôts et consignations). Derrière, les familles Bettencourt et Pinault font pâle figure. Ce ruissellement semble donc avoir du bon puisque, in fine, l’intérêt général y trouve sa part. Faux, rétorque l’économiste Maxime Combes (2). « L’État agit comme n’importe quel acteur financier classique en s’assurant que ça lui rapporte. Mais les dividendes qu’il perçoit ne représentent pas grand-chose par rapport aux 218 milliards d’euros de recettes de son budget. S’il se comporte de la sorte, c’est en quelque sorte pour avaliser le mode de gestion des actifs qui prévaut sur les marchés. L’État pourrait décider de faire tout autrement, en conditionnant ses aides publiques aux grands groupes dont il est actionnaire et en pesant dans les conseils d’administration pour imposer une autre manière de gérer, qui tienne compte des enjeux d’emploi, de transition écologique, d’égalité salariale femmes-hommes, de démocratie en entreprise. » En se comportant comme BlackRock, l’État donne un blanc-seing aux financiers de tout poil qui se payent sur la bête.

Soutenues pour tailler dans les effectifs

Pour être d’année en année fidèle à leurs promesses de bénéfices, donc de distribution de dividendes, les directions des entreprises du CAC 40 ont pris l’habitude de s’attaquer à l’emploi. D’un côté, elles ont supprimé en 2021 quelque 17 613 postes en France pour, selon la doxa patronale, « réduire les coûts ». De l’autre, elles délocalisent en masse. Comme le relève l’Observatoire des multinationales, « globalement, le CAC 40 supprime des emplois industriels en Europe et crée des emplois de services ailleurs dans le monde. Des emplois caractérisés par une main-d’œuvre très jeune, relativement plus mal payée qu’en France et un fort turnover ». Championnes de cette stratégie : Teleperformance (+ 35 000 postes dans le monde) et Capgemini (+ 55 000), « principalement pour des emplois à bas salaire situés dans des pays comme l’Inde », souligne le rapport. Là encore, le gouvernement n’y trouve rien à redire, refusant de conditionner les milliards d’aides publiques que captent les sociétés du CAC 40 à des critères de création d’emplois en France.

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Leonard Renteria, le rappeur colombien qui détourne les jeunes des gangs

Un jour avec

Né en Colombie, dans la pauvreté, cet artiste aurait pu grossir les rangs d’une bande armée. Sauvé grâce à l’art, le militant s’emploie à détourner les jeunes de la spirale de la violence. À l’aune de la présidentielle du 29 mai, où la gauche est donnée favorite, il nourrit l’espoir d’un changement.

Buenaventura (Colombie), correspondance particulière.

Sur le malecón de Buenaventura, tout le monde connaît Leonard. Du jeune au policier en passant par la vendeuse de mangues, il distribue les abrazos – les étreintes. Une confiance acquise au gré d’années de travail social dans les quartiers marginalisés de cette ville de la côte pacifique colombienne. À 31 ans, ce rappeur, militant et étudiant en psychologie, s’est imposé comme une figure majeure et fédératrice d’une jeunesse décidée à rompre le cycle de la violence et de la misère.

Vivre hors du barrio pour échapper aux gangs

Sa notoriété dépasse les frontières de Buenaventura. En 2016, l’Afro-Colombien interpelle avec véhémence l’ex-président d’ultradroite Alvaro Uribe, venu dans la cité maritime faire campagne pour le « non » à l’accord de paix entre les Farc et l’État, au terme de cinquante ans de conflit. « Vous, vous quittez le territoire aujourd’hui mais c’est nous qui resterons et continuerons à souffrir des séquelles de la guerre, nous qui continuerons à compter nos morts », lance-t-il. La vidéo fait le tour du pays.

Car à Buenaventura, ville stratégique qui abrite le premier port de Colombie, la pression des groupes armés illégaux n’a jamais cessé. Les gangs y multiplient les épisodes de violence, et la population, jeune et principalement afrodescendante, en est la première victime. L’année 2021 s’est close avec 195 homicides.

Colombie. L’ombre du narcotrafic plane sur une élection présidentielle à hauts risques

Leonard n’a pas été épargné. Il grandit « dans la pauvreté, mais avec l’essentiel ». Une mère employée de maison, « guerrière », « qui a appris à écrire son nom à 40 ans ». Un père gros buveur, parfois brutal, tantôt pêcheur, tantôt chauffeur de taxi. Depuis son plus jeune âge, il connaît les déplacements forcés, qui l’obligent à vivre hors du barrio afin d’échapper aux groupes armés.

« L’État n’a jamais été présent ici »

« Agressif à l’adolescence », Leonard aurait pu comme beaucoup grossir les rangs de l’un de ces groupes. « Si l’art ne m’avait pas sauvé, je serais peut-être mort aujourd’hui. » C’est en rejoignant un collectif de danse que l’adolescent change de perspective. Il se lance aussi dans le rap, lui qui depuis tout jeune noircit des pages.

Formé aux droits humains dans un atelier de jeunes, il développe une conscience et se donne pour mission de détourner les jeunes du recrutement en les incitant à explorer leurs talents en danse, en rap, en photo, en street art.

À Buenaventura, 30 % des habitants n’ont pas de travail, un taux deux fois plus élevé qu’à l’échelle nationale.

En arrachant des jeunes aux griffes des gangs, Leonard ôte à ces derniers leurs instruments de guerre. La mission lui a valu de nombreuses menaces. La responsabilité du drame de Buenaventura, le leader l’impute au désintérêt de l’État, qu’il explique en partie par le racisme structurel qui ronge ce pays où les Afrodescendants représentent un peu plus de 10 % de la population.

À Buenaventura, 30 % des habitants n’ont pas de travail, un taux deux fois plus élevé qu’à l’échelle nationale. Faute d’industrie, le port est la principale source d’emplois, pénibles et payés une misère. Si 45 % du fret international y transitent, l’argent lui aussi ne fait que passer faute d’investissements.

« L’État n’a jamais été présent ici. Les groupes armés occupent le vide laissé par les institutions. Sans les organisations sociales, la situation serait dramatique. » Depuis l’enfance, l’activiste n’a constaté aucune évolution, si ce n’est la mutation du centre-ville, aménagé pour accueillir les touristes et les visites d’affaires dans de luxueux hôtels. Pourtant, « certains quartiers passent quinze jours sans eau » malgré les sept bassins versants qui entourent la ville.

Forger une conscience politique

Leonard admet volontiers le caractère politique de son action. Début 2021, face à une vague de violence inédite, il fédère une mobilisation massive dans les rues à travers le mouvement #BuenaventuraResiste. Les luttes collectives contribuent à forger une conscience politique au sein d’une jeunesse défiante à l’égard de ses dirigeants.

Colombie. La gauche de Gustavo Petro aux portes du pouvoir

La possibilité de voir la gauche emporter la présidentielle du 29 mai se dessine. Leonard Renteria insiste sur le caractère inédit de la campagne du Pacte historique, de son candidat Gustavo Petro et de sa colistière Francia Marquez : « Pour la première fois, je vois beaucoup de jeunes engagés dans la campagne. » Comme sa propre mère, la candidate à la vice-présidence a été employée de maison. Le jeune homme se reconnaît dans son parcours, « pas uniquement parce qu’elle est noire, et pas seulement pour les Afro-Colombiens. Elle vient d’en bas ». Au pouvoir, elle saura, il en est convaincu, écouter la détresse de Buenaventura.

Nolwenn Jaumouillé

Colombieraphip-hopnarcotrafiquants
L'Humanité

Sur la tête

Billet

Maurice Ulrich

Une lourde menace pèse sur la démocratie. Le pouvoir des juges. C’est, nous dit Franz-Olivier Giesbert dans un de ses éditos hallucinés du Point, « la thèse d’un livre passionnant que l’on attendait depuis longtemps et qui fera date » : la Démocratie au péril des prétoires (éd. Gallimard), d’un énarque et polytechnicien, Jean-Éric Schoettl. Penser, donc, que la démocratie serait menacée par les populismes de Le Pen ou Zemmour, c’est « confondre les conséquences avec les causes : l’affaissement de l’État et de son autorité consacré par beaucoup de magistrats». Ainsi, l’instauration de la république des juges passe par « la mise au pas de la classe politique ». Par exemple, Jean-Éric Schoettl démonte sans pitié, écrit l’éditorialiste, ce que sont les affaires Fillon ou Sarkozy : « Des farces judiciaires indignes d’une démocratie, où des magistrats gonflés à l’hélium de leur hubris s’opiniâtrent à envoyer en prison d’anciennes grandes figures de la V e  République. » La justice française, titre-t-il, a « la tête à l’envers ». Ou il est plutôt tombé sur la tête. Ça fait mal…

L'Humanité

Alain Supiot : « Une société qui donne pour idéal à sa jeunesse de devenir millionnaire se condamne à la répétition des crises »

Entretien

Le juriste, professeur émérite au Collège de France, publie la Justice au travail, ouvrage dans lequel il met en perspective historique cette grande question et analyse les évolutions en cours. Il présente, d’autre part, une nouvelle édition des Lettres persanes. Dans nos colonnes, il appelle à dépasser l’opposition entre justice distributive et justice recognitive, c’est-à-dire entre ce qu’on nomme aujourd’hui le « social » et le « sociétal ». Entretien.

Anna Musso

Alain Supiot a occupé la chaire « État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités » au Collège de France. Le professeur émérite a été membre, de 2016 à 2018, de la Commission mondiale sur l’avenir du travail. Ses travaux de juriste se sont principalement déployés sur deux terrains complémentaires : le droit social et la théorie du droit. Ses recherches en cours portent sur les mutations de l’État social dans le contexte de la globalisation.

Le titre de votre ouvrage, la Justice au travail (1), a, selon vous, une double signification : la « juste répartition du travail et de ses fruits » et « l’exigence de justice comme force historique ». Comment articulez-vous ces deux dimensions ?

La justice a souvent été conçue comme un ordre idéal et immuable auquel il conviendrait de se conformer. Mais c’est bien plutôt l’expérience historiquement changeante de l’injustice qui est première. C’est la misère ouvrière engendrée par l’essor du capitalisme industriel qui a suscité, au XIXe siècle, la volonté d’en comprendre les causes et d’en combattre l’extension. Cette expérience diffère de celle que peuvent avoir aujourd’hui les travailleurs sous plateforme ou les personnels de santé soumis au pilotage par indicateurs chiffrés.

Autrement dit, la justice n’est pas le résultat d’un « ordre spontané », d’un mécanisme autorégulateur de type biologique ou économique ; elle est l’horizon d’efforts toujours recommencés qui visent à réduire les facteurs d’injustice propres à une époque et dans des circonstances données.

L’histoire nous enseigne que plus l’injustice s’aggrave dans les sociétés, plus la violence se développe. La paix est donc fondée sur la justice sociale, comme l’a proclamé l’Organisation internationale du travail (OIT). Comment se fait-il que ce principe ne soit toujours pas entendu ?

Les révoltes contre les injustices peuvent être réprimées ou captées par des démagogues qui dirigent la colère sociale contre des boucs émissaires. C’est seulement lorsqu’elles sont animées par un projet politique cohérent qu’elles peuvent accoucher d’une société plus juste. Ce fut le cas au XXe siècle de l’invention de l’État social, qui a permis aux démocraties de triompher des régimes totalitaires.

Michaël Fœssel : « Une puissance critique est inscrite dans la joie »

Son projet a été celui d’une citoyenneté sociale, qui garantisse à chacun une sécurité économique sans laquelle il n’est pas de véritable citoyenneté politique. Mais, comme l’indique le préambule de la constitution de l’OIT, « la non-adoption par une nation quelconque d’un régime de travail réellement humain fait obstacle aux efforts des autres nations désireuses d’améliorer le sort des travailleurs dans leur propre pays ». Autrement dit, la justice sociale doit être un objectif partagé par des nations qui coopèrent à cette fin.

Ériger en norme fondamentale la poursuite par chacun de ses seuls intérêts particuliers disqualifie l’intérêt public.

Or, depuis bientôt un demi-siècle, la foi en un « ordre spontané du marché » a conduit au contraire à attiser la compétition de tous contre tous, aussi bien au plan international qu’européen ou national. Ériger ainsi en norme fondamentale la poursuite par chacun de ses seuls intérêts particuliers disqualifie l’intérêt public et la frugalité, et engendre inévitablement la violence. Une société qui donne pour idéal à sa jeunesse de devenir millionnaire n’est soutenable ni socialement ni écologiquement et se condamne à la répétition des crises.

En France, « la justice sociale a été édifiée sur trois piliers : les services publics, la Sécurité sociale et le droit du travail ». Étant donné leur déconstruction actuelle, que deviennent la justice sociale et la solidarité dans notre pays ?

Contrairement à ce que pensent ses promoteurs, cette déconstruction ne conduit pas à l’avènement d’un ordre spontané du marché, fondé sur l’ajustement des calculs d’utilité entre individus animés par la seule poursuite de leurs intérêts privés. Le besoin de solidarité ne disparaît pas mais il se transporte sur d’autres bases – non démocratiques – telles que l’appartenance ethnique ou religieuse, la couleur de la peau ou l’orientation sexuelle. La « justice sociale » est alors invoquée au soutien de revendications identitaires, dont l’inflation est proportionnelle au déclin de la citoyenneté économique et sociale.

Alain Badiou : « Il est temps de s’atteler à une riposte générale »

Vous écrivez que « la justice sociale ne doit pas être enfermée dans la binarité de l’avoir et de l’être, mais s’ouvrir à l’agir ». Qu’est-ce à dire ?

Il s’agit précisément de dépasser l’opposition entre justice distributive et justice recognitive, c’est-à-dire entre ce qu’on nomme aujourd’hui le « social » et le « sociétal ». La première réduit les humains à ce qu’ils ont – à leur patrimoine et leur pouvoir d’achat ; et la seconde à ce qu’ils sont – à leur identité religieuse, chromatique ou sexuelle. Or il convient de tenir compte d’abord de ce qu’ils font, c’est-à-dire de la contribution qu’ils apportent par leur travail au bien-être commun.

On ne répondra pas aux défis sociaux et écologiques sans permettre aux travailleurs de peser sur ce qu’ils font et la façon dont ils le font.

C’est l’une des leçons à tirer de la pandémie de Covid. Elle a mis en lumière le sort des « travailleurs essentiels », notamment de ceux qui soignent les malades dans les hôpitaux publics : les médecins, infirmiers, aides-soignants, sans oublier les agents d’entretien ou de restauration, aujourd’hui sous-traités dans tous les sens du terme. Il a bien fallu reconnaître que – peu importe leurs origines, la couleur de leur peau ou leur orientation sexuelle – ils n’étaient pas payés à la mesure du caractère essentiel de leurs tâches (que l’on songe aux écarts vertigineux entre la rémunération d’une infirmière et d’un banquier d’affaires…).

La pandémie a aussi montré que l’hôpital fonctionnerait beaucoup mieux s’il était organisé sur la base de leur expérience de ces tâches, plutôt que par des technocrates ou des cabinets de conseil. D’une manière plus générale, on ne répondra pas aux défis sociaux et écologiques qui sont les nôtres sans permettre aux travailleurs de peser sur ce qu’ils font et la façon dont ils le font.

Vous dites que « la gouvernance par les nombres » produit une nouvelle forme de déshumanisation. En quoi consiste-t-elle ?

La gouvernance par les nombres traite tous les travailleurs – dirigeants comme dirigés – comme des ordinateurs bipèdes. Ils doivent rétroagir en temps réel aux signaux qui leur parviennent pour réaliser les objectifs chiffrés fixés par des programmes. Ils sont ainsi enfermés dans les boucles spéculatives d’une représentation chiffrée du monde, déconnectée de leur expérience concrète des tâches à accomplir. Bien avant la pandémie, les personnels hospitaliers se plaignaient ainsi de devoir « soigner les indicateurs plutôt que les malades ».

Olivier Abel : « Pour le capitalisme, une part de l’humanité est superflue »

Cet enfoncement dans la déshumanisation se traduit par une augmentation considérable des affections psychiques au travail. Ces risques d’altération de la santé mentale n’épargnent pas les classes dirigeantes. Ne percevant plus le monde qu’à travers sa représentation chiffrée, elles perdent pied avec le réel et apparaissent de plus en plus « déconnectées » ou « hors sol ».

Le travail sous plateforme, ce qu’on appelle l’« ubérisation », entraîne une résurgence des liens d’allégeance. Est-ce une sorte de reféodalisation des rapports humains ?

La résurgence des liens d’allégeance est un phénomène général, également manifeste entre les entreprises d’une même chaîne de production, entre l’Union européenne et États membres ou entre États hégémoniques et leurs vassaux. Mais il est vrai que l’ubérisation en offre une manifestation « chimiquement pure ».

Derrière la propagande vantant la liberté supposée d’« autoentrepreneurs », c’est en effet la structure juridique du servage qui ressurgit avec le travail sous plateforme. En droit féodal, le serf n’était pas un salarié, mais le tenancier de la « tenure servile » que lui concédait son seigneur, moyennant redevance. C’est exactement la formule que cherchent à imposer les plateformes. Elles veulent bénéficier de l’activité de travailleurs qu’elles pilotent, contrôlent et le cas échéant « déconnectent », sans devoir assumer de responsabilité patronale, notamment contribuer au financement de la Sécurité sociale.

Une caractéristique importante de ces nouveaux liens d’allégeance est en effet de permettre à ceux qui contrôlent les réseaux d’informations et détiennent la réalité du pouvoir de s’exonérer de leurs responsabilités sociales et écologiques.

Comment libérer le travail qui repose sur des liens de subordination dans le salariat et sur des liens d’allégeance pour les travailleurs « ubérisés » ?

Concernant ces derniers, il y a des raisons de penser que le gouvernement français, comme l’ont déjà fait la plupart des pays européens et comme le propose la Commission de Bruxelles, devra se ranger derrière la jurisprudence, qui y reconnaît le plus souvent des salariés.

C’est la négociation de branche et elle seule qui permet de tirer vers le haut à la fois cette qualité et le pouvoir d’achat.

Quant au « pacte fordiste », qui avait consisté à échanger la soumission des salariés contre un minimum de sécurité économique, il a été depuis trente ans la cible des politiques néolibérales illustrées en France par les réformes dites El Khomri et Macron. Elles ont notamment cherché à émanciper les entreprises des conventions de branche en matière de salaires et à les engager ainsi dans une course à la baisse des rémunérations, au lieu de se concurrencer seulement sur la qualité de leurs produits. Car c’est la négociation de branche et elle seule qui permet de tirer ainsi vers le haut à la fois cette qualité et le pouvoir d’achat.

L’absurdité de ces réformes apparaît à l’heure où la nécessité d’une telle hausse fait consensus, de même que la suppression des comités d’hygiène et de sécurité s’est révélée une sottise à l’heure du Covid. Plutôt que de courir derrière le moins-disant social, il serait plus à propos, ainsi que le suggère votre question, de concevoir des réformes qui assurent aux travailleurs « la satisfaction de donner toute la mesure de leur habileté et de leurs connaissances et de contribuer le mieux au bien-être commun ».

Cet objectif était peut-être irréaliste lorsqu’il a été proclamé en 1944 dans la déclaration de Philadelphie, mais il est aujourd’hui à notre portée, à condition de mettre nos nouvelles machines intelligentes au service du bien-être et de la créativité des humains et de leurs milieux vitaux, au lieu de s’acharner à faire le contraire. Je mentionne dans ce petit livre quelques signes avant-coureurs de ce très vaste chantier de la liberté dans le travail et de la démocratie économique.

Vous appelez de vos vœux une « véritable mondialisation » pour contrer la globalisation, que vous qualifiez d’« anarcho-capitalisme » menaçant la paix. Comment définir et enclencher une vertueuse « mondialisation » ?

Animé par la foi religieuse en un processus historique de globalisation, l’anarcho-capitalisme tend à liquider la diversité des lois et des territoires pour les soumettre uniformément à l’« ordre spontané » d’un marché devenu total, censé abolir les solidarités et les frontières nationales et régir uniformément la planète. Pour répondre aux révoltes suscitées par ce processus, un ethno-capitalisme est aujourd’hui en plein essor, qui dirige la colère sociale vers des boucs émissaires, désignés par leur religion, leur nationalité ou leurs origines, et offre ainsi un mixte de néolibéralisme et d’identitarisme.

Florent Guénard : « L'égalité comme une nécessité historique »

Pour s’extirper de cette double impasse, il faudrait distinguer globalisation et mondialisation. Le monde, au sens étymologique du terme, est le contraire de l’immonde ; c’est un milieu rendu habitable par le travail des hommes et le respect de leur écoumène (la relation des humains à leur milieu – NDLR). Une véritable politique de mondialisation consisterait à inventer des solidarités nouvelles entre des nations que la révolution numérique et la montée des périls écologiques rendent plus interdépendantes que jamais. Évitant les écueils de la globalisation et ceux des repliements identitaires, une telle politique ferait de la diversité des langues et des cultures une force, et non une entrave sur la voie d’une conception nouvelle de la justice au travail, qui associe l’égale dignité des êtres humains et la préservation et l’embellissement de la diversité de leurs milieux vitaux.

Par ailleurs, vous avez publié et préfacé une nouvelle édition des Lettres persanes de Montesquieu (2). Quelle est l’actualité de ce texte classique ?

Si j’ai noué une correspondance posthume avec Montesquieu à l’occasion du tricentenaire des Lettres persanes, c’est précisément parce qu’il est le seul philosophe des Lumières à avoir compris que la compréhension et le respect de la diversité des civilisations n’étaient pas un obstacle, mais bien au contraire une condition de l’émancipation des hommes par la raison. C’est aussi parce qu’il écrit dans une langue admirable, qui nous repose du globish en vigueur chez ceux qui aujourd’hui nous gouvernent.

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L'Humanité

Palme d'or. Sans filtre, milliardaires de tous les pays, coulez !

Actu

Ruben Östlund remporte la palme d'or au Festival de Cannes avec Sans filtre. Le réalisateur suédois était déjà récipiendaire du prestigieux prix en 2017 pour The Square

Marie-José Sirach

Triangle of Sadness (Sans filtre), de Ruben Östlund, Suède-Allemagne- France-Danemark, 1 h 22

Ruben Östlund affiche un goût affirmé pour la provocation, mâtiné de quelques saillies subversives qui tombent à pic. Sans filtre est un mix entre la croisière s’amuse ( The Love Boat) et Titanic, où les survivants apprendraient à jouer à Robinson Crusoé sur une île déserte. Un film où l’on brocarde le monde de la mode (chic et toc) ; les nouveaux riches (et même les anciens riches) ; le patriarcat ; les classes dominantes (et les dominées). Vous l’aurez compris, ici chacun en prend pour son grade. Dans cet univers impitoyable, tout se vend, tout s’achète, de la bague de fiançailles à 28 000 euros au paquet de bretzels qui s’échange contre une partie de jambes en l’air.

Des maximes marxistes tendance  Groucho

Le capitalisme, selon Östlund, se porte bien… pourvu qu’on ne le sauve pas. Il le fait donc couler, littéralement, après une scène apocalyptique et jouissive où les convives vomissent tripes et boyaux tandis que le yacht tangue. Le réalisateur ne nous épargne rien de la déchéance de ces milliardaires. Le clou du film étant cette scène d’anthologie entre le capitaine du yacht, américain et communiste, et un oligarque russe converti à l’ultra­libéralisme qui s’envoient à la gueule des maximes marxistes tendance Groucho et de bonnes vieilles blagues qui circulaient sous le manteau au temps de l’Union soviétique.

La fin ? Face au dénuement, les rescapés du naufrage tentent de faire société. Inversion des hiérarchies, comportements primaires, solidarités aléatoires, bref, rien de très joli là-dedans et on sent comme une panne d’inspiration dans ce qui aurait pû être une chute plus spectaculaire, plus corrosive. Pour Östlund, le cinéma serait-il son arme de dissuasion massive contre l’abêtissement des masses ?

Festival de Cannes 2022cinéma
L'Humanité

L’union de la gauche, toute une histoire

Emission

Alors que l'entente des forces de gauche autour de la Nupes en vue des législatives constitue un accord historique, comment cette union s'inscrit-elle dans l'histoire de la gauche en France ? Schismes, rassemblements, unions et désunions... On fait le point pour vous dans cette chronique vidéo.

Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées  lisiblement... Cinq minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... Et voter en connaissance de cause.

L'Humanité

Festival de Cannes - Entretien avec Denis Gheerbrant et Lina Tsrimova, co-réalisateurs de La Colline

cinéma

Présenté au Festival de Cannes dans la sélection de l'Acid, La Colline nous emmène au coeur du Kirghizistan, où le démantèlement du modèle soviétique a plongé des populations entières, mélangées du fait des déportations staliniennes, dans le chaos. entretien

C’est une colline, à une dizaine de kilomètres de Bichkek, capitale du Kirghizistan, au cœur de l’Asie centrale, à côté de la Chine. On pourrait dire un monticule, à peine plus d’une dizaine de mètres de hauteur, quelques hectares, un monticule dont on ne sait pas trop de quoi il est constitué, sans doute de terre, mais comment nommer le mélange qui se forme avec les déchets en décomposition ? Ce qui a été des sacs poubelle se fond dans un magma informe, puant, fumant, agité parfois de petites explosions d’aérosols. 

Des hommes, des femmes, des enfants vont et viennent, fouillent à droite et à gauche, entourent les camions bennes qui déversent leur lot de “marchandise” et repartent avec de gros sacs de toile plastifiée. C’est l’économie de la colline, le rebut, ce qui est considéré comme rien retrouve une valeur, c’est tant le kilo de bouteille plastique, de carton, de verre, le métal.

Le lieu, d’abord, comme une citadelle, écrasée par la chaleur, battue par le vent, dévastée par la pluie, embrumée par des combustions délétères.

Les gens, surtout, les perdants de l’éclatement de l’URSS et de la crise économique et sociale qui s’en est suivie. Difficile de ne pas se dire que les rejetés d’une société n’ont qu’un seul endroit où aller, là où elle met ses déchets.

L'Humanité

Législatives dans l'Oise. Nupes : Loïc Pen, en urgence à l'Assemblée nationale

Reportage

Sous un soleil éclatant, la caméra de l'Humanité a retrouvé le candidat Loïc Pen, pour une séquence de tractage au marché de Creil. Le médecin urgentiste est investi par la Nupes aux législatives, dans cette 7e circonscription de l'Oise.  

"Ce serait bien, qu'enfin, les gens qui vivent les problèmes, essaient de les résoudre à l'Assemblée nationale /.../ on a une femme de chambre, un toubib, des infirmiers, un boulanger, un ouvrier qui vivent les choses et qui voient finalement comment on peut résoudre une partie des problématiques qu'on a dans nos vies professionnelles et quotidiennes" tient à préciser le candidat de la Nupes, dès notre arrivée au marché de Creil.

Loïc Pen fait partie de ces nouveaux visages de la Nupes, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, qui regroupe les principales formations de gauche qui ont fait le choix de l'union afin de peser à l'Assemblée nationale. Et pourtant, Loïc est loin d'être un novice en politique. Il milite depuis de nombreuses années au PCF et s'était déjà porté candidat aux élections législatives de 2012 dans cette même circonscription.

Médecin urgentiste au centre hospitalier Laënnec de Creil, situé dans l'ancien bassin sidérurgique de l'Oise, il a été particulièrement combatif pour défendre l'idée d'un véritable plan d'urgence pour l'hôpital public.

L'ancien chef de service des urgences est une figure de la lutte des personnels soignants et de la crise de l'hôpital. Il a également exercé en tant que chroniqueur vidéo pour l'Humanite.fr durant la crise sanitaire.

Une majorité à gauche

"L'objectif est de re-mobiliser les électeurs car la plupart ont bien pris conscience qu'ils ne veulent pas de Macron et ils commencent à avoir la perception que ces législatives peuvent donner une majorité à gauche" déclare le militant communiste.

Marie-France Boutroue, retraitée de Villers-Saint-Paul, une petite commune de la 7e circonscription, nous explique : "Ça demande énormément d'explications car les citoyens se retrouvent avec un seul candidat à gauche, de l'union populaire, donc ça perturbe les électeurs".

Conquérir cette circonscription

Sur cette terre de gauche, puisque les habitants de Creil ont placé Jean-Luc Mélenchon en tête au premier tour de la Présidentielle avec 56,13% des voix, l'ambition est claire : conquérir cette circonscription, acquise à la droite depuis 15 ans.

"Cette élection avec ce rassemblement est vécu comme un possible 3e tour pouvant donner une majorité de gauche au Parlement qui finalement changera réellement les choses. Pour la première fois et depuis longtemps, Il y a une dynamique et un véritable espoir qui se lève", précise Loïc Pen.

De vraies valeurs de gauche

Pour Karim Boukhachba, 2e maire adjoint de Creil, loïc Pen est l'homme de la situation : "Les habitants ont vu son travail pour mobiliser le personnel hospitalier mais aussi la population et aujourd'hui, il est identifié comme une personne qui va défendre de vraies valeurs de gauche à l'Assemblée nationale"  

"On a un fort soutien des élus de cette circonscription, dont la sénatrice socialiste Laurence Rossignol, donc on s'appuie sur tous ces soutiens pour organiser des porte-à-porte, des rencontres publiques et des distributions de tracts. Le collectif de campagne se rassemble tous les soirs pour élaborer les thèmes à developper pour les semaines suivantes" souligne le médecin candidat.

"Je vous invite, tous mes amis de Creil, à voter pour Loïc Pen. Vous ne serez pas déçus, il va bien nous défendre à l'Assemblée nationale"  lance avec un grand sourire en direction de notre caméra, David Koya Guetta, agent de sécurité et habitant de Creil.

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Chronique Vidéo. Les députés LaREM sont-ils des playmobils ?

Emission

Ce qui nous intéresse dans cette vidéo, c’est de comprendre le rapport qu’entretient le macronisme avec le Parlement. Puisque l’enjeu pour Emmanuel Macron, c’est bien ça, de renouveler sa majorité pour être « tranquille ».

Aujourd’hui, on ne va pas parler remaniement. Et pour cause. A l’heure où on tourne, seule Elisabeth Borne a été nommée Première ministre. Mais si vous savez, la gauchiste qui a ouvert la SNCF à la concurrence et qui a rogné sur les indemnités d’un million de chômeurs. En tout cas, on a pas le reste du casting. Mais vous inquiétez pas, on y reviendra bien assez vite. Ne serait-ce que pour fêter certains départs…

Ce qui nous intéresse dans cette vidéo, c’est de comprendre le rapport qu’entretient le macronisme avec le parlement. Puisque l’enjeu pour Emmanuel Macron, c’est bien de renouveler sa majorité pour être « tranquille ».

Rappelons-le : le pouvoir législatif n'est pas supposé servir que de chambre d’enregistrement des désirs du pouvoir exécutif. Si on applique le strict principe de séparation des pouvoirs, qui est une condition de la démocratie et contribue à éviter l’arbitraire, c’est bien de le rappeler, le législatif est un pouvoir distinct.

Mais sous la Ve République, et surtout depuis le dernier quinquennat, le pouvoir législatif est devenu un supplétif de l’exécutif. Emmanue Macron a poussé le régime jusqu’à la caricature. Démonstration dans cette chronique vidéo.

Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Nous vous proposons, en quatre, cinq ou six minutes s'il le faut, de décrypter un élément de programme, des grandes promesses, des déclarations, des pratiques politiques... Et de voter en connaissance de cause !

L'Humanité

Chronique vidéo. Pourquoi la Nupes déchaîne les attaques

Emission

Qui a peur de la grande méchante Nupes ? Et bien pêle-mêle, La République en marche, la droite, l’extrême droite, les philosophes qui s’autoproclament de la gauche républicaine, les socialistes anti-union…Ces derniers jours, on a vu les attaques se multiplier contre l’union de la gauche. Et dire qu’il y a moins d’un mois, l’électeur de gauche était la personne la plus aimée du pays, draguée à la fois par la Macronie et l’extrême droite parce qu’il pouvait faire basculer l’élection….

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées  lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

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Abad, Darmanin et consorts... Le gouvernement Borne naît sous le signe des scandales

Actu

La nomination d’Élisabeth Borne et des ministres confirme l’ancrage à droite et la pure logique macroniste. Une équipe déjà minée par plusieurs scandales, avec un garde des Sceaux mis en examen et un transfuge de LR accusé de viol. Et les attaques contre la gauche traduisent surtout une crainte d’être battu aux législatives.

Benjamin König

Pas moins de trois semaines pour constituer péniblement un gouvernement, mais moins de trois jours pour qu’éclate le premier scandale : le second quinquennat d’Emmanuel Macron débute décidément dans une atmosphère de contestation, à trois semaines seulement des élections législatives et après une élection présidentielle dont le chef de l’État a sciemment escamoté la campagne. À la suite de sa prise de fonction, la nouvelle première ministre, Élisabeth Borne, a voulu placer son action sous le signe de la cause féminine. C’est mal parti.

Damien  Abad : la Macronie n'était pas au courant

Le 21 mai, Mediapart a révélé le témoignage de deux femmes qui accusent de viol le nouveau ministre des Solidarités, Damien Abad. Les récits particulièrement sordides porteraient sur des faits remontant à 2010 et 2011, et illustrent la difficulté de prendre la parole et porter plainte dans de telles situations. L’une d’elles a porté ses accusations à la connaissance de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, le 13 mai, lequel a ensuite alerté les partis LR et Renaissance, soit l’ancien et le nouveau mouvement de Damien Abad, celui-ci faisant d’ailleurs figure de principale « prise de guerre » à droite. L’autre femme, malgré des hésitations relatées par Mediapart, avait porté plainte en 2017 et celle-ci a été classée sans suite, faute de preuves suffisantes.

Pour l’heure, le ministre nie les faits et « affirme avec force que les relations sexuelles qu’(il a) pu avoir ont toujours reposé sur le principe du consentement mutuel », et use sans vergogne de son handicap pour se défendre, parlant « d’actes ou des gestes qui me sont tout simplement impossibles en raison de mon handicap ».

Du côté de la Macronie, on assure n’être pas au courant, malgré le ­signalement de l’observatoire : « Je n’ai pas plus d’éléments que le fait que l’affaire a été classée sans suite. Je peux vous assurer que, s’il y a de nouveaux éléments, si la justice est à ­nouveau saisie, on en tirera toutes les conséquences », a réagi ce dimanche Élisabeth Borne.

Plutôt gênant pour un garde des Sceaux

Or, le cas Damien Abad vient s’ajouter à celui du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, reconduit par Emmanuel Macron dans sa fonction. Car le non-lieu et le classement sans suite dans les deux affaires qui le concernent n’occultent en rien son comportement sexiste et les accusations d’avoir profité de sa position dominante d’élu pour obtenir des faveurs sexuelles. Un climat malsain encore entretenu par les déclarations de Stanislas Guerini, nommé ministre de la Fonction publique, qui avait défendu la semaine dernière le député marcheur Jérôme Peyrat, parlant « d’honnête homme » pour un élu condamné pour violences volontaires sur son ex-compagne. Avant de faire amende honorable, contraint et forcé par la polémique née de ses propos.

Enfin, reste le cas d’Éric Dupond-Moretti, mis en examen, et dont les soupçons de prise illégale d’intérêts sont suffisamment graves pour que le ministère public ait demandé, le 10 mai, le renvoi devant la Cour de justice de la République pour un procès. Plutôt gênant pour un garde des Sceaux à qui il est reproché d’avoir usé de sa fonction pour régler des comptes judiciaires avec des magistrats.

14 membres sur 27 déjà dans le gouvernement Castex

Voilà qui augure bien mal d’un gouvernement nommé pour poursuivre la casse entreprise lors du précédent quinquennat, et dont les figures principales aux postes clés ont été reconduites : Bruno Le Maire à Bercy (secondé au budget par Gabriel Attal, ex-porte-parole), Gérald Darmanin à l’Intérieur. Une équipe profondément ancrée à droite, dont 14 membres sur 27 faisaient déjà partie du gouvernement de Jean Castex, ce qui donne lieu à un petit jeu de chaises musicales : Sébastien Lecornu à la Défense, Olivier Véran aux Relations avec le Parlement, Clément Beaune à l’Europe, Gabriel Attal au Budget, Marc Fesneau à l’Agriculture, Olivier Dussopt au Travail, Brigitte Bourguignon à la Santé. Hormis l’historien Pap Ndiaye à l’Éducation, Catherine Colonna aux Affaires étrangères et donc Damien Abad, les autres entrants sont tous de purs macronistes : Stanislas Guerini (Fonction publique), Yaël Braun-Pivet (Outre-mer, ancienne présidente de la commission des Finances de l’Assemblée) ou Olivia Grégoire (porte-parole).

Enfin, deux femmes ont été nommées auprès d’Élisabeth Borne pour mener à bien l’opération communication sur l’écologie : Amélie de Montchalin et Agnès Pannier-Runacher, authentiques néolibérales. « Amélie de Montchalin n’a jamais manifesté le moindre intérêt pour l’écologie », a cinglé Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV. « Nous devons rattraper le temps perdu », a déclaré la ministre de la Transition énergétique : étrange aveu de l’inaction du chef de l’État au cours de son premier quinquennat. Plusieurs absences ont par ailleurs été remarquées : le logement, la ville, le tourisme, l’industrie et les transports. « Pas de ministre du Logement. Tout ça en pleine crise du pouvoir d’achat, alors que le logement est le premier poste de dépense des Français ! » a ­pointé Ian Brossat, porte-parole du PCF et adjoint à la maire de Paris sur le sujet. Ce à quoi l’Élysée a répondu, assurant que ce domaine relevait de la transition écologique et qu’un secrétaire d’État pourrait « éventuellement » voir le jour après les législatives. Les quatre millions de mal-logés en France apprécieront le terme.

Le premier Conseil des ministres est prévu ce lundi, sans ordre du jour établi. Mais, selon Élisabeth Borne, la priorité sera donnée au pouvoir d’achat, avec une loi de finances rectificative prolongeant notamment le « bouclier tarifaire » et le « chèque carburant » mis en place à la fin du premier quinquennat. Puis un projet de loi porté par Bruno Le Maire qui sera « le premier texte examiné par la nouvelle Assemblée nationale », a-t-elle déclaré dans un entretien au Journal du dimanche. Entretien où elle fait part de son engagement « sur le terrain, mobilisée pour gagner » les élections législatives. À ce sujet, elle a attaqué violemment Jean-Luc Mélenchon, l’accusant de ne pas « respecter les institutions ». Le signe d’un exécutif fébrile, qui voudrait bien escamoter ces élections pour composer une nouvelle Assemblée à sa main. Voilà le véritable mépris des institutions.

Gouvernement Bornescandales politiquesDamien AbadEmmanuel Macron
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Gouvernement d’intérim

Éditorial

Maud Vergnol

« Plus rien ne doit être comme avant », jurait la main sur le cœur Emmanuel Macron, au soir du premier tour de la présidentielle. On allait voir ce qu’on allait voir, sur le climat, le social… finalement livrés à un trio de technocrates dans un gouvernement Borne qui reconduit treize membres du précédent, incarnations de la maltraitance sociale, avec les postes clés laissés aux barons de la droite. Le locataire de l’Élysée jugeait aussi, fut un temps, qu’ « un ministre mis en examen doit démissionner ». Éric Dupond-Moretti, qui l’est depuis juillet 2021 pour « prise illégale d’intérêts », reste à son poste. Au ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, encore visé par une enquête pour viol, continuera à diriger la lutte contre les violences sexuelles ! Quant à Damien Abad, l’ex-chef de la prétendue « opposition de droite », il est nommé ministre des Solidarités, en dépit d’un signalement pour des faits présumés de viol adressé à LaREM et LR.

Même la nomination de l’intellectuel Pap Ndiaye, livré sciemment en pâture à l’extrême droite, sonne désagréablement faux. Le penseur du racisme structurel, l’un des plus grands spécialistes français de la condition noire, des violences policières, qu’il n’a cessé d’éclairer avec brio, succède au chasseur de sorcières et sa croisade « anti-woke ». Comprendra qui voudra le cynique coup de billard à trois bandes du locataire de l’Élysée…

L’essentiel du projet Macron II est ailleurs, dans ce remarquable oxymore formulé par la nouvelle première ministre. Élisabeth Borne défend donc le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ». C’est beau comme du Macron, qui devrait aujourd’hui, lors du premier Conseil des ministres, donner la feuille de route de la casse sociale à venir : retraite à 65 ans, conditionnement du RSA à du travail gratuit, 10 milliards d’économies sur le dos des collectivités locales, nouvelle cure d’austérité quand l’État social s’effondre, que les services d’urgences ferment les uns après les autres…

Heureusement, pour la première fois depuis l’inversion du calendrier électoral, ce scénario n’a rien d’inéluctable. La Nupes rend possibles l’échec de Macron et l’espoir d’ouvrir une nouvelle page de progrès social, le vrai. Cet autre chemin est à portée de vote.

Élisabeth Borne défend le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ».

Gouvernement BorneEmmanuel MacronNupesLégislatives 2022
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Pap Ndiaye, la surprise qui déchaîne l’extrême droite

Actu

Nommé ministre de l’Éducation nationale, il semble être à l’opposé de Jean-Michel Blanquer. L’historien est depuis la cible d’un déferlement de haine et de propos racistes.

Diego Chauvet

« I ndigéniste assumé », selon Marine Le Pen. « Militant racialiste et anti-flics », selon Jordan Bardella. Pour le porte-parole du RN, Julien Odoul, un « militant immigrationniste ». Pour Éric Zemmour, il va « déconstruire l’histoire de France »… Sitôt connue la nomination de Pap Ndiaye à la tête du ministère de l’Éducation nationale dans le nouveau gouvernement, l’extrême droite s’est déchaînée. Et elle n’est pas la seule. Certains membres de la droite LR ont tenu des propos de la même teneur. Ainsi, Éric Ciotti a fustigé un « adepte de l’islamo-gauchisme ». Directeur du musée de l’Histoire de l’immigration, historien spécialiste d’histoire sociale des États-Unis et des minorités, Pap Ndiaye a été la surprise et le principal « coup » politique d’Emmanuel Macron dans la composition du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne. Pour autant, s’il a été ciblé avec autant de véhémence par l’extrême droite, c’est bien en raison du champ de ses recherches, et par racisme. À gauche, malgré les critiques en règle contre la continuité qui s’instaure avec le quinquennat précédent, les leaders politiques sont plutôt montés en défense du nouveau ministre de l’Éducation nationale : « Une audace, la nomination d’un grand intellectuel, monsieur Pap Ndiaye », a ainsi twitté Jean-Luc Mélenchon, le 20 mai. « L’extrême droite reproche à Pap Ndiaye ses études sur le racisme en France, a également réagi le porte-parole du PCF, Ian Brossat. Sans réaliser sans doute que le déchaînement nauséabond de propos racistes qu’elle répand depuis 24 heures lui donne raison sur toute la ligne. » « Quelle nomination de ministre en France a suscité un tel immédiat déferlement de haine ? » a interrogé l’ancienne ministre de la culture Aurélie Filippetti.

couper l’herbe sous le pied à la gauche

Si la gauche est montée en défense face aux attaques racistes visant le nouveau ministre, elle n’en est pas moins critique sur son aventure dans le gouvernement macroniste. « Que va-t-il faire dans cette galère ? » juge ainsi Julien Bayou sur RMC, même s’il concède que l’on « peut se réjouir du désaveu cinglant pour Jean-Michel Blanquer ». C’est bien là que se situe le « coup » politique d’Emmanuel Macron. Avec Pap Ndiaye, il semble prendre un virage à 180 degrés, alors que Jean-Michel Blanquer était l’un des principaux agitateurs du débat politique ­autour de l’« islamo-gauchisme » à l’université. Pap Ndiaye change la donne en la matière, mais jusqu’où et dans quel but ? Pro­bablement, pour la Macronie, celui de couper l’herbe sous le pied à la gauche avant les législatives en ­envoyant un signal à ses électeurs et en tentant de remédiatiser un affrontement avec l’extrême droite, plutôt que de débattre social et écologie avec la Nupes. Le piège risque de se retourner contre le nouveau ministre, qui devra suivre les instructions de l’Élysée et Matignon. À travers sa nomination, qui prend de court les milieux enseignants et universitaires, Emmanuel Macron tentera ainsi de faire avaler ses projets de privatisation de l’enseignement. Jean-Luc Mélenchon l’a souligné ce dimanche sur RTL : « Quand on entre dans un gouvernement, on applique la politique de ce gouvernement. (…) L’objectif, c’est la privatisation maximale de l’école, avec des établissements en compétition les uns avec les autres.  »

Pap Ndiayeministère de l'Education NationaleGouvernement Borneracisme
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Damien Abad, de l’opposition au ministère des Solidarités

Actu

Jusque-là patron des députés LR, le nouveau ministre les abandonne en rase campagne pour rejoindre la macronie.

Cyprien Caddeo

« Je regrette qu’à l’infidélité s’ajoute l’inélégance de ce départ. C’est de l’opportunisme politique et électoral. Je n’aime pas quand on change d’équipe en cours de match. » Voilà ce que disait le patron des députés LR Damien Abad en février dernier, à propos du transfert d’Eric Woerth en Macronie. Et voilà pourtant le même Damien Abad qui franchit le pas à son tour et rejoint le gouvernement Borne, trois mois plus tard. Le député de l’Ain constitue la principale - la seule, en fait - « prise de guerre » de Macron dans ce nouveau gouvernement. Mais elle est loin d’être anecdotique, compte tenu du rôle de chef d’un groupe d’opposition qu’il tenait depuis 2019. Damien Abad ne mâchait d’ailleurs pas ses mots contre le chef de l’État, en janvier dernier, dénonçant sa « trumpisation » après ses propos sur les non-vaccinés qu’il fallait « emmerder » : « c’est un populisme froid et calculateur, le président a fait une rechute », disait-il alors.

Sans rancune donc. À 42 ans, Damien Abad est nommé ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées. Un dossier qui lui tient à cœur, lui-même étant atteint d’arthrogrypose, une maladie rare qui lui paralyse les articulations des bras. Cela ne l’a pas empêché de mener une solide carrière, élu plus jeune député européen de la délégation française, en 2009, à seulement 29 ans. En 2012, ils faisaient partie des députés UMP les moins farouchement opposés au mariage pour tous, aux côtés d’un certain Édouard Philippe. Candidat à sa réélection dans l’Ain, il devra ferrailler contre son ancienne famille politique, qui s’est empressée d’investir un autre candidat, Julien Martinez.

Gouvernement BornesolidaritéDamien Abad
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Dupond-Moretti, poursuivi mais reconduit à la Justice

Actu

Le garde des Sceaux, dont le ministère public de la CJR a demandé le renvoi devant la Cour le 10 mai pour des soupçons de «prises illégales d’intérêts», est maintenu dans ses fonctions.

Julia Hamlaoui

Les jours de mai se suivent mais ne se ressemblent pas vraiment pour Eric Dupond-Moretti. 10 mai : le ministère public de la Cour de justice de la République (CJR) annonce avoir requis son renvoi devant la Cour pour des soupçons de « prises illégales d’intérêts » dans le cadre de ses fonctions de Garde des sceaux. 22 mai : Emmanuel Macron et Élisabeth Borne décident malgré tout de le reconduire au ministère de la Justice. « Le piètre bilan d’un ministre en plein conflit d’intérêts n’aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l’incompréhension », commente le syndicat de la magistrature.

Eric Dupond-Moretti maintenu au poste de GDS. Le piètre bilan d'un ministre en plein conflit d'intérêts n'aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l'incompréhension. Mais en définitive, c'est surtout les justiciables qui en subiront les conséquences

— SMagistrature (@SMagistrature) May 20, 2022

Dès l’annonce du gouvernement Castex à l’été 2020, la nomination de l’avocat médiatique avait suscité la polémique du fait de son implication dans certains dossiers. Dans la foulée, des plaintes de syndicats de magistrats et de l’association anticorruption Anticor, dénonçant deux situations de conflit d’intérêts depuis son arrivée à la Chancellerie, sont déposées. Celles-ci donnent lieu à l’ouverture d’une information judiciaire. Au final, Eric Dupond-Moretti a été mis en examen en juillet 2021 mais n’avait pas démissionné pour autant. Deux de ses interventions en tant que ministre sont en cause. D’abord, le déclenchement d’une enquête le 31 juillet 2020 à l’encontre de trois magistrats du Parquet national financier qui avaient fait éplucher ses factures téléphoniques détaillées («fadettes») quand il était encore une star du barreau. Ensuite, l’engagement de la même procédure, le 18 septembre suivant, contre un juge d’instruction précédemment en fonction à Monaco qui avait mis en examen l’un de ses ex-clients et dont il avait fustigé les méthodes de « cow-boy ». Mais le tout semble ainsi ne poser aucun problème au chef de l’État.

Gouvernement Borneéric dupond-morettijustice
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Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactions

Le nouveau gouvernement d'Elisabeth Borne (retrouvez en lien les profils des différents ministres) :

  • Bruno Le Maire reste à Bercy, au poste de ministre de l’économie et des finances, et de la souveraineté industrielle et numérique.
  • Gérald Darmanin conserve son poste de ministre de l’intérieur.
  • Catherine Colonna est nommée au ministère de l’Europe et des affaires étrangères. Elle remplace Jean-Yves Le Drian.
  • Eric Dupond-Moretti reste au ministère de la justice.
  • L’historien Pap Ndiaye est nommé ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse.
  • Sébastien Lecornu est nommé ministre des armées. Il succède ainsi à Florence Parly.
  • Brigitte Bourguignon est nommée ministre de la santé et de la prévention.
  • Olivier Dussopt est nommé ministre du travail, du plein-emploi et de l’insertion. Il remplace Elisabeth Borne, qui dirige désormais le gouvernement.
  • Rima Abdul Malak est nommée ministre de la culture. La conseillère culture d’Emmanuel Macron remplace Roselyne Bachelot.
  • Sylvie Retailleau est nommée ministre de la recherche, de l’enseignement supérieur et de l’innovation.
  • Amélie de Montchalin nommée ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires.
  • Damien Abad est nommé ministre des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées.
  • Marc Fesneau est nommé ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Il succède ainsi à Julien Denormandie.
  • Stanislas Guerini est nommé ministre de la fonction publique. Il prend la place d’Amélie de Montchalin.
  • Yaël Braun-Pivet est nommée ministre des outre-mer.
  • Agnès Pannier-Runacher est nommée ministre de la transition énergétique.
  • Amélie Oudéa-Castéra est nommée ministre des sports et des Jeux olympiques.
  • Olivier Véran est nommé ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et de la vie démocratique.
  • Gabriel Attal est nommé ministre délégué chargé des comptes publics.
  • Franck Riester est nommé ministre chargé du commerce extérieur.
  • Olivia Grégoire est nommée porte-parole du gouvernement. Elle succède à Gabriel Attal.
  • Clément Beaune est nommé secrétaire d’Etat chargé de l’Europe.

Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux comprendre tous les enjeux de ce moment politique.

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Agnès Pannier-Runacher, de l’industrie à la transition énergétique

Actu

Celle qui vantait les «bonnes affaires» à faire en Bourse au début de la pandémie hérite de la transition énergétique.

Cyprien Caddeo

Exit les profils « écologistes » type Nicolas Hulot ou Barbara Pompili. C’est Agnès Pannier-Runacher, anciennement à l’Industrie, qui hérite de la transition énergétique, qui devrait inclure les transports et le logement. Fidèle du président, cette dernière admettait avoir une « culture politique presque nulle » avant son engagement à En Marche.

La « magie » des trois huit à l’usine

Pour la culture écologique, ce n’est guère mieux : peu loquace sur le sujet, elle s’est surtout illustrée au gouvernement durant le krach boursier de mars 2020, en pleine pandémie, déclarant : « c’est plutôt le moment de faire des bonnes affaires en Bourse aujourd’hui ». Puis, en octobre 2021, lorsqu’elle louait la « magie » ressentie quand on fait les trois huit à l’usine…

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L'Humanité

Bâtissons ensemble la fête de l’Humanité

Fabien Gay

A l’heure d’une concentration de grands médias, de la mainmise croissante des conglomérats du numérique qui développent leur emprise sur nos esprits et nos modes de vies, il est plus que nécessaire de continuer à défendre le pluralisme de l’information et le développement de notre groupe de presse indépendant, au service des intérêts populaires, de l’émancipation humaine, du progrès social et écologique.

Près de 120 ans après sa fondation, l’Humanité conserve son ambition de participer au débat d’idées, avec nos valeurs de justice et de progrès social et écologique, de paix, de féminisme, d’antiracisme en donnant à voir les luttes, les résistances mais aussi les possibles dans nos sociétés.

Nous sommes de toutes les batailles

Les équipes de l’Humanité ont été extrêmement mobilisées ces derniers mois. Alors que nous sortions à peine de la grave crise de la Covid-19, nos équipes ont travaillé d’arrache-pied pendant de longs mois pour vous proposer des nouvelles formules du quotidien et de l’Humanité Dimanche, devenue l’Humanité Magazine. Avec une équipe soudée dont le professionnalisme est reconnu de tous et toutes, nous avons réussi notre pari : celui de vous être encore plus utile, plus près des combats quotidiens, et donner à voir, du local à l’international, tous les combats émancipateurs et de transformation sociale.

Nous sommes de toutes les batailles. Mobilisés et utiles pour décrypter l’actualité avec la guerre en Ukraine et faire vivre la solidarité, nous avons récolté plus de 150 000 euros que nous avons reversé directement à notre partenaire du Secours populaire français pour des actions humanitaires efficaces en direction des réfugiés. Mobilisés et engagés pour suivre l’actualité de la campagne présidentielle comme des élections législatives qui se profilent. Mobilisés enfin pour continuer à nous développer, en étant utiles au monde du travail et de la création, en ouvrant nos colonnes aux luttes et aux analyses mais aussi par le biais d’événements et des colloques portant l’empreinte de l’Humanité.

Réussir cette formidable Fête populaire

Cependant, malgré tous ces efforts, notre situation reste fragile du fait d’éléments indépendants de notre volonté, qui viennent perturber notre développement et notre capacité d’innovation et d’investissement.

Aujourd’hui, nous connaissons une hausse de nombreux coûts comme l’impression, l’énergie, les transports et le routage… et surtout, le papier qui se raréfie et dont nous estimons, pour l’instant, à plus de 600 000 euros l’augmentation pour l’année.

Dans le même temps, nous faisons face à un nouveau défi dont nous avions déjà connaissance, celui du déménagement de la Fête de l’Humanité au cœur de l’Essonne. Les équipes de la Fête, du journal, les bâtisseurs et les bâtisseuses ont beaucoup œuvré ces derniers mois pour préparer et réussir cette formidable Fête populaire.

Toute l'actu de la Fête de l'Humanité 2022.

Les coûts sont importants là aussi : transports, navettes, mais aussi installations nouvelles sur un nouveau terrain, cachets des artistes… Une belle affiche artistique vous a déjà été dévoilée et d’autres noms viendront s’y ajouter en juin.

Nous sommes d’ores et déjà mis en difficulté pour bâtir la Fête de l’Humanité. Le bon de soutien à 35 euros est déjà disponible auprès des militant·e·s du journal. Nous invitons d’ailleurs, dès à présent, à prendre le maximum d’initiatives pour mobiliser le plus largement possible autour de vous.

Un appel à votre participation financière, à la solidarité

Dès lors, pour relever ces nouveaux défis, nous souhaitons nous tourner vers notre plus grande force : la communauté de nos lectrices et lecteurs.

Nous lançons une nouvelle souscription populaire dès à présent et ceci jusqu’à la prochaine Fête de l’Humanité, pour nous permettre de la construire dans les meilleures conditions et de respecter les conditions de notre plan de relance. Ces financements nous permettront d’honorer nos partenariats, de déployer au mieux nos objectifs et de vous être toujours plus utile en continuant à nous développer notamment sur le numérique.

C’est pour toutes ces raisons que nous en appelons à votre participation financière, à la solidarité des ami·e·s, abonné·e·s, lectrices et lecteurs. Dans le même temps, nous lançons une grande opération d’abonnement à nos journaux. Il est indispensable de développer la lecture et l’abonnement pour comprendre, analyser, se forger une opinion pour être armés dans la bataille idéologique que mènent les droites et les extrêmes-droite. Ensemble, relevons ce défi.

Pour participer Remplissez ce bulletin et envoyez-le accompagné de votre chèque libellé à l’ordre de Presse et pluralisme - Souscription Fête de l’Humanité à l’adresse :

Directeur de l’Humanité - Souscription pour bâtir la Fête de l’Humanité, 5, Rue Pleyel, 93528 Saint-Denis Cedex

Téléchargez ce bulletin de souscription au format PDF.

Fête de l'HumanitéSouscription pour L'HumanitéFête de l'Humanité 2022
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Sans rien de vert, Amélie de Montchalin atterrit à la Transition écologique

Actu

L’ex-ministre de la Fonction publique, issue de l’UMP, hérite de l’une des «priorités» affichées par Emmanuel Macron.

Cyprien Caddeo

Elle vient de l’UMP, a travaillé chez l’assureur Axa, a conçu en partie le programme économique d’Alain Juppé en 2016 et considère que le traité de libre-échange avec le Mercosur, potentielle catastrophe écologique, est en soi un « bon accord ».

Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactions

L’ex-ministre de la Fonction publique Amélie de Montchalin n’a rien d’une « verte » mais elle est la nouvelle ministre de la Transition écologique. Ou du moins, d’une partie du ministère car, conformément à la promesse de campagne d’Emmanuel Macron, ce portefeuille est scindé en deux, avec la création d’un ministère de la Transition énergétique. Et les deux ministères seront directement liés à Matignon, car la première ministre est aussi en charge de la « Planification écologique et énergétique ».

Crash test en vue

Issue du monde de l’entreprise, macroniste pur jus, elle en est aussi une des plus fidèles lieutenantes du président de la République. Sa nomination à ce poste, alors qu’on ne l’a jamais vraiment entendu s’intéresser ou porter des sujets relatifs à l’écologie, rompt avec le précédent quinquennat.

Jusqu’ici, Emmanuel Macron avait cherché à rallier des profils issus des Verts, comme Nicolas Hulot, François de Rugy, ou Barbara Pompili. À noter qu’Amélie de Montchalin passera un crash test aux législatives, dans la sixième « circo » de l’Essonne, où elle avait gagné en 2017.

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Bye-bye Baby

Chronique

Audrey Vernon

Je crois qu’on voit enfin le bout de la mondialisation heureuse, de la croissance, de la civilisation industrielle… Je crois.

Et puis, je repense à un poème de Louise Michel qui disait, autour de 1900 : « On en voit enfin le bout ! C’est la quille les gars ! » Enfin, ça c’est la version de mon souvenir… Elle écrit : « La société humaine n’en a plus pour longtemps de ces guerres qui ne servent qu’à ses ennemis, ses maîtres : nul ne peut empêcher le soleil de demain de succéder à notre nuit. » Lol.

« Soyez tranquille, elle va finir. Elle se meurt la vieille ogresse qui boit le sang humain depuis les commencements pour faire durer son existence maudite. » MDR

Mais, cette fois-ci, je crois que ça y est : mon fiancé est rentré en disant : « Y a plus de moutarde nulle part ! »

J’ai essayé de ne pas avoir l’air de m’en foutre complètement afin de compatir avec son désarroi… J’aurai été plus joyeuse s’il m’avait dit « Y a plus de réseau ! » mais ça viendra… cette semaine. J’ai donc décidé de partager avec vous une liste que je mets à jour assez souvent (avec celle de mes acteurs et actrices préférés dans l’ordre) de ce qui me manquera le plus dans la société industrielle…

Ce qui me manquera :

Les douches brûlantes (n° 1), les nounours en guimauve au chocolat Cémoi, l’Eludril Gé, le Doliprane 1000/le Fervex, ma couette en laine, mon téléphone fixe, la radio (même si France Inter n’arrête pas de dire que Macron et la majorité sont de gauche), le train, les vélos, le cinéma, les LIVRES.

Ce qui ne me manquera pas du tout :

Les frigos ouverts dans les supermarchés, les écrans publicitaires, les téléphones portables et les smartphones. Internet. Les surgelés, le plastique, la décoration d’intérieur, les SUV (toutes les voitures individuelles d’ailleurs, sauf celles des pompiers), les autoroutes, les zones industrielles et commerciales, les ZAC… Les hôtels Ibis (tous les hôtels du groupe Accor), les magasins Hema (c’est arbitraire mais ça me fout le cafard), les restos Léon de Bruxelles qui imitent une maison flamande. Les LIVRES : je les mets dans les deux catégories, car je suis en train de développer une théorie sur la supériorité de la civilisation orale sur la civilisation écrite. Je crois que la civilisation écrite permet de transmettre les formules chimiques ou la recette de la bombe atomique, les plans. Je crois que c’est l’écriture qui détruit la planète. Oralement, on ne peut transmettre que des choses simples, compréhensibles.

Si on revenait à l’oralité, aux légendes, tout irait mieux : il y aurait encore des oiseaux, des insectes et on chanterait toute la journée… Fin de ma théorie : « La civilisation écrite ne transmet que des conneries. »

Si un éditeur (la Fabrique, Les liens qui libèrent ou Garnier Flammarion) est intéressé par ce travail profond et ambitieux, je suis capable de le développer sur 450 pages, n’hésitez pas à écrire au journal qui transmettra.

J’ai déjà le titre : « Comment c’était nul, la civilisation écrite ! »

Voilà ma liste. N’hésitez pas à m’envoyer la vôtre…

Carte blanche à Audrey Vernon
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La nécessaire dignité dans le travail

Chronique

Cynthia Fleury

Un nouveau quinquennat s’inaugure, et sans doute avec lui une relance de l’autre nom « gouvernemental » du travail, à savoir la réforme des retraites. Et derrière celle-ci, il s’agit ni plus ni moins que de refonder notre modèle social.

Alain Supiot (lire aussi p. 24 – NDLR), dans une conférence donnée aux Rendez-vous de l’histoire de Blois, revient sur la Justice au travail (Seuil/Libelle, 2022) pour nous rappeler, en amont de l’agenda de l’exécutif, d’indispensables leçons. C’est avec Solon (VII-VIe avant J.-C.) que l’esclavage pour dettes est aboli et que les plus pauvres accèdent à la citoyenneté grâce à leur travail. De tout temps, la justice sociale est au fondement de la cité, en lui assurant de façon pragmatique stabilité et recours contre la violence. Elle n’est pas un supplément d’âme mais une fiction régulatrice, mécanisme de conversion des rapports de forces en rapports de droits. Le XXe siècle, avec la Déclaration de Philadelphie (1944), a ouvert une nouvelle ère dans laquelle la justice au travail est une force historique et progressive majeure, mais les « tenures serviles » prospèrent encore et toujours, sous de nouvelles formes.

Le cas actuel des plateformes est éloquent. Celles-ci, écrit Supiot, « entendent bénéficier de l’activité de travailleurs qu’elles pilotent, contrôlent et le cas échéant déconnectent, sans assumer de responsabilité patronale, et, notamment, sans contribuer au financement de la Sécurité sociale. Une telle dissociation entre les lieux d’exercice du pouvoir et les lieux d’imputation de la responsabilité est un trait caractéristique de l’économie néolibérale ». L’avènement d’un servage moderne n’est pas la seule conséquence de ces modes d’organisation et de production du travail. L’accroissement des revendications identitaires est connexe. « On ne sortira pas de ces pièges identitaires sans se tenir fermement au principe d’égale dignité des êtres humains. (…) Cette égale dignité impose de ne les réduire ni à ce qu’ils ont, ni à ce qu’ils sont, mais de prendre d’abord en considération ce qu’ils font. » Avec la pandémie, quantité de métiers dévalorisés sont apparus comme « essentiels », « premiers de cordée », irréductibles contributeurs au bien-être commun des sociétés.

Pour autant, avec le retour « à la normale », le télétravail a bien plus passionné les experts que la protection desdits travailleurs essentiels. Contre cette indifférence, Supiot s’insurge et défend une mondialisation, à bien différencier de la globalisation qui n’est qu’un hors-sol, soit ce « mundus » qui s’oppose à l’immundus, « c’est-à-dire à l’immonde, et aux immondices et plus généralement à tout ce qui n’a pas été orné par le travail des hommes ».

La chronique de Cynthia Fleurydroit du travailalain supiot
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 Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoin. Déconstruction(s)

Chronique

Jean-Emmanuel Ducoin

Détournement Ci-devant, le bloc-noteur en colère, quoique passablement prêt à en découdre… Sans doute avez-vous remarqué que, depuis de nombreuses années, un verbe fourre-tout revient en boucle dans le langage politique, essentiellement du côté de la droite identitaire et des pétainistes de toutes tendances : « déconstruire ». Avec, cela va sans dire, la référence explicite à l’inventeur du concept, Jacques Derrida, accusé avec tant d’autres (Bourdieu, Foucault…) d’avoir participé à la radicalisation de la pensée philosophique – donc politique – en remettant en question la phénoménologie et la métaphysique traditionnelle instaurant une nouvelle manière de penser les sciences humaines et sociales. Par un détournement de sens absolument volontaire, nous entendons à longueur de discours ou de déclarations : « Ils déconstruisent la France », « ils veulent déconstruire notre pays », « ils déconstruisent notre histoire », sous-entendu « la France ne sera bientôt plus la France » et le responsable, l’unique coupable, le voici : le fameux verbe « déconstruire ».

Structure L’absurdité des ignorants volontaires n’ayant pas de limites, un premier rappel s’impose, d’autant qu’il n’est pas sans rapport avec le point de départ de l’œuvre du philosophe, à savoir la critique de la linguistique et de la place dominante qu’elle occupait, jadis (toujours ?), dans le champ des sciences humaines. Car la déconstruction, dans l’acception derridienne, ne signifie en aucun cas « destruction ». Explication. Utilisé par Jacques Derrida pour la première fois en 1967 dans De la grammatologie (Éditions de Minuit), le terme « déconstruction » est emprunté à l’architecture, signifiant, à gros traits, déposition ou décomposition d’une structure. Dans sa définition stricte, il renvoie à un travail de la pensée inconsciente (« ça se déconstruit ») qui consiste à défaire sans jamais le détruire un système de pensée hégémonique ou dominant. Dans De quoi demain… (Fayard Galilée, 2001), l’historienne Élisabeth Roudinesco, dans un dialogue fascinant avec le philosophe, expliquait notamment : « Déconstruire, c’est en quelque sorte résister à la tyrannie de l’Un, du logos, de la métaphysique (occidentale) dans la langue même où elle s’énonce, avec l’aide du matériau même que l’on déplace, que l’on fait bouger à des fins de reconstructions mouvantes. » Et elle ajoutait : « La déconstruction, c’est “ce qui arrive”, ce dont on ne sait pas s’il arrivera à destination, etc. »

Constructum Croyez-le ou non, bientôt dix-huit ans après sa disparition, Jacques Derrida n’est pas mort. Et il dérange toujours autant, jusqu’à la malversation de ses concepts. En vérité, ce que l’Absent continue de nous transmettre ne semble pas s’atténuer et, au contraire, se renforce, se gonfle à chaque lecture, témoin et maître, lequel, par une cinquantaine de livres, parcourut l’acuité du penser indissociable d’une écriture prodigieuse. Derrida en philosophe absolu, mais aussi en écrivain total, moins hermétique qu’annoncé. Vénéré aux États-Unis, il a en effet marqué tous les domaines, de la philosophie à la littérature, où rien n’est produit qui n’ait été connu et interprété par lui de façon inédite et réinventée. Sans parler bien sûr de la célèbre « déconstruction », dont le nom même vulgarisé dans le monde entier (il est le philosophe français le plus lu et traduit) a fini par noyer l’exigence du primat de sa définition. À toutes fins utiles, Jacques Derrida le démontrait par ces mots : « Il s’agit par là d’analyser quelque chose qui est construit. Donc, pas naturel. Une culture, une institution, un texte littéraire, un système d’interprétation des valeurs. En somme un “constructum”. Déconstruire n’est pas détruire. Ce n’est pas une démarche négative, mais une analyse généalogique d’une structure construite que l’on veut désédimenter. » Et il précisait : « La déconstruction s’attaque aussi à l’idée de critique elle-même. (…) Bref, la déconstruction n’est pas réductible à la critique. Elle n’est pas négative, c’est une pensée du oui affirmative, dans la grande tradition nietzschéenne. » Un conseil : toujours se référer à la source.

« Déconstruire », pour Jacques Derrida, n’est pas détruire.

Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoinjacques derrida
L'Humanité

Déconstruction(s)

Chronique

Jean-Emmanuel Ducoin

Détournement Ci-devant, le bloc-noteur en colère, quoique passablement prêt à en découdre… Sans doute avez-vous remarqué que, depuis de nombreuses années, un verbe fourre-tout revient en boucle dans le langage politique, essentiellement du côté de la droite identitaire et des pétainistes de toutes tendances : « déconstruire ». Avec, cela va sans dire, la référence explicite à l’inventeur du concept, Jacques Derrida, accusé avec tant d’autres (Bourdieu, Foucault…) d’avoir participé à la radicalisation de la pensée philosophique – donc politique – en remettant en question la phénoménologie et la métaphysique traditionnelle instaurant une nouvelle manière de penser les sciences humaines et sociales. Par un détournement de sens absolument volontaire, nous entendons à longueur de discours ou de déclarations : « Ils déconstruisent la France », « ils veulent déconstruire notre pays », « ils déconstruisent notre histoire », sous-entendu « la France ne sera bientôt plus la France » et le responsable, l’unique coupable, le voici : le fameux verbe « déconstruire ».

« Déconstruire », pour Jacques Derrida, n’est pas détruire.

Structure L’absurdité des ignorants volontaires n’ayant pas de limites, un premier rappel s’impose, d’autant qu’il n’est pas sans rapport avec le point de départ de l’œuvre du philosophe, à savoir la critique de la linguistique et de la place dominante qu’elle occupait, jadis (toujours ?), dans le champ des sciences humaines. Car la déconstruction, dans l’acception derridienne, ne signifie en aucun cas « destruction ». Explication. Utilisé par Jacques Derrida pour la première fois en 1967 dans De la grammatologie (Éditions de Minuit), le terme « déconstruction » est emprunté à l’architecture, signifiant, à gros traits, déposition ou décomposition d’une structure.

Dans sa définition stricte, il renvoie à un travail de la pensée inconsciente (« ça se déconstruit ») qui consiste à défaire sans jamais le détruire un système de pensée hégémonique ou dominant. Dans De quoi demain… (Fayard Galilée, 2001), l’historienne Élisabeth Roudinesco, dans un dialogue fascinant avec le philosophe, expliquait notamment : « Déconstruire, c’est en quelque sorte résister à la tyrannie de l’Un, du logos, de la métaphysique (occidentale) dans la langue même où elle s’énonce, avec l’aide du matériau même que l’on déplace, que l’on fait bouger à des fins de reconstructions mouvantes. » Et elle ajoutait : « La déconstruction, c’est “ce qui arrive”, ce dont on ne sait pas s’il arrivera à destination, etc. »

Constructum Croyez-le ou non, bientôt dix-huit ans après sa disparition, Jacques Derrida n’est pas mort. Et il dérange toujours autant, jusqu’à la malversation de ses concepts. En vérité, ce que l’Absent continue de nous transmettre ne semble pas s’atténuer et, au contraire, se renforce, se gonfle à chaque lecture, témoin et maître, lequel, par une cinquantaine de livres, parcourut l’acuité du penser indissociable d’une écriture prodigieuse.

Derrida en philosophe absolu, mais aussi en écrivain total, moins hermétique qu’annoncé. Vénéré aux États-Unis, il a en effet marqué tous les domaines, de la philosophie à la littérature, où rien n’est produit qui n’ait été connu et interprété par lui de façon inédite et réinventée. Sans parler bien sûr de la célèbre « déconstruction », dont le nom même vulgarisé dans le monde entier (il est le philosophe français le plus lu et traduit) a fini par noyer l’exigence du primat de sa définition.

À toutes fins utiles, Jacques Derrida le démontrait par ces mots : « Il s’agit par là d’analyser quelque chose qui est construit. Donc, pas naturel. Une culture, une institution, un texte littéraire, un système d’interprétation des valeurs. En somme un “constructum”. Déconstruire n’est pas détruire. Ce n’est pas une démarche négative, mais une analyse généalogique d’une structure construite que l’on veut désédimenter. » Et il précisait : « La déconstruction s’attaque aussi à l’idée de critique elle-même. (…) Bref, la déconstruction n’est pas réductible à la critique. Elle n’est pas négative, c’est une pensée du oui affirmative, dans la grande tradition nietzschéenne. » Un conseil : toujours se référer à la source.

Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoinjacques derrida
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Les candidats de gauche au chevet de l’hôpital à Strasbourg

Reportage

Législatives Aux côtés des prétendants de la Nupes pour le scrutin de juin, Jean-Luc Mélenchon a rencontré les soignants épuisés par deux années de lutte contre le Covid et mobilisés contre la casse du système de santé poursuivie par Emmanuel Macron.

Jean-Jacques Régibier

Strasbourg (Bas-Rhin), correspondance.

« N ous savons que nous allons au-devant d’un été qui peut être meurtrier. » Si Jean-Luc Mélenchon dit ne pas découvrir l’ampleur du « crash sanitaire » en cours dans un hôpital public « en train de s’effondrer », il a tenu, mercredi à Strasbourg, à alerter sur l’urgence de la situation, aggravée par le risque de sécheresse. « Il faut oublier l’idée que c’est dans un bureau de l’ARS qu’on va savoir où il y a besoin d’aide pour continuer à fonctionner », assure l’insoumis devant le personnel hospitalier du Nouvel Hôpital Civil (NHC), qu’il est venu écouter dans la capitale alsacienne où il est arrivé en tête à la présidentielle. Ici comme ailleurs, après deux années en première ligne face à la pandémie, le personnel est au bout du rouleau, certains ont jeté l’éponge et le métier n’attire plus.

« Pendant que le système économique qui altère la planète et notre santé s’emballe, on a des dirigeants qui choisissent de diminuer les moyens de l’hôpital public. Il faut changer ce modèle, et reconnaître les personnels dont les vies ont été brisées pendant la période du Covid », explique Sandra Regol, la candidate écologiste de la Nupes dans la 1re circonscription du Bas-Rhin. Alors que la France compte 120 services d’urgences fermés partiellement ou en totalité, « il faut sortir l’hôpital de la start-up nation », affirme l’insoumis Emmanuel Fernandes, candidat dans la 2e circonscription, proposant notamment de revaloriser les salaires et d’engager un plan pluriannuel de recrutement.

Après les mesures d’urgence, ce sont des réformes de fond qu’exige l’hôpital public, a rappelé, au nom du Collectif Inter Hôpitaux, Vincent Poindron, qui en énumère plusieurs : l’arrêt de l’Ondam, de la tarification à l’acte, la réouverture de lits, ou encore un plan massif de formation. « Faute de quoi, dans trente ans, on continuera à fermer des lits », estime-t-il. « Les gens ici sont en train de mourir à petit feu d’une idéologie mortifère. Il y a un changement de mentalité à opérer. Le marché ne réglera pas les problèmes de santé », insiste Jean-Luc Mélenchon.

Et pour opérer ce virage, la Nupes a bon espoir, lors des législatives, de compter des renforts issus de cette ville qui a créé la surprise aux élections municipales de 2020 en confiant la mairie à une liste mêlant des partis de gauche et des citoyens engagés. « Quand on se met d’accord sur un projet clair et une démarche ouverte de rassemblement, cela répond aux attentes », confie Jeanne Barseghian. « Les derniers scrutins donnent à voir un électorat de gauche qui a une aspiration très forte pour les questions écologiques et sociales », observe la maire de Strasbourg, qui pense les circonscriptions de la ville « tout à fait gagnables ». C’est aussi l’avis de la conseillère municipale communiste, Hülliya Turan : « À Strasbourg, nous avons déjà une expérience à gauche avec la campagne des municipales, des départementales et des régionales. Ce travail en commun est un atout, une base sur laquelle on peut s’appuyer », explique la secrétaire du PCF du Bas-Rhin.

NupesLégislatives 2022Jean-Luc Mélenchonstrasbourg
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Face à l’inflation, la Nupes dévoile son plan d’urgence

Actu

Pouvoir d’achat La coalition de gauche a présenté, mercredi, les mesures qu’elle mettrait en place dès cet été en cas de victoire, le 19 juin. Le gouvernement a, lui, repoussé ses annonces.

Florent LE DU

« F i nalement, il n’y aura que notre plan, ça tombe bien, c’est celui que nous comptons faire appliquer en juin. » Jean-Luc Mélenchon et la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) avaient prévu de présenter une alternative au plan d’urgence pour le pouvoir d’achat du gouvernement d’Élisabeth Borne. Celui-ci, qui doit comporter plusieurs mesures pour contrer l’augmentation des prix, a finalement été reporté à l’après-législatives. Le chef de file de la Nupes, qui a maintenu sa conférence de presse mercredi, a son avis sur ce report : «  Le gouvernement n’a aucune idée sur la manière de faire face à la situation ! » lance-t-il. Plus encore, il « soupçonne » l’exécutif « d’attendre les élections législatives pour faire le rattrapage des prix » annoncé par Jean Castex, alors premier ministre, lors du lancement du « bouclier énergie ». Car, sans s’attaquer au cœur du problème, « ce n’est pas tenable, sur la base du Trésor public, de continuer à compenser les augmentations », juge-t-il. L’inflation, selon l’insoumis, n’est pas « la conséquence d’une boucle perverse entre les prix et les salaires », mais « d’aspects purement spéculatifs, de surprofits et de l’interruption des chaînes de production mondiales ». Et la Nupes compte bien s’y attaquer : «  L’idée centrale, c’est de faire payer l’inflation aux profits plutôt qu’aux salaires, et d’éviter la contamination de l’inflation d’un secteur à l’autre », résume Jean-Luc Mélenchon.

blocage des prix, interdiction des coupures d’énergie...

La première des mesures sera un blocage des prix de l’énergie mais aussi des tarifs des produits de première nécessité, alors que « les gens sont étouffés quotidiennement à chaque fois qu’il faut faire les courses ou le plein », justifie l’insoumise Clémence Guetté. En cas de victoire en juin, la gauche promet de procéder par décret, comme le permet le Code du commerce en cas de circonstances exceptionnelles. La Nupes cherchera ensuite à pérenniser ce blocage : « Un bouclier prix est déjà mis en place dans les territoires d’outre-mer, développe Clémence Guetté.  L’idée est de former un panier de produits dont les prix seront contrôlés. »

Pour l’énergie, la coalition de gauche prévoit aussi d’abolir par la loi les coupures et réductions de puissance de l’électricité en instaurant une première tranche gratuite de « consommation de première nécessité », par décret. Afin de garantir l’accès aux réseaux de transport, elle propose aussi de créer un « billet unique pour les jeunes » et un pôle public de la mobilité qui « garantira qu’aucune petite ligne ne ferme », voire que celles supprimées soient rouvertes. Le logement, qui représente « 30 % des revenus » des locataires, n’est pas laissé de côté, avec « un nouvel encadrement des loyers » étendu à l’ensemble du territoire et prévu « à la baisse » dans les métropoles où la spéculation fait rage.

Création de l’impôt universel pour les entreprises

L’augmentation des salaires est également au cœur de ces mesures d’urgence pour le pouvoir d’achat. Outre l’augmentation du Smic à 1 500 euros prise par décret, la Nupes entend organiser une conférence salariale par branche pour renégocier les grilles de salaires. « À l’initiative de l’État, cela fonctionne, comme on a pu le voir récemment avec l’hôtellerie », fait valoir l’écologiste Éva Sas. La limitation des écarts de rémunération de 1 à 20 est aussi au programme, comme l’égalité professionnelle femmes-hommes, avec la création d’une « commission de contrôle dans les entreprises » et des sanctions augmentées pour celles qui ne respectent pas la règle . « On ne relèvera pas la France avec des Français mal payés », insiste le communiste Ian Brossat, détaillant l’instauration d’ « une garantie dignité, avec l’objectif qu’aucun Français ne vive en dessous du seuil de pauvreté de 1 063 euros » et d’ « une allocation d’autonomie pour tous les jeunes à partir de 18 ans ».

Par ailleurs, le point d’indice des fonctionnaires serait relevé de 10 points. « C’est 10 milliards d’euros, soit le rendement de l’ISF, avec un barème renforcé », précise Julien Bayou, secrétaire national d’EELV. L’« allocation d’autonomie pour les jeunes » serait, elle, compensée par la création de l’impôt universel pour les entreprises. Quant à l’augmentation des pensions de retraite à hauteur du Smic revalorisé, d’un coût de 25 milliards d’euros, elle serait financée par les cotisations sociales de revenus aujourd’hui exonérés (dividendes, intéressement, participation, épargne salariale, heures supplémentaires). « La Nupes, c’est un Robin des bois légal, sourit Julien Bayou.  Le fait de ne plus faire cotiser les plus riches sape les fondements de notre démocratie et le consentement à l’impôt. » Un paramètre que le gouvernement Borne, sciemment, ne prend pas en compte.

Législatives 2022NupesSalaires et pouvoir d'achat
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Quel projet européen pour la nouvelle union de gauche ?

Le débat

Entre la démarche de « désobéissance » et celle de « fédéralisme », les débats sont vifs au sein des partis politiques de la Nupes. Un accord a pourtant bel et bien été trouvé pour faire valoir au sein de l’Union européenne les droits sociaux et humains et les défis écologiques.

Pierre Chaillan

Lors des négociations pour présenter la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) au suffrage des électeurs lors des législatives, l’enjeu européen a fait l’objet de nombreuses discussions. Si les clivages sur cette question sont anciens depuis le traité de Maastricht, puis ensuite avec le référendum à propos du traité constitutionnel européen (TCE), les partis politiques de gauche ont su, sur cette question également, définir un périmètre qui permettait à chacun de se trouver dans un « programme partagé ».

Sur quoi les négociations entre les différentes formations politiquesFI, EELV, PCF et PS ont-elles porté pour aboutir à cet accord de la Nupes ?

Francis Wurtz Pour comprendre la nature de ces discussions, il faut garder à l’esprit une double réalité. D’abord, le rapport de forces est très inégal entre les formations en présence au lendemain des présidentielles. Ensuite, le fait que « l’Europe » n’est pas le sujet le plus consensuel à gauche ! Nul besoin d’avoir participé aux négociations pour savoir que les divergences portent parfois sur telle ou telle mesure concrète, parfois sur la vision même de la construction européenne. Donc, l’accord final est, de fait, un compromis sur des objectifs essentiels sur lesquels toutes les parties pouvaient honnêtement se retrouver. Il n’est plus question de « sortir de l’Europe » ou de l’euro, ni de « plan B ». Notre démarche commune est constructive. Elle vise, à mes yeux, à agir avec détermination pour avancer vers une Europe compatible avec des objectifs sociaux et écologiques tels que ceux que nous préconisons. Et, de fait, le résultat n’est pas négligeable. Citons, notamment, l’alignement des droits sociaux vers le haut, la clause de « l’Européenne la plus favorisée » (conçue par Gisèle Halimi) qui consiste à harmoniser par le haut les droits des femmes dans l’UE, la lutte contre l’évasion fiscale, l’augmentation de la réduction des émissions de gaz à effet de serre à 65 % d’ici à 2030, une réorientation de la politique agricole commune (un revenu plus juste pour les agriculteurs, une alimentation saine accessible à toutes et à tous), le recours aux capacités de création monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) pour financer des investissements sociaux et écologiques, la remise en cause de la règle de l’unanimité en matière d’impôt sur les sociétés et la renégociation des traités européens. Tout cela en attendant de prendre, au niveau d’une minorité de pays, des initiatives politiques spécifiques (clause des « coopérations renforcées »). Dans cet esprit, il s’agit d’engager des batailles pour changer concrètement l’Europe chaque fois que des règles de l’UE font obstacle à des avancées sociales ou écologiques.

La Nupes suscite l’espoir en Europe

David Cormand La question européenne constitue une divergence politique historique entre les écologistes et la gauche traditionnelle. Contrairement aux sociaux-démocrates européens, nous ne nous satisfaisons pas d’un statu quo politique qui repose à la fois sur une cogestion de fait avec la droite au niveau du Parlement et de la Commission et sur l’acceptation du poids du Conseil européen (c’est-à-dire les États) dans les décisions européennes. Et, contrairement à la FI, nous pensons que l’échelon européen est nécessaire et structurant pour imposer un mieux-disant social, écologique ou fiscal. En un mot, nous sommes fédéralistes. Ces divergences sont apparues lors du référendum de 2005 sur le projet de traité constitutionnel. Ce débat a vu la gauche française se fracasser et abandonner la volonté de transformation de l’Union européenne, avec, d’un côté, des eurobéats qui renonçaient à la changer, de l’autre, des europhobes qui la rejetaient en l’état. Celles et ceux qui étaient favorables à l’Union européenne mais critiques sur ce qu’elle était se sont divisés entre le oui et le non. Pour moi, cet accord ferme le cycle d’impuissance européenne de la gauche française initié il y a dix-sept ans. C’est la ligne d’Europe Écologie qui, depuis 2009, a réuni les fédéralistes européens déterminés à faire bouger l’Europe – qu’ils aient alors voté oui ou non –, qui, d’une certaine manière, l’emporte.

Manon Aubry La question européenne est une question délicate à traiter car elle se trouve bien souvent réduite à une opposition entre les prétendus pro- et anti-Européens. Cette situation rend la critique de l’Union européenne difficile, presque taboue, tant elle est caricaturée en volonté de frexit, en nationalisme, en tentation de repli sur soi. Dans les négociations, pour dépasser les postures, nous sommes partis du concret. On a regardé point par point dans le programme quels étaient les blocages posés par le cadre européen actuel. Nous sommes tous d’accord pour des cantines locales, la relance du fret public ou un grand plan d’investissement écologique, des propositions qui sont en contradiction avec certaines règles européennes, qu’elles soient budgétaires ou sur le droit de la concurrence. Dès lors, la désobéissance apparaît comme une évidence : si on veut appliquer le programme, il faut être prêts à ne pas respecter certaines règles. Nous avons aussi dû convaincre nos partenaires de l’importance de s’accorder sur des leviers de rapport de forces ambitieux, car la désobéissance est un outil parmi d’autres. Il faut être prêts à utiliser tous les outils à notre disposition pour ne pas renoncer à l’application de notre programme : par exemple, utiliser notre droit de veto contre les accords de libre-échange ou encore avoir des stratégies d’alliance pour faire des minorités de blocage ou avancer à quelques-uns. Toute l’histoire de l’Europe est faite de ces stratégies.

La question de la « désobéissance » aux règles européennes suscite des attaques du camp macroniste. Pourtant, les États et les gouvernements de l’Union européenne ne dérogent-ils pas assez fréquemment à ces règles communes ?

David Cormand Fréquemment, non, mais cela arrive. Par exemple, la France d’Emmanuel Macron ne respecte pas la Directive oiseaux, les objectifs d’énergie renouvelable ou les normes sur la qualité de l’air… Ce concept de « désobéissance », dont nous revendiquons la parentalité en tant qu’écologistes, ne mérite en vérité, ni excès d’honneur, ni indignité. La FI souhaitait en faire un totem, mais il ne faut pas non plus en faire un tabou. En l’espèce, il est explicitement circonscrit au respect de l’État de droit, et donc à la hiérarchie des normes et de fait à la reconnaissance des décisions de la Cour de justice européenne. La condamnation d’Orban et des positions de la Hongrie est par ailleurs clairement explicitée. Comme cela est rappelé dans le texte de l’accord, « déroger temporairement aux règles » n’est pas un objectif politique en soi, mais un outil pour imposer un rapport de forces aux conservateurs et défenseurs du statu quo qui, aujourd’hui, empêchent tant d’avancées. Mais ce concept n’est pas une baguette magique. Notre ambition européenne ne saurait se réduire à cet outil… Notre priorité doit être de convaincre.

Manon Aubry Le simple mot de désobéissance fait s’évanouir d’horreur les macronistes et tous les autres autodéclarés Européens de l’année. Pourtant, il est évident que la désobéissance est monnaie courante en Europe. Le cas du semestre européen et des règles budgétaires est emblématique. Depuis leur création, il n’y a pas eu une seule année où tous les États étaient dans les clous, et même la Commission a dû le reconnaître, en lançant une révision du mécanisme. Macron, champion de l’Europe autoproclamé, est d’ailleurs le premier à désobéir ! Il désobéit aux règles européennes sur la qualité de l’air. Il désobéit sur les objectifs européens en matière d’énergie renouvelable, la France est même le seul État qui n’atteint pas ses objectifs. Il désobéit sur la protection de l’eau. Et ce serait nous le problème, quand on parle de désobéir justement pour protéger les droits sociaux et l’environnement ? Ce n’est pas sérieux. Où sont les indignés de service quand Macron désobéit ? Quand il parle de révision des traités ? D’Europe à la carte ? De « différenciation » pour contourner les États membres bloquants sur un dossier ? Bien plus que l’idée de désobéissance, ce que ne supportent pas les macronistes, c’est la nature de notre projet politique : la rupture avec le libéralisme qui leur est cher, au service d’un progrès humain et écologique dont ils n’ont que faire.

Francis Wurtz Le défaut de cette formule est son ambiguïté. Nos adversaires en jouent. Il faut donc clarifier nos intentions. Il y a, je dirais, trois manières de ne pas appliquer le « droit commun » européen, qui peuvent nous intéresser. Toutes passent par la construction de rapports de forces, mais à des degrés très différents. La première consiste à se servir de façon offensive de la clause des « coopérations renforcées » que je viens d’évoquer. Par exemple, en 2012, sous la pression de leur opinion publique, 11 pays avaient décidé d’introduire entre eux une taxe sur les transactions financières, puis, la pression populaire se relâchant, l’initiative s’est enlisée, pas du fait de l’Europe, mais par la faute des gouvernements concernés. Un deuxième type fréquent de dérogation est celui qui s’obtient ponctuellement, toujours sur la base de rapports de forces, par voie de négociation avec la Commission européenne. Cela vient d’être le cas de l’Espagne et du Portugal. Après un mois de discussions, ils ont obtenu de pouvoir plafonner temporairement le prix de l’énergie et ainsi d’alléger la facture des ménages de 25 % ! Le troisième type de distanciation des règles européennes est celui qui s’attaque au « noyau dur » des traités : leur logique néolibérale. C’est naturellement le plus exigeant. Pour réussir cette démarche de rupture, indispensable pour engager un processus de transformation de l’UE, le « y a qu’à » ne suffit pas. Il faut construire un rapport de forces de haut niveau, qui passe par des mobilisations d’envergure, de la part de la société comme de l’État et, dans toute la mesure du possible, par des solidarités internationales. Elles avaient dramatiquement manqué à la Grèce en 2015. Il faudra beaucoup miser sur ce type d’action : imaginons une mobilisation comme celle de 2005 contre le TCE avec, cette fois, le soutien du gouvernement !

Quelle est alors la cohérence du projet européen de la Nupes ?

Francis Wurtz La cohérence est résumée dans son titre même : Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Nos deux priorités sont de faire faire à notre pays un bond en avant dans la justice sociale et les urgences écologiques, en particulier climatiques. Et ce, dans un esprit de coopération et de solidarité avec les autres peuples européens.

Manon Aubry Peu importe le mot choisi, désobéir, déroger, contourner, la stratégie est la même : dépasser les blocages européens. Car la Nupes a une seule boussole : appliquer le programme. Cette boussole à la fois guide et borne notre stratégie. Ce que cela veut dire, c’est que nous ne désobéirons qu’aux règles qui s’opposent à la mise en œuvre de notre programme. Rien de plus, rien de moins. Désobéir n’est pas un objectif, mais bien un des moyens que nous sommes prêts à mobiliser chaque fois que nécessaire. C’est en montrant l’exemple et en agissant en éclaireur qu’on entraînera avec nous d’autres États. L’autre principe qui nous guide, c’est celui de non-régression sociale et environnementale. À l’inverse de Macron qui désobéit pour détruire l’environnement, à l’opposé des gouvernements polonais et hongrois qui désobéissent pour s’attaquer aux droits fondamentaux, notre but est au contraire d’étendre au maximum la protection des droits sociaux et de l’environnement. En pratique, cela veut dire que c’est le droit le plus protecteur qui primera. Que si le droit européen est moins ambitieux que l’accord de Paris ou que le droit social français, alors il ne s’appliquera pas.

David Cormand La cohérence réside dans le choix des objectifs, dans le niveau d’ambition et dans le fait d’admettre que nous avons besoin de l’UE pour atteindre tout cela. La boussole de notre position commune est simple : nous voulons faire bifurquer les politiques européennes vers la justice sociale, l’écologie, le progrès humain et le développement des services publics. Cela est et a toujours été l’objectif des écologistes : transformer les orientations des institutions européennes pour protéger le vivant. Renforcer la lutte pour le climat en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, transformer la politique agricole commune, harmoniser par le haut les droits sociaux et les salaires minimums européens, garantir un accès universel aux services de santé, éradiquer l’évasion fiscale, accueillir dignement les personnes exilées… Pour tout cela, nous avons besoin d’une France qui pèse au niveau européen et d’une gauche française qui joue un rôle d’impulsion qu’elle avait déserté. Avec cet accord, les écologistes ont voulu faire en sorte que les partis de gauche français infléchissent leurs positions vers davantage d’ambition sociale et écologique, d’une part, vers davantage de fédéralisme, d’autre part.

Union européenneeuropeNupesgauche
L'Humanité

Nottin renvoie Blanquer à ses chères études

Reportage

campagne L’Humanité a décidé de suivre la confrontation entre le candidat de la Nupes et l’ex-ministre de l’Éducation nationale, à Montargis, dans le Loiret. Suite de ce feuilleton avec une rencontre électrique, sur fond de bilan déplorable de la Macronie, tant pour l’école que pour le pouvoir d’achat.

Naïm Sakhi

Montargis (Loiret), envoyé spécial.

Selon une célèbre réplique, l’important, ce n’est pas la chute mais l’atterrissage. Envoyé depuis Paris dans la 4e circonscription du Loiret, Jean-Michel Blanquer en a fait l’expérience lors de sa première rencontre avec Bruno Nottin, samedi, sur le marché du centre-ville de Montargis, où l’un est candidat de la majorité sortante, l’autre de la Nupes. L’instant fut bref, aux alentours de 11 h 30, sous le ciel bleu. Saisissant l’occasion, le communiste adresse directement à l’ex-­ministre de l’Éducation nationale les bonnes phrases qui l’ont fait gagner en notoriété sur Twitter . « Ça se passe bien, votre parachutage ? dégaine-t-il d’emblée. Dans la circonscription, ce sont 11 postes qui ont été supprimés dans les collèges en trois ans, les professeurs et les parents d’élèves, tous sont contre vous ! » « J’ai fait plus en cinq ans qu’aucun de mes prédécesseurs », essaie de justifier Jean-Michel Blanquer, qui porte dans son projet l’implantation d’un IUT dans le Montargois. « Cela fait trente ans que les communistes locaux se battent pour cela, vous pompez notre projet », poursuit Bruno Nottin. Et d’ajouter : « Vous savez que vous êtes dans une ville qui compte 33 % de pauvres ? Vous dites vouloir agir, mais vous n’y connaissez rien. »

Le candidat macroniste cherche une réponse, celle qui fuse est digne d’un mauvais sketch. « J’ai un grand-oncle qui vient d’ici », dit-il, sourire en coin et petite tape sur l’épaule de son adversaire. « Mais moi, j’y suis né et j’y ai toute ma famille », ­rétorque le candidat de la Nupes. C’en est trop pour Jean-Michel Blanquer, qui, casquette sur la tête, s’extirpe de la conversation en lâchant à son concurrent : « Vous êtes élu depuis vingt ans et rien n’a été fait pour les habitants. » Bruno Nottin siège au conseil municipal de Montargis depuis 2008. Mais dans l’opposition. Un détail omis par l’ex-ministre. Le communiste est surtout un militant de terrain. Ce samedi, il était, deux bonnes heures avant cette rencontre, devant le Super U de la Chaussée, un quartier populaire coupé par l’ex-nationale 7 du centre-ville, commerçant et plutôt aisé. L’initiative prend des airs de permanence pour l’élu, interpellé par des habitants en proie aux galères du quotidien et que les annonces du gouvernement sur une future loi « pouvoir d’achat » ne rassurent pas.

« Pas d’APL, 500 euros de loyer et une mutuelle de plus en plus chère », résume Maryse. « Qu’est-ce que je suis allée me faire c... quarante ans à l’usine, si c’est pour être dans cette situation une fois à la retraite ? » poursuit-elle. Dernièrement, elle a dû contracter un crédit : « Certains le font pour acheter une voiture, moi, c’est pour me refaire les dents. » « C’est pour des gens comme vous que l’on se bat, regardez, dans le programme, nous proposons de rem­bourser les soins à 100 % », lui répond le candidat, qui défend également l’augmentation du Smic à 1 500 euros ou encore le blocage des prix des produits de première nécessité. « Je n’ai, au mieux, que 100 euros pour vivre chaque mois. Heureusement, je peux compter sur une amie qui m’offre un repas de temps à autre », raconte aussi Martine. Également à la retraite, cette habitante, baguette à la main, s’émeut : « Voici mon repas chaque midi depuis huit jours, accompagné d’un bout de fromage.  »

« Les préoccupations sont celles de gens privés d’argent »

« Je ne suis pas sûre que Jean-Michel Blanquer connaisse le prix d’une baguette de pain », assure une autre Martine, trésorière locale du Secours populaire français. L’antenne montargoise a vu les familles ­bénéficiaires de l’aide alimentaire croître de près de 30 % entre 2020 et 2022, des suites du Covid. Elles sont désormais 257 à recevoir de l’aide alimentaire deux fois par semaine. « Le burkini ? Personne n’en parle ici… Les préoccupations sont celles de gens privés de vacances, de loisirs, d’argent… » poursuit-elle. D’ailleurs, l’antenne du Secours populaire prépare les vacances à venir. Martine tient à monter le dossier d’une famille de huit enfants qui doit se contenter de 3,50 euros pour vivre quotidiennement. « Ils vont bénéficier d’une semaine aux Sables-d’Olonne », se réjouit-elle.

« Si on quitte la ville, les campagnes sont, elles aussi, populaires. La moindre augmentation du prix de l’essence est vécue comme un choc », assure Bruno Nottin. Marine Le Pen, arrivée en tête avec 52 % des voix au second tour, tire principalement ses électeurs de ces campagnes oubliées. En 2018, deux ronds-points aux entrées de l’agglomération montargoise ont été investis par des gilets jaunes. Séverine et Jacques en étaient. Elle, ancienne aide-soignante reconvertie comme comptable, n’arrivait plus à subvenir à ses besoins avec les 800 euros qu’elle touchait. Lui est un chômeur de longue durée. Tous deux se sont engagés dans la campagne du candidat de la Nupes. « Au fond, avec Bruno, nous avons les mêmes objectifs de justice sociale : augmenter les salaires et rétablir l’ISF », insiste Jacques, prêt à interpeller à son tour l’ex-ministre comptable du bilan d’Emmanuel Macron.

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L'Humanité

Julien Léger, en première ligne vers l’Assemblée

Un jour avec

Syndicaliste et agent public de catégorie C, le candidat de la Nupes à Champigny veut porter la voix des habitants des quartiers populaires où il est né et de ceux qui travaillent au quotidien au service de l’intérêt général.

Naïm Sakhi

« V ous habitez à la résidence du Plateau ? J’y suis ce soir », glisse Julien Léger à un habitant. Au cœur du marché populaire du Bois-l’Abbé à Champigny-sur-Marne, le candidat de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) dans la 5e circonscription du Val-de-Marne savoure : « J’ai la patate », assure le communiste galvanisé par son lancement de campagne, la veille, avec 200 citoyens, militants politiques ou non, acteurs associatifs et syndicaux. Mais ce sont aussi les enjeux très concrets du scrutin qui l’animent. À Champigny, la misère est une réalité, assure-t-il : « Ce matin encore, j’ai croisé une femme qui m’a confié vivre avec une retraite de 800 euros. Ici, les gens ne parlent même plus d’accéder aux vacances ou aux loisirs. »

Le quartier du Bois-l’Abbé, conçu dans les années 1960 pour reléguer les précaires hors de la capitale, compte 10 000 âmes isolées du reste de la ville. Julien Léger le connaît bien. Ses parents y habitaient à sa naissance. À 42 ans, ce père de deux enfants n’imagine pas quitter « (s)a ville » : « J’y ai toujours vécu avec ma famille, on s’y sent bien, on y a nos attaches. » Un député issu de Champigny ? Ce serait une première, car, avec le découpage électoral, la ville dirigée par un maire communiste pendant soixante-dix ans, jusqu’en 2020, a été privée d’un représentant direct à l’Assemblée nationale. « Ils sont toujours issus des grandes villes bourgeoises du Perreux ou de Nogent-sur-Marne », explique-t-il à une habitante, sous un soleil printanier qui éclaircit le marché.

S’il est désormais militant accompli, le quadragénaire ne s’est engagé à la CGT et au PCF qu’une fois dans la vie active. C’était il y a tout juste vingt ans, après la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle en 2002. Avant cela, le bac en poche, il enchaînait les petits boulots (distributions publicitaires, secrétariat…) et multipliait les stages. « J’ai voulu avoir un emploi jeune, sous Jospin, mais il n’y avait plus de place », se souvient-il. À 21 ans, il est embauché au conseil général du Val-de-Marne. « Je faisais de la logistique, d’abord comme stagiaire, puis j’ai obtenu le concours d’adjoint administratif. Ce travail m’a fait comprendre l’utilité du service public. » Un sens de l’intérêt général qui ne le quitte plus. « Moi, contrairement aux technocrates, comme fonctionnaire de premier grade, je connais la dureté au travail et les conditions de vie des salariés, explique-t-il . L’Assemblée nationale doit être à notre image, il est temps de pousser la porte pour nous faire entendre. »

les services publics en situation d’urgence vitale

Cette détermination, il l’a éprouvée lors du premier quinquennat de Macron, en première ligne pour combattre la loi de transformation de la fonction publique. « Avec la CGT, j’ai organisé des centaines d’heures d’information auprès des agents, nous avons fait signer des milliers de pétitions, organisé des mobilisations devant la préfecture, devant les mairies, devant le tribunal administratif… raconte-t-il. Je compte poursuivre ce combat dans l’Hémicycle. » Pour le candidat de la Nupes, les services publics sont en situation d’urgence vitale : « Les écoles, les hôpitaux, la justice, la police… sont essorés, vidés de leurs moyens. Après le Covid, la priorité devrait être de valoriser ces métiers, d’embaucher, mais aussi de dégeler le point d’indice, de rattraper les salaires. »

L’accord à gauche rend une victoire envisageable. « Les électeurs ont exprimé un besoin d’unité et nous devions l’entendre, mesure Julien Léger. La Nupes répond aux aspirations des électeurs et change le scénario des législatives. » Au marché du Bois-l’Abbé, l’heure est aux explications. « Moi, j’ai voté Fabien Roussel, d’autres Jean-Luc Mélenchon, maintenant il faut se rassembler », détaille le candidat à un habitant qui s’étonne : « Il y a même EELV ? C’est une bonne chose. »

De là à espérer une dynamique populaire semblable à celle du non au référendum européen ? Julien Léger garde un souvenir heureux de 2005. Il raconte : « J’avais 24 ans et j’étais à la tête des Jeunes communistes de Champigny. Pour beaucoup, c’était notre première bataille... » Comme syndicaliste, sa plus belle victoire reste cependant la régularisation de 128 travailleurs sans papiers, en 2017, du Marché d’intérêt national de Rungis, au bout de trois semaines de grève. « Je relayais les copains la journée pour tenir l’occupation des locaux, se souvient-il. Le chanteur HK était venu pour fêter la victoire, une soirée mémorable... » Un autre combat qui trouverait toute sa place au Palais-Bourbon.

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L'Humanité

La gauche propose un « choc de démocratie » pour réécrire les traités

Actu

Dans son programme, la Nupes entend clairement installer un rapport de forces au sein de l’UE afin d’en changer les règles en profondeur, en matière économique, sociale et environnementale.

Diego Chauvet

« Il faudra réformer nos textes, c’est évident. L’une des voix de cette réforme est la convocation d’une convention de révision des traités. C’est une proposition du Parlement européen et je l’approuve. » Le 9 mai, devant le Parlement européen, Emmanuel Macron semblait déterminé à changer les traités européens. Mais dans quel but ? Avant tout, celui de changer les règles de prise de décision au sein de l’Union européenne, soit notamment de mettre fin à la règle de l’unanimité qui impose l’approbation de tous les États membres. En termes de contenu politique, cette détermination s’arrête là : il prévoit, a-t-il annoncé lors de la campagne présidentielle, un retour en 2027 dans les clous des 3 % de déficit imposés par les traités, obligation suspendue depuis la crise du Covid. En 2017, le président de la République avait déjà fait une déclaration d’intention similaire à la Sorbonne, restée lettre morte.

Ses adversaires de la Nupes, eux, ne comptent pas en rester là. La coalition veut changer le contenu des politiques européennes en réécrivant les traités. Son programme assure ainsi vouloir modifier les règles « incompatibles avec (son) ambition sociale et écologique ». Elle compte ainsi elle aussi négocier mais pour obtenir de nouvelles règles harmonisant « par le haut les droits sociaux et les salaires minimums européens afin de lutter contre le dumping social ». Mais aussi « mettre fin au pacte de stabilité et de croissance, et abroger les règles budgétaires des 3 % de déficit et des 60 % de dette ». Exit également « l’unanimité en matière fiscale pour supprimer le droit de veto des paradis fiscaux ». En matière environnementale, les objectifs de cette UE réorientée seraient « de réduire de 65 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 ». Le rôle de la Banque centrale européenne est également dans le viseur de la gauche française. Le programme de la Nupes prévoit de « modifier les missions et les statuts de la BCE pour lui permettre de prêter directement aux États et la placer sous contrôle démocratique ». Le but ? « En faire un outil politique au service de l’intérêt général avec des objectifs écologiques et sociaux et non plus uniquement sur l’inflation ». La BCE pourrait ainsi être en mesure de racheter une partie de la dette publique, au-delà du programme d’urgence lié au Covid.

Pour y parvenir, la gauche française aspire à créer « un espace de négociation, d’équilibre des pouvoirs, de coopérations à géométrie variable » en convoquant une convention pour la réécriture des traités qu’elle qualifie de « choc de démocratie ». Y seraient associés les « forces vives et les mouvements populaires du continent », en même temps que les parlements nationaux et européen. Les partis ayant signé l’accord de coalition souhaitent en effet construire « des alliances et des convergences avec les forces politiques qui partagent ces objectifs et la société civile en Europe ». Au sein de l’UE, le rapport de forces passerait également par les « coopérations renforcées » à plusieurs, mais aussi avec des États tiers qui le souhaitent, notamment en matière fiscale et environnementale.

Diego Chauvet

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L'Humanité

Désobéir, une clé pour déverrouiller l’Europe

Premier plan

Législatives Si elle obtient une majorité parlementaire, la Nupes entend bien déroger à certains carcans européens. Une stratégie qui vise à transformer de fond en comble l’UE pour sortir du dogme de la concurrence et de l’austérité budgétaire.

Gaël De Santis

Dans le flot d’attaques qui déferlent sur la gauche depuis son union pour les législatives de juin, l’Europe est au sommet de la vague. Un sujet de prédilection des détracteurs de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Une « victime collatérale », selon Daniel Cohn-Bendit et José Bové. Une « fuite en avant », selon l’ancien ministre socialiste Jean-Marc Ayrault. Et même, selon le ministre macroniste Clément Beaune, ce serait le « signe qu’on ne veut pas gouverner » que de « parler de désobéissance européenne ».

Au-delà des fantasmes de ses adversaires, si la gauche l’emporte le 19 juin au soir, à quoi ressembleront les relations entre l’Union européenne (UE) et la France ? Au pot de fer contre le pot de terre ou à un bras de fer ? À la Nupes, on penche pour le bras de fer. Car certaines de ses propositions s’intègrent fort mal dans le cadre européen, établi par le traité sur l’Union européenne et par celui sur le fonctionnement de l’Union européenne. Or les lois et décisions nationales sont censées respecter le droit de l’UE. Quand ce n’est pas le cas, un État peut s’exposer à des sanctions. En décembre 2021, la Commission européenne a adressé aux États pas moins de 101 lettres de mise en demeure, avis motivés ou autres saisines de la Cour de justice de l’UE, dans le cadre de procédures d’infraction.

Si la gauche arrive au pouvoir, elle sera confrontée à ce dilemme. Plier ou désobéir ? « Notre boussole est la mise en œuvre de notre programme », prévient Manon Aubry, coprésidente du groupe la Gauche (ex-GUE) au Parlement européen. « Nous avons passé l’ensemble de nos propositions au prisme des règles européennes, pour identifier les blocages et avoir une stratégie afin de les lever. Cela veut dire être prêts à ne pas appliquer certaines règles européennes », explicite la députée la France insoumise, jointe par  l’Humanité. Une telle démarche ne faisait pas, pendant la campagne présidentielle et au tout début des négociations pour les élections législatives, l’unanimité avec les autres forces de gauche, qui, tels le Parti socialiste (PS) ou Europe Écologie-les Verts (EELV), sont moins en phase avec une telle politique de rupture.

« Mettre fin au cours libéral et productiviste de l’Ue »

La droite en profite pour pousser des cris d’orfraie face à ce qui serait une « trahison » des idéaux européens. Ainsi, François Bayrou, président du Modem, a-t-il lâché début mai au micro de France Inter : « Derrière tout cela se dissimule  l’idée que la France pourrait sortir de l’UE. C’était d’ailleurs leur projet, il y a cinq ans. » En réalité, lors de la dernière présidentielle, la France insoumise (FI) proposait une sortie de l’UE en cas de refus des autres pays européens de renégocier les traités. Pour le haut-commissaire au plan, rien n’aurait changé : « Si vous décidez qu’en Europe un pays aussi important que la France ne respectera pas les règles, alors c’est la sortie de la France, la fin de l’Europe. Parce que les autres pays, comment voulez-vous qu’ils acceptent que l’un des membres de notre entente, de notre organisation européenne (…) puisse s’abstraire, s’éloigner, refuser les décisions qu’on a prises ensemble ? » Voici la gauche désormais dépeinte en partisane d’un Frexit. Or, rappelle Manon Aubry, « l’approche nouvelle » de la France insoumise « a été en capacité de mettre tout le monde d’accord ».

Socialistes et Verts ont balisé le terrain. Il n’y aura pas de sortie de l’UE. L’accord avec EELV, signé le 3 mai, stipule que « la France ne peut avoir pour politique ni la sortie de l’Union, ni sa désagrégation, ni la fin de la monnaie unique ». De plus, la désobéissance aux règles de l’UE « ne peut se faire que dans le respect de l’État de droit », une assertion qui évite de donner des arguments aux dérives réactionnaires en cours en Hongrie et en Pologne. Les mêmes précautions sont prises le 4 mai entre la France insoumise, « héritière du non de gauche au traité constitutionnel européen en 2005 », et le Parti socialiste, « attaché à la construction européenne ». L’objectif commun est de « mettre fin au cours libéral et productiviste de l’Union européenne ». Dans le projet final figure « ce qui fait notre socle commun : la volonté de rester dans l’Union européenne et celle aussi de faire évoluer ses règles », note le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. Pour cela, le compromis a été trouvé : « Du fait de nos histoires, nous parlons de désobéir pour les uns, de déroger de manière transitoire pour les autres » pour « respecter (…) le mandat que nous auront donné les Français ». L’accord insiste sur la nécessité de déroger à certaines règles « en travaillant à les transformer ». « Nous sommes interdépendants ; l’idée centrale est qu’il faut une Europe différente. Et le fait que la gauche soit au gouvernement en France est déjà un élément du rapport de forces », résume l’ancien député européen communiste Francis Wurtz.

« Reconstruire une Europe plus citoyenne, plus solidaire »

Du côté d’Europe Écologie-les Verts (EELV), on encaisse les attaques d’une conversion à l’antieuropéisme de la part de la droite et on les récuse. La formulation du programme « est explicite. Elle indique très bien qu’il n’est pas question d’avoir une Europe à la carte ou de la désagréger », souligne Michèle Rivasi, coprésidente de la délégation EELV au Parlement européen. « Ce que nous voulons, c’est reconstruire une Europe qui soit plus crédible, on attend une Europe plus citoyenne, plus solidaire. Il faut pouvoir critiquer l’Europe actuelle pour mieux la construire », énonce-t-elle, refusant la vision binaire selon laquelle « la critique développe l’euroscepticisme ». À EELV, « on voit bien que c’est à la dimension européenne que l’on peut changer les choses. Mais il ne faut pas s’imaginer que nous sommes contents de ­l’Europe telle qu’elle est avec les accords de libre-échange qui promeuvent la déforestation, les émissions de gaz à effet de serre et la perte de la biodiversité ». Pour l’eurodéputée EELV, « pour modifier les règles, il faudra être plusieurs pays ». Elle relève d’ailleurs que certains d’entre eux comme l’Autriche et le Luxembourg vont attaquer devant la justice européenne la taxonomie européenne – qui classe le gaz et l’énergie nucléaire parmi les énergies de transition – et qu’ils sont suivis désormais par l’Allemagne. « Il y a une désobéissance au sein de l’UE » sur ce sujet, prend-elle en exemple.

Quelles sont ces règles européennes litigieuses ? « Le droit à la concurrence est l’un des fondements de l’UE. Cela pose problème pour la passation des marchés publics, par exemple si vous souhaitez privilégier une production locale dans l’approvisionnement des cantines », avance Manon Aubry. Ce bloc de mesures de l’UE rend plus difficiles « les aides d’État » et les nationalisations, alors que le retour dans le giron public du secteur de l’énergie figure dans le programme de la Nupes. Sortir d’une agriculture productiviste nécessitera de s’opposer à la politique agricole commune actuelle, font valoir les élus de gauche. En effet, 75 % des aides correspondent à une aide à l’hectare. Conditionner ce soutien pourrait signifier aller à la « confrontation avec les gros syndicats, qui pourraient attaquer devant la Cour de justice européenne », croit Michèle Rivasi. Autre dossier sur lequel la désobéissance pourrait être de mise selon Manon Aubry : « Le volet commerce et libre-échange des politiques européennes, qui empêche de faire du protectionnisme solidaire. » Toutefois, note la députée, ces accords internationaux sont adoptés « à l’unanimité », ce qui permet d’entamer un combat. Plusieurs solutions sont sur la table : clauses de sauvegarde prévues par le droit européen, négociation avec la commission de dérogation aux textes existants ou une désobéissance unilatérale. La France pourra aussi croiser le fer avec Bruxelles quand certaines lois européennes ne respectent pas les engagements internationaux de la France et des Européens en matière de travail et de climat pour faire primer la norme la plus exigeante.

La France ne respecte pas les normes en matière de pollution de l’air

En réalité, contrairement aux inquiétudes de la droite, la « désobéissance », les coups de force pour obtenir une négociation sont monnaie courante en Europe. À 171 reprises entre 1999 et 2018, les règles budgétaires (3 % du PIB de déficit public, 60 % du PIB de dette publique) ont été bafouées, sans sanction aucune. D’ailleurs, pendant la crise due au Covid, ce sont les chefs d’État et de gouvernement eux-mêmes qui ont choisi de ne plus respecter les critères de Maastricht. Pas plus tard que lundi, la Commission européenne a annoncé que cette décision de suspension de ces règles, jusque-là présentées comme immuables, restera en vigueur jusqu’en 2023, en raison des conséquences économiques de la guerre en Ukraine. Pendant des années, l’Allemagne et les Pays-Bas ont eu des excédents commerciaux supérieurs à 6 % du PIB. C’est pourtant prohibé. L’Espagne et le Portugal ont dit vouloir bloquer les prix du gaz ; la Commission vient d’accepter qu’ils contreviennent à la règle commune. L’Allemagne a par le passé obtenu que l’eau publique ne soit pas soumise aux règles du marché. Quant à la France, elle ne respecte pas les normes en matière de pollution de l’air.

La menace d’une désobéissance permet de faire bouger les lignes, car tout est question de rapport de forces. Et c’est lui qui est déterminant, d’autant plus qu’il n’est plus question de quitter l’UE. En 1983, François Mitterrand a fait le choix politique de l’austérité, car refusant de sortir du Serpent monétaire européen ou de mener la bataille pour en changer les règles. « Chaque fois qu’il y a un obstacle à la réalisation d’un progrès social ou écologique, il faut mener bataille, chercher des alliés », affirme Francis Wurtz, l’ancien président du groupe de la Gauche unie européenne (GUE) au Parlement européen. Le programme de la Nupes, présenté le 19 mai, annonce d’ailleurs la couleur, avec la volonté de « mener des batailles au sein du Conseil de l’UE » pour l’adoption de textes en faveur du progrès social, avec le recours à des coopérations renforcées pour avancer dans le bon sens à plusieurs quand ce n’est pas possible à 27. Par ailleurs, afin de sortir des verrous budgétaires et libre-échangistes, la gauche française prônera une « convention européenne pour la révision et la réécriture des traités européens ». Pour remporter les bras de fer, l’intervention citoyenne sera déterminante, partout en Europe.

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L’activiste Alma Dufour se frotte aux urnes

Actu

Cette figure des Amis de la Terre et de la bataille contre les projets d’entrepôts d’Amazon représente la Nupes dans la banlieue industrielle de Rouen. Portrait.

Le porte-à-porte, passage obligé de toute campagne électorale, peut être un exercice intimidant. Polie, avec une vraie crainte de déranger, Alma Dufour a la sincérité de la néophyte. « Je m’excuse de vous embêter, je serai votre candidate aux législatives, pour Jean-Luc Mélenchon. » Dans ce quartier populaire de Grand-Couronne (Seine-Maritime), elle cherche à capitaliser sur les bons scores réalisés par l’insoumis à la présidentielle et, surtout, à faire connaître son visage. À 32 ans, Alma Dufour, reconnaissable à sa coupe façon Uma Thurman dans Pulp Fiction, participe à sa première campagne électorale. Son parcours, en tant que diplômée de l’exigeante AgroParisTech en 2015, aurait pu la mener vers les industries de l’énergie, mais elle a préféré l’activisme.

Figure de l’association écologiste les Amis de la Terre depuis 2017, elle se fait connaître comme pourfendeuse d’Amazon. Par la voie juridique et sur le terrain – comme en s’enchaînant aux grilles des chantiers –, elle a mené bataille contre les implantations d’entrepôts du géant américain, victorieuse à cinq reprises. Comme en mars dernier à Petit-Couronne, dans la 4e circonscription de Seine-Maritime. Elle y est désormais candidate, quatre mois après avoir fini par succomber aux sirènes de la politique, en rejoignant le parlement de l’Union populaire, « guidée par l’urgence climatique ». « Les autres candidats aiment dire que je suis parachutée, mais les gens savent que je me suis battue contre le projet d’Amazon, relate l’intéressée. Et depuis six mois, j’ai dû vivre dans toutes les communes de la circonscription, tous ne peuvent pas en dire autant… » Dans cette banlieue industrielle, ses principaux concurrents sont la sortante Sira Sylla, réinvestie par la Macronie malgré sa condamnation pour harcèlement de collaborateurs, et l’influent dissident socialiste Djoudé Merabet. Alma Dufour apprend le jeu politique : « C’est un nouveau monde, pas toujours réjouissant, mais j’essaye de parler avec tous les élus locaux sans a priori, en m’attachant au projet. »

Un projet écologique, bien sûr, mais « en intégrant les classes populaires, le travail, l’emploi, c’est indispensable ». L’ancienne gilet jaune, qui a goûté aux violences policières et au Flash-Ball, s’est entourée d’une figure du mouvement, Olivier Bruneau, comme suppléant, et de Denis Sagot. Censé être le candidat du PCF, ce dernier s’est désisté du fait de l’accord, mais sans regret : « Elle m’impressionne par ses capacités à convaincre. Je crois qu’elle va en surprendre beaucoup, le 19 juin… » F. L. D.

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L'Humanité

Festival de Cannes. Lina Tsrimova, «comme tous les citoyens russes, je me sens responsable de ce qui se passe en Ukraine»

Tribune

la réalisatrice d’origine russe, s’est exprimée lors de la présentation de son film La colline, le 21 mai, co-réalisé avec Denis Gheerbrant, projeté à l’Acid.  Discours

Le 21 mai, est le jour de la commémoration des victimes des guerres coloniales au Caucase du XIXème siècle. Aujourd’hui, c’est le peuple ukrainien qui subit les frappes de l’armée russe. Et moi, comme tous les citoyens russes, je me sens responsable de ce qui se passe. Responsabilité que l’on devra porter le reste de nos vies en contribuant à la reconstruction de l’Ukraine indépendante. Paradoxalement, c’est la première fois que je me sens russe et malheureusement pour de mauvaises raisons. Car, comme des millions des représentants des peuples non-russes et plus particulièrement des peuples du Caucase, je me sentais toujours comme citoyenne de seconde zone. Tous les peuples non-russes connaissent très bien la nature impérialiste du régime putinien, avec les restrictions politiques des républiques de la Fédération, avec l’impossibilité d’apprendre et faire vivre les langues non-russes, enfin, avec les guerres en Tchétchénie et les opérations militaires dont on ne voyait pas le bout au Caucase du Nord.

Aujourd’hui, pire encore, la jeunesse de ces périphéries parmi les plus démunies de la Russie est envoyée comme chair à canon en Ukraine, dans cette affreuse et criminelle guerre. J’ai envie de m’adresser, alors, à tous mes concitoyens russes et plus particulièrement à mes concitoyens caucasiens. Je vais m’adresser notamment au nom de mes amis qui ne peuvent pas le prononcer publiquement mais le pensent au fond de leur coeurs : « Vous savez mieux que quiconque ce que c’est l’impérialisme et le racisme de l’Etat putinien, ce que c’est la misère, la guerre et ces « opérations militaires ». Faites tout ce qui est dans votre pouvoir pour faire revenir vos frères, amis, parents qui sont partis en Ukraine. Cette guerre va vous couvrir de honte ainsi que vos familles et les générations à venir ! »

Festival de CannesGuerre en Ukraine
L'Humanité

Ukraine. « Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix »

Entretien

Yurii Sheliazhenko revient sur les raisons d’une guerre qui pouvait être évitée. Il dénonce l’invasion par les troupes russes et le militarisme du régime de Volodymyr Zelensky.

Pierre Barbancey

Comment jugez-vous ce qui se passe en Ukraine ?

L’invasion russe de l’Ukraine, qui a déjà tué des milliers de personnes, risque de se terminer par une effusion de sang prolongée, une famine mondiale ou même un cauchemar nucléaire. C’est une décision issue de trente années d’escalade. Ce conflit entre deux pays a commencé sur les ruines de l’Union soviétique et s’est transformé en guerre à grande échelle en raison de l’absence de système de sécurité commun dans le monde, de la persistance de l’antagonisme Est-Ouest et du conflit entre les États-Unis et la Russie pour le contrôle de l’Ukraine et d’autres pays post-soviétiques. Ensuite, parce que l’Ukraine et la Russie ont hérité de l’URSS une dangereuse machine de guerre, un système inhumain d’éducation et de conscription militaire patriotiques, placée hors du contrôle démocratique. Démocratie et militarisme sont incompatibles. Aucune guerre ne peut être menée dans l’intérêt du peuple.

Ukraine. Reportage à Marioupol : « Nous avons vécu le pire »

Cette guerre aurait-elle pu être évitée ?

Oui. Les États-Unis et la Russie auraient pu nouer une coopération au travers des accords de sécurité communs prenant au sérieux leurs obligations en vertu de la charte de sécurité européenne de l’OSCE et en renoncant à renforcer leur sécurité aux dépens de celle d’autres États. L’Ukraine aurait pu ne pas brader, contre des relations étroites avec l’UE et l’Otan, sa démocratie inclusive qui permettait, avant 2014, à des millions de citoyens d’origine russe de préserver leur langue, leur culture, leurs liens religieux et économiques avec la Russie.

Ukraine. Marioupol, ville martyre ravagée par la guerre... et la propagande

Quant à l’opposition pro-Occidentaux, elle aurait pu se conformer à l’accord de médiation européen sur la transition pacifique du pouvoir avec le gouvernement pro-Russes, au lieu de le renverser en 2013. La Russie n’aurait pas dû soutenir les coups d’État en Crimée, à Donetsk et Louhansk, les tentatives de coup d’État à Odessa, Kharkiv et dans d’autres villes ukrainiennes. Entre 2014 et 2022, l’Ukraine, la Russie et les séparatistes, qu’elle soutient, auraient dû respecter les accords de Minsk et de Minsk II.

Les pacifistes ukrainiens peuvent-ils se faire entendre alors que plusieurs formations, dont le Parti communiste, sont interdits ?

C’est difficile, mais nous nous rassemblons pour diffuser un message de paix, en dépit de la loi martiale. Le principal obstacle pour les pacifistes n’est pas tant le régime militariste de Zelensky que l’absence d’une culture de paix. C’est sous Staline que l’illusion de parvenir à la paix par la force militaire s’est généralisée. Poutine et Zelensky ne font que poursuivre cette politique. Dans leur discours, le 9 mai, tous deux ont appelé à la poursuite de la Seconde Guerre mondiale contre le pays voisin décrit comme nazi, ne laissant aucune place à une résolution pacifique des différends, comme l’appelle la déclaration du 6 mai du Conseil de sécurité de l’ONU. L’apologie du stalinisme, la glorification nostalgique de l’URSS et le culte de la victoire en 1945 n’ont guère fait du Parti communiste d’Ukraine une voix de paix. Il existe aussi des pseudo-socialistes, patriotes bellicistes, en Ukraine, qui présentent la guerre comme une libération de l’impérialisme russe. Mais ils n’ont aucune objection à la subordination de l’Ukraine à l’impérialisme américain ainsi qu’aux politiques d’hégémonie ethnolinguistique. En tant que Mouvement pacifiste ukrainien, nous ne sommes pas pro-Russes, nous nous positionnons contre la guerre et en faveur du processus de paix.

Cette guerre est-elle autant celle de Biden que celle de Poutine ?

Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une guerre par procuration entre les États-Unis et la Russie, comme l’ont reconnu plusieurs législateurs américains et membres du renseignement. Les États-Unis mènent une guerre d’usure contre la Russie, y compris une course aux armements visant à l’affaiblir et à provoquer un changement de régime, répétant le scénario de dissolution de l’Union soviétique. Cependant, la structure économique russe est maintenant plus développée qu’à l’époque soviétique. En outre, la Chine peut protéger les arrières économiques de la Russie en restant militairement neutre. Elle y trouve son intérêt en raison de la concurrence géopolitique et géo-économique sino-américaine.

Ukraine. Joe Biden change de cap

Que pensez-vous de l’envoi d’armes à l’Ukraine par les États-Unis et l’Union européenne ?

La fourniture d’armes à l’Ukraine est très rentable pour le complexe militaro-industriel. Les membres présents et futurs de l’Otan se réarment et la menace nucléaire entre la Russie et l’Otan offre des perspectives de nouveaux contrats d’armement. Doté de davantage d’armes, le gouvernement ukrainien devient plus ambitieux et moins disposé à négocier la paix avec la Russie. Cela augmente le nombre de victimes civiles et prolonge la guerre pour une durée indéterminée.

Europe. Course au réarmement, les affaires décollent

Comment parvenir à la paix ?

Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix. Poutine et Zelensky, ainsi que leurs puissants alliés Xi Jinping et Joe Biden ne sont pas disposés à négocier la paix de bonne foi. L’ambition de l’emporter sur le terrain empêche les belligérants d’envisager la paix sérieusement.

Guerre en Ukrainepaix
L'Humanité

Ukraine. Reportage à Marioupol : « Nous avons vécu le pire »

Reportage

Bombardée deux mois durant, la cité meurtrie se relève difficilement. Avec son cortège de dizaines de milliers de morts, cette réddition de la ville portuaire du Sud-Est est présentée comme une victoire par Moscou.

Vadim Kamenka

Marioupol (Donbass), envoyé spécial.

D’immenses blocs de béton, bâchés, se dressent au loin. Les anciennes lettres en bleu et jaune, aux couleurs du drapeau ukrainien, qui dévoilent l’entrée de la ville de Marioupol ont été recouvertes. Juste à côté, les deux drapeaux tricolores de la République autoproclamée de Donetsk (DNR) et de la Fédération de Russie ont été dressés. Depuis la ville aux millions de roses, à une centaine de kilomètres, des véhicules profitent du calme relatif dans cette zone prise aux forces ukrainiennes pour acheminer aliments, eau potable et produits de première nécessité. Les multiples champs ont été labourés et ensemencés comme si la guerre n’existait plus. « Depuis une vingtaine de jours, la route a été rouverte. La situation militaire a évolué rapidement… » raconte Denis.

Ukraine. « Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix »

Dans ce port stratégique, situé sur la mer d’Azov, à 800 kilomètres au sud-est de Kiev (Ukraine), des équipes du ministère des Situations d’urgence (MTCHS) s’activent à remettre en état de marche les réseaux de gaz, d’électricité et d’eau. Des groupes de volontaires, vêtus de leur chasuble orange et jaune, offrent également leur aide. « On a tous des amis, des connaissances, qui ont été coincés ici durant des semaines. On essaye de ramener un peu de normalité dans leur quotidien », nous explique Sergueï, la cinquantaine, venu avec des amis des villages avoisinants. Au milieu des décombres, la vie reprend peu à peu à l’entame d’un quatrième mois de guerre. Dans le « quartier central », qui n’a pas été épargné par les combats, une dizaine de personnes attendent le taxi collectif.

Derrière elles, le décor apparaît, surréaliste. Certains immeubles semblent à peine tenir. D’autres sont complètement éventrés ou sans façade. Les traces de balles et des tirs d’artillerie confirment l’intensité des affrontements dès le début de l’invasion russe, le 24 février. Des camions-bennes circulent et ramassent les nombreux monticules de gravats, ferrailles, morceaux de bois, vitres, qui ont été dressés par les habitants. Dans le centre-ville, des bâtiments noircis, en partie détruits, semblent à l’abandon. Des habitants en sortent pour aller chercher de la nourriture. D’autres veillent à l’entrée. Derrière une petite table avec deux chaises, Tania (1), exténuée et en colère, s’insurge : « Comme en 2014, nous sommes les victimes des puissances russe et états-unienne ! »

Ukraine. Pilonnée, Donetsk prend des airs de refuge… malgré tout

« On n’est plus sortis pendant un mois »

Rue Zelinskoho, les dégâts sont considérables : toits arrachés, façades calcinées, balcons brisés, câbles électriques déchiquetés. Devant chaque porte, un tissu blanc a été attaché pour signaler la présence d’habitants. Casquette sur la tête, Sacha n’entend pas non plus déserter les lieux. À 70 ans, il a vécu l’enfer et assisté à la mort d’une dizaine de voisins. « À partir de mars, durant un mois, on n’est plus sortis du tout. Seule une personne tentait de récupérer des provisions », raconte-t-il en glissant que Marioupol ressemble « à une immense maison Pavlov » (bâtiment tenu par les Soviétiques durant la bataille de Stalingrad – NDLR).

Après avoir subi les tanks, les snipers, les bombardements, nous voulons juste vivre. 

Près de 150 000 personnes résideraient encore dans la ville. En plus des combats, elles ont subi un siège de plusieurs semaines. Selon le gouvernement ukrainien, 20 000 personnes seraient mortes durant ces terribles semaines, mais le retour de certains réfugiés a débuté. Dans l’arrondissement Azov, à l’ouest de Marioupol, Ania (1), contente de pouvoir enfin se livrer, relate : « Le manque d’eau nous poussait parfois à sortir. Seuls restaient les personnes âgées et ceux qui n’avaient aucun moyen de fuir. Les choses sérieuses ont débuté quand l’armée ukrainienne et le bataillon Azov se sont installés dans notre immeuble. Le pire étant arrivé aux bâtiments de 10 étages, juste derrière nous, où il y avait des snipers et de l’artillerie. » Au milieu des gravats, toute la famille s’active sans savoir où déménager. Ils entendent rester à Marioupol : « On a déjà vécu le pire. Un de nos voisins qui voulait absolument sortir a été abattu. Durant toutes ces semaines, on craignait de tomber sur les militaires ukrainiens et les forces du DNR. Une autre voisine s’est pendue », détaille le mari d’Ania.

Ukraine. Le premier procès d’une série de crimes de guerre

Dans divers endroits stratégiques de la cité industrielle, les militaires russes et les forces du DNR ont installé des points de contrôle. De nombreux conducteurs ont d’ailleurs enlevé le drapeau ukrainien de leur plaque d’immatriculation. Après trois jours de pluie, tous les habitants profitent du soleil pour déblayer la route des gravats, de la ferraille, des bris de vitres et des douilles. « Il faut tout remettre en état avant l’automne et l’arrivée du froid », glisse l’un d’eux.

Dans un autre bloc de logements dont la façade gît au pied de l’immeuble, une dizaine de familles continuent d’occuper leurs appartements. Faute d’électricité, Vitya, lampe à la main, essaye de faire le ménage : «  Les soldats, notamment ceux du bataillon Azov, venaient ici, tiraient, mangeaient et repartaient. Ils nous ont même menacés quand je suis sortie préparer à manger. “Partez demain”, m’ont-ils dit. J’ai juste eu le temps de prévenir tout le monde. Le lendemain, ils ont commencé à nous tirer dessus. Deux vieilles dames, qui n’ont pas pu fuir, sont décédées. »

L’air empli d’une odeur de brûlé

Complètement à l’est de la ville, l’hôpital numéro 4 révèle aussi l’intensité des combats : des centaines de douilles et de morceaux d’obus jonchent le sol. Les maisons tout autour sont partiellement détruites avec des carcasses de voitures calcinées encore sur place. En bas d’un des immeubles, un homme de 70 ans fait chauffer une marmite sur une plaque improvisée avec de l’essence et du bois. Juste à côté, Pavel et sa mère déblaient. « Mon mari n’a pas survécu. Il fallait le soigner mais tous les médecins et les infirmières sont partis. Que va-t-on faire désormais ? Voyez l’état des immeubles et comment travailler ? On va rester ici le temps de l’enterrer. Il faut que cette guerre s’arrête. Après avoir subi, les tanks, les snipers, les bombardements, nous voulons juste vivre », lâche-t-elle en sanglots.

Guerre en Ukraine. Le rapport alarmant de l’OIT

Le quartier Livoberejniï se trouve à proximité de l’usine Azovstal. Celle-ci est encore fumante et l’air reste largement empli d’une odeur de brûlé. Quelques soldats filtrent le passage. « Mettez un tissu blanc à votre manche ! nous lance l’un d’eux . Ça reste dangereux, ne traînez pas. » L’aciérie a été l’ultime lieu où se sont réfugiés les militaires ukrainiens et des membres du bataillon Azov durant la bataille. Les derniers membres se sont rendus, a indiqué, vendredi soir, le porte-parole du ministère russe de la Défense. Un soldat, la quarantaine, se veut plus prudent. « Une partie se cache aussi désormais dans la ville. Cela va être compliqué de retrouver ces nationalistes alors que les habitants reviennent à présent à Marioupol. Car il n’y a pas que le bataillon Azov. Il existe plusieurs autres forces du même genre comme Pravy Sektor », indique-t-il.

Une partie de Marioupol a été préservée des combats comme à Vinogradye, le long de la mer d’Azov. Autour du théâtre, les immeubles sont eux complètement ravagés. Le bâtiment est comme coupé en deux par l’impact des bombes tombées, le 16 mars. Des fleurs ont été déposées en mémoire des centaines de personnes qui auraient péri dans ce bombardement que l’armée russe ne reconnaît pas. Les autorités du DNR ont promis de remettre rapidement en route les usines, les magasins, les services de la ville. Après huit années d’un conflit sans fin, qui avait déjà fait 15 000 morts, notamment à Marioupol, durant les violents affrontements de 2014, Donetsk évoque déjà un projet de station balnéaire pour la ville meurtrie. Pour Moscou, il s’agit d’une victoire majeure pour le contrôle du littoral ukrainien. Après Kherson, elle lui assure la mainmise sur la mer d’Azov, le lien avec la Crimée. Pour Ania, peu importe, « On a survécu et on a même pu fêter les 7 ans de ma fille. Maintenant, il serait temps que les dirigeants pensent à leur peuple et arrêtent cette guerre. »

Guerre en UkraineUkraineRussie
L'Humanité

Europe. Course au réarmement, les affaires décollent

Enquête

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les pays européens s’alignent pour muscler leurs dépenses militaires, à hauteur de 2% de leur PIB. La perspective de belles commandes fait grimper la cotation en Bourse des géants du secteur. Le réarmement européen, « cette torche qui prépare l’incendie », prévenait Jaurès en 1914, offre une manne aux investisseurs flairant l’ouverture de nouveaux marchés juteux.

Gaël De SantisRosa MoussaouiMarc de Miramon

Grâce à Vladimir Poutine, Donald Trump a gagné. Conformément à ses souhaits, les dépenses de défense repartent à la hausse. Tout au long de son mandat, le président des États-Unis n’avait eu de cesse de réclamer de ses alliés de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) qu’ils consacrent 2 % de leur produit intérieur brut (PIB) aux dépenses militaires.

En 2014, lors du sommet de Newport, qui se tenait après la conquête de la Crimée par la Russie, ils s’étaient engagés à respecter un tel objectif d’ici à 2024. Au sommet de Bruxelles en 2017, Donald Trump rappelait les Européens, qualifiés de « mauvais payeurs », à leurs engagements. Il disait alors que « 2 % est le strict minimum pour faire face aux menaces très réelles et très vicieuses d’aujourd’hui ». Huit ans après le sommet de Newport, on est loin du compte. Le « club des 2 % », comme l’avait surnommé Trump, ne comptait en 2020 qu’une dizaine de membres sur les trente alliés.

LES LIVRAISONS À L’UKRAINE CRÉENT UN APPEL D’AIR : LE STOCK HÉRITÉ DE L’ÈRE SOVIÉTIQUE EST REMPLACÉ PAR UNE ARTILLERIE ÉTATS-UNIENNE CAR JUGÉ INCOMPATIBLE AVEC L’OTAN.  D. DURAND, DIR. DE L’INSTITUT DE DOCUMENTATION ET DE RECHERCHE SUR LA PAIX

Avec l’invasion de l’Ukraine, le clairon du réarmement sonne désormais clairement en Europe. L’Allemagne, à la traîne avec 1,56 % du PIB dédié à sa défense en 2020, montre désormais l’exemple. Trois jours après le déclenchement de la guerre, Berlin a dévoilé la création d’un fonds de 100 milliards de dollars pour moderniser son armée et atteindre l’objectif des 2 %. Juste après le déclenchement des opérations militaires, le chef de l’armée de terre allemande, Alfons Mais, avait déclaré : « Je n’aurais jamais cru, après quarante et un ans de service en période de paix, devoir faire l’expérience d’une guerre et que l’armée, que je dirige, soit plus ou moins nue. »

En Ukraine, Washington pousse son avantage face à Moscou

La cote de Dassault : + 63,44% en trois mois

Le 5 avril, la Finlande, qui partage une frontière de 1 340 kilomètres avec la Russie, a décidé de participer elle aussi à la course. « L’attaque de la Russie contre l’Ukraine signifie que nous devons réévaluer nos besoins de défense », a justifié Antti Kaikkonen, le ministre chargé des questions militaires. La hausse devrait être de 40 % pour atteindre la cible des 2 %. En outre, au Parlement, un débat a montré qu’une majorité se dessinait désormais pour rejoindre l’Otan. En Suède, elle aussi neutre, ce débat existe également. Là encore, l’objectif est désormais de consacrer 2 % du PIB à la défense d’ici à 2028.

Le Danemark, membre de l’Otan, affiche également une hausse de ses fonds de défense pour atteindre les 2 % l’an prochain. La Lettonie, qui, comme les autres États baltes, accueille des renforts de l’Otan, va, elle, porter à 2,5 % de son PIB ses dépenses d’armement. C’est la mer Baltique dans son ensemble qui se réarme. Or, cette voie, tout comme l’accès aux mers du Sud, est stratégique pour Moscou.

Drones Bayraktar, missiles hypersoniques : l'Ukraine, nouvelle vitrine pour les marchands d’armes

Ces exemples ne demeurent pas isolés, et c’est toute l’Europe qui réarme. La question est : à qui va profiter cette manne ? Aux industriels de l’armement. Pour l’heure, les commandes n’ont pas été engrangées, car la programmation des achats militaires prend du temps. Mais il suffit de suivre les cours de la Bourse pour repérer où les investisseurs prévoient de voir ruisseler l’argent public. Depuis le début de l’année, les cours des français Thales et Dassault ont pris, entre le 1er janvier et le 27 avril, respectivement 61,54 % et 63,44 % ; le britannique BAE Systems a grimpé de 29,88 % ; l’italien Leonardo est en hausse de 54,65 % ; les états-uniens Lockheed Martin, Raytheon Technologies, Northrop Grumman, General Dynamics et L3Harris Technologies affichent une progression de 13,6 % à 25,89 %. Sur la même période, les Bourses de Paris et New York perdaient environ 10 %. Preuve que les financiers n’ont aucune morale, quand le 29 mars des perspectives de pourparlers s’ouvraient, Thales perdait en Bourse 6,02 % et Leonardo 3,96 % !

NOUS SOMMES DANS UNE GÉOPOLITIQUE DE L’ÉMOTION QUI DOIT PERMETTRE DE CRÉER LES CONDITIONS D’UNEINTERVENTION EN UKRAINE, PASSANT ACTUELLEMENT PAR DES LIVRAISONS D’ARMES.  Pierre Conesa

Derrière ces chiffres, il y a en réalité une évolution du marché. « Les livraisons d’armes à l’Ukraine créent un appel d’air énorme, décrypte pour « l’Humanité magazine » Daniel Durand, directeur de l’Institut de documentation et de recherche sur la paix. Beaucoup de ces armements vont être pris dans les stocks de l’époque soviétique, en Allemagne, en Pologne, en Roumanie, en Bulgarie et dans les pays Baltes. Ce déstockage va être remplacé par une artillerie qui sera états-unienne, au motif que ce matériel sera compatible avec l’Otan. » Avec ses industriels, la France aussi essaie de se faire une place. Mais l’Alliance atlantique fonctionne surtout comme centrale d’achat auprès du conglomérat militaro-industriel américain – les cinq premiers vendeurs d’armes au monde sont états-uniens.

Le F-35 US ruine l’Europe de la défense

La Finlande vient de confirmer l’achat de soixante-quatre avions de chasse F-35 de Lockheed Martin, un concurrent du Rafale français et du Gripen suédois. Pour beaucoup, les pays de l’Est feront leurs emplettes auprès de Washington. Certains, telle la Pologne, ont signé un accord de défense en ce sens avec les États-Unis. L’Allemagne, où stationnent plus de 30 000 soldats américains, a annoncé elle aussi, à la mi-mars, qu’elle pourrait acquérir jusqu’à trente-cinq F-35. Or Berlin est engagé, avec Paris et Madrid, dans la création d’un nouvel avion de combat européen Scaf. Des craintes pèsent désormais sur ce programme qui doit aboutir en 2040.

Allemagne. Avions de combat F-35, le virage atlantiste de Berlin

Le secteur militaire n’est pas le seul à bénéficier de cette manne. Le lobby des fonds de retraite danois, Insurance & Pension, souhaite un partenariat public-privé dans le domaine militaire. « Nos entreprises (…) peuvent faire une offre avec des investissements, de l’expérience et des compétences pour exploiter et rénover les bâtiments et installations militaires », a ainsi proposé son directeur, Kent Damsgaard.

Ces chiffres peuvent paraître abstraits. 2 % de PIB, cela signifie que chaque fois que 50 euros de richesse sont créés dans un pays, 1 euro finira en dépenses militaires. « Le rapport du Sipri sur les dépenses d’armement en 2021 annonce qu’on a dépassé les 2 000 milliards de dollars de dépenses militaires dans le monde. C’est obscène, à l’heure où les besoins de financement sont énormes sur le plan de la santé, de l’éducation ou de la sauvegarde de la planète », dénonce Daniel Durand. Avec plus de 800 milliards de dollars, les États-Unis représentent 40 % de cette somme. En 2015, l’Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture estimait que, avec un investissement de 267 milliards d’euros annuels jusqu’en 2030, on pouvait éradiquer la faim dans le monde.

3 question à...Pierre Cones, pécialiste des questions stratégiques et militaires.

«Il y a aujourd’hui plus de 400 conflits ou crises sur la planète »

Pierre Conesa publie « Vendre la guerre » aux éditions de l’Aube, essai consacré à ce qu’il nomme le « complexe militaro-intellectuel ». Fustigeant les « bellicistes de plateau », le géopoliticien livre une reflexion sur l’interventionnisme militaire et le rôle des médias.

Selon le dernier rapport annuel du Sipri, les dépenses militaires mondiales ont dépassé les 2 000 milliards de dollars. Que vous inspirent ces chiffres ?

D’abord, il faut dire un mot sur la méthode du Sipri, qui prend en compte non pas les transferts commerciaux mais ceux concernant les équipements. Par exemple, les dons en matériel militaire des États-Unis à l’Ukraine ne seront pas forcément valorisés par une vente  questions àcommerciale. Le Sipri, lui, les prend en compte. Ils ont toujours fait comme cela, et ça n’enlève rien au sérieux de leur travail. Pourquoi cette augmentation ? Après la fin de la guerre froide, il s’agissait de « gérer les dividendes de la paix » et de réduire les dépenses militaires, mais ces belles intentions se sont rapidement effacées, notamment avec les guerres en Yougoslavie. Il y a aujourd’hui plus de 400 conflits ou crises sur la planète, que ce soit des insurrections urbaines, des guerres, des conflits tribaux, etc. Le monde n’est pas devenu calme lorsque l’adversaire principal a disparu, même si notre perception de la menace a changé.

Votre livre décrypte ce que vous appelez le « complexe militaro-intellectuel ». Que signifie ce concept ?Lorsque BHL a effectué son voyage à Sarajevo, tout son discours consistait à dire « on ne peut pas ne pas » intervenir et, par cette double négation, attirer l’attention du politique en mobilisant les médias pour le pousser à agir militairement. C’est évidemment un membre éminent de ce complexe militaro-intellectuel, qui réunit entre autres des intellectuels et des humanitaires, et qui est le fruit de plusieurs changements fondamentaux. Après la Première Guerre mondiale, le héros, c’est l’ancien combattant, celui qui a défendu la ligne de front. La Seconde Guerre mondiale renverse cette perspective avec les victimes civiles érigées à leur tour en figures héroïques, à qui il s’agit de témoigner une forme de respect moral. C’est sur ce champ-là que le complexe va motiver les interventions post-guerre froide, qui sont à géométrie variable et ne suscitent pas du tout la même émotion.

Comment ce complexe s’est-il illustré depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine ?On est dans une espèce d’« ukrainophilie » absolue qui n’a d’équivalent que la « poutinophobie » délirante. Il y a un récit mythique, basé sur le fait que l’Ukraine est agressée, ce qui est une évidence absolue, mais sans que personne se demande comment on est arrivé à la guerre. Nous sommes dans une géopolitique de l’émotion qui doit permettre de créer les conditions d’une intervention, qui passe actuellement par des livraisons d’armes. D’un autre côté, la guerre au Yémen a fait des centaines de milliers de morts, et l’Arabie saoudite mène ce conflit à distance, par des bombardements, sans qu’aucun contingent saoudien soit déployé sur le terrain. Bien sûr, on comprend la proximité avec l’Ukraine et la crainte d’une contagion de la guerre en Europe, mais personne n’a jamais menacé Riyad de sanctions.

Analyse. Engins de mort, « la vitrine de l’excellence française »

Jusqu’en 2020, Paris a livré du matériel de guerre à Moscou, en dépit de l’embargo européen. Les bénéficiaires de ces ventes : les groupes Thales et Safran, dont l’État français est le premier actionnaire.

Introduisant en 2020 le rapport du ministère de la Défense au Parlement sur les exportations françaises d’armes, Florence Parly exaltait « l’offre française en matière d’équipements militaires » : une « référence mondiale, connue et reconnue », « partie prenante de la vitrine du savoir-faire et de l’excellence française », avec des exportations caracolant l’année précédente à 8,33 milliards d’euros. « Cette vitrine, c’est une richesse que (…) nous devrons faire fructifier », concluait la ministre de la Défense, jugeant « essentiel » le maintien d’une « politique d’exportation volontaire et engagée ». Avec une assurance : « Nous continuerons de mener cette politique dans le respect le plus strict des exigences qui s’appliquent aux exportations d’armement, en pleine conformité avec nos valeurs et nos engagements internationaux. »

« La France applique rigoureusement les régimes de sanctions et les mesures restrictives imposés par les Nations unies, l’Union européenne et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) », assurait ce document. Au même moment, pourtant, Paris se jouait encore de l’embargo sur les armes à destination de la Russie décrété par l’Union européenne le 1er août 2014 à la suite de l’annexion de la Crimée, en février 2014, et de l’autoproclamation des républiques séparatistes pro-russes de Donetsk et Louhansk deux mois plus tard.

En plein conflit, la France livrait à l’armée russe des équipements de haute technologie, susceptibles d’être utilisés, encore aujourd’hui, en Ukraine : caméras thermiques destinées à équiper plus d’un millier de tanks, systèmes de navigation, détecteurs infrarouges pour les avions de chasse et les hélicoptères de combat. Les bénéficiaires de ces ventes : Thales et Safran, dont l’État français est le premier actionnaire.

En 2015, sous pression, l’Élysée avait fini par renoncer à la vente de deux navires Mistral à Moscou. Mais d’autres livraisons, plus discrètes, se sont poursuivies. Une enquête de Disclose a mis au jour des documents classés « confidentiel défense » confirmant le feu vert donné par Paris avec la délivrance d’au moins 76 licences d’exportation de matériel de guerre à la Russie depuis 2015. Montant total de ces contrats : 152 millions d’euros.

Pour contourner le régime de sanctions, le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, suivi par d’autres ministères, dont les Affaires étrangères, a fait valoir que ces demandes de licence portaient sur des contrats antérieurs au 1er août 2014, un calendrier qui les aurait soustraites à l’embargo européen. Avec l’invasion de l’Ukraine, le client Vladimir Poutine s’est mué en « dictateur » dans la bouche du chef de la diplomatie, Jean-Yves Le Drian. « Aucune livraison n’a été effectuée à la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine », jure-t-on au ministère de la Défense. Sans perdre le sens des affaires : le réarmement en cours offre aux entreprises françaises de juteuses opportunités.

défenseGuerre en UkraineOtanAllemagne
L'Humanité

La guerre en Ukraine a bon dos

Éditorial

Cathy Dos Santos

La guerre ravage l’Ukraine depuis le 24 février. Le constat est désolant : exil, morts, destruction. Par l’invasion de son voisin au mépris du droit international, la Russie a offert aux gouvernements qui s’étaient jusqu’alors tenus en retrait de la folle course aux armements et de l’Otan un prétexte inespéré pour revoir leur politique. Un mot à propos de l’Otan : Vladimir Poutine refusait de voir grandir l’influence de cet organisme à ses portes avec l’adhésion de l’Ukraine. Depuis le début du conflit, il en est devenu un des meilleurs alliés puisque la Finlande et la Suède, pays neutres jusqu’alors, ont décidé de rejoindre l’Alliance atlantique, renforçant ainsi sa présence militaire sur 1 300 kilomètres de frontières. Autre exemple : l’Allemagne. Dès le 27 février, le chancelier actait « un changement d’époque » pour enterrer la posture antimilitariste allemande. Malgré de vives oppositions, Olaf Scholz a promis de porter les dépenses consacrées à la défense à 2 % du PIB.

L’ancien président des États-Unis Donald Trump a dû jubiler, lui qui, en 2017, exhortait ses partenaires européens de l’Alliance atlantique à porter justement à ce niveau les fonds affectés à leur arsenal militaire. Avec un budget de 56 milliards de dollars annuels, Berlin fait pâle figure à côté de Washington, qui a engagé l’an passé dans les armes la bagatelle de 801 milliards de dollars. Les États-Unis figurent sur la première marche du podium mondial des dépenses militaires, loin devant l’Europe, l’Asie-Pacifique et la Chine. Les chiffres sont éloquents : les sommes allouées à l’armement ont atteint le montant vertigineux de 2 113 milliards de dollars en 2021, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm.

Jamais il n’y avait eu un tel emballement mortifère. La disparition de l’URSS et du bloc de l’Est n’a pas entraîné de désescalade. Bien au contraire. Les investissements dans les technologies et équipements sophistiqués sont chaque jour plus extravagants. Les grandes puissances et les royaumes pétroliers s’enferment dans une logique belliqueuse ; ils se projettent dans un monde qui serait menacé, selon eux, par des conflits d’une amplitude inédite. Pour y parer, ils ont pour seule réponse la guerre. Au point de préférer investir dans la mort plutôt que dans la santé, l’éducation, la transition écologique.

Cette dangereuse fuite en avant fait les affaires des industriels de l’armement. Depuis le début du conflit en Ukraine, les principaux groupes français, Thales et Dassault, ont vu leurs actions en Bourse s’envoler. Aux États-Unis, l’administration de Joe Biden n’en finit plus de faire des chèques et de livrer des armes à Kiev. Le complexe militaro-industriel, l’un des principaux piliers du capitalisme nord-américain, ne s’est jamais si bien porté. Après s’être insolemment enrichis ces dernières années en invoquant la prétendue menace chinoise, les Lockheed Martin, Raytheon, General Dynamics et autre Northrop Grumman vont voir leurs commandes gonfler à la faveur du déstockage des armes envoyées à Kiev et du réarmement allemand. Qu’il semble loin ce 17 janvier 1961, lorsque le président Eisenhower mettait en garde ses concitoyens contre « toute influence injustifiée, qu’elle ait ou non été sollicitée, exercée par le complexe militaro-industriel ».

Le capital fait feu de tout bois. Devant ce cynisme, il est impératif de revenir à la raison et de redessiner une architecture de relations internationales apaisées, pacifiées. Ce n’est pas faire preuve d’angélisme ni de manichéisme que d’affirmer ces principes. Les forces de frappe, les armes de dissuasion peuvent faire exploser mille fois la planète. Une seule suffirait à anéantir l’humanité.

Editorialventes d'armesGuerre en Ukraine
L'Humanité

Géopolitique. Joe Biden cherche l’étincelle sur le front chinois

Actu

Les mises en garde se multiplient envers Pékin. Alors que la guerre se poursuit en Ukraine, le président états-unien entame une tournée en Asie afin de resserrer les rangs. À Tokyo, il mènera une réunion du Quad, qu’il cherche à constituer en Otan bis.

Lina Sankari

Joe Biden court désormais deux lièvres à la fois. Depuis le lancement de l’offensive russe contre l’Ukraine, le président états-unien jouait la retenue sur le front chinois, pourtant défini à Washington comme la grande priorité géo­stratégique de ce siècle. Après une première phase où la Maison-Blanche semblait laisser l’initiative aux pays européens contre Moscou, elle a ­finalement repris le leadership, ressuscité l’Otan et ressoudé le Vieux Continent derrière elle à grand renfort de livraisons d’armes et de sanctions économiques. Cette victoire stratégique était cependant ternie par le non-alignement de certains alliés, dont l’Inde, qui, depuis le début de la guerre, s’abstient lors de votes majeurs au Conseil de sécurité de l’ONU ou au Conseil des droits de l’homme. L’heure est donc venue de resserrer les rangs. Hier, Joe Biden a entamé une tournée en Corée du Sud et au Japon pour réaffirmer l’influence de son pays dans la zone indo-pacifique.

L’étape tokyoïte sera marquée par une réunion du Quad (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité), qui regroupe pour l’heure les États-Unis, l’Inde, le Japon et l’Australie. Le but demeure la constitution d’une Otan bis dont le combat serait exclusivement tourné vers l’endiguement de la Chine. «  Il n’y a pas de tension entre le fait d’accorder du temps, de l’énergie et de l’attention à l’Europe et le fait d’accorder du temps, de l’énergie et de l’attention à l’Asie. Nous pensons que ces deux aspects se renforcent mutuellement », insiste le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan. Avant son départ pour l’Asie, le président états-unien devait d’ailleurs recevoir, à Washington, la première ministre suédoise, Magdalena Andersson, et le président finlandais, Sauli Niinistö, dont les nations ont récemment fait acte de candidature à l’Otan.

Le concept flou de « sociétés ouvertes »

Dans le droit fil du Sommet pour la démocratie tenu en décembre 2021 sous l’égide des États-Unis et visant en premier lieu à coaliser contre la Chine, l’idée est d’ « affirmer l’image de ce que le monde pourra être si les démocraties et les sociétés ouvertes se rassemblent pour dicter les règles du jeu », explique en outre Jake Sullivan. Ce concept flou de « sociétés ouvertes » renvoie d’abord à Taïwan. Le 14 mai, le directeur de la CIA, Bill Burns, l’assurait : « Les dirigeants chinois suivent attentivement les leçons qu’ils peuvent tirer de l’Ukraine concernant leurs propres ambitions et Taïwan. » En clair, les difficultés de la Russie et le front uni américano-européen doivent servir de mise en garde à la Chine, qui n’a jamais abandonné l’idée d’une réintégration dans son giron de l’île séparatiste. « Nous pensons que ce message sera entendu à Pékin », appuie Jake Sullivan. État de facto depuis 1949, Taïwan n’est toutefois pas reconnu comme tel par les Nations unies en vertu du principe d’une « Chine unique ». Il y a un an, le conseiller à la sécurité disait son pays « ouvert à une compétition rude ». Le moment semble venu.

joe bidenÉtats-UnisasieChine
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Direct. Guerre en Ukraine. Reddition des Ukrainiens d'Azovstal, Biden reçoit les dirigeants de Suède et de Finlande candidats à l'Otan. L'actualité du 19 mai

  • Au 85e jour de guerre en Ukraine, les attaques russes continuent de s'intensifier dans le Donbass, dans l'est du pays, objectif prioritaire de Moscou, mais où ses forces sont à la peine. Dans le Nord-Est, les Ukrainiens ont repris le contrôle d’une partie de la frontière dans la région de Kharkiv, selon Kiev.
  • La Suède et la Finlande enverront mercredi leur candidature au siège de l’Otan. Cette décision constitue un camouflet pour Moscou, et une victoire stratégique majeure pour Washington. Lire notre article sur le sujet.

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L'Humanité

Ukraine. Pilonnée, Donetsk prend des airs de refuge… malgré tout

Premier plan

Au terme de 85 jours de combat, la ville séparatiste de l’Est abrite une partie des populations du Donbass. Les habitants de Marioupol et d’autres agglomérations assiégées, épuisés par les violents affrontements, y font également étape avant de rejoindre la Russie ou l’étranger. REPORTAGE

Vadim Kamenka

Donetsk (Donbass), envoyé spécial.

Dans la ville aux millions de roses, les détonations restent récurrentes. Ces tirs d’artillerie principalement défensifs, les 500 000 habitants de Donetsk (1 million avant les affrontements de 2022) n’y prêtent plus attention. Au bout de huit années d’un conflit sans fin qui a pris une tournure internationale depuis l’invasion russe du 24 février, leur quotidien n’évolue guère. Les priorités demeurent : la recherche d’eau courante, de gaz, de médecins et autres besoins. « À partir des troisième et quatrième étages, l’eau a du mal à arriver et encore plus l’eau chaude. Certains quartiers ou immeubles sont épargnés. Du coup, on se rend chez des amis pour profiter d’une bonne douche chaude. C’est un luxe en ce moment qui dépasse même une invitation dans un très bon restaurant ! » raconte souriante Katia, la trentaine.

Des équipes mobilisées sept jours sur sept

Dans les rues, les équipes des services d’électricité, de gaz et d’eau sont d’ailleurs mobilisées sept jours sur sept. Au-dessus d’elles d’immenses affiches pour la victoire du 9 mai 1945, lors de la Grande Guerre patriotique (la Seconde Guerre mondiale), se succèdent. Elles alternent avec celles célébrant le référendum du 11 mai 2014 qui déboucha sur la création de la République autoproclamée. Après quatre-vingt-cinq jours de combat, la capitale de la République autoproclamée de Donetsk (DNR) sert désormais de ville- refuge. Plusieurs milliers de personnes, fuyant les zones de combat entre l’armée russe, les forces des deux Républiques (DNR, LNR) et l’armée ukrainienne, s’abritent dans des centres d’hébergement, des hôtels et des établissements scolaires. Jeunes, personnes âgées, malades, blessés… les profils sont nombreux. Dans le quartier Leninski, l’école 27 accueille ainsi plus d’une centaine de déplacés. « Malgré le poste de premiers secours, nous envoyons les personnes ayant de véritables besoins médicaux directement à l’hôpital. Au début, nous manquions d’un certain nombre de choses comme des médicaments, de l’eau potable, de la vaisselle. On s’est organisés au fur et à mesure », détaille Irina Kleshchukova, la directrice.

Ukraine. Le premier procès d’une série de crimes de guerre

La scène se répète dans d’autres établissements de la ville, aux numéros 17, 122, 138. Anastasia (1), qui a fui Marioupol il y a une quinzaine de jours, raconte son calvaire. « C’est un petit miracle d’avoir survécu avec toutes les bombes qui ont été déversées. Un obus a détruit une partie de la maison et le plafond est tombé à quelques mètres de nous », décrit-elle, inquiète pour son frère, dont elle est sans nouvelles. Car la ville portuaire, qui se situe à une centaine de kilomètres au sud, sur la mer d’Azov, a essuyé les plus importants combats depuis le 24 février. Dès le début du mois de mars, elle a subi un siège de plusieurs semaines mené par l’armée russe.

Ces dernières semaines, la population de Marioupol, qui s’élevait à 400 000 habitants avant l’invasion, a réussi à fuir vers le reste de l’Ukraine. Une partie est arrivée à Donetsk. Ces réfugiés s’y installent pour quelques jours en attendant de pouvoir rejoindre la Russie ou l’étranger. D’autres restent dans l’espoir de pouvoir retourner chez eux. « C’est la même chose pour l’ensemble des déplacés venus des zones où ont lieu les combats. Mais leur arrivée a aussi permis de rendre les rues et les routes un peu moins désertes. Nous essayons de les aider car leur quotidien a été particulièrement terrible. Plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs besoin de soins et se trouvent dans les divers établissements de santé de la ville », explique Ivan Kopilv qui dirige une organisation de défense des droits humains. D’autres habitants craignent que cet afflux ne déstabilise davantage la capitale du DNR.

On essaye d’oublier ces dernières semaines. J’espère sincèrement que la guerre va s’arrêter. » SVETA

Les choses vont rapidement évoluer en ce qui concerne Marioupol. Les ultimes combattants de l’usine Azovstal, où avaient décidé de se regrouper et de se réfugier des militaires ukrainiens, des membres du bataillon Azov et des civils, ont été enfin évacués mardi. Selon le ministère russe de la Défense, « 265 combattants ont rendu les armes », dont 51 gravement blessés. Moscou a également promis que « tous ceux » ayant besoin d’une assistance médicale ont été envoyés « vers l’hôpital de Novoazovsk », à une trentaine de kilomètres plus à l’est, au sein de la DNR. « 211 autres ont été transportés à Olenivka par un couloir humanitaire », a déclaré de son côté la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Malyaren. Plus de 6 millions d’Ukrainiens ont fui à l’étranger et 8 millions sont des déplacés internes, a estimé, le Haut Commissariat aux réfugiés.

Des bombardements quotidiens

Le long des berges du fleuve Kalmious, à Donetsk, les familles se baladent, profitant des jours qui s’allongent et du soleil avant le couvre-feu de 22 heures. Quelques enfants font du roller et d’autres du vélo. « Cela fait du bien de se promener et sortir de ce quotidien. On essaye d’oublier ces dernières semaines, notamment pour les enfants. J’espère sincèrement que la guerre va s’arrêter », témoigne Sveta qui se promène avec son chien.

La ville n’est pas épargnée par les drames. Les bombardements touchent quotidiennement un certain nombre de quartiers : Kievski, Kirovski, Petrovski. Si le centre-ville a été relativement épargné, Viktor (1) n’a pas eu cette chance. La cinquantaine, il s’est retrouvé en plein cœur d’une frappe, le 14 mars, avec des dizaines d’autres personnes. « On se promenait avec ma femme le long de la rue Universkaya. Et, d’un coup, on s’est retrouvés au sol avec une immense chaleur qui nous parcourait. Puis une deuxième frappe, que je n’ai pas entendu, nous a projetés en arrière. Je ne comprenais rien. J’ai essayé d’aider ma femme, mais je n’arrivais plus à me tourner », décrit cet ancien professeur d’histoire.

Selon un communiqué du comité d’enquête russe, « au moins 23 civils (…), parmi lesquels des enfants, ont été tués et pas moins de 18 personnes ont été blessées », ce 14 mars, par un tir de missiles de type Tochka-U, à sous-munitions. Viktor, désormais amputé des deux jambes, vit avec son père et préfère garder l’anonymat, une partie de sa famille vivant en Ukraine. Si l’enseignant a appris la mort de sa femme après son opération, il reste optimiste : « Si je ne suis pas décédé ce jour-là avec elle… s’interrompt-il avant de poursuivre la voix tremblante, c’est pour continuer à vivre. De nombreuses personnes n’ont pas eu ma chance. Je vais avoir des prothèses et j’irai aider les gens. La guerre va bien finir par se terminer. »

Guerre en Ukrainedonbass
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Ukraine. Le premier procès d’une série de crimes de guerre

Actu

Un soldat russe âgé de 21 ans comparaît depuis hier devant un tribunal pour avoir abattu de sang-froid un civil devant son domicile. Les États-Unis et l’Europe passent à une nouvelle phase de pression sur Moscou.

Nadjib Touaibia

Ils sont nombreux, selon les médias occidentaux, perpétrés par les soldats russes au contact des civils ukrainiens… Les crimes de guerre font l’actualité du conflit qui dévaste l’Ukraine après près de trois mois de guerre dévastatrice.

Le soldat Vadim Chichimarine, âgé de 21 ans, originaire d’Irkoutsk, en Sibérie, comparaissait, mercredi, devant le tribunal de district Solomiansky à Kiev, où il devait s’expliquer sur la mort d’un homme de 62 ans, le 28 février, dans le nord-est de l’Ukraine. Il est inculpé de crime de guerre et de meurtre avec préméditation. Le parquet ukrainien a requis jeudi la prison à perpétuité, la peine maximale, à son encontre.

Les autorités ukrainiennes affirment qu’il reconnaît les faits et qu’il coopère avec les enquêteurs. Selon son avocat, Viktor Ovsiannikov, qui n’a pas révélé sa stratégie de défense, « il comprend les accusations portées contre lui ».

Quels sont les faits ? L’accusation les date de quatre jours seulement après le début de l’entrée des troupes russes en territoire ukrainien, le 24 février. L’unité dont Vadim Chichimarine était en charge au sein d’une division de chars a subi une attaque. Afin d’échapper à l’offensive, il a volé un véhicule en compagnie de quatre autres soldats. L’équipage en fuite passe par un village et croise un homme de 62 ans sur son vélo. De crainte d’être dénoncés, les soldats pensent aussitôt à l’abattre. L’accusé fait usage de sa kalachnikov depuis la fenêtre du véhicule. L’homme, qui ne présentait aucune menace, s’écroule à une dizaine de mètres de son domicile. Le soldat auteur de ce crime de sang-froid a été arrêté début mai par les autorités ukrainiennes. Celles-ci ont publié une vidéo dans laquelle il disait être venu combattre pour aider financièrement sa mère. « J’ai reçu l’ordre de tirer, je lui ai tiré dessus une fois. Il est tombé et nous avons continué notre route », a-t-il expliqué aux enquêteurs.

Nous avons ouvert plus de 11 000 enquêtes et arrêté 40 suspects. » IRYNA VENEDIKTOVA, PROCUREURE GÉNÉRALE D’UKRAINE

Ce premier procès a valeur de test pour le système judiciaire ukrainien. Plusieurs autres devraient suivre. Deux militaires russes vont d’ailleurs être jugés à partir de ce jeudi pour avoir bombardé de roquettes des infrastructures civiles dans la région de Kharkiv, la deuxième ville du pays, dans le Nord-Est. « Nous avons ouvert plus de 11 000 enquêtes pour crimes de guerre et arrêté 40 suspects », a signalé sur son compte Twitter la procureure générale d’Ukraine, Iryna Venediktova. « Avec ce premier procès, nous envoyons un signal clair : aucun bourreau, aucune personne ayant ordonné ou aidé à commettre des crimes en Ukraine n’échappera à la justice », a-t-elle affirmé.

De leur côté, les États-Unis ont annoncé mardi qu’ils consacraient 6 millions de dollars (5,7 millions d’euros) à la création d’un « observatoire du conflit ». Il s’agit de recueillir, d’analyser et de partager les preuves permettant de faire la lumière sur les exactions imputées à la Russie. Celle-ci se livre à un « génocide » en Ukraine, estiment les Américains. Le « boucher » Poutine, pour reprendre le qualificatif employé par Joe Biden, est désormais sous les projecteurs.

Les États-Unis, leaders d’un conflit par procuration

En prenant cette initiative, les États-Unis se positionnent ouvertement en leaders d’un conflit par procuration contre la Russie dont ils négocient aussi, semble-t-il, le dénouement sous certaines conditions, selon l’ambassadeur russe aux États-Unis lors d’une prise de parole dimanche à la télévision d’État. « J’en préciserai trois, révèle le diplomate , arrêter l’action militaire dans le cadre de l’opération spéciale, faire reculer les troupes à l’endroit où elles se trouvaient avant le 24 février et nous repentir de tout ce que nous avons fait. » Les pays européens accélèrent dans la foulée les livraisons d’armes à Kiev. « Elles se poursuivront et gagneront en intensité dans les jours et les semaines qui viennent », a promis, mardi, Emmanuel Macron. Le président Volodymyr Zelensky, quant à lui, multiplie les séances de communication tous azimuts.

Entre les crimes de guerre révélés au grand jour, les demandes simultanées d’adhésion à l’Otan de la Finlande et de la Suède, la garantie d’un renforcement de leur sécurité, l’équipement de l’Ukraine en armement de plus en plus perfectionné, le bloc États-Unis-UE entre à l’évidence dans une nouvelle phase de pression sur Moscou après les sanctions économiques dont on ne connaît pas encore vraiment les effets sur l’économie russe. « L’Occident a déclaré la guerre totale, hybride », a réagi, samedi, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Le mot « paix » a entre-temps disparu des discours, tandis que se profile le spectre du basculement de la guerre en cours, particulièrement dévastatrice et meurtrière, dans un conflit de plus grande ampleur.

Guerre en Ukrainecrimes de guerre
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Le DVD de la semaine – « Je suis vivant ! » de Aldo Lado

Nos recommandations culturelles

Une saisissante variation du thème de l’enterré vivant initié par Edgar Poe. Dans ce premier film d’Aldo Lado, spécialiste du giallo, le thriller horrifique à l’italienne amorce un tournant gothique avec une incursion en Tchécoslovaquie.

Vincent Ostria

Poursuivons notre exploration du giallo, genre italien des années 1970 qui ne cesse d’intriguer, tant il a redéfini et bouleversé les codes du thriller horrifique. Prenons « Je suis vivant ! » (1971), premier film d’Aldo Lado, ancien assistant de Bernardo Bertolucci. Ce titre, clamé dans une des scènes d’ouverture, dit les choses clairement. Il est certes moins poétique que l’original italien, qui peut se traduire par « La Courte nuit des poupées de verre », mais il résume tout le drame distillé dans le film. Le héros, Gregory Moore (incarné par le jeune premier français Jean Sorel, familier du giallo), journaliste américain travaillant à Prague, est découvert inanimé dans un square.

De l’opaque à l’occulte

La voix off de son personnage affirme qu’il n’est pas mort, mais il est incapable de bouger un cil et ne semble même pas respirer. Tout le film, constitué de flash-backs, va retracer comment Gregory Moore a pu se retrouver dans cet état végétatif. Évidemment, tout ne sera pas résolu à la fin, car, comme dans les meilleurs giallo, il ne faut pas chercher de logique ni de rationalité dans l’intrigue. On n’est pas chez Conan Doyle ni chez Agatha Christie. Les événements s’opacifient de plus en plus au fur et à mesure que le récit progresse, et vont déboucher in fine dans l’occulte. Il ressort de tout cela que Moore a été victime d’une secte maléfique, également responsable de la disparition de sa petite amie.

Romantique, désuet, élégant...

Nimbé de l’atmosphère Mitteleuropa de la ville de Prague, sombrement photogénique, et sous-tendu par une brillante partition d’Ennio Morricone, qui flirte avec les dissonances atonales d’Arnold Schönberg, ce thriller est consacré à l’enquête du journaliste sur cette disparition incompréhensible, qui va le mener dans un monde étrange et dangereux. Une œuvre à la fois romantique, désuète, élégante et grinçante, où, sans convoquer la figure du meurtrier aux gants noirs et au grand couteau, typique du giallo, Aldo Lado amorce une veine fantastique illustrée plus tard par Dario Argento, qui lui aussi ira également puiser en Europe du Nord (Allemagne ou Suisse) des ambiances plus froides qui ont permis à ce genre baroque d’aborder un tournant gothique.

vod
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Le rail d’or pour Dalva

Nos recommandations culturelles

Créés par Jean Roy et l’association des cheminots cinéphiles ceux du rail, ces récompenses ont couronné deux femmes cinéastes. 

Les femmes ont pris le pouvoir lors des rails d’or, les prix remis par ceux du rail, l’association des cheminots cinéphiles. Le rail d’or du long métrage est revenu à Emmanuelle Nicot pour son superbe film Dalva, récit de la reconstruction d’une jeune fille victime d’inceste, encore sous l’emprise affective de son père.

La jeune cinéaste dont le film sortira à la fin de l’année 2022 s’est réjouie de cette récompense pour cette œuvre qui a bénéficié d’un excellent bouche-à-oreille pendant le festival. Pour le court métrage, le rail d’or est décerné à l’Espagnole Estibaliz Urresola Solaguren pour Cuerdas. Elle y confronte une chorale de femmes à un choix cornélien après l’arrêt des subventions municipales.

Disparaître ou accepter le financement de l’entreprise la plus polluante du secteur. Le rail d’or, fondé en 1992, à l’initiative du critique de l’Humanité Jean Roy et du cheminot André Gomar, choisit ses lauréats parmi les films présentés à la Semaine de la Critique.

Dalva, portrait d’une trop jeune femme

Dalva, d’Emmanuelle Nicot, France, 1 h 20

Un choc viscéral et une entrée en matière qui saisissent d’emblée. Des cris et des pleurs, Dalva résiste autant qu’elle peut pour éviter d’être arrachée à son père. Les services sociaux éloignent cette fillette de 12 ans, victime d’inceste. Dalva ne voit pas où est le mal, se dit amoureuse de son père. D’ailleurs, au foyer où elle a été prise en charge par Jayden (Alexis Manenti), un éducateur social, elle continue de s’habiller comme son père le lui a appris. Elle se veut féminine, maquillée et apprêtée. Elle reste volontairement à l’écart, animée par l’envie de retourner dans les bras de son père incarcéré. La rencontre avec Samia, une autre fille du foyer, fait peu à peu bouger les lignes.

Révélée par À l’arraché, un court métrage multiprimé dans les festivals, Emmanuelle Nicot signe avec ce premier long métrage une œuvre éprouvante et magnifique. S’il est question d’inceste, la jeune cinéaste s’attache surtout au long processus émancipateur, à l’accompagnement des victimes, à la puissance et à la complexité des sentiments à cet âge charnière, dernières prémices à l’adolescence. Sa manière de décortiquer les ambiguïtés de l’amour et son dévoiement intrigue. Outre sa mise en scène qui alterne une caméra portée et un filmage plus posé, un scénario maîtrisé qui dessine peu à peu son héroïne, le long métrage est porté par Zelda Samson, une comédienne non professionnelle choisie après un casting sauvage. Elle est renversante en Dalva qui n’arrive pas à se dépêtrer de l’emprise de son père. On retrouve aussi avec plaisir Alexis Manenti, l’un des trois policiers de la BAC des Misérables de Ladj Ly, impressionnant en travailleur social à la sensibilité exacerbée. Sur un sujet sensible, la cinéaste brosse un portrait lumineux, tout en finesse et en délicatesse. M. M.

L'Humanité

Deux mondes en miroir, deux Amérique qui se jaugent ?

Nos recommandations culturelles

Plateforme Nouvelle saison, nouveau croque-mitaine : la bande d’ados d’Hawkins reprend du service pour sauver le monde. Et combattre l’uniformité imposée par le passage à l’âge adulte.

Grégory Marin

Vous croyiez réellement que la petite ville d’Hawkins (Indiana, États-Unis) en avait fini avec l’étrange ? Le calme retrouvé ne pouvait être qu’apparent. Alors qu’un nouveau croque-mitaine apparaît, les défenseurs de la ville, pleinement adolescents, sont séparés : au lycée, Mike (Finn Wolfhard) et Dustin (Gaten Matarazzo) intègrent le club des geeks, Lucas (Caleb McLaughlin), l’équipe de basket, et Max (Sadie Sink) s’isole… Quant à Will (Noah Schnapp), sa mère Joyce (Wynona Rider) et son frère Jonathan (Charlie Heaton), ils sont partis s’installer en Californie, emmenant Eleven (Millie Bobby Brown) loin du cauchemar qu’ils ont vécu. Pas facile pour elle de maintenir sa relation à distance avec Mike, ou simplement de s’intégrer dans son nouvel environnement. Mais la menace qui pèse sur le monde va à nouveau leur donner un but commun…

donjons et dragons

Stranger Things continue de jouer avec les codes de la nostalgie. Dans les premières saisons, elle s’adressait clairement à ce niveau aux quadragénaires élevés aux films Amblin Entertainment, regorgeant de clins d’œil à ces œuvres, les Goonies ou E.T., pour les stéréotypes de personnages et l’ambiance. Cette quatrième saison fourmille aussi de références, mais d’un autre genre : on repérera des hommages à Carrie au bal du diable, avec Eleven en lycéenne harcelée, ou au Silence des agneaux quand Nancy (Natalia Dyer) et Robin (Maya Thurman-Hawke) se prennent pour Clarice Starling. Les amateurs auront à cette occasion reconnu Robert Englund, inoubliable Freddy des Griffes de la nuit, dont l’influence résonne jusque dans certaines scènes.

Cette saison marque une progression vers des références cinématographiques plus adultes – même si la référence centrale, qui structure ce début de saison et crée l’indispensable Némésis, reste Donjons et Dragons. L’histoire rappelle d’ailleurs comment le jeu a été au centre de polémiques, agitées par les conservateurs américains, déplorant sa mauvaise influence sur la jeunesse.

Sur la côte Ouest magnifiant les corps et esprits sains, les « parias » qui s’y adonnent écoutent aussi du hard rock, portent les cheveux longs… et sont poursuivis par des athlètes propres sur eux et populaires. Comme si, avant même l’ouverture d’un portail entre les dimensions, deux mondes coexistaient déjà, qui peuvent entrer en collision à tout moment. Une manière aussi pour Matt et Ross Duffer, les créateurs de la série, de portraiturer une Amérique divisée ?

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Le Figaro

«La lumière doit être faite», «humiliation pour la France»... L'opposition s'indigne après le match Liverpool-Real Madrid

Claire Conruyt

Gérald Darmanin a désigné les supporters britanniques comme étant coupables du chaos au Stade de France.

«Des milliers de ''supporters'' britanniques, sans billet ou avec des faux billets ont forcé les entrées et, parfois, violenté les stadiers.» C'est ainsi que le ministre de l'Intérieur a expliqué l'origine des incidents au Stade de France, tandis que se tenait la finale de la Ligue des Champion.

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«Cela doit donner lieu à des sanctions pénales fermes et exemplaires», a renchéri ce matin la députée La République en marche (LREM) Aurore Bergé sur RMC. «Il y a eu des faux supporters qui ont tenté de s'introduire dans le stade et ont eu des comportements inacceptables.»

Une version des faits que l'opposition n'a pas tardé à contester. «Un peu rapide et lâche de renvoyer le problème sur les seuls supporters britanniques», a déclaré le député Les Républicains Éric Ciotti sur Twitter, ajoutant que «toute la lumière doit être faite sur les responsables de ces violences.» Le président du Rassemblement national Jordan Bardella a quant à lui pointé les «hordes sauvages qui pourrissent systématiquement le moindre événement». «Une humiliation mondiale pour la France, dont l'image ne cesse de se ternir.» Marine Le Pen a elle aussi pointé la responsabilité de Gérald Darmanin, «incapable de maintenir l'ordre face à la racaille, qui est en train de gâcher ce qui devrait être un événement populaire».

Le leader de Reconquête ! s'est lui aussi ému de l'«accusation» portée sur «les supporters de Liverpool» et des «supporters sans billets». «La vérité éclate brutalement», a avancé Eric Zemmour sur Twitter : «Des racailles sautent par-dessus les barrières et agressent autour du Stade de France.»

«C'est l'image de l'Occident dans son ensemble qui se trouve affectée», a enfin déploré l'ancien député et conseiller présidentiel Henri Guaino sur Europe 1. «Il y a une violence qui monte et l'Occident qui, toujours prompt à donner des leçons au monde entier, donne aujourd'hui l'image de sociétés qui se fracturent.»

À VOIR AUSSI - Gaz lacrymogène, intrusions... Scènes de chaos au Stade de France avant la finale de la Ligue des Champions

Islamisme : très vive passe d'armes entre Jean Castex et Damien Abad à l'Assemblée

Le président du groupe LR a reproché mardi au premier ministre de n'avoir accédé à aucune des nombreuses propositions de la droite pour lutter contre l'islamisme.

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Accusé de viols, le ministre Damien Abad se confie au Figaro

EXCLUSIF - Le ministre des Solidarités dénonce des attaques qu'il juge récurrentes et estime que les élections législatives seront les «juges de paix».

Nouveau gouvernement : découvrez la liste des ministres d'Élisabeth Borne

Près d'un mois après sa réélection, Emmanuel Macron a nommé les 27 membres de son nouveau gouvernement. Le premier Conseil des ministres se tiendra lundi à l'Élysée.

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Le Figaro

Festival de Cannes : la palme d'or pour Sans filtre, Claire Denis et Lukas Dhont distingués

Constance Jamet

Ruben Östlund remporte un deuxième trophée après The Square en 2017. Les Dardenne ont été couronnés du prix spécial des 75 ans.

Avec un Vincent Lindon président du jury, pas de lapsus à la Spike Lee. Le réalisateur américain avait révélé le nom de la lauréate de la palme d'or 2021 dès le début du direct, après avoir mal compris une question de la maîtresse de cérémonie ! Il a fallu attendre les derniers instants d'un gala sobre pour découvrir que le Suédois Ruben Ostlund remportait cinq ans après The Square sa seconde palme d'or pour Sans filtre, satire des super-riches et du luxe sur fond de croisière extravagante. «Lorsque nous avons commencé ce film, nous n'avions qu'un but: essayer de faire un film qui intéresse le public et qui le fasse réfléchir avec provocation», a déclaré l'euphorique heureux élu, en recevant son prix. Il a conclu son discours sur un cri primal.

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Le cinéaste de 48 ans succède à Julia Ducournau et Titane et accomplit l'exploit de remporter deux palmes pour deux sélections. Il accède au club fermé des cinéastes ayant été doublement «palmé», aux côtés de Francis Ford Coppola, Shōhei Imamura, Bille August, Emir Kusturica, Jean-Pierre et Luc Dardenne, Michael Haneke et Ken Loach.

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Ruben Ostlund coiffe les favoris des critiques : le thriller Decision To Leave et le portrait d'une amitié rompue entre deux ados Close, signé du jeune prodige belge Lukas Dhont. Cette 75e édition a, ceci dit, réservé un triomphe au cinéma d'outre-Quiévrain récompensé à trois reprises.

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Le prix de la mise en scène échoit au chouchou de la presse, le thriller Decision To Leave . Trois ans après la palme d'or pour Parasite de Bong Joon-ho, le réalisateur d'Old Boy Park Chan-wook a rapporté un nouveau trophée à la Corée du Sud avec ce thriller à la réalisation virtuose sur un inspecteur qui tombe amoureux d'une suspecte. Une sorte de Basic Instic, sexe et pic à glace en moins. Le cinéaste a évoqué la crise de fréquentation que traversent les cinémas depuis la pandémie : «On a pu vaincre ce virus. Je suis persuadé que grâce aux cinéastes, nous pourrons vaincre la peur du cinéma et que le public reprendra le chemin des salles».

Annoncé de toutes parts, le prix spécial des 75 ans a adoubé les vétérans de la Croisette, les frères Dardenne, dont c'est la neuvième fois en compétition. Leur mélo Tori et Lokita est un plaidoyer pour les mineurs non accompagnés en exil. Un drame engagé et étrillé par la critique. Le tandem a dédié leur récompense à Stéphane Ravacley, le boulanger de Besançon qui avait fait une grève de la faim afin d'obtenir la régularisation de son apprenti guinéen sans papier menacé d'expulsion.

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Le Grand Prix a lui aussi été divisé entre le film le plus laminé par la presse, la romance d'espionnage sensuelle sur fond de conflit au Nicaragua Stars At Noon de Claire Denis, et le coup de cœur de cette 75e édition, Close de Luka Dhont, portrait de la dislocation d'une amitié d'enfance. Ému, le trentenaire belge, pressenti pour la palme d'or, a dédié sa victoire «aux amis qu'il avait perdu de vue». «Trop souvent on se tient à distance de ceux que l'on voulait protéger. Je voulais faire un film sur la tendresse. Je suis conscient qu'on a plus l'habitude de filmer des hommes se battre plutôt que de se soutenir mais la fragilité peut être un superpouvoir», a-t-il expliqué sous les applaudissements.

Autre prix ex aequo de la compétition, le prix du jury. Il a été décerné à la fable animale Eo du cinéaste polonais Jerzy Skolimowski mettant à l'honneur un âne courageux face aux horreurs du monde et des hommes et aux Huit Montagnes de Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen, «bromance» au long cours entre deux garçons italiens, de l'enfance à l'âge adulte.

Pilier de la Nouvelle Vague de son pays et doyen de la soirée à 84 ans, Jerzy Skolimowski a rendu hommage à ses équidés et a conclu par un «hihan» tonitruant. «Ce film qui compte aussi deux ânes nous a réunis», a lancé Charlotte Vandermeersch à son compagnon Felix Van Groeningen sous les vivats de l'auditorium Lumière avant de l'embrasser.

Le jury n'a en revanche pas hésité sur les prix d'interprétation et a couronné la comédienne Zar Amir Ebrahimi dans Les nuits de Mashhad de Ali Abbasi. Le Danois d'origine iranienne montre l'Iran d'une façon jamais vue dans ce thriller sur un tueur de prostituées, «nettoyant» au nom de Dieu les bas-fonds de l'une des villes les plus sacrées de la République islamique. «J'ai le sentiment d'avoir eu un parcours très long avant d'arriver sur cette scène. Il y a beaucoup d'humiliation jusqu'à ce moment-là. Je suis reconnaissante de ce mélange de la vie et des ombres», salue la comédienne, mise en cause dans son pays pour un scandale de sextape et qui a dû prendre en 2008 le chemin de l'exil. «J'espère que ma famille est fière de moi ce soir», conclut-il, «il faut que je parle de la France, pays paradoxal, rempli de gens heureux qui se disent malheureux. Merci pour votre amour».

Lui a succédé sur scène Tarik Saleh, prix du scénario pour son thriller Boy From Heaven , plongée dans l'islam sunnite qui fait penser au Nom de la rose. Sortie prévue le 9 novembre. Celui qui ne peut plus vivre en Egypte à cause de ses films engagés a eu une pensées pour ses compatriotes scénaristes : «J'espère qu'ils pourront élever la voix. Rien ne mérite de quitter sa patrie mais certains œuvres exigent de voir le jour». Sa distinction consacre une belle soirée pour le septième art scandinave.

Le prix d'interprétation masculine est revenu au héros de Parasite le Sud-Coréen Song Kang-ho, patron d'un pressing qui subtilise des bébés abandonnés dans Nos bonnes étoiles du Japonais Kore-eda. Sourire de circonstance, un smoking noir de rigueur, l'artiste a tenu un discours très court.

«Chacun des films a donné lieu à des débats passionnés et passionnants»

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Sobre, Virginie Efira a repris son rôle de maîtresse de soirée avec un rapide résumé des moments forts du Festival dans lequel figurait Tom Cruise. À l'ouverture la comédienne et ex-animatrice belge avait pu compter sur un tour de chant de Vincent Delerm et une allocution surprise par vidéo du président ukrainien Volodymyr Zelensky.

En début de cérémonie, Vincent Lindon a fait le bilan de son mandat. «J'ai beaucoup plus peur qu'à l'aller Mais je suis terriblement triste que ces jours si heureux s'achèvent», a-t-il prévenu en préambule. «J'ai tout aimé les films, l'énergie des rues, le jury si généreux et exigeant, spectateur et cinéphile, regard d'enfant et vision d'adulte, combatif. Chacun des films a donné lieu à des débats passionnés et passionnants, vigoureux et épuisants. Chaque décision a été prise à la majorité. Un film doit inspirer le désir, provoquer l'émotion puis la réflexion. La plupart des œuvres présentées ici ont réussi ce triple pari. Créer c'est créer dangereusement», a-t-il assuré. Avant d'essayer un peu d'humour dans une veine électorale : «Un seul mandat de dix jours vous paraît normal ? Changeons avec la sinistre habitude de changer le jury une fois par an, innovons. En 2023 renouvelez ce groupe. Nous exigeons une réélection!»

Signe d'un palmarès propice au dédoublement des prix, la palme d'or du court-métrage est allée à The Water Murmurs de Jianying Chen et une mention spéciale à Lori de Abinash Bikram Shah. Idem pour La caméra d'or. Une mention spéciale a été décernée à Plan 75 de la Japonaise Hayakawa Chie et la Caméra d'or a adoubé le premier film de la petite fille d'Elvis Presley la comédienne Riley Keough et sa camarade Gina Gammell, War Pony, immersion dans le quotidien d'une réserve amérindienne.

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Kirill Serebrennikov et James Gray boudés

Comme le veut la tradition, l'ultime montée des marches, qui a débuté à 19 heures, avait permis de deviner quels longs-métrages seront récompensés en observant les équipes rappelées sur la Croisette. Les artistes qui défilent préfiguraient une razzia pour le cinéma belge. Les frères Dardenne (Tori et Lokita), le duo Charlotte Vandermeersch et Felix van Groeningen et Lukas Dhont (Close) ont ouvert le bal.

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Au rayon des grands absents du palmarès figure La Femme de Tchaïkovski  du Russe Kirill Serebrennikov, sur l'épouse du compositeur, longtemps restée dans l'ombre et avec laquelle il a convolé tout en cachant son homosexualité. Le couronnement de cet artiste russe, en rupture avec le régime de Vladimir Poutine, aurait pourtant été un évènement en soi en pleine guerre en Ukraine. Pas de rappel non plus le sulfureux et neurasthénique Crimes Of The Future ou le Napolitain Nostalgia de Mario Martone histoire d'amitié et de retour au pays natal, dans l'ombre de la mafia. Tentant pour la cinquième fois de ne pas revenir bredouille, l'Américain James Gray a encore fait chou blanc malgré son poignant Armaggedon Time, récit autobiographique de son enfance dans le New York des années 1980 porté par Anne Hathaway et Jeremy Strong.

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«En Iran, on voulait m'effacer» : Zar Amir Ebrahimi, prix d'interprétation féminine au festival de Cannes

L'actrice est récompensée pour son rôle de journaliste qui enquête sur les crimes commis sur des prostituées par un serial killer dans Les nuits de Mashhad (Holy Spider). Un portrait impitoyable du pays qu'elle a dû quitter.

Cannes 2022 : le palmarès complet de la 75e édition du festival

Les paillettes et les soirées de gala s'achèvent sur la Croisette, avec une ribambelle de prix, dont la palme d'or décernée à Sans filtre.

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Cannes dans le rétro : Jane Fonda raconte les mensonges de son père en 1963

JOUR 10 - Les interviews de François Chalais ont marqué l'histoire du Festival. Le Figaro et Madelen, la plateforme de l'INA, vous proposent de les retrouver du 17 au 28 mai.

L'Humanité

Festival de Cannes. Gros plan sur les jeunes cinéastes françaises

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Longtemps accaparée par les cinéastes mâles, la quinzaine cannoise s’ouvre de plus en plus à leurs homologues féminines. Revue d’effectifs parmi les réalisatrices émergentes.

Michaël Mélinard

Cinq films réalisés ou coréalisés par des femmes en lice pour la palme d’or parmi les vingt et un longs métrages en compétition, la parité a encore du chemin à faire. Mais le Festival de Cannes (et ses sections parallèles), le premier à avoir signé la charte 50/50 en 2018, accorde une place de plus en plus grande aux réalisatrices. D’ailleurs, si on élargit le cadre, on découvre un panorama plus égalitaire. Neuf films sur les 20 d’Un certain regard, 10 sur les 23 de la Quinzaine des réalisateurs, 3 sur les 7 de la Semaine de la critique et 4 sur les 9 de l’Acid sont l’œuvre de femmes cinéastes. Parmi elles, les jeunes Françaises ont le vent en poupe. L’engouement n’est pas nouveau. L’année dernière, le jury présidé par Spike Lee a décerné sa palme à « Titane », de Julia Ducournau. Cette année, Léonor Serraille, 37 ans, caméra d’or en 2017 (le prix qui récompense, toutes sections confondues, le meilleur premier long métrage) pour « Jeune Femme », est le fer de lance de ces jeunes cinéastes talentueuses. Elle découvre la compétition avec « Un petit frère », récit de l’installation d’une mère célibataire ivoirienne en banlieue parisienne dans les années 1980.

La découverte de nouveaux talents

Dans la sélection Un certain regard, surtout axée sur la découverte de nouveaux talents, Lola Quivoron présente « Rodeo », film sur une jeune femme qui tente d’intégrer un groupe de motards. Romane Gueret et Lise Akoka se sont déjà fait un nom dans la websérie avec « Tu préfères ? » et le court métrage avec « Chasse royale ». Véritable fiction avec une veine documentaire, « les Pires » raconte le tournage d’un long métrage dans une cité du nord de la France. Les acteurs de ce film dans le film sont des enfants qui y résident. Le langage cru, les accents, les prolos à l’écran servent aussi une réflexion sur l’imaginaire au cinéma.

Un thriller fantastique

À la Quinzaine, Léa Mysius, révélée avec « Ava », signe « les Cinq Diables », un thriller fantastique autour d’une petite fille dotée d’un nez exceptionnel, capable de reconnaître et de reproduire toutes les odeurs. Elle découvre un pan du passé de sa mère, incarnée par Adèle Exarchopoulos, avec l’arrivée de Julia, la sœur de son père, sortie du décor depuis dix ans. Dans « Revoir Paris », Alice Winocour rassemble Virginie Efira et Benoît Magimel sur fond de trauma terroriste. Mia Hansen-Love, avec huit longs métrages à son actif, est une habituée de la Croisette. Après « Bergman Island » l’an passé, elle revient à la Quinzaine avec « Un beau matin », des retrouvailles entre des personnages portés par Léa Seydoux et Melvil Poupaud.

Devant et derrière la caméra

À la Semaine de la critique, Emmanuelle Nicot signe le splendide « Dalva », autour de l’inceste, avec une très jeune fille amoureuse de son père. Dans « Tout le monde aime Jeanne », Céline Devaux dévoile Blanche Gardin en femme surendettée. Avec « Alma Viva », la Franco-Portugaise Cristèle Alves Meira évoque, dans une atmosphère surnaturelle, le déchirement d’une famille après la mort de l’aïeule dans un village menacé par un incendie de forêt.

À l’Acid, Fanny Mollins observe, dans « Atlantic Bar », la clientèle d’un débit de boissons amené à fermer ses portes. Enfin, en séance spéciale, Diam’s officie devant et derrière la caméra en cosignant avec Houda Benyamina (caméra d’or avec « Divines ») et Anne Cissé « Salam », un documentaire sur sa vie.

Festival de Cannes 2022cinéma
L'Humanité

Festival de Cannes.  As Bestas : dans la montagne, les sentiers de la haine

Actu

Le cinéaste espagnol, Rodrigo Sorogoyen, auteur des excellents El Reino ou encore Madre, raconte la fracture sociale dans un petit village de Galice dans un terrifiant et grandiose thriller.

Cyprien Caddeo

Le meilleur film de la sélection cannoise n’est pas en compétition. Dommage. Présenté en section « Cannes Premières », ovationné lors de sa projection officielle, « As Bestas », le nouveau thriller politico-social du talentueux Rodrigo Sorogoyen, a roulé sur la Croisette. 

Un couple de Français qu’on devine embourgeoisés, campés par Marina Foïs et Denis Ménochet, s’est installé dans un hameau reculé et pauvre au coeur des montagnes de Galice. Eux ont des rêves de retour à la terre, veulent retaper les maisons abandonnées, développer le bio. La néo-ruralité dans toute sa splendeur. Cela leur attire l’ire de deux frangins galiciens, paysans à la présence inquiétante. Ils feront tout pour que les « colonisateurs français » plient bagage. D’abord, les moqueries, le racisme ordinaire. Puis les humiliations. Puis le harcèlement. Puis la violence.

Impossible dialogue

On pense très fort à  Délivrance de John Boorman. Dans le film traumatique de 1972, des hommes d’affaires d’Atlanta partis explorer le « Sud profond » en canoë sont massacrés par des rednecks qui ne supportaient pas que des bourgeois violent leurs terres. Derrière la violence, se racontait la grande fracture sociale, quasi anthropologique, de l’Amérique. Cela marche toute aussi bien en Europe. Les inquiétants frères, tués à petit feu par la sinistrose et le déclassement, remplacent ici les Tom Sawyer dégénérés de Boorman. La plaie entre les deux mondes, bourgeoisie en exil des grands centres urbains et ruralité appauvrie, elle, souffre des mêmes causes et produit les mêmes effets.

Loin d’un film méprisant sur son sujet,  As Bestas raconte au-contraire l’impossibilité du dialogue entre deux classes sociales qui évoluent dans le même environnement, mais l’appréhendent de manières radicalement opposées. Faute de pouvoir se comprendre, les protagonistes se jaugent de loin, se scrutent, apprennent à se haïr. C’est dans ce décalage que s’infiltre la tension, que Sorogoyen fait doucement monter comme un venin, et qu’éclosent ses monstres.

Marina Foïs explosive

Le cinéaste espagnol apporte un soin particulier à ses personnages, chacun, à leurs façons, des bêtes prises au collet de la montagne, comme le suggère le titre. Les quatre principaux protagonistes ont chacun le droit à une scène d’anthologie. Marina Foïs, en retrait dans la première partie du film, explose dans la seconde à l’occasion d’un face-à-face d’une violence inouïe avec sa fille (Marie Colomb) - Rodrigo Sorogoyen prouvant là qu’il est un directeur d’acteurs autant à l’aise dans la langue de Molière que de Cervantès. L’actrice française aurait pu prétendre à un prix. Tant pis, reste l’immense plaisir d’avoir vu un grand film.

Festival de Cannes 2022
Le Figaro

Sans filtre, Armageddon Time, Boy From Heaven… Le palmarès du Figaro pour le Festival de Cannes

François AubelFrançoise DargentOlivier DelcroixEric Neuhoff

LA SÉLECTION DU FIGARO - Alors que le jury a décerné samedi soir les récompenses de la 75e édition du Festival, voici le choix de nos critiques.

Palme d'or

Sans filtre , de Ruben Östlund

Le Figaro lui avait déjà décerné la palme d'or pour The Square en 2017, satire au vitriol de l'art contemporain et du politiquement correct. Le réalisateur suédois la mérite de nouveau pour Sans filtre . Il commence par égratigner le milieu de la mode avant d'embarquer deux mannequins sur un yacht rempli d'ultrariches. Woody Harrelson joue avec jubilation un capitaine alcoolique et marxiste qui refuse de sortir de sa cabine pour rencontrer ces oligarques russes, vendeurs d'armes et autres milliardaires de la tech. Une tempête transforme le dîner du capitaine en vomitorium dantesque.

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Une fois sur l'île, la lutte des classes prend un tour encore plus cruel. Si Östlund parvient à réduire son film d'un quart d'heure, il tient la meilleure comédie de l'année. Bien sûr les critiques de gauche ont détesté.

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Palme de plomb

Stars at Noon , de Claire Denis

Le Nicaragua, qui a connu les sandinistes, n'a pas de chance. Une autre calamité l'attendait avec Claire Denis. Tiré d'un roman de Denis Johnson, cette histoire d'espionnage se perd très vite dans des clichés et dans un exotisme paramilitaire censé être audacieux. Une jeune Américaine délurée couche à droite et gauche. Elle tombe sur le plus fade des Anglais. Il a un costume blanc et boit de la bière au goulot. Le flic du Costa Rica a une mine de contrebandier. Une compagnie pétrolière tire les ficelles en douce.

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Ah, ces dictatures sud-américaines, il était urgent de dénoncer leur violence et leur corruption. Le film déclenche surtout de solides bâillements. Les acteurs sont plats (Margaret Qualley, la fille d'Andie MacDowell, trottine tout le temps) , l'intrigue inexistante, les séquences vides. Bien sûr, tout cela est lourd de sens. Mamma mia ! Mais non, la somnolence nous égare : on parle espagnol, là-bas, Madre de Dios !

Meilleur acteur

Pierfrancesco Favino, dans Nostalgia 

Il est de tous les plans de Nostalgia de Mario Martone. En Napolitain de retour chez lui après 40 ans d'absence, l'acteur romain trouve là son plus beau rôle depuis Le Traître, de Marco Bellocchio. Sombre et mystérieux, son personnage parle italien avec un accent arabe, écorche des mots et se perd dans les ruelles de la Sanita, quartier aux mains de la Camorra.

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« J'ai aimé son courage et la confiance qu'il a. C'est un idéaliste même s'il va à l'encontre de l'avis des autres. Il est romantique. Je suis un peu comme cela aussi », nous confiait l'acteur il y a quelques jours à Cannes. L'Italie a trouvé sa nouvelle star.

Meilleure actrice

Alyona Mikhaïlova, dans  La Femme de Tchaïkovski

Cette fille est un incendie dans une robe à volants. Elle enflamme les cœurs et la pellicule. Seul son époux, le compositeur Tchaïkovski, résiste à cette tourmente. Alyona Mikhaïlova pleure et tempête. On ne se souvient que d'elle, en sortant de La Femme de Tchaïkovski , tant elle emporte tout sur son passage. Ses larmes sont photogéniques. Ses traits brûlent de passion ou de désespoir - c'est la même chose. Rarement on avait vu une âme s'afficher autant sur un écran. Un seul risque : il est à craindre que ce rôle superlatif colle désormais à la peau de la comédienne. C'est tout le mal qu'on lui souhaite.

Pire acteur

Benoît Magimel, dans Pacifiction - Tourment sur les îles

Qu'allait-il faire dans cette galère tahitienne ? Benoît Magimel, pourtant un des meilleurs acteurs de sa génération, se perd dans la logorrhée polynésienne d'Albert Serra. En haut-commissaire chargé d'étouffer les rumeurs de reprise des essais nucléaires, il a l'air de lire sur ses genoux un texte dont il vient de découvrir la teneur.

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Le ton est faux. Il y a des hésitations, des silences pas prévus. Il faut entendre, aussi, les phrases qu'on lui met dans la bouche. « La politique, c'est comme une discothèque. » Allez vous débrouiller avec ça. À moins que Magimel n'ait adopté un je-m'en-foutisme bien excusable. Le résultat est quand même d'un ennui atomique.

Pire actrice

Léa Seydoux, dans Les Crimes du futur

Léa Seydoux avait prouvé qu'elle pouvait être mauvaise en français grâce à France de Bruno Dumont. Elle montre qu'elle peut faire la même chose en anglais avec Les Crimes du futur de David Cronenberg. Les cheveux courts, hérissés façon Desireless, elle joue la complice, et plus si affinités, d'un Viggo Mortensen déglingué. Elle susurre des formules qui se voudraient troublantes et dont elle ne croit pas un mot.

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En face d'elle, Kristen Stewart est bien plus convaincante. Miss Seydoux, qui ne s'appelle pas ici Caprice pour rien, semble se préparer à son prochain rôle : le remake d'Emmanuelle. On espère qu'elle ne venait pas d'arrêter la cigarette.

Prix du jury

Armageddon Time , de James Gray

Avec Armageddon Time, James Gray signe son film le plus personnel. Après les voyages intersidéraux d'Ad Astra, retour sur terre, et plus exactement dans son quartier natal du Queens, à New York, en 1980. Le jeune Paul Graff entre au collège public et se lie d'amitié avec un garçon noir. Cette chronique intimiste est le portrait tendre et cruel d'une famille juive pas tout à fait idéale. Seul vrai complice du héros, le grand-père, interprété par Anthony Hopkins, toujours excellent. Entre Les Quatre Cents Coups et Amarcord, Gray revisite son enfance avec une lucidité poignante.

Grand prix

Boy From Heaven , de Tarik Saleh

Après l'excellent Le Caire confidentiel et sa police corrompue, le réalisateur égyptien pousse la porte de l'université al-Azhar. Adam, fils de pêcheur, obtient une bourse et découvre un marigot de crocodiles. La mort soudaine du grand imam attise les convoitises.

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L'étudiant candide se retrouve alors au cœur des intrigues politico-religieuses. Entre Le Nom de la rose et Un prophète, Tarik Saleh signe un thriller haletant et met brillamment en scène la complexité de la société égyptienne.

Caméra d'or

Falcon Lake , de Charlotte Le Bon

Charlotte Le Bon a débarqué sans prévenir dans la compétition et a raflé tous les suffrages. Une séquence de son Falcon Lake a même été applaudie dans le noir. L'ex-Miss Météo surprend avec cette chronique de vacances au bord d'un lac canadien. Le jeune Bastien en pince pour Chloé. Elle lui raconte des histoires de fantômes. Il se déguise avec un drap blanc. Il écoute des chansons pop. Elle lui montre ses seins. Ce premier film rappelle les indépendants américains des années 1970. Il faut croire aux fantômes. Ils n'oublieront pas celui de leur premier amour. Il reviendra les hanter longtemps.

«En Iran, on voulait m'effacer» : Zar Amir Ebrahimi, prix d'interprétation féminine au festival de Cannes

L'actrice est récompensée pour son rôle de journaliste qui enquête sur les crimes commis sur des prostituées par un serial killer dans Les nuits de Mashhad (Holy Spider). Un portrait impitoyable du pays qu'elle a dû quitter.

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Le Figaro

La Russie «prête à exporter» des céréales d’Ukraine

EN COURS : Mis à jour le 29 mai 2022 à 11:55

Alors que l'Ukraine, grande puissance agricole, ne peut plus exporter ses céréales en raison du blocage de ses ports, Vladimir Poutine a assuré, lors de sa conversation avec ses pairs français et allemands, que son pays était «prêt» à aider une exportation «sans entraves» des céréales de l'Ukraine. «La Russie est prête à aider à trouver des options pour une exportation sans entraves des céréales, y compris des céréales ukrainiennes en provenance des ports situés sur la mer Noire», selon un communiqué du Kremlin.

» LIRE AUSSI - Vladimir Poutine brandit l'arme du « chantage céréalier » contre les sanctions

Pour Vladimir Poutine, les difficultés liées aux livraisons alimentaires ont été provoquées par «une politique économique et financière erronée des pays occidentaux, ainsi que par les sanctions antirusses» imposées par ces pays.

Course contre la montre technologique pour «mémoriser» les bâtiments historiques

Obus et missiles pleuvent sur les villes ukrainiennes depuis le début de la guerre, prenant des vies, mais endommageant également des immeuble historiques. Les services culturels cherchent à conserver leur mémoire avec de la technologie de pointe et des scans en 3D.

L'ingénieur français Emmanuel Durand, spécialiste de l'acquisition de données en 3D, «enregistre» le bâtiment sous toutes ses coutures. «Le scanner prend 500.00 points à la seconde. Sur cette station, on va avoir 10 millions de points. Ensuite, on va changer de station et faire tout le tour du bâtiment, extérieur comme intérieur. Un milliard de points...», explique-t-il. Le soir, il rassemble sur un ordinateur toutes les données, «comme des pièces de puzzle», pour reconstruire virtuellement le bâtiment. Le résultat fini est une reproduction parfaite à 5 millimètres, qu'on peut ensuite tourner dans tous les sens, ou couper en tranches. On peut aussi voir les cratères des explosions dont le souffle a ébranlé la structure.

«Ca permet de fixer dans l'histoire la situation physique du bâtiment. Ca peut servir pour voir ce qui a bougé pour la sécurité. Pour aider à voir ce qu'on peut restaurer ou non, mais aussi pour des aspects muséographiques» ou historiques, poursuit-il. «On a la vraie scène du dommage provoqué par le missile et une réplique exacte de ce qu'était le bâtiment.» Bénévole, Emmanuel Durand se déplace avec son scanner accompagné d'architectes, d'ingénieurs, de spécialistes de bâtiments historiques et d'un directeur de musée, se rendant à Kiev, Lviv, Tcherniguiv et à Kharkiv.

Emmanuel Macron appelle la Russie à entamer des «négociations»

Plus de trois mois après le début de la guerre lancée par Moscou le 24 février dernier, le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz ont demandé au président russe Vladimir Poutine - lors d'un entretien téléphonique - d'entamer des «négociations directes sérieuses» avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

» LIRE AUSSI - Cessez-le-feu en Ukraine, céréales, soldats d'Azovstal : ce que Macron, Scholz et Poutine se sont dit

Ils lui ont aussi réclamé la libération des 2500 combattants ukrainiens qui s'étaient retranchés dans l'aciérie Azovstal à Marioupol (sud-est) et qui se sont rendus aux forces russes.

Le président russe a assuré de son côté que la Russie restait «ouverte à une reprise du dialogue» avec Kiev pour régler le conflit armé, alors que les négociations de paix avec l'Ukraine sont au point mort depuis mars, selon le Kremlin.

Les Russes accentuent la pression sur Sieverodonetsk

Sur le plan militaire, l'étau russe dans le bassin minier du Donbass se resserre, notamment autour de Sieverodonetsk. «La Russie a engagé tous ses moyens pour s'emparer de Sieverodonetsk ou empêcher toute communication entre la région et l'Ukraine», a affirmé samedi soir sur son compte Telegram Sergii Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk. «La semaine prochaine sera très dure», a-t-il admis, en considérant toutefois que les forces russes «ne seront pas en mesure de réussir tout ce qu'elles planifient dans un avenir proche».

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«Les Russes ont amené beaucoup de moyens pour prendre la ville d'assaut mais ne peuvent pas encore le faire», a assuré de son côté le maire de Sieverodonetsk, Olexander Stryuk. Mais «nous pensons que la ville résistera», a-t-il ajouté. Il a alerté sur l'aggravation de la situation sanitaire dans cette ville de 100.000 habitants avant la guerre. Les «bombardements constants» compliquent beaucoup l'approvisionnement - notamment en eau potable - de la cité, privée d'électricité depuis plus de deux semaines, a-t-il écrit samedi soir sur son compte Telegram. L'activité du «centre d'aide humanitaire» de la ville a été suspendue, a-t-il précisé.

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Zelensky appelle à «reconnaître la Russie comme un État-terroriste»

Bonjour à tous !

Bienvenue dans ce direct consacré à la guerre en Ukraine. Trois mois après le début de l’invasion russe, suivez ici les dernières avancées des forces russes et ukrainiennes, ainsi que les réactions et décisions internationales.

Vous pouvez retrouver les événements de la journée d’hier ici.

La Russie «prête à exporter» des céréales d’Ukraine

Alors que l'Ukraine, grande puissance agricole, ne peut plus exporter ses céréales en raison du blocage de ses ports, Vladimir Poutine a assuré, lors de sa conversation avec ses pairs français et allemands, que son pays était «prêt» à aider une exportation «sans entraves» des céréales de l'Ukraine. «La Russie est prête à aider à trouver des options pour une exportation sans entraves des céréales, y compris des céréales ukrainiennes en provenance des ports situés sur la mer Noire», selon un communiqué du Kremlin.

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Pour Vladimir Poutine, les difficultés liées aux livraisons alimentaires ont été provoquées par «une politique économique et financière erronée des pays occidentaux, ainsi que par les sanctions antirusses» imposées par ces pays.

Course contre la montre technologique pour «mémoriser» les bâtiments historiques

Obus et missiles pleuvent sur les villes ukrainiennes depuis le début de la guerre, prenant des vies, mais endommageant également des immeuble historiques. Les services culturels cherchent à conserver leur mémoire avec de la technologie de pointe et des scans en 3D.

L'ingénieur français Emmanuel Durand, spécialiste de l'acquisition de données en 3D, «enregistre» le bâtiment sous toutes ses coutures. «Le scanner prend 500.00 points à la seconde. Sur cette station, on va avoir 10 millions de points. Ensuite, on va changer de station et faire tout le tour du bâtiment, extérieur comme intérieur. Un milliard de points...», explique-t-il. Le soir, il rassemble sur un ordinateur toutes les données, «comme des pièces de puzzle», pour reconstruire virtuellement le bâtiment. Le résultat fini est une reproduction parfaite à 5 millimètres, qu'on peut ensuite tourner dans tous les sens, ou couper en tranches. On peut aussi voir les cratères des explosions dont le souffle a ébranlé la structure.

«Ca permet de fixer dans l'histoire la situation physique du bâtiment. Ca peut servir pour voir ce qui a bougé pour la sécurité. Pour aider à voir ce qu'on peut restaurer ou non, mais aussi pour des aspects muséographiques» ou historiques, poursuit-il. «On a la vraie scène du dommage provoqué par le missile et une réplique exacte de ce qu'était le bâtiment.» Bénévole, Emmanuel Durand se déplace avec son scanner accompagné d'architectes, d'ingénieurs, de spécialistes de bâtiments historiques et d'un directeur de musée, se rendant à Kiev, Lviv, Tcherniguiv et à Kharkiv.

Emmanuel Macron appelle la Russie à entamer des «négociations»

Plus de trois mois après le début de la guerre lancée par Moscou le 24 février dernier, le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz ont demandé au président russe Vladimir Poutine - lors d'un entretien téléphonique - d'entamer des «négociations directes sérieuses» avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

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Ils lui ont aussi réclamé la libération des 2500 combattants ukrainiens qui s'étaient retranchés dans l'aciérie Azovstal à Marioupol (sud-est) et qui se sont rendus aux forces russes.

Le président russe a assuré de son côté que la Russie restait «ouverte à une reprise du dialogue» avec Kiev pour régler le conflit armé, alors que les négociations de paix avec l'Ukraine sont au point mort depuis mars, selon le Kremlin.

Les Russes accentuent la pression sur Sieverodonetsk

Sur le plan militaire, l'étau russe dans le bassin minier du Donbass se resserre, notamment autour de Sieverodonetsk. «La Russie a engagé tous ses moyens pour s'emparer de Sieverodonetsk ou empêcher toute communication entre la région et l'Ukraine», a affirmé samedi soir sur son compte Telegram Sergii Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk. «La semaine prochaine sera très dure», a-t-il admis, en considérant toutefois que les forces russes «ne seront pas en mesure de réussir tout ce qu'elles planifient dans un avenir proche».

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«Les Russes ont amené beaucoup de moyens pour prendre la ville d'assaut mais ne peuvent pas encore le faire», a assuré de son côté le maire de Sieverodonetsk, Olexander Stryuk. Mais «nous pensons que la ville résistera», a-t-il ajouté. Il a alerté sur l'aggravation de la situation sanitaire dans cette ville de 100.000 habitants avant la guerre. Les «bombardements constants» compliquent beaucoup l'approvisionnement - notamment en eau potable - de la cité, privée d'électricité depuis plus de deux semaines, a-t-il écrit samedi soir sur son compte Telegram. L'activité du «centre d'aide humanitaire» de la ville a été suspendue, a-t-il précisé.

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Bonjour à tous !

Bienvenue dans ce direct consacré à la guerre en Ukraine. Trois mois après le début de l’invasion russe, suivez ici les dernières avancées des forces russes et ukrainiennes, ainsi que les réactions et décisions internationales.

Vous pouvez retrouver les événements de la journée d’hier ici.

Livraisons d'armes à l'Ukraine : Poutine met en garde Scholz et Macron contre une «déstabilisation» ultérieure

Lors d'une conversation téléphonique avec Emmanuel Macron et Olaf Scholz, le président russe a mis en garde sur les risques d'une «inondation» de l'Ukraine «avec des armes occidentales».

Texas : 19 enfants et un enseignant tués lors d'une fusillade dans une école primaire

Le suspect, un jeune homme de 18 ans, a été tué par les forces de l'ordre après avoir ouvert le feu dans une école à Uvalde. «Il est temps de transformer la douleur en action», a réagi Joe Biden depuis la Maison-Blanche.

Regarder la vidéo

La nouvelle vie amère des réfugiés ukrainiens en Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre reçoivent un accueil inégal selon les régions.

Le Figaro

Trafic : un dimanche noir annoncé par Bison Futé en cette fin de week-end de l'Ascension

Le Figaro

La France entière a été classée noire concernant les embouteillages liés aux retours de week-end.

Les retours de week-end s'annoncent difficiles ce dimanche : Bison Futé a classé noir l'ensemble du pays sur le sens des retours. «De manière générale, les retours vers les grandes métropoles généreront des bouchons et des ralentissements sur les grands axes du pays», prévoit le site. «Les principales difficultés sont attendues dans le Sud sur les autoroutes A7, A8, A9, A61 et A75, en Rhône-Alpes sur l'A7, dans l'Ouest et le Centre sur les autoroutes A10, A11, A13, A20 et A71, en Bretagne, sur l'A81, A83, N12 et la N157.»

En Île-de-France, on attend une circulation particulièrement difficile sur les axes permettant de joindre la capitale, et ce dès la fin de matinée jusqu'à minuit, essentiellement sur les autoroutes A6 et A10. «Les temps de passages aux barrières de péage des autoroutes devraient être relativement importants», ajoute le site.

Voici les conseils donnés par Bison Futé :

  • regagnez ou traversez l'Île-de-France et les grandes métropoles avant 12h,
  • évitez l'autoroute A1, entre Senlis et Paris, de 15h à 19h,
  • évitez l'autoroute A13, entre Caen et Rouen, de 9h à 15h et entre Rouen et Paris, de 10h à 19h,
  • évitez l'autoroute A81, entre Laval et Le Mans, de 11h à 19h,
  • évitez la route N157, entre Rennes et Laval, de 9h à 19h,
  • évitez l'autoroute A83, entre Nantes et Niort, de 15h à 17h,
  • évitez l'autoroute A11, entre Nantes et Paris, de 10h à 19h,
  • évitez la route N12, entre Saint-Brieuc et Rennes, de 11h à 20h,
  • évitez l'autoroute A10, entre Bordeaux et Poitiers, de 9h à 16h et entre Poitiers et Paris de 11h à 21,
  • évitez l'autoroute A6, entre Mâcon et Beaune, de 12h à 20h et entre Beaune et Auxerre de 15h à 19h ,
  • évitez l'autoroute A7, entre Orange et Lyon, de 8h à 20h et entre Marseille et Orange de 10h à 20h,
  • évitez l'autoroute A8, entre Fréjus et Aix-en-Provence, de 10h à 20h,
  • évitez l'autoroute A9, entre Narbonne et Orange, de 11h à 19h et entre Perpignan et Narbonne, de 10h à 18h,
  • évitez l'autoroute A20, entre Brive-la-Gaillarde et Vierzon, de 11h à 17h,
  • évitez l'autoroute A71, entre Bourges et Orléans, de 12h à 18h,
  • évitez l'autoroute A75, entre Lodève et Millau, de 10h à 18h,
  • évitez l'autoroute A61, entre Narbonne et Carcassonne, de 11h à 20h, le retour en France par le tunnel du Mont-Blanc (N205). Trafic soutenu de 12h à 15h et de 22h à 24h (attente supérieure à 30 min), fort trafic de 15h à 17h et 21h à 22h (attente supérieure à 1h), trafic critique de 17h à 21h (attente supérieure à 2h).

Pour la première journée du week-end prolongé de l'Ascension, le pays avait été classé rouge dans le sens des départs.

Affaire Jacques Bouthier : qui est ce PDG «ambitieux et prétentieux», accusé de viols sur mineure ?

Mis en examen et écroué samedi dernier, cet «industriel de la distribution» nourrit l'image d'un homme d'affaires parti de rien, ayant construit son empire dans un bungalow de neuf mètres carrés planté dans son jardin voilà près d'un demi-siècle.

Pap Ndiaye a-t-il comparé la police aux «coupables de la rafle du Vel d'Hiv» ?

LA VÉRIFICATION - Le ministre de l'Éducation nationale est sous le feu des critiques depuis sa nomination.

Qu’est-ce que l’Ascension dans la religion catholique?

FOCUS - Jeudi 26 mai, quarante jours après Pâques, les chrétiens célèbrent l’Ascension. À l’occasion de ce jour férié en France, Le Figaro s’interroge sur l’origine de cette fête chrétienne.

L'Humanité

Compétition. Avec Close, Lukas Dhont danse avec sa caméra

Nos recommandations culturelles

Ce deuxième long métrage du cinéaste belge, caméra d’or en 2018 avec Girl, est le récit tendu d’une amitié fusionnelle entre Léo et Rémi, deux préadolescents, qui vire au drame. Un véritable choc esthétique.

Michaël Mélinard

Close, de Lukas Dhont, Belgique, 1 h 45

Close signifie à la fois proche et fermé. Ce titre polysémique résonne comme l’affirmation au premier plan de l’intime. Il dévoile aussi une partie des injonctions contradictoires et des obstacles à surmonter pour imposer son identité. Avec Girl, le cinéaste belge Lukas Dhont a décroché la caméra d’or en 2018. Close l’impose comme un sérieux prétendant à la palme d’or. Car cette histoire d’amitié solaire entre deux garçons offre une leçon de cinéma. Des travellings somptueux, une composition des plans splendide, des changements de focale audacieux, une économie de mots salutaires assoient sa maîtrise filmique. Au ballet de Girl, il a substitué les courses effrénées dans les champs de fleurs, la rugosité du hockey sur glace et les bagarres de garçons à la lisière de l’adolescence. Avec un sens inouï de la chorégraphie. Enfant, Lukas Dhont s’est rêvé danseur, il l’est devenu ­caméra en main.

Il serait néanmoins erroné de le réduire à un talentueux for­malisme. Son cinéma est aussi lourd de sens. Tout comme l’autre grand film d’amitié enfantine de la compétition, Armageddon Time. Comme James Gray, Lukas Dhont regarde la fin d’un monde ouvrir une nouvelle ère. Mais là où le ­cinéaste états-unien donne à voir une difficulté à être ensemble, Dhont travaille sur la proxi­mité fusionnelle des personnages. En effet, Léo (Eden Dambrine) et Rémi (Gustav De Waele) sont amis à la vie à la mort. L’insouciance des deux inséparables s’étiole avec les premières interrogations sur la nature de leur relation. Léo prend une infime distance. Rémi ne la supporte pas. Survient alors un drame.

Si le récit laisse peu de place à la surprise, c’est qu’il apparaît comme une évidence. Avec son coscénariste, Angelo Tijssens, le cinéaste a su trouver le ton et dessiner les enjeux narratifs les plus justes dans ce film incandescent. Dans un écrin queer discret, Dhont délivre une œuvre délicate et émouvante. Un des grands chocs esthétiques de la compétition.

Compétition  Le nouveau bébé de Kore-eda est « bien né »

Les Bonnes Étoiles, de Hirokazu Kore-eda, Japon-Corée, 2 h 9

Le cinéaste japonais, palme d’or en 2018, continue d’explorer ses thématiques fétiches : l’enfance et la famille dans un environnement économique et social contraint. Après une incursion ratée en France avec la Vérité, il exporte avec plus de réussite son univers en Corée du Sud. Les Bonnes Étoiles rassemblent, dans un mélange de road movie et de polar, deux trafiquants d’enfants, un bébé, sa mère et un jeune orphelin. Le récit commence avec une tentative d’abandon. S’ensuit un jeu de poker menteur avec la police pour trouver au bébé des parents adoptifs. La faculté de Kore-eda à saisir les inflexions et les évolutions de ses personnages est l’une de ses plus évidentes qualités. Le résultat est splendide. Seul bémol, la musique prend trop de place, comme si le cinéaste manquait de confiance en ses images, pourtant magnifiques. M. M.

 

 

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Le Figaro

Les notes de Liverpool-Real Madrid : Courtois l'extraterrestre, Salah le maudit

Baptiste DesprezGuillaume Loisy

Retrouvez les notes des envoyés spéciaux du Figaro après la finale de Ligue des champions remportée par le Real Madrid devant Liverpool (0-1) samedi soir au Stade de France.

Au Stade de France

Real Madrid

Ce Real Madrid 2021-2022 est donc insubmersible. Jamais très loin de la rupture comme face au Paris SG, Chelsea, Manchester City ou encore Liverpool samedi soir avec notamment un premier acte à sens unique, la bande de Carlo Ancelotti a démontré résilience, courage et abnégation pour offrir la quatorzième Ligue des champions de l'histoire du club. LA marque de fabrique du lauréat espagnol. Touché, jamais coulé. Si le football reste avant tout un sport collectif, un homme symbolise à lui seul cette nouvelle conquête : Thibaut Courtois (10). Le portier belge a tout simplement dégoûté toute l'équipe de Liverpool avec des arrêts à n'en plus finir (16e, 18e, 19e, 33e, 55e, 64e, 69e, 80e, 81e, 83e) devant Salah, Mané, Jota ou encore Arnold. Un rempart infranchissable et surtout le sauveur d'un Real parfois en perdition mais toujours en vie grâce à lui. Un match qui le fera assurément entrer dans la légende de la Ligue des champions et du plus grand club du monde. À 30 ans, le Belge mérite largement sa première C1.

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Que dire du reste du collectif madrilène tant la prestation de Courtois fut fantastique, irréelle… Le Real est finalement resté fidèle à ses habitudes, autour d'un collectif qui ne rompt jamais, suffoque souvent avant de détruire son adversaire grâce au talent individuel. Ce fut le cas samedi soir avec le centre de Federico Valverde (6) pour Vinicius Junior (7), malin sur le coup (1-0, 59e).

En défense, Dani Carvajal (7), mis au supplice par Mbappé en 8e de finale, a livré un somptueux combat avec Diaz, ne lâchant jamais rien malgré un déficit réel de vitesse et de technique. Ce fut un peu plus compliqué pour Eder Militao (6), en difficulté face à la rapidité et les appuis de Mané lors du premier acte, mais lui aussi n'a jamais renoncé, comme David Alaba (7) ou Ferland Mendy (5), de formidables guerriers. Pas forcément beau à voir, mais diablement solides et efficaces.

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À l'image de leur équipe en première période, le trio Modric (5)-Casemiro (5,5)-Kroos (5) a souffert face à la puissance des Reds dans l'entrejeu, avant de reprendre des couleurs par la suite. Très attendu après une campagne de C1 fabuleuse au regard des 15 buts marqués, Karim Benzema (6), peu servi dans de bonnes conditions, a joué son rôle de leader, tentant de proposer des solutions et de prêter main-forte à un groupe en difficulté. Il fut tout proche de délivrer les siens après un bel enchaînement puis un gros cafouillage avant que son but ne soit refusé pour hors-jeu (44e). Complément idéal du Français cette saison, Vinicius Junior (7) a été récompensé de ses efforts malgré le manque de munition avec un but plein de sang-froid (59e), synonyme de 14e Ligue des champions du plus grand club du monde. À jamais éternel. Impossible de passer sous silence la patte de Carlo Ancelotti, formidable technicien qui a su tirer la quintessence de ce collectif avec le doublé Liga-Ligue des champions.

Courtois : 10Carvajal : 7Militao : 6Alaba : 7Mendy : 5Modric : 5Casemiro : 5,5Kroos : 5Valverde : 6Benzema : 6Vinicius : 7

Liverpool

Regrets éternels pour les Reds qui ont trébuché sur la dernière marche vers le 7e ciel, samedi soir au Stade de France. Longtemps dominateurs, les sextuples champions d'Europe n'ont pas su faire la différence durant leurs nombreux temps forts. La faute à un immense Thibaut Courtois (voir plus haut) qui a littéralement écœuré Mohamed Salah (5,5) dont les supporters regretteront le manque d'efficacité malgré des occasions à la pelle. Tranchant jusqu'à la pause, à l'image d'une action de grande classe où il a enrhumé Casemiro et Militao avant de voir son tir détourné par Courtois sur le poteau, Sadio Mané (5) a eu plus de mal à exister par la suite, bien muselé par la paire Militao-Alaba, alors qu'un Luis Diaz (4) décevant n'a pas fait les différences espérées côté gauche devant Carvajal.

Le milieu liverpuldien a d'abord régné en maître, grâce à l'intensité folle insufflée par Henderson (5) et la justesse technique de Fabinho (5) et Thiago Alcantara (4,5). Mais le Brésilien comme l'Espagnol, de retour de blessure, ont semblé manquer de jus au retour des vestiaires, gênés aussi par la montée en puissance de Kroos et Modric. Encore une fois très actif dans son couloir gauche, Alexander-Arnold (5) a créé le danger mais il a parfois confondu vitesse et précipitation, avec aussi un manque de lucidité et de la maladresse aux abords de la surface. L'international anglais est surtout fautif sur le but madrilène où il ne voit pas Vinicius dans son dos. Dommage car la paire Konaté (6,5)-Van Dijk (5) a longtemps maîtrisé son sujet devant un Alisson (4,5) finalement assez peu sollicité.

Alisson : 4,5Trent Alexander-Arnold : 5Ibrahima Konaté : 6,5Virgil Van Dijk : 5Andrew Robertson : 4Fabinho : 5Jordan Henderson : 5Thiago Alcantara : 4,5Luis Diaz : 4Mohamed Salah : 5,5Sadio Mané : 5

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Ligue des champions : le coup d'envoi retardé de 15 minutes

La finale de la Ligue des champions a été retardée en raison de problème d'accès au stade par certains supporters.

Tension, resquilleurs et gaz lacrymogène : récit d'une soirée chaotique et honteuse au Stade de France

REPORTAGE- La finale de la Ligue des champions entre Liverpool et le Real Madrid, dont le coup d'envoi a été retardé de plus de 30 minutes, a été le théâtre de débordements graves à Saint-Denis.

Foot : «aujourd'hui, Mbappé n'existe pas», jubile le président du Real Madrid

Pour Florentino Pérez, la non-signature du champion du monde au Real Madrid, fraîchement champion d'Europe, est déjà de l'histoire ancienne.

L'Humanité

Compétition. Les sables mouvants de l’Iran

Nos recommandations culturelles

Après la Loi de Téhéran, le réalisateur iranien Saeed Roustayi poursuit avec éclat l’introspection de son pays.

Pierre Barbancey

Leila et ses frères, de Saeed Roustayi, Iran, 2 h 45

Trois cinéastes iraniens présents sur la Croisette, dont l’un à la Quinzaine des réalisateurs (Ali Behrad pour Tasavor) et deux en compétition, Ali Abbasi avec les Nuits de Mashhad (voir l’Humanité du 23 mai) et Saeed Roustayi venu présenter son troisième long métrage, Leila’s Brothers (Leila et ses frères), ce n’est pas rien. À quoi il faut ajouter la présence de l’oscarisé Asghar Farhadi, récompensé en 2021 par le grand prix du Festival de Cannes et cette année membre du jury. Si Abbasi a choisi l’exil, Behrad et Roustayi, tout comme Farhadi, continuent à tourner dans leur pays d’origine même s’ils doivent souvent employer la ruse pour contourner la censure. Tous n’ont de cesse d’imprimer à leurs histoires singulières la marque de leur société.

Ainsi, Saeed Roustayi n’esquive pas les questions politiques, économiques et sociales. Celles-ci ne sont pas des toiles de fond mais le moteur des comportements. Son film précédent, la Loi de Téhéran, avait révélé son talent en la matière, dévoilant une société rongée par la corruption et la drogue, mettant en scène des milieux pauvres, des personnages mafieux et des corps d’État consacrés à une terrible répression.

Leila (Taraneh Alidoosti), une femme iranienne, forte même si célibataire, ses quatre frères et ses vieux parents tentent de survivre, voire de simplement exister dans un pays en plein bouleversement, où la crise économique est un quotidien sans éclat. Comme un poids qui attire la famille dans les sables mouvants de la pauvreté. La plus consciente et la plus courageuse est bien sûr Leila. Les premiers plans, où la police, matraque en main, pénètre dans une usine et intime l’ordre aux ouvriers d’arrêter le travail comme le veut la direction pratiquant le lock-out, sont sans concession. Mais c’est également le premier signe de lâcheté de l’un des frères, Alireza (Navid Moham­madzadeh, excellent). Au lieu de se battre avec ses camarades, il s’enfuit. Les trois autres garçons, quadras et quinquas, pourtant attachants, ne valent guère mieux. Connaissant cette tendance, Leila va tenter de prendre les choses en main.

Des tentatives qui se heurtent au poids de la tradition au moment où il faut remplacer le chef du clan de la famille non pas nucléaire mais étendue, tribale. Contre toute attente, le père de Leila, Esmail (Saeed Poursamimi), méprisé par les autres jusque-là, est d’abord choisi pour de vulgaires raisons pécuniaires avant d’être déchu et donc humilié. Le choc des temps anciens et des temps dits « modernes », nœud gordien de l’histoire et, plus largement, de l’Iran d’aujourd’hui.

Le film de Saeed Roustayi recèle en lui, dans les propos, les personnages (et leurs caractéristiques), l’image, le rythme (et le montage) une dynamique étonnante. Dès les premiers plans, des pleurs de Leila lorsqu’elle se fait masser – filmée en contre-plongée, seul son visage apparaissant –, aux derniers, les larmes d’Alireza à la mort du père lors de la fête d’anniversaire d’une nièce, la boucle n’est jamais bouclée. La vie n’est qu’une tragi-comédie où le seul curseur est la dignité humaine, nous dit Saeed Roustayi.

Festival de Cannes 2022
Le Figaro

Comment les JO 2024 vont gêner la circulation à Paris

Angélique Négroni

ENQUÊTE - Du 1er juillet au 15 septembre, le trafic sera perturbé dans la capitale et ses alentours pour réserver des voies à l’organisation des Jeux.

Les JO 2024 en France sont encore loin, mais certains commencent déjà à s’inquiéter pour leurs déplacements pendant la durée de cet événement. Un décret publié en début du mois donne, en effet, des sueurs froides aux automobilistes. Celui-ci énumère tous les axes sur lesquels une voie sera bloquée, car réservée à «la circulation des véhicules des personnes accréditées par Paris 2024 et aux véhicules de secours et de sécurité». Or, pour Pierre Chasseray, le délégué général de 40 millions d’automobilistes, le nombre de bouchons va exploser. D’autant que ces restrictions de circulation démarreront dès le 1er juillet jusqu’au 15 septembre. «Or début juillet, l’Île-de-france, qui ne s’est pas encore vidée, est toujours en surchauffe. Et, dès le 20 août, les Franciliens sont tous de retour!», s’affole le responsable de l’association.

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En détail, le décret liste toutes les portions de route qui seront touchées, du centre de Paris à la Seine-et-Marne en passant par les Yvelines. Mais les restrictions vont surtout peser sur le réseau autour de la capitale, déjà très saturé. La voirie locale comme les autoroutes seront concernées. Parmi elles, l’A1, l’A13, l’A12, l’A4 et l’A86. Dans la capitale, des axes essentiels au trafic seront aussi amputés, comme la place de la porte Maillot ou encore l’avenue de la Grande-Armée. Quant au périphérique, la voie de gauche sera neutralisée pour les 15 000 athlètes et leurs équipes, exception faite de la partie sud de la rocade qui ne sera pas concernée.

Or, pour Pierre Chasseray, ce dispositif va provoquer une thrombose en Île-de-France. «À titre d’exemple, au niveau de l’embranchement A4 et A86, les bouchons sont incessants. Cela ne pourra qu’empirer si on perd une voie», dit-il. Dans la capitale aussi, selon lui, cela bloquera forcément. «Il ne faudrait pas que la fête soit gâchée à cause d’embouteillages monstres», dit-il.

Consciente que le trafic pourrait être perturbé, la délégation interministérielle aux Jeux olympiques et paralympiques (Dijop) travaille d’arrache-pied depuis quatre ans pour limiter la gêne, même si, fait-elle observer, «les restrictions ne concerneront que 1% des routes d’Île-de-France, soit un total de 185 kilomètres». Autour de la table, qui rassemble à chaque réunion les responsables du comité, la préfecture de police de Paris, les collectivités concernées mais aussi la direction des routes d’Île-de-France, on cherche notamment à rendre le dispositif le plus flexible possible. Ainsi, même si le décret évoque deux mois et demi de restriction de circulation, la période pourra être réduite en fonction des impératifs sportifs. «Entre la fin des JO et le début des Jeux paralympiques, s’écoulera une quinzaine de jours au cours de laquelle les contraintes pourront être levées», souligne-t-on au sein de l’équipe du préfet d’Île-de-France, Michel Cadot, qui a été nommé délégué interministériel aux JO et paralympiques.

Par ailleurs, une réflexion est menée pour rendre la route aux automobilistes dès que possible durant cette période. Selon l’organisation désormais arrêtée, deux sortes de voie cohabiteront: celles qui seront fermées au trafic tout le temps que durera l’événement sportif. Et celles qui, équipées de panneaux à message variable, permettront d’alterner l’ouverture au trafic ou son interdiction pour devenir des «voies réservées». «Même pour les premières, on souhaite rendre le dispositif plus souple», indique-t-on à la Dijop.

Pour que ce réseau de voies réservées reliant la trentaine de sites sportifs provoque le moins de gêne possible, la Dijop s’est penchée sur le dispositif mis en place à Londres lors des JO de 2012. «Nous en avons retenu quelques leçons. Contrairement à la capitale londonienne, nous avons fait le choix d’ouvrir ces voies réservées aux taxis, aux transports en commun et au transport à mobilité réduite», dit l’un de ses membres. Une décision que ne peut qu’approuver Valérie Pécresse, la responsable LR de la région Île-de-France, qui en avait fait la demande auprès de Michel Cadot.

Axes réservés

Loin d’être achevée, la réflexion autour de la circulation se poursuit et les équipes de la Dijop envisagent de recourir à un autre levier: celui du télétravail. «Il y a aura peut-être des mesures incitatives pour encourager les salariés à travailler chez eux lors des JO», explique-t-on. Autre piste de travail: aménager les horaires pour les livreurs et d’autres catégories professionnelles.

Mais la préoccupation des collectivités se porte aussi sur «l’après-JO». Les voies qui seront équipées de messages variables ne seront pas rendues au trafic ordinaire et resteront des axes réservés, au covoiturage notamment. Ce sera le cas sur le périphérique, mais également sur certains tronçons d’autoroutes. Or Valérie Pécresse, qui a écrit à Michel Cadot, le met en garde. «Concernant les voies réservées destinées à demeurer en héritage, je tiens à vous indiquer, qu’à ce jour, nous n’avons eu communication d’aucune étude de trafic sur les conséquences de leur pérennisation en termes de congestion et de report sur d’autres axes», écrit-elle dans un récent courrier. Dans ces conditions, dit-elle, le feu vert qu’elle a donné au plan de circulation réduit ne vaut que pour la période des JO.

Certaines mairies s’émeuvent déjà de cette pérennisation annoncée. C’est le cas de Villiers-sur-Marne, concernée par les aménagements sur l’autoroute A4 qui enregistre déjà «les plus gros bouchons d’Europe», dit-on à l’hôtel de ville. «On ne pourra durablement y retirer une voie de circulation sans mettre en place de nouveaux transports en commun», fait-on valoir dans l’entourage du maire LR, Jacques-Alain Bénisti. Or la ligne 15 sud du Grand Paris Express, tant attendue pour améliorer la desserte de la banlieue par les transports publics et qui passera par cette commune, a pris du retard. Prévue en 2022, elle ne sera pas achevée avant 2025.

Favorable à une «exception d'euthanasie», la nouvelle ministre de la Santé inquiète le milieu des soins palliatifs

Brigitte Bourguignon a été très proche de Marie Humbert, figure de la lutte pour la légalisation de l'euthanasie. Un passé qui inquiète certaines associations, alors qu'Emmanuel Macron a annoncé un débat sur la fin de vie.

La fin de vie joyeuse de sœur André, la doyenne de l’humanité

RENCONTRE - À 118 ans, sœur André continue à recevoir les visiteurs dans un Ehpad de Toulon. L’occasion de distiller quelques belles leçons de vie.

Qu’est-ce que l’Ascension dans la religion catholique?

FOCUS - Jeudi 26 mai, quarante jours après Pâques, les chrétiens célèbrent l’Ascension. À l’occasion de ce jour férié en France, Le Figaro s’interroge sur l’origine de cette fête chrétienne.

L'Humanité

Un certain regard. Plan 75, une optimisation appliquée à l’existence

Nos recommandations culturelles

Avec ce premier long métrage, Chie Hayakawa imagine un plan gouvernemental accompagnant les seniors japonais vers la mort.  

Michaël Mélinard

Plan 75 de Chie Hayakawa, Japon, France, Philippines, Qatar 1h 52

Dans un futur proche, un massacre froid ampute un Ehpad japonais d’une grande partie de ses patients, rappelant les fusillades de masse qui secouent ponctuellement les États-Unis. Et si cette séquence d’ouverture annonce une œuvre sanglante, la cinéaste Chie Hayakawa emprunte un chemin complètement différent. Fausse piste ? Pas tout à fait.

En effet, le gouvernement lance le Plan 75 pour réguler le vieillissement de la population. Le processus, plus doux que celui du meurtrier, armé de son fusil d’assaut, vise pourtant des objectifs similaires. Une forme d’eugénisme pour se débarrasser des personnes jugées inutiles. Ce fameux plan se présente comme une plate-forme offrant un accompagnement logistique et financier vers la mort auxquels tous les Japonais de plus de 75 ans sont éligibles. Et même encouragés à le faire. Des recruteurs répondent au téléphone aux questions des seniors. Hiromu (Hayato Isomura) et Yoko (Yuumi Kawai), promeuvent ce plan, sans véritablement s’interroger. Mais deux candidats à l’euthanasie les amènent à évoluer. Hiromu rencontre son oncle, Yukio (Taka Takao). Yoko contrevient au protocole en liant connaissance avec Michi (Chieko Baisho), vieille dame rongée par la solitude.

Sans en avoir l’air, Chie Hayakawa dénonce le cynisme d’un ultralibéralisme avilissant et un fascisme rampant. C’est d’autant plus efficace que les petits soldats du profit agissent en maillons obéissants et sympathiques. Une réflexion inspirée sur une société de la performance où l’optimisation appliquée à l’humain poursuit celle appliquée au travail. La solitude des vieux, leur tendance à se considérer de trop et à se mettre à l’écart fait le reste. Heureusement, le réel existe. Et danc ce cadre, l’abandon du virtuel devient une forme de résistance. Délicat, puissant sans montrer les muscles, ce récit choral envisage la possibilité d’un monde meilleur. Avec talent, la cinéaste oriente cette oeuvre du côté de la vie. 

Festival de Cannes 2022Cinéma japonais
Le Figaro

«Je me sens seule… Tu ne veux pas m'embrasser ?» : le baiser fougueux et inattendu de Vincent Lindon et Carole Bouquet à Cannes

Les deux sommités du cinéma français se sont offert un instant de réconfort sur la scène du Palais des Festivals, à l'occasion de la cérémonie de clôture qui s'est tenue samedi 28 mai.

L'émotion était palpable, ce samedi 28 mai, sur la grande scène du Palais des Festivals. Après deux semaines à visionner des films bouleversants, passionnants, «remarquables», les célébrités étaient à fleurs de peau, toutes bousculées pour remettre les récompenses, à l'image des personnages qu'elles incarnent. Orchestrée par Virginie Efira, la 75e édition du festival de Cannes a d'ailleurs donné la Palme d'Or au réalisateur suédois Ruben Östlund pour son film Triangle of Sadness, une comédie sur la lutte des classes.

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Mais l'échange le plus marquant fut certainement lors de la remise du prix spécial, qui a donné le ton à cette soirée. L'actrice Carole Bouquet a été appelée sur scène pour remettre le sacre (remporté par Jean-Pierre et Luc Dardenne pour Tori et Lokita), et a exhorté le président du jury, Vincent Lindon, de lui offrir un baiser. «Je me sens toute seule… Vincent, tu ne veux pas venir m'embrasser ?», a soufflé la comédienne de 64 ans, en sobre robe noire devant son pupitre. Et d'ajouter : «Après ce qu'il s'est passé… C’était très émouvant, le baiser». Ce à quoi, l'acteur a répondu : «Il faut que je vienne ?», avant de se lever de sa chaise et de venir l'embrasser fougueusement.

cérémonie de clôture du Festival de Cannes 2022

Des baisers toute la soirée

Carole Bouquet faisait référence à une autre étreinte survenue quelques minutes avant qu'elle ne monte sur scène. En effet, les réalisateurs belges Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen, récompensés du prix du jury pour Les Huit Montagnes, n'avaient pu cacher leur joie en moment de recevoir leur sacre, se donnant un baiser amoureux devant un parterre conquis.

En plein procès, une femme crie que Johnny Depp est le père de son bébé

Une spectatrice du procès qui oppose l'acteur à Amber Heard s'est manifestée dans la salle d'audiences, le lundi 23 mai. Elle a affirmé que le comédien était le père de son enfant.

«Je veux survivre et je survivrai» : Ruby Barker de La Chronique des Bridgerton se confie sur sa santé mentale depuis l'hôpital

C'est dans une vidéo publiée sur son compte Instagram que l'actrice britannique de 25 ans s'est livrée sur sa santé mentale.

«Le chemin a été long, difficile et si douloureux» : Charlène de Monaco se livre enfin sur sa convalescence

Interrogée par le quotidien Monaco-Matin, le 24 mai, la princesse a tordu le cou aux nombreuses rumeurs qui circulent autour de sa convalescence, en donnant sa propre version de l'histoire.

Le Figaro

Sécheresse : 24 départements ont dépassé le seuil d'alerte en France métropolitaine

Dans les départements concernés, des mesures de restrictions ont été mises en place comme l'interdiction de remplir les piscines ou de laver les voitures.

À la mi-mai déjà, 15 départements avaient franchi leur seuil de vigilance, voire l'alerte, et limitaient l'usage de l'eau par arrêté préfectoral. Ils sont désormais 24 sur le territoire métropolitain, selon le ministère de la Transition écologique.

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Les restrictions décidées en préfecture s'échelonnent de la simple incitation à l'économie d'eau (au stade de la vigilance), à la réduction de plus de 50% des prélèvements agricoles et à l'interdiction de laver sa voiture ou d'arroser son jardin (au stade de l'alerte renforcée). Pour le moment, 92 arrêtés préfectoraux ont été édictés concernant les agriculteurs et les particuliers.

Les départements visés sont les suivants : l'Ille-et-Vilaine, la Sarthe, le Maine-et-Loire, la Loire-Atlantique, la Vienne, les Deux-Sèvres, la Vendée, la Charente-Maritime, la Charente, la Dordogne, le Tarn, la Haute-Savoie, l'Ain, l'Ardèche, la Drôme, les Alpes-de-Haute-Provence, le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône, les Alpes-Maritimes, le Var, les Pyrénées-Atlantiques, le Loiret, l'Yonne et les Hautes-Alpes.

Un déficit de pluie important

Déjà mi-avril, huit départements avaient mis en œuvre des mesures de restriction. Davantage qu'en 2021 sur la même période, où seulement deux départements étaient concernés par un arrêté préfectoral et trois en 2020. Cette situation sanctionne un déficit de 25% de pluviométrie relevé en avril, mais au-delà, elle est la conséquence de conditions peu favorables depuis le début de l'année hydrologique qui commence en septembre, date correspondant au mois qui suit les plus basses eaux.

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Et depuis le premier mois de l'année scolaire, les précipitations affichent des valeurs inférieures à la normale sur une grande partie du territoire. Comparé à la période de référence (1981-2010), il a moins plu ces derniers mois. Le déficit dépasse 50% sur l'est des Alpes-Maritimes, il atteint 25% à 50% du Médoc à l'Indre, en Lorraine et en Alsace, du nord des Alpes à l'est de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA). Ainsi qu'en Ardèche et dans le Sud Bretagne.

Baisser la «consommation d'eau»

«Cette année, la sécheresse avait démarré de bonne heure», a déclaré la nouvelle première ministre Élisabeth Borne en déplacement dans le Loiret jeudi 26 mai. La première ministre a rappelé que 400 millions d'euros seront alloués «aux éleveurs qui peuvent avoir du fait de la sécheresse des difficultés sur l'alimentation animale». «Nous prenons des mesures pour gérer la ressource en eau et éviter que la situation ne soit ingérable cet été», a-t-elle aussi fait valoir.

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Consigne a été donnée aux préfets «de préserver au maximum la ressource en eau», avec «des messages à tous les Français pour baisser leur consommation d'eau», et pour les situations les plus difficiles «des arrêtés sécheresse et donc des restrictions sur les usages non prioritaires».

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Les cas détectés de variole du singe pourraient n'être que «le sommet de l'iceberg», selon l'OMS

Quelque 200 cas de variole du singe ont été détectés ces dernières semaines, dans des pays où le virus ne circule pas habituellement.

Une entreprise allemande prétend avoir trouvé la clé de la lutte contre le cancer

VU D'AILLEURS - Une entreprise allemande de Cologne a trouvé une approche prometteuse. Ses chercheurs viennent de recevoir de nouveaux fonds injectés par un investisseur aussi renommé que controversé.

Une civilisation mystérieuse et inconnue d’Amazonie se dévoile depuis le ciel

RÉCIT - Des observations par avion ont mis au jour les vestiges d’une culture disparue au cœur de la forêt amazonienne.

L'Humanité

Acid. L’Atlantic Bar, un monde d’amitié en guenilles qui disparaît

Actu

Dans son documentaire présenté à Cannes dans la sélection des films indépendants, la réalisatrice Fanny Molins nous entraîne à Arles dans un rade où se retrouvent ces gens du peuple aux rêves fracassés sur la falaise de la vie.

Pierre Barbancey

Atlantic Bar de Fanny Molins, France, 87 mn

C’est un documentaire magnifique pour qui aime les histoires humaines. Les histoires vraies. Les histoires populaires. À Arles, il a longtemps existé un lieu de « débit de boissons » comme on dit dans les arrêtés préfectoraux, dénommé l’Atlantic Bar. Un endroit de convivialité où l’on boit son café le matin, la bière à 10h, le pastis ou le whisky un peu plus tard. Un lieu où se croisent des gueules. Certaines ont été cassées par la vie. C’est là que Fanny Molins est venue poser sa caméra pour y capter des instants d’émotions, ces moments où la pudeur, comme un voile levé, disparaît. Et ils ont tant à dire ceux qui apparaissent à l’écran. Nathalie et Jean-Jacques, bien sûr, les patrons de l’Atlantic Bar, rayonnants au centre de ce documentaire.

La première fois qu’elle s’y est rendue, Fanny Molins entendait réaliser un reportage photographique consacré à l’alcoolisme. On ne sait ce qu’elle voulait exactement montrer ou exorciser. Mais, de fil en aiguille, l’image en mouvement s’est imposée. Trois semaines de tournage ont permis tout à la fois de nous immerger dans un décor si commun il n’y a encore pas si longtemps et qui tant à disparaître. « Le temps du Formica et du ciné », chantait Ferrat même si, là, c’est plutôt Johnny qu’invoque Nathalie. Le Johnny de Salut Charlie qui, de sa voix rauque le proclamait : « L’amitié en guenilles était ma seule famille ». Une devise pour l’Atlantic Bar où se retrouvent ces gens du peuple, aux rêves fracassés sur la falaise de la vie, qui se confient devant la caméra. Ce n’est pas une psychanalyse des pauvres. Juste leurs paroles.

Un documentaire captivant. Paradoxalement c’est Saint-Exupéry qui remonte à la mémoire. « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux ». C’est ce que nous rappellent toutes ces personnages si vrais. L’Atlantic Bar a fermé le 15 mars de cette année, tué par la volonté du propriétaire des murs de vendre le bar. « Mais la porte de derrière reste ouverte », précise Fanny Molins en clôture du film. De quoi pleurer de rage. L’autre soir, sur la plage de la Croisette, le Festival a projeté « Un Singe en hiver », d’Henri Verneuil, avec Gabin et Belmondo. Un autre hommage aux habitués du comptoir, du zinc, du rade, véritable confessionnal.

Un Certain Regard  À Haïfa, un tableau de lutte, de nostalgie et de chagrin

Mediterranean Fever, de Maha Haj, Palestine-Allemagne-France-Chypre-Qatar, 1 h 48

Walid, un Palestinien de Haïfa, mariée à une infirmière, vit sa quarantaine dans la dépression. Il ne travaille plus et s’acharne à vouloir écrire un roman. À la maison du matin au soir, il s’occupe des tâches ménagères. Son voisin, Jalal, un petit escroc lié au milieu qui règne sur la ville, fait de même. Ils ne savent pas trop quoi faire de leur vie, confrontés à une réalité, en bute à une frustration qu’ils ne parviennent pas toujours à comprendre. Un quotidien d’ennui, de bataille permanente pour que les enfants parlent arabe, pour rappeler que Jérusalem n’est pas la capitale d’Israël. La rencontre de deux hommes, l’un dans l’imaginaire, l’autre dans la vie crue, va être explosive. Un tableau étonnant fait de luttes, de nostalgie et de chagrin dans cette ville de Haïfa si particulière. P. B.

Festival de Cannes 2022Arlescinéma
Le Figaro

Tuerie au Texas : Joe Biden se rend ce dimanche à Uvalde auprès des familles des victimes

À Uvalde, au Texas, 19 écoliers et deux enseignants ont trouvé la mort mardi dernier sous les balles d'un jeune garçon de 18 ans.

Joe Biden se rend dimanche dans la ville texane d'Uvalde, cinq jours après la tuerie dans une école primaire, pour apporter toute son empathie aux proches endeuillés par cette fusillade qui a choqué l'Amérique et relancé le débat sur les armes à feu.

«On ne peut pas rendre les drames illégaux, je le sais. Mais on peut rendre l'Amérique plus sûre», a plaidé samedi le président des Etats-Unis, regrettant que «dans tant d'endroits, tant d'innocents soient morts». Dix-neuf enfants et deux enseignantes ont péri mardi dans l'école Robb d'Uvalde sous les balles de Salvador Ramos, 18 ans à peine, l'une des pires fusillades des dernières années dans le pays.

À lire aussiTuerie au Texas : pourquoi les Américains achètent toujours plus d'armes

Le démocrate de 79 ans, qui a lui même perdu deux de ses enfants - sa fille encore bébé dans un accident de voiture, et un fils adulte suite à un cancer -, avait évoqué sa propre souffrance peu après la tuerie. «Perdre un enfant, c'est comme si l'on vous arrachait une partie de votre âme», avait-il dit mardi. «Rien n'est plus jamais pareil.»

Lobby des armes

À Uvalde, Joe Biden doit rencontrer des familles de victimes, des dirigeants locaux et des responsables religieux. Connu pour son empathie, il saura sans doute trouver les mots face à la souffrance des proches.

Mais le chef de l'État peut difficilement promettre des actes à ceux qui réclament un encadrement plus strict des armes à feu. La trop fine majorité parlementaire démocrate ne lui permet pas de faire passer seule une législation significative sur le sujet. Les élus de son camp ont besoin de convaincre quelques républicains pour obtenir la majorité qualifiée nécessaire.

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La Maison Blanche, réticente à trop impliquer Joe Biden dans la bataille politique, a dit jeudi avoir «besoin de l'aide du Congrès», par la voix de sa porte-parole Karine Jean-Pierre. Message répercuté par la vice-présidente Kamala Harris, qui a affirmé samedi que les élus devaient «avoir le courage de s'opposer, une fois pour toutes, au lobby des armes, et d'adopter des lois raisonnables sur la sécurité en matière d'armes à feu».

Coup d'arrêt à l'unité du Conseil de sécurité de l'ONU face à la Corée du Nord

Chinois et Russes ont opposé un veto à une résolution américaine pour imposer des sanctions à Pyongyang après de nouveaux tirs de missiles balistiques.

La nouvelle vie amère des réfugiés ukrainiens en Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre reçoivent un accueil inégal selon les régions.

Livraisons d'armes à l'Ukraine : Poutine met en garde Scholz et Macron contre une «déstabilisation» ultérieure

Lors d'une conversation téléphonique avec Emmanuel Macron et Olaf Scholz, le président russe a mis en garde sur les risques d'une «inondation» de l'Ukraine «avec des armes occidentales».

L'Humanité

Compétition. Tahiti, polysémie française

Nos recommandations culturelles

Le cinéaste espagnol signe un thriller politique sur fond de reprise des essais nucléaires français en Polynésie. Avec, dans le rôle phare, un Benoît Magimel magistral.

Marie-José Sirach

 Pacifiction – Tourment sur les îles, d’Albert Serra, France/Espagne/Allemagne/Portugal, 2 h 43

Albert Serra est décidément imprévisible. Découvert à la Quinzaine des réalisateurs en 2006 où il présentait Honor de Cavalleria, une divagation picaresque de l’ingénieux Don Quichotte de la Mancha, il s’est affirmé comme un des cinéastes les plus singuliers, iconoclastes de sa génération. En 2016, il filme l’agonie de Louis XIV sous les traits d’un Jean-Pierre Léaud emperruqué ; en 2019, Liberté est une balade libertine aux accents sadiens où Serra confie le rôle du duc de Walchen à Helmut Berger. Films d’époque, en costumes, rien de tout cela dans ce nouvel opus présenté en compétition.

Décor naturel insensé, si beau qu’on pourrait le croire irréel

Tourment sur les îles est un thriller politique, une réflexion sur le pouvoir, la folie des hommes et du monde vu d’une île paradisiaque s’il en est, Tahiti. Décor naturel insensé, si beau qu’on pourrait le croire irréel. Mais non. Au milieu de cette nature exubérante, tout est ordonné, de la barrière de corail aux palmiers dressés dans un alignement parfait face à la mer ; des villas de luxe aux bicoques des pêcheurs réparties dans une hiérarchie harmonieuse jusqu’aux ciels qui grondent et menacent, déployant leurs palettes monochromes où les bleus rivalisent avec les gris anthracite.

Les dialogues nous parviennent, feutrés et polis, qui ne masquent pas la violence des échanges. On avance à tâtons dans le film, chaque scène semble dissociée de celle qui la précède et de celle qui va suivre. Des officiers de la marine débarquent et se précipitent dans une boîte de nuit. Plus loin, dans la maison du haut-commissaire de la République De Roller, on assiste à un étrange déjeuner où des représentants du peuple natif exposent leurs craintes d’une reprise des essais nucléaires sans que De Roller interrompe son déjeuner. Un étrange homme d’affaires fait un malaise et est placé sous la surveillance d’une danseuse trans. De manière récurrente, on voit De Roller assister aux répétitions d’une troupe folklorique, donnant des indications chorégraphiques. Plus tard, il y a ce dialogue à fleurets mouchetés entre lui et un prêtre qui interdit à ses ouailles de festoyer. Ou encore cette scène surréaliste à bord d’un scooter des mers depuis lequel le haut-commissaire observe les surfeurs s’engouffrer dans des vagues géantes…

Un sous-marin qui rôde autour de l’archipel

De Roller est partout, inquiet, fébrile, aimable avec les uns, distant avec d’autres. Personnage énigmatique, à la fois rassurant et inquiétant, personnage trouble qui ne laisse jamais rien paraître de ses sentiments et qui semble vouloir tout contrôler, même quand la situation lui échappe. Il est le fil d’Ariane du récit mais ne tire pas les ficelles du drame. Cette histoire de reprise des essais nucléaires est corroborée par la présence mystérieuse d’un sous-marin qui rôde autour de l’archipel. De Roller enquête, croise des bribes de conversations entendues ou rapportées, scrute la mer, la nuit venue, avec des jumelles. Tous les sens aux aguets, il sait qu’il se trame quelque chose. Ici, l’armée l’emporte sur la raison d’État. Secret défense.

Une transe envoûtante

Albert Serra a confié le rôle du haut-commissaire à Benoît Magimel, qui se révèle exceptionnel. Le corps lourd, en sueur, engoncé dans des costumes en lin clair, il se déplace pourtant comme un félin, sans bruit, répond par périphrases, regarde ses interlocuteurs dans les yeux le regard fuyant. Magimel, à l’écran du premier au dernier plan, impressionne par son jeu intérieur qui laisse à peine percevoir les tourments qui l’agitent. Sur cet échiquier, piégé de toutes parts, il avance ses pions, tente des combinaisons pour percer le secret qui plane. On ne sait jamais quand il est sincère ou pas. Du haut de son statut de représentant de l’État, il impose une verticalité palpable à chaque instant face à ses interlocuteurs, stature imprégnée de relents néocolonialistes. À ses côtés, Pahoa Mahagafanau et Matahi Pambrun, deux acteurs polynésiens, parcourent le film par leur présence solaire.

Albert Serra sème autant d’indices qui viennent déranger l’apparente harmonie des hommes et des paysages. Sur cette île paradisiaque, la France a pratiqué des essais nucléaires jusqu’en 1995. Les populations locales vivent majoritairement encore aujourd’hui sous le seuil de pauvreté. Serra se paye le luxe de filmer ce paradis artificiel dans un temps long, laissant les images déployer leur magie et les spectateurs se laisser happer par cette transe envoûtante. En filmant le monde d’aujourd’hui, un « paradis sur terre », Serra ne perd rien de sa puissance poétique et signe un film imposant et organique.

Un certain regard Une balade islandaise en terre divine

Godland, de Hlynur Palmason, Danemark-Islande, 2 h 18

À la fin du XIXe siècle, un prêtre danois est envoyé en terres islandaises pour bâtir une église en dur. Amateur de photographie, il décide de traverser le pays du sud au nord avec tout son matériel, et intègre un groupe d’Islandais pur jus. Cette balade dans une nature à la fois hostile et sublime avance au rythme des intempéries, ne cache rien de la violence du climat qui affecte les hommes. Sans compter la barrière de la langue, le danois du prêtre, celle des colons, qui se heurte à la langue islandaise. Godland est un long poème onirique, une ode au cinéma, un film à l’esthétique épurée où les sentiments humains se bousculent et se brisent devant ces paysages balayés par les vents contraires. Interprété par des acteurs au diapason de cette atmosphère auréolée de mystère, Godland est un grand film, un très grand film. M.-J. S.

 

 

Festival de Cannes 2022cinémapolynésie française
L'Humanité

Quinzaine des réalisateurs. Bon sang, que la montagne est belle…

Nos recommandations culturelles

Un ingénieur fait une sorte de burn-out et décide de bivouaquer à 3800 mètres, aux pieds du Mont-Blanc. Une fable contemporaine aux accents fantastiques.

Marie-José Sirach

La Montagne de Thomas Salvador, France, 115 mn

Rien de particulier, aucun signe avant-coureur qui annonce cette décision, irréversible, de quitter le monde d’en-bas pour aller s’installer là-haut, tout là-haut. Pierre plaque tout, du jour au lendemain, une situation professionnelle confortable, une vie qui l’est tout autant. Son burn-out est une prise de conscience, une remise en question de nos vies modernes où tout va vite, très vite, où tout se prend et se jette. Là-haut, recroquevillé dans son sac de couchage, sous une tente aussi légère que résistante, Pierre, l’oreille aux aguets, écoute le vent souffler, hurler, siffler, frapper la toile de son abri. Chaque jour, il va s’équiper, s’harnacher pour s’aventurer dans cette mer de glace qui ne cesse de fondre à vue d’œil et qui s’écroule par endroits provoquant des avalanches de pierre impressionnantes. C’est là que Pierre va rencontrer d’étranges créatures, sortes de lucioles géantes qui vont le guider jusque dans les entrailles de la terre…

Passées les premières scènes d’exposition, aussi banales que la vie de Pierre, on saisit que ce qui attire notre homme est bien plus grand que lui, que nous. Cette force d’attraction inversée vers les sommets, Thomas Salvador va la filmer, pas à pas, dans la neige, au milieu d’un silence assourdissant et d’une lumière aveuglante. Ce n’est pas Pierre qui va apprivoiser la montagne mais la montagne qui va l’apprivoiser et l’enserrer dans ses crevasses. Comment résister à la beauté de ces paysages? Comment ne pas vouloir préserver ce que le monde moderne s’évertue à détruire, insidieusement? Le réalisateur parvient à trouver le juste équilibre, distillant, dans ce qui aurait pû être un film de montagne de facture classique, des soupçons de fantastique (aux effets artisanaux assez kitsch mais savoureux) qui donnent une dimension existentielle au film. La présence terrestre, et presque énigmatique, de Louise Bourgoin, participe de cette échappée belle montagnarde.

Festival de Cannes 2022quinzaine des réalisateurscinéma
Le Figaro

Roland-Garros en direct

EN COURS : Mis à jour le 29 mai 2022 à 11:35

» LIRE AUSSI - Roland Garros 2022 : les résultats en direct» LIRE AUSSI - Roland-Garros 2022 : Calendrier-Résultats Messieurs» LIRE AUSSI - Roland-Garros 2022 : Calendrier-Résultats Dames

Match décousu entre Trevisan et Sasnovich

Deux breaks de chaque côté et les deux joueuses sont à égalité dans la première manche : 3-3.

Plus aucun français à Roland-Garros

La dernière journée de la première semaine aura été fatale aux ambitions françaises. Samedi, la sensation Léolia Jeanjean a vu son conte de fées prendre brutalement fin face à Irina Begu, tandis que le calvaire d’Alizé Cornet a pris fin prématurément, sur abandon. Plus tard, Gilles Simon n’a pas existé face à Marin Cilic pour ses adieux à Roland, pas plus qu’Hugo Gaston, balayé par la pépite danoise Holger Rune.

LIRE AUSSI - Hugo Gaston à terre, il n'y a plus de Français à Roland-Garros

Break d’entrée pour Trevisan

Après un jeu blanc pour débuter, l’Italienne prend déjà deux longueurs d’avance face à Sasnovich.

Coup d’envoi de la journée sur le Lenglen

L’Italienne Martina Trevisan (59e mondiale), qui n’a toujours pas concédé le moindre set depuis le début de la quinzaine, débutera au service face à la Biélorusse Aliaksandra Sasnovich (47e). Cette dernière a perdu un seul set, lorsqu’elle a renversé Emma Raducanu (12e) au deuxième tour.

5 raisons de suivre la journée de dimanche Porte d’Auteuil

Pour Diego Schwartzman (opposé à Novak Djokovic) : L'Argentin (tête de série n°15) se pose sur la route du bolide Djokovic. Le Serbe a remporté les six matches qui les ont opposés (dont trois sur terre battue) mais les matches sont souvent accrochés, comme à Roland-Garros au 2e tour en 2017, en 5 sets. « C'est l'un des joueurs les plus rapides du circuit, ses meilleurs résultats dans sa carrière ont lieu sur terre battue, c'est bien sûr un adversaire coriace. Je le connais très bien, on a joué d'excellents matchs sur différentes surfaces. Quand on joue contre lui, on doit toujours s'attendre que la balle revienne. Je suis prêt pour la bataille physique. Je n'ai pas passé trop de temps sur le terrain, j'ai très bien frappé les balles, je me réjouis à l'avance de ce défi », résume le n°1 mondial.

LIRE AUSSI - Nadal, Fernandez, Alcaraz : 5 raisons de suivre Roland-Garros ce dimanche

Grosses affiches en perspective

Le programme du jour en simple :

Court Philippe Chatrier (à partir de 12h) : Fernandez (CAN, 17)-Anisimova (USA, 27) ; Mertens (BEL, 31)-Gauff (USA, 18) ; Auger-Aliassime (CAN, 9)-Nadal (ESP, 5). Pas avant 20h45 : Khachanov (RUS, 21)-Alcaraz (ESP, 6).

Court Suzanne Lenglen (à partir de 11h) : Trevisan (ITA)-Sasnovich (BLR) ; Djokovic (SRB, 1)-Schwartzman (ARG, 15) ; Zverev (ALL, 3)-Zapata Miralles (ESP) ; Teichmann (SUI, 23)-Stephens (USA).

Court Simonne Mathieu (Début à 11 h) : Granollers (ESP, 4)-O'Mara (G-B) ; Zeballos (Arg)-Withrow (USA)

Bonjour à tous !

Bonjour et bienvenue à toutes et à tous sur notre site pour suivre en direct commenté le début de la deuxième semaine des Internationaux de France à Roland-Garros.

Roland-Garros en direct

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Match décousu entre Trevisan et Sasnovich

Deux breaks de chaque côté et les deux joueuses sont à égalité dans la première manche : 3-3.

Plus aucun français à Roland-Garros

La dernière journée de la première semaine aura été fatale aux ambitions françaises. Samedi, la sensation Léolia Jeanjean a vu son conte de fées prendre brutalement fin face à Irina Begu, tandis que le calvaire d’Alizé Cornet a pris fin prématurément, sur abandon. Plus tard, Gilles Simon n’a pas existé face à Marin Cilic pour ses adieux à Roland, pas plus qu’Hugo Gaston, balayé par la pépite danoise Holger Rune.

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Break d’entrée pour Trevisan

Après un jeu blanc pour débuter, l’Italienne prend déjà deux longueurs d’avance face à Sasnovich.

Coup d’envoi de la journée sur le Lenglen

L’Italienne Martina Trevisan (59e mondiale), qui n’a toujours pas concédé le moindre set depuis le début de la quinzaine, débutera au service face à la Biélorusse Aliaksandra Sasnovich (47e). Cette dernière a perdu un seul set, lorsqu’elle a renversé Emma Raducanu (12e) au deuxième tour.

5 raisons de suivre la journée de dimanche Porte d’Auteuil

Pour Diego Schwartzman (opposé à Novak Djokovic) : L'Argentin (tête de série n°15) se pose sur la route du bolide Djokovic. Le Serbe a remporté les six matches qui les ont opposés (dont trois sur terre battue) mais les matches sont souvent accrochés, comme à Roland-Garros au 2e tour en 2017, en 5 sets. « C'est l'un des joueurs les plus rapides du circuit, ses meilleurs résultats dans sa carrière ont lieu sur terre battue, c'est bien sûr un adversaire coriace. Je le connais très bien, on a joué d'excellents matchs sur différentes surfaces. Quand on joue contre lui, on doit toujours s'attendre que la balle revienne. Je suis prêt pour la bataille physique. Je n'ai pas passé trop de temps sur le terrain, j'ai très bien frappé les balles, je me réjouis à l'avance de ce défi », résume le n°1 mondial.

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Grosses affiches en perspective

Le programme du jour en simple :

Court Philippe Chatrier (à partir de 12h) : Fernandez (CAN, 17)-Anisimova (USA, 27) ; Mertens (BEL, 31)-Gauff (USA, 18) ; Auger-Aliassime (CAN, 9)-Nadal (ESP, 5). Pas avant 20h45 : Khachanov (RUS, 21)-Alcaraz (ESP, 6).

Court Suzanne Lenglen (à partir de 11h) : Trevisan (ITA)-Sasnovich (BLR) ; Djokovic (SRB, 1)-Schwartzman (ARG, 15) ; Zverev (ALL, 3)-Zapata Miralles (ESP) ; Teichmann (SUI, 23)-Stephens (USA).

Court Simonne Mathieu (Début à 11 h) : Granollers (ESP, 4)-O'Mara (G-B) ; Zeballos (Arg)-Withrow (USA)

Bonjour à tous !

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Roland-Garros : le public dépasse-t-il les bornes pour soutenir les Bleus ?

Plusieurs joueurs ont regretté le comportement des spectateurs français soutenant parfois avec excès les Tricolores.

Roland-Garros : «Si je m'inquiète de ma santé tous les jours, je ne pourrai pas aller très loin dans le tournoi», glisse Nadal

Nadal a assuré face à Moutet et s'est encore rassuré.

Aux abords du Parc des Princes, la visite surprise de Zidane à Roland-Garros

La présence de Zinédine Zidane porte d'Auteuil a relancé les spéculations sur une possible rencontre avec l'Emir du Qatar et une arrivée au Paris SG.

Le Figaro

Une entreprise allemande prétend avoir trouvé la clé de la lutte contre le cancer

VU D'AILLEURS - Une entreprise allemande de Cologne a trouvé une approche prometteuse. Ses chercheurs viennent de recevoir de nouveaux fonds injectés par un investisseur aussi renommé que controversé.

Par Anja Ettel et Holger Zschäpitz (Die Welt)

L'investisseur Frank Thelen a déjà eu beaucoup de rêves - conduire des voitures volantes ou pouvoir se rassasier sans avoir à cuisiner. Freigeist («électron libre»), sa société d'investissement installée à Bonn, veut utiliser ses fonds pour faire de ces rêves une réalité. Telle est du moins son ambition, même si la réalité est souvent différente - à l'instar des résultats de son fonds ouvert au public 10xDNA Disruptive Technologies, qu'il avait lancé en grande pompe l'année dernière et qui devait permettre aux petits épargnants de bénéficier des profits de sociétés à la croissance exponentielle.

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Selon les informations de Welt Am Sonntag, sa société Freigeist a décidé d'entrer au capital de Prosion Therapeutics, start-up de biotechnologie basée à Cologne. C'est la première incursion dans ce domaine de l'investisseur star, qui s'est fait connaître avec l'émission de télévision « Die Höhle der Löwen » («La fosse aux lions»). Nul autre domaine n'est plus risqué pour les investisseurs. Quelles sont ses chances de réussite?

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Une technologie «remarquable»

Pour Frank Thelen qui s'est déjà fait remarquer à la télévision par son optimisme et qui n'est pas avare de superlatifs, la réponse est claire: «Nous n'essayerions pas si nous n'y croyions pas. Nous ne visons pas l'échec». Selon lui, la technologie de l'entreprise est «remarquable», les résultats des premières études sur les animaux sont «étonnamment bons» et l'équipe fondatrice, composée de deux amis d'études et de deux professeurs d'université, est «bien rodée».

Slim Chiha, âgé de 32 ans et d'origine tunisienne, est l'un des fondateurs de Prosion. Il a gardé de sa scolarité en Belgique un léger accent français. Après des études de chimie à Cologne et un stage chez Bayer, le jeune chercheur s'est inscrit à un projet auprès de son directeur de thèse, le professeur de chimie Hans-Günther Schmalz - c'est cette équipe qui est devenue le noyau de Prosion, entreprise actuelle.

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La société est inscrite au registre du commerce depuis 2020. Les sept membres de l'équipe travaillent dans des bureaux loués sur le campus de l'université de Cologne ainsi que dans deux laboratoires, à Cologne et à Berlin - un peu comme le diplômé de Cologne Ugur Sahin à l'époque, lorsqu'il avait lancé BioNTech.

Un problème réputé insoluble

Lorsqu'il tente d'expliquer sa propre technologie, Slim Chiha doit entrer dans les détails car la recherche des petites molécules autour desquelles tout tourne chez Prosion est délicate à expliquer. Il s'agit en fait d'étudier le protéome humain, c'est-à-dire l'ensemble des protéines du corps humain, afin de développer des approches pour de nouvelles thérapies, à l'instar de l'étude du génome. Prosion a développé une plateforme sur laquelle les molécules sont combinées entre elles à la manière de briques Lego et peuvent ainsi prendre une structure hélicoïdale particulière.

Cette forme spéciale est capitale car elle s'insère comme une clé dans la serrure d'une protéine très spécifique. Celle-ci joue un rôle décisif dans le développement d'un cancer car, dans certaines conditions, elle transforme des tumeurs bénignes en tumeurs cancéreuses malignes à la croissance agressive. Jusqu'à présent, comme l'explique Slim Chiha, il n'était pas possible de cibler cette protéine pour l'empêcher de déclencher sa funeste cascade dans le corps.

Nos études ont montré que la tumeur ne se développe pas et qu'il n'y a pas non plus de métastases

Elle était «undruggable», ou «non médicamentable», c'est-à-dire qu'aucune clé ne lui correspondait. Prosion affirme aujourd'hui avoir réussi à trouver une structure moléculaire qui se fixe à cette protéine et empêche la cascade. D'abord sur ordinateur, puis en éprouvette et enfin, lors d'expériences sur des poissons-zèbres et des souris.

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«Nos études ont montré que la tumeur ne se développe pas et qu'il n'y a pas non plus de métastases», résume Slim Chiha en se référant aux recherches menées jusqu'à présent. De nouvelles études devraient montrer combien de temps dure cet effet et s'il est possible d'affamer la tumeur de cette façon.

La cause de nombreux échecs

Prosion entend même s'attaquer à un problème majeur dans le traitement du cancer car, bien trop souvent, les thérapies cessent de faire effet: le cancer devient alors résistant. «Notre approche a le potentiel d'empêcher la formation de telles résistances car nous visons les protéines cibles universelles des tumeurs solides», explique Slim Chiha.

La start-up a décidé de s'attaquer à un ennemi particulièrement insidieux : le cancer du pancréas, dans un premier temps, particulièrement difficile à traiter. Mais en théorie, cette thérapie pourrait être appliquée un jour à un grand nombre de cancers. À condition de tenir réellement les promesses du modèle informatique et des essais sur les animaux.

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C'est en effet le grand problème en biotechnologie et la raison pour laquelle tant d'approches et d'entreprises prometteuses se transforment en gouffres financiers : la recherche dure des années et le risque qu'une approche échoue ou qu'une étude importante ne livre pas les données escomptées est extrêmement élevé. Généralement, lorsqu'elles tentent de tester à nouveau leur technologie après l'avoir modifiée légèrement, de nombreuses entreprises sont déjà à court d'argent.

Selon des estimations du secteur, sur les 5000 à 10.000 nouvelles substances qui font l'objet d'une recherche pharmaceutique, seules neuf en moyenne sont suffisamment prometteuses au bout de cinq ans pour être testées sur l'homme dans le cadre d'essais cliniques. Une seule sera mise sur le marché - environ treize ans plus tard. Telle est la durée moyenne nécessaire pour mettre au point un médicament.

Trouvé dans la base de données de Frank Thelen

Freigeist, jusqu'alors unique investisseur externe de Prosion, aura-t-il les épaules assez solides ? « Assurément, promet Frank Thelen, nous agissons par conviction. » Le fait qu'il soit un nouveau venu dans le secteur de la biotechnologie, où même un milliardaire et investisseur de longue date comme Dietmar Hopp, fondateur de l'entreprise informatique SAP et promoteur de la société biopharmaceutique Curevac, a essuyé avec son équipe plusieurs revers et échecs, que les études cliniques menées sur des humains seront très coûteuses et que le processus d'autorisation soit extrêmement complexe, tout cela ne l'effraie pas. «Nous n'aurons jamais de Tesla en Allemagne si nous ne faisons qu'énumérer tout ce qui ne va pas», balaye-t-il.

Pour Frank Thelen, le bilan à ce jour est tout à fait honorable. À part la fin spectaculaire de la cryptobourse Neufund, il affirme n'avoir commis aucune erreur majeure dans ses investissements. «Mais à l'avenir, nous voulons investir de manière encore plus progressive et nous perdrons aussi davantage», prévoit-il.

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Frank Thelen et le fondateur de Prosion se sont trouvés via la base de données de l'investisseur, qui rappelle un peu un site de rencontres. Son équipe et lui auraient examiné des centaines d'offres, des études sur le cancer et différentes approches thérapeutiques avant de finalement trouver en Prosion ce qu'ils cherchaient.

La participation de Freigeist à hauteur de 15 à 20% - Frank Thelen ne tient pas à révéler le chiffre exact - est un investissement d'amorçage classique. Dans le jargon financier, cela désigne la participation d'investisseurs à un stade très précoce, avant même que d'autres bailleurs de fonds ne contribuent à des tours de financement plus conséquents.

Rien n'est négligé

Jusqu'à présent, Freigeist a investi un montant à sept chiffres dans Prosion Therapeutics. Combiné à une subvention européenne de 2,5 millions d'euros, le financement de l'entreprise serait ainsi assuré pour les 18 à 24 prochains mois.

D'ici là, les études précliniques menées sur des mammifères tels que des souris devraient être bouclées. Dans le meilleur des cas, si tout se passe bien, les premières séries d'essais sur des sujets humains pourraient commencer afin de tester l'innocuité et la tolérance de la nouvelle substance.

Pour que la graine germe, les fondateurs et leur investisseur s'appellent régulièrement. Résultats des recherches, commercialisation, financement, calendrier: tous les sujets sont abordés. Slim Chiha assure qu'il ne se sent pas limité pour autant : «Nous collaborons sur un pied d'égalité absolue et nous avons pleinement confiance en Freigeist».

Ce serait génial si notre technologie permettait de réduire sensiblement le taux de mortalité chez les patients cancéreux

Le jeune chercheur espère que le travail de ces dernières années portera bientôt ses fruits et qu'ils réussiront à trouver enfin une nouvelle arme contre le cancer: «Ce serait génial si notre technologie permettait de réduire sensiblement le taux de mortalité chez les patients cancéreux».

Frank Thelen voit plus grand encore. «Nous avons de bonnes chances de stopper de nombreux types de cancer», s'enthousiasme-t-il. Mais lui non plus ne veut pas encore parler de guérison pour le moment. Certains rêves sont tout de même trop grands.

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Le Figaro

Tension, resquilleurs et gaz lacrymogène : récit d'une soirée chaotique et honteuse au Stade de France

Guillaume LoisyBaptiste Desprez

REPORTAGE- La finale de la Ligue des champions entre Liverpool et le Real Madrid, dont le coup d'envoi a été retardé de plus de 30 minutes, a été le théâtre de débordements graves à Saint-Denis.

Au Stade de France

Le chaos avant la fête. Entre une sécurité débordée, des milliers de fans tentant d'entrer dans l'enceinte du Stade de France sans billet et une organisation loin d'être au niveau d'un tel évènement, l'avant-match de ce Liverpool-Real Madrid a viré au fiasco samedi soir. Au point de voir le coup d'envoi de la finale de la Ligue des champions être repoussé de... 36 minutes. Pour, à l'arrivée, laisser une image catastrophique de la France en Europe, incapable d'organiser comme il se doit un évènement de cette ampleur et de répondre aux comportements lamentables de plusieurs individus.

Gaz lacrymogènes, tentatives d'intrusion en escaladant des grilles, foules amassées et tendues... L'ambiance n'est pas montée comme espérée, lors des heures précédant le match le plus important de la saison, malgré un après-midi plutôt festif au sein de la capitale française avec la présence de 60.000 Anglais, rassemblés pour la plupart du côté de la place de la Nation et du Cours de Vincennes (seulement 20.000 supporters de chaque camp avaient des billets pour la rencontre).

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Mais voilà, c'est aux abords du stade avant la rencontre que la situation a dégénéré. Après 21h, l'horaire initialement prévu pour le coup d'envoi, les envoyés spéciaux du Figaro ont constaté diverses intrusions par dessus les grilles au niveau du parvis de l'enceinte dionysienne, au moins une vingtaine de jeunes étant parvenus à passer. Même bien plus quelques minutes plus tard, avec parfois l'impression d'un service de sécurité dépassé face à la masse d'individus sans billet et désireux d'entrer dans l'enceinte du Stade de France. Plus tôt, d'autres avaient déjà essayé de forcer un premier barrage filtrant de policiers.

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Des gaz lacrymogènes lancés sur des supporters sans billet

Des gaz lacrymogènes ont été tirés pour empêcher d'autres individus d'escalader des barrières, ont constaté nos journalistes présents à Saint-Denis. «Ne forcez pas l'entrée au Stade de France», a prévenu sur Twitter en français, anglais et espagnol la Préfecture de police de Paris, qui avait déployé 6.800 policiers, gendarmes et pompiers pour assurer la sécurité du match, avec un œil sur les milliers de fans des «Reds» venus dans la capitale sans billets.

Écrivez bien que ce ne sont pas les supporters de Liverpool qui ont mis la pagaille, ce sont des gens d'ici qui n'ont pas de tickets

Encore loin des tourniquets de l'entrée sud à l'heure prévue du coup d'envoi, un supporter anglais a interpellé les journalistes de l'autre côté de la grille en montrant son billet : «Écrivez bien que ce ne sont pas les supporters de Liverpool qui ont mis la pagaille, ce sont des gens d'ici qui n'ont pas de tickets et qui tentent de rentrer». À ses côtés, un autre fan montre sa main ensanglantée et explique s'être fait agresser. «Certains se font voler leur billets et on se fait gazer, c'est une honte», vocifère-t-il.

Un jeune entre sans billet et se fait stopper... par un fan de Liverpool

À quelques mètres de là, un jeune en jean et t-shirt noir parvenait à escalader la grille, semait les deux stewards qui tentaient de l'arrêter et filait pleine balle dans l'un des grands escaliers menant aux gradins supérieurs. Avant d'être stoppé par… Un supporter de Liverpool. Sur le parvis, des grappes d'individus, souvent jeunes, allaient et venaient, s'agglutinant près des entrées, empêchant les détenteurs de billets de rentrer alors que le match allait commencer. Au niveau du parking P1 du Stade de France, situé à proximité de la voie rapide, la tension était palpable entre des jeunes désireux de se faufiler et d'escalader les grilles, face à des CRS sur les dents.

Côté terrain, face à l'attente, les joueurs de Liverpool sont revenus du vestiaire et ont repris à 21h07 leur échauffement sur la pelouse. Leurs adversaires madrilènes les ont suivis quelques minutes plus tard. Après une dizaine de minutes sur le terrain, dans une ambiance surréaliste, ils sont retournés aux vestiaires.

Les autorités avaient appelé les spectateurs à venir le plus tôt possible au stade en raison du mouvement de grève qui touche la ligne B du RER. En début de soirée, le car de l'équipe de Liverpool avait rencontré des difficultés à atteindre le parking du Stade de France en raison de la foule, l'équipe de Jürgen Klopp est arrivée avec plusieurs minutes de retard sur le planning initial.

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Des jeunes se sont introduits en tribune de presse après le match

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Avec des zones de filtrage dépassées face à une telle affluence, l'organisation de l'UEFA a eu toutes les peines du monde à faire entrer l'ensemble des supporters dans le stade. À 22h25, soit quasiment au moment de la fin de la première période, des supporters anglais, munis d'un billet, arrivaient seulement à entrer dans le Stade de France. Signe d'une soirée très mouvementée. Honteuse même au regard de l'image laissée par l'organisation de la rencontre, totalement dépassée par ces évènements.

Tout n'est pas à mettre sur le dos des organisateurs non plus car après le match, certains jeunes désireux d'approcher les stars du Real Madrid ou de Liverpool se sont introduits en tribunes de presse, avant de se faire éjecter par la sécurité. D'autres ont même tenté de dérober des objets présents en salle de presse ou sur les pupitres de nos confrères en tribune. Le tout dans une ambiance pesante. A près de 2 heures du matin, la tension était encore palpable aux abords de l'enceinte du Stade de France, signe d'une soirée chaotique. A tous les niveaux.

Ligue des champions : le coup d'envoi retardé de 15 minutes

La finale de la Ligue des champions a été retardée en raison de problème d'accès au stade par certains supporters.

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Pour Florentino Pérez, la non-signature du champion du monde au Real Madrid, fraîchement champion d'Europe, est déjà de l'histoire ancienne.

L'Humanité

Compétition. David Cronenberg, dernier scalpel avant rideau

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Avec  les Crimes du futur, le Canadien signe un film testament théorique et désincarné, parcouru de quelques fulgurances mais boursouflé. À boire, à manger et beaucoup à régurgiter.

Cyprien Caddeo

Les Crimes du futur, David Cronenberg, Canada, 1 h 47

«La chirurgie est le nouveau sexe.» La promesse du nouveau David Cronenberg, contenue dans cette seule réplique, était alléchante : le retour du maître canadien à la science-fiction et au « body horror » (littéralement « horreur corporelle »), un sous-genre d’autant plus coté qu’il a été palmé l’an dernier, avec  Titane. La déception est à l’avenant.

Tout est abstrait, intello, en apesanteur

Dans les ruines postindustrielles d’un futur délabré et non daté, l’humanité a repoussé les limites de la douleur et subit un syndrome d’évolution accélérée. Les organes poussent comme autant de nouveaux fruits, les corps sont en ébullition. Pour ressentir encore, les êtres se supplicient, se mutilent, s’incisent : l’érotisme à l’heure transhumaniste. Saul Tenser (Viggo Mortensen) et sa concubine Caprice (Léa Seydoux) sont deux performeurs, spécialistes de la chirurgie artistique. Devant leur public, ils tranchent avec raffinement, tatouent des organes, retirent des excroissances tumorales. Et palabrent jusqu’à l’indigestion sur le sens de la vie, de la finitude et de l’art.

Les Crimes du futur tient plus de l’essai théorique que de l’horreur viscérale. « Le corps est la réalité », professe pourtant le film. Alors, pourquoi rien n’y est palpable ? Tout est abstrait, intello, en apesanteur. Alors, oui, des pistes de réflexion géniales surgissent, mais elles s’évaporent dans un film trop dense, trop bavard. Multipliant les autocitations – ici les boyaux d’ eXistenZ, là les traumas de  Crash –, David Cronenberg s’autopsie. Comme si son cinéma était déjà froid. À l’image des monstruosités géniales qu’il a créées tout au long de sa filmographie, le résultat est boursouflé.

Des navettes vides prétextes à l’autothéorie

Toison argentée, drapé de noir, artiste organique et tourmenté en décalage avec le monde, Saul Tenser campe un avatar évident de David Cronenberg lui-même. C’est le seul vrai personnage, les autres, que ce soit ceux de Léa Seydoux ou de Kristen Stewart, demeurant des navettes vides prétextes à l’autothéorie. Quand le héros s’embarque dans un absurde concours du « meilleur organe original », on devine le cinéaste, malmené par le Hollywood établi, snobé par les oscars, régler quelques comptes avec son humour acide. On espère, puis déchante. Le sujet n’est, comme le reste, que survolé.

Comble pour un Cronenberg qui a signé des œuvres aussi radicales que  le Festin nu : son film n’est jamais subversif. Ses Crimes du futur semblent appartenir au passé. Pour cause, le monde, au fond, est déjà cronenbergien. La preuve, son vrai coup d’éclat a eu lieu durant la promotion : le cinéaste a vendu une image certifiée de ses calculs rénaux sur le Web. La course aux modifications corporelles ? Le transhumanisme est passé par là. Des humains cherchant à développer des néo-organes pour ingérer les déchets industriels ? Notre sang est déjà colonisé par les microplastiques. Le maître a un train de retard. On reste donc à quai. La comparaison avec  Titane enfonce le clou. Le film de Julia Ducournau, qui n’a jamais caché sa passion pour Cronenberg, a certes ses scories et ses détracteurs, mais il a le mérite de réactualiser le « body horror » en le percutant aux préoccupations de l’époque : la transgression du genre et la fluidité des identités. La relève de la garde ?

Festival de Cannes 2022cinémadavid cronenberg
Le Figaro

Haut potentiel : êtes-vous un HPI qui s'ignore ?

Morgane Miel

DÉCRYPTAGE - Comme les enfants que l'on dit précoces ou surdoués, certains adultes présentent des aptitudes particulières. Au quotidien, cette intensité cérébrale n'est pas toujours facile à gérer. Attention, sujets sensibles !

«Et vous, vous l'avez fait tester ?» La remarque est presque devenue banale dans la conversation des pa­rents de jeunes enfants, en âge d'ap­prendre à lire et à compter. Et la démarche, de plus en plus conseillée à ceux dont l'enfant s'ennuie, décroche scolairement, ou semblerait plus à sa place dans la classe supérieure. Aujourd'hui, de nombreux enfants sont ainsi amenés à passer dans des cabinets spécialisés le fameux test WISC, qui analyse leur fonctionnement cognitif et permet de détecter les profils dits hauts potentiels (les HPI se situant officiellement au-dessus du seuil de 130 de QI) ou très hauts potentiels (THPI, au-dessus de 145 de QI), l'en­semble représentant environ 2,3 % de la population, selon l'Insee.

En réalité, pour parvenir à un «repérage» complet, ce test doit aussi évaluer l'homogénéité ou l'hétérogénéité de l'ensemble des critères observés et prendre en compte de nombreux paramètres comportementaux (vi­vacité, autonomie, personnalité passionnée et cu­rieuse, créativité…), repérés au cours de l'entretien. Ce qui porterait à 5 ou 10 % la part de la population qui est véritablement con­cernée par ce «diagnostic».

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En vidéo, «HPI», la bande-annonce

Le chiffre concerne les enfants… mais aussi les adultes, et en premier lieu les parents. «La plupart des hauts potentiels ignorent tout simplement qu'ils le sont, jusqu'au jour où, par exemple devant la description du fonctionnement de leur enfant, un monde entier s'ouvre à eux, explique Margerie Véron, consultante spécialisée dans l'accompagnement des hauts potentiels et des personnes hypersensibles, auteure de L'Équilibre naturel du zèbre (Éd. Eyrolles). «Mais c'est moi que vous décrivez là !», s'écrient-ils souvent, comme ébahis d'avoir enfin touché du doigt le cœur de leur différence – cette complexité qu'ils avaient tant de mal à expliquer, cette façon de se heurter régulièrement au fonctionnement des autres qui, d'un seul coup, trouve tout son sens.

«Si tout va bien, on a la chance de découvrir que l'on est HPI grâce à une rencontre, confirme Hélène Vecchiali, psychanalyste et auteure d'Un zèbre sur le divan (Éditions Albin Michel). Ce fut mon cas, et je me souviens encore du jour où cette personne, devenue une amie depuis, m'a dit : “C'est émouvant de constater que vous êtes haut potentiel intellectuel comme moi.” J'en suis tombée de ma chaise. J'avais fait une psychanalyse poussée, qui avait laissé quelques zones d'ombre. Elles se sont éclairées à la suite de cette révélation. Un zèbre reconnaît toujours un autre zèbre. Le miroir que nous tend cette personne peut tout changer.»

Colonne cérébrale

On comprend mieux aujourd'hui l'ampleur que peut prendre cette révélation dans une vie. Les progrès des neurosciences ont ces dernières années permis de décrire de façon biologique ce qui n'était jusqu'ici qu'hypothèses. Et de mieux cerner les fonctionnements de ce «neurotype» à part, qui a tant souffert d'avoir été qualifié des années durant de «précoce» ou de «surdoué». «Com­­me le disait Albert Camus : “Mal nommer les choses, c'est ajouter du malheur au monde”, souligne Hélène Vecchiali. Or, c'est le premier enseignement des études scientifiques récentes : le HPI n'est ni surdoué, ni génie. Son cerveau fonctionne simplement de façon différente de celui des autres.» Avec son lot de fulgurances et d'obstacles. «Le mot doué vient de dotare en latin qui signifie doter, rappelle la psychanalyste : il renvoie à une aptitude innée, quand le terme potentiel, lui, exprime une possibilité qui demande à être exploitée, donc un effort à accomplir pour faire fructifier ce don.» Une dé­finition bien plus proche de la réalité de ces hyperactifs cérébraux, qui doivent ap­prendre à maîtriser leur mécanique interne avant d'en explorer toute la puissance.

«Car l'imagerie médicale (IRM) l'a confirmé : les hauts potentiels ont des fonctionnalités neurobiologiques bien pré­cises, décrypte Margerie Véron. Ainsi, on a observé un plus grand nombre de connexions chez eux dans certaines zones de leur cerveau – notamment celles dédiées à la résolution de tâches complexes. Ces zones sont sollicitées dans la résolution des tâches simples, ce qui explique leur propension à les complexifier. Les gaines de myéline qui relient ces zones sont plus épaisses, ce qui a pour effet d'accélérer la transmission des informations, l'influx nerveux passant deux fois plus vite. On constate enfin une densité de neurones deux fois supérieure à la moyenne dans les lobes frontaux et pariétaux, qui concentrent le raisonnement et la sensorialité. D'où au final une plus grande capacité à capter l'information, et aussi la traiter.» Autre découverte de tail­le : le corps calleux qui permet la communication entre les hé­mi­sphères du cerveau est plus développé chez les HPI, d'où leur capacité accrue à développer une pensée par arborescence (une idée menant à une autre). «L'amyg­dale du cerveau, qui capte les sensations externes et internes, détecte chez eux des signaux plus bas et réagit donc plus fortement aux stimuli sensoriels (bruits, odeurs…) et sensibles», poursuit Margerie Vé­ron. Une particularité qui explique qu'ils soient souvent hy­per­sensibles – même si tous les hypersensibles ne sont pas HPI.

Vibrer au murmure du monde

Si on redécouvre maintenant les vertus de ce trait de caractère, il les a généralement exposés dans leur enfance à l'incompréhension des adultes. «Contrairement au reproche qu'ils ont largement pu entendre, il ne s'agit pas là de sensiblerie, martelait encore la psychologue clinicienne Jeanne Siaud-Facchin, créatrice du concept de «zèbre», en février dernier dans La Vie, mode d'emploi sur France Culture. En fait, ils sentent ce que les autres ne perçoivent pas. […] Cela leur procure des facultés d'intuition, de précognition (comprendre avant les autres ce qu'il va se passer) et de proprioception (cette capacité à ressentir ce qu'il se passe dans notre corps). Ce sont des adultes qui vibrent au moindre murmure du monde.» Véritables capteurs de signaux faibles, prompts à déceler un imperceptible changement de ton, une nano-hésitation, ou, comme Bill Gates, à prédire avant les autres conflits ou pandémies, ils sont très précieux au mo­ment de prendre des décisions stratégiques… mais pas forcément entendus de leur entourage, qui peut aussi être agacé par leur côté Cassandre.

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Et c'est là toute la condition du haut potentiel, dont, pour plagier Baudelaire, les ailes de géant l'empêchent parfois de marcher. La raison pour laquelle, aussi, malgré d'évidentes facilités, de nombreux enfants se retrouvent en situation de décrochage scolaire, le système s'adaptant mal à leur curiosité débordante, leur besoin de sortir du cadre. Certains sont parfois même orientés vers des voies manuelles ou technologiques, quand ils ne les ont pas volontairement choisies dans l'espoir d'apaiser le bruit de leur esprit.

Si la plupart des HPI vont très bien, cette fuite en avant n'est pas rare, car, même à l'âge adulte, s'adapter au monde «normal» n'est pas forcément le plus simple pour le zèbre. «Si l'on devait caractériser en un mot son fonctionnement, ce serait par celui d'intensité, souligne Hélène Vecchiali. Une intensité dans tous les domaines – intellectuelle, sensorielle, créative —, une intensité dans les valeurs de justice, loyauté, sincérité, une conscience aiguë des problèmes exis­tentiels (maladie, solitude, mort). D'où une certaine exigence.» Et une conception très personnelle du re­pos… «Le haut potentiel ressent la nécessité de penser par lui-même, le besoin permanent de créer, dans une pensée toujours en mouvement, poursuit Hélène Vecchiali. Pour se détendre, il a un besoin vital de se retrancher derrière son in­tellect, dans cette bulle qu'il a construite très tôt à l'intérieur de lui, pour lire, continuer d'apprendre, se protéger d'un environnement dis­sem­blable, ou d'émotions trop fortes.» Toute sa vie, il cherchera refuge dans cette «chambre à lui». «Elle abri­te sa formidable capacité de résilience, précise Hé­lène Vecchiali, et joue un vrai rôle antidépressif, lui permettant de su­blimer ses blessures comme on ré­pa­re les objets cassés dans l'art japonais du kintsugi, avec une colle mêlée d'or. Il trouve en lui, au contact de son intelligen­ce, le pouvoir de sortir des épreuves encore plus beau qu'avant.»

Toujours en surchauffe

En entreprise, généralement très apprécié pour sa puissance de travail et sa faculté à résoudre des problèmes complexes, le zèbre frise la surchauffe. «Le travail agit sur lui comme un hyperexcitant, analyse Margerie Véron. Ce que son collègue va mettre une journée à finir, il l'aura abattu en 4 heures. Du coup, il finira par en faire le double, par culpabilité, ou par peur de l'ennui.» Sa tendance à se dévaluer le mène à redoubler d'efforts pour faire ses preuves. Généralement, l'entreprise en redemande… Il est donc particulièrement exposé au risque de burn-out. Quand un problème se présente, il déploie toute son énergie pour le résoudre. Une attitude très appréciée de son employeur — un peu moins de ses collègues qui peuvent y voir (à tort) une volonté de se mettre en avant. «Très dépendants du champ affectif, ils sont particulièrement sensibles à la reconnaissance, complète Hélène Vecchiali. C'est pourquoi quand on manage un HPI, il est très important de veiller à sa motivation. On n'impose pas comme cela un “il faut” à ce type de profils…»

D'où l'intérêt pour eux, s'ils veulent travailler en groupe, d'essayer de se comporter de façon plus «neurotypique». C'est-à-dire, en prenant le temps de questionner les autres, de les écouter, au lieu d'avancer à toute allure leurs propres pistes de réflexion. Rechercher les postes qui proposent le plus d'autonomie et de créativité, sans hiérarchie trop pesante, peut aussi être une option. De même qu'inventer des troisièmes voies, investir ce qui n'existe pas encore. «Face au surinvestissement intellectuel, je leur conseille aussi de revenir au corps, aux sensations, explique Margerie Véron : que ressentent-ils dans leur corps ici et maintenant ? Chez eux, même si ce n'est pas prouvé scientifiquement, un apport en minéraux (magnésium…) peut être intéressant car leur cerveau en consomme beaucoup. Je les encourage à poser des actions concrètes en les décomposant en étapes, comme autant de petits pas. Cela ramène à une mesure du temps un meilleur équilibre.» Un défi qui devrait leur plaire.

PNI, psycho-neuro-immunologie : cette médecine de pointe où le cerveau guérit le corps

DECRYPTAGE - C'est scientifiquement validé : émotions et croyances impactent la santé. Tout un champ de recherches appelé psycho-neuro-immunologie étudie désormais l'influence du psychisme et de la pensée positive sur la physiologie.

L'Humanité

Quand l’eczéma a la peau dure

Actu

Peau sèche ou irritée, démangeaisons, plaques rouges... Bien que non contagieux, les symptômes de l’eczéma dit atopique peuvent perturber ou gâcher la vie sociale. Cette affection cutanée débute souvent au plus jeune âge pour évoluer par poussées et finir par disparaître à l’adolescence. Mais pas toujours.

Gaëlle Brière

Tout d’abord, faisons le point sur l’eczéma. Il en existe deux types : l’eczéma allergique de contact et l’eczéma atopique, celui qui nous intéressera ici. « L’eczéma atopique est une maladie génétique liée à un fonctionnement anormal de la peau (plus poreuse aux irritants et aux allergènes) et du système immunitaire (système immunitaire hyperréactif) », selon la Fondation Eczéma. Cette maladie inflammatoire touche plus de 2,5 millions d’adultes en France (1).

Elle apparaît chez l’enfant entre 3 mois et 2 ans, et évolue ensuite par poussées pour enfin disparaître vers l’adolescence. Toutefois, dans 10 % des cas, elle persiste à l’âge adulte et peut également se déclarer chez près de 20 % des patients de plus de 20 ans (1). Les symptômes de la maladie se caractérisent par la peau sèche ou très sèche, des plaques rouges qui se situent souvent sur les mains, le visage ou les grands plis, des squames et des démangeaisons, des suintements, un épaississement de la peau, des marques de grattage.

Dans une version plus aiguë, la dermatite atopique chronique se transformera en dermatose grave avec des poussées vésiculeuses ou suintantes. On comprend dès lors les conséquences physiques et psychiques que ces poussées peuvent engendrer. Par ailleurs, les crises de démangeaisons peuvent être très intenses et fréquentes, de jour comme de nuit. Moral en berne, confiance en soi très atteinte, lien à l’autre et vie sociale altérés… l’eczéma véhicule des dommages collatéraux qui nécessitent parfois une prise en charge psychologique afin de soutenir les patients.

Plus persistant chez les femmes

Si l’eczéma est lié à une altération de la fonction barrière de la peau et fréquemment aussi à des antécédents génétiques (en général, il n’est pas rare que l’un ou les deux parents en souffrent aussi), de nombreux facteurs peuvent le favoriser. Citons, par exemple, le frottement avec de la laine ou des tissus synthétiques, la chaleur, la sueur, une hygiène un peu trop décapante de notre peau qui assèche cette dernière et, bien sûr, le stress. Un cercle vicieux, car si le stress accentue les crises d’eczéma, l’eczéma génère aussi beaucoup de stress. Enfin, une étude publiée fin 2021 par des chercheurs de l’université de Vérone (2) avance un lien probable entre période prémenstruelle et crises exacerbées de la maladie chez certaines patientes. Une piste intéressante à explorer, l’eczéma atopique touchant majoritairement les femmes.

Si l’on peut, dans un premier temps, adopter quelques gestes afin de préserver sa peau des agressions extérieures tout en lui apportant un maximum d’hydratation avec des émollients adaptés, il sera nécessaire de consulter un dermatologue ou un médecin afin de prendre en charge l’aspect purement physique de ce trouble. Les praticiens prescriront soit un traitement à base de corticoïdes, soit, lorsque c’est nécessaire, des traitements par voie générale qui viennent contrer l’inflammation. Sans oublier l’importance de la composante psychique, que l’on peut accompagner par l’hypnose ou encore l’acupuncture.

Santé
El País (ESP)

Los humanos gigantes del artista albaceteño Santi Flores se adueñan del corazón de Manhattan

NUEVA YORK

La exposición de 14 esculturas lleva por título ‘Here’ y se extiende a lo largo de 200 metros de la calle Broadway hasta el próximo mes de octubre

Un ejército de 14 gigantes esbeltos de cuatro metros y medio saluda con el brazo levantado a neoyorquinos y visitantes a escasos metros de Times Square, en Manhattan. Son las esculturas del artista español Santi Flores (Albacete, 1970) que le han robado el protagonismo en uno de los epicentros turísticos del mundo a las leyendas locales como el Cowboy Desnudo, los Spiderman en baja forma o las Estatuas de la Libertad sobre zancos. La reacción más común de la gente es pararse a tomarse una fotografía junto a ellas e imitar el gesto de la mano alzada a modo de saludo. “Eso sí que no me lo esperaba”, cuenta Flores, mientras pasea entre las coloridas obras situadas entre las calles 38 y 41 de la calle Broadway. 

Las estatuas de acero de Flores recuerdan a las figuras tintineantes con las que Keith Haring pintó de manera furtiva el metro de Nueva York en los años ochenta del siglo pasado antes de convertirse en el legendario artista pop fallecido con 31 años. Con una diferencia: el toque alargado que las convierte en una especie de Qujiotes coloridos procedentes de La Mancha. 

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Desde que se instalaron, a mediados del pasado mes de abril, el artista ha pasado las mañanas merodeando por su exhibición al aire libre para captar la reacción de los transeúntes. Se presenta, habla con ellos, le felicitan, posan con él y se marchan entusiasmados de haber conocido al autor en el lugar donde, como manda la leyenda y él mismo reconoce, ha cumplido su sueño. “Es increíble la atención que reciben. Me siento muy afortunado”, comenta Flores sobre el éxito de su primera exposición en Nueva York, después de pasear sus obras por Londres, Roma o Berlín. Músico y actor de teatro antes que artista plástico, su obra siempre ha estado inspirada en las personas, los sentimientos y las relaciones humanas. 

Así que después de dos años de poco contacto por la pandemia estas esculturas saludadoras han sido las elegidas por la asociación cultural y empresarial del barrio, Garment District Alliance, para celebrar el retorno de los turistas a la ciudad. “La instalación plantea un poderoso mensaje sobre la importancia de la diversidad y la unidad, elementos que hacen de Nueva York una de las mejores ciudades del mundo”, comenta Barbara A. Blair, presidenta de Garment District Alliance. 

La exposición urbana lleva por título Here (aquí, en español) y se extiende a lo largo de 200 metros de la calle Broadway, donde se espera este año la visita de 56,4 millones de turistas, un 70% más que en 2021, según previsiones de la oficina de turismo local. “A pesar de lo que ha sucedido, mi mensaje es que seguimos aquí y hay que seguir adelante”, explica el artista. 

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Flores planificó la instalación de las figuras casi al milímetro consultando Google Maps desde su estudio en España. Al llegar a Manhattan, tuvo que dirigir el montaje a altas horas de la madrugada como marca la legalidad de la ciudad. Con todo preparado, a la inauguración del pasado 14 de abril se presentaron cerca de 40 amigos y familiares que viajaron desde Albacete para no perderse el estreno. “Dos amigos comentaron de pasada que iban a venir y, al final, se apuntaron 40”, bromea. Ataviados todos con la misma camiseta con el dibujo de una de las esculturas, fue el viaje del retorno a la normalidad del que todavía no han dejado de hablar. 

No hace falta pertenecer a su círculo cercano para reconocer el interés y la curiosidad que despiertan sus obras. Tal es así que la organización le ha pedido extender la exposición hasta el próximo octubre, dos meses más de lo previsto. Las esculturas de Flores ocuparán así un hueco en la historia del arte de la ciudad. Toda una hazaña para este artista que encuentra su inspiración en los magos del arte pop como Andy Warhol y, su preferido, Jean-Michel Basquiat. “He hecho el recorrido por los lugares que pisó Basquiat en el Soho”, confiesa. Dos días antes de volver a su estudio de Albacete, un admirador espontáneo que pasaba por allí le compró una de las obras. Uno de estos gigantes de La Mancha acabará en un jardín privado en Austin (Texas).

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Le Figaro

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En Ukraine, la vie revient à Irpin, Borodyanka figée dans les ruines: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

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Azovstal: le récit d’un siège héroïque devenu symbole de la résistance ukrainienne

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Comment les employés de Tchernobyl ont tenu tête aux Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

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À l’est de Kharkiv, un enfer de tueries et de viols commis par les Russes dans leur déroute

REPORTAGE - À Malaya Rohan, occupée plus d’un mois, les habitants se terraient pour échapper aux abus et aux combats. Le récit de l’envoyé spécial du Figaro.

Sviatoslav Vakartchouk, la star du rock en tournée sur le front auprès des soldats ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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Guerre en Ukraine: à Büchel, malgré la guerre, les pacifistes font de la résistance

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La vie harassante dans les cités minières sinistrées du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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La guerre en Ukraine éloigne la Moldavie de Moscou et la rapproche de l’Europe

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L’étonnante résilience des services publics ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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Au cœur de l'enfer en Ukraine, les guerres des femmes

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REPORTAGE - Le gazoduc, qui permet d’acheminer cette source d’énergie en Europe, transite par l’Ukraine et lui profite aussi en dépit de la guerre qui l’oppose à la Russie.

Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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Sous les bombes russes, l’identité bousculée de Kharkiv la russophone: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville ukrainienne où un habitant sur cinq a de la famille en Russie, plus de 2000 bâtiments ont été détruits par les bombes. Pour la population, c’est un monde qui s’effondre.

Malgré la résistance ukrainienne, les Russes se rapprochent de Sloviansk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie

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Guerre en Ukraine: Jill Biden en Roumanie au chevet des réfugiés

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Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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En Transnistrie, les habitants craignent d’être rattrapés par la guerre voisine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur ce petit territoire enclavé entre la Moldavie et l’Ukraine, la présence d’environ 1500 soldats sous commandement russe fait redouter une extension du conflit.

Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

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À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Dans l’urgence des premiers jours, les habitants ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque.

Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Notre journaliste a suivi ce corridor symbolique, du sud de la Russie jusqu’à la Crimée annexée.

Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.

À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.

L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.

Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.

Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.

Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.

La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.

Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.

La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.

Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.

La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands

REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.

Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.

En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.

Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.

Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.

À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.

À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats

REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.

À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.

À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.

Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans

STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

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À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.

Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.

À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre

REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.

L'Humanité

Recettes. Avec le printemps, vient le temps des asperges

Actu

Reconnue depuis l’Antiquité pour son goût subtil, l’asperge est aussi un légume aux vertus diurétiques particulièrement bon pour la santé.

Noé Blouin

L’histoire de l’asperge a pris racine sur les rives sablonneuses du Nil. D’abord cultivée par les Égyptiens pour ses vertus médicinales en – 3000 avant notre ère, elle a par la suite remonté l’Europe au rythme des conquêtes grecques et romaines. Si l’Occident l’a laissée de côté durant le Moyen Âge, la cour de Louis XIV en a fait peu à peu un mets prisé à Versailles, puis en France, où la culture s’est propagée dans le nord du Pays. En Orient, où son aura n’a jamais faibli, elle était considérée comme aphrodisiaque en raison de sa forme suggestive.

De nos jours, une trentaine de variétés sont cultivées en France, entre le Sud-Ouest – la précoce asperge blanche des Landes possède même une IGP (indication géographique protégée) –, le Sud-Est et l’Alsace. À l’instar du vin, c’est surtout le terroir de production qui donne son goût et sa consistance au produit. S’il en existe aussi de pourpres, les asperges vertes et les asperges blanches sont les plus célèbres. Il s’agit en réalité du même légume, mais cultivé de manière différente. Les blanches poussent à l’abri du soleil, bien enfouies sous des butées dans la terre et d’épaisses bâches qui empêchent les pointes de recevoir la lumière. Lors de la récolte, les tiges sont lavées et stockées dans la foulée pour qu’aucun rayon lumineux ne vienne altérer son goût doucement amer et sa couleur ivoire. Les turions d’asperges vertes sont quant à eux récoltés une fois que la pointe émerge d’une vingtaine de centimètres du sol. Leur saveur est légèrement sucrée et douce, et ils peuvent se consommer sans être épluchés.

Riche en vitamine B9

En bon légume annonciateur du printemps, l’asperge se déguste fraîche de la mi-avril à la mi-juin. Il en existe bien évidemment en bocal, disponibles toute l’année, mais leur provenance n’est que très rarement française. Il est toutefois possible de faire des conserves maison, si l’on désire s’en délecter en hiver, notamment dans de savoureux veloutés. On peut aussi les blanchir quelques minutes à l’eau bouillante avant de les stocker huit mois au maximum au congélateur. Sur l’étal du primeur, il vaut mieux choisir des asperges droites, fermes et cassantes. À noter que plus sa partie basse est humide, plus elle a été récoltée récemment. Une fois achetées, elles se gardent environ trois jours dans un linge humide au réfrigérateur, mais, une fois cuites, il est impossible de les conserver.

Comme la plupart des légumes, l’asperge est riche en fibres et en nutriments utiles à l’organisme. Mais c’est surtout pour sa teneur en vitamine B9, une substance essentielle à la croissance cellulaire, contenue dans la tige, qu’elle est plébiscitée par les nutritionnistes. Composée à plus de 90 % d’eau, elle est également pauvre en calories. Précision : l’asperge verte est légèrement plus riche que la blanche, avec une petite trentaine de calories pour 100 grammes, contre une vingtaine pour sa cousine. Les deux sont aussi d’excellentes diurétiques et très efficaces contre la rétention d’eau dans l’organisme.

Tagliatelles d’asperges vinaigrette et leur merlu au court-bouillon

Ingrédients pour 4 personnes Une botte d’asperges d’un beau calibre (environ 1,5 kg), 1,2 kg de merlu, 1 oignon, 33 cl de vin blanc, 1 échalote, Sel et poivre, 1 carotte, 1 bouquet garni, 3 c. à soupe d’huile d’olive, quelques brins de persil, 1 c. à café de moutarde, 1 citron 2 c. à soupe de vinaigre de vin (ou balsamique).

  1. Si cela n’est pas déjà fait par le poissonnier, enlever la tête et la queue puis vider, écailler et laver le merlu.
  2. Verser le vin blanc et 33 cl d’eau dans une grande cocotte, ajouter la carotte épluchée et grossièrement découpée, l’oignon et le bouquet garni. Cuire à feu vif un bon quart d’heure. Baisser ensuite le feu et plonger le poisson dans le bouillon.
  3. Laisser mijoter le tout jusqu’à la cuisson du merlu (environ un quart d’heure). Retirer le poisson du feu et le laisser refroidir. Le bouillon peut se congeler pour réaliser une future sauce ou une soupe.
  4. Découper l’asperge en fines lamelles dans le sens de la longueur à l’aide d’une mandoline ou d’un économe large. Les asperges vertes n’ont pas besoin d’être épluchées. On peut cependant retirer les petites aspérités triangulaires le long de la tige, moins agréables à manger que le reste.
  5. Mettre à bouillir une casserole d’eau salée. Y plonger les tagliatelles d’asperges pendant 2 à 3 minutes, puis les retirer. Réaliser une vinaigrette avec l’huile d’olive, le vinaigre, une pointe de jus de citron, la moutarde, le persil haché et l’échalote finement ciselée. Enlever l’arête centrale et la peau du poisson, dresser tous les éléments et servir avec la vinaigrette.

Stérilisateur. Le gaz, ça conserveQualité gustative discutable et empreinte carbone souvent importante, les asperges en bocal n’ont pas vraiment bonne réputation. Mais à cause de leur courte saison de récolte, si l’on désire en manger toute l’année, pas le choix, il faut les conserver. Voilà pourquoi opter pour un stérilisateur à gaz, plus économique que l’électrique et également pratique pour toutes sortes de mets. Stérilisateur à gaz Guillouard, à partir de 64,90 euros

Casserole. Une cuisson à la verticaleLa meilleure façon de cuisiner des asperges. Tout en verticale, cette casserole spécialement conçue pour les asparagacées permet une cuisson homogène entre la pointe tendre, chauffée à la vapeur d’eau, et la base plus dure, placée tout près du feu. Casserole à asperges Horwood, de Bijenkorf, 27,99 euros

 

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Bon et sainrecettes
Le Figaro

Ces dix indices qui déclenchent les contrôles fiscaux

Ghislain de Montalembert

DÉCRYPTAGE - Les agents des impôts ne baissent pas la garde : faire rentrer de l'argent dans les caisses de l'État est plus que jamais une priorité. Des experts nous dévoilent les points scrutés à la loupe par les limiers de Bercy.

«Ces dix indices qui déclenchent les contrôles fiscaux» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.

En 2020, l'État a encaissé 7,79 milliards d'euros grâce au contrôle fiscal (malgré le contexte sanitaire, 365 200 contrôles ont été menés en 2020). Olivier Rozenfeld, président du Groupe Fidroit et Arnaud Tailfer, avocat fiscaliste au sein du cabinet Arkwood, nous dévoilent les points sensibles qui déclenchent le plus fréquemment des demandes de renseignement de la part de l'administration des impôts, voire des contrôles et d'éventuels redressements fiscaux assortis de pénalités parfois salées.

1 - Les prêts familiaux non déclarés

Attention aux prêts entre époux, en faveur d'un enfant, ou encore, par exemple, entre frères et sœurs. En présence d'un prêt supérieur à 5000 euros n'ayant fait l'objet d'aucun enregistrement auprès des services des impôts, l'administration a tendance à considérer que les sommes mises à disposition constituent une forme de donation déguisée. « Souvent, le remboursement du prêt est prévu par les intéressés, précise Maître Arnaud Tailfer, avocat chez Arkwood. Mais c'est souvent à très longue échéance… Lorsque l'administration met son nez dans le dossier, le remboursement n'est bien souvent pas encore intervenu »

2 - Des variations de revenus suspectes

Déclarer des revenus en dents de scie, d'une année sur l'autre, est la meilleure manière d'éveiller l'attention du fisc, même si ces variations peuvent aisément se justifier (vente de son entreprise, versement de dividendes exceptionnels, acquisition ou vente d'un bien immobilier locatif…). « En cas de variation importante de vos revenus, l'administration fiscale vous adressera quasi systématiquement une demande d'éclaircissement, précise Olivier Rozenfeld. Et là, mieux vaut être en règle avec la loi. « Les agents des impôts font des recoupements entre les revenus et le patrimoine des contribuables, reprend-il. Et ils étudient, là encore, s'ils sont en cohérence. Quelqu'un qui se retrouverait par exemple du jour au lendemain avec de forts revenus immobiliers sans pour autant déclarer d'IFI (impôt sur la fortune immobilière) ne pourrait qu'éveiller les soupçons du fisc ».

À VOIR AUSSI - Charles Prats : «Plutôt que d'augmenter les impôts, stoppons la fraude !»

3 - Un train de vie incohérent

Les agents des impôts ont de plus en plus de moyens à leur disposition pour traquer les fraudeurs (recoupement des déclarations, réseaux sociaux, presse people …). Certains signes extérieurs de richesses ont vite fait d'attirer l'attention de l'administration fiscale dont l'une des tâches est de vérifier la réalité de la situation déclarée par les contribuables. « La balance de trésorerie du foyer est la première chose que regardent les agents des impôts, note Olivier Rozenfeld, président du Groupe Fidroit. Ils cherchent à identifier une possible distorsion entre le niveau de vie du contribuable et les revenus qu'il déclare ; et, le cas échéant, si celle-ci dissimule une activité occulte. 30% des contrôles font suite à l'identification d'un manque de cohérence entre le niveau de vie et les revenus déclarés, précise le fiscaliste. « Un de mes clients a expliqué un jour à la télévision qu'il faisait de l'immobilier en Thaïlande. Cela a aussitôt donné l'idée à l'administration fiscale de procéder à une vérification de ses déclarations de revenus. Cela fait dix ans qu'elle ne le lâche plus ! témoigne-t-il. Un autre client, chef d'entreprise, a confié un jour à un journaliste de la presse quotidienne régionale avoir envisagé de s'installer en Suisse, habitant tout près de la frontière. Mal lui en a pris : les inspecteurs des impôts font des revues de presse, y compris de la PQR ! »

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4 - Une résidence pas assez principale

Si vous mettez en vente votre résidence principale mais que l'opération traîne en longueur de façon déraisonnable après que vous avez quitté les lieux, l'administration fiscale peut refuser la qualification de « résidence principale » et remettre en cause l'absence de plus-value dont vous espériez en toute bonne foi pouvoir bénéficier. « Le cas est fréquent. On voit souvent des cadres quitter la France assez rapidement après que leur employeur leur a proposé une expatriation, témoigne Me Arnaud Tailfer. Monsieur s'installe à l'étranger, Madame et les enfants le rejoignent à la rentrée scolaire. Le temps de chercher une agence immobilière, de signer un mandat de vente et, pour l'acquéreur, de réunir toutes les conditions de financement…, on peut se retrouver à signer un acte de vente alors que l'habitation n'est quasiment plus occupée depuis un an ou plus ! L'administration s'engouffre dans la brèche, considérant que le bien n'était plus la résidence principale du couple au moment de la cession et que les diligences n'ont pas été faites en temps et en heure ».

Autre piège : le télétravail un peu trop officialisé. Imaginons que l'un des deux conjoints travaille à la maison et que le couple déclare que le tiers de l'habitation est utilisé à des fins professionnelles (avec versement d'un loyer permettant de générer un revenu complémentaire et surtout, une charge au niveau de l'activité professionnelle). Il ne faudra pas l'oublier au moment de la vente du bien : à défaut, l'administration fiscale, considérant qu'il ne s'agit pas d'une résidence principale à 100%, pourra procéder à un redressement. « Les cas de remise en cause de la résidence principale sont de plus en plus fréquents » prévient Me Alain Tailfer.

PODCAST - L'impôt est-il juste? Le Moment Philo, par Aziliz Le Corre

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5 - Un IFI insuffisant

« La plupart des contribuables minorent au-delà de ce qui est acceptable la valeur des biens déclarés à l'IFI, estime Olivier Rozenfeld. Quand on applique une succession de minorations et de décotes, on parvient à des valeurs totalement déconnectées de la réalité. Or, il faut rester raisonnable, d'autant que des valorisations incohérentes peuvent rendre toute opération ultérieure quasi impossible ». Le fisc attend les contribuables au tournant, notamment au moment de la transmission de leurs biens à leurs héritiers, ou lorsqu'ils les mettent en vente. « Quelqu'un qui déclare depuis 10 ans un appartement à une valeur de X et qui le vendrait pour une valeur de Y deux fois supérieure s'exposerait de façon quasi certaine à un contrôle fiscal » prévient Olivier Rozenfeld. « Cela fait trois ou quatre ans que l'on observe chaque été des vagues massives de redressements, enchaine Alain Tailfer. C'est mathématique : quelqu'un qui déclare la vente d'un bien sous-évalué à l'IFI est quasiment certain de subir un redressement dans les mois qui suivent ! Mon conseil : mieux vaut corriger spontanément une sous valorisation à l'IFI, en invoquant le droit à l'erreur, avant de mettre en vente son bien, de le donner à ses proches ou de mourir. Ce sera moins douloureux que de se faire attraper ! Un contribuable qui rectifie spontanément sa déclaration IFI bénéficie d'une ristourne de 50% sur les intérêts de retard et n'a pas de pénalités à payer ».

À VOIR AUSSI - Fraudes sociales: la véritable ampleur du phénomène

6 - Une banque étrangère

Les banques en ligne et autres néo-banques sont nombreuses à proposer l'ouverture, en quelques minutes, d'un compte gratuit. Problème : certaines n'ont pas leur siège en France (comme le révèle l'IBAN de votre nouveau compte bancaire). Or l'administration impose de déclarer les comptes ouverts à l'étranger sur un formulaire spécifique. La seule omission de déclaration engendre une amende forfaitaire de 1500 euros, sur quatre années glissantes.

-7 - L'abus de Pinel

Les investisseurs en Pinel s'engagent à respecter des conditions précises concernant les plafonds de revenus des locataires et le niveau des loyers demandés, qui ne doivent pas excéder les limites imposées par la zone où le bien est situé. « La complexité des règles génère de nombreux pièges, témoigne Me Arnaud Tailfer. J'ai eu récemment à traiter le cas d'un couple qui a acheté en région parisienne. Juste avant la réception des travaux, un arrêté est passé, transférant la ville où se trouvait leur bien d'une zone A à A2, ce qui a abaissé la limite de loyer au mètre carré à respecter. Forcément, ils ne l'ont pas vu et ils ont loué au loyer qu'ils avaient en tête au moment où ils ont procédé à leur investissement. Deux ans après, ils ont été contrôlés : la totalité de leur avantage Pinel qui a sauté pour l'année ! Sans parler de la pénalité de 10% qui s'applique automatiquement en cas de redressement ».

8 - Le faux démembrement de propriété

La pratique est courante : les parents, pour anticiper la transmission de leur patrimoine, donnent la nue-propriété de leurs biens immobiliers à leurs enfants mais conservent l'usufruit. Au décès des parents, les enfants deviennent pleins propriétaires. « Attention : les enfants ne doivent pas habiter le bien démembré du vivant de leurs parents, sauf en prévoyant la signature d'un bail de location et le paiement bien réel d'un loyer, rappelle Arnaud Tailfer. Autrement, l'administration a vite fait de vous tomber dessus, considérant que vous n'avez pas donné que la nue-propriété, mais la totalité du bien ; et qu'il s'agit donc d'une donation déguisée ! »

9 - La location meublée en SCI

Détenir un bien au travers d'une Société civile immobilière (SCI) présente certains avantages, mais empêche de pratiquer une activité fiscalement commerciale, comme par exemple la location meublée (fiscalement attractive car elle offre la possibilité de bénéficier d'un abattement de 50% sur les loyers perçus), sauf à changer le régime fiscal de la SCI et à soumettre celle-ci à l'impôt sur les sociétés, ce qui est lourd de conséquences, notamment en termes de plus-value. Certains particuliers l'oublient un peu vite et décident du jour au lendemain de louer leur bien en meublé, sans autres formalités. Quand l'administration fiscale s'en aperçoit, il est trop tard pour rectifier les choses !

10 - La pension alimentaire abusive

De nombreux parents continuent d'aider leurs enfants, devenus de jeunes adultes, en leur octroyant de l'argent. Attention : aux yeux du fisc, le versement d'une pension alimentaire n'est déductible de vos revenus que si votre enfant est en état de nécessité. « Si vous lui donnez 2000 euros par mois alors qu'il dispose déjà d'un petit revenu, l'administration ne va jamais considérer que ce sera déductible, prévient Arnaud Tailfer. À partir du moment où l'enfant perçoit l'équivalent d'un SMIC mensuel, le fisc juge que les sommes que vous lui versez excèdent ses besoins essentiels ».

Écologie et pouvoir d'achat: les nouveautés fiscales

DÉCRYPTAGE - Les dépenses de travaux d'économie d'énergie éligibles et payées en 2021 peuvent donner droit au crédit d'impôt pour la dernière fois.

L'Humanité

Congés payés annuels : passé le délai du 31 mai, il n’est pas (toujours) trop tard

Actu

Le 31 mai arrive, et tous les congés acquis durant l’année devront être soldés à cette date, au risque de les perdre. Toutefois, il est possible de reporter un reliquat, sous conditions.

Mélanie Mermoz

Plus que quelques jours avant le 31 mai ! Dans la majorité des entreprises, à cette date, vous devez avoir pris tous vos congés. C’est en effet à ce moment que se clôt la période de référence. Pour éviter de les perdre, certains se résolvent à « poser des jours » en catastrophe au mois de mai, mais cela ne suffit pas toujours.

En cas de congé maternité ou d’arrêt maladie

S’il vous reste des jours de congé, est-ce possible de les reporter à l’année suivante ou sont-ils perdus ? Tout dépend d’abord de la raison pour laquelle vous n’avez pas pu prendre ces congés. En cas de congé maternité, de congé d’adoption (L.3141-1) ou d’arrêt maladie, vous êtes en droit de les reporter. En cas d’arrêt lié à une maladie professionnelle ou un accident de travail, vous bénéficiez évidemment aussi de ce droit au report. Attention toutefois, si vous tombez malade pendant vos congés, les jours de congé qui tombent pendant l’arrêt maladie sont considérés comme pris et ne peuvent être reportés.

En dehors de ces cas, tout dépend de l’entreprise où vous travaillez. Si votre temps de travail est annualisé, un accord d’entreprise ou de branche peut prévoir que les congés non pris au 31 mai puissent être posés avant le 31 décembre. Des conventions collectives ou des accords d’entreprise, ou simplement l’usage, peuvent aussi autoriser le report des congés payés au-delà du 31 mai. Sinon, il est toujours possible de le demander à votre patron, mais il n’est pas tenu d’accepter.

Empêchement et indemnités

Si vous n’avez ni pu prendre vos congés ni les reporter, il peut être possible d’en obtenir le paiement. Cela dépend toutefois des raisons qui vous ont poussé à ne pas prendre ces congés. Si ce sont des considérations personnelles, votre employeur n’est pas tenu de vous payer ces journées de congé, elles sont alors perdues. En revanche, si votre employeur vous a empêché de prendre vos congés, il est tenu de vous verser une indemnité compensatrice.

Si vous aviez posé des dates de congé et qu’il vous les a annulées, c’est simple. Si votre charge de travail vous a conduit à ne même pas envisager de les poser, c’est plus compliqué, il faudra pouvoir prouver la faute de votre employeur devant les prud’hommes, des dommages et intérêts pourront alors vous être versés. Afin de garantir le droit au repos des salariés, il est interdit de leur proposer de remplacer la prise des congés par le paiement de ces journées.

S'il existe un compte épargne-temps

Les entreprises qui ont mis en place un compte épargne-temps (CET) font toutefois exception. Les salariés peuvent alors reporter une partie de leurs congés (au-delà de quatre semaines), qui sont accumulés et peuvent être utilisés à l’occasion d’un congé sabbatique ou pour permettre un départ en retraite précoce. Certains accords permettent que, dans le cadre d’un CET, les jours de congé accumulés (au-delà de la cinquième semaine) puissent être payés.

Dans sa campagne, Emmanuel Macron avait proposé de généraliser les CET, de les rendre transférables et de permettre de payer les jours non pris. Alors que les fins de mois deviennent de plus en plus difficiles, certains pourraient être tentés de sacrifier leur droit au repos.

droit du travail
Le Figaro

La météo du dimanche 29 mai : une journée ensoleillée mais des températures basses en matinée

Le Figaro

La journée de la fête des mères s'annonce ensoleillée sur l'ensemble du territoire, à l'exception de quelques nuances grises dans le Nord. La matinée sera en revanche très fraîche.

Entre une dépression scandinave et un anticyclone sur l'Atlantique, c'est un vent du Nord frais qui enveloppe la France ce dimanche, selon La Chaîne Météo . Il apporte du soleil sur les trois quarts du territoire, sous la fraîcheur. Au nord de la Seine en effet, de nombreux nuages en bordure de la dépression scandinave encombrent le ciel et une averse ne peut être totalement exclue l'après-midi. Au sud, des cumulus d'évolution diurne peuvent apporter une ou deux averses l'après-midi en montagne.

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La météo de votre région :

Sur les Hauts-de-France et les Ardennes, la journée se déroule sous une grande fraîcheur nuageuse. La bise, soufflant à 40 km/h, accentue ce ressenti très frais. De 4 à 8 °C le matin, la température monte doucement à 12 à 15 °C l'après-midi, un niveau de mi-avril.

De la Normandie au bassin parisien à l'Alsace, après une fraîche matinée ensoleillée, des cumulus se développent dans le ciel, sans trop altérer l'impression de beau temps trop frais pour la saison. De 3 à 8 °C le matin, le thermomètre indiquera 15 à 18 °C l'après-midi.

Sur les Pyrénées, le Jura, les Alpes et le relief corse, le soleil matinal laisse la place à des cumulus l'après-midi, qui peuvent prendre une allure menaçante et orageuse localement l'après-midi.

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Partout ailleurs, après la fraîcheur matinale (entre 3 et 8 °C, jusqu'à 12 °C sur la côte aquitaine et 15 °C près de la Méditerranée), l'après-midi est ensoleillée. Mais mistral et tramontane restent d'actualité du Roussillon à la Provence. Côté mercure, l'agréable chaleur du bassin aquitain à la Méditerranée sera appréciable avec 25 à 29 °C et de 22 à 24 °C ailleurs, des températures pour profiter des terrasses de restaurant en extérieur.

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

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Météo du mercredi 25 mai : des éclaircies après la brume, un peu d'instabilité dans l'extrême sud

Des nuages et des averses sont très présents ce mercredi entre les Pyrénées et la Méditerranée, mais également dans le nord-ouest du pays avec des perturbations atténuées. Après le passage de la brume, le reste de la France profitera de belles éclaircies.

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La météo du vendredi 27 mai : ciel variable et températures estivales

La grisaille matinale laissera place à davantage d'éclaircies l'après-midi, avec une température en hausse sur les trois quarts du pays.

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Le Figaro

Droite: «En attendant le patron»

Yves Thréard

L’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.

Est-ce l’effet du KO de la présidentielle? La droite républicaine semble groggy à l’approche des législatives. Elle aurait pourtant toutes les raisons de se manifester haut et fort: un flou certain entoure les intentions d’Emmanuel Macron, la vision de la France du nouveau ministre de l’Éducation est pour le moins contestable, la conjoncture économique se détériore à grande vitesse… Dans ce contexte peu enthousiasmant, on n’entend que Jean-Luc Mélenchon. Sans complexe, le matamore de la gauche radicale, lui, se voit déjà à Matignon. Avec son union de la gauche faite de bric et de broc, véritable armée de Bourbaki, il sature les médias de ses boniments. Là où, précisément, le parti LR est supposé avoir des arguments autrement plus sérieux à faire valoir. Est-ce une perte de confiance? Un manque d’audace? L’affaire Damien Abad, qui vient de ses rangs, y est-elle pour quelque chose? Si un faisceau de causes peut expliquer ce grand silence, c’est surtout un chef incontesté et incontestable qui fait défaut à cette famille politique. Des candidats existent, mais ils hésiteraient à sortir du bois trop tôt. Le temps presse toutefois, car le quinquennat a changé le rythme de la vie politique.

Le résultat des prochaines législatives pourrait-il inciter LR à accélérer sa réorganisation? En cas de débâcle, il n’y aura pas le choix. Celle-ci est cependant loin d’être assurée. Rares ont été les déserteurs parmi les quelque 100 députés sortants du parti après la présidentielle. À l’issue du scrutin, ils auront peut-être du mal à rester le premier groupe d’opposition au Palais Bourbon, mais leur bon ancrage local pourrait les aider à éviter le pire. Ils ont cet avantage sur leurs concurrents, qui sont souvent parachutés ou attaqués par des dissidents.

Dans le paysage politique actuel, la droite républicaine se distingue des autres formations. Celles-ci, faiblement ou artificiellement implantées sur l’ensemble du territoire, vivent sur la fragile popularité de leur tête d’affiche: Emmanuel Macron, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon. Elle, en revanche, peut se targuer d’être majoritaire au Sénat et dans un nombre important de régions, départements et grandes villes. C’est un plus. Alors, quand elle aura trouvé son patron…

Accusations de viol contre Damien Abad: l’exécutif en porte-à-faux

ANALYSE - Aucune règle ni aucune méthode ne sont figées dans le marbre pour s’assurer de l’exemplarité des futurs membres d’un gouvernement.

L’éditorial du Figaro: «Avec Hidalgo, c’est Paris déconstruit!»

Par Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction.

Le Figaro

Sergueï Jirnov, ex-agent du KGB: «Poutine vit dans un monde parallèle virtuel»

Guillaume Roquette

ENTRETIEN - Ancien officier supérieur du KGB et camarade de promotion de Vladimir Poutine, Sergueï Jirnov est l'un des hommes les mieux renseignés sur ce qui se passe vraiment au Kremlin. Dans son dernier livre, il s'inquiète d'une mécanique qui rend aujourd'hui envisageable une guerre nucléaire.

C'était le soir même du début de l'invasion russe en Ukraine. Sur le plateau de Cyril ­Hanouna, un ex-espion russe sidère littéralement les téléspectateurs en annonçant la possibilité d'emploi par les Russes d'armes nucléaires tactiques. Les réseaux sociaux se déchaînent contre lui, de nombreux experts le traitent de va-t-en-guerre inconséquent… jusqu'à ce que Vladimir Poutine, trois jours plus tard, ­annonce la mise en état d'alerte de son arsenal atomique. Depuis, ­Sergueï Jirnov est écouté avec attention par tous ceux qui s'inquiètent d'un conflit dont nul ne sait où il peut nous mener. Le Figaro Magazine publie en exclusivité les extraits chocs de son nouveau livre, L'Engrenage (Albin Michel).

LE FIGARO MAGAZINE. - Pensez-vous que la Russie est en train de perdre la guerre en Ukraine ?

Sergueï JIRNOV. - J'aimerais bien mais rien n'est sûr pour le moment. Poutine peut gagner quelques ­batailles, éventuellement occuper tout le Donbass, garder certaines grandes villes pour tenir l'est de l'Ukraine ­entre le Donbass et la Crimée annexée en 2014. En revanche, il ne réussira ­jamais, avec les armes convention­nelles, à dominer tout ce pays. Si je voulais rester optimiste, je dirais: stratégiquement Poutine a déjà perdu cette guerre qu'il pensait gagner en une semaine! En s'attaquant sans la moindre raison à un État allié de longue date de la Russie, il est entré en guerre totale contre 45 millions d'habitants qui défendent leur terre et leurs choix de vie avec un courage inouï.

Poutine s'est trompé sur toute la ­ligne: sur les Ukrainiens, sur Zelensky, sur les «russophones», sur l'Europe, sur l'Otan et sur la réaction de la communauté internationale. Mais aussi sur les conséquences stratégiques pour la Russie à moyen et long terme.

Emmanuel Macron a choisi de maintenir le dialogue avec Moscou. ­Pensez-vous qu'il a raison? Peut-il faire entendre raison à Poutine?

Cette position n'est pas évidente. Elle a été violemment critiquée par les premiers ministres de Pologne et d'Estonie – les premiers concernés –, des pays qui ont souffert du joug sovié­tique et qui craignent d'être les prochaines cibles de Poutine si on le laisse faire. Leur logique est simple et jusqu'au-boutiste: Poutine est d'ores et déjà un criminel de guerre! L'Histoire nous l'a appris: on ne pactise pas avec le diable!

Quant à Joe Biden, il nous encourage à prendre les armes mais, lui, reste loin du champ de bataille.

La vérité, c'est qu'au bord d'une guerre nucléaire, il faudrait être irresponsable pour ne pas discuter avec celui qui pourrait déclencher la foudre. Je raconte dans mon livre les ­niveaux d'alerte nucléaire, ce que les spécialistes appellent Defcon 3, Defcon 2, Defcon 1. Il faut d'autant plus lui parler que les niveaux d'alerte, on ne le dit jamais, ne sont pas exactement les mêmes entre Américains et Russes! Je révèle ainsi comment, en 1983, un simple officier a compris que le message lui annonçant l'envoi de missiles américains était en réalité une fausse alerte. C'est d'autant plus indispen­sable que le despote est ­enfermé dans sa forteresse du Kremlin.

Vous souvenez-vous de votre première rencontre avec Vladimir Poutine?

Très bien. En août 1980, pendant les JO de Moscou, le jeune capitaine du KGB de Leningrad Poutine, venu renforcer les effectifs de sécurité à Moscou, m'a interrogé à la Loubianka concernant un coup de fil avec un touriste français qui a été jugé trop long et suspect. J'ai senti qu'il jouissait du pouvoir que lui procurait sa carte rouge, celle du KGB, que je connais bien, jusqu'au moment où je lui ai annoncé que je possédais un exemplaire de L'Archipel du goulag de Soljenitsyne grâce à un ami de fac qui était, par miracle pour moi, le petit-fils de Leonid Brejnev, à l'époque ­secrétaire général du Parti communiste soviétique!

Poutine a, quant à lui, été jugé inapte au service d'espionnage car « ne pouvant pas mesurer convenablement les conséquences de ses décisions » – trop dangereux pour lui et le service!

Avez-vous travaillé ensemble au KGB ?

Nous étions ensemble au Comité de sécurité d'État, le bras armé du Parti communiste justement. On est entrés la même année à l'Institut Andropov, l'école d'élite qui formait les espions. J'ai été intégré à la Direction «S» ­ – celle des «illégaux», la plus prestigieuse du KGB. Poutine a, quant à lui, été jugé inapte au service d'espionnage car «ne pouvant pas mesurer convenablement les conséquences de ses décisions» – trop dangereux pour lui et le service! Il a aussitôt été renvoyé au placard à Leningrad.

Le Poutine d'aujourd'hui est-il très différent de celui que vous avez connu ?

Oui et non. D'un côté, il semble accablé par l'URSS communiste et il ­vénère Staline. De l'autre, il prétend reconstruire la grande Russie impériale détruite justement… par le goulag de Staline et le KGB auquel il a appartenu pendant près de trente ans!

En fait, il se radicalise de plus en plus. Il suffit de songer, je l'évoque dans le livre, au nombre de journalistes éliminés, une trentaine, à la vague de suicides pour le moins surprenante d'oligarques devenus critiques. J'évoque aussi les accidents qui arrivent à ses proches dans l'appareil d'État. Par exemple, celui de son ancien garde du corps devenu ministre des Situations d'urgence, Evgueni Zinitchev. En septembre 2021, ce fidèle est bêtement tombé, avec deux proches, d'une falaise au-dessus des cascades proches de Norilsk. On peut espérer que cette série noire va bientôt s'arrêter.

Je pense personnellement qu'il a fini par croire aux mensonges qu'il raconte sur les Ukrainiens nazis

Est-il totalement isolé au Kremlin?

Il l'est plus que jamais. Et plus encore depuis son divorce avec sa femme Lioudmila en 2013; il ne supporte plus la moindre critique. Il a ainsi humilié publiquement Sergueï Narychkine, chef de l'important service des renseignements extérieurs (le SVR). Il le laisse en fonction jusqu'au jour où… Il faut dire que même ses proches, comme Sergueï Choïgou, le ministre de la Défense, ou le général Guerassimov, son chef d'état-major, ont découvert éberlués à la télévision son annonce de la mise en alerte des forces nucléaires russes. Il n'est pas anodin de signaler que ces deux hommes sont ceux qui doivent valider l'ordre de mise à feu nucléaire que pourrait leur donner un jour Poutine…

Est-ce qu'il vous fait peur? Pensez-vous qu'il soit fou?

Poutine s'est coupé petit à petit de la réalité et s'est construit un monde parallèle virtuel. Je pense personnellement qu'il a fini par croire aux mensonges qu'il raconte sur les Ukrainiens nazis, l'armée russe qui va gagner toutes les batailles, etc. Mais il se soucie, c'est d'ailleurs le problème, de l'empreinte qu'il va laisser dans l'Histoire. Depuis le 21 février, chaque décision qu'il prend est pire que la précédente et cette logique ne peut le mener qu'à la catastrophe. C'est vrai pour la Russie voire l'ensemble du monde. Cela fait peur, oui. Dans son aveuglement, il est capable du pire. C'est ce que craignaient ses formateurs au KGB quand ils l'ont écarté de l'espionnage. Ils avaient raison…

Vivons-nous le retour de la guerre froide?

En fait, il s'agit moins du retour de la guerre froide que de la naissance d'une gouvernance mondiale chaotique. Poutine lui-même en donne l'exemple: il voit des nazis partout mais il parle allemand et commerce avec Berlin! Depuis peu, il semble un peu moins belliqueux en paroles tout en continuant à brandir la menace d'une attaque nucléaire qui pourrait être tactique. Il veut réintégrer la grande Russie dans le concert des nations tout en mettant une forte pression sur le reste du monde!

Cette période instable dans laquelle nous entrons a été provoquée par les conditions dans lesquelles l'URSS s'est effondrée. Si les peuples s'en sont réjouis, ce ne fut pas le cas des militaires, des services de renseignement ni du complexe militaro-industriel très puissant. Ces lobbies ont perdu des budgets, des effectifs et des commandes. Dans ce contexte, la surprise est que l'Otan a survécu, et même mieux que cela: l'alliance s'est développée, intégrant de ­nouveaux pays. En réalité, avec son profil d'ancien du KGB, Poutine est un épouvantail pour le monde libre mais il est frappant de voir, même si on parle beaucoup de la peur qu'il inspire, que cela n'a pas dissuadé la Finlande et la Suède de demander, dans l'urgence, à intégrer l'Otan. Ce qui est une forme de provocation à l'égard de Poutine.

Pour tous les métiers de l'ombre, la meilleure protection, c'est encore la lumière

Vous êtes diplômé de l'Institut Andropov de Moscou, qui formait l'élite de l'espionnage soviétique, mais vous avez aussi fait l'ENA. Comment êtes-vous arrivé en France ?

L'apprentissage du français m'a été imposé par la décision du Parti ­communiste à l'Institut des relations internationales de Moscou en 1978. C'est peut-être la meilleure obligation de ma vie. Elle a fait de moi un francophone et un francophile. En France, je me suis toujours senti aussi bien que dans mon pays natal. Voire mieux car plus libre. À la télévision russe, j'ai fait longtemps la promotion du pays des Lumières. J'ai été en mission pour comprendre comment fonctionne l'élite française, j'ai fini par trouver refuge et protection dans votre pays. C'est un drôle de destin, je le reconnais!

Aujourd'hui, vous avez le statut de ­réfugié politique ?

Oui, obtenu en décembre 2004 avec l'effet rétroactif depuis juin 2001. Ce statut international, selon la convention de Genève de 1951, me protège mieux que n'aurait fait la nationalité française. Mais pour tous les métiers de l'ombre, la meilleure protection, c'est encore la lumière.

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Livraisons d'armes à l'Ukraine : Poutine met en garde Scholz et Macron contre une «déstabilisation» ultérieure

Lors d'une conversation téléphonique avec Emmanuel Macron et Olaf Scholz, le président russe a mis en garde sur les risques d'une «inondation» de l'Ukraine «avec des armes occidentales».

Texas : 19 enfants et un enseignant tués lors d'une fusillade dans une école primaire

Le suspect, un jeune homme de 18 ans, a été tué par les forces de l'ordre après avoir ouvert le feu dans une école à Uvalde. «Il est temps de transformer la douleur en action», a réagi Joe Biden depuis la Maison-Blanche.

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La nouvelle vie amère des réfugiés ukrainiens en Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre reçoivent un accueil inégal selon les régions.

Le Figaro

Revivez le «Club Le Figaro politique», l'émission hebdomadaire du Figaro

John Timsit

Les suites du remaniement et la politique étrangère d'Emmanuel Macron face à la Russie étaient les thèmes traités dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

Le Figaro continue de faire vivre le débat post-présidentiel et pré-législatives. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission: «Le Club Le Figaro politique». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

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Pour ce nouveau numéro du «Club Le Figaro politique», le directeur adjoint de la rédaction recevait Anne-Charlène Bezzina, constitutionnaliste, maître de conférences en droit public. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré Guillaume Roquette, directeur de la rédaction du Figaro Magazine, d'Isabelle Lasserre, correspondante diplomatique du Figaro, et de Sophie de Tarlé, rédactrice en chef au Figaro étudiant.

À lire aussiAccusations de viol contre Damien Abad: l’exécutif en porte-à-faux

Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Affaire Abad : est-ce que l'exécutif pouvait ne pas savoir ?», «Emmanuel Macron et Pap Ndiaye pensent-ils la même chose ?» et «Le président adopte-t-il la bonne stratégie face à Vladimir Poutine ?»

Affaire Abad : est-ce que l'exécutif pouvait ne pas savoir ?

Alors que l'affaire Abad empoisonne les premiers jours du gouvernement Borne, l'exécutif pouvait-il ignorer les deux anciennes plaintes classées sans suite à l'encontre de l'ex-président du groupe LR à l'Assemblée nationale, avant la nomination de ce dernier ? Si la question n'est pas encore tranchée, la polémique met en tout cas Emmanuel Macron en porte-à-faux face à sa promesse de refaire de l'égalité femmes-hommes et de la lutte contre la violence faite aux femmes une des grandes «causes» du quinquennat.

Emmanuel Macron et Pap Ndiaye pensent-ils la même chose ?

Nommé ministre de l'Éducation nationale vendredi, Pap Ndiaye a rapidement été la cible des attaques de la droite et de l'extrême droite. Ces dernières alimentant le procès d'un intellectuel «indigéniste» et «racialiste». Face à une nomination qui peut surprendre, Emmanuel Macron défend bec et ongles son nouvel arrivant, voyant en lui l'incarnation d'un «universalisme», comme le relate Le Figaro.

Le président adopte-t-il la bonne stratégie face à Vladimir Poutine ?

Trois mois après le début de l'offensive russe en Ukraine, Emmanuel Macron tente encore de jouer les arbitres entre les présidents ukrainien et russe. Depuis fin-février, le chef de l'État a toujours voulu garder le contact avec Vladimir Poutine. Une sorte de bras de fer qui pour l'instant n'a pas permis d'amorcer une désescalade du conflit entre les deux pays de l'Est.

» Voir l'émission du mardi 24 mai :

Accusé de viols, le ministre Damien Abad se confie au Figaro

EXCLUSIF - Le ministre des Solidarités dénonce des attaques qu'il juge récurrentes et estime que les élections législatives seront les «juges de paix».

«Sa défaite me convient très bien» : Le Drian profite de son discours de passation pour régler ses comptes avec le premier ministre australien

Le désormais ex-ministre des Affaires étrangères s'est réjoui de la défaite de Scott Morrison, qui avait annulé le contrat portant sur des sous-marins entre l'Australie et la France.

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Nouveau gouvernement : découvrez la liste des ministres d'Élisabeth Borne

Près d'un mois après sa réélection, Emmanuel Macron a nommé les 27 membres de son nouveau gouvernement. Le premier Conseil des ministres se tiendra lundi à l'Élysée.

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Le Figaro

Législatives 2022 : qui sont les candidats de votre circonscription ?

Nicolas MondonFIG Data

FIG DATA - Les candidats aux élections législatives 2022 sont officiellement connus. À l'aide de notre moteur de recherche, découvrez qui est candidat dans votre circonscription.

Les élections législatives de 2022 se tiendront les 12 et 19 juin prochains. Les candidats avaient jusqu'au vendredi 20 mai pour déposer leur dossier en vue du premier tour. Les listes officielles des candidats ont été publiées par le ministère de l'Intérieur lundi 23 mai. En tout, on compte 6293 candidats. Un chiffre en net recul, en 2017, on en comptabilisait 7877.

Ensemble !, Nupes, RN, LR : découvrez les principaux partis

Une baisse explicable en partie par les deux larges alliances mises en place pour ce scrutin. À gauche le bloc NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) rassemble autour de Jean-Luc Mélenchon et de la France insoumise une coalition allant de l'extrême-gauche (NPA) au Parti socialiste. Disparate, un tel assemblage n'a pas manqué de créer des remous au sein de ses différentes composantes. Notamment du côté du Parti socialiste où l'on compte un certain nombre de candidatures dissidentes. Citons Lamia El Aaraje à Paris ou Jérôme Lambert en Charente, récemment épinglé au sujet d'un logement social qu'il occupe depuis vingt ans à Paris.

L'autre bloc concerne la majorité présidentielle. Nommé Ensemble!, il fédère notamment le parti présidentiel (Renaissance, ex LaRem), le MoDem de François Bayrou, Horizon d'Édouard Philippe ou Agir.

Qui sont les candidats aux élections législatives dans votre circonscription ?

Le Figaro vous propose un moteur de recherche afin de trouver facilement la liste des candidats de votre circonscription.

Une large majorité de députés se représentent dans leur circonscription

Parmi les 567 députés sortants (les députés ne sont pas remplacés la dernière année de la législature), un premier décompte indique qu'environ 440 se présentent à nouveau dans leur circonscription. Un chiffre à mettre en perspective avec les 357 députés candidats lors des élections de 2017.

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Parmi les points d'interrogation, il y avait notamment le cas Damien Abad. Récemment mis dans la lumière médiatique à la suite de son ralliement tardif à la majorité présidentielle, il se trouve désormais accusé de violences sexuelles. Le nouveau ministre des Solidarités se présente dans la cinquième circonscription de l'Ain sous l'étiquette divers droite.

Méthodologie

Le nombre de députés sortants candidats a été calculé par correspondances automatiques entre les noms des candidats et ceux des députés. Le chiffre sera ajusté après vérification manuelle.

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Législatives 2022 : Jordan Bardella préfère «tuer tous les partis à côté de lui», accuse Eric Zemmour

L'ex-candidat à la présidentielle est en concurrence avec un candidat RN dans la quatrième circonscription du Var. Une double candidature dans le camp nationaliste vivement critiquée par le président de Reconquête!

À trois semaines des législatives, les instituts de sondages dans le flou

Anticiper le choix des électeurs s’avère plus délicat pour les spécialistes de l’opinion que lors de la présidentielle.

Législatives: ces députés qui jettent l’éponge

ENQUÊTE - Près de trois quarts des députés de l’Assemblée nationale élus en 2017 n’y avaient jamais siégé. Les troupes les plus fraîches étaient celles de la majorité présidentielle.«Soyez fiers d’être des amateurs!» leur avait lancé Emmanuel Macron. Cinq ans plus tard, les «amateurs» sont fatigués et ils ne sont pas les seuls.

Le Figaro

«Ce film est rempli de haine, de mains, de seins» : le discours vibrant de Zar Amir Ebrahimi, prix d'interprétation féminine à Cannes

Exilée en France depuis 2008 suite à un scandale sexuel, elle incarne dans Les Nuits de Mashhad une journaliste qui enquête sur des meurtres de prostituées.

Très émue, la comédienne Zar Amir Ebrahimi s'est longuement exprimée sur la scène du Palais des festivals où Guillaume Canet lui a remis le prix d'interprétation féminine pour son rôle dans Les nuits de Mashhad d'Ali Abbasi. Prenant d'abord la parole en farsi, sa langue maternelle, l'actrice a fait un discours poignant sur la condition des femmes en Iran.

En vidéo, Cannes 2022 : la montée des marches du 28 mai

«J'ai eu un parcours très long avant d'arriver ici sur cette scène», a-t-elle raconté. «Un parcours marqué par des humiliations». Née à Téhéran en 1981, Zar Amir Ebrahimi se fait connaître du public iranien pour son rôle dans une série culte, Nargess (2006). Sans pouvoir profiter de sa nouvelle notoriété, elle se retrouve mise en cause dans un scandale de sextape qui la met au ban de l'industrie cinématographique du pays, en plus de lui faire encourir une peine de près de cent coups de fouet. Sa carrière compromise, elle préfère quitter l'Iran pour s'installer en France en 2008. Elle a depuis joué dans Téhéran Tabou (2017) d'Ali Soozandeh.

Un film qui traite des femmes et de leur corps, à rebours d'une société iranienne patriarcale

Son histoire personnelle fait écho au thème du film qui l'a vue consacrée à Cannes. Dans Les Nuits de Mashhad, Zar Amir Ebrahimi incarne une journaliste qui enquête sur les meurtres de prostituées commis par un fanatique religieux. Son personnage se heurte à la réalité de la société iranienne, conservatrice et patriarcale. L'actrice n'a pas manqué de remercier son réalisateur d'avoir su mettre en images les travers de leur pays.

« Ce film parle des femmes, de leur corps, ce film est rempli de haine, de mains, de seins, tout ce qu'on ne peut montrer en Iran. Merci Ali Abassi d'avoir été si fou, si généreux. Merci de cet art si puissant ».

La comédienne a fini son discours de remerciement en français pour exprimer sa reconnaissance envers son pays d'accueil et sa famille. «Je suis condamnée à la liberté en France, je voudrais que ma famille soit fière de moi ce soir comme je suis fière de mes parents».

Viola Davis reçoit le prix Women in Motion 2022 dans l'ambiance féérique du dîner Kering à Cannes

À l'occasion du dîner officiel de la 8e édition de Women In Motion, ce dimanche à Cannes, Kering a récompensé l'actrice et productrice américaine Viola Davis, en présence de nombreuses personnalités du cinéma.

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Charlotte Le Bon : «Faire un film, c'est se confronter à toutes les peurs possibles sur soi»

Falcon Lake, son premier film sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs, capture les fragilités et les découvertes de l'adolescence. Elle nous a dévoilé les coulisses de sa création.

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Marion Cotillard : "Il y a plein de moments où je me sens coupable vis-à-vis de mes enfants"

Annette, de Leos Carax, comédie musicale qui flirte avec la tragédie et le surnaturel, ouvre le Festival de Cannes. L’actrice y joue une cantatrice face à Adam Driver. Pour nous, devant l’objectif, elle incarne des héroïnes d’opéra et se confie comme jamais. Rencontre avec une star pas diva.

Le Figaro

Dette, urbanisme, circulation, saleté... Rien ne va plus dans le Paris d’Anne Hidalgo

Sophie de Ravinel

RÉCIT - De retour dans la capitale après sa déroute à la présidentielle, la maire est plus contestée que jamais jusque dans sa majorité. Les projets fous succèdent aux polémiques, au grand dam des Parisiens.

Les polémiques s’enchaînent dans la capitale, où Anne Hidalgo s’est réinstallée après la présidentielle. À chaque jour la sienne… Sur la transformation du périphérique en «ceinture verte» ; sur les objectifs manqués en matière de changement climatique ; sur la tour Triangle, objet d’une enquête judiciaire ; sur Adidas qui impose son nom à la salle de sport et de spectacle prévue pour les JO de 2024, porte de la Chapelle ; sur un centre de soin pour toxicomanes ; sur la circulation, la piétonnisation, la végétalisation, les arbres… «Hidalgo n’en finit plus de se planter», ironise Le Canard enchaîné, pour le plus grand plaisir amer de ses nombreux opposants. Ces vagues secouent Anne Hidalgo, à peine remise d’une présidentielle à l’issue violente: 1,75 % en France et 2,17 % à Paris.

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Au sein de l’Hôtel de Ville, c’est la drôle de guerre. «Tout le monde est un peu en toupie, sans savoir ce qui va se passer, explique un adjoint. Des changements dans le cabinet de la maire sont attendus mais pour le moment, c’est calme plat et silence radio.» Certains imaginent que le verdict des législatives déliera les langues, bousculera les équilibres politiques. D’autres en doutent. Un cadre socialiste est impressionné: «Anne repart comme en l’an 40, comme si rien ne s’était passé, sans la moindre remise en cause, zéro. C’est comme pendant la présidentielle, lorsqu’elle dénonçait “les sondages menteurs”, jurant qu’elle aurait 15 %. C’est surréaliste mais c’est une force, ajoute-t-il. Reste à voir combien de temps elle va tenir…»

Tensions avec l’État

Si Anne Hidalgo tient pour le moment sa majorité disparate malgré les tensions, la relation se détériore visiblement avec l’État, jusqu’à devenir problématique. Exemple parmi d’autres, il y a quelques jours, la Préfecture de police, dirigée par Didier Lallement, a quasi humilié la maire et ses adjoints sur leur proposition de nouvel aménagement des Champs-Élysées. Après la présentation en grande pompe par la mairie, l’État, qui a son mot à dire sur la circulation de grands axes proches de lieux stratégiques, s’est contenté de quelques mots cinglants sur Twitter: «Le préfet de police a pris connaissance des propositions de la ville de Paris d’aménagement des Champs-Élysées, voie dont la compétence relève de l’État. Il les examinera avec attention.»

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Deux jours plus tard, Le Parisien a rendu publique une lettre sèche du même préfet, informant la maire du refus de l’État d’un autre projet de restriction de la circulation dans le secteur de la tour Eiffel, pourtant adopté au Conseil de Paris. Réaction très agacée de David Belliard, l’adjoint écologiste à la transformation de l’espace public et aux mobilités: «Entre la réduction de la place de voiture et la lutte contre la pollution, la Préfecture de police choisit une nouvelle fois de se battre pour préserver le tout voiture!» Assurant que «la préfecture a validé tout ce que nous lui avons soumis, absolument toutes les étapes auxquelles elle a été associée», Belliard a dénoncé «un revirement».

À Paris, l’opposition s’inquiète des conséquences de ces tensions pour les habitants. «Anne Hidalgo est comme un lapin pris dans les phares de la présidentielle, repliée sur elle-même, sans aucune remise en cause de son échec, qui n’est pas seulement lié aux autres comme elle l’affirme, mais bien à son action à Paris et à l’image qu’elle renvoie au niveau national», analyse le maire LR du 17e arrondissement, Geoffroy Boulard. Selon lui, le préfet Lallement - âgé de 66 ans et qui pourrait être bientôt remplacé, une partie de son cabinet étant sur le départ - est vu par l’exécutif parisien «comme un commissaire politique». Ce maire, comme d’autres dans la capitale, craint le durcissement. Particulièrement en prévision des Jeux olympiques de 2024. Anne Hidalgo en a fait l’emblème de ses deux mandatures et compte en tirer profit pour son image et celle de sa ville. Mais Emmanuel Macron n’est pas en reste: il commence à tirer la couverture à lui. Amélie Oudéa-Castéra, proche du chef de l’État et sa camarade de promo de l’ENA, vient d’être nommée ministre des Sports de plein exercice, avec ajout de la mention: «des Jeux olympiques et paralympiques».

Les amis de Delanoë

Beaucoup aussi, dans les exécutifs parisiens, s’interrogent sur les relations à venir entre Anne Hidalgo et la nouvelle chef du gouvernement, Élisabeth Borne. Si les liens avec son prédécesseur Jean Castex, étaient assez fluides, l’affaire s’annonce plus complexe avec celle qui fut directrice de l’urbanisme lors de la seconde mandature de Bertrand Delanoë. Anne Hidalgo, qui fut adjointe à l’urbanisme, a d’ailleurs travaillé avec elle. Mais la maire de Paris entretient des relations exécrables avec son prédécesseur. Pas seulement parce qu’il soutient Emmanuel Macron depuis 2017. Aussi parce qu’elle sait son mépris, ses critiques sur sa gestion de Paris. Une proche d’Élisabeth Borne rassure. «Élisabeth ne fait pas partie du clan Delanoë. Elle était dans l’administration de la ville, pas dans son cabinet. Contrairement à ce qui a pu être raconté, elle ne participe pas aux réunions annuelles des proches de l’ancien maire socialiste. D’ailleurs, c’est Anne qui a remis sa Légion d’honneur à Élisabeth…»

Les relations de la maire de Paris, en revanche, sont très mauvaises avec Aurélien Rousseau, directeur de cabinet d’Élisabeth Borne et, lui, membre du groupe des amis de Bertrand Delanoë, comme quelques proches du chef de l’État: Anne de Bayser, Nicolas Revel ou la nouvelle ministre de la Culture, Rama Abdul Malak, ex-conseillère culture du premier maire socialiste de Paris. Collaborateur de Bertrand Delanoë durant des années, aujourd’hui camarade de route de Jean-Luc Mélenchon, Bernard Pignerol raconte: «Anne Hidalgo, dont les convictions sont faibles et peu étayées, est très sectaire. Alors quand Aurélien Rousseau a décidé de quitter Paris en 2015 pour rejoindre le cabinet de Manuel Valls auprès de Véronique Bédague, autre proche de l’ancien maire de Paris, elle l’a jugée pour haute trahison…»

«Les bureaucrates de l’ARS»

Nommé ensuite à l’agence régionale de santé de l’Île-de-France, Aurélien Rousseau a entretenu des relations tendues avec Anne Hidalgo durant la crise du Covid. Cette dernière dénonçant volontiers à haute voix «les bureaucrates de l’ARS». Ces cicatrices sont vives. S’il ignore la qualité de leur relation, Bernard Pignerol ajoute qu’Anne Hidalgo aura fort à faire avec Élisabeth Borne. «Elle connaît très bien Paris. Elle est une X-Pont, une mécanique cérébrale et face à elle, la maire va devoir préparer ses dossiers et muscler ses arguments…» De quoi faire porter une pression supplémentaire sur Anne Hidalgo et sur son entourage, sur son premier adjoint Emmanuel Grégoire en particulier.

Aussi pudique sur ses sentiments que déterminé à devenir un jour maire de Paris, l’adjoint est plus ou moins en rupture avec la maire depuis février 2021, lorsqu’il avait annoncé un confinement de Paris et de la zone dense, dénoncé ensuite par sa supérieure. Il ne laisse rien paraître, concentré sur sa tâche. Au sein de l’Hôtel de Ville, une adjointe assure qu’«Anne Hidalgo lui a laissé des rênes courtes pendant sa campagne présidentielle, conservant un œil sur toutes les décisions urgentes, reportant les autres…»

Le maire d’une ville limitrophe évoque de son côté un premier adjoint «assuré, très au fait de ses dossiers, ouvert au dialogue». Quoi qu’il en soit, Hidalgo et Grégoire savent devoir rester unis face aux attaques internes à leur majorité. Les écologistes, comme les communistes, sont tenus, avec les socialistes, par de subtiles répartitions de postes aux enjeux politiques et financiers. Mais l’équilibre reste fragile. Les écologistes sont aux aguets. Parmi les nombreux points de tension, figurent le périphérique ou les Champs-Élysées.

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Conseiller EELV de Paris, élu du 18e et passionné par le fond des dossiers, Émile Meunier résume la situation en quelques mots: «Paris a besoin d’argent, ce besoin guide toutes les décisions. La ville a besoin de ressources financières pour sa politique mais annoncer une ceinture verte et la financer par une muraille de bureaux en béton qui ne cesse d’être construite, cela n’a pas de sens, cela retire des emplois à la banlieue. Comme le fait de faire payer une étude d’aménagement des Champs-Élysées par Vuitton et consorts…» Le conseiller de Paris interroge: «Vous trouvez normal qu’ils fassent de la plus belle avenue du monde un showroom privé pour leurs produits de luxe, aux frais de la collectivité? Ce n’est pas notre vision de la ville…» Réponse laconique du bureau d’Emmanuel Grégoire: «David Belliard était présent avec nous lors de la présentation de nos projets de transformation des Champs-Élysées.»

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L'Humanité

Le bioéthanol, une solution pour rouler moins cher ?

Actu

La hausse des prix de l’essence braque les projecteurs sur le bioéthanol, ou E85, dont la demande explose. Une alternative intéressante, à condition de prendre quelques précautions et de ne pas se laisser abuser par son côté « bio ».

Olivier Chartrain

Le bioéthanol a le vent en poupe. Les chiffres sont là : alors qu’en 2020 la consommation française avait gentiment crû de 4 %, en 2021, elle a bondi de 33 %. Une tendance que le début de l’année 2022 n’a fait que confirmer. Logique : alors que le prix moyen du litre de SP95-E10 tourne autour de 1,75 euro, l’E85, lui, navigue entre 0,75 et 0,80 euro. Un euro de moins le litre : ça fait réfléchir ! D’autant que, désormais, près d’une station-service sur trois (2 725 sur 9 600, fin 2021) en propose.

Issu de plantes qui absorbent du carbone

Mais d’abord, de quoi parle-t-on ? L’éthanol (ou alcool éthylique), c’est celui que l’on trouve dans le vin ou le pastis. Hormis le diesel, non compatible et dont il ne sera pas question ici, tous les carburants actuels en contiennent : 5 % pour le SP98-E5, 10 % pour le SP95-E10. Dans l’E85, la proportion s’inverse : il contient jusqu’à 85 % d’éthanol, fabriqué à partir de végétaux. C’est pour cette raison qu’on lui a ajouté le préfixe « bio » : parce qu’il est issu de plantes qui absorbent du carbone pendant leur phase de croissance, ce qui compense partiellement les émissions de gaz à effet de serre (GES) produites lors de sa combustion dans le moteur.

C’est pourquoi son coût est si bas : considéré comme vertueux sur le plan environnemental, le bioéthanol est considérablement moins taxé que l’essence. Quand un litre de super subit quelque 66 centimes de taxes, l’E85, lui, est pénalisé de 12 centimes seulement. Et si on prend en compte les aides que perçoivent, dans le cadre de la politique agricole commune (PAC), les agriculteurs qui en produisent la matière première, on peut même dire qu’il s’agit d’un carburant subventionné.

L’impact des plantations énergétiques

Le sujet mérite que l’on s’y arrête. L’E85 vendu en France est principalement obtenu à partir de maïs (34 %), de blé (27 %) et de betterave sucrière (15 %). Tout cela provient essentiellement de nos champs puisque, en 2020, sur les 776 millions de tonnes de bioéthanol consommées en France, 78 % étaient produites sur le territoire national. C’est ce qui explique que ce carburant ait été moins sensible que les autres au déclenchement de la guerre en Ukraine… pour le moment.

C’est aussi la raison pour laquelle le vrai bilan carbone du bioéthanol reste difficile à mesurer. Selon une étude produite en 2016 par l’Union européenne, il permettrait une baisse des émissions de GES de seulement… 0,5 %. Pourquoi ? Essentiellement parce que blé, maïs et betterave sont issus de grandes cultures industrielles, ultra-mécanisées, donc voraces en fioul. Ce sont aussi des cultures à haut rendement, fragiles, qui nécessitent de recourir à des engrais issus du pétrole et à des pesticides controversés – on se souvient de la dérogation accordée aux betteraviers pour utiliser des néonicotinoïdes, interdits car dangereux pour les abeilles.

Mais la principale source de GES imputable au bioéthanol a pour cause le changement d’affectation des sols. En France, l’extension des plantations énergétiques s’est d’abord faite au détriment non des forêts, comme au Brésil ou en Indonésie, mais des protéagineux (aliments du bétail), des jachères et, de plus en plus, des prairies. Or, ces dernières sont des « puits de carbone » infiniment plus efficaces qu’un champ de blé ou de betterave. Ainsi, le pire schéma type, celui d’un éleveur bovin en difficulté économique qui se résigne à labourer ses prairies pour en faire des champs de blé ou de maïs énergétiques, pourrait devenir la règle, aggravant le bilan carbone du bioéthanol.

On reproche enfin à ce dernier de réduire les surfaces agricoles dédiées à l’alimentation. Un argument guère recevable dans un monde où, selon la FAO (agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation), on produit déjà de quoi nourrir deux fois la population mondiale. La faim est un problème purement politique, lié aux inégalités de revenus, d’accès à la nourriture et de spéculation.

Subventions et homologations

Reste donc cette réalité : pour une consommation de 8 l/100 km et un kilométrage de 10 000 km/an, l’E85 promet une économie annuelle de plus de 800 euros. Qui peut négliger une telle économie ? D’autant que la quasi-totalité des moteurs à essence peut tolérer ce carburant. Certains franchissent trop vite le pas : sur le Web, les forums regorgent de témoignages, les uns expliquant les dosages hasardeux auxquels ils se livrent (« Un plein de SP95, puis un demi-plein d’E85… »), les autres s’inquiétant des témoins d’alerte qui s’allument ou se lamentant sur leur moteur cassé. Car passer à l’E85 oblige à quelques modifications sur son véhicule.

Premièrement, le bioéthanol est légèrement corrosif : si le moteur lui-même ne craint pas grand-chose, ce n’est pas le cas des périphériques, Durit et autres joints, qui, à moyen ou long terme, le supportent mal. Deuxièmement, le pouvoir calorifique de l’E85 est inférieur à celui de l’essence. Il faut donc changer les réglages du moteur afin d’injecter plus de carburant dans les chambres de combustion – ce qui implique une surconsommation de 15 % à 20 %, largement compensée par le coût inférieur de l’E85.

Pour cela, on peut acheter une voiture (dite Flexifuel) modifiée d’origine pour accepter le bioéthanol. Problème : seul Ford (et des marques très haut de gamme comme Jaguar ou Land Rover) propose quelques modèles. L’alternative consiste donc à équiper son véhicule d’un boîtier électronique modifié pour rouler à l’E85. Soulignons au passage que, Flexifuel ou boîtier, les véhicules ainsi équipés peuvent ensuite rouler tout aussi bien au SP95-E10. Notre conseil : la modification apportée par un kit E85 étant moins exhaustive que sur un modèle Flexifuel, mieux vaut éviter les trop fortes sollicitations (montagne, tractage, conduite sportive) et faire surveiller régulièrement l’état du circuit d’alimentation.

La demande explosant, les installateurs de boîtiers E85 se sont multipliés. Le coût est assez variable, de 400 euros à plus de 1 000 euros. Il sera dans tous les cas rapidement amorti, d’autant que de plus en plus de collectivités locales subventionnent, parfois jusqu’à 500 euros, la pose de tels kits (1). Mais attention : pour éviter les ennuis, il faut que le boîtier soit homologué et que le fabricant assure ses produits contre les risques liés à leur utilisation. Car la loi est la loi : toute modification des caractéristiques d’origine d’un véhicule doit être portée sur sa carte grise, et seul un boîtier homologué vous permettra de modifier celle-ci. Sinon, vous serez hors la loi et votre véhicule sera inassurable.

Autre inconvénient : pour pousser leurs clients à faire entretenir leur véhicule chez leurs agents, les constructeurs suppriment leur garantie dès qu’une intervention est effectuée sur le moteur en dehors du réseau. C’est même le cas chez Ford, qui pourtant propose la pose de boîtiers chez ses agents ! Il faut le savoir, et en tirer les conséquences : mieux vaut poser un kit E85 sur une voiture d’occasion, ou attendre la fin de la garantie constructeur. Résumons : l’E85 présente un intérêt économique pour une voiture un peu ancienne, pour des trajets ordinaires et à condition d’assurer un entretien régulier.

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L'Humanité

Parentalité. Qu’est-ce qu’un enfant à haut potentiel ?

Actu

Ces dernières années, la recherche a revu sa copie sur ceux que l’on appelait autrefois les « surdoués ». Représentant 2 % de la population, les personnes reconnues « HPI » ont un fonctionnement encore mal compris par leur environnement social.

Noé Blouin

On parle de zèbres, de hauts potentiels intellectuels (HPI), d’enfants précoces, etc. Des notions en vogue qui pullulent jusqu’à l’overdose. Au premier abord, le terme semble pompeux, convoquant le champ lexical du surdoué et le baromètre suprême de l’excellence des génies : Einstein, Hawking… Ce fantasme est pourtant souvent loin de la réalité des personnes reconnues HPI. Être HPI n’est pas une pathologie ni un don du ciel : c’est une caractéristique. Avoir un enfant reconnu comme tel ne signifie pas forcément qu’il aura une scolarité, une vie sociale et professionnelle loin de tout tracas.

Mettre des mots sur leur vécu

De nombreux HPI sont des hauts potentiels dits hétérogènes. Outils clés pour les psychologues, les bilans Wisc-V de Wechsler basent leurs résultats sur plusieurs facettes de l’intelligence : la compréhension, la vitesse de traitement, le raisonnement et la mémoire de travail. Chacune de ces catégories bénéficie d’un nombre de points, attribués suivant le résultat obtenu par le patient à l’issue des exercices. Leur total forme ensuite la note du quotient intellectuel, mais l’important n’est pas vraiment là.

Il arrive que le sujet reconnu à haut potentiel ait d’excellents résultats dans une catégorie, tout en étant moyen dans une autre. Cela créé une dissension, des troubles dans sa manière de fonctionner qui peuvent déboucher sur de l’anxiété, un décalage avec son environnement social, un manque d’intérêt ou un repli sur soi. Le tout s’accompagne très souvent d’une hypersensibilité. L’intérêt d’effectuer ces tests, notamment pour l’enfant mais aussi pour l’adulte, est de comprendre leur fonctionnement interne et de mettre des mots sur leur vécu et leur façon de ressentir le monde. Pour certains, cela peut avoir un effet libérateur.

Chez les personnes à haut potentiel, on observe le phénomène de pensée en arborescence. Cette dernière, contrairement à la pensée linéaire – la plus commune –, fait naître d’une idée plusieurs autres, et ce, simultanément. D’un point de vue social, l’enfant peut donc avoir du mal à être compris de l’extérieur car son raisonnement est différent de celui de ses camarades. Il est donc important de mettre des mots dessus afin qu’il comprenne que ce qui se passe dans son cerveau peut parfois être incompris de l’autre.

Reconnu par l’éducation nationale

L’enjeu est aussi de ne pas « hiérarchiser » son enfant par rapport à ses pairs. Il a certes un cerveau qui va vite sur certains points, mais, et cela se vérifie plus tard, c’est son potentiel intellectuel qui est élevé, pas ses réalisations. Lui faire sentir, involontairement ou non, qu’il est inférieur ou supérieur aux autres ne fera que le handicaper dans ses rapports sociaux.

Chez les enfants dits précoces , on trouve aussi un besoin exhaustif d’informations sur un sujet. L’inverse est aussi valable. Une question qui l’intéresse peu le fatiguera rapidement. Ce point est surtout valable dans le milieu scolaire. En France, l’éducation nationale a reconnu la notion d’enfant intellectuellement précoce (EIP). Pour les détecter, le gouvernement préconise de faire tester les élèves qui manifestent un mal-être à l’école, ceux qui ont des troubles de l’apprentissage ou des comportements repérés par l’enseignant. Les parents peuvent également en faire la demande.

Contrairement aux idées reçues, un enfant diagnostiqué EIP peut très bien être en échec scolaire. Sa manière de fonctionner peut lui apporter plusieurs troubles de l’apprentissage, les fameux « dys » (dyslexie, dyscalculie, dysphasie…), d’où l’importance d’effectuer tôt un diagnostic. Que ce soit en classe ou à la maison, verbaliser sa particularité ou encore adapter son discours sont le meilleur accompagnement d’un jeune HPI, dont le haut potentiel intellectuel s’accompagne souvent d’un profond besoin d’empathie.

« Ils ont besoin d’être rassurés »

3 questions à... Frédérique Cluzeau, présidente de l’Anpeip (1)

Pourquoi et quand faire passer un bilan à son enfant ?

Dans l’absolu, lorsque tout se passe bien, on se fiche qu’un enfant soit ou non à haut potentiel. Un enfant à haut potentiel ne se résume pas à un chiffre. L’identification est importante si l’enfant rencontre des difficultés d’ordre social, relationnel, comportemental ou d’apprentissage... Il devient alors intéressant de passer un bilan de type Wisc ou WPPSI, en fonction de l’âge de l’enfant. Plus on entreprend cette recherche tôt, plus on pourra mettre en place les accompagnements qui conviennent et apaiser les difficultés.

Quels conseils donneriez-vous à des parents dont l’enfant est reconnu à haut potentiel ?

Chacun a des besoins spécifiques et les manifeste différemment. Si l’on prend la question schématiquement, ce sont des enfants qui ont besoin d’un cadre, car ils peuvent être amenés à s’angoisser facilement. Ils ont donc besoin d’être rassurés. Il faut répondre à leur demande car leur besoin de sens est encore plus exacerbé. Leur répondre : « C’est comme ça ! » ne marche pas. Les parents doivent s’assurer que leur investissement à l’école ne faiblit pas. Si l’enfant a des facilités dans les petites classes, il n’aura pas besoin de faire l’effort de travailler, d’apprendre à apprendre. Ce qui est préjudiciable pour la suite. Il convient donc de lui trouver des activités extrascolaires, comme la musique ou le sport, qui lui inculqueront l’effort de l’apprentissage.

Comment l’enfant perçoit-il le fait d’être à haut potentiel ? Y a-t-il des risques ?

J’ai pu constater que, avant de passer un bilan, l’enfant se sentait en décalage par rapport aux autres. Par le biais du haut potentiel, on lui explique pourquoi ce décalage existe. Cela fait enfin sens pour lui et il s’accepte mieux. C’est souvent un soulagement. Tout dépend de comment les parents le vivent aussi. S’ils considèrent leur enfant comme un « petit génie », ce dernier va vite s’engouffrer dans cette spirale. Les enfants qui jouent des épaules et pensent qu’ils sont les meilleurs sont extrêmement rares. C’est même souvent l’inverse. Les familles sont plutôt réticentes, s’excusent presque de penser que leur enfant est à haut potentiel. Dans la société, le haut potentiel est bêtement associé à du plus. Or ce n’est pas vrai. J’ai en mémoire un jeune adolescent identifié à haut potentiel à l’âge de 11 ans et qui, dans l’ascenseur après le bilan, a dit à sa mère : « En fait, je n’étais pas fou. » Ce sont des mots très forts. Le bilan aide à savoir qui l’on est pour se construire correctement et devenir un acteur de la société. Le but est là.

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Arles, de monuments en expos

Actu

« Puissent les artistes se retrouver à Arles », disait Van Gogh. Mais nul besoin d’un regard digne du maître néerlandais pour en apprécier la splendeur. Patrimoine extraordinaire, offre muséale hors pair et dynamisme solaire : Arles se dévoile au gré d’une balade libre et inspirante.

Marie Mersier

Nichée entre les Alpilles et la Camargue, dont elle est la capitale, Arles est une ville de confluences. Riche d’une histoire de plus de deux mille ans, où s’entremêlent trésors antiques et héritage provençal, la ville n’a eu de cesse de donner vie à un patrimoine singulier et de nourrir la créativité d’une ribambelle d’artistes. Citons évidemment Vincent Van Gogh, Pablo Picasso, Jean Cocteau, mais aussi Christian Lacroix ou le photographe Lucien Clergue. Modeste en taille mais grande par son envergure et son influence culturelle, Arles se goûte en flânant dans les rues à la découverte de monuments inoubliables, en poussant les portes des musées qui ont tant d’histoire(s) à raconter, en se laissant bercer par sa douce lumière, les odeurs et les couleurs merveilleuses de son marché mythique.

À Arles, la culture en friche

Si, dès le mois de juillet et jusqu’à fin septembre, Arles vit au rythme des Rencontres de la photographie (1), y mettre le cap avant la foule et la frénésie estivale lui donne une autre envergure. Et puis, ce ne sont pas les prétextes qui manquent, l’actualité culturelle de la ville étant par ailleurs foisonnante. Suivez nos pas, sur le chemin des richesses ancestrales et ricochets artistiques d’une ville étonnante et élégante.

Tête-à-tête avec huit monuments romains et romans

Afin de faciliter votre déambulation, l’office de tourisme propose deux offres de passes « monuments-musées », dont l’une à 12 euros qui donne accès à quatre monuments au choix, le musée Réattu et un autre musée. Une opportunité, en base ou en complément de l’échappée que nous vous proposons.

Une première promenade au fil de la ville, véritable musée à ciel ouvert, vous offrira un tête-à-tête avec huit monuments romains et romans, inscrits depuis 1981 sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité à l’Unesco. À ce sujet, l’exposition « Arles 1981-2021 », visible jusqu’au 12 juin au cloître Saint-Trophime, présente plus en détail l’histoire des monuments arlésiens et les enjeux de ce lien à l’Unesco. Ville celte colonisée par les Grecs, Arles prend son essor au Ier siècle, sous la domination de Rome. Ainsi, après la capitale italienne, c’est ici que l’on admire le plus grand nombre de vestiges romains.

Les thermes de Constantin et le site des Alyscamps

Dans le centre ancien, l’incontournable amphithéâtre romain (ou arènes d’Arles) vous éblouira par sa construction ingénieuse faite de galeries intérieures et extérieures circulaires. Une prouesse —et une beauté— architecturale qui continue d’accueillir de nombreux spectateurs lors, par exemple, de courses camarguaises ou de la Feria du riz, en septembre. À quelques pas d’ici, le théâtre antique mérite également une visite afin d’apprécier ses gradins, son orchestre, son âme de lieu scénique.

Pour mener un peu plus loin cette exploration de l’histoire romaine et parce que l’on en parle moins, direction sous la ville afin d’explorer les cryptoportiques, les fondations souterraines du forum romain, aujourd’hui disparu. Les thermes de Constantin, le site des Alyscamps issu de la nécropole romaine et médiévale, ainsi que les remparts romains et l’église Saint-Trophime complètent ce périple riche de sens et d’histoire. Et afin d’enrichir ce dernier, on ne peut que vous conseiller de découvrir les collections archéologiques arlésiennes, présentées au musée départemental Arles antique.

Le long du rhône

Prendre le pouls de la ville, de sa trame architecturale et de son effervescence artistique s’expérimente en s’aventurant dans les musées et fondations, des écrins pétris d’histoire ou aux tonalités contemporaines (afin de connaître la programmation des divers espaces, nous vous invitons à consulter leurs différents sites Internet). Commençons par le musée Réattu, musée des Beaux-Arts. Établi à la fin du XVe siècle sur les quais du Rhône, le grand prieuré de l’ordre de Malte fut ensuite la maison et l’atelier du peintre arlésien Jacques Réattu. Musée depuis 1868, ce lieu aimante par son incroyable position géographique et ses collections, qui comptent, entre autres, 57 dessins offerts par Pablo Picasso.

Fêtant en mai une année de réouverture, le Museon Arlaten créé à l’initiative du poète Frédéric Mistral, présente quant à lui une collection incroyable de plus de 38 000 objets et documents narrant la vie des habitants de la Provence, de la fin du XVIIIe siècle à nos jours. Immanquable également, se tisse à la Fondation Van Gogh un dialogue entre l’œuvre d’artistes contemporains et celle du maître hollandais, révélant ainsi son influence à travers le temps. Enfin, situé dans le parc des Ateliers, une ancienne friche ferroviaire, et avec comme édifice emblématique la tour de Frank Gehry, LUMA Arles, en tant que plateforme culturelle innovante où se déploient des ponts entre art, culture, environnement, etc., incarne un regard tourné vers l’avenir.

(1) « Visible ou invisible. Un été révélé ». 53e édition, du 4 juillet au 25 septembre. www.rencontres-arles.com

Rencontres salines en Camargue

Arles est une fenêtre ouverte sur la Camargue, un espace naturel sauvage qui a été reconnu réserve de biosphère par l’Unesco. Chevaux opalins, taureaux, étangs, rizières et unique lieu de nidification des flamants roses en France… la faune et la flore de la Camargue révèlent des écosystèmes précieux. Classés réserve naturelle nationale, les Marais du Vigueirat, situés entre le delta du Rhône et la plaine steppique de la Crau, permettent, lors de visites guidées, d’observer une incroyable diversité d’oiseaux sauvages au fil des saisons. À cheval ou à vélo, divers formats de promenade sont proposés afin de sensibiliser le public au patrimoine naturel, culturel et agricole de la Camargue, tout en utilisant des outils de déplacement écologiques.

DécouverteArles
Le Figaro

Le Figaro lance son application de cuisine

Claudia Cohen

Elle propose plus de cinq mille recettes et des articles portant sur l’actualité gastronomique.

Après son application de jeux, Le Figaro invite les Français à se mettre à table dès ce jeudi 12 mai avec le lancement de son application de cuisine. Baptisée Le Figaro Cuisine, elle propose aux amateurs de bons petits plats et aux débutants, plus de cinq mille recettes de Madame Figaro, des articles portant sur l’actualité gastronomique, des astuces autour de la nutrition et de la santé, des portraits et entretiens de chefs ainsi que des conseils du Figaro Vin. Des centaines de tutoriels sous format vidéo sont également disponibles.

Le Figaro Cuisine est téléchargeable sur les boutiques d’applications d’Apple et de Google. Dans sa version gratuite, elle offre un accès limité à un nombre de contenus. Sur l’application, les utilisateurs peuvent créer leur propre «carnet de recettes», accessible même hors connexion.

» TÉLÉCHARGER - Découvrez la nouvelle application Le Figaro Cuisine

Le Figaro enrichit son offre Premium

Un minuteur est par ailleurs intégré à un bon nombre de préparations pour les aider à surveiller le temps de cuisson. Il y a en a pour tous les goûts: de l’œuf Christian Dior au caviar au filet mignon de porc au miel, en passant par des recettes végétariennes et des plats à préparer en moins de 10 minutes ou avec trois ingrédients.

Une offre spécifique Le Figaro Cuisine permet d’avoir accès à l’ensemble des contenus de l’application pour 4,99 euros par mois. Enfin, les abonnés des offres Premium et Premium+ du Figaro pourront, eux, découvrir l’ensemble de l’univers Le Figaro Cuisine, dont les recettes exclusives de grands chefs comme Cyril Lignac, Jean-François Piège, Juan Arbelaez ou Eugénie Béziat. «En réunissant les meilleurs articles et recettes autour de la cuisine des rédactions du Figaro dans une application simple et utile pour le lecteur, nous souhaitons enrichir nos offres d’abonnement, au cœur de notre stratégie, et fidéliser nos 250.000 abonnés Figaro», explique Anne Pican, éditrice du Figaro et de Madame Figaro.

Entre «bien manger» et «art de vivre à la française», les experts gastronomiques font découvrir les grands classiques de la cuisine tricolore, que ce soit pour un dîner professionnel, un déjeuner à la bonne franquette ou des desserts gourmands pour le goûter.

» TÉLÉCHARGER - Découvrez la nouvelle application Le Figaro Cuisine

Œuvres audiovisuelles : accord pour rémunérer les auteurs sur Facebook et Instagram

Grâce à cet accord, les plateformes de Meta disposeront d'une licence pour diffuser les œuvres du répertoire de la Scam.

À 30 ans, Arte, plus que jamais européenne, s'alarme de la fin de la redevance

La chaîne est financée à 95% par la contribution à l'audiovisuel public perçue en France et en Allemagne et ne peut recourir à la publicité.

Le groupe Lagardère condamné pour le licenciement de Valérie Trierweiler

Le conseil des prud'hommes vient de condamner le groupe Lagardère à verser 141.000 euros à la journaliste pour son licenciement «sans cause réelle et sérieuse» de «Paris Match».

Le Figaro

La fête des mères remplacée dans certaines écoles par la «fête des gens qu'on aime»

Coline Renault

TÉMOIGNAGES - Des enseignants renoncent à célébrer les fêtes des mères et des pères afin de s'adapter «à la diversité des situations familiales». D'autres résistent à cette évolution.

Ne dites plus «fête des mères» ou «fête des pères», mais «fête des parents», ou encore «fête des gens qu'on aime». Les traditionnelles célébrations, qui ont respectivement lieu cette année le 29 mai et le 18 juin, sont de plus en plus souvent remplacées par des fêtes alternatives plus adaptées, disent les enseignants concernés, aux enfants qui n’ont pas de père ou de mère. L’initiative ne vient pas de l’Éducation nationale, elle est à la discrétion des classes ou des écoles qui choisissent quelle fête observer. Lucile Estrade, qui enseigne depuis cinq ans à Corbeil-Essonnes (91), a décidé lors de sa première année de travail de remplacer la fête des pères par «la fête des gens qu’on aime» après le décès du père d’un élève, cinq jours avant l'événement. «C’était inimaginable de fabriquer à côté de ce petit garçon fraîchement orphelin un cadeau pour les pères. J’ai donc cherché une alternative», raconte-t-elle. Quitte à choisir une date «entre les deux fêtes traditionnelles» et à fabriquer deux cadeaux d’un seul coup. «Je trouve ça dur de demander à un enfant de faire un cadeau à sa maman si elle n’est pas là», explique l'enseignante. «La fête des gens qu’on aime, c’est plus souple et moins difficile pour certains enfants.»

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Un terme également adopté par Orlane Turban, enseignante dans une classe de CM1-CM2 dans l’Eure-et-Loir. Les enfants ont fabriqué cette année une grosse fleur avec écrit sur chaque pétale une raison pour laquelle la personne est aimée. «Qu’il s'agisse des parents, des grands-parents, des amis, des tantes, des cousins. Chacun peut offrir à qui il veut, et les enfants sont ravis», assure la professeure des écoles. À l’origine, elle avait également modifié le nom de la fête après le décès d’un parent d’élève. «Mais finalement, cela s’applique à la diversité des situations familiales. Il y a les familles monoparentales, les enfants qui ne voient plus un de leurs parents, les couples homosexuels, etc.», ajoute-t-elle.

Polémique

L’initiative divise. À Neuilly-sur-Seine, dans les Hauts-de-Seine, certaines écoles ont aussi décidé de célébrer «la fête des gens qu’on aime». «Nous avons choisi de mettre en place cette fête qui se substituerait à la fête des mères et des pères au vu des diverses situations familiales», écrit une enseignante dans un mail adressé aux parents d’élèves. «Nous avons donc choisi, en concertation avec mes collègues de moyens/grands et grande section, de fêter ce moment entre la fête des mères et des pères», poursuit le courrier. Une décision saluée positivement par Thomas, dont la fille Gabrielle, née aux États-Unis par GPA, est scolarisée en petite section. Père homosexuel et divorcé, il redoutait, dit-il, le regard des autres, «surtout dans une municipalité plutôt conservatrice». Finalement, Gabrielle a pu réaliser pour chacun de ses papas un cadre décoré de cœurs et une carte en l’honneur de la «fête des gens qu’on aime». «Gabrielle ne s’est absolument pas sentie exclue, ce qui aurait pu être le cas si sa classe avait célébré la fête des mères. Elle n’a pas été mise à l’écart d’un moment social important pour les enfants», explique Thomas. «J’ai été très touché, et ému, que les écoles publiques se saisissent d’un sujet comme celui-ci, et qu’on soit considérés comme une famille comme les autres».

François Gine, avocat et père d’une enfant scolarisée à l’école Saussaye, dans la même ville regrette quant à lui «une idée saugrenue qui vient enlever un nouveau repère aux enfants». «Je tenais à ce que vous sachiez, avec tout le respect que nous portons pour votre institution, que nous désapprouvons sans réserve tout ce qui peut contribuer à remettre en cause nos traditions, pour ne pas dire le sens commun, et contribue à effacer les repères qui structurent notre société, au détriment de nos enfants, au nom d’une possible susceptibilité d’une minorité», a écrit le père de famille à la directrice d’école, dans un courrier que Le Figaro a pu consulter. «J'ai pris connaissance de votre message avec la plus vive attention, très attachée moi-même aux traditions fondatrices d'un socle, oh combien fragilisée de nos jours .Toutefois, il est vrai que les fêtes très largement médiatisées et récupérées à des fins commerciales nous poussent à prendre en compte les situations familiales de plus en plus fragilisées de nos jeunes élèves et ce, de façon évolutive au fil des années», a répondu l’enseignante.

Des professeurs qui jettent l'éponge

«À complexifier les situations en prenant en compte trop de cas individuels, de plus en plus de professeurs renoncent simplement à faire un cadeau pour la fête des mères et des pères», regrette Isabelle Dumont, enseignante dans le Calvados. Pour sa part, elle tient à ces fêtes en tant que telles. Un petit garçon de sa classe, qui a perdu sa maman quand il n’était qu’un nourrisson, a lui réalisé une carte à déposer sur la tombe de sa mère. «C’est triste, mais il a très bien compris», nuance Isabelle Dumont. «Les enfants sont attachés au calendrier et aux traditions. Offrir deux cadeaux en même temps casse la sacralisation du moment.»

Un signe supplémentaire que les figures de la mère et du père en tant que telles sont en déclin, estime le sociologue Gérard Neyrand. «Il y a normalement trois sortes de parentalisation : la parentalisation biologique, la parentalisation psychique et la parentalisation sociale. Une institution sociale importante, l’Éducation nationale, propose de reconnaître comme parents d’autres personnes que le père ou la mère. On élargit la parentalisation sociale et le spectre des personnes reconnues par la société», analyse-t-il. «La complexification des rôles fait éclater les catégories antérieures. L’école préfère réduire la conflictualité qui peut exister entre les parents, les beaux-parents, les parents adoptifs.»

Le psychanalyste Jean-Pierre Winter, s'il se dit «peu attaché à la fête des mères», regrette «une disparition des représentations structurelles du père et de la mère» : «C'est une attaque contre les catégories généalogiques. Or ces repères de la filiation sont une condition de l'armature psychologique d'un enfant. Lorsqu'ils ne savent pas repérer qui est qui au sein de la famille, cela crée un trouble tel que tout l'apprentissage s'en ressent», explique-t-il. «La fête des gens qu'on aime, ça ne veut rien dire. On pénalise des enfants qui ont adhéré à cette fête des mères au nom d'une minorité», ajoute-t-il.

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Le Figaro

Trois jours de randonnée sur le sentier littoral catalan, entre Argelès-sur-Mer et Cerbère

SentierLittoral

GUIDE - En plongeant dans la Méditerranée, les Pyrénées ont façonné la côte Vermeille. De criques en falaise, de plages en villages pittoresques, un sentier, accessible à tous, longe la côte sur une trentaine kilomètres. Magique !

Trois jours féeriques. Trois jours de marche entre terre et mer, les pieds solidement ancrés dans le schiste rougeoyant des Albères et le regard qui s'évade vers les flots bleus de la Méditerranée. Le sentier du littoral qui file de la plage du Racou, sur la commune d'Argelès-sur-Mer, jusqu'au cap Cerbère et la frontière espagnole, est sans conteste l'un des plus beaux sentiers de randonnée de la Méditerranée. Aucune difficulté technique, des dénivelés modérés mais répétés, des villages charmants et gourmands, une multitude de criques pour autant de pauses rafraîchissantes. Tous les ingrédients sont réunis pour trois journées de randonnée paradisiaques, d'autant que la ligne de train Perpignan – Port Bou, permet de laisser sa voiture au garage. Seul bémol, la fréquentation, parfois importante entre le 15 juillet et le 15 août, et la chaleur qui peut compliquer la progression. Pour profiter pleinement de ce voyage, l'idéal est de le réaliser entre fin mai et fin octobre, en trois étapes et deux nuits. Suivez le guide.

Jour 1 : Argelès-sur-Mer – Collioure

La première étape de ce périple, également la plus courte, débute au hameau du Racou dont le nom provient du catalan « el racó » (le recoin). Bien qu'à quelques centaines de mètres de la grande plage d'Argelès-sur-Mer, il flotte ici comme un sentiment de liberté. Au Racou, point de grands immeubles, mais une succession de maisonnettes qui s'alignent le long de ruelles ensablées et séparées par des allées verdoyantes. Au bout de la plage, le sentier débute par une courte montée, de cinq minutes à peine. Depuis le sommet, le regard embrasse la plaine roussillonnaise vers le nord tandis que la Côte Vermeille s'étire vers le sud. C'est le cap qu'il faut suivre, en direction de Collioure. Le sentier s'aventure résolument au cœur de la côte rocheuse. Passé les criques de Porteils, malheureusement rendues accessibles uniquement par la mer à cause de l'établissement d'un camping, premier arrêt et premier bain sur la plage de l'Ouille (1h) où l'on peut aussi déjeuner au restaurant L'Imprévu. Ensuite, le sentier grimpe à nouveau à l'assaut de la falaise. Il longe rapidement le fort Miradou où est installé le Cnec (Centre national d'entraînement commando) avant de plonger vers Collioure (2 h). La cité qui a vu naître le fauvisme est le terme de cette première courte étape. Et tant mieux si l'on y arrive tôt car flâner dans ses ruelles, s'attarder en terrasse en admirant le château Royal, la baie ou le clocher de Notre-Dame des Anges est un délice.

OÙ MANGER, OÙ DORMIR ?

Hôtel Restaurant les Templiers

Matisse, Derain ou Dufy ont fréquenté l'établissement de la famille Pous. Situé au cœur de la ville, les Templiers, c'est à la fois un hôtel, un café, un restaurant et un musée ! À partir de 82 € la nuit.

Hôtel des Templiers, 12 quai de l'Amirauté, 66 190 Collioure. Tél. : 04 68 98 31 10.

À lire aussiLa Balette, à Collioure: un menu sur mesure, en fonction de vos préférences et de vos réticences

Jour 2 : Collioure-Banyuls

Après la mise en bouche du premier jour, la deuxième étape offre un menu beaucoup plus copieux, tant au niveau des difficultés que des sites remarquables visités. Elle débute par la traversée de Collioure, puis par celle de Port-Vendres que l'on découvre en longeant ses quais où mouillent quelques chalutiers, des barques catalanes et même parfois un gros porte-conteneurs chargé de bananes, ananas et autres agrumes. Passé le port de commerce, l'itinéraire attaque la rude montée vers le phare du cap Béar d'où le panorama, qui s'étend au-delà de la frontière avec l'Espagne, est à couper le souffle. À partir de ce belvédère, le sentier ne fait que monter et descendre, alternant criques – ne surtout pas manquer celle de Santa Catarina – caps et falaises, jusqu'à la baie de Paulilles où la pêche du jour attend les gourmands au Sole Mio, un délicieux restaurant familial posé sur la plage de Bernardi. Après le repas, une visite du site de Paulilles, ancienne dynamiterie rachetée par le Conservatoire du littoral s'impose. La plage, les sentiers qui quadrillent le parc botanique, le petit musée, l'atelier où l'on restaure les barques catalanes… Tout ici est remarquable. Les derniers kilomètres de l'étape, moins pentus, se font au milieu des vignes, celles de l'appellation Banyuls. Tradition, rimage, hors d'âge ? Le vin doux naturel catalan est encore plus exquis lorsqu'on le déguste en terrasse, au creux de la baie de Banyuls qui vit naître le sculpteur Aristide Maillol.

OÙ MANGER, OÙ DORMIR ?

Le Quintessence

L'enseigne est discrète, la cuisine excellente, moderne et raffinée. Menu de 30 € à 50 € ; menu du chef en quatre services 60 €.

Le Quintessence, 2 rue Édouard Branly, 66650 Banyuls-sur-Mer.

Les Elmes - Hôtel & Spa

À l'entrée de Banyuls, au bord de la plage éponyme, l'hôtel des Elmes offre piscine, spa, bonne table et chambres confortables. À partir de 90 € la nuit.

Hôtel des Elmes, plage des Elmes, 66650 Banyuls-sur-Mer. Tél. : 04 68 88 03 12.

Jour 3 : Banyuls – Cap Cerbère

Sur le sentier du littoral, les difficultés vont crescendo à mesure que l'on approche du but. La dernière étape est de loin la plus pentue et la plus sauvage. Depuis Banyuls, le sentier s'élève rapidement, dominant les flots bleus et transparents de la Méditerranée. Entre Banyuls et Cerbère, s'étend la première Réserve naturelle marine de France, créée dès 1974 pour mettre un terme à la surpêche et sauver des espèces alors en danger comme le Mérou. L'endroit est aujourd'hui riche d'une telle biodiversité marine qu'il est devenu un haut-lieu de la plongée. D'ailleurs, passé les caps de l'Abeille et de Réderis, il faut s'arrêter sur la plage de Peyrefite pour emprunter le sentier sous-marin aménagé pour que les néophytes puissent nager, équipés d'un tuba, au milieu des poissons qui frétillent au milieu des herbiers, entre les failles et les tombants. Cerbère n'est plus très loin. Au prix d'une rude montée, le chemin longe l'anse de Terrimbo puis rejoint la voie ferrée. Comme écrasé par sa gare internationale surdimensionnée et l'impressionnant Belvédère du Rayon vert, édifice Art déco en forme de paquebot, garde la frontière avec l'Espagne. Il reste une ultime ascension jusqu'au Puig de Cerbère, terme du périple, d'où l'on aperçoit le cap de Creus, ce chaos déchiqueté où aimait se rendre Dalí, ce bout du monde où les Pyrénées plongent dans la Méditerranée.

OÙ MANGER, OÙ DORMIR ? 

La Coba

Sur les hauteurs à la sortie du village en allant vers l'Espagne, voici un restaurant snack sans prétention, mais les plats sont copieux et la terrasse splendide. Prendre la route vers Port Bou. D914, 66290 Cerbère. Tél. : 04 68 88 47 11.

Hôtel Bistrot La Dorade

Face à la plage, l'hôtel La Dorade propose de bons petits plats dans une ambiance chaleureuse.

Hôtel Bistrot La Dorade, 1 avenue du Marchal Joffre, 66290 Cerbère. Tél. : 04 68 88 41 93.

Pratique

BALISAGE :

Tout le long du parcours, le sentier est parfaitement balisé, avec de fréquents panneaux donnant des indications de temps. Il suffit de suivre les marques jaunes.

LES ÉTAPES :

  • Jour 1 : plage du Racou – Collioure, 4 km, 2 h.
  • Jour 2 : Collioure – Banyuls, 20 km, 6 h, 600 m de dénivelé.
  • Jour 3 : Banyuls – Puig de Cerbère : 13,5 km, 5 h, 650 m de dénivelé.

CARTE :

IGN, Top 25 n°2549 OT Banyuls-sur-Mer Côte, Vermeille (1 :25 000).

TROP FATIGUÉ POUR RENTRER ?

Grâce au bus du Conseil Général revenez à votre point de départ pour seulement 1 €. (bus1euro.cd66.fr)

COMMENT S'Y RENDRE ?

En train : via Perpignan, descendre à la gare d'Argelès-sur-Mer. Des navettes permettent de rejoindre le Racou en une dizaine de minutes à peine. Retour par la gare de Cerbère.

En voiture : depuis paris par l'A10 puis l'A75 et l'A6 jusqu'à la sortie Perpignan Sud. Suivre ensuite la direction Argelès-sur-Mer et prendre la sortie Argelès Le Racou.

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Le Figaro

Anne Rigail, les ailes du désir

François Delétraz

PORTRAIT - La directrice générale d'Air France regarde avec satisfaction les passagers revenir en masse. Elle avait préparé sa compagnie en multipliant les initiatives pendant la crise du Covid. Des paris osés mais gagnants.

Avec la crise du Covid, alors que l'ensemble du transport aérien était à terre et son avenir très incertain, toute décision était un pari. À la tête d'Air France, Anne Rigail a fait des choix parfois très opposés à ceux de ses concurrents. Ainsi a-t-elle opté avant tout le monde pour une flexibilité totale des billets. Cette mesure court toujours alors que les compétiteurs resserrent tous les boulons. Mais, surtout, elle a tenu à ce qu’Air France maintienne une offre minimum sur quasiment l'ensemble de son réseau. Elle en récolte aujourd'hui les fruits : les avions sont pleins et la compagnie a gagné de substantielles parts de marché.

Son flair tient à son expérience. Anne Rigail, l'une des rares femmes à la tête d'une compagnie aérienne internationale, se met toujours à la place du passager. C'est qu'elle a commencé sa carrière à Air Inter – or, y a-t-il meilleure école que cette compagnie franco-française qui avait, bien avant EasyJet, inventé « l'avion facile » ? Depuis, la majorité des compagnies low-cost ont repris ce modèle et sa simplicité tarifaire.

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La satisfaction avant tout

À la tête ensuite, pour Air France, d'Orly puis de Roissy, elle a appris à jongler avec tous les métiers d'une escale, et approcher au mieux les attentes des passagers. Anne Rigail en a retenu la leçon : pour les clients, les choses simples sont les plus efficaces. Aujourd'hui, la satisfaction des usagers d'Air France reste son idée fixe. La concurrence n'a qu'à bien se tenir : elle se veut imbat­table sur cette question. Elle est en effet persuadée que si les prix sont un critère primordial, une haute qualité de service est tout aussi importante. « Il faut que les avions soient à l'heure, mais surtout que nous assistions les passagers en cas d'irrégu­larité », nous dit-elle.

Cette Messine de 53 ans, qui a effectué l'essentiel de sa ­scolarité à Clermont-Ferrand, puis à Lyon, a eu ensuite le choix entre Polytechnique et les Mines. Elle choisira la deuxième option, rebutée par l'aspect militaire de la ­première. Aujourd'hui, ses quelques balades à cheval dans la campagne d'Île-de-France ne trompent personne : Anne Rigail est une infatigable bosseuse.

Ses deux grands enfants en savent quelque chose. Leur mère ne rentre pas tous les soirs dans la maison familiale de l'Essonne. Elle dort parfois dans son petit appartement de Roissy pour être à pied d'œuvre dès l'aube. Et constater, désespérée, les files d'attente pour passer le contrôle de police au départ et à l'arrivée à Roissy, car 180 fonctionnaires, qui avaient été déplacés pendant la pandémie et la chute du trafic, n'ont pas été réintégrés par le ministère de l'Intérieur.

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La marche vers une aviation durable

De même, ses discussions mensuelles avec Alain Krakovictch, le patron de Voyage SNCF, pour une meilleure coordination entre le fer et les airs, n'ont pas permis de ­réduire les queues pour l'achat matinal d'un billet en gare de Roissy. Elle le regrette amèrement : « Le transport, c'est de la stratégie à long terme, mais c'est aussi une succession de détails qui ont tous leur importance », nous disait-elle, alors qu'elle était responsable de l'expérience client d'Air France. C'est sans doute la raison pour laquelle il y a, dans la business class de la compagnie, 50 % de passagers… Loisirs. Un cas unique dans le monde. Mais une spécificité qui sert beaucoup à Air France avec la raréfaction des voyages professionnels.

Si Anne Rigail a choisi l'aéronautique, c'est par désir autant que par plaisir, car l'incroyable évolution technique des avions la passionne. Avec Ben Smith, le directeur général d'Air France-KLM, elle défend une politique plus durable et multiplie les expériences novatrices comme les vols avec proportion importante de carburant durable, ce qui sera la norme demain. En pleine crise du Covid, alors que ­toutes les compagnies faisaient profil bas, elle poussait Air France à l'achat de nouveaux avions moins gourmands en carburant. C'est dire si elle croit en l'avion de demain.

Savoie-mont Blanc : nos dix plus belles randonnées en altitude

Au menu, des lacs et des chutes d'eau, des cimes enneigées et des pics abrupts, des prairies couvertes de fleurs et beaucoup, beaucoup de marmottes. À pied, que la montagne est belle dans les deux Savoies !

Visite en avant-première du nouveau Center Parcs Les Landes de Gascogne

Niché dans un écrin de verdure jouxtant le parc naturel des Landes de Gascogne, à 1h15 de Bordeaux et 1h45 de Toulouse, le nouveau domaine Center Parcs offre une immersion en pleine nature. Le Figaro l'a visité en exclusivité avant son ouverture le 23 mai. Déconnexion garantie.

Week-end de l'Ascension : voici où partent les Français

Plus de 44 % des réservations pour ce week-end prolongé ont été effectuées à partir du 9 mai, en pleine vague de chaleur, profitant aux destinations du littoral, d'après une étude de PAP Vacances.

Le Figaro

Le Club Le Figaro Présidentielle en podcast : tous les épisodes

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PODCAST - A travers ce podcast «Scandales», Madame Figaro nous replonge au cœur des grandes affaires qui ont marqué nos générations. Une série de 10 épisodes de 40 minutes, à retrouver un lundi sur deux sur le site ou sur votre application de podcast préférée.

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Mission Artémis : comment la Nasa compte retourner sur la Lune

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INFOGRAPHIE - La fusée géante SLS doit être testée sur son pas de tir début juin pour un lancement prévu en juillet ou en août. Avec ce monstre de 98 m, la Nasa rouvre la porte de l’exploration spatiale habitée, d'abord vers la Lune avant d'espérer s'aventurer vers Mars.

Charles LescurierService Infographie

La fusée la plus puissante Après une batterie de tests devant commencer début juin et si ceux-ci sont concluants, la fusée la plus puissante jamais construite, d’une poussée supérieure à Saturn V qui avait propulsé Neil Armstrong et 11 autres astronautes entre 1969 et 1972 sur le sol lunaire, devrait décoller pour la première fois cet été. Même si le programme a pris beaucoup de retard, avec cet événement la Nasa signe son grand retour dans l’exploration de l’espace lointain. Et concrétise ses ambitions.

Orion en répétition

Lors de ce premier vol, juchée à son sommet, la capsule Orion sera envoyée vers la Lune sans équipage pour cette première mission Artémis-1. Elle s’approchera à une centaine de km de sa surface, puis en utilisant sa force gravitationnelle, elle se placera en orbite durant environ 6 jours, le temps d’évaluer ses systèmes. Elle se rapprochera de nouveau de l’astre pour rejoindre sa trajectoire de retour. Elle sera récupérée dans le Pacifique après avoir parcouru plus de 2 millions de km.

La Lune en 2025

En cas de succès, la mission suivante, Artemis-2, devrait partir en 2024. Cette fois avec quatre membres d’équipage, pour un autre vol test qui sera le plus lointain jamais réalisé dans l’univers par des humains, au-delà de la face cachée de la Lune. Si de nouveau tout se passe bien, Artémis-3 devrait permettre à deux astronautes d’alunir, sans doute en 2025, 53 ans après Apollo 17.

Un pas de géant vers Mars

Dès lors, une présence durable sur la Lune est envisagée. Elle s’appuierait sur une station spatiale construite en orbite, à partir de laquelle s’effectueraient de nombreux allers-retours vers le sol lunaire grâce à un atterrisseur. Cette porte vers l’espace serait annonciatrice de prochaines missions vers Mars, selon un mode opératoire similaire. Un futur pas de géant pour l'humanité.

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Le Figaro

Mathieu Bock-Côté: «Fête des mères ou fête des gens qu’on aime?»

CHRONIQUE - Dans un nombre croissant d’écoles, la Fête des mères est remplacée par une étrangement nommée «fête des gens qu’on aime».

La presse nous apprenait cette semaine que, dans un nombre croissant d’écoles françaises, la Fête des mères est remplacée par une étrangement nommée «fête des gens qu’on aime». La raison donnée est souvent la même: la Fête des mères serait discriminatoire à l’endroit des enfants issus de familles monoparentales ou homoparentales, ou, plus encore, pour ceux qui seraient victimes de maltraitance parentale. Pourquoi dès lors enfermer l’amour dans une figure exclusive à laquelle tous n’auraient pas accès?

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Derrière ce pragmatisme sentimental revendiqué, se dévoile un tout autre mouvement, que nous avons pris l’habitude d’associer à la déconstruction. Il s’agit, au nom de la diversité, d’effacer tous les symboles culturels ou anthropologiques clairement marqués, pour les remplacer par des termes plus généraux, souvent flottants, et même insaisissables, jugés plus «inclusifs» et moins contraignants. C’est dans cet esprit qu’en 2019, en France, certains ont voulu, sans y parvenir cette fois, substituer à la référence au père et à la mère la référence aux parents 1 et 2. La modernité avancée culmine à la fois dans le mythe de l’indifférenciation des sexes et de l’interchangeabilité des fonctions.

En fait, il ne s’agit plus seulement de s’en prendre à la mère, mais à la figure même de la femme. On le voit notamment avec la radicalisation de l’idéologie trans, qui vide le référent femme de toute dimension corporelle objective, pour permettre à tous ceux qui se «ressentent femme» de s’identifier légalement ainsi. C’est ce qu’on appelle l’autodétermination de genre. La novlangue diversitaire s’y met: on n’utilise plus le terme «femme», mais celui de «personne avec un utérus», ou encore, de «corps qui accouche». Dans certains hôpitaux britanniques, on ne parle plus du vagin mais du «trou d’en avant» (sic) et les maternités sont renommées services périnataux. La femme est «décorporée», transformée en idée spectrale, pour que tous ceux qui le souhaitent puissent se l’approprier.

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Je ne peux m’empêcher de noter qu’il y a quelque malveillance à associer la sublime figure de la mère à un symbole d’exclusion. Cela dit, ce mouvement d’indifférenciation dépasse largement la seule question de l’identité sexuelle. On se souvient ainsi que la Commission européenne, il y a quelques mois à peine, avait proposé d’en finir avec la référence à Noël, jugée discriminatoire pour les populations non chrétiennes s’installant en Europe. Peut-être est-ce aussi pour cela qu’une partie de la classe politique sacrifie aisément la référence à la France pour se vouer exclusivement à la République, comme si la première était trop charnelle, à la différence de la seconde, qui serait déchargée d’un substrat identitaire trop particulier?

Le régime diversitaire aseptise la culture, il la désymbolise, comme s’il était pris d’une ivresse nihiliste. Rien ne doit lui résister. Il repose en quelque sorte sur une anthropologie de l’indifférencié, et, finalement, sur une forme de culte du néant, comme si l’homme, arrivé au terme de la déconstruction, pouvait retrouver sa liberté originelle, antérieure à toute formation culturelle, antérieure à toute incarnation aussi, comme s’il pouvait ainsi renaître en se donnant le rôle de démiurge, pour recommencer le monde à zéro, en lui prêtant la signification qu’il souhaite, sans être orienté par un héritage dont il se sera enfin débarrassé.

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L’être humain a toutefois besoin de vivre dans un monde structuré, et la déconstruction, qui arrive à son terme, exige une reconstruction inversée de l’ordre social et symbolique. Le point d’aboutissement de cette logique est déjà connu: on trouve aujourd’hui des femmes de naissance, s’identifiant désormais comme homme, sans avoir subi d’opération de changement de sexe et qui prétendent accoucher. En 2022, dans le monde occidental, il est désormais considéré comme possible qu’un homme soit «enceint» et qu’il accouche. Il serait même urgent de combler le «vide juridique» entourant leur statut. Plus encore, ceux qui contesteront cette possibilité seront comme il se doit suspectés de transphobie.

On comprend ainsi la nature de ce vaste mouvement qui va de l’abolition de la Fête des mères à la reconnaissance de la possibilité pour un homme d’accoucher. L’abolition du monde symbolique qui était traditionnellement le nôtre conduit moins à l’extinction du sens qu’à son renversement. La marge devient la norme, et la norme la marge. On devine la réaction de certains: cet effacement de la Fête des mères est bête, mais ne faudrait-il pas se garder de surinterpréter sa signification? Cette prudence est une forme sophistiquée d’aveuglement. Quand la figure de la mère est effacée, quand l’idée même de la femme est déconstruite, c’est bien le signe que la révolution culturelle écrase tout sur son passage. Encore faut-il savoir la nommer pour y résister.

Ivan Rioufol: «Offensive d’État contre le modèle français»

CHRONIQUE - Cautionner le racialisme à l’École, c’est en finir avec la France millénaire.

Luc Ferry: «La France est-elle “structurellement” raciste?»

CHRONIQUE - Le ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye semble avoir des idées bien arrêtées sur le sujet. Il serait préférable que les priorités de la Rue de Grenelle soient plutôt la lutte contre l’illettrisme.

«Contrairement à certains diplômés d'AgroParisTech, nous, étudiants, croyons à la science et au progrès»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Lors de leur récente remise des diplômes, huit diplômés d'AgroParisTech ont appelé à «déserter» les métiers auxquels ils ont été formés. Les signataires de la tribune jugent que ces protestataires multiplient les poncifs et se comportent en enfants gâtés.

Le Figaro

Calais : un migrant meurt percuté par un train

Un train de marchandise est entré en collision avec l'individu, dont l'âge est indéterminé, autour de 6 heures du matin.

Un migrant, «a priori adulte et plutôt d'origine africaine», est mort percuté par un train de marchandises dimanche matin à Calais, alors qu'il se trouvait «allongé sur la voie», a appris l'AFP auprès du parquet.

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Les secours «ont été appelés à 6h02 pour un piéton de sexe masculin, d'âge indéterminé, percuté par un train de fret au niveau du chemin Castre», au sud-est de Calais, ont indiqué les pompiers du Pas-de-Calais. «Le choc a été très violent» et l'homme est décédé malgré l'intervention des secours.

«Allongé sur la voie»

Cet homme non identifié, «a priori adulte, et plutôt d'origine africaine», se trouvait à l'arrivée du train «allongé sur la voie, et possiblement allongé dans un sac de couchage», a déclaré à l'AFP le procureur adjoint de Boulogne-sur-Mer, Patrick Leleu.

Il est «possible qu'il se soit relevé» dans les derniers instants, «sans que le conducteur n'ait eu, à quelque moment que ce soit, la possibilité de l'éviter», a-t-il ajouté. L'homme est décédé sur le coup.

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«Vu l'endroit, qui n'est pas le lieu le plus accessible» pour aller s'installer, l'enquête s'oriente «soit vers la piste d'un suicide, soit celle d'une alcoolisation importante, avec une désorientation», a poursuivi Patrick Leleu.

Le commissariat de Calais va «se rapprocher des associations et des migrants eux-mêmes» pour tenter de l'identifier.

Des décès fréquents

Des centaines de migrants, notamment Irakiens, Iraniens, Soudanais et Érythréens, survivent dans des campements du littoral nord de la France, dans l'espoir de passer en Angleterre. Un migrant soudanais de 25 ans était déjà décédé, le 1er mars, après avoir été percuté par un train alors qu'il marchait le long d'une voie de chemin de fer à Marck, une commune voisine de Calais.

Le 4 novembre, un accident similaire s'était produit à quelques centaines de mètres de là. Un train avait percuté un groupe de quatre migrants qui circulaient sur les voies entre Dunkerque et Calais, faisant un mort, un blessé grave et deux blessés plus légers.

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Le 15 janvier, un migrant soudanais de 18 ans a lui trouvé la mort, également à Marck, écrasé par le camion dont il avait chuté en tentant d'y monter. Un mois plus tôt, un adolescent soudanais de 16 ans y était lui aussi décédé, en tombant d'un poids lourd sur la zone d'activité Transmarck.

Le 11 mai, un migrant a été retrouvé «pendu» dans une remorque stationnée sur un parking de la zone d'activités Transmarck, l'hypothèse la plus probable étant celle d'un suicide, selon le parquet.

Selon la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord, les périlleuses traversées de la Manche, à bord d'embarcations de fortune, ont également fait 31 morts et quatre disparus en 2021, et provoqué un autre décès en 2022.

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L'Humanité

Pourquoi trèfle des villes et trèfle des champs n’ont plus le même ADN

Actu

Une vaste enquête internationale montre que le bagage génétique du trèfle blanc se modifie dès lors qu’il devient urbain. Et ce, à l’échelle planétaire.

Marine Cygler

Plante cosmopolite s’il en est, le trèfle blanc est présent dans les campagnes, au bord des routes, dans les pelouses, et aussi dans presque chaque ville du monde tant et si bien qu’il est aujourd’hui la première plante à faire l’objet d’une vaste étude pour comprendre quel effet l’environnement urbain a sur lui.

De fait, l’urbanisation met à l’épreuve la biodiversité et, comme elle a tendance à se généraliser, il est intéressant de mesurer son impact sur les espèces sauvages. Les quelque 300 scientifiques du projet Glue (pour Global Urban Evolution Project) ont montré que les pressions exercées par la ville façonnaient le bagage génétique du trèfle blanc à l’échelle planétaire. Leurs travaux ont été publiés dans la revue « Science », en mars.

Les biologistes ont échantillonné 110 000 trèfles appartenant à plus de 6 000 populations réparties dans 160 villes de 26 pays. Pour cela précisément, ils ont récolté des trèfles le long d’un gradient d’urbanisation allant du centre-ville jusqu’à la campagne environnante.Par exemple, l’équipe française impliquée dans cette méga-étude a prélevé des trèfles dans plusieurs sites parisiens intra-muros puis sur un axe, un « transect », qui traversait des zones suburbaines puis rurales jusqu’à Limours. Pour chaque plante, les chercheurs ont mesuré la concentration de cyanure d’hydrogène dans les tissus des trèfles.

Véritable poison au goût très amer, le cyanure d’hydrogène est un composé produit et libéré par la plante quand ses feuilles sont endommagées. Stratégie adoptée par de nombreuses plantes, la cyanogenèse est un moyen efficace de défense contre les escargots, les insectes ou encore les vaches et autres herbivores. « Les feuilles s’autodétruisent pour protéger l’ensemble de la plante.

C’est mieux de se protéger et de perdre quelques feuilles plutôt que de risquer d’être mangé en entier », explique Jacqui Shykoff, du laboratoire Écologie, Systématique et Évolution (ESE-CNRS/Université Paris-Saclay/AgroParisTech). Comme on connaît les deux gènes qui gouvernent la cyanogenèse chez le trèfle blanc et qu’on a déjà observé que les trèfles produisaient plus de cyanure d’hydrogène dans les endroits où il y avait davantage d’herbivores, les scientifiques se sont demandé si cette capacité de produire du cyanure d’hydrogène était conservée. Résultat : globalement, la proportion de plantes productrices de cyanure d’hydrogène est moins élevée en ville qu’en milieu rural. Et c’est lié à la sélection naturelle et non pas à un effet du hasard qui aurait été amplifié par l’isolement des plantes urbaines.

« À chaque génération, il se produit des mutations liées au hasard. La sélection naturelle laisse d’autres traces très spécifiques dans le génome. Ici on démontre, et c’est une première, que c’est bien la sélection naturelle qui agit et que le moteur de l’évolution, c’est l’urbanisation », explique Jacqui Shykoff.

Les chercheurs ont toutefois été surpris de se rendre compte qu’il y avait une grande hétérogénéité selon les populations de trèfles. Autrement dit, certaines populations urbaines ont conservé leur matériel génétique leur permettant de produire ce composé. « C’est le cas des populations de trèfles des villes, plus sèches en été. C’est un résultat que nous n’avions pas prédit », commente Jacqui Shykoff.

Son hypothèse : dans ces villes au climat sec, il n’y a pas de neige qui protège les plantes au sol du gel. Or le gel agirait exactement comme les herbivores et déclencherait la production de cyanure d’hydrogène, qui détruirait les feuilles endommagées par le coup de froid, et dont la réparation coûterait bien trop cher en énergie. Une amputation pour éviter que les dommages ne se répandent, en somme.

Au fait, que fait la plante de l’énergie économisée quand elle s’arrête de faire de la cyanogenèse ? Autrement dit, si elle perd une fonction, en gagne-t-elle une autre ? « On suppose que, si un organisme possède de l’énergie en plus, il va grandir, fabriquer plus de fleurs… » indique Jacqui Shykoff.

Avant de souvenir d’une réalité urbaine : « Mais la vie en ville est stressante pour les plantes avec la chaleur ou encore la pollution. Alors, il est possible que l’énergie supplémentaire soit juste allouée pour se maintenir en vie. » La chercheuse tient à insister sur le fait que, si les plantes se sont en effet adaptées à la ville, cela ne signifie pas qu’elles vont bien : le terme « adaptation » dans le langage des biologistes est plus neutre que dans le langage courant.

L’espèce humaine, un moteur des évolutions végétale et animale

Cette étude inédite démontre que les humains, en façonnant profondément leur environnement, sont un moteur de l’évolution pour le trèfle blanc dont les gènes sont modifiés par la ville. Et il y a fort à parier que ce résultat concerne d’autres espèces, végétales comme animales. « Il y a eu des études sur les oiseaux des villes. Les pigeons, des moineaux, des étourneaux sont des espèces qui n’ont pas peur : c’est une caractéristique qui a été sélectionnée », précise Jacqui Shykoff. D’ailleurs, ce sont les individus les moins peureux de ces espèces déjà peu peureuses qui vivent en ville. Une expérience facile pour mesurer cette crainte de l’humain : déterminer à quelle distance on peut les approcher avant qu’ils ne s’envolent. « Bien sûr, il y a un phénomène d’habituation, mais pas seulement. L’évolution doit intervenir, car ils ne pourraient pas passer leur temps à s’envoler dès qu’ils sont dérangés : ils n’arriveraient même pas à se nourrir », indique la chercheuse. Finalement, les volatiles urbains sont devenus plus tolérants à l’activité humaine, au bruit et à la lumière.

sciences
Le Figaro

Les notes après La Rochelle-Leinster : Alldritt et Danty en costauds, Rhule et Leyds en dynamiteurs

Arnaud Coudry

Après la victoire des Rochelais contre les Dublinois en finale de la Champions Cup, découvrez les notes attribuées par nos spécialistes rugby.

Envoyé spécial à Marseille (avec David Reyrat)

Intenable, l'ailier rochelais Raymond Rhule (7,5) a créé en permanence du danger dans la défense irlandaise. Des prises d'intervalles tranchantes, des appuis électriques, le Sud-Africain a inscrit, d'entrée de match, un essai somptueux où il a littéralement déchiré la défense du Leinster. Sur l'autre aile Dillyn Leyds (7) a également tenu son rang, jouant avec justesse sur les ballons qu'il a eus à négocier. Et faisant d'énormes différences. Élu homme du match. Superbe passe après contact sur l'essai de Rhule. À l'arrière, Brice Dulin (5), qui retrouvait les terrains, a été plutôt discret. Il n'a pas été décisif et commet un en-avant sur un énorme temps fort de son équipe (75e). Au centre du terrain, Jonathan Danty (7) a multiplié les percussions et les charges dans la défense dublinoise. Costaud.

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Attendu au tournant après avoir manqué plusieurs grands rendez-vous de son équipe, l'ouvreur Ihaia West (7) a joué juste et bien dynamisé le jeu des siens. Dans son rôle de buteur, il n'a pas tremblé (4/4), réussissant notamment une transformation en coin sur l'essai de Rhule. À ses côtés, le jeune demi de mêlée Thomas Berjon (6,5) a carrément été à la hauteur de l'événement, en l'absence de Tawera Kerr-Barlow. Un match solide et précieux. Il a été remplacé par Arthur Retière, qui inscrit l'essai de la gagne.

Grégory Alldritt, fer de lance du pack maritime

Fer de lance du pack maritime, Grégory Alldritt (7,5) a, une nouvelle fois, été au four et au moulin. Dur au mal, le numéro 8 du XV de France a pesé dans cette rencontre et gagné régulièrement de précieux mètres. Les autres gros bras du huit de devant n'ont pas chômé non plus. Will Skelton (6,5) a apporté toute sa densité physique, Uini Atonio (6,5) a également fait de gros dégâts et Pierre Bourgarit (7) a fait parler son agressivité. Récompensée par un essai en force, derrière son pack (61e).

Les notes des Rochelais :Priso : 6Bourgarit : 7Atonio : 6,5Lavault : 5,5Skelton : 6,5Liebenberg : 6,5Haddad : 6Alldritt : 7,5Berjon : 6,5West : 6,5Rhule : 7,5Danty : 7Sinzelle : 5,5Leyds : 7Dulin : 5

Les notes des Irlandais : Van der Flier trop seul, Sexton n'a pas suffi

Dans le terrible et féroce combat d'avants, les Irlandais ont été dominés par les Maritimes . À l'image du pilier gauche Porter (3) mis au supplice par Atonio. Le réputé Furlhong (4) n'a guère fait mieux. Si les deuxièmes-lignes Molony (5,5) et Ryan 19 plaquages, note 6) ont résisté tant qu'ils ont pu, ils ont fini le match cabossés. Le numéro 8 Conan (5) et le sécateur Doris (5,5) n'ont pas eu le rendement habituel non plus. Seul Van der Flier (7) a été à la hauteur de sa réputation : un poison permanent dans les rucks et le défi frontal. Meilleur plaqueur de la rencontre (23) et un ballon importé gratté à Bourgarit (63e)

Derrière un pack bousculé, le demi de mêlée Gibson-Park (5) a eu du mal à garder le rythme. Le vétéran Sexton (6) a assuré face aux perches (6/6, un drop raté 28e), mais n'est pas parvenu à inverser l'issue du match. Derrière, les centres Henshaw - 64 mètres gagnés, 3 défenseurs battus, 15 plaquages (6) - et Ringrose - 57 mètres gagnés, 3 défenseurs battus (6) - ont donné du fil à retordre mais ont toujours fini par être repris par les trois-quarts rochelais. Meilleur marqueur d'essais de cette édition (10), James Lowe (4), diminué par une blessure, a été très discret et n'est pas parvenu à battre le record de ballons aplatis. L'arrière Keenan (3,5) s'est montré très fébrile à la réception des ballons vicieux des artificiers en jaune et noir.

Porter 3Kelleher non noté, remplacé par Sheehan (15e) 5Furlong 4Molony 5,5Ryan 6Doris 5,5Van der Flier 7Conan 5Gibson-Park 5Sexton 6Lowe 4Henshaw 6Ringrose 6O'Brien 5Keenan 3,5

Challenge Cup : en vidéo le résumé du sacre de Lyon face à Toulon

Lyon a décroché son premier titre continental en dominant largement Toulon (30-12), vendredi soir à Marseille, en finale de la Challenge Cup.

Challenge Cup : le stade Vélodrome ne fera pas le plein pour la finale Toulon-Lyon

48.000 places ont été vendues pour le choc de ce vendredi soir. Mais l'enceinte marseillaise peut accueillir 65.000 supporters.

Folie joyeuse dans le Vieux-Port de La Rochelle pour fêter le sacre européen

SCAN SPORT - Les supporters du club maritime célèbrent l'exploit de leurs joueurs en faisant fi de l'interdiction de baignade. Une fiesta qui va s'éterniser toute la nuit, les héros n'étant attendus que dimanche matin.

L'Humanité

Alexander Wolszczan : « Nous finirons par trouver de la vie extraterrestre sur les exoplanètes »

Entretien

Astronomie. La 5000e planète extrasolaire vient tout juste d’être ajoutée au catalogue officiel de la Nasa. Pour Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar, il est inévitable que l’on y découvre un jour la vie.

Anna Musso

La barre des 5 000 exoplanètes identifiées et confirmées, ces planètes extrasolaires dont on ne soupçonnait même pas l’existence il y a trente ans, a été franchie ! La Nasa vient tout juste d’en ajouter de nouvelles à son catalogue officiel. Il n’y a pas si longtemps, nous vivions dans un Univers qui ne comptait qu’un petit nombre de planètes connues, toutes en orbite autour de notre Soleil. Mais, depuis trois ans environ, les découvertes se sont accélérées, avec quelque 1 000 nouveaux spécimens confirmés en dehors de notre Système solaire.

Parmi les 5 000 planètes découvertes à ce jour, on compte de petits mondes rocheux comme la Terre, des géantes gazeuses plus grandes que Jupiter et des « Jupiter chauds » en orbite, très rapprochés autour de leur étoile. Il y a aussi des « super-Terres », qui sont peut-être des mondes rocheux plus grands que le nôtre, et des « mini-Neptune », des versions plus petites de la Neptune de notre Système. Ajoutez à cela les planètes orbitant autour de deux étoiles à la fois et les planètes tournant obstinément autour des restes effondrés d’étoiles mortes.

Ce n’est qu’une fraction des centaines de milliards de planètes que compte probablement notre galaxie. Selon l’astronome polonais Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar (étoiles à neutrons tournant rapidement), il est inévitable qu’on y découvre, un jour, de la vie. Entretien avec un pionnier.

Il y a tout juste trente ans, en 1992, vous avez identifié la première exoplanète autour d’un pulsar. Racontez-nous cette expérience extraordinaire et ce que vous avez ressenti.

La découverte a été faite au cours d’une vaste recherche d’étoiles à neutrons tournant rapidement, appelées pulsars millisecondes, que j’ai menée avec le radiotélescope d’Arecibo, de 305 mètres, situé au nord de l’île de Porto Rico. L’un des pulsars que j’ai identifiés présentait des irrégularités dans le temps d’arrivée de ses impulsions qui ne pouvaient s’expliquer que par la présence de deux, voire trois planètes en orbite autour de lui. Il est difficile de décrire exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai compris qu’il ne pouvait s’agir que de planètes extrasolaires, peut-être une émotion pure mêlée à une tentative d’englober toute la gamme des conséquences d’une telle découverte.

Existe-t-il différents types d’exoplanètes ?

Oui, l’un des résultats de la découverte des planètes pulsars a été la prise de conscience qu’il pouvait y avoir beaucoup de planètes différentes orbitant autour de différents types d’étoiles. C’est exactement ce que nous voyons aujourd’hui, y compris des planètes et des Systèmes que nous n’avions pas prévus, sur la base de ce que nous savions de notre propre Système solaire.

Que savons-nous de ces planètes et que nous reste-t-il à découvrir ?

Nous avons maintenant dépassé la phase de découverte pure des exoplanètes et sommes entrés dans des études de plus en plus approfondies qui nous permettent d’en savoir plus sur leurs propriétés. Par exemple, nous disposons désormais de moyens observationnels et théoriques pour calculer la composition globale des planètes et nous pouvons étudier la composition chimique des atmosphères des plus grosses d’entre elles. Cette analyse se fait à l’aide de la spectroscopie dite de transmission. Cette technique étudie la lumière filtrée par l’atmosphère d’une exoplanète, alors que celle-ci passe devant son étoile. Les spectres stellaires portent avec eux des « empreintes » d’atomes et de molécules contenus dans l’atmosphère qui peuvent être analysées à l’aide de spectrographes fixés aux télescopes.

Le télescope James-Webb (JWST) est-il celui qui nous permettra d’en savoir beaucoup plus ?

Le JWST et les futurs très grands télescopes terrestres sont très susceptibles de faire des découvertes révolutionnaires concernant la vie extraterrestre en détectant dans les atmosphères planétaires des atomes et des molécules qui ne peuvent être synthétisés que par la vie, comme l’oxygène, le méthane et un nombre croissant d’autres molécules identifiées par les astrobiologistes. En outre, comme toujours, il existe un énorme potentiel de découvertes surprenantes que personne n’a anticipées.

Le 21 mars, la Nasa a annoncé que la barre symbolique des 5 000 exoplanètes avait été franchie avec l’ajout de 65 nouveaux spécimens aux archives des exoplanètes de l’agence spatiale américaine. Pensiez-vous qu’il pouvait y avoir autant d’exoplanètes dans l’Univers ?

Une fois de plus, les planètes pulsars suggéraient clairement que les planètes devaient être nombreuses dans l’Univers, et c’est précisément ce que nous constatons aujourd’hui. Je ne suis donc pas surpris, il fallait que cela se passe ainsi.

Les exoplanètes pourraient-elles abriter des formes de vie extraterrestres ? Comment les imaginez-vous ?

Oui, je pense que nous finirons par trouver de la vie extraterrestre. Notre relation étroite avec l’Univers, au moins en termes de chimie partagée, nous dit que cela doit arriver. Cependant, je partage l’opinion selon laquelle ce que nous allons découvrir ne sera pas ce que nous avons prévu. Ce que je veux dire, c’est que nous sommes limités par le fait même que nous ne connaissons qu’une seule manifestation de la vie, c’est-à-dire nous, ici sur Terre. Cela nous rend très anthropocentriques dans notre façon de penser à la vie ailleurs. Mais la vie sur d’autres planètes pourrait avoir évolué d’une manière que nous ne pouvons pas anticiper, et c’est ce qui peut rendre les découvertes futures encore plus passionnantes.

Entretien réalisé par Anna Musso

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Le Figaro

Du rap enflammé à la «paix intérieure» : l'insaisissable histoire de Diam's

L'artiste, qui a mis fin à sa carrière, a coréalisé, avec Houda Benyamina et Anne Cissé, le documentaire Salam, présenté en séance spéciale au Festival de Cannes 2022. Retour sur le destin hors norme d'une icône du rap français.

«Parfois, je me demande : on était combien à faire semblant ?» Dans la bande-annonce de son documentaire Salam («paix» en arabe), présenté le jeudi 26 mai au Festival de Cannes, Mélanie Georgiades, 41 ans, «replonge dans ses souvenirs». Nul n'a oublié celle que l'on surnommait Diam's : sa coupe de cheveux courte, ses boucles d'oreilles XXL et son énergie débordante.

Après avoir conquis le grand public en 2003, grâce à son titre DJ, la jeune femme a connu une ascension fulgurante. À son actif, une «cinquantaine de Zénith», des concerts aux centaines de milliers de spectateurs, et des millions d'albums vendus. Au beau milieu des années 2000, la France entière entonne son titre La Boulette. Seize ans plus tard, l'incontournable Confessions Nocturnes ne manque jamais de retentir dans les soirées karaoké.

En vidéo, Salam, la bande-annonce

«La musique étouffait le cri de mon âme»

Pourtant, en 2010, Diam's disparaît. Deux ans plus tard, l'artiste annonce la fin de sa carrière de rappeuse, dans une interview accordée à «Sept à Huit». En cause : des fêlures intimes, longtemps invisibles pour le grand public. Des blessures que l'ex-chanteuse pourrait bien évoquer dans son documentaire surprise, dont la sortie avait été annoncée fin avril. «Plus les jours passaient, plus je m'enfonçais (...), déclare-t-elle dans le trailer, dévoilé ce mercredi 25 mai. La musique était tellement forte, elle étouffait le cri de mon âme.»

L'ancienne artiste avait, jusqu'ici, refusé toute proposition de biopic. Elle craignait que sa vie ne devienne «un spectacle», comme elle l'a expliqué à ses 300.000 abonnés Instagram. Diam's a néanmoins décidé de «reprendre la plume». Elle a coréalisé Salam avec Houda Benyamina et Anne Cissé. Depuis, le mystère plane sur ce film, qui sortira au cinéma uniquement les 1er et 2 juillet.

Y évoquera-t-elle son enfance de fille unique, née à l'aube des années 1980 à Chypre ? Son arrivée en France, à l'âge de 3 ans, après la séparation de ses parents ? Son adolescence tourmentée en banlieue parisienne, entre tentative de suicide à 15 ans et violences conjugales infligées par son ex-compagnon, à 17 ans ? Le secret demeure bien gardé. Peut-être Mélanie Georgiades reviendra-t-elle aussi sur ses premiers pas dans le monde de la musique, aux prémices des années 1990.

Le succès à 17 ans

En 1994, Mélanie Georgiades, alors en classe de troisième, rejoint le groupe d'un ami, qui l'initie à la composition. Trois ans plus tard, elle intègre le collectif Mafia Trece. Au crépuscule des années 1990 sort son premier album, Premier mandat. Diam's n'a pas 18 ans, et déjà, elle interrompt ses études pour se consacrer à la musique. À 22 ans, la chanteuse est propulsée icône du rap. Son deuxième album, Brut de femme, est couronné disque d'or. La tournée qui suit l'emporte dans un tourbillon de gloire, qui culmine par son sacre en 2004, aux Victoires de la musique. Elle y reçoit le prix du meilleur album rap de l'année.

En 2006, son album Dans ma bulle remporte un franc succès. La même année, Mélanie Georgiades relate les abus qu'elle a subis à 17 ans, dans le cadre d'une campagne de lutte contre les violences faites aux femmes. «Outre des violences physiques, je subissais un harcèlement psychologique destructeur. Je n'ai pourtant jamais porté plainte. Parce que j'avais peur. Parce que c'était la honte. Parce que, quand on est jeune, ça fait partie des codes : on ne porte pas plainte à la police.»

En vidéo, "06400-Cannes" : la carte postale du Festival de Cannes 2022, épisode 3

«Pourquoi moi ?»

Côté vie publique, Diam's soulève les foules. Côté vie privée, la chanteuse sombre dans un abîme de solitude et d'angoisse. «J'étais malheureuse, seule dans mon lit, se souvient-elle dans «Sept à Huit». Il m'arrivait de pleurer comme un bébé, à ne pas savoir ce que je fichais sur la Terre. Pourquoi moi ? C'était toujours la question que je me posais. Pourquoi ce succès, cet argent, cette gloire ?» Trois semaines avant les Victoires de la musique 2008, l'artiste est admise en hôpital psychiatrique.

Durant l'émission, la rappeuse ne peut retenir ses larmes devant l'ovation du public. «J'avais envie de dire aux gens : "Arrêtez, vous ne savez pas, poursuit-elle. Là, vous voyez une enveloppe mais dedans, c'est mort, il n'y a plus rien. Je suis vide, triste, malheureuse."» La chanteuse, diagnostiquée bipolaire, vit une véritable descente aux enfers, entre passages en clinique, dépression, et tentative de suicide. «Les gens préféraient quelque part que je me grille dans ma gloire comme une Amy Winehouse», écrira-t-elle dans son autobiographie, parue en 2013.

Réaction en chaîne

Son salut lui viendra d'une prière. Un soir, elle dîne avec deux amies. L'une d'entre elles, musulmane, se prosterne. Diam's lui demande si elle peut se joindre à sa prière. Une véritable révélation pour l'artiste. «C'est comme si des montagnes entières étaient tombées de mes épaules», relate-t-elle dans «Sept à Huit». Après avoir lu le Coran, la jeune femme décide de se convertir à l'islam, en 2008. Une mue personnelle, qui se voit pourtant exposée par la presse à scandale. Elle apparaît entièrement vêtue d'un voile sur des clichés dévoilés par un tabloïd. L'article entraîne une réaction en chaîne.

«C'était du vol, on m'a volé une partie intime de ma vie, affirmera Mélanie Georgiades. Ma mère ne m'avait jamais vue habillée comme ça. (…) Tout le monde a perdu pied. J'ai perdu une grande partie de mon équipe, car plus personne n'avait confiance.» En parallèle, les plus critiques la qualifient de «danger pour une génération». «C'était comme si je n'avais pas d'autonomie, déplore-t-elle. Encore aujourd'hui, étant voilée, je peux me battre pour les femmes et contre les inégalités et les injustices.»

Apaisée

Après son quatrième album, SOS, sorti en 2009, Diam's tire sa révérence. Tout juste réapparaît-elle dans le cadre d'événements caritatifs, comme en octobre 2009, lorsqu'elle chante au Zénith pour le 60e anniversaire d'Emmaüs. Elle préside en parallèle le Big Up Project, une organisation qui agit «pour la protection de l'enfance défavorisée en Afrique». La même année, elle épouse son compagnon Aziz, et donne naissance à sa fille Maryam, en 2012. Elle divorce quelques mois après. Dix ans plus tard, la quadragénaire semble enfin apaisée.

Elle a notamment lancé son agence Hégire Voyages, en février 2020, pour offrir aux gens «la possibilité de venir faire l'Omra (une forme de pèlerinage à La Mecque, NDLR) dans les meilleures conditions». En 2015, elle a épousé l'ex-rappeur Faouzi Tarkhani, et donné naissance à un garçon prénommé Abraham. «Je suis une miraculée», confiait-elle dans sa première interview en sept ans, accordée à Brut et dévoilée le jeudi 26 mai. Elle y déclarait avoir trouvé la «paix intérieure». C'est en 1995, deux décennies plus tôt, que Mélanie Georgiades avait choisi le pseudonyme Diam's. Elle apprenait alors qu'un diamant «ne peut être brisé que par un autre diamant, et qu'il n'est fait que d'éléments naturels».

«C'est horrible, humiliant, insensé» : Johnny Depp témoigne pour la seconde fois contre d'Amber Heard

Mercredi 25 mai, l'acteur a dénoncé les accusations de violences conjugales portées par Amber Heard, en témoignant de nouveau lors du procès pour diffamation qu'il lui intente.

«Le chemin a été long, difficile et si douloureux» : Charlène de Monaco se livre enfin sur sa convalescence

Interrogée par le quotidien Monaco-Matin, le 24 mai, la princesse a tordu le cou aux nombreuses rumeurs qui circulent autour de sa convalescence, en donnant sa propre version de l'histoire.

«Il ne m'a jamais jetée dans les escaliers» : le témoignage décisif de Kate Moss au procès qui oppose Johnny Depp à Amber Heard

Comme annoncé lundi 23 mai, le top model a témoigné mercredi 25 mai au tribunal de Fairfax, lors du procès qui oppose Johnny Depp et Amber Heard. La Brindille est revenue sur un événement qui aurait eu lieu lorsqu'elle sortait avec l'acteur.

Le Figaro

Maisons Phénix, la descente aux enfers d'un symbole du rêve pavillonnaire

Emmanuel Egloff

RÉCIT - Geoxia, propriétaire de la marque, vient d'être placé en redressement judiciaire.

C'est un symbole des années 1980 qui risque de disparaître. Le groupe Geoxia, propriétaire de Maisons Phénix, a été placé mardi 24 mai en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Nanterre. Une situation que l'entreprise met sur le compte du «double effet de la pandémie et de l'inflation».

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La société Maisons Phénix est née en 1946, mais c'est bien dans les années 1980 qu'elle est devenue très connue, à grand renfort de publicités télévisées. Le sociologue Pierre Bourdieu consacra même une étude à la marque, devenue un symbole de l'accession à la propriété des classes populaires et du rêve pavillonnaire. Maisons Phénix, c'est d'abord une approche industrielle de la fabrication de la maison individuelle, un savoir-faire importé du Royaume-Uni à l'origine.

La société fabrique des panneaux en béton en usine avant de les assembler sur une charpente métallique. Gain de temps et d'argent sont au rendez-vous, ce qui permet de proposer des prix très attractifs. Maisons Phénix a toujours proposé le produit le plus compétitif du marché. Et le modèle a perduré jusqu'à aujourd'hui, puisque la société dispose encore de trois usines en France pour préfabriquer les éléments qui serviront à construire la maison.

Sortie de route

À la fin des années 1980, la société intègre CGIS, le pôle immobilier de la Générale des Eaux. C'est l'heure du développement tous azimuts, avec des acquisitions (Maisons Familiale, Catherine Mamet, Maisons Castor, Maisons Bouygues, Bruno Petit…) et des développements à l'étranger. En 1999, la Générale des Eaux, devenue Vivendi, cède ce pôle « maisons individuelles » à ses dirigeants. Six ans plus tard, la société devient Geoxia, nom qu'elle a conservé jusqu'à aujourd'hui. Maisons Phénix reste sa principale marque. Et son produit d'appel. Le groupe construit alors environ 5000 maisons par an et réalise presque 500 millions d'euros de chiffre d'affaires. Depuis la sortie de Vivendi, les fonds d'investissement s'intéressent à Geoxia. D'abord Barclays, puis Natixis. Mais les dirigeants restent majoritaires.

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En 2008, cependant, c'est la sortie de route. Une première fois. La faillite de Lehman Brothers provoque une tempête à l'échelle mondiale. La baisse des ventes combinée au gonflement du besoin de trésorerie met à mal les finances du groupe. Le Ciri (comité interministériel de restructuration industrielle) vient à la rescousse, et fait entrer le fonds LBO France au capital. Ce dernier restructure le portefeuille de marques, cédant celles ayant une empreinte seulement régionale et les moins attrayantes. Au final, il n'en reste plus que trois, Maisons Phénix, toujours, Maison Familiale, au positionnement plus haut de gamme, et Maison Castor. Malgré cette cure d'amincissement, la société reste le deuxième acteur de la maison individuelle dans l'Hexagone, derrière Hexaom (Maison France Confort). Surtout, elle gagne à nouveau de l'argent. En 2019, elle construit 2 500 maisons et réalise 320 millions d'euros de chiffre d'affaires.

L'entreprise emploie près de 1200 personnes, un chiffre élevé qui s'explique par les trois usines de fabrication toujours détenues, à Ambroise (Indre-et-Loire), Sablé-sur-Sarthe (Sarthe) et Maignelay-Montigny (Oise). Car le modèle de Maisons Phénix n'a pas changé au cours des années. La marque utilise largement la préfabrication, ce qui lui permet de proposer des prix agressifs. Une situation qui, paradoxalement, va la rendre vulnérable. La crise de 2020 liée au Covid se traduit pour Geoxia par une baisse de son chiffre d'affaires de 25 %. Surtout, la société n'a pas obtenu de PGE (prêt garanti par l'État) pendant cette période alors qu'elle était éligible, ce qui l'a fragilisée.

Recherche de repreneurs

De plus, les clients de Maisons Phénix, disposant de moyens modestes, ont subi une série de mesures qui les ont désolvabilisés. En tête, la fin des APL accession, ces aides qui permettaient à une majorité des clients de la société de disposer d'un apport pour accéder à la propriété. Même s'il elle ne s'applique que depuis le 1er janvier 2022, la nouvelle réglementation relative à la construction, RE2020 pour les maisons individuelles, a fait monter les coûts de construction. À cela s'est ajoutée la hausse des prix des matériaux à partir de 2021. En conséquence, le prix des maisons individuelles a augmenté de près de 11 % en moyenne l'an passé. Dans ce contexte, la crise ukrainienne va faire totalement dérailler l'entreprise, avec la hausse incontrôlable des matériaux de construction et du coût de l'énergie. D'autant que l'entreprise n'a pas la possibilité de répercuter ces hausses à ses clients pendant la construction, puisque le prix de la maison est fixé en amont.

Les dirigeants de Geoxia avaient déjà engagé la recherche de repreneurs il y a quelques mois. Des industriels et des fonds avaient alors regardé le dossier. Sans donner suite. Cette recherche va pouvoir reprendre sous l'égide des deux administrateurs nommés par le tribunal de commerce de Nanterre. Les acteurs intéressés précédemment devraient à nouveau regarder le dossier, avec un œil neuf puisqu'il n'y aura pas de passif à assumer. Pour autant, il n'est pas certain qu'une offre globale soit remise. Il pourrait y en avoir pour les usines, ou sur une seule marque.

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Les administrateurs ont fixé une date de dépôt des offres au 10 juin prochain. Et le tribunal les examinera le 28 juin. Il faut aller vite. Durant la période d'observation, les chantiers seront soit suspendus soit ralentis. Si un ou des repreneurs se manifestent, ils pourront reprendre normalement. Dans le cas contraire, un système de garant existe. Ce dernier trouvera un entrepreneur pour finir le chantier, mais cela prendra forcément plus de temps.

Les promoteurs craignent la panne sèche

« Depuis 2012 et que ces données sont disponibles, l'offre commerciale des promoteurs immobiliers n'a jamais été aussi faible. » Pascal Boulanger, le président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), est très inquiet. Les promoteurs disposent d'une offre commerciale - c'est-à-dire de logements actuellement en vente - de seulement 76.746 unités à fin mars, en baisse de plus de 33 % par rapport à la même période de 2018. En cause, la réticence des maires à accorder des permis de construire et la hausse des prix des matériaux, qui placent les entrepreneurs dans la plus grande incertitude. Logiquement, les ventes des promoteurs ne cessent de baisser (- 20,2 % sur le trimestre) et les prix de monter, puisque les acheteurs sont bien là. La FPI demande de toute urgence un plan de soutien de la part de l'exécutif. Et un ministre du Logement, puisque le nouveau gouvernement en est dépourvu pour l'instant.

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Affaire Buitoni: enquête sur les défaillances sanitaires de Nestlé

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«J'aurais aimé qu'il réalise son rêve» : Benzema revient sur le choix de Mbappé de rester au PSG

Karim Benzema s'est dit respectueux du choix de Kylian Mbappé, qui a prolongé au PSG et snobé le Real Madrid. Même s'il aurait «aimé» jouer avec lui en Espagne.

La fin du feuilleton Kylian Mbappé a laissé un goût amer en Espagne, aussi bien chez les médias qu'au sein du Real Madrid. Kylian Mbappé a finalement refusé les avances des Merengue pour prolonger jusqu'en 2025 au Paris Saint-Germain. Son coéquipier chez les Bleus et attaquant star du Real, Karim Benzema, a laissé filtrer un léger regret quant au choix de Mbappé. «J'aurais aimé qu'il puisse réaliser son rêve, qu'on joue au Real Madrid ensemble», a reconnu Benzema au micro de TF1 ce dimanche.

«Maintenant, il a choisi le PSG, il faut respecter, souligne l'international tricolore. Il est jeune, il y a beaucoup de responsabilités sur lui, c'est son choix. Aujourd'hui, c'est un joueur du PSG. On prendra plaisir à jouer ensemble en sélection.» Aucune animosité entre les deux hommes d'après Benzema, même si une publication Instagram pouvait laisser penser le contraire la semaine dernière.

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Benzema n'est «pas déçu» par le choix de Mbappé

L'ancien Lyonnais (34 ans) l'assure, il n'est «pas déçu parce que chacun fait des choix». Il se veut «surtout content» pour Mbappé (23 ans) qu'il retrouvera avec l'équipe de France dans les prochains jours. Les Bleus affronteront le Danemark, la Croatie, l'Autriche et à nouveau la Croatie, entre le 3 et le 13 juin, dans le cadre de la Ligue des nations.

Un gros échauffement avant le Mondial 2022 au Qatar (21 novembre au 18 décembre), où les hommes de Didier Deschamps remettront leur titre en jeu. «Tous les adversaires veulent battre l'équipe de France, met en garde Benzema. Il faut toujours gagner, c'est en gagnant qu'on prépare une bonne Coupe du monde.» Les Bleus ont été tirés au sort dans le groupe D avec la Tunisie, le Danemark et soit l'Australie, soit le Pérou, soit les Émirats arabes unis en fonction des résultats finaux des barrages.

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Le Figaro

Affaire Buitoni: enquête sur les défaillances sanitaires de Nestlé

Olivia Détroyat

ENQUÊTE - Réputé pour sa rigueur, le géant suisse est rattrapé par une dérive sanitaire locale. Sa discrétion est mal perçue.

Alors que le patron France de Ferrero a fait vendredi son mea culpa après le scandale des œufs Kinder contaminés à la salmonelle, rien de tel pour Nestlé. Sous le feu des projecteurs depuis plus de deux mois à cause de ses pizzas Buitoni Fraîch’Up contaminées à la bactérie E. coli, le géant suisse garde toujours le silence. Pourtant, sept nouvelles plaintes ont été déposées ce vendredi au tribunal judiciaire de Paris, et une enquête judiciaire planche sur les causes et responsabilités d’une des plus grandes secousses sanitaires qu’ait connues le leader mondial de l’alimentation (87 milliards d’euros de chiffre d’affaires).

En plus de 150 ans d’histoire, Nestlé a déjà fait face à des déboires sanitaires, plus ou moins graves. Comme les traces de benzène trouvées dans du Perrier dans les années 1990, ou les nouilles Maggi contaminées au plomb en Inde en 2015. Ce risque est même inhérent à son métier, et démultiplié pour un groupe tentaculaire qui opère 413 usines dans 85 pays et écoule 10 000 types de produits sous plus 2 000 marques dans le monde.

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Mais avec l’affaire Buitoni qui a plongé plus de 50 familles françaises dans la maladie et dans le deuil, l’ampleur du scandale est inédite. Au total, 56 cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU) liés à la consommation des pizzas de la gamme Fraîch’Up de Buitoni ont été dénombrés en France. Deux enfants sont décédés de cette maladie, causée par l’ingestion de souches pathogènes de la bactérie E. coli. Les images du site nordiste de Caudry, qui fabrique depuis 1981 les fameuses pizzas, ont également choqué. On y voyait de la nourriture au sol et des vers dans les bacs de rattrapage. S’y sont ajoutés les témoignages des anciens salariés du site, assurant avoir alerté il y a un plus d’un an des dérives sanitaires de l’usine en question.

Constat implacable

Le cocktail est explosif pour le suisse, pourtant considéré comme un des meilleurs élèves en matière d’hygiène et de sécurité. Que ce soit dans ses sites de production ou dans ses bureaux, la sécurité y est érigée en maître mot. Mais si le géant de Vevey assure avoir travaillé dans les règles de l’art, les images chocs de Caudry interrogent.

De fait, l’histoire de Caudry semble bien être celle d’une dérive sanitaire. La simple lecture de l’arrêté préfectoral du 1er avril 2022 (soit une quinzaine de jours après le début du scandale) enjoignant la fermeture de l’usine, est implacable. Celui-ci fait état d’un outil de production «très dégradé», ainsi que d’anomalies présentant «un danger pour les consommateurs» et une «menace pour la santé publique». Le tout ponctué «de la présence de rongeurs», et «d’un manque d’entretien et de nettoyage des zones de fabrication, de stockage et de passage, et de certains équipements ou matériels».

Ce constat sans appel contraste avec la défense originelle de Nestlé, le groupe de Vevey ayant opposé les résultats de 75 tests sanitaires réalisés à Caudry, tous négatifs à toute contamination. Selon nos informations, un test de la DDPP (direction départementale de la protection des populations) du Nord aurait bien relevé des anomalies. Mais celles-ci étaient mineures, et dataient de 2020. Corrigées lors d’une seconde visite en 2021, elles n’ont pas empêché que la situation de l’usine se dégrade à nouveau. Selon plusieurs sources, les changements sur les process de maintenance de ligne, ainsi que sur un des fournisseurs de matières premières il y a quelques mois, pourraient expliquer la situation.

. Ce n’est pas un hasard, et c’est le résultat d’une politique de pression sur les coûts, qui vient notamment de la pression sur les prix en magasin

Interrogé, Nestlé ne confirme pas ces informations, se retranchant derrière la difficulté de s’exprimer alors que court une enquête. «Mais oui, il y a eu des erreurs. Ce n’est pas un hasard, et c’est le résultat d’une politique de pression sur les coûts, qui vient notamment de la pression sur les prix en magasin», lâche sans filtre un ancien cadre du groupe. De quoi battre en brèche la thèse de l’accident ou de la négligence malheureuse. Dans la chaîne de responsabilité, certains s’interrogent ainsi sur la réorganisation mondiale du géant de l’alimentaire ces dernières années, qui a donné plus de poids aux grandes zones géographiques, au détriment des pays.

«Nestlé est très en pointe sur la modernité de ses lignes sur lesquels il investit beaucoup. Mais il y a un sujet sur la maintenance de ces équipements industriels, et sur l’environnement général (sol, mur…) dans les usines. Pour avoir vu celle de Mousline il y a quelques années, ce n’était pas irréprochable», embraye Didier Pieux, secrétaire Fédéral au syndicat FGTA-FO.

Alors que le flou persiste sur l’origine de la contamination, des perquisitions ont eu lieu au siège francilien du groupe le 13 avril, ainsi que sur le site de Caudry, qui fabriquait plus de 170.000 pizzas par semaine. Fermé administrativement, il laisse dans l’incertitude environ 200 salariés. Pour ceux-ci, une activité réduite - et donc leurs salaires - a été assurée pour 12 semaines, soit jusqu’à fin juin.

À ces doutes industriels s’ajoute la gestion par l’entreprise de ce scandale, par nature très complexe. Quand Nestlé rappelle massivement ses pizzas Fraîch’Up le 18 mars, le géant de Vevey a été alerté la veille par les autorités sanitaires de la présence d’une souche hautement pathogène d’E. coli dans une de ses pizzas non consommée, issue du congélateur d’une famille. Si le groupe réagit immédiatement, le problème est plus ancien. Depuis plusieurs semaines, Santé publique France enquête sur une recrudescence de cas de SHU graves dans l’Hexagone. Et surtout sur un lien possible avec Fraîch’Up. Ceci sans que le groupe n’ait été mis au courant, assure-t-il. «Dès que nous avons été informés, nous avons lancé le rappel», appuie un porte-parole de Nestlé. Le lien entre les pizzas et la contamination est finalement confirmé 12 jours plus tard, le 30 mars, toujours par Santé publique France. Dans les rangs de Buitoni et de Nestlé, c’est la consternation. Les industries laitières ou carnées se savent très exposés aux risques sanitaires. Pas les pizzas. «Mais la Fraîch’Up est une pizza à pâte crue, donc à la fragilité bactériologique plus importante», précise un connaisseur de l’industrie. L’ingrédient est toujours considéré comme la source probable de contamination. C’est ce qu’explique Jérôme Jaton, le directeur général industriel de Nestlé, lors d’une conférence de presse le 30 mars sur le site de Caudry. Il présente alors aussi ses excuses. C’est jusqu’à présent quasi la seule prise de parole officielle du groupe suisse, qui a laissé sa marque Buitoni communiquer sur les retraits et rappel.

Un choix perçu comme une forme de dédouanement de Nestlé et une façon de protéger le nom de la maison mère. Tout comme les arguments liés aux tests négatifs réalisés dans l’usine. En rayon, les ventes de Buitoni (500 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel habituellement) s’écroulent. Car l’affaire a un retentissement médiatique énorme. Mi-mai, la plateforme de veille des réseaux sociaux Visibrain recensait près de 100 000 commentaires sur le sujet Buitoni. Soit deux fois plus que l’affaire du lait infantile contaminé de Lactalis en 2017.

Bons d’achat de 20 euros

Le rappel des produits le 18 mars puis l’ouverture d’une enquête quatre jours plus tard ne seront qu’un préambule. Le 25 avril, la révélation de la proposition par Buitoni des bons d’achat de 20 euros aux familles concernéespar les rappels relance la polémique. Une erreur «qui n’aurait pas dû être faite», reconnaît la marque, qui s’est ensuite excusée. Au-delà du risque d’image, Nestlé affrontera aussi un sérieux risque financier. Les chefs d’accusation retenus dans le cadre de l’information judiciaire ouverte le 13 mai incluent notamment la mise en danger de la vie d’autrui, passible d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. Mais aussi la mise sur le marché d’un produit dangereux pour la santé (cinq ans d’emprisonnement et 600 000 euros d’amende), ainsi que l’homicide involontaire (trois ans de prison et 45 000 euros d’amende). La tempête Buitoni est loin d’être terminée.

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Soupçons d'optimisation fiscale: perquisition en cours au siège français du cabinet américain McKinsey

Le cabinet assure avoir fourni «l'ensemble des informations requises» aux enquêteurs, durant cette perquisition.

McKinsey : le bureau du Sénat saisit le parquet pour «suspicion de faux témoignage»

La saisine du 25 mars par la commission d'enquête ayant été rejetée pour des questions de procédure, le bureau du Sénat a annoncé «saisir le parquet» à son tour, mercredi.

Orpea : les salariés en grève pour réclamer une prime d'intéressement

La prime d'intéressement ne sera pas versée cette année. La direction du groupe invoque les conséquences financières de la crise sanitaire.

Le Figaro

Israël : craintes de violences pour la «marche des drapeaux» à Jérusalem

L'an dernier, la marche israélienne avait suscité des frappes du Hamas, prélude à une guerre de 11 jours entre les deux camps.

La police israélienne est en état d'alerte dimanche à Jérusalem à l'occasion de la «marche des drapeaux», défilé marquant la conquête de la partie palestinienne de la ville par Israël, sur fond de craintes d'un nouvel embrasement.

L'an dernier, lors du jour prévu pour cette marche selon le calendrier hébraïque et après des jours de violences israélo-palestiniennes à Jérusalem-Est, le mouvement palestinien Hamas avait lancé des salves de roquettes sur Israël, prélude à une guerre de 11 jours entre les deux camps. Pour ce dimanche, la police s'est placée en état d'alerte et indiqué avoir mobilisé 3.000 officiers pour la marche de «Yom Yerushalaïm» ou le «jour de Jérusalem» qui doit débuter à 16H00 locales (13H00 GMT).

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Le défilé marque pour Israël la «réunification» de la Ville sainte après l'occupation en 1967 de sa partie palestinienne. Son trajet historique passe par la Vieille Ville située à Jérusalem-Est occupée, sans faire de crochet par l'esplanade des Mosquées, au cœur des tensions israélo-palestiniennes.

Des groupes palestiniens ont menacé de «répondre» en cas de violences lors de la marche, voire si des participants se rendaient à l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam mais aussi site le plus sacré du judaïsme sous le nom de «Mont du Temple». «Nous n'allons pas hésiter à user de tous les moyens possibles pour stopper une (éventuelle) incursion sur nos sites sacrés. Israël en paiera le prix fort», a déclaré samedi à l'AFP Ghazi Hamad, un membre du bureau politique du Hamas, le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza qui dit combattre une «judaïsation» de ce site.

Test pour Naftali Bennett ?

Malgré les pressions, le premier ministre israélien Naftali Bennett a assuré que la marche «se déroulera selon le trajet prévu, comme c'est le cas depuis des décennies», c'est-à-dire en passant par la Vieille Ville mais sans faire de détour par l'esplanade.

La marche est un «test personnel, voire un test de personnalité» pour Naftali Bennett, pour marquer sa différence par rapport à son prédécesseur, Benjamin Netanyahu, au pouvoir l'année dernière pendant la marche et la guerre, note le grand quotidien Yediot Aharonot.

«Netanyahou avait balbutié, hésité, pris une décision (d'autoriser la marche), pour ensuite se rétracter (sur le tracé) en raison des menaces du Hamas et nous avions eu malgré tout un barrage de roquettes (...) Bennett a opté pour une stratégie opposée, avec une politique calme et calculée (...)», poursuit le Yediot. Quel est ce calcul? «Que le Hamas n'a aucun intérêt à se lancer dans une nouvelle guerre (...) car il se focalise sur la reconstruction de Gaza», estime Shlomo Mofaz, analyste sécuritaire et ex-haut gradé du renseignement militaire israélien.

Au cours des derniers mois, Israël a accordé des milliers de permis de travail sur son territoire à des Palestiniens de Gaza, dont le salaire sert à redonner un souffle économique à cette enclave minée par un chômage endémique. «Saper la stabilité sécuritaire menacerait ses efforts et les progrès (économiques)», a déclaré samedi soir en allusion au Hamas, le commandant israélien Ghassan Alian.

«Évitez l'escalade»!

Si le Hamas n'a pas intérêt économiquement à une escalade, des violences à Jérusalem avec des blessés ou des morts palestiniens pourraient le pousser, ou d'autres groupes palestiniens armés comme le Jihad islamique, à passer à l'offensive, note Shlomo Mofaz.

Autre élément en jeu : l'Iran, ennemi N.1 d'Israël et soutien du Hamas et du Jihad islamique. Selon le New York Times, Israël a indiqué à Washington être responsable de la mort de Sayyad Khodaï, un important officier des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique d'Iran, tué par balles le 22 mai près de Téhéran. «Peut-être qu'ils (les Iraniens) vont encourager (le Hamas ou le Jihad islamique) à briser la routine» et lancer des roquettes sur Israël, note Shlomo Mofaz.

Le médiateur en chef de l'ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, a lui appelé Israéliens et Palestiniens «à faire preuve d'une retenue maximale» afin «d'éviter un nouveau conflit qui ne fera que plus de morts». «Le message de la communauté internationale est clair: évitez une nouvelle escalade.»

Livraisons d'armes à l'Ukraine : Poutine met en garde Scholz et Macron contre une «déstabilisation» ultérieure

Lors d'une conversation téléphonique avec Emmanuel Macron et Olaf Scholz, le président russe a mis en garde sur les risques d'une «inondation» de l'Ukraine «avec des armes occidentales».

Texas : 19 enfants et un enseignant tués lors d'une fusillade dans une école primaire

Le suspect, un jeune homme de 18 ans, a été tué par les forces de l'ordre après avoir ouvert le feu dans une école à Uvalde. «Il est temps de transformer la douleur en action», a réagi Joe Biden depuis la Maison-Blanche.

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La nouvelle vie amère des réfugiés ukrainiens en Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre reçoivent un accueil inégal selon les régions.

Le Figaro

«Du coup», «en fait».... Pourquoi les tics de langage nous irritent?

Maguelonne de Gestas

DÉCRYPTAGE - Ces petits mots envahissants ont un effet néfaste sur l’entourage. Quelle en est la raison? Sont-ils vraiment inutiles?

Tout le monde en utilise. Et tout le monde les trouve insupportables. Les tics de langage sont un drôle de paradoxe. Lorsqu’un interlocuteur répète «en fait» et «du coup» tous les trois mots, on ne se focalise plus que sur ce maudit tic. Et le plus surprenant, c’est que celui qui le dit ne s’en rend pas compte la plupart du temps... Pourquoi ces tics de langage ont-ils cet effet d’irritation sur celui qui écoute? Sont-ils vraiment aussi nuisibles qu’on le pense?

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Leur répétition intempestive rend la parole inaudible

Le tic est un «geste ou une attitude habituels, que la répétition rend plus ou moins ridicule», selon Le Robert. Quand il concerne le langage, c’est un mot ou une expression qui revient anormalement dans le discours d’une personne ou d’un groupe. Pour Michel*, 22 ans, ce sont des poils à gratter. «Je dis souvent “tu vois”. Mais ce qui m’irrite plus, c’est quand quelqu’un lance en permanence “genre” ou “en mode”. Ça peut être deux à trois mots par phrase», gronde-t-il. Clotilde, une quadragénaire, n’est pas épargnée par le virus: «Mon mari menace de divorcer à chaque fois que je dis “Du coup”! Quant à “p’tain”… il ne l’entend même plus.» Les tics préférés de Madeleine, 25 ans, sont «en fait», «en vrai», «trop»...» Mais, confie-t-elle malicieusement, «c’est parce que je n’ai pas de vocabulaire!». «En fait», «du coup»... On le voit bien, ce sont toujours les mêmes qui reviennent. Pourquoi un tel engouement?

Un babillage vide de sens

«Je n’ai jamais vu un tel phénomène avec “du coup”, analyse pour Le Figaro Catherine Kerbrat-Orechionni, linguiste et spécialiste de l’énonciation. Je suis sidérée de voir à quel point ce mot s’est imposé dans notre langue en seulement deux ans.» Philippine, une institutrice de 28 ans, témoigne: «J’ai croisé un monsieur d’un certain âge la semaine dernière. Il m’expliquait que nous les jeunes disions tout le temps “du coup”. Je n’avais même pas remarqué…»

Ce connecteur logique est devenu selon elle un tic qui a pris la place du “heu”. Une rapide oreille dans la rue le confirme: «du coup» est partout. Si ces tics nous crispent autant ou du moins nous interpellent, c’est à cause de leur répétition intempestive qui rend la parole inaudible. Converser avec une personne qui ponctue toutes ses phrases d’un «tu vois» devient rapidement une épreuve.

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Si la parole est envahie de tics, elle se vide de son sens. «En les multipliant, les jeunes sont dans du lien pur, mais leur parole est dépourvue de contenu précis. Ils font du babillage», pointe la linguiste. Quand ils sont excessifs, ils deviennent des parasites gênants pour l’interlocuteur. Ce dernier se focalise alors sur ce mot qui revient sans cesse, et son attention décroche. Et le message essentiel de la discussion est brouillé.

« Les tics sont un peu comme les accents. »

Le tic de langage est donc viral. Les parents reprennent ceux de leurs enfants à force de les fréquenter. «Ils se répandent aussi par groupes d’individus, précise Domitille Caillat, maître de conférences en Sciences du Langage à l’Université de Montpellier. Ces mots sont un peu comme les accents. Si on côtoie des gens qui usent des tics, on finit par les reprendre. C’est une forme de code.»

Inutiles, les tics?

Les parents sont nombreux à vouer aux gémonies ces mots béquilles adorés de leur progéniture. Mais les tics ont une vraie utilité! Employés avec parcimonie, ils permettent de maintenir un lien avec son interlocuteur, ainsi que le rappelle Catherine Kerbrat-Orechionni . «J’ai envie de dire» par exemple, permet de nuancer. «Les tics sont une manière de prévenir son interlocuteur, de prendre des précautions par rapport au mot qu’on utilise. Ils préparent l’autre à quelque chose qu’il pourrait avoir envie de contester.» Leur absence donnerait un discours très professoral, sans lien avec celui qui écoute.

Or, le lien est le propre d’une conversation. Sans ces petits mots, c’est comme si on donnait une conférence. Pour Camille Caillat, ils ne sont pas nécessairement une preuve de l’appauvrissement du langage. «Ils peuvent même servir à gagner du temps, car le discours oral est quelque chose de très spontané, qui se fait dans l’urgence.» Le terrible «du coup», correctement dosé, permet ainsi de se lier à son interlocuteur. Pour juger de la bonne fréquence à adopter, se demander si le mot apporte quelque chose à sa phrase est une bonne technique. Si ce n’est pas le cas, il devient un tic… et donc un envahisseur.

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Dendrologie Plus de 9 000 espèces d’arbres sont encore inconnues sur Terre ! Telle est la nouvelle estimation à laquelle sont parvenus une centaine de chercheurs du monde entier.

Anna Musso

Une centaine de chercheurs du monde entier ont publié, dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (1), une étude pour estimer le nombre d’espèces d’arbres sur Terre. Résultat très précis… 73 274 ! Ce nombre est ainsi supérieur de 14 % à celui établi précédemment, qui était de 64 100. Par conséquent, il n’en resterait pas moins de 9 200 à découvrir ! Pour obtenir cette estimation, les chercheurs ont construit une immense banque de données forestières en combinant les informations fournies par des plateformes comme TreeChange ou Global Forest Biodiversity Initiative. À partir de la quantité d’arbres rares contenue dans leur base, les chercheurs ont développé un nouveau modèle statistique d’extrapolation. La zone géographique qui abrite le plus d’espèces connues est l’Amérique du Sud. Là se trouveraient aussi près de 40 % de celles encore non découvertes, notamment dans le bassin amazonien et entre les Andes et l’Amazone. Une majorité d’espèces connues est située dans les forêts tropicales et subtropicales humides. Or ces zones sont peu étudiées par les scientifiques. Il y a donc là aussi encore beaucoup à découvrir. Mais, au fait, quel est l’intérêt de chercher de nouvelles essences d’arbres ? Il s’agit non seulement d’approfondir nos connaissances sur la biodiversité, mais aussi de préserver le fonctionnement fragile des écosystèmes, qui contribuent aux équilibres climatiques et à la qualité des milieux vivants. A. M.

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Une équipe de chercheurs a fait écouter différents extraits de musique à des personnes d’origines géographiques diverses. Leur verdict est sans appel : la culture et les antécédents influencent les narrations que nous imaginons lorsque nous écoutons une mélodie.

Jérémie Bazart

Lorsqu’on écoute « la Moldau », de Smetana, « les Quatre Saisons », de Vivaldi, ou trois notes d’harmonica d’Ennio Morricone dans « Il était une fois dans l’Ouest », des images arrivent tout de suite. Soit parce que ces musiques ont été composées pour un film, soit parce que leur titre, avant même l’écoute, contraint l’imaginaire aux désirs du compositeur et crée immédiatement des images. Ainsi, dans « la Truite », de Schubert, difficile de ne pas voir le poisson nager ; dans « le Vol du Bourdon », de Nikolaï Rimski-Korsakov, la vitesse des notes et les nuances qui y sont associées donnent tout de suite à voir l’insecte bourdonnant autour de nous ; pour le cygne du « Carnaval des animaux », de Camille Saint-Saëns, « la Mer », de Debussy, ou l’ensemble des instruments de « Pierre et le Loup », de Prokofiev, le même phénomène se produit : le titre prépare notre cerveau à l’écoute et les images se créent automatiquement – pour certaines personnes, il arrive aussi que des images de musique se créent spontanément dans leur cerveau (lire ci-dessous).

Mais, sans indication, sans indice, sans image préexistante, sans titre explicite, quel imaginaire nous apparaît-il ? Est-il toujours le même d’un individu à un autre, réalisant peut-être ainsi le souhait du compositeur de faire voyager l’auditeur dans son univers ? Partageons-nous un référentiel humain, commun, universel lorsque nous écoutons de la musique ? C’est pour étudier ces questions qu’une équipe internationale de chercheurs (dont un pianiste classique, un batteur de rock et un bassiste de concert) a demandé à des centaines de personnes quelles histoires elles imaginaient en écoutant de la musique instrumentale originale.

Oreille occidentale et oreille chinoise

Pour cela, l’équipe a testé 622 participants qui venaient de trois régions différentes de la planète, réparties sur deux continents : deux villes universitaires de banlieue aux États-Unis – l’une dans l’Arkansas et l’autre dans le Michigan – et une, Dimen, qui se trouve en Chine rurale, où les habitants ont peu accès aux médias occidentaux.

Les trois groupes ont entendu les mêmes 32 stimuli musicaux, qui se composaient d’extraits de 30 secondes de musique instrumentale occidentale et de 30 secondes de musique chinoise, sans la moindre parole. Après chaque extrait, chacun était libre de fournir une description des histoires, des images qui lui étaient parvenues lors de l’écoute. Les résultats de cette expérience ont été publiés en janvier dans les comptes rendus de l’académie des sciences américaine.

« L’expérience a été saisissante – explique Elizabeth Margulis, auteure de l’étude et professeur de musique à l’université de Princeton (États-Unis), dans un communiqué. Les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit des histoires très similaires, utilisant souvent les mêmes mots, tandis que les auditeurs de Chine ont eux aussi imaginé des histoires semblables, mais très différentes de celles des auditeurs états-uniens. » 

Par exemple, dans le passage musical identifié W9, les auditeurs américains, en fermant les yeux, voyaient un lever de soleil sur une forêt, avec des animaux et des gazouillis d’oiseaux. Pour les Chinois de Dimen, la musique évoquait un homme soufflant dans une feuille sur une montagne et chantant une chanson à sa bien-aimée. Lors d’une autre écoute, C6, les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit un cow-boy assis sous le soleil du désert, tandis que les participants de Dimen ont imaginé un homme du passé contemplant tristement la perte de sa bien-aimée.

la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.

« Vous pouvez prendre deux personnes au hasard qui ont grandi dans un environnement similaire, leur faire écouter une chanson qu’elles n’ont jamais entendue auparavant, leur demander d’imaginer un récit, et vous trouverez des similitudes », expliquent les auteurs. Pour les chercheurs, cette expérience est qualifiée à la fois de déroutante et de convaincante dans la publication, surtout en 2022. Car la façon dont nous écoutons de la musique aujourd’hui est souvent solitaire, au casque. Malgré cela, d’après cette étude, il s’avère qu’il s’agit presque toujours d’une expérience collective, comme une sorte de rêve partagé.

Cependant, si deux personnes n’ont pas une culture ou une situation géographique commune, tout est différent. Ainsi, si la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.

Le ver d’oreille, quand l’image de la musique résiste dans le cerveau. L’étude des chercheurs états-uniens montre donc que les imaginaires créés par la musique diffèrent d’une culture à l’autre. Mais il arrive aussi, à l’inverse, qu’une image de musique s’inscrive dans le cerveau.

Pour Nicolas Farrugia, chercheur transdisciplinaire en intelligence artificielle, neurosciences cognitives et musique à Brest, « c’est une expérience courante d’avoir de la musique en boucle dans la tête, on parle de “ver d’oreille” de “syndrome de la chanson coincée”, ou, plus formellement, d’imagerie musicale involontaire (Inmi) », déclare-t-il dans un article de 2015 consacré à ce sujet. Plus largement, ce phénomène se substitue à la conscience, on évoque aussi le terme de « cognition spontanée ». Pour le chercheur, « cette Inmi peut être considérée aux côtés d’autres pensées autogénérées telles que l’errance mentale ou la rêverie, qui sont connues pour occuper une part substantielle de la vie mentale ».

Cette imagerie est généralement déclenchée par une exposition musicale récente, ainsi que par des états d’attention faibles. Par ailleurs, il semblerait que les personnes formées à la musique font l’expérience de cette Inmi plus fréquemment. Le chercheur ajoute que « ces épisodes sont pour la plupart agréables mais peuvent aussi être dérangeants ». Ainsi, la musique génère des images chez tous le monde, mais des images musicales ne sont pas générées chez le commun des mortels. Encore un peu de ver d’oreille ?

sciencesMusiquemusique classique
L'Humanité

La « bourde » d’Einstein pour comprendre l’Univers

Nos recommandations culturelles

Essai La « constante cosmologique » telle que définie par le physicien pour mesurer des grandeurs de l’espace-temps est aujourd’hui appliquée à la neurologie.

Paul Mazliak

Posant que la vitesse de la lumière dans le vide (300 000 km/s) est une vitesse limite, Einstein montre, en 1905, que toutes les grandeurs de temps et d’espace mesurées par un observateur, dans un milieu donné, sont relatives à la position ou au mouvement de cet observateur. Ces grandeurs relatives s’inscrivent dans l’espace-temps plat de Minkowski à quatre dimensions (trois spatiales et une temporelle). Vers 1915, Einstein montre que la gravitation est une accélération : il remplace alors l’espace-temps plat par un espace-temps courbe de Riemann, ce qui ramène la gravitation à une cavité de l’espace-temps. En 1917, on pensait l’Univers stable : Einstein introduisit donc dans ses équations une constante de stabilité, la « constante cosmologique ». C’est là une erreur qu’il qualifia lui-même comme « la plus grosse bourde de (s)a vie ». En effet, Georges Lemaître observa, en 1920, que les longueurs d’onde des lumières provenant des galaxies lointaines se décalaient constamment vers le rouge, ce qui prouvait que ces galaxies s’éloignaient sans cesse de nous et que l’Univers était instable, en expansion.

Le cerveau a aussi son espace-temps

Einstein supprima donc, en 1931, la « constante cosmologique » de ses équations. Notre Univers, vieux de 13,7 milliards d’années, né à la suite d’un big-bang, se dilate sans cesse grâce à une « énergie sombre » fournie par une « matière noire » de nature inconnue. Cet Univers présente des « trous noirs » absorbant toute lumière. On sait aujourd’hui que l’expansion de l’Univers s’accélère, ce qui justifie la réintroduction d’une « constante cosmologique » de très faible valeur (10-52).

Le cerveau humain a aussi son espace-temps. Les neurones (environ 100 milliards) ont des corps cellulaires avec de longs prolongements (les axones) parcourus par les influx nerveux. Les neurones ne sont pas contigus mais séparés par de petits intervalles : les synapses. Les influx nerveux parcourent les axones de 0,3 à 100 m/s ; ce sont des potentiels électriques dus au franchissement des membranes neuronales par des ions sodium ou potassium. Le franchissement des synapses se fait à l’aide de neurotransmetteurs (acétylcholine, dopamine…) captés par des récepteurs spécifiques qui, une fois chargés, déclenchent de nouveaux influx.

Le maillage des neurones cérébraux forme un réseau, le connectome cérébral, observable par neuro­-imagerie (IRM de diffusion). Les influx nerveux qui arrivent en un point du connectome ont des vitesses et des parcours différents selon la position du point et le moment de la réception. Le connectome cérébral peut donc être décrit mathématiquement par un espace-temps. Les états mentaux sont des configurations particulières de cet espace-temps. En cas de schizophrénie, la vitesse des influx se trouve limitée en certains points du réseau, alors qu’elle reste normale ailleurs. Ce décalage entraîne une incohérence dans l’expression du malade. Chaque cerveau interagit avec les cerveaux qui l’entourent. Un « tenseur d’interactions sociales » pourrait traduire mathématiquement les déformations induites dans un connectome cérébral par son environnement. Chez l’enfant autiste, certaines aires cérébrales étant altérées, les interactions entre le connectome de l’enfant malade et ceux environnants s’établissent très difficilement.

Essaisalbert einsteinsciences
Le Figaro

Ces maisons qui minimisent l’emprise au sol sauront-elles vous séduire?

Actualité

EN IMAGES - Construire la ville sur la ville. Telle est l’ambition de ces projets d’architecture en compétition pour le prix Archinovo 2022.

Par Le Figaro Immobilier

Mis à jour le 29/05/22, 05:00

Publié le 29/05/22, 05:00

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Il ne reste plus que quelques jours pour voter pour votre projet favori. Le 31 mai, les votes seront clos. La sélection soumise aujourd’hui par Le Figaro tente de trouver une solution au besoin toujours croissant d’espace face à un foncier qui se fait de plus en plus rare dans les secteurs les plus recherchés.

» LIRE AUSSI - La plus belle maison de l’année mettra-t-elle le métal à l’honneur?

Une surélévation à Paris (75)

La surface au sol de cette maison individuelle est très étroite, le bâtiment prenant place au fond d’une cour parisienne sur seulement 24 m² de terrain. Les architectes ont donc décidé d’empiler les pièces et ont surélevé les deux niveaux d’origine de deux étages supplémentaires. L’agence Java Architecture s’est en effet spécialisée dans des projets de surélévation, de réhabilitation et d’extension, et s’engage pour la préservation des sols.

L’imbrication de maisons Entre autres à Bagnolet (93)

La petite bâtisse modeste qui devait être détruite au profit d’un habitat plus moderne est finalement demeurée intacte. À la place, les architectes ont intercalé deux maisons autonomes entre ces espaces, à la manière d’un jeu de Tetris. La hauteur des toitures s’aligne avec les constructions voisines, s’intégrant parfaitement dans le paysage. L’agence Mir architectes témoigne du souci constant d’être le plus vertueux possible en terme environnemental.

La maison L’épiderme sur trois plateaux à Bordeaux (33)

Cette maison familiale bordelaise est disposée sur trois plateaux. Au rez-de-chaussée, les chambres des enfants, au premier étage la pièce de vie avec terrasse et au deuxième étage la chambre parentale. Grâce à un système de double façade, des patios et des terrasses naissent à chaque niveau, à l’abri des regards extérieurs.

Une maison RGJ pour une famille recomposée à Pantin (93)

Cette famille recomposée souhaitait vivre dans un lieu flexible, qui s’adapte à son mode de vie. Une porte coulissante compartimente une chambre alors qu’une façade en contreplaqué découvre deux lits, une salle de bain et un vestiaire lorsqu’on l’ouvre. MBL Architectes se plaît à développer de nouvelles pratiques à chaque projet.

La maison Twist House adaptée à son terrain à Nantes (44)

Ce terrain en forte pente est étroit sur rue et large de l’autre côté ce qui ne facilite pas la tâche de l’architecte. Ce dernier construit un bâtiment sur les hauteurs du plateau autour d’un escalier semblable à un long ruban qui dessert les quatre niveaux de vie. L’édifice semble ainsi tourner sur lui-même. Il est difficile d’en délimiter les niveaux, les châssis vitrés troublant la grille de lecture de la maison. Avignon Architecte est particulièrement friand de ces détournements.

Le Figaro

Hugo Gaston à terre, il n'y a plus de Français à Roland-Garros

Jean-Julien Ezvan

Hugo Gaston n'a jamais pu laisser parler sa malice, il a subi la loi du jeune Norvégien Holger Rune au 3e tour de Roland-Garros.

Après les éliminations au 3e tour de Diane Parry (contre l'Américaine Sloane Stephens), d'Alizé Cornet (contre la Chinoise Quinwen Zheng), de Léolia Jeanjean (contre la Roumaine Irina-Camelia Begu), de Gilles Simon (contre le Croate Marin Cilic) et de Hugo Gaston (battu 6-3, 6-3, 6-3 par le Danois Holger Rune), il n'y a plus de Français en course à Roland-Garros. Un an après une édition catastrophique, aucun Tricolore qualifié au 3e tour pour la première fois depuis 1968, les joueurs Français, souvent follement encouragés, ont fait preuve de vaillance, semé quelques surprises et promesses mais aucun ne verra la deuxième semaine.

Hugo Gaston, ce samedi, était la dernière chance bleue. Le court Philippe Chatrier l'a poussé mais le jeune Toulousain n'est pas parvenu à désarçonner le prometteur danois Holger Rune (19 ans ; 40e mondial, récent vainqueur de son premier tournoi à Munich, en battant au passage Alexander Zverev).

Plus solide, plus juste, Rune est resté de marbre dans une ambiance de feu. Sa vitesse d'exécution, sa précision et un soupçon de réussite ont résisté au vent et à la pression du public. En force ou en finesse, comme avec une amortie posée à la sortir des 28 coups de raquette d'un échange à couper le souffle lui offrant une balle de set sur le service du Français. Prenant Hugo Gaston à son propre jeu, avant d'enchaîner, de se détacher irrésistiblement 3-0 dans le 3e set.

Privé de solutions, à court d'idées face à la couverture de terrain et de la puissance des coups, Hugo Gaston a jusqu'au bout tout tenté. En vain. Holger Rune poursuit son ascension. Il vise haut, le clame. Son aplomb a résisté à la folle ambiance du court Philippe Chatrier et épaté. Lui qui vivait son 3e tournoi du Grand Chelem (US Open, Open d'Australie) seulement et n'avait jamais franchi un tour…

Holger Rune, vainqueur du tournoi juniors de Roland-Garros en 2019, sera opposé en 8es de finale à Stefanos Tsitsipas. Après deux premiers tours accrochés, le Grec (tête de série n°4) a vécu un match tranquille contre le Suédois Mikael Ymer. Carlos Alcaraz (n°6 mondial) s'est imposé comme un phénomène après un début d'année retentissant. Dans l'ombre de l'Espagnol, le Danois (vainqueur du Canadien Denis Shapovalov au 1er tour) pourrait dans les prochains mois se détacher comme un joueur incontournable.

À VOIR AUSSI – Course de 70 mètres et finition de sang-froid : le but extraordinaire du Français Théo Hernandez avec l'AC Milan contre l'Atalanta le 15 mai dernier (2-0)

Roland-Garros : Ivashka et Paire s'expliquent dans les couloirs du stade

Les deux joueurs ont eu une petite discussion après l'interruption du match en raison de la pluie. Sur le court, Paire avait reproché à son adversaire de prendre trop de temps pour s'éponger avec sa serviette.

Aux abords du Parc des Princes, la visite surprise de Zidane à Roland-Garros

La présence de Zinédine Zidane porte d'Auteuil a relancé les spéculations sur une possible rencontre avec l'Emir du Qatar et une arrivée au Paris SG.

Roland-Garros : «Si je m'inquiète de ma santé tous les jours, je ne pourrai pas aller très loin dans le tournoi», glisse Nadal

Nadal a assuré face à Moutet et s'est encore rassuré.

Le Figaro

9 conseils tennis (et au-delà) de Patrick Mouratoglou, coach de Serena Williams

Le tennis, c'est le nouveau yoga ! Alors que Roland-Garros est à la fête, on se challenge comme une championne. Échanges avec Patrick Mouratoglou, le coach de Serena Williams.

Immense terrain de jeu, l'académie de Patrick Mouratoglou*, nichée au cœur de Sophia Antipolis, ne désemplit pas. S'y croisent champions en herbe, stars de la raquette et débutants balbutiants, tous animés d'une même envie : monter au filet. Regard affûté et idées fusantes, ce coach atypique a décidément envie de rendre plus d'un service… Son approche ? Transmettre la culture tennistique, l'émanciper des dogmes pour que tous les corps gagnent en liberté et l'esprit en élan vital. Attrapez la balle au bond.

En vidéo, Serena Williams se fait la vedette d'une pub engagée pour le Super Bowl

1.Penser holistique

«À l'instar du yoga, le tennis permet de lutter contre le stress. Sa force introspective, qui ne tombe jamais dans l'egomania, est remarquable. Jouer permet de se recentrer, d'affiner les intuitions, d'oublier les soucis. Prêter attention à son corps, son souffle, la texture du sol, la sensation de la balle… Les joueuses me disent souvent qu'en focalisant sur cette dernière, elles la voient beaucoup plus grosse qu'elle n'est !»

2.Connecter corps et cerveau

«En magnifiant les gestes, le tennis met notre corps en langage. On peut s'exprimer pleinement grâce aux forces d'agilité qu'il convoque : équilibre, coordination optimale, élans, freinage, changements de direction. Toute cette dynamique est bénéfique, car elle stimule le cerveau de manière aléatoire. Commencez par des gammes, comme en musique. Entraînez-vous au coup droit, au revers, puis au service. Le but, c'est de faire des échanges parfaits pour stimuler l'immunité et le mental.»

3. Observer pour mieux se comprendre

«Un match, c'est une conversation avec l'autre, une saine compétition. Enfant, d'une grande timidité, j'ai appris en observant les autres, ce qui est la clé pour une meilleure compréhension du monde. Peu de gens savent se mettre à la place d'autrui. Au tennis, on peut étudier un autre corps que le sien. Comme dans un jeu d'échecs, on apprend au-delà de la tactique, à lire le body langage : un formidable atout dans la vie professionnelle.»

4. Prendre du plaisir

«On peut faire du sport par obligation, pour s'entretenir. Le tennis, à l'opposé de cette vision spartiate, est incroyablement ludique. Si vous terminez une partie, vous avez envie d'y revenir parce que vous vous êtes amusé. Ce sentiment de joie ancré dans tout imaginaire d'enfant est primordial.»

Débuter après 40 ans ?

5.Célébrer sa féminité

«Entre la raquette et les femmes, c'est une histoire d'amour. Suzanne Lenglen, dans les années 1920, était une pionnière ! À la manière d'une championne, elle a participé à l'émancipation des sexes, tout comme Billie Jean King dans les années 1970 ou Serena Williams aujourd'hui. D'ailleurs, c'est le sport féminin n° 1 dans le monde, celui où les joueuses professionnelles gagnent le mieux leur vie.»

6.Développer ses points forts

«Par une logique négative, de nombreux coachs et nombre de joueurs se focalisent avant tout sur l'éradication de leurs points faibles. C'est certes important de savoir les reconnaître. Mais en contrepoint, la technicité du tennis doit être au service d'une valorisation de ses qualités. Comme dans la vie, il vaut mieux d'immenses qualités et d'immenses défauts que d'être moyen partout. Quand on valorise ses atouts, on est définitivement plus heureux, on a un regard bienveillant sur soi-même.»

7.Se socialiser

«Le tennis réussit là où parfois la société échoue : il rallie, crée du lien. Les clubs, véritables lieux de vie, favorisent les échanges entre passionnés. Mettre ses enfants au tennis, c'est les aider à vivre avec les autres, leur apprendre à rebondir dans la vie scolaire ou professionnelle.»

8.Sculpter sa silhouette

«Il s'adapte à toutes les morphologies, travaille la cohérence posturale sans développer de manière excessive les bras, son côté ultracardio ayant tendance à affiner tout le corps. Son bel atout ? Faire des fessiers galbés. Et pour cause : quand on joue, genoux pliés fesses légèrement en arrière, on fait des squats. De facto, des centaines par match. Attention à bien respirer, beaucoup jouent en apnée. Pour éviter la dette d'oxygène, soufflez fort à chaque frappe. Vous pouvez crier aussi ! Comme Monica Seles, la première à le faire sur un cours. En plus, ça défoule.»

Dans le sac du coach

9.Libérer ses émotions

«Je milite pour un tennis moins aseptisé que celui d'aujourd'hui, un tennis vivant comme dans les années 1990 ! Sur le cours, inutile d'être parfaite. C'est le moment de vous exprimer, de pleurer, de crier ou de laisser exploser sa joie. C'est aussi ça travailler la capacité expressive de son corps.»

*mouratoglou.com

Neuf micro-changements du quotidien pour aller bien

Fatigue, stress, irritabilité... Il suffit parfois d'infléchir quelques détails, de prendre quelques habitudes pour soulager le corps et le mental. Tentez ces neuf changements du quotidien pour vous sentir mieux.

La séance de sport à faire quand on manque de temps

Il est possible de travailler le corps en intégralité en moins de 30 minutes et même d'observer un retour sur investissement. Mode d'emploi d'une coach, pour un enchaînement à faire en salle ou chez soi.

Comment dessiner ses abdominaux ?

Alimentation, postures, exercices... La coach sportive Julie Pujols-Benoit, livre les clefs qui permettent de dessiner ses abdominaux.

L'Humanité

Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose

Actu

Quand un micro-organisme saute d’un chromosome à un autre, il peut créer l’odeur la plus appréciée universellement. Récit d’un heureux accident génétique.

Marine Cygler

D’où vient le parfum merveilleux de la rose ? D’un tour de passe-passe génétique, expliquent des chercheurs du Laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médicinales de l’université de Saint-Étienne, dont les conclusions ont été publiées dans « Molecular Biology and Evolution ».

Ils ont découvert que, en changeant la fonction d’un gène, un virus aurait amené les pétales de rose à produire du géraniol, molécule odorante essentielle au parfum typique des roses. Voici le récit qu’ils en font aujourd’hui.

L’églantier s’emmêle les pétales

Il y a plusieurs dizaines de millions d’années, les ancêtres des premières Rosidae ont connu un premier bouleversement génétique : le gène NUDX1 s’est multiplié trois fois sur le même chromosome. Puis ces ancêtres ont évolué et leurs descendants ont conservé les trois copies du gène.

Parmi ces descendants, il y a les premiers églantiers sauvages, dont l’un des spécimens a été vraisemblablement victime de l’attaque d’un virus. Celui-ci s’est intégré dans le matériel génétique du rosier, ce qui n’a rien d’exceptionnel, et il est devenu un transposon capable de sauter au hasard d’un chromosome à l’autre.

Et c’est ce qui s’est passé chez l’églantier. Lors d’un saut, ce transposon a entraîné avec lui une des trois copies de NUDX1 sur un autre chromosome. Cette copie s’est retrouvée à côté d’un autre transposon et leur interaction a profondément modifié le produit du gène : l’enzyme codée par le gène s’est non seulement mise à fonctionner uniquement dans les pétales, mais elle a commencé à fabriquer du géraniol.

35 000 variétés existantes à ce jour

Et cet accident a constitué un avantage évolutif évident, car les insectes pollinisateurs ont été attirés par la couleur, mais aussi l’odeur des roses. Si bien que le phénomène de duplication, c’est-à-dire de multiplication du nombre de copies d’un même gène, s’est reproduit, assurant une production maximale de molécules odorantes. Ce parfum a aussi séduit l’être humain qui a adopté cette fleur dont on compte 35 000 variétés aujourd’hui. Aucune plante, même la fascinante orchidée, ne peut rivaliser !

Le mystère du géraniol des roses

Le géraniol est une molécule odorante émise par de nombreuses fleurs, y compris la rose. Mais, en 2015, quand le matériel génétique du rosier a commencé à être séquencé, les généticiens n’ont pas retrouvé le gène qui code sa production chez le rosier. Autrement dit, ce gène connu chez les autres fleurs odorantes était absent chez les roses. C’est en fait un autre gène, dont l’histoire évolutive vient d’être démêlée, qui code le géraniol chez la rose.

 

« Il est très difficile de contrôler l’odeur de la rose »

 

Le point de vue  Jean-Claude Caissard, du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médecinales (université de Saint-Étienne)

Dans la nature, à quoi sert le parfum de la rose ?

La couleur et l’odeur des roses sauvages, comme l’églantier par exemple, servent à attirer les insectes pollinisateurs. Ceux-ci entrent dans la fleur pour s’y nourrir de nectar et à l’occasion se couvrent de pollen. Quand ils passent d’une fleur à l’autre, le pollen se dépose sur le pistil des fleurs. Aujourd’hui, les roses horticoles ont moins de pollen et beaucoup de pétales, ce qui rend le cœur de la fleur peu accessible aux insectes. Le processus de pollinisation est assuré par la main de l’homme, au pinceau. Le sélectionneur prend le pollen d’un rosier et le dépose sur un autre. Il sème les graines obtenues et, lorsqu’un rosier a des roses qui lui plaît, avec toutes les caractéristiques souhaitées, il le conserve et le multiplie par bouturage. Pour obtenir un rosier commercialisable, le travail de sélection est extraordinaire. Sur les 20 000 à 30 000 nouvelles roses qu’elle obtient chaque année, la société Meilland n’en conserve qu’une en moyenne.

Est-on capable de contrôler l’odeur des roses ?

Non, c’est très difficile, car l’odeur de la rose, très complexe, résulte d’une combinaison d’environ 300 molécules. Aussi, seuls 10 % des rosiers obtenus par le croisement de deux rosiers parfumés ont des fleurs qui dégagent une odeur. Pour la grande majorité, soit il n’y a pas d’odeur, soit l’odeur obtenue est imperceptible pour le nez humain.

Pourquoi les roses du commerce sont-elles souvent sans odeur ?

La rose est la seule plante présente pendant toute l’histoire de l’humanité uniquement grâce à sa beauté et son odeur, et non à cause de propriétés culinaires ou médicinales. C’est probablement en remontant le temps qu’on peut expliquer pourquoi aujourd’hui les roses du commerce n’ont souvent plus d’odeur. Au XIXe siècle, les rosiers étaient sélectionnés pour leur parfum, ce qui explique qu’on peut encore retrouver des vieux rosiers très odorants dans les jardins. Puis au XXe siècle, avec l’industrialisation de l’horticulture, on a préféré les variétés très florifères, même si elles n’avaient pas de parfum. En outre, pour les variétés dont on coupe les fleurs pour les bouquets, les obtenteurs ont sélectionné des roses capables de tenir très longtemps, environ une vingtaine de jours en vase. Au laboratoire, nous avons essayé de comprendre pourquoi ces roses coupées n’avaient pas de parfum. Les obtenteurs avancent que l’épaisseur des pétales est en cause, car elle empêcherait le parfum d’être relargué. Nous avons testé cette hypothèse, sans succès. Je pense plutôt qu’à force de faire des croisements, on a peut-être fini par perdre des gènes essentiels pour le parfum. C’est sur ces gènes que nous travaillons.

À quoi ressemblera le rosier de demain ?

Cela dépend de l’utilisation. Si c’est pour le planter sur un rond-point par exemple, l’absence d’aiguillon sera une caractéristique essentielle qui sera sélectionnée afin que les jardiniers ne se blessent pas. On peut aussi imaginer des variétés avec une odeur prononcée à destination des fleuristes. Côté jardin, les rosiers couvrants dont les fleurs ne sont pas plus grosses que des pâquerettes à la mode aux États-Unis pourraient arriver en France. Je pense que, globalement, un des traits qui sera sélectionné très largement, quelle que soit l’utilisation du rosier, sera la rusticité, c’est-à-dire la résistance naturelle aux maladies, afin de pouvoir se passer de pesticide.

sciencesgénétique
Le Figaro

Suspense autour d’une possible pluie d’étoiles filantes

Tristan Vey

DÉCRYPTAGE - La Terre va passer dans la nuit de lundi à mardi dans les résidus de la comète 73P qui s’est disloquée en 1995.

Faut-il vraiment s’attendre à un «déluge» d’étoiles filantes dans la nuit de lundi à mardi? Cette annonce qui circule beaucoup sur internet ces derniers jours est à prendre avec beaucoup de précautions. «Tout ce buzz me stresse un peu à vrai dire», explique Jérémie Vaubaillon, astronome à l’Observatoire de Paris et spécialiste reconnu de la question. «J’ai peur que les gens qui s’attendent à un truc fantastique ne soient déçus s’ils ne voient rien, ce qui est malheureusement très possible… Tout cet engouement repose en effet sur des hypothèses qui, si elles ne sont pas totalement farfelues, sont loin d’être certaines.»

Pour le comprendre, rappelons peut-être en préambule ce que sont les pluies d’étoiles filantes. Régulièrement, la Terre croise des nuages de poussières laissées par des comètes lorsqu’elles se subliment en se rapprochant du Soleil (leurs glaces passent de l’état solide à l’état gazeux sous l’effet du rayonnement solaire). Lorsque les grains de matière qui composent ce nuage entrent à très grande vitesse dans notre atmosphère, ils se consument, laissant une traînée lumineuse. Sa couleur peut légèrement varier en fonction de ses composants. En fonction de la densité du nuage et de la vitesse relative des poussières par rapport à nous, le spectacle est plus ou moins beau.

Nuit sans lune

Chaque année, la Terre passe par exemple dans le nuage laissé par la comète Swift-Tuttle au mois d’août. On appelle cet événement les Perséides, car le point d’origine de toutes les trajectoires d’étoiles filantes que l’on observe est situé dans la constellation de Persée (cela correspond au point d’entrée du nuage dans l’atmosphère). À son pic, on dénombre selon les années entre 60 et 100 événements par heure (plus d’une étoile filante par minute).

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Que doit-il maintenant se passer dans la nuit de lundi à mardi? Certains astronomes, dont Jérémie Vaubaillon, ont calculé que nous pourrions rentrer dans un nouveau nuage de poussières formé par la première dislocation de la comète 73P en 1995 (celle-ci se poursuit à chacun de ses passages au plus près du Soleil, tous les cinq ans environ). Sous certaines hypothèses, une partie des poussières éjectées à ce moment pourrait se retrouver sur une trajectoire que la Terre croiserait mardi aux alentours de 7 heures du matin, heure de Paris. «Mais cela n’a rien de certain et nous ne savons pas en outre si elles auraient une vitesse relative suffisante par rapport à nous pour s’enflammer dans l’atmosphère», prévient l’astronome français. Eu Europe, il fera en outre trop jour pour voir quoi que ce soit, à moins qu’une partie du nuage ne soit légèrement en avance par rapport à ces prévisions. En Amérique du Nord en revanche, la situation sera idéale. Outre le fait que le pic est attendu en pleine nuit, le radiant sera proche du zénith et ce sera une nuit sans lune, idéale pour ce type de spectacle. Peut-être cette conjonction favorable est-elle un peu montée à la tête des amateurs puisque certains sites n’hésitent pas à évoquer le chiffre de 1 000 étoiles filantes possibles par heure! «Cela me paraît tout à fait aberrant», analyse Jérémie Vaubaillon. «Si nous en avions quelques dizaines, je serais déjà très content. Cela voudrait dire que l’on rentre dans un nuage formé par une comète que l’on a vu se briser, ce serait déjà assez exceptionnel en soi!»

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Le Figaro

En Iran, l'armée dévoile une base souterraine de drones

EN IMAGES - La localisation exacte n'a pas été dévoilée mais la base se situerait «plusieurs centaines de mètres sous terre», a précisé le commandant de l'armée iranienne.

La télévision d'État iranienne a diffusé samedi pour la première fois des images d'une base souterraine de drones appartenant à l'armée de l'air, située dans les montagnes de Zagros dans l'ouest de l'Iran.

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L'Iran est accusé par les États-Unis et Israël, ses ennemis jurés, d'utiliser des drones et des missiles pour attaquer les forces américaines et les navires liés à Israël dans le Golfe, afin de déstabiliser la région. En octobre 2021, Washington a imposé des sanctions visant le programme de drones de l'Iran accusé de fournir ces armes à ses alliés au Moyen-Orient, comme le Hezbollah libanais, les Houthis au Yémen et le mouvement palestinien Hamas à Gaza.

La base souterraine dévoilée par l'Iran.

«Plus d'une centaine de drones de combat, de reconnaissance et de destruction sont dans la base située au cœur des montagnes de Zagros», a indiqué le journaliste à la télévision. Il n'a pas précisé la localisation exacte de la base mais affirmé avoir «volé en hélicoptère» pendant «près de 40 minutes» depuis la ville de Kermanshah (ouest) pour y arriver.

Plusieurs centaines de mètres sous terre

La télévision a montré le général Mohammad Bagheri, chef d'état-major des forces armées, et le commandant de l'armée, Abdolrahim Moussavi, visitant la base. Le général Moussavi a affirmé que la base se trouvait à «plusieurs centaines de mètres sous terre». Selon la télévision, le drone «stratégique» Kaman-22 d'une portée d'au moins 2000 km et équipé d'un missile de croisière d'une portée de 200 km fait partie des drones sur cette base. L'Iran a commencé à développer des programmes de drones dans les années 1980 lors de la guerre Iran-Irak (1980-1988).

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«L'armée développe rapidement ses capacités dans le domaine des drones» et œuvre pour «fabriquer de nouveaux drones pour des missions diverses», a déclaré le général Bagheri. «Il ne fait aucun doute que les forces armées iraniennes sont la première puissance régionale en matière de drones vu leurs capacités», a affirmé de son côté Abdolrahim Moussavi.

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L'Humanité

Jean-Pierre Luminet : « Les arts et les sciences naissent des mêmes instincts et intuitions »

Entretien

Passionné de sciences, de littérature et de musique, l’astrophysicien publie un nouveau recueil de neuf histoires méconnues de grands et singuliers astronomes. Entretien

Anna Musso

Jean-Pierre Luminet, astrophysicien spécialiste des trous noirs et de la cosmologie, directeur de recherche émérite au CNRS, est aussi un écrivain, un poète et un musicien. Talentueux passeur de savoirs, le chercheur est déjà l’auteur de sept romans « historico-astronomiques ». Dans son dernier ouvrage (1), il offre neuf nouvelles inspirées d’histoires méconnues d’astronomes européens ayant vécu entre le XV e siècle et la fin du XIX e. Entretien avec un passionné de sciences et de beaux-arts, qui dépasse le clivage éducatif introduit dès le lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».

Dès la présentation de votre livre, vous annoncez vouloir à nouveau « réduire à néant » le cliché du savant qui serait toujours « dans la lune ». Pourquoi ce combat contre une telle image d’Épinal doit-il être toujours recommencé ?

Il faut toujours lutter contre les clichés, les idées toutes faites et surtout la pensée binaire, particulièrement en cette période de l’évolution de la société occidentale et de sa culture déclinante plus que jamais soumise à l’empire américain. Au-delà de cet aspect géopolitique et militant, je me suis toujours intéressé à l’histoire des hommes et des femmes qui ont apporté leur pierre à l’édifice des connaissances scientifiques, et dont le public ignore généralement tout. Pour ce qui est du cliché du savant distrait toujours dans la lune, l’expression « la tête dans les étoiles » souvent utilisée par les médias m’a toujours un peu agacé, car elle suggère que les savants n’ont pas les pieds sur terre, ce qui est une absurdité. Ces neuf histoires l’illustrent en mettant en scène des astronomes dont les vies, les parcours et les actes montrent toute la variété de la psyché humaine, allant de la générosité et du désintéressement à l’anticonformisme, l’extravagance, l’ambition ou la jalousie.

Théorie des cordes, matière noire, univers multiples, gravité quantique à boucles... Les explications de Jean-Pierre Luminet

Comment avez-vous choisi ces personnages originaux et peu connus ?

Au fil des années, à travers mes lectures et mes recherches sur l’histoire des sciences, je prends note des anecdotes les plus étonnantes et des aventures hors du commun qu’ont vécues certains savants du passé. Ma série de sept romans « historico-astronomiques » se concentrait sur des personnages phares comme Ptolémée, Copernic, Tycho Brahe, Kepler, Galilée, Newton… Les personnages que j’ai choisis dans ce recueil de nouvelles ne sont pas aussi célèbres, mais leurs aventures auraient pu faire l’objet de romans à part entière.

Vous rapportez des épisodes de leur vie quotidienne, des éléments scientifiques et des anecdotes. Ces récits sont-ils tous authentiques ou romancés ?

Tous reposent sur une sérieuse documentation historique. Il peut certes y avoir quelques incertitudes – l’assassinat au cœur du Vatican de Regiomontanus au XV e siècle est probable, mais n’a jamais pu être prouvé. De même que l’histoire de la reliure de livre en peau humaine a peut-être été enjolivée par Camille Flammarion. Mais le reste est parfaitement authentique, y compris les délires de Sylvain Bailly sur l’Atlantide et sa dernière phrase prononcée sur l’échafaud. La part romanesque tient dans certains dialogues que j’ai imaginés, mais de manière plausible en fonction des situations et du caractère des protagonistes.

J’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».

S’il n’y avait qu’une histoire à nous présenter, laquelle sélectionneriez-vous ?

Dans « La robe de Madame Hevelius », il y a trois personnages particulièrement attachants. Le Polonais Johannes Hevelius, astronome amateur puisque brasseur de profession, mais doué d’une vue si exceptionnelle qu’il dédaigne l’usage du télescope pour établir son catalogue d’étoiles. Elisabeth Hevelius, sa très jeune épouse, qui l’assiste dans ses observations tout en s’occupant des affaires de la brasserie, et qui, à la fin de sa vie, rédigera ses travaux en améliorant son style latin. Et le jeune Edmund Halley, qui deviendra plus tard célèbre pour sa prédiction du retour de la fameuse comète : envoyé par la Royal Society pour « piéger » Hevelius, il admet de bonne grâce la valeur du travail de ce dernier et décide de remercier le couple en faisant confectionner pour Elisabeth une robe d’apparat à la dernière mode londonienne !

En plus d’être astrophysicien et écrivain, vous êtes pianiste et mélomane. Quels liens unissent la musique et le Cosmos depuis l’Antiquité ?

La « Musique des Sphères » est une théorie d’origine pythagoricienne, fondée sur l’idée que l’Univers est régi par des rapports numériques harmonieux. Les orbites des « planètes » (incluant à l’époque la Lune et le Soleil) et de la sphère des étoiles fixes étaient censées reproduire les notes de la gamme naturelle, et leurs séparations mutuelles correspondre à des intervalles musicaux. L’astrophysique moderne a rendu caduque l’« harmonie céleste » rêvée par les Anciens, mais, à l’heure de la relativité, de la radioastronomie et de la conquête spatiale, le concept n’en garde pas moins un fort pouvoir d’évocation. Le bruit et la fureur cosmiques révélés par les télescopes contiennent une dynamique temporelle qui interpelle tout autant le compositeur que l’astrophysicien.

Dans votre récente autobiographie musicale (2), vous exprimez votre passion pour Franz Liszt. Racontez-nous cette « rencontre ».

Le point de départ a été ma première écoute, sur un vieux 78-tours en celluloïd rigide, de la « 2 e Rhapsodie hongroise » de Liszt. J’avais 11 ans. Je me rendrai compte plus tard que ce n’est sans doute pas le plus grand chef-d’œuvre du compositeur, mais c’était une introduction idéale à la partie de sa musique la plus connue, placée sous le signe du folklore hongrois et de la haute virtuosité. Outre son œuvre musicale immense, j’ai admiré la prodigieuse générosité du personnage. Exemple quasiment unique dans l’histoire de l’art, cet artiste a consacré une bonne moitié de sa vie à promouvoir la musique des autres : Berlioz, Wagner, Saint-Saëns, Borodine…

La création artistique et la recherche scientifique sont, in fine, inexorablement liées…

Physicien théoricien formé aux mathématiques et féru de géométrie, mais aussi et surtout amateur des beaux-arts, j’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ». Passionné par les diverses formes d’expression artistique, j’ai moi-même pratiqué ces multiples formes de l’imagination créatrice que sont la littérature, la musique et les arts plastiques. Mon programme vise à recréer un « humanisme de la connaissance » – non pas que les arts et les sciences soient confondus, car ils fonctionnent de manière très différente, mais ils naissent des mêmes instincts et intuitions. Je ne crois pas que l’on ait au départ une « âme d’artiste » ou une « âme de scientifique », il y a avant tout une dévorante curiosité pour le monde, et cette curiosité nous pousse à l’explorer à travers différents langages.

(1) « Histoires extraordinaires et insolites d’astronomes », Éditions Buchet-Chastel, 270 pages.(2) « Du piano aux étoiles, une autobiographie musicale », le Passeur Éditeur, 350 pages.

PROFIL

Jean-Pierre Luminet est un astrophysicien, écrivain et musicien français. Il est directeur de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’astrophysique de Marseille et de plusieurs académies et sociétés savantes. Auteur de sept romans, Il est lauréat de nombreux prix, notamment le prix Kalinga et la médaille Einstein de l’Unesco en 2021. Un astéroïde, découvert en 1991, porte son nom en hommage à ses travaux.

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Le Figaro

«Il faut être prêt»: comment Édouard Philippe prépare son chemin vers 2027

Loris Boichot

ENQUÊTE - Concurrencé dans la macronie, l’ancien premier ministre entend «peser» dans la future majorité et faire fructifier sa popularité, avec pour horizon la prochaine présidentielle.

Édouard Philippe déplie ses grands compas, sort de sa voiture noire et se lance dans les rues de Nemours (Seine-et-Marne). Devant l’église, il entre chez M. Aufradet, le boucher, toujours à la tâche dans son tablier malgré ses 67 ans. «Moi, je milite pour la retraite à 70 ans!», lance l’homme derrière ses viandes rougeoyantes. Face à lui, le chantre du «travailler plus longtemps» rit.

Ainsi va la vie de l’ex-premier ministre en campagne. Édouard Philippe a repris son tour de France depuis qu’il a investi 58 candidats de son jeune parti, Horizons, aux élections législatives des 12 et 19 juin. Un jour, en se rendant dans le Nord aux côtés du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin; un autre, en tenant meeting dans sa ville du Havre pour promouvoir «les femmes et les hommes libres» candidats de la majorité présidentielle.

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Ce mardi 24 mai, à Nemours, l’homme à la barbe blanche est à nouveau venu en «ami», auprès du maire de Fontainebleau, Frédéric Valletoux. Avec un leitmotiv: «Donner une majorité solide, stable et enracinée au président de la République.» Un peu plus tôt devant les caméras, aux côtés d’un agriculteur, il a fait campagne sur la rigueur dans la gestion des finances publiques et sur la défense de l’Union européenne. «Il faut aller chercher la victoire», insiste-t-il.

La «victoire» espérée vaut autant pour la majorité macroniste que pour lui. Toujours déterminé à se présenter à l’élection présidentielle de 2027, Édouard Philippe joue une partie de son avenir politique en juin. Non pas que le pays se prenne par l’Assemblée nationale. À 51 ans, le Havrais a lui-même décidé de ne pas tenter de revenir au Palais Bourbon, histoire de cultiver sa position en surplomb.

Pivot d’une droite libérale et proeuropéenne

Mais il sait l’étape incontournable. Ce n’est «pas un petit sujet», explique-t-il, avec son art de la litote. Un groupe d’une trentaine de députés, une tribune dans l’Hémicycle, des financements publics pour sa formation: la condition de l’influence pour les cinq années à venir. Surtout si les Marcheurs, dépourvus de majorité absolue, doivent compter sur leurs alliés d’Horizons pour faire adopter leurs réformes.

«Ceux qui réussissent sont ceux qui ont une stratégie», aime à répéter le maire du Havre, plein du souvenir de ses mentors Alain Juppé et Antoine Rufenacht. La sienne est claire, en ce début de quinquennat: il veut «développer» son parti pour «peser» dans la future majorité. «J’aurai un rôle actif», dit-il au Figaro. «Avec ceux qui m’accompagnent et m’inspirent, je veux essayer de peser sur la façon dont notre pays avance, avec la conviction qu’on va vivre des moments qui ne sont pas faciles, et qu’il faut être prêt.»

Il a une carte à jouer pour devenir le président d’une force politique de premier plan. Maintenant, il faut dérouler

Avec une femme venue de la gauche à Matignon, Élisabeth Borne, et un parti Les Républicains (LR) en ruines, ses proches l’assurent: Édouard Philippe peut s’imposer comme le pivot d’une droite libérale et proeuropéenne. «Il a aujourd’hui un boulevard devant lui», juge Arnaud Péricard, maire (Horizons) de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines). «Il a une carte à jouer pour devenir le président d’une force politique de premier plan. Maintenant, il faut dérouler.»

Ces dernières semaines, le maire du Havre a pourtant dû renoncer à quelques-unes de ses ambitions. Il rêvait de voir arriver une cinquantaine de députés Horizons dans la future Assemblée. Ce sera moins: dans la répartition des investitures macronistes, il n’a obtenu que 58 candidats contre les quelque 140 attendus. Tous ne sont pas assurés d’être élus. «Je ne quémande rien», insiste Édouard Philippe, qui refuse d’être pris pour un «boutiquier». Il en va de sa stature d’homme d’État.

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Reste qu’il espérait aussi voir plusieurs de ses proches rejoindre le gouvernement. Certains philippistes projetaient la députée (La République en marche, LREM) Naïma Moutchou à la Justice, le maire de Fontainebleau Frédéric Valletoux à la Santé… Édouard Philippe n’a finalement obtenu qu’une satisfaction: la nomination de son ami Christophe Béchu, maire d’Angers (Maine-et-Loire), comme ministre chargé des Collectivités territoriales.

Le Normand l’a compris: Emmanuel Macron ne se démènera pas pour lui ouvrir la voie de sa succession. Le locataire de l’Élysée se méfie de cet ancien chef de gouvernement à l’insolente popularité. Plusieurs signes n’ont pas trompé les philippistes: au lendemain de la présidentielle, le chef de l’État a organisé un déjeuner à l’Élysée pour aborder les législatives avec ses proches, sans son partenaire. Son entourage a ensuite multiplié les petites phrases assassines dans la presse.

Le président d’Horizons, lui, regrette que le moindre de ses faits et gestes puisse être retenu contre lui. Sa prise de parole sous les applaudissements dans un bar de Nanterre (Hauts-de-Seine), début avril, juste après le principal meeting du président-candidat, a agacé à l’Élysée. Tout comme sa discrétion, lorsqu’il a reçu Emmanuel Macron au Havre, dans l’entre-deux-tours. Ou encore sa présence mercredi à Reims, auprès de la députée Aina Kuric, candidate dissidente dans la Marne - son entourage plaide une rencontre «fortuite».

«Loyal et libre»

Rival ou allié? «Loyal et libre», répète Édouard Philippe, qui goûte peu ce procès récurrent en duplicité. «Injuste», dit-il en privé. Menaçant, aussi, pour son entreprise. Ses soutiens se rendent à l’évidence: le récit de ces rivalités ne risque-t-il pas de dissuader de potentielles recrues de le rejoindre? «Si vous êtes un élu de droite, Philippe n’est pas votre meilleure porte d’entrée pour parler à Macron», tranche un proche du chef de l’État. «Avec sa stratégie de la tension permanente, il a rendu impossible que ça passe par lui.»

Après des négociations ardues autour des investitures, ces dernières semaines, l’ancien premier ministre a réussi à batailler contre une idée venue de l’Élysée: le parti unique de la majorité. Dans l’opération, le maire du Havre s’est rapproché de son rival François Bayrou, ce centriste du Mouvement démocrate (MoDem) qu’il n’avait jamais beaucoup apprécié. Question de sensibilités politiques et d’affects personnels. «Nous avons pris soin d’échapper à la présentation maligne qui voulait que nous soyons des ennemis acharnés», se réjouit aujourd’hui François Bayrou. «Être à la hauteur de la situation est un souci qui interdit les querelles subalternes et les guerres de clan.»

Avec LREM et le MoDem, nous sommes aujourd’hui reconnus comme l’un des trois piliers de la majorité, ce n’était pas gagné il y a un mois

Tous deux ont gagné leur bras de fer contre Thierry Solère, ce conseiller du chef de l’État favorable à un parti et un groupe parlementaire macronistes uniques. Derrière les récents ralliements d’élus de droite dissuadés de passer par le «sas» Horizons, les philippistes voient la main de cet ex-LR, à la réputation de baron noir. «Par jalousie et irrationalité, certains ont eu envie d’isoler Édouard, mais il a tenu bon», veut croire l’un de ses fidèles.

Son ami proche, l’eurodéputé Gilles Boyer, s’en félicite: «Avec LREM et le MoDem, nous sommes aujourd’hui reconnus comme l’un des trois piliers de la majorité, ce n’était pas gagné il y a un mois.» Début mai, Édouard Philippe a intégré comme vice-président la direction d’Ensemble - la nouvelle confédération des partis pro Macron -, aux côtés de François Bayrou et des Marcheurs Richard Ferrand et Stanislas Guerini. «Beaucoup de commentateurs s’abandonnent à des jugements définitifs dès qu’il se passe quelque chose», observe l’intéressé. «Aujourd’hui, Horizons est une force politique membre de la majorité, qui jouera tout son rôle.»

Autour de lui, on savoure d’autant plus cette petite victoire qu’on s’est fait peur ces derniers mois. Édouard Philippe affronte son premier écueil en décembre, quand Valérie Pécresse devient la candidate de LR, en concurrence avec lui dans la conquête de la droite modérée. Il se trouve ensuite empêché, par l’Élysée, d’agrandir sa formation en la fusionnant avec le petit parti de centre droit Agir.

La politique, c’est une affaire de nombre, de masse. Je ne suis pas là pour faire un club

Puis, passé le premier tour de la présidentielle, la «menace Sarkozy» provoque des interrogations chez les philippistes: en appelant la «droite républicaine» à rejoindre Emmanuel Macron, l’ex-chef de l’État ne risque-t-il pas de réduire l’influence de leur champion? Devant ses compagnons de route, Édouard Philippe aime railler ces alliés les plus récents, en déclamant un vers de Cyrano: «Voilà ce qui s’appelle un sentiment soudain.»

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Ses partisans ont fini par se rassurer, en listant les six députés LR sortants finalement arrimés à la majorité. Une portion congrue, selon eux, comparée à leurs milliers d’adhérents - le nombre est tenu secret - et aux quelque 400 maires qu’ils prévoient de convoquer en assemblée à Paris, début juillet. L’événement, plusieurs fois reporté, est pensé comme une première démonstration de force. «La politique, c’est une affaire de nombre, de masse. Je ne suis pas là pour faire un club», ne cesse de marteler le président d’Horizons.

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Des concurrents sur son chemin

Sur son chemin jusqu’à 2027, il sait pourtant qu’il devra affronter plusieurs concurrents de son camp. Il fait face aux ambitions de Bruno Le Maire, ce ministre puissant conforté à Bercy par Emmanuel Macron. En indiquant récemment au Figaro qu’il «ne souhaite pas faire un pas de côté, avoir un pied dans la majorité ou en dehors», le normalien a choisi de tracer son sillon dans celui du président.

Renforcés dans leurs fonctions, ses collègues au gouvernement Gérald Darmanin (Intérieur) et Sébastien Lecornu (Armées) suivent la même stratégie, loin de l’aventure Philippe. Fini le temps où ces «potes de droite» refaisaient le monde autour d’une bouteille de vin au Bellota-Bellota, cette bodega de la rive gauche, à Paris, où ils avaient leurs habitudes.

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Parce qu’il ne pourra pas compter sur eux tous, Édouard Philippe s’appuie sur ses fidèles. Il les réunit tous les mardis au siège d’Horizons, avenue d’Iéna, à Paris. On peut y croiser l’ex-premier ministre Jean-Pierre Raffarin, le député européen Gilles Boyer, l’ancien ministre François Goulard, trésorier du parti, le sénateur Claude Malhuret, ou encore la députée ex-LR Agnès Firmin-Le Bodo. L’un d’entre eux se rassure: «Contrairement à nous, Le Maire, Darmanin et les autres n’ont ni l’indépendance partisane, ni l’indépendance financière.»

Ces ambitieux ministres n’auront pas non plus de groupe propre à l’Assemblée nationale, souligne-t-on autour d’Édouard Philippe. Lui, à l’inverse, entend s’en servir pour défendre ses idées fixes: «ordre dans la rue» et «ordre dans les comptes». Dans son entourage, certains imaginent déjà le député Pierre-Yves Bournazel, négociateur en chef des investitures pour Horizons, en prendre la tête. D’autres visent le Sénat: en vue des élections de septembre 2023 dans la Chambre haute, Horizons lorgne un groupe autonome.

Vigie sur les retraites

Comment occuper l’espace pendant le quinquennat? La question obsède la «philippie». Le projet de recul à 65 ans de l’âge légal de la retraite est ciblé comme une première étape, dès l’automne. Les partisans du Havrais se voient en vigie de la majorité, opposés à toute concession de l’exécutif. Leur dirigeant a plaidé, en septembre dernier dans le magazine Challenges, pour la retraite «à 65, 66 ou 67 ans».

Sur ce sujet comme sur d’autres, Édouard Philippe prévient que ses amis feront valoir leur sensibilité au Parlement, auprès de leurs alliés MoDem et LREM: «On peut être d’accord sur les choses essentielles, et ne pas dire oui à absolument tout. Il y aura des discussions.» Ses proches aspirent à être considérés: «Nous sommes des alliés. Des alliés, ça se traite, sinon ça devient des adversaires», avance l’un d’entre eux.

Il ne faudra pas que ce quinquennat soit occulté par une guerre de succession pour 2027

L’homme de droite revendiqué a aussi des idées pour l’école. Quand il a un peu de temps, il reprend, là où il s’était arrêté, l’écriture de son livre sur l’éducation. Après avoir publié fin avril le premier numéro de la revue de Horizons, il affirme travailler toujours à ce projet d’écriture. Promis, jurent ses amis, ce ne sera pas un programme pour 2027. «Notre objectif est d’investir le terrain des idées et d’ouvrir les débats», dit sobrement Gilles Boyer.

Des Marcheurs craignent toutefois que cet activisme vire à la surenchère des convoitises. «Il ne faudra pas que ce quinquennat soit occulté par une guerre de succession pour 202 7», met en garde le chef de file des sénateurs macronistes, François Patriat. «L’avenir, c’est maintenant, dans l’énergie à mettre dans les réformes courageuses à mener.»

Tout à sa volonté de «peser», Édouard Philippe a l’intention de poursuivre ses campagnes. De Nice à Angoulême, il a prévu une dizaine de déplacements jusqu’aux législatives. Mais il tient à ne pas expliciter ses ambitions trop tôt. Il reste prudent. Le Normand connaît trop la définition de l’horizon, qu’il fixe quand il promène sa grande silhouette le long du port du Havre: «On sait toujours où il est, on peut toujours aller vers lui, mais on ne l’atteint jamais complètement.»

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L'Humanité

Dans les manuscrits de Champollion

Actu

Égyptologie. À l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, la Bibliothèque nationale de France, à Paris, présente une grande exposition retraçant la démarche et les découvertes du père de l’égyptologie.

Anna Musso

« Je tiens mon affaire ! » se serait écrié Jean-François Champollion en se précipitant dans le bureau de son frère le 14 septembre 1822. Après des années de recherche, l’autodidacte polyglotte, à peine âgé de 32 ans, vient enfin de percer le mystère des hiéroglyphes grâce à l’étude de la pierre de Rosette.

Découverte lors de l’expédition de Napoléon en Égypte en 1799, cette stèle présente un même décret royal gravé en trois écritures : le grec, le démotique (une écriture modernisée des hiéroglyphes) et les hiéroglyphes. En comparant les trois versions du texte, Champollion commence par déchiffrer les cartouches royaux (qui contiennent le nom d’un roi ou d’une reine) et prouve que ces caractères mystérieux représentent des mots (idéogrammes) qui, pour 24 d’entre eux, ont aussi la valeur d’un son dans la langue égyptienne (signes phonétiques). L’équivalent d’un alphabet… Tout un système d’écriture est ainsi dévoilé.

Épuisé et submergé d’émotions, Champollion s’écroule durant cinq jours. Il faut dire que pour déchiffrer la pierre de Rosette, une course-poursuite s’était engagée entre l’éminent linguiste anglais Thomas Young et le petit Français. Et ce dernier ne s’est pas démonté, au contraire, il a redoublé d’efforts. « Thomas Young n’était pas si loin que cela de déchiffrer les hiéroglyphes. Sauf qu’il lui manquait la connaissance du copte, une forme tardive de l’égyptien antique, que Champollion possède, lui, pour bien comprendre la grammaire égyptienne », explique Vanessa Desclaux, cocommissaire de la nouvelle exposition consacrée à Champollion qui vient de s’ouvrir à la Bibliothèque nationale de France (BNF), à Paris (1).

Pour célébrer le bicentenaire de cette découverte, la BNF rend hommage à ce chercheur exceptionnel en présentant des écrits inédits et des pièces rares, dont deux reproductions – un moulage et une gravure – de la pierre de Rosette. Champollion n’a hélas jamais pu la voir « en vrai » puisqu’elle est conservée au British Museum de Londres depuis 1801. Au travers de 88 volumes de manuscrits, notes et dessins de la main de Champollion conservés dans ses collections, la bibliothèque conduit le visiteur dans les pas du savant. On peut y découvrir la fameuse « lettre à M. Dacier », secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’écrit fondateur de la philologie (étude des écrits en langues anciennes) et de l’égyptologie, dans laquelle le jeune érudit présente le fruit de ses recherches et explique sa méthode de déchiffrement au monde scientifique. Ce qui lui vaudra d’être nommé par le roi Charles X, en 1826, conservateur du musée égyptien, futur département des antiquités égyptiennes du Louvre. Il enseignera ensuite sa discipline au Collège de France, qui lui crée une chaire, puis entrera à l’Académie.

Depuis plus d’un millénaire, les savants ne comprenaient pas le sens des hiéroglyphes. En trouvant la clé de ce système d’écriture de l’Égypte ancienne, Champollion ouvre la voie à l’égyptologie et redonne ses lettres de noblesse à cette immense civilisation, écrasée à l’époque par la Grèce antique. Il s’oppose alors aux historiens académiques, qui, eux, assuraient que la civilisation grecque était antérieure à la civilisation pharaonique.

Au total, l’exposition présente près de 350 pièces – manuscrits, estampes, photographies, papyrus, sarcophages, sculptures – pour initier le public à la « méthode Champollion » de recherche des écritures perdues. Un travail titanesque qui donne à voir l’engagement de toute une vie du savant, qui mourut à 41 ans, probablement d’épuisement.

Autodidacte, polyglotte, passionné et opiniâtre, Champollion a une personnalité et un parcours hors norme. Né à Figeac, dans le Lot, en 1790, dernier enfant d’une famille nombreuse, il apprend à lire tout seul à l’âge de 5 ans et se passionne pour les langues anciennes. C’est son frère aîné Jacques-Joseph, « son mentor », souligne Vanessa Desclaux, qui s’occupe de son instruction et lui transmet sa passion pour l’Égypte. À 9 ans, il étudie le grec et le latin et à 10 ans, il apprend l’hébreu, l’arabe, le syriaque, le chaldéen. Il s’intéresse aussi à l’araméen, l’amharique, au persan, au sanscrit, entre autres. « Peu de langues orientales échappent à sa curiosité. Il maîtrisait tous les états de la langue égyptienne, à commencer par l’écriture hiératique, qui était employée sur les papyrus », souligne Hélène Virenque, cocommissaire de l’exposition.

À 17 ans, il rejoint la capitale et passe son temps à la Bibliothèque impériale pour étudier et recopier des manuscrits et papyrus. Ses amis le surnomment « l’Égyptien ». Le copte est, pour lui, la clé des hiéroglyphes. « Je parle copte tout seul ! » écrit-il à son frère. Son ultime manuscrit est une grammaire de « l’écriture sacrée égyptienne » qu’il veut être « sa carte de visite à la postérité ». « Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi », écrira-t-il, comme un point final, à son frère.

Ce frère aîné qui l’a tant aidé œuvrera pour la carrière posthume de son cadet, jusqu’à sa mort. Et deux siècles après sa découverte, force est de constater que Champollion s’est, en effet, peu trompé.

ÉgyptologiesciencesExpositionsbnf
Le Figaro

La semaine de 4 jours testée à grande échelle au Royaume-Uni

Une soixantaine d'entreprises participeront à ce test, qui doit concerner quelque 3000 employés.

«Ma première idée était de faire du bénévolat, puis j'ai pensé que je pourrais faire autre chose, apprendre une nouvelle compétence» comme la physique des particules, explique Louis Bloomsfield, qui envisage aussi de passer plus de temps avec sa famille. «Il y a tellement de choses que l'on peut faire avec un jour supplémentaire», s'enthousiasme le brasseur de 36 ans, en inspectant des barriques de bière.

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La brasserie du nord de Londres où il travaille, Pressure Drop, va participer à partir de juin à un test géant, impliquant 3000 employés dans soixante entreprises, du travail en semaine de quatre jours. Cet essai, vanté comme le plus vaste au monde jamais mené, entend aider les entreprises à raccourcir leurs horaires de travail sans baisser les salaires ni ralentir leur activité.

Essais à travers le monde

Des essais similaires ont eu lieu en Espagne, Islande, États-Unis et Canada, et doivent démarrer en août en Australie ou Nouvelle-Zélande. Alex Soojung-Kim Pang, directeur de programme chez 4 Day Week Global, association qui organise ces essais, affirme que le test britannique sur six mois aura l'avantage de donner plus de temps aux entreprises pour expérimenter et rassembler des données.

L'adaptation devrait être plus facile pour les PME, qui peuvent mettre en place de gros changements plus vite, confie-t-il à l'AFP. Pressure Drop vise une amélioration du bien-être chez les employés, tout en aidant à la réduction de l'empreinte carbone de l'entreprise.

La Société Royale de Biologie, qui participe aussi à l'essai, affirme qu'elle veut donner aux employés «plus d'autonomie». Comme Pressure Drop, elle espère qu'une semaine de travail plus courte pourrait attirer de nouveaux employés et surtout aider à garder les meilleurs, dans un marché du travail particulièrement tendu au Royaume-Uni. À 3,7%, le taux de chômage est au plus bas en près de 50 ans et les offres d'emploi, qui ont atteint un record à 1,3 million.

Roulement des équipes

Le fondateur de la brasserie, Sam Smith, admet que rester fermé pendant trois jours par semaine poserait des difficultés, car «nous avons besoin d'être ouverts tout le temps, mais c'est ce qu'on va étudier pendant l'essai». Il envisage de donner différentes journées de congé aux employés et de faire deux équipes pour permettre un fonctionnement en continu.

Une semaine de travail plus courte est plus aisée à mettre en place dans le secteur des services qui représente 80% de l'économie du Royaume-Uni. Mais pour la distribution, l'alimentation et les boissons, c'est plus compliqué, explique Jonathan Boys, économiste à l'Institut du développement personnel, une association de professionnels des ressources humaines.

D'après lui, la clé de la réussite de l'essai sera donc de mesurer la productivité, particulièrement dans une économie des services où beaucoup du travail est moins quantifiable que la production d'une usine. «Si vous passez de cinq jours à quatre, vous perdez une journée de travail, et par conséquent de la production. Donc la vraie question c'est: (...) est-ce qu'une hausse de productivité va compenser ce jour qui a été perdu? (...) Si ce n'est pas le cas, alors nous aurons beaucoup de mal à maintenir la semaine de quatre jours sans sacrifier de la croissance».

Productivité plus élevée

Mais pour Aidan Harper, coauteur d'un livre qui promeut un temps de travail sur quatre jours («The Case for a Four Day Week»), les pays qui travaillent moins ont tendance à avoir une productivité plus élevée. «Le Danemark, la Suède, les Pays-Bas travaillent moins que le Royaume-Uni et ont des niveaux élevés de productivité», explique-t-il à l'AFP.

À l’inverse, il ajoute que la Grèce est l'un des pays d'Europe avec les plus longues heures de travail pour une faible productivité. Pour Phil McParlane, fondateur du cabinet de recrutement 4dayweek.io, une semaine de travail plus courte est une option gagnante pour les entreprises comme les employés. Il parle même d'un «superpouvoir à embauches».

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Son cabinet de recrutement spécialisé dans le travail flexible et les emplois sur quatre jours hebdomadaires, dit que le nombre d'entreprises qui veulent embaucher à travers sa plateforme a quadruplé ces deux dernières années, témoignant de la montée en force du travail hybride et de la quête d'une meilleure qualité de vie après deux ans de pandémie.

Inflation : Vladimir Poutine annonce une hausse des prestations sociales

Face à une hausse des prix massive atteignant 17,8% sur un an en avril, le président russe a tenté de rassurer sa population.

La Russie demande la levée des sanctions pour éviter une crise alimentaire mondiale selon un diplomate.

La Russie met en garde les pays européens devant une éventuelle crise alimentaire, à l'heure où l'inflation sévit.

Guerre en Ukraine : Poutine se dit prêt à aider à exporter «sans entraves» les céréales de l'Ukraine

Le président russe s'est entretenu à distance avec Emmanuel Macron et Olaf Scholz.

Valeurs Actuelles

[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?


Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron. 

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

L’enjeu de la recherche publique

Chronique

Sylvestre Huet

Quel effort pour la recherche scientifique et technologique ? Le débat précédant le deuxième tour de l’élection présidentielle a très peu abordé cette question cruciale. Dommage, mais révélateur ; aucun des deux protagonistes n’ayant à se glorifier d’une action ou de propositions fortes. Emmanuel Macron a poursuivi une politique rabougrissant notre recherche publique. Et subventionné la recherche privée sans contrôle ni orientation vers les besoins sociaux. Son adversaire ne mérite même pas un commentaire.

Dommage, car il est difficile d’imaginer un futur meilleur à technologies constantes. Le rapport du Groupe 3 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le dit à sa manière. Pour rester crédibles, ses auteurs se sont interdit toute spéculation technologique reposant sur des avancées scientifiques futures. C’est raisonnable. Mais met paradoxalement en lumière la nécessité de les rechercher. Surtout lorsque des pistes s’ouvrent qui diminuent les contraintes sociales et économiques très fortes des scénarios permettant d’éviter le dérapage climatique.

Ainsi, une étude récente (1) a fait un premier pas vers l’objectif de rendre les céréales de grande culture aptes à utiliser l’azote de l’air, grâce à une symbiose avec une bactérie. Le phénomène qui rend si utiles les légumineuses (pois, fèves, luzerne…). L’avancée, réalisée avec une orge et une bactérie dont les génomes ont été modifiés, est une démonstration de laboratoire encore loin d’un usage agricole. L’impact d’un succès final serait toutefois formidable, réduisant drastiquement l’apport d’azote aux céréales cultivées par des engrais dont la production et l’usage sont nocifs pour le climat et l’environnement. Et facilitant l’objectif d’alimenter une population mondiale en croissance sans y recourir encore plus massivement.

Il est trop tôt pour savoir si cette avancée débouchera. Mais soulignons qu’elle trouve l’une de ses origines dans une publication de 1997 d’une équipe française (2). Illustration de la durée souvent nécessaire aux véritables ruptures technologiques. Et donc d’un soutien public plus fort à la recherche scientifique qui en est la source. Les citoyens soucieux d’avoir une Assemblée nationale et un gouvernement travaillant à cet objectif disposent donc d’un élément de choix pour les élections législatives qui s’annoncent.

(1) Timothy L. Haskett et al., www.pnas.org/doi/abs/10.1073/pnas.2117465119

(2) P. Oger et al., Nat. Biotechnol. 15, 369 – 372 (1997).

la chronique scientifique de sylvestre huetsciencesRecherche scientifiqueGiec
Valeurs Actuelles

[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?

Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

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Le Figaro

Cardinal Filoni: «La religion ne doit pas être un instrument de domination»

Jean-Marie Guénois

ENTRETIEN - Ce diplomate chevronné du Vatican, grand maître de l’ordre du Saint-Sépulcre, était invité cette semaine par l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan, à Paris.

Le cardinal Fernando Filoni, 76 ans, est un prélat discret mais important. Il a occupé des fonctions éminentes au Vatican sous Benoît XVI. Diplomate du Saint-Siège, il a servi en Iran, en Irak, en Jordanie, au Brésil, aux Philippines et à Hongkong. Il est aujourd’hui le grand maître de l’ordre du Saint-Sépulcre dédié au soutien des chrétiens de Terre sainte. Il vient de publier Et toute la maison fut remplie de l’odeur du parfum. Pour une spiritualité de l’ordre du Saint-Sépulcre  (Salvator). Il était invité cette semaine par l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan pour un colloque, à Paris, sur les «perspectives historiques et théologiques du djihad».

LE FIGARO. - Vous affirmez, comme le Vatican, que la coexistence entre chrétiens et musulmans est possible…

Cardinal Fernando FILONI. - Ma connaissance du Moyen-Orient n’est pas livresque. Elle repose sur une expérience directe. J’ai été longtemps en poste en Iran, en Irak, en Jordanie, et je connais bien la Terre sainte. J’ai beaucoup observé ces communautés vivre ensemble. Elles se sont parfois combattues mais elles se sont aussi tolérées. Cette relation peut être conflictuelle, mais elle est au fondement de notre culture. Oui, la coexistence chrétienne et musulmane est possible.

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Possible, mais à quelles conditions? Ces dernières années, c’est la violence qui l’a emporté au détriment des chrétiens…

La violence vient de l’idéologie qui instrumentalise la religion en vue de la confrontation. Benoît XVI a rappelé que saint François d’Assise fut révolutionnaire parce qu’il est sorti de la vision traditionnelle de l’islam en lançant un dialogue qui n’était pas compris à l’époque: la culture était celle de la guerre et de la confrontation. Parler ne veut pas dire s’effacer. Le dialogue est toujours possible, pourquoi le serait-il moins aujourd’hui ? Le document que le pape François a cosigné avec le grand imam d’al-Azhar, à Dubaï, il y a deux ans, reprend cette vision de saint François. Il n’avance pas sur le plan doctrinal, ce qui n’est pas possible. Il met sur la table les questions de la tolérance, de la miséricorde, de la rencontre. Thèmes que nous trouvons dans l’Évangile et dans le Coran.

Certains reprochent précisément au pape d’être naïf face aux musulmans?

Peut-être que saint François fut «naïf» mais lui, comme tous les papes, n’a jamais nié les difficultés de ce dialogue. Mais opter pour la confrontation est un piège nourri par des idéologies qui manipulent la religion pour des intérêts politiques. On a trop utilisé la religion comme un instrument de domination. Il faut changer de perspective et cultiver ce dialogue entre religions.

Quels conseils avez-vous donnés aux élèves officiers français que vous avez rencontrés cette semaine à Paris?

Le premier conseil est de bien connaître l’histoire. L’histoire n’est pas un fil linéaire. C’est une corde composée de multiples fibres qui s’entrecroisent. Il faut entrer dans cette complexité, l’intégrer et ne jamais se contenter d’idées simples. Mon second conseil est de ne pas regarder l’autre comme un ennemi. L’autre est une personne dont je dois connaître parfaitement l’histoire. Si l’officier perd cette vision longue de l’histoire, il devient un simple ouvrier, un manœuvre de la guerre et non plus un architecte de la paix. Mais attention, ce dialogue est très exigeant : le respect de l’autre que nous nous imposons doit être au diapason chez l’interlocuteur.

Vous avez vécu trois guerres en poste en nonciature en Irak et en Iran. Quelles leçons en tirez-vous pour la crise actuelle?

Il y a ceux qui portent la responsabilité des conflits et ceux qui subissent les conséquences des conflits. Quand je suis arrivé en Irak, ce pays était sous embargo des Nations unies, mais c’est le peuple qui portait le poids des décisions prises. Je l’ai vu de très près. Je tire donc une première leçon fondamentale: ne jamais faire porter au peuple le poids des décisions dont il n’est pas responsable, comme les sanctions. Les peuples doivent être respectés avant toute chose.

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Autre leçon: il faut avoir la volonté de refuser la guerre. Pourquoi le rappeler? Parce que la volonté d’aller à la guerre sans tenir compte des conséquences du conflit armé existe… Lors des guerres du Golfe, le pape polonais fut prophète en disant: «La guerre est une aventure sans retour.» La vie d’un peuple est unique. Une fois qu’il est détruit, c’est fini. Troisième leçon: ne jamais humilier un homme d’État dans son pays, ni humilier les peuples. L’humiliation fabrique les ennemis de demain. Il faut respecter les pays, il faut respecter la volonté du peuple. Un jour Saddam Hussein me confia: «Ils peuvent tout me demander, sauf l’humiliation.» Oui, l’humiliation est inacceptable.

Un peuple a-t-il le droit de se défendre quand il est agressé militairement? Le Saint-Siège a mis deux mois pour admettre publiquement que la défense du peuple ukrainien était légitime…

Une agression est une agression. Il est normal de se défendre. Un jour, lors d’une conférence de presse dans un avion, le pape François lança «si quelqu’un attaque ma mère, je vais la défendre» en montrant son poing! François n’est donc pas contre la légitime défense, mais il demande que l’on dépasse la simple réactivité. Les armes sont des armes. Elles sont terribles quand elles détruisent les biens, les personnes, la culture…

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Vous arrivez de Terre sainte. Tant à Jérusalem qu’au Liban ou en Syrie, il semble que jamais la paix ne viendra. Où repose votre espérance d’homme de foi?

Jérusalem est notre Église mère. Toutes les autres Églises sont des filles de cette première Église. Il est du devoir des enfants de prendre soin de leur mère. L’ordre du Saint-Sépulcre - 30.000 membres, hommes et femmes, majoritairement des laïcs - rassemble ainsi des chrétiens du monde entier qui aident les chrétiens de Terre sainte et toutes les populations de ce pays à subsister. La question n’est pas leur nombre mais la vie de ces communautés chrétiennes. Pourquoi les pèlerins aiment se rendre en Terre sainte? Parce qu’il y a des lieux sacrés, juifs, chrétiens et musulmans. C’est un lieu unique de rencontres entre les religions. Si nous perdons cette vision de la rencontre, ce sera la confrontation. Mais où réside la clé de ce fragile équilibre? C’est l’éducation à la paix. Nous finançons donc une cinquantaine d’écoles qui accueillent des élèves de toutes confessions ainsi qu’une université très importante à Bethléem. Nous finançons des œuvres humanitaires d’aides sociales ou médicales, ouvertes à tous et pas seulement aux seuls catholiques. L’espérance, comme disait Péguy, est la plus petite des vertus, mais c’est la vision de Dieu.

Affaire Jacques Bouthier : qui est ce PDG «ambitieux et prétentieux», accusé de viols sur mineure ?

Mis en examen et écroué samedi dernier, cet «industriel de la distribution» nourrit l'image d'un homme d'affaires parti de rien, ayant construit son empire dans un bungalow de neuf mètres carrés planté dans son jardin voilà près d'un demi-siècle.

Pap Ndiaye a-t-il comparé la police aux «coupables de la rafle du Vel d'Hiv» ?

LA VÉRIFICATION - Le ministre de l'Éducation nationale est sous le feu des critiques depuis sa nomination.

Qu’est-ce que l’Ascension dans la religion catholique?

FOCUS - Jeudi 26 mai, quarante jours après Pâques, les chrétiens célèbrent l’Ascension. À l’occasion de ce jour férié en France, Le Figaro s’interroge sur l’origine de cette fête chrétienne.

Le Figaro

Hétéro? Homo? Stéphane Plaza répond enfin à la question

  • Par  Emilie Paul
  • Mis à jour le 29/05/2022 à 10:26
  • Publié le 29/05/2022 à 10:26

Au cours d’une interview avec Le Journal du dimanche, l’agent immobilier et animateur vedette de M6 en a dit plus sur sa sexualité.

Depuis 2006, Stéphane Plaza s’invite chaque semaine dans la vie des Français à travers de nombreuses émissions de télévision diffusées sur M6. «Recherche appartement ou maison», «Maison à vendre», «Chasseurs d’appart», pour ne citer que les plus connues. Une omniprésence couplée à un fort capital sympathie qui ont fait de lui l’animateur préféré des Français. «C’est un rêve éveillé. Évidemment que je suis content, évidemment que je suis ému, évidemment que je verse encore une petite larme… Cette fois-ci, je vais aussi prendre un peu de repos. Je veux vraiment me reposer, me ressourcer et revenir avec plein d’énergie positive pour pouvoir défendre ce titre», nous avouait-il en décembre dernier.

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Et pour cause. En plus d’être agent immobilier à la télévision et dans la vraie vie (il possède plus de 600 agences immobilières), Stéphane Plaza s’épanouit aussi sur les planches. Après À gauche en sortant de l’ascenseur et Le Fusible, il est actuellement à l’affiche d’Un couple magique, une pièce de Laurent Ruquier, avec Jeanfi Janssens et Valérie Mairesse. À cette occasion, Stéphane Plaza s’est confié longuement au Journal de dimanche. Et comme souvent, la question de sa sexualité a été mise sur le tapis.

Il faut dire que l’animateur de presque 52 ans a toujours entretenu le mystère. Dans ses émissions, l’agent immobilier prend un malin plaisir à «dragouiller» aussi bien les femmes que les hommes. «Je suis joyeux mais pas pacsé! Comprenne qui veut. Ceux qui ne comprennent pas continueront peut-être à dire que je suis gai, ou gay, mais ça ne me dérange pas. Je n’ai ni à démentir ni à confirmer. C’est du domaine de la vie privée», a-t-il déclaré à Télé 7 jours en 2017. «Je suis amoureux de la vie. Mais je dirais “passionné” plutôt. Certains préféreraient savoir si je suis amoureux dans la vie, et non pas de la vie, mais j’ai décidé de ne plus répondre. Quand on parle de sa vie privée, c’est tout de suite répertorié, gravé dans le marbre, voire déformé... Je préfère faire abstraction», a ajouté celui qui ne s’est jamais affiché au bras de quelqu’un.

Pourtant, au fil de l’entretien avec notre consœur du Journal du dimanche, Stéphane Plaza a fini par répondre à la sempiternelle question. «Je trouve ça dingue que les gens se posent ce genre de question sur moi. Bon, je le dis pour la première fois: je suis hétérosexuel. Voilà», a-t-il fini par lâcher.

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Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

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Le Figaro

La Lettre du «Fig Mag» du 28 mai 2022

Jean-Christophe Buisson

LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Au programme : un ex-espion russe décrypte la stratégie de Poutine ; enquête sur ces Français qui se soucient des seniors ; reportage chez les «cholas» de Bolivie ; le grand Robert Littell est de retour.

Chers abonnés,

Quand les hommes de l'ombre surgissent en pleine lumière, on ne voit soudain plus qu'eux. Prenez Sergueï Jirnov. Envoyé à Paris dans les années 90 pour infiltrer les rouages de l'État français (il avait poussé la conscience professionnelle jusqu'à passer le concours de l'ENA et fréquenter ainsi, le veinard, Valérie Pécresse), cet espion soviétique a quitté le KGB en 2001 et s'est installé en France avec le statut de réfugié politique. Il n'était plus secret mais demeurait discret. Il ne se cachait plus, écrivait des articles et des livres, prononçait des conférences sur le monde du renseignement, mais rien qui aurait pu faire de lui un homme célèbre ni de l'ombre à Vladimir Fédorovski. Jusqu'à ce jour de février 2022 où il annonce le jour exact où la Russie va envahir l'Ukraine. Puis assure que Poutine va brandir la menace nucléaire trois jours avant qu'il ne le fasse. Et le voilà désormais invité partout dans les médias. De quoi attiser la curiosité de Guillaume Roquette qui, à force de le croiser sur les plateaux de LCI, l'a convaincu de se soumettre à un interrogatoire du Figaro Magazine. Oh, rien à voir avec celui que lui avait infligé le lieutenant du KGB Vladimir Poutine en 1980 à la Loubianka pour avoir passé un coup de fil un peu long à un touriste français en goguette à Moscou à l'occasion des Jeux olympiques. La preuve : il se montre très bavard dans cet entretien ! Il y décortique notamment la surprenante stratégie du maître du Kremlin, décrit son isolement physique et mental, pointe ses erreurs et explique comment le conflit qu'il a provoqué donne naissance à « une gouvernance mondiale chaotique ». Dans des extraits exclusifs de son livre à paraître le 1er juin (L'Engrenage, Albin Michel), il répond aussi à deux questions cruciales que nous nous posons tous les jours : jusqu'où Poutine peut-il aller ? Peut-on l'éliminer ? Sachez-le, les réponses ne vont pas illuminer votre week-end.

Pour retrouver le sourire, il y a heureusement les leçons de vie de la doyenne de l'humanité, sœur André. À 118 ans, elle a survécu à deux guerres mondiales et au Covid : à se demander si la messe quotidienne ne serait pas le meilleur des élixirs d'éternité… Dans son Ehpad de Toulon où elle est entourée de laïques et de religieuses de sa congrégation de la Charité, elle a reçu Guyonne de Montjou à qui elle a transmis sa joie de vivre intacte et confié ses souvenirs en se demandant avec humour si Dieu n'avait pas oublié de la rappeler à Lui. Mais qui, à part elle, ose presque regretter de ne pas bénéficier d'un peu plus de temps sur Terre ? Encore faut-il que ces heures-jours-mois-années supplémentaires se déroulent dans des conditions dignes. Notre journaliste a ainsi enquêté sur ce défi du grand âge que pose notre société vieillissante. Et découvert que tout n'est certes pas aussi sombre que certains le prétendent. Entre les colocations harmonieuses entre étudiants et seniors mises en place notamment par l'association Ensemble2générations, les maisons de béguinage, souvent plus accessibles financièrement, et… les outils technologiques qui permettent aux familles de mieux veiller sur leurs aînés (montres, téléphones, tablettes, capteurs de chute, etc.), il semble que les Français prennent conscience que ce vivre-ensemble-là n'est pas à négliger non plus…

Vivre ensemble, c'est ce que tentent de faire depuis des millénaires les hommes et les femmes. N'en déplaise à certaines féministes radicales, la guerre des sexes n'est pas une fatalité. Ni ici ni en Bolivie, où les indigènes «cholas», reléguées pendant des siècles à des activités dégradantes ou humiliantes, ont conquis des droits sans renoncer à leur identité. Lou Valini et la photographe Véronique de Viguerie l'ont constaté : dans une société longtemps encalminée dans un machisme faussement bonhomme, elles sont désormais visibles, dans leurs costumes traditionnels, aussi bien dans les travées du parlement local (52 % à l'Assemblée, 47 % au Sénat, suivez mon regard…) que sur les bancs des universités ou sur les sommets des montagnes vers lesquels elles guident les touristes qui n'ont froid ni aux yeux ni aux pieds.

Il aurait fallu une Frida Kahlo contemporaine pour peindre ces femmes, hier esclaves, aujourd'hui escaladeuses en chef. À défaut, on se rendra dans les nombreux musées qui, sans s'être donné le mot, ont décidé de mettre les femmes à l'honneur ce printemps. Ce qui a permis à Pierre de Boishue de promener son regard et sa plume entre Paris, Tours et Blois pour admirer les œuvres des pionnières des Années folles (Musée du Luxembourg) ou celles mettant en majesté héroïnes romantiques (Musée de la Vie romantique) et femmes de la Renaissance (château de Blois). Sans oublier les images exceptionnelles des femmes photographes de guerre exposées au Musée de l'Armée. Elles n'ont rien à envier à celles de leurs homologues masculins. Et ce n'est pas un cliché.

ET AUSSI

L'image. Elle n'est ni la fille de Jean Todt ni la cousine américaine d'Emmanuel Todd, mais grâce à Cannes et sa brise traîtresse, Emma Todt est désormais connue au-delà du cercle de sa famille et des mannequinophiles (qui sont certes nombreux). Les jambes de la top model d'1m75, sa robe verte échancrée et sa petite culotte aperçue à cette occasion, montaient ce soir-là les marches du Palais des Festivals à l'occasion de la présentation du film de James Gray, Armageddon Time, en lice pour la Palme d'Or ce soir.

Le portrait. Avec ses Bienveillantes, Jonathan Littell avait fait un peu d'ombre à son romancier de père en mettant le feu aux lettres françaises en 2006 (Prix Goncourt). L'incendie n'était qu'un feu de paille. Le Big Littell, c'est bien l'octogénaire Robert, qui le prouve avec son nouveau roman, La Peste sur vos deux familles (Flammarion). Une plongée étourdissante sur le ton de la farce tragique dans la Russie des années Eltsine peuplée de voyous, d'escrocs, de self-made-men suspects, de gangs ethniques que n'étouffe pas le souci de vivre ensemble, etc. Son livre, qui se lit d'une traite, montre un pays qui n'est pas sans rappeler la Russie de 2022, sombrant peu à peu dans une crise politique et morale par la faute de son dirigeant… L'auteur de La Compagnie et de Mère Russie, lui-même interrogé par Élisabeth Barillé, ne nie pas quelques concordances, bien que son livre ait été écrit bien avant l'invasion de l'Ukraine. Ce qui le différencie de Jirnov ? Son optimisme. Pour lui, Poutine a déjà perdu.

La nouvelle. Chez Benoît Heimermann, le vol n'est pas interdit ni puni, il est même recommandé et encouragé. Le vol aérien, s'entend. Signature familière des lecteurs de L'Équipe Magazine pendant un quart de siècle au cours duquel il a couvert les plus grands événements sportifs, il s'est fait depuis trente ans une autre spécialité : repérer, révéler ou réveiller la plume romanesque qui sommeille chez certains grands aventuriers (ceux qui défient déserts, mers et montagnes) et parfois chez… des journalistes. Ainsi est-il l'heureux éditeur d'Isabelle Autissier, dont le dernier roman, Le Naufrage de Venise (Stock), est une splendide réussite, d'Adrien Bosc, de Cédric Gras, d'Emmanuel Ruben, de David Fauquemberg et de Vincent Duluc – entre autres. Et quand lui-même se mue en écrivain, le résultat n'est jamais décevant. J'ai déjà écrit tout le bien que je pensais de son récit biographique de la vie incroyable de Charles Lindbergh, paru ce printemps. Dans le prolongement de ce texte, sa nouvelle inédite a les allures d'une mini-ode aux chevaliers du ciel d'hier et d'aujourd'hui, évoquant notamment cet aviateur allemand, Mathias Rust, qui, il y a exactement 35 ans ce 28 mai, posait son bimoteur sur la place Rouge. Le texte de Benoît Heimermann réjouira tous ceux qui, enfant, ont en effet caressé ce rêve icaresque que certains élus voudraient briser. Mais qui peut briser les ailes de la mélancolie et de la mémoire ?

L'événement. Quand j'étais lycéen à Roanne, mes camarades de classe venant de Chauffailles, au nord de la Loire, me chauffaient souvent les oreilles avec leur musée de l'automobile. Une légitime fierté locale : plus de cent véhicules de tous âges, joliment exposés et magnifiquement entretenus, il y avait de quoi se pavaner. Je n'avais à leur opposer, de mon côté, résident du village de Nervieux, que la tombe du général Berthelot, réorganisateur de l'armée roumaine durant la Grande Guerre et pourfendeur de bolcheviques en Hongrie et en Moldavie en 1919-1920 (lire et voir Capitaine Conan). Un jour de printemps, à leur mine déconfite, j'ai compris qu'il s'était passé quelque chose de grave. En effet. À Mulhouse allait bientôt être inauguré un Musée national de l'Automobile où seraient exposées trois fois plus de vieilles guimbardes. C'était en 1982 et le lieu fête en beauté cet été ses quarante ans. Comme le raconte Serge Bellu, le musée (d'abord secret et privé) des frères Schlumpf n'a cessé de croître et de s'embellir. Outre les 500 trésors à quatre roues de tous styles et de toutes époques qu'il recèle (notamment la Bugatti 101), il bénéficie d'une scénographie féerique. Comme mes amis de Chauffailles étaient bons princes, je suis certain qu'ils le reconnaîtraient eux-mêmes.

L'anniversaire. Il y a 114 ans, le 28 mai 1908 naissait à Londres le futur espion et romancier Ian Fleming, homme romanesque s'il en est (lire son excellente biographie signée Christian Destremau aux éditions Perrin), mais que sa création littéraire a un peu éclipsé : James Bond. Laquelle création littéraire a elle-même été éclipsée par son épigone cinématographique. Non sans laisser, dites par Sean Connery, Roger Moore, Pierce Brosnan ou (de moins en moins, mode wokiste oblige) Daniel Craig, quelques saillies mémorables :

«Mademoiselle Anders, je ne vous avais pas reconnue toute habillée».

«Je ne donne pas dans la rouquine. De sales caractères. Mais cependant, ça vous va bien».

«Le champagne sera bien au frais dans le seau. Et le reste bien au chaud, comme il se doit».

«Je n'ai jamais encore tué de nain mais il y a un début à tout».

«Si on ne peut plus faire confiance à un banquier suisse, où va le monde je vous le demande !»

Sans oublier notre préférée à nous tous, journalistes ou lecteurs du Figaro et de Beaumarchais : «Vous n'êtes pas rasés de près, messieurs. Vous n'auriez pas besoin d'un bon Figaro ?»

Je vous souhaite un excellent week-end en vous proposant de me retrouver lundi à 20h, sur le site du Figaro, pour découvrir la première d'une émission télé hebdomadaire que j'aurai l'honneur de présenter : «Le Club Le Figaro culture». Chaque lundi, je recevrai quatre invités pour débattre de l'actualité culturelle. Ce lundi 30 mai, je proposerai à trois plumes bien taillées du Figaro - Eric Neuhoff, François Aubel, Clara Géliot - et à Sophie Grassin, de l'Obs, de parler de cinéma, donc du festival de Cannes dont le palmarès est dévoilé ce samedi soir.

Le Figaro

Ku Klux Klan, les racines profondes du démon raciste américain

France 5 propose un documentaire en deux parties décrivant avec minutie les différentes évolutions de la société secrète terroriste suprémaciste blanche, fondée au lendemain de la guerre de Sécession. Ku Klux Klan, une histoire américaine, dimanche 29 mai à 20h55, souligne son imbrication à la société, à la culture et à la politique locale.

Maintes fois dissous, fragilisé par les personnalités troubles de ses différents dirigeants ou ruiné, le Klu Klux Klan, créé fin 1865, n’a cessé de renaître de ses cendres. Pour entrer dans le détail des périodes successives, le réalisateur David Korn-Brzoza, grand spécialiste des documentaires historiques, a rassemblé de nombreux documents d’archives redonnant des visages aux victimes comme aux bourreaux. Sur France 5, dimanche 29 mai dans «Ku Klux Klan, une histoire américaine», il fait aussi appel à bon nombre de témoins pertinents: Chris Buckley, membre repenti du Klan, des universitaires, des militants pour les droits civiques des Afro-Américains ou Bill Baxley, procureur général de l’État de l’Alabama dans les années 70.

La défense de la suprématie blanche par les moyens les plus sordides

La première partie du documentaire de France 5, intitulée «Naissance d’un empire invisible» relate les débuts d’une organisation née de la défaire sudiste. Quelques mois après la fin de la guerre de Sécession, des hommes de Pulaski dans l’État du Tennessee ne parvenant pas à accepter l’abolition de l’esclavage et l’écroulement de leur système économique, prennent l’habitude de se réunir et d’évoquer le «bon vieux temps» autour d’un verre pour se soutenir et s’entraider. Ainsi naît le Ku Klux Klan (contraction du grec kyklos signifiant cercle et Klan se référant aux ancêtres écossais des fondateurs).

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Pour défendre la suprématie blanche, l’idée leur vient d’effrayer leurs anciens esclaves superstitieux par des déguisements et des actes d’une violence répugnante. Ils choisissent pour chef, un héros sudiste de la guerre de Sécession, le général Nathan Bedford Forrest, ancien marchand d’esclaves, qui a servi dans l’armée confédérée. À partir de 1872, le Klan est officiellement détruit par les mesures prises par le Congrès pour défendre la citoyenneté des Afro-Américains et leur droit de vote. Mais dans le Sud rien ne change, la ségrégation est de mise à l’école, dans les transports, les commerces, les hôpitaux, les toilettes. Des photos des lynchages sont vendues comme des cartes postales, comme le montre le documentaire. Ces dernières ne montraient cependant qu’une partie de la réalité. Les victimes sont brûlées, émasculées, marqués du signe KKK au cutter et à partir du XXe siècle traînées à l’arrière de voitures. Des photos ou des films en attestent.

Une image de respectabilité

En 1915, un long métrage va associer durablement l’histoire du Ku Klux Klan à l’Amérique. Il s’agit du film The Birth of a Nation de David Wark Griffith, adapté de la nouvelle The Clansman de Thomas Dixon, qui représente les hommes du Klan comme des justiciers restaurant l’ordre et l’honneur, non comme des criminels. C’est l’époque où un ancien prédicateur, William Joseph Simmons, s’autoproclame grand sorcier impérial et empereur de «L’Empire invisible». Il rédige un code d’honneur, le Kloran, fait payer un droit d’entrée dans la confrérie, capitalisant sur le succès de ce film extrêmement novateur dans la forme. Le président américain démocrate Woodrow Wilson, présenté comme progressiste, encense ce long métrage raciste et ségrégationniste, sa carrière dépendant des voix blanches du Sud. Dans les années 20, le Klan est très puissant. Il devient par extension anti-immigrés, anti-urbains, anticommuniste, antisémite et anticatholique (les papistes). Il prône la prohibition. Plus de 40 000 membres défilent fièrement à Washington, à visages découverts. Plus de 4 millions d’Américains seront membres de l’organisation à cette époque. Le 33e président Harry S. Truman, a brièvement adhéré au Klan dans le Missouri dans sa jeunesse pour des raisons électoralistes. Le Ku Klux Klan donne un statut social et organise la vie culturelle locale. Rodéos, tournois médiévaux, films grand public, romans de gare et musiques populaires accompagnent le quotidien familial dans une ambiance de kermesse festive. Le Grand Sorcier fait même la Une du Time Magazine, en toute respectabilité.

Quand éclatent les scandales

Mais à la fin des années 20, plusieurs scandales éclatent, les dirigeants du Klan ne respectant pas eux-mêmes les valeurs qu’ils prônent pour leurs membres. David Curtis Stephenson, Grand Dragon de l’Indiana est condamné pour le viol et le meurtre de son assistante. Le président Roosevelt autorise l’alcool et en 1939 sort un film qui raye les préjugés racistes du livre de Margaret Mitchell, Gone with The Wind (Autant en emporte le vent), de Victor Fleming avec Vivien Leigh, Clark Gable et Hattie McDaniel. Le KKK se rapproche du clan nazi du Bund mais perd de sa superbe. Le fisc provoque la mise en liquidation judiciaire du Klan après la seconde guerre mondiale, rappelle le documentaire de France 5.

La deuxième partie de «Ku Klux Klan, une histoire américaine», intitulée «Résurrections», montre combien la défense par tous les moyens de la suprématie blanche continue son action au cœur des institutions. Pourtant les Afro-Américains ayant combattu en Europe, acceptent de moins en moins la ségrégation raciale dans leur propre pays. En décembre 1955, Rosa Park refuse de céder sa place à un passage blanc dans l’autobus. Le pasteur Martin Luther King lance une campagne non violente pour obtenir l’égalité entre les Noirs et les Blancs. Le Sud s’enflamme de nouveau et le KKK poursuit son œuvre terroriste. Le 15 septembre 1963, dans l’église baptiste de la 16e rue de Birmingham, en Alabama, une bombe explose tuant quatre fillettes qui suivaient le catéchisme. Le FBI identifie rapidement les coupables mais le patron de l’agence, J. Edgar Hoover, refuse de transmettre l’affaire au procureur général du département de la justice.

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En juin 1964, trois militants des droits civiques, sont retrouvés morts. Dans les années 60, les forces de l’ordre pouvaient être membres du KU Klux Klan. Dans ces trois assassinats, des policiers ont livré les militants à leurs bourreaux après les avoir arrêtés puis relâchés. Le 25 mars 1965, Viola Liuzzo, militante blanche est assassinée alors qu’elle raccompagnait un jeune militant noir. Ce dernier témoigne du crime mais lors du procès, le jury blanc refuse de condamner le coupable. Cette situation judiciaire perdurera longtemps.

Les dossiers s’ouvrent et les procès reprennent

Il faudra attendre la mort du patron du FBI, J.Edgar Hoover, pour que les dossiers soient enfin rouverts et les coupables condamnés. Le FBI ne surveille alors plus seulement les communistes mais aussi les membres du KKK. En 1971, Bill Baxley, nommé procureur général de l’Alabama, fera condamner Robert Edward Chambliss pour le meurtre des fillettes noires. Pourtant en novembre 1979 une fusillade éclate en Caroline du Sud tuant cinq militants antiracistes. À l’aube du 21 mars 1981, le jeune Michael Donald, 19 ans, est retrouvé pendu à un arbre, battu, étranglé et la gorge tranchée à trois reprises. Les deux meurtriers seront condamnés l’un à la chaise électrique, l’autre à la prison à vie, une première pour le meurtre d’un Afro-Américain. L’United Klan of America qui réunit plusieurs confréries du KKK est condamné à payer 7 millions d’euros et tous ses biens reviennent à la famille Donald, sept ans après la mort de leur fils Michael. La collusion entre justice, police et le Klan a vécu. Pour autant l’esprit des Klansmen continue de semer la panique. Le 19 avril 1995 à Oklahoma City, un véhicule piégé détruit un bâtiment fédéral faisant 168 morts et près de 700 blessés. Cet attentat terroriste le plus meurtrier qu’a connu l’Amérique est l’œuvre d’extrémistes proches des suprémacistes blancs. La bête immonde est toujours là, prête à renaître à la faveur de l’élection si symbolique pour l’Amérique de Baraque Obama, de l’accroissement de la population hispanique... Le documentaire se termine sur le rappel de la mort de George Flyod en mai 2020, une scène d’une grande violence filmée et mise en ligne par un témoin.

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L'Humanité

En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismes

Actu

Face aux tremblements de terre et faute de réseau d’alerte opérationnel, des habitants se sont faits le relais des chercheurs en hébergeant des sismomètres pour mieux prévoir l’évolution du séisme. Des résultats adoubés par la prestigieuse revue Science.

Jérémie Bazart

Le 1er janvier 2010, un séisme de magnitude 7 a eu lieu sur l’île d’Haïti. 280 000 personnes sont décédées, 300 000 habitants ont été blessés et plus d’un million de personnes se sont retrouvées à la rue. « Lors du tremblement de terre, il n’y avait pas de réseau sismologique pour l’enregistrer. Nous avons alors essayé de le développer avec les chercheurs sur place et sommes parvenus à financer quelques stations sismologiques conventionnelles », explique Éric Calais, professeur au département de géosciences à l’École normale supérieure (lire son interview ci-dessous en encadré).

Un réseau “low cost”

Mais en 2015, lorsqu’un nouveau séisme a frappé l’île, faisant une quinzaine de morts, aucune de ces stations n’était fonctionnelle. En effet, leur mise en œuvre dans un pays tel qu’Haïti fait face à des défis économiques et de savoir-faire difficiles à résoudre sur le court terme. Il a donc fallu trouver autre chose…

En 2018, le chercheur découvre un petit appareil de quelques centaines d’euros, un sismomètre en données libres basé sur un ordinateur bon marché Raspberry Pi et capable de transmettre des données en temps réel. « Mes collègues haïtiens et moi avons eu l’idée d’acquérir une dizaine de ces unités afin de créer un réseau “low cost” de sismomètres », poursuit le scientifique.

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Face à la difficulté de travailler uniquement avec les institutions gouvernementales sur place, il apparaissait nécessaire de compléter la couverture sismologique par d’autres moyens. C’est dans cette perspective que l’approche citoyenne devenait évidente. « On parle beaucoup du fossé qui sépare la science et la société. Je pense qu’il faut trouver des moyens intelligents pour réduire ce gap. C’est d’autant plus important à Haïti qu’il n’y a aucune réglementation qui concerne les risques naturels. Et essayer de trouver des personnes qui peuvent jouer le rôle d’ambassadeurs auprès de leur communauté avec des sismomètres est fondamental », déclare Éric Calais.

Plus de 1 000 répliques localisées

En 2019, c’est donc un réseau de citoyens, hébergeurs du boîtier, répartis dans le pays, qui s’est formé. Et le 14 août 2021, tout a fonctionné comme prévu. Une publication parue en mars dans la revue Science valide l’idée que des citoyens équipés de Raspberry Shake (RS) à Haïti peuvent apporter suffisamment d’informations fiables pour mettre en place un vrai réseau de surveillance des séismes, sans stations conventionnelles. « L’expérience in situ nous a permis d’apporter les preuves que les résultats obtenus avec les RS sont cohérents avec ceux des stations conventionnelles et ceux issus des données satellitaires », explique Éric Calais.

Les données « sismo-citoyennes » ont permis de localiser plus de 1 000 répliques dans les trois semaines suivant le séisme. De plus, l’apprentissage automatique appliqué aux données du sismomètre citoyen le plus proche du choc principal a permis une prévision de l’évolution temporelle des répliques, une importante donnée pour organiser la réponse d’urgence. Surtout, il s’agit d’un projet de « socio-sismologie », qui vise à rapprocher citoyens et sismologues autour d’un réseau dont chacun se sent partenaire.

« L’ambition est surtout de tester l’acceptation d’un tel système de mesure sismologique basé sur des citoyens. Notre changement de paradigme est que le réseau n’est pas qu’un ensemble d’appareils sur le territoire mais surtout un réseau d’hommes et de femmes qui participent à un effort conjoint de mise à disposition d’informations », conclut le chercheur. Un dispositif qui pourrait essaimer à travers le monde.

Le Raspberry Shake

Il s’agit d’un mini-ordinateur équipé d’un géophone, un capteur, généralement de forme tubulaire, qui peut enregistrer et mesurer la vitesse des vibrations sismiques au travers du sol. Les données sismologiques des sismomètres sont stockées sur un micro-ordinateur qui gère la connexion Internet, envoie les données et fabrique des graphiques simples pour les utilisateurs. Le tout tient dans une boîte de 10 cm sur 10. Les données sont en libre accès pour tous sur le site : ayiti.unice.fr/ayiti-seismes

« Pour une information fiable, il faut un dialogue ouvert »

Le point de vue Éric Calais, professeur de géosciences (ENS) et directeur de rehcerches (IRD)

D’autres pays pourraient-ils développer un tel réseau low cost de surveillance ?

Oui, on pourrait imaginer ce dispositif en complément du réseau conventionnel existant. En Amérique, on pourrait imaginer cela au Nicaragua, au Salvador ou au Guatemala. Mais on peut également développer ce réseau dans des pays d’Afrique de l’Est, en Éthiopie, au Kenya ou en Tanzanie. L’Asie n’est pas en reste d’ailleurs, il y a actuellement un réseau de Raspberry Shake dans des écoles du Népal.

Votre expérience montre que les projets de sciences participatives ne sont pas réservés qu’aux pays riches. Comment arrivez-vous à convaincre des gens à Haïti de s’y intéresser ?

Ce que l’on constate ici, c’est que lorsqu’on discute avec les habitants, il y a une demande réelle et sincère d’information sur les séismes. De nombreuses personnes ont été, et restent encore, traumatisées par celui de 2010.

Des collègues sociologues ont interviewé les hébergeurs de nos stations et ont fait ressortir des éléments : tous disent qu’ils veulent de l’information précise sur la magnitude et sur la localisation exacte du séisme. Or cette information ne peut pas exister sans réseau efficace.

Par ailleurs, les hébergeurs ont envie de participer à quelque chose pour leur pays, ils souhaitent produire de l’information. Le troisième élément est la défiance des citoyens envers l’État, qui n’est pas en capacité à Haïti d’assurer ses missions de base.

Face à des défaillances, il faut trouver des solutions et ce réseau en est une. Nous essayons, avec nos collègues des sciences humaines, d’ouvrir un dialogue avec les hébergeurs sur la perception des séismes, des risques, comment ils juxtaposent différentes dimensions de réflexions sur le monde, sur la religion ; comment le vaudou, très en lien avec la nature et notamment sur leur perception des séismes, entre en jeu dans tout cela… Nous nous intéressons à toutes ces questions.

sciencesséismehaïti
Le Figaro

Promotions, faux avis, démarchages : une régulation plus stricte entre en vigueur

Parmi les mesures prévues : les acteurs du e-commerce devront vérifier que les avis publiés ont bien été émis par des personnes ayant acheté le produit.

Promotions abusives, faux avis sur internet ou encore démarchages à domicile: une directive européenne entre en vigueur samedi en France pour mieux réguler certaines pratiques commerciales. Adoptée en novembre 2019 par le Parlement européen et le Conseil européen, la directive dite «Omnibus» est officiellement mise en oeuvre samedi dans tous les États de l'Union européenne.

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«L'Europe prend la tête d'une réglementation accrue des places de marché et des sites e-commerce. De nombreuses entreprises américaines opérant en Europe devront suivre le mouvement», estime dans une note John Hornell, vice-président de Pasabi, une société qui propose des solutions d'authentification pour les commerces en ligne.

En France, la directive a été transposée par une ordonnance en décembre 2021. Parmi les mesures prévues, la réglementation oblige les places de marché dans le commerce en ligne à vérifier que les avis publiés sous les produits proposés à la vente ont bien été émis par des personnes ayant acheté le produit en question.

Elles devront aussi donner certaines informations supplémentaires au consommateur, comme l'existence d'un «lien capitalistique» entre le vendeur et la place de marché, ou demander le consentement du consommateur lorsque le droit de rétractation ne s'applique pas.

Sanctions renforcées

Par ailleurs, pour lutter contre les annonces de réduction de prix excessives, calculées à partir de prix de référence gonflés, les commerçants devront afficher le prix de référence à partir duquel la réduction est calculée. Celui-ci devra correspondre «au prix le plus bas pratiqué par le professionnel à l'égard de tous les consommateurs au cours des trente derniers jours», selon l'ordonnance du 23 décembre 2021.

Les sanctions sont aussi renforcées en cas de manquement à certaines obligations légales d'information ou en cas de clauses abusives dans les contrats. En cas d'«infraction de grande ampleur», elle pourra atteindre 4% du chiffre d'affaires de la société visée.

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L'ordonnance qui entre en application samedi interdit également les visites de vendeurs à domicile si le consommateur «a manifesté de manière claire et non ambiguë ne pas vouloir faire l'objet d'une telle visite». En cas de manquement à cette règle, le vendeur pourra être puni d'un an d'emprisonnement et d'une amende de 150.000 euros.

Stationnement payant à Paris : la mairie veut proposer un passe pour les deux roues motorisés

Le Conseil de Paris va examiner cette proposition censée accompagner la fin du stationnement gratuit en surface, prévue pour septembre.

Pouvoir d'achat : baisser la TVA sur certains produits, serait-ce «injuste» et inefficace ?

LA VÉRIFICATION - Proposée par la Nupes, cette mesure visant à protéger le portefeuille des ménages a été critiquée par François Bayrou.

L'Humanité

Timor Oriental. 20 mai 2002, la naissance d’un État dans la douleur

Il était une fois

La petite nation arrache son indépendance, après plus de quatre siècles de colonisation portugaise, suivis de vingt-cinq ans d’une sanglante occupation indonésienne. Allié des États-Unis, qui craignent le « virus » indépendantiste et visent l’or noir du minuscule territoire, le dictateur de Djakarta, Suharto, mène une féroce répression qui fera entre entre 100 000 et 200 000 victimes dans l’indifférence générale.

Dominique Bari

Camp David, 5 juillet 1975. Dans la résidence de villégiature des présidents américains, le président Ford, son secrétaire d’État, Henry Kissinger, et le dictateur de Jakarta, le général Suharto se penchent avec appétit sur l’avenir d’un minuscule territoire de l’archipel de la Sonde, une moitié d’île coincée entre l’Indonésie et l’Australie (1) : le Timor oriental, libéré depuis le 16 mai 1974 du joug colonial portugais à la suite de la révolution des œillets (25 avril), à Lisbonne.

La perspective de l’indépendance se dessine pour les quelque 700 000 Est-Timorais, après quatre cents ans de domination lusitanienne. Les partis politiques, jusque-là interdits, militent au grand jour. Deux formations s’affirment : la conservatrice Union démocratique timoraise (UDT) et le Front révolutionnaire pour un Timor-Est indépendant (Fretilin), dont le leader, Xanana Gusmao, résume ainsi le programme : indépendance, élections libres et nouvelles structures économiques, sociales et politiques, s’appuyant sur la coopération villageoise.

Il n’en faut pas plus au trio de Camp David pour voir « rouge ». Le Fretilin est infiltré par de « dangereux marxistes » qui s’apprêtent à faire du Timor un « nouveau Cuba » dans les eaux du Pacifique aux portes de l’Australie et de Jakarta ! clame Suharto, partisan de l’annexion à l’Indonésie de l’ancienne colonie. Il avance ses pions avec un autre argument de poids : l’or noir. N’y a-t-il pas tout avantage à ce que les importantes réserves pétrolières du Timor oriental tombent entre des mains amies ?

Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie »

Quelques semaines après la défaite historique états-unienne au Vietnam (Saigon a été libéré le 30 avril 1975), la hantise de l’expansion communiste en Asie tétanise l’administration américaine et le vieil allié Suharto est le mieux qualifié pour entraver toute menace. Ce dernier, dix ans plus tôt, le 30 septembre 1965, a déjà été le bras armé des États-Unis pour se débarrasser de l’encombrant général Sukarno, organisateur de la Conférence afro-asiatique de Bandung en 1955, matrice du Mouvement des non-alignés. À la suite du putsch militaire, toutes les forces démocratiques indonésiennes ont été écrasées, à la grande satisfaction du clan occidental. Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie » (2). Depuis, Washington peut compter sur un ralliement sans faille de la dictature de Suharto à ses guerres menées en Extrême-Orient.

Avec la complicité des États-Unis et de l’Australie, qui font main basse sur le pétrole local, l’armée indonésienne étrangle une population révoltée par les vexations et les exactions. © John Stanmeyer/Redux-REA

Dès le printemps 1975, Jakarta est à la manœuvre pour contrer ce « virus » du nationalisme indépendant en Asie, selon la terminologie d’Henry Kissinger. Le temps presse : l’UDT et le Fretilin, passant outre leurs divergences idéologiques, se sont rassemblés au sein d’une coalition gouvernementale dans une perspective d’indépendance. Des élections pour une assemblée constituante sont prévues en octobre 1976.

Les services secrets indonésiens n’ont de cesse de briser la coalition en poussant l’UDT à un coup de force contre le Fretilin. Celui-ci a lieu le 11 août 1975 et échoue. S’ensuit un conflit fratricide au bilan meurtrier – entre 1 500 et 3 000 victimes –, dont le Fretilin sort vainqueur. Le 28 novembre, il proclame la République du Timor-Est. Elle ne vivra que dix jours. Le 7 décembre, les troupes indonésiennes envahissent le territoire est-timorais. Douze heures avant le déclenchement de l’offensive, Ford et Kissinger font escale à Jakarta. Dili, la capitale, est bombardée et prise. La chasse aux « communistes », indépendantistes et aux membres du Fretilin est ouverte. Le Timor-Est devient en une semaine « une prairie de feu et de destruction » (3).

Les Nations unies restent en retrait. L’octroi du prix Nobel de la paix en 1996, à José Ramos-Horta et à l‘évêque de Dili, Mgr Belo, n’y changera rien. © Tor Richardsen/Scanpix Nrway/AFP

Le 22 décembre 1975, le Conseil de sécurité de l’ONU, à la suite d’un vote de l’Assemblée générale, ordonne à l’unanimité le retrait de l’Indonésie du Timor oriental, mais aucune force d’interposition n’est envoyée. Daniel Patrick Moynihan, ambassadeur américain auprès de l’ONU, s’en explique dans ses mémoires. Il a reçu pour instruction du département d’État de rendre l’ONU « complètement inefficace, quelque initiative qu’elle entreprenne… Les États-Unis voulaient que les choses se passent comme elles se sont passées (et ils) agirent en ce sens ». En 1976, le Timor oriental devient la 27e province de la République d’Indonésie avec la bénédiction des puissances occidentales, plus intéressées à rechercher les faveurs de Suharto qu’à défendre les agressés. La France n’est pas en reste. En 1978, le ministre des Affaires étrangères de Giscard d’Estaing se rend à Jakarta pour offrir aide militaire et soutien diplomatique à la dictature indonésienne dans les forums internationaux (4).

Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. Mgr Carlos Belo

La résistance timoraise s’annonce plus importante que prévu et oblige Jakarta à porter à 25 000 hommes les effectifs engagés, soit un soldat pour 28 habitants. Des attaques foudroyantes sont menées contre les centaines de milliers de civils réfugiés dans la montagne. En décembre 1978, l’armée indonésienne reconnaît avoir interné 372 900 Timorais dans 150 camps (soit 60 % de la population) et la Croix-Rouge alerte sur des cas récurrents de famine. En 1989, l’évêque de Dili, Mgr Carlos Belo, en appelle au secrétaire général de l’ONU : « Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. » En vain, la chape de silence continue d’étouffer l’île martyre. Cette même année 1989, l’Australie signe un accord avec Suharto pour exploiter le pétrole de la « province indonésienne du Timor Oriental ». Accord auquel se sont associées les compagnies occidentales sans que cela suscite le moindre commentaire.

Après dix ans de traque, Xanana Gusmao, leader du Fretilin, est capturé en novembre 1992 et condamné à vingt ans de prison. Paradoxalement, son arrestation donne un nouveau souffle à la lutte, mais les manifestations sont durement réprimées. José Ramos-Horta, ancien ministre des Affaires étrangères de l’éphémère République est-timoraise et représentant à l’étranger du Conseil national de la résistance, parcourt le monde pour mobiliser les opinions publiques et briser l’indifférence générale et la passivité des gouvernements. Mais, même le prix Nobel de la paix, qui lui est décerné en octobre 1996 de concert avec l’évêque de Dili, ne fait pas réagir le Conseil de sécurité de l’ONU, ni n’oblige l’Indonésie à mettre un terme à son occupation illégale… Après la réception de son prix, le retour d’Oslo de Mgr Belo fut triomphalement salué à Dili : près du tiers de la population se trouvait dans les rues. La répression indonésienne fut à la mesure de l’événement.

La situation commence à évoluer à partir de 1997, année de la crise financière asiatique qui entraîne la chute des devises régionales et une récession économique de grande ampleur. Les conséquences sont terribles pour le peuple indonésien et suscitent une explosion de contestations. Après trente-trois années de pouvoir, Suharto démissionne en mai 1998 à la suite de violentes émeutes à Jakarta. Officiellement, la dictature a vécu, mais toutes les structures du régime restent en place, notamment l’armée. Jusuf Habibie, vice-président de Suharto, lui succède. Il consent à une consultation d’autodétermination organisée par les Nations unies auprès des Timorais.

Les militaires ne l’entendent pas ainsi. La perte du Timor oriental, où ils disposent de gros intérêts économiques, est inacceptable. À l’annonce du référendum, prévu à l’été 1999, ils lancent une nouvelle campagne de terreur et d’intimidation. L’équipe de l’ONU en charge de la préparation du scrutin témoigne de ces violences : en juillet 1999, 90 000 personnes, soit 13 % de la population, ont dû se réfugier dans les montagnes pour échapper aux agressions ; 3 000 à 5 000 personnes sont tuées dans les mois qui précédèrent le vote : « Le pire est peut-être à venir, alerte la mission. On ne peut écarter l’idée que l’on assiste aux premières étapes d’une campagne de génocide pour écraser définitivement par la force le problème du Timor oriental » (5).

Embastillé par l’occupant, le leader du Freitelin Xanana Gusmao est investi président, le 20 mai 2002, jour de la proclamation de l’indépendance. © Paulo Novais/Lusa/AFP

Des alarmes hautement fondées. En mai 1999, un document public de l’armée indonésienne confirme la planification de nouveaux massacres en cas de victoire indépendantiste : « Ce sera pire qu’il y a vingt-trois ans ! » prévient-il. Le mouvement indépendantiste « devra être éliminé du sommet à la base » (6). En dépit de ces annonces, la Maison-Blanche reste aux abonnés absents. L’administration Clinton refuse de discuter de la formation d’une force internationale pouvant faire échec aux buts de l’armée. Au contraire, le Pentagone fait état du succès d’« un exercice d’entraînement américano-indonésien, le 25 août ». Soit cinq jours avant le référendum.

Le 30 août 1999, c’est pourtant un pays entier qui se rend aux urnes : 98,6 % de participation et un résultat sans appel à 78,5 % des voix pour l’indépendance. Fidèle à ses promesses, l’armée indonésienne passe à l’action avec ses bataillons d’élite Kopassus – de sinistre renommée –, épaulés par les milices locales supplétives. Le territoire du Timor oriental est incendié et pillé, quasiment réduit en cendres. En quelques jours, en cette fin d’été 1999, près de la moitié de la population, selon un rapport des Nations unies, est expulsée de ses foyers, soit déplacée de force vers le Timor ouest, indonésien, soit fuyant vers les montagnes les exécutions sommaires. Au moins 1 400 civils sont massacrés.

Ce n’est que le 10 septembre 1999 qu’une force d’interposition internationale, l’Interfet, débarque à Dili pour faire cesser la terreur. En moins de trois semaines, elle sécurise l’ensemble du territoire. Une administration provisoire des Nations unies est créée et gérera pendant près de trois ans le pays dévasté. Elle travaille en étroite concertation avec les dirigeants timorais, réunis au sein d’une coalition de partis présidée par Xanana Gusmao et José Ramos-Horta. Au soir du 20 mai 2002, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, leur remet symboliquement la souveraineté du Timor oriental, qui prend le nom officiel de République démocratique du Timor oriental.

Pendant un quart de siècle d’occupation indonésienne, 100 000 à 200 000 Timorais (sur une population de 700 000 en 1975) ont été tués dans des combats, sous les bombardements aériens, ou victimes de maladies consécutives aux conditions de vie des populations déplacées et assignées à résidence dans des équivalents locaux de camps de concentration. L’ancien président Clinton, invité à l’émouvante cérémonie du 20 mai 2002, y prononce cette phrase : « Je ne crois pas que nous puissions défendre tout ce que nous avons fait. » Cynique mea culpa.

timor orientalIl était une fois
Le Figaro

Frédéric Beigbeder: «Poutine vu par un des siens»

CHRONIQUE - Le Mage du Kremlin est un premier roman époustouflant, écrit en français par un Italo-Suisse, sur la cour du tsar Poutine.

Il y a très longtemps que je n’ai pas dévoré un roman avec une telle avidité. C’est ce que les Anglo-Saxons appellent un «page turner», un livre dont on ne peut se retenir de tourner les pages, super-efficace et documenté, qui décrit les coulisses du pouvoir russe depuis vingt ans avec une écriture simple, séduisante, un réalisme inouï. Je n’ai pas lu de meilleur roman sur la Russie contemporaine depuis… le mien! C’est LE livre à lire pour comprendre la guerre en Ukraine.

Giuliano Da Empoli s’appuie sur une enquête précise. Il imagine (ou retranscrit, sait-on jamais) la confession du plus proche conseiller de Poutine: Vadim Baranov, inspiré d’un personnage réel nommé Vladislav Sourkov. Cet homme est aujourd’hui assigné à résidence près de Moscou. Je connais bien son histoire. Il a publié deux romans de science-fiction sous le pseudonyme de Natan Dubovitsky: Almost zero et Mashinka i velik (la machine et le vélo, aucun n’a été traduit en France). Le monologue imaginaire de Baranov ressemble à s’y méprendre au cynisme de Dubovitsky qui entraîne aujourd’hui le monde au bord de sa fin.

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Le point le plus important, c’est que Vladimir Poutine a toujours appuyé sa popularité sur la guerre. C’est son autorité de chef de guerre en Tchétchénie qui a installé son pouvoir - peut-être en organisant quelques attentats islamistes, en tout cas en les exploitant médiatiquement. Il continue à se servir de la guerre pour conforter son pouvoir dans une économie pourrie et corrompue. Le Mage du Kremlin montre comment il a suffi de vingt ans pour qu’un lieutenant-colonel du FSB grisâtre et taciturne devienne l’homme le plus puissant et riche du monde. Comment les États-Unis et l’Europe ont commis l’erreur de ne pas traiter la Fédération de Russie en égale, voire en l’accueillant dans les institutions européennes. Comment l’arrestation de Khodorkovski a servi de symbole, tout comme le départ de Berezovski à Londres. Mais ce roman bascule aussi dans le délire en expliquant que le vrai patron du Kremlin est le labrador de Poutine, Koni!

Une thèse dingue

La thèse défendue par ce roman est tellement dingue que je n’y avais pas pensé. La guerre en Ukraine n’a pas d’autre but qu’elle-même. La guerre pour la guerre, c’est comme l’art pour l’art. C’est juste une punition contre le désir de démocratie, et une distraction pour faire oublier sa misère au peuple russe. Le Mage du Kremlin a été imprimé en mars dernier donc forcément rédigé avant l’invasion de février, mais il en parle mieux qu’aucun essai et aide à comprendre… qu’il n’y a rien à comprendre. Pour un premier roman, c’est un coup de maître.

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Quand elle fendait les flots sur les océans les plus redoutables, Isabelle Autisiser avait la réputation de ne pas craindre de prendre des risques. Devenue romancière, elle ne se renie pas.

Robert Littell: «Poutine a déjà perdu»

EN VUE - Plus inspiré que jamais, l’écrivain américain fouille les entrailles des mafias post-soviétiques à l’époque de Boris Eltsine. En prétendant sauver son pays, le président russe des années 1990 n’avait fait que précipiter son effondrement. Un roman glaçant d’actualité.

Le Figaro

«Manger ou se chauffer»: les Britanniques frappés par la crise

Arnaud De La Grange

REPORTAGE - Le gouvernement Johnson déploie 15 milliards de livres d’aides aux ménages et taxe les énergéticiens.

De notre correspondant à Londres

C’est un nouvel esclavage, une aliénation moderne qu’elle n’aurait jamais cru vivre. «Nous sommes devenus esclaves de nos compteurs à prépaiement pour le gaz et l’électricité. Ce qu’ils nous prennent et ce qu’ils nous laissent comme argent conditionne nos vies, ce que nous pouvons acheter pour nous nourrir», dit Kathleen Kerridge.

Cette habitante de Portsmouth, mère de quatre enfants, décrit avec pudeur et émotion la descente dans la précarité que provoque aujourd’hui la flambée du coût de la vie. Une situation qui frappe des millions de foyers britanniques, alors que la crise du coût de la vie représente le plus grand défi du moment pour le gouvernement britannique.

Comme nombre d’habitants du quartier et de familles modestes du pays, les Kerridge ont recours à ce système de cartes prépayées que l’on introduit dans le compteur après l’avoir achetée dans une boutique du voisinage. Faute de crédit, tout s’arrête. Avec le loyer et la taxe d’habitation, ces dépenses font partie des coûts «non négociables», explique Kathleen. «Alors, le seul budget sur lequel on peut jouer et économiser, c’est celui de la nourriture, dit-elle. On achète moins. Et, quand on achète, c’est de moins bonne qualité. Nous nous nourrissons mal, ce qui est désastreux à long terme pour la santé.» Elle avoue renoncer souvent aux fruits et légumes et à tant d’autres aliments «sains et nutritifs».

Sauter des repas

Cette peur de ne pouvoir nourrir, au moins sainement, ses enfants a fini par affecter sa santé mentale. «Je suis dans un état d’angoisse permanente, j’ai perdu le sommeil, dit celle qui est partiellement rédactrice indépendante et employée de bureau. C’est un cercle vicieux, j’arrive moins bien à travailler, et donc mes revenus baissent…»

À lire aussiCoût de la vie: des millions de Britanniques ne mangent plus à leur faim

Une étude de la Food Foundation publiée il y a deux semaines a créé un choc. Elle montre que des millions de Britanniques sont obligés de moins manger ou de sauter des repas. Plus de 7 millions d’adultes vivraient ainsi au sein d’un foyer qui a manqué de nourriture au mois d’avril. Et 2,4 millions d’entre eux n’auraient pas mangé pendant un jour entier. Le nombre de personnes touchées par cette insécurité alimentaire aurait augmenté de 57 % par rapport au mois de janvier. «C’est dû à la fois à l’augmentation des prix des produits alimentaires, d’au moins 6,7 % sur les douze derniers mois, et à la flambée d’autres budgets, en premier lieu celui de l’énergie, au détriment de celui de l’alimentation», explique Anna Taylor, directrice de la Food Foundation.

Elle s’inquiète de voir «une crise économique se doubler désormais d’une crise de santé publique». Alors que les Britanniques ont déjà des taux de surpoids et d’obésité qui battent des records européens, avec deux tiers des adultes concernés, la crise va encore amplifier le phénomène. «À calories égales, les produits sains sont trois fois plus chers que les autres, dit Anna Taylor, et l’obésité va mécaniquement augmenter chez les bas revenus, qui ne peuvent acheter que des biens de mauvaise qualité.» Elle s’inquiète particulièrement pour les enfants, chez qui la pandémie a déjà multiplié les cas d’obésité, et appelle à «élargir l’accès aux repas scolaires gratuits».

Les banques alimentaires notent que de plus en plus de gens demandent des produits qui ne doivent pas être cuisinés, afin de ne pas dépenser de gaz ou d’électricité. «On nous refuse les pommes de terre, par exemple, car les faire cuire consomme trop de gaz», dit Damien Conrad, du Felix Project, le plus gros distributeur de surplus alimentaires à Londres. «Non seulement de plus en plus de Britanniques sont touchés par la crise, mais ils le sont de plus en plus profondément, constate-t-il. Il faut vraiment en avoir besoin pour venir faire la queue à 8 heures du matin devant un centre qui n’ouvre que l’après-midi.» Au Harrow Hub, dans le nord-ouest de Londres, qui nourrit 1700 familles tous les samedis, la file peut s’étendre sur plus de 1 kilomètre et demi.

Quand le froid reviendra, un nombre croissant de Britanniques risquent de se trouver devant le triste dilemme: «heating or eating» («se chauffer ou se nourrir»). Le patron de Scottish Power, l’un des plus importants distributeurs d’électricité au Royaume-Uni, Keith Anderson, a averti que «jusqu’à 40 % des ménages pourraient être confrontés à la précarité énergétique» l’hiver prochain. Les factures ont bondi en avril, quand le plafond des prix de l’électricité et du gaz, encadré par le régulateur britannique Ofgem, a augmenté de 54 %. «Depuis cette date, le nombre de foyers en insécurité énergétique a bondi de 4,5 millions à 6,5 millions, soit près d’un quart des foyers de tout le Royaume-Uni, dit Adam Scorer, directeur de l’ONG National Energy Action (NEA). Et si des mesures sérieuses ne sont pas prises, ce chiffre montera à 8 millions en octobre.» Passé à 1 971 livres en avril, ce plafond des prix de l’énergie pourrait atteindre les 2 800 livres, a fait savoir mardi Ofgem, soit une nouvelle augmentation de 42 %.

Selon un sondage YouGov publié ce jeudi, 1 Britannique sur 5 dit ne plus parvenir à boucler ses fins de mois. Pour Anna Taylor comme pour Adam Scorer, il est urgent d’«augmenter les allocations dans les mêmes proportions que l’inflation». Celle-ci atteint déjà les 9 %, un taux record en quarante ans, et pourrait passer la barre des 10 %. Tirée pour l’essentiel par les prix de l’électricité et du gaz, elle est aggravée par un marché du travail très tendu, dans le sillage du Brexit. La semaine dernière, le gouverneur de la Banque d’Angleterre (BoE), Andrew Bailey, a qualifié la situation d’«apocalyptique» pour les prix alimentaires.

Agir plus vigoureusement

Le gouvernement se voit de toute part sommé d’agir plus vigoureusement. Accusé de pas aider suffisamment les familles en difficulté, le chancelier de l’Échiquier, Rishi Sunak, a dégainé un nouveau train de mesures ce jeudi. Une annonce opportune au lendemain d’un rapport sur le «Partygate» tançant Boris Johnson… Alors qu’il se refusait jusqu’à présent à une taxe exceptionnelle sur les profits des géants pétroliers et gaziers, estimant qu’elle risquerait de freiner l’investissement, le gouvernement a fait volte-face sous la pression de l’opposition et de l’opinion. Il a annoncé une taxe temporaire de 25 % sur les profits de ces entreprises, pour qui elle sera allégée si elles investissent. En levant 5 milliards de livres, elle nourrira un nouveau paquet d’aides de 15 milliards.

Près de 1 ménage sur 8 parmi les plus vulnérables recevra ainsi au moins 1200 livres cette année. Il s’agira notamment d’un versement unique de 650 livres, auquel s’ajouteront 400 livres de réduction sur les factures énergétiques pour tous les foyers. Les retraités en difficulté recevront 300 livres supplémentaires et les personnes handicapées, 150 livres. Ces mesures s’ajoutent à un premier paquet de 22 milliards de livres d’aides déjà annoncé, avec notamment des réductions des taxes sur l’essence, des coupes d’impôts locaux et, déjà, une réduction des factures énergétiques Devant le Parlement, Rishi Sunak a assuré qu’avec ces aides, pour un total de 37 milliards de livres, les Britanniques les plus modestes allaient ainsi «sentir le poids de l’inflation s’apaiser».

Pour Johnson, il est d’autant plus urgent d’agir que la crise du coût de la vie commence à grever sérieusement l’activité britannique, selon l’indice Flash Composite publié mardi par S&P Global. La BoE a aussi averti que le pouvoir d’achat plombé des Britanniques allait «lourdement peser» sur la demande. Avec une contraction de l’économie britannique au quatrième trimestre. Face à ces cris d’alarme, Boris Johnson a promis que son gouvernement allait «mettre ses bras autour du peuple britannique, comme il l’a fait pendant la pandémie».

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ENQUÊTE - Dotées de nouvelles missions de vaccination et de dépistage, les 21.000 officines de l’Hexagone voient leur modèle économique évoluer.

Guerre en Ukraine : Poutine se dit prêt à aider à exporter «sans entraves» les céréales de l'Ukraine

Le président russe s'est entretenu à distance avec Emmanuel Macron et Olaf Scholz.

Inflation : Vladimir Poutine annonce une hausse des prestations sociales

Face à une hausse des prix massive atteignant 17,8% sur un an en avril, le président russe a tenté de rassurer sa population.

Le Figaro

Voici les 4 poissons à privilégier pour respecter les saisons et consommer sans risque

La pêche écoresponsable, ça existe. Cet été, on privilégie quatre poissons pour protéger les espèces menacées.

Le poisson, c'est tellement bon. Alpha de la minceur, oméga santé, il fait de plus en plus frétiller nos assiettes. Au point d'être devenu le jackpot de la popote mondiale. Un appétit de piranha qui alarme. Toutes les secondes, ce sont plus de 5 400 kg de poissons et crustacés qui sont arrachés à leurs mers. Surpêche, mauvaises pratiques, réchauffement climatique et plastique : ça tangue dans les bancs. Et si nous n'y prenons pas garde, le ressac de ces mauvais traitements des océans risque d'être brutal.

La prohibition du poisson n'est cependant pas de mise, rassurent les spécialistes. À condition de le consommer avec raison, selon les principes de la pêche écorespectueuse et de saison (lire encadré). Et il y a de quoi faire. Aujourd'hui, 56 % des poissons français sont issus de la pêche durable contre 15 % il y a vingt ans. Pas encore un raz-de-marée, mais pour Mr. Goodfish, programme européen de sensibilisation à la préservation des ressources marines proposant une application pour mieux choisir (mrgoodfish.com), si chaque Français choisissait, ne serait-ce qu'une fois par an, un de ces poissons responsables, ce sont 18 000 tonnes d'espèces menacées qui pourraient être sauvegardées. Alors on s'y met dès maintenant.

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En vidéo, comment cuire un poisson à basse température

Sardine : cap sur l'Atlantique

Elle a l'avantage de se reproduire à la vitesse grand V et, comme elle forme de gigabancs, sa pêche n'engendre pas de prises annexes ni de raclements de fonds. Du coup, feu vert pour s'en régaler à la pleine saison, en juillet et août, au barbecue, marinée… pour peu qu'elle provienne du golfe de Gascogne. Côté Méditerranée, de toute façon, pour cause de réchauffement climatique, elle s'est totalement rabougrie : son poids a été divisé par 3 ! Résultat : aucune chance qu'elle ne bloque le port de Marseille, elle n'y est plus pêchée.

Dorade grise : bonne recrue de printemps

À ne pas confondre avec sa royale cousine, majoritairement issue d'élevage, et la rose, en danger. Elle navigue surtout dans la Manche, et une flottille de petits bateaux la recherche en Bretagne et en Vendée. Sa chair, bien ferme, est délicieuse crue, en ceviche, en sashimi…

Lieu jaune : poisson étoilé

Il n'a rien à envier au cabillaud, et les chefs l'adorent. Pêché à la ligne, toute l'année, sur les côtes de l'Atlantique, bretonnes et en Manche, sa chair exceptionnelle craint la surcuisson, elle doit rester nacrée et s'effeuiller. Succès garanti au four, à basse température.

Merlu : retour de marché

Il a bien failli prendre le bouillon. Mais, grâce à un plan Orsec, ses stocks sont à bloc dans le golfe de Gascogne et en Atlantique Nord (mais pas en Méditerranée !). Poisson d'avril à la chair fine, il est de saison jusqu'à la fin de l'été. À Saint-Jean-de-Luz, où il est pêché à la ligne, on le prépare à la romaine : en filets, frits à la poêle après un aller-retour dans de la farine, un passage dans l'œuf battu et basta.

S'y retrouver au Royaume de Nemo

«MSC pêche durable» : ce label garantit la gestion des stocks, mais est peu regardant sur les engins de pêche. «Pêche durable» : cet écolabel public français a tout bon, mais reste encore confidentiel. «Pavillon de France» : c'est un peu juste, mais c'est la certitude d'avoir un produit issu de la pêche dans les règles françaises. «Artysanal», «Ligneurs de la pointe de Bretagne» : la bonne pêche de petits labels 100 % écoresponsables. «Mr. Goodfish» : l'application pour choisir le bon poisson à la bonne saison, avec idées de recettes en un clic.

Naraé Kim, la cheffe qui affole la sphère pâtissière

Attention, talent ! Naraé Kim, la nouvelle cheffe pâtissière du Park Hyatt Paris-Vendôme – où elle a rejoint Jean-François Rouquette en octobre dernier – éveille déjà la curiosité de tous.

Gastronomie, écologie et chocolat… Le petit monde de la cheffe Tabata Mey

D'origine Brésilienne, cette figure de la gastronomie lyonnaise, est à la tête, avec son mari, du restaurant étoilé les Apothicaires et d'un atypique Food court au cœur de la vieille ville.

Sept idées pour sauver ses fruits trop mûrs

Ne jetez pas les fruits mûrs qui pourrissent à vue d’œil, ils ont plus de goût que jamais. Sonia Ezgulian, auteure du livre Anti-gaspi nous confie ses astuces.

Le Figaro

«On est en direct»: Arielle Dombasle reprend Fever de Peggy Lee, les internautes crient au massacre

  • Par  Emilie Paul
  • Mis à jour le 29/05/2022 à 12:47
  • Publié le 29/05/2022 à 12:25

VIDÉO - Samedi soir, la chanteuse et comédienne de 69 ans était l’invitée du talk-show de France 2 présenté par Laurent Ruquier et Léa Salamé.

Cérémonie du palmarès et de clôture du 75e Festival de Cannes oblige, «On est en direct» a commencé exceptionnellement à 21h45 ce samedi. Alors que Louise Elkand était en duplex depuis la Croisette, Laurent Ruquier et Léa Salamé ont reçu en plateau une pléiade d’artistes. Parmi eux, Arielle Dombasle est montée sur la scène du talk-show de France 2 pour interpréter Fever de Peggy Lee, reprise tirée de son prochain album intitulé Iconics et dont la sortie est prévue à la rentrée.

Accompagnée d’un pianiste et deux danseurs, la chanteuse et comédienne n’a pourtant pas fait l’unanimité des téléspectateurs. Sur les réseaux sociaux, les internautes ont été nombreux à railler son interprétation, certains criant au massacre. «J’ai les oreilles et les yeux qui saignent après le passage d’Arielle Dombasle... Elle chante faux, massacre la chanson originale. Y a-t-il quelqu’un pour la faire taire? SVP», «Mais elle ne sait pas chanter! Quelle horreur!», «Rarement entendu une chanson massacrée avec autant d’ardeur‍️! Ignoble, innommable, indécent, irritant, inintéressant, insupportable», «On va pas se mentir, cette prestation d’Arielle Dombasle, c’est ce qui pouvait nous arriver de pire, variole du singe mis à part», «Arielle Dombasle chante faux, son accent anglais est une catastrophe, sa voix est désagréable à entendre... Quelqu’un peut-il m’expliquer pourquoi elle continue d’être invitée sur les plateaux et comment elle trouve des maisons de disques pour la signer. Cette femme est un mystère», peut-on notamment lire sur Twitter.

Arielle Dombasle qui massacre Fever #OEED pic.twitter.com/ld363LQTMM

May 28, 2022

J'ai les oreilles et les yeux qui saignent après le passage d'Arielle Dombasle...elle chante faux,massacre la chanson originale. Y'a t'il quelqu'un pour la faire taire? SVP #OEED

May 28, 2022

Rarement entendu une chanson massacrée avec autant d'ardeur ignoble, innommable,indécent, irritant, inintéressant, insupportable !!! #arielledombasle #OEED

May 28, 2022

On va pas se mentir, cette prestation d'Arielle Dombasle, c'est ce qui pouvait nous arriver de pire, variole du singe mis à part... #OEED

May 28, 2022

mais elle ne sait pas chanter Arielle Dombasle! Quelle horreur ! #oeed

May 28, 2022

@arielledombasle chante faux, son accent anglais est une catastrophe, sa voix est désagréable à entendre...quelqu'un peut-il m'expliquer pourquoi elle continue d'être invitée sur les plateaux et comment elle trouve des maisons de disques pour la signer. Cette femme est un mystère

May 28, 2022

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Le Figaro

Les clés pour comprendre ce vent d'espoir qui souffle sur le Liban

Guyonne de Montjou

DÉCRYPTAGE - Plongé depuis trois ans dans une crise socio-économique redoutable, le peuple libanais a exprimé dans les urnes son désir de changement. Treize députés, issus de la société civile, font leur entrée au Parlement. De bon augure pour réformer.

1. Percée inédite des candidats indépendants

Par une espèce de miracle démocratique, la contestation lancée en octobre 2019 pour réclamer le départ d'une classe politique inchangée depuis des décennies, a fini par aboutir. Minés par la pire crise économique depuis 1850, épuisés, humiliés et ruinés par une inflation à 90%, les Libanais ont élu une quinzaine de députés issus de leur « révolution ». Les réformes structurelles, plébiscitées par les pays partenaires et les bailleurs internationaux, pourraient désormais être votées. Elles sont indispensables pour éviter l'effondrement.

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Tandis que 80% de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté, que la classe moyenne a dévissé, la « kleptocratie redistributive », comme l'a qualifiée le politologue Ghassan Salamé, vacille. L'autre leçon du scrutin est l'affaiblissement des candidats alliés au Hezbollah, mouvement armé pro-iranien qui tire les ficelles économiques et politiques dans le pays depuis trente ans. Quoique restée puissante au pays du Cèdre, la vieille garde politique accusée de corruption, d'inertie et d'incompétence n'est plus assurée de sa prospérité.

2. Blocage politique ou coalitions opportunistes ?

En l'absence de bloc majoritaire net, les observateurs avisés craignent l'enlisement. À la fin de l'année 2022, les députés doivent élire un président de la République et aucun candidat ne semble en passe de l'emporter. En vertu du système confessionnel qui sous-tend les institutions du Liban, c'est un chrétien maronite qui doit occuper ce poste. Les résultats du scrutin législatif, défavorables au parti de Michel Aoun, président actuel contesté, douchent les espoirs de son gendre, Gebran Bassil, de lui succéder.

Refondre les institutions est une priorité absolue

Idem pour la présidence du Parlement, qui doit revenir à un chiite. Occupant cette fonction depuis 1992, Nabih Berri, chef du mouvement Amal et allié du Hezbollah, ne dispose plus de la majorité. Dans l'Assemblée issue des élections du 15 mai, le Hezbollah chiite et ses alliés politiques n'ont pas obtenu les 65 sièges nécessaires pour conserver leur majorité, sur les 128 députés. Ce résultat inattendu constitue d'ailleurs un camouflet pour ces partis qui soutiennent le régime de Bachar el-Assad, de la Syrie voisine, en guerre civile depuis plus de dix ans.

3. Compte à rebours pour éviter l'effondrement

« Refondre les institutions est une priorité absolue, analyse Karim Emile Bitar, l'un des courageux intellectuels et chercheurs émérites à ne pas avoir quitté le pays. Si une réforme institutionnelle n'est pas mise en œuvre dans les quatre prochaines années, il y a de très fortes chances qu'on assiste à un écroulement de toutes les institutions étatiques. »

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La dégringolade de la monnaie nationale, les restrictions bancaires étouffantes et l'appauvrissement de la population ont d'ores et déjà convaincu la plupart de ceux qui le pouvaient de fuir le Liban où les multiples pénuries transforment la vie quotidienne en survie. Condamnés à une mort économique à petit feu, les plus aisés ont pris le chemin de l'exil vers les pays du Golfe, l'Europe – a fortiori la France – et le Brésil, bassins historiques de la diaspora. Une majorité (60 %) des 225.000 Libanais de l'étranger ont voté pour élire leur député, ce qui explique le résultat inédit et timidement prometteur du dernier scrutin. Malgré le marasme protéiforme, au Liban, l'espérance n'est pas un vain mot.

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Livraisons d'armes à l'Ukraine : Poutine met en garde Scholz et Macron contre une «déstabilisation» ultérieure

Lors d'une conversation téléphonique avec Emmanuel Macron et Olaf Scholz, le président russe a mis en garde sur les risques d'une «inondation» de l'Ukraine «avec des armes occidentales».

Texas : 19 enfants et un enseignant tués lors d'une fusillade dans une école primaire

Le suspect, un jeune homme de 18 ans, a été tué par les forces de l'ordre après avoir ouvert le feu dans une école à Uvalde. «Il est temps de transformer la douleur en action», a réagi Joe Biden depuis la Maison-Blanche.

Regarder la vidéo

La nouvelle vie amère des réfugiés ukrainiens en Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre reçoivent un accueil inégal selon les régions.

Le Figaro

PNI, psycho-neuro-immunologie : cette médecine de pointe où le cerveau guérit le corps

DECRYPTAGE - C'est scientifiquement validé : émotions et croyances impactent la santé. Tout un champ de recherches appelé psycho-neuro-immunologie étudie désormais l'influence du psychisme et de la pensée positive sur la physiologie.

Les médecins de famille prescriront-ils bientôt des analyses émotionnelles ou comportementales en complément de prélèvements sanguins ? C'est ce que laisse augurer la hausse exponentielle des études confirmant le poids des émotions sur la santé. «S'il suffisait simplement de microbes et de virus pour que l'on soit malade, on le serait tous, tout le temps», assure le Pr Jacques Besson, chercheur en psychiatrie à l'Université de Lausanne, en Suisse.

«Le corps est profondément intriqué avec le psychisme, et les hormones du stress peuvent perturber le métabolisme.» Selon lui, l'entité psychosomatique que nous incarnons est aussi intimement liée à une culture, un environnement et une communauté. Nous sommes, par essence, des êtres de relation. «Quand on sent un rhume arriver, la révolution serait, par exemple, de se demander qui nous avons rencontré avant, ce qu'on nous aurait dit qui aurait peut-être réactivé une blessure ancienne de la petite enfance», suggère le Pr Besson. Ces propos, fantaisistes pour certains, avant-gardistes pour d'autres, résonnent avec les thèses de la psycho-neuro-immunologie (PNI).

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En vidéo, comment favoriser les pensées positives avec Clémentine Chatroussat

Chercher du sens

Fondée dans les années 1980, cette médecine de pointe avance qu'un stress sur un état fragilisé peut déclencher une chute d'immunité, et nous rendre ainsi perméable aux agents pathogènes. Un mode de vie sain ne suffirait donc pas à booster nos défenses contre les virus, il faudrait aussi cultiver un état d'esprit adapté. De plus en plus de disciplines médicales convergent vers cette approche holistique, à l'instar de la salutogenèse, d'Aaron Antonovsky.

D'après le sociologue américain, la médecine reste obnubilée par la pathogenèse, ou l'étude des causes des maladies. «La salutogenèse prend le sujet à contre-courant en stimulant les marqueurs de la bonne santé, et en cherchant dans le futur du patient ce qui peut le guérir», explique le Pr Besson. Entre autres leviers d'action : la quête de sens et de cohérence. Pour illustrer cette thérapie du sens, le spécialiste évoque l'histoire des maçons sur le chantier d'une cathédrale au Moyen Âge. Le premier affirme qu'il taille des pierres, le deuxième, qu'il gagne sa vie, quand le troisième dit : «J'édifie une cathédrale».

Deux émotions infirmières

La gratitude :Comment la pratiquer ?Le pardon :Comment la pratiquer ?

«On parle peu de santé positive», regrette Saphia Larabi, directrice des publications de la Fabrique Spinoza. Ce think tank dédié au bonheur citoyen a publié, en janvier, l'étude Santé positive : guide des déterminants scientifiques aux citoyens, professionnels et institutions. L'ambition ? Encourager une éthique du care (le prendre soin) dans le monde médical. «Notre étude se base sur le crédit scientifique pour valoriser des apprentissages émotionnels qui pourraient nous faire gagner une décennie d'espérance de vie», explique la juriste de formation.

Plus de rire, moins d'AVC

De plus en plus d'études montrent à quel point notre paysage intérieur influe sur la santé. On sait déjà qu'un stress intense peut faire le lit du fameux tako-tsubo (ou syndrome du cœur brisé), une maladie cardiaque proche de l'infarctus du myocarde. Des chercheurs ont étudié la fréquence des rires chez plus de 20 .000 personnes. Celles qui rient moins affichent 1,6 % plus de risque d'AVC ! D'autres ont montré une meilleure résistance aux rhumes chez les individus qui vivent dans un état émotionnel globalement plus porteur. «Les personnes qui ressentent plus d'émotions désagréables sont moins attentives à leurs besoins physiques, et inversement», avance Saphia Larabi. Les émotions positives favorisent une meilleure résistance aux rhumes et une capacité de récupération accrue.

En vidéo, quels sont les impacts des écrans sur le cerveau des enfants ?

Les émotions dites négatives ne sont pas à bannir pour autant. Des chercheurs ont corrélé le sentiment de bien-être avec la variété et l'abondance d'émotions, aussi bien agréables (enthousiasme, excitation, gratitude…) que désagréables (colère, anxiété, tristesse…). En France, une étude sur 35 .000 personnes montre que plus l'« émodiversité » est élevée, plus le risque de dépression baisse. En Belgique, une autre expérience, menée auprès de 1 300 personnes, souligne que la richesse des émotions peut réduire la fréquence des visites chez le médecin (jusqu'à 25 %). Ce nouveau paradigme de santé encourage l'installation d'accompagnements holistiques des patients dans certaines institutions.

Coach de santé, une profession d'avenir

À la Stanford University School of Medecine (Californie), on applique le programme Mind-Body, lancé sous l'égide du cardiologue et médecin holistique, Kenneth Pelletier. Le principe : aider les malades du cœur à s'aider eux-mêmes. Yoga, méditation en pleine conscience ou par le son, marche silencieuse…, les soins sont choisis en fonction des goûts de l'individu, après entretien, puis rigoureusement monitorés. Plus les malades sont actifs dans leur traitement, plus les quantités de médicaments sont diminuées, remarquent les soignants. Une étude du National Institute of Health américain confirme les bienfaits du programme : sur 300 personnes atteintes de maladies cardiovasculaires, 150 ont suivi un programme Mind-Body et 150 des soins classiques. Cinq ans plus tard, 20 % des patients du premier groupe n'ont plus de signe de maladie, 70 % sont stabilisés et 13,3 % ont dû être opérés. Dans le second groupe, tous les cas ont empiré, et 45 % ont dû être opérés.

Conscience sur ordonnance

D'après le docteur en médecine et formateur en coaching de santé Jean-Luc Monsempès, un travail de fond sera nécessaire sur le système de santé dans les années à venir : «Seules 20 % des maladies sont issues de facteurs génétiques. Les autres sont liées à de mauvaises habitudes de vie, et consomment près de 80 % du budget de la sécurité sociale.» Les patients devront, à terme, devenir plus responsables, à en croire cet expert dans l'application des sciences cognitives au monde de la santé. «Dans l'approche médicale traditionnelle, le symptôme est un signal d'alarme qui appelle à réparer une partie du corps en difficulté. Dans une optique systémique, le symptôme invite à déployer un niveau de conscience plus adapté à de nouvelles aspirations de vie», avance le pro. Ces deux approches se complètent : le médecin soigne au mieux, mais le patient est acteur de la lutte contre la maladie. D'où le développement de techniques issues de la programmation neurolinguistique (PNL), influencées par les découvertes de la psycho-immunologie (travail sur les croyances, affirmations verbales de guérison, visualisations…).

Parfois, une thérapie s'impose, prévient Jean-Luc Monsempès, pour changer les habitudes de vie du patient souvent issues d'événements douloureux survenus à un stade précoce. Dans son ouvrage remarquable Les maladies ne tombent peut-être pas du ciel (Éditions Dunod, mai 2022), Cyril Tarquinio détaille la manière dont les épreuves de l'enfance, petites ou grandes, marquent le corps, jusqu'à l'ADN. Le professeur de psychologie clinique et psychologie de la santé à l'Université de Lorraine, à Metz, interpelle par ailleurs sur notre responsabilité devant les générations à venir : «On parle beaucoup du climat et de l'état dans lequel nous laisserons la planète à nos enfants. Sans doute faudrait-il également s'interroger sur l'intégrité psychologique et la santé des générations futures.» En question : l'éducation, la manière dont ils auront traversé leur enfance et leur adolescence. La bienveillance, une écologie sociale ?

Cinq idées pour aller bien...

…piochées dans l'étude Santé positive de la Fabrique Spinoza. 1. Avoir un animal de compagnie : vivre avec un chien réduirait de 24 % la probabilité de mort prématurée ; le tenir dans nos bras générerait autant d'ocytocines (un neurotransmetteur antistress) qu'entre une mère et son enfant.

2. Aller voir des expositions : les personnes qui vont au musée une fois par mois ont 48 % moins de risques de faire une dépression nerveuse. L'art sur prescription est une tendance déjà établie dans les pays anglophones. Les Musées du château de Compiègne ont récemment ouvert aux médecins leurs premières ordonnances muséales.

3. Passer un moment en forêt : les bains de forêt (shinrin-yoku) ont prouvé leurs bienfaits sur la pression artérielle ou sur l'immunité. L'Espace Naturel Sensible des lagunes d'Hostens et de Gât Mort, en Gironde, vient d'être labellisé pour cette pratique médicale. On parle «d'ordonnances sylvestres».

4. Prier : un dieu, un esprit, un ange… S'adresser à une puissance surnaturelle agit sur le corps et le cerveau, comme le prouvent les étonnantes recherches de la neurothéologie. Cette jeune science étudie notamment les processus de guérison dans les cercles de prière laïque des Alcooliques Anonymes. À pratiquer selon sa sensibilité !

5. Faire et recevoir des câlins : toute manifestation de tendresse physique (caresses, massages, embrassades) fait aussi grimper le taux d'ocytocine : effet dopant sur le système immunitaire à la clé.

fabriquespinoza.org

Haut potentiel : êtes-vous un HPI qui s'ignore ?

DÉCRYPTAGE - Comme les enfants que l'on dit précoces ou surdoués, certains adultes présentent des aptitudes particulières. Au quotidien, cette intensité cérébrale n'est pas toujours facile à gérer. Attention, sujets sensibles !

Valeurs Actuelles

L’Union européenne, cheval de Troie sociétal d’Emmanuel Macron

Par-delà les sujets de pacte migratoire européen, de réindustrialisation et de souveraineté de l’Union européenne, Emmanuel Macron, bénéficiant de la présidence française du Conseil de l’Union européenne pendant six mois, avait déclaré dans son discours introductif devant le Parlement européen, en janvier dernier, qu’il désirait inscrire le droit à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, ainsi qu’activer le mécanisme de conditionnalité de versement des fonds européens à l’État de droit. Déjà, en décembre dernier, à l’Élysée, présentant ses priorités pour l’Union européenne, il avait affirmé qu’il fallait « être intraitables sur nos valeurs », mais « tout faire quand même pour garder cette Europe unie ». L’éternel “en même temps” de Macron ne masque plus son désir d’imposer sa vision progressiste à la France et à l’Union par l’entremise des institutions européennes.

À titre d’illustration, l’initiative législative lancée par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en 2020, dite de “reconnaissance mutuelle de la parentalité”. Celle-ci utilise un tour de passe-passe juridique : si les traités n’accordent aucune compétence à l’Europe en matière de famille à l’exception des éléments du droit de la famille ayant une incidence transfrontalière, le droit de la famille reste bien une compétence nationale. Munie de cette brèche juridique dans la souveraineté des États, la Commission européenne s’en saisit avec empressement. Or, ce projet de “reconnaissance mutuelle de la parentalité” intéresse Emmanuel Macron au point de l’inscrire à l’ordre du jour de la première réunion des ministres européens de la Justice : elle permettrait aux Français d’être reconnus dans toute l’Europe comme les parents de l’enfant qu’ils commandent par GPA et donc de recourir, comme ils le veulent, à cette pratique.

le tourisme procréatif qui guette la moindre fenêtre juridique pour s’engouffrer dans un nouveau marché

Instrumentalisant la liberté de circulation des personnes au sein de l’Union, Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen ont pour objectif d’imposer à tous les États membres l’obligation de reconnaître tout type d’union de personnes LGBTIQ+ et de transcrire à l’état civil tous les liens de “parentalité” qui les caractérisent. Il est à noter que le terme “parentalité” ne revêt aucune valeur juridique et que son usage leur permet d’établir de fausses filiations, dites filiations sociales. La liberté de mouvement des citoyens au sein de l’Union est garantie par les traités mais ne doit pas pour autant être instrumentalisée pour contrevenir à l’ordre juridique interne à un État membre en matière de famille ou, pire encore, le contourner. De plus, rendre automatique la transcription de documents d’état civil d’un État membre à un autre encouragerait le tourisme procréatif qui guette la moindre fenêtre juridique pour s’engouffrer dans un nouveau marché. Emmanuel Macron tente ainsi de contourner la loi française tandis que, la main sur le cœur, il déclarait, alors candidat à sa propre succession, qu’il restait opposé à la marchandisation du corps de la femme et donc à la GPA.

Pourtant, Ursula von der Leyen et Emmanuel Macron s’engagent sur une voie pleine d’embûches. En effet, les Constitutions de la Bulgarie, la Croatie, la Hongrie, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie définissent le mariage comme l’union d’un homme et d’une femme. Ayant choisi démocratiquement de sanctuariser le mariage homme-femme dans leur Constitution, ces pays ne seront à coup sûr pas enclins à voter en faveur de la “reconnaissance mutuelle de la parentalité”. Pour ce qui concerne la GPA, le 5 avril 2022, la Cour suprême espagnole a de nouveau refusé l’établissement d’une filiation entre un enfant né de GPA au Mexique et sa commanditaire espagnole, confirmant son opposition ferme à ce que la Cour qualifie d’ « abus des droits humains » . De nombreuses ONG défendant les droits des femmes, dont Europe for Family, dénoncent l’initiative législative qui ne peut que créer un appel d’air en faveur du marché des mères porteuses et appellent à l’abolition internationale de la GPA. Le Parlement européen a d’ailleurs lui-même qualifié l’exploitation reproductive de « violation des droits de l’homme » et de « forme de traite des êtres humains » en 2020, 2021 et encore tout récemment, en mai 2022. L’Union européenne souffrirait-elle de schizophrénie, luttant d’une part pour la dignité de la femme tout en avançant vers la reconnaissance de fait du principe de l’exploitation de celle-ci ?

La modification de la règle de l’unanimité jouerait à plein et permettrait de faire passer de force toutes les législations européennes progressistes

Le 9 mai dernier, lors de la cérémonie de clôture de la Conférence sur l’avenir de l’Europe à Strasbourg, Emmanuel Macron s’est déclaré favorable à la révision des traités européens afin de changer la règle de l’unanimité pour l’adoption de règlements et directives. Si tel était le cas, les législations telles que la “reconnaissance mutuelle de la parentalité” ne seraient plus bloquées au Conseil européen que par quelques irréductibles : les États membres les plus conservateurs de l’Union. On assisterait alors à un hold-up démocratique, contraire à l’État de droit, menant à la construction d’une Europe fédéraliste aux valeurs progressistes. Ce hold-up est par ailleurs nourri par la confidentialité absolue des travaux de la Commission européenne, de la déclaration d’intention d’une initiative législative jusqu’à la publication du projet de règlement ou de directive. Des cabinets de conseil externes sont mandatés pour chercher des justifications à leur volonté de légiférer en interrogeant les intermédiaires de la pratique de la GPA sur leurs difficultés et abondent dans le sens voulu par la Commission. Les fonctionnaires n’ont plus qu’à s’appuyer sur l’état des lieux effectué par le cabinet externe pour prétendre avoir établi une légitimité à légiférer. Le Parlement aura alors un texte qu’il pourra amender, autant que faire se peut, mais le ver sera déjà dans la pomme. La Commission avancera enfin avec assurance vers une approbation du Conseil de l’Union. C’est là que la modification de la règle de l’unanimité jouerait à plein et permettrait de faire passer de force toutes les législations européennes progressistes ou encore la directive “intelligence artificielle” qui encadrera l’identification numérique, la reconnaissance faciale, etc.

Une Europe reposant sur le concept de “société liquide” où toute frontière anthropologique, géographique et culturelle est à abolir, cette Europe qu’Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen appellent de leurs vœux, serait une perte majeure pour les familles et la société, aussi bien en France qu’au-delà de ses frontières. Libre circulation des personnes ou bien libre circulation des idéologies progressistes imposées aux États membres, dans le complet déni du principe fondamental de subsidiarité ? Est-il encore possible de respecter les différences entre les États membres de l’Union européenne, de respecter les choix souverains des peuples, leurs mœurs, leurs lois, et de respecter leurs enfants et leurs familles, conformément aux traités européens ?

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Green Energy Complicates the Taliban’s New Battle Against Opium

The multibillion-dollar trade has survived previous bans. Now, the Taliban are going after solar-powered water pumps to try to dry up poppy crops in the middle of a national economic crisis.

Farmers harvesting opium from a field that was irrigated with a solar-powered water pump in April in Kandahar Province.Credit...

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By Bryan DentonDavid Zucchino and Yaqoob Akbary

Photographs by Bryan Denton

KANDAHAR, Afghanistan — For years, opium has been the monster too big to slay. One Afghan government after another has pledged to stamp out opium production and trafficking, only to prove unable to resist billions of dollars in illicit profits.

The Taliban government of the 1990s ultimately managed to reduce opium cultivation. But after the U.S.-led invasion in 2001, opium taxes and smuggling helped fuel the Taliban’s own 20-year insurgency.

Now, with the Taliban back in power, the insurgents turned politicians are again struggling to eradicate opium cultivation and the rampant addiction problem that has come with it. The Taliban announced on April 3 that poppy cultivation had been outlawed, with violators to be punished under Shariah law.

But stamping out opium will be more difficult than ever because of a shift by poppy farmers to green energy.

Water pumps powered by cheap and highly efficient solar panels are able to drill deep down into rapidly dwindling desert aquifers. The solar panels have helped generate bumper opium harvests year after year since farmers in southern Afghanistan’s poppy-growing belt began installing them around 2014.

Now, solar power is a defining feature of southern Afghan life. Tiny solar panels power light bulbs in mud huts, and solar-driven pumps irrigate cash crops like wheat and pomegranates, as well as subsistence farmers’ vegetable plots.

The solar arrays have been central to ensuring Afghanistan’s status as the global leader in opium. Afghanistan produced 83 percent of the world’s opium from 2015 to 2020, according to the United Nations Office on Drugs and Crime. Even with a grinding war and persistent droughts, opium cultivation in Afghanistan rose to 224,000 hectares in 2020 from 123,000 hectares in 2009, the U.N. reported.

The previous American-backed government had spent $8.6 billion on poppy eradication, but top Afghan officials were deeply complicit in the opium trade, building garish “poppy palaces” in Kabul, the capital, and buying gaudy villas in Dubai, in the United Arab Emirates. A 2018 government inspector general’s report concluded that the campaign “had no lasting impact.”

Reporting From Afghanistan

The Taliban, for their part, have condemned opium as anti-Islamic, as Afghanistan’s poppy crop sustains addicts in Europe and the Middle East, as well as a huge number inside Afghanistan. But given their own deep ties to opium smuggling during the insurgency, Taliban leaders are walking a fine line between hypocrisy and holiness.

A widespread crackdown would exacerbate Afghanistan’s already devastating postwar economic collapse and antagonize the Taliban’s core constituency among Pashtun farmers, impoverishing families that rely on the crop to be able to afford food. Eradication would require not only seizing farmers’ solar panels, but also confronting Taliban commanders complicit in the trade — at a time when the movement is facing internal dissatisfaction as the money dries up.

The opium trade earned about $1.8 billion to $2.7 billion last year, the United Nations has estimated. Opium sales have provided 9 to 14 percent of Afghanistan’s gross domestic product, compared with 9 percent provided by legal exports of goods and services.

“The cultivation of opium and export of opiates is hugely important for the Afghan economy as a whole, and any implementation of the ban will have wide-ranging consequences,” the Afghanistan Analysts Network, an independent research group, wrote in a report last month.

Opium farmers now rely on at least 67,000 solar-power-fed water reservoirs across Afghanistan’s desert southwest, according to a European Union-funded research project by David Mansfield, a consultant who has studied illicit economies and rural livelihoods in Afghanistan for two decades.

The panels, which supplanted more expensive and less reliable diesel to run water pumps, have helped turn the desert green. The population of previously uninhabited desert areas in Kandahar, Helmand and Nimruz Provinces ballooned to at least 1.4 million people in recent years as solar-driven pumps helped expand arable land, according to Dr. Mansfield’s research.

“For many opium farmers, abundant water is now a given,” he said. “No one perceives it to have a cost.”

The Taliban have taken aim at some solar-powered pumps. On May 13, the governor of Helmand Province, adjacent to Kandahar Province in the opium belt, ordered the police to confiscate panels and pumps so that newly planted poppies would die in parched fields.

“Do not destroy the fields, but make the fields dry out,” Gov. Maulave Talib Akhund said in a statement. He added, “We are committed to fulfilling the opium decree.”

The opium ban comes amid catastrophic levels of hunger, poverty and drought. The United Nations estimates that 23 million Afghans are suffering acute food deprivation. An economy once propped up by Western aid has collapsed under sanctions and freezing of Afghan government funds abroad.

“It’s too bad for Afghans because poppy is the wealth of the Afghan people,” Shah Agha, 35, a poppy farmer from the Zari District of Kandahar, said of the ban.

After investing about $500 on seeds, fertilizer, labor and other expenses, Mr. Agha said, he hoped to gross about $5,000 after selling the 20 kilograms of opium he expected to harvest this spring.

The opium ban was met with a collective shrug this spring by southern farmers, many of whom were already harvesting their spring crops. Opium prices surged almost immediately, several farmers said, to roughly $180 per kilogram from $60 per kilogram.

“I think they banned it for their own benefit because most of the smugglers and Taliban commanders have tons of opium, and they might want to increase the prices,” Mr. Agha said.

Taliban forces this spring seemed unable or uninterested in initiating a swift eradication campaign. Taliban patrols drove leisurely past bountiful opium fields where the spring crop was being harvested. Workers flanked by bright solar panel arrays used curved knives to scrape sticky opium paste from poppy bulbs

The government has indicated that it will allow the spring harvest because it was already underway. But the Taliban have vowed to crack down on farmers who try to cultivate any new crops.

As the United States did during its long presence in Afghanistan, the Taliban have suggested shifting to alternative crops like wheat, pomegranates, cumin and almonds. But even if poppy growing were eliminated, alternative crops would still be at risk because desert aquifers are being rapidly depleted.

Dr. Mansfield said that determining how long the aquifers could continue to supply water was uncharted territory because no one had been able to conduct a rigorous scientific study of the desert groundwater.

Amir Jan Armani, 45, who said he hoped to gross about $4,000 from 45 kilograms of opium he harvested in Kandahar Province this spring, said he had watched water levels drop precipitously since solar panels arrived.

When farmers used diesel-powered pumps, groundwater levels dropped about three meters a year, Mr. Armani said. But since solar panels arrived, they have sometimes sunk up to nine meters annually. His well is 30 meters deep, he said, but his neighbor’s well across the river is 60 meters deep.

“We have to continue to dig our wells deeper and deeper,” Mr. Armani said.

He and other farmers have saved money this spring by not paying opium taxes imposed by the Taliban in previous years. No such taxes have been levied this year, said Noor Ahmad Saied, the Taliban’s director of information in Kandahar.

Many farmers in Arghandab, a district in Kandahar famous for its pomegranates, have chopped down pomegranate trees killed by drought or fighting. They planted poppies instead.

Even when prices are high, many poppy farmers say, they earn only about $2 a day for each family member. They are at the very bottom of a narcotic trafficking system in which profits increase exponentially from growers to middlemen to processing labs to major cross-border traffickers.

Ehsanullah Shakir, 31, an opium smuggler in Helmand Province, said Taliban enforcement of the ban this year had been uneven so far. Some farmers had planted almonds, cumin or basil after harvesting their spring poppies, he said, but others had ignored the ban and planted poppies for a second harvest. And opium markets continue to operate as usual in many areas, Mr. Shakir said.

Farmers whose poppy fields were plowed under by the previous government could send their sons to paying jobs as soldiers or police officers — or to the constellation of unskilled jobs provided by the United States and NATO. But those options are gone, and unemployment has soared under the Taliban.

In the Maiwand District of Kandahar, Nek Nazar, 41, worked to install a new water pump at the edge of his poppy field. He began growing poppies five years ago, he said, because they produced far more income than the wheat he had grown.

Mr. Nazar spoke as though the crop shift had been preordained and was not a matter of choice. For him, it was either plant poppies or starve.

“Growing poppies is the only option to survive right now,” he said.

Taimoor Shah contributed reporting from Kandahar.

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Le Figaro

«Le rail de sécurité devenait son ami» : Pourquoi Senna était le prince de Monaco

Guillaume Loisy

RECIT - Recordman de victoires dans le Grand Prix de Monaco, le Brésilien n'avait pas d'égal pour imposer sa loi dans les rues étroites de la Principauté.

Dimanche, les Formule 1 débouleront à nouveau dans la montée de Beau-Rivage, l'impressionnant tunnel et la piégeuse épingle de la Rascasse pour écrire un nouveau chapitre de la plus mythique des courses en ville, à Monaco. Maudit chez lui (3 abandons en autant de départs en F1), Charles Leclerc espère enfin briller à la maison, et pourquoi devenir le premier Monégasque à s'imposer à domicile depuis Louis Chiron en 1931. S'il veut rattraper son idole Ayrton Senna, le pilote Ferrari devra en revanche cravacher. Car le Brésilien a réussi la prouesse de l'emporter à six reprises en dix participations, un record. Il y a aussi arraché cinq fois la pole, si précieuse sur un circuit où doubler est une gageure. Bref, Senna était le prince de Monaco.

Le geste et le résultat

«Certains pilotes sont liés à des circuits par le geste et le résultat. Schumacher était imbattable à Suzuka, Fangio était très fort sur l'ancien Nürbürgring, comme Prost à Spa ou Hamilton à Austin. Pour Monaco, c'est Senna. Il a été le meilleur là-bas», résume Jean-Louis Moncet. Pour le journaliste F1 de référence en France, le triple champion du monde (1988, 1990, 1991) était capable de gestes «incomparables» sur le toboggan monégasque. «À Monaco, il n'y a pas de salut au-delà de la ligne blanche ; tu tapes le rail de sécurité. Lui faisait du rail un ami et non pas un ennemi. Comme dans le virage du Casino où il tutoyait parfois l'acier pour se remettre en place avant de plonger vers Mirabeau. Ou à la Piscine, un endroit extrêmement technique et rapide. Avant l'enchaînement de virages droite-gauche, on l'a vu bloquer ses roues face au rail et quand l'aileron était à deux centimètres de la protection, il levait le pied du frein et la voiture tournait. Il aimait le jeu d'adresse qu'est Monaco où son habileté faisait merveille», poursuit l'ancien commentateur de TF1.

1984 : Senna se révèle sous la pluie

Cette liaison dangereuse mais sublime entre Ayrton Senna et Monaco débute dès la première saison en F1 du Brésilien, en 1984. L'anonyme rookie de 24 ans, 13e sur la grille, effectue une spectaculaire remontée sous la pluie au volant de la modeste Toleman-Hart. Jusqu'à mettre la pression sur le leader Alain Prost. Les conditions devenues dantesques, le directeur de course, Jacky Ickx, décide de mettre fin à la course après seulement 31 tours (sur 77). Senna, qui vient de reprendre près de 25 secondes à la McLaren-Porsche en une douzaine de tours, doit se contenter de la 2e place. Les prémices d'une rivalité brûlante avec le «Professeur» et l'avènement d'un as du volant bientôt surnommé «Magic».

C'était comme si ma voiture avait été montée sur des rails

En 1988, un an après son premier succès à Monaco avec Lotus, le Brésilien signe un chef-d’œuvre en qualifications en reléguant à près d'une seconde et demie Prost son nouveau voisin de garage chez McLaren. «J'avais la pole. Mais j'ai continué : au tour suivant, j'ai augmenté mon avantage, puis encore, encore, encore… J'en suis arrivé à tourner deux secondes plus vite que les autres, y compris mon coéquipier qui conduisait pourtant la même voiture que moi, équipée du même moteur. Ce n'était pas parce qu'il avait roulé lentement. Mais parce que j'avais conduit trop vite…, racontera-t-il plus tard au journaliste anglais Denis Jenkinson dans un entretien fleuve teinté du mysticisme qui forgera la légende Senna. C'était comme si ma voiture avait été montée sur des rails. J'ai eu l'impression que le circuit n'était plus qu'un tunnel de glissières. Je me suis alors rendu compte que j'avais dépassé la limite que je considérais comme raisonnable. J'avais atteint un niveau inconnu. Une situation où j'avais presque laissé l'initiative à mon subconscient. Je n'ai pas vraiment compris comment j'y étais parvenu, et je n'ai d'ailleurs toujours pas compris tout le phénomène

Toujours aussi rapide le dimanche, Senna survole la course mais il tape une glissière dans le virage du Portier à onze tours de l'arrivée. 54 secondes derrière le Brésilien, Prost profite de l'aubaine et s'impose. «Depuis dix ou douze tours, Ron Dennis (directeur de l'écurie McLaren) lui disait dans son casque "Ralentis Ayrton, ralentis", relate Jean-Louis Moncet. Alors qu'il avait une cadence magnifique au volant d'une voiture qui se déportait de deux centimètres pour passer au ras du rail, il décide finalement d'écouter les ordres de Dennis. Il lève le pied de 2-3 dixièmes de seconde au tour et n'a plus cette marge de 2 cm. Il touche l'avant droit et file dans le rail». Puis directement à son appartement du Houston Palace à quelques mètres de là. Furibard.

Souvent intouchable, parfois heureux

Car le Brésilien vécut un temps dans la reposante Principauté, loin du tumulte de Sao Paulo. «Entre Ayrton et Monaco, il y avait un lien très spécial, très fort, comme une histoire d'amour. Il aimait beaucoup cette ville car il pouvait y vivre tranquillement. Et il a toujours dit qu'il appréciait particulièrement conduire sur ce circuit difficile», expliquait il y a quelques années sa sœur Viviane à Monaco Matin. Entre 1989 et 1993, «Magic Senna» confisque les victoires sur la Côte d'Azur. Souvent intouchable, parfois heureux. En 1992, sa McLaren fait pâle figure face au bijou d'électronique qu'est la Williams. Confortable leader, Nigel Mansell rentre pourtant en urgence aux stands à sept tours de la fin, trahi par une crevaison qui n'était que le fruit de son imagination. Il ressort derrière un Senna à l'impressionnant sang-froid face à l'énorme pression mise par l'Anglais, beaucoup plus rapide. «Il est clair que sans ces circonstances particulières, je n'avais aucune chance de vaincre», avouera l'intéressé qui profitera l'année suivante d'une pénalité de Prost (départ anticipé) pour dépasser Graham Hill avec six victoires à Monaco. Et ce, malgré une luxation du pouce gauche, conséquence d'un accident lors des essais. «Si mon père avait été là, il aurait été fier que son record soit battu par un champion de ton calibre», lui glissera Damon Hill, 2e devant Jean Alesi.

Je suis aussi rapide que Senna, mais incapable de prendre les mêmes risques

«Il avait clairement un ascendant psychologique sur ses concurrents à Monaco et savait en profiter. L'une des forces de Prost était d'y résister alors que beaucoup s'avouaient vaincus avant même la course», souligne Jean-Louis Moncet. «Je suis aussi rapide que Senna, mais incapable de prendre les mêmes risques», reconnaîtra en 1989 le quadruple champion du monde français. Le 15 mai 1994, le Grand Prix de Monaco est orphelin de son roi, décédé en course deux semaines plus tôt à Imola, à l'âge de 34 ans. «Magic forever», «Senna tu nous manques», «Gilles (Villeneuve) et Ayrton dans nos cœurs» : les hommages s'affichent sur les balcons des immeubles. «Adeus Ayrton», ont écrit ses amis pilotes sur un drapeau aux couleurs du Brésil brandi par ses compatriotes Rubens Barrichello et Christian Fittipaldi. En piste, une future légende, Michael Schumacher, signe la première de ses cinq victoires en Principauté.

Sebastian Vettel se lance dans une course-poursuite à trottinette électrique avec des voleurs à Barcelone

Victime d'un vol au lendemain du Grand Prix de F1, le pilote allemand a traqué les malfaiteurs, guidé par le GPS de ses écouteurs dans le sac volé.

Roland-Garros : pourquoi la marque Lacoste a choisi un crocodile comme logo

LE SCAN SPORT - L'origine du logo remonte à 1923 et à un pari engagé par René Lacoste avec son entraîneur de Coupe Davis concernant une petite valise.

Tension, resquilleurs et gaz lacrymogène : récit d'une soirée chaotique et honteuse au Stade de France

REPORTAGE- La finale de la Ligue des champions entre Liverpool et le Real Madrid, dont le coup d'envoi a été retardé de plus de 30 minutes, a été le théâtre de débordements graves à Saint-Denis.

Le Figaro

Croissants, Mbappé, taxi ronchon… Une journée avec Ronaldinho à Paris

Christophe Remise

RÉCIT - L'ancienne star brésilienne était de passage à Paris samedi pour une opération promotionnelle.

Ronaldinho va bien, merci pour lui. Tout de noir vêtu, le regard masqué par des lunettes de soleil impénétrables, ponctuel et souriant, l'ancien Ballon d'or a passé une partie de la journée de samedi entre fans, influenceurs et journalistes à Paris, cette ville où il a «toujours le sentiment d'y être chez (lui)», celle où il a découvert l'Europe. Entre 2001 et 2003, «Ronnie» a en effet porté les couleurs du Paris Saint-Germain après ses débuts à Grêmio. «Le PSG et Paris sont très importants dans ma vie. Le PSG a été mon premier club en Europe. Paris, la première ville où j'ai vécu en dehors du Brésil. Je les aime beaucoup. À chaque fois que j'ai l'occasion de venir à Paris, d'en parler, je suis heureux. Je n'ai que de bonnes choses à en dire», jubile l'ancien champion du monde, qui a tout de même un passage à Sion à son CV avant Paris. Du moins, c'est ce qu'a cru un confrère allemand. «J'y ai été en vacances et surtout pour voir mon frère», a-t-il corrigé sur ce qui n'a effectivement été qu'une expérience de trois mois dans les années 90, quand Roberto Assis, de neuf ans son aîné, a - pour le coup réellement - porté les couleurs du club valaisan.

Toujours est-il que l'ex-international brésilien était la tête d'affiche de «La Route 10 du Freestyle Tour de Ronaldinho». Partenaire officiel voyage de la Ligue des champions, Expedia avait organisé un jeu-concours qui permettait à quatre chanceux et leur +1 d'embarquer dans une virée d'une heure et demie en bus dans la capitale, sur les bords de la Seine, dès 11 heures. Et ce afin d'admirer quelques-uns des plus beaux joyaux architecturaux de Paris avec «Ronnie» en chef de file. Quoique, l'intéressé s'est d'abord installé à sa place en enfilant les écouteurs pour entendre les commentaires de la guide comme n'importe quel touriste l'aurait naturellement fait à sa place.

À lire aussiRonaldinho promet la Ligue des champions au PSG : «Ce n'est qu'une question de temps»

L'ancien joueur du Barça et de l'AC Milan est resté simple, enfantin dans le plus beau sens du terme. Tel qu'on l'a toujours connu, à Paris et après, en somme. Pas question de se plier à l'exercice des jongles toutefois. Pour ce qui est des selfies et de la bonne humeur en revanche, pas de souci. Le tout dans une logique simple : le voyagiste en ligne a commandité une enquête selon laquelle les supporters qui se déplacent pour suivre leur équipe fétiche en profitent pour découvrir la culture locale, 65% avouant même avoir développé leur culture générale grâce à leurs voyages footballistiques. 72% se servent de leur passion du ballon rond comme prétexte pour visiter de nouvelles destinations. Étude dans laquelle on apprend par ailleurs que les Français seraient «prêts à inventer un prétexte pour esquiver un rendez-vous avec leur ami ou partenaire (9%), dépenser leurs dernières économies (12%), solder leurs derniers congés payés (42%) ou se mettre en arrêt maladie (16%)» afin d'assister à une finale de la Coupe aux grandes oreilles...

Ronaldinho et Paris, amour toujours

Les selfies, Ronaldinho en a en tout cas fait un paquet une fois descendu sur le plancher des vaches au niveau du Champ de Mars. Y compris avec des admirateurs qui ne faisaient pas partie de la délégation ! Quand on aime (les gens), on ne compte pas. Les supporters des deux concurrents de la finale de Ligue des champions étaient en outre déjà très présents et… en forme dans les rues parisiennes à la mi-journée. Ronaldinho voit d'ailleurs rapidement le PSG ajouter son nom à un palmarès où on retrouve désormais le Real Madrid, vainqueur de Liverpool samedi soir (1-0), à 14 reprises. «Le PSG a les meilleurs joueurs du monde. Ce n'est qu'une question de temps», promet-il, lui qui a aussi été questionné sur Paris, ce qu'il aime y faire, ce qu'il aime y manger, où il aime aller, pendant cette balade de 1h30 en bus. Sans rechigner à l'exercice, bien au contraire, «Ronnie» ne s'est néanmoins pas beaucoup mouillé sur ce coup-là, tant il aime tout dans la Ville Lumière.

S'il y a bien une chose sur laquelle il s'est montré affirmatif, c'est son goût pour les croissants. Qui pourrait lui en vouloir... «J'ai beaucoup d'amis à Paris. J'aime particulièrement les Champs Élysées. Quand je le peux, je prends un hôtel qui en est proche», a-t-il expliqué plus tard, lors d'un tour de table avec plusieurs journalistes. Entre-temps, les vainqueurs du concours – qui ont également pu assister à la finale samedi soir – ont eu l'occasion de partager un verre sur le rooftop de l'hôtel Marignan (8e arr.) avec Ronaldinho. Un palace proche de celui où logeait la star de 42 ans, vainqueur de la C1 avec le Barça au Stade de France, en 2006. Tellement proche que lorsqu'un taxi grincheux refusait de le laisser s'asseoir à l'avant du véhicule, Ronaldinho prenait le parti de faire le (court) trajet à pieds, en toute simplicité, ne manquant pas d'attirer l'attention des badauds.

Le choix de Kylian Mbappé ne m'a pas surpris

Pour ce qui est du tour de table, Ronaldinho n'a pas manqué d'être questionné sur l'avenir de son compatriote Neymar, dont on dit qu'il ne serait pas retenu en cas de bonne offre cet été. «Je veux surtout voir mes amis heureux, quel que soit le club dans lequel ils jouent. Je pense que tous les fans de football veulent voir les meilleurs joueurs ensemble. (Lionel) Messi, Neymar et (Kylian) Mbappé, ce serait génial pour le football de les avoir ensemble», clame-t-il. Ou du moins, les revoir ensemble, la «MNM» ayant déjà été vue cette saison, avec le résultat que l'on sait. Depuis, Mbappé a été prolongé, trois ans de plus au PSG. «Son choix ne m'a pas surpris», jure le Brésilien, qui salive à l'idée de ce qu'aurait pu donner un tandem avec «KM» : «Si on avait joué ensemble, les fans auraient été très heureux (sourire). Il y aurait eu beaucoup de joie dans cette équipe. Je dis cela en raison de notre style de jeu. Ça aurait été un bon duo offensif.» Un doux euphémisme. En attendant, la poignée de fans qui a eu l'occasion de croiser sa route samedi est repartie avec des étoiles plein les yeux. Même après la fin de sa carrière, la magie «Ronnie» opère toujours.

«C'est n'importe quoi!»: la boxeuse Estelle Mossely parmi les spectateurs bloqués lors des incidents avant Liverpool-Real Madrid

LE SCAN SPORT - La championne olympique de boxe n'a pu entrer dans l'enceinte dyonisienne qu'à la fin de la première période alors qu'elle disposait d'un billet.

Ligue des champions : le coup d'envoi retardé de 15 minutes

La finale de la Ligue des champions a été retardée en raison de problème d'accès au stade par certains supporters.

Kylian Mbappé a perdu 700.000 followers sur Instagram

LE SCAN SPORT - L'attaquant du PSG a perdu de nombreux abonnés depuis l'annonce de sa prolongation au PSG. Une réaction des supporters madrilènes ?

L'Humanité

Il était une fois... Mai 1972, la « deuxième indépendance » malgache

Il était une fois

C’est une véritable révolution qu’a vécue Madagascar en mai 1972, douze ans après une indépendance qui fut source de vives déceptions, avec la perpétuation des pesanteurs coloniales et des inégalités. Lancée par les étudiants, la révolte va s’étendre jusqu’à devenir insurrection et abattre la Ire République. Un processus inachevé, mais qui pourrait un jour trouver un écho sur l’île Rouge en proie aux élites prédatrices.

Mai 1972 fut un temps de révolution à Madagascar. Douze ans après l’indépendance acquise le 26 juin 1960 par cette colonie française de l’océan Indien, de jeunes révoltés bientôt rejoints par parents et travailleurs revendiquent une « deuxième indépendance ». Ils s’insurgent contre la perpétuation de la présence française, codifiée dès 1960 par des accords de coopération signés avec la puissance coloniale et qui définissent les relations des deux États après l’indépendance. Ils désirent une société plus égalitaire. Et ils vont renverser la Ire République malgache, dont l’homme fort est le président Philibert Tsiranana, ouvrant ainsi paradoxalement la voie à des pouvoirs militaires.

Madagascar, 1971 : la révolte paysanne qui a ouvert l'avenir

Cette révolution trouve sa genèse dans un mouvement de contestation qui commence en janvier 1972 à l’école de Befelatanana, à Tananarive, la capitale. Elle formait sous la colonisation des médecins de « seconde zone », destinés à être les auxiliaires des Français. Les revendications sont d’ordre corporatiste, mais s’inscrivent sur un terreau général très sensible, celui des déceptions post-indépendance. Les élèves demandent une amélioration de leur quotidien – alimentation, douches… –, la fin des retards dans le versement des bourses, etc. C’est la mauvaise gestion gouvernementale qui va conduire à la radicalisation des revendications et aboutir à un mouvement d’ampleur. Le gouvernement laisse d’abord pourrir la situation, puis décide, en avril 1972, de fermer l’école, mettant ainsi les internes à la rue, et de dissoudre l’Association des étudiants en médecine et pharmacie.

Le 26 avril 1972, à Tananarive, une foule investit l’avenue de l’Indépendance et se dirige vers lestade pour dénoncer, notamment, les accords de coopération franco-malgache. Les manifestations se poursuivront jusqu’au 18 mai, quand le président Tsiranana remettra les pleins pouvoirs à l’armée. © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Les lycéens de Tananarive s’insurgent alors à leur tour, d’autant plus que le projet de création d’un concours d’entrée en seconde, gage de démocratisation dans l’accès à l’enseignement public, plus performant que le privé, vient d’être abandonné. L’université de Tananarive se met également en grève. Fondée en 1961, elle est encore très dépendante de la France : enseignement en français, enseignants majoritairement français, contenus non « malgachisés », et les réformes françaises y sont appliquées. Fin avril, on compte 95 établissements de la capitale en grève et 70 000 grévistes.

Élèves et étudiants se réunissent quotidiennement sur le campus de l’université, situé à 2 kilomètres du centre-ville. La Fédération des associations étudiantes de Madagascar impulse de nombreuses initiatives. Les étudiants s’organisent en divers conseils et commissions, et refont le monde dans un esprit de remise en question des inégalités et de révolte contre la persistance des pesanteurs coloniales, symbolisées par des accords de coopération qui couvrent tous les domaines. L’accord sur l’enseignement supérieur proclame notamment : « La langue française et l’enseignement d’inspiration française sont pour le peuple malgache l’instrument historique de sa promotion moderne et de son développement culturel, politique, économique et social. » Certains, réunis au sein du groupe Ny Andry, travaillent à malgachiser les concepts marxistes. De manière générale, la langue est au cœur de la révolte. On se réapproprie le malgache comme langue de savoir et de pouvoir. Les tracts sont d’abord écrits en français et en malgache, puis seulement en malgache.

Et la révolte gagne toute l’île, se propageant du centre et des hauts plateaux vers les côtes. Elle a aussi des dimensions festives, des groupes de musique, comme Mahaleo, s’y fabriquent une notoriété durable. Et lycéens et étudiants ont trouvé des alliés du côté des Zwam (« Zatovo western amical malagasy », Amicale des jeunes western), jeunes déscolarisés bien souvent descendants d’esclaves, qui se rebaptisent pour l’occasion Zoam (« Zatovo orin’asa malagasy », Jeunes sans travail). La révolte bénéficie aussi du soutien – ou tout au moins de la bienveillance – de la population et de celui des syndicats et des associations professionnelles. Ce mouvement s’inscrit parfaitement dans le prolongement des « global sixties » qui ont vu les étudiants et/ou travailleurs du monde entier s’insurger contre l’injustice et les pouvoirs en place. Certaines chansons reprises à Madagascar font d’ailleurs partie du répertoire mondial de la contestation : « Vous êtes reconnaissables, vous les flics du monde entier / Les mêmes imperméables, la même mentalité / Mais nous sommes de Tana, de Dakar et d’Abidjan et de Paris à Montpellier, à vous crier / À bas l’État policier ! »

Mais la révolte aurait pu s’essouffler si le pouvoir n’avait pas réagi encore une fois à contretemps et avec une grande maladresse. Un meeting convoqué le 26 avril par le ministre de la Culture donne l’occasion aux grévistes de défiler longuement, porteurs de pancartes et banderoles telles que : « Enseignement instable et non adapté aux Malagasy (Malgaches – NDLR) » ; « Les droits de l’élève » ; « À bas la colonisation culturelle » ; « Révisez les accords de coopération » ; « Non à la répression, oui à la compréhension » ; « Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons : ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables » ; « Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain, car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource » ; « Il vaut mieux mourir debout ! »

Parmi les bâtiments incendiés lors de l’insurrection du 13 mai 1972, l’hôtel de ville. Une banderole y proclame : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville. » ©  Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Le meeting est un échec pour le ministre, d’autant plus que c’est le lendemain qu’apparaissent les premiers slogans visant directement le président : « Tsiranana dictateur » ; « Tsiranana capitaliste : 40 villas, 4 châteaux »… Malade, il s’est fait soigner en France et est parti se reposer dans une station thermale. Bien qu’absent, c’est lui qui prend la décision qui va transformer la révolte en révolution. Le 12 mai, les forces de sécurité (FRS, conçues sur le modèle des CRS français) encerclent le campus et arrêtent les 395 étudiants qui s’y trouvent. Ils sont déportés dans l’île de Nosy Lava, un symbole lourd de sens : c’est là qu’avaient été envoyés les internés de la répression de l’insurrection de 1947, puis les déportés de celle de la révolte du Sud, en 1971. La première a laissé de très douloureux souvenirs ; la seconde, menée également avec l’appui des troupes françaises, n’a pas eu le temps d’être oubliée.

1947, un massacre colonial français à Madagascar

Le 13 mai 1972 devait être un jour de meetings. Ce fut un jour d’insurrection. 100 000 personnes occupent les rues de Tananarive – pour quelque 250 000 habitants –, scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le retour des « enfants », les étudiants déportés. Des bâtiments sont incendiés, dont l’hôtel de ville, et une banderole proclame sur ses ruines : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville ». Revenu à Tananarive, Tsiranana prononce un discours délirant : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants (…). Attention, ce sont des bandits, donc des communistes (…). Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez a la vie, ne participez pas à la grève (…). Si c’est nécessaire, même s’il faut 2 000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2000, même 3 000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! » Loin d’apaiser les manifestants, il met plutôt de l’huile sur le feu. Et on réclame sa démission. Les FRS, débordées, tirent sur la foule. Il y aura 45 morts.

Les jours suivants, les travailleurs s’organisent tant dans la capitale qu’en province. Ils se regroupent comme les étudiants et les Zoam dans des comités : les KTM (Komitin’ny tolon’ny mpiasa) que chapeaute le KIM (Komity iraisan’ny mpitolona), le comité des comités. Des négociations ont lieu et, le 18 mai, la foule assiste au retour des « enfants ».

C’est alors, semble-t-il, que le slogan « Le pouvoir à l’armée » va faire son apparition. L’armée en effet est restée neutre, n’est pas intervenue et semble être le seul recours dans un pays où il n’y a pas d’opposition crédible. Les Églises regroupées dans une Fédération des Églises de Madagascar, les militaires, mais aussi, officieusement, les Français – conseillers français du président ou de l’ambassadeur de France Alain Plantey – se font médiateurs. Les Français, qui ont des bases militaires dans l’île, sous le commandement du général Bigeard, n’interviendront pas pour sauver Tsiranana. Et celui-ci va céder. Le 18 mai, il dissout le gouvernement et donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa. La révolte est devenue révolution et la Ire République malgache n’est plus.

Le 1er janvier 1973, les troupes françaises quittent définitivement l’île. En 1975, Didier Ratsiraka, « l’Amiral rouge », est élu président démocratique de Madagascar. Son régime, socialiste et autoritaire, restera en place jusqu’en 1991. Réélu en 1996, il cèdera la place à Marc Ravalomanana en 2002. © Joël Robine / AFP

Mais les lendemains de révolution ne sont pas toujours des lendemains qui chantent. Le rêve de démocratie sociale, d’un « État des petits » (Fanjakan’ny madinika), qui était celui des révoltés va faire long feu. Le général Ramanantsoa assoit son pouvoir par référendum. Un Congrès national populaire a bien lieu en septembre, mais ses résultats sont bien en deçà des attentes qui étaient celles des étudiants. Les paysans, largement majoritaires, ont été et restent absents du mouvement. Il y a néanmoins quelques victoires : dès 1973, la malgachisation des enseignements primaire et secondaire, le départ des troupes françaises de Madagascar et la renégociation des accords de coopération.

Ramanantsoa ne va pas rester longtemps en place. Le 5 février 1975, il transmet le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, qui s’était fait une popularité dans son gouvernement. Mais celui-ci est assassiné six jours plus tard – meurtre resté non élucidé. Se met alors en place un directoire militaire qui devient bientôt Conseil supérieur de la révolution, dont le capitaine de corvette Didier Ratsiraka prend la tête.

Didier Ratsiraka instaure un socialisme malgache inspiré des modèles tanzanien ou nord-coréen. Malgré quelques acquis, les difficultés économiques s’accumulent et l’autoritarisme du pouvoir ne se dément pas. En 1991, après l’élaboration d’une convention du Panorama issue d’un mouvement social de grande ampleur, des élections présidentielles ont lieu. Ratsiraka est battu et laisse la place à Albert Zafy, mais revient gagnant en 1996.

Il ne nous appartient pas d’entrer dans le détail de la vie politique chaotique de Madagascar jusqu’à nos jours. On peut seulement dire que le pays, avec ses deux derniers présidents, l’industriel Marc Ravalomanana et maintenant l’ancien disc-jockey Andry Rajoelina, est la proie d’élites prédatrices qui n’ont cure des inégalités croissantes ou de la misère d’une bonne partie de la population.

Et pourtant, Mai 1972 avait été porteur d’immenses espoirs, de projets culturellement et socialement égalitaires, du désir d’une nation indépendante et heureuse, débarrassée des séquelles du colonialisme, du désir d’un monde meilleur pour toutes et tous. Peut-être un jour la révolution de 1972 trouvera-t-elle quelque écho, sous des formes que nous ne pouvons encore imaginer. Tout au moins pouvons-nous l’espérer.

En savoir plus♦ Madagascar 1972 : l’autre indépendance. Une révolution contre les accords de coopération,de Françoise Blum, in « le Mouvement social », 2011/3, n° 236. En ligne sur : www.cairn.info♦ Aux origines du mai malgache. Désir d’école et compétition sociale.1951-1972,d’Anne-Marie Goguel, Karthala, 2006.♦ Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar. De Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975),de Françoise Raison-Jourde et Gérard Roy, Karthala, 2010.♦ Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, de Sylvain Urfer, Maisonneuve & Larose-Hémisphères, 2021.

madagascarIl était une foisindépendance1972
L'Humanité

Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur

Il était une fois

Cent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.

Edgard Garcia

Il aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.

En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un  début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images

Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.

Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre ­Janine Darcey, qui devient son épouse.

Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».

En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites. 

Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.

En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images

Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.

Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de ­Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.

Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.

Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.

Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.

Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.

En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho

Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.

Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : «  l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…

La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.

Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.

Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.

Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.

Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité. 

Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.

Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.

Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.

(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.

DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE 

Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.

chanson françaiseserge reggiani
New York Times - World

As Boris Johnson Stumbles, Labour Struggles to Offer a Clear Message

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Out of power for 12 years, Britain’s Labour Party has made some gains, but its message hasn’t won back the rust belt regions that abandoned it in the last election.

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By Stephen Castle

LONDON — When Boris Johnson hit energy companies with a windfall tax last week as a way of providing more aid for struggling consumers, it was a bittersweet moment for the opposition Labour Party, which had been promoting just such a plan for months.

For once, Labour could claim to have won “the battle of ideas.” But at a stroke, Mr. Johnson had co-opted the party’s marquee policy and claimed the credit.

This might have been a moment of opportunity for Labour. Mr. Johnson’s leadership has been in jeopardy because of a scandal over illicit lockdown-busting parties in Downing Street — missteps highlighted by a civil servant’s report last week that said senior leadership “must bear responsibility” for the failure to follow the rules.

But some political analysts think Labour should focus less on the “partygate” scandal and more on outlining a clear agenda to British voters, who face rising inflation and a possible recession.

Now out of power for 12 years, Labour has lost the last four general elections, including a thrashing in 2019 when Jeremy Corbyn, a left-winger and the party’s leader at the time, was crushed by Mr. Johnson’s Conservatives.

John McTernan, a political strategist and onetime aide to then-Prime Minister Tony Blair, said that while Labour had made a decent recovery under the current leader, Keir Starmer, it had not yet “closed the deal” with the electorate.

“It looks like modest progress because it is modest progress” said Mr. McTernan, while adding that it was still a “massive rebalancing” after the 2019 defeat.

He praised the advances made under Mr. Starmer, but said the party still had work to do if it hoped to install a Labour government in place of the Tories. “This is the year the tempo has to pick up,” he said.

And while the Conservatives lost badly in recent local elections, Labour has made only limited progress, with smaller parties doing well.

Mr. Starmer suffered a setback recently when the police reopened an investigation into whether he, too, broke coronavirus rules. He promptly promised that he would resign if he were fined by the police — in contrast to Mr. Johnson, who suffered that fate in April but refused to quit.

But whatever Mr. Starmer’s future, the Labour Party has yet to draft a convincing message to win back rust belt regions that abandoned it in the last election and that — judging by the local election results — remain to be convinced.

In the 2019 general election, parts of England that for decades had voted for Labour switched en masse to the Conservatives, allowing Mr. Johnson to recast the political map just as Donald J. Trump did in the United States in 2016.

Since then, Mr. Starmer has junked much of Mr. Corbyn’s socialist agenda, posed frequently alongside the British flag to illustrate his patriotism, taken a tough line against Russia’s invasion of Ukraine and become the first Labour leader in more than a decade to visit NATO.

But the party has yet to define itself with a clear new vision to British voters, and Mr. Starmer, a former chief prosecutor, has little of the charisma that distinguishes leaders in the mold of Mr. Trump and Mr. Johnson.

Even he accepts that Labour is not yet in a solid, election-winning position.

“I always said the first thing we needed to do was to recognize that if you lose badly, you don’t blame the electorate, you change your party,” Mr. Starmer said in an interview this year after meeting with voters at a town-hall meeting at Burnley College in northwestern England. “We have spent the best part of two years doing that heavy lifting, that hard work.”

Yet Labour’s task is huge.

In 2019, the Conservatives captured areas like Burnley, in Britain’s postindustrial “red wall,” and Labour polled poorly in Scotland, once another heartland, losing out to the Scottish National Party. Looming changes to electoral boundaries are likely to favor the Conservatives in the next general election, which must take place by the end of 2024 but that many expect next year.

So Labour is hosting a series of town-hall meetings where uncommitted voters are asked what would lure them back to the party.

After the gathering in Burnley, Lisa Nandy, a senior member of the Labour Party, reflected on the project to mend what she called “a breakdown in trust” between Labour and its traditional voters.

“It broke my heart in 2019 when I watched communities where I grew up and that I call home turning blue for the first time in history,” said Ms. Nandy, referring to the campaign color used by the Conservatives. She represents Wigan, another former industrial town, speaks for Labour on how to spread prosperity to areas outside England’s prosperous southeast, and knows that her party has work to do.

People at the meeting in Burnley liked the idea of cutting energy bills by placing a windfall tax on the profits of oil and gas firms, said Ms. Nandy, speaking before the government announced the plan. Yet few at this time knew this was one of Labour’s main policy proposals.

“The question is, why don’t they know this is what we have been saying?” Ms. Nandy lamented earlier this year, referring to voters.

The reason, she thinks, is that politicians spend too much time in London and too little “on people’s own territory having conversations with them about things that matter to them.”

Labour is also reaching out to a business community whose ties to the government have been strained over Brexit rules that pile mounds of extra red tape onto many exporters. At a digital meeting with businesses in the Midlands, Seema Malhotra, who speaks for Labour on business and industrial issues, heard a litany of problems, including customs bureaucracy, inflation, rising energy and wage costs, and supply-chain difficulties.

“I don’t think anyone is expecting full policy across the board until the time of the next election,” she said. “A lot of what we need to do is about rebuilding our relationship with the country and setting out our values, and people need to get to know the Labour Party again.”

“Whilst people are prepared to listen to Labour again, we cannot be complacent,” she added. “Many people have yet to feel that we have fully moved on from the past enough to now trust us. We have work to do on continuing to demonstrate that our party has changed.”

Some analysts argue that what Labour really needs is a sharper message.

“I know so many progressives who think that politics is like a football game: If you have a 10-point plan on health and your opponents only have a five-point plan you win 10 to 5,” Mr. McTernan said. “You don’t.”

Instead, he added, “You have to say: ‘This is Britain’s big challenge. Labour is the answer. Here’s why and here’s how.’”

To succeed, the party needs to convince people like Ged Ennis, the director of a renewable energy company that equipped Burnley College with solar panels. He has voted for Labour and the Conservatives over the years, but opted for the centrist Liberal Democrats in 2019.

Mr. Ennis said he had been convinced that Labour was keen to listen but confessed to having a hazy picture of Mr. Starmer’s politics. “I think what he needs to do is to be brave and to be really clear about what he wants to deliver,” he said.

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L'Humanité

Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move

Il était une fois

En 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.

Michel Muller

Philadelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».

Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.

1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jour

Dans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.

VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ans

C’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».

Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».

Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».

Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.

Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.

Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.

Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.

C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.

Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.

Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.

Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.

Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.

Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.

Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.

Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».

Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.

En savoir plus

Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.

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Le Figaro

François d’Orcival: «À Bayonne, un juge d’instruction très politisé»

CHRONIQUE - Le magistrat chargé de l’enquête sur l’assassinat d’un chauffeur de bus, qui avait ému la France entière, requalifie les faits à la baisse.

Le sujet avait disparu de la campagne. Mais pas du bureau des juges. Il peut aussi en ressortir. L’affaire remonte au 5 juillet 2020 et s’est déroulée à Bayonne. Alerté par l’agitation qui règne dans son autobus, son chauffeur, Philippe Monguillot, veut vérifier que plusieurs individus montés à bord ont bien leur titre de transport. Ceux-ci se précipitent sur lui, et le lynchent. Il se redresse, prend un ultime coup au visage et s’effondre. Il mourra cinq jours plus tard à l’hôpital.

Au terme de son enquête, le procureur du parquet de Bayonne estime qu’il s’agit d’un «homicide volontaire aggravé» d’un conducteur de transport collectif. Cela destine l’affaire à une cour d’assises. Mais le juge d’instruction vient d’en décider autrement: il la requalifieet précise, reprenant l’opinion de l’avocat de l’un des deux agresseurs, que la qualification de meurtre ne tient pas, que s’il y a eu mort d’homme, cela s’est fait «sans intention de la donner».

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L’affaire n’ira donc pas en cour d’assises, mais devant une cour criminelle uniquement composée de magistrats, la peine prononcée ne pouvant excéder vingt ans. Comment ça? demande le procureur, le 18 mai, en faisant appel à son tour. La suite du débat de droit devra se dérouler à huis clos dans plusieurs mois, reportant l’audience publique à plus d’un an…

Pourquoi cette affaire échappe-t-elle à la cour d’assises?

Pourquoi le juge d’instruction a-t-il préféré que cette affaire échappe à la cour d’assises? S’est-il uniquement fondé sur la conception qu’il se fait du droit, sur les arguments qu’il tire de ce cas? Une cour d’assises, composée de juges et de jurés, ne juge pas nécessairement en portant ses arrêts au maximum des peines prévues: elle fait ses choix en toute liberté. Alors?

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Le magistrat instructeur sait qu’il va heurter la famille de la victime et l’association qu’elle a constituée - laquelle réagit aussitôt contre sa décision -, mais aussi l’ensemble de l’opinion publique, comme en témoignent les 6000 personnes qui ont défilé, le 8 juillet 2020, lors d’une «marche blanche», les visites sur place faites alors par trois membres du gouvernement, celles du ministre des Transports (alors Djebbari), de l’Intérieur (Darmanin), de la Citoyenneté (Schiappa), les réactions du premier ministre Jean Castex («crime abject»), de Marine Le Pen aussi bien que de Jean-Luc Mélenchon…

Le juge ne peut pas l’ignorer, mais il doit penser qu’en deux ans, le temps aura gommé ces réactions et que son propre jugement doit l’emporter. De son côté, le public est prêt à tout comprendre, mais il n’entend pas être privé de prendre toute sa part au débat.

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Mathieu Bock-Côté: «Déconstructionnisme, première riposte»

CHRONIQUE - Banalisation de concepts comme racisme systémique et privilège blanc, autodafés, destruction de statues, écriture inclusive... C’est une nouvelle révolution culturelle qui bulldoze à grande vitesse l’Occident.

Marion Oury: «Les très bonnes notes ne sont plus décisives pour accéder aux meilleurs lycées parisiens»

TRIBUNE - L’uniformisation du niveau des lycées publics parisiens est en cours, en vertu d’une politique délibérée du ministère de l’Éducation nationale, étayée par des études qui ne prouvent rien, argumente l’universitaire.

New York Times - World

Live Updates: Ukraine Strikes Back in South, as Russia Pounds Key Eastern City

Kyiv May 29, 1:58 p.m.

Moscow May 29, 1:58 p.m.

Washington May 29, 6:58 a.m.

As Russia seeks to capture the last Ukrainian controlled city in the eastern Luhansk region, Ukraine announced a counteroffensive around a southern port that Russia has held for months.

Matthew Mpoke Bigg and Andrew E. Kramer

Here are the latest developments in the war in Ukraine.

Ukraine has declared that it is mounting a counteroffensive to reclaim territory around the southern port city of Kherson, as Russia devotes the bulk of its forces to pounding eastern Ukraine and capturing Sievierodonetsk, the last Ukrainian controlled city in the Luhansk region.

Kherson was the first major city to fall as Russian forces swept north out of Crimea more than three months ago, and it has provided a key staging ground for Russian operations across southern Ukraine. In recent weeks, Russian forces — stretched thin and taking heavy losses as they gain ground in the eastern Donbas region — have concentrated their efforts in the south on fortifying defensive positions.

“Hold on Kherson,” the Ukrainian military said on Twitter on Sunday morning. “We’re coming.”

Ukrainian officials have for weeks telegraphed plans to launch a counteroffensive threatening Russia’s supply routes into Kherson on bridges over the Dnipro River. But they said the maneuver would require the delivery of Western artillery systems that had been promised by the United States and other allies.

It was not clear if new weapons were having an effect in the fight to reclaim territory around Kherson, but the Ukrainian military said Saturday evening that Russia had suffered losses as its forces were driven back to “unfavorable” positions around several villages and had been forced to call up reservists to serve as reinforcements, claims that could not be independently verified.

President Volodymyr Zelensky, speaking to the nation overnight, said that delivery of ever more powerful Western weapons was also vital in the “indescribably difficult” defense of the eastern Donbas region.

“Every day we are bringing closer the time when our army will surpass the occupiers technologically and by firepower,” he said. But that, ultimately, depends on continued and expanded Western support.

The Biden administration has approved sending long-range multiple launch rocket systems to Ukraine, a significant transfer that could hugely aid the country, U.S. officials said on Friday. Mr. Zelensky suggested an official announcement could come this week.

In other developments:

President Emmanuel Macron of France and Chancellor Olaf Scholz of Germany sought to revive diplomatic discussions during an 80-minute phone call on Saturday with President Vladimir V. Putin of Russia.

Ukraine’s defense minister, Oleksiy Reznikov, said that sophisticated Harpoon anti-ship cruise missiles had arrived. He said the Harpoons came courtesy of Denmark and would be used to try to break Russia’s Black Sea blockade and to protect the port city of Odesa.

The importance of long-range weapons systems is potentially decisive in the war.

Ukraine is holding on to its control of Sievierodonetsk, the last city it holds in the eastern Luhansk province, but Mr. Zelensky described the situation there as “indescribably difficult.”

Russia systematically uses thermobaric weapons in Ukraine.

Marc Santora

The Ukrainian military said on Sunday that hospitals in Crimea had been ordered by Moscow to stop treating civilians to attend to the needs of wounded soldiers. The claim could not be independently verified. Crimea was illegally annexed by Russia in 2014 and has been a key staging ground for the Russian invasion of Ukraine.

Anton TroianovskiMarc Santora and Cassandra Vinograd

Putin speaks with the leaders of France and Germany.

The leaders of France and Germany urged President Vladimir V. Putin on Saturday to cease hostilities in Ukraine and hold direct talks with President Volodymyr Zelensky as soon as possible.

Renewing a diplomatic channel that saw heavy use in the days before Russia invaded Ukraine but failed to sway Mr. Putin, President Emmanuel Macron of France and Chancellor Olaf Scholz of Germany said that any solution to end the war must be negotiated between Moscow and Kyiv “with respect for the sovereignty and territorial integrity of Ukraine,” according to a statement from the office of the French presidency.

The Kremlin said in a statement after the leaders talked that Mr. Putin “confirmed that the Russian side is open to renewing dialogue with Kyiv,” while blaming Ukraine for the current impasse in the peace talks.

According to the Kremlin, Mr. Putin also said that Western weapons deliveries could lead to “a further destabilization of the situation,” and he renewed his demand that the West drop sanctions for Russia to increase food and fertilizer exports.

Mykhaylo Podolyak, an aide to Ukraine’s president and envoy to peace talks held earlier in the now three-month-long conflict, said in a post on Telegram over the weekend that Russia simply could not be trusted.

“Any agreement with Russia isn’t worth a broken penny,” Mr. Podolyak wrote. “Is it possible to negotiate with a country that always lies cynically and propagandistically?” Until Russian troops withdrew from Ukraine, he said, “negotiations are being conducted by a separate ‘delegation’ on the front line.”

Mr. Zelensky, speaking to an Indonesian research institute on Friday, said that he did not look forward to speaking with Mr. Putin, but that negotiations would most likely be necessary to end the bloodshed.

“There are things to discuss with the Russian leader,” he said, according to Reuters. “I’m not telling you that our people are eager to talk to him, but we have to face the reality of what we are living through.”

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Andrew E. Kramer

Ukraine says it’s counterattacking in south as new weapons arrive.

KRAMATORSK, Ukraine — The Ukrainian army has begun a counterattack along an area in southern Ukraine that had been relatively quiet in recent weeks, moving to keep the Russia’s military off balance even as it makes gains in eastern Ukraine.

The attack in the Kherson region, announced Saturday evening, broke through a Russian line of defense, the military headquarters said in a statement, although it was not possible to independently confirm Ukraine’s assertion.

The attack pushed Russian forces into more unfavorable terrain near the villages of Andriyivka, Lozove and Belihorka, the statement said.

Ukrainian officials have for weeks telegraphed plans to counterattack in the area to threaten Russia’s supply routes into Kherson on bridges over the Dnipro River. But it said the maneuver would require the delivery of Western artillery systems that had been promised by the United States and other allies.

Those weapons are now showing up at frontline positions in the war’s eastern theater but the military statement made no mention of their use in the announcement of the counterattack in the south.

After Russia’s failure earlier this year to capture Kyiv, the capital, and Kharkiv, Ukraine’s second-largest city, the Russian military has focused its offensive on a slender, about 75-mile frontline in eastern Ukraine’s Donbas region. Elsewhere, the Russian forces have mostly dug into defensive positions.

In the Donbas, Russia’s military last week captured two midsize towns, Svitlodarsk and Lyman. The most intense fighting revolved around the city of Sievierodonetsk, the easternmost city in the Donbas, which is still under Ukrainian control but surrounded on three sides by Russian forces.

Russian troops have been seeking to cut Ukrainian supply line into Sievierodonetsk from the west along a highway and several backroads that the Ukrainians call the “road of life,” since the route is the only means to resupply their soldiers in the city.

Social media posts on Saturday showed Ukrainian soldiers near burned Russian armored vehicles on the highway, indicating the Russian military had at least briefly controlled the highway before being rebuffed.

In another indication of how tenuous Ukraine’s hold on Sievierdonetsk has become, street fighting has been raging in the city for days after Russian forces broke into the city near a hotel on its northern outskirts, according to regional officials.

Traci Carl

Here are the latest developments in the war in Ukraine.

Ukraine, newly armed with Western weapons, is making a desperate attempt to hold its ground as Russian forces are close to capturing Sievierodonetsk, the last Ukrainian-controlled city in the Luhansk region, a province now at the heart of the conflict.

In a war that is increasingly becoming an arms race, Russia has been deploying thermobaric warheads, fearsome explosives that send potentially lethal shock waves into bunkers or trenches. Russia’s defense ministry also claimed to have successfully test-fired a hypersonic Zircon cruise missile from the Barents Sea at a target more than 620 miles away.

Ukraine, for its part, has stepped up its calls for Western nations to provide it with better weaponry. The Biden administration has approved sending long-range multiple-launch rocket systems to Ukraine, a significant transfer that could hugely aid the country’s defense. Ukraine had been asking for the systems, with Prime Minister Boris Johnson of Britain agreeing on Friday that they should be supplied.

Both Ukraine and Russia have deployed heavy artillery along the eastern front, with American-made howitzers reaching Ukrainian forces this month.

In other developments:

In his nightly address, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said late Saturday that his country’s forces were holding off the Russian assault on Sievierodonetsk, but acknowledged that they faced “indescribably difficult” conditions.

President Vladimir V. Putin of Russia said in a statement from the Kremlin that he was “open to renewing dialogue with Kyiv,” but Mr. Zelensky has not addressed the offer. The Kremlin statement described a call Mr. Putin had on Saturday with the leaders of France and Germany, talks that came after an Italian proposal for a cease-fire and amid growing debate among Western leaders about what an end to the war might look like.

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The New York Times

Long-range weapons take on new import in Ukraine.

With the battlefield focus shifted to Ukraine’s east, both Russia and Ukraine took to showcasing the urgency and superiority of long-range weapons on Saturday.

Russian cruise missiles have caused heavy damage in Ukraine, and Ukrainian officials have been appealing for new long-range systems to bring to the fight.

On Saturday, Ukraine’s defense minister, Oleksiy Reznikov, said that sophisticated Harpoon anti-ship cruise missiles had arrived. He said the Harpoons came courtesy of Denmark and would be used to try to break Russia’s Black Sea blockade and to protect the port city of Odessa.

The U.S.-made Harpoons were pledged after a virtual meeting earlier this month of the Ukraine Defense Contact Group, a group of dozens of countries that was formed to support Ukraine with military aid.

News that they had started to reach Ukrainian forces came as American officials said the Biden administration has approved sending long-range multiple launch rocket systems to Ukraine, a significant transfer that could hugely aid Ukraine’s defense of its territory in the Donbas region. Ukraine had been asking for the systems, with Prime Minister Boris Johnson of Britain agreeing on Friday that they should be supplied.

Mr. Reznikov confirmed delivery of the Harpoons on the same day that Russia’s defense ministry claimed to have successfully test-fired a hypersonic Zircon cruise missile from the Barents Sea at a target more than 620 miles away.

Hypersonics, generally defined as weapons capable of flying at speeds over Mach 5, or five times the speed of sound, are at the center of an arms race among the United States, Russia and China. Russia has frequently claimed successful test-fires of various ostensibly sophisticated new missiles, and has released images purportedly of Zircon cruise missile tests before.

Both Ukraine and Russia have deployed heavy artillery along the eastern front, with American-made howitzers reaching Ukrainian forces this month. The new, longer-ranged Western artillery are the most powerful and destructive of the many types now being provided by NATO countries. They fire three miles farther than the most common artillery system used by the Russian army in the Ukraine war, the Msta-S self-propelled howitzer — and 10 miles farther if shooting a precision, GPS-guided projectile.

According to Ukrainian and British officials, Russia has been using one of its most fearsome conventional weapons, a rocket artillery system nicknamed the Heatwave, in a systematic fashion. The system fires thermobaric warheads that send potentially lethal shock waves into bunkers or trenches. Such explosives, also called fuel-air bombs or vacuum bombs, scatter a flammable mist or powder that is then ignited and burns in the air.

Nadav Gavrielov and Matthew Mpoke Bigg

Zelensky calls fight in Sievierodonetsk ‘indescribably difficult,’ but says Ukrainians are holding on.

President Volodymyr Zelensky said in his nightly address that Ukrainian forces were holding the defenses against heavy Russian assaults on the eastern cities of Sievierodonetsk and Lysychansk, but acknowledged that they faced “indescribably difficult” conditions there.

Russian and Ukrainian forces have been locked in increasingly heavy street fighting in the area of Sievierodonetsk, a major railway hub in Ukraine’s eastern Donbas region. Since giving up on a campaign to take Ukraine’s capital, Kyiv, Russia has focused its efforts on capturing the Donbas, which borders Russian territory. Russian forces have been active in the region since 2014 in support of separatists.

With its recent advance on Sievierodonetsk, one of the most important cities still held by Ukraine in the area, Russia has edged closer to occupying the entirety of the Luhansk region.

Mr. Zelensky emphasized that the defense of eastern cities depended heavily on “a supply of weapons” — echoing the words of outgunned Ukrainian officials and soldiers on the ground who have struggled to hold back a ponderous, incremental advance by Russian forces backed by long-range artillery.

Russian guns pounded the city of Lyman for weeks before it fell in recent days, and Sievierodonetsk has increasingly been subjected to the same treatment. Better use of artillery and a deliberately slower tempo of operations has helped Russia advance in the region, according to analysts. In Sievierodonetsk, civilians have for weeks been forced to cower underground in basements or bomb shelters without consistent power, gas or water.

Mr. Zelensky also said that Russia targeted the Sumy region, in the northeast of the country, with missile strikes and that one person died and seven others were wounded in the southeastern city of Mykolaiv after it was hit by Russian shelling. He said that the shells landed in a residential area near a kindergarten.

In his remarks on Saturday night, Mr. Zelensky did not address a Kremlin statement that President Vladimir V. Putin of Russia was “open to renewing dialogue with Kyiv.” The statement described a call Mr. Putin had on Saturday with the leaders of France and Germany, and came after an Italian proposal for a cease-fire and amid growing debate among Western leaders about what an end to the war might look like.

Diplomatic talks between Russia and Ukraine stalled this month, with both sides hardening their stance as they sought to make military gains.

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Diego Ibarra Sanchez

Family members and friends of Yurii Kaniuk, 27, on Saturday mourned his death at his home town in Mykolaiv, in Ukraine's Lviv region. Kaniuk was given a presidential medal for his courage and heroism while fighting for Ukraine. He was fatally shot on May 23 in Yakovlivka, a village in Ukraine’s Donetsk region.

The New York Times

Artillery shell craters highlighted the destruction wrecked on a solar power plant hit by Russian bombardment on Saturday in Merefa, southwest of Kharkiv in eastern Ukraine. The plant had been producing 2.5 megawatts of power, the plant’s manager, Vladimir Mihailovich, told Reuters.

Nadav Gavrielov

Russia is fighting to encircle Ukrainian troops defending the cities of Sievierodonetsk and Lysychansk, in eastern Ukraine, and reach the border of the Luhansk region, the General Staff of the Ukrainian Army said on Facebook. It also claimed Russian forces “retreated to previously occupied positions” after suffering losses during an offensive in the direction of Borivske, near Sievierodonetsk.

Andrew E. Kramer

‘It destroys bunkers’: Russia systematically uses thermobaric warheads in Ukraine.

KRAMATORSK, Ukraine — Russia has made liberal use of one of its most fearsome conventional weapons in the fighting in eastern Ukraine, according to Ukrainian military commanders, medics, British officials and videos from the battlefields.

The weapon, a track-mounted rocket artillery system nicknamed Solntsepek, or the Heatwave, fires thermobaric warheads that explode with tremendous force, sending potentially lethal shock waves into bunkers or trenches where soldiers would otherwise be safe.

“You feel the ground shake,” said Col. Yevhen Shamataliuk, the commander of Ukraine’s 95th Brigade, whose soldiers came under fire from Russia’s Heatwave weapon in fighting this month near the town of Izium.

“It’s very destructive,” Colonel Shamataliuk said. “It destroys bunkers. They just collapse over those who are inside.”

The United States and other militaries also deploy thermobaric warheads in missiles and rocket-propelled grenades. And Ukraine’s Army said on April 5 that it had fired Heatwave thermobaric rockets from a captured system back at Russian troops, intending to burn them with their own weapon, in fighting near Izium.

Thermobaric weapons are not banned, and they are not addressed in the Geneva Conventions, a series of international agreements that govern warfare. Russia’s military has deployed the Heatwave weapon in the war in Syria, but its use in Ukraine has become systematic, according to the Ukrainian military and video footage of strikes on towns in eastern Ukraine.

Such explosives, also called fuel-air bombs or vacuum bombs, scatter a flammable mist or powder that is then ignited and burns in the air. The result is a powerful blast followed by a partial vacuum as oxygen is sucked from the air as the fuel burns.

Ukrainian soldiers who have been caught in the explosions and survived suffered a mix of burns and concussions, said Sgt. Anna Federchuk, an ambulance medic based in Kramatorsk, in eastern Ukraine, who has treated casualties from Heatwave strikes.

“It’s a mixed diagnosis,” she said of the typical casualty from a Heatwave explosion. “The burns are deep and severe.”

The Russian weapon carries a box of rockets atop a tanklike tracked vehicle. It can fire single rockets or a terrifying volley. Still, like many Russian weapons deployed in the Ukraine war, the Heatwave system may not be as effective or decisive in combat as Russian military propaganda suggested it would be.

Developed in the 1980s and once viewed as an awesome and feared invention of late-Soviet military prowess, the Heatwave, formally known as a Tos-1 heavy flamethrower, has drawbacks.

With a range of only six miles, it must be driven close to the front to fire. There, it has been vulnerable to Ukrainian ambushes. In March, a drone video showed Ukrainian soldiers blowing up a Heatwave weapon during an ambush outside the Kyiv suburb of Brovary.

The strike on the vehicle sent its rockets sailing out into the Russians’ own column of armored vehicles, though it was unclear whether any were destroyed.

Their use near the front has also allowed Ukraine to capture some of the weapons. Videos have appeared online purporting to show Ukrainian tractor drivers towing captured Heatwave weapons away from the front. Ukrainian soldiers have claimed on social media to have seized five of the weapons systems as trophies.

Ukraine’s military has also said that the Russians have suffered friendly fire incidents with the Heatwave as it sprayed out highly destructive but unguided rockets.

“The leadership of the 97th Infantry Battalion expresses its satisfaction with the actions of the Russian occupiers,” the Ukrainian military said in a sarcastic statement on May 8 after what it said was a friendly fire strike in the Zaporizhzhia region that killed Russian soldiers. “Such actions are positively perceived and supported in every way by the Ukrainian military. We understand there is a tradition of cooking shish kebabs in May.”

Maria Varenikova contributed reporting.

Le Figaro

Le collège Stanislas de Montréal, l’esprit français au Canada

REPORTAGE - C’est l’un des deux lycées français de Montréal agréés par l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger. Valéry Giscard d’Estaing y a enseigné.

L’école a eu des élèves prestigieux comme l’ancien premier ministre québécois Jacques Parizeau, mais aussi des milliardaires comme la famille Desmarais ou le magnat canadien de la presse et de l’imprimerie, Pierre-Karl Péladeau. Et Valéry Giscard d’Estaing, l’ancien président de la République française, y a enseigné en 1948. À la fois lycée, collège, école primaire et maternelle, au Canada le Collège Stanislas accueille 2700 élèves sur son campus montréalais et 430 à Québec. Tous sont d'excellents élèves. «À Stanislas, il ne faut pas être un élève moyen, mais il faut vraiment être excellent. Car ce collège tient absolument à avoir des résultats proches de 100 % au bac», assure la mère d’une élève. Il faut dire que Stanislas a été fondé en 1938 par un ancien président canadien de la Société des nations, Raoul Dandurand, qui souhait créer une succursale du Stanislas parisien. Cette année-là, le chanoine Méjecaze du collège Stanislas à Paris, accompagné de l’abbé Lemoine sont venus à Montréal afin de mettre en place les bases de la nouvelle école.

Lire le dossierDossier spécial: étudier et travailler au Canada

Si Stanislas doit en partie son succès à l’engouement des Français pour le Québec, seules «45 % de nos familles sont françaises et 50 % sont canadiennes», confie le proviseur du collège, Thomas Saene. Le collège est, à l’instar du Canada, très multiculturel, avec des élèves de 65 nationalités. Les parents de Smila Thorin, en terminale à Stan, ont ainsi immigré au Québec il y a quatre ans et ils ont inscrit leur enfant en quatrième. Aujourd’hui âgée de 18 ans, Smila anime la web radio de l’école. La jeune fille envisage de poursuivre ses études en France. Timo Joubert, 15 ans, rêve d’être diplomate. Touche à tout, passionné, ce jeune Franco-Canadien a effectué toute sa scolarité à Stan. S’il avoue se sentir «plus Québécois que Français», il confie vouloir toujours en savoir plus sur la culture française.

Le bac à Stan correspond à un bac +1

Tout cela a un prix. Stan est un établissement privé et les frais de scolarité se montent à 5000 dollars canadiens par an (3650 euros). L’AEFE accorde des bourses aux familles des deux établissements français de Montréal. Plus de 115 bourses pour une somme de 184.000 euros au total ont été versées en 2021 aux familles. Dans son plaidoyer pour vanter son collège, Thomas Saene assure que le cursus intègre le «meilleur des deux mondes» avec ses enseignements français et nord-américain. De fait, le ministère de l’Éducation du Québec (MEQ) reconnaît aussi les diplômes de Stan. Grâce à cette reconnaissance, les bacheliers français reçoivent un double diplôme: le bac, mais aussi le diplôme d’études collégiales (DEC) du Québec, qui correspond à un bac, plus une année d’études supérieures. Un véritable atout pour intégrer une université canadienne.

Enfin, Thomas Saene insiste également sur la mise en valeur des activités parascolaires. Timo joue du piano, de la guitare, fait du théâtre, du karaté et «s’intéresse aux questions environnementales». L’école forme des jeunes, qui doivent exceller dans toutes les matières, à l’image d’un de leurs célèbres professeurs. Dans leur livre Stanislas, un journal à deux voix, deux des cofondateurs du collège, Jeannette et Guy Boulizon, écrivent à propos de Valéry Giscard d’Estaing: «Venant déjeuner à la maison, il nous raconta que le directeur lui avait demandé ce qu’il était capable d’enseigner:«Je puis tout enseigner, absolument tout...à condition d’être prévenu trois jours à l’avance».

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New York Times - World

A Cafe Devoted to Remembering Duterte’s Drug War Victims

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Served along with the lattes are personal stories from the staff, who are relatives of those who died in some of the thousands of extrajudicial killings in the Philippines.

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By Jason Gutierrez

QUEZON CITY, the Philippines — On the second floor of a nondescript coffee shop in a trendy neighborhood outside of Manila, patrons were welcomed by a marble gravestone with a tiny inscription written in gold: “Stop the Killings.”

The gravestone, part of an art exhibition at the coffee shop, is dedicated to the memory of those killed in President Rodrigo Duterte’s bloody war on drugs.

Another marker in the exhibition featured the Filipino word “nanlaban,” which means resisted.For the authorities, the word suggests a drug suspect who resisted arrest and engaged in gunfire before being lawfully killed by the police. But for the families of the dead, it suggests the person was victim of an extrajudicial killing.

The coffee shop, Silingan, opened last year and is staffed primarily by the mothers and wives, sisters and daughters of those killed since 2016, when Mr. Duterte took office. Beyond serving lattes and cappuccinos, these women aim to educate the public about the brutal truth behind Mr. Duterte’s promise to rid the streets of drug dealers and addicts at all costs.

According to the Philippine National Police, roughly 8,000 people accused of being involved in the illegal drug trade have been slain since Mr. Duterte launched his deadly war on drugs. Rights groups have reported higher numbers.

“Here we don’t just sell coffee,” said Sharon Angeles, the head barista at Silingan. “We tell customers about our life, and how this place serves as a place of healing for us. We also tell them, if they care to listen, why Duterte’s drug war is a war on the poor, and not on drugs.”

The women of Silingan, which means “neighbor,” hope to see Mr. Duterte held accountable for the violence before it is too late. This month, Ferdinand Marcos Jr., the son and namesake of the former dictator, was elected to succeed Mr. Duterte, with Sara Duterte, the president’s daughter, as his vice president.

But they, like many others in the Philippines are increasingly concerned that once Mr. Marcos and the president’s daughter take office next month, the new administration will block any effort to investigate Mr. Duterte once he is out of office and no longer immune from prosecution.

Ms. Angeles’s brother Christian became one of the first victims of the extrajudicial killings when he was picked up by the police just four months into Mr. Duterte’s term. Christian, who was 20, never took drugs, Ms. Angeles said. But his two companions at the time of the raid were known users with petty criminal records.

When the two companions saw the police approaching, they fled.

“But Christian did not run because he knew he was clean,” Ms. Angeles said. “Still, I had warned him before that a bullet will not listen to his excuses.” Her brother was a volunteer watchman who believed in the law, she said, adding that the results from the autopsy the family ordered came back negative for drug use.

“My brother was killed like an animal,” Ms. Angeles said. “If Duterte did not win, this wouldn’t have happened, and Christian would be alive today.”

On a recent weekend at the cafe, Ms. Angeles talked to two university students who had wandered into the shop.

The film majors said they grew curious when they saw a painted message on the steps of its black metal stairs leading to the art exhibition on the second floor: It’s not a war on illegal drugs. It’s an illegal war on drugs.

“Nanlaban” was no excuse in 2018 when a court convicted three officers for murder and sentenced them to life in prison in the death of Kian Loyd delos Santo, a 17-year-old college student.

The officers claimed he was a drug suspect who shot at the police. But surveillance video showed the police leading him away moments before he was found dead near a pigsty.

The uproar prompted Mr. Duterte to temporarily suspend his antidrug campaign, only to relaunch it weeks later.

“We talk to customers about the drug war, and how it has affected us,” Ms. Angeles said. “It’s up to them to do what they want with the information.”

Grace Garganta, another employee at the coffee shop, said “nanlaban” was the pretext the police used to justify the killing of her 52-year-old father and her 27-year-old older brother.

Days after Mr. Duterte took office, the police raided their home in one of Manila’s sprawling slums. The father, Marcelo, was killed in what police said was a shootout.

Ms. Garganta’s bother Joseph was later arrested when he protested against the raid. She said his body was fished out of a river the following day. His face was wrapped in packaging tape and his genitals were mutilated, she said.

The Garganta family soon became the face of Mr. Duterte’s unfolding drug war after local tabloids began depicting the father as a “big-time pusher,” Ms. Garganta said.

Neighbors kept silent for fear of being identified as accomplices. Ms. Garganta, who was studying for a degree in hotel and restaurant management at the time, dropped out of school.

But at Silingan, she has found some redemption.

Now a mother to two young children, Ms. Garganta said her only wish is for people to hear her story and those of the other women at the coffee shop who seek to hold the authorities responsible for the killings. “I am no longer afraid,” she said. “The public needs to know the truth.”

Mr. Duterte remains overwhelmingly popular in the Philippines and has denied any wrongdoing in the drug war. He has insisted that violence was a necessary part of his effort to eliminate the scourge of drug use afflicting many poor Filipinos.

But the local Commission on Human Rights has said that of the nearly 600 episodes it reviewed involving drug-related extrajudicial killings, nearly all of them showed signs of foul play by the police.

Many of the victims were fatally shot multiple times, usually at close range, according to the commission. They also showed blunt-force injuries and signs of torture.

The commission’s findings resemble those of international rights groups such as the Human Rights Watch, which has been campaigning to have Mr. Duterte investigated.

The International Criminal Court has said there was evidence to show crimes against humanity had been committed in the Philippines under Mr. Duterte, who officially withdrew the country from the international body in 2019, after it began its preliminary investigation into the matter.

“There are people who come in here and angrily tell us they support Mr. Duterte,” said Ms. Garganta, who was among the first to join street protests calling for Mr. Duterte to be investigated by the I.C.C.

“I just keep quiet, because I don’t need to engage them. They have their own minds.”

Yet with Mr. Duterte on his way out next month, Ms. Garganta fears no one will be punished for the thousands who were killed in the Philippines without trial. “All we want is to be given the chance to be heard,” she said.

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Le Figaro

Alliance citoyenne: enquête sur les militants du burkini

Stéphane Kovacs

Fondée en 2012 à Grenoble, avant d’essaimer partout en France, l’association revendique aujourd’hui plus de 5000 membres.

Des locataires HLM qui «se battent pour leurs droits», des habitants «debout pour la justice climatique», des «handi-citoyens» en lutte pour la «liberté de mouvement», des «femmes musulmanes» qui veulent faire du sport «comme tout le monde»… Chez Alliance citoyenne, on prône une approche «intersectionnelle» des luttes.

À grand renfort d’«actions de désobéissance civile» et de tirades sur le «vivre-ensemble», l’association a déjà obtenu de «belles victoires» depuis sa création en 2012, se réjouit sa coprésidente, Sana Souid: un meilleur accueil des étudiants étrangers par l’administration, des rénovations énergétiques dans les quartiers et, surtout, l’autorisation du burkini, la semaine dernière, dans les piscines municipales de Grenoble.

Plus de 5000 membres

Une «avancée progressiste» annulée par la décision du tribunal administratif, qui avait été saisi par le préfet de l’Isère d’un référé laïcité, tandis que l’opposition municipale avait déposé, au lendemain du vote, un recours en annulation devant la justice. Quant au procureur de Grenoble, il a ouvert une enquête sur l’existence de fichiers illégaux, tenus par Alliance citoyenne, recensant les origines ethniques, opinions politiques et religions de centaines d’habitants.

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«Les injustices naissent des asymétries de pouvoirs», proclame sur son site l’association, qui veut «développer la capacité du plus grand nombre à s’organiser, agir, négocier». Avec une méthode importée des États-Unis, le «community organizing» - les syndicats de citoyens -, qui permet de gravir «les quatre marches de l’escalier du pouvoir citoyen». Fondée en 2012 à Grenoble, avant d’essaimer en Seine-Saint-Denis et dans l’agglomération lyonnaise, elle revendique aujourd’hui plus de 5000 membres. Au départ, il s’agit surtout d’aider les mal-logés et les handicapés. «De donner une voix à ceux qui ne l’ont pas assez, précise Sana Souid. On discute d’abord de la problématique qui nous unit, puis on contacte les décideurs. S’il n’y a pas de réponse, on relance. Et on monte une marche à chaque fois. S’il n’y a toujours pas de réponse, on lance une action, non violente, bien sûr. Et ensuite, on arrive à négocier, que ce soit avec les bailleurs, les mairies, les salles de sport.»

Ancien élu de la ville de Grenoble, chargé du handicap entre 2008 et 2014, Stéphane Gemmani, aujourd’hui conseiller régional du groupe socialiste et démocrate d’Auvergne-Rhône-Alpes, se souvient d’«une association très particulière» : «C’était violent comme façon de fonctionner, et très organisé: on voyait que ce n’était pas du simple bénévolat, rapporte-t-il. J’ai été saisi par exemple sur des problèmes d’ascenseur, et ça les embêtait presque que je sois coopératif: ils essayaient toujours de trouver un nouveau conflit! C’était une manière de remonter les troupes. On a rapidement décelé que c’était des gens qui faisaient leur petit-lait de la détresse des autres. À l’époque, il n’y avait pas de connotation religieuse dans leurs combats, mais il y avait une volonté de toucher les communautés, d’instaurer un climat délétère.»

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En 2019, l’association prend un tournant communautariste. Se présentant comme des «Rosa Parks musulmanes», des baigneuses en burkini - en «maillot de bain couvrant», préfère-t-on dire à Alliance citoyenne - investissent une piscine municipale grenobloise, en violation du règlement intérieur. Quelques semaines auparavant, elles avaient couru en hidjab, pour revendiquer «la liberté des femmes voilées». D’autres happenings du même acabit suivront. «Derrière tout cela, il y a la stratégie permanente d’inversion des rôles et des valeurs, qui consiste à se présenter comme discriminé, alors que la démarche de ce collectif vise à fracturer la société», pointe Matthieu Chamussy, à l’époque chef de file de l’opposition municipale de la droite et du centre. À Lyon, «on a suivi la même procédure avec une salle de sport, raconte Sana Souid, qui est aussi présidente du Syndicat des femmes musulmanes du Grand Lyon. Premier courrier, deuxième courrier, pas de réponse. Donc on s’est amenées avec notre propre coach sportive, et on a fait notre cours dans le hall! Le directeur a fini par changer le règlement intérieur. Du coup, on a reproduit ça - sans action - sur plus de 200 salles de sport au niveau national.»

Subventions coupées

En 2021, ce sont les Hijabeuses, un collectif de joueuses de foot musulmanes, qui poursuivent l’offensive, annonçant vouloir «construire un rapport de force face aux décideurs politiques». «Des militantes islamistes avant d’être des sportives: certaines n’ont jamais croisé un ballon! raille Naëm Bestandji, auteur du Linceul du féminisme. Caresser l’islamisme dans le sens du voile (1). Victimisation permanente, détournement de slogans féministes, fusion de la radicalité islamiste avec l’ensemble des musulmans (s’opposer à l’islamisme serait ainsi s’opposer à tous les musulmans)… Conseillées par une agence de com, Raiz, elles participent à la banalisation du “sexisme religieux” et des Frères musulmans.»

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En 2015, l’une de ses porte-parole, Taous Hammouti, avait posté «N’oubliez pas que c’est Charlie qui a dégainé le premier» sur Facebook, deux jours après le massacre. «Hébergée dans les locaux du Parti communiste, Alliance citoyenne, qui fut partenaire du CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France, dissout en 2020, NDLR), est l’exemple même de la jonction entre une partie de l’extrême gauche et l’extrême droite musulmane, décrypte Naëm Bestandji. Il n’y a aucune assise idéologique, pas d’arguments de fond: tout tourne autour du buzz.»

À deux reprises, poursuit l’auteur grenoblois, «j’ai vu des militantes d’Alliance citoyenne, dans un centre commercial, interpeller systématiquement des femmes voilées, pour leur expliquer qu’elles étaient des victimes et que l’association pouvait défendre leurs droits. Elles recrutent aussi sur les réseaux sociaux.» Dans de curieux fichiers, dont l’existence a été révélée par Le Parisien, l’association «aurait détenu ou détiendrait encore des données à caractère personnel sensibles», indique le parquet de Grenoble: «Couple kabyle très en colère», «FN ou ne vote pas», peut-on y lire notamment. «Pour rendre possible l’organisation collective, l’Alliance citoyenne dispose d’un fichier de membres», se justifie l’association. Elle «fait confiance à la justice pour mener une enquête indépendante du pouvoir politique et de la volonté du ministre Darmanin de poursuivre sa chasse aux sorcières contre les associations de défense des droits des musulmans.»

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Le financement? «Il y a des cotisations», répond Sana Souid. Mais aussi d’importantes subventions de la Fondation Open Society du milliardaire hungaro-américain George Soros, afin d’aider Alliance citoyenne à se «transformer en une organisation nationale avec une visibilité nationale». En 2017 et 2018, elle avait également touché des aides de la métropole de Grenoble, dans le cadre de la politique de la ville, coupées depuis. En 2021, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, estimant que la structure s’était «ralliée à la mouvance de l’antiracisme décolonial» et visait «à promouvoir des règles compatibles avec la charia», avait demandé à la Commission européenne d’annuler sa subvention de 60.000 euros. En vain.

«On dirait que les femmes musulmanes portant le voile sont tolérées en France quand elles restent chez elles, s’insurge la coprésidente. Nous sommes près de 900 000, et on nous interdit d’accéder à certains emplois, de nous baigner dans les piscines ou de pratiquer le foot en compétition. Et, quand on s’organise en association, l’État multiplie les entraves et les répressions abusives. Ce qui est certain, c’est qu’on demandera toujours nos droits.» Et de promettre: «Dans les centres de formation, les entreprises…», l’association continuera «à monter les marches».

(1) Éditions Séramis, 2021

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Burkini: la petite commune de Surgères prise au piège du maillot polémique

RÉCIT - Cette discrète localité de 6750 habitants se serait bien passée d’un tel éclairage national.

Qu’est-ce que l’Ascension dans la religion catholique?

FOCUS - Jeudi 26 mai, quarante jours après Pâques, les chrétiens célèbrent l’Ascension. À l’occasion de ce jour férié en France, Le Figaro s’interroge sur l’origine de cette fête chrétienne.

L'Humanité

Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia

Il était une fois

Il était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.

Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.

La Sicile fait figure de laboratoire

Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.

En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.

Collusions entre  Cosa Nostra  et la Démocratie chrétienne

En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).

Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.

La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.

Lien avec le pouvoir politique depuis 1943

Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.

Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.

En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.

Une lutte ouverte contre la Mafia

La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.

L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.

La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.

Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987

Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.

La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.

Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.

Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.

Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.

Rupture entre les représentants politiques et les citoyens

Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.

L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).

Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.

À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.

mafia
France24 - Monde

En direct : le Donbass ravagé par une bataille acharnée, Severodonetsk menacée

Publié le : 29/05/2022 - 07:05Modifié le : 29/05/2022 - 12:10

FRANCE 24 Suivre Bilal TARABEY

De violents combats font toujours rage dans l'est de l'Ukraine pour le contrôle de la région du Donbass, où les forces russes menacent la grande ville de Severodonetsk, pilonnée sans relâche. Suivez le déroulé de la journée du dimanche 29 mai.

  • 11 h 44 : la situation à Lyssytchansk s'est "largement agravée"

"Un obus russe est tombé sur un immeuble d'habitation, une fille est morte sur place et quatre personnes ont été hospitalisées", a détaillé sur Telegram le gouverneur de la région de Louhansk. La journée de la veille a été "difficile" dans la ville, selon Serguïï Gaïdaï, qui évoque un cinéma détruit et 22 immeubles endommagés.

À Severodonetsk, "l'ennemi a mené des opérations d'assaut", selon un rapport de l'état-major de l'armée ukrainienne publié dimanche. Selon le gouverneur Gaïdaï, l'assaut russe se poursuit dans la ville avec des combats de rue.

Par ailleurs, dans un communiqué publié dimanche matin, le ministère russe de la Défense assure que l'armée russe a détruit "avec des missiles de haute précision de longue portée un important arsenal des forces armées ukrainiennes", dans la région de Dnipropetrovsk (sud-est).

Ces missiles ont également visé au cours des dernières 24 heures un système de défense antiaérienne ukrainien près de Mykolaïevka, dans la région de Donetsk, une station radar dans la région de Kharkiv et cinq dépôts de munitions notamment près de Severodonetsk, selon le même communiqué.

  • 6 h 52 : le Donbass ravagé par une bataille acharnée, Severodonetsk menacée

L'étau russe dans le bassin minier du Donbass se resserre, notamment autour de Severodonetsk où "l'ennemi a mené des opérations d'assaut", selon un rapport de l'état-major de l'armée ukrainienne publié dimanche.

"La Russie a engagé tous ses moyens pour s'emparer de Severodonetsk ou empêcher toute communication entre la région et l'Ukraine", a affirmé samedi soir sur son compte Telegram Sergii Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk. "La semaine prochaine sera très dure", a-t-il admis, en considérant toutefois que les forces russes "ne seront pas en mesure de réussir tout ce qu'elles planifient dans un avenir proche".

"Les Russes ont amené beaucoup de moyens pour prendre la ville d'assaut mais ne peuvent pas encore le faire", a assuré de son côté le maire de Severodonetsk, Olexander Stryuk. "Nous pensons que la ville résistera", a-t-il insisté.

Il a alerté sur l'aggravation de la situation sanitaire dans cette ville de 100 000 habitants avant la guerre. Les "bombardements constants" compliquent beaucoup l'approvisionnement – notamment en eau potable – de la cité, privée d'électricité depuis plus de deux semaines, a-t-il écrit samedi soir sur son compte Telegram. L'activité du "centre d'aide humanitaire" de la ville a été suspendue, a-t-il précisé.

Avec AFP

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Macron et Scholz demandent à Poutine des "négociations directes sérieuses" avec Zelensky

LE FIL DU 27 MAI

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Le fil du 26 mai

Ukraine : les Russes encerclent Severodonetsk, bombardements à Kharkiv

Le Figaro

À Amman, une artiste recycle du plastique pour sensibiliser sur l'environnement

Pour changer les mentalités et les habitudes, Maria Nissan collecte des déchets afin de leur offrir une deuxième vie sous forme d'œuvres d'art.

Sensibiliser l'opinion publique sur les déchets en plastique: c'est la mission que s'est fixée l'artiste Maria Nissan, basée à Amman, qui donne vie à des œuvres d'art originales issues du recyclage.

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L'une des plus connues se trouve sur la façade d'un bâtiment dans la capitale jordanienne. Cette création géante, aux couleurs vives, est composée de plus de 2000 bouteilles en plastique, près de 1000 sacs en plastique ainsi que plus de 150 tuyaux pour narguilé. Cette Américaine d'origine irakienne dit être tombée sous le charme d'Amman quand elle a visité cette ville pour la première fois il y a trois ans. Mais en même temps, elle a ressenti de la «colère» et de la «frustration» de voir des amas de déchets dans les rues et des sites naturels. «Malgré la beauté de la ville, quand vous marchez dans les rues, vous pouvez voir toutes sortes de déchets», déplore cette femme de 35 ans. «Je ne peux pas faire l'impasse sur les nombreux sacs en plastique (...), les bouteilles en verre, les canettes de boisson gazeuse, les emballages», explique Maria, qui aime à porter une robe faite des sacs bleus d'Ikea.

Formée au dessin et à la peinture aux États-Unis et en Italie, elle a décidé de ramasser des déchets pour leur offrir une deuxième vie et en faire des œuvres d'art, comme des collages représentant des visages de femmes ou des fleurs. Sa maison est remplie de toutes sortes d'objets à base de plastique, allant des brosses à dents aux cuillères, en passant par des briquets ou des stylos.

«Le problème de tous»

«L'art créé à partir de plastique est un moyen concret (...) de sensibiliser sur les problèmes environnementaux qui affectent les Jordaniens, leurs enfants (...) mais aussi la nature», dit-elle. «Une bouteille (en plastique) jetée dans une vallée va mettre 450 ans à se décomposer», affirme-t-elle en dénonçant les effets des «microplastiques qui polluent les sols, l'eau et la nature». Le travail de l'artiste a été présenté dans douze expositions à travers la Jordanie ainsi qu'en Italie et en Grèce, et figure sur sa chaîne Instagram @marianissanart, avec comme objectif de faire changer les mentalités et les habitudes. Les Jordaniens utilisent trois milliards de sacs en plastique par an, dont seulement 7% sont recyclés, selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

À lire aussiEnvironnement: canettes, bouteilles plastique et piles seraient consignées

Maria invite les gens à éviter ce type de produits pour privilégier des sacs recyclables et prône une taxe sur les sacs en plastique à usage unique. «Les conséquences de la pollution causée par les produits en plastique à usage unique ne se font pas sentir tout de suite, et donc c'est difficile d'avoir des gens qui se sentent responsables de leurs propres actes», dit-elle. «C'est la responsabilité de personne jusqu'à ce que ça devienne le problème de tous», ajoute-t-elle.

L'acteur Ray Liotta s'affranchit de la vie à 67 ans

DISPARITION - L'acteur américain, indissociable du film Les Affranchis de Martin Scorsese, est décédé le 26 mai.

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Décès d'Andy Fletcher, membre fondateur de Depeche Mode

Né en juillet 1961 à Nottingham, Andy Fletcher, surnommé «Fletch» était l'un des claviéristes du groupe, connu pour ses tubes comme Just Can't Get Enough.

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Dans le Lot-et-Garonne, un village transporté de joie par le retour de son Rembrandt

La petite commune du Mas-d'Agenais a retrouvé son trésor: un Christ sur la croix datant de 1631 qui lui avait été retiré durant 6 ans en raison de problème de sécurité.

Valeurs Actuelles

Législatives 2022 : Dans le Tarn, Jean Lassalle soutient Guilhem Carayon

Si Jean Lassalle se gargarise de présenter des candidats « dans toutes les régions » pour les élections législatives, certaines circonscriptions sont dépourvues des couleurs « Résistons! ». Le candidat à l’élection présidentielle y soutient même des candidats d’une autre étiquette. C’est le cas dans la 3e circonscription du Tarn, où Guilhem Carayon, le président des Jeunes Républicains se présente. Ce 26 mai, pour son anniversaire, il a reçu la visite du député  des Pyrénées-Atlantiques.

Au détour d’un déplacement pour soutenir Corinne Darmani dans la deuxième circonscription du Tarn, le député sortant des Pyrénées-Atlantiques a fait un crochet pour appuyer la candidature de Guilhem Carayon. Président des jeunes Républicains et ancien porte-parole de la campagne de Valérie Pécresse, le jeune candidat de 23 ans espère reprendre la troisième circonscription du Tarn au député macroniste, Jean Terlier. S’il avait déjà reçu des poids lourds de son parti, comme Xavier Bertrand, Laurent Wauquiez et le 3 juin prochain, David Lisnard, il réussit le pari d’attirer vers lui des soutiens venus d’autres horizons.

« Authenticité et sincérité » en commun

Pour Jean Lassalle, cette visite a été mûrement réfléchie. « Il est l’un des seuls à défendre la ruralité », indique-t-il à la poignée de journalistes conviée. Après une visite de Lautrec, les deux nouveaux amis se sont joints à la fête de village de Montpinier. Un village rural où Jean Lassalle avait recueilli plus de 15% des suffrages au premier tour de la présidentielle… Devant Jean-Luc Mélenchon. Une arrivée en fanfare, où une grosse centaine de militants LR attendaient leur candidat. Poignées de main, accolades et selfies, ils se sont ensuite immiscés au cœur de la fête, devant des habitants surpris et amusés par la présence du plus célèbre berger de France.

Aucun candidat Résistons! n’avait été présenté sur cette circonscription, où Guilhem Carayon entretient des rapports amicaux avec l’ancienne assistante parlementaire de Jean Lassalle, l’instigatrice de cette rencontre. « Il est le seul à défendre la ruralité avec autant de force », lance admiratif Guilhem Carayon. Une authenticité reconnue des deux côtés. Jean Lassalle retrouve une « sincérité » lui rappelant ses débuts, lorsqu’à 21 ans il s’est fait élire maire de Lourdios-Ichère (Pyrénées-Atlantiques).

Merci @jeanlassalle ! pic.twitter.com/MxNvhSroAF

— Guilhem Carayon 🇫🇷 (@GuilhemCarayon) May 27, 2022

Bien que concurrents, le candidat à l’élection présidentielle avait remarqué le jeune porte-parole de Valérie Pécresse lors de ses passages sur les plateaux de télévision. « Il défend les gens qui souffrent », le félicite-t-il et espère le voir devenir « le plus jeune député de France ».

La ruralité au cœur de son programme

Président national des Jeunes républicains, élu en 2020, Guilhem Carayon a quitté Paris pour revenir dans son Tarn natal. « Un vrai choix d’enracinement », assure-t-il. Son père, Bernard Carayon, est maire de Lavaur depuis 1995 mais assure ne pas vouloir instaurer une dynastie dans la région. « Sinon je l’aurais mis sur mes listes », se défend l’édile. Le dernier de la fratrie a fait ses armes seul, comprenant rapidement les rouages de la politique, il entend faire une campagne « différente » des autres candidats et des « vieux élus ».

Parmi les sujets qu’il entend défendre à l’Assemblée nationale, le retour de « la valeur travail » en militant pour un véritable écart entre les revenus de l’assistanat et les revenus du travail. La lutte contre l’insécurité et le durcissement de la politique pénale avec « un retour des peines plancher pour les récidivistes ». Troisième point de son programme, la défense de la ruralité pour « ne pas oublier cette France qui souffre ». Il entend lutter contre les déserts médicaux, conserver les services publics, les commerces de proximité et les traditions bien ancrées dans le sud du département.

Pour créer la surprise et détrôner son concurrent de la majorité présidentielle, Jean Terlier, Guilhem Carayon entreprend une campagne de terrain et de proximité. Il multiplie les rendez-vous populaires, les manifestations associatives et le porte-à-porte. Depuis le début de l’année 2022, il affirme avoir ouvert « plus de 15.000 » portes. « Dès qu’il a compris que Valérie Pécresse ne pouvait pas gagner, il s’est engagé à fond dans campagne pour la députation », explique un de ses proches.

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New York Times - World

Plane Goes Missing in Nepal With 22 Aboard

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A search was underway Sunday for the Tara Air plane, which was headed for a popular Himalayan destination when air traffic controllers lost contact with it.

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By Bhadra Sharma

KATHMANDU, Nepal — A search was underway in Nepal on Sunday for a small plane with 22 people aboard that went missing during a flight to a Himalayan tourist destination, officials said.

The Tara Air plane, a Canadian-made de Havilland DHC-6 Twin Otter, which was carrying 19 passengers and three crew members, took off from the central city of Pokhara on Sunday morning, headed for Jomsom, a village high in the Himalayas. Air traffic controllers lost contact with the plane during the flight, which normally takes about 30 minutes.

Netra Prasad Sharma, the top official in the Mustang district, which includes Jomsom, said the area was dense with fog on Sunday. “Weather is not good,” he said.

Jomsom is a popular tourist destination with trekkers because of its starkly beautiful snow-capped mountains. Hindu pilgrims from India, Nepal and other countries also visit to pray at the Muktinath Temple.

Thirteen of the passengers on the plane were Nepalis, four were Hindu pilgrims from India and two were German trekkers, said Sudarshan Bartaula, a Tara Air spokesman.

Helicopters deployed for the search had to be grounded because of bad weather. Local residents were also searching for the plane, Mr. Bartaula said.

People in Nepal rely on small, twin-engine planes to reach far-flung parts of the mountainous country, and crashes are common. In 2016, a Tara Air plane crashed while flying the same route as the one that disappeared on Sunday. None of the 23 passengers and crew members on that flight survived.

Bad weather, difficult terrain and aging planes are often blamed for crashes in Nepal. The European Union has banned Nepalese airlines from its airspace since 2012, citing the frequency of crashes. In March, the E.U. denied Nepal’s latest request for the ban to be lifted.

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Valeurs Actuelles

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New York Times - World

Drones. Crutches. Potatoes. Russians Crowdfund Their Army.

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Anton Troianovski

Natalia Abiyeva is a real-estate agent specializing in rental apartments in the city of Nizhny Novgorod, east of Moscow. But lately, she has been learning a lot about battlefield medicine.

Packets of hemostatic granules, she found out, can stop catastrophic bleeding; decompression needles can relieve pressure in a punctured chest. At a military hospital, a wounded commander told her that a comrade died in his arms because there were no airway tubes available to keep him breathing.

Ms. Abiyeva, 37, has decided to take matters into her own hands. On Wednesday, she and two friends set out in a van for the Ukrainian border for the seventh time since the war began in February, bringing onions, potatoes, two-way radios, binoculars, first-aid gear and even a mobile dentistry set. Since the start of the war, she said, she has raised more than $60,000 to buy food, clothes and equipment for Russian soldiers serving in Ukraine.

“The whole world, it seems to me, is supporting our great enemies,” Ms. Abiyeva said in a phone interview. “We also want to offer our support, to say, ‘Guys, we’re with you.’”

Across Russia, grass-roots movements, led in large part by women, have sprung up to crowdsource aid for Russian soldiers. They are evidence of some public backing for President Vladimir V. Putin’s war effort — but also of the growing recognition among Russians that their military, vaunted before the invasion as a world-class fighting force, turned out to be woefully underprepared for a major conflict.

The aid often includes sweets and inspirational messages, but it goes far beyond the care packages familiar to Americans from the Iraq war. The most sought-after items include imported drones and night vision scopes, a sign that Russia’s $66 billion defense budget has not managed to produce essential gear for modern warfare.

“No one expected there to be such a war,” Tatyana Plotnikova, a business owner in the city of Novokuybyshevsk on the Volga, said in a phone interview. “I think no one was ready for this.”

Ms. Plotnikova, 47, has already made the 1,000-mile drive to the Ukrainian border twice, ferrying a total of three tons of aid, she says. Last week, she posted a new list of urgently needed items on her page on VKontakte, the Russian social network: bandages, anesthetics, antibiotics, crutches and wheelchairs.

200 MILES

St. Petersburg

Nizhny Novgorod

Moscow

Novokuybyshevsk

Russia

Kyiv

KAZAKH.

UKRAINE

CRIMEA

By The New York Times

Medical gear is in high demand in part because of the growing firepower of Ukraine’s military as the West increasingly fortifies it with powerful weapons. Aleksandr Borodai, a separatist commander and a member of the Russian Parliament, said in a phone interview that materials to treat shrapnel wounds and burns were needed “in great quantities” on the Russian side of the front. More than 90 percent of Russian injuries in some areas, he said, have recently been caused by artillery fire.

Mr. Borodai said that his units had noted the use of 155-millimeter shells fired by American howitzers, and that Russia’s leadership may have underestimated the determination of the West to support Ukraine.

“It’s not making the military operation go any faster from our point of view — it’s making our situation more difficult, I don’t deny it,” Mr. Borodai said, referring to Western weapons deliveries. “It’s possible that our military leaders were not ready for there to be such massive support on the part of the West.”

Ukraine’s military, tapping into Western support for its cause, is benefiting from a far more extensive crowdfunding campaign that is delivering millions of dollars’ worth of donations in items like drones, night vision scopes, rifles and consumer technology.

Most of the groups collecting donations for Russian soldiers appear to be operating independently of the Russian government. They mostly rely on volunteers’ personal contacts in individual units and at military hospitals who pass along lists of what they most urgently need.

In Russia’s state media, these groups are rarely mentioned, perhaps because they undermine the message that the Kremlin has the war firmly in hand. But sometimes the message filters through to the Russian audience.

“Our service members keep saying they have all they need,” a television segment in April about such volunteers explained, “but a mother’s heart has a will of its own.”

Outside state media, however, supporters of the war are pointing to private donations as a key to victory. Pro-Russian military bloggers, some of them embedded with Russian troops, are urging their followers to donate money to buy night vision equipment and basic drones.

“Our guys are dying because they lack this equipment,” one blogger wrote, while “the entire West is supplying the Ukrainian side.”

The needed equipment, largely imported, can be bought at Russian sporting goods stores or ordered online. Starshe Eddy, a popular military blogger, wrote that consumer drones made by the giant Chinese company DJI “have become so firmly entrenched in combat operations that it’s become hard to imagine the war without them.”

Ms. Abiyeva, the real estate agent, showed off on her Telegram account a Nikon Prostaff 1000 laser-equipped range finder that she bought for $400. Nikon says the item “makes seeing — and ranging — deer out to 600 yards a reality.”

“With this kind of tech everything goes better and faster, wouldn’t you say?” Ms. Abiyeva wrote, adding a winking emoji and a heart emoji.

Ms. Abiyeva says she started crowdsourcing aid after her husband, a captain, was deployed to Ukraine and she felt “powerless” to affect the course of events. She visited the hospital attached to her husband’s local military base and got the contact information for surgeons deployed to the war. Ever since, they have sent requests to her directly and passed her contacts along to colleagues.

When one surgeon at a field hospital asked for arterial embolectomy catheters, for treating clogs in arteries, Ms. Abiyeva found another volunteer in St. Petersburg to make the 700-mile trip to deliver 10 of them immediately. Ms. Abiyeva said that when she met the surgeon on her own trip to the region a week later, he told her that six of the catheters had already been used.

“It’s possible that we saved six lives,” she said.

The Russian military’s apparently urgent need for essential medical equipment and basic, foreign-made consumer devices has led some Russians to wonder how the Kremlin has been spending its enormous military budget, more than 3 percent of the country’s total economic output. On the VKontakte page of Zhanna Slobozhan, a coordinator of donations in the border city of Belgorod, a woman wrote that talk of raising money for drones and gun sights “makes me think that the army is totally being abandoned to the mercy of fate.”

“Let’s make sure that at least we won’t abandon our guys,” Ms. Slobozhan wrote back. She did not respond to requests for comment.

Mr. Putin visited a military hospital on Wednesday for the first time since the war began. He later told officials that while the doctors he met had assured him that “they have all they need,” the government should “promptly, quickly and effectively respond to any needs” in military medicine.

Still, the notion that Russian soldiers in Ukraine are underequipped is increasingly seeping into Russian public discourse — among both opponents and supporters of the war. In a documentary about soldiers’ mothers released last weekend by the Russian journalist Katerina Gordeyeva, seen some three million times on YouTube, one woman describes her son using a wire to reattach soles to his boots.

An association of retired Russian officers published an open letter on May 19 noting that the public was raising funds for equipment the military sorely lacked “even though the government has plenty of money.” The letter excoriated Mr. Putin’s war effort as halfhearted, urging him to declare a state of war, with the aim of capturing all of Ukraine.

But on the ground, the concerns are more prosaic. With the approach of summer, Lyme disease-bearing ticks are out, and volunteers in Belgorod have been making homemade insect repellent, putting it into spray bottles and delivering it to the front.

A group of women collecting donations in the area learned that some of the Russian-backed separatist forces were so badly equipped that they were using shopping bags to carry their belongings. In their Telegram account with about 1,000 followers, the group put out an urgent call for backpacks, along with shoes, Q-tips, socks, headlamps, lighters, hats, sugar and batteries.

“This is so they understand that they are not alone,” said one of the coordinators of the Belgorod group, Vera Kusenko, 26, who works at a beauty salon as an eyelash extension specialist. “We hope this ends soon.”

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France24 - Monde

Colombie : Francia Marquez, une Afro-Colombienne militante écologiste, bientôt vice-présidente ?

Publié le : 28/05/2022 - 14:29

Cyrielle CABOT

Pour la première dans l'histoire de la Colombie, la gauche, portée par l'ancien maire de Bogota, Gustavo Petro, pourrait l'emporter à l'élection présidentielle le 29 mai. En cas de victoire, Francia Marquez, une Afro-Colombienne figure de la défense des droits humains et de l'environnement, deviendrait vice-présidente. Une petite révolution dans ce pays déchiré par les inégalités sociales et historiquement gouverné par les conservateurs. 

Ces dernières semaines, à chaque apparition publique, Francia Marquez est apparue vêtue d'une tenue aux couleurs vives et aux motifs traditionnels des vêtements afro-colombiens. Candidate à la vice-présidence de la Colombie lors de l'élection présidentielle, elle scande toujours le même message : "Le moment est venu de passer de la résistance au pouvoir !"

En quelques mois, cette Afro-Colombienne est parvenue à bousculer la vie politique colombienne. Dans un pays historiquement gouverné par les conservateurs, elle a réussi à imposer dans la campagne électorale des thèmes jusqu'ici absents du débat : le racisme et les inégalités sociales. Au point de devenir, pour une nouvelle génération d'électeurs, le symbole d'un changement. 

Ce vent de changement pourrait bel et bien se concrétiser. À quelques jours du scrutin, le candidat de gauche Gustavo Petro, ex-guérillero et ancien maire de Bogota, qui a choisi Francia Marquez comme sa colistière, fait figure de favori. Selon les derniers sondages relayés par l'AFP, il est crédité à 41 % des voix.

Gustavo Petro et Francia Marquez s'opposent au candidat de droite Federico Gutierrez, un ancien maire de Medellin, qui tourne autour de 27 % des intentions de vote. Ils sont désormais sérieusement talonnés par un candidat indépendant, l'outsider Rodolfo Hernandez après que la candidate franco-colombienne Ingrid Betancourt s'est ralliée vendredi à lui.

Une militante de défense des droits afro-colombiens

Pourtant, rien ne prédestinait Francia Marquez à une carrière politique. Née en 1981 dans un petit village de la région de Cauca, dans le sud-ouest du pays, elle a grandi seule avec sa mère. Enceinte à 16 ans de son premier enfant, elle a d'abord été obligée de travailler dans une mine d'or, à quelques kilomètres de chez elle, pour subvenir aux besoins de sa famille, avant d'être embauchée comme femme de chambre. 

Mais chez certaines personnes, l'activisme est inscrit dans les gênes. Et Francia Marquez est de celles-là. Lorsqu'elle a à peine 15 ans, en 1996, elle apprend qu'une multinationale veut lancer un projet d'extension d'un barrage situé sur la principale rivière de la région, l'Ovejas, impactant grandement la vie de sa communauté. 

Installée sur ses berges depuis le XVIIe siècle, la communauté afro-colombienne y pratique, depuis des générations, l'agriculture et une exploitation minière artisanale, leurs sources de revenus principales. 

Une marche de 500 km pour l'environnement

Ce moment marque le début de son long combat dans la défense des droits des communautés afro-colombiennes et pour la préservation de leurs terres. Depuis une vingtaine d'années, elle se bat ainsi sans relâche contre les multinationales qui exploitent les alentours de la rivière Ovejas, forçant parfois les populations à quitter les lieux. 

Il faut attendre 2014 pour que Francia Marquez se fasse connaître du grand public. Dans son viseur, cette fois-ci, les exploitants miniers illégaux qui s'installent le long de la rivière, creusant à tout va pour trouver de l'or et, surtout, utilisant abondamment du mercure – un produit qui permet de séparer l'or de l'eau, mais qui a aussi pour conséquence de contaminer l'eau et de détruire la biodiversité. Pour lutter contre le phénomène, Francia Marquez organise la "marche des turbans". 80 femmes se réunissent pour rejoindre Bogota depuis Cauca, soit 10 jours et environ 500 km de marche. Sur place, le groupe milite encore pendant près de vingt jours devant le ministère de l'Intérieur. La militante obtient finalement gain de cause : le gouvernement s'engage à détruire toutes les exploitations illégales autour de la rivière. 

Depuis, Francia Marquez, désormais diplômée en droit, multiplie les forums, les conférences dans les universités, les prises de parole devant des personnalités politiques ou au sein d'ONG. En 2018, son combat lui vaut de recevoir le prix Goldman, l'équivalent du prix Nobel pour l'environnement. L'année suivante, elle apparaît dans le classement des 100 femmes les plus influentes du monde de la BBC

"Je fais partie de ceux qui élèvent la voix pour arrêter la destruction des rivières, des forêts et des landes. De ceux qui rêvent qu’un jour l’être humain change le modèle économique de la mort, pour laisser place à la construction d’un modèle qui garantit la vie", écrit-t-elle sur son site Internet. 

"Nos gouvernements ont tourné le dos au peuple"

C'est finalement en 2020 qu'elle décide d'entrer en politique. Et la militante ne cache pas son ambition :" "Je veux être candidate de ce pays. Je veux que la population soit libre et digne. Je veux que nos territoires soient des lieux de vie", écrit-elle dans un tweet. La même année, elle lance son mouvement "Soy porque somos" ("Je suis parce que nous sommes", NDLR). Deux ans plus tard, en mars 2022, elle se présente aux primaires pour la présidentielle du parti de gauche, le parti du "Pacte historique". Elle crée la surprise en atteignant la troisième place, incitant Gustavo Petro à la choisir comme colistière.

Aujourd'hui, elle fait de sa lutte pour la préservation des terres afro-colombiennes l'argument central de sa campagne politique, rappelant sans cesse son histoire et ses origines. "Je suis une femme afro-colombienne, une mère célibataire de deux enfants qui a donné naissance à son premier enfant à l'âge de 16 ans et a fait des ménages pour payer les factures. Mais je suis aussi une militante écologiste primée. Et surtout, une avocate qui pourrait devenir la première vice-présidente noire de Colombie", martèle-t-elle dans de nombreux meetings. 

"Nos gouvernements ont tourné le dos au peuple, à la justice et à la paix", dénonce-t-elle. "S'ils avaient fait correctement leur boulot, je ne serais pas là."

"Au sein de la population, il y a eu beaucoup de colère populaire ces derniers mois face à la classe politique, notamment liée à la pandémie de Covid-19", explique Olga Lucia Gonzalez, chercheure associée, spécialiste de la Colombie à l'université Paris-Diderot. "Francia Marquez vient de la société civile et pas de l'élite politique traditionnelle. C'est un argument sur lequel elle joue, et qui va grandement en sa faveur."

"Mais surtout, c'est une femme, noire, afro-colombienne et elle amène avec elle des thèmes qui jusque-là étaient totalement oubliés, sur le rapport au colonialisme, au sexisme, au racisme", poursuit-elle. 

Francia Marquez n'est d'ailleurs pas la seule candidate afro-colombienne dans cette élection présidentielle – il y a aussi Caterine Ibargüen et Zenaida Martinez. Ensemble, elles veulent être la voix d'une protestation qui monte contre une double discrimination : celle d'être femme et noire. Ce qui se traduit dans la vie politique : le gouvernement ne compte qu'une seule femme noire et deux seulement sont membres du Parlement.

La Colombie possède l'une des plus grandes populations de descendants d'Africains en Amérique latine. Les données officielles du recensement indiquent que les Afro-Colombiens représentent plus de 6,2 % de la population. Un chiffre fortement sous-estimé selon les démographes. Pourtant, les communautés afro-colombiennes et indigènes continuent d'être confrontées à des niveaux disproportionnés de pauvreté, de violence et d'expropriations des terres. Selon les chiffres du gouvernement. Environ 31 % de la population afro-colombienne vit ainsi dans la pauvreté, contre 20 % de la population nationale. 

Reste à savoir si sa victoire amènerait le changement tant espéré par une partie de la population. "Déjà, la victoire est loin d'être assurée. Gustavo Petro et elle vont certainement passer le premier tour mais rien ne dit qu'ils gagneront au second", nuance Olga Lucia Gonzalez. "Ensuite, la vie politique sera toujours menée par la même élite. Elle peut insuffler une bonne dynamique. Je doute que cela sera suffisant."

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Élections en Colombie : le sénateur Gustavo Petro remporte l'investiture du camp de gauche

CAP AMÉRIQUES

Émission spéciale : les espoirs et attentes de la jeunesse colombienne

New York Times - World

An Irish National Treasure Gets Set for a Long-Needed Restoration

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The majestic Old Library at Trinity College Dublin, where some of Ireland’s most ancient and valuable books are stored, is a popular tourist attraction.

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By Ed O’Loughlin

DUBLIN — The Long Room, with its imposing oak ceiling and two levels of bookshelves laden with some of Ireland’s most ancient and valuable volumes, is the oldest part of the library in Trinity College Dublin, in constant use since 1732.

But that remarkable record is about to be disrupted, as engineers, architects and conservation experts embark on a 90 million euro, or $95 million, program to restore and upgrade the college’s Old Library building, of which the Long Room is the main part.

The library, visited by as many as a million people a year, had been needing repairs for years, but the 2019 fire at Notre Dame cathedral in Paris was an urgent reminder that it needed to be protected, according to those involved in the conservation effort.

“We already knew that the Old Library needed work because of problems with the building,” said Prof. Veronica Campbell, who initiated the project. “When we saw Notre Dame burning, we realized, ‘Oh, my God, we need to do something now!’”

Much of the effort will be focused on conserving the historic worked wood that makes up much of the library’s interior and the frames of its windows, as well as improving fireproofing and environmental controls needed to protect the valuable book collection.

Faced with the example of Notre Dame, and the realization that something similar could happen to an Irish national treasure, the government pledged €25 million, with the college and private donors adding €65 million more.

Work started in April, and in October 2023, the Old Library’s doors will close to visitors for at least three years as it moves into full gear.

In the meantime, visitors are still coming in droves to the library, Dublin’s second most popular attraction for overseas tourists (the Guinness brewery is first). Among the treasures on view is the Book of Kells — an exquisitely crafted ninth-century gospel that is the greatest surviving relic of Ireland’s early Christian golden age.

This month, Catalina Gomez, 50, a self-professed bibliophile vacationing from Spain, stood gazing at the Long Room’s barrel-vaulted ceiling, towering 48 feet above her, and the parade of graceful windows, arcades and galleries lined with leather-bound books.

Recent Issues on America’s College Campuses

“As soon as I came in, I was amazed to see a space like this,” said Ms. Gomez, a legal official. “I’ve been to many old libraries around the world, but I’ve never seen anything so spectacular.”

She added, “It’s making me feel very emotional.”

Helen Shenton, Trinity’s library director, likes to highlight the features of the Long Room that can have such an effect on visitors. She stood in the door of the room recently and pointed to the galleries and shelves slanting off into a vanishing point, 213 feet away at the far end. “It’s such a beautiful perspective,” she said. “And it’s Ireland’s front room because every visiting head of state comes here.”

Ms. Shenton said she had twice hosted Joseph R. Biden Jr. at the library, the first time when he was vice president (“he came in 20 big black cars with Secret Service people”) and a second when he was a private citizen again (“he just walked down here by himself”).

Many Irish fans of “Star Wars” also note the strong resemblance between the Long Room and the Jedi Archive, portrayed in CGI in the film “Attack of the Clones,” where a young Obi-Wan Kenobi searched for an elusive planetary system. Lucasfilm, which had not sought any image rights, denied there was any connection.

Ian Lumley, a heritage officer at An Taisce, a nongovernmental organization that promotes the conservation of Ireland’s built culture, said that preservation of the Old Library was critical given its international prominence — and its storied history.

“Back in the 18th century, Trinity was the university of the Irish Enlightenment,” he said, an alma mater to writers and thinkers like Edmund Burke, Oliver Goldsmith and Jonathan Swift.

“Those people would have used that library in the way modern students use the new libraries,” he said. “The atmosphere and books in the Long Room are so special that it’s vital nothing should be lost.”

The conservation effort — informally named “The Great Decant” — started on April 1, when the first tome, Volume 1 of Reeves’s “History of English Law,” printed in London in 1869, was taken from its place on shelf 1.1., in the Long Room’s upper gallery, which is closed to tourists. The book was dusted with a specially modified vacuum cleaner, it was measured, its physical condition was noted, and its details were checked against the Long Room’s catalog, written in 1872.

The book was then labeled with a radio-frequency identification tag and put in a bar-coded box — the first of more than 700,000 books, manuscripts, busts and other artifacts that will be relocated from the Old Library to a climate-controlled, off-campus storage facility.

When the books are all gone, specialists will go to work on the Long Room, upgrading visitor facilities, repairing damage and shoring up defenses against four age-old enemies: time, damp, pollution and, most pressing, fire.

The present fire defenses have relied on hand-held extinguishers.

Ms. Shenton, the library director, said new technologies — possibly involving water-misting systems, rather than sprinklers — would aim to suppress potential fires without doing too much damage to the books. A contractor is being sought to build a “burn room” — an exact model of the Long Room and its contents — to be ignited so specialists can study the best way to hold back the flames.

To slow the inevitable long decay of the books, and to protect them from dust and acidic particles seeping in from city traffic, new microthin clear covers, or “slip cases,” are being designed for each volume.

“We’ll have to remove one book from each shelf to make up for the extra thickness,” said John Gillis, Trinity’s chief book conservator. “Well, that’s what we negotiated with the librarians — one book per shelf. It could end up being two.” He lowered his voice conspiratorially: “I’m a conservator. Librarians are our enemy. We say, ‘Don’t touch that old book!’ and they want to let people open it and read it!”

Two reading rooms, hidden away at either end of the Long Room, will be relocated to the basement of the modern Ussher Library nearby, and scholars will still be able summon Long Room books from off-campus storage.

To preserve the tourist experience for as long as possible — a key source of college income — the shelves most visible to visitors will be the last to be cleared. The Book of Kells and other precious artifacts will be temporarily displayed in the college’s 18th-century Printing House until an enhanced exhibition space is ready under the upgraded Long Room.

There, says Ms. Shenton, close attention must be paid to the damp: The eastern half of Trinity’s campus was once a tidal marsh.

“The reason the Long Room was built on the first floor was because we’ve lots of underground streams here, and a high water table,” she said. “When we have to mow the cricket pitch, we can’t do it at high tide because we’re so close to sea level.”

For the next few months, the only glimpse that visitors will have of The Great Decant will be a few shadowy figures high up in the Long Room’s gallery, unshelving, processing and boxing books.

Among the project assistants is Kayleigh Ferguson, 28, from Syracuse, N.Y., a qualified librarian who took the work as a side job while studying for a doctorate in Maynooth University, near Dublin.

Asked if she liked her new work station, high in the picturesque gallery, surrounded by fragrant old books, she laughed.

“I don’t complain,” she said.

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L'Humanité

Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité

Il était une fois

Dans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.

Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.

Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.

Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.

L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.

Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).

Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.

Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.

C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.

Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.

Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.

Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.

Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.

Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.

Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.

Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.

Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.

Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).

Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.

 

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Valeurs Actuelles

[Edito] La droite qui regardait passer les trains

Alors que “l’extrême centre”, ce trou noir de la galaxie macroniste, a annoncé sa Renaissance – sans doute ont-ils le sentiment de revenir d’outre-tombe – et que l’extrême gauche a accouché de la Nupes, la droite française au sens large n’a rien été capable de faire si ce n’est porter sur ses adversaires ce regard que l’on attribue à nos chers bovins regardant passer les trains. Chez Les Républicains – seul parti avec le PS dont ce n’est pas le chef qui a été candidat à la présidence de la République, avec les brillants résultats que l’on sait -, entre la tétanie qui frappe les sortants trop peureux de ne pas retrouver leurs sièges et celle qui paralyse ceux qui déjà pensent à 2027, il n’y aura donc eu aucun responsable de premier plan qui ait le courage de s’engager dans une coalition électorale.

Au Rassemblement national – qui n’en finit pas de démontrer qu’il est extrême non pas tant par son programme que par son incapacité à accepter les propositions d’entente qui lui sont faites -, on ne conçoit d’alliance ou de coalition que dans le cadre d’une absorption pure et simple. Ce qui est le plus sûr moyen de les repousser. Chez Reconquête ! en revanche, les appels à l’union ont été nombreux. Mais, quelles que soient les qualités des personnes en cause, a-t-on cru sérieusement que le camp d’en face accepterait de négocier avec ceux qui l’ont quitté avec force médiatisation en pleine campagne électorale et sont considérés comme des traîtres ? On aurait voulu faire capoter a priori la discussion qu’on ne s’y serait pas pris autrement.

Toujours capable d’affirmer que “l’union fait la force” mais toujours incapable de le démontrer, notamment lorsqu’il est vital pour la France de le faire.

Les plus fins analystes politiques nous expliquent que les états-majors de ces formations “veulent se compter”. Sans doute. Mais on peut d’ores et déjà leur prédire qu’ils n’auront pas beaucoup à compter ni en nombre d’élus ni en nombre de voix au premier tour des législatives, marqueur officiel de la première tranche du financement public des partis politiques. Et qu’on ne vienne pas nous dire que c’est précisément pour cette raison du financement public que la coalition n’a pu se réaliser ! D’abord parce qu’à l’extrême gauche, d’une part, et au centre extrême, d’autre part, ils l’ont fait. Ensuite parce que, soit par une répartition négociée des circonscriptions avec candidature rattachée en nom propre à chaque parti, soit par une candidature déclarée en préfecture sous un nom unique de coalition électorale avec en ce cas une clé négociée de répartition du financement public, le compte total, en nombre de voix au premier tour comme en nombre final d’élus, aurait été bien évidemment supérieur, surtout dans le cadre d’un scrutin majoritaire à deux tours. Toujours capable d’affirmer que “l’union fait la force” mais toujours incapable de le démontrer, notamment lorsqu’il est vital pour la France de le faire, voilà la droite que la France s’est donnée et semble se donner encore, pour son plus grand malheur.

* Patrick Mignon est ancien porte-parole de Via, la voie du peuple et ancien vice-président de Debout la France.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs Actuelles

De retour à la région Ile-de-France, Valérie Pécresse retrouve des couleurs

Un brouhaha s’élève de l’accueil du conseil régional. Un petit groupe d’élus LR se chahute. Ils débriefent le retour de Valérie Pécresse à la tête de la région. Certains louent l’énergie débordante de leur présidente. D’autres feignent la fatigue. Un bruit sourd de talons résonne sur le carrelage. Valérie Pécresse fond au pas de charge sur le groupe. Elle tapote vigoureusement dans ses mains. Les conseillers regagnent prestement l’hémicycle. Une sonnerie retentit. Valérie Pécresse repart aussi vite qu’elle était arrivée. Moins de deux mois après son élimination au premier tour de l’élection présidentielle, Valérie Pécresse ne laisse transparaître aucune émotion. La présidentielle semble derrière elle. « Elle est pleinement de retour. Elle est bel est bien concentrée sur les affaires de la région. Sa défaite n’a pas affecté ses capacités de travail », assure Vincent Jeanbrun, le président du groupe LR à la région.

Déployant un dossier devant elle, Valérie Pécresse le surplombe rapidement. La présidente de la région Ile-de-France énonce les projets qui seront soumis au vote des conseillers régionaux. La séance plénière est sujette aux contestations et provocations de l’opposition. Sur les bancs, les élus de gauche dénoncent les accents autoritaires de la politique sécuritaire de Valérie Pécresse. Ils remettent en cause la présence de caméras sur les bases de loisirs, tout en arguant de renforcer les moyens de lutte contre la délinquance. « Vous dîtes tout et son contraire. Vous votez contre les aides, alors que vous demandez à mettre en avant les problèmes auxquels répondent les caméras», leur réplique Valérie Pécresse. Les critiques pleuvent également du côté de la majorité présidentielle. Les macronistes veulent contrer les projets de la région concernant le plan de financement des formations de certains personnels soignants. Pécresse grimace. Elle soupire et reprend à son compte les attaques des macronistes. « C’est madame Borne qui lorsqu’elle était ministre du Travail aurait dû trancher. C’est vous qui avez refusé de mener un front d’urgence sociale. Ces formations sont dispensées dans le privé et sont particulièrement onéreuses pour certains professionnels de santé », lance Pécresse sur un ton réprobateur.

« Ses détracteurs avaient promis que ce serait un retour chahuté. Le jeu politique est réapparu avec l’opposition qui l’attaque sur les sujets de fond. Elle a déjà tiré des leçons de cette  élection présidentielle », glisse Vincent Jeanbrun. Dans les tribunes de l’hémicycle, son entourage salue « ce retour en force ». Du moins, après plusieurs semaines de traversée du désert et un jeûne médiatique forcé.

Le « Pecressethon » en ligne de mire

Dimanche 10 avril. Dans les travées de la Maison de la Chimie, dans le VIIe arrondissement de Paris, Valérie Pécresse déambule aux côtés de son cercle rapproché. Elle vient d’achever son allocution. La désormais ex-candidate n’est plus la figure de proue de sa famille politique. Autour d’elle, ses conseillers régionaux les plus proches viennent la réconforter. « La défaite a été un coup dur pour elle, reconnaît l’un de ses proches. Mais, elle a tout de suite cherché à rebondir et trouver des solutions pour sa famille politique. »

« Il ne reste plus à Valérie Pécresse qu’environ 300 000 euros à rassembler. »

Avec un score de 4,78% au premier tour de la présidentielle, les Républicains sont dès lors confrontés à la question du remboursement de leurs frais de campagne. Selon les dires de ses proches, Pécresse aurait eu un entretien avec Christian Jacob, le président des Républicains et Patrick Stefanini, son directeur de campagne. Objectif : mobiliser les moyens pour organiser le remboursement des émoluments. « Elle n’a pas cherché à fuir cette question. Cette entrevue a permis de trouver un directeur financier et les moyens, comme le site internet, pour permettre ce remboursement », détaille-t-on dans l’entourage de l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy. Une course contre la montre s’engage pour la présidente de la région Ile-de-France et ses équipes. L’intéressée doit rembourser une somme de cinq millions d’euros avant le 31 mai. Dans les semaines suivant le premier tour, elle enchaîne les visioconférences pour faire le point sur la progression de la récolte de dons. « Elle en a eu des combats difficiles à mener, mais celui-là révèle ses capacités à rebondir », insiste Marie-Carole Ciuntu, la vice-présidente à la région chargée de l’Administration générale. Au 26 mai, cette implication semble payer. « Il ne reste plus à Valérie Pécresse qu’environ 300 000 euros à rassembler », a rapporté le sénateur Philippe Mouiller, dans les colonnes du Parisien, le 26 mai.

Pouvoir d’achat, sécurité, éducation… Pécresse sur tous les fronts

Discrète ces dernières semaines, Valérie Pécresse ne s’épanche plus sur la scène médiatique. Un recul salvateur ? « Valérie est engagée à réussir ce second mandat régional comme elle a réussi le premier. Elle déborde de détermination sur les dossiers franciliens, et s’attache à mettre en mouvement son exécutif et les services dans le même sens. Je crois qu’elle a pris de la distance sur cette élection présidentielle », développe Othman Nasrou, son vice-président à la région et ancien porte-parole de campagne.

Cette retraite semble lui permettre de repenser son organisation à la tête de la région. Les jours suivants le premier tour, elle s’entretien au téléphone avec le président de sa majorité pour aborder l’unité de son groupe. Elle tient une réunion avec l’ensemble de ses vice-présidents pour hiérarchiser la priorité des dossiers, mis en suspens par la campagne présidentielle. Elle rassemble son cabinet pour préparer son agenda et programmer les déplacements à venir. « Elle a pris énormément sur elle pour repartir avec une nouvelle dynamique à la région. Elle a cherché à s’assurer que sa majorité régionale tenait le coup pour démarrer un nouveau cycle avec de nouveau projets », indique Vincent Jeanbrun. « Une majorité régionale qui tient le coup », comprenez les « manoeuvres de Thierry Solère et de l’Élysée pour faire basculer les élus de la majorité », souffle-t-on dans le camp pécressiste. La majorité est restée stable avec seulement deux défections, celles du député Robin Reda et du maire de Fontainebleau Frédéric Valletoux.

« En 2010, elle avait lourdement perdu à l’élection régionale. Ne l’enterrez pas. Valérie est bel et bien de retour. »

L’ombre de la présidentielle plane inexorablement sur la tête de Valérie Pécresse. Mais, celle-ci se décide à prendre à bras le corps les problèmes qu’elle n’a pas pu régler avec sa campagne. Pouvoir d’achat, sécurité, éducation, elle est sur tous les fronts. « Ce qui compte, c’est de poursuivre son action pour une Région capitale plus attractive et dont la bonne gestion financière profite au pouvoir d’achat des Franciliens », défend Othman Nasrou. Alors Pécresse consulte les dossiers et les rapports pour faire mûrir son projet de ‘‘bouclier anti-inflation’’. Cette aide financière doit permettre aux familles de lycéens d’économiser près 4 millions d’euros de non-augmentation des tarifs des cantines. À cela s’ajoute la réflexion sur la création d’une agence régionale des travaux d’intérêts généraux. Côté transport, son équipe assure « attendre de pied ferme le ministre des Transports. Il faut aller chercher l’argent de l’aide Covid, que l’État a transformé en dette. Et surtout, le bras de fer à mener sur les travaux du RER B, que Monsieur Macron veut privatiser ». La lutte contre l’islam politique est aussi dans la tête de Valérie Pécresse. La région a voté en faveur du financement de travaux de chercheurs universitaires franciliens sur l’implantation de l’islamisme et ses répercussions pour la société. Si du côté de la Rue de Vaugirard, la page Valérie Pécresse est déjà tournée, Vincent Jeanbrun ne partage pas cet avis. Il assure « en 2010, elle avait lourdement perdue à l’élection régionale. En 2015, elle n’a pas reproduit les mêmes erreurs et en 2021, elle réussit avec une belle campagne à remporter  la région. Ne l’enterrez pas. Valérie est bel et bien de retour ». Pour l’heure, à la région uniquement.

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France24 - Monde

Il y a 80 ans, "le marquage" des juifs par l'étoile jaune en zone occupée

Publié le : 29/05/2022 - 09:13

Stéphanie TROUILLARD Suivre

Le 29 mai 1942, une ordonnance allemande rendait obligatoire le port de l'étoile jaune à tous les juifs de plus de six ans habitant en zone occupée. Cette mesure discriminatoire, mise en place dès le 7 juin, a contribué à la mise en place des déportations de masse. Elle reste le symbole de la persécution des juifs en France.

"J'ai fait un scandale à ma mère pour ne pas mettre cette étoile. Je lui ai dit : 'Je ne veux pas que tu couses cela !' C'était terrible." Rachel Jedinak a gardé un terrible souvenir de l'étoile jaune. Elle n'a que huit ans en juin 1942, lorsque le port de cette pièce de tissu devient obligatoire pour les juifs de la zone occupée, français ou étrangers, âgés de plus de six ans. "Cela m'était très pénible d'être différenciée de mes petites camarades. Certaines de nos amies ont voulu continuer à jouer avec nous et d'autres pas. C'est très difficile pour un enfant", ajoute cette rescapée de la Shoah qui habitait dans le 20e arrondissement de Paris. 

Quelques jours plus tôt, le 29 mai 1942, cette mesure avait été mise en place par une ordonnance signée par le Militärbefehlshaber in Frankreich ou MbF, le commandement militaire allemand en France. Elle est également instaurée à la même période aux Pays-Bas et en Belgique. "Adolf Eichmann, chef du service des affaires juives à l'Office central de sécurité du Reich et à ce titre organisateur des déportations, convoque Theodor Dannecker, Judenreferent à Paris, avec ses confrères de La Haye et Bruxelles. Il leur expose les résultats de la réunion de Wannsee, qui a eu lieu le 20 janvier 1942, et les incite à introduire, de façon coordonnée sur chacun de leurs territoires d'administration, l'obligation de porter l'étoile jaune", explique l'historienne Claire Zalc, directrice de recherche au CNRS.

"Cette mesure discriminatoire est constitutive de l'antisémitisme"

L'idée n'est pas nouvelle. Cette mesure discriminatoire avait déjà été mise en place dès 1939 en Pologne et en 1941 dans le Reich, l'Alsace, la Bohême-Moravie et les territoires annexés de la Pologne de l'Ouest. Elle renoue avec une certaine tradition du marquage imposé aux juifs au cours des siècles dans différents territoires. "Cette mesure discriminatoire est constitutive de l'antisémitisme. Elle est intrinsèquement liée à l'une de ses caractéristiques : le besoin de distinguer, d'assigner, de montrer par un signe ou un insigne une minorité pour la rabaisser ou l'avilir", résume l'historienne.  

Depuis septembre 1940, un cortège de mesures avait été pris pour identifier, spolier, isoler, discriminer la population juive. "Aux recensements et spoliation des biens, imposés par la première ordonnance de septembre 1940, succèdent les discriminations professionnelles, les exclusions sociales. Les interdictions se multiplient : la possession de postes TSF, la participation à des cours d'assises. La sixième ordonnance, en février 1942, interdit aux juifs les sorties entre 20 h et 6 h, ainsi que les changements de résidence", détaille notamment Claire Zalc.  

Dans les premiers jours de juin 1942, les juifs de zone occupée doivent retirer l'étoile auprès des mairies, sous-préfectures ou encore commissariats. Elle n'est pas gratuite et s'obtient contre des points de carte textile ou de l'argent. Certains bénéficient de dérogations, comme les juifs vivant en mariage mixte si leurs enfants sont reconnus comme non juifs, mais elles ne sont accordées que rarement.  

En zone non-occupée, la mesure n'est pas appliquée. Pour cette spécialiste de la Shoah, cela ne démontre pas pour autant une opposition du maréchal Pétain qui l'avait qualifiée de "juste mesure". "Le marquage ne pose pas de problème à Vichy puisque le tampon 'juif' sur la carte d'identité devient obligatoire en zone non-occupée à partir du 11 décembre 1942. Néanmoins, le régime de Vichy entend surtout préserver l'opinion publique de réactions de sympathie qui pourraient être suscitées par l'obligation de porter l'étoile", estime Claire Zalc.  

Des réactions très différentes

Des gestes de solidarité sont en effet observées en zone occupée. La police interpelle des personnes affichant leur soutien à la population juive en portant des faux insignes ou des étoiles aux noms fantaisistes comme "auvergnat", "swing" ou encore "zazou". D'autres, au contraire, en profitent pour afficher leur antisémitisme en insultant ceux qui doivent désormais porter l'étoile.  

Au sein de la communauté juive, les réactions sont aussi contrastées, comme le décrit Claire Zalc : "Certains hésitent, refusent de la porter. D'autres la dissimulent sous le revers du manteau, ou encore l'équipent de boutons à pression pour pouvoir l'enlever facilement. Il y a des cas de suicides aussi. Il y a ceux qui ont le courage de ne pas la porter et ceux qui ont le courage de la porter." Âgée de huit ans à l'époque, Agnès Buisson se souvient du jour où sa mère est arrivée à la maison avec cet infâme insigne dans leur appartement parisien. "Elle a commencé à coudre ces étoiles jaunes sur les vêtements. Il était dit de les coudre par petits points et elle les a cousus à grands points avec une rage", se remémore-t-elle. "C'était pire que tout."

Marquer sert à arrêter 

Pour Claire Zalc, ce marquage ne constituait pas seulement un moyen de stigmatiser et d'humilier les juifs, il permettait aussi de les isoler, les surveiller et de contrôler leurs mouvements. "C'est au moment où s'organise la déportation massive aux fins d'exterminations des juifs d'Europe de l'Ouest que la politique de marquage est mise en place", insiste-t-elle. Alors que la décision a été prise d'organiser les déportations de masse des juifs de France vers l'Est au printemps 1942, marquer sert aussi à arrêter. Quelques semaines après l'instauration du port de l'étoile, près de 13 000 personnes seront notamment interpellées les 16 et 17 juillet 1942 lors de la tristement célèbre rafle du Vél d'Hiv organisée à Paris et dans sa proche banlieue, avant d'être déportés vers Auschwitz-Birkenau.

Quatre-vingts ans plus tard, l'étoile jaune est devenue le symbole de la persécution des juifs. Elle représente pour les victimes et leurs descendants ce qu'ils ont vécu au cours de la Shoah. Renée Borycki, âgée de six ans en 1942, l'a conservée comme une relique. "Je l'avais reçue comme cadeau d'anniversaire", ironise cette enfant cachée qui a réchappé à la rafle du Vél d'Hiv. "Quand je pouvais encore aller aux cérémonies, je la mettais toujours. À chaque événement. On m'en a proposé de l'argent. Jamais, je ne donnerai mon étoile. Je l'ai gardée pas seulement comme preuve, mais comme une chose sacrée."

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Le Figaro

Indiana Jones 5: Harrison Ford annonce lui-même la date de sortie de cet ultime épisode

Alexandre Plumet

À 79 ans, l'acteur remet une dernière fois le chapeau de l'aventurier pour un long-métrage réalisé par James Mangold, avec Steven Spielberg à la production.

Fouet accroché à la ceinture, chapeau et bottes de cuir... L'archéologue Indiana Jones est de retour pour le cinquième et dernier volet de la saga créée en 1981. Enfin, pour qui pourra attendre encore un peu. Le long-métrage avait été annoncé pour le 27 juillet, puis avait disparu des tablettes des cinémas. Sans que la Paramount ne donne d'explication. La surprise est donc venue de Harrison Ford lui-même, monté sur la scène de la soirée Star Wars Celebration, qui a pu prévenir les fans : le cinquième épisode des aventures d'Indiana Jones sera diffusé le 28 juin 2023. Avec un an de retard tout de même.

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«Nous revenons à l'esprit des deux premiers films, celui du Indy original, avec quelque chose de dense et épique. On a l'impression qu'il s'agit d'un film de Steven Spielberg, alors que c'est James Mangold qui l'a fait, en suivant la même vision», confiait en avril Mads Mikkelsen à Hollywood Reporter. Acteur de cet ultime volet, il a également précisé que le réalisateur s'était fortement inspiré «de la période dorée des séries des années 1940», qui était déjà l'un des fils conducteurs des deux premiers épisodes.

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Ce retour aux sources est souligné par la photographie partagée pour la promotion du film. On y voit l'archéologue marchant sur un pont dans la pénombre d'une grotte, référence à la première scène des Aventuriers de l'Arche Perdue.

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Harrison Ford rajeuni numériquement ?

En juin 2021, alors que le casting poursuivait le tournage du film en Angleterre, plusieurs clichés ont circulé sur les réseaux sociaux et ont intrigué le grand public. Sur l'un d'entre eux, Harrison Ford apparaît le visage parsemé de points noirs. Peut-être des capteurs utilisés par les équipes des effets spéciaux pour rajeunir le visage de l'acteur principal, qui fêtera ses 80 ans en juillet.

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Les décors dans le North Yorkshire n'ont également pas échappé aux fans qui ont pu voir un train arborant des insignes nazis. Indiana Jones combattra donc peut-être de nouveau les suppôts du IIIe Reich comme par le passé.

Steven Spielberg était prévu à la réalisation du long-métrage comme pour les quatre volets précédents. Mais le réalisateur de 75 ans a finalement été relégué à la production du cinquième volet, coécrit par Philip Kaufman et George Lucas. James Mangold, à qui l'on doit les films Identity (2003), Logan (2017) et Le Mans 66 (2019), a repris el flambeau. La musique sera quant à elle assurée par John Williams, compositeur attitré de Steven Spielberg et George Lucas, reconnu pour son travail musical sur la saga Star Wars et les trois premiers volets de la franchise Harry Potter.

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Seul Harrison Ford fait son retour au casting après le catastrophique quatrième épisode, Le Royaume du crâne de cristal (2008), qui avait coûté, au bas mot, entre 300 et 400 millions de dollars à la Paramount pour à peine 790 millions de recettes. Parmi les nouveaux venus figurent Phoebe Waller-Bridge, aperçue dans La Dame de fer (2011), Mads Mikkelsen, l'un des acteurs des films Le Roi Arthur (2003) et Casino Royale (2006), ainsi que Thomas Kretschmann, Boyd Holbrook, Shaunette Renee Wilson, Antonio Banderas et Toby Jones. Sans que l'on connaisse quels rôles exacts leur sont attribués.

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Alors que l'acteur est de nouveau à l'affiche, avec Peter Five Eight, présenté au marché de Cannes, ses démêlés avec la justice semblent le rattraper.

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New York Times - World

The Fall of the ‘Sun King’ of French TV, and the Myth of Seduction

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Patrick Poivre d’Arvor, known as a great seducer, has been accused by more than 20 women of rape, sexual assault and harassment in France’s belated #MeToo reckoning.

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By Norimitsu Onishi

PARIS — France’s most trusted anchorman for decades, he used to draw millions in an evening news program that some likened to a religious communion. In an earlier time, he embodied an ideal of the French male — at ease with himself, a TV journalist and man of letters, a husband and a father who was also, unabashedly, a great seducer of women.

Patrick Poivre d’Arvor, nicknamed the Sun King of French TV, seemed so confident of his reputation that last month he sued for defamation 16 women who had accused him of rape, sexual assault and harassment, saying that they were simply “jilted” and “bitter.”

Angered, nearly 20 women appeared together this month in a TV studio for Mediapart, France’s leading investigative news site, with some recounting rapes or assaults that lasted minutes, carried out with barely a few words.

In what has become perhaps the biggest scandal in France’s delayed #MeToo reckoning, their accounts amounted to a devastating rejection of the romantic persona that Mr. Poivre d’Arvor so assiduously cultivated with the help of France’s gossip pages and its most powerful television network. At 74, he is clinging to that image, denying all accusations and arguing that he is just an inveterate, serial “seducer.”

“He was called a Don Juan for years,” said Hélène Devynck, 55, a journalist who has accused Mr. Poivre d’Arvor of raping her at his home when she worked as one of his assistants in the early 1990s. “There were articles in Paris Match that said he was the paragon of French seduction. Which forces us now to ask, ‘What does that mean — French seduction?’”

A court could decide. Nearly all of the most serious accusations against Mr. Poivre d’Arvor occurred so long ago that the statute of limitations has expired. But since he himself has now sued, the case may provide his accusers the opportunity to confront him publicly in court in the coming months.

“His ego is destroying him,” said Cécile Delarue, 43, a journalist who has accused Mr. Poivre d’Arvor of engaging in sexual harassment when she worked with him two decades ago.

Mr. Poivre d’Arvor has dismissed the women as having been motivated by “vengeance” because they had not “enjoyed the regard, or even a simple look, of a man they had once admired,” in a written complaint that has been cited in the news media and whose contents were authenticated by his lawyer, Philippe Naepels.

Mr. Poivre d’Arvor declined an interview request through Mr. Naepels, who said that at least one more woman could be included in the defamation suit.

The direct confrontation between the anchorman and his accusers has contributed to a wider debate in France about seduction, courtship and consent that is being played out in mainstream and social media, where nowadays the description of a man as a great seducer can elicit derision, questions and skepticism, not admiration.

According to the French news media, Mr. Poivre d’Arvor has been married for 50 years to the same woman, who has not commented publicly on the accusations.

As his list of accusers grows, Mr. Poivre d’Arvor, who stepped down from the evening news in 2008, has become, as Paris Match said on its cover recently, a “pariah.”

At the height of his popularity, between 1987 and 2008, 10 million people — a sixth or more of the French population — watched him daily at 8 p.m. on TF1, France’s biggest network. Alexis Lévrier, a media historian at the University of Reims, compared the broadcasts with a Mass, with Mr. Poivre d’Arvor assuming “a nearly religious role.”

Though the newscaster enjoyed the kind of influence that Walter Cronkite had in the United States, Mr. Lévrier said, Mr. Poivre d’Arvor’s public persona also had quintessential French elements. He wrote books like “The Women in My Life,” and profiles of him never failed to mention that he was a great lover and seducer.

On air, he appealed especially to a target audience of women under 50, Mr. Lévrier said.

“He had a way of whispering, of not speaking clearly, that while he spoke to millions gave each person the impression that he was addressing them,” he said.

But inside the imposing headquarters of TF1, Mr. Poivre d’Arvor maintained a hypersexual environment, according to former employees and multiple accounts in the French news media. He regularly invited young women to watch his live broadcasts before leading them to his private office, where several of the women say he assaulted them. He also pressed young female employees for sex, or sexually harassed them, according to former employees, including Ms. Devynck, the former assistant.

Spokespeople for TF1 did not respond to requests for interviews.

Ms. Devynck said she never told anyone at the office that the news anchor had raped her, but asked to be transferred to other duties inside the network.

“I knew that, at the time, if I complained, he was the seducer and so I was the whore — I couldn’t say anything because of his power and the support he had,” said Ms. Devynck, who went on to a successful career at other channels.

A decade later, when Ms. Delarue arrived at TF1 in 2002, she found that little had changed. Being sexually harassed by Mr. Poivre d’Arvor was a rite of passage that new female employees had to endure, she recalled.

In her case, after he humiliated her by asking her in front of others whether she was married and faithful, she said, she avoided attending editorial meetings, where he often made comments about women’s appearances.

Women could not win, Ms. Delarue said. If they went to his office, they were regarded as “sluts” whose careers were subsequently tainted, she said. If they refused his advances, their careers went nowhere.

“I’m of a generation that was raised with the idea that women and men were equal, and that it was through work that I would gain freedom — my mother told me often,” Ms. Delarue said. “But this man just saw me as a fresh piece of meat.”

Ms. Delarue left TF1 after 18 months. She worked at other channels and then lived in Los Angeles for several years. She was there when the #MeToo movement erupted in 2017, ending the careers of TV personalities like Charlie Rose and Matt Lauer within months.

“It was exactly the same thing,” Ms. Delarue recalled thinking, and she waited for someone to speak up against Mr. Poivre d’Arvor.

It would take nearly four years.

A famous letter written by Catherine Deneuve and other prominent Frenchwomen denounced #MeToo as “puritanism” and defended “the freedom to importune” as part of French “gallantry.” Traditional French feminism — and its fierce rejection of #MeToo as an American aberration — was a “trap” that led women to believe that they could be free without worrying about sexual violence, Ms. Devynck said.

Still, French male identity began being questioned in books and in public debate.

Publicly, Mr. Poivre d’Arvor had been the modern incarnation of a French gallantry — upright, literary and a seducer — with roots in the 17th century, said Ivan Jablonka, a historian at the Sorbonne who has explored the evolution of French masculinity.

“But if you consider French literature of the 18th century, almost every book contains a love scene with an element of force or rape,” Mr. Jablonka said.

“In recent years, these supposed great seducers have fallen further into disrepute,” he said, adding that Mr. Poivre d’Arvor’s case “is undermining whole strata of French masculinity.”

Mediapart, the news site, established a desk to investigate sexual violence and appointed a gender editor. It has exposed a series of #MeToo scandals, reporting even in the absence of an official inquiry — something that most of the French news media remains reluctant to do.

Marine Turchi, the site’s lead reporter on sexual violence, has taken nothing for granted — including the myth of the great seducer, which, in her investigations, is regularly evoked to justify sexual violence.

“French seduction and French gallantry have served for years as smoke screens and alibis,” Ms. Turchi said.

But it was the newspaper Le Parisien that first broke the story in February 2021 after a writer, Florence Porcel, accused Mr. Poivre d’Arvor of sexual assault and the authorities opened an investigation.

One of the first women to publicly support her was Clémence de Blasi, another writer, who, after reading the public reaction, felt compelled to recount on Twitter her own experience with Mr. Poivre d’Arvor.

“His image was so powerful that people kept saying it’s not possible, he’s such a seducer, she should have been flattered,” Ms. de Blasi, 33, recalled. “I kept reading, ‘French charm, gallantry and seduction,’ when it wasn’t about that at all.”

In 2015, just out of journalism school and on her first freelance assignment, Ms. de Blasi was asked to go interview Mr. Poivre d’Arvor — but with warnings from her own editors and friends in journalism.

“Little jokes about not wearing a décolleté, makeup or a skirt,” she recalled.

The interview went without incident. But Mr. Poivre d’Arvor followed up with persistent calls asking her out to dinner, she said. When she refused, he called her editors to say she was a “bad journalist” who had refused to accept a scoop from him, Ms. de Blasi said.

Shielded by his reputation, Mr. Poivre d’Arvor initially seemed able to ride out the scandal. But then he gave a disastrous TV interview, saying that “seduction was important” to his generation and included “kisses on the neck.” Denying that he had ever coerced any woman, he challenged anyone to “look into his eyes” and tell him the contrary.

The next day, Ms. Devynck went to the police — one of nearly 30 women who eventually did.

“The gap between this man’s image and what I knew was so great,” she recalled.

The great seducer is “such a part of our collective imagination,” she said. “And the problem is that part of French society still believes in it, or at least believed in it.”

Adèle Cordonnier contributed reporting.

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France24 - Monde

Présidentielle en Colombie : la gauche pressentie pour la première fois au pouvoir

Publié le : 29/05/2022 - 12:43

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Les Colombiens sont appelés aux urnes dimanche pour le premier tour de l'élection présidentielle. Scrutin qui, pour la première fois dans l'histoire du pays, pourrait confier les rênes du pays à un candidat de gauche, Gustavo Petro, un ancien guérillero.

La Colombie vote, dimanche 29 mai, pour se choisir un nouveau président, avec en leitmotiv le changement auquel aspire la grande majorité des Colombiens, et en favori un opposant : Gustavo Petro, qui pourrait devenir le premier président de gauche de l'histoire récente du pays.

Près de 39 millions d'électeurs sont attendus dans 12 000 bureaux de vote, où ils auront le choix entre six candidats, pour désigner un remplaçant à l'impopulaire président conservateur sortant Ivan Duque, qui ne peut pas se représenter [la Constitution colombienne oblige les présidents à un mandat unique].

Le scrutin se déroule dans un climat de vives tensions politiques, après quatre années sans grandes réformes de fond marquées par la pandémie, une forte récession, des manifestations massives dans les villes et une aggravation de la violence des groupes armés dans les campagnes.

Gustavo Petro et son slogan "Pour la vie"

Le "paro" (grève) du printemps 2021, sévèrement réprimé par la police, a révélé l'ampleur des frustrations, en particulier chez les jeunes, face à la pauvreté, aux inégalités et à la corruption, un mal endémique dans le pays.

Dans les zones rurales, guérillas et groupes armés liés au narcotrafic ont accru leurs violences et leur emprise au sein des communautés, mettant à mal les quelques acquis de l'accord de paix signé en 2016 avec les FARC marxistes.

>> À voir sur France 24 : Émission spéciale : CAP AMÉRIQUES  les espoirs et attentes de la jeunesse colombienne

En tête des sondages, le sénateur de gauche Gustavo Petro, un ex-guérillero converti à la social-démocratie, économiste et ancien maire de Bogota, a su capitaliser sur la soif de "changement" dont il a fait son emblème.

La colistière Francia Marquez, phénomène marquant de la campagne

Au final, il y a deux options", a-t-il jugé au cours d'un ultime débat vendredi. "Soit nous restons sur ce que nous avons : la corruption, la violence et la faim. Soit nous changeons pour aller vers la paix, le progrès productif, et une démocratie avec de la transparence", a-t-il promis, appelant ses concitoyens à s'unir "pour la vie", autre slogan phare de sa campagne.

>> À lire sur France 24 : Colombie : Francia Marquez, une Afro-Colombienne militante écologiste, bientôt vice-présidente ?

C'est la troisième fois que Gustavo Petro, 62 ans, participe à une présidentielle, et pour nombre de militants de sa coalition de gauche du "Pacte historique" – arrivée en tête des législatives de mars dernier –, c'est "maintenant ou jamais".

Petro se présente avec comme colistière pour la vice-présidence une Afro-colombienne, Francia Marquez, charismatique activiste au discours féministe et antiraciste, qui s'est déjà imposée comme l'un des phénomènes marquants de cette présidentielle.

Federico "Fico" Gutierez, candidat défenseur des Colombiens "ordinaires"

En face, le candidat conservateur Federico Gutierrez, ancien maire de Medellin, se veut le défenseur des Colombiens "ordinaires", auxquels il promet "ordre et sécurité". Du discours classique dénonçant l'épouvantail "communiste", "Fico", pour ses partisans, a lui aussi adopté ces derniers jours l'antienne du changement, se disant le candidat du "bon sens". "Ce que je veux, c'est unir la Colombie parce qu'elle a besoin d'un changement. Mais ce changement doit être sûr, pour nous amener à bon port sans mettre en danger […] le pays", a affirmé "Fico" au débat de vendredi.

Tout au long de sa campagne, il a pris soin de se démarquer du président sortant et de la vieille droite colombienne, incarnée par le Centre démocratique, parti au pouvoir, aujourd'hui en plein désarroi.

"Fico" est sérieusement talonné dans les sondages par le candidat indépendant Rodolfo Hernandez, entrepreneur de 77 ans au discours populiste vilipendant la corruption.

Un second tour est prévu le 19 juin au cas où, très vraisemblablement selon la presse, Petro ne passerait pas la majorité des 50 %.

De nombreux observateurs internationaux présents

Très polarisée, la campagne a été marquée par des menaces d'assassinat contre le favori et sa colistière afro-colombienne, sans cesse protégés par une haie de boucliers blindés.

Ces derniers jours ont montré un "niveau élevé de violence et de désinformation […] sur les réseaux sociaux et les médias", s'est alarmé la Mission d'observation électorale (MOE), une coalition d'ONG.

Après des incohérences dans le pré-comptage des législatives au détriment de son camp, Petro s'est déjà dit inquiet d'un "manque de garanties" pour ce dimanche, notamment autour du logiciel de comptage qui n'a pas pu être audité à temps malgré les instructions de la justice et du gouvernement.

>> À voir : Présidentielle en Colombie : la gauche aux portes du pouvoir ?

"Nous avons des doutes", a-t-il répété vendredi, évoquant même une possible "fraude". Le "Pacte historique" compte envoyer près de 69 000 militants assister au vote, pour 61 500 du côté de "Fico".

Une pléthore d'observateurs internationaux surveilleront également le scrutin, dont les missions de l'Organisation des États américains (OEA) et de l'Union européenne (UE) qui a appelé à la "modération et responsabilité".

"Tout est prêt", affirme de son côté le Registre national, en charge de l'organisation du scrutin, qui aura lieu de 8 heures à 16 heures, heure locale.

Le gouvernement a déployé 220 000 policiers et militaires supplémentaires dans tout le pays, soit au total 300 000 hommes qui seront en charge de sécuriser le vote, encadré par 690 000 assesseurs.

Selon l'ombudsman [médiateur] colombien, le scrutin est à risque dans au moins 300 municipalités, dans 27 sur 32 départements, sous la menace des groupes armés, alors que les narcotrafiquants du puissant Clan del Golfo ont imposé début mai une "grève armée" qui a paralysé de nombreuses campagnes dans le nord du pays.

Avec AFP

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Colombie : Francia Marquez, une Afro-Colombienne militante écologiste, bientôt vice-présidente ?

Le procureur antidrogue du Paraguay assassiné durant sa lune de miel en Colombie

Le Clan del Golfo bloque une partie de la Colombie, des violences font plusieurs morts

L'Humanité

Claire Lejeune, pour une « écologie de gauche » à l’Assemblée

Actu

Passée d’EELV à la FI au début de l’année, la candidate Nupes dans la 7e circonscription de l’Essonne mise sur l’alliance du climat et du social pour rejoindre le Palais Bourbon.

Emilio Meslet

Sac à main placé à l’épaule, tracts dans une main, sourire à pleines dents et programme en tête. Claire Lejeune est parée pour un porte-à-porte express dans le quartier d’Ozonville, à Athis-Mons. Celle qui, prof à Sciences Po, corrige des copies entre minuit et deux heures du matin à cause des législatives, se verrait bien siéger à l’Assemblée. Mais, pour cela, il lui faut convaincre les électeurs de la 7e circonscription de l’Essonne de voter pour le rassemblement de la gauche qu’elle porte. Ce mardi-là, c’est une dame du troisième étage, la cinquantaine et un chihuahua dans les bras, qui lui donne du fil à retordre. Pour elle, « tout est mélangé en politique » au point qu’elle demande : « La nouvelle première ministre, elle est de gauche, non ? » Et la candidate Nupes, notamment accompagnée de son suppléant communiste Ouaddah Nouri, de répondre avec assurance : « La gauche, c’est nous. Avec un programme commun pour rebâtir les services publics de proximité, à commencer par l’hôpital. » Les arguments, rodés pendant la présidentielle, font mouche.

Enfant de Morsang-sur-Orge

À 27 ans, Claire Lejeune est loin d’être une novice en politique. Les premières indignations débutent avec un père ouvrier électricien qui a « tiré du câble jusqu’à la retraite au point de s’abîmer ». Cette enfant de Morsang-sur-Orge se sent chez elle dans les manifestations syndicales comme à la Fête de l’Humanité. Mais c’est à cause de la crise migratoire syrienne qu’elle finit par s’engager dans une association à Lyon, où la Normalienne étudiait. Un service civique dans un camp de travailleurs autogéré des Pouilles (Italie) et quelques manifestations pour le climat plus tard, voilà qu’elle s’encarte chez EELV, inspirée par la façon dont Damien Carême, alors maire de Grande-Synthe, mettait en œuvre une « écologie populaire ». Très vite, elle monte en grade jusqu’à prendre la tête des jeunes écologistes, « historiquement plus clairs sur le rapport au capitalisme » que le parti auquel ils sont adossés. Avec d’autres jeunes, elle plaide - dans le vide - pour une union de la gauche en 2022. Puis vient la rupture, avec la victoire de Yannick Jadot à la primaire verte alors qu’elle a soutenu les lignes marquées à gauche d’Eric Piolle et de Sandrine Rousseau. « Je n’ai pas réussi à tendre un tract Yannick Jadot, raconte-t-elle. Il me manquait un récit de rupture avec une classe sociale qui a intérêt à ce que rien ne bouge. »

De l’énergie pour convaincre

Cette féministe le trouve en rejoignant l’Union populaire début janvier, en même temps qu’une autre figure de l’écologie, Alma Dufour, transfuge des Amis de la Terre. « La meilleure expérience politique de ma vie », assure Claire Lejeune, qui a enfin la sensation de défendre un projet qui allie urgence climatique et sociale. Un programme qu’elle défend maintenant en tant que candidate de la coalition. « Cette configuration est idéale : on peut mettre notre énergie à convaincre plutôt qu’à se positionner contre d’autres candidats de gauche », dit-elle. Les 12 et 19 juin, son principal adversaire est un ancien LR passé chez Macron et se nomme Robin Reda. Et si l’on en croit les résultats du premier tour de la présidentielle, la Nupes pourrait le balayer. Ce qui ferait de Claire Lejeune l’une des benjamines du Palais Bourbon.

NupesLégislatives 2022essonne
Le Figaro

Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation nationale: une «triangulation» qui surprend jusqu’à l’Élysée

Arthur Berdah

RÉCIT - Sa nomination rue de Grenelle serait pour partie liée au lobbying très actif de deux conseillers élyséens.

Ses détracteurs sont plus nombreux que ses admirateurs. Y compris dans les couloirs de l’Élysée. Alors, autour d’Emmanuel Macron, tout le monde s’interroge sur les raisons qui ont conduit à un tel choix. Sans forcément trouver de réponse cohérente. Après avoir confié les rênes de l’Éducation nationale à Jean-Michel Blanquer cinq années durant - un record de longévité -, le président a profité du remaniement de vendredi pour propulser Pap Ndiaye rue de Grenelle. Un choix qui s’inscrit en rupture totale avec le quinquennat passé, au point de surprendre la plupart de ses proches.

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Repéré dès 2017 par Brigitte Macron, qui avait soufflé son nom à son époux - la première dame est enseignante de profession -, Jean-Michel Blanquer avait su porter une ligne républicaine très ferme au sommet de l’État, imposant une vision stricte de la laïcité. Attitude qui en a fait l’une des révélations de la société civile au point que, à l’été 2020, le chef de l’État a sérieusement envisagé, pour le récompenser, de le promouvoir Place Beauvau, en remplacement du ministre de l’Intérieur sortant de l’époque, Christophe Castaner. D’où la surprise, dans le premier cercle d’Emmanuel Macron, de ceux qui ne s’expliquent pas son revirement d’aujourd’hui. «On est passé de ce qui était la “Brigitte Connection” à ce que l’on pourrait appeler la “gauche décoloniale connection” du président», déplore l’un d’entre eux.

Car si Pap Ndiaye faisait déjà partie des «connaissances personnelles» du chef de l’État - ils auraient eu «de longues conversations» tout au fil du premier mandat -, sa nomination serait pour partie liée au lobbying très actif de deux conseillers élyséens. Le premier, parfait inconnu du grand public, se nomme Franck Paris. Chargé, depuis cinq ans, des questions liées à l’Afrique au sein du cabinet présidentiel, c’est lui qui a œuvré à la nouvelle façon de repenser le lien et de réinventer la relation entre l’Hexagone et le continent. Et c’est lui qui aurait vivement poussé pour le remplacement de Jean-Michel Blanquer par Pap Ndiaye. Mission dans laquelle il a reçu, selon nos informations, le précieux concours de sa collègue Rima Abdul Malak, ancienne conseillère culture à l’Élysée, envoyée vendredi rue de Valois, pour succéder à Roselyne Bachelot. Contactée par Le Figaro, la nouvelle entrante n’a pas souhaité donner suite. Pas plus, d’ailleurs, que Pap Ndiaye, resté silencieux depuis la passation de pouvoir et sa prise de fonction, en dépit des très nombreuses critiques venues de la droite républicaine comme du camp nationaliste.

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Contrairement à la gauche et à l’extrême gauche qui, elles, semblent plus embarrassées. «C’est une triangulation qui s’adresse à tous ceux qui voyaient Pap Ndiaye comme l’un des leurs. À partir du moment où il a accepté d’entrer au gouvernement, il adhère de facto à la tradition universaliste et républicaine héritée de 1789. Le message est donc le suivant: “Vous ne déconstruirez pas l’école, puisque je confie à cet homme la mission de la maintenir”», tente de décrypter l’un des interlocuteurs quotidiens d’Emmanuel Macron. «Finalement, du point de vue du président, c’est une nomination qui annonce un été républicain, plus qu’une réduction à un printemps étriqué», veut-on croire de même source… Dans une allusion à peine voilée au Printemps républicain, un mouvement fondé par certains socialistes nostalgiques de Manuel Valls qui ont soutenu le président sortant durant la campagne, et qui n’ont finalement obtenu qu’une seule investiture pour les législatives sur la douzaine qu’ils lorgnaient au total.

Au-delà de ce petit tacle, presque tous les stratèges élyséens reconnaissent, hors micro, que Pap Ndiaye devra «manifester très vite de la clarté sur les sujets de la République, de la laïcité, du séparatisme et du wokisme». «Tout le monde ici attend ça, et moi le premier», glisse l’un d’entre eux. Et de conclure: «Mais là où c’est malin, c’est qu’il peut nous ramener les profs.» Dans une petite phrase qui illustre, si besoin en était, la plasticité d’Emmanuel Macron. Un président caméléon capable de zigzags permanents.

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New York Times - World

What Happened on Day 94 of the War in Ukraine

Russian troops are engaged in heavy street fighting inside the city of Sievierodonetsk, a major railway hub. Zelensky says the situation is “indescribably difficult.”

Follow live news updates on the war in Ukraine.

Andrew E. KramerMatthew Mpoke BiggNeil MacFarquhar and Patrick Kingsley

Russia Edges Closer to Seizing Key City in Eastern Ukraine

Russia edged closer on Saturday to occupying the entirety of Luhansk, a key province in eastern Ukraine, after its forces entered a critical eastern city still under partial Ukrainian control.

Aided in part by thermobaric warheads, one of the most fearsome conventional weapons available to contemporary armies, the Russian advance in eastern Ukraine highlighted the dividend that Russia has gained by seizing a port on the Black Sea and halting its attempts to capture the Ukrainian capital, Kyiv, and the country’s second-largest city, Kharkiv.

That has allowed the Russian Army to concentrate its forces in a small pocket of eastern Ukraine, where Russian supply lines are less vulnerable; where Russian forces have shored up their control of some newly captured territory; and where Ukrainian officials say their army is now considerably outnumbered and outgunned.

The latest indicator of this dividend came on Saturday, when two senior Ukrainian officials said that Ukrainian and Russian forces were locked in heavy street fighting inside the eastern city of Sievierodonetsk, where Russian soldiers had advanced to within a few blocks of the administrative headquarters. By Saturday morning, the Russians had captured a bus station and a hotel in the city’s northeast and damaged 14 high-rise buildings during at least three rounds of shelling overnight, the head of Luhansk Province’s military administration, Serhiy Haidai, said.

The last remaining Ukrainian-controlled route into the city was still open, across a bridge spanning a river to the city’s west, said Oleh Hryhory, the provincial police chief. But there was heavy shelling around it, making access to the town extremely dangerous, Mr. Hryhory said.

In his nightly address, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said late Saturday that his country’s forces were holding off the Russian assaults on Sievierodonetsk, but acknowledged that they faced “indescribably difficult” conditions.

A railway hub with a peacetime population of about 100,000, Sievierodonetsk is the Ukrainian military’s last significant redoubt in Luhansk Province. While the city is not expected to fall imminently, Russian forces have been making slow but steady gains toward what would be a strategically important victory there.

Its capture would open the way for the Russian forces to set their sights westward to Kramatorsk and Sloviansk, the last major Ukrainian-held cities in the Donbas region, which includes Luhansk and its neighbor Donetsk. Taking them would all but fulfill a goal set forth by President Vladimir V. Putin of Russia on the eve of his invasion of Ukraine in February. Russian-backed separatists seized control in 2014 of parts of Luhansk and Donetsk, and Mr. Putin initially justified his invasion as an attempt to preserve the independence of the two breakaway territories.

Russia’s entry into Sievierodonetsk follows the capture, earlier this week, of Lyman, another strategic city in the region.

In other signs of tightening Russian control in eastern Ukraine, Russian forces reopened a harbor at Mariupol, the Black Sea port that was recently captured by Russia after months of devastating airstrikes and artillery fire that destroyed much of the city. A ship left the port carrying thousands of tons of scrap metal seized from the occupied city, according to Ukrainian officials and a Russian state news agency. It was the first confirmed instance of the port’s use since Russia gained full control of Mariupol.

Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky, has repeatedly vowed that Ukraine will retake the entirety of Donbas, rebuffing growing international calls for his country to cede some territory to Moscow in eventual peace talks to end the war.

“Donbas will be Ukrainian,” Mr. Zelensky said in a speech overnight on Friday. For months, Mr. Zelensky has called for heavier weapons to relieve pressure in the Donbas region and turn the tide in the war. United States officials said on Friday that the Biden administration had approved sending long-range multiple launch rocket systems to Ukraine, a move that the Russian foreign minister, Sergey V. Lavrov, has said would be “a serious step toward unacceptable escalation.”

But for now, Ukraine is evacuating civilians from near Sievierodonetsk, in a sign that Ukrainian officials expect further Russian advances in the coming days, amid fears that Russia might encircle the main Ukrainian positions in Donbas.

Out on the highways in Donbas on Saturday, flatbed trucks carrying tanks and trucks towing howitzers rumbled east, suggesting that the Ukrainian military was reinforcing. The Ukrainian Army does not disclose its force numbers but has publicized the arrival of Western weaponry, including long-range American M777 artillery pieces.

Still, military analysts, Ukrainian officials and soldiers on the ground say the Ukrainians remain outgunned by Russia’s far larger arsenal of artillery.

In one engagement on Thursday and Friday in a forest north of the town of Sloviansk, a dozen Ukrainian soldiers were hospitalized with shrapnel wounds after a nearby Ukrainian artillery unit was outgunned by a Russian mortar crew.

Two officers injured in the exchange said Western nations needed to hasten the supply of long-range weapons, including rocket artillery, to even the odds in the battle for Donbas.

“We try to push them back but it doesn’t always work,” said Oleksandr Kolesnikov, a company commander interviewed on a gurney in an ambulance outside a military hospital in Kramatorsk. “We don’t have enough people, enough weapons.”

“You ask how the fighting is going,” Mr. Kolesnikov added. “There was a commander of the company. He was killed. There was another commander. He was killed. A third commander was wounded. I am the fourth.”

The Russian advance has been aided by liberal use of one of its most damaging conventional weapons, the thermobaric warhead, according to Ukrainian military commanders, medics and video from the battlefield.

The weapon, a track-mounted rocket artillery system nicknamed Solntsepek, or the Heat Wave, fires warheads that explode with tremendous force, sending potentially lethal shock waves into bunkers or trenches where soldiers would otherwise be safe.

The missiles scatter a flammable mist or powder that is then ignited and burns in the air. The result is a powerful blast followed by a partial vacuum, as oxygen is sucked from the air as the fuel burns.

“You feel the ground shake,” said Col. Yevhen Shamataliuk, commander of Ukraine’s 95th Brigade, whose soldiers came under fire from the weapon in fighting this month near Izium, a town northwest of Sievierodonetsk.

“It’s a hollow booming sound and the ears ring when it explodes, more than from ordinary artillery,” Colonel Shamataliuk said. “It destroys bunkers. They just collapse over those who are inside. It’s very destructive.”

The United States and other militaries also deploy thermobaric warheads in missiles and rocket-propelled grenades, but analysts say the Russian military’s deployment of the weapon in Ukraine has been among the most systematic uses in recent wars.

But while Russia currently seems to hold the advantage, its advances also come with their own disadvantages. By extending their supply lines, Russian forces themselves become more vulnerable to counterattacks and the logistical complications that plagued Russian maneuvers earlier in the war.

Within Russia, there are also increasing misgivings about whether Russia’s military has the force and resources to continue fighting.

Five opposition deputies in the local legislature of Primorsky Province in Russia’s Far East signed an open letter to Mr. Putin demanding that Russia stop fighting and withdraw its forces. Russia would be better served by using the young men fighting in Ukraine to work in Russia, said the statement read out by Leonid Vasyukevich, a deputy from the nominally opposition Communist Party.

Earlier this week, a diplomat at Russia’s mission to the United Nations in Geneva resigned over the war, the most senior official to leave their post out of opposition to the invasion.

And while it supports the war, a grass-roots Russian movement argues that the Kremlin hasn’t done enough to help its soldiers prepare for a major conflict. Led in large part by women, the group is crowdsourcing aid for Russian soldiers, including food and medical supplies.

Within Ukraine, the war has formalized a long-brewing schism within the Orthodox church. Late on Friday, the leaders of the central branch of the Orthodox church in Ukraine made a formal break with the hierarchy in Moscow.

The Council of the Ukrainian Orthodox Church said on Facebook that it was breaking with the Moscow leadership because it disagreed with Patriarch Kirill I, the leader of the Moscow Patriarchate of the Russian Orthodox Church, over his support for the war.

Patriarch Kirill has repeatedly blessed the Russian military forces invading Ukraine. Because he is the church’s spiritual leader in both countries, many of the Ukrainians dying under the onslaught are his followers. He has also avoided condemning attacks on civilians.

The church has been under the wing of the Moscow Patriarchate for centuries, and its departure will markedly decrease the size of the patriarch’s flock because Ukrainians attend church in greater numbers than Russians.

But it is unclear how many of the bishops and parishes in Ukraine will follow the lead of the council, or how many might try to stick with Moscow.

Disputes within the church, which can last for centuries, revolve around complicated questions of doctrine and authority. The church in Ukraine has been wrestling with an internal split since 2014, the year that Russia annexed Crimea and sparked a separatist war in eastern Ukraine.

Reporting was contributed by Carlotta Gall from Bakhmut, Ukraine; Maria Varenikova from Kramatorsk, Ukraine; Anton Troianovski from Istanbul; Erika Solomon from Lviv, Ukraine; and Nadav Gavrielov and Alexandra E. Petri from New York.

Tania Ganguli and Jonathan Abrams

Brittney Griner’s supporters are being more vocal in their efforts to free her.

Her face is on hoodies. Her name is in hashtags. Her “B.G.” and number are on fans’ jerseys and W.N.B.A. courts.

As the Phoenix Mercury star Brittney Griner waits in Russia, detained since Feb. 17 on drug charges, symbols of support for her are all around. They come from people who don’t know her at all and people who know and love her — from teammates, sympathizers and former coaches.

It has been more than three months since Griner was detained, accused of having hashish oil in her luggage at an airport near Moscow. But only in the last few weeks has there been a coordinated public campaign by W.N.B.A. players and by Griner’s wife, family, friends and agent, Lindsay Colas, to push for her release. That’s where the hoodies — worn by many different players — and the initials — displayed on W.N.B.A. courts — come in. The #WeAreBG hashtag seen on warm-up shirts and social media is also part of the campaign.

The delay in starting the campaign was strategic: Griner’s camp was worried that publicity could make the situation worse because of tensions between the Russia and the United States, including the war in Ukraine. But the delay has also been a source of frustration for women’s basketball players known for their social justice advocacy. Their approach has changed since the State Department said on May 3 that it had determined that Griner had been “wrongfully detained.”

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The New York Times

Long-range weapons take on new import in Ukraine.

With the battlefield focus shifted to Ukraine’s east, both Russia and Ukraine took to showcasing the urgency and superiority of long-range weapons on Saturday.

Russian cruise missiles have caused heavy damage in Ukraine, and Ukrainian officials have been appealing for new long-range systems to bring to the fight.

On Saturday, Ukraine’s defense minister, Oleksiy Reznikov, said that sophisticated Harpoon anti-ship cruise missiles had arrived. He said the Harpoons came courtesy of Denmark and would be used to try to break Russia’s Black Sea blockade and to protect the port city of Odessa.

The U.S.-made Harpoons were pledged after a virtual meeting earlier this month of the Ukraine Defense Contact Group, a group of dozens of countries that was formed to support Ukraine with military aid.

News that they had started to reach Ukrainian forces came as American officials said the Biden administration has approved sending long-range multiple launch rocket systems to Ukraine, a significant transfer that could hugely aid Ukraine’s defense of its territory in the Donbas region. Ukraine had been asking for the systems, with Prime Minister Boris Johnson of Britain agreeing on Friday that they should be supplied.

Mr. Reznikov confirmed delivery of the Harpoons on the same day that Russia’s defense ministry claimed to have successfully test-fired a hypersonic Zircon cruise missile from the Barents Sea at a target more than 620 miles away.

Hypersonics, generally defined as weapons capable of flying at speeds over Mach 5, or five times the speed of sound, are at the center of an arms race among the United States, Russia and China. Russia has frequently claimed successful test-fires of various ostensibly sophisticated new missiles, and has released images purportedly of Zircon cruise missile tests before.

Both Ukraine and Russia have deployed heavy artillery along the eastern front, with American-made howitzers reaching Ukrainian forces this month. The new, longer-ranged Western artillery are the most powerful and destructive of the many types now being provided by NATO countries. They fire three miles farther than the most common artillery system used by the Russian army in the Ukraine war, the Msta-S self-propelled howitzer — and 10 miles farther if shooting a precision, GPS-guided projectile.

According to Ukrainian and British officials, Russia has been using one of its most fearsome conventional weapons, a rocket artillery system nicknamed the Heatwave, in a systematic fashion. The system fires thermobaric warheads that send potentially lethal shock waves into bunkers or trenches. Such explosives, also called fuel-air bombs or vacuum bombs, scatter a flammable mist or powder that is then ignited and burns in the air.

Nadav Gavrielov and Matthew Mpoke Bigg

Zelensky calls fight in Sievierodonetsk ‘indescribably difficult,’ but says Ukrainians are holding on.

President Volodymyr Zelensky said in his nightly address that Ukrainian forces were holding the defenses against heavy Russian assaults on the eastern cities of Sievierodonetsk and Lysychansk, but acknowledged that they faced “indescribably difficult” conditions there.

Russian and Ukrainian forces have been locked in increasingly heavy street fighting in the area of Sievierodonetsk, a major railway hub in Ukraine’s eastern Donbas region. Since giving up on a campaign to take Ukraine’s capital, Kyiv, Russia has focused its efforts on capturing the Donbas, which borders Russian territory. Russian forces have been active in the region since 2014 in support of separatists.

With its recent advance on Sievierodonetsk, one of the most important cities still held by Ukraine in the area, Russia has edged closer to occupying the entirety of the Luhansk region.

Mr. Zelensky emphasized that the defense of eastern cities depended heavily on “a supply of weapons” — echoing the words of outgunned Ukrainian officials and soldiers on the ground who have struggled to hold back a ponderous, incremental advance by Russian forces backed by long-range artillery.

Russian guns pounded the city of Lyman for weeks before it fell in recent days, and Sievierodonetsk has increasingly been subjected to the same treatment. Better use of artillery and a deliberately slower tempo of operations has helped Russia advance in the region, according to analysts. In Sievierodonetsk, civilians have for weeks been forced to cower underground in basements or bomb shelters without consistent power, gas or water.

Mr. Zelensky also said that Russia targeted the Sumy region, in the northeast of the country, with missile strikes and that one person died and seven others were wounded in the southeastern city of Mykolaiv after it was hit by Russian shelling. He said that the shells landed in a residential area near a kindergarten.

In his remarks on Saturday night, Mr. Zelensky did not address a Kremlin statement that President Vladimir V. Putin of Russia was “open to renewing dialogue with Kyiv.” The statement described a call Mr. Putin had on Saturday with the leaders of France and Germany, and came after an Italian proposal for a cease-fire and amid growing debate among Western leaders about what an end to the war might look like.

Diplomatic talks between Russia and Ukraine stalled this month, with both sides hardening their stance as they sought to make military gains.

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Diego Ibarra Sanchez

Family members and friends of Yurii Kaniuk, 27, on Saturday mourned his death at his home town in Mykolaiv, in Ukraine's Lviv region. Kaniuk was given a presidential medal for his courage and heroism while fighting for Ukraine. He was fatally shot on May 23 in Yakovlivka, a village in Ukraine’s Donetsk region.

Maria Varenikova

Photographs by Ivor Prickett

Reporting from Barvinkove, Ukraine

In a standoff with Russia near Izium, Ukrainian fighters live with constant artillery fire.

A column of black smoke rose to the side of the road from a Russian artillery strike on Ukrainian positions. Soon enough came the Ukrainian response as an artillery commander stood beside his howitzer and yelled the order: “Fire!”

Along this section of front line in northeastern Ukraine, near the Russian-occupied town of Izium in the Kharkiv region, ravines, little rivers and swamps cut the landscape like natural trenches, making it hard for either side to advance.

While Russia makes town-by-town gains further south, the fighting in this part of the country has become something of a standoff. The natural barriers and the constant artillery exchanges have largely brought movement to a halt.

The Ukrainian Army moved into this area after pushing back Russian forces, recapturing 24 towns and villages in the Kharkiv region, and it still aims to retake Izium. “We are fighting now to liberate Izium, getting ready for the counterattack,” said the commander, who asked to be identified by the name he uses as an artillery officer, Horizon, because of fear of reprisals.

For now, Ukrainian forces have dug in, building trenches and bunkers. Some soldiers have been here for long enough that they have made flowerpots out of wooden ammunition boxes and are growing green onions and radishes in their camp away from the front line.

In places, Ukrainian soldiers have built decoy howitzers with logs for barrels in an effort to trick Russian forces into firing on empty fields. But Russian artillery often pounds real Ukrainian positions, and close shelling is routine. Soldiers try to spend as little time as possible outside when near the front line.

“My apologies for the mess — we had no time to clean up,” said one, Captain Roman, who declined to give his last name due to security concerns, in the root cellar of an abandoned house where he has lived for weeks.

Along the walls were jars of pickled vegetables and a few wooden boxes of potatoes, which had already sprouted and were ready for planting.

Out at the position, Horizon was getting ready to respond to the Russian artillery strike with a Soviet-legacy, self-propelled artillery known as the Carnation, which he had camouflaged in a tree line.

First, he checked to see whether his soldiers had received the correct coordinates and prepared the weapon. Once everything was ready, he ordered the artillery barrage. The gun crew then ran to another tree line and listened to the sky, waiting for what might come back.

Valerie Hopkins

Reporting from Derhachi, Ukraine

Life with ‘the basement dwellers’ of northeastern Ukraine: tremors, grief, community and borscht.

“We are the basement dwellers!” Lyudmila Ostrovern cried out as visitors arrived on Saturday evening. Ms. Ostrovern, 63, has been the self-appointed leader of the underground shelter where she and 60 others have been living in the town of Derhachi, in northeastern Ukraine, for the past three months.

Ms. Ostrovern moved into the basement shelter, in a commercial building where she used to have an office job, on Feb. 24, the day Russia’s full-scale invasion of Ukraine began. In no time, about 200 people gathered, building beds out of wooden pallets from the hardware store above. As families fled Derhachi, which is 25 miles from Russia and less than 10 miles from the front line near Kharkiv, the number dwindled to 60.

As a woman spooned volunteer-delivered borscht, the staple of beetroot soup, into the bowls each residents keeps for themselves, 4-year-old Nazar Ryabuvo zoomed past on a scooter with light-up wheels.

His mother, Nataliya Ryabuvo, sat on a pallet nearby, shaking.

“My son only knows how to count to 10,” she said. “He often runs out of numbers when he is counting the explosions he can hear in a day.”

Seven years before Russia’s full-scale invasion of Ukraine, Ms. Ryabuvo, 40, sustained her first war injury, a contusion. Though she is from Derhachi, she was volunteering on the front in the east, helping the Ukrainian Army defend the country against Moscow-backed separatists. There, during the monthlong battle of Debaltseve in early 2015, she met her husband, Sergey, a Ukrainian soldier who was wounded in a tank explosion. But as a result of injuries sustained from that time, she began to suffer from epilepsy, and she now she trembles much of the day.

Conditions are difficult in the dank basement, where she and her son are breathing in dust and fumes and she lacks regular access to a shower.

She doesn’t complain though.

“I am healing myself,” she said, though she noted with gratitude that volunteers bring medicine, if not enough.

Crouching on the next pallet and speaking in hushed tones was Shura Hondarenko, whose own makeshift bed stood next to the wall and near the entry. Ms. Hondarenko’s husband, Volodya, died in that bed less than three weeks ago. He had hypertension, and the war and the below-freezing conditions in which they were living did not help, she said.

“In March it was so, so cold,” Ms. Hondarenko, 65, said.

She said her home was still standing, but she was afraid to go back, or to spend much time outside.

“One day a woman named Nadya went outside,” Ms. Hondarenko said. “She never came back. She died in a bombing.”

Both women said the community that the basement dwellers have built over the past three months meant “everything” to them.

“What helps is that we are together,” said Ms. Hondarenko. “We are so grateful for one another.”

“We will be here to the end,” Ms. Ryabuvo replied.

A mile and a half up the road, families were sleeping in a basement built as a bomb shelter for a different conflict, reminders of which survived in Soviet-era posters with instructions and cartoons about how to behave in case of an air-raid siren or a nuclear catastrophe. They were put up when the United States was the expected threat and Russia and Ukraine were united under the Soviet Union’s flag. On Saturday, as the thud of incoming artillery shook the building for the countless time since Russia invaded Ukraine, no one consulted the posters.

Thirteen-year-old Alina Trusova had moved to the shelter from nearby Slatyne, within seven miles of Russian troop positions. Her stepmother, Lyubov Rytava, broke into tears as she described how shelling the previous day had killed a neighbor she had been close with — and convinced her it was time to flee the village after three months of holding out.

Alina’s father, Sasha, suffered a contusion after the shelling but had managed to arrive with Ms. Rytava. In the shelter, he showed off photos of Alina earning an orange belt in karate just before the war.

As she contemplated her prewar life, Alina quietly began to cry.

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Lara Jakes

Reporting from Washington

Diplomats fear Russia may use Syrian aid as a bargaining chip in Ukraine.

Only one route remains open for international convoys bringing food, water and other aid to over one million Syrians besieged by civil war. Now, officials warn, Russia might try to shut it down or use it as a bargaining chip with world powers in another war, about 1,000 miles away in Ukraine.

Diplomats and experts said closing the corridor, at the border crossing with Turkey, would almost certainly force thousands of people to flee Syria. That would only worsen a refugee crisis in Europe and the Middle East that is already considered the world’s largest since World War II.

The U.N. Security Council, where Russia wields a powerful veto, will vote in July on whether to keep the aid route open. But the corridor already appears caught up in the fallout from the war in Ukraine and the competing interests of Russia and the United States.

“The war in Ukraine is having wide-ranging implications for Syria — and for the whole region and for the world,” Foreign Minister Ayman Safadi of Jordan said in an interview this month in Washington.

Andrew E. Kramer

Photographs by Ivor Prickett

Shrapnel in the forests and shells from the sky: ‘I’ve never seen such hell.’

Under the fire of Russia’s long-range arsenal and facing a desperate need for ammunition and weapons, Ukrainian forces remain outgunned on the long and pockmarked eastern front, according to military analysts, Ukrainian officials and soldiers on the ground.

Just one engagement on Thursday and Friday on a small swath of the line, in a forest north of the town of Sloviansk, sent about a dozen Ukrainian soldiers to a military hospital with harrowing shrapnel wounds.

“You ask how the fighting is going,” said Oleksandr Kolesnikov, the commander of a company of soldiers fighting in the forest, interviewed on an ambulance gurney outside a military hospital in Kramatorsk. “There was a commander of the company. He was killed. There was another commander. He was killed. A third commander was wounded. I am the fourth.”

Out on the highways in the Donbas region, trucks towing howitzers and flatbeds carrying tanks rumbled east on Saturday, suggesting the Ukrainian military was reinforcing its front lines. The army does not disclose its force numbers but has publicized the arrival of Western weaponry, including American M777 artillery guns.

“We needed to move a group to the left flank and they immediately started pounding us with mortars,” said Mr. Kolesnikov. “That is how I was wounded.”

He called for artillery fire from the Ukrainian side to hit the Russian mortar crew, but said the Ukrainian battery was only able to shoot a dozen or so shells, which did not halt the Russian mortar attack.

The deputy commander, Anatoly Ignatyenko, was wounded a day earlier in the same spot. The two soldiers, now off the front line, comforted one another in the ambulance, and Mr. Ignatyenko helped his commander drink from a bottle of water.

Both said President Biden and the leaders of other Western nations need to hasten the supply of long-range weapons, such as rocket artillery, to even the odds in the battle for the Donbas.

“Let Biden not be stingy with weapons,” said Mr. Ignatyenko. Russian artillery attacks were relentless, he said: “There is not an hour without a pause.”

Also on Friday, a Ukrainian logistics unit resupplying the soldiers in the forest suffered losses. Soldiers drove an armored personnel carrier to the position to deliver food and ammunition.

When the soldiers inside stepped out, a mortar landed nearby, killing the commander of the carrier and wounding two others.

“I’ve never seen such hell,” said Mykola Pokotila, a soldier wounded by shrapnel in the forest.

Another wounded soldier, Serhiy Osetrov, sat gingerly in the same ambulance, wincing from shrapnel still lodged in his right leg.

The Ukrainian soldiers were deployed to the forest to repel a Russian advance in the area, on the western edge of the larger battle raging in the east. “We try to push them back but it doesn’t always work,” said Mr. Kolesnikov. “We don’t have enough people, enough weapons.”

Nearby, another more heavily wounded man was wheeled out on a stretcher, his head bandaged. Bloodied field stretchers were stacked up in a line against the wall, traces of the daily cost from the front lines of the Donbas.

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The New York Times

Artillery shell craters highlighted the destruction wrecked on a solar power plant hit by Russian bombardment on Saturday in Merefa, southwest of Kharkiv in eastern Ukraine. The plant had been producing 2.5 megawatts of power, the plant’s manager, Vladimir Mihailovich, told Reuters.

Nadav Gavrielov

Russia is fighting to encircle Ukrainian troops defending the cities of Sievierodonetsk and Lysychansk, in eastern Ukraine, and reach the border of the Luhansk region, the General Staff of the Ukrainian Army said on Facebook. It also claimed Russian forces “retreated to previously occupied positions” after suffering losses during an offensive in the direction of Borivske, near Sievierodonetsk.

Victoria Kim

Sounds of bombardment drown out the ‘last bell’ for the final day of school in Ukraine.

The final day of classes in Ukraine is normally a festive occasion when gleeful students get dressed up and jump into fountains — and as tradition dictates, the smallest student climbs onto the shoulders of the tallest to ring a bell marking the school year’s end.

This year, in the throes of a devastating war that has forced millions of children from their homes and reduced schoolhouses to rubble, many schools made do on Friday by holding virtual “last bell” ceremonies online, with some of the children signing on from overseas where their families have fled to escape the violence.

Near the front lines of the war in the country’s east, a local official lamented that instead of the bell, children were hearing gunfire and explosions.

“The last bell did not ring today in Luhansk region,” Serhiy Hadai, the head of the region’s military administration, wrote on his Facebook page. “Those children who still remain in the area’s bomb shelters listened to the cannonade.”

In Luhansk, which is on the verge of being taken over by Russian troops as the city of Sievierodonetsk makes its last stand, schools have been reduced to “empty brick boxes” with wind whistling through shattered windows and desks scorched down to their metal frames, he wrote.

In three months of war, parents and teachers have been scrambling to provide education for Ukraine’s 5.5 million school-aged children through a patchwork of online and in-person instruction and even makeshift classrooms in subway stations, where civilians have been sheltering from Russian shelling.

Any semblance of continued schooling can be helpful to provide children with some stability and to give them a safe space to process trauma, experts say.

Ukraine’s education ministry said that some students would have their classes continue into June because the war had interrupted their instruction.

“Despite the war, the last bell will ring,” the education minister, Serhiy Shkarlet, told students in a speech on Friday. “But it will not be heard by those children and teachers who were killed by the Russian occupiers. We will always remember you.”

The United Nations has confirmed the deaths of 261 children in Ukraine since Russia’s invasion but warned that the true toll is likely far higher.

One school in a small town in western Ukraine wrote on its Facebook page that students had tuned into a tearful online ceremony on Friday from Bulgaria, the Czech Republic, Estonia, Finland, Germany, Ireland, Italy, Poland, Portugal and Spain.

The United Nation’s Children’s Fund also livestreamed a last-bell ceremony for the country’s children, featuring a pop-star-turned-soldier, a professor who has continued teaching from the battlefield and the frontman of the band Kalush Orchestra, the winner of this year’s Eurovision Song Contest.

The agency has previously said that two-thirds of Ukraine’s children have been displaced from their homes by the war.

“The war has changed the daily lives of our children,” Antonina Ulyakhin, a regional politician in Dnipropetrovsk, wrote in a post marking the final day of school. “Many children were forced into adulthood early.”

Matthew Mpoke Bigg

Russia plays to its strengths in the fight for Donbas.

Russia’s campaign in the Donbas region of eastern Ukraine may be slow, ponderous and reliant on artillery that chews up everything in its path, but Moscow is making some progress toward achieving its narrowed strategic objectives, analysts said on Saturday.

In Donbas, Russia’s artillery pounded the city of Lyman for weeks before it fell in recent days, along with nearby Svitlodarsk. And Sievierodonetsk, another target in the region, has been subjected to the same treatment as Russian forces try to fasten a noose around the city.

Those recent gains are evidence of weakness as much as strength, in that they suggest an army reliant on artillery in order to conserve its forces. But they also underscore how Russia has more of an advantage in Donbas than elsewhere in Ukraine, with concentrated firepower and shortened supply lines helping its forces make progress toward a handful of key cities after a series of costly setbacks in the early weeks of their invasion.

The capture of Lyman also gives Russia access to a major railway junction, as well as to bridges over the Siversky Donets River. That could give Russia an advantage as it seeks to advance on Ukrainian-held cities like Sloviansk and Kramatorsk, a British intelligence report said on Saturday.

In recent weeks, Russia’s military leaders have also “focused on tactics that are better suited to their level of training,” said Jack Watling, a senior research fellow at the Royal United Services Institute, a London think tank. He pointed to better use of artillery and a deliberately slower tempo of operations as improvements.

“The dynamic is that the Russians can advance so long as they can prepare the ground with artillery and essentially drive the Ukrainians off the position,” Mr. Watling said. “But it means that they lay waste to the ground, so they can’t use buildings or towns that they capture.”

Mr. Watling estimated that Russian forces could now be advancing at a rate of just over a mile per day. That pace — along with the gradual influx of heavier weapons to the Ukrainian side, which raises the possibility of a counteroffensive in late summer — means that Russia’s advance is partly a race against time, he said.

There are also challenges for military leaders in Kyiv.

Sievierodonetsk is difficult to resupply by air or road, so they must decide how much to commit in terms of personnel and resources to defend the city and slow Russia’s advance. Although Ukraine paid a high price for its dogged defense of the port city of Mariupol, which fell to Russia this month, for weeks its resistance there effectively engaged Russian forces who could otherwise have been deployed elsewhere.

The withering assault on Mariupol, a city whose gradual destruction at the hands of Russian artillery became a symbol for Ukraine’s suffering, could be repeated in Sievierodonetsk.

“Russian forces have performed poorly in operations in built-up urban terrain throughout the war to date and are unlikely to be able to advance rapidly in Sievierodonetsk,” said a report by the Institute for the Study of War, a Washington think tank.

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Andrew E. Kramer

‘It destroys bunkers’: Russia systematically uses thermobaric warheads in Ukraine.

KRAMATORSK, Ukraine — Russia has made liberal use of one of its most fearsome conventional weapons in the fighting in eastern Ukraine, according to Ukrainian military commanders, medics, British officials and videos from the battlefields.

The weapon, a track-mounted rocket artillery system nicknamed Solntsepek, or the Heatwave, fires thermobaric warheads that explode with tremendous force, sending potentially lethal shock waves into bunkers or trenches where soldiers would otherwise be safe.

“You feel the ground shake,” said Col. Yevhen Shamataliuk, the commander of Ukraine’s 95th Brigade, whose soldiers came under fire from Russia’s Heatwave weapon in fighting this month near the town of Izium.

“It’s very destructive,” Colonel Shamataliuk said. “It destroys bunkers. They just collapse over those who are inside.”

The United States and other militaries also deploy thermobaric warheads in missiles and rocket-propelled grenades. And Ukraine’s Army said on April 5 that it had fired Heatwave thermobaric rockets from a captured system back at Russian troops, intending to burn them with their own weapon, in fighting near Izium.

Thermobaric weapons are not banned, and they are not addressed in the Geneva Conventions, a series of international agreements that govern warfare. Russia’s military has deployed the Heatwave weapon in the war in Syria, but its use in Ukraine has become systematic, according to the Ukrainian military and video footage of strikes on towns in eastern Ukraine.

Such explosives, also called fuel-air bombs or vacuum bombs, scatter a flammable mist or powder that is then ignited and burns in the air. The result is a powerful blast followed by a partial vacuum as oxygen is sucked from the air as the fuel burns.

Ukrainian soldiers who have been caught in the explosions and survived suffered a mix of burns and concussions, said Sgt. Anna Federchuk, an ambulance medic based in Kramatorsk, in eastern Ukraine, who has treated casualties from Heatwave strikes.

“It’s a mixed diagnosis,” she said of the typical casualty from a Heatwave explosion. “The burns are deep and severe.”

The Russian weapon carries a box of rockets atop a tanklike tracked vehicle. It can fire single rockets or a terrifying volley. Still, like many Russian weapons deployed in the Ukraine war, the Heatwave system may not be as effective or decisive in combat as Russian military propaganda suggested it would be.

Developed in the 1980s and once viewed as an awesome and feared invention of late-Soviet military prowess, the Heatwave, formally known as a Tos-1 heavy flamethrower, has drawbacks.

With a range of only six miles, it must be driven close to the front to fire. There, it has been vulnerable to Ukrainian ambushes. In March, a drone video showed Ukrainian soldiers blowing up a Heatwave weapon during an ambush outside the Kyiv suburb of Brovary.

The strike on the vehicle sent its rockets sailing out into the Russians’ own column of armored vehicles, though it was unclear whether any were destroyed.

Their use near the front has also allowed Ukraine to capture some of the weapons. Videos have appeared online purporting to show Ukrainian tractor drivers towing captured Heatwave weapons away from the front. Ukrainian soldiers have claimed on social media to have seized five of the weapons systems as trophies.

Ukraine’s military has also said that the Russians have suffered friendly fire incidents with the Heatwave as it sprayed out highly destructive but unguided rockets.

“The leadership of the 97th Infantry Battalion expresses its satisfaction with the actions of the Russian occupiers,” the Ukrainian military said in a sarcastic statement on May 8 after what it said was a friendly fire strike in the Zaporizhzhia region that killed Russian soldiers. “Such actions are positively perceived and supported in every way by the Ukrainian military. We understand there is a tradition of cooking shish kebabs in May.”

Maria Varenikova contributed reporting.

Erika Solomon

Ukraine says Russia is stealing metal from Mariupol’s port.

The Ukrainian authorities accused Russia of looting steel from the occupied port of Mariupol on Saturday, with an official at the port saying that a ship had entered the harbor to take away metal cargo.

It appeared to be the first time the port was used since Russia claimed full control of Mariupol this month.

The Russian state news agency Tass quoted a local official saying that a vessel had entered the Mariupol port on Saturday to “load 2,700 tons of metal” and ship it to Rostov-on-Don, a Russian port. The report did not say where the metal had come from.

Ukrainian officials confirmed that a ship had been loaded with metal in Mariupol, describing it as an act of looting. “The occupiers sent 3,000 tons of metal product by the first ship from Mariupol to Rostov-on-Don,” said Ukraine’s human rights ombudsman, Lyudmyla Denisova.

Russian forces have been working to demine the port, which Ukraine had mined in an attempt to fend off Russian forces. Mariupol became synonymous with widespread hunger, bombing and devastation amid the Russian military’s siege of the city.

Ms. Denisova said in a statement posted on the Telegram messaging app on Saturday that Mariupol’s port had held about 200,000 tons of metal and cast iron, valued at $170 million, before the city’s occupation by Russian forces.

Her statement came a day after Metinvest, Ukraine’s largest steelmaker, said that five of its ships, laden with tens of thousands of tons of steel, had been trapped in the southern city’s port since Russia invaded Ukraine in late February. The company warned that Russia could use the ships to illegally seize and transport metallurgical products.

Metinvest said on Friday that “the illegal actions to seize and resume the operations of the Mariupol port clearly indicate that these steel products may be exported by the occupiers,” adding that any such plans would constitute “looting and piracy.”

The company vowed to use all legal means possible to hold Russia accountable.

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Anton Troianovski

President Vladimir V. Putin of Russia held a call with President Emmanuel Macron of France and Chancellor Olaf Scholz of Germany. Putin “confirmed that the Russian side is open to renewing dialogue with Kyiv,” while blaming Ukraine for the current impasse in the peace talks, the Kremlin said. Putin also said that Western weapons deliveries could lead to “a further destabilization of the situation,” and he renewed his demand that the West drop sanctions for Russia to increase food and fertilized exports.

Cassandra Vinograd

The office of the French presidency said in a statement about the call that Macron and Scholz had called for a cease-fire and urged Putin to have a direct exchange with President Volodymyr Zelensky of Ukraine as soon as possible. Macron and Scholz told Putin that any solution to end the war must be negotiated between Moscow and Kyiv “with respect for the sovereignty and territorial integrity of the Ukraine,” the statement added.

Matthew Mpoke Bigg

Here are the latest developments in the war in Ukraine.

Ukraine was facing significant military pressure on Saturday, with Ukrainian and Russian forces fighting street to street in a battle for Sievierodonetsk, one of the most important cities still held by Ukraine in the Donbas region. A Pentagon spokesman, describing how the war is evolving in its fourth month, said it had become, in places, “a very close and intimate fight.”

With its advance on Sievierodonetsk, Russia edged closer to occupying the entirety of the Luhansk region in eastern Ukraine. The offensive also highlighted Russia’s gains since it seized the southern port of Mariupol and halted efforts to capture the capital, Kyiv, and Ukraine’s second-largest city, Kharkiv.

After failing to break Ukraine by seizing Kyiv, President Vladimir V. Putin of Russia shifted his focus to concentrate on fighting for control of the Donbas, which borders Russian territory and where Russian forces have been active since 2014 in support of separatists.

Mr. Putin’s military campaign has intensified despite the significant shipments of military aid from the United States and Europe for Ukraine and the collected array of Western sanctions on Moscow, a level of diplomatic support for Kyiv that is almost without precedent.

Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky, who became directly involved this week in a growing debate over whether his country might cede some territory to Moscow in eventual peace talks to end the war, remained defiant. For months, Mr. Zelensky has called for heavier weapons, and officials said on Friday that the Biden administration had approved sending long-range multiple launch rocket systems to Ukraine.

Artillery is crucial in the fight for Donbas, a largely flat, agricultural region, and Western analysts and Ukrainian commanders argue that accurate long-range missiles could prove decisive. For months, they have said that Russia has held an advantage, in part because of its weaponry but also because artillery attacks have long been central to its military doctrine.

The capture this week of Lyman, a city in the region, was an example of the incremental progress that analysts say Moscow continues to make. But Sievierodonetsk, a mining and industrial town, is a far more critical strategic prize for both sides.

In other developments:

The Ukrainian authorities accused Russia of looting steel from the occupied port of Mariupol on Saturday, with an official at the port saying that a ship had entered the harbor to take away metal cargo. It appeared to be the first time the port was used since Russia claimed full control of the city.

Russia’s advance in eastern Ukraine has been aided in part by thermobaric warheads, one of the most fearsome conventional weapons available to contemporary armies, according to Ukrainian military commanders, medics and video from the battlefield. The weapon fires warheads that explode with tremendous force, sending potentially lethal shock waves into bunkers or trenches.

The leaders of the central branch of the Orthodox church in Ukraine have made a formal break with the hierarchy in Moscow, widening the schism in a church that was already divided before Russia’s invasion of Ukraine.

Matthew Mpoke Bigg

Street battles flare up in the fight for Sievierodonetsk.

To get a sense of how close the warring sides are in the battle for the eastern Ukrainian city of Sievierodonetsk, read the latest update from a local official: Russian forces have seized the Mir hotel and the bus station, he said on Saturday, but city hall has not fallen.

The distance from the hotel to city hall is just a few blocks.

“Russians are still sitting in the hotel,” said the head of Luhansk Province’s military administration, Serhiy Haidai, using a form of slang to describe the long, cream-colored hotel on the northeastern edge of the city. “But the regional center is under the Ukrainian flag.”

“Street battles have broken out in places,” he said, noting that the city had come under at least three heavy rounds of shelling and that 14 high-rise buildings had been damaged overnight.

Russia’s failure to seize Ukraine’s two largest cities — Kyiv in the north and Kharkiv in the northeast — has prompted it to focus increasing firepower on the eastern Donbas region. The city of Sievierodonetsk is a major target there, in part because it would give Moscow control of the whole of Luhansk, one of two provinces that make up the Donbas region.

For weeks, civilians have been forced to cower underground in basements or bomb shelters in a city that no longer has consistent power, gas or water.

The police chief of Luhansk, Oleh Hryhory, confirmed in a telephone interview on Saturday that Russian troops were in the city and engaged in street fighting with the Ukrainian Army.

Mr. Hryhory, who was speaking from outside the town and said he had not crossed into Sievierodonetsk on Saturday, said it was not clear how far the Russians had progressed into the city, which is a major railway hub.

Russian forces have surrounded much of Sievierodonetsk. But Mr. Haidai, the head of the military administration, said that a route across a contested bridge over the Siversky Donets River — through the city of Lysychansk on the far bank and then southwest to the city of Bakhmut — remained open, at least for cars.

Reporters who visited Lysychansk on Friday said that no vehicles were able to cross the bridge because of heavy shelling, and that evacuations of civilians had ceased. Mr. Hryhory, the police chief, said on Saturday that the bridge was still standing and open, but that there was heavy shelling around it, making access to the town extremely dangerous.

The road matters, not just as an evacuation route, but also as a possible line of retreat for Ukrainian forces at risk of being surrounded.

A spokesman for Ukraine’s defense ministry, Oleksandr Motuzyanyk, said that Russia’s “main goal is to cordon off our troops in the areas of Lysychansk and Sievierodonetsk and reach the administrative border of the Luhansk region.”

But President Volodymr Zelensky of Ukraine struck a defiant tone overnight, saying that if Russia thinks “Sievierodonetsk will be theirs, they are wrong.”

“Donbas will be Ukrainian,” he said in an overnight address.

Carlotta Gall contributed reporting.

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Neil MacFarquhar

Ukraine’s Orthodox Church breaks with Moscow over the war.

The leaders of the central branch of the Orthodox church in Ukraine have made a formal break with the hierarchy in Moscow, widening the schism in a church that was already divided before Russia’s invasion of Ukraine.

The Council of the Ukrainian Orthodox Church said that it disagreed with the position that Patriarch Kirill I, the leader of the Moscow Patriarchate of the Russian Orthodox Church, had taken on the war, according to a statement posted on the council’s Facebook page on Friday.

Patriarch Kirill has repeatedly blessed the Russian military forces invading Ukraine. Because he is the church’s spiritual leader in both countries, many of the Ukrainians dying under the onslaught are his followers. He has also avoided condemning attacks on civilians.

Until now, the Ukrainian Orthodox Church had formally maintained its allegiance to Moscow.

The church has been under the wing of the Moscow Patriarchate for centuries, and its departure will markedly decrease the size of the patriarch’s flock because Ukrainians attend church in greater numbers than Russians.

But it is unclear how many of the bishops and parishes in Ukraine will follow the lead of the council, or how many might try to stick with Moscow, Sergei Chapnin, a Russian religious scholar who has been in the United States since the invasion, wrote on Facebook.

Vladimir Legoyda, the spokesman for the Russian Orthodox Church, declined to comment on the rupture, writing on his Telegram channel that the church had not received any formal notification from the Ukrainian church. He accused “external forces” of trying to destroy the church’s unity.

Before the announcement on Friday, about half the 45 dioceses of the Ukrainian Orthodox Church had already stopped mentioning Patriarch Kirill in their prayer services, the first step toward a formal rupture. Hundreds of Orthodox priests in Ukraine recently signed an open letter demanding that Patriarch Kirill face a religious tribunal over the war.

Disputes within the church, which can last for centuries, revolve around complicated questions of doctrine and authority. The church in Ukraine has been wrestling with an internal split since 2014, the year that Russia annexed Crimea and sparked a separatist war in eastern Ukraine.

Each of the 15 branches of the Orthodox church enjoys significant sovereignty, with the main spiritual guide for Eastern Orthodoxy, the ecumenical patriarch of Constantinople, holding much less authority than the pope, for example.

In 2019, however, Patriarch Bartholomew, the worldwide leader for Eastern Orthodoxy, granted independence, called “autocephaly,” to a previously unsanctioned church in Ukraine. More than half of Ukraine’s parishes rejected the decision and stayed under Moscow’s jurisdiction.

Lingering bitterness dividing the two Ukrainian branches endures, but the new announcement from the council suggested that they might work together.

Diego Ibarra Sanchez

Anna Zub, 14, who left Ukraine with her mother and sister in February, returned last week and attended ballet lessons at the Lviv State Choreographic School on Friday. “I’m doing my favorite thing, I meet my friends here, this helps me a lot,” she said. “My lessons in person with the teacher take me away from bad thoughts.”

Anton Troianovski

Drones, crutches and potatoes: Russians crowdfund their army.

Natalia Abiyeva is a real-estate agent specializing in rental apartments in the city of Nizhny Novgorod, east of Moscow. But lately, she has been learning a lot about battlefield medicine.

Packets of hemostatic granules, she found out, can stop catastrophic bleeding; decompression needles can relieve pressure in a punctured chest. At a military hospital, a wounded commander told her that a comrade died in his arms because there were no airway tubes available to keep him breathing.

Ms. Abiyeva, 37, has decided to take matters into her own hands. On Wednesday, she and two friends set out in a van for the Ukrainian border for the seventh time since the war began in February, bringing onions, potatoes, two-way radios, binoculars, first-aid gear and even a mobile dentistry set. Since the start of the war, she said, she has raised more than $60,000 to buy food, clothes and equipment for Russian soldiers serving in Ukraine.

“The whole world, it seems to me, is supporting our great enemies,” Ms. Abiyeva said in a phone interview. “We also want to offer our support, to say, ‘Guys, we’re with you.’”

Across Russia, grass-roots movements, led in large part by women, have sprung up to crowdsource aid for Russian soldiers. They are evidence of some public backing for President Vladimir V. Putin’s war effort — but also of the growing recognition among Russians that their military, vaunted before the invasion as a world-class fighting force, turned out to be woefully underprepared for a major conflict.

The aid often includes sweets and inspirational messages, but it goes far beyond the care packages familiar to Americans from the Iraq war. The most sought-after items include imported drones and night vision scopes, a sign that Russia’s $66 billion defense budget has not managed to produce essential gear for modern warfare.

“No one expected there to be such a war,” Tatyana Plotnikova, a business owner in the city of Novokuybyshevsk on the Volga, said in a phone interview. “I think no one was ready for this.”

Ms. Plotnikova, 47, has already made the 1,000-mile drive to the Ukrainian border twice, ferrying a total of three tons of aid, she says. Last week, she posted a new list of urgently needed items on her page on VKontakte, the Russian social network: bandages, anesthetics, antibiotics, crutches and wheelchairs.

200 MILES

St. Petersburg

Nizhny Novgorod

Moscow

Novokuybyshevsk

Russia

Kyiv

KAZAKH.

UKRAINE

CRIMEA

By The New York Times

Medical gear is in high demand in part because of the growing firepower of Ukraine’s military as the West increasingly fortifies it with powerful weapons. Aleksandr Borodai, a separatist commander and a member of the Russian Parliament, said in a phone interview that materials to treat shrapnel wounds and burns were needed “in great quantities” on the Russian side of the front. More than 90 percent of Russian injuries in some areas, he said, have recently been caused by artillery fire.

Mr. Borodai said that his units had noted the use of 155-millimeter shells fired by American howitzers, and that Russia’s leadership may have underestimated the determination of the West to support Ukraine.

“It’s not making the military operation go any faster from our point of view — it’s making our situation more difficult, I don’t deny it,” Mr. Borodai said, referring to Western weapons deliveries. “It’s possible that our military leaders were not ready for there to be such massive support on the part of the West.”

Ukraine’s military, tapping into Western support for its cause, is benefiting from a far more extensive crowdfunding campaign that is delivering millions of dollars’ worth of donations in items like drones, night vision scopes, rifles and consumer technology.

Most of the groups collecting donations for Russian soldiers appear to be operating independently of the Russian government. They mostly rely on volunteers’ personal contacts in individual units and at military hospitals who pass along lists of what they most urgently need.

In Russia’s state media, these groups are rarely mentioned, perhaps because they undermine the message that the Kremlin has the war firmly in hand. But sometimes the message filters through to the Russian audience.

“Our service members keep saying they have all they need,” a television segment in April about such volunteers explained, “but a mother’s heart has a will of its own.”

Outside state media, however, supporters of the war are pointing to private donations as a key to victory. Pro-Russian military bloggers, some of them embedded with Russian troops, are urging their followers to donate money to buy night vision equipment and basic drones.

“Our guys are dying because they lack this equipment,” one blogger wrote, while “the entire West is supplying the Ukrainian side.”

The needed equipment, largely imported, can be bought at Russian sporting goods stores or ordered online. Starshe Eddy, a popular military blogger, wrote that consumer drones made by the giant Chinese company DJI “have become so firmly entrenched in combat operations that it’s become hard to imagine the war without them.”

Ms. Abiyeva, the real estate agent, showed off on her Telegram account a Nikon Prostaff 1000 laser-equipped range finder that she bought for $400. Nikon says the item “makes seeing — and ranging — deer out to 600 yards a reality.”

“With this kind of tech everything goes better and faster, wouldn’t you say?” Ms. Abiyeva wrote, adding a winking emoji and a heart emoji.

Ms. Abiyeva says she started crowdsourcing aid after her husband, a captain, was deployed to Ukraine and she felt “powerless” to affect the course of events. She visited the hospital attached to her husband’s local military base and got the contact information for surgeons deployed to the war. Ever since, they have sent requests to her directly and passed her contacts along to colleagues.

When one surgeon at a field hospital asked for arterial embolectomy catheters, for treating clogs in arteries, Ms. Abiyeva found another volunteer in St. Petersburg to make the 700-mile trip to deliver 10 of them immediately. Ms. Abiyeva said that when she met the surgeon on her own trip to the region a week later, he told her that six of the catheters had already been used.

“It’s possible that we saved six lives,” she said.

The Russian military’s apparently urgent need for essential medical equipment and basic, foreign-made consumer devices has led some Russians to wonder how the Kremlin has been spending its enormous military budget, more than 3 percent of the country’s total economic output. On the VKontakte page of Zhanna Slobozhan, a coordinator of donations in the border city of Belgorod, a woman wrote that talk of raising money for drones and gun sights “makes me think that the army is totally being abandoned to the mercy of fate.”

“Let’s make sure that at least we won’t abandon our guys,” Ms. Slobozhan wrote back. She did not respond to requests for comment.

Mr. Putin visited a military hospital on Wednesday for the first time since the war began. He later told officials that while the doctors he met had assured him that “they have all they need,” the government should “promptly, quickly and effectively respond to any needs” in military medicine.

Still, the notion that Russian soldiers in Ukraine are underequipped is increasingly seeping into Russian public discourse — among both opponents and supporters of the war. In a documentary about soldiers’ mothers released last weekend by the Russian journalist Katerina Gordeyeva, seen some three million times on YouTube, one woman describes her son using a wire to reattach soles to his boots.

An association of retired Russian officers published an open letter on May 19 noting that the public was raising funds for equipment the military sorely lacked “even though the government has plenty of money.” The letter excoriated Mr. Putin’s war effort as halfhearted, urging him to declare a state of war, with the aim of capturing all of Ukraine.

But on the ground, the concerns are more prosaic. With the approach of summer, Lyme disease-bearing ticks are out, and volunteers in Belgorod have been making homemade insect repellent, putting it into spray bottles and delivering it to the front.

A group of women collecting donations in the area learned that some of the Russian-backed separatist forces were so badly equipped that they were using shopping bags to carry their belongings. In their Telegram account with about 1,000 followers, the group put out an urgent call for backpacks, along with shoes, Q-tips, socks, headlamps, lighters, hats, sugar and batteries.

“This is so they understand that they are not alone,” said one of the coordinators of the Belgorod group, Vera Kusenko, 26, who works at a beauty salon as an eyelash extension specialist. “We hope this ends soon.”

France24 - Monde

Témoignages : au Texas, un accès toujours plus difficile à l'avortement

Publié le : 29/05/2022 - 12:27

Cyrielle CABOT

Depuis septembre 2021, le Texas interdit l'IVG après six semaines de grossesse, c'est-à-dire à un moment où de nombreuses femmes ignorent encore être enceintes. Passé ce délai, elles sont obligées de se rendre dans un autre État ou de recourir au système D. Un aperçu de ce qui attendrait la moitié des femmes américaines si l'arrêt Roe vs Wade était suspendu par la Cour suprême des États-Unis.

Août 2021. La nouvelle tombe comme un couperet : Hayley, 31 ans, découvre qu'elle est enceinte. Une grossesse non désirée. Pour cette journaliste qui vit à Austin, au Texas, une seule issue est envisageable : avorter. Mais dans ce grand État très conservateur, religieux, et où les associations "pro-vie" - selon le vocable qu'elles utilisent - sont particulièrement influentes, interrompre une grossesse est un parcours du combattant. Réglementation stricte, procédure compliquée, manque de médecins… les obstacles sont nombreux. 

Surtout, pour Hayley, ces difficultés s'accompagnent d'une course contre la montre. La jeune femme a moins d'un mois avant que le gouvernement texan n'adopte l'une des lois les plus restrictives des États-Unis sur l'accès à l'avortement. À partir du 1er septembre, il interdira d'interrompre une grossesse une fois que les battements de cœur de l'embryon sont détectés, soit environ six semaines, y compris pour les victimes de viol et d'inceste. Un délai très court, qui signifie, concrètement, que les femmes doivent mettre fin à leur grossesse alors même que beaucoup d’entre elles ignorent encore être enceintes. 

"À une semaine près, je n'aurais pas pu avorter", raconte Hayley. "Cette période a été la plus angoissante de ma vie. Cette grossesse était le produit d'une relation abusive. Il était impossible que je garde cet enfant."

"Tout est fait pour nous dissuader d'avorter"

Même avant l'adoption de cette nouvelle loi, la Senate Bill 8 (SB8), le Texas s'est toujours illustré comme l'un des États les plus réfractaires à l'avortement, multipliant les réglementations. Conséquence directe : les médecins capables de pratiquer des interruptions volontaires de grossesse (IVG) manquent cruellement. Pour Hayley, la première grosse difficulté a donc été de trouver un rendez-vous. "J'ai passé plusieurs jours à appeler des cliniques. Mais, pour ne rien arranger, nous étions en pleine épidémie de Covid-19, donc beaucoup refusaient de prendre des patients", explique-t-elle. Au total, il lui faut près de trois semaines pour avoir le premier des trois rendez-vous obligatoires. "L'un sert à dater le début de la grossesse, l'autre est un rendez-vous obligatoire avec un psychologue et, finalement, il y a l'IVG. Tout cela doit toujours être espacé de plusieurs jours", détaille-t-elle.

Se pose ensuite un autre souci : payer l'IVG, une opération exclue des couvertures de santé privées et par le système Medicaid, une assurance maladie pour les personnes en situation de précarité. "J'avais quelques jours pour trouver 600 dollars. Et on ne peut pas étaler les paiements", se souvient-elle. Elle parvient à rassembler la somme grâce à des amies et à des associations.

Hayley se rend finalement dans une clinique d'Austin fin août pour subir l'IVG. "C'était un cauchemar", résume-t-elle. Elle se souvient, d'abord, de son arrivée dans l'établissement, sous les huées de manifestants anti-avortement. "Tout au long de la procédure, les choses sont faites pour essayer de nous dissuader d'avorter", raconte-t-elle. "Par exemple, on m'a lu un document qui m'expliquait que, étant donné que j'ai plus de 30 ans, j'étais peut-être en train de perdre ma dernière chance d'avoir un bébé." 

La loi texane oblige, en effet, les médecins à alerter les patientes sur une possible baisse de la fertilité et un risque accru de cancer du sein pour celles qui ont avorté. Des risques pourtant écartés par de nombreuses études scientifiques. La réglementation oblige, par ailleurs, toutes les patientes à faire une échographie juste avant la procédure. "Dans mon cas, j'étais sûre de moi, mais je ne veux pas imaginer ce que peut ressentir une femme qui veut des enfants mais pour qui ce n'est pas le bon moment…", déplore Hayley.

Pour autant, la jeune femme s'estime "très chanceuse". "Aujourd'hui, avec la nouvelle loi, je ne pourrais pas avorter", explique-t-elle. "Je n'aurais jamais trouvé de rendez-vous à temps et je n'aurai jamais pu récolter l'argent dans un délai aussi court." D'après les données du Planning familial américain, plus de 85 % des femmes qui avortent dans le pays le font après six semaines de grossesse. 

"J'ai l'impression de vivre dans une dystopie"

Quand Tom* a emménagé dans le sud du Texas il y a trois ans, son ambition était d'aider des patientes comme Hayley. "Quand j'ai commencé à travailler, aucun endroit n'était plus compliqué qu'ici pour avorter. C'est pour cela que j'ai décidé de venir m'installer ici. Je voulais me rendre utile", raconte ce médecin de 34 ans, spécialisé dans les IVG, qui a préféré rester anonyme par crainte de représailles. "Travailler au Texas a toujours été un défi. Mais avant, c'était très gratifiant. J'avais l'impression de faire la différence et les patients étaient très reconnaissants", raconte-t-il.

Mais depuis septembre, la frustration a pris le dessus. "C'est devenu quasiment impossible de faire mon métier. J'ai l'impression de vivre dans une dystopie", déplore-t-il. Il ne compte plus les femmes qui se présentent à son cabinet et à qui il est obligé de refuser une IVG car elles ont dépassé le délai légal. "Je me souviens de cette patiente qui a dû voyager neuf heures rien que pour venir me voir. Elle n'avait pas de clinique plus proche de chez elle", témoigne-t-il. "Elle était enceinte de huit semaines. Le mieux que je pouvais faire, c'était lui expliquer qu'elle devait conduire cinq heures de plus pour sortir de l'État et aller avorter ailleurs… Elle a gardé l'enfant."

Des histoires comme celles-ci, Tom "pourrait en raconter des centaines". "Il y avait aussi cette femme, d'origine mexicaine, en situation irrégulière. Elle avait peur de quitter le Texas. Elle ne l'a pas fait craignant d'être arrêtée et d'être ramenée à la frontière", continue-t-il. "Et cette adolescente de 14 ans… Sa mère et elles avaient voyagé trois heures pour venir me voir, en secret du père. Quand je leur ai dit que je ne pouvais rien faire, c'était la panique. Elles ont fini par aller au Mexique en y laissant une grande partie des économies familiales."

"Heureusement, parfois, il n'est pas trop tard !", dit en souriant le médecin. "Je me rappelle d'une femme de 45 ans, tombée enceinte alors qu'elle pensait ne plus pouvoir l'être. Elle avait déjà deux grands enfants et ne voulait pas de bébé. Elle était tellement soulagée !" S'il contrevenait à la loi, Tom pourrait perdre sa licence de médecin. La loi texane prévoit, par ailleurs, un "dédommagement" de 10 000 dollars à un citoyen qui engagerait une procédure judiciaire et la remporterait contre une personne impliquée dans un avortement illégal.

Avorter ailleurs, une solution coûteuse et compliquée

Face à ces difficultés, un nombre croissant de femmes tentent d'avorter dans un autre État. Une solution cependant très coûteuse et souvent difficile à mettre en place. Avant le mois de septembre, l'association Fund Texas Choice, qui aide les femmes dans cette démarche, recevait entre 40 et 50 appels par mois. Désormais, la ligne est continuellement saturée. "On reçoit environ 300 appels chaque mois. On parvient à aider environ 100 personnes", déplore, par téléphone, Jaylynn Far Munson, responsable de la communication pour l'association.

Concrètement, Fund Texas Choice aide les candidates à l'avortement qui les contactent à s'y retrouver dans toutes les démarches logistiques : "On trouve les billets d'avion ou de car, on réserve la chambre d'hôtel, on prend les rendez-vous, et s'il le faut, on trouve une solution de garde d'enfant…", liste Jaylynn. "Grâce à des dons de particuliers, on finance aussi l'ensemble du déplacement. Les patientes doivent cependant payer la procédure elle-même."

"Au total, pour le voyage, il faut compter entre 500 et 2 000 dollars, selon la destination", détaille-t-elle. "Dans le meilleur des cas, l'IVG coûte 500 dollars, mais en cas de grossesse tardive, par exemple, cela peut monter jusqu'à 2 500." 

De toutes les personnes qui se succèdent au bout du fil, la responsable de l'association est particulièrement touchée par les nombreuses femmes en situation irrégulière. "Souvent, elles ne parlent pas bien anglais et sont incapables de naviguer dans toute la paperasse administrative", déplore-t-elle. "On doit les envoyer dans un endroit qu'elles ne connaissent pas. Parfois, c'est la première fois qu'elles montent dans un avion, et elles se retrouvent livrées à elles-mêmes. On ne se rend pas compte de la charge psychologique que cela implique."

Selon une étude menée par le Texas Policy Evaluation Project, un groupe de chercheurs universitaires qui étudient les conséquences de la SB8, environ 5 600 femmes se sont ainsi rendues dans l'un des sept États les plus proches du Texas – Nouveau Mexique, Oklahoma, Louisiane, Arkansas, Colorado, Kansas et Mississippi – pour y avorter entre septembre et décembre 2021. 

Le Planning familial américain estime, quant à lui, que le nombre d'avortements au Texas a été divisé par deux depuis septembre. En revanche, dans le Colorado et l'Oklahoma, le nombre de patientes originaires de cet État représenterait la moitié du total des avortements entre le 1er septembre et le 31 décembre, contre 10 % l'année précédente. 

"Cela a mis une énorme pression sur les établissements qui pratiquent les IVG dans ces zones", explique Jaylyn. La conséquence : des délais toujours plus longs pour obtenir un rendez-vous. "Avant, il fallait compter environ une semaine. Désormais, cela peut aller jusqu'à un mois. Et quatre semaines, quand on est enceinte d'une grossesse non désirée, c'est très long."

Suspendre l'arrêt Roe vs Wade aurait "un effet domino catastrophique"

Désormais, les patientes vont devoir composer avec un nouvel obstacle. Depuis le 26 mai, l'Oklahoma a décidé à son tour de durcir drastiquement son accès à l'avortement, en l'interdisant "dès la fécondation". En d'autres termes : complètement. 

"C'est dramatique", estime Jaylynn. "Non seulement toutes les femmes que nous envoyons en Oklahoma vont devoir aller encore plus loin, mais en plus, les patientes de l'Oklahoma vont aussi devoir aller avorter ailleurs. C'est toujours plus de pression sur les établissements qui pratiquent encore les IVG", s'attriste-t-elle.

Aujourd'hui, Jaylynn a du mal à cacher son inquiétude pour l'avenir. Outre l'Oklahoma, le site Politico révélait, le 2 mai dernier, que la Cour suprême envisageait de suspendre l'arrêt Roe vs Wade, qui garantit théoriquement l'accès à l'avortement au niveau fédéral depuis 1973. Sans cet arrêt, 26 États, dont de nombreux du Sud, interdiraient immédiatement l'avortement. Un "scénario catastrophe" mais qui n'est plus "qu'une question de temps", craint-elle. 

"On assistera alors à un effet domino catastrophique", alerte-t-elle. L'association a d'ailleurs déjà commencé à s'y préparer. "Il faudra qu'on envoie les femmes au Mexique, voire à New York. Selon les budgets que l'on a dressés, cela divisera environ par deux le nombre de femmes total que nous pourrons aider."

"Le pire dans tout cela, c'est que cette situation ne va servir qu'à rendre les personnes précaires toujours plus précaires", dénonce Tom. "Les personnes qui le peuvent trouveront toujours des solutions pour avorter. Les autres ne pourront pas se permettre de dépenser des milliers de dollars pour une IVG. Le problème c'est qu'elles ne peuvent pas non plus se permettre d'avoir un autre enfant."

Or, les personnes précaires sont les premières concernées par la problématique. Selon le Guttmacher Institute, un organisme spécialisé dans les droits sexuels et reproductifs, 75 % des personnes qui avortent aux États-Unis sont en situation de précarité. Par ailleurs, 60 % sont issues des communautés afro-américaine ou hispanique.

Vers une explosion des avortements à la maison

Face à la difficulté de se déplacer dans un autre État et aux réglementations de plus en plus strictes dans l'ensemble du pays, les spécialistes de la santé reproductive prédisent que de plus en plus de femmes vont se tourner vers le système D. Outre la pratique de "techniques maisons" glanées sur Internet et bien souvent dangereuses, les médecins s'attendent à une envolée de l'achat de pilules abortives en ligne.

Aujourd'hui, l'IVG médicamenteuse est la technique la plus utilisée aux États-Unis. L'Agence fédérale des médicaments l'autorise, en théorie, jusqu'à dix semaines de grossesse et permet aux médecins de la prescrire par téléconsultation. Mais dans les États les plus conservateurs, comme le Texas, l'IVG médicamenteuse est soumise aux mêmes réglementations et délais que l'intervention chirurgicale traditionnelle par aspiration. 

Pour contourner la loi, certaines femmes se tournent donc vers des pharmacies en ligne basées à l'étranger. Un procédé normalement illégal. Selon une étude publiée fin février, en septembre 2021, la pharmacie en ligne danoise Aid Access, qui propose l'envoi par la poste de pilules abortives, a ainsi reçu 1 831 demandes. Trois fois plus qu'à la même période en 2020. "Heureusement, ces procédures sont assez sûres et efficaces. Mais pour beaucoup de femmes, procéder à cela sans accompagnement, en secret, cela peut être très effrayant", déplore Tom. 

Après des semaines d'hésitation, Tom a finalement décidé de quitter le Texas. "Je ne peux plus travailler dans ces conditions. Je pars dans un État plus progressiste, où je pourrais réellement aider", explique-t-il. "Et je ne suis pas le seul. Nombre de mes collègues ont le même dilemme, entre rester pour aider ceux qu'on peut encore, ou partir là où on pourra en aider beaucoup plus."

De son côté, Hayley assiste aujourd'hui à toutes les manifestations de défense du droit à l'avortement, appareil photo autour du cou, slogan à la main. "Dans ces manifestations, la parole se libère, le tabou de l'avortement se lève et on se rend compte qu'il n'est pas seulement question de nous, mais aussi de nos sœurs, de nos amies, de nos parents. N'importe qui, un jour, peut avoir besoin d'avorter", souligne-t-elle. Et de conclure : "Il faut à tout prix défendre ce droit fondamental."

*Le prénom a été modifié

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"C’est trop tard" : à Washington, une manifestation amère pour protéger le droit à avorter

États-Unis : l'Oklahoma interdit totalement l'avortement

Reporters

États-Unis : le droit à l'avortement menacé

L'Humanité

Tous mobilisés pour la Fête de l’Humanité

Actu

Édition 2022 Fabien Gay a lancé, mardi 24 mai, la vente des bons de soutien, soulignant les défis qui attendent le journal.

Diego Chauvet

« C ’est le moment de se mettre en dynamique sur la vente des bons de soutien et de lancer de multiples initiatives. » Le directeur de l’Humanité, Fabien Gay, a lancé le 24 mai la campagne de vente des bons de soutien au journal donnant un droit d’entrée à sa Fête, qui doit se tenir les 9, 10 et 11 septembre au Plessis-Pâté, dans l’Essonne. Au siège du PCF, en présence d’Igor Zamichiei, coordinateur de l’exécutif national, et de Pierre Laurent, président du Conseil national, Fabien Gay a tenu à souligner l’importance de cette campagne pour la réussite de la Fête et l’avenir du journal. « L’Humanité vit un moment difficile, même si nous ne sommes plus dans la même situation qu’il y a trois ans », a-t-il expliqué. Soulignant un bilan à l’équilibre pour 2021, il n’en a pas moins insisté sur un certain nombre d’éléments extérieurs qui pèsent sur l’état de ses finances : la faiblesse des recettes publicitaires, l’augmentation des coûts de fabrication, comme « l’impression, le routage, l’énergie », mais aussi le prix du papier. « Dans ce domaine, nous n’avons aucune industrie capable de rétablir une souveraineté sur cette production dans notre pays », a dénoncé Fabien Gay au passage. Le déménagement de la Fête de l’Humanité dans l’Essonne entraînera également des frais supplémentaires, de l’aménagement du terrain aux navettes à mettre en place pour acheminer le public sur le nouveau site.

Une caisse de résonance aux mobilisations

Il est donc essentiel de faire en sorte que le bon de soutien de 35 euros, récolte les fruits d’une « campagne dynamique ». Par ailleurs, le journal a lancé une « souscription populaire », a rappelé son directeur. « Si nous ne mobilisons pas la communauté de nos lectrices et de nos lecteurs, des militantes et des militants du Parti communiste et de toutes les organisations qui veulent co-construire la Fête avec nous, nous pouvons être mis en difficulté », alerte-t-il. Or l’enjeu est de taille.

Face à un débat public que tentent de vampiriser la droite et l’extrême droite, « la question de la lecture est fondamentale », a martelé Fabien Gay. « L’Humanité est donc indispensable pour notre mouvement. Sans notre journal, c’est un affaiblissement général du débat public qui se produirait. » Un peu plus tôt, c’est Igor Zamichiei qui soulignait que « durant ce quinquennat, nous allons avoir besoin de la force d’un mouvement social puissant. Et la Fête de l’Humanité, a lancé le dirigeant communiste, peut être la première grande caisse de résonance de cette mobilisation ».

Fête de l'Humanité 2022fabien gaySouscription pour L'Humanité
Le Figaro

Troisième âge: le béguinage en majesté

Guyonne de Montjou

DÉCRYPTAGE - Les cohabitations de seniors qui mutualisent les frais afférents à leur existence partagée ont le vent en poupe. Parfois moins onéreuses que les Ehpad, elles ouvrent un nouveau chapitre dans la vie des plus âgés.

La maison est située dans une rue tranquille de L’Haÿ-les-Roses, ville animée du sud de Paris où les cris d’enfants traversent les haies de charmilles qui séparent les constructions basses. Ses résidents l’ont baptisée «la maison des roses», en hommage au petit jardin fleuri sur lequel donne la salle à manger baignée de lumière. Ici, cinq personnes plus ou moins âgées, toutes atteintes de troubles cognitifs, ont élu domicile depuis la fin du mois de février - trois places restent à pourvoir. Marie-Pierre, agrégée de philosophie de 59 ans, est la plus jeune d’entre elles.

Elle se ressert volontiers de la quiche faite maison, découpée sur la table ovale où les auxiliaires, les invités occasionnels et la coordinatrice de 60 ans partagent leur repas. Victor, 78 ans, ancien psychiatre au regard perçant et à la poignée de main ferme, deux clés de son métier, aide son voisin Salvatore, ancien DGSE qui a oublié ses secrets d’État, à planter sa fourchette dans les carottes râpées. La conversation dérive sur les visites du week-end, les nouvelles des enfants plus ou moins exactes, dans les méandres de ces mémoires vacillantes.

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Ce qui s’entend, à travers chaque geste, est une petite musique de fond, presque un murmure, qui va ainsi: «Tu n’es pas un rebut de la société. Ici, tu es chez toi, on s’occupe de toi.» Marie-Pierre siffle gaiement en sautillant sur l’air de «l’amour c’est comme une cigarette» et quitte la table, un peu à la façon d’un kangourou. Le psychiatre observe froidement la scène et écarte les chaises sur son passage pour éviter qu’elle ne se blesse. «Oh là là, marmonne, toujours assise et sans la perdre de vue, Isabelle, auxiliaire chevronnée responsable de la maisonnée et de la distribution des médicaments. Ça y est, Marie est excitée. Il faut l’aider à redescendre un peu.» Une main sur l’épaule, quelques paroles prononcées à mi-voix vont suffire à réinstaller le calme dans cette grande pièce aux couleurs vertes, ouverte sur une cuisine moderne et dans laquelle deux résidents viennent de s’assoupir.

Bientôt 200 maisons

Victor est parti allumer sa pipe dans le jardin en feuilletant un magazine, deux auxiliaires d’origine guinéenne et ivoirienne préparent le quiz de l’après-midi et la liste des courses à faire. Au-dessus, dans les chambres individuelles, les fenêtres et les portes sont restées ouvertes sur des lits de 1,20 mètre de largeur. Chacun a apporté quelques objets personnels et partage sa salle de bains avec un ou deux voisins. «La cohabitation est harmonieuse, dans le respect des différents rythmes de vie», explique Thibault de Saint Blancard, concepteur avec deux autres camarades d’HEC de ce modèle de béguinage ou d’habitat partagé et cofondateur de l’entreprise solidaire d’utilité sociale Alenvi.

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Chaque soir, un jeune actif, ou étudiant, vient rejoindre sa chambre sans loyer dans la maison. Il seconde l’auxiliaire de nuit en cas de problème. Le coût pour un aîné d’une telle colocation revient à 1000 € de loyer et 500 € de frais pour l’alimentation achetée au marché, à l’hyper et dans les commerces alentour. À cette somme incompressible s’ajoute le salaire mutualisé des aides à domicile qui oscille, selon le remboursement des organismes d’aide (APL, APA, PCH, crédit d’impôt)et le montant de la retraite, entre 300 et 2000 €. Ainsi, par mois, le prix d’une telle colocation n’excède jamais 3500 € et peut ne coûter que 1800 € aux plus démunis ou subventionnés. Soit moins qu’un Ehpad privé. Les trois garçons, pétris d’idéal, à l’origine de cette entreprise à mission, ne convoitent pas le profit pour lui-même. «Nos rémunérations sont encadrées par les statuts d’une entreprise sociale et solidaire. C’est un choix que nous assumons parfaitement et qui nous rend heureux, explique Thibault. Notre objectif à dix ans est d’ouvrir en France 200 maisons de ce type, car nous sommes convaincus des vertus de ces habitats pour les personnes âgées en perte d’autonomie.» Une population qui, bientôt quatre-vingts ans après le début du baby-boom, connaît une croissance structurelle.

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Brigitte Bourguignon a été très proche de Marie Humbert, figure de la lutte pour la légalisation de l'euthanasie. Un passé qui inquiète certaines associations, alors qu'Emmanuel Macron a annoncé un débat sur la fin de vie.

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New York Times - World

U.N. Human Rights Chief Tempers Criticism at End of China Trip

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Rights groups and overseas Uyghurs had called for vociferous condemnation of China’s policies toward minorities in the country’s far West. They were highly disappointed.

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By Austin Ramzy

HONG KONG — The United Nations’ top human rights official offered limited criticism of China’s crackdown on predominately Muslim minorities, saying at the end of her six-day trip to the country on Saturday that she had raised questions about its application of “counterterrorism and de-radicalization measures” but that her visit “was not an investigation.”

The comments from Michelle Bachelet, the first U.N. high commissioner for human rights to visit China since 2005, were sharply criticized by overseas Uyghurs and human rights advocates who had called on her to more vociferously condemn China’s policies.

Rayhan Asat, a lawyer whose younger brother is imprisoned in Xinjiang, said Ms. Bachelet’s comments “show a total disregard for the Uyghur people’s suffering.”

“The crisis has been going on for six years, and it needs no further examination but condemnation,” she said. “We did not see any of that in her remarks.”

Ms. Bachelet, who spoke by video with Xi Jinping, China’s leader, during her trip, described the main outcome of the visit as the possibility of discussing concerns “at the highest level” and identifying areas “that could be very useful in the future to continue cooperating and collaborating.”

During her conversation with Mr. Xi, she said it was a priority to engage with China’s government on the issue of human rights, adding that China “has a crucial role to play within multilateral institutions” in confronting threats to peace, climate change and inequality.

Human rights groups were critical of Ms. Bachelet’s emphasis on engagement with the Chinese government. “That mandate requires a credible investigation in the face of mountains of evidence of atrocity crimes, not another toothless dialogue,” said Sophie Richardson, China director at Human Rights Watch.

China’s increasing global sway has translated into growing influence within the United Nations. Critics say the lack of pressure on China over its rights record is only the latest example of its success in co-opting multinational bodies including the World Health Organization, which endorsed parts of Beijing’s narrative over the origins of the pandemic.

Ms. Bachelet praised China’s poverty alleviation efforts, its support of the U.N.’s sustainable development goals, and its legislation protecting women’s rights.

One of the longest answers during her 45-minute news conference was in response to a question from Chinese state television about the school shooting in Uvalde, Texas, which her critics described as a distraction from her mission in China.

“Did Texas get more words than Xinjiang?” Ms. Richardson asked.

Still, some experts said Ms. Bachelet was savvy enough to know the limits of such a trip and was right to focus on cultivating ties with the Chinese leadership.

“It’s imperative that the high commissioner be seen to be engaging with the government of China,” Philip Alston, a former United Nations special rapporteur on extreme poverty and human rights, told an online forum on Friday. “The mere fact that she had a direct exchange with President Xi Jinping is an accomplishment.”

Ms. Bachelet first proposed visiting China in 2018, as “deeply disturbing” allegations spread of an extensive campaign of repression against predominately Muslim minorities in the far western Xinjiang region.

Rights groups and scholars say China has held one million or more people in indoctrination camps, often for commonplace behaviors such as travel to Muslim countries or signs of religious devotion. The authorities have destroyed mosques and shrines, imprisoned scholars and intellectuals and forced people into work programs that experts say amount to forced labor.

China at first denied any such campaign, then framed it as a vocational program designed to steer people from terrorism and religious extremism.

Ahead of Ms. Bachelet’s trip, many overseas Uyghurs appealed to her to visit family members who have been imprisoned or not been heard from in years. They also called upon her to confront Chinese leaders over their policies in the region, which the United States and some other governments have labeled a genocide.

The Chinese authorities refused to allow an investigative trip and went to great lengths to frame the narrative around Ms. Bachelet’s visit. When she spoke with Mr. Xi, state media quoted her as praising China for “protecting human rights.” Within hours, Ms. Bachelet’s office issued a rebuttal and pointed to “her actual opening remarks,” which made no mention of admiring China’s record on rights.

During her news conference, Ms. Bachelet called for the protection of Tibetan identity and said the arrests of activists, journalists and others in Hong Kong, under the territory’s National Security Law, were “deeply worrying.”

Her references to the crackdown in Xinjiang were couched in the language of the Chinese government, which has described its program as a response to terrorist attacks. She said she raised “questions and concerns about the application of counterterrorism and de-radicalization measures and their broad application, particularly their impact on the rights of Uyghurs and other predominantly Muslim minorities.”

She said she also questioned the lack of judicial oversight over camps and reports of unduly severe restrictions on legitimate religious practices.

Ms. Bachelet said that during her two days in Xinjiang she visited a prison and the site of a former indoctrination camp, using the Chinese government’s official designation of V.E.T.C., or vocational education and training center. She said the government assured her that the system “had been dismantled” but acknowledged she was “unable to assess the full scale of the V.E.T.C.s.”

China said it ended the program in 2019, but reporters from The New York Times who visited after that declaration found evidence that the camps continued to operate. Satellite images have shown that China expanded a variety of detention sites in the region, and prisons have swelled after a sharp increase in convictions.

Some overseas Uyghurs say family members in the region were threatened and imprisoned in their homes during Ms. Bachelet’s visit. Kalbinur Gheni, a Uyghur who lives in Virginia, said she received threatening messages from Chinese officials after she posted a message on Twitter asking Ms. Bachelet to investigate the case of her imprisoned sister.

Ms. Asat said she learned that her parents in Urumqi, the regional capital of Xinjiang, had not been allowed to leave their home during Ms. Bachelet’s trip, apparently out of concern they might meet with her.

Ms. Bachelet said she heard from people seeking information about family members in Xinjiang and raised many such cases with the authorities, but declined to go into details. She said her office would raise questions of intimidation through direct channels.

Vivian Wang contributed reporting.

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France24 - Monde

La semaine de 4 jours testée à grande échelle au Royaume-Uni

Publié le : 29/05/2022 - 11:38Modifié le : 29/05/2022 - 11:36

Londres (AFP) – "Ma première idée était de faire du bénévolat, puis j'ai pensé que je pourrais faire autre chose, apprendre une nouvelle compétence" comme la physique des particules, explique Louis Bloomsfield, qui envisage aussi de passer plus de temps avec sa famille.

"Il y a tellement de choses que l’on peut faire avec un jour supplémentaire", s'enthousiasme le brasseur de 36 ans, en inspectant des barriques de bière.

La brasserie du nord de Londres où il travaille, Pressure Drop, va participer à partir de juin à un test géant, impliquant 3.000 employés dans soixante entreprises, du travail en semaine de quatre jours.

Cet essai, vanté comme le plus vaste au monde jamais mené, entend aider les entreprises à raccourcir leurs horaires de travail sans baisser les salaires ni ralentir leur activité.

Des essais similaires ont eu lieu en Espagne, Islande, Etats-Unis et Canada, et doivent démarrer en août en Australie ou Nouvelle-Zélande.

Alex Soojung-Kim Pang, directeur de programme chez 4 Day Week Global, association qui organise ces essais, affirme que le test britannique sur six mois aura l'avantage de donner plus de temps aux entreprises pour expérimenter et rassembler des données.

L'adaptation devrait être plus facile pour les PME, qui peuvent mettre en place de gros changements plus vite, confie-t-il à l'AFP.

Pressure Drop vise une amélioration du bien-être chez les employés, tout en aidant à la réduction de l'empreinte carbone de l'entreprise.

La Société Royale de Biologie, qui participe aussi à l'essai, affirme qu'elle veut donner aux employés "plus d'autonomie".

Comme Pressure Drop, elle espère qu'une semaine de travail plus courte pourrait attirer de nouveaux employés et surtout aider à garder les meilleurs, dans un marché du travail particulièrement tendu au Royaume-Uni.

A 3,7%, le taux de chômage est au plus bas en près de 50 ans et les offres d'emploi, qui ont atteint un record à 1,3 million.

Pas si rose

Le fondateur de la brasserie, Sam Smith, admet que rester fermé pendant trois jours par semaine poserait des difficultés, car "nous avons besoin d'être ouverts tout le temps, mais c'est ce qu'on va étudier pendant l'essai".

Il envisage de donner différentes journées de congé aux employés et de faire deux équipes pour permettre un fonctionnement en continu.

Une semaine de travail plus courte est plus aisée à mettre en place dans le secteur des services qui représente 80% de l'économie du Royaume-Uni.

Mais pour la distribution, l'alimentation et les boissons, c'est plus compliqué, explique Jonathan Boys, économiste à l'Institut du développement personnel, une association de professionnels des ressources humaines.

D'après lui, la clé de la réussite de l'essai sera donc de mesurer la productivité, particulièrement dans une économie des services où beaucoup du travail est moins quantifiable que la production d'une usine.

"Si vous passez de cinq jours à quatre, vous perdez une journée de travail, et par conséquent de la production. Donc la vraie question c’est: (...) est-ce qu'une hausse de productivité va compenser ce jour qui a été perdu? (...) Si ce n'est pas le cas, alors nous aurons beaucoup de mal à maintenir la semaine de quatre jours sans sacrifier de la croissance".

Mais pour Aidan Harper, coauteur d'un livre qui promeut un temps de travail sur quatre jours ("The Case for a Four Day Week"), les pays qui travaillent moins ont tendance à avoir une productivité plus élevée.

"Le Danemark, la Suède, les Pays-Bas travaillent moins que le Royaume-Uni et ont des niveaux élevés de productivité", explique-t-il à l'AFP.

A l'inverse, il ajoute que la Grèce est l'un des pays d'Europe avec les plus longues heures de travail pour une faible productivité.

Pour Phil McParlane, fondateur du cabinet de recrutement 4dayweek.io, une semaine de travail plus courte est une option gagnante pour les entreprises comme les employés. Il parle même d'un "superpouvoir à embauches".

Son cabinet de recrutement spécialisé dans le travail flexible et les emplois sur quatre jours hebdomadaires, dit que le nombre d'entreprises qui veulent embaucher à travers sa plateforme a quadruplé ces deux dernières années, témoignant de la montée en force du travail hybride et de la quête d'une meilleure qualité de vie après deux ans de pandémie.

© 2022 AFP

L'Humanité

Proche-orient. Un week-end explosif en Palestine occupée

Actu

L’extrême droite israélienne défilera ce dimanche à Jérusalem dans le cadre de la « marche des drapeaux », alors que les enquêtes internationales pointent la responsabilité de l’État hébreu dans la mort de la journaliste d’Al-Jazeera Shireen Abu Akleh.

Marc de Miramon

C’est avec le soutien tacite, voire enthousiaste, du premier ministre Naftali Bennett que l’extrême droite israélienne défilera ce dimanche à Jérusalem dans le cadre de la marche annuelle dite « des drapeaux ». « Nous sommes autorisés et pouvons faire dans notre capitale la marche que nous voulons », et « nous n’avons aucune intention de violer le statu quo sur le Mont du Temple », a renchéri son ministre de la Défense Benny Gantz, censé incarner l’aile « centriste » du gouvernement, alors que les ultras du pays s’apprêtent à célébrer l’occupation de Jérusalem-Est, survenue après la guerre des Six jours en 1967. Plus de 15 000 personnes y sont attendues, et le cortège devrait converger jusqu’à proximité du mur des Lamentations et de l’esplanade des Mosquées, lieu traditionnel d’affrontements entre la police israélienne et la population palestinienne.

Shireen Abu Akleh, cible d’une arme présente dans l’arsenal israélien

Une manifestation qui intervient dans un contexte particulièrement tendu, alors que les enquêtes pointent le caractère délibéré des tirs ayant coûté la vie à la journaliste vedette d’Al Jazeera Shireen Abu Akleh le 11 mai dernier. La chaîne financée par le Qatar, à l’instar de l’Autorité palestinienne, accusent Tel-Aviv d’avoir sciemment visé la reporter aux abords du camp de réfugiés de Jénine, bastion de l’opposition armée palestinienne où les forces israéliennes menaient ce jour-là une opération militaire. Selon le procureur en chef de Ramallah, citant un rapport officiel, Shireen Abu Akleh a été la cible d’une balle de calibre 5.56 mm tirée par un Ruger M40, un fusil de précision américain présent dans l’arsenal israélien. Malgré le fait que la journaliste américano-palestinienne portait un gilet part-balles sur lequel était inscrit le mot « presse » ainsi qu’un casque de protection, celle-ci aurait bien été victime d’une exécution, confirme le média étatsunien CNN, peu susceptible d’une animosité particulière envers l’occupant israélien.

Une enquête accablante pour Tel-Aviv

Au lendemain des explications alambiquées des autorités israéliennes, dont les forces armées rejettent toute intention criminelle en invoquant une mort survenue dans le cadre « d’une zone de combats intenses », CNN a donc publié une enquête accablante déconstruisant les affirmations de Naftali Bennett, lequel met en cause des tirs palestiniens, et ne laissant que peu de doutes quant au caractère délibéré et ciblé des tirs ayant coûté la vie à la journaliste. Les vidéos analysées par la chaîne montrent une atmosphère normale et calme à cet endroit de Jénine, même si d’autres quartiers de la ville étaient effectivement en proie à des rafales de tirs, des images exploitées par le ministère israélien des Affaires étrangères pour diffuser la thèse, balayée par CNN, d’une responsabilité des « terroristes palestiniens ».

Pour mémoire, les funérailles de la journaliste avaient donné lieu a des affrontements violents avec les forces de l’ordre israéliennes, provoquant plus de 70 blessés côté palestinien. Le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh a de son côté prévenu qu’il emploierait « tous les moyens » pour faire face à la controversée « marche des drapeaux ».

France24 - Monde

En Turquie, déchets plastiques et fumées toxiques

Publié le : 29/05/2022 - 11:24Modifié le : 29/05/2022 - 11:22

Kartepe (Turquie) (AFP) – "Ce n'est pas une coïncidence": le nombre d'incendies dans les usines de recyclage plastique explose en Turquie. Experts et activistes soupçonnent certains entrepreneurs de vouloir se débarrasser de déchets indésirables, parfois importés d'Europe.

A Kartepe, ville industrielle du nord-ouest du pays, un de ces sites a été fermé en décembre par les autorités après que trois feux s'y sont déclarés en moins d'un mois.

L'un d'eux a duré plus de cinquante heures, laissant le temps aux plastiques entreposés là de cracher leur fumée noire toxique sur cette région coincée entre la mer de Marmara et les montagnes.

"Nous ne voulons pas que nos lacs et nos sources soient pollués", tempête Beyhan Korkmaz, une militante écologiste de la ville, inquiète des rejets de dioxines émis par une dizaine d'incendies similaires survenus en moins de deux ans dans un rayon de cinq kilomètres.

"Faut-il porter des masques?", s'interroge l'activiste.

L'an dernier en Turquie, des incendies dans l'enceinte de centres de retraitement de déchets plastiques ont eu lieu tous les trois jours: de 33 en 2019, ils sont passés à 65 en 2020 et 121 en 2021, selon le décompte de Sedat Gündogdu, chercheur spécialiste de la pollution plastique à l'université Cukurova d'Adana (sud).

"Lobby du plastique"

Sur la même période, après que la Chine a banni début 2018 leur importation, la Turquie est devenue le premier importateur de déchets plastiques européens devant la Malaisie.

Près de 520.000 tonnes sont arrivées en 2021 dans le pays, s'ajoutant aux 4 à 6 millions de tonnes générées chaque année par 84 millions de Turcs, selon les données compilées par la branche turque de l'ONG Greenpeace.

Nombre de ces déchets terminent leur route dans le sud du pays, dans la province d'Adana notamment, où des entreprises opérant illégalement ont été fermées ces dernières années.

D'autres containers de déchets arrivent par les ports d'Izmir (ouest) et d'Izmit (nord-ouest), non loin de Kartepe.

"Le problème n'est pas d'importer du plastique d'Europe mais d'importer des plastiques non recyclables", estime Baris Calli, professeur en génie de l'environnement à l'université de Marmara (Istanbul), dont "[le] sentiment est que la plupart de ces incendies ne sont pas une coïncidence".

Selon lui, seuls 20 à 30% de déchets plastiques importés sont recyclables. "Les résidus doivent être envoyés dans des usines d'incinération mais cela a un coût, c'est pourquoi certaines entreprises essaient de trouver des moyens faciles de s'en débarrasser".

Sedat Gündogdu trouve lui curieux que "la plupart de ces incendies se déclarent la nuit" et dans les sections excentrées des centres de retraitement, loin des machines.

Dans un rapport publié en août 2020, l'organisation internationale de police Interpol s'inquiétait d'une "augmentation des incendies de décharges et de déchets illégaux en Europe et en Asie", citant notamment la Turquie.

Depuis octobre 2021, un règlement prévoit de retirer son autorisation d'exploitation à toute entreprise du secteur reconnue coupable d'incendie volontaire.

Interrogés par l'AFP sur le nombre d'entreprises sanctionnées, le ministère de l'Environnement et le vice-président de la branche déchets et recyclage de l'Union des chambres de commerce de Turquie (Tobb) n'ont pas répondu.

"Le ministère n'a pas assez d'équipes pour enquêter attentivement, ou peut-être qu'il ne veut pas", glisse Baris Calli, pour qui "le lobby de l'industrie plastique s'est renforcé" ces dernières années en Turquie.

Selon l'association des recycleurs turcs (Gekader), le secteur des déchets plastiques génère 1 milliard de dollars par an et emploie quelque 350.000 personnes dans 1.300 entreprises.

"Un rayon de soleil suffit"

Dans son bureau surplombant un entrepôt mal en point de Kartepe, où des plastiques sont triés avant d'être recyclés ou incinérés légalement, Aylin Citakli rejette les accusations d'incendies volontaires.

"Je n'y crois pas", balaie la responsable environnement du centre de tri. "Ce sont des matériaux facilement inflammables, tout peut déclencher un incendie, un rayon de soleil suffit", assure-t-elle.

Face au tollé provoqué par la publication d'images de déchets en provenance d'Europe, déversés dans des fossés et des rivières, la Turquie a annoncé en mai 2021 l'interdiction d'importer des déchets plastiques.

Avant de la lever une semaine après son entrée en vigueur.

A Kartepe, Beyhan Korkmaz s'inquiète de ces renoncements et de l'avenir de sa région, où elle est née et vit depuis 41 ans.

La militante cite l'exemple de Dilovasi, une ville à 40 kilomètres qui abrite de nombreuses usines chimiques et de métallurgie et où des scientifiques ont relevé des taux de cancer anormalement élevés. "Nous ne voulons pas finir comme eux", dit-elle.

© 2022 AFP

L'Humanité

La Suède dans l’Otan : la 2 e mort d’Olof Palme

Chronique

Francis Wurtz

Ainsi donc, Stockholm rejoint Helsinki dans son projet d’intégrer l’Otan ! Si, pour la Finlande, il s’agit d’un changement historique de sa relation avec la Russie, la Suède, elle, rompt avec une composante, longtemps vue comme essentielle, de son identité même, qui lui a valu de n’avoir pas connu de guerre depuis plus de deux cents ans : une neutralité parfois limitée au refus de toute alliance militaire, parfois enrichie d’une diplomatie dynamique, progressiste et pacifiste.

Nul, parmi les dirigeants du royaume nordique, n’a mieux incarné cette vision active et engagée de la neutralité qu’Olof Palme, l’emblématique chef du gouvernement des années 1970 jusqu’à son assassinat le 28 février 1986. « Non aligné » par excellence sur l’une ou l’autre grande puissance de l’époque, il ne s’est pas privé de condamner avec force la guerre des États-Unis au Vietnam ou l’intervention de l’URSS en Tchécoslovaquie. Pour autant, nulle posture « centriste » chez ce social-démocrate atypique : il s’est systématiquement dressé contre l’antisoviétisme et a refusé toute allégeance à « l’Occident », condamnant l’apartheid, le régime de Pinochet, les pratiques néocolonialistes et apportant son soutien à l’OLP et à son président, Yasser Arafat. Opposé au militarisme, il s’engagea activement pour le désarmement. Les Suédois étaient, dans leur grande majorité, fiers du prestige international dont bénéficiait alors leur pays. Beaucoup d’entre eux voyaient, à cette époque, dans cette neutralité-là, l’ADN inaliénable de la Suède. Malheureusement, si cette aspiration reste forte dans une partie de la population suédoise, il y a belle lurette que la politique du pays a rompu avec l’ère Palme !

Aussi peut-on relativiser l’appréciation du journal « le Monde » (19 mai 2022), pour qui « en l’espace de quelques semaines, la guerre en Ukraine a conduit la Suède à tourner la page de deux cents ans d’histoire ». D’un côté, c’est un fait que l’opinion publique suédoise – encore il y a peu massivement hostile à toute alliance militaire – a récemment, en majorité, basculé en faveur d’une intégration à l’Otan. Mais – à l’exception du Parti de gauche et des Verts – la « classe politique » suédoise, les milieux d’affaires et l’armée s’étaient, quant à eux, rangés depuis fort longtemps – à pas feutrés, car sans le consentement de la société – dans le camp occidental et attendaient avec impatience l’occasion leur permettant de gagner une majorité du peuple à l’idée de sauter le pas : cette occasion maudite, Poutine, hélas, vient de la leur fournir. Mais ils n’ont pas attendu cette guerre pour préparer le terrain.

Rappelons que la Suède rejoignit dès 1994 le « Partenariat pour la paix », une structure d’association « soft » à l’Otan. Son armée participa par la suite aux « opérations » de l’Alliance en Bosnie-Herzégovine, au Kosovo, en Afghanistan, en Irak… Le gouvernement suédois se distingua également en 1999, en justifiant le bombardement, soixante-dix-huit jours durant, de Belgrade et d’autres villes de Serbie. Plus récemment, en 2017, la Suède « neutre » opta pour la « coopération militaire renforcée » au sein de l’UE, tout en achetant au prix fort un système de défense antiaérien aux États-Unis. Désormais, elle veut franchir le Rubicon. C’est la deuxième mort d’Olof Palme.

Otan
New York Times - World

Australia Wields a New DNA Tool to Crack Missing-Person Mysteries

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The technique can predict a person’s ancestry and physical traits without the need for a match with an existing sample in a database.

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By Oscar Schwartz

MELBOURNE, Australia — When a man washed up on the shores of Christmas Island in 1942, lifeless and hunched over in a shrapnel-riddled raft, no one knew who he was.

It wasn’t until the 1990s that the Royal Australian Navy began to suspect that he may have been a sailor from the HMAS Sydney II, an Australian warship whose 645-member crew disappeared at sea when it sank off the coast of Western Australia during World War II.

In 2006, the man’s remains were exhumed, but DNA extracted from his teeth yielded no match with a list of people Navy officials thought might be his descendants. With few leads, the scientist who conducted the DNA test, Jeremy Austin, told the Navy about an emerging technique that could predict a person’s ancestry and physical traits from genetic material.

The method, known as DNA phenotyping, relies on variations in the genome associated with traits connected to physical appearance to assess the likelihood that a person has a certain hair, eye or skin color, among other characteristics. It differs from older techniques in that it does not require DNA to be matched with an existing sample in a database.

The new tool is primarily used by police departments around the world to help identify suspects in cases where there are no witnesses. That has raised concerns about the potential for racial profiling.

In Australia, forensic scientists are repurposing the technique to help link missing persons with unidentified remains in the hope of resolving long-running mysteries. In the case of the sailor, Dr. Austin sent the sample to researchers in Europe, who reported back that the man was of European ancestry and most likely had red hair and blue eyes.

That alone wasn’t enough to identify the sailor, but it narrowed the search. “In a ship full of 645 white guys, you wouldn’t expect to see more than two or three with this pigmentation,” said Dr. Austin, deputy director of the Australian Center for Ancient DNA at the University of Adelaide.

In Australia, there are thousands of long-term unsolved missing-persons cases, along with hundreds of unidentified remains held in police custody across the country. The Australian Federal Police’s National DNA Program for Unidentified and Missing Persons, launched in July 2020, is applying a suite of techniques to help law enforcement find potential links between the remains and missing persons, including DNA phenotyping.

This forensic tool, which has been slowly advancing since the mid-2000s, is similar to genetic tests that estimate risks for certain diseases. About five years ago, scientists with the Australian Federal Police began developing their own version of the technology, which combines genomics, big data and machine learning. It became available for use last year.

The predictions from DNA phenotyping — whether a person had, say, brown hair and blue eyes — will be brought to life by a forensic artist, combining the phenotype information with renderings of bone structure to generate a three-dimensional digital facial reconstruction.

“It’s an investigative lead we’ve never had before,” said Jodie Ward, the director of the new program.

Her lab, located in Canberra, the capital, will begin offering this service to police departments across the country later this year. For now, she and her team are fine-tuning the technique by testing it on DNA samples taken from remains of people who have donated their bodies to science. Soon, the technology could also include predictions about age, body mass index and height, as well as certain facial features like lip fullness and cheek structure.

While Dr. Ward’s focus is missing-persons cases, DNA phenotyping technology will also be used by the Australian Federal Police to aid criminal investigations.

In the United States, police departments have for years been using private DNA phenotyping services, like one from the Virginia-based Parabon NanoLabs, to try to generate facial images of suspects. The images are sometimes distributed to the public to assist in investigations.

Many scientists, however, are skeptical of this application of the technology. “You cannot do a full facial prediction right now,” said Susan Walsh, a professor of biology at Indiana University-Purdue University Indianapolis who developed some of the earliest phenotyping methods for eye and hair color. “The foundation of the genetics is absolutely not there.”

Facial image prediction has been condemned by human rights organizations, including the A.C.L.U., which suggest that it risks being skewed by existing social prejudices.

One such episode played out in Germany in 2007, when DNA phenotyping predicted that a sample taken from a crime scene involving the murder of a police officer belonged to a woman of Eastern European ancestry. The same DNA was then linked to dozens of serious crimes across Western Europe, prompting a theory that the perpetrator was a serial offender from a traveling Roma community.

It turned out that the recurring genetic material belonged to a female Polish factory worker who had accidentally contaminated the cotton swabs used to collect the samples.

Similar concerns have been raised about DNA phenotyping in Australia, where some populations — particularly Indigenous Australians — are arrested and jailed at disproportionately high rates.

Gabrielle Samuel, a sociologist at King’s College London, said that DNA phenotyping “will ultimately reflect the biases of the climate in which it is used.”

But Dr. Ward, the director of the new program at the Australian Federal Police, said that using DNA phenotyping on unidentified remains did not raise the same ethical questions, because the people are deceased and because the cases are about missing persons, not crimes.

“The families want any and all techniques applied to these cases if it’s going to help answer the question of what happened,” she said.

Dr. Ward said she did not see DNA phenotyping as a silver bullet for solving long-term missing-persons cases. She and her team will also make use of more traditional methods, like skeletal analysis, dental record searches and radiocarbon dating. “One forensic technique is not going to give us the critical bit of information,” she said.

Such was the case with the mystery sailor. After his genotype was sequenced and his phenotype predicted, a team of scientists across several Australian institutions, including Dr. Ward’s program, used this information to track down a woman they believed to be a living relative of the soldier. They checked her DNA and had a match.

His name was Thomas Welsby Clark, the son of wealthy sheep ranchers and a descendant of Scottish immigrants. He had been a sailor on the ill-fated warship, and most likely escaped the burning vessel in a raft before dying at sea. A photograph of Mr. Clark was found, and Navy technicians had it colorized. They gave him shining blue eyes and red hair.

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Le Figaro

Une recrue de poids pour porter une série sur des enfants perdus dans l'univers Star Wars

L'acteur anglais Jude Law sera à l'affiche de Skeleton Crew, série réalisée par Jon Watts, le réalisateur du dernier Spider-Man.

Les chasseurs de primes de la lointaine galaxie ajoutent une belle prise à leur palmarès. Disney a annoncé une nouvelle série télévisée dans l'univers Star Wars avec l'acteur Jude Law à l'occasion d'une convention en Californie. De quoi consoler les fans qui n'ont par ailleurs aucun nouveau long métrage à se mettre sous la dent, le géant du divertissement se concentrant sur le streaming. Harrison Ford et Ewan McGregor sont apparus sur scène devant une foule de passionnés à Anaheim, près de Los Angeles, pour la convention qui se tient régulièrement et est la plupart du temps synonyme de sortie d'un nouveau film.

Les séries télévisées ont donc dominé jeudi soir la présentation d'introduction, où les fans ont découvert des extraits de la série à paraître Andor et de la troisième saison de The Mandalorian. Surtout, Disney a confirmé la création de la série Skeleton Crew, dans laquelle jouera la star britannique Jude Law et qui sera réalisée par Jon Watts, le réalisateur du dernier Spider-Man. «C'est l'histoire d'un groupe de gosses d'environ dix ans venus d'une toute petite planète, et ils se perdent accidentellement dans la galaxie de Star Wars», a déclaré Jon Watts. Un synopsis qui laisse songeur.

La présentation avait débuté en présence d'Ewan McGregor et de Hayden Christensen, qui ont chacun repris leurs rôles de la seconde trilogie de films, pour la série Obi-Wan Kenobi. Deux épisodes devaient en être projetés jeudi en avant-première aux fans, un jour avant qu'ils ne soient disponibles à tous sur la plateforme de streaming Disney+.

Aucune date pour les prochains films

Disney avait acheté Lucasfilm et sa franchise pour 4 milliards de dollars en 2012 et avait immédiatement démarré la production d'une nouvelle trilogie et des films dérivés Solo et Rogue One, mais a depuis freiné ses ambitions pour le grand écran, décelant certainement un début de lassitude de la part des fans devant des productions pas toujours bien ficelées.

À lire aussiJ. J. Abrams esquisse un mea culpa concernant la dernière trilogie Star Wars

De son côté, la plateforme Disney+ a gagné plus de 130 millions d'abonnés depuis son lancement en 2019, bien plus que ne prévoyaient les analystes. Tony Gilroy, le scénariste des Jason Bourne, a annoncé que la nouvelle série Andor serait située cinq ans avant le spin-off Rogue One et sera composée de deux saisons de douze épisodes.

La décision du géant du divertissement de se tourner davantage vers les séries télévisées est notamment due à une diminution des revenus issus des cinémas, à des critiques plutôt moyennes pour les derniers longs métrages et, surtout, au lancement de son offre de streaming.

Si Disney a trois longs métrages Star Wars dans les tuyaux, qui doivent être réalisés par Taika Waititi, Rian Johnson et Patty Jenkins, aucun n'a été mentionné jeudi. La patronne de Lucasfilm, Kathleen Kennedy, a déclaré au magazine spécialisé Variety qu'il y aurait «plein d'occasions» de présenter les prochains films plus tard.

Devant le palais des congrès d'Anaheim, des milliers de fans de Star Wars se massaient avec des sabres laser, posaient pour des photos avec leur robot ou leur Jedi préféré et discutaient des dernières rumeurs sur toutes ces séries.

La convention doit se poursuivre jusqu'à dimanche dans cette ville au sud de Los Angeles.

Dans le Lot-et-Garonne, un village transporté de joie par le retour de son Rembrandt

La petite commune du Mas-d'Agenais a retrouvé son trésor: un Christ sur la croix datant de 1631 qui lui avait été retiré durant 6 ans en raison de problème de sécurité.

Robert Littell: «Poutine a déjà perdu»

EN VUE - Plus inspiré que jamais, l’écrivain américain fouille les entrailles des mafias post-soviétiques à l’époque de Boris Eltsine. En prétendant sauver son pays, le président russe des années 1990 n’avait fait que précipiter son effondrement. Un roman glaçant d’actualité.

Sharon Stone fait dérailler une soirée caritative à Cannes en commettant deux délits

La vente était organisée au profit de réfugiés ukrainiens. Mais l'actrice l'a fait capoter avant de conspuer le public et de se sauver, entourée de ses gardes du corps.

New York Times - World

Stampede at Church Fair in Nigeria Kills 31

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Dozens of people arrived early to the fair, a charity event, and managed to break open a locked gate.

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By The Associated Press

ABUJA, Nigeria — A stampede Saturday at a church charity event in southern Nigeria left 31 people dead and seven injured, the police told The Associated Press, a shocking development at a program that organizers said aimed to “offer hope” to the needy.

The stampede at the program organized by the Kings Assembly Pentecostal church in Rivers State involved many people who were seeking assistance, according to Grace Iringe-Koko, a police spokeswoman in the state.

Many of the victims came to an annual “Shop for Free” charity program organized by the church. Such events are common in Nigeria, Africa’s largest economy, where more than 80 million people live in poverty, according to government statistics.

Saturday’s charity program was supposed to begin at 9 a.m. but dozens arrived as early as 5 a.m. to secure their place in line, Ms. Iringe-Koko said. Somehow they broke open the locked gate, she said. She added that the seven injured were “responding to treatment.”

Videos from the scene showed the clothing, shoes and other items meant for the beneficiaries. Doctors and emergency workers treated some of the injured as they lay in the open field.

The “Shop for Free” event was suspended while authorities investigated how the stampede had occurred.

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France24 - Monde

Un avion avec 22 personnes à bord porté disparu au Népal

Publié le : 29/05/2022 - 11:18

Katmandou (AFP) – Un avion transportant 22 personnes a été porté disparu au-dessus d'une zone montagneuse au Népal, ont annoncé dimanche la compagnie aérienne Tara Air et les autorités, alors que de mauvaises conditions météorologiques compliquent les opérations de recherche.

"Le contact a été perdu avec un vol intérieur qui se dirigeait vers Jomsom depuis Pokhara", a indiqué à l'AFP Sudarshan Bartaula, porte-parole de la compagnie basée à Katmandou.

Le bimoteur Twin Otter avait décollé de la ville de Pokhara (centre-ouest du Népal) à 09H55 (04H10 GMT) avant de perdre le contact radio.

Trois membres d'équipage et 19 passagers se trouvent à bord de l'appareil, a-t-il précisé.

"Nous essayons de localiser la zone où l'avion pourrait se trouver", a déclaré à l'AFP Sudarshan Bartaula, porte-parole de Tara Air.

"Des équipes de secours de la police et de l'armée sont en route", a-t-il ajouté.

Jomsom, connue comme point de départ pour les randonneurs dans l'Himalaya, est à 20 minutes de vol de Pokhara, deuxième ville du pays, à 200 km à l'ouest de la capitale Katmandou.

Phanindra Mani Pokharel, un porte-parole du ministère de l'Intérieur, a précisé que deux hélicoptères ont été dépêchés pour les opérations de recherche. Mais la visibilité était faible, a-t-il ajouté.

"Le mauvais temps pourrait ralentir les opérations de recherche. La visibilité est si faible, qu'on ne peut rien voir", a-t-il dit.

Essor du transport aérien

Le transport aérien népalais a connu un véritable essor ces dernières années, transportant des touristes, des marcheurs et des alpinistes, ainsi que des marchandises, dans des endroits reculés et difficiles d'accès par voie routière.

Le Népal, un pays pauvre de l'Himalaya, affiche un piètre bilan en matière de sécurité aérienne, en raison d'une formation des pilotes et d'une maintenance insuffisantes.

L'Union européenne a interdit à toutes les compagnies aériennes népalaises l'accès à son espace aérien pour des raisons de sécurité.

Le pays possède également certaines des pistes les plus éloignées et les plus dangereuses au monde, situées au milieu de pics enneigés.

En mars 2018, un avion de la compagnie bangladaise US-Bangla Airlines s'était écrasé à proximité de l'aéroport de Katmandou, faisant 51 morts.

L'année suivante, trois personnes étaient mortes lorsqu'un avion avait raté son décollage et percuté deux hélicoptères.

L'accident s'était produit à l'aéroport de Lukla, porte d'entrée vers l'Everest, qui a la réputation d'être un des aéroports au monde où il est le plus compliqué d'atterrir et de décoller.

L'accident le plus meurtrier remonte à 1992, lorsque 167 personnes avaient été tuées à bord d'un vol de Pakistan International Airlines près de l'aéroport de Katmandou.

Deux mois auparavant, un appareil de Thai Airways s'était écrasé dans la même zone, faisant 113 morts.

En mai, le deuxième aéroport international du Népal a ouvert ses portes à Bhairahawa, afin de permettre aux pèlerins bouddhistes de toute l'Asie d'accéder au lieu de naissance du Bouddha, à Lumbini, tout proche.

Ce projet, d'un coût de 76 millions de dollars, doit permettre de délester l'aéroport international de Katmandou.

© 2022 AFP

New York Times - World

Cardinal Angelo Sodano, Vatican Power Broker, Dies at 94

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He rose to the second-highest-ranking position in the Roman Catholic Church, but his reputation was stained by his handling of sex-abuse cases.

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By Jason Horowitz

ROME — Cardinal Angelo Sodano, who rose to the pinnacle of the Roman Catholic Church as the Vatican’s top diplomat, the ultimate power broker of the papal court and the deeply influential dean of cardinals before seeing his reputation stained by his connection with the cover-up of sex abuse scandals, died on Friday. He was 94.

His death was announced by the Vatican, which did not say where he died or cite a cause.

Cardinal Sodano served as secretary of state, the second-highest-ranking position in the Vatican after the pope, for 16 years. His tenure covered a good portion of the pontificate of John Paul II, who once described him as “my first and precious collaborator.” As Parkinson’s disease and other ailments debilitated John Paul II, Cardinal Sodano, along with the pope’s private secretary, played an outsize role in running the church.

The cardinal mediated in the Balkan wars and vigorously opposed the George W. Bush administration’s war in Iraq. In 2003 he told reporters, “We are asking for reflection not only on whether a war would be just or unjust, moral or immoral, but also whether it is opportune to irritate a billion followers of Islam.”

But Cardinal Sodano is most known in the church for the power he often exercised within the Vatican hierarchy, including to block investigations of sexually abusive priests and to further his conservative and anticommunist vision of a church that put protection of the institution above all else. In 2010, speaking during a public Easter address, he infamously called accusations of abuse “petty gossip.”

In 2019, Pope Francis accepted Cardinal Sodano’s resignation as dean of the College of Cardinals, saying kind words but also making clear that the church had to modernize and issuing a decree to add term limits to the dean’s role.

Francis, knowing Cardinal Sodano’s sway in the Vatican, where he had nurtured the careers of many top officials, was always careful to show him respect, including in death.

“The passing of Cardinal Angelo Sodano stirs in my soul feelings of gratitude to the Lord for the gift of this esteemed man of the church,” Francis wrote in a note of condolence on Saturday. He added, “I recall his diligent work alongside so many of my predecessors who entrusted him with important responsibilities in Vatican diplomacy,” and he credited the cardinal with working for reconciliation in South America, where Francis, an Argentine, is from.

Angelo Raffaele Sodano was born on Nov. 23, 1927, in northern Italy to Delfina Brignolo and Giovanni Sodano, a politician, but his career and connections would become deeply rooted in South America, where he worked in the church’s diplomatic corps as a young priest. In 1977, Pope Paul VI sent him to Chile as the papal ambassador. He navigated, and critics say grew exceedingly close to, the military dictatorship of Augusto Pinochet as well as to a charismatic priest, the Rev. Marcial Maciel Degollado, the founder of the Legionaries of Christ, a prominent and financially generous religious movement founded in Mexico that fueled the church with priests, universities, media outlets and money.

John Paul II, sharing his anticommunist zeal, made him Cardinal Sodano in 1991 and soon elevated him to secretary of state, a position from which the cardinal exercised near unrivaled power in the Vatican.

Critics have long argued that Cardinal Sodano abused that power and identified him as a dominant force for the secrecy and malfeasance that alienated many faithful from the hierarchy in Rome during John Paul II’s pontificate.

Cardinal Sodano was “the man who, more than any other, embodies the misuse of power that has corrupted the church hierarchy,” Jason Berry, a reporter who covered the church’s sexual abuse scandals, wrote in a New York Times guest essay in 2013.

In L’Osservatore Romano, the church’s official newspaper, Cardinal Sodano in 2010 called the abuse accusations “unfair attacks” that were “used as a weapon against the church” by its enemies.

He overruled efforts to urge Pope John Paul II to speak out against abusive priests, such as in the case of Cardinal Hans Hermann Groër. The pope remained silent on that scandal, even though Cardinal Groër’s successor as archbishop of Vienna, Cardinal Christoph Schönborn, said that he was “morally certain” of his predecessor’s guilt. Cardinal Schönborn told reporters several years later that Cardinal Sodano “literally said — to my face — ‘Victims? That is what you say!’”

But criticism of Cardinal Sodano often centered on his connection to, and protection of, Father Maciel, the Legionaries of Christ founder, who engaged in decades of molestation of children and of seminarians, abused drugs, fathered children, and employed his order’s enormous financial assets — billions of dollars, according to some estimates — to buy influence in the church’s leadership. Those revelations, and Cardinal Sodano’s apparently benefiting from Father Maciel’s largess, cast a long shadow on John Paul II’s entire papacy.

Pope Benedict XVI dismissed Father Maciel from ministry in 2006. He died in 2008.

“We accept and regret that, given the gravity of his faults, we cannot take his person as a model of Christian or priestly life,” the Legionaries conceded in 2010.

Cardinal Sodano long denied accusations that he had protected Father Maciel.

In 1998, accusations against Father Maciel crossed the desk of a powerful German cardinal, Joseph Ratzinger, who led the Congregation for the Doctrine of the Faith, which handled abuse cases. Cardinal Ratzinger ordered an investigation, but in the face of opposition — led, critics say, by Cardinal Sodano — Cardinal Ratzinger tabled the investigation for years.

Cardinal Ratzinger became Pope Benedict XVI in 2005. A year later, he replaced Cardinal Sodano.

But for nearly another 15 years, Cardinal Sodano served as dean of the College of Cardinals, even though he had passed the voting age of 80 to participate in the 2013 conclave to elect a new pope after Benedict’s resignation.

Vatican analysts reported that Cardinal Sodano used his influence to benefit Cardinal Jorge Mario Bergoglio, who was elected in that conclave and took the name Francis. But the cardinal’s influence waned in the new pontificate, which sought, albeit with mixed results, to confront the church bureaucracy that Cardinal Sodano had long controlled.

Francis has also taken significant steps to shed light on the Vatican’s missteps in handling the scourge of sexual abuse, moves that did not always reflect well on Cardinal Sodano.

In Chile, Cardinal Sodano had also became close to Fernando Karadima, another charismatic priest, who had become influential among the social elite of the capital, Santiago, and who had deep connections to the country’s military regime. As early as the 1980s, accusations surfaced that Mr. Karadima had abused boys, but Chilean prelates continuously dismissed the charges.

The truth exploded a few years into the pontificate of Francis, who, disastrously, chose to believe his bishops over the abused, even accusing victims of calumny. The resulting crisis caught the pope flat-footed and made him look tone deaf. In the wake of the controversy, Francis changed tack and set in motion new norms for accountability and transparency in the church aimed at preventing further abuse and holding to account those who cover it up. Francis defrocked Mr. Karadima in 2018.

On his 90th birthday, Cardinal Sodano returned to his hometown, near Asti, where he was ordained in 1950.

“This is the hour of sunset,” he said. “It’s time to say thank you.”

Anna Momigliano contributed reporting.

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Le Figaro

La spectaculaire restauration du temple d'Esna en Égypte

Simon Cherner

ARCHÉOLOGIE - Consacré au dieu nilotique Khnoum, l'édifice antique a été méticuleusement nettoyé et remis d'aplomb par une équipe de restaurateurs et d'archéologues égyptiens et allemands.

L'antique temple de Khnoum à Esna revit. Les rapaces muraux ont retrouvé leurs pigments de bleu et d'or, les reliefs cornus du dieu à tête de bélier ont renoué avec leur lustre mat, ocre et olivâtre. Et la polychromie ressuscitée de mille cartouches vibre de plus belle dans les hauteurs enténébrées du sanctuaire. Une campagne de restauration mise en œuvre par le ministère égyptien des Antiquités et l'université allemande de Tübingen achève d'insuffler une seconde jeunesse à ce splendide lieu de culte, situé à une quarantaine de kilomètres au sud de Louxor.

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Le site en avait bien besoin. Défraîchi par l'inexorable cortège des millénaires, salis par la crasse des siècles et d'épaisses couches de suie, les murs épais et les lourdes colonnes du temple d'Esna ont assisté depuis 2018 aux minutieux travaux de nettoyage menés par les équipes allemandes et égyptiennes. Quatre ans plus tard, les autorités égyptiennes se félicitent de la grâce retrouvée de l'édifice et des différentes découvertes réalisées au cours de ce chantier d'envergure. Des plafonds frustes, à 14 mètres de haut, cachaient ainsi une escadrille de 24 effigies majestueuses de Ouadjet et de Nekhbet, dieux de Haute et Basse Égypte. Un mur a également livré aux archéologues une inscription grecque à l'encre rouge, datée du règne de l'empereur romain Domitien (81-96 ap. J.-C.). Un indice qui pourrait aider à mieux préciser la chronologie de cet ensemble fascinant.

La spectaculaire restauration du temple de Khnoum à Esna, en Egypte

Plus proche de notre époque que du temps des pyramides de Gizeh, le temple de Khnoum à Esna est en effet l'un des rares temples égyptiens subsistants de la période gréco-romaine (IVe siècle av. J.-C. -IVe siècle ap. J.-C.). Construit en grès, ce vestibule complet daterait de l'époque de Claude (41-54) et aurait été embelli pendant près de deux siècles. L'imposant édifice qui subsiste aujourd'hui ne formait, alors, que le vestibule, ou pronaos, monumental du temple à proprement parler. Le reste du sanctuaire a complètement disparu depuis une belle lurette. Il ne peut être ausculté par l'archéologie en raison du développement de la ville moderne d'Esna - surnommée Latopolis sous l'Antiquité.

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L'abondance d'inscriptions à l'intérieur de temple a du moins fourni une large source d'étude pour les épigraphistes. L'un des archéologues ayant le plus largement contribués à la compréhension de ces textes sacrés a été le Français Serge Sauneron (1927-1976), ancien président de l'Institut français d'archéologie orientale et auteur de référence pour le site d'Esna. Le décrassage général du temple devrait permettre de relancer de plus belle les recherches sur ces innombrables lignes et colonnes hiéroglyphiques gardées par des essaims de dieux anciens. Mieux encore, plusieurs passages inédits, passés jusqu'alors inaperçus, ont été relevés lors de la restauration du site, a indiqué le ministère égyptien des Antiquités.

Les scientifiques ne devraient cependant pas être les seuls à profiter de la renaissance du temple d'Esna. L'édifice fera également spectacle de ses charmes renouvelés à quelques processions de touristes qui ne manqueront pas de passer. Le sanctuaire le vaut bien. Il est particulièrement reconnu pour la facture de son architecture et la beauté de sa salle hypostyle, portée par de plantureuses colonnes lotiformes d'une grande finesse. Une profusion de formes et de couleurs désormais révélée par le travail de restauration allemand et égyptien. Une œuvre au noir archéologique.

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La Croix de Cape Cross, érigée en 1486 par des navigateurs portugais, servait de phare d'orientation. Conservée à Berlin, elle va être restituée à son ancienne colonie.

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New York Times - World

11 Families Had Just Welcomed Newborns. A Hospital Fire Left Them Devastated.

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Joy over the births turned to shock and grief after a blaze swept through a neonatal ward at a hospital in Senegal. “There’s nothing we can do but suffer,” said a man who lost his grandson.

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By Elian Peltier and Ruth Maclean

TIVAOUANE, Senegal — The baby boy did not yet have a name.

He was only a day old on Wednesday when a fire broke out in the neonatal section of the hospital where he was born, in the holy city of Tivaouane in central Senegal. He was on the maternity ward’s third floor; his mother, still recovering from a caesarian, was on the first and had not seen him since.

Eleven newborn babies died in the fire, devastating their families and shocking the West African nation, which has faced a series of deadly incidents in maternity wards in recent years.

Relatives of the newborn boy had flocked to the hospital to celebrate his arrival. When the fire started at about 9 p.m. on Wednesday, his aunt, Mame Anta Gueye, had been praying in the hospital compound.

“We were here,” Ms. Gueye said on Thursday, sitting with relatives near the ward where her nephew had died, and where her sister was mourning. “And we couldn’t do anything.”

The fire at the Mame Abdou Aziz Sy Dabakh Hospital of Tivaouane was caused by a short circuit, according to the city’s mayor, Demba Diop. But on Thursday, there were few details of how the fire had spread, and whether any adults — hospital workers or parents — had been in the room with the newborns.

Three babies were saved, Mr. Diop said on local radio.

Grieving families waited for news on Thursday afternoon under the shade of neem trees outside the hospital, desperate for more details about what had happened, and why, and when they could retrieve the bodies of their loved ones.

Inside the grounds of the hospital, the troubled state of Senegal’s health care system was on display, with discarded stretchers and broken hospital beds strewn about, as well as syringes, bedside monitors and microscopes.

A streak of black soot marked the area where the babies had been sleeping, rising from a top-floor window of the turquoise-and-white painted building to where the roof met the near-cloudless sky.

El Hadj Gueye looked up at the broken windows and the smoke-stained building. He had no words. His baby son had died in the blaze.

This was the second tragedy to hit the family in less than a month. At the same hospital on May 4, Mr. Gueye’s wife, Ramatou Laye Gueye, had died giving birth to the baby. Mr. Gueye had given the boy his mother’s name as a middle name, in remembrance of her: Mohamed Ramatou Gueye.

Next to Mr. Gueye stood Moura Diallo, his father-in-law. He lived in the capital, Dakar, but had come to Tivaouane to mourn his daughter. Now he was mourning a grandson as well.

Mr. Diallo blamed the health care system’s lack of adequate equipment and training for nurses.

“There’s nothing we can do but suffer,” he said.

A series of deadly incidents that officials said were avoidable have raised serious questions from the Senegalese public about the state of the country’s public health system, which faces a significant lack of health care workers, financial resources, infrastructure and equipment, according to a national plan outlining development priorities for the 2019-2028 period.

Last month, Astou Sokhna, a pregnant woman in her 30s, died at a hospital in the northern town of Louga, after her requests for a caesarian were ignored for hours. The unborn child died, too.

In April 2021, four newborns died in another hospital fire that officials attributed to a malfunction in the air-conditioning unit of a maternity ward.

On Thursday, the country’s health minister, Abdoulaye Diouf Sarr, was dismissed, just hours after he visited the grieving families.

President Macky Sall has declared three days of national mourning, and the events of the Dakar Biennale, West Africa’s biggest art event, were paused.

“To their mothers and their families, I express my deepest sympathy,” Mr. Sall wrote on Twitter.

The president’s office said Mr. Sall was cutting short a trip abroad and would visit the victims’ families on Saturday in Tivaouane, the center of the Tijanis, one of the most influential Muslim Sufi sects in Senegal, and a city that attracts hundreds of thousands of pilgrims every year.

The Senegalese authorities said six people had already been interrogated as part of the investigation into the fire.

But opposition politicians argued that investigating those responsible was not enough.

Gorgui Massamba Boye, a local representative of the opposition party Pastef, said it was critical to “anticipate potential tragedies.”

“The lack of rigor and laxity cost the lives of many innocent people,” he said.

On social media, other politicians directly blamed the president.

“Once again, babies were burned alive in a public hospital,” Mamadou Lamine Diallo, an opposition lawmaker, posted on Twitter. “That’s unacceptable, Macky Sall.”

Despite all the lives lost, at least one baby was born on Wednesday night at the hospital.

Hours before the fire broke out, Aminata Diaw’s contractions had started. She was rushed to the hospital.

At 9 p.m., as her contractions intensified, the fire started spreading on the third floor. She was evacuated from the maternity ward and taken to the road across from the hospital. Once the firefighters had extinguished the fire, Ms. Diaw was one of the first to be rushed back in, and an hour later was giving birth to a baby girl.

On Thursday afternoon, Ms. Diaw’s sister-in-law, Kiné Diop, said mother and daughter were alive and well and would spend the night together, but that Ms. Diaw was still struggling to process what had happened.

“She gave life while others were losing theirs in the same building,” Ms. Diop said.

Elian Peltier reported from Tivaouane, Senegal, and Ruth Maclean from Dakar.

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Le Figaro

Marion Oury: «Les très bonnes notes ne sont plus décisives pour accéder aux meilleurs lycées parisiens»

TRIBUNE - L’uniformisation du niveau des lycées publics parisiens est en cours, en vertu d’une politique délibérée du ministère de l’Éducation nationale, étayée par des études qui ne prouvent rien, argumente l’universitaire.

Marion Oury est maître de conférences en sciences économiques à Paris Dauphine-PSL.

Certains demandaient depuis longtemps «la fin des lycées de niveau» dans la capitale. Ce n’est pas chose faite (détruire prend du temps) mais en cours: l’académie de Paris a engagé l’an passé, pour la procédure Affelnet, qui répartit les collégiens dans les lycées, une réforme dont l’ambition est de baisser le niveau des derniers bons établissements publics. Halte à la «ségrégation scolaire», répètent les partisans de cette politique.

Un nouvel idéal donc, mystérieux: assurer la «mixité scolaire», c’est-à-dire augmenter autant que possible l’hétérogénéité des niveaux scolaires au sein de chaque classe. Comment? La chose n’est pas facile, car les bons élèves sont souvent «réticents» à rejoindre les mauvais lycées. D’où la nécessité de les prendre un peu par la main…

C’est aussi le triomphe du faux dans une branche des sciences économiques qu’on nomme « économie de l’éducation ». Prévisions aveugles pour qui les regarde de près mais d’une rigueur formelle parfaite. C’est l’aristocratie de l’intox

Une astuce a ici été trouvée. Assez simple: répartir les différents collèges parisiens en trois catégories («socialement favorisé», «intermédiaire», «défavorisé») de taille approximativement égale. Puis accorder une importance déraisonnable au collège d’origine de l’élève en termes de bonus de sorte que ce bonus écrase entièrement la logique du bulletin de notes.

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Progresser à l’école en passant d’un 10 de moyenne (dans chaque matière et à chaque trimestre) à un 20 (dans chaque matière et à chaque trimestre également) rapporte environ 350 points. Quand passer de «socialement favorisé» à «intermédiaire» pour le collège d’origine (comme d’«intermédiaire» à «défavorisé») en rapporte 600. Oui: presque le double.

Une disproportion que, sans entrer dans trop de détails techniques, «l’évaluation des compétences du socle commun» ne permet pas de rééquilibrer. Par exemple, les lycées Condorcet, Turgot et Sophie-Germain étaient, à l’affectation de juin 2021, tout simplement inaccessibles aux collégiens issus de collèges «favorisés» non boursiers, même avec 20 de moyenne. Quasi inaccessibles, les lycées Charlemagne, Chaptal, Hélène-Boucher, Victor-Hugo: un 14,9 en sport (l’algorithme - allez savoir pourquoi - ne fait pas de différence entre un 14,9 et un 10, un 15 et un 20) à deux trimestres empêchait d’y entrer, même avec la totalité des points partout ailleurs. Et on pourrait poursuivre l’énumération: très difficiles, les lycées Buffon, Fénelon, Claude-Monet, Lavoisier, Racine…

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Ces données proviennent d’un tableau collaboratif (1) méticuleusement construit par des parents d’élèves, non des transparents (2) de la présentation réalisée fin 2021 par le comité de suivi de la réforme. En effet, celui-ci s’est simplement félicité des progrès accomplis en matière de «mixité sociale et scolaire» sans se soucier du désordre ni des injustices engendrés pour certains collèges, et surtout pour certains collégiens.

Que peuvent devenir deux oasis d’excellence à l’heure où le bon et le très bon sont ainsi sacrifiés sur l’autel de l’idéologie? Poser la question, c’est détenir la réponse: les lycées Henri-IV et Louis-le-Grand ont rejoint cette année la grande procédure magique. Fin de la sélection minutieuse sur dossiers. Rien d’étonnant compte tenu de l’ampleur du chantier de démolition à l’échelle parisienne.

Il faudrait peut-être nommer « idéochiffrie », cette nouvelle manière, pour l’idéologie, de se déployer, à travers un brouillard de chiffres, sans usage – ou presque – de la parole

Cependant, pour cette dernière étape prévisible, ultime victoire d’une idéologie absurde, le rectorat a choisi d’avancer masqué: il s’est efforcé de faire croire jusqu’au bout que l’excellence ne serait d’aucune manière sacrifiée. Aucune forme de «mixité scolaire» bien sûr pour ces deux temples de la méritocratie républicaine, assure-t-on. Et ce sophisme - c’est sans doute le plus inquiétant pour le débat démocratique - a reçu un soutien fervent de la part du président du comité de suivi de la réforme de 2021, c’est-à-dire de la part d’un directeur de recherche au CNRS, professeur associé à l’École d’économie de Paris.

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On a déjà un peu commenté, dans ces colonnes (3), les multiples biais de l’étude (4) que Julien Grenet a fait paraître sur le prestigieux site de La Vie des idées afin d’appuyer le discours du rectorat. L’échec, constaté mi-mars, des négociations espérées par les associations de parents d’élèves sur la procédure à venir permet d’ajouter au gâteau sa cerise: le seul aménagement par rapport au dispositif parisien concernera les bonus associés aux collèges d’origine. Autrement dit, la règle «15 de moyenne = 20 de moyenne» sera bel et bien appliquée. Une raison supplémentaire donc d’invalider l’analyse que ce chercheur a présentée: la procédure (fondée sur le classement des moyennes de troisième) à laquelle il prétend donner son approbation scientifique n’est pas celle qui sera finalement mise en place. Le travail est par conséquent bancal de bout en bout. Ce qui n’a nullement empêché son auteur, qui a - obsession égalitariste oblige - fait sa thèse sous la direction de Thomas Piketty, d’y faire récemment référence, avec autorité, dans un média. (5)

Deux défaites en un coup, quand on y pense: la chute des deux forteresses de la montagne Sainte-Geneviève n’est pas seulement le triomphe silencieux des opposants à la «ségrégation scolaire» (sic) à Paris, mais aussi celui du faux dans une branche des sciences économiques qu’on nomme «économie de l’éducation».

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À nouveau mal, nouveau mot. Il faudrait peut-être nommer «idéochiffrie», cette nouvelle manière, pour l’idéologie, de se déployer, à travers un brouillard de chiffres, sans usage - ou presque - de la parole. Cet art d’extraire de données dont ne dispose pas l’adversaire quelques statistiques choisies. Et de répondre aux questions sur les intuitions des résultats qu’on proclame: «les chiffres le disent!», quand l’exercice est largement de ventriloquie.

«Que nul n’entre ici s’il n’est géomètre»: une nouvelle «data-based» rhétorique est en train de renverser la formule de Platon. Elle fait de la vérité, non plus l’horizon commun des hommes qui raisonnent, mais une chasse gardée. Celui qui n’aime pas les chiffres se voit sommé d’aller directement aux lignes de conclusion. Et celui que les mathématiques n’effraient pas peut toujours tenter de se frayer un chemin dans la jungle statistique qu’on lui oppose. Travail de petit poucet. S’il revient victorieux, avec quelques bribes d’exactitude à faire valoir, il devra produire une démonstration longue: qui l’écoutera? qui le publiera?

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Transparents d’évaluation sans transparence, fourmillant de statistiques et contournant soigneusement le réel, prévisions aveugles pour qui les regarde de près mais d’une rigueur formelle parfaite. La bataille des derniers bons lycées publics parisiens l’a montré: l’idéochiffrie est bel et bien une tactique militaire. C’est l’aristocratie de l’intox. Elle se blottit sans difficulté dans la pénombre des «preuves par études empiriques» dont aujourd’hui les sciences économiques raffolent.

Alors, peut-être, garder à l’esprit ce jalon: elle n’est pas encore parvenue à mettre Paris en bouteille. Mais, d’ores et déjà, à affirmer préserver le niveau de ses deux lycées d’excellence à l’aide d’un algorithme qui ne différencie pas un 15 d’un 20.

(1) Affelnet 2021: scores d’admission

(2) La réforme d’Affelnet-Seconde GT à Paris: premiers éléments de bilan et d’analyse

(3) Louis-le-Grand et Henri-IV: «La fin de la sélection sur dossier est une atteinte à la méritocratie républicaine»

(4) Henri-IV, Louis-le-Grand et la méritocratie

(5) Inégalité des chances et méritocratie: la fin d’une illusion. Avec Monique Dagnaud et Julien Grenet

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CHRONIQUE - Banalisation de concepts comme racisme systémique et privilège blanc, autodafés, destruction de statues, écriture inclusive... C’est une nouvelle révolution culturelle qui bulldoze à grande vitesse l’Occident.

L'Humanité

Ligue des champions. La furia du FC Liverpool face au Real(isme) de Madrid

Actu

Football. Opposition de styles entre deux grands d’Europe, ce samedi à 21 heures au Stade de France, en finale de la Ligue des champions.

Éric Serres

Samedi, à 21 heures, au Stade de France à Saint-Denis, le FC Liverpool, vainqueur de la Coupe d’Angleterre et la Coupe de la Ligue, retrouve en finale de la Ligue des champions une vieille connaissance : le Real Madrid, nouveau champion d’Espagne. En 2018, les deux équipes s’étaient en effet déjà affrontées à Kiev, au même stade de la compétition. Cette finale avait basculé en faveur du Real, qui s’était imposé grâce à une inspiration de Karim Benzema (déjà) et deux coups de génie de Gareth Bale (3-1).

Encore une fois, donc, ces ténors européens du ballon rond vont croiser le fer afin de gravir la plus haute marche du Vieux Continent. Une habitude, pourrait-on dire, pour les deux clubs, mais aussi pour les joueurs. Les Benzema, Kroos ou encore Modric sont quadruples vainqueurs de la C1 avec la Maison blanche. Les Mané, Salah, Firmino ou encore Van Dijk ont, quant à eux, été couronnés en 2019 avec les Reds.

À cette occasion, sur la pelouse du Stade de France, c’est aussi le football de ces deux pays qui sera à l’honneur. Depuis 2011, les clubs ibériques par huit fois et d’outre-Manche par sept fois ont atteint ce niveau de compétition dans la Coupe aux grandes oreilles. Une véritable mainmise qui laisse loin derrière les écuries allemandes (quatre fois), la Juventus Turin (deux apparitions) et le PSG en 2020. Il faut d’ailleurs remonter bien loin, à la saison 2003-2004, pour dénicher un vainqueur n’appartenant pas à l’un des quatre grands championnats européens. C’était le FC Porto !

Un pressing incessant

Quoi qu’il en soit, ce choc de titans entre Liverpool, avec ses six C1 en poche, et Madrid, détenteur de 13 titres, promet d’être à la hauteur des attentes du public, et ce même si celui-ci doit marcher un peu jusqu’au Stade de France en raison de la grève de la RATP. Un petit bol d’air salvateur pour les 60 000 Scousers – habitants de la région de Liverpool –, que l’on imagine mal n’avoir pas bu quelques pintes avant le coup d’envoi.

Mais, qui dit affiche alléchante dit opposition de style. Les Reds dirigés par l’Allemand Jürgen Klopp, qui a été désigné meilleur coach de l’année de Premier League, aiment en effet jouer et, grâce à un pressing incessant, pousser l’adversaire à la faute, comme le rappelle celui qui fut l’entraîneur des deux formations, Rafael Benitez : « Liverpool a de la qualité et de l’intensité, et a tendance à avoir plus de ballons que l’adversaire. C’est une équipe qui crée, qui n’attend pas. Il sera intéressant de voir comment une équipe comme Madrid, qui a l’habitude d’avoir la majorité de la possession du ballon en Liga, fera face à Liverpool qui presse de manière très agressive pour récupérer le ballon. »

Madrid, de son côté, déception dépassée de ne pas accueillir Kylian Mbappé l’an prochain, a démontré tout au long de son parcours européen une indéniable force mentale, symbolisée par le talent de quelques joueurs hors normes. Le duel attendu des attaquants, entre Salah et Benzema mais aussi Sadio Mané et Vinicius Junior, pourrait être une des clés.

Des talents individuels

« Un joueur peut changer un match grâce à son talent individuel, et le Real Madrid l’a montré en atteignant la finale avec Benzema aux moments clés. Le Real est bien huilé et a de la qualité. Ancelotti a donné confiance et calme à son équipe. La défense de Liverpool doit se méfier de la qualité de Benzema (44 buts en 45 matchs cette saison – NDLR), de la vitesse de Vinicius et du sens du but de Ro drygo », prévient Benitez. « On a signé un parcours incroyable, avec des matchs historiques au stade Bernabeu contre Paris, Chelsea et City, donc il faut à tout prix gagner ce samedi. Sinon, toutes ces remontadas ne resteront que des anecdotes », met en garde le portier madrilène Thibaut Courtois. Septième titre pour les Reds ou Decimocuarta, 14e titre pour la Maison blanche ? La balle est maintenant au centre.

liverpoolreal madridligue des champions
France24 - Monde

Législatives : début du vote par Internet pour les Français de l'étranger

Publié le : 27/05/2022 - 10:12

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Les Français de l'étranger peuvent, dès vendredi midi, voter par Internet dans le cadre des élections législatives. Près de 150 candidats se présentent dans onze circonscriptions.

Législatives 2022 © Studio graphique FMM

Les Français vivant à l'étranger et inscrits sur les listes électorales consulaires peuvent voter par Internet pour le premier tour des élections législatives dès vendredi 27 mai, à 12 h (heure de Paris) et jusqu'à mercredi prochain.

Donnant le coup d'envoi de ce scrutin clé, ces électeurs à l'étranger disposent au total de quatre modalités de vote : à l'urne, par procuration, par Internet et par correspondance. Le vote par Internet n'est autorisé que pour les Français établis hors de France, et uniquement pour les législatives et les élections consulaires.

#Législatives2022 | Voter depuis l'étranger🌎💻A partir de demain, vendredi 27 mai, midi jusqu'au mercredi 1 juin midi (heure de Paris) vous pourrez voter par internet.C'est simple et rapide, suivez le guide⬇️ pic.twitter.com/kzzfBtwGMm

May 26, 2022

Il existe 11 circonscriptions couvrant le globe, et autant de députés des Français de l'étranger depuis 2012. Le vote par Internet a été mis en œuvre cette année-là, mais pas en 2017 pour les dernières législatives. Il s'agissait de parer à d'éventuelles cyberattaques, dans un contexte de soupçons sur l'élection américaine de 2016 qui avait vu la victoire de Donald Trump.

11 députés à élire

Près de 150 candidats au total sont en lice cette année sur ces 11 circonscriptions, mais tous n'ont pas déposé de profession de foi ou de bulletin. Ainsi le député M'jid El Guerrab (ex-La République en marche), récemment condamné pour une agression, a renoncé à se présenter il y a une dizaine de jours et soutient l'ancienne ministre Élisabeth Moreno, investie par la majorité dans la circonscription des Français du Maghreb et Afrique de l'Ouest.

Le 4 juin se déroulera le premier tour de scrutin en Polynésie française et pour les Français de l'étranger qui votent dans les ambassades et les consulats du continent américain. Le 5 juin, ce sera au tour des Français de l'étranger hors continent américain.

Le 11 juin aura lieu le premier tour en Guadeloupe, Guyane, Martinique, à Saint-Barthélemy, Saint-Martin et Saint-Pierre-et-Miquelon. Et le 12 juin, le premier tour en métropole, ainsi qu'à Mayotte, en Nouvelle-Calédonie et à La Réunion, avant un second tour une semaine après.

Avec AFP

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Affaire Damien Abad : la justice n'ouvre pas d'enquête "en l'état" sur les accusations de viols

Un premier Conseil des ministres éclipsé par l'affaire Damien Abad

LÉGISLATIVES 2022

Législatives : la Nupes répond aux critiques avec son "programme partagé de gouvernement"

Le Figaro

Les dix conseils pour avoir une répartie imparable

Aliénor Vinçotte

DÉCRYPTAGE - Que ce soit dans un débat, une conversation avec vos amis ou pour régler vos comptes, la répartie est une véritable arme qui doit être utilisée à bon escient. Quelles sont les techniques pour savoir (bien) répliquer?

«Cette personne n’a aucune répartie…». Qui n’a jamais entendu ce propos? Qui n’a jamais été démuni devant une pique de son interlocuteur? Dans une société qui privilégie l’humour, la vitesse et la justesse d’esprit, le manque de répartie est souvent considéré comme une faiblesse, un défaut. Et pourtant, l’art de la répartie n’est pas donné à tout le monde: contrairement à ce qu’on peut croire, elle n’est pas innée. C’est une technique qui se travaille. N’importe qui est capable de sortir une belle réplique, à condition d’en comprendre les mécanismes. Comment trouver les bons mots face à une pique désobligeante? Qu’est-ce une bonne réplique?

Le Figaro a interrogé Julien Colliat, auteur d’une Anthologie de la répartie, les 1000 meilleures répliques (Éditions du Cherche-Midi) et de L’art de moucher les fâcheux, prochainement en librairie. Ce dernier nous rappelle que la répartie est un art très français, forgé au XVIIe et XVIIIe siècle dans les salons parisiens, à la Cour et dans les salons littéraires.

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Dès cette époque, il apparaît avec l’esprit de cour avec les aristocrates qui, pour se distinguer des autres, ont commencé à canaliser leurs émotions par les mots. Plutôt que de régler ses comptes de manière brutale comme dans les sociétés anciennes, les mots deviennent de nouvelles armes pour clouer le bec à l’adversaire de manière subtile, avec finesse et ironie. «La répartie est un moyen d’atténuer la véhémence, l’esprit aide à sortir par le haut d’un conflit ou d’un heurt», définit Julien Colliat dans son nouveau livre. Pour Le Figaro, il livre ses techniques pour avoir de la répartie et prendre le dessus sur son adversaire.

Soyez concis

Pour avoir de bonnes répliques, plusieurs règles sont à appliquer. Pour commencer, une bonne réplique doit être courte. Elle doit faire une phrase maximum. «Plus elle est courte, plus c’est percutant», souligne Julien Colliat. «Si elle est courte, elle est plus facile à dire, on ne risque pas de bafouiller ou de buter sur un mot». Souvent, ce sont des phrases qui sont en apparence anodines. Mais suivant le contexte ou la phrase qui l’a motivée, elle peut être très drôle. Prenons l’exemple de Picasso qui, en 1940, a eu une perquisition chez lui à Paris par les Allemands. Un des officiers voit une photo d’une de ses oeuvres, Guernica, et lui demande: «C’est vous qui avez fait cette horreur?». Et l’artiste de répondre: «Non c’est vous». Ici, on a une répartie courte et percutante qui suit le contexte dans laquelle elle a été dite.

Soyez original

La répartie est un art qui n’admet pas le plagiat, rappelle Julien Colliat. «En revanche, on peut reprendre une répartie connue en la reformulant, en l’améliorant», nuance-t-il. Ici, la forme est très importante. Attention, une répartie n’est pas une bonne formule. La différence réside dans le fait qu’une formule est une figure de style qui s’applique à n’importe qui et quel que soit le contexte, à l’instar des formules du célèbre scénariste Michel Audiard: «Les cons ça ose tout, et c’est même à ça qu’on les reconnaît».

Si on lit une répartie pour elle-même, sans en comprendre le contexte, elle ne sera pas drôle. Quel que soit le but de la répartie, «ce qui compte c’est d’abord qu’elle se distingue par son originalité», souligne Julien Colliat. Ne jamais reprendre une répartie connue: cela n’aura aucun effet sur les gens. Par exemple, si vous passez dans la rue et que quelqu’un lance un «Mort aux cons!», vous n’allez pas répondre «vaste programme» qui est une phrase connue de De Gaulle. En revanche, vous pouvez reprendre l’idée de cette répartie en la reformulant, c’est-à-dire en reprenant son sens mais avec des mots différents. Par exemple, plutôt que de dire «vaste programme«, vous direz «eh bien cela concerne beaucoup de monde». «La forme compte autant que le fond», insiste Julien Colliat.

Soyez ironique afin de rendre votre répartie plus subtile et fine

Au mieux, votre réplique doit être ironique. «L’ironie permet de doser la violence, on peut dire des choses très fortes de manière ironique, cela passera toujours mieux et c’est fondamental», explique Julien Colliat. Elle donne un côté plus subtil et inaccessible à la phrase. C’est là où elle devient imparable.

Ne restez pas sans réponse face à une pique

Si on reste sans réponse face à une pique de l’adversaire, on perd le débat. Prenons l’exemple du débat très connu de 1974 entre Giscard et Mitterrand avec la fameuse phrase du premier qui dit: «Vous n’avez pas le monopole du cœur». Si on retient uniquement la phrase en elle-même, elle n’a rien d’extraordinaire. Si la répartie est restée célèbre, c’est parce que Mitterrand n’a pas su y répondre. S’il avait riposté, cela aurait changé la donne au débat. Un débat ne se gagne pas, parce que «l’objectivité du spectateur n’existe pas», en revanche on en sort avec de l’avantage. C’est pourquoi il ne faut jamais rester sans réponse. «Sinon cela sous-entend que l’autre vous a mouché», explique Julien Colliat.

… et ne laissez aucune possibilité de réponse à votre interlocuteur

Une bonne réplique doit laisser la personne face à vous sans réponse. S’il arrive à répondre à cette dernière, cela veut dire qu’elle n’est pas efficace. Il faut qu’elle cloue le bec de l’autre comme ce fut le cas Giscard face à Mitterrand.

Choisissez le bon moment pour placer votre attaque

Il ne faut jamais attaquer le premier. «La contre-attaque est plus forte que l’attaque», explique Julien Colliat. Quand on attaque le premier, on n’est jamais à l’abri d’une réponse: «la répartie est toujours plus forte que la pique». Alors qu’une riposte est légitime, elle permet de placer l’agresseur dans la position de l’arroseur arrosé. On se souvient tous du débat de François Mitterrand face à Jacques Chirac en 1988.

Quand ce dernier lui a lancé: «Permettez-moi juste de vous dire que, ce soir, je ne suis pas le Premier ministre et vous n’êtes pas le président de la République. (...) Vous me permettrez donc de vous appeler Monsieur Mitterrand», le principal concerné lui a répliqué: «Mais vous avez tout à fait raison, monsieur le Premier ministre!». Cette réplique a été plus forte que l’attaque de Jacques Chirac. Elle lui a donné l’avantage pendant ce débat. C’est pourquoi, si vous avez une pique à utiliser contre votre adversaire, ce qui compte c’est de la placer au bon moment, «et ce bon moment va être une contre-attaque». «C’est-à-dire qu’il faudra placer la pique en guise de réponse une fois que l’autre vous aura d’abord attaqué», insiste Julien Colliat.

Prolongez la métaphore de votre interlocuteur

C’est là où on peut exploiter au maximum ce qu’a dit l’autre. Si votre interlocuteur vous dit une métaphore, le but c’est de la continuer, «il suffit de la filer, c’est très efficace», poursuit Julien Colliat. Par exemple, s’il vous dit: «Excusez-moi, les mots ont dépassé ma pensée», vous pouvez vous permettre de lui dire: «Ils n’ont pas dû aller très loin». On poursuit ici la métaphore en distance.

Il existe une autre technique où on peut inverser la métaphore positive en une négative, ou au contraire une métaphore négative en une positive. Si quelqu’un vous traite par exemple de girouette, c’est une métaphore négative. Pour inverser la situation et la rendre favorable de votre côté, «il faut trouver ce qu’il peut y avoir de positif dans la girouette», illustre Julien Colliat. Ainsi, vous direz: «La girouette, elle reste droite en toutes circonstances», sous-entendu contrairement à votre interlocuteur.

Jouez sur le sens des mots, lâchez-vous

Ne soyez pas timide, osez jouer sur le sens des mots. Beaucoup de mots ont plusieurs sens différents. Ainsi, quand votre interlocuteur emploie un mot avec un certain sens, il suffit de le reprendre comme s’il l’avait employé dans un autre sens. Par exemple, un séducteur qui dirait: «Moi les femmes m’ont toujours réussi», une femme lui répond: «Sauf votre mère». Ici, on joue sur le sens du mot «réussir».

Gardez-vous du désir d’avoir toujours raison

«On ne convainc jamais par des artifices oratoires», souligne Julien Colliat. En effet, cela peut faire illusion quelques instants, mais la rhétorique a ses limites. Elle peut être stimulante intellectuellement, mais elle n’aide pas à avoir l’avantage pendant un débat. Elle favorise toujours celui qui a moins de scrupules.

Soyez spirituel

Enfin, la répartie spirituelle est le seul moyen de lutter contre l’émotion si les arguments ne peuvent rien y faire. Par exemple, si quelqu’un donne des leçons à la terre entière et permet de juger les gens sur leur fréquentation, on peut lui répondre: «Judas en avait bien d’excellentes et pourtant…». Cette phrase détruit toute la rhétorique du premier. Avec de bonnes réparties, «on peut démasquer les fâcheux ou les imposteurs», conclut Julien Colliat.

Mais pourquoi parle-t-on de «Pentecôte»?

Chaque année, sept semaines après Pâques, les Chrétiens commémorent la descente du Saint-Esprit sur les apôtres lors de la Pentecôte. Un nom qui n'a cessé d'évoluer au fil des siècles. Explications.

Ces cinq figures de style qu’on utilise au quotidien sans s’en rendre compte

«Anadiplose», «zeugma»... Si ces mots ne vous rappellent pas grand-chose si ce n’est de lointains souvenirs de collège, vous utilisez pourtant quotidiennement ces figures de style.

France24 - Monde

Des combattants du régiment Azov ont-ils confondu le drapeau des Pays-Bas avec celui de la Russie ? Faux

Publié le : 26/05/2022 - 15:34

Aude Dejaifve Suivre

Des comptes pro-russes ont diffusé la photo de prétendus soldats ukrainiens membres du régiment Azov brûlant le drapeau néerlandais, qu’ils auraient confondu avec le drapeau russe. La publication tente de faire passer ces combattants pour des ignorants. En réalité, la photo est issue d’une vidéo de propagande anti-ukrainienne, où le drapeau des Pays-Bas avait été volontairement utilisé.

La vérification en bref :

  • Une photo prétendant montrer des soldats ukrainiens mettre le feu à un drapeau néerlandais est partagée par des utilisateurs pour se moquer de la supposée erreur des combattants.
  • En réalité, la photo est issue d’une vidéo publiée en 2016. C’était une mise en scène réalisée par des activistes pro-russes pour décrédibiliser l’Ukraine auprès des Pays-Bas, à un moment où le pays organisait un référendum sur l’accord d’association entre l’Union européenne et l’Ukraine. 

La vérification en détail :

Le 22 mai, des photos partagées par des comptes pro-russes montrent des supposés soldats ukrainiens cagoulés mettre le feu à un drapeau des Pays-Bas. “L'éducation extrêmement faible des Ukrainiens les a amenés à confondre la Russie avec les Pays-Bas” commente dans un tweet du 22 mai l’un des auteurs, Alexander Bunin, un producteur et journaliste russe qui relaie des contenus trompeurs depuis le début de la guerre en Ukraine. Le drapeau russe arbore également les couleurs bleu blanc et rouge en bandes horizontales mais pas dans le même ordre que celui des Pays-Bas. 

Une publication en russe, le 22 mai, avec la photo a collecté plus de 550 mentions “j’aime”, une autre publication en italien a collecté plus de 1 700 “j’aime”.

Une recherche d’image inversée (voir ici comment procéder) permet de voir que la vidéo date de janvier 2016

Notre rédaction avait d’ailleurs écrit un article sur cette vidéo en mars 2016, qui affirmait montrer des soldats du régiment Azov brûler un drapeau des Pays-Bas et menacer le pays de représailles s’il ne votait pas en faveur d’un rapprochement entre l’Ukraine et l’Union européenne lors d’un référendum d’avril 2016. D’après nos recherches de l’époque, la vidéo avait tous les attributs d’une mise en scène pro-russe utilisée pour décrédibiliser l’Ukraine. 

Comme nous le notions dans cet article, plusieurs incohérences peuvent être relevées. La vidéo, publiée par un compte nommé “Patriot”, renvoie dans son descriptif vers un autre lien YouTube ; cette vidéo est indisponible quand on clique sur ce lien, et l’internaute laisse entendre qu’elle a été supprimée par la chaîne officielle d’Azov.  

Mais le message d’erreur à l’époque était celui d’un lien cassé, et pas celui d’une vidéo supprimée par un utilisateur. 

La vidéo a été publiée sur des comptes YouTube qui n’ont pas publié d'autres vidéos, ce qui laisse penser qu’ils ont été créés pour diffuser ces images.

Dans un article d’avril 2016, le média d’investigation Bellingcat explique pourquoi la vidéo est très probablement l'œuvre d’une “usine à troll” russe : il n’y a aucune trace de circulation de la vidéo sur les réseaux sociaux du régiment Azov. Des captures d'écran de la chaîne YouTube du bataillon Azov avaient par ailleurs été retouchées, dans le but de faire croire que la vidéo avait bien été publiée par la chaine YouTube d’Azov, ce qui n’a pas été le cas. 

En janvier 2016, le bataillon Azov avait assuré à Stopfake, un média ukrainien de vérification des faits, qu’il n’avait rien à voir avec cette vidéo.

Conclusion, cette image ne montre pas les combattants Azov qui se seraient trompés de drapeau. Elle est issue d’une ancienne vidéo prétendant montrer des combattants du régiment Azov brûler le drapeau des Pays-Bas, une très probable mise en scène de la propagande russe.

Un référendum avait été organisé aux Pays-Bas en avril 2016, demandant aux Néerlandais s’ils approuvaient ou non l’accord d’association entre l’Union européenne et l’Ukraine. Il s’agissait d’un accord de rapprochement entre l’UE et l’Ukraine, incluant un accord de libre-échange. Si une majorité de Néerandais avait voté contre, le référendum était à titre consultatif, et les Pays-Bas ont finalement ratifié le traité

Azov est un bataillon nationaliste intégré à l’armée ukrainienne. Formé en mai 2014  pour lutter contre les séparatistes pro-russes, il s’agissait à l’origine d’un groupe d’une centaine de volontaires aux idées nationalistes, voire néonazies. En novembre 2014, il a été intégré à l’armée ukrainienne, suite aux accords de Minsk qui demandaient le retrait des groupes paramilitaires dans le cadre du conflit dans le Donbass. L’orientation idéologique du régiment Azov est devenu un argument des autorités russes pour défendre la guerre en Ukraine, car elles y voient la preuve que l’Ukraine doit être “dénazifiée”.

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L'Humanité

Anniversaire. Le « Parc », cinquante ans d’histoire du sport

Actu

Ce monument de béton fête aujourd’hui son demi-siècle. Autant de souvenirs et d’anecdotes à jamais gravés dans la mémoire de ceux qui l’ont vu devenir le témoin de petits et grands événements.

Éric Serres

C’est un jour pas comme les autres pour les jeunes footeux de la région parisienne. Pas d’entraînement en ce jeudi 25 mai 1972 – jusqu’à cette date, dans les écoles françaises, le jeudi était un jour de repos alors que le mercredi étaitstudieux. Pas de rendez-vous au club, donc, mais accompagnés de leurs éducateurs sportifs, un départ pour une destination ­encore inconnue de tous : le nouveau Parc des Princes.

Sans trop savoir ce qui les attend, au 24, rue du Commandant-Guilbaud, dans le 16e arrondissement de la capitale, tous ces minots vont découvrir la nouvelle enceinte du sport français et y encourager l’équipe de France olympique qui affronte l’URSS dans un match de qualification pour les JO de Munich – défaite des Bleus 3-1. L’affiche ne fait pas recette alors que les tribunes peuvent recevoir 45 600 personnes. Ils ne sont que 35 000 dans les gradins, et surtout ces 30 000 gamins invités. Les 5 000 « vrais » spectateurs ont quant à eux déboursé 5 francs pour vivre un instant que peu perçoivent comme historique. Et pourtant ! Outre le match complètement à la main de l’équipe soviétique, c’est dans les tribunes que le spectacle bat son plein. Le dossier des sièges en plastique légèrement amovibles rythme en trois temps les « la France ! » hurlés à pleins poumons. Ce jour-là, combien sont-ils à être revenus aphones à la maison ? Beaucoup. Une semaine après son inauguration, c’est à la finale de la Coupe de France de football de faire vibrer l’enceinte flambant neuve. L’Olympique de Marseille l’emporte (2-1) face au Sporting Club de Bastia.

L’antre du Paris Saint-Germain

Dès lors, vont s’y succéder le Paris Saint-Germain dès 1974, qui en fera son antre jusqu’à aujourd’hui ; le feu Matra Racing, mais aussi l’équipe de France de football jusqu’à l’inauguration du Stade de France en janvier 1998 ; le XV de France. Finales de la Coupe de France, finales européennes, matchs du tournoi des Cinq-Nations, sans oublier quelques concerts, le « Parc » sera de tous les grands rendez-vous.

Autant de souvenirs mémorables ! Ainsi, cette finale de Coupe d’Europe en 1975. Le Leeds United d’Allan Clarke défie le Bayern Munich de Franz Beckenbauer. Les Bavarois s’imposent (2-0) grâce à Gerd Müller et Franz Roth. Le spectacle sera tout autant dans les travées qu’aux abords du stade envahis par des hordes de hooligans assoiffés. La bière y coule à flots plusieurs jours de suite, au point que, le lendemain de la finale, les rues entourant l’enceinte vont ressembler à une mer compacte de bouteilles de bière. Mais le vrai locataire des lieux sera le jeune PSG, tout juste monté en division 1 et dirigé par le créateur de mode Daniel Hechter. L’ambiance à ses débuts y est bon enfant. Pas d’ultras, de kop de Boulogne, pas de contrôles dans les rues adjacentes, de portiques hypersécurisés et de prix exorbitants. Bien au contraire, lors des matchs de championnat du dimanche après-midi, les stadiers ouvrent souvent les portes aux gamins du coin qui attendent patiemment à l’extérieur. Une mi-temps gratuite pour admirer Mustapha Dahleb, cela ne se refuse pas.

Ne se refuse pas non plus un match des Bleus comme ce France-Brésil amical en 1978. Il faut attendre les dernières secondes de la rencontre pour que Michel Platini débloque la situation (1-0). La dimension de cette enceinte prend ce jour-là tout son sens. D’une seule voix, le public délivré hurle un unique « Y est »  ! Avec ce toit qui plonge vers la pelouse, le vacarme est assourdissant pour les acteurs. Le milieu de terrain des Tricolores Alain Giresse dira plus tard qu’il était impossible d’entendre le bruit du ballon lorsqu’il était frappé. Ces Bleus-là vont y écrire la première partie de la légende du football français. En 1984, Michel Platini et sa « dream team », après un parcours sans faute, deviennent champions d’Europe en maîtrisant en finale l’Espagne d’Arconada (2-0).

Après le ballon rond, treize ans plus tard, c’est au tour de l’ovalie et du XV de France de savourer enfin ce plaisir unique de triompher devant le public parisien. En s’imposant face à l’Écosse lors du dernier match du tournoi des Cinq-Nations, les hommes dirigés par la paire Skrela-Villepreux peuvent fêter dignement ce 5e Grand Chelem sur la pelouse du Parc des Princes. Une première qui sera la ­dernière. Le Stade de France est bientôt prêt. Des dates anniversaires, le Parc n’en manque décidément pas. En 1993, Johnny Hallyday, pour ses 50 ans, y donne un concert mémorable. Un demi-siècle s’est donc aujourd’hui écoulé pour l’enceinte de béton qui surplombe le périphérique et son histoire n’a toujours pas fini de s’écrire en lettres majuscules.

Histoirestades
France24 - Monde

En images : Colonna, Ndiaye, de Montchalin... les visages du gouvernement d'Élisabeth Borne

Publié le : 21/05/2022 - 15:51Modifié le : 21/05/2022 - 15:56

Marc DAOU Suivre

La composition du gouvernement d'Élisabeth Borne a été dévoilée, vendredi, avec le maintien de poids lourds comme Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, l'arrivée de la diplomate Catherine Colonna aux Affaires étrangères et la surprise Pap Ndiaye à l'Éducation nationale.  

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Le Maire, Colonna, Abad, Ndiaye : découvrez le gouvernement d'Élisabeth Borne

Portrait

L'historien des minorités Pap Ndiaye, la surprise à l'Éducation nationale

Le Débat de France 24

France : quels dossiers chauds pour Elisabeth Borne ?

Le Figaro

Fête des mères : comment faire des fleurs séchées ?

Le Figaro

Pour la fête des mères, improvisez-vous fleuriste et réalisez un bouquet de fleurs séchées à l'aide des fleurs de votre jardin.

Les fleurs s'épanouissent dans nos jardins au retour des beaux jours. Si les hortensias ont la réputation de durer longtemps, nombreuses sont les variétés qui perdent leur éclat une fois la période de floraison passée. Comment profiter de leur beauté plus longtemps ? Au même titre que la rose éternelle, les fleurs séchées ne se fanent pas, conservent leurs couleurs et ont une durée de vie bien plus longue.

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Où se fournir en fleurs séchées ?

Longtemps considérées comme démodées, les fleurs séchées sont de retour dans les magasins et viennent décorer, au même titre que les fleurs naturelles, nos intérieurs.

À lire aussiJardin: pas de place pour vos fleurs ? Suspendez-les !

Il existe différentes méthodes pour se fournir en fleurs séchées :

  • Dans les enseignes et sur les sites spécialisés : de nombreux magasins spécialisés dans la vente de décoration proposent une large sélection de fleurs séchées pour des prix attractifs.
  • Chez les fleuristes : ces commerçants de proximité proposent désormais des bouquets, bottes ou fleurs à l'unité séchées.
  • Dans votre jardin : enfin, il est tout à fait possible de cueillir les fleurs de votre jardin pour les faire sécher vous-même.

Quelles fleurs peuvent être séchées ?

Tout comme les plantes aromatiques, il existe des variétés de fleurs à privilégier pour le séchage. Toutes ne gardent pas leur apparence d'origine et leur éclat pendant cette transformation.

Nous vous conseillons de choisir :

Vous pouvez égalent utiliser d'autres végétaux tels que le coton, les fougères, les herbes de pampa, l'eucalyptus, le ruscus ou le lierre.

Comment faire des fleurs séchées ?

Il existe plusieurs méthodes pour faire des fleurs séchées. La plus simple et la plus connue est le séchage à l'air libre. Ce mode de séchage consiste à priver les fleurs d'eau et à patienter quelques jours.

À lire aussiBouquet: comment empêcher les fleurs de faner trop vite ?

Il vous suffit pour cela d'isoler chaque tige et de retirer le feuillage et les épines indésirables. Faites des bottes de 5 à 8 tiges et attachez-les tête en bas à l'aide d'une ficelle ou d'un élastique. Une fois vos fleurs suspendues, placez-les dans un lieu sec et sombre. Le temps de séchage est de deux à trois semaines.

À noter

Il existe d'autres méthodes de séchage, comme le séchage au gel de silice. Cette technique permet de conserver la couleur et la forme de vos fleurs et elle est aussi plus rapide. Pour réaliser ce mode de séchage, il faudra verser du gel de silice sur vos fleurs, puis les placer dans une boîte fermée, dans un endroit sec et chaud.

Comment faire un bouquet de fleurs séchées ?

Pour un bouquet de fleurs séchées réussi, il faut tout d'abord vous équiper d'une paire de ciseaux (ou d'un sécateur) et d'une ficelle (ou d'un ruban) pour attacher votre bouquet. Notez que les fleurs séchées ont la particularité d'être très délicates, il faudra donc être minutieux lors de la création de votre bouquet.

À lire aussiL'art de faire des bouquets avec les fleurs du jardin

Commencez par assembler les fleurs séchées entre elles et choisissez une fleur dominante à mettre au cœur de votre bouquet. Insérez au fur et à mesure les autres variétés de fleurs dans le même sens. Pensez également à ajouter du feuillage si vous en avez.Lorsque le volume de votre bouquet est atteint, vérifiez que celui-ci est bien régulier et tirez sur les tiges des fleurs pour les mettre au même niveau. Enfin, une fois votre bouquet terminé, attachez les tiges entre elles.

Louer sa piscine pendant l'été : que dit la loi ?

La chaleur est déjà bien installée en France et votre piscine est prête à accueillir ses premiers baigneurs. Faut-il respecter certaines règles pour louer sa piscine pendant l'été à Lyon, à Paris, à Marseille et partout en France ? Nos réponses.

Comment occuper son chien lorsque l'on s'absente ?

Vous devez vous absenter et votre chien doit rester seul à la maison ? Lorsque les absences sont inévitables, il convient de s'organiser en conséquence. Que faut-il savoir pour occuper son chien ?

Le toilettage du jardin, c’est mieux au mois de juin!

Le mois de juin commence et votre jardin a besoin d’un coup de neuf. Pour redonner de la vigueur à vos plantations, mieux vaut vous munir d’un sécateur en faisant preuve, toutefois, de discernement.

L'Humanité

Ligue des champions. Un goût de « made in France »

Actu

La finale Liverpool-Real Madrid, au Stade de France le 28 mai, est un sommet européen. Le football tricolore a réussi à y glisser des talents issus de la formation à la française.

Etienne Bonamy

Le Stade de France n’avait plus accueilli une finale de la Ligue des champions (LDC) depuis 2006. L’affiche Liverpool-Real Madrid du samedi 28 mai ressort le programme et la passion à temps. L’événement est toujours remarquable à défaut d’être une référence tricolore (1). Pas de club de Ligue 1 donc, mais le foot français ne sera pas absent à Saint-Denis. Le choix de Clément Turpin pour arbitrer le match n’est pas anodin (2) mais c’est la persistance de joueurs issus de la formation des clubs français dans ce rendez-vous qui dit autre chose ce printemps. Une fois de plus.

Cinq sont annoncés dans les effectifs. Dans celui de Madrid, Karim Benzema (Lyon), Ferland Mendy (Lyon) et Eduardo Camavinga (Rennes). Ibrahima Konaté (Sochaux) et le Belge Divock Origi (Lille) appartiennent à Liverpool. Sadio Mané, le buteur sénégalais de l’attaque anglaise, pourrait même prétendre à rejoindre le groupe, lui qui a bouclé son apprentissage en débutant en pro à Metz il y a dix ans.

Bien « éduqué », vite adapté

À défaut de voir les clubs français se présenter régulièrement dans une finale européenne, désormais au nombre de trois, la jeunesse tricolore sait se faire remarquer hors des frontières. La trajectoire de Benzema, 35 ans et treize saisons passées à Madrid, rappelle qu’il a quitté jeune son club formateur, l’Olympique Lyonnais, quand Michel Platini, Zinédine Zidane ou Jean-Pierre Papin étaient partis à l’étranger une fois leur talent reconnu en France. Autres temps…

La qualité du travail des éducateurs des centres de formation, qui voient passer aussi des stagiaires étrangers comme les frères Hazard à Lille, est une saine explication. L’exportation des talents précoces, encouragée par la rentabilité des transferts ou poussée par un manque de reconnaissance en France, est une autre piste. Le succès de l’équipe de Didier Deschamps a grossi le trait. À la Coupe du monde 2018, ce groupe était le plus jeune vainqueur du trophée depuis le grand Brésil en 1970 avec les deux tiers de l’effectif engagés hors de France. Et dans ce même Mondial, le football bleu-blanc-rouge s’est emparé d’un autre record : sur les 736 joueurs ayant participé au tournoi, 52 sont nés et ont été formés en France. Le chiffre est en progression régulière depuis 2002. Une étude a révélé que, durant les deux décennies, la France est le pays qui a fourni le plus de joueurs de Coupe du monde (216). Quand les grands clubs européens font leur marché, ils investissent sur des joueurs confirmés quand il s’agit de recruter des joueurs espagnols, néerlandais, allemands ou sud-américains et préfèrent miser sur des talents précoces sur le marché français.

Dès qu'il s'agit de recruter des talents précoses, l'élite europèenne préfère le marché tricolore.

Après l’effet des chiffres, les faits du terrain. Les parcours d’Eduardo Camavinga et Ibrahima Konaté, qui se trouveront peut-être face à face au Stade de France. Le premier a suivi tout le cursus de formation à Rennes jusqu’à son arrivée explosive en Ligue 1 à 16 ans puis l’équipe de France. La suite ? Après une courte période de stagnation sportive dans son club breton, le Real Madrid l’a acheté 31 millions d’euros hors bonus en août 2021. L’histoire était écrite d’avance. « C’est le plus grand club du monde, hein ! Ce n’est pas rien », s’enthousiasmait Camavinga, 20 ans, dans une interview à « France Football » début mai. « Tout va plus vite sur le terrain, dans ton développement, partout… Mais c’est comme tous les jobs, en fait : si tu es dans un top environnement et qu’en plus tu t’y sens comme à la maison, tu évolues rapidement. »

Freiner le « pillage »

Ibrahima Konaté, promu dans la défense de Liverpool en ce début d’année, 23 ans, a lui aussi connu une formation à la française, du centre de préformation du Paris FC à celui de Sochaux, où il a débuté en pro et en Ligue 2, il y a cinq saisons. Avant de franchir la marche haute d’une finale de Ligue des champions et peut-être l’arrivée en équipe de France, avec laquelle il « rêve de jouer la prochaine Coupe du monde », le grand Parisien a rodé son C.V. au RB Leipzig pendant quatre saisons, de 2017 à 2021. Le club allemand, comme d’autres équipes de la Bundesliga, offre aux jeunes Français de franchir un palier. Avant d’assurer des reventes et des transferts rentables.

En mars, la Ligue de football professionnel (LFP) a validé l’allongement de trois à cinq ans du premier contrat pro. Les clubs le réclamaient pour freiner le « pillage » ou valoriser la vente d’un premier transfert. Un bon point. Puis début mai, « l’Équipe » a révélé que la même LFP songerait à limiter les effectifs pros à 25 joueurs. Une volonté qui pourrait, effet collatéral, réduire l’accès des plus jeunes aux contrats pros. « C’est une aubaine pour les clubs étrangers, qui vont venir encore plus se servir en France », ironise un agent de joueurs. La jeunesse du foot français n’a pas fini de voyager.

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New York Times - World

‘Sin mango, no hay vida’: el cambio climático afecta a los agricultores de la India

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Las altas temperaturas primaverales han devastado los cultivos de la fruta más querida del país. “Nunca había visto este fenómeno en mi vida”, dijo un agricultor.

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Por Suhasini Raj

MALIHABAD, India — Ninguna fruta en la India es tan universalmente amada y tan esperada como el mango, que, durante un periodo breve cada año, refresca y endulza los largos días de verano.

Los mangos se añaden a los kebabs, se utilizan en platillos agrios y se hacen puré con menta para preparar bebidas refrescantes. Los conocedores discuten con vehemencia sobre cuál de las decenas de variedades de la India (cada una con un sabor, color y textura distintos) es la mejor y discrepan cortésmente sobre la manera correcta de comer la fruta: cortándola en rebanadas o chupando el jugo directamente de la parte superior.

Pero, este año, este ritual centenario está en peligro. El calor abrasador que ha azotado al norte de la India semanas antes de lo habitual arrasó con las cosechas de mango, lo que amenaza un modo de vida para los miles de pequeños agricultores que cultivan la fruta y los millones de personas que la consumen.

La ola de calor es un claro ejemplo del reto al que se enfrenta la India para garantizar su seguridad alimentaria a medida que se agravan los efectos del cambio climático, lo que empeora sus dificultades para elevar la productividad agrícola hasta los niveles internacionales con el fin de alimentar a una población creciente de casi 1400 millones de personas.

Los peligros de un futuro más caluroso son dolorosamente visibles en una pequeña granja de Malihabad, uno de los principales distritos de cultivo de mangos del norte, donde Mohammed Aslam cuida unos 500 árboles.

Hace unos meses, sus árboles de mango eran la viva imagen de la salud, con sus hojas de color verde intenso que brillaban sobre la tierra bien hidratada y sus ramas con racimos perfectos de flores blancas. Luego, la India vivió el mes de marzo más caluroso en los 122 años de los que se tiene registro, con temperaturas promedio de casi 33 grados Celsius que llegaron a alcanzar los 40 grados. Las flores de mango se marchitaron y murieron antes de dar fruto.

Prácticamente ninguno de los árboles de Aslam, repartidos en 1,6 hectáreas, produjo mangos. En un año normal, habrían dado más de 11 toneladas de la fruta.

“Nunca había visto este fenómeno en mi vida”, dijo una tarde reciente mientras miraba su granja en el estado de Uttar Pradesh, lamentándose por los miles de dólares que iba a perder por la mala cosecha.

Aslam es uno de los cientos de agricultores que han visto con impotencia cómo el calor intenso de marzo se prolongaba hasta el abril más caluroso de los últimos 50 años y se alargaba hasta mayo. En un informe publicado el lunes, los climatólogos aseveraron que las posibilidades de que se produzca una ola de calor de este tipo en la India han aumentado al menos 30 veces desde el siglo XIX.

El calor ha superado con creces la temperatura óptima para la fertilización de los árboles de mango, que ronda los 25 grados Celsius, señaló Dheeraj Kumar Tiwari, científico de una universidad agrícola de Uttar Pradesh.

La India es el mayor productor de mangos del mundo, con casi el 50 por ciento de la cosecha mundial. Gran parte se consume en el país, pero también exporta decenas de millones de dólares en mangos cada año a los Emiratos Árabes Unidos, el Reino Unido, Alemania y Estados Unidos. En la última década, la India ha intentado entrar a los mercados de otros países de la Unión Europea.

En el pasado, el crecimiento de las exportaciones se ha visto limitado por el aumento del costo de los mangos indios en comparación con los de países como Brasil, Perú, Israel y Pakistán. La India se ha esforzado por aumentar la productividad, lo que reduciría los costos.

Incluso antes del calor extremo, las exportaciones de mango de la India se habían visto muy perjudicadas por las interrupciones en la cadena de suministro durante la pandemia, y el año pasado los envíos al extranjero se redujeron casi un 50 por ciento. La principal organización exportadora de la India esperaba que este año hubiera un gran cambio, ya que los gobiernos de la India y de Estados Unidos habían simplificado las condiciones del intercambio comercial.

No obstante, el mal tiempo ha afectado a las cosechas no solo en el norte de la India, sino también en el sur, que se ha visto afectado por lluvias fuertes y prematuras.

En Uttar Pradesh, el centro neurálgico del cultivo del mango en el norte, un funcionario de agricultura del gobierno calculó que la producción de mango en el estado caería cerca de un 20 por ciento este año. La Asociación de Productores de Mango señaló que la producción en el cinturón de cultivo de mango del norte se reduciría cerca de un 70 por ciento.

En el estado de Andhra Pradesh, en el sur, las fuertes lluvias retrasaron un mes la floración de las plantas de mango. Cuando los frutos brotaron, hacía demasiado calor y muchos se cayeron de las ramas antes de tiempo.

B. Sreenivasulu, subdirector del departamento de horticultura del distrito de Chittoor, en Andhra Pradesh, afirmó que durante las fuertes lluvias que azotaron la zona en noviembre y diciembre, cuando se produce la floración, las granjas se inundaron y muchos árboles de las riberas fueron arrancados.

El cultivo de mangos en el distrito, el más productivo del estado, se ha reducido al menos un 30 por ciento esta temporada. “Esta vez, el efecto del cambio climático fue muy visible”, dijo Sreenivasulu. “Como nunca”.

El empeoramiento de las condiciones amenaza los cultivos de mango, cuyas raíces se remontan a cientos de años atrás.

El distrito de Malihabad, en Uttar Pradesh, es conocido por sus deliciosas variedades, como el Dasheri, que lleva el nombre de un poblado de la zona. En el distrito viven muchas familias que cultivan esta fruta desde hace al menos tres generaciones. La mayoría de los agricultores de Malihabad tienen parcelas pequeñas y dependen exclusivamente del mango para su subsistencia.

Jyotsna Kaur Habibullah, quien dirige un mercado de agricultores, inició un festival del mango en 2013 en Malihabad para revivir la tradición de comer mangos directamente del huerto y que los consumidores pudieran estar en contacto directo con los agricultores.

“La comida está intrínsecamente ligada a la cultura de las personas, y los mangos juegan un papel importante no solo en la comida de la región, sino también en el arte y los textiles, también en forma de motivos y poesía”, dijo Habibullah. “La conexión emocional y psicológica de los mangos no es solo con su sabor, sino también con su vínculo con la cultura del lugar y se trata de un legado que no podemos dejar morir”.

Una tarde reciente, teniendo como fondo la serena belleza de los huertos de mangos que se alinean a ambos lados de una carretera tranquila de Malihabad, los agricultores que se habían reunido en un puesto de la carretera expresaron su preocupación por el futuro. Hablaron de diversificar su producción con otras frutas y verduras o de vender sus tierras.

Nadeem Ahmad, agricultor de mangos de tercera generación, dio un largo suspiro mientras entraba en su pequeña granja junto a la autopista. Señaló los árboles que por lo general están cargados de fruta en esta época del año.

“Con todo el dolor de mi corazón, tendré que empezar a talar estos árboles si continúa este patrón”, dijo. “El alma de un agricultor se estremece al ver estos árboles sin fruto”.

Al otro lado de la granja de Ahmad, Aslam aseveró que vivía en una “tensión constante” por un rendimiento de la cosecha de mangos que era apenas un 5 por ciento del de años anteriores. Su hijo de 14 años dijo que no quería seguir con el negocio familiar cuando fuera mayor.

“No habrá suficiente fruta ni siquiera para mis hijos”, dijo Aslam, con su frente cuadrada y arrugada bajo el fuerte sol de la tarde. Señaló que las dificultades lo habían obligado a posponer la boda de su hija.

“Sin mango, no hay vida”, concluyó, con palabras que se fueron apagando con su voz.

Karan Deep Singh colaboró con este reportaje desde Nueva Delhi.

Suhasini Raj ha trabajado durante más de una década como periodista de investigación en medios de comunicación indios e internacionales. Se unió al Times en 2014 y tiene su base en el buró de Nueva Delhi.

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Catherine Colonna, une ministre spécialiste de la diplomatie de crise au Quai d’Orsay

Publié le : 22/05/2022 - 16:20

Marc DAOU Suivre

Cohabitation Chirac-Jospin, guerre en Irak, Brexit … Catherine Colonna, la nouvelle ministre française des Affaires étrangères, est rompue à la diplomatie de crise et aux négociations compliquées. Portrait d’une diplomate de carrière, très expérimentée et au fait des questions internationales. 

"Vous me connaissez depuis quelques années, vous pouvez compter sur moi pour ne jamais oublier qui je suis, ni d’où je viens, et je viens de cette maison". C’est en ces termes que la nouvelle ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, s’est adressée aux diplomates qui assistaient à la passation de pouvoir avec son prédécesseur Jean-Yves Le Drian, samedi 21 mai, dans le célèbre salon de l’Horloge du ministère. Effectivement, "cette maison" n’a aucun secret pour Catherine Colonna, une femme qui, selon Jean-Yves Le Drian, a "consacré (sa) vie à servir notre pays en servant notre diplomatie".

Entrée au Quai d'Orsay en qualité de secrétaire des Affaires étrangères, après sa sortie de la prestigieuse École nationale de l’administration en juin 1983, Catherine Colonna, 66 ans, y a fait toute sa carrière. Ou presque : elle a aussi eu quelques incursions dans le privé, notamment au sein du cabinet international de communication financière Brunswick (2010-2014).

"Une diplomate très expérimentée"

Cette Tourangelle de naissance, fille d’une mère au foyer licenciée en anglais et d’un avocat corse reconverti dans l’agriculture, est depuis novembre 2020 – sur proposition de Jean-Yves Le Drian – l'une des trois femmes élevées à la dignité d'ambassadrice de France. Un titre prestigieux décerné à titre personnel après une carrière de premier plan.

Elle est toutefois seulement la deuxième femme à diriger le ministère des Affaires étrangères après le passage éclair de trois mois de la gaulliste Michèle Alliot-Marie, en 2010.

Depuis qu’elle a été nommée pour incarner la voix de la France, les observateurs mettent en avant la carrière remarquable et le professionnalisme de celle qui était il y encore quelques jours ambassadrice à Londres.

Immense honneur d’entamer cette mission à la tête de @francediplo avec toutes celles & tous ceux qui travaillent chaque jour au service de la France 🇫🇷 de par le monde. Avec @franckriester @CBeaune @CZacharopoulou, engagés ensemble pour contribuer à apaiser les désordres du monde pic.twitter.com/OYSgvsOoVV

May 21, 2022

"C’est une diplomate très expérimentée, qui maîtrise parfaitement les dossiers européens et internationaux, et qui connaît très bien tout le milieu des Affaires étrangères, explique Bruno Daroux, spécialiste des questions internationales à France 24. C'est donc plutôt une nomination tout à fait cohérente et pertinente".

C'est une consécration pour Catherine Colonna qui est un visage familier pour ceux qui suivent de près la diplomatie française. Après avoir exercé en tant que Première secrétaire à l'ambassade de France aux États-Unis, entre 1983 et 1986, elle revient ensuite à Paris, à la sous-direction des questions européennes et du droit communautaire. En mai 1988, elle est nommée conseillère technique au cabinet de l'ancien résistant Maurice Faure, alors ministre de l'Équipement et du Logement dans le gouvernement du Premier ministre socialiste Michel Rocard.

En 1989, elle retourne au ministère des Affaires étrangères pour occuper la fonction de chargée de mission auprès du chef du Centre d'analyse et de prévision. En 1993, sa carrière bascule puisqu’elle est nommée porte-parole adjointe et directrice-adjointe de la presse, de l'information et de la communication du quai d’Orsay, alors dirigé par Alain Juppé.

"Une chiraquienne de premier plan"

Au lendemain de l'élection présidentielle de 1995 remportée par Jacques Chirac, Dominique de Villepin, le nouveau très influent secrétaire général de l'Élysée – qui était son supérieur hiérarchique à Washington – l'appelle pour exercer les fonctions de porte-parole de la présidence. Elle occupera avec habilité et énergie cette fonction, aujourd’hui disparue, jusqu’en 2004. Notamment durant la délicate cohabitation avec le Premier ministre Lionel Jospin, lorsque l’Élysée et Matignon, dont le porte-parole à l’époque est Manuel Valls, ne se faisaient aucun cadeau.

"Elle a été une chiraquienne de premier plan. Outre Jacques Chirac, elle a travaillé avec Dominique de Villepin et Alain Juppé dont elle avait la totale confiance, et qui ont apprécié sa grande expérience", souligne Bruno Daroux.

Le journal Libération, auquel elle a confié avoir "plutôt le cœur à gauche", évoque, dans un portrait publié en 2004, "un bon petit soldat de la République" et une "bosseuse acharnée, disponible à tout moment, pour le Président".

Sommets européens, réunions du G7 ou de l'Otan, fortes tensions diplomatiques avec les États-Unis autour de l’intervention en Irak ordonnée par le président américain Georges W Bush… elle est sur tous les fronts de la diplomatie française.

"Quand Chirac l'a nommée, on a failli tomber de l'armoire. Pour nous, elle était de gauche", a confié au journal Le Monde, en 2003, le très chiraquien François Baroin à propos de celle qui a été sous-directrice de la presse au ministère des Affaires étrangères sous le ministre socialiste Roland Dumas (1990-1993).

Une ambiguïté assumée par Catherine Colonna qui semble compatible avec la stratégie politique d’Emmanuel Macron visant à sortir des logiques partisanes, en piochant ses ministres à droite et à gauche.

Après un passage à la tête du Centre national de la cinématographie (CNC), après son départ de l’Élysée accordé à contrecœur par le président Jacques Chirac, la diplomate de carrière revient aux affaires. Elle est nommée ministre déléguée aux Affaires européennes dans le gouvernement de Dominique de Villepin, le 2 juin 2005, quelques jours après la victoire du "non" lors du référendum sur la Constitution européenne. Un poste qui lui est confié en pleine crise de l’UE, taillé sur mesure à l'époque pour cette Européenne convaincue, et qu’elle occupera jusqu’en 2007.

Après cette première expérience ministérielle, elle est nommée représentante permanente de la France auprès de l’Unesco, de 2008 à 2010, avant une parenthèse de quatre ans dans le privé. Elle revient dans le monde diplomatique au poste d’ambassadrice de France en Italie ainsi qu’auprès de la République de Saint-Marin (2014-2017). Représentante permanente de la France auprès de l’OCDE (2017-2019), elle retrouve une ambassade en 2019 : celle du Royaume-Uni, en plein milieu des négociations sur le Brexit et des tensions avec Londres. Encore une grande crise internationale à gérer pour Catherine Colonna.

Cette expérience lui sera très précieuse au moment où elle prend la tête d’un Quai d’Orsay lui-même secoué par une crise inédite, avec un appel à la grève lancé pour le 2 juin par six syndicats et un collectif de 400 jeunes diplomates. Ils protestent contre une accumulation de réformes, particulièrement celle actant la "mise en extinction" progressive d'ici à 2023 du prestigieux corps diplomatique.

>> À lire aussi : diplomatie française : "Le Quai d'Orsay a trop tendance à fonctionner en vase clos"

La nomination d'une diplomate de carrière connaissant parfaitement les arcanes du ministère pourrait être vu comme un signe de bonne volonté de la part de l’Élysée. En plus de contribuer "à apaiser les désordres du monde", alors que la guerre fait rage sur le continent européen, avec l’invasion russe de l’Ukraine, Catherine Colonna devra également chercher à apaiser ses propres troupes diplomatiques.

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En images : Colonna, Ndiaye, de Montchalin... les visages du gouvernement d'Élisabeth Borne

Elisabeth Borne, une fidèle d'Emmanuel Macron issue de la gauche à Matignon

INTERVIEW

Diplomatie française : "Le Quai d'Orsay a trop tendance à fonctionner en vase clos"

Le Figaro

Arte: «Rembob’INA» propose un retour en images pour fêter ses 30 ans, sur LCP

Blaise De Chabalier

CRITIQUE - L’émission «Rembob’INA» raconte le parcours de la chaîne franco-allemande voulue par François Mitterrand et Helmut Kohl. Un programme à ne pas manquer, diffusé ce dimanche 29 mai à 21 heures sur LCP.

«Arte ne sera ni austère, ni ennuyeuse, ni guindée, mais frivole, cocasse, drôle et même farfelue. Elle élèvera l’âme et enrichira l’esprit.» Les mots un brin grandiloquents de Jean-Noël Jeanneney, alors secrétaire d’État à la Communication, prononcés peu avant que la chaîne franco-allemande ne naisse, le 30 mai 1992, sont pleins d’espoir. Trente ans plus tard, à la vue du travail accompli, ils correspondent assez bien à la réalité. Pour s’en convaincre complètement, il faut regarder le magazine «Rembob’INA», présenté par Patrick Cohen, qui fête ce dimanche les trente ans de la chaîne née de la volonté du président François Mitterrand et du chancelier Helmut Kohl. Une volonté qui s’imposa malgré les nombreux opposants au projet.

Extrait du magazine «Metropolis»

Pour évoquer les programmes atypiques d’Arte (acronyme signifiant Association relative à la télévision européenne), des extraits d’émissions cultes sont diffusés. Et ils sont commentés en plateau par Jérôme Clément - fondateur de la chaîne, qu’il a présidée jusqu’en 2011 - et par Bruno Patino, l’actuel président.

Dès le premier extrait: une interview de Michel Houellebecq, réalisée en 1998, dans le cadre du magazine «Metropolis», par Pierre-André Boutang, on est sous le charme. Le documentaliste et producteur a le chic pour se mettre à l’écoute de l’écrivain qui vient de publier son deuxième roman, Les Particules élémentaires. L’auteur, aux traits encore juvéniles, glisse notamment: «On ne court jamais avec autant de joie et de spontanéité que quand on est enfant. Plus jamais.» Le charme opère également en regardant un extrait de la seule interview donnée par Gilles Deleuze pour la télévision, qui n’a été diffusée qu’après sa mort en 1995, sur Arte. Un entretien réalisé par Claire Parnet. La bienveillance et l’intelligence du philosophe crèvent l’écran, alors qu’il évoque la psychologie des alcooliques.

La fiction, une valeure sûre

Pour illustrer la place décisive de l’histoire sur Arte, l’émission de Marc Ferro «Histoire Parallèle» est évoquée. Avec, à la clé, des extraits saisissants d’interviews des grands résistants Lucie Aubrac et Serge Ravanel. Quant à la fiction, elle ne cesse de s’imposer comme une valeur sûre de la chaîne. «Aujourd’hui, nous sommes devenus un acteur très crédible des séries», affirme Bruno Patino. Le formidable succès d’En Thérapie en apporte la preuve éclatante.

Dans le Lot-et-Garonne, un village transporté de joie par le retour de son Rembrandt

La petite commune du Mas-d'Agenais a retrouvé son trésor: un Christ sur la croix datant de 1631 qui lui avait été retiré durant 6 ans en raison de problème de sécurité.

Robert Littell: «Poutine a déjà perdu»

EN VUE - Plus inspiré que jamais, l’écrivain américain fouille les entrailles des mafias post-soviétiques à l’époque de Boris Eltsine. En prétendant sauver son pays, le président russe des années 1990 n’avait fait que précipiter son effondrement. Un roman glaçant d’actualité.

Sharon Stone fait dérailler une soirée caritative à Cannes en commettant deux délits

La vente était organisée au profit de réfugiés ukrainiens. Mais l'actrice l'a fait capoter avant de conspuer le public et de se sauver, entourée de ses gardes du corps.

New York Times - World

La pandemia de coronavirus

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NUEVO NUEVO MUNDO

La ‘última generación’: la desilusión de los jóvenes chinos

Muchos creen que son la generación más desafortunada desde la década de 1980 porque el afán del gobierno de Pekín para imponer la política de “cero covid” causa estragos en la población.

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Por Li Yuan

Hace cuatro años, a muchos jóvenes chinos les gustaba usar la etiqueta #AmazingChina (China asombrosa).

Hace dos años, afirmaban que China era el estudiante más brillante en la materia de control pandémico y exhortaban al resto del mundo, en especial a Estados Unidos, a “copiarle la tarea a China”.

Ahora, muchos de esos jóvenes opinan que son la generación más desafortunada desde la década de los ochenta, conforme la persistente búsqueda de Pekín de la política de “cero covid” genera caos. Los empleos son difíciles de conseguir. Las pruebas frecuentes para detectar la COVID-19 dictan su vida. El gobierno está imponiendo cada vez más restricciones a su libertad individual, al mismo tiempo que los presiona para casarse y tener más hijos.

“No puedo soportar la idea de que tendré que morir en este lugar”, dijo Cheng Xinyu, de 19 años, una escritora en la ciudad de Chengdu, al suroeste de China, quien contempla la posibilidad de migrar al extranjero antes de que el puño de hierro del gobierno caiga sobre ella.

Tampoco se puede imaginar teniendo hijos en China.

“Me gustan los niños, pero no me atrevo a tenerlos aquí porque no podré protegerlos”, comentó y justificó su decisión por preocupaciones como que los trabajadores de control pandémico irrumpen en los apartamentos para rociar desinfectante, matar a las mascotas y exigir a los residentes que dejen las llaves en las cerraduras de las puertas de sus apartamentos.

Cheng forma parte de una nueva tendencia conocida como la “filosofía de huir”, que fomenta el hecho de salir de China para buscar un futuro mejor y más seguro. Ella y millones de personas compartieron un video en el cual un joven discute con policías que le advierten que su familia será castigada por tres generaciones si él se rehúsa a ir a un campamento de cuarentena. “Esta será nuestra última generación”, les respondió a los policías.

Su respuesta se convirtió en un meme en línea que las autoridades censuraron. Muchas personas jóvenes se identificaron con el sentimiento, expresaron que estaban reacias a tener hijos ante un gobierno cada vez más autoritario.

“No traer niños a este país, a esta tierra, será la acción más caritativa que puedo hacer”, escribió un usuario de Weibo con la etiqueta #LaÚlltimaGeneración antes de ser censurado. “Como personas comunes que no tienen derecho a la dignidad individual, nuestros órganos reproductores serán nuestro último recurso”, publicó otro usuario de Weibo.

La “filosofía de huir” y la “última generación” son los gritos de guerra para muchos chinos de veintitantos y treinta y tantos años que están angustiados por su país y su futuro. Están ingresando a la fuerza laboral, se están casando y decidiendo si tener o no hijos en uno de los momentos más sombríos del país en décadas. Censurados y reprimidos políticamente, algunos están considerando mostrar su rechazo, mientras que otros han decidido no tener hijos como forma de protesta.

Esta es una manera de pensar muy diferente para los miembros de una generación previamente conocida por su inclinación nacionalista.

Crecieron a la par de China, conforme el país se convertía en la segunda economía más grande del mundo. Atacaron a los críticos del historial de derechos humanos de Pekín y boicotearon muchas marcas occidentales al percibir algún desprecio hacia su patria.

En ocasiones, se quejaban sobre sus jornadas laborales agotadoras y la falta de movilidad social ascendente. Sin embargo, aunque estaban menos seguros de su futuro personal, tenían confianza en que China sería grandiosa de nuevo (como prometió su líder máximo).

Esta primavera, se ha vuelto cada vez más claro que el gobierno no puede cumplir sus promesas y que el Estado tiene expectativas diferentes para la vida de sus gobernados.

Una nueva encuesta a más de 20.000 personas, la mayoría mujeres cuya edad oscilaba entre los 18 y los 31 años, descubrió que dos terceras partes de ellas no querían tener hijos. El gobierno tiene una agenda diferente: impulsar a la gente a que tengan tres hijos para rejuvenecer una de las poblaciones que experimentan el envejecimiento más rápido del mundo.

Doris Wang, una joven profesional en Shanghái, aseguró que nunca había planeado tener hijos en China. Experimentar el confinamiento estricto durante los dos últimos meses ha reafirmado su decisión. Los niños deberían jugar en la naturaleza y con otros niños, comentó Wang, pero están confinados en apartamentos, atraviesan ronda tras ronda de pruebas para detectar la COVID-19, mientras los trabajadores de control pandémico les gritan y escuchan las advertencias severas a través de los altavoces en la calle.

“Incluso los adultos se sienten muy deprimidos, desesperados y poco saludables; eso sin mencionar a los niños”, relató Wang. “En definitiva, tendrán problemas psicológicos que resolver cuando crezcan”. Contó que planea migrar a un país occidental para recuperar su dignidad y tener una vida normal.

Agravando las frustraciones, los titulares están plagados de malas noticias sobre los empleos. Habrá más de 10 millones de graduados universitarios en China este año, una cifra récord. Sin embargo, muchas empresas están despidiendo a trabajadores o congelando la cantidad de personal mientras intentan sobrevivir los confinamientos y la mano dura regulatoria.

Zhaopin.com, un sitio de reclutamiento, descubrió que su índice de perspectivas laborales en el primer trimestre de este año era aproximadamente la mitad del año anterior e incluso más bajo que cuando el coronavirus surgió en 2020. Los graduados que hayan sido contratados recibirán un pago mensual 12 por ciento menor en comparación con el año pasado, informó la compañía.

Un número creciente de graduados universitarios está tratando de ingresar a escuelas de posgrado o aprobar los exámenes de servidor público, cada vez más competitivos, para conseguir un trabajo seguro en el gobierno.

Dos tercios de los 131 nuevos funcionarios públicos contratados en abril en el distrito Chaoyang de Pekín tenían un título de maestría o doctorado, según un documento del gobierno, lo que refleja una tendencia creciente. Se graduaron en las mejores universidades de China y de todo el mundo, incluidas la Universidad de Pekín, la Universidad de Hong Kong, la Universidad de Sídney y el Imperial College de Londres. Muchos realizarán los trabajos gubernamentales más básicos, los que solían ocupar los graduados de la escuela secundaria.

Una persona con doctorado en física de partículas de la Universidad de Pekín se convertirá en un oficial de gestión urbana (también conocidos como chengguan), según el informe. Los chengguan son los funcionarios más vilipendiados, conocidos por maltratar a los mendigos, perseguir a los vendedores ambulantes y ayudar a derribar las casas de las personas. El contraste es demasiado grande.

Una excepción en el mercado laboral son las pruebas de covid. Mientras Pekín se apega a la política de “cero covid”, los gobiernos locales necesitan mucha gente para dotar de personal a sus numerosos centros de pruebas. Las autoridades de la provincia de Henan, en el centro de China, dijeron en enero que este año capacitarán a 50.000 personas en gestión de pruebas, desinfección y saneamiento público de covid. Pero incluso un sitio de noticias administrado por el gobierno preguntó qué tipo de perspectivas de carrera ofrecían estos trabajos después de la pandemia.

Para los jóvenes chinos, los controles sociales cada vez más estrictos son igualmente deprimentes.

Algunos estudiantes de Changchun, en la provincia nororiental de Jilin, se quejaron en las redes sociales de que no pudieron ducharse durante más de 40 días cuando la ciudad estaba cerrada y no tenían acceso a los baños públicos.

La Universidad de Tongji en Shanghái, conocida por sus programas de ingeniería y arquitectura, emitió instrucciones detalladas sobre cómo usar un sistema de filas basado en teléfonos celulares para los inodoros y baños, según un documento revisado por The New York Times.

En una aplicación, los estudiantes tendrían que presionar el botón “comenzar” cuando salieran del dormitorio para ir al baño y luego presionar la tecla “detener” cuando volvieran para evitar que dos personas estén en el pasillo al mismo tiempo, según decían las instrucciones. Cada turno en el inodoro tiene una duración máxima de 10 minutos. Después de ocho minutos, las demás personas en la fila pueden llamar la atención digitalmente al estudiante del baño. Después de 10 minutos, el alumno debe explicarle al grupo que hace la fila por qué estuvo tanto tiempo en el baño.

Algunos mecanismos de control social nunca se dejaron de aplicar.

En 2020, la prestigiosa Universidad de Fudan en Shanghái desarrolló un sistema de seguimiento que requiere que sus estudiantes registren sus condiciones de salud y ubicaciones en tiempo real todos los días. Es similar a los sistemas que algunos países, incluida Corea del Sur, desarrollaron para monitorear a los viajeros durante las cuarentenas cortas en los hogares y hoteles. Los estudiantes de Fudan han tenido que registrarse en el sistema a diario, incluso durante el año y medio en que hubo muy pocos contagios en China. Si no lo hacen, no se les permite ingresar al campus, según un proceso de registro revisado por el Times.

Las universidades tienen muy poca tolerancia para cualquier acto de desobediencia.

Sun Jian, un estudiante de posgrado de la Universidad de Ludong, en la provincia oriental de Shandong, fue expulsado a fines de marzo después de caminar por el campus con un cartel que decía: “Desbloquear Ludong”. También fue amonestado por la policía por alterar el orden público.

Una estudiante universitaria en Shanghái me dijo que su asesor había podido localizarla por un comentario crítico que hizo en Weibo sobre los cierres, a pesar de que había usado un seudónimo. Le pidieron que borrara la publicación.

Es imposible medir cuántos jóvenes chinos se han desilusionado por el puño de hierro del gobierno en los últimos confinamientos, los cuales han afectado a cientos de millones de personas. Pekín tiene control total sobre los medios de propaganda, internet, los libros de texto, las escuelas y casi todos los aspectos que podrían influir en la mentalidad del público chino.

No obstante, el creciente desencanto en línea es inconfundible. Además, las personas siempre encontrarán maneras de escapar a la represión. En 1984, Winston escribió un diario. En La insoportable levedad del ser, Tomáš y Tereza se mudaron al campo.

“Cuando descubres que como individuo tienes cero capacidad de combatir al sistema del Estado, tu única salida es huir”, concluyó Wang, la joven profesional de Shanghái.

Li Yuan escribe la columna Nuevo Nuevo Mundo, enfocada en la intersección entre la tecnología, los negocios y la política en China y en toda Asia. @liyuan6

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L'historien des minorités Pap Ndiaye, la surprise à l'Éducation nationale

Publié le : 20/05/2022 - 19:57

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Jusqu'alors directeur du musée de l'Histoire de l'immigration, Pap Ndiaye a été désigné vendredi ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse. Universitaire respecté, le spécialiste de l'histoire sociale des États-Unis et des minorités présente un profil en rupture avec celui de son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer.

Sa nomination constitue la principale surprise du nouveau gouvernement d'Élisabeth Borne, dévoilé vendredi 20 mai. L'arrivée de Pap Ndiaye à la tête du ministère de l'Éducation nationale est d'autant plus inattendue que le profil de cet universitaire apparaît en rupture avec celui de son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer.

Né d'un père sénégalais et d'une mère française, ce chercheur de 56 ans est spécialiste de l'histoire sociale des États-Unis et des minorités. Il occupait depuis l'année dernière le poste de directeur du musée de l'Histoire de l'immigration.

Ancien élève de l'École normale supérieure de Saint-Cloud, agrégé d'histoire et titulaire d'un doctorat obtenu à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Pap Ndiaye est le frère aîné de l'écrivaine Marie NDiaye, prix Goncourt 2009. Il a étudié aux États-Unis de 1991 à 1996 et s'est fait connaître du grand public en publiant en 2008 "La Condition noire. Essai sur une minorité française", son ouvrage de référence.

"Une nouvelle manière d'appréhender le passé"

"Dans le domaine de l'histoire, c'est quelqu'un qui a été innovant, il a su montrer une nouvelle manière d'appréhender le passé. Ses travaux sur la présence noire en France sont fondateurs", dit de lui l'historien Pascal Blanchard, spécialiste de la colonisation.

En 2019, toujours soucieux de vulgariser ses sujets d'étude, Pap Ndiaye devient conseiller scientifique de l'exposition "Le modèle noir" au musée d'Orsay à Paris, consacrée à la représentation des Noirs dans les arts visuels. Plus récemment, en 2020, il a été le coauteur d'un rapport sur la diversité à l'Opéra de Paris.

Professeur pendant de nombreuses années à Sciences Po, il est apprécié de ses pairs et présenté comme un adepte du consensus.

"Il est diplomate dans sa façon d'être aux autres. C'est bien car c'est un ministère qui a besoin de diplomatie", estime Pascal Blanchard. "S'il a les moyens d'avoir la politique qu'il peut incarner, comme personnalité intellectuelle, je pense que nous irons dans une direction nouvelle", abonde le sociologue Michel Wieviorka, qui ajoute que "sur tout ce qui touche aux minorités, il incarne des orientations qui ne sont certainement pas celles que Jean-Michel Blanquer a mises en œuvre".

"Un coup médiatique"

La nomination à l'Éducation nationale de Pap Ndiaye, qui avait signé en 2012 une tribune appelant à voter pour François Hollande, suscite aussi des critiques.

"Je suis stupéfait de cette nouvelle. Pour moi, Pap Ndiaye n'était pas du tout là-dedans. Ce qui est sûr, c'est qu'il fallait 'déblanquériser' l'Éducation nationale", a réagi auprès de l'AFP le député La France insoumise Alexis Corbière. Mais "ce coup médiatique, le seul de ce gouvernement terne, ne désamorcera pas la profonde colère dans l'Éducation nationale", estime-t-il.

Les réactions les plus hostiles à cette nomination ont été exprimées dans le camp de la droite nationaliste. "Emmanuel Macron avait dit qu’il fallait déconstruire l’histoire de France. Pap Ndiaye va s’en charger", a écrit sur Twitter le dirigeant du parti Reconquête!, Éric Zemmour.

Emmanuel Macron avait dit qu’il fallait déconstruire l’Histoire de France. Pap Ndiaye va s’en charger.#remaniement #nouveaugouvernement

May 20, 2022

Dénonçant le choix d'un "indigéniste assumé" pour assurer la fonction de ministre de l'Éducation nationale, la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen à appelé à faire élire, le mois prochain, "un maximum de députés du Rassemblement national pour protéger notre jeunesse des pires idéologies".

Avec AFP

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L'Humanité

«Le monde associatif n’est pas rancunier, il veut de la confiance»

Entretien

Les associations espéraient un interlocuteur au gouvernement : raté. À l’heure où son principal réseau, le Mouvement associatif, repart en campagne pour renforcer le secteur, sa présidente, Claire Thoury, appelle à rompre avec le climat de défiance du précédent quinquennat.

Stéphane Guérard

Baisse des dons de 30 % en 2021 par rapport à 2020. Diminution du bénévolat de 15 % sur la même période. Et aucun référent au gouvernement. Ces dernières semaines ont apporté leur lot de mauvaises nouvelles. Pas de quoi faire perdre son ton revendicatif au Mouvement associatif, principal réseau du secteur, nous explique sa présidente Claire Thoury.

En septembre dernier, vous aviez appelé les adhérents des associations à reprendre le chemin de structures fragilisées par deux années de crise sanitaire. Le mauvais indicateur de l’engagement bénévole vous inquiète-t-il ?

Le monde associatif a perdu des forces durant la crise Covid. Il est encore trop tôt pour savoir si la perte de bénévole est conjoncturelle ou structurelle car nous faisons face à deux phénomènes. Nous voyons des responsables d’association âgés, échaudés par la crise sanitaire ou en quête de temps pour eux, qui ont envie de passer la main. Ça ne date pas d’hier mais ça s’accélère. Dans le même temps, nous avons accueilli de plus en plus de nouveaux bénévoles, souvent jeunes, venus en nombre lors de la crise Covid pour faire vivre les solidarités. Mais leurs envies d’engagement, centrées sur une cause, une action, sont différentes de celles de leurs aînés. Parce qu’ils sont déjà dans la vie active ou parce qu’ils sont attachés à des actions concrètes, ponctuelles, ils ne veulent pas faire comme leurs aînés, pour qui il s’agissait d’abord de s’engager auprès d’une organisation, sans compter son temps.

Comment les associations s’adaptent-elles ?

On pourrait en rester à un discours critique et normatif sur le bon ou le mauvais engagement. On peut aussi se questionner sur les meilleures manières de leur faire une place. Comment faire évoluer les actions ? Quels épanouissements en retirer ? Répondre à ces questions, c’est renforcer le projet de l’association. Entre les aînés qui partent et les jeunes qui arrivent, ça bouscule tout le monde.

Économiquement, le monde associatif est-il sorti des turbulences de la crise Covid ?

Je le crois. En 2021, 65 000 associations ont été créées, ce qui est un bon chiffre. Quant aux 152 000 structures qui salarient au moins une personne, elles ne perdent plus d’emploi et recommencent à en créer. Cette situation demeure diverse selon les secteurs. Si le sanitaire et social ne s’est jamais arrêté ces deux dernières années, le sport, le tourisme ou la culture ont été fortement ralentis, voire arrêtés. Selon le dernier pointage d’ESS France, l’économie sociale et solidaire (ESS) a créé 3 % d’emplois en plus l’an dernier. Comme les associations représentent 80 % des emplois l’ESS, elles ne doivent pas y être pour rien.

Vous avez exprimé votre grande déception de voir la vie associative et l’ESS privées d’interlocuteur identifié au gouvernement. Espérez-vous de meilleures nouvelles pour les législatives ?

Pour nous, d’une élection à l’autre, le fil rouge demeure la confiance. La crise sanitaire a été hyperviolente pour les associations qui ont pourtant répondu présentes, de la distribution alimentaire au déploiement de la vaccination… Nous attendons un vrai plan de soutien aux associations, avec la promulgation d’une loi pluriannuelle de financements renforçant le fonds de la vie associative, réaffirmant le principe de la subvention. Nous demandons une stratégie nationale de l’engagement, qui assure les crédits en faveur du service civique, qui transforme l’exonération fiscale liée à l’adhésion à une association en crédit d’impôt…

Pourquoi parlez-vous de renouer la confiance ?

Les acteurs associatifs partagent le sentiment d’avoir été défiés par les pouvoirs publics. Le précédent quinquennat s’est ouvert sur la suppression des contrats aidés, sans consultation, et s’est achevé par l’imposition de la Contrat d’engagement républicain (dans la loi « séparatisme », ndlr) qui fait peser des risques sur la liberté d’action associative. Ce nouveau quinquennat ne peut continuer sur un tel manque de concertation. Quand des gens créent une association pour porter une action, une cause, c’est pour exprimer un besoin exprimé sur un territoire. Lorsque ces personnes tapent à la porte des pouvoirs publics, ce n’est pas pour se faire plaisir, mais pour alerter, proposer, discuter. C’est ça, l’utilité des corps intermédiaires. Mais nous ne sommes pas rancuniers. Nous envisageons une nouvelle relation de confiance avec les pouvoirs publics. Car nous sommes convaincus que l’association porte un modèle pertinent : il n’est pas lucratif, ne cherche pas à s’enrichir, ni ne verse de dividendes. L’association est lieu où l’on dépasse les désaccords personnels pour porter un intérêt commun.

Associationséconomie sociale et solidaireservice civiqueGouvernement Borne
France24 - Monde

Festival de Cannes : la satire "Sans filtre", de Ruben Östlund, remporte la Palme d’or

Publié le : 28/05/2022 - 20:02Modifié le : 28/05/2022 - 22:16

David RICH Suivre FRANCE 24 Suivre

La Palme d’or a été attribuée samedi soir à la satire politique "Sans filtre", du réalisateur suédois Ruben Östlund, qui avait déjà remporté cette prestigieuse récompense en 2017 avec "The Square".  

Ruben Östlund à nouveau récompensé au Festival de Cannes. Le réalisateur suédois a remporté, samedi 28 mai, la Palme d’or pour son film "Sans filtre". Cette satire politique mordante met en scène un couple de mannequins et influenceurs qui embarquent sur une croisière de luxe. 

À travers l’aventure d’une galerie de personnages hauts en couleurs, le cinéaste de 48 ans étudie les rapports de classe de manière à la fois cruelle et humoristique.  

"Lorsque nous avons commencé ce film, nous n'avions qu'un but : essayer de faire un film qui intéresse le public et qui le fasse réfléchir avec provocation", a déclaré, en recevant son prix, le Suédois qui rejoint désormais le club très fermé des doubles palmés, parmi lesquels les frères Dardenne et Ken Loach.

Le Prix spécial du jury a quant à lui été attribué à deux longs métrages : "Close", puissant drame sur l’amitié fusionnelle entre deux adolescents du réalisateur belge Lukas Dhont, et "Des étoiles à midi", le thriller d’aventure tourné au Panama de la française Claire Denis.  

Pour la mise en scène, le jury a choisi le réalisateur coréen Park Chan-wook pour son thriller sentimental "Decision to leave", l’histoire d’un inspecteur qui tombe amoureux d’une femme qu’il suspecte de meurtre.  

Le nouveau long métrage des frères Dardenne, “Tori et Lokita”, a remporté un prix spécial pour le 75e anniversaire du Festival de Cannes alors que deux films se sont partagés le Prix du jury : la fable poétique "Hi-Han", de Jerzy Skolimowski, et le film belge "Les Huit Montagnes", de Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen.

Le prix du meilleur scénario a été attribué au réalisateur Tarik Saleh, pour son thriller politico-religieux "Boy from Heaven".   

Le sud-coréen Song Kong-Ho ("Les Bonnes Étoiles") et l’iranienne Zar Amir Ebrahimi ("Les Nuits de Mashhad") ont obtenu les prix du meilleur acteur et de la meilleure actrice. Enfin la Caméra d’or, récompensant le meilleur premier long métrage, a été attribuée au film "War Pony", de Riley Keough, filmé au cœur d'une réserve indienne.  

Guerre en Ukraine et visite de Tom Cruise 

C’est avec l’annonce de ce palmarès que le jury, présidé par Vincent Lindon, a clôturé le 75e Festival de Cannes. Une édition marquée par le retour du public étranger, après deux années de perturbations liées à la pandémie de Covid-19.  

Particulièrement politique cette année, le festival a été dominé par le thème de la guerre en Ukraine. Le documentaire "Mariupolis 2", récit terrifiant de la vie des civils sous les bombes, a suscité une onde de choc sur la Croisette, tout comme le film "Butterfly Vision", l’histoire d’une femme soldat qui retrouve les siens après avoir été retenue captive et torturée par les séparatistes pro-russes dans le Donbass.  

Autres grands thèmes figurant au programme de cette 75e édition, le passé colonial de la France, avec les films "Tirailleurs" et "Les Harkis", les attentats terroristes du 13-Novembre 2015 à Paris, avec "Novembre" et "Revoir Paris", ou bien encore les féminicides avec la projection du documentaire "Riposte féministe".  

Le Pakistan a été mis à l'honneur avec son tout premier film en sélection officielle, le très remarqué "Joyland", présenté dans la catégorie Un certain regard.  

Enfin, le souvenir le plus marquant de cette édition restera, pour beaucoup, le retour de l’acteur américain Tom Cruise sur la Croisette, après trente ans d’absence. La superstar, venue présenter "Top Gun : Maverick", la suite du film culte qui a lancé sa carrière internationale, a reçu un accueil triomphal de ses fans, présents en nombre dans l'espoir d'approcher leur idole. 

À lire aussi : Tom Cruise électrise la Croisette et offre à ses fans une "journée surréaliste et merveilleuse"

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New York Times - World

Tras lidiar con tiroteos masivos, varios países han incrementado las restricciones de armas con resultados exitosos

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El Reino Unido, Australia, Canadá, Nueva Zelanda y Noruega son algunos países que, a pesar de tener una cultura de posesión de armas, decidieron endurecer las restricciones. Ahora sus estadísticas de violencia son muy distintas a las de Estados Unidos.

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Por Max Fisher

En todo el mundo, casi siempre se responde a los tiroteos masivos de una manera común: las autoridades imponen nuevas restricciones a la tenencia de armas y las masacres se vuelven menos frecuentes; también los homicidios y los suicidios tienden a disminuir.

Después de que un hombre británico mató a dieciséis personas en 1987, en el Reino Unido se prohibieron los modelos de armas semiautomáticas como las que había usado ese atacante. Lo mismo se hizo en 1996 con la mayoría de las pistolas tras un tiroteo dentro de una escuela. Ahora ese país tiene una de las tasas más bajas de muertes vinculadas a las armas en el mundo.

En Australia, una masacre ejecutada en 1996 ocasionó un desarme obligatorio en el que, según algunos cálculos, hasta un millón de armas de fuego fueron fundidas. Desde entonces, el índice de tiroteos masivos descendió de uno cada 18 meses a solo uno en 26 años, hasta ahora.

Canadá también endureció las leyes relacionadas con el control de armas después de una masacre en 1989. Lo mismo sucedió en Alemania en 2002, en Nueva Zelanda en 2019 y en Noruega, el año pasado.

Solo Estados Unidos, cuya tasa de tiroteos masivos y su gravedad no tienen paralelo fuera de las zonas de conflicto, se ha rehusado de manera tan sistemática a responder a esos eventos con leyes más estrictas para el control de armas.

A pesar de que esas restricciones siempre desencadenan cierta controversia, en otros países la mayoría de esas medidas fueron bien recibidas por los electores.

Incluso en Australia, donde la política de tendencia conservadora y las tradiciones rurales habían respaldado la tenencia de armas durante mucho tiempo, los ciudadanos aceptaron el desarme de manera generalizada. Algunos, como una muestra de apoyo a las leyes más estrictas para el control de armas en su país, incluso entregaron armas que podían conservar según la ley.

En cierto sentido, cada tiroteo masivo es un evento aislado, motivado por factores únicos, como la ideología o las circunstancias personales del atacante. Es imposible erradicar el riesgo por completo.

No obstante, la relación es clara y ha sido confirmada por muchos estudios en los que se han analizado los resultados de políticas como las del Reino Unido y Australia: cuando los países endurecen las leyes relacionadas con el control de armas, hay menos armas en manos de civiles, lo cual reduce la violencia con armas de fuego… y los tiroteos masivos.

El Reino Unido: prohibiciones radicales

Hoy en día, el Reino Unido tiene uno de los regímenes más estrictos del mundo desarrollado en cuanto al control de armas en el que incluso muchos policías van desarmados. Pero no siempre fue así.

Debido a su historia relacionada con la caza deportiva, en ese país estaba arraigada una larga tradición cultural de posesión de armas, sobre todo en las zonas rurales.

Esto comenzó a cambiar en 1987 con la masacre de Hungerford, llamada así por el pequeño pueblo de Inglaterra donde ocurrió. Un hombre de 27 años de la localidad usó dos rifles semiautomáticos y una pistola, que poseía legalmente, para matar a 16 personas. Sus motivos siguen siendo desconocidos.

De inmediato, el gobierno conservador del Reino Unido prohibió el tipo de rifles usado por el atacante y ordenó que los propietarios de escopetas las registraran con la policía.

El tiroteo de 1996 en una escuela de un pequeño pueblo escocés, donde un hombre de la localidad mató a quince estudiantes y a un docente, ocasionó cambios más radicales. Una investigación del gobierno recomendó restringir el acceso a las pistolas.

El gobierno conservador fue incluso más lejos y prohibió todas las pistolas excepto las de más bajo calibre, las cuales un gobierno laborista subsiguiente prohibió al siguiente año.

Con estas reformas, también se exige que los propietarios de las armas de fuego autorizadas pasen por un estricto proceso de certificación que consiste en entrevistas y visitas domiciliarias por parte de la policía local, la cual puede negar la aprobación si considera que el futuro propietario sería un posible peligro para la seguridad pública.

Los tiroteos masivos no desaparecieron por completo en el Reino Unido: un atacante mató a 12 personas en 2010, y otro mató a cinco en 2021. Pero han disminuido de manera considerable todas las formas de violencia relacionada con armas

En la actualidad, en el Reino Unido, hay alrededor de cinco pistolas por cada cien personas (excepto en Irlanda del Norte, donde esta cifra es más elevada), que es una de las tasas más bajas en el mundo desarrollado. La tasa de homicidios con pistola es de alrededor de 0,7 por millón, también una de las más bajas.

Australia: desarme a nivel nacional

En Estados Unidos, los activistas para el control de armas casi siempre citan los desarmes radicales de Australia. Aunque ningún país tiene una tasa de tenencia de armas similar a la de Estados Unidos, que es más del doble que la de Yemen, que está en segundo lugar, Australia ha tenido similitudes políticas y culturales en cuanto a la posesión de armas.

A pesar de esto, tras una masacre en 1996, en la cual un hombre armado mató a 35 personas en el pueblo de Port Arthur, las autoridades impusieron nuevas restricciones radicales.

A fin de cuentas, el desarme a nivel nacional sacó de circulación entre una de cada cinco y una de cada tres armas de civiles. Esta medida tuvo como objetivo principal armas como los rifles semiautomáticos y muchas escopetas que, según las nuevas leyes, ya no estaban permitidas.

Este país también replanteó la tenencia de armas: de ser un derecho inherente, como solo sucede en unos cuantos países como Estados Unidos, pasó a convertirse en un privilegio que tienen que ganarse expresamente los ciudadanos.

En Australia, los posibles propietarios de armas ahora necesitan un registro nacional, un periodo de espera de 28 días y un trámite de certificación en el que tienen que demostrar una razón válida para portar un arma.

Desde entonces, las masacres han desaparecido de manera eficaz en Australia. Lo que solía ser un evento casi anual, solo ha sucedido una vez desde que se impusieron las reformas: en 2018, un atacante ocasionó el fallecimiento de siete personas.

Sin embargo, tal vez esto haya tenido un mayor impacto en otras formas de violencia. Una investigación de 2011 sobre los datos relacionados con crímenes y suicidios concluyó que el programa “al parecer ha sido muy exitoso en términos de vidas salvadas”.

Según el estudio, la tasa de homicidios relacionados con armas se redujo a la mitad posteriormente, así como la tasa de suicidios con armas de fuego. No aumentaron ni los homicidios ni los suicidios que no involucraran armas de fuego. Investigaciones posteriores confirmaron estos hallazgos.

Al principio, las reformas generaron una gran controversia, incluso dentro de las filas del gobierno conservador que las aprobó, así como en algunas comunidades rurales. Pero los temores de una reacción violenta electoral o incluso de una resistencia violenta (el primer ministro de Australia, John Howard, usó un chaleco antibalas durante un discurso) nunca se materializaron.

“Pocos australianos negarían que su país es más seguro hoy en día como consecuencia del control de armas”, escribió Howard en The New York Times en 2013.

No obstante, en los últimos años, las tasas de tenencia de armas en Australia han aumentado, así como las tasas de asesinatos vinculados a su uso.

Canadá y Noruega: un cambio gradual

No todas las reformas han sido tan drásticas como las del Reino Unido y Australia.

Canadá endureció las restricciones sobre la tenencia de armas en respuesta a un tiroteo masivo ocurrido en 1989 en el que murieron 14 mujeres universitarias. Se exigió que tuvieran licencia quienes usaban rifles y escopetas, y esas armas tenían que ser registradas ante las autoridades. Para las pistolas ya se aplicaban reglas parecidas.

Pero las nuevas normas, que fueron muy controvertidas en las comunidades rurales, no se aplicaron sino hasta 1995, seis años después del tiroteo, y fueron abolidas casi en su mayoría en 2012.

Aunque en Canadá, las reglas relacionadas con las pistolas siguen siendo mucho más estrictas que en Estados Unidos, son más laxas que en la mayoría de los demás países. Sus tasas de tenencia de armas, homicidios con armas y frecuencia de tiroteos masivos siguen una tendencia parecida: un pequeño porcentaje de las de Estados Unidos, pero más elevadas que en la mayor parte de los demás países desarrollados.

También Noruega ha avanzado con relativa lentitud tras un ataque terrorista de la extrema derecha en 2011 en el que murieron 77 personas.

Pese a que este país tiene una de las tasas más altas de Europa en tenencia de armas, cuenta con tasas relativamente más bajas de violencia vinculada con ellas. Durante años, el país ha aplicado reglas muy estrictas, que incluyen clases obligatorias en el uso seguro de las armas y un proceso de certificación. Pero tuvieron que pasar siete años después de la masacre de 2011 para que se decretara una prohibición a las armas semiautomáticas, misma que fue suscitada por ese ataque y entró en vigor hasta el final del año pasado.

Nueva Zelanda, la cual al igual que Noruega, tradicionalmente ha tenido una elevada tasa de tenencia de armas, pero restricciones estrictas, junto con una baja tasa de violencia con armas, avanzó más rápido.

En 2019, cuando una persona vinculada a la extrema derecha mató a 50 peregrinos a una mezquita, las autoridades tardaron menos de una semana en anunciar la prohibición de los rifles semiautomáticos de tipo militar y de los cargadores de alta capacidad como los que había usado el atacante.

Pero Noruega, Nueva Zelanda, Canadá y Australia son casos atípicos de una manera importante: todos comenzaron con una elevada tasa de tenencia de armas, relativamente pocas restricciones, o ambas cosas.

En la mayoría de los países, hay menos armas o derechos de armas preexistentes para restringir después de un tiroteo masivo y, tal vez como resultado, también hay muchos menos tiroteos masivos en esos países.

Sin embargo, esos gobiernos también han tenido que actuar. En Alemania, después de que un hombre armado matara a 16 personas, el gobierno elevó la edad mínima para portar las pocas armas permitidas de 18 a 21 años.

Cuando otro ataque sucedió en Alemania siete años después —ambos incidentes fueron extremadamente raros en un país con poca violencia armada— los legisladores establecieron nuevas reglas que permitían controles policiales aleatorios a los propietarios de armas.

Como la propiedad de armas ya estaba estrictamente controlada, quedaban pocas medidas adicionales para imponer.

Max Fisher es reportero y columnista de temas internacionales con sede en Nueva York. Ha reportado sobre conflictos, diplomacia y cambio social desde cinco continentes. Es autor de The Interpreter, una columna que explora las ideas y el contexto detrás de los principales eventos mundiales de actualidad.@Max_FisherFacebook

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L'Humanité

Idées. « L’endettement, une forme de contrôle du corps des femmes »

Le débat

Dans « Nos vies valent plus que leurs crédits », la sociologue Camille Bruneau et la politiste Christine Vanden Daelen montrent comment la dette, publique comme privée, affecte de façon « disproportionnée et spécifique » les femmes et constitue une arme du patriarcat.

Clotilde Mathieu

Vie chère, remontée des taux d’intérêt, la dette sous toutes ses formes revient sur le devant de la scène, faisant des femmes les principales victimes. En prenant l’exemple du crédit, au travers d’une lecture féministe de la dette, les deux chercheuses belges montrent comment capitalisme et patriarcat sont deux systèmes de domination qui « se nourrissent l’un de l’autre ». Plus qu’une réforme de l’égalité femme-homme, les deux autrices prônent un changement systémique.

Dans votre livre, vous détricotez les mécanismes de la dette. Votre constat est le suivant, du Nord au Sud, les femmes sont doublement discriminées : l’accès au crédit est moindre, le coût est beaucoup plus élevé, alors qu’elles en ont le plus besoin.

Camille Bruneau Pour expliquer cette dynamique, il est nécessaire de comprendre le lien entre la dette publique et la dette privée. C’est le cœur de notre ouvrage : le but est de proposer un cadre d’analyse, une lecture féministe de la dette qui peut être appliquée à une série de mesures et de réformes. Travailleuses majoritaires dans des secteurs sanctionnés par les ajustements structurels et l’austérité, les femmes des milieux populaires sont les premières à perdre leur emploi, leurs revenus. Elles sont également touchées en tant qu’usagères des services publics pour elles-mêmes et les personnes dont elles ont la charge. Si la crèche ferme, ce sont elles qui vont en général s’occuper des enfants. Elles se retrouvent dans des situations encore plus précaires, qui ne leur permettent pas une autonomie financière. En conséquence, pour assurer leurs besoins et ceux de leurs proches, elles n’ont pas d’autres choix que de s’endetter à titre privé. Étant donné leur situation financière, elles vont rencontrer plus de difficultés pour obtenir des crédits de qualité. Rejetées par le système bancaire traditionnel, elles se tourneront vers des institutions financières où les taux d’intérêt sont plus élevés.

Christine Vanden Daelen Ces institutions, notamment de microcrédit, ciblent particulièrement les femmes, surtout dans les classes des milieux populaires, et dans les pays où elles n’ont malheureusement pas un taux d’alphabétisation très élevé. Elles se retrouvent à signer des contrats dont elles ne comprennent pas toutes les clauses, notamment celles qui indiquent que les taux d’intérêt augmentent après quelques mois. Par ailleurs, le recours à l’endettement privé est loin d’être quelque chose que nous défendons. Son explosion ces dernières années est un problème structurel à l’origine de l’accroissement de nombreuses violences et inégalités.

Camille Bruneau D’autre part, il s’installe un cercle vicieux de la précarité où la hausse de la dette publique entraîne une hausse du coût de la vie et des services. Pour toute une série de raisons, leurs ressources financières, leur temps, leur énergie sont accaparés au service du remboursement de leur dette. C’est une forme de contrôle des corps, une forme d’intrusion de la finance dans le quotidien, dans la reproduction sociale. C’est d’autant plus important pour celles qui sont à la croisée des systèmes de domination, avec le cumul capitalisme, racisme, patriarcat.

Avez-vous un exemple concret de ce cercle que vous venez de décrire ?

Camille Bruneau Au travers de la dette, le FMI va inciter les pays à développer leurs activités économiques autour d’un produit à exporter afin de faire rentrer des dollars et rembourser cette dette. Puisque, rappelons-le, une dette émise en dollar doit être remboursée avec des dollars. Une partie des territoires agraires vont être mobilisés, vendus à des compagnies étrangères pour développer des monocultures, comme le coton au Bénin. Cela engendre une perte de terre pour les femmes qui ne sont pas protégées par des titres de propriété formels. La perte de ces terres va engendrer une perte de sécurité alimentaire et de souveraineté alimentaire, et plus globalement une série de conséquences qui vont d’une charge de travail augmentée à la malnutrition. Ces conséquences conduisent de nombreuses femmes à migrer. Que ce soit vers d’autres pays ou dans leur propre pays, vers les centres urbains, pour travailler dans des métiers considérés comme typiquement féminins : la domesticité, dans le soin, la prostitution, ou dans les zones franches pour travailler dans l’industrie du textile notamment. Ainsi, d’un côté, les politiques extractivistes vont affecter les femmes en tant que productrices, agricultrices ; de l’autre côté, l’Europe austéritaire, qui cherche à économiser sur la main-d’œuvre, va proposer des emplois de plus en plus précaires. Et ce sont justement ces femmes migrantes qui vont venir les occuper. L’effet cumulatif est particulièrement important et va affecter de manière disproportionnée et spécifique les femmes. Et ceci parce que nous sommes dans le cadre d’une société patriarcale où les femmes sont assignées à certains rôles, certaines professions.

D’ailleurs, vous démontrez au travers d’une analyse historique comment, dans un système capitaliste, la dette et le patriarcat se nourrissent mutuellement.

Christine Vanden Daelen Durant la période du Moyen Âge, dans les communautés où une partie des terres était collective, le travail des hommes et des femmes, qu’il se réalise tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du foyer, contribuait autant à la vie économique. Les biens que les femmes produisaient étaient par exemple vendus entre villages, au marché, apportés en ville… Les productions réalisées par les femmes autant au sein du foyer que sur les terres villageoises avaient une valeur. Dès le XIIIe siècle, mais particulièrement à partir du XVIe, les rapports de genre et de classes sont chamboulés, avec la fin du servage d’abord, qui instaure des relations de salariat avec les seigneurs, mais aussi au sein de la classe paysanne, car ces relations de salariat concernent souvent les hommes.

Camille Bruneau Un moment charnière d’accumulation primitive est le mouvement des enclosures, qui prend place surtout à partir du XVIe siècle : bien que de nombreuses luttes, où les femmes sont très actives, s’y opposent, les terres collectives sont accaparées, ce qui amplifie la perte d’accès à la terre et la marchandisation de celle-ci. C’est à ce moment-là que commence à se formaliser la séparation entre le travail dit productif car générant des revenus, et les biens et services dits improductifs, car sans valeur marchande. Ces derniers sont associés à la sphère privée, aux femmes, et de plus en plus dévalorisés.

Christine Vanden Daelen Au regard de l’histoire, on s’aperçoit que le capitalisme renforce l’assignation des femmes au foyer, et la dévalorisation du métier du care. Cela va encore s’accentuer parce que le capitalisme en tant que tel a un besoin vital de ce travail gratuit. S’il devait rémunérer les femmes pour tout le travail de reproduction sociale qu’elles font gratuitement, le système capitaliste dégagerait moins de profits, pourrait moins s’étendre, se développer. Ce n’est pas un hasard de l’histoire si la division sexuelle du travail se renforce et assigne les femmes à la reproduction sociale, qui est dévalorisée par le capital.

Dans un contexte d’hyperinflation et d’austérité, de resserrement des conditions de crédit, quelles vont être les conséquences de cette crise systémique multifactorielle pour les femmes ?

Camille Bruneau Le système dans son état actuel reproduira les mêmes logiques austéritaires permettant d’assurer avant tout la continuité des remboursements des créanciers, qui sont en général des institutions bancaires, des fonds de pension, etc. Or, pour nous, la priorité absolue est avant tout d’assurer les droits fondamentaux des populations. Si on ne fait rien, les conséquences que nous décrivons vont s’amplifier avec toujours les mêmes effets, sur les mêmes catégories de personnes. Ce livre est une alerte. D’ailleurs, la mise en place de politiques austéritaires va faire apparaître de nouvelles formes de dettes. On le voit au Portugal, avec des crédits pour payer son loyer. C’est inédit. Jusqu’ici, les prêts immobiliers servaient à devenir propriétaire, non à payer sa location. Avec l’actuelle montée des prix, la part des dépenses énergétiques ou de nourriture progresse, ce qui pourrait se muer en de nouvelles sources d’endettement privé et aussi de spéculation. Si on réfléchit en termes de genre, étant donné que les femmes dépensent proportionnellement plus en nourriture, pour le ménage, cela aura des conséquences fortes pour elles.

Christine Vanden Daelen Nous avons voulu montrer la récurrence des réponses du système, en mettant en exergue les impacts forcément genrés de ces mesures puisque nous sommes dans un capitalisme hétéro-patriarcal. On connaît les réponses du système, donc anticipons aussi sur nos luttes à venir pour permettre de dénoncer l’endettement tant individuel que public. Ces dettes sont illégitimes à nos yeux et elles doivent être annulées.

Outre l’annulation des dettes, la mesure la plus « indispensable » et « incontournable » est la revalorisation des métiers du care. Pourquoi ?

Christine Vanden Daelen Cela va bien au-delà de la simple revalorisation salariale des métiers du soin. Cette revalorisation-collectivisation de la reproduction sociale ne peut pas relever d’une réforme dans le sens où elle implique un changement complet de paradigme économique : il s’agit de remettre la vie et le soin au centre et non la finance.

Camille Bruneau La crise du Covid a amplifié d’une manière fulgurante plusieurs dynamiques dont on parle notamment autour du travail gratuit, des violences, de l’accès à la santé reproductive. Cette crise a également démontré l’importance du prendre-soin.

Christine Vanden Daelen Les mouvements féministes se sont de plus en plus approprié les questions d’endettement : l’analyse féministe de la dette permet de prendre en compte les vécus de personnes jusque-là invisibilisées, pas écoutées. Si bien qu’ils apportent des réponses et des propositions d’alternatives face à la dette parfois plus innovantes que les mouvements anti-dette eux-mêmes. Un aspect central de ce livre est d’affirmer que la question de l’endettement n’est rien de moins qu’une question de vie ou de mort. Nous espérons que nos propos pourront alimenter différentes luttes.

Profils

Camille Bruneau et Christine Vanden Daelen sont membres du Comité pour l’abolition des dettes illégitimes, association internationale pour l’abolition du système dette. Leur thèse est nourrie par les luttes des femmes africaines, ainsi que de leurs rencontres avec des associations féministes européennes, notamment belges, sur les questions de l’endettement des femmes des milieux populaires.

surendettementdetteFéminismeÉgalité hommes femmes
France24 - Monde

Visite de l'ONU en Chine : les États-Unis restent "préoccupés"

Publié le : 29/05/2022 - 09:02

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Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a exprimé samedi sa "préoccupation" après la visite de Michelle Bachelet au Xinjiang et s'est dit "troublé par des informations selon lesquelles les habitants ont été avertis de ne pas se plaindre ou de parler ouvertement des conditions dans la région".

Les États-Unis ont exprimé, samedi 28 mai, leur "préoccupation" quant à des limites éventuelles apportées par Pékin à la visite au Xinjiang de la Haute commissaire de l'ONU chargée des droits de l'Homme, Michelle Bachelet, a déclaré le secrétaire d'État américain Antony Blinken.

"Les États-Unis restent préoccupés par la visite de la Haute commissaire de l'ONU chargée des droits de l'Homme, Michelle Bachelet, et de son équipe en République populaire de Chine et des efforts de cette dernière pour restreindre et manipuler ce déplacement", a déclaré Antony Blinken dans un communiqué, ajoutant que les conditions de cette visite "n'ont pas permis une évaluation complète et indépendante de la situation des droits de l'Homme, y compris au Xinjiang", dans l'est du pays.

Il s'est dit "troublé par des informations selon lesquelles les habitants du Xinjiang ont été avertis de ne pas se plaindre ou de parler ouvertement des conditions dans la région".

>> À lire : La visite de l'ONU en Chine "n'était pas une enquête" sur les Ouïghours, se défend Michelle Bachelet

Cette région chinoise a longtemps été le théâtre d'attentats sanglants visant des civils et commis, selon les autorités, par des séparatistes et islamistes ouïghours – le principal groupe ethnique de la région.

Le Xinjiang fait ainsi l'objet depuis quelques années d'une surveillance draconienne. Des études occidentales accusent Pékin d'avoir interné plus d'un million de Ouïghours et de membres d'autres groupes ethniques musulmans dans des "camps de rééducation", voire d'imposer du "travail forcé" ou des "stérilisations forcées". Les États-Unis évoquent un "génocide".

Michelle Bachelet tenue à l’écart de la presse étrangère

La Chine dénonce des rapports biaisés et parle de "centres de formation professionnelle" destinés à développer l'emploi et à éradiquer l'extrémisme.

Michelle Bachelet s'est rendue au Xinjiang dans la capitale régionale, Urumqi, et dit avoir visité dans la ville de Kashgar une prison, où elle a notamment vu des prisonniers, décrivant son accès comme "assez ouvert, assez transparent".

>> À lire : "Xinjiang Police Files" sur les Ouïghours : Adrian Zenz, anthropologue et cauchemar de Pékin

Le gouvernement du Xinjiang lui a, selon elle, assuré que le réseau de "centres de formation professionnelle" avait été "démantelé". Michelle Bachelet a déclaré avoir visité l'un de ces anciens centres.

Les détails de sa visite n'ont pas été rendus publics. L'ex-présidente chilienne, au nom de la situation épidémique en Chine, était dans une bulle sanitaire qui l'a tenue à l'écart de la presse étrangère.

Lors d'une conférence de presse en ligne organisée à la fin de son séjour dans le pays, Michelle Bachelet a rappelé que sa visite, dont la presse étrangère était exclue, ne constituait "pas une enquête".

Avec AFP

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La visite de l'ONU en Chine "n'était pas une enquête" sur les Ouïghours, se défend Michelle Bachelet

Xi Jinping défend le bilan de la Chine au sujet des Ouïghours devant Michelle Bachelet

PORTRAIT

"Xinjiang Police Files" sur les Ouïghours : Adrian Zenz, anthropologue et cauchemar de Pékin

L'Humanité

L’heure des contes

Chronique

Arthur Hay

Du 9 au 16 mai, les livreurs étaient appelés à voter pour les organisations syndicales ou associations chargées de représenter la profession. Une même élection se faisait en parallèle pour les chauffeurs de VTC. Mille excuses de refaire une chronique sur le sujet, mais ce scrutin est l’histoire d’un fiasco qui restera dans les annales. En voici les points principaux qui, s’ils sont acceptés, pourraient bousculer la définition même de vote démocratique de représentants des travailleurs.

Le vote ne comprenait que 4 plateformes d’exploitation, les autres ont été passées à la trappe. Pour travailler, la majorité des livreurs possèdent des comptes de microentrepreneurs qui le leur louent. Sauf que, pour voter, il fallait avoir les informations données sur l’e-mail rattaché au compte – donc celui du propriétaire –, et le RIB du compte, qui est rarement celui du livreur. Une bonne partie des votants était donc des propriétaires de comptes qui prennent entre 30 et 50 % de ce que le livreur gagne. Pas sûr que ces profiteurs aient voté pour le syndicat qui prône le respect du droit du travail.

Nous avions proposé à l’Arpe, « l’autorité » garante du bon déroulement du vote et des négociations à venir, de faire en sorte que les livreurs votent directement. Nous avions aussi demandé que le site recueillant les suffrages soit traduit en différentes langues. Après tout, si un pays démocratique comme la France permet l’abus de trimeurs étrangers, le minimum pour le gouvernement est de leur donner les moyens de voter quand il organise une élection qui les concerne. « Ne vous inquiétez pas, messieurs les syndicalistes, tout va bien se passer. Nous travaillons depuis des mois avec Uber et les autres pour que le scrutin se déroule au mieux et que chaque livreur soit pris en compte », dixit le président de l’Arpe. Lui qui, quelques mois avant d’être nommé président de cette foire, était lobbyiste intérimaire chez Uber. Il faut rappeler qu’il a été nommé par notre toute nouvelle première ministre, la gauchiste ultralibérale, Élisabeth Borne. Celle-là même qui me disait, lors d’une réunion, que les plateformes de livraison étaient responsables de salariat déguisé et qu’elle allait changer ça. Il aurait fallu traduire le « changer ça » par « faire en sorte de rendre légal un système trop dénigré par les forçats du bitume ». Quand je serai moi-même premier ministre, je légaliserai la séquestration des patrons voyous, ça facilitera grandement les négociations.

La confiance de l’Arpe envers les plateformes est sans limite : elles seules avaient le droit de contacter les travailleurs. Résultat, plus de la moitié d’entre eux n’ont pas reçu de leur patron les identifiants pour voter. Ce scandale mériterait qu’on fasse un référendum national pour savoir si l’on greffe un bonnet d’âne aux responsables qui nous infligent des contes à dormir debout. Un chiffre encore : 1,83. Ce n’est pas la taille moyenne d’un livreur à vélo mais le taux de participation à ce scrutin national en %. Une élection hors du droit du travail et ayant pour but de ne pas nous l’accorder n’emballerait pas les livreurs ? Incroyable ! Remarque, pour le Clap, un (autoproclamé) syndicat (autoproclamé) anarchiste « la méfiance, africaine, envers le principe même des élections » serait une cause de l’abstention. Depuis quand le monde est parti en vrille comme ça ?

la chronique d'arthur hay
France24 - Monde

Après une nouvelle vague de violences policières, le Brésil sous le choc

Publié le : 28/05/2022 - 19:10

Henrique VALADARES Suivre Valériane GAUTHIER Suivre

Les Brésiliens ont investi les rues de plusieurs capitales régionales du pays cette semaine pour demander justice après de nombreux cas de graves violences policières. Alors que Rio de Janeiro déplorait la mort de plus de 20 personnes mardi lors d’une opération policière dans une favela, le pays a été choqué par le décès d’un homme mercredi, asphyxié après avoir été placé dans le coffre d’une voiture de police.

Nouvelle vague d'indignation au Brésil après de graves cas de violences policières. Quelques jours après une opération de police qui a fait au moins 23 morts à Rio de Janeiro, les images du meurtre d'un homme asphyxié dans le coffre d'une voiture mercredi 25 mai sont devenues virales sur Internet et ont indigné les défenseurs de droits de l'Homme. Le lendemain, de nombreuses manifestations ont gagné les rues dans différentes villes brésiliennes pour réclamer justice.

À Brasilia et à São Paulo, des manifestants se sont rassemblés devant le siège local de la police routière fédérale (PRF). Vendredi 27 et samedi 28 mai, des manifestants ont battu le pavé à Rio de Janeiro également. Organisé par le collectif Pelas Vidas Negras ("Pour les vies noires"), les participants ont déployé des affiches reprenant des slogans du mouvement Black Lives Matter et les derniers mots de l'Américain George Floyd, tué lors d'un contrôle de police à Minneapolis, le 25 mai 2020.

Deux ans après, jours pour jour, le Brésilien Genivaldo de Jesus Santos est décédé, asphyxié après avoir été placé dans le coffre d'une voiture de la PRF lors d'un contrôle de routine dans la petite ville d'Umbauba, dans l'État de Sergipe (Nord-Est). Les policiers ont ensuite admis avoir utilisé une bombe au spray et du gaz lacrymogène à l'intérieur de la voiture après y avoir installé l'homme de 38 ans. Selon les autorités, il s'agissait de "techniques d'immobilisation et des instruments à faible potentiel offensif" pour faire face à "l'agressivité" de la victime.

Des manifestants ont investi les environs du lieu du drame, selon le site G1, puis ont également déployé des affiches devant le siège de la police fédérale à Aracaju, capitale du Sergipe.

Les images de ce nouvel épisode de violences policières ont gagné les réseaux sociaux, alors que le Brésil déplorait déjà la mort d'au moins 23 personnes lors d'une opération policière mardi 24 mai à Vila Cruzeiro, une favela de Rio de Janeiro. Selon le site d'investigation The Intercept, la PRF a également contribué à ce raid, censé combattre le trafic de drogues et devenu le deuxième le plus meurtrier de l'histoire de la ville.

Les autorités de Rio ont affirmé que la majorité des victimes étaient des criminels, tuées car elles auraient affronté les agents de police, selon l'Estadão de São Paulo. Mais selon une enquête de ce quotidien, au moins 11 victimes, dont un garçon de 16 ans, n'avaient aucun antécédent criminel et n'étaient pas connus de la police.

Soupçons de "torture" et "exécutions sommaires"

Des experts et activistes accusent les policiers impliqués de "torture" et "d'exécutions sommaires". "Nous avons vu un cadavre dont le visage était recouvert d'une poudre blanche, qui ressemblait à de la cocaïne", a témoigné auprès de l'AFP Rodrigo Mondego, responsable de la commission des droits de l'Homme au barreau de Rio. "Ceux qui ont tué cette personne ont étalé de la cocaïne sur son visage et lui en ont peut-être fait manger. C'est un acte de torture", a-t-il raconté.

"Nous soupçonnons également un grand nombre d'exécutions sommaires. Des témoins nous ont raconté que des hommes qui s'étaient rendus aux policiers avaient été abattus dans les bois" sur la partie haute de la favela, a-t-il dit. Selon cet avocat, le bilan de l'opération policière à lui seul renforce ces soupçons d'exécutions extrajudiciaires : "si l'on consulte les statistiques dans le monde entier, on ne verra jamais une fusillade où plus de 20 personnes meurent dans un camp et aucune dans l'autre".

Face à ces accusations et au tollé provoqué par l'opération, le Parquet fédéral a ouvert une enquête sur "d'éventuelles violations" des droits de l'Homme perpétrées par des agents. Vendredi 27 mai, au moins 12 agents de police ayant participé à l'opération avaient témoigné et soumis leurs armes pour une analyse, selon Estado de São Paulo.

Selon la Police militaire de Rio de Janeiro, "l'action [à Vila Cruzeiro] visait à localiser et à arrêter les chefs criminels qui se cachent dans la communauté, y compris les criminels d'autres États du pays. Les équipes de la BOPE et du PRF se préparaient au raid lorsque les criminels ont commencé à tirer des coups de feu sur la partie haute de la communauté", poursuit le communiqué de la police. La PRF a déclaré qu'elle participait à l'action parce que les "chefs criminels qui se cachent dans la communauté" opèrent également "dans des crimes sur les routes fédérales".

Selon une habitante de la favela, les tirs auraient commencé dès 3h40 le mardi et auraient continué au moins jusqu'à 18h, a-t-elle raconté à BBC Brésil.

L'utilisation de gaz lacrymogène dans une voiture, un "acte de torture"

La mort de Genivaldo de Jesus Santos pourrait également être considérée comme un "acte de torture" de la PRF, selon Renato Sérgio de Lima, directeur-président du Forum brésilien de sécurité publique. Cela car les policiers "ont transformé une technique de contention en espace ouvert en une pratique qui peut être qualifiée de torture, car [la victime] était déjà maîtrisée", affirme l'expert, ajoutant que le gaz lacrymogène "n'est pas destiné à une utilisation individuelle" et "ne peut jamais être utilisé dans un espace clos".

Sur les vidéos du drame, qui ont largement circulé, on peut voir clairement deux agents de la PRF casqués essayer de refermer le coffre d'une voiture sur un homme dont les jambes dépassent. L'un d'eux entrouvre brièvement la porte latérale, y introduit un objet, puis une épaisse fumée blanche s'échappe du coffre, semblant venir d'une bombe lacrymogène. Selon les passants, la scène aurait duré plus de trente minutes, où des badauds expriment leur horreur, pendant qu'un autre crie : "Ils vont le tuer !"

L'homme remue les jambes pendant environ une minute, puis devient immobile. Les agents replient alors ses jambes et ferment le coffre, ignorant les appels. Contrairement à ce que disent les autorités, le neveu de la victime a affirmé au quotidien O Globo que Genivaldo de Jesus Santos aurait obéi aux agents et essayé de "dialoguer" avec eux, notamment en leur expliquant qu'il souffrait de problèmes mentaux.

La PRF a affirmé dans un tweet avoir suspendu les agents temporairement pour mener l'enquête sur le cas dans le cadre d'une procédure disciplinaire.

🚨Nota de esclarecimento🚨 pic.twitter.com/Q7rJ7P4PFy

May 26, 2022

Une ONG anti-raciste avait annoncé poursuivre l'État en justice, demandant une indemnisation similaire à celle obtenue par la famille de George Floyd : 27 millions de dollars. Et de justifier : "parce que Genivaldo de Jesus Santos, tout comme lui, était également noir, a été tué par la police par asphyxie, et exactement à la même date, avec une différence de deux ans". Dans un communiqué, l'organisation Human Rights Watch a également exprimé sa "consternation".

La police la plus meurtrière au monde, surtout envers les Brésiliens noirs

La police brésilienne est l'une de celles qui tue le plus au monde : en 2021, plus de 6 100 personnes sont mortes dans des opérations policières, soit une moyenne de 17 par jour, selon des chiffres d'une organisation de surveillance des violences.

Parmi les victimes des opérations policières dans l'État de Rio de Janeiro, 72 % d'entre elles s'identifiaient comme noires ou métisses, selon une étude de l'Institut de sécurité publique. En novembre 2020, l'ONU avait déjà dénoncé le "racisme structurel" au Brésil après la mise à mort d'un Brésilien noir par un gardien de supermarché.

"Chaque voiture de police a un petit côté navire négrier"

Pour l'éditorialiste Eduardo Sakamoto, ce drame s'ajoute "au génocide noir par balles [et] par la faim", s'est-il révolté dans un éditorial publié sur le portail d'informations Uol. Selon lui, le président d'extrême droite, Jair Bolsonaro, veut permettre de dédouaner les policiers qui abattent des criminels lors d'opérations, “encourageant [ainsi] les massacres”.

Mardi soir, après l'opération à Vila Cruzeiro, le président a félicité les "guerriers" des forces de l'ordre pour avoir "neutralisé au moins 20 marginaux liés au trafic de drogue". Il ne s'est toutefois pas prononcé sur la mort de Genivaldo de Jesus Santos.

Pour Danielle Sanchez, du collectif Femmes noires, l'acte est important pour mettre fin aux abus des forces de l'ordre, qui entraînent une surmortalité de personnes noires. Faisant allusion à une chanson populaire, l'assistante sociale a dit au site G1 :"Il est très douloureux de voir une scène où un homme noir est jeté dans un fourgon de police. Ils sont devenus les nouveaux navires négriers".

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Brésil : nouveau bain de sang lors d'un raid policier dans une favela de Rio de Janeiro

Deux ans après la mort de George Floyd, Joe Biden signe un décret pour réformer la police

DÉCRYPTAGE

Au Brésil, la police militaire entre devoir de réserve et soutien inconditionnel à Jair Bolsonaro

New York Times - World

Elecciones en Colombia

¿Colombia elegirá a su primer presidente de izquierda?

Un mitin del candidato presidencial Gustavo Petro en Cartagena, Colombia, el 14 de mayoCredit...

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Un electorado joven, numeroso y expresivo que anhela transformar una de las sociedades más desiguales de América Latina podría impulsar a Gustavo Petro a la presidencia.

Por Julie Turkewitz

Photographs by Federico Rios

FUSAGASUGÁ, Colombia — El hombre en el escenario, rodeado de una multitud sudorosa, apasionada y bulliciosa parecía una elección peculiar para un ídolo de juventudes. Gustavo Petro tiene el pelo cano, 62 años y, en sus discursos, parece más un predicador clamoroso que una estrella conversadora de TikTok.

Pero luego de un inesperado ascenso de rebelde clandestino a alcalde de Bogotá y rostro obstinado de la oposición colombiana, Petro podría convertirse en el primer presidente de izquierda de Colombia, un momento crucial para una de las sociedades más políticamente conservadoras de América Latina.

Y, en cierta medida, su auge ha sido impulsado por el electorado joven más numeroso, bullicioso y tal vez más indignado en la historia del país, un sector que exige la transformación de una nación caracterizada por una profunda desigualdad social y racial.

En la actualidad casi nueve millones de votantes colombianos tienen 28 años o menos, la mayor cantidad en la historia; son una cuarta parte del electorado. Están inquietos: crecieron con la promesa de la educación universitaria y buenos empleos y se ven decepcionados ante el panorama actual, también están más conectados al mundo digital y posiblemente más empoderados que cualquier generación previa.

“Petro es el cambio”, dijo Camila Riveros, de 30 años, envuelta en una bandera de Colombia en un evento de campaña este mes en las afueras de Bogotá, la capital. “La gente está aburrida”.

Mientras los colombianos se preparan para votar el domingo, Petro ha prometido repensar el modelo económico capitalista del país y expandir ampliamente los programas sociales, al proponer trabajo garantizado con una renta básica, cambiar el sistema de salud hacia un sistema controlado públicamente y aumentar el acceso a la educación superior, en parte a través de un aumento de impuestos a los ricos.

Petro lleva meses liderando las encuestas —aunque los sondeos sugieren que tal vez no se libre de una segunda vuelta en junio— y su popularidad refleja tanto el avance de la izquierda en América Latina como el fervor contra los políticos de turno que se ha intensificado debido a los embates de la pandemia en la región.

“Este 29 de mayo, entonces, tenemos una decisión que tomar”, dijo Petro en otro evento de campaña celebrado este mes en la ciudad caribeña de Cartagena. “O mantenemos las cosas como están o gritamos: ¡Libertad! Yo los invito a gritar: ¡Libertad!”.

Pero sus críticos aseguran que Petro no está preparado para gobernar y argumentan que sus políticas, que incluyen un plan para detener todas las nuevas exploraciones petroleras en un país donde el combustible es una exportación clave, arruinarían la economía.

También ha interpelado directamente a las instituciones más importantes del país —en particular a las fuerzas armadas— aumentando las tensiones con los líderes militares y causando preocupación sobre la estabilidad de la duradera pero vulnerable democracia de Colombia.

El principal oponente de Petro es Federico Gutiérrez, de 47 años, exalcalde de Medellín, la segunda ciudad del país, y candidato de la clase gobernante conservadora. Gutiérrez propone un camino menos ambicioso.

“Y claro que hay que cambiar muchas cosas”, dijo en una entrevista en la que mencionó un plan que intensificaría la explotación petrolera con el método de fractura hidráulica, llevaría más fondos a los gobiernos locales y crearía una unidad especial para combatir el crimen urbano. “Pero los cambios jamás pueden suponer un salto al vacío sin paracaídas, como le ocurrió a Venezuela o Nicaragua, o como le está pasando a Perú, a Chile”.

Un tercer candidato, Rodolfo Hernández, de 77 años, es un exalcalde con una plataforma populista anticorrupción que está avanzando en las encuestas.

La elección sucede durante un momento difícil para el país. Los sondeos muestran una insatisfacción generalizada con el gobierno del actual presidente, Iván Duque, respaldado por la misma coalición política que apoya a Gutiérrez, así como una frustración por la pobreza crónica, una brecha de ingresos cada vez mayor y la inseguridad, que se han intensificado durante la pandemia.

Uno de los sectores que ha sido más afectado por estos problemas es la juventud colombiana, y esos votantes podrían ser quienes decidan si el país da un gran giro a la izquierda.

La gente joven ha encabezado las protestas contra el gobierno que llenaron las calles de Colombia el año pasado y han dominado la conversación nacional durante semanas. Al menos 46 personas murieron —muchos eran manifestantes jóvenes que no estaban armados y muchos de esos incidentes sucedieron en encuentros con la policía— en lo que se conoce como “el paro nacional”.

Algunos analistas esperan que los jóvenes acudan a votar en cifras récord, impulsados no solo por Petro sino también por su candidata de fórmula, Francia Márquez, una activista ambientalista de 40 años con un enfoque de género, raza y con conciencia de clase y quien se convertiría en la primera vicepresidenta negra del país.

“La generación de TikTok que está muy conectada con Francia, que está muy conectada con Petro, va a ser determinante”, dijo Fernando Posada, un analista político de 30 años.

La generación joven actual es la más educada de la historia colombiana, pero también enfrenta una inflación anual del 10 por ciento, una tasa de desempleo juvenil del 20 por ciento y una tasa de pobreza del 40 por ciento. Muchos —tanto seguidores como los críticos de Petro— dicen sentirse traicionados por décadas de líderes que han prometido oportunidades pero han cumplido poco.

En una encuesta de mayo de la empresa Invamer, más del 53 por ciento de los votantes de entre 18 y 24 años y alrededor del 45 por ciento de los de 25 a 34 años indicaron que planeaban votar por Petro. En ambos grupos etarios, menos de la mitad de esa cifra dijo que votaría por Gutiérrez o Hernández.

Natalia Arévalo, de 30 años y madre soltera con tres hijos, marchó varios días en las protestas del año pasado con su hija Lizeth, de 10 años, quien llevaba un cartel colgado del cuello que decía: “¿Qué nos espera a los niños?”.

“Uno tiene que elegir entre pagar las deudas o darle de comer a los hijos”, dijo Arévalo, quien apoya a Petro.

“No se puede comer huevo, no se puede comer carne, o sea, no se puede comer nada”, añadió. “Hay que darle una vuelta de 180 grados a todo esto que llevamos desde hace más de 20 años”.

Por supuesto, muchos votantes jóvenes se muestran escépticos de la capacidad de Petro para cumplir sus promesas.

En Fusagasugá, Nina Cruz, de 27 años y empleada de un café, dijo que Petro le fallaría a las familias con más dificultades de Colombia y dijo que no le gustaba en particular su pasado como miembro de un grupo rebelde de izquierda.

El país tiene una larga historia de milicias violentas que dicen ayudar a los pobres y acaban por aterrorizarlos.

“Lo que está diciendo es: ‘Yo voy a ayudar a los pobres. Yo hago esto por los pobres’”, dijo. “Y a ciencia cierta es pura mentira”.

Petro es un economista que creció en las afueras de Bogotá. De adolescente se unió al M-19, una milicia de izquierda que buscaba tomar el poder y que decía impulsar la justicia social.

El grupo nunca fue tan numeroso ni tan violento como la principal fuerza guerrillera del país, las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia o FARC. Pero en 1985, el M-19 ocupó el Palacio de Justicia, lo que inició un enfrentamiento con la policía y el ejército y dejó a 94 personas fallecidas.

Petro, quien no participó en la toma, acabó en la cárcel por su relación con el grupo.

Con el tiempo se desmovilizó y se postuló al Senado para convertirse en un rostro combativo de la izquierda, impulsando debates francos sobre la corrupción y los delitos.

Algunos críticos han advertido que las propuestas energéticas de Petro podrían quebrar el país. El petróleo representa el 40 por ciento de las exportaciones de Colombia y Juan Carlos Echeverry, un exministro de Economía, ha dicho que cortar la exploración petrolera “sería el suicidio económico”.

Petro también tiene la reputación de ser autoritario. Como alcalde de Bogotá sorteó al Concejo de la ciudad y a menudo no escuchó a sus asesores, dijo Daniel García-Peña, quien trabajó con Petro durante una década antes de renunciar en 2012. En su carta de renuncia, García-Peña llamó a Petro “un déspota”.

La elección se lleva a cabo en un momento en el que las encuestas muestran una creciente desconfianza en las instituciones democráticas del país, incluida la Registraduría Nacional, un organismo electoral que cometió fallas en el conteo inicial de votos en una elección legislativa en marzo.

El error, que la Registraduría definió como de procedimiento, generó preocupaciones de que los candidatos que pierdan declaren un fraude, lo que desencadenaría una crisis de legitimidad.

El país también se ha visto afectado por el aumento de la violencia, que amenaza con socavar el proceso democrático. La Misión de Observación Electoral, un grupo local, calificó este periodo preelectoral como el más violento en 12 años.

En el pasado, candidatos que impulsan el cambio han sido asesinados en la campaña electoral.

Tanto Petro como Márquez han recibido amenazas de muerte y en su evento de campaña en Cartagena el candidato subió al escenario flanqueado por hombres con escudos antibalas.

Algunas personas llevaban carteles que decían: “La vida de lxs ninxs negrxs importan”. Y también: “Si no es con Petro, nos jodemos”.

Había entusiasmo pero también inquietud.

“Lo que queremos es que haya oportunidades para todos”, dijo Lauren Jiménez, una estudiante universitaria de 21 años.

Pero “si Petro no cumple va a pasar lo mismo que en el gobierno de Duque, un estallido social”, advirtió. “Porque nosotros nos cansamos de quedarnos quietos”.

Sofía Villamil colaboró con la reportería desde Bogotá y Federico Rios Escobar desde Cartagena.

Julie Turkewitz es jefa del buró de los Andes, que cubre Colombia, Venezuela, Bolivia, Ecuador, Perú, Surinam y Guyana. Antes de mudarse a América del Sur, fue corresponsal de temas nacionales y cubrió el oeste de Estados Unidos. @julieturkewitz

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L'Humanité

La culotte menstruelle de la SNCF, une attaque en règle des conditions de travail

Actu

Marion d'Allard

Les cheminotes ont d’abord cru à une mauvaise plaisanterie. Il n’en fut rien. Censée promouvoir en interne la mixité et l’égalité, l’ambassade Rail Mixity Europe, qui œuvre aux côtés de la direction du groupe, s’est fendue d’un message scandaleux, adressé aux conductrices fret, il y a de cela quelques semaines. À celles qui revendiquaient – et revendiquent toujours – l’accès à des sanitaires propres, bien équipés et sécurisés, la direction leur a proposé de « mettre en expérimentation la culotte menstruelle ».

« Sans vergogne, la direction utilise un féminisme de façade pour ne pas améliorer les conditions de travail des femmes et réaliser de nouveaux gains de productivité », a immédiatement réagi la CGT. Car, sous couvert de la mise en place d’un dispositif vendu en interne comme « innovant et progressiste », la direction de Fret SNCF participe en réalité à « invisibiliser la question des pauses physiologiques dans les journées de service », souligne le syndicat. Et de rappeler dans la foulée qu’une femme a ses règles chaque mois pendant en moyenne 39 ans, « que pour l’essentiel, cela se passera au travail » et que les règles ne sauraient être considérées comme « un aléa de production ».

Au-delà du mépris pour les salariées, niées jusque dans leurs menstruations, la mesure a pour but de renforcer, encore, la productivité des agents (qui ne perdront plus de temps à passer aux toilettes) tout en permettant à la direction de ne pas s’attaquer à la question des sanitaires réservés aux cheminots dans les enceintes ferroviaires. Peu médiatisée jusque-là, l’affaire est revenue sur le devant de la scène à la faveur de la parution d’un article de presse.

Pourtant, face au tollé et malgré « une certaine agitation en interne autour de cette histoire », confie-t-on du côté de la SNCF, la direction persiste et signe. Jointe, elle confirme que « l’expérimentation auprès des conductrices fret volontaires se poursuit ». Et c’est certainement là le plus inquiétant.

Charivari
New York Times - World

‘Quiero reiniciar mi cerebro’: veteranas de guerra recurren a la psicoterapia psicodélica

Traumatizadas por la guerra y las agresiones sexuales, algunas veteranas estadounidenses o parejas de militares buscan ayuda en una clínica mexicana que trata la depresión y la adicción con potentes alucinógenos como el veneno de sapo.

Mujeres reunidas para una ceremonia de té de hongos alucinógenos en marzo, en un retiro de terapia para veteranas en México.Credit...

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Por Ernesto Londoño

Photographs by Meridith Kohut

TIJUANA, México — El humo de muchos inciensos se arremolinaba en la sala con luz tenue, mientras siete mujeres se turnaban para explicar las razones que las habían llevado a inscribirse en un fin de semana de psicoterapia psicodélica en una villa en el norte de México con vistas panorámicas al mar.

Una exmarine estadounidense afirmó que esperaba poder conectar con el espíritu de su madre, quien se había suicidado hace 11 años. Una veterana del ejército contó que un pariente la había agredido sexualmente cuando era niña. Un puñado de veteranas aseguraron haber sido agredidas sexualmente por compañeros del servicio militar.

A la esposa de un experto en desactivación de bombas de la Marina se le quebró la voz mientras lamentaba el hecho de que años de implacables misiones de combate hubieran convertido a su esposo en un padre ausente y disfuncional.

Kristine Bostwick, de 38 años, exintegrante del cuerpo médico de la Marina, confesó que esperaba que hacer que su mente experimentara ceremonias con sustancias psicotrópicas la ayudaría a hacer las paces con el final de un matrimonio turbulento y quizás aliviar las migrañas que se habían convertido en un tormento diario.

“Quiero reiniciar mi cerebro de abajo hacia arriba”, sentenció, mientras se secaba las lágrimas durante la sesión introductoria de un retiro de tres días hace poco. “Mis hijos se lo merecen. Yo me lo merezco”.

Un creciente conjunto de investigaciones sobre los beneficios terapéuticos de la psicoterapia psicodélica ha generado entusiasmo entre algunos psiquiatras e inversores de capital de riesgo.

En los últimos años se han aprobado medidas para despenalizar las drogas psicodélicas, financiar la investigación sobre su potencial curativo y establecer marcos para su uso medicinal, con apoyo bipartidista en los ayuntamientos y legislaturas estatales por todo Estados Unidos.

Gran parte del creciente atractivo por este tipo de tratamiento ha sido impulsado por veteranos de las guerras estadounidenses en Afganistán e Irak. Tras haber recurrido a terapias experimentales para tratar el trastorno por estrés postraumático, las lesiones cerebrales traumáticas, la adicción y la depresión, muchos exmilitares se han convertido en defensores efusivos de una aceptación más amplia de las drogas psicodélicas.

Los participantes del retiro psicodélico suelen pagar miles de dólares por la experiencia. Pero estas veteranas y esposas de veteranos que habían viajado a México para recibir tratamiento en The Mission Within estaban allí de forma gratuita, cortesía de Heroic Hearts Project y de Hope Project. Las organizaciones, fundadas por un ranger del ejército y la esposa de un SEAL de la Marina, recaudan dinero con el objeto de que la psicoterapia psicodélica sea asequible para las personas con antecedentes militares.

The Mission Within, en las afueras de Tijuana, es dirigida por Martín Polanco, quien desde 2017 se ha enfocado casi exclusivamente en tratar a veteranos.

“Desde muy temprano me di cuenta de que si centrábamos nuestro trabajo en los veteranos tendríamos un mayor impacto”, afirmó Polanco, quien aseguró haber tratado a más de 600 veteranos estadounidenses en México. “Entienden lo que se necesita para lograr el máximo rendimiento”.

Al principio, afirmó, solía tratar casi de forma exclusiva a veteranos hombres. Pero recientemente comenzó a recibir muchas solicitudes de mujeres veteranas y esposas de militares y comenzó a organizar retiros solo para mujeres.

Con la excepción de los ensayos clínicos, la psicoterapia psicodélica se realiza actualmente de forma clandestina o bajo una legalidad difusa. A medida que se ha incrementado la demanda, un puñado de países de América Latina, incluidos Costa Rica, Jamaica y México, se han convertido en centros de protocolos experimentales y estudios clínicos.

Polanco, quien no tiene licencia en Estados Unidos, lleva años ejerciendo al margen de la medicina convencional, pero su trabajo está despertando ahora el interés de especialistas más consolidados en salud mental. A finales de este año, investigadores de la Universidad de Texas en Austin y de la Facultad de Medicina de Baylor pretenden examinar sus protocolos en dos estudios clínicos.

Según Randal Noller, portavoz del Departamento de Asuntos de los Veteranos, el uso de tratamientos psicodélicos no forma parte actualmente de la atención estándar para el tratamiento de las enfermedades mentales en los hospitales de veteranos. Pero con una aprobación especial, es posible que se administren como parte de un protocolo de investigación, y la Oficina de Salud Mental y Prevención del Suicidio del departamento está “siguiendo de cerca el desarrollo de la literatura científica en esta área”, dijo Noller.

En México, dos de las sustancias que administra Polanco —la ibogaína, un psicoactivo de origen vegetal comúnmente utilizado para tratar la adicción, y la 5-MeO-DMT, un poderoso alucinógeno derivado del veneno del sapo del desierto sonorense— no son ilegales, pero tampoco están aprobadas para uso médico. La tercera, los hongos psilocibios, pueden consumirse de manera legal en ceremonias que sigan tradiciones indígenas.

En el transcurso de un retiro de fin de semana, los pacientes de Polanco comienzan con una ceremonia en la que se utiliza ibogaína o psilocibina. El viaje inicial pretende desencadenar un pensamiento perturbador y una profunda introspección.

“Te conviertes en tu propio terapeuta”, dijo Polanco.

El domingo, quienes participan fuman 5-MeO-DMT, a menudo descrita como algo entre una experiencia mística y una experiencia cercana a la muerte.

Charles Nemeroff, presidente del departamento de psiquiatría y ciencias del comportamiento de la Universidad de Texas en Austin, quien recientemente creó un centro de investigación psicodélica, dijo que el revuelo sobre el potencial curativo de los psicodélicos ha superado las pruebas sólidas. Los riesgos —que incluyen episodios de psicosis— son considerables, dijo.

“Actualmente, no tenemos forma de predecir quién responderá o no terapéuticamente o quién podría tener una mala experiencia”, dijo. “Hay muchas cosas que todavía no sabemos”.

Las mujeres del retiro de México comprendían los riesgos. Pero varias dijeron que habían perdido la fe en los tratamientos convencionales, como los antidepresivos, y que habían escuchado suficientes historias inspiradoras de amigos como para dar un salto de fe.

Antes de que las siete mujeres se reunieran en un círculo para la ceremonia de los hongos hace algunos sábados, cada una de ellas había firmado una cláusula de exención de responsabilidad. Habían llenado cuestionarios para medir el estrés postraumático y otras dolencias psicológicas y se habían sometido a un chequeo médico.

Quien dirigió la ceremonia fue Andrea Lucie, una chilenaestadounidense experta en medicina “mente y cuerpo”, quien pasó la mayor parte de su carrera trabajando con veteranos estadounidenses heridos. Tras soplar salvia ardiente en tazas de té de hongos servidas en una bandeja decorada con flores y velas, Lucie leyó un poema de María Sabina, una curandera indígena mexicana que solía dirigir ceremonias con hongos.

“Cúrate mijita, con amor bonito, y recuerda siempre… tú eres la medicina”, recitó Lucie, quien proviene de una familia mapuche en Chile.

Tras beber, las mujeres se acostaron sobre unos colchones dispuestos en el suelo y se pusieron gafas protectoras mientras sonaba música relajante en un parlante.

Las primeras reacciones se produjeron unos 40 minutos después. Un par de mujeres se quitaron las gafas y comenzaron a llorar. Una soltó una risita y luego estalló en carcajadas.

Luego comenzaron los lamentos. Jenna Lombardo-Grosso, la exmarine cuya madre se suicidó, salió de la habitación y se acurrucó junto a Lucie en el piso de abajo.

Lombardo-Grosso, de 37 años, sollozaba y gritaba: “¡¿Por qué?!, ¡¿Por qué?!”. Más tarde explicó que los hongos habían hecho emerger episodios traumáticos de abuso sexual infantil.

Dentro de la sala de ceremonias, Samantha Juan, la veterana del ejército que sufrió abuso sexual cuando era niña, comenzó a llorar y sacó su diario. Esta era su tercera vez en un retiro administrado por Polanco, donde afirmó haber enfrentado toda una vida de recuerdos traumáticos que la condujeron a beber en exceso y a depender de las drogas para escapar de su dolor, tras salir del ejército en 2014.

“He aprendido a ser empática conmigo misma y a mostrarme gracia”, aseguró Juan, de 37 años.

Su objetivo en este retiro, dijo, era hacer las paces con una agresión sexual que aseguró haber sufrido en el ejército.

“En el viaje de hoy, el foco es el perdón”, sentenció Juan poco antes de tomar los hongos. “Ya no quiero que nada así me ate”.

A medida que los efectos de los hongos fueron desapareciendo, prevaleció una sensación de calma. Las mujeres intercambiaron historias sobre sus viajes, contaron chistes y se perdieron en largos abrazos.

Los nervios regresaron a la mañana siguiente, cuando las mujeres esperaban su turno para fumar 5-MeO-DMT, un viaje que Polanco denomina “la catapulta”, por la velocidad e intensidad de la experiencia.

Segundos después de que sus pulmones absorbieran las secreciones del sapo, Juan soltó gritos guturales y se removió en su colchoneta. Bostwick parecía asustada e inestable cuando pasó de estar tumbada de espaldas a ponerse a cuatro patas. Lombardo-Grosso vomitó, jadeó y se sacudió violentamente mientras una enfermera y Lucie la mantenían firme.

Cuando recuperó la conciencia, Lombardo-Grosso se sentó y empezó a llorar.

“Fue como un exorcismo”, dijo. “Sentí como si subiera el azufre, negro, y ahora no hay más que luz”.

Esa noche, Alison Logan, la esposa de un experto en desactivación de artefactos explosivos de la Marina que estaba a punto de divorciarse, lucía desalentada. Los viajes, afirmó, habían sacado a relucir su tristeza, pero no le habían proporcionado conocimientos ni un sentido de resolución.

“Sentí mucho dolor y no obtuve respuestas”, dijo.

Sin embargo, las otras participantes aseguraron que sus dolencias físicas habían desaparecido y que su estado de ánimo había mejorado.

Bostwick dijo que estaba “desconcertada”, pero eufórica, porque sus migrañas habían desaparecido y que por primera vez en mucho tiempo tenía una sensación de posibilidad ilimitada.

“Siento que mi cuerpo ha liberado gran parte de la ira y la frustración y todas las cosas insignificantes a las que nos aferramos”, dijo. “Estaba rebosante de negatividad”.

Durante los días posteriores al retiro, Juan dijo que se sentía “llena de energía y lista para afrontar cada día”.

Lombardo-Grosso afirmó que el retiro la había ayudado a hacer las paces con la pérdida de su madre y había cambiado su perspectiva hacia el futuro, de una sensación de angustia a una de optimismo.

“Me siento plena”, aseguró unos días después desde su casa en Tulsa, Oklahoma. “Ya no siento que me falte algo”.

Ernesto Londoño es un corresponsal que trabaja en un libro sobre salud mental y psicodélicos medicinales en colaboración con el departamento de desarrollo de libros del New York Times. @londonoe

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France24 - Monde

Armes à feu : l'Australie, un modèle pour les États-Unis après la tuerie au Texas ?

Publié le : 26/05/2022 - 14:29

Grégoire SAUVAGE Suivre

Considérée comme un exemple en matière de contrôle des armes à feu, l'Australie a entamé dans les années 1990 un programme de rachat massif par l'État d'armes détenues par des particuliers. Un possible modèle à suivre pour les États-Unis après la tuerie survenue mardi au Texas, même si une telle législation a peu de chances d’y être adoptée.

Columbine, Sandy Hook, Virginia Tech, Orlando, Las Vegas, BuffaloUvalde... À chaque tuerie de masse, le débat sur le contrôle des armes à feu refait surface aux États-Unis sans entraîner une quelconque remise en cause de la législation. Une absence de volonté politique qui contraste avec la situation de l'Australie, pays souvent cité en exemple pour avoir réduit de manière spectaculaire la violence par arme à feu.

Le tournant pour l'Australie intervient le 28 avril 1996. Martin Bryant, un jeune homme instable de 28 ans, entre dans un café de Port-Arthur, une ville touristique de Tasmanie, et ouvre le feu avec un fusil semi-automatique, faisant 35 morts et 28 blessés. La pire tuerie de masse de l'histoire australienne.

L'événement sert d'électrochoc. Douze jours plus tard, le gouvernement australien, dirigé par John Howard, le Premier ministre conservateur récemment élu, passe à l'action. "Je savais que je devais employer l'autorité de ma fonction pour contrôler la possession et l'usage du genre d'arme qui avait tué 35 innocents. Je savais aussi que ce ne serait pas facile", se souvient le chef du gouvernement dans une tribune publiée par le New York Times en 2012.

650 000 armes mises hors circuit

En un temps record, John Howard réussit le tour de force de convaincre les membres de sa coalition et les différents États australiens d'adopter une vaste réforme de la législation sur les armes à feu. Le National Firearms Agreement (NFA) restreint de manière drastique le droit au port d'arme. Il établit un registre de toutes les armes détenues par des particuliers et impose un permis pour toutes les nouvelles armes achetées.

Le NFA prévoit également l'interdiction des fusils automatiques et semi-automatiques, ainsi que les fusils à pompe. Problème : plusieurs centaines de milliers de ces armes meurtrières sont déjà en circulation en Australie. Pour les récupérer, l'État met en place un programme de rachat des armes, financé par une hausse des impôts. Ceux qui possédaient légalement ce type d'armes reçoivent ainsi une compensation financière. Quant aux détenteurs d'armes illégales, ils n'obtiennent aucune compensation mais ne sont pas poursuivis.

>> À lire aussi : Les "armes fantômes", ce phénomène bien réel que Joe Biden veut combattre

Malgré les craintes d'une forte résistance de la part de la population, l'Australie récupère sans encombre puis détruit, entre octobre 1996 et septembre 1997, plus de 650 000 armes à feu, soit environ 20 % de toutes les armes détenues par des particuliers, selon le média en ligne américain Vox.

Une baisse spectaculaire de la violence

De nombreuses études universitaires ont ensuite prouvé l'efficacité de la nouvelle législation australienne et de la politique de rachat massif des armes les plus dangereuses. Des chercheurs d'Harvard ont ainsi montré en 2011 que dans les sept années qui ont suivi le NFA, l'Australie a connu une baisse de 42 % des homicides par arme à feu et une chute de 57 % des suicides. Une autre étude australienne intitulée "Le programme de rachat d'armes sauve-t-il des vies ?" confirme cette tendance.

Globalement, la littérature scientifique est claire sur un point : plus les armes à feu sont accessibles, plus le risque est élevé d'être victime d'un homicide par balle, rappelle l'université d'Oxford.

Autre élément qui semble prouver l'efficacité du NFA : au cours des dix années qui ont précédé le massacre de Port-Arthur, l'Australie avait connu 11 fusillades. Il n'y en a plus eu une seule jusqu'au 15 décembre 2014 et une prise d'otages à Sydney qui a fait trois morts, dont l'auteur de l'attaque, rapporte le média Slate.

Un succès qui fait dire à John Howard, cité par le Washington Post quelques jours après la tuerie d'Aurora dans le Colorado en 2012, que si l'Australie pouvait s'inspirer des États-Unis dans de nombreux domaines, "en ce qui concerne les armes, nous avons eu raison de prendre un chemin totalement opposé".

>> À voir : Contrôle des armes à feu : ces shérifs américains qui refusent d'appliquer la loi

Cependant, la législation australienne est loin d'être facilement transposable aux États-Unis. Sans frontière terrestre, l'Australie dispose d'un atout considérable pour contrôler la circulation des armes à feu. Le pays peut également compter sur un service des douanes efficace et bien organisé, souligne l'étude australienne précédemment citée.

Plus important encore, le NFA a bénéficié d'un large consensus politique. Un scénario difficile à imaginer aux États-Unis, où chaque nouvelle tuerie semble mettre en lumière le fossé idéologique entre les camps démocrate et républicain. Au pays du sacro-saint deuxième amendement, qui garantit le droit des Américains à porter une arme, une telle législation semble toujours, à l'heure actuelle, relever de la science-fiction.

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Fusillade au Texas : un contrôle des armes impossible ?

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Les "armes fantômes", phénomène inquiétant aux États-Unis, auquel Joe Biden s'attaque

LE POINT SUR L'ENQUÊTE

Un adolescent isolé, un "carnage" d'une heure… Ce que l'on sait sur la fusillade au Texas

New York Times - World

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.

In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.

But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.

But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.

How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.

How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

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The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

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By Catherine PorterConstant MéheutMatt Apuzzo and Selam Gebrekidan

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DONDON, Haiti — Adrienne Present steps into the thin forest beside her house and plucks the season’s first coffee cherries, shining like red marbles in her hands.

The harvest has begun.

Each morning, she lights a coal fire on the floor of her home in the dark. Electricity has never come to her patch of northern Haiti.

She sets out a pot of water, fetched from the nearest source — a mountain spring sputtering into a farmer’s field. Then she adds the coffee she has dried, winnowed, roasted and pounded into powder with a large mortar called a pilon, the way she was taught as a child.

Coffee has been the fulcrum of life here for almost three centuries, since enslaved people cut the first French coffee plantations into the mountainsides. Back then, this was not Haiti, but Saint-Domingue — the biggest supplier of coffee and sugar consumed in Parisian kitchens and Hamburg coffee houses. The colony made many French families fabulously rich. It was also, many historians say, the world’s most brutal.

Ms. Present’s ancestors put an end to that, taking part in the modern world’s first successful slave revolution in 1791 and establishing an independent nation in 1804 — decades before Britain outlawed slavery or the Civil War broke out in America.

But for generations after independence, Haitians were forced to pay the descendants of their former slave masters, including the Empress of Brazil; the son-in-law of the Russian Emperor Nicholas I; Germany’s last imperial chancellor; and Gaston de Galliffet, the French general known as the “butcher of the Commune” for crushing an insurrection in Paris in 1871.

The burdens continued well into the 20th century. The wealth Ms. Present’s ancestors coaxed from the ground brought wild profits for a French bank that helped finance the Eiffel Tower, Crédit Industriel et Commercial, and its investors. They controlled Haiti’s treasury from Paris for decades, and the bank eventually became part of one of Europe’s largest financial conglomerates.

Haiti’s riches lured Wall Street, too, delivering big margins for the institution that ultimately became Citigroup. It elbowed out the French and helped spur the American invasion of Haiti — one of the longest military occupations in United States history.

Yet most coffee farmers in Ms. Present’s patch of Haiti have never had running water or septic tanks. They have crude outhouses and cook their diri ak pwa — rice and beans — over campfires. They deliver their coffee harvests on the backs of thin horses with palm-leaf saddles and rope reins, or hoist the loads on their heads to carry them, by foot, for miles on dirt roads.

Many, like Ms. Present’s husband, Jean Pierrelus Valcin, can’t read, having never “sat on a school bench,” as the Haitian Creole saying goes. All six of the couple’s children started school, but none finished, given the steep fees charged in Haiti, where the vast majority of education is private because the country never built more than a tiny public school system.

“There is nothing here,” said Mr. Valcin, who is losing his eyesight but can’t afford to visit a specialist. “Our children have to leave the country to find jobs.”

He used a term you hear often in Haiti — mizè. More than poverty, it means misery.

Violence. Tragedy. Hunger. Underdevelopment. These bywords have clung to Haiti for more than a century. Kidnappings. Outbreaks. Earthquakes. The president assassinated — this time in his bedroom.

How is it possible, many ask, that Haiti shares an island with the Dominican Republic, with its underground subway system, health care coverage, public schools, teeming resorts and impressive stretches of economic growth?

Corruption is the usual explanation, and not without reason: Haiti’s leaders have historically ransacked the country for their own gain, legislators have spoken openly on the radio about accepting bribes and oligarchs sit atop lucrative monopolies, paying few taxes. Transparency International ranks it among the most corrupt nations in the world.

But another story is rarely taught or acknowledged: The first people in the modern world to free themselves from slavery and create their own nation were forced to pay for their freedom yet again — in cash.

Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.

Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.

The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:

The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:

Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.

Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.

The Haitians had ample reason for alarm. Two decades earlier, Napoleon had tried to destroy them, sending one of the largest expeditions of warships ever dispatched by France, with his brother-in-law at the helm. The Haitians won and declared independence. Napoleon lost more troops than he did at Waterloo and withdrew.

But rich French colonists continued to press to reconquer the territory, and they found another sympathetic ear when the Bourbon monarchy returned to power. One minister of the navy, a former colonist and prominent defender of slavery, even drafted a new plan to put Haitians back in bondage or “crush them” with a still larger army.

No country could be expected to come to Haiti’s defense. The world powers had frozen it out, refusing to officially acknowledge its independence. American lawmakers in particular did not want enslaved people in their own country to be inspired by Haiti’s self-liberation and rise up.

So, Haiti’s president, eager for the trade and security of international recognition, bowed to France’s demands. With that, Haiti set another precedent: It became the world’s first and only country where the descendants of enslaved people paid reparations to the descendants of their masters — for generations.

It is often called the “independence debt.” But that is a misnomer. It was a ransom.

The amount was far beyond Haiti’s meager means. Even the first installment was about six times the government’s income that year, based on official receipts documented by the 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.

But that was the point, and part of the plan. The French king had given the baron a second mission: to ensure the former colony took out a loan from young French banks to make the payments.

This became known as Haiti’s “double debt” — the ransom and the loan to pay it — a stunning load that boosted the fledgling Parisian international banking system and helped cement Haiti’s path into poverty and underdevelopment. According to Ardouin’s records, the bankers’ commissions alone exceeded the Haitian government’s total revenues that year.

And that was only the beginning. The double debt helped push Haiti into a cycle of debts that hobbled the country for more than 100 years, draining away much of its revenue and chopping away at its ability to build the essential institutions and infrastructure of an independent nation. Generations after enslaved people rebelled and created the first free Black nation in the Americas, their children were forced to work, sometimes for little or even no pay, for the benefit of others — first the French, then the Americans, then their own dictators.

Two centuries after French warships blew their terrifying cannons from Port-au-Prince’s harbor to celebrate the debt, the echoes from that moment still wash across the country in its slums, bare hospitals, crumbling roads and empty stomachs, even in the countryside, once considered the most lucrative and productive in the world.

“This was a poor country that was always impoverished after 300 years of exploitation,” Cedieu Joseph said over the buzz of cicadas in his coffee garden in Dondon, the town in northern Haiti where Ms. Present lives. He manages a coffee cooperative named after a Haitian revolutionary hero from the area, and calls the so-called independence debt a modern whip, wielded by France to punish its former colony for wanting, and winning, its freedom.

“The slaves fought for our independence,” he said. “To make them pay for that independence again, it was setting up another form of slavery.”

Since then, the double debt has largely faded into history. France has repeatedly downplayed, distorted or buried it. Only a few scholars have examined it deeply. No detailed accounting of how much the Haitians actually paid has ever been done, historians say. Even in Haiti, debates over its effect on the country’s economy, development and political destiny continue today.

The New York Times spent months sifting through thousands of pages of original government documents, some of them centuries old and rarely, if ever, reviewed by historians. We scoured libraries and archives in Haiti, France and the United States to study the double debt and its effect on Haiti, financially and politically.

In what leading historians say is a first, we tabulated how much money Haitians paid to the families of their former masters and to the French banks and investors who held that first loan to Haiti, not just in official government payments on the double debt but also in interest and late fees, year after year, for decades.

We found that Haitians paid about $560 million in today’s dollars. But that doesn’t nearly capture the true loss. If that money had simply stayed in the Haitian economy and grown at the nation’s actual pace over the last two centuries — rather than being shipped off to France, without any goods or services being provided in return — it would have added a staggering $21 billion to Haiti over time, even accounting for its notorious corruption and waste.

For perspective, that’s much bigger than Haiti’s entire economy in 2020.

We shared our findings and analysis with 15 leading economists and financial historians who study developing economies and how public debt affects their growth. All but one either agreed with our $21 billion estimate, said it was squarely within the range of possibilities, or considered it conservative. A few suggested additional ways of modeling, which mostly showed far bigger long-term losses for Haiti.

The reason is simple: Had the money not been handed over to Haiti’s former slaveholders, it would have been spent in the Haitian economy — by the coffee farmers, laundresses, masons and others who earned it. It would have gone to shops, school fees or medical bills. It would have helped businesses grow, or seeded new ones. Some of the money would have gone to the government, possibly even to build bridges, sewers and water pipes.

That spending pays off over time, boosting a country’s economic growth. It’s impossible to know with any certainty what Haiti’s economy would have looked like, and given the history of self-dealing by officials, some historians say the needs of poor farmers in places like Dondon would never have been priorities anyway.

But several others said that without the burden of the double debt, Haiti might have grown at the same rate as its neighbors across Latin America. “There is no reason why a Haiti free of the French burden could not have,” said the financial historian Victor Bulmer-Thomas, who studies the region’s economies. André A. Hofman, an expert on Latin America’s economic development, also called this scenario “very reasonable.”

In that case, the loss to Haiti is astounding: about $115 billion over time, or eight times the size of its economy in 2020.

Put another way, if Haiti had not been forced to pay its former slave masters, one team of international scholars recently estimated, the country’s per capita income in 2018 could have been almost six times as large — about the same as in its next-door neighbor, the Dominican Republic.

They called the burden imposed on Haiti “perhaps the single most odious sovereign debt in history.”

The Times calculated the impact of the double debt alone — the reparations to colonists and the initial loan to pay them.

But Haiti’s troubles didn’t end there.

The double debt helped set off a cascade of privation, budgetary shortfalls and onerous foreign loans that shaped the country into the 20th century and beyond.

Emmanuel Macron’s Second Term as President of France

With the reelection of Emmanuel Macron, French voters favored his promise of stability  over the temptation of an extremist lurch.

Though Haiti’s government made the last payments connected to its former slaveholders in 1888, the debt was far from settled: To finish paying it off, Haiti borrowed from other foreign lenders who, in league with a few self-serving Haitian officials indifferent to their people’s suffering, laid claim to a significant share of the nation’s income for decades to come.

Depleted after decades of paying France, Haiti took out even more loans after that. By 1911, $2.53 out of every $3 Haiti took in from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors, according to Gusti-Klara Gaillard and Alain Turnier, Haitian historians whose accounts are consistent with ledgers found in the diplomatic archives in suburban Paris.

That left precious little to run a country, much less build one.

In some years of the United States occupation, which began in 1915, more of Haiti’s budget went to paying the salaries and expenses of the American officials who controlled its finances than to providing health care to the entire nation of around two million people.

Even after the Americans relinquished fiscal control in the late 1940s, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.

Debt still shrouded the country. In the 1940s, Haitian children lucky enough to attend school were asked to bring coins to class to finish paying the avalanche of loans that had weighed on their nation since its infancy.

Little of this history is recognized by France. The reparations Haitians were forced to pay their former masters for generations are not covered in French schools, researchers say. And when a Haitian president began loudly raising the subject, the French government scoffed and tried to squelch it.

In 2003, Jean-Bertrand Aristide, a former priest who became the first democratically elected president after decades of dictatorship, launched a campaign demanding that France repay the money it had extracted, with television ads, street banners and a legal team putting together the elements of an international lawsuit. The French government responded by assembling a public commission to study relations between the two countries, but quietly instructed it “not to say a word in favor of restitution,” Thierry Burkard, the French ambassador to Haiti at the time, recently told The New York Times in an interview.

The commission dismissed Mr. Aristide’s claims as the ploys of a demagogue and portrayed the independence debt as a “treaty” between Haiti and France — making only passing mention of the French warships looming off the Haitian coast to enforce the demand in an annex to a 2004 report.

A month later, the French government helped remove Mr. Aristide from power, saying it was trying to prevent Haiti, which was heaving with turmoil, from spinning into civil war. But while French officials have long said the restitution claim was not the reason for Mr. Aristide’s ouster, Mr. Burkard acknowledged it was “probably a bit about that, too.”

“It would have set a precedent” for many other countries, he said.

Despite Mr. Aristide’s removal, the issue has not gone away. In May 2015, François Hollande, France’s president, stunned an audience gathered for the opening of a memorial center on the slave trade in Guadeloupe when he referred to Haiti’s payments to its former slave masters as “the ransom of independence.”

“When I come to Haiti,” he continued, “I will, for my part, pay off the debt we have.”

The crowd, which included Haiti’s president at the time, instantly stood up in loud applause.

“People cried, African heads of state cried,” said Michaëlle Jean, the Haitian-born former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who was present at the speech. “It was immense.”

The excitement was short-lived.

A few hours later, Mr. Hollande’s aides clarified to news organizations that he was speaking only of the “moral debt” France owed to Haiti, not of any financial compensation. The French government maintains the same position today.

“France must face up to its history,” the French Foreign Ministry told The Times, expressing “solidarity” with Haiti. Even so, it has not calculated how much money France received from Haiti over generations.

“That’s the job of historians,” the ministry said.

Haiti’s payments to former colonists were supposed to go solely to individual property owners, not to the French government itself. Yet the state ended up with a cut anyway. The Times unearthed several government documents from the early 1900s revealing that 2 million francs from the descendants of Haiti’s enslaved people, or $8.5 million in today’s currency, landed in French state coffers. (France’s treasury declined to comment, saying its archives dated from only 1919.)

Some of the families that received payments over decades remain European royalty and French aristocracy. Their descendants include Maximilian Margrave of Baden, a first cousin of Prince Charles; the French businessman Ernest-Antoine Seillière de Laborde, who once ran the country’s powerful association of big businesses; and Michel de Ligne, the Belgian prince whose ancestors were close to Catherine the Great and built a castle known as the “Belgian Versailles,” where hundreds of Jewish children were hidden during the Holocaust.

The Times tracked down and spoke to more than 30 descendants of families that received payments under Haiti’s independence debt. Most said they had never heard of it.

“This is part of my family history I never knew,” Nicolaus Herzog von Leuchtenberg, the Duke of Leuchtenberg and a sixth-generation descendant of Joséphine de Beauharnais, Napoleon’s first wife, said in a phone interview from Germany.

The debt was not shouldered by all Haitians equally. The country’s small elite, who today live in gated mansions and travel regularly for vacations in Paris and Miami, remained largely untouched. It was the poor who paid — and continue to pay, many argue, because the country has never had enough schools, clean water, electricity and other basics.

“As of today, we suffer the consequences of the debt,” said Dr. Francis Saint-Hubert, a doctor who worked on Mr. Aristide’s restitution campaign and teaches at the Aristide Foundation for Democracy’s medical school in Haiti. On a recent visit to a public hospital, he found the cupboards bare of the most elemental supplies, like blood pressure cuffs, or even thermometers.

“We are still paying,” he said, “and sometimes with our lives.”

The documents reviewed by The Times show how that debt came to be, and how its impact stretched across history. The earliest records, in fact, date to a time before the nation of Haiti even existed.

The most profitable colony in the world

During slavery, Haiti brimmed with such wealth that its largest and most important city, Cap-Français, was known as the “Paris of the Antilles,” bursting with bookstores, cafes, gardens, elegant public squares and bubbling fountains. The Comédie du Cap sat 1,500 people and put on 200 performances a year — many direct from Paris — as well as regular dances and balls. The town’s slate-roofed houses, with their whitewashed walls and courtyards, rented for four times the price of a ground-floor apartment in central Paris, according to the historian John Garrigus. The harbor, choked with garbage today, was perennially full of ocean-worthy sailing ships.

All this happened quickly. The mountainous colony, tucked into the western part of the island of Hispaniola, was colonized by France later than most of the Caribbean, yet in less than a century its plantations were the leading suppliers of sugar to Europe. Only in the late 1730s were the colony’s first coffee plantations cut into the mountainsides in Dondon, where Ms. Present still farms today.

Within decades, the colony’s reliance on slave labor swelled. Between 1785 and 1790, Saint-Domingue absorbed 37 percent of the entire trans-Atlantic slave trade. Many kidnapped Africans died within a few years of being pulled from the putrid, crowded bowels of slave ships and branded with their new masters’ names or initials.

The survivors made up an astounding 90 percent of the colony’s total population, kept in line by hunger, exhaustion and public acts of extreme violence. Crowds of colonists gathered in one of the island’s fancy squares to watch them be burned alive or broken, bone by bone, on a wheel.

Sadistic punishments were so common they were given names like the “four post” or the “ladder,” historians note. There was even a technique of stuffing enslaved people with gunpowder to blow them up like cannonballs, described as burning “a little powder in the arse,” according to French historian Pierre de Vaissière, who cited a 1736 letter from a colonist.

“O land of mine, is there any other on this planet whose soil has been more soaked in human blood?” asked the Baron de Vastey, a government officer in the northern part of Haiti in his 1814 work “The Colonial System Unveiled.”

“To France’s shame, not a single one of the monsters,” he wrote, singling out plantation owners and their managers by name, has experienced “even the slightest punishment for his crimes.”

France strengthened its laws forbidding the mutilation or killing of enslaved people in the 1780s, a sign of how openly cruel some plantation owners had become. A few years later, 14 enslaved people from a remote coffee plantation made the long trip to the Cap-Français courthouse to test the new laws. Their master, a rich planter named Nicolas Lejeune, had tortured two women whom investigators found in chains, their legs charred from burns. They died soon after, yet Lejeune was acquitted.

The only thing that will prevent “the slave from stabbing the master” is “the absolute power he has over him,” Lejeune wrote to the prosecutor, according to historian Malick Ghachem. “Remove this brake and the slave will dare anything.”

The enslaved people of Saint-Domingue rose up late one August evening in 1791, starting what some historians call the largest slave uprising in history.

Little documentation about the early days of the revolution exists. One enslaved person confessed, most likely under torture, that a clandestine meeting took place in the woods, attended by 200 others from across the north. The rebels later held a ceremony, vowing to destroy their oppressors and the tools of their subjugation.

They did it with whatever weapons they could grab or fashion and — most effectively — with fire, burning sugar cane fields and plantation buildings. The cloud of black smoke that engulfed Cap-Français made the sky glow after sunset like the northern aurora, one French surgeon recounted.

Within two weeks, every plantation within 50 miles of Cap-Français was reduced to ash and the rebels, many dressed in rags, organized into three armies, with hundreds on horseback. One leader became infamous for wielding the same cruel punishments slaveholders had used, whipping colonists hundreds of times and hacking off their hands.

After two years, the French commissioners of the colony announced that all enslaved people would be free and become French citizens. It was practical — they needed recruits to defend the colony against attacks, including from Britain or Spain, which controlled the eastern side of Hispaniola. But it was also ideological, some historians say, reflecting the revolutionary ideals that had erupted back home.

Soon after Louis XVI and Marie Antoinette were guillotined in France, the revolutionary government abolished slavery in 1794, not just in Saint-Domingue but in all French colonies. The historian Laurent Dubois calls that the most dramatic change brought about by the French Revolution, yet for enslaved people of Saint-Domingue, he says, “it was only the end of the beginning of a long struggle for freedom.”

Napoleon, who seized power in 1799, had very different views on slavery. In December 1801, he dispatched some 50 ships to Saint-Domingue to reimpose the French colonial empire and “rid us of these gilded Africans,” as he put it to the commander, his brother-in-law. Napoleon reinstated the slave trade in France’s other colonies and thought it would take three months to vanquish the Haitians.

Instead, as many as 50,000 French soldiers, sailors and colonists died, according to the historian Philippe Girard. Almost two years later, the ragged remains of Napoleon’s forces pulled out of the charred harbor of Cap-Français — later renamed Cap-Haïtien.

The declaration of independence for Haiti — the Indigenous name that revolutionaries reclaimed for their country — offered enslaved people hope from Brazil to South Carolina, noted the historian Julius S. Scott.

But for their masters, it set a chilling precedent.

“The peace of 11 states in this union will not permit the fruits of a successful Negro insurrection,” Senator Thomas Benton of Missouri told his fellow lawmakers in Congress, explaining why the United States should not recognize Haiti’s independence. “It will not permit Black consuls and ambassadors to establish themselves in our cities, and to parade through our country.”

Or, as Senator John Berrien of Georgia said, official relations with Haiti would “introduce a moral contagion” that would make even the most horrifying pestilence seem “light and insignificant.”

The ultimatum

Haiti knew the French would return, a premonition that still towers in stone over the country from a green peak above Dondon’s coffee farms. It is called the Citadelle, the largest military fortress in the Caribbean and arguably Haiti’s most important building. Its gray walls, now patched with orange lichen, are as thick as 16 feet and as high as 147 feet. From one angle, they sweep like the prow of a monstrous ocean tanker bearing down on any flimsy vessels below. More than 160 cannons point threateningly from its openings and ledges.

Some 20,000 peasants — conscripted by the new Haitian government — built it in just 14 years, beginning shortly after independence. It was just one of 30 forts ordered up by Jean-Jacques Dessalines, Haiti’s first ruler, in preparation for what he called “an eventual offensive return of the French.”

That day finally came, 21 years after independence.

On July 3, 1825, a French warship, accompanied by two other ships, sailed into the port of Port-au-Prince, Haiti’s capital.

They were sent by Charles X, the newly installed king of France, to enforce an ordinance: In exchange for 150 million francs, and an enormous reduction in custom taxes on French goods, France would recognize its former colony’s independence.

If the Haitian government did not accept the ordinance, exactly as written, the Baron of Mackau, Ange René Armand, had orders to declare Haiti an “enemy of France” and blockade its ports. In his own handwritten account, the baron said he had been instructed to launch military operations that “can no longer be stopped.”

“I am not a negotiator,” he told Haiti’s president, Jean-Pierre Boyer, according to the baron’s account, which was published in France this year. “I am only a soldier.”

Just up the coast, 11 more French warships waited. One of the Haitian president’s top generals rushed a letter to him in the middle of the talks, saying his men in the coastal mountains northwest of Port-au-Prince had spotted the French fleet.

The idea of payment had been raised before, first by the Haitian president in 1814 as a way of fending off what many saw as an imminent French invasion. Frozen out of trade with France and at times the United States, Boyer himself had discussed the idea, in exchange for international recognition of Haiti’s independence.

But those were diplomatic negotiations. Now, a crippling amount was being demanded under threat of war. The French demand was “excessive” and beyond “all our calculations,” Boyer said, according to the baron’s account.

But after three days of meetings, he relented.

Some historians dispute the notion that Boyer accepted the demands merely to protect his people from war. Alex Dupuy, a Haitian American scholar, argues that the president wanted to enshrine the property rights of the Haitian elite who had taken over land, and knew the costs would be offloaded onto the poor masses. “One has to understand the pressure France put on Haiti, but also the interests of the Haitian ruling class,” he said.

The ordinance broke new ground. Typically, historians say, war reparations are imposed on the losers. Victorious European nations forced France to pay them after the Napoleonic Wars in 1815, a decade before the Baron of Mackau set foot in Haiti. After World War I, Allied nations imposed huge penalties on Germany in the Treaty of Versailles, fueling bitter resentment that carried into World War II.

But in this case, the victors — who had first thrown off their shackles, and then defended themselves by beating back Napoleon’s forces — were the ones to pay. Instead of remedying, or even acknowledging, the abuses of slavery, the ordinance focused on the financial losses of the former masters.

In the coming decades, some nations, like Britain, abolished slavery and paid slaveholders for their losses, while also requiring newly freed people to continue working for their former masters for a number of years without pay. As the Swiss historian Frédérique Beauvois points out, the United States was an outlier: It freed people after the Civil War, and granted no compensation to their enslavers.

But Haiti’s case was unique. The Haitians had already freed themselves.

In the other cases, governments paid slaveholders to ease their opposition to abolition laws and to ensure that the economy would not crash, she said. But with Haiti, France demanded payment from those who had been in chains.

“It was to punish them,” Ms. Beauvois said. “It was vengeance.”

The price tag was huge. In 1803, France sold Louisiana to the United States for 80 million francs — just over half what it demanded from Haiti. And back then, Louisiana encompassed a large sweep of the continent, stretching across all or parts of 15 modern states. Haiti was 1/77 the size.

The Haitian government didn’t have enough money to pay even the first of five installments.

So the baron brought three Haitian diplomats with him back to France. There, they sealed a 30 million franc loan. But after the group of bankers, which included the Rothschilds, took its commissions, Haiti got only 24 million francs.

Instead of 150 million, Haiti suddenly owed 156 million, plus interest.

It was one of the first of many loans by French bankers to foreign governments that transformed Paris into a hub of international finance. And it became a prototype for controlling colonies after their independence, fulfilling the vision of the baron, who later became France’s minister of the navy and colonies.

“Under such a regime,” he wrote, “Haiti would undoubtedly become a highly profitable and costless province of France.”

‘Reduced by Death’

In Paris, the king named a commission to sort through more than 27,000 demands for compensation that flooded in decades after the Haitian revolution.

The biggest single payout went to the family of one of the biggest slaveholders in Haiti’s history, Jean-Joseph de Laborde, a banker for Louis XV, according to Oliver Gliech, a German historian who has created a database of former colonists.

In the late 18th century, Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti in his slave boats and had more than 2,000 enslaved people on his plantations there, many of whom died. French revolutionaries beheaded him in 1794, but two of his children, Alexandre and Nathalie, received about 350,000 francs, or about $1.7 million today, for his claimed losses in Haiti.

Officially, former colonists got just one-tenth of what they lost. But Laborde’s son, Alexandre, a fervent abolitionist, said in an 1833 parliamentary debate that the compensation payments were so large they actually exceeded the plantation owners’ losses.

“With half of the compensation I would receive, I could buy the three houses I owned,” he told lawmakers.

By law, the commission could compensate Frenchmen only for lost real estate. But it was clear that “slaves were almost the only value of Saint-Domingue” and should be part of the calculus, Jean-Marie Pardessus, an official who helped set the rules on compensation, told his fellow lawmakers.

What little is known about the commission’s decisions comes from a 990-page volume of its original handwritten notes discovered in the French archives in Roubaix in 2006.

Some former colonists submitted letters from slave ship captains and slave merchants as proof of the kidnapped Africans they had purchased on the eve of the revolution. Conversely, commissioners subtracted the value of enslaved people colonists took with them when fleeing.

In 1828, the commission heard from Philippine Louise Geneviève de Cocherel. Her father, the recently deceased Marquis of Cocherel, had owned six properties, including a sugar plantation and a coffee plantation.

Cocherel had been singled out by the Baron de Vastey in his treatise on the horrors of slavery, but in flowing handwriting, the commissioner’s note taker recorded the marquis’s losses with bureaucratic dispassion:

His sugar and cotton plantations had been “reduced by death” to 220 enslaved people, valued at 3,425 francs per head.

The coffee plantation’s slaves had been “reduced to 40 by death,” their worth put at 3,250 francs each. On the ranch, the seven enslaved people had been “reduced to” six, worth 2,500 per head.

In 1789, before the slave rebellion, the marquis bought 21 recently kidnapped Africans before leaving for France. But he didn’t indicate where they were put to work, so the commission valued them at an average rate, down to the cent: 3,366.66 francs.

In the end, it awarded Cocherel’s daughter, a newly married marquise, average annual payments of 1,450 francs, or about $280 in the 1860s, for dozens of years, according to government publications of the commission’s decisions.

By contrast, coffee farmers in Haiti were earning about $76 a year in 1863, Edmond Paul, a Haitian economist and politician, wrote at the time — barely enough to cover one meal a day of “the least substantive foods.”

It was reminiscent, he said, of slavery.

‘Ready to Fight’

The Haitian government ran out of money right away. To finish its first payment, it emptied its state coffers, sending it all to France on a French ship, sealed in bags inside nailed crates reinforced with iron bands. That left no money for public services.

The French government threatened war to collect the rest.

“An army of 500,000 men is ready to fight,” wrote the French foreign minister in 1831 to his consul in Haiti, “and behind this imposing force, a reserve of two million.”

In response, President Boyer passed a law commanding every Haitian to be ready to defend the country. He built the leafy suburb of Pétionville, now the bastion of the Haitian elite, up the hill from the harbor — out of range of cannon fire.

Even French diplomats recognized their threats had prompted the Haitian government to pour money into its military, rather than send it to France.

“The fear of France, which naturally wants to be paid, does not allow it to reduce its military state,” reads a 1832 letter by one French diplomat.

In late 1837, two French envoys arrived in Port-au-Prince with orders to negotiate a new treaty and get the payments flowing again. The so-called independence debt was reduced to 90 million francs, and in 1838, another warship returned to France with Haiti’s second payment, which swallowed much of Haiti’s revenues once again.

The military sucked up another large chunk, according to the French abolitionist writer and politician Victor Schœlcher. After that, there was very little left for hospitals, public works and other aspects of public welfare. Education had been assigned a mere 15,816 gourdes — less than 1 percent of the budget.

‘And Then Sells Himself’

From the very beginning, French officials knew how disastrous the payments would be for Haiti. But they kept insisting on getting paid, and for decades — with some exceptions, notably during periods of political upheaval — Haiti came up with the money.

The Times tracked each payment Haiti made over the course of 64 years, drawing from thousands of pages of archival records in France and Haiti, along with dozens of articles and books from the 19th and early 20th centuries, including by the Haitian finance minister Frédéric Marcelin.

In some years, Haiti’s payments to France soaked up more than 40 percent of the government’s total revenues.

“They don’t know which way to turn,” a French captain wrote to the Baron of Mackau in 1826 after collecting a shipment of gold from Haiti.

“After trying domestic loans, patriotic subscriptions, forced donations, sales of public property, they have finally settled on the worst of all options,” the captain wrote: 10 years of exorbitant taxes that were “so out of all proportion to the achievable resources of the country, that when each one sells all that he possesses, and then sells himself, not even half of the sums demanded will be collected.”

Yet by 1874, Haiti had paid down all but 12 million francs of its double debt to France, in large part through coffee taxes. To finish off the rest — and finally invest in the country’s development by building bridges, railroads, lighthouses — the government took out two more hefty loans from French bankers.

The borrowing ended up being a “shameless waste,” the president of Haiti’s national assembly said after a parliamentary investigation.

In an 1875 loan, the French bankers and investors took a 40 percent cut off the top. Most of the rest went to paying other debts, while the remainder lined the pockets of corrupt Haitian officials who, historians say, enriched themselves at the expense of their country’s future.

Instead of escaping mizè, Haitians slid deeper into it.

While the world’s great powers, and even some smaller countries like Costa Rica, were investing in huge public health projects to fight disease and improve their citizens’ quality of life, Haiti had scraps for things like hospitals and water pipes. In 1877, when the public works department was officially created, it had two architects and six engineers for the entire country.

One British diplomat, Spencer St. John, described Port-au-Prince at this time as perhaps “the most foul smelling, dirty and consequently fever-striken city in the world,” with human waste collecting in fetid pools on the streets that “in other countries is carried off by the sewers.”

The bank that benefited most from the 1875 loan was Crédit Industriel et Commercial, the French institution that helped finance the Eiffel Tower. And soon after its first lucrative foray into Haiti, Crédit Industriel shaped the country yet again, helping to establish the National Bank of Haiti.

Nearly the only thing Haitian about it was the name.

Headquartered in Paris, controlled by French businessmen and aristocrats, the bank took over Haiti’s treasury operations, charged a commission any time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, and delivered the profits to its shareholders in France. In 1894, a banner year, its French investors earned more than the Haitian government’s proposed agriculture budget for the entire country.

After 1915, when the Americans replaced the French as the dominant force in Haiti, they did more than just control the country’s national bank: They installed a puppet government, dissolved parliament at gunpoint, entrenched segregation, forced Haitians to build roads for no pay, killed protesters and rewrote the nation’s Constitution, enabling foreigners to own property for the first time since independence.

The military occupation lasted 19 years, and was justified as vital to securing American interests in the region and taming Haiti’s chaos. The United States, where lawmakers once feared the contagion effect of Haitian independence, now depicted the invasion as a civilizing mission, necessary because, as Secretary of State Robert Lansing wrote in 1918, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”

There was another hand behind the occupation, as well: Wall Street, in particular the National City Bank of New York, the predecessor of Citigroup. By 1922, its affiliate had bought all the shares in Haiti’s national bank and, with a guarantee from the American government that it would be repaid, won the chance to lend still more money to Haiti. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt — and then followed a well-established pattern.

It did little to develop Haiti, while sucking up a quarter of the country’s revenues over the next decade, according to annual fiscal reports reviewed by The Times.

When investigators with the newly formed United Nations visited Haiti after the Americans gave up financial control in 1947, they found a country in the same desperate straits as always.

From 1825 to 1957, the analysis by The Times found, international debt drained an average of 19 percent of the country’s annual revenue, and in some years ate up more than 40 percent.

“It’s a really massive number by modern standards,” said Ugo Panizza, an Italian economist who has examined the double debt.

Moreover, loans are often taken on by countries to invest in their welfare and development. That was rarely the case in Haiti. The double debt was imposed by an outside power that provided no goods or services in return, sapping the new nation’s wealth from the beginning.

“The first economic impact of this drain was the absence of funds to invest in education, health and infrastructure,” said Thomas Piketty, a French economist who has also studied the double debt. “But even more decisively, in the long term, this drain has totally disrupted the process of state building.”

Not everyone agrees. In some periods, the biggest line item in the Haitian state’s budget — even bigger than its debt payments — was the military.

Some experts described the expense as understandable, given the Haitian fear of a French invasion and the American occupation decades later. But others see Haiti’s heavy military spending as a reflection of a predatory government more interested in reaping financial rewards and staying in power than helping its people.

“There was always the alternative: Spend less on the military, spend more on development,” said Mats Lundahl, a Swedish economist who has published several books on Haiti. “This was a deliberate choice.” From 1843 to 1915, Haiti had 22 governments, he pointed out. Seventeen were deposed in revolutions or coups.

The double debt imposed by France clearly had an impact, Mr. Lundahl said, but “I don’t think it’s the main reason for Haitian underdevelopment.” Haiti’s leaders, he said, “did a pretty good job themselves.”

‘President for Life’

A bookish, middle-aged doctor was elected president in 1957.

François Duvalier, who had run a clinic training doctors to treat a disfiguring disease called yaws, promised to free the government from the grip of the country’s elite and represent the other Haiti: the poor with no paved roads, no running water and no education. He called them “the great unacknowledged” and promised to bring them out of their mizè.

The country’s prospects looked good. For the first time in more than 130 years, Haiti was unburdened by crippling international debt. And after frost had damaged Brazil’s coffee crop, the price of the commodity soared, offering Haiti’s government a windfall that it began to spend on irrigation canals and the country’s first big hydroelectric dam.

“The present moment offers Haiti an exceptional opportunity,” the World Bank said in 1954, adding that “this opportunity has to be seized now.”

Instead, Duvalier drove his country into despair.

The 28-year dictatorship he shared with his son Jean-Claude terrorized the nation. The Tontons Macoutes, a militia Duvalier created, attacked every perceived threat, including students and journalists. Hundreds were thrown into a network of prisons Human Rights Watch called the “triangle of death” and never heard from again. Others were shot on the street, their bodies left in heaps. In 1964, Duvalier declared himself “president for life.”

Professionals fled the country, taking their expertise. By 1970, more Haitian doctors were practicing in Montreal than in Haiti, one journalist, James Ferguson, estimated.

Duvalier perfected the corruption of past leaders, dipping into the state tobacco monopoly and skimming the pay of Haitian workers sent to Dominican sugar mills. His government outright extorted citizens, particularly through its “National Renovation Movement,” demanding that they donate to the construction of what jurists called a “purely fictitious” city named “Duvalierville.”

Initially, the Duvalier government found an ally in the Cold War struggle unfolding across the hemisphere: the United States.

After a Haitian diplomat voted in favor of ejecting Cuba from the Organization of American States, the American government agreed to fund a large airport — named the François Duvalier International Airport — in Port-au-Prince. The arrangement was widely cast by journalists as a tit-for-tat agreement, but the United States Agency for International Development soon closed its freshly built headquarters in Port-au-Prince because of corruption in the Duvalier government.

After a second heart attack, Duvalier, nicknamed “Papa Doc,” had the country’s Constitution changed so that his young son, just 19, could replace him. Known as “Baby Doc,” Jean-Claude Duvalier continued his father’s reign of terror and graft. By the time protests forced the dictator and his family to be spirited away on an American plane to France, he and his relatives had stolen hundreds of millions of dollars, having treated the state like a “royal fiefdom,” a Haitian government investigation found.

Over that time, the country’s misery deepened. Fewer than one in four adults could read, according to a 1985 World Bank report. From a quarter to half of Haitian children suffered severe malnutrition. Many were in the countryside, where coffee farmers earned even less than they had before the Duvalier regime.

After Jean-Claude Duvalier fled the country, the coffee tax was removed for the first time in more than a century. But it was too little, too late.

Farmers had been growing coffee more or less the same way since the days after the revolution, in very small garden plots where the trees seeded themselves naturally, mixed with banana and orange trees, as well as vegetables. There had never been a serious push by the government to develop the industry with new technology, fertilizers or new varieties of coffee.

The bountiful harvests that continued for generations and paid the nation’s debts were “like magic,” said Jobert Angrand, the former head of the National Coffee Institute of Haiti and a recent minister of agriculture.

By the 1980s, the magic had worn off. Poor farmers began to cut down their coffee trees and plant quicker-growing cash crops instead, leading to erosion. In Dondon, farmers who once couldn’t see the Citadelle from their fields because of the thick foliage above them suddenly had a clear view. Coffee exports began to plummet.

“This is the problem in Haiti,” said Mr. Angrand. “There is no investment in the countryside.”

‘All the Better’

The Americans arrived at the gates of President Jean-Bertrand Aristide’s house before dawn on Feb. 29, 2004. Flanked by security officers, a U.S. diplomat climbed the mansion’s steps to see the president — and ask for his resignation letter before whisking him into exile.

Mr. Aristide, a former Catholic priest who had railed against the dictatorship from his pulpit in the slums, and the first lady, Mildred Aristide, stepped into a diplomatic car to the airport and boarded an American plane from the tarmac.

Their destination was unknown even then. They were simply being removed from the country.

As the plane circled in the air, its blinds down, French officials frantically called the leaders of African countries, searching for someone willing to host Haiti’s soon-to-be former president, according to Mr. Burkard, the French ambassador to Haiti at the time. Finally, after three rejections, President François Bozizé of the Central African Republic agreed.

After Mr. Aristide landed in Bangui — a capital thousands of miles from his own, on a different continent — he made reference to Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader. He had been abducted by French soldiers in 1802 after signing a peace agreement, carted off to France and thrown in prison without a trial in the frozen Jura Mountains, where he died a year later.

Louverture’s famous line is a standard of Haitian history books: “In overthrowing me, you have done no more than cut down the trunk of the tree of Black liberty in Saint-Domingue. It will spring back from the roots, for they are numerous and deep.”

Mr. Aristide changed it slightly. “In overthrowing me they have uprooted the trunk of the tree of peace,” he said, “but it will grow back because the roots are Louverturian.”

Later, he was more pointed: He told American news outlets by phone that he’d been kidnapped.

Haiti’s two former colonizers described their joint action as both a rapprochement after their friction over the Iraq War and a humanitarian mission to avoid a looming civil war in Haiti. Haitian rebel soldiers were in the north, threatening to soon take the capital and Mr. Aristide. Pro-Aristide and anti-Aristide protesters had clashed violently in the streets. Secretary of State Colin L. Powell called Mr. Aristide’s claim of being kidnapped “absurd.”

But Mr. Burkard, the French ambassador, told The Times in a recent interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by forcing him into exile.

And while Mr. Aristide’s demand for financial restitution from France was not the principal reason for his removal, Mr. Burkard said, his ouster had an added benefit: It ended Mr. Aristide’s noisy campaign, which had landed with the force of a grenade, threatening to blow up relations with all former colonies.

That made his removal “all the better,” said Mr. Burkard.

Mr. Aristide had been ousted before, in a military coup in 1991, less than a year after winning the first democratic election since the dictatorship. But he was re-elected nine years later and launched his restitution campaign in 2003, on the 200th anniversary of Toussaint Louverture’s death.

With the money Haiti shipped to France for the so-called independence debt back in hand, he said, his country could invest in all the things it had never been able to afford, including schools, hospitals, roads, tractors and water for peasants.

Tallying Haiti’s losses, he presented a bill: $21,685,135,571.48.

The figure, both for its size and its precision, was mocked by French diplomats and denounced by some Haitian intellectuals as an attempt by Mr. Aristide to distract from the country’s woes and maintain his grip on power. But, as the estimates vetted by economists and historians consulted by The Times show, his calculations may have been close to the mark — and possibly even modest.

The Aristide government had hired international lawyers to assemble arguments and a researcher to dig through French archives. On the nation’s 200th Independence Day, Mr. Aristide celebrated before huge crowds on the lawn of the national palace, promising to replace a 21-gun salute with 21 things he would do once the restitution was paid — a retort to the cannons fired by the Baron of Mackau’s fleet centuries ago.

“Why after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide asked during a rare interview with The Times at his home office in the suburbs of Port-au-Prince, a large gold-painted bust of Toussaint Louverture on a table behind him.

“We were condemned to live in poverty — not just poverty, but misery,” he said. “An abject misery tied to 1825.”

Since his departure, none of his successors have pressed the issue. In 2003, the French government dismissed his claim of restitution. Twelve years later, Mr. Hollande acknowledged that France did indeed owe Haiti a debt — before his staff quickly said it was not a monetary one.

Still, Mr. Aristide argued that he and others had “seeded the field,” noting that while the Haitian revolution started in 1791, it took years before enslaved people became free, and years more until they claimed independence.

“It’s not finished,” he said.

‘Resign yourself to mizè’

The tinny scrapes of metal shovels on concrete echo outside the Vincent Ogé coffee cooperative. Using methods that haven’t changed for generations, workers scoop up the coffee beans drying in the sun and toss them in wheelbarrows.

As dusk nears, the farmers begin to arrive, carrying the season’s first crop directly from their gardens in buckets and in thick plastic sacks.

“All the benefits of coffee were never returned to the peasants,” says Françisque Dubois, the local coffee cooperative’s founder.

“Even if the money came back, it wouldn’t reach us,” he says. “It would go into the pockets of the gwo moun — the big shots,” he adds, “like Duvalier, who put it all in Swiss banks.”

Mr. Dubois greets the arriving farmers from a straw chair in the dim processing room. Beside him, a barefoot worker dips each farmer’s load into a bucket of water to remove any cherries that have been hollowed out by pests. Then, the cherries’ flesh is removed, and the remaining seeds — known widely as beans — go to a cistern to ferment. The process hasn’t changed all that much since the coffee boom of Saint-Domingue.

Very few of the coffee farmers in Dondon had heard of the so-called independence debt, despite the pivotal roles their ancestors played in paying it. The handful who had a notion said they were too full of other worries to ponder what it meant for the nation’s evolution. They were busy battling mizè.

Hunger. Sickness. Unpaid school fees. The crippling cost of a father’s funeral. One man steps out of the cooperative, runs his hands over his face, and says forlornly that he can’t keep anything in his head since his grandchild died of fever.

“You have to resign yourself to mizè,” said Rose Melanie Lindor, a 70-year-old coffee farmer on the other side of town. Five of her 10 children died.

By the time Etienne Roberson stepped into the cooperative, the sun had painted the trees with honey. He almost made it through high school before his family stopped being able to pay the fee, and knew more than most about the so-called independence debt.

“It was bad for the country,” he said. “When we were paying it, that’s when the country became poor.”

Across the dirt road, Ms. Present stopped picking cherries from her coffee trees earlier that day, taking a rare moment to contemplate her nation’s past and her ancestors’ parts in shaping it.

“If we have our liberty now because of coffee,” she said finally, “I’m proud of that.”

Then, she got back to work.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Research was contributed by Charles Archin, Harold Isaac and Ricardo Lambert from Port-au-Prince; Daphné Anglès, Claire Khelfaoui and Oliver Riskin-Kutz from Paris; David Foulk from Mont-de-Marsan, France; Sarah Hurtes and Milan Schreuerfrom Brussels; Allison Hannaford from North Bay, Ontario; and Kristen Bayrakdarian from New York. Photo and video editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran. Map by Scott Reinhard.

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L'Humanité

Avec Cypress Hill, le rap éclate de colère et de créativité

Nos recommandations culturelles

Le nouvel opus du légendaire groupe californien, les concerts de Robert Glasper à Paris et Jazz à Vienne, etc. Le hip hop offre bien des réjouissances aux jeunes et aux anciens.

Fara C.

Le rap frappe fort, sous la bannière du légendaire groupe californien Cypress Hill ! Dans un pays où des enfants viennent encore de mourir par la violence des armes et par leur vente libre, les activistes de la rime éclatent de colère et de créativité fougueuse, tout au long de Back in Black. Ce 10e album studio s’insurge, précisément, contre la violence, contre son coût social et humain. Il sonne avec maestria trente-six ans de carrière.

Du côté de l’actualité relative au hip hop, signalons en outre deux concerts exceptionnels de Robert Glasper, pianiste que s’arrachent les rappeurs états-uniens. Mieux vaut réserver sa place, car ce musicien hors norme a un public fidèle et passionné. Deux jours avant son escale parisienne à la Machine (le 10 juillet), Robert Glasper aura joué au festival Jazz à Vienne dans le cadre d’une captivante soirée consacrée à des figures singulières qui abolissent les frontières (dont Nubya Garcia et Blue Lab Beats). Nous avions fait l’éloge de son disque Black Radio III dans notre édition du 25 mars 2022.

Par ailleurs, rappelons que les inscriptions au concours Rappeuses en liberté, ouvrant à un dispositif d’accompagnement et impulsé par Rafe Productions, seront closes le 10 juin à 23h59. Enfin, à Montreuil (93), le convivial Café la Pêche, qui accomplit un travail de longue haleine en direction de la jeunesse, propose trois rendez-vous hip hop, libres d’accès ou à un tarif modique : la Degz (le 2 juin), Open Mic Beatume (le 3) et la soirée organisée par l’école de rap Artistiquement riche (le 4).

Cypress Hill, ferronnier d’un groove galvanisant

Flash back sur Cypress Hill, fondé en 1986 à Los Angeles par deux frères d’origine cubaine, Sen Dog et Mellow Man Ace, avec B-Real, fils d’une Cubaine et d’un Mexicain, et DJ Muggs, de descendance italienne et adopté par une famille norvégienne. Le crew incarne par excellence la diversité. Dans une Amérique qui, selon les suprémacistes, est blanche et doit le rester quel qu’en soit le prix, dans une Amérique où y compris les latinos font face à une forme d’ostracisme, Cypress Hill a été la premier groupe latino-américain à cumuler autant de disques de platine et de récompenses, et ceci sans compromis sur son discours critique.

Dans Back in Black, remarquablement produit par Black Milk (natif de Détroit), ces ferronniers du groove nous galvanisent, sous le feu de punchlines percutantes, d’un phrasé dru et de beats tantôt bondissants, tantôt tranchants comme le couperet d’une guillotine. Ainsi, dans Bye Bye, avec, en « guest », le rappeur Dizzy Wright (de Las Vegas), sont fustigés, sur un rythme lourd, « les poursuites policières », « les procès et les tribulations », « des stratégies politiques qui ressemblent à du terrorisme ouvert », la « destruction de [nos] familles depuis bien avant Abraham Lincoln »...

Dans The Ride, éperonné par les percussions d’Eric « Bobo » Correa (membre du crew depuis 1994), B-Real scande les traces d’une souffrance sociale que seul le rap lui a permis de transcender. Il évoque « colère et dépression », « une mère qui pleure, un père parti », ses « larmes intarissables depuis la mort de (ses) potes ». Il conclut en adressant un émouvant message d’espoir à nous qui écoutons le morceau : « L’élévation arrive avec le son des tambours / Peu importe d’où vous l’entendez, nous sommes reliés ».

www.cypresshill.comwww.robertglasper.comwww.rafeproductions.comwww.facebook.com/lapechemontreuilrap
France24 - Monde

Qu'est-ce que l'Acte fondateur signé il y a 25 ans entre l'Otan et la Russie ?

Publié le : 26/05/2022 - 20:16

Grégoire SAUVAGE Suivre

Le 27 mai 1997, la Russie et l'Otan pensent tourner la page de la guerre froide avec l'Acte fondateur, un accord de coopération visant à instaurer "une paix durable et inclusive". Alors que les combats font rage en Ukraine, retour sur une époque où l'Alliance atlantique et Moscou ne se considéraient plus comme des ennemis.

La date était censée marquer l'entrée dans une nouvelle ère pour l'Occident et la Russie après un demi-siècle de relations conflictuelles : le 27 mai 1997, le président français Jacques Chirac réunit en grande pompe, à Paris, ses homologues américain et russe, Bill Clinton et Boris Eltsine, pour la signature de l'Acte fondateur sur les relations, la coopération et la sécurité mutuelles entre la Fédération de Russie et l'Otan.

Sans avoir la force juridique d'un traité, cet Acte fondateur, entériné après plusieurs années de tractations au plus haut niveau, fait naître une nouvelle architecture sécuritaire en Europe. Désormais, les deux parties ne se considèrent plus comme des adversaires mais des partenaires.

Le document de 24 pages prévoit ainsi un renforcement du partenariat avec Moscou en matière de lutte contre le terrorisme, de maintien de la paix, de désarmement ou encore de relations économiques. Il s'accompagne également de la création d'un Conseil conjoint permanent Otan-Russie.

Selon l'Acte fondateur, cette coopération doit reposer sur "les principes que sont les droits de l’Homme et les libertés civiles". Les pays signataires s'engagent, par ailleurs, à ne pas "recourir à la menace ou à l’emploi de la force" l’une contre l’autre ainsi que contre tout autre État. "C'était une autre époque et une période pleine d'espoir envers l'évolution de la Russie" alors en pleine transition démocratique, précise le chercheur Nicolas Tenzer, directeur de la publication Desk Russie sur l'antenne de France 24, rappelant que "l'Acte fondateur avait été précédé d'un Partenariat pour la paix en 1994". 

Paver la voie de l'élargissement

Après la disparition de l'URSS en 1991, l'Otan s'interroge sur ses nouvelles missions. Les demandes d'adhésion des anciens pays du bloc de l'Est, plongés dans un vide sécuritaire avec la dissolution du pacte de Varsovie – l'alliance militaire qui unissait l'Europe de l'Est à l'Union soviétique pendant la guerre froide –, vont alors offrir une nouvelle légitimité à l'organisation emmenée par les États-Unis.

Dans ce contexte, l’Acte fondateur apparaît comme un "instrument nécessaire à l'expansion [de l'Otan] sur l’ancienne sphère d’influence de Moscou", écrit la chercheuse Amélie Zima, dans un article publié dans la Revue d'études comparatives Est-Ouest.

La vocation de l’Acte fondateur, qui formalise les relations Otan-Russie, est donc de déminer le terrain alors que se profile un premier élargissement avec les demandes d'adhésion de la Hongrie, de la République tchèque et de la Pologne. Ces trois pays intégreront l'Otan deux ans plus tard.

>> Crise en Ukraine : l'Otan a-t-elle "trahi" la Russie en s'élargissant à l'Est ?

Pour éviter que la Russie ne se sente isolée voire menacée par l'organisation politico-militaire créée en 1947 pour se prémunir d'une attaque soviétique, l'Otan offre dans l'Acte fondateur des garanties à Moscou : elle s'engage notamment à ne pas déployer d’armes nucléaires, y compris des sites de stockage, sur le territoire de futurs pays membres et à ne pas y renforcer ses troupes permanentes. 

Malgré ces précautions, Boris Eltsine fait face à une forte opposition d'une partie de son opinion publique et du monde politique, qui lui reproche de participer à l'humiliation de l'ex-URSS en se pliant aux exigences occidentales. Le président russe, lui, est persuadé que ce rapprochement avec l'Otan sera bénéfique à son pays.

Considéré comme une "trahison" par Vladimir Poutine, l'élargissement aux anciens pays du bloc soviétique reste encore aujourd'hui l'une des principales pommes de discorde entre Moscou et l'Otan.

L'Acte fondateur "a souffert des années Poutine"

Historique, l’Acte fondateur donne un nouveau souffle aux relations Russie-Otan. Cependant, une première crise intervient dès 1999 avec l'opération militaire occidentale menée au Kosovo, à laquelle Moscou, membre du Conseil de sécurité de l'ONU, est hostile. Toutefois, cette forte opposition ne provoque pas de tensions durables et un réchauffement s'amorce dès le tournant des années 2000. Une période de détente qui doit beaucoup au rapprochement entre la Russie et les États-Unis au tout début de la première présidence de Vladimir Poutine.

"À la suite des attentats du 11-Septembre, l'objectif était celui de la lutte contre le terrorisme. Poutine était alors demandeur pour que la Russie joue un rôle plus important", explique Bruno Daroux, chroniqueur international à France 24. Vladimir Poutine voit dans ces attentats une occasion de se rapprocher de l'Occident, mais aussi de faire taire les critiques sur la guerre menée en Tchétchénie, présentée comme une "opération de contre-terrorisme".

C'est dans ce contexte favorable qu'un Conseil Otan-Russie voit le jour en 2002, permettant à Moscou de siéger sur un pied d'égalité avec chaque membre de l'Alliance. Les réunions seront interrompues en 2008, au moment de l'invasion de la Géorgie par la Russie.

Depuis, les relations n'ont cessé de se dégrader, faisant apparaître l’Acte fondateur comme le vestige d'un temps révolu. Il y a eu "les crimes de guerre massifs commis en Syrie, l'annexion de la Crimée en 2014 et l'envahissement d'une partie du Donbass", rappelle Nicolas Tenzer, selon qui ce partenariat a "souffert avec les années Poutine et un régime de plus en plus offensif".

Entre 2016 et 2019, le Conseil ne s'est réuni qu’à cinq reprises, dont la dernière fois en janvier, un mois avant le début de l'invasion russe de l'Ukraine. Les deux parties avaient alors constaté l'ampleur de leurs divergences.

Si les canaux de communication entre Moscou et l'Alliance restent ouverts, le Conseil Otan-Russie n'ayant jamais été suspendu, les deux anciens rivaux sont bel et bien redevenus des adversaires. Faut-il pour autant couper les ponts avec Vladimir Poutine et la Russie ? La question agite les pays occidentaux depuis le début de l'invasion. "Il y a de nouveau de très fortes tensions avec la Russie mais à un moment donné, et c'est ce qui crée des divisions parmi les Européens, il va falloir négocier une sortie de crise", souligne Bruno Daroux. 

"Bien sûr qu'il faut maintenir des relations à long terme avec la Russie", estime, de son côté, Nicolas Tenzer. "Mais avec le régime de Poutine, responsable de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre, ce n'est absolument pas envisageable."

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Otan-Russie : une relation compliquée et des tensions sur fond de guerre

Le Débat de France 24

Après trois mois de guerre en Ukraine, la Russie déterminée à poursuivre ses attaques

ANALYSE

La Turquie peut-elle bloquer l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l'Otan ?

Valeurs Actuelles

Doubs : un couple de retraités s’installe dans une cabane de jardin pour fuir les dealers

« C’était l’enfer ». C’est ce qu’a raconté ce couple de retraités, âgés de 75 et 80 ans à l’Est républicain dans son édition du 10 octobre. Jacques et Antoinette ont quitté l’appartement qu’ils occupaient depuis 30 ans à Audincourt (Doubs) dans un quartier sensible, pour aller s’installer à la campagne, dans une cabane de jardin. La raison d’un tel déménagement ? Le trafic de drogue au sein même de leur immeuble et l’insécurité qu’il engendre.

 

 

 

« La loi de la jungle, très peu pour nous… »

 

 

 

Antoinette raconte : « Dès que la nuit tombe, l’entrée du collectif est transformée en boutique stupéfiante avec les toxicomanes qui viennent s’approvisionner, les dealers qui actionnent la porte magnétique pour ouvrir à leurs clients, porte qui a d’ailleurs été fracassée. Je ne fermais plus l’œil de la nuit. L’insécurité était telle, que j’en ai perdu le sommeil… ». Son compagnon abonde : « Les va-et-vient nocturnes et bruyants de ceux qui font commerce de la drogue, la porte du hall qui claque à point d’heure, les coups de pied dans les portes, les squats, le raffut dans les communs n’étaient plus supportables. » explique le vieil homme. Un jour, pour avoir fait une remarque à « deux gamines de 14 ou 16 ans » qui fumaient un joint dans l’entrée de leur immeuble, la camionnette du retraité est incendiée. Lien de cause à effet ou pas, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase : « La loi de la jungle, très peu pour nous… » s’indigne le ménage. Il a donc préféré fuir à la campagne. Et s’installer dans une petite cabane au confort spartiate dans un village près d’Audincourt. Les deux personnes âgées ne souhaitent pas revenir dans leur ancien logement pour l’instant. En attendant, le maire de la ville a saisi la police.

Doubs : les dernières actualités

Sochaux : au volant de sa 307, il passe le million de kilomètres devant le musée Peugeot

Besançon : un homme blessé à l’arme blanche dans une rixe

Besançon : deux mineurs menacent une professeure de collège avec une arme factice

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Législatives : “La principale force d’opposition“ sera “l’union de la gauche“, regrette Éric Zemmour

Éric Zemmour ne cache pas son pessimisme pour ces élections législatives. En déplacement dans le Vaucluse, samedi 28 mai, pour soutenir la candidature de son porte-parole Stanislas Rigault, le président de Reconquête ! a estimé que le résultat de l’élection est « déjà réglé », rapporte BFMTV. « L’islamo-gauchisme va dépasser allègrement les 100 députés et sera évidemment la principale force d’opposition au macronisme », a-t-il regretté, constatant que son parti est désormais « l’adversaire privilégié » du Rassemblement national. Selon lui, si la droite n’est pas parvenue à s’unir comme le camp adverse, c’est en raison du « choix fait par Marine Le Pen en particulier, et aussi les dirigeants de LR », qui préfèrent, au mieux, « avancer avec des petits groupes ». 

« Moi j’ai voulu rassembler, comme l’a fait Jean-Luc Mélenchon à gauche, comme l’a très bien réussi Jean-Luc Mélenchon, mais manifestement ni Marine Le Pen ni les dirigeants de LR n’ont voulu, ou su, en faire autant », a martelé l’ancien polémiste, au cours d’une conférence de presse improvisée. Avant de livrer son analyse : « Nous aurons en vérité deux gauches, la gauche d’Emmanuel Macron, qui est au pouvoir, et la gauche de Jean-Luc Mélenchon, qui sera la principale opposition, et le reste n’existera pas. » 

« Au moins les choses sont claires » 

Éric Zemmour a ensuite commenté les visites multiples du président par intérim du RN, Jordan Bardella, dans le Var, où lui-même tentera de briguer un siège à l’Assemblée nationale en juin. « C’est absolument lamentable de sa part. […] Mais au moins les choses sont claires. Il pourrait aller se battre contre des candidats de Mélenchon ou des candidats d’Emmanuel Macron, mais non, il vient cibler les meilleurs, les candidats les plus connus de Reconquête !. », a constaté l’ancien polémiste, farouche partisan de l’union des droites. Et d’assurer, sans hésitation : « J’y vois une stratégie délibérée du RN ! » 

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L'Humanité

« Chers téléspectateurs voici maintenant l’heure du Schmilblick »

Actu

THÉÂTRE « Les petites rapporteuses », mises en scène par Léonie Pingeot font revivre avec l’humour de Pierre Dac la télévision des années soixante.

Gérald Rossi

C’est une journée pas comme les autres. Aujourd’hui, vers midi ou un peu plus tard, le noir et blanc de la télévision sera remplacé par la couleur. Une vraie révolution technique pour l’ORTF qui dans les années soixante a le monopole de conception et de diffusion en France, avec une puis deux chaînes. Trois speakerines, mimiques et coiffures garanties d’époque sont en direct, et présentes sur la scène, pour faire vivre cet événement. Mais forcément tout ne se passe pas comme prévu. La technique balbutie encore beaucoup. Les coupures d’image ou de son, souvent des deux, sont fréquentes. À charge pour les speakerines de « meubler », de faire passer le temps, ignorant parfois elles mêmes si elles sont ou non toujours ou déjà à l’antenne.

Léonie Pingeot a mis en scène cet hommage à la petite lucarne qui depuis s’est démultipliée, avec plus ou moins de bonheur… Donc, ce jour de la mise en couleur, rien ne va vraiment bien, et pour faire bonne mesure, les « Petites rapporteuses » selon le titre d’une émission (au masculin) de Jacques Martin, chantent dansent et s’amusent avec un texte emprunté à l’humoriste et comédien Pierre Dac. C’est à lui que l’on doit notamment le Schmilblick, un peu plus tard capturé et popularisé par Guy Lux puis Coluche. Ce machin mystérieux inventé par « les frères Fauderche » qui « risque de bouleverser toutes les lois communément admises tant dans le domaine de la physique nucléaire que dans celui de la gynécologie dans l’espace » expliquait Pierre Dac. On lui doit aussi la recette magistrale et exécutée ici, en direct, du « Water Pudding ». Fou rire toujours garanti.

Léa Dauvergne, Lisa Garcia et Julie Badoc (en alternance avec Kim Schwarck), avec au piano Didier Bailly (ou Daniel Glet) s’en donnent à cœur joie, alors que la « régie » donne des consignes aussi peu claires que les dialogues des sublimes films de Jacques Tati. Il y a un peu de tout ça dans ce gros dynamitage signé des « Petites rapporteuses ». Pierre Dac, qui fut aussi une des figures de la Résistance avec ses interventions sur Radio Londres, que l’on retrouva ensuite dans des duos impayables avec Francis Blanche, et qui imagina plusieurs feuilletons comme « Signé Furax » ou « Bons baisers de partout » précisait encore à propos du Schmilblick » qu’il est « rigoureusement intégral, qu’il ne sert absolument à rien et peut donc servir à tout ». Il fallait, en conclusion, et avant de rende l’antenne, absolument le préciser.

Théâtre
France24 - Monde

Annexés, indépendants ou ukrainiens : quel avenir pour les territoires occupés par la Russie ?

Publié le : 24/05/2022 - 22:02

Henrique VALADARES Suivre

Trois mois après le début de l’invasion russe de l’Ukraine, Moscou contrôle désormais un couloir allant du Donbass à la ville de Kherson et à la Crimée, après la chute le 20 mai de la ville portuaire de Marioupol. Des territoires qui seraient au cœur des négociations entre Kiev et Moscou si elles venaient à reprendre, avec plusieurs scénarios possibles : un rattachement complet à la Russie, la reconnaissance d’une zone autonome ou la reconquête par l’Ukraine.

Serait-ce le signe d’un futur rattachement à l’occupant ? Alors que la guerre en Ukraine est entrée dans son quatrième mois, les nouvelles autorités pro-russes de la région ukrainienne de Kherson ont annoncé lundi 23 mai que la monnaie russe, le rouble, deviendrait la devise officielle de cette partie du sud de l’Ukraine, en parallèle à la hryvnia ukrainienne. 

"La région devient une zone à double devise : le rouble va circuler au même titre que la hryvnia. Les sociétés et les entrepreneurs peuvent afficher les prix dans les deux monnaies", a annoncé l'administration civile et militaire pro-russe de cette région dans un communiqué sur son compte Telegram. 

Ayant annoncé vendredi 20 mai avoir pris le contrôle total de la cité portuaire de Marioupol, la Russie a pratiquement réussi à assoir son autorité sur un couloir allant du Donbass à la ville de Kherson. Malgré cela, "les forces russes n’ont réalisé que des gains minimes dans l’est de l’Ukraine" depuis quelques jours, a nuancé lundi l'Institut américain d'étude de la guerre (ISW). 

Une carte affichant la position des forces militaires en Ukraine, basée sur les données de mardi 24 mai 2022

Map of Ukraine showing position of military forces in Ukraine as of May 24, 0700 GMT #AFPgraphics @AFP pic.twitter.com/yhlvBDuAOJ

May 24, 2022

Si les négociations sont au point mort entre Kiev et Moscou depuis fin avril, ces territoires conquis par la Russie pourraient être au centre de leur éventuelle reprise. 

"On a au moins trois sorties de crise possibles, en ce qui concerne ces territoires", explique à France 24 Cyrille Bret, spécialiste des relations internationales à l'Institut Jacques-Delors. "Le premier serait le scénario du type Crimée avec un rattachement unilatéral par la Russie ; puis un scénario sur le modèle de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie, où la région proclamerait son indépendance et la Russie la reconnaîtrait ; ou alors la reconquête de ces zones par Kiev." 

Annexion, comme la Crimée en 2014 

Depuis la prise de la région de Kherson, la première grande conquête russe le 3 mars, des responsables locaux et russes ont évoqué la possibilité que toute la région soit rattachée à terme à la Russie. Un scénario que l’adoption du rouble dans cette région pourrait confirmer : fin avril, un responsable local avait déjà affirmé que rouble et hryvnia pourraient circuler pendant une période de transition, avant un passage complet à la monnaie russe. Cette possibilité n'a pas été évoquée lundi par l'administration régionale pro-russe. 

"Les autorités pro-russes semblent avoir fait exactement la même chose dans le Donbass [qu’elles contrôlent en partie depuis 2014, NDLR]", explique Michael Bociurkiw, chercheur en relations internationales pour le think tank Atlantic Council. Bien qu’il soit difficile de connaître réellement la situation sur le terrain, "les forces pro-russes semblent faire tout leur possible pour éradiquer tout signe d’appartenance à l’Ukraine. Et cela inclut la monnaie, les statues, les drapeaux ou encore le programme scolaire : une fois que cela est changé, il est très difficile de revenir en arrière", poursuit l’expert. 

Une annexion complète – comme l’avait fait la Russie avec la Crimée en 2014 – pourrait s’avérer un pari risqué sur le plan international : elle "serait suivie par de nouvelles sanctions contre Moscou, et Kiev ne reconnaîtrait pas cette extension russe vers l’Ouest, bien évidemment", selon Cyrille Bret. 

"Je ne suis pas sûr que la Russie veuille vraiment annexer les territoires conquis", nuance Michael Bociurkiw. "Tout d’abord, il y a eu énormément de dommages infligés aux infrastructures et industries. Puis, dans les 70 % du territoire du Donbass qui échappaient au contrôle des séparatistes pro-russes avant cette guerre, les citoyens sont de plus en plus pro-Ukrainiens : il y aura une résistance très violente aux Russes". 

Une indépendance reconnue par Moscou 

Les territoires actuellement occupés pourraient aussi proclamer leur indépendance unilatérale, avec la Russie reconnaissant immédiatement cette dernière. Cette option, similaire à ce qui s’est passé pour l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie, est le scénario le plus plausible selon les spécialistes interrogés par France 24.  

À la suite de la guerre russo-géorgienne de 2008, la Russie a reconnu l’indépendance de ces deux régions séparatistes de Géorgie et y a installé des bases militaires. Toutefois, les autorités ossètes semblent vouloir franchir un nouveau cap : elles ont annoncé le 13 mai dernier l’organisation d’un référendum sur l’intégration de ces territoires à la Russie

Pour Moscou, "l’option à l’Ossète serait un moyen de maintenir l’Ukraine dans une position de faiblesse en démantelant une partie de son territoire", abonde Cyrille Bret. Mais là encore, selon l’expert, la Russie ferait cavalier seul au niveau international : l’Union européenne, notamment, "ne peut pas accepter la création d’un État par les armes : cela est même contraire à ses principes". 

"En février, peu avant la guerre, la Russie avait déjà officiellement reconnu l’autorité des séparatistes sur le Donbass : elle fera probablement de même pour les autres territoires conquis", opine Andrew Wilson. 

Si cette hypothèse reste plausible, "elle n’est pas gagnée d’avance : l’Ukraine a d’ores et déjà annoncé qu’elle n’accepterait aucune concession de territoire", ajoute-t-il. 

Victoire de Kiev et reconquête 

Une intégrité territoriale chère à Kiev, dont "il ne faut pas sous-estimer les capacités militaires ukrainiennes", note Cyrille Bret, qui évoque un troisième scénario : "La reconquête de ces territoires par Kiev est possible".  

"Mais pour cela, l’Ukraine devrait adopter une position offensive, alors qu’elle est encore sur la défensive", nuance Andrew Wilson. "La situation sur le terrain est très instable et peut changer à tout moment". D’autant que "militairement, les Ukrainiens font de mieux en mieux, avec de plus en plus de matériel occidental, dont des drones", complète Michael Bociurkiw. 

La Russie et l’Ukraine auraient pu s’accorder plus tôt sur "un statut particulier du Donbass, mais il est trop tard pour cela", selon Cyrille Bret. "Après ce qui s’est déroulé à Boutcha notamment, l’Ukraine n’est pas prête à faire des compromis avec une nation qu’elle accuse de pratiquer un 'génocide' ou de crimes de guerre", martèle-t-il. 

"Tout ou rien" : les positions se radicalisent

Les "capitales occidentales – Paris, Berlin, et Rome en tête – vont sûrement augmenter la pression dans les prochains jours pour que les Ukrainiens reprennent les négociations avec les Russes", explique Michael Bociurkiw. "Mais l’Ukraine n’accepterait pas de céder du territoire à la Russie ni un statut particulier neutre quelconque, surtout quand les Russes sont connus pour violer les accords passés." 

Selon Andrew Wilson, "il n’y aurait une discussion sur le Donbass que si Kiev obtenait assez de garanties sur sa sécurité et se sentait protégée. Mais pour l’instant, l’Ukraine parle de retour aux frontières d’avant le 24 février, et n’acceptera pas un 'match nul' : elle veut reprendre tous les territoires occupés." 

"Aucune sortie diplomatique n’est possible pour l’instant, c’est tout ou rien", résume Michael Bociurkiw. Et Cyrille Bret de compléter : "Les négociations sont indispensables et elles devront arriver bientôt, mais pour l’instant aucun des deux côtés n’y est prêt . Les guerres ont tendance à radicaliser les positions de chacun." 

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Déclin démographique en Russie : "Poutine n’a pas d'autre issue que de gagner" en Ukraine

LE FIL DU 23 MAI

L'Ukraine enquête sur quelque 13 000 crimes de guerre russes présumés

Plus de 100 millions de personnes déracinées dans le monde, une première

Valeurs Actuelles

Législatives : même Nathalie Arthaud (LO) s’en prend à “l’illusion électorale” de Jean-Luc Mélenchon

À l’extrême-gauche aussi, Jean-Luc Mélenchon est attaqué. Alors que le leader des Insoumis a réussi un tour de force en réussissant l’union de la gauche pour les législatives avec la Nupes (LFI-PS-PCF-EELV), son ambition de chef du gouvernement et de majorité à l’Assemblée n’est pas vue d’un bon œil par tout le monde.  

Sur le plateau de France 2 samedi 28 mai, Nathalie Arthaud a déclaré « ne pas être d’accord » avec l’actuel député des Bouches-du-Rhône, estimant que ce n’est pas « quelques députés de plus qui vont protéger le monde du travail ». Selon elle, pour que le système change vraiment, « il faut que les travailleurs réalisent la force qu’ils ont de changer les choses, eux-mêmes en s’organisant ». 

Mélenchon « balade » les travailleurs 

La porte-parole de Lutte ouvrière, arrivée dernière du premier tour de la présidentielle en récoltant seulement 0,6% des suffrages, a notamment critiqué le leader insoumis pour son alliance avec le Parti socialiste qu’il a pourtant « vilipendé » et « dénoncé depuis toujours ». Avant d’estimer, tout simplement, qu’il « balade les travailleurs d’illusion électorale en illusion électorale ». Le mouvement de Nathalie Arthaud concourra donc sans la Nupes à ces législatives, réussissant même à présenter un candidat dans toutes les circonscriptions du pays. 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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L'Humanité

Une femme qui court vite n’est-elle pas un peu un homme ?

Actu

THÉÂTRE. « Libre arbitre », de Julie Bertin et Léa Girardet, conte la vie de Caster Semenya, scandaleusement contrainte de faire la preuve de sa féminité par la fédération internationale d’athlétisme.

Gérald Rossi

Il fait chaud, ce 19 août 2009 à Berlin. Dans le stade, 70 000 spectateurs ont pris place, et « dans 1 minute 55 secondes et 45 centièmes, elle ne le sait pas encore, mais la vie de Caster Semenya va basculer ». Les premiers instants de « Libre arbitre », la dernière création du duo Julie Bertin/Léa Girardet fait monter sur le podium la jeune athlète d’Afrique du Sud, inconnue du grand public, qui s’impose dans le 800 mètres en finale du championnat du monde. Elle franchit la ligne d’arrivée loin devant et la médaille d’or lui revient de droit, avec les bravos et les fleurs. Mais ce record, tout à fait véritable et vérifiable, ne fait pas le bonheur de la très rigoriste, rétrograde et masculine Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) pour qui la jeune fille de 18 ans pourrait bien être… un homme. Rien de moins. La performance est alors suspendue, et débute un incroyable feuilleton d’examens médicaux, d’expertises et de « soins ». Caster Semenya qui refuse de s’en laisser conter finit par saisir le Tribunal arbitral du sport (TAS) et l’affaire, plus de dix ans après, n’est pas bouclée.

« Une femme trop forte, trop rapide, trop performante est définitivement suspecte » s’indignent les deux autrices pour qui il s’agit de dénoncer ces insupportables pratiques encore imposées aux femmes « afin de justifier leur identité sexuelle ». En cause, le taux de testostérone, qui n’est de toute façon pas dosée dans les mêmes proportions chez tous les individus ; en outre chez les garçons il existe des différences importantes entre deux athlètes, ce qui n’a jamais ému l’IAAF. Et pour faire bonne mesure aucune étude scientifique n’a à ce jour pu démontrer que cette hormone est véritablement responsable des succès sportifs.

Sur le plateau, quatre comédiennes excellentes, Léa Girardet, Cléa Laizé, Juliette Speck et Julie Teuf, mises en scène par Julie Bertin. Elles se partagent les nombreux personnages de ce récit, « librement inspiré » de la vie réelle de la championne dont tous les rêves se sont effondrés, ceux de victoires au Jeux Olympiques ou dans d’autres championnats et meetings.

Au mieux, l’IAAF a suggéré que Caster Semenya courre avec les hommes (elle serait évidemment assurée de prendre une bonne dernière place dans ce contexte) ou qu’elle soit classée comme « intersexe », c’est-à-dire née avec des caractères hormonaux et physiques ne correspondant pas aux définitions traditionnelles. Mais la sportive « se considère femme », pointent Julie Bertin et Léa Girardet qui se demandent bien pourquoi « une femme devrait-elle justifier de ses avantages génétiques » ? En tout cas, voilà du théâtre documentaire passionné et passionnant.

Théâtre
France24 - Monde

"Xinjiang Police Files" sur les Ouïghours : Adrian Zenz, anthropologue et cauchemar de Pékin

Publié le : 24/05/2022 - 17:10

Sébastian SEIBT Suivre

Les révélations des “Xinjiang Police Files” sur la répression visant les musulmans ouïghours en Chine, publiées mardi par un consortium de médias, doivent beaucoup à un homme : Adrian Zenz. Cet anthropologue allemand est devenu, ces dernières années, l’une des principales cibles de la propagande chinoise pour son travail sur les conditions de vie de cette ethnie.

Il est presque trois heures du matin dans le Minnesota où il habite depuis 2019, mais il ne faut pas plus de 30 secondes à Adrian Zenz pour réagir sur Twitter. Oui, il veut bien répondre à quelques questions, mais pas trop longtemps parce qu’il commence à être fatigué.

On veut bien le croire. Et pas seulement à cause de l’heure tardive. Cet anthropologue allemand, spécialiste du traitement réservé par la Chine à la minorité ouïghoure, principalement musulmane, vient d’avoir une journée chargée. 

“Paranoïa des autorités chinoises”

C’est lui qui est à l’origine des “Xinjiang Police Files”, ces nouvelles révélations publiées mardi 24 mai par plusieurs médias – dont Le Monde en France – sur la machinerie répressive mise en place par Pékin dans la région du Xinjiang, où vivent les Ouïghours.

“C’est la première fois que nous avons des documents authentiques qui présentent sans filtre la réalité du dispositif policier en place”, souligne Adrian Zenz. Il a obtenu plusieurs milliers de fichiers informatiques contenant les dossiers de 20 000 Ouïghours arrêtés et des directives policières appliquées entre 2000 et 2018 dans le Xinjiang. Ils proviennent des serveurs piratés des bureaux de la sécurité publique de deux districts de cette région. 

Ces documents contiennent aussi bien des discours de Chen Quanguo, le secrétaire du Parti communiste chinois (PCC) pour le Xinjiang, que les notes du commun des agents de sécurité sur les individus arrêtés ou sous surveillance. “Ces fichiers démontrent à quel point la paranoïa des autorités au sujet de la soi-disant menace terroriste ouïghoure est partagée du haut de la hiérarchie jusqu’au bas de l’échelle”, précise Adrian Zenz.

Les révélations viennent compléter le dossier à charge monté contre Pékin ces dernières années. La Chine a, notamment, été accusée de perpétrer des “crimes contre l’humanité” à l’encontre des Ouïghours, pour reprendre le terme utilisé dans une résolution adoptée par l’Assemblée nationale française en mars 2022.

Nouvelle preuve de cette répression : des illustrations parfois très visuelles des pratiques chinoises. Les fichiers contiennent, en effet, 5 000 photos d'Ouïghours fichés, âgés de 3 à 94 ans. “C’est très marquant de voir ainsi des clichés de jeunes de 15 ans qui vont être envoyés en camps de rééducation”, note Adrian Zenz.

Ce gigantesque fichier représente, d’une certaine manière, le couronnement du travail de fourmi que cet Allemand de 48 ans effectue depuis des années. Adrian Zenz incarne, en effet, pour beaucoup l’un des principaux visages de l’effort international pour dévoiler la politique répressive de Pékin dans le Xinjiang. 

Sur la trace des Ouïghours par accident

Il est même devenu celui qui “a jeté les fondations du plus grand affrontement de ces dernières décennies entre l’Occident et la Chine au sujet des droits de l’Homme depuis son petit bureau à Stuttgart”, à en croire un portrait que le Wall Street Journal lui a consacré, en 2019.

Un an plus tôt, Adrian Zenz avait, à lui seul, poussé Pékin à se dédire. Alors que les premiers rapports circulaient sur le traitement réservé en Chine aux musulmans ouïghours, la Chine répétait inlassablement qu’il n’y avait rien à voir au Xinjiang. Sauf qu’Adrian Zenz avait fini par découvrir en ligne divers documents administratifs chinois officiels – des bons de commande de matériel, des rapports budgétaires – qui établissaient la réalité de la construction de camps d’internement.

La publication de ces preuves avait poussé la Chine a changer de discours. Au lieu de nier en bloc, les autorités ont alors commencé à décrire ces camps comme de simples centres de formation. 

“La ténacité d’Adrian Zenz a puissamment contribué à exposer les crimes du régimes chinois”, affirme Magnus-Fiskesjö, anthropologue et spécialiste des Ouïghours à l’université de Cornell, interrogé par le Wall Street Journal.

Car l’Allemand ne s’est pas arrêté à ce premier coup d’éclat. Il a, ensuite, été le premier à évoquer le chiffre d’un million de Ouïghours “internés” – qui a ensuite été repris officiellement par l’ONU –, à découvrir des documents établissant en 2021 le travail forcé des Ouïghours et à contribuer à mieux comprendre l’ampleur du dispositif techno-policier mis en place dans le Xinjiang.

Un tour de force d’autant plus impressionnant que “je n’avais rien demandé de tout ça et que je m’y suis intéressé un peu par accident”, souligne Adrian Zenz. Ce titulaire d’un diplôme d’anthropologie de l’université de Cambridge n’a, en effet, presque aucune connaissance du terrain au Xinjiang. Il ne s’y est rendu “qu’une seule fois il y a quatorze ans comme touriste”, rappelle le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung

Il est plutôt un spécialiste du Tibet, auquel il a consacré la majorité de son travail. À l’époque où il étudiait cette région, l’homme fort de Pékin au Tibet était Chen Quanguo, qui y rodait ses techniques de “pacification”. Lorsque ce dignitaire du PCC a été nommé à la tête du Xinjiang, en 2016, Adrian Zenz a décidé de se concentrer sur cette province.

Cible prioritaire pour la propagande de Pékin

À défaut de connaissance du terrain, l’anthropologue met à profit sa maîtrise du mandarin et des arcanes du web. Après tout, il finançait depuis des années une partie de ses recherches “grâce à un deuxième emploi de programmeur pour une start-up de streaming”, note le Wall Street Journal.

“Il est de toute façon impossible de faire du travail de terrain dans le Xinjiang, et l’analyse des données en ligne représente la meilleure opportunité pour comprendre ce qui s’y passe”, assure celui qui est persona non grata en Chine depuis l’an dernier et compare son travail à celui de détective. Et sa méthode a fait des émules. Que ce soit Shawn Zhang, un étudiant chinois au Canada qui a utilisé Google Maps pour cartographier les sites de construction des camps au Xinjiang, ou l’Australian Strategic Policy Institute qui gère le Xinjiang Data Project pour collecter les données publiques sur cette province.

Trop c’est trop pour la Chine. Entre ses révélations et la porte qu’il a ouverte pour d’autres, Adrian Zenz est devenu l’une des principales cibles de la propagande chinoise. Internet est devenu l’un des pires endroits pour trouver des informations sur lui, tant les articles à charge contre cet universitaire écrit par des publications pro-Pékin abondent sur les réseaux sociaux et squattent les meilleures places dans les résultats de recherche sur Google. 

Ce “born-again christian” (un individu ayant redécouvert sa religiosité) qui collabore à la Fondation américaine pour les victimes du communisme a été dépeint à de nombreuses reprises comme un pseudo-chercheur d’extrême droite. Il est même l’un des rares chercheurs critiques de Pékin a avoir eu droit à une double page à charge dans le Global Times, l’un des principaux médias officiels chinois.

“Je ne suis pas étonné que Pékin s’en prenne à moi, en revanche j’ai été très surpris par l’ampleur des critiques propagées par des individus qui se sentent obligés de prendre la défense de la Chine”, reconnaît l’anthropologue. Il a eu du mal à se faire à ce déluge de haine, d’autant plus “qu’en m’attaquant, c’est la réalité de la souffrance des Ouïghours qui est remise en cause”, conclut-il. Une réalité que les 5 000 photos de Ouïghours fichés publiées à l’occasion des “Xinjiang Police Files” rend pourtant difficile à nier.

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Valeurs Actuelles

Pap Ndiaye à l’Éducation nationale : Emmanuel Macron lance un SOS à François Bayrou

Sa présence dans le premier gouvernement d’Élisabeth Borne a été l’une des plus commentées. Depuis sa nomination, le ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye, est ciblé par de nombreuses critiques de l’opposition, pour des prises de positions ou des déclarations passées en tant qu’historien. Au point que, dans la tourmente, Emmanuel Macron a jugé nécessaire d’appeler François Bayrou à la rescousse pour qu’il aide le successeur de Jean-Michel Blanquer, rapporte L’Express, jeudi 26 mai. « Peux-tu aider Pap Ndiaye », aurait glissé le président de la République au patron du MoDem.

« C’est forcément quelqu’un de républicain »

Avant d’être le nouveau locataire de la rue de Grenelle à 56 ans, Pap Ndiaye a mené une carrière d’historien, spécialisé sur l’histoire des minorités, notamment aux États-Unis. Sa personnalité et sa ligne semblant en nette rupture avec celle de son prédécesseur Jean-Michel Blanquer ont notamment été soulignées par de nombreux commentateurs. 

L’appel du chef de l’État à son ancien ministre de la Justice semble d’ailleurs avoir été reçu. « Avec le parcours que je signale, c’est forcément quelqu’un de républicain, c’est forcément quelqu’un d’universaliste. Cela n’est pas ce qu’on l’accuse d’être », assurait François Bayrou au sujet de Pap Ndiaye, sur BFMTV, le 22 mai dernier. Lui-même avait été ministre de l’Éducation, sous François Mitterand et Jacques Chirac.

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L'Humanité

Le «Parc» : 50 ans d'histoire de l’arène des Princes

Il était une fois

Le 25 mai 1972, le Parc des Princes accueillait son premier match. Le coup d’envoi d’émotions grandioses, servies par le PSG, le XV de France et les Bleus, tel le sacre de 1984. Devenue « monument national », l’enceinte parisienne – bijou de conception – s’ouvrira aux stars du rock, au pape... Récit d’un vaisseau des Trente glorieuses où s’est façonnée une partie de l’histoire du pays.

Lionel Venturini

Il a rendu le béton aérien. Le nouveau stade des compétitions internationales des équipes de France de football et de rugby ouvre le 25 mai 1972 avec une rencontre modeste, un match amateur retour des éliminatoires des JO 1972 de Munich. L’équipe de France olympique reçoit sa consœur soviétique, en tâchant de faire oublier le 5-1 infligé à l’aller.

Malgré la nouvelle enceinte remplie aux deux tiers (35 000 spectateurs, dont… 30 000 écoliers invités pour faire nombre), l’URSS d’Oleg Blokhine, futur ballon d’or trois ans plus tard, l’emporte 1-3. Les tribunes seront en revanche pleines le 4 juin 1972, pour la finale de la Coupe de France de football opposant, devant Georges Pompidou, l’OM à Bastia (2-1 pour les Marseillais). Vingt-six années durant, le « Parc », comme joueurs et supporters l’appelleront la plupart du temps, sera l’écrin des plus sublimes moments de football et de rugby.

Une ancienne zone de chasse de la noblesse

Dans la France de Georges Pompidou, il était temps que le pays se dote d’un stade moderne, audacieux dans sa forme, pour accueillir un football de plus en plus professionnel. Jusqu’à ce premier match de mai 1972, c’est le vieux stade Yves-du-Manoir, à Colombes, qui abrite les matchs internationaux de football et de rugby, ainsi que les finales de la Coupe de France.

L’enceinte des Hauts-de-Seine peut certes recevoir plus de 60 000 spectateurs, mais le manque d’investissements se fait ressentir, l’inconfort est là, au point que les trois quarts des tribunes seront bientôt interdites au public, avant d’être rasées.

La France des Trente Glorieuses ne sait pas alors que ces dernières vont bientôt s’achever quand, au milieu des années 1960, est prise la décision de doter la capitale d’un stade moderne et d’un troisième Parc des Princes. Sur l’emplacement de ce qui était à la fin XVIIIe siècle une zone de chasse de la noblesse, s’élève à partir de 1897 un premier stade vélodrome du Parc des princes : 3 200 places assises seulement, mais le directeur du stade, un certain Henri Desgrange, a le sens du spectacle – et de ses affaires.

Celui qui est aussi le directeur de « l’Auto-vélo » et le créateur du Tour de France cycliste en 1903, pour augmenter les ventes de son journal, prend ainsi soin d’y faire arriver l’ultime étape du Tour, jusqu’en 1967. Le Parc est alors plutôt un vélodrome prisé, même si des matchs de « football-association » ou de « rugby football », comme l’on disait alors, s’y déroulent.

Boxe anglaise et patinage artistique

En 1932, ce premier Parc évolue, les tribunes s’agrandissent, offrant 40 000 places, et leurs noms demeurent, encore aujourd’hui, tribune présidentielle, Paris, Auteuil et Boulogne. Ce deuxième Parc des princes est toujours à prédominance cycliste, le long des 454 mètres de ciment rose qui ceinturent l’arène centrale.

À côté des rencontres de Football et de rugby, de matchs des Bleus, du Stade français ou du Racing, la boxe anglaise s’y invite parfois et même le patinage artistique, en 1933. C’est là que Nicolas de Staël a, en 1952, un choc esthétique et peint cinq toiles sur les footballeurs du Parc, où la pelouse peut être pour lui rouge ou bleu sombre.

En 1967, Raymond Poulidor franchit en vainqueur de l’étape la porte du Parc et referme sur lui l’histoire entre le Parc et le vélo. C’est que pointe à Paris une autre enceinte, le boulevard périphérique. Construit tronçon par tronçon, celui-ci s’approche des beaux quartiers de l’ouest de la capitale. Son tracé passe juste… en dessous des tribunes du stade. Le second Parc est détruit pour laisser place à l’enceinte qui se dresse aujourd’hui encore.

50 portiques courbes

Son architecte, Roger Taillibert, y multiplie les audaces. Le Parc, c’est d’abord un coup de crayon, une ondulation de sa cime rythmée par 50 portiques courbes de béton précontraint, chacun de hauteur différente. « J’ai utilisé le béton, dira-t-il, pour démontrer qu’il pouvait être aussi intéressant que l’acier. Il peut prendre la même forme que ce dernier et la même résistance. Il propose aussi un espace beaucoup plus vivant. » « Le vocabulaire plastique du béton armé est si riche que l’on ne se lasse jamais de l’explorer », affirmait en écho Oscar Niemeyer, le grand architecte brésilien.

Ancré dans l’aire urbaine de la capitale, le Parc des princes, et ses encorbellements qui ajoutent des jeux d’ombre à sa façade, surgit au détour de la rue parisienne ou du périphérique, près de la porte de Saint-Cloud. Enchâssé dans les beaux quartiers parisiens, le stade se découvre mieux de l’intérieur : 77 000 m3 de béton et 7 000 tonnes d’acier l’enserrent.

Taillibert signera par la suite un stade plus audacieux encore, celui de Montréal pour les JO de 1976. Là encore, ce sera en béton, avec un toit rétractable – jamais il ne fonctionnera –, attaché par des câbles à une tour inclinée de 165 mètres de haut. Le Canada imputera à l’architecte et au maire de Montréal une lourde part de responsabilité dans le naufrage financier de ces jeux Olympiques.

Taillibert pourtant, à 80 ans, concevra encore des stades en Afrique du Sud, en prévision de la Coupe du monde de 2010, avant de mourir en 2019. En comparaison, le Parc des Princes, avec une facture finale de 150 millions de francs (168 millions d’euros en 2022 actualisés avec l’inflation), quoique doublée par rapport au devis initial, paraît raisonnable.

Un chaudron de béton

Le Parc, où aucun pilier n’est là pour gêner la vue des spectateurs, est aussi le premier en Europe à se doter d’un éclairage intégré sur le pourtour du toit, là encore pour libérer le regard. L’absence de piste d’athlétisme et le fort degré d’inclinaison des tribunes, comme dans les stades anglais, permet à la majorité des 45 000 spectateurs d’être à proximité des lignes de touche.

L’ellipse dessinée par Taillibert a toutefois un inconvénient majeur les tribunes situées dans les virages sont, elles, éloignées des buts, à l’instar des stades de la Beaujoire à Nantes ou de Gerland à Lyon. L’absence de parking est critiquée, tout comme la capacité, modeste. Mais quand Taillibert livre le stade, au terme d’un chantier principal de vingt-quatre mois, l’architecte sait ce qu’il a fait : un chaudron de béton.

« Quand les gens chantent, explique-t-il dans le documentaire “Le Parc, prince des stades”, de Nicolas Bergès (voir « En savoir plus »), le bruit tourne comme dans les arènes de Rome. » « Effectivement, une arène », songe lui aussi le rugbyman Jean-Baptiste Lafond, qui a plus à l’esprit l’image de gladiateurs secoués. La clameur du Parc, elle, peut tout autant porter qu’intimider. « On entend bien quand on se fait siffler », admet le footballeur Daniel Bravo, resté sept saisons sous le maillot parisien.

Jean-Pierre Rives, maillot en sang

Jusqu’à ce qu’il soit détrôné par le Stade de France, en 1998, pour les compétitions internationales, le Parc des Princes fut l’emblème de la nation. Club résident depuis son accession en première division en 1974, le PSG y gagne, en 1982, la Coupe de France face à Saint-Étienne au terme d’une rencontre épique, avec les supporters envahissant le terrain pour les tirs au but, devant un François Mitterrand impassible. C’est là encore que Jean-Pierre Rives en sort le maillot en sang, lors d’un France-Galles en 1983 – en fait, le sang de Serge Blanco qu’il a involontairement percuté. Là encore que les Tricolores emmenés par Platini remportent la finale du championnat d’Europe en 1984, face à l’Espagne (2-0).

À quelques reprises, le Parc sort de sa destination initiale, il accueille le pape Jean-Paul II en 1980, un concert des Stones en 1990 ou des Pixies en 2004, en dépit d’une acoustique inadaptée, voire un meeting de Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle de 1981.

La face sombre du supportérisme

Le Parc est bien sûr indissociable du Paris Saint- Germain Football club (1), qui ne l’a plus quitté depuis 1974 et son accession à la première division, avec Just Fontaine comme entraîneur et Daniel Hechter comme président – le couturier dessinera le maillot historique du club. Quand Canal Plus rachète le PSG à Francis Borelli en 1991, c’est avec l’ambition de transformer le club parisien. L’aboutissement est ce titre de vainqueur de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes, en 1996, avec Luis Fernandez.

Le Parc, c’est aussi la face sombre du supportérisme ultra. Deux fois il fut endeuillé par la mort de supporters aux abords du stade. En 2006, un supporter du Paris SG est abattu par un policier lors d’échauffourées à la sortie d’un match contre l’Hapoël Tel-Aviv. En 2010, un supporter ultra meurt de ses blessures au cours d’un affrontement entre hooligans de la tribune Auteuil et de la tribune Boulogne. Sommé de réagir, le PSG se débarrasse du problème en supprimant les abonnements annuels à prix réduit.

Après l’intermède du rachat par le fonds d’investissement Colony Capital en 2006, le PSG est racheté en 2011, avec la bénédiction du président Nicolas Sarkozy, par une entité du fonds souverain qatari Qatar Sports Investments (QSI), émanation du soft power de l’émirat. QSI injecte des moyens conséquents dans le club, lui permettant d’écraser le mercato mondial et d’attirer des joueurs parmi les plus chers au monde, comme Neymar, Mbappé ou Messi.

L'aire des Qataris

Le représentant du fonds qatari, désormais propriétaire à 100 % du club, Nasser Al Khelaïfi, PDG depuis novembre 2011, engage vite des travaux de transformation du Parc. À commencer par des entrées modifiées pour rendre moins visible la présence de policiers… Ses invités se nomment Leonardo Di Caprio, Jay-Z ou Beyoncé ; 2 000 places supplémentaires sont créées pour une jauge qui approche les 48 000 au total. Plus de spectateurs choisis aussi : les places VIP en loges passent de 1 600 à 4 500 quand il n’y en avait que 350 dans les années 1980, des chiffres qui signent les transformations du football professionnel. « On s’est inspiré de l’avenue Montaigne », reconnaît l’architecte Tom Sheehan, qui a œuvré à la rénovation des espaces VIP du Parc. Les touristes se pressent pour visiter le vestiaire des joueurs, le couloir qui répertorie les maillots historiques du club, se calent dans les sièges rembourrés des loges qui contrastent avec les strapontins des virages.

Les Qataris ont fait entrer le Parc dans la cour des grands du foot business. Une loge à l’année peut monter à 300 000 euros, et Nasser Al Khelaïfi a obtenu de la Mairie de Paris (propriétaire du stade) un accord pour porter la capacité du Parc à 60 000 places après les JO 2024. En 1997, pour le dernier match au Parc du XV tricolore, Richard Bohringer prononce sur la pelouse, micro en main, une fois le match terminé, l’oraison funèbre d’un Parc qui en termine avec les matchs internationaux : « Une âme restera, un stade va s’éteindre, mais son écho nous suivra. »

(1) Voir « l’HD » n° 723 du 10 septembre 2020, « Paris Saint-Germain. Cinquante ans, encore trop jeune pour le sommet ? » par Patrick Mignon.

EN SAVOIR PLUS

« Roger Taillibert, architecte », d’Alain Orlandini, éditions Somogy, 2006.

« Le Parc, prince des stades », documentaire de Nicolas Bergès, 52 min, Productions-France Télévisions, 2012. Disponible en DVD et VOD sur capuseen.com

« Parc », de William S. Touitou et Jérôme Bénadiner, documentaire de 70 min, When We Were Kids Production, 2010 ; whenwewerekids.fr

Pour visiter le Parc : psg.fr/stadium-tour

footballrugbypsg
France24 - Monde

Ligue des champions : Liverpool-Real Madrid retardé après des tensions autour du Stade de France

Publié le : 28/05/2022 - 21:45Modifié le : 29/05/2022 - 00:09

FRANCE 24 Suivre

Des problèmes de sécurité liés à l'accès des supporters au Stade de France ont retardé d'au moins trente minutes le coup d'envoi de la finale de la Ligue des champions entre Liverpool et le Real Madrid, samedi. Le coup d'envoi a été décalé à 21 h 30.  

Chaos et frustrations. Le coup d'envoi de la finale de Ligue des champions Liverpool-Real Madrid, prévu initialement à 21 h, a été retardé à 21 h 36 en raison d'un problème de sécurité aux abords du stade.

L'UEFA blâme un problème de faux billets

"A l'approche du coup d'envoi du match, les tourniquets (pour entrer au Stade de France) du côté des tribunes réservées à Liverpool ont été bloqués par des milliers de spectateurs qui ont acheté des faux billets qui ne fonctionnaient pas", a expliqué l'UEFA dans un communiqué. "Cela a créé une accumulation de spectateurs qui essayaient de rentrer dans le stade et en conséquence, il a fallu retarder de 35 minutes le coup d'envoi pour permettre à un maximum de spectateurs munis de billets valables d'entrer dans le stade", poursuit le communiqué.

"Comme le nombre de personnes en dehors du stade continuait à augmenter après le coup d'envoi, la police a dû faire usage de gaz lacrymogène pour les disperser", a expliqué l'UEFA qui a précisé qu'elle procéderait "urgemment" à un audit de ce qui s'est passé avec la police et les autorités françaises, ainsi qu'avec la Fédération française de football (FFF).

La finale 2022 de la Ligue des champions, remportée par le Real Madrid 1 à 0 face à Liverpool, a été marquée par des scènes de chaos, avec de longues files d'attente, des spectateurs criant leur colère et d'autres tentant d'escalader les grilles entourant le Stade de France. De son côté, le club de Liverpool a demandé l'ouverture d'une enquête. 

Liverpool FC statement on #UCLfinal entry issues:

May 28, 2022

"Nous sommes extrêmement déçus des problèmes d'accès et des violations du périmètre de sécurité qu'ont subis les supporters de Liverpool", a expliqué le club anglais dans un communiqué. "C'est le plus grand match dans le football européen et les supporters ne devraient pas avoir à vivre le genre de scène dont nous avons été témoins ce (samedi) soir. Nous avons officiellement demandé une enquête pour déterminer les causes de ces problèmes inacceptables."

Une source policière a de son côté indiqué à l'AFP que les autorités françaises avaient dès le départ alerté sur la difficulté de gérer plusieurs milliers de supporters sans billet.

Face à cette situation, indique cette source, "nous avons fait une communication incitative" en appelant les spectateurs avec billet à venir au stade dès 18 h pour éviter les mouvements de foule, et éviter "que des supporters avec billet restent à l'extérieur".

"Il y a eu des bousculades, des mouvements de foule, nous avons apporté des réponses en terme de sécurité (...) Nous avons renforcé la sécurité à l'intérieur du stade", souligne-t-elle.

Un autre source policière a estimé pour sa part que c'était "un peu facile" de critiquer la police, alors que celle-ci a pointé du doigt dès le début la difficulté que pouvait représenter de canaliser autant de supporteurs sans billet.

Une ambiance festive puis la tension

Tout avait pourtant débuté dans une ambiance festive et très bon enfant, sous le grand soleil d'un Paris printanier: habillés des maillots des "Reds" ou de tuniques blanches madrilènes, des dizaines de milliers de supporters déferlaient tranquillement dans la capitale française, invités à rejoindre des "fan-zones" distinctes.

Mais à moins d'une demi-heure du début du match, l'ambiance s'est tendue quand au moins un millier de supporters ont été ralentis avant de pouvoir entrer, contenus par les gendarmes. Enervés, ils criaient "open the gate ("ouvrez le portail"), alors que les supporters ne pouvaient passer qu'un à un.

Puis de véritables intrusions ont mis à mal le dispositif. 

"La police intervient pour repousser les tentatives d'intrusions dans le stade", reconnaissait la Préfecture de police de Paris vers 21H15. Des gaz lacrymogènes commençaient à être lancés pour empêcher quelques dizaines de jeunes d'escalader agilement les barrières, a constaté une journaliste de l'AFP. 

"C'est très mal organisé"

Agents de sécurité et gendarmes se lançaient à leur poursuite, pour les faire aussitôt ressortir. "C'est très mal organisé", lâchait anonymement un agent de sécurité.

Ce jeu du chat et de la souris s'est poursuivi, même une fois le match commencé. Et peu avant 22H00, les forces de l'ordre ont dû charger, en faisant usage de gaz lacrymogènes, provoquant un mouvement de foule.

"Ce sont des personnes qui essaient de rentrer dans le stade et de voler des places", a expliqué anonymement à l'AFP un policier municipal.

De quoi mettre en colère des supporters de Liverpool, restés dehors, bien que munis de billets: "Nous étions ici deux heures avant le début du match, nous n'avons aucune idée de pourquoi nous étions bloqués. Je suis sérieusement agacé mais nous avons gardé notre sang-froid", a raconté anonymement à l'AFP l'un d'eux, pendant qu'un autre "fan" de Liverpool se plaignait que "des Français essaient d'entrer".

La finale initialement prévue à Saint-Pétersbourg avait été délocalisée au Stade de France, à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février. Mais les autorités n'ont bénéficié que de trois mois pour préparer l'événement au lieu de dix-huit, délai prévu dans le cahier des charges de l'UEFA.

Avec AFP

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Ligue des champions : le Real s'impose en finale contre Liverpool

AVANT-MATCH

Ligue des champions : Benzema et Mané, un Ballon d'Or pour deux

Ligue des champions : Paris face à la déferlante "Red"

New York Times - World

Haiti’s Lost Billions

By Lazaro GamioConstant MéheutCatherine PorterSelam GebrekidanAllison McCann and Matt ApuzzoMay 20, 2022

Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.

Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.

The choice: money or war.

The choice: money or war.

France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.

France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.

With the warships looming off the coast, Haiti agreed.

With the warships looming off the coast, Haiti agreed.

With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.

With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.

French National Library

French National Library

In exchange, France recognized Haiti’s independence. At home, Charles X was portrayed as the true liberator of the Haitian people.

Lepelletier de Saint Remy

But a different history is written in ledgers and banking statements. They reveal a debt so large, and so lasting, that it would help cement Haiti’s path to poverty and underdevelopment.

Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations.

The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.

The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.

What France demanded

150 million francs

1st payment

2nd

3rd

4th

5th

In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.

In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.

The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.

The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.

That was part of France’s plan.

That was part of France’s plan.

France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.

France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.

Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.

Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.

In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.

In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.

France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.

France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.

If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.

If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.

While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.

While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.

Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.

Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.

That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.

That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.

Departmental Archives of Landes

Federico Rios for The New York Times

In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.

In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.

Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.

Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.

The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.

The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.

Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.

Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.

French National Library

In 1843, Jean-Pierre Boyer — the Haitian president who agreed to the double debt — was driven out of the country by people demanding more rights and fewer taxes.

Many were bitter that he had resumed payments on the reviled debt.

National Archives, France, CC//379

Despite Haiti’s troubles, France made sure its former colony kept paying. It sent warships again, threatening to bomb the country’s ports.

The payments were France's "principal interest in Haiti, the question that dominated everything else for us," explained one French minister at the time.

Mauricio Lima for The New York Times

For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.

For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.

It was a disaster — national in name only.

It was a disaster — national in name only.

Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.

Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.

In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.

In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.

Haiti’s debt burden

In 1825 french francs

Double debt

1874 and 1875 loans

Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.

Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.

Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.

Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.

More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.

More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.

In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.

In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.

It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.

It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.

Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.

Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.

Library of Congress

By 1911, $2.53 out of every $3 that Haiti earned from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors.

French National Library

In France, meanwhile, it was a time of prosperity. The cafes of Paris overflowed, many of its patrons drinking coffee cultivated by debt-hobbled Haitians half a world away.

U.S. Navy

Museum of the City of New York, via Getty Images

Library of Congress

Bettmann Archive/Getty Images

Bettmann Archive/Getty Images

In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.

In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.

For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.

For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.

They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.

They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.

Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.

Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.

Their loot was in New York within days.

Their loot was in New York within days.

The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.

The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.

Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.

Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.

The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.

The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.

Haiti’s Debt Burden

In 1825 french francs

Americans invade

Franc loses value

The U.S. now controlled Haiti’s finances.

The U.S. now controlled Haiti’s finances.

In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.

In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.

American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.

American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.

Bettmann Archive/Getty Images

Damon Winter/The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Adriana Zehbrauskas for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.

It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.

It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.

It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.

Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.

Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.

But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.

But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.

A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.

A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.

The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.

The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.

The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.

The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.

The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.

The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.

And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.

And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.

After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.

After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.

The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.

The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Additional production by Gray Beltran, Jonathan Huang and Rumsey Taylor.

France24 - Monde

Palme d'or pour "Sans filtre", la satire sur les ultra-riches du Suédois Ruben Östlund

Publié le : 28/05/2022 - 23:49

Louise DUPONT Suivre

Le jury, présidé par Vincent Lindon, a dévoilé son palmarès pour l'édition 2022 du Festival de Cannes. C'est le Suédois Ruben Östlund qui a reçu la Palme d'or pour le film "Sans filtre", une farce drôle et cruelle sur de riches industriels et influenceurs. 

Avec "Sans filtre", Ruben Öslund est entré samedi dans le cercle très fermé des doubles Palmes d'or. Après "The Square" en 2017, le réalisateur suédois a été récompensé à Cannes pour "Sans filtre" où il critique à nouveau nos sociétés contemporaines et ses travers.

Deux films sont arrivés ex-aecquo pour le Grand Prix, la deuxième distinction la plus prestigieuse : "Close", du Belge Lukas Dhont, et "Stars at noon" de la Française Claire Denis.

L'actrice iranienne Zar Amir Ebrahimi a reçu le Prix d'interprétation féminine pour son rôle dans le thriller d'Ali Abbasi, "Les Nuits de Mashhad" ; et l'acteur sud-coréen Song Kang-ho a lui remporté le Prix d'interprétation masculine pour son rôle dans "Les Bonnes Étoiles", du Japonais Hirokazu Kore-eda.

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Festival de Cannes : la satire "Sans filtre", de Ruben Östlund, remporte la Palme d’or

À L’AFFICHE !

Festival de Cannes 2022 : "Close" l'amitié au masculin

France24 - Monde

Macron et Scholz demandent à Poutine des "négociations directes sérieuses" avec Zelensky

Publié le : 28/05/2022 - 07:24Modifié le : 28/05/2022 - 23:14

FRANCE 24 Suivre

Le chancelier allemand Olaf Scholz et le président français Emmanuel Macron ont demandé samedi, à Vladimir Poutine, des "négociations directes sérieuses" avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Le président ukrainien a promis vendredi soir vouloir "tout faire" pour défendre le Donbass, où l'armée russe a intensifié son offensive. Suivez le déroulé de la journée du samedi 28 mai.

Cette page n’est plus mise à jour. Retrouvez plus d'informations sur la guerre en Ukraine ici.

  • 15 h 01 : Macron et Scholz demandent à Poutine des "négociations directes sérieuses" avec Zelensky

Le chancelier allemand, Olaf Scholz, et le président français, Emmanuel Macron, ont demandé, lors d'un entretien téléphonique avec Vladimir Poutine, des "négociations directes sérieuses" avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

Lors d'un entretien de quatre-vingt minutes avec le président russe, les deux dirigeants "ont insisté sur un cessez-le-feu immédiat et un retrait des troupes russes", indique un communiqué de la chancellerie allemande. Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont "appelé le président russe à des négociations directes sérieuses avec le président ukrainien et à une solution diplomatique du conflit".

  • 14 h 50 : Londres et le G7 cherchent une solution pour relancer les exportations de céréales 

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a assuré au président ukrainien, Volodymyr Zelensky, que le G7 s'employait activement à trouver une solution pour la reprise des exportations de céréales en provenance de l'Ukraine afin d'éviter une crise alimentaire mondiale.

"Il [Boris Johnson] a dit que le Royaume-Uni travaillerait avec les partenaires du G7 pour obtenir des progrès rapides", indique Londres dans le compte rendu de l'appel téléphonique du Premier ministre britannique, faisant référence aux exportations de céréales.

"Les dirigeants sont convenus des prochaines étapes et de la nécessité pour la Russie d'assouplir son blocus et d'autoriser des voies de navigation sûres", ajoute le compte rendu.

  • 14 h 32 : Vladimir Poutine met en garde contre une "déstabilisation" ultérieure des livraisons d'armes à l'Ukraine

Le président russe, Vladimir Poutine, a dénoncé samedi le "caractère dangereux" des livraisons d'armes occidentales à l'Ukraine, et mis en garde contre une "déstabilisation" ultérieure, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz.

"Le président russe a mis l'accent sur le caractère dangereux de continuer à inonder l'Ukraine avec des armes occidentales, en mettant en garde contre les risques d'une déstabilisation ultérieure de la situation et une aggravation de la crise humanitaire", a indiqué le Kremlin dans un communiqué publié à l'issue de cette conversation téléphonique.

  • 14 h 28 : la Russie est "prête" à aider une exportation "sans entraves" des céréales de l'Ukraine, affirme Vladimir Poutine

La Russie est "prête" à aider une exportation "sans entraves" des céréales de l'Ukraine, a assuré samedi le président russe Vladimir Poutine, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue français, Emmanuel Macron, et le chancelier allemand Olaf Scholz.

"La Russie est prête à aider à trouver des options pour une exportation sans entraves des céréales, y compris des céréales ukrainiennes en provenance des ports situés sur la mer Noire", a indiqué le Kremlin dans un communiqué publié à l'issue de cette conversation téléphonique, qui a eu lieu sur fond des craintes d'une grave crise alimentaire en raison de l'offensive russe en Ukraine.

  • 12 h 06 : la Russie annonce un nouveau tir réussi de missile hypersonique

L'armée russe a annoncé avoir effectué avec succès un nouveau tir d'essai du missile de croisière hypersonique Zircon.

Le missile Zircon a été tiré depuis la frégate Amiral Gorchkov, en mer de Barents, vers une cible dans les eaux de la mer Blanche, dans l'Arctique, a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué. La cible située à un millier de kilomètres "a été visée avec succès", selon la même source.

Le tir a été effectué dans le cadre des "essais de nouvelles armes" russes, ajoute le communiqué.

  • 10 h 55 : l'armée russe confirme la conquête de la localité clé de Lyman

L'armée russe a confirmé la conquête de la localité clé de Lyman, dans l'est de l'Ukraine, un carrefour qui ouvre la route vers les grandes villes de Sloviansk et Kramatorsk.

"À l'issue des actions communes des unités de la milice de la République populaire de Donetsk et des forces armées russes, la ville de Lyman a été entièrement libérée des nationalistes ukrainiens", a déclaré dans un communiqué le ministère russe de la Défense, en confirmant ainsi une annonce faite la veille par les séparatistes prorusses de l'est ukrainien.

  • 6 h 42 : Kiev promet de "tout faire" pour défendre le Donbass

Kiev s'est engagé a "tout faire" pour défendre le Donbass, où l'armée russe intensifie son offensive, poussant les forces ukrainiennes à envisager un retrait stratégique sur certaines lignes de front dans cette région de l'est du pays afin d'éviter un encerclement.

"La situation dans le Donbass est très, très difficile", a déclaré vendredi le président Volodimyr Zelensky dans une adresse vidéo. "Nous protégeons notre terre et nous faisons tout pour renforcer [la défense de cette région]", a-t-il assuré.

La défense territoriale de l'autoproclamée "république" séparatiste prorusse de Donetsk a indiqué sur Telegram avoir "pris le contrôle complet" de la localité-clé de Lyman, avec "l'appui" de l'armée russe.

Mais le président Zelensky a rétorqué : "Si les occupants pensent que Lyman et Severodonetsk seront les leurs, ils se trompent. Le Donbass sera ukrainien".

  • 22 h 29 : Le procureur de la CPI appelle la Russie à coopérer sur l'enquête en Ukraine

La Russie devrait coopérer à l'enquête de la Cour pénale internationale (CPI) sur les crimes de guerre présumés commis en Ukraine depuis l'invasion russe, a déclaré vendredi à l'AFP le procureur du tribunal. Karim Khan a déclaré que Moscou a refusé de travailler avec le tribunal depuis l'ouverture de son enquête, mais a ajouté que sa "porte est ouverte". 

Le Britannique a également insisté sur le fait que les suspects de crimes de guerre pourraient être traduits en justice, bien qu'il ait refusé de dire si le président russe Vladimir Poutine pourrait l'être un jour.

Avec AFP

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Ukraine : Kiev dit se battre pour garder le contrôle de la ville de Lyman face à l'offensive russe

Le fil du 26 mai

Ukraine : les Russes encerclent Severodonetsk, bombardements à Kharkiv

Reportage

Avec la guerre en Ukraine, faut-il repenser la sécurité nucléaire ?

France24 - Monde

Coupe d’Europe de rugby : la Rochelle crée l'exploit face au Leinster et décroche son premier titre

Publié le : 28/05/2022 - 19:51Modifié le : 28/05/2022 - 20:29

Olivier BRAS

La Rochelle a réussi à battre à Marseille le Leinster (24-21) au terme d'un match haletant. Battus l'an dernier en finale de cette même compétition, les Rochelais se sont battus jusqu'au bout pour dominer les Irlandais emmenés par leur inoxydable ouvreur et botteur Jonny Sexton, auteur de18 points au pied. 

En marquant un essai de belle facture sur sa première occasion, les Rochelais ont donné le sentiment de pouvoir surprendre leurs adversaires donnés favoris avant cette finale de Coupe d’Europe disputée, samedi 28 mai 2022, au stade Vélodrome de Marseille.

Le chrono indiquait alors la 10eminute et l’ailier sud-africain Raymond Rhule concluait un beau mouvement des lignes arrières de La Rochelle sur une initiative du jeune demi-de-mêlée Thomas Berjon. Avec la transformation de Ihaia West, les Rochelais prenaient même l’avantage au score (6-7).

Les points irlandais avaient été inscrits sur deux pénalités réussies par Johnny Sexton, toujours fidèle au poste de numéro 10 à 36 ans. Et l’ouvreur irlandais a fait preuve une nouvelle d’une grande précision lors de cette rencontre au cours de laquelle il a marqué 18 points, en réalisant un 100 % dans ses tentatives.    

Portés par un public majoritairement en leur faveur, les Rochelais ont continué à occuper le camp adverse et à se montrant menaçants, sans toutefois parvenir à inscrire à marquer de nouveaux points. Les Irlandais faisaient, eux, preuve de pragmatisme, en inscrivant deux pénalités de plus pour rentrer aux vestiaires avec un avantage de 5 points (12-7)

Trois essais rochelais

Le Leinster a conservé la même maitrise dès la reprise du match, en profitant des nombreuses fautes rochelaises pour creuser l’écart, menant 18 à 10 à la 52e minute. Leur stratégie s'avérait payante et semblait pouvoir leur permettre de décrocher une cinquième étoile européenne. 

Les Rochelais en ont décidé autrement. Ils ont continué à se montrer très entreprenants et ont réussi à dominer physiquement leurs adversaires. Leurs efforts ont payé à la 60e minute avec un essai inscrit suite à une bonne touche trouvée dans le camp irlandais. Revenus à 17-18, ils savaient qu'ils pouvaient réussir à battre l'ogre irlandais.

Leur mission s'est pourtant encore compliquée avec l'exclusion temporaire de leur deuxième-ligne Thomas Lavault et une pénalité inscrite par le remplaçant de Sexton (17-21). Le combat a été féroce au cours des dix dernières minutes, les Irlandais défendant vaillamment leur ligne d'essai. Mais après une longue série de mêlées et de rucks, Arthur Retière parvenait à s'infiltrer et à étendre le bras pour inscrire le 3e essai de son équipe. 

Ihaia West assurait la transformation sur le coup de sifflet final, signant lui aussi un brillant 100 % au pied. Après avoir perdu deux finales la saison dernière, en championnat de France et en Coupe d'Europe, la Rochelle n'a cette fois pas laissé passer sa chance et est ainsi devenu le 4e club français à remporter cette prestigieuse compétition européenne. 

⭐CHAMPIONS D'EUROPE 2022 ⭐ pic.twitter.com/GNBeUQuXTV

May 28, 2022

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Rugby : les Anglais des Saracens champions d'Europe pour la troisième fois

RUGBY

Coupe d'Europe de rugby : Clermont échoue encore en finale contre Saracens

Compte-rendu

Rugby : Le Stade toulousain gagne un cinquième titre européen face à la Rochelle

France24 - Monde

Roland-Garros : les Français font leurs adieux aux huitièmes de finale

Publié le : 28/05/2022 - 11:05Modifié le : 28/05/2022 - 23:30

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L'aventure Roland-Garros a pris fin samedi côté français. Hugo Gaston et Gilles Simon ont été éliminés après l'abandon d'Alizé Cornet face à la Chinoise Qinwen Zheng et la défaite de la jeune espoir Léolia Jeanjean. Retrouvez les moments forts du samedi 28 mai. 

Il n'a plus aucun Français en compétition à Roland-Garros. Hugo Gaston a été vaincu samedi par Holger Rune. Plus tôt dans la journée, Gilles Simon a également été éliminé en trois sets. 

Dans le tableau féminin, Alizé Cornet a abandonné au troisième tour à cause d'une blessure à la cuisse contractée au tour précédent. Elle était menée 6-0, 3-0 par la Chinoise Qinwen Zheng. 

Léolia Jeanjean a tenté sans y parvenir de se hisser en huitièmes de finale, sur le court Suzanne-Lenglen qui accueillera aussi Paula Badosa et Stefanos Tsitsipas. Daniil Medvedev s'est lui imposé facilement en trois sets (6-2, 6-4, 6-2) contre le jeune Serbe Miomir Kecmanovic. 

Retrouvez les principaux rebonds de la journée

  • 23 h 06 : Hugo Gaston éliminé au troisième tour

Hugo Gaston, 74e mondial, a été éliminé samedi au troisième tour de Roland-Garros par le Danois Holger Rune (40e) 6-3, 6-3, 6-3, si bien qu'il n'y aura aucun Tricolore en huitièmes de finale.

Gaston était le dernier Français à pouvoir atteindre les huitièmes après les éliminations au troisième tour de Diane Parry, vendredi, et de Léolia Jeanjean, Alizé Cornet et Gilles Simon samedi. De son côté, Rune affrontera le finaliste sortant Stefanos Tsitsipas (4e) pour tenter de se hisser en quarts de finale.

À19 ans, Rune participe à son troisième tournoi du Grand Chelem. Jusque-là, il n'avait jamais passé le premier tour, ni à l'US Open 2021 (battu par Novak Djokovic), ni à l'Open d'Australie 2022 (battu par Soowoo Kwon).

  • 21 h : début du match Hugo Gaston - Holger Rune 

Après l'élimination de Gilles Simon, l'abandon d'Alizé Cornet et la défaite de Léolia Jeanjean, les espoirs français de retrouver un Tricolore en huitièmes de finale ne reposent plus que sur les jeunes épaules de Hugo Gaston qui affronte en session nocturne le Danois Holger Rune.

  • 18 h 30 : Stefanos Tsitsipas facile

Le Grec a surclassé Mikael Ymer en 1h36 de jeu (6-2, 6-2, 6-1). Poussé dans ses retranchements lors des deux premiers tours, Tsitsipas a vécu une après-midi beaucoup plus tranquille.

Le finaliste 2021 attend désormais son adversaire : le Français Hugo Gaston ou le Danois Holger Rune qui s'affrontent ce soir en session nocturne.

  • 17 h 17 : Gilles Simon a disputé son dernier Roland-Garros

Pas de huitième de finale pour le Français. Sur le Philippe-Chatrier, Gilles Simon a subi la dure loi du Croate, tête de série n°20. Il a perdu en trois sets (6-3, 6-2, 6-2)

C'était donc le dernier match pour le Niçois à Roland-Garros, qui reçoit l'ovation du public sur le court principal. L'ex-n°6 mondial a décidé de quitter le circuit à la fin de l'année parce que son corps n'est plus en mesure de suivre le rythme.

Par trois fois il a atteint les 8es de finale à Roland-Garros, sans parvenir à aller au-delà (2011, 2013, 2015). Il a obtenu son meilleur résultat en Grand Chelem à l'Open d'Australie 2009 et à Wimbledon 2015 en se hissant en quarts de finale.

  • 16 h 51 : Gilles Simon en difficultés face à Marin Cilic

Pour son dernier Roland-Garros, Gilles Simon vit un troisième tour compliqué. Il a pris une "bulle dans le premier set (6-0) et perdu le deuxième 6 jeux à 2. Il vient de concéder le break dans le troisième set.

  • 16 h 18 : l'Espagnole Paula Badosa jette l'éponge 

La n°4 mondiale, Paula Badosa, a abandonné samedi au troisième tour de Roland-Garros alors qu'elle était menée 6-3, 2-1 par la Russe Veronika Kudermetova.

L'Espagnole, qui avait demandé une pause médicale pour des douleurs au genou droit en fin de première manche, a jeté l'éponge après avoir été breakée dans la deuxième. Avec son abandon, la n°1 mondiale Iga Swiatek est la seule survivante du top 10 avant la deuxième semaine.

  • 15 h 05 : début du match de Gilles Simon face au Croate Marin Cilic (6-0 ; 6-3 ; 3-1)

Dernière participation au tournoi de la Porte d'Auteuil pour le Français de 37 ans. Gilles Simon affronte le Croate Marin Cilic sur le court Philippe Chatrier. Le Français a déjà concédé le premier set (6-0). En grande difficulté dans le second set, il a remonté facilement deux jeux, mais ses efforts n'ont pas payé. Il n'a pas réussi à breaker le Croate qui remporte le deuxième set (6-3).

  • 14 h 57 : Alizé Cornet abandonne au 3e tour, plus aucune Française en lice

La n°1 française Alizé Cornet, 40e mondiale, diminuée par une douleur à la cuisse contractée au tour précédent, a abandonné samedi lors de son match du troisième tour face à la Chinoise Qinwen Zheng (74e), alors qu'elle était menée 6-0, 3-0.

Il ne reste plus aucune Française en lice dans le Grand Chelem parisien après les éliminations de Diane Parry vendredi et de Léolia Jeanjean samedi en début de journée. Jeudi, la 40e mondiale, qui avait atteint les quarts cette année à l'Open d'Australie, avait semblé ressentir une douleur à l'intérieur et en haut de la cuisse gauche, lors de son match victorieux face à la Lettone Jelena Ostapenko, 13e mondiale et lauréate du tournoi en 2017.

  • 14 h 54 : Daniil Medevedev qualifié pour les huitièmes de finale

Le n°2 mondial, Daniil Medvedev, a battu Miomir Kecmanovic en trois sets (6-2, 6-4, 6-2) sur le court Suzanne-Lenglen. Le Russe s'est imposé avec une grande aisance face au jeune Serbe en une heure et quarante-huit minutes. Une victoire haut la main qui lui donne accès aux huitièmes de finale. 

  • 13 h 41 : Iga Swiatek défait Danka Kovinic

La n°1 mondiale a dû batailler dans le second set, mais elle a décroché son billet pour les huitièmes de finale en battant la Monténégrine Danka Kovinic 6-3, 7-5.

La Polonaise Iga Swiatek, grande favorite du tournoi, affrontera au prochain tour soit la jeune Chinoise Zheng Qinwen, soit la Française Alizé Cornet.

  • 12 h 35 : la Française Léolia Jeanjean n'ira pas en huitièmes

La Française, 227e mondiale, s'est inclinée face à la Roumaine Irina-Camelia Begu en une heure vingt-cinq minutes (6-1, 6-4). Après avoir fait tomber la n°8 mondiale, Karolina Pliskova au deuxième tour, le registre de Jeanjean n'a pas surpris Begu, classée 63e.

Revenue sur le circuit professionnel fin 2020, la Toulousaine repart de Roland-Garros avec quelques certitudes. Son exploit contre Pliskova a fait d'elle la joueuse la moins bien classée à battre une membre du top 10 féminin dans le Grand Chelem parisien depuis Conchita Martinez, alors débutante sur le circuit, en 1988.

  • 11 h : les matches commencent, Léolia Jeanjean entrent en piste

La Française Léolia Jeanjean a l'honneur de la première rotation sur le court Suzanne-Lenglen. Elle est opposée à la Roumaine Irina-Camelia Begu.

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Mafia en Italie : quand Cosa Nostra assassinait des juges

Publié le : 27/05/2022 - 16:08

Natalia MENDOZA

Née en Sicile au milieu du XIXe siècle, Cosa Nostra est rapidement devenue l'une des branches les plus puissantes de la mafia italienne. En 1986 la justice italienne a lancé la contre-offensive, avec le parquet de Palerme en première ligne. Le juge Giovanni Falcone est devenu un symbole de la lutte contre les mafieux. Le 23 mai 1992, il meurt dans un attentat, avec sa femme et 3 gardes du corps. Son collègue et ami Paolo Borsellino, qui lui rend alors hommage, est tué à son tour moins de deux mois après. Des assassinats qui ont déclenché une véritable prise de conscience. Un reportage de Louise Malnoy, Lorenza Penza, Danilo Arnone et Natalia Mendoza.

Cosa Nostra ("Notre chose" en italien) est aussi surnommée "la pieuvre" pour sa capacité à s'infiltrer dans tous les domaines de la société, et à atteindre de ses bras d'autres territoires. Elle s'est implantée à New York ou à Chicago au XXe siècle. Le fameux "Parrain" du film de Francis Ford Coppola était membre de Cosa Nostra. Elle compte encore des milliers de membres, mais les Siciliens s'élèvent de plus en plus contre le pizzo, le racket auprès des commerçants. Et la lutte contre les mafieux continue.

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Italie : 70 condamnations dans le "maxi procès anti-mafia" visant la 'Ndrangheta

Guerre en Ukraine

Reportage : en Italie, des réfugiés ukrainiens sous les toits de la mafia

Reporters

Italie : le procès pour l'Histoire de la mafia calabraise 'Ndrangheta

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Guerre en Ukraine : à Paris, des artistes russes et ukrainiens unis contre la guerre

Publié le : 27/05/2022 - 14:41

Jonathan WALSH

Coup de projecteur sur l'initiative étonnante d'une association parisienne, l'Atelier des artistes en exil. Ses 1 000 m² servent de refuge à des artistes du monde entier, qui ont fui la guerre ou les persécutions. Et depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, cette association accueille et fait même collaborer des artistes russes et ukrainiens, tous fermement opposés à la guerre lancée par Vladimir Poutine.

BBC

SANS TITRE

Russia's defence ministry says that missiles have destroyed a large arsenal of the Ukrainian army in Kryvyi Rih, Ukrainian President Volodymyr Zelensky's home city, state news agency Tass reports.

The defence ministry also said Russian anti-aircraft defence systems shot down a Ukrainian SU-25 fighter jet in Dnipro.

Steve Rosenberg

BBC Russia editor

What we heard from Russia's UK ambassador Andrei Kelin, we’ve been hearing for years from Russian officials whenever their county is accused of anything.

All accusations are rebuffed, all evidence of Russian complicity is dismissed.

What you end up with is this parallel reality in which CCTV footage of Russian soldiers shooting dead unarmed Ukrainian civilians is dismissed as a joke or a computer game.

Where the horrors of Bucha are dismissed as a fabrication, and where the levelling of residential areas of Mariupol is brushed aside as either collateral damage or blamed on Ukrainian soldiers.

In other words, none of this is ever Russia’s fault, everyone is against Russia, everyone is blaming Russia, everyone is accusing Russia and it claims it is the innocent party.

This is the Kremlin narrative which we’ve heard many times before. We heard it after the Salisbury poisonings, we heard it after the attempted assassination of the Russian opposition leader Alexei Navalny and we’re hearing it again now.

As we've previously reported, Russia's ambassador to the UK has told the BBC he does not believe his country will use tactical nuclear weapons in the war against Ukraine.

He has also criticised the UK's Foreign Secretary Liz Truss for her tough stance on Russia. Britain has imposed a number of sanctions on Russian individuals and businesses, as well as sending weapons to Ukraine.

Ambassador Andrei Kelin told the BBC's Clive Myrie: "She's neither a professional military man or she's not for a long time at this position.

"But she's very belligerent...

"On the position that UK would like to supply more and more arms, [but] not to think about the future of Ukraine or of Europe...

"But just to instigate conflict. Why this? What's the motivation for that?

"To make Russia more feeble?"

The ambassador added that Russia's economy has not "toppled down" despite the restrictions and asked what the benefit of sanctions was for the UK, which has seen inflation hit a 40-year high, partly driven by the Ukraine war.

After sanctions were imposed on Russia, the rouble fell 22% in value pushing up the price of imported goods, before it recovered.

More than 1,000 international companies have also suspended trading in Russia or withdrawn altogether - including McDonalds, Coca-Cola and Starbucks.

Jeremy Bowen

Reporting from Donbas

The question about negotiating in a war depends on the battlefield and on the state of mind of the parties contesting it.

It has to get to a point where either side is suffering so much they are prepared to go into negotiations and give some ground, or that one side feels it has achieved enough and it is prepared to bank those gains.

But at the moment I think both the Russians and Ukrainians have unfinished agendas.

The Ukrainians want the Russians out. The Russians want to move forward and make their points, and deliver a victory.

So I think politically there is no chance right now for a negotiation that means anything other than people getting together and talking in a room.

Russia has rejected accusations that its invasion of Ukraine has created serious threats to global food security, instead blaming Western sanctions.

The West has accused the Russian military of holding food supplies hostage for millions around the world.

The war in Ukraine has blocked the country's main ports on the Black sea, severely impacting food supply chains around the world. Ukraine is a major exporter of wheat, but now millions of tonnes of grain are stuck - impacting the countries that can least afford it.

"The attempts of the West to attribute all troubles to the special military operation and accuse Russia of blocking foreign ships in the ports of the Black Sea and the Sea of Azov are absolutely groundless," Foreign Ministry spokeswoman Maria Zakharova said.

"The main catalyst for the existing negative trends was the anti-Russian sanctions of the West, which led to a rupture of ties in the field of global logistics and transport infrastructure," she said.

The hike in prices for agricultural products started in 2020 "and is by no means a result of the special military operation" in Ukraine she claimed, before also blaming Covid.

The pandemic "has severely disrupted value chains and significantly increased the cost of food transportation services", she added.

James Waterhouse

Kyiv correspondent, BBC News

The war is especially raging in the east of Ukraine in the Donbas region.

Russian forces have launched a number of assaults around the city of Severodonetsk, which is increasingly finding itself surrounded.

Military experts think there is not much for Russia to gain economically or militarily by taking the city other than to declare some kind of early victory in the war, as it remains the last major city not in Russian control in the region of Luhansk.

What isn't clear is whether Russian President Vladimir Putin, should the Donbas region fall, will continue to try and take more of Ukraine.

It's been another night where we've seen more missile attacks, which continually raise questions over what happens next.

Russia’s ambassador to the UK has told the BBC he does not believe his country will use tactical nuclear weapons in the war against Ukraine.

Speaking to Clive Myrie, Andrei Kelin said such weapons would be used only if Russia’s existence was threatened.

The ambassador also denied Russian forces were shelling civilians, and said allegations of war crimes in the town of Bucha were a "fabrication".

Kelin's claims are contradicted by numerous eyewitness accounts from residents, who have told the BBC that Russian troops executed their loved ones.

The full interview can be seen in the UK on the Sunday Morning programme, BBC One 9am.

Good morning and thanks for joining us as we restart our coverage of the war in Ukraine. Here are some of the latest headlines:

We're pausing our live coverage. Here's a round-up of the day's main developments:

The sale of Chelsea Football Club is expected to be completed on Monday after a "final and definitive agreement" was reached with the consortium led by American businessman Todd Boehly.

Chelsea were put up for sale in March before owner Roman Abramovich was sanctioned over his links to Russian President Vladimir Putin, who had recently ordered the invasion of Ukraine.

The Premier League and UK government have approved the £4.25bn takeover.

The club have been operating under a special government licence which expires on 31 May.

Abramovich, who bought Chelsea in 2003, said he was "pleased this search has now come to a successful conclusion".

He added: "As I hand over Chelsea to its new custodians, I would like to wish them the best of success, both on and off the pitch.

"It has been an honour of a lifetime to be a part of this club - I would like to thank all the club's past and current players, staff, and of course fans for these incredible years."

Read in full

Ukraine has started receiving Harpoon anti-ship missiles from Denmark and self-propelled howitzers from the US, Ukrainian Defence Minister Oleksii Reznikov has said.

"The coastal defence of our country will not only be strengthened by Harpoon missiles – they will be used by trained Ukrainian teams," Reznikov wrote on his Facebook page.

Reznikov said the supplies of Harpoon missiles were the result of cooperation between several countries.

Ukraine has been requesting more sophisticated weapons but so far most aid has been in short-range systems such as anti-tank weapons.

The US is considering a request from Ukraine to supply Kyiv with heavier longer-range weapons but hasn't come to a final decision yet.

Having abandoned his campaign to capture the capital Kyiv, Vladimir Putin is now looking for military victory in the east of Ukraine.

As battles rage in the eastern Donbas region, some semblance of normality is returning to the capital.

The city has been hosting events to celebrate Kyiv Day on the last weekend of May.

A court in Ukraine has sentenced a man to 15 years in prison for helping Russian troops in the Donetsk region.

The 40-year-old was found guilty of providing them with information about the location of Ukrainian military facilities in the city of Kharkiv which were subsequently shelled.

He was detained in Uzhhorod, close to the border with Slovakia, where prosecutors said he had moved to carry out further subversive activities.

A Ukrainian man has managed to flee the heavily-bombed eastern city of Severodonetsk by bicycle, dodging Russian shells and warplanes.

Speaking to BBC Newshour, Arif Bagirov, 45, said the trip was the "craziest journey" he has ever undertaken.

"There was a lot of firing, and at least two air strikes near me," he said, recounting his 70km (43-mile) bike ride to the city of Bakhmut.

The editor and blogger said he knew if one shell landed close then Russian troops were unlikely to fire on that area again. Using those tactics, he reached Bakhmut unharmed.

"There were holes on the road, everything there was smashed up, including cars," Mr Bagirov said.

"And there was a lot of debris all over the place. It's a front-line road, after all. Thank God, there were no corpses - but you could tell that people have died there."

Read more about Arif's journey here.

A ship has entered the Ukrainian port of Mariupol for the first time since Russia completed its capture of the city, Russian media reports.

A spokesperson for the port told the Tass news agency that metal bound for Russia was loaded at the port.

Ukraine's Human Rights Ombudsman Lyudmyla Denisova said the shipment amounted to looting.

"Looting in the temporarily occupied territories of Ukraine continues," she wrote on the Telegram.

"Following the theft of Ukrainian grain, the occupiers resorted to exporting metal products from Mariupol."

After almost three months of relentless assault, Mariupol fell to Russian forces this month.

Read more: The 80 days that left a flourishing city in ruins

Roman Lebed and Rhodri Davies

Reporting from Kyiv

Ukraine’s Prime Minister Denys Shmyhal has said that the Russian invasion of his country has destroyed more than 25,000 km of roads, several hundred bridges, and 12 airports.

Speaking to the BBC, Shmyhal said that more than 100 educational institutions, over 500 medical facilities, and 200 factories are also ruined or damaged.

"About 35% of the economy is currently not functioning,” he said.

More than 300,000 sq. km of land had been mined or contaminated with bombs, he added.

Shmyhal estimated that 30 to 50% of the country's GDP has been lost. The monthly budget deficit is $5 billion (£3.9 billion).

According to various estimates, the direct damage to infrastructure and the economy is about $600 billion.

Shmyhal said that the government has allocated more than $50 billion for immediate reconstruction, where that was possible.

The next stage will be to restore major infrastructure, such as power and water supplies, and to reconstruct bridges and roads, he said.

The third stage, he said, will be the “great rebuilding of our country”.

“We do not just want to restore bricks and concrete. We want to build a new state.”

The PM said this will require Ukrainian funds, international help, and Russian money.

“We are convinced that the aggressor must pay for the destruction it has created. It should be clear, at the expense of frozen Russian assets - confiscated and transferred to Ukraine for joint restoration of our state," he said.

During their phone discussion, the leaders of France and Germany asked Vladimir Putin to hold "direct serious negotiations" with Ukraine's President Volodymyr Zelensky.

Olaf Scholz and Emmanuel Macron held the 80-minute conversation with the Russian president this morning.

The two EU leaders "insisted on an immediate ceasefire and a withdrawal of Russian troops", the German chancellor's office said.

Macron and Scholz urged Putin to have "serious direct negotiations with the Ukrainian president and (find) a diplomatic solution to the conflict".

Ukrainian presidential adviser and peace talks negotiator Mykhailo Podolyak earlier said that any agreement with Russia cannot be trusted.

"Any agreement with Russia isn't worth a broken penny," Podolyak wrote on Telegram.

"Is it possible to negotiate with a country that always lies cynically and propagandistically?"

Russia and Ukraine have blamed each other after peace talks broke down, with the last known face-to-face negotiations on 29 March.

More now on Vladimir Putin's call with Emmanuel Macron and Olaf Scholz.

The French president and German chancellor asked Russia's president to release Ukrainian fighters who were holed up inside the Azovstal steelworks in Mariupol and who were subsequently taken prisoner by Russia after surrendering.

"The president of the Republic and the German chancellor asked for the release of some 2,500 defenders of Azovstal made prisoners of war by the Russian forces," the French presidency said after the telephone call between the leaders.

Russia has scrapped its age limit for professional soldiers, paving the way for more civilian experts to be recruited for the Ukraine conflict.

President Vladimir Putin has signed a law enabling people over 40 to enlist for the armed forces. They are expected to be people of normal working age.

Previously the army had age limits of 18-40 years for Russians and 18-30 for foreigners.

The new law says specialists are required to operate high-precision weapons and “experience shows that they become such by the age of 40-45”. More medics, engineers and communications experts may also be recruited.

Ukrainian and Western military experts say Russia has suffered heavy losses in the war: about 30,000 killed, according to Ukraine, while the UK government estimates the toll at about 15,000. Soviet losses in nine years of war in Afghanistan were about 15,000.

Russia gave a total of 1,351 dead on 25 March, which it has not updated.

President Putin has avoided large-scale conscription for what Russia calls its “special military operation” in Ukraine.

Russian President Vladimir Putin spoke to French President Emmanuel Macron and German Chancellor Olaf Scholz this morning.

Putin told the two leaders that supplying arms to Ukraine was "dangerous", warning "of the risks of further destabilisation of the situation and aggravation of the humanitarian crisis", the Kremlin said.

Putin also said he was ready to look for ways to ship grain stuck in Ukrainian ports during Moscow's military campaign, it added.

"Russia is ready to help find options for the unhindered export of grain, including the export of Ukrainian grain from the Black Sea ports," the Kremlin said.

"An increase in the supply of Russian fertilisers and agricultural products will also help reduce tensions on the global food market, which, of course, will require the removal of the relevant sanctions."

"Special attention" was paid to negotiations between Ukraine and Russia, "which is frozen through the fault of Kyiv", the Kremlin said.

"Vladimir Putin confirmed the openness of the Russian side to the resumption of dialogue."

Valeurs Actuelles

Finale de la Ligue des champions : vives tensions et agressions avant le début du match Liverpool / Real Madrid

Samedi 28 mai s’est déroulée la finale de la Ligue des champions au Stade de France. Ce grand événement sportif opposait l’équipe anglaise de football de Liverpool aux Espagnols du Real Madrid. Mais, comme le rapporte CNews, de vives tensions sont apparues avant le coup d’envoi du match. Ce dernier a d’ailleurs commencé avec plus d’une demi-heure de retard. En cause, des supporters sans billets qui ont tenté d’escalader les grilles du stade pour entrer en force. A l’extérieur, les membres des forces de l’ordre ont dû user de gaz lacrymogène pour repousser les intrus. D’autres supporters, eux munis de billets pour assister à la finale, ont eu beaucoup de mal à pénétrer dans l’enceinte du Stade de France à cause de ces échauffourées.

Un journaliste agressé

Bertrand Latour, journaliste de L’Equipe, a quant à lui été victime d’une agression en rejoignant le stade. « Un Français a dit à des supporters de Liverpool bourrés que j’étais un journaliste « pro-Madrid »», a-t-il témoigné. Il a ensuite été frappé par trois d’entre eux, avant de pouvoir s’extirper et d’aller couvrir l’événement. « J’ai juste une entaille à la pommette », a ajouté le journaliste. Après cette soirée sous tension, la préfecture de police de Paris a relaté les faits dans un communiqué. Gérald Darmanin, présent au Stade de France pour la soirée, a quant à lui remercié « les très nombreuses forces de l’ordre mobilisées dans un contexte difficile ». Selon un bilan provisoire du ministère de l’Intérieur, il y aurait eu 53 interpellations et 24 gardes à vue.  Cent quinze supporters auraient été légèrement blessés, mais aucun du côté des forces de l’ordre.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Après la victoire du Real Madrid, un média espagnol se moque de l’insalubrité à Paris et dénonce la présence de rats sur le parvis de Notre-Dame 

La finale de la Ligue des champions a été remportée 1 à 0 par le Real Madrid. Mais la soirée n’a pas été marquée que par la beauté du match. En effet, de vives tensions sont apparues avant le coup d’envoi aux abords du Stade de France. Les médias européens ont commenté le match et ses aléas, avec notamment les échauffourées entre membres des forces de l’ordre et supporters anglais. Mais, en Espagne, une chaîne de télévision s’est aussi moquée de la ville de Paris en plein direct.

Voilà ce que les étrangers connaissent de Paris : les rats !#lahonte #liguedeschampions pic.twitter.com/I5IQklUiXt

— #saccageparis (@saccageparis) May 28, 2022

Humiliation

Alors qu’il se trouvait sur le parvis de Notre-Dame, un journaliste a interpellé ses interlocuteurs à la vue d’un énorme rat à ses pieds. Le caméraman a pointé son objectif sur le rongeur courant au sol.  Le présentateur de l’émission a poussé de grands cris et s’est caché le visage, et ses invités ont montré un profond dégoût pour la scène qu’ils étaient en train de voir.  De son côté, l’envoyé spécial a alterné entre rires et stupéfaction. Une humiliation de plus pour Paris, qui se veut pourtant  l’une des plus belles villes du monde. Depuis un an maintenant, le hashtag #saccageparis pointe du doigt les dysfonctionnements et la mauvaise gestion de la ville par la municipalité socialiste. La prolifération des rats fait partie des problèmes majeurs mis en avant, mais le fléau s’accentue, et les Parisiens et les touristes partagent désormais leur quotidien avec les rongeurs.

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Bangladesh : l'éternel exil des Rohingya

Publié le : 27/05/2022 - 11:52

Les Rohingya, une minorité musulmane, subissent de graves persécutions en Birmanie. Suite à des massacres de l'armée en 2017, 740 000 Rohingya ont ainsi fui massivement vers le Bangladesh voisin, qui les a accueillis dans des camps de réfugiés à Cox’s Bazar. Cinq ans après, il s'agit du camp de réfugiés le plus densément peuplé au monde. Le plus dangereux aussi, entre les inondations, les incendies et des guerre de gangs. Fin 2020, le Bangladesh a donc décidé de transférer une partie de ces réfugiés vers une île isolée dans le golfe du Bengale sur laquelle les reporters Alban Alvarez et Mathilde Cusin ont réussi à se rendre.

Le transfert de réfugiés dans le camp situé sur Bhasan Char a suscité de vives critiques et réserves de la part d'associations de défense des droits de l'Homme qui dénonçaient l'enfermement et les conditions de vie des réfugiés sur une île éloignée de tout.

En visite au Bangladesh, le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés Filippo Grandi a lancé, mercredi 25 mai, un appel en faveur d'une aide durable et prévisible pour les réfugiés rohingyas et leurs communautés d'accueil.

Selon le communiqué officiel de cet organisme, "quelque 28 000 réfugiés rohingyas ont été relocalisés à Bhasan Char par le gouvernement du Bangladesh, et le Haut Commissaire a constaté que les services humanitaires essentiels y ont été renforcés. Il a appelé à la poursuite d’un leadership fort du gouvernement sur l’île, ainsi qu’à l’amélioration des services d’éducation, du développement des compétences et des initiatives en matière de moyens de subsistance".

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Le Bangladesh poursuit le transfert controversé de Rohingya vers une île

La Birmanie sommée par la Cour internationale de justice de prévenir le génocide des Rohingya

Le Bangladesh rétablira "bientôt" l'accès internet aux réfugiés rohingya

Valeurs Actuelles

Islam : l’ex-rappeuse Diam’s assure qu’elle serait morte “sans le Coran”

Ses apparitions se faisaient rares. Présentant son documentaire Salam au Festival de Cannes, l’ex-rappeuse Diam’s, de son vrai nom Mélanie Georgiades, s’est exprimée longuement sur sa conversion à l’islam après avoir notamment tenté de se suicider, dans une interview accordée au Parisien, jeudi 26 mai. « J’ai été shootée par des médicaments qui m’éteignaient puis me désinhibaient », a confié l’ancienne star du hip-hop. Avant d’assurer : « Si je n’avais pas ouvert le Coran un soir sur une plage de l’île Maurice et trouvé un sens à ma vie, je pense que je me serais vraiment foutue en l’air. » 

« Pure propagande »  

La femme, aujourd’hui âgée de 41 ans, est également revenue sur son choix de porter le voile, qui avait surpris à l’époque. « Je vois aussi les difficultés d’une femme non voilée, la pression, les jugements, le culte de la beauté dont elle peut souffrir. Moi, j’ai oublié tout ça. Ma beauté, elle est pour moi, mon mari, ma famille », a-t-elle confiée. 

Un autre entretien de l’ancienne rappeuse, cette fois filmée, donnée au média Brut, a également fait beaucoup réagir sur les réseaux sociaux. La journaliste Caroline Fourest, connue pour sa défense farouche de la laïcité, a notamment qualifié son discours de « propagande pure ».  

De la propagande pure, incitant les femmes artistes à arrêter la musique pour prendre le voile… Plaçant la religion au dessus de la culture… A qui on déroule le tapis rouge. Dont on fait la promotion, tout sourire, sur des médias pour la jeunesse.Plus de mots.#Cannes2022 https://t.co/jkIYAGG58g

— Caroline Fourest (@CarolineFourest) May 27, 2022

D’autres, comme Bruno Attal, syndicaliste de police et candidat de Reconquête! aux législatives, n’a pas manqué de qualifier l’interview d’Augustin Trapenard dans le média en ligne de « complaisante »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Guadeloupe : les urgences du CHU au bord de l'implosion

Publié le : 27/05/2022 - 15:58

La situation est catastrophique en Guadeloupe où les urgences sont en surchauffe. Le centre hospitalier universitaire se vide de ses médecins et infirmiers et le directeur de l'établissement est parti à La Réunion. Le CHU lance une vaste campagne de recrutement. Un reportage de Marie-Lyne Plaisir et Christian Danquin.

En Guyane, d'importantes inondations sont fréquemment enregistrées depuis le début de l'année. Les fleuves sortent désormais de leurs lits, notamment le Maroni. Toute la région de l'Ouest, dite du Haut Maroni, suffoque et plusieurs communes et villages sont sous les eaux... Les familles sinistrées ont été mises à l'abri.

En Guadeloupe, les entreprise tentent de sortir de la crise. À la flambée du prix des matières premières s'ajoutent retards de livraison et ruptures de stock. La situation est de plus en plus insoutenable. 

Le tourisme a enfin retrouvé son rythme de croisière en Polynésie, au niveau d'avant la crise sanitaire du Covid-19. Pour certains touristes, il s'agit de l'accomplissement d'un rêve.

Les Antilles françaises commémorent la fin de l'esclavage : le 22 mai en Martinique et le 27 mai en Guadeloupe. Après deux ans sans commémorations en raison du Covid-19, les populations antillaises se réapproprient leur histoire. Comme ici, en Martinique où le 22 mai a été marqué par des rassemblements aux quatre coins de l'île. 

En Nouvelle-Calédonie a été signé un accord cadre historique sur la transition énergétique dans le secteur du nickel. L'archipel vise l'autonomie électrique et l’adoption d’une production verte. Il veut décarboner au maximum et devenir une référence sur le marché mondial du nickel des batteries électriques.

La mangrove de Téouta, à Ouvéa, est l'une des plus préservées au monde. Elle possède un écosystème unique et les scientifiques accordent une attention toute particulière à ce trésor environnemental de Nouvelle-Calédonie.

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"Il faut franchir les lignes si l’on veut apaiser les relations dans la société antillaise"

ÉLYSÉE 2022

Présidentielle : Marine Le Pen victorieuse en Outre-mer, une conquête "fragile"

ÉLYSÉE 2022

Présidentielle : que proposent les candidats pour l’Outre-mer ?

France24 - Monde

Cannes 2022 : avec "Nos Frangins", l'affaire Malik Oussekine pour la première fois au cinéma

Publié le : 26/05/2022 - 22:52

Louise DUPONT Suivre

Le réalisateur Rachid Bouchareb raconte pour la première fois au cinéma l’affaire Malik Oussekine, un épisode douloureux de l’histoire de France du nom d'un jeune homme tué par des policiers en 1986 alors que Paris était secoué par des manifestations étudiantes. Louise Dupont a également rencontré pour cette émission de "À l'affiche à Cannes" l'acteur Raphaël Personnaz qui joue dans le rôle d'un inspecteur de police dans "Nos frangins".

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Festival de Cannes : "Le cinéma pakistanais vit une sorte d’âge d’or créatif"

CINÉMA

Le film "Hors la loi" de Rachid Bouchareb est accusé de contrefaçon

COMPÉTITION OFFICIELLE

"Hors-la-loi", le western-politique de Rachid Bouchareb qui provoque un duel avec les anti-FLN

France24 - World

Live: Fighting intensifies in Severodonetsk as Russia claims gains in eastern Ukraine

Issued on: 29/05/2022 - 07:09Modified: 29/05/2022 - 11:49

FRANCE 24 Follow Catherine CLIFFORD

Fighting for the eastern Ukrainian city of Severodonetsk continues with Russian forces conducting assault operations on Saturday, Ukraine's military said on Sunday. Russia’s defence ministry said the railroad centre Lyman had been “completely liberated’’ by a joint force of Russian soldiers and Kremlin-backed separatists. Follow the day's developments on FRANCE 24’s liveblog. All times are Paris time (GMT+2).

10:49am: Russia says it has destroyed a Ukrainian arsenal in central Ukraine

The Russian defence ministry said on Sunday that Russian missiles have destroyed a large Ukrainian arsenal in the city of Kryvyi Rih in central Ukraine, state news agency TASS quoted the ministry as saying.

The ministry also said Russian anti-aircraft defence systems shot down a Ukrainian SU-25 fighter jet in the Dnipro region, TASS reported.

8:52am: Russia's Gazprom continues shipping gas to Europe via Ukraine

Russian gas producer Gazprom said on Sunday its supply of gas to Europe through Ukraine via the Sudzha entry point stood at 44.1 million cubic metres (mcm), up from 43.96 mcm on Saturday. An application to supply gas via another major entry point, Sokhranovka, was rejected by Ukraine, Gazprom said.

6:26am: Fighting for Severodonetsk continues, Ukraine's military says

Fighting for the eastern Ukrainian city of Severodonetsk continues with Russian forces conducting assault operations on Saturday, the general staff of Ukraine's armed forces said on Sunday. "With the use of artillery, Russian forces carried out assault operations in the area” of the city, the general staff said in a statement on its Facebook page.

Ukrainian President Volodymyr Zelensky voiced hope in a late-night video address that Ukraine's allies would provide more weapons, adding that he expected "good news" this week.

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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Russian and Ukrainian artists united against war through art in Paris

ON THE GROUND

War in Ukraine: Aboard the train taking Ukrainians away from the Donetsk, Luhansk regions

Business Daily

War in Ukraine risks triggering global recession, World Bank warns

France24 - World

US expresses concern after UN human rights chief visits China’s Xinjiang

Issued on: 29/05/2022 - 08:06

NEWS WIRES

The United States expressed concern on Saturday over China's "efforts to restrict and manipulate" the UN human rights chief's visit to the Xinjiang region where Beijing is accused of detaining over a million people in indoctrination camps.

Michelle Bachelet's long-planned trip this week took her to the far-western Xinjiang region, where the United States has labeled China's detention of a million Uyghurs and other Muslim minorities a "genocide." "We are concerned the conditions Beijing authorities imposed on the visit did not enable a complete and independent assessment of the human rights environment in (China), including in Xinjiang, where genocide and crimes against humanity are ongoing," US Secretary of State Antony Blinken said in a statement.

The top US diplomat reiterated his country's stance that Chinese authorities would not allow Bachelet full access during her long-planned trip, saying the United States was "concerned" about China's "efforts to restrict and manipulate her visit." Bachelet defended her visit earlier on Saturday while still inside China, saying it was "not an investigation" but called on Beijing to avoid "arbitrary and indiscriminate measures" in its crackdown in Xinjiang.

She said the trip was a chance for her to speak with "candour" to Chinese authorities as well as civil society groups and academics. Her visit was the first to China by a UN high commissioner for human rights in 17 years and comes after painstaking negotiations over the conditions of the visit.

'Warned not to complain'

"We are further troubled by reports that residents of Xinjiang were warned not to complain or speak openly about conditions in the region, that no insight was provided into the whereabouts of hundreds of missing Uyghurs and conditions for over a million individuals in detention," Blinken said. "The High Commissioner should have been allowed confidential meetings with family members of Uyghur and other ethnic minority diaspora communities in Xinjiang who are not in detention facilities but are forbidden from traveling out of the region."

Bachelet's remarks were also swiftly criticised by activists and NGOs, who accused her of providing Beijing with a major propaganda win. "Resignation is the only meaningful thing she can do for the Human Rights Council," said Dilxat Raxit, spokesperson for the World Uyghur Congress advocacy group, while US-based Uyghur activist Rayhan Asat called it a "total betrayal" on Twitter.

The trip included a virtual meeting with President Xi Jinping in which state media suggested Bachelet supported China's vision of human rights. Her office later clarified that her remarks did not contain a direct endorsement of China's rights record.

Witnesses and rights groups say more than one million people have been detained in indoctrination camps in the western Chinese region that aim to destroy the Uyghurs' Islamic culture and forcibly integrate them into China's Han majority. Beijing denies the allegations and says it is offering vocational training to reduce potential for Islamist extremism.

(AFP)

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US imposes new trade curbs and sanctions on China over Uyghur rights

French lawmakers officially recognise China’s treatment of Uyghurs as ‘genocide’

UN rights chief visits China as leaked files show abuse of Uyghur Muslims

France24 - World

Sweden’s Östlund wins second Palme d’Or for social satire ‘Triangle of Sadness’

Issued on: 28/05/2022 - 20:03

Benjamin DODMAN Follow

Ruben Östlund picked up the top prize at the 75th Cannes Film Festival on Saturday for his “Triangle of Sadness”, a satire of the super wealthy marooned on a desert island, joining the elite club of two-time Palme d’Or winners.

Five years after triumphing at Cannes with “The Square”, which poked fun at the contemporary art world, Östlund has expanded on the same format with another biting satirical comedy, this time taking aim at the shallowness and entitlement of the obscenely rich. The “Triangle of Sadness” is named after the V-shaped frown lines that appear between eyebrows with age or stress. It prompted howls of laughter from the audience during its premiere at Cannes’ Grand Théâtre Lumière.

Cannes Film Festival © FRANCE24

“We had one goal to really try to make an exciting film for the audience and bring thought-provoking content,” said Östlund, 48, as he accepted the coveted award at a gala ceremony on the French Riviera. The world’s glitziest showcase for the movies was hosting its first full-scale edition after the pandemic forced a no-show in 2020 and a scaled-back July gathering the next year. Inevitably, the war raging in Ukraine loomed large over the proceedings, framing the conversation just as it influenced the line-up of films.

Ahead of the festival, jury head Vincent Lindon had expressed his preference for “films that say something about the world they’re made in”. His fellow jurors duly delivered with a politically-minded Palme d’Or. Östlund’s latest cringe-worthy satire, starring Harris Dickinson, Charlbi Dean and Woody Harrelson, was not to everyone’s taste, several critics finding it too heavy-handed and unsubtle. But film critics and jury members seldom think alike.

Östlund’s second Palme d’Or means he now joins a select club of two-time winners, which includes the likes of Francis Ford Coppola, Shoei Imamura, Emir Kusturica, Ken Loach and Belgian brothers Jean-Pierre and Luc Dardenne. The latter duo won a special 75th anniversary prize on Saturday for their latest social realist drama “Tori and Lokita”, about two teenage immigrants from Benin who face a desperate situation in Belgium.

Boyhood friendships

Last year, the French body horror thriller “Titane” took the top prize, making director Julia Decournau only the second female filmmaker ever to win the Palme. There were five movies directed by women in the main competition this year, a record for Cannes but still a low percentage compared to other international festivals. They included France’s Claire Denis, who took the second-place Grand Prix for “Stars at Noon”, an erotic political drama set in Nicaragua.

Denis, who also won the directing prize at the Berlin Film Festival earlier this year, shared her Grand Prix with Belgium’s Lukas Dhont, whose “Close” brought many to tears with its tender, tragic story of boyhood friendship turned sour. At 31, Dhont was the youngest director in the race, 53 years younger than Polish veteran Jerzy Skolimowski, who won the Jury Prize for his donkey-starring fable “EO”, a beautiful tribute to Robert Bresson’s 1966 classic “Au Hasard Balthazard”. That too was a joint prize, shared with “The Eight Mountains” by Charlotte Vandermeersch and Felix van Groeningen, a tale of unspoken feelings between childhood friends that echoed with Dhont’s “Close”.

The festival’s global scope was highlighted in this year’s other prizes, which rewarded the rich and diverse selection of movies from the Middle East and Asia. France-based Iranian actress Zar Amir Ebrahimi took Best Actress for her turn in “Holy Spider” by Ali Abbasi, about a serial killer bent on ridding the streets of prostitutes in Iran’s religious city of Mashhad. Best Actor went to South Korea’s Song-Kang ho, of “Parasite” fame, for his part in “Broker”, a family drama about “baby box” adoptions directed by Japan’s 2018 Palme d’Or laureate Hirokazu Kore-eda.

Another South Korean, “Old Boy” helmer Park Chan-wook, won Best Director for his slick neo-noir “Decision to Leave”, about a detective falling for a murder suspect. Best Screenplay went to Tarik Saleh for “Boy from Heaven”, a thriller set in Cairo's historical Al-Azhar Mosque, which explores crooked ties between religion and politics.

In the shadow of war

The catastrophe unfolding in Ukraine was a recurrent theme throughout the festival, which kicked off with a surprise speech by the country’s President Volodymyr Zelensky, who called on the world of cinema to rekindle the spirit of Charlie Chaplin and take on the world’s “Great Dictators”.

Films by and about Ukrainians featured prominently in this year’s line-up, focusing on the devastating toll of wars, both past and present. The screening of “Mariupolis 2” by the late Lithuanian director Mantas Kvedaravičius, just weeks after he was murdered by Russian forces while filming Ukraine’s martyred Mariupol, marked an emotional highlight for a festival that unfolded in the shadow of President Vladimir Putin’s war.

Cannes organisers barred Russians with ties to the government from the festival. But they resisted calls for a blanket boycott of Russian artists, welcoming Kirill Serebrennikov into the main competition for a third time – touting his anti-Kremlin credentials. The move angered many Ukrainian delegates, sparking heated debates about what qualifies as “dissident” art and whether Russian culture should be “cancelled” altogether.

Anti-war protests made for an unusually politicised year on the red carpet, with one woman stripping her clothes off during a premiere to denounce the rape of civilians by Russian forces in Ukraine. In another, unrelated protest, feminist activists lit flares and unfurled a giant banner on the red carpet to highlight the scourge of femicide in France.

Tom Cruise’s fly-past

As a bastion of arthouse cinema and the world’s most glamorous film fest, the Cannes Film Festival always needs to strike a balance between auteur worship and Hollywood star power – and this year the Croisette hosted more star wattage than it has in years. The festival hit an early peak with the return of Tom Cruise, 30 years after he last walked the red carpet in Cannes. His turn in “Top Gun: Maverick” prompted rave reviews and was saluted with a spectacular fly-past by the French air force.

Cannes 2022 was a bumper year for music-lovers, Baz Luhrmann shaking things up with his splashy biopic “Elvis”. Another rock ‘n’ roll legend, Jerry Lee Lewis, was the focus of Ethan Coen’s first film without his brother Joel, while critics were blown away by an ultra-immersive documentary about David Bowie, “Moonage Daydream”.

Some of the biggest buzz happened outside the main competition, not least with Saim Sadiq’s "Joyland", the first Pakistani film in Cannes’ official selection and a daring portrait of a transgender dancer. It won the unofficial "Queer Palm" for best LGBT film and took the silver-medal jury prize in the festival’s Un Certain Regard sidebar. From the same category, Riley Keough picked up Cannes’ Caméra d’Or for the best first film with her “War Pony”, a coming-of-age story about Oglala Lakota boys who navigate life on their South Dakota reservation.

While the host country picked up little silverware, French films won plaudits for tackling sensitive topics from the immediate and more distant pasts. The traumatic aftermath of the 2015 terrorist attacks in Paris was the focus of Cédric Jimenez’s “November” and Alice Winocour’s “Paris Memories” – one charting the hunt for the perpetrators, the other exploring survivors’ efforts to overcome the trauma. Earlier in the festival, the devastating human cost of war and colonisation was laid bare in Philippe Faucon’s Algerian War film “Les Harkis” and the Omar Sy-starring “Father and Soldier”, about the North African riflemen who were snatched from their homes and forced to fight for the colonial power in the trenches of World War I.

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The making of the Palme d'Or, the famed Cannes Film Festival award

CANNES FILM FESTIVAL

‘Front-row seats to the apocalypse’: Cannes doc takes on Delhi pollution, sectarian violence

People & Profit

Cannes Film Festival a 'gamechanger' for French directors

France24 - Monde

La visite de l'ONU en Chine "n'était pas une enquête" sur les Ouïghours, se défend Michelle Bachelet

Publié le : 28/05/2022 - 18:24Modifié le : 28/05/2022 - 18:52

FRANCE 24 Suivre Lou KISIELA

La Haute-commissaire des droits de l'Homme à l'ONU, Michelle Bachelet, a défendu samedi sa visite en Chine en affirmant que ce n'était "pas une enquête" sur le sort des Ouighours. Après une visite de plusieurs jours au Xinjiang, où la Chine est accusée de réprimer cette minorité musulmane, Michelle Bachelet a exhorté Pékin à éviter les "mesures arbitraires" dans la région.

La Haute-commissaire des droits de l'Homme de l'ONU a affirmé samedi 28 mai en Chine que sa visite n'était "pas une enquête", mais a exhorté Pékin à arrêter les mesures "arbitraires" visant la minorité musulmane des Ouïghours.

Lors d'une conférence de presse en ligne organisée à la fin de son séjour, Michelle Bachelet a également assuré avoir "entendu" ceux qui, ces derniers jours, lui reprochaient son manque de critiques envers le gouvernement chinois.

L'ancienne présidente chilienne de 70 ans a par ailleurs affirmé avoir parlé avec "franchise" aux dirigeants communistes de la campagne actuellement menée au Xinjiang au nom de l'antiterrorisme.

Cet immense territoire chinois a longtemps été le théâtre d'attentats sanglants visant des civils et commis, selon les autorités, par des séparatistes et islamistes ouïghours - le principal groupe ethnique de la région.

Le Xinjiang, où habitent 26 millions de personnes, fait ainsi l'objet depuis quelques années d'une surveillance draconienne.

Les Ouïghours victimes de mesures "arbitraires et sans discernement"

Des études occidentales accusent Pékin d'avoir interné plus d'un million de Ouïghours et de membres d'autres groupes ethniques musulmans dans des "camps de rééducation", voire d'imposer du "travail forcé" ou des "stérilisations forcées". Les États-Unis évoquent un "génocide".

La Chine dénonce des rapports biaisés et parle de "centres de formation professionnelle" destinés à développer l'emploi et à éradiquer l'extrémisme. Elle dément toute "stérilisation forcée", disant uniquement appliquer la politique nationale de limitation des naissances.

>> À lire sur France 24 : "Xinjiang Police Files" sur les Ouïghours : Adrian Zenz, anthropologue et cauchemar de Pékin

Plusieurs associations de défense des droits de l'Homme et membres de la diaspora accusent Pékin d'avoir pris dans les mailles de sa campagne antiterroriste un certain nombre de personnes n'ayant commis aucun crime.

Selon eux, des Ouïghours auraient été internés sur la seule base d'un extrémisme supposé, en raison d'une barbe trop longue, d'un voyage suspect à l'étranger ou de croyances religieuses jugées trop poussées. 

Michelle Bachelet a ainsi appelé samedi la Chine à arrêter les mesures "arbitraires et sans discernement" de sa campagne antiterroriste au Xinjiang, tout en dénonçant les "actes violents d'extrémisme".

Une représentante de l'ONU loin de faire l'unanimité

L'ex-présidente chilienne est dans le collimateur d'organisations de défense des droits de l'Homme, des États-Unis et de Ouïghours basés à l'étranger.

Ils lui reprochent de ne pas suffisamment critiquer Pékin et de se laisser entraîner, avec sa visite, dans une opération de communication orchestrée par le Parti communiste chinois (PCC). 

>> À lire aussi sur France 24 : "Rescapée du goulag chinois" : une Ouïghoure survivante témoigne

Les médias officiels chinois ont ainsi rapporté cette semaine qu'elle aurait loué les progrès de la Chine en matière de droits de l'Homme. Les services onusiens n'ont ni démenti ni confirmé ces propos.

"Cette visite n'était pas une enquête", a rappelé la Haute-commissaire samedi. Elle a défendu son séjour, assurant avoir pu avoir avec les personnes qu'elle voulait rencontrer au Xinjiang un accès "non supervisé" par les autorités.

Michelle Bachelet dit avoir également notamment rencontré des membres de la société civile et le chef du PCC dans la région, qui figure parmi les territoires les plus surveillés du monde.

Avec AFP

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Xi Jinping défend le bilan de la Chine au sujet des Ouïghours devant Michelle Bachelet

ONU : veto de Pékin et de Moscou sur de nouvelles sanctions contre Pyongyang

Droits humains : Michelle Bachelet entame sa visite de la région du Xinjiang

France24 - World

The imposition of the yellow star on Jews in France, 80 years on

Issued on: 27/05/2022 - 07:19Modified: 29/05/2022 - 09:12

Stéphanie TROUILLARD

On May 29, 1942, a German order made it compulsory for all Jews over the age of 6 years old living in France’s occupied zone to wear a yellow star. This discriminatory measure came into effect just over a week later – and contributed to the process of mass deportations to concentration and extermination camps. Eighty years on, the yellow star remains the horrific symbol of the persecution of Jews in France during World War II.

Rachel Jedinak looked back with horror on the yellow star. “I had a huge row with my mother because I refused to put on this star,” she recounted years later. “I told her: ‘I don’t want this on my clothes!’ It was terrible.”

Jedinak was just 8 years old in June 1942 when the Nazis mandated that all Jews in the occupied zone – the part of France directed administered by the Germans, encompassing northern France and the Atlantic littoral – wear a piece of cloth showing a yellow star.

“It was very painful for me to be set aside from all my friends like that; some of our friends were happy to carry on playing with us – but others weren’t. It was very difficult for a child to deal with,” said Jedinak, a Holocaust survivor who lived as a young girl in Paris’s eastern 20th arrondissement (district).

This was just a few days after an order from the German military high command in France mandated the yellow star. The same measure was put in place in the Netherlands and Belgium at the same time.

The infamous Nazi official Adolf Eichmann, in charge of deportations, summoned Theodor Dannecker – the Judenreferent (in charge of roundups of Jews) in Paris – along with his counterparts in The Hague and Brussels.

Eichmann explained to them what came out of the Wannsee conference – the notorious gathering to discuss the “Final Solution” held on January 20, 1942. “Eichmann encouraged the officials to bring in the obligation to wear the yellow star in the territories under their remits,” noted historian Claire Zalc, a director of research at the CNRS think-tank in Paris.

The yellow star was by no means novel. This discriminatory measure had already been put in place in Poland in 1939 and two years later in the German Reich, Alsace, Bohemia-Moravia and parts of western Poland annexed by Germany. “This measure was part and parcel of anti-Semitism, intrinsically linked to one of its key characteristics: the need to mark out a minority to belittle it,” Zalc said.

A series of measures had been put in place to identify and discriminate against France’s Jewish population, starting in September 1940. “As well as the censuses designed specifically to identify Jews and the attacks on property, there was professional discrimination and social exclusion. More and more restrictions came in: Jews were banned from owning radios, for example. The sixth such ordinance, in February 1942, forbade Jews from changing their place of residence and imposed a curfew on them from 8pm to 6am.”

‘Worse than ever’

In the wake of the yellow star order, Jews in the occupied zone had to go and get a star from their local town hall or police station. They either had to pay for it or give clothing rations in exchange. They were a few exemptions – for Jews living in mixed marriages whose children were classed as non-Jewish – but they were rare.

The yellow star was not imposed in the non-occupied zone administered by Maréchal Pétain’s regime. But this didn’t mean that the Vichy regime was opposed to it: Pétain called the yellow star a “just measure”.

“It wasn’t a problem for Vichy, because they already had the ‘Jew’ stamp on identity cards, which eventually became mandatory in the non-occupied zone on December 11, 1942,” Zalc said. At the same time, Zalc continued, the Vichy regime avoided imposing the yellow star because it was “keen to avoid prompting sympathetic reactions among the general public”.

Indeed, there were some gestures of solidarity in the occupied zone. The police interrogated people who showed their support for Jews in France by wearing fake badges or stars bearing fanciful names like “Swing” or “Zazou”. Others, however, used it as an opportunity to flaunt their anti-Semitism by insulting people who had to wear the star.

There were contrasting reactions within the Jewish community. “Some people were reluctant, some refused to wear it,” Zalc said. “Others hid it under the lapel of their coats, or made it easy to remove. Some people committed suicide.”

Years later, one Holocaust survivor, Agnès Buisson, remembered her mother’s rage at the imposition of the yellow star. Buisson was eight years old at the time. “She started sewing these yellow stars on the clothes,” Buisson remembered. “It said you were supposed to sew them in small stitches, but she sewed them in big stitches – with rage. It was worse than anything.”

The yellow star wasn’t just a sadistic way of humiliating Jews; it was also a means of isolating them, tracking them and controlling their movements. “The yellow star policy was drawn up and implemented around the time that the mass deportation of Western European Jews was being orchestrated,” Zalc said.

When the decision was taken to deport Jews en masse from France to concentration and extermination camps in Eastern Europe in spring 1942, the star symbol was used to single them out. A few weeks after the star was imposed, nearly 13,000 people were arrested on July 16 and 17, 1942 during the infamous Vel d’Hiv roundup in Paris, before they were deported to Auschwitz-Birkenau.

Eighty years later, the yellow star has become the most infamous symbol of the persecution of Jews in France.

Renée Borycki – who was six years old in 1942, and escaped the Vel d’Hiv roundup – kept hers as a relic. “When I could still go to the commemorative events, I always put it on. At every single event. People offered me money for it. But I would never give my star away. I kept it – not only as proof, but as a sacred symbol.”

This article was translated from the original in French.

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France24 - World

Passenger plane goes missing with 22 on board in Nepal

Issued on: 29/05/2022 - 10:15

NEWS WIRES

A passenger plane with 22 people on board went missing in Nepal on Sunday, the operating airline and officials said, as poor weather hampered a search operation.

Nepal's air industry has boomed in recent years, carrying goods and people between hard-to-reach areas as well as foreign trekkers and climbers. But it has a poor safety record. The Twin Otter aircraft operated by Tara Air took off from the western town of Pokhara bound for Jomsom at 9:55 am (0410 GMT) but air traffic control lost contact after 15 minutes.

"We are trying to locate the possible area where the aircraft might be," Sudarshan Bartaula, spokesman for Tara Air, told AFP. "Search and rescue teams from both the police and the army are heading towards that direction." He said there were 19 passengers on board and three crew members. The passengers included two Germans and four Indians, with the remainder Nepali.

Jomsom is a popular trekking destination in the Himalayas about 20 minutes by plane from Pokhara, which lies 200 kilometres (120 miles) west of the capital Kathmandu. Phanindra Mani Pokharel, a spokesman at the Ministry of Home Affairs, said two helicopters had been deployed for a search operation. But he said visibility was low. 

"The bad weather is likely to hamper the search operation. The visibility is so poor that nothing can be seen," Pokharel said.

Poor record

Nepal's aviation industry has long been plagued by poor safety due to insufficient training and maintenance. The European Union has banned all Nepali airlines from its airspace over safety concerns. The Himalayan country also has some of the world's most remote and tricky runways, flanked by snow-capped peaks with approaches that pose a challenge for even accomplished pilots. The weather can also change quickly in the mountains, creating treacherous flying conditions.

In March 2018, a US-Bangla Airlines plane crashed near Kathmandu's notoriously difficult-to-approach international airport, killing 51 people. The flight from the Bangladeshi capital Dhaka crash-landed and skidded into a football field where it burst into flames. Twenty passengers miraculously escaped the burning wreckage but sustained serious injuries.

An investigation found that the captain suffered an emotional breakdown during the flight, distracting the freshly qualified co-pilot who was at the controls when it crashed. The report said air traffic control also confused the two ends of the runway, but concluded this had no impact on the flight.

1992 crash

The accident was Nepal's deadliest since 1992 when all 167 people aboard a Pakistan International Airlines plane died when it crashed on approach to Kathmandu airport. Just two months earlier a Thai Airways aircraft crashed near the same airport, killing 113 people.

In 2019 three people died when a plane veered off the runway and hit two helicopters while taking off near Mount Everest. The accident happened at Lukla airport which is the main gateway to the Everest region and is reputed to be one of the most difficult in the world for landing and take-off.

Also in 2019 Nepal's tourism minister Rabindra Adhikari was among seven people killed when a helicopter crashed in the country's hilly east. This month Nepal's second international airport opened at Bhairahawa, aiming to give Buddhist pilgrims from across Asia access to the Buddha's birthplace at nearby Lumbini. The $76 million project will ease pressure on the overburdened Kathmandu international airport.

(AFP)

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Hopes fade for finding three French climbers alive after avalanche in Nepal

Scores killed in devastating floods, landslides in India and Nepal

Nepal beset by shortage of hospital beds and oxygen amid Covid surge

L'Humanité

La peste porcine africaine repérée à deux pas de la France

Actu

Un cas de cette maladie, fatale pour les cochons mais sans danger pour les humains, a été détecté dans une ferme allemande, à 6 kilomètres de la frontière avec l’hexagone.

Marie-Noëlle Bertrand

Après la grippe aviaire, la peste porcine : les éleveurs n’ont décidément pas de répit face aux épidémies. Cette fois, ce ne sont pas les producteurs de volailles mais de cochons qui sont en alerte. Le ministère de l’Agriculture a fait savoir, le vendredi 26 mai, qu’un foyer de peste porcine africaine avait été repéré dans une exploitation en Allemagne. Le virus n’a a priori pas encore franchi la frontière mais il n’en est plus loin : la ferme affectée ne se trouve qu’à six kilomètres de la France. Il s’agirait d’un élevage en plein air, situé à Forchheim am Kaiserstuhl, à moins de 40 kilomètres de Colmar. La totalité du cheptel, soit 35 porcs, a été abattue. « Aucun cas n’a été identifié à ce stade au sein de la faune sauvage dans la zone alentour », précise le ministère français. Il n’empêche : ce « premier cas mis en évidence à la frontière occidentale de l’Allemagne (…) de l’autre côté du Rhin » inquiète les autorités.

En lien avec la Commission européenne, une zone de protection et de surveillance a été mise en place côté Allemagne, où l’on prévoit d’ « intensifier les recherches de carcasses de sangliers et contrôler les exploitations agricoles aux alentours ». Côté France, le ministère de l’Agriculture lancera une cellule de crise « la semaine prochaine » avec « l’ensemble des professionnels et services de l’État ».

Inoffensive pour les humains, qui ne peuvent pas l’attraper, la peste porcine africaine est, en revanche, fatale pour les porcs, les sangliers et les phacochères dans les dix jours qui suivent l’infection, selon l’Autorité européenne de sécurité des aliments, et ne connaît ni traitement, ni vaccin.

La France a signé un accord avec la Chine

Seul remède, à l’échelle d’une exploitation touchée : abattre tous les animaux, voire ceux des fermes alentours. Inutile de préciser que les conséquences économiques liées au virus peuvent être lourdes pour les éleveurs. Au niveau national, le pays est susceptible de perdre son statut d’indemne, ce qui implique une limitation voire une interdiction des exportations en dehors de l’Union européenne, non seulement des porcs vivants, mais aussi des denrées à base de viande de porc.

Les États négocient généralement des accords de « régionalisation  », pour que leurs régions indemnes puissent continuer à exporter. La France a ainsi signé, en décembre, un accord avec la Chine, premier importateur de porc au monde, lui permettant de continuer à exporter ses produits vers ce client majeur, quand bien même un cas de peste porcine africaine survenait sur le territoire.

Le virus se transmet d’un animal à un autre par la consommation de denrées infectées - par exemple si des porcs domestiques sont nourris avec des restes - ou par contact avec tout support contaminé. Il peut, en outre, survivre plus de deux mois dans des viandes et charcuteries issues d’animaux atteints.

Depuis janvier 2020, des cas ont été signalés dans 38 pays répartis sur les cinq continents. Plus de 1,1 million ont été répertoriés chez des porcs domestiques, et plus de 34 000 parmi les sangliers, selon l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE). En Europe, l’Italie, dont la faune sauvage est touchée, a mis en place un plan d’urgence dans la région de Rome, où huit cas ont été recensés depuis le début de l’année.

élevageviande de porcAllemagnepeste porcine
BBC

Ukraine war: Putin urged to hold 'direct, serious negotiations' with Zelensky

The leaders of France and Germany have urged Russia's Vladimir Putin to hold "direct [and] serious negotiations" with Ukraine's president, the German chancellor's office said.

Emmanuel Macron and Olaf Scholz spoke to Mr Putin by phone for 80 minutes.

The pair "insisted on an immediate ceasefire and a withdrawal of Russian troops", the chancellor's office said.

Russia's leader said Moscow was open to resuming dialogue with Kyiv, according to the Kremlin.

It did not mention the possibility of direct talks between Mr Putin and his Ukrainian counterpart, Volodymyr Zelensky.

The Ukrainian president earlier said he was not "eager" for talks, but added they would likely be necessary to end the conflict.

Russian and Ukrainian delegations have held multiple rounds of talks remotely and in person since Russia invaded on 24 February, but efforts have stalled of late.

France and Germany also urged Mr Putin to release 2,500 Ukrainian fighters taken as prisoners-of-war at the Azovstal steelworks in Mariupol.

The sprawling factory became the last holdout in the southern port city, which endured relentless bombardment from Russian forces and now lies in ruins.

Earlier this month, Moscow officials said the last fighters defending the plant had surrendered, while President Zelensky said they had been given permission to leave.

Russia has previously said more than 900 of the fighters were moved to a reopened prison colony in Olenivka, a village in Russian-occupied Donetsk. A smaller number with serious wounds were taken to a hospital in the town of Novoazovsk, also in Donetsk.

Ukraine hopes they will be released as part of a prisoner exchange - but Russia has not confirmed that. Some Russian lawmakers argue the fighters should be tried or even executed.

Also during the call, the French and German leaders asked Mr Putin to lift Russia's blockade of the Ukrainian port of Odesa, to allow for grain exports.

The Kremlin said Mr Putin offered to look at options, to help address the risk of a global food crisis - but demanded that the West lift sanctions.

Russia also warned France and Germany against increasing weapons supplies to Ukraine, saying that could increase instability still further.

This war has created alternate realities

Analysis by Joe Inwood, Ukraine Correspondent

To read the Kremlin's report of the call between Presidents Putin and Macron and Chancellor Scholz, Russia is engaged in a peacekeeping mission in Ukraine. Its actions in the southern port of Mariupol - a city that has been reduced to rubble - are all about "establishing peaceful life" and "liberation".

It is a stark contrast not just with the readout from the EU allies - who said the focus was on the welfare of the 2,500 prisoners-of-war who surrendered - but with the evidence of all independent observers. There are multiple, credible reports of war crimes carried out by occupying Russian forces.

Despite that, the fact that the two most powerful leaders in the EU are holding direct talks with Russia's president is significant.

Their call for a diplomatic solution - even as Russian forces advance in the Donbas - is not supported by all Western allies, who fear it could put pressure on Ukraine to cede territory in return for peace.

It all comes as Moscow claims to have captured the crucial crossroads city of Lyman - and continues its assault of Severodonetsk. The industrial city has been encircled for days - with reports that Ukraine may order a strategic withdrawal of its forces.

It is too soon to say that today's attempts at diplomacy represent a fracturing of the Western alliance… but different positions are beginning to emerge.

In an operational update issued on Sunday, Ukrainian military officials said that intense fighting has continued around the city of Severodonetsk, the easternmost place still under Ukrainian control.

The governor of the Luhansk region, Serhiy Haidai, said two civilians were killed overnight as Russia continued firing heavily on the city with missile and artillery strikes.

On Friday, officials said two-thirds of its perimeter was surrounded by Russian forces.

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Mr Haidai had said Ukrainian troops could be forced to withdraw from Severodonetsk, observing: "It is possible that in order not to be surrounded, they will have to leave."

But Yelyzaveta Yasko, a local MP for the region, said on Sunday that Kyiv's troops remained entrenched across the city.

"Severodonetsk for Putin became like one of the places that he really wants to take because he believes that it will give him military power over the whole Donbas region but, as we see that no matter how hard the battles are, still they didn't take it over, all of it," she said.

"But for me very painful to say because we still know and hear about the numbers of the victims that are happening there everyday and unfortunately the situation becomes worse also from the humanitarian side," Ms Yasko observed.

In comments to the BBC on Saturday, Ukraine's Prime Minister Denys Shmyhal said the Russian invasion of his country had destroyed more than 25,000 km (15,000 miles) of roads, several hundred bridges, and 12 airports.

More than 100 educational institutions, over 500 medical facilities, and 200 factories have also been ruined or damaged, he said.

He called for Russia to be forced to pay for "the destruction it has created", saying frozen Russian assets should be transferred to Ukraine to fund reconstruction work.

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France24 - World

Record-breaking Derby winning jockey Lester Piggott dies

Issued on: 29/05/2022 - 12:04Modified: 29/05/2022 - 12:03

Paris (AFP) – Legendary flat race jockey Lester Piggott who rode a record nine Epsom Derby winners has died aged 86 his son-in-law said on Sunday.

Piggott was admitted to hospital in Switzerland last weekend.

"Sadly we can confirm that Lester died peacefully in Switzerland this morning," said his son-in-law Williams Haggas.

"I really don’t wish to add much more than that at this stage, although Maureen (Piggott's daughter) will be making a statement later."

Piggott is widely regarded as one of the greatest jockeys in the sport's history, and had been previously admitted to intensive care in 2007 due to a heart problem.

'The Long Fellow' as he was nicknamed -- due to being unusually tall for a flat jockey -- had lived near Geneva since 2012.

Piggott rode in a golden era for jockeys numbering Willie Carson, and the late duo of Pat Eddery and 'Smokin Joe' Mercer.

Carson described Piggott as "an iconic figure in the racing industry".

"He was magical on top of a horse," Carson told The Racing Post.

"He had this confidence about him and didn't care about what people were going to think about him -– he just got on and did what he thought was the right thing on a horse and it normally was.

"He had an empathy for the animal and knew what a horse was thinking. He knew what a horse wanted, be it tough, soft, holding up or using his stride, and he always seemed to get it right."

Statues of Piggott adorn nine racecourses in England and only a week ago one was unveiled at Ireland's premier racetrack The Curragh.

The 11-time British champion jockey rode 16 Irish classic winners at the track largely due to his partnership with trainer Vincent O'Brien.

'An aura about him'

The three-time Prix de l'Arc de Triomphe winning jockey was once known as the housewives' favourite when it came to picking an Epsom Derby horse to back.

His first Derby winner came when he was just 18 on Never Say Die in 1954 with his ninth and last Teenoso in 1983.

He retired from the saddle in 1985 to train.

However, that was brought to an abrupt halt by the conviction for tax fraud in 1987 that saw him serve a year in prison, and made a shock return after his release to what he knew best, riding.

He rode on for another four seasons with his most notable success when he memorably reunited with O'Brien to win the prestigious Breeders' Cup Mile on Royal Academy at the age of 54 in 1990.

Piggott rode his first winner, The Chase, at Haydock in 1948 when just 12 years of age and his last win came with Palacegate Jack at the same track in 1994, a few weeks short of his 59th birthday. He retired for a final time in 1995.

He rode 4,493 winners, the third highest tally in British racing history behind only Gordon Richards and Eddery.

Carson said Piggott radiated a charisma rare amongst jockeys and despite his stone face expression and a reputaton for being taciturn he cared for his rivals.

"Lester walked about with an aura about him and he always was in charge," said 79-year-old Carson.

"Everyone looked up to him and watched him. He was also a very caring man, if a jockey sustained injury and ended up in hospital, he would be one of the few to turn up and visit them."

Piggott for his part played down his fame, declaring in 2015 that it would fade with time.

"I think a lot of older people still remember me," he told the Racing Post.

"I'm probably famous to them, but the younger ones wouldn’t really know who I am. Time goes by."

© 2022 AFP

L'Humanité

La femme du jour. Elodie Nace

La femme du jour

Marie-Noëlle Bertrand

Ils voulaient empêcher la grand-messe d’officier : c’est gagné. Les activistes du mouvement climat sont parvenus, mercredi, à bloquer l’assemblée générale des actionnaires de TotalEnergies. « Eux avaient prévu les petits-fours, nous, de mettre un coup de loupe sur les agissements du pétrolier », raconte Elodie Nace, d’Alternatiba. Dans le collimateur des militants de Greenpeace, des Amis de la Terre ou d’ANV-COP21, la poursuite des activités en Russie ou encore les 22 « bombes climatiques » en projet (lire notre édition du 25 mai). L’opération a fait mouche, et les actionnaires l’ont eu plutôt mauvaise. « Nous voulions dialoguer, leur demander d’agir pour le retrait de Total en Russie, pour un vrai plan climat », explique Elodie Nace. « Connasse ! », « Vas crever ! » Les réponses, tout en finesse, de ces messieurs agacés ont fait le tour des réseaux sociaux.

totalEnergiesmanifestationécologistes
BBC

SANS TITRE

Merseyside Police have released the following statement in the last half an hour:

Assistant Chief Constable Chris Green said: “We are aware of a number of reports relating to incidents both before and after last night’s Champions League Final at the Stade de France in Paris.

“We are also aware that Liverpool FC have requested a formal investigation from UEFA and we will be linking in with both the club, UEFA and the UK Football Policing Unit to pass on the observations of our officers who attended the game and took part in the pre-match meetings with the relevant authorities.

“As with all European matches officers from Merseyside were deployed in France to work in an observatory and advisory capacity with the local officers, and they have reported the vast majority of fans behaved in an exemplary manner, arriving at turnstiles early and queuing as directed and their observations will be passed on to the relevant authorities as part of the debrief for the game.

"Many thousands of fans have travelled throughout this season to matches across Europe and we have worked closely with our supporter groups, the Club and European hosts to ensure that the matches passed without incident and fans were kept safe. Our officers returning today will conduct a formal debrief to ensure that we can fully support any subsequent investigation following last night’s game.

“We know that people would have witnessed a lot of distressing scenes last night and we wish everyone returning home from Paris a safe journey. Our focus today will be supporting Liverpool city council with the policing of the homecoming parade.”

Ian Broudie

Lead singer of the Lightning Seeds on BBC Radio 5 Live

It was scary to be honest. I've been to games all over the world but I've never really quite experienced anything like that.

I was in a car and there was a bottleneck on the road and we could see officials with their vans, people climbing over fences and players families not knowing what to do. It was weird.

Once we'd managed to get out of the car we couldn't get into the stadium. There were a lot of French kids hanging around.

#bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)

Chaotic organisation by UEFA - very poor signage around the ground. Police pepper sprayed us whilst in the queue to even get close to turnstiles and that caused panic and crushing. Then we had to queue for nearly two hours more - fans were not late - UEFA were incompetent

Steve Crossman

BBC Radio 5 Live presenter in Paris

We were obviously sat around the halfway line and around the 87th minute a real flood of police came out and all in front of the Liverpool fans. There was nobody in front of the Real Madrid fans.

It communicates that the police thought the Liverpool fans in the stadium might cause a public order incident on the full-time whistle. I just don't understand why they thought that would be the case.

#bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)

I was at the game last night. We arrived at 17:30 and got in with no problem. No queue on the turnstiles. All entry points opened at 18:00 but thousands of fans chose to stay outside the entrance as there were numerous stands selling drinks. There was no problem getting in. It seems most left it until the last minute.

Henry Winter

Chief Football Writer for the Times on BBC Radio 5 Live

It is a complete mess and it is fortunate that we're reflecting on the event and not talking about a major disaster.

Where do you start? I was sitting in the press box and I saw Kelly Cates' tweet about the trouble inside and then there was effectively the lie from Uefa about the late arrival of fans. The Liverpool fans inside the ground booed it when it was repeated because they knew it was a lie - they knew that was happening outside.

I arrived about five and a half hours because you know the configuration with the Stade de France is an issue. The whole thing was exasperated by what the police were doing - they were funnelling fans into an smaller and smaller areas.

Configuration, organisation, poor stewarding and twitchy police were all issues. To treat people like that last night was absolutely disgusting.

#bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)

Took my 84 year old mum to the game last night. She's been a Liverpool supporter her whole life but this was her first European final. We got to the ground at 18.30 local time and she was in her wheelchair. We both had genuine tickets but were told they were fake and when she asked the police office to hand her ticket back she was pepper sprayed and rolled off behind a cage so she could "calm down". When she tried to leave one of the police officers put some sort of bike lock around her wheelchair and this wasn't released until the game was finished. The whole trip cost me £5000. I was in Madrid and it was organised so well but this was just an absolute disgrace.

The organisation of the Champions League final at the Stade de France in Paris was a "shambles", according to Liverpool defender Andy Robertson.

Robertson says he had given a ticket to a friend but he was denied entry for the game.

"One of my mates got told it was a fake which I assure you it wasn't," he said.

"It was a shambles really," the Scot told BBC Sport.

Paul Salt

BBC Radio Merseyside presenter on BBC Radio 5 Live

The people around me all seemed to be law-abiding fans who had made all the right preparations for going to a game.

I spoke to two guys next to me, who arrived at the ground two-and-a-half hours before kick-off, and they didn't get into the ground until half-time.

It just seems to me that there was a complete breakdown in organisation from the French police and Uefa and a lack of communication.

When you're in a situation like that you need to be told what is going on but there were no stewards anywhere. We didn't even know that the kick-off had been delayed.

Steve Crossman

BBC Radio 5 Live presenter in Paris

I saw a tweet from Ian Ladyman from the Mail roughly three hours before kick-off, maybe slightly less saying 'just got in, wasn't great, I would advise Liverpool fans to get to the stadium early'. By that point we'd be in the car to get the stadium for 90 mins and it should be a 13-minute journey. We thought 'this obviously isn't great'. We jumped out the car and were told very quickly by authorities there to get behind certain barriers - it wasn't particularly nice.

I've been thinking a lot overnight about the "late arrival of fans" statement from Uefa. I was there, and my colleagues were there, two-and-a-half hours before the game and we were surrounded by Liverpool fans. The late arrival of fans is not the reason that happened.

#bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)

Got to the underpass at 18:10, the police had closed all entrances to the stadium bar one walkway up to it, it took 2.5 hours to travel 200 metres because they were filtering people literally 2 at a time to check tickets, children were getting crushed and crying. Finally made it to gate Z at 20:45, waited for 45 minutes. Gate was closed because the 'stadium was full' when I finally got in there were 4 rows almost entirely empty. Shameful, this has nothing to do it with it being moved last minute, they had the numbers. I've never seen a police presence like it, there were thousands of them, it was just sheer incompetence.

Guillem Balague

Spanish football journalist on BBC Radio 5 Live

The area where the Liverpool fans were trying to get in is where people live so where the flats are etc. At the other side is a motorway so it is completely different for the Real Madrid fans trying to get into the crowd - that is why they would have experienced less issues. It was nothing to do with Liverpool fans - that became very clear.

At the end of the game the TV crews were mobbed - they were very unsavoury scenes.

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Beautiful afternoon. Wonderful hospitality from the Parisians. The locals were inquisitive about the football and very friendly. Arrived at Saint Denis 2.5 before kickoff. Treated like animals on the way to the stadium. No concern for fans safety outside section Y. I only saw about 10 fans held back for not having tickets or having fraudulent ones. The one gate in use was then closed for an hour whilst precisely nothing happened, apart from being peppered sprayed. When the gate did open, it appeared everyone’s ticket scanned ok. Fans were frustrated but mostly patient.

Paul Salt

BBC Radio Merseyside presenter on BBC Radio 5 Live

I arrived at the ground just before 19:45 in Paris (18:45 in the UK) because I'd been on air until 19:00. I made my way to up to gate Y where I was due to go in and when I arrived it became pretty clear, pretty quickly, that the crowd was building up. The queue was in a zig zag formation almost but it would move a little bit and come to a standstill so it wasn't consistently moving.

Quite quickly I was thinking 'this is ridiculous. I've got an hour and a quarter until kick-off and I'm not sure if I'm going to get in'. As I got closer it became apparent that they were closing the gates - I think there were four or five entry gates - and it meant the queue wasn't moving anywhere.

It felt really dangerous. As time went on it felt more and more dangerous because there was nowhere for the crowd to go. For some reason they didn't explain why the gates were closed and of course that does get people agitated. I have to say though, everyone around me was really well behaved. There was no sign of crowd disorder around me. There were people around me really starting to panic, and obviously panic does spread doesn't it.

#bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)

I paid over £2,500 for my girlfriend and me to travel to Paris from Hawick in the Scottish Borders. I'd arranged the trip as a surprise and had also planned to propose after the game. We arrived a couple of hours before kick off and within half an hour we were as cramped as sardines, no one could move, pressed up against the barricades. Luckily it wasn't overly hot as we were given no water and people that did have it we're getting it confiscated as you eventually got through security. Woman, children, older people were pepper sprayed without cause, my girlfriend one of them. As I pleaded her case that she'd done nothing wrong I was pushed to the ground and beaten by the police. Unsure what caused it but my bald head was as red as my top with blood, looked like I had a swimming cap on. To make things worse during the commotion I lost the engagement ring. Something needs done

Guillem Balague

Spanish football journalist on BBC Radio 5 Live

It was so wrong on so many levels last night. I arrived at the ground about 17:00 local time because I was working for the American TV channel CBS, little by little the atmosphere started to become flat when we recognised the game was going to be delayed. There were big gaps in the stands.

The only information we had was through Twitter and 5 Live - I tried to listen to that. The coverage made false the statements from Uefa.

None of the information about fans arriving late or having fake tickets rained true.

It just looked like the police didn't know what sort of event they were dealing with. For Uefa not to inform them or come up with better solutions is a disgrace. It really is.

UEFA

Here is Uefa's statement on the issues outside the ground:

"In the lead-up to the game, the turnstiles at the Liverpool end became blocked by thousands fans who had purchased fake tickets which did not work in the turnstiles. This created a build-up of fans trying to get in.

"As a result, the kick off was delayed by 35 minutes to allow as many fans as possible with genuine tickets to gain access.

"As numbers outside the stadium continued to build up after kick off, the police dispersed them with tear gas and forced them away from the stadium.

"UEFA is sympathetic to those affected by these events and will further review these matters urgently together with the French police and authorities, and with the French Football Federation."

Liverpool

Liverpool's statement on the issues outside read:

"We are hugely disappointed at the stadium entry issues and breakdown of the security perimeter that Liverpool fans faced this evening at Stade de France.

"This is the greatest match in European football and supporters should not have to experience the scenes we have witnessed tonight.

"We have officially requested a formal investigation into the causes of these unacceptable issues."

We're going to shift our focus back to the "security issues" that happened outside the ground before kick-off again now. We'll go back to the football at some stage, I promise.

In case you're unaware Liverpool have asked for an investigation into the "unacceptable scenes" outside the ground that meant many of their fans were left outside either for a period of the game or the whole match. That is despite kick-off being delayed for 36 minutes too.

Real Madrid

Real Madrid's Carlo Ancelotti became the first manager to ever win four European Cups last night.

He told BT Sport: "I can't believe it. We had a fantastic season. We did really well. It was a difficult game and we suffered a lot, more so in the first half. In the end I think we deserved to win this competition.

"We're really happy. What can I say? I can't say more.

"I am a record man. I had luck to come here last year and have a fantastic season. A fantastic club, a really good squad with a lot of quality and mental character.

"The season was top.

"I think we passed through really difficult games. The supporters helped us a lot in the last game. They helped us tonight. We're happy and they're happy."

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Colombians head to the polls for first round of presidential vote

Issued on: 29/05/2022 - 11:49

NEWS WIRES Simone BRUNO

Colombians vote Sunday in a first round of presidential elections, with a leftist poised for victory for the first time in the country's troubled history.

The vote takes place in a tense atmosphere, a year after a brutal security crackdown on street protests that were fueled by deepening socioeconomic woes. Polls show that many Colombians are pinning their hopes on Gustavo Petro, an ex-guerrilla and former mayor of Bogota, to address poverty, rural violence, urban crime and endemic corruption.

Petro, 62, is hoping to avoid a June 19 run-off against 47-year-old Federico Gutierrez, a former mayor of second city Medellin who represents an alliance of right-wing parties. To do so, he would need to garner more than 50 percent of first-round votes cast.

About 300,000 armed police and soldiers will keep the peace at 12,000 polling stations countrywide, under the watchful eye of observers from the Organization of American States and the European Union. Just under 39 million of Colombia's 50 million people are eligible to cast a vote between 8:00 am and 4:00 pm (1300-2100 GMT), though the recent abstention rate has been high at around 50 percent. "I do not vote because it is always the criminals who win," 30-year-old street vendor Andrea Perez told AFP.

Colombia 'needs change'

Ivan Duque -- who beat Petro in a runoff election in 2018 -- is leaving with record disapproval numbers. Colombian presidents serve only one four-year term. Around 40 percent of Colombians today live in poverty, and the country has one of the highest levels of income inequality in the world, according to the World Bank.

The economy was hard hit by the coronavirus pandemic, and one in six city dwellers is unemployed. The Duque government's image was not helped by its internationally denounced response to weeks of anti-poverty protests last year that saw dozens of civilians killed.

"Colombia needs change," office cleaner Petrona Guzman, 43, told AFP on the eve of the vote, in which she will make her mark for Petro. "The rich have priority over us, the middle class. It has always been like that. The majority of people are lost."

Petro has promised to address poverty and to make Colombia's economy more environmentally friendly, partly by phasing out crude oil exploration. Gutierrez's focus has been on a "strong state" response to crime in the world's biggest cocaine producer.

A key voter concern is a flare-up of rural violence, despite a 2016 peace agreement that officially ended a near six-decade civil conflict. Areas abandoned by the now-defunct FARC guerrilla group became battlegrounds for control of drug and illegal mining resources between other armed groups, with civilians in the crossfire.

Petro, a former member of the M-19 urban rebel group which laid down arms in 1990, has vowed to pursue peace talks with the last remaining guerrilla group, the ELN, which were suspended under Duque. Crime is a problem in the cities too, where residents complain of a rise in robberies they blame in large part on an influx of nearly two million migrants from neighboring Venezuela.

'Change'

On Friday, Petro told voters the country had a choice "either to keep things as they are in Colombia, or change," leaving behind "corruption, violence and hunger." In the same TV debate, Gutierrez agreed change was needed "but this change must happen safely... without putting at risk families, homes... jobs."

In a country marked by a deep-rooted fear of the political left -- associated with guerrilla groups that sowed decades of misery -- the pushback against Petro has been fierce, with rivals seeking to paint him as a radical, Hugo Chavez-style populist. "He (Petro) is very close to communism," 42-year-old businessman Freddy Montoya, who intends to vote for 77-year-old anti-corruption candidate Rodolfo Hernandez, told AFP.

Three other candidates, each with support in the single-digits according to opinion polls, complete the picture. The campaign has been marred by suspicions of fraud following counting irregularities reported in a primary voting round in March, and Petro on Friday expressed fresh concerns about the software used by Colombia's vote count body.

Petro and Gutierrez have both received death threats, as has the leftist's running mate Francia Marquez, who could become Colombia's first ever black woman vice-president. Five presidential candidates were assassinated by opponents, drug traffickers or paramilitary groups in Colombia in the 20th century.

(AFP)

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Paraguay anti-drug prosecutor shot dead on honeymoon in Colombia

INSIDE THE AMERICAS

Special programme: Colombia's peace deal generation

The Debate

Will Colombia look left? Presidential race focuses on inequality, enduring violence

BBC

Uvalde shooting: Kamala Harris calls for assault weapons ban

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US Vice-President Kamala Harris has made an impassioned plea for a ban on assault weapons in the wake of two deadly mass shootings in the US.

Ms Harris was attending the funeral of Ruth Whitfield, 86, killed in a supermarket in Buffalo on 14 May.

That shooting came just 10 days before an attack on a Texas primary school left 19 children and two teachers dead.

Ms Harris, listing these and other attacks, said it was time to say "enough is enough" to gun violence.

"Everybody's got to stand up and agree that this should not be happening in our country and that we should have the courage to do something about it," she told the congregants at the funeral.

She added that the solution was clear - and included things like background checks and an assault weapons ban.

"Do you know what an assault weapon is?" she asked, continuing: "It was designed for a specific purpose: to kill a lot of human beings quickly. An assault weapon is a weapon of war, with no place, no place in a civil society."

The 18-year-old gunman in Tuesday's shooting in Uvalde had two AR-15-style semi-automatic rifles, at least one of which he is reported to have bought soon after his birthday.

After he was shot dead, police found as many as 1,657 rounds of ammunition and 60 magazines in his possession.

The Buffalo, New York, shooter, also 18, had previously come into contact with authorities, but no red flags came up when he legally bought his own AR-15-style weapon.

"Why should anyone be able to buy a weapon that can kill other human beings without at least knowing, 'Hey, has that person committed a violent crime before? Are they a threat against themselves or others? That's just reasonable," Ms Harris said on Saturday.

However, attempts to bring in universal background checks and bans on assault weapons have hit roadblocks. The issue is divisive in the US, with almost all Democrats backing stronger controls, compared to just 24% of Republicans.

The powerful National Rifle Association (NRA) gun lobby uses its substantial budget to influence members of Congress on gun policy.

On Friday, former Republican President Donald Trump called not for tighter gun controls, but for better protected schools.

Speaking at the NRA's meeting, he said that decent Americans should be allowed firearms to defend themselves against "evil".

The same day, it emerged police did not enter the classroom in Uvalde, Texas, because of the active shooter inside.

Instead - as children called the emergency services begging for help - they waited 40 minutes, a decision police have now admitted was "wrong".

US President Joe Biden is expected to make his own call for tighter gun controls during a visit to Uvalde on Sunday. On Saturday he urged Americans to "make their voices heard" against gun violence.

Delicate balancing act for Biden

By Will Grant, BBC News, Uvalde

President Biden faces a challenge in striking the right balance in Uvalde. Primarily, he will be there to offer his condolences and sympathy to the victims' families. As someone who has lost children himself, he will be deeply empathetic to their loss.

However, some mourning relatives do not want to see him, or any politician, amid fears their grief may be co-opted into the wider political debate on gun control.

Before travelling to Uvalde, Mr Biden told students in Delaware that it was still possible to "make America safer" but as he seeks cross-party support for tighter gun regulations, he's in direct conflict with leading Republicans who blame the problem on issues of school security and mental health, rather than guns.

As such, meaningful bipartisan co-operation looks very unlikely. Such questions, however, may well be paused for a few hours in Uvalde while he mourns the 21 victims of one of the worst school shootings in US history.

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France24 - Monde

Après la tuerie au Texas, Trump appelle à "armer les citoyens" pour combattre le "mal"

Publié le : 28/05/2022 - 08:11

FRANCE 24 Suivre

L'ex-président Donald Trump a déclaré vendredi soir lors de l'assemblée annuelle de la National Rifle Association (NRA), trois jours après la fusillade qui a coûté la vie à dix-neuf enfants et deux enseignantes, qu'il fallait "armer les citoyens" pour combattre le "mal".

L'ancien président Donald Trump a appelé, vendredi 27 mai, à "armer les citoyens" pour combattre le "mal dans notre société", à l'origine selon lui de la tuerie dans une école primaire au Texas.

Le milliardaire républicain s'exprimait devant le premier lobby américain des armes, qui, hasard du calendrier, tenait sa convention annuelle à quelques centaines de kilomètres de la ville texane où a eu lieu la fusillade ayant coûté la vie à dix-neuf enfants et deux enseignantes.

>> À voir et à lire sur France 24 : L'assemblée annuelle de la NRA, tout-puissant lobby des armes, chahutée

"L'existence du mal dans notre société n'est pas une raison pour désarmer des citoyens respectueux de la loi", a déclaré l'ancien président. "L'existence du mal est la raison pour laquelle il faut armer les citoyens respectueux de la loi", a-t-il assuré.

Donald Trump a accusé son successeur Joe Biden et le parti démocrate d'exploiter politiquement "les larmes des familles" endeuillées en essayant de faire adopter des lois sur les armes à feu.

Renforcer la sécurité dans les écoles

Aux appels à limiter le nombre d'armes à feu, les conservateurs opposent l'argument de mieux traiter les problèmes de santé mentale aux États-Unis, un point sur lequel Donald Trump a particulièrement insisté vendredi.

Le tireur était un "lunatique hors de contrôle" a ainsi estimé l'ancien locataire de la Maison Blanche. "Il brûlera en enfer", a-t-il promis.

>> À lire sur France 24 : Armes à feu : l'Australie, un modèle pour les États-Unis après la tuerie au Texas ?

L'ancien magnat de l'immobilier a aussi appelé à renforcer la sécurité dans les écoles américaines, suggérant d'installer des "clôtures robustes" et des détecteurs de métaux devant les établissements et d'armer les instituteurs.

Quelques minutes plus tôt, lors de la même convention de la National Rifle Association (NRA), le sénateur du Texas Ted Cruz avait jugé qu'une confiscation ou une interdiction des armes aux États-Unis mènerait à une hausse de la criminalité. "Beaucoup plus de mères célibataires seraient agressées, violées ou assassinées dans le métro", a-t-il martelé.

Avec AFP

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L'assemblée annuelle de la NRA, tout-puissant lobby des armes, chahutée

Décryptage

Armes à feu : l'Australie, un modèle pour les États-Unis après la tuerie au Texas ?

LE POINT SUR L'ENQUÊTE

Un adolescent isolé, un "carnage" d'une heure… Ce que l'on sait sur la fusillade au Texas

Valeurs Actuelles

Prison : en hausse depuis l’année dernière, la densité carcérale globale atteint les 117%

Dans l’Hexagone, le manque de places de prison est un sujet plus que jamais d’actualité. Après avoir progressé trois mois durant, le nombre de détenus dans les prisons françaises s’est désormais stabilisé à 71.000, selon des chiffres officiels en date du 28 mai, repris par France info. Mais le problème de la densité carcérale, lui, ne s’améliore pas. Avec seulement 60.722 places opérationnelles dans le pays, la densité carcérale atteint les 117%, contre 107,5% il y a un an. Elle grimpe même à 138,9% dans les maisons d’arrêt, où sont détenus les individus en attente de jugement et ceux condamnés à des petites peines. 

Quatre prisons peuplées à plus de 200%  

D’après les chiffres du ministère de la Justice, 46 prisons françaises comptent une densité carcérale de plus de 150%. Dans les centres pénitentiaires de Bordeaux-Gradignan, Perpignan, Foix et Nîmes, le seuil des 200% est même dépassé. 

Au total, 86.855 individus écroués étaient recensés au 1er mai, dont 15. 817 faisant l’objet d’un placement sous bracelet électronique (15.064) ou d’un placement extérieur (753). Quant à la proportion de femmes dans la population carcérale totale, celle-ci s’élève à 3,6%, en légère progression par rapport à l’année dernière. Les mineurs écroués, eux, représentent 0,8% du total, en recul de 14,5 % sur un an. 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Liverpool v Real Madrid: Champions League final kick-off delayed for 'security reasons'

Last updated on 31 minutes ago31 minutes ago.From the section European Football

Liverpool have called for an investigation into the "unacceptable issues" faced by fans which led to their Champions League final against Real Madrid being delayed.

Uefa delayed kick-off by more than 30 minutes, citing "security reasons".

The match at the Stade de France in Paris did not start until 20:36 BST, with Real beating Liverpool 1-0.

Police outside the ground fired tear gas as a small number of supporters tried to climb over security barriers.

UK sports minister Nigel Huddleston tweeted: "We are very concerned about the upsetting scenes around the Stade de France last night and shall be working with the appropriate authorities to find out what happened and why."

Liverpool defender Andy Robertson said the organisation of the match was a "shambles".

Merseyside Police's matchday officers tweeted that it was "the worst European match I've ever worked or experienced".

They added: "I thought the behaviour of the fans at the turnstiles was exemplary in shocking circumstances. You were not late 100%."

Liverpool fans' group Spirit of Shankly said the situation was "totally shambolic and extremely dangerous."

Pictures had emerged in the build-up of huge crowds of fans queuing to get in.

Many claimed they had been at the stadium hours before kick-off but were stopped from getting into the ground.

"We are hugely disappointed at the stadium entry issues and breakdown of the security perimeter that Liverpool fans faced this evening at Stade de France," the Anfield club saidexternal-link in a statement.

"This is the greatest match in European football and supporters should not have to experience the scenes we have witnessed tonight.

"We have officially requested a formal investigation into the causes of these unacceptable issues."

European football's governing body Uefa said it was "sympathetic to those affected by these events and will further review these matters urgently together with the French police and authorities, and with the French Football Federation".

"In the lead-up to the game, the turnstiles at the Liverpool end became blocked by thousands of fans who had purchased fake tickets which did not work in the turnstiles," it explained.

"This created a build-up of fans trying to get in. As a result, the kick-off was delayed by 35 minutes to allow as many fans as possible with genuine tickets to gain access.

"As numbers outside the stadium continued to build up after kick-off, the police dispersed them with tear gas and forced them away from the stadium."

French police had urged fans not to force entry with tweets 20 minutes before the gameexternal-link was scheduled to begin.

As kick-off approached, large areas of empty seats could still be seen inside the ground.

Outside, some fans were seen climbing perimeter fences or attempting to run past security. Riot police were also in attendance.

Liverpool players emerged to warm up again at 20:06, with messages on the big screens inside the stadium stating the delay was because of the late arrival of fans.

French police said fans with fake tickets had tried to force access to the stadium but "the rapid intervention of the police allowed the return to calm".

They added they were able to disperse fans "without difficulty".

They also said there were no major incidents at fan zones in the city, although 500 people were moved on from a bar near the Liverpool fanzone at Cours de Vincennes.

French sports minister Amelie Oudea-Castera tweeted: "The attempts at intrusion and fraud by thousands of English supporters complicated the work of the stadium staff and police but will not tarnish this victory."

While interior minister Gerald Darmanin also blamed British fans.

BBC journalist Nick Parrott, who was outside the ground in a personal capacity, told BBC Radio 5 Live: "I have just been pepper sprayed for the first time in my life. I have been to the Champions League final before and I have never been pepper sprayed before.

"I was outside Gate Y which has been opening and closing repeatedly over the last hour and a half but nobody has been going through. The security staff on the other side advanced and sprayed pepper spray."

The opening ceremony started at just after 20:20 BST before the game finally got under way 16 minutes later.

Some 10 minutes after kick-off, Football Supporters Europe said "thousands are still trapped outside the stadium, remaining calm in the face of a completely unreasonable situation".

The body added: "Fans at the Champions League final bear no responsibility for tonight's fiasco."

BBC Sport's John Watson, at the ground, said he had "passed hundreds of Liverpool fans queuing at entry gates an hour before kick-off and not being permitted entry".

"I'm at a loss to understand the reasoning for the delay being the late arrival of fans," he added.

Defender Robertson says he had given a ticket to a friend but he was denied entry for the game.

"One of my mates got told it was a fake which I assure you it wasn't," he said.

"It was horrendous for our fans and all families that have been through it as well. It wasn't a nice experience, not a nice final to come to. The Champions League should be a celebration but it wasn't that."

Liverpool West Derby MP Ian Byrne tweetedexternal-link to say he had "endured one of the worst experiences in my life", blaming Uefa for "horrendous security and organisation putting lives at risk".

"I pray no fans have been injured because of the disgraceful lack of organisation and expertise," he added.

Dominic King, from the Daily Mail, told BBC Radio 5 Live he had been speaking to supporters queueing to get into the stadium.

"It came from nowhere," he said. "There has been no violence or antagonism. They are just dismayed by how the authorities have treated them."

"We got told about 45 minutes before, that our end was filled while there were thousands outside," Liverpool fan Tyler, who spent £1,000 on his ticket, told BBC Radio 5 Live.

The final was originally to be played in St Petersburg, but the city was stripped of the game following Russia's invasion of Ukraine.

France24 - Monde

Ligue des champions : le Real s'impose en finale contre Liverpool

Publié le : 28/05/2022 - 11:35Modifié le : 28/05/2022 - 23:10

Romain HOUEIX Suivre Olivier BRAS

Le Real Madrid a battu, samedi 28 mai au Stade de France, Liverpool (1-0) pour ajouter une 14e Ligue des champions à son palmarès. Karim Benzema et ses coéquipiers ont conclu un incroyable parcours européen cette saison avec ce titre décroché à Paris. Et l'attaquant français décroche ainsi la 5e Ligue des champions de sa carrière, toutes obtenues avec le club madrilène. 

Le Real Madrid a remporté la finale de la Ligue des champions 2021-2022 face aux Reds de Liverpool, emmenés par Sadio Mané et Mohamed Salah, samedi 28 mai sur la pelouse du Stade de France. Le but de la victoire a été inscrit par l'attaquant Vinicius. 

Suivez le match en direct. Si le liveblog ne s'affiche pas, actualisez.

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Ligue des champions : Benzema et Mané, un Ballon d'Or pour deux

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Ligue des champions : Jürgen Klopp en route pour marquer un peu plus l’histoire de Liverpool

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Ligue des champions : invincible, le Real Madrid renverse Manchester City et file en finale

Valeurs Actuelles

La ministre des Outre-mer souhaite “regarder en face” l’histoire de l’esclavage

« Un crime contre l’humanité perpétré durant des siècles. » Les mots de Yaël Braun-Pivet au sujet de l’esclavage sont forts. En visite en Guadeloupe dans le cadre d’une cérémonie de commémoration de l’abolition de la traite négrière ce samedi 28 mai, la nouvelle ministre des Outre-mer a appelé à « regarder en face » l’histoire, mentionnant notamment « les blessures » subies par les Africains déportés, rapporte France info. Selon l’ancienne députée désormais membre du gouvernement d’Élisabeth Borne, la « mémoire partagée » sur le sujet est un « remède » qui permettra la « réconciliation ».  

Bientôt une stèle à Paris 

La nouvelle ministre a ensuite renouvelé la promesse de l’installation prochaine, à Paris, d’un mémorial dédié aux victimes de l’esclavage. Toutefois, sa visite officielle n’a pas été perçue d’un bon œil par tous les protagonistes sur place.  

Dans un communiqué, le Parti socialiste guadeloupéen a dénoncé une visite « en pleine période de réserve imposée aux ministres » dans un contexte de campagne pour les législatives. Et souligné que la présence sur l’île de l’ancienne présidente de la commission des lois à l’Assemblée nationale se fait également « en appui aux candidats de la majorité présidentielle » pour les élections de juin. 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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BBC

War crimes a 'fabrication'- Russian ambassador to UK

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Russia’s ambassador to the UK has told the BBC he does not believe his country will use tactical nuclear weapons in the war against Ukraine.

Speaking to the Sunday Morning programme, Andrei Kelin said such weapons would be used only if Russia’s existence was threatened.

The Ambassador also denied Russian forces were shelling civilians, and said allegations of war crimes in the town of Bucha were a "fabrication".

The full interview with Clive Myrie wll be broadcast on Sunday Morning, BBC One 9am.

France24 - Monde

Festival de Cannes : à quelques heures du palmarès, quel bilan pour les critiques de films ?

Publié le : 27/05/2022 - 21:33

David RICH Suivre

La 75e édition du Festival de Cannes s’apprête à tirer sa révérence, avec l’annonce, samedi soir, du palmarès tant attendu. Pour faire le bilan, France 24 est allé à la rencontre de critiques de cinéma internationaux qui racontent leur expérience cannoise et nous donnent leur pronostics. 

Dans le Palais des festivals, sur la terrasse réservée à la presse, Aldo Spiniello sirote un verre de rosé. Un rare moment de répit, quelques heures avant sa prochaine séance, le film du réalisateur espagnol Albert Serra, “Pacifiction”, présenté en compétition. 

Pour lui, la cérémonie de clôture du 75e Festival de Cannes, samedi 28 mai au soir, marquera la fin d’un long marathon. “Je regarde en moyenne trois films par jour. Sur un événement comme Cannes ça fait environ 35 long métrages", explique-t-il. “Il me manque encore quelques films sur les 21 en compétition mais je chronique aussi ceux des sections parallèles”.  

Aldo Spiniello est critique de cinéma. C’est la onzième fois qu’il couvre le Festival de Cannes pour la revue en ligne Sentieri Selvaggi, nom italien du classique de John Ford “La Prisonnière du désert” (1956), qui possède sa propre école de cinéma à Rome. 

“Je rédige une à deux critiques par jour sans jamais prendre de notes pendant les films", précise t-il. “J’écris dans la foulée des séances ou le lendemain. Il m’arrive d’oublier des scènes bien sûr, c’est normal, mais le sentiment lui reste et c’est cela que je veux traduire dans mes critiques".  

Pour tenir le rythme, le quadragénaire évite la tentation des nombreuses fêtes cannoises, facilement accessibles aux journalistes. “Pas de soirées, juste quelques bières", précise-t-il. “Je dors quatre ou cinq heures par nuit. Pour moi cet aspect fait aussi partie de l’expérience”. 

Éclectisme et engagement 

Fort de ses quelque 4 000 journalistes accrédités, Cannes se revendique d’être le deuxième évènement le plus médiatisé au monde après les Jeux olympiques. Parmi eux, les critiques de films représentent un contingent minoritaire mais important en provenance des quatre coins du globe.  

Après deux ans d’absence à cause des restrictions sanitaires, Rafi Hossain, journaliste bangladais, savoure le moment. “C'est toujours bon d'être à Cannes. Je vais à beaucoup de festivals, mais Cannes reste le meilleur. C’est vraiment mon genre de films. Si je devais donner une note, elle serait de 99 sur 100” lance-t-il, l’air enjoué.

Cet habitué de la Croisette est critique de cinéma pour le quotidien bangladais en langue anglaise The Daily Star. “Il n’y a aucun film du Bangladesh cette année, mais nous avons eu notre toute première sélection l'année dernière. Cette semaine, j’étais très heureux de voir le premier film pakistanais projeté ici” souligne-t-il, saluant “un nouvel intérêt pour l'Asie du Sud-Est" de la part du Festival.  

“Je trouve que le niveau global des films est un peu plus faible que d’habitude” regrette pour sa part la journaliste japonaise Yuma Matsukawa, présente à Cannes pour la 17e fois. “Par contre les films du Moyen-Orient étaient très bons. On sent que les choses changent, il y a plus de films venant de parties du monde longtemps sous-représentées comme l'Afrique du Nord” ajoute-t-elle.  

Pour la chroniqueuse du média The Saitama Shinbu, l’éclectisme de Cannes va de pair avec la volonté d’engagement du Festival, particulièrement visible cette année aux côtés de l’Ukraine. “Comme disait le président Zelensky, le cinéma doit être du côté de la liberté, et Cannes a choisi son camp” salue-t-elle. 

Quel palmarès en 2022 ? 

Pour ce qui est du palmarès de cette 75e édition, Yuma Matsukawa mise sur “Sans filtre” du réalisateur suédois Ruben Östlund. “Il se moque du mauvais goût de manière très drôle et ironique” souligne la journaliste. Cette satire politique, qui suit un couple de mannequins et influenceurs lors d’une croisière de luxe aux multiples rebondissements, a divisé la Croisette, certains critiques lui reprochant un manque de profondeur

Autre coup de cœur de la journaliste, “Tori et Lokita”, des frères Dardenne, “un beau film engagé” sur la question migratoire, vante-t-elle. Rafi Hossain, le journaliste bangladais, cite, lui aussi, ces deux films, auxquels il ajoute “Boy from Heaven”, le thriller politico-religieux du suédois Tarik Saleh, qui explore les luttes de pouvoir au sein de la plus grande université islamique d'Égypte. 

Un film “conventionnel” dans la forme mais ancré “dans un monde que personne n'avait jusqu’ici osé explorer à l'écran”, rapporte, pour sa part, Variety, journal de référence en matière de cinéma. 

De son côté, le critique italien Aldo Spiniello a particulièrement apprécié “Armageddon Time”, du réalisateur américain James Gray, auquel il a attribué la note maximum de cinq étoiles. “Je suis un grand fan de ce cinéaste, il parvient toujours à mettre en lumière un sujet important que les gens ne veulent pas regarder en face” analyse le journaliste.  

“J’aime aussi beaucoup 'Nostalgia' de Mario Martone, que je connais personnellement, ainsi que le nouveau David Cronenberg, 'Crimes of the Future'. Mais pour la palme, étant donné que le jury est dirigé par Vincent Lindon, je pencherais plutôt pour un film politique comme celui de Christian Mungiu” conclut-il. 

Intitulé “R.M.N.”, le nouveau long métrage du réalisateur roumain, vainqueur de la Palme d’or avec "4 mois, 3 semaines, 12 jours" en 2007, expose les ravages de la xénophobie dans un petit village de Transylvanie, bouleversé par l’arrivée de travailleurs étrangers. 

“Dans l'apparente neutralité des plans, agit l'ombre d'un hors-champ menaçant, de quelque chose qui fait soudain irruption et bouleverse l'équilibre” analyse Aldo Spiniello dans sa critique, louant la complexité du film. 

Pour savoir lequel des 21 films en compétition se verra attribuer la précieuse Palme d’or, les amateurs de cinéma devront encore patienter quelques heures. Réponse samedi 28 mai, à partir de 20 h 30, avec l’annonce du palmarès lors de la cérémonie de clôture du 75e Festival de Cannes.  

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Festival de Cannes : au-delà du soutien à l'Ukraine, le vif débat sur le boycott des œuvres russes

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Festival de Cannes : "Le cinéma pakistanais vit une sorte d’âge d’or créatif"

cannes 2022

“Le sexisme est partout, nous aussi" : une riposte féministe au Festival de Cannes

Valeurs Actuelles

Nice : 60% des détenus de la prison sont étrangers

Le bâtiment a été construit… en 1887. Conçue pour accueillir 270 hommes et 40 femmes, la prison de Nice est aujourd’hui largement dépassée. Nice-Matin s’en est rendu compte en accompagnant le bâtonnier de Nice, Me Adrien Verrier, lors d’une visite intégrale de la maison d’arrêt au cours de laquelle la direction n’a jamais cherché à dissimuler quoi que ce soit. Sans conteste, la plus grosse difficulté rencontrée par l’administration pénitentiaire est la surpopulation. Si 37 détenues (sur 40 places) occupent le quartier des femmes, ils sont 454 prisonniers contraints de s’entasser dans les 270 places disponibles.

Une surpopulation qui s’explique, au moins en partie, par une surreprésentation de détenus étrangers condamnés en France. Selon le rapport de Me Verrier, la population carcérale est composée de « 60% de détenus étrangers », notamment des « indigents de différentes nationalités ». Et ceci sans compter, parmi les 40% restants, les détenus français d’origine étrangère.

Une prison dans un état déplorable

La surpopulation de la prison de Nice s’ajoute à la grande vétusté générale du bâtiment. Si, selon Nice-Matin, la bibliothèque, la salle de sport, les cuisines et la salle de télécommunication sont en excellent état, le reste de la maison d’arrêt laisse largement à désirer. Les douches sont « dans un état lamentable », pourries par l’humidité et dépourvues des murs permettant une certaine intimité. Les cours de promenades sont décrites comme « totalement indignes (…), leur configuration n’apparaissant pas satisfaisante humainement ». Enfin, trois ou quatre détenus sont logés dans des cellules de 6 m2 conçues pour abriter, au mieux, deux prisonniers.

La conclusion du rapport de Me Verrier est sans appel : « un nouvel établissement doit être construit dans les plus brefs délais ». Un constat largement partagé à Nice… depuis plus de vingt-cinq ans. Dès le premier mandat de Jacques Peyrat, élu en 1995 un an après son départ du Front national, l’idée d’une nouvelle prison avait été évoquée. En vain, jusque-là. Ces dernières années, rapporte Nice-Matin, différents projets ont capoté, soit pour des raisons techniques, soit à cause de l’opposition d’élus locaux – les prisons, c’est comme les éoliennes : tout le monde en veut, mais pas chez soi.

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BBC

Franky Zapata: French jetpack inventor injured in lake crash

The French inventor Franky Zapata has been injured after his homemade jetpack, called a flyboard, crashed into a lake in the town of Biscarrosse.

Mr Zapata was taking part in an exhibition event when he appeared to lose control of his invention and fell about 15 meters into Lake Biscarosse.

He was taken to hospital and officials said he was recovering well.

The former jet-ski champion rose to fame after crossing the English channel on his device in 2019.

In video footage posted to social media, Mr Zapata can be seen rising in a spin onboard his invention, before seemingly losing control of the flyboard and spiralling into the lake.

Crash impressionnant de @frankyzapata aujourd’hui au meeting aérien de #biscarrosse Heureusement il est tombé dans l’eau et devrait s’en sortir je l’espère sans trop de soucis. #frankyzapata #biscarrosse #crash pic.twitter.com/SjWbGOp74W

The French media outlet Sud Ouest reported that the 40-year-old was conscious as emergency services pulled him from the lake and officials later told reporters that he was showing "good sensitivity and motor skills" while under observation in hospital.

Mr Zapata, nicknamed "the flying man" by French media, had been due to perform several times over the course of the weekend, but Biscarosse mayor Hélène Larrezet told local media that his appearances have been cancelled in the wake of the accident.

The flyboard, which Mr Zapata designed, built and piloted himself, is a kind of surfboard powered by four micro-turbines and can reach speeds of up to 87 mph (140kmh).

In 2019 he received widespread attention after he partook in the annual Bastille Day parade in Paris, when he flew above the military display on his futuristic jetpack.

Three weeks later he completed his crossing of the English Channel, completing the 22-mile (35.4km) journey in just 22 minutes.

Mr Zapata, who had failed in his first attempt to cross the Channel a week before after complications with refuelling, called his achievement "crazy".

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Flyboarding Frenchman crosses English Channel

Franky Zapata crosses Channel on Flyboard

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Noyon : excédés par les dealers, les habitants vont boycotter les législatives

Les 12 et 19 juin prochains, l’abstention risque d’atteindre des sommets à Noyon, dans l’Oise. Les habitants de Mont-Saint-Siméon, un quartier de la ville, envisagent en effet de boycotter les élections législatives, rapporte Le Courrier picard. Une façon pour eux de protester contre le sentiment d’abandon qu’ils cultivent depuis des mois, face à l’impunité des dealers. « Depuis qu’il y a eu des interpellations à Beauséjour, où le “four” (zone de trafic régulière) a disparu, les dealers se sont rabattus ici », grince un habitant.

Selon ce riverain, « ce sont des trafiquants de région parisienne qui viennent par le train voir la clientèle de Noyon et des alentours ». Et pour les habitants, aucun mystère : tous savent où se déroule le trafic. « Le deal se fait derrière les arbres du stade, et tout autour. Il y a du crack, mais aussi de la cocaïne et de l’héroïne : on retrouve les seringues », relate un père de famille, inquiet de voir un tel commerce proliférer là où « les enfants jouent ».

Dix candidats malheureux

La solution pour les habitants du Mont-Saint-Siméon, qui se sont largement mobilisés en faveur de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle (47,4%), résidera cette fois-ci dans l’abstention. « Pour montrer aux candidats qu’on n’est pas dupes, qu’ils ne viennent jamais s’occuper de nos problèmes, très peu d’habitants vont aller voter », explique le même père de famille. Tant pis, donc, pour les dix candidats déclarés dans la sixième circonscription de l’Oise… Et c’est sans doute une occasion manquée pour les candidats du Rassemblement national, de Reconquête ! et de Debout la France.

 

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BBC

Palme d'Or: Triangle of Sadness wins top prize in Cannes for Ruben Ostlund

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A biting social satire - complete with a lengthy vomiting scene - has taken the top prize at the Cannes Festival.

Ruben Ostlund's Triangle of Sadness - which sees models and the ultra-rich have their status undermined by unexpected events - was awarded the Palme d'Or on Saturday.

It is the second time the Swedish director has won the award, having also picked it up in 2017 for The Square.

The best director prize was won by South Korea's Park Chan-wook.

Park - known for 2003 thriller Oldboy - won with erotic crime film Decision to Leave.

It was a strong night for South Korea, with the best actor gong going to Song Kang-ho for Broker. Song came to international attention with his performance in 2019's Oscar-winning Parasite.

Ostlund - who has been dubbed the "king of cringe" - told reporters he had set out to make a film which would get people talking.

"When we started to make this film I think we had one goal - to really, really try to make an exciting film for the audience and bring thought-provoking content," Ostlund said, adding: "We wanted to entertain them, we wanted them to ask themselves questions, we wanted them to after the screening go out and have something to talk about."

His film has certainly got a reaction from the audience, with news agency AFP noting that one scene in particular was "leaving viewers either howling with laughter or turning green" during its premiere.

Triangle of Sadness begins with two models - played by British actor Harris Dickinson and South African Charlbi Dean - who go on a luxury cruise.

But unexpected events mean they find themselves stranded - with the need to survive upending the social order.

Entertainment magazine Variety notes that while the film "makes you laugh", Ostlund "also makes you think".

"No matter what sphere he tackles, we're bound to see the world differently," it says in its review.

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Guerre en Ukraine : à Kharkiv, on "dérussifie" les noms de rues

Publié le : 25/05/2022 - 17:04

Laura MOUSSET Suivre

Dans la deuxième ville d'Ukraine, l'ancienne avenue de Moscou a été rebaptisée "Héros de Kharkiv", en hommage aux soldats qui ont défendu la cité. La mairie de Kharkiv a déjà renommé trois rues faisant référence à la Russie et souhaite poursuivre l’initiative. Les habitants approuvent la démarche.

Valeurs Actuelles

Lille : face à la prolifération des boîtes à clefs AirBnb, la police sort la pince à découper

Depuis sa création en 2008 et sa large démocratisation au milieu des années 2010, Airbnb ne cesse de soulever la polémique. Assez mal vue dans les grandes métropoles, où elle augmente nettement la part d’appartements exclusivement voués à la location, l’application est souvent la cible de réglementations visant à limiter son usage. Dernière péripétie en date : la prolifération de boîtes à clefs dans le centre-ville de Lille.

Ces petits coffres-forts, ouvrables avec un code, sont souvent utilisés par les propriétaires de logements pour y cacher les clefs du logement. Fréquemment placés sur la poignée des portes concernées, ils permettent au propriétaire de ne pas avoir à se déplacer à l’arrivée des locataires. À Lille, relate 20 Minutes, la prolifération de ces boîtes agace la mairie : souvent, elles sont laissées par les propriétaires sur le mobilier urbain.

1 000 logements Airbnb à Lille

Il faut dire qu’Airbnb ne manque pas de succès dans la capitale des Flandres. « Avec la levée des restrictions sanitaires et le retour des touristes, les locations Airbnb sont reparties à la hausse », explique un adjoint à la mairie de Lille à 20 Minutes. Plus d’un millier de logements sont ainsi disponibles, « essentiellement dans le centre, l’hypercentre et le Vieux-Lille ». Alors, pour éviter que la présence des boîtes à clefs ne dépasse les bornes, la mairie a décidé de prendre les devants en s’inspirant d’une mesure mise en place à Saint-Malo, qui rencontre les mêmes problèmes.

« On a fabriqué des stickers que les agents ont apposés sur les boîtes. Il s’agissait de prévenir les propriétaires que nous allions les retirer après un délai de quinze jours », raconte l’adjoint au maire. Passé ces quinze jours, les boîtes qui n’ont pas été retirées ont été saisies par la police municipale, munie pour l’occasion de pinces découpantes. Disponibles aux commissariats, elles peuvent être récupérées par les propriétaires, qui ne seront pas sanctionnés. En revanche, « en cas de récidive », la mairie envisage de mettre en place une amende.

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New York Times - World

How a French Bank Captured Haiti

How a French Bank Captured Haiti

It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.

It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.

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By Matt ApuzzoConstant MéheutSelam Gebrekidan and Catherine Porter

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Every sentence of the invitation ended with an inky flourish, a triple loop of calligraphy befitting a night of dinner, dancing and fireworks at Haiti’s national palace.

Debt had smothered the country for more than half a century. Despite ousting its colonial rulers in a war of independence, Haiti had been forced to pay the equivalent of hundreds of millions of dollars to its former French slave masters, a ransom for the freedom it had already won in battle.

But on the night of Sept. 25, 1880, paying off the last of that money finally seemed within reach. No longer would Haiti lurch from one financial crisis to the next, always with a weather eye on the horizon for the return of French warships. The new president, Lysius Salomon, had managed a feat that had eluded the nation since birth.

“The country will soon have a bank,” he told his guests, proposing a toast. Outside, soldiers paraded down streets festooned with enormous flags.

Salomon had reason for optimism. European national banks had financed railroads and factories, softened the blows of recessions and added certainty to the business of governing. They helped bring life to a majestic version of Paris, one with clean water, sewers and grand avenues — investments that would pay off long into the future.

Now, it was Haiti’s turn. Salomon called it “a great event, which will go down in history.”

It was all a mirage.

The National Bank of Haiti, on which so many hopes were pinned that night, was national in name only. Far from an instrument of Haiti’s salvation, the central bank was, from its very inception, an instrument of French financiers and a way to keep a suffocating grip on a former colony into the next century.

Haiti’s central bank was set up by a Parisian bank, Crédit Industriel et Commercial. At a time when the company was helping finance one of the world’s best-known landmarks, the Eiffel Tower, as a monument to French liberty, it was choking Haiti’s economy, taking much of the young nation’s income back to Paris and impairing its ability to start schools, hospitals and the other building blocks of an independent country.

Crédit Industriel, known in France as C.I.C., is now a $355 billion subsidiary of one of Europe’s largest financial conglomerates. But its exploits in Haiti left a crippling legacy of financial extraction and dashed hopes — even by the standards of a nation with a long history of both.

Haiti was the first modern nation to win its independence after a slave uprising, only to be financially shackled for generations by the reparations demanded by the French government for most of the 19th century.

And just when that money was nearly paid, Crédit Industriel and its national bank — the very instruments that seemed to hold the promise of financial independence — locked Haiti into a new vortex of debt for decades more to come.

French elites, including a descendant of one of the wealthiest slaveholders in Haiti’s history, controlled Haiti’s national bank from the French capital. Their ledgers show no investments in Haitian businesses, much less the kinds of ambitious projects that modernized Europe.

Instead, original records uncovered by The New York Times show that Crédit Industriel siphoned tens of millions of dollars out of Haiti and into the pockets of French investors.

The national bank that Crédit Industriel created charged fees on nearly every transaction the Haitian government made. French shareholders earned so much money that in some years, their profits exceeded the Haitian government’s entire public works budget for a country of 1.5 million people.

That history has been all but erased. Scholars say most of Crédit Industriel’s archives have been destroyed, and Haiti does not appear on the timeline used to publicize the company’s history as one of France’s oldest lenders. When it commissioned an official history to commemorate its 150th birthday in 2009, Haiti barely warranted a mention. The scholar who wrote that history, Nicolas Stoskopf, called the company “a bank without a memory.”

A spokesman said the bank had no information about this period and declined repeated requests to discuss it. “The bank that we manage today is very different,” the spokesman, Paul Gibert, said. (After this article was published, the chairman of the bank’s parent company said it would hire researchers to delve into the bank’s history in Haiti and any role it may have played in “financial colonization.”)

Today, the brazen assassination of Haiti’s president in his own bedroom, the rampant kidnappings and the gangland lawlessness in the capital have given fresh urgency to a question that has long bedeviled the Western world: Why does Haiti seem perpetually stuck in crisis, with staggering illiteracy, $2-a-day wages, hunger and disease? A country without public transportation, reliable electricity, garbage collection or sewage systems?

The Ransom

How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.

Persistent corruption by Haiti’s leaders is surely part of any answer. But another part can be found in long-forgotten documents sprinkled in archives and libraries across Haiti and France.

The Times sifted through 19th-century texts, diplomatic records and bank documents that have seldom, if ever, been studied by historians. Together, the documents make clear that Crédit Industriel, working with corrupt members of the Haitian elite, left the country with barely anything to operate, let alone build a nation.

By the early 20th century, half of the taxes on Haiti’s coffee crop, by far its most important source of revenue, went to French investors at C.I.C. and the national bank. After Haiti’s other debts were deducted, its government was left with pennies — 6 cents of every $3 collected — to run the country.

The documents help explain why Haiti remained on the sidelines during a period so rich with modernization and optimism that Americans dubbed it the Gilded Age and the French called it the Belle Époque. This extraordinary growth benefited both faraway powers and developing neighbors, yet Haiti had vanishingly little to invest in basics like running water, electricity or education.

The damage was lasting. Over three decades, French shareholders made profits of at least $136 million in today’s dollars from Haiti’s national bank — about an entire year’s worth of the country’s tax revenues at the time, the documents show.

The Times vetted its methodology and sources for these calculations with economic historians and accountants. The financial historian Éric Monnet of the Paris School of Economics summed up the national bank’s role as “pure extraction.”

But the cumulative losses to Haiti were far greater: Had the wealth siphoned off by Haiti’s national bank stayed in the country, it would have added at least $1.7 billion to Haiti’s economy over the years — more than all of the government’s revenues in 2021.

And that’s if the money had simply remained in the Haitian economy, circulating among its farmers, laborers and merchants, without being invested in bridges, schools or factories, the sort of projects that help nations prosper.

More important, the toll Haiti’s national bank took came after generations of payments to former slaveholders that inflicted as much as $115 billion in losses to the Haitian economy over the last two centuries.

It did not take long after the fireworks and feasting at the palace for Haitians to realize that something was not right. The national bank extracted so much and returned so little that Haitians quickly called it “the financial Bastille,” equating it with the notorious prison that became a symbol of a despotic French monarchy.

“Isn’t it funny,” the Haitian politician and economist Edmond Paul wrote of the national bank in 1880, “that a bank that claims to come to the rescue of a depleted public treasury begins not by depositing money but by withdrawing everything of value?”

Hopes and Aspirations

Haiti’s president was not the only one with heady aspirations. In Paris, the president of Crédit Industriel, Henri Durrieu, had ambitions of his own.

Durrieu was not born into the world of high finance. He started his career as a tax collector, like his father, before striking off in his 40s to join a new bank, C.I.C. But the early years were tough. The bank had introduced the checking account to France, yet the novelty had not taken off and, by the 1870s, the company remained stuck in the second tier of French finance.

Crédit Industriel enjoyed an advantage, though. It was the preferred bank for much of the nation’s Catholic bourgeoisie, clients who had money to invest and expected returns.

Durrieu, with a taste for risk taking, drew inspiration from state-led banks in French colonies like Senegal and Martinique. He and his colleagues were enthralled by the idea of “creating a bank in these rich but distant countries,” as they described it in handwritten notes found in the French National Archives.

These banks “generally give brilliant results,” the founding fathers of the National Bank of Haiti said.

Haiti — “a country new to credit markets, a country of renowned wealth,” the national bank’s executives concluded — seemed a good bet.

“Wealth” might seem a peculiar word for a Parisien banker to use to describe Haiti at the time. Its capital, Port-au-Prince, was overrun by trash and human waste that washed into the harbor. Streets and infrastructure were so neglected that Haitians had a saying: “Go ’round a bridge, but never cross it.”

But while Haitians themselves were poor, Haiti could make you rich. As a British diplomat, Spenser St. John, wrote in 1884: “No country possesses greater capabilities, or a better geographical position, or more variety of soil, of climate, or of production.”

Slaveholders had taken that wealth for themselves, first with the whip, then with a flotilla of French warships, demanding compensation for plantations, land and what France considered its other lost property: the Haitian people. It was the first and only instance in which generations of free people had to pay the descendants of their former slave masters.

A half-century later, Durrieu and C.I.C. approached Haiti with a different tactic: the outstretched hand of a business partner.

‘We Owe More Than Before’

Durrieu knew how to sell a dream.

Five years earlier, C.I.C. and a now-defunct partner had issued Haiti a loan of 36 million francs, or about $174 million today. The money was supposed to build bridges, marketplaces, railroads and lighthouses.

It was a time of worldwide investment. England built new schools and passed laws on mandatory education. Paris opened a 97-mile aqueduct carrying clean drinking water to the capital. In New York, the iconic arches of the Brooklyn Bridge rose above the East River, an engineering marvel that would forever transform the city’s economy.

Beyond bricks and steel, Haiti earmarked about 20 percent of the French loan to pay off the last of the debt linked to France’s original ransom, according to the loan contract. “The country will finally come out of its malaise,” the Haitian government’s annual report predicted that year. “Our finances will prosper.”

None of that happened. Right off the top, French bankers took 40 percent of the loan in commissions and fees. The rest paid off old debts, or disappeared into the pockets of corrupt Haitian politicians.

“None of the goals has been achieved,” one Haitian senator declared in 1877. “We owe more than before.”

The 1875 loan from Crédit Industriel and its partner left two major legacies. First is what the economist Thomas Piketty called the transition from “brutal colonialism” to “neocolonialism through debt.”

Haiti took on millions in new interest, hoping to finally shed the burden of paying its former slave masters. In that way, the loan helped prolong the misery of Haiti’s financial indentureship to France. Long after the former slaveholding families considered the debt settled, Haiti would still be paying — only now to Crédit Industriel.

Haitian leaders, of course, share the responsibility, and some scholars have argued that this loan shows that politicians cared more about lining their pockets than developing a nation.

The second legacy was felt more immediately. The loan initially obligated the Haitian government to pay C.I.C. and its partner nearly half of all the taxes the government collected on exports, like coffee, until the debt was settled, effectively choking off the nation’s primary source of income.

That was the first step, giving Durrieu and his French bank a claim to much of Haiti’s financial future. He soon set his sights on even more.

The National Bank

Haiti had tried to start a national bank for years. Salomon’s predecessor had even bought bank vaults. But in 1880, Haiti’s longing for financial independence aligned neatly with Durrieu’s plans.

The contract establishing Haiti’s national bank reads like a series of giveaways. Durrieu and his colleagues took over the country’s treasury operations — things like printing money, receiving taxes and paying government salaries. Every time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, the national bank took a commission.

Lest there be any doubt where that money was headed, the contract said the National Bank of Haiti would be chartered in France and exempted from Haitian taxes and laws. All power was put in the hands of the board of directors in Paris. Haiti had no say in the operation of its own national bank.

The national bank’s headquarters — which also happened to be Crédit Industriel’s headquarters — sat in the Ninth Arrondissement of Paris, in the shadow of the lavish Palais Garnier opera house.

Durrieu was the first chairman of a board that included French bankers and businessmen, including Édouard Delessert, a great-grandson of one of the biggest slaveholders in Haiti’s colonial history, Jean-Joseph de Laborde.

Handwritten notes from the national bank show, from the beginning, who was in charge. As the Paris Financial Association wrote in 1896: “The National Bank of Haiti is a French financial institution whose headquarters, which is open to bondholders, is in Paris. Its offices in Haiti are only branches, placed under the authority and control of the head office.”

Durrieu’s gamble paid off. At a time when typical French investment returns hovered around 5 percent, board members and shareholders in the National Bank of Haiti earned an average of about 15 percent a year, according to a New York Times analysis of the bank’s financial statements. Some years, those returns approached 24 percent.

Durrieu made out handsomely. His contract with Haiti granted him thousands of special shares in the national bank, worth millions in today’s dollars.The same year he christened Haiti’s national bank, he was named a commander of the Légion d’Honneur, an order of merit awarded for service to France.

‘Betrayed by Their Own Brothers’

The fact that Haiti would agree to such debilitating terms — particularly with the same bank behind an earlier loan so publicly condemned — shows its desperation. But it also highlights a recurring figure in Haitian history: the self-serving member of Haitian society who prospers as his country suffers.

In the case of the national bank, Haiti’s chief negotiator was Charles Laforestrie, a Haitian official who had spent most of his life in Paris. The French newspaper La Petite Presse described him at the time as a man whom “fortune had always taken by the hand and led to the best seats in government.”

When Parisian bankers held a party to celebrate the 1875 loan from Crédit Industriel, Laforestrie made a grand entrance. At a time when Haitian coffee farmers raised families on roughly 70 cents a day, Laforestrie arrived elegantly dressed, passing out expensive cigars, according to Paul, the Haitian economist, who described the gala a few years later.

Laforestrie pushed so hard to get the national bank approved that the president of Haiti called him out by name during the palace celebration, according to a diplomat’s handwritten notes of the party. But Laforestrie did not stick around for the fallout. Dogged by corruption allegations, he resigned and retired to France.

Laforestrie’s critics ruefully noted that he retired with a generous pension from the Haitian government. He later padded that retirement with another job: as a board member of the National Bank of Haiti.

“That’s not the first case of a Haitian official selling the interest of his country for personal gains,” said Georges Michel, a Haitian historian. “I would say it’s almost a rule.”

That’s why, historians say, Haitians cannot blame French or American meddling alone for their misfortunes.

“They were betrayed by their own brothers,” Mr. Michel said, “and then by foreign powers.”

Dashed Hopes

Soon after the fireworks display at the national palace, Haitians began realizing they had received a raw deal.

The national bank offered no savings accounts to Haitian people or businesses. And though the contract allowed it to loan money to businesses — and Haitians clearly hoped it would — bank ledgers from an archive in Roubaix, France, showed that seldom, if ever, happened.

“It is not from the Bank of Haiti, as it functions, that Haitians can expect their recovery,” Haiti’s finance secretary, Frédéric Marcelin, wrote at the time.

Marcelin, the mustachioed son of a successful Haitian merchant, emerged as the bank’s most passionate opponent. A businessman, journalist and politician, he spent years trying to wrest control of the national bank from Paris.

The relationship was so lopsided that, Marcelin wrote, “at the National Bank of Haiti, the only positions reserved for Haitiens are the cashier boys.”

Yet Another Loan

The second half of the 19th century should have offered Haiti an enormous opportunity. Global demand for coffee was high, and Haiti’s economy was built around it.

Across the Caribbean Sea, Costa Ricans were putting their coffee wealth to work building schools, sewage systems and the first municipal electrified lighting system in Latin America. Haiti, by contrast, obligated much of its coffee taxes to paying France — first to its former slaveholders, then to Crédit Industriel.

Despite all that, Haiti was a middle-of-the-road Caribbean economy, thanks to high coffee prices. But when the market tanked in the 1890s, Haiti’s coffee taxes exceeded the price of the coffee itself. The entire economic model was on the brink of collapse.

It was time for yet another loan: 50 million francs (about $310 million today) from the National Bank of Haiti in 1896. It was, once again, guaranteed by coffee taxes, the country’s most reliable source of money.

Haitians had been poor for generations. But this moment — when the country was tethered to coffee, C.I.C. and the national bank — is when Haiti began its steep decline relative to the rest of the region, according to data compiled by Victor Bulmer-Thomas, a British economist who studies Caribbean history.

“Haiti made plenty of its own mistakes,” he said, like taking on new debt and failing to diversify its economy. “But there’s no doubt, a lot of its problems from the late 19th Century onward can be attributed to these imperial powers.”

The Fall of the National Bank

Durrieu died in 1890, before the unraveling of the national bank he created.

The Haitian authorities began accusing the bank in 1903 of fraudulent overbilling, double-charging loan interest and working against the best interest of the country. But the bank reminded them of an important detail: It was chartered in France, and considered such disputes beyond the reach of Haitian courts.

Undeterred, Marcelin persuaded Parliament to retake control of the government treasury. Haiti would print its own money and pay its own bills.

But records in the French Diplomatic Archives show that the national bank still had a powerful ally in its corner: the French government.

In January 1908, France’s envoy to Haiti, Pierre Carteron, met with Marcelin and urged him to restore normal relations with the bank. Marcelin refused. The National Bank of Haiti, should it survive at all, would actually need to work toward the economic development of Haiti, he said.

That might be possible, Carteron replied. Of course, he added, Haiti would first have to return its treasury to French control. And besides: “You need money,” Carteron said, according to his own notes. “Where are you going to find it?”

As his handwritten messages show, Carteron suspected Marcelin would never agree to that. So he encouraged his colleagues in Paris to come up with a new plan.

“It is of the highest importance that we study how to set up a new French credit establishment in Port-au-Prince,” Carteron wrote, adding: “Without any close link to the Haitian government.”

That new institution opened in 1910 with a slight tweak to the name: the National Bank of the Republic of Haiti. France still had a stake, but, after 30 years, Crédit Industriel et Commercial was out.

By then, there was a new center of gravity in the financial world: Wall Street, and a swaggering group of bankers from the National City Bank of New York, which ultimately became Citigroup.

The American financiers continued operating from Durrieu’s playbook and became the dominant power, leading to a consequence even more lasting than the debt he helped orchestrate.

After all, Wall Street wielded a weapon more powerful than a French diplomat making oblique threats. American bankers called on their friends in Washington and, 35 years after Durrieu’s bank came into existence, the United States military invaded Haiti.

It was one of the longest military occupations in American history, enabling the United States to seize control over Haiti’s finances and shape its future for decades to come.

Once again, the country had been undermined by the institution President Salomon had so proudly feted that night at the palace: Haiti’s national bank.

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Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Reporting was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris; Sarah Hurtes and Milan Schreuer in Brussels; Kristen Bayrakdarian in New York; Ricardo Lambert, Harold Isaac and Charles Archin in Port-au-Prince. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.

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Valeurs Actuelles

“Je n’ai pas pensé au danger” : un homme condamné pour avoir tiré avec un fusil-mitrailleur en Essonne

« J’ai voulu essayer. Sur le coup, j’ai pris ça comme un jouet. ». Ces mots prononcés par l’un des accusés n’ont pas suffi à les relaxer. Comme l’a indiqué Le Parisien le 27 mai, deux amis de 34 et 35 ans ont été condamnés à dix mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel d’Evry-Courcouronnes, en Essonne. Ils ont aussi écopé d’une amende de 200 € et d’une interdiction de posséder une arme pendant dix ans. En cause, le premier a tiré avec une arme automatique dans la forêt de Sénart le 14 janvier dernier. Il se trouvait alors en voiture avec son ami, tous deux à bord d’une Audi A6 et circulant sur la Nationale 6. « Je n’ai pas pensé au danger », a expliqué ce dernier avant d’ajouter : « J’ai montré l’arme et il m’a demandé s’il pouvait l’utiliser. ».

Deux sapeurs-pompiers

Après avoir été repéré par les policiers, le duo a été intercepté, et de nombreuses munitions et un fusil-mitrailleur Zastava M92 ont été retrouvés par les forces de l’ordre. Le second individu n’est autre que le propriétaire du fusil. Des armes et munitions, acquises légalement, ont aussi été retrouvées à son domicile lors d’une perquisition. D’autres équipements ont été jetés par sa compagne et l’un de ses amis, qui ont été poursuivis pour délit pour faire obstacle à la manifestation de la vérité, puis finalement relaxés. « Je remercie Dieu tous les jours que personne n’ait été touché », a lancé le tireur au tribunal. Le trentenaire a avoué avoir agi comme « la personne la plus stupide du monde » et regretté d’avoir foutu sa vie en l’air. Le trentenaire et son ami sont tous les deux sapeurs-pompiers, et étaient alcoolisés au moment des faits. Lors des tirs, des automobilistes circulaient en sens inverse sur l’autre voie, et auraient pu être blessés gravement.

Essone : les dernières actualités

Essonne : un maire PS dénonce le “désordre sonore insupportable” provoqué par les rodéos sauvages

Essonne : le mineur accusé d’avoir poignardé un adolescent placé en détention provisoire

Trois mineurs interpellés en Essonne après avoir piégé et volé des victimes sur un site de rencontre

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Comment les États-Unis font-ils face à la pénurie de lait pour bébé ?

Publié le : 23/05/2022 - 18:03

Laura MOUSSET Suivre

Plus de 30 tonnes de boîtes de lait en poudre pour bébé en provenance d’Allemagne ont atterri aux États-Unis, le 22 mai. Une livraison visant à alimenter le marché américain, qui fait face à une grave pénurie de lait infantile ces derniers mois. Pour y remédier, le gouvernement a récemment mis en place un pont aérien et a activé un texte hérité de la Guerre froide. Dans certaines villes, la solidarité s’organise pour aider les familles.

New York Times - World

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.

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By Selam GebrekidanMatt ApuzzoCatherine Porter and Constant Méheut

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In the drowsy hours of a December afternoon, eight American Marines strolled into the headquarters of Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold, packed in wooden boxes.

They drove the loot by wagon to the shore, past American soldiers in civilian clothes who kept watch along the route. Once at the water, they loaded the boxes and sped to an awaiting gunboat.

The gold was in the vault of a Wall Street bank within days.

The operation took place in 1914 — a precursor to the full-scale invasion of Haiti. American forces took over the country the following summer and ruled it with brute force for 19 years, one of the longest military occupations in American history. Even after the soldiers left in 1934, Haiti remained under the control of American financial officers who pulled the country’s purse strings for another 13 years.

Invading Haiti was necessary, the United States said. The country was so poor and unstable, the explanation went, that if the United States didn’t take over, some other power would — in America’s backyard, no less. Secretary of State Robert Lansing also portrayed the occupation as a civilizing mission to end the “anarchy, savagery and oppression” in Haiti, convinced that, as he once wrote, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”

But decades of diplomatic correspondence, financial reports and archival records reviewed by The New York Times show that, behind the public explanations, another hand was hard at work as well, pushing the United States to step in and seize control of Haiti for the wealth it promised: Wall Street, and especially the bank that later became Citigroup.

Under heavy pressure from National City Bank, Citigroup’s predecessor, the Americans elbowed the French aside and became the dominant power in Haiti for decades to come. The United States dissolved Haiti’s parliament at gunpoint, killed thousands of people, controlled its finances for more than 30 years, shipped a big portion of its earnings to bankers in New York and left behind a country so poor that the farmers who helped generate the profits often lived on a diet “close to starvation level,” United Nations officials determined in 1949, soon after the Americans let go of the reins.

“I helped make Haiti and Cuba a decent place for the National City Bank boys to collect revenues,” Maj. Gen. Smedley Butler, a leader of the American force in Haiti, wrote in 1935, describing himself as a “racketeer for capitalism.”

For more than a century, Haiti has been labeled a disaster, a basket case, a place so destitute, indebted, lacking and lawless that it needs constant saving. The assassination of the president in his bedroom, the kidnappings in the capital, the swells of Haitian migrants heading to the United States — they all point to a country in a seemingly endless vortex of despair that the world’s great powers, whether with troops or mountains of aid, have not managed to fix.

But the documents and financial records reviewed by The Times in Haiti, the United States and France show how much of Haiti’s misery has been brought by the outside world — and how often intervention has been portrayed as a helping hand.

By the time U.S. forces arrived in the summer of 1915, Haiti had already spent more than half a century handing over big slices of its meager earnings to France. Though the Haitians had overthrown their French enslavers, beaten Napoleon’s forces and declared their independence in 1804, French warships sailed back to Haiti decades later, demanding staggering amounts of cash under threat of war.

Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations, hampering its ability to build a nation almost since birth.

After that came French bankers, dangling loans before a country that had been depleted by decades of paying France. They took so much in commissions, interest and fees that, in some years, their French shareholders’ profits were bigger than the Haitian government’s public works budget for the entire country.

Next were the Americans, at times portraying their intervention as a way of defending Haitian “sovereignty.” And just as it had for generations of Parisian bankers, Haiti proved profitable for Wall Street. In its filing to the Senate Finance Committee in 1932, National City Bank said it secured one of its largest margins during the 1920s from a debt it controlled in Haiti.

Little of that history remains part of Citigroup’s public profile today. Haiti is barely mentioned in its official timeline. The company declined to provide access to its archives and said it was unable to find any information on some of its biggest loans to Haiti.

But according to nearly two dozen annual reports published by American officials and reviewed by The Times, a quarter of Haiti’s total revenue went to paying debts controlled by National City Bank and its affiliate over the course of a decade — nearly five times the amount spent on government-run schools in Haiti during that time.

And in some years, the American officers who controlled Haiti’s finances spent more of its money on their own salaries and expenses than on public health for the entire nation of about two million people.

“We have had absolute domination” by the United States, Georges Léger, a Haitian lawyer, told American senators in 1932, explaining how deeply Haitians resented the financial and political control of their country “just to satisfy a group of New York bankers.”

At first, many American lawmakers wanted nothing to do with Haiti and adamantly ignored its independence. Though Haitians had fought alongside Americans during the Revolutionary War, the United States refused to recognize Haiti for nearly six decades, fearful it might inspire enslaved people to rise up and overthrow their masters in the American South.

But around the turn of the 20th century, as the American footprint in the hemisphere expanded, Americans saw an imperative — and an opportunity. They wanted to blunt European influence in the region, particularly Germany’s, but also recognized what the French had known all along: There was ample money to be made.

Historians still debate the legacy of the American invasion and how it shaped, or continues to shape, the Haiti of today. Some credit the occupation with imposing order in Haiti at a time of searing violence and coups, while others note that the Americans crushed dissent, shot civilian protesters, committed extrajudicial killings and enforced martial law for long stretches of time.

Some historians cite tangible gains, like hospitals, 800 miles of roads and a more efficient civil service, but they also point to the American use of forced labor, with soldiers tying up civilians in ropes, making them work for no pay and shooting those who tried to flee.

The Ransom

How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.

Still others say the American land grab in Haiti set off one of the most intractable crises besieging the hemisphere today: the vast migration of Haitians to countries across the region.

The United Nations experts who visited in the late 1940s, shortly after the end of American financial control, found an impoverished nation lagging “even more markedly than other countries and territories of the region.” Most towns had no lights, sewage systems or paved streets. As few as one in six children attended school.

American financial officers had been so focused on paying off Haiti’s loans — including the ones the United States had imposed on the country over strident objections — that a commission appointed by President Herbert Hoover to investigate the occupation questioned “the wisdom of this course.”

“It might have been better,” its report said in 1930, to have kept “more money in the country where experience has shown it was badly needed.”

More than a century after American forces landed, the United States remains an abiding feature of Haitian politics. Washington has propped up successive presidents, at times even the Duvaliers, the father and son dictators who ruled for nearly three decades after the occupation. Jovenel Moïse, the president assassinated in his bedroom last July, also enjoyed the public backing of two American presidents despite mounting evidence of his government’s abuses, enraging opponents of his autocratic rule.

When the senior American diplomat in Haiti, Daniel Foote, quit his job last year, he drew attention to American mistreatment of Haitian refugees at the cracking end of a whip. But he also made an argument that didn’t receive the same attention: that foreign meddling had led to disastrous consequences in Haiti.

“What our Haitian friends really want, and need, is the opportunity to chart their own course, without international puppeteering,” Mr. Foote wrote.

‘Detrimental to American Interests’

“Let us take the high ground,” Robert Y. Hayne of South Carolina appealed to his fellow American lawmakers in 1826 — Haiti’s independence was a subject that “the peace and safety of a large portion of our Union forbids us even to discuss.”

For decades, Southern planters had worried about Haiti, the modern world’s first nation to emerge from a slave uprising, and Hayne was a natural emissary of their fears: a staunch defender of slavery who had been born on a rice plantation and at one point enslaved 140 people.

He was the state’s attorney general during the failed slave insurrection led by Denmark Vesey, a free man from the West Indies, and like some of his contemporaries, Hayne believed that recognizing Haiti — or even debating slavery at all — would “put in jeopardy our dearest interests.”

“Our policy, with regard to Haiti is plain,” he said in his address to Congress. “We never can acknowledge her independence.”

Only during the Civil War, after Southern States had left the union, did President Abraham Lincoln recognize Haiti. He saw it, along with Liberia, as a viable destination for America’s freedmen and sent a few hundred of them there to set up a settlement.

By the early years of the 20th century, Haiti sat at the nexus of multiple American interests. It was across the Caribbean Sea from the Panama Canal, which was under construction. The United States had taken over Puerto Rico and American money had flooded into sugar plantations in Cuba. Import and export taxes in the Dominican Republic, which shares an island with Haiti, were under American control.

The French still exerted sway in Haiti, but in 1910, the United States saw an opening to gain a foothold: the reshuffling of Haiti’s national bank.

The bank was national in name only. Controlled by its board in Paris, it had been set up in 1880 by the French bank Crédit Industriel et Commercial to deliver eye-popping profits for its French investors and shareholders. It controlled Haiti’s treasury — the Haitian government could not even deposit or spend money without paying commissions to it — but the Haitian authorities eventually accused the national bank of fraud, jailing some of its employees.

As Haitian distrust of the national bank deepened, investors from France and Germany scrambled to recast it under new European ownership. The United States cried foul: The State Department called the proposal a threat not only to the United States, but also to the welfare and independence of the Haitian people.

One top State Department official lashed out at the 1910 deal as “so detrimental to American interests, so derogatory to the sovereignty of Haiti” that it could not be permitted.

Secretary of State Philander Knox invited a few Wall Street banks to Washington and encouraged them to invest in Haiti’s national bank. Four American banks, including the National City Bank of New York, bought up a significant portion of the bank’s shares. Another slice went to a German bank. But the largest piece stayed in Paris.

No Haitians had a controlling stake. The National Bank of the Republic of Haiti was, once again, run by foreigners.

“It was the first time in the history of our relations with the United States that they intervened so openly in our affairs,” wrote Jean Coradin, a Haitian historian and former ambassador to the United Nations.

Soon after it was set up, the new national bank did what its predecessor had: charge the government for every deposit and expense, while generating big profits for its shareholders abroad. It also issued a loan to the Haitian government. After commissions and profits were deducted, Haiti received about $9 million — but still had to pay the full face value of nearly $12.3 million.

Haitians started wondering which politicians had been paid off to secure such a bad deal, and the bank became so powerful that one Haitian president publicly mused whether his country had ceded its independence.

French shareholders fretted about growing American control, and with good reason. The U.S. investment in the national bank was the start of the American campaign to squeeze them out of Haiti — with one man in particular egging it on.

Claiming the Gold

Roger Leslie Farnham was a former journalist turned lobbyist when National City Bank poached him in 1911.

His mandate was to push the bank’s interests abroad, and Haiti was one of his first stops. He rode across the country on saddle horses he imported from Wyoming and, along the way, became the American government’s most trusted source on Haiti.

Farnham, already well known in Washington for his machinations to persuade Congress to choose Panama for the canal, was a frequent caller at the State Department and was close to William Jennings Bryan, the secretary of state under President Woodrow Wilson.

Bryan did not know much about the Caribbean nation. So, in 1912, he invited John H. Allen, a manager of Haiti’s national bank who became a National City Bank vice president, to “tell me everything there is about Haiti.”

According to Allen’s account of the meeting, Bryan was surprised by what he heard. “Dear me, think of it! Niggers speaking French,” Allen recounted the secretary of state as saying.

Though Bryan had expressed hostility to Wall Street in political campaigns, declaring “you shall not crucify mankind upon a cross of gold,” he trusted Farnham’s counsel. The two men met in Washington, exchanged telegrams and wrote each other confidential letters. They eventually became so close that Bryan sought Farnham’s approval for new government hires.

Farnham used this relationship to press for an invasion of Haiti to secure American business interests, and he got Washington’s attention by raising the specter of a German takeover. At the time, National City Bank’s footprint in the country was expanding, and Wall Street began exerting its leverage over Haiti’s leaders by withholding the money it controlled at the national bank.

In the months to come, the State Department adopted what diplomats called the “Farnham Plan,” laying out the American takeover of Haiti’s import and export taxes, a vital source of the country’s income.

Though the Americans were still minority stakeholders in the national bank, Farnham later told Congress that France eventually became far too consumed by World War I to run it, so “active management has been from New York.” The State Department drafted a convention based on Farnham’s plan and sent him to help deliver it.

Haitian lawmakers assailed their minister of foreign affairs over the deal. They accused him of “endeavoring to sell the country to the United States” and even tried to deliver their fury through “severe blows,” forcing him to flee the National Assembly “amidst the wildest excitement,” according to a State Department telegram.

The national bank punished them for their defiance: It held back funds, and Haiti’s government, already reeling from political and economic turmoil, became even more unstable. The country changed presidents five times in three years during successive coups, some financed by German merchants who traded in Port-au-Prince, American officials said at the time.

Then, in December 1914, the State Department stepped in more forcefully. Bryan authorized the Marine operation that seized $500,000 in gold after a last-minute consultation with Farnham.

The Haitian government was outraged, calling the operation a brazen heist of central bank funds and a “flagrant invasion of the sovereignty” of an independent nation. But the United States shrugged off the complaint, arguing that it had taken the gold to protect “American interests which were gravely menaced.”

Historians note that American politicians and financiers were not always in sync. “The relationship between Wall Street and Washington was complicated,” said Peter James Hudson, a U.C.L.A. associate professor of African American studies and history who has written an account of Wall Street’s actions in the Caribbean. “It’s a lot of collusion, but it’s sometimes contradictory.”

At times, Bryan wavered on America’s role in Haiti. He believed that Haiti needed American guardianship, but he was reluctant to be a tool for Wall Street. “There is probably sufficient ground for intervention, but I do not like the idea of forcible interference on purely business grounds,” he wrote to President Wilson.

But Farnham pressed his hand, issuing what the historian Hans Schmidt called a threat: All American businesses would leave Haiti, Farnham warned, unless the United States government intervened to protect their interests.

In the end, Bryan wrote to Wilson in support of the invasion.

“The American interests are willing to remain there, with a view of purchasing a controlling interest and making the bank a branch of the American bank,” he said. “They are willing to do this provided this government takes the steps necessary to protect them.”

‘The Triumph of the Wolf’

An angry mob dragged Haiti’s president from the French Consulate and killed him in July 1915, part of the political upheaval Wall Street feared — and, some historians say, worsened by withholding money from the shaky Haitian government and seizing the gold.

American troops occupied the country the same day.

The invasion followed a detailed plan that the United States Navy had drawn up the previous year. American soldiers took over the presidential office and the customs houses that handled import and export taxes.

The Americans installed a puppet government, and by that fall Haiti had signed a treaty giving the United States full financial control. The United States appointed American officials, whom they called advisers, but the term hardly conveyed their true power: They oversaw Haiti’s revenue collection and approved, or denied, its expenses.

Martial law became the rule of the land. Private newspapers were muzzled and journalists jailed.

The Americans explained the invasion by saying Haiti was bound to fall to the Europeans, particularly Germany.

“If the United States had not assumed the responsibility, some other power would,” Secretary of State Lansing, who had replaced Bryan a month before the occupation, later said.

Lansing was also blinkered by racial prejudice. He once wrote that Black people were “ungovernable” and had “an inherent tendency to revert to savagery and to cast aside the shackles of civilization which are irksome to their physical nature.”

Racism shaped many aspects of the occupation. Many administrators appointed by the United States came from Southern states and made no bones about the worldview they brought with them.

John A. McIlhenny, an heir to Louisiana’s Tabasco sauce fortune who had fought in Theodore Roosevelt’s Rough Riders cavalry during the Spanish-American War, was appointed American financial adviser in 1919, with broad authority over Haiti’s budget.

At one official luncheon before his appointment, McIlhenny could not stop staring at a Haitian government minister because, as he later told Franklin D. Roosevelt, “that man would have brought $1,500 at auction in New Orleans in 1860 for stud purposes.”

Soon after the occupation, the American overseers started building roads to connect Haiti’s mountainous interior to its coast. To do so, they resurrected corvée, a 19th-century Haitian law for indentured labor.

The law required citizens to work on public works projects near their homes for a few days a year in lieu of paying taxes. But the American military, along with a constabulary it trained and oversaw, seized men and forced them to work far from home for no pay. Rich Haitians paid their way out of indentured labor, but the law entrapped the poor.

Haitians saw this as a return of slavery and revolted. Armed men, called cacos, fled to the mountains and began an insurgency against American forces. Laborers forced into corvée fled their captors and joined the fight. One leader of the cacos, Charlemagne Péralte, invoked Haiti’s revolution against France to call on his countrymen to “throw the invaders into the ocean.”

“The occupation has insulted us in every way,” read one poster plastered on walls in Port-au-Prince, the capital.

“Long live independence,” the poster read. “Down with the Americans!”

The United States responded forcefully. Soldiers bound workers in rope to keep them from fleeing. Anyone who attempted to escape corvée labor was treated like a deserter, and many were shot. As a warning, the Americans killed Péralte and distributed an image of his corpse tied to a door, evoking a crucifixion.

Leaked military documents from the time showed that the “indiscriminate killing of natives has gone on for some time,” with 3,250 Haitians killed. When Congress began investigating in 1921, the American military lowered the number, saying that 2,250 Haitians had been killed in the occupation, a figure Haitian officials denounced as an undercount. As many as 16 American soldiers died, as well.

“It was a strict military regime, the triumph of the wolf,” Antoine Bervin, a Haitian journalist and diplomat, wrote in 1936.

The first few years after the invasion brought little economic benefit to Haiti. American advisers appointed by the United States president collected up to 5 percent of Haiti’s total revenues in salaries and expenses — more, at times, than the spending on public health for the entire country.

In 1917, the United States directed Haiti’s National Assembly to ratify a new Constitution to allow foreigners to own land. Since independence, Haitians had outlawed foreign land ownership as a symbol of their freedom and a bulwark against invasion.

When Haitian lawmakers refused to change the Constitution, General Butler dissolved parliament by what he called “genuinely Marine Corps methods”: Soldiers marched into the National Assembly and forced lawmakers to disperse at gunpoint. The Americans then pushed through a new Constitution that Franklin Roosevelt later claimed at a campaign rally to have written himself.

American businesses leased thousands of acres of land for plantations, forcing farmers to either serve as cheap labor at home or migrate to neighboring countries for better pay. The Haitian-American Sugar Company once boasted to investors that it paid only 20 cents for a day’s worth of labor in Haiti, compared with $1.75 in Cuba.

According to the Haitian historian Suzy Castor, women and children in Haiti were paid 10 cents a day.

Displaced farmers went to Cuba and the Dominican Republic, setting off what some historians say is the most lasting effect of the American occupation: the mass migration of Haitians to other countries in the Americas.

“This is the big legacy,” said Weibert Arthus, Haiti’s ambassador to Canada and a historian.

As Secretary of State Bryan suggested in his letter before the invasion, Farnham was not satisfied with a share of Haiti’s national bank, so he worked with the State Department to orchestrate a full takeover. By 1920, National City Bank had bought out all shares of the national bank for $1.4 million, effectively replacing the French as the dominant financial power in Haiti.

With Haiti’s national bank under his control, and the troops protecting American interests, Farnham began acting like an official envoy himself, often traveling aboard American warships, historians say.

“The word of Mr. Farnham supersedes that of anybody else on the island,” wrote James Weldon Johnson, the executive secretary of the National Association for the Advancement of Colored People, who visited Haiti in 1920.

Farnham was also not shy about his views on Haiti and its people.

“The Haitian can be taught to become a good and efficient laborer,” he told senators investigating the occupation. “If let alone by the military chiefs he is as peaceful as a child, and as harmless.”

“In fact,” he continued, “today there are nothing but grown-up children.”

‘Haiti Does Not Want This Loan’

For five years, American officials insisted that Haiti borrow from New York banks to settle its past debts. And for five years, Haitians resisted.

“Haiti does not want this loan. Haiti does not need this loan,” wrote Pierre Hudicourt, a Haitian lawyer who represented Haiti in debt negotiations.

Any new loan, Haitians knew too well, would extend the authority of American financial advisers who determined the country’s future from afar. McIlhenny, the Tabasco heir appointed as financial adviser, spent much of the year on his pineapple plantation in Louisiana while drawing a big salary from Haiti’s revenues. He also suspended the salaries of senior Haitian officials who disagreed with him.

By 1922, the United States was determined to arrange a loan from Wall Street. Tired of Haitian resistance, the Americans installed Louis Borno, a savvy politician sympathetic to the occupation, as president.

Borno admired Mussolini and aspired to a Fascist ideal of Haiti’s rapid development under American control, historians say. He once wrote that the invasion “came to us when we were on the brink of a bloody chasm and saved us.” Weeks after he took office, he greenlighted a loan from New York.

National City Bank, which now owned Haiti’s national bank through an affiliate, issued the first loan after securing an upfront guarantee that the United States would manage Haiti’s finances until the debt was paid off. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt.

Just as it was during the 19th century, Haiti was often too indebted to invest in its people. Even Borno, addressing National City Bank’s bigwigs in New York, noted that Haiti’s debt was getting paid off faster than the United States’ own.

That continued even with the stock market crash of 1929 and the economic devastation that followed. Years of austerity helped fuel widespread discontent, and plummeting global coffee prices deepened hardship in a country that relied so heavily on the crop. Protests erupted against the United States and the Borno administration doing its bidding.

Students demonstrated against the withdrawal of scholarships. Customs employees in Port-au-Prince stormed their workplace demanding better pay. In the city of Les Cayes, more than a thousand farmers railed against their threadbare living conditions. A detachment of 20 U.S. Marines confronted the crowd and killed at least a dozen people. It became known as the Les Cayes massacre.

Faced with an international outcry, the United States began to contemplate its withdrawal.

Nearly five years later, in August 1934, the last American troops left Haiti. But the United States retained financial control for 13 more years, until Haiti paid off the last of its debts to Wall Street.

How much responsibility the United States bears for Haiti’s chronic instability is still a matter of fierce disagreement.

Some historians say the original payments demanded by France to punish Haiti for its independence inflicted a deeper scar on the nation’s development. Others say the long history of self-enrichment by Haiti’s leaders is the principal cause. But many say that, taken together, more than 130 years of sending a large share of Haiti’s income overseas took an indelible toll, sapping its ability to build a nation since its infancy.

“This succession of financial debacles is, in part, responsible for where we are at right now,” said Mr. Hudson, the U.C.L.A. professor, adding that the American occupation was a “psychic blow” that curtailed Haiti’s independence for decades.

“I think that’s as important as any kind of financial loss,” he said.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

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Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.

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The shock came midway through the speech.

Reparation!” boomed Jean-Bertrand Aristide, Haiti’s firebrand president, to the cheers of the farmers, workers and students in the crowd.

The French ambassador sitting on stage hid his alarm behind an awkward smile. He knew Mr. Aristide well enough to expect barbs at Haiti’s former French colonizers and slave masters. But on that day, April 7, 2003, the president suddenly started calling for reparations, a bombshell that became a hallmark of his presidency — and, diplomats now concede, part of his undoing.

“We had to try to defuse it,” the French ambassador, Yves Gaudeul, said of Mr. Aristide’s call for reparations, calling it an “explosive.”

With his remarks, Mr. Aristide tried to excavate a history that remains all but buried in France. Long after Haitians threw off their shackles, beat Napoleon’s forces and won their independence two centuries ago, France came back with warships and an unheard-of demand: that Haitians pay astounding amounts of money to their former slave masters, or face war again.

Haiti became the first and only nation to pay reparations to its former masters and their descendants for generations. According to a New York Times analysis of thousands of pages of archival documents, it shipped the equivalent of hundreds of millions of dollars to France, setting off a cycle of perpetual debt that sapped Haiti’s ability to build a nation for more than 100 years.

Yet to this day, that history is not taught in French schools, and many of the country’s most prominent aristocratic families are unaware that their ancestors kept collecting payments from Haiti’s poorest people — long after the end of slavery.

Mr. Aristide, Haiti’s first democratically elected president after decades of dictatorship, wanted France to do far more than acknowledge its past. He wanted restitution.

“What beautiful schools, universities and hospitals we will be able to build for our children!” he told the crowd. “How much food we will have in abundance!”

The consequences were immediate, and lasting. In interviews, a dozen French and Haitian political figures recounted how a worried France worked quickly and doggedly to stifle Mr. Aristide’s call for reparations before siding with his opponents and collaborating with the United States to remove him from power.

France and the United States have long said that Mr. Aristide’s call for restitution had nothing to do with his ouster, that he had taken an autocratic turn, lost control of the country, and was spirited into exile to prevent Haiti, already heaving with turmoil, from careening into chaos. But France’s ambassador to Haiti at the time, Thierry Burkard, said in an interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide, and that his abrupt removal was “probably a bit about” his call for reparations from France, too.

“It made our job easier” to dismiss the reparations claims without Mr. Aristide in office, Mr. Burkard noted.

The showdown underscores how, two centuries after France forced Haitians to pay their former slave masters for the liberty they had already won in battle, the effects continue to ripple through the politics of both countries. By calling for restitution, Haiti, a nation born from what historians call the world’s most successful slave rebellion, struck at France’s national identity as a beacon of human rights and threatened to inspire others with historical grievances against France to follow its lead, from the Caribbean to Africa.

“We were very disdainful of Haiti,” Mr. Gaudeul recalled. “What I think we will never forgive Haiti for, deep down, is that it is the country that beat us.”

Even after Mr. Aristide’s removal in 2004, the calls for restitution have continued to reverberate, leading to a stunning concession more than a decade later by François Hollande, France’s president, who referred to the money Haiti was forced to hand over as “the ransom of independence.”

Since then, scholars have increasingly explored the history of Haiti’s payments. Just this past December, at a conference on the grounds of the French Finance Ministry, one of the most prominent French historians on relations between the two countries, Jean-François Brière, called the payments a form of “meta-slavery” that prevented Haiti from breaking free of France, long after independence.

“All French people are affected” by the nation’s past in Haiti, said Jean-Marc Ayrault, a former French prime minister. Yet, he said, French students don’t learn about it and few officials discuss it.

“It’s never taught,” he said. “It’s never explained.”

$21,685,135,571.48

Mr. Gaudeul, France’s former ambassador to Haiti, wanted to negotiate.

Mr. Aristide’s sudden call for restitution was a political hand grenade, he feared, threatening to embarrass France on the world stage and rip apart relations between the two countries.

Yet Mr. Aristide’s stance was not unreasonable, he recalled thinking.

“He wasn’t wrong to say how much harm it had done to his country,” Mr. Gaudeul said of France’s history in Haiti, “and to ask France for compensation in turn.”

The ambassador said he urged the French government to open discussions with Haiti to help defuse the situation, but was firmly rejected.

“I didn’t understand how we could be so stupid,” Mr. Gaudeul said.

Mr. Aristide, a polarizing figure who rose to office as a champion of the poor, knew his campaign was contentious and had timed it for maximal impact: He announced his demand on the 200th anniversary of the death of Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader seized by Napoleon’s forces and carted off to prison in France, where he died without trial.

“Why, after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide said in a recent interview at his home in a suburb of Haiti’s capital. One of the reasons, he said, was the enormous amount of money Haiti had been forced to hand over to France for generations — a heavy burden often called “the independence debt.”

Mr. Aristide uncovered this history only after he had already been ousted from office the first time, his aides said, when a military coup deposed him in 1991 and forced him into exile in the United States. He began immersing himself in the growing scholarship on a history that, even as Haiti’s president, he knew little about.

After the Americans helped restore him to power, he was re-elected in 2000 and intensified his research. “He would call many times, asking for more information,” recalled Dr. Francis Saint-Hubert, a Haitian physician who had studied the links between the abysmal state of public health in Haiti and the money siphoned off by France.

On the bicentennial, Mr. Aristide upped the political ante by declaring the precise amount he said France owed Haiti: $21,685,135,571.48.

French diplomats and some Haitians mocked the multibillion dollar figure as a misguided publicity stunt by a demagogue trying to maintain his grip on power. A group of 130 Haitian intellectuals denounced the restitution campaign as a “desperate attempt” to distract attention from the Aristide government’s “totalitarian drift, incompetence and corruption.” A French Foreign Ministry spokesman said France did not need to take “lessons” from Haiti’s leaders.

But a New York Times analysis of the long-term damage done by sending enormous sums to France shows that Haiti’s losses may have been surprisingly close to Mr. Aristide’s figure.

In fact, his estimate may have even been modest.

The Times scoured thousands of pages of archival government documents to determine how much Haiti sent to France over the course of generations, not just in official payments to former slaveholders, but also for a loan to help pay them. We found that Haiti paid France a total of $560 million in today’s dollars.

But that only begins to account for the loss. With the help of 15 leading economists from around the world, we modeled what might have happened if that money had gone into the Haitian economy, rather than being shipped off to France without getting any goods or services in return.

Our estimates found that over time, the payments to France cost Haiti from $21 billion to $115 billion in lost economic growth. Put in perspective, that is anywhere from one to 8 times the size of Haiti’s entire economy in 2020.

“We were building a path to the truth,” Mr. Aristide said in the interview, without being told the outcome of The Times’s analysis.

The French Fight Back

Mr. Aristide’s calls for reparations grew bolder. Banners, bumper stickers, government ads and graffiti demanding restitution were plastered around the country.

The government hired Bichot Avocats, a French law firm, and Günther Handl, a professor of international law, to draft legal arguments and find a court where Haiti could press its case, according to hundreds of pages of documents and email exchanges reviewed for the first time by The Times.

The chances of legal success appeared uncertain. But the legwork seemed less about winning at trial than pressuring France.

“As part of this strategy,” Mr. Handl wrote in a November 2003 email to Ira Kurzban, an American lawyer who served as counsel for Haiti’s government, “Haiti must convey to France” that there are suitable opportunities “for washing France’s dirty laundry in public.”

France’s views soon shifted from disdain to concern, former officials said, especially as Mr. Aristide invited other former colonies to join his fight. It sent a new ambassador to Haiti, Mr. Burkard, who saw the restitution campaign as “a trap” that risked opening the floodgates for similar demands from former French colonies.

“Algeria can perfectly make claims, as well as most of our colonies,” recalled Mr. Burkard. “There was no end to it. It would have set a precedent that we would have been greatly blamed for.”

France moved swiftly. Soon after Mr. Burkard arrived in Haiti, France’s foreign minister launched a commission headed by a famous philosopher, Régis Debray. The commission was publicly tasked with exploring ways to improve French-Haitian relations. But in private, another mandate was made clear, according to both Mr. Burkard and Mr. Debray: to shift the discussion away from reparations.

Mr. Burkard, now retired, said Mr. Debray was “instructed not to say a word in favor of restitution.”

The commission’s trip to Haiti in December 2003 was tense, according to interviews with six of its members and with several Haitian officials. The group went to a meeting at the Foreign Ministry with armed officers, prompting Mr. Aristide’s team to protest what it saw as intimidation.

“You have not demonstrated anything serious on this subject,” Mr. Debray said, dismissing the restitution request, according to handwritten notes taken by a commission member.

Mr. Debray said in an interview that while he deplored the fact that the history of France’s colonial rule in Haiti had been erased from French memory, he considered the restitution request “some demagogy for a 7-year-old child.”

Dr. Saint-Hubert, the Haitian physician, who was seated at a conference table during the meeting, said Mr. Debray argued that France owed a moral debt to Haiti — not a financial one.

“What we paid, it wasn’t in morals,” Dr. Saint-Hubert recalled responding. “It was cash. Good solid cash.”

Several members of the French commission told The Times that they saw the Haitian president as corrupt, and worried that any money given to him would be used for personal gain.

Clashes between Mr. Aristide’s supporters and opponents had grown violent, and Mr. Aristide’s government was accused of cracking down on dissent. Human rights groups said his police force and “pro-government thugs” were attacking opponents and the independent press. American officials accused — and later convicted — some members of his administration of drug trafficking.

In its final report, the commission praised Mr. Aristide’s adversaries as a hopeful sign of “a civil opposition” that is “ready to assume its civic rights and duties.” It hinted that Mr. Aristide might not last in office and discussed “a future interim government.” Jacky Dahomay, a French philosopher and commission member, said he “was in favor of Aristide leaving.”

In mid-December, Mr. Debray showed up at Mr. Aristide’s presidential palace in Port-au-Prince to deliver a warning.

“It smells like trouble for you,” Mr. Debray said he had told Mr. Aristide, advising him to leave office to avoid a fate like Salvador Allende’s, the Chilean president who died in 1973 as his presidential palace was overrun by the military.

Mr. Debray said in the interview that he had wanted only to help save the president’s life, and warned him that the United States planned to depose him. But Mr. Burkard said Mr. Debray had gone “too far,” and Mr. Aristide publicly said he had been told to resign.

“The threats were clear and direct: ‘Either you resign, or you can be shot!’” Mr. Aristide later said of the meeting.

A Flight to Anywhere

The pilots didn’t know where they were going. Neither did Mr. Aristide. The plane circled for hours, the blinds drawn, while French officials scrambled to find a country willing to take him.

It was Feb. 29, 2004, and Mr. Aristide had just been removed from power.

Before dawn, Luis Moreno, a senior American diplomat, had driven through the large gate of the president’s walled compound and climbed the steps to the front door, accompanied by security officers from the State Department.

Mr. Moreno had helped Mr. Aristide return to Haiti after the military ousted him a decade earlier. Now, the opposite was happening: Mr. Moreno greeted the president — and asked for his resignation letter.

Minutes later, Mr. Aristide and his wife were taken to the airport, where an American-chartered plane flew them into exile.

“How ironic it was that I was one of the first people to shake his hand when he returned out of exile,” Mr. Moreno recalled saying to Mr. Aristide. “And now I was going to be the last one to say goodbye to him.”

With the plane in the air, Mr. Burkard said, the French authorities pleaded with the leaders of three African countries to take Mr. Aristide in. All refused. At last, the Central African Republic, a former French colony, agreed. Mr. Aristide stayed there about two weeks before being sent into exile, briefly in Jamaica and then in South Africa, until 2011.

Mr. Aristide called it a kidnapping. Secretary of State Colin L. Powell called that “absolutely baseless, absurd” and, along with France, said the president had left power willingly.

To this day, many French and American officials maintain that Mr. Aristide resigned to prevent the political crisis upending Haiti from escalating into civil war. Armed rebels were closing in on Port-au-Prince. France had publicly urged Mr. Aristide to step down, while the United States had strongly hinted at it.

Mr. Moreno said Mr. Aristide’s departure “was all at his behest” and that he “wanted to avoid a bloodshed.”

But Mr. Aristide’s resignation letter was written in Haitian Creole, and debates over the proper translation continue to this day. Mr. Burkard, the former ambassador at the time, said that the letter was “ambiguous,” and that the wording did not exactly point to a resignation.

He also acknowledged, for the first time, that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by pressuring him to step down and taking him into exile. Another former French ambassador to Haiti, Philippe Selz, a member of the French commission to Haiti, said in an interview that the decision had been made in advance “to extradite the president, to send him away.”

A few weeks after his removal, Gérard Latortue, Haiti’s new Western-backed interim leader, met with President Jacques Chirac of France, walked out of the gilded Élysée Palace in Paris and told reporters that he had dropped the restitution claims. French-Haitian relations needed a new start, he said, after being “negatively affected by all the efforts of the former regime to demand restitution of the independence debt.”

A Silenced History

Looking back, Mr. Gaudeul, the former ambassador, said France’s combative response to the restitution claims had been rooted in its reluctance to reckon with a past that challenged its national narrative as a champion of universal human rights.

“Haiti was really a very bad example” for France, he said.

Much of the nation’s history in Haiti remains distorted, downplayed or forgotten, researchers say. Barely any French textbooks mention that by the late 1780s, Saint-Domingue, the name of Haiti under colonial rule, absorbed 40 percent of the entire trans-Atlantic slave trade, they say. Or that Napoleon, when he tried to reinstate French rule over Haiti in 1803, lost more soldiers there than at Waterloo.

A report published in 2020 by France’s Foundation for the Remembrance of Slavery found that only one in 10 French primary and secondary school students learn about Toussaint Louverture and the Haitian revolution.

As for the history of Haiti’s payments to France, it is “not included in the French school curriculum at any level,” said Nadia Wainstain, a history teacher who coordinated the foundation’s report.

France’s education ministry said the report did not account for some of the instruction on Haiti in French middle schools, but it acknowledged that the ministry had never discussed teaching students about the payments to former slaveholders.

Even the descendants of slaveholders who were paid say they have been largely left in the dark.

They include members of Napoleon’s family, European royalty and some of France’s most famous aristocratic families. Very few of the 31 descendants contacted by The Times said they were aware of this past.

“I didn’t know about it,” said Louis Baudon de Mony-Pajol, a sixth-generation descendant of Jean-Joseph de Laborde, a banker to King Louis XV who was also one of the biggest slaveholders in Haiti, comparing this history to “a political and social bombshell” threatening to ignite a cultural war.

Emmanuel de la Burgade, a descendant of another slaveholder, said he had discovered the history only while writing a book about his family. When he told his father about it, he remembered him answering, “Don’t tell anyone.”

Several Laborde descendants said they discovered their family’s past while reading the news in 2015 that an antiracism group in France announced it would sue Ernest-Antoine Seillière de Laborde, a rich French businessman, for having profited from the slave trade.

“It was scathing news,” said Natalie Balsan, a seventh-generation Laborde descendant. “To know that I was the descendant of a slave owner was quite a slap in the face.”

In the late 18th century, Jean-Joseph de Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti on his slave ships and enslaved as many as 2,000 people on his plantations there, many of whom died. A village in southwestern Haiti is still named after him.

Laborde lost his plantations during Haiti’s slave uprising and was guillotined by French revolutionaries in Paris in 1794. But two of his children, Alexandre and Nathalie, received compensation totaling about $1.7 million in today’s dollars — the biggest payout to a single family, according to a database compiled by Oliver Gliech, a German historian.

The lawsuit against his descendant never happened, but it ignited a discussion in the family. Cousins started to exchange emails. Mr. Seillière de Laborde — a former head of France’s largest business lobby and an heir to the Wendel family, one of France’s richest — consulted several historians to look into the payments to his family.

One historian said the money had most likely been squandered by Alexandre, the son, who died broke. Mr. Seillière de Laborde did not respond to several interview requests made through his family and business associates.

Five Laborde descendants, including Ms. Balsan, said they did not feel responsible for their ancestor’s actions. But she supported the restitution claims, saying they were “justified” by the damage suffered. Mr. Baudon de Mony-Pajol, her cousin, disagreed, saying that France did not have to show repentance and that the calls for restitution were part of a “woke culture” coming from the United States.

Romée de Villeneuve Bargemont, 22, another Laborde descendant, said he regretted not having learned this history in school. A 10-volume family biography lies in a cardboard box in his apartment in Paris, the history of the compensation payments occupying barely a few lines.

“France’s longstanding policy on history has been more or less to forget,” he said.

A Painful Reckoning

Haiti’s payments to its former slave masters added up for generations, costing its economy billions of dollars over time, The Times analysis found, and a little-known public bank called the Caisse des Dépôts et Consignations collected the vast majority of the money.

But after Haiti’s disastrous earthquake in 2010, Didier Le Bret, the French ambassador, said the bank reached out to him to help and, at least partly, make amends: It donated about $400,000.

A spokesman for the bank said the donation was simply part of its policy to help countries afflicted by humanitarian disaster. But Augustin de Romanet, the bank’s director at the time of the donation, told The Times that “there were probably some useful things to do toward Haiti, in view of what had happened in the past.”

The bank’s discreet gesture, however small, spoke to a broader phenomenon: Mr. Aristide has been out of power since 2004, but his fight has forced a slow, often painful, reckoning in France.

In recent years, famous intellectuals have spoken out in favor of restitution, and academics have increasingly explored the economic and legal aspects of reparations. Last year, France’s national public research organization published a database listing compensation paid to French slaveholders, including the ones from Haiti.

Myriam Cottias, who oversaw the database, was a member of the French commission that dismissed Mr. Aristide’s calls for restitution two decades ago. But she said that her views had changed, and that reparations should be discussed.

“The debate, yes, it must be raised,” she said.

The French authorities have, at times, shown some willingness to address this past as well. In mid-December, France’s finance ministry hosted, for the first time, an international symposium on the economics of slavery, with conferences focusing specifically on the history of Haiti’s payments to France.

But the public discussion has involved some rhetorical tightrope walking.

In his 2015 speech, Mr. Hollande, France’s president, acknowledged that Haiti’s payments to its former slave masters were sometimes called “the ransom of independence.”

“When I come to Haiti,” he said, “I will, for my part, pay off the debt we have.”

The crowd before him, which included African heads of state and the Haitian president, instantly stood up in applause.

“People cried,” recalled Michaëlle Jean, the former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who attended the speech. “It was immense.”

A few hours later, Mr. Hollande’s aides issued a major caveat: Mr. Hollande was speaking only of a “moral debt” France owed to Haiti, not a financial one. The French government maintains the same position today. (Mr. Hollande declined to comment for this article.)

France’s delicate stance toward Haiti reflects a lingering uncertainty, at times a malaise, over the way to address the country’s colonial and slave-owning past. In 2016, France’s parliament symbolically repealed the 1825 ordinance that required the Haitian payments to former slaveholders — but stopped short of considering any financial restitution.

“One cannot, objectively, present the slightest argument that claims we owe nothing to Haiti,” Christiane Taubira, a justice minister in Mr. Hollande’s government, said in an interview.

Looking back, Mr. Aristide said that his restitution campaign had at least led to French acknowledgments of its past.

“If I hadn’t asked the question in 2003, probably in 2015 François Hollande wouldn’t have admitted to the debt,” he said.

“That was a step,” he said. “It’s not finished.”

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Research was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris, Charles Archin, Harold Isaac, Ricardo Lambert and Gessika Thomas in Port-au-Prince, Haiti, and Allison Hannaford from North Bay, Ontario. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.

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France24 - World

War in Ukraine: Latest developments

Issued on: 29/05/2022 - 11:46Modified: 29/05/2022 - 11:44

Kyiv (Ukraine) (AFP) – Here are the latest developments in the war in Ukraine:

Russian onslaugt in eastern Ukraine

Russia says it has captured the strategic town of Lyman and claims to have surrounded the urban centre of Severodonetsk, as it wages an all-out war for the eastern Donbas -- Ukraine's industrial heartland.

But a Ukrainian official denies the claim that Severodonetsk has been encircled, saying government troops had repelled Russian forces from the outskirts of the key city.

'Constant shelling' in Severodentsk

In Severodentsk, where an estimated 15,000 civilians remain, a local official says "constant shelling" has made it increasingly difficult to get in or out.

Evacuation is "very unsafe", with priority given to the wounded and those in need of serious medical assistance, says Oleksandr Stryuk, head of the city's military and civil administration.

The water supply is also increasingly tenuous, as a lack of electricity means the pumps at city wells no longer function, and residents have gone more than two weeks without a cellphone connection, he says.

Situation 'very difficult', says Zelensky

In his daily address to the nation, Ukrainian President Volodymyr Zelensky says the situation is "very difficult, especially in those areas in the Donbas and Kharkiv regions, where the Russian army is trying to squeeze at least some result for itself".

He says Ukraine is doing "everything" to defend Donbas.

France, Germany urge direct talks

German Chancellor Olaf Scholz and French President Emmanuel Macron ask Russian President Vladimir Putin to hold "direct serious negotiations" with Zelensky.

During an 80-minute conversation with the Russian president, the two EU leaders "insisted on an immediate ceasefire and a withdrawal of Russian troops," the German chancellor's office said.

They also demand Russia free 2,500 Ukrainian fighters taken as prisoners of war after surrendering earlier this month at a sprawling steelworks in the ravaged port city of Mariupol.

Russia 'ready' to help ship grain

With a looming global food crisis exacerbated by the war in Ukraine, Putin says Moscow is "ready" to look for ways to ship grain stuck in Ukrainian ports, but demands the West lift sanctions.

"Russia is ready to help find options for the unhindered export of grain, including the export of Ukrainian grain from the Black Sea ports," Putin tells Macron and Scholz, the Kremlin says.

Putin says the difficulties in supplying grain to world markets were the result of "erroneous economic and financial policies of Western countries".

Putin says more Western arms 'dangerous'

Putin warns the West that ramping up weapons supplies to Ukraine is "dangerous" and could further destabilise the situation in the pro-Western country.

His remarks come on the heels of US media reports that Washington is preparing to send advanced long-range rocket systems to further help Ukraine.

Pentagon spokesman John Kirby did not confirm the plans to deliver the M270 Multiple Launch Rocket System, a highly mobile system capable of firing up to 300 kilometres (186 miles) that Kyiv has said it badly needs.

But he said Washington was "still committed to helping them succeed on the battlefield".

Russia tests hypersonic missile

Russia announces the latest test of its Zircon hypersonic cruise missile, which it says dashed across some 1,000 kilometres (625 miles) and "successfully hit" a target in the Arctic.

Australian aid worker killed

As Ukraine faces an increasingly desperate humanitarian situation, an Australian man was reported to have been killed this week while supplying aid.

A death notice appeared in Tasmania's Mercury newspaper identifying the man as Michael Charles O'Neill, 47, with a tribute on Facebook saying he had been "driving the wounded and injured from the front line". An Australian foreign affairs department spokesperson confirmed the death.

burs-po/yad

© 2022 AFP

New York Times - World

Deep in Vatican Archives, Scholar Discovers ‘Flabbergasting’ Secrets

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The Saturday Profile

David Kertzer has spent decades excavating the Vatican’s hidden history, with his work winning a Pulitzer and capturing Hollywood’s attention. A new book examines Pope Pius XII’s role in the Holocaust.

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By Jason Horowitz

VATICAN CITY — David Kertzer put down his cappuccino, put on his backpack and went digging for more Vatican secrets.

“There’s an aspect of treasure hunting,” said Mr. Kertzer, a 74-year-old historian.

Moments later he cut through a crowd lined up to see Pope Francis, showed his credentials to the Swiss Guards and entered the archives of the former headquarters for the Holy Roman Inquisition.

Over the last few decades, Mr. Kertzer has turned the inquisitive tables on the church. Using the Vatican’s own archives, the soft-spoken Brown University professor and trustee at the American Academy in Rome has become arguably the most effective excavator of the Vatican’s hidden sins, especially those leading up to and during World War II.

The son of a rabbi who participated in the liberation of Rome as an Army chaplain, Mr. Kertzer grew up in a home that had taken in a foster child whose family was murdered in Auschwitz. That family background, and his activism in college against the Vietnam War, imbued him with a sense of moral outrage — tempered by a scholar’s caution.

The result are works that have won the Pulitzer Prize, captured the imagination of Steven Spielberg and shined a sometimes harsh light on one of earth’s most shadowy institutions.

Mr. Kertzer’s latest book, “The Pope at War,” looks at the church’s role in World War II and the Holocaust — what he considers the formative event of his own life. It documents the private decision-making that led Pope Pius XII to stay essentially silent about Hitler’s genocide and argues that the pontiff’s impact on the war is underestimated. And not in a good way.

“Part of what I hope to accomplish,” Mr. Kertzer said, “is to show how important a role Pius XII played.”

The current pope, Francis, said “the church is not afraid of history,” when in 2019 he ordered the archives of Pius XII opened. But as Francis wrestles with how forcefully to condemn a dictator, this time Vladimir V. Putin of Russia, Mr. Kertzer has unearthed some frightening evidence about the cost of keeping quiet about mass killings.

Mr. Kertzer makes the case that Pius XII’s overriding dread of Communism, his belief that the Axis powers would win the war, and his desire to protect the church’s interests all motivated him to avoid offending Hitler and Mussolini, whose ambassadors had worked to put him on the throne. The pope was also worried, the book shows, that opposing the Führer would alienate millions of German Catholics.

The Great Read

More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

The book further reveals that a German prince and fervent Nazi acted as a secret back channel between Pius XII and Hitler, and that the pope’s top Vatican adviser on Jewish issues urged him in a letter not to protest a Fascist order to arrest and send to concentration camps most of Italy’s Jews.

“That was flabbergasting,” Mr. Kertzer said about coming across the letter.

Defenders of Pius XII, whose case for sainthood is still being evaluated, have long argued that he worked behind the scenes to help Jews, and that anti-Catholic enemies have sought to stain the institution by sullying the pontiff.

“A more open protest would not have saved a single Jew but killed even more,” Michael Hesemann, who considers Pius XII a champion of Jews, wrote in response to the evidence revealed by Mr. Kertzer, whom he called “heavily biased.”

Mr. Hesemann, who is also the author of a new book about the wartime pope based on the Vatican archives, argued that the Vatican, while following its tradition of neutrality, worked to hide Jews in convents and distribute fake baptism certificates.

Mr. Kertzer argues that the unearthed documents paint a more nuanced picture of Pius XII, showing him as neither the antisemitic monster often called “Hitler’s Pope” nor a hero. But the urge to protect Pius’s reputation, according to Mr. Kertzer, reflects a more general refusal by Italy — and apologists in the Vatican — to come to terms with their complicity in the Second World War, the Holocaust and the murder of Rome’s Jews.

On Oct. 16, 1943, Nazis rounded up more than a thousand of them throughout the city, including hundreds in the Jewish ghetto, now a tourist attraction where crowds feast on Jewish-style artichokes near a church where Jews were once forced to attend conversion sermons.

For two days the Germans held the Jews in a military college near the Vatican, checking to see who was baptized or had Catholic spouses.

“They didn’t want to offend the pope,” Mr. Kertzer said. His book shows that Pius XII’s top aides only interceded with the German ambassador to free “non-Aryan Catholics.” About 250 were released. More than a thousand were murdered in Auschwitz.

In a nearby street, Mr. Kertzer bent down by one of the brass cobblestones memorializing the victims. Above him loomed the Tempio Maggiore, the Great Synagogue of Rome.

“I can’t think of that synagogue,” Mr. Kertzer said, “without thinking of my father.”

When the U.S. Fifth Army reached Rome, Mr. Kertzer’s father, Lt. Morris Kertzer, a Canadian-born rabbi, was with them and officiated at the synagogue.

One U.S. soldier, a Jew from Rome who had emigrated to America when Mussolini introduced Italy’s racial laws, asked Rabbi Kertzer if he could make an announcement to see if his mother had survived the war. The rabbi positioned the soldier at his side, and when the services started, a cry broke out and the G.I.’s mother rushed up to embrace her son.

“That’s the one I remember the most of my father telling,” Mr. Kertzer said.

A year before Mr. Kertzer’s birth in 1948, his parents took in a teenage survivor of Auschwitz. When footage of Nazi soldiers appeared on television, Mr. Kertzer and his older sister, Ruth, would leap to switch the set off to protect their foster sister, Eva.

By then, his father had become the director of interreligious affairs for the American Jewish Committee, essentially to try to strip Christian churches of antisemitism. As part of the normalizing effort, a young Mr. Kertzer appeared on Jack Paar’s “Tonight Show,” singing prayers at the family’s Passover Seder.

At Brown University, his organizing against the Vietnam War nearly got him kicked out, and landed him in a jail cell with Norman Mailer. He stayed in school and became enamored with anthropology and with Susan Dana, a religion major from Maine.

To stay close to her, he went in 1969 to graduate school at Brandeis, where an anthropology professor suggested that his interest in politics and religion made Italy a rich field of study.

The result was a year of research in Bologna with Susan, now his wife, and his first book, “Comrades and Christians.” After earning his Ph.D., positions at Bowdoin and Brown followed, as did two children, a lifelong connection to Italy and a growing familiarity with Italian, and then by chance, Vatican, archives.

In the early 1990s, an Italian history professor told him about Edgardo Mortara, a 6-year-old child of Jewish parents in Bologna. In 1858, the church Inquisitor ordered the boy seized because a Christian servant girl had possibly, and secretly, had him baptized, and so he could not remain in a Jewish family.

The story represented what Mr. Kertzer called “a dual career shift,” toward writing for a general audience and about Jewish themes.

The result was his 1998 book, “The Kidnapping of Edgardo Mortara,” a National Book Award finalist in nonfiction. It caught the eye of his friend, the playwright Tony Kushner, who later gave it to Steven Spielberg, who told Mr. Kertzer he wanted to make it into a movie. Mark Rylance came on board to play Pius IX. Mr. Kushner wrote the screenplay. All they needed was a boy to play Edgardo.

“They auditioned 4,000 — not 3,900 — 4,000 6-to-8-year-old boys in four continents,” Mr. Kertzer said, adding, “Spielberg informs us that he’s not happy with any of the boys.”

The project stalled, but Mr. Kertzer didn’t. He emerged from the archives to publish “The Pope Against the Jews,” about the church’s role in the rise of modern antisemitism. In 2014, he published “The Pope and Mussolini,” examining Pius XI’s role in the rise of fascism and the antisemitic Racial Laws of 1938. It won the Pulitzer Prize.

Since then, Vatican archivists recognize and, sometimes, encourage him.

“Perhaps even they’re happy that some outsider is able to bring this to light because it’s awkward, perhaps, for some of them to do so,” he said.

After spending a recent morning in the archives, Mr. Kertzer emerged with a boyish grin. He had just discovered that even during the German occupation of Rome, Pope Pius XII was still primarily focused on the dangers of Communism. The pope’s top cardinals advised him “to create a Catholic Party. It’s the origins of the Christian Democrats party,” Mr. Kertzer said, referring to the force that dominated Italy for decades to come.

“I doubt anyone has seen it before,” he said. “Well, outside of the Holy Office.”

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France24 - World

Legendary jockey Lester Piggott dies aged 86

Issued on: 29/05/2022 - 11:32

Paris (AFP) – Legendary flat race jockey Lester Piggott who rode a record nine Epsom Derby winners has died aged 86 his son-in-law said on Sunday.

Piggott was admitted to hospital in Switzerland last weekend.

"Sadly we can confirm that Lester died peacefully in Switzerland this morning," said his son-in-law Williams Haggas.

"I really don’t wish to add much more than that at this stage, although Maureen (Piggott's daughter) will be making a statement later."

Piggott is widely regarded as one of the greatest jockeys in the sport's history, and had been previously admitted to intensive care in 2007 due to a heart problem.

'The Long Fellow' as he was nicknamed -- due to being unusually tall for a flat jockey -- had lived near Geneva since 2012.

Statues of Piggott adorn nine racecourses in England and only a week ago one was unveiled at Ireland's premier racetrack The Curragh.

The 11-time British champion jockey rode 16 Irish classic winners at the track largely due to his partnership with trainer Vincent O'Brien.

The three-time Prix de l'Arc de Triomphe winning jockey was once known as the housewives' favourite when it came to picking an Epsom Derby horse to back.

His first Derby winner came when he was just 18 on Never Say Die in 1954 with his ninth and last Teenoso in 1983.

He retired from the saddle in 1985 to train.

However, that was brought to an abrupt halt by the conviction for tax fraud in 1987 that saw him serve a year in prison, and made a shock return after his release to what he knew best, riding.

He rode on for another four seasons with his most notable success when he memorably reunited with O'Brien to win the prestigious Breeders' Cup Mile on Royal Academy at the age of 54 in 1990.

Piggott rode his first winner, The Chase, at Haydock in 1948 when just 12 years of age and his last win came with Palacegate Jack at the same track in 1994, a few weeks short of his 59th birthday. He retired for a final time in 1995.

He rode 4,493 winners, the third highest tally in British racing history behind only Gordon Richards and Pat Eddery.

However, he played down his fame, declaring in 2015 that it would fade with time.

"I think a lot of older people still remember me," he told the Racing Post.

"I'm probably famous to them, but the younger ones wouldn’t really know who I am. Time goes by."

© 2022 AFP

France24 - World

Zheng Qinwen: Five things to know about China's new tennis sensation

Issued on: 29/05/2022 - 11:18Modified: 29/05/2022 - 11:16

Beijing (AFP) – Teenager Zheng Qinwen has lit up the French Open as the newest star to emerge from China, where the coronavirus pandemic and the Peng Shuai scandal has put top-level tennis on hold for more than two years.

The 19-year-old beat 2018 French Open winner Simona Halep in the second round at Roland Garros.

Zheng faces world number one Iga Swiatek on Monday for a place in the quarter-finals after her third-round opponent Alize Cornet retired with a thigh injury.

But who is Zheng Qinwen? AFP Sport picks five things to know about China's world number 74:

- Early starter -

At the age of six, Zheng's father encouraged her to try different sports and commit to one of them. She had a go at basketball and badminton before choosing tennis.

Zheng was enrolled in a special residential coaching programme at the age of eight, moving away from her family home in Shiyan, in central China's Hubei province, to an academy in Grand Slam winner Li Na's home city of Wuhan.

In 2013, US talent scouts spotted Zheng at an open junior tournament in Florida and she signed her first contract with leading sports management agency IMG at the age of 11.

- Federer 'weapon' -

Zheng is one of the "Li Na generation" of young players who took up tennis after the success of China's first Grand Slam singles champion, who won the French Open in 2011 when Zheng was eight.

She watches 20-time Grand Slam champion Roger Federer at every opportunity.

"I remember sitting in front of the TV watching Federer when I was a child, enjoying every shot... inspiring me," Zheng wrote on China's twitter-like Weibo in August.

She uses the same type of Wilson Pro Staff tennis racquet as Federer, once calling it on Weibo a "must-have weapon for killing enemies".

Trains in Spain

Zheng has been based in Barcelona for the past two years and is coached by former top-100 men's player Pere Riba.

Before moving to Spain she trained at an elite tennis academy in Beijing run by Carlos Rodriguez, the Argentine-Belgian coach who worked with Li Na and Justine Henin.

Dream-chasing foodie

The outspoken teenager has adopted the nickname Ana and she calls herself a "foodie" who likes to "chase dreams" and a video on Weibo in 2019 shows her to be a dab hand at making dumplings.

"The future cannot be predicted, the past cannot be changed," she wrote on Weibo on the eve of the French Open. "The present is just chasing dreams."

- Rising star -

Zheng has been racing up the WTA rankings since the start of 2021 having won 60 of her last 79 matches at all levels.

She has reached five second-tier ITF finals in that time and won them all, without dropping a set.

Zheng broke into the top 100 in February and is projected to move inside the top 70 for the first time after the French Open.

© 2022 AFP

France24 - World

O'Gara trumps Sexton in Euro final subplot

Issued on: 29/05/2022 - 10:22Modified: 29/05/2022 - 10:20

Marseille (AFP) – Ronan O'Gara had the last laugh as the former Ireland fly-half coached La Rochelle to European Champions Cup victory over a Leinster side skippered by his successor Johnny Sexton.

La Rochelle's first-ever piece of silverware is the latest feather in the cap for O'Gara, who is fast establishing himself as one of world rugby's most successful coaches.

The nail-biting 24-21 victory in Marseille on Saturday saw O'Gara become just the third person to win the European Cup as a coach and player after current Leinster coach Leo Cullen and Toulouse's Ugo Mola.

After cutting his teeth as defence coach at Racing 92 -- when Sexton was also a player there -- O'Gara touched down at La Rochelle after a successful coaching stint with the Crusaders in Super Rugby with the bold idea of targeting not only the Top 14 title, but also the European Champions Cup crown.

The Top 14 is such a demanding league, only teams with big budgets and squads are really capable of competing on two fronts.

The La Rochelle squad can do just that, featuring a burgeoning group of younger French players alongside France No 8 Gregory Alldritt, All Blacks Victor Vito and Tawera Kerr-Barlow, fellow Kiwi Ihaia West, France props Uini Atonio and Dany Priso, Wallaby Will Skelton and Springboks Raymond Rhule and Dillyn Leyds.

O'Gara introduced a gameplan called 'KBA' (keep the ball alive), but was savvy enough to realise that that is only possible with the presence of some experienced, heavyweight forwards.

"Without, I hope, any resemblance of arrogance, we genuinely believed that we’d win," said O'Gara, who won the Cup twice as a goal-kicking fly-half with Munster, in 2006 and 2008.

"Otherwise, what happened throughout the game, there were ample opportunities to jump ship: 18-10, yellow card.

"Teams with bottle, belief, a vision, find a way to win. The boys deserve immense credit for staying on task."

Second-half team

Sexton kicked six penalties to put Leinster into that 18-10 lead, but even then O'Gara said he was not overly concerned.

"We’re a second-half team, the data says that and as a coach you have to get into that," he said.

"We knew then that Leinster’s last 20 minutes was where we can get them."

O'Gara's plan was shown to be right as La Rochelle dominated the final quarter, Arthur Retiere darting over for the decisive try in the 79th minute.

After the defeat by Toulouse last year and another loss in the 2019 Challenge Cup, the Irish coach said his players had been ready to secure a maiden European trophy.

"You lose two finals and it's a desperate place. They had had enough of competing, they wanted to win," he said.

"Leinster may have had one or two opportunities, but I don’t think there was eight or 10 points left out there."

Sexton, nine years O'Gara's junior, enjoyed keen rivalry in both their battle for the Ireland fly-half shirt and as leaders of their respective Irish provinces.

The Leinster playmaker was left "devastated" by the result at the Stade Velodrome, admitting that perhaps they should have been "more aggressive and gone for tries on a couple of those penalties, because they were repeatedly infringing".

"We came within 60 seconds of it," he said. "It's a tough way to lose, in the last second and not even have a chance to come back and try and win the game."

O'Gara sympathised, saying: "It’s a horrible, horrible position to be in because the only time we led the game was in the 80th minute, and they didn’t even get the chance to kick-off which is a kick in the balls."

Sexton paid credit to La Rochelle, saying they had "come with a plan. I didn’t see them coming back from the lead we had but we didn’t clear our lines well enough and we paid the price".

"It’s an incredibly hard competition to win. When you get to the final it’s the hardest game of the season. Obviously, La Rochelle are a top-class team, we knew they were going to be no different," he said, without mentioning O'Gara by name.

© 2022 AFP

France24 - World

In pictures: the faces of France’s new government

Issued on: 21/05/2022 - 17:47

Henrique VALADARES Follow

Freshly re-elected President Emmanuel Macron has unveiled his new government, which will serve under newly appointed Prime Minister Élisabeth Borne. The list includes some new faces in key posts but Macron notably opted for continuity at the finance, interior and justice ministries. Macron’s revamp of his administration is, in part, aimed at building momentum ahead of parliamentary elections in June.

 

 

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Real Madrid: European champions 'have done remarkable things'

Last updated on 28 May 202228 May 2022.From the section European Football

Real Madrid's latest European triumph has been built on drama and incredible comebacks - and has been achieved eight months after they were on the wrong end of one of the great Champions League shocks.

Last September, the Spanish giants were conducting an inquest after losing at home to Moldova's Sheriff Tiraspol in the group stage.

On Saturday, Real were crowned champions of Europe for a record 14th time - twice as many as any other club - after defeating Liverpool 1-0 in Paris.

At the full-time whistle, Real boss Carlo Ancelotti celebrated with his players on the pitch as they took in the scale of their achievement.

"They were probably not even the better team so many times in the Champions League this season," French football expert Julien Laurens told BBC Radio 5 Live.

Former Manchester United and England defender Rio Ferdinand told BT Sport: "These guys have done remarkable things.

"Real Madrid were not expected to do this, but with every hurdle, they have overcome it with grit and determination."

Real lost four times in 12 Champions League matches on their way to the final. By comparison, defeat at the Stade de France was Liverpool's fourth in 63 matches across all competitions in 2021-22.

Yet Carlo Ancelotti's side finish the campaign kings of Europe after an extraordinary campaign.

Trailing 2-0 to Paris St-Germain on aggregate in the last 16, Real scored three times in the space of 17 second-half minutes to go through.

They also trailed holders Chelsea 4-3 on aggregate in the closing stages of their quarter-final before Rodrygo scored in the 80th minute to force extra-time. They advanced 5-4 on aggregate thanks to Karim Benzema's 96th-minute goal.

And then they produced the comeback of all comebacks in their semi-final against Manchester City.

Real trailed Pep Guardiola's side 5-3 on aggregate with just one minute of normal time remaining in the second leg - but then Brazilian substitute Rodrygo scored twice to force extra time.

Benzema, who has scored seven Champions League goals against English teams this season, then sent Ancelotti's side to Paris with a penalty.

Even against Liverpool in the final, Real had to weather a strong start by Jurgen Klopp's side - and won despite only managing two attempts on target.

"In my time, I've never seen a harder route to the final," added Ferdinand.

"They've beaten PSG, they beat the champions of England. It's breathtaking."

Former Real Madrid and Liverpool winger Steve McManaman added: "Madrid do what they always do. When they get to finals, they win them. It has been the greatest of successes for them because of the manner and style.

"This Madrid team is weaker but they have got to the final and lifted it."

Although he did not score in the final, Benzema has been the heartbeat of Real's latest European triumph.

Ancelotti has got the best out of the 34-year-old France forward, who has struck 15 goals in Europe this season - including two hat-tricks - and is the Champions League's leading scorer in 2021-22.

Will it be enough to win him the coveted Ballon d'Or, awarded to the world's best player?

"The argument is over for the Ballon d'Or. If Benzema doesn't get it, that will be a travesty," added Ferdinand.

No one has won the Champions League more times as a manager than Ancelotti, who is celebrating his fourth triumph in the competition as a boss.

"I am a record man," said the Italian after the game. "I think we passed through really difficult games."

Real were hoping to parade France forward Kylian Mbappe earlier this week, but the striker opted to commit his future to Paris St-Germain.

His decision to stay in Paris did not go down well.

The Madrid press were apoplectic, to the point that in the early part of the week all coverage was about the non-deal rather than the small matter of the Champions League final.

However, Real put all that behind them to overcome the Reds and spark jubilant scenes in Spain's capital.

"This is an incredible generation. They have won it five times in eight years, the biggest competition at club level, the toughest one to win," added Laurens.

BBC

Liverpool 0-1 Real Madrid: Champions League defeat caps miserable end to magnificent season amid Paris chaos

Last updated on 28 May 202228 May 2022.From the section Liverpool

Liverpool's magnificent season once offered up the tantalising prospect of a historic quadruple only to end amid the chaos of Paris with a lop-sided mixture of emotions.

This was a miserable night for Liverpool and their supporters on every level imaginable as Real Madrid did what they do best and won the Champions League for a 14th time.

Real's 1-0 win, secured by Vinicius Junior's 59th-minute winner, etched coach Carlo Ancelotti's name into the history books indelibly with his record fourth triumph as a coach in this tournament.

For Liverpool, it capped six days of desperate disappointment after missing out on the Premier League to Manchester City by a single point then losing to this experienced, street-smart Real team.

This final, however, will not simply be remembered for Liverpool's defeat and Real's victory.

It will also be remembered for the scenes outside Stade de France in the hours leading to kick-off, when a road leading out of an underpass adjacent to the stadium became dangerously over-crowded with Liverpool supporters.

As you walked alongside those fans, you could feel temperatures and frustrations growing by the minute with large crowds making no progress. It was an unpleasant, uncomfortable experience.

As tension rose, even larger queues formed at entrances to the stadium, ending with French police using pepper spray and tear gas on supporters and the kick-off being delayed by 36 minutes as the Liverpool end of this vast bowl remained sparsely populated.

Liverpool have demanded a formal investigation into the events while Uefa claimed turnstiles "became blocked by thousands of fans who had purchased fake tickets which did not work".

This was the desperate backdrop to a game in which Liverpool created so many opportunities but ran into one of the great goalkeeping performances from Thibaut Courtois.

As Liverpool's players slumped to the turf, with Trent Alexander-Arnold standing motionless for several minutes, manager Jurgen Klopp and his players will reflect on an outstanding campaign that brought two trophies but also ended in undoubted anti-climax.

Alexander-Arnold looked particularly downcast, not just at the pain of defeat but also the fact that Vinicius arrived in yards of space behind him to score what proved to be Real's winner.

And there is a remarkable statistic which bears examination, especially when it is attached to a team renowned for its attacking prowess.

Liverpool won the EFL Cup and the FA Cup, both on penalties, against Chelsea. The blank scoresheet here means that in three finals they have not scored a goal in open play, including two periods of extra-time.

Given that they have the attacking quality of Mohamed Salah, Sadio Mane, Luis Diaz, Roberto Firmino and Diogo Jota, it is always a surprise when they do not hit the back of the net. It did not cost them in the EFL Cup and FA Cup but it did here.

And the man responsible was Courtois, who was as close to perfection as it is possible to be, making six saves from Salah alone plus a quite brilliant effort to turn Mane's shot on to the post.

This was meant to be Salah's redemption night after he fell victim to a Sergio Ramos foul and went off injured after only 30 minutes of the 2018 final when Real beat Liverpool 3-1 in Kyiv.

He made his intentions clear with his "we have a score to settle" Tweet moments after Real Madrid's astonishing comeback in the semi-final second leg at The Bernabeu confirmed this latest meeting.

Salah will ask himself forever how he did not score at least one goal here. He might have nightmares featuring the face of Courtois, such was the one-man barricade he formed.

Liverpool have looked a little jaded from their exertions in recent weeks and there was an air of desperation about their attempts to restore equality in the closing minutes in the face of the experience and game management of opponents who are time-served masters of the Champions League art.

Klopp and his players have given everything and will show off the EFL Cup and the FA Cup on their parade of Liverpool on Sunday, but how they would have loved to make it a seventh win in this competition.

No-one in their right mind would paint Liverpool's season as a disappointment overall, given the silverware they have claimed and the relentlessly thrilling chase of Manchester City that looked, at one point on the season's final day, that it might bring the title until Pep Guardiola's side scored three goals in five minutes against Aston Villa.

And but for Courtois's heroics that giant trophy might well have been making its way back to Merseyside.

Instead, it was the smiling Ancelotti who lifted it aloft in front of adoring Real Madrid fans so used to this experience. He will enjoy the familiar feeling of a Champions League celebration on his return to Spain.

Real have sailed close to the wind in the Champions League this season, most notably when they needed two goals to survive against Manchester City in the semi-final with 90 minutes gone.

They found a route and any team that can reel off Paris St-Germain, Chelsea, Manchester City and Liverpool as those they have defeated fully deserve to win the Champions League. No-one can question it.

For Liverpool, this cannot be called a disappointing season - they have been truly outstanding - but there is no escaping the fact it reached a disappointing conclusion on two major fronts in an unsavoury environment in Paris.

France24 - World

Historian Pap Ndiaye, an expert on minority issues, is Macron’s surprise education pick

Issued on: 20/05/2022 - 18:35

NEWS WIRES

Pap Ndiaye, a historian specialising in minorities who currently heads the museum of the history of immigration in Paris, is President Emmanuel Macron's surprise choice to head the French education ministry.

Whereas most of the top ministerial posts in Macron's new cabinet that aims to take the government into parliamentary elections next month went according to script, Ndiaye's nomination was a surprise to most observers.

His appointment carries on a tradition for Macron of taking prominent French personalities from outside politics to lead ministries, after he named star defence lawyer Eric Dupond-Moretti justice minister in 2020.

Ndiaye is a historian with an international profile, specialising in the social history of the United States and minorities, who was named to lead the Museum of the History of Immigration last year.

He will now need to use all his experience and knowledge for taking on the new challenge of the education ministry, which has seen major tensions in the last years between his predecessor, Jean-Michel Blanquer, and teachers.

Born outside Paris to a Senegalese father and French mother, Ndiaye was for many years a professor at the elite Sciences Po university in Paris.

"In the field of history, he is someone who has been innovative and able to show a new way of understanding the past," said historian Pascal Blanchard.

"He's a teacher who knows what it's like to be in front of a class of students," he told AFP, adding, "In a diverse society, it is important to have someone who is attentive to diversity."

'Field of possibilities'

Ndiaye first gained national prominence with his 2008 work "The Black Condition, an essay on a French minority."

"My objective was to provide arguments and knowledge as robust as possible to young people who lack solid references," he told AFP in March 2021, when he took over at the immigration museum.

"It seemed to me that it was part of my role as a teacher to offer these foundations," he said.

He said at the time that his appointment at the museum should open "the field of possibilities" to young "non-whites", while emphasising that his appointment was due to a long career as an academic.

"I am not blind to, and don't turn my back on, questions of symbol. I also apply the same to the colour of my skin."

In 2019, he was a consultant for an exhibition at the Musee d'Orsay in Paris on black models, and in 2020 he co-authored a report on diversity at the Paris Opera.

His sister is the prominent French novelist and playwright Marie Ndiaye.

Some on the French left reacted with astonishment that the celebrated historian of social change was now in the government.

"I am amazed. I did not see him in there at all," said Alexis Corbiere of the far-left France Unbowed party. He said the "media stunt" would not defuse anger within the French education system.

SNES-FSU, the main secondary school teachers' union, welcomed the appointment of Ndiaye "as a break with Jean-Michel Blanquer in more ways than one".

But it also warned that education "is not governed solely by symbols" and that rapid responses were needed "particularly in terms of wages".

(AFP)

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New French Prime Minister Élisabeth Borne, daughter of a stateless Auschwitz survivor

Macron revamps cabinet under new Prime Minister Élisabeth Borne

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Can Macron renew himself? New term begins with change of French prime minister

France24 - Monde

En Allemagne, la seconde vie des bunkers 30 ans après la fin de la Guerre froide

Publié le : 23/05/2022 - 17:18

Samia METHENI Suivre

Y a-t-il encore à Berlin des bunkers en état de fonctionnement ? Au temps de la Seconde Guerre mondiale, puis de la Guerre Froide, la capitale allemande comptait 2.000 abris anti-aériens publics, contre 600 aujourd'hui. Depuis le début de la guerre en Ukraine, les commandes de bunkers privés explosent dans la capitale allemande.

BBC

Brittney Griner: Players step up calls for basketball star's release from Russian prison

Last updated on 1 hour ago1 hour ago.From the section Basketball

Players have intensified their calls for Brittney Griner's release from Russian prison on the 100th day of the basketball star's detention.

Griner was in Russia to play during the off-season when she was arrested on drug charges at an airport near Moscow.

Players say the Phoenix Mercury centre has been wrongfully detained and are calling on President Joe Biden to help.

NBA point guard Kyrie Irving asked the White House "to prioritize Brittney's safe return home immediately".external-link

It is believed Griner was arrested when vape cartridges containing cannabis oil were found in her luggage.

The 31-year-old could face a sentence of up to 10 years in a Russian prison if convicted.

As calls for her release from the WNBA increase, the league's players association put out a statement to mark the 100th day of Griner's detainment.

The WNBPA wrote: "We are calling on everyone to use their platforms, no matter the size, to bring attention to her wrongful detainment to get [Griner's wife] Cherelle that meeting with President Biden and to get our sister home."

At the beginning of May, the US State Department confirmed it believed the two-time Olympic gold medallist and WNBA champion had been "wrongfully detained".

Russian state media said on 13 May that Griner's pre-trial detention had been extended until 18 June.

Playing overseas in the off-season is a common way for WNBA players to increase their income and Griner has done so in Russia since 2015.

Valeurs Actuelles

Dans le Var, bataille à distance entre Bardella et Zemmour

Ce n’est assurément pas un déplacement de campagne tout à fait anodin. Vendredi 27 mai, Jordan Bardella s’est rendu sur les terres d’Éric Zemmour, dans la 4e circonscription du Var. C’est là, il y a quelques semaines, que le président-fondateur de Reconquête ! a décidé de se présenter, afin de mener ses troupes lors de la bataille des législatives. Le déplacement du président du RN, qui devrait définitivement prendre la succession de Marine Le Pen à l’automne, n’est donc pas sans irriter Éric Zemmour et les siens.

Au micro d’Europe 1, le candidat malheureux à l’élection présidentielle n’a pas caché son étonnement : « Jordan Bardella (…) ne trouve qu’une seule chose à faire, c’est de venir me combattre dans la circonscription que j’ai choisie, alors qu’il pourrait affronter les sortants de la majorité d’Emmanuel Macron. » Pourtant, a-t-il noté, le parti qu’il a fondé n’a pas manqué de donner des gages en choisissant de ne pas présenter de candidats face à Marine Le Pen, Éric Ciotti ou Nicolas Dupont-Aignan. « Manifestement il y a deux méthodes : ceux qui veulent le rassemblement avec la réconciliation de tous les électorats de droite et ceux qui au contraire veulent tuer toute concurrence », poursuit Éric Zemmour.

Pas de Nupes de droite

L’agacement de l’état-major de Reconquête ! est d’autant plus prégnant que Jordan Bardella peut difficilement plaider un choix innocent : après avoir visité le Var, vendredi, c’est dans la 2e circonscription du Vaucluse qu’il s’est rendu ce samedi 28 mai. Une région où se présente… Stanislas Rigault, cadre de Reconquête ! et président de Génération Z. Une figure très appréciée à droite qu’avait même tenté de séduire Jordan Bardella, en lui proposant de se présenter sous l’étiquette RN.

« Le Rassemblement national, on sait que c’est une opposition qui refuse de se donner les moyens d’être puissante à l’Assemblée nationale », a regretté Éric Zemmour, qui a longtemps rêvé à une alliance entre sa formation et le RN sur le modèle de la Nupes. Cette dernière, sous l’égide de Jean-Luc Mélenchon, rassemble désormais des partis et des leaders politiques qui partageaient, jusqu’à il y a peu, des relations glaciales. Peine perdue. Pour Éric Zemmour, le bilan des opérations est limpide : « Je veux le rassemblement de toutes les droites et je suis le seul à vouloir ça. »

Un sondage encourageant

Dans un récent sondage Ifop, réalisé pour le compte du Journal du dimanche, le président de Reconquête ! est donné en bonne position pour les 12 et 19 juin prochains. Il parviendrait à se qualifier pour le second tour en obtenant 24% des voix, contre 28% en faveur de la candidate de la majorité présidentielle. Le candidat RN, Philippe Lottiaux, occuperait la troisième place avec 21% des voix. Au second tour, en revanche, Éric Zemmour serait battu de peu – obtenant 47% des voix.

Dans les colonnes du JDD, le directeur de l’Ifop jugeait cependant ce sondage encourageant pour l’ancien journaliste : « Le fait majeur de ce premier sondage, c’est qu’on ne peut pas dire qu’il ait raté son parachutage », expliquait Frédéric Dabi. « Il est 17 points au-dessus de son score de la présidentielle et, surtout, il arrive à inverser le rapport de force avec le RN. » Dans le détail, l’Ifop notait d’ailleurs qu’Éric Zemmour parviendrait à s’emparer de 43% des électeurs FN lors des législatives de 2017. Mieux encore, 31% de ceux qui ont voté pour Marine Le Pen au premier tour de l’élection présidentielle glisseraient également un bulletin « Zemmour » dans l’urne. De quoi expliquer, peut-être, la virée sudiste de Jordan Bardella.

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

Ukraine : à Boutcha, une femme transforme les impacts de balles en fleurs

Publié le : 24/05/2022 - 18:35Modifié le : 25/05/2022 - 11:46

Pariesa Young Suivre

La ville de Boutcha, où l’armée russe aurait commis des crimes de guerre, porte de vives cicatrices de l’occupation, entre les maisons détruites et les impacts de balles dans toutes les rues. Une volontaire canadienne d’origine ukrainienne a décidé de les transformer en œuvres d’art. Elle veut aider les habitants à surmonter l’horreur de ce qu’ils ont vécu et leur redonner le sourire.

La ville de Boutcha, dans la banlieue de Kiev, a été occupée par l’armée russe pendant plus d’un mois. Après son départ, les Ukrainiens y ont retrouvé le 2 avril des rues jonchées de cadavres ainsi que des preuves de tuerie de masse, de torture et d’exécutions sommaires. Boutcha est depuis associée aux lourdes accusations de crimes de guerre qui pèsent sur la Russie.

Alors que la vie commence à reprendre son cours, les souvenirs des atrocités qui ont été commises sont encore visibles partout dans les rues. Les bâtiments ont été éventrés et des trous de balles criblent les murs dans toute la ville. Mais désormais, les clôtures et les portes de Boutcha criblées de balles sont aussi couvertes de fleurs, peintes par Ivanka Siolkowsky.

Another day of eliminating #bulletsofbucha and turning them into flowers 🥀 pic.twitter.com/3WH0B3dp61

May 14, 2022

"Pour lui, j’ai voulu effacer ces impacts pour qu’il se rappelle de la joie qui jadis habitait la ville"

 Ivanka Siolkowsky est cheffe d’entreprise au Canada, elle est d’origine ukrainienne. Lorsque la guerre a éclaté en Ukraine, elle a voulu se porter volontaire. 

Dès la première semaine de l'invasion, j'ai pris l'avion pour la Pologne et j'ai apporté mon aide à la frontière. Il y avait beaucoup d'enfants qui traversaient la frontière seuls et avaient besoin d'assistance, alors je les ai aidés pour qu'ils arrivent en sécurité.

Puis il y a eu de moins en moins de personnes qui traversaient la frontière, alors je suis allée côté ukrainien pour participer à l'aide humanitaire. Presque tous les jours, je me trouvais dans une nouvelle ville, où j'offrais mon aide de différentes manières – la plupart du temps, c’était pour les enfants.

La volontaire canadienne a alors eu l'idée de peindre sur les impacts de balles laissés par la guerre en discutant avec un habitant de Boutcha.

J’ai rencontré un homme qui s’appelait Sasha, il avait perdu son fils à cause de la guerre, et sa maison avait été bombardée et réduite en poussière. Il m’a dit qu’il souhait partir car il n’y avait plus aucune once de joie dans la ville. Tout ce qu’il voyait, c’était des impacts de balles qui lui rappelaient ce qu’il avait perdu. Alors, pour lui, j’ai voulu effacer ces impacts pour qu’il se rappelle de la joie qui jadis habitait la ville. J’ai peint des jonquilles car il m’a dit que c’était ses fleurs préférés. Mon objectif c’était de le faire sourire, et j’ai réussi. Jamais je ne pensais que ça deviendrait ce que c’est aujourd’hui.

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J'ai réalisé toutes les clôtures seule, même si j'ai eu un peu d'aide de ma petite assistante de quatre ans, Anya. Elle m'a regardée peindre la première clôture par la fenêtre de sa chambre et elle est venue m'aider. Depuis ce jour, elle est à mes côtés. Cela étant dit, j'espère que les gens à travers l’Ukraine rejoindront ce mouvement et se mettront à peindre, eux aussi, leurs clôtures, pour que le pays soit plein de fleurs ! J'ai déjà assisté à ce spectacle [ici] , et c'est merveilleux.

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Ces derniers mois, Ivanka Siolkowsky s'est rendue dans plus de 20 villes d'Ukraine. Mais elle a passé la plupart de son temps à peindre des portes et des clôtures à Boutcha.

J'ai demandé à chaque habitant quelle était sa fleur préférée. Chaque maison a une fleur différente, à l'exception de la dernière clôture que j'ai peinte aujourd'hui [24 mai] – celle-ci a toutes les fleurs.

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Pour Ivanka Siolkowsky, aider les Ukrainiens a une signification très personnelle : 

Tous mes grands-parents sont ukrainiens. Trois d'entre eux ont été arrachés de leur village et emmenés en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale. Après cela, ils sont partis au Canada, où la diaspora ukrainienne est très importante, et y ont commencé leur vie. La langue et les traditions se sont perpétuées dans la famille.

J'ai grandi en entendant leurs histoires de guerre. Je n'aurais jamais pensé voir ça de mon vivant, mais nous y voilà.

"Les Russes ne peuvent pas nous enlever l’espoir"

En Ukraine, Ivanka Siolkowsky a peint sept clôtures et 243 fleurs en tout. En chemin, elle a aidé à reconstruire certaines parties du pays, a discuté avec les habitants et a fait tout ce qu'elle pouvait pour aider les Ukrainiens touchés par la guerre.

J'ai entendu les histoires les plus horribles de ma vie. À vrai dire, je pense que j’ai encore du mal à réaliser tout ça. J'ai peur de retourner à la vie "normale" chez moi, car j'ai l'impression que c'est à ce moment-là que je vais m'en rendre compte. 

Ces gens ont vécu tellement de choses. Ils n'ont pas besoin qu'on leur rappelle cela tous les jours quand ils marchent dans la rue. C'est ce que font ces impacts de balles. Mon but était donc de les cacher derrière quelque chose de beau. Les fleurs sont un symbole d'espoir, de croissance, de renaissance. C'est la meilleure façon de faire savoir aux Russes qu'ils ne peuvent pas nous enlever l’espoir.

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France24 - Monde

Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:31

La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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BBC

In Norway, if there is an obstacle, like a mountain or a body of water, we build a road over it or around it, a bridge across it or a tunnel under it

Norway's coastal road from the town of Stiklestad to the Arctic city of Bodø is a 670km journey between two very different worlds. It's also one of the most beautiful road trips on the planet.

At one end is the quiet sophistication of central Norway, with its perfectly manicured meadows and oxblood-red wooden cabins. At the other is the spare, serene beauty of the north: a world of glaciers, ice-bound mountains and empty, far horizons. Connecting the two, the Kystriksveien – a route also known as the Coastal Way or Fv17 – charts a sinuous path along the coast, bucking and weaving along rugged contours all the way to the Arctic.

The Scandinavian nation is blessed with one of the most beautiful yet difficult stretches of coast in Europe. Seeming to wrap itself around the country like a protective shield from the freezing Arctic, Norway's coastline appears to have shattered under the strain, riven as it is with islands and fjords cutting deep fissures inland. Along such a coast, it seems impossible that a road should exist here at all. In short, it seems like a miracle.

It was perhaps appropriate, therefore, that my road trip began, like so many European journeys, at a place of ancient pilgrimage.

The Kystriksveien runs for 670km along the beautiful Nordland coastline (Credit: Reinhard Pantke/Getty Images)

Stiklestad is where the story of modern Norway began. It was here, in 1030, that the Christian King Olav Haraldsson was killed by a Viking army. Despite his apparent defeat, Olav and his death became the rallying cry for the spread of Christianity and a turning point in the struggle for a unified Norway, with the battle marking the beginning of the end for Viking Norway and its feuding chiefs. In 1164, Pope Alexander III confirmed Olav's sainthood, and the site of the battle – along with Trondheim's cathedral, where Olav's tomb remains – has been a place of pilgrimage ever since.

Stiklestad was a fitting place for me to begin my journey, because the Kystriksveien that unfurls away to the north also goes to the heart of how Norwegians see themselves and their nation.

Few, if any, countries in Europe overcame such formidable challenges as Norway in settling the land within their borders. Where Norway's leaders through the centuries used the story of Stiklestad to unify the country – building a strong national identity around the narrative of a united, independent and Christian country that had left behind its medieval past – its road builders and pioneers later stared down a forbidding Arctic and sub-Arctic climate and the challenges posed by a beautiful, but inhospitable terrain to chisel out routes like the Kystriksveien.

"We won the land" is something of a national mantra. Museums across the country construct exhibitions around the phrase, telling how Norway was tamed and made habitable. "If Mount Everest was in Norway," Stiklestad historian Mette Larsen told me, "We would have built a road to the summit."

Torghatten looms over the route, easily recognised due to its distinctive hole (Credit: Dag Sundberg/Getty Images)

At first, it was difficult to imagine what she meant. As I drove north from Stiklestad, the gentle, rural road hugged the water's edge to the provincial town of Steinkjer. Beyond Steinkjer, where Norway narrowed and headed for the Arctic, the Kystriksveien cut across an increasingly bare and sparsely inhabited land.

However, as the country turned wilder and signs of human presence receded, it quickly became clear that to build any roads along this fractured coastline was surely a triumph of human ingenuity and perseverance.

"In Norway, if there is an obstacle, like a mountain or a body of water, we build a road over it or around it, a bridge across it or a tunnel under it," said Larsen. "We have the longest road tunnels in the world. We build roads in places that others think are impossible. And where we can't build a tunnel, we send a ferry."

Back in the mid-20th Century, Larsen told me, road-building projects were about building character as much as they were about building a nation. In 1939, unemployed youth were put to work constructing the 108km Sognefjellet road across the roof of Norway and through what is now Jotunheimen National Park. A few years later, in the 1940s, nearly 150,000 prisoners and the unemployed were given the no-less-challenging task of taming the coastline with the Kystriksveien.

Some of the obstacles they faced soon became apparent. Not long before the town of Brønnøysund, where brightly painted wooden houses watched over waters that lapped at the city centre, stark rocky outcrops blocked the road's path, forcing it to find another route. Just off the coast, one such outcrop, Torghatten, rose from an island shore. It resembled nothing more than a hunched troll, frozen in stone and watching over the town. When the clouds rolled in, it loomed in and out of view, as if playing hide and seek.

Helgeland Bridge, which opened in 1991, connects Alstahaug and Leirfjord in Nordland (Credit: Anthony Ham)

Beyond Brønnøysund, I drove through an elemental landscape of rock and ice, water and hills. The road climbed higher with each passing kilometre and the land seemed increasingly beset with drama all the way into the small town of Sandnessjøen. Whereas Brønnøysund was marked by a single, troll-like reminder of the spirit world, Sandnessjøen went seven better: local legend has it that the seven summits of the Syv Søstre (Seven Sisters mountain peaks), which range from 910m to 1,072m, are female trolls suffering eternal punishment.

Stories such as these are as Norwegian as their can-do passion for building impossible roads. "We like to work hard," Larsen told me. "But we also like to tell stories. Look at the landscape you're travelling through. How could you not believe in trolls and fairies and mysteries? These are the stories we tell our children, but most of us end up believing them."

It was difficult to tell whether she was joking.

The road continued north, crossing Helgelandsbrua (the Helgeland Bridge), which made possible in five minutes what would otherwise involve an hour-long detour. Mountains, snow-capped until well into summer, rose all around. Although I had not yet entered the Arctic, the road meandered across high plateaus denuded of trees, evoking the Arctic in all but geography. Then it descended to the shores of lakes and harbours and fjords. Water was everywhere.

At the tiny village of Låvong, the road stopped at the water's edge. There was no bridge and it was impossible to see where it continued on the far side. No tunnel smoothed the way forward. I joined the long line of cars and waited for the ferry.

The Kystriksveien passes a WW2 coastal artillery battery at Grønsvik (Credit: Westend61/Getty Images)

I got talking to Joost and Anneke Visser, Dutch campervanners who were driving the Kystriksveien for the fifth time. (Although you can drive the Kystriksveien year-round, it's at its best, and busiest, in summer.) "The first time we came, we couldn't believe how beautiful it was," said Joost. "Now we don't feel like it's summer unless we come and drive this road."

It's the most spectacular coast in Europe… Every time we drive this road, we discover something new

"It's the most spectacular coast in Europe," agreed Anneke. "Joost didn't want to come the first time. Now he's the one who can't get enough of it. And he's right. Every time we drive this road, we discover something new."

Like all Norwegian ferries, the boat arrived in its own time and was loaded and unloaded with characteristic Scandinavian efficiency. On the far side, at Nesna, another tiny Norwegian village, the road hugged the shoreline of fjords, never more than a few metres from the water's edge, passing stilted cabins and stone fences, as if tracing in outline the outermost perimeter of the northern European mainland.

Beyond the quiet little town of Stokkvågen, the Kystriksveien passed a World War Two-era fort at Grønsvik. In places, it felt as if there were nowhere for the road to go, its onward path blocked by a sheer mountain wall or a water-filled horizon. But every time, occasionally at the last minute, I discovered that the road builders of Norway had found a solution that carried me further north into a horizon filled with mountains.

At one point in the journey, on the cusp of the true Arctic, I pulled over to the side of the road. Steep mountains crowded the shore. The North Sea was a deep and perfect blue. And offshore, craggy islands rose from the ocean like the last stops on a journey out towards the very ends of the Earth.

The Saltstraumen maelstrom is the world's strongest tidal current, churning with 400 million cubic metres of water every six hours (Credit: Morten Falch Sortland/Getty Images)

On the hour-long Kilboghamn-Jektvik ferry, the route crossed a fjord that felt like open ocean, the far horizon filling with jagged ridges, one after the other, as far as the eye could see. Norway's favourite literary son, Henrik Ibsen, once described Norway's high country as "palace piled upon palace". Here more than ever, I knew what he meant.

Sometime after leaving Kilboghamn, but before the ferry arrived at Jektvik, I crossed the Arctic Circle. To the north of this line, on 21 December, the day's shortest year, the sun will not rise; on 21 June, it will not set.

Each of the six ferry journeys along the route felt like a rite of passage, none more so than the crossing of the Arctic Circle. A line on the map shouldn't make a difference, but here the mountains seemed even higher, the ice a deeper shade of blue. There was a certain gravitas too, in the knowledge that the vast Svartisen icecap, one of mainland Norway's largest, lay hidden from view just beyond the wall of mountains. Glacier tongues swept steeply down from the heights to the shores of cobalt-blue fjords that were themselves carved by glaciers in aeons past; some of the fjords here are more than 1km deep.

The wildly beautiful drive was nearly done. Traffic and noise and roadside buildings gathered on the final approach to Bodø. But one more surprise lay in wait: Saltstraumen, the largest tidal maelstrom on the planet. Looking for all the world like a horizontal waterfall, the 3km-long, 150m-wide Saltstraumen Strait churns with 400 million cubic metres of water every six hours. At its strongest, it resembles a series of giant whirlpools that threatens to suck everything down into unseen depths below the surface of the Earth. This being Norway, there is a bridge over it, and looking down on the surging waters from above, it was hard not to feel a sense of vertigo.

It was almost too much drama for one trip, too much beauty to take in, too much wonder to absorb. Not for the first time, I understood why Joost and Anneke return to drive the Kystriksveien over and over again. I already knew that once was never going to be enough.

The Open Road is a celebration of the world's most remarkable highways and byways, and a reminder that some of the greatest travel adventures happen via wheels.

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France24 - Monde

Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:05

Caroline DE CAMARET

Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.

Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?

Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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BBC

From The MIT Press Reader

26 November 1922 marks what is arguably the most famous discovery in the history of archaeology. On that day, the British Egyptologist Howard Carter made a small hole through which he could insert a candle in the sealed doorway of Tutankhamun's burial chamber and thus lit the interior. As his eyes slowly adapted to the darkness, he was able to make out a chamber that had not been disturbed for over 3,000 years.

Tutankhamun was just an obscure pharaoh during his lifetime, and there is evidence that he was hastily buried – the second of the three nested coffins seems to have originally belonged to someone else. And yet the inner coffin, in which his mummy was discovered, is made of solid gold, weighing almost 250lbs (113kg). One can barely imagine how impressive the burials of such powerful leaders as Khufu, Thutmose III, or Rameses II must have been. Alas, they were all looted in antiquity.

But contrary to popular belief and cinematic glorification, most archaeologists would say that the search for spectacular treasures isn't their main research objective. They want to understand the daily life of past civilisations. Still, both extremes – the fabulous wealth of kings and the hardscrabble existence of common people – contribute to an understanding of what can be argued is one of the main goals of archaeology: to document and study the evolution of inequality in ancient societies. This also involves the question of how to recognise and quantify it.

One of the most obvious approaches would be through the assessment of differential goods deposited in graves. But richly furnished graves may not simply be evidence of social differentiation; rather, they may be an attempt to demonstrate the importance and distinction of a family in relationship to other kindreds – a social importance that may not exist in reality. Moreover, social stratification can be based on wealth but can also be based on personal prestige and power. Therefore, it isn't always possible to assess social differences by comparing graves with goods to those without them.

Some archaeologists have attempted to apply economic principles to examine social differences at specific sites and, crucially, compare the data from different places. A study led by Samuel Bowles from the Santa Fe Institute and published in Nature in 2017 tried to address this question by applying the Gini coefficient – a single number most commonly used to measure income inequality – across a large number of sites from the archaeological record, both in the Old World and the Americas.

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The list of sites included paradigmatic cities such as Çatalhöyük in Turkey, Pompeii in Italy, and Teotihuacan in Mexico – the authors measured the dimensions of houses as estimated indicators of wealth.

Among modern hunter-gatherers, the team found, the Gini coefficient is low – around 17 (on a scale of 0 to 100). This is not surprising as few objects can be carried in nomadic societies, and consequently, personal qualities such as the ability to hunt count for more. This does not mean that some people didn't have a higher social status; material culture was probably so poor – or so different from our perceptions of status – that it is difficult to grasp social differences among past hunter-gatherers.

Densely populated centres – such as ancient Pompeii – were more likely to see widening inequality (Credit: Antonio Balasco/Kontrolab/ via Getty Images)

In the ancient farming societies under study the Gini coefficients are estimated to have been between 35 and 46. Interestingly, the real measurements were lower than those obtained from records. For instance, among the ruins of Babylonia, researchers estimated a coefficient of 40, yet an estimate based on information from the Babylonian chronicles resulted in a higher coefficient of 46. The ancient accounts likely overemphasised the size of the largest houses in admiration. This is not unlike what happens when we return from a trip: we sometimes tend to exaggerate the things that we've seen.

Nevertheless, the most remarkable differences come from the comparison of the societies of the Old World and those of the Americas, with the latter being much more equal in the Gini coefficient, despite being highly hierarchical in some cases such as the mighty Aztec Empire. Researchers conclude that the root of these differences could be ecological, since there were more and larger animals to be domesticated in Eurasia – such as cows, horses, pigs, sheep, and goats – than in the Americas, with only dogs and turkeys, and this trait alone created a differential system of accumulated wealth.

When did these differences between the Old and New Worlds emerge?

At the Aztec capital, Tenochtitlán, for instance, houses had highly standardised dimensions and were all quite similar. Aztec society, even with its horrific human sacrifices, was at the time of the Spanish Conquest more egalitarian than Mexico 200 years later, when the European elite had created the encomienda system, under which the indigenous population worked in semi-slavery. Within a few generations, the concentration of wealth had almost doubled in the colonial New World, with a consequent increase in inequality.

When did these differences between the Old and New Worlds emerge? Early farming societies had the possibility of generating and storing food surpluses, creating potential scenarios for differences in population size along with a certain degree of inter- and intrasettlement inequality. A recent application of the Gini coefficient to 90 sites from the Near East and Europe showed a remarkable increase of inequality thousands of years after the advent of agriculture – a finding that would indicate it was not farming per se that created unequal societies.

Tutankhamun's mask showed the elaborate funeral practices of some leading figures in ancient civilisations (Credit: Roland Unger/Wikimedia Commons/CC BY-SA 3.0)

According to the authors, at some point some farmers were able to maintain specialised plough oxen that could cultivate 10 times more land than other farmers, thereby transforming the economy toward a higher value of land in detriment of human labour.

This emerging inequality at the end of the Neolithic could explain a remarkable example of wealth dating from that period: the Varna burial. This burial was found in a Copper Age cemetery in modern Bulgaria and is dated to 4560–4450BC. It contained more gold than the rest of the world possessed at that time. With it were the remains of an adult male – likely a chieftain or king of some sort – who was buried holding a gold war mace. Curiously, he also had a gold penis sheath of unknown meaning. Still, such findings are exceptional, and there is a general consensus that Neolithic societies were more egalitarian than later ones.

Inequality clearly increased with the arrival of metals, which partly allowed, from 3000 to 2000BC onward, the appearance and development of a social organisation based on the emergence of elites. Once the initial power structure was established, it attempted to perpetuate itself dynastically by increasing social control and building up familial alliances with other chiefs. 

The rise in inequality during this period, both in the Middle East and parts of western Europe, seems to be partly influenced by an increase in population density

Control mechanisms often involved violence. The possibility of using horses – and to lesser extent, camels – as instruments of war determined the success of conquests that would alter the pattern of settlements across Eurasia at the end of the Neolithic. This would at least partially explain how 30 empires or large states that emerged between 3000 and 600BC were all found in the Old World, where these animals roamed.

Consequently, tombs with signs of wealth became more abundant in the archaeological record, such as the famous Amesbury Archer, found three miles southeast of Stonehenge in 2002 (near today's Salisbury) and dated to 2300BC. This grave includes more artifacts than any other Bronze Age British burial. Besides numerous arrowheads, three copper knives, four boar's tusks, two stone wrist guards that protected users from their bowstrings, and five pots that conformed to the Bell Beaker tradition, there were two gold hair ornaments – the earliest pieces made of this metal ever found in the British Isles.

The arrival of the Bell Beaker complex to the British Isles is associated with an almost complete replacement of the prior local population and subsequent emergence of social elites.

The Aztec capital, Tenochtitlán had houses with highly standardised dimensions (Credit: DEA Picture Library/De Agostini via Getty Images)

The rise in inequality during this period, both in the Middle East and parts of western Europe, seems to be partly influenced by an increase in population density. This correlation is likely related to a growing complexity in modes of subsistence, trading networks, and political organisation associated with population growth.

Although the highest Gini coefficients for past societies determined by the Santa Fe Institute were similar to those found in some present-day European countries (for instance, with values of around 60 in Pompeii and Kahun, an Egyptian settlement from the 12th Dynasty), they remained below the values for the most unequal modern societies such as China and the United States (with Gini coefficients of 73 and 85, respectively), which obviously have larger populations.

From a historical perspective this would suggest that an increase in population size brings higher inequality – an issue explored by the economist Thomas Piketty in recent times, but that likely has parallels in Bronze Age populations.

In our modern cities, we're all aware that location – for instance, close to the city centre – is usually more important than size

Still, the Gini coefficient cannot always be applied since some settlements have grown with time over the destruction of previous ones, piled one atop another like the layers of a cake. Many ancient sites could not possibly be studied in detail. For instance, at Hisarlik – the old Troy – at least 10 cities arose atop their predecessors in just 2,000 years, making them quite difficult to disentangle. In addition to this limitation, whether the Gini coefficient can be transferred between different cultural, geographic, and ecological environments to make direct comparisons has also been a subject of debate since such factors can influence their inhabitants differently. For example, a settlement established in a jagged terrain would favour smaller, more vertical houses than one extending over a vast plain.

The economic interpretation of past settlements has received some criticism from among the archaeological community. Some argue that the quality and solidity of the building materials can be as important as the size of the houses. In our modern cities, we're all aware that location – for instance, close to the city centre – is usually more important than size. Finally, the ostentatious wealth – opulent furniture, wall paintings, mosaics, and so on – that can still be found in some excavated houses such as at Pompeii should be taken into consideration too, though such features aren't usually well preserved.

As human civilisation continued, ornate tombs – like this Irish burial mound – became more common (Credit: Werner Forman/Universal Images Group/Getty Images)

One way around these limitations might be to compare the Gini coefficients with the so-called health inequality of each population, since buried human remains are sometimes better preserved than buildings. There are several skeletal indicators (dental cavities, arthrosis, traumas, vitamin deficiencies, etc) that can reflect the health status of the population in each period. The frequencies of these pathological markers are in general higher during periods of higher inequality.

For example, the 2006–2013 excavation of cemeteries such as North Tombs Cemeteries at Amarna (an Ancient Egyptian site dating from 1346BC) demonstrated deaths at an early age – mainly of children, teenagers, and young adults – widespread dietary deficiencies, and indications of hard labour, suggesting the poor state of health and substandard working conditions for most of this urban community. For instance, 16% of all children under 15-years-old displayed spine injuries of the sort associated with carrying heavy loads; none of them had any grave goods, and sometimes were buried together with several others, with scant regard for the disposition of the bodies – a grim image that contrasts with the glamorous depictions of the pharaoh's family in the Amarna style.

Probably the most striking change observed is between hunter-gatherers and the first farmers in Europe

An additional indicator would be evidence of a high infant mortality rate, although the preservation of children's skeletal remains is invariably more difficult than that of adult bones due to differential conservation processes, and this could represent an insurmountable bias in the results. Changes in health status can be used to ascertain cultural and ancestral transitions too. In this sense, probably the most striking change observed is between hunter-gatherers and the first farmers in Europe. The latter not only show signs of poorer health – such as cavities, almost unknown by the former – but also higher infant mortality rates and even lower stature than previous hunter-gatherers.

Correlated with this information, recent developments in the stable isotope analysis of carbon and nitrogen ratios in bone collagen can provide information on nutritional status and mobility patterns associated with specific individuals. For instance, the analysis of a high-status burial in Helmsdorf, Germany, related to the Únêtice culture, showed that this person had a higher protein intake than other contemporaneous peers, suggesting as well that diet can be as much an indicator of social status as it is in today's societies.

Key to understanding the social panorama of the past is that ancient cemeteries can provide not only potential indicators of inequality in the form of grave goods and even differential health status but also genetic material preserved within human remains. The information retrieved from their DNA can be used, for the first time, to correlate ancestry with social power in each period. Furthermore, a crucial aspect of the accumulation of power is the possibility of bequeathing wealth to biological relatives – something that can be tested as well via the interface between genetics and archaeology, which enables us to reveal family links.

The domestication of horses sparked inequality, as horse-equipped armies more easily conquered new lands (Credit: Lokman Ilhan/Anadolu Agency via Getty Images)

Like funerary goods, a privileged resting place could serve as a status marker too. Around 6,500 years ago, the phenomenon of building large funerary stone structures – known as megalithic tombs – emerged, mainly across Europe's Atlantic seaboard, and culminated in the great passage tomb complexes such as Newgrange in Boyne Valley (Ireland), which has a mound almost 300ft (91m) in diameter and 50ft (15m). The origins and meaning of these monuments, which required a heavy investment in labour, have been debated for more than a century, as has the social organisation of the farming communities that built them. The genetic analysis of two-dozen individuals found in various megalithic tombs from Scandinavia to Orkney Island and Ireland yielded some interesting social clues.

In some places, notably the British Isles, more males than females were buried in these preeminent spots, pointing to a sex bias. In accordance with this observation, the descent of most individuals with kinship links could be traced through the paternal line. In one case it was possible to find two related males buried in two different megaliths just over a mile apart (Primrose Grange and Carrowmore in Ireland), indicating a geographic expansion of these dominant families. Genetic analyses of skeletal remains discovered within the most intricately constructed chamber of the Newgrange passage tomb revealed that they belonged to the incestuous son of a brother and sister (or a parent and child), and therefore a quarter of his genome had no genetic variation.

Societies have been able to evolve and change their social stratifications

This kind of first-degree offspring is extraordinary, only having been cited in royal families of the past headed by god-kings such as the Egyptian pharaohs seeking to maintain a pure dynastic bloodline. (It is known, for instance, that Akhenaten married his eldest daughter, Meritaten, and much later, Ptolemy II married his sister, Arsinoe II – hence his nickname, "Philadelphus" or "sibling loving.") It has been suggested that this Neolithic elite may have claimed to possess divine powers to ensure the continuity of agricultural cycles by keeping the Sun's movements going.

The findings support the notion that these Neolithic communities were socially stratified and that the massive stone structures were used to bury transgenerational patrilineal members of these clans. Perhaps equally interesting is the fact that in one case relatives were separated by up to 12 generations, pointing to an unusual stability through time of both the funerary tradition and the stratified society where they lived.

We have seen several case studies of past inequality correlating funerary archaeology with genetics that might no longer apply today, where legal regulations (and also the exponential increase of cremations) represent a certain degree of standardisation in funeral practices. Nevertheless, an opposite trend could shape the future of the archaeology of death: the trend toward personalised coffins, unconventional funerary memorials, and special grave goods. One way or another, mortuary archaeology will always be an important subfield of this discipline, and one that will need to rely on the hard sciences such as genetics and forensics.

Perhaps one encouraging conclusion is that despite what we have seen on the archaeology of past inequality, societies have been able to evolve and change their social stratifications. One example is Iceland – the country has become one of the most egalitarian societies in the world. In 2018, Iceland passed a law that all companies employing more than 25 people will have four years to ensure gender-equal payment because, according to the head of the Equality Unit at Iceland's Welfare Ministry, "equality won't come about by itself, from the bottom up alone".

* This is an edited version of an article that originally appeared in The MIT Press Reader, and is republished with permission.

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Carles Lalueza-Fox is Research Professor and Director of the Paleogenomics Lab at the Institute of Evolutionary Biology (CSIC-Universitat Pompeu Fabra) in Barcelona. He participated in the Neanderthal Genome Project and led the first retrieval of the genome of an 8,000-year-old European hunter-gatherer. He is the author of Inequality: A Genetic History, from which this article is adapted (this is an edited version of the original MIT Reader piece).

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France24 - Monde

Elles sont l'avenir de l'Europe

Publié le : 08/04/2022 - 12:46

Xavier CHEMISSEUR Céline SCHMITT

Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?

Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.

Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

 

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

présidence française de l'UE

Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

BBC

I’ll say yes to anything and stay up however late they want me to stay up … I want to seem like a hard worker – Brittany

Matt had been working as an audit accountant at a firm in Canada for two years when he began to notice a change in his attitude towards his job. “There were mornings where I wouldn’t start my day until 1130,” recalls Matt. “I was just like, ‘What’s the point?’ My motivation was at an all-time low.”

At the time, Matt, 24, had been working with a client known for its poor communication. “You work for an hour and a half, just to know that they’re going to change one number later on and you have to do the entire thing over again,” he recalls. His job featured lots of “repetitive and meaningless tasks”, and during busy periods, he often worked until midnight, sometimes even as late as 0300. “When you sign off [at midnight], you still feel kind of bad, because you know that there are people on your team that are still working,” he says.

While Matt knew he was dissatisfied with his job, it wasn’t until he talked to a friend who worked in mental health that he recognised he was experiencing signs of burnout.

More and more young workers have been reporting feelings of burnout. A 2021 survey from jobs website Indeed showed millennials and Gen Z workers were reporting the highest rates of burnout, at 59% and 58% respectively. Reporting rates among Gen Z were increasing fastest; in 2021, 47% of Gen Z said they were burnt out, compared to 53% of millennials.

Additionally, a 2022 survey by US-based work-management platform Asana showed more Gen Z workers were reporting feelings of burnout than other age groups, while a 2021 survey of British workers showed 80% of Gen Z respondents reported feeling more burned out since the pandemic, compared to an average of 73% across all age groups.

Burnout has been a significant problem within the working world for a while – but it’s worrying so many young people are already reporting feelings of burnout, in the earliest stages of their careers. Understanding why so many young people are feeling overwhelmed by work – and the unique factors fuelling this widespread sentiment – will be key to helping a generation of new workers as they take the first steps in their careers.

A screen-time intensive culture, plus pressures to perform at all hours, are already bringing Gen Z to their knees (Credit: Getty Images)

Intensified pressure points

Kim Hollingdale, a visiting assistant professor of psychology at California’s Pepperdine University, and a licensed psychotherapist specialising in burnout recovery, notes pandemic stressors have caused higher rates of burnout across all generations.

However, she believes that Gen Z has “the worst collection of stressors” among workers right now – from a lack of power at work to financial instability, the normalisation of hustle culture and an inability to unwind. And although all generations might be juggling high volumes of work, Gen Z has the least “workplace capital”, which means less power to set boundaries and say no to tasks.

Brittany, 22, who works in the professional services industry in the US, says she feels under pressure to perform, which has led to the feeling of overwork and burnout. “I’ll say yes to anything and stay up however late they want me to stay up … I want to seem like a hard worker,” she says. But it has taken a toll, even though the job is relatively new. “It just makes me feel exhausted – I’m constantly tired. I still have the energy to see friends and do fun things on the weekends, but certainly not as much as I would if I felt less burnt out.”  

Gen Z are also stressed about money, notes Hollingdale. A 2021 Deloitte survey showed 41% of millennials and 46% of Gen Z respondents felt stressed all or most of the time about their financial circumstances. Of course, older workers also encountered similar financial pressures early on in their careers, but Hollingdale argues these stressors are more acute right now.

“The cost of living keeps going up faster than our salaries,” she says. For example, a US census data analysis shows median home prices increased 121% from 1960 to 2017, while median household income only increased 29%. Currently, rising inflation is pushing up prices around the world, and worker pay is not keeping pace, intensifying struggles.

To pay their bills and get closer to milestones like home ownership, Hollingdale says Gen Z workers feel pressured to pick up additional work, potentially increasing chances of burnout. Microsoft’s latest Work Trend Index, released in March 2022, showed 70% of Gen Z respondents were considering earning additional income via a side project in the next year.

“They finish whatever the job is that they’re working for their intended career plan, and rather than getting to relax, they’re going off to their side hustle to get a little extra cash,” explains Hollingdale. These additional pursuits, like entrepreneurship and content creation, have become increasingly common (and even glamourised) among Gen Zers – even though researchers have well documented the link between working long hours and burnout.

Constant screen time may also be exacerbating the problem. Gen Z is more likely to use social media to unwind, with some research showing they spend 4.5 hours on social media daily (almost an hour longer than millennials report). This can subsequently make it more difficult to ignore the work notifications constantly popping up. “If you’re always on your phone, I can see it being so much easier to respond to a [work] text or to an email, compared to if you’re putting your kids to bed or having dinner with your family,” says Hollingdale.

Brittany says she has trouble disconnecting after hours. She says she’s received work requests as late as 2230, sometimes linked to working with clients in different time zones. “It’s hard to log off,” she says. “I’m worried that I’m going to get another message telling me that I have to do something by tomorrow morning.” She also feels pressure to keep working if she sees that her boss is still working. “I don’t want to appear like I’m not putting in a lot of effort into the job. I don’t want to seem like I'm slacking.”

The pandemic effect

In addition to these general stressors, Gen Z are also facing unique challenges linked to the pandemic and the changes it has forced on the world of work.

Many Gen Z workers, including Matt, started their jobs during the pandemic, and have only known remote or hybrid work – something that impacts their working lives, according to Peter Caven, a Toronto-based career coach specialising in young professionals. “It’s very difficult to onboard people to a new organisation and for that person to build and maintain effective relationships across the organisation when everybody’s working at home,” says Caven. This isolation can lead to exhaustion and burnout.

A 2021 survey showed 80% of Gen Z respondents reported feeling more burned out since the pandemic, compared to an average of 73% across all age groups (Credit: Getty Images)

Matt feels like he lost the opportunity to experience team camaraderie and friendships at the office. “A lot of people have said that in those first couple years, when you’re with people in the office until midnight, you’d all go out for pizza late at night,” he says. “We’re kind of missing that now because we work from home.”

While there are employees across all generations working from home, millennials, Gen X and Boomers have almost all experienced pre-pandemic face-to-face time with colleagues. And even if they’ve started a new job amid the pandemic, mid-career professionals are more familiar with navigating a new workplace, explains Caven, making it easier to integrate into a new company remotely.

This experience might also help older professionals to draw harder boundaries between work and home life; Oracle’s 2020 AI@Work Study showed 66% of full-time Gen Z workers who were in the workforce pre-pandemic reported working more hours per week than they did before Covid-19, compared to 59% of millennials and 48% of Gen X.

Room for optimism?

There’s not much Gen Z workers can do about some of the factors contributing to their burnout, like financial instability or a screen-centric culture.

But one thing younger workers have on their side is a better awareness of burnout, and the willingness to speak up about it. Asana’s report showed that, compared to older generations, Gen Z is most comfortable discussing feelings of burnout with their managers.

Although all generations might be juggling high volumes of work, Gen Z has the least “workplace capital”

This could mean the growing problem of Gen Z burnout could help catalyse improvements in the way we work, suggests Hollingdale. “The ramifications could be positive,” she says. “For example, [there could be] a much greater attention to workplace wellness, and revolutionising the work environment to prevent burnout for these employees and others.”

Yet not all these young workers are so optimistic.

Although Matt says he still has good days amid the burnout and frustration, he believes burnout is inevitable for him and other Gen Zers, especially with remote work becoming commonplace. “The Zoom fatigue and working from home doesn’t make it easier,” he says. 

Still, he’s planning on sticking it out; he says the overall experience of working at his firm is worthwhile, especially as he receives pay rises each year, and has recently been promoted. He also believes he’ll be rewarded for his effort. “Every mentor I’ve had talked about how hard they worked in their 20s so they could enjoy their future life and get ahead.”

Brittany, however, is moving on from the position that’s burning her out. She doesn’t plan to stay long term, and will be pivoting to a different field entirely.

Experiencing burnout made her confident working at her current company wasn’t aligned with her future work plans. “I realised that I’ll have the most energy and freedom during my early 20s, and I want to dedicate those years to studying for a career that I am passionate about, rather than working a job that doesn’t necessarily mesh with my long-term goals. I hope that working slightly more reasonable hours and pursuing science and engineering will allow me to achieve more balance in my life and fulfilment in the work that I do. Perhaps these are unrealistic expectations, but I’m willing to give it a shot,” she says.

Yet, she’s not entirely jaded. “I’m the kind of person that never wants to retire – so I certainly haven’t given up yet on the working world.” 

Matt and Brittany’s surnames are being withheld for job-security reasons

New York Times - World

Free Ambulances in Mogadishu, Thanks to This Determined Dentist

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The Saturday Profile

Dismayed that victims of the incessant violence in Somalia’s capital were being rolled to hospitals on wooden carts and in wheelbarrows, a dentist decided to do something about it.

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By Abdi Latif Dahir

MOGADISHU, Somalia — On the way to and from his dental clinic every day, Dr. Abdulkadir Abdirahman Adan was appalled by an all-too-common sight: severely injured and dead Somalis being transported to hospitals in wooden hand carts or wheelbarrows.

This was in 2006 in Somalia’s capital, Mogadishu, when government troops, bolstered by Ethiopian forces, were engaged in a brutal war with Islamist fighters that saw thousands of people killed and many more mutilated in the violence.

Dr. Adan, who had just returned to the city from studying abroad and had opened his dental practice in the city’s largest open air market, felt powerless to end the bloodshed. But he thought he could do something to help still-living victims get treatment faster and make sure the dead were handled with dignity.

“I asked myself, ‘How can I help my people?’” Dr. Adan said recently in an interview at his office.

His first step was modest: He rented a minibus, painted blue and white in the color of Somalia’s flag, and paid its owners a few dollars a day to carry the injured to safety. People would call Dr. Adan or the bus owners on their cellphones to direct them to those in need of aid.

But this approach could help only a handful of victims each day, and the city’s violence was only intensifying.

“I thought the situation would get better, but it kept getting worse,” he said.

So within months, Dr. Adan poured all his savings — about $2,400 — into buying a van, with some additional funding coming from a campaign he ran urging university students to donate $1 to save a life.

And so began Aamin Ambulance: the first and still the only free ambulance service operating in the capital of over three million people.

Sixteen years later, Aamin Ambulance — “Aamin” means “trust” in Somali — now has a fleet of 22 ambulances and a team of 48 drivers, nurses, paramedics, radio operators and security officers.

“Anyone who is in need of an ambulance, 24/7, we are here,” said Dr. Adan, 48. “And it is free.”

Since Aamin Ambulance was founded, there have been few periods of extended peace in Mogadishu, with Al Shabab, the Somali terrorist group affiliated with Al Qaeda, continuing to carry out frequent attacks. While its deadliest came in 2017 — a double truck bombing that killed 587 people — the group remains a constant threat. Just this week, President Biden authorized the deployment of hundreds of U.S. troops to the country on a counterterrorism mission.

The Aamin Ambulance workers are often among the first to arrive at the scene of an attack, often just minutes after a bomb blast.

“We almost always reach before the police come,” Dr. Adan said.

This has meant that Dr. Adan and his team are often the first call for journalists looking to verify the number of casualties and to help fact-check what transpired at the scene of the attack.

But this speed also puts the team at risk: The Shabab will sometimes detonate a second bomb in the area of an attack, specifically meant to target those arriving to help.

Abdulkadir Abdullahi, a nurse with Aamin, has experienced this type of explosion while evacuating casualties, with the windows of the ambulance he was in once shattering from a blast as he prepared to leave a scene. “Just when you think it is safe, it turns out that it isn’t,” Mr. Abdullahi said.

Responding to terrorist attacks is hardly the service’s only mission. It also transports sick children, mothers in labor, accident victims and anyone else in need of urgent care. Through its 999 hotline, the team fields a minimum of three dozen calls a day.

It also engages in public health campaigns, including educating people about Covid-19 and providing first-aid training.

Despite recent progress on some fronts, the health sector remains weak in Somalia. There are few public hospitals, and receiving treatment at private facilities is expensive and out of reach for many.

The coronavirus pandemic underscored how vulnerable Somalia’s health infrastructure is, with medical workers facing long working hours and lacking protective gear.

Mogadishu is particularly vulnerable to infectious diseases, with many residents living in cramped settlements with unsanitary conditions. Tens of thousands of displaced people, many of them with unvaccinated and malnourished children, continue to flock to the city, presenting a growing health challenge for the authorities, who must depend on private groups to deliver the services the government can’t.

“This is why the work that Aamin Ambulance does is indispensable,” said Mohamed Adow, the director of health at the Benadir Regional Administration, which oversees Mogadishu. “We need more of them.”

Dr. Adan is not alone in his civic engagement. His work is among many citizen-led initiatives that have sprung up across Somalia since its central government disintegrated in 1991.

For decades, this Horn of Africa nation has been caught between factional wars and terrorism, with successive weak governments unable to fully secure the country or provide key services. But through it all, Somalis have cobbled together some basic services: building schools and universities, establishing thriving telecommunication and banking services, collecting garbage, building streets and even rehabilitating child soldiers.

“People were the ones who made their own development, their own progress,” Dr. Adan said.

While Dr. Adan and his team have been exposed to the grisly aftermath of many attacks, the twin truck blasts on Oct. 14, 2017, at a busy intersection in Mogadishu still stand out, with nearly 600 killed and 316 injured.

“It was something that is not good to remember,” Dr. Adan said.

On that afternoon, he was about five minutes away from the bombing and immediately rushed there to meet his team. “Lots of people were crying, dying, bleeding,” he remembered. “It was highly disastrous. It is still like a nightmare in our mind.”

But the horrific attack brought much-needed recognition of the ambulance service, among both Somalis and international donors.

Nimo Mohamed was one of the many Somalis who rushed to the scene of the explosion that day to help. What she saw — burned body parts, mangled vehicles, collapsed buildings — shocked her, but also made her determined to do what she could to improve life in the capital.

She soon volunteered with Aamin and pursued a degree in nursing and midwifery.

“Our people need help,” said Ms. Mohamed, now a nurse and trained ambulance driver with Aamin.

In the days after the attack, a crowdfunding campaign for Aamin drew contributions from the Somali supermodel Iman and the British rock band Coldplay. Abdi Addow, a Somali-Swede, said he helped launch the campaign because he was both moved and surprised that Aamin provided such a public service for free.

In Somalia, he said, “Everyone is focused on his own benefit, of making profit out of the poverty and the chaotic systems.” But with Aamin Ambulance, he added, “They are the ones that always have the courage to help other people.”

Dr. Adan said he picked up the spirit of volunteerism and generosity to others from his grandfather, a religious scholar. Dr. Adan’s father taught the Quran and other religious subjects, and his mother ran a small shop.

Years after finishing high school in the capital, he left Somalia at the turn of the century to study dentistry at Peshawar Medical College in Pakistan. While there, he said, he was inspired by the example of Abdul Sattar Edhi, who had begun Pakistan’s largest ambulance service.

Dr. Adan’s work has not brought him the universal good will of the country’s authorities, with some questioning if the speed with which his team arrives at attack scenes means they were tipped off in advance. Other officials have expressed suspicions about how he’s able to afford running the service.

Dr. Adan dismissed the idea of getting any early attack warnings and said he funds the ambulances through income from his own dental practice, along with support from local companies, the United Nations and other nongovernmental organizations.

Aamin’s workers face harassment and even beatings by security forces, who regularly deny them access to pass roadblocks when carrying injured people.

“Security forces put a gun in your mouth and threaten you,” said Ali Mohamed, an ambulance driver with Aamin for 14 years. In its decade and a half of operation, three Aamin staff members have died on the job as a result of gunshots or accidents.

So far, the service has not received any threats from the Shabab, Dr. Adan said.

His future ambitions are to offer a free hospice and mortuary service in Mogadishu and to expand the ambulance service beyond the capital, eventually catering to the entire country.

“Somalia and Somalis deserve better,” he said.

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BBC

The dynamic between Obi-Wan and Princess Leia is a delight, while there are pulpy shades of John Wick in the way that Obi-Wan is plagued by bounty hunters

One of the more intriguing quirks of the Disney era of Star Wars, following the megalith's acquisition of George Lucas's Lucasfilm in 2012, has been the growing re-evaluation of Lucas's critically panned prequel trilogy. This, of course, could simply be a case of millennial nostalgia, although I would say it is also founded on a valid sense of appreciation for movies that – while undeniably flawed in execution – are rich in the kind of cohesion and ideas that Disney's sequel trilogy sorely lacked. Whatever the reason for it, this reappraisal is evidently a driver for the latest Disney+ Star Wars show, Obi-Wan Kenobi, a slick six-part series that seeks to explore what happened to the Jedi Master after the harrowing events of 2005's Revenge of the Sith. The show even begins with a recap of the prequels.

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Directed by TV veteran Deborah Chow, from scripts by showrunner Joby Harold, Obi-Wan Kenobi finds Ewan McGregor's stoic Jedi still in hiding on Tatooine, where he has given himself the holy mission of protecting the young Luke Skywalker. In reality he is a broken man, haunted by the fall of the Jedi, the death of his friend Anakin (Obi-Wan is unaware that he survived to be Darth Vader), and stuck in a daily loop of drudgery and boredom. In interviews leading up to the show, Chow referenced films like 2017's Wolverine-centred X-Men spin-off Logan in describing Obi-Wan's darker, more character-driven approach compared to the rest of the franchise. Judging from the two episodes that premiered today, she wasn't wrong. It's a compelling portrait of defeat and regret, bolstered by a sad, soulful performance from McGregor, who has managed to dim the twinkle from Obi-Wan's eyes.

To make matters worse, Obi-Wan is now cut off from the powers of the Force, for fear of alerting the Empire's Inquisitors to his presence. These Jedi hunters, who hardcore nerds will recognise from animated show Star Wars: Rebels, take advantage of the Jedi's compassion. In one key scene, the ambitious Inquisitor Reva (Moses Ingram) lures a Jedi out of hiding by threatening to kill a barkeep, revealing the Jedi to be played by none other than Uncut Gems co-director Benny Safdie. He highlights Obi-Wan's dilemma: to act, to play the hero, to save others, is to condemn yourself (and likely Luke) to death. "What happened to you?" Safdie's character Nari asks Obi-Wan at one point. "You were once a great Jedi". Nari is later found strung up in the town square.

Obi-Wan is eventually forced into action by episode one's big surprise: the kidnap of a 10-year-old Princess Leia, played with an endearing precociousness by Bird Box's Vivien Lyra Blair. Obi-Wan, who is one of the few people in the galaxy aware of her importance, is approached by her adoptive father Bail Organa (Jimmy Smits reprising his prequel role) to rescue her. Now he must decide – will he act, will he play the hero, will he save Leia? "You couldn't save Anakin," Organa says, "but you can save her".

A recurring problem with Disney's era of Star Wars spin-off films and TV shows has been that the more gaps they fill in the overarching timeline, the more backstory of big characters that is illuminated, the smaller and less interesting the universe becomes. Did seeing Han Solo do the Kessel Run match up to your imagination? Did Boba Fett taking off his helmet and revealing himself as a nice guy make his character any more engaging? Obi-Wan Kenobi runs the same risk here, but justifies itself by being the first Disney+ Star Wars series to feel like a main Star Wars story, rather than some offcut, with its centring of lead characters from the films. After all, it's hard to think of anything else that could tempt Obi-Wan out of his cave. Of course it had to be Leia.

Episode two offers another rare treat when it comes to the recent Star Wars TV shows: a trip away from Tatooine. Obi-Wan ventures to the Blade Runner-esque planet of Daiyu, a hive of scum and villainy where he must avoid detection and track down Leia.

Joby Harold's script is remarkable in the first episode for its tightness, with not a single scene feeling superfluous or wasted. Episode two is slightly baggier, and lends weight to the argument that perhaps this project would have worked better as a two hour movie rather than a five hour TV show. You could also argue this based on the show's production values, which are of course absurdly impressive for television but are still unmistakably televisual. Even with the involvement of cinematographer Chung Chung-hoon, known for his work on Oldboy and The Handmaiden, scenes on Tatooine and Daiyu have a strange, artificial quality to them unbefitting of Obi-Wan's grand status. Doesn't he deserve a bigger stage?

Still, there is a lot to enjoy here. The dynamic between Obi-Wan and Leia is a delight, with the scene in which he is reminded of her mother (Natalie Portman's Padme) proving particularly poignant, while there are pulpy shades of John Wick in the way that Obi-Wan is plagued by bounty hunters throughout the city. Kumail Nanjiani's fraudulent Jedi, who wears a bath robe and uses magnets to move objects across the room, will perhaps divide opinion. The joke is undoubtably funny, but there's something about Star Wars being this wacky and self-aware that feels jarring. Plus, why would you pretend to be a Jedi in a time when Jedis are being strung up in the street? Surely there are safer cons.

(Credit: Disney+)

The second episode ends with Obi-Wan discovering the truth: Anakin Skywalker survived, and now lives on as Darth Vader. The shock is immense – and poses intriguing questions for how he will react going forward. They were like brothers once, and now they are enemies. The closing shot shows a burnt and scarred Vader in a bacta tank, giving us our first glimpse of the returning Hayden Christensen, who reprises his role as Anakin. It's no secret that they will fight again in this series, which has attracted some concern that it could undercut the significance of their duel in 1977's A New Hope – again, making the universe feel smaller.

But for now, based on the strength of these two episodes, I'm willing to give Obi-Wan Kenobi the benefit of the doubt. Much like the man himself, we must keep the faith. 

★★★★

The first two episodes of Obi-Wan Kenobi are on Disney+ now, with further episodes launching weekly.

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France24 - Monde

Tuerie d'Uvalde : la police texane fait son mea culpa

Publié le : 28/05/2022 - 09:17

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La police texane a reconnu vendredi avoir pris une "mauvaise décision" lors de la tuerie dans l'école élémentaire d'Uvalde en faisant le choix d'attendre l'arrivée d'une unité spécialisée de la police aux frontières.

La police a pris une "mauvaise décision" en n'entrant pas rapidement dans l'école d'Uvalde pour mettre fin au massacre, a reconnu, vendredi 27 mai, un haut responsable texan, tandis qu'a émergé un premier témoignage d'une élève survivante.

"Avec le recul, maintenant, bien sûr que ce n'était pas la bonne décision. C'était la mauvaise décision, point final", a déclaré Steven McCraw, directeur du département de la sécurité publique du Texas, lors d'une conférence de presse tendue. "Si je pensais que ça pouvait aider, je m'excuserais", a-t-il dit, très ému.

>> À lire aussi : Après la tuerie au Texas, Trump appelle à "armer les citoyens" pour combattre le "mal"

Dix-neuf agents sur place ont attendu l'intervention d'une unité spécialisée de la police aux frontières, environ une heure après que le tireur, Salvador Ramos, se fut introduit mardi dans le bâtiment. L'adolescent d'à peine 18 ans a tué dix-neuf enfants et deux enseignantes.

Pressé par les journalistes d'expliquer ce délai d'intervention très critiqué, le responsable a affirmé que les forces de l'ordre pensaient "qu'il n'y avait peut-être plus de survivants".

La police a pourtant reçu de nombreux appels de plusieurs personnes se trouvant dans les deux salles de classe touchées, dont un d'une enfant à 12h16, plus d'une demi-heure avant l'intervention de la police à 12h50, prévenant que "huit à neuf élèves étaient vivants", a déclaré Steven McCraw.

Témoignage inédit d'une enfant de 11 ans 

Dans un témoignage inédit, une élève survivante de 11 ans a ainsi raconté à CNN avoir, avec un camarade, récupéré le téléphone portable d'une professeure morte pour appeler la police et leur demander d'intervenir.

Cette élève, Miah Cerrillo, a décrit hors caméra à la chaîne américaine l'irruption du tireur dans la classe alors que son enseignante allait fermer la porte. Selon elle, Salvador Ramos a regardé l'institutrice, lui a dit "bonne nuit", puis lui a tiré dessus, avant d'abattre sa collègue puis des élèves. Il s'est ensuite rendu dans l'autre salle de classe.

>> À voir et à lire : L'assemblée annuelle de la NRA, tout-puissant lobby des armes, chahutée

Miah a raconté s'être alors enduite du sang d'un camarade décédé et avoir fait la morte de peur que le tireur ne revienne.

Lors d'une autre conférence de presse vendredi après-midi, le gouverneur du Texas Greg Abbott a dit avoir été "induit en erreur" sur la réponse policière par des informations initiales inexactes. "Cela me rend furieux", a-t-il dit.

Avec AFP

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Après la tuerie au Texas, Trump appelle à "armer les citoyens" pour combattre le "mal"

REPORTAGE

L'assemblée annuelle de la NRA, tout-puissant lobby des armes, chahutée

Décryptage

Armes à feu : l'Australie, un modèle pour les États-Unis après la tuerie au Texas ?

New York Times - World

Colombia’s Presidential Election

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Teen Mother. Housekeeper. Activist. Vice President?

Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.

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By Julie Turkewitz

CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”

Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.

“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.

Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.

For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.

Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”

“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.

Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”

Roughly: “Long live our strength, damn it!”

In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.

On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.

Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”

Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.

Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.

In all, 40 percent of the country lives in poverty.

Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”

“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”

To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.

Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.

“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”

She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”

Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.

In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.

“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.

“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.

Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.

Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.

Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.

In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.

The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”

Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.

But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.

The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.

So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.

Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.

If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.

In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”

On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”

Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.

“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.

Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.

At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.

Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.

In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.

Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”

On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.

“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”

Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.

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France24 - Monde

Ligue des champions : Benzema et Mané, un Ballon d'Or pour deux

Publié le : 28/05/2022 - 09:42

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La finale de la Ligue des champions, samedi, entre le Real Madrid et Liverpool pourrait être déterminante pour le Ballon d'Or. D'autant que s'affronteront sur la pelouse deux stars dont le nom est cité avec insistance : Sadio Mané et Karim Benzema.

L'un a ébloui l'Espagne, l'autre conquis l'Afrique : le goleador français du Real Madrid Karim Benzema et l'attaquant sénégalais de Liverpool Sadio Mané s'affrontent, samedi 28 mai, au Stade de France en finale de Ligue des champions, pour un duel en forme de dernière marche vers le Ballon d'Or.

Il est difficile d'imaginer la plus prestigieuse récompense individuelle du football, qui sera décernée le 17 octobre, échapper à l'avant-centre madrilène qui, à 34 ans, vient de signer la meilleure saison de sa carrière.

Avant la finale, qui mérite le Ballon d'Or ?🔁 pour Sadio Mané❤️ pour Karim Benzema pic.twitter.com/vGiuP7adGG

May 27, 2022

Avec 44 buts et 15 passes décisives en 45 matches en club cette saison, Benzema a porté son équipe vers un 35e sacre en Liga fin avril, avant une éventuelle "décimocuarta" (14e) inespérée en C1.

"C'est l'excellence, c'est Karim"

"C'est l'un des meilleurs joueurs du monde, probablement le meilleur avant-centre du monde et peut-être le joueur le plus sous-estimé de l'histoire", a assuré le président de l'UEFA Aleksander Ceferin, dans un entretien à l'AFP.

En cas de doublé à Saint-Denis, l'ancien Lyonnais pourrait même égaler le record de buts sur une campagne de C1 de son ancien coéquipier Cristiano Ronaldo (17 en 2013-2014). "Les records sont faits pour être battus", a souri l'attaquant français dans un entretien sur le site de l'UEFA.

"C'est l'excellence, c'est Karim, évidemment. (...) Moi, je suis à fond pour que ce soit un joueur français (qui l'ait, NDLR). De par ce qu'il fait avec son club tout au long de l'année, et avec nous aussi en équipe de France, oui, il le mérite", a assuré le sélectionneur français, Didier Deschamps, dans un entretien à beIN Sports, dimanche.

Un triomphe samedi tuerait tout suspense : sauf coup de théâtre, Benzema deviendrait le premier Français à être sacré Ballon d'Or depuis son ancien entraîneur Zinédine Zidane en 1998. 

Sadio Mané, deuxième Africain sacré de l'histoire ?

Sur le terrain comme dans les suffrages, se dresse face à lui l'ultime barrière qui le sépare du trophée : Sadio Mané, en lice pour devenir le deuxième Africain à remporter le Ballon d'Or après le Libérien George Weah en 1995.

"C'est triste qu'aucun autre joueur africain l'ait gagné depuis Weah", a-t-il déclaré. "Nous allons tout faire pour gagner la Ligue des champions, et après on verra ce qu'il se passera avec le Ballon d'Or."

Pour le Ballon d'Or, "il faut être soit Lionel Messi, soit Cristiano Ronaldo, soit avoir gagné la Ligue des champions. En gagnant samedi, ça va augmenter ses chances", a assuré son entraîneur Jürgen Klopp.

S'il marque moins (23 buts toutes compétitions confondues), l'attaquant de 30 ans est le fer de lance d'un collectif qui a presque tout gagné.

Avec la Ligue des champions, Liverpool bouclerait un joli triplé, en plus de la Coupe d'Angleterre et la Coupe de la ligue, qui le consolerait de la Premier League qui lui échappé pour un seul point, au profit de Manchester City.  

Sous le maillot du Sénégal, dans deux matches différents, il a marqué le tir au but qui a offert au pays sa première Coupe d'Afrique des nations début février, puis celui qui l'a envoyé au Mondial-2022 fin mars.

Les deux fois, c'était face à l'Égypte de son coéquipier Mohamed Salah.

"Il est dans la forme de sa vie. C'est un plaisir de le voir jouer", l'a encensé Klopp.

Mané bientôt à Munich ?

Malgré cela, après six années, son avenir sur les bords de la Mersey est des plus incertains. L'ombre de Salah, qui lui aussi s'interroge sur son futur, donne des envies d'ailleurs au Sénégalais.

Avec une année de contrat à honorer et 30 ans depuis le 10 avril, l'intérêt manifesté par le Bayern Munich ou le PSG ne peut le laisser indifférent s'il veut s'octroyer un dernier défi assorti d'un gros contrat. Selon plusieurs médias, vendredi, le club bavarois serait en pole pour l'accueillir.

"Je répondrai après la Ligue des champions. Que je parte ou que je reste, je répondrai après", a-t-il glissé dans un sourire au micro de Sky Sports, mercredi.

Pour Klopp, "il sera un joueur important qu'importe où il jouera la saison prochaine".

Avec AFP

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Ligue des champions : Jürgen Klopp en route pour marquer un peu plus l’histoire de Liverpool

Avant-match

Ligue des champions : Luka Modric, le facteur X du Real Madrid

Ligue des champions : Paris face à la déferlante "Red"

New York Times - World

Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style

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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.

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By Elian Peltier and Mady Camara

DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.

Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.

“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”

If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.

“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”

Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.

European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.

From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.

“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”

Read More on the World Cup

Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.

Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.

His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.

Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.

At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.

As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.

It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.

Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.

“Why not us?” he said.

Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.

Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.

“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”

His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.

If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.

Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.

Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.

Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.

“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.

The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.

But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.

“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”

Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.

“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”

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France24 - World

Explainer: How do France's legislative elections work?

Issued on: 11/05/2022 - 10:14

Aude MAZOUE

Close on the heels of April's presidential vote, French voters go back to the ballot box on June 12 and 19 to elect lawmakers to the National Assembly. France's legislative elections tend to pale next to the limelight-stealing race for the Élysée Palace, but with 577 distinct races to fill lower-house seats, their results are no less critical to daily life. FRANCE 24 explains the ins and outs.

French voters will elect 577 lawmakers from as many districts to sit in the lower-house National Assembly in June. The lawmakers are known as deputies and sit for five-year terms, voting for (or against) legislation in a semi-circular chamber – known colloquially as the hémicycle – inside the Bourbon Palace in central Paris. During the most recent legislature – which began in 2017 and was suspended shortly before the 2022 presidential campaign began in March – National Assembly deputies passed some 354 bills into law.

Beyond lawmaking, deputies are also tasked with monitoring government activity. They can hold cabinet ministers to account, in writing or orally, during designated question periods on Tuesdays and Wednesdays, be it with questions on local matters in the districts they represent or on national policy. They can also demand that parliamentary inquiry committees be convened to enlighten legislators on a particular issue. Recent examples include a committee convened over a scandal in private care homes and another after Corsican nationalist Yvan Colonna was fatally assaulted in prison in March.

The number of National Assembly deputies has changed over time to track with population shifts nationwide. For the purposes of the upcoming legislative elections, seats are divided by tranches of the population, known as circonscriptions or constituencies. Each is meant to represent 125,000 residents. France is currently divided into 566 legislative districts, plus the 11 more added in 2012 to provide representation for some 2.5 million French citizens resident abroad.

Still, today's legislative divisions have not necessarily kept pace with population shifts: The numbers of deputies in administrative departments that have shed residents in recent years have never been scaled back. During his first presidential campaign in 2017, Emmanuel Macron pledged to reduce the number of deputies (and senators) by one-third as a cost-cutting measure. But Macron's institutional reforms were hobbled by a series of national and international crises – the Benalla scandal, the Yellow Vest protests and Covid-19 – falling by the wayside during his first term. The campaign platform that saw Macron re-elected in April didn't put the issue back on the table.

Deputies are elected by direct universal suffrage, which means every French adult registered to vote can cast a ballot. In each district, the vote takes place in two rounds, one week apart. But if one candidate scores an absolute majority, more than 50 percent of the vote as well as 25 percent of registered voters, the individual is elected without the need for a second round. That feat is rare, however: only four deputies of the 577 elected in 2017 won office directly in the first round.

Every candidate who wins the support of at least 12.5 percent of registered voters can advance to the second round. If only one candidate hits that mark, the next-highest-scoring candidate nevertheless gets promoted to the second-round duel. If no candidate manages it, the top two vote-getters advance regardless.

To stand in France's legislative elections, a candidate must be a French national aged 18 or older. But there are caveats: Courts can issue penalties to offenders that render them ineligible to run for elected office. Certain high-level public servants (prefects, magistrates, school superintendents) aren't allowed to run in the districts where they held those positions for a specific period of time. Individuals under guardianship aren't allowed to run. Since 2017, deputies aren't allowed to combine that job with other elected offices such as mayor or the presidency or vice-presidency of a region, department, or grouping of towns or cities; they can stand as candidates, but must decide which mandate to keep and which to quit once elected.

Having any connection to a particular district isn't required before running to represent it, and a candidate doesn't have to establish residency. "Deputies are invested with a national mandate. Although elected in one constituency, each deputy represents the nation as a whole," the National Assembly website states. How such "parachuted in" candidates play with the voters they'll need to persuade to get elected is another matter.

Although political parties begin their behind-the-scenes negotiations well before – with horse-trading rife as they seek out potential alliances – the window for filing candidacies only opens on May 16. The final deadline is May 20 at 6pm sharp. For the second round, the window for finalists to officially throw their hats in the ring is June 13-14.

The legislative campaign officially begins on May 30. Campaign posters appear, pasted in specially designated locations in every city, town and village across the country. The campaign also kicks off on radio and television for the parties taking part.

Three days after the second round, the freshly elected Assembly takes office. For the next slate of lawmakers – to be known as the 16th Legislature of the Fifth French Republic – it begins on June 22. On June 28, the lawmakers elect the chamber's president by secret ballot. The political group slated to sit in the house will be officially announced that same day. Finally, the rosters of the National Assembly's eight permanent committees (Foreign Affairs, Economic Affairs, National Defence, etc.) are composed the following day.

Any deputy elected can decide to join the political group of his or her choice. To form an official parliamentary group, the threshold is 15 deputies (down from 20 before 2009). In general, groups are formed according to lawmakers' political allegiances. But it does happen that deputies from multiple parties band together to form a parliamentary group to meet that golden threshold.

The stakes are indeed high, politically and financially. Having a group is a prerequisite to bringing any real influence to bear on the chamber's debates or the workings of the Assembly. In practical terms, a parliamentary group is allocated more speaking time to query government ministers during question periods. It can also request that a session be suspended. Financially speaking, only parliamentary groups receive Assembly funding to cover their expenses, allowing them to take on parliamentary staff. And those groups alone enjoy access to facilities like parliamentary offices and conference rooms.

>> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

Higher thresholds open doors to yet more coveted privileges, which are generally only accessible to France's major political parties. Some 58 deputies are required to issue a no-confidence motion, which launches a debate and entails a vote. Sixty deputies from one party are needed to refer a law to the Constitutional Council to rule on whether it complies with France's fundamental principles. Meanwhile, a full 185 deputies are required to request the holding of a shared-initiative referendum. But before any such referendum can be held, the proposal must first garner the signatures of 4 million French voters.

Simply put, "cohabitation" is a power-sharing scenario wherein France's president and prime minister hail from different sides of the political fence. It occurs when, after legislative elections, the National Assembly is dominated by a party other than the president's own party.

Cohabitation has happened three times in France's modern political era since 1958, including twice under Socialist president François Mitterrand, with conservative prime ministers Jacques Chirac and Édouard Balladur serving from 1986 to 1988 and 1993 to 1995, respectively. The most recent period of cohabitation dates back 20 years. In 1997, Chirac, by then president, unwisely dissolved parliament thinking he could bolster his majority with fresh legislative elections; he was wrong. The left won a majority and Socialist Lionel Jospin served as prime minister for five years, until 2002.

>> Explainer: What does a French president do?

During periods of cohabitation, the president is obliged to name a prime minister from the new lower-house majority. The head of state and head of government must "coexist" to run the country. The situation is disadvantageous to a president, who loses decision-making power over domestic matters as the prime minister's majority in parliament hews to its own legislative agenda. The president has to share prerogatives with the prime minister and cannot compel the latter to resign. A president does, however, maintain the power to dissolve parliament and trigger new legislative elections (for better or worse – see Chirac, above). 

Since 2002, after reforms that rejigged the electoral calendar and shortened presidential terms to parallel legislators' own five years in office, France's legislative elections have been scheduled to follow shortly after presidential elections. The move has naturally made cohabitation less likely since a population who just weeks prior voted to choose a new president has generally given the freshly elected leader the legislative wherewithal to make good on those winning campaign pledges.

But while less likely, cohabitation isn't impossible. And so the suspense remains ahead of voting on June 12 and 19. Stay tuned.

This article has been translated and adapted from the original in French.

French legislative elections © FRANCE 24

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France24 - World

Real Madrid win 14th Champions League title over Liverpool after late start in Paris

Issued on: 28/05/2022 - 23:34

NEWS WIRES

Vinicius Junior scored the only goal of the game as Real Madrid beat Liverpool 1-0 in Saturday's Champions League final in Paris to become kings of Europe for a record-extending 14th time after a night marred by problems outside the ground that led to the kick-off being delayed by over half an hour.

Brazilian winger Vinicius turned in Fede Valverde's enticing low cross in the 59th minute at the Stade de France and Liverpool could not find an equaliser as Jurgen Klopp's side lost to the Spanish giants in a Champions League final for the second time in five seasons.

The Anfield side will wonder what might have been had the outstanding Thibaut Courtois not pushed Sadio Mane's shot onto the inside of a post when they were on top in the first half, as they fell short of a trophy treble.

Winners of the English League Cup and FA Cup this season, they just missed out to Manchester City for the Premier League title and were denied a victory here which would have put them level with AC Milan on seven European Cups.

Instead Real have a fifth Champions League in nine seasons to go with their Spanish title, as Carlo Ancelotti becomes the first coach to win European club football's greatest prize for a fourth time.

Ancelotti was also in charge of Real when they won the 2014 final having also triumphed with AC Milan in 2003 and in 2007, the latter victory coming against Liverpool.

Delayed kick-off

The match kicked off 35 minutes later than the planned 9:00 pm (1900 GMT) start in the French capital after chaos at entrances to the stadium led to fans being unable to get to their seats.

UEFA said it was "sympathetic" towards those affected and put the huge build-ups of supporters at gates down to "thousands of fans who had purchased fake tickets which did not work in the turnstiles".

Tear gas was also fired by police as a small number of people could be seen trying to scale fences around the perimeter of the ground.

The final was only moved to the French capital after Saint-Petersburg was stripped of the game following Russia's invasion of Ukraine in February.

The delayed kick-off may have been responsible for the slow start to the game itself, as it took 16 minutes before there was an incident of note, Mohamed Salah turning a low Trent Alexander-Arnold cross towards goal only for Courtois to save.

Liverpool were seen as favourites to avenge their loss to the Spanish giants in the 2018 final in Kyiv and they began to take control of the game.

Mane came agonisingly close to opening the scoring in the 21st minute as he skipped his way into a shooting position inside the box only for Courtois to tip his net-bound shot onto his right-hand post.

Klopp's side, with Fabinho and Thiago Alcantara starting in midfield after overcoming fitness worries, were on top but could not turn their superiority into a lead.

Outstanding Courtois

Real, meanwhile, created almost nothing in the first half with Karim Benzema quiet, but their captain briefly thought he had got the breakthrough two minutes before the interval.

The Frenchman prodded home after the ball broke back to him inside the area but the offside flag was raised.

The decision to disallow the goal was upheld after a lengthy VAR check, despite Fabinho deflecting Valverde's touch through to Benzema.

Yet Ancelotti's side kept their nerve and were rewarded with the goal as the hour mark approached.

Valverde drove forward down the right before firing a low ball across the face of goal for Vinicius to turn it in at the far post past his Brazilian national team colleague Alisson.

Just like in 2018, Real had drawn first blood, but this time there was no need for them to send on Gareth Bale in order to ensure victory.

Courtois was superb, flying to his right to keep out a Salah curler before two saves in quick succession late on.

First the Belgian got down low when substitute Diogo Jota deflected Salah's effort towards goal, and then he produced a strong arm to turn a Salah strike behind.

It was Real Madrid's night.

(AFP)

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football

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France24 - World

War in Ukraine: Aboard the train taking Ukrainians away from the Donetsk, Luhansk regions

Issued on: 28/05/2022 - 17:33

Gulliver CRAGG David GORMEZANO

Since the start of the war in Ukraine, thousands of people have fled the Donetsk and Luhansk regions. In recent days, Ukraine’s national railway company has seen an influx of people who did not want to leave their country but who have finally resigned themselves to boarding evacuation trains. FRANCE 24 reports from aboard a train carrying displaced people from Donbas.  

On Wednesday morning, Dr Oleksander Babitch and other doctors from Ukrzaliznytsia, the national railway company, gather on the platform of the railway station in Dnipro, a large industrial city in eastern Ukraine and the gateway to the Donbas. It marks the start of a new operation aimed at evacuating civilians caught in the ever-intensifying fighting.  

Here, a train is ready to depart for Pokrovsk, in Donetsk oblast. After the Kramatorsk railway station was bombed on 8 April, which resulted in the deaths of 52 people, including five children, the small town of 60,000 inhabitants became the railway exit point for the inhabitants of Donbas. 

The railways on the front line 

Scanning their phones, drivers, conductors and doctors learn that Pokrovsk has been hit by two missiles a few hours earlier. Six people were reportedly injured. The train starts up, crossing the Dnipro River, and begins its 200-kilometre journey east. 

"Of course we are afraid, but someone has to do this job," says Dr Babitch. "We know that the Russians are targeting railway infrastructure, 160 company employees have been killed since February. But we keep working, we won't stop. They shelled the Kramatorsk station because that's where we were gathering people to evacuate. After the bombing, we moved our activities to Pokrovsk. They are inhumane. They don't respect any rules of war," he adds, switching between Russian and Ukrainian. 

The Donbas, at war since 2014 

A doctor from this region, Babitch has been employed by Ukrzaliznytsia his entire career. After working for a long time in the company's hospitals in eastern Ukraine, he was reassigned to the Kyiv region in 2014 when the war in Donbas broke out. His parents still live in Bakhmut, between Donetsk and Kramatorsk, just a few kilometres from the fighting. Smiling, energetic and determined, he is well aware of the difficulties that this region’s inhabitants have faced.  

"Those who had decided to leave left a long time ago. Those who are leaving now are those who did not want to leave, but were hit by tragedy. A few days ago, we evacuated an elderly couple whose house was destroyed in a bombing. They had time to take refuge in a shelter, but not their daughter, who was killed. They buried her in the garden and then left Volnovakha." 

Three hours after leaving Dnipro, the train stops at Pokrovsk station. The people who had arrived at the station by bus and ambulance are quickly medically assessed and then board the train – all within the space of two hours. The railway team thought it would take 200 displaced people that day, but in the end only 101 boarded. "The intense fighting has probably prevented the movement of civilians and the volunteers who are going to look for them all over the region," we are told. 

"The further you go towards the front, the more difficult the situation becomes. There are many places where we can't go anymore," says Oleksander, one of the young volunteers in an orange T-shirt. "We tell people: 'We are not sure if we can come back, make your choice. But some people don't want to leave, even when they are living in a cellar with children. I don't know how to convince them." Oleksander tries to understand their reasons: "They must be afraid of losing everything they own. Or they don't know where to go. They are so anxious that they decide to stay at all costs. Maybe they think they will be robbed or cheated... That's my opinion." 

Arriving from Donets’ke, a village between Sloviansk and Lyman, Lyudmila was finally put into a compartment with her elderly and disabled mother. "We didn't want to leave our house, because my mother had a medical room. Besides, no one wants to leave their home," she says, close to tears. "But a cluster bomb blew out all our windows two days ago. We lived in the corridors and the cellar. It was too hard, unbearable. We decided to leave because it was now or never. There was no internet, no mobile phone network, no news. And we had no gas, electricity only from time to time, and not much to eat either."

 

A few seats away, a young woman with her mother and children eat their packed lunch. This family was lucky not to have been caught up in the fierce fighting a hundred kilometres away. A refugee in Poland since the beginning of the war, Lina returned to convince her mother to leave Donbas. They will travel to Lviv, in Western Ukraine, the train's terminus, and then hope to return to Poland. "We want to come back when it's over," says Valentina, the mother, who lost her husband in the post-2014 clashes in Donbas. "It's nice to be a guest, but it's even better to be home." 

In another compartment, two women in the dark are facing each other, a suitcase at their feet. Victoria is a teacher in Pokrovsk and plans to stop in Dnipro. "Afterwards, I don't know," she says. "If I could stay, I would, because I have my whole life here. But the best way for me to help the Ukrainian army is to leave, so that they can free us. This is what the local authorities tell us every day."

Ms Tsivilina has left the town of Artemivsk, she says. This town with a population of 77,000 was officially renamed "Bakhmut" in 2015, after Ukraine passed a "decommunisation" law. "I waited, but now there are no more lights in the windows at night. People only go out to buy food. When I think about my flat, I feel like crying," says the old woman. 

After answering our questions, the two women begin a brief conversation. "I watched the May Day parade on TV to try to understand why Russia is doing this to us. There must be a reason, but I don't understand what it is. Our freedom must be respected, we didn't invite them to come," said the teacher. "There is no valid reason to invade Ukraine. We can live as we wish. They don't have to save us from ourselves," replies Tsivilina, who is going to join relatives in Kryvyï Rih, President Volodymir Zelensky’s hometown.  

A century of war in Donbas 

Following a brief pause, the old woman resumes in a low voice: "I will come back when the war is over, but I am 83 years old... This region has suffered so much for so long, with the Holodomor [a famine orchestrated by Stalin that killed at least 2.5 million people in Ukraine in the 1930s], and then the Holocaust [more than 1 million Ukrainian Jews perished between 1941 and 1944]. And today, it is horrible what they [the Russians] are doing to Mariupol. Putin is Hitler." 

Since 2014, fighting in the east between pro-Russian separatists, who Moscow actively supports, and the Ukrainian army has left more than 13,000 people dead, according to the UN, and displaced nearly 1.5 million people. Since the beginning of the Russian invasion in February, the fighting has reached an unprecedented level of violence. Moscow wants to take over the entire Donbas at all costs and defeat the Ukrainian army, which has been resisting it for eight years. Babitch, the doctor from this region, strongly opposes this objective: "We will resist to the last drop of blood if necessary. We will prevent them from destroying us." 

This article was translated from the original in French by Mariamne Everett. 

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Ukraine fighting to keep control of key town in Donbas

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France24 - World

Cannes 2022: First a Square now a triangle, Ruben Östlund wins the Palme d’Or for a second time

Issued on: 28/05/2022 - 22:39Modified: 28/05/2022 - 22:42

Eve JACKSON Follow

The jury, chaired by Vincent Lindon, has unveiled its winners for the 2022 edition of the Cannes Film Festival. Swedish director Ruben Östlund received the Palme d'Or for the film "Triangle of Sadness", a funny and cruel prank on wealthy industrialists and influencers. Two films tied for the Cannes Grand Prix: "Close" by Belgian filmmaker Lukas Dhont and "Stars at Noon" by French director Claire Denis.

Iranian actress Zar Amir-Ebrahimi received the Best Actress award for her role in Ali Abbasi's thriller "Nights of Mashhad" and South Korean actor Song Kang-ho won Best Actor for his role in "Broker" by Japanese director Hirokazu Kore-eda.

Cannes Film Festival © FRANCE24

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L'Humanité

Canicule, experts et ministre

Chronique

Sylvestre Huet

Au nord de l’Inde et au Pakistan voisin, les peuples suffoquent. Alors que les pluies de la mousson ne sont pas encore là, des températures extrêmes, de 45 à plus de 50 °C, épuisent les populations, rendent insupportables les durs labeurs des paysans et ouvriers, tuent les plus faibles. Elles frappent également les cultures. Trop sec, trop chaud pour les jeunes blés dont les rendements menacent de s’écrouler. Alors qu’il espérait remplacer l’Ukraine sur les marchés mondiaux, le premier ministre Indien, Narendra Modi, s’est résigné à un embargo sur les exportations de la céréale.

Question de science : ces températures dévastatrices, ponctuelles et régionales, ont-elles un rapport avec le changement climatique planétaire dû à nos émissions de gaz à effet de serre ? Oui, vient de répondre une étude du service météorologique britannique.

Les scientifiques du Met Office se sont plongés dans plus de 150 simulations du climat planétaire de 1850 à 2100, réalisées pour le rapport du Giec (1). Ils y ont étudié les températures de cette région du monde durant les mois d’avril et mai. Et recherché les proba­bilités d’une telle canicule précoce dans des simulations intégrant l’intensification de l’effet de serre par nos émissions et dans celles qui font « comme si » ces dernières n’avaient pas existé, ne tenant compte que des seules causes naturelles de variations climatiques.

Résultat ? Si le climat n’avait pas été modifié par nos émissions de gaz à effet de serre, le temps de retour d’une telle canicule aurait été d’une fois tous les trois siècles. Aujourd’hui, avec un climat planétaire réchauffé de 1,1 °C depuis la fin du XIXe siècle, sa probabilité est cent fois supérieure. Elle peut donc revenir tous les trois ans en moyenne. Quant au futur, à l’horizon 2100, même si l’on suivait un scénario de réduction très sévère de nos émissions, de telles températures surviendraient tous les ans.

Le résultat donne raison au Giec, qui, dans le dernier ­rapport de son groupe 1, affirme ceci : « Certaines des chaleurs extrêmes de la dernière décennie ne seraient très ­probablement pas survenues sans le réchauffement provoqué par nos émissions de gaz à effet de serre. »

La politique climatique française est-elle à la hauteur de ce défi ? Macron II vient d’en confier la responsabilité à sa première ministre. Mais si Élisabeth Borne ne fait que poursuivre la politique conduite sous Macron I, cela ne suffira pas.

la chronique scientifique de sylvestre huet
L'Humanité

Mieux vaut croiser un grand scorpion qu’un petit !

Actu

Zoologie Indiana Jones avait raison : plus ces arachnides sont petits, plus leur venin est mortel pour l’humain !

Anna Musso

« En matière de scorpions, plus ils sont gros, mieux c’est », conseille Indiana Jones dans le film de Spielberg, le Royaume du crâne de cristal. Une réplique qui a inspiré une très sérieuse étude irlandaise, dont les résultats, parus dans la revue Toxins, viennent de confirmer ce lien entre la taille d’un scorpion et la toxicité de son venin. Après avoir rassemblé et croisé les travaux scientifiques mesurant la puissance des venins de 36 espèces de scorpions, les chercheurs les ont comparés aux mesures morphologiques de ces arachnides, pour voir si la dangerosité toxique dépendait vraiment de leur taille. Résultat : ce sont bien les espèces les moins grandes qui fabriquent les venins les plus mortels. Parmi elles figurent le scorpion des écorces , de 3 à 4 cm, ou le scorpion jaune brésilien, qui mesure entre 5 à 7 cm. À l’inverse, les plus grandes espèces sont souvent les moins dangereuses. Par exemple, le scorpion des rochers – environ 21 cm – a le venin le moins puissant.

Le scorpion est le 3e animal le plus meurtrier sur terre. S’ils ne sont pas tous mortels, ils sont tous venimeux. Dans la majorité des cas, leur piqûre provoque des symptômes locaux : rougeurs, douleurs, engourdissement, gonflement. Mais elle peut aussi déclencher des problèmes neurologiques graves, voire la mort, ce qui est le cas pour plus de 3 000 personnes chaque année dans le monde. Sachant que la plupart des victimes hospitalisées avec des symptômes graves sont des enfants de moins de 15 ans, l’identification de l’espèce responsable est essentielle pour administrer rapidement le bon traitement. A. M.

scorpions
France24 - World

French Open: 2020 winner Swiatek advances, Medvedev cruises in straight sets

Issued on: 29/05/2022 - 00:10Modified: 29/05/2022 - 00:13

NEWS WIRES

World number one Iga Swiatek was the only top 10 seed left standing at the French Open on Saturday after racking up her 31st straight win as third seed Paula Badosa and seventh-ranked Aryna Sabalenka crashed out.

Swiatek, the 2020 champion, dropped serve three times against 95th-ranked Danka Kovinic of Montenegro before sealing a 6-3, 7-5 third round victory.

"I wanted to play really aggressively but sometimes I felt I was hitting with too much power and it was hard to control," said the 20-year-old Pole.

Swiatek's winning streak is the best since Serena Williams's 34 successive victories in 2013.

She next faces Chinese teenager Zheng Qinwen who made the last 16 on her debut when French veteran Alize Cornet, playing in her 61st consecutive Grand Slam, retired with a leg injury, trailing 6-0, 3-0 after just 44 minutes.

Having stunned 2018 champion Simona Halep in the second round, Zheng becomes only the fourth Chinese woman to make the fourth round in Paris where compatriot Li Na won her landmark Slam title in 2011.

"I always knew I had the level to do well, now I just want to keep going," said the 19-year-old Zheng, ranked at 74.

Cornet, the last Frenchwoman in the draw, was booed by a section of the Court Philippe Chatrier.

"It hurt more than my injury," she said.

Spain's Badosa, who made the quarter-finals in 2021, retired from her last 32 match due to a calf injury when she was trailing Russia's Veronika Kudermetova 6-3, 2-1.

Sabalenka, the seventh seed, slipped to a 4-6, 6-1, 6-0 defeat against Italy's Camila Giorgi who is into the fourth round for the first time.

The exits of Badosa and Sabalenka mean that for the first time in the Open era only one top 10 seed has survived to the fourth round.

'Really hard'

In stark contrast, nine of the top 10 men are still in contention.

World number two Daniil Medvedev eased through by defeating Serbian 28th seed Miomir Kecmanovic 6-2, 6-4, 6-2.

Medvedev has not dropped a set in three rounds and will next play former US Open champion Marin Cilic who ended 37-year-old Gilles Simon's 17-year-old Roland Garros career with a 6-0, 6-3, 6-2 win.

Cilic, who made back-to-back quarter-finals in 2017 and 2018, hit 42 winners.

Medvedev fell in the opening round on his first four trips to Paris before reaching the quarter-finals a year ago.

"It was really hard, everyone was asking how I could be number two in the world without getting past the first round," said the US Open champion who has yet to win a clay title.

Fourth seed and 2021 runner-up Stefanos Tsitsipas needed just 92 minutes to clinch a 6-2, 6-2, 6-1 win over 95th-ranked Mikael Ymer.

Greek star Tsitsipas had to come back from two sets down to beat Lorenzo Musetti and then needed four hours and four sets to see off 134th-ranked qualifier Zdenek Kolar in his first two outings.

Eleven set points

However, the 23-year-old was never troubled on Saturday, breaking his Swedish opponent six times on his way to a fourth round clash against Danish teenager Holger Rune or Hugo Gaston, the last French player in the tournament.

"It was different from my first two matches. The conditions were warmer and drier, which suited me better," said Tsitsipas after a season-leading 34th win in 2022.

Eighth-seeded Casper Ruud became the first Norwegian man to reach the last 16 with a 6-2, 6-7 (3/7), 1-6, 6-4, 6-3 win over Italy's Lorenzo Sonego.

Ruud hit 39 winners and goes on to face Poland's Hubert Hurkacz, a Wimbledon semi-finalist last year who is also in the last 16 in Paris for the first time.

Mackenzie McDonald, the 60th-ranked American, slipped to defeat against Italian 11th seed Jannik Sinner after managing to squander 11 set points in the second set.

Sinner, a quarter-finalist in 2020, triumphed 6-3, 7-6 (8/6), 6-3 and will face seventh-seeded Andrey Rublev for a last-eight spot.

Rublev, also a quarter-finalist two years ago, defeated Chile's Cristian Garin 6-4, 3-6, 6-2, 7-6 (13/11).

(AFP)

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France’s Tsonga bids emotional farewell to tennis career after French Open loss

French Open

Swiatek cruises, Tsitsipas hangs on at Roland Garros day five

French Open

Nadal easily wins 300th Grand Slam match as Alcaraz, Zverev squeak through

Opex 360

L’aéronavale française va accentuer sa préparation au combat de haute intensisté avec l’exercice Ocean Hit 22

par Laurent Lagneau · 29 mai 2022

Il y a quelques jours, le Service de l’information aéronautique [SIA] a publié une note [.pdf] pour annoncer la création de onze zones réglementées temportaires [ZRT] et de six zones dangereuses temportaires [ZDT] au large de la Bretagne, à compter du 15 juin prochain. La raison? Un « exercice mettant en œuvre un nombre important d’aéronefs de la défense, français et étrangers, évoluant en CAM de jour, en toutes conditions de vol et à toutes altitudes, nécessitant la création de zones réglementées et dangereuses temporaires ».

L’exercice en question sera organisé depuis la base aéronavale [BAN] de Landivisiau. Appelé « Ocean Hit 22 », il s’agit d’un entrainement aéromaritime visant à préparer un engagement de « haute intensité », avec le concours de « navires de la Marine nationale, de troupes de l’armée de Terre et d’aéronefs des forces aériennes suisses, grecques, britanniques et [évidemment] françaises.

Dans le détail, Ocean Hit 22 mobilisera des F/A-18 suisses, des F-16 grecs, des F-35B britanniques ainsi que des Rafale, des Mirage 2000, un E-3F SDCA [Système de Détection et de Contrôle Aéroporté] ainsi qu’un avion ravitailleur A330 MRTT de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE]. Ces appareils opéreront aux côtés des Rafale Marine et des E-2C Hawkeye du groupe aérien embarqué [GAé]. Des avions de patrouille maritime Atlantique 2 et des hélicopères NH-90 Caïman seront également de la partie, de même qu’une frégate multimissions [FREMM].

« Les forces en présence s’entraineront à la mise en œuvre d’armement réel en mer, après avoir franchi les défenses ennemies constituées d’aéronefs et de systèmes surface-air modernes », explique la Marine nationale.

Et de préciser : « Afin de préparer les opérations depuis le porte-avions Charles de Gaulle, un des enjeux de l’exercice résidera dans la capacité à travailler depuis différentes bases de départ, dans un environnement rendu complexe par les capacités de renseignement et d’interception Cyber de l’ennemi ».

Il s’agit du second exercice organisé par la Marine nationale en vue de renforcer sa préparation au combat « haute intensité » en six mois. En effet, fin novembre 2021, les manoeuvres Polaris 21 avaient mobilisé 6000 militaires [dont 4000 marins] ainsi qu’un nombre important de navires de surface et d’avions. Ayant opposé deux forces [l’une constituée autour du porte-avions Charles de Gaulle, l’autre autour du porte-hélicoptères amphibie Tonnerre], elles avaient permis de tirer des enseignements précieux.

France24 - World

Macron and Germany’s Scholz urge Putin to hold ‘direct negotiations’ with Zelensky

Issued on: 28/05/2022 - 07:30

FRANCE 24 Follow

French President Emmanuel Macron and German Chancellor Olaf Scholz urged Russian President Vladimir Putin to hold “serious direct negotiations” with Ukrainian President Volodymyr Zelensky to find “a diplomatic solution to the conflict” during a phone call Saturday, the chancellor’s office said. Putin told the two leaders that increasing arms supplies to Ukraine risks “further destabilising” the situation, the Kremlin said. Catch up with the day's developments on FRANCE 24's liveblog. All times are Paris time (GMT+2).

7:12pm: Pro-Moscow official in Ukraine’s Kherson region says referendum could come on joining Russia

A senior pro-Russia official in the occupied Ukrainian region of Kherson told Reuters on Saturday that nearby fighting could affect the timing of its formal bid to join Russia and a decision was likely “towards next year".

Kirill Stremousov, deputy head of the Russia-backed Kherson military-civilian administration, also said in a video call that the process might involve a referendum, backtracking on previous comments that none would be needed.

Asked about the timetable for joining Russia, he replied: "It won’t happen by autumn. We’re preparing an administrative system and then towards next year we will see what the situation is like."

Stremousov told Russian state media on May 11 that Kherson, just north of Crimea and the only regional capital that Russia has captured in more than three months of fighting in Ukraine, would ask President Vladimir Putin to incorporate it into Russia by the end of 2022. He said at the time: "There will be no referendums."

In his interview with Reuters, however, he said there could be a vote.

"We'll announce later when some kind of vote or plebiscite is planned, but it won’t be today and it won’t be tomorrow because our first task is to restore order in the Kherson region," he said.

4:13pm: Macron, Scholz ask Putin to release Ukrainian soldiers who were defending Azovstal

French President Emmanuel Macron and German Chancellor Olaf Scholz asked Russian President Vladimir Putin Putin to release some 2,500 Ukrainian soldiers who were holed up inside the Azovstal steel plant in Mariupol and then taken prisoner by Russia.

"The president of the Republic and the German chancellor asked for the release of some 2,500 defenders of Azovstal made prisoners of war by the Russian forces," the French presidency said after a telephone call between the three leaders.

3:37pm: Macron and Scholz ask Putin to hold ‘direct negotiations’ with Zelensky

German Chancellor Olaf Scholz and French President Emmanuel Macron on Saturday asked Russian President Vladimir Putin to hold "direct serious negotiations" with Ukrainian President Volodymyr Zelensky.

During an 80-minute conversation with Putin, the two European leaders "insisted on an immediate ceasefire and a withdrawal of Russian troops", the German chancellor's office said.

Macron and Scholz urged Putin to have "serious direct negotiations with the Ukrainian president and (find) a diplomatic solution to the conflict".

3:29pm: Putin says Moscow ‘ready’ to find ways to ship grain stuck in Ukrainian ports 

Russian President Vladimir Putin on Saturday told the leaders of France and Germany that Moscow was "ready" to look for ways to ship grain stuck in Ukrainian ports but demanded that the West lift sanctions. 

"Russia is ready to help find options for the unhindered export of grain, including the export of Ukrainian grain from the Black Sea ports," Putin told French President Emmanuel Macron and German Chancellor Olaf Scholz, the Kremlin said. 

Russia's offensive in Ukraine and Western sanctions have disrupted supplies of fertiliser, wheat and other commodities from the two countries, fuelling concerns about the risk of hunger around the world. 

Russia and Ukraine produce 30 percent of the global wheat supply. 

3:11pm: Putin tells Macron, Scholz that supplying more arms to Ukraine risks ‘destabilisation’ 

Russian President Vladimir Putin on Saturday warned the leaders of Germany and France against ramping up arms supplies to Ukraine, saying they could further destabilise the situation in the pro-Western country. 

Putin told French President Emmanuel Macron and German Chancellor Olaf Scholz that the continuing arms supplies to Ukraine were "dangerous", warning "of the risks of further destabilisation of the situation and aggravation of the humanitarian crisis", the Kremlin said.

11:56am: Ukraine ex-president says blocked from leaving country

The former president of Ukraine, Petro Poroshenko, said Saturday he was barred from leaving the country, accusing the government of breaking a so-called political ceasefire in place since Russia invaded. Poroshenko, in power from 2014 to 2019, has made frequent public appearances since the war started, appearing on international television to offer commentary. 

His European Solidarity party is the second biggest party in Ukraine's parliament after President Volodymyr Zelensky's ruling party. After Russia invaded, Ukraine's parliament banned several pro-Russian parties, and allowed others to still operate under a so-called political ceasefire, a tacit understanding that all parties would put aside domestic political disagreements to unite against the war. 

But on Saturday, Poroshenko's office said he "was refused to cross the border of Ukraine," accusing the government of violating the agreement. "There is a risk that by this decision, the authorities have broken the "political ceasefire" in place during the war which one of the pillars of national unity in the face of to Russian aggression," his office said. 

Poroshenko was due to travel to a NATO parliamentary assembly meeting in Lithuania as part of the Ukrainian delegation, and had received official permission to travel. He was due to meet in Vilnius with Lithuanian President Gitanas Nauseda and a group of European parliamentarians. He was then to travel to Rotterdam in the Netherlands for a summit bringing together European political parties.

10:58am: Russia says eastern Ukrainian town of Lyman under its full control

Russia's defence ministry said on Saturday that the Ukrainian town of Lyman had fallen under the full control of Russian and Russian-backed forces in eastern Ukraine. The claim comes a day after pro-Russian separatists from the self-proclaimed Donetsk People's Republic said they had fully captured the town, a railway hub west of Sievierodonetsk.

Ukraine said on Friday that Russia had captured most of Lyman but that its forces were blocking an advance to Sloviansk, a city a half-hour drive further southwest. Ukrainian and Russian forces had been fighting for Lyman for several days.

10:44am: Ship to take metal from Mariupol to Russia; Kyiv decries looting

A ship has entered the Ukrainian port of Mariupol for the first time since Russia completed its capture of the city to load metal and ship it east to Russia, TASS news agency reported on Saturday, in a move that Kyiv decried as looting.

A spokesperson for the port told TASS that the vessel would be loading 2,700 tonnes of metal before travelling 160 km (100 miles) east to the Russian city of Rostov-on-Don on Monday. The spokesperson did not say where the metal being shipped had been produced.

Ukraine's Human Rights Ombudsman Lyudmyla Denisova said the shipment amounted to looting by Russia.

10:13am: Russia test-fires Zircon hypersonic cruise missile  at sea

Russia successfully test-fired a hypersonic Zircon cruise missile over a distance of about 1,000 km (625 miles), the defence ministry said on Saturday. The missile was fired from the Barents Sea and hit a target in the White Sea, it said. Video released by the ministry showed the missile being fired from a ship and blazing into the sky on a steep trajectory.

President Vladimir Putin has described the Zircon as part of a new generation of unrivalled arms systems. Hypersonic weapons can travel at nine times the speed of sound, and Russia has conducted previous test-launches of the Zircon from warships and submarines in the past year.

9:23am: Ukrainian negotiator says any agreement with Russia 'isn't worth a broken penny'

Ukrainian presidential adviser and peace talks negotiator Mykhailo Podolyak said Saturday that any agreement with Russia cannot be trusted and Moscow can only be stopped in its invasion by force. "Any agreement with Russia isn't worth a broken penny, Podolyak wrote on the Telegram messaging app. "Is it possible to negotiate with a country that always lies cynically and propagandistically?"

Russia and Ukraine have blamed each other after peace talks stalled, with the last known face-to-face negotiations on March 29. The Kremlin said earlier this month Ukraine was showing no willingness to continue peace talks, while officials in Kyiv blamed Russia for the lack of progress.

8:57am: Russia's Gazprom continues shipping gas to Europe via Ukraine

Russian gas producer Gazprom said on Saturday its supply of gas to Europe through Ukraine via the Sudzha entry point stood at 43.96 million cubic metres (mcm), slightly up from 43.6 mcm on Friday. An application to supply gas via another major entry point, Sokhranovka, was rejected by Ukraine, Gazprom said.

7:45am: 10,000 Russian troops in Ukraine's Luhansk region

The governor of Ukraine's Luhansk region, Serhiy Gaidai, said early on Saturday that there are some 10,000 Russian troops in the eastern region. "These are the (units) that are permanently in Luhansk region, that are trying to assault and are attempting to make gains in any direction they can," Gaidai said on Ukrainian television.

5:35am: Russian troops approach the strategic city of Severodonetsk on Friday

Ukraine has pledged to do "everything" to defend Donbas, where an intensifying Russian offensive is prompting Kyiv's forces to consider a strategic retreat from some key areas to avoid being surrounded. Russia is waging all-out war for the eastern Donetsk and Lugansk regions that make up Donbas, the country's industrial heartland, where Ukraine's President Volodymyr Zelensky has accused Moscow of carrying out a "genocide".

In his daily address to Ukrainians, Zelensky said the Russians had "concentrated maximum artillery, maximum reserves in Donbas." "We are protecting our land in the way that our current defense resources allow," he added. "We are doing everything to increase them."

Pro-Russian separatists said Friday they had captured the town of Lyman between Severodonetsk and Kramatorsk, on the road leading to the key cities still under Kyiv's control. Russian forces are also closing in on Severodonetsk and Lysychansk in the Lugansk province, with conflicting reports about the extent of their advance.

(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)

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L'Humanité

Pourquoi Uranus devient le nouveau cap de l'exploration spatiale

Actu

La Nasa devrait envoyer dans les prochaines années une mission pour sonder Uranus, cette lointaine planète du Système solaire, qualifiée de « géante de glace », entourée de lunes tout aussi intrigantes qu’elle.

Anna Musso

Longtemps délaissée par l’exploration spatiale, contrairement à Mars ou à la Lune qui attirent tous les regards, la discrète et étrange Uranus est désormais sous le feu des projecteurs. Septième planète du Système solaire, à la couleur bleu clair, elle devrait faire l’objet d’une prochaine mission orbitale de la Nasa.

C’est la principale recommandation du rapport décennal de l’Académie américaine des sciences (conseil de la nation en science, ingénierie et médecine), paru le 19 avril, qui la désigne « cible prioritaire » d’explorations planétaires à mener pour la période 2023-2032.

Saturne n’a presque pas de source de chaleur interne, ce qui demeure incompréhensible.

Par le passé, ces conseils ont toujours été suivis par l’Agence spatiale américaine. « Uranus est un des corps les plus intrigants du système solaire : sa faible énergie interne, sa dynamique atmosphérique, son champ magnétique complexe sont autant d’énigmes majeures », relèvent les auteurs du rapport.

Quatre fois plus grande que la Terre

La mission pourrait être lancée dès juin 2031, « en raison d’un positionnement favorable des différentes planètes, car on se servirait de Jupiter pour qu’elle puisse jouer le rôle de fronde gravitationnelle », nous précise Olivier Mousis, professeur d’astrophysique et directeur de l’institut Origines à Aix-Marseille université. « L’assistance gravitationnelle » consiste à utiliser l’attraction des planètes pour accélérer une sonde, tout en économisant le carburant de son moteur-fusée.

La mission déployée vers Uranus permettrait d’étudier la planète qui n’a été visitée qu’une seule fois, lors d’un survol de quelques heures par la sonde Voyager 2 en janvier 1986. Explorer les mystères d’Uranus est d’autant plus important sur le plan scientifique que c’est une planète tout à fait unique.

Nasa. Programme Artemis : un seul objectif la Lune

D’abord, c’est une des planètes qualifiées de « géantes » avec Saturne, Jupiter et Neptune. Elle est quatre fois plus grande et quinze fois plus massive que la Terre. On l’a même définie comme une « géante de glace », car elle serait la planète la plus froide du Système solaire, avec une température atmosphérique oscillant entre – 226 °C et – 197 °C. Elle n’a presque pas de source de chaleur interne, ce qui demeure incompréhensible.

Un mélange d’eau, d’ammoniac et de méthane

Selon les quelques données collectées par la sonde Voyager 2 ou des observations télescopiques, on sait que sa surface n’est pas solide, mais l’on n’est pas sûr de sa composition exacte. Elle serait faite essentiellement d’un mélange d’eau, d’ammoniac, de méthane et baignée dans une atmosphère gazeuse surtout composée d’hydrogène et d’hélium.

Découvrez ci-dessous notre série d'entretiens avec les plus grands astrophysiciens !

Ce qui est aussi très original, c’est sa rotation : à la différence de toutes les autres planètes connues, elle tourne sur elle-même autour d’un axe horizontal et non pas vertical. « Uranus a la particularité d’être inclinée de 97 ° sur le plan du Système solaire, nous explique Olivier Mousis. En d’autres termes, Uranus roule sur elle-même lorsqu’elle tourne autour du Soleil. » Ainsi, elle semble évoluer comme une balle et présente alternativement ses pôles Sud et Nord lorsqu’elle effectue son orbite autour du Soleil… sachant qu’elle met 84 années terrestres à accomplir ce tour !

Un voyage de douze à treize ans

Comme les trois autres planètes géantes, Uranus possède plusieurs anneaux : elle en a exactement 13, décrits seulement en 1977 et observés par Voyager 2 peu après. Elle possède également 27 satellites naturels tout aussi mystérieux qu’elle. Dont certains seraient des « mondes océaniques » susceptibles d’abriter des formes de vie.

«Savoir si les lunes d'Uranus peuvent constituer des niches d’habitabilité» : entretien avec Olivier Mousis

Ces lunes ont reçu des noms de personnages shakespeariens, comme Titania, Miranda ou Oberon, et du poète anglais Alexander Pope, alors qu’Uranus emprunte le sien à Ouranos, le dieu du ciel de la Grèce antique.

Cette planète a tant d’originalité qu’on peut se demander pourquoi ne pas y être allé plus tôt ? En fait, c’est très compliqué et cela suppose une mission de très longue durée : une dizaine d’années, selon le rapport de l’Académie américaine des sciences. Uranus se situant à une distance d’environ 2,7 milliards de kilomètres de la Terre, le voyage en lui-même devrait durer douze à treize ans, mais cela peut monter à quinze ans.

Un budget de 4,2 milliards de dollars

Si le projet est retenu par la Nasa, le meilleur scénario possible prévoit de faire décoller la sonde en 2031, ce qui lui permettrait d’arriver aux abords d’Uranus en 2043-44 ! La sonde devrait se poser sur la planète au début de la mission, puis effectuer un tour orbital pendant une décennie environ pour étudier les satellites et leur intérieur, les anneaux et l’atmosphère, et effectuer des relevés détaillés.

Enfin, pour que la sonde arrive jusqu’à Uranus, si éloignée de la Terre, il faudra lui donner une source d’énergie capable de durer plus de vingt ans sans risquer de tomber en panne ou de s’abîmer, soit une pile atomique.

 L'Agence spatiale européenne et la Nasa discutent d’une combinaison dite “orbiteur + sonde” de rentrée atmosphérique.»

Olivier Mousis, professeur d’astrophysique

Ainsi s’annonce une mission complexe et de très longue haleine, supposant des coopérations durables, impliquant des générations de chercheurs et nécessitant un très gros budget, estimé par la Nasa à 4,2 milliards de dollars minimum.

Olivier Mousis nous révèle que « l’Agence spatiale européenne et la Nasa sont en pourparlers pour discuter d’une combinaison dite “orbiteur + sonde” de rentrée atmosphérique. L’orbiteur explorerait l’ensemble du système d’Uranus et la sonde de rentrée serait une mission kamikaze larguée dans l’atmosphère de la planète pour en mesurer sa composition chimique et isotopique ».

Dans tous les cas, cette mission sera un bel exemple d’exploration scientifique qui exige toujours de voir grand et loin, fût-ce à un horizon de trente ans et à près de 3 milliards de kilomètres…

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Pour « Red Flag », l’US Air Force préfère des F-35 « agresseurs » aux avions fournis par des prestataires privés

par Laurent Lagneau · 29 mai 2022

Depuis les années 1970, l’US Air Force organise des exercices de type « Red Flag » depuis les bases aériennes de Nellis [Nevada] et d’Eielson [Alaska] afin d’entraîner ses pilotes de chasse [ainsi que ceux de pays alliés] dans des conditions proches de la réalité. Pour cela, elle a recours à des escadrons « agresseurs » censés reproduire les tactiques d’adversaires potentiels, comme le 64th Aggressor Squadron, ainsi que, depuis quelques années, à des Entreprises de Services de Sécurité et de Défense [ESSD], lesquelles fournissent des prestations dites « ADAIR » [Adversary Air Services] en mettant en oeuvre des avions de combat d’occasion.

Actuellement, la société Draken International est titulaire du marché, un nouveau contrat d’une valeur de 280 millions de dollars lui ayant été attribué en 2018. Mais, a priori, elle ne le restera plus pour très longtemps.

Seulement, la nature des menaces évoluant sans cesse, avec notamment l’apparition de chasseurs-bombardiers dits de 5e génération en Chine [J-20, FC-31] et en Russie [Su-57, Su-75], l’US Air Force avait fait part, en 2019, de son intention de réactiver le 65th Aggressor Squadron avec 9 F-35A.

« Les escadrons agresseurs améliorent les compétences de nos pilotes depuis le début des années 1970. Ils apportent une dose de réalisme aux exercices et la valeur qu’ils donnent à ces derniers est cruciale. Ces F-35 ‘agresseurs’ permettront de maintenir notre avance sur nos adversaires des années à venir », avait expliqué le général David Goldfein, chef d’état-major de l’US Air Force à l’époque.

Depuis, ce 65th Agressor Squadron n’a toujours pas été réactivé… En revanche, le 64th Agressor Squadron a, pour la première fois, mis en oeuvre des F-35A pendant la session « Red Flag-Nellis 21-3 », l’an passé.

Quoi qu’il en soit, pour l’US Air Force, les services fournis par Draken International ne correspondent plus à ses besoins. « Ce que nous constatons, maintenant, c’est que ces contrats [de type ADAIR, ndlr] ne sont pas très efficaces à Nellis, pour créer un environnement nécessaire à un entraînement haut de gamme », a en effet déclaré le général David S. Nahom, chef d’état-major adjoint de l’US Air Force, chargé des plans et des programmes, lors d’une récente audition au Sénat.

Si, « il y a cinq ou six ans, l’Air Force n’avait pas besoin d’un avion agresseur de cinquième génération », a-t-il dit, la situation a changé étant donné que « la chine dispose désormais de tels chasseurs ». Aussi, a-t-il continué, il est « nécessaire » de proposer des « entraînements plus sophistiqués » tant à Nellis qu’à Eielson.

« Alors que la menace chinoise s’est intensifiée, nous devons intensifier notre entraînement. Et ce que propose le prestataire privé à Nellis n’est pas ce dont nous avons besoin », a insisté le général Nahom.

Pour autant, l’officier n’a pas remis en cause les services fournis par les ESSD spécialisées dans les prestations ADAIR, comme Draken International ou encore ATAC, lesquelles ont par ailleurs massivement investi pour se doter d’avions de combat d’occasion [Mirage F1, F-16, etc]. Pour rappel, le programme ADAIR du Pentagone, d’une valeur de 6,4 milliards de dollars, vise à founir jusqu’à 50’000 heures de vol d’entraînement aux forces aériennes américaines dans les domaines du combat aérien, de l’appui rapproché, la guerre électronique ou encore le ravitaillement en vol.

Ces ESSD « font un travail formidable pour l’US Air Force », en particulier pour l’entraînement « régulier » des pilotes ou encore pour leur formation. « Ces contrats sont très efficaces », a-t-il dit. Mais pas assez, donc, pour des exercices comme Red Flag.

À noter que l’US Marine Corps [USMC] ne s’inscrit pas dans la même logique. Début mai, il a fait connaître son intention de réactiver un second escadron « agresseur » [le Marine Fighter Training Squadron 402 ou VMFT-402] avec dix F-5N, un avion dont la conception remonte aux années… 1960. Ce qui, avec ceux mis en oeuvre par le VMFT-401, portera cette flotte à une vingtaine d’appareils.

« Confiez-moi quelques centaines d’avions comme le F-5N, avec un canon fiable, un système de visée assisté par ordinateur, quatre [missiles air-air] Sidewinder, des moyens de contre-mesures électroniques, et des pilotes effectuant 40 ou 50 heures de vol par mois, et nous battrons n’importe quelle force aérienne qui ruine son pays en investissant dans des ‘pingouins’ furtifs de cinquième génération », avait assuré le capitaine de vaisseau Dan Pedersen, l’un des créateurs de « Topgun », dans son dernier livre.

BBC

Cacao is so important to our culture that it is our culture. You cannot separate it.

The earthen road is a great sweep of brown that slices through the rural landscape of southern Belize. The surface is pitted and pock-marked, lumpy enough that it looks like a nutty chocolate bar. So, it's only fitting that this path leads to Abelina Cho, known to many as the "Chocolate Queen".

When we met, she was apron-clad in the kitchen, where she cooked with no recipes and presented the type of feast she makes whenever visitors come: shredded hearts of palm with turmeric root, tender sauteed greens, tomato salad, beans, coconut rice, spiced chicken, a heaping bowl of fried plantains. And of course, chocolate. On this day the Chocolate Queen prepared it in 14 different styles, including chocolate with cardamom, a chocolate liqueur and a hot ceremonial beverage. 

Cho lives in San Felipe, a village of 330 households and five churches. It's located within the Toledo district, Belize's agricultural centre, where bountiful crops include bananas and corn. Here, the soaring rainforest trees make leafy jungle canopies, the rivers run clear and thatched-roof houses of Maya families dot the hillsides. This is also the cradle of chocolate.

Cacao – the principal ingredient for chocolate – was both consumed and used as currency by ancient Maya royalty and political elites throughout the historical region of Mesoamerica, which included southern North America and most of Central America. But not all those areas were suitable for cultivating cacao.

Archaeological evidence points to Belize as the earliest hub of cacao cultivation, where Maya were drinking cacao beverages as far back as 600 BCE. Spouted ceramic vessels that look like ancient teapots, excavated intact at the archaeological site of Colha in Belize, still contain cacao residue. Cacao wood charcoal dating to the same period (600 BCE to 250 CE) has also been found at several sites throughout the region. (Cacao usage can be traced back even further to the Olmecs of southern Mexico around 1500 BCE, but it's unclear how that civilisation consumed it, and it's the Maya who are credited with fermenting, drying and grinding the beans for consumption.)

Abelina Cho of Ixcacao is known to many as the "Chocolate Queen" (Credit: Maggie Downs)

Although cacao has been around in some form for millennia, for Cho and other small-batch producers, it's also very much a part of the present – and a key to the future.

Cho, along with her husband, Juan, are the owners of Ixcacao, a small-batch chocolate company that celebrates chocolate the way Maya have enjoyed it for ages. This chocolate is not milky or sugary sweet. It's as dark as midnight. At first bite, the confection is solid, but it melts with a surprising silkiness and fine texture. Then comes the wallop of flavour, bitter and rich like freshly brewed black coffee, with a lingering fruit-like aftertaste.

"Cacao is so important to our culture that it is our culture," she said. "You cannot separate it."

Though these rainforests are chocolate's origin story, once cacao was brought to Europe in the 1500s, colonisation shifted the narrative to European chocolate manufacturers instead. Over time, the confection became more closely associated with countries like Belgium and Switzerland rather than the places that produced the beans. But the Maya in Belize never stopped making chocolate, and the trees continued to bear fruit.

Small-batch chocolate company Ixcacao makes chocolates with many different flavours (Credit: Maggie Downs)

More recently, the lens has turned back toward Belize a couple times. US-based Hershey had a presence here from the 1980s to the early 1990s, then abandoned the project when the price of cacao dropped. In 1994, Green & Black's (now owned by Mondelez International) created Maya Gold – organic, fair-trade chocolate bars with cacao sourced from the Toledo district – but manufactured in other countries.

Now, there are nearly a dozen artisan chocolate companies in Belize taking cacao from bean to bar, part of a robust movement to reclaim the small country's rich chocolate heritage. What's notable about this effort is that the focus is squarely on Belizean growers, producers and makers, who are making exquisite chocolate using traditional methods, drawing upon a long Maya history. (They are Ixcacao, Cotton Tree Chocolate, AJAW Chocolate, Cheil Mayan Chocolate, Goss Chocolate, Belize Chocolate Company, Lamanai Chocolate, Dragon Chocolate, La Especial Chocolate, Moho Chocolate Company and Copal Tree.)

To bring high-quality cacao beyond Belize's borders, two major suppliers, Maya Mountain Cacao and the Toledo Cacao Growers Association, work directly with hundreds of small farms to source premium, organic beans. Their efforts have nearly doubled the amount of cacao exports within the past five years. Internationally, Maya Mountain Cacao has received acclaim for its innovative methods that centralise the post-harvest processing, streamlining production and increasing market access for growers. In this direct trade model, the farmers sell "wet" (unfermented) cacao seeds to Maya Mountain Cacao, then the cacao is fermented and dried in a central location, allowing for higher quality control, a consistent product and more revenue for the farmers.

All of this is to say: chocolate in Belize is having a moment. The annual Belize Chocolate Festival will soon return after a two-year hiatus. Many luxury resorts, like the Lodge at Chaa Creek, boast chocolate-themed facials, massages and body wraps on their spa menus. And a growing number of tour operators and cacao farms offer chocolate experiences for visitors.

In Belize, a growing number of tour operators and cacao farms offer chocolate experiences (Credit: Cannon Photography LLC/Alamy)

Ixcacao was among the first to host such tours. When I visited, Juan, a fifth-generation farmer, walked eagerly around his plentiful acreage. Despite the crushing humidity, he moved with such energy that it looked like someone was pulling him forward with a hook.

On the farm, the cacao trees weren't planted in neat rows or grouped together. No land was cleared. Instead, it was a mélange of trees and plants, tangles of vines, abundant ferns, blooming orchids. The bilimbi trees overflowed with green, thumb-shaped sour fruits. Spiky jackfruits grew to the size of basketballs. Allspice bushes burst with shiny purple berries. The bird peppers were just starting to ripen, turning from green to orange to red in the unwavering sunshine.

Chocolate will save the rainforest!

Juan knows every plant. As he moved, he plucked leaves from bushes, crushed them and inhaled the scent. He ripped bark from the cinnamon tree and pointed to tiny cashew apples on another tree. "Chocolate will save the rainforest!" proclaimed the slogan on his T-shirt.

The Chos, like many Maya farmers, are proponents of sustainable agriculture and employ indigenous permaculture principles. Their land is such a model of biodiversity, university students from all over the world visit the farm to learn from them. At the cornerstone of their belief system is that cacao trees, with their shallow roots, prevent erosion and enrich the soil for native fruit trees and other crops. 

"When we talk about chocolate saving the rainforest, it's not a gimmick," Juan said. "These are the sustainable practices that keep our community strong."

The Chos, like many Maya farmers, are proponents of sustainable agriculture (Credit: Maggie Downs)

Everything that goes into Ixcacao chocolate, from cacao to vanilla to sugar, is sourced right here on site.

Around us, cacao pods dangled from low tree branches. Some had holes bored into the side. The smaller holes are left by woodpeckers or sapsuckers. Larger holes are from howler monkeys. Juan joked that's how the ancient Maya discovered cacao.

"Imagine someone watching the monkeys eat these beans," he said. "They see the monkeys get happier, more energetic, so they want to eat those beans too!"

The cacao pod is shaped like a slender American football, and they're hefty, about 500g each. Juan snapped one pod off the tree and cracked the firm husk on a rock.

Each pod produces about 35 to 50 cacao seeds, with slippery white pulp coating each one. That pulp is the fruit. We each slipped an almond-shaped seed out of the pod and sucked on the pulp. It was not chocolatey. Rather, the taste was tropical, vaguely like mango and banana mashed together. 

Juan bit his seed in half, then held it out. It was a mottled purple colour. I chewed my own seed; it was soft in texture, bitter and nutty in flavour. Again, not close to chocolate at this point.

Once the cacao is harvested, the fruit is fermented for six days. During that time, the sweet pulp becomes watery and slides away, leaving just the seeds behind. Those seeds are sun-dried for two weeks. They are then roasted, shelled and finally winnowed to remove the hard-shell pieces from the roasted beans.

At Ixcacao, cacao seeds are sun-dried for two weeks, then roasted, shelled and finally winnowed (Credit: Maggie Downs)

For a long time, Cho ground the cacao by hand, rubbing a stone handle along a stone slab called a matate, like a horizontal mortar and pestle. This is serious work; it takes about five hours to grind the roasted beans into a creamy paste.

"Growing up, she was Wonder Woman, taking care of me and my sister, grinding cacao for hours next to the stove where beans were roasting," said Cho's son, Henry. "It was hot and exhausting, and she did it all."

Now Cho has a machine that does the work so she can tend to other aspects of the business. The matate, a wedding gift that has been passed down the family for generations, is still used to grind corn and spices – and to teach tourists the laborious and traditional process of making chocolate.

This is the tool that binds the Chocolate Queen with ancient Maya royals, but it's also the reason Belize chocolate will have its day again.

"Every time we make chocolate drinks for breakfast, every time we greet a friend or visitor with chocolate, it connects us to our history and ties us to our culture," Cho said. "We always have chocolate."

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BBC

Medicine blister packs can end up in with metals because of the layer of foil used to seal them

Have you ever wondered if you need to wash your plastic trays before putting them into the recycling? Or should you put them in a plastic bag before throwing them into the recycling bin? How about soaking the labels off bottles before putting them out for collection? And what about leaving the caps on bottles?

The rules of recycling can feel confusing, particularly when they can differ so much from area to area. While BBC Future can't claim to provide a definitive guide on what to recycle where you live, we decided to embark on a journey to learn what exactly happens to our recycling after it is collected. Along the way we will correct some of the myths, and share tips from the experts on how to recycle considerately.

So where does your recycling go? And what happens to it?

Domestic recycling first goes to a material recovery facility (MRF). These buildings, typically the size of a football pitch, are a whirling mass of conveyors and machines. The recycling is first unloaded and then tipped into a machine that shreds plastic bags with a mechanical claw. While in much of Europe it is normal for communal recycling bins to be segregated by type, in the UK and the US household recycling is usually commingled – and that's what I've come to see.

At the next stage, the recycling is given a first pass by a small team of human sorters. According to Tim Duret, director of sustainable technology at Veolia in the UK, 80% of the sorting is done by machines and 20% is done by hand. These first human sorters search for large items that shouldn't be there and might slow down the machines, such as clothes or towels, which can get tangled up. On my visit, two bins filled with frying pans stand to one side, and a beaten up microwave is pulled from the belt. These definitely shouldn't be in with the domestic recycling.

In the UK and the US, most household recycling is collected commingled and then sorted by material at an MRF (Credit: Veolia UK)

Duret says the rise in popularity of vegan milks has helped to create demand to recycle liquid beverage cartons. But they weren't always recyclable. The problem with cartons and plastic pouches is that they are made of a mix of materials – plastic with either card or foil – and they can't be recycled back into their original components.

After the first human sort, the waste proceeds along a series of disc screens. These are made up of rows of rotating bars interspersed with oval discs. It works a little like a conveyor belt, bouncing larger items along while smaller ones fall through the gaps onto another belt below. Larger cardboard boxes are extracted at this point.

No, but if the food is 3D – ie a chunk of leftover pizza – remove it. You don't need to wash off sauces, oil and stains, says Duret. There is no need to wash out shampoos and cosmetics either.

The remaining recycling then passes onto a similar disc screen with smaller gaps and the process is repeated. Here, smaller boxes or large plastic items are pulled out. Then follows a machine that shatters glass. The waste is split into the smallest items – usually bottle caps, small bits of paper and glass fragments – and pieces about the size of soft drinks bottles or newspapers. The smallest waste is bounced around in a machine that works a little like a sieve, separating the heavier glass fragments from the lighter bottle caps or pieces of paper.

The other waste goes past a type of magnet called an eddy current, which induces a current in non-magnetic metals. The current repels aluminium cans, flinging them off the belt and onto another track. Magnetic metals like iron and steel are extracted with another magnet. Optical sorters detect paper with lights and cameras at lightning speed as it cascades over the end of a conveyor belt. While in mid-air, it's hit with a precise puff of air to remove it from the belt.

Humans also give the waste a scan to make sure that nothing erroneous has beaten the system. For example, medicine blister packs, the kind with individually-sealed pills, can end up in the wrong place. While most of the packet is made from plastic, the top surface is made from aluminium foil. This can mean they end up with the metals. (Duret recommends not trying to recycle these and throwing them away instead.)

At a glance, each conveyor belt looks a bit messy. There are still plenty of plastic bags and other bits and pieces that are in the wrong place, but Duret says that recycling can typically go around four or five times before ending up in the right place. The system is designed to keep pushing the material around, and humans are on hand to pull out anything that shouldn't be there. By the end, neat lines of plastic bottles and card wind their way to baling machines that crush and bind them into cubes, ready to be shipped out to another facility for more specialist sorting.

Disc screens like this one separate large flat items like cardboard boxes from other mixed recycling (Credit: Veolia UK)

Which plastics are recyclable?

After plastics are separated at an MRF, they are sent to a plastic-specific facility. Here, the plastics are cleaned and sorted into different polymers.

You might notice somewhere on your plastic bottles, pots, tubs and trays a small triangle made of three arrows with a single number in its centre. Sometimes there is also an acronym like "HDPE" below it. This is not to be confused with the universal recycling symbol, which is also made up of three arrows in a triangle.

The triangles with numbers in the middle are resin identification codes and were created by the Plastic Industry Association. They communicate which polymer the product is made from. Not all of them are recyclable.

The resin identification codes mean the following:

1: PETE (or sometimes PET) – polyethylene terephthalate

Commonly used to make soft drinks bottles. It is widely recycled.

2: HDPE – high-density polyethylene

The polymer used to make milk bottles, but widely used elsewhere. It is widely recycled.

3: PVC – polyvinyl chloride

This polymer has many applications from pipes to toys and window frames, but is not widely recycled in household waste.

4: LDPE – low-density polyethylene

You will most commonly come across this in plastic carrier bags. These can be recycled but not commonly in household recycling. You can usually take them to a supermarket.

5: PP – polypropylene

Take away containers and squirty bottle lids – this polymer is used in flexible plastics. It is recyclable in some curbside recycling.

6: PS – polystyrene

You might think of polystyrene as foam (which is expanded polystyrene) but its unexpanded form is used for yoghurt pots and plastic cutlery. It used to be widely recycled but less so today.

7: OTHER – all other plastics

Acrylic, nylon and other mixed plastics. These are almost certainly not recyclable in household collections.

There are three types of plastic that are widely recycled – HDPE, PET and to a lesser but increasing extent PP. If you have a plastic bottle with one of these codes it will almost certainly be suitable for recycling. Sometimes a bottle might be made from one of these polymers and the cap from another, but Chris Hanlon, the commercial director at the recycling centre Biffa Polymers in northeast England, says this shouldn't be an issue.

Generally, paper, card and plastic smaller than 5cm (2 inches) will likely slip through the system. Small pieces of metal will be fine – the magnet will catch them.

At Biffa’s facility, the plastics are cleaned, sorted and shredded into millions of tiny flakes roughly 3mm long. If you send a plastic bottle made with two types of plastic to be recycled, it will be broken up by these machines, so there is no need to separate the caps from the bodies anymore.

Optical sorters also divide plastic by colour. Undyed plastics – called "natural polymers" – can be reprocessed into new products almost indefinitely. Milk bottles in countries like the UK, US and Australia are most commonly made from HDPE plastic. The body of the bottle is a translucent, cloudy white, the natural colour of HDPE, while the cap is often coloured to match the fat content of the milk. Plastic milk bottle bodies can be reprocessed into new plastic milk bottles over and over, but the coloured caps have to be separated and turned into a new HDPE product. (Some retailers are now starting to sell milk with a natural colour cap to make them easier to recycle.)

Mixed dyed plastics are referred to as "jazz plastics", says Hanlon. Jazz plastics can only be turned into a product that's a darker colour than the original material, so most jazz plastic is dyed black, and in the case of HDPE might find its way into drainage pipes or garden furniture.

Hanlon says that milk bottles are about as "closed loop" as it gets in plastic recycling – most of the plastic will find its way into a new product. Hanlon says that 73% of the milk bottles they recover will be used again as a milk bottle, and the remaining 27% will be turned into something else. Even the label is designed to drop off in the process and will be recycled.

If the cap is plastic, no. If it's metal – like those on beer or wine bottles – yes. You can leave the label on.

Similarly to the MRF, people are on hand to look for erroneous items. Hanlon says one of the biggest nuisances is tubes of silicone – the kind used to seal bathrooms. "Small amounts of silicone contamination can end up going right the way through the system," he says. "What happens is very small amounts of silicone go through into the HDPE, and can leave holes in the final product." Tubes of silicone have to be picked out by hand.

Hanlon says the recycling process is also designed to remove any chemical contamination – should, for example, a plastic bottle have been used to store something toxic before being thrown out. Over time, chemicals will ingress into plastic, so washing is insufficient to remove contamination.

The extrusion process at a plastic recycling facility operates under an "extreme vacuum", says Hanlon. "And that vacuum effectively sucks the living daylights out of the plastic, and any chemical impurities ingressed into the plastic is very simply sucked away."

An eddy current separates aluminium from mixed recycling, flinging it off the coveyor belt (Credit: Veolia UK)

While some products, like liquid beverage cartons, are more easily recycled today, others are becoming harder to recycle. Whether your local authority or even your country recycles a material depends on whether there is a buyer for it. Polystyrene (resin code 6) used to be more widely recycled in the UK, for example, when it was used to make plastic ready meal trays. But today you are most likely to come across it in yoghurt pots and unlikely to find it elsewhere. "There's no market for polystyrene anymore," says Hanlon.

Manufacturers are moving to make packages from similar materials to increase their recyclability. The Coca-Cola Company recently started to make their Sprite bottles from clear PET plastic, moving away from green. Clear PET can be recycled over and over into new clear bottles, which like milk bottles, closes the loop. Whereas green PET bottles are downcycled into dark plastic products, like strapping or fleece.

Unlike plastic, paper is more easily spoiled by food contamination. After the MRF, bales of paper and cardboard head for a paper mill where most is recycled into new cardboard. While it's normal for bales to be processed as soon as they arrive, says Jonathan Scott, technical operations manager for DS Smith, if food contamination has snuck through it might have started to go mouldy in the truck.

To improve your recycling credentials remove pieces of food, take glass to a bottle bank and separate it by colour and check before recycling plastic bags (Credit: Veolia UK)

Scott works at the Kemsley Mill facility in the UK, which is the second largest paper mill in Europe. The mill processes paper from households as well as boxes sourced from retail. Retail sources tend to be more closed loop as there is far less contamination. "Segregated collections unquestionably give us a much purer source of fibre," says Scott.

It's possible that if food is thrown out with recycling it will spoil a large amount of paper and card, and it might need to be sent to landfill or incinerated, says Scott.

After a first round of checks, the paper and card is put in a "pulper" to separate the fibres. Scott describes the pulper as a bit like a giant food blender filled with water. A paddle at the bottom swirls the mix around and helps to extract any contamination. "It sounds really crude," says Scott, "but it's an incredibly effective way of getting the big stuff out."

When bales of paper arrive at the mill they are wrapped in wire, which needs to be extracted. This is done with a "ragger" – a piece of rope that dangles into the paper soup, tangling up the wire and then which can be pulled out. This stage also helps to remove any plastic that might have found its way in.

Once plastic polymers have been separated they can be extruded and chopped into beads ready to be turned into a new product (Credit: Biffa Polymers)

Another machine spins the pulp, a bit like a centrifuge, so that heavy items, like staples, drop down and light items, like polystyrene which is sometimes found attached to greetings cards, float up. This helps to remove anything that was attached to the paper.

"Then we move into the paper making bit, which is to dilute the pulp down to a very dilute suspension," says Scott. "And that allows it to form a very even sheet of paper. Then we take all the water back out again. So we drain it, apply a vacuum, and we press it and ultimately put it through drying sections to drive out the remaining water that we can't get through mechanical means."

Glitter is small enough to pass through each stage of screening, and can find its way into the final product

There are a couple of things that make paper recycling tricky – anything that prevents water getting to the fibre in the pulper, like plastic coatings, and glitter. Glitter is small enough to pass through each stage of screening, and can find its way into the final product. Even small quantities of glitter can cause visual defects.

Yes, but if you're tearing up a piece of paper, try not to create small pieces. They will not be picked up.

Paper can be recycled "more than 25 times," says Scott. So contamination-free sources of fibre – like the cardboard boxes from retail – are important for closing the loop. Recycled paper tends to be turned into cardboard boxes and other packaging materials.

Pigments in paper can be separated out more easily than with plastic and glass. Like plastic, coloured glass can only be downcycled once it's mixed together. The glass I saw at the Veolia MRF in Southwark would likely end up as glass fibre insulation. Whereas glass taken to a bottle bank and separated into green, brown and clear, can be recycled into new glass bottles.

Manufacturers will be encouraged to make packaging from recycled materials and to make their packaging easier to recycle under legislation like the extended producer responsibility (EPR). Although voluntary in some places, the EPR applies across the Organisation for Economic Cooperation and Development (OECD) member countries and incentivises manufacturers to use designs that are easier to recycle through financial benefits or penalties. Waste processing companies such as Biffa, Veolia and DS Smith work with manufacturers to explain which materials flow through their systems well, and which cause problems.

Australia – 25%

Belgium – 34%

Costa Rica – 3%

France – 24%

Germany – 48%

Ireland – 28%

Japan – 19%

South Korea – 57%

Spain – 20%

Switzerland – 30%

UK – 27%

OECD average – 24%

"Eco design is only one element of the big picture," says Duret. "But ultimately, the goal is to collect more, recycle more, and have a circular economy to reduce our reliance on landfills."

Scott agrees: "The more things are designed with recycling in mind, then the greater the chance of them being recycled successfully."

But eco design doesn't mean removing packaging, and Duret warns of the "unintended consequences" of targeting specific materials. Plastic packaging has been vilified, and in some countries, like France, is starting to be removed from fruit and vegetables. However, some have raised concerns that this will encourage manufacturers to switch to other materials that are less suitable.

"Plastic is everywhere for a reason, it's a victim of its own success," says Duret. "It's very light, it's quite cheap, it's versatile. And actually plastic is a very low carbon-intense packaging, both to manufacture and to recycle if you compare it with glass or aluminium. But it's probably been overused, and the end of life management of plastic has not been considered sufficiently enough. We have to be careful not to shift away from plastics to something which is worse for the environment."

Duret has one more parting piece of advice, and that is if in doubt to check the label or with your local authority. Most packages will give you some idea of whether they can be recycled among the symbols on their label – you just have to look.

* William Park is a senior journalist for BBC Future and tweets at @williamhpark. Please get in touch if you have any unanswered recycling questions.

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Opex 360

L’avion léger de renseignement « VADOR » de l’armée de l’Air & de l’Espace a été enfin déclaré opérationnel

par Laurent Lagneau · 28 mai 2022

Livrés en 2020 au 54e Escadron électronique aéroporté 1/54 « Dunkerque », avec deux ans de retard, les deux premiers avions légers de surveillance et de renseignement [ALSR] « VADOR » [pour « Vecteur aéroporté de désignation, d’observation et de reconnaissance »] auraient dû être déclaré opérationnels au cours de l’été 2021, à l’issue d’une année d’expérimentations conduites sous l’égide de l’équipe de marque ISR du Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM]. Seulement, il n’en a rien été.

En effet, selon une information d’Air&Cosmos, il s’est avéré que les boules optroniques Star Saphire, fournies par le groupe américain Teledyne Technologies Inc, via sa filiale FLIR Systems, ne répondaient pas aux attentes, la qualité de leurs images laissant à désirer par rapport à d’autres systèmes, comme les Wescam MX-20, dont sont dotés, par exemple, les Atlantique 2 de la Marine nationale.

Le choix de la boule optronique Star Saphire avait été dicté par des impératifs budgétaires… Seulement, les économies de bouts de chandelles finissent toujours pas coûter cher. Car, évidemment, il a bien fallu remplacer ces systèmes peu performants par d’autres, de meilleure qualité…

Quoi qu’il en soit, et à l’heure où le 1/54 Dunkerque va se séparer de ses deux avions de renseignement électronique Transall C-160 Gabriel, dont le retrait du service a été précipité contre toute attente [c’est à dire sans attendre les Falcon Archange, ndlr], ces deux VADOR ont fini par être déclarés opérationnels. C’est en effet ce qu’a indiqué Joël Barre, le Délégué général pour l’armement [DGA], lors d’une récente audition au Sénat [le compte-rendu vient d’être publié, nldr].

« Nous avons aussi procédé au profit de nos forces à des actions d’accélération dans le domaine du renseignement, en particulier concernant le déploiement des avions légers de surveillance et de renseignement. Les deux premiers avions ont fait l’objet d’une mise en service opérationnelle en mars dernier », a en effet affirmé M. Barre, au sujet des capacités ayant fait l’objet d’une attention particulière depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Pour rappel, le programme ALSR avait été notifié à Thales et Sabena Technics en 2016, ces deux industriels étant chargés d’installer des capteurs pour collecter du renseignement d’origine électromagnétique [ROEM] et du renseignement d’origine image [ROIM] à bord de deux Beechcraft King Air 350. Six autres exemplaires seront livrés à l’armée de l’Air & de l’Espace d’ici 2030.

Outre les VADOR, M. Barre a également indiqué que la DGA avait « accéléré la recette en vol de la capacité de renseignement électromagnétique spatiale [CERES], lancée fin 2021, en cours de première utilisation ». Et d’ajouter: « Nos services de renseignement ont pu déjà profiter des premières capacités de ces satellites. »

La constellation CERES se compose de trois satellites, mis en orbite par une fusée Vega le 16 novembre dernier. Leur mission est de collecter des données permettant de localiser et de caractériser des émetteurs [radars, télécommunications, etc]. Leur mise en service n’était pas attendue de sitôt.

Par ailleurs, M. Barre a dit au mot au sujet des « urgences opérations » afin de doter les forces françaises des capacités dont elles « ont besoin pour faire face au conflit en Ukraine ». Parmi celles-ci, il a évoqué le système AR-LAD [adaptation réactive pour la lutte anti-drones], lequel a été mis au point par la Section technique de l’armée de Terre [STAT].

« L’enjeu est de doter les véhicules de l’avant blindés [VAB] d’un radar de détection anti-drones et d’un effecteur capable de détruire les drones – une mitrailleuse de 12,7 millimètres – qu’il est prévu de doter également d’une capacité de lancement de grenade », a expliqué le DGA.

L’idée de la STAT est effectivement d’associer un radar à un lance-grenades afin de doter un VAB « AR-LAD » d’une capacité « Airbust ». En clair, la grenade explose à environ deux mètres d’un drone afin de le cribler d’éclats et de provoquer sa chute. Un tel dispositif pourrait notamment être utile contre des essaims de drones.

L'Humanité

Le Ku Klux Klan, une véritable contre-société

Nos recommandations culturelles

Télévision David Korn-Brzoza a réalisé un documentaire passionnant et implacable sur la plus vieille organisation terroriste américaine.

Caroline Constant

Des corps pendus à des arbres, brûlés. Des hommes fouettés si profondément qu’on pourrait plonger un doigt dans chaque blessure. Des croix enflammées. Point commun entre toutes ces victimes : elles sont noires. Le Ku Klux Klan, cette association secrète américaine, ravage par son racisme systémique et sa violence la société américaine depuis cent cinquante ans. David Korn-Brzoza a consacré une série documentaire en deux épisodes, très richement étayée d’archives, à ce mouvement qu’il qualifie, d’entrée, de « plus ancien groupe terroriste » des États-Unis.

Le réalisateur revient d’abord sur la création du mouvement, à la fin de la guerre de Sécession, en 1865 : dans le Sud, des soldats démobilisés décident de faire peur aux Noirs, émancipés depuis la fin du conflit. Ce qui, au départ, selon un des historiens interrogés, est une simple « plaisanterie » de très mauvais goût, dégénère rapidement : les meurtres se multiplient, les lynchages aussi, qui visent en premier lieu les Noirs qui se battent pour leurs droits et les fonctionnaires. « En lynchant un individu, il y a la volonté d’intimider tous les autres : c’est la définition même du terrorisme », relève l’historienne Linda Gordon. En 1868, près de 1 000 meurtres sont imputés aux hommes aux chapeaux pointus.

Ce que montre le film, c’est que chaque avancée des droits aux États-Unis, dans tous les domaines, fait renaître le Ku Klux Klan de ses cendres. Il se détermine comme un mouvement antimigrants, antisémite, anticommuniste et anti­catholique. Réservé aux élites, il représente une véritable contre-société. Des gouverneurs, des sénateurs en sont issus. Le documentaire, implacable, donne à voir l’autre visage de l’Amérique. Un visage cauchemardesque, basé sur un racisme systémique. On est bien loin du « rêve américain ».

ku klux klandocumentaireTélévisionfrance 5
France24 - Monde

Ligue des champions : Paris face à la déferlante "Red"

Publié le : 27/05/2022 - 15:41

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Entre 30 000 et 40 000 supporters de Liverpool sans billet sont attendus à Paris pour la finale de la Ligue des champions, samedi, entre le club anglais et le Real Madrid. Un défi sur le plan sécuritaire pour la capitale française.

Alerte "rouge" à Paris ? Samedi 28 mai, les "Reds" de Liverpool affrontent au Stade de France le Real Madrid en finale de la Ligue des champions. La capitale française se muscle sur le plan sécuritaire : entre 30 000 et 40 000 des supporters de Liverpool attendus – à la sulfureuse réputation – n'ont pas de billet pour la rencontre.

Le défi pour les autorités françaises était déjà de taille. Après la délocalisation de la finale initialement prévue à Saint-Pétersbourg au Stade de France, à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février, celles-ci n'ont bénéficié que de trois mois pour préparer l'événement au lieu de dix-huit, délai prévu dans le cahier des charges de l'UEFA.

Mais ce défi s'est pimenté un peu plus avec la qualification de Liverpool, dont les supporters font partie des plus passionnés en Europe. "C'est clair qu'un club anglais, avec la réputation qu'ont leurs supporters, ce n'est pas tout à fait pareil à gérer qu'un match du Paris SG", reconnaît une source policière.

Le cours de Vincennes transformé en fan-zone

Près de 60 000 supporters des "Reds" sont attendus d'ici samedi selon cette source. Mais seulement 20 000 d'entre eux seront détenteurs d'un billet pour la finale, le même contingent que celui attribué à Madrid.

Côté espagnol, une fan-zone est prévue non loin du Stade de France au parc de la Légion d'honneur à Saint-Denis, une zone réservée aux supporters détenteurs de billets et ouverte dès le début de l'après-midi samedi. "Il n'y a pas vraiment de sujet avec les Madrilènes, il y en aura un peu plus que les détenteurs de billets mais pas beaucoup", explique une source proche du gouvernement.

La problématique sécuritaire s'est portée avec beaucoup plus d'acuité sur la gestion des supporters anglais et notamment ceux sans billet. "C'est clairement le point le plus sensible, niveau sécurité, de cette finale", admet une source proche des organisateurs. "C'est assez inédit à gérer. Dire qu'on est inquiets, peut-être pas, parce qu'on a mis en place ce qu'il faut, mais extrêmement vigilants, ça oui."

Pour tenter de les contenir, le choix s'est porté sur l'artère parisienne du cours de Vincennes, entre la place de la Nation et la porte de Vincennes, une zone là encore ouverte dès le samedi en début d'après-midi.

Encadrée par près de 500 membres des forces de l'ordre sur les 3 000 mobilisés pour la finale, cette zone sera dédiée aux fans mais pas seulement, l'idée étant que "ceux qui veulent faire la fête puissent le faire", explique une source proche des autorités sportives.

"Si je vois des supporters, je ferme l'établissement"

Mais les supporters iront-ils tous dans cette fan-zone ? "On ne va pas et on ne peut pas les obliger à y aller. Par contre, on travaille avec Liverpool depuis des semaines pour ça", explique cette source. L'une des craintes des autorités est que certains groupes se disséminent un peu partout dans la capitale et improvisent eux-mêmes un point de chute ou croisent des supporters madrilènes.

"Il y a une très petite minorité qui vient pour déraper, mais c'est très loin d'être la majorité. Pour ceux qui veulent faire la fête, on leur propose des éléments adaptés pour le faire. On veut éviter qu'ils se trouvent eux-mêmes un espace non organisé", explique cette source proche des autorités.

Le club de Liverpool sera l'organisateur de cette fan-zone dont la sécurité est assurée par la Fédération française de football (FFF), les policiers prenant le relais hors de la zone.

Mais ce choix de l'artère parisienne ne fait pas que des heureux. "On nous a demandé mais on ne nous a pas vraiment laissé le choix", regrette l'entourage de la maire de Paris, Anne Hidalgo. "On était contre le fait de faire ça là-bas et on a très très peur de ce qui va se passer."

L'arrivée massive de ces supporters inquiète aussi certains commerçants parisiens. "Si j'en vois, je ferme l'établissement direct", confie le directeur d'un célèbre restaurant de la ville.

Avec AFP

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Premier League : Manchester City conserve son titre après un final haletant

TOUR DES STADES

Foot européen : Manchester City distance Liverpool, l'AC Milan resiste à la pression de l'Inter

Finale de l'Euro-2021 : des milliers de supporters survoltés près du stade de Wembley

Valeurs Actuelles

Un ressortissant français kidnappé à Haïti par un gang

Vendredi 27 mai en pleine journée, un ressortissant français a été enlevé à Port-au-Prince, en Haïti. Selon Le Parisien, il s’agirait d’un rapt commis par un gang, au cœur d’un quartier résidentiel de la ville. Aucune information supplémentaire sur l’identité de la victime et les circonstances de son enlèvement n’a pour l’heure été communiquée.  Selon le porte-parole de la police nationale d’Haïti, ce genre de kidnapping est devenu quotidien. Entre avril et mai cette année, 148 personnes ont été tuées par des gangs. Plusieurs groupes rivaux s’affrontent régulièrement dans les quartiers les plus pauvres pour étendre leurs territoires et leur influence.

Véritable fléau

Par le biais des kidnappings, les individus parviennent à obtenir des rançons de plusieurs milliers de dollars. Depuis le début du mois de mai, plusieurs membres présumés de gangs criminels ont été arrêtés par la police. Une goutte d’eau dans l’océan, puisque les groupes sont déterminés et armés jusqu’aux dents, ce qui complique grandement l’action des forces de l’ordre, quant à elles souvent mal équipées. Dans ce pays si pauvre, les gangs terrorisent la population depuis plusieurs années et la situation ne semble pour l’heure pas vouée à s’améliorer.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Série. Super pumped, et Travis Kalanick se rêva roi Uber

Nos recommandations culturelles

Grégory Marin

Sans doute est-ce autant pour son talent d’acteur (« Looper », « Snowden ») que pour sa bonne mine propre à attendrir le spectateur que Brian Koppelman, David Levien et Beth Schacter, les showrunners de la série, ont confié à Joseph Gordon-Levitt le rôle de Travis Kalanick, l’ex-patron d’Uber. C’est qu’on lui donnerait le bon Dieu sans confession : séducteur, énergique, il embarque tout et tous dans son sillage. Chevauchant une « licorne », ces start-up valorisées à plus d’un milliard de dollars, il bouscule le monde des transports individuels, se mettant à dos chauffeurs de taxi, pouvoirs publics, concurrents dépassés et même ses propres financeurs (comme Bill Gurley, formidablement interprété par Kyle Chandler).

Voilà pour la façade. En coulisses, Kalanick se prend pour « un roi, un dieu », commente la voix off de Quentin Tarantino. On assiste impuissant à l’inflation d’un ego surdimensionné qu’il partage avec Bezos ou Musk, et au cynisme de ses sorties : « Au moment où (les clients) montent dans nos caisses, on peut leur facturer ce qu’on veut. » À ses arrangements avec les codes aussi. Car si au début l’entreprise flirte avec l’illégalité, elle y sombre carrément à plusieurs reprises, collectant données sur les chauffeurs, les usagers et même les agents des services de transport de Portland ou d’ailleurs. Ce qui conduira Kalanick à démissionner en 2017 à la suite de la découverte de ces infractions… et de révélations sur ses pratiques managériales.

Ivre de son pouvoir, le patron peut réécrire l’histoire, grâce à un habile procédé de réalisation. Mais Uber, comme Amazon ou Facebook, n’est pas qu’un paradis de geeks jouant au ping-pong entre deux cafés latte : si les hauts cadres subissent la pression du boss pour toucher leur bonus, leur sort demeure plus enviable que celui des « uberettos », les chauffeurs que Kalanick disait vouloir « libérer ». On connaît le résultat de cette politique, le voir à l’écran donne des frissons.

Télévision
BBC

It basically comes down to how quickly you believe you can find another position – Elise Freedman

Throughout the pandemic, many workers have said they'd quit if employers forced them back to the office. In March, Robert Half, a global recruiting firm, released a survey that revealed 50% of US workers would rather resign than be forced back to the office full-time.

But in early May, one high-profile worker put his money where his mouth is: Apple's director of machine learning, Ian Goodfellow, resigned over the Silicon Valley giant’s return-to-office policy. The company had started bringing back workers one day per week starting 11 April, then two days 2 May, with a ramp-up to three required days starting 23 May. The high-ranking Goodfellow wasn’t on board with the plan – so he walked. (Apple has not responded to BBC Worklife's request for comment; it also has yet to comment publicly on the reports of Goodfellow's resignation.) 

Perhaps Goodfellow’s exit wasn’t surprising – at least not among Apple’s workforce. A recent survey of more than 650 Apple employees on third-party anonymous polling site Blind revealed 76% of respondents were dissatisfied with the company's return-to-office plans; 56% said they'd consider resigning over it.

But outside the company, some experts aren’t shocked, either.

"I'm not at all surprised – in fact, I'm surprised it took this long" for an executive at a high-profile company to quit over return-to-office, says Anita Williams Woolley, associate professor of organisational behaviour and theory at Carnegie Mellon University's Tepper School of Business, US. She says senior leaders at businesses she works with have all been "kind of watching each other to see who's going to do what first, and what the reaction is going to be" to tapering off remote work. "Now, they're getting the reaction."

Goodfellow is just one highly visible example of a worker choosing to quit, instead of reluctantly accepting an undesirable work policy. Yet there are plenty more workers itching to leave who haven’t yet. However, some recruiters and analysts believe a prominent professional’s much-talked-about move could be a sign that more resignations will follow as RTO policies start to sink in – and workers begin to bite back.

Some Apple workers have publicly resisted the Silicon Valley company's gradual return-to-office scheme, and have pushed to keep pandemic-era flexibility (Credit: Getty Images)

‘A tipping point' 

Although there isn’t any hard data to show increased quits due to ending flexible work specifically, anecdotes of worker exits are starting to trickle in

"Companies are really starting to go back more, and at scale – so employees are having to really step back and decide" if staying is worth it, says Elise Freedman, senior client partner at Korn Ferry, a US-based recruiting company. "The other reality is that there are a lot of open positions out there."

These two factors have led to "a tipping point", says Eric Anicich, assistant professor of management and organisation at University of Southern California, US, and when workers start to act, others are likely to follow. “Seeing similar others – e.g., peers, co-workers – and respected authority figures – e.g., high-level executives – quit may be the final straw for some employees.”

Woolley agrees, saying more "workers have friends who are changing jobs, and so it can start to seem less intimidating to take the leap".

Return-to-office plans have been a can many companies have kept kicking down the road, but the road has finally come to a dead end, forcing both companies and workers to react. And, in many cases, they don't seem to be on the same page.

"With much of the Covid-related uncertainty now lifted, workers may begin to act on the preferences they formed over the past two years," says Anicich. "All of those things are going to be hard to uproot – even going from five days remote to three days remote."

Can all workers do this?

Of course, workers don't all have the same options. While reports indicate that Goodfellow already has another job at Google, workers' ability to transition into more flexible jobs will hinge on multiple factors.

"If you're in this knowledge-worker class, I still see it as a pretty flexible time, and a pretty empowering time, to be in the economy right now," says Anicich, since we're currently in a tight labour market in which many companies will fight over candidates – even if they're as young as interns. A wealth of choice for many workers – especially those in sectors like tech and finance – is enabling workers to act on leaving companies due to policies that don’t sit well.

But despite workers having more power, not everyone is in the position like Goodfellow’s, with seniority, highly specific talent and a strong network. A worker considering leaving needs to have in-demand skills in a sector actively seeking workers as well as options on the table from companies offering more flexibility than their existing job. It can be a narrow needle to thread for some jobseekers.

Ultimately, Freedman believes "quitting over return to office is less about your level and more about your personal situation", pointing to the wide range of scenarios workers have found themselves in during the pandemic. “I think it basically comes down to how quickly you believe you can find another position," she says.

‘Let us decide’

If more workers really do quit, what happens next? 

Some companies may continue to waffle, says Woolley: to guard against this kind of attrition, "many organisations held off on putting out formal policies over concern about this happening, and some may continue to keep things vague or 'flexible'". Additionally, some firms who have released formal plans to bring back workers have since softened their stands, or even reversed course. Apple has paused its return to office scheme, citing rising Covid-19 cases; it’s not clear whether quits have quietly factored into this decision, too, but employees are reportedly pleased with the delay.

Experts say that workers have become locked into their remote work habits of the last two years, and losing that perk could prompt them to walk (Credit: Getty Images)

But just as companies were forced to adapt to remote work when they had no other choice, they also might have to adapt to this new, potentially permanent, landscape of remote work. "It can be a hard reality to grasp for many employers, but the old way of doing business is over," says Rich Deosingh, US-based district president for Robert Half. "Retention is a huge issue for all employers right now, and if you take away flexible work options, your employees are going to consider other options."

And for workers at all levels of an organisation, companies allowing them to work remotely – just as long as they take a pay cut – isn't going to fly, experts say. "I think it's starting to move in the direction where people are not even going to be willing to say, 'oh, I'll take a pay cut, or I'll take a lesser job'," says Woolley.

Freedman agrees, pointing to firms like Spotify that are continuing to pay New York City-level salaries to workers no matter where they're based. She says workers will continue to leave those that don’t accommodate them, and gravitate toward companies that say, "'we're paying for the value of you – live wherever you want'". (That could explain why, after Airbnb announced it's never going back to the office, their careers site reportedly raked in more than 800,000 visits earlier this month.)

Still, Freedman also says that big shiny firms like Apple in tech or Goldman Sachs in finance (a company that's forced many workers in five full days a week) have a prestige that may convince some workers to stay. "Some folks are willing to trade off" flexibility for having a big name on their résumé – as well a major pay cheque, especially as sectors such as these are boosting salaries and perks amid a talent war.

But the allure of prestige could have its limits – especially if similarly notable competitors are offering better flexible arrangements. Ultimately, "all indicators are pointing to the conclusion that we will see more churn occur as organisations announce their policies", says Woolley. 

It's still unclear that Goodfellow's high-profile departure will be a signal more dominoes will fall. But many workers are growing restless. As thousands of Apple employees have said in an open letter to management: "there is no one-size-fits-all solution, let us decide how we work best, and let us do the best work of our lives".

France24 - Monde

Sortie de la série "Obi-Wan Kenobi" : comment s'y retrouver dans l'univers Star Wars

Publié le : 27/05/2022 - 21:53

Nicolas BAMBA

Près d'un demi-siècle après la sortie du premier opus de la saga "Star Wars", la franchise s’étend encore avec le lancement de la série "Obi-Wan Kenobi" sur Disney+. Avec une vingtaine de films et séries mêlant différentes époques, cet univers colossal n'est pas toujours simple à appréhender. France 24 démêle les fils et retrace le mythe "Star Wars".

L'heure des retrouvailles a sonné. En mai 2005, Ewan McGregor incarnait pour la dernière fois Obi-Wan Kenobi au cinéma dans "La Revanche des Sith". Dix-sept ans plus tard, l’acteur reprend sa tunique de chevalier Jedi dans la minisérie événement "Obi-Wan Kenobi", sur la plateforme de streaming Disney+.

"Enfin ! Ça faisait longtemps qu'on attendait ça", s’emballe Thomas, alias Absolute, qui gère sur YouTube une chaîne populaire dédiée à "Star Wars". Pour lui qui a découvert cet univers enfant avec la prélogie (on y reviendra), la sortie d’"Obi-Wan Kenobi" est un événement immanquable.

L’immense communauté de fans de "Star Wars" est en émoi à l'idée de retrouver maître Obi-Wan Kenobi. "C'est l'un des personnages préférés des fans", rappelle Absolute. Et ce n’est pas tout : le charismatique Dark Vador, troisième plus grand méchant de l’histoire du cinéma d’après l’Institut américain du film, figure aussi au casting. 

Pour les plus passionnés, la galaxie Star Wars n'a plus de secret. Les néophytes, en revanche, peuvent être déroutés face aux multiples vies de la saga créée par George Lucas : déjà douze films et désormais huit séries majeures. Et il faut ajouter à cela nombre de sauts dans le temps…

Dès lors, par où commencer si l'on n'a jamais vu "Star Wars" ? Et comment s'y retrouver si l'on a raté quelques épisodes ? Rembobinons.

 

 

La trilogie originelle (1977-1983)

Toute œuvre majeure a besoin de fondations. En 1977, le cinéaste George Lucas donne vie à l'univers qu'il a imaginé avec le film "Star Wars", rebaptisé plus tard "Un nouvel espoir". Il s’inscrit dans le genre du space-opéra, dont la saga va devenir l’une des plus grandes représentantes.

L’histoire se veut manichéenne, avec une Rébellion héroïque opposée à l’Empire tyrannique qui domine et persécute la galaxie. Dans le camp du bien, les Jedi utilisent la Force, courant d’énergie mystique, pour maintenir la paix et la justice. Les Sith, à la tête de l’Empire, exploitent eux le "côté obscur" de la Force pour assouvir leur soif de pouvoir.

"Un nouvel espoir" est un immense succès. Les personnages de Luke Skywalker, Han Solo, Dark Vador, Leia et autres Chewbacca font fureur auprès d’un large public. Le film, porté par la musique du compositeur John Williams, remporte sept Oscars et ouvre une nouvelle page dans l’histoire du cinéma.

En 1980 arrive sur les écrans l’épisode pilier de la saga : "L’Empire contre-attaque". Et en 1983, George Lucas clôt un premier arc de l’histoire de "Star Wars" avec "Le Retour du Jedi". Le public est conquis. En six ans, la saga a dépassé le statut de simple œuvre cinématographique. L’univers "Star Wars" est un phénomène protéiforme, comme le seront plus tard les univers de "Harry Potter", du "Seigneur des Anneaux" ou de "Game of Thrones". "Cette trilogie, c’est la base de tout", résume Absolute.

La prélogie (1999-2005)

À la fin des années 1990, George Lucas relance sa franchise en réalisant ce qu’il avait imaginé dès le début : raconter les événements qui se sont déroulés avant "Un nouvel espoir". Autrement dit, comment les Sith ont pris le pouvoir, comment la République a laissé place à l’Empire et comment est né Dark Vador, ancien Jedi ayant basculé du "côté obscur".

Une nouvelle trilogie voit le jour et donne lieu à une nouvelle numérotation des long métrages. Les trois nouveaux films deviennent les "épisodes" I, II et III et constituent une préquelle aux trois films déjà sortis. Ces derniers sont désormais les épisodes IV ("Un nouvel espoir"), V ("L’Empire contre-attaque") et VI ("Le Retour du Jedi").

L’épisode I, "La Menace fantôme", sort fin 1999. Dans la chronologie "Star Wars", l’histoire se déroule 32 ans avant Un nouvel espoir. Alec Guiness, qui interprétait un Obi-Wan Kenobi âgé dans les épisodes IV, V et VI, laisse sa place à l’acteur Ewan McGregor, 28 ans.

En ce qui concerne les effets spéciaux, la saga franchit logiquement un gros cap. Mais le nouvel opus déçoit de nombreux fans qui ne retrouvent pas l’esprit des films sortis une vingtaine d’années plus tôt. Certains choix scénaristiques déroutent et les critiques sont mi-figue mi-raisin. "Il y a eu un conflit de générations", explique Absolute.

L’épisode II, "L’attaque des clones", sort en 2002. Et en 2005, la "prélogie" se termine avec l’épisode III, "La Revanche des Sith". Malgré des critiques parfois acerbes – les acteurs Jake Lloyd et Hayden Christensen en souffriront beaucoup –, Star Wars s’est réinventé et a attiré une nouvelle génération de fans.

La nouvelle trilogie (2015-2019)

En 2012, Disney débourse plus de 4 milliards de dollars pour racheter Lucasfilm, la société de production de George Lucas, et concrétise le projet en suspens depuis des années : offrir à la saga une nouvelle trilogie. La productrice Kathleen Kennedy, la nouvelle patronne, donne le feu vert.

Chronologiquement, le début de cette trilogie se situe trente ans après "Le Retour du Jedi". L’épisode VII, "Le Réveil de la Force", sort fin 2015 et mêle anciens personnages et nouveaux personnages. Cet opus cartonne au box-office.

L’épisode VIII, "Les Derniers Jedi", sort en 2017. La nouvelle trilogie se termine en 2019 avec l’épisode IX, "L’Ascension de Skywalker". Comme avec la "prélogie", les critiques sont âpres, en particulier chez les fans de la première ou de la deuxième heure. Absolute lui-même dit avoir un avis "très mitigé" sur ces films estampillés Disney. Mais ils ont ouvert la porte à d’autres œuvres très appréciées, comme de nouvelles séries et des comics.

Les films dérivés (2008-2019)

À côté des trois trilogies incontournables, les producteurs ont exploré la voie des films dérivés, aussi appelés spin-off. Le premier essai remonte à 2008 avec le film d’animation "The Clone Wars", dont l’histoire se situe entre les épisodes II et III.

Il faudra ensuite attendre 2016 et la patte Disney pour découvrir un nouveau long métrage dérivé : "Rogue One", qui raconte les événements qui précèdent deux de l'épisode IV, reçoit un accueil favorable. En revanche, "Solo", sorti en 2018 et dont l’action se situe aussi avant l’épisode IV, va décevoir beaucoup de fans, mécontents de voir notamment le personnage de Han Solo interprété par quelqu’un d’autre que Harrison Ford.

Les retours négatifs de "Solo" vont inciter Disney à mettre de côté le grand écran. "Il y a quand même des projets de films, mais on a très peu d'informations", glisse Absolute. La franchise mise désormais surtout sur les séries diffusées sur Disney+.

Les séries (depuis 2003)

"Obi-Wan Kenobi" n’est que la dernière œuvre en date de "Star Wars" pour la télévision. En 2003, une première et courte série d’animation, "Clone Wars", vient enrichir la saga. Comme son nom le suggère, elle se place après "L'Attaque des clones". Cette série sera toutefois remplacée en 2008, dans la continuité officielle de la saga, par le film dérivé "The Clone Wars" et par une autre série d’animation, également nommée "The Clone Wars", plus mature, plus soignée et plus longue.

En 2014, une autre série d’animation voit le jour : "Star Wars Rebels". Son histoire se situe entre les épisodes III et IV, et les fans vont l’accueillir avec autant d’enthousiasme que son aînée "The Clone Wars". Deux autres séries d’animations sortent ensuite : "Star Wars Resistance", en 2018, se situe avant l’épisode VII, tandis que The Bad Batch, en 2021, se situe après l’épisode III.

Mais les séries ne se bornent pas à l'animation. Le plus gros succès de ces dernières années à la télévision reste "The Mandalorian", première série avec des acteurs de chair et d'os, apparue sur les écrans fin 2019. Celle-ci se situe après l’épisode VI dans la chronologie de "Star Wars". "Le Livre de Boba Fett", également en prise de vues réelles, est sortie en 2021. Ella a été moins bien reçue et son avenir est incertain.

The time for #ObiWanKenobi has arrived…early.Start streaming the first two episodes on @DisneyPlus TONIGHT at 9PM PT. pic.twitter.com/5gKVNzRovq

May 27, 2022

Par où commencer ?

L’accumulation des séries – quatre depuis 2018 et au moins trois autres en chantier – fait craindre à Absolute "un modèle à la Marvel où on sera obligé de tout voir pour suivre, où les séries vont se rejoindre les unes les autres". Malgré tout, ces séries ont quand même beaucoup d’intérêt pour le YouTubeur. Elles servent notamment à expliquer certains aspects des films, voire même à corriger des incohérences.

Mais que les amateurs modérés de "Star Wars" se rassurent : ils n’ont pas besoin de visionner les quelque 125 heures de séries diverses pour comprendre les films. "Ils se suffisent à eux-mêmes. Ils restent le socle que tout le monde peut voir sans souci", assure Absolute.

Une question reste piège : dans quel ordre regarder les douze films (soit 27 heures de visionnage) ? Absolute, du haut de ses 22 ans, a commencé avec la prélogie… dans le désordre, puisqu’il avait 6 ans quand son papa l’a emmené voir "La Revanche des Sith" au cinéma. L’expert préconise quand même d’opter pour l’ordre de sortie des films, et donc de commencer par la trilogie originelle (épisodes IV, V et VI). "C'est le plus logique", promet-il.

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Valeurs Actuelles

Toulouse : un Bosniaque et son fils kidnappent, séquestrent et violentent une mère de famille

C’est un véritable calvaire, qu’une mère de famille a vécu, à Toulouse, au cours de la nuit de vendredi à samedi. Comme le rapporte La Dépêche, elle a été enlevée, ligotée et bâillonnée, avant d’être conduite dans un bois. Là-bas, elle a été battue.

C’est une passante, qui l’a libérée de ce cauchemar, en entendant ses cris. La victime a été retrouvée bâillonnée et ligotée, à l’arrière d’une camionnette garée sur le parking d’un hôtel.

Plus tôt, dans la journée de ce vendredi 16 avril, la victime sortait d’un magasin, lorsqu’elle a croisé un homme de 52 ans, qu’elle connaissait, précisent nos confrères. Et pour cause, cela fait plusieurs mois que ce dernier et son fils martyrisent la victime et ses proches. En voyant le quinquagénaire, originaire de Bosnie, la mère de famille prend peur. Elle tente alors de fuir, mais en vain. Celui-ci la force à monter à bord d’une camionnette.

Les deux hommes ont été placés en garde à vue

La suite s’est déroulée de cette façon : ligotée et bâillonnée, elle a été conduite, par son ravisseur, dans un bois isolé. Sur place, l’homme est rejoint par son fils, âgé de 27 ans. Dans le bois, la victime aurait été violentée pendant de nombreuses heures, avant d’être forcée à remonter à l’arrière de la camionnette. Ses agresseurs ont ensuite garé le véhicule, sur le parking d’un hôtel, en début de soirée. Ils quittent les lieux et vont dormir à l’hôtel, après s’être assurés que leur prisonnière était bien attachée, détaille La Dépêche.

Au cours de la nuit, cette dernière va tout faire pour être secourue. Elle n’aura de cesse de hurler, espérant qu’un passant l’entende et vienne la libérer. Et c’est ce qui s’est passé. Peu avant trois heures du matin, une dame appelle la police. Très vite, les fonctionnaires de la brigade anticriminalité sont mobilisés sur place. Ils délivrent la prisonnière, qui leur dévoilera ce qu’elle a vécu au cours des dernières heures, avant de leur indiquer où se trouvent ses bourreaux. Les deux hommes seront arrêtés quelques minutes plus tard, avant d’être placés en garde à vue, relate le journal local.

À l’heure actuelle, on ignore encore pourquoi les deux suspects s’en sont pris à elle, et s’ils avaient l’intention de la tuer. L’enquête a toutefois permis de reconstituer quelques éléments : tous deux rackettaient visiblement la victime, son époux, et leurs enfants, depuis plusieurs mois. Au mois d’avril, la mère de famille aurait même porté plainte contre ces deux hommes, qu’elle accuse aussi de viol. Le soir où elle a été enlevée, son fils a lui aussi été roué de coups.

Une dette contractée en Bosnie

Près de 72 heures après la découverte d’une femme ligotée et bâillonnée à l’arrière d’un camion stationné à Toulouse, les enquêteurs de la Direction départementale de la police judiciaire ont commencé à reconstituer les faits, rapporte La Dépêche, ce mardi 20 avril. Une dette, contractée en Bosnie quelques mois plus tôt, serait à l’origine de cette affaire. Cette dette aurait été contractée à Sarajevo, auprès d’une famille riche, proche de la mafia. Et lorsque les membres de la famille auraient constaté que la mère de famille ne pouvait les rembourser, ils l’auraient violée et frappée durant des heures, précisent nos confrères.

Elle aurait finalement réussi à s’échapper, avant de gagner discrètement la France avec ses enfants. Mais cet exil n’a été que de courte durée, puisque ses poursuivants sont venus la chercher jusqu’en Europe. En avril, se sachant suivie, la victime aurait porté plainte. Mais les suspects de l’agression l’ont retrouvée avant d’être interpellés, poursuit La Dépêche. L’enquête, diligentée par la Jirs de Bordeaux, aura pour principal objectif de décrypter l’ensemble de ce réseau criminel.

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Opex 360

Le standard F5 du Rafale « devrait être en préparation à partir de 2023 », selon le Délégué général pour l’armement

par Laurent Lagneau · 28 mai 2022

Alors que les députés allemands ont fini par voter les crédits nécessaires à sa poursuite [avec des bémols, cependant] et que la France, l’Allemagne et l’Espagne ont signé, en août 2021, « l’arrangement d’application n°3 » [IA3] relatif à sa phase 1B, laquelle doit permettre la mise au point d’un démonstrateur, le programme SCAF [Système de combat aérien du futur] est toujours suspendu à un accord que doivent conclure Dassault Aviation et les filiales allemande et espagnole d’Airbus pour le développement de l’avion de combat de 6e génération sur lequel il reposera. Il s’agit du pilier n°1 de ce projet, qui en compte cinq [avion, moteur, cloud de combat, effecteurs déportés et capteurs, ndlr].

Pour rappel, Dassault Aviation entend garder les leviers lui permettant d’exercer la maîtrise d’oeuvre qui lui a été confiée… et donc d’avoir la main sur les commandes de vol [dont il est un spécialiste reconnu], l’architecture fonctionnelle, la furtivité et l’interface homme-machine. Sauf qu’Airbus, à qui reviendra pourtant les deux tiers de la production du NGF, ne l’entend pas ainsi. D’où ce blocage qui s’éternise.

En mars dernier, le Pdg du constructeur français, Éric Trappier, n’a d’ailleurs pas caché son agacement face aux revendications d’Airbus. « Quelque part, je pense que l’on a suffisamment fait d’efforts pour que, maintenant, on puisse y aller. […] J’accepte d’être leader que si j’ai les leviers pour l’être. Si c’est pour faire du co-co-co, puisqu’on est trois maintenant, je ne le ferai pas parce que ce serait mentir à nors forces armées que d’être capable de faire quelque chose en co-développement sans leader et de leur assurer une performance, un délai et un coût », a-t-il dit lors de la présentation des résultats de Dassault Aviation pour l’année 2021.

Et d’insister : « Avec la France qui est leader sur le contrat, Dassault Aviation est prêt à signer. On a fait tout ce qu’il fallait pour pouvoir signer avec Airbus. J’attends la signature d’Airbus. […] En 2022, il va falloir statuer, on ne peut pas rester l’arme au pied, à un moment donné on dit oui ou on dit non ».

La phase 1A du SCAF devant se terminer au premier trimestre de cette année, Dassault Aviation a donc réorienté ses ingénieurs vers d’autres activités, faute d’avancée dans les discussions avec Airbus.

Près de trois mois plus tard, le dossier n’a pas avancé d’un iota. Lors d’une audition au Sénat, début mai [le compte-rendu vient d’être publié, ndlr], le Délégué général pour l’armement, Joël Barre, a indiqué que la situation était « toujours bloquée en raison de différences de vues entre Airbus et Dassault ».

« Sur ce point, je défends la position suivante : il existe un accord entre les deux industriels concernant la phase 1B – qui devait être engagée en 2021 et que nous pouvons espérer engager d’ici fin 2022 si nous parvenons à conclure les discussions -, portant sur la période 2022-2025. Il faut qu’Airbus signe le contrat que Dassault lui a proposé », a dit M. Barre.

En outre, a-t-il ajouté, « la France, l’Allemagne et l’Espagne doivent de leur côté souligner qu’un processus d’engagement de la suite du programme a été prévu dans leur accord de coopération signé le 30 août 2021 ». Aussi propose-t-il que les « trois États rédigent une déclaration d’intention indiquant qu’ils saluent la signature des contrats de la phase 1B, et qu’ils appliqueront les dispositions de passage de la phase 1B à la suite – dispositions qui sont prévues dans l’accord de coopération ». Le DGA a dit avoir « fait une proposition à [ses] homologues en ce sens » et attendre « leur retour dans les jours à venir ». Et, depuis, rien n’a bougé…

Par ailleurs, la rencontre de M. Barre avec son homologue allemand, le 10 mai dernier, n’a apparemment rien donné… Pas plus que l’entretien; la veille, du président Macron avec le chancelier Scholz.

« Je suis d’accord […] pour dire que nous devons être fermes à l’égard de la partie allemande concernant les engagements qui ont déjà été pris – en particulier l’organisation industrielle prévoyant une responsabilité claire par pilier. Il faut un maître d’oeuvre et un architecte pour l’avion. Le meilleur du domaine doit être en l’occurrence désigné, soit Dassault France et non Airbus Allemagne. Enfin il faut que l’équilibre entre les deux pays soit apprécié à l’aune de l’ensemble des programmes en coopération », a par ailleurs fait valoir M. Barre.

Seulement, que se passera-t-il se ce blocage persiste, comme la demandé le sénateur Christian Cambon, au DGA? « Je veux croire à notre capacité à trouver une solution avec nos partenaires industriels et étatiques allemands et espagnols », a-t-il d’abord répondu… avant de rappeler que « en tout état de cause, […] nous poursuivons les développements du Rafale, notamment le standard F5 prévu à l’horizon 2035 ».

Justement, et alors que le standard F4 du Rafale est en cours de développement, M. Barre a indiqué aux sénateurs que ce standard F5 « devrait être en préparation à partir de 2023 ».

En tout cas, l’idée d’un possible échec du SCAF fait son chemin… En février, les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès l’avait évoquée dans leur rapport sur l’engagement de haute intensité, estimant que ce programme devenait de « plus en plus hypothétique », ce qui a été conforté, depuis, par la décision de l’Allemagne de commander des F-35A auprès des États-Unis.

Avant eux, leur collègue Christophe Lejeune s’était gardé d’aller plus loin, soulignant seulement que les retards probables du SCAF allaient rendre nécessaire le développement du standard F5 du Rafale, ne serait-ce que pour permettre la continuité de la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire.

« Il importe de veiller à disposer des moyens de développer un standard F5 robuste et performant, et ce d’autant que le NGF du SCAF n’emportera sans doute pas l’arme nucléaire dès 2040 », avait écrit le parlementaire, dans son avis budgétaire concernant les forces aériennes.

Pour le moment, les contours du Rafale F5 ne sont pas définitivement arrêtés. Dans un entretien donné à DSI, le général Frédéric Parisot, le major général de l’armée de l’Air & de l’Espace, avait confié qu’il « sera doté d’un nombre impressionnant de capacités, dont certaines que nous n’imaginons pas encore ». Ce nouveau standard « nous permettra d’améliorer encore la capacité d’entrée en premier du Rafale, avec de nouveaux capteurs et armements, mais également des capacités à communiquer, à collaborer et à être interopérable », avait-il précisé.

BBC

'I felt like crying about calories being on menus'

By Rachael McMenemyBBC News, East

Some people with eating disorders say they are too scared to go out for a meal since the introduction of calories on menus in April.

The new legislation, designed to tackle obesity, has left many feeling anxious. Some are concerned there will be a new epidemic of people developing eating disorders.

If someone had asked Melissa Clarke a few months ago if she had recovered from her eating disorder, she would have said yes.

But then calories on menus started being discussed and even the thought of it made her worry.

"I felt like panicking at the thought and then the thought of how it might affect other people. Because if I'm in recovery and feel like that, then for other people in the middle of it, it must be so much worse.

"I was recovered or so I thought, so my reaction shocked me."

Melissa, 45, from Wymondham in Norfolk was diagnosed with an eating disorder aged 37 but believes she has suffered since the age of 18.

When she heard calories were going to be put on menus she "felt like crying" and became "really anxious again about going out".

Her recovery involved learning not to focus on numbers and trying to make sure she did not know how many calories were in her food.

"I think they [the government] maybe think that people with anorexia don't eat or don't go out for meals but they go out as part of the therapy, deliberately to get used to going for a meal again. That's going to be really difficult now," she says.

Celebrating special occasions also now has an element of stress, she says.

"I've got an anniversary coming up and my partner printed out the menu before the change, so I can choose before we go, when they realised how anxious I was.

"Going out is normally a treat, a special occasion, people want to enjoy it and not feel bad about it and it's not a good way of summing up how nutritious food is.

"A diet drink might have less calories than an orange juice and a fish dish might have more than a pudding."

Melissa says she thinks there is a real danger the move will trigger other people to develop disordered eating.

"It starts off so innocently, you think you're in control, you think you're fine. Then it's out of control and spirals. You don't even realise," she says.

'I had an absolute panic attack'

Food has been part of Bex Kitchen's recovery since being discharged from mental health services at 16.

Now 27, she experienced a relapse when the pandemic started and says her recovery has been harder since the change.

Days after the legislation came in, Bex, from Cambridgeshire, was meeting a friend for dinner.

She tried to check the menu online to take the pressure off once she got to the restaurant but it had the opposite effect.

"I had an absolute panic attack.

"I ended up ringing BEAT (the eating disorder charity) because I was so upset and didn't know how I would be able to eat anything," the mother says.

Harmful thoughts she believed were long banished returned, including behaviours she had struggled with for over a decade.

"I felt so panicked through the meal I couldn't enjoy it."

Bex says the fight to not let the numbers affect her is like "being at war with myself".

"There shouldn't be any shame around food. I'm trying to shy away from that in my parenting, I don't want to push that on my child."

'I'm worried it will set me back'

Jay Worthington from Bedford was diagnosed with an eating disorder when he was 17.

The now 20-year-old says he had made an almost full recovery until a few months ago when calorie labelling made the headlines.

"It made me really anxious before the pandemic, then it got put off and I forgot about it.

"When more recently it was coming into place I was anxious about it again but convinced myself I'd be fine. And I don't know why," he says.

Jay went for a meal with friends and found his anxiety around food began to creep back in.

"I was with a big group of people and I tried not to look at it. It made me anxious. Being with people I could be a bit distracted but it stressed me out.

"It took me so long to get to the point where I could enjoy going out to eat. I still struggled before but I was in a better place than I had been for a long time. I'm worried it will set me back a bit," he says.

On another occasion he went for coffee with his mum and says seeing calories plastered on the walls and menus definitely swayed what he chose.

"I don't see how it benefits anyone really. People go out for meals to have a nice time, so it probably is not going to have a huge influence on people who might be overweight, you don't go out for that reason."

What does the eating disorder charity BEAT think?

An estimated 1.25m people in the UK have an eating disorder according to the charity BEAT, with the three most common types being anorexia nervosa, bulimia and binge eating disorder.

The charity says it is disappointed by the decision because the pandemic led to more people than ever needing help for mental illnesses.

There is limited evidence the move will change eating habits of the general population, the charity says, and it has repeatedly asked the government to consult with eating disorder specialists.

"We know from the people we support that including calories on menus can contribute to harmful eating disorder thoughts and behaviours worsening, for instance it can increase a fixation on restricting calories for those with anorexia or bulimia, or increase feelings of guilt for those with binge eating disorder," a spokeswoman said.

More support sessions are now focussed around concerns about eating out since the changes came into place, she added.

The government says it introduced the new rule for food establishments with more than 250 staff as part of a plan to tackle obesity, which it says costs the NHS more than £6bn a year.

"Clear food labelling plays an important role in helping people make healthier choices for themselves and their family," a spokesperson said.

"Businesses can give menus without calorie information to customers that ask for one so people who find viewing calorie information more difficult can avoid this information.

"We will continue to evaluate the impact of out of home calorie labelling across the population, including on people with an eating disorder."

Information and support for those affected by eating disorders or mental health issues is available via the BBC's Action Line.

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Offensive russe dans le Donbass : dans le train, avec les civils qui ne voulaient pas partir

Publié le : 27/05/2022 - 15:15Modifié le : 27/05/2022 - 15:51

David GORMEZANO Suivre Gulliver CRAGG Suivre Gulliver CRAGG Suivre

Depuis le début de la guerre en Ukraine, des milliers d'habitants ont fui les régions de Donetsk et Louhansk. Ces derniers jours, les trains d'évacuation mis à disposition par les chemins de fer ukrainiens voient affluer ceux qui ne voulaient pas partir et qui s'y sont finalement résignés. Reportage à bord du train des déplacés du Donbass.

Ce mercredi matin, le docteur Oleksander Babitch et d'autres médecins d'Ukrzaliznytsia, la compagnie nationale des chemins de fer, se retrouvent sur le quai de la gare de Dnipro, grande ville industrielle de l'est de l'Ukraine et porte d'entrée du Donbass. C'est le début d'une nouvelle opération d'évacuation de civils pris dans les zones de combats qui ne cessent de s'intensifier.

Direction Pokrovsk dans l'oblast de Donetsk. Après le bombardement de la gare de Kramatorsk, le 8 avril, qui a fait 52 morts dont cinq enfants, la petite ville de 60 000 habitants est devenue la porte de sortie ferroviaire des habitants du Donbass.

Les chemins de fer en première ligne

Penchés sur leurs téléphones, conducteurs, chefs de bord et médecins ont appris que Pokrovsk avait été frappée par deux missiles quelques heures plus tôt. Six personnes seraient blessées. Le train démarre, traverse le fleuve Dniepr et entame son voyage de 200 kilomètres vers l'Est.

"Bien sûr que nous avons peur, mais quelqu'un doit faire ce travail", nous explique le docteur Oleksander Babitch. "Nous savons que les Russes ciblent les infrastructures ferroviaires, 160 employés de la compagnie ont été tués depuis février. Mais nous continuons à travailler, on ne s'arrêtera pas. Ils ont bombardé la gare de Kramatorsk parce que c'est là que nous regroupions les personnes à évacuer. Après ce bombardement, nous avons déplacé nos activités à Pokrovsk. Ils sont inhumains. Ils ne respectent aucune règle de la guerre", ajoute-t-il en alternant le russe et l'ukrainien.

Le Donbass, en guerre depuis 2014

Médecin originaire de cette région, Oleksander Babitch a effectué toute sa carrière au sein des chemins de fer ukrainiens. Après avoir longtemps travaillé dans les hôpitaux de la compagnie dans l'est de l'Ukraine, il a été réaffecté dans la région de Kiev en 2014 quand la guerre du Donbass a éclaté. Ses parents vivent toujours à Bakhmout, entre Donetsk et Kramatorsk, à quelques kilomètres seulement des combats. Souriant, énergique, déterminé, il connaît intimement les drames que vivent les habitants de cette région.

"Ceux qui avaient décidé de partir sont partis il y a longtemps. Ceux qui partent maintenant sont ceux qui ne voulaient pas partir, mais qui ont été frappés par une tragédie. Il y a quelques jours, nous avons évacué un couple de personnes âgées dont la maison a été détruite par un bombardement. Eux ont eu le temps de se réfugier dans un abri, mais pas leur fille, qui a été tuée. Ils l'ont enterrée dans le jardin, puis ils sont partis de Volnovakha."

Trois heures après avoir quitté Dnipro, le train s'arrête en gare de Pokrovsk. Il faut rapidement prendre en charge les personnes que des cars et des ambulances amènent à la gare, évaluer leur état de santé, leurs besoins et les installer dans le train – le tout en l'espace de deux heures. L'équipe des chemins de fer pensait recueillir aujourd'hui 200 déplacés mais ils ne sont finalement que 101 à embarquer. "C'est probablement l'intensité des combats qui a empêché les déplacements des civils et des volontaires qui vont les chercher un peu partout dans la région", nous explique-t-on.

"Plus on avance vers le front, plus la situation est difficile. Il y a beaucoup d'endroits où nous ne pouvons plus aller", raconte Oleksander, un de ces jeunes volontaires en T-shirt orange. "Nous disons aux gens : 'Nous ne sommes pas sûrs de pouvoir revenir, faites votre choix.' Mais certains ne veulent pas partir, même quand ils vivent cachés dans des caves avec des enfants. Je ne sais pas comment les convaincre." Oleksander tente de comprendre leurs raisons : "Ils doivent avoir peur de perdre tout ce qu'ils possèdent. Ou bien ils ne savent pas où aller. Ils sont tellement angoissés qu'ils décident de rester à tout prix. Ils pensent peut-être qu'on va les voler ou les tromper… C'est mon interprétation."

Arrivée de Donets'ke, un village entre Sloviansk et Lyman, Lyudmila est enfin installée dans un compartiment avec sa mère, très âgée et invalide. "Nous ne voulions pas quitter notre maison, car ma mère avait une chambre médicalisée. Et puis, personne ne veut quitter sa maison", dit-elle au bord des larmes. "Mais une bombe à fragmentation a fait exploser toutes nos vitres il y a deux jours. Nous avons vécu dans les couloirs et dans la cave. C'était trop dur, insupportable. Nous avons décidé de partir parce que c'était maintenant ou jamais. Plus d'Internet, plus de réseau portable, on n'avait plus d'informations. Et on n'avait plus de gaz, l'électricité seulement de temps en temps, et plus grand-chose à manger non plus."

Quelques sièges plus loin, une jeune femme accompagnée de sa mère et de leurs enfants déballent un pique-nique. Cette famille, elle, a eu la chance de ne pas avoir été rattrapée par les combats acharnés qui se déroulent à une centaine de kilomètres de là. Réfugiée en Pologne depuis le début de la guerre, Lina est revenue convaincre sa mère de quitter le Donbass. Elles feront le voyage jusqu'à Lviv, terminus de ce train, puis espèrent regagner la Pologne. "Nous voulons revenir quand ce sera terminé", soupire tristement Valentina, la mère, qui a perdu son mari dans les affrontements au Donbass intervenus après 2014. "C'est bien d'être un invité, mais c'est encore mieux d'être chez soi."

Dans un autre compartiment, deux femmes se font face, les yeux dans le vague, une valise à leurs pieds. Victoria est institutrice à Pokrovsk et compte s'arrêter à Dnipro. "Après, je ne sais pas", nous dit-elle. "Si je pouvais rester, je le ferais, car j'ai toute ma vie ici. Mais la meilleure façon pour moi d'aider l'armée ukrainienne, c'est de partir, pour qu'elle puisse nous libérer. C'est ce que nous répètent les autorités locales tous les jours."

Mme Tsivilina, elle, a quitté la ville d'Artemivsk, nous dit-elle. Il faut comprendre "Bakhmout", car la ville a changé de nom en 2015, après l'adoption en Ukraine d'une loi de "décommunisation". Peuplée de 77 000 habitants, la bourgade a retrouvé son nom d'origine. "J'ai attendu, mais maintenant, il n'y a plus de lumières aux fenêtres le soir. Les gens ne sortent que pour acheter à manger. Quand je pense à mon appartement, j'ai envie de pleurer", confie la vieille dame.

Après nos questions, les deux femmes entament une brève conversation. "J'ai regardé la parade du 9-Mai à la télévision pour essayer de comprendre pourquoi la Russie nous fait ça. Il doit bien y avoir une raison, mais je ne comprends pas laquelle. Il faut respecter notre liberté, nous ne les avons pas invités à venir", rappelle l'institutrice. "Il n'y aucune raison valable d'envahir l'Ukraine. Nous pouvons vivre comme nous le souhaitons. Ils n'ont pas à nous sauver de nous-mêmes", répond Mme Tsivilina, qui va rejoindre des parents à Kryvyï Rih, la ville natale du président Volodymir Zelensky.

Un siècle de guerre au Donbass

Un silence s'installe, puis la vieille dame reprend, d'une voix basse : "Je reviendrai quand la guerre sera finie, mais j'ai 83 ans… Cette région a tant souffert, pendant si longtemps, avec l'Holodomor [une famine orchestrée par Staline qui fit au moins 2,5 millions de morts en Ukraine dans les années 1930, NDLR], puis l'Holocauste [plus de 1 million de juifs ukrainiens périrent entre 1941 et 1944, NDLR]. Et aujourd'hui, c'est horrible ce qu'ils [les Russes] font subir à Marioupol. Poutine, c'est Hitler."

Depuis 2014, dans l'Est, les combats entre les séparatistes pro-russes, activement soutenus par Moscou, et l'armée ukrainienne ont fait plus de 13 000 morts selon l'ONU et provoqué le déplacement de près de 1,5  million de personnes. Depuis le début de l'offensive russe en février, les combats ont atteint un niveau de violence inouï. Moscou veut à tout prix s'emparer de l'intégralité du Donbass et vaincre l'armée ukrainienne qui lui résiste depuis huit ans. Un objectif qu'Oleksander Babitch, le médecin originaire de cette région, rejette avec force : "Nous résisterons jusqu'à la dernière goutte de sang s'il le faut. Nous les empêcherons de nous détruire."

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« Flic, violeur, assassin » : des tags anti-police découverts à Dijon

« Flic, violeur, assassin » ; « Feu à Suquet » (du nom de la place où se trouve le commissariat central de Dijon, ndlr) ; « 1 OPJ (Officier de police judiciaire, ndlr), 2 coups de fusil, 1 proc 3 coups de Glock »… Quelque 65 tags de la même teneur ont été découverts dans les rues de Dijon (Côte-d’Or), jeudi 26 mai, en marge d’un « carnaval sauvage » organisé par le collectif des Lentillères, relate CNews. Ce dernier est un groupement d’extrême gauche qui squatte un terrain agricole depuis 2010, et y a monté une forme de jardin partagé qu’il décrit, sur son site internet, comme « une dynamique ouverte et collective de jardinage basée sur l’échange de savoirs ».

Sur le même site, un billet de blog revendique l’organisation du « premier carnaval du quartier libre des Lentillères ». « Certains murs de la ville se sont ornés de tags et de collages au passage du cortège », reconnaît le collectif non sans fierté, partageant les photos d’un défilé pour le moins bigarré. À plusieurs reprises, le billet de blog revient d’ailleurs avec colère sur une présence policière qu’il a jugé excessive. La manifestation, comme de juste, n’avait pas été déclarée en préfecture.

Vers des poursuites pénales

De ce défilé, que le collectif des Lentillères voit comme une « contestation, aussi festive que joyeuse », les Dijonnais retiendront sans doute ces tags par dizaines, appelant très explicitement à tuer des policiers et des magistrats. Dans un communiqué, relate CNews, la préfecture de Côte-d’Or fustige des « slogans inqualifiables », promettant des « poursuites pénales » à leurs auteurs. Fabien Sudry, le préfet, a également condamné « avec la plus grande fermeté ces propos ». Le représentant « renouvelle son total soutien à l’ensemble des forces de l’ordre et de fonctionnaires chargés d’assurer, sur l’ensemble du territoire et 365 jours par an, la sécurité de la population et de lutter contre la criminalité ».

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France24 - Monde

Russie : qui est Léonid Sloutski, le nouveau leader du parti ultranationaliste ?

Publié le : 27/05/2022 - 20:32

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Élu à l'unanimité, vendredi, pour prendre la suite de feu Vladimir Jirinovski, emblématique fondateur du LDPR, parti ultranationaliste russe, Léonid Sloutski en devient le nouveau leader. Le député de la Douma, qui dit vouloir "renforcer la politique sociale du LDPR", faisait partie des personnalités ciblées par les sanctions européennes à la suite de l'annexion de la Crimée en 2014. Il a également été visé par des accusations de harcèlement sexuel et de corruption.

Longtemps dans l'ombre de l'emblématique Vladimir Jironovski, mort en avril dernier, le voilà désormais aux commandes. Le député Léonid Sloutski a été choisi, vendredi 27 mai, pour prendre la tête du parti ultranationaliste russe, Liberalno-democratitchestkaïa Partia Rossii ou Parti libéral démocrate (LDPR).

Chef de la Commission des Affaires étrangères à la Douma, la chambre basse du parlement russe, Léonid Sloutski a fait partie de la délégation de Moscou lors des récentes négociations de paix avec Kiev, des pourparlers au point mort depuis mars.

Sur son compte Telegram, la formation a indiqué que Léonid Sloutski, 54 ans, avait été élu "à l'unanimité" lors d'un congrès à Moscou. Il était le seul candidat.

"Léonid Sloutski a été élu à l'unanimité nouveau président du LDPR", écrit le parti sur son compte Twitter. "Le LDPR poursuivra le travail du fondateur du parti, Vladimir Jirinovski, et continuera à travailler au profit de la Grande Russie !"

Новым Председателем ЛДПР единогласно избран Леонид Слуцкий. 86 делегатов со всей страны выбрали его преемником Владимира Жириновского на Внеочередном XXXIV съезде партии.ЛДПР продолжит дело основателя партии Владимира Жириновского и будет дальше работать на благо Великой России!

May 27, 2022

"La stratégie du Parti libéral démocrate reste la même", a souligné Léonid Sloutski, après son élection. "La seule chose est qu'il sera modifié dans le sens de résoudre les tâches qui ont été fixées sur le terrain et visent à renforcer la politique sociale du Parti libéral démocrate", rapporte son parti sur Twitter.

Économiste de formation, il est député depuis 2000. Jusqu'ici numéro 2 du LDPR, son nom est associé à plusieurs affaires, des sanctions occidentales contre la Russie après l'annexion de la Crimée à des accusations de harcèlement sexuel, en passant par des révélations de faits de corruption.

Harcèlement sexuel

En 2004, après l’envoi de troupes russes pour prendre le contrôle de la Crimée, Moscou organise un référendum pour justifier l’annexion de la région. En réaction, l'Union européenne (UE) met en place des sanctions contre la Russie, cible 21 personnalités - dont Léonid Sloutski - en leur interdisant de voyager dans l'UE et en gelant leurs actifs financiers.

En février et mars 2018, le député se retrouve au cœur d'un scandale. Léonid Sloutski est accusé de harcèlement sexuel par plusieurs journalistes russes, des accusations rares en Russie, un pays très à la traîne dans la lutte contre les violences sexistes, où ces dernières font rarement l'objet d'enquêtes.

Les journalistes, dont Farida Rustamova qui travaillait à l'époque pour le service russe de la BBC, ont accusé Léonid Sloutski de propos obscènes et d'attouchements, brisant le silence sur un sujet qui reste largement tabou en Russie. À l'époque, le député avait qualifié ces accusations de "provocation bon marché et de bas niveau" et les a rejetées comme une attaque politique ordonnée par ses ennemis, affirmant même que le scandale avait "renforcé [ma] dignité plutôt que de l'enlever".

Ce dernier a finalement été blanchi par la commission d’éthique de la Douma, qui a affirmé n'avoir trouvé aucun signe de "comportement inapproprié".

Corruption

La même année, les déclarations de revenus du député attirent l'attention de la Fondation anti-corruption créée par l'opposant russe Alexeï Navalny.

La Fondation avait documenté comment la femme de Léonid Sloutski avait acheté une Bentley de luxe, voiture coûtant plus de 300 000 dollars et dont l'achat semblait avoir été financé par un prêt sans intérêt de 25 millions de roubles (440 000 dollars) d’un promoteur milliardaire azerbaïdjanais.

Selon Alexeï Navalny, le prêt était lié au lobbying pour les intérêts du milliardaire à Moscou et s'était fait par l’intermédiaire d'un autre législateur de la Douma, allié de premier plan de l'ancien maire de Moscou, Iouri Loujkov.

L’enquête d'Alexeï Navalny avait, par ailleurs, révélé qu’une Mercedes-Maybach de luxe appartenant à Léonid Sloutski avait, en moins d’un an, accumulé 825 amendes impayées, principalement pour conduite dangereuse, ce que le nouveau chef du LDPR avait admis dans une interview avec le magazine Snob, un site internet ciblant les élites économiques et culturelles russes. "Je n’achète pas de produits de luxe", avait-il déclaré. "Je préfère dépenser de l’argent pour quelque chose de plus substantiel. Par exemple, sur la restauration des églises."

Après son élection, vendredi, il a promis de "renforcer" le programme social de son parti, selon l'agence TASS.

"Pas une année pacifique"

Le LDPR, fondé en 1992 par Vladimir Jirinovski, et centré autour de son leader historique jusqu'à sa mort récente, est souvent considéré, en particulier par les médias étrangers, comme un parti populiste, nationaliste ou ultranationaliste. Il a remporté 7,55 % des voix lors des législatives de 2021, derrière les communistes (18,93 %) et le parti de Vladimir Poutine (49,82 %).

Classé à l'extrême droite, Vladimir Jirinovski, mort en avril à 74 ans, avait participé à presque toutes les présidentielles de la Russie moderne. Son parti a toujours été représenté et bien visible dans les instances locales et nationales.

Le LDPR est toutefois accusé de jouer un rôle d'opposition de façade qui, finalement, se range toujours derrière les grandes décisions de Vladimir Poutine.

Les idées anti-occidentales de Vladimir Jirinovski, obsédé par la grandeur de la Russie, et qui paraissaient extrêmes dans les années 1990, se sont peu à peu imposées dans la vie publique russe, y compris au Kremlin.

Fin 2021, Vladimir Jirinovski prédisait que l'année 2022 "ne sera pas une année pacifique, ce sera l'année où la Russie redeviendra une puissance", annonçant ainsi l'intervention militaire en Ukraine.

Avec AFP

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Figure controversée, l'ultranationaliste russe Vladimir Jirinovski est mort

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Ukraine : Kiev dit se battre pour garder le contrôle de la ville de Lyman face à l'offensive russe

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Qu'est-ce que l'Acte fondateur signé il y a 25 ans entre l'Otan et la Russie ?

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Meurtre de René Hadjadj : pourquoi la piste antisémite est envisagée

Le 17 mai dernier, un homme de 89 ans, de confession juive, dénommé René Hadjadj, tombe du 17e étage de son immeuble de la banlieue lyonnaise. Les investigations réalisées par la police ont permis de mettre en cause un de ses voisins, un certain Rachid Kheniche, 51 ans, qui avait l’habitude de côtoyer René Hadjadj pour une collation de temps à autre. D’après les enquêteurs, une dispute aurait éclaté entre les deux hommes, à l’issue de laquelle Rachid Kheniche a poussé son voisin du balcon. Mais pour quel motif ?

La brutalité du geste, la religion de la victime, son âge avancé, mais aussi l’apparente folie du tueur : toutes ces circonstances rappellent le meurtre antisémite de Sarah Halimi, jetée de son balcon en avril 2017, par un voisin musulman. Dans un premier temps, le mobile antisémite n’a pas été retenu à l’encontre de Rachid Kheniche, qui a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire. Faute d’aveux parfait, il est difficile pour la police et la justice de savoir ce que le meurtrier avait dans la tête. A moins que le meurtrier ait laissé des indices autour de lui… Comme sur les réseaux sociaux par exemple. Rachid Kheniche y apparait comme obsédé par Israël et par les juifs. Sur Twitter, deux comptes apparaissent à son nom. Le premier, ouvert en novembre 2020, est actif jusqu’en décembre de la même année, soit un mois durant lesquels Rachid Khechiche a rédigé 52 tweets. Souvent peu cohérents, ces tweets collent par ailleurs avec la personnalité du meurtrier telle qu’elle est décrite par la police et par les voisins, à savoir un homme dérangé psychologiquement et maladivement complotiste. Le tout fortement nourri d’antisémitisme. Un grand nombre de ces tweets font référence au « sayan » ou « sayanim », nom donné aux juifs de la diaspora qui collaborent en cachette avec les services secrets israéliens, le Mossad, pour faire avancer la cause sioniste. Ces termes, à connotation négative, ont été popularisés par l’écrivain « antisioniste radical » Jacob Cohen, ancien proche d’Alain Soral et ancien membre de d’Egalité et Réconciliation, le mouvement d’Alain Soral. Dans une vidéo datée de 2014, Jacob Cohen expliquait par exemple qu’ « il y a des sayanim dans tous les médias » qui « bien évidemment ne se déclarent pas », mais qui « agissent de concert » pour « amener une politique » en faveur d’Israël. Outre les médias, ces « sayanim » seraient présents dans toutes les sphères de pouvoir, et serviraient la cause sioniste. Ces thèses semblent avoir séduit le meurtrier de René Hadjadj.

lepenise tu répond pas ta mére et juif comme le dis le journal israelien, il dise tu ai une sayanime, lepenisesayan

— kheniche rachid (@KhenicheR) November 25, 2020

En novembre 2020, via son compte Twitter, Rachid Khechiche, qui se dit alors encarté chez LR, apostrophe plusieurs personnalités comme Eric Zemmour, Zoran Bitan, Florian Philippot ou encore Philippe Bilger, à propos du problème des « sayanim ». Quelques jours plus tard, il s’en prend à l’avocat, de confession juive, Gilles Willam-Goldnadel, en commentant plusieurs de ses tweets, en ces termes confus : « sayan, sayanime la fin est proche a dit l’écrivain Cohen, votre influence au sein de l’administration diminue, les faussaires, usurpateur identité, faux tampon, fausse CII, fausse convention CAF, régie immobilière complice ». Il recommence quelques jours après : « GOLDtoi sayanime, tu travailles pour qui traitre a la France, retourne dans ton pays ici et prend Bilger et Bitan avec toi, vous êtes démasqué sayagoldbitangerbe ». La chroniqueuse Zoran Bitan a elle aussi droit à d’étranges commentaires, aux relents antisémites (« Bitan ta bouche sayanime, tu travailles pour qui menteuse. Retourne dans ton pays ISR[aël] »), tout comme Marine Le Pen (« lepen tu ne réponds pas, ta mère est juive comme le dis le journal israélien, ils disent que tu es une sayanime, lepenisesayan »).

 

GOLDtoi sayanime tu travail pour qui traitre a la FRANCE retourne dans ton pays isi et prend bilger et bitan avec toi vous étes demasqué sayagoldbitangerbe

— kheniche rachid (@KhenicheR) November 25, 2020

En mars 2022, soit deux mois avant la mort de René Hadjadj, Rachid Khechiche ouvre un second compte Twitter, beaucoup plus actif que le précédent puisqu’il totalise plus de 4000 tweets. Ce compte demeure actif jusqu’au 17 mai, jour où il précipitera son voisin par le balcon. L’obsession du meurtrier pour les « sayanim » semble avoir disparu. A la place, Khechiche se contente d’utiliser des émoticônes pour commenter divers tweets de médias : un cœur bleu ou une fleur rouge, lorsqu’il apprécie les propos et un cercle noir quand il ne les apprécie pas. Il commente des tweets de la chaine Cnews, et particulièrement de la journaliste Sonia Mabrouk, qu’il semble apprécier, tout comme Emmanuel Macron et son ministre Gérald Darmanin, ou certaines communications des armées. Khechiche semble peu apprécier Gilles-William Goldnadel à qui il colle un cercle noir à plusieurs reprises, mais envoie des signes positifs sur ce réseau social aux communications d’Israël. Le 17 mai, il « like » un tweet de l’Ambassade d’Israël en France à propos de sa mobilisation « pour la Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie ». Quelques jours plus tôt, le 4 mai, il avait d’ailleurs répondu à une devinette de l’ambassade d’Israël, sans aucune animosité apparente, puis écrit « Mazal tov » en marge d’un tweet de la même ambassade, rédigé pour célébrer le 74e anniversaire de l’indépendance d’Israël. Rien d’antisémite, donc. Au contraire. Pour le reste, ses tweets demeurent parfois incompréhensibles, tout comme celles de 2020.

Que peut-on en conclure ? Que Rachid Khechiche, avait effectivement entretenu des théories antisioniste et antisémite, très clairement exprimées au cours de l’année 2020. Que ces théories semblent avoir disparu de son champ de préoccupation deux ans plus tard, au moment où il commet le meurtre de son voisin. Avaient-elles pourtant totalement disparu de son esprit ? Que s’est-il passé, ce 17 mai, dans l’appartement de René Hadjadj, entre les deux hommes ? Tous deux avaient l’habitude de se voir et de parler d’actualité lorsqu’il se retrouvaient. Or, ce jour-là, la conversation aurait tourné au vinaigre. Quel était ce sujet ? Était-il lié à Israël ou aux juifs ? Et si oui, Rachid Khechiche a-t-il vu ressurgir dans son esprits les théories auxquelles il a follement cru ? Après la découverte de ces éléments, notamment par le média Tribune juive, le procureur de Lyon, Nicolas Jacquet, a annoncé ce vendredi que la piste antisémite était désormais étudiée « à la suite d’éléments recueillis sur les réseaux sociaux ». L’enquête devra maintenant déterminer si « la circonstance aggravante d’acte commis à raison de l’appartenance de la victime à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée » est retenue.

 

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Population decline in Russia: ‘Putin has no choice but to win’ in Ukraine

Issued on: 24/05/2022 - 20:02

Cyrielle CABOT

With a slumping birth rate, a death rate on the rise and immigration slowly falling, Russia is experiencing population decline. Despite having launched some of the most encouraging childbirth policies, Putin is now facing a major problem for someone who believes population is synonymous with power, says French demographer Laurent Chalard.

Russia’s population has been declining at a dizzying rate for the past 30 years. The demographic trend has been steadfast since 1991, when the Soviet Union fell and Russia counted 148.2 million inhabitants within its far-reaching borders. By 2021, that number had fallen to 146.1 million, according to Russian statistics agency Rosstat. What’s even more striking is that, according to demographic projections, the country’s population will continue to fall and reach between 130 and 140 million inhabitants by 2050.

“Russia is paying the cost of the 90s,” explains Alain Blum, a demographer at the National Institute for Demographic Studies (INED) in France. “When the Soviet Union fell, the country plunged into a serious demographic crisis. For the first time, Russia’s mortality rate significantly exceeded its birth rate, leading to a decline in its population.” By the early 2000s, Russia had a population of only 143 million.

“Today, people of childbearing age are those who were born during that period, and there simply aren’t enough of them to drive population growth,” the researcher explains. Especially given that Russia is also facing an increased mortality rate at the moment as a result of the Covid-19 pandemic.

Childbirth policies and migration

But that’s not to say that President Vladimir Putin, who came to power in 2000, hasn’t made efforts to curb the trend. In addition to modernising hospitals and improving healthcare options, he also launched a major set of childbirth policies. “Russia has become one of the most encouraging countries in this regard,” Chalard, who specialises in population movements, points out.

“In recent years, the government has set up financial aid programmes for parents, family allowance systems, bonuses for large families…” Chalard recounts. “Not to mention very active propaganda around the issue. Putin himself regularly advocates for family values and calls on the population to have kids in his public speeches.”

At the same time, Putin has pursued a vast migration policy by opening Russian borders to immigrant workers who often come from Central Asia, facilitating naturalisation procedures for Russian speakers and giving out Russian passports to inhabitants of neighbouring countries. But these migratory movements were stopped dead in their tracks due to Covid-19.

‘Putin is obsessed’

“Putin is obsessed with this demographic issue,” says Chalard. “In his mind, the power of a country is linked to the size of its population. The larger the population, the more powerful the state.”

Following this mindset, Putin presented the demographic crisis as a “historic challenge” in January 2020, and assured his country that “Russia’s destiny and its historic prospects depend on how numerous we will be”.

In the face of this, population decline is clearly a key motivator for Russia in its war against Ukraine, Chalard and Blum agree. Ukraine has a population of 44 million people who are mostly of Slavic descent from the former Soviet bloc. For Putin, the invasion is not only about capturing territory he believes belongs to Russia, but about gaining control over a population he wants to "integrate" into the country.

In its latest population census, Moscow has included the 2.4 million inhabitants of the Donbas, parts of which were administered by pro-Russia separatists before the current invasion. For several weeks now, the Kremlin has also decided to refocus its efforts in the east of Ukraine with one objective in mind: organising local referendums on potential integration into Russia.

Consequences of the war in Ukraine

But could Putin's ambition to boost population growth backfire and, conversely, worsen the demographic crisis?

“If I take Ukrainian sources into account, Russia has sent 165,000 soldiers into Ukraine. That’s nothing compared to the total population, meaning deaths from the war will have a very small impact on Russian demography,” says Chalard. “Unless the situation turns into a global conflict and forces Russia to increase its troop deployment considerably.”

“On the other hand, this demographic anxiety could explain why Moscow is somewhat reluctant to send more soldiers to the front line. The government is well aware that limiting troop losses is important, especially young ones,” the demographer adds.

But the war could also catalyse another phenomenon: Russia’s brain drain. According to the Financial Times, some 150,000 people working in new technologies have fled the country. Many of them have settled in Israel or Turkey, countries stepping up their efforts to attract this wave of workers. “Once again, the impact on countrywide demographics will be limited since the phenomenon is quite marginal. On the other hand, from an economic point of view, this [trend] could have a significant impact in a context already troubled by sanctions,” Chalard explains.

No trust, no babies

Alexey Raksha, a Russian demographer living in Moscow, is already predicting a sharp drop in childbirth over the coming months as a reaction to the war in Ukraine, but above all to the economic crisis linked to the sanctions. “During economic crises, people are less inclined to have children, which is logical,” he explains. “Trust in the future plays a key role in a country’s birth rate.”

“The war will affect births from December,” Raksha predicts. “We’ll see the effects as early as 2023. It’s going to be a bad year for childbirth in Russia. And the following year won’t be much better,” he concludes. His predictions are supported by the latest statistics from Rosstat, which reported a 5 percent drop in births in the first quarter of 2022 compared to last year.

“I think that everything will depend on who wins the war,” adds Chalard. “If Russia wins, the resulting joy could lead to a boom in births. But losing and getting bogged down in an economic crisis will have the opposite effect,” he says. “What is certain is that Putin has his back against the wall. From a demographic point of view, he has no other choice but to win.”

This article has been translated from the original in French.

© France Médias Monde graphic studio

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The lessons learned after three months of war in Ukraine

Number of displaced people passes 100 million for first time, says UN

Perspective

Russian invasion of Ukraine is a 'war of civilisation', historian says

Valeurs Actuelles

Haute-Saône : positif aux opiacés, il assure avoir pris du sirop pour la toux et en appelle à Darmanin

C’est assurément un mal de gorge aux conséquences inattendues. Un soir du mois d’avril dernier, raconte L’Est républicain, Björk Leriche rentre chez sa mère, accompagné d’un sérieux mal de gorge. Le jeune chauffeur routier, âgé de 19 ans, reprend la route le lendemain en direction de Dijon, après avoir avalé à deux reprises du Dimétane – un sirop pour la toux qu’on avait précédemment prescrit à sa mère. Mais sur la route le jeune est contrôlé par les gendarmes. Ces derniers, comme c’est l’usage, procèdent aux tests salivaires d’alcoolémie et de drogue. Contrôlé positif aux opiacés, à sa grande surprise, le jeune chauffeur demande aux gendarmes un nouveau test. Celui-ci et un troisième reviendront également positifs.

En conséquence, les gendarmes lui retirent son permis – lui faisant logiquement perdre son emploi. Mais le jeune homme se défend : « Je ne suis absolument pas un consommateur. Et si c’était le cas, j’en aurais parlé », explique-t-il. Sa mère en est également certaine : « Mon fils, j’en réponds, n’est pas un consommateur d’héroïne (qui fait partie des opiacés, ndlr) ou d’autres substances. » Mais comment diable expliquer les trois tests positifs ? Pour Björk et sa mère, aucun doute, c’est le Dimétane, dans lequel on trouve aussi des opiacés, qui est la cause de leur malheur : « Pour avoir pris deux doses de sirop pour la toux, on perd son permis, son emploi, et on se retrouve sous le coup d’une condamnation. »

Il faudra passer devant le juge

Périlleuse tentative de se tirer l’affaire ? Pas vraiment, explique L’Est républicain. D’abord, à la suite de sa mésaventure, Björk est allé voir un médecin. « Nous avons demandé un contre-test à notre médecin traitant, analyses de sang et d’urine », détaille sa mère. Cette fois-ci, les résultats sont revenus négatifs – contrairement aux trois tests salivaires effectués par les gendarmes. En se renseignant, la famille de Björk a finalement découvert qu’un tel quiproquo n’est pas rare. Sur le site officiel drogue-info-service.fr, la confusion entre les opiacés contenus dans la drogue et ceux que l’on trouve dans les médicaments figure même dans la rubrique « Vos questions, nos réponses ».

Les services du gouvernement y confirment que les tests salivaires ne peuvent pas faire la différence. Ils conseillent de préférer une prise de sang – comme l’a fait le jeune homme chez son médecin – au test salivaire. Problème : au moment de son contrôle, pensant régler l’affaire sans difficulté, Björk n’a pas jugé nécessaire qu’on procède à un prélèvement sanguin. Bien mal lui en a pris : si, selon la loi, le test effectué par son médecin suffit à prouver son innocence et à lui rendre son permis, il faudra malgré tout qu’il passe devant le juge pour clôturer le dossier. Une procédure qui risque de durer un moment, empêchant durablement Björk de travailler. Pour accélérer les choses et donner l’alerte, ses parents ont donc décidé d’envoyer le dossier au préfet de la Haute-Saône et à Gérald Darmanin.

Haute-Saône : les dernières actualités

Haute-Saône : deux frères, portant 39 mentions à leur casier judiciaire, jugés pour braquage à main armée

Haute-Saône : la famille d’une retraitée battue à mort lance une cagnotte pour engager un avocat

Haute-Saône : une femme jugée pour maltraitance animale

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Marseille : l’ouverture des réservations Algérie Ferries vire au chaos, les forces de l’ordre interviennent

Situation particulièrement tendue devant les locaux d’Algérie Ferries et de Corsica Linea, mercredi 25 mai à Marseille. Selon La Provence, l’ouverture des réservations des bateaux à destination de l’Algérie a fait émerger de sérieuses tensions. Dans l’après-midi, plus d’une centaine de membres de la diaspora algérienne se sont présentés devant les bureaux des deux compagnies, dans l’idée de réserver des billets à destination du « bled ». Une très forte affluence qui a d’abord généré une grande confusion, avant que les choses ne tournent au vinaigre.

Selon La Provence, plusieurs individus ont même tenté de pénétrer de force à l’intérieur de l’agence Algérie Ferries, située sur le boulevard des Dames dans le 2e arrondissement de Marseille. « C’est trop mal organisé », a tenté de justifier Farid, venu acheter des billets – sans succès. « Hier soir, la compagnie a mis en place une liste de noms, mais ce matin impossible de rentrer dans l’agence. »

Les compagnies prises de court

Face au chaos et à une situation proche de tourner à l’émeute, les forces de l’ordre ont dû intervenir afin de calmer tout le monde. D’après La Provence, de tels désordres peuvent s’expliquer par l’assouplissement des mesures sanitaires décidées par Algérie, deux ans après la mise en place des premières restrictions sanitaires. Une annonce qui a surpris tout le monde, y compris les compagnies maritimes qui n’avaient pas anticipé un brusque retour de la demande.

Marseille : les dernières actualités

Marseille : l’homme poignardé au nom de “Dieu“ devant un collège est mort

Marseille : le phénomène des voitures “désossées” prend de l’ampleur, les habitants n’en peuvent plus

Marseille : Un homme victime d’un coup de couteau lors d’une rixe près de la gare Saint-Charles

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Adrian Zenz, the academic behind the ‘Xinjiang Police Files’, on China's abuse of Uighurs

Issued on: 25/05/2022 - 18:24Modified: 25/05/2022 - 18:53

Sébastian SEIBT

Hacked files revealing the repression of Uighur Muslims in China were published on Tuesday by a consortium of media. Labeled the “Xinjiang Police Files”, these documents owe a lot to one man in particular: Adrian Zenz. In recent years, this German anthropologist has become a central target of Chinese propaganda for his work on the ethnic group’s living conditions. 

It’s almost 3am in Minnesota where Adrian Zenz has been living since 2019, but it takes him no more than 30 seconds to respond on Twitter. Yes, he’s willing to answer a few questions, but not for too long. He’s getting tired.

And it’s not only due to being awake this late at night. The German anthropologist, a specialist in China’s treatment of the minority Uighur Muslim ethnic group, has had a busy day.

'Paranoia of the Chinese authorities'

Zenz is the man behind the Xinjiang Police Files, new revelations published on Tuesday 24 May by several media, including French newspaper Le Monde. The documents expose the repressive machinery put in place by Beijing in the Xinjiang region, where the Uighurs live.

“It’s the first time we have police evidence that is unfiltered. It comes from hacking, so censorship is virtually impossible,” Zenz insists. He obtained several thousand computer files containing the records of 20,000 Uighurs who were arrested, along with countless instructions, briefings and police reports dating from between 2000 and 2018 in Xinjiang. The data trove was extracted from hacked servers of the public security bureau (PSB) in two districts of the region.

The documents also include speeches by Chen Quanguo, the Chinese Communist Party’s (CCP) secretary for Xinjiang, as well as notes by simple security officers on individuals detained or under surveillance. “These files show just how paranoid Chinese authorities are about alleged terrorist dangers from Uighurs – from the bottom to the top of the hierarchical ladder,” Zenz says.

The revelations add to the case lodged against Beijing these past years. China has been accused of perpetrating “crimes against humanity” directed at the Uighurs, to use the term adopted by the French National Assembly in a March 2022 resolution.

Further evidence of repression came from visual illustrations of practices carried out by Chinese authorities. The files contain 5,000 photos of Uighurs aged between 3 and 94 years old. “It’s striking to see pictures of 14-to 15-year-old girls who are going to be sent to re-education camps,” Zanz confesses.

In a way, this massive set of documents is the culmination of all the hard work the 48-year-old anthropologist has carried out for years. For many, Zenz is one of the main characters driving the international effort to expose the Chinese government’s repressive policies in Xinjiang.

An accidental encounter with the Uighurs

Zenz has even become the man who “thrust China and the West into one of their biggest clashes over human rights in decades”, according to a 2019 Wall Street Journal piece about the German anthropologist.

A year earlier, Zenz had single-handedly pushed Beijing to back down. As the first reports on China’s treatment of Uighur Muslims came out, China kept saying there was nothing to see in Xinjiang. But Zenz eventually discovered various official Chinese administrative documents online, from purchase orders for equipment to budget reports, that proved internment camps were being constructed.

When that evidence was published, China decided to change its tune. Instead of denying the allegations, authorities began describing the camps as mere training centres.

“Adrian Zenz’s tenacity has hugely contributed to exposing the crimes of the Chinese regime,” says Magnus Fiskesjö, an anthropologist and Uighur specialist at Cornell University, who was interviewed by the Wall Street Journal.

And Zenz didn’t stop there. He was the first to give an estimate of the number, 1 million, of “interned” Uighur people. That figure was later confirmed and taken up by the UN. He was also the first to come across documents establishing the forced labour of Uighurs in 2021, and contributed to a better understanding of the cyber and police apparatuses set up in Xinjiang.

It’s an amazing feat that is all the more impressive because Zenz “didn’t ask for any of this. It happened kind of accidentally, all I was doing was searching for documents available online” he says. He got his anthropology degree from Cambridge University and has very little knowledge from the ground in Xinjiang. He’s only been there “once, 14 years ago, as a tourist,” according to German daily newspaper Suddeutsche Zeitung.

Zenz is a specialist on Tibet, to which he’s devoted most of his work. At the time he was studying in the region, Beijing’s strongman in Tibet was Chen Quanguo, who was carrying out his “pacification” programme in the region. When this CCP dignitary was appointed head of Xinjiang in 2016, Zenz decided to focus on this province instead.

Priority target for Chinese propaganda

In the absence of knowledge from the field, Zenz makes the most of his mastery of Mandarin and the mysteries of the web. After all, for years he had been financing part of his research “thanks to a second job as a programmer for a streaming start-up,” the Wall Street Journal notes.

“It’s impossible to do fieldwork in Xinjiang anyway, and analysing online data is the best opportunity I have to understand what’s going on there,” Zenz explains. He has been blacklisted in China since last year and compares his work to that of a detective. Still, his method has served as an example to others. Whether it’s Shawn Zhang, a Chinese student in Canada who used Google Maps to draw out camp construction sites in Xinjiang, or the Australian Strategic Policy Institute, which runs the Xinjiang Data Project to collect public data on the province.

Between his revelations and the door he has opened for others to follow suit, Zenz has become one of the main targets of Chinese propaganda. Searching his name online, you can find articles criticising him by pro-Beijing publications all over social media and within the first Google search results.

This born-again Christian who works for the US Victims of Communism Memorial Foundation has been portrayed on numerous occasions as a far-right pseudo researcher. He’s even one of the few researchers critical of the Chinese government to have had a double-page spread in the Global Times, one of the country’s leading media outlets.

“I think it’s understandable China is attacking me, they’re actively trying to cover their tracks in Xinjiang,” Zenz admits. “But I was very surprised by the criticism I received by people who feel they have to defend Beijing.” He has found it difficult to come to terms with the deluge of hate he faces, especially since “attacking me calls into question the suffering Uighurs are facing,” he concludes. A suffering that 5,000 photos published on file in the Xinjiang Police Files is difficult to deny.

This article has been translated from the original in French.

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UN rights chief visits China as leaked files show abuse of Uyghur Muslims

China ratifies international labour treaties as scrutiny of treatment of ethnic minorities mounts

UN rights chief's access to China's Xinjiang under scrutiny during visit

New York Times - World

Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict

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The Saturday Profile

For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.

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By Isabel Kershner

JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.

He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.

But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.

One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.

Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.

Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.

Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.

The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.

Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.

“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”

As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.

While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.

Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”

His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.

Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.

He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.

“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”

He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.

Now they are coming back.

While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.

The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.

“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.

For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.

“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”

Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”

Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.

Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”

Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.

Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.

A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.

“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”

He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.

More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.

As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.

Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.

And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.

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France24 - World

‘Rejuvenating French pride’: The Battle of Bir Hakeim, 80 years on

Issued on: 27/05/2022 - 07:22

Tom WHEELDON

As World War II inched towards crucial turning points in 1942, British, Commonwealth and Free French forces mounted a heroic defence of their positions at Bir Hakeim, an oasis in the Libyan desert, from May 27 to June 11. While technically a defeat, the two-week battle nevertheless won tremendous respect for General Charles de Gaulle’s Free French – and helped set the stage for the famous British victory at El Alamein, which months later turned the tide of war in the West. FRANCE 24 looks back at the Battle of Bir Hakeim, 80 years later.

While Charles de Gaulle and his exiled Free French forces have a cherished place in France’s collective memory of World War II, the Battle of Bir Hakeim has receded into the background. Ask the average Parisian what Bir Hakeim is and they will tell you that it is a metro station – right next to an iconic bridge over the Seine with the same name.   

Yet the Battle of Bir Hakeim played an invaluable role in boosting the pride of the Free French forces – the morale of “the France that fights, the only France, the true France, the eternal France”, as de Gaulle called it in his renowned speech at the Hôtel de Ville upon the Liberation of Paris in August 1944.

The Allies had gone through a dark period before. The Free French exiled in London – and the Resistance waging their heroic struggle within France – had to grapple with the ignominy of France’s capitulation and subsequent collaboration upon the precipitous collapse of the French military in May 1940.

In contrast, the British had seen their finest hour as they repelled the Nazi attempts to invade – with the Royal Air Force defeating the Luftwaffe in the Battle of Britain from July to October 1940. Following this victory, British strategy focused on fighting fascist Italy in North Africa. A series of British victories culminated in the destruction of the Italian 10th Army in the Battle of Beda Fomm in Libya in February 1941.

>> A game changer for the French Resistance: The Barbès metro attack, 80 years on

But the German high command acted decisively to rescue their Italian ally’s collapsing North African campaign, deploying the Afrika Korps in the immediate aftermath of Beda Fomm. Led by Erwin Rommel – arguably Hitler’s most militarily astute general, nicknamed the “Desert Fox” – the Afrika Korps soon turned the tide against the British.

A year after Rommel stepped in, Bir Hakeim was another Allied defeat – on paper. But the Free French proved their worth, resisting with the “utmost gallantry”, as Winston Churchill told the House of Commons at the time.

Even more importantly by inflicting serious losses on the Afrika Korps, the British, Commonwealth and Free French forces made a mess of Rommel’s strategic plans, allowing the British high command to regroup Allied forces.

In this way, the doomed, heroic defence of Bir Hakeim facilitated a pivotal moment for the Allies – when the legendary Field Marshal Bernard Montgomery took charge and Rommel finally met his match at El Alamein in October-November 1942. This proved decisive in the Western Allies' fight against Germany, as Stalingrad (July 1942 to February 1943) did for the Soviet Union and the Battle of Midway (June 1942) had for the US forces fighting Japan in the Pacific.

To take a closer look at the Battle of Bir Hakeim, FRANCE 24 spoke to Dr Edward G. Lengel, chief historian at the National Medal of Honor Museum in Arlington, Texas.  

How did events in the North African theatre and decisions by military high commands lead to the battle taking place at Bir Hakeim?

Tactically, Axis forces had defeated British Imperial forces again and again since Rommel's intervention in North Africa with the Afrika Korps in the spring of 1941. German (not Italian) equipment was far superior, especially in terms of tanks, anti-tank guns and artillery. In Operation Crusader in November-December 1941, Axis forces inflicted losses five times heavier than their own. Strategically, however, the Axis remained in a difficult position in the spring of 1942, thanks to their extended supply lines, British retention of Malta, and especially the ability of intrepid Australian infantry to hold on to the critical port of Tobruk. After the lines surged back and forth in the early months of 1942, they finally settled just west of Tobruk at the so-called Gazala line, anchored in the south at the old fort of Bir Hakeim. Here the British, under Lieutenant General Neil Ritchie, settled down in defensive positions while building reinforcements while Rommel, though reinforced and still outnumbered, prepared a stroke to break up the British line, capture Tobruk and push into Egypt.

And the more short-term context?

Rommel recognised the frailty of the British defensive positions, which were arranged in so-called boxes that did not adequately support each other. Very simply stated, he intended to hold the British along the Libyan coast with attacks by Italian infantry while using his German and Italian armour to break through the British centre and left. Oddly, though, Rommel did not adequately recognise the importance of Bir Hakeim, and so he allowed his German tanks to bypass the fort and left it to his Italian armour to capture it. Big mistake.

Why were the Free French forces involved at Bir Hakeim and how significant was their role in the Allied victory compared to that of British and Commonwealth forces?

Just as Rommel underestimated the Free French at Bir Hakeim under Brigadier General Marie-Pierre Koenig, so did the British. Ritchie posted the Free French brigade, which consisted of a hodgepodge of Foreign Legionnaires (including many Eastern European refugees who had fled the Nazis) and African colonial troops, there almost as an afterthought. But then, he also didn't recognise the fort's tactical importance. As it turned out, though, Koenig's men played an absolutely critical role in holding up the Axis advance. That's not to understate the brave conduct of other British and Commonwealth forces, but the men at Bir Hakeim were positioned to make a difference.

The number of Allied soldiers killed or wounded was in the hundreds, while the same figure was in the thousands for Axis soldiers. What tactics and strategy explain the Allied success at Bir Hakeim?

To be fair, in the early part of the battle the defenders faced mainly Italian forces, whose ineptitude in the attack was well known. Once Rommel recognised that the post was holding up his overall attack, however, he deployed the Luftwaffe, artillery, and significant German tank and infantry forces to take the position. Still, the defenders held on. While their tactics in working from well-concealed “hedgehog” positions were effective, however, it was arguably mainly the raw determination of the Free French that allowed them to hold on for as long as they did.

How consequential was the Allied victory at Bir Hakeim – notably, in building up to the victory at El Alamein and in boosting the morale of the Free French forces?

The defence of Bir Hakeim seriously disrupted Rommel's timeline. Although he would eventually all but destroy the British at Gazala, capture Tobruk, and drive his opponents into Egypt and El Alamein, the contest at Bir Hakeim imposed losses that he could ill afford and exhausted the troops involved. It did play a role in the British ability to reassemble and hold in Egypt. More broadly, while it had no direct role in the cancellation of the invasion of Malta, Bir Hakeim deeply complicated Rommel's strategic problems. Most important, it was vital in rejuvenating French pride after the defeats of 1940, helped to elevate De Gaulle who treated the event as a great French victory, and increased Allied confidence – hitherto non-existent – in the Free French. Bir Hakeim should be recognised in France as a critical moment in the country's recovery from 1940 and resurgence as a great European nation.

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‘Blood, toil, tears, and sweat’: Churchill’s ‘electric’ speech, 80 years on

Hitler’s ‘war of annihilation’: Operation Barbarossa, 80 years on

Why did France lose to Germany in 1940?

Valeurs Actuelles

Vannes : un enfant filme son père en train de frapper sa mère… et l’envoie en prison

La scène, racontée dans les détails dans l’enceinte du tribunal correctionnel de Vannes (Morbihan), est terrifiante. Dans la nuit du dimanche 22 au 23 mai, Yousri D. a déchaîné ses forces contre son épouse, sous les yeux de ses enfants. « J’ai compté dix coups de poing, dont plusieurs avec élan, deux coups de coude, quatre gifles et un coup de boule », liste Pierre-Olivier Danino, le président du tribunal cité par Ouest-France. Si le magistrat a été capable de décrire si précisément les faits, c’est que la scène a été filmée… par le fils du couple, âgé de 8 ans.

Une vidéo de 2 minutes qui a forcé Yousri D. à admettre les faits, après avoir longtemps nié toute violence. Sitôt la scène diffusée, devant son épouse en pleurs, le père de famille âgé de 43 ans s’est confondu en excuses : « Je regrette, je suis désolé. Donnez-moi une chance ! », s’est-il lamenté. La réplique du président n’a pas tardé : « Une chance de la tuer ? » Ce soir-là, en effet, c’est une autre enfant du couple – qui en compte cinq – qui a mis fin aux coups en s’interposant. Dieu sait ce qui aurait pu se passer sans cette intervention.

Une femme « choisie au bled »

D’après le témoignage des enfants, la mère de famille était quotidiennement insultée par son époux, et frappée au moins une fois par mois. Une régularité qu’ont démenti Yousri D. et son épouse. « Je l’aime ma femme. C’est moi qui l’ai choisie au bled, en Tunisie », a expliqué le premier. En larmes, la seconde a semblé partagée entre la peur de voir les coups continuer, et le refus de priver les cinq enfants de leur père, rapporte Ouest-France. « Madame, ça n’est pas votre faute si vous subissez de telles violences », a insisté Pierre-Olivier Danino.

Le père de famille, lui, n’a cessé de se victimiser en évoquant son travail et sa vie sur les chantiers. De son côté, son avocat a tenté de faire valoir qu’il ne se montre violent que lorsqu’il est alcoolisé, réclamant « une sanction qui lui permette de se soigner ». Une demande à laquelle a accédé le tribunal, en le condamnant à quatre ans de prison – dont 18 mois fermes et 30 mois avec sursis – assortis à une obligation de soins et au retrait de son autorité parentale.

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France24 - World

The ‘untouchable’ parliamentary speaker at the heart of Lebanon’s next political storm

Issued on: 19/05/2022 - 13:36

Leela JACINTO Follow

At 84, Nabih Berry is a seasoned Lebanese political player who has been the country’s parliamentary speaker for 30 years. Following Sunday’s legislative elections, the octogenarian stalwart is running for another term. But a record number of newcomers and political opponents are against his reelection – and in Lebanon, that could be dangerous. 

On October 14, 2021, residents of Beirut were shaken by deadly armed clashes right by the birthplace of Lebanon’s 1975-1990 civil war. 

Six people were killed as rival gunmen fired at each other while residents cowered, schoolchildren dashed for safety, and the city froze with a heightened awareness that Lebanon remains just a hair’s breadth away from all-out sectarian conflict. 

The October clashes erupted when a protest by two Lebanese Shiite parties – Hezbollah and Amal – arrived at the Tayouneh roundabout, which links the Christian neighbourhood of Ain El Remmaneh with the Shiite stronghold of Chiyah. 

Today, the two rival camps are critical actors in Lebanon’s next political steps following Sunday’s parliamentary elections. At stake is the future of a country in the grips of a devastating economic crisis, which requires an IMF bailout, which in turn needs a functioning government.

The results of Sunday’s vote were encapsulated in headlines this week proclaiming, “Hezbollah and its allies lose parliamentary majority”. News stories hailed the record 13 seats won by reform-minded political newcomers entering a system of entrenched parties and interests.

But the after-party celebrations have been subdued with the glum reckoning that Sunday’s vote has set the stage for a round of backroom dealings and deadlocks at best – or violence at worst. 

In the absence of an outright majority in Lebanon’s 128-seat parliament, the largest blocs in the new parliament are the two camps that faced off and traded accusations at the Tayouneh roundabout last year.  

The 2022 vote may have heralded a historic rise of reformist newcomers in parliament. But the next step in Lebanon’s democratic process involves the oldest member of parliament.

Enter Nabih Berri, an octogenarian central figure in Lebanon’s postwar politics and an icon – according to critics – of everything that is wrong with the country’s political system.  

For many Lebanese who voted for change, Berri is the embodiment of a system that has spawned political paralysis, economic collapse, and the sort of rampant mismanagement that enabled the deadly 2020 Beirut port explosion. “He represents everything that is wrong with the Lebanese system, which is today not only a kleptocracy, but also a gerontocracy,” said Karim Emile Bitar, director of the Institute of Political Science at the Saint Joseph University of Beirut.

‘Quintessential crooked Lebanese political dinosaur’     

Exactly a week after the May 15 vote, Lebanon’s newly elected parliamentarians are expected to begin a new legislature following the expiration of the current assembly’s mandate. 

Their first mission will be electing a new speaker, a position 84-year-old Berri has held since 1992. After three decades in the powerful post, Berri – the leader of the Shiite Amal party – is in the running for a seventh consecutive term and has no intention of retiring. 

“Nabih Berri is the quintessential crooked Lebanese political dinosaur,” explained Bitar. “He has been speaker for the past 30 years, which is unprecedented even by Lebanese standards, and he could very well be elected once again.” 

The problem this time though, is that not everyone is inclined, or resigned, to a Berri speakership – and that can be dangerous in Lebanon. 

After his party made major gains in Sunday’s vote, the Christian Lebanese Forces (FL) chief and arch Hezbollah foe, Samir Geagea, laid down the gauntlet by vowing never to support Berri's re-election. “Electing the head of parliament will not take place as it used to,” Geagea told a local TV station. “We want a parliamentary speaker that stands for Lebanon.” 

First test for the new parliament 

But critics say Lebanon’s democratic system serves not so much the nation as the country’s political elites. 

Under an antiquated confessional system, the Lebanese presidency is reserved for a Maronite Christian, the prime minister’s post is held by a Sunni Muslim, and the parliamentary speaker’s position goes to a Shiite Muslim. 

While Hezbollah and its allies lost its parliamentary majority in the latest election, the two Shiite parties – Hezbollah and Amal – won more seats this year than in 2018. “They will use the argument of so-called consociational democracy,” said Bitar, referring to power-sharing to avoid violence, “saying that even though we do not have an absolute majority in parliament, considering we control all Shiite seats, one of us has to be the speaker and our candidate is Nabih Berry.” 

Lebanon’s confessional political arrangement has not changed despite frequent calls for an overhaul, including by a youth-led protest movement that erupted in October 2019 in the wake of the devastating economic crisis. 

The protest movement saw several civil society and activist leaders enter the political fray and, for the first time in Lebanese history, win an exceptional 13 seats.  

But now that a record number of newcomers have entered parliament, their first test will be their resolve to challenge the Shiite power axis. 

Since the end of the Lebanese civil war in 1990, Berri has earned a reputation for being “virtually untouchable”, an indispensable figure wielding charm and force to get his way on the political stage. It was a long journey for the son of a trader, born in West Africa, to the position of Lebanon’s top political zaim – or overlord.

Two Shiite movements rise and become allies

Born in 1938 into a trading family that had moved to Sierra Leone, Berri returned to his native Lebanon, where he earned a law degree and worked in the Lebanese courts in the 1960s. 

It was a time when Musa al-Sadr, a charismatic Shiite cleric, arrived in southern Lebanon to set up social services for the historically marginalised Shia community.  

At a time when leftists – including communists – in the Arab world were engaged in social justice issues, attracting urban youths, Sadr formed the Harakat al-Mahrumin, or Movement of the Dispossessed. The movement, that later became Amal (Hope), effectively co-opted the Shiite Left, placing religion at the heart of class struggle.

When the Lebanese civil war broke out, the movement initially stayed out of the conflict. But when Berri took over the movement’s leadership in 1980, he didn’t hesitate to get involved in the war. During the bloody, internecine sectarian strife, Berri’s militia fought against almost every side, including at one point, an upstart Shiite rival called Hezbollah. 

The 1990s end of the civil war saw Berri, like most Lebanese warlords, turn into state players. Amal settled its differences with the overly religious Hezbollah movement, and the two parties established a mutually beneficial working relationship. 

“Nabih Berri is helpful to Hezbollah because he can maintain bridges between Hezbollah and various Western countries which have put Hezbollah on terrorist organisation lists. So, he is Hezbollah’s ally, but he’s also able to talk to the Saudis, the Americans, to the French,” said Bitar. “He is the face that Hezbollah uses when it wants to negotiate with countries that are not ready to talk directly with Hezbollah.” 

‘Street smart’ mediator 

Berri’s ability to engage with all players and to joke and defuse tensions inside and outside the chamber have made him an indispensable figure in Lebanon’s complex political landscape. 

“He does have a sense of humour which is recognised by his supporters and opponents alike. He can always find magical solutions to complex constitutional deadlocks even as these magical solutions, as you can imagine, are very often unconstitutional,” said Bitar. 

In his role as a canny mediator, Berri has worked to prevent the country from sliding into another civil war. But critics say the process has unfairly enriched him and his allies while robbing the country of a transparent, accountable political system that can tackle the country’s myriad crises. 

“The secret of his success is also that he is indeed very bright, very shrewd. He’s a lawyer, but he’s not a heavyweight intellectual, he’s street smart,” explained Bitar. 

Days after the 2022 vote, Hezbollah’s powerful chief Hassan Nasrallah on Wednesday called on all parliamentary factions to cooperate. 

Nobody "can claim that the majority belongs to this or that group," said Nasrallah, acknowledging for the first time that his organisation and its allies lost their overall parliamentary majority in Sunday's poll. 

The problem though is that Hezbollah, aided by the very able Berri, has historically only “cooperated” on its own terms. Lebanon’s consociationalism, epitomised by its longstanding speaker, has so far prevented conflict by promoting consultation among political elites. It’s at the heart of the system that the Lebanese voted to change. But Berri’s reelection bid highlights the challenges the tiny Middle East country will face in its next democratic steps.     

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Overseas Lebanese vote in key poll with high stakes for crises-hit country

On the ground

Lebanese youths seek a brighter future abroad amid economic, political crises

Lebanon's Hezbollah, allies lose parliament majority in elections

Valeurs Actuelles

Un garçon de sept ans percuté par une moto lors d’un rodéo sauvage dans le Val-de-Marne

Le drame a été évité à Boissy-Saint-Léger, dans le Val-de-Marne. Jeudi 26 mai dans l’après-midi, un enfant de sept ans se promenait à vélo dans la cité de la Haie-Griselle, lorsqu’il a été percuté par un moto-cross. Comme l’a fait savoir Le Parisien, ce dernier est miraculeusement sorti indemne de cet accident. Selon une source policière, le conducteur de la moto participait à un rodéo sauvage avec des amis. Avant le choc, la brigade territoriale de contact (BTC) avait repéré « les allers-retours dangereux au milieu des gens » des engins à deux roues. Mais ils ne sont pas intervenus. « Si on les prend en chasse et qu’il y a un accident, cela nous retombe dessus », a déploré un agent.

Deux suspects de 16 et 18 ans

Rentrés au commissariat pour visualiser les caméras de surveillance afin de retrouver les auteurs de ce rodéo, les policiers ont été dans le même temps averti de l’accident qui venait juste de se dérouler. Quelques heures après les faits, la BTC et la BAC sont intervenues dans le quartier et ont pu interpeller un suspect de 16 ans. Une deuxième arrestation a eu lieu le lendemain place des tilleuls. Un jeune de 18 ans suspecté d’avoir lui aussi participé au rodéo urbain a été arrêté. Il est déjà connu des services de police. Les deux copains ont été placés en garde à vue. Tous deux doivent être déférés devant le tribunal de Créteil ce samedi 28 mai. Les parents du petit garçon ont quant à eux décidé de ne pas porter plainte, mais aucun autre élément sur leur décision n’a été communiqué.

 

Val-de-Marne : les dernières actualités

[Info VA] Vitry-sur-Seine : un père de famille interpellé pour incendie criminel, trois corps retrouvés dans son pavillon

Champigny-sur-Marne : un jeune tabassé à mort par un groupe d’individus cagoulés

Val-de-Marne : dans un supermarché, de la cocaïne retrouvée cachée dans du manioc

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - World

UN’s Bachelet defends visit to China’s Xinjiang amid criticism from rights groups

Issued on: 28/05/2022 - 17:27

NEWS WIRES Armen GEORGIAN Follow

The UN rights envoy on Saturday defended her contentious visit to China, but urged authorities to avoid "arbitrary and indiscriminate" measures in Xinjiang, a region where Beijing is accused of widespread human rights abuses.

Michelle Bachelet's long-planned trip this week has taken her to the far-western region, where China is alleged to have detained over a million Uyghurs and other Muslim minorities, as well as carried out forced sterilisation of women and coerced labour.

But Bachelet insisted Saturday her visit was "not an investigation".

The United States has labelled China's actions in Xinjiang a "genocide" and "crimes against humanity", allegations vehemently denied by Beijing which says its security crackdown was a necessary response to extremism.

Bachelet has come under fire from rights groups and Uyghurs overseas, who say she has stumbled into a six-day Communist Party propaganda tour, including a virtual meeting with President Xi Jinping in which state media suggested she supported China's vision of human rights.

Her office later clarified that her remarks did not contain a direct endorsement of China's rights record.

Speaking at the end of her trip while still inside China, Bachelet framed her visit as a chance for her to speak with "candour" to Chinese authorities as well as civil society groups and academics.

"This visit was not an investigation," she told reporters, later insisting she had "unsupervised" access to sources the UN had arranged to meet in Xinjiang.

She said she had met the provincial Communist Party boss as well as security chiefs in one of the most tightly surveilled places on earth.

China says it has been forced to conduct "counter-terrorism" operations in Xinjiang, but rights groups allege mass detentions of entire communities of mainly Uyghurs, many of whom have had no chance to communicate with their families outside for several years.

"We are aware of the number of people seeking news on the fate of loved ones... This and other issues were raised with authorities," Bachelet said, declining to add detail given the sensitivity of the issue to China's security apparatus.

It is the first trip to China by the UN's top rights envoy in 17 years and comes after painstaking negotiations over the conditions of her visit, which the UN says is neither a fact-finding mission nor a probe.

'Pretty transparent'

In her strongest comments aimed at Beijing, Bachelet urged China to avoid "arbitrary and indiscriminate measures" in its crackdown in Xinjiang -- but also said she recognised the damage caused by "violent acts of extremism."

Bachelet visited the Xinjiang cities of Urumqi and Kashgar, but no photos or further details of her itinerary were released during the trip.

The envoy said she had visited a prison in Kashgar, where she saw prisoners and an internal court of appeal, describing her access as "pretty open, pretty transparent".

The Xinjiang government had assured her that a network of "vocational training centres" -- which rights groups say are forced re-education camps -- have "been dismantled", she said, adding that she had visited a former re-education centre.

Beijing announced in 2019 that all "trainees" had graduated from "vocational training centres", but rights groups allege that many detainees were transferred to factories where forced labour was used, or instead moved to Xinjiang's ballooning network of prisons.

A Chinese foreign ministry spokesperson said earlier this week that Bachelet's activities were "arranged according to her will and on the basis of thorough consultations of the two sides".

State media has only covered meetings with Xi and foreign minister Wang Yi, during which he gave her a book of Xi quotes on human rights.

Her trip has taken place under a "closed loop", ostensibly due to Covid-19 risks.

The United States has reiterated its view that Bachelet's visit was a mistake after the release of thousands of leaked documents and photographs from inside the system of mass incarceration this week, while the UK and Germany have voiced their concerns at the visit.

(AFP)

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China ratifies international labour treaties as scrutiny of treatment of ethnic minorities mounts

Profile

Adrian Zenz, the academic behind the ‘Xinjiang Police Files’, on China's abuse of Uighurs

UN rights chief visits China as leaked files show abuse of Uyghur Muslims

El País (ESP)

Un túnel de bambúes gigantes o una araucaria de 48 metros: siete jardines españoles cerca del mar

ESPAÑA

No hay mejor forma de vivir la primavera que pasear entre rosas y arte en el museo mallorquín Sa Bassa Blanca o por una floresta de aires tropicales con 170 años de historia en Málaga

Viajar también es decidir que hay que darse un respiro y descansar. En primavera, embriagados por una diversidad de plantas y un fragor de colores y aromas, es buen momento para animarse a descubrir siete jardines históricos, románticos, exóticos o rebosantes de arte. Siete vergeles cuya belleza acompaña cerca del mar. 

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Yannick en su rosaleda

Museo Sa Bassa Blanca

Esta mansión de estilo arábigo, diseñada por el arquitecto Hassan Fathy, ocupa un paraje de arrebatador atractivo que sirve de inspiración al matrimonio de escultores Yannick Vu y Ben Jakober, titulares de la fundación que da vida al enclave. Aquí, en el norte mallorquín, se produce una fusión perfecta entre sensibilidad y creatividad, naturaleza litoral y arte. “El antiguo huerto de los payeses lo convertí, en memoria de mi hija fallecida, en un hortus conclusus medieval: un jardín cerrado en el que la rosa, la flor más bella del universo, la flor de María, es la protagonista, algo que me encanta compartir”, apunta Yannick. La rosaleda incorpora un centenar de variedades antiguas, tan perfumadas, y se combina con plantas aromáticas, inundando el aire de balsámicas esencias. Este año el periodo de floración viene retrasado.

Las exposiciones de la mansión (entrada: 25 euros) se enseñan en visita guiada y cita previa; su patio se abre como un abanico azul de jacarandas y agapantos invitando a reunirse. También existe un parque de esculturas zoológicas. Pero si algo impresiona es la Galería Nins: medio centenar de retratos infantiles con los cuales se entroncaba la realeza y la alta nobleza en los siglos XVI y XIX. El espacio Sokrates guarda arte contemporáneo de artistas de la talla de James Turrell y Miquel Barceló. Entrada general, 10 euros. Solo rosaleda y parque de esculturas, 5 euros. 

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Un río azul de hortensias

Bosque-Jardín de la Fonte Baxa,

Fue apodado durante dos décadas El Jardín de Panrico, en alusión a su propietario, el empresario José Javier Rivera, si bien su paisajista desde los inicios, en 1994, fue el valdesano Rafael Ovalle, que actualmente dirige la restauración de este oasis que ha ganado sensiblemente con la nueva gestión municipal. “Fue gracias a su ajardinamiento que esta depresión de 10 hectáreas junto al acantilado generó un clima subtropical en el que las especies se defienden unas a otras. Crecen en abundante pluralidad camelias —entre las variedades más antiguas de Europa—, azaleas, rododendros, así como especies de los cinco continentes, como los helechos arbóreos de Tasmania”, resume Ovalle. Además de los cuatro estanques hay miradores que atrapan: el de la Pirámide, que facilita 360 grados de visión, y el de los Sueños, próximo al mar acabando en las columnas romanas, que brinda quizá la mejor panorámica de Luarca en calidad de pueblo blanco.

Ovalle guarda una sorpresa: ha plantado infinidad de hortensias junto al arroyo, de manera que se convertirá este verano, cuando florezcan, es una suerte de río azul que descenderá por la vaguada hasta el Cantábrico. Las visitas guiadas se contratan aparte; una excelente opción la proporciona Nike García (677 69 82 39; 5 euros, incluida la entrada general de 3 euros). 

Homenaje a la sostenibilidad

Jardín de l'Albarda,

La Fundación Enrique Montoliu tiene por misión la conservación de la flora y fauna mediterránea. Y a fe que lo ha conseguido si nos atenemos a este vergel valenciano de herencia árabe (entrada, 6 euros; fines de semana, 8) situado al abrigo del macizo del Montgó. Consta de cinco hectáreas —incluida la villa palladiana— con solo cuatro décadas de vida vegetal, y se inspira en el renacentismo italiano de Villa Medici. “Fomentar la jardinería de bajo consumo y ecológica, así como la lucha contra el cambio climático, se traduce en 750 especies de plantas mediterráneas, entre endemismos como la Silene ifacensis, del peñón de Ifach, o especies como el Carduncellus dianius (cardo santo), emblema del parque natural del Montgó”, explica Montoliu. Ni una casa a la vista. El tiempo se dilata internándonos en la zona de líneas formales y, rodeándola, en la de estilo inglés, en cuidado desorden, donde no falta la montaña dotada con cueva, cascada y lago. Por el arbolado pulula la fauna propia de un entorno sostenible: sapos, ranas, ardillas, lagartijas... También son dignos de mención los recitales y conciertos (15 euros). Este domingo 29 de mayo cantará la soprano Mireia Lallart, acompañada al piano por Elena Font. 

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El sabor de la historia

Jardín Botánico-Histórico de La Concepción

Tropicalista y lujuriante, de solera vegetal y veteranía histórica. Así se manifiesta esta floresta de hace 170 años, fruto de los anhelos botánicos de los marqueses de Casa Loring. Resulta milagroso que se haya conservado intacto este jardín paisajístico romántico al modo inglés del siglo XIX. Y es de agradecer su fácil acceso junto a la autovía A-45. De tan agradable como es uno apenas es consciente del subibaja que exige esta ladera salpicada de especies tropicales y subtropicales. Del jardín histórico se conservan glicinas que, no contentas con tapizar el cenador de hierro (de 1860), trepan por el arbolado hasta alcanzar 25 metros de altura. Muy cerca está el Museo Loringiano, imponente templete dórico que sirvió de museo arqueológico a sus dueños y que hoy alberga copias de la Lex Flavia Malacitana y del mosaico de Hércules. El jardín histórico se ve abrazado por el botánico, en el que priman las hipérboles: el túnel de bambúes gigantes, palmeras de corpulenta talla, la mayor planta acuática del mundo —la Victoria cruziana amazónica—, cuando no el árbol más talludito de la provincia de Málaga: una araucaria de 48 metros de altura.

El recorrido guiado, también lo hay nocturno (entrada 5,20 euros; el precio de la visita guiada se adecua al número de visitantes), equivale a un tratamiento antiestrés, también durante las horas centrales del día, vista la umbrosidad y humedad imperante. En junio está prevista una intervención artística en el jardín a cargo del colectivo Gabinete Hyde. 

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Robles, pétalos y una ferrería

Jardín Botánico de Iturraran,

A solo seis kilómetros del mar y de la autopista AP-8, Iturraran se esconde en el corazón del parque natural de Pagoeta, lo que es decir 25 hectáreas de media montaña de un verde denso al beneficiarse de 1.500 milímetros de precipitaciones anuales. “Iturraran cuenta con 5.500 tipos de plantas, desde climas fríos a subtropicales”, explica José Almandoz, jardinero mayor, “y una tierra arcillosa responsable de la mejor colección española de robles (350 especies), arces (150 especies) y magnolias”. Todo el caserío (de entrada gratuita), que conserva el vigamen del siglo XVIII y cobija el centro de interpretación del parque natural, se ve rodeado por un espacioso y exuberante jardín botánico, bien etiquetado, dividido en ocho grandes zonas cuya aspiración visual invita a recorrer despacio sus senderos. Pertenece a la Diputación Foral de Gipuzkoa. No hay día del año en que no florezcan especies; en primavera, un manto blanco cubre los cornejos de Kousa. El Jardín de la Biodiversidad, decorado con rocalla y estanques, constituye un catálogo de especies vascas en peligro de extinción: lo que hay que preservar.

No hay nadie que, junto al aparcamiento, rechace un selfi con la Gunnera insignis, procedente de Costa Rica, de tallos rojizos y hojas descomunales. Los fines de semana se puede combinar la visita con la asistencia a la puesta en funcionamiento del martillo pilón del conjunto ferro molinero de Agorregi (1754), con el que el ferrón obtiene delante del público un lingote de hierro.

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La Ciudad de las Flores

Jardines de la Marquesa y parque municipal, Arucas (Gran Canaria)

El clima privilegiado del que disfrutan las islas Canarias a pie de mar, ese que permite moverse todo el año en camiseta, alienta el crecimiento de zonas verdes a cuál más exótica. Tal ocurre en el jardín de la Marquesa, ocho hectáreas propiedad de los descendientes del marquesado de Arucas. Cualquiera que pasee al pie de la montaña del mismo nombre tendrá la retina atestada con 500 especies de palmeras; botánica del sudeste asiático, con el rarísimo árbol del pan; bambúes negros; araucarias que duplican la altura del palacete de 1880, erigido en la característica piedra azul aruquense. La impresión serpenteante, de sabor romántico, se desprende pasando por el túnel de las buganvillas y fotografiando pavos reales. Mediante códigos QR se documentan las especies. Entrada, 6 euros; fin de semana, 8; visitas guiadas, 10 y 12 euros, respectivamente.

Sería un grave error estar en Arucas y, tras pasear por la calle León y Castillo, no internarse en su parque municipal, entre cantoneras de roca que reparten el agua por las acequias y esterlizias (flor representativa de Canarias), sin contar los agapantos, que en estas fechas se tiñen de un blanco y violeta intensos. 

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Perdidos en el laberinto

Parque Samà

El parque Samà, a cinco kilómetros del Mediterráneo, es magnífico como alternativa a una jornada playera; o tras las emociones vividas en PortAventura, situado a solo 12 kilómetros. Este jardín-botánico de 14 hectáreas (entrada: 11 euros) traslada a 1881, cuando la nostalgia por Cuba movió al indiano Salvador Samà, marqués de Marianao, a encargar el diseño de un bosque poético a Josep Fontserè. Delante del fino palacio de estilo colonial crecen exotismos botánicos, como yucas brasileñas, castaños de Indias, palmeras daltileras o arbolado filipino. Dejándose llevar por la intuición el paseante desemboca en el armónico entorno del lago, con isla central, Gruta del Pirata, puentes colgantes y el altivo gran ciprés de los pantanos. Algo apartada queda la torre angular, que tan sugerente resulta vista desde la carretera.

Es incuestionable la vocación familiar del recinto, vista la presencia de gamos, guacamayos, tortugas, erizos. Pero, aparte del invernadero, merece la pena acercarse al laberinto vegetal, compuesto de plantas de maíz que empiezan a crecer —y a ocultar los senderos (aquí está la gracia)— a mediados de junio, momento en que se abre al público. Unos carteles dan pistas, con preguntas sobre el desarrollo sostenible, para llegar a su eje, señalado con la escultura del dios Heracles. 

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Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : l’étau russe se resserre dans le Donbass

Un étau angoissant

Un rapport de l’état-major de l’armée ukrainienne paru ce dimanche 29 mai alerte. Selon lui, l’armée russe serait en train de progresser rapidement autour de la grande ville de Sievierodonetsk, la capitale administrative de l’oblast de Louhansk, dans le Donbass. Comme le précise Le Monde, le rapport souligne que « l’ennemi a mené des opérations d’assaut » dans la zone. Serhi Haïdaï, le gouverneur de l’oblast de Louhansk, a prévenu que « la semaine prochaine sera[it] très dure » pour lutter contre l’armée de Vladimir Poutine, qui a engagé « tous ses moyens pour s’emparer de Sievierodonetsk ». Oleksandr Striouk, le maire de cette ville de 100.000 habitants, a quant à lui voulu transmettre un message rassurant : « Nous pensons que la ville résistera », a-t-il établi. L’élu ukrainien a néanmoins alerté sur la situation sanitaire de la ville, qui manque d’approvisionnement en eau potable, et qui est privée d’électricité depuis deux semaines.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Enrico Berlinguer, un communiste loin de Moscou

Histoire de la semaine

Politique Né le 25 mai 1922, le secrétaire du Parti communiste italien, longtemps le plus important d’Europe de l’Ouest au XXe siècle, n’aura eu de cesse de s’émanciper du modèle soviétique.

Gaël De Santis

On ne naît pas communiste, on le devient. Enrico Berlinguer voit le jour il y a cent ans, le 25 mai 1922, dans une famille où l’on cultive le souvenir du Risorgimento, l’unité italienne, et dans une ville de Sardaigne, Sassari, berceau d’une autre grande figure : Antonio Segni, président démocrate-chrétien de la République de 1962 à 1964. Pour la petite histoire, celui-ci fit un temps la cour à Mariuccia, la mère d’Enrico. Pour la grande histoire, ce dernier devient communiste en jouant au poker, à partir de 1934, avec le communiste Pietro Sanna. Dans l’Italie fasciste, il se tourne vers Radio Londres. En 1943, il adhère au Parti communiste italien (PCI). Il est alors dans le moule stalinien. Il n’est pas encore le poil à gratter du mouvement communiste international.

Cette vocation apparaît en novembre 1956, lorsque les chars soviétiques entrent dans Budapest, ville qu’il fréquente régulièrement puisqu’elle est le siège de la FMJD, l’internationale des Jeunes communistes. Il est lui-même, depuis 1950, secrétaire de la fédération italienne des Jeunesses communistes. Lors d’une réunion de direction du PCI, Giuseppe Di Vittorio, le secrétaire de la CGIL, qui a pris ses distances avec l’« intervention », est mis en accusation par ses camarades. Un seul le défend : Enrico Berlinguer. « En Hongrie, il y a eu une explosion de mécontentement populaire et cela exige que l’on en explique les causes », professe-t-il. Le jeune Enrico bafoue les dogmes, jusqu’à ce qu’il les fasse bafouer par le parti lui-même, dont il devient le vice-secrétaire en 1969 et le secrétaire en 1972.

un eurocommunisme aux caractéristiques différentes

Il prône une voie italienne au socialisme. « Nous ne sommes probablement qu’au début, déclare-t-il lors du congrès de Bologne du PCI en février 1969, alors que l’Europe connaît une forte contestation sociale. Le mouvement ouvrier et démocrate de l’Europe capitaliste n’a pas devant lui un chemin rectiligne et facile. Loin de là ! Mais une telle reprise semble provenir de processus profonds, avoir une signification et une valeur particulières : pour l’Europe elle-même et pour la fonction que la classe ouvrière européenne et l’Europe démocratique peuvent remplir dans le processus révolutionnaire mondial.  » Il reprend le thème du « polycentrisme » laissé en jachère par celui qui dirigeait pendant et après la guerre le PCI, Palmiro Togliatti, selon lequel le mouvement communiste international devait avoir plusieurs centres. Cela conduira, dans les années 1970, Berlinguer à promouvoir, avec le PCF et le PC d’Espagne, un eurocommunisme aux caractéristiques différentes de celles du modèle soviétique. En juin 1969, lors de la conférence des partis communistes, il étale au grand jour les différences entre le PCI et le Pcus, à la lumière de la répression de Prague, un an plus tôt.

il mène une politique de « compromis historique »

En 1977, il va bien plus loin. Il déclare ne pas vouloir que « l’Italie sorte de l’Otan » pour ne pas bouleverser «  les équilibres in ternationaux », mais aussi « parce qu’(il) (s)e sen(t) plus sûr de ce côté-ci » pour mener une politique autonome . Il s’empresse toutefois de préciser qu’à l’Ouest « certains ne voudraient même pas nous laisser commencer à faire (le socialisme), y compris dans la liberté ». Une autre déclaration détonne. En 1981, à la suite de la prise de pouvoir du général Wojciech Jaruzelski en Pologne, il déclare que la « poussée propulsive (…) de la révolution socialiste d’octobre, le plus grand événement révolutionnaire de notre époque », s’est épuisée dans les sociétés de l’est de l’Europe. Pour lui, il faut des « solutions originales » pour développer le socialisme en Occident.

Originales, les solutions le sont. Elles heurtent souvent ses partenaires communistes d’autres pays. De 1973 à 1979, il mène une politique de « compromis historique » : un soutien parlementaire aux gouvernements démocrates-chrétiens, au nom de la lutte antiterroriste et de la nécessaire rénovation démocratique. À la fin des années 1970, il promeut une politique d’« austérité ». Dans un contexte de crise et après les conquêtes sociales de 1968-1969, la classe ouvrière doit faire, prône-t-il, des « sacrifices » en échange d’un « nouveau modèle de développement » qui ne s’appuie plus sur la croissance de la consommation, mais introduise des « éléments de socialisme » et concentre les dépenses sur les personnes : culture, santé, formation. On est loin du sens donné aujourd’hui au terme « austérité ».

Petit à petit, le cordon ombilical est coupé avec Moscou. En février 1984, il s’y rend accompagné de Massimo D’Alema, l’un des fossoyeurs du PCI en 1991. Berlinguer, habitué des pays de l’Est, et qui a survécu à un trouble accident de la route en Bulgarie en 1973, voit les couronnes de fleurs qui leur sont offertes. Il dit alors à son acolyte : « Voici la première loi générale du socialisme réel : les dirigeants mentent toujours, même quand ce n’est pas nécessaire. La deuxième est que l’agriculture ne fonctionne pas. (…) La troisième, fais-y attention, c’est que les bonbons attachent toujours au papier. » C’est son dernier voyage à Moscou. Il meurt le 11 juin 1984, quatre jours après un malaise lors d’un meeting à Padoue. Il ne verra pas, le 17 juin, son PCI triompher, avec 33,33 % des voix, en tête des élections européennes. Une première et une dernière.

Italieenrico berlinguerpciparti communiste italien
France24 - World

'Evil' like Texas massacre a reason to arm, not disarm, Trump tells NRA crowd

Issued on: 28/05/2022 - 08:04

NEWS WIRES

Former US president Donald Trump rejected calls for tightened gun controls Friday following the Texas school massacre, saying decent Americans should be allowed the firearms they need to defend themselves against "evil."

"The existence of evil in our world is not a reason to disarm law-abiding citizens... The existence of evil is one of the very best reasons to arm law-abiding citizens," he told members of the National Rifle Association. Trump's remarks came as he headlined an NRA event in Houston, three days after a gun massacre at a Texas elementary school reignited the tinderbox debate about US gun control.

"The various gun control policies being pushed by the left would have done nothing to prevent the horror that took place. Absolutely nothing," he said. An 18-year-old gunman with a legally-bought AR-15-style rifle killed 19 children and two adults at Robb Elementary School in Uvalde, Texas, on Tuesday, marking the deadliest school shooting in the state's history.

Trump read out the names of all 19 children, whom he described as victims of an out-of-control "lunatic," before suggesting that efforts at gun control were "grotesque." "All of us must unite, Republican and Democrat -- in every state, and at every level of government -- to finally harden our schools and protect our children... What we need now is a top-to-bottom security overhaul at schools across this country," he added.

Multiple speakers, including Texas Governor Greg Abbott, pulled out of the event after the murders but Trump confirmed on Wednesday he would not be canceling his appearance at the NRA's annual "Leadership Forum." President Joe Biden, who upbraided the US gun lobby in the wake of the shootings, is due in Uvalde on Sunday with first lady Jill Biden to "grieve with the community," White House officials said.

The NRA is considered the most powerful gun rights organization in the country, although its influence has waned as it has become mired in legal battles linked to a corruption scandal. It has rejected most initiatives to prevent mass shootings, including expanded background checks on gun purchases, although it said ahead of Trump's speech that audience members would not be allowed to carry firearms.

Republicans in Washington have suggested "hardening" schools with beefed up security -- including armed guards posted at a single entry and exit point -- rather than restrictions on gun ownership. They have also spoken of the need to focus on mental health, although critics point out that other nations with stricter gun controls face the same issues and don't see regular mass shootings.

There have been 214 mass shootings this year in the United States, according to the Gun Violence Archive. They include a racist massacre at a supermarket in a Black neighborhood of Buffalo, New York, just 10 days before the Texas killings.

(AFP)

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‘Go in there!’: Parents of Texas school shooting victims question police delays

US's biggest gun lobby prepares for major gathering in shadow of mass shootings

Perspective

Texas school shooting: Senate minority 'holding America hostage' over gun control

Opex 360

Le Délégué général pour l’armement donne des précisions sur les CAESAr cédés à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 28 mai 2022

Depuis que le président Macron a annoncé, le 22 avril dernier, que la France livrerait des Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] à l’Ukraine, peu de détails ont été fournis par l’exécutif au sujet des modalités de cette cession. Ce qui a pu donner lieu à la diffusion d’informations contradictoires – et erronées – notamment sur la provenance de ces pièces d’artilleries destinées aux forces ukrainiennes.

Cela étant, on sait qu’au moins quarante artilleurs ukrainiens ont été formés à l’utilisation des CAESAr au camp militaire de Canjuers [Var] et que les premiers exemplaires promis ont été livrés à la 55e Brigade d’artillerie, laquelle n’aura visiblement pas tardé à les mettre en oeuvre à en croire des vidéos diffusées via la réseaux sociaux. L’une d’elle, émanant du ministère ukrainien de la Défense, l’a d’ailleurs été pour remercier la France.

NATO-style artillery depot of the #UAarmy enlarged: CAESARs from 🇨🇵 are already on the battlefields.It helps 🇺🇦 to resist, but to liberate our land from the barbarians we need M270 and HIMARS. pic.twitter.com/ScAjZzTODK

— Defence of Ukraine (@DefenceU) May 25, 2022

Lors d’une audition au Sénat, le 4 mai dernier [le compte-rendu vient d’être publié, ndlr], le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, a donné quelques précisions au sujet de cette livraison de CAESAr à Kiev.

Ainsi, les exemplaires désormais mis en oeuvre par l’Ukraine ne sont pas exactement les mêmes que ceux utilisés par l’armée de Terre. En effet, selon M. Barre, il a « fallu [les] adapter pour les rendre compatibles » avec les « systèmes de commandement ukrainiens, par le biais d’un contrat passé avec Nexter ». Ce qui laisse supposer que la cession de ces CAESAr était prévue bien avant l’annonce de M. Macron, étant donné qu’il aura fallu moins d’un mois pour les adapter et les livrer…

#Breaking HQ Video of the French CAESAR 155mm self-propelled howitzer in the hands of the Ukrainian Army. 12 of these systems should now be in use#France #UkraineRussiaWar #RussiaUkraineWar #RussiaUkraineConflict #UkraineUnderAttack #UkraineRussianWar pic.twitter.com/6ln5yMtpTH

— The HbK (@The5HbK) May 25, 2022

Quant au nombre de CAESAr reçus par les forces ukrainiennes, M. Barre a avancé le chiffre de six, alors que, jusqu’à présent, il était question de dix à douze pièces. D’autres livraisons sont-elles prévues? Le DGA ne l’a pas précisé.

En revanche, et contrairement à ce qui a pu être dit, ces canons n’ont pas été prélevés sur une commande notifiée à Nexter par un client étranger… mais bien sur la dotation de l’armée de Terre, qui, désormais, ne dispose plus que de 70 CAESAr. Bien qu’interrogé sur le remplacement des exemplaires livrés à l’Ukraine, le DGA n’a rien dit à ce sujet.

Par ailleurs, un autre problème risque de se poser dans le cas – probable – d’un usage intensif des CAESAr livrés à l’Ukraine : celui de l’usure prématurée des tubes [du canon]. En Irak, le détachement « Wagram », qui avait notamment appuyé la manoeuvre des forces irakiennes lors de la reconquête de Mossoul, en avait « consommé » près d’une trentaine durant son engagement [avec quatre pièces, ndlr].

L'Humanité

Ukraine : de la raison !

Tribune

Collectif

Texte collectif

Ce qu’il se passe en Ukraine du fait de l’intervention russe, qui entraîne d’insupportables souffrances humaines et doit être condamnée évidemment, ne doit pas nous faire oublier et le rôle de l’Occident dans cette guerre et, du coup, l’impératif de pacification qui doit intervenir en priorité pour y mettre fin. L’Occident, sous une influence américaine que la plupart des médias occultent scandaleusement, ne cesse d’alimenter ce conflit en soutenant l’Ukraine économiquement, et désormais militairement, à un niveau de plus en plus dangereux au regard des risques d’extension du conflit, voire de guerre mondiale qu’il comporte : pensons aux armes que les États-Unis fabriquent dans ce sens, au prix de milliards et ce dans une perspective d’hégémonie économique et politique. À l’inverse et contre les va-t-en-guerre, y compris au plus haut niveau de responsabilité, les gouvernements occidentaux doivent « tout faire » pour choisir une tout autre orientation devant mener à la paix. Continuer à dialoguer avec Poutine, qui n’est pas le malade mental que l’on dit mais un idéologue de la « Grande Russie » qu’il faut raisonner. Mais tout autant et surtout rappeler l’impératif raisonnable autant que rationnel de la paix ; admettre que la guerre est un mal absolu (sauf contre la barbarie) et avoir conscience des moyens qui seuls peuvent y mettre fin : le respect de l’autonomie citoyenne ou politique des nations, la fin de la volonté de domination économique, donc politique, du capitalisme transnational dont les États-Unis sont le foyer, la sortie de l’Otan pour la France, voire la disparition de cette organisation militaire tant elle est le bras juridique et armé de l’impérialisme américain en Europe, orienter la ­politique vers un dépassement des antagonismes économiques des blocs dont la guerre en Ukraine est aussi le lieu. C’est ainsi que l’on réconciliera la morale et la politique dans un univers qui a de plus en plus besoin de cette réconciliation !

UkraineGuerre en Ukraine
El País (ESP)

Garajonay: senderismo por el Terciario

Canarias es mucho más que sol y playa. Islas como La Gomera son un paraíso senderista, con lugares tan espectaculares para caminar como los bosques de laurisilva de este parque nacional

Las Canarias son un paraíso para el senderismo. Nos lo enseñaron los trotamundos alemanes, los primeros en detectar que a este universo de ocho islas tan diferentes entre sí se podía venir a más cosas que a tomar el sol. De todas ellas, la que más condiciones reúne, sobre todo para senderistas avezados y gente con buena condición física —porque los desniveles son de récord Guinness— es la isla de La Gomera, desde donde hoy escribo.

La Gomera es la isla canaria más abrupta y quebrada. Una impresión que asalta al viajero nada más poner pie en tierra en la capital, San Sebastián de la Gomera, donde está el puerto en el que atracan los ferris que llegan de la vecina Tenerife. Vista desde el aire asemeja un gran y perfecto volcán de perímetro redondeado, evidencia de su origen eruptivo. Pero observada y vivida de cerca es una sucesión de barrancos y quebradas en los que no parece existir la línea recta. Tan compleja es su orografía que no existe una sola carretera que circunvale la isla: para saltar de un valle a otro hay que subir y bajar, subir y bajar… siempre por cintas de asfalto que en el mapa parecen la radiografía de un intestino grueso.

La Gomera, además de un magnífico ejemplo del vulcanismo que dio origen al archipiélago canario, alberga uno de los bosques más peculiares de España: la selva húmeda de laurisilva, vestigio relicto de los bosques que en el Terciario poblaron toda la cuenca mediterránea y que apenas han sobrevivido en Sudamérica y en las escarpadas laderas de las otras islas Macaronesias (Madeira, Azores) gracias a la envoltura de nieblas que llegan desde el océano e impregnan las cumbres de estas islas.

La laurisilva no es un árbol sino un tipo de bosque formado por especies cuyas hojas tienen una cubierta de cera que les protege del clima húmedo y cálido en el que crecen, como el laurel, del cual toma el nombre. Pero en un bosque de laurisilva se pueden encontrar también hayas, tilos, naranjeros salvajes, sauces y madroños canarios, tejos, brezos arbóreos y acebiños, entre otras especies.

El monteverde, como llaman los canarios a la laurisilva, de La Gomera ocupa 40 kilómetros cuadrados, algo más del 10% de la superficie total de la isla y la tercera parte de todo este bosque nuboso subtropical que aún queda en el archipiélago. Un paisaje enigmático, misterioso, casi de aquelarre, capaz de transportarte 20 millones de años atrás en el tiempo. Para protegerlo se creó en 1981 el parque nacional de Garajonay.

Garajonay es, además, un parque muy accesible porque lo atraviesan las dos principales carreteras de la isla, la GM 1 —de Vallehermoso a Valle Gran Rey— y la GM 2, que viene desde San Sebastián y se cruza con la anterior. Subiendo por esta última se pasa por uno de los lugares icónicos gomeros: el roque de Agando, que preside la caldera de Benchijígua. Los roques son pináculos puntiagudos de roca volcánica, muy típicos del vulcanismo canario. Este de Agando marca la entrada al parque de Garajonay. Siguiendo por esa misma GM 2 se llega al área recreativa Laguna Grande. El centro de interpretación e información Juego de Bolas está algo más lejos, en la entrada norte del parque por Agulo.

Pero para disfrutar bien del parque, para conocer la verdadera dimensión de lo que significa una reliquia botánica como Garajonay, solo existe una manera: caminar. El parque está lleno de senderos balizados de todo tipo de longitud y dificultad para hacer por tu propia cuenta. Lo atraviesa, por ejemplo, el Camino Natural de las Cumbres de La Gomera, un sendero GR (gran recorrido) que cruza toda la isla, entre la capital y Vallehermoso, en tres etapas y 41 kilómetros.

Hay senderos PR (pequeño recorrido), como el PRLG 17, que va del Roque de Agando a La Laja; o el PRLG 3, de Contadero a Hermigua pasando por el bosque del Cedro, uno de los lugares donde el bosque de laurisilva es más espeso y bello. También hay muchos senderos circulares. Todos ellos se pueden consultar (con mapa y audioguía) en la web del parque.

Otra posibilidad son las rutas guiadas por agentes del propio parque. Se organizan todos los viernes del año (en verano, también los miércoles) y son gratuitas. Deben reservarse a través de esta central de reservas online.

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Opex 360

Milrem Robotics dévoile le THeMIS Observe, un robot de reconnaissance pour l’infanterie légère

par Laurent Lagneau · 27 mai 2022

Organisé par le « Battle Lab Terre » sous l’égide l’Agence de l’innovation de Défense [AID] au camp de Beynes, entre les 16 et 23 mai, le défi « CoHoMa » [Collaboration Hommes Machines] a réuni une quarantaine de participants issus du monde de la recherche et de l’industrie dans le but de « préparer la conduite de missions de reconnaissance sur le terrain, par des unités constituées d’un véhicule, d’au moins deux robots terrestres et d’un drone aérien ».

L’enjeu de ce défi était de nourrir la réflexion de l’armée de Terre sur les synergies possibles entre des robots et des soldats. Et donc les travaux de la section « Vulcain », créée l’an passé au Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine [CENZUB] – 94e RI de Sissonne. Et cela alors que l’expérimentation de robots mule de type « ROBOPEX » au Mali a donné des résultats plutôt mitigés, selon le ministère des Armées.

Cela étant, le contingent estonien déployé à Gao [Mali] au titre de l’opération Barkhane a quant à lui eu une expérience satisfaisante avec la robot mule « THeMIS » [Tracked Hybrid Modular Infantry System] de Milrem Robotics.

Cet engin « nous a surpris par sa capacité à résister aux conditions difficiles. La chaleur et le terrain accidenté ont mis le véhicule à l’épreuve. Cependant, il s’en est joué facilement », avait ainsi expliqué le lieutenant-colonel estonien Sten Allik. « Les zones urbaines partitionnées peuvent être difficiles et on ne peut pas toujours dépendre du soutien d’un blindé. La possibilité d’apporter une demi-tonne de munitions et d’eau dans des endroits inaccessibles avec un véhicule de transport de troupes a ajouté une grande valeur aux patrouilles et une capacité de combat améliorée », avait-il ajouté.

Le THeMIS se décline en plusieurs versions. Ainsi, le français Nexter s’est appuyé sur son châssis pour développer l’Optio X20, un robot dotée d’une tourelle téléopérée de 20 mm ARX-20. De son côté, MBDA a doté l’engin de Milrem Robotics d’un lanceur de missiles moyenne portée [MMP]. De quoi en faire un « tueur de chars ».

Une nouvelle variante vient d’être présentée par le constructeur estonien. En effet, le 25 mai, il a levé le voile sur le THeMIS Observe, un « nouveau système terrestre autonome » dédié aux missions dites ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance].

Pour cela, Milrem Robotics a fait appel à des industriels européens, dont les allemands Hensoldt [pour la caméra Z:Sparrowhawk] et Rheinmetall [pour le système de protection ROSY – Rapid Obscuring System] ainsi que les français Thales [pour le radar Squire] et Metravib Defence [pour le système de détection acoustique Pearl]. Le THeMIS Observe peut en outre équipé d’un poste de tir télécommandé.

« La combinaison de ces systèmes permet aux unités d’effectuer une identification multi-capteurs sur une seule plateforme et de réagir plus rapidement », a commenté Jüri Pajuste, directeur de la recherche chez Milrem Robotics. Un robot doté de telles capacités ISR augmentera « considérablement la vitesse de réaction d’une unité tactique » tout en donnant la possibilité à celle-ci d’observer un adversaire à une distance de sécurité [et sans avoir à s’exposer], a-t-il souligné.

Le THeMIS Observe sera exposé au prochain salon EuroSatory, dédié à l’armement terrestre, avant d’être soumis à la quatrième série de démonstrations du projet iMUGS, lequel vise à développer un système terrestre sans pilote [UGS], grâce à un financement du Programme européen de développement de l’industrie de Défense [PEDID].

France24 - Monde

Sénégal : le président reconnaît "l'obsolescence" du système de santé

Publié le : 28/05/2022 - 12:29

FRANCE 24 Suivre Sarah Sakho

Deux jours après la tragédie qui a coûté la vie à onze bébés lors d'un incendie dans un hôpital de Tivaouane, le président du Sénégal, Macky Sall, s'est rendu sur place et a reconnu "l'obsolescence" du système de santé de son pays.

Le président sénégalais Macky Sall a reconnu, vendredi 27 mai, "l'obsolescence" du système de santé du Sénégal et ordonné un audit des services de néonatalité, afin que l'hôpital public ne soit "plus un espace de tragédie", après le décès de onze bébés dans un incendie

Le chef de l'État a fait ces déclarations à la presse après s'être rendu vendredi en fin de journée à l'hôpital public de Tivaouane, où ces onze bébés ont péri mercredi soir, un nouveau drame qui a provoqué chagrin et indignation dans le pays.

Visiblement ému, Macky Sall s'est dit le "cœur meurtri" après avoir visité la salle où les bébés ont perdu la vie.

"J'ai ordonné que l'ensemble des services de néonatalité soient audités dans leurs installations […] et équipements. Le système de santé est marqué par une obsolescence", a-t-il affirmé. "Nous allons poursuivre cet effort de modernisation pour regarder ce qui ne va pas [afin que l'hôpital ne soit] plus un espace de désespoir ou de tragédie."

"Je voudrais en appeler à la responsabilité et la prise de conscience pour que chacun exerce son métier […] avec déontologie", a lancé le président, qui a dit avoir ordonné une mission de l'Inspection générale d'État "pour regarder la qualité des infrastructures".

Avant de se rendre à l'hôpital, Macky Sall avait rencontré le khalife des Tidianes – l'une des importantes confréries musulmanes qui jouent un rôle social essentiel au Sénégal – Serigne Babacar Sy Mansour, qui avait déploré il y a plusieurs mois l'état de cet hôpital. Le président a précisé qu'il rencontrerait dans la soirée les familles des bébés disparus à la résidence du khalife.

Une succession de drames

Ce drame est le dernier en date à mettre en lumière les carences du système de santé de ce pays pauvre. Macky Sall a limogé jeudi soir son ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, visé par des appels à la démission. Il a aussi décrété trois jours de deuil national. Président en exercice de l'Union africaine, il a écourté son séjour en Guinée équatoriale pour se rendre à Tivaouane.

Ce qui s'est produit mercredi soir à l'hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh reste à établir. Les témoignages rapportent un incendie se propageant rapidement dans l'unité néonatale et des personnels et des usagers impuissants à sauver les enfants. Un court-circuit électrique est incriminé.

Les accusations de négligence ont fusé. Mais le maire de la ville a assuré que deux soignants se trouvaient dans le service au moment des faits. Le nouveau service de néonatalogie, cofinancé par une entreprise privée, avait été livré fin 2021, avec des équipements de sécurité et une formation des personnels aux alertes incendie, a-t-il dit.

>> À lire aussi : Au Sénégal, la mort d'une femme enceinte à l'hôpital provoque un tollé

Mais, en un an, c'est au moins le troisième événement avec mort d'enfants à l'hôpital public. En dehors des appels aux sanctions, cette tragédie a suscité dans une partie de l'opinion des accusations de passivité de la part des autorités.

Les Sénégalais s’étaient déjà émus de la mort de quatre nouveau-nés dans l'incendie d'un service de néonatalogie à l'hôpital de Linguère en avril 2021, et du destin tragique d'une femme enceinte, Astou Sokhna, décédée avec son bébé un an plus tard après ce que ses proches décrivent comme une longue agonie et un déni de soins à l'hôpital de Louga.

Son sort a été "la goutte d'eau qui a fait déborder le vase", a déclaré à l'AFP Nina Penda Faye, porte-parole de Patients en danger. Le collectif, qui s'est constitué il y a quelques semaines après la mort d'Astou Sokhna, a reçu en 72 heures au moins 500 témoignages de la part de Sénégalais sur des erreurs médicales ou des cas de maltraitance.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Incendie meurtrier au Sénégal : consternation et colère après la mort de 11 bébés dans un hôpital

Au Sénégal, la mort d'une femme enceinte à l'hôpital provoque un tollé

ONE OCEAN SUMMIT

Au Sénégal, les pêcheurs face à la raréfaction des poissons

BBC

Soaring fertiliser prices force farmers to rethink

By Christine RoBusiness of Technology reporter

It's a tough time to be a farmer.

Just ask Rachael Sharp, a third-generation farmer in the US state of South Carolina, who grows a varied mix of soybeans, corn, wheat, cotton, peanuts and oats.

She saw fertiliser prices for her crops soar 320% last year - the sharpest rise that she, or her father, can remember.

Ms Sharp says some of her fellow farmers aren't planting anything due to the excessive costs.

Around the world, prices of fertilisers have been breaking records over the past year, amidst extreme weather, transport disruptions, and now the Russian invasion of Ukraine.

Russia, which is contending with Western sanctions, produces large quantities of key chemicals used in the production of fertilisers. It also supplies much of the natural gas used to produce ammonia - a major component of nitrogen fertilisers.

The conflict is making other countries aware of their dependency on Russia for fertiliser. The US government has responded by investing in innovative, domestically made fertilisers, but it will take time for those investments to pay off.

Soaring prices are causing farmers to adjust their planting strategies. They're also driving interest in alternatives to conventional fertilisers.

Environmentalists have long-called for such a move. Producing traditional fertilisers is energy intensive, resulting in significant carbon dioxide (CO2) emissions.

But nitrogen fertilisers have a second sting. When they get into the environment they spur the production of nitrous oxide, a potent greenhouse gas.

One relatively straightforward measure would be cutting down on the amount of synthetic fertilisers used.

Fertiliser overuse is an enormous problem. It's been estimated that globally, crops use only 35% of the nitrogen and 56% of the phosphorus applied to them; the remainder settles in the environment.

This varies widely, of course. Low-income farmers may be grappling with too little fertiliser, not too much.

But overall, substantially more fertiliser is being added to fields than is needed - increasing costs and environmental damage.

Overuse "is a huge challenge in our field," says Bhupinder Farmaha, a nutrient management specialist at Clemson University in the US, as well as an agricultural extension agent who works with farmers like Ms Sharp.

Overuse is due in part to tradition, and in part to outdated recommendations for fertiliser application that does not take account of specific environmental conditions.

Sri Lanka came up with a radical solution to the problem: the government abruptly banned chemical fertilisers in April 2021.

Subsidies of chemical fertilisers had increased yields but also led to dependence and inefficient application.

The effects of the ban were catastrophic. Farmers who had depended on chemical fertilisers were suddenly scrambling for organic alternatives, with little time to prepare.

Very few Sri Lankan farmers were accustomed to organic fertilisers, which in any case were in short supply.

While the ban was eased in November 2021, Sri Lankan agriculture and the economy are still feeling the shocks.

More technology of business:

Saman Dharmakeerthi, who heads the Department of Soil Science at Sri Lanka's University of Peradeniya, believes that "the take-home message is that if you want to do something, do it with statistics and research evidence".

A more measured approach is to use technology that can cut back on fertiliser use.

Soil spectroscopy, which uses infrared light to quickly determine the nutrient and pH levels of soil samples, can make fertiliser application more targeted.

And more precise application (such as fertiliser microdosing) can reduce the amount of fertiliser used, as can slow-release fertilisers.

Ms Sharp is open to such technologies. "Not every place in the field needs the same prescription," she explains. "I think that's where Daddy and I differ. He's used to just putting out the same amount because that's what they did for years and years."

Another way to reduce the use of chemical fertilisers would be to adopt farming methods that improve the quality of soil.

Conservation tillage, where the soil is disturbed as little as possible, and the use of cover crops like ryegrass can enhance fertility while reducing the climate impacts of agriculture.

Crop rotation can contribute to soil health as well. Ms Sharp says that on her farm; "We try to plan our crop rotation in a way where the crop we're planning on planting uses the nutrients from the previous crop."

There is also a renewed interest in organic fertilisers.

Leigh Ann Winowiecki, a soil systems scientist at the research organisation CIFOR-ICRAF in Nairobi, Kenya, says farmyard manure has a host of benefits: providing nutrients to the plants, improving soil structure, and increasing the soil's ability to hold water.

"Our research has also shown that inputs of compost and composted farmyard manure increases the effectiveness of synthetic fertilisers," reports Ms Winowiecki.

She says that in eastern Kenya it could be a practical solution as "most farmers have at least one cow near the homestead".

While compost and manure can be effective soil supplements, Dr Dharmakeerthi questions whether they can replace nitrogen-based fertilisers altogether, due to their lower levels of vital nutrients.

It will be very difficult to move away from the world's current dependence on these high-yielding chemical fertilisers, particularly to grow enough animal feed to satisfy the growing global demand for meat.

An additional problem is the availability of organic fertilisers. Ms Sharp reports that chicken litter is an effective fertiliser but has been hard to source this year. Where it was available, prices were about 200% higher than last year.

It also smells bad. "The people around town hate it, because it stinks to high heaven," says Ms Sharp.

A different kind of beneficial organism is algae, which for centuries has been used to enhance crops. The marine biotech company Ficosterra is seeking to update this tradition, and is currently trialling algae-based fertilisers produced in Spain and Mexico.

It also extracts nutrients from a seaweed called Macrocystis Piryfera, that grows in dense forests along the American Pacific coast and sells that as a fertiliser.

For his part, Dr Dharmakeerthi sees great potential in organic waste, such as fermented fish waste. "That is the best alternative," he says.

The challenge is to develop technologies to extract the nutrients in a cost effective way, he says.

One positive aspect of the current fertiliser crisis is soaring interest in ecologically friendly and widely available types of fertiliser. "Because of this scarcity there will be a big research boom," Dr Dharmakeerthi predicts.

Back in South Carolina, Ms Sharp has turned to waste ash produced at a local paper mill. All she had to pay for were transport costs.

"It actually changed the pH in our favour by about a percent," Ms Sharp reports. "That's not going to take the place of a potash or a chicken litter, but it does take the sting out of the prices."

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L'Humanité

Pour des partenaires démocratiques

Tribune

Élisabeth Godfrid

Élisabeth Godfrid Philosophe

Le sentiment d’impuissance qui a conduit à l’abstention aux dernières élections témoigne qu’une large part a d’emblée compris qu’elle ne pourra participer aux décisions qui la concernent. Dès lors, il reste soit la lassitude d’un à quoi bon de ne pouvoir vraiment exercer une puissance d’agir, soit la colère contre une dépossession réduisant la politique à de simples expressions épisodiques, ne laissant que la rue pour refuser ses effets, avec l’accaparement par un petit nombre des ressources et du pouvoir.

Désengagement déceptif et ressentiment signent que la démocratie ne peut se cantonner au seul système représentatif, quand bien même le Parlement rendrait vie à un contre-pouvoir, mais requiert son alliance à un système participatif qui n’est pas greffon sur une verticalité surjouant le débat. Méthode d’expérimentation où tous contribuent à agir sur ce qui les concerne. « Tout gouvernement par les experts, dit John Dewey , ne peut être autre chose qu’une oligarchie administrative en vue des intérêts de quelques-uns. » Le tollé contre les cabinets de consultants n’a pas grondé seulement des coûts exorbitants mais du sentiment de désappropriation de ne pouvoir décider ce qui importe sur son lieu de vie. À l’hôpital, qui sait mieux par expérience que les soignants eux-mêmes ? Chiffrer sa réorganisation avant de l’élaborer ensemble avère que l’optimisation financière est pensée indépendamment de la vie hospitalière dans ses besoins et relations. Ne reste qu’une idéologie managériale, inefficace dans sa perspective utilitariste, incapable de concevoir une pratique de responsabilité partagée où peut advenir une intelligence collective dans un espace public.

Le mépris n’est pas que dans les paroles mais dans cette non-reconnaissance de ce qui peut être créé quand, dans la rencontre, chacun, écouté, peut comprendre aussi la part de l’autre dans l’œuvre commune . Des partenaires démocratiques.

Misère de la démocratie quand se substitue au faire en commun le simulacre d’une parole qui mime « un commun », non plus référé à sa naissance par délibération et concertation mais à une identité : « Je suis comme vous, j’ai souffert, j’ai des chats. » Spectacle, dit Guy Debord, qui manifeste, «  l’appauvrissement, l’asservissement et la négation de la vie réelle ». La croyance née de la manipulation démagogique, faisant miroiter empathie et proximité, avant d’être d’un côté expression populiste d’un « nous » usurpé, manifeste de l’autre un horizon de survie, la détresse d’être laissé pour compte, d’être soumis à autrui, faisant perdre l’espoir démocratique de pouvoir inventer ensemble les moyens de donner forme librement à son existence. « Rien n’est plus radical, dit John Dewey , que de promouvoir les méthodes démocratiques comme moyen d’effectuer des changements sociaux radicaux. »

Le déficit démocratique ne se résout pas par l’intermède d’un « grand débat » laissant inchangées l’absence de dialogue social, la mise à distance des corps intermédiaires, la pratique des coups de force et du secret, faisant entériner ce qui déjà est décidé. Que veut dire le « nous » de l’intérêt commun si, dans les lieux de vie, ne peuvent s’exprimer les voix plurielles, ne pouvant devenir partenaires qu’en rendant d’abord publics leur conflit de « mondes » ?

L’expérience d’un processus démocratique est apprentissage, réajustement permanent des moyens pour une fin, toujours en transition. Un art de la métamorphose propice à une écologie politique où humains et non-humains par leurs actes réciproques font alliance pour une terre vivable.

Ce mode de vie ouvert au changement, l’accueillant et l’initiant, s’expérimente de façon d’autant plus vivante que son expérience se vit enfant et dès l’école, plaisir de créer ensemble dans un espace de mutualité et de coopération.

Les référendums, les conventions s’intègrent dans ce processus mais ne s’y réduisent pas. Entreprises, collectivités urbaines, territoriales, assemblées citoyennes à tous les niveaux de la vie sociale, le commun et ses « communes » ne peuvent naître sans l’ouverture à l’autre et sa puissance de changement.

La démocratie, une forme de l’amour en général. « Aimer, dit Daniel Sibony , c’est désirer faire la rencontre de l’être qui puisse heurter votre mémoire inerte pour lui redonner vie, heurter votre support d’être identique à soi ; qui forcera votre identité à faire le voyage qu’elle élude… » Les partenaires démocratiques ou les voyageurs du politique.

démocratie
France24 - Monde

Sénégal : colère et consternation après la mort de 11 bébés dans l’incendie d’un hôpital à Tivaouane

Publié le : 26/05/2022 - 23:40

Fatimata WANE Suivre

Le système de santé du Sénégal est de nouveau pointé du doigt pour ses graves carences. Un drame a eu lieu dans l’hôpital de Tivaouane où onze bébés sont décédés dans un incendie causé par un court-circuit. Le pays est sous le choc. Le président Macky Sall, en déplacement pour un sommet de l'Union africaine, a annoncé qu'il écourtait son voyage. Le ministre de la Santé du Sénégal Abdoulaye Diouf Sarr a été démis de ses fonctions suite au drame. Le reportage de Sarah Sakho et Elimane Ndao.

Beaucoup des Burundais vivent de l'élevage des vaches, moutons et chèvres.  Depuis fin avril, plus de 500 bovins ont été tué par la fièvre de la vallée du Rift, une maladie qui est aujourd'hui signalée sur plus de la moitié du Burundi. La panique est générale chez des milliers des Burundais qui vivent de l'élevage des vaches.

Le musicien Boddhi Satva, créateur du genre musical de "l’ancestral soul", est l’invité du "Journal de l'Afrique". Il présente son prochain album "Manifestation", dont la sortie est prévue le 17 juin. Un premier tire est déjà disponible : "Kilulu", en collaboration avec DJ Spilulu, H Baraka et Kaysha.

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Incendie meurtrier au Sénégal : consternation et colère après la mort de 11 bébés dans un hôpital

LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

Au Sénégal, l'affaire "Astou Sokhna" remet le système de santé en question

Au Sénégal, la mort d'une femme enceinte à l'hôpital provoque un tollé

Opex 360

Le porte-avions britannique Prince of Wales annoncé en Méditerranée… toujours sans F-35B mais avec des hélicoptères

par Laurent Lagneau · 27 mai 2022

Lors de sa participation à l’exercice Cold Response 22, en Norvège, et de son déploiement dans l’océan Arctique, le porte-avions britannique HMS Prince of Wales a présenté la particularité de ne mettre aucun avion en oeuvre depuis son pont d’envol, malgré sa capacité à emporter jusqu’à 36 F-35B, le chasseur-bombardier de 5e génération à décollage court et à atterrissage vertical [STOVL]. Et il en ira de même pour sa prochaine mission.

En effet, le 26 mai, la Royal Navy a annoncé que le HMS Prince of Wales, qui est actuellement le navire amiral de composante maritime de la force de réaction rapide de l’Otan [NRF – Nato Response Force], vient d’appareiller de Portsmouth pour deux semaines de préparation au large des côtes méridionales du Royaume-Uni. Puis il effectuera des visites au Portugal et en Espagne. Une escale est ainsi prévue à la base navale espagnole de Rota, d’où il participera ensuite aux manoeuvres navales « Flotex ».

Organisé tous les ans par l’Armada Española, cet exercice se tiendra en Méditerranée, avec des unités du Standing NATO Maritime Group 2 [SNMG 2] et de Standing NATO Mine Countermeasures Group 2 [STMCG 2].

La durée de cette nouvelle mission du HMS Prince of Wales n’a pas été précisée par la Royal Navy. Cela étant, et comme pour les précédentes qu’il a assurées depuis le début de cette année, son pont d’envol sera de nouveau vide de F-35B. Du moins pour le moment… Cela n’est guère surprenant étant donné que la Royal Air Force ne peut en aligner qu’une vingtaine d’exemplaires actuellement.

En revanche, et pour la première fois, le porte-avions britannique emportera deux hélicoptères Merlin « Crowsnest », dont la mission est d’assurer l’alerte avancée et la surveillance aérienne. Cela étant, ce n’est pas le premier déploiement de ces appareils étant donné qu’ils ont pris part au déploiement du HMS Queen Elizabeth dans la région Indo-Pacifique, l’an passé.

À ceux Merlin « Crowsnest » viendront s’ajouter deux hélicoptères Merlin HM2 du 820 Naval Air Squadron, dédiés à la lutte anti-sous-marine. En outre, la Royal Navy annonce également participation de CH-47D Chinook du 27 Squadron de la Royal Air Force [leur nombre n’a pas été précisé] ainsi que celle de V-22 Osprey de l’US Air Force, ces appareils étant basés à Mildenhall.

Quoi qu’il en soit, les opérations aériennes à bord du HMS Prince of Wales seront de nouveau sous-dimensionnées au regard des capacités de navire jaugeant environ 70’000 tonnes à pleine charge.

Photo : Royal Navy

BBC

SANS TITRE

Claire Denis is one of the most beloved filmmakers in international art-house cinema, but in a career that has stretched across three decades, her films haven't crossed over to a mainstream English-speaking audience. The closest she got up until now was with High Life in 2018, a science-fiction horror drama starring Robert Pattinson and Juliette Binoche. Now she is at the Cannes Film Festival with The Stars at Noon, which would appear, at first glance, to be even closer to a commercial genre movie. Adapted from the acclaimed novel by Denis Johnson, this is a romantic thriller set in the tropics, with two hot young Hollywood stars, Margaret Qualley and Joe Alwyn, an undercurrent of danger, and so many torrid sex scenes that it's quite a surprise when the actors have their clothes on.

More like this: A dystopia where 'surgery is sex' Four stars for Decision to LeaveThe grossest film of 2022?

Johnson's novel was set in Nicaragua in 1984. The film version is set in the present day, with Covid tests and face masks in abundance, but Denis is deliberately vague about whether the characters are in Nicaragua or some other Central American country. Indeed, she's deliberately vague about most things. Qualley plays Trish, who was once an idealistic campaigning journalist, but now seems to be stuck in this cesspool (her words) with no job, no purpose, and no money except for what she gets by sleeping with various militia officers and government ministers. Her home is a motel on the crumbling outskirts of a city with a shortage of luxury goods, but no shortage of armed soldiers on every corner. "I'm going home tomorrow," she declares, "or the day after". You get the feeling that she's been saying that for a long time.

One night in the Inter-Continental Hotel bar, she spots Alwyn's character, Daniel, a brooding loner who claims to be working for an oil company, but keeps a gun stashed in his hotel bathroom. He wears a white suit which is obviously going to get a lot more stained and crumpled as the film goes on. Both Qualley and Alwyn are a little too fresh-faced and youthful to be the jaded, well-travelled lost souls they're supposed to be, but Qualley throws herself into the role with firecracker energy, and the gravel-voiced, chain-smoking Alwyn does a serviceable audition to be the next James Bond.

The day after they've spent the night together in his hotel room, she spots him again, this time having a breakfast meeting with a businessman (Danny Ramirez). Or is he? Trish works out that the other man is a Costa-Rican policeman, and that he's planning to arrest Daniel at the very least. The lovers have to get out of the country as quickly and quietly as possible, and so they immediately spring into action. Well, no, not really. What they actually do is go back to her motel room for lots of sweaty sex, popping out on occasion to knock back industrial quantities of booze. Take the title of Denis' much-loved 2008 drama, 35 Shots of Rum, add an equivalent amount of beer, and you'll have some idea of how much alcohol they get through.

The Stars at Noon

Directed by: Claire Denis

Starring: Margaret Qualley, Joe Alwyn, Danny Ramirez

Length: 2 hours 15 minutes

The characters' willingness to indulge in rest and recuperation – or, perhaps, their desperate, fatalistic need to do so – is typical of a film that has the nail-biting plot of a politically-charged conspiracy thriller, but which is much more concerned with atmosphere than activity. There are scenes in which the fugitives have to hotwire cars and wrongfoot their pursuers. There are shootings, assassinations and an over-friendly US "consultant" (Benny Safdie) who clearly works for the CIA. But over the course of two-and-a-quarter hours, Denis's beguiling, immersive film drifts here and there, as if its strength has been sapped by the steamy tropical heat.

There is plenty of time to admire the ominous city streets and the lush countryside, and to appreciate the cool, jazzy score by the Tindersticks. There is also plenty of time to try and work out what on Earth is going on. The characters keep making gnomic, ironic comments, but it's almost impossible to tell what they mean or who they are. They hardly ever explain what's happening, and when they do explain it, you're left more confused than you were when they started.

Maybe the film won't be a crossover hit, then. Partly because the characters look so healthily pretty, and partly because the mood is so woozy, The Stars at Noon feels more like a stylish pastiche of a Graham Greene novel than the story of real people battling their way out of a difficult, potentially deadly situation. It's beautifully made, but to enjoy it you have to relax, and let it wash over you. Just be careful not to treat it as part of a drinking game. Anyone who attempts to match the protagonists' alcohol intake will be hospitalised before the halfway mark…

★★★★☆

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Opex 360

La Chine dénonce la surveillance rapprochée de son porte-avions Liaoning par les forces japonaises

par Laurent Lagneau · 27 mai 2022

Début mai, le porte-avions chinois CNS Liaoning a traversé le détroit de Miyako, situé au sud-ouest d’Okinawa, pour se rendre dans le Pacifique occidental avec son escorte, constituée le croiseur de type 055 « Nanchang » [avec ses 112 cellules de lancement vertical et ses puissants capteurs électroniques], la frégate de type 054A « Xiangtan », les destroyers « Xining », « Urumqi », « Chengdu » et « Zhengzou » ainsi que le navire de ravitaillement de type 901 « Hulunhu » et très probablement un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA].

Peu après la traversée de cette flottille chinoise dans la zone économique exclusive [ZEE] japonaise, Tokyo a indiqué avoir mis en alerte le porte-hélicoptères JDS « Izumo » ainsi que des avions de patrouille maritime Kawazaki P-1 et P-3C Orion. Dans le même temps, l’arrivée d’un groupe aéronaval américain, formé autour du porte-avions USS Abraham Lincoln était annoncée dans le secteur.

Ayant mis le cap vers la mer des Philippines après son son transit dans le détroit de Miyako, le CNS Liaoning a entamé une « mission d’entraînement réaliste au combat en haute mer » avec ses avions embarqués J-15 [alors armés de missiles], a priori sous la surveillance du JDS Izumo.

Puis, le groupe aéronaval chinois s’est positionné entre la côte orientale de Taïwan et le sud du Japon, soit dans une zone susceptible d’être cruciale pour une éventuelle aide militaire américaine dans le cas où Pékin déciderait de s’en prendre à Taipei. Ce qui a coïncidé, le 8 mai, avec l’envoi dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] taïwanaise de 31 aéronefs de l’Armée populaire de libération [APL], dont des chasseurs J-11 et J-16, des hélicoptères embarqués Ka-28, des bombardiers stratégiques H-6, des avions de patrouille maritime Y-8 et des appareils d’alerte avancée KJ-500.

Pour l’analyste militaire chinois Shi Hong, interrogé par le Global Times, quotidien proche du Parti communiste chinois [PCC], de telles manoeuvres menées conjointement par les composantes aérienne et navale de l’APL viseraient à « couper les voies que des forces étrangères pourraient emprunter pour interférer militairement avec la question de Taïwan ». Ce qui a le mérite de la clarté…

Une manoeuvre similaire, impliquant cette fois deux bombardiers H-6J aux capacités de guerre électronique accrues et pouvant emporter des missiles anti-navire YJ-12, a eu lieu le 18 mai. Ces appareils ont survolé la mer de Chine orientale avant de mettre le cap vers le détroit de Miyoko pour un « entraînement coordonnée avec le CNS Liaoning.

« Ces exercices ont envoyé un puissant avertissement aux sécessionnistes taïwanais et aux forces d’ingérence extérieure à un moment où des rapports suggérent que le Japon et les États-Unis sont sur le point d’annoncer le renforcement de leur coopération que la question taïwanaise en la comparant à la crise ukrainienne », a alors commenté le Global Times. Ce qui s’est effectivement passé le 23 mai, le président américain, Joe Biden, et le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, s’étant mis d’accord pour surveiller les activités navales chinoises dans la région.

Quoi qu’il en soit, le CNS Liaoning naviguerait désormais en mer de Chine orientale… Et, selon le ministre japonais de la Défense, le porte-avions chinois aurait permis d’assurer 300 sorties aériennes durant les trois semaines qu’aura duré son déploiement dans le Pacifique occidental. Un chiffre qu’il a pu avancer grâce à la surveillance de ce groupe aéronaval par le JDS Izumo et les aéronefs des forces d’autodéfense nippones envoyés dans la zone.

Mais, visiblement, cette surveillance a été trop « rapprochée » pour l’état-major chinois. Alors que le Global Times a estimé que l’APL a démontré qu’elle avait confiance dans ses capacités en effectuant des manoeuvres sous la surveillance des forces américaines et japonaises, le porte-parole du ministère chinois de la Défense, le colonel Wu Qian a fait entendre un autre son de cloche, le 26 mai.

Ainsi, celui-ci a dénoncé la surveillance « étroite » et « dangereuse » exercée par les forces d’autodéfense japonaises lors des manoeuvres effectuées par le groupe aéronaval chinois.

« De telles activités de surveillance rapprochée de la part du Japon sont très dangereuses et pourraient facilement conduire à des malentendus, des erreurs de calculs et des accidents aériens et maritimes », a déclaré le colonel Wu, lors d’une conférence de presse. « Non seulement elles nuisent à la confiance mutuelle entre les deux parties, mais elles constituent également une menace sérieuse pour la sécurité des navires, des avions et du personnel des deux parties », a-t-il insisté.

« La Chine exige que la partie japonaise cesse toutes ses activités d’ingérence », a continué le colonel Wu, avant de s’en prendre au dernier livre blanc japonais sur la Défense, lequel a exprimé des inquiétudes sur la sécurité dans le détroit de Taïwan.

« Taïwan est une affaire intérieure et nous ne permettrons pas à la partie japonaise d’intervenir », a-t-il lancé, après avoir rappelé que le Japon avait occupé l’ancienne Formose pendant cinquante ans, entre 1895 et 1945. « En faisant la promotion des activités militaires chinoises, le Japon a probablement voulu montrer sa présence et justifier l’expansion de ses propres capacités militaires. Nous nous y opposont fermement », a conclu le colonel Wu.

Cela étant, le Japon a sans doute raison de s’inquiéter des activités chinoises… D’autant plus que Tokyo et Pékin ont de nombreux désaccords, comme ceux concernant l’archipel Senkaku et la limite de leurs ZEE respectives.

Ainsi, le 20 mai, le ministère japonais des Affaires étrangères a déposé une plainte auprès de l’ambassade de Chine à Tokyo afin de protester contre la construction de 17 plateformes de forage dans des champs gaziers situés dans un secteur où les ZEE des deux pays se chevauchent en mer de Chine orientale.

« Il est extrêmement regrettable que la partie chinoise procède unilatéralement au développement dans ces eaux. Les frontières des zones économiques exclusives et du plateau continental n’ont pas encore été fixées en mer de Chine orientale », a ainsi fait valoir la diplomatie japonaise.

EXCLUSIVE | CHINA's AWACS MOCKUP REVEALED

China has what appears to be a mockup of an AWACS aircraft used by Japan in a remote desert, Nikkei has learned after analyzing satellite photographs with experts. It could be used for target practice.https://t.co/i1zVSTw6cO

— Nikkei Asia (@NikkeiAsia) May 19, 2022

Par ailleurs, des photographies prises par satellite ont montré que l’APL utilisait une maquette d’avion d’alerte avancée E-767 dans une zone désertique du Xinjiang à des fins d’entraînement. Or, les seuls appareils de ce type actuellement en service le sont au sein des forces aériennes d’autodéfense japonaises, qui en comptent quatre exemplaires. D’autres maquettes grandeur nature, dont celles d’un porte-avions et d’un « destroyer » américains ont été repérés au même endroit. « Certains éléments indiquent que l’armée chinoise utilise le site pour tester des armes », a commenté le journal Nikkei.

Photo : CNS Liaoning – Minsitère japonais de la Défense

Valeurs Actuelles

Tuerie au Texas : Trump appelle à “armer les citoyens” pour combattre le “mal”

Le 24 mai dernier, dix-neuf enfants et deux enseignantes sont morts dans la terrible fusillade à Uvalde, au Texas. Après le drame, le débat sur les armes aux Etats-Unis a été une nouvelle fois remis sur le tapis. Comme l’a rapporté Le Figaro, Donald Trump s’est exprimé sur le sujet durant la convention annuelle de la National Rifle Association (NRA), traitant justement du port d’armes. L’ancien président a clairement pris position et assuré qu’il fallait « armer les citoyens » pour combattre « le mal dans [la]société » américaine.

S’attacher à la santé mentale

Le prédécesseur de Joe Biden a ainsi balayé d’un revers de main les propositions des militants et politiques qui souhaitent désarmer la population. Selon Donald Trump, le gouvernement démocrate profiterait de cette fusillade meurtrière pour exploiter « les larmes des familles » endeuillées plutôt que d’agir de manière efficace. L’ex-président a rappelé que Salvador Ramos, le tireur de 18 ans, était un « lunatique hors de contrôle » qui aurait pu être mis hors d’état de nuire si le fléau des problèmes de santé mentale était pris plus au sérieux aux Etats-Unis. L’ancien locataire de la Maison-Blanche a aussi appelé à renforcer la sécurité dans les écoles en installant « des clôtures » et des détecteurs de métaux. Mais, en conclusion, le conservateur a réitéré son soutien au port d’armes, une position qu’il a d’ailleurs affichée tout au long de son mandat.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

L'illectronisme, cette inégalité face au numérique que l'on aurait tort d'ignorer

Publié le : 27/05/2022 - 17:59

Guillaume GRALLET Suivre

Ce mot-valise, né de la contraction entre illettrisme et électronique, risque d'handicaper de plus en plus la population, alors que notre démocratie se digitalise. Tour du monde des solutions.

Entré, en 2020, dans le dictionnaire qui le définit comme "l'état d'une personne qui ne maîtrise pas les compétences nécessaires à l'utilisation et à la création des ressources numériques", l'illectronisme va s'observer de plus en plus au quotidien. D’ailleurs, l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) a relevé, en 2019, que 23 % des Français de plus de 12 ans ne possédaient pas un smartphone et 24 % un ordinateur. Cette inégalité est de plus en plus sociale.

Les personnes touchées par l’illectronisme sont souvent peu ou pas diplômées – 34 %, contre seulement 2 % des diplômés du supérieur. Une part importante des non-diplômés est âgée, mais même les moins de 60 ans sont plus souvent dans cette situation – 15 %, contre 1 % des diplômés du supérieur.

L'illectronisme touche tous les actifs a degré variable : les cadres et les professions intermédiaires (2 %), les employés (5 %), les artisans (7 %), les ouvriers (11 %) et les agriculteurs (23 %). Deux cadres actifs sur trois ont une maîtrise élevée du numérique, en lien avec leurs usages professionnels.

Pourtant, comme on le voit dans Tech 24, le matériel ne fait pas tout. Comme l'explique un rapport du Sénat, l'illectronisme ne se résoudra pas par un coup de tablette magique. Il est important de donner confiance en soi, de valoriser tout un chacun et de couper court à l'accélération technologique. De Colori aux Descodeuses, des initiatives existent pour contrer cette difficulté numérique. Tour d'horizon des meilleurs initiatives.

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Opex 360

La force aérienne égyptienne autorisée à acquérir 23 hélicoptères de transport lourd CH-47F Chinook

par Laurent Lagneau · 27 mai 2022

En 1980, l’Égypte reçut 15 hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-47C Chinook, dont 12 furent portés au standard CH-47D au tournant des années 2000, dans le cadre d’un contrat attribué à Boeing. En outre quatre exemplaires supplémentaires furent commandés, portant ainsi la flotte égyptienne à 19 appareils [16 CH-47D et 3 CH-47C, ces derniers servant à la formation des équipages], répartis entre les 8e et 33e escadrons, basés à Kow Awshim.

Cela étant, Le Caire a l’intention non seulement de moderniser mais aussi d’étoffer sa flotte de Chinook. En effet, dans un avis publié le 26 mai, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains dans le cadre du dispositif FMS [Foreign Military Sales] a recommandé au Congrès des États-Unis d’accepter la vente à l’Égypte de 23 hélicoptères CH-47F Chinook, pour un montant estimé à 2,6 milliards de dollars.

Outre la livraison des 23 appareils, ce montant inclut notamment 56 moteurs T-55-GA-714A [46 installés et 10 de rechange], 52 systèmes de navigation inertielle, 29 systèmes d’alerte de missile AN/AAR-57, 75 mitrailleuses M-240, des munitions, différents dispositifs d’auto-protection et de navigation ainsi que des équipements nécessaires à la maintenance.

Pour rappel, évolution du CH-47D, le CH-47F dispose d’un poste de pilotage conforme au CAAS [common aviation architecture system], avec une avionique modernisée, un système de contrôle de vol numérique avancé [DAFCS], d’une protection renforcée et d’une motorisation plus puissante.

Cette vente « soutiendra la politique étrangère et la sécurité nationale des États-Unis en contribuant à améliorer la sécurité d’u allié majeur non membre de l’Otan qui continue d’être un partenaire stratégique important au Moyen-Orient », justifie la DSCA dans son avis.

Et d’ajouter : « L’Égypte utilisera cette capacité améliorée pour renforcer sa défense intérieure et dissuader les menaces régionales », à commencer par l’activité des organisation jihadistes présentes notamment dans le Sinaï. Début mai, 11 militaires égyptiens ont été tués lors d’une attaque revendiquée par la branche locale de l’État islamique [EI ou Daesh].

Malgré les critiques de certaines Organisation non gouvernementales [ONG] sur l’aide militaire américaine à l’Égypte, l’administration Biden, qui avait pris l’engagement de placer les droits humains au cœur de sa relation avec l’Égypte, a autorisé la vente aux forces égyptiennes de 12 avions de transport C-130J Super Hercules pour 2,2 milliards de dollars, de trois radars SPS-48 LBR [Land Based Radar] pour 355 millions de dollars et 5070 missiles antichars TOW 2A pour 691 millions de dollars.

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron et Olaf Scholz appellent Moscou à des “négociations directes sérieuses” avec Kiev

Macron et Scholz demandent à Poutine des « négociations directes sérieuses »

Le président de la République et le chancelier allemand Olaf Scholz ont demandé lors d’un entretien téléphonique avec Vladimir Poutine ce samedi 28 mai, des « négociations directes sérieuses » avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, rapporte BFMTV. 

Au cours d’un entretien de 80 minutes, les deux dirigeants « ont insisté sur un cessez-le-feu immédiat un retrait des troupes » auprès du président russe, a assuré la chancellerie allemande dans un communiqué. 

Les canons français Caesar ont détruit cinq cibles russes, selon Kiev 

Envoyés par Paris à l’armée ukrainienne en soutien dans le conflit avec la Russie, les canons français Caesar ont permis de détruire cinq cibles russes, ont annoncé les forces armées de Kiev, samedi 28 mai. « Deux tanks, deux véhicules blindés et un camion transportant des munitions des criminels de guerre russes » ont été détruits, a indiqué l’état-major des forces armées ukrainiennes, dans une publication sur Facebook

La Russie confirme la conquête de Lyman, dans le Donbass 

L’armée russe a confirmé avoir conquis la localité clé de Lyman dans l’est de l’Ukraine, un carrefour qui ouvre la voie vers les grandes villes de Sloviansk et Kramatorsk, rapporte Le Monde, samedi 28 mai. « À l’issue des actions communes des unités de la milice de la République populaire de Donetsk et des forces armées russes, la ville de Lyman a été entièrement libérée des nationalistes ukrainiens », a indiqué le ministère de la Défense russe dans un communiqué. 

Le leader tchétchène Kadyrov menace la Pologne  

Depuis le début de l’offensive russe, la Pologne a apporté un soutien sans faille à son voisin ukrainien. Une prise de position visiblement pas au goût du chef de la République tchétchène Ramza Kadyrov. Dans une vidéo relayée par BFMTV, le dictateur a menacé la Pologne : « Vous feriez mieux de reprendre vos armes et vos mercenaires et de vous excuser officiellement auprès de notre ambassadeur », a-t-il lancé avant d’ajouter : « Après l’Ukraine, si l’ordre est donné, nous vous montrerons en six secondes de quoi nous sommes capables.». Depuis le début de la guerre, les soldats tchétchènes combattent au côté de la Russie. L’aide de 1,6 milliard d’euros d’armes de la Pologne et l’accueil de 3,5 millions de réfugiés ukrainiens sur son territoire ne passent donc pas auprès du grand allié de Vladimir Poutine.  

Ramzan Kadyrov, président de la Tchétchénie menace la Pologne:"Vous feriez mieux de reprendre vos armes et vos mercenaires" pic.twitter.com/uznTdIHcct

— BFMTV (@BFMTV) May 27, 2022

Poutine se dédouane

Vendredi 27 mai, Vladimir Poutine s’est entretenu par téléphone avec le chancelier autrichien Karl Nehammer. Comme le fait savoir Le Monde, le Kremlin a rejeté toute responsabilité russe dans la crise alimentaire mondiale. Pourtant, depuis le début de la guerre le 24 février dernier, de nombreuses matières premières subissent des blocages importants. C’est le cas de l’exportation de céréales qui sont à l’arrêt en Ukraine. Le président russe a même assuré vouloir aider à surmonter la crise alimentaire mais a établi une condition, vue comme une tentative de chantage : que les sanctions occidentales contre Moscou soient levées. Dans le même temps, la Russie continue à s’enrichir grâce à ses exportations d’hydrocarbures qui lui ont rapporté 1 000  milliards de roubles supplémentaires, soit 13,7  milliards d’euros.

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France24 - Monde

En plein krach high-tech, les voitures volantes peinent à décoller

Publié le : 20/05/2022 - 19:12

Guillaume GRALLET Suivre

De Jules Vernes à "Retour vers le futur", en passant par "Le Château Ambulant", le film d'animation du cinéaste japonais Hayao Miyazaki, les engins volants font partie de notre imaginaire. De plus en plus de modèles sont capables de s'envoler. Il reste cependant plusieurs problèmes à résoudre pour que le grand public puisse s'en emparer au quotidien.

"On nous avait promis des voitures volantes, nous avons eu des messages de 140 caractères", s'amusait en 2013 l'entrepreneur Peter Thiel pour se moquer de perspectives longtemps évoquées, mais qui tardaient à se réaliser, de voir se multiplier des véhicules au dessus de nos têtes. Aujourd'hui, les modèles se multiplient dans le monde, de la Slovaquie aux États-Unis en passant par la Chine. Un aéroport, permettant à ses véhicules de se recharger comme de décoller, s'apprête à ouvrir dans la ville britannique de Coventry.

Mais voilà, décoller n'est pas tout. Il va falloir, si ces véhicules deviennent grand public, inventer un "code de la route" dans les airs, tout comme mettre au point des modèles de gestion du trafic particulièrement sûrs. Si les derniers modèles de voitures volantes sont beaucoup moins bruyants que les hélicoptères, ils doivent toutefois gagner en stabilité, mais aussi consommer moins d'énergie. En ce sens, le prototype d'avion à hydrogène Blériot, sur lequel travaille la start-up française Beyond Aero, mérite l'attention. S'il a encore tout à prouver, son nom, un hommage à l'ingénieur qui a réussi le premier à survoler la Manche, rappelle les heures risquées, mais enthousiasmantes des débuts de l'aviation. 

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Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : Zelensky réédite ses accusations de « génocide »

Le procureur de la CPI invite la Russie à coopérer sur l’enquête en Ukraine

La Cour pénale internationale (CPI) a appelé la Russie à coopérer concernant l’enquête sur les crimes de guerre présumés commis depuis l’invasion de l’Ukraine. « L’invitation est là. Ma porte est ouverte et je continuerai également à frapper à la porte de la Fédération de Russie », a déclaré le procureur de la CPI, Karim Khan, relaie BFMTV.

L’Eglise orthodoxe ukrainienne rompt avec la Russie

Affiliée à Moscou, l’Eglise orthodoxe ukrainienne a annoncé rompre avec la Russie après l’invasion de l’Ukraine. « Nous ne sommes pas d’accord avec le patriarche moscovite Kirill (…) en ce qui concerne la guerre en Ukraine», a-t-elle indiqué dans un communiqué, selon Le Figaro.

3 millions de réfugiés ukrainiens résident dans des pays non-frontaliers

Près de 3 millions de réfugiés ukrainiens ont quitté les pays frontaliers de l’Ukraine, où ils avaient afflué après l’invasion russe, pour se déplacer vers d’autres pays européens non voisins, a indiqué le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) de l’ONU, relaie BFMTV.

Des députés du Parti communiste russe souhaitent l’arrêt de la guerre en Ukraine

Le député Leonid Vassioukevitch, appartenant au Parti communiste de Russie (KPRF) a appelé à l’arrêt de l’offensive en Ukraine. « Si notre pays ne cesse pas l’opération de guerre, il y aura de plus en plus d’orphelins. Au cours de l’opération militaire des gens finissent invalides, ce sont de jeunes gens qui pourraient apporter beaucoup à notre pays », a-t-il déclaré, rapporte BFMTV.

Les séparatistes pro-russes progressent

Ce vendredi 27 mai, les séparatistes pro-russes, qui prennent une part importante dans les combats dans le Donbass, ont annoncé avoir conquis la ville de Lyman, dans la région de Donetsk, située entre Sloviansk et Severodonetsk. Une prise très importante, note Le Parisien, puisque Lyman est un nœud ferroviaire très important, ouvrant la route vers Sloviansk et Kramatorsk.

Combats très intensifs autour de Severodonetsk

Les combats sont de plus en plus violents autour de Severodonetsk, nouvel objectif central de l’armée russe après la prise de Marioupol. « Il y a des combats extrêmement intenses aux alentours de Severodonetsk », a déclaré Roman Vlasenko, chef du district militaire de la ville. « Je pense que la semaine à venir sera décisive, j’espère que nous allons tenir bon (…). Notre objectif est de rester debout jusqu’au bout », a-t-il expliqué, regrettant que les troupes qu’il a à sa disposition sont « moins nombreuses par rapport à l’ennemi ».

Zelensky maintient ses accusations de génocide

Lors de son adresse quotidienne à la nation, jeudi 26 mai au soir, le président ukrainien a, une nouvelle fois, accusé la Russie de pratiquer un « génocide » dans le Donbass, alors que la ville de Severodonetsk subit de très importants bombardements. Severodonetsk, nouvelle cible prioritaire de l’armée russe, pourrait devenir la nouvelle Marioupol, dans les prochaines semaines du conflit.

« L’actuelle offensive des occupants dans le Donbass pourrait rendre la région inhabitée », a précisé M. Zelensky, estimant que les Russes veulent « réduire en cendres » la ville.

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Opex 360

La Russie déstocke ses vieux chars T-62 pour les envoyer en Ukraine

par Laurent Lagneau · 26 mai 2022

Lors de la première phase de l’invasion de l’Ukraine, les forces terrestres russes n’ont visiblement pas sollicité leurs matériels les plus récents, l’essentiel des chars engagés dans la bataille étant des T-72, dont plus de 2000 exemplaires étaient en service avant le début des hostilités [et 7000 mis en réserve, selon The Military Balance 2022, un document publié par l’International Institute for Strategic Studies – IISS, ndlr].

D’après le site spécialisé Oryx, qui s’attache à évaluer les pertes subies par les deux camps, les forces russes auraient perdu 700 chars, dont 425 T-72, 20 T-64B, 102 T-80 de différentes variantes et 19 T-90A.

Un responsable gouvernemental roumain récemment interrogé par le site Air Force Mag a d’ailleurs estimé que la Russie « gardait ses moyens les plus sophistiqués en réserve, pour un objectif différent, une autre opération censée venir ensuite ».

Et, effectivement, depuis qu’elles ont revu leur dispositif en Ukraine pour mieux se concentrer sur la région séparatiste du Donbass et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces russes ont engagés des matériels plus récents, comme les chars T-90M, dont un exemplaire a d’ailleurs été détruit, ou encore les véhicules de combat d’infanterie BMPT Terminator qui, armés de deux canons de 30 mm, d’une mitrailleuse de 7,62 mm, de quatre missiles Ataka et de deux lance-grenades AGS-17, sont entrés en service en 2011.

Cependant, et dans le même temps, l’état-major russe a également déstocké des matériels très anciens, à savoir des chars T-62, dont la conception remonte au début des années 1960. Il avait été dit que ces derniers avaient été rayés de l’inventaire des forces terrestres russes en 2013. Mais cela s’est finalement révélé faux… puisque plusieurs exemplaires furent livrés aux forces syriennes par la suite.

Ainsi, selon des images diffusées via les réseaux sociaux, on peut voir de nombreux T-62 arriver en Ukraine par voie ferrée. Plus précisément, ces chars – ou du moins une partie – ont été transportés dans la région de Melitopol, localité située dans l’oblast de Zaporijjia et actuellement sous contrôle russe.

📽️A military echelon with T-62 tanks spotted in Russia. Ukrainian side reported a few days ago that due to high amount of tank losses, Russian army is forced to re-activate certain amount of T-62s. #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/Wn1RVqlW66

— MilitaryLand.net (@Militarylandnet) May 25, 2022

L’état-major ukrainien a ironisé en expliquant que « en raison des pertes subies, l’ennemi a été contraint de retirer du stockage des chars T-62 pour équiper les groupes tactiques de réserve qui sont en cours de formation pour être envoyés en Ukraine ». En outre, certains ont avancé l’hypothèse que ce recours à des chars dépassés était dû aux difficultés rencontrées par les forces russes pour entretenir leurs matériels.

#Ukraine: Ancient Russian T-62M and T-62MV tanks are already in Russian-controlled Melitopol, #Zaporizhzhia Oblast. We will monitor where they are used and the first time that they are lost or destroyed. pic.twitter.com/TujAvft6TI

— 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) May 25, 2022

Cela étant, ce n’est pas la première fois que l’état-major russe déploie des T-62 sur des théâtres d’opérations. Ces chars ont en effet été engagés en Afghanistan durant les années 1980, en Tchétchénie [191 étaient encore en service actif, en 2000], puis en Géorgie, en 2008.

Seulement, la question est de savoir ce que ces T-62 pourront apporter en Ukraine, alors que l’on ne connaît pas leur état actuel… et qu’ils ne sont pas moins vulnérables que les T-72 et autres T-80, leurs munitions étant également stockées au niveau de leur tourelle. S’il était possible de les piloter à distance [la Chine a lancé un programme en ce sens pour ses T-59], alors on pourrait imaginer qu’ils puissent servir de leurres afin de faire baisser les stocks ukrainiens de missiles antichars… Mais rien n’indique qu’ils aient été modifiés de la sorte…

Le plus probable est que ces T-62 soient remis aux forces séparatistes pro-russes… ou qu’ils servent à sécuriser les zones conquises par les forces russes dans le sud de l’Ukraine, ce qui permettraient à celles-ci d’engager leurs chars les plus modernes dans les combats à venir.

Justement, à ce propos, et selon le dernier point de situation du ministère des Armées, et après avoir pris le contrôle de Novoselivka, les forces russes semblent porter leur effort en direction de la localité de Lyman, située à l’ouest de l’oblast de Donetsk, et accentue leur pression sur Sievierodonetsk, ville située à plus de 80 km à l’est de Kramatorsk, le centre administratif du Donbass. Dans le sud, une forte concentration de troupes russes a été observée à Inzhenerve.

À noter que, la semaine passée, le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a remplacé le commandant des forces de défense territoriale, le général Youri Galouchkin ayant dû s’effacer devant le général Igor Tantsioura, auparavant chef d’état-major des forces terrestres ukrainiennes.

Le ministère ukrainien de la Défense a explique que la « croissance rapide » des forces de défense territoriale, dans des « conditions de combat intense » est une « expérience énorme, [avec] des erreurs et des réussites ». Et de conclure : « Il y a des réussites et, malheureusement, des pertes. »

France24 - Monde

Ukraine : de Moscou, Pékin ou Téhéran, les 1001 facettes de la guerre de l’information

Publié le : 19/05/2022 - 18:03

Sébastian SEIBT Suivre

L’étendue des efforts des groupes prorusses pour répandre la désinformation autour de la guerre en Ukraine est dévoilée dans un rapport de la société de cybersécurité Mandiant, consulté par France 24. Mais le conflit a aussi été récupéré par des cyberagents chinois et iraniens.

Un faux Zelensky qui apparaît en vidéo pour affirmer que l’Ukraine se rend, des rumeurs propagées laissant entendre que des Polonais prélèvent des organes sur des réfugiés ukrainiens pour les revendre, ou encore un journaliste russe inventé de toutes pièces qui affirme sur Twitter qu’Israël a toujours soutenu l’Ukraine pour nuire à la Russie.

L’ampleur et la diversité des campagnes de désinformation et d’influence en ligne autour de la guerre en Ukraine est illustrée dans un rapport de Mandiant – l’une des principales entreprises américaines de cybersécurité – que France 24 a pu consulter jeudi 19 mai. Si les efforts de hackers pro-Kiev ont déjà été largement commentés, les observateurs commencent tout juste à avoir une idée de l'étendue des opérations menées par le camp pro-Moscou.

Faux suicides et trafic d’organes bidon

Depuis le début de la guerre et la célèbre fausse vidéo de Volodymyr Zelensky en train d'annoncer la capitulation de l'Ukraine, les opérations de désinformation se sont multipliées.

À cet égard, le rapport de Mandiant permet de lever le voile sur une série de campagnes russes en ligne qui n’avaient pas jusqu’à présent été repérées ou attribuées. C’est notamment le cas de "Secondary Infektion", une vaste opération russe de manipulation de l’information, certes connue depuis 2014, mais qui a multiplié les initiatives anti-ukrainiennes depuis le début de la guerre.

Ainsi, en mars, ces pros de la désinformation ont "fait circuler la rumeur sur Internet que [le président ukrainien] Volodymyr Zelensky s’était suicidé dans un bunker, accablé par les nombreuses défaites militaires ukrainiennes", écrivent les experts de Mandiant. Toute ressemblance avec le sort d’un certain dirigeant nazi du IIIe Reich à la fin de la Seconde Guerre mondiale n’est probablement pas fortuite. La propagande russe ayant depuis le début du conflit tenté de dépeindre le président ukrainien comme un Adolf Hitler moderne…

"Secondary Infektion" est aussi responsable d’une autre "fake news" ayant largement circulé sur les réseaux sociaux en avril selon laquelle le régiment Azov chercherait à "se venger" de Volodymyr Zelensky – probablement en l'éliminant –, accusé de les avoir abandonnés à Marioupol. Une manière de saper l'autorité du président ukrainien sur l'un de ses plus célèbres bataillons.

Le rapport de Mandiant dévoile aussi à quel point les alliés de la Russie ont participé à cet effort de guerre de l’information. Ainsi, les Biélorusses de Ghostwriter ont fabriqué de toutes pièces des documents administratifs propagés sur Internet pour nourrir une théorie du complot selon laquelle "un gang de criminels polonais – ayant des liens avec 'des responsables haut placés dans l’appareil d’État' – prélèverait des organes sur des réfugiés ukrainiens pour les vendre à une riche clientèle européenne", écrivent les auteurs du rapport.

Ces quelques exemples illustrent les deux principaux axes d’attaque de ces cyberagents : semer la confusion dans les rangs de l’ennemi (en faisant croire que Zelensky est mort, par exemple) et affaiblir les relations que l’Ukraine peut avoir avec ses voisins européens.

Ghostwriter n’en est d’ailleurs pas à sa première opération du genre. Ces apôtres de la discorde en ligne ont toujours été des spécialistes pour tenter de semer la zizanie au sein des pays occidentaux. "Jusqu’en 2020, cette opération visait surtout à affaiblir le soutien à l’Otan des populations en Lettonie, Lituanie et Pologne", écrivait Mandiant dans un rapport publié en 2021.

Le retour de "l’usine à trolls" russe

Ils ont simplement adapté leur modus operandi à la nouvelle réalité de la guerre. Et c’est d’ailleurs une constatation plus générale faite par les experts de Mandiant. "Chaque groupe prorusse met son savoir-faire spécifique développé au fil des ans à profit dans cette guerre de l’information", souligne Alden Wahlstrom, analyste chez Mandiant et coauteur de leur rapport.

Ainsi, le groupe APT28, qui avait été accusé de s’être introduit en 2016 dans les serveurs du Parti démocrate américain avant l’élection présidentielle, est soupçonné de chercher à mettre la main sur des informations pouvant nuire à l’Ukraine.

Ce conflit semble même marquer le grand retour de l’Internet Research Agency (IRA), la célèbre "usine à trolls" de Saint-Pétersbourg qui était devenue synonyme de "fake news" à l’époque de la présidentielle américaine de 2016. "Un nouveau groupe Telegram – baptisé 'Cyber Front Z' – a été créé au début de la guerre en Ukraine dans le but d’organiser la propagation des contenus prorusses. Les médias ukrainiens affirment qu’il est géré par l’IRA, et même si nous n’avons pas pu le confirmer indépendamment, l’activité observée dans ce salon de discussion correspond aux pratiques de l’IRA", explique Alden Wahlstrom.

Les cyberpropagandistes et autres hackers russes ainsi que leurs alliés directs en Biélorussie ne sont pas les seuls à être obnubilés par la guerre en Ukraine. Des groupes d’autres pays "amis" de Moscou – surtout la Chine et l’Iran – ont aussi sauté sur cette occasion, mais pas forcément pour relayer la propagande "made in Russia". "Ils agissent par opportunisme et développent des récits propres à servir leurs intérêts nationaux", résume Alice Revelli, analyste chez Mandiant et coauteure de l’étude.

Opportunisme à Pékin et Téhéran

Dragonbridge, un groupe chinois qui dirige une armée de milliers de faux comptes sur les réseaux sociaux, est devenu l’un des principaux promoteurs sur Internet de la thèse farfelue selon laquelle les États-Unis développent en secret des armes biologiques dans des laboratoires situés en Ukraine.

Toujours prompt à dépeindre les États-Unis en grand méchant de l’ordre international, ce même groupe propage des messages suggérant que Washington à "attisé les braises du conflit dans l’espoir qu’une guerre leur permettrait de vendre davantage d’armes à l’Ukraine", notent les auteurs du rapport de Mandiant.

Des groupes iraniens profitent aussi de ce conflit pour développer des récits anti-américains… mais pas seulement. C’est une occasion pour eux de louer la politique nucléaire de Téhéran car ils assurent que "si l’Ukraine n’avait pas abandonné son arsenal nucléaire, le pays n’aurait pas été attaqué", rapportent les analystes de Mandiant.

Des hackers pro-Téhéran ont même créé un compte de faux journaliste russe sur Twitter, appelé Fyodor Lukyanov, afin de lui faire écrire qu’Israël est un important soutien de l’Ukraine. Cette campagne d’influence, baptisée "Roaming Mayfly" par Mandiant, "vise délibérément l’opinion publique russe afin d’essayer de créer des tensions entre la Russie et Israël", notent les experts de Mandiant.

Il est difficile de savoir si ces opérations ont été efficaces. Après tout, le moral de l’armée ukrainienne semble être plutôt élevé, et les Occidentaux apparaissent unis dans leur soutien à Kiev.

Mais, au minimum, "ces campagnes ont créé un chaos informationnel qui rend plus difficile de distinguer le vrai du faux, et c’est déjà un accomplissement", assure Alden Wahlstrom. Et puis c’est aussi un gigantesque terrain d’expérimentation des méthodes de désinformation en temps de guerre. "Tous ces groupes regardent ce que font les uns et les autres durant ce conflit, afin d’en retenir quelque chose pour le futur", estime l’analyste de Mandiant. En espérant être plus efficaces lors du prochain conflit.

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Guerre en Ukraine : la victoire de Kiev, si proche, si loin

Guerre en Ukraine

Le corridor de Suwalki, un enjeu stratégique pour les pays Baltes et l'Otan

GÉOPOLITIQUE

Eurovision : sans la Russie au concours, "l'Ukraine a déjà gagné"

Valeurs Actuelles

Un député algérien déchu par le Parlement en raison de son passé dans la Légion étrangère en France

Dépossédé de son mandat d’élu pour un engagement passé dans l’armée française. C’est la situation dans laquelle se retrouve Mohamed Bekhadra. Député de la communauté algérienne à l’étranger dans la circonscription de Marseille depuis 2021, l’homme de 50 ans a été déchu de son mandat par le Parlement algérien après des révélations sur son passé dans la Légion étrangère en France, rapporte Le Figaro, jeudi 26 mai. Il avait notamment combattu dans plusieurs pays du Sahel au nom de la France, avant d’être naturalisé en 2006.

Dans le rapport, le Parlement a estimé que le député « n’était pas qualifié pour se porter candidat » lors des élections, car « le fait que le député ait reconnu avoir servi au sein d’une armée étrangère avec le rang de caporal » implique que sa « loyauté va vers un État étranger ».

« J’ai tourné cette page il y a quinze ans » 

Le principal intéressé s’est défendu d’avoir commis une quelconque infraction dans une vidéo partagée sur Facebook. « On ne peut pas me déchoir de mon mandat simplement parce que j’ai servi comme infirmier militaire avec un contrat de courte durée au sein d’une armée étrangère », a-t-il jugé. Et d’assurer : « J’ai tourné cette page il y a quinze ans, je n’ai pas trahi mon pays car aucune loi ne prohibe ce que j’ai fait. »

Mohamed Bekhadra a indiqué avoir rejoint la Légion étrangère à l’âge de 29 ans « par nécessité impérieuse pour ne pas être expulsé », étant immigré clandestin. Depuis ces révélations, sa position était devenue intenable, un service au sein d’une unité de l’armée de l’ex-puissance coloniale étant très mal perçu en Algérie.

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France24 - Monde

Roland-Garros en direct : première journée sans Français, Nadal et Djokovic attendus

Publié le : 29/05/2022 - 11:11Modifié le : 29/05/2022 - 12:52

Romain HOUEIX Suivre

Après l'élimination de Hugo Gaston, il n'y a plus de Français en lice dans les tableaux individuels. Les favoris Rafael Nadal, Novak Djokovic et Carlos Alcaraz vont disputer leur quatrième tour. Suivez la journée en direct sur France 24.

La deuxième semaine de Roland-Garros commencent, et les affiches se multiplient avec le début des huitièmes de finale du Grand Chelem sur terre battue. À suivre pour cette journée : le tenant du titre Novak Djokovic qui affronte l'Argentin Diego Schwartzman (16e) sur le court Suzanne-Lenglen. De son côté, le roi Nadal sera opposé au Canadien Félix Auger-Aliassime (9e) sur le court Philippe Chatrier [central]. Le duel entre la sensation Carlos Alcaraz (6e) et Karen Khachanov (25e) en session de nuit est également à suivre.

En revanche, plus de Français en simple. Le troisième tour leur aura été fatal.

Suivez les principaux rebonds de la journée en direct

  • 12 h 45 : première manche facile pour Leylah Fernandez

La jeune Canadienne de 19 ans a dominé sans encombre son adversaire américaine Amanda Anisimova dans le premier set conclu sur le score de 6 à 3.

  • 12 h 23 : un premier set très disputé

Le premier set entre Martina Trevisan et Aliaksandra Sasnovich vient de se conclure après une heure et treize minutes de jeu. Les deux femmes se sont rendues coup sur coup pour se départager au tie-break. La Biélorusse a sauvé quatre balles de set avant de devoir de concéder la première manche à l'Italienne.

  • 11 heures : les matches débutent

Un derby nord-américain ca débuter sur le court central. La jeune prodige canadienne Leylah Fernandez est opposée à l'Américaine Amanda Anisimova. En attendant, Martina Trevisan (59e) et Aliaksandra Sasnovich (47e) se disputent une place en quarts, un palier juste atteint par l'Italienne en 2020.

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Roland-Garros : Léolia Jeanjean ou le comeback d'une ex-prodige du tennis

LE FIL DU 27 MAI

Roland-Garros : Djokovic et Nadal ne concèdent pas de sets, le rêve de Parry s'arrête

LE FIL DU 28 MAI

Roland-Garros : les Français font leurs adieux aux huitièmes de finale

Valeurs Actuelles

La romancière de « Comment tuer son mari » condamnée pour avoir tué son mari

Une condamnation aussi grave qu’insolite. Après huit heures de délibération, le jury d’un tribunal de l’Oregon (États-Unis) a jugé l’écrivaine Nancy Crampton Brophy coupable du meurtre de son époux en juin 2018, rapporte Le Point, jeudi 26 mai. L’Américaine de 71 ans, spécialisée dans les romans sentimentaux, avait notamment publié un essai intitulé Comment tuer son mari, dans lequel elle dresse une stratégie pour se débarrasser de son conjoint sans s’attirer d’ennuis judiciaires. La durée de la peine reste pour le moment inconnue.

Des problèmes financiers au moment du crime

Assurant que les images de vidéosurveillance qui la montrent proche de la scène du crime sont trompeuses et qu’elle était seulement là pour chercher de l’inspiration pour ses livres, la romancière nie tout en bloc et envisage de faire appel. Au sujet de l’arme du crime – selon les policiers –, un pistolet qui n’a pas été retrouvé, l’accusée assure se l’être procurée uniquement par « réalisme », comme un accessoire utile dans son processus d’écriture.

D’après les procureurs, l’écrivaine, lorsqu’elle a tué son mari de deux balles dans le cœur, avait des problèmes financiers. Elle était notamment accusée d’avoir fait cet acte afin d’empocher des centaines de milliers de dollars d’assurance-vie, ce qu’elle réfute également.

Dans son essai consacré à l’art et à la manière de se débarrasser d’un conjoint, l’écrivaine déconseillait pourtant les armes à feu, jugeant qu’elles sont « bruyantes » et qu’elles « mettent le désordre ». « La chose à savoir avec le meurtre, c’est que chacun d’entre nous en est capable, quand on le pousse suffisamment », concluait le texte.

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France24 - Monde

Le Real Madrid remporte sa 14e Ligue des champions aux dépens de Liverpool

Publié le : 28/05/2022 - 23:32Modifié le : 29/05/2022 - 01:10

Romain HOUEIX Suivre

Malgré une nette domination dans le jeu de Liverpool, le Real Madrid a remporté la Ligue des champions samedi au stade de France. Une soirée marquée par des incidents à l'extérieur de l'enceinte du match.

"Decimocuarta". C'est le mot qu'auront appris tous les fans du Real Madrid après sa victoire samedi 28 mai en finale de Ligue des champions face à Liverpool (1-0). Les coéquipiers de Karim Benzema ont en effet offert aux supporters des Merengue le 14e trophée européen de leur histoire, améliorant ainsi leur record.

Un début de finale animé en dehors du stade

Une finale qui a débuté dans la confusion. Les fans des Reds avaient pris très tôt d'assaut les bars aux alentours du Stade de France. Les Anglais voulaient certainement être sûr d'avoir le temps de descendre quelques pintes avant que l'arrêté préfectoral ne prenne effet à 18 h et les prive d'alcool.

Les fans de Madrid sont arrivés un peu plus tard mais non sans fracas. Les chants "Hala Madrid" sortaient de la station de métro voisine du Stade France à chaque fois qu'une nouvelle rame venait charrier une vague blanche. Quelques insultes pour Kylian Mbappé volaient également. Les fans espagnols profitent de leur passage dans son département natal pour clamer à quel point ils ont peu apprécié le lapin du prodige français, qui a préféré rester au PSG au dernier moment.

Devant ce déplacement massif des fans des clubs, un total de 6 800 policiers, gendarmes et pompiers ont été mobilisés pour assurer la sécurité. Cependant, le dispositif s'est avéré insuffisant.  De manière inédite, le coup d'envoi de la rencontre a été retardé de quinze minutes officiellement en "raison de l'arrivée tardive des supporters". Des supporters ont tenté de forcer un premier filtrage installé aux abords du stade, mais l'accès à l'enceinte est resté "étanche", selon la communication de la préfecture de police de Paris (PP).

Liverpool prend la main

Les deux équipes ont donc passé un peu plus de temps que prévu dans les vestiaires et ont même eu l'honneur d'un deuxième échauffement. Quand le football a pu reprendre ses droits trente-six minutes après l'heure prévue, la début de match a été timide. Un coup franc d'Alexander-Arnold pour Liverpool est renvoyé facilement par la défense merengue (2e). Du côté de Madrid, on tente de passer par les côtés avec Vinicius Jr (5e)et Valverde (7e). En vain.

Liverpool finit par réveiller le stade. Trent Alexander-Arnold s'infiltre dans la surface côté droit et centre en retrait. À la réception, Mohamed Salah reprend en déséquilibre et oblige Thibaut Courtois à une parade au sol. Dans la foulée, Thiago Alcantara tente une frappe de loin mais le gardien belge est sur la trajectoire (16e). Quelques minutes plus tard, Sadio Mané trouve le poteau (20e).

Peut-être sonné par le faux départ, le Real Madrid n'y arrive pas. Ils sont étouffés par un Liverpool qui impose sa loi au milieu du terrain et dicte le tempo du match. Benzema est contraint d'aller montrer l'exemple en descendant dans ses 20 mètres pour récupérer le ballon. Ce qui n'empêche pas Salah de tester à nouveau Courtois sur un centre de Trent Alexander-Arnold au point de penalty (36e). Puis son partenaire sénégalais Sadio Mané parvient à se retourner pour envoyer une frappe puissante que le gardien madrilène détourne en corner (40e).

But refusé à Benzema

Le Real Madrid peine mais sa campagne européenne a prouvé qu'il lui suffit d'un éclair de son capitaine Benzema pour prendre l'avantage. D'ailleurs, le Français pense ouvrir le score. Trouvé sur un long ballon en profondeur, il élimine d'un crochet le dernier défenseur et tente de glisser à Federico Valverde en retrait. Alisson et Ibrahima Konaté se gênent et le ballon revient sur Benzema, qui pousse au fond. Un hors-jeu, confirmé par la VAR à l'arbitre français Clément Turpin, lui retire le but (43e).

Après avoir lancé la première période, Trent Alexander-Arnold lance la seconde. L'international anglais centre au second poteau vers Luis Diaz, qui est tout proche de reprendre d'une tête plongeante dans la surface mais est finalement trop juste (47e).

Le Real Madrid est mieux en place dans la deuxième période et ne laisse que très peu d'espaces à son adversaire. Liverpool possède le ballon mais ne parvient pas à déséquilibrer le bloc adverse.

La lumière vient de Vinicius

Les Madrilènes font le dos rond face aux vagues rouges. Puis, Federico Valverde remonte le ballon côté droit et centre fort devant le but. Au second poteau, Vinicius est oublié par la défense et n'a qu'a pousser le ballon au fond (59e, 1-0).

Incapable de profiter de ses temps forts, Liverpool est donc puni. Les hommes de Jürgen Klopp ne s'avouent cependant pas vaincus. Salah enroule une frappe depuis le côté gauche que Courtois repousse (64e). Rebelote quelques minutes plus tard, l'Égyptien trouve le gardien belge sur sa route (68e).

Le Real Madrid manque l'occasion de faire le break. Sur un coup franc côté droit, Toni Kroos trouve Casemiro, oublié au second poteau. Mais la remise du Brésilien ne trouve aucun coéquipier (75e).

La fin du match se déroule à 100 à l'heure. Salah bute encore à deux reprises contre Courtois (80e, 82e) tandis qu'un contre éclair du Real Madrid échoue sur le gardien de Liverpool (83e). Rien n'y fera, la Maison blanche est fermée ce soir.

Quatre ans après la finale perdue à Kiev, ce nouveau match perdu au sommet de l'Europe par Liverpool face au Real Madrid laisse à nouveau un goût amer aux Reds. Au moment de recevoir leur médaille, ils ont du avoir une pensée pour leurs supporters bloqués dehors. Ils auraient probablement aimé gagner la "Coupe aux grandes oreilles" pour eux.

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Ligue des champions : Liverpool-Real Madrid retardé après des tensions autour du Stade de France

Le Ballon d'Or ? Benzema ne voit pas comment "faire mieux" en club après la victoire en C1

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : Macron demande à Erdogan de “respecter le choix souverain” de la Finlande et la Suède sur l’Otan

Otan : Macron appelle Erdogan à « respecter le choix souverain » de la Finlande et la Suède

Le président de la République Emmanuel Macron a appelé jeudi son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à « respecter le choix souverain » de la Finlande et de la Suède sur une possible adhésion à l’Otan, souhaitant qu’une « solution » soit rapidement trouvée pour lever le veto turc. « Le président de la République a souligné l’importance de respecter le choix souverain de ces deux pays, résultant d’un processus démocratique et intervenant en réaction à l’évolution de leur environnement de sécurité », a communiqué l’Élysée à l’issue de l’entretien téléphonique des deux chefs d’États. Le président turc avait menacé, ce mercredi, de mettre un veto à l’entrée de ces pays dans l’Otan s’il n’obtient pas des « mesures concrètes » concernant ses préoccupations sécuritaires.

La Russie sanctionnera des médias occidentaux si YouTube bloque sa diplomatie

La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a annoncé que des médias et journalistes occidentaux seraient expulsés de Russie si YouTube bloquait, comme cela a déjà été le cas, ses briefings hebdomadaires, rapporte Le Monde, ce jeudi.

Deux soldats russes avouent un crime de guerre

Deux soldats russes capturés en Ukraine ont plaidé coupable de crime de guerre pour le bombardement d’une ville de l’est du pays, lors du deuxième procès de ce type organisé par les autorités ukrainiennes, rapporte Le Monde, jeudi 26 mai. « Je suis complètement coupable des crimes dont je suis accusé. Nous avons tiré de Russie contre l’Ukraine », a déclaré Alexandre Bobikine, l’un des deux soldats russes. Le jugement est prévu pour le 31 mai.

Olaf Scholz certain que la Russie ne gagnera pas

Au forum économique de Davos, Olaf Scholz, s’est déclaré « convaincu » que la Russie de Vladimir Poutine ne gagnera pas la guerre en Ukraine, pas plus que le président russe ne sera en capacité de « dicter » ses conditions pour la paix en Ukraine, insiste-t-il. Selon Scholz, Poutine « a déjà manqué ses objectifs stratégiques », trois mois après le lancement de la guerre.

Également invité à Davos, le maire de Kiev a rappelé que « la Russie espère toujours prendre le contrôle de la capitale ukrainienne », estimant que « ce n’est pas un secret qu’elle souhaite occuper tout le territoire ukrainien ». Il a également fait état de la mort de 120 civils à Kiev, depuis le début de la guerre.

8000 soldats ukrainiens prisonniers dans le Donbass

Selon l’agence de presse Reuters, Moscou a fait savoir que 8 000 soldats ukrainiens sont retenus prisonniers par les troupes pro-russes dans les régions de Louhansk et de Donetsk.

La mer d’Azov « définitivement perdue »

Georgy Muradov, vice-Premier ministre de Crimée – annexée en 2014 par la Russie, a indiqué que la mer d’Azov est « définitivement perdue pour l’Ukraine », relate Le Parisien ce jeudi 26 mai. Selon lui, « les ports des régions de Kherson et Zaporijjia ne seront plus jamais ukrainiens (…) la mer d’Azov finira par être exclusivement une mer de la Fédération de Russie ».

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France24 - World

Uvalde school police chief blamed for slow response to shooting

Issued on: 28/05/2022 - 09:37

NEWS WIRES

The police official blamed for not sending officers in more quickly to stop the Uvalde, Texas, school shooting is the chief of the school system's small police force, a unit dedicated ordinarily to building relationships with students and responding to the occasional fight. 

Preparing for mass shootings is a small part of what school police officers do, but local experts say the preparation for officers assigned to schools in Texas — including mandatory active shooter training — provides them with as solid a foundation as any. “The tactical, conceptual mindset is definitely there in Texas,” said Joe McKenna, deputy superintendent for the Comal school district in Texas and a former assistant director at the state's school safety center.

A gunman killed 19 students and two teachers at Robb Elementary School on Tuesday. As students called 911, officers waited more than an hour to breach the classroom after following the gunman into the building. The district's police chief, Pete Arredondo, decided officers should wait to confront the gunman on the belief he was barricaded inside adjoining classrooms and children were no longer at risk, officials said Friday.

“It was the wrong decision,” Steven McCraw, the head of the Texas Department of Public Safety, said at a news conference Friday. A group of Border Patrol tactical officers would later engage in a shootout with the gunman and kill him, officials said. Arredondo could not immediately be reached for comment Friday by the AP. 

Across the country, police officers who work in schools are tasked with keeping tabs on who’s coming and going, working on building trust so students feel comfortable coming to them with problems, teaching anti-substance abuse programs and, occasionally, making arrests. The police department for the Uvalde Consolidated Independent School District says on its website that its primary goal is “to maintain a safe and secure environment for our future leaders to learn and our current leaders to educate while forming partnerships with students, teachers, parents, and the community while enforcing laws and reducing fears.”

The active shooter training was mandated by state lawmakers in 2019 in response to school shootings. Under state law, school districts also are required to have plans to respond to active shooters in their emergency response procedures. Security can sometimes become lax because school officials and officers may not believe a shooting will ever happen in their building, said Lynelle Sparks, a school police officer in Hillsboro, Texas, and executive director of the Texas Association of School Resource Officers. 

“It’s always making sure that you are prepared,” she said. “People get relaxed. It happens in every district. You can’t say that it doesn’t. It happens everywhere. We get to the point, ‘Oh my gosh. This is horrific. Safety Safety Safety.’ The school year goes by, ’Oh, why do I have to lock my door everyday, you know? I wish that every teacher would teach behind a locked door. It doesn’t make it a prison system. It’s about saving lives.”

Under the incident command approach that was widely adopted after 9/11, it is unsurprising that the school police chief would be considered the commander, even following the arrival of officers from other agencies, McKenna said. The designated person would be considered the commander until relieved by a higher-ranking officer, but that doesn't necessarily happen immediately when efforts to save lives are continuing, he said. “Obviously it’s still an ongoing investigation, but it would make sense that a police chief of a school district would be the initial incident commander," McKenna said.

While many schools around the country host school resource officers who report to their municipal police departments, it is not uncommon especially in some Southern states and large cities for school districts to have their own police forces, like Uvalde. McKenna said his research on school policing indicated that training and other factors mattered more than which agency was managing the officers.

“It doesn't matter if you're in a school police department or an SRO, its more about the components of any good officer,” he said.

(AP)

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Anti-gun protesters gather outside NRA convention after school massacre

'Evil' like Texas massacre a reason to arm, not disarm, Trump tells NRA crowd

The World This Week

Texas school shooting, Battle for Donbas, Indo-Pacific tensions, Women's rights in Spain

Valeurs Actuelles

Le programme économique de Jean-Luc Mélenchon vivement décrié dans un rapport du think tank Terra Nova

« Un plan de dépôt de bilan »

Mais selon le professeur associé à Normale Sup, le principal problème du programme économique de Jean-Luc Mélenchon réside dans le fait que pour être mis en œuvre, le pays devrait encore plus s’endetter et emprunter davantage. « Il faudra financer un énorme déficit, et il n’y a que deux manières de le faire : l’endettement et la création monétaire. Et comme on entre dans une période d’inflation, aucun économiste ne recommandera de financer durablement les déficits par la planche à billets », estime-t-il. Avant de conclure, sans mâcher ses mots sur les experts économiques de La France insoumise : « Ils méconnaissent les lois de l’économie, le fonctionnement de la finance, et surtout, les leçons de l’Histoire. »

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Opex 360

Finalement, la Roumanie va maintenir ses avions MiG-21 LanceR en service pendant un an de plus

par Laurent Lagneau · 26 mai 2022

En avril, un mois après un accident ayant coûté la vie au capitaine Costinel Iosif Niţă, le ministère roumain de la Défense fit part de sa décision de clouer définitivement au sol les 27 MiG-21 LanceR encore en dotation au sein de la Forțele Aeriene Române [force aérienne roumaine – FAR] en raison d’un « taux considérablement élevé » d’incidents.

Hérités de la période soviétique, ces MiG-21 LanceR avaient mis aux standards de l’Otan au début des années 2000 par Elbit Systems et Aerostar, avec l’intégration d’un radar Doppler, d’un ordinateur de mission, d’une avionique moderne et d’une suite de guerre électronique. Et probablement qu’ils pouvaient encore rendre quelques services, au regard du contexte actuel, marqué par les tensions engendrées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Quoi qu’il en soit, après cette décision, les capacités de l’aviation de combat roumaine ne devaient dés lors reposer que sur les 17 F-16 d’occasion acquis auprès du Portugal. Ce qui pouvai sembler insuffisant dans le contexte actuel. En outre, il était question pour Bucarest d’accélérer les discussions avec la Norvège pour l’achat de 32 appareils – également de seconde main – supplémentaires.

Finalement, le 24 mai, le ministère roumain de la Défense a fait savoir qu’il était revenu sur sa décision prise deux mois plus tôt. « Les vols des MiG-21 LanceR ont repris à partir du lundi 23 mai, pour une période d’environ un an », a-t-il en effet annoncé. Et de justifier ce revirement par la nécessité de mener des missions de police du ciel et de maintenir l’entraînement [et les qualifications] des pilotes.

L’annonce du retrait des MiG-21 LanceR – impliqués dans 26 accidents au cours de ces vingt dernières années – avait fait l’objet de critiques. Ainsi, ancien pilote de chasse, Nicu Fălco, membre de la commission de la Défense à la Chambre des députés romaine, fit valoir que les problèmes de sécurité ayant affecté ces avions étaient dus à un entraînement insuffisant des pilotes.

La FAR a « un besoin urgent d’une mise à niveau. Mais cela ne signifie pas que le MiG-21 n’est pas un avion fiable. […] Ces avions sont vieux et ne sont peut-être pas en mesure de faire face aux exigences d’une guerre moderne, mais ils ne sont pas la cause des tragédies que l’on a connues ces derniers temps, celles-ci étant la conséquence d’un entraînement médiocre et insuffisant », avait-il avancé.

Un point de vue partagé par le général Ștefan Dănilă, premier aviateur à avoir été nommé chef d’état-major des forces roumaines [entre 2011 et 2015]. « De mon point de vue, ces avions ne peuvent pas être considérés comme inaptes au vol parce qu’il y a eu de nombreuses victimes. Au cours des 20-25 dernières années, je ne connais aucun cas dans lequel il y a eu une catastrophe causée strictement pour des raisons techniques », avait-il dit, avant de rappeler que les MiG-21 LanceR avaient même été engagés dans les missions de police de ciel assurées au profit des pays baltes dans le cadre de l’Otan [Baltic Air Policing, ndlr]. Mais c’était en… 2007.

Pour autant, l’acquisition 32 F-16 d’occasion auprès de la Norvège demeure évidemment une priorité, le Parlement roumain devant la valider très prochainement. En outre, des mesures seront prises pour préparer l’arrivée de chasseurs-bombardiers de 5e génértion F-35A. « Le F-16 est l’avion de transition vers cet objectif final », a avancé le général Constantin Spînu, le porte-parole du ministère roumain de la Défense.

Photo : Bogdan Pantilimon / Forțele Aeriene Române

France24 - World

Liverpool and Real Madrid face off for Champions League final rematch

Issued on: 28/05/2022 - 10:28

NEWS WIRES

Liverpool and Real Madrid meet in the Champions League final for the second time in five years in Paris on Saturday, with Jurgen Klopp's side aiming to end the season with a trophy treble while the Spanish giants will look to Karim Benzema to inspire them to a 14th European Cup victory.

A crowd of 80,000 will be inside the Stade de France for the final, which kicks off at 9pm in Paris (1900 GMT), including around 20,000 supporters of each side who have officially got their hands on precious tickets for the game.

The final promises to be a fitting climax to the European season, with Liverpool looking to win a second Champions League in four seasons since losing 3-1 to Real in Kyiv in 2018, when Mohamed Salah went off injured in the first half and Gareth Bale scored twice for the Spaniards. Victory would round off a campaign in which Liverpool won the English League Cup and FA Cup, and finished just a point behind champions Manchester City in the Premier League.

"If you are a football person you know what my boys did so far this season was exceptional," Klopp said on Friday. "But we all know you are judged by the colour of the medal after a game. "I'm more than happy and proud of what we did so far, it's really special. I will feel better if we win the game and that's all that I am concerned about," added Klopp, who has been boosted by the news that midfield duo Fabinho and Thiago Alcantara are fit to play.

Seventh heaven? 

The Anfield club can win their seventh European Cup, a tally that would see them go level with AC Milan and leave only Real with more victories. Indeed Madrid are looking to win their fifth Champions League in nine seasons and, ominously, have won on all of their last seven final appearances.

While Liverpool saw off Inter Milan, Benfica and Villarreal in the knockout rounds, Carlo Ancelotti's Real produced a series of memorable comebacks to beat Paris Saint-Germain, Chelsea and then Manchester City. "It is a great success for all of us to be here. We know very well the demands at this club, the history, but for us to get here is huge," said Ancelotti, who last year was in charge of Liverpool's local rivals Everton.

"We are convinced that the season has already been very, very good but now we are very close to getting the big one." Liverpool look to have the stronger side on paper, with Alisson in goal, Virgil van Dijk marshalling their defence and Salah and Sadio Mane leading their attack. Yet Real are pinning their hopes on Karim Benzema, the 34-year-old Frenchman who has 15 goals in the competition this season.

Eyes on Benzema

He has scored 44 times altogether this season to lead Real to the Spanish title and is the favourite to win the Ballon d'Or. "He is for sure one of the best players in the world, probably the best forward in the world, and I'm sure the most underestimated player maybe in history," UEFA president Aleksander Ceferin told AFP on Friday when asked about Benzema. "He has more personality and leadership on and off the field now but what has not changed is his quality and he remains as humble as ever," said Ancelotti, who won the 2014 Champions League with Real in his first spell as coach.Ancelotti can become the first coach to win the Champions League four times, having also triumphed with AC Milan in 2003 and 2007 -- he is currently level on three wins with Zinedine Zidane and Bob Paisley.

Fans descend on Paris

This will be the third final between the clubs, who also met in Paris in 1981, when the English side triumphed thanks to Alan Kennedy's goal at the Parc des Princes. This final -- which will be refereed by Frenchman Clement Turpin -- is only being played in Paris after Saint-Petersburg was stripped of the game following Russia's invasion of Ukraine.

There is some concern about the new pitch at the Stade de France which was only laid this week after the venue was used for a concert last weekend -- Klopp suggested playing on a brand new surface was "obviously not the best news". Around 40,000 Liverpool fans without tickets for the game are also expected to be in Paris, while around seven thousand police will be on duty as part of a massive security operation.

(AFP)

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Real Madrid wow Man City in extra time to reach Champions League final

Marseille secure Champions League spot as Bordeaux go down

Paris set for Liverpool fan invasion as Stade de France hosts Champions League final

France24 - World

The making of the Palme d'Or, the famed Cannes Film Festival award

Issued on: 28/05/2022 - 12:45Modified: 28/05/2022 - 12:49

Shirli SITBON FRANCE 24 Follow

The Cannes Film Festival is coming to a close with the top Palme d'Or prize awarded to the best film, as selected by a jury. The Palme d'Or statue itself is a work of art. FRANCE 24 takes a behind-the-scenes look at how the prized statue is made. 

They have been handed to some of the world's greatest filmmakers but the Palme d'Or, first created by Lucienne Lazon, is redesigned every year by new artists.

"The idea of the Palme is a reference to palm trees on the Cannes Riviera," said Caroline Scheufele, Chopard co-president and artistic director.

"Concentration is key, we can't slip and have to make sure every diamond is inserted at the right place," said one of the jewellers working on the Palme d'Or this year.

Click on the video player above to view the full report.

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Cannes 2022: ‘We need to love where we are at every age,’ Andie MacDowell says

ENCORE!

Cannes 2022: Hirokazu Kore-eda decamps to South Korea for 'Broker'

CANNES FILM FESTIVAL

Film critics ponder next Palme d’Or as Cannes movie marathon wraps up

BBC

Champions League Final: I have asthma and was tear gassed twice - Liverpool fan

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Liverpool supporters have described the scenes before their club's Champions League Final match with Real Madrid as "an absolute disgrace".

Fans travelled to France for the game, but there were distressing scenes before kick-off as French police fired tear gas into groups of supporters.

One Liverpool fan described how she was struggling: "I've got really bad asthma and I've been tear gassed twice."

European football's governing body, UEFA, said "thousands" of Liverpool supporters tried to gain access to the stadium with fake tickets.

Merseyside police, whose officers were deployed in Paris, has insisted the fans' behaviour was "exemplary" in shocking circumstances.

Valeurs Actuelles

« Vacarme, outrance, confrontation » : à Paris, Bernard Cazeneuve règle ses comptes avec Mélenchon

Quand Bernard Cazeneuve attaque, il ne fait pas semblant. L’ancien Premier ministre de François Hollande, qui a claqué la porte du Parti socialiste dans la foulée de la création de la Nupes, a très vigoureusement attaqué Jean-Luc Mélenchon, mardi 24 mai à Paris. Il s’était rendu dans le 20ème arrondissement pour soutenir Lamia El Aaraje, candidate socialiste soutenue par le PS… mais faisant face à une autre candidate investie par la Nupes. Une soirée au cours de laquelle Bernard Cazeneuve a salué en Lamia Aaraje une figure républicaine « dont la représentation nationale ne peut que s’enorgueillir », relate Le Figaro ce mercredi 25 mai.

Mais si l’ancien socialiste a tant salué la femme politique, c’était surtout pour mieux taper sur Jean-Luc Mélenchon. Face à « la gauche républicaine et laïque » de Lamia El Aaraje se dresse, selon Bernard Cazeneuve, une gauche « tumultueuse, qui préfère le vacarme, l’outrance, la confrontation de tous contre tous à la nécessité de trouver un chemin qui rassemble », une gauche qui préfère « attiser les colères que nourrir l’espérance ».

« La 4e République sans le talent ! »

Face à cette gauche désormais rassemblée, l’ancien Premier ministre a appelé les socialistes à « trouver les valeurs pour dire ce [qu’ils sont], avoir suffisamment de fierté de ces valeurs pour les porter dans une campagne et loin, dans le temps long de [leur] histoire ». Parmi ces valeurs, Bernard Cazeneuve a évidemment cité la laïcité, « une valeur intangible (…) et le droit donné à chacun d’entre nous de croire ou ne pas croire ». Une laïcité qui, surtout, est « une manière de dire à tous les musulmans de France que parce que nous n’aimons pas l’islamisme qui est un totalitarisme, nous les protégerons de ce que l’islamisme peut produire d’enfermement de la femme dans une prison, qu’elle soit de vêtement ou de béton », cite Le Figaro.

Et au cas où Jean-Luc Mélenchon n’en aurait pas eu assez, ou n’aurait pas compris qu’il est la véritable cible de ces saillies, Bernard Cazeneuve persiste et cible : « La 6e République de Mélenchon, c’est la 4e République, sans les talents », a-t-il persiflé, non sans fustiger les marottes de l’ancien sénateur socialiste – telles que « la consubstantialité de la violence à la police » ou « l’organisation de la discrimination au moyen des institutions et des administrations de la République ». Preuve qu’en plus de bien les porter, l’ancien Premier ministre sait aussi tailler des costumes.

 

 

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Rohingya refugees face eternal exile in Bangladesh

Issued on: 27/05/2022 - 11:55

The ethnic minority Rohingya Muslims suffer severe persecution in Myanmar. Following a deadly crackdown by the Burmese army in 2017, some 740,000 Rohingya fled to neighbouring Bangladesh, where they were settled in the southern town of Cox’s Bazar. Five years on, the town is home to the world’s largest and most dangerous refugee camp, with frequent floods, fires and gang wars. In December 2020, the Bangladeshi government decided to relocate some of the Rohingya refugees to a remote island in the Bay of Bengal. Our reporters Alban Alvarez and Mathilde Cusin managed to gain access to it.

Bangladesh's transfer of Rohingya refugees to the camp on the island of Bhasan Char sparked strong criticism from human rights groups, which denounced the living conditions on a remote island, especially a lack of freedom of movement.

On a recent visit to Bangladesh, the United Nations High Commissioner for Refugees Filippo Grandi appealed for sustained and predictable support for Rohingya refugees and their host communities. According to a UNHCR statement dated May 25, "some 28,000 Rohingya refugees have been relocated to Bhasan Char by the Government of Bangladesh, and the High Commissioner observed that essential humanitarian services have been scaled up. He called for continued strong government leadership on the island, enhanced education services, skills development and livelihood initiatives".

>> Watch our previous Reporters show: No way home for the Rohingya

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Several killed in clash at Rohingya refugee camp in Bangladesh

UN urged to investigate 'improper' sharing of Rohingya refugee data with Myanmar

Deadly fire at Bangladesh refugee camp leaves tens of thousands of Rohingya homeless

Valeurs Actuelles

Qui veut casser AgroParisTech ?

Il existe deux profils d’étudiants en agronomie ; ceux qui veulent apprendre pour nourrir le monde et les bobos écolos qui rêvent de révolutionner le ciel et la terre. Des élèves de la prestigieuse école d’ingénieurs AgroParisTech sont passés de l’un à l’autre. La remise des diplômes qui a eu lieu salle Pleyel, le mois dernier, révèle une incroyable manipulation politique.

« Nous sommes plusieurs à ne pas vouloir faire mine d’être fi ers et méritants d’obtenir ce diplôme à l’issue d’une formation qui pousse globalement à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours » , lance un élève. « Agro-ParisTech forme chaque année des centaines d’élèves à travailler pour l’industrie de diverses manières : trafiquer en labo des plantes pour multinationales qui renforcent l’asservissement des agricultrices et agriculteurs » , renchérit un autre. Ou encore : « Ces jobs sont destructeurs et les choisir, c’est nuire en servant les intérêts de quelques-uns » , conclut l’un d’eux.

En parallèle, une étudiante raconte qu’elle s’est installée sur la “Zad” de Notre-Dame-des-Landes. Un autre qu’il s’est engagé contre le nucléaire près de Bure. Un troisième a rejoint le Mouvement des soulèvements de la Terre. Un quatrième a jeté l’éponge et se lance dans le dessin. Un énorme bras d’honneur aux entreprises partenaires d’Agro-ParisTech (Arvalis, Bonduelle, Carrefour, Crédit agricole, Danone, InVivo, Suez, Vinci… ) mais aussi aux contribuables, l’État versant 11,4 millions d’euros en subventions annuelles à l’école.

En bon insoumis, Jean-Luc Mélenchon a immédiatement récupéré l’affaire. Ces jeunes révoltés – dont aucun n’est issu du monde paysan – représentent « l’espoir le plus grand ; que la nouvelle génération “déserte” le monde absurde et cruel dans lequel nous vivons », a-t-il tweeté.

Des étudiants qui se vantent d’avoir découvert « des personnes qui luttaient et que nous avons suivies sur leur terrain de lutte […] , des luttes écologiques » . Qui sont ces influenceurs, ces perturbateurs pour qui ces étudiants ont renoncé à leurs diplômes ? D’abord des intellectuels. Ils inquiètent autant qu’ils illusionnent. « On y voit la pensée de Philippe Descola, anhropologue, ancien professeur au Collège de France, qui affirme être admiratif des manières alternatives, des nouvelles façons d’habiter le monde refusant le profit et citant le combat des zadistes de Notre-Dame-des-Landes », affirme un expert du monde agricole.

Guerre des chapelles avec Hectar

« Et aussi celle de Bruno Latour, sociologue, professeur à Sciences Po qui vient de parler du besoin de “remplacement de la classe bourgeoise actuelle qui nous a trahis par une nouvelle classe écologique qui doit dire avec fierté que ce sont eux les écologistes qui vont définir une nouvelle consistance du monde” », poursuit notre source.

« Pire, j’y vois une action potentielle d’Hectar, l’école d’agriculture créée par Xavier Niel », avance une ancienne enseignante-chercheuse. Entre l’enseignement traditionnel agricole et celui voulu par l’industriel du numérique, pour qui la technologie nous nourrira au nom de l’écologie, « c’est la guerre des chapelles », dit-elle. Et Emmanuel Macron n’y est peut-être pas étranger, son ancienne conseillère agricole, Audrey Bourolleau, étant devenue directrice générale d’Hectar. Avec un souhait, battre en brêche l’enseignement agricole public, qui jusqu’ici fonctionnait très bien. Une insulte au monde paysan.

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France24 - Monde

Le Ballon d'Or ? Benzema ne voit pas comment "faire mieux" en club après la victoire en C1

Publié le : 29/05/2022 - 00:52Modifié le : 29/05/2022 - 01:09

Romain HOUEIX Suivre

Avec une victoire finale en Ligue des champions avec le Real Madrid et un statut de meilleur buteur de la compétition, Karim Benzema a pris une sérieuse option sur le prochain Ballon d'Or.

Dans la lutte pour le Ballon d'Or, l'avant-centre du Real Madrid Karim Benzema a peut-être pris un avantage décisif en remportant la Ligue des champions samedi 28 mai avec le Réal Madrid. 

Meilleur buteur de la Liga et la Ligue des champions 2022, il a estimé qu'en club il ne pouvait "pas faire mieux" dans la course au plus prestigieux trophée individuel du football. 

Le Ballon d'or est-il dans un coin de sa tête ? "Forcément", a répondu le buteur, interrogé après la finale sur Canal +. "Maintenant je vais aller en sélection, mais je pense qu'en club je ne peux pas faire mieux. On verra ce qui se passe, en tout cas je suis fier de ce que j'ai réussi".

Avec 44 buts et 15 passes décisives en 45 matches en club cette saison, Benzema a porté son équipe vers un 35e sacre en Liga fin avril, et la "décimocuarta" (14e) en C1.

"Je pense qu’il n’y a pas de discussion"

Pour son entraîneur, Carlo Ancelotti, l'identité du prochain lauréat ne fait aucun doute :

"Je pense qu’il n’y a pas de discussion" a déclaré le coach des Merengue, au micro de Canal +. 

💬 Carlo Ancelotti :« Le Ballon d’Or pour Benzema ? Je pense qu’il n’y a pas de discussion. »🎙 CANAL+ pic.twitter.com/NUbYfGSAcr

May 28, 2022

"C'est l'excellence, c'est Karim, évidemment. (...) Moi, je suis à fond pour que ce soit un joueur français (qui l'ait, NDLR). De par ce qu'il fait avec son club tout au long de l'année, et avec nous aussi en équipe de France, oui, il le mérite", a assuré le sélectionneur français, Didier Deschamps, dans un entretien à beIN Sports, dimanche.

Le prochain Ballon d'or sera décerné à Paris le 17 octobre, avant la Coupe du monde au Qatar.

Avec AFP

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Ligue des champions : Liverpool-Real Madrid retardé après des tensions autour du Stade de France

FOOTBALL

Ligue des champions : le Real s'impose en finale contre Liverpool

COMPTE-RENDU

Le Real Madrid remporte sa 14e Ligue des champions aux dépens de Liverpool

Valeurs Actuelles

Devoteam : la réussite à la française

À l’hôtel de la décision, les gens dorment bien, se plaît-on à dire en Iran. Les patrons de Devoteam, un des leaders mondiaux du conseil en stratégie numérique, cybersécurité et cloud, sont sûrement d’accord avec ce proverbe perse. Leur dernière décision marquante ? Reprendre le contrôle de leur entreprise en la sortant de la Bourse. Cela fut chose faite le 31 décembre 2021, avec l’aide d’un partenaire, le fonds d’investissement américain KKR. « Après le retrait de la cote, mon frère Godefroy et moi ne dormons pas mieux, mais bien », juge Stanislas de Bentzmann, cofondateur de l’entreprise avec son aîné.

Cette décision aurait été impossible à prendre quelques années plus tôt. Le patron de Devoteam poursuit : « Aujourd’hui, nous avons la maturité pour porter la dette, ce qui n’était pas le cas il y a quinze ans. Nous n’étions pas dans le radar des fonds de private equity, qui ne s’intéressaient pas au secteur. »

Pour les deux hommes, l’intérêt de cette opération est évident : ne plus être soumis aux aléas du marché et donc aux soubresauts de l’action dont le cours a évolué entre 3 et 236 euros dans le passé… Autant dire un parcours digne de montagnes russes où il faut avoir le cœur bien accroché. « Nous avons été maltraités par la Bourse, comme d’ailleurs l’ensemble du secteur », reconnaît Stanislas de Bentzmann, qui a toujours considéré qu’il devait à la fois développer son entreprise, la rendre profitable et dégager suffisamment de cash pour faire face aux impératifs du marché. « Cela aurait pu nous agacer, mais nous, nous n’étions pas vendeurs. »

Maltraité ? le mot est faible… Créée en 1995, la société a été introduite en Bourse quatre ans plus tard, autant dire au meilleur et au pire moment : en pleine expansion de la bulle Internet et quelques mois avant qu’elle n’éclate brutalement. « Devoteam a été valorisé plus de 1 milliard d’euros alors que notre chiffre d’affaires était de moins de 100 millions », se souvient Stanislas de Bentzmann. « Un an après, la valorisation est tombée à 30 millions. » Un choc extrêmement violent qui aurait pu être fatal à la société, car beaucoup de programmes de numérisation des activités de ses clients se sont brutalement arrêtés : jusqu’alors très profitable, elle a été contrainte de se séparer de 20 % de ses salariés : il y allait de sa survie.

Être toujours “en situation d’agilité pour agir vite et fort”

« Dans ces occasions de crise, il faut aller vite, ne pas faire dans la demi-mesure et surtout ne pas attendre que cela s’arrange tout seul », explique Stanislas de Bentzmann. « Nous avons sans doute un peu tardé, nous avons mis en péril la vie de la société. Certes, une entreprise ne peut pas anticiper l’avenir, mais elle doit toujours se mettre en situation d’agilité pour agir vite et fort. » Compte tenu des dernières opérations réalisées sur les titres, Devoteam vaudrait aujourd’hui au moins 1,5 milliard d’euros.

Sortir de la Bourse est aussi un moyen d’être de nouveau indépendant des modes – ou des désirs -des analystes et des marchés financiers. C’est un nouveau départ pour Devoteam, un moyen de « mettre en œuvre une stratégie plus ambitieuse pour laquelle plus de liberté était nécessaire » , explique le patron de la société. Il s’est fixé pour objectif d’atteindre un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros d’ici à 2024 ; la moitié du chiffre d’affaires devrait être réalisée grâce à cinq partenaires stratégiques (Amazon Web Services, Google Cloud, Microsoft, Salesforce, ServiceNow). Une stratégie qui repose à la fois sur des opérations raisonnées de croissance interne et externe.

« Nous ne sommes pas dans une logique de parts de marché et de taille » , explique Stanislas de Bentzmann. « Nous voulons développer une expertise technologique très pointue qui soit reconnue par nos clients. Nos acquisitions répondent à cette logique : nous achetons des savoir-faire complémentaires et ce, afin d’être bien plus efficaces dans les projets de nos clients. » Depuis début 2021, Devoteam a réalisé six acquisitions (Ysance, spécialiste des données ; Nubalia, spécialisé dans le cloud de Google ; Integrity, présent dans le domaine de la cybersécurité ; Cloudeon, Alfun et Necsia, trois partenaires de Microsoft Cloud) et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin : d’autres opérations auront lieu en 2022.

Cette année, une première étape devrait être franchie avec un chiffre d’affaires supérieur à 1 milliard d’euros, dont 60 % réalisés hors de France (la première implantation à l’étranger s’est faite en Belgique, en 1999). « Oui, c’est vrai, nous sommes fiers d’atteindre le milliard, mais la fierté réside beaucoup plus dans notre expertise au niveau européen, dans celle développée par nos 10 000 ingénieurs et dans leur impact chez nos clients ». Le patron de Devoteam reconnaît que la croissance externe aurait pu être encore plus rapide, mais cela se serait fait sans doute au risque d’une perte de valeurs : « C’est ce qui nous différencie des acteurs plus orientés vers le conseil, alors que nous sommes davantage tournés vers la technologie. »

D’ici peu devrait se poser la question de la transmission de la société ; les deux fondateurs, Stanislas et Godefroy de Bentzmann, ont respectivement 59 et 64 ans.

Des propositions de rachat ignorées

Une chose est certaine, l’entreprise pourrait ne pas être confiée à la génération suivante : « Être à la fois père et patron n’est pas un bon mélange pour avoir une famille épanouie » , estime le chef d’entreprise. « Les enfants doivent faire leur expérience dans un environnement compétitif. Nous sommes d’ailleurs à l’écoute de nos enfants et neveux qui ont développé la fibre entrepreneuriale en les aidant à financer leurs projets, modestement, un peu à l’image de ce qu’ont fait les Mulliez [la famille créatrice de la galaxie Auchan, NDLR] . »

L’autre certitude à ce point de l’histoire de Devoteam concerne la cession de l’entreprise. Les patrons ont beau recevoir régulièrement des offres, ce ne sont pas des options qu’ils regardent : « La société a une performance, une dynamique hors norme ; il serait dommage de la casser », considère Stanislas de Bentzmann. « Nous avons notre utilité, nous sommes différents des autres avec une expertise très pointue. Nous perdrions alors notre ADN. »

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France24 - Monde

Une "génération climat" adepte des actions coups de poing

Publié le : 28/05/2022 - 10:52

Bahar MAKOOI Suivre

BNP Paribas, TotalEnergies… Plusieurs assemblées générales de grands groupes accusés d’inaction climatique ont été infiltrées ou bloquées ces dernières semaines par des militants environnementalistes. La marque d'une nouvelle génération de jeunes activistes. Décryptage.

Pour la première fois, Léa Kulinowski, 37 ans, a franchi le pas. Prévenue à la dernière minute, la militante a rejoint les 250 activistes environnementalistes qui ont bloqué, mercredi 25 mai au matin, dans le fracas, l’entrée de la salle Pleyel à Paris, où se tenait l’assemblée générale de TotalEnergies.

Après avoir pris de court les nombreux vigiles et policiers présents, Léa et d’autres ont renversé les barrières métalliques protégeant le trottoir et se sont tout simplement assis devant les portes. Certains se sont menottés entre eux, d'autres ont brandi des banderoles, contraignant ainsi les actionnaires tentant de rejoindre la réunion – la première en présentiel depuis la crise du Covid-19 – à rebrousser chemin.

🚨📢 People chanting #StopEACOP while blocking Total's AGMWe decided to have our People's AGM outside Total's venue as they were planning to continue impressing their shareholders and getting approvals for more dirty fossil fuel investments. pic.twitter.com/mPLOG4p6GT

May 25, 2022

Très en colère, plusieurs actionnaires ont insulté les manifestants. Des scènes filmées par les militants et postées immédiatement sur les réseaux sociaux.

"Vous dégagez", "Connasse": Le mépris de certains actionnaires face au courage des activistes climat qui bloquent l'AG de TotalEnergies depuis ce matin #BlocageTotal (Crédit: @greenpeacefr ) pic.twitter.com/AVT8HyagBL

May 25, 2022

L’assemblée générale de TotalEnergies s’est malgré tout tenue, à huis clos, en ligne, réunissant plus de 28 000 actionnaires, qui ont majoritairement approuvé le plan climatique soumis à leur vote. À l'extérieur de la salle, les manifestants, encerclés par une vingtaine de policiers, ont fini par être évacués.

À l’initiative de plusieurs ONG – dont Greenpeace, Alternatiba, ANV-Cop21 et Les amis de la Terre –, cette action coup de poing visait à dénoncer les projets du groupe pétrolier et gazier, jugé "totalement irresponsable" car il continue à exploiter et développer des énergies fossiles, notamment en Angola, en Tanzanie ou au Mozambique. Dans le viseur également, la présence du groupe en Russie malgré la guerre engagée par Moscou en Ukraine.

Bonjour @LeaBalage, nous reconnaissons l’Accord de Paris comme une avancée majeure dans la lutte contre le réchauffement climatique et chaque investissement significatif fait l’objet d’une évaluation prenant en compte ces objectifs. https://t.co/vz4fWafzj3

May 25, 2022

Habituée au militantisme, mais plutôt du côté des tribunaux, Léa Kulinowski, juriste pour l’ONG Les amis de la Terre, estime l’action réussie. "C’est important à titre personnel de montrer qu’on a un peu de pouvoir. J’avais besoin de sentir que j’essaie d’agir en tant qu’individu pour faire entendre l’urgence climatique."

Multiplication des actes de désobéissance civile

Depuis quelques semaines, des activistes mettent la pression sur les grands groupe accusés de polluer, en infiltrant les assemblées générales réunissant leurs principaux actionnaires et financeurs. Plusieurs membres d’Alternatiba ont ainsi réussi à rejoindre, le 18 mai, l’assemblée des actionnaires de BNP Paribas.

Parmi eux, la militante Camille Etienne, qui a expliqué dans un long fil sur Twitter la stratégie visant à acheter plusieurs actions lui permettant d’être conviée à l’événement. Sur place, la jeune femme est parvenue à prendre la parole pour questionner BNP Paribas sur ses engagements climatiques et ses investissements dans les "projets d’expansion pétrolière" de TotalEnergies, avant de finir sous une pluie d’insultes, allant jusqu’aux menaces de mort.

Comment se rendre à l’AG de @BNPParibas, le premier financeur européen de l'expansion des énergies fossiles à 10h, et repartir en ayant reçu une menace de mort de la part de ses actionnaires à 12h. Fil 🧶 ⬇️

May 18, 2022

L’affaire a été peu relayée par les médias, mais fait du bruit sur les réseaux sociaux. "Les phénomènes de désobéissance civile se sont multipliés en France et en Occident depuis le début des années 2000 avec l’émergence des réseaux sociaux, formidable vecteur pour faire parler de soi, dénoncer, et attirer l’opinion publique", analyse Sylvie Ollitrault, directrice de recherche au CNRS et à l’École des hautes études en santé publique (EHESP).

L’éveil d’une génération climat

Cette chercheuse, qui a consacré de nombreux travaux à la désobéissance civile, voit aussi dans la multiplication de ces actions l’éveil d’une génération climat. "Il y a toujours des jeunes parmi les militants écologistes, mais depuis cinq ans, on constate un rajeunissement, au sens où il y en a beaucoup plus. Ces jeunes sont ceux qui se sont frottés à l’action collective pendant les marches et les grèves étudiantes pour le climat."

À la différence de la génération des militants des années 1990, ces jeunes ont grandi dans l’écoanxiété, qui augmente de jour en jour à mesure que les effets du réchauffement climatique se font ressentir, y compris en France. "Le Covid-19 est également passé par là, ajoutant une lucidité sur le fait que les sociétés occidentales ne sont plus épargnées", poursuit Sylvie Ollitrault.

La frustration face à l'inaction des pouvoirs publics est un autre moteur du passage à l'acte militant. "On a bien vu que les élections et la politique donnent des résultats décevants", estime Léa Kulinowski, "alors on a recours à des méthodes différentes".

Cet engagement dans la désobéissance civile prend racine dans une "déception généralisée", confirme Sylvie Ollitrault. "Une déception à l’égard de l’action politique au sens du vote et des grandes conférences internationales. Les États ne vont pas assez loin. Le temps politique est long alors qu’on a le sentiment qu’il faut accélérer le processus de protection de l’environnement", analyse-t-elle.

Une répression policière accrue qui dissuade les plus âgés

La désobéissance civile n'est pas sans risques : les militants écologistes sont davantage réprimés et arrêtés. "Nous observons depuis cinq ans une répression ou des violences policières. La répression est plus violente que ce que l’on peut penser, même lors d’actes non violents", assure Sylvie Ollitrault.

#BlocageTotal : beaucoup de FDO sur place @TotalEnergies ne peut plus opérer sans une forte présence policièreMalgré la répression on est là, on fait face à @TotalEnergies et son mondepic.twitter.com/9Yto6PgInq

May 25, 2022

Léa Kulinowski, qui a vécu le blocage de l’assemblée générale de TotalEnergies de l’intérieur, a été "choquée", dit-elle, de voir certains manifestants recevoir "du gaz lacrymogène en plein visage". "Les policiers étaient très armés, c’était impressionnant. Nous étions assis devant l’entrée pour en bloquer l’accès et des bombes lacrymogènes ont été clairement dirigées vers les yeux. J’ai trouvé ce comportement disproportionné alors que nous répétions que nous étions non violents, que nous voulions juste bloquer l’entrée, pas entrer à l’intérieur", raconte la militante.

Exit donc l’ambiance "bon enfant" des manifestations des années 1990, constate Sylvie Ollitrault, qui observe le militantisme environnemental depuis plusieurs générations. "Aujourd’hui, les actions s’anticipent, les manifestants se préparent avec des tenues appropriées, des foulards… car ils savent que la répression s’est accrue. Ça peut dissuader des familles de participer. Les jeunes, en revanche, sont surreprésentés. Ils sont en meilleure forme physique pour courir en cas de besoin."

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L'ONU alerte sur de nouveaux records des marqueurs clés du changement climatique

La France bat des records de chaleur et se prépare au risque de sécheresse

Pakistan et Inde en proie à une chaleur record, la température fatale à l'Homme atteinte

France24 - Monde

Émission spéciale : la préservation de l’environnement, le grand défi de l'Afrique

Publié le : 27/05/2022 - 19:12

Meriem AMELLAL Célia CARACENA Suivre

Le "Journal de l’Afrique" est à Accra, où se tiennent les Assemblées générales de la Banque africaine de développement. Le réchauffement climatique et l’environnement sont au menu de ce rendez-vous annuel. L’occasion pour l’équipe du journal et ses correspondants de partir à la rencontre d’activistes qui militent pour les énergies renouvelables ou luttent contre la pollution au Ghana, au Rwanda, en RD Congo ou au Sénégal.

Le Ghana vient de se doter d’une nouvelle autoroute qui relie la capitale au Nord du pays, indispensable au développement de l’économie, et qui prend en compte l’environnement de la zone.

Le Rwanda, de son côté, encourage l’utilisation de véhicules électriques, après avoir banni le plastique. En RD Congo, des scientifiques mesurent la pollution dans les cours d’eau de Kinshasa pour alerter les populations. Au Sénégal, des femmes se mobilisent pour sauver la mangrove : autant d’initiatives pour tenter faire reculer le réchauffement climatique et la pollution des sols.

Nos invités :

  • Sheila Akyea, ingénieure en charge des infrastructures routière, Banque Africaine de développement.
  • Chibeze Ezekiel , activiste pour l’environnement, lauréat 2020 du prix Goldman pour l’environnement.

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Quand la "ruée sur les terres" en Afrique nuit aux populations locales et à l’environnement

BILLET RETOUR

Une fragile muraille verte en Afrique

Focus

Pollution massive du Lac Victoria : le plus grand lac d'Afrique se meurt

France24 - World

Iranians take to the streets to protest regime and rising food prices

The Observers

Issued on: 27/05/2022 - 13:22

Alijani Ershad Follow

Since early May, Iranians have been taking the streets to protest rising prices of basic goods, causing prices to balloon by up to 300%. The economic protests quickly turned political, with people calling for the fall of the regime as security forces harshly repressed dissent. We spoke to a young Iranian protester who said that "enough is enough".

The movement has been the largest since 2019, when protests over the price of petrol led to widespread unrest. At least 1,500 people were killed by security forces.

'The people will continue this to the end'

Alam (not her real name) went out to protest in her town in Khuzestan province.

There were lots of anti-Khamenei slogans simply because he’s the one responsible for our situation. His politics over the past 30 years have brought us here. 

And the people will continue this to the end. They tried to disperse us. They shot tear gas, lots of them shot in the air and toward people. I heard some people in the city got injured. We were there past midnight. There are lots of police, and Basij forces [the paramilitary branch of Iran’s Revolutionary Guard Corps] in the streets.

Like in 2019, the current wave of protests began over economic concerns. In early May, conservative President Ebrahim Raisi announced changes to a system of subsidies as well as increases in the prices of many basic products, including cooking oil, chicken, eggs and milk, in order to confront Iran’s economic difficulties in the face of international sanctions.

The sharp rise in prices left many Iranians – already grappling with economic difficulties – desperate.

All of my brothers and cousins and myself are university graduates and all of us are jobless. We have to live with our parents, who cannot make it through the month. And It’s not just us, I think half of the young people in our town live in the same situation. They live with their parents, with seasonal work here and there.

For at least three months, we haven’t been able to buy any meat because it’s too expensive. And now, with the skyrocketing prices of bread, pasta, oil and eggs, what else can we eat? If you can find it, bread is twice as expensive as before. These are – or were – our staple food ingredients. 

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‘They're imposing famine on us’: Soaring food prices fuel angry protests in Iran

Iranian police ‘intentionally targeted’ heads and eyes of protesters in Isfahan: witnesses

Police fire live ammunition, tear gas at protesters denouncing Iran’s water crisis

France24 - Monde

Davos : le Forum économique mondial revient en présentiel

Publié le : 24/05/2022 - 12:22

Aziza NAIT SIBAHA Suivre

Près de 2 500 dirigeants et experts du monde entier sont attendus du 22 au 26 mai dans les Alpes suisses, pour la première édition du Forum de Davos en présentiel depuis le début de la pandémie de Covid-19. À l’ordre du jour, une multitude de défis géo-économiques qui affectent le monde aujourd’hui. Au programme dans cette émission également, la finale de la Ligue des champions qui aura lieu le 28 mai au Stade de France, enceinte dans laquelle le Real Madrid va affronter Liverpool.

Une émission préparée par Aziza Nait Sibaha, Mohamed Chenteur et Lamiaa Maniar. 

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L'Ukraine au cœur de l'édition 2022 du Forum économique mondial de Davos

La chronique de l’éco

Le Forum économique mondial de Davos à un tournant

COMPTE-RENDU

Ligue des champions : invincible, le Real Madrid renverse Manchester City et file en finale

France24 - World

Looking back at when Sicilian mafia Cosa Nostra assassinated Italian judges

Issued on: 27/05/2022 - 16:17

Natalia MENDOZA Natalia MENDOZA

Created on the island of Sicily in the mid-19th century, Cosa Nostra soon became one of the most powerful branches of the Italian mafia. In 1986, the Italian justice system launched a counter-offensive, with the Palermo prosecutor's office leading the charge. Judge Giovanni Falcone became a symbol of the fight against the mafia but on May 23, 1992, he was killed in a car bombing, along with his wife and three bodyguards. His colleague and friend Paolo Borsellino was murdered less than two months later. Three decades on, our correspondents report on how these assassinations by Cosa Nostra sparked an awakening and an ongoing fight against the mafia.

Cosa Nostra (Italian for "our thing") is also nicknamed "The octopus" for its ability to infiltrate all aspects of society. The Sicilian mafia spread from Italy to the US in the 20th century, taking root in major cities like Chicago and New York, the latter famously depicted in the "Godfather" films. The mafia remains active, with thousands of members. But it is hated by many Sicilians for its extortion of "pizzo": protection money from businesses. Today, the fight against them continues.

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Ukrainian refugees in Italy housed in properties seized from mafia

Reporters

Italy's 'Ndrangheta mafia: A trial for the history books

Italy targets 'Ndrangheta crime group in biggest mafia trial in decades

France24 - World

The dilemma of saving Venice: Lagoon or city?

Issued on: 27/05/2022 - 16:06

Valérie DEKIMPE

Throughout history, Venetians have learned to live with high tides, known as acqua alta. But now, climate change is taking its toll on the ancient city, with flooding increasing in both frequency and intensity. Massive barriers, which temporarily separate the Venetian lagoon from the sea, have been designed to fend off the water. But they have also raised a difficult question: should Venice save itself or the lagoon’s fragile ecosystem?

The second-highest tide on record

In a city normally teeming with tourists, Andrea Turchetto is a rare breed: a true Venetian, born and raised in the floating city. Unlike other locals, he still calls it home. His glass bead business is based at the heart of Venice, in the Cannaregio district.

Andrea was six years old in 1966, when the city experienced its highest tide on record. In 2019, history repeated itself and he witnessed the second most devastating episode of the so-called acqua alta

But this time, it was different. Authorities had originally warned that the tide would not exceed 1.3 metres, he explains. Later that night on November 12, it rose to 1.87 metres, with gusts of wind reaching 110 km per hour. 

"It all happened so fast," he recalls. "There wasn't enough time to save everything."

There is anger in Andrea’s voice, directed at the politicians and local authorities who could have prevented such a disaster from happening.

"There was negligence," he says. "It's not an issue of climate change, something didn't work out as it should have."

A city submerged by rising sea levels

Scientists, though, are unequivocal: climate change is partly to blame. 

The acqua alta is indeed a natural phenomenon, provoked by a combination of high tides, strong winds and variations in the atmospheric pressure. An increase in their frequency and intensity, however, is the result of a warming, changing climate. 

Out of the top ten tides, five have occurred in the last 20 years; a sign that the phenomenon is accelerating. Given Venice's unique setting – a constellation of 100 islands – and the fact that the ground underneath it is sinking, the city could very well vanish underwater within a century.

MOSE, Venice's controversial floodgates

To stay afloat, Venice has erected a set of floodgates with a biblical name: MOSE, Italian for Moses. It’s an acronym that stands for Modulo Sperimentale Elettromeccanico or "Experimental Electromechanical Module".

Elena Zambardi, spokeswoman for Venice's Consorzio Venezia Nuova, describes it as "a very special work of engineering, quite extraordinary".

The barriers are "invisible", lying underwater when they are not in use, only to emerge when they need to be activated. The yellow floodgates can protect the city from tides of up to 3 metres, according to local authorities.

For Venetians, seeing the barriers rise for the first time in 2020 was a huge relief. The €6 billion billion project had crystallised the anger felt by many at the government's slow response to a problem that existed long before climate change entered the global lexicon.  

MOSE was designed in 1984 but was stalled by corruption and cost overruns. After the 2019 acqua alta, the government came under pressure to finally finish its construction.

In service but already obsolete?

One of the main criticisms against MOSE is that it's already outdated in today's climate reality.

In the middle of the Adriatic Sea, 15 kilometres from Venice, scientists from the Institute of Marine Science (ISMAR) keep tabs on rising sea levels. The oceanographic tower is equipped with all kinds of instruments to track any variations in wind speed, wave height and water temperature.

The tower was built just after the acqua alta in 1966. Back then, the view was that science could save Venice. More than half a century later, the city is still at risk from disappearing under rising seas. 

According to Georg Umgiesser, an oceanographer at ISMAR, one thing they know for sure is that rising sea levels are here to stay. MOSE, on the other hand, won't be able to handle it. 

"If you have a sea level rise of 50 cm you will basically be forced to close the MOSE once a day," he explains, adding that the mobile barriers have raised a difficult question.

Georg believes that in the future they might have to be activated 300 to 400 times a year, effectively separating the Venetian lagoon from the Adriatic Sea. The exchange of water between the two, however, is vital for the health of the lagoon. Is the latter doomed to disappear?

"We want to save Venice. What Venice? Do we want to save the lagoon? Or do we want to save the city?" he wonders. "If we want to save the city, at a certain point I think we are forced to close the lagoon."

Still, officials dismiss the criticism, saying MOSE is the best course of action to safeguard the ancient city.

No Venice without lagoon, no lagoon without Venice

Jane da Mosto is not ready yet to give up on the lagoon: "More than anything, Venice is its lagoon," she tells us.

As the Executive Director of "We are Here Venice", she has been a strong advocate of protecting the lagoon and its saltmarsh. 

"The marshlands perform a variety of functions," she says. Acting as a natural barrier to the acqua alta is one of them, attenuating the tides and slowing down the currents.

Most wetlands around Venice have now disappeared, with global warming, pollution and urbanisation contributing to their rapid decline. Only one sixth of the saltmarsh in the lagoon has been left intact, according to recent estimates.

Restoring them has become ever more important, as the city’s survival is at stake. Jane is convinced that "more saltmarsh will protect Venice from more chronic water levels".

Of course, the boggy ground won’t save the ancient city from collapsing, but Jane regrets that local authorities haven't done enough to take the marshland seriously as a solution to Venice's problems.

As to the "Venice vs. lagoon" dilemma, it's just not an option on Jane’s mind: "There isn't a choice," she concludes. "I insist that both the saltmarsh and Venice are looked after for the future."

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Venice dodges demotion on world heritage list after large cruise ships banned

Italy to ban large cruise ships in centre of Venice to protect lagoon

ENCORE!

Venice in times of Covid-19

France24 - World

France's maths problem: Students lag behind other EU countries

Issued on: 27/05/2022 - 18:26

Solange MOUGIN Sonia BARITELLO Follow

Sums, geometry, algorithms... many pupils groan at the very mention of mathematics. France's most recent education minister, Jean-Michel Blanquer, removed the often-unloved discipline from the common core teachings of French high schools in 2019. But with educators and economists ringing alarm bells about the importance of maths across multiple sectors, mathematics is expected to soon return to the classroom for all French high school students. We take a closer look.

Multiple studies show that French students aren't learning maths as well as they used to. Compared to other European nations, France came in last in a recent study on the maths level of 600,000 students. On top of that, many French students have decided not to take maths classes. At the baccalaureat level, the last year of high school, some 40 percent of French students did not take a single maths class.

Maths is something we all use on a daily basis, be it counting our change or doing our taxes. But beyond that, understanding complex maths is essential in the sciences, in technology and for innovation. For engineers, it's a must. Yet some students begin their studies with some serious handicaps.

For more analysis, we talk to Cécile Ouvrier-Buffet, a professor in science of education at UPEC (Université Paris-Est Créteil) who specialises in mathematics.

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.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN Profile

Historian Pap Ndiaye, an expert on minority issues, is Macron’s surprise education pick

French children return to school for new academic year amid stringent Covid-19 rules

FRANCE IN FOCUS

France's baccalaureate exam gets a shake-up

Valeurs Actuelles

Perquisition au siège français de McKinsey pour des soupçons d’optimisation fiscale

Après avoir émergé pendant la campagne présidentielle, l’affaire McKinsey reprend de plus belle. Dans la journée du mardi 24 mai, une perquisition menée par le Parquet national financier (PNF) a eu lieu au siège français du cabinet américain, rapporte Le Figaro. Une opération qui s’inscrit dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte le 31 mars dernier pour blanchiment aggravé de fraude fiscale, après un rapport explosif du Sénat quant aux recours aux cabinets de conseils de l’exécutif. Selon ce dernier, les filiales françaises de la firme américaine auraient recours à de l’optimisation fiscale et n’auraient pas versé d’impôts sur les sociétés de 2011 et 2020. « Le cabinet McKinsey est bien assujetti à l’impôt sur les sociétés en France, mais ses versements s’établissent à zéro euro depuis au moins 10 ans », était-il stipulé dans le rapport

De son côté, le cabinet a indiqué avoir fourni « l’ensemble des informations requises » aux autorités dans le cadre de cette perquisition, assurant collaborer « pleinement avec les autorités publiques ». Et a réaffirmé son respect des « règles fiscales et sociales françaises qui lui sont applicables ».

Une autre procédure lancée par le Sénat

Le Sénat avait également annoncé récemment avoir saisi le parquet pour « suspicion de faux témoignage » quant à la situation fiscale de McKinsey en France. Karim Tadjeddine, directeur associé du cabinet, est accusé d’avoir menti sous serment au cours d’une audition. « Nous payons l’impôt sur les sociétés en France et l’ensemble des salaires sont dans une société de droit français qui paie ses impôts en France », avait-il déclaré, contredisant le rapport sénatorial. Cette procédure dépendra néanmoins de celle lancée par le Parquet national financier, car il est d’abord nécessaire de déterminer si McKinsey a bien payé l’impôt en question.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Davos Debate 2022: A new era of industrial development?

Issued on: 27/05/2022 - 13:53

Kate MOODY Follow

Two years of crises have changed almost everything we thought we knew about business and politics, including how they intersect. Supply chains have been turned upside down, while national economic interests have clashed with global partnerships. So is now the time for bigger and bolder spending, cooperation and innovation? Is this the beginning of a new area of industrial development? At the World Economic Forum in Davos, FRANCE 24's Business Editor Kate Moody puts these questions to a panel of prestigious guests.

Our guests:

Herbert Diess, CEO of Volkswagen Group 

Pat Gelsinger, CEO of Intel 

Paolo Gentiloni, European Commissioner for Economy

Mariana Mazzucato, Professor of Economics at University College London

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Davos 2022: IMF chief says food export bans 'only making crisis worse'

Business Daily

Davos 2022: Will war in Ukraine derail international investment?

Business Daily

Davos 2022: Businesses face post-pandemic labour shortage

France24 - World

Russian and Ukrainian artists united against war through art in Paris

Issued on: 27/05/2022 - 17:06

Emma JAMES Follow

As the war in Ukraine continues, one Parisian NGO is using art as a force for unity. The "Agency of Artists in Exile" is currently inundated with requests from both Ukraine and Russia. The agency is building bridges and collaborations between artists from both countries, all of whom are united in their opposition to Vladimir Putin's war. Our team reports.

CANNES FILM FESTIVAL

War films, protests and Russia boycotts: How Ukraine’s plight shaped Cannes 2022

ENCORE!

Cannes 2022: Ukrainian director Sergei Loznitsa on the lessons of history

CANNES FILM FESTIVAL

Cannes screens the last testament of filmmaker killed in Ukraine’s Mariupol

Valeurs Actuelles

SOS Chrétiens d’Orient au chevet de l’Ukraine

Valeurs Actuelles. Comment SOS Chrétiens d’Orient s’est-elle mobilisée dans la guerre russo-ukrainienne ? Benjamin Blanchard. Nous œuvrons habituellement au Proche-Orient, en Afrique du Nord et dans le Caucase ; ce n’était donc pas une évidence de nous mobiliser. Mais lorsque la guerre a été déclarée, nous n’avons pas hésité un seul instant à envoyer des équipes sur place car venir en aide aux chrétiens orientaux, à l’est de l’Europe de l’Ouest, répond bien évidemment à notre objet social. Une première équipe est partie en Hongrie, une autre en Moldavie. Cela nous a permis d’identifier très rapidement les besoins vitaux des Ukrainiens qui avaient trouvé refuge dans ces deux pays.

Pourquoi la Hongrie et la Moldavie ? La Moldavie accueille une part très importante de réfugiés – environ 120 000 personnes – par rapport à la taille du pays (2,5 millions d’habitants) ; elle reçoit en revanche peu d’aides et s’est vite trouvée dépassée par l’immensité des besoins. En Hongrie, la situation est différente car l’aide mise en place par le gouvernement a été bien organisée dès l’afflux des premiers réfugiés. Je suis moi-même parti à Budapest le 8 mars. Nous avons la chance d’entretenir de très bonnes relations avec les autorités, ce qui nous a permis d’organiser des visites dans les camps, dans les maisons culturelles, les maisons de retraite, les paroisses…

Quels sont les besoins les plus urgents ? Des camions entiers de vêtements affluent alors que ce n’est pas nécessaire. En Moldavie, la nourriture manque cruellement – y compris les aliments pour bébé -, ainsi que les produits d’hygiène. Habituellement, le pays se fait livrer par la Russie et l’Ukraine, il n’y a donc plus de chaîne d’approvisionnement. Devant un tel désordre, nous avons commencé à prospecter en Roumanie pour faire acheminer des camions alimentaires et nous avons même fait venir des lits et des matelas. En Hongrie, après quelques jours à Budapest, nous avons pris la route pour Kiev, à deux jours et demi de voiture, et avons organisé la distribution de soupes populaires et l’accueil de réfugiés dans des églises et dans un hôpital. En parallèle, nous avons mené une troisième mission à Tiraspol, un territoire officiellement moldave, mais majoritairement peuplé de russophones et d’ukrainophones, devenu de fait indépendant, prorusse et vers lequel 25 000 réfugiés ont fui sans qu’ils puissent recevoir aucune aide.

Quels liens entretenez-vous avec les Églises, que ce soit en Hongrie, en Moldavie ou en Ukraine ?Nous sommes en relation avec tous les chrétiens d’Europe de l’Est ; en Moldavie, nous nous sommes mis à la disposition des curés de l’Église orthodoxe pour aider à l’accueil des réfugiés ; en Hongrie, nous avons fait des donations importantes à l’Église grecque catholique. Nous avons apporté quelques médicaments à l’évêché d’Odessa. Mais en Ukraine, les relations sont plus limitées avec les autorités religieuses. Dans l’Église orthodoxe, les tensions avec la Russie ont profondément divisé les fidèles.

Vous venez de rentrer de votre mission. Quel est à présent votre objectif ? Deux autres équipes de volontaires se sont succédé en Hongrie et en Moldavie. Nous organisons les relèves pour les mois à venir. En France, mon premier objectif est de sensibiliser les donateurs – nous avons lancé un appel aux dons auprès de 65 000 personnes -car les besoins financiers sont énormes. Nous avons déjà dépensé plus de 100 000 euros, mais il reste tant à faire. Nous avons promis à des hôpitaux du sud et de l’est de l’Ukraine de leur envoyer des médicaments et autres dons. Nous comptons sur la générosité de chacun.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

France24 - Monde

Vendre dans le nouveau monde du travail

proposé et financé par

Publié le : 23/05/2022 - 10:52

Business Reporter

Suite à la pandémie, de nombreuses personnes souhaitent changer d'emploi, cela représente une véritable opportunité pour les professionnels des ventes.

La pandémie a sans aucun doute donné aux gens des fourmis dans les jambes. Ils n'ont pas seulement une envie de loisirs et de voyage, mais ils sont de plus en plus désireux de découvrir de nouvelles choses au travail. Et cela se traduit par un sursaut du nombre de transitions d'emploi.

Les données de LinkedIn montrent qu'il y a eu une augmentation de 19 % du nombre d'acheteurs B2B qui ont changé d'emploi dans la région EMEA entre octobre et décembre de l'année dernière. Avant la pandémie, un acheteur B2B conservait son emploi pendant plus de neuf ans en moyenne. Au plus fort de la pandémie, les changements d'emploi sont pratiquement passés à zéro.

Cependant, à mesure que le monde tire un trait sur ce qui est, espérons‑le, le pire de la crise, le turnover des employés atteint des niveaux sans précédent. On appelle ce phénomène le « Great Reshuffle », et il représente à la fois un défi et une opportunité pour les professionnels de la vente.

Ryan Roslansky, PDG, Linkedln.

La conséquence directe de la pandémie dans le monde du travail est la demande accumulée de gens qui cherchent de nouveaux emplois et déménagent à un rythme record. Cela peut poser des difficultés aux professionnels de la vente. Les objectifs de vente changent beaucoup plus souvent. Il n’est pas surprenant qu’un récent sondage de Linkedln ait révélé que quatre vendeurs sur cinq ont perdu une opportunité ou perdu du temps parce qu’une personne qui travaillait sur le compte en question était partie.

Sécurisation des comptes avec le multithreading

Mais si avoir à faire face à l'évolution des perspectives de vente peut être difficile, ce n'est pas un problème sans solution. La solution est le « multithreading ».

Le multithreading consiste à établir des relations de confiance avec plusieurs personnes qui ont une influence sur les achats effectués sur un compte. Cela fait partie des bonnes pratiques, comme le prouve la recherche de Linkedln Sales Navigator : les vendeurs qui sont connectés sur Linkedln à au moins quatre personnes sur un compte donné sont 16 pour cent plus susceptibles de conclure un accord avec cette entreprise, comparé aux vendeurs qui ont moins de quatre connexions.

Cela signifie que si vous pouvez établir des relations avec plusieurs personnes au sein d'une organisation, vous êtes plus susceptible de conclure un accord. C'est évident : si vous n'avez qu'un seul contact et que celui-ci s'en va, vous devrez tout recommencer et établir de nouveaux liens.

Pour éviter cela, vous devez vous montrer proactif. Faites un inventaire des personnes qui ont une influence sur les achats dans votre compte. Prenez le temps de comprendre qui sont ces personnes : prenez le temps d'apprendre à les connaître, d'évaluer leurs rôles et leurs besoins et de voir comment elles interagissent avec leurs collègues. Ensuite, faites de votre mieux pour nouer des relations multiples au sein de ce réseau.

Pour commencer, demandez à quelqu'un de votre réseau de vous faire une chaleureuse introduction auprès de ses collègues. Vous pouvez également vous présenter vous-même, peut-être en posant une question qui montre votre connaissance de leur secteur d'activité.

Le multithreading demande du temps et des efforts. Mais c’est beaucoup plus facile que de repartir de zéro sur un compte. Établissez de multiples relations au sein de vos comptes clés et vos opportunités de vente deviendront plus sûres, et pourraient même prendre de l’ampleur à mesure que les différentes exigences de vos différents contacts entrent en jeu.

L'opportunité offerte par les contacts qui changent de société

Le multithreading est un excellent moyen de protéger vos comptes lorsque des contacts importants s'en vont. Mais il existe également une épingle du jeu à tirer de ces changements. Si un employé clé quitte sa société, cela vous offre une porte d'entrée au sein de cette entreprise.

Cette opportunité ne concerne pas seulement les personnes que vous connaissez déjà. Toute personne qui commence un nouvel emploi est susceptible d'être plus ouverte à de nouveaux contacts, le temps qu'elle s'adapte à son nouvel environnement. Par exemple, les taux d'acceptation des lnMails Linkedln sont beaucoup plus élevés parmi les professionnels qui ont récemment commencé un nouvel emploi.

C'est particulièrement important lorsqu'un nouveau leader prend en charge une équipe. Bien souvent, ils souhaitent changer un peu les choses, et cela se traduit généralement par un investissement dans de nouveaux outils et services. C'est le moment idéal pour présenter une opportunité d'achat.

Donc, lorsque vous remarquez un nouvel employé dans un compte prioritaire, contactez-le pour le féliciter. Ensuite, apprenez à le connaître et à comprendre quels sont leurs défis et leurs objectifs, afin de savoir comment vous pourriez lui apporter une valeur ajoutée.

Pour profiter au mieux de cette opportunité, vous devrez tenir à jour une liste de contacts. Il est important de surveiller quand vos acheteurs actuels changent de rôle ou si un nouvel acheteur rejoint un compte clé. Vous devrez également identifier chaque personne qui a une raison d'acheter vos produits et établir des relations avec le plus grand nombre possible. Il est très utile de garder une liste de vos anciens acheteurs qui travaillent dorénavant dans d'autres entreprises. Toutes ces activités importantes peuvent être automatisées, par exemple en utilisant l'outil Sales Navigator de Linkedln.

S’adapter au « great reshuffle »

Il n'y a pas moyen d'éviter tous ces changements. Mais les vendeurs qui savent s'adapter verront cela comme une opportunité et en profiteront pour créer de nouveaux liens et élargir leur réseau, ce qui facilitera leur succès. Vos acheteurs vont changer. Et cela signifie que la façon dont vous abordez vos comptes cibles devra également changer. Il est crucial d'avoir la bonne information, mais aussi le bon état d'esprit pour utiliser cette information à bon escient.

« Cette tendance n'est pas propre à la vente, mais bon nombre de ses implications le sont », explique Liam Halpin de Linkedln. « Dans notre profession, tout dépend des relations - et les relations dépendent de la continuité. Nous ne pouvons pas accepter que les cycles de vente stagnent et que les clients s'en aillent parce que cette continuité est constamment interrompue. Il est donc essentiel pour nous de développer des structures et des méthodologies de vente qui peuvent continuer à fonctionner dans un monde en mouvement. »

Donc, acceptez le changement. Mais assurez-vous que vous et vos équipes de vente disposez des outils nécessaires pour tirer votre épingle du jeu.

En savoir plus sur Linkedln Sales Solutions ici

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Valeurs Actuelles

Venir en aide aux Ukrainiens

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février dernier, le nombre de réfugiés et de déplacés ne cesse de progresser. Plus de 5,2 millions de personnes ont quitté leur pays, selon l’agence de l’Onu pour les réfugiés (HCR). Près de six réfugiés ukrainiens sur dix ont fui en Pologne. La deuxième destination est la Roumanie. Suivent la Hongrie, la Moldavie et la Slovaquie.

Les hommes de 18 à 60 ans n’ayant pas le droit de partir, l’immense majorité des millions de personnes qui ont pris le chemin de l’exil sont des femmes et des enfants. Par ailleurs, plus de 7,7 millions de déplacés ont quitté leur foyer tout en restant dans le pays. Dès fin février, des fonds d’urgence ont été mis en place. En soutien à la Croix-Rouge ukrainienne et au Comité international de la Croix-Rouge, la Croix-Rouge française a lancé un appel aux dons financiers pour aider la population touchée par le conflit. Présentes dans les pays limitrophes de l’Ukraine, les équipes de Médecins sans frontières comme celles de Médecins du monde cherchent à faire entrer du matériel médical et du personnel en Ukraine où elles s’activent dans les zones les plus touchées par les bombardements.

De son côté, le Secours catholique Caritas France collecte des fonds pour financer l’action de ses partenaires en Ukraine et dans les pays voisins. Ces organisations distribuent des repas, gèrent des centres d’hébergement et prennent en charge le transport de personnes.

Plus de 100 000 personnes ont déjà fui le sud-ouest de l’Ukraine.

Assurer une formation éducative

La Fondation de France appelle à la générosité pour soutenir les associations humanitaires implantées notamment en Pologne, en Roumanie et en Moldavie. « Outre participer à l’évacuation des familles et à la distribution d’aide alimentaire, elles dispensent un appui psychologique aux réfugiés traumatisés par les bombardements, explique Karine Meaux, responsable des urgences à la Fondation de France. C’est important de divertir les jeunes exilés et d’accompagner leurs parents sur le plan juridique, notamment pour les formalités d’entrée dans un pays étranger. »

À l’approche des vacances scolaires, les parents ne savent pas encore où leurs enfants suivront leur scolarité à la rentrée prochaine, en raison de l’absence de visibilité. « Si la situation politique leur permet de rentrer dans leur pays, il faudra les aider. Tout comme, s’ils restent dans leur pays d’accueil. Assurer un minimum éducatif et des sessions de divertissement tout en procurant une activité professionnelle aux mères, telles sont les priorités de nos partenaires pour les prochains mois », conclut Karine Meaux.

Les dons Ifi consentis notamment à la Fondation Médecins sans frontières, Fondation Caritas ou Fondation de France donnent droit à une déduction de 75 % de leur montant de l’Ifi, dans la limite de 50 000 euros. Les dons versés aux associations permettent une réduction (66 % du montant des dons) de l’impôt sur le revenu, dans la limite de 20 % du revenu imposable. Ceux accordés à la Croix-Rouge, Médecins du monde ou Médecins sans frontières sont assortis d’une réduction de l’impôt sur le revenu (75 % de leur montant) dans la limite de 1 000 euros (au-delà, c’est la règle précédente qui s’applique).

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France24 - World

Mapped: Expats kick off French legislative elections with online voting

Issued on: 27/05/2022 - 16:29

Tracy MCNICOLL Follow

Most voters will head to the polls for France's legislative elections on June 12 and 19. But for French residents abroad – who have had representatives of their own in the lower-house National Assembly since 2012 – the vote kicks off online on Friday. French expatriates, who are the only members of the electorate allowed vote via the internet to choose their legislators, will cast ballots in 11 voting districts, from the tiny to the vast.

Ahead of France's presidential election in April, some 1.4 million of the 48.7 million citizens registered to vote had signed up from abroad.

Now set to vote in the country's legislative elections, French expatriates have been sending their own lawmakers to the National Assembly since 2012 to advocate on their behalf on taxation and pension issues; educational and language resources overseas; and consular issues, often those relating to multinational families. 

The overseas voting districts range from minuscule District 6 (Liechtenstein and Switzerland) to mammoth District 11, which spans Eastern Europe, Asia and Oceania and represents French nationals based in 49 different countries stretching from Belarus to Tonga.   

 

But the constituency with the most registered voters – more than 230,000 – is District 1, which represents French expats across Canada and the United States.

 

French voters abroad have four ways to cast their ballots: in person, by proxy, via internet and by mail. The online option returns this year after being suspended for the last legislative elections in 2017 over cyberattack fears in the wake of Donald Trump's election in the United States.

Internet voting for the French legislative first round begins on Friday and runs through June 1. Registered voters who prefer to cast their ballots the old-fashioned way can do so in person at embassies and consulates on June 4 (for voters in the Americas) and June 5 (for voters in other districts abroad).

>> Explainer: How do France's legislative elections work?

Candidates from President Emmanuel Macron's La République en Marche (Republic on the move) party and its ally Le Mouvement démocrate (MoDem) party won 10 of the 11 seats representing French residents abroad in 2017. The only exception was District 8 (Italy, Malta, San Marino, the Holy See, Cyprus, Greece, Turkey, Israel) won by a lawmaker from the centre-right Union of Democrats and Independents (UDI), allied with the conservative Les Républicains party.

French legislative elections © FRANCE 24

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.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections

Macron's new cabinet races to tackle cost of living crisis ahead of legislative elections

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

Explainer: How do France's legislative elections work?

Valeurs Actuelles

Coup de projecteur sur neuf associations

Les Éveilleurs : retrouver la grandeur de la France

La génération Éveilleurs est née d’un constat : la disparition des frontières devait nous amener prospérité économique et paix ; il n’en a rien été. À la place, le monde agricole s’est replié, notre industrie s’est effondrée, une partie de la population s’est retrouvée sous perfusion sociale tandis que l’immigration non contrôlée morcelait la France. En quelques décennies, les valeurs françaises, celles qui ont fait la grandeur de notre pays, ont été minées par les révolutions sociétales et conséquence, les repères importants ont disparu.

Pour la génération Éveilleurs, ce n’est pas une fatalité ; elle se bat aujourd’hui pour retrouver la grandeur de la France. Depuis 2015, Les Éveilleurs organisent des manifestations (notamment avec Valeurs actuelles), avec des philosophes, des écrivains, des journalistes, des historiens, des responsables politiques et associatifs, dans un seul et même but : donner des pistes de reconstruction de notre société. Ils ont donc besoin de nous tous pour avancer et aller encore plus loin.

www.eveilleurs.fr

L’Œuvre salésienne : faire grandir l’école à Rennes

C’est à l’école de saint François de Sales et à l’exemple d’un de ses illustres disciples, saint Jean Bosco, que les prêtres de l’Institut du Christ-Roi veulent relever le défi de la formation de la jeunesse. Ils œuvrent d’ores et déjà dans huit écoles – de Lille à Montpellier en passant par Le Pecq, Reims, Rennes, Orléans, Saintes, Limoges – avec pour ambition d’élever les jeunes avec enthousiasme au Vrai, au Beau et au Bien.

L’objectif de la levée de fonds est de construire un nouveau bâtiment pour le collège de Rennes (destiné à accueillir 150 élèves), avec en son sein une future chapelle. « Nous pouvons nous lamenter devant le “wokisme” et la cancel culture , mais nous pouvons aussi contribuer au développement d’écoles vraiment libres », affirment les prêtres. « Soutenir l’Œuvre salésienne, c’est assurer à notre pays des espaces de refondation en donnant à des jeunes la possibilité de s’enraciner dans les principes de l’Évangile pour mieux défendre notre civilisation demain. »

icrspfrance.fr/oeuvres/ecoles

SOS Chrétiens d’Orient : une église pour Mossoul

Depuis 2013, SOS Chrétiens d’Orient intervient au cœur des zones sinistrées du Proche-Orient (Irak, Syrie, Jordanie et Liban), mais aussi en Égypte, en Éthiopie, au Pakistan, en Arménie et tout récemment en Ukraine, où elle s’est mobilisée aussitôt après le début de la guerre (lire l’entretien page 42).

Dans chaque mission, l’objectif est d’apporter une aide matérielle et un soutien moral aux chrétiens d’Orient touchés par les conflits, la pauvreté ou l’isolement. Elle intervient aussi bien dans l’aide d’urgence, le soutien médical, la reconstruction, le développement économique et social, le soutien à l’éducation et la jeunesse que pour la valorisation de la culture et du patrimoine. Les dons récoltés le 30 mai seront affectés à la reconstruction d’une église au cœur de Mos-soul (Irak).

www.soschretiensdorient.fr

Arcade : restaurer le patrimoine

Apporter une nouvelle jeunesse aux vieilles pierres. En 2019, après sept mois de service civique au sein de l’association du Rocher qui œuvre dans les cités populaires, Amaury Gomart, un diplôme de droit en poche, crée l’association Arcade. Objectif : former des équipes de volontaires – par groupe de 5 à 20 – pour aider à restaurer le patrimoine bâti. Une première mission, la réhabilitation d’une ancienne abbaye cistercienne, leur est confiée.

Ils souhaitent à présent restaurer l’église Saint-Martin de Vernas, située à deux pas de la cité médiévale de Crémieu (Isère), et le fort militaire de la Pointe du Diamant, qui fait partie de la célèbre place fortifiée de Langres (Haute-Marne). L’association ne veut pas « être de simples “gardiens de ruines” pour citer Denis Tillinac » mais souhaite, au-delà de la reconstruction matérielle, « créer une véritable rencontre entre les jeunes et les habitants du coin, la jeunesse pouvant apporter sa joie et son espérance et recevoir aussi beaucoup des anciens ».

patrimoine-arcade.fr

L’Institut de formation politique : servir le bien commun

Ne recevant aucun financement public, l’IFP veut former des jeunes pour « sortir la France de l’ornière et faire émerger des acteurs du redressement moral, économique et culturel de notre pays ». Une antithèse à la formation dispensée à Sciences Po, à la sensibilité de gauche dominante, devenue un cauchemar pour les étudiants de droite.

Signe qu’il répond à une préoccupation croissante, l’Institut, qui compte plus de 350 intervenants, a déjà formé 2 346 jeunes ; nombre d’entre eux ont déjà percé dans les médias, accompagné des élus politiques ou affronté eux-mêmes le suffrage universel dans le but de servir leur pays. L’objectif de la levée de fonds est de former 280 jeunes supplémentaires « au service du bien commun ».

ifpfrance.org

Stop au porno : une guerre incessante

Nul ne peut le nier : depuis une dizaine d’années, le fléau pornographique est en pleine expansion et il se répand comme une traînée de poudre au fur et à mesure que les outils de communication se développent. Conséquence, notre civilisation est attaquée sur ses racines chrétiennes avec des effets délétères tant sur le corps que l’esprit. L’association Stop au porno s’est fixé pour objectif d’y répondre avec un discours où les notions de bien et de mal, la voie vers le bonheur ou vers le malheur, sont expliquées.

Pour y parvenir, elle a donc besoin de nous tous. Elle s’est donné pour mission de faire une veille permanente sur la législation concernant la pornographie, elle n’hésite pas aussi à s’attaquer, en estant en justice, aux acteurs de l’industrie pornographique (producteurs, annonceurs, etc. ). Cette association organise aussi des conférences, et enfin diffuse des outils pédagogiques (livres, kits éducatifs, DVD… ) pour expliquer aux parents et éducateurs comment protéger les enfants.

www.stopauporno.fr

SOS Calvaires : redresser les croix

Reprise en 2015 par Paul Ramé, président de l’entreprise Xilo Menuiserie en Maine-et-Loire, l’association SOS Calvaires œuvre pour la sauvegarde des calvaires, oratoires et chapelles qui composent notre patrimoine à travers la France. Sa mission est non seulement de les entretenir mais aussi de les restaurer dans le respect du style de l’époque et avec des matériaux nobles, le chêne, l’acacia et le châtaignier étant les trois essences principales de bois utilisées pour les croix.

Grâce à une équipe de jeunes dynamiques, l’association a d’ores et déjà permis de ressusciter 90 calvaires en Anjou, Vendée, Bretagne… Elle est désormais capable d’en restaurer un par mois. L’appel aux dons vise à permettre à l’association de déployer des antennes partout en France, sachant que la restauration d’un calvaire coûte entre 800 et 1 000 euros.

soscalvaires.org

Lejeune Académie, défendre la dignité

Donner à la jeunesse les outils et la formation adéquate afin de promouvoir la dignité de la vie humaine dans les différents milieux de notre société, c’est l’ambition de Lejeune Académie. Elle a aujourd’hui un nouveau projet : l’organisation d’une université d’été qui se déroulera sur quatre journées, du 23 au 27 août 2022 à Pontlevoy (Loir-et-Cher, région Centre-Val de Loire).

Au cours de cette manifestation, les jeunes (18-25 ans), qui seront coachés par des intervenants d’exception, de l’univers médical, juridique, philosophique et politique, pourront approfondir les sujets de bioéthique, se former techniquement et ainsi, disposer d’armes et d’outils pour défendre la dignité de chaque personne humaine sur les plateaux de télévision, en interview ou sur les réseaux sociaux. Donc, une manière de montrer que militantisme peut rimer avec excellence, technique, exploitation des talents et surpassement de soi.

lejeune-academie.com

Fondation pour l’école : mieux former

L’éducation est un investissement pour l’avenir de nos enfants. Encore faut-il trouver les bons “formateurs”. C’est pour cela que la Fondation pour l’école, créée le 18 mars 2008 par décret du Premier ministre, œuvre au renouveau de l’école en France en développant des solutions pilotes dans le cadre d’écoles indépendantes.

Elle s’est fixé pour ambition de former la communauté éducative (80 formations certifiées et formation diplômante reconnue), de soutenir les écoles hors contrat (soutien technique et juridique gratuit et financement des écoles indépendantes) et de promouvoir la liberté scolaire.

Son nouveau projet ? Former 2 450 créateurs, directeurs d’école indépendante, enseignants et éducateurs. Le nombre de personnes formées sera multiplié par 3,5.

www.fondationpourlecole.org

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

« La SNCF a volontairement annulé des trains »

Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

La gauche réunie derrière Assa Traoré 

D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

Une prière de rue organisée au milieu de la route 

La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

La famille Traoré : une guerre de l’image 

À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

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France24 - World

Cannes 2022: ‘We need to love where we are at every age,’ Andie MacDowell says

Issued on: 27/05/2022 - 23:38

Eve JACKSON Follow

She's well known for her roles in "Groundhog Day", "Four Weddings and a Funeral" and "Love After Love" and she recently appeared in the hit TV series "Maid" with her daughter Margaret Qualley. As an ambassador for L'Oréal Paris, Andie MacDowell speaks to FRANCE 24's Eve Jackson about aging in Hollywood and how she missed the festival in Cannes the year her film "Sex, Lies and Videotape" won the Palme d'Or, because she didn't feel confident in her post-baby body.

MacDowell also chats about her daughter Margaret Qualley's film in the Cannes Competition and her upcoming projects.

Cannes Film Festival © FRANCE24

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Paris set for Liverpool fan invasion as Stade de France hosts Champions League final

Issued on: 27/05/2022 - 17:42

FRANCE 24 Follow Carys GARLAND Follow

Some 7,000 police officers will be on duty to marshal fans during Saturday's Champions League final set for the Stade to France, north of Paris, where as many as 40,000 ticketless Liverpool supporters are expected, authorities said on Thursday.

The match between Liverpool and Real Madrid was originally scheduled to be played in Saint Petersburg but the French capital stepped in when UEFA stripped the Russian city of the match following the February 24 invasion of Ukraine.

The Stade de France was made over with a new pitch for the occasion, FRANCE 24's Carys Garland reports. Twenty-four refrigerated trucks brought the hybrid turf in from Spain for Saturday's match. The pitch was then laid over the course of 48 hours.

🛣️ ➡️ 🇫🇷 NUESTRO CAMINO HASTA PARÍS.#APorLa14 | #UCL pic.twitter.com/VxbSRDjuIu

May 27, 2022

Only around 20,000 fans each from Liverpool and Real are officially able to watch the eagerly awaited match inside the Stade de France.

"I'm going to have a look around and see if I can get a ticket, but obviously not pay too much," one English fan told a reporter outside the venue. And if he doesn't manage? "I'll just find a place in the city and watch the game."

Paris city authorities have prepared a vast fan zone for up to 45,000 Liverpool supporters along the Cours de Vincennes, a major avenue in the east of Paris, 10 kilometres (six miles) from the stadium.

"It's to make sure things go as well as they can," explained Paris Deputy Mayor Emmanuel Gregoire.

ADVICE FOR FANS TRAVELLING WITHOUT TICKETS TO #PARIS FOR #UCLFINAL | The fan zone for #LFC fans will be on Cours de Vincennes in Paris' 12th arrondissement. Entry is via Place de la Nation, via metro lines 1,2,6,9 to Nation or via RER A to Nation. @LFCHelp @spiritofshankly pic.twitter.com/Fu67hXml7H

May 27, 2022

A second fan park in the northern suburb of Saint-Denis where the Stade de France is located is being reserved for Real Madrid supporters with tickets for the game to enjoy before the match starts.

After the Real supporters have moved on to the stadium, that fan zone will then be opened to local fans.

No alcohol will be allowed in the area around the Stade de France but fans will be allowed to drink during the game inside the venue itself.

Reds in Paris 🔴🤩Some boss flags and banners around the city ahead of the #UCLfinal Send us your photos 📸 pic.twitter.com/ZHvFhcHmNT

May 27, 2022

The Champs-Elysées avenue, one of the French capital's most-visited tourist areas, will be closed to both English and Spanish fans on Saturday afternoon and no drinking will be allowed this weekend at either of the city's two major airports.

As for the action on the pitch, sporting revenge is in the offing – no matter the victor on Saturday night. Liverpool will be seeking to cap a remarkable season by avenging their 2018 Champions League final defeat, a 3-1 loss to Real Madrid in Kyiv.

But the Spanish giants have their sights set on a 14th European Cup triumph. Real Madrid has won each of their last seven appearances in the decider of the continent's paramount club competition. The last time they lost one? The 1981 European Cup final... against Liverpool, in Paris.

(FRANCE 24 with AFP)

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Real Madrid wow Man City in extra time to reach Champions League final

FOOTBALL

Liverpool see off Villarreal 3-2 to reach Champions League final

Russia thrown out of women's Euro, banned from European club football next season

Valeurs Actuelles

Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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BBC

Ukraine conflict: The families living in an underground station for three months

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Some Ukrainian families have been living in a metro station in the country’s second largest city of Kharkiv for more than three months.

With no fresh air or access to washing facilities, disease has spread easily. But they say they have nowhere else to go and are now worried about being evicted, after local authorities reopened the metro.

The BBC’s Olga Malchevska reports.

Valeurs Actuelles

Les multinationales woke contre le modèle universaliste

Valeurs actuelles. Dans votre introduction, vous affirmez que les entreprises cherchent désormais à contribuer à la construction d’un monde meilleur, voire à fixer la norme commune. Comment s’y prennent-elles et de quand datez-vous cette vision de l’entreprise ? Anne de Guigné. Le lien des entreprises avec la politique et l’intérêt général est très ancien. Au Moyen Âge comme à l’époque moderne, la sphère productive dépendait entièrement du seigneur ou du roi. Au moment de la révolution industrielle, les entreprises commencent à prendre leur indépendance car la puissance publique ne peut plus financer seule les innovations. Cette période voit la création du statut moderne de l’entreprise par actions, qui organise la manière dont des actionnaires se regroupent pour financer des projets. La société à responsabilité limitée va un cran plus loin, en protégeant les actionnaires en cas de défaillance de l’entreprise. L’État accorde toutefois au départ ce statut avec parcimonie, uniquement aux entreprises qui poursuivent un objet lié à l’intérêt général comme la construction de voies ferrées. Au même moment, le modèle paternaliste propose une forme d’aménagement aux tensions latentes entre les logiques capitaliste et démocratique.

Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle

La mondialisation va toutefois changer la donne. Devenues plus puissantes que les États, les plus grandes entreprises s’émancipent de leur tutelle. Ces années libérales se fracassent ensuite sur la crise financière de 2008, qui démontre de manière flagrante les limites de l’économie mal régulée. À partir de là, les réflexions sur la manière de bâtir un capitalisme plus responsable se multiplient. D’autant qu’au même moment, l’urgence écologique s’impose dans le débat. La notion de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) s’impose rapidement. Dans son acception la plus radicale, elle va pousser les groupes à s’engager en politique. C’est cette dernière mutation qui m’inquiète.

À quoi pensez-vous en particulier ? Ce mouvement a été conforté par un changement de régulation aux États-Unis. En 2010, la Cour suprême autorise les entreprises à financer directement les campagnes électorales. C’était une demande à l’époque du Parti républicain, dont les membres espéraient sans doute mettre la main sur des financements issus du pétrole. Aujourd’hui, les conservateurs s’en mordent les doigts car, tant qu’à financer les campagnes, les grands groupes ont de plus en plus tendance à donner bruyamment leur avis sur les législations en cours, quitte à boycotter les États fédérés qui mettent en place des législations, notamment sur les sujets sociétaux (délai pour l’avortement, éducation sexuelle au primaire… ), qui leur semblent contraires au progrès. Aussi compétents que soient ces patrons, sont-ils pour autant légitimes pour définir la norme commune ? Je ne le crois pas. Selon moi, la définition de l’intérêt général doit rester un attribut du politique.

Tout au long de votre ouvrage, vous évoquez de nombreux exemples américains pour montrer que l’entreprise devient un des moteurs du “wokisme”. Les entreprises françaises sont-elles réceptives au modèle américain ? L’entreprise européenne est tout autant entrée de plain-pied en politique, on le voit très bien à travers la guerre en Ukraine. Devant le Parlement français, Volodymyr Zelensky a cité des groupes qui continuaient à opérer en Russie, en demandant de faire pression pour qu’ils se retirent. Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle, etc. Les entreprises sont plus prudentes, car il existe en France une barrière fondamentale qui est le modèle universaliste. Les quotas raciaux sont par exemple interdits dans le pays.

Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive.

Ces idées communautaristes progressent malgré tout en France, exportées d’abord par les grands groupes américains. Leur matrice essentialiste se décline dans l’Hexagone via la multiplication des formations antiracistes (qui ne sont toutefois pas en France réservées exclusivement aux Blancs), l’apparition de toilettes non genrées pour les personnes non binaires, la demande faite aux salariés de spécifier leur pronom (il/elle/neutre) dans leur signature d’e-mail afin de respecter les personnes transgenres… Autant de revendications de minorités, apparemment anodines, qui, mises bout à bout, participent, à mon sens, à l’atomisation du monde. L’entreprise restait en effet l’un des rares creusets où pouvaient se rencontrer des personnes de tous horizons. Il me semblerait dramatique qu’elle cède à son tour à une vision communautariste du monde.

Vous parlez de l’arrêt de la Cour suprême de 1978, qui encadre les principes de discrimination positive aux États-Unis. Plus de quarante ans après, quelles sont les conséquences de l’instauration de la discrimination positive dans les écoles et les entreprises ? En tant que Français, quand on évoque l’histoire des luttes raciales aux États-Unis, il faut toujours se rappeler que l’histoire américaine n’a rien à voir avec la nôtre. La ségrégation a existé outre-Atlantique jusque dans les années 1960. Et aux États-Unis, chacun est habitué à se présenter comme membre d’une communauté. La discrimination positive répond à ces données. La législation de 1978 autorise l’établissement de quotas raciaux dans les programmes d’admission des universités uniquement s’ils visent à contribuer à la “diversité” de la population étudiante. Le débat entre les juges de la Cour suprême fut vif et les conséquences de leur décision fulgurantes. S’est ainsi peu à peu diffusée dans la société américaine puis occidentale l’idée que la diversité serait un bien suprême, supérieure même à la notion d’égalité.

La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale.

Vous vous référez à l’expression “capitalisme racial”, un terme inventé par la juriste américaine Nancy Leong. En quoi la quête de la diversité est-elle devenue un business ? Le “wokisme” répond au départ à des injustices sociales et raciales criantes. Il a prospéré sur des drames aussi atroces que la mort de George Floyd. Nancy Leong, par son expression “capitalisme racial”, s’afflige de l’utilisation cynique et systématique de ces questions d’origine ethnique par les entreprises, qui font de la diversité un simple argument marketing. L’entreprise traitant même la couleur de peau des salariés comme un actif financier parmi d’autres. Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive. Dans la mode, des spécialistes veillent à éviter les procès en appropriation culturelle. Des sensitivity readers, relecteurs professionnels, traquent dans les manuscrits et tous les documents officiels des entreprises tout propos pouvant être jugé comme offensant… Le capitalisme digère tout !

Le “wokisme” se développe majoritairement chez les jeunes. Dès lors, l’arrivée des jeunes dans le monde de l’entreprise signifie-t-elle la “wokisation” de l’entreprise ? C’est un fait : les jeunes, surtout les urbains, diplômés, des classes moyennes supérieures, sont très sensibles à ces questions de discrimination et tendent à approuver les codes woke . Une fois sur le marché de l’emploi, ils cherchent des entreprises fortement engagées. Et les entreprises leur répondent. Je ne crois toutefois pas que la “wokisation” de l’entreprise soit une fatalité. Les groupes peuvent, à mon sens, répondre à la légitime demande de sens qui émane des jeunes générations, sans se convertir aux matrices communautaristes. D’autres voies sont possibles. Elles sont plus exigeantes car chaque groupe doit réfléchir à une réponse personnelle, alignée avec son objet social.

Le mouvement Black Lives Matter (BLM) apparaît en filigrane dans votre ouvrage. Vous parlez d’entreprises qui se sont saisies de l’affaire pour défendre certaines valeurs. Est-ce être cynique de n’y voir qu’une stratégie de marketing ? Vous avez raison, tous les cas de figure se rencontrent. Certains patrons ont été authentiquement saisis par le drame de la mort de George Floyd et ont décidé de rejoindre par conviction le mouvement Black Lives Matter, qui entend lutter contre le racisme envers les personnes noires. Je crois toutefois que la plupart des dirigeants ont plutôt tendance à être attentistes et à naviguer au mieux entre les différentes injonctions issues de leurs salariés, de la société civile… qui leur sont adressées. Prenons l’exemple de Starbucks : au lendemain de la mort de George Floyd, la direction demande à ses salariés de ne pas afficher de slogan Black Lives Matter (pin’s, vêtement… ) afin de rester neutres vis-à-vis des clients. Alors que cette demande fuite dans la presse, de multiples activistes appellent au boycott de la chaîne. Quelques jours plus tard, Starbucks produisait ses propres tee-shirts Black Lives Matter à destination de ses salariés. La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale. Le caractère incroyablement moralisant des campagnes publicitaires, ces dernières années, est d’ailleurs frappant. Vous n’achetez plus un produit car il vous est utile ou agréable mais parce qu’il participe à l’avènement d’un monde supposé meilleur.

Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle.

Vous parlez d’une “entreprise providence”. Que signifie ce concept ? J’évoque l’“entreprise providence” afin d’illustrer l’affaissement de l’État. L’idée étant de s’interroger sur la capacité des groupes privés de remplir ces multiples fonctions de solidarité et de protection, qui étaient classiquement l’apanage du public. Lors de l’épidémie de coronavirus, les entreprises ont ainsi joué un rôle essentiel pour organiser la continuité de la vie : de nombreux groupes se sont portés volontaires pour fabriquer gratuitement du gel hydroalcoolique ou des masques. En France, nous conservons une grande sensibilité aux questions de protection des données individuelles, notamment de santé, mais dans les pays anglo-saxons ou en Asie, elles sont déjà largement monétisées. Les particuliers accordent ainsi un pouvoir de contrôle à ces grands groupes qui me semble vertigineux dans ce contexte de politisation de la sphère économique.

Lorsque Evian s’est excusé pour sa publicité pour la vente d’eau pendant le ramadan, les internautes et les politiques se sont moqués de la réaction de la marque… Un signe d’espoir ? Dans tous les pays anglo-saxons, et sans doute partout ailleurs en Europe, cet acte de repentance aurait été applaudi. La virulence des réactions au sujet d’Evian révèle la sensibilité de l’opinion française sur ces questions d’immigration. Une grande partie du pays refuse de céder à la vision communautariste. Même si le modèle universaliste apparaît, il est vrai, bien à la peine pour répondre à ce défi d’intégration de populations de plus en plus diverses, je ne crois pas que la matrice woke apporte la moindre solution. Les sociétés, en prise au sujet complexe de l’exercice de la religion au travail, et notamment de l’islam, en font l’expérience tous les jours. Pour assurer la cohabitation sur un même lieu de personnes de cultures différentes, il est bien plus utile de mettre l’accent sur ce qui rassemble tous les salariés que sur ce qui les différencie.

Comment le “capitalisme woke” porte-t-il atteinte au socle national ? La conversion des multinationales à la matrice woke heurte frontalement le modèle français universaliste. En France, la diversité est gérée depuis plus de deux siècles sur le principe de la séparation entre vie privée et vie publique. Cette distinction peine à survivre dans notre monde contemporain, mais je crois, malgré tout, qu’elle reste précieuse, qu’elle apporte en tout cas plus de solutions aux défis actuels que la grille communautariste. Cette spécificité universaliste explique d’ailleurs que la France est largement perçue à l’étranger comme la terre d’oppression des minorités. Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle. La conversion des grands groupes à cette nouvelle grammaire pose de profondes questions de souveraineté. De manière générale, on constate que le mouvement de mondialisation, qui a longtemps fortifié les démocraties, tend aujourd’hui à les fragiliser. Le capitalisme doit être régulé pour être protégé de ses excès.

Le Capitalisme woke, quand l’entreprise dit le bien et le mal, d’Anne de Guigné, La Cité, 200 pages, 19 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Ukraine fighting to keep control of key town in Donbas

Issued on: 27/05/2022 - 07:34

FRANCE 24 Follow Gulliver CRAGG

Ukrainian troops are fighting to keep control of parts of the strategic northeastern town of Lyman, the country's defence ministry said on Friday as Russia extended a relentless offensive in the Donbas region, including the Severodonetsk area where authorities say 1,500 people have died since the start of the war. Read our live blog to see how all the day's events unfolded. 

10:01pm: Russia expects $14 billon in additional energy revenue this year

Russia expects to receive one trillion rubles in additional oil and gas revenues this year, the finance minister said Friday, adding that some of these additional funds will be allocated towards Moscow's offensive in Ukraine.

"We expect to receive up to a trillion rubles ($14.4 billion) in additional oil and gas revenues, according to the forecast that we have developed with the ministry of economic development," Finance Minister Anton Siluanov said in remarks broadcast on state television.

He said the money will be spent on "additional payments" to pensioners and families with children and conducting a "special operation" in Ukraine, referring to Moscow's offensive in the pro-Western country.

9:05pm: Ukraine's Moscow-backed Orthodox church has cut ties with Russia

The Moscow branch of Kyiv's Orthodox church said Friday it was cutting ties with Russia over its invasion of Ukraine, declaring "full independence" in a historic move against Russia’s spiritual authorities.

"We disagree with the position of Patriarch Kirill of Moscow... on the war," the church said in a statement after holding a council focused on Russia’s "aggression" against Ukraine, where it declared the "full independence and autonomy of the Ukrainian Orthodox Church".

5:01pm: Putin says Ukraine is 'sabotaging' negotiating process

Russian President Vladimir Putin accused Ukraine of "sabotaging" the negotiating process between the two countries, the Kremlin said, citing comments he made to Austrian Chancellor Karl Nehammer in a phone call on Friday.

Putin also informed Nehammer that Russia was taking action to secure safe passage for vessels in the Azov and Black Seas and that it was ready to discuss a prisoner swap with Ukraine, the Kremlin said in a statement.

3:22pm: Ukraine’s defence ministry says troops are fighting to keep control of the key town of Lyman

Ukrainian troops are fighting to keep control of the northwestern and southeastern parts of the town of Lyman, the country's defence ministry said on Friday, as Russia's offensive in east Ukraine gathers momentum.

Ukrainian troops were "counteracting attempts" by Russia to push its offensive towards the key Ukrainian town of Sloviansk, defence ministry spokesman Oleksandr Motuzyanyk said at a briefing.

2:32pm: UN says more than 4,000 civilians have been killed in Ukraine so far

More than 4,000 civilians have been killed in Ukraine since Russia's invasion began on February 24, although the true number is likely much higher, the UN rights office (OHCHR) said in a statement on Friday.

In total, 4,031 people have been killed, including nearly 200 children, according to OHCHR, which has dozens of monitors in the country. Most were killed by explosive weapons with a wide impact such as shelling from heavy artillery or airstrikes.

It did not attribute blame for the deaths. Russia has denied targeting civilians in the conflict.

12:45pm: Russia looking to boost grain production, exports

Russia said Friday it was looking to ramp up its production of grain to export in the coming season, amid a global food crisis exacerbated by Moscow's military campaign in Ukraine.

The military action and sanctions imposed on Russia over the offensive have disrupted global supplies of grain, wheat and other commodities. Russia and Ukraine alone produce 30 percent of the global wheat supply.

"In the current season (2021-2022) we have already exported over 35 million tonnes of grain, including 28.5 million tonnes of wheat," Agriculture Minister Dmitry Patrushev said at a Russian grain forum, adding that before the end of the season on June 30 the export volume will exceed 37 million tonnes.

"In the coming season (starting July 1, 2022) we estimate our export potential for grain at 50 million tonnes," he said.

12:34pm: Unclear what Ukraine wants: Kremlin on stalled peace talks

The Kremlin said on Friday that it blames Ukraine for the fact that peace talks between the two countries are frozen, saying it was unclear what Kyiv wanted.

Kremlin spokesperson Dmitry Peskov said in a call with reporters: "The Ukrainian leadership constantly makes contradictory statements. This does not allow us to fully understand what the Ukrainian side wants."

Ukrainian President Volodymyr Zelensky said earlier that he had tried repeatedly to organise a meeting with Russian President Vladimir Putin to end the war, but that Russia did not appear to be ready yet for serious peace talks.

12:01pm: West has declared 'total war' on Russia, Lavrov says

Russian Foreign Minister Sergei Lavrov on Friday accused Western countries of waging a "total war" on Russia and its people and culture as Moscow pushes on with its military operation in Ukraine.

"The West has declared war on us, on the whole Russian world. The culture of cancelling Russia and everything connected with our country is already reaching the point of absurdity," Lavrov said at a ministry meeting.

He accused the West of banning Russian writers, composers and other cultural figures. 

"It is safe to say that this situation will be with us for a long time," he added. 

11:22am: Johnson says Putin making slow but palpable progress in Donbas

British Prime Minister Boris Johnson said on Friday that Russian President Vladimir Putin was making slow but palpable progress in the Donbas region of Ukraine. "I'm afraid that Putin, at great cost to himself and to the Russian military, is continuing to chew through ground in Donbas," he told Bloomberg TV.

"He's continuing to make gradual, slow, but I'm afraid palpable, progress and therefore it is absolutely vital that we continue to support the Ukrainians militarily.

10:55am: Pro-Russia separatists say have captured strategic town of Lyman

Moscow-backed separatist forces in Ukraine said Friday they had captured Lyman, a strategic town that sits on a road leading to key eastern cities still under Kyiv's control.

Separatist forces have "taken full control of 220 settlements, including Krasny Liman", the breakaway region of Donetsk said on its Telegram channel, using an old name for the town.

Lyman, site of a key railway hub, has been a major front line as Russian forces press down from the north, one of three directions from which they have been attacking Ukraine's industrial Donbas region. The pro-Russian Donetsk People's Republic separatists said they were now in full control of it.

Oleksiy Arestovych, adviser to Ukrainian President Volodymyr Zelensky, appeared to confirm the fall of Lyman in an interview overnight, and said the battle there showed that Moscow was improving its tactics.

7:16am: Zelensky condems Russia's assault on Donbas

Ukraine’s President Volodymyr Zelensky condemned Moscow's brutal assault on the Donbas – where it has redirected its forces after having failed to capture Kyiv – adding that its bombardment could leave the entire region "uninhabited".

"All this, including the deportation of our people and the mass killings of civilians, is an obvious policy of genocide pursued by Russia," he said. Pro-Moscow separatist groups have since 2014 controlled parts of Donbas, but Russia now appears set on taking the whole region.

Invading forces are closing in on several cities, including the strategically located Severodonetsk and Lysychansk, which stand on the crucial route to Ukraine's eastern administrative centre in Kramatorsk.

(FRANCE 24 with AFP)

 

© France Médias Monde graphic studio

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Should the war in Ukraine spur a nuclear security rethink?

Focus

War in Ukraine: Russian patriotism at heart of Putin's strategy

As it happened

Russia shells Kharkiv, war in Donbas reaches ‘maximum intensity’

Valeurs Actuelles

[D’Orcival] Le “wokisme” est-il arrivé au gouvernement ?

On devrait se le rappeler. Le premier à avoir salué la nomination de Pap Ndiaye aux fonctions de ministre de l’Éducation nationale est celui qui se présente comme le futur “Premier ministre” de gauche issu des prochaines élections : Jean-Luc Mélenchon. « Je salue une audace », dit-il en parlant du « grand intellectuel » qu’il reconnaît en M. Ndiaye, au moment de sa nomination. Le président de la République a dû se dire qu’il avait gagné, puisqu’il vient d’obliger son principal adversaire à plier.

Mais Mélenchon ajoute aussitôt : « Je partage ce qu’il [Pap Ndiaye] disait en juillet 2019 : “Quant à Emmanuel Macron, s’il lui arrive de s’exprimer avec éloquence comme le 10 mai, à propos de la mémoire de l’esclavage, on peine à discerner une politique ou même un point de vue consistant…” » Une petite citation assassine qui va nourrir les commentaires.

De Blanquer à Pap Ndiaye: le grand écart

Pap Ndiaye est le dixième ministre de l’Éducation nationale depuis vingt ans, c’est-à-dire depuis Luc Ferry. Son prédécesseur immédiat, Jean-Michel Blanquer, aura été le premier à demeurer cinq ans dans ses fonctions. La politique qu’il a conduite était à l’opposé de celle de Najat Vallaud-Belkacem qui l’avait précédé sous François Hollande. Cela supposait un revirement assez spectaculaire de la part d’Emmanuel Macron, ancien ministre de l’Économie de Hollande, devenu président à son tour.

Macron aurait pu, comme Jacques Chirac, se garder de rien faire à l’Éducation nationale, en évitant la moindre grève ou le moindre incident (il se souvenait de la mort, en décembre 1986, de Malik Oussekine, qui, trente-six ans après, donne lieu à une série télévisée). Mais non, Macron a laissé faire Blanquer. Celui-ci aurait pu, et c’était le conseil que lui donnait son lointain prédécesseur, Luc Ferry, s’emparer de la réforme de l’enseignement professionnel, il a préféré s’occuper du baccalauréat tout en laissant les maths à l’abandon. Macron est-il maintenant en train de parier sur un second retournement, à l’inverse de celui de 2017 ?

Pap Ndiaye n’a eu jusqu’à présent ni carrière ni ambition politiques. Cinquante-six ans, normalien (Saint-Cloud) et agrégé d’histoire, c’est un professeur. Il a passé cinq ans dans les universités américaines, s’est impliqué dans la création du Conseil représentatif des associations noires (Cran) en France, a publié plusieurs livres dont le dernier (chez Tallandier) est titré les Noirs américains , très impressionné par leur histoire, marquée par le mouvement Black Lives Matter. Il a été chargé du musée d’Histoire de l’immigration avant d’être appelé par l’Élysée. Quand, l’accueillant à son ministère, rue de Grenelle, au moment de la passation des pouvoirs, Jean-Michel Blanquer lui rappelle que « l’école de la République, c’est la liberté, l’égalité, la fraternité et la laïcité », ce n’est pas sans intention. Pap Ndiaye lui répond : « Je suis un pur produit de la méritocratie républicaine dont l’école est un pilier… »

Woke contre anti-woke

D’évidence, la différence est ailleurs. Le 7 janvier dernier, Jean-Michel Blanquer ouvre un colloque à la Sorbonne intitulé “Après la déconstruction : reconstruire les sciences et la culture”. Un colloque organisé par le Collège de philosophie, qui, en décembre, en faisait ainsi l’introduction et en définissait l’esprit : « La “pensée” décoloniale, aussi nommée woke ou cancel culture, représente un défi pour le monde éducatif. » Parce que de cette pensée découle « une forme d’ordre moral incompatible avec l’esprit d’ouverture, de pluralisme et de laïcité qui en constitue l’essence ».

« Le “wokisme” est un épouvantail, plus qu’une réalité sociale ou idéologique », réplique Pap Ndiaye dans le Monde du 6 janvier. « Blanquer doit se dire que le “wokisme” est arrivé au gouvernement », assure le sénateur communiste Pierre Ouzoulias. Devenu l’anti-Blanquer, le nouveau ministre de l’Éducation nationale va-t-il continuer à vouloir « faire de l’immigration un élément central de l’histoire nationale » ? Le président de la République, au nom du “en même temps”, lui donnera-t-il toute latitude en ce sens ?

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - World

Greece accuses Iran of 'piracy' following seizure of two oil tankers in Gulf

Issued on: 27/05/2022 - 19:54

NEWS WIRES

Greece accused Iran of "piracy" after Tehran's Revolutionary Guards said they seized two Greek-flagged oil tankers in the Gulf Friday.

"These actions are tantamount to acts of piracy," the foreign ministry said in a statement, warning Greek citizens to avoid travelling to Iran.

Athens said Iranian navy helicopters had landed gunmen on the two tankers earlier on Friday.

One of them, the Delta Poseidon, was sailing in international waters at the time, the ministry said.

A spokeswoman at the Athens-based company Polembros identified the second tanker as the Prudent Warrior.

"The ship has been seized by the Iranian authorities. We have no communication with them at this time," she told AFP.

The Greek foreign ministry said the second tanker was near the Iranian coast when seized.

The ministry said nine Greeks were among the crews of both vessels, but did not give a number of other sailors on board.

Athens has informed the European Union and the International Maritime Organisation of the incident, the ministry said.

(AFP)

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Pentagon disputes Iran's claims that US tried to seize oil tanker in Sea of Oman

Israel blames Iran for deadly attack on oil tanker off Oman

Iran’s Raisi vows to ‘avenge’ killing of senior Revolutionary Guard

Valeurs Actuelles

Eglise catholique : les “abus” du rapport Sauvé…

Si nous publions ce travail et ce genre de réflexion sur le rapport Sauvé [ le Rapport Sauvé, une manipulation ? , NDLR], c’est bien parce que notre premier souci se porte sur les victimes. Si l’on souhaite traiter un problème grave (en l’occurrence ici la question des abus sexuels sur mineurs dans l’Église), il est nécessaire de fonder et de développer un plan d’action sur des bases certaines. [… ] Dans le cas présent, les “résultats” ont été jetés en pâture à l’opinion publique à grand renfort d’une campagne médiatique préparée et annoncée. [… ] Nombre d’évêques ont alors fait discrètement comprendre être tombés des nues, découvrant à ce moment-là, en direct, l’ampleur du phénomène. Plus d’un a été choqué par les « exercices préparatoires » à la communication, que certains ont jugés « malsains » (pour essayer de demeurer charitable). Cette théâtralité a culminé avec la mise en accusation publique, haineuse, du “Vous devez payer pour tous ces crimes”, les doigts pointés vers les évêques présents. […] À partir de là, le raz-de-marée médiatique était en route et nombre de nos représentants ecclésiastiques se sont retrouvés emportés dans un tourbillon face auquel ils n’ont eu d’autre choix que de courber l’échine.

Du rôle de la parole

Il y a plusieurs décennies, la “société” considérait, à tort ou à raison, que c’était l’intérêt des enfants, des familles et des différentes institutions de rapidement “tourner la page” quand abus il y avait eu. Que ce soit de la part d’un enseignant, d’un membre de la famille, d’une institution civile, laïque, religieuse ou d’un groupe sportif par exemple. On estimait qu’il était traumatisant pour un enfant d’être confronté à la justice, à la police, aux mises à l’épreuve des témoignages, aux vérifications face aux potentiels mensonges, etc. Il y avait une forme de consensus social qui allait dans ce sens, dans l’ensemble des institutions et l’ensemble de la société. Il s’agissait d’une réalité sociétale de toute une époque qui estimait que la parole ne libérait pas. Qu’au contraire, elle éclairait d’une trop vive lumière des situations qu’on estimait préférable de laisser dans l’ombre, dans l’intérêt des victimes et des différentes institutions. Les années 1990 ont représenté un tournant dans la perception que les sociétés ont eue de ce genre de traumatismes. Nous sommes passés actuellement dans une tout autre représentation, on estime que c’est justement la parole qui libère. Et je souhaite évidemment que la parole aide effectivement les victimes à se libérer.

Une temporalité sujette à caution

Un certain nombre d’évêques auraient souhaité que l’enquête portât sur vingt à trente ans, ce qui aurait permis, dans l’intérêt des victimes, d’étudier des cas concrets au sein d’une Église qui avait pris des positions claires, et surtout des mesures. En prenant soixante-dix ans pour enquêter, on faisait donc déjà fausse route parce qu’on était obligé d’avoir recours à d’autres procédés qu’à ceux qu’on utilise pour une enquête, utiliser des sondages, forcément hasardeux, et de mélanger plusieurs époques qui avaient une vue et un fonctionnement radicalement opposés sur le sujet.

Partir sur une période plus courte n’indiquait nullement la volonté d’enterrer des crimes anciens, mais simplement la volonté de poser un diagnostic indiscutable, avec des enquêtes scientifiques rigoureuses, qui permettent de dresser un état des lieux et d’analyser comment les dispositions mises en place pour lutter contre ce fléau ont été respectées ou non, dans l’intérêt des victimes, comme de ceux qui auraient pu le devenir.

Des questions qui en disent long

Nous sommes le 12 avril 2019, il s’agit chronologiquement de la première audition en audience plénière qui a été publiée, l’acte premier du travail de la Ciase. Les enquêteurs sont donc, en théorie, à ce moment, libres de tout préjugé, vierges de toute idéologie. Cependant, nous allons découvrir que les préjugés les plus naïfs sont déjà là, les questions ne sont pas posées de manière neutre, une hostilité sourde se fait déjà entendre et les germes des préconisations finales sont, dès le premier jour, dans l’esprit de l’équipe. Relisons un certain nombre d’interventions de membres de la Ciase.

Question 8 : La place faite aux femmes dans l’Église n’est-elle pas contraire à l’égalité en dignité de tous les êtres humains, telle qu’elle est proclamée par l’article 1er de la Déclaration universelle des droits de l’homme ?

Question 9 : Le fonctionnement hiérarchique, purement masculin et parfaitement pyramidal de l’Église catholique n’induit-il pas une culture du secret et ne favorise-t-il pas une grande solitude qui peut être facteur de troubles et d’actes délictueux jusqu’à la pédophilie ?

Question 11 : Quels remèdes entrevoyez-vous pour éviter que ces abus ne se reproduisent ? En termes d’exercice de l’autorité, de gouvernance de l’Église, de sélection et de formation des prêtres et religieux, de statut des clercs ?

Des interventions ignorantes et hostiles…

Philippe Portier, historien et sociologue, premier vice-président de l’École pratique des hautes études : « Cette obsession de la pureté remonte à l’avant-XIXe siècle, à la sacralisation de la pureté du prêtre. »

Christine Lazerges, professeur émérite de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, ancienne présidente de la Commission nationale consultative des droits de l’homme : « Si le problème tient au piédestal sur lequel on place le prêtre, on le résoudrait en grande partie en ordonnant des femmes. »

Anne Devreese, ancienne directrice générale de l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse : « Vous avez insisté sur le registre lexical utilisé, renvoyant à la famille, avec les termes de père, de frère et sœur. Cela évoque l’inceste. J’ai été frappée d’entendre, dans le reportage d’Arte sur les religieuses abusées, exactement les mêmes phrases que ce que l’on entend lorsqu’il est question d’inceste, un sujet que je connais bien. »

Antoine Garapon, magistrat, ancien secrétaire général de l’Institut des hautes études sur la justice : « Vous avez passé quatre années au Vatican. Le contraste est saisissant entre la lutte farouche menée contre le mariage homosexuel et la situation de crise actuelle liée aux scandales de pédophilie, le cas du cardinal Barbarin étant d’ailleurs emblématique de ces deux aspects. Quel est votre sentiment à ce sujet ? Dans le livre de Frédéric Martel, l’Église est constantinienne : elle fait passer au premier plan la lutte politique, contre le communisme avec Jean Paul II, quitte à soutenir l’insoutenable avec Alfonso López Trujillo par exemple ; la lutte contre le mariage gay est aussi politique. L’objectif politique prime la morale. Est-ce la même chose aujourd’hui selon vous ? »

Christine Lazerges : « Que pensez-vous du fait que les enfants de chœur soient toujours des garçons, habillés comme le prêtre ? Pourrait-on préconiser une mixité ? » Anne Devreese : « Je reviens sur le traitement différencié entre filles et garçons. N’y a-t-il pas un lien avec le sujet de la dévalorisation des filles et de leur sexualité, elles qui sont vues comme vicieuses, tentatrices ? N’y a-t-il pas dans l’Église non seulement une vision extrêmement dégradée de la sexualité, mais plus encore quand elle implique des femmes ? N’est-ce pas “moins grave” d’avoir des relations sexuelles avec un garçon ? »

Les auditions de victimes n’ont pas encore commencé, mais les bases des préconisations finales sont là, et les clichés qui animent les membres de la commission semblent empruntés à la pire littérature de gare. On est ici bien davantage dans un réquisitoire qui cherche des confirmations à ses postulats que dans une analyse posée et équilibrée sur un sujet. Ils auraient souhaité se caricaturer, ils n’auraient pas mieux fait.

Que cherchait vraiment la Ciase ?

M. Sauvé a déclaré le 5 octobre au journal le Figaro : « Ce rapport serait un échec si l’essentiel de nos 45 recommandations n’était pas suivi d’effet. » Cette commission qui n’était à la base qu’une “expertise” de consultation, fondée sur la confiance, a trop rapidement sombré dans l’hubris, la démesure. Nous ne pouvons qu’être surpris que M. Sauvé en arrive à s’autoattribuer, s’autoaccorder le principe d’une d’infaillibilité quasi pontificale, alors qu’il ne présidait qu’une commission d’enquête, pouvant faire des recommandations, mais qui ne devaient pas s’étendre au-delà de certaines limites qui malheureusement ont été franchies. [… ] Quand on est chargé d’une mission qui cherche à déterminer un nombre de victimes et les manières de les protéger, on n’a pas le droit de faire dérailler cette mission pour la transformer en argument de révolution dans l’Église catholique, surtout quand cette Église nous a donné sa confiance. [… ]

Sur le cas Barbarin…

Une autre “anecdote” est particulièrement marquante : la commission Sauvé a reçu les avocats de ceux qui ont attaqué le cardinal Barbarin en justice, et le rapport les cite. Mais l’avocat de Son Éminence n’a même pas été contacté et donc n’a pu faire valoir les jugements successifs de la cour d’appel et de la Cour de cassation en faveur du cardinal, qui a été totalement relaxé. Cela se passe de commentaires.

Une méthodologie douteuse

La Ciase a pu consulter toutes les archives judiciaires qu’elle a voulu. Pour un total maximal de 413 dossiers qui apparaissent dans les archives publiques. Soit, par rapport aux 45 360 plaintes qui sont estimées à partir des projections de Mme Nathalie Bajos, moins de 1 %. Les autres ont disparu dans la nature, comme par enchantement. Comment peut-on avoir confiance dans ces travaux de l’Inserm ? [… ] Cinquante-six pour cent du total des abus estimés ont eu lieu entre 1950 à 1970, 8 % des abus dans la société à l’époque. À propos de l’appel à l’ensemble de la population française : sur 1 500 personnes qui ont répondu à un appel à témoignages, il n’y en a que quatre qui ont témoigné pour des abus commis depuis les années 1990. Et pourtant, à partir de ces quatre témoignages, la commission annonce que les choses n’ont pas changé au cours de ces dernières décennies. [… ] Étant donné le faible taux (au sens purement mathématique du terme) des personnes concernées dans ce “sondage” par les abus (0,17 % chez les femmes et 0,69 % chez les hommes après redressement), il suffi t ici que sur la totalité de sondés, un homme sur 300 mente sur Internet de manière anonyme, pour doubler le nombre d’abus par les clercs, reportés dans le sondage.

Une “prévalence” fabriquée

Nous remarquons l’approche “originale” de la Ciase, qui regroupe pour l’Église l’ensemble des lieux d’abus (écoles, patronages, paroisses… ) pour produire ce chiffre de 1,2 %. Pendant ce temps, les lieux laïcs (écoles, clubs de sport, centres aérés, colonies…) sont éclatés. Si l’on prend le soin de regrouper les différents lieux laïcs de la même façon, les chiffres sont équivalents. Cet argument suffi t déjà à éliminer le concept de « plus forte prévalence » du rapport de la Ciase. Il existe un certain nombre d’études internationales sur le sujet, qui placent l’Église dans une position plus favorable que les autres milieux, c’est-à-dire avec proportionnellement moins de cas d’abus sexuels que dans les autres sphères sociales.

Extrapolation à géométrie variable

Au cours des dernières années, l’archevêque de Paris a fait le choix, dès qu’il y avait des dénonciations, de transférer immédiatement et directement les dossiers au parquet. Sur les 23 ou 24 dossiers transmis, il n’y en a que trois qui ont été retenus. Le parquet ne s’est pas prononcé sur ces trois cas, il estime simplement que les dossiers méritent d’être creusés, de donner lieu à des investigations, ce qui ne signifie pas qu’agression il y a eu. Les 20 ou 21 autres dossiers n’avaient, selon le parquet, aucune consistance et aucune crédibilité et ne pouvaient donner lieu à poursuites. Si l’on va au bout de la méthodologie de l’Inserm, en appliquant le même principe de l’extrapolation par multiplicateurs, sur huit personnes qui déclarent avoir été agressées, ou qui interprètent des gestes comme des agressions, il y en a qu’une qui l’a peut-être potentiellement été. Nous pouvons donc, en fidélité à cette logique, immédiatement diviser les chiffres de l’Inserm par huit. Mais l’Inserm n’est pas allé au bout du travail.

Conclusion

Il n’est pas insensé qu’une commission qui est allée très loin dans le “passage au crible” de l’institution puisse admettre d’être, à son tour, passée au crible et remise en question sur un certain nombre de ses aspects, sans avoir à se braquer en écrivant qu’ « il ne reste rien des critiques très graves qui ont été adressées à ce rapport » (synthèse de la réponse de la Ciase à l’Académie catholique de France, 8 février 2022). Si la lettre de mission a effectivement demandé une étude historique depuis 1950, elle a pris soin de demander des préconisations à partir des mesures que l’épiscopat avait prises depuis 2000. La Ciase semble s’être engouffrée (sans doute en grande partie par aveuglement) dans cette brèche et a utilisé l’ensemble de la période 1950-2020 comme base pour ses recommandations, ce qui n’avait plus rien à voir avec le cadre fixé au départ. L’immense majorité des abus ayant été commis avant 2000, cela ne pouvait conduire qu’à un résultat biaisé car les 45 recommandations de la commission semblent pour la plupart s’adresser à une Église qui n’existe plus, ou presque plus depuis près d’un demi-siècle.

Ce rapport ne permet donc pas de déterminer les priorités nécessaires pour renforcer la prévention aujourd’hui et à l’avenir, ce qui peut être finalement considéré comme une grave occasion manquée. […] Ceci ayant été exprimé, nous redisons, toute révérence gardée, aux responsables de la Conférence des évêques de France que nous regrettons que l’on parle de « responsabilité institutionnelle » là où seules des personnes sont engagées, et de « dimension systémique des abus », alors que ceux qui ont perpétré ces abus ont très gravement enfreint les lois du système (c’est-à-dire de l’Église). Il faut être intransigeant sur le fait que l’Église renforce et pérennise les mesures mises en œuvre depuis vingt ans, sans remettre en cause certains éléments fondamentaux de l’institution, de l’ordre et de la doctrine. Ceci à la seule condition de l’objectivité, loin de toute récupération idéologique : alors le travail de justice, pour les victimes en premier lieu, pourra se faire dans les meilleures conditions.

Le Rapport Sauvé, une manipulation ?, du père Michel Viot et Yohan Picquart, préface de Paul Deheuvels, de l’Institut, Via Romana, 158 pages 15 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

'Switch off the TV': Former Russian-state journalist's plea to Russians

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Zhanna Agalakova quit her job as a journalist in March for Channel One, a Russian state-controlled TV channel, over the invasion of Ukraine, she's now in exile.

In an interview with BBC Newsnight, she urged people in Russia to switch off their TVs if they wanted the truth about the war in Ukraine.

"It's a brainwashing machine," she told David Grossman.

Watch the full interview Friday 27 May on BBC Two at 22:30 BST (UK only).

Valeurs Actuelles

Le cercle vicieux des médecins intérimaires

Moins de médecins, moins de malades, a-t-on pensé il y a quelques années. En leur rendant plus difficile d’obtenir un rendez-vous chez leur généraliste, les patients seraient incités à diminuer leur consommation excessive de soins médicaux. Bientôt, par la grâce de ces restrictions, le trou dans les comptes de la Sécurité sociale ne serait plus qu’un mauvais souvenir. Pourtant, fort curieusement, la baisse du nombre de praticiens à grands coups de numerus clausus n’a pas empêché les gens de continuer à avoir besoin de soignants. Sauf que maintenant il n’y en a plus assez. Ce n’est pas une vraie surprise mais cela cause de vrais ennuis, et la pyramide des âges montre que ceux-ci ne sont pas près de s’arranger.

L’un des aspects qui concentrent beaucoup des effets pervers de la situation, tristement prévisible depuis plus de vingt ans, est celui des médecins remplaçants. À part peut-être Mère Teresa en son temps, ceux qui prennent soin des malades ont parfois besoin de prendre soin d’eux-mêmes. Non pas parce qu’ils formeraient une bande de rois fainéants, mais parce que le serment du médecin, qui figure en annexe du code de déontologie médicale et constitue une sorte de prolongement du serment d’Hippocrate, engage le médecin à déclarer : « Je veillerai à ma propre santé, à mon bien-être et au maintien de ma formation afin de procurer des soins irréprochables. »

Comme les maladies ne se mettent pas toujours en congés en même temps que le médecin, lorsque ce dernier doit s’absenter il a recours à un médecin remplaçant, qui n’a pas de cabinet à lui mais qui est au système de santé ce que l’huile est à l’engrenage : l’indispensable auxiliaire qui permet à la machine de continuer de tourner. Malheureusement, tels des rois Midas des temps modernes, en organisant la pénurie de médecins, les gouvernements successifs ont changé cette huile en or, et à l’instar du fameux récit mythologique cette transmutation ne s’est pas faite pour le meilleur mais pour le pire.

au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet

Par un mécanisme de marché qui évoque plutôt la loi de la jungle, les trop rares médecins remplaçants sont devenus les rois de la place, même hors déserts médicaux, au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet. Il y a vingt ans, la rétrocession accordée à un remplaçant pouvait être de 70 % (en clair : 70 % du chiffre d’affaires réalisé pendant son remplacement lui revenait). L’on est passé ensuite à 80 %. À présent, 85 % est en passe de devenir la nouvelle norme, et rien ne semble pouvoir stopper la tendance haussière. Atteindre 100 % n’est pas encore la règle mais n’est déjà plus si rare.

Voilà bien des problèmes de riches, diront certains. Les médecins sont loin d’être au plus bas de la pyramide des revenus, ils peuvent bien donner un peu ! Problèmes médicalo-médicaux, renchériront d’autres, qui se demanderont ce que ça peut bien faire au citoyen lambda que des médecins donnent trop ou pas assez à d’autres médecins.

Ami lecteur, sans aller jusqu’à dire comme le Dr Knock que tout bien portant est un malade qui s’ignore, reconnaissons que nous sommes tous appelés à avoir un jour besoin de soins. Et donc, si, quelles qu’en soient les raisons, l’organisation du système de santé conduit à la réduction de l’offre, tout le monde en pâtit.

La position excessivement dominante des remplaçants sur le marché des soins les encourage à se vendre au plus offrant, que ce soit à d’autres médecins ou à des collectivités qui subissent les ravages des déserts médicaux. Ces dernières en sont réduites à signer des contrats de plus en plus léonins pour faire venir des praticiens de moins en moins impliqués. Or si les remplaçants continuent à être courtisés ainsi, ils seront de moins en moins enclins à faire les efforts nécessaires pour que l’offre de soins se maintienne à un niveau acceptable.

Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur.

Entendons-nous bien : il n’est pas question ici de prétendre que les médecins remplaçants seraient davantage prédisposés au tempérament de mercenaire que le reste de la population. Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur. Il est devenu parfois si difficile de faire face que des praticiens installés en sont désormais à renoncer à chercher des remplaçants, préférant fermer leur cabinet le temps de leur absence plutôt que de se mettre en quête d’une si coûteuse arlésienne.

Que faire ? Parmi les pistes de réflexion, il y a celle des contrats de remplacement. Il serait souhaitable que ceux-ci soient davantage encadrés, de manière à éviter que sous la pression exercée par les circonstances ils s’alignent encore et toujours sur le moins-disant en termes d’investissement individuel. Par exemple, un seuil de rétrocession fixe (ou compris entre certaines limites) pourrait permettre de limiter les risques de “débauchage”. Et il conviendrait de réfléchir à instituer des clauses plus précises, qui dissuadent les annulations intempestives. Aujourd’hui, en effet, rien n’empêche vraiment un remplaçant de renoncer au dernier moment, par simple convenance, à un contrat pourtant signé en bonne et due forme. Seule sa conscience professionnelle peut le retenir de laisser tomber les patients qui lui avaient été confiés et ne pourraient peut-être pas sans dommage attendre le retour de leur médecin référent.

Bien sûr, on ne réglera pas ces questions d’un coup de baguette magique, et encore une fois il n’est pas question de faire porter le chapeau de tous les problèmes aux seuls médecins remplaçants, indispensables au système et dont beaucoup font leur travail avec dévouement pour le bien de tous. Il reste que les problèmes posés par l’organisation actuelle devront absolument être traités dans les débats à venir sur les évolutions nécessaires de notre système de santé, pour faire en sorte que l’idéal de carrière de nos jeunes docteurs ne se rétrécisse pas à celui d’ intermittents de la médecine.

* Asclépios est médecin généraliste.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

“Emily in Paris,” but in London? Camille Razat speaks to FRANCE 24 in Cannes

Issued on: 27/05/2022 - 01:32

Juliette MONTILLY Follow

FRANCE 24 met “Emily in Paris” French star Camille Razat at the 75th Cannes Film Festival. She features in Didier D. Daarwin's film "Mastemah'' at the "Marché du Film" section of the festival. She speaks about everything from Paris and cinema to feminism.

Valeurs Actuelles

“Je me souviens du procès Salan… ” Hippolyte Wouters témoigne

Mon propos n’est pas de refaire ici le parcours du général Salan, ni même son procès, qui eut lieu il y a soixante ans, en mai 1962. Rappelons à toutes fins, pour les jeunes générations, que le général Salan était un des plus brillants officiers de France, de tous les militaires le plus décoré, notamment pour ses campagnes en Indochine, et que, chargé des campagnes d’Algérie et délégué général du gouvernement français en Algérie, il s’écria au balcon du forum d’Alger devant une foule en colère : « Vive de Gaulle ! », ce qui semble assez clairement avoir contribué à ramener ce dernier au pouvoir.

Comme le général de Gaulle, après avoir été élu, fit une politique contraire à celle qui lui valut son élection, le général Salan entra dans la clandestinité, à la tête de l’OAS (Organisation armée secrète), dont le but était de maintenir l’Algérie française. Cette organisation eut beaucoup d’attentats et de morts à son “actif”, faisant en quelque sorte “contrepoids” au terrorisme du FLN, qui, avec les mêmes moyens, luttait pour l’indépendance de l’Algérie. Le général Salan fut arrêté en 1962 et traduit en justice quelques semaines après son adjoint, le général Jouhaud, qui fut condamné à mort par le même tribunal que celui devant lequel il allait comparaître.

Mon propos est en fait de vous livrer le témoignage de celui qui, tout jeune avocat au barreau de Bruxelles, avait été choisi avec son confrère Me Vergauwen par la Ligue belge des droits de l’homme pour faire un rapport sur le respect par cette juridiction du caractère équitable du procès et des droits de la défense. J’acceptai bien entendu avec enthousiasme ! J’y allai, grisé de pouvoir assister à un procès d’une telle envergure, sans préjugés, même si, en tant qu’observateur, mon rôle consistait plus à critiquer le tribunal que l’accusé. Et peut-être aussi avec, comme tout avocat, un peu plus d’empathie pour la défense que pour l’accusation.

Je comprenais parfaitement, en l’espèce, la position des deux parties. Celle du pouvoir, incarnée par le général de Gaulle, qui, en voulant donner l’indépendance à l’Algérie, avait une politique, sans doute sage, mais difficile à faire admettre, et aussi celle de l’accusé qui s’était senti trahi par celui qu’il estimait avoir amené au pouvoir pour réaliser une politique conforme à ses promesses. C’est dire qu’on allait vivre des jours intenses ! Le général Salan allait-il pouvoir sauver sa tête ? Question d’autant plus brûlante que, comme je l’ai déjà dit, son adjoint avait été condamné à mort par le même tribunal quelques semaines plus tôt. Mais les plus désespérés ne sont-ils pas les chants les plus beaux ?

Le Haut Tribunal militaire était composé de trois hauts magistrats professionnels, de trois hauts gradés militaires, et, curieuse anomalie, de trois membres de la société civile désignés par le chef de l’État lui-même. Le procès commença le 15 mai. Il était prévu pour trois jours. Il en prit huit. Le procès Salan étant ma seule occupation à Paris, j’étais derrière les barrières Nadar deux heures avant l’audience qui commençait à 13 heures. Soucieux d’avoir la meilleure place – mes confrères parisiens vaquant à leurs occupations -, je m’installais inconfortablement, muni d’un sandwich, d’une bière et de quelques journaux, les mots croisés complétant mes activités. Mais cette longue et bancale attente avait l’avantage de me placer juste à côté du banc de la défense et de me permettre non seulement d’entendre les témoins, mais aussi de les voir parler, ce qui me paraissait plus instructif encore.

Cette proximité avec le banc de la défense occupé par quatre avocats créait, je dois bien le dire, une inconsciente solidarité avec ceux-ci : je m’imaginais déjà en être le cinquième homme ! Les premières choses qui me firent impression étaient le décor, et surtout le décorum : le chatoiement des robes rouges et des hermines, le foisonnement des décorations qui bardaient les poitrines des juges, le solennel aboiement des huissiers qui annonçaient l’arrivée du tribunal ! Tout cela me parut grisant, tant il est vrai que la France a, bien plus que la Belgique, le sens du spectacle, et que même ce qui n’y est pas plus reluisant y est toujours plus brillant !

Je scrutais aussi les visages. Le président du Haut Tribunal militaire, M. Bornet, n’était pas tout à fait à la hauteur du décor : il avait l’air d’un comptable bien nourri. En revanche, le procureur Gavalda était un homme beau et de haute stature. Il s’exprimait avec un léger accent cévenol (je dis “cévenol” parce qu’il était originaire des Cévennes !) et cela donnait un surcroît d’authenticité à ses propos. Me Tixier-Vignancour ressemblait un peu à un taureau, qui, selon les dires d’un de mes confrères, aurait une âme de poisson.

Comment la justice allait-elle résoudre l’incompatibilité des deux serments prêtés par l’accusé ? Celui d’obéir aux autorités de son pays et celui qu’il avait fait de ne pas abandonner les Français d’Algérie, et surtout les Algériens qui avaient fait confiance à la France et risquaient d’être massacrés dès l’indépendance acquise. J’allais assister à une tragédie grecque auréolée du panache français ! Et une tragédie d’autant plus poignante que la vie ou la mort en était l’enjeu. Premier moment de grande émotion : l’accusé entre dans la salle, entouré de deux gendarmes et vient se placer dans le box.

Son aspect manque un peu d’aura. On imagine que le général le plus décoré de France doit avoir un aspect à la mesure de sa gloire militaire. En fait, il avait un air un peu flasque et rond, et sa rare chevelure grise était encore teintée du roux dont elle était enduite pour favoriser sa clandestinité. Cela lui donnait un peu un air de clown triste, mais cette impression se dissipa assez rapidement lorsqu’il prit la parole pour dire très longuement au tribunal qu’il garderait le silence !

Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence.

Sa déclaration fut hautaine, percutante et d’assez bon aloi. J’ai pu prendre note de son exorde et de sa péroraison. « Je suis le chef de l’OAS, ma responsabilité est donc entière. Je la revendique […] . Je ne suis pas un chef de bande, mais un général français représentant l’armée victorieuse, et non l’armée vaincue. » Et ses derniers mots : « Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence. » Et on ne l’entendit plus pendant les huit jours que dura le procès !

J’avoue que j’ai gardé un souvenir un peu plus estompé des toutes premières journées consacrées aux inévitables escarmouches visant ou la compétence du tribunal ou la validité des actes de procédure, ou le choix des témoins à entendre, escarmouches qui se terminent tout aussi inévitablement par la décision de joindre l’incident au fond, en d’autres mots d’écarter tout ce qui pourrait empêcher le procès d’avoir lieu !

Il n’en reste pas moins que les passes d’armes entre l’accusation et la défense, assurée sur ce point par Mes Menuet et Le Corroller, ne manquaient pas de piquant et d’intérêt.

On entra dans le vif du sujet avec l’audition des témoins. Sur les 180 proposés, on en garda une soixantaine. Quelques hautes personnalités à charge et la grande majorité à décharge. Je ne citerai ici que ceux qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont frappé par le fond ou la forme de leurs dépositions. J’avoue avoir été ému par le frère de l’accusé, Georges Salan, médecin de son état et gaulliste convaincu. Il ne partageait donc en rien les opinions de son frère et il termina son intervention en disant : « J’ai tenu à apporter publiquement le témoignage de mon amitié conservée et de mon affection toujours fidèle, car Raoul et moi appartenons à une famille dans laquelle, quelles que soient les divergences d’opinions et les oppositions d’idées, on ne se renie pas entre frères. »

On entendit alors un témoin de première importance, Michel Debré, qui fut le Premier ministre du général de Gaulle et qui avait à faire le grand écart entre son obédience à son chef et ses prises de position extrêmes, mais antérieures, en faveur de l’Algérie française. Il avait notamment écrit, avant d’être aux affaires : « Que les Algériens sachent bien que tout abandon de l’Algérie est un acte illégitime qui place ceux qui le commettent hors la loi et que tous ceux qui s’y opposent, quels que soient les moyens employés, se trouvent en état de légitime défense ! » On imagine bien que les avocats n’allaient pas manquer d’exploiter une veine pareille ! Le témoin négocia vaille que vaille son virage à 180 degrés, et il sortit de l’audience en donnant l’impression non pas d’avoir tranché son dilemme, mais de l’avoir réduit en purée. C’est ce qu’il avait sans doute de mieux à faire. Il est vrai qu’il n’y a que les sots pour ne jamais changer d’avis.

On attendait avec impatience François Mitterrand. Il avait été, lui aussi, un partisan de l’Algérie française, et, comme ministre de la Justice de la IVe République, il avait battu le record des refus de recours en grâce émanant des avocats de fellaghas et était responsable des exécutions d’un grand nombre de ces derniers. Mais le témoin avait l’art du slalom. Il haïssait le général de Gaulle : rien ne rapproche plus les hommes qu’une haine commune pour un autre et cela servit l’accusé. Je l’entends encore dire : « Salan est un rebelle et un rebelle battu, deux fautes que ne pardonne pas aisément son vainqueur, qui ne respecte jamais autant l’État que quand il l’incarne lui-même. »

Vous avez entendu Mitterrand, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine).

La défense, bien entendu, le ménagea, et c’est l’accusation qui le mit sur la sellette. Ce qui n’empêcha pas Me Tixier-Vignancour (dont mes relations de voisinage avec lui me valaient une certaine sympathie de sa part) de me souffler, lors de la suspension d’audience qui suivit cette déposition, de manière à la fois confidentielle et goguenarde, quelques réflexions toutes personnelles sur l’individu. « Vous avez entendu Mitterrand, me dit-il, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine). D’ailleurs, je vois tout de suite quand il ment : il bat des cils et encastre les doigts de sa main droite entre ceux de sa main gauche. Mais il arrivera sans doute un jour où il ne fera plus cela qu’en disant la vérité. »

Il y eut bien d’autres témoignages dont je vous ferai grâce car, selon le parti qu’ils avaient pris, ils répétaient les mêmes critiques, les mêmes éloges et les mêmes arguments, ce qui avait un intérêt d’autant plus relatif que les mobiles étaient connus et les faits reconnus. Seule la forme était souvent fascinante, tout comme de deviner à travers ce qu’ils avaient à dire ce qu’ils avaient à cacher. Mais quel brio dans l’expression ! Il semble qu’aujourd’hui on en ait oublié l’art et jusqu’au souvenir !

Je citerai volontiers quelques phrases et passes d’armes que j’ai eu l’occasion – et le soin – de noter, car les répliques faites aux témoins par l’accusation et la défense valaient aussi leur pesant d’or ! Ainsi M. Morin, ancien préfet, ancien délégué général d’Algérie et féroce contempteur de l’accusé. Une fois son témoignage terminé, Me Tixier-Vignancour s’adresse au président : « J’observe, sans en tirer d’autres conséquences, que, contrairement au serment qu’il a prêté, l’intéressé a fait davantage un réquisitoire qu’une déposition. » Le procureur général : « C’est une appréciation ! C’est une plaidoirie que vous faites déjà. » Tixier-Vignancour : « Le témoin a tenu votre place, ne tenez pas la mienne ! » Et ce dernier encore : « Vous aurez constaté, monsieur le Président, que le témoin, en citant l’accusé, parle toujours de “Salan” et non du “général Salan”, ce qui démontre que, s’il suffi t d ‘un décret pour faire un préfet, il ne suffi t pas d’un décret pour faire un homme du monde. »

On entendit également la maréchale de Lattre de Tassigny. Feu son mari avait œuvré avec l’accusé. Le président lui fait remarquer que, si on lui demande ce qu’en aurait pensé le maréchal, une telle question n’aurait guère sa place. La maréchale lui répond alors du tac au tac : « Monsieur le Président, je serais la première à interdire que l’on fasse parler mon mari. Je pense que personne, dix ans après sa mort, n’a à interpréter ce qu’il aurait pu penser ou dire, mais moi je le pense et moi je le dis, et je suis sa veuve et la mère d’un garçon qui, en Indochine, est mort pour la France. »

Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée !

Un député d’Alger, M. Lauriol, dit à un certain moment : « L’Assemblée nationale n’est pas maître de son ordre du jour. » Le procureur général : « Nous vivrions dans un régime tyrannique, alors ? » Tixier-Vignancour : « Certes non, nous vivons dans un régime qui a tous les inconvénients de la dictature sans en avoir aucun avantage. Cela se voit au résultat ! » Un mot, aussi, de Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée ! »

Un autre député, Me Biaggi, cite un très beau passage de Chateaubriand : « Il est des autels comme celui de l’honneur, qui, bien qu’abandonnés, réclament encore des sacrifices ; le Dieu n’est point anéanti parce que le temple est désert. Partout où il reste une chance à la fortune, il n’y a point d’héroïsme à la tenter ; les actions magnanimes sont celles dont le résultat prévu est le malheur et la mort. Après tout, qu’importent les revers si notre nom, prononcé dans la postérité, va faire battre un cœur généreux deux mille ans après notre vie ! »

Enfin un grand moment d’émotion avec la déposition de Me Fondo, qui perdit la vue en Indochine au moment où il arrachait le drapeau de la troupe ennemie. Il commence par dire : « Le général Salan restera pour moi l’exemple du courage, du sacrifice, de la fidélité à la parole donnée et à l’honneur. Je tiens à donner au général Salan, aujourd’hui même, le drapeau que j’ai pris à l’ennemi en perdant la vue. » Et, guidé par un tiers, il se rend jusqu’au banc des accusés pour remettre le drapeau entre les mains de Salan.

Vint alors l’heure du réquisitoire. Le procureur général avait sollicité, pour raisons de santé, de pouvoir, contrairement à l’usage, requérir assis, ce qui lui fut, bien sûr, accordé. Ce fut un réquisitoire bien structuré et bien dit, avec un recours un peu systématique aux Pères de l’Église (ils y sont à peu près tous passés !) et quelques concessions à l’accusé, de quoi se donner un certificat d’objectivité de nature à accroître le poids de ses réquisitions.

Il y eut un moment impressionnant : en commençant sa péroraison, il se leva de tout son long pour entamer, dit-il, ses réquisitions suprêmes. Et l’on vit alors son apparition fantomatique et majestueuse requérir la peine capitale ! Cet assis-debout était-il une marque de solennité due à une sorte de respect pour la vie sacrifiée de l’accusé, ou une astuce de métier pour donner plus de poids à ses propos ? On ne le saura jamais !

Il termina en disant : « Craignez que, quand viendra l’heure, Dieu lui-même oublie la promesse faite à saint Jean et ne daigne pas essuyer les larmes qui coulent de vos yeux ! » Invoquer Dieu dans cette affaire de justice et envisager pour ce faire que Dieu oublie des promesses me paraissait peu flatteur pour Dieu et une outrance difficilement qualifiable à l’égard de l’accusé.

Ce fut le tour de la défense. Après Me Menuet, on entendit Me Goutermanoff, Russe blanc et pied-noir, qui se lança dans une brève et intense plaidoirie ; ce fut plutôt un long cri de détresse et de gratitude. Il termina en se retournant vers l’accusé et, dans un cri déchirant, il lui lança : « Adieu Salan ! Merci Salan ! » L’émotion était à son comble et le silence total. La plupart des assistants avaient les larmes aux yeux (même les gendarmes d’audience !) et les décorations des militaires du tribunal battaient la chamade sur leur poitrine chamarrée. Seul le président restait marmoréen. D’emblée, il donne la parole à Me Tixier-Vignancour. Ce dernier sent d’instinct que ce n’est pas encore le moment de la prendre. Il veut permettre à l’émotion de pénétrer les âmes et au silence d’y parvenir.

Alors il se lève, garde un long moment le silence et puis, d’une voix grave et basse, il dit : « Monsieur le Président, vous me demandez de parler… alors que j’écoute encore. » Puis il replonge dans le silence. Enfin, par borborygmes graduellement dilués, il adopte son rythme normal et termine trois heures de plaidoirie époustouflante par une péroraison en apothéose ! « De Cao Bang et de Mulhouse, des grandes nécropoles militaires et des petits cimetières de ce qui fut le front, j’entends monter l’innombrable oraison de ceux qui ne sont plus, mais qui ne sont plus parce qu’ils ont tout donné à la patrie. Ceux-là savent, monsieur le Procureur général, le prix du sang, et certains sont couchés auprès de leur fils, pour avoir une double fois accompli l’ouvrage et refusé d’amener le drapeau. »

Ce fut la plus belle plaidoirie que j’aie entendue en soixante-cinq ans de barreau : tout y était, l’intelligence, l’émotion, la juste mesure, dans l’éloquence et même l’humour à point nommé ! Son habileté était remarquable : jamais il n’a attaqué de Gaulle de front. Ce dernier faisait, disait-il, son devoir d’homme politique et il respectait ce devoir.

Mais, ajouta-t-il, le général Salan était l’incontournable pion qui devait lui permettre de réaliser son projet. L’accusé était donc la victime propitiatoire toute désignée d’une duplicité nécessaire et en soi non critiquable. Ajoutant toutefois : « Le général de Gaulle est un homme politique qui écrit avec de l’encre sur du papier, le général Salan, un militaire qui écrit sur le sable avec son sang et celui de ses soldats. Machiavel, concluait-il, ne préconisait pas de tuer ceux qu’il était nécessaire de tromper. »

Par ailleurs, l’avocat fit part au Haut Tribunal militaire de ce que 122 députés, sous la houlette de M. Lefèvre d’Ormesson, venaient de déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale un projet de loi visant à l’amnistie générale pour tous les faits relatifs aux événements d’Algérie. Il était clair que, dans le contexte de l’époque, ce projet n’avait pas une once de chance d’aboutir, mais il avait le mérite d’exister. Ce qui permettait, cette fois, à la défense de dire : « Imaginez un instant que vous prononciez un verdict de mort (qui serait immanquablement exécuté) et qu’intervienne peu de temps après une loi d’amnistie ! Vous seriez bourrelés d’un remords qui vous poursuivrait toute votre existence. »

C’était donc tendre au Haut Tribunal une perche pour rendre un arrêt qui puisse justifier l’illogisme consistant à ne pas condamner à mort le chef alors qu’il avait condamné à mort son adjoint, le général Jouhaud. On peut dire que Me Tixier-Vignancour pouvait ainsi sauver par ricochet la tête de celui pour lequel il n’avait pas plaidé !

La plaidoirie se termina à 21 heures. L’agitation verbale était forte. Que n’ai-je entendu des morceaux d’éloquence dans la bouche des assistants dans l’attente du verdict !

Deux heures et demie plus tard, les cris stridents de la sonnette et de l’huissier aboyeur retentirent de concert (si je puis dire…) et le Haut Tribunal militaire, la mine grave, fit son entrée dans la salle d’audience.

Chacun tentait de décrypter les visages des juges pour y deviner un verdict qui ne pouvait être que binaire : la mort ou la perpétuité. Impossible. Le tribunal était de marbre, sauf un juge militaire qui esquissait un léger sourire ; mais de quel verdict souriait-il ? Après quelques fastidieux paragraphes consacrés à la lecture des articles de loi, aux actes de procédure et aux questions concernant la culpabilité, vint enfin la question essentielle : y avait-il des circonstances atténuantes ? Oui ! Elles furent proclamées ! Le président n’avait pas terminé sa phrase que la salle se leva comme un seul homme et entonna la Marseillaise. Je ne sais ni comment ni pourquoi, mais je me retrouve debout et je la chante aussi ! À vrai dire, on n’est plus le maître de ses réactions au sein d’une foule ! On n’est plus tout à fait soi-même. Cela fait réfléchir…

Le plus extraordinaire est que Me Tixier-Vignancour s’était levé non pas sur le siège, mais sur le banc de la défense, avait ouvert sa robe d’où jaillissaient une chemise blanche et des bretelles tricolores. Et il se mit à chanter aussi, en solo, de sa voix de basse ! Nous devenions le chœur antique d’une tragédie qui se terminait bien… Les officiers du Haut Tribunal, prisonniers de la Marseillaise des “factieux”, saluaient debout, la main au képi ! Ce fut un moment grandiose, surréaliste, émouvant et même un peu drolatique !

Voilà ce qui est resté dans ma mémoire, soixante ans plus tard. Tout y est profondément gravé. Je peux dire que j’ai vécu lors de ce procès les jours les plus intenses des soixante-cinq ans de ma vie professionnelle et peut-être bien de mes quatre-vingt-sept ans d’existence tout court. J’étais venu pour observer et en fait j’y ai vibré et j’y ai vécu. Et en plus j’ai pu y apprendre la difficile symbiose entre la passion et l’objectivité. J’y ai appris aussi à mieux apprécier le peuple français, au sein même de ses grands conflits, par la manière profonde et brillante dont il a l’art de les traiter, à défaut de les résoudre.

J’ai songé à publier ces souvenirs parce que je suis sans doute le dernier survivant de ceux qui ont vécu ces journées dans le prétoire et que je me suis dit que, quelle que soit leur appartenance politique, rappeler aux Français cet intense moment de leur histoire était leur donner, en toute modestie, malgré la dilution de certaines valeurs (qui n’est pas leur apanage !), des motifs d’être encore plus fiers de ce qu’ils sont !

Guerre d’Algérie, les derniers secrets, hors-série n° 30 “Valeurs actuelles”, 130 pages, 10,90 €, en vente sur boutique. valeursactuelles.com.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

The butterflies we may never see again in Britain

By Georgina RannardBBC News Climate & Science

If you want to catch sight of many of Britain's butterflies, you'll need to be quick.

A report by Butterfly Conservation warns that 24 of 58 species may soon disappear from our shores.

Five more species are threatened with dying out than when the charity last compiled a Red List, 11 years ago.

Humans are driving the loss of butterflies by destroying wildlife rich habitats, says Head of Science for Butterfly Conservation Dr Richard Fox.

"They've literally been destroyed, been ploughed up, covered in fertilisers and used to grow crops or for housing," he told BBC News.

But there is some hope. Several species have been brought back from the brink by intense conservation work.

Here are the butterflies we may never see again in Britain - and three that have been saved.

Wood White

This small, slow-flying butterfly used to live across most of southern England and Wales. Now endangered, it's mostly found in the Midlands.

Swallowtails

This spectacular rare butterfly has become more at risk since 2011. It's native to the Norfolk Broads where it feeds on flowers including thistles.

Adonis Blues

Now re-categorised as more threatened, this creature lives in southern England and is usually seen in April and late July. In areas where the Adonis Blues thrives, it can be seen in the hundreds.

Large Heath

This is one of the butterflies affected by climate change, says Butterfly Conservation. All four of the UK's butterfly species that prefer to live in northerly areas, with cooler and damper climates, are endangered.

Scotch Argus

The effects of climate change are also visible with the decline of this species. In 2011, scientists didn't consider it under threat. Now it's listed as vulnerable.

The butterflies we have saved

Now, some good news. Conservation work has helped bring back some species from the brink.

It has focussed on protecting butterflies from the effects of changing land management and climate change, explains Dr Fox.

Large Blue

This dusky-blue butterfly was extinct in Britain in 1979, but it can now be spotted fluttering its wings largely in Somerset.

Described as "fussy" by Dr Fox, the Large Blue needs to feed on the thyme plant and a specific type of ant. By creating grasslands with the right conditions, conservationists and landowners successfully created thriving colonies of the butterflies.

Pearl-bordered Fritillary

This has become less threatened since 2011. Its caterpillars need an open and warm woodland habitat so they can bask in sunshine and feed on violets. Conservationists have been clearing areas of woodland for the butterfly to live in, mostly on the edges of Dartmoor.

Duke of Burgundy

Now found mostly in southern England, this butterfly's caterpillar feeds on cowslips and primroses. Conservationists have worked hard to create the right balance of vegetation so it can thrive.

All images copyright

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France24 - World

Cannes Film Festival: How Tahar Rahim’s partner influenced his role in ‘Don Juan’

Issued on: 26/05/2022 - 14:42Modified: 26/05/2022 - 14:45

Juliette MONTILLY Follow

Tahar Rahim talks to France 24 about how his partner Leïla Bekhti influences his acting, especially his role as "Don Juan" in Serge Bozon's latest film of the same name, presented in the "Cannes Première" section of the 75th Cannes Film Festival. 

El País (ESP)

ENSALADA DE CALABACÍN, RÚCULA, AVELLANAS Y ALIÑO DE YOGUR

Si quieres enterarte antes que nadie de todo lo que se cuece puedes suscribirte a nuestra newsletter y recibirás el menú semanal de El Comidista en tu correo cada viernes. Aquí tienes toda la información.

Ya llegó junio, y con él el calor pegajoso y los mosquitos; pero bueno, no todo es malo, porque también entra la época de las cremas y sopas frías, entre otras cosas. Y de la sandía, el pepino o el calabacín. Por supuesto, en nuestro menú semanal le sacamos partido a todos estos ingredientes de temporada para transformarlos en platos que hagan más llevaderos los meses en los que el sol aprieta.

Lunes 30 de mayo

Esta ensalada combina el calabacín crudo con el cocido, el sabor potente de la rúcula, el crujiente de las avellanas. Y además llena de color tu mesa estos meses calurosos.

'OSSOBUCO ALLA MILANESE'

La gastronomía italiana abarca una enorme y variada cantidad de platos más allá de la pasta y la pizza. Esta receta con carne de ternera originaria de Milán es un buen ejemplo de esa riqueza culinaria.

POLOS DE SANDÍA CON LIMA, CHILE Y SAL

Un polo casero muy sencillo de elaborar –y aún más de comer–, con la fruta estrella de la temporada como protagonista y un punto ácido y salado que hace que te replantees la forma en la que siempre has comido sandía.

Martes 31 de mayo

‘PAPAS ALIÑÁS’ CON HUEVO

Un clásico del tapeo gaditano que también puedes preparar en casa: solo necesias una buena patata, algo de cebolla, perejil y un sencillísimo aliño. Las playas aún no podemos acercártelas, pero estamos en ello.

TAGLIATELLE CON CECINA Y GUISANTES

Adaptamos la carbonara de toda la vida sustituyendo la panceta por cecina, y añadiendo un poquito de verde de temporada en forma de guisantes.

FRUTA DE TEMPORADA: ALBARICOQUES

Es pariente del melocotón y de la ciruela, tiene muy pocas calorías, y una buena cantidad de fibra que lo convierte en una fruta bastante saciante.

Miércoles 1 de junio

JUDÍAS VERDES CON PIÑONES, LIMÓN Y PARMESANO

Una receta pensada para hacer justicia a todas las judías verdes sobrecocidas por generaciones de madres y abuelas (y a los que se las comieron sabiendo que algo ahí no iba del todo bien).

PIMIENTOS DULCES RELLENOS

Unos pimientos pequeños, agua para escaldarlos y un relleno sencillo pero sabroso: es todo lo que necesitas para este aperitivo, que adapta un plato clásico a las temperaturas elevadas.

HELADO DE SÉSAMO Y MIEL

A partir de cinco ingredientes, pero ampliable hasta el infinito y más allá, puedes preparar este cremoso helado: te llevará apenas 15 minutos si tienes un buen juego de muñeca.

Jueves 2 de junio

LOMOS DE SARDINA CON PICADILLO DE ENCURTIDOS

Unos lomos de sardina curados rápidamente en sal y azúcar, más un picadillo de encurtidos, harán de entrante perfecto.

SOPA FRÍA DE TOMATE Y MASCARPONE CON PESTO

Ahora que sufrimos las altas temperaturas empiezan a ganar presencia de nuevo las sopas frías. La que protagoniza la receta de hoy aprovecha que los tomates están en plena temporada y los une con un poco de pesto.

FRUTA DE TEMPORADA: SANDÍAS

Debe tener una mancha amarillenta en la zona que ha estado en contacto con la tierra, y al darle golpecitos con los dedos se debe "sentir hueca".

Viernes 3 de junio

GAZPACHO DE SANDÍA

Algunos puristas del gazpacho pensarán que echarle sandía es una aberración, pero aquí os traemos una receta para elaborar un entrante bien fresquito y sabroso.

SUQUET DE LANGOSTINOS Y MEJILLONES

Una preparación que admite casi cualquier tipo de pescado o marisco con patatas guisadas, regadas por un caldo espeso y sabroso y rematadas con una picada de ajo y frutos secos: un lujo marinero sin dejarse el sueldo.

POSTRE DE CEREZAS, YOGUR Y PIÑONES

Las claves de esta adaptación mediterránea de un clásico británico son la corta cocción de las cerezas y el contraste con el yogur y los piñones crujientes.

Sábado 4 de junio

FALSA PASTA DE CALABACÍN CON PESTO DE AVELLANA

Pasta parece, calabacín es: unos 'calabaguetis' fríos con un pesto ligero que te reconciliarán con la mandolina y te harán descubrir una nueva manera de zampar verdura.

FRUTA DE TEMPORADA: CEREZAS

Las cerezas están de temporada y en El Comidista lo celebramos poniéndonos tibios a ellas. Pero si pinchas en el enlace verás varias recetas por si te aburres de comerlas solas.

Domingo 5 de junio

ALBÓNDIGAS TAILANDESAS CON SALSA DE COCO

Unas albóndigas cítricas, dulces e increíblemente esponjosas que además son aptas para celíacos, ya que en lugar de pan usan arroz tostado en la sartén para dar consistencia a la masa.

BANANA SPLIT 100% CASERO

Convertimos el viejunísimo banana split en un postre saludable, casero y sin azúcares añadidos. Te damos el secreto del helado hecho con un solo ingrediente: la sombrillita de papel y las bengalas las pones tú.

La bebida del finde

TÉ HELADO CON HINOJO Y MENTA

Lo que en la lata es una especie de jarabe dulzón que tira para atrás, en la versión artesanal es un sutil gustazo que refresca como pocas bebidas.

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Valeurs Actuelles

“L’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre ‘wokiste’”

Dans votre prologue, vous expliquez longuement que vous êtes un enfant de la ville et de la campagne. Est-ce une richesse pour comprendre les enjeux écologiques ?

J’ai une double culture et une double attache qui viennent de ma naissance. Mon père, patron relativement puissant issu du monde rural, a su garder ses racines. Je connais parfaitement ces deux mondes. À l’heure où la France rurale se sent méprisée, je considère que mon éducation tournée vers la campagne et la ville est une immense richesse. Diplômé d’une grande école de commerce, ancien banquier d’affaires et autoentrepreneur, je suis également exploitant agricole, chasseur, pêcheur. Cette double culture me permet de mieux apprivoiser la ruralité. J’éprouve une vraie colère contre l’intelligentsia parisienne qui rejette cette partie du territoire. L’attitude nonchalante des surdiplômés métropolitains et urbains vis-à-vis de la ruralité a des conséquences politiques : Valérie Pécresse fait 4 % quand Marine Le Pen est en tête dans 22 000 communes. Le parti écolo n’a fait que 1 % dans la ruralité. Ces deux France doivent se réconcilier et arrêter pour de bon de se tourner le dos.

Adepte de l’antispécisme, supposément pour “défendre les animaux”, l’écologie radicale ne se trompe-t-elle pas de combat ?

Pour préserver l’environnement, la durabilité de nos actions est fondamentale. Il n’est pas besoin d’être agrégé ou docteur pour comprendre que la surconsommation des ressources entraîne leur diminution. Cet adage paysan dit vrai : « Si on veut des œufs au printemps, il ne faut pas manger toutes les poules l’hiver. » L’écologie, qui devrait être l’étude des milieux et de l’interaction entre les êtres, gagnerait en efficacité en se focalisant sur la durabilité des actions qui se base en partie sur la recyclabilité de tout. C’est un vrai sujet qui est malheureusement mis sous le tapis.

La stigmatisation des utilisateurs de l’animal n’aide pas l’écologie. Dans mon livre, je démontre que toutes ces mouvances radicales ont des propositions incohérentes et contradictoires. Le raisonnement par l’absurde permet de mettre en relief l’incongruité de leur démarche : après avoir dit qu’on ne doit plus manger d’animaux, que fait-on ensuite ? On s’accorde avec toutes les espèces ? On établit un pacte avec elles ? On ne mange plus rien ? Contrairement aux animaux, les êtres humains ont recours à la police et à la justice. Comment voulez-vous mettre autour d’une table des animaux qui sont déraisonnables de nature ? L’autre incohérence de l’écologie radicale porte sur le recours irrémédiable au chimique. En effet, si on ne consomme plus l’animal, les champs seront davantage exploités. Cette surproduction passera par le chimique, qui fait du mal à la terre.

Votre premier chapitre est consacré au « végétalisme paisible » et à « la radicalité végane ». Comment différencier ces deux pratiques alimentaires ?

Le végétalisme est un choix de vie respectable qui consiste à exclure les produits animaux (viande, poisson, œufs, miel, lait) de son alimentation. Contrairement à l’antispéciste, le végétaliste ne veut pas imposer son mode de vie à autrui. L’antispécisme se différencie par son caractère totalitaire. L’animalisme est à l’antispécisme ce que la république est à la démocratie, c’est-à-dire une manière de l’appliquer. Cette mouvance antispéciste cherche perpétuellement des boucs émissaires. Très friands de néologismes pour essayer d’imposer leurs vues, ces militants nous appellent « les spécistes » ou encore « les carnistes ».

En utilisant des termes spécifiques comme « sentients », ils veulent démontrer que les animaux sont des êtres doués d’une pseudo-conscience. Cette vision est profondément dangereuse, car, en plus de desservir l’animal, elle n’est pas durable. Dans ce livre, j’insiste sur le totalitarisme antispéciste. Mais je considère plus largement que l’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre “wokiste”. En effet, en remettant en question ce qu’il y a de plus élémentaire et de plus indispensable à tous les peuples, ces militants font preuve d’un fascisme alimentaire. Certains vont très loin, comme David Olivier, qui veut rendre les grands carnivores sauvages végans. Que deviendrait le lion sans l’antilope ? Ouvrons les yeux, car cette mouvance est nocive pour les hommes, pour les animaux et pour le vivre-ensemble.

Vous traitez dans votre ouvrage de l’industrie chimique, qui permet aux végans de compenser leurs carences alimentaires. Est-ce une autre contradiction de cette mouvance radicale, qui consomme des produits en rien écologiques ?

En effet, les végans et les végétaliens ont besoin de prendre des compléments pour pouvoir tenir le coup, car la vitamine B12 présente dans la viande est indispensable pour les transmissions neurologiques. Ces gens-là sont obligés de se complémenter, sinon leur corps ne tiendrait pas. Le paradoxe est là : ils prônent la protection des espèces… mais par pour l’espèce humaine. Celle-ci, qui est omnivore, n’est pas obligée de prendre de la viande tous les jours, mais elle a besoin de cette diversité alimentaire pour sa physiologie. Là encore, les végans et les végétaliens ont recours à des intermédiaires qui n’ont rien de naturel. C’est un non-sens écologique, puisqu’ils vont devoir se rapprocher d’une industrie polluante pour produire ce que nous mangeons.

Malgré les failles de ces mouvements radicaux, vous concédez au véganisme la capacité de donner « parfois l’image d’une parfaite cohérence ». Que voulez-vous dire ?

Connaissez-vous des gens qui souhaitent faire du mal aux animaux gratuitement ou détruire notre planète par simple distraction ? Si oui, c’est inquiétant et ils ressortissent des tribunaux… Tout le monde veut éviter ou limiter la souffrance animale. Oui, certaines choses doivent changer, mais le véganisme est un leurre qui détourne le regard des vrais sujets ! Le véganisme consiste à culpabiliser l’être humain. Si la planète brûle, c’est parce que l’homme moderne mange des animaux et les maltraite.

Prenez l’exemple des bovins. Pour les nourrir, nous importerions du soja qui engendre la déforestation de l’Amazonie. Ainsi, un piège à carbone est détruit et nous faisons traverser la planète aux denrées. Puis, une fois dans nos champs et étables, les vaches participeraient massivement au réchauffement climatique à cause d’un système digestif générant beaucoup de méthane. Donc arrêtons de manger des vaches. Et comme en plus elles souffriraient, comme les autres animaux, dans le processus d’élevage, arrêtons de manger des animaux une fois pour toutes. Donc mangeons du végétal ou des substituts à la protéine animale faits en laboratoire.

Nous pourrions en venir à nous demander si les végans n’auraient pas raison. Tout à leur propagande, ils “oublient” simplement de dire que leur monde est fait de chimie dans les champs, dans les assiettes et dans les compléments alimentaires. L’absence de fumure dans les champs, c’est plus d’engrais chimiques. Et surtout, ils occultent que les animaux seraient en danger immédiat d’extinction si on venait à leur enlever leur utilité. Qu’ils soient sauvages ou domestiques !

Dans leur ouvrage Zoopolis, sorti en 2011, Will Kymlicka et Sue Donaldson développent une théorie politique des droits des animaux. Comment en est-on arrivé là ?

L’humanisme veut dire quelque chose : la différence fondamentale entre l’homme et l’animal est que l’homme peut poser la question du destin animal, l’inverse n’est pas vrai. Même l’homme doué de raison et de conscience peut retourner à la loi du plus fort. Comment voulez-vous instaurer une démocratie pour l’animal si celui-ci ne connaît que la loi du plus fort ? Il faut considérer les animaux à leur juste place.

Les personnes qui défendent cet écologisme radical ont tout intérêt à nous faire changer de modèle de civilisation contre l’intérêt de la nature, des animaux et de l’homme. Tout cela n’est qu’un délire de puissance prométhéenne ajouté à une cupidité exacerbée. Certes, ces activistes sont peu nombreux, mais ils sont formés et financés. C’est comme ça qu’on se retrouve avec L214, qui est soutenu, depuis le milieu des années 2010, par l’Open Philanthropy Project financé par Cari Tuna, femme du cofondateur de Facebook Dustin Moskovitz.

Derrière cet Open Philanthropy Project se cachent des fortunes du numérique américain qui, d’un côté, investissent dans des substituts à la protéine animale à partir de végétaux ou dans la viande cellulaire et qui, d’un autre côté, défiscalisent leurs impôts et subventionnent ensuite des activistes dans nos pays. Si la question d’une démocratie animale se pose, c’est bien parce qu’il y a un intérêt économique derrière. Gilles Luneau le dénonce d’ailleurs dans son ouvrage Steak barbare, où il parle d’une mafia puissante. De grands noms font de gros chèques pour ces projets délirants, à l’instar de Xavier Niel, qui investit dans plusieurs agrithèques.

L’écho médiatique et le financement de ces activistes risquent-ils de nourrir un basculement anthropologique où l’animal deviendrait l’égal de l’homme ?

Bien que je fasse confiance à l’intelligence populaire, je suis quelque peu inquiet de cette possible rupture et de ses conséquences sur notre environnement et sur l’animal. Dans notre monde, ce qui n’est pas utile disparaît. Si l’animal sauvage n’est plus utile, alors il ne sera plus préservé. Comme on ne pourra plus porter son cuir, sa laine ou manger ses œufs ou son lait, l’animal domestique finira par disparaître. Je suis donc davantage inquiet pour les animaux que pour les hommes.

Je pense néanmoins que l’Occident n’est pas prêt à vivre un tel basculement. Les Français ont consommé 8 % de plus de fromages l’année dernière, on est loin d’une rupture anthropologique ! En revanche, les antispécistes et les animalistes ont une audience médiatique qui n’est pas du tout proportionnelle à leur nombre. Ils sont très forts pour ce genre de chose. J’étais au Salon de la chasse, le dimanche 27 mars. Une manifestation à l’appel du Parti animaliste s’est tenue en face des locaux. Ce jour-là, nous étions 13 000 amoureux de la chasse, les manifestants n’étaient que 15…

La chasse, précisément, est dans le viseur de certains lobbys. La critique de la chasse n’est-elle pas le reflet d’une société qui délaisse l’héritage et les modes de vie traditionnels ?

Barbara Pompili a commis une grosse erreur en disant que la chasse était un loisir. La chasse est une manière de concevoir l’existence et la relation au monde ; c’est une culture. Je n’achète plus de viande en boucherie. Je chasse, je tue et je mange. Je passe un temps fou à préserver les milieux pour qu’ils soient favorables aux animaux. J’aspire à ce qu’on laisse tranquille les chasseurs pour plusieurs raisons. D’abord parce que la chasse est un mode de vie favorisant le vivre-ensemble et ensuite parce qu’elle est durable et vertueuse.

En quoi l’antispécisme, le véganisme et aussi le courant antichasse entrent-ils en contradiction avec les besoins existentiels de l’espèce humaine ?

Nous sommes des hommes modernes, enfants de chasseurs et d’éleveurs. Si nous nous sommes redressés et que notre cerveau s’est développé, c’est parce que nous avions accès à de la protéine animale. On s’est coordonnés grâce à la chasse. Puis est venu naturellement l’élevage. Le nomade chasseur-cueilleur est devenu un éleveur. Dès qu’il y a eu la chasse, la question déterminante “comment allons-nous survivre ?” ne pouvait plus se poser. C’est important de revenir sur ce point, car il ne faut pas oublier que nous sommes les enfants de ces hommes modernes du néolithique. Les déconstructeurs de notre temps veulent la mort de notre civilisation. Le mouvement qui lutte contre la chasse, qui se croit majoritaire alors qu’il est minoritaire, s’attaque très violemment – comme les végans et les animalistes – à l’élevage. Cette défiance brutale est contraire à l’essence de l’humanité, car nous, les chasseurs, sommes les fondations anthropologiques et culturelles de l’homme moderne.

En plus de démontrer l’imposture de ces nouveaux prédateurs, vous défendez une lecture de l’écologie connectée au réel. Sans passer par le véganisme et l’antispécisme, quelles solutions concrètes doit-on mettre en place pour sauver notre écosystème ?

Revenir à des choses simples et de bon sens. Consommer mieux et moins, en circuit court. Ceci est applicable pour l’alimentaire et le vêtement. Nous portons des jeans qui ont fait en moyenne plus d’une fois le tour de la planète ! Tâchons de réparer ou faire réparer et de recycler tous nos déchets quand cela est possible. En bref : l’approche paysanne de l’existence, sans pour autant revenir deux siècles en arrière, est fondamentale.

Il faut lutter contre le gaspillage. Chez les particuliers, dans la distribution ou la restauration, nous gaspillons plus que de raison. Regardez dans les poubelles des grandes surfaces, des particuliers et des restaurants… vous serez sidérés ! Cessons de jeter par la fenêtre ses déchets lorsque l’on roule. Une étude de Vinci montre que près de 40 % des automobilistes sont des jeteurs. Je ramasse ces déchets avec la Fédération des chasseurs des Hauts-de-France par tonnes ! La Terre est notre maison commune, ne l’oublions pas. Une fois ces quatre choses réglées, nous aurons fait un bon bout de chemin. Le tout sans incantation, sans culpabilisation et sans toucher à ce que nous avons de plus cher et réconfortant : nos assiettes !

Les Nouveaux Prédateurs : antispécistes, militants végans, écologistes radicaux, de Charles-Henri Bachelier, Le Cherche-Midi, 160 pages, 16 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

How Danny Boyle brought the Sex Pistols to life

By Mark SavageBBC Music Correspondent

When Trainspotting director Danny Boyle set out to make a mini-series about punk icons the Sex Pistols, he had one condition: The actors had to play the songs for real.

There'd be no lip-syncing and no miming. Every riff and every syllable would be captured live on stage, in front of an audience, chaotic and unvarnished. Just like the originals.

But turning a cast of predominantly unknown and first-time actors into a proper band doesn't happen overnight. Boyle demanded, and received, a three-month rehearsal period - an almost unheard of length of time for a TV show.

"It was a bit like secondary school," says Anson Boon, who plays Sex Pistols frontman John Lydon, aka Johnny Rotten.

"In the morning, we'd all have individual tuition for music, so I'd be down the corridor screaming my head off and drowning out everyone else's music lessons. After break time, we'd come together as a band and we'd play for a few hours. And then after lunch, we would do scene practice with Danny."

"Everything was forged in that rehearsal time," says Louis Partridge, who portrays Sid Vicious. "It was wicked."

Music rehearsals were overseen by Karl Hyde and Rick Smith of the dance band Underworld. But even though punk was defined by its untutored, anyone-can-play aesthetic, the young cast weren't cut any slack.

"The bass is pretty hardcore for first time players," says Christian Lees, who plays bassist Glen Matlock. "But I would cover my blisters in liquid Band Aid and just keep playing."

"I had to have physiotherapy on my jaw all the time, because of the pressure that would build up in my face," adds Boon.

The pain paid off.

Boyle's six-part series charts the Pistols' brief-but-explosive career, from utter obscurity to global infamy - even recreating their infamously swear-laden TV interview with Bill Grundy that scandalised the nation.

The show has already been praised as "volatile, raw and chaotic" by Empire Magazine and a "feral scream against the establishment" by Slashfilm - and the cast's immersion in the music is crucial to its authenticity.

But a cloud hung over the cast as they filmed their first scenes, as Lydon sued his ex-bandmates, saying they had no right to license the Pistols' songs to the show without his permission.

"We were aware it was happening," says Talulah Riley, who plays punk designer Dame Vivienne Westwood. "We used to joke, 'Is this [show] ever going to be seen by anyone?"

In the end, Lydon was overruled, with a judge saying the rest of the band were entitled to invoke "majority voting rules" over the use of their songs.

But the former frontman's anger didn't stop there. When a trailer for the series dropped in April, Lydon raged that it was a "middle-class fantasy" that put words in his mouth and "rewrote history".

Boyle was disappointed, but not surprised, by Lydon's tirade.

"I don't want him to like it - I want him to attack it," he told the Guardian earlier this week. "I think that's his absolute right."

Boon, who had to embody Lydon on screen, is equally diplomatic.

"There's that age-old punk saying that if you were really there, you can't remember it. And they all remember certain things differently because it was so important to them," he reasons.

Still, he would have liked to receive Lydon's blessing for the role. "That would have been the icing on the cake."

Starved of the real thing, Boon studied old footage, photographs and interviews to capture what the show calls Rotten's "rancid brilliance".

"I'm fascinated by the physical transformation he went through," says Boon. "In one of the earliest videos of the Sex Pistols, I noticed his shoulders were much more hunched. Then around Grundy, the shoulders dropped a bit, and by the time they played in America, his chest was almost puffed.

"It's like his body changed as his star rose, so I just sort of documented it."

The actors also got help from surviving Sex Pistols Glen Matlock, Paul Cook and Steve Jones (whose memoirs form the backbone of the show) as well as other people who knew the band.

"I remember Chrissie Hynde coming in to watch us play. The pressure was colossal," says Partridge.

"And her one note to me was, 'You look too intelligent'. So I had to dumb it down."

The actors were also given advice by the late Pamela Rooke, aka Jordan, who was credited with helping create the punk look.

"We played Holidays In The Sun for her," recalls Boon affectionately. "That was her favourite, but she never got to see them play it live because it was one of their later songs and they mainly did it in America.

"Her advice for me was, 'You need to pigeon toe your feet more.' She said she was always at the front of gigs and she always remembered Johnny's toes pointing in like that."

But perhaps the trickiest characters to pinpoint were Sid Vicious and Nancy Spungen (played by Emma Appleton), whose self-destructive, drug-fuelled relationship ended in tragedy when Spungen was found dead with stab wounds in a New York hotel. Vicious died of an overdose four months later, while awaiting trial for her murder.

They are often painted as the villains of the Sex Pistols story, but Appleton took a more sympathetic view.

"I think they both felt the world didn't understand them, and I think they recognised themselves in each other," she says.

"They completed each other and destroyed each other at the same time... but deep down they were both vulnerable, fragile kids."

With a memoir by Spungen's mother as her source material, Appleton speculates that the so-called groupie was demonised for mental health problems that weren't understood at the time.

"It wasn't talked about, It wasn't a thing. And I think we have a completely different understanding of it now. So I think, hopefully, an audience can understand and empathise with her a little bit better."

Partridge found a similar way in to his character.

"Sid was always trying to get the most attention, always trying to shock as much as he could. And, having looked at his early life, I could see why.

"He was first introduced to heroin aged 14, by his mother. That's not normal, but for Sid, it was all he'd known. So he went through life with this hole inside him that he filled with all of these disruptive, destructive things.

"So I think approaching it like that with a sense of empathy and looking at him as just really this sort of lost kid was really helpful. He was so much more vulnerable and lost and innocent than he's ever been made out to be."

Despite the tragedy, Boyle's series ends on a hopeful note - theorising that the incendiary, rule-breaking power of punk is still as necessary today as it was in the 1970s.

"I loved that 'screw it' attitude," says Partridge. "Do what you want to do with confidence and passion - because there's real power in individuality. A lot of people respect that."

The cast's only regret is that their band ended along with the filming.

"I feel quite sorry for them because basically they've been rock stars for the past 12 months," says Riley. "And now they can't play together again."

Pistol premieres on FX in the US, and on Disney+ in the rest of the world, on 31 May.

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Valeurs Actuelles

L’assimilation ou “l’adoption” d’une personne par la nation

L’“assimilation” comme manière d’intégrer les personnes immigrées à la communauté nationale est décriée ; elle les dépouillerait de leur identité et de leurs traditions, effet d’un manque d’ouverture que respecterait au contraire l’intégration diversitaire des pays anglo-saxons. La pratique de l’adoption permet d’éclairer le débat : leur point commun, l’accueil d’un membre initialement étranger à la famille (adoption) ou au pays (immigration) concernés a pour enjeu qu’il en devienne un membre à part entière.

La pratique française de l’adoption est “plénière” : l’enfant devient pleinement l’enfant de ses parents adoptants comme s’il était né d’eux. Le lien filial avec un enfant adopté s’établit sans différence de nature avec celui d’un “enfant biologique” ; la situation filiative d’un enfant venu dans sa famille par adoption est similaire à celle d’un enfant né de la vie sexuelle du couple parental. Le lien créé par l’adoption est inconditionnel, l’enfant est dans cette famille comme s’il y avait toujours été, la famille adoptante est pour l’enfant sa famille car la seule ayant noué le lien filiatif avec lui.

L’open adoption à l’américaine est différente : c’est un contrat de cession d’enfant ; les avocats formalisent les droits de chacune des parties selon la manière coutumière aux États-Unis. L’enfant devient juridiquement celui de sa famille adoptante ; mais qu’un enfant “ne s’adapte pas” à elle, la situation est gérée depuis des blogs d’échange d’enfants, avec l’idée qu’un enfant qui ne s’est pas fait sa place dans une famille la trouvera peut-être dans une autre, éventuellement en allant jusqu’à changer son prénom : le lien est conditionnel. L’adoption ne crée pas une implantation symbolique, comme si l’enfant était natif de sa famille ; la manière anglo-saxonne établit l’adoption en une filiation seconde, elle formalise le transfert d’un enfant d’une famille à une autre mais qui pourrait devenir une autre encore : de ce fait, elle n’est pas sécurisante comme la manière française.

La différence des pratiques correspond à des sensibilités culturelles façonnées par les traditions religieuses des deux pays. L’adoption française donne le primat au lien symbolique, ce qui permet la création d’un lien pleinement filiatif en l’absence même de lien organique entre les parents et l’enfant ; cette manière fait écho à la tradition catholique où le lien spirituel suffit à fonder pleinement une parenté, ce que reflète la paternité symbolique selon une hiérarchisation : depuis les parrain et marraine, éponymes de l’enfant et parents spirituels, le prêtre appelé père, le pape ; contrastant avec la tradition protestante, matrice de la société américaine, pour laquelle la relation du croyant se fait sans intermédiaire avec son Dieu. De la même manière, l’eucharistie distingue la foi catholique pour laquelle elle spiritualise la présence du Christ, de la foi protestante. Les divergences des deux cultures se reflètent dans la confection du lien de filiation : la manière française en fonde la vérité sur une construction psychique et symbolique, l’anglo-saxonne requiert le caractère charnel, organique, conservant donc une référence originelle aux géniteurs, selon l’ancrage réaliste qui la caractérise.

Poursuivons notre analogie : ces différences s’illustrent dans les approches différentes de l’immigration. La manière française est symbolique et culturelle ; elle fait du nouvel arrivé un enfant du pays comme s’il en était natif. D’où importe qu’il témoigne un privilège aux manières du pays d’accueil, non comme une soumission ni un oubli du pays quitté, mais comme un pacte nouant un lien immarcescible, et le témoignage d’endosser la dette symbolique commune qui fait entre tous le lien citoyen, ferment même du lien national, quelle que soit de chacun sa provenance géographique.

L’approche américaine n’enracine pas les personnes immigrées dans des mœurs communes ; c’est d’abord le fait que les États-Unis se sont constitués comme une agrégation de diversités culturelles. Mais surtout le critère d’intégration y est autre qu’en France : il est surtout économique. La diversité ne fait pas embarras car ce qui compte est l’insertion productive, dans la logique postprotestante du “on a ce que l’on mérite”, qui découle de la doctrine réformée de la grâce. Le pays ne se sent pas engagé autrement, reflet d’un lien social privatisé jusqu’à l’excès aux États-Unis alors qu’il est socialisé jusqu’à l’excès inverse en France, dans cette opposition culturelle entre la France prompte à la compassion et qui « réserve sa pitié pour le déshérité [tandis que le monde américain d’influence protestante veut] construire un monde d’égalité, de justice et de droit », comme le note Jean-Marie Rouart ( Ce pays des hommes sans Dieu, Bouquins, 2021).

Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ?

Aussi est-il surprenant que l’assimilation soit en France tenue pour une dépossession faite aux immigrés : elle est une main tendue. Mais une main tendue ne noue le lien que si elle est saisie. Il en résulte une impérative régulation qui soit au préalable du moment migratoire, et non pas postérieure comme la régulation économique américaine. De même qu’une adoption plénière justifie une évaluation préalable : celle de la motivation du couple adoptant et de ses capacités matérielles d’accueil (le fameux “parcours d’agrément”) en même temps qu’une préparation de l’enfant à la mutation filiative à laquelle il est destiné ; de même l’assimilation suppose une double évaluation nécessairement préalable au moment de la migration : économique (du côté du pays) et culturelle (du côté du migrant, surtout la maîtrise de la langue). Sans quoi le rejet est inévitable : rejet de l’adoption par un enfant qui ne parvient à honorer la dette symbolique qu’il ressent à l’égard de sa famille adoptante, et qui du coup le déborde ; rejet de l’immigration pour des raisons analogues, par impossibilité de se sentir en mesure d’honorer la dette symbolique à l’égard du pays d’accueil, souvent par mauvaise conscience d’avoir délaissé le pays d’origine.

L’immigration en provenance de pays d’islam est-elle plus rétive à l’assimilation ? Faut-il le comprendre en fonction du fait que le principe de l’adoption comme instaurant une filiation n’existe pas en islam : l’enfant abandonné est recueilli mais demeure à jamais le fils, la fille de ses géniteurs, et à jamais musulman, ce qui est corrélé ?

Pourtant le problème n’est pas de cette conception culturelle ; il est de l’approche française de l’immigration faite depuis l’importation en France de la manière américaine de la gérer, véritable déculturation imposant le principe diversitaire de la logique américaine. Cette importation, effet de l’idéalisation des élites, dans l’illusion que l’américanisation favoriserait de coller à la réussite des États-Unis, prive de la régulation culturelle de l’immigration en France, au risque d’en faire un grave problème de société, qu’il serait injuste d’attribuer à quelque intolérance des Français à l’égard des personnes immigrées.

Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ? L’assimilation ne peut fonctionner sans une fierté d’être français : non pas une fierté prétentieuse, mais celle banale qui fait fier de sa famille parce qu’elle est sa famille, de son pays parce qu’il est son pays ; la fierté est le ciment de la filiation, qu’il s’agisse de faire l’enfant d’une famille ou le citoyen d’un pays. L’assimilation est la manière culturelle française d’accueillir l’immigration.

*Christian Flavigny est pédopsychiatre et psychanalyste. Une version intégrale de cette tribune a été publiée sur le site de l’Institut Thomas-More.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

The meat and dairy farmers who are going vegan

By Suzanne BearneBusiness reporter

It was after Laurence Candy lost most of his dairy herd to bovine tuberculosis that he decided he would no longer send animals to the slaughterhouse.

"It made me wonder if we can justify the industrial slaughter of sentient beings," says the 50-year-old looking back on the event in 2017. "As a society, we have to question this."

Since last year, Mr Candy has been working with a Scottish-based organisation called Farmers For Stock-Free Farming (FFSFF), which has been set up to support meat and dairy farmers who want to transition to animal-free agriculture.

He is now in the process of selling his remaining animals - 35 beef cattle - and concentrating instead on growing cereals such as oat, wheat, barley and broad beans.

Mr Candy is also switching to "veganic production", which prohibits the use of manure, or any other animal product, to improve the soil. For this, he is working with a body called International Biocyclic Vegan Network, which promotes and certifies plant-based, organic farms around the world.

"It allows for two years to transition out of a livestock enterprise and establish suitable alternatives," he says. "This approach enables the farmer to have a suitable timescale to develop their business plans, without a financial impact."

Mr Candy adds: "I'm trying to add value. There's currently very few farmers growing veganically, but obviously veganism is a growing trend in his country."

The statistics bear out his comments. The number of vegans in Britain quadrupled between 2014 and 2019, according to a survey for the Vegan Society.

Meanwhile, almost half (49%) of Britons are now limiting their meat consumption, or not eating it at all, found research this year from market research group Mintel. This was up from 41% in 2020.

It comes at the same time as the National Food Strategy, an independent review, said last year that the UK's current appetite for meat was "unsustainable". It concluded that intake needed to fall by 30% to help improve the environment.

This call to reduce meat consumption, and a parallel increased interest in veganism, is replicated around the world.

In Canada, Mike Lanigan decided to give up his farm in Ontario, in 2016, when a calf was born three months premature, and he spent all day trying to keep it alive. "I had an epiphany," says the 65-year-old.

Instead of sending his animals to slaughter, he decided to set up an animal sanctuary. "It wasn't something that was planned, or talked about, it just happened really quickly."

While his Farmhouse Garden Animal Home currently has 28 cows, one horse, a donkey, and chickens and ducks, Mr Lanigan is also focused on selling vegetables such as radishes, cabbages, and beets.

"It's been a major transition," he says. "My sons were going to take over the farm. They thought I was nuts."

His decision also caused friction with the local farming community. "It's been difficult," says Mr Lanigan. "My neighbours don't talk to me. They think I'm anti-farming.

"But I can speak on both sides of the fence. I can talk to animal activists and beef farmers with an open mind."

FFSFF advises farmers wishing to give up animals to explore a number of revenue streams rather than just growing crops. For example, it suggests they set up a glamping business- offering upscale campsites. At the same time, it encourages them to plant more trees and restore ecosystems.

"UK farmers have been in a terrible position for some time," says Rebecca Knowles, executive director of FFSFF. "The price of produce can be so low, there's the devastating environmental impact, the departure from European Union, and changing consumption preferences.

"We know we need to reduce livestock to meet climate change goals... we're seeing farmers here in Scotland reach out to us; one sheep farmer contacted us worried about methane emissions from sheep [asking] what options are there for me, another for ethical reasons."

UK organisation, Refarm'd, specialises in helping dairy farmers switch to making and selling plant-based milk, cheese and yoghurt substitutes, such as oatmeal water.

New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

"The whole reason I set up the business was to stop animal exploitation," says founder Geraldine Stark. "[And] we heard a lot of stories of how farmers were struggling, and thought how can we work together."

Refarm'd says it has, so far, worked with several farms in the UK and Switzerland to provide them with equipment and recipes.

However the transition isn't always plain sailing. Claudia Troxler, 37, and her husband Beat, run a farm in Switzerland. In 2020 they shifted from dairy farming to producing oatmeal water, which they tried to sell nationwide.

Yet, by the end of last year Ms Troxler says they decided to scale back production as it was taking "an enormous amount of time" to deliver to organic shops across Switzerland. They now instead, sell only from their farm shop.

Dr Nicola Cannon, associate professor of agriculture at the Royal Agricultural University, says it's not surprising dairy and cattle farmers may be considering going animal-free.

"The farming sector, especially the dairy industry, is struggling to meet the labour requirements at the moment, and what with the meat sector's ageing agricultural population, the crop sector is generally less intensive," she says.

"They're [also] being driven to reduce greenhouse gas emissions. It's difficult for the livestock sector as they're burping and farting methane... it might make people think of moving to a simpler system and a plant-based system, where they've got more control of emissions."

However, Di Wastenage, chairman of UK charity Royal Association of British Dairy Farmers, says: "We are not aware of farmers moving away from dairy and meat production, for other organic and plant-based crops.

"British dairy farmers are proud to produce healthy and nutritious products with a high nutritional density, meaning relatively small quantities of dairy help fulfil dietary needs. [And] the total amount of carbon emitted to meet the nutritional needs may be lower when consuming dairy, versus alternatives.

"Dairy farmers are also taking proactive steps to reduce emissions by adopting regenerative farming principles and pasture systems, which are helping drive down emissions by sequestering carbon with diverse swards [areas of grassland] and legumes."

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France24 - World

Debunking claims that the French president is the head of the EU

Issued on: 29/04/2022 - 18:31

Georgina ROBERTSON

In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts

Issued on: 29/04/2022 - 17:47

Catherine NICHOLSON Follow

It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.

Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille

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French presidential election © France 24

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What are the biggest challenges for Macron’s second term?

FRANCE IN FOCUS

Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France

France's Macron faces a divided nation after election win

El País (ESP)

SANS TITRE

El Comidistest es la sección de El Comidista en la que probamos cosas: desde trucos para hacer huevos fritos hasta formas de enfriar bebidas a toda velocidad, pasando por recetas virales de TikTok o creencias extendidas sobre la pasta. Pero cuando mejor nos lo pasamos es cuando pasamos revista a artilugios de cocina extraños, especialmente si vienen de Aliexpress: aunque sean un fracaso, nunca defraudan en diversión.

Nuestra entrega de hoy pertenece a este último apartado, y se fija en dos categorías que rebosan de oferta en dicha web: los peladores y los batidores. ¿Conseguirán estos artefactos que abandonemos el cuchillo y el tenedor, o acabarán en el cajón de los trastos olvidados junto a las tijeras para moldear croquetas y la jeringuilla para espaguetis de gelatina? Mira el vídeo y disfruta.

PELADORES Y BATIDORES PROBADOS

Pelador de fruta de acero inoxidable

Pelador de frutas y verduras multifunción, pelador de anillo para dedo,

Cuchillo de silicona para cortar y recoger verduras, Protector de dedos, tijeras para plantas, guantes de jardín

Práctico utensilio de cocina de acero inoxidable, cortador de ajo y jengibre

Pelador de nueces de acero inoxidable, pinzas de cacahuete, abridor de semillas de melón, pelador de semillas de girasol, alicates de nogal, abrazadera

Máquina eléctrica para pelar semillas de melón, descascaradora automática para el hogar

Pelador Automático de Semillas de Melón para el Hogar, Máquina Peladora Girasol, Artefacto para Perezosos, Cascanueces, Accesorios de Cocina

Batidor agitador automático de 3 velocidades, manual ajustable batidor de huevos, salsas, sopa, crema, licuadora

Batidora de huevos portátil, mezclador de yema de huevo dorada, batidor de huevos

Cubo mágico de apertura de huevos, abrelatas de cáscara de huevo, separador, cortador eficiente

Valeurs Actuelles

Le progressisme de A à Z

Propos recueillis par Mickaël Fonton

Emmanuel Macron vient d’être réélu président de la République. Votre Dictionnaire du progressisme consacre une entrée au « Macronisme ». Y a-t-il vraiment un courant intellectuel derrière la personne d’Emmanuel Macron et, si oui, quel est son progressisme ?

La question est on ne peut plus d’actualité, car il y a une dizaine de jours Emmanuel Macron, dans l’un de ces grands “entretiens-confessions” dont il est coutumier, a déclaré qu’il continuait de parler « de progrès du quotidien », mais « plus vraiment de progressisme. Parce que le progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes, comme une dépossession de ce qui est ». Il faut, certes, se méfier de ces textes, qui se situent souvent entre l’exhibition et l’enfumage, entre psychanalyse et démagogie, mais celui-ci paraît réellement intéressant.

Emmanuel Macron y laisse entendre qu’il aurait été, mais qu’il ne serait plus vraiment progressiste, allant jusqu’à décrire celui-ci comme le ferait un lecteur de Burke ou de Roger Scruton : « une dépossession de ce qui est », une négation du réel et des limites – avant de s’élever vigoureusement contre le « renoncement à notre Histoire et à nos racines » (sic) ! Comme toujours avec Emmanuel Macron se pose la question de la sincérité du propos. Aurait-il changé ou se borne-t-il à caresser dans le sens du poil la fraction la plus conservatrice de son électorat, s’amusant à jouer avec virtuosité sur tous les claviers ? Est-on toujours dans le “en même temps” ?

La question se pose d’autant plus que, dans la suite de cette longue confession, le lecteur constate que le président Macron, s’il ne se reconnaît plus dans le progressisme, en conserve toutes les idées-forces : « Oui au neuf, à l’optimisme, à la conquête », oui au mouvement, à l’émancipation, à l’universalisme, aux Lumières, etc. Un progressisme hérité de la tradition saint-simonienne, dont nous avons essayé de montrer dans ce Dictionnaire qu’il constitue effectivement la colonne vertébrale idéologique du président : le “Macron profond”, en somme. Un progressisme dont il semble douteux qu’il ait pu se débarrasser d’une seconde à l’autre, prenant subitement (et miraculeusement) conscience de ce qu’il n’aurait jamais perçu jusque-là : que le « progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes » – un thème récurrent dans les différentes entrées du Dictionnaire.

Comment cerne-t-on cet objet total qu’est le progressisme et en quoi le format du dictionnaire vous semble-t-il particulièrement satisfaisant pour cette entreprise ?

Après le Dictionnaire du conservatisme et le Dictionnaire des populismes, publiés également au Cerf, il s’agissait pour nous de boucler ce que nous considérons comme un triptyque. Notre ambition est d’offrir à travers ces trois ouvrages un panorama des grandes idées politiques de notre temps. Lorsque nous avons mis sur pied le dernier, en 2020, les difficultés étaient nombreuses. D’une part, parce que les études disponibles sur le progressisme étaient bien moindres que sur le conservatisme et les populismes. Ensuite, parce que le progressisme a connu des sens très différents depuis l’apparition du mot en 1842. Avant d’être repris à son compte par Emmanuel Macron, il a notamment désigné l’aile droite des républicains à la fin du XIXe siècle, les catholiques de gauche de “l’Union des chrétiens progressistes” proches des communistes, ou encore l’“Union progressiste” réunissant en 1950 des compagnons de route du PCF.

Notre objectif a été de saisir deux siècles de progressisme pour rendre compte de sa diversité, mais aussi de ses caractères structurants, marqués par une vision de l’histoire et de l’homme qui découlent de l’idée de Progrès. Pour mener à bien cette entreprise, nous avons très longuement réfléchi à une liste d’entrées, faisant toute sa place au cas français mais pas seulement. Celle-ci établie, nous avons ensuite sollicité chacun des auteurs, qui sont principalement des universitaires mais aussi des journalistes et des écrivains. Ces dictionnaires assument leur diversité et le choix d’une politique d’auteurs qui en rend la lecture moins monotone. La forme même du dictionnaire nous paraît bien adaptée. Certes, nous n’échapperons jamais au reproche d’avoir omis telle ou telle entrée, mais il faut souligner que, grâce au double index, nominum et rerum, le lecteur peut voyager sans problème dans l’ouvrage et y découvrir, comme nous d’ailleurs, des liens et des cohérences auxquels nous n’avions pas spontanément pensé.

Le clivage progressiste/conservateur remonte selon vous à la Révolution française ; pourquoi ?

Il remonte à la Révolution française pour la simple et bonne raison que c’est à cette époque que l’idée de Progrès, qui constitue la matrice philosophique du progressisme, et donc la condition de son émergence, va être pour la première fois synthétisée à travers l’œuvre-testament de Condorcet, le Tableau historique des progrès de l’esprit humain (1794). Par ailleurs, c’est également à ce moment-là, en rapport direct avec la prise de conscience de la fragilité des choses suscitée par la violence de la rupture révolutionnaire, que naît le conservatisme – naissance symbolisée elle aussi par la parution d’un ouvrage, les Réflexions sur la Révolution de France (1790) du Britannique Edmund Burke.

En somme, l’événement révolutionnaire porte à la fois l’idéologie progressiste, qui voit en lui la preuve incontestable de sa propre véracité (la sortie de l’Ancien Régime démontre que l’homme est nécessairement voué à s’améliorer et à se libérer au cours du temps) ; et la pensée conservatrice qui, à partir de cette expérience, reconnaît que le mouvement peut être bénéfique, mais qu’il peut aussi s’avérer mortellement dangereux pour les valeurs qui fondent la civilisation. Clivage déterminant, dans la mesure où l’appartenance à l’un ou à l’autre de ces courants entraîne, au-delà du simple positionnement politique, des façons opposées de concevoir l’homme, la société, l’histoire, la nature et la culture, la guerre et la paix, la vie et la mort, comme nous avons tenté de le démontrer dans nos deux dictionnaires consacrés à ces notions…

Au-delà de l’évident “progrès”, quels sont les mots principaux du progressisme ? “Amélioration”, “technique”, “mouvement” ?

« Aller vite ? Mais aller où ? », se demandait Georges Bernanos en 1947 dans la France contre les robots , où il dénonçait, sans être écouté, « un monde tout entier voué à l’Efficience et au Rendement » . Qu’aurait-il écrit sur notre temps, où les termes d’amélioration, de technique et de mouvement sont connotés très positivement par le progressisme technocratique gouvernemental, qui pourrait effectivement en faire sa devise ? J’ajouterai d’ailleurs que se pose la question de la finalité d’un tel projet, en citant toujours Bernanos, qui ne discernait « aucun but déterminé, sinon celui de durer le plus longtemps possible ». « Un monde gagné pour la tech-nique est perdu pour la Liberté », notait-il encore. Une formule à méditer.

La couverture de votre ouvrage figure un échangeur autoroutier. La mobilité, on l’a dit, est centrale dans le progressisme ; quel rôle y joue la vitesse, la voiture, la voie rapide ?

La civilisation moderne, grande consommatrice d’espace, puisque basée sur la mondialisation des échanges, est nécessairement obsédée par le temps de transport d’un point à l’autre, qu’il importe de réduire. Certes, routes, voiture ou vitesse représentent une certaine forme de liberté individuelle : celle du voyageur, du pilote de voitures rapides, de l’Homme pressé, le progressisme futuriste de Marinetti. Mais c’est aussi un monde où l’homme se perd dans le mouvement…

De plus, le temps est venu des déplacements en masse des personnes et des biens, dans lequel l’objet qui vient de Chine n’est qu’un ignoble ersatz de notre artisanat et où des hordes profanent jusqu’aux plus secrets des temples oubliés. Encore s’agit-il ici de déracinements volontaires, mais notre époque est aussi celle du déracinement obligatoire : on est contraint d’utiliser sa voiture, pour aller travailler, amener ses enfants à l’école, faire ses courses ; contraint aussi de déménager pour trouver un travail. La mobilité brouillonne et aléatoire du zombie ou celle, subie, de l’esclave, accompagnées dans les deux cas de ces “projets structurants” qui détruisent tout par leur indicible laideur et la pollution qu’ils engendrent, voilà sans doute le vrai visage de la modernité progressiste.

On a l’impression que le progressisme ne renvoie pas à une valeur morale (vrai/faux ; bien/mal) mais plutôt à une question de tempérament ; le progressiste est-il par nature un insatisfait ?

Dans une certaine mesure, on pourrait dire que le “tempérament” occupe toujours une certaine place, plus ou moins significative, dans les choix idéologiques, politiques, sociaux, etc. de chacun, de même que l’histoire familiale. De ce point de vue, le progressiste n’échappe pas plus à la règle commune que le conservateur ou le populiste. En revanche, le qualifier d’ insatisfait paraît difficilement recevable : le progressiste ne se confond pas avec les nihilistes que Dostoïevski décrit dans les Possédés, pas plus d’ailleurs qu’avec le Raskolnikov amer et jaloux de Crime et châtiment.

S’il fallait mettre en avant un trait de son caractère, c’est sans doute à l’optimisme qu’il faudrait songer ; car le progressiste, s’il considère que sa situation est moins satisfaisante que ne le sera celle de ses descendants, n’en est pas moins persuadé qu’elle est aussi infiniment supérieure à celle de ses ancêtres, et qu’en définitive, on n’a jamais été aussi bien : c’est le fameux “penser printemps” que Macron avait emprunté au philosophe Alain. C’est aussi ce que déclament, de l’autre côté de l’Atlantique, ceux que l’on a appelé les “Nouveaux Optimistes”, en particulier leur star incontestée, le psychologue évolutionniste Steven Pinker, à qui l’on doit la bible du mouvement, la Part d’ange en nous. Dans cet ouvrage, dont Bill Gates affirmait qu’il s’agissait du meilleur livre qu’il ait lu de toute sa vie, Pinker répète en boucle, “chiffres à l’appui”, que nous vivons l’époque la moins violente et par conséquent la plus heureuse de toute l’histoire de l’humanité. Et qu’il n’y a aucune raison pour que cela cesse.

Le progressiste a-t-il un problème avec la mesure, avec la limite ? La notion de seuil, de bascule, est très présente dans votre ouvrage.

Le progressisme pousse à l’extrême des comportements naturels (curiosité, goût de la nouveauté ou du mouvement), mais en en faisant la seule vérité, sans plus concevoir qu’ils s’articulent avec d’autres (prudence, goût de la tradition), et que c’est cet équilibre seulement qui a rendu possible la survie de l’humanité. À la démesure, à cette hubris qui conduit au néant, le monde antique opposait pourtant la nécessaire phronesis, qui est bien une détermination des limites. En ce sens, la question du refus des limites, de l’impossibilité que l’homme puisse en accepter sans en être nécessairement diminué ou humilié, paraît centrale dans le progressisme – d’où, d’ailleurs, son opposition au conservatisme.

Le territoire que l’on parcourt, les familles, les solidarités, les amitiés qui nous entourent dans une Cité, la culture spécifique dont on s’imprègne, voilà autant d’éléments sans lesquels, pour un conservateur, l’homme ne serait pas ce qu’il est, mais que le progressiste perçoit, lui, comme autant d’atteintes à sa liberté de devenir non ce qu’il est mais ce qu’il voudrait être, et ce qu’il voudrait par cela seulement qu’il le pourrait : car à ses yeux ce qui est possible doit être réalisé, parfois uniquement parce qu’il est possible de le faire. Mais plus les techniques progressent, et plus elles imposent leurs méthodes, leurs logiques… et moins l’homme est homme.

« Start-up », « Selfie », « Nudge », « Safe space », etc. Le dictionnaire compte un certain nombre d’entrées en langue anglaise. L’Amérique est-elle une des sources du progressisme – et pourquoi ?

Les États-Unis, nation d’immigrants, se sont formés autour du mythe d’un monde meilleur que l’on trouverait en se coupant de ses racines, et cette nouvelle “promesse” donnée à un peuple élu porte encore des millions d’aventures individuelles. Il était dès lors logique qu’ils soient une source du progressisme. Celui d’un progressisme économique d’abord : entre fordisme et propagande publicitaire, c’est le monde de la production illimitée, de la croissance sans fin, qui culmine dans une mondialisation financiarisée. Mais il s’agit aussi de nos jours d’un progressisme “culturel” qui vise à déconstruire les sociétés en en faisant éclater tout ce que l’on considérait classiquement comme devant en constituer les bases, des territoires qui ne sauraient plus être bornés par aucune frontière aux familles maintenant nécessairement “recomposées”, des rapports sociaux d’où toute autorité est bannie au remplacement des sexes imposés par la nature par des genres librement choisis. Ce qu’il convient d’appeler “l’idéologie woke ”, grosse de heurts et de violences, est maintenant passé des campus d’Amérique du Nord aux universités françaises et irrigue notre classe médiatique – et donc notre classe politique. On notera pour conclure que ces deux visages du progressisme états-unien, loin de s’opposer comme le croient certains, se complètent parfaitement pour aboutir à un monde d’ilotes au service d’une superclasse.

Le Dictionnaire du progressisme, sous la direction de Christophe Boutin, Frédéric Rouvillois et Olivier Dard, Les Éditions du Cerf, 1 234 pages, 39 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Triangle of Sadness has quite some running time for a satirical comedy – but it is never boring.

Ruben Östlund won the Palme d'Or at Cannes in 2017 with his modern-art satire, The Square. Five years on he returns to Cannes with another satire, Triangle of Sadness, and it's even better – a frontal assault on the super-rich, and on the capitalist system in general, which has enough rage and riotous abandon to compensate for its lack of subtlety. More like this:Top Gun 2 is 'better than the original'An 'eccentric fantasy' from the director of Mad MaxMen is a 'smart and stylish' horror

Actually, that's not entirely fair, because although Östlund makes his points with unapologetic frankness, the Swedish writer-director's first English-language film shows that he is still capable of quietly uncomfortable, penetrating social comedy. This is what we get in the opening scenes, when the film appears to be a straightforward lampoon of the fashion industry. In advertising shoots, notes Östlund, the more expensive the brand, the more grumpy the models have to pretend to be. As for the title, the "triangle of sadness" is the term given to the frown lines between your eyebrows.

The poor soul who may need Botox to treat his own triangle is Carl (a superb Harris Dickinson), a gangly male model who would like to be intellectually and politically progressive, but whose better instincts are always overtaken by his insecurities. His girlfriend Yaya (Charlbli Dean) is a model, too, but because she is female, she gets paid much more than he does – so why is she so slow to pay the bill at a fancy restaurant? The couple's disagreement on this matter could have come from an episode of Seinfeld, but Östlund doesn't ease the tension with a punchline. Just as he did in his breakthrough film, Force Majeure (which was remade in America, incidentally, with Julia Louis-Dreyfus from Seinfeld in one of the starring roles), he keeps the argument going well after the stage that most directors would have given up and moved on. It's an excruciatingly funny reminder that Östlund is cinema's king of the awkward situation, but it also sets up the question which will recur throughout the film: why is it that some people are deemed to be more worthy of money than others?

This question is unavoidable when the action moves away from the modelling industry and on to a luxury cruise liner: Yaya and Carl are on board for free, because the photos of her posing with food she won't actually eat will be seen by millions of Instagram followers. The couple meets a grotesque array of haves and have-nots, plus the have-somes in between. The haves include a cheerful oligarch (Zlatko Buric) who made his millions by selling animal droppings as fertiliser, and a cosy old British couple who amassed their fortune in an even less savoury way. The have-somes include a captain (Woody Harrelson) who would rather get blind drunk in his cabin than mix with the passengers he despises, and a steely chief steward, Paula (Vicki Berlin), who is left to run the show. One searing example of the haves' entitlement comes when a passenger insists, on a whim, that the crew members enjoy themselves by having a swim. It doesn't occur to her that they'd rather get on with their jobs: she wants them to swim, so that's what they'll do.

Triangle of sadness

Directed by: Ruben Östlund

Starring: Harris Dickinson, Charlbli Dean, Woody Harrelson

Length: 2 hours 30 minutes

 

But the hierarchy is about to change. First, some stormy weather and some glutinous haute cuisine results in the most hilariously disgusting vomiting scene since the Mr Creosote sketch in Monty Python's The Meaning Of Life. The sozzled captain and the oligarch swap quotes from Noam Chomsky and Ronald Reagan, and the cruise seems to be hurtling towards a bacchanalian anarchy redolent of JG Ballard's High-Rise. Then Östlund begins a sardonic third chapter. For reasons I won't reveal, eight people from the ship ended up stranded on a desert island, and suddenly it doesn't matter who has the most dollars or Instagram followers. Antonia (Dolly De Leon), the cool, savvy toilet cleaner, is the only person capable of catching a fish or lighting a fire, so she becomes the survivors' leader. She alone has the power to give or withhold packets of pretzel sticks. Offers of Rolex watches aren't going to sway her, but some time alone with Carl just might.

Be warned. Triangle of Sadness rants and smirks at the state of the world over two-and-a-half hours, which is quite some running time for a satirical comedy. But it is never boring. Partly that's because the political commentary is so shrewd, and partly it's because it has a surprising amount of warmth and nuance, too. Östlund ensures that while the situations may be absurd, the people in them are as human as any of us.

★★★★★

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Valeurs Actuelles

Livres clés : un guide éclairant pour comprendre le monde

Nous vivons dans un monde où les positions sont souvent d’autant plus tranchées qu’elles sont peu fondées ; à l’heure des réseaux sociaux et des tweets vengeurs, trop peu se donnent la peine d’enraciner leurs opinions dans une pensée structurée, patiemment élaborée et puisée aux meilleures sources. Pour qui voudrait remédier à son profit à ce travers sans trop savoir par où commencer, le livre de Charles-Henri d’Andigné, qui offre une sélection d’une centaine de livres relativement récents (l’auteur a délibérément écarté les grands classiques des siècles passés, de type Tocqueville ou Chateaubriand, dont la réputation parle pour eux), peut servir d’utile point de départ.

L’auteur le sait, ce genre de sélection appelle la critique : pourquoi tel livre et pas tel autre ? Laissons-lui le privilège de la subjectivité, même si, plus que l’absence de tel ou tel, inévitable, on est parfois surpris par la présence de tel autre qui nous semble faire quelque peu chuter le niveau d’exigence du choix… Dernière réserve (outre que l’éditeur semble fâché avec les accents circonflexes) : journaliste à Famille chrétienne, Charles-Henri d’Andigné écrit en catholique, et c’est très bien comme cela. Mais n’est-il pas dommage que le sous-titre du livre, Petite bibliothèque pour un catholique d’aujourd’hui, ferme la porte au nez de ceux qui ne partagent pas sa foi et n’y auraient pas moins trouvé de quoi nourrir leur réflexion ?

Mais venons-en à l’essentiel : en quelques pages, Charles-Henri d’Andigné brosse un tableau rapide et complet de chacun des ouvrages qu’il a sélectionnés, d’une limpidité parfaite, qui permet de se faire une idée juste et très nourrissante du propos de l’auteur. Si on peut présumer que son lecteur n’ira pas lire chacun des cent livres proposés, il n’en aura pas moins, à propos de ceux qu’il aura laissés de côté, une vision très exacte. Mais le livre aurait manqué son but s’il était un simple digest à l’usage des gens pressés et ne donnait pas, presque à chaque coup, envie d’aller plus loin et de prolonger la réflexion à la source.

L’être et le néant

Si tous les ouvrages traités ne s’y prêtent à l’évidence pas de la même manière, certains chapitres permettent même de faire un point éclairant, en quelques pages, sur une question capitale : l’identité de l’Europe à propos d’ Europe, la voie romaine de Rémi Brague, la nature du totalitarisme à propos du Système totalitaire d’Hannah Arendt, le rapport entre corps et esprit à propos de Saint Thomas du Créateur de Chesterton… Ou bien même l’origine de l’univers, à propos de Comment se pose aujourd’hui le problème de l’existence de Dieu de Claude Tresmontant. Jugez-en par ces quelques lignes : « Première solution : l’univers s’est créé tout seul. Il a surgi du néant, il est lui-même passé de la non-existence à l’existence. Or Bergson, rappelle l’auteur, a bien démontré l’impossibilité de l’existence du néant, qui est un mot derrière lequel il n’y a rien, une pseudo-idée, un concept qui n’en est pas un ; s’il avait “existé”, rien n’en serait sorti : du néant ne pourrait sortir que le néant. Par ailleurs, un être, quel qu’il soit, qui se crée tout seul, c’est de la pensée magique : soit il n’existe pas et on ne voit pas comment il pourrait naître […] soit l’être existe déjà et la question ne se pose plus. Ce qui nous amène à la deuxième solution : l’univers a été créé par un être préexistant. » Pour en savoir plus, lisez Charles-Henri d’Andigné – et Tresmontant.

“Cent Livres pour comprendre le monde”, de Charles-Henri d’Andigné, L’Artilleur, 392 pages, 20 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - World

Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent

Issued on: 11/04/2022 - 14:39

Céline SCHMITT

Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.

A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.

Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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Opex 360

La Commission européenne pourrait retirer sa subvention au projet de drone MALE européen

par Laurent Lagneau · 25 mai 2022

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Après des mois – voire des années – de négociations entre les industriels [Airbus, Dassault Aviation et Leonardo] et les quatre États clients [Allemagne, Italie, France et Espagne] au sujet des spécifications et, surtout, des coûts, alors jugées trop élevés, le drone MALE européen – ou Eurodrone – a pu enfin décoller en février dernier, quand l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] a notifié à Airbus Defence & Space GmbH, maître d’oeuvre, le contrat « MALE RPAS Stage 2 », lequel ouvre la voie développement et à la production de vingt systèmes.

Si ce programme a pu aller de l’avant, c’est en grande partie parce que ses promoteurs voulaient se doter d’une solution souveraine pour ne pas dépendre des États-Unis.

Or, après la notification du contrat, il restait encore à régler la question de la motorisation de ce drone MALE européens, celui-ci devant être dotés de deux turbopropulseurs. Deux candidats étaient sur les rangs : le français Safran, avec l’Ardiden TP3, et Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], avec le Catalyst [ex-Advanced Turboprop, ou ATP]. Or, en mars, Airbus a annoncé avoir choisi… le second.

« Le Catalyst a été choisi pour sa meilleure compétitivité. On a une solution qui est plus mûre, qui est en vol d’essai sur un appareil commercial […], nous avons estimé, dans la comparaison, un risque de développement plus faible », avait alors expliqué Jean-Brice Dumont, le patron d’Airbus Military Aircraft. Et d’ajouter : « C’est très important dans un programme militaire en coopération où les plannings sont tendus, et où on a un départ lancé qui est compliqué à gérer ».

Seulement, si le Catalyst sera produit en Europe, il intégrera très probablement des composants d’origine américaine. Ce qui pose la question de savoir s’il pourrait être ou non concerné par la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations] dont les États-Unis se servent pour bloquer des ventes d’équipements militaires s’ils estiment qu’elles sont contraires à leurs intérêts ou si elles sont susceptibles de faire de l’ombre à leur propre industrie…

Dans une question écrite adressée le 25 mars au ministère des Armées [et qui n’a, à ce jour, toujours pas reçu de réponse], le député Jean-Louis Thiérot [LR] fit part de ses doutes « quant aux garanties permettant de s’assurer que le gouvernement américain n’inscrira pas postérieurement sur la liste ITAR les composants » du Catalyst. Et de demander si ce « n’est pas un mauvais signal pour l’Europe de la Défense » que « de choisir un moteur américain pour un projet financé par des fonds européens ».

En effet, outre les investissements consentis par les quatre États clients [plus de 7 milliards d’euros au total], le programme Eurodrone bénéficie d’une subvention européenne de 100 millions d’euros, au titre du « Programme européen de développement de l’industrie de Défense » [PEDID]. D’où la question posée à la Commission européenne par l’eurodéputé Christophe Grudler, pour qui il est inconcevable que l’Eurodrone puisse être doté de turbopropulseurs de « certification européenne ».

Ccommissaire européen, chargé du marché intérieur, de la politique industrielle, de la défense et de l’espace, Thierry Breton y a répondu, ce 25 mai.

« Les États membres parties au projet, correspondant à une enveloppe globale de 7 milliards d’euros, ont décidé de laisser Airbus choisir indépendamment le constructeur du moteur, conformément au marché public associé à la subvention de l’UE », a d’abord rappelé M. Breton.

Cependant, a-t-il continué, « l’octroi d’une subvention de l’UE est subordonné à certaines conditions, à commencer par le fait qu’un tel projet doit être un « catalyseur du renforcement de la souveraineté européenne ». Aussi, les « fournisseurs de systèmes critiques tels que le moteur doivent donc être européens ou basés dans l’UE et offrir toutes les garanties de sécurité requises par la législation européenne applicable », a souligné M. Breton.

Il revient donc à l’OCCAr, « dans sa gestion de la subvention », de vérifier que cette condition est remplie.

« Étant établi dans l’UE mais contrôlé par General Electric, Avio Aero est tenu, dans le cadre de l’application du droit de l’Union, de fournir tous les éléments de preuve garantissant que la souveraineté européenne sera préservée. À ce titre, la sous-traitance à Avio ne doit pas être contraire aux intérêts de l’UE et de ses États membres en matière de sécurité et de défense. Plus particulièrement, le moteur doit être libre de toute restriction d’utilisation », a insisté M. Breton, avant de prévenir que toutes garanties requises seront « vérifiées et validées par la Commission ».

La Commission européenne pourrait retirer sa subvention au projet de drone MALE européen

par Laurent Lagneau · 25 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Après des mois – voire des années – de négociations entre les industriels [Airbus, Dassault Aviation et Leonardo] et les quatre États clients [Allemagne, Italie, France et Espagne] au sujet des spécifications et, surtout, des coûts, alors jugées trop élevés, le drone MALE européen – ou Eurodrone – a pu enfin décoller en février dernier, quand l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] a notifié à Airbus Defence & Space GmbH, maître d’oeuvre, le contrat « MALE RPAS Stage 2 », lequel ouvre la voie développement et à la production de vingt systèmes.

Si ce programme a pu aller de l’avant, c’est en grande partie parce que ses promoteurs voulaient se doter d’une solution souveraine pour ne pas dépendre des États-Unis.

Or, après la notification du contrat, il restait encore à régler la question de la motorisation de ce drone MALE européens, celui-ci devant être dotés de deux turbopropulseurs. Deux candidats étaient sur les rangs : le français Safran, avec l’Ardiden TP3, et Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], avec le Catalyst [ex-Advanced Turboprop, ou ATP]. Or, en mars, Airbus a annoncé avoir choisi… le second.

« Le Catalyst a été choisi pour sa meilleure compétitivité. On a une solution qui est plus mûre, qui est en vol d’essai sur un appareil commercial […], nous avons estimé, dans la comparaison, un risque de développement plus faible », avait alors expliqué Jean-Brice Dumont, le patron d’Airbus Military Aircraft. Et d’ajouter : « C’est très important dans un programme militaire en coopération où les plannings sont tendus, et où on a un départ lancé qui est compliqué à gérer ».

Seulement, si le Catalyst sera produit en Europe, il intégrera très probablement des composants d’origine américaine. Ce qui pose la question de savoir s’il pourrait être ou non concerné par la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations] dont les États-Unis se servent pour bloquer des ventes d’équipements militaires s’ils estiment qu’elles sont contraires à leurs intérêts ou si elles sont susceptibles de faire de l’ombre à leur propre industrie…

Dans une question écrite adressée le 25 mars au ministère des Armées [et qui n’a, à ce jour, toujours pas reçu de réponse], le député Jean-Louis Thiérot [LR] fit part de ses doutes « quant aux garanties permettant de s’assurer que le gouvernement américain n’inscrira pas postérieurement sur la liste ITAR les composants » du Catalyst. Et de demander si ce « n’est pas un mauvais signal pour l’Europe de la Défense » que « de choisir un moteur américain pour un projet financé par des fonds européens ».

En effet, outre les investissements consentis par les quatre États clients [plus de 7 milliards d’euros au total], le programme Eurodrone bénéficie d’une subvention européenne de 100 millions d’euros, au titre du « Programme européen de développement de l’industrie de Défense » [PEDID]. D’où la question posée à la Commission européenne par l’eurodéputé Christophe Grudler, pour qui il est inconcevable que l’Eurodrone puisse être doté de turbopropulseurs de « certification européenne ».

Ccommissaire européen, chargé du marché intérieur, de la politique industrielle, de la défense et de l’espace, Thierry Breton y a répondu, ce 25 mai.

« Les États membres parties au projet, correspondant à une enveloppe globale de 7 milliards d’euros, ont décidé de laisser Airbus choisir indépendamment le constructeur du moteur, conformément au marché public associé à la subvention de l’UE », a d’abord rappelé M. Breton.

Cependant, a-t-il continué, « l’octroi d’une subvention de l’UE est subordonné à certaines conditions, à commencer par le fait qu’un tel projet doit être un « catalyseur du renforcement de la souveraineté européenne ». Aussi, les « fournisseurs de systèmes critiques tels que le moteur doivent donc être européens ou basés dans l’UE et offrir toutes les garanties de sécurité requises par la législation européenne applicable », a souligné M. Breton.

Il revient donc à l’OCCAr, « dans sa gestion de la subvention », de vérifier que cette condition est remplie.

« Étant établi dans l’UE mais contrôlé par General Electric, Avio Aero est tenu, dans le cadre de l’application du droit de l’Union, de fournir tous les éléments de preuve garantissant que la souveraineté européenne sera préservée. À ce titre, la sous-traitance à Avio ne doit pas être contraire aux intérêts de l’UE et de ses États membres en matière de sécurité et de défense. Plus particulièrement, le moteur doit être libre de toute restriction d’utilisation », a insisté M. Breton, avant de prévenir que toutes garanties requises seront « vérifiées et validées par la Commission ».

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Après des mois – voire des années – de négociations entre les industriels [Airbus, Dassault Aviation et Leonardo] et les quatre États clients [Allemagne, Italie, France et Espagne] au sujet des spécifications et, surtout, des coûts, alors jugées trop élevés, le drone MALE européen – ou Eurodrone – a pu enfin décoller en février dernier, quand l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] a notifié à Airbus Defence & Space GmbH, maître d’oeuvre, le contrat « MALE RPAS Stage 2 », lequel ouvre la voie développement et à la production de vingt systèmes.

Si ce programme a pu aller de l’avant, c’est en grande partie parce que ses promoteurs voulaient se doter d’une solution souveraine pour ne pas dépendre des États-Unis.

Or, après la notification du contrat, il restait encore à régler la question de la motorisation de ce drone MALE européens, celui-ci devant être dotés de deux turbopropulseurs. Deux candidats étaient sur les rangs : le français Safran, avec l’Ardiden TP3, et Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], avec le Catalyst [ex-Advanced Turboprop, ou ATP]. Or, en mars, Airbus a annoncé avoir choisi… le second.

« Le Catalyst a été choisi pour sa meilleure compétitivité. On a une solution qui est plus mûre, qui est en vol d’essai sur un appareil commercial […], nous avons estimé, dans la comparaison, un risque de développement plus faible », avait alors expliqué Jean-Brice Dumont, le patron d’Airbus Military Aircraft. Et d’ajouter : « C’est très important dans un programme militaire en coopération où les plannings sont tendus, et où on a un départ lancé qui est compliqué à gérer ».

Seulement, si le Catalyst sera produit en Europe, il intégrera très probablement des composants d’origine américaine. Ce qui pose la question de savoir s’il pourrait être ou non concerné par la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations] dont les États-Unis se servent pour bloquer des ventes d’équipements militaires s’ils estiment qu’elles sont contraires à leurs intérêts ou si elles sont susceptibles de faire de l’ombre à leur propre industrie…

Dans une question écrite adressée le 25 mars au ministère des Armées [et qui n’a, à ce jour, toujours pas reçu de réponse], le député Jean-Louis Thiérot [LR] fit part de ses doutes « quant aux garanties permettant de s’assurer que le gouvernement américain n’inscrira pas postérieurement sur la liste ITAR les composants » du Catalyst. Et de demander si ce « n’est pas un mauvais signal pour l’Europe de la Défense » que « de choisir un moteur américain pour un projet financé par des fonds européens ».

En effet, outre les investissements consentis par les quatre États clients [plus de 7 milliards d’euros au total], le programme Eurodrone bénéficie d’une subvention européenne de 100 millions d’euros, au titre du « Programme européen de développement de l’industrie de Défense » [PEDID]. D’où la question posée à la Commission européenne par l’eurodéputé Christophe Grudler, pour qui il est inconcevable que l’Eurodrone puisse être doté de turbopropulseurs de « certification européenne ».

Ccommissaire européen, chargé du marché intérieur, de la politique industrielle, de la défense et de l’espace, Thierry Breton y a répondu, ce 25 mai.

« Les États membres parties au projet, correspondant à une enveloppe globale de 7 milliards d’euros, ont décidé de laisser Airbus choisir indépendamment le constructeur du moteur, conformément au marché public associé à la subvention de l’UE », a d’abord rappelé M. Breton.

Cependant, a-t-il continué, « l’octroi d’une subvention de l’UE est subordonné à certaines conditions, à commencer par le fait qu’un tel projet doit être un « catalyseur du renforcement de la souveraineté européenne ». Aussi, les « fournisseurs de systèmes critiques tels que le moteur doivent donc être européens ou basés dans l’UE et offrir toutes les garanties de sécurité requises par la législation européenne applicable », a souligné M. Breton.

Il revient donc à l’OCCAr, « dans sa gestion de la subvention », de vérifier que cette condition est remplie.

« Étant établi dans l’UE mais contrôlé par General Electric, Avio Aero est tenu, dans le cadre de l’application du droit de l’Union, de fournir tous les éléments de preuve garantissant que la souveraineté européenne sera préservée. À ce titre, la sous-traitance à Avio ne doit pas être contraire aux intérêts de l’UE et de ses États membres en matière de sécurité et de défense. Plus particulièrement, le moteur doit être libre de toute restriction d’utilisation », a insisté M. Breton, avant de prévenir que toutes garanties requises seront « vérifiées et validées par la Commission ».

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Après des mois – voire des années – de négociations entre les industriels [Airbus, Dassault Aviation et Leonardo] et les quatre États clients [Allemagne, Italie, France et Espagne] au sujet des spécifications et, surtout, des coûts, alors jugées trop élevés, le drone MALE européen – ou Eurodrone – a pu enfin décoller en février dernier, quand l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] a notifié à Airbus Defence & Space GmbH, maître d’oeuvre, le contrat « MALE RPAS Stage 2 », lequel ouvre la voie développement et à la production de vingt systèmes.

Si ce programme a pu aller de l’avant, c’est en grande partie parce que ses promoteurs voulaient se doter d’une solution souveraine pour ne pas dépendre des États-Unis.

Or, après la notification du contrat, il restait encore à régler la question de la motorisation de ce drone MALE européens, celui-ci devant être dotés de deux turbopropulseurs. Deux candidats étaient sur les rangs : le français Safran, avec l’Ardiden TP3, et Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], avec le Catalyst [ex-Advanced Turboprop, ou ATP]. Or, en mars, Airbus a annoncé avoir choisi… le second.

« Le Catalyst a été choisi pour sa meilleure compétitivité. On a une solution qui est plus mûre, qui est en vol d’essai sur un appareil commercial […], nous avons estimé, dans la comparaison, un risque de développement plus faible », avait alors expliqué Jean-Brice Dumont, le patron d’Airbus Military Aircraft. Et d’ajouter : « C’est très important dans un programme militaire en coopération où les plannings sont tendus, et où on a un départ lancé qui est compliqué à gérer ».

Seulement, si le Catalyst sera produit en Europe, il intégrera très probablement des composants d’origine américaine. Ce qui pose la question de savoir s’il pourrait être ou non concerné par la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations] dont les États-Unis se servent pour bloquer des ventes d’équipements militaires s’ils estiment qu’elles sont contraires à leurs intérêts ou si elles sont susceptibles de faire de l’ombre à leur propre industrie…

Dans une question écrite adressée le 25 mars au ministère des Armées [et qui n’a, à ce jour, toujours pas reçu de réponse], le député Jean-Louis Thiérot [LR] fit part de ses doutes « quant aux garanties permettant de s’assurer que le gouvernement américain n’inscrira pas postérieurement sur la liste ITAR les composants » du Catalyst. Et de demander si ce « n’est pas un mauvais signal pour l’Europe de la Défense » que « de choisir un moteur américain pour un projet financé par des fonds européens ».

question écrite

En effet, outre les investissements consentis par les quatre États clients [plus de 7 milliards d’euros au total], le programme Eurodrone bénéficie d’une subvention européenne de 100 millions d’euros, au titre du « Programme européen de développement de l’industrie de Défense » [PEDID]. D’où la question posée à la Commission européenne par l’eurodéputé Christophe Grudler, pour qui il est inconcevable que l’Eurodrone puisse être doté de turbopropulseurs de « certification européenne ».

question posée

Ccommissaire européen, chargé du marché intérieur, de la politique industrielle, de la défense et de l’espace, Thierry Breton y a répondu, ce 25 mai.

« Les États membres parties au projet, correspondant à une enveloppe globale de 7 milliards d’euros, ont décidé de laisser Airbus choisir indépendamment le constructeur du moteur, conformément au marché public associé à la subvention de l’UE », a d’abord rappelé M. Breton.

Cependant, a-t-il continué, « l’octroi d’une subvention de l’UE est subordonné à certaines conditions, à commencer par le fait qu’un tel projet doit être un « catalyseur du renforcement de la souveraineté européenne ». Aussi, les « fournisseurs de systèmes critiques tels que le moteur doivent donc être européens ou basés dans l’UE et offrir toutes les garanties de sécurité requises par la législation européenne applicable », a souligné M. Breton.

Il revient donc à l’OCCAr, « dans sa gestion de la subvention », de vérifier que cette condition est remplie.

« Étant établi dans l’UE mais contrôlé par General Electric, Avio Aero est tenu, dans le cadre de l’application du droit de l’Union, de fournir tous les éléments de preuve garantissant que la souveraineté européenne sera préservée. À ce titre, la sous-traitance à Avio ne doit pas être contraire aux intérêts de l’UE et de ses États membres en matière de sécurité et de défense. Plus particulièrement, le moteur doit être libre de toute restriction d’utilisation », a insisté M. Breton, avant de prévenir que toutes garanties requises seront « vérifiées et validées par la Commission ».

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Entre esthétique et audace dans un Berlin fantasmée

Berlin. Dans les salons qui font l’art contemporain, un seul nom triomphe par les murmures de ces silhouettes élégantes qui déambulent de galerie en vernissage : Andreas Mauser. Comme écrin pour son chef-d’œuvre inconnu, le peintre a imaginé un imposant et mystérieux cube de béton, à l’étage des locaux d’une usine désaffectée devenue son école d’art, près des anciennes friches au sud du Tiergarten. Parmi les élèves qui n’aspirent qu’à devenir l’assistant de ce maître et gourou, c’est Ezra que Mauser consacre. Le jeune Ezra a quitté ses terres natales, l’île de Rügen bordée par ses falaises de craie au large de la mer Baltique, pour rejoindre l’effervescence de la capitale allemande où, la nuit, on ne dort pas.

Des personnages liés par un terrible secret

Le récit se déploie autour de cette trame comme une roue dont le moyeu serait le peintre, autour duquel les personnages gravitent. Tous, pourtant, sans toujours se connaître, sont liés les uns aux autres par un terrible secret, un secret qui se joue, le soir, dans l’atelier de l’artiste, un atelier qui « ressemble à une cathédrale ». « Les silences ne sont pas égaux entre eux. Certains sont légers, d’autres aussi lourds que les secrets les plus noirs. » C’est Ezra, dont le prénom hébreu Ezer signifie “celui qui aide”, qui devient le témoin forcé de ce qui se joue ici derrière les portes closes : ni complice, ni bourreau, ni victime. Pourtant, « Ezra se tait, il sait maintenant que c’est pour cette raison qu’il a été choisi. N’importe qui peut passer un enduit sur une toile et tout le monde est capable de nettoyer une brosse. Mais rares sont ceux qui se taisent avec constance, qui anticipent les gestes pour baisser les yeux au bon moment. »

Benjamin de Laforcade compose un texte audacieux qui convoque une esthétique complexe jouant sur plusieurs registres

Benjamin de Laforcade compose un texte audacieux (malgré une première partie un peu molle), qui convoque une esthétique complexe jouant sur plusieurs registres. Tout devient sujet à contemplation, comme le peintre qui observe religieusement son modèle, sa muse, sa proie, prête à être sacrifiée sur l’autel de l’art comme une vestale que l’on immole, avant de plonger son pinceau dans les pigments de sa palette. « Elle ne l’entend pas s’approcher. Une épaule qui recule, un bras qui s’arme. L’élan, le choc. Le claquement des doigts sur la peau. […] Quatre doigts blancs, rouges, les deux à la fois. C’est une empreinte, un homme qui laisse sa marque. Une signature en bas à droite. »

La femme, la ville et la toile se lient dans une analogie étonnante qui est, saluons-le, une belle trouvaille. « Berlin continue d’être ce qu’elle a toujours été : un ensemble désordonné en mouvement perpétuel, un village fragmenté dont les cicatrices sont laissées visibles, montrées, transformées en endroits où il est autorisé de s’asseoir. » Là, le modèle devient statue, objet, dont le peintre se sert, que le peintre consomme, un peintre dont on parle comme d’une divinité. Les motifs récurrents – les couleurs : celles du sang, des cheveux de la femme, de l’huile diluée sur la toile ; celles d’un paysage urbain « aux dominantes noires, blanches et grises » – ponctuent le roman comme autant de signes du drame qui guette ces personnages impuissants. Ici, la tragédie quitte le monde des princes et des dieux et s’attache à ceux qui ne peuvent se soustraire au destin impitoyable qui les menace. Alea jacta est !

“Rouge nu”, de Benjamin de Laforcade, Gallimard, 288 pages, 21 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Whitby Dracula gathering smashes vampire fancy dress world record

A new world record has been set for the largest gathering of people dressed as vampires.

A total of 1,369 people attended Whitby Abbey in North Yorkshire dressed as the ghoulish character, breaking the previous record of 1,039 set in 2011.

The event was organised to mark 125 years since Bram Stoker's novel Dracula was published in 1897.

The Gothic horror tale was said to have been inspired by Stoker's trip to Whitby in 1890.

Out for the count

The event was organised by English Heritage as part of a year of special events in honour of the book.

The previous record stood at 1,039 vampires set at Doswell in Virginia, USA in 2011.

The "vampires" needed to stand together in the same place for five minutes to break the record.

And shortly after 21:00 BST on Thursday, confirmation came that the record had been broken.

We’ve just broken the GUINNESS WORLD RECORD™ for the Largest Gathering of People Dressed as Vampires with 1369 vampires! 🎉🏅We’d like to say a BIG thank you to everyone who has come along to Whitby Abbey to help make this happen - you all looked fang-tastic! 🧛🧛‍♀️@GWR pic.twitter.com/0rjjAFVnUa

Ahead of the record attempt, the abbey's manager Mark Williamson said the event had attracted interest from all over the world, including participants who had travelled to the North Yorkshire resort from California.

The event also featured music from local band Westernra and a performance of excerpts of Dracula by theatre group Time Will Tell.

Jack Brookbank, official adjudicator for Guinness World Records, said: "We are quite strict about the official costume that is allowed.

"It must include black shoes, black trousers or dress, waistcoat, shirt, black cape or collared overcoat and fangs on the top set of teeth."

Hundreds of Dracula fans descend on Whitby every year, with many visitors to the resort asking where Dracula's grave is located, forgetting he is a fictional character.

Last year, staff at St Mary's Church posted a note on the door telling tourists not to ask.

The house where Bram Stoker stayed, and where much of the book was researched, still stands and a plaque marks his time there.

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France24 - World

Senegalese president fires health minister after deadly hospital fire

Issued on: 27/05/2022 - 00:39

NEWS WIRES

Senegal’s President Macky Sall fired his health minister on Thursday as his country mourned the death of 11 newborn babies in a hospital fire blamed on an electrical short circuit.

The tragedy late Wednesday in the western city of Tivaouane was just the latest in a series of hospital deaths that have exposed the weaknesses of the nation’s healthcare system.

Sall earlier announced the tragedy on Twitter and declared three days of national mourning.

“I have just learned with pain and dismay about the deaths of 11 newborn babies in the fire at the neonatal department of the public hospital,” he wrote.

“To their mothers and their families, I express my deepest sympathy.”

Outside the Mame Abdou Aziz Sy Dabakh Hospital in Tivaouane, a city with a population of 40,000, one of the distraught mothers called out for her son.

“Where is Mohamed?” she cried.

Her baby son was taken to the hospital 10 days ago and was baptised on Monday, Mohamed’s 54-year-old father Alioune Diouf said.

The city’s mayor Demba Diop said the fire had been caused by a short circuit and spread very quickly.

He denied allegations from relatives at the hospital and across social media that the babies had been left alone, saying a midwife and nurse were present on Wednesday evening.

“There was a noise and an explosion that lasted three minutes at most,” he said outside the hospital entrance.

“Five minutes after, the fire brigade arrived. People used fire extinguishers.”

The mayor said the air-conditioning had accelerated the flames and added that the two nurses fainted but were revived.

“There was no negligence,” Diop insisted.

The disaster however sparked calls for the resignation of Health Minister Abdoudaye Diouf Sarr, who was quoted in media reports also as blaming an electrical fault.

The presidency in the evening said he would be replaced by Marie Khemesse Ngom Ndiaye, formerly the director-general of the public health authority.

Sall would return early from abroad and visit the hospital on Saturday, his office said.

‘Beyond heartbroken’

The maternity unit was equipped to take care of 13 babies.

“At the time of the fire, there were 11 whom nurses were unable to save,” the minister said.

World Health Organization chief Tedros Adhanom Ghebreyesus tweeted that he was “beyond heartbroken with this tragic news.

“I’m sending my deepest condolences to the parents and families of the babies who lost their lives.”

Outgoing health minister Sarr, who had been in Geneva attending a meeting with the WHO, said an investigation is under way.

The tragedy in Tivaouane comes after several other public health incidents in Senegal, which suffers from a great disparity between urban and rural areas in healthcare services.

In the northern town of Linguere in late April, a fire broke out at a hospital and four newborn babies were killed.

The town’s mayor cited an electrical malfunction in an air-conditioning unit in the maternity ward.

‘This is unacceptable’

Wednesday’s accident came over a month after the nation mourned the death of a pregnant woman who waited in vain for a caesarean section.

The woman, Astou Sokhna, arrived at a hospital in the northern city of Louga in pain. The staff refused to accommodate her request for a C-section, saying it was not scheduled.

She died on April 1, 20 hours after arrival.

Sokhna’s death caused a wave of outrage across the country over the dire state of the health system. Sarr acknowledged two weeks later that the death could have been avoided.

Three midwives on duty the night Sokhna died were given a six-month suspended prison sentence on May 11 by the High Court of Louga for “failure to assist a person in danger” in connection with her case.

Amnesty International’s Senegal director Seydi Gassama said his organisation had called for an inspection and upgrade for neonatal services in hospitals across Senegal after the “atrocious” death of the four babies in Linguere.

With the new tragedy, Amnesty “urges the government to set up an independent commission of inquiry to determine responsibility and punish the culprits, no matter the level they are at in the state apparatus”, he tweeted.

Opposition lawmaker Mamadou Lamine Diallo also responded with outrage to the Tivaouane blaze.

“More babies burned in a public hospital... this is unacceptable @MackySall,” he tweeted.

“We suffer with the families to whom we offer our condolences. Enough is enough.”

(AFP)

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Several newborn babies die in hospital fire in Senegal, says president

The France 24 Interview

On FRANCE 24 and RFI, Senegal's Macky Sall continues to demand cancellation of Africa's debt

THE INTERVIEW

Macky Sall, Senegalese President

Opex 360

La Turquie a l’intention de lancer une nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie

par Laurent Lagneau · 25 mai 2022

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En octobre 2019, la Turquie lança, avec ses supplétifs de l' »Armée nationale syrienne », sa troisième opération militaire dans le nord de la Syrie. Appelée « Source de Paix », celle-ci visait à y établir une zone tampon sur une profondeur de 30 km afin d’empêcher d’éventuelles infiltrations de combattants kurdes sur son territoire et d’encourager le retour des réfugiés syriens dans leur pays.

Rendue possible par le retrait des forces américaines des localités de Tal Abyad et de Ras al-Aïn cette offensive fut suspendue une dizaine de jours plus tard, après une trêve obtenue par Mike Pence, alors vice-président des États-Unis et, surtout, un accord trouvé avec la Russie, proche alliée de la Syrie. Il fut ainsi convenu que la Turquie exercerait son contrôle sur une bande de 120 km de long et que les milices kurdes syriennes [YPG] abandonneraient leurs positions dans cette zone.

À l’époque, cette offensive turque avait mis à mal l’unité de l’Otan étant donné qu’elle compliqua le combat alors mené contre l’État islamique [EI ou Daesh], les YPG étant soutenues par la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis [opération Inherent Resolve – OIR]. En outre, certains supplétifs syriens de la Turquie furant accusés d’avoir entretenu des liens « étroits » avec l’organisation terroriste et commis des exactions contre les civils kurdes. À ce propos, la demande adressée par les Nations unies à Ankara pour enquêter sur ces dernières est restée, à ce jour, lettre morte.

On en était resté là quand, en octobre 2021, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, laissa entendre qu’une nouvelle offensive pourrait être lancée dans le nord de la Syrie, en réaction à des attaques menées contre ses troupes, en particulier dans les environs du canton d’Afrin. « Nous sommes déterminés à éliminer nous-mêmes les menaces en provenance de Syrie », avait-il dit.

En clair, l’objectif pour la Turquie serait de s’emparer des zones situés au sud de la localité de Kobané afin de les relier à celles déjà sous son contrôle, l’idée étant de s’assurer une continuité territoriale le long sa frontière avec la Syrie. Mais les choses n’allèrent pas plus loin que les quelques mouvements de troupes alors observés.

Seulement, M. Erdogan a annoncé, le 24 mai, le lancement prochain d’une opération militaire en Syrie afin d’élargir la zone de « sécurité » instaurée en octobre 2019. Et toujours avec l’idée d’y installer les 3,7 millions de ressortissants syriens actuellement réfugiés en Turquie. Ce qui ne va d’ailleurs pas sans susciter quelques tensions…

Pour favoriser le retour de ces Syriens dans leur pays, Ankara a l’intention de construire treize villes dans les secteurs sous contrôle turc, sur le modèle de celle d’al-Kamounah, inaugurée le 8 mai dernier par Süleyman Soylu, le ministre turc de l’Intérieur. Une telle politique permettrait de « diluer » la population kurde parmi celle des arabes syriens.

Le contexte à une telle opération peut sembler favorable : l’attention de la Russie se concentre sur l’Ukraine et l’Otan a besoin de se concilier les bonnes grâces de la Turquie pour permettre son élargissement vers la Suède et la Finlande. Élargissement pour le moment bloqué par Ankara, au motif que les deux pays candidats soutiendraient les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], organisation considérée comme terroriste et ayant des liens avec les YPG.

Cela étant, les États-Unis ont pris les devants. « Nous condamnons tout escalade. Nous soutenons le maintien des lignes de cessez-le-feu actuelles », a réagi Ned Price, le porte-parole de la diplomatie américaine. « Nous attendons de la Turquie qu’elle respecte le communiqué commun d’octobre 2019 », a-t-il continué. Et d’insister : « Nous reconnaissons les inquiétudes de sécurité légitimes de la Turquie sur sa frontière sud. Mais toute nouvelle offensive saperait davantage la stabilité régionale et mettrait en danger les forces américaines dans la campagne de la coalition contre l’EI. »

Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, s’est également opposé à cette offensive turque annoncée. « Nous défendons l’intégrité territoriale de la Syrie, et ce dont la Syrie a besoin, ce n’est pas de plus d’opérations militaires d’où qu’elles viennent », a-t-il dit. « Ce dont la Syrie a besoin, c’est d’une solution politique. Ce dont la Syrie a besoin, c’est de plus d’aide humanitaire, et ce sont les deux choses sur lesquelles nous travaillons », a-t-il martelé.

La Turquie a l’intention de lancer une nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie

par Laurent Lagneau · 25 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En octobre 2019, la Turquie lança, avec ses supplétifs de l' »Armée nationale syrienne », sa troisième opération militaire dans le nord de la Syrie. Appelée « Source de Paix », celle-ci visait à y établir une zone tampon sur une profondeur de 30 km afin d’empêcher d’éventuelles infiltrations de combattants kurdes sur son territoire et d’encourager le retour des réfugiés syriens dans leur pays.

Rendue possible par le retrait des forces américaines des localités de Tal Abyad et de Ras al-Aïn cette offensive fut suspendue une dizaine de jours plus tard, après une trêve obtenue par Mike Pence, alors vice-président des États-Unis et, surtout, un accord trouvé avec la Russie, proche alliée de la Syrie. Il fut ainsi convenu que la Turquie exercerait son contrôle sur une bande de 120 km de long et que les milices kurdes syriennes [YPG] abandonneraient leurs positions dans cette zone.

À l’époque, cette offensive turque avait mis à mal l’unité de l’Otan étant donné qu’elle compliqua le combat alors mené contre l’État islamique [EI ou Daesh], les YPG étant soutenues par la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis [opération Inherent Resolve – OIR]. En outre, certains supplétifs syriens de la Turquie furant accusés d’avoir entretenu des liens « étroits » avec l’organisation terroriste et commis des exactions contre les civils kurdes. À ce propos, la demande adressée par les Nations unies à Ankara pour enquêter sur ces dernières est restée, à ce jour, lettre morte.

On en était resté là quand, en octobre 2021, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, laissa entendre qu’une nouvelle offensive pourrait être lancée dans le nord de la Syrie, en réaction à des attaques menées contre ses troupes, en particulier dans les environs du canton d’Afrin. « Nous sommes déterminés à éliminer nous-mêmes les menaces en provenance de Syrie », avait-il dit.

En clair, l’objectif pour la Turquie serait de s’emparer des zones situés au sud de la localité de Kobané afin de les relier à celles déjà sous son contrôle, l’idée étant de s’assurer une continuité territoriale le long sa frontière avec la Syrie. Mais les choses n’allèrent pas plus loin que les quelques mouvements de troupes alors observés.

Seulement, M. Erdogan a annoncé, le 24 mai, le lancement prochain d’une opération militaire en Syrie afin d’élargir la zone de « sécurité » instaurée en octobre 2019. Et toujours avec l’idée d’y installer les 3,7 millions de ressortissants syriens actuellement réfugiés en Turquie. Ce qui ne va d’ailleurs pas sans susciter quelques tensions…

Pour favoriser le retour de ces Syriens dans leur pays, Ankara a l’intention de construire treize villes dans les secteurs sous contrôle turc, sur le modèle de celle d’al-Kamounah, inaugurée le 8 mai dernier par Süleyman Soylu, le ministre turc de l’Intérieur. Une telle politique permettrait de « diluer » la population kurde parmi celle des arabes syriens.

Le contexte à une telle opération peut sembler favorable : l’attention de la Russie se concentre sur l’Ukraine et l’Otan a besoin de se concilier les bonnes grâces de la Turquie pour permettre son élargissement vers la Suède et la Finlande. Élargissement pour le moment bloqué par Ankara, au motif que les deux pays candidats soutiendraient les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], organisation considérée comme terroriste et ayant des liens avec les YPG.

Cela étant, les États-Unis ont pris les devants. « Nous condamnons tout escalade. Nous soutenons le maintien des lignes de cessez-le-feu actuelles », a réagi Ned Price, le porte-parole de la diplomatie américaine. « Nous attendons de la Turquie qu’elle respecte le communiqué commun d’octobre 2019 », a-t-il continué. Et d’insister : « Nous reconnaissons les inquiétudes de sécurité légitimes de la Turquie sur sa frontière sud. Mais toute nouvelle offensive saperait davantage la stabilité régionale et mettrait en danger les forces américaines dans la campagne de la coalition contre l’EI. »

Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, s’est également opposé à cette offensive turque annoncée. « Nous défendons l’intégrité territoriale de la Syrie, et ce dont la Syrie a besoin, ce n’est pas de plus d’opérations militaires d’où qu’elles viennent », a-t-il dit. « Ce dont la Syrie a besoin, c’est d’une solution politique. Ce dont la Syrie a besoin, c’est de plus d’aide humanitaire, et ce sont les deux choses sur lesquelles nous travaillons », a-t-il martelé.

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En octobre 2019, la Turquie lança, avec ses supplétifs de l' »Armée nationale syrienne », sa troisième opération militaire dans le nord de la Syrie. Appelée « Source de Paix », celle-ci visait à y établir une zone tampon sur une profondeur de 30 km afin d’empêcher d’éventuelles infiltrations de combattants kurdes sur son territoire et d’encourager le retour des réfugiés syriens dans leur pays.

Rendue possible par le retrait des forces américaines des localités de Tal Abyad et de Ras al-Aïn cette offensive fut suspendue une dizaine de jours plus tard, après une trêve obtenue par Mike Pence, alors vice-président des États-Unis et, surtout, un accord trouvé avec la Russie, proche alliée de la Syrie. Il fut ainsi convenu que la Turquie exercerait son contrôle sur une bande de 120 km de long et que les milices kurdes syriennes [YPG] abandonneraient leurs positions dans cette zone.

À l’époque, cette offensive turque avait mis à mal l’unité de l’Otan étant donné qu’elle compliqua le combat alors mené contre l’État islamique [EI ou Daesh], les YPG étant soutenues par la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis [opération Inherent Resolve – OIR]. En outre, certains supplétifs syriens de la Turquie furant accusés d’avoir entretenu des liens « étroits » avec l’organisation terroriste et commis des exactions contre les civils kurdes. À ce propos, la demande adressée par les Nations unies à Ankara pour enquêter sur ces dernières est restée, à ce jour, lettre morte.

On en était resté là quand, en octobre 2021, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, laissa entendre qu’une nouvelle offensive pourrait être lancée dans le nord de la Syrie, en réaction à des attaques menées contre ses troupes, en particulier dans les environs du canton d’Afrin. « Nous sommes déterminés à éliminer nous-mêmes les menaces en provenance de Syrie », avait-il dit.

En clair, l’objectif pour la Turquie serait de s’emparer des zones situés au sud de la localité de Kobané afin de les relier à celles déjà sous son contrôle, l’idée étant de s’assurer une continuité territoriale le long sa frontière avec la Syrie. Mais les choses n’allèrent pas plus loin que les quelques mouvements de troupes alors observés.

Seulement, M. Erdogan a annoncé, le 24 mai, le lancement prochain d’une opération militaire en Syrie afin d’élargir la zone de « sécurité » instaurée en octobre 2019. Et toujours avec l’idée d’y installer les 3,7 millions de ressortissants syriens actuellement réfugiés en Turquie. Ce qui ne va d’ailleurs pas sans susciter quelques tensions…

Pour favoriser le retour de ces Syriens dans leur pays, Ankara a l’intention de construire treize villes dans les secteurs sous contrôle turc, sur le modèle de celle d’al-Kamounah, inaugurée le 8 mai dernier par Süleyman Soylu, le ministre turc de l’Intérieur. Une telle politique permettrait de « diluer » la population kurde parmi celle des arabes syriens.

Le contexte à une telle opération peut sembler favorable : l’attention de la Russie se concentre sur l’Ukraine et l’Otan a besoin de se concilier les bonnes grâces de la Turquie pour permettre son élargissement vers la Suède et la Finlande. Élargissement pour le moment bloqué par Ankara, au motif que les deux pays candidats soutiendraient les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], organisation considérée comme terroriste et ayant des liens avec les YPG.

Cela étant, les États-Unis ont pris les devants. « Nous condamnons tout escalade. Nous soutenons le maintien des lignes de cessez-le-feu actuelles », a réagi Ned Price, le porte-parole de la diplomatie américaine. « Nous attendons de la Turquie qu’elle respecte le communiqué commun d’octobre 2019 », a-t-il continué. Et d’insister : « Nous reconnaissons les inquiétudes de sécurité légitimes de la Turquie sur sa frontière sud. Mais toute nouvelle offensive saperait davantage la stabilité régionale et mettrait en danger les forces américaines dans la campagne de la coalition contre l’EI. »

Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, s’est également opposé à cette offensive turque annoncée. « Nous défendons l’intégrité territoriale de la Syrie, et ce dont la Syrie a besoin, ce n’est pas de plus d’opérations militaires d’où qu’elles viennent », a-t-il dit. « Ce dont la Syrie a besoin, c’est d’une solution politique. Ce dont la Syrie a besoin, c’est de plus d’aide humanitaire, et ce sont les deux choses sur lesquelles nous travaillons », a-t-il martelé.

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En octobre 2019, la Turquie lança, avec ses supplétifs de l' »Armée nationale syrienne », sa troisième opération militaire dans le nord de la Syrie. Appelée « Source de Paix », celle-ci visait à y établir une zone tampon sur une profondeur de 30 km afin d’empêcher d’éventuelles infiltrations de combattants kurdes sur son territoire et d’encourager le retour des réfugiés syriens dans leur pays.

Rendue possible par le retrait des forces américaines des localités de Tal Abyad et de Ras al-Aïn cette offensive fut suspendue une dizaine de jours plus tard, après une trêve obtenue par Mike Pence, alors vice-président des États-Unis et, surtout, un accord trouvé avec la Russie, proche alliée de la Syrie. Il fut ainsi convenu que la Turquie exercerait son contrôle sur une bande de 120 km de long et que les milices kurdes syriennes [YPG] abandonneraient leurs positions dans cette zone.

À l’époque, cette offensive turque avait mis à mal l’unité de l’Otan étant donné qu’elle compliqua le combat alors mené contre l’État islamique [EI ou Daesh], les YPG étant soutenues par la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis [opération Inherent Resolve – OIR]. En outre, certains supplétifs syriens de la Turquie furant accusés d’avoir entretenu des liens « étroits » avec l’organisation terroriste et commis des exactions contre les civils kurdes. À ce propos, la demande adressée par les Nations unies à Ankara pour enquêter sur ces dernières est restée, à ce jour, lettre morte.

On en était resté là quand, en octobre 2021, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, laissa entendre qu’une nouvelle offensive pourrait être lancée dans le nord de la Syrie, en réaction à des attaques menées contre ses troupes, en particulier dans les environs du canton d’Afrin. « Nous sommes déterminés à éliminer nous-mêmes les menaces en provenance de Syrie », avait-il dit.

En clair, l’objectif pour la Turquie serait de s’emparer des zones situés au sud de la localité de Kobané afin de les relier à celles déjà sous son contrôle, l’idée étant de s’assurer une continuité territoriale le long sa frontière avec la Syrie. Mais les choses n’allèrent pas plus loin que les quelques mouvements de troupes alors observés.

Seulement, M. Erdogan a annoncé, le 24 mai, le lancement prochain d’une opération militaire en Syrie afin d’élargir la zone de « sécurité » instaurée en octobre 2019. Et toujours avec l’idée d’y installer les 3,7 millions de ressortissants syriens actuellement réfugiés en Turquie. Ce qui ne va d’ailleurs pas sans susciter quelques tensions…

Pour favoriser le retour de ces Syriens dans leur pays, Ankara a l’intention de construire treize villes dans les secteurs sous contrôle turc, sur le modèle de celle d’al-Kamounah, inaugurée le 8 mai dernier par Süleyman Soylu, le ministre turc de l’Intérieur. Une telle politique permettrait de « diluer » la population kurde parmi celle des arabes syriens.

Le contexte à une telle opération peut sembler favorable : l’attention de la Russie se concentre sur l’Ukraine et l’Otan a besoin de se concilier les bonnes grâces de la Turquie pour permettre son élargissement vers la Suède et la Finlande. Élargissement pour le moment bloqué par Ankara, au motif que les deux pays candidats soutiendraient les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], organisation considérée comme terroriste et ayant des liens avec les YPG.

Cela étant, les États-Unis ont pris les devants. « Nous condamnons tout escalade. Nous soutenons le maintien des lignes de cessez-le-feu actuelles », a réagi Ned Price, le porte-parole de la diplomatie américaine. « Nous attendons de la Turquie qu’elle respecte le communiqué commun d’octobre 2019 », a-t-il continué. Et d’insister : « Nous reconnaissons les inquiétudes de sécurité légitimes de la Turquie sur sa frontière sud. Mais toute nouvelle offensive saperait davantage la stabilité régionale et mettrait en danger les forces américaines dans la campagne de la coalition contre l’EI. »

Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, s’est également opposé à cette offensive turque annoncée. « Nous défendons l’intégrité territoriale de la Syrie, et ce dont la Syrie a besoin, ce n’est pas de plus d’opérations militaires d’où qu’elles viennent », a-t-il dit. « Ce dont la Syrie a besoin, c’est d’une solution politique. Ce dont la Syrie a besoin, c’est de plus d’aide humanitaire, et ce sont les deux choses sur lesquelles nous travaillons », a-t-il martelé.

Valeurs Actuelles

Le roman qui a tout pour faire tomber Sandrine Rousseau dans les pommes

Blaxploitation : c’est le nom que l’on donne à ce courant du cinéma américain apparu au début des années soixante-dix. Dans le sillage du mouvement des droits civiques, il entendait valoriser les comédiens afro-américains, le plus souvent cantonnés jusqu’alors à des rôles stéréotypés. Les classiques de la culture populaire furent “ethnicisés” dans des séries B à petit budget qui pour la plupart disparurent assez vite des mémoires. Les héros de western devinrent noirs, ainsi que Dracula et Frankenstein, et même les nazis ( The Black Gestapo, de Lee Frost, 1975).

L’un des films les plus emblématiques de ce genre est Shaft, de Gordon Parks (1971), rebaptisé en France les Nuits rouges de Harlem, avec Richard Roundtree dans le rôle de John Shaft, un détective privé afro-américain qui se retrouve au cœur d’une guerre que se livrent les mafias blanche et noire de New York. On doit le scénario à Ernest Tidyman (1928-1984), écrivain, journaliste, scénariste et producteur qui l’adapta de son propre roman paru l’année précédente. Le succès du film incita Tidyman à poursuivre les aventures de son privé avec la publication en 1972 de Shaft’s Big Score!, traduit un an plus tard dans la série noire de Gallimard sous le titre un peu poussif de Shaft, Shaft, Shaft !

C’est ce roman qu’ont choisi les éditions du Cherche Midi (avec M’appelle pas fillette !, de Mickey Spillane, et Banlieue noire, de Rémi Pépin) pour le lancement d’une nouvelle collection intitulée “Borderline”, qui entend donner ou redonner vie à des textes que « l’air du temps préférerait réserver aux bouquinistes », en revendiquant de se ficher de froisser qui que soit. Et il est vrai que ce roman, avec ses grosses bagnoles polluantes, ses flingues maousses, ses dialogues sans filtre, ses hommes pas vraiment “déconstruits” et ses filles se coulant dans leur divan « comme du chocolat chaud », a tout pour faire tomber dans les pommes une Sandrine Rousseau.

Il faut bien entendu le prendre pour ce qu’il est, et n’en attendre pas plus : un polar remarquable dans son genre, mené avec brio, qui se lit comme on avale cul sec un verre de gnôle. Le privé John Shaft revient de vacances à la Jamaïque quand il reçoit un appel de son vieux copain Cal Asby qui se dit menacé et l’appelle à l’aide. Mais lorsqu’il se rend au siège de la compagnie d’assurances que dirige son ami, une bombe envoie celui-ci ad patres. L’enquête menée par Shaft révélera vite que le notable afro-américain trempait dans un trafic de loterie clandestine, activité dûment contrôlée par les mafias territoriales new-yorkaises noire et sicilienne. Le privé va donc jouer le rôle d’une boule dans un jeu de quilles, les quilles étant des gangsters pas précisément sympathiques. L’un d’eux, lorsqu’il rit, émet « un petit gloussement susceptible de déclencher un malaise cardiaque chez un alligator »

“Shaft, Shaft, Shaft !” (Shaft’s Big Score), d’Ernest Tidyman, Le Cherche Midi, 260 pages, 15 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Tragedy strikes Senegalese hospital as fire leads to infant deaths

Issued on: 26/05/2022 - 22:23

James CREEDON Follow

A fire has left 11 babies dead in a hospital in the west of Senegal. The tragedy has been blamed on an electrical short circuit, as our correspondent reports. We also take a look at ongoing fighting between the Congolese army and the M23 militia near the Rwandan border. It's the biggest surge in violence related to the group since a 2013 insurrection. Finally, we talk to Sonia Kabanda, the founder of the African Zuri Festival in Kinshasa. The festival is a celebration of life with dancing, performance, cooking and much more from all corners of the continent.

Opex 360

Le plus ancien des pilotes de chasse russes a été abattu en Ukraine, alors qu’il volait à bord d’un Su-25

par Laurent Lagneau · 25 mai 2022

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Ces derniers jours, il a été rapporté que la chambre basse du Parlement russe [la « Douma »] examinait un projet de loi visant à abolir la limite d’âge pour servir au sein des forces armées. Actuellement, celle-ci est de 40 ans pour les citoyens russes [comme pour la Légion étrangère…] et de 30 ans pour les ressortissants étrangers.

« Le but du projet de loi est d’éliminer la limite d’âge pour les citoyens en âge de travailler […], à laquelle ils ont le droit de conclure le premier contrat de service militaire. Or, pour l’utilisation d’armes de haute précision, le fonctionnement d’armes et d’équipements militaires, des spécialistes hautement professionnels sont nécessaires. L’expérience montre qu’ils le deviennent entre 40 et 45 ans », est-il précisé dans l’exposé des motifs.

Cela étant, même si « la jeunesse n’est pas une période de la vie » mais un « état d’esprit », pour reprendre le poème de Samuel Ullman [et faussement attribué au général MacArthur, ndlr], il n’en demeure pas moins que, pour certaines spécialités, une limite d’âge s’impose. Comme par exemple pour les pilotes de chasse, métier exigeant s’il en est au regard des contraintes physiques qu’il suppose [il en va autrement pour les pilotes de ligne…. dont l’âge de départ à la retraite est de 60 ans, sauf cas particuliers].

Pour autant, le général russe Kanamat Botashev, 63 ans, s’est affranchi de toute limite d’âge en prenant les commandes de l’avion d’attaque Su-25 « Frogfoot » qui a été abattu par les forces ukraniennes avec un missile Stinger, le 20 mai dernier, au-dessus de la région de Louhansk.

Le décès du général Botashev a été annoncé via un canal fréquenté par les pilotes militaires russes sur le réseau Telegram. « Au revoir commandant. Il y a peu de gens sur cette planète qui vivaient dans le ciel comme vous. Le ciel prend le meilleur. Aujourd’hui, il vous a pris », a déploré l’un des participants à ce forum.

La mort du général Botashev a par la suite été confirmée par trois de ses anciens subordonnés auprès du service russe de la BBC. Cela étant, une telle information est toujours à prendre avec prudence dans la mesure où il a été dit qu’au moins douze généraux russes avaient été tués en Ukraine… alors que certains d’entre-eux sont toujours bel et bien vivants, comme le général Magomed Tushaev, lequel apparaît régulièrement dans des vidéos publiées par les forces russes.

Quoi qu’il en soit, que le fait que le général Botashev se soit retrouvé aux commandes d’un Su-25 « Frogfoot » est un mystère… Officiellement, il avait été contraint de mettre un terme à sa carrière militaire en 2013, alors qu’il commandait un régiment de chasse. Il lui avait été notamment reproché de voler sans autorisation médicale et d’être responsable de la perte d’un Su-27UB, qu’il avait piloté sans les qualifications requises. « Je voulais juste piloter un chasseur de ce type, mais je n’ai pas tenu compte du fait qu’un tel avion avait ses propres caractéristiques », avait-il déclaré lors de son procès, à l’issue duquel il fut condamné à quatre ans de probation et à une amende de 5 millions de roubles.

Par la suite, le général Botashev devint le vice-président de la DOSAAF [société des volontaires pour la coopération avec l’armée, l’aviation et la marine], une organisation paramilitaire visant à contribuer à « l’éducation patriotique de la population et sa préparation à la défense de la patrie ».

Étant donné les conditions dans lesquelles il fut contraint de quitter les forces aériennes russes, le général Botashev a probablement été embauché par un groupe paramilitaire, comme Wagner, lequel a accéléré son recrutement depuis mars dernier, en vue des opérations en Ukraine.

Le plus ancien des pilotes de chasse russes a été abattu en Ukraine, alors qu’il volait à bord d’un Su-25

par Laurent Lagneau · 25 mai 2022

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Ces derniers jours, il a été rapporté que la chambre basse du Parlement russe [la « Douma »] examinait un projet de loi visant à abolir la limite d’âge pour servir au sein des forces armées. Actuellement, celle-ci est de 40 ans pour les citoyens russes [comme pour la Légion étrangère…] et de 30 ans pour les ressortissants étrangers.

« Le but du projet de loi est d’éliminer la limite d’âge pour les citoyens en âge de travailler […], à laquelle ils ont le droit de conclure le premier contrat de service militaire. Or, pour l’utilisation d’armes de haute précision, le fonctionnement d’armes et d’équipements militaires, des spécialistes hautement professionnels sont nécessaires. L’expérience montre qu’ils le deviennent entre 40 et 45 ans », est-il précisé dans l’exposé des motifs.

Cela étant, même si « la jeunesse n’est pas une période de la vie » mais un « état d’esprit », pour reprendre le poème de Samuel Ullman [et faussement attribué au général MacArthur, ndlr], il n’en demeure pas moins que, pour certaines spécialités, une limite d’âge s’impose. Comme par exemple pour les pilotes de chasse, métier exigeant s’il en est au regard des contraintes physiques qu’il suppose [il en va autrement pour les pilotes de ligne…. dont l’âge de départ à la retraite est de 60 ans, sauf cas particuliers].

Pour autant, le général russe Kanamat Botashev, 63 ans, s’est affranchi de toute limite d’âge en prenant les commandes de l’avion d’attaque Su-25 « Frogfoot » qui a été abattu par les forces ukraniennes avec un missile Stinger, le 20 mai dernier, au-dessus de la région de Louhansk.

Le décès du général Botashev a été annoncé via un canal fréquenté par les pilotes militaires russes sur le réseau Telegram. « Au revoir commandant. Il y a peu de gens sur cette planète qui vivaient dans le ciel comme vous. Le ciel prend le meilleur. Aujourd’hui, il vous a pris », a déploré l’un des participants à ce forum.

La mort du général Botashev a par la suite été confirmée par trois de ses anciens subordonnés auprès du service russe de la BBC. Cela étant, une telle information est toujours à prendre avec prudence dans la mesure où il a été dit qu’au moins douze généraux russes avaient été tués en Ukraine… alors que certains d’entre-eux sont toujours bel et bien vivants, comme le général Magomed Tushaev, lequel apparaît régulièrement dans des vidéos publiées par les forces russes.

Quoi qu’il en soit, que le fait que le général Botashev se soit retrouvé aux commandes d’un Su-25 « Frogfoot » est un mystère… Officiellement, il avait été contraint de mettre un terme à sa carrière militaire en 2013, alors qu’il commandait un régiment de chasse. Il lui avait été notamment reproché de voler sans autorisation médicale et d’être responsable de la perte d’un Su-27UB, qu’il avait piloté sans les qualifications requises. « Je voulais juste piloter un chasseur de ce type, mais je n’ai pas tenu compte du fait qu’un tel avion avait ses propres caractéristiques », avait-il déclaré lors de son procès, à l’issue duquel il fut condamné à quatre ans de probation et à une amende de 5 millions de roubles.

Par la suite, le général Botashev devint le vice-président de la DOSAAF [société des volontaires pour la coopération avec l’armée, l’aviation et la marine], une organisation paramilitaire visant à contribuer à « l’éducation patriotique de la population et sa préparation à la défense de la patrie ».

Étant donné les conditions dans lesquelles il fut contraint de quitter les forces aériennes russes, le général Botashev a probablement été embauché par un groupe paramilitaire, comme Wagner, lequel a accéléré son recrutement depuis mars dernier, en vue des opérations en Ukraine.

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Ces derniers jours, il a été rapporté que la chambre basse du Parlement russe [la « Douma »] examinait un projet de loi visant à abolir la limite d’âge pour servir au sein des forces armées. Actuellement, celle-ci est de 40 ans pour les citoyens russes [comme pour la Légion étrangère…] et de 30 ans pour les ressortissants étrangers.

« Le but du projet de loi est d’éliminer la limite d’âge pour les citoyens en âge de travailler […], à laquelle ils ont le droit de conclure le premier contrat de service militaire. Or, pour l’utilisation d’armes de haute précision, le fonctionnement d’armes et d’équipements militaires, des spécialistes hautement professionnels sont nécessaires. L’expérience montre qu’ils le deviennent entre 40 et 45 ans », est-il précisé dans l’exposé des motifs.

Cela étant, même si « la jeunesse n’est pas une période de la vie » mais un « état d’esprit », pour reprendre le poème de Samuel Ullman [et faussement attribué au général MacArthur, ndlr], il n’en demeure pas moins que, pour certaines spécialités, une limite d’âge s’impose. Comme par exemple pour les pilotes de chasse, métier exigeant s’il en est au regard des contraintes physiques qu’il suppose [il en va autrement pour les pilotes de ligne…. dont l’âge de départ à la retraite est de 60 ans, sauf cas particuliers].

Pour autant, le général russe Kanamat Botashev, 63 ans, s’est affranchi de toute limite d’âge en prenant les commandes de l’avion d’attaque Su-25 « Frogfoot » qui a été abattu par les forces ukraniennes avec un missile Stinger, le 20 mai dernier, au-dessus de la région de Louhansk.

Le décès du général Botashev a été annoncé via un canal fréquenté par les pilotes militaires russes sur le réseau Telegram. « Au revoir commandant. Il y a peu de gens sur cette planète qui vivaient dans le ciel comme vous. Le ciel prend le meilleur. Aujourd’hui, il vous a pris », a déploré l’un des participants à ce forum.

La mort du général Botashev a par la suite été confirmée par trois de ses anciens subordonnés auprès du service russe de la BBC. Cela étant, une telle information est toujours à prendre avec prudence dans la mesure où il a été dit qu’au moins douze généraux russes avaient été tués en Ukraine… alors que certains d’entre-eux sont toujours bel et bien vivants, comme le général Magomed Tushaev, lequel apparaît régulièrement dans des vidéos publiées par les forces russes.

Quoi qu’il en soit, que le fait que le général Botashev se soit retrouvé aux commandes d’un Su-25 « Frogfoot » est un mystère… Officiellement, il avait été contraint de mettre un terme à sa carrière militaire en 2013, alors qu’il commandait un régiment de chasse. Il lui avait été notamment reproché de voler sans autorisation médicale et d’être responsable de la perte d’un Su-27UB, qu’il avait piloté sans les qualifications requises. « Je voulais juste piloter un chasseur de ce type, mais je n’ai pas tenu compte du fait qu’un tel avion avait ses propres caractéristiques », avait-il déclaré lors de son procès, à l’issue duquel il fut condamné à quatre ans de probation et à une amende de 5 millions de roubles.

Par la suite, le général Botashev devint le vice-président de la DOSAAF [société des volontaires pour la coopération avec l’armée, l’aviation et la marine], une organisation paramilitaire visant à contribuer à « l’éducation patriotique de la population et sa préparation à la défense de la patrie ».

Étant donné les conditions dans lesquelles il fut contraint de quitter les forces aériennes russes, le général Botashev a probablement été embauché par un groupe paramilitaire, comme Wagner, lequel a accéléré son recrutement depuis mars dernier, en vue des opérations en Ukraine.

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Ces derniers jours, il a été rapporté que la chambre basse du Parlement russe [la « Douma »] examinait un projet de loi visant à abolir la limite d’âge pour servir au sein des forces armées. Actuellement, celle-ci est de 40 ans pour les citoyens russes [comme pour la Légion étrangère…] et de 30 ans pour les ressortissants étrangers.

« Le but du projet de loi est d’éliminer la limite d’âge pour les citoyens en âge de travailler […], à laquelle ils ont le droit de conclure le premier contrat de service militaire. Or, pour l’utilisation d’armes de haute précision, le fonctionnement d’armes et d’équipements militaires, des spécialistes hautement professionnels sont nécessaires. L’expérience montre qu’ils le deviennent entre 40 et 45 ans », est-il précisé dans l’exposé des motifs.

Cela étant, même si « la jeunesse n’est pas une période de la vie » mais un « état d’esprit », pour reprendre le poème de Samuel Ullman [et faussement attribué au général MacArthur, ndlr], il n’en demeure pas moins que, pour certaines spécialités, une limite d’âge s’impose. Comme par exemple pour les pilotes de chasse, métier exigeant s’il en est au regard des contraintes physiques qu’il suppose [il en va autrement pour les pilotes de ligne…. dont l’âge de départ à la retraite est de 60 ans, sauf cas particuliers].

Pour autant, le général russe Kanamat Botashev, 63 ans, s’est affranchi de toute limite d’âge en prenant les commandes de l’avion d’attaque Su-25 « Frogfoot » qui a été abattu par les forces ukraniennes avec un missile Stinger, le 20 mai dernier, au-dessus de la région de Louhansk.

Le décès du général Botashev a été annoncé via un canal fréquenté par les pilotes militaires russes sur le réseau Telegram. « Au revoir commandant. Il y a peu de gens sur cette planète qui vivaient dans le ciel comme vous. Le ciel prend le meilleur. Aujourd’hui, il vous a pris », a déploré l’un des participants à ce forum.

a déploré

La mort du général Botashev a par la suite été confirmée par trois de ses anciens subordonnés auprès du service russe de la BBC. Cela étant, une telle information est toujours à prendre avec prudence dans la mesure où il a été dit qu’au moins douze généraux russes avaient été tués en Ukraine… alors que certains d’entre-eux sont toujours bel et bien vivants, comme le général Magomed Tushaev, lequel apparaît régulièrement dans des vidéos publiées par les forces russes.

Quoi qu’il en soit, que le fait que le général Botashev se soit retrouvé aux commandes d’un Su-25 « Frogfoot » est un mystère… Officiellement, il avait été contraint de mettre un terme à sa carrière militaire en 2013, alors qu’il commandait un régiment de chasse. Il lui avait été notamment reproché de voler sans autorisation médicale et d’être responsable de la perte d’un Su-27UB, qu’il avait piloté sans les qualifications requises. « Je voulais juste piloter un chasseur de ce type, mais je n’ai pas tenu compte du fait qu’un tel avion avait ses propres caractéristiques », avait-il déclaré lors de son procès, à l’issue duquel il fut condamné à quatre ans de probation et à une amende de 5 millions de roubles.

reproché

Par la suite, le général Botashev devint le vice-président de la DOSAAF [société des volontaires pour la coopération avec l’armée, l’aviation et la marine], une organisation paramilitaire visant à contribuer à « l’éducation patriotique de la population et sa préparation à la défense de la patrie ».

Étant donné les conditions dans lesquelles il fut contraint de quitter les forces aériennes russes, le général Botashev a probablement été embauché par un groupe paramilitaire, comme Wagner, lequel a accéléré son recrutement depuis mars dernier, en vue des opérations en Ukraine.

Valeurs Actuelles

Sochaux : au volant de sa 307, il passe le million de kilomètres devant le musée Peugeot

« Deutsche Qualität », très peu pour lui. Vendredi 27 mai, Fabrice Gommé, un Picard d’une cinquantaine d’années, est parvenu à pousser sa Peugeot 307 jusqu’au million de kilomètres. Un petit exploit, à une époque où les voitures dépassent rarement les 300.000 kilomètres, que l’automobiliste a tenu à célébrer aux côtés des ouvriers de la mythique usine Peugeot de Sochaux (Doubs). C’est il y a près d’un an, rapporte France Bleu, que Fabrice Gommé a conçu le projet, voyant son compteur kilométrique s’approcher du seuil symbolique.

Tout ne s’est cependant pas passé comme prévu. Initialement, Fabrice Gommé avait prévu de passer le million de kilomètres en franchissant les grilles de l’usine Peugeot – désormais baptisée Stellantis. Raté : à 17heures, devant l’entrée, 36 kilomètres manquent encore au compteur. Impossible, pourtant, de revenir plus tard. Les ouvriers l’attendent et ne peuvent se permettre de patienter trop longtemps. Si proche du but, Fabrice Gommé décide tout de même de célébrer l’événement à leurs côtés. « Je suis émue, je trouve que c’est génial », glisse l’une des ouvrières, Cathy. « Je trouve que c’est une belle voiture et ça nous permet de voir notre travail. »

Qualité française

Une scène d’autant plus émouvante que certains des ouvriers présents travaillaient déjà sur le site en 2006, à l’époque où la 307 de Fabrice est sortie d’usine. « En vingt-deux ans je ne l’ai jamais vu et je ne le reverrai peut-être jamais, donc ça touche. Qu’il vienne nous remercier comme ça, ça touche aussi, c’est sympa », explique Fabrice, un autre ouvrier. Une émotion partagée par Fabrice, fier de sa voiture et des ouvriers qui l’ont fabriquée : « Je suis fier pour eux. Je suis fier d’avoir fait ça grâce à eux et avec eux. Franchement, ça me touche. Je n’ai pas d’autres mots, j’ai la gorge serrée. »

L’automobiliste, qui circule au volant de sa 307 depuis seize ans, a fini par repartir. Hors de question, cependant, de passer la barre du million sur le chemin du retour. Après quelques kilomètres pour la forme, il a fini par atteindre le tant attendu seuil sur le parking du musée Peugeot, qui retrace l’épopée familiale du groupe automobile. Et même si le compteur, qui n’a pas été conçu pour atteindre de tels sommets, est resté définitivement bloqué à 999.999, peu importe. Le million est passé : qualité française.

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France24 - World

Film critics ponder next Palme d’Or as Cannes movie marathon wraps up

Issued on: 27/05/2022 - 22:46

Benjamin DODMAN Follow

The Cannes Film Festival screened the last of its competition entries on Friday, wrapping up its first full-scale edition since the pandemic. On the eve of the Palme d’Or announcement, FRANCE 24 spoke to critics from Japan, Italy and Bangladesh about covering the world’s top film festival and their favourite movies from this year’s diamond jubilee edition.

Out on the media terrace at Cannes’ Palais des Festivals, film critic Ado Spiniello is sipping a glass of rosé, soaking in some daylight between two screenings.

For film critics, the Cannes Film Festival can be a trial of endurance, sitting through three, four, five or more movies a day and then writing up something clever about them. While some take notes during films, scribbling in the dark, others resent the distraction.

“Each day I write one or two reviews, right after the movies or the day after, but I never take notes,” says Spiniello, who has averaged three screenings a day this year. “Of course I forget some scenes, but the overall feeling stays with me and that’s what I want to convey.”

Dreaded by filmmakers, the festival’s notoriously pesky critics are very much a part of the movie experience in Cannes. It’s not uncommon for some to boo films or shout their disapproval. Those shared moments in front of the big screen can shape a movie’s reception as well as critics’ reviews.

“For me writing about movies is about presenting an experience of viewing,” says Spiniello. “Context is crucial.”

A veteran of this and other film festivals, Spiniello works for the movie website Sentieri Selvaggi, named after the Italian title for John Ford’s 1956 western “The Searchers”, which also runs its own film school in Rome.

Cannes is practically home turf for the large contingent of Italian critics who show up each year. National hero Garibaldi was born just a few miles down the coast, in Nice (then known as Nizza), and the border with Italy is half-an-hour’s drive away. The chatter of Italian critics is omnipresent in the long lines for press screenings. Italians also dominate the frenzied photo sessions, cajoling the stars with feverish gestures and shouts of “Girati ! Girati !” (Turn around!) and “Guardami !” (Look at me!), according to FRANCE 24's red carpet photographer.

Cannes Film Festival © FRANCE24

With its intoxicating blend of sun, sea, garish clothing and beach cubs blasting techno music, Cannes would make a perfect set for a trashy scene in a movie by Italy’s Paolo Sorrentino, a frequent guest of the town's glitziest showcase. But Spiniello tends to skip the late-night partying to ensure he can keep up the rhythm.

“It’s a bit of a circus here,” he says, referring to the celebrity-swooning on Cannes’ famed red carpet and along the seaside Croisette boulevard. An habitué of other film festivals too, such as Venice and Berlin, Spiniello says Cannes remains a world apart, “like a temple with its codes and rules”.

Still the best?

While Spiniello prefers the big-city feel of the Berlin Film Festival, Cannes’ palm tree-lined seaside and the old town’s winding alleys never cease to charm Bangladeshi critic Rafi Hossain, an editor at the The Daily Star and a regular traveller to Europe’s top film gatherings.

“It’s always good to be in Cannes. I travel to many festivals, but Cannes is the best,” says the festival veteran, seated at a long banquet table for the traditional aioli lunch hosted by the mayor of Cannes. “I always tell people it’s like heaven, like a postcard. The natural beauty is really outstanding.”

After screening its very first Bangladeshi film last year, Cannes included a Pakistani feature for the first time this year. Saim Sadiq’s “Joyland”, a daring portrait of a transgender dancer, won the “Queer Palm” prize on Friday, for the festival’s best LGBT, queer or feminist-themed movie.

Cannes also made India its first-ever guest of honour at the film market which runs parallel to the festival, confirming what Hossain sees as a growing focus on South Asia.

“There were no films from Bangladesh this year but we were thrilled to see Pakistan being represented for the first time,” he says. “The festival is getting lots of attention back home and I believe we have the biggest (media) delegation yet from Bangladesh.”

Like other journalists, however, Hossain has had a hellish time dealing with the festival’s new online ticket portal, which coped during last year’s scaled-back edition but has proved woefully inadequate now that the event is back at full strength. 

Travel has been another headache this year, with flight cancellations, train breakdowns and Covid restrictions that are still in place in parts of the world.

“It’s always great to be here in Cannes, but flying back home is likely to be a nightmare,” says Yuma Matsukawa, a Japanese film critic who is not relishing the prospect of having to quarantine upon her return.

Moviewise, Matsukawa describes her 17th Cannes Film Festival as a bit of an off year, with few gems, particularly in the main competition. Her favourite film was “My Imaginary Country” by Patricio Guzman, the veteran Chilean chronicler of the Pinochet regime, whose latest documentary focuses on a new generation of activists campaigning for social justice in his home country.

Rewarding political films

When it comes to the Palme d’Or race, Matsukawa’s top choices are Ruben Östlund’s “Triangle of Sadness”, a satire of the super-rich by the Swedish director who won Cannes’ biggest prize in 2017, followed by “Tori and Lokita”, a survey of Belgium’s immigration system by two-time Palme d’Or winning brothers, Jean-Pierre and Luc Dardennes. The latter film also ranks among Hossain’s favourites, along with Tarik Saleh’s “Boy from Heaven”, a thriller set in Cairo's historical Al-Azhar Mosque, which explores crooked ties between religion and politics.

Overall, the festival’s increasing focus on politically-committed works is welcome news, says Matsukawa, praising organisers for giving ample space to the war in Ukraine, whose president opened the festival last week with a plea for cinema to stand up to the world’s dictators.

“The festival is in step with present issues, it’s very focused on what is happening in the world,” she explains. “As (Ukraine’s) president put it, cinema needs to be on freedom’s side. Cannes has made clear where it stands.”

Matsukawa points to Japanese director Hirokazu Kore-eda as an example of how cinema – and the Cannes imprimatur – can shape the political agenda, noting that his 2018 Palme d’Or win for the socially-minded “Shoplifters” gave him “a platform from which to criticise Japan’s government”.

This year’s Cannes jury is widely expected to reward similar fare. Early on in the festival, jury head Vincent Lindon, the French actor known for his politically-charged roles, stated his preference for “films that tell us something about the world in which they’re made”.

“With Lindon in the president’s seat, there’s a good chance the jury will want to reward a political film, like [Cristian] Mungiu’s ‘R.M.N.’,” says Spiniello, referring to the Romanian auteur whose latest drama explores questions of national identity in rural Transylvania.

Spiniello’s favourites include James Gray’s period drama “Armageddon Time”, David Cronenberg’s latest body-horror flick “Crimes of the Future”, and Mario Martone’s Neapolitan drama “Nostalgia”, all of which rank high up in the traditional critics’ grid compiled by Screen Daily.

As the competition wraps up on Friday, South Korea’s Park Chan-wook leads the grid with his elegant noir romance “Decision to Leave”. But when have Cannes juries ever listened to the critics?

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Cannes 2022 rolls out the red carpet for Indian cinema

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La Pologne veut se procurer des chars Leopard 2 ou K2 Black Panther pour remplacer les T-72 livrés à Kiev

par Laurent Lagneau · 24 mai 2022

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Ceux qui ont prophétisé la fin du char de combat dans leurs commentaires sur les déboires des forces russes en Ukraine en seront sans doute [et encore] pour leurs frais. En tout cas, cette opinion n’est pas partagée par la Pologne, qui a récemment livré à Kiev un nombre a priori significatif de T-72 hérités de la période où elle est membre du Pacte de Varsovie.

Pour rappel, le Royaume-Uni s’était dit prêt à envoyer des chars Challenger 2 en Pologne afin de compenser le déficit capacitaire créée par ce don des T-72 aux forces ukrainiennes, lesquelles n’auront d’ailleurs pas tardé à les modifier pour les adapter à leurs propres standard, à en juger par des images ayant circulé sur les réseaux sociaux.

Cela étant, on pouvait penser que l’armée polonaise attendrait la livraison des 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams récemment commandés auprès des États-Unis pour environ 5 milliards de dollars afin de remplacer ses T-72. Mais tel n’est pas le plan de Varsovie.

Selon une information repérée par Army Recognition, la Pologne ne compte pas compter sur le seul soutien britannique [susceptible d’être limité dans le temps, la British Army n’ayant que 225 Challenger 2 dans son inventaire, ndlr]… Surtout dans le contexte actuel. Aussi, a-t-elle entamé des discussions avec l’Allemagne et la Corée du Sud pour se procurer soit des Leopard 2A7, soit des K2 « Black Panther », dont une version fut développée pour répondre aux besoins de l’armée polonaise. Appelée « K2PL », elle avait été dévoilée lors du salon de l’armement MSPO, organisé à Kielce, en septembre 2020.

Visiblement, et contre toute attente, ce char sud-coréen, produit par Hyundai Rotem, pourrait finalement prendre la direction de la Pologne… Du moins, cette probabilité s’est renforcée après les propos tenus par Andrzej Duda, le président polonais, ce 24 mai, en marge du Forum économique mondial de Davos.

Pour des raisons pratiques [et de logistiques], la préférence de l’armée polonaise devait logiquement se porter sur le Leopard 2 allemand, pour la bonne et simple raison qu’elle en dispose déjà environ 250 exemplaires. Aussi, Varsovie comptait pouvoir s’en procurer davantage dans le cadre de l’initiative allemande « Ringstausch », laquelle prévoit le remplacement par Berlin des équipements d’origine soviétique livrés aux forces ukrainiennes par les États membres de l’Otan. Si la République tchèque va bénéficier de ce dispositif, ce n’est a priori pas le cas de la Pologne. D’où la colère du président Duda.

Le gouvernement allemand « n’a pas tenu ses promesses », a accusé le président polonais. « Et franchement, nous en sommes très déçu », a-t-il continué. « Nous avons fourni à l’Ukraine un grand nombre de chars. Ce faisant, nous avons affaibli notre propre potentiel militaire et nous avons épuisé nos propres stocks militaires. C’est pourquoi la Pologne espérait également le soutien de l’Allemagne », a-t-il rappelé.

Cela étant, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a dit vouloir dissiper toute ambiguïté. Il est clair « que nous ne pouvons pas livrer du matériel lourd en appuyant sur un bouton ou en claquant des doigts. Il est important que nous soyons en communication constante les uns avec les autres afin d’éviter tout malentendu », a-t-elle fait valoir.

La Pologne veut se procurer des chars Leopard 2 ou K2 Black Panther pour remplacer les T-72 livrés à Kiev

par Laurent Lagneau · 24 mai 2022

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Ceux qui ont prophétisé la fin du char de combat dans leurs commentaires sur les déboires des forces russes en Ukraine en seront sans doute [et encore] pour leurs frais. En tout cas, cette opinion n’est pas partagée par la Pologne, qui a récemment livré à Kiev un nombre a priori significatif de T-72 hérités de la période où elle est membre du Pacte de Varsovie.

Pour rappel, le Royaume-Uni s’était dit prêt à envoyer des chars Challenger 2 en Pologne afin de compenser le déficit capacitaire créée par ce don des T-72 aux forces ukrainiennes, lesquelles n’auront d’ailleurs pas tardé à les modifier pour les adapter à leurs propres standard, à en juger par des images ayant circulé sur les réseaux sociaux.

Cela étant, on pouvait penser que l’armée polonaise attendrait la livraison des 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams récemment commandés auprès des États-Unis pour environ 5 milliards de dollars afin de remplacer ses T-72. Mais tel n’est pas le plan de Varsovie.

Selon une information repérée par Army Recognition, la Pologne ne compte pas compter sur le seul soutien britannique [susceptible d’être limité dans le temps, la British Army n’ayant que 225 Challenger 2 dans son inventaire, ndlr]… Surtout dans le contexte actuel. Aussi, a-t-elle entamé des discussions avec l’Allemagne et la Corée du Sud pour se procurer soit des Leopard 2A7, soit des K2 « Black Panther », dont une version fut développée pour répondre aux besoins de l’armée polonaise. Appelée « K2PL », elle avait été dévoilée lors du salon de l’armement MSPO, organisé à Kielce, en septembre 2020.

Visiblement, et contre toute attente, ce char sud-coréen, produit par Hyundai Rotem, pourrait finalement prendre la direction de la Pologne… Du moins, cette probabilité s’est renforcée après les propos tenus par Andrzej Duda, le président polonais, ce 24 mai, en marge du Forum économique mondial de Davos.

Pour des raisons pratiques [et de logistiques], la préférence de l’armée polonaise devait logiquement se porter sur le Leopard 2 allemand, pour la bonne et simple raison qu’elle en dispose déjà environ 250 exemplaires. Aussi, Varsovie comptait pouvoir s’en procurer davantage dans le cadre de l’initiative allemande « Ringstausch », laquelle prévoit le remplacement par Berlin des équipements d’origine soviétique livrés aux forces ukrainiennes par les États membres de l’Otan. Si la République tchèque va bénéficier de ce dispositif, ce n’est a priori pas le cas de la Pologne. D’où la colère du président Duda.

Le gouvernement allemand « n’a pas tenu ses promesses », a accusé le président polonais. « Et franchement, nous en sommes très déçu », a-t-il continué. « Nous avons fourni à l’Ukraine un grand nombre de chars. Ce faisant, nous avons affaibli notre propre potentiel militaire et nous avons épuisé nos propres stocks militaires. C’est pourquoi la Pologne espérait également le soutien de l’Allemagne », a-t-il rappelé.

Cela étant, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a dit vouloir dissiper toute ambiguïté. Il est clair « que nous ne pouvons pas livrer du matériel lourd en appuyant sur un bouton ou en claquant des doigts. Il est important que nous soyons en communication constante les uns avec les autres afin d’éviter tout malentendu », a-t-elle fait valoir.

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Ceux qui ont prophétisé la fin du char de combat dans leurs commentaires sur les déboires des forces russes en Ukraine en seront sans doute [et encore] pour leurs frais. En tout cas, cette opinion n’est pas partagée par la Pologne, qui a récemment livré à Kiev un nombre a priori significatif de T-72 hérités de la période où elle est membre du Pacte de Varsovie.

Pour rappel, le Royaume-Uni s’était dit prêt à envoyer des chars Challenger 2 en Pologne afin de compenser le déficit capacitaire créée par ce don des T-72 aux forces ukrainiennes, lesquelles n’auront d’ailleurs pas tardé à les modifier pour les adapter à leurs propres standard, à en juger par des images ayant circulé sur les réseaux sociaux.

Cela étant, on pouvait penser que l’armée polonaise attendrait la livraison des 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams récemment commandés auprès des États-Unis pour environ 5 milliards de dollars afin de remplacer ses T-72. Mais tel n’est pas le plan de Varsovie.

Selon une information repérée par Army Recognition, la Pologne ne compte pas compter sur le seul soutien britannique [susceptible d’être limité dans le temps, la British Army n’ayant que 225 Challenger 2 dans son inventaire, ndlr]… Surtout dans le contexte actuel. Aussi, a-t-elle entamé des discussions avec l’Allemagne et la Corée du Sud pour se procurer soit des Leopard 2A7, soit des K2 « Black Panther », dont une version fut développée pour répondre aux besoins de l’armée polonaise. Appelée « K2PL », elle avait été dévoilée lors du salon de l’armement MSPO, organisé à Kielce, en septembre 2020.

Visiblement, et contre toute attente, ce char sud-coréen, produit par Hyundai Rotem, pourrait finalement prendre la direction de la Pologne… Du moins, cette probabilité s’est renforcée après les propos tenus par Andrzej Duda, le président polonais, ce 24 mai, en marge du Forum économique mondial de Davos.

Pour des raisons pratiques [et de logistiques], la préférence de l’armée polonaise devait logiquement se porter sur le Leopard 2 allemand, pour la bonne et simple raison qu’elle en dispose déjà environ 250 exemplaires. Aussi, Varsovie comptait pouvoir s’en procurer davantage dans le cadre de l’initiative allemande « Ringstausch », laquelle prévoit le remplacement par Berlin des équipements d’origine soviétique livrés aux forces ukrainiennes par les États membres de l’Otan. Si la République tchèque va bénéficier de ce dispositif, ce n’est a priori pas le cas de la Pologne. D’où la colère du président Duda.

Le gouvernement allemand « n’a pas tenu ses promesses », a accusé le président polonais. « Et franchement, nous en sommes très déçu », a-t-il continué. « Nous avons fourni à l’Ukraine un grand nombre de chars. Ce faisant, nous avons affaibli notre propre potentiel militaire et nous avons épuisé nos propres stocks militaires. C’est pourquoi la Pologne espérait également le soutien de l’Allemagne », a-t-il rappelé.

Cela étant, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a dit vouloir dissiper toute ambiguïté. Il est clair « que nous ne pouvons pas livrer du matériel lourd en appuyant sur un bouton ou en claquant des doigts. Il est important que nous soyons en communication constante les uns avec les autres afin d’éviter tout malentendu », a-t-elle fait valoir.

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Ceux qui ont prophétisé la fin du char de combat dans leurs commentaires sur les déboires des forces russes en Ukraine en seront sans doute [et encore] pour leurs frais. En tout cas, cette opinion n’est pas partagée par la Pologne, qui a récemment livré à Kiev un nombre a priori significatif de T-72 hérités de la période où elle est membre du Pacte de Varsovie.

Pour rappel, le Royaume-Uni s’était dit prêt à envoyer des chars Challenger 2 en Pologne afin de compenser le déficit capacitaire créée par ce don des T-72 aux forces ukrainiennes, lesquelles n’auront d’ailleurs pas tardé à les modifier pour les adapter à leurs propres standard, à en juger par des images ayant circulé sur les réseaux sociaux.

Cela étant, on pouvait penser que l’armée polonaise attendrait la livraison des 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams récemment commandés auprès des États-Unis pour environ 5 milliards de dollars afin de remplacer ses T-72. Mais tel n’est pas le plan de Varsovie.

Selon une information repérée par Army Recognition, la Pologne ne compte pas compter sur le seul soutien britannique [susceptible d’être limité dans le temps, la British Army n’ayant que 225 Challenger 2 dans son inventaire, ndlr]… Surtout dans le contexte actuel. Aussi, a-t-elle entamé des discussions avec l’Allemagne et la Corée du Sud pour se procurer soit des Leopard 2A7, soit des K2 « Black Panther », dont une version fut développée pour répondre aux besoins de l’armée polonaise. Appelée « K2PL », elle avait été dévoilée lors du salon de l’armement MSPO, organisé à Kielce, en septembre 2020.

repérée par Army Recognition

Visiblement, et contre toute attente, ce char sud-coréen, produit par Hyundai Rotem, pourrait finalement prendre la direction de la Pologne… Du moins, cette probabilité s’est renforcée après les propos tenus par Andrzej Duda, le président polonais, ce 24 mai, en marge du Forum économique mondial de Davos.

propos tenus

Pour des raisons pratiques [et de logistiques], la préférence de l’armée polonaise devait logiquement se porter sur le Leopard 2 allemand, pour la bonne et simple raison qu’elle en dispose déjà environ 250 exemplaires. Aussi, Varsovie comptait pouvoir s’en procurer davantage dans le cadre de l’initiative allemande « Ringstausch », laquelle prévoit le remplacement par Berlin des équipements d’origine soviétique livrés aux forces ukrainiennes par les États membres de l’Otan. Si la République tchèque va bénéficier de ce dispositif, ce n’est a priori pas le cas de la Pologne. D’où la colère du président Duda.

Le gouvernement allemand « n’a pas tenu ses promesses », a accusé le président polonais. « Et franchement, nous en sommes très déçu », a-t-il continué. « Nous avons fourni à l’Ukraine un grand nombre de chars. Ce faisant, nous avons affaibli notre propre potentiel militaire et nous avons épuisé nos propres stocks militaires. C’est pourquoi la Pologne espérait également le soutien de l’Allemagne », a-t-il rappelé.

Cela étant, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a dit vouloir dissiper toute ambiguïté. Il est clair « que nous ne pouvons pas livrer du matériel lourd en appuyant sur un bouton ou en claquant des doigts. Il est important que nous soyons en communication constante les uns avec les autres afin d’éviter tout malentendu », a-t-elle fait valoir.

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Your pictures of Scotland: 20 - 27 May

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Éric Naulleau répond à ses détracteurs l’accusant de ne pas être de gauche et fustige la Nupes

C’est une cible régulière des partisans de La France insoumise. Connu pour sa répartie sur les plateaux de télévision et sa défense d’une gauche « universaliste », Éric Naulleau n’a pas prévu de tronquer ses idéaux et de « renoncer à ses convictions » face « à la domination sans partage » de la ligne mélenchoniste sur la gauche. Dans  une tribune libre  parue dans l’hebdomadaire Marianne samedi 28 mai, l’ancien contradicteur préféré d’Éric Zemmour défend sa vision « républicaine, laïque et anti-totalitaire » face au programme commun de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes), alliance entre LFI, le PCF, EELV et le PS en vue des législatives. 

Selon lui, la gauche française ne parvient pas à tirer « le moindre enseignement » de son histoire. Pis, elle « retombe dans les mêmes travers ». S’appuyant sur l’exemple de François Mitterrand et de l’élaboration d’un programme commun dans les années 1970, il dénonce la stratégie de Jean-Luc Mélenchon : « Il s’agissait surtout pour François Mitterrand d’évincer son allié communiste du champ électoral. Une fois connu le truc du prestidigitateur, on s’étonne que le même numéro puisse être de nouveau exécuté comme si de rien n’était. » 

« Une reddition sans condition » 

Pour l’ex-chroniqueur de l’émission On n’est pas couché , les forces de gauches, en ayant souscrit à l’accord conçu par les Insoumis, se positionnent en « vassaux » et procèdent à  « une reddition sans condition, un renoncement à des convictions parmi les mieux ancrées ». Un pacte qui n’a pour lui qu’un seul objectif : « La disparition pure et simple de supplétifs envers lesquels [ LFI] n’a jamais caché son mépris. »  

Ce n’est pas la première fois qu’Éric Naulleau se montre très critique envers Jean-Luc Mélenchon et ses partisans. Régulièrement insulté pour son amitié avec le désormais président de Reconquête! Éric Zemmour et qualifié de « facho », il a, à de nombreuses reprises, déclaré qu’il ne « renierait jamais » sa relation avec l’ancien polémiste. 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - World

Climate Change: Crisis and opportunities for a continent

Issued on: 27/05/2022 - 22:46

Georja Calvin-Smith Follow

With nine out of the 10 countries in the world most vulnerable to climate change coming from the continent, Africa faces a particularly stark existential threat. But in the race to make Africa’s development climate resistant, there is also determination, innovation and cooperation. Our team went to Ghana’s capital Accra where the African Development Bank is demanding that essential changes be made not only to ensure that the continent survives but also that it thrives. 

Opex 360

La Lituanie propose une coalition navale pour forcer le blocus russe sur le blé ukrainien

par Laurent Lagneau · 24 mai 2022

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Va-t-on vers une crise alimentaire majeure, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, d’une éventuelle baisse de la production mondiale de blé provoquée par les aléas météorologiques ainsi que par le manque d’engrais, de tensions sur les chaînes d’approvisionnement et de la hausse des prix de l’énergie et des produits agricoles?

Ainsi, en janvier, la tonne de blé valait 275 euros… Or, actuellement, elle se négocie désormais aux alentours de 430 euros sur le marché Euronext. Un record. Au-delà, sans doute, de la spéculation de certains sur les cours, cette inflation tient au fait que la Russie et l’Ukraine représentent à eux deux le quart, voire le tiers, des exportations mondiales de cette céréale. Et 400 millions de personnes dans le monde dépendent du blé ukrainien…

Évidemment, compte des sanctions internationales infligées à Moscou, le blé russe ne peut plus être exporté vers l’Europe. D’ailleurs, Dmitri Medvedev, l’actuel vice-président du Conseil de sécurité de Russie, a prévenu, le 1er avril dernier : son pays ne livrera plus ses récoltes aux pays « inamicaux » et n’exportera plus que vers les pays « amis ». Et d’ajouter que la nourriture pouvait aussi être une « arme silencieuse ».

Quant à l’Ukraine, il ne lui est plus possible d’exporter sa production comme elle le faisait jusqu’alors, c’est à dire depuis ses ports donnant sur la mer Noire, ceux étant soumis à un blocus imposé par la marine russe.

« Arrêtez de bloquer les ports de la mer Noire ! Autorisez la libre circulation des navires, des trains et des camions transportant de la nourriture hors d’Ukraine! », a lancé Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, à la partie russe, lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, la semaine passée. Et d’insister : « Arrêtez de menacer de suspendre les exportations de nourriture et d’engrais vers les pays qui critiquent votre guerre d’agression ».

Pour M. Blinken, « l’approvisionnement alimentaire de millions d’Ukrainiens et de millions d’autres personnes dans le monde a littéralement été pris en otage par l’armée russe ». En outre, la Russie est accusée de détruire les silos ukrainiens situés sur les territoires qu’elle a conquis et de s’accaparer le blé qui s’y trouvait.

« À vous entendre, messieurs, nous voudrions tout simplement affamer la terre entière, tandis que vous et les Ukrainiens seriez soucieux du sort de tous! », a rétorqué Vassili Nebenzia, le réprésentant permanent de la Russie auprès des Nations unies, avant d’expliquer que ce risque de crise alimentaire était dû à d’autres causes [climat, pandémie, spéculation, etc]. Et de dénoncer à son tour l’attitude occidentale consistant à « faire porter le chapeau à la Russie pour tous les problèmes du monde ».

C’est donc dans ce contexte que la Lituanie a proposé l’idée de mettre en place une « coalition navale de volontaires » pour briser le blocus imposé par la marine russe aux ports ukrainiens. Son ministre des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, en a discuté avec Liz Truss, son homologue britannique, à l’occasion d’un déplacement à Londres, le 23 mai.

« Le temps est très très court. Nous approchons d’une nouvelle récolte et il n’y a pas d’autre moyen pratique d’exporter le grain que par le port d’Odessa », a fait valoir M. Landsbergis dans les colonnes du quotidien The Guardian. « Il n’y a aucun moyen de stocker ce grain et aucun autre itinéraire alternatif adéquat. Il est impératif que nous montrions aux pays vulnérables que nous sommes prêts à prendre les mesures nécessaires pour nourrir le monde », a-t-il ajouté.

Dans le détail, le plan proposé par Vilnius consisterait à escorter les navires céréaliers lors de leur traversée de la mer Noire pour se rendre à Odessa. Cette opération décrite comme « humanitaire » ne serait évidemment pas conduite sous la bannière de l’Otan.

« Ce serait une mission humanitaire » qui ne serait « pas comparable à une zone d’exclusion aérienne. […] Des navires ou des avions militaires, voire les deux, seraient utilisés pour garantir que les chargements de céréales puissent quitter Odessa en toute sécurité et atteindre le Bosphore sans intervention russe. Nous aurions besoin d’une coalition de volontaires – des pays dotés d’une puissance navale importante – pour protéger les voies de navigations », a détaillé le ministre lituanien.

A priori, le Royaume-Uni serait ouvert à cette idée poussée par Vilnius. Idée qui serait compliquée à mettre en oeuvre, compte tenu de la présence éventuelle de mines mouillées dans le secteur d’Odessa par la marine russe, du risque élevé de dérapage [sachant que, par le passé, des navires occidentaux ont été « intimidés » en mer Noire] et de la Convention de Montreux, qui s’applique aux détroits turcs… qu’Ankara a fermés aux navires de guerre en mars dernier.

« Ce que nous devons faire, c’est traiter ce problème de sécurité alimentaire mondiale et le Royaume-Uni travaille sur une solution urgente pour faire sortir le grain de l’Ukraine », a cependant fait valoir Mme Truss.

Pour le moment, la solution passe par la livraison de missiles anti-navires aux forces ukrainiennes, afin de permettre à celles-ci de tenir les navires militaires russes à distance… D’où l’annonce faite le 23 mai par Lloyd Austin, le chef du Pentagone [lequel a d’ailleurs brûlé la politesse à son homologue danois…].

En effet, à l’issue d’une réunion « virtuelle » du groupe de contact ukrainien dirigé par les États-Unis [et qui compte une quarantaine de pays], M. Austin a annoncé que le Copenhague donnerait à Kiev des batteries de défense côtière armées de missiles RGM-84. « Je suis particulièrement reconnaissant au Danemark, qui a annoncé aujourd’hui qu’il fournirait des missiles Harpoon pour aider l’Ukraine à défendre ses côtes », a-t-il dit. Faut-il comprendre que les forces ukrainiennes ont déjà épuisé leur stock de missiles P360 Nepture, dont deux exemplaires coulèrent le croiseur russe Moskva?

La Lituanie propose une coalition navale pour forcer le blocus russe sur le blé ukrainien

par Laurent Lagneau · 24 mai 2022

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Va-t-on vers une crise alimentaire majeure, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, d’une éventuelle baisse de la production mondiale de blé provoquée par les aléas météorologiques ainsi que par le manque d’engrais, de tensions sur les chaînes d’approvisionnement et de la hausse des prix de l’énergie et des produits agricoles?

Ainsi, en janvier, la tonne de blé valait 275 euros… Or, actuellement, elle se négocie désormais aux alentours de 430 euros sur le marché Euronext. Un record. Au-delà, sans doute, de la spéculation de certains sur les cours, cette inflation tient au fait que la Russie et l’Ukraine représentent à eux deux le quart, voire le tiers, des exportations mondiales de cette céréale. Et 400 millions de personnes dans le monde dépendent du blé ukrainien…

Évidemment, compte des sanctions internationales infligées à Moscou, le blé russe ne peut plus être exporté vers l’Europe. D’ailleurs, Dmitri Medvedev, l’actuel vice-président du Conseil de sécurité de Russie, a prévenu, le 1er avril dernier : son pays ne livrera plus ses récoltes aux pays « inamicaux » et n’exportera plus que vers les pays « amis ». Et d’ajouter que la nourriture pouvait aussi être une « arme silencieuse ».

Quant à l’Ukraine, il ne lui est plus possible d’exporter sa production comme elle le faisait jusqu’alors, c’est à dire depuis ses ports donnant sur la mer Noire, ceux étant soumis à un blocus imposé par la marine russe.

« Arrêtez de bloquer les ports de la mer Noire ! Autorisez la libre circulation des navires, des trains et des camions transportant de la nourriture hors d’Ukraine! », a lancé Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, à la partie russe, lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, la semaine passée. Et d’insister : « Arrêtez de menacer de suspendre les exportations de nourriture et d’engrais vers les pays qui critiquent votre guerre d’agression ».

Pour M. Blinken, « l’approvisionnement alimentaire de millions d’Ukrainiens et de millions d’autres personnes dans le monde a littéralement été pris en otage par l’armée russe ». En outre, la Russie est accusée de détruire les silos ukrainiens situés sur les territoires qu’elle a conquis et de s’accaparer le blé qui s’y trouvait.

« À vous entendre, messieurs, nous voudrions tout simplement affamer la terre entière, tandis que vous et les Ukrainiens seriez soucieux du sort de tous! », a rétorqué Vassili Nebenzia, le réprésentant permanent de la Russie auprès des Nations unies, avant d’expliquer que ce risque de crise alimentaire était dû à d’autres causes [climat, pandémie, spéculation, etc]. Et de dénoncer à son tour l’attitude occidentale consistant à « faire porter le chapeau à la Russie pour tous les problèmes du monde ».

C’est donc dans ce contexte que la Lituanie a proposé l’idée de mettre en place une « coalition navale de volontaires » pour briser le blocus imposé par la marine russe aux ports ukrainiens. Son ministre des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, en a discuté avec Liz Truss, son homologue britannique, à l’occasion d’un déplacement à Londres, le 23 mai.

« Le temps est très très court. Nous approchons d’une nouvelle récolte et il n’y a pas d’autre moyen pratique d’exporter le grain que par le port d’Odessa », a fait valoir M. Landsbergis dans les colonnes du quotidien The Guardian. « Il n’y a aucun moyen de stocker ce grain et aucun autre itinéraire alternatif adéquat. Il est impératif que nous montrions aux pays vulnérables que nous sommes prêts à prendre les mesures nécessaires pour nourrir le monde », a-t-il ajouté.

Dans le détail, le plan proposé par Vilnius consisterait à escorter les navires céréaliers lors de leur traversée de la mer Noire pour se rendre à Odessa. Cette opération décrite comme « humanitaire » ne serait évidemment pas conduite sous la bannière de l’Otan.

« Ce serait une mission humanitaire » qui ne serait « pas comparable à une zone d’exclusion aérienne. […] Des navires ou des avions militaires, voire les deux, seraient utilisés pour garantir que les chargements de céréales puissent quitter Odessa en toute sécurité et atteindre le Bosphore sans intervention russe. Nous aurions besoin d’une coalition de volontaires – des pays dotés d’une puissance navale importante – pour protéger les voies de navigations », a détaillé le ministre lituanien.

A priori, le Royaume-Uni serait ouvert à cette idée poussée par Vilnius. Idée qui serait compliquée à mettre en oeuvre, compte tenu de la présence éventuelle de mines mouillées dans le secteur d’Odessa par la marine russe, du risque élevé de dérapage [sachant que, par le passé, des navires occidentaux ont été « intimidés » en mer Noire] et de la Convention de Montreux, qui s’applique aux détroits turcs… qu’Ankara a fermés aux navires de guerre en mars dernier.

« Ce que nous devons faire, c’est traiter ce problème de sécurité alimentaire mondiale et le Royaume-Uni travaille sur une solution urgente pour faire sortir le grain de l’Ukraine », a cependant fait valoir Mme Truss.

Pour le moment, la solution passe par la livraison de missiles anti-navires aux forces ukrainiennes, afin de permettre à celles-ci de tenir les navires militaires russes à distance… D’où l’annonce faite le 23 mai par Lloyd Austin, le chef du Pentagone [lequel a d’ailleurs brûlé la politesse à son homologue danois…].

En effet, à l’issue d’une réunion « virtuelle » du groupe de contact ukrainien dirigé par les États-Unis [et qui compte une quarantaine de pays], M. Austin a annoncé que le Copenhague donnerait à Kiev des batteries de défense côtière armées de missiles RGM-84. « Je suis particulièrement reconnaissant au Danemark, qui a annoncé aujourd’hui qu’il fournirait des missiles Harpoon pour aider l’Ukraine à défendre ses côtes », a-t-il dit. Faut-il comprendre que les forces ukrainiennes ont déjà épuisé leur stock de missiles P360 Nepture, dont deux exemplaires coulèrent le croiseur russe Moskva?

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Va-t-on vers une crise alimentaire majeure, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, d’une éventuelle baisse de la production mondiale de blé provoquée par les aléas météorologiques ainsi que par le manque d’engrais, de tensions sur les chaînes d’approvisionnement et de la hausse des prix de l’énergie et des produits agricoles?

Ainsi, en janvier, la tonne de blé valait 275 euros… Or, actuellement, elle se négocie désormais aux alentours de 430 euros sur le marché Euronext. Un record. Au-delà, sans doute, de la spéculation de certains sur les cours, cette inflation tient au fait que la Russie et l’Ukraine représentent à eux deux le quart, voire le tiers, des exportations mondiales de cette céréale. Et 400 millions de personnes dans le monde dépendent du blé ukrainien…

Évidemment, compte des sanctions internationales infligées à Moscou, le blé russe ne peut plus être exporté vers l’Europe. D’ailleurs, Dmitri Medvedev, l’actuel vice-président du Conseil de sécurité de Russie, a prévenu, le 1er avril dernier : son pays ne livrera plus ses récoltes aux pays « inamicaux » et n’exportera plus que vers les pays « amis ». Et d’ajouter que la nourriture pouvait aussi être une « arme silencieuse ».

Quant à l’Ukraine, il ne lui est plus possible d’exporter sa production comme elle le faisait jusqu’alors, c’est à dire depuis ses ports donnant sur la mer Noire, ceux étant soumis à un blocus imposé par la marine russe.

« Arrêtez de bloquer les ports de la mer Noire ! Autorisez la libre circulation des navires, des trains et des camions transportant de la nourriture hors d’Ukraine! », a lancé Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, à la partie russe, lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, la semaine passée. Et d’insister : « Arrêtez de menacer de suspendre les exportations de nourriture et d’engrais vers les pays qui critiquent votre guerre d’agression ».

Pour M. Blinken, « l’approvisionnement alimentaire de millions d’Ukrainiens et de millions d’autres personnes dans le monde a littéralement été pris en otage par l’armée russe ». En outre, la Russie est accusée de détruire les silos ukrainiens situés sur les territoires qu’elle a conquis et de s’accaparer le blé qui s’y trouvait.

« À vous entendre, messieurs, nous voudrions tout simplement affamer la terre entière, tandis que vous et les Ukrainiens seriez soucieux du sort de tous! », a rétorqué Vassili Nebenzia, le réprésentant permanent de la Russie auprès des Nations unies, avant d’expliquer que ce risque de crise alimentaire était dû à d’autres causes [climat, pandémie, spéculation, etc]. Et de dénoncer à son tour l’attitude occidentale consistant à « faire porter le chapeau à la Russie pour tous les problèmes du monde ».

C’est donc dans ce contexte que la Lituanie a proposé l’idée de mettre en place une « coalition navale de volontaires » pour briser le blocus imposé par la marine russe aux ports ukrainiens. Son ministre des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, en a discuté avec Liz Truss, son homologue britannique, à l’occasion d’un déplacement à Londres, le 23 mai.

« Le temps est très très court. Nous approchons d’une nouvelle récolte et il n’y a pas d’autre moyen pratique d’exporter le grain que par le port d’Odessa », a fait valoir M. Landsbergis dans les colonnes du quotidien The Guardian. « Il n’y a aucun moyen de stocker ce grain et aucun autre itinéraire alternatif adéquat. Il est impératif que nous montrions aux pays vulnérables que nous sommes prêts à prendre les mesures nécessaires pour nourrir le monde », a-t-il ajouté.

Dans le détail, le plan proposé par Vilnius consisterait à escorter les navires céréaliers lors de leur traversée de la mer Noire pour se rendre à Odessa. Cette opération décrite comme « humanitaire » ne serait évidemment pas conduite sous la bannière de l’Otan.

« Ce serait une mission humanitaire » qui ne serait « pas comparable à une zone d’exclusion aérienne. […] Des navires ou des avions militaires, voire les deux, seraient utilisés pour garantir que les chargements de céréales puissent quitter Odessa en toute sécurité et atteindre le Bosphore sans intervention russe. Nous aurions besoin d’une coalition de volontaires – des pays dotés d’une puissance navale importante – pour protéger les voies de navigations », a détaillé le ministre lituanien.

A priori, le Royaume-Uni serait ouvert à cette idée poussée par Vilnius. Idée qui serait compliquée à mettre en oeuvre, compte tenu de la présence éventuelle de mines mouillées dans le secteur d’Odessa par la marine russe, du risque élevé de dérapage [sachant que, par le passé, des navires occidentaux ont été « intimidés » en mer Noire] et de la Convention de Montreux, qui s’applique aux détroits turcs… qu’Ankara a fermés aux navires de guerre en mars dernier.

« Ce que nous devons faire, c’est traiter ce problème de sécurité alimentaire mondiale et le Royaume-Uni travaille sur une solution urgente pour faire sortir le grain de l’Ukraine », a cependant fait valoir Mme Truss.

Pour le moment, la solution passe par la livraison de missiles anti-navires aux forces ukrainiennes, afin de permettre à celles-ci de tenir les navires militaires russes à distance… D’où l’annonce faite le 23 mai par Lloyd Austin, le chef du Pentagone [lequel a d’ailleurs brûlé la politesse à son homologue danois…].

En effet, à l’issue d’une réunion « virtuelle » du groupe de contact ukrainien dirigé par les États-Unis [et qui compte une quarantaine de pays], M. Austin a annoncé que le Copenhague donnerait à Kiev des batteries de défense côtière armées de missiles RGM-84. « Je suis particulièrement reconnaissant au Danemark, qui a annoncé aujourd’hui qu’il fournirait des missiles Harpoon pour aider l’Ukraine à défendre ses côtes », a-t-il dit. Faut-il comprendre que les forces ukrainiennes ont déjà épuisé leur stock de missiles P360 Nepture, dont deux exemplaires coulèrent le croiseur russe Moskva?

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Va-t-on vers une crise alimentaire majeure, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, d’une éventuelle baisse de la production mondiale de blé provoquée par les aléas météorologiques ainsi que par le manque d’engrais, de tensions sur les chaînes d’approvisionnement et de la hausse des prix de l’énergie et des produits agricoles?

Ainsi, en janvier, la tonne de blé valait 275 euros… Or, actuellement, elle se négocie désormais aux alentours de 430 euros sur le marché Euronext. Un record. Au-delà, sans doute, de la spéculation de certains sur les cours, cette inflation tient au fait que la Russie et l’Ukraine représentent à eux deux le quart, voire le tiers, des exportations mondiales de cette céréale. Et 400 millions de personnes dans le monde dépendent du blé ukrainien…

Évidemment, compte des sanctions internationales infligées à Moscou, le blé russe ne peut plus être exporté vers l’Europe. D’ailleurs, Dmitri Medvedev, l’actuel vice-président du Conseil de sécurité de Russie, a prévenu, le 1er avril dernier : son pays ne livrera plus ses récoltes aux pays « inamicaux » et n’exportera plus que vers les pays « amis ». Et d’ajouter que la nourriture pouvait aussi être une « arme silencieuse ».

Quant à l’Ukraine, il ne lui est plus possible d’exporter sa production comme elle le faisait jusqu’alors, c’est à dire depuis ses ports donnant sur la mer Noire, ceux étant soumis à un blocus imposé par la marine russe.

« Arrêtez de bloquer les ports de la mer Noire ! Autorisez la libre circulation des navires, des trains et des camions transportant de la nourriture hors d’Ukraine! », a lancé Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, à la partie russe, lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, la semaine passée. Et d’insister : « Arrêtez de menacer de suspendre les exportations de nourriture et d’engrais vers les pays qui critiquent votre guerre d’agression ».

Pour M. Blinken, « l’approvisionnement alimentaire de millions d’Ukrainiens et de millions d’autres personnes dans le monde a littéralement été pris en otage par l’armée russe ». En outre, la Russie est accusée de détruire les silos ukrainiens situés sur les territoires qu’elle a conquis et de s’accaparer le blé qui s’y trouvait.

« À vous entendre, messieurs, nous voudrions tout simplement affamer la terre entière, tandis que vous et les Ukrainiens seriez soucieux du sort de tous! », a rétorqué Vassili Nebenzia, le réprésentant permanent de la Russie auprès des Nations unies, avant d’expliquer que ce risque de crise alimentaire était dû à d’autres causes [climat, pandémie, spéculation, etc]. Et de dénoncer à son tour l’attitude occidentale consistant à « faire porter le chapeau à la Russie pour tous les problèmes du monde ».

C’est donc dans ce contexte que la Lituanie a proposé l’idée de mettre en place une « coalition navale de volontaires » pour briser le blocus imposé par la marine russe aux ports ukrainiens. Son ministre des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, en a discuté avec Liz Truss, son homologue britannique, à l’occasion d’un déplacement à Londres, le 23 mai.

« Le temps est très très court. Nous approchons d’une nouvelle récolte et il n’y a pas d’autre moyen pratique d’exporter le grain que par le port d’Odessa », a fait valoir M. Landsbergis dans les colonnes du quotidien The Guardian. « Il n’y a aucun moyen de stocker ce grain et aucun autre itinéraire alternatif adéquat. Il est impératif que nous montrions aux pays vulnérables que nous sommes prêts à prendre les mesures nécessaires pour nourrir le monde », a-t-il ajouté.

du quotidien The Guardian

Dans le détail, le plan proposé par Vilnius consisterait à escorter les navires céréaliers lors de leur traversée de la mer Noire pour se rendre à Odessa. Cette opération décrite comme « humanitaire » ne serait évidemment pas conduite sous la bannière de l’Otan.

« Ce serait une mission humanitaire » qui ne serait « pas comparable à une zone d’exclusion aérienne. […] Des navires ou des avions militaires, voire les deux, seraient utilisés pour garantir que les chargements de céréales puissent quitter Odessa en toute sécurité et atteindre le Bosphore sans intervention russe. Nous aurions besoin d’une coalition de volontaires – des pays dotés d’une puissance navale importante – pour protéger les voies de navigations », a détaillé le ministre lituanien.

A priori, le Royaume-Uni serait ouvert à cette idée poussée par Vilnius. Idée qui serait compliquée à mettre en oeuvre, compte tenu de la présence éventuelle de mines mouillées dans le secteur d’Odessa par la marine russe, du risque élevé de dérapage [sachant que, par le passé, des navires occidentaux ont été « intimidés » en mer Noire] et de la Convention de Montreux, qui s’applique aux détroits turcs… qu’Ankara a fermés aux navires de guerre en mars dernier.

« Ce que nous devons faire, c’est traiter ce problème de sécurité alimentaire mondiale et le Royaume-Uni travaille sur une solution urgente pour faire sortir le grain de l’Ukraine », a cependant fait valoir Mme Truss.

Pour le moment, la solution passe par la livraison de missiles anti-navires aux forces ukrainiennes, afin de permettre à celles-ci de tenir les navires militaires russes à distance… D’où l’annonce faite le 23 mai par Lloyd Austin, le chef du Pentagone [lequel a d’ailleurs brûlé la politesse à son homologue danois…].

En effet, à l’issue d’une réunion « virtuelle » du groupe de contact ukrainien dirigé par les États-Unis [et qui compte une quarantaine de pays], M. Austin a annoncé que le Copenhague donnerait à Kiev des batteries de défense côtière armées de missiles RGM-84. « Je suis particulièrement reconnaissant au Danemark, qui a annoncé aujourd’hui qu’il fournirait des missiles Harpoon pour aider l’Ukraine à défendre ses côtes », a-t-il dit. Faut-il comprendre que les forces ukrainiennes ont déjà épuisé leur stock de missiles P360 Nepture, dont deux exemplaires coulèrent le croiseur russe Moskva?

Valeurs Actuelles

Rosés de Provence, à la conquête du monde

Pendant longtemps, le vin rosé n’avait pas vraiment d’existence et il était l’objet de tous les sarcasmes de la part des amateurs de vins. Contrairement aux vins blancs et rouges, le rosé n’avait pas de teinte bien définie, sa palette de couleurs variant de l’eau de rose au magenta foncé en passant par toutes les nuances de pêche, de saumon et même de mauve. Difficile dans ces conditions de se forger une identité.

Il a fallu attendre 1999 et les travaux du Centre du rosé à Vidauban, dans le Var, pour régler cet épineux problème. Sous l’impulsion de son génial directeur, Gilles Masson, le vin rosé a commencé par définir sa couleur à la fois par des études de marché et par la faisabilité technique dans les chais. Ainsi est né ce rosé très pâle à la robe brillante qui identifie au premier coup d’œil le rosé de Provence.

Côté technique s’impose le rosé de pressurage, qui consiste à presser suffisamment le raisin noir pour en faire sortir les pigments rouges et engendrer cette couleur très pâle. Pour la petite histoire, la plupart des rosés de France sont élaborés par une autre méthode, la saignée, qui est la méthode d’élaboration des vins rouges. Les peaux des raisins rouges colorent au fur et à mesure le jus du raisin qui est blanc en passant par tous les stades jusqu’au vin rouge. Il suffi t d’interrompre cette macération en “saignant” la cuve pour obtenir la couleur choisie, d’où la palette diversifiée des rosés.

Parallèlement, les recherches ont aussi redéfini le style du vin, de ses arômes et même les mots pour la description en les mettant au goût du jour. Côté couleur, fini la ringarde pelure d’oignon, place au pomelo et à la framboise. Pour les arômes, les agrumes sont à la mode avec le pamplemousse rose ou encore la pêche blanche, mais le bonbon anglais est devenu suranné.

La percée du rosé

Pour la première fois, un vin en France a été élaboré selon le goût du consommateur et le succès n’a pas tardé à venir. En vingt-cinq ans, la consommation française de rosé a triplé. De ringard, le vin rosé est devenu à la mode. Les grandes marques du luxe s’installent en Provence, tout comme les stars.

Le vin rosé correspond parfaitement à l’évolution des tendances de consommation avec des repas moins structurés, une gastronomie plus simple et plus diversifiée, la cuisine du monde se retrouve dans l’assiette. La recherche de la légèreté et de la fraîcheur devient une obsession. Le Centre du rosé a su bien anticiper cette tendance, voire en partie la créer.

Après avoir effectué sa brèche en France, le rosé de Provence est parti à la conquête du monde. Si les Français sont les plus gros consommateurs de rosé au monde, la consommation mondiale augmente aussi régulièrement ; le vin rosé représente environ 10 % de la consommation mondiale. Et en dix ans, les rosés de Provence s’y sont bâti une place de choix : près de 43 % de la production traverse les frontières.

Une hirondelle ne fait pas le printemps. Mais l’arrivée de grands groupes comme LVMH au château Galoupet ou encore Chanel à Porquerolles montre que l’idée est dans l’air. Mais en attendant, profitez (avec modération) de ces rosés nouveau style.

 

La Chapelle Gordonne Côtes-de-provence-pierrefeu 2021

Cette cuvée spéciale du château La Gordonne est élaborée sur un terroir schisteux. Avec ses notes de tilleul, le vin est soyeux avec une belle finale longue. 20 € chez Nicolas.

Château Galoupet Cru classé, rosé côtes-de-provence 2021

Sous la férule de LVMH, Château Galoupet, cru classé de Provence, reprend vie en entamant sa conversion bio. Vinifié en fût, le vin joue la puissance et s’associe volontiers avec une viande blanche. 55 € chez Lavinia.

Domaine La Suffrène Cuvée Tradition, bandol 2021

Un superbe rosé aux beaux arômes de fenouil, d’une belle densité et équilibré avec une délicate amertume en finale. Il est certifié bio. 17 €. www.domaine-la-suffrene.com

Château de Pibarnon Rosé bandol 2020

Pibarnon ne se presse jamais pour vendre le dernier millésime, car le château produit des rosés de garde. Avec deux tiers de mourvèdre issu d’une saignée et un tiers de cinsault vinifié par pressurage, le 2020 est ample et il est taillé pour la table et pour la garde. 24 €. www.maisondesvins-bandol.com

Château Sainte Roseline Cru classé La Chapelle, côtes-de-provence 2021

Ce rosé haut de gamme est créé avec 90 % de mourvèdre, ce qui lui donne une tenue exceptionnelle, d’autant qu’il est vinifié pour moitié en cuves en bois. Il est destiné à la haute gastronomie. 26,90 €. www.boutique-sainte-roseline.com

Domaine La Courtade Les Terrasses de La Courtade, côtes-de-provence 2021

Établi sur l’île de Porquerolles depuis 1983, le domaine La Courtade a entamé sa conversion bio très tôt et est certifié dès 1997. Issu de sols de schiste, ce rosé à l’encépagement complexe est d’une grande profondeur avec une touche saline qui est sa signature. 16 €. www.lacourtade.com

Château Maïme Cuvée Héritage rosé, côtes-de-provence 2021

Avec grenache et cinsault à parts égales et une pointe de syrah, ce rosé se présente avec des notes d’agrumes et une bouche ample et généreuse qui porte bien son nom. 16,80 €. www.chateau-maime.com

Château Mentone Rosé 1033 2020 Cette cuvée spéciale du château Mentone fait la part belle à la syrah sur de vieilles vignes de plus de soixante ans. Il en résulte un rosé corsé et boisé qui le destine à la gastronomie. 30 €. www.chateaumentone.com

Figuière Première rosé, côtes-de-provence 2021

Après une carrière à Chablis, Alain Combard a fondé ce domaine modèle en 1992. Trente ans plus tard, Figuière est au sommet avec ce beau rosé ample et croquant dominé par la fraise. 15,90 €. www.figuiere-pro-vence.com

Château La Calisse Coteaux-varois-en-provence 2021

Pionnière dans les rosés aux robes pâles, Patricia Ortelli élabore avec syrah et grenache un rosé plein de fraîcheur et de vivacité. Il est certifié bio. 24 €. www.chateau-la-calisse.fr

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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Le PHA Mistral et la frégate Courbet ont saisi près de deux tonnes de cocaïne dans le golfe de Guinée

par Laurent Lagneau · 24 mai 2022

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En 2021, la Marine nationale a intercepté près de 45 tonnes de drogue, que ce soit dans le cadre de ses missions relevant de l’action de l’État en mer ou lors d’opérations extérieures. Un record obtenu grâce à plusieurs saisies importantes, à l’image de celles effectuées par la frégate de surveillance Germinal [4,2 tonnes de cocaïne, en janvier, aux Antilles] et le porte-hélicoptères amphibie [PHA] Dixmude, alors engagé dans l’opération Corymbe, dans le golfe de Guinée [6 tonnes saisies à bord du cargo Najlan].

Le volume de produits stupéfiants saisis sera-t-il de la même ampleur cette année? L’avenir le dira… En attendant, les prises se multiplient, comme en témoigne l’action de la frégate de surveillance Floréal, qui, lors de son engagement dans l’opération européenne EUNAVFOR Atalanta, au large de la Corne de l’Afrique. Durant un mois, le navire français a réalisé sept inspections de boutres suspects, ce qui lui a permis de mettre la main sur plus de 1,3 tonne de métamphétamine, 1,4 tonne d’héroïne et 6 tonnes de résine de cannabis. Soit l’équivalent de 200 millions d’euros « en valeur de rue en Europe ».

À ces huit tonnes de drogues viennent s’ajouter les 2 tonnes de cocaïne saisies par le PHA Mistral et la frégate légère furtive [FLF] Courbet, actuellement engagés dans la mission Jeanne d’Arc 2022, dont le parcours passe par le golfe de Guinée et donc par l’opération Corymbe.

Selon les explications données par l’État-major des armées [EMA], le groupe « Jeanne d’Arc » a d’abord repéré, le 21 mai, un navire de pêche de vingt mètres de long suspecté de se livrer à des trafics illicites. Celui-ci a été mis sous surveillance durant deux jours, grâce à l’hélicoptère Dauphin du PHA Mistral ainsi qu’au drone aérien S-100 Schiebel, actuellement en expérimentation opérationnelle à son bord.

La mise en oeuvre de ce drone, encore appelé « Serval » [Système Embarqué de Reconnaissance Vecteur Aérien Léger], a « permis l’identification du navire suspect et le suivi de l’action de l’équipe de visite du Courbet pendant plusieurs heures », relate l’EMA. Celle-ci a ainsi mis la main sur des sacs étanches contenant au total près de deux tonnes de cocaïne. Une quantité qui représente, selon l’Office anti-stupéfiants [OFAST], 50 millions d’euros. Cela étant, rien n’a été dit au sujet de l’équipage du navire de pêche arraisonné.

#Corymbe | Nouveau coup porté aux trafics illégaux à destination de l’#Europe.Le 22/05, une opération de lutte contre le narcotrafic conduite par le groupe @Mission_JDA a permis de saisir près de 2 t de cocaïne sur un navire de pêche dans le golfe de Guinée. @premar_ceclant pic.twitter.com/muInPuDBSe

— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 24, 2022

À noter que cette saisie a été effectuée sous la direction du préfet maritime de l’Atlantique et du procureur de la République de Brest. Et qu’elle a pu se faire parce que le contrôle documentaire n’a pas permis de déterminer la nationalité du navire suspect, lequel a donc été déclaré comme sans pavillon.

Quoi qu’il en soit, et d’après le dernier rapport du Centre d’expertise français dédié à la sûreté maritime [le MICA Center, ndlr], « la production de cocaïne explose et les flux vers l’Europe s’adaptent aux contrôles grandissant dans les Caraïbes. Ainsi, la route vers l’Europe via l’Afrique de l’Ouest puis la Méditerranée est désormais considérée par l’ONUDC [Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, ndlr] comme la principale artère de cocaïne ». Et d’ajouter : « Longtemps épargnée, l’Afrique consomme de plus en plus de cocaïne en raison de la baisse de son prix. Une hausse de 40% de la consommation est attendue dans la décennie ».

Cette tendance qui fait de l’Afrique une plaque tournante du trafic de drogue s’est amorcée vers 2005, quand les trafiquants sud-américain ont commencé à réorienter leur « production » vers l’Europe, le marché américain étant alors saturé. Ainsi, et alors que les flux ne cesse de grossir, l’ONUDC estime qu’environ 50 tonnes de cocaïne transitent chaque année par le seul golfe de Guinée pour ensuite être acheminée vers le continent européen.

Cela étant, il n’est pas impossible que le groupe « Jeanne d’Arc » fasse d’autres saisies dans les jours à venir, étant donné qu’il va prochainement mettre le cap vers le Brésil et remonter vers les Antilles avant de traverser de nouveau l’Atlantique pour rejoindre Lisbonne, puis Toulon.

Le PHA Mistral et la frégate Courbet ont saisi près de deux tonnes de cocaïne dans le golfe de Guinée

par Laurent Lagneau · 24 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En 2021, la Marine nationale a intercepté près de 45 tonnes de drogue, que ce soit dans le cadre de ses missions relevant de l’action de l’État en mer ou lors d’opérations extérieures. Un record obtenu grâce à plusieurs saisies importantes, à l’image de celles effectuées par la frégate de surveillance Germinal [4,2 tonnes de cocaïne, en janvier, aux Antilles] et le porte-hélicoptères amphibie [PHA] Dixmude, alors engagé dans l’opération Corymbe, dans le golfe de Guinée [6 tonnes saisies à bord du cargo Najlan].

Le volume de produits stupéfiants saisis sera-t-il de la même ampleur cette année? L’avenir le dira… En attendant, les prises se multiplient, comme en témoigne l’action de la frégate de surveillance Floréal, qui, lors de son engagement dans l’opération européenne EUNAVFOR Atalanta, au large de la Corne de l’Afrique. Durant un mois, le navire français a réalisé sept inspections de boutres suspects, ce qui lui a permis de mettre la main sur plus de 1,3 tonne de métamphétamine, 1,4 tonne d’héroïne et 6 tonnes de résine de cannabis. Soit l’équivalent de 200 millions d’euros « en valeur de rue en Europe ».

À ces huit tonnes de drogues viennent s’ajouter les 2 tonnes de cocaïne saisies par le PHA Mistral et la frégate légère furtive [FLF] Courbet, actuellement engagés dans la mission Jeanne d’Arc 2022, dont le parcours passe par le golfe de Guinée et donc par l’opération Corymbe.

Selon les explications données par l’État-major des armées [EMA], le groupe « Jeanne d’Arc » a d’abord repéré, le 21 mai, un navire de pêche de vingt mètres de long suspecté de se livrer à des trafics illicites. Celui-ci a été mis sous surveillance durant deux jours, grâce à l’hélicoptère Dauphin du PHA Mistral ainsi qu’au drone aérien S-100 Schiebel, actuellement en expérimentation opérationnelle à son bord.

La mise en oeuvre de ce drone, encore appelé « Serval » [Système Embarqué de Reconnaissance Vecteur Aérien Léger], a « permis l’identification du navire suspect et le suivi de l’action de l’équipe de visite du Courbet pendant plusieurs heures », relate l’EMA. Celle-ci a ainsi mis la main sur des sacs étanches contenant au total près de deux tonnes de cocaïne. Une quantité qui représente, selon l’Office anti-stupéfiants [OFAST], 50 millions d’euros. Cela étant, rien n’a été dit au sujet de l’équipage du navire de pêche arraisonné.

#Corymbe | Nouveau coup porté aux trafics illégaux à destination de l’#Europe.Le 22/05, une opération de lutte contre le narcotrafic conduite par le groupe @Mission_JDA a permis de saisir près de 2 t de cocaïne sur un navire de pêche dans le golfe de Guinée. @premar_ceclant pic.twitter.com/muInPuDBSe

— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 24, 2022

À noter que cette saisie a été effectuée sous la direction du préfet maritime de l’Atlantique et du procureur de la République de Brest. Et qu’elle a pu se faire parce que le contrôle documentaire n’a pas permis de déterminer la nationalité du navire suspect, lequel a donc été déclaré comme sans pavillon.

Quoi qu’il en soit, et d’après le dernier rapport du Centre d’expertise français dédié à la sûreté maritime [le MICA Center, ndlr], « la production de cocaïne explose et les flux vers l’Europe s’adaptent aux contrôles grandissant dans les Caraïbes. Ainsi, la route vers l’Europe via l’Afrique de l’Ouest puis la Méditerranée est désormais considérée par l’ONUDC [Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, ndlr] comme la principale artère de cocaïne ». Et d’ajouter : « Longtemps épargnée, l’Afrique consomme de plus en plus de cocaïne en raison de la baisse de son prix. Une hausse de 40% de la consommation est attendue dans la décennie ».

Cette tendance qui fait de l’Afrique une plaque tournante du trafic de drogue s’est amorcée vers 2005, quand les trafiquants sud-américain ont commencé à réorienter leur « production » vers l’Europe, le marché américain étant alors saturé. Ainsi, et alors que les flux ne cesse de grossir, l’ONUDC estime qu’environ 50 tonnes de cocaïne transitent chaque année par le seul golfe de Guinée pour ensuite être acheminée vers le continent européen.

Cela étant, il n’est pas impossible que le groupe « Jeanne d’Arc » fasse d’autres saisies dans les jours à venir, étant donné qu’il va prochainement mettre le cap vers le Brésil et remonter vers les Antilles avant de traverser de nouveau l’Atlantique pour rejoindre Lisbonne, puis Toulon.

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En 2021, la Marine nationale a intercepté près de 45 tonnes de drogue, que ce soit dans le cadre de ses missions relevant de l’action de l’État en mer ou lors d’opérations extérieures. Un record obtenu grâce à plusieurs saisies importantes, à l’image de celles effectuées par la frégate de surveillance Germinal [4,2 tonnes de cocaïne, en janvier, aux Antilles] et le porte-hélicoptères amphibie [PHA] Dixmude, alors engagé dans l’opération Corymbe, dans le golfe de Guinée [6 tonnes saisies à bord du cargo Najlan].

Le volume de produits stupéfiants saisis sera-t-il de la même ampleur cette année? L’avenir le dira… En attendant, les prises se multiplient, comme en témoigne l’action de la frégate de surveillance Floréal, qui, lors de son engagement dans l’opération européenne EUNAVFOR Atalanta, au large de la Corne de l’Afrique. Durant un mois, le navire français a réalisé sept inspections de boutres suspects, ce qui lui a permis de mettre la main sur plus de 1,3 tonne de métamphétamine, 1,4 tonne d’héroïne et 6 tonnes de résine de cannabis. Soit l’équivalent de 200 millions d’euros « en valeur de rue en Europe ».

À ces huit tonnes de drogues viennent s’ajouter les 2 tonnes de cocaïne saisies par le PHA Mistral et la frégate légère furtive [FLF] Courbet, actuellement engagés dans la mission Jeanne d’Arc 2022, dont le parcours passe par le golfe de Guinée et donc par l’opération Corymbe.

Selon les explications données par l’État-major des armées [EMA], le groupe « Jeanne d’Arc » a d’abord repéré, le 21 mai, un navire de pêche de vingt mètres de long suspecté de se livrer à des trafics illicites. Celui-ci a été mis sous surveillance durant deux jours, grâce à l’hélicoptère Dauphin du PHA Mistral ainsi qu’au drone aérien S-100 Schiebel, actuellement en expérimentation opérationnelle à son bord.

La mise en oeuvre de ce drone, encore appelé « Serval » [Système Embarqué de Reconnaissance Vecteur Aérien Léger], a « permis l’identification du navire suspect et le suivi de l’action de l’équipe de visite du Courbet pendant plusieurs heures », relate l’EMA. Celle-ci a ainsi mis la main sur des sacs étanches contenant au total près de deux tonnes de cocaïne. Une quantité qui représente, selon l’Office anti-stupéfiants [OFAST], 50 millions d’euros. Cela étant, rien n’a été dit au sujet de l’équipage du navire de pêche arraisonné.

#Corymbe | Nouveau coup porté aux trafics illégaux à destination de l’#Europe.Le 22/05, une opération de lutte contre le narcotrafic conduite par le groupe @Mission_JDA a permis de saisir près de 2 t de cocaïne sur un navire de pêche dans le golfe de Guinée. @premar_ceclant pic.twitter.com/muInPuDBSe

— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 24, 2022

À noter que cette saisie a été effectuée sous la direction du préfet maritime de l’Atlantique et du procureur de la République de Brest. Et qu’elle a pu se faire parce que le contrôle documentaire n’a pas permis de déterminer la nationalité du navire suspect, lequel a donc été déclaré comme sans pavillon.

Quoi qu’il en soit, et d’après le dernier rapport du Centre d’expertise français dédié à la sûreté maritime [le MICA Center, ndlr], « la production de cocaïne explose et les flux vers l’Europe s’adaptent aux contrôles grandissant dans les Caraïbes. Ainsi, la route vers l’Europe via l’Afrique de l’Ouest puis la Méditerranée est désormais considérée par l’ONUDC [Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, ndlr] comme la principale artère de cocaïne ». Et d’ajouter : « Longtemps épargnée, l’Afrique consomme de plus en plus de cocaïne en raison de la baisse de son prix. Une hausse de 40% de la consommation est attendue dans la décennie ».

Cette tendance qui fait de l’Afrique une plaque tournante du trafic de drogue s’est amorcée vers 2005, quand les trafiquants sud-américain ont commencé à réorienter leur « production » vers l’Europe, le marché américain étant alors saturé. Ainsi, et alors que les flux ne cesse de grossir, l’ONUDC estime qu’environ 50 tonnes de cocaïne transitent chaque année par le seul golfe de Guinée pour ensuite être acheminée vers le continent européen.

Cela étant, il n’est pas impossible que le groupe « Jeanne d’Arc » fasse d’autres saisies dans les jours à venir, étant donné qu’il va prochainement mettre le cap vers le Brésil et remonter vers les Antilles avant de traverser de nouveau l’Atlantique pour rejoindre Lisbonne, puis Toulon.

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En 2021, la Marine nationale a intercepté près de 45 tonnes de drogue, que ce soit dans le cadre de ses missions relevant de l’action de l’État en mer ou lors d’opérations extérieures. Un record obtenu grâce à plusieurs saisies importantes, à l’image de celles effectuées par la frégate de surveillance Germinal [4,2 tonnes de cocaïne, en janvier, aux Antilles] et le porte-hélicoptères amphibie [PHA] Dixmude, alors engagé dans l’opération Corymbe, dans le golfe de Guinée [6 tonnes saisies à bord du cargo Najlan].

Le volume de produits stupéfiants saisis sera-t-il de la même ampleur cette année? L’avenir le dira… En attendant, les prises se multiplient, comme en témoigne l’action de la frégate de surveillance Floréal, qui, lors de son engagement dans l’opération européenne EUNAVFOR Atalanta, au large de la Corne de l’Afrique. Durant un mois, le navire français a réalisé sept inspections de boutres suspects, ce qui lui a permis de mettre la main sur plus de 1,3 tonne de métamphétamine, 1,4 tonne d’héroïne et 6 tonnes de résine de cannabis. Soit l’équivalent de 200 millions d’euros « en valeur de rue en Europe ».

À ces huit tonnes de drogues viennent s’ajouter les 2 tonnes de cocaïne saisies par le PHA Mistral et la frégate légère furtive [FLF] Courbet, actuellement engagés dans la mission Jeanne d’Arc 2022, dont le parcours passe par le golfe de Guinée et donc par l’opération Corymbe.

Selon les explications données par l’État-major des armées [EMA], le groupe « Jeanne d’Arc » a d’abord repéré, le 21 mai, un navire de pêche de vingt mètres de long suspecté de se livrer à des trafics illicites. Celui-ci a été mis sous surveillance durant deux jours, grâce à l’hélicoptère Dauphin du PHA Mistral ainsi qu’au drone aérien S-100 Schiebel, actuellement en expérimentation opérationnelle à son bord.

La mise en oeuvre de ce drone, encore appelé « Serval » [Système Embarqué de Reconnaissance Vecteur Aérien Léger], a « permis l’identification du navire suspect et le suivi de l’action de l’équipe de visite du Courbet pendant plusieurs heures », relate l’EMA. Celle-ci a ainsi mis la main sur des sacs étanches contenant au total près de deux tonnes de cocaïne. Une quantité qui représente, selon l’Office anti-stupéfiants [OFAST], 50 millions d’euros. Cela étant, rien n’a été dit au sujet de l’équipage du navire de pêche arraisonné.

#Corymbe | Nouveau coup porté aux trafics illégaux à destination de l’#Europe.Le 22/05, une opération de lutte contre le narcotrafic conduite par le groupe @Mission_JDA a permis de saisir près de 2 t de cocaïne sur un navire de pêche dans le golfe de Guinée. @premar_ceclant pic.twitter.com/muInPuDBSe

— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 24, 2022

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May 24, 2022

À noter que cette saisie a été effectuée sous la direction du préfet maritime de l’Atlantique et du procureur de la République de Brest. Et qu’elle a pu se faire parce que le contrôle documentaire n’a pas permis de déterminer la nationalité du navire suspect, lequel a donc été déclaré comme sans pavillon.

Quoi qu’il en soit, et d’après le dernier rapport du Centre d’expertise français dédié à la sûreté maritime [le MICA Center, ndlr], « la production de cocaïne explose et les flux vers l’Europe s’adaptent aux contrôles grandissant dans les Caraïbes. Ainsi, la route vers l’Europe via l’Afrique de l’Ouest puis la Méditerranée est désormais considérée par l’ONUDC [Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, ndlr] comme la principale artère de cocaïne ». Et d’ajouter : « Longtemps épargnée, l’Afrique consomme de plus en plus de cocaïne en raison de la baisse de son prix. Une hausse de 40% de la consommation est attendue dans la décennie ».

Cette tendance qui fait de l’Afrique une plaque tournante du trafic de drogue s’est amorcée vers 2005, quand les trafiquants sud-américain ont commencé à réorienter leur « production » vers l’Europe, le marché américain étant alors saturé. Ainsi, et alors que les flux ne cesse de grossir, l’ONUDC estime qu’environ 50 tonnes de cocaïne transitent chaque année par le seul golfe de Guinée pour ensuite être acheminée vers le continent européen.

Cela étant, il n’est pas impossible que le groupe « Jeanne d’Arc » fasse d’autres saisies dans les jours à venir, étant donné qu’il va prochainement mettre le cap vers le Brésil et remonter vers les Antilles avant de traverser de nouveau l’Atlantique pour rejoindre Lisbonne, puis Toulon.

Valeurs Actuelles

Quand l’Amérique finançait l’effort de guerre soviétique

Désigné par Staline comme ambassadeur d’Union soviétique à Washington, Maxime Litvinov n’est pas réputé pour sa jovialité. Mais ce 7 novembre 1941, il saute de joie en apprenant le résultat d’un vote qui vient d’avoir lieu au Congrès : la loi sur le crédit-bail ( Lend Lease Act, LLA) a été amendée pour inclure dans ses bénéficiaires l’URSS et une première ligne de 1 milliard de dollars est dégagée au profit de Moscou. « Maintenant, nous ne pouvons que gagner la guerre ! », hurle de joie le diplomate.

Le crédit-bail ouvre un horizon radieux. Face à un public encore largement isolationniste et qui ne veut pas se mêler à la guerre qui dévaste le continent européen depuis septembre 1939, le président Roosevelt, décidé à faire des États-Unis un « arsenal de la démocratie », a avancé avec précaution.

Malgré sa réélection, en novembre 1940, le président démocrate doit composer avec son opinion, favorable au maintien de la neutralité. Néanmoins, il est parvenu à convaincre le Congrès de voter, le 11 mars 1941, une loi qui lui permet de faire bénéficier, à crédit, d’équipements civils et militaires, tout pays dont la défense contre l’agression allemande est jugée, selon lui, « vitale » pour les États-Unis.

Le Royaume-Uni est le premier bénéficiaire de cette aide. Afin d’expliquer cette entorse à la neutralité, Roosevelt recourt à une comparaison qui restera célèbre : « Si la maison de votre voisin est en feu, vous ne lui vendrez pas pour 15 dollars votre tuyau d’arrosage, mais vous le lui prêterez… »

Le 24 juin 1941, deux jours après le lancement de l’opération Barbarossa, l’invasion de l’Union soviétique par l’Allemagne hitlérienne, Roosevelt débloque les avoirs soviétiques gelés dans les banques américaines depuis la révolution bolchevique et autorise une première vente d’armes à son profit. Peut-il aller plus loin et aider un régime qui, depuis Lénine, dénonce les États-Unis comme « le premier pays de l’impérialisme mondial », et avec lequel Washington n’a établi des relations diplomatiques qu’en 1933 ?

Une mission pour vérifier la solidité de l’URSS face à Hitler

Roosevelt envoie son proche conseiller Harry Hopkins rencontrer Staline : il a pour mission de vérifier si, malgré les revers essuyés par l’Armée rouge, abondamment détaillés par l’attaché militaire américain à Moscou, l’Union soviétique peut résister à Hitler. Depuis la capitale soviétique, Hopkins (qui sera plus tard soupçonné d’avoir été un agent d’influence communiste) envoie un télégramme rassurant sur le moral des Soviétiques.

Aussitôt, Roosevelt donne ordre de livrer 200 chasseurs P-40. Mais c’est l’extension à l’URSS de la loi LLA par le Congrès, le 7 novembre 1941, qui va tout changer. Ironie de l’histoire, c’est cette même loi que Joe Biden vient de réactiver, mais cette fois contre la Russie, pour accélérer la fourniture d’armes à l’Ukraine.

Entre 1941 et 1945, pendant quatre ans, la formidable machine industrielle américaine va livrer à l’Union soviétique plus de 18 millions de tonnes de matériel. Les États-Unis enverront plus de 14 000 avions, 409 526 véhicules dont 43 728 Jeeps, 3 510 amphibies, 12 161 blindés de combat, 136 190 pièces d’artillerie légère. Mais aussi 325 784 tonnes d’explosifs, 205 torpilleurs, 140 chasseurs de sous-marins, 28 frégates…

Au total, un tiers des munitions brûlées par les Soviétiques viendront de l’allié américain. Les camions Dodge et Studebaker représenteront jusqu’à un tiers du parc motorisé soviétique. C’est sur les châssis des Studebaker que sont montés les lance-roquettes multiples Katioucha, les “orgues de Staline”.

Depuis septembre 1939, le président Roosevelt est décidé à faire des Etats-Unis un « arsenal de la démocratie ». Mais il avance avec précaution.

L’assistance américaine fait entrer l’Armée rouge dans la modernité. Pour la communication sans fil, 35 800 postes radio émetteurs- récepteurs sont fournis. Pour la communication avec fil, celle que préfère Staline, les services de l’Armée rouge reçoivent 3 400 kilomètres de câble marin, 1 823 kilomètres de câble sous-marin, plus d’un million et demi de kilomètres de câble télégraphique.

Avec les avions américains, les Soviétiques disposent aussi d’équipements spéciaux et d’experts venus d’outre-Atlantique : presses à moulage, instruments de contrôle aéronautique, moteurs, ingénieurs… Les nouveaux modèles d’avions soviétiques Yakovlev Yak-3 ou Lavotchkine La-5, bien plus performants, n’auraient pas été concevables sans cet appui.

Face à la fulgurance de l’avancée allemande, les Soviétiques n’avaient pas pu évacuer une bonne part de leur matériel ferroviaire : l’Amérique leur envoie près de 2 000 locomotives et plus de 10 000 wagons. Elle s’occupe aussi de l’intendance. Les soldats de l’Armée rouge vont être nourris grâce à 5 millions de tonnes de rations, vêtus grâce à 55 millions de mètres de tissu de coton et 49 millions de mètres de tissu en laine. Ils vont être chaussés grâce à 14 millions de paires de chaussures.

Ford envoie une usine complète de pneumatiques

À New York, après la victoire, une formule fera florès : « Les Alliés ont vaincu l’Allemagne grâce au sang des Russes et aux pâtés de conserve américains. » Aciers spéciaux inconnus des Soviétiques, kérosène à indice d’octane élevé pour les moteurs d’avion, cuivre, aluminium, métaux non ferreux indispensables à l’effort de guerre, sont également livrés.

En novembre 1942, Ford envoie même une usine complète de pneumatiques en pièces détachées. Seule la fin de la guerre empêche le transfert, initialement prévu, d’autres usines clés en main, parmi lesquelles une raffinerie de pétrole.

Dans un entretien, en juin 1944, avec un haut fonctionnaire du département d’État américain, Staline concède : « Environ deux tiers de toutes les entreprises industrielles d’Union soviétique ont été construites avec le concours ou l’assistance technique des États-Unis. »

L’aide américaine, qui s’accélère après l’entrée en guerre contre le Japon et l’Allemagne, en décembre 1941, arrive en URSS par toutes les voies disponibles : à l’est par l’Alaska et la Sibérie (“la route du Pacifique”), au nord par les ports de Mourmansk et Arkhangelsk (“la route de l’Arctique”), au sud par l’Iran (“le corridor persan”), alors sous occupation militaire soviéto-britannique.

Les Soviétiques masquent l’importance du prêt-bail

Mais la propagande soviétique passe sous silence ce colossal appui venu du camp “impérialiste”, sans lequel les contre-offensives de l’Armée rouge n’auraient pas été possibles. Le matériel à peine reçu, toute indication sur son origine est aussitôt effacée.

Comme le rapporte, en 1943, le général Deane, chef de la mission militaire américaine à Moscou, frappé par cette ingratitude, « les Soviétiques taisent les dimensions exactes du prêt-bail (et n’en parlent que sous pression) se justifiant par la nécessité de garder le secret ». Staline ne reconnaîtra publiquement cette dette qu’une fois, lors de la conférence de Téhéran, en novembre 1943, lors d’un dîner avec Roosevelt et Churchill : « Sans les machines américaines , dit-il, les Nations unies n’auraient jamais pu gagner la guerre. » Une position qu’il répétera en privé, note Nikita Khrouchtchev dans ses Mémoires.

Une fois la guerre terminée, les Américains mettront dix ans à récupérer leurs unités navales prêtées. Sur les 11,3 milliards de dollars consentis en aide matérielle durant la guerre (soit 170 milliards en valeur actualisée), Washington, en reconnaissance de la contribution soviétique à la victoire finale sur le nazisme, ne demandera que le remboursement de 1,3 milliard, une demande étalée sur trente ans ! Une facture jugée trop lourde par Moscou. Il faudra attendre le 18 octobre 1972 pour trouver un accord final et l’URSS ne remboursera finalement que 6 % (ou 1,3 %, en tenant compte de l’érosion monétaire) de ce qu’elle avait reçu…

Pour Churchill, le prêt-bail fut « l’acte financier le plus désinteressé et le plus noble jamais accompli par un pays dans toute l’histoire »

En bonne logique, l’appui de l’Amérique continuera d’être occulté ou minimisé pendant toute la guerre froide. Héros de la guerre, le maréchal Joukov s’en émeut en 1963, selon des archives du KGB qui l’a mis sur écoute : « On nous dit que les alliés ne nous ont pas aidés. Mais sans le matériel américain, nous n’aurions pas pu continuer la guerre… »

Le public russe restera jusqu’à ce jour entretenu dans la mythologie d’une Grande Guerre patriotique remportée par le seul sacrifice de ses anciens. Comme le résume Vladimir Poutine, le 9 mai 2021, « le peuple soviétique a libéré l’Europe de la peste brune ».

Il faut attendre l’année 2004 pour voir l’ouverture, à Moscou, sur une initiative privée, du musée des Alliés et du Prêt-bail, destiné à rendre hommage à « l’acte financier le plus désintéressé et le plus noble jamais accompli par un pays dans toute l’histoire » , selon les paroles de Churchill. Aux dernières nouvelles, il aurait été fermé.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

[Entretien] Jean Lopez : « la stratégie militaire russe semble avoir été le fait d’un amateur »

Valeurs actuelles. Le Mook  « de la guerre », dont vous avez dirigé la rédaction, parle notamment des femmes au combat. Elles auraient été jusqu’à 1 million dans l’Armée rouge et souvent mises en avant par la propagande durant la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, on a un sentiment de « guerre d’hommes » avec Poutine et Zelensky qui rivalisent de démonstrations « viriles ». Les armées qui avaient donné la plus grande place aux femmes les auraient évincées ? Jean Lopez. Le système soviétique obéissait à une façade féministe. Le régime, depuis l’origine, cherche à effacer les barrières qui empêchent les femmes d’entrer dans de nombreuses Professions. C’était beaucoup plus une posture qu’une réalité, car ce sont surtout les pertes gigantesques de l’Armée rouge qui l’obligent à trouver de la chair combattante. L’idée était de faire occuper par les femmes des services arrière pour libérer des combattants pour l’avant. De belles images, mais sur 1 million, 950 000 d’entre-elles n’ont jamais vu le front. Aujourd’hui, du côté ukrainien on en voit kalachnikov en bandoulière et en treillis. Mais c’est surtout par clin d’œil à l’Occident. Ce dernier s’est converti au féminisme, il faut donc lui donner un peu de grain à moudre, mais il n’y a pas de femmes ukrainiennes qui combattent en première ligne. Ces images ont une fonction de propagande, elles servent à l’arrière dans une proportion moindre que dans nos armées occidentales.

Toujours dans le Mook, il y a une partie qui parle de la prise de la Crête en 1941. Il s’agit de la première victoire, quasiment uniquement, du fait des parachutistes. Depuis cette victoire, l’arme paras a vécu un véritable essor autant dans la suite de la Seconde Guerre mondiale que dans celles modernes. Comment est-on arrivé aujourd’hui à un tel échec des paras russes à l’aéroport de Kiev au début du conflit. Les unités parachutistes sont dépassées ? Tout d’abord, il faut rappeler que le parachutisme moderne, c’est l’Armée rouge qui l’a inventé. Les Allemands sont cependant les premiers à les utiliser en opération réelle contre la Belgique avec la prise du fort d’Eben-Emael et contre les aéroports hollandais. Si l’on regarde en détail ces opérations aéroportées, on s’aperçoit qu’il y a toujours deux éléments pour réussir — vous lâchez les paras en enfants perdus devant, et vous avez toujours une brigade blindée qui va le plus vite possible les rejoindre. Par définition, une unité parachutiste, c’est une unité d’infanterie légère, elle ne peut pas résister longtemps. Il faut donc, une fois la prise de son objectif, qu’on vienne la relever. C’est pour ça qu’en 1940, les Allemands ont connu le succès dans ce domaine. À contrario en Crète, ça a été beaucoup plus compliqué, il a fallu attendre que les renforts arrivent par mer. Les Soviétiques ont essayé, notamment pour prendre Kiev, comme par hasard. C’était en septembre 1943. Ils n’ont pas tenté de la prendre par le Nord, comme les troupes de Poutine, mais par le Sud. Ils les ont parachutés de l’autre côté du fleuve, mais ils n’ont pas été capables de traverser. Sans jonction, ils ont été complètement massacrés. C’est ce qui s’est passé au mois de février dernier lors du raid parachutiste sur l’aéroport de Hostmotel, au Nord de Kiev. Le raid s’est emparé d’un certain nombre de points clé. Mais la colonne blindée qui venait de Biélorussie n’est jamais arrivée, ils n’ont jamais été capables de parcourir les 150 km les séparant, ils sont tombés sur un ennemi qui a réussi à les paralyser, les ralentir, le temps d’anéantir la résistance des Parachutistes.

Vous avez publié aux éditions Perrin  « Kharkov 1942″, où, malgré une supériorité numérique et matérielle, l’Armée rouge subit une grande défaite. Vous y expliquez comment elle y apprend de son échec ce qui donne les succès progressifs de la suite. Aujourd’hui, avec un rapport de force similaire, elle se retrouve à nouveau battue autour de la même ville. Les enseignements auraient été perdus, pertes menant aux difficultés russes en Ukraine ? Ils avaient en tête une opération rapide et peu coûteuse face à un adversaire à la résistance symbolique. Leur modèle, c’est ce qu’ils ont réussi à faire à Kaboul en 1979. Quand Brejnev envoie 80 000 hommes en Afghanistan, il commence par prendre le contrôle de l’aéroport de Kaboul avec des parachutistes. Les brigades motorisées qui partent de l’Union soviétique avancent sans heurts et la jonction est faite. Poutine avait la même optique aujourd’hui : viser un coup de main rapide pour s’emparer de la capitale et de ses dirigeants. Je le comparerais au coup de Prague, le 15 mars 1939. Après avoir occupé les Sudètes, comme Poutine avec le Donbass, Hitler Postule que l’armée tchèque ne se battra pas, car elle est désarmée sans les Sudètes. Des unités motorisées foncent sur Prague et en effet elles ne font que désarmer l’armée tchèque. Poutine a cru faire la même chose, mais ces informations étaient erronées et il n’a pas de plan B.

Poutine avait la même optique aujourd’hui : viser un coup de main rapide pour s’emparer de la capitale et de ses dirigeants. Je le comparerais au coup de Prague, le 15 mars 1939.

Les généraux russes n’avaient aucun plan de secours ? On l’a vu, le nouvel objectif a été une occupation des côtes de la mer d’Azov. Occupation couplée à une tentative, à partir de la Biélorussie vers le sud, et du bas en remontant vers le Nord, de faire un bouclage complet de l’Ukraine orientale. Là aussi, c’est un échec, la résistance de Marioupol a été très importante et surtout la colonne qui devait descendre de Biélorussie n’a jamais progressé. Enfin, depuis maintenant 3 semaines, les forces russes ont totalement abandonné l’idée d’aller à Kiev et de s’emparer de Kharkov. Un nouvel objectif se dessine — occuper totalement les oblasts de l’est, ainsi que la bande côtière.

Ce nouvel objectif pourrait réussir ? Une occupation du Donbass et un lien avec la Crimée suffiraient à Poutine pour estimer qu’il a remporté une victoire partielle. Sauf que l’on s’aperçoit que même la conquête complète du Donbass est plus facile à dire qu’à faire. Pour l’instant l’avenir est quand même sombre pour l’armée russe, ses pertes humaines et matérielles sont très importantes rapportées aux effectifs qu’elle peut mettre en ligne. C’est la grande différence avec la Grande Guerre patriotique. À l’époque, l’armée rouge, malgré des pertes effarantes, a toujours maintenu autour de six millions d’hommes sur le front. Rien qu’en Ukraine en 1943, les Soviétiques investissent 3 millions de combattants, car c’est un gros morceau. Aujourd’hui, les 150 000 soldats russes issus de l’armée professionnelle ne suffisent pas, surtout s’il y en a déjà 1/3 hors de combat. L’artillerie conquiert mais c’est l’infanterie qui occupe le terrain. Et déjà là l’artillerie n’est pas capable de détruire tous les nids de résistance. Pour l’instant, ils n’ont pas trouvé la parade tactique. Il y a 3 mauvaises nouvelles pour Poutine : L’armée ukrainienne dispose du renseignement occidental, pratiquement rien n’échappe aux satellites. La deuxième c’est que cette armée bien renseignée a visiblement fait de gros progrès d’organisation et dans son équipement entre 2014 et 2022. Même si elle n’est pas aussi lourde que son adversaire, elle est plus agile. Enfin, la plus mauvaise nouvelle pour Poutine est que dès le départ il avait tort sur un point essentiel ; les Ukrainiens combattent et savent mourir. Son allocution de février niait à l’Ukraine la caractéristique d’être une nation, soutenant, que si elle n’en était pas une, personne ne voudra mourir pour elle. Il y a alors une sous-estimation de l’adversaire qui est l’erreur classique de toutes les guerres, vous risquez alors toutes les déconvenues. Certes, en face il n’y a plus la Wehrmacht mais ce n’est pas la « faible » armée ukrainienne que pensait affronter poutine.

Verriez-vous des faiblesses inhérentes aux dictatures qui mènent à ces échecs ? Je comparerais le système politique de Poutine à la Russie soviétique. Dans la mesure où, le partage entre le politique et le militaire n’est pas clair, la stratégie russe semble avoir été le fait d’un amateur. On sent que Poutine intervient dans la conduite des opérations. Le plus important, c’est que l’armée russe a les mêmes défauts que l’armée soviétique. Elle était l’armée d’un parti, aujourd’hui c’est l’armée d’un dictateur, si un chef politique doit avoir la main sur ses forces armées, ce n’est pas à lui de décider des avancements en fonction de critères politiques. C’était le fonctionnement de l’Armée rouge avec l’immixtion permanente de Staline qui décidait de tout selon ses critères. D’autres défauts sont visibles — un manque de confiance entre la hiérarchie, couplée à la volonté de se couvrir en permanence lorsqu’on agit et ainsi réduire la prise d’initiative. Cette inertie considérable, oblige le haut commandement à aller directement sur le terrain. Résultat ? Une dizaine de généraux ont déjà payé de leur vie. Enfin, les officiers mentent aux échelons supérieurs, affirment que l’ennemi est plus fort qu’il n’est ou que l’objectif a été pris alors que ce n’est pas le cas. Pire, l’état de l’armée russe est comparable à ce qu’on a vu en 41, plus qu’en 45. Même l’Armée rouge s’était réorganisée avec la paire de stratège, Joukov et Vassilievski, auxquels Staline donnait sa confiance. La relation entre Poutine et ses généraux donne des dysfonctionnements considérables dans la stratégie et la lecture de l’adversaire.

Un exemple de ce dysfonctionnement pourrait être les colonnes de char russe qui, en dépit du bon sens, avancent sans soutien et deviennent des proies pour l’armée ukrainienne ? Le mépris complet de la vie humaine est un héritage de la culture militaire soviétique. Ils ont commencé à faire attention uniquement parce qu’à un moment donné, ils voyaient approcher le fond de la réserve.

Même en 2021 ce mépris n’a pas évolué ? Ça fait partie des choses qui s’inscrivent dans la culture militaire. Ce qui est frappant, c’est qu’il n’y a pas de coordination interarmes. Il avait fallu un temps fou pour que l’armée rouge cesse d’agir comme ça. Jusqu’en 1943 l’exemple des colonnes de char vulnérables vous l’avez tous les 3 mois.

Dans un régime de peur, personne n’ose dire au tyran qu’il se trompe ou qu’il faudrait modifier le plan, alors le cercle vicieux s’enclenche.

Les généraux russes ne retiennent rien des erreurs passées ? Dans quelles affaires l’armée russe a été utilisée depuis la chute du mur ? Les Tchétchènes 2 fois, les Géorgiens et les Syriens. Pas un seul conflit de haute intensité. Après les premiers échecs, ils agissent comme ils font souvent, c’est-à-dire attaquer sans arrêt sur le même point, forcer, négliger les pertes, et penser y arriver sous le poids du sang et du feu. La difficulté des chefs russes, c’est de reculer, depuis la seconde guerre mondiale ils n’ont jamais vraiment osé le dire à leurs chefs. Leur seule manière c’est de dire « regardez, on a perdu la moitié des chars et de nos hommes. On est de bonne volonté, mais on n’y arrive pas. » Professionnellement ils savent que l’objectif n’est pas atteignable, mais avoir le courage de parler, c’est le problème militaire des dictatures. C’est une logique paranoïaque, le chef suprême ne peut pas prendre de mauvaises décisions, donc forcément les exécutants sont coupables. Dans un régime de peur, personne n’ose dire au tyran qu’il se trompe ou qu’il faudrait modifier le plan, alors le cercle vicieux s’enclenche.

Est-ce que depuis la sortie de la guerre froide et la défaite de l’URSS, il n’y a pas eu une certaine volonté, d’enfoncer la Russie et d’élargir l’OTAN, qui a « humilié » l’adversaire, dans l’esprit de ce qu’avait été le traité de Versailles pour les Allemands, et ainsi mener à la guerre actuelle ? Ce sont les peuples qui demandent la protection de l’OTAN parce que la Russie leur fait peur et ce qui se passe en Ukraine met le dernier clou dans le cercueil de la Russie. Je dis cela car le parallèle avec le traité de Versailles et la fin de la première guerre mondiale, c’est qu’à la sortie de la guerre froide ce ne sont pas les Américains qui ont gagné, mais l’URSS qui a explosé de l’intérieur. Le problème c’est que la Russie ne reconnait pas cette implosion. De là, Poutine cherche à retrouver le « glacis » qu’était l’URSS. Mais il choisit la violence la plus sauvage, la plus débridée pour le recréer tout en ne s’occupant jamais de savoir ce que veulent les peuples et particulièrement les Ukrainiens. Les Russes sont obligés de perdre à ce jeu-là.

Vous ne voyez aucune issue favorable à la Russie ? Comment a-t-il pu penser que l’Occident allait rester sans réagir ? Le résultat, c’est que jamais la Russie n’a été aussi isolée, même à l’époque soviétique elle pouvait compter sur certains. Il lui reste la menace nucléaire qu’elle agite, mais est-ce que vous vous rendez compte du prix politique à payer si elle brisait ce tabou ? Cet isolement russe est la suite de ce qu’il se passe depuis 1917 et la seule image qu’elle envoie au monde : la force. Pourtant, la Russie a un soft Power, mais les dirigeants russes ne savent pas s’en servir. L’image qu’ils donnent de leur pays, c’est uniquement les chars. Encore à l’époque soviétique, pouvaient-ils s’appuyer sur l’utopie du communisme. Si ce message s’est vite érodé, il pouvait séduire des personnes dans tous les pays de la terre. Aujourd’hui Il n’y pas de message universel de la part de Poutine, sa position est d’une grande faiblesse du point de vue idéologique, elle est à usage strictement interne et du point de vue stratégique, on voit qu’elle aboutit exactement au résultat inverse. La Russie a attaqué l’Ukraine pour qu’elle ne rejoigne pas l’OTAN, mais va obtenir l’adhésion de la suède et de la Finlande à l’OTAN et à terme probablement celle de l’Ukraine. La Russie n’a jamais été aussi seule et le sera pour un bout de temps, quelle que soit l’issue du conflit.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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